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JOURNAL
DE LA <
SOCIÉTÉ CENTRALE
D'HORTICULTURE
DE FRANGE
PARIS. — IMPRIMERIE HORTICOLE DE E. DONNAl^O
RUE CASSETTE, 1.
JOURNAL
DE LA
SOCIÉTÉ CENTRALE
D'HORTICULTURE
DE FRANCE
Sa série
TOME IL — 1880
PARIS
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
RUE DE GRENELLE-SAINT-GERMAIN, 84,
ET CHEZ M™« V BOUCHARD-HUZARD, LIRRAIRE DE LA SOCIÉTÉ
RUE DE l'Éperon- SAINT -AKDRÉ- DES -ARTS, 3.
1880
/NÇ>I
.(\^^
-\i5W\O 2
SOCIÉTÉ CENTRALE D'HORTICULTURE DE FRANCE
BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR Î880.
4ki
Président ?iIM.
Premier Vice-Président
Vice-Présidents .• • •
Secretaire-géiiéral . .
Secrétaire-général-adjoint
Secrétaires
Trésorier
Trésorier-adjoint
Bibliothécaire
Bibliothécaire-adjoint
Secrétaire -Bédacteur
Lavallée (A.)
Hardy.
Bâillon (le docteur).
BURELLE.
Teston (Eugène).
Arnolld-Baltard.
duvivier.
Verlot(B.).
Lepére, fils.
Chargueraud .
Lavialle.
Ciré.
MORAS.
Lecocq-Dumesnil.
Wacthieb.
Courcier .
DucniAKTRE fP.).
Conseil d'Administration ,
MM. 1. Drouet.
'z. Appert.
3. Girard (Maurice)
4. Delamarre.
5. Borel^ père.
6. COTTIN (A.)
MM. 7. Malet.
8. Truffaut, père.
9. Thiuaut.
\0. Jamin (Ferdinand).
1 1 . Marggttin, père.
12. Carrière.
Le Président et le Délégué de chacun des quatre Comités et des Commissions
de Rédaction, de Secours et des Cultures expérimentales (Voir ci-après) ,
BUREAU HONORAIRE.
Président MM. Chereai-.
Vice -Présidents Andry, Orouart, Eugène Ti«-
SKRA>D, LeFEBVRE DE SaINTE-
M/RiE et Merruau.
Trésorier " Corbay.
Série 3. T. H. Cahier de janvier 1880 publié le 29 février 4880.
COMPOSITION DES COMITÉS EN 1880.
COMPOSITION DES COMITÉS EN 1880.
Comité d Arboriculture fruitière.
Président M.M. Chevallier (Charles).
Vice-Président Boinnel.
Secrétaire Michelin.
Vice- Secrétaire Buchetet.
Délégué au Conseil d' Administration Templier .
Délégué à la Commission de Rédac-
tion Pkeschez.
Consenateurs des collections . . . . Michelin et Charollois.
Comité de Cidturc potagère.
Président MM. Laizier.
Vice-Président Vincent (Ch.).
Secrétaire Siroy.
Vice-Secrétaire Pageot.
Délégué aiiConseild Administration. Moynet.
Délégué à la Commission de Rédac-
tion Pailliel'x.
Conservateur des collections .... Beurdeley.
Comité de Floriculture.
Président MM. Burelle.
Vice-Président Baciioix.
Secrétaire Df.lamarre.
Vice-Secrétaire Jolibois (R.).
Délégué au Conseil d ' A dmin istration . Ciiaté (Emile).
Délégué à la Commission de Rédac-
tion Bâillon (le docleur).
Coi servuteiir des collections. . . . Veulot (B.).
Comité des Arts et Industries.
Président MM. Glatigny.
Vice-Présideiit Héringer.
Secrétaire Eorel, père.
Vice-Secrétaire LEBœuF, lils.
Délégué au Conseil dAdmiJiistration. Héringer .
Délégué à la Commission de Pu'dac-
tion Hanoteau.
Conservateur des collections . . . . Appert.
BIENFAITEURS DE LA fOCIÉTÉ. 7
COMMISSIONS PERMANENTES. — 18- 0.
Commission de Rédaction.
Président. MM. Teston (Eug.).
Vice-Président Bâillon (le docteur) .
Secrétaire Buchetet.
Vice-Secrétaire Wauthier.
Délégué au Conseil Hanotevu.
Commission des Cultures expérimentales .
Président MM. Verdier (Eug.).
Vice-Président —
Secrétaire Ponce (Isidore).
Vice-Secrélaire -^
Délégué au Conseil Jolibois (R.).
Commission des secours.
Président MM. Dur-\.nd, aîaé.
Vice-Président ^-
Secrétaire Dumont (H.-R ).
Vice-Secrétaire —
Délégué au Conseil Demont (H.-R.).
Commission des Expositions.
Président : M. Teston (Eugène).
Secrétaire ; M . Lavialle .
Membres : MM. Cottereau, Arnolxd-Baltard, Delamarre, Siroy, Droiet^
Lefèvre (Eug,), le docleur Bâillon, Appert, Borel père, Courcier,
Durand aîaé.
Adjoiîits ; Le Secrétaire-général. — Le Secrétaire-géncral-adjoint. —
Le Trésorier. — Le Trésorier-adjoint. — Le Secrétaire-rédacteur. —
L'Architecte de la Société.
BIENFAITEURS DE LA SOCIÉTÉ, AU l^"" JANVIER 1880.
MM. Saillet père, premier bienfaiteur.
Vaillant (le maréchal), ancien Président de la Société.
Andry (le docteur Victor), Vice-Président honoraire de la Société
Pellier (Alfred), Membre titulaire de la Société.
Membres perpétuels.
MM. Andry (Victor), Vice-Président honoraire de la Société.
Andry (Edouard), Membre titulaire de la Société.
BoucHARD-HuzARD, uncien Secrétaire-général de la Société.
Guenot (Auguste), «ncï'en Secrétaire.
8
lijte des membres
MM. Laurent, aîné, Membre titulaire de,la Société
Chauviére, — — — —
PiGEAUx (le docteur), ancien Bibliothécaire.
JoLY (Charles), Membre titulaire de la Société.
Dame patronnesse à vie.
M""' BoucicAUT jeune, au château de Chamaraude (Seine-eUOise).
Membre» ù vie.
MM. Ai'BERT (Alberl).
BiOLLAY (Paul).
CoTTiN (Ernest),
DuciiARTRE (Henri).
TOURASSE (P.-L.). _
Membres fondateurs dex firux Sociétés.
40 DEVENUS HONORAIRES.
MM.
f841 Bachoux.
4841 CllÉREAU.
4844 Dufoy(A.).
4811 Margottin (J.-L.).
4844 Pelé (A.-P.).
4 841 Lévèque dit René.
2° RF.STÉS TiniAlRES.
MM.
4 827 Bertin.
4 841 Thibaut,
Liste des Membres de la Société admis en 1878 et 1879.
DAMES PATRONNESSES
AEMISESEH 1878 ET 1879.
Mesdames.
ISTS— Darlu (Edouard j, rue Laborde, oO, à Paris.
4878— Jourdain (Frédéric), boulevard Haussraann, oO, à Paris.
1878— Rousselle (Théodore), boulevard Haussmann, 13.1, à Paris
EEÇUS EN 1878 ET EN 18:9. i>
MEMBRES TITULAIRES (I)
ADMIS EN 1878 ET 1879,
A
MM.
187 -' — Angiboust (Edouard), à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise).
1879 — Arthus (F.), négociant, rue Oicher, 23, à Paris.
B
1879— Bachelet (H.), rue de la Ferme, o, à Billancourt (Seine).
-1878 — Bachoux (Denis), pépiniériste, rue Audigeois, 8, à Vitry (Seine).
1879 — Baillet (Victor), vétérinaire, rue de Laborde, 40, à Paris.
1878 — Bailly (Edouard), jardinier, rue Peuin, IS, à Montreuil-sous-Bois
(Seine).
^878 — Barbe, père, ancien maire, à Cannes (Alpes-Maritimes).
1878 — Barbou (Pierre), jardinier au château de Chennevièies, par Louvres
(Seine-et-Oise).
1879 — Bardet (Georges), à Varsovie (Pologne), et chez Mwe Bar, faubourg
Saint-llonoré, 34, à Paris.
1878 — Barre (Alexandre), pépiniériste, rueAudigeois (place Garnot), 9, à Vitry
(Seine).
1879 — Barre notaire honoraire, boulevard Haussraann, 32 bis, à Paris.
1878~Bazelle, fleuriste-entrepreneur, boulevard Magenta, 95, à Paris.
1879— Beaufour (Charles), rue de la Boélie, 8, à Paris.
1878 — Beisoît (François), jardinier, à Cercy par Villecresne (Scine-et-Oise).
1879 — Bergounioux (Henri), rue Thérèse, 10, à Paris et au domaine de
Gamot, par Saint-Céré (Lot).
1879 — Bertaut (Alphonse), cultivateur, rue de Noisy, 3, à Rosny-sous-Bois
(Seine-et-Oise).
1879 — Birot (Henri), jardinier, rue de Longchumps, €0, à Paris.
1879 — Blanc (Jules;, jardinier chez M. Thomas, à Bue par Versailles (Seîne-ef
(Oise)*
1878 — Bodson, père, successeur de Guillaume, fabricant de pompes, rue
d'Angoulême-du-Temple, 94, à Paris.
1878 — Bolut (Charles), horticulteur-grainier, boulevard de l'Est, 17, à Chau-
mont (Haute-Marne).
1878 — Bonnard (Louis-Ernest), pépiniériste, rue des Étroits, 31, à Vitry
(Seine).
1879 — Bonherd (Joseph), jardinier-chef chez M. Perrier, à Épernay (Marne).
1878 — Bouchet (Gustave-Edmond), jardinier-chef chez M. Delahaute, rue Saint
Cloud, 8, à Billancourt (Seine).
1878 — Boucicaut (Aristide), au château de Charaarande (Seine-et-Oise).
1878— Boyer (Louis), horticulteur, rue de Marseille, 24, à Bordeaux (Gi-
ronde). .
1878 — Bréard (Alphonse-Pierre), propriétaire, rue de Turin, 22, à Paris.
1878 — Breton (Louis), propriétaire, boulevard Saint-Michel, 22, à Paris.
(1) Quelques Membres dont la date d'admission est antérieure à 1878 sont
rentrés en 1878 ou 1879 dans la Société qu'ils avaient quittée temporairement.
40 LIïTE DES MEMBRES
■1866 — Bruneau (Débirc), arboriculteur, Grande-Rue, 107, à Bourg-la-Rcine
(Seine).
4879— Bùchner (Michel), horticuUeur, Xheresenstrasse, 54, à Munich (Ba-
vière).
.j879_Castillon (L. -Justin), représentant de commerce, rue de Babylonc, 11,
à Paris,
1878 — Chantrier (\lfred), jardinier-chef chez M. Bochcr, à Bayonne (Basses-
l'yrénées).
-1^74 — Chappellier (Firmin), i.igcnieur civil, avenue d'Aumcsnil, '■218, à
Paris.
1879 — Charollois (Claude), pépiniériste à la Montée JSoire par le C,roi:zot
(Saône-et-Loire).
1878— Chartier (Jules), garçon jardinier chez M. Worlh, à Suresnes (Seine).
1879 — Chaumeron (Louis), garde cl jardinier au château de Bataille par le
Neiihourg (Eure).
1879 — Chevalier, architecLe-paysagisle, avenue Mac-Mahon, 7, à Paris.
1878 — Choiseul (le comte Horace de), rue Daguesseau, 9, à Paris.
1877 — Christen (Louis), horticulteur, rue Saint-Jules, 6, à Versailles (Seine-
et-Oise).
-1879 — Cirio (Francesco), à Turin (Italie).
1879 — Clasquin (Georges), jardinier à Dun-sur-Meuse (Meuse).
18*9— Colleu (P.), jardinier-chef du jardin des Plantes, à Rennes (Ule-et-
Vilainc).
4 879 — Conchon, architecte, rue Monsieur, 19, à Paris.
1879— Cottiau (Edouard), rue de Rennes, 99 à Paris.
D
4879 — Dafy, constructeur d'appareils de chauffage pour serres, rue de Bagno-
let, 110, à Paris.
1879 — Dangueuger (Désiré), jardinier chez M. le marquis de Trévise, à Sceaux
(Seine).
'1879 — Dary (Jules), avenue Quihou, 27, à Saint-Mandé (Seine).
1879 — Dedouvre (Pierre-Louis), négociant, rue du Moulin-dc la-Pointc, 3,
à Paris.
1S78 — Delabergerie (Désiré), horlicultcui', GiandeRue, CD, à Bourg-la-Reine
(Seine).
4879— Delaluisant, aîné (P.l, tonnellerie d'art, avenue de YiUicrs, 111, à
Paris.
1879 — Delavallée (Erncst\ rue de Lisbonne, '61, à Paris.
1878 — Delmas (le docteur Louis-ll.?, par M. le docteur Pichardo, rue O'Rcilly,
31, à la Havane (Ile de Cuba).
1879 — ^enis (Charles), pépiniériste à Angers (Maine-et-Loire).
1870— Dépinay (L.), rue du Coli-éc, 19, h Paris.
1879 — Desmoulins (Léon), jardinier chez M. de Soubeyran, à Decauvillc-sur-
Mcr (Calvados).
1879 — Destouches (Adrien), rue du Luxembourg, 51, à Paris.
1879 — DoUey (Henri), propriétaire, quai de la Mégisserie, 8, à Paris.
REÇUS EN 1878 ET EN 1879. M '
'ISTS— Dubois .L.), entrepreneur de couvcrlures, avenue des Sycomores, -2 his,
villa Montmorency, à Auleuii-Paris.
•1S79— Dufour (Louis), rue du Sentier, lo, à P-iris et à Andrésy (Seinc-et-
(Jise).
4878— Dugourd (Justin', jardinier chez son altesse le Khédive, au Caire
(Egypte).
4879 — Duinoutier(Jean-Michel-Édouard), propriétaire, boulevard Voltaire, 13,
à Paris.
4879 — Duplessis (Etienne), jardinier chez M. Evrard, boulevard de rÉglise, 3,
à 13ourg-la-Reine (Seine).
4879— Du-Sert (Gabriel), associé de la maison Jacquemet-Bonnefont, à
Annonay (Ardèche).
E
4879 — Eberlé (Antoine), horticulteur, successeur de M. Pfersdorff, avtnue de
Saint-Ouen, 446, à Paris.
48T9 — Elle (Alfred), jardinier, rue de Vaugirard, 74, à Paris.
4878 — Etchegaray (Etienne), entrepreneur de serrurerie, à Meulau-Nuredux
(Seine-et-Oise).
F
48Î9 — Faivre (Antoine), entrepreneur de monuments funèbres, rue Campa-
gne-Première, 33, à Paris.
4879 — Faroult, aîné, jardinier au château de Groussay, à llontfort-Lamaury
(Scine-et-Oise).
4879 — Fayard (Arlhème), éditeur, boulevard Saint-Michel, 78, à Paris.
4879 — Fleury (Denis-Jean), cultivateur, à Argenteuil (Seine-et-Oise).
4879 — Forey (Victor), jardinier, rue de Brancas, 89, à Sèvres (Scine-el-Oise).
4878 — Foulieron (François), négociant, à Clamecy (Nièvre).
G
4879 — Gaillon (Pierre-Antoine), meubles de jardins, passage Mussard, 6, à
Levallois'Perrct (Seine).
487S — Galle (Emile), Secrétaire-général de la Société d'Horticulture de Nancy,
avenue de la Garenne, 2, à Nancy l'Mcurthe-el-Moselle).
4879 — Gando, propriétaire, place de la Fontaine, au Vcsinet (Scine-et-Oisc).
4878 — GarnoQ (Jean-Baptiste), jardinier chez M. d'Hubert, quai d'Asnières, 35,
à la Garenne par Saint-Denis (Seine .
4879— Girardin (Jean-Jacques), cultivateur, rue des Gobelins. 6, àArgenleuil
(Seine-et-Oise).
4879 — Gondouin .Frédéric), jardinier chez M. Alexandre, rue du Parc, 4, à
Ivry (Seine).
4879 — Graillât (Louis), associé de la maison Jacquemet-Bonnefond, à .4nnonay
(Ardèche).
<878 — Granjon, mécanicien, à Chatonnay (If ère).
4879 — Grassi (Joseph), jardinier chez MtQ<= veuve Perrier, rue d'Erlanger, 23,
à Auteuil-Paris.
4879— Gricourt, horticulteur, rue Colas, 7, à Boulogne (Seine).
4 2 LISTE DES MEMBRES
1879 — Guillouard (Alexandre), propriétaire, avenue du chemin Anglais, au
Raincy (Seine-el-Oise).
1879 — Guinier (Tliomas), entrepreneur de plomberie, rue Jean-Jacqucs-Rous-
seaii, 23, à Paris.
H
1878 — Hachette (Georges), propriétaire, boulevard Sainl-Michel, 24, à Paris.
1879 — Harraca, élève à l'Ecole d'ilorliculture de Versailles, rue ilu Potnger,
4, à Versailles (Seine-el-Oi?e).
1878 — Kauchecorne, serrurier, à Louveciennes(Seinc-et-Oise).
1878— Hébrarcl ;Laurent), rue Marceau, 73, à Paris.
1878— Hémar i Honoré-Marie), avenue de Paris, 46, à Saint-Denis (Seine).
■1S79 — Hémar (Honoré-Jean), grainier-horticulleur, rue de la Co^sonnerie, 3,
à Paris.
1879 — Hémon (Henri), propriétaire à VilJiers-sur-Marne (Seine-el-Oise).
1879 — Henry, tils aine, horticulteur, rue Saint-Lazare, 2, h Dijon (Cùte-d'Or).
■^^^9 — Houdart (François), jardinier à l'hospice temporaire, rue de Sèvres,
42, à Paris.
■•879 — Huard, propriétaire, rue Chauveau-Lagarde, 6, à Paris.
1879— Hugedé (Pierre-Louis), faubourg Saint-Honoré, 8, à Paris.
1879- Jamin, membre de llnstilul, rue Soufflet, 24, à Paris.
•1879 — Jarry fJ.-F.), propriétaire, à Saumiir (Maine-et-Loire).
1878 - Jaux, architecte de parcs et jardins, roule de Paris, à Avallon (Yonne).
1878 — Jobort (Armand), jardinier-chef à l'asile Fénelon, à Vaujours (Seinc-et-
Oise).
18.8 — Joset (Albert), capitaine au \f>^ régiment territorial d'infanterie, au
château de la Vieille-Ferlé, par la Ferté-Léripièrc (Yonne^.
1878 — Junot (Charles), propriétaire, rue de la Faisanderie, 63, à Passy-Paris.
L
1878 — Lachaume (Jules), directeur Ju Jardin d'Acclimatation de la Havane
(île de Cuba).
1879 — Laisné (Omer), propriéiaire, rue de 1 Échiquier, 21, à Paris, et boule-
vard du 4 septembre, 48, à Boulogne (Seine).
1878— Lajoie, fabricant, rue Notre-Dame, 44, à Caen (Calvados),
1879— Lambert (Mm-), rue de la Tour-des-Daracs, 4, à Paris, elaudomaine de
Ferney-Voltaire (Ain).
1879— Langlade (E.), rue Berlin-Poirée, 9, à Paris.
1879- Leblanc (Salvador-Adrien), jardinier, rue Vavin, 37, à Paris.
1879— Leblond, fils, fabricant de serres, à iMontraorency (Seine et- Oise).
1878— tecœur (Victor), architecte-paysagiste, rue Montcssiiy, 2, à Paris.
1878— Le Gerriez, aîné, rue Thénard, 4, à Paris.
1878— Léguillier-Minel, père, cultivateur, rue de la Mairie, 32, à Deuil
(Seine-et-Oise).
1878— Léon-de-Saint-Jean, propriétaire, président honoraire de l'Asso-
ciation horticole Lyonnaise, à Collonges-sur-Saône (Rhône).
IIEÇUS EN 1878 ET EN 1879. 13
1878 — Lerosier (Jean), jardinier au Luxembourg, rue Garancicre, 4, à Paris.
4879— Lescot (André), cuiUvateur, rue de la Liberté, 23, à Argenteuil{Seine-
etOise).
■1879— Levesque (J.), négociant, place de la Fontaine, 8,. à Cherbourg
(Manche).
1879 — Lichtenfelder, serrurerie artistique, avenue de la Grande-Armée, 45,
à Piiris.
•1878— Lunaret (Léon de), à Montpellier (Hérault).
i818 — Maison (Louis', constructeur, aux Riccys (Aube).
1878 — Malaizé (Charles), propriétaire, rue des Petites-Ecuries, 44, à Paris.
1878— Mangin (Eugène), jardinier chez Mme Despomraiers, rue Saint-Romain,
4, à Paris.
1878 — Mathian fils, ingénieur-constructeur, rue de Sully, 54, à Lyon (Rhône).
1879 — Maume, rocailleur, rue des Balkans, 2, à Charonne-Paris.
1879 — Mayou (Eugène), jardinier chez Mni= Pia, rue de Paris, 71, à Enghien-
les-Bains (Seine-et-Oise).
1879— Métivier (Narcisse-Gu-tave), jardinier chez M. Gallay, rue de la Ter-
rasse, 9, à Bellevue (Scine-et-Oise).
1879 — Milinaire (Auguste), serrurerie, rue Polonceau, lo, à Paris.
1879 — Milinaire (Clément), serrurerie, rue Polonceau, 15, à Paris.
1878 — Mirande, entrepreneur de chaudronnerie, rue Trompette, 9. à Saint-
Germain en-Laye (Seine-et-Oise).
1878 — Mousel, fils (Mathias), horticulteur à Sandweiler-lès-Luxembourg (Grand
duché de Luxembourg).
1878 — Mulot (Désiré-Alexis), jardinier chez M. Guiiiier, à Maisons-Laffille (Seinc-
et-Uise),
N
1879— Niobey, maire, à Bayeux (Calvados).
0
1879 — Offrion (Oscar), chimiste, rue des Fossés-Saint-Jacques, 19, à Paris.
1878 — Olivier, père (Jean-Marie), jardinier, à Dinan (Côtes-du-Nord).
1879— Olof-Nilson, représentant de la maison J. Linden, rue /de la Paix, 5,
à Paris.
1879 — Pean (Armand), architecte-paysagiste, rue Gérando, 20, à Paris.
1879 — Pelletier (E.), fabricant d'objets spéciaux pour l'horticullure, rue de
1.1 Banque, 20, à Paris.
1878— Pertuzès, horticulteur à Toulouse (Haute-Garonne).
1879-^Petit (Eugène-Etienne), quai de la Tournelle, 37, à Paris.
1879— Peujade (le docteur Clysse), à Caylus (Tarn-et-Garonnc).
1879 — Photius (le frère), directeur de l' Asile-école Fénelon,à Vaujours ^Seine-
et-Oise).
1879— Pichoa, jardinier chez M. Blanc, à la Ghapelle-en-Serval (Oise).
H LISTE DES MEMBKES
1878— Picoré (Jean-Joseph), arboriculteur, faubourg Sainte-Calherinc, 39 6ts,
à Nancy (Meurthe-et Moselle).
^878 — Picot (Alexandre), jardinier chez M. Bidos, boulevard de l'Ouest, 85,
au Raincy (Seine-et-Oise).
■1878~Pissot (Ferdinand), propriétaire, à Vassy (Haute-Marne).
j^-jS — Plasse (Ernest-Louis), hydraulicien, quai Valmy, 3, à Paris.
•18o9— Posth ('Jules), boulevard Saint-Michel, 37, à Paris.
4878 — Pottier (Albert), rue Lai lier, 4, à Paris.
4878 — Poupat (Pierre), jardinier chtz M. Coin, à Rully (Saône-et-Loirc).
1878 — Prunières (Jean), entrepreneur-rustiqueur, à Sannois (Seine-ct-Oise).
R
1879 — Reveillac (A.), négociant, avenue des Amandiers, 3, à Paris.
1879 — Ridard (Augustin), jardinier chez M. Sacher, à Bellevue (Seinc-et-Oise).
1879 — Rigault (Ludovic), jardinier chez M. Bertrand, à la (jueue-en-Brie
(Seine-el-Oise).
487,^ — Robat (Albert), propriétaire, à Rarécourt, par Clerraonl-en-Argonne
(Meuse).
1879— Robcis (Gustave), marchand de verres, rue du Faubourg-Saint-Antoine,
7o, à Paris.
4879— Robert-Couturier, jardinier-fleuriste, rue des Calèches, à Chalou
(Seine-et-Oi^ei.
1878 — Robin (Albert), ingénieur des arts et manufactures, place d'Iéna, 3, à
Paris,
1878— Rochereuil, horticulteur, à Dinan (Côtes-du-Nord).
1878 — Roesler (le professeur Léonard), directeur de la Station physiologique
de Kloslcrneuburg près Vienne (Autriche).
1879 — Rouelle (Auguste), jardinier-fleuriste, à Fromenteau par Juvisy-sur
Orge (Seine-et-Oise).
1879— Rouscel (Julien), champignonistc, à Argenteiiil (Seine-ct-Oisc).
1879 — Roux (Paul), jardinier au chAteau de Gouvieux par Chantilly (Oise).
d878— Rouxel (Eugène), jardinier à Dinan (Côtes-du-ISord).
4878 — Saint-Prix (le comte Charles de), auchflteau de Trofunlcnion par Mor-
laix (Finistère).
1879 — Salleron, conseiller-général de l'Aisne, Président de la Société d'Horti-
culture de Soissons, à Soissons (Aisne).
4878— Salmon, fils (Paul), fabricant de loiJcs, sacs, etc., rue Saint-Nicolas, 31,
à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
4879 — Sigaut (J.), négociant, chemin des Prêtres, 8, à Gentilly (Seine).
1878 — Simon (Jacques), jardinier à Ecancourt, commune de Jouy-le-Moustier
par Triel (Seine-et-Oise).
4879 — Solaro (Louis), jardinier chez M. Lcgendre, à Janville (Eure-et-Loir).
4879— Suireau, fabricant de pompes, rue Neuve-Popincourt, 44, à Paris.
T
4S79— Tallué (J.-B.), jardinier ehcz M. Victor Beau, à Saint-Brice-sous-Forét
(Seine-et-Oise).
REÇUS EN 187S ET EN i879. 15
4879— Ta-Mien, marchand de porcelaine et de thé de Chine, avenue d'Eylau,
2o, à Paris.
1879 — Thiéry, fils (Alexandre), grainier-fleuriste, quai de la Mégisserie, 6, à
Paris.
1879 — Thiriot, fontes d'ornement, boulevard Vollaire, 46, à Paris.
1879— Tournay, rue des Vignes, 28, à ^'ogcnt-sur-Marne (Seine).
1878 — Transon (Aimable), fabricant de coutellerie et d'instruments horticoles,
rue Saint-Denis, 143, à Paris.
1879 — Triboulard (Louis), entrepreneur de jardins, rue du Levant, 24, à
Vincennes (Seine).
1879 — Troussé (Baptiste), jardinier-chef chez M. le duc de Montpensier, au
château de Piandan (Puy-de-Dôme).
1878— Van-Gorp (A.), boulevard Voltaire, 3, à Paris.
1878 — Van-Lennep (Arnoud), à Hanpad, Station royale près d'Amsterdam
(Pays-Bas).
1879— Vauvel (Léopold), jardinier-chef aux pépinières du Muséum, directeur
du Journal de Vuhjarisat-on de VHorticullure, rue de Buffon,4o, à Paris.
1878 — Villain, marchand de couleurs, vernis, produits chimiques, rue
Vitruve, 17, à Charonne-Paris.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1880.
Concours permanents.
Médaille Pellier pour les Pentstemon.
PrixLaisné. . pour récompenser l'aptitude au travail
et la moralité des garçons jardiniers.
(V. le Jmirnal, 3* série, I, p. 691).
Concours annuels.
Médaille Moynet pour les apports les plus remarqua-
bles, faits pendant l'année, au
Comité de Culture potagère.
Médaillé du Conseil d'Administration^ pour l'introduction ou roblention de
. plantes ornementales méritantes.
(V. le Journal, %^ série, XI, 1 877,
p. 145).
16 circulaire et programme de la commission d enquete
Circulaire annonçant l'envoi d'un Phogramme pocr l'iiNquête
sur les effets produits pau le froid, en 1879-1880.
Paris, 29 février 4880.
M
La Société centrale d'Horticulture de France s'est vivement
émue des dégâts causés dans les cultures par la rigueur des gelées
qui ont fait de l'hiver de 1879-1880 non seulement l'un des plus
terribles, mais presque certainement le plus terrible de ceux qui
ont encore désolé notre pays. Elle a pensé que, dans l'intérêt de
l'horticulture et de ceux qui la pratiquent, il importait de cons-
tater la nature et l'étendue de ces dégâts, les circonstances dans
lesquelles ils ont été produits, enfin les pertes de toute nature qui
en ont été la conséquence; mais, afin de parvenir à cette consta-
tation, il fallait réunir un grand nombre de renseignements dont
la comparaison et le classement permissent ensuite de tracer un
tableau d'ensemble et probablement de tirer des conclusions géré-
raies. Pour atteindre ce but, elle a nommé une Commission (I)
qu'elle a chargée de rassembler le plus possible de faits et d'obser-
vations et, à cet effet, d'adresser un appel direct aux Sociétés
horticoles des départements, à tous ceux qu'elle compte comme
ses Membres, ainsi qu'à divers propriétaires de grands établisse-
ments d'horticulture.
A sa première réunion, cette Commission a été d'avis que le?
réponses aux demandes qu'elle se proposait d'adresser seraient
d'autant plus précises et comparables qu'elles porteraient sur des
points nettement déterminés, et que les données qui s'y trouve-
raient réunies seraient rangées d'après un ordre méthodiquement
établi. Elle a cru dès lorsqu'elle devait, avant tout, rédiger un
programme qui serait adressé à toutes les Sociétés françaises
d'Horticulture et à toutes les personnes dont elle espère obtenir le
concours pour l'œuvre dont elle est chargée. C'est ce programme
qui vous est adressé aujourd'hui. Il importe de vous faire observer
(1) Cette Commission est composée de MM. Arnould-Biltard, Prési-
dent ; Burelle, Vice-Président; Bergman (Fréd.) ; Bcurdeley -, Bonnet;
Hérincq ; Jamin (Perd.); Keteleêr; Laizier ; Margoltin père; Pissol •,
Prillieux; Quiliou ; P. Duchartre, Secrétaire.
SUR LES EFFETS DU FROID, EN f879-18S0. 17
que ce n'est pas là un simple questionnaire auquel il s'agisse de
répondre par oui ou par non, mais bien le relevé des points sur
lesquels il est à désirer que se porte votre attention et autour de
chacun desquels il est bon que soient groupés les renseignements
que vous avez recueillis. C'est par conséquent un cadre que vous
ê!es prié de vouloir bien remplir autant que cela vous sera possi-
ble. Pour que ces renseignements soient absolument positifs, la
Société centrale prie ses honorables correspondants d'attendre,
avaut de les lui transmettre, que ie retour de la végétation ait
montré, sans doute possible, quelles sont les espèces et les parties
de végétaux qui ont succombé et celles qui n'ont été que plus ou
moins atteintes. Elle pense que l'expérience sera complète dans
la seconde moitié du mois de mai, et elle vous prie de lui trans-
mettre, vers cette époque, les résultats de vos observations, en les
adressant à son Secrétaire-général, rue de Grenelle, 84, à Paris.
La Société centra'e, en s'adressant à sesîœars des départements,
espère que chacune d'elles voudra bien centraliser les données qui
pourront lui être fournies, et rendre ainsi moins difficile le travail
d'ensemble dont elle a confié l'exécution à sa Commission spé-
ciale. Elle leur offre par avance de vifs remerciements pour le
précieux concours qu'elle attend d'elles en cette circonstance
importante.
PROGKAMME devant servir de GOIDE POUR LES RENSKIGNEMEISTS
A DONNER SDR LES EFFETS DO FROID, EN 1879-1880.
Questions générales.
1 . — Quelles ont été les températures les plus hautes et les plus
ba?ses, dans la localité, pendant les mois de décembre 1879 et
janvier 1880. État du ciel pendant les gelées (clair ou couvert).
Durée de ces températures.
2. — Nature du sol et du sous-sol dans lesquels les plantes
étaient cultivées. Exposition du terrain; son altitude (plaine,
coteau, montagne); son degré d'humidité. A quelle distance se
irouve-(-il d'un cours d'eau et quelle est l'importance de ce cours
d'eau ?
3. — Indiquer quelle était l'épaisseur moyenne de la neige,
l'époque à laquelle elle est tombée; faire connaître si la terre
1 8 PROGRAMME DE LA. COMMISSION d'eKQUÊTE
était gelée avant qu'elle tombât, quelle a été son influence sur le
degré de congélation du sol. Indiquer la profondeur à laquelle la
gelée a pénétré dans le sol, soit en l'absence de la neige, soit pen-
dant sa présence.
4. — Conditions dans lesquelles s'est opéré le dégel incomplet
qui a eu lieu au commencement du mois de janvier 1880 (ciel
clair ou couvert).
5. — Quels ont été les effets du soleil sur les plantes atteintes
par la gelée, suivant les expositions?
6. — Apprécier aufsi exactement que possible, en argent, les
pertes occasionnées par la gelée.
Questions spéciales.
1" Arbres, arbustes et plantes herbacées d'agrément.
1 . ~ Faire connaître les plantes qui ont souffert de la gelée
et le degré auquel elles en ont souffert.
2. — Indiquer l'âge et les dimensions des arbres et arbustes
atteints. S'il s'agit de jeunes plants, dire par quel mode de multi-
plication ils ont été obtenus (semis, greffe, bouture, marcotte).
3. — Quelles altérations a-t-on remarquées dans l'intérieur des
tiges, particulièrement dans celles des résineux (Conifères)?
4. — L'action de la gelée s'est-elle fait sentir plus vers la base
ou le milieu que vers la cime?
5. — A-t-on remarqué si les plantes transplantées à l'automne
ou mises en jauge avaient souffert plus ou moins que celles qui
étaient restées en place ?
6. — La gelée a-t-elle agi de manières différentes sur les végé-
taux réunis en massif et sur ceux qui étaient isolés?
7. — Les arbres et arbustes avaient-ils été élevés dans la localité
ou provenaient-ils de localités plus ou moins éloignées? Dans ce
dernier cas, donner la date de leur importation.
8. — A-!-on remarqué si des arbres avaient été fendus par la
gelée? Dans ce cas, indiquer les essences, leur âge, leurs dimen-
sions, la position qu'ils occupaient et l'orientation des fentes.
9. — Faire connaître quels ont été les effets de la gelée sur les
arbres en forêt.
10. — Quelles sont les espèces et variétés de Rosiers qui ont été
le plus sérieusement atteintes et comment se sont comportés les
SDR LES EFFETS DD FROID, EN 1879-1880. 19
Églantiers, soit greffés, soit non greff'es, selon les espèces et *
■varié lés ?
11. — Signaler les effets de la gelée sur les plantes herbacées
vivaces.
2" Arbres fruitiers.
1. — Citer les essences qui ont le plus souffert: Abricotiers,
Cerisiers, Pêchers et Brugnonniers, Pruniers, Poiriers, Pommiers,
Cognassiers, Néfliers, Mûriers, Noyers, Amandiers, Groseilliers,
Vignes. — Pour chaque essence, indiquer les variétés qui ont été
atteintes mortellement, celles pour lesquelles le mal a été plus on
moins grand, enfin celles qui ont été épargnées.
2. — Dire si les arbres en plein vent ont été atteints également,
quelle que fût leur forme; par exemple, si ceux en pyramide ou
en fuseau ont été plus épargnés que ceux en coatre-sspalier ou à
haute tige. Indiquer si la partie de l'arbre regardant tel point car-
dinal a plus souffert que telle autre regardant un autre point, et
enfin si le tronc a moir.s souffert que les branches.
3. — Pour les arbres en espalier signaler le degré de mal selon
l'exposition et la pente du terrain. Dire si le mal a été plus ou
moins grand quand les murs étaient chaperonnés que dans le cas
contraire; eofia si la partie du tronc et des branches qui regarde
le mur a été plus ou moins atteinte que celle eu façade qui lui est
opposée, et si l'enduit du mur est plus ou moins altéré par
vétusté.
4. — Les boutons à fruit ont-ils parfois échappé au désastre et y
«-t-il quelque apparence de récolte pour 1880 ?
5. — A-t-on remarqué des différences entre les effets éprouvés
par ks arbres selon les sujets qui avaient reçu la greffe?
6. — A-t-on observé que la gelée eût agi de manières diffé-
rentes ou à des degrés inégaux sur les bourgeons ou boutons, sot
à bois, soit à fruit?
3° Plantes potagères.
1. — Quels dégâts a éprouves la culture potagère, soit pour les
plantes restées en pleine terre sans abri, soit pour celles qui
étaient protégées par des abris (cloches, châssis, paillassons) ou
qui étaient cultivées sur couche ?
2. — A quel moment les dégâts sont-ils devenus manifestes?
20 COMPTE RENDU
3. — Les plants d'hiver onl-ils souffert et à quel deg;é?
4. — Y a-l-il dfs plantes potagères qui aient résisté sans cou-
verture, et dans quelle proportion?
5. — A quelle exposition les dégâts ont-ils été les plus
s'^rieux ?
6. — L3S graines en terre ont-elles souffert?
Compte rendl" des travaux de la Société centrale
d'Hoeticilture de Frange, en 1879;
I^ai M. P. DrciiARTRE.
Messieurs,
Il y a vingt-cinq années révolues qu'une fusion opérée entre la
Société impériale d'Horticulture de Paris et la Société nationale
d'Horticulture de la Seine a donné nai.-sance à la grande associa-
tion horticole qui s'appelle aujourd'hui la Société centrale d'Hor-
ticulture de France. Il pourrait être intéressant de suivre cette
association pendant cette période d'un quart de siècle, pour ré-
sumer les travaux qui se sont effectués dans son sein ou sous
son impulsion et en déJuire l'expression de l'influence qu'elle a
exercée sur l'ensemble de l'horticulture française, pour tâcher de
reconnaître en même temps si, par ses cçnseils et ses exemples,
elle est parvenue à développer dans notre pays l'amour des
plantes et de leur culture au point que, sous ce rapport, nous
n'ayons plus à porter envie à nos voisins; mais ce serait là une
œuvre ardue et assez longue pour ne pouvoir être comprise entre
les limites forcément étroites d'un Compte rendu annuel. D'ail-
leurs les éléments de ce travail considérable sont consignés avec
les développements convenables dans deux ordres de documents
qui occupent une place importante dans notre Journal, et dont
les uns présentent le tableau détaillé de toutes les Expositions
tenues jusqu'à ce jour par notre Société, tandis que les autres in-
diquent et classent méthodiquement les écijts de tout ordre qui
eut fourni la matière des vingt-cinq volumes dont se compose
a îluellement la collection de cette publication. Je crois donc de-
voir me borner ici à considérer un seul côté de cet historique
DBS TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN I&T9. 21
complexe, et à rappeler quel a été le point de départ de notre
Sociéié, quant à sa composition, pour le comparer à l'état dans
lequel elle se trouve en ce moment et pour rechercher les consé-
quences qui peuvent découler de cette comparaison.
Les relevés consignés dans le premier volume du Journal qui
indiquent le nombre des Membres de toutes les catégories dont
étaient composées les deux Sociétés d'Horticulture existant à
Paris, à la date du T' janvier 1835, ne distinguent malheureuse-
ment pas ceux qui appartenaient à l'une et à l'autre; ils uous
apprennent seulement que la Société d'Horticulture de Paris, dont
les fondateurs avaient tenu leur première réunion le \ 1 juin Î827,
n'était plus représentée, à la fin de 1854, que par43desMembrt8
qu'elle avait reçus jusqu'à la fin de l'année 1840. — C'est en
1841 que fut fondée la seconde Société à laquelle, après diverses
appellations successives, resta définitivement le nom de Société
nationale d'Horticulture de la Seine et, à partir de cette date, les
listes des nouvelles admissions prononcées chaque année confon-
dent en une seule série celles qui appartenaient à l'une et à l'autre
des deux Sociétés horticoles parisiennes. Ce document nous laisse
donc ignorer quels éléments de force et de richesse chacune
d'elles vint apporter à l'association issue de leur fusion ; nous sa-
vons cependant que la plus jeune des deux avait rapidement dé-
passé son aînée, et que c'est elle qui contribua le plus puissam-
ment à étendre la première liste commune.
Quoi qu'il en soit à cet égard, dès le premier jour de son exis-
tence, le l®"" janvier 1855, la Société fusionnée ne comptait pas
moins de M 45 Membres titulaires, 168 Dames patronnesses, 30
Membres honoraires et 70 Membres correspondants. Elle entrait
ainsi dans la carrière avec la somme considérable de connaissances,
d'activité, de ressources en tout genre que créait pour elle le
nombre, alors sans précédent parmi nos associations libres, de
1413 collaborateurs. Mais tout élevé qu'il fût, ce nombre ne fut
qu'un simple point de départ qui bientôt fut laissé fortement en
arrière. En effet, dès les premiers instants de son existence, la
Société fusionnée arrêta le plan d'un Exposition horticole univer-
selle, dont la durée devait égaler celle de la belle saison. Ce
projet hardi fut mis à exécution avec un plein succès * sur une
i% COMPTE RENDU
vaste portion des Champs-Elysées alors encore non convertis en
un parc permanent, en face du Palais de l'Industrie qui abritait,
cette même année, une Exposition industrielle, elle créa un
grand et beau jardin pourvu de serres et abris de toute sorte, dans
lequel les produits les plus variés de l'horticulture, apportés par
555 exposants, se succédèrent sans interruption pendant cinq
mois, et où l'on ne compta pas moins de Sot) 000 entrées payées.
L'attrait que ne pouvait manquer d'exercer un pareil but de pro-
menade en même temps que d'iostruction, peut-être aussi le fait
même de la formation d'une Société rajeunie, amenèrent sans
retard une énorme extension des cadres sociaux, et le nombre
des Membres titulaires ainsi que des Dames patronnesses qui vin-
rent y figurer, pour la première fois, dans le cours de l'année 1855,
s'éleva au chiffre inespéré de 594.
C'était donc avec les ressources importantes qui résultaient pour
elle des cotisations payées par un peu plus de 2000 Membres que
la Société devait aborder l'année 1856; et cependant la liste gé-
nérale publiée cette même année ne donne à cet égard qu'un
chiffre notablement inférieur, puisqu'il n'est que de 1750. C'est
que, l'Exposition terminée, beaucoup de personnes qui n'avaient
vu dans leur admission comme Membres de la Société qu'un
moyen économique de jouir, pendant éinq mois entiers, d'une
charmante promenade fréquentée surtout par le monde élégant,
s'étaient empressées de se retirer aussitôt que cette promenade
leur avait manqué; c'est, en outre, que dès cet instant, commen-
çait à s'exercer cette versatiliié de goiits et d'humeur qu'on repro-
che, non sans motifs peut-être, à notre nation el dont les ( ffels sont
tels que, dès 1857, elle ne comptait plus que 1719 Membres payant
la cotisation et qu'aujourd'hui même, après avoir admis, en mo-
yenne, de 150 à 200 nouveaux Membres par année, de 18c9
jusqu'à ce jour, elle se trouve à fort peu près au niveau qu'elle
avait atteint à cette date éloignée. Si nous consultons en effet la
dernière liste générale qui ait été publiée et qui se rapporte au
commencement de l'année 1878, nous y relèverons les noms de
«568 Membres titulaires et de 73 Dames patronnesses, d'où nous
voyons que le nombre des cotisations qui constituent la partie
fondamentale du bulget de notre association était de 16i1 au
DE5 TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN 1879. 23
commencement de l'annéri 1878. Ce chiffre est saus doute consi-
dérable, mais de combien ne serait-il pas dépassé si une foule
d'amateurs et de jardiniers, qui portent néanmoins un vif intérêt
aux choses de l'horticulture, n'avaient fait de leur admission
parmi nous l'objet d'un simple caprice fugitif?
Il serait cependant inexact d'attribuer à un seul motif le ré-
sultat assez étrange que je viens de constater, car il est en réalité
Tefiet de causes diverses, dont quelques-unes méritent d'être si-
gnalées.
El d'abord, après dix années d'intervalle, notre Société ressent
encore le contre-coup de nos désastres de 1870-1871. A cette
époque, de lamentable mémoire, la crainte pour le présent, la dé-
fiance pour l'avenir étaient devenues presque générales. Dans cette
disposition des esprits^ ce n'était pas seulement pour la prospérité
de hotre association, mais pour son existence. même qu'il y avait
lieu de s'alarmer. Aussi nos pertes furent-elles alors effrayantes,
et si beaucoup ont été plus tard réparées, beaucoup aussi sont
restées définitives. Une autre cause de pertes annuelles tient à
l'instabilité de la position qu'occupent un grand nombre de nos
collègues praticiens. Au moment où ils abordent une position
dans laquelle ils peuvent espérer que leur avenir est désormais
assuré, leur amour de l'art éminemment utile qu'ils professent,
leur vif désir d'ajouter à leur instruction et de concourir à l'œuvre
commune les amènent en général à nous -, mais combien de fo'.s
les voit-on nous retirer bientôt leur utile concours sous l'empire
d'un changement fâcheux de circonstances auquel ils n'ont pu
échapper! Il n'est pas jusqu'à noire règlement social qui, surtout
dès cette année, ne vienne mettre un sérieux obstacle à l'accrois-
sement numérique de notre association. En effet, le second para-
graphe de l'article 4 porte que « tout Membre titulaire, qui a fait
» partie de la Société pendant vingt-cinq années consécutives,
» devient de droit Membre honoraire, sur sa demande écrite et
a adressée à M. le Président ». D'un autre côté, l'article 3 des
statuts affranchit les Membres honoraires du paiement de notre
modeste cotisation sociale. La Société centrale d'Horticulture
comptant aujourd'hui 25 années révolues d'existence, les Membres
qui lui ont appartenu dès l'époque de la fusion, et ils sont ea
24 COMPTE RENDD
grand nombre, ont tous droit à devenir honoraires et leur pas-
sage parfaitement légitime à l'honorariat anéantit immédiatement
pour notre caisse une partie importante de ses ressources. Déjà
20 d'entre eux ont usé de ce droit, en 1879, et il est certain que
ceux qui suivront leur exemple seront, dès cet instant, de plus en
plus nombreux, d'année en année. Heureusement quelquep-uns
de nos collègues, inspirés par un dévouement sans bornes à notre
Société, ont eu la généreuse pensée de marquer leur passage à
l'honorariat par le don d'une rente perpétuelle équivalente au
taux de la cotisation dont ils n'étaient plus débiteurs dès cet ins-
tant; puisse leur noble exemple trouver de nombreux imitateurs!
Enfin, Messieur.', comme toutes les réunions humaines, notre So-
ciété est sans cesse en butte aux coupsde la mori ,et son étendue même
explique les nombreuses et cruelles lacunes qu'elle voit, chaque
année, se former ajnsi dans ses rangs. L'année qui vient de'linir
ne lui a pas été moins funeste que la plupart de celles qui l'avaient
précédée, et trente-sept de ses Membres lui ont été ravis dans ce
.:ourt esp? ce de temps. Le Joirnul a déjà signalé ces trop nom-
breuses pertes et il conserve l'expression des vifs regrets qu'elles
nous causent à tous ; mais il est juste qu'elles soient encore rap-
pelées dais ce Compte rendu où doit rester la trace de tout ce
qui a marqué, en mal comme en bien, le cours de Tannée à
laquelle il se rapporte.
La liste des collègues qui ont été enlevés à notre affection, pen-
dant Tannée \ 879, comprend deux Dames patronnesses. Mesdames
Bartholoni, Edmond-Hubert; un Membre honoraire, M. Baltet, ^
père, de Troyes, arboriculteur justement renommé, dont le nom a
conservé tout son éclat en passant à ses fils ; et les trente-quatre
Membres titulaires dont voici les noms : MM. Armet de l'Isle, con-
seiller à la Cour d'^pp^l; Armet de l'Isle, manufacturier ; comt»;
A'exandre Bianicki ; Boucicaut (Aristide), chef de l'une des plus
irri portantes maisons de commerce de Paris, que son goût pour
l'horticulture avait amené à faire établir des cultures d'une grande
importance sur sa propriété de Chamarande; Chaperon (Paul-
Romain) ; comte de Clocheville; Corriol, chimiste instruit, con-
verti à Tari hoiticole vers la fin de sa carrière et dont M. Michelin
nous a retracé dernièrement la vie trèi-bien remplie ; Dorvault, à
DES TRAVAUX DE LA S3CIÉTÉ, EN 18J9. 23
qui a été confiée, pendant une longue série d'années, la direction
de la pharmacie centrale, à Paris ; Drappier ; Ducelj grand induâ-
triel bien connu; DufFour (Ednaond), amateur distingué d'horticul-
ture, à Beziers; Dupont (Achille); Fontaine (Jean-Pierre); Fournier
(Eug<^.ne-Charles), jardinier de talent, qui avait dirigé ptndaat
longtemps les importantes cultures du château de Roquencourt,
près Versailles; Gervais (Antoine), à qui ses appareils de chaufF^ge
pour serres avaient valu une grande et légitime réputation; Gil-
lion ; Grisel (Pierre) ; Guenot (Auguste-Benjamin), qui avait rem-
pli, pendant plusieurs années, avec autant de zèle que de compé-
tence, les fonctions de Secrétaire de la Société ; Houssart
(Jean-Baptiste), jardinier; Jolly (Prosper) ; Jouin (Léopold), de
Juvisy; Laisné, qui pendant longtemps avait été placé comme
Président à la îêlede la Société d'Horticulture d'Avranches; Lsjol-
lioi (Frédéric), amateur zélé d'arboriculture; Lécuyer &îné, pro-
priétaire; Le Collin (Nicolas), jardinier-chef au palais de Gora-
piègne; comte Le Bourgeois du Cherray ; Levillain (Eugène);
Mory père; Pellier (Alf.), grand industriel, qu', en fondant par tes-
tament un prix à perpétuité, pour le perfectionnement des Pen-
tstemon^ a donné une preuve non équivoque de son amour pour \es
belles plantes ; duc de Périgord; Poisson (Loui£-3Iarie) ; Rouillot
(J.-P. Edouard) ; Mme Sleiner-Pfersdorff, veuve d'un bort culteur
qui a obtenu de nombreux succès dans nos Expositions, grâce à
ses magnifiques collections de plantes grasses; Vuitry,père, qui, à
la date île plusieurs années, a consigné dans plusieurs articles
instructifs insérés au Journal les résultats de ses observations,
notamment sur les Pommes de terre.
Vous le voyez, Messieurs, nos pertes, en 1879, ont été aussi nom-
breuses que cruelles ; pour en afTaiblir l'eflfetil aurait fallu que de
nombreu ses admissions fussent prononcées pendant le rnèmeespace
de temps; mais, sous ce rapport, l'année qui vient de finir n'a été
que médiocrement satisfaisante, et le nombre des amateurs ou
horticulteurs qui sont venus nous apporter leur précieux concours
n'a.étéque de cent cinq, inférieur par conséquent à la moyenne
des vicg!; dernières années qu'un calcul fort simple élève à envi-
ron cent trente. Espérons que ce sera là un fait isolé, propre à une
année qui a été funeste à toutes les branches de la culture, et que
26 COMPTE RENDU
nous verrons bientôt l'afflaence de nouveaux collègues redevenir
au moins égale à ce qu'elle a été dans presque toutes les années an-
térieures. Toutefois ne nous berçons pas de trop riantes illusions,
à cet égard ; la marche actuelle de l'horticulture ne semble pas
très-favorable à l'existence d'une grande Société centrale, assez
nombreuse pour devoir être regardée comme représentant bien
réellement l'art horticole en France, possédant par cela même des
ressources suffisantes pour être à même d'entreprendre sans diffi-
culté toutes les œuvres qui doivent servir au progrès de cet art.
Pour toutes les entreprises humaines, l'union fait la force ; on
dirait qu'aujourd'hui , au contraire , l'horiiculture française
cherche la sienne dans une division poussée presque à ses limites,
tant ceux qui l'aiment ou qui s'y adonnent s'empressent d'en
fractionner de plus en plus les élément'-, les ressources et par suite
les moyens d'action. A cet égard, il est un terme que la piudence
conseille de ne pas ciépisser, et on peut craindre qu'il ne l'ait été
déjà, dans quelques circonstances.
Travaux de la Société. — Les travauxdela Société centrale d'Hor-
ticulture ont repris, peudantl'année 1 879, leur généralité à laquelle
l'Exposition universelle avait apporté, en IS78, une importante
restriction; leur ensemble a dès lors compris une partie extérieure
et une partie intérieure. La première a consisté en une grande
Exposition générale des produits de THoriiculture et des Industries
annexes; l^a dernière a embrassé l'ensemble des travaux accomplis
par la Société dans ses séances bi-hebdomadaires, par les Comités
dans leurs réunions réglementaires, par les Commissions chargées
de missions spéciales, enfin la publication du Jnwmal.
Exposition de 1879. — L'Exposition de 1879 a eu lieu, comme
la plupart de celles qui Tont |5récédée, dans la nef du Palais de
l'Industrie. On avait par avance conçu louchant sa réussite quel-
ques craintes basées sur l'épuisement que la grande exhibition de
1878 pouvait avoir causé à diverses cultures; mais, giàce à l'acti-
vité infatigable de nos horticulteurs et aux richesses de tout genre
réunies dans leurs établissements, ces craintes ne se sont nulle-
ment réalisées, et la Société centrale a pu enregistrer un nouveau
succès. Je n'ai pas à revenir ici sur cette grande et brillante ma-
nifestation de l'Horticulture française, le Compte rendu circon-
DES TRAYACX DE L\ SOCIÉTÉ, EN 4879- 27
stancié en ayant été à(^jà j^résenté, par M. P. Dachartre pour la
partie horticole {Journ., p. 4i0-469), par M. Hanoteau pour la
partie industrielle (p. 470-476) ; il mé suffit donc de l'avoir rap-
pelée au souvenir de ceux qui en ont admiré la splendeur.
Séances de la Société et des Comités. — Le» séances de la So-
ciété ont eu lieu avec leur régularité habituelle, les second et qua-
trième jeudis de chaque mois. Les procès-verbaux imprimés dans
le Journal en ont donné un tableau filèle; par là ceux de nos col-
lègues à qui leur éloignement de Paris ne permet pas de s'y rendre
ont pu reconnaître le nombre et la variété des objets qui y ont été
présentés pendant presque toute l'année, l'intérêt des observations
que ces objets ont inspirées à MM. les Présidents ou Secrétaires des
quatre Comités, enfin l'importance de diverses communications
verbales qui y ont été faites et de quelques discussions destinées à
élucider divers points du domaine horticole.
Quant aux Comités, ils ont procédé avec autant d'attention que
de compétence à l'examen des objets de toute sorte dont les séances
publiques avaient amené le dépôt sur le bureau ; ils se sont même
livrés, dans certains cas, à l'étude de questions qui rentraient dans
leur spécialité. Les résultats de tous ces travaux vous ont été ex-
posés dans quatre Comptes rendus rédigés, conformément aux
prescriptions du Règlement, par MM. les Secrétaires de ces Go-
mités, c'est-à-dire par M. Siroy pour la culture potagère (p. 1 13),
par M. Michelin pour l'arboriculture, (p. 181), par M. E. Delà-
marre pour la Floriculture (p. 266), par M. Borel pour les arts et
industries horticoles (p. .'^07); ce dernier avait réuni dans le sien
les années 1877 et 1878.
Ccmmissions. — De nombreuses Commissions ont été chargées,
pendant l'année 1879, de porttr un jugement motivé sur dés ou-
vrages dont il avait été fait hommage à la Société, sur des cul-
tures de genres fort divers, sur des outils ou des appareils destinés
à des usages horticoles. La plupart d'entre elles vous ont exposé
les résultats de l'examen auquel elles se sont livrées dans des Rap-
ports dont vous avez entendu la lecture avec intérêt et qui ont
fourni l'un des éléments les plus importants de notre publication
mensuelle. La plupart y ont déjà trouvé place; deux seulement
sont encore manuscrits et ne tarderont oas à être mis sous vos
2i COMPTE RENDU
yeux. L'énumération de ces intéressants documents, au nombre
de 28, va trouver sa place dans le relevé détaillé des nombreux
articles que réunit le dernier volume du Journal.
Journal. — Depuis l'année 1 855, date de sa création, le Journal
de la Société centrale d'Horticulture de France a donné 25 vo-
lumes in-8° qui forment deux séries de douze chacune, et dont le
dernier, publié eu 1879, commence une 3^ série. Celui-ci, par
suite de l'abondance des matières qui devaient y trouver place, a
subi un agrandissement notable de son cadre habituel, et ne com-
prend pas moins de 8.8 pegei, ou oO feuilles et demie. A ce su-
jet, il n'est peut-être pas hors de propos de rappeler que, selon
l'article 40 du Règlement, le Recueil de la Société « comprend
ordinairement de 32 à 64 pages, » par cahier mensuel. Aussi les '
volumes qui en ont é(é publiés dans les années qui ont suivi la
fusion étaient-ils loin de l'étendue que l'usage, surtout l'abon-
dance des natériaux admis à l'impression par la Commission de
Rédaction donnent à ceux qui paraissent maintenant.
La division des matières est restée, celte année, telle que l'expé-
rience l'a lait admettre depuis une longue série d'années. Elle
amène, dans chaque cahier mensuel, deux parties distinctes :
Tune comprend les procès-verbaux des séances, leurs appendices
nécessaires (Listes des nominations et Bulletin bibliographique
bi-mensuel) et les écrits de toute sorte qui émanent des Membres
de la Société ou qui lui ont été présentés; l'autre, intitulée ^eywe
bibliogra[jhique, se compose d'analyses ou d'extraits de publica-
tions l'iançaises ou étrangères. Celle-ci, étant nécessairement
suboi donnée à la première, ne forme que le compléiemenl de
chaque cahier; aussi son étendue est-elle toujours en raison in-
verse de celle de la première. En 1819, les écrits dus à des Mero-
bes de la Société ayant été nombreux et importants, la Revue bi-
bliographique est restée par cela même très réduite; néanmoins
elle a pu faire conn ître aux lecteurs du Jowmal un assez grand
nombre de plantes récemment introduites en Europe dont la des-
cription et le plus souvent une figure venaient de paraître dans
des recueils étrangers, principalement anglais ou allemands.
Les articles publiés dans le volume pour 1879 du Journal de
la Société centrale d'Horticulture de France se rapportent comme
DES TRAVAUX DE LA. SOCIÉTÉ, EN 1879. 21^
toujours aux quatre catégories suivantes : hL'îttres; 2o Notes
et mémoires , c'esl-à-dire écrits originaux ; 3° Rapports ;
4° Commîtes rendus d'Expositions.
1» Lettres. — Trois seulement, parmi toutes celles que le Se-
crétariat a reçues pendant l'année 1879, ont été jugées par la
Commission de Rédaction dignes d'être publiées en entier
dans le Journal ; les autres ont été en général analysées ou repro-
duites par extrait dans les procèi-verbaux des séances. Les trois qui
ont été publiées en entier traitent de sujets d'un grand intérêt
horticole. Dans l'une (p. 5M), notre collègue, M. Ed. André, le
rédacteur bien connu de l'Illustration horticole, décii», selon les
indications que lui a fournies un amaîeur distingué, M. le comte
du Bjysson, la marche à suivre dans la préparation du sulfure
de calcium, dont la solution est appelée vulgairement Eau de
Gri<on, et peut rendre de grands services contre l'Oïdium de la
Vigne ou le Blanc du Pêcher. Dans la seconde (p. 695), M. Blavet,
Président de la Société d'Horticulture d'Éampes, communique un
tableau d'analyses des graines de nos principales Légumineuses
alimentaires, afin de faire ressortir la proportion exceptionnelle-
ment élevée de matières azotées et surtout grasses qui distingue
celles du Soja hispida. Enfin dans la troisième (p. 763), M. Py-
naeit, professeur à l'École d'Horticulture de l'État, à Gand, nous
apprend que les tuyaux en zinc pour les thermosiphons, dont les
constructeurs français se refusent à admettre l'emploi, existent
dans beaucoup de serres, chez les horticulteurs belges qui les es-
timent pour leur prix peu élevé.
2o Notes et mémoires. — Rendre publiquement hommage au
mérite des collègues que la mort nous a enlevés, faire connaître
les détails de leur existence et rappeler les qualités par lesquelles
ils se distinguaient, c'est un pieux devoir auquel notre Société
n'a j imais failli ; en son nom, M. Ch. Joly a redit dans l'une de
no3 séances (p. 246), L'allocution émue qu'il avait prononcée, peu
de jours auparavant, aux obsèques du regretté M. Guenot, et
M. Wiche'in a raconté (p. 699) la vie d'abord toute scientifique,
plus tard vouée à l'horticulture de l'excellent et vénérable
M. Corriol. Notre Journal a même accueilli avec empressement
une remarquable notice écrite par M. le docteur Sagot (p. 515)
30 COMPTE RENDU
sur M. Pancher, qui n'a jamais fait partie de notre association,
mais que ses importants travaux et ses découvertes comme hor-
ticulteur et botaniste, à Otaïli et à la Nouvelle-Calédonie, ren-
deril digne de la vive estime de tous ceux qui aiment les plantes.
• Toutes les branches de l'art horticole ont successivement fourni
à plusieurs de nos collègues les sujets d'articles instructifs qui
ont trouvé place dans le /ourna/, pendant Tannée qui vient de
finir; mais plus que les autres, la culture potagère a eu le pri-
vilège d'attirer leur attention. — M. Siroy nous a fait connaître
(p. 87); dans sou histoire et ses détails, la culture du Cresson de
fontaine qui, importée d'Erfurt, vers 1810, par M. Cardon, à
Saint-Léonard, enîre Chantilly et Senlis, a pris plus tard, dans
cette localité, ainsi qu'à Saint-Gratien, à Gonesse, etc., une
extension suffisante pour fournir à l'énorme consommation qui
se fait dans Paris de cette excellente salade. — M.Remy, père, qui,
dès 1868, avait appelé l'attention sur le Chou de Milan d'hiver
dit de Pontoise, est revenu (p. 247) sur cette variété recomman-
dable pour en signaler les caractères distinctifs et décrire la
culture dont elle est Tobjet sur le territoire de la ville dont elle,
porte le nom.— M. Lejeune, directeur de l'Institut agricole de
Gembloux (Belgique), nous a donné une monographie botanique
et horticole (p. 379) de VAllhim ampeloprasum L., vulgairement
nommé Ail d'Orient, Oignon perle, dont, se basant sur son expé-
rience, il recommande d'introduire la culture dans nos jardios
potagers.— M. Arnould-Baltard nous a communiqué les résultats
(p. 767) des expériences suivies qu'il a faites en vue de recon-
naître les caractères et les mérites relatifs de diverses variétés de
Pommes de terre, pour la plupart récemment introduites et parmi
lesquelles il se propose de constater expérimentalement quelles
sont les plus recommandables. — M. Blanchard, jardinier en chef
de la marine, à Brest, nous a communiqué un mémoire étendu et
très-intéressant sur le Fraisier du Chili [Fragaria chilensis Ehrh.),
dit Fraisier de Piougastel, du nom d'une localité voisine de Brest
où la culture en est pratiquée avec succès. Il a fait l'histoire de
l'introduction de cette plante en Bretagne; il en a exposé avec
soin les caractères, et a indiqué les conditions spéciales sous
l'influence desquelles sa culture prospère à l'extrémité de la
DE5 TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN 1879. 31
presqu'île armoricaine (p. 47, 9;). — Enfin un Membre aussi
zélé qu^instruit du Comité de Culture potagère, M. Paillieux a
successivement enrichi notre Journal de trois bons articles
sur des plantes alimentaires qui toutes ont été soumises par lui
à des essais de culture, mais dont les unes sont déjà cultivées
fréquemment dans le midi de l'Europe, tandis que les autres
sont ou d'importation toute récente ou encore imparfaitement
connues. Le premier de ces articles a pour objet (p. 253) la
Courge de Siam [Cucurbitamelanosperma Al. Br.) qui peut four-
nir la matière de diverses préparations alim^entaires et qui no-
tamment donne une sorte de confiture au sucre nommée cheveux
d'ange (Cabellos de Angel) en Espagne, ■^ù le débit en est jour-
nalier et considérable ; le second est relatif au Fenouil doux
d'Italie (p. 298) dans lequel la base des feuilles et de la tige, for-
tement épaissie et devenue ainsi charnue, forme un aliment
Irès-estimé en Italie. Cet article a pour objet de faire connaître
à fond cette plante potagère, ainsi que la culture qui permet de
l'obtenir en bon état sous notre climat; il vient utilement à
l'appui des louables efforts que fait, depuis quelques années,
M. E. Vavin pour introduire le Fenouil d'Italie dans nos jardins
potagers où il est à peu près inconnu. Enfin, dans sa troisième
note, qui est intitulée « le LXIV^ concours ouvert à l'Exposition
d'Horticulture de Brie-Comte-Robert » (p. 584), M. Paillieux fait
connaître différentes plantes exotiques dont il a fait essayer la
culture et parmi lesquelles plusieurs lui semblent devoir consti-
tuer d'utiles acquisitions pour nos jardins potagers.
L'arboriculture fruitière n'a pas été plus négligée que ia culture
potagère par les collaborateurs bénévoles de woiveJournal. M. Glady,
de Bordeaux, nous a entretenus (p. 303) de la Figue Col de Dame
blanche dont il conteste le prétendu mérite, même sous le climat
du sud-ouest, et surtout du Figuer dit à trois récoltes des frères
Audibert, de Tarascon, qu'il regarde comme méritant d'être cul-
tivé, jusque dans nos départements septentrionaux. — M. Gati-
neau (Fr.), habile jardinier de Soissons, a exposé les raisons
(p. 383) qui lui semblent rendre nécessaire la taille des arbres
fruitiers dès la première année de leur plantation. — M. Arnould-
Ballard qui le premier avait signalé à la Société l'idée assez étrange
32 COMPTE RENDU
(le M. le docteur Brébant, de Reims, selon laquelle la suppression
faite d-- bonne heure de l'une des deux branches de la vrille de la
Vigne déterminerait le développement en grappe de l'autre
branche, nous a exposé (p. 513) les réniUats négatifs que lui a
donnés la mise en pratique de ce système. — M. Léo d'Ounous,
de Saverdun (Ariège), a décrit une variété à fruits ovoï les du
Noyer noir d'Amérique, à laquelle il donne le nom de Juglans
citriformis ; selon les lois de la nomenclature botanique, ce nom
devrait être écrit Juglans nigra citriformis, sous peine de faire
croire à l'existence d'une espèce nouvelle et non d'une .«simple
variété. — M. Chevallier (Ch.), le zélé Président du Comité d'Ar-
boriculture, par une étude comparative des nombreux systèmes
qui ont été conseillés, dans ces derniers temps, pour le traitement
lie la branche à fruit du Pêcher, a mon'ré (p. 637) que, en der-
nière analyse, la meilleure marche à suivre, à cet égard, est celle
qu'ont adoptée depuis longtemps les habiles cultivateurs de \)on-
ireuil (Seine), — Enfin M. Michelin nous a décrit (p. 703) l'état
dans lequel se trouvent actuellement les cultures au moins sécu-
laires d'Abricotiers de plein vtnt, à Triel (Seine-el-Oise), et la
taille spéciale qu'on fait subir à ces arbres pour en obteiiir en
abondance d'excellents fruits très-recherchés par la confiserie pari-
sienne.
Deux notes seulement, mais très instructives l'une et l'autre, se
rapportent à la floricuUure, dans le volume du Journal qui a paru
en 1 879. Dans Tune, M. Bergman ( Ernest) a relevé et décrit (p. 259)
les nombreuses Orchidées qui ont été obtenues jusqu'à ce jour en
Angleteire, an moyen de l'hybridation artificielle, et dont il im-
porte essentiellement de connaître l'origine ainsi que les carac-
tères; les hybrides signalés dans ce travail sont au nombre de 61,
parmi lesquels 52 ont pris naissance dans le célèbre établisse-
ment de MM. Veitch. Dans l'autre note, M. A. Malet, l'un de nos
p'us heureux semeurs de Bégonias tubéreux, a rendu aux amateurs
de ces belles plantes le service de leur apprendre (p. 382) com-
ment ils peuvent sans difficulté les cultiver et les multiplier avec
succès dans un jardin dépourvu de serre.
Une question importante, celle qui consiste à savoir quels sont
le métal et la forme qu'il convient d'adopter pour le.> tuyaux,
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN 1879. 33
dans les Ihermosiphons des serres, a été traitée en détail par
M. Cil. Joly qui a joint à son texte plusieurs bonnes figures (p. 39).
Cet honorable collègue ayant rappelé que le cuivre est meilleur
conducteur de la chaleur que la fonte, s'éîant prononcé ensuite
en faveur de ce métal pour les appareils de luxe, en faveur de la
fonte pour les grandes installations, et ayant conseillé, en outre,
l'essai du z"nc comme devant être beaucoup plus économique,
deux de nos plfs habiles constructeurs d'appareils de chauffige,
M. de Yandeuvre et P. Lebœuf se sont élevés (p. 305) contre ces
assertions. Selon ces deux auteur?, la fonte l'emporte sur le cuivre
pour la conductibilité ; les tuyaux à ailettes, auxquels M. Gh. Joly
attribuait des avantages, n'offriraient guère que des incoûvénienis;
enfin le zinc ne pourrait être employé, son extrême dilatabilité
devant rendre sujets à d'incessantes réparations les tuyaux dont il
fournirait la matière. Il n'est pas inutile de rappeler que, dans
une lettre citée plus haut, M. Pynaert reconnaîi, au contraire,
des avantages marqués aux tuyaux de zinc dont il fait lui-même
usage et qui, dit-il, sont appliqués à beaucoup de tliermosiphons,
en Belgique.
L'histoire naturelle appliq^jéa à l'horticulture a fourni la ma-
tière de plusieurs articles publiés dans notre Journal, pendant
l'année qui vient de finir. M. le docteur Girard (Miurice), qui
veut bien mettre au service de notre Société s\ profonde connais-
sance de l'entomologie, nous a donné successivement quatre notes
instruc'ives qui ont trouvé place dans notre publication mensuelle.
La prr mière (p. 43) est relative à la Phalène hérissée {Biston hir-
tarius L,), papillon de nuit, dont la présence en grand nombre
sur des Poiriers avait beaucoup efiiayé notre collègue M. Gau-
thier (R.-R), et qui cependant n'est que rarement nuisible; la
seconde (p. 95) fait connaître les Bruches, pet'.ts Charançons qui
vivent dans les graines des Légumineuses, et met les cultivateurs
en garde contre l'arrivée probable de la Bruche du Haricot [Bruchuf
obtectus Say) inconnue jusqu'à ce jour dans nos département»
septentrionaux, mais qui existe déjà dans les Pyrené^is-Orientale?
et qui, en outre, a été trouvée dan> des Haricots exposés en 1878,
au Champ de Mars, par le Venezuela et par la République argen-
ti'ue; la troisième, qui est succincte (p. 171), renferme la
3
34 COMPTE RENDU
détermination d'un Kermès trouvé sur des Orange?, qui vit sur les^
Orangers de la Provence et de l'Algérie, mais non sur ceux qui
sont cultivés en orangerie, dans le centre et le nord de la France;
enfin par la quatrième (p. 696) M. Girard (Maur.) a montré que des
galles envoyées par la Société d'Horticulture de Cholet (Maine-et-
Loire) et qui s'étaient formées sur des feuilles de Poiriers, avaient
été produites par la piqûre d'un insecte qui ne peut être déterminé
sur un renseignement si vague.
Les insectes ne sont malheureusement pas les seuls ennemis
parasites des plantes de nos jardins; des végétaux cryptogames
les attaquent aussi, même plus fréquemment encore et en se dé-
veloppant, tantôt à la surface Je leurs organes, tantôt dans la
profondeur de leurs tissus, ils en amènent raffaiblisseineuf,
trop souvent aussi la mort. Plusieurs de ces parasites végétaux,
grâce à leur facilité effrayante de propagation, sont devenus de re-
doutables fléaux qu'on est quelquefois parvenu à conjurer, comme
dans le cas de l'Oïdium de la Vigne, mais contre nombre desquels
le cultivateur est resté désarmé jusqu'à ce jour. Au nombre de ces
derniers est un Champignon microscopique {Peronospora ganglii-
foi^mis Berk.) qui, en envahissant les Laitues, leur donne la ma-
ladie vulgairement désignée sous le nom de Meunier. Les pertes
qu'il cause annuellement aux maraîchers parisiens sont considé-
rables; aussi y aurait-il très grand intérêt à découvrir une subs-
tance ou un procédé qui permît de le détruire. C'est ce à quoi ont
tâché de parvenir MM. le docteur Bergeret et Moreau qui nous
ont exposé en détail (p. 2 S 8) les résultats des expériences faites
par eux dans ce but. Ces résultats sont qu'on peut espérer détruire
le Meunier ou tout au moins en atténuer fortement les effets en
arrosant les plantes qu'il envahit avec de l'eau additionnée d'un
peu de borax ou aiguisée d'acide ezotique.
On peut rapporter à la nième catégorie d'articles deux notes
de M. P. Ducharlre qui ont été insérées dans le volume du Jour-
nal pour 1879; l'une (p. 171) donne la description de fleurs
monstrueuses du Safran cultivé dans lesquelles des segments du
périanlhe ont pris la forme et la couleur des branches stigmati-
fères du style; ces Safrans à fleur monstrueuse ont pris nais-
sance dans les cultures de notre collègue, M. Paul Chappellier
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN l879. 35
qui, les voyant se conserver depuis quelques générations, espère
arrivera la création d'une race devant donner un produit double
de celui qu'on obtient du Safran à fleur normale; l'autre (p. 568)
résume une série d'observations faites sur des Marronniers d'Inde
à développement hâtif, desquelles l'auteur croit pouvoir tirer des
conclusions générales quant à la stérilité plus ou moins complète
de ces arbres et aux différentes sortes de hàtiveté qu'on observe
chez les végétaux.
Enfin on peut établir une dernière catégorie pour les articles
originaux qui se rapportent à l'horticulture considérée en général
et dans son ensemble; elle ne comprend, dans le dernier volume
du Journal, qu'une note dans laquelle (p. 535) une comparaison
établie entre la marche suivie dans les Expositions étrangères et
celle qui est généralement adoptée en France conduit M. Ch.
Joly à proposer, dans notre manière de procéder, à cet égard,
quelques modifications dont il espère des avantages marqués.
Rapports. — Les Rapports qui ont été présentés à la Société
centrale d'Horticulture de France et qui ont paru ensuite dans
son Journal, pendant le cours de l'année 1879, sont très-nom-
breux et prouvent de la manière la plus nette que pour elle la
nomination de Commissions spéciales amène toujours le résultat
désiré et n'est pas, comme pour beaucoup de Sociétés savantes,
une simple apparence de satisfaction donnée à des demandes
presque importunes. Comme toujours, ils oni eu pour objet, les
uns des ouvrages, la plupart des cultures, d'autres enfiu des
créations, des appareils ou des procédés rentrant dans le domaine
de l'horticulture. Pour des motifs de convenance et de bonne
confraternité, ces Rapports sont tous laudatifs et même la plupart
concluent au renvoi à la Commission des Récompenses ; il est
d'usage, en efi"et, que MM. les Rapporteurs gardent absolument
le silence quand leur opinion, si elle était exprimée, ne pourrait
se formuler que par des critiques ou par une complète désappro-
bation.
Les ouvrages qui, en -1879, ont été l'objet de Rapports spé-
ciaux sollicités par les auteurs, étaient les uns imprimés, les
autres manuscrits. Les premiers sont : /e.« Études historiques sur
V adminit ration de V Agriculture en France, par M. Mauguin, qui
36 COMPTE RENDU
ont été considérées (p. 187) dans leur portion relative à rhorti-
culture ; le beau livre de M. Ed. André qui a pour titre : VArt des
jardins (p. 328); les 5^ et 6' volumes du Dictionnaire de Pomo-
logie, dont la publication commencée par André Leroy a été
poursuivie et terminée par M. Donneserre de Saint-Denis (d. 385);
le Cours pratique d Arboricultm^e fruitière publié à Rennes et
spécialement pour la Brelagine par le frère Henri (p. 3^5). Les
R^ppo^teurs qui nous les ont fait connaître sont MM. Chandèze,
Gh. Joly, Buchetet et Michelin. Quant aux derniers, ils consis-
tent en un bel album de plantes spontanées peintes d'après na-
ture par M™e Garnier, sur lequel un Rapporta été fait (p. 333)'
par M. P. Djchartre, et un grand mémoire de M. Jankow ki
sur le Jirlin pomologique du gouvernement russe, à Varsovie,
qui a été mélhodiquement analysé et lavorablement apprécié
par M. Ch. Chevallier (p. 338).
Il serait peu facile d'établir un cldssement rigoureux entre les
cultures très diverses qui ont été, cett '. année, l'objet de Rapports
spéciaux; on peut cependant rattacher : <° à la Culture potagère,
un Rapport rédigé par M. Anould-Biltard, au nom de la Com-
mission qui a été chargée d'étudier le? variétés aujourd'hui cul-
tivées de Pommes de terre et d'en régulariser, autant que pos-
sible, la classification ainsi que la synonymie (p. 132, 210); 2° à
l'Arboriculture, le Rapport de M. Cottin (Alfc), sur la Figue dite
Barbillonne que cultive et piopage M. Dp.fresne, d'Argenteïiil
(p. 428); celui de M.Michelin (p. 403) sur un clos de Poiriers situé à
Ecancourt, dont la conduite ei la culture sontconfiées à M.Sinun
(Jacques) ; et celui du môme Membre sur les grands éîablisse-
ments horticoles de M. Jacquemet-Bonnefoni, à Annonay (p. 713,
775); enfin ceux de M. Templier, qui se complètent l'un
l'autre, touchant les cultures fruitières de M. Berlaut, à Rosny
(p. rj9S) ; 3° à la culture d'agrément, l'important Rapport de M. le
D' Elug. Fournji-r sur les Bégonias obtenus de semis p:ir M. A.
Malet (d. 497, 275); celui de M. Verdier (Eug.) sur l'abondante
fiorai;on des Rosiers à lo'iguris branches éialées, dans lo jardin de
M. Cauthier (R.-R.) (p. 5'io); celui de M. Lesueur (Victor) sur
les beaux Gloxinias de RI. Duval (Léon), à Versailles, 4° aux
arts et industries horticoles, les deux Rapports de M. Boureiie
*ur les serres construites par M. Dormois, dans le jardin de la
DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN 187^. -37
nouvelle École de pharmacie (p. 344), et sur les appareils de
chauffage que M. Letœuf a établis dans ces serres (p. 348);
celui de M. Lavialle sur un ihermosiphoa construit par M. de
Vandeuvre pour chaufTcr les séries de M, Vallerand, à Asnières
(Seine) (p. 599); celui que nous devons encore à M. Lavialle et
qui a fait ressortir l'habileté et le goût avec lesquels r:otre col-
lègue, M. Péan a opéré une complète trausfcrmation du parc de
Robécourt près Ham (p. 708); enfin celui que M. le docteur
Girard (Maur.) a rédigé au nom delà Commission dite des Insec-
ticides, et qui est à l'avantage de la Poudre foudroyante de
M. Ruseau, pour la destruction des Mollusques qui dévastent nos
jardiis.
Plusieurs des Rapports qui ont été présentés à la Société cen-
trale, pendant l'année qui vient de finir, sont le résultat de
visites de jardins faites par des Commissions nommée?!, sur la
demande expresse des intéressés, dans ce but spécial; c'est ainsi
que M. Lepère, fi's, a fait un juste éloge (p. 218) de l'habileté et
du soin avec lesquels M. Picot cultive le jardin de M. Bidos, au
Raincy; que M. Chatenay a fait ressortir la parfaite compétence
que montre M. Venteclaye, propriétaire à Argenteui', en taillant
et dirigeant lui-même les aibres fruitiers de son jardin (p. 594);
que M. Urbain nous a appris comment, à force d'art, M. Mangin
est parvenu à faire, en plein Paris, un lieu de délices de l'hô d
qu'habite M""^ De?pommiers,rue Saint-Romain (p. 658);enfinque
M. le docteur Eug. Fournier nous a appris et expliqué (p. 6i?j
le succès complet avec lequel M. Lesueur (Victor) est parvenu
àcrétr un véritable jardin tropical, pendant l'é'é tristement
exceptionnel de 1879, en transportant en plein air les plantes
qui en hiver, garnissent les serres, dans la belle propriété de
W^& la baronne de Rothschild, à Boulogne-sur-Seinp, et en
reproduisant aussi bien que possible autour d'elles les conditions
qu'elles trouvent dans leur pays natal.
J'aurai terminé l'énumération de ces nombreux et intéressants
rapports quand j'aurai rappelé que M. Héiincq nous a donné l'his-
torique animé du Congrès de Botanique et d'Horticulture qui a
été tenuâ Paris, penclant l'Exposition universelle de 1878 (p. 312)
et que le volume de 1879 a terminé la publication des Rapports
sur l'Exposition universelle en ouvrant ses colonnes (p. 56,M8)
38 COMPTE RENDU DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, EN 1879.
à celui de M. Bretoa, organe de la 2® sous-Commission du
Comité des Arts et Industries, l'abondance des matières à insérer
au Journal n'ayant pas permis de le faire paraître avant la fia
de l'année 1878.
Comptes rendus d'Expositions. — Les relations cordiales qui
existen entre la Sociélé centrale et ses sœurs des départenif-nts
l'amèQenlàse faire représenter par des déléguésaux Expositions or-
ganisées par celles-ci, toutes les fois qu'elles lui en expriment le
désir. En rendant ensuite un compte détaillé de ces Expositions,
nos délégués font profiter ces Sociétés de la vaste publicité qui
résulfe du tirage considérable de notre /oMrna/ ; la publication de
ces Comptes rendus tait, dans une certaine mesure, de notre re-
cueil mensuel un organe commun à la grande famille lioiticole
frarçaise. Cette année, le nombre de ceux qui ont été ainsi li-
vrés à la publicité a été de <4, abstraction faite de ceux aux-
quels a donné lieu la tenue de nctre propre Exposition et de celle
qui a eu lieu à Tournai (Belgique), et qui nous a été dépeinte par
M. Hélye fp. 726) et par Cb. Joly (p. 609). Les grandes assises
horticoles dont ils tracent le tableau fidèle ont été tenues à Alen-
çon, à Brie-Comte-Robert et Grisy-Suisnes,à Épernay, à la Feité-
sous-Jouarre, à Lyon, à Nancy, à Nantes, à Nogent-sur-Seine, à
Poitiers, à Pontoise, à Reims et à Troyes ; nous en devons la
description à M. le docteur Boisduval (p, oi9); à M. Verdier
(Eug.) (p. 603) ; à M. Delavallée (p. 408) ; à M. Bergman (Fréd.)
(p. 673) ; à M. B. Veriot (p. <34 pour 1878, p. 728 pour 1879) ;
à M. Ch. Joly (p. 666) ; à M. Hemy, père (p. 4H) ; à M. Cappe
(p. 612) ; à M. Gougibus (p. 661) ; à M. Cottin (p. 720) ; à M.
Carrière (E. A.) (p. 669) ; à M. Cottin (p. 787).
Eu somme, toute rapide qu'elle ait été torcément, l'énuméra-
tion qui précède prouve que l'activité déployée par la Société cen-
trale d'Horticulture de France, pendant l'année 1879, a été fruc-
teuse pour toutes les branches de l'art horticole, et que le volume
qui réunit les fruits de cette activité est au moins aussi bien rem-
pli que ceux qui l'ont précédé de matériaux choisis avec une im-
partiale sollicitude par la Commission de Rédaction. Ce fait, dont
nous avons tout lieu de nous féliciter, est de bon augure pour la
série nouvelle qu'inaugure ce volume.
PaOCÊS-VERBAUX, — fÉANCE DU 8 JANVIER 1880. 39
PROCÈS-VERBAUX
SÉANCE DU 8 JANVIER 1880.
Présidence de M. Uard^r.
La séance est ouverte à deux heures. Les Membres qui y assistent
sont au nombre de 169.
Le procès -verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Secrétaire-général Duvivier donne lecture de la lettre sui-
vante qui lui a été adressée de Cannes (Alpes-Maritimes) par
M. Âlph. Lavallée, Président de la Société.
a Retenu à Cannes par l'état de santé de l'un de mes enfants,
» j'aurai le très vif regret de ne pas assister à notre prochaine
» séance. J'avais un grand désir de remercier mes collègues du
» précieux témoignage de sympathie et d'estime qu'ils ont bien
» voulu me donner en me plaçant à la tète de notre Société. Veuil-
» lez donc vous charger d'être l'interprèie de mes regrets et de
ma profonde gratitude. — La Société, mon cher Secrétaire-gé-
» néral, en vous appelant aux importantes fonctions qu'elle vous
» a confiées, a bien compris quel zèle et quel dévouement vous
.) apporteriez à les remplir. Permettez-moi de vous dire que je
» m'appliudis de eon choix et que je suis sûr de pouvoir compter
» absolument sur vous, comme sur les membres de notre bureau
» pour maintenir et élever l'importance de notre Société, et coû-
» tribuer à son rapide développement. Assurés des bons conseils de
» notre excellent premier Vice-Président, M. Bardy, et de la ges-
» tion aussi intelligente que dévouée de nos dignes Trésoriers,
» certains de la bonne harmonie de tous, ne devons-nous pas es-
)•> pérer un nouvel élan qui assurera une nouvelle grandeur à la
» Société centrale de France ? C'est le but vers lequel doivent ten-
» dre tous nos efforts. »
La Commission de Rédaclion déclare laisser aux auteurs des articles publiés
dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment.
(Avis de la Commission de Rédaclion.)
40 PROCÈS-VERBAUX,
M. le Secrétaire-général entretient la Compagnie de la visite
qui a été faite p )r le Bureau, à M. le Ministre de l'Agriculture et du
Commerce, à l'occabion du jour de l'an. M. le Ministre a rfçu les
représentants de la Société centrale d'Horticulture de France, en
leur exprimant autant de bienveillance que de sympathie pour
notre nsbociaiion. Il a bien voulu les assurer de son appui dans
lescircoDsiances cù il pourrait être nécessaire.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'ad-
mission de six nouveaux Membres titulaires qui ont été présentés
dans la dernière séance et contre lesquels il ne s'est pas élevé
d'opposition. >— Il annonce ensuite que le Conseil d'Administra-
tion, dans sa. séance de ce jour, a admis à l'honorariat, sur leur
demande écrite, conformément à l'article 4 du Règlement, les
cinq Membres suivants qui appartiennent à la Société depuis vingt-
cinq années révolues: MM. Bigot (J.), rue Gambon, 27, à Paris ;
IzHmberf, boulevard Picpus, 87, à Paris; Lechevalier (L.), rue de
Lauriston, 105, à Paris ; Vavin (Eug ), boulevard Bineau, 52, à
Neuilly (Seine) ; Vtrdier (Charles), horticulteur, rue Baudricourt,
28, à Paris.
Il annonce enfin à la Société qu'elle vient de perdre cinq de ses
Membres par le décès de MM. le comte de Cardaillac, Bourgeois,
propriétaire au Perray près de Rambouillet, de Montalivet,Sédilloa
(Napoléon-Adolphe), et Tavernier.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1''. Par M. Vilette, jardinier au château de Polangis, près
Joinville-le-Pont (Saine), une botte d'Asperges foi cées, produites
par des pieds de trois ans, et une botie de racines de W'tloof ou.
Chicorée belge. — Les Asperges de M. Vilette ont été forcées au fu-
mier, d'après le procédé habituellement employé par les jardi-
niers parisiens; elles sont très belles, pour la saison, mais blan-
ches par suite du défaut de soleil. — Une prime de 2® classe est
démandée pour ce jardinier, par le Comité de Culture potagère et
accordée par la Compagnie.
2». Par M. Curé, jardinier-maraîcher, rueLecourbe, à Grenelle-
Pdris, une botte d'Aspei^ges venues sur des pieds qui ont été
cliauti'és au termosiphon. Elles sont plus belles et plus colorées
que celles dont il vient d'être question ; aussi le Comité de Culture
SÉANCE DU 8 JANVIER 1880. 41
potagère propcse-t-il d'accorder, pour celte présentation, une
prime de \'^ classe. Celte propos-ilion est adoptée, mais M. Cuié
renonce à recevoir la récompense dont il a été reconnu digue.
fîl. Curé donne des renseignements sur sa culture d'Asperges au
Ihermosiphon. Il pense être le premier qui ait fait usage du ihei-
raosiphon pour cette culture, et il a tout lieu de se louer de cette
importante modification apportée par lui à la méthode universel-
lement adoptée. Il demande qu'une Commission soit chargée d'aller
examiner cetle modificalioa et d'en faire, s'il y a lieu, l'objet
d'un Rapport à la Société. Il dit que les pieds sur lesque's il a re-
collé ses Asperges OQt été semés par lui le 15 mars 1877, sur
couche. Quand illes a transplanlé^, il l'a fait en motte, et il recom-
maude ce mode de transplantation comme le plus avant ageui de
tous. Il déclare aussi regarder comme excellente, d'après sa pra-
tique, la p'antatioii faite au moisa'aoùt du plant qu'on se pi'opose
de forcer; à cette époque de l'année, on fait en toute sûreté le
choix des pit;ds qui donneront de beaux produits et par là on
n'i^-st pas exposé à cultiver dispendieusen.ent des plantes qui n'ien
valent ni la peine, ni les frais. L'an deri.ier, les Asperges qui de-
vaient èlve chauffées au fumier en ont été couvertes dès que la
gelée a commencé. Les turions ont mis trente-quatre jours à je
montrer. Cette année, employant le thermoi^iphon, il a commencé
de chauffer le 14 décembre dernier; au bout de qualoize jours,
les asperges commençaient de se montrer. La différence entre les
effets des deux procédés de chauffage devient ainsi nettement ap-
préciable. M. Curé invite ses collègues à aller examiner chez lui
sa culture d'Asperges au thermosiphon.
M. H .rdy ne croit pas que iM. Curé ait eu le premier l'idée de
chauô^îr des Asperges au thermosiphon. Il y a, dit-il, une dizaine
d'anr.ées que M. Parent, de Rueil, a imaginé et employé un pro-
cé'Jé du même genre. Seulement ce procédé était peu commode et
revenait cher. Il espère mieux de la manière dont M. Gui é a
coEÇ'i le .^ien. 11 fait observer que, comme rétablissent avec pré-
cision les chiffres fournis par M. Curé, le chauffage au fumier,
pour la plante dont il s'agit, est plus long et en réalité plus
coùieux que celui au thermosiphon.
3° Par M. Chappellier ( Paul), un corps brun foncé ou noir et
42 PROCÈS-VERBAUX.
déjà sec, qu'il croit être une Truffe. Cet objet a été trouvé dans
le département du Loiret, à la date d'environ deux mois par la
personne qui le lui a remis. Cette personne désirerait savoir si
c'est réellement une Truffe et, dans ce cas, si cette Trufl'e est de
bonne qualité. C'est dans ce but que M. Chappellier ( Paul) met
cet objet sous les yeux de ses collègues, leur demandant leur
?.vis.
40 par M. Touchais, jeune, horticulteur, rue de Paris, à
Bagneux (Seine), une potée de Muguet de mai {Convallaria
maialis L.) en fleurs et feuille. — Celte présentation, qui est faite
hors concours, a pour objet de montrer les progrès considéral>!es
que ces plantes ont faits depuis le 1 8 décembre dernier. A cette
date, les Muguets étaient bien fleuris mais ne portaient que des
feuilles naissantes ou même ne portaient pas de feuilles ; au-
jourd'hui, au contraire, leurs tiges sont garnies de feuilles larges
et bien développées qui les rendent beaucoup plus beaux. Les
fleurs elles-mêmes sont sensiblement plus amples, de telle sorte
que, sous ces deux Rapports, il y a eu amélioration évidente. —
Le Comité de Florioulture remercie M. Touchais de son apport et
le félicite du résultat obtenu par lui; rarement, dit-il, on voit, à
cette époque, des Mugjets garais de feuilles bien développées.
M. le Président de ce Comité rappelle que c'est à la date d'une
quinzaine d'années qu'on a commencé dd forcer le Mnguet à
Paris. Depuis cette époque encore peu éloignée, celte culture a
pris un développement innportant, et aujourd'hui la quantité de
fleurs qu'on en obtient ainsi en hiver est réellement énorme. Il est
même à remarquer que la saison actuelle, bien qu'étant excep-
tionnellement rigoureuse et défavorable à la gérjéralité des cul-
tures forcées, n'a pas influé défavorablement sur celle-là non
plus que sur celle des Roses forcées et des LiUs blanchis, qui
sont aussi abondants et aussi beaux que de coutume. Il faut attri-
buer ce résultat remarquable à la bonté des procédés de culture
et des appareils de chauffage auxquels recourent aujourd'hui les
horticulteurs spécialistes.
M. le Président remet les primes accordées.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
SÉANCE bu 8 JANVIER f880. 43
1» La lettre par laquelle M. le Conseiller d'État, Directeur du
Cabinet et du •Personnel, au Ministère de l'Agriculture et du
Commerce, annonçait que M. le Ministre recevrait M. le Président
et MM. les Membres du Bureau de la Société centrale d'Horticul-
ture, le mercredi 31 décembre 1879, à 10 heure?.
2^ Une lettre datée du Petit-Quincy près Brunoy ( Seine-et-
Oise), et adressée à M. le Président par M. J. Bigot, Membre
de la Société. Bien qu'elle ait été écrite le 13 décembre dernier,
cette lettre n'a pu être communiquée plus tôt à l.i Société, la der-
nière séance ayant été presque complètement consacrée aux élec-
tions. — M. Bigot écrit que la plupart des jeunes Frênes qui, sur
sa propriété de Quincy, sont plantés dans un sol humide et glai-
seux, dirigé en pente vers le nord, à 150 mètres environ de la
rivière d'Yerres et au milieu d'un taillis clair, ont été fendus par le
froid, à peu près du haut en bas, la fente étant dirigée vers le nord.
Ces arbres ont, en général , de 1 2 à 1 8 centimètre? d'épaisseur, à un
mètre du sol, et ils étaient bien venants. — M. Bigot ajoute que,
le 9 décembre, à 7 heures et demie du matin, un thermomètre à
alcool muni d'une planchette en porcelaine, suspendu en plein
air et du côté du nord, au tronc d'un arbre, bien que étant abrité
de toutes parts, est descendu à — 28' o centig. Le lendemain, à la
même heure, il marquait encore — 28* C. En même temps, un
thermomètre à mercure avec planchette de porcelaine, étant sus-
pendu le long de la fenêtre d'une pièce bien chaufiée, à l'Exposi-
tion du Sad, à 6 mètres environ du sol et à l'abri de tout vent,
marquait — 23° 5. Des températures semblables ont été observées
dans les environs. L'épaisseur de la neige dans cette localité
atteignait 45 à 80 cenlim., selon la direction du vent. M. Bigot
craint et, ce semble, avec raison, que la plupart des treilles, cor-
dons, arbustes, plantes vertes des jerdins ne soient gravement
endommagés, sinon môme totalement perdus par l'action de tem-
pératures si exceptionnellement rigoureuses, sous le climat des
environs de Paris.
A propos de cette lettre et sur l'invitation de M. le Président,
M. Pissot, consevateur du Bois de Boulogne, communique les ré-
sultats des observations qu'il a pu faire jusqu'à ce jour sur les
effets des froids exceptionnels de cet hiver. Ces effets, dit-il, sont
i 4 PROCÈS-VERBAUX.
désastreux et malheureusement ils paraissent s'étendre à tor.te la
France. L'administration municipale se préoccupant des moyens
de réparer Us pertes qui ont eu lieu dans sf s plantations, àP.'-ris,
a fait demander des arbres et arbustes dans les pays qu'on pouvait
croire moins frappés, notamment à Angers et p'us au sud. Il lui a
é'é répondu que là aussi le désastre avait été immense, et qu'on ne
savait encore de quelles ressources on pourrait dispose. Il pense
qu'il serait ut:le de nommer une Commission en lui donnant la
mission de relever les végétaux ligneux et plus en général d'agré-
ment, les arbres fruitiers et les plantes potagèi-es, qui ont soutïért
du froid et de constater les difïerents degrés auxquels ils en ont
souffert.
Ceite proposition étant appuyée, M. le Président en confie la
mise à exécution aux différents Comités, dont chacun, dans l'en-
quête à faire, s'occupera des faits qui sont de sa compétence.
Reprenant sa communication, M. Pissotdit que, dès cet in:-
tant, ou peut considérer comme entièrement perdus tous les Lau-
riers, les Hyper imm, les Spirées, et, parmi les Conifères, le Sé-
quoia giganiea, le Pin maritime et le Pin Pignon, les jU'aucaj-ia,
le Taxodium sempervirens, etc. Les Lauriers-amandes [Cerasus
Lauro-Cerasvs Lois.) les plus vieux sont gelés. Les jeunes Platanes
le sont également et on en a vu de très-vieux, âgés même de deux
cents ans, se fendre sous l'action de la gelée. Les Magnolias sont
aussi perduF,et il en ejt malheureusement de même pour beaucoup
d'autres espèces. Se basant sur un article d'un journal quoti-
dien, M. Pissot exprime un vif regret de ce que, comme l'auraient
montré les observations de MM. Edm.et Henri Becquerel, la nnige,
malgré l'épaisseur de la couche qu'elle formait, n'aurait pas pro-
duit, celte année, l'effet d'abri préservateur qu'on lui attribue
toujours et n'aurait pas empê:hé la gelée de se faire sentir éner-
giquement dans la profondeur du sol.
M. P. Duchartre dit que l'auteur de l'article auquel vient de
faire allus'on M. Pissot n'a peut-être pas eu sous les yeux les
chiffres exacts des températures ob:ervéts dans le sol par MM. Bec-
querel, et que dès lors il s'est s'ex8géré,pour ce motif, les craintes
que pouvait inspirer la pénétration de la gelée dans le f ol. MM. Bec-
querel oi;t observé la température dans un sol abîolument dénudé
SÉAACt; DU 8 JANVIER fSSO. 45
de végétation et sablé, à la surface duquel.se trouvait une
couche de neige qui mesurait d'abord Om 23 et plus tard Om 19
d'épaisseur. Or, d'après les do.onées que ces savants physiciens ont
consignées dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences
(cahier du 15 décembre 1879), la température la plus basse qui
ait été observée dans ce sol, à 0™ 05 seultment de prof jndeur, non
pas après mais avant la chute de la neige, a été de — 3M7. A
partir du 3 décembre, jour pendant lequel la neige est tombée en
abondance, « malgré l'abaissement graduel de la température de
» l'air, qui, d'abord de — 1 1°, le 3 décembre, a dépassé — 20" le -fO
* décembre, la température à Qm 05, sous le sol dénudé et couvert
» de neige, s'est relevée et a varié de — Oo 8 à — 1" 4. » Ainsi, par
des gelées qui ont dépassé — 20°, la température, à la faible pro-
fondeur de 0m05, dans un sol sans la moindre végétation et sablé,
mais couvert de neige, n'est pas descendue tout à fait à \ degré et ■
demi au-dessous de zéro, il semble que la plupart des végé-
taux cultivés à l'air libre n'aient guère à redouter une gelée si
peu rigoureuse. Encore faut-il ajouter que, sous le sol ouvert de
gazon, avant comme après la chute de la neige, la température
mesurée à Om 05 de profondeur, « a été constamment au-dessus
» de 0°, » et MM. Becquerel font observer avec pleine raison que
» s'il existe sous la neige, à la partie supérieure du sol, des c<irps
» organisés, de la paille ou simplement les radicelles d'un gazon
)) suffisamment épais couvrant la terre végétale, la mauvaise con-
» duclibilité de ces matières sufût pour arrêter la propagation de
t> la gelée. » On conviendra qu'il est rare que ces dernières condi-
tions ne soient pas plus ou moins réalisées dans les endroits où
exiâtent dt^s plantes cultivées qu'où ne place pas d'habitude dans
un sol de remblai couvert d'un sable entièrement nu, comme était
celui dans lequel ont été faites les observations de MM. Bâcquerel.
M. Margottin fait observer que, si la neige avait été moins pré-
servatrice, cette année, que de coutume, cela pourrait tenir à ce
que, sous l'aclioa de températures extrêmement basses, elle était
sèche et à particules mobiles comme du sable; néanmoins et
malgré cet état particulier, elle a certainement produit un effet de
préservation appréciable. On verra au moment de la pousse quel
aura été oet efifdt. Pour le mornenf, les Rasiers semblent morts, et ce
46 " PROCÈS-VERBADX.
qu'il y a de très fâcheux c'est que les Églantiers greffés sont tous
gelés, sauf environ 0™ 20 de longueur qui se trouvait sous la neige.
M. Groux, fils, croit que tous les Rhododendron sont perdus; il
n'en restera guère que les petits pieds jeunes que couvrait la
neige. Il confirme ce qui a été dit par M. Pissot quant à différentes
espèces de végétaux ligneux; par compensation, il est porté à
croire que les arbres fruitiers auront moins souffert qu'on ne le
pense généralement, sauf les variétés de Poiriers à Lois tendre,
comme la Duchesse, la Louise Bonne, etc. Il signale ce fait que
les Pruniers vieux ont souffert plus que les jeunes.
M. Hardy dit que, au Potager de Versailles, où le thermomètre
est descendu à — 26", les arbres fruitiers paraissent avcir souffert
horriblement. Les Groseilliers ont fait seuls exception sous ce rap-
port. Des arbres déjà forts ou même vieux sont dans un tel état
qu'il est probable que, après les avoir laissés végéter pendant un
ou deux ans, on sera forcé de les recéper. Sur les Pêchers, les
branches à fruit sont perdues et, quant à la Vigne, même les
cultivateurs de Thomery pensent être obligés de la recéper au
pied. En somme, le mal est très grand et les conséquences s'en
feront sentir pendant quelques années.
M. Chatenay, de Vitry, est d'avis que, relativement au» Poi-
riers, il n'y a pas encore sujet de s'alarmer outre mesure. A la
suite de l'hiver de 1871 , dans lequel la température a été^ pendant
peu de tempe, il est vrai, presque aussi rigoureuse que cette année,
beaucoup de rameaux de Poiriers, qui étaient noirâtres et qu'on
aurait pu croire morts, ont repoussé au printemps. Il a fait subir
à ces arbres la taille ordinaire et il a eu ensuite à se féliciter d'avoir
agi ainsi.
M. Aubrée pense également que les dégâts éprouvés par les
Poiriers sont moins grands qu'on ne le dit généralement.
M. le Président présente à la Société, pour sa bibliothèque, un
ouvrage intitulé : Nouveaux légvmes d'hiver, expériences d'étiole-
ment pratiquées en chambre obscure; par MM. A. Pailliecx et D.
Bois (gr. in-i8 de 128 pages. Librairie agricole, rue Jacob, 26). Il
charge M. Prillieux de faire un Rapport sur cet ouvrage.
M. Laizier fait un Rapport verbal sur une brochure qu'il avait
été chargé d'examiner et qui a pour titre : Culture industrielle et
SÉANCE DU 8 JA.NYIER 1880. 47
hivernale de V Asperge, suivie de la manière d'en faire des conser-
ves; par M. P. RoKCERAY (in-8° de 59 pages. Pari?, sans date ; chez
Aug. Goin, rue des Écoles, 6^). L'aQteur de ce travail, dit
M. Laizier, attribue à l'Asperge cultivée selon la méthode qu'il
conseille un rendement tellement considérable qu'il semble diffi-
cile d'en admettre la possibilité. Ainsi, avec 2 000 fr. de frais
on obtiendrait, selon lui, une récolle d« 10 000 fr. par hectare;
ainsi encore, avec un genre de culture tout nouveau qui a été
imagiaé par cet auteur, dans une chambre de 1 2 mètres carrés, on
ferait entrer la quantité de griffes de trois ans qui est suffisante pour
un hectare, c'est-à-dire 18 000 grifïes; or, M. Laizier pense que
même mises simplement en tas, ces i8 000 grifies feraient un
volume plus grand que la capacité de celte chambre. Dans ces
conditions, M. P. Ronceray dit qu'on aurait seulement \ 000 fr.
de frais et on récolterait 17 500 fr. de produits ; or, dit M. Laizier,
les maraîchers payent, en moyenne, 3 500 fr. les griffes d'Asperges
qui leur sont nécessaires pour la plantation d'un hectare de terre.
En somme, bien que familiarisé avec la culture ordinaire de l'As-
perge, M. Laizier déclare ne pas se charger de juger les modes de
culture tout extraordinaires que M. P. Ronceray conseille d'adopter
pour cette plante; il est donc d'avis qu'il conviendrait de confier
à une Commission l'examen et l'appréciation de ces modes de
culture.
M. le Secrétaire-général donne connaissance à la Compagnie
des nominations qui ont été faites aujourd'hui, conformément aux
prescriptions du Règlement, par les quatre Comités et par les
Commissions permanentes.
Le Comité du Culture potagère a nommé M. Laizier Président,
M. Vincent Vice-Président, M. Siroy Secrétaire, M. Pdgeot Vice-
Secrétaire, M. Moynet délégué au Conseil d'Administration et
M. Paillieux délégué à la Commission de Rédaction.
Le Comité d'Arboriculture a élu M. Gh. Chevalier Président,
M. Bonnel Vice-Président, M. Michelin Secrétaire, M. Buchetet
Vice-Secrétaire, M. Templier Délégué au Conseil d'Administration,
et M. Preschez Délégué à la Commission de Rédaction.
Dans le Ci>mité de Floriculture ont été choisis comme Président
M. Burelle, comme Vice-Président M. Bachoux, comme Secrétaire
48 , PROCÈS-VERBAUX.
M. Delamarre, comme Vice-Secrétaire M. Jolibois, coTime Délé-
gué au Conseil d'Adrainistiation M. L Toy (ï.), comme Délégué à
la C )mmission de Rédaction M. Bâillon.
Le Comité des Arts et Industries a choisi pour Président
M. Gliiiigny, pour Vice-Président M. Héringer, pour Secrétaire
M. Bore), pour Vjce Secrétaire M. Lebœuf, pour Délégué au Con-
seil d'Administration M. ^éringer, pour Délégué à la Commis-
sion de Réiacîiou M. Hmoteau.
La Commission des Galtures expérimentales a nommé M, Ver-
dier (Eug.) Président, M. Ponce Secrétaire et M. Jolibois Délégué
au C)nsei! d'Administration.
La Commission des Secours a désigné comme son Président
M. Durand, aîné, et comme sou Secrétaire M. Dumout(H,-R.)qui
est en même temps son Délégué au Conseil d'Administration.
Enfin M. le Secrétaire-général apprend à la Compagnie que le
Conseil d'Administration, adoptant les propositions des Comités, a
nommé Conservateurs des collections : M. Beurdeley pour la
Culture potagère, et pour la Pomologie M. Michelin à qui est
adjoint M. Charollois.
Il est fait dépôt sur le bureau du Compte rendu des travaux
du Comité de Culture potagère, pendant l'année 4879; par
M. SiRoY, Secrétaire de ce Cmiité.
M. le Sîcrétaire-général annonce une nouvelle présentation;
Et la séance est levée à quatre heures.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 22 JANVIER 1880(1).
Présiukisck de m. Oardy
La séance est ouverte à deux heures. Le nombre des Membres
qui y assistent est de 150 titulaires et 7 honoraires.
(1)iV. jB. Par siute d'une circousunce i arliculière, le Rapport de la
Commission de ComptabiUté, sur los comptes de l'exercice iS/O, bien
qu'ayant élé lu au Conseil dAdininistralion et approuvé par lui, n'a pas
élé communiqué à la Société, dans la 2" séance de janvier, ainsi que
l'exige le 3' paragraphe de l'article 50 du règlement. 11 ne pourra doac
paraître que dans le prochain cahior ia Journal.
(Note de la Commission de Rédaction.)
SÉANCE DU 22 JANVIER 1880. 49
Le procèî-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission d'un nouveau Membre titulaire dont la présentation,
faite dans la dernière séance, n'a soulevé aucune opposition.
Il annonce ensuite que la Société centrale d'Horticulture vient
d'éprouver u»e perte des plus cruelles, qui ne peut que lui causer
d'unaniuies regrets. M. le docteur Boisduval vient de mourir, à
l'âge de 81 ans, à Ticheville, en Normandie, où il s'était retiré
depuis quelques années. Ce regretté collègue, dit !M. le Président,
a montré à la Société centrale, peuilant une longue suite d'années,
un dévouement sans bornes. Il a été plusieurs fois l'un de ses
Vice-Présidents. Il a été aussi, pendant plusieurs années, Prési-
dent de la Commission de Réd^iction dans les délibérations de
laquelle il apportait, avec une parfaite compétence en matière
d'Horticulture, des connaissances aussi variées que profondes qui
lui permettaient, dans beaucoup de cas, de corriger des erreurs
ou de faire disparaître des incertitudf s. Ea effet, il était à la fois
médecin expérimenté, naturaliste instruit et amateur distingué
d'horticulture, passionné surtout pour la culture des plantes bul-
beuses et des espèces alpines dont il cultivait lui-même une riche
collection. Dès l'année 1828, il avait publié, dans la collection
des Manuels Roret, une petite Flore française, en trois volumes
in-18, qui prouvait qu'il s'était beaucoup occupé de l'étude des
plantes spontanées en France ; plus tard il s'est consacré plus spé-
cialement à l'entomologie et il a fait paraître à ce sujet plusieurs
ouvrages qui lui ontvalu une grande et légitime réputation. Quant
aux plantes, il les a toujours aimées, et, s'il n'a plus publié à leur
sujet d'ouvrage de longue haleine, il leur a cependant consacré
plusieurs articles instructifs qui, pour la pCupart, ont trouvé place
dans notre Journal. M. le Président annonce que M, le docteur
Girari (Maurice ), qui est lui-même un entomologiste très-dis-
tingué, a été prié d'écrire une notice biographique sur notre re-
gretté collègue, M. le docteur Boisduval.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1" Par M. Paillet (Louis ), horîiculteur-pépiniériste à Chatenay,
près Sceaux (Seine), une collection de Pommes de terre qui ne
comprend pas moins de ^ 02 variétés nouvelles, encore rares ou
reconnues comme très-recommandab'es et d'origine, soit anglaise,
4
50 PaOCÈS-VEUBAUX.
soit américaine. Les lub^rcules présentés sont tous plus beaux les
uns que les autres, dit M. le Président du Comité de Culture po-
tagère qui, selon l'avis de ce Comité, propose d'accorder à M. L.
Paillet,pour cette magnifique présentation, une prime de 1 ''^ classe.
Mise aux voix par M. le Président, cette proposition est adoptée.
M. Paillet ( L, ) dorme à la Compagnie quelques renseignements
sur les Pommes de terre qu'il a déposées sur le bureau Depuis
quelques années, dit-il, beaucoup de nos Pommes de terre semblant
dégénérer et, à peu d'exceptions près, nos cultivateurs paraissent
ne passe préoccuper de l'avantage qu'ils trouveraient eux-mênif^s,
soit à les régénérer, si cela est possible, soit à en obienir de nou-
velles sortes, meilleures que celles quMs cultivent habituellement.
En Angleterre, au contraire, et plus encore aux États Unis, plu-
sieurs cultivateurs met ent tous leurs soins, depuis quelques
années, à des semis de cette précieuse plante alimentaire, ei ils
sont ainsi parvenus à en obtenir de nombreuses variétés parmi les-
quelles il est démontré que beaucoup se recommandent au plus
haut point, soit par la bonne qualité soit par Tabondance de
leurs produits. Ainsi, sous ce dernier rapport, il en e^t pour les-
quelles le chiffre de la récolte, pendant la saison dernière qui a été
des plus (^favorables, a att'^int 30 000 à 34 0)0 kilog. à l'hectare.
Dans cette collection sont réunies des variétés pour la grande cul-
ture et d'autres pour la petite culture; quelques-unes aussi sont
spéciales pour la féculerie ; il en est de bâtiv-is, de demi-bâtives et
de tardives. Il en est aussi qui souffrent peu de la maladie ou qui
même échappent, assure-t-on, à ses atteintes. M. Paillet ( I,. ) ne
veut pas dire que, parmi les variétés de nos cultures il n'en existe
pas d'aussi bonnes que la généralité de celles qu'il met sous les
yeux de la Compagnie; mais il pense que l'introduction de
celles-ci n'en a pas moins une importance considérable.
M. Paillet appelle encore l'attention de la Société sur un échan-
tillon à" Avoine de Californie qui, dit-il, ne produit pas moins de
100 p. 1 et qui a été nommée, par ce motif. La Prolifique. Le
grain d'une bonne Avoine pesant ordinairement 50 ki|,og. à l'hec-
tolitre, celui de la variété qu'il présente pèse habituellement
65 kilog. pour la même quantité.
2° Par M. Véniat (H.), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes
(Seine-et-Oiîe), divers objets présentés hors concours, savoir :
SÉANCE DU 22 JANVIER 1880. ti
quelques fruits du Physalis peruviana ou Capuli du Pérou; un
lot de Pe-tsai de Mongolie, variété hâtive et un autre lot de la
même plante, variété tardive ; enfin de la poudre de Mélilot bleu
{Mel'dotm cœrulea Lamk.).
Dans une noie écrite qui est jointe à ces objets il est dit que les
graines de Pe-tsai remises à M. H. Véniat pour son semis étaient
mélangées et ont donné naissance à des plantes dont les unes ont
mûri leurs graines quinza jours plus tôt que les autres; mais la
distinction en une variété hâtive et une variété tardive est faite
sous toutes réserves. Ces plantes se sont montrées toutes parfaite-
ment rustiques; le semis ayant éié fait au mois d'août 1879,
«lies ont résisté aux froids exceptionneliement rigoureux que nous
avons subis, cette année; néanmoins elles ont pris moins de déve-
loppement que l'an dernier. La variété tardive est meilleure que
l'autre; mais elle a une végétation un peu moins vigoureuse. —
Pour employer le Pe-tsai comme aliment, on en attache les
feuilles par petites r-ottes ; on les fait blanchir et ensuite on les
accommode au jus, comme des Laitues entières. — Les fruits du
Physalis peruviana sont présentés en vue de montrer que cette
plante, dont le fruit est bon à manger et peut, en outre, servir à
faire des confitures, vient et fructifie bien sous le climat de Paris.
— Quant à la poudre de fleurs du Mélilot bleu, elle est présentée
comme fournissant le moyen de remplacer le Schabzieger, sorte
de fromage fabriqué en Suisse, dans le canton de Claris, qui em-
prunte à la même Légumineuse sa qaalitedistinciive.il faut mé-
langer cette poudre au beurre frais pour lui donner l'arôme qui
distingue le Scliabzieger. M. Véniat prie le Comité de Culture
potagère de confier à Tun de ses Membres la mission de faire cet
essai.
3° Par M. Va vin, propriétaire à Neuilly (Seine), trois Pommes
de terre présentées par lui hors concours et dont il. dit qu'elles se
cultivent de la même manière. Bien qie toutes soient fort recom-
mandables, celle qu'il regarde comme la meilleure est la variété
Champion d'Ecojsequi est, dit-il, une masse de fécule et qai
d'ailleurs est moins sujette que les autres à la maladie spéciale.
i" Pàv M. Fiqaet (Eugène), jiriinier chez M. Raspail (Emile),
à Arcueil (Seine), route de la Place, 15, deux pieds fleuris de
Pnmevère de Chine h fleurs sem'-loubles, qu'il a obtenus de semis.
52 PROCÈS-VERBAUX.
L'une de ces plantes a la fleur rose glauque, pointée de blanc; l'au-
tre a la sieiiue blanche teintée de rose. — Une prime de 2« classe est
demandée pour M. Fiiiuet, par le Comité de Floriculture et accor-
dée par la Compagnie.
M. le Président de ce Comité dit que ces Primevères, Qulre
qu'elles sont fort belles, sont très-raroifiées et ne s'emportent
point.
5° Par M. Pescheux, entrepreneur de serrurerie, rue de Gre-
nelle, 32. ù Paris, un tuteur rayonnant destiné principalement
aux Rosiers et aux autres arbustes, ainsi qu'un abri pour les
semis qu'il nomme Paragraine. Ce tuteur se compose de plusieurs
gros fils de fer fixé> au bout d'une lige commune également eu
fer ou bien à une douille en ferdjnlon peut coiffer un tuteur quel-
conque et rayonnant tout autour de leur point d'attacLe. Comme la
flt;xibililé de ces fils de fer permet de leur donner difiérentes direc-
tions et formes, les branches qu'on y attache donnent ainsi à vo-
lonté à la cime de l'arbuste la forme générale d'une boule, d'un
v.tse, d'une table, etc. Quant au paragraine, c'est un demi-cylindre
exhaussé, en treillis de fil de fer, qu'on pose sur les lignes où Von
a f.iit un semis et qui les préserve des déprédations dts oiseaux. L?
prix en est de 3 francs le mètre courant. — Le Comité des Arts
et Industries horticoles propose d'accorder à M. Pescheux une
prime de 3<= classe pour son tuteur rajonnant et il recom-
mande le paragraine. — Celie proposition est mise aux voix et
adoptée.
M. Je Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
A la suite des présentations, M. Chevalier, aîné, de Montreuil-
sous-Bois (Seine), met sous les yeux de la Compagnie diCFérents
échantillons d'arbres au sujet desquels il fait une communication
verbale. En 1877, dit-il, il avait un beau scion d'A-manùier qui
mesurait environ deux mètres de hauteur ; il l'a garni d'une série
de greffes de Pêcher qui, une fois développées, ont promptement
constitué un arbre formé, 11 pense que celle manière de procéder
peut être employée quand on se propose de combler rapidement
un vide dans un espalier. Il estaussi d'avis qu'en divers autres cas,
l'Amandier est un sujet avantageux pour les greffes de Pêchers. —
Passant ensuite aux effets qu'ont produits les gelées rigoureuses de
SÉANCE DU 22 JANVIER 1880. S3
cet hiver, il montre des arbres dont la partie inférieure, qui se
trouvait dans la neige, est restée verte, tandis qu'à partir de cette
base tout le reste en est mort. Il rapproche ce fait d'une observa-
tion faite par lui ^ans laquelle, la végétation d'un jeune arbre ré-
cemment greffe étant très-vigoureuse dans le haut, il a fait au
bas une entaille profonde. Au-dessous de cette entaille il est sorti
deux bonnes branches. Il pense que, cette année, on pourra pro-
céder de même pour regarnir les murs plus rapidement. — Il
présente des rameaux de Pêchers qai se trouvent à l'exposition du
couchant; on y voit beaucoup de noir, mais aussi un peu de vert
qui laisse un peu d'espoir de les voir pousser, au printemps pro-
chain. A cette exposition le mal est sensiblement moindre qu'à
celle du Midi. — Il parle enfin de Pêchers qui sont appliqués
contre des murs munis d'un chaperon vitré. Sous cet abri il n'est
pas testé un bouton à fleurs et la charpente de l'arbre est elle-
même perdue. En la coupant il a vu que le bois en est noir. Il a
même trouvé au milieu de la masse de ce bois une gelivure qui a
été produite par la rigoureuse gelée du mois de décembre 1871. —
Enfin M. Chevalier montre à la Compagnie de jeunes Pêchers de
trois ou quatre ans dont l'intérieur est noir et pour lesquels, dit-
il, on ne peut compter que sur les parties qiii, s'étant trouvées au
milieu de la neige, ont été garanties du froid le plus rigoureux.
M. Lepère, fils, confirme ce que vient de dire M. Chevalier, que
les Pêchers ont plus souSert à l'exposition du sud qu'à celle de
l'ouest; il attribue cette différence à l'action du soleil qui frappe
les arbres exposés au sud presque immédiatement après qu'ils
ont subi l'action du froid. Il croit aussi que les abris en verre
ont été nuisibles aux arbres qu'ils étaient destinés à protéger. En
somme cependant, ayant parcouru hier même plusieurs jardins
de Montreuil, il en a rapporté l'impression que le mal y est
moins grand qu'on ne l'avait d'abord supposé. — Quant aux Poi-
riers, il en a vu plusieurs parfaitement intacts sur le territoire
de Vincennes. Il ajoute à leur sujet qu'il faut bien que ces arbres
résistent à des gelées très-rigoureuses puisqu'il en a trouvé des
pieds fort âgés jusque dans le nord de l'Allemagne. — M. Lepère,
fils, déclare ne point partager l'opinion de M. Chevalier, aîné,
quant aux avantages qu'offrirait l'Amandier en qualité de sujet
pour recevoir la greffe du Pêcher, ou pour garnir prcmpteraent
ti PROCÈS- VERBADX.
les vides des espaliers. L'Amandier est notablement plus sen-
sible au froid que le Pêcher, et cette antée, tous les Amandiers
ont été tués. Il est d'avis que, lorsqu'il s'agit de garnir un vide,
ce qu'il y a de mieux à faire c'est de recourir à une branche
gourmande du Pêcher.— Le même Membre signale enfin co fait
remarquable que certaines variétés de Pêchers qui étaient regar-
dées comme rustiques, notamment la Reine des vergerg, ont été
presque entièrement déttuites, cet hiver, tandis que d'antres,
dans lesquelles on n'avait pas la même confiance, comme h
Grosse-Mignonne hâtive, ont été beaucoup moins atteintes.
M. Hardy insiste sur ce que vient de dire M. Lepère, fils, que,
dans le nord de l'Allemagne, des Poiriers, qui semblaient forte-
ment atteints par des gelées rigoureuses, repartent ensuite au
printemps. Il voudrait pouvoir espérer que les nôtres se compor-
teront de même ; mais il est évident que l'avenir peut seul pro-
noncer à cet égard.
M. Jamin rappelle que, après la gelée exceptionnelle de <87<
qui, à la vérité, avait eu peu de durée, tous les bourgeons qui
«valent gardé quelque apparence de vie, même sur du bois mort,
se sont ouverts au printemps suivant; mais la condition efsen-
tielle était que l'écorce fût restée verte.
M. Aubrée dit que, à la date d'une quinzaine de jours, ses
arbres fruitiers ne lui avaient point paru très-sérieusement
frappés; mais, les ayant revus tout récemment, il a constaté
qu'ils étaient en bien plus mauvais état qu'il ne l'avait cru d'abord.
Il !es a sondés en y pratiquant des entailles, et il a ainsi reconnu
que leurs racines sont seules restées vivantes. (1 devra dès lors
rabattre, dans sa propriété, environ 200 Poiriers ; il n'y aura
d'exception que pour ceux qui ont été plantés à la. date de deux
ou trois ans.
M. Arnould-Baltard donne ce triste renseignement que, eu
Champagne, les gelées ayant élé plus fortes encore qu''à Paris et
étant arrivées jusqu'à — 30», surtout dans les vallées et le long
des cours d'eau, les Vignes paraissent avoir élé gelées. L'épaisse
neige qui les aurait protégées ayant été fondue par le soleil, tout
autour des ceps, il s'est produit autour de ceux-ci un espace vide
par lequel le froid a pu les frapper librement. Les Vignes en co-
teau sont celles qui ont le plus souffert par celte cause. Dans un
SÉANCE DU 22 JANVIER 1880. 55
bois, il a vu des Chênes qui se sont fendus de part en part; d'au-
tres dont récorce est toute noire. Il est à remarquer que, au mi-
lieu de ce désastre, quelques arbres exotiques ont été épargnés.
Comme pièce de corrrspondance imprimée, M. le Secrétaire-gé-
néral signale un ouvrage intitulé : Le Poirier^ sa culture et sa
taille, avec la nomenclature l'es 100 meilleures espèces de Poires
à cultiver dans la région du nord-ouest de la France; par M. J.
Leveïque, professeur d'Arboriculture de la Société d Horticulture
de Cheibouîg (in-lâ de ïii et 80 pages). Cherbourg; 1879.
M. le Président apprend à la Compagnie que la Commission
qui, sur la demande adressée par M. Curé, doit aller examiner la
culture d'Asperges, à l'aide du thermosiphon, qui a été organisée
par cet habile horticulteur, clans son établissement, rue Lecourbe,
315, sera composée de MM. Arnould-Baltard, Cattereau, Noblet,
Prillieux, Siroy et Vauvel. Elle se rendra chez M. Curé le mardi,
5i7 janvier.
* M. le Secrétaire-général dit que, dans sa séance de ce jour, le
Comité de Cu'ture potagère a décidé que la médaille d'argent
oôerte par M. Moynet comme devant être donnée pour les plus
nombreux et les plus beaux apports de produits maraîchers faits
dans le cours de cette anriée sera décernée à M. Fouillot, jardinier
chtz M. Sueur, à Montreuil-sous-Bois, et que celle qui a été
offerte par M. Vavin pour les plus beaux lots de Fenouil d'Italie,
seia donnée à M. Henri Véniat, jardinier chez M. Feytux, à
Crosnes (Seine-ei-Oise). MM. Moynet et Vavin désirent que les
deux médailles dont ils font don soient remises aux dettinataires
le plus tôt possible.
M. le Président remercie, au nom de la Société centrale,
M. Moynet et M. Vavin pour leur don généreux.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
i* Restauration et rajeunissement des arbres dépérissant de ma-
ladies ou de vétu&té; vi^ite au jardin du Grand séminaire d'Autun ;
par M. Michelin.
A propos du rajeunissement des arbres, M. Aubrée dit
que souvent les Poiriers ne paraissent malades ou mourants
que parce que des insectes les fatiguent. En détruisant ces
insectes, on rend la vigueur aux arbres. Ainsi lui-même avait,
56 NOTES ET MÉMOIRES.
dans son jardin, des Poiriers envahis par le Tigre, qu'il était sur
le point d'arracher, tant leur état était grave. Il eut alors l'idée
de les traiter à l'eau bouillante, et il répéta ce traitement Tannée
suivanie. Les arbres ainsi délivrés de tout insecte sont devenus
\is plus beaux de sa propriété.
2" Note sur l'Horticulture en Angleterre; par M. Cu. Joly.
3° Note sur le Méiilot bleu ; par ft». Paillieux.
M. le Secrétaire- général annonce de nouvelles présentatioDs;
Et la séance est levée à quatre heures.
NOTES ET MÉMOIRES.
Note sur les Serres du Jardin Botamque de Copenuague;
Par M. Ch. Joi.y.
Toutes les villes du monde civilisé élèvent à l'envi des palais
aux sciences et aux arts. L'Horticulture aura peut-être un jour
son tour, chez nous, lorsque la ville de Paris déplacera les serres
de la Muette, ou lorsqu'on en construira de nouvelles au Jar-lin
des Plantes. Kew montre avec orgueil sa splendide serre aux Pal-
miers; Gand a le jardin d'hiver de M. de Keichove; Latken, la
la magnifique serre du roi Léopold; Pétersbourg, les serres du
jardin botanique. La ville de Copenhague a voulu aussi élever un
palais à l'horticulture et faire construire des serres monumentales
dans le nouveau jardin botanique de l'Université. La ligure \ donne
l'ensemble et la disposition générale des jardins : denière les senes
et en avant des murs d'espaliers se trouvent le jarJin d'essai, les
châssis de couches et l'aquarium, à gauche les carrés destinés aux
plantes médicinales, annuelles, etc., el le musée; enfin, à droite,
en bas, l'observatoire astronomique.
La figure 2 représente, en élévation, les serres principales: ces
figures sont réduites et tirées de la « Description officielle publiée
à Copenhague, à l'occasion du 4® centenaire de l'Univeraiié, en juin
dernier, par MM. J.-C. Jaccbsen et Tyge Rothe. »
fcUR LES SERRES DD JABDLN BOTANIQUE DE COPEiNHAGUE. o7
58
NOTES ET MÉMOIRES.
'K.
5UR LES SERRES DU JARDIN BOTANIQUE DE COPEN'nAGUE. o9
La CDiitenance des jardins fstcie 9 hect. 76 : ils ont été disposés
sur les anciennes fortifications qui offraient des surfaces très irré-
gulières, propres aux différentes plantations que demande un
jardin d'études. Lorsque la configuration du sol, au lieu d'être
horizontale, B'^t accidentée, outre qu'elle a un aspect général plus
pittoresque, elle permet de disposer des emplacements ouverts ou
abrités, secs ou humides, et de satisfaire aux conditions de cul-
ture et d'exposition les plus diverses. Le nouveau jardin botanique
àf Gères offre en ce genre une disposition des plus remarquables
où, sur un espace relativement restreint, on peut voir dans des
sols et des expositions les plus opposés, des plantes de latitudes
très différentes.
A Copenhague, les allées des jardins sont larges et bien disposées;
l'eau y est partout à profusion; les visiteurs sérieux y abondent
ainsi qu'à Rtw ; à Kew, qui étant situé à plusieurs milles de
Londres, a compté en 1878, jusqu'à o7 121 visiteurs en un jour 1
Les serres qui soct l'objet de celte note ont un intérêt spécial
en raison des précautions paiticulières qu'exige le climat du
Danemark. On les a établies sur un plateau protégé au nord par
des constructions et des plantations appropriées. Leur superficie
est de 2 400 mètres carrés : elles sont divisées en deux rangées
parallèles, placées à un niveau différent, comme l'indique la fig. 2.
Cette disposition procure un excellent abri aux serres basses, faci-
lite le travail et la surveillance, permet de chauffer l'ensemble avec
les mêmes foyers; enfin, la terrasse qui les sépare sert d'abris et
de magasins indispensables pour un grand établissement.
Dans la serre monumentale de Ktw, comme dans les autres
constructions analogues, les toitures sont curvilignes et ont par
conséquent une forme plus gracieuse : mais celte forme rend fort
difficile et fort coûteux l'établissement et l'entretien des doubles
vitrages si nécessaires dans le Nord. Pour obtenir une forme moins
raide, on a élevé, au milieu et aux deux extrémités, des construc-
tions circulaires dont les toi' s sont divisés en triangles. Les grandes
serres, placées à l'étage supérieur, ont une longueur de 94- mètres
sur une hauteur de 19 mètres. L'étage inférieur, consacré aux
petites plantes, se compose de deux serres séparées par un esca-
lier monumental qui relie l'ensemble des constructians ; elles
60 HOTES ET MÉMOIRES.
ont chacune 30 mètres de long sur 4 mètres 40 de haut. Pour la
facilité du travail, les deux étages communiquent en outre par
des escaliers intérieurs.
Comme dans la serre de M. le comte de Kerchove, à Gand, ou
ri*a employé la fonte et le fer que pour les colonnes et les montants
principaux : les barres métalliques nécessaires pour les châssis ont
été renfermées dans des gaines en bois, pour les soustraire au
contact de l'air et éviter la buée. Toutes les serres ont un double
vitrage et pour empêcher les accidents provenant de l'accumula-
tion des neiges en hiver, on a pris une mesure des plus intelli-
gentes : En premier lieu , le bord des toits est muni d'une ornemeu-
lation en fonte qui empêche le glissement des neiges des coupoles
sur les parties inférieures et pai conse'quent le bris des verres; S" on
a fait passer des tuyaux de vapeur dans la partie inférieure de la
double capacité vitrée, d'abord pour empêcher le refroidissement
des châssis intérieurs et la formation de la buée, puis, pour fondre
les neiges au fur et à mesure qu'elles tombent sur les verres exté-
rieurs. Le surcroît de dépense du chaufifage est bien inférieur aux
frais qu'occasionnerait l'enlèvement des neiges à main d'homme
par des galeries extérieures.
Les souterrains des serres principales renferment les chaudières,
les magasins à charî^on, les plantes d'orangerie, les outils, etc.
Le mode de chauffage adopté est la vapeur : on sait que ce mode
a été usité chez nous avant le chauffage à l'eau et que nous Tavons
proscrit parce qu'il exige la présence continue d'un bomme
spécial et expérimenté : il demande des soins particuliers d'instal-
l lion, pour éviter les inconvénients de la condtnsa'jon dans les
appareils; il donne un air trop chaud pour les plantes placées
dans le voisinage des tuyaux ; enfin, à moins de dispositions
particulières qu'où ne peut prendre que dans les grands établisse-
ments, il n'offre pas la sécurité, la régularité ni la durée du chauf-
fage à l'eau. On connaît, par contre, ses avantages principaux,
qui sont d'employer des tuyaux moins gros, parce qu'ils sont à
une température plus élevée; puis, la vapeur, sous pression, peut
plus facilement porter la chaleur au loin ; enfin, en cas de besoin,
on peut plus rapidement élever la température des appareils de
circulation.
SUR LES SERRES DU JARDIN BOTANIQUE DE COPENHAGUE. 6{
On a employé environ 1 200 mètres de tuyaux de Om 1 0 ; 400 mè-
tres de tuyaux de û^ 05, enfin 30C mètres de tuyaux de Om 04 de
diamètre.
La ventilation générale de la grande serre en hiver et l'égalité
delà température en haut et en bas, dans les grandes rotondes,-
est obtenue par l'appel en contre-bas vers des orifices ouverts
dans le sol et des canaux chauffés au contact des tuyaux de
fumée des chaudières. De là, Tair se rend dans la double enve-
loppe qui entoure le tuyau d6 fumée placé dans la cheminée
principale : cette dernière remplit ainsi une double fonction.
Quant à l'air neuf, il arrive par le dessous des terrasses et passe
dans des capacités ménagées au-dessus des chaudières, puis sous
les tuyaux de vapeur dans la serre : voilà pour la ventilation
d'hiver. En été, on Tobtient naturellement par l'ouverture des
lanternes des dômes, puis par de larges orifices ménagés dans les
murs des soubassements extérieurs.
J'arrive à la question capitale dans des constructions sembla-
bles, celle de la dépense. D'après les comptes officiels que m'a
obligeamment fournis M. Tjge Rothe, voici les chlfl^res :
Le terrain actuel a été obtenu par voie d'échange : les installa-
tions ont coûté :
Serres, bâches et couches 509 7i8fr. 48
Maison d'habitation 99 823 03
Clôtures et espaliers 3i 563 25
Terrassements, eaux, égouts 215 5io 96
Plantations et divers . 45 457 28
Musée, bibliothèque et herbier 165 000 »
1 070 078 fr. »
On voit que la dépense est relativement très modérée et que le
nouveau jardin botanique, mis à la hauteur de la science mo-
derne, fait honneur à la fois au gouvernement qui en a voté les
fonris et aux hommes distingués qui ont fait les plans et suiveillé
l'exécution de ces importants travaux.
62 RKVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTBANGÈRE.
REVUE BIBLIOGRAPHÎQUE ÉTRANGÈllE.
Gardeners' Chronicle.
Quaqua Bottentotorum N.-E. Br., Gard. Chron.., 5 juillet 1879,
• p. 8, fig. 1. — Quaqua des Holtentots. — Afrique australe. —
(Asclépiadées) .
En ciéant un genre nouveau pour cette plante grasse de la
tribu «les Stapélii'es, M. N.-E. Browa lui conserve comme nom
générique ia déQoniiuation vulgaire sous laquelle elle est désignée
dans son pays natal. Il nous appren 1 que le type de ce nouveau
genre a été envoyé au Jardin botanique de Kew par sir Henry
Bark'y et que la figure qu'il en donne a été dessinée d'après une
bouture enracinée qui a flriuri pour la première lois en septembre
4875. Le (Juaqua des Hottenlots ressemble beaucoup, pour le
port et pour l'aspect général, au Boncerosia incamata, dans des
proportions plus faibles. C'est une plante grasse, à lige dressée,
ne paraissant pas dépasser 0™ \ 0-Om 20 au plus de bauteur, glabre,
d'un vert grisâtre ou rougeâîre, relevée de quatre angles longitu-
dinaux émousoés, mais qui forment chacun une série de grandes
dents droites et piquantes. Ses fleurs sont très-petites et insigni-
fiantes, pourvues d'un calyce court, à sépales triangulaires; d'une
corolle monopétale, campanulée, à 5 lobes lancéolés et étalés,
qui n'a pas nième un centimètre de largeur. — Celte plante n'aui-a
guère, au point de vue horticole, d'autre mérite que d'ajouter une
espèce aux collections de plantes grasses.
fSlanhopea Iteiehenbachiaii.i RoEZX.— Gard. Chron., 12 juili.^879,
p. iO. — Staahoi-ée de Reichenbach. — Amérique centrale. —
(Orchidées).
Cette belle Orchidée a été signalée par M. Roezl à M. Reichen-
bach,en 1874; mais c'est seulement à unedate récente que l'origine
en a été connue, grâce à M. F. Charles Lebmann, qai s'est rap-
pelé l'avoir rencontrée sur la Cordillère, à trois ou quatre ctnts
mètres d'altitude. Ses fleurs viennent par deux sur le même pé-
doncule; elles sont d'un blanc délicat, qui passa au jaune d'ocie
sur les sépales et les pétales; !a colonne est d'un vert foncé et la
base du labelle est rosée. Ses pseudobulbas et ses f-;uilles ressem-
blent à ceux du Stanhopea connata Klotzscq.
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 63
Passiflora chelidonea Mast., Gard. Chron., 'I2jaill. 1879, p. 40,
fig. 5. — Passiflore Hirondelle. — Ecuador sur le montCoraziQ. —
(Passifloracées).
Cette Passiflore est curieuse par la forme de ses feuilles ovales,
à base arrondie, qui se termioent supérieurement par trois lobes,
un médian très-petit entre deux latéraux beaucoup plus grands
et triangulaires ; c'est de là qa'a été tiré son nom spécifique, parce
q'ie M. Masters a comparé cette conformation particulière avec
une Hirondelle dont les grandes ailes dépassent la tête. G'^s feuil-
les sont un peu coriaces, d'un vert lustré eu dessus, un peu ve-
loutées et colorées en violet pâle en dessous. Qaant aux fleurs,
elles sont peu brillantes et n'offrent guère qu'un intérêt botani-
que ; leur couleur est verd Être, et elles mesurent environ quatre
centimètres de diamètre.
Heterostalis Ilueg^eliana ScHOTT. — Gard. Chron., 19 juill. 18*9,
p. 70. — Héléroslalide de Huçgel. — Himalaya. — (Âroïlées).
Cette Aroïlée a le port et jusqu'à un ceriain point l'aspect d'un
Arum, genre dont est voisin celui auquel elle appartient. Envoyée
au Jardin botanique de Kew par le docteur Duthie, directeur du
jardin des Plantes de Saharunpore, elle y a fleuri récemment.
Elle a un petit tubercule souterrain arrondi, qii émet une ou deux
feuilles; celles-ci ont un pétiole arrondi, long de Om 10-Om rJO, et
un limbe très-variable de configuration, en fer de flèche, ou en
fer de hallebarde, ou à 5 lobes. Sahampe courte et peu épaisse se
termine par une spaths longue de Om lO-O"^ 175, qui forme dans
le bas un tube un peu resserré à son extrémité, et se dilate plus
hiut en un limbe oblong-lancéolé, acuminé, deux fois et demie
plus long que le tube. Cette spathe est en dehors d'un vert foncé
sur le tube et sur le dos du limbe; ses bords sont largement colo-
rés en pourpre-brun foncé. La face interne de son limbe fst d'un
beau pourpre-brun velouté, sur lequel 5.6 d^achent, à sa base et à
son sommet, quelques larges bandes longitudinales vertes, p'us
ou moins réticulées de pourpre-brun. Le spadice enfermé dans
cette spathe est plus court qu'elle et offre des ovaires pourpres sur-
montés de stigmates blancs, qu'un intervalle long de 2-3 centi-
mètres, où se trouvent des fleurs avor.tées, sépare de l'ensemble
64 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
des fleurs raâ'es. G'3tte inflorescence exhale une mauvaise oJeur
très-forte, comme celle de diverses autres Aroïdées.
Arisseraa g^aleatam N.-E, Br , Gm'd. Chron , 26 juill. IS'O, p. 102.
— Arisème à casque. — Sikkitn Himalaya. — (Aroïjée-).
AroïJée dont le port et la feuille rappelleiit VAiHsxma speciosian,
mais qui se distingue nettement de toutes ses congénères in'Jien-
nes par sa curieuse spalhe capuchonnée en forme de casque,
avec un lobe terminal pendaht et plissé. Elle a une seule fe':ilie
à trois folioles elliptiques, avec le sommet brusquement et briève-
ment cuspidé-acumiué, et la base aiguë, munies chacune d'un
pétiolule, longues d'environ 0" 5, larges de OmOO-Omlo, les
deux latérales un peu plus grandes que la médiane, toutes les
trois portres sur un pétiole commun arrondi, qui mesure
environ 0™ 30 de longueur ; cet e feuille est d'un beau vert,
bordée de rouge-pourpre, avec la côte médiane blanchâtre.
La hampe haute seulement de O"" 08-0"" 10, arrondie, porte une
spathe longue de G™ 10, dont le tube cylindrique occupe la moitif^
de cette longueur, et qui est colorée extérieurement en vert clair,
teiniée de rouge dans le bas, avec nombre de lignes longitudinales
blanches, tandis qu'intérieurement elle a le tube pourpre et le
limbe vert, marqué dj lignes longitudinales blanches. Les deux
Aroïdées dont il vient d'être question sont des plantes de serre.
L.»elia Philbrickiana (hybr.). — Gard. Chion., 26 juill. 1879,
p. 102. — Laelia de Philbrick. —(Orchidées).
Cette magnifique plante est un hybride qui a é!é obtenu en fé-
condant le Cattleya Aclandiœ avec le pollen du Lxlia elogmis.
Les fleurs en sout d'une rare beauté et d'une ampleur égale à celle
d'anLœliaelegans soumis à une excellente culture. Leurs sépales
et pétales sont brun-marron clair, avec des macules rouge-pour-
pre ; le labelle a son lobe médian transversal, presque en cœur et
échancré, coloré en très-beau pourpre foncé, marqué sur le mi-
lieu de sa base d'un petit triangle blanc prolongé en ligne; ses
lobes latéraux sont blanchâtres, bordés de pourpre clair. C'est
cluz MM. Veitch que ce bel hybride a été obtenu. Il est dédié à
M. Philbrick, amateur d'Orchidées.
fe Secrètaire-Rèdacteur-Gérant : impr. de E. DONNaud, rueCassette, i ,
P. DUCHARTRE.
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE
SOCIÉTÉ CENTRALE D'HORTICULTURE
DE FRANCE
EXPOSITION
DES
PRODUITS DE L'HORTICULTURE
ET
DES OBJETS D'ART ET D'INDUSTRIE
EMPLOYÉS POUR LE JARDINAGE OU SERVANT
A LA DÉCORATION DES PARCS ET JARDINS
DU 5 AIJ 8 JLTl.V ±HHO
CES EXPOSITIONS AURONT LIEU
DAi\S Li NEF DU PALilS DE L'ii\DUSTRlE AUX CBAMPS-ÊLYSÉES
A PARIS
en même lemps que l'Exposition des Beaux-Arts.
RÈGLEMENT
§ 1 . Objet et durée de T Exposition.
Art. 1''^ — L'Exposition ouverte par la Société est destinoi
à recevoir tout ce qui se rattache directement à l'art des jar-
dins, produits et instruments.
Tous les horticulteurs, jardiniers, amateurs, industriels, fa-
bricants, etc., sont invités à prendre part à l'Expositioa et à
Série 3. T. II. Cahier de février 1880 publié le 31 mars 1880. 3
66 PROGRAMME
concourir pour les récompenses qui seront décernées à celte
occasion.
Art. 2. — L'Exposition principale des produits de l'horticul-
ture est limitée à 4 jours, du 5 au 8 juin 1880 inclusivement {i).
Pourront y figurer toutes les plantes utiles ou d'agrément,
de serre ou de plein air, à quelque division horticole qu'elles
appartiennent.
]° Les Plantes nouvellement introduites, comprenant:
1 ° Légumières ;
2° Plantes fleurissantes 6u non, desen^e ou de plein air.
2° Les Plantes obtenues de semis :
1° Légumières ;
(1) AVIS IMPORTANT. — La Société centrale d'Horticulture de
France ayant, sur la demande de radministration minisiérielie,
accepté l'obligation de garnir de plantes diverses le jardin du Palais
de l'Industrie, pendant toute la période de l'Exposition des Beaux-
Arts, c'est-à-dire du 1" mai au 20 juin, 1880, recevra volontiers des
horticulteurs et des amateurs, pendant la durée de ce temps, tous
les végétaux fleurissants ou à feuillage persistant de plein air ou de
serre, pouvant contribuer à la décoration de ce jardin, tels que:
Rhododendrons, Aucubas, Houx, Conifères, Fougères arborescentes,
Cycadées, Palmiers, etc., et, parmi les plantes herbacées, celles que
la saison permettra de montrer en bon état. La déclaration d'envoi
devra être faite quelques jours à l'avance; on y joindra l'indication
du nombre de jours que les plantes pourront rester au Palais. — Ces
apports ne donneront droit à aucune récompense; mais des pancartes
placées au centre des lots porteront à la connaissance du public le
nom des présentateurs qui auront ainsi contribué d'une manière gra-
tuite à la décoration du jardin.
Toutefois, selon le désir des exposants, les plantes de haut orne-
ment devant rester dans le Palais pendant teute la durée de l'Exposi-
tion deîBeanx-Arts^ets'y trouvant par conséquent le 5 juin, au moment
du passage du Jury, seront examinées par lui et pourront valoir des
récompenses, même de premier ordre, si elles en sont jugées dignes.
Les personnes qui se proposeraient d'exposer des plantes dans ces con-
ditions sont priées d'en prévenir la Commission des Expositions avant le
A 5 avril et d'expédier leurs produits au Palais de l'Industrie au plus
tard le 29 avril.
La Commission d'organisation pourra autoriser le remplacement
des plantes dont elle jugerait l'enlèvement opportun.
DE l'exposition PaOCHAINE. 67
2» Fruitières.
3° D'agrément.
3° Les Plantes remarquables par leur belle culture, fleu-
ries ou NON.
4° Les légumes variés de la saison et les légumes forcés.
5° Les fruits forcés ou conservés.
6° Les Plantes d'agrément de serre chaude.
7° Les Plantes d'agrément de serre tempérée et d'orangerie.
8o Les Plantes d'agrément de plein air :
\° Arbustes ou arbrisseaux fleurissants;
â° Arbustes ou arbrisseaux à feuillage persistant.
9° Les Plantes d'agrément herbacées, annuelles ou vivaces.
\ 0° Enfin les bouquets et garnitures de fleurs.
Art. 3. — Seront admis tous les instruments et appareils
employés en jardinage, ou utilisés pour son enseignement:
X" Outils, instruments à main, appareils mécaniques, etc.;
20 Les abris: serres, bâches, châssis, toiles, claies, etc., pour
protéger les plantes ;
Appareils de chauffage pour les serres ;
Vases en bois et poteries, etc. ;
3° Pompes et appareils à'zxrQ?>Qm&!ii portatif s seulement;
40 Meubles de jardin :
Objets d'ornementation pour les jardins: kiosques, fon-
taines, etc. ;
50 Objets ayant pour but l'instruction horticole:
Livres traitant particulièrement de sujets horticoles , dessins,
peintures à l'aquarelle, gravures représentant des plantes
68 PROGRAMME
d'ornement ou économiques, ayant été faits spécialement pour
des publications horticoles;
60 Plans deldiràms exécutés, de constructions rustiques, etc. (1).
§ 2. Réception, ins' allation et enlèvement des plantes, produits
et instruments horticoles.
r
Art. 4. — Les horticulteurs ou amateurs qui voudront prendre
part à l'Exposition des produits de THoiticulture devront adres-
ser, jusqu'au 31 mai 1880 inclusivement, à M. le Président de
la Société, rue de Grenelle-Saint-Germain, Si, une demande
d'admission accompagnée de la liste des objets qu'ils désirent
présenter, ainsi que l'indication de l'espace superOciel qu'ils
peuvent occuper.
Art. 5. — Les plantes, fruits et légumes qui doivent être
présentés à cette Exposition, seront reçus les 3 et 4 juin,»de
8 heures du matin à 2 heures de l'après-midi.
Les fleurs coupées seront seules reçues le 5 juin, avant 8
heures du matin.
Art. 6. — Les végétaux ne seront admis à l'Exposition que
s'ils sont lisiblement et correctement étiquetés.
Art. 7. — Le 5 juin, au matin, M\L les Exposants sont tenus
de se trouver à l'Exposition avant le passage du Jury, pour
terminer l'arrangement de leurs lots, s'il n'avait pu être fait
la veille.
Il est interdit aux Exposants de placer des pancartes indi-
quant leurs noms et adresses avant que la décision du Jury leur
ait été communiquée par le Secrétariat de la Société. Tout con-
trevenant serait, par ce fait, déclaré hors concours.
Art. 8. — Les produits de l'Industrie, spécialement appliqués
à l'Horticulture et admis par la Commission, seront reçus de
(1) Des récompenses pourront être altribuées pour tes livres, des-
sins, peintures à l'aquarelle, gravures, etc. Il en sera de même pour les.
outils, appareils, etc., relatifs à l'industrie horticole. Toutefois les
livres, engrais et insecticides ne pourront être récompensés que s'ils
ont été préalablement Tobjet d'un Rapport spécial.
DE l'lXPOSITION PROCHAINE. 69
8 à 1 1 heures du matin; ceux dont rinstallation exige un
temps plus long pourront être apportés dès le 1^' juin.
Leur arrangement définitif devra être terminé la ^veille du
jour de l'ouverture de l'Exposition.
Art. 9. — L'enlèvement des produits exposés ne pourra se
faire que sous la surveillance de la Commission d'Exposition,
les 9 et 10 juin; pour les plantes, de 7 heures à 10 heures du
matin; pour les objets d'art et d'industrie horticole, de 6 heures
du matin à 4 heures du soir.
§ 3. Commission d'organisation et de surveillance de V Exposition.
Art. 40. — Une commission d'organisation, nommée par le
Conseil d'Administration de la Société et constituée en Jury
d'admission, est chargée d'examiner préalablement tous les
produits présentés.
Cette Commission a le droit de refuser tous les objets qui ne
lui paraîtraient pas dignes de figurer à l'Exposition.
Elle fixera, en les modifiant, s'il est nécessaire, les dimen-
sions de l'espace demandé.
Les Exposants seront tenus de se conformer à toutes les me-
sures d'ordre ou de disposition qui leur seront indiquées par la
Commission d'organisation.
Art. 11 . — Le Secrétariat de la Société, assisté d'un nombre
suffisant de Commissaires nommés par le Conseil, sera chargé
de la surveillance de TExposition.
Art. 12. — La Société donnera tous ses soins aux objets expo-
sés ; mais elle ne répond d'aucune perte ni d'aucun dégât ne
provenant pas de son fait.
Les Exposants seront personnellement responsables des acci-
dents qui pourraient arriver, par leur cause, dans le local de
l'Exposition.
§ 4. Jury.
Art. 43. — Le Jury sera composé d'horticulteurs et d'ama-
teurs. Le nombre des Jurés est fixé à 18, dont o pour l'Industrie
70 FKOtiRAMME
horticole. Ils sont désignés par le Conseil d'Administration, con-
formément à l'article 58 du Règlement.
Art. U. — L'acceptation des fonctions de Juré prive, sans
exception, du droit de concourir, mais non du droit d'exposer.
Art. \h. — Le Jury sera dirigé par le Président ou par l'un
des Vice-Présidents de la Société. '
Art. 46. — Pour l'Exposition des produits de rHorticulture,
les Membres du Jury se réuniront, le 5 juin, à 8 heures du
matin, dans le local qui leur sera désigné par la lettre de con-
vocation, au Palais de l'Industrie; mais ils ne devront pas péné-
trer, sous quelque prétexte que ce soit, dans l'enceinte de
l'Exposition (1) avant le moment où ils entreront en fonction,
introduits par le Président, le Secrétaire-général de la Société
et les Membres de la Commission désignés à cet effet.
Les Jurés pour l'Industrie horticole se réuniront le môme
jour et à la même heure.
Art. 17. — Le Secrétaire-général de la Société remplira,
près du Jury, les fonctions de Secrétaire; il sera assisté des
Secrétaires de la Société et de deux Membres de la Commission
d'Exposition qui seront seul "'shargés de donner les renseigne-
ments dont le Jury pourrait avoir besoin.
Art. 18. — Après le jugement rendu par le Jury, il sera
placé au centre de chaque lot une pancarte individuelle in di-
quant le nom et l'adresse de l'Exposant ainsi que la récompense
obtenue.
§ b. Des Récompenses.
Art. 19. — Les récompenses consisteront en médailles d'or,
de vermeil, d'argent et de bronze ; l'attribution en sera laissée
(1) La Commission d'Exposition est composée de MM. Teston, Pré-
sident, Lavialle, Secrétaire, Appert, Arnould-Baltard, D'. Bâillon, Borel
Cotlereau, Courcier, Delamarre, Drouet, Dur and aîné, Lefebvre (E.),
Quénat, Siroy, Membres, à qui sont adjoints MM. Duvivier, Secrétaire-
général, B, Verlot, Secrétaire- général-adjoint, Moras, Trésorier, Lccocq-
Duraesnil,Trésoriei -adjoint, Duchartre (P.), Secrétaire-rédacteur, Dutron,
Architecte de la Société.
DE l'exposition PROCHAINE. 71
à la complète disposition du Jury qui, dans chaque catégorie de
produits, pourra donner tel ordre de médailles qu'il jugera
nécessaire.
Art. 20. — Ces récompenses se composeront :
1o D'un objet d'art provenant de la manufacture de Sèvres,
donné par M. le Ministre de l'Instruction publique ;
2o De grandes médailles d'honneur en or, et spécialement :
D'une grande médaille d'honneur en or donnée par M. le
Ministre de l'Agriculture et du Commerce;
D'une grande médaille d'honneur eo or donnée parM.le Préfet
de la Seine, au nom du département de la Seine ;
D'une grande médaille d'honneur en or donnée au nom de la
ville de Paris ;
D'une grande médaille d'honneur en or des Dames Patron-
nasses de la Société ;
D'une grande médaille d'honneur en or fondée par le Conseil
d'Administration en mémoire de iM. le Maréchal Vaillant,
ancien Président de la Société centrale d'Horticulture de France ;
D'une médaille d'argent grand module donnée au nom
de M""* Lusson, Dame Patronnesse, pour une Rose, ou un lot de
Réséda.
D'une médaille d'argent grand module donnée au nom de
M. A. Pellier, pour des Pentstemon réunis en collection.
30 De médailles d'or de la Société ;
4o — de vermeil de la Société;
50 — d'argent grand module de la Société ;
6» — d'argent de la Société ;
70 — de bronze de la Société.
Art. 21. — Les médailles d'honneur remplaceront toutes
celles qui auraient été obtenues par le même exposant.
Art. 2?. — Tout exposant, qui refuserait la récompense que
le Jury lui aurait accordée serait privé du droit de participer à
l'Exposition suivante.
72 PROGRAMME DE l'EXPOSITION PROCHAINE.
Enfin, à l'occasion de cette Exposition, la Société décernera
les récompenses qu'elle est dans l'habitude d'attribuer, chaque
année, aux personnes qui s'en sont rendues dignes et qui ont
obtenu des Rapports favorables émanant d'une Commission
spéciale : aux jardiniers pour leurs longs services dans la
môme maison: aux auteurs d'ouvrages spéciaux sur l'Horticul-
ture, aux inventeurs d'instruments ou d'appareils nouveaux ;
aux propagateurs de nouvelles méthodes, enfin à toutes les
personnes qui ont contribué au perfectionnement de l'Art des
jardins.
Adopté en séance du Conseil,
le 26 février 1880.
Le Président de la Société,
A. Lavallée.
Le Secréiaire-général^
DCVIVIER.
PROCÈS-VERBAUX. — EÉANCE DU i'i FÉVRIER 1880. 73
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA. SOCIÉTÉ, EN 1880.
Concours peirmanents.
Médaille PeUier pour les Pentstemon.
Prix Laisné pour récompenser l'aptuude au travail
et la moralité des garçons jardiniers.
(V. le Journal, 3« série, I, 1880,
p. 691.)
Concours annuels.
Médaille Moynet pour les apports les plus remarqua-
bles, faits pendant l'année, au
Comité de Culture potagère.
Médaille du Conseil d'Administration, pour l'introduction eu l'obtention de
plantes ornementales méritantes.
(V. le Journal, 2* série, XI, 1 877^
p. 145.)
=-*«
PROCÈS-VERBAUX
SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1880.
Présidence de M. Alph. liavallée, PRÉsmENx de la Société.
La séance est ouverte à deux heures. On y compte 167 Mem-
bres titulaires et 5 Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
A l'occasion du procès-verbal, M. Chevalier, aîné, de Montreuil-
sous-Bois (Seine), dit qu'il ne peut partager l'opinion qui a été
exprimée, dans la dernière séance, par M. Lepère, fils, au sujet
de l'influence que des chaperons vitrés doivent exercer sur les
espaliers. M. Lepère, fils, a dit que ces arbris étaient nuisibles;
lui les regarde, au contraire, comme utiles en diverses cir-
constances. Il leur attribue notamment une action très avanta-
geuse pendant les fortes chaleurs de rété, comme empêchant, par
exemple, que les Pèches ne soient brûlées sur les arbres. Il ne
peut non plus souscrire à ce que le même arboriculteur a dit
La Commission de Rédaction déclare. laisser aux auteurs des articles publiés
<lans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment.
^Avis de la Commission de Réd;;ction.)
74 PROCÈS-VERBADX;
contre l'Amandier employé comme sujet devant recevoir la greflFe
du Pêcher; entre autres mérites, dit-il, l'Amandier a celui d'être
peu sujet à la gomme, et on ne peut en dire autant du Pêcher.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de cinq nouveaux Membres titulaires qui ont éié pré-
sentés dans la dernière séance et contre qui aucune opposition
n'a été formulée. Il annonce que le Conseil d'Administration,
dans sa séance de ce jour, a prononcé l'admission sur la liste des
Membres honoraires de MM. Coulombier, pépiniériste, rue Audi-
geois, 1 4, à Vitry (Seine), et Lardy, jardinier, rue de Gliaronne,
476, à Paris, qui font partie de la Société depuis vingt-cinq
années révolues, et qui ont demandé par écrit de passer à
l'honorariat, conformément à l'article 4 du Règlement.
Il apprend à la Compagnie qu'il doit y avoir, à trois heures,
une réunion de la Commission d'Exposition à laquelle ont été
convoqués de nombreux horticulteurs. Après un hiver aussi
désastreux pour les cultures en général que celui que nous traver-
sons, il importait de prendre l'avis des horticulteurs avant de
décider s'il y aurait ou n'y aurait pas, cette année, une Exposition
générale. C'est afin de pouvoir connaître cet avis qu'aura lieu l»
réunion annoncée par M. le Président.
M. le Secrétaire-général informe la Société de pertes malheu-
reusement nombreuses et toutes douloureuses qu'elle vient
d'éprouver par le décès de MM. de Bouis, Dambricourt (Louis),
Fournier (Charles- Antoine), Joly (J.-E.-Auguste), Moulard
(Eugène) et Pincebourde.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
l» Par MM. Baltet, frères, horticulteurs-pépiniéristes, à Troyes
(Aube), 26 variétés de Pommes de saison, qu'ils envoient comme
pouvant servir de sujets pour les éludes du Comité d'Arboriculture.
— M. le Secrétaire de ce Comité dit que ces fruits, dont l'envoi
fait suite à plusieurs autres qu'on doit déjà à MM. Baltet, frères,
seront conservés pour être examinés à mesure qu'arrivera le
moment favorable pour chacun d'eux. Reconnaissant envers nos
honorables collègues de Troyes pour les envois successifs de fruits
qu'ils ont bien voulu lui faire, en vue de ses études, le Comité
d'Arboriculture se propose de faire un peu plus tard une proposi-
SEAKCE DU 12 FÉVBIER 18S0. 75
lion générale en rapport avec l'importaDce de la collection de
fruits qu'ils lui ont ainsi mise sous les yeux.
2° Par MM. Couturier et Robert, horticulteurs, rue des Calèches,
à Chatou (Seine-et-Oise), un pied fleuri d'un ^é^onm qui, écri-
vent-ils, s'est trouvé parmi les produits d'un semis de Bégonias tu-
béreux fait au printemps de l'année 1879. Cette plante fleurit abon-
damment et ses fleurs, colorées en rose tendre, sont portées sur de
longs pédoncules qui se tiennent bien droits. — Le Comité de
Floriculture propose d'accorder une prime de 2* classe à MM. Cou-
turier et Robert pour la présentation de cette belle plante. — M. le
Président de ce Comité fait observer qu'elle a le mérite d'être
naine, tandis que les Bégonias qui fleurissent en ce moment ont
en général le défaut d'être trop hauts. Il ajoute que le Comité n'a
pas pensé que ce pût être là le produit de graines de Bégonias
tubéreux ; il a été d'avis que la plante devait plutôt sortir du B.
lucida ou de quelque espèce analogue.
3° Par M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine (Seine), une
collection de Violettes à fleurs simples, dont deux nouvelles, pré-
sentées en pots, et les autres déjà connues, présentées en bouquets
de fleurs coupées. Les deux premières sont : \° Armandine Millet,
Violette des Quatre-Saisons, très odorante et très florifère, à
feuilles panachées, mais dont, dit M. le Président du Comité, la
fleur est petite ; 2" la Sans pareille, de la catégorie de la variété
Czar, que le présentateur dit surpasser toutes les Violettes connues^
pour la grandeur des fleurs et des feuilles, être des plus rustiques
et très hâtive, donnant, pendant l'hiver, de belles fleurs à pétales
arrondis. — Pour ces deux variétés nouvelles, le Comité de Flo-
riculture propose de donner à M. Millet une prime de r^ classe.
Quant aux sept variétés dont cet horticulteur a déposé des bou-
quets de fleurs sur le bureau, ce sont les suivantes: Le lilas,
variété très hâtive, et très florifère; le Czar ordinaire et le Czar
à fleur blanche, dont le Comité déclare que la fleur est d'un
blanc plus pur que chez toutes les Violettes qui lui ont été
présentées jusqu'à ce jour; la Brune de Bourg-la-Reine; la Sans
prix, Quatre-Saisons à grandes fleurs; la Quatre-Saisons hâtive, à
fleurs violet bleu ; enfin Souvenir de Millet père. — Pour la pré-
sentation de ces sept dernières variétés, le Comité de Floriculture
76 PBOCÈS-VERBAUX.
propose d'accorder à M. Millet une prime de 3« classe. — Les deux
primes demandées pour cet horticulteur sont mises aux voix et
adoptées.
- M. le Président du Comité de Floriculture dit que c'est proba-
blement la première fois que la Société voit la présentation d'une
si nombreuse série de Violettes à fleur simple. Il exprime le désir
que maintenant il lui soit présenté une collection de Violettes à
fleurs doubles, car, parmi ces variétés, il en est qui sont devenues
rares ou même à peu près introuvables, notamment la Violette
de Bruneau que lui-même a recherchée avec persévérance, sans
parvenir à la découvrir.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
]° Une lettre de M. Laisné, Membre de la Société, relative au
prix qu'il institue comme piix de probité et d'aptitude profes-
sionnelle et qui doit être décerné aux garçons-jardiniers pour leur
bonne conduite, leur probité et leur aptitude aux travaux horti-
coles. M. Laisné pense que ce prix, qui doit recevoir le nom de
Prix Laisné, devra être donné à la tin de chaque année. 11 trans-
met, avec sa lettre, un règlement indiquant les conditions requises
pour que ce prix soit décerné.
M. le Président adresse de vifs remerciendents à M. Laisné au
sujet de son utile fondation. Il dit qu'une lettre d'accepiaticu et
de remerciement sera écrite officiellement à ce généreux donateur,
au nom de la Société.
2" Une lettre par laquelle M. J. Rothschild, libraire-éditeur,
rue des Saints-Pères, 13, à Paris, fait hommage à la S ciélé de
quatre ouvrages qu'il vient d'éditer et sur chacun desquels il
demande qu'il soit fait un Rapport ; ce sont : un ouvrage sur les
Orchidées, par M. de Puydt, pour lequel les îlapporteurs sont
MM. Thibaut et Kételeêri un ouvrage sur la Culture maraîchère,
par M. DuMis, au sujet duquel le Rapport sera fait par M. L-riizier ;
un ouvrage sur le Reboisement pour lequel le Rapport est confié
à M. Carrière ; un ouvrage de Chimie et Géologie traduit de
l'anglais, dont il sera rendu compte par M. Arnould-Baliard.
SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1880. 77
3° Une lettre par laquelle M. Mouillet demande qu'une Commis-
sion soit chargée d'examiner des appareils de chauffage construits
par lui, est renvoyée par M. le Président au Comité des Arts et
Industries horticoles.
M. Michelin donne lecture d'une note qu'il a communiquée
tout récemment à la Société des Agriculteurs de France, au nom
de la 5® section de cette association, dont il est Secrétaire, et
qui tendait à demander qu'un prix fût accordé à l'auteur du
ot meilleur mémcire sur les dégâts causés à l'horticulture par
» l'hiver de 1879-i 880, sur les moyens curatifs qui auront été em-
,» ployés ainsi que sur les résultats obtenu?. » Les mémoires sur
ce sujet devront être remis au siège de cette Société, avant le
1^' décembre 1880. 11 ajoute que cette proposition a été adoptée
par l'assemblée delà Société des Agriculteurs de France, ainsi que
par son Conseil d'Administration. Le prix dont il s'agit consistera
en un objet d'art. — M. Michelin exprime la pensée que la
Société centrale d'Horticulture de France, dont les Membres ont,
pour la plupart, éprouvé des pertes plus ou moios considérables
par l'effet des froids excepiionnellement rigoureux de cet hiver,
ne peut qu'applaudir à la mesure prise par la Société des Agri-
culteurs de France, et qu'il serait à désirer qu'elle-même provo-
quât la rédaction de travaux analogues à ceux pour lesquels cette
dernière association vient d'ouvrir un concours.
M. le Président dit que la Société centrale d'Horticulture s'est
déjà vivement préoccupée des dégâts considérables qu'ont faits dans
les cultures les gelées rigoureuses de cet hiver. Elle a nommé
une Commission nombreuse (i) qu'elle a chargée d'ouvrir une
enquête afin de constater, aussi exactement que possible, la
nature et l'étendue des pertes que le froid a causées aux cultures
horticoles de toute sorte. Dans les réunions qu'elle a eues déjà,
cette Commission a rédigé un programme détaillé dans lequel sont
indiqués tous les points sur lesquels la Société serait heureuse
{{) Cette GoinmissioQ est composée de MM. Arnould-Baltard, Prési-
dent ; Burelle, Vice-Président ; Bergman (Fréd.), Beurdeley, Bonnel,
Hérincq, Jamin (Ferd.), Keteleêr, Laizier, Margottin père, Pissot, Pril-
iieux, Quihou, Duchartre (P.), Secrétaire.
7iJ PROCÈS-VERBAUX.
d'obtenir, des diverses parties de la France, des renseignements
précis. Ce programme, accompagné d'une circulaire destinée à
préciser le sens dans lequel il serait bon qu'il fût compris, sera
mis d'abord sous les yeux de tous les Membres de la Société par
l'effet de son insertion dans le prochain cahier du Journal. Il en
sera fait ensuite un tirage à part dont des exemplaires seront
envoyés à toutes les Sociétés d'Horticulture des départements et à
diverses personnes étrangères à ces Sociétés qu'on sait êlre à
même de fournir des indications utiles. Il sera même soumis à
M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce avec prière de
vouloir bien le faire répandre par l'Administration, si cela lui
semble pouvoir amener de bons résultats. En un mot, on donnera
à ce document une grande publicité, afin de réunir les éléments
nécessaires pour la rédaction d'un Rapport d'ensemble sur l'im-
portante question dont il s'agit. — M. le Président accorde alors
la parole à M. P. Duchartre qui donne lecture du programme
rédigé par la Commission d'enquête sur les effets du froid de cet
hiver.
M. Prillieux communique de vive voix les principaux résultats
auxquels il a été conduit par ses observations sur une grave ma-
ladie qui sévit parfois cruellement sur la Vigne, dans nos dépar-
tements méridionaux où elle est connue depuis longtemps et dans
différentes parties du midi de l'Europe, notamment en Espagne et
en Grèce. Ce mal, qui a reçu différents noms, selon les localités,
mais que Dunal et Esprit Fabre ont nommé Antracnosë, s'est
étendu jusqu'à Berlin où on l'a observé sur les Vignes forcées des
jardins de Sans-Souci. En France, M. Prillieux l'a rencontré dans
le département de Loir-et-Cher, et même, l'an dernier, à Avon
près Fontainebleau (Seine-et-Marne). Il est donc fort à craindre
qu'il n'arrive prochainement dans les environs immédiats de
Paris, le Champignon qui en est la cause ayant des corps propa-
gateurs d'une petitesse extrême, et qui sont produits en grand
nombre. C'est afin de mettre les viticulteurs sur leurs gardes que
M. Prillieux a consigné les résultats de ses études et l'indication
des remèdes employés jusqu'à ce jour, dans une note que M. le
Président renvoie à la Commission de Rédaction.
M. P. Duchartre a la parole et entretient la Compagnie d'un
SÉANCE DU 12 FÉVaiER 1880. 79
mode de culture de Champignons comestibles qui est mis en pra-
tique avec un plein succès dans certaines parties du Japon, où
il fournit, à peu de frais, une masse considérable de matière
alimentaire. Les renseignements sur cette culture entièrement
différente de celle qui est usitée à Paris, pour le Champi-
gnon de couche, ont été recueillis sur les lieux par M. Dupont,
ingénieur des constructions navales, qui vient de passer trois
années au Japon, avec une mission du Gouvernement, et qui
a profité de ce séjour ainsi que de la position élevée qu'il occu-
pait pour réunir les éléments d'un travail important, publié
récemment en plusieurs articles, dans la Revue maritime et co'
loniale (1). — On sait que les Champignons se divisent en deux
grandes catégories : les uns vivent en parasites sur des êtres
organisés et vivants, végétaux ou animaux, et déterminent l'alté-
ration de leur substance, de manière à causer à ces êtres aux
dépens desquels ils vivent des maladies^graves, souvent même mor-
telles, tout au moins à causer la destruction des parties dans les-
quelles ils se sont développés. Tels sont ; le Peronospora infestans
qui produit la maladie spéciale des Pommes de terre, le Charbon
et la Cirie des céréales, la Mascardine {Botrytis Bassiana) des
Vers à soie, etc., etc. Les autres Champignons qu'on qualifie gé-
néralement de sap7'ophi/(es, puisent leur nourriture non plus
dans la substance d'êtres encore vivants, mais dans les résidus de
la décomposition de cette substance ; il faut donc qu'ils trouvent
cette substance dans l'état de décomposition qui leur convient et
sous lequel elle est capable de les nourrir. C'est, par exemple,
pour amener cet état que nos Cbampignonistes mettent en tas,
puis remanient le fumier qui doit ainsi devenir le terreau propre
à nourrir le Champignon de couche. C'est de même pour amener
la matière du bois de quelques espèces de Chênes à feuilles tom-
bantes, surtout des Quercus serrata Thunb. et glanduligera Bl.,
plus rarement du Q. cuspidata ou même du Châtaignier du Japon
(i) Dupont (E.) : Les essences forestière? du Japon; tirage à part ea
1 gr. in-8, de <72 pages. Paris, 1880; chez Berger-Levrault, rue des
Beaux- Arts, 5,
80 PROCÈS-VERBAUX,
(Castanea japonica Bl.) au degré de décomposition qui la rend
propre à nourrir certains Champignons comestibles du pays, que
les Japonais lui font subir une série d'opérations que M. Dupont
décrit en détail. Le bois de ces arbres, comme celui des arbres
feuillus en général, est à peu près sans valeur dans ce pays où on
ne fait guère usage que de celui des arbres résineux ou Conifères.
Ces arbres sont coupés à l'automne, et débités en bûches de lon-
gueur à peu près égale à celle des nôtres, qu'on refend quand elles
soût un peu grosses. Dans des paities de bois où le feuillage
soit un peu clair plulôt que toLfFii, on dénude le sol des berbes
qui y croissaient et des feuilles tombées; puis, sur les places ainsi
préparées, on fait une couche de ces bûcbes en les disposant sur
des traverses qui les maintiennent bors du contact de la iQiie. On
les laisse là pendant trois années. A l'automne de la troisième
année, avec un instrument bien tranchant, on y pratique des
séries d'entailles transversales bien nette?, espacées de 8 ù 15
centimètres l'une de l'autre et dirigées selon un plan incliné.
Aussitôt après les avoir ainsi entaillées, on les plonge dans l'eau
où elles restent immergées pendant 24 heures. Enfin, dès qu'on
les a retirées de l'eau, on les range, dans un»bois,où elles doivent
se trouver à l'ombre, dressées contre un support ou plus ordinai-
rement appuyées obliquement à une traverse horizontale qu'on
fixe à quelques décimètres au-dessus de la surface du sol. Les en-
tailles ont alors leur ouverture en bas. Sur les bois amenés ainsi
à un dej!;ré convenable de décomposition, les spores de Champi-
gnons indigènes, principalement d'une espèce que M. Di:ipont dé-
signe seulement par son nom japonais de Siitaké, ayant été trans-
portées par les mouvements de i'air, germent promptement; le
mycélium ou Blanc qui en provient se développe avec assez de
rapidité pour que, dès le printemps suivant, on commence à ré-
colter des Champignons. Celte première récolte est un peu
faible; mais elle est suivie d'autres plus abondantes, et, en somme,
la production dure pendant cinq ou six années. Le volume total
de substance comestible ainsi obtenue est évalué par M. Dupont
à 6-9 pour 100 de la masse du bois employé. Les Champignons
récoltés sont desséchés pendant cinq jours au soleil, puis pendant
une soirée devant le feu. Ils sont dès lors un al'ment usuel et
SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1880. 81
fournissent en outre la matière d'un commerce avec la Chine assez
considérable pour que rexportation s'en soit élevée, pendant l'an-
n^.e 4876, à une valeur de 1 SCO 000 francs.
M. Jamin (Ferd.) annonce qu'il a commencé, dans son établis-
sement de Bourg- la-Reine (Seine), une série d'observations mé-
téorologiques qu'il se propose de continuer r^'gulièrement, et dans
lesquelles il tient compte des températures maxiraa et minima,
de la hauteur du baromètre observé le matin et le soir, des vents
dominants, enlin de l'état du ciel. Il présente le tableau, pour le
mois de janvier 1880, des observations qu'il a faites d'après ce
plan (Voyez plus loin, p. 127).
M. le Président renvoie ce tableau à la Commission de Rédac-
tion, et remercie vivement M. Jamin d'avoir bien voulu entre-
prendre ce travail éminemment utile à tous les horticulteurs,
mais fort assujettissant pour celui qui l'exécute.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
1° Compte rendu des travaux du Comité d'Arboriculture, en
1879 ; par M. Buchetet, Vice-Secrétaire de ce Comité.
2° Rapport sur l'ouvrage intitulé : Les Conifères de petites et
grandes dimensions, par M. Gast. Morlet; M. Keteleèr Rapporteur.
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations;
Et la séance est levée à quatre heures.
SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1880.
Présidence de M. Hardy.
La séance est ouverte à deux heures. On y compte 152 Membres
titulaires et 8 Membres honoraires.
Le procès- verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de huit nouveaux Membres titulaires qui ont été pré-
sentés dans la dernière séance et au sujet desquels il n'y a pas eu
d'opposition.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1» Par M. Evrard, horticulteur à Caen (Calvados), des inflo-
rescences de quatre belles espèces d'Orchidées exotiques, savoir ;
6
S2 PROCÈS-VERBAUX.
Oncidium Papilio LiNDL., de l'Amérique centrale; Phalœnopsis
Schilleriana Reich. F., de Manille ; Cattleya Trianœi Lindl., de
la Nouvelle-Grenade; Cœlogyne cristata Lindl., du Népaul.—
M. le Secrétaire du Comité de Floriculture dit que ce Comité a
trouvé ces plantes si belles qu'il propose à la Société de décerner à
M. Evrard une prime de 1 ère classe en raison de la présentation
qu'il en a faite. — Cette proposition, mise aux voix par M. le
Président, est adoptée par la Compagnie.
M. R. Jolibois fait observer, à ce propos, que M. Evrard s'at-
tache particulièrement à cultiver les Orchidées dont les fleurs
produisent le plus d'effet, et qu'il recherche même, dans ces
plantes, les variétés les plus remarquables, comme on peut en ju-
ger notamment par la magnifique variété de Cattleya Trianœi
qu'il a envoyée aujourd'hui. Il est d'ailleurs si versé dans cette
culture qu'il obtient toujours des plantes qu'il cultive des fleurs
et des inflorescences d'une grande beauté, comme on a pu le voir,
en diverses circonstances, par ses envois. C'est donc à bon droit
que le Comité de Floriculture et la Société elle-même récompensent
cet habile horticulteur de ses efforts soutenus.
2° Par M. Plé, jardinier chez M. Eullier, propriétaire à Sarcelles
(Seine), un pied fleuri d'une Orchidée exotique terrestre, à grandes
euilles oblongues- lancéolées, à fleurs assez petites, portées en petit
nombre à l'extrémité d'une longue hampe rouge. Il en ignore le
nom et sait seulement qu'elle a été donnée pour une espèce du
genre JVay^rea Lindl. — Le Comité de Floriculture déclare que
cette espèce ne lui est pas connue, mais qu'il la juge intéressante,
et il demande qu'une prime de 3« classe soit donnée à M. Plé,
pour cette présentation. Cette demande est favorablement accueillie
par la Compagnie.
M. R. Jolibois, jardinier-chef au Luxembourg, dit que cette
Orchidée est arrivée en France, en nombreux exemplaires, à la
date d'une vingtaine d'années, mais que ces exemplaires paraissent
avoir été à peu près tous perdus, depuis celte époque. Il ajoute que
M. BuUier a formé, dans ces dernières années, une belle collec-
tion d'Orchidées dans laquelle figurent surtout des plantes remar-
quables pour leur beauté ou pour leur rareté, comme celle que la
Société a aujourd'hui sous les yeux.
SÉANCE nu 26 FÉVRIER 1880, 83
3° Par M. Auriau, jardinier chez M. le docteur Roger, boule-
vard d'Auteuil, à Boulogne (Seine), un pied de Bégonia grandis
remarquable par le nombre et l'ampleur de ses feuilles et qui
néanmoins n'a pas encore une année de végétation.— Le Comité
de Floriculture propose d'accorder à M. Auriau une prime de
2^ classe pour la bonne culture de cette plante, et sa proposition
est adoptée.
4° Par M. Schwarz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux,
des Cinéraires hybrides, les unes en pots, les autres en fleurs
coupées, qu'il a obtenues de semis, et pour la présentation des-
quelles le Comité de Floriculture lui adresse des remerciements.
5° Par M. Mallel (Gyprien), de Moissac (Tarn-et-Garonne), des
vases de forme conique, en terre poreuse, auxquels il donne le
nom de vase irrigateur. Ces vases sont destinés à être enfouis en
terre à côté des plantes cultivées; l'eau dont on les remplit, pas-
sant lentement à travers leurs parois, entretient le sol autour des
racines dans un état d'humidité constante dont M. Mallet (Cyprien)
dit avoir reconnu que les effets avantageux sur la végétation sont
très prononcés. — La mise en expérience de ces vases irrigateurs
est confiée par le Comité des Aris et Industries à M. Jolibois (R.),
qui avait été déjà prié de mettre à l'essai des vases de la même
matière mais cylindriques, dont la présentation a été fdite, il y a
quelques mois, par le même fabricant.
6° Par M. Eon, fabricant, rue des Boulangers, 13, à Paris, un
ibermométrographe destiné à être employé dans les serres. Ainsi
qu'on le sait, un ibermométrographe est comme la réunion d'un
thermomètre à maxima et d'un thermomètre à minime ; en
effet, un index mobile placé dans l'une de ses branches montre la
' température la plus basse qu'il y ait eu depuis la dernière obser-
vation, tandis qu'un autre index mobile contenu dans l'autre
branche indique la température la plus haute qui se soit produite
dans le même espace de temps. — Cet instrument est renvoyé par
le Comité compétent à l'examen de MM. Lavialle, Bourette et
Jolibois.
7° Par M. David, entrepreneur de seirurerie, rue Vandamme^
13, à Pjrls, un châssis de couche muni d'une crémaillère de son
invention, qu'il non: me crémaillère à hélice et qu'il dit être d'un
84 PROCÈS-YIRBAUX.
usage liés avantageux pour maintenir ouverts à tous les degrés Tes
châssis, vasistas, vérandas, etc.— Le Comité des Arts et Indus-
tries déclare ne voir rien de bien nouveau dans cet appareil.
8° Pdf M. Bonnette, mécanicien, rue Ménilmontant, 85, àParis^
des étiquettes pour plantes, en cuivre étamé et un flacon d'une
encre spéciale pour écrire sur ces étiquettes. Le Comité compétent
estd'avisqueSeprix, qui estde7fr. 50 c. le cent, est trop élevépour
que ces étiquettes puissent devenir usuelles.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont ob-
tenues.
L'un de MM. les Secrétaires procède au dépouillement de la
correspondance qui comprend seulement une lettre par laquelle
M. Lemeunier, rue du Puits-de-1'Ermile, 19, à Paris, prie M. le
Président de nommer une Commission qui ait à examiner des ap-
. pareils de chauffage fonctionnant au moyen de l'air et de l'eau
combinés, qu'il a établis dans les serres du Fleuriite municipal, à
la Muette, et du Muséum d'Histoire naturelle. — Faisant droit à
cette demande, M. le Président dé.'iigne comme Commissaires de-
vant examiner les appareils de chaufifage construits par M. Lemeu-
nier, MM. Carrière, Cellière, Dormois, Drouet, Hanoteau, Hélye,
HouUet, Izambert, Lavialle, Lebeuf, Mérinde, Michaux, Ozanne,
Péantt Kaveneau.
M. Michelin donne lecture d'une lettre qu'il avait écrite pour
le cas où il ne pourrait pas se rendre à la séance de ce jour et par
laquelle il demande la rectification d'une inexactitude qui a été
commise dans le procès-verbal de la séance du 1 1 décembre der-
nier et au sujet de laquelle il n'a pu faire de réclamation par«e
qu'il n'était pas présent lorsque ce procès-verbal a été lu et
_ approuvé, il est dit, en effet, dans ce document (cahier de dé-
cembre 1879, p. 752), que l'établissement de MM. Simon-Louis,
à Plantières"le£-Metz, a été divisé en deux, les pépinières ayant
été transportées à Nancy où elles sont dirigées par M. Léon Si-
mon-Louis, tandis que l'établissement pour la production et la
vente des graines est resté à Metz, dirigé par M. Emile Simon-
Louis. Or, le fait est, dit aujourd'hui M. Michelin, que M. Léon
Simon-Louis n'a transporté à Nancy que son propre domicile et
celui de sa famille, et que ses pépinières sont restées à Pianiières-
SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1880. 85
les-Mefz. D'un autre côté, son cousin, M. Emile Simon est resté
habitant de Melz, tout en conservant la nationalité française, et
s'est chargé du commerce des graines pour la production des-
quelles il a été créé, en outre, une succursale à Bruyère-le-
Châtel, près Arpajon (Seine-et-Oise).
L'un de MM. les Secrétaires lit une rote de M. Girard (Maur.)
dans laquelle sont rapportés les résultats d'observations faites, il
y a plusieurs années, par M. Géhin, de Mefz, relativement à des
galles que cet entomologiste avait vues sur des feuilles de Poiriers
et qui pourraient bien être analogues à celles dont la Société cen-
trale a dû la communication à la Société d'Horticulture de Cholet
(Maine-et-Loire) (Voyez le Journal, 1879, p. 696). Aucun insecte
n'a été trouvé dans les galles envoyées parla Société de Cholet et,
lorsqu'il en a parlé, M. Girard (Maur.) s'est tenu dans une réserve
complète quant à leur origine. Or, d'après M. Géhin, un très petit
Acarien (Arachnides dégradés), le Typhodromm PeW Scheuten, '
pique les feuilles du Poirier quand elles sont encore tendres et y
détermine ainsi la formation de boursoufilares rouges, percées
de trous, qui deviennent plus tard d'un rouge foncé et même
presque noir. Sur ces renflements se développe ensuite une végé-
tation cryptogamique que M. Géhin rapporte au genre jEcidium.
« Les horticulteurs de Maine-et-Loire pourront, dit M. Girard
w (Maur.), vérifier, au printemps prochain, si les choses se pas-
» sent ainsi pour leurs Poiriers malades. Dans le cas de l'affirma-
» tive, il n'y aura pas d'autre remède qu'un sacrifice énergique
» de branches et même d'arbres entiers coupés et ensuite brûlés
» avec soin. On ne peut songer à atteindre avec des insecticides
» des myriades d'Acariens microscopiques. L'action toxique en
» épargnera toujours quelques-uns, et bientôt, sous Tinfluence
» d'une fécondité excessive, on verra reparaître le mal, comme
>) cela a lieu, dans bien des cas, pour le Phylloxéra, qui semblait
» d'abord détruit et qui néanmoins reparaît ensuite. »
M. Drouart donne lecture du Rapport rédigé par lui, au nom
de la Commission de Comptabilité, sur les comptes de l'exercice
de l'année 1879.
M. le Président fait observer que ces comptes ayant été déjà
soumis au Conseil d'Administration et approuvés par lui, il n'y a
86 NOMINATIONS.
pas lieu de les soumettre à un vote de la Société. Il adresse de
vifs remerciements à MM. le Trésorier Moras et le Trésorier-
adjoint Lecocq-Dumesnil pour la sollicitude avec laquelle ils
veillent aux intérêts de la Société et pour la parfaite exactitude
qu'ils montrent dans tous les comptes de recettes et dépenses. Il
remercie également MM, les Membres de la Commission de Comp-
tabilité et particulièrement M. le Rapporteur Drouart.
M. Arnould-Baltard lit un Rapport rédigé par lui, au nom
d'une Commission, sur la culture forjtée des Asperges au thermo-
siphon, telle que l'a établie et la pratique M. Curé (Charles), hor-
ticulteur, rue Lecourbe, 315, à Paris. Les couclusions de ce
Rapport tendant au renvoi à la Commission des Récompenses sont
mises aux voix et adoptées.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
4° Rapport sur un ouvrage intitulé : Le reboisement par les
essences résineuses, par M. Fillon ; M. Carrière (E.-A.), Rapporteur.
— Les conclusions, qui tendent au renvoi à la Commission des
Récompenses, sont adoptées par la Société.
2° Compte rendu du Traité pratique de Chimie et Géologie
agricoles de M\l. Johnston et Cameron, traduit par M. Meunier
(Stanislas) sur la 4 1'' édition decetouvrage; M. Arnould-Baltard,
Rapporteur.
. M. le Secrétaire annonce de nouvelles présentations;
. Et la séance est levée à quatre heures moins un quart.
NOMINATIONS.
SÉANCE DU 12 FÉVRIER 18 8 0.
MM.
t, AuBRT (Joseph-Emile), fabricant d'instruments de jardins, chez
M. Stoeckel, rue Vieille-du-Temple, 131, à Paris, présenté par
MM. Willemotel J. Pagcot.
2. Bach (Paul), jardinier-chef aa châleau de Couremus, par Milly(Seine-
et-Oise), présenté par MM. A. Barré et Duvivier.
3. Fontaine (Paul), garçon jardinier chez M, Guidou, à Fontenay-aux-
Rosss (Seine), présenté par MM. A. Malet et J*" Fontaine.
DU 26 FÉVRIER 4880. 87
ScHWARz (André), jardinier chez M. Lemercier, place de la Croix, à
Bagneux (Seine), présenté par MM. A. Malet et J"" Fontaine.
VuiTRY (Adolphe), membre de l'Institut, rue de Téhéran, 43, à Paris,
et à Saint-Donain, par Montereau (Seine-et-Marne), présenté par
MM. A. Lavallée et Duvivier,
SÉANCE DU 56 FÉVRIER 1880.
MM.
i . Brécy (Henri), ancien architecte, rue Ménilmontant,i20,à Paris, pré-
senté par MM. Hélye et Jolibois.
2. Chartier (Emile)^ jardinier chez Mme veuve Louvet, rue de l'Hermi-
tage, 2, à Montmorency (Seine-el-Oise), présenté par MM. Dupuy
et Parisot,
3. Crouzet (Joseph-Augustin), jardinier à Mouy-de-l'Oise (Oise), pré-
senté par MM. Jamin et Lavialle.
4. DuMESNiL (Alfred), propriétaire, à Vascueil, par Crossy-la-Haye, pré-
senté par MM. Chaté, Margottin père, et Léon Leroy.
5. EoN (L.-J.-H.), fabricant d'instruments de météorologie, rue des Bou-
langers, 43, à Paris, présenté par MM. Pescheux et Débraye.
6. Jacob (Charles), horticulteur, au Petit-Colombe (Seine), présenté par
MM. Pigny père et Robert.
7. JosT (Georges), pépiniériste, Grande-Rue, 84 , à Bourg-la-Reine (Seine),
présenté par MM. Désiré Bruneau et Lapierre.
8. PiNGET (Auguste), rue Saint-Lambert, 18, à Paris, présenté par
MM. Cottereau et Laignier.
ADMIS A l'H0N0R\R1AT PAR LE CONSEIL, LE 4 2 FÉVRIER 4 880 :
MM.
•CouLOMBiER, pépiniériste, rue Audigeois, 44, à Vitry (Seine)»
Lardy, jardinier, rue de Charonne, 476, à Paris.
g8 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
MOIS D£ J-iNVIER ET FÉVRIER 1880.
Annales agronomiques, àitigéts T^&T M. P. -P. Dehérain (décembre 1879).
Paris-, iii-8.
Annales de la Société d'Émulation de l'Ain (4« trimestre de 1879). Bourg;
in-8.
Annales de la Société d'Émulation du département des Vosges (1879).
Epiual ; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault
(no 5 de 1879'. Montpellier; in-8.
Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de TA u6e (décembre
1879 et janvier 1880). Troyes-, ia-8.
Apiculteur (février et mars 1880). Paris; in-8.
Bulletin agricole du Puy-de-Dôme (a"' 9, 10, 11 et 12 de 1879). Riom;
in-8.
Bulletin de la Société botanique de France (a° 2 et Revue D de 1879).
Paris ; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Nancy (décembre 1 879
ei janvier 1880). Nancy; in-8.
Bulletin de la Société centrale ■ d'Horticulture de la Seine-Inférieure
(2* cahier de 1879). Rouen ; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture Sciences et Arts de Poligny (janvier,
1880). Poligny; in-8.
Bulletin de la Société d'Encouragement {décemhre 1879 et janvier 1880).
Paris; in-4.
Bulletin de la Société d'Encouragement de Bagnéres-de-Bigorre (3« et 4*
trimestres de 1879). Bagnères ; ia-8.
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France {n" 1, 2, 3, 4 de 1880).
Paris ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Compiègne (4« trimestre de 1879).
Compiègne ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de la Côtc-d'Or (n° 5 de 1879).
Dijon ; in-8.
Bulletin de la Société d' Horticulture de l'atrondissement d'Épernay (n" 4
de 1879). Epernay; ia-8.
Bulletin de la Société d'Horticidture de Picardie (les 3 n»^ de 1879).
Amiens ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Saint-Quentin
(2e semestre de 1879). Saint-Quentin ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticidture de Soissons (nov.-déc. 1879). Sois-
sons ; in-8.
MOIS DE JANVIER ET FÉVRIER. 89
Bulletin de la Société (T Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir
(décembre 4 879). Chartres ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture des Vosges (n»* 27
et 28 de 1879). Epinal; in-8.
Bulletin de la Société di' Horticulture pratique du Bhône (a" 3 de 1879),
Lyon; in-S.
Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Silviculture de
Reims (n» 13 de 4879). Reims; in-8.
Bulletin de la Société pomologique de France {n° 6 de 1880). Lyon;
in-8.
Bulletin de la Société pratique d'Horticulture de r arrondissement d'Yvetot
(18:8-1879). Yvetot; in-8.
Bulletin de la Société protectrice des animaux (novembre 1870). Paris;
in-8. * . ^
Bulletin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France
(novembre 1879). Paris; in-8.
Bulletin d'insectologie agricole ^janvier 1880). Paris; in-8.
Bulletin du Cercle horticole du Nord (a"^ I à 12 de 1879). Lille; in-8.
Bulletin du Comice agricole d'Amiens (15 janvier ; l»' et 15 février 1880).
Amiens; feuille in-4.
Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de Mantes (janvier et
février 1880). Mantes; in-8.
Bulletin mensuel de la Société d'Acclimatation (novembre 1879). Paris;
in-8.
Bulletin mensuel de la Société d'Horticulture et d'Acclimatation du Var
(décembre 1879 et janvier 1o80). Toulor. ; in-8.
Bulletin mensuel de la Société départementale d'Agriculture des Bouches-
du-Rhône (juin à décembre 1879). Marseille; in-8.
Bulletin mensuel du Comice agricole de l'arrondissement de Tarbes (dé-
cembre 1879; janvier, février 18S0). Tarbes; in-8.
Bulletliiio délia R. Società toscana di Orticultura (Bulletin de la Société
R. toscane d'Horticulture, cahiers de novembre et décembre
1879, janvier 1880). Florence; in-8.
Catalogue do M. Crousse (février 1880), horticulteur à Nancy (Meurthe-
et-Moselle).
. Catalogue de MM. Jacquemet-Bonnbfont, père et fils, horticulteurs à
Annonay (Ardèche).
Catalogue des graines du jardin des Plantes de la ville de Toidouse,
récollées en 1879.
Chronique horticole de l'Ain (janvier et février 1880). Bourg; feuille
in-4.
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences
n°' 1 à 8 de 1880). Paris ;in-4.
Cultivateur (le Bon) (21 janvier, 7 et 21 février 1880). Nancy; in-4.
90 BULLETIN BIBLIOGRAniIQUE.
Cultivateur (Le) de la région lyonnaise (n"» 159 à 465 de <879 et 7 et 8
de 1880). Lyon; iû-8.
Beledus seminum (Choix de graines que le Jardin botanique impérial de
Saint-Pétersbourg offre en échange). Saint-Pétersbourg ; 1 879 ;
in-8 de 38 pages.
Gartenflora (Flore des jardins, recueil mensuel g^éral d'horticulture, édité
et r-^digé par le D' Ed. Regel, avec plusieurs collaborateurs ;
(cahiers de décembre 1879, janvier et février 1880). Stuttgart;
in-8.
Gemral-Sachregister (Table générale des travaux contenus dans le recueil
de la Société silésienne pour la culture intellectuelle du pays, de
1804 à 1876 inclusivement (Breslau, 1878; in-8; cahiers 1 et 2 de
1880). Hambourg; in-8.
Hamburger Garten- itnd Blumenzeitung (Gazette d'Horticulture et deFlo-
riculture de Hambourg; cahiers 1, 2 et 3 de 1880). Hambourg; in-8.
Jahresbericht des Prœsidenten des Gurtenbau-Vereins zu Darmstadt,\%'7Q
(Rapport annuel du Président de la Société d'Horticulture de
Darmstadt, pour 1879). Darmsladt, 1879; in-8.
Journal d'Agriculture pratique du midi de la France (décembre
1879)- Toulouse; in-8.
Journal de V Agriculture (n°* 561 à 568 de 1880). Paris; in-8.
Journal de la Vigne (9 numéros jusqu'au 29 février 1880). Paris ; feuille
in-4.
Journal de la Société d'Horticulture du département de Seine-et-Oise
(n"" 10, 11 et 12 de 1879). Versailles; in-8.
Journal des Campagnes (nos 419 à 426 de 1880). Paris; feuille in-4.
Journal de vulgarisation de l'Horticulture (décembre 1879). Paris ; ia-8.
Lyon horticole (n°« 2, 3 et 4 de 1880). Lyon ; in-8.
Maandblad van de Vereeniging ter bevordering van Tuin- en Landbouio
(Feuille mensuelle de la Société pour le perfectionnement de l'Hor-
ticulture et de l'Agriculture dans le duché de Limbourg, cahiers
de janv. et fév. 1880). Maestricht; in-8.
Maison de Campagne (La) (16 janvier, 1*"^ et 16 février 1880). Paris;
in-8.
Monatschrift des Vereines zur Befœrdening des Gartenbaues (Bulletin
mensuel de la Société pour le perfectionnement de l'Horticulture
en Prusse et de la Société des Amate'irs des jardins d'j Berlin, rédigé
par le D'' L.Wittmack (cahiers de janvier et février 1880).
Berlin; in-8.
Moniteur d'Horticulture [Le) (février et mars 1880). Paris ; in-8.
Phylloxéra (Le) (11« fascicule, octobre 1879). Paris, in-8.
Revue agricole et horticole du Gers (décembre 1 879,jan\ier et février 1 880).
Auch; in-8.
Revue des Eaux et Forêts (janvier et février 1880). Paris; in-8.
MOIS DE JANVIER ET FÉVRIER. • 91"
Revue horticole (du 1*' janvier au l^r mars 1880). Paris ; in-8.
Revue horticole des Bouches -du-Bhône (décembre 1879, janvier 4 880).
Marseille; in-8.
Bévue géogrwphique (n«s 48 et 49 de 1879). Paris ; in-8.
Bivista agricola romana (Revue agricole romaine, publication officielle
du Comice agricole de Rome, cahier de décembre 1879 et supplé-
ment). Rome; in-8.
Sechsundfùnfzi^ster Jahresbericht der schlesischen Gesellschaft (56« rap-
port annuel de la Société silésienne pour la culture intellectuelle
da pays, pour l'année 1878). Breslau, 1879; in-8.
Sieholdia^ Weekblad voor den Tuinboiiw in Nederland (Sieboldia. Feuille
hebdomadaire pour l'Horticulture dans les Pays-Bas, n'>^ 1 à 9 de
1879). Leyde; ia-4.
Société centrale d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation de yice
et des Alpes-Maritimes (4^ trimestre de 1879). Nice; in-8.
Société centrale d'Horticulture d'Ille-et-Vilaine (1879). Rennes ; in-8.
Société d'Agriculture de l'Allier (n's { et 2 de 1880). Moulins; in-8.
Société d'Horticulture de la Gironde (4^ trimestre de 1879). Bordeaux;
in-8.
Société d'Horticulture de l'arrondissement de SenUs{n°' 13 et 14 de 1880).
Senlis; in-8.
Société d'Horticulture de Limoges (n°» 1 et 2 de 1879). Limoges; in-8.
Statut der schlesischen Gesellschaft fur vaterlsendische Cultur (Statuts de
la Société silésienne pour la culture intellectuelle du pays) .Breslau,
1879; in-4.
Sud-Est (Le) (décembre 1879 et janvier 1880). Grenoble -, in-8.
The Garden (Le Jardin, journal hebdomadaire illustré d'Horticulture dans
toutes ses branches ; cahiers des 10, 17, 24 et 31 janvier, 7, 14,
21, et 28 février 1880). Londres; in-4.
The Gardeners'Chronicle (La Chronique des Jardiniers, journal hebdoma-
daire illustré d'Horticulture et des sujets voisins; cahiers des 10,
17, 24 et 31 janvier, 7, 14, 21 et 28 février 1880). Londres;
in-4.
Vigneron champenois (Le), (S numéros du journal, du 7 janvier au 25
février 1880). Epernay; feuille in-4.
Vignoble (Le) (septembre et octobre 1879). Paris, chez l'éditeur G.
Masson; in-8.
Wochenblatt des landwirthschaftlichen Vereinsim Grosshej'zogthum Baden
(Feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand-
Duché de Bade, n"» 52 de 1879, 1 à 6 de 1880). Carlsruhe; in-4.
ZHtschrift des landwirthschaftlichen Vereins in Bayern (Bulletin de la
Société d'Agriculture de Bavière, février 1880). Munich; in-8.
92 KOTES ET MÉMOIRES.
NOTES ET MÉMOIRES.
Encore l'Auracarja imbricata.
Revue des plus beaux exemplaires de cet arbre qui existent
EN France. Recherches sur la répartition des 'Sexes dans ce
VÉGÉTAL, SUR SA CULTURE, ETC.
Par M. J.-H. Blanchard, Jardinier-Chef de la marine, à Brest.
Depuis longtemps, en Europe, on s'occupe de V Araucaria im-
bricata; les journaux d'agriculture et d'horticulture en font
constamment mention : aussi les amateurs d'horticulture le re-
cherchent-ils avec activité. Les économistes le recherchent égale-
ment dans l'espoir de l'acclimater (t d'en employer le bois pour
les constructions ; mais malheureusement, il n'est pas assez connu,
et il ne pourra peut-être pas croître partout. Jusqu'ici on ne l'a
rencontré encore en Europe qu'en Angleterre et en Bretagne, et il
n'en existe jusqu'à ce jour que quelques exemplaires isolés dans
chaque département.
C'est Dombey, voyageur français au Pérou, qui, en 1777, si-
gnala le premier celte esj èce et envoya au Muséum d'Histoire natu-
relle de Paris des échantillons secs que Lamarck décrivit dans
sou Dictionnaire de Botanique (t. II, p. 301).
Après Dombey, l'abbé Molina le signala de nouveau dans son
Essai sur C histoire naturelle du CAz/i, publié en 17S9. Voici ce
qu'il en dit :
a Le Pchuen {Pinus foliis turbinatis. imbricatis, hinc mucrona-
tm, ramis quaternis cruciatis). Les Espagnols le nomment
Pinoterriere. Cet arbre ressemble plus au Sapin [Abi'es) qu'au
Pin, quoique, à l'examen de pré?, il diffère de tous les deux ;
c'est le plus bel arbre du Chili ; il croît naturellement dans la
province des Arauques, mais on le cultive dans tout le reste du
pays. Le tronc de cet arbre arrive souvent à 80 pieds de hauteur
et sa circonférence porte au moins sur 8 pieds... »
Bien qu'il fût connu des Européens depuis 1777, il ne vint que
fort tard dans les cultures. M. Carrière, d'après Loudon et Sweet
LES ARAUCARIA IMBRICATA DE l'ODEST DE LA FRANCE. 93
[Hort. Brit.), dit qu'il fut apporté en Europe en 1796 et qu' « il
» doit avoir disparu de nos cultures, car les individus que l'on y
» rencontre sont d'iniroduclion plus récente (I)». Il a raison ;
mais ce qu'il ne dit pas, c'est l'âge exact qu'ont les plus anciens
Araucarias de l'Angleterre.
Les premiers Araucarias qiii apparurent à Paris sont venus
d'Angleterre en 1837, d'où Mirbei, professeur de culture au
Muîéum, les reçut d'une riche Anglaise, Mistress Mariyat, qui elle-
même avait reçu, quelques années auparavant, des graines venant
du Chili. Sur deux qui avaient été offerts au iMuséum, Neumann,
qui était alors chef de culture de cet établissement, en mit en
pleine terre, au bas du Labyrinthe, près du bureau de l'adminis-
tration, un qui vécut jusque vers 1865.
Ce n'est que dans la Revue horticole du \^ février 1873, p. 64,
que nous trouvons des renseignements exacts sur un Araucaria
planté au château du Colombier, commune de Moncontour (Gôtes-
du-Nord), chez M. le comte de Lorgeril, qui a bien voulu nous
communiquer, à ce sujet, les renseignements suivants, le 26 juil-
let 1869 :
« Les graines dont il provient furent apportées ea Fiance
par M. de Courville, officier de marine, en 1829, et furent semées
à leur arrivée ; sur un lot de \ 00 graines, trois seulement levèrent ;
deux pieds furent détruits par les oiseaux ; un seul résista ; c'est
celui qui existe en ce moment, que l'on considère comme le plus
beau existant en Europe. Cet arbre mesure, au collet, près de 2 mè-
tres de tour; sa hauteur est de 15"^ 30. 11 est un peu dégarni du
côté du nord, possède toutes ses branches du cô,té du midi, et pré-
sente une pyramide régulière.
» Tous les ans il donne des cônes, mais, depuis leur apparition,
les graines n'ont été fertiles que trois années seulement ; cela
vient uniquement de ce qu'au moment de la formation des
cônes, il apparaît deux ou trois chatons moles, plus allongés et
donnant, au moment des chaleurs, un pollen assez semblable au
pollen des autres Conifères. Les cônes fécondés ont la forme
d'un gros artichaut et se séparent au mois d'août; une année
(1) Carrière, Traité des Conifères, i" édit., p, 417.
94 NOTES ET MÉMOIRES.
après la formation, ils laissent échapper des graines d'une couieur
orangée.
» D'une première récoite, j'ai obtenu trois Araucaria ; j'en ai
donné deux, et le mien a dans ce moment 4 mètres d'élévation ;
il est splendide. Dans ma seconde récolte, j'ai obtenu environ
50 jeunes plants; j'en possède encore 25, qui ont en ce moment
quatre «ins et semblent dans d'excellentes conditions. »
En nous donnant l'âge de son Araucaria, M. de Lorgeril nous
guide et cous met sur la voie de l'introduction des premiers vé-
gétaux de cette espèce en Bretagne. L'époque de rintroduclion de
son arbre coïncide tellement avec celle de l'introduction du pre-
mier qui fut planté au jardin de la Marine, que nous sommes
porté à croire qu'ils proviennent du même voyage. Celui qui
existe au jardin vient de graines apportées du Chili, en 1827, par
M. Berdeiof, médecin de la marine, qui avait acheté des cônes
à' Araucaria sur le marché de Yalparaiso, dans le but d'en manger
les graines pendant la traversée; placées à fond de cale, ces
graines entrèrent en germination. A son arrivée, M. Berdelot en
donna une partie à ses amis et l'autre à M. Ncël, alors jardinier-
chef du jardin botanique. Des exemplaires qui en provinrent,
quelques-uns furent donnés à des amateurs des environs de Brest,
et un fut planté dans le jardin ; c'était en 1834. Aujourd'hui celui-
ci mesure S^i 40 de hauteur.
Il existe cependant en Bretagne des Araucarias plus anciens,
ce sont ceux qui existent au manoir de Pénan-Pénandreff.
Le premier qui fit connaître ces arbres est M. Frédéric Haulin,
horticulteur à Brest, qui avait lu dans la Revue horticole du
1^' janvier 1866, p. 205, que « le plus beau spécimen A" Araucaria
» que possède l'Angleterre se trouve dans le vaste élabiisoement
» de M. Mischeld, horticulteur àPiltdown, près Maresfield, comté
» de Sussex. »
C'est probablement de cet arbre que veut parler M. Carrière,
lorsqu'il dit qu' « on en voit plusieurs en Angleterre qui mesurent
y- 8 à 12 mètres». En supposant que'cet ylrai<cam anglais ait
poussé autant que ceux de Pénandreff (c'est-à-dire de 0"" 87 par an-
née), il n'arriverait pas encore à leur hauteur, car il ne mesurerait,
en 1879, que 20m 88. Donc, si les Araucaria anglais sont aussi
LES ARAUCARIA IMBRICATA DE L OUEST DE LA FRANCE. 95
anciens que les français, ils ne sont pas les plus hauts que possède
l'Europe, et s'ils sont plus anciens que les fracçais, ils n'ont pas
poussé tous les ans de 0 m 37 et n'arrivent certainement pas à la
hauteur de nos Araucaria français.
Avant de parler de ces magnifiques végétaux, permettez-nous
de vous conduire à Pénandreff et de vous faire la description du
manoir où se trouve cette merveille de l'horticulture française.
Le manoir de Pénandreff, situé à 18 kilomètres de Brest, est
uce modeste maison bourgeoise très ancienne, entourée d'arbres
de tous côtés, appartenant à la famille de Kersauzon, depuis
Tan 1500. On y arrive par une très belle allée de 500 mètres de
long, terminée par un hémicycle et plantée de Sapins de Norman-
die {Abies pectinata DC). Derrière la maison, se trouve le jardin
formant un quadrilatère d'environ 500 mètres carrés, au milieu
duquel est planté un magnifique Tulipier de Virginie [Lùioden-
dron tulipifera L.)
En dehors du jardin, au nord des murs qui le closent, se trouve
une petite pépinière qui était jadis traversée par une allée con-
duisant aux champs. Cette allée était anciennement garnie de
chaque côté d'une plate-bande oiî furent semés sur place, par
M. de Kersauzon lui-même, en 1823, les six Araucaria qui font
le sujet de cette notice.
Ces arbres ont élé apportés du Chili, en graines, par son père,
qui était alors enseigne de vaisseau à bord de la Clorindet com-
mandée par le capitaine de vaisseau, baron de Mackau.
M. Hautin, en 1866, et nous, en 1871, avons dit que « les plus
hauts de ces ArûMcam atteignaient 20 mètres de hauteur (1) ».
Ils auraient poussé en moyenne de 0^ 37 par an, ce qui donne
pour le plus grand, en 1879, 22'°^ 76, ce qui est à peu près sa
hauteur. Nous les avons mesurés de nouveau approximativement,
le 27 mai 1 878 et voici les derniers résultats que nous avons ob-
tenus : le premier mesure 20 mètres de haut ; sa circonférence, à
1 mètre au-dessus du niveau du sol, est de 1°^ 70. Le n° 2 me-
sure 19 mètres de hauteur et 1°^ 90 de circonférence ;>et arbre
parait tronqué par le haut ; on croirait à le voir qu'il a perdu sa
(1) Journal de la Société centrale d'Horticulture, novembre fS71 , p. 487.
66 NOTES ET MÉMOfRES.
flèche ; mais il n'en est rien; cette dernière existe toujours; seule-
ment, elle pousse moins que les branches horizonfales, et disparait
dans la masse; c'est celui qui fructifia le premier. Le n^S mesure
20 mètres de hauteur et 1"^ 5.0 de circonférence, c'est celui des
trois dont nous venons de parler qui fructifia le dernier. Le n» 4
mesure 22 mètres de hauteur et 1"^ 90 de circonf Jrence ; il est le
plus haut du groupe et n'a pas encore fructifié, non plus que les
numéros 5 et 6, qui mesurent chacun 15 mètres de hauteur et
] mè;re de circonférence. Ils sont tons régulièrement garnis de
branches de la base au sommet. Nous en avons également mesuré
les branches; les primaires, c'est-à-dire celles qui partent du
tronc, atteignent 5"^ 50 à 6 mètres de longueur et les secoadaires
2"^ 50 à 3 mètres ; elles sont d'une verdure luxuriante. Malheu-
reusement lorsque M. de Kersauzon planta ces arbres, il ne pré-
voyait pas qu'ils dussent atteindre de si grandes proportions et
que plus tard ils se gêneraient réciproquement. De cette gêoe il est
résulté que ces arbres sont magnifiques au dehors, mais qu'à l'in-
térieur, où les branches s'entrelacent,ilssont dégarnis jusqu'aux
deux tiers ; en un mot, ce groupe est plutôt un aibre gigantesque,
monstrueux et imposant à voir. La distance qui les sépare l'un de
l'autre est de 5™ 20 et la superficie du terpain qu'ils couvrent est
de 304 mètres carrés.
Les Araucarias n'ont pas été répandus bien loin. Ceux de Pénan-
drefi" sont les seuls de cette importation qui existent en France.
Ceux de M. Berdelot n'ont pas été plus loin que la Bretagne; à
part celui qae nous avons cité, nous n'en connaissons pas
d'autres.
Une troisième importation de graines, en petite quantité, fut
faite de nouveau, en 1840, par M. Fournier (Jean-Pierre), capi-
taine de vaisseau, qui les offrit à un horticulteur de Brest, nommé
M. Jaoueo, établi à la cour Hollard, où est actuellement l'entrée
du pont de Brest. Ces graines furent semées dès leur arrivée; elles
germèrent et se développèrent très rapidement en raison de leur
position sur le bord de la mer.
Les quelques graines que M. Jiouen avait reçues de
M. Fournier donnèrent des résultais auxquels on était loin de
s'attendre. Leur vigueur et leur verdure engagèrent un commis^
LES ARAUCARIA IMBRICATA DE l'OCEST DE LA FRANCE. 97
saire de la marine, M. Birgevin, à en acheter quelques-uns pour
plantera sa propriété de Kérourien-en-Ploumogues, qui est, après
Ouessant, la commune la^plus éloignée du Finistère.
Les Araucarias de M. Bergevin furent planlés dans une vieille
carrière qui a été recomblée avec les détritus qui en étaient sortis.
Sur 6 ou 7 qui y ont été plantés, il n'y en a que deux qui se
soient bien développés.Le plus grand mesure environ 1 0 mètres de
hauteur sur 1 mètre de circonférence, à 1 mètre au-dessus da
niveau du sol. Il a commencé en 1 878 à montrer ses premiers
cônes qui étaient au nombre de 7. A côté de ce bel arbre, il en
existe un autre qui peut mesurer 7 mètres de hauteur ; quant
aux autres, qui sont du même âge, c'est à peine s'ils atteignent
2 mètres.
En même temps que M. Jaouen vendait des Araucarias à
M. Bergevin, il en offrait aussi un pied à M. Paugam, pour l'école
de Botanique du jardin de la Marice, qui fut planté pour mar-
quer la place qu'occupe le genre dans la famille des Conifères.
Au bout d'une dizaine d'années (en 1850) comme il était devenu
embarrassant à la place qu'il occupait, M. Paugam, qui était alors
jardinier en chef, le fit arracher et transplanter à la place qu'il oc-
cupe, dans la troisième partie du jardin. Il fut planté sur un petit
mamelon formé de pierres, terres et gazon et servant do lieu de
repos, ce qui nécessita la suppression de quelques branches infé-
rieures. Le mauvais terrain et la suppression de ces branches
font que les branches supérieures ne pouvant se soutenir horizon-
talement, fléchissent sous leur propre poids^se dessèchent, ensuite
et rendent l'arbre défectueux.
L'exemplaire en question mesure 7°^ 90 de hauteur et 0"^ 85 de
circonférence.
Un quatrième envoi de graines eut lieu à Brest, en 1859. Il
fut fait par les soins de M. Blaize, capitaine de frégate, comman-
dant r^/aéiae^e. Elles furent récoltées par lui-même aux envi-
rons de Valdivia et transportées de là à Valparaiso, où elles furent
stratifiées, emballées et expédiées directement à Brest, à M. Mar-
chand, beau-père de M. Biaise, qui les offrit à ia Société d'Agri-
culture pour être distribuées aux Membres qui en faisaient
partie. Cet envoi, qui était considérable, répandit l'Araucaria dans
7
98 NOTES ET MÉMOIRES.
une grande partie des jardins du Finistère. On en rencontre déjà
quelques-uns mesurant 5 ou 6 mètres de hauteur. C'est le
dernier envoi à notre connaissance qui fat fait à Brest par les soins
des officiers de marine.
II
A partir de 1830, le commerce a introduit aussi un certain
nombre d'Araucarias dans la Bretagne; ils ne sont pas aussi an-
ciens que ceux qui avaient été apportés par des officiers de marine,
mais ils n'en sont pas moins beaux.
Le premier qui se présente à nos observations est planté à
l'Hermitage en Lambézellec, près Brest, sur la propriété de M. Le
Bihan. C'est le plus bel exemplaire que nous connaissions comme
port, forme et verdure. Il fut acheté à l'établissement A. Leroy, à
Angers, en 1862, et il compte par conséquent dix-sept années
d'existence à l'Hermitage; il mesure 10 mètres de hauteur,
1 mètre de circonférence et montra ses chatons pour la pre-
mière fois en 1879.
Viennent ensuite ceux qui furent plantés, en 1847, chez M. de
Lauzanne, dans son parc de Partz-en-Trez, à Morlaix. Ils sont au
nombre de 20, très-beaux, alternant avec des Abies Morinda bor-
dant une allée qui longe le quai. Ils produisent l'effet le plus
pittoresque qu'on puisse voir. Les plus élevés mesurent environ
10 mètres de hauteur. La moyenne et majeure partie ont de 8 à
9 mètres ; ils sont d'une régularité parfaite et d'une très-belle
verdure. Aucun d'eux n'a montré encore ni fleurs ni fruits.
Après les Araucarias de M. de Lauzanne viennent ceux de
M. Gowland, près Quimper, qui furent plantés vers 1853. Ils sont
au nombre de quatre ; les plus élevés mesurent environ 9 mètres,
les autres 6 et 7 mètres; deux donnent des chatons en abondance,
depuis 1873.
On voit encore, à une demi-lieue de Pont-l'Abbé, au château
de Trébéoret, chez M. Layné, un autre Araucaria planté égale-
ment en 1857 ou 1858, à Quimper; cet arbre au bout de quelques
années, fut transplanté à la campagne où il reprit si facilement
qu'il atteint aujourd'hui la taille de 9 mètres. Il montra pour la
première fois ses chatons en 1878.
LES ARAUCARIA IMBRXATA DE l'OUEST DE LA FUANCE. 99
Dans les Côtes-du-Nord, après l'Araucaria de Moncontour dont
il a déjà été question, les plus remarquables existent au château
de Saint-Léonard, près Guingamp. Ils ont été plantés en 1857
ou 1858, par des horticulteurs de Saint-Brieuc. Ils sont au nombre
de deux, mesurent 9 mètres de hauteur et sont plantés isolément
sur une pelouse. Ils produisent en abondance, depuis 1876, des
chatons qui mesurent 0"^ 1 2 de long, sur 0"» 02 de large.
Les environs de Rennes paraissent la localité la plus riche en
Araucarias du département d'Ille-et-Villaine, et en même temps
les dernières limites de ce végétal vers l'Est. On en rencontre
assez dont la hauteur est de 3 à 4 mètres, et un entre autres, chez
M. Marçais, à la Piquetière en Saint-Méeu, atteint 7 mètres de
hauteur.
Le plus remarquable a été planté en 4856, chez M. le marquis
de Bréon, au château de Lampothe, commune de Govin. 11 a 8
mètres de hauteur et donne des chatons depuis 1876.
Le département de la Manche est encore moins riche en végé-
taux de cette espèce que celui dont nous venons de parler. Le
seul et unique exemplaire remarquable que nous en connaissions
est planté à Brix, près Cherbourg, dans la propriété de M. Herpin
de Fiémont. Cet Araucaria signalé pour la première fois par
M. Ternisien, dans la Revue horticole du 16 août 1866, fut donné
par M. Decaisne à M. de Frémont, en 1848. 11 mesure 1 \ mètres
de hauteur et l^a 10 de circonférence à 1 mèlre du sol; il donne
des cônes depuis plusieurs années.
Parmi les Araucarias cultivés aux environs du Havre, il en
est un à Honfleur (Calvados) qui donne des chatons depuis
1874.
Le deuxième est planté à Montivilliers ; il mesure 8 mètres de
hauteur, donne des chatons depuis plusieurs années et fut planté
en 1353.
Le troisième et le plus fort se trouve à Criquetot-Lesneval. Il
fut apporté en graines du Chili, par le capitaine d'un navire
marchand de Fécamp qui en fit don au propriétaire actuel, en
1848. Il mesure 10°* 80 de hauteur ; il est garni de branches de
la base au sommet, donne des cônes depuis 1875 et fut fécondé
artificiellement en 1878, par M. Haugiel qui constata que la
<00 NOTES ET MÉMOIKES.
maturation des fruits de celte espèce est annuelle {1).Sur 53 cônes
qu'il portait, on récolta environ 300 graines.
Un quatrième se trouve à Saint-Romans de Colbos j il fut planté
en 1843; il mesure 9 mètres de hauteur, donne des cônes depuis
4876 et fut aussi fécondé artificiellement en 1878. Sur 8 cônes qui
ont reçu les influences de la fécondation, on récolta environ £00
graines paraissant fertiles. Cet exemplaire provient du commerce.
Un cinquième, planté en 1848, chez M. Louvel, à Lillebonne,
près de l'embouchure de la Seine, mesure 8 mètres de hauteur et
montra des cônes pour la première fois en 1878. Étant planté
dans un mauvais terrain, il n'est pas très vigoureux.
Un sixième, planté à Sainte-Adresse, mesure environ 6 mètres
de hauteur et donne des chatons depuis 1876.
Enfin un septième, planté à Bolbec, en 1856, mesure 7 mètres
de hauteur et donne aussi des chatons depuis 1876.
Le département du Morbihan n'est pas beaucoup plus riche en
Araucarias que celui des Côtes-du-Nord. On y en rencontre plu-
sieurs mesurant 7 à 9 mètres. Le plus fort existe chez M. Chardon,
au château de Kerscamp en Hennebon. Il est âgé de vingt-quatre
ans, mesure 12 mètres de haut et donne des cônes depuis 1876.
Uu très bel exemplaire existe au couvent de la Chartreuse d'Au-
ray. Planté en 1854, il mesure 8™ 80 de hauteur, O"» 90 de cir-
conférence et donne des cônes depuis 1 875.
Dans le département de la Loire-laferieure nous trouvons, à
Nantes, un magnifique exemplaire qui mérite d'être signalé ; ce bel
arbre se trouve dans un petit jardinet de ville, situé rue de la
Bastille, 56, où il a été planté vers 1833. Il est dépourvu de
branches jusqu'à la hauteur d'environ 3 mètres, haut d'environ
13 mètres ; il paraissait porter, à l'époque où nous l'avons visité
(1) Dans une leitrc adressée à M. Carrière, le 12 seplembre"1872, pu-
bliée par la Revue Horticùle du 16 février 1873, M. de Lorgeril dit que ;
« le chaloa mâle paraît en juillet et août, où se montrent de leur côlé les
petits cônes femelles. Le printemps suivant, il laisse échapper le pollen
et les cônes femelles s'ouvrent et éclatent au mois d'août. » Donc les
observations faites par M. Hauguel viennent confirmer les remarques
faites auparavant pat M. de Lorgeril, qui donne un an pour la durée des
cônes à' Araucaria imbricata. . ■ ,
2ÉS ABAUCARIA IMBRICATA DE l'OUEST DE LA FARNCE. lO'l
(20 septembre 1878), un cône presq^ue desséché qui semble mon-
trer qu'il est femelle.
Nous avons également vu un assez joli Araucaiia planté en 18 51 ,
à la Gilardière, près Nantes; il mesure 7™ 20 de hauteur,Om 80 de
circonférence et donne des chatons depuis 1876.
Nous devons à l'obUgeance de M. Harmange, les renseignements
suivants,sur trois Araucarias qu'il cultive depuis 1 846, dans sa pro-
priété du Plessix, prèi Aigrefeuille. « Ces végétaux, dit-i), pro-
viennent de l'établissement A. L ;roy, d'Angers, qui en avait reçu,
trois ou quatre ans avant l'apnée ci-dessus, quelques graines d'An-
gleterre. 11 sont au nombre de trois dont un femelle et deux mâles;
l'individu femelle mesure 9 mètres de hauteur tt 1m 05 de circoc-
férence ; les mâles sont un peu moins élevés. Ils fleurissent et fruc-
tifient depuis 1 875, et les graines qu'ils ont produites ont donné de
très bons résultats.
Après les Araucarias de M. Harmange, viennent ceux qui sont
cultivés dans la propriété de M. Léon Péquin, filateur à Hucheloup,
commune de Cugand (Vendée). Ils sont aussi au nombre de trois,
dont deux mâles et un femelle; ils furent plantés en 1833. Les
mâles sont hauts de 8m 30, et leur tronc à Qm 70 de tour. Le pied
femelle mesure 8"a 60 et a Om 92 de circonférence. Ce sont les mâles
qui ont fleuri les premiers, en 1864; la femelle ne montra ses
cônes que cinq ans plus tard. Depuis cette époque, elle donne
annuellement des graines qui lèvent très bien. Ces Araucarias
sont les plus forts que nous connaissions parmi ceux qui s'avan ■
cent vers le sud.
L'Anjou paraît être le berceau des premiers végétaux de celte
espèce que le commerce ait répandus sur le sol français ; cependant
les plus forts que l'on rencontre dans celte localité ne sont pas
aussi anciens que ceux que nous venons de citer, car ce ne fut qu'eu
1848 que ceux que l'on remarque au château de l'île Briant,
près le Lion-d'Angers, furent mis en place. M. Giffard, ex-jardi-
nier-chef de cet établissement, nous dit qu'ils proviennent de l'éta-
blissement A. Leroy, qu'ils mesurent 7 mètres de hauteur, fleuris-
sent et fructifient depuis 1871 . Il y en a deux, l'an mâlp, l'autre
femelle ; ce dernier donna, en 1872, sa première récolte de cônes
qui renfermaient environ 2 000 graines. M. Audusson-Hiron,
'1 02 RAPPORTS.
pépiniériste à Angers, en sema au moins \ 200 qui ont parfaite-
ment levé et ont donné des sujets très vigoureux. La majeure
partie des autres cultivés en Anjou ne dépassent pas 4 et 5 mètres.
Nous terminons cette revue par l'indicationdesAraucariasquisont
cultivés aux environs de Paris. Après celui du Muséum, les plus
forts que nous connaissions sont ceux du jardin d'Acclimatation du
bois de Boulogne. Ces végétaux, qui étaient cultivés en caisse et en
serre, dans l'établissement de MM. Thibaut et Keteleêr, mesuraient
1m 50 en 1860, époque où ils ont été plantés à la place qu'ils oc-
cupent. Le plus fort a fructifié en 1871. Leur nudité presque com-
plète indique que le sol ne leur convient pas.
Le résultat des recherches que nous venons de faire est : que
nous avons trouvé dans les départements que nous venons d'ex-
plorer 30 Araucarias produisant des organes reproducteurs; sur ce
nombre, 15 sont mâles, 14 sont femelles et un seul est monoïque.
Le département du Finistère en possède 8 à lui seul, dont 4 mâ^es
et 4 femelles. Les départements du Nord 10, dont 5 mâles, 4 fe-
melle? et celui qui est monoïque ; ceux du Sud 12, dont 6 mâles
et autant de femelles. Il s'en trouve encore dans nos départements
bretons beaucoup d'autres qui nous ont été indiqués comme étant
remarquables; ils rivalisent peut-être en force avec ceux que nous
venons de signaler, mais ils ne fructifient pas, ou les renseigne-
ments qui nous ont été fournis ne nous ont pas paru suffisants ;
d'autres enfin fructifient dans des conditions anormales, ce qui
nous empêche de les citer. {A suivre.)
'-s>8.0.t-gg--
RAPPORTS
Compte rendu des Travaux du Comité de Culture potagère
■pExNDANT l'année 1 879;
Par M. SiRoy, Sacre laire de ce Comité,
Messieurs,
Je viens vous rendre compte des travaux du Comité de Culture
potagère pendant l'année qui vient de s'écouler. Nous avons eu la
bonne fortune cette fois d'avoir 2 médailles à distribuer, affectées
spécialement aux apports faits à ce Comité : premièrement celle
TRAVAUX DU COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE. 103
qui est donnée tous les ans par M. Moynet au jardinier ou ama-
teur qui, dans le courant de l'année, fait les plus nombreuses et
les plus belles présentations; l'autre due à la générosité de M.
Tavin. Celle-ci est attribuée aux plus beaux lots de Fenouil d'Ita-
lie présentés pendant toute l'année. C'est afin d'encourager à la
calture de cette plante que M. Vavin a offert cette médaille. On a
souvent de la peine à s'habituer aux légumes nouveaux; celui-ci
est très bon, d'une culture assez facile.
Plusieurs concurrents se sont présentés : M. Véniat, jardinier
chez M. Feyeux, à Crosnes (Seine-et-Oise), a eu les plus beaux ;
ensuite venaient M. Pageot, propriétaire àMontrouge, et M. Alex-
andre, jardinier chez Mme de la Renaudière, au château de la
Herbellière près Vire (Calvados). M. Véniat a présenté cinq fois du
Fenouil d'Italie et chaque fois il a dépassé de beaucoup les antres
concurrents. Il avait sur eux l'avantage de l'avoir cultivé depuis
plusieurs années ; les autres débutaient. Ils méritent pour cela
des félicitations , car leurs lots étaient déjà beaux. Néanmoins la
médaille revient de droit à M. Véniat.
La médaille de M. Moynet a été obtenue par M. Fouillot,
jardinier chez M. Sueur, à Montreuil, qui a faitdetrèsbeauxapporis
de divers légumes pendant toute l'année. 5 primes lui ont été
accordées: 2 de première classe, 2 de seconde et 1 de troisième.
Si nous cherchons qui a mérité les autres primes de li'e classe,
nous trouvons M JI. Lhérault (Louis) et Coltard, tous deux culiva-
teurs àArgenteuil, pour apports de trèshelles Asperges; toutefois
ces messieurs, satisfaits d'avoir acquis le suffrage de la Compa-
gnie, ont renoncé à recevoir ces primes. M. Lhérault a rappelé en
quelques mots, dans une séance, l'utilité du buttage de l'Asperge
et le soin qu'il faut prendre de soutenir les tiges de cette plante
lorsqu'elles ont pris un grand développement; car si elles vien-
nent à se rompre, il ne pousse rien sur les griffes. M. Bain (Louis),
jardinier chez M. R.-R. Gauthier, avenue de Suffren, à Paris,
a reçu une prime de lr» classe pour un magnifique apport de
onze Choux-fleurs de la variété obtenue, il y a quelques années»
par M. Pageot; ces Choux-fleurs étaient parfaitement réussis.
M. Véniat, en outre de ses 5 apports de Fenouil d'Italie, nous
•a fait plusieurs présentations intéressantes : premièrement, au
104 RAPPORTS.
mois de février, des Choux Pe-tsaï ou chinois, plante rustique,
qui n'exige aucun abri pendant l'hiver. Celle-ci paraît consti-
tuer une variété nouvelle ; ce n'est pas le Chou chinois que nous
connaissons depuis longtemps. Secondement des racines de
Chervi. Ce légume a un goût tout particulier; il a été d'un grand
usage autrefois, mais il est très délaissé depuis longtemps. Il
était employé dans les petits soupers du temps de Louis XV; c'est
plutôt un condiment qu'un légume proprement dit. Les racines
du Chervi prennent peu de développement et demandent beau-
coup de temps pour répluchage ; toutefois la présentation est
assez intéressante ; il se trouvera certainement quelques person-
nes qui seront bien aises de connaître cet aliment oublié depuis
longtemps. Troisièmement trois variétés de Fèves, une à fruits
violets, dont la semence lui a été envoyée du Japon. C'est pro-
bablement la première fois que cette Fève est cultivée en France;
les graines en sont tendres, sucrées et de fort bon goût; une
deuxième Fève à fleurs pourpres, variété très-productive, culti-
vée en Angleterre sous le nom de Asper Baan ; la troisième
est une Fève mange-tout du Yucatan, qui est aussi très recom-
mandable. Quatrièmement deux Melons du Japon, l'un nommé
Siro Ouri, l'autre Makowa ; ce dernier a la forme d'une Poire; ils
feont tous deux très sucrés et seraient plutôt des Melons de des-
sert. Cinquièmement des fruits du Physalis peruviana ou Coqueret
comestible; c'est, à notre avis, un fruit très recommendable;
pour la forme il ressemble h. l'Alkekenge lequel est employé comme
plante médicinale et quelquefois comme comestible; M. Va-
vin nous en a présenté, l'année dernière, confits au vinaigre
comme des Cornichons. Le Physalis peruviana est bien préféra-
ble. On ie mange sans aucune préparation ; il a un goût aci-
dulé, très agréable dans l'été. Nous sommes étonné qu'il ne soit
pas plus répandu ; la culture en est facile; c'est celle des Toma-
tes. Au Pérou et dans l'Inde il s'en fait un grand usage. Différentes
primes ont été accordées à M. Véniat pour tous ces apports dignes
d'intérêt, car la plupart de ces produits sont peu ou pas connus.
Dans les mêmes conditions nous pouvons citer M. Hédiard,
négociant en fruits et légumes exotiques. Ses apports n'ont pas
cependant pour nous tout à fait ie même intérêt, en ce sens que^
TRAVAUX DU COMITÉ DE CULTURE POTAGÈUE. ItS
la plupart de ces produits ne sont pas susceptibles d'être cultivés
sous le climat de Paris ; mais, étant Société centrale de France, il
ne doit pas être indifférent pour nous de savoir ce qui peut être
cultivé dans le Midi ou en Algérie.
Les Patates et les Ignames de la Guadeloupe et de la Martinique
sont très bonnes, particulièrement les Patates qui sont peut-être
meilleures que nos variétés anciennement connues ; mais c'est en
vain que j'ai voulu essayer de cultiver celles qui m'ont été con-
fiées par M. Hédiard -, je n'ai pu obtenir que de très petits tuber-
cules, tandis que les deux variétés blanche et rose me donnent
au contraire de très beaux résultats. Pour l'Igname de la Guade-
loupe, qui est excellente, plus courte que l'Igname de Chine, je
réussis encore moins bien. Nous devons aussi à M. Hédiard le
Gombo, plante de la famille des Malvacées, qui demande beaucoup
de soin, sous le climat de Paris. Le jardinier de M. Lavailée nous
en a présenté quelquefois de très beau. Dans le Midi et principa-
lement à Marseille, on l'obtient très facilement. Nous avons eu du
même des Chayottes récoltées en Algérie ; afin que chacun pût
les goûter, M. Hédiard en a fait préparer deux plats de différentes
manières. Ces mets ont été trouvés très bons. Le goût delà Ghayotte
rappelle beaucoup celui du Chou-fleur; c'est là une plante alimen-
taire très recoramandable. Plusieurs variétés de Piments ont été
aussi présentées par M. Hédiard : le gros Piment doux d'Espagne,
le Piment du Chili, le Piment Corail, variété nouvelle peu connue,
dont on fait une grande consommation " à Marseille. Plusieurs
primes ont été votées pour M. Hédiard, mais il a l'habitude d'y
renoncer, son but étant seulement de faire connaîire tous ces
produits exotiques.
Le 10 avril, M. Philippon, jardinier à Clichy, nous présentait
des Navets hâtifs semés sur couche, le 12 janvier; une prime de
2^ classe lui a été accordée pour cet apport. Je dois faire remar-
quer que la culture des Navets comme primeur a pris, depuis une
vingtaine d'années, une importance extraordinaire. C'est M. Du-
pont, qui, le premier, eut l'idée de semer des Navets sur couche
et sous châssis. Comme il a bien réussi, un grand nombre de
jardiniers l'ont imité, et aujourd'hui plus de trente maraîchers se
livrent à ce travail sur une grande échelle ; quelques-uns en font
annuellement plus de 600 panneaux.
406 RAPPORTS.
M. Dudoûy et C'c, rue Notre-Dame-des-Victoires, à Paris, a
fiit plusieurs présentations de Pois, Fèves, Haricots secs et frais ;
la plupart sont des nouveautés importées d'Angleterre ; tous sont
en général très jolis, mais il est difficile et même souvent impos-
sible de juger à première vue, sur un simple échantillon, du
mérite de ces légumes ; c'est seulement par la culture comparée
avec celle des variétés connues et déjà si nombreuses qu'on peut
émettre un avis. Il importe peu qu'un légume soit nouveau s'il
lie constitue pas un progrès sur les anciens.
, Un légume que nous pouvons regarder comme nouveau,
quoiqu'il soit connu depuis longtemps par les botanistes et même
de quelques jardiniers, c'est le Soja hisptda. Il a fait son appari-
tion à notre Société seulement celte année, mais il ne pouvait pas
nous manquer. Un grand nombre de présentations nous en ont
été faites; nous les citerons toutes, car tous les présentateurs ont
droit à nos remerciements. Le premier a été M. Cof6n, jardinier au
château de Brunehaut, chez M"»* Tutfeton,qui paraît l'avoir cultivé
tout à fait en grand; le second notre honorable Président, M. La-
vallée; le troisième M. Havenard (Jules), jardinier chez M™^ veuve
Bordeauj à Sucy-en-Brie; le quatrième M. Dndoiiy et enfin
M. Vavin, lequel nous en a seulement présenté un petit échan-
tillon déjà sec. Nous aurons besoin d'étudier cette plante;
d'abord il y en a plusieurs variétés; quelle sera la meilleure?
M. Lavallée en a mis une assez grande quantité à la dispo-
sition de la Société. 'Ga légume a un goût tout particulier
qui ne peut se comparer à celui d'aucun légume connu. On le dit
meilleur à l'état sec; dans tous les cas, il sera d'un emploi
plus commode, car il est très difffcile à écosser à l'état tout
frais. Au Japon, d'où il paraît être originaire, on en fait un
très grand usage. L'analyse chimique nous apprend qu'il con-
tient une très grande quantité de matières azotées et de matières
grasses, deux propriétés importantes pour une plante alimen-
taire.
M. Melin (Charles), cultivateur, rue Dumontier, à Suresnes,
nous a envoyé de la graine et de jeunes plants d'une plante qu'il
nomme Soap root ou racine à savon. Aucune note explicative
n'accompagnait l'envoi; nous ignorons et le mode de culture et la
manière de l'utiliser ; du reste, le plant que nous avons eu sous les
TRAVAUX DU COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE. 107
yeux offrait bien peu de développement; c'est pourtant un semis
de deux ans.
M. Curé, jardinier, rue Lecourbe, à Paris, a présenté, au mois
de février, des Carottes nouvelles cultivées à la chaleur du ther-
mosiphon ; c'est la première fois, croyons-nous, que cette expé-
rience est tentée avec succès pour les plantes potagères. Cet essai
a parfaitement réussi ; une prime de 2* classe a été votée pour
M. Curé, lequel a pour habitude d'y renoncer. Nous avons reçu plu-
sieurs apports de M. Cottereau, horticulteur, rue Javel, àParis : au
commencement de juin, des Artichauts très beaux, surtout pour
l'époque de l'année. Il nous a présenté aussi, à différentes reprises,
des Fraises Quatre-saisons de toute beauté, puis des Haricots, dès
le mois de juin, de la variété dite Flageolet d'Étampes ; ce Haricot
est fort recomraandable pour sa qualité, sa précocité et a l'avan-
tage de durer très longtemps. M. Cottereau nous a apporté, au
mois de septembre, des cosses de ce Haricot cueillies sur les
mêmes pieds qui avaient déjà produit au mois de juin. Plusieurs
primes ont été accordées à M. Cottereau pour ces appDrts.
La Commission des Pommes de terre continue son œuvre avec
zèle ; cependant elle a encore beaucoup à faire. M. Arnould-
Baltard a donné deux Rapports dans lesquels il rend un compte
très détaillé de ce qui a déjà été fait ; il nous dit aussi que le but
est encore loin d'être atteint. Plusieurs Membres ont déposé des
tubercules dans le but de faciliter ce travail : c'est d'abord
M. Mayeux, cultivateur à Villejuif, lequel prévoyant, à cause du
printemps humide, la maladie des Pommes de terre hâtives, a
arraché les tubercules de 5 variétés quand les tiges étaient encore
vertes. Déposés au Comité depuis les premiers jours de juillet, ils
sont,en ce moment encore, en très bon état, sauf quelques-uns.
M. Lecaron, horticulteur-grainier, quai de la Mégisserie, 20, a
fait un travail qui a du rapport avec celui de M. Mayeux. Sur un
champ de Pommes de terre d'un hectare il aperçut des traces de
maladie; il coupa, sur une moitié de son champ, toutes les tiges et
■laissa l'autre moitié intacte. Il s'est trouvé que tous les tubercules
des tiges coupées étaient très sains, tandis que les autres étaient
€n partie perdus, ce qui prouve une fois de plus que la maladie
commence toujours par les tiges et que, si on les supprime à
108 TRAVAUX DU COMITÉ DE CULTURE rOTAGÈRE,
temps, on peut sauver le produit ; mais les tubercules prennent
alors peu de développement, la végétation étant ainsi brusque-
ment arrêtée.
M. Rigault, cultivateur à Groslay, a donné aussi une belle
collection de Pommes de terre pour servir d'étude, à la Commis-
sion. Elles resteront au Comité jusqu'au printemps ; chacun
pourra les visiter. M. Rigault est très connu pour ses cultures de
Pommes de terre ; il expose, chaque année, aux concours agri-
coles et obtient toujours les premières médailles ; c'est dire que
sa collection est très intéressante. M. Rigault a publié, il y a
quelques années, un petit traité très bien fait sur la Pomme de
terre.
M. Vavin en a déposé aussi plusieurs variétés peu connues ;
nous en citerons une entre autres : c'est la Champion d'Ecosse qui
est très belle; elle figurait l'année dernière dans les belles collec-
tions des Anglais à l'Exposition du Champ-de-Mars.
M. Welker, jardinier-chef au château de la Celle-Saint-Cloud,
a présenté des Romaines Alphange à graines noires. Cette variété,
présentée déjà plusieurs fois aux séances, convient surtout aux
propriétaires, parce qu'elle monte difficilement ; quant aux.
jardiniers-maraîchers , c'est différent; ils coupent toutes leurs
salades le même jour, et ils ont besoin de variétés qui poussent
très vite.
M. Rémy, horticulteur à Pontoise, a présenté de très beaux
Choux de la variété dite Chou Milan de Pontoise, et a offert aux
Membres présents de la graine de ce Chou obtenu, il y a quelques
années, par M. Chennevière ; ce croisement du Chou de Vaugi-
rard avec le Chou frisé d3 Norwège est très dur à la gelée et peut
se conserver longtemps pendant l'hiver.
M. Ledoux, fils, nous a présenté différentes variétés dePraisiers
en pots, et parmi eux une variété nouvelle qu'il a obtenue par un
croisement des Fraisiers Docteur Nicaise et Marguerite Lebreton;
le fruit diffère peu de celui de celte dernière variété, mais il en
rappelle tous les caractères et ne lui est pas supérieur en qualité.
Une prime de 2« classe a été accordée à M. Ledoux.
M. Carrière nous a fait connaître un Fraisier à fleurs doubles.
Cette plante n'a d'intérêt que par sa rareté ; c'est à ce point de vue
SUR l'orshidophile de m. le comte du buysson. 109
qu'elle nous a été présentée. Elle appartient à la variété lu Fraisier
des bois et ne donne qu'une seule fois.
Pour finir, nous rappellerons que M. Pageot, propriétaire à
Montrouge, nous a montré des Romaines d'une grosseur el d'une
beauté tout à fait exceptionnelles ; une prime de 2® classe lui a été
votée pour ses belles salades, prime à laquelle il a renoncé.
Les Notes et Rapports concernant les plantes potagères ont été
assez nombreux cette année. Au mois de février (page 87 du Jour-
nal), une uotesur la culture du Cresson ; février (page 132) et mars
(page 21 0), deux Rapports sur les Pommes de terre, par M. Arnould-
Bdltard ; avril (page 247), note sur le Chou Milan de Pontoise,
par M. Rémy, cultivateur à Pontoise ; avril (page 253), ncte sur la
Courge de Siam, par M. Paillieux ; mai (page 21 8), note sur le Fe-
nouil d'Italie, également par M. Paillieux; un article intitulé le 64^
concours à TËxposition de Brie-Comte-Robert, également de M.
Paillieux en septembre (page 584).
Pour clore ce Compte rendu, je risquerai un petite critique;
non, je ne me permettrai pas cela; une simple observation : il me
semble que M. Clievrier, l'obtenteur du Haricot toujours vert, a
été peu récompensé. Nous n'avons pas, dans tous les Haricots
connus comme les plus recommandable-, un seul qui puisse lui
être comparé, car il réunit toutes les qualités des autres et lui seul
reste entièrement vert après la cuisson, sans addition de sel de
cuivre. Si ce pauvre Haricot eût été une fleur, il aurait ceriai-
nement motivé une plus belle récompense; mais hélas! ce n'est
qu'un Haricot!
Notice sur VOrckidophile, Traité théorique et pratique de la
■ culture des Orchidées, ouvrage de M. le comte François du
Buysson;
Par M. BERGMA.N.
Chargé par la Société centrale d'Horticulture de France de lui
faire connaître un ouvrage de M. le comte du Buysson, nous
venons aujourd'hui lui soumettre nos observations à cet égard.
M. le comte François du Baysson a publié un traité théorique
et pratiqua de la culture des Orchidées. • Nous ne saurions qu'ap.
plaudir à la bDune idée qu'a eue l'écrivain d'écri re un livre utile
410 RAPPORTS.
au botaniste et à riiorticulteur, mais surtout mis à la portée de
l'amateur etdu jardinier. Nous devrions tous, amateurs et horticul-
teurs, faire de notre mieux pour répandre en France la culture
de ces plantes si remarquables à tous égards et dont beaucoup
peuvent être cultivées en serre tempérée.
Le goùl des plantes en général est malheureusement moins ré-
pandu en France qu'en Angleterre et qu'en Belgique. A quoi cela
tient-il? Beaucoup, croyons-nous, à l'apathie des amateurs et à
leur nombre restreint. Nous avons en France de grandes fortunes;
mais où trouverons-nous, pour ne pas sortir de notre sujet, des
collections d'Orchidées aussi remarquables que celles de lordLon-
desborough, de sir Trevor Lawrence, de M. Day, de M. Philbrick,
à Londres; sans oublier les collections du duc de Devonshire, à
Chatsworlh, et la belle serre d'Orchidées froides du duc de Sulher-
land, à Trentham? Quiconque a vu cette serre au moment de la
floraison ne l'oubliera jamais. Nous ne manquons pas en Fr-mce
d'horticulteurs très intelligents qui, le jour où ils croiront pou-
voir vendre des Orchidées, en auront des collections qui pourront
avec le temps être aussi complètes, sinon aussi nombreuses, que
celles des fameuses maisons anglaises Veitch, Williams et W.
Bull, de Londres, sans oublier celle deM.Linden, à Gand. Un de
nos horticulteurs français que nous engagions, à Londres, à ache-
ter des Orchidées de 500 francs nous répondit ceci : « Pourquoi
faire ? quand nous demandons 4 00 francs d'une belle plante à un
amateur, il nous rit au nez; il faut donc avoir des plantes à très-
bon marché, et, pour les Orchidées, il ne faut pas encore y songer.»
Nous voilà loin des prix fabuleux auxquels on vend des Orchidées
en Angleterre. Nous connaissons une maison de Londres qui a
refusé 2 500 francs d'un bel exemplaire de Cattleya Exonlensis.
La manière dont M. du Buysson a écrit son livre propagera, nous
l'espérons, parmi nos amateurs, l'amour des Orchidées, si on peut
s'exprimer ainsi.
L'ouvrage dont nous nous occupons en ce moment est divisé
par son auteur en quatre parties. La première partie contient des
données générales de Botanique sur les Orchidées ainsi que sur les
climats où elles végètent. Nous sommes de l'avis de l'écrivain qui
recommande aux voyageurs horticoles de donner des notions
SUR l'orchidophile de m. le comte du buysson. 1 1 1
exactes sur la température ainsi que les différents détails relatifs
aux endroits où ils découvrent leurs nouveautés. N'oublions pas
de mentionner, dans cette partie, les bonnes indications q\ienous
y trouvons sur l'établissement et la construction d'une serre à Or-
chidées.
Une chose qui nous surprend c'est la division de la serre de M. du
Buysson en trois compartiments ayant chacun une température
différente. La division de ces compartiments entre eux a lieu au
moyen d'un treillage garni de plantes grimpantes, sans portes.
Nous ne comprenons pas comment il arrive de cette façon à un
résultat aussi heureux que celui qu'il nous relate dans son livre.
D'après notre expérience personnelle, nous avons supprimé les
plantes grimpantes dans nos serres à Orchidées, parce que, malgré
tous nos soins, ces plantes étaient de vraies fabriques d'insectes.
Nous sommes heureux de voir que M. du Buysson n'en souffre
pas. Nous engagerons aussi à arranger la serre à Orchidées avec le
moins de symétrie possible et à intercaler des plantes à feuillage
panaché, par exemple Bertolonia Van Houttei et autres, Fittonia
Pearcei et argyroneura , Maranta Li'nden i, M. Massanyeana , Panicum
variegatum, Adiantum et surtout quelques plantes en fleurs d'An-
thurium Scherzeinanum dont la belle couleur rouge relèvera la
monotonie d'une serre, quand les fleurs y sont rares.
La deuxième partie est intitulée : « Gouvernement des serres à
Orchidées. » Nous aimerions à donner des extraits des chapitres
les plus intéressants, mais malheureusement nous sommes restreint
par l'espace et obligé de passer sans nous arrêter. Cette pattie
comprend différents chapitres sur la température des serres, les
thermomètres ordinaires, àminima et à maxima, paillassons, hu-
midité, lumière, ombr*age, ventilation, arrosage et engrais. M. du
Buysson a obtenu de bons résultats en se servant de guano du
Pérou. N'ayant jamais fait usage d'engrais pour nos Orchidées,
nous ne pouvons donner notre expérience personnelle. Nous
conseillons aux amateurs d'essayer à leur tour, mais avec prudence,
et de communiquer à la Société les résultats qu'ils obtiendront.
La troisième partie intéressera beaucoup le praticien. L'auteur y
traite avec énormément de justesse du groupement horticole des
Orchidées dans les trois compartiments de sa serre; nous engagerons
11^ RAPPORTS.
en plus tout amateur qui ne tient pas à risquer la vie de ses plantes
en les mettant dans les appartements (nous ])arlons par expérience)
à faire construire, attenant à sa serre, un pavillon où il pourra
exposer ses Orchidées, au moment de la floraison. Ea ayant soin
de tenir cette partie à une température convenable et sans humi-
dité, on y conservera longtemps des fleurs qui, laissées dans leur
serre ordinaire, perdraient vite de leur beauté.
Il est donné au chapitre xvi une description de serre à Odonto-
glossum qui nous paraît répondre on ne peut mieux aux besoins des
plantes de ce genre; nous conseillerons de ne jamais en faire con-
struire sans y mettre au moins deux tuyaux de chauffcige, car il
faut pouvoir les garantir contre les froids rigoureux. En parlant
des matériaux de plantation, l'auteur dit se servir de paniers faits
de bois de sapin raboté puis peint; nous préférons de beaucoup le
bois naturel avec son écorce. Nous faisons usage depuis de longues
années de branches d'Orme galeux ; on les coupe vivantes et on
s'en sert Tannée suivante. Pour les Phahcnopsis, nous conseillons
de les mettres sur bûchettes de Poirier ou de Pommier, coupées
vivantes et que l'on emploie la deuxième année; on pose ces bû-
chettes dans un pot avec du charbon de bois et du sphagnum.
Les chapitres sur la multiplication, ainsi que ceux sur les mala-
dies et sur les insectes, doivent être lus ayec soin par toutes les
personnes intéressées.
La quatrième partie, qui est la plus longue, contient une mono-
graphie complète des espèces et variétés connues d'Orchidées. A
chaque genre est joint l'exposé de la culture, puis la descrip-
tion des différentes espèces. Cette description est faite avec beau-
coup de soin et d'une façon fort claire. L'écrivain a eu raison de
donner la traduction française de la phipart des noms latins
(pourquoi pas tous?); c'est un grand point de répère pour les per-
sonnes qui ignorent le latin ; par exemple : Odontoglosaum vexil'
larium (porte-étendard) REicuENJBAcn ; Illustration, vol. XX., pi.
443; Flore, vol. XX, page 2058 » Suit la description de la plante et
aussi, pour beaucoup, par qui elle a été découverte, où et quand
elle a fleuri pour la première fois en Europe.
Nous ne voulons pas terminer cette trop courte notice sans dire
qu'à un point de vue au moins, nous ne sommes pas d'accord avec
BÉGONIAS TUBÉREUX DE MM. COUTURIER ET ROBERT. 113
l'honorable auteur. Dans sa préface, M. le comte du Buysson dit
ceci en parlant des Orchidées: « Leur mode de végétation si anor-
mal ferait croire qu'elles sont très-délicates et que leur culture
présente de sérieuses difficultés. Il n'en est rien pourtant. Je ne
connais pas de plantes plus robustes et de vie plus tenace : il faut
les tuer pour les voir périr. » Tel n'est pris notre avis ; nous conti-
nuerons à considérer, et cela avec beaucoup d'autres horticulteurs
et amateurs, les Orchidées comme demandant beaucoup de soins
et des connaissances spéciales. Pour beaucoup, comme par
exemple pour des Cattkya, Saccolabiwn^ Vanda, Odontoglos-
sum, etc., etc., nous avons failli perdre et nous avons même, dans
certains cas, perdu des plantes qui étaient restées un jour ou deux
dans les appartements, et cela malgré les plus grandes précau-
tions. Souvent aussi une plante que l'on a cultivée avec succès
dans un endroit dépérit ; on l'examine attentivement, on ne
découvre rien ; on la change de serre, on lui donne un traitement
différent et malgré tout la plante me^rt.
L'ouvrage de M. du Buysson est un ouvrage éminemment utile,
fort bien écrit et contenant 550 pages dont on ne devra passer
aucune sans la lire. Par la modicité de son prix (6 fr.), il esta la
portée de tout !e monde, et nous engageons toute personne qui pos-
sède des Orchidées à se le procurer chez Téditeur, M. Goin, rue
des Écoles, 62, à Paris. Nous croyons pouvoir prédire qu'après en
avoir fait la lecture, elle augmentera sa collection dOrchidées.
Rapport sua le> cultures de Bégonias tubéreux de MM. Kobert
ET Couturier, horticulteurs a Chatoïï (Seine-et-0ise);
M. Lequin, Rapporteur,
Messieurs,
A la suite d'une demande à elle adressée par MM. Robert et
Couturier, horticulteurs, la Société centrale d'Horticulture de
France a décidé, dans sa séance du 8 octobre dernier, qu'une
Commission prise dans son sein se rendrait, le 12 de ce même
mois, à Ghatou, à l'effet de visiter les Bégonias tubéreux que ces
Messieurs cultivent sur une assez grande échelle. Celte Commission
/H4 RAPPORTS.
était composée de MM. Pigny, Lequin, Fontaine (Gaston), Bauer,
Vincent, Fontaine (Joseph) etliouchet. A l'exception de ces deux
derniers, dont la Commission a regretté l'absence, tous ces
Membres se rendirent à Chatou, au jour fixé. M. Drouet, ingénieur
et jardinier en chef de la ville de Paris, accompagné de M. Mathieu,
horticulteur à Passy, ainsi que M. Drevault, jardinier en chef à
l'École de pharmacie, se joignirent à eux.
Tout d'abord, • votre Commission remercie vivement ces
Messieurs de lui avoir fait l'honneur de l'accompagner dans cette
visite horticole et de lui avoir apporté le concours de leurs lumières.
A C'i sujet, le Rapporteur, au nom de la Commission, croit
devoir rappeler qu'il est toujours utile que quelques Membres
s'adjoignent librementaux Commissions chargées de visiterles cul-
tures et participent à leurs travaux; car il arrive souvent que
plusieurs Membres délégués se trouvent, par suite de circon-
stancfis imprévues, dans l'impossibilité de remplir leur mandat. On
ne saurait donc trop louer et remercier les Membres de notre
Société qui se dévouent à ces intéressants travaux.
A l'arrivée des Membres de la Commission à la gare de Chatou,
MM. Robert et Couturier, qui les attendaient, les reçurent de la
manière la plus gracieuse et les conduisirent ensuite dans leurs
cultures.
Avant de commencer ses travaux, la Commission se consti-
tua ; elle nomma pour son Président M. Pigny et pour Rappor-
teur M. Lequin ; puis elle procéda à l'examen" faisant l'objet de
sa réunion et dont voici le résultat :
L'établissement que dirigent MM. Robert et Couturier est divisé
en deux parties parfaitement situées. Dans la première se trouve
la maison d'habilatiqn ainsi que tout le matériel horticole. Ce
matériel se compose d'une grande serre adossée à un mur d'une
très-grande étendue ; au bout de celte grande serre se trouve un
pavillon pouvant servir de rempotoir ou de logement pour les
grandes plantes, local souvent nécessaire dans un établissement.
A la suite de ce pavillon est une petite serre à multiplication
indispensable à tout établissement d'horticulture. Presque en face
se trouve une serre hollandaise tempérée, d'une assez grande lon-
gueur ; le tout est d'une bonne construction, fait avec économie
BÉGONIAS TUBÉIIEUX DE MM. COUTURIER ET ROBERT. 415
et intelligence. Un carré de châssis de couche relié avec les
serres complète ce matériel, qui constitue un très bel ensemble.
L'autre partie du jardin nous a paru entièrement réservée aux
plantes de pleine terre.
Dans chacune des deux parties de cet établissement se trouvent
placés ces jolis Bégonias dits erecta qui ont tout d'abord frappé
nos yeux. Nous devons vous dire, Messieurs, que nous avons été
émerveillés à la vue d'une culture si importante. Tous ces Bégonias
sont cultivés en pleine terre, soit dans des bâches à l'air libre, soit
en planches, soit disposés en plates-bandes ; ils sont tous en par-
fait état, et. témoignent d'une culture bien entendue et parfaite-
ment suivie. C'est ainsi que la Commission a pu les admirer
dans toute leur beauté, car ils sont presque tous sortis de ce beau
type connu sous le nom à'intermedia. Nos honorables collègues
cultivent les Bégonias depuis plusieurs années, et ils sont arrivés,
par le bon choix de leurs graines et par plusieurs semis successifs,
à un grand degré de perfection comme forme de fleurs et tenue des
plantes. Leur but, parait-il, serait d'obtenir des plantes bien fixées
et se reproduisant très-exactement par la voie du semis, afin de pou-
voir composer des massifs ou des plates-bandfs avec des plantes
d'un même coloris. Nous avons donc, Messieurs, constaté un grand
progrès dans la culture de ces Bégonias erecta et notamment, nous
ne saurions trop le répéter, dans la bonne tenue des plantes. La cou-
leur dominante est surtout le rouge, et la beauté de ces fleurs, qui
sont d'une forme parfaite, produit dans son ensemble un effet ma-
gnifique. Cependant, Messieurs, nous devons vous dire que, malgré
le bon soin dans le choix aes graines que nos collègues ont dû ap-
porter pour faire ce semis de Bégonias, nous avons été étonnés
d'y trouver mélangées un certain nombre de plantes à petites
fleurs très-ordinaires, ayant des coloris qu'il nous serait très-dif-
ficile d'expliquer. Cela nous prouve, ce qui est d'ailleurs presque
incontestable,que les Bégonias ont une tendance à retourner à leur
type primitif. Il est donc de toute nécessité que MM. Robert et
Couturier apportent le plus grand soin dans le choix de leurs
porte-graines, afin d'éviter de retomber dans nos premiers types;
car il ne suffirait que d'un mauvais choix de graines pour détruire
tout le travail de plusieurs années de persévérance. Comme en
1 1 6 RAPPOBTS.
culture et en améliorations le champ est très-vaste, ces Messieurs
ont l'espoir d'obtenir un jour un rose et un blanc à grandes
fleurs, se reproduisant aussi par le semi?, afin d'arriver à compo-
ser les plus heureux contrastes dans la décoration de nos par-
terres. Votre Commission a engagé ces habiles horticulteurs à
poursuivre le but qu'ils se proposent et à tâcher que ces plantes
soient un jour nettement fixées. Le nombre des Bégonias, que votre
Commission a examinés attentivement, peut être évalué environ
à 4 ou 5 Où 0, et, après un examen sérieux, elle a cru devoir en
désigner spécialement quelques-uns qui lui ont paru dignes de
figurer dans nos meilleures collections. Elle s'est arrêtée à quatre
seulement. Ce nombre vous paraîtra sans doute bien restreint par
rapport à la si grande quantité qui vient d'être indiquée ; mais
nous avons cru devoir êtie sévères dans notre choix, ne voulant
nommer que des plantes vraiment méritantes.
Voici les noms et les descriptions de ces Bégonias :
\° M. Lequin^ plante d'une bonne tenue, sortant bien ses fleurs
du feuillage ; fleurs portées sur un solide pédoncule, d'un coloris
vermillon foncé ; très florifère, plante extra.
2° M.Pignij, plante très vigoureuse, à très-grandes fleurs, d'une
forme parfaite, d'un coloris groseille légèrement carminé ; bonne
tenue.
3" M. Mathieu, plante très florifère, à grandes fleurs cerise^
centre légèrement lavé de blanc ; tenue parfaite.
4° M. Henri Couturier, plante d'une tenue irréprochable ; fleurs
portées sur pédoncules courts, d'un coloris vermillon couleur
orange ; assez florifère.
Mais les Bégonias tubéreux ne sont pas le seul objet des cultures
de MM. Robert et Couturier ; ils font encore plusieurs genres de
plantes de serres, telles que les Dracxna rubra^ congesta et mdïvisa
qui sont disposés dans des bâches ou en serre et parfaitement cul-
tivés. Tous ces ûracsena, encore jeune?, sont rempotés par trois
dans des pots à bords de <3 à 1 4 centimètres ; ils ne paraissent
nullement soufl'rir de ce traitement, car ils jouissent tous d'une
santé parfaite et poussent très vigoureusement. Cette manière
d'opérer nous a paru commode et économique, surtout pour les
jeunes plants. Nous avons aussi remarqué un semis d'Aralias et
BÉGONIAS TÏÏBÉREUX DE MM. CODTUniEa ET ROBERT. 4^7
•de Phormium tenax ayant déjà de3 à 4 feuilles, ainsi que des
plants de Palmiers dans les espèces ordinaires, le tout en bon
état de culture. Une certaine quantité de Ficus placés dans une
serre et disposés pour la multiplication ont été encore l'objet de
notre attention. Mais ce que votre Commission a regretté de ne
pouvoir juger, c'est une serre renfermant environ 1 500 Gloxi-
nias, les fleurs de ces plantes étant malheureusement passées.
Leur culture nous a paru parfaitement suivie et nous avons pu
toutefois nous faire une idée de la beauté de leur floraison par la
quantité de fleurs passées qui restaient sur chaque pied. Toutes
ces plantes de serre servent à nos collègues pour la décoration
des appartements, des serres, etc. Les plantes molles, telles que
Pelargonium zonale, Pétunias, Coleus, etc., sont aussi d'une
certaine importance dans cet établissement; elles servent à la
décoration des massifs et parterres pendant la belle saison. La mo-
saïculture s'y trouve également représentée par les AUemanthera^
Echeveria, Sedum, etc., ce genre de garniture étant très à la
mode dans ce charmant pays. Joignons à cela quelques fleurs
printanières, telles que : Pensées, Giroflées, Silènes, Myosotis, et
vous aurez, Messieurs, une idée de la quantité de plantes que
cultivent MM. Robert et Couturier. La totalité de ces produits
trouve son écoulement dans Chatoa et aux environs.
On peut dire que cet établissement est une véritable fabrique
dont chaque atelier est parfaitement tenu. Tout y est bien compris
comme matériel et culture, et votre Commission a pu constater
qu'elle avait devant elle des travailleurs et des hommes inteUi-
gents, méritant l'attention de notre honorable Société.
Elle a donc l'honneur de solliciter en leur faveur le renvoi de
€6 Rapport à la Commission des Récompenses.
Elle gardera le meilleur souvenir de l'accueil sympathique
qu'elle a reçu et de l'excellente impression qu'elle a rapportée de
la visite de ces cultures.
l'IS COMPTES EENDUS d'EXPOSITIONS.
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS.
Compte rendu de l'Exposition tenue par la Société d'Horticulture
autunoise, a autun, lis 7, 8 et 9 sept. 1879 ;
Par M. Michelin.
Messieurs,
La Société Autunoise d'Horticulture avait organisé une Expo-
sition qui, conformément au programme, a eu lieu les 7, 8 et 9 du
mois de septembre dernier et à laquelle étaient conviés à prendre
part tous les horticulteurs, amateurs ou commerçants sans dis-
tinction de résidence; les Jurés devaient être rendus à Autun dès
le 6 septembre.
Ayant été désigné par M. le Président de notre Société, dans la
séance du l'a juin, pour prendre part aux opérations du Jury, je
me suis trouvé à Autun au jour indiqué.
La Société de cette ville, Messieurs, remplit sa mission avec
zèle et régularité ; dans des Expositions périodiques, elle cherche
à entretenir l'activité des producteurs, et par l'attrait des belles
plantes qui sont exhibées elle s'efforce d'entretenir le goût des
consommateurs et desamateurs et de le développer le plus possible.
L'Exposition avait lieu au collège, dans les salles du bâtiment,
comme en plein air et dans le jardin, même sous une tente élevée
à dessein : on profitait ainsi de l'absence des élèves en vacances.
Avant de me rendre à la réunion du Jury, j'ai parcouru cette
ville située à 287 mètres au-dessus du niveau de la mer, d'une
population de 12 000 âmes, placée au centre d'un beau pays
où la vue se prolonge agréablement jusqu'aux célèbres coteaux de
la Bourgogne. La ville d'Autun est ancienne, paisible ; les habi-
tants des grands centres agités la regarderaient peut-être même
comme un peu triste. Elle donne beaucoup â réfléchir, à étudier et
même à discuter sur son passé d'origine romaine, dont les preuves
d'antiquité sont palpables, par les ruines apparentes, compae aussi
par les vestiges que le sol recouvre et que les fouilles mettent par-
fois au jour.
Autun est une ville de nos jours laissée à l'écart et qui, aban-
EXPOSITON d'autan. 1 t 9
donnée par l'industrie active, a vu successivement réduire des deux
tiers le périmètre qui Tenveloppait du 'temps des Romains el
dont les anciennes limites, encore très-appréciables, sont attestées
par les anciens remparts et les deux grandes portes romaines,
sortes d'arcs de triomphe d'Arroux et Saint-André, qui sont encore
debout et solides.
Les monuments du moyen âge se réunissent à ceux de l'époque
gallo-romaine et parfois même se confondent avec eux.
La cathédrale, remontant au xi® siècle, ancienne chapelle des
ducs de Bourgogne, est un monument historique qui a été agrandi
et remanié vers l'année 1463, et qui est sis au point culminant de
la ville qui, elle-même, s'étend sur la déclivité d'un plan incliné.
L'Évêché, l'un des édifices les plus imposants, est établi dans l'an-
cien palais des ducs de Bourgogne et en partie sur une fondation
romaine. Le petit séminaire est dû à Louis XIV et les jardins en
ont été dessinés par Lenôtre; le grand séminaire occupe les bâti-
ments d'un ancien hôpital et j'y ai vu un jardin fruitier dont j'au-
rai l'honneur de vous entretenir dans une note spéciale. Je termi-
nerai cet aperçu bien sommaire en vous disant qu'Âulun est le
centre d'un important bassin houiller et qu'après en avoir parcouru
.les divers quartiers, je siiis resté persuadé que les habitants doivent
y vivre sous l'influence d'une vie paisible qui doit les porter tout
particulièrement à la culture des jardins. J'arrivai à l'Exposition
avec la pensée que j'en verrais lapnuveet, sous ce rapport, je ne
fus pas trompé.
D'après le programme, quatorze concours divers étaient ou-
verts; un quinzième était réservé pour les cas imprévus; tous
n'ont pas été remplis.
Mes collègues du Jury étaient M. Chauvelot, professeur d'Horti-
culture à Besançon; M. Heniy fils, de Dijon ; M. Gaillard, de
Gbâlon ; MM. Sirdey et Beliœuf, tous deux horticulteurs-amateurs
à Autun.
Je ne citerai que les concurrents qui ont eu droit à des récom-
penses d'une certaine importance.
i®"" CONCOURS. — Légumes.
Le premier concours, dit d'ensemble, avait pour objet la culture
des légumes. Les lots dans cette partie n'ont pas été nombreux;
mais ils ont été très-importants et méritants.
120 CCMPTES EENDUS d'eXPOSITIONS.
W. Plks-t, maraîcher, placé au piemier rang, a obtenu une
médaille d'cr pour un lot nombreux et tiès-bien assorti en fort
beaux spécimens.
Encore très satisfaisant a été le lot de M. Périgneux, autre ma-
raîcher, auquel a élé décernée une médaille de vermeil.
Enfin, au troisième rang, est arrivé M.Sarf,raarchandgrainier,
qui a été récompensé au moyen d'une médaille d'argent.
• 2^ ET 3e co^cou[lS. — Légumes.
Djus des concours spéciaux pour les Choux et salades, puis pour
les plantes tuberculeuses, les Pois et H<iricots, ces mêmes
horticulteurs ont reparu, pour des médailles d'argent et de
bronze.
4® COKCODRS. — Ensemble de fruits à pépins et à noyau.
Malgré tout ce que l'année a eu de défavorable dans le pays
pour cette culture, M. FiUion Jeannot a mérité la médaille d'or qui
avait été promise au plus méritant.
6* CONCOURS. — Arb7'es et arbustes.
Une médaille d'or destinée au concours pour les arbres et arbustes
d'ornement a été attribuée à M. Fillion Jeannot, pépiniériste à
Autun,déjà nommé; une d'argent grand module à M. Poizeau
(Claude), fils, horticulteur de la même ville et une d'argent petit
format à M. Charollois, horticulteur au Creuzot, qui, au profit des
amateurs qui n'ayant pas de murs d'espaliers voudront conquérir
des Poires de Doyenné d'hiver, a introduit dans la contrée le
système des arbres fruitiers cultivés en pots de M. Firm.Chappellier .
dont nous avons souvent vu les œuvres à Paris.
7* CONCOURS. — Plantes feuries et ornementales.
Après les arbres et arbustes, les plantes fleuries et ornementales
pour lesquelles MM. Poizeau jeune et Poizeau (Claude), fils, ont lutté
et ont laissé dans l'embarras le Jury qui. a donné à chacun une
semblable médaille de vermeil, destinant celle d'argent grand
module à M. Bourgeois, fils, maraîcher à Autun.
9« CONCOURS. — Bouquets montés.
Il y a eu de la concurrtnce pour les bouquets montés qui ont
paru être en faveur dans le pays ; les œuvres des Exposants
étaient empreintes de goût et le Jury a décerné :
Une médaille de vermeil à M. Poizeau (Claude), fil- ;
Une d'argent giand module à M. Poizeau, jeune
EXP>.S1TI0-N d'aUTUN. 121
Une d'argent ordinaire à M. Bourgeois, fils, déjà nommé.
Tout a élé embrassé dans le cadre qui précède à l'égard des
horticulteurs de profession ; mais la Société, voulant encourager et
récompenser tous les efforts, ceux des cultivateurs voués exclusi-
vement à l'horticulture comme ceux des amateurs qui en satisfai-
• sent leur goût soutiennent l'industrie des premirs, a ouvert un
concours spécial pour les amateurs ou les jardiniers travaillant
pour eux. Les subdivisions ont été les suivantes :
10* et 8* CONCOURS. — Plantes fleuries et ornementales; fleurs
coupées.
A M. Gonot (Gabriel), jaidinier à Dijon, une médaille d'argent
petit module.
A M.Thibaut, jardinier à Autun, une méJaille semblable.
\\^ coscouRS. — Les meilleurs et les plus beaux fruits.
M. Thibaut, à Autun, d'éjà nommé, une grande médaille d'ar-
gent.
M. Delhomme, jardinier à Autun, médaille du même ordre.
M. Cottin, amateur à Autun, petite médaille d'argent.
42^ CONCOURS. — Ent?'e les Instiluteu7'S.
M. Graillot, instituteur communal à Autun, s'applique à don-
ner à ses élèves des leçons qu'il compose de telle sorte qu'elles
profitent à l'horticulture, d'une manière qui est avérée. Une mé-
daille d'argent a été oflerte à cet instituteur zélé en raison des
services qu'il s'efforce ainsi de rendre à l'horticulture.
CONCOURS IMPRÉVUS.
Je termine en donnant une mention à la mosaïculture, cette
fantaisie à la mode et qui joue en ce moment un rôle important
dans l'ornementation des jardins. On peut ne pas en aimer les
coquetteries apprêtées, mais cet art a une place dans la pratique
et on doit tenir compte du talent qui s'y révèle.
M. Pozieau ( Claude ), fils, a fait dans ce genre un travail dont
le Jary a qualifié la réussite en décernant à son auteur une mé-
daille d'argent grand module.
Pour des lots de plantes propres aux suspensions, M. Poizeau,
jeune, a obtenu une grande médaille d'argent et M. Poizeau
(Claude), fils, une de petit module. — Ce dernier a présenté, à côté
de ses autres plantes de suspension, quelques exemplaires d'un
12*2 COMPTES RENDUS d'ëXPOSITIOMS.
Fuchsia pleureur, gain acquis par lui au moyen d'une semence,
arbuste très-bien caractérisé, jugé propre aux suspensions et
qui seul a valu à son obtenteur une médaille d'argent grand
module.
Celte plante a attiré l'attention du Jury.
Il est dans les habitudes de la Société d'Autun de laisser aux
lauréats le droit d'opter entre les médailles décernées et leur va-
leur équivalente en numéraire.
Je cite cette particularité sans commentaires, par cela même
qu'elle révèle une mesure rarement appliquée et qui cependant
aurait parfois de l'opportunité.
1 3° et 1 i® CONCOURS.
Un treizième et un quatorzième concours faisaient appel aux ex-
posants d'objet d'art et d'industrie horticole.
Je ne m'attache pas à des instruments et objets de ferronnerie
et de quincaillerie en assez grand nombre déjà signalés dans pres-
que toutes les Expositions, ou légèrement modifiés ou même amé-
liorés; je me renferme plus régulièrement dans mon sujet horti-
cole en ne vous citant que des plants de parcs et jardins, dénotant
de l'entente et du goût, qui ont été exposés par M. Jaux, architecte
paysagiste à Avallon, et qui lui ont valu une médaille d'argent.
En résumé, dftns cette Exposition, on remarquait des lots bien
composés et bien assortis, de bonnes plantes et un ensemble dé-
notant que l'horticulture est dans un état satisfaisant à Autun,
ville qui avait fourni presque tout ce qui composait l'exhibition.
Rien, Messieurs, n'étonne un Délégué de notre Société, quand,
arrivant en votre nom pour remplir une mission, il est bien reçu
par les membres d'une Société départementale qui a demandé
notre concours; néanmoins, c'est un devoir de reconnaissance
pour lui, devoir que je viens remplir aujourd'hui, de rendre un
public hommage aux sentiments de bonne confraternité qui
inspirent ces hôtes qui savent accueillir avec une si délicate cor-
dialité ces collaborateurs étrangers, venus de loin pour prendre
part à leurs fêtes horticoles.
Quant à moi, Messieurs, m'étant trouvé pour la première fois
au milieu des membres de la Société Autunoise, je puis dire en
toute sincérité que j'ai été profondément touché de leur gracieux
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. 1*23
accueil, de l'affdbilité de M. le marquis de Saint-Innocent, leur
honorable Président, membre de notre Société parisienne et que
j'en conserverai un bien agréable souvenir.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Gardeners' Chronicle.
Cypripedinm Sfastersiannm Reichb. t., Gard. Chron., 26 jnill.
4879, p. 102. — Cypripède de Masiers. — Iles delà Sonde. — (Or-
chidées).
Curieuse nouveauté dont les grandes fleurs rappellent celles du
Cypripedium insigne^ tandis que ses feuilles ressemblent à celles
des espèces du groupe du C. venustwn, seulement avec les ma-
cules en damier beaucoup moins marquées. Comme espèce, elle
est voisine du C. Bulhnianum. Son pédoncule floral est vigou-
reux, allongé, rouge-pourpre foncé. L'ovaire de sa fleur est arqué,
très-velu : le sépale supérieur est large, ovale, vert, avec une
large bordure blanche j le sépale inférieur, formé par la con-
fluence des deux latéraux, est beaucoup plus petit, vert, bidenté
au sommet ; les pétales sont très-larges, obtus, de couleur de
cuivre, avec de nombreux points de couleur foncée; le labelle est
brun, bordé de jaune d'ocre, très-renflé. — Cette jolie espèce a été
introduite par ME. Veitch.|j
Pratia ang:nla<a D. HooK. — Gard. Chron., 2 août 1879, p. 136.
— Pratia aDguleux. — Nouvelle-Zélande. — (Lobéliacées).
Charmante petite plante rampante, parfaitement rustique et
qui est très propre à orner desrocailles ; elle a été importée dans
l'établissement de MM. Veitch par M. Peter Veitch. Sa tige ram-
pante, grêle, ports des feuilles brièvement pétiolées, un peu
épaisses, presque orbiculaires, bordées de grandes dents qui sont
presque des lobes. De l'aisselle de ces feuilles partent des pédon-
cules grêles, longs de Om 05, sacs bractée; les fleurs sont blanches;
larges d'environ 0°" 012, nombreuses et bien dégagées du feuillage.
124 REVUE BlBL:OGnAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Cette plante sera trè-propre à orner non-seulement les rocailles,
mais encore le bord des plates-bandes.
Zin^iber coloratnm N.-E. Br., Gard. Chron., 9 août 1879, p. 166.
— Gingembre coloré. — Bornéo. — (Zingibéracées).
Nouvelle plante appartenant à la section de son genre que ca-
ractérisent des inflorescences radicales. Elle a été découverte par
M. Burbidge, dans la partie nord-ouest de l'î e de Bornéo, et in-
troduite par lui dans rétablissemerlde MM. Veitch comme espèce
d'ornement. Elle n'a pas grand intérêt, son inflorescence étant peu
visible, en raison de sa situation dans le bas des pieds. Ce qu'elle
offre de plus élégant, ce sont ses bractées qui sont d'un rouge vif
avec une bordure blanche.
Dracoccphaliim Riiyschiana là., var. japoniciim A Gr\Y. —
Gard.Ckron., 9 août 5 879, p. 166, fig. 29.-- Dracocépbale de Ruysch
var. japonais?. — Japon. — (Labiées).
Le Dracocephalum Ruyschiana est un vieil habitant de nos
jardins, où cependant il est devenu rare dans ces derniers temps.
Il croît naturellement sur les montagnes de l'Europe centrale, du
Caucase, de l'Altaï, ttc; mais, en 1859, M. Asa Gray nous a appris
que le Japon en possède une variété assez belle pour faire meil-
leure figure dans les plates-bandes que le type même de* l'espèce.
C'est celte variété que M. Mories a envoyée à l'établissement de
MM. Veitch. C'est une plante herbîrcée-vivace, haute de 0™ 50 à
€™60, ramifiée dès sa base, dont les fleurs violet-bleu sont
longues de O" 04, en plusieurs faux-verticilles rapprochés presque
tous dans le haut de la tige; M. Ma; ters vante beaucoup l'tfïet
qu'elle produit.
Psychotrîa jasmînifloraMA&T. ,Ga?'CÎ. C^ron., 16 août 1879, p. 2C0,
fig. 33-34. — Pàycbolrier à fleurs de Jasmin, — Brésil méridional.
— (Rubiacées).
Ce bel arbuste de serre chaude a été décrit par MM. Linden et
André, dans Vlllustration horticole, 1871, Î^VllI, pi. .60, comme
le type d'un genre nouveau, sous le nom de Gloneriajasminiflora;
mais MM. Benlham et Hooker ont acquis la certitude que la créa»
PLANTES NOUVELLES OD RARES. 125
lion de ce genre repose sur de mauvais échantillons qui ont induit
en erreur MiM. Linden et André, et que leur Gloneria est un véri-
table Psychotria, qui devient dès lors le Ps. jasminiflora. Cette
espèce forme un joli arbuste à feuilles ovales-lancéolées, entières,
aiguës, brièvement pétiolées, et dont chaque rameau se termine
par un grand corymbe hémisphérique et assez £erré de fleurs blan-
ches qui mesurent environ O"» 03 de largeur. Ces fleurs ont la
corolle à quatre lobes ovales-oblongs, obtus, étalés, à peu près de
la même longueur que le tube qu'ils surmontent ; leurs étamines
dépassent beaucoup la gorge de la corolle.
Alocasia scabriascala N.-E. Br., Gard. Chron., 6 septembre 1879,
. p. 296. — Alocase un peu s cabre. — Boraéo. — (Aroïdées).
Cet Alocasia n'a pas l'élégance de certains de ses congénères
tels que A. Loivii, metallica^ Thibautiana; mais il a par com-
pensation le mérite des fortes proportions, car il est l'une des plus
grandes espèces de son genre. Il a été découvert par M. Burbidge,
dans la partie iiord-ouest de l'î'e de Bornéo, et introduit par ce
voyageur dans l'établissement de MM. Veitch. C'est une plante
haute de 1m 30 à 1^50, dont le rhizome épais de 0^07 à
0"^ 08 s'élève quelque peu au-dessus de terre. Ses grandes feuil-
les ont un pétiole long de 1 mètre ou un peu plus et un limbe
presque cartilagineux, en fer de flèche, étalé, long de G™ 55 à
.OmSO, large de 0™ 30 à O'^ 45, à bords légèrement sinueux
.et ondulés ; la côte médiane, les nervures principales et le pétiole
de ces feuilles sont un peu rudes au toucher, d'où a été tiré le nom
de l'espèce. Les inflorescences sont ramassées au centre de la
plante, portées chacune sur une hampe haute de Om 15 à 0™ 20,
qu'embrassent par deux de longues gaines rougeâtres. Dans cha-
cune, la spathe est blanche tant en dehors qu'en dedans, avec
l'extrémité verle; elle est longue de 0™ 12 et forme, dans son tiers
inférieur, un tube ovcïde. — Celle plante est deserre chaude.
€ra8sala impressa N. E. Ba., Gard. Chron., 13 sept. 1879, p. 328.
— Crassule à fossettes. — Afrique australe (?) — (Crassulaeées) .
Cette nouvelle plante est cultivée dans le Jardin botanique de
Kew sans qu'on sache au juste de quel pays elle y a été envoyée ;
4 26 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
mais il et très-probable qu'elle est originaire de l'Afrique australe.
Elle est voisine du Cra&sula Bolusii qui, comme elle,o2re des dé-
pressions ou fossettes à la face supérieure de ses feuilles, mais
plus larges et moins nombreuses. C'est une plante herbacée-vi-
vace, très petite, dont les feuilles radicales, au nombre de six à
une douzaine, forment une petite rosette lâche et sont épaisses,
planes en dessus, convexes en dessous, linéaires-lancéolées,
aiguës, longues dé 3 ou 4 centim,, ciliées, plus ou moins rougeâ-
tres à leur face inférieure. Sa lige florifère feuillée ne dépasse pas
0^ 10 de hauteur et supporte une cyme corymbiforme de fleurs
rose vif, larges d'environ 0™ 08.
Pescatorea Ijehmanni Reichb. F., Gard. Chvon,, i octobi 1879, p.
424. — Pescatorée de Lehmann,— Amérique centrale. — (Orchidées).
Magnifique plante découverte par M. F.-C. Lehmîinn, sur les
Andes, à l'altitude de 300 à 400 mètres, là où la température est
de 17 à 49" G. Ses feuilles sont rubanées, aiguës, longues d'envi-
ron O'^ 30 ou un peu plus, larges de 0"^ 025 ; ses fleurs sont très
grandes: leurs sépales et pétales oblongs et rétrécis en coin dans
le bas, presque obtus, sont blancs, couverts d'une grande quantité
de veines lilas, avec le labelle lilas intense, ayant sa portion anté-
rieure oblongue, révolutée, obtuse, toute chargée de longues pa-
pilles qui ressemblent à des soies, et la rendent très-hérissée. C'est
une très belle espèce, mais qui ne paraît pas avoir été encore im-
portée vivante en Europe. Ce sera, si elle est introduite, une re-
marquable addition à un genre qui renferme déjà des plantes jus-
tement recherchées par les amateurs d'Orchidées. M. Reichenbach,
fils, dit que, en raison de sa beauté, il a été heureux de pouvoir la
dédier au voyageur qui l'a découverte, et dont les explorations ont
été fort profitables à la science.
Le Secrétaire Rédacteur-Gérant : Impr. de E. DOMNAUD, rae Cassette, i ,
P. DUCHAKTRE
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — JANVIER 1880. 427
JANVIER 1880.
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOURG-LA-REINE,
PRÈS PARIS, (altitude 72m ENVIRON.)
JOURS DE LA
TEMPÉRATUnE
HAUTEUR
du baromètre.
VEXIS
û
^^*-- ^
— ""^
' ""^ —
■^ "
ÉTAT DC CIEL.
-
SEMAINE.
Minim.
Maxim.
Matin.
Soir.
dominants.
1
Jeudi. . . .
+7
+ 10
765
770
s.o.,s.
Couvert.
2
Vendredi. .
+5
+9
770
771
s.
Couvert, puis nuageux.
3
Samedi. . .
—0,5
+6
774
776
0., N. 0.
Clair.
4
Dimanche..
—2
+1
775
774
N. E., N.
Couvert (brouillard intense de 2
à 4 heures du soir).
3
Lundi . . .
0
-U3
773
774
N., N. E.
Couvert, puis nuageux.
6
Mardi. . . .
— 1
— 1
773
777
N. N. E.
Couvert.
7
Mercredi . .
2
— ^,5
777
778
N. E.
Couvert.
8
Jeudi. . . .
—4
—2,5
776
774
N. E.
Couvert,
9
Vendredi. .
—3,5
2
774
774
E. N. E.
Couvert.
40
Samedi. . .
—4
+1,5
773
773
N. N. E.
Clair, puis nuageux.
11
Dimanche..
-O.o
+1
773
774
E.
Couvert.
12
Lundi. . . .
—8
0
774
773
E. N. E.
Clair.
13
Mardi. . . .
—10
-5
773
772
E., S.
Ciair, puis couvert.
14
Mercredi. .
2
+0,5
767,5
769
S. E., N. G.
Couvert (neige le matin).
15
Jeudi. . . .
—0,5
-1,5
769
767
E.,O.N. U.
Couvert.
46
Vendredi. .
— 1
—4
764
762
S., N. 0., 0.
Couvert (neige le matin, pluie
dans l'après-midi).
17
Samedi. . .
-1-2
+3
760
761
E, N. E.
Couvert (brouillard le malin).
18
Dimanche..
—3 .
— l
760
764
K. N. E.
Couvert le m^tin, clair l'après-
midi, couvert le soir.
19
Lundi . . .
—6
—4
7f6
774.5
N. E.
Clair (avec bise}.
20
Mardi. . . .
—11
—4
773
776,5
N.
Clair, puis nuageux, puis cou-
-vert.
21
Mercredi. .
—10
0
776,5
775
N. G.
Wuageux, puis couvert.
22
Jeudi. . . .
2
-J-2
771
767
E., N. G.
Couvert, avec quelques rares
éclaircies (neige dans la soirée).
23
Vendredi. .
0
+1
769
772
N., N. E.
Couvert,
24
Samedi. . .
— 1
+1 .
771,5
769
N.E.
Couvert, clair le soir à partir de
5 heures.
23
Dimanche..
—9,0
—6,5
766
766
E., N. E.
Couvert, clair le soir à partir de
3 heures (givre).
26
Lundi . . .
—12
— 1
767
769
E.,N.
Sans nuage, mais un peu bru-
meux.
27
Mardi.. . .
—12
—2
769
768,5
N.
Sans nuage, un peu brumeux dans
le milieu du jour.
28
Mercredi . .
—14,5
2
769
767,5
iN. N. E.,N.
Clair.
29
Jeudi. . . .
-14
+4
768
768
E, S. E.
Sans nuage, mais un peu bru-
'meiux.
30
Vendredi. .
—7
+0,5
768
770
S., E.
Sans nuage mais un peu brumeux;
le soir, nuageux à l'horizon.
31
Samedi . .
—6,5
+2
770
771
E., N. E.
Brouillard le matin, quelques nua-
ges dans l'après-midi, clair le soir.
128
OBiERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — FÉVRIER 1880.
FÉVRIER 1880.
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOORG-LA- REINE,
PRÈS PARIS, (altitude 72™ ENVIRON.)
JOURS DE LA
SEMAINE.
Dimanche
Lundi. . .
MarJi. . .
Mercredi .
Jeudi. . .
Vendredi.
Sanaedi. .
Dimanche.
Lundi . .
Mardi.. .
Mercredi.
Jeudi. . .
Vendredi.
Sam'di. .
Dimanche.
Lundi. . .
Mardi. . .
Mercredi.
Jeudi. . .
Vendredi.
Samedi. .
Dimanche.
Lundi . .
Mardi. . .
Mercredi.
Jeudi. . .
Vendredi.
Samedi. .
DimaDihe.
TEMPERATLIIE
Minim.
.Maxim.
—9
—7
— 0
fo,o
+".0
-6
—4,5
-9
+3,0
-7
— 4
-9
— 1
rfS
f4
•!-S
-1,0
-^8
+8.5
f4,5
fS
-3
4-6
-0.3
2
-fi,o
+6,o
J-9
J 8
+11
+1-2
4-10,5
-f^
+12
+5
+16
+7
—0,2
+11
-!-14,.^
4-13,5
+il
+8
+4,2 2
0
— {
+2
+6
4-0,4
2
+6,1
+8
+9,5
+11
HAUTEUR
du baromètre.
771
771
773,;
772
768
764
739
730
T.")3
7aU
749
7G0
770
763,;
7d9
743,;
741
750
753
733, i
739
735,1
757
763
771
766
760
7o3
756
771
772,3
773
709. 5
763, 3
762
734
736
730
743
759
764
767
761
732
740
748
733
■732, 5
736
758,3
736
760
769
770,3
760
758
736
757
VEXTS
dominants .
S. E.
S., S. F.
S. E., E.
.N. N. E.
S. E.
S. E.
S. E.
S, E., E,
S. E., S.
S. K.
S., N. G.
S.
S., E.
S. E.
S. S. E.,E.
S. E.
S. E.
S.,S. 0.
S, S.O.
S. S. 0.
S. S.O.
S.S.O.,N.N.O.
N.
N. N. E.
.\. N. E.
^s. s. 0.
E.,S.,0.
s. s. 0.
s.
f.T\r UU CIEL.
Brouillard, nuageux, clair.
Brouillard, clair.
Brouillard intense, excepté dans'
le milieu du jour.
Brouillard intense surtout le matin.
Brumeux, clair. 1
Quelques nuages le matin et Icj
soir, clair le reste .du jour.
Nuageux puis couvert, pluie (ine
une partie de l'après-midi.
l'hue le matin, nuageux dans la
journée, clair le soir.
Nuageux, clair le soir.
Nuageux, couvert, pluie à partir
de 3 heures du soir.
Pluie dans la nuit et une grande
partie de la journée.
Nuageux le matin et le soir, pluie
dans le milieu de la journée.
(louvert, nuageux, clair le soir.
Nuageux.
Petite pluiç dans la nuit, couvert.
Pluie presque continue.
Pluie d<<ns la nuit^c.l dans la ma-
tinée, couver! l'après-midi.
Pluie dans la nuit, couvert, quel-l
ques averses.
Nuageux et couvert aUernativement
avec averses et grand vent.
Nuageux, beaucoup de venl.
Nuageux, pluie dans la soirée.
Couvert, puis nuageux.
Couvert.
Couvert, le temps s'est sensible-
ment refroidi 1 apçès-midi.
Couvert.
Couvert, avec quelques rares
éclaircies, pluie fine l'après-midi.
Nuageux, clair le soir.
Brumeux le maiin, puageux.
Couvert, quelques rares éclaircies.
1 Température de l'après-midi.
- Température du malin.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOOIÉTÉ EN 1880.
Concours permanetits.
Médaille PeUier pour les Pentstemon.
Prix Laisné pour récompenser l'aptilude au travail
et la moralité des garçons jardiniers.
(V. le Journal, 3= série, I, 1879,
p. 691.)
Concours annuels.
Médaille Moynet pour les apports les plus'remarqua-
bles, faits pendant l'année, au
Comité de Culture palagère.
Médaille du Conseil d'Administration, pour l'introduction ( ul'oblention de
plantes ornementales méritantes.
(V. le Journal, V série, XI, 4 877,
p. 145.)
PROCÈS-VERBAUX (1)
SÉANCE DU \\ MARS I8S0.
PûÉ&lDEKCE DE M, Hardy.
La séance est ouverte à deux heures. Oa y comple 1 40 Membrei
titulaires et 4 Membres honoraires.
Le procès-verbal de la deiDière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après uu vote de la Compagnie, l'ad-
mission de deux nouveaux Membres titulaires dont l?i présenta-
tion a été faite dans la dernière séance et n'a pas soulevé d'oppo-
sition.— Il annonce que M. Courcier, rue Tailbou^, 80, à Paris,
faisant partie de la Société depuis 25 années révolues, a été admis
(1) Une décision du Conseil d'AlminisIration a suspendu la publication
des comptes relatifs à l'exercice '\H19 (voir le Journal, cahier de février
4 880, p. 85).
1-a Coturaission de RéJaclion déclare laisser aux auteurs des articles publiés
dans le Journal la responsabilitc des opinions qu'ils y expriment.
(Avis de la Commission de Réd;;clion.)
Série 3. T. il. Cahier dj mars 1880 publié le 30 avril 1880. 9
1 30 PROCÈS-VERBAUX.
à l'honorariat, sur sa demande écrite, par le Conseil d'Aministra-
tion, conformément à l'ailicle 4 du Règlement.
M. le Sacrétaire-général informe la Société des pertes malheu-
reusement nombreuses qu'elle -vient d'éprouver par le décès de
MM. AUart, avenue Malakof, 11, Aude (Ernest), Dufetelle, horti-
culteur, Esnault-Peltrie, Guérin (René), Hayaux-du-Tilly, Héri-
court (Isidore-Stanislas), Lemoine-Montigny et Persin (G.-J.).
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M, Remy, père, horticulteur à Pontoîse (Seine-et-Oise),
des échantillons d'une /^om^ne qu'il a obtenue de semis, à laquelle
il donne le nom de Belle de Pantoise, et qu'il a déjà présentée au
concours permanent ouvert pour les fruits de semis. — L'avis du
Comité d'Arboriculture sur ce fruit est que la chair en est fine,
tendre, passablement juteuse, acidulée, moyennement sucrée et
manque d'arôme. C'est un fruit d'un assez beau volume et d'une
longue conservation, m.ais seulement de qualité passable.
2" Par M. Venteclaye, amateur, des Poires de Catillac, des
Pommes d'Api et Calville de Saint-Sauveur. Ces fruits proviennent
d'arbres qui ont été cultivés en caisses. La dégustation des Pommes
n'y a pas fait reconnaître l'arôme normal et les a montrées sensi-
blement acides. Cela tiendrait-il , dit M. le Secrétaire du
Comité, à ce que les arbres qui les ont produites étaient plantés
dans un sol mélangé d'une forte proportion de boue d'étang ? Le
Comité désire que l'expérience de cette culture particulière soit
renouvelée pendant une année moins défavorable, pour la qualité
des fruits, que ne l'a été l'année 18T9.
3» Par M. Thil, amateur, des Oranges et des Mandarines de
Blidah (Algérie), qu'il a reçues directement. — La qualité en a
été trouvée inférieure à celle qui distingue habituellement les fruits
similaires récoltés dans celte localité. Gela paraît résulter, dit
M. le Secrétaire du Comité d"Arboricullure, de ce que l'année 18/9
a été mauvaise pour les fruits des Aurantiacées, et cela probable-
ment par suite d'un coup de sirocco qui avait fait tomber les
feuilles de ces arbres.
4° Par M. Bonnel, amateur à Palaiseau (Seine-et-Oise), des
branches de Pêcher qu'il a apportées pour montrer quels ont été
les dégâts faits par les gelées ligoureuses de cet hiver.
SÉANCE DU II MARS 188}. 131
Ces branches, dit M. leSecrélaire du Comité, avaient résisté aa
froid très rigoureux mais seulement momentané du mois de dé-
cembre i 871 ; mais elles n'ont pu supporter les températures encore
plus basses et de longue durée qui ont marqué tristement l'hi-
ver actuel. En 1871, leur bois avait été gelé en presque totalité ;
mais il en était resté cependant une couche mince en état de livrer
passage à la sève; aussi ont-elles continué de végéter et même de
fructifier. D'où on doit conclure qu'il n'y a pas toujours lieu de
désespérer d'un bois qui paraît gelé et que parfois, en le laissant
en place, on voit reprendre la végétation qu'on croyait être pour
toujours arrêtée (1).
5° Par M. Bergman, chef de cultures chez Mme la baronne de
Rothschild, au domaine de Ferrières-en-Brie (Seine-el-Marne),
4 "Un Anthurium qu'il a obtenu de graines venues à la suite d'une
{\) Il n'est pas inutile de rappeler à ce propos que, d'après M. Gœp-
pert {TJeher dib W<erme-Entiiylckelimg inden Pflanzen; Breslau; 1830-, S°)
chez les arbres dicotylédons, tels que nos arbres fruifiers, sous l'action
de fortes gelées, c'est d'abord le tissu cellulaira situé au pourtour delà
moelle qui est altéré et bruni; l'altération gagne ensuite les rayons mé-
dullaires, du centre vers la périphérie, ordinairement sans affecter les
parties fibreuses et vasculaires du bois que le microscope montre en gé-
néral comme n'ayant pas changé de couleur. Si le mal s'arrête à ce poiat,
l'arbre continue à végéter faiblement, puis reprend avec plus de force. Aussi
Link a-t-il conseillé depuis longtemps d'attendre le retour de la végétation
pour couper les branches et les arbres qu'on croit gelés, et de ne suppri-
mer flaalement que ceux qui ne poussent pas. Les expériences faites à
Berlin par Lenné, en 1823, justifient ce conseil. Dès le mois de mars,
il fit rabattre à quelques centimètres du sol plusieurs centaines de jeunes
Cerisiers qui avaient considérablement souffert de la gelée, tant dans leurs
racines que dans leur tige; tous ces arbres périrent, à l'exception d'un
petit nombre. Au contraire, des arbres semblables, placés à coté des
premiers, étant restés intacts, poussèrent faiblement au printemps, mais
prirent ensuite leur force et leur vigueur premières, à la seconde pousse.
11 est bon d'ajouter que, comme l'a constaté encore M. Gœppert, les
tissus altérés par la geléo n'influent en aucune façon sur l'élat des tissus
adjacents qui étaient restés sains, et que dès lors on n'a pas à craindre
qu'il ne se produise, dans ce cas, quelque chose d'analogue au fait d'une
pourriture gagnant de proche en proche. .
{Note du Secrétaire-rédacteur) .
132 PROCÈS-VERBAUX.
fécondation, opérée en 1 876, de VAntkwium Scherzerianum par
le pollen de 1'^ . Williamsu. Les hybrides ainsi obtenus ont donné
une première floraison en 1879; sur 25 qui étaient issus du
même semis, 4 seulement sont semblables au pied que la Com-
pagnie a sous les yeux ; les 20 autres sont rentrés dans le type A,
Scherzeinanum. La plante présentée par M. Bergman a mainte-
nant sa seconde floraison; î^'Un Boi-onia megastigjna, Rutacée-
Diosmée encore très-peu répandue, qui a dû être introduite en
Angleterre vers 1874, et qui a été reçue par M. Beigoian, en 1877,
de chez MM. Veitch. Cetle plante est de serre tempérée (f). Ls
Comité de Floricûlture propose d'accorder à M. Bergman, pour
cette remarquable présentation, une prime de 1'"'^ classe, et sa
proposition est adoptée par la Compagnie.
6o Par M. Lecaron, horticulleur.-grainier, quai de la Mégisserie,
20, une collection de 20 pieds fleuris appartenant à tout autant
de variétés de Primevère de Chine. — Le Comité de Floricûlture
a trouvé cttte collection fort remarquahle; il y a distingué sui tout
une variété dont la corolle est d'un rouge vif et foncé, ainsi
qu'une à fleurs bltinches bien frangées, notablement plus amples
que ne le sont habituellement les fleurs de celle cspècr. Une
prime de 1'« classe est demandée pour M. Lecaron et accordée par
la Compagnie.
7o Par M. S:hwarlz, jardinier chez M. L?mercier, à Bagneux
(Seine), 1° des Cinéraires hybrides, les unes en pieds, les autres
«n fleurs coupées, de variétés que lui ont données des serais*;
2^ un pied de PeJargonium zonale à fleur double et un Fuchsia
grefl'és l'un et l'autre en placage, qu'il présente pour montrer l'ap-
plication et les avantages de ce procédé de grefle. — Sur la pro-
position du Comité de Floricûlture, une prime de 3« classe est ac-
cordée à M.Schwarlz pour cette présentation.
8° Par M. Jolibois (li.), jardiniei-chef au Luxembourg, un pied
très bien fleuri de Sophronitis grauliflora Likdl., charmante
Orchidée, à grandes fleurs colorées en beau rouge-écarlate, avec
(1) Voyez riiistoirc el ladesciiptioa du Boronia megastigma Nées dans
le Journal, l^ iiéne,\ m, 1874, p. 422.
SÉAKCE DU \\ MARS 1880. 133
lelabelle jaunp, qui croît naturellement au Brésil, principalement
sur les montagnes des Orgues, jusqu'à une assez grande altitude
pour que le thermomètre y descende quelquefois à zéro. — Une
prime de 1^^ classe est demandée eu raison de celte intéressante
présentation et accordée par la Compagnie ; maisM. Jolibois déclare
renoncer à la recevoir.
9" Par MM. Chantrier, frères, horticulteurs à Mortefontaine,
deux beaux pieds des Croton {Codiœum) Bergmanii et Carrierii^
qui sont l'un et Tautre des gains obtenus par eux, en 1875. La
piemière de ces plantes est issue du Croton maximum fécondé par
le pollen du C. Veitchii, tandis que la seconde provient du C.
Hookeri fécondé avec le pollen du C. Veitchii. D'après la descrip-
tion contenue dans une note envoyée par MM. Chantrier, \è Croton
Bergmanii a la tige grosse et vigoureuse, verte, pourvue le nom-
breuses feuilles étalées, dont le pétiole, de longueur moyenne,
est blanc rosé en dessous, vert en dessus, dont le limbe ovale-ellip-
tique, gaufré ou ondulé sur les bords, est vert foncé, parcouru dans
toute s ilongueurpar une bande médiane irrégulière, large de 2 ou 3
centimètres, et d'unbeaublancd'ivoire; toutes lesnervuressontéga-
lement dessinées par des bandes blanches ; ces feuilles atteignent
facilement Qm 38 de longueur sur O^i 11 -Om 12 de largeur. —
Quant au Croton Carrierii, sa tige verte atteint plusieurs mètres
de hauteur ; les nombreuses feuilUs qu'elle porte sont oblongue:-
laneéolées, avec un péfiole jaune d'or long de 0"^ 06, et leur
limbe, qui n'a pas moins de C™ iC-Oni 4o de longueur sur
Om 06-Om 07 de largeur, ebt gracieusement arqué et nuage d'un
beau jaune d'or fort luisant. — Le Comité de Fioriculture a trouvé
ces deux plantes très belles, et il demande qu'une prime de l^e
classe soit accordée à MM. Chantrier. Cette demande est favora-
blement accueillie par la Co.iipagQie.
10° Par M. Remy, père, des graines du Chou de Pantoise dépo-
sées par lui sur le bureau pour qu'elles soient distribuées aux
Membres de la Société qui voudront essayer la culture de cette
Vdriéié recoiumandable.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. Lepère, fils, a la parole et présente des observations relatives
134 PROCÈS-VERBADX .
à ce qu'a dit M. Chevalier, aînp, dans la séance duî2 janvier
dernier (voir ]q Journal, 3^6 série, '11,-1880, p. 52). 11 n'admet pas
que l'Amandier, bien qu'il soit fréquemment employé comme sujet
pour les greffes de Pêcher, ait les avantages particuliers que lui
attribue jM. Chevalier. Il ne partage pas non plus la confiance de
M. Chevalier dans l'tffdt avantageux des entailles pratiquées aux
arbres ; il croit que, cette année^ les arbres étant souffrants, de
pareilles entailles en amèneraient la mort par la gomme. Quant
aux chaperons vitrés que recommande M. Chevalier, M. Lepère, fils,
les regarde comme ayant nui aux espaliers qu'ils devaient protéger.
Il pense que, pendant les grands froids, comme il fait plus chaud
tous ces abris, dès quels soleil paraît, qu'à des places découvertes,
cette chaleur succédant brusquement à la gelée ne peut que nuire
aux arbres, et que c'est là ce qui a eu lieu cet hiver. Il admet que ces
chaperons peuvent rendre service pendant les années très humi-
des, mais non pendant les autres. Ildit qu'ilsfavorisent lamullipli-
cation des insectes ; qu'ils empêchent que les arbres ne reçoivent la
pluie, dont cependant les bons effets sont connus; qu'ils intercep-
tent de la lumière; enfin qu'ils attirent vers le haut les pousses
contrôle trop grand allongement desquelles on a toujours à lutter.
Pour ces divers motifs, il en désapprouve l'emploi.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
1°llue lettre de l\\: Laisné qui annonce l'envoi de nombreux
exemplaires imprimés du programme relatif au prix qu'il a
institué et qui portera son nom. M. Laisné pense qu'il serait bon
qu'un de ces exemplaires fût envoyé avec chacun des cahiers d'un
prochain numéro du Journal, car, dit- il, il y a un intérêt de
moralité à ce que la Société centiale d'Horticulture répande la
connaissance du règlement qui indique les conditions requises
pour l'obtention de ce prix. Le but qu'il s'est proposé, en faisant
cette fondation, a été d'exciter les garçons qui sont appelés à deve-
nir un jour chefs, à faire de bons et honi êtes jardiniers ; tan-
dis que, de leur côté, les patrons ont un intérêt majeur à faire con-
naître la récompense que peuvent obtenir, dès ce jour, ceux de
leurs employés qui se feront distinguer par leur moralité et par
leur application au travail.
SÉANCE DU 11 MA.RS 1880. 135
2' Des demandes de Jurés adressées pour les Exposilions qui au-
ront lieu: à Rennes, les 21, 22 et 23 mai prochain; àPérigueux,du
29 mai au 7 juin prochains, l'une et l'autre en même temps
qu'un concours régional. MM. LouisLeroy, d'Angers, et Malet, fils,
sont priés de représenter la Société centrale d'Horticulture de
France, le premier à Rennes, le second à Périgueux.
3° Une lettre écrite de Boissy près Ghaumont(Oise), par M-. Dau-
din et dans laquelle sont Indiquées plusieurs des espèces qui ont
succombé au froid de cet hiver, dans la propriété de cet honora-
ble collègue. Les renseignements contenus dans cette lettre ne
sont donnés que comme les résultats de la première impression, et
M.Daudin se propose de répondre plus lard avec les détails conve-
nables aux questions contenues dans le programme que la Société
vient de publier. De ces renseignements il résulte que, chez M.
Daudin, presque tous les Rosiers, francs de pied ou greffés, sont
entièrement perdus, ainsi que tous les arbustes à feuilles persistan-
tes, Lauriers, Mahonias, etc., et que des pertes considérables ont
été éprouvées pour les Conifères, notamment en fait de Pins à lon-
gues feuilles, de Cèiire Déodara, de divers Abies^ des Séquoia, de
Y Ai^aucaria imbricaia, etc.
M. Daudin écrivant que VÂbies Nordmanniana est, chez lui, tout
roussi, ainsi que le Pinsapo, M. Pissot dit que, dans le Bois de Bou-
logne et à Auteuil, cette espèce est restée en parfait état, de même
que les Abies cephalonica et canademis ; au contraire, le Cedrela
sinensis, arbre remarquable à divers égards et qui constituait une
introduction d'un grand intérêt , n'a pas résisté à l'hiver. De son
coté, le Paulownia présente en ce moment un fait intéressant
et inattendu : à la date de quinze jours ou trois semaines, les
pousses extrêmement vigoureuses que cet arbre développe et dont
des spécimens sont en ce moment sous les yeux de la Compa-
gnie, paraissaient toutes mortes. Or, hier M. Pissot, en ayant exa-
miné de nouveau un certain nombre,- a été surpris de voir leur tissu
sous-épidermiqne redevenu vert, et un examen attentif qu'il en a
fait alors lui a donné la conviction que la plupart de ces arbres
survivront. Sur ces Paulownia, ainsi que sur diverses autres espè-
ces,le bas des tiges était resté vert, dans l'étendue quelaneige avait
abritée ; plus haut tout était sec, l'écorce même se détachant
136 PROCÈS-VERBADX.
souvent d'elle-même, tandis que les sommités étaient généralement
vertes ; c'est dans la portion intermédiaire, qui étaitd'abord sèciie,
que la vie paraît reprendre maintenant.
M. Aubréefait observer qu'on nedoit pas trop se presser dédire
que des végétaux dont l'écorce reverdit plus ou moins, ou même
qui poussent sont pour cela définitivement sauvés. On sait en effet
que la sève et les matières nutritives qui étaient Testées dans les
tiges peuvent fournir les matériaux nécessaires pour un certain dé-
veloppement; mais dès que ces matières nutritives sont épuisées,
l'arbre n'en reste pas moins mort ; il n'y avait donc eu là qu'une
apparence trompeuse de reprise de la végétation.
4" Une lettre dans laquelle M. Auriau, jardinier ch-rz M. le doc-
teur Roger, à Boulogne (Seioe), apprend que le Bégonia, remarqua-
ble pour la beauté de son développement, qu'il a présenté dans la
dernière séance et qui lui a valu une prime de2,^ classe, a dû essen-
tiellement sa luxuriante végétation à ce qu'il a été arrosé avec la
dissolution .«aline complexe que les horticulteurs français ap-
pellent engrais Jeannel. « Voici déjà, dit-il, plusieurs années que
» j'emploie l'engrais Jeannel pour ces plantes, dans le courant
» de l'été, et je m'en trouve très bien. Cet engrais leur donne une
» végétation extraordinaire. » D'autres engrais chimiques em-
ployés comparativement n'ont pas produit un aussi bon effet.
5° Une lettre de M. Chevalier, rue des Quatre-Fils, 4, à Paris,
qui annonce l'envoi de 50 exemplaires d'une petite brochure avec
figures coloriées, sur le Phylloxéra, destinée à faire bien connaître
ce redoutable insecte {iux différentes phases de son existence.
Ces exemplaires sont mis à la disposition des Membres de la
Société.
M. le Vice- Président Arnould-Baltard, qui vient de remplacer
M. Hardy au fauteuil de la présidence, avertit la Compagnie que
l'Exposition qui doit être tenue, cette année, par la Société, dans
le Palais de l'Industrie, est maintenant fixée au 5 juin et durera
quatre jours.
Il avertit ensuite que M. Curé qui a déjà ouvert son jardin aux
élèves des écoles du15« arrondissement, l'ouvre également aux
Membres de la Société qui croiraient pouvoir y trouver des sujets
d'étude.
SÉANCE DU II MARS !880. 137
M. P. Duchai tre présente à la Société, de la part de leur au-
teur M. E. Dupont, ingénieur des constructions navales, deux
travaux que celui-ci vient de publier et dans lesquels il a consi-
gné les résultats d'observations faites par lui au Japon. L'un, dont
il a déjà été question dans la séance du 1 2 février dernier (voyez
le Journal, cahier de février 1880, p. 78) est intitulé : Les essences
foi^estières du Japon (in-8o de 172 pages; Pari?, iSSO; chez Ber-
ger-Levrault, rue des Beaux-Aits, 5); c'est la réunion de plusieurs
articles insérés dans la Revue maritime et coloniale; l'autre, qui
a pou? titre : Notes relatives aux Kakis cultivés japonais, a été
publié dans le Bulletin de la Société d'Horticulture et d'Acclima-
tation du Var (tirage à part en brochure ir-S» de 8 pages et i pi. ;
Toulon; 1880). C'est à ce dernier mémoire que M. P. Duchartre
demande à la Compagnie la permission d'emprunter quelques
renseignements qui lui semblent n'être pas dépourvus d'oppor-
tunité. En effet, M. Hédiard ayant présenté, dans la séance du
i7 décembre 1879, des fruits du Diospyros Kaki h. récoltés en
Algérie et, dans celle du 11 décembre suivant, des fruits qu'il
attribuait au Diospyros costata Carr., qui lui venaient de l'île de
la Réunion (voyez le Journal, 3« série, I, 1879, p. 691 et p. 745),
l'avis du Comité d'Arboriculture, qui avait dégusté ces fruits
séance tenante, fut nettement défavorable. Dans l'un et l'autre
cas, M. Hédiard fit observer que les fruits des Plaqueminiers ou
Diospyros en général n'ont leurs qualités et ne doivent dès lors
être mangés que dans l'état de surmaturation, qui les rend plus
ou moins blets. Or, M. E. Dupont nous apprend que, tant qu'ils
sont verts, les Kakis cultivés au Japon sont très riches en tannin,
et par suite fort aslriagents, à ce point que, dans cet état, les
Japonais les pilent et les laissent ensuite digérer dans l'eau
pour obtenir un liquide nommé par eux Chiboukaki qu'ils em-
ploient comme mordant dans la fabrication des laques, dans la
teinture et dans la tannerie. C'est dans cet état de maturité
imparfaite que le Comité d'4rboticulture a dégusté les échantil-
lons de ces fruits apportés par M. Hédiard; il ne pouvait donc
que les trouver mauvais. Le tannin disparaît à mesure que ces
fruits achèvent leur développement et mtirissent. et à sa place se
produisent le jus, le sucre et Tarome qui s'y trouvent au maximum
438 PROCÈS-VERBADK.
quand ils sont blets. Il faut donc, après les avoir cueillis lorsqu'ils
sont arrivés à leur grosseur, les conserver comme nous le fai-
sons pour les Nèfles, ou hâter l'arrivée de cette surmaturalion par
des procédés divers employés habituellement au Japon. Le plus
usité de ces procédés consiste à placer les Kakis ou Caques dans
des tonneaux, par couches alternatives de fruits et de menue
paille de riz, de façon que chacun soit bien isolé de ses voisins.
Ceux qui veulent obtenir plus promptement le même résultat
mettent ces fruits dans un tonneau enveloppé de matières iso-
lantes, après quoi ils y versent de l'eau chaude qu'ils laissent re-
froidir le plus lentement possible. Les fruits des Kakis cultivés
sont tous comestibles, mais plus ou moins agréables à manger.
Il en est (notamment le Tsouroumarou et le Tsourounoko) dont
M. Dupont dit qu'ils sont plus fondants, plus sucrés et plus juteux
que les meilleures Poires de Beurré d'hiver. — On distingue des
Kakis d'été très fondants et des Kakis d'hiver plus fermes, selon
l'époque à laquelle ces fruits atteignent leur cotnplète maturité;
ces derniers ne perdent leur amertume que tard dans la saison.
Ces fruits se consomment tantôt frais, tantôt secs. A l'état frais, il
en est plusieurs variétés dont la substan(fe est tellement molle
qu'on les mange à la cuiller. Quant à ceux qu'on veut faire sé-
cher, ils sont pelés, suspendus par la queue, exposés un mois au
soleil, après quoi on les aplatit et met en caisse où ils se conservent
bien. Un lait fort remarquable c'est î'extrème variabilité de forme
et de couleur qu'offrent les fruits des Plaqueminiers japonais. Là
planche in-folio qui est jointe au mémoire de M. E, Dupont en
montre le profil et les dimensions dans vingt-deux sortes diffé-
rentes. On y voit qu'il en e.-t d'arrondis et notablement déprimés
(Sakoumiolaa), de globuleux (Zendji), de globuleux-ovoïdes (îsou-
roukaki, Torokoukaki), d'ovoïdes (Toyama, Kochioumarou),
d'oblongs (Ghinanokaki, etc.), enfin d'oblongs-lancéolés, trois fois
plus longs qu'épais (Foudékaki). Leur couleur varie beaucoup
tant pour la chair que pour la peau, depuis le jaune pàle(Na-
chimiotan), jusqu'au rouge très foncé (Kourocouma, Tsourouma-
rou, etc.). Quant à leurs dimensions, un tableau donné par
M. Dupont montre qu'elles vont de Om 03-0"^ 04 dans certaines
variétés (A.mankaki, Ghinomarou, etc.), jusqu'à Om 09 (Miotan,
SÉANCE DU 1 \ MARS 1880. 139
EDzakcki, etc.) et même 0^ \2 (Deuhaï) de diamètre. «Le Kaki
» du Japon, écrit M. Dupont, est très rustique; c'est un arbre de
» plein champ qui supporte vaillamment les froids du Japon et
» dont l'acclimatation promet d'êlre facile et fructueuse. » Ces
arbres ont les dimeusions des beaux Pommiers de la Normandie ;
ils sont tellement productifs que, lorsque leurs feuilles tombent,
au début de l'automne, il reste à découvert une quautité de fruits
souvent assez considérable pour cacber les branches.
M. P. Duchartre dit que M. E. Dupont a laissé entièrement de
côté la question botanique des espèces de Diospyros fruitiers du
Japon et de la Chine, et il ajoute que lui-même ne croit pas devoir
Taborder, tant elle a été embrouillée dars ces dernières années.
Il croit devoir sb berner à rappeler que certains botanistes font
dériver tous bs Kakis japonais et chinois du Diospyros Lotus L.,
qu'on trouve spontané jusque dans l'est de l'Asie; que d'autres,
au contraire, admettent comme espèces distinctes de celui-ci le
Diospyros Kaki L. f., des régions plus ou moins chaudes, le D.
Schi-tsé BuNGE, des régions froides, auxquels on a ajouté, dans
ces dernières années, le D. costata Garr., le D. Mazeli Garr., etc.;
que d'autres enfin, notamment M. A. Lavallée [Arbor. Segrez.,
p. 161), rattachent les Diospyros costata et Mazeli de M. Carrière,
comme variétés, du D. Schi-Tse Bunge, conservant comme espèce
à part le D. Kaki L. f. Il est vivement à désirer, dit M. P.
Duchartre en terminant, que. la lumière se fasse bientôt à cet
égard .
M. Jacquin, de Bessancourf, rapporte que M. Uédiard lui ayant
donné deux échantillons des Kakis qu'il avait montrés à la Société,
il goûta, le jour même, à l'un de ces fruits qu'il trouva mauvais.
Comme il n'avait essayé que sur une moitié d'un échantillon, il
conserva l'autre moitié et l'échantillon auquel il n'avait pas
touché. Au bout d'un mois de conservation, celui-ci fut reconnu
excellent, et, quinze jours plus tard, la moitié de l'échantillon
dégusté en premier lieu fut trouvée parfaitement saine et déli-
cieuse.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
1° Note sur les Acariens qui se nourrissent de végétaux vivants ;
par M. le docteur Girard (Maur.).
HO PROCÈS- VERBAUX.
2o Notice sur le Jardin d'Essai ou du Hamma, près d'Alger;
par M. P. DUCHARTRE.
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations ;
Et la séance est levée à quatre heures.
SÉANCE DD 25 MARS 1880.
Présidence de M. Hardy.
La séance est ouverte à deux heures. Le nombre des Membres
qui y assistent est de 129 titulaires et 5 honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté après
quelques observations de M. Lepère, fils, qui reprcduit les ciiti-
ques faites par lui (voyez plus haut, p. 133), dans la dernière séance,
de ce qu'avait dit M. Chevalier, aîné, de Montreuii-sous-Bois,
aux séances du 22 janvier et du 12 février derniers, touchant
les avantages ofïerts, selon celui-ci, par l'Amandier, comme sujet
et quant aux chaperons vitrés permanents (voyez le yoMrna/, 18S0,
p. 52 et 73.)
M. Lepère, fils, ayant dit, entre autres choses, qu'on ne devrait
pas admettre à l'impression dans le Journal l'exposé d'opinions
qui ne rentrent pas dans le domaine de la saine horticulture,
M. le Président répond que la Société centrale d'Horticulture de
France, pas plus que les autres Sociétés, ne se porte garante des
opinions exprimées dans ses séances ou dans les communica-
tions qui lui sont présentées. L'expression de ces opinions étant
toujours donnée avec le nom de leur auteur, c'est à celui-ci que
revient la responsabilité de ses énoncés, et c'est ce qu'indique de
la manière la plus formelle un avis imprimé, au nom delà Com-
mission de Rédaction, en tête de chaque cahier du Journal.
M. le Président proclame, api es un vote de la Compagnie,
l'admission de cinq nouveaux Membres titulaires qui ont été pré-
sentés dans la dernière séance et contre qui aucune opposition
n'a été formulée.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M. Leguay, cultivateur à Argenteuil, une botte à' Asperges
variété hâtive, violette, qui ont été obtenues dans des vignes cul-
tivées à la charrue vigneronne. — M. le Président du Comité
de Culture potagère dit qu'il est rare de voir des Asperges
SÉANCE DU 25 MARS 1880. 141
aussi belles, à celte époque de Tannée, que le sont celles de M. Le-
guay. Il pense que cette extrême hâtiveté, dont on n'a pas va
d'exemple depuis une dizaine d'années, est due essentiellement à
ce que les gelées rigoureuses de cet hiver ont déterminé un ex-
trême ameublissement de la terre. Quant au mode de culture des
Asperges à la cliirrue, que M. Leguay regarde comme nouveau,
le Comité de Culture potagère y voit une telle analogie avec celui
quiestmisenpratique,à Ruei), par M. Parent, qu'illui estdifficile
d'en admettre la nouveauté, sous ce rapport. Il serait donc bon
qu'une Commission fût chargée d'aller examiner sur place ce mode
de culture, afin de reconnaître s'il offre en effet de la nouveauté
à un point de vue quelconque. — Une prime de 2^ classe est
demandée pour M. Leguay et accordée par la Compagnie.
20 Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, du
Fenouil doux ou d'Italie qu'il a rfçii d'Italie. A ce propos, M. Hé-
diard dit que, plusieurs personnes lui ayant conseillé de faire venir
d'Italie une certaine quantité de ce Fenouil dont la culture est
très-répandue dans ce pays, il a suivi ce conseil, à une date
récente. Cette expérience lui a prouvé que ce serait là toujours
un aliment d'un prix assez élevé. En efllet, un envoi qui
en contenait 80 kilogrammes n'a fourni que 360 pommes suscep-
tibles d'être vendue?, Or, en raison du prix d'achat, qui est de
1 5 francs le cent, pris sur place, des frais d'emballage, de port, etc. ,
chaque pomme de Fenouil est revenue à 26 centimes au moins;
cependant la vente s'en est très bien faite, même avec un profit
suffisant. Il pense donc que, si nos maraîchers s'adonnaient à la
culture de cette plante alimentaire, en en vendant le produit à
raison de 25 francs les cent pommes, ils pourraient réaliser un
bénéfice convenable. Il les engage à joindre désormais cette espèce
polagère à celles qu'ils cultivent aujourd'hui.
M. Garé dit qu'il y a déjà longtemps que la culture du Fenouil
doux d'Italie a été tentée par les maraîchers parisiens. Lui-même
s'en est occupé, l'an dernier. Malheureusement la plante monte
facilement et, quand cela a lieu, le produit n'est guère de nature
à trouver des acheteurs, à Paris, au prix de 0 fr. 25 que leur
donne M. Hédiard. Il doute même que, dans les circonstances
ordinaires, on puisse en avoir de non monté, au moins avant le
142 PROCÈS-VERBAUX.
mois d'octobre. Il pense que le même fait peut hien avoir lieu
en Italie.
M. Hédiard répond que le Fenouil qui lui a été envoyé était
très bon, même mangé cru, en salade. Il croit qu'il n'était pas
monté; toutefois il offrait, à son centre, un tube assez large pour
que le doigi pût y entrer.
M. Curé fait observer que l'existence de ce tube central semble
prouver qu'il était monté.
3" Par M. Rigault. jardinier-chef chez M. Bertrand, à Laqueue-
en-Brie (Seine-et-Oise), un pied û'Anthurium Scherzerianum
Wardii qui offre trois tiges florifères, avec diverses anomalies
dans les spathes, et un pied de Tillandsia Lindeni vera. — M. le
Président du Comité de FloricuUure dit que la dernière de ces
plantes appartient à une espèce d'introduction récente, très
bonne à cultiver, rustique et néanmoins encore si rare qu'on peut
la regarder comme une nouveauté. Aussi le Comité (ieraande-t-il
que M. Rigault reçoive, principalement pour la présentation qu'il
en a faite, une prime de l""» classe, et la Compagnie fait droit à
cette demande.
Dans une note écrite, M. Rigault dit que son Anthurium ScheV'
zerianum appartient à une variété mise au commerce par
MM. Veitch, de Londres, à la date de quatre ou cinq ans, et qui
est regardée comme l'une des plus belles que l'on possède, en
raison de l'ampleur et du vif coloris de ses spathes. Celles-ci, sur
le pied qui se trouve en ce moment sous les yeux de la Compa-
gnie, sont affectées de deux anomalies différentes : l'une est
presque foliacée et sa couleur a beaucoup perdu de sa vivacité,
surtout à la face externe ; les autres, dont je coloris est resté rouge
éclatant, sont accompagnées à leur base d'une petite pièce ou
spathe supplémentaire, qui leur est opposée. M. Bigault pense
que ces anomalies sont dues à ce que, au mois de juin dernier, on
a coupé l'extrémité de la tige. C'est du talon, écrit-il, laissé sans
changement dans le même pot, que sont parties les trois tiges
florifères qui existent aujourd'hui, et les anomalies offertes par
les inflorescences que portent ces tiges pourraient tenir à ce que
ropération faite en juin a jeté « une certaine perturbation dans
» l'équilibre de la végétation, car jamais cette plante n'avait pré-
SÉANCE DU 25 MARS 1880. 143
» sente la moindre variation, ni dans ses spadices, ni dans ses
» spathes. »
M. P. Duchartredit éprouver quelque difficulté à faire découler
de la suppression d'une tige les anomalies qu'offrent celles qui
sont venues à sa place. Ce sont là des monstruosiîés dont la cause
serait peu facile à déterminer, mais dont la nature est plus aisée à
comprendre, surtout pour la principale d'entre elles. En eff*it,
on sait que, dans le voisinage des fleurs, les feuilles subissent
chez beaucoup de plantes des modifications dans leur configuration,
leurs dimensions, leur couleur, qui les fout passer à l'état de ce
qu'on appelle des bractées. La spathe de VAnthurium Scherze-
rianum et des Aroïdées ou Aracées en général, ainsi que de beau-
coup d'autres Monocotylédones, est une bractée. Or, les altérations
qui ont changé des feuilles en bractées peuvent cesser accideniel»
lement de se produire et alors la bractée reprend plus ou moins
complètement ses caractères primordiaux de feuille. C'egt ce qui
est arrivé dans le cas présent. La spathe d'an rouge-feu qui dis-
tingue Y Anthurium Schei'zeriaman est redevenue une feuille verte
en dehors, faibleaient teintée de rouge en dedans, dont la forme
générale plus allongée que de coutume rappelle déjà celle des
feuilles ordinaires de la même plante, et qui s'est même rétrécie à
sa base eu un pétiole nettement accusé, tandis que les spathes bien
caractérisées de cette espèce sont toujours parfaitement sessiles.
4» Par M. Chenu, jardinier chez M"^ la comtesse de Nadaillac,
un pied de ûenirobium densifïoriim Lindl., splendide Orchidée
indienne, appartenant à une variété rare, remarquable par la
richesse du coloris oraagé de son la'-ge labelle, qu'encadre un
périanthe d'un beau jaune-citron. Cette magnifique plante ne
porte pas moins de six amples inflorescences, qui réunissent cha-
cune un grand nombre de fleurs. — Sur la proposition du Comité
de Floriculture, une prime de 1''« classe est accordée à M. Chenu
pour celte présentation.
5» Par M. Lecaron, horticulteur-grainier, quai de la Mégisserie,
à Paris, six pieds en pots de Cinéraires naine?, pour la présenta-
tion desquelles il lui est donné une prime de 2^ classe. — Ces
plantes ont été jugées trè^ belles et M. le Président du Comité fait
observer que les capitules (vulgairement appelés fleurs) en sont
assez amples pour que plusieurs mesurent 0°^ 07 de largeur.
144 PROCÈî-YERBAUX.
M. Lecaron apprend à la S^jciété que ses Cinéraires ont été
semées en terrine du 10 au 15 juillet 1879. Quand le jeune
plant a eu quatre ou cinq feuilles, il a été repiqué sur une vieille
couche et finalement mis en pots à la fin d'octobre. Alors on 1'?
rentré en serre. M. Lecaron fait observer que, si l'on veut obtenir
une belle floraison des Cinéraires, il faut leur faire subir un
second rempotage au mois de février, en enlevant un tiers de la
vieille terre. Cette opération donne beaucoup de vigueur à ces
plantes et en détermine la ramification.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont ob-
tenues.
M. le Secrétaire-général procè Je au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
]° Une lettre de M. Léo d'Ounous, de Saverdun, adressée à IM.
Vavin et communiquée par celui-ci. Elle est relative à divers
sujets, notamment aux progrès delà culture potagère dans le sud-
ouest de la France.
5,0 Une lettre de M. Ch. Baltet, horticulteur à Tioyes, qui fait
hommage à la Société d'un exemplaire de la 2" édition de son ou-
vrage sur l'art de greffer.
3° Une demande de Commission pour l'examen d'un appareil
de chauffage construit par M. Fauriat. Cette demande n'étant pas
accompagnée de l'autorisation du propriétaire du jardin dans le-
quel est posé cet appareil, il ne peut y ôire fait droit immédiate-
ment.
4» Une lettre de M. Th. Denis, jardinier-chef au Paie de la
Tète-1'Or, à Lyon, à laquelle est jointe une note manuscrite rela-
tive à la continuation de ses expériences sur la destruction de l'œuf
d'hiver du Phylloxéra par i'éboaillautag-i de la Vigne avec du lait
de chaux additionné de potasse.
Il est faii dépôt sur le bureau des documents suivants :
'|o L'A, B,C du chaufi'dge des serres; par M. Cu, de Vendeuvre.
2° Rapport sur la 4"= édition d'un ouvrage de M. A. Dumas sur
la culture maraîchère ; M. Laizier, Rapporteur.
M. Cjré avertit que, désirant aider le plus possible à la propa-
gation des principes de l'tiorticulture, il a ouvert son jardi:i aux
instituteurs laïques du l j« arrondissement qui peuvent y donner
des leçons à leurs élèves au vu des plantes et Jes cultures dont ils
SÉAWCE ÛD 25 MARS ISSO. U5
ont à leur parler. Il ajoute que ceux de ses collègues qui auraient
intérêt à voir par eux-mêmes les détails de la culture potagère se-
raient les bienvenus dans son établissement.
M. Laizier dit que ce que fait, en cette circonstance, M. Curé
est déjà méritoire et très utile ; mais les résultats seraient encore
bien plus avantageux s', au lieu de laisser les instituteurs faire
des leçons à leurs élèves sur les cultures qu'ils ont devant eux, il
donnait aux maîtres eux-mêmes des leçons que ceux-ci répéte-
raient ensuite à leurs élèves ; car il ne faut pas se dissimuler que,
dans l'état actuel des choses, les instituteurs ne sont pas assez
versés en matière de culture pour donner une saine instruction à
cet égard.
M. le docteur Girard (Maurice) fait observtr que l'on commence à
peine en ce moment à organiser l'enseignement agricole et hor-
ticole par les instituteurs, et qu'il faudra du temps pour complé-
ter cette vaste organisation. La loi donne cinq années pour cela
et ce délai ne sera certainement pas trop long, attendu que le per-
sonnel enseignant actuel non seulement est étranger aux sciences,
mais encore semble être peu attiré vers elles. Faisant partie de la
Commission qui doit présider à cette organisation, il a dû faire
dernièrement une inspection en différentes parties de la France, et
c'est ainsi qu'il a reconnu l'état de choses dont il vient de parler. Il
n'a trouvé qu'un petit nombre d'écoles normales dans lesquelles il
fût donné des leçons d'horticulture. Aujourd'hui la Commis-^ ion a
arrêté un plan qui sera soumis à l'approbation de l'autorité supé-
rieure, et il y a lieu d'en espérer d'abord l'adoption, puis la réalisa-
tion. Elle a décidé que l'enseignement de l'agriculture serait séparé
de celui de l'horticulture ; elle a pensé ensuite qu'il fallait commen-
cer par ce dernier qui sera donné, non par des professeurs faisant
un cours, mais par un praticien qui, pendant trois années, mon-
trera sur place aux élèves la pratique de la culture. Les jeunes gens
sont en général bien disposés à apprendre, et on obtiendra certaine-
ment avec eux de meilleurs résultats qu'avec les hommes faits à
qui s'adressent les conférences des professeurs d'agriculture dé-
partementaux. Avant tout, dit j\I. Girard (Maurice), il faudra bien
l'aire comprendre aux jeunes élèves que l'enseignement qui
leur est donné n'est pas du tout celui qui convient dans une
U6 NOMINATIONS. — SÉANCE DO 11 MARS 1880.
ferme-école, et qu'eux-mêmes auront plus tard à faire connaître,
à leur tour, les bonnes méthodes agricoles et horticoles qui leur
auront été enseignées. On devra s'efforcer de leur faire aimer la
campagne pour les y attacher et pour qu'ils impriment une bonne
dire>.'tion aux tPrtVaux de ceux qui ont à y travailler; il faudra
donc leur faire comprendre l'objet de ces travaux auxquels eux-
mêmes ne sont pas appelés à prendre part. C'est là le but que l'on
se propose et il y a lieu d'espérer qu'il sera atteint.
M. Hardy dit que l'enseignement de l'horticulture existe déjà
dans quelques écoles normales. Il cite comme exemple celle de
Versailles dont les élèves se rendent une fois par semaine à l'Ecole
nationale d'Horticulture: là il leur lait lui-même chaque fois une
leçon d'une heure et demie sur l'arboriculture fruitière, dans le
jnrdin et devant les arbres fruitiers.
M. Michelin fait observer qu'un point fondamental, pour l'orga-
nisation de l'enseignement horticole, c'est que chaque école ait
son jardin; or, les choses sont encore bien loin d'en être arrivées
là. Il a eu cependant occasion d'en voir une où tout était bien or-
ganisé sous ce rapport; mais les élèves semblaient dédaigner
cette nature d'enseignement. Il importera donc d'en développer le
goût dans leur esprit.
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations;
Et la séance est levée à quatre heures.
NOMINATIONS.
SÉANCE DU 11 MARS 18 8 0.
MM.
1. BRiSAC(le généiaH, rue d'Hauteville, 5j!, à Paris, présenté par MM.
Lecocq-Dumesnil et Dczobry.
2. Grandveau (Emile), jardinier chez M"^ la baronne Nathaaiel de
Rothschild, à l'Abbaye-des-Vaux de Ternay, par lePerray (Seice-et-
Oise), présenté par MM. F. Jamin et Duvivler.
3. Kaltenbach, négociant, rue des Petiles-Écuries, 46, à Paris, présenté
par MM. Courcier et VVauthier.
CORRESPONDANCE. — LETTRE DE M. DAUBIN. 147
4. Leguay (Paul), cultivateur, rue des Ouches, 36, à Argenleuil (Seine-
ei-Oise), présenté par MM. A. Cottin et Lepère, fils.
5. RoBLiN, propriétaire, boulevard Magenta, 55, à Paris, présenté par
MM. R. Jolibois et Duvivier.
SÉANCE DU 25 MARS'ISSO.
MM.
1. Mallet (Cyprien), fabricant de vases irrigateurs, à Moissac (Tarn-et
Garonne), présenté par MM. Charies Joly et B. Verlot.
2. Mélage (Adrien), jardinier chez M. Hector Poiret, à Gonesse (Seine-
et-Oise), présenté par MM. H. Poiret et Lecocq-Dumesnil.
ADMIS A l'hONORARIAT PAR LE CONSEIL, LE H JIARS 1880.
M.
CouRCiER, rue Taitbout, 80, à Pads.
CORRESPONDANCE.
Lettre DE M. Daudin a M. P. Duchap.tre.
Boissy près Chaumont (Oise), 10 mars 1880.
MONSIEDR ET CHER COLLÈGUE,
En attendant qu'i 1 soit possible de donner une réponse raisonnée
aux différentes questions indiquées dans le programme que contient
le dernier numéro du Journal de la Société, permettez-moi de
faire connaître en peu de mots les effets les plus sensibles de l'hiver
désastreux que nous venons de traverser.
Dès les derniers jours de novembre, un refroidissement notable
de la température s'était produit. Le 27 et le 28, le thermomètre,
à 7 heures du matin, maiquait7 et 9 degrés de congélation, et le
30, la neige commençait à tomber.
Dans la journée du 4 décembre, de nouveaux tourbillons de
neige chassés par un vent impétueux ont couvert le sol, comblant
148 CORRESPONDANCE. — LETTRE DE M. DAUDIN.
les fossés et les parties creuses des chemins. Jusqu'au 29 décembre,
cette couche épaisse et glacée s'est conservée, sous l'influence d'une
rigueur souvent excessive.
Une circonstance remarquable, pendant cette longue période
sibérienne, c'est que, du 6 décembre au 28, à l'approche du dégel,
un calme absolu n'a cessé de régner dans l'atmosphère; la neige
qui s'était attachée aux rameaux des arbres et arbustes à feuilles
persistantes, n'étant pas chassée par le vent, y est demeurée fixée
pendant plusieurs semaines.
Voici les principaux eflets produits chez nous par cet état de
choses exceptionnel.
Presque tous les Rosiers, francs de pied ou greffés, sont entière-
ment perdus ; il ne reste rien des Rosiers Thés, Noisettes, Ben-
galfcs, remontants ; et j'ai vu à peine deux ou trois Rosiers Gent-
feuilles ayant conservé une apparence de végétation.
Je dois signaler un joli Rosier à fleur jaune, de la variété appelée
Persian Yellow, franc de pied, qui ne paraît pas avoir soufTert.
Tous les arbustes à feuilles persistantes, Lauriers, Genêts, Ma-
honias sont atteints d'une manière irréparable; cependant quel-
ques-uns repousseront du pied étant rabattus.
C'est parmi les Conifères que les pertes les plus graves et les
plus regrettables se sont produites.
J'ai entièrement perdu les Araucaria imbricata, dont un sujet de
6 mètres parfaitement régulier et vigoureux.
Tous les Cèdres Deodara, grands et petits, sont gelés sans res-
source.
Les Cèdres du Liban et de l'Atlas ont beaucoup souffert, même
les plus vieux ; il est douteux qu'ils reprennent leur verdure.
Les Séquoia gigantea sont gelés, surtout les plus jeunes ; quel-
ques-uns des plus grands ont conservé verts leurs rameaux supé-
rieurs ; ils sont roussis et comme brûlés dans les deux tiers infé-
rieurs. Toutes les feuilles de ces rameaux tomberont.
Le Séquoia sem^jervirens est encore plus maltraité. Parmi les
Sapins, VAbies bracteata est entièrement gelé.
Le Pinsapo, sans être trappe à mort, est tout roussi ; il perdra
ses feuilles.
VAbies Nordmanniana est dans le même cas.
NOTES ET MÉMOIRES — SUR l'ARAUCARIA IMBRIGATA. 149
Parmi les Pins, le plus délicat, auquel il faut renoncer chez
nous, est le Pinvs insignis. J'avais un superhe Pinus Lambertiana^
dont j'attendais la fructification; je le regarde comme mort. Pre?-
que tous les Pins à longues feuilles : Pinus Sabiniana, Coulteri,
Benthamiana^pinea, Finaster, disparsîiront de ma collection.
Il en est de même des Cephalotaxus pedunculata et Fortunei ;
ils sont tout à fait morts.
Après ce martyrologe, je veux mentionner les espèces parfaite-
ment rustiques et qui n'ont pas souffert.
Ce sont d'abord les espèces anciennes, l'A è^es^^ce<^, VA. taxifoha\
puis je dois citer le bel Abies nobilis, VA. Douglasii, VA.canadensù.
Parmi les Pins, nos anciens /^mMssîVyes^m, P. Laricio, P. aus~
triaca, P. Strobus, P. excelsa, sont intacts. Je veux mentionner
aussi une charmante espèce, restée aussi verte qu'avant l'hiver, le
Thuiopsis dolabrata.
En ce qui concerne les arbres fruitiers et autres à feuilles tom-
bantes, il faut attendre le premier mouvement de la sève pour ap-
précier leur état.
Recevez, etc.
H. Daudin.
NOTES ET MÉMOIRES.
Encore l'Araucaria imbricata.
Revue des plus beaux exemplaires de cet arbre qui existent
EN France. Recherches sur la répartition des sexes dans
CË VÉGÉTAL, sur SA CULTURE, ETC. {Suite et fin);
Par M. J.-H. Blanchard, Jardinier-Chef de la marine, à Brest.
L'Araucaria est assez connu pour que nous soyons dispensé d'en
donner ici la description botanique ; mais le point sur lequel les au-
teurs ne sont pas d'accord et sur lequel nous ne pouvons nous em-
pêcher d'attirer l'attention des lecteurs, c'est la répartition des
sexes dans ce végétal.
150 NOTES ET MÉMOIRES.
Il est monoïque pour les uns et dioïque pour les autres. Cer-
tains praticiens vont jusqu'à dire qu'ils se font fort de recon-
nsître les sexes de l'Araucaria dans s^î jeunesse, comme on recon-
naît les variétés de Poiriers ou de Pommiers. Tls donnent pour
caractères distinctifs aux suj-its mâles, un port très élancé, des ver-
ticilles très écartés et les branches presque simples ; les feuilles sont
aussi assez éloignées les unes des autres et la plante en général est
d'un vert clair. Les sujets femelles au contraire, sont, d'après eux,
beaucoup plus trapus, à verticilles plus rapprochés, à branches plus
courtes et en plus grand nombre ; la plante s'élève moins haut et
le vert en est plus intense. Pour ces praticiens l'espèce serait
dioïque.
Ceci pouvait bien paraître vrai, lorsqu'on ne connaissait pas bien
le moie de fructification de l'Araucaria, car le premier qui fruc-
tifia à Pénandreff est très trapu et tronqué au sommet. Cette tron-
cature, qui est due au peu de développement de sa flèche, le fait
paraître différent des autres qui sont plantés à côté de lui.
Lors de notre première visite à Pénandreff, en 1866, iln'y avait
que lui qui donnât des fruits et pût en donner depuis longtemps.
En voyant le spécimen dont nous parlons fructifier et n'en ayant
jamais vu d'autres, nous avions cru nous-même qu'il était possible
de distinguer les sexes de cette façon lorsque les sujets étaient
jeunes ; mais plus tardnous avons pu constater, en en voyant d'au-
tres fructifies, que cette troncature est due à une modification de
l'individu plutôt qu'à l'indication d'un sexe ou aux suites d'un
accident quelconque.
En examinant l'espèce de près on trouve déjà plusieurs va-
riétés différant tellement du type, par des caractères qui leur sont
propres, qu'on serait tenté de prendre certains exemplaires
rour des espèces particulières. Dans le plus grand nombre
des cas, la tige est très grosse, les verticilles écartés et les branches
simples et roides (A imb. rigida). D'autres fois ces branches
sont courtes, faibles, pouvant à peine se soutenir horizontale-
ment et donnant à l'arbre un air triste (A. imb. pendula). On en
remarque un assez bel exemplaire de 5 mètres d'élévation dans le
jardin de l'Hermiîage. Le parc de Partz-en-Trez, à Morlaix, en
renferme aussi une variété excessivement curieuse, plantée à l'une
SDR l'araucaria jmbricata. 151
des extrémités de l'allée dont nous avons jîarlé. Cet exemplnire,
qui mesure environ 6 mètres de hauteur, diffère da type par ses
branches excessivement abondantes et pas plus grosses que celles
de nos Sapins ordinaires, par ses feuilles très fines et par son port
rappelant plutôt celui de l'A. Bidivillii que celui de l'.4. imhricata
[A. imb. intermedia). Il arrive aussi quelquefois que la tig;e de cer-
tains individus pousse jusqu'à une certaine hauteur et s'atrophie
ensuite; alors l'arbre s'étale et ne s'élève que très lentement (A.
imb. truncata), comme celui de Pénandreff dont nous avons parlé,
et un autre que nous avons remarqué chez M. Gillois, à sa pro-
priété de Gramoire-en-Vertou. Notre jardin botanique en possède
aussi u a exemplaire dont la tige s't^st trifurquée à la base, ce qui
lui donne l'air de vouloir plutôt s'étaler que de s'élever; on aura
alors un Araucaria nain (A. tmb. nana). M. Lanctzeur dit aussi
qu'il en possède un dans son établissement, poussant 5 tiges sur •
les racine.-', près du collet, comme le ferait un Prunier émettant
des rejetons. Ce sont toutes ces formes plus ou moins caractérisées
qui font dire aux praticiens que Ton peut reconnaître les sexes
de l'Araucaria avant l'apparition des organes reproducteurs. Ils se
figurent que les sujets mâles doivent s'élever plus haut que les sujets
femelles, et cependant la preuve que l'élévation n'a aucun rapport
avec la sexualité nous est fournie par ceux de Hucheloup et ceux
du Plessis, parmi lesquelles sujets femelles sont plus élevés que
les sujets mâles. Tous les caractères que présentent les formes ci-
dessus exposées, ne sont que des modifications produites par la
culture et non des caractères distinctifs pour faire reconnaître les
sexes, qui ne se reconnaissent généralement chez tous les végétaux
que par la floraison.
Molina (/. c.) dit que a la fleur est amentacée et ressemble par-
faitement à celle du Pin. » S'il en est ainsi pour lui, l'espèce est
monoïque.
Son traducteur, Gravel, dit qu'il est dioïque.
Dans son traité des Conifères, M. Carrière dit aussi que cet arbre
est dioïque. Plus tard, dans une lettre que j'ai reçue de lui, lé 1 8 août
1878, il dit « qu'il est monoïque; ce qui a pu faire croii e qu'il
était dioïque, c'est que les deux sexes ne se montrent jamais sur
un même arbre que quand il est très âgé. » Mais il ne dit pas qael
est le sexe qui paraît le pr,emier.
<52 NOTES ET MÉMOIRES.
Sur quelle base M. Carrière fonde-t-il sa théorie de sexualité?
Nous n'en savons rien, car tous les Araucarias que nous avons
vus jusqu'à présent, à l'exception de celui de Moncontour, nous ont
paru dioïques.
Dans son Dictionnaire de Botanique, fasc. 4, p. 24R, M. Bâillon
dit aussi, que : « Le genre Araucaria est caractérisé par des fleurs
dioïques, rarement monoïques, n
Pour peu qu'on examine les végétaux monoïques, on reconnaît de
suite que leur floraison commence presque toujours par des fleurs
staminées ; les pistillées ne viennent qu'en second lieu. Tous les
genres qui composent la grande famille des Conifères produisent
des fleurs unisexuées ; les staminées paraissent généralement un
an ou deux, quelquefois même davantage avant les pistillées. Si
VA. iinhricata est monoïque, pourquoi présente-t-il des individus
portant des fleurs pistillées avant les fleurs staminées, et pourquoi
ne montrerait-il pas, comme les autres végétaux de cette famille,
des fleurs mâles avant les fleurs femelles ? Il IVrait donc exception
à la règle générale des choses en produisant sur certains individus
des cônes avant les chatons. Nous ne le pensons pas.
Chez les végétaux dioïques, c'est encore l'individu mâle qui
fleurit le premier et le plus jeune.
Les Araucarias du Plessis et ceux du Lion-d'Angers provien-
nent de l'établissement Leroy et paraissent ê're du même âge,
quoique nous n'en soyons pas parfaitement sûr. Ces localités
renferment chacune des Araucarias des deux sexes, mais aucune
ne nous a montré des individus femelles ayant fleuri avant les
individus itiâles.
Le jardin botanique de Brest possède deux Chatnœrops exceha
du même semis et par conséquent du même âge, plantés le même
jour, l'un à côté de l'autre, dans les mêmes conditions. Ces Pal-
miers qui sont bien dioïques prouvent que, chez ces végétaux
comme chez ceux qui sont monoïques, les fleurs staminées appa-
raissent toujours les premières.
M. Eiig. Delaire, Secrétaire de la Société d'Horticulture d'Or-
léans, publiait, en février 1873, dans la Revue horticole, p. 64,
une note sur la fructification de l'Araucaria du château du Co-
lombier dans laquelle il disait qu'il est monoïque. Le fait est in-
SUR l'araucaria IMBRICATA. 1o3
contestable puisque chez M. de Lorgeril il n'en existe qu'an seul
et que les graines qui ont été données par cet arbre ont fourni
des sujets très vigoureux. Cet arbre paraît être jusqu'à pré-ent le
seul exemplaire monoïque existant en France. Si l'espèce est vrai-
ment monoïque, il est très étonnant que, depuis 1855, époque où
M. Carrière signalait un Araucaria cultivé au jardin de Kew
(Angleterre), dont les cônes n'ont pas atteint leur entier dévelop-
pement, le même cas ne se soit pas représenté, et cependant, de-
puis ce temps, il f n a fleuri ei fructifié plusieurs autres en Eu-
rope.
M. Rivière a observé, au Hamma, des Araucaria excelsa monoï-
ques; mais cet Araucaria appartient à la section des ^wtoc^aENDL.
plantes appartenant à l'Australie et connues sous le nom de Pin
colonnaire ou de Norfolk. Cette section se distingue de la précé-
dente section Co/î/rném Endl., à laquelle appartient l'i4rfli/mm
imbricata, par ses feuilles cylindriques et quatre cotylédons épïgés.
11 en est de mêmedes Araucarias cultivés au jardin de l'École poly-
technique de Lisbonne (Port'igal) dont parle M. Carrière, dans la
Bévue horticole du 16 avril 1878, p. 145.
En France, on n'a pas encore vu des Ai^aucaria imbricata de-
venir mocoïquesf
Le genre Araucaria n'est pas le seul qui renferme dfs espèces
monoïques et des espèces dioïques.
Dans sa séance du 7 juillet 1878, !a Société nantaise d'Horti-
culture eut aussi à discuter la question de sexualité de YArau-
caria imbricata. L'avis prédominant fut « qu'il devait être mo-
noï:jue ; que chaque Araucaria, dans les conditions ordinaires,
porte des fleurs mâles et des fleurs femelles sur diverees parties du
végétal; que, lorsque les organes mâles et femelles sont séparés
sur des sujets différents, il y a exception. » Tout ceci est très
bien, mais où sont les sujets qui portent ces exemples? Pourquoi
la Société nantaise ne les cite-t-elle pas?
Laissant de côté les Araucarias de Pénandreô', de Ploumaguer et
de Criquetot qui ont été semés sur place et dont on connaît sûre-
ment l'âge, on peut dire que leur âge véritable date du jour de
leur naissance que nous ne pouvons préciser; mais on peut bien
admettre qu'ils n'avaient pas moins de 6 à 8 ans, lorsqu'ils ont
1 54 NOTES ET MÉMOIRES.
été mis en place ; quelques-uns même devaient être plus âgés.
S'il fallait aussi s'en rapporter au nombre de verticilles qu'ils
portent, on n'en arriverait pas plus vite à connaîire leurs années
d'existence, puisqu'on ea trouve qui poussent trois verticilles en
2 ans, comme celui de l'Hermitage, et d'autres qui sont âgés
lie 40 ans qui n'ont que quelques verticilles et 1^50 ou 2
mètres d'élévation, comme la majeure partie de ceux de Plouma-
guer.
Pour faciliter nos recherclies, nous avons établi, dans le tableau
ci-joint, l'âge de la plantation et celui de la floraison de ceux
que nous considérons comme étant les plus remarquables et crois-
sant dans les meilleures conditions possibles, sous notre climat,
en ajoutant à chaque sujet une moyenne de 8 ans en plus, qui est
supposée avoir servi à l'élevage. Ce tableau nous donne approxi-
mativement l'âge qu'avait chaque individu au moment de sa pre-
mière floraison ou fructification.
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MALES
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LOCALITÉS
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1
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78
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M'JiUivilliers . .
53
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4
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31
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43
76
33
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Lillebouno . . .
48
78
30
38
Bolbec
56
76
\
20
28
Heniicbonl . . .
55
76
22
30
La Cliaiireuse .
54
75
21
29.
rSantes
33
78
46
La Gillardière. .
51
76
\
S5
33
Le Plessis. . . .
46
73
2
29
37
78
29
37
Hucheloup . . .
?8
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%
11
19
69
16
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Le Lion- d'Angers
48
71
^
23
31
71
23
31
mâles
15
femelles
9
Ce tableau, quoique très imparfait, cous montre que, sur 24
SUR l'araucaria imbricata. 455
Araucarias replantés et poussant dans les meilleures conditions, il
s'en trouve 15 qui sont mâles, dont la majeure partie a fliuri dans
la période de 20 à 30 ans et 9 qui sont femelles. Si à ces 9 indi-
vidus femelles nous ajoutons ceux de Pénandrefî, de Ploumaguer
et de Criquelot, qui sont au nombre de 5, nous aurons ainsi 14
individus femelles dont la majeure partie a fleuri pendant la pé-
riode de 30 à 40- ans, ce qui prouve que la floraison de ce végétal
est plus précoce chez l'individu mâle que chez l'iudividu femelle
et qu'il est bien dioïque. S'il en était autrement, on ne trouverait
pas à nombre égal des individus portant des cônes el d'autres por-
tans des chatons, et certains individus portant des chatons depuis
quelque temps auraient commencé à montrer quelques cônes.
S'ils ne deviennent monoïques que quand ils sont très- âgés, comme
le dit M. Carrière, nos Araucarias français ne sont probablement
pas assez vieux pour permettre de constater ce fait, et celui de Mon-
contour nous donne encore la preuve que la monoïcité n'a aucun
rapport avec l'âge, puisqu'il a montré des cônes et des cha-
tons en même temps et qu'il est plus jeune que ceux de Pénan-
dreff.
Puisque jusqu'à présent nous n'avons trouvé que cet exem-
plaire de monoïque, nous n'avons aussi trouvé que lui présentant
des particularités qui semblent caractériser cette monoïaité et dé-
montrer qu'elle est anormale : 1° par les intermittences longues et
inégales du temps qui s'écoule entre chaque apparition des cha-
tons, qui ne se montrent pas annuellement, comme le font ses
cônes, ou comme les chatons des individus unisexuésqui parais-
sent tous les ans à la même époque; 2° par le peu de chatons qu'il
produit dont le nombre est, d'après M. de Lorgeril, de deux ou
trois, qui semblent prouver que l'individu est plutôt femelle que
mâle, phénomène qui n'aurait pas lieu si l'espèce était vraiment
monoïque ; 3° par la faible quantité de graines fertiles qu'il pro-
duit qui n'est pas en rapport avec* l'abondance des cônes.
M. Lancezeur dit que, sur 150 graines qu'il sema cette année, il
obtint environ 50 sujets ; il dit aussi qu'il cassa quelques-unes des
graines qui ne levèrent pas et remarqua que l'endosperme était
dépourvu d'embryon. Toutes ces particularités tendent à prouver
que cette monoïcité n'est qu'anormale.
'ISô NOTES ET MÉMOIRES.
Les groupes du Plessis, de Hucheloup et du Lie a -d'Angers se
fécondent aussi naturellement, et les graines en sont bonnes.
Celui de Criquetot fut fécondé artificiellement et les résultats
furent aussi très satisfaisants, puisque le nombre de graines fer-
tiles fut environ de 57 par cône.
Si l'espèce est vraiment dioïque, comme nous avons tout lieu
de le croire, on doit considérer ce spécimen monoïque comme
une anomalie ou un cas exceptionnel, mais qui n'est cependant
pas sans exemple. Notre Chanvre cultivé, qui est aussi une plante
dioïque, nous ofTre quelquefois des individus qui sont polygames.
Ce fait n'est pas rouveau, puisque Dubois le signalait déjà en
1803, dans sa Flore orléanaise. De plus, il nous est encore dé-
montré aujourd'hui par un Chamxrops excelsa cultivé au jardin
des plantes de Nantes, depuis 1867. Ce Palmier avait déjà com-
mencé à fleurir en 1865, chez M. Alp. Lefèvre , oti il était cultivé
avant que d'être au jardin ; les fleurs qu'il montra jusqu'en 187 tj
étaient toutes staminées. En 1877, il en montra quelques-unes de
pistillées, en petite quantité, c'est vrai, mais assez pour donner
des fruits et montrer qu'il devenait monoïque. Il est aussi le seul
exemplaire que nous connaissions de cette espèce présentant ce
phénomène et prouvant que les végétaux unisexués peuvent bien
de temps à autre montrer des anomalies dans la répartition des
sexes. Aussi, d'après les recherches que nous venons de faire et
jusqu'à preuve du contraire, nous continuerons à considérer
VAraucaria imbricata comme dioïque.
Faire l'histoire d'un végétal sans parler de sa culture ne serait
faire que la moitié de la besogne, et on ue peut non pk^s traiter
de sa culture sans le connaître lui-même, sans avoir étudié en
outre le pays où il croît, l'attitude et la position où il se trouve
dans la nature. Examinons donc la répartition naturelle de VA-
raucaria imbricata et disons quelques mots de sa patrie.
Molina (/. c, p. 254) dit que « c'est le plus bel arbre du Chili;
qu'il croît naturellement dans la province des Arauques; mais
qu'on le cultive dans tout le reste du pays, » ce qui porte à
croire que l'aire qu'il occupe naturellement est assez restreinte.
Le Chili est un Étal de l'Amérique méridionale, situé entre
72° et 77° de longitude Ouest, et entre 25o et 44' de latitude
SUR l'araucaria IMBRICATA. 457
australe. Il s'éttnd le long des côies du Grand-Océan, sur une
longueur de plus de 2 000 kil. et sa plus grande largeur est de
220 kil. L'Araucanie ou pays des Arauques, qui est la patrie de
l'Araucaria, en est une province située entre le Biobio, le Valdivia
et la mer; elle s'étend de 3ô° 44' à 39" 50' de latitude australe,
c'est-à-dire qu'elle occupe un sixième de l'étendue du Chili. Si
l'Araucaria ne croît naturellement que dans cette province, on
voit qu'il n'occupe pas un grand espace de terrain.
M. Carrière dit qu'il croît entre Sh" et 5ô* de latitude australe;
selon cet auteur, il s'avancerait jusqu'en Patagonie.
Si l'Araucanie se trouve sur un sixième de l'étendue du Chili en
longueur, qui est de 333 kilora., sur 220 kilom. de largeur, son
aiie est de 74 3o0 kilom. carrés ; là, il vit depuis les bords de la
mer. jusque vers le milieu des montagnes, mais non jusqu'à une
grande hauteur ; il n'habite donc que la région maritine.
Le Chili est très accidenté ; le sol s'y élève graduellement à partir
de la mer ; de nombreux cours d'eau le rendent très humide ;
son climat est très peu varié ; la chaleur n'y est jamais excessive.
Le ciel y reste constamment serein, du printemps à l'automne,
principalement entre le 24^ et le 36« degré, qui est la latitude sous
laquelle se trouve l'Araucanie. De plus, cette chaleur est tempérée
par les brises fraîches venant de la mer, par des pluies continuelles
et par le grand courant polaire austral, dont une des branches
baigne les côtes du Chili et du Pérou. Le froid n'y est pas non plus
très rigoureux, puisque la neige fond en tombant sur le sol; en un
mot, le climat du Chili est un climat très égal, doux et humide,
qui a beaucoup d'analogie avec notre climat breton.
Désirant comparer les terrains et climats du Chili avec ceux
de la Bretagne, nous emprunterons aux savantes recherches
faites sur ce pays par M. le D"^ Liégard les renseignements sui-
vants.
Les météorologistes divisent la France en o régions climatéri-
ques, dont la deuxième est celle du Nord-Ouest ou climat séqua-
nien, comprenant l'étendue des départements compris depuis les
Ardennes jusqu'à la Loire. Il conviendrait de diviser le climat
séquanien, pour donner à l'Armorique un climat particulier.
En effet, la Bretagne jouit de conditions climatériques toutes
458 NOTES ET MÉMOIRES.
spéciales qui en font un pays à part au milieu des contrées avoi-
smanles.
Les conditions qui créent ce climat particulier sont complexes;
les principa'es sont les suivautes : lo L'exposition générale de la
contrée, 2o la constitution du sol, 3o la direction ordinaire des
vents, 40 le voisinage de la mer et l'influence du courant d'eau
tiède qui vient effleurer les côtes de l'Armorique.
40 Exposition générale. — La chafne du Menez, qui traverse la
Bretagne de l'est à l'ouest, partage cette province en deux ver-
sants inégaux; le versant méridional comprend au moins les
trois quarts de la Bretagne ; cette disposition contribue à la dou-
ceur du climat, en donnant à la plus grande partie de la contrée
l'exposition du Midi et en la protégeant contre les vents rigoureux
du Nord.
2" Sol. — La Bretagne diffère par sa constitution géologique
des provinces qui l'avoisinent ; le granité et l'argile y sont com-
muns, autant que le calcaire y est rare, tandis que l'inverse se
montre dans les contrées limitrophes. Le sol, en général peu per-
méable, conserve une humidité qui favorise la production de
l'humus et s'oppose à son infiltration dans les couches profondes.
L'absorption du calorique trouve des conditions propices dans la
coloration noiiâtre du sol, avec lequel s'harmonisent le sombre
feuillage des Pins et des Chênes et la teinte foncée des Bruyères et
des Landes. D'un autre côté, l'humidité du sol en s'évaporant
dans l'atmosphère donne naissance, dans les nuits sereines, à des
brouillards qui diminuent la déperdition du calorique en com-
battant ie rayonnement vers les espaces célestes. Aussi, la Bre-
tagne souffre peu des gelées qui , pour la Gironde, sont souvent
désastreuses.
3° Vents. — Le vent dominant, eu Bretagne, est le vent du Sud-
Ojestj c'est celui que les Druides appelaient Kirck, et que les
Romains nommaient Circius ; c'est celui qui, portant contre le ri-
vage méridional de l'Armorique les flots soulevés de l'Océan, a
créé les baies nombreuses, creusé les grottes profondes et découpé
les caps étroits qui donnent au littoral son aspect pittoresque. C'est
celui qui, dans ces parages, courbe la cime des arbres en imprimant
à^Lurs rameaux la direction du Nord-Est. Il souffle en moyenne
SLR l'araucaria IMBRICATA. 159
150 jours par an et fait passer sur la Bretagne un air réchauffé
par le soleil des tropiques. Plus fréquent en hiver qu'en été, il
joue pour la province le rôle d'un calorilère providentiel destiné
à tempérer l'action des froids rigoureux.
4° Mer. — L'observation a démontré, depuis longtemps, que
les contrées baignées par la mer jouissent d'un climat plus con-
stant et plus tempéré que les pays placés à l'intérieur des conti-
nents. Les surfaces liquides s'échauffent et se refroidissent plus
lentement que les masses solides; sur les côtes, l'équilibre est ré-
tabli par les brises diurnes et nocturnes qui, d'une façon générale,
joaftlent alternativement sous l'influence solaire. Ces conditions
tendent à donner à la température un caractère uniforme qui
établit une difl'érence tranchée entre les climats maritimes et les
climats continentaux.
L'Armorique est disposée mieux que nulle autre contrée de la
France pour bénéficier de cette condition favorable, la mer s'y
étendant sur une étendue de côtes d'environ 300 lieues. C'est bien
le pays de la mer par excellence, et le nomd'Ar-worquilui fut donné
par les Celtes traduit admirablement son caractère fondamental.
Les eaux qui baignent l'Armorique n'agissent pas seulement sur
son climat par une Simple influence de voisinage, elles lui
apportent un puissant auxiliaire constitué par la température des
courants. Un rôle important doit être, à notre avis, réservé à l'ac-
tion du courant d'eau tiède connu sous le nom de Gulf-strèam^
dont un rameau pénètre dans le golfe de Gascogne, contourub les
côtes de la Bretagne et traverse la Manche pour se jeter dans la
mer du Nord.
La vitesse et la température du courant diminuent graduelle-
ment à mesure que les eaux s'avancent vers les régions boréales.
M. le D''Liégard a constate que, entre Ouessant et Cherbourg, le
refroidissement peut être évalué à \ degré, tandis qu'entre Cher-
bourg et Calais il est de plus de 2 degrés, pour une distance à peu
près égale.
Si, nous comparons maintenant le climat elle terrain du Chili
au climat et au terrain de la France, nous ne trouvons que la Bre-
tagne qui puisse y ressembler par son climat à ia fois doux et
humide, par sa température égale, par son terrain el sa position
460 ROTES ET MÉMOIRES.
géographique ; tous ces éléments y sont à peu près identiques à
ceux du Chili. Du reste, ceci est démoatré par TAraucaria même,
dont la culture est comprise entre les rives de la Loire et celles de
la Seine. Il n'y a en Europe que le sud de l'Angleterre qui puisse
rivaliser avec la Bretagne pour cette culture.
La constitution robuste de cet arbre, la rapidité avec laquelle il
croît, la grosseur de ses membres, indiquent qu'il exige beaucoup
d'eau. De plus, son élancement et son port, en général, indiquent
auisi qu'il est créé pour résister aux venls les plus violents.Or, étant
construit de la sorte, on comprend qu'il demande à être planté au
grand air ; sa place n'est donc pas dans les petits jardinets envi-
ronnant les habitations, ni dans les parcs très boisés. Si on veut
le voir prospérer, il faut le placer isolément au milieu de grandes
pelouses, à l'air et à la lumière, et non dans des endroits où l'un
ou Vautre de ces éléments lui manquent. Comme au Chili, il
arrive jusque sur les bords de la mer. Il piéfère au^si l'air salin
des brouillards maritimes à l'air sec et chaud de l'intérieur des
continents.
Van Houtte, dans la //ore des serres, t. V, p. 510-512, dit que
« pendant l'hiver de 1845, plusieurs pieds d'Araucaria furent
plantés dans un parc, au sud deTAiiglelerre (il ne cite pas l'en-
droit). Malgré les diversités assez notables dans le choix d'exposi-
tion et de sol, tous les sujets paraissaient être placés sous les
conditions les plus favorables à leur croissance, à l'exception
. d'un seul auquel on crut devoir prédire d'avance une destinée
malheureuse ; exposé en effet aux longs brouillards et aux rafales
d'une vallée basse, ombragée par de grands arbres durant tout
rhiver, occupant la base du versant septentrional d'une colline,
reposant enfin sur un sol où l'on trouve, au-dessous d'une
couche de 0"i 1 5 d'humus, un lit composé de cailloux, sa posi-
tion semblait ne pouvoir être plus mal choisie, et cependant,
l'arbre en question offre aujourd'hui (1 849) l'aspect le plus luxu-
riant et sa croissance dépasse, dans la proportion de 3 à 1, celle
des pieds du même âge plantés à côté de lui. On ne saurait douter
que les vents impétueux, le lit de cailloux et la privation absolue
de soleil, durant plusieurs mois de l'année, n'aient en réalité tout
à fait tourné à son avantage. Sans doute (ajoute la rédaction du
SUR l'araucaria IMBRICATA. <61
Gardeners' Ch?'omcli), le fait s'explique aisément par les habi-
tudes tt la station de l'arbre dans son pays natal. »
En comparant deux Araucarias du même âge, dont an planté
à Paris, dans un sol sec et chaud, sous un climat variable comme
celui de Paris, et l'autre planté sous un climat brumeux comme
celui delà Bretagne, nous verrons que ce dernier l'emportera de
beaucocp en force et en vigueur sur celui de Paris, qui est cepen-
dant tous la même latitude. Ceux du Jardin d'Acclimatation pou-
vaient avoir 1 m 25 de hauteur, lorsqu'ils ont été mis en place. Onze
ans plus tard, lors de leur première fructification, ils mesuraient
2" 50 et avaient crû en moyenne de 0"" H par aD, ce qui donne,
en 1879, 3" 62, et à ptu près 26 ans d'âge (ils sont certainement
plus âgés). Si nous les comparons à ceux de Saint-Léonard, qui
n'ont que deux ans de plu^% nous trouvons déjà une grande diffé-
rence dans la taille, ceux de Guingamp se ressentant déjà de
l'influence exercée par la mer. Il en est de même du terrain :
celui de l'Hermitage, qui ne date que de 186?, mesure 10 mètres
de hauteur; il est planté dans un terrain granitique et est également
beaucoup plus élevé que ceux de Paris qui sont plantés en terrain
calcaire.
Si nous comparons l'Araucaria de Moncontour à son frère
supposé qui est au jardin de Brest, nous le voyons plus grand dans
toutes ses parties, et cependant le terrain est le même dans les
deux localités ; mais Moncontour est, dit-on, placé sur la fin des
montagnes du Menez, où l'air et la lumière arrivent de toute
part, tandis qu a Brest le jardin est renfermé dans la ville, en-
touré de maisons et d'arbres de tous côtés. Il en est de même du
deuxième cultivé dans ce jardin, dont le frère est à Ploumaguer ;
ce dernier, qui habite les bords de l'Océan, constamment exposé
aux tempêtes et aux rafales qui viennent souvent visiter ces con-
trées, est aussi plus fort que celui de Brest.
Le plus grand Araucaria de Pénandreff n'a encore donné ni
fleurs, ni fruit", et les plus petits non plus ; c'est encore au manque
d'air que l'on doit attribuer cette stérilité : le plus haut est placé
à l'est et au milieu du groupe, les plus petits au nord ; ils ne re-
çoivent que peu ou pas de lumière, tandis que les trois qui fruc-
tifient sont placés à l'ouest et au sud et ne sont masqués par aucun
11
] 62 NOTES ET MÉMOIRES .
arbre ; ils reçoivent toute la journée le soleil et le vent qui souffle
plus souvent en Bretagne du sud-ouest que des autres points. Ces
Araucarias, qui sont les premiers qui aient fructifié en France,
étaient porteurs, en 1878, d'au moins 150 à 200 cônes. Ce n'est
donc pas le vent qui les gêne.
L'air n'est pas le seul élément qui convienne à l'Araucaria ; il lui
faut aussi de l'eau, puisque le Chili est un pays humide. Les
Araucarias de la Loire-loférieure et ceux de la Seine-Inférieure
sont à peu près semblables entre eux, parce que les terrains et les
climats sont à peu près pareils, mais ceux du Finistère sont
beaucoup plus forts et plus vigoureux, ce département étant
beaucoup plus humide que les autres.
Nous avons vu plus haut que la chaleur n'était pas excessive
au Chili ; que le thermomètre n'y montait pas beaucoup au-dessus
de So*» et que cette chaleur était tempérée parles brises fraîches
venant de la mer. Ces mêmes effets se produisent également sur
notre littoral français ; les brises qui viennent de l'Océan rafraî-
chissent aussi notre zone maritime et en rendent la température
beaucoup plus uniforme que celle de l'intérieur du continent.
C'est à ces conditions que l'Araucaria doit sa réussite en Angleterre
et en Bretagne.
A mesure que l'on s'éloigne du littoral, on voit les Araucarias
diminuer graduellement en force et en vigueur, ce qui tend à
prouver que le manque de brouillards et la plus grande quantité
de rayons solaires leur est nuisible et quelquefois funeste. Nous
avons remarqué plusieurs fois que des exemplaires assez forts
sont morts par des jours de chaleur extraordinaire, comme il
s'en présente quelquefois dans nos départements maritimes. Le
premier de ces exemples qui attira notre attention eut lieu au jar-
din botanique, en 1876, sur un Araucaria âgé de dix-huit ans,
mesurants mètres de haut et cultivé en pleine terre depuis neufans.
11 était d'une santé parfaite ; il commença à se desi^écher pendant
l'été et mourut quelque temps après sans qu'on pût en connaître
la cause. Le même fait se reproduisit en 1877, sur un autre sujet
d'environ 4 mètres de hauteur planté dans le jardin du palais de
justice, à Saint-Brieuc, localité très élevée au-dessus du niveau de
la mer. En 1878, un autre, mesurant également 3 mètres de
SUR l'araucaria imbricata. 463
hauteur, planté dans la propriété de M. Ansart, à Lambézellec,
qui se portail admirablement la veille des grandes chaleurs qui
survinrent le 2 et le 3 juillet, où le thermomètre monta à 32 degrés
centigrades, par un temps très calme où brillait un soleil sénéga-
lais, fut tué par la chaleur, ainsi que d'autres végétaux ligneux
cultivés non seulement dans ce jardin mais encore dans plusieurs
autres des environs de Brest.
Si l'Araucaria n'aime pas les grandes chaleurs, il ne craint pas
non plus les grands froids, pourvu toutefois que ces froids ne
soient pas secs et vifs comme ceux de l'intérieur de la France'; les
froids humides, neigeux de nos départements de l'Ouest lui con-
viennent assez. Ceux de Péoandrefï, quoique jeunes, ont passé
en pleine terre, sans couverture, l'hiver de 1829-30, sans souffrir;
celui du Jardin botanique de Brest a supporté, sans couverture,
l'hiver de 1837, où le thermomètre est descendu à — 7 degrés.
Nôumann a vu celui qu'il avait planté à Paris supporter 6, 7 et
8 degrés de froid sans souffrir. Tous ceux du Finistère ont égale-
ment passé le désastreux hiver de i 870-71 , qui fut, selon M. Borius,
l'hiver le plus dur qu'on ait eu à Brest depuis le commencement
de notre siècle, où le thermomètre est descendu à — 9 degrés, au
Jardin botanique. Les Araucarias de la Seine-Inférieure n'ont pas
plus soufiert de ces gelées que ceux du Finistère; le vent souf-
flant de l'est-nord-est devait rendre la température plus basse
au Havre qu'à Brest. On peut donc admettre que l'Araucaria peut
aisément supporter 10 degrés de froid sans souffrir, pourvu que ce
froid soit humide.
Le terrain qui convient à l'Araucaria doit être une terre franche,
profonde, légèrement humide; il préfère les terrains schisteux,
granitiques aux terrains calcaires ; la terre de Bruyère est trop lé-
gère pour lui, elle se des-èche trop facilement. La terre trop ar-
gileuse lui est également funeste ; ses racines longues et peu che-
velues ne peuvent s'y enfoncer librement. Il n'aime pas non plus
les labours; on fera donc bien, pour éviter ces inconvénients, de
le planter isolément sur les pelouses, où le gazon entretient tou-
jours un certain degré d'Itumiiité à son pied, et si lesgiandes
cholturs persistaient pendant longtemps, on fera bien aussi de
l'arroser copieusement de temps à autre.
^64 NOTES ET MÉMOIRES,
Toutes les espèces de ce beau genre peuvent se multiplier
de marcottes qui mettent généralement deux ans à s'enraciner,
ou de boutures qui s'obtiennent en coupant la cime de l'arbre
qu'on veut multiplier ; il en repousse alors plusieurs jets qu'on
peut faire servir aux mêmes usages, et on a de jeunes plantes pous-
sant verticalement; mais ces boutures ne réussissent pas toujours.
Souvent les branches horizontales sont préférables; elles réussis-
sent généralement mieux que les verticales ; mais elles ont l'in-
convénient, quoique bouturées, de conserver toujours leur posi-
tion horizontale, comme chez beaucoup d'autres Conifères ; alors
Oïï est obligé de couper la cime de l'espèce^ou variété qu'on veut
multiplier et delà grelfer au bas de cette branche horizontal?, et
l'on obtient par ce moyen une plante à tige verticale. Les sujets
obtenus de marcottes peuvent également servir de sujets pour re-
cevoir des greffes. Toutes ces sortes de multiplications ne peuvent
êire appliquées que pour 1-s plantes qu'on cultive en petite quan-
tité et non à VAi^aucaiHa imbricata ; elles deviendraient trop coû-
teuses ^t peu praticables au point de vue agricole. Les espèces ou
variétés d'Araucarias qu'on grtfft-, pour avoir la chance de réussir,
doiventavoir aussi un lien de parenté entre elles. On ne pourrait pas
greffer une espèce à feuilles cylindriques sur un sujet à feuilles
planes, et vice versa ; elles ne réussiraient pas. C'est généralement
sur ï Araucaria imbricata que se greffent les espèces et variétés à
feuilles planes ainsi que les Dammara, et sur V Araucaria excelsa
celles à feuilles cylindriques.
Le moyen le plus sûr, en même temps que le plus commode,
est la multiplication par le semis. Avant que nos sujets français
ne nous donnassent de bons fruits, on était obligé défaire venir
des graines du pays natal, ce qui coûtait fort cher et ne donnait
pas toujours des résultats satisfaisants. Aujourd'hui, nous n'avons
plus cesiûconvénients à craindre, attendu que nous sommes à la
veille d'en récolter chez nous plus qu'il ne nous en faudra, puisque
nous voyons tous les ans de nouveaux sujets fleurirai fructifier.
Aussitôt après la maturité des graines, on les récolte et on les
sème de suite, sous un châssis où l'on a préalablement pi éparé un
lit de (jm20 de terre de bruyère dans laquelle on les repique la
pointe ,€& bas; on couvre le châssis d'un panneau, en ayant ioin.
SUR l'araucaria imbricata. 165
de donner de l'air lorsque le temps le permet et de tenir la terre
toujours modérément humide. Au bout d'un mois, toutes les
graines qui sont bonnes sont pourvues d'une radicule assez
longue. A partir de cette époque, on donne de l'air à profusion et
les jeunes plantes ne tardent pas à atteindre la hauteur de C^Oô
à O'^OS. Au printemps suivant, on les repique chacune dans un
petit pot ; on les remet sous châssis pendant quelque temps pour
favoriser la reprise, ensuite on les livre au plein air, en ayant soin
d'enterrer les pois afin que la chaleur ne les dessèche pas trop.
Les jeunes Araucarias restent pendant 3 ou 4 ans à la taille de
Om 10 à 0™ 15 ; à partir de cet âge, ils commencent à se dévelop-
per; alors on leur donne chaque annés un pot un peu plus grant^,
ou on les livre définitivement à la pleine terre. Les pépiniéristes
les nnettent quelquefois en panier qu'ils enterrent ; ce moyen de
les cultiver permet d'en assurer plus facilement la reprise au mo-
ment de la transplantation.
L'Araucaria peut se replanter avec chance de reprise jusqu'à
l'âge de 4 2 ans; passé cette limite, il ne reprend pas toujours faci-
lement. C^ci tient à ce que ses racines sont assez grosses, très
longues et peu chevelues ; aussi, lorsqu'on l'arrache pour le replan-
ter, il faut avoir soin de faire un trou très large, afin de les avoir
de toute leur longueur sans les blesser. Avant cette opération, on
aura également eu le soin de préparer à l'avance un trou très large
et très profond, afin de défoncer le terrain et de rapporter des terres
convenables si celles du lieu ne l'étaient pas. Dans ce cas, celles
qui sont préférables sont de la terre de gazon dans le fond et de la
terre franche, friable et légère pour mettre autour des racines,
qu'on tâche d'allonger obliquement le plus possible sans les bles-
ser ni les casser ; si quelques-unes avaient été détériorées par des
coup de bêche pendant l'arrachage, on fera bien de les supprimer
près de la blessure, et de ne pas enterrer la plante ni plus haut
ni plus bas que le collet de la racine. Après la plantation, malgré
le temps et la saison, on a soin d'arroser copieusement : cette opé-
ration est indispensable pour affermir la terre sur les racines. Si la
plante est un peu haute, on fera bien aussi de la soutenir au mo-
yen de trois tuteurs piqués en arc-boutant pour empêcher le vent
de l'ébranler, ce qui nuirait beaucoup à la reprise. La meilleure
466 NOTES ET MÉMOIRES. — SUR L'aRAUCARIA IMBRICATA.
saison pour faire la transplantation de l'Araucaria paraît être les-
mois d'octobre et de novembre; en plantant à cette époque, les ra-
cines ont le temps de pousser déjeunes radicelles pendant l'hiver
qui empêchent la piaule de souffrir de la sécheresse, l'été
suivant, inconvénient qui n'a pas lieu lorsque les plantes sont
cultivées en pots, ce qui permet de les planter en toute saison.
Gomme tous les autres végétaux résineux, l'Araucaria n'aime
pas la suppression de ses branches, mais il arrive cependant qu'on
est quelquefois obligé d'en couper; on fera bien alors, en les sup-
primant, de conserver à la base de chacune un tronçon d'environ
O'a \ 5, qui permet à la plaie de se cicatriser plus facilement et
d'entraîner la perte d'une moins grande quantité de sève que
lorsque l'on coupe près de la tige.
Jusqu'à présent l'Araucaria n'a encore été employé qu'à l'orne-
ment des jardins paysagers, où il se montre le plus pittoresque des
végétaux ligneux ; mais il n'est pas douteux que, dans un temps
peui-être peu éloigné, il ne devienne un arbre forestier de premier
mérite dont le bois pourrait remplacer avantageusement celui du
Pin dans l'industrie. Ses fruits pourraient également servir de
nourriture, soit à l'homme, soit aux animaux,. alors ii pourra
rendre des services immenses à l'agriculture bretonne, surtout
si on le plante en futaies, sur les rivages de l'Océan ou de la
Manche. Ces futaies, tout en rapportant du bois et d'autres pro-
duits économiques comme nos Pins et nos Chênes, serviraient en
même temps d'abris aux récoltes, en les protégeant des vents' des-
tructeurs qui ravagent de temps en temps nos départements du
littoral.
Ici se termine notre tâche, dont le but était de faire connaître
les plus beaux exemplaires d'Araucaria qui se trouvent en France,
et d'appeler l'attention des agriculteurs sur les services immenses
que pourra rendre cet arbre à notre péninsule bretonne, dont il
est la plus belle acquisition végétale qui ait été faite depuis le
commencement de notre siècle.
RAPPORTS. — TRAVAUX DU COMITÉ d'ARBORICULTURE . 467
RAPPORTS
Rapport sur les travaux du Comité d'Arboriculture en 1879 ;
Par M. Th. Buchetet, Vice-Secrétaire du Comité d'Arboriculture.
Messieurs,
Si vous avez bien voulu reconnaître jusqu'à présent, sans qu'il
y ait, je crois, de contestation à cet égard, que votre Comité d'Ar-
boriculture est un Comité laborieux, ce n'est pas l'année qui vient
de s'écouler qui vous fera repentir de votre bienveillant jugement,
car 1879 nous a donné une forte tâche. En dehors de nos travaux
courants, la grande Exposition universelle nous avait légué de
nombreux sujets d'études pomologiques ; aussi, les registres où
elles sont consignées ont-ils pu s'enrichir d'une infinité de des-
criptions de fruits, dont l'intérêt se trouve augmenté par la diver-
sité de leurs origines.
■ Les présentations qui nous ont été faites se sont montrées sulli-
samment remarquables pour une année mauvaise ; nos Commis-
sions ont eu à étudier de près des cultures intéressantes, et, dans
nos conversations intérieures, quelques sujets n'ont pas été
traités sans profit. Nous espérons que le résumé suivant vous en
donnera la preuve.
Les travaux préparés dans notre intérieur, et qui, reportés à dos
séances, sont allés ensuite, grâce à vous, grandir et prendre un
développement utile, vous sont déjà connus par les procès-verbaux
insérés dans notre Journal ; nous n'insisterons donc point sur
ceux-là, réservant une place un peu moins mesurée aux sujets
qui, n'ayant pas trouvé l'occasion d'être traités devant vous, pour-
raient vous sembler avoir quelque intérêt. C'est toujours dans ce
sens qu'ont été rédigés les Comptes rendus annuels de nos travaux,
et je ne saurais m'écarter de cette voie, que je considère comme la
plus profitable, et qu'a si bien suivie, depuis dix-sept années
notre zélé Secrétaire, dont un chagrin tout récent, et que nous
avons ressenti tous, m'oblige à prendre aujourd'hui la plume.
468 RAPPORTS.
Arboriculiure .
Il est bien rare que les étrangers qui sont venus s'instruire à la
parole et à l'exemple de nos maîtres, dans toutes les branches des
sciences ou des arts, ne gardent pas pour nous et notre pays les
meilleurs de leuis souvenirs. M. Jai;ko"Wski est un ancien élève
de l'École d'Arboriculture de la ville de Paris ; devenu jardinier
en chef du Jardin poraologique de Varsovie, il a voulu prouver
qu'il avait su, à son tour, appliquer chez lui les bons principes
qiV\l tenait de M. Du Breui', Dans un Mémoire adressé à notre
Société, et dont M. G larles Chevallier, Président de noire Comité,
nous a donné le résumé, il nous a tenus au courant de ses modes
d'opérer, appliquant les préceptes qu'il avait acquis ici, ou les
modifiant, d'après son intelligence et d'après ce que semblaient
devo r lui conseiller les différences de climat et de température.
Notre Comité a rendu justice au zèle de M. Jar;kow.-k' ; d'après
les conseils de nos meilleurs praticiens, il l'a mis en garde contre
quelques déceptions que pourraient lui apporter des essais hasar-
dés, et l'a engagea persister, autant que possible, dans l'applica-
tion des bons systèmes qui ont fait leurs preuves.
Il n'est pas besoin devons dire, Messieurs, que notre Comité
d'Arboriculture s'est réjoui de la création, à Varsovie, d'un Jardin
d'étude-, précurseur de celui dont, tôl ou tard assurément, notre
Société finira par se doter elle-même.
Vous rappelant l'une des préoccupations de la Société -des
Agriculteurs de France, dont la section d'Hoiticuiture a recruté
chez nous ses membres les plus compétents, M. Oonnel nous a
engagés à reprendre la question de la propagation des Poiriers
par le bouturage. D'a?sez nombreux essais, qui promirent d'abord,
ont été teatés autrefois : les boutures reprenaient assez volon-
tiers; les jr^unes sujets semblaient d'abord vouloir suivre l'exem-
ple de certaios arbustes ligneux; mais ils végétaient deux ans,
trois ans, puis dépérisiaient en général. Oj employait alors
des boutures ligneuses. Plusieurs d'entre nous renouvellent en ce
moment ces expériences, mais au moyen de boutures herbacées.
Nous ne saurions dire encore quels succès ou quelles décep-
tions les attendant, mais, de même que la Société des Agricul-
TRAVAUX DU COMITÉ d'ARBORICULTURE. < 69
leurs, nous sommes tout disposés à les encourager au besoin et
à les signaler à voire attention, s'ils arrivent à quelque résiltat
sérieux.
C'est également pour aider à une tentative intéressante que
nous nous sommes mis en rapport avec M. Louet, qui, en pré-
sence de l'envahissement des vignobles par le Phylloxéra, vou-
drait amener les vignerons à introduire chez eux la culture
en plein vent des Pêchers et des Cerisiers, au point iie vue
commercial. L'honorable Président de la Société vigneronne
d'Issoudun ([ndre) nous priant de lui indiquer quelles variétés
de Pêchers principalement pourraient !e mieux résister en plein
vent, nous lui avons signalé la Madeleine, la Galande, la Mignonne
hâtive, la Reine-des-Vergers, qu'il s'agirait de grefifer sur Pru-
nier ou sur Amandier, selon la nature du sous-sol, selon que
celui-ci offrirait plus ou moins de profondeur aux racines, en se
basant sur ce que celles de l'Amandier demandent à pouvoir y
pénétrer profondément, tandis que celles du Prunier sont essen-
tiellement traçantes.
A une question d'un de nos expérimentateurs les plus zélé?,
M. Vavin, qui désirerait savoir quels sont les moyens les plus
connus pour guérir la chlorose des Poiriers, nous avons signalé
principalement le sulfate de fer. Notre collègue nous ayant an-
noncé qu'il en expérimente un autre dont il nous fera part au
moment voulu, nous ne pouvons que former le vœu qu'il réussisse
selon ses désirs, au grand avantage de l'arboriculture.
Des craintes se sont manifestées, au sein du Comité, tant sur la
vigueur du Poirier de l'Assomption que sur la bonne qualité très
généralement reconnue de ses fruits. Pour cette dernière, nous
n'avons pu que la confirmer, d'après les fréquentes dégustations
auxquelles nous nous sommes livrés; quant à la vigueur de
l'arbre, nous avons fait observer qu'il serait dangereux de con-
damner, d'une manière absolue, une variété fruitière, parce
qu'elle pousse ou fructifie moins bien dans certaines conditions ;
ici, nous avons toujours, pour venir à notre aide, le secours de la
contre-greflfe que peut procurer une variété interraéliaire plus
vigoureuse.
Une communication du Frère Henri, de Rennes, qui, pour
<70 RAPPORTS.
obtenir des boutons à fruits, emploie trois pincements successifs
au-dessus des trois premières feuilles d'un rameau, nous a fourni
l'occasion de rappeler encore à ceux qui dirigent les Poiriers,
qu'il est nécessaire, si l'on veut opérer en comptant le nombre des
feuilles au-dessus desquelles on opère, de ne compter qu'à partir
de celles qui ont réellement des yeux à la base, attendu que, dans
certaines variétés, il n'en existe pas à la base des premières
feuilles.
Quelques-uns de nospraticiensnoussouraettent quelquefois, avec
des exemples à l'appui, les procédés qu'ils emploient dans leurs
cultures spéciales; c'est ainsi que MM. Cottard et Lhérault (L.)
nous ont entretenus de la manière dont ils traitent leurs Figuiers,
lesquels demandent des soins différents selon la variété à laquelle
ils appartiennent. Les observations qu'ils nous ont faites ont été
reproduites dans vos séances par ces habiles horticulteur?, et
vous avez pu, comme nous, juger de la valeur de leur pratique
expérimentée.
Par l'entremise de notre savant collègue, M. Maurice Girard,
nous avons pu faire reconnaître à M. Paul Oliver, de GoUioures,
le Vesperus Xatardi comme l'insecte qui attaque ses vignes, et ré-
pondre à M, Henri François, de Sauvigny, que la destruction des
nids aériens de la guêpe des arbustes, peut se faire au moyen de
l'asphyxie par des gaz toxiques, notamment par le sulfure de car-
bons ou le sulfhydrate d'ammoniaque.
Consultés par la Société d'Horticulture de Gholet, nous avons eu
encore recours à notre habile entomologiste, pour étudier des
échantillons de feuilles et de rameaux de Poiriers gravement ma-
lades et couverts de galles dues à des insectes. Malheureusement,
ce n'est qu'au printemps prochain que l'étude de ces galles pourra
aider à résoudre la question. Jusque-là, M. Maurice Girard, qui; à
côté des ravalées qu'il se voit obligé de décrire, n'omet jamais, si
la chose est possible, d'indiquer les moyens de les combattre,
regarde comme inutile l'emploi des insecticides liquides ou pulvé-
rulents en cette circoùstance ; ils ne pourraient aiieiudre les larves
profondément logées dans les gallesjmaisc'est toujours un palliatif
quedecouper et de brûler les feuilles et les rameaux qui les portent.
Nous ne pouvons que remercier, en même temps que notre
TRAVAUX DU COMITÉ d'aRBORICDLTURE. 171
collègue, la Société de Cholet qui, comprenant le lien qui doit
unir toutes les Sociétés d'Horticulture, nous signale les dangers
contre lesquels nous pouvons avoir besoin de nous prémunir.
Notre Vice-Président, M. Bonne! ,qui déjà nous avait fait partde la
réussite qu'il avaitob!enue,enéloignantlesvsrs blancs deses plates-
bandes au moyen du goudron degazépandusurla terre etenîoui en-
suite avecelle,nousa signalé le non emploi qu'il a fait, pour éloigner
les limaces, d'un procédé recommandé dans un article horticole dont
le nom de l'auteur m'échappe, et qui consiste à placer, autour du
végétalqu'il veut préserver,un cordage trempédans une solution de
1 kilog. de sulfate de cuivre dans 20 litres d'eau. Les limaces recu-
lent devant cette simple barrière.
M. Victor Ghatel, de Vdlcongrain, a reproduit, dans une de
nos séances, l'opinion qa'il avait émise devant notre Comité,
d'après laquelle la tavelure des fruits, les macules plus ou moins
frangées qui enlourent leur pédoncule, et même les taches linéai-
res qui se rencontreot particulièrement sur certains fruits, entre
autres sur les Poires de Curé, ne seraient dues ni aux pluies, ni
aux intempéries, ni à l'humidité, ni à un Champignon, mais à
l'action d'un petit Acarus qu'il a longtemps étudié etqai, à la fa-
veur des ténèbres de la/ nuit et jimaispeniant le jour, en attaque
répiderme. Notre Comité n'a pu que remercier M. Chatel du zèle
passionné qu'il apporte dans ses études nocturnes, regrettant
toutefois de ne pouvoir le suivre jusqu'au bout dans ses conclusions
enlomologiques.
C^ serait ici, Messieurs, le cas de vous citer les nombreux et
tristes documents que notre Comité a pu entendre sur les dégâts
innombrables qu'ont causés à nos arbres fruitiers les longues et
cruelles gelées de cet hiver. L'enquèie qu'a décidée notre Société
les réunira sans doute à ceux que nous apporteront nos collègues
éprouvés de la Floriculture; nous les réservons donc pour cette
lugubre et déplorable liste que contiendra plus tard notre Journal
et qui rappellera bien des épreuves, bieu des pertes, et peut-être,
malheureusement, quelques ruines !
Pomologie.
Ainsi que je vous le disais, Messieurs, au commencement de
ce Rapport, nous avons eu, en 1879, à étudier de nombreux
172
RAPPORTS.
spécimens de fruits, dus à la libéralité toujours aclive de plusieurs
de nos collègues, et aussi de Sociétés amies. Les uns nous ont
été offerts daus le courant de cette année; d'autres avaient déjà
reçu asile dans notre fruitier, à la suite de dons généreux de
fruits tardifs, provenant de l'Exposition universelle de 1878,
Nous ne saurions trop vous citer, pour les signaler à vos re-
merciements: une Société d'Horticulture de Hollande; celle de la
Gironde; puis MM. Léon Simon, de Metz; Baltet, frères et Lar-
roumets; M. Lepère fils, qui rous a fiit souvent connaître des
fruits cultivés en Allemagne; M. Charollois;M. Sannier et M. Des
Nouhes de la Gacaudière, les habiles semeurs. D'innombrables
échantillons mus ont été offerts, aidant non seulement aux études
pomologiques de notre Société, mais aux études centralisé«s par
le Congrès pomologique, auquel notre zélé Secrétaire va porter
annuellement les résultats de notre expérience, y tenant tou-
jours avec honneur la grande place qui vous est due.
Je ne vous parlerai pas ici des fruits de semis, sur lesquels un
Rapport ne tardera pas à paraître ; qu'il me suffise de vous dire
que, cette année, il nous «m est venu en grand nombre et de dix-
neuf endroits différents. C'est une nouvelle preuve que notre im-
partialité et notre prudence rencontrent au loin des approba-
teurs.
Je puis dire que la quantité des fruits déjà nommés et classés,
qui nous sont passés par les mains, en 1879, a été des plus consi-
dérables. Vous en donner la liste entière, accompagnée de nos
appréciations, serait un travail non seulement trop long, mais
encore inutile, car, nous vous le dirons franchement, un grand
nombre d'entre eux ne méritent pas la culture. Il nous suffirait
de citer ceux q Je leur qualité a fait sortir des rangs, et seulement
les très bons et les bons.
FeuHetant donc les cent soixante-dix pages de nos procès-ver-
baux, nous vous recommanderons, parmi les Poires :
Comme trèi-bonnes, les suivantes, dont quelques-unes sont déjà
connues de vous : Baronne de Mello, Beurré de Mortillet, Beurré
de Naghin, Bon-Chrétien François Prevel, Comte de Chambord,
Comte Lelieur, Emile d'Heyst, Fondante Thirriot, Jules d'Airoles,
Madame' Appert, Raymond de MDutlaur, Saint-Michel Archange
et Thompson.
TRAVAUX DU COMITÉ d'aRBORICOLTURE. 173
Comme bonnes : Alexis Luca?, Barillet-Deschamps, Beurré Ca-
piaumont, Beurré de Ghélin, Bon-Chrétien Napoléon, Bonneserre
de Saint-Denis, Doyenné roux d'hiver. Duchesse de Bordeaux
(Beurré Perrault), Hélène Grégoire, Henri de Bourbon, Léon Rey,
Maurice Desportes, Orpheline d'Enghien, Philippe Delfosse, Sou-
venir de Leioux-Durand et Winter. Parmi ces dernières, quel-
ques-unes, cultivées en des terrains plus favorables, seraient cer-
tainement qualifiées aussi de ti'és bonnes^ de même que nous pour-
rions en recommander d'auîres que nous avons dégustées et dont
les échantillons, par suite de leur provenance, ne nous ont paru
qu'assez bons.
Un f jrt grand nombre d'autres fruits ont eu cette note : cueilli
avant maturité et inappréciable. C'est une recommandation sur la-
quelle, Messieurs, nous n'insisterons jamais trop, que celle de ne
cueillir les fruits d'hiver qu'à la dernière extrémité; sauf en des
cas particuliers qui obligent à une cueillette anticipée, la fin
d'octobre n'est pas une époque trop tardive, et des expériences
dont il vous a éié rendu compte vous ont même prouvé qu'une
gelée de 3 ou 4 degrés leur est rarement nuisible.
Si vous voulez bien, tandis que nous y sommes, nous permet-
tre de vous donner un autre conseil, nous vous dirons de n'intro-
duire chez vous qu'avec grande réserve les nouveautés trop nouvelle?,
dont les catalogues , les prospectus et quelquefois des jour-
naux horticoles, font parfois un éloge que vient détruire l'expé-
rience. La beauté de quelques-unes rend souvent beaucoup trop
indulgent à leur égard ; ce n'est pas la peau que l'on mange, ni
la forme, mais la chair. Par contre, par la seule raison que, dans
la première année de son apparition, un beau fruit semble pécher
par la qualité, il ne faudrait pas- se croire en droit de le rejeter à
tout jamais; parfois l'année suivante est bien plus favorable, et
puis, il peut avoir été récolté sur un terrain peu propice, trop hu-
mide, qui ne lui a pas permis d'acquérir les qualités qu'on y trou-
vera peut-ê!re, lorsqu'il arrivera d'une autre provenance. Avant
de porter un jugement définitif, il faut des années, et c'est avec
celte prudence, vous le reconnaîtrez, que procède votre Comité
d'Arboriculture.
Parmi les Pommes, nous signalerons comme remarquées par
474 RAPPORTS.
nous : Azérolly anisé, Fenouillet de Ribourg, Greave's Pippin,
Hartford sweet, Non-pareille de Lodgemore, Patte de loup (excel-
lente), Reinelte Coulon, R. des vignes et Springfield Pippin.
Comme Pêches, nous avons noté de nouveau Alexis Lepère, et
une autre, connue depuis longtemps à Montreuil, la pêche Blon-
deau, dont nous avons maintes fois reconnu le mérite, et qui,
nous ne savons pourquoi, ne se propage que bien lentement.
Comme Cerise bonne et très hâtive : la Guigne hâtive de Mai,
que nous a fait connaître M. Charollois.
Notre collègue, M. Thil, nous a mis à même de constater de
nouveau les qualités des Oranges de Blidah, dont nous aurons à
vous parler encore.
A ceux d'entre vous. Messieurs, qui semblent envier quelquefois
le sort (!es dégustateurs de tant de bons fruits, nous rappellerons
que bien des médailles ont leur revers. Je vous ai parlé de nombre
d'échantillons indégustable-, mais qu'il nous a fallu déguster
quand même; j'ajouterai qu'un nombre infini ont été qualifiés de
passables, et qu'en outre, usant d'une assez forte indulgence, nous
en avons désigné 61 comme médiocres, et que, pour 53 autres
nous n'avons pu faire autrement que d'employer la qualification :
mauvais. Du reste, pour peu qu'il vous agrée de tenter par vous-
mêmes cette laborieuse expérience, nous vous inviterons, pour
l'an prochain, à vous joindre aux 95 collègues qui, cette année, se
sont fait inscrire comme membres de notre Comité; en nous ser-
rant un peu, nous vous ouvrirons nos rangs, Messieurs, avec le
plus grand plaisir.
Votre Commission spéciale de Pomologie, en outre de ses tra-
vaux communs avec nous, a non seulement fonctionné régulière-
ment tous les jeudis où la Société ne tient pas de séance, mais,
par suite du grand nombre de fruits qu'elle a eu à étudier, elle a
tenu souvent des séances supplémentaires.
Présentations et Primes.
Malgré la saison défavorable, les apports ont eu leur importance.
Nous avors pu voir d'ass^z belles Cerises de MM. Ledoux, Chevalier
aîné et Charollois; des Rai^im de M. Marin, de M. Templier,
cueillis à la saison ou conservés de l'année précédente ; 12 boîtes
TRAVAUX DU COMITÉ d'ARBORICULTURE. 175
très bien préparées pour la vente, et envoyées par M. Gommeaux,
de Beaune ; de jolies Pêches de iNl .Chevalier, aîné, et de M.Aubrée;
puis des lots fréquents et remarquables de MM. Ledoux et Ber-
taut.
Les Poires nous sont arrivées en grand nombre, de la part de
MM. Ledoux, Marin, AbelCbâtenay,Gomn)eaux, Aubrée, Poulain;
puis, abandonnées à nos études, celles de MM. Baltet frères, Lar-
roumets et Lepère fils. La Société d'Horticulture d'Étampes a
soumis à notre appréciation un lot de Pommes dénommées Cham-
pion, que nous aurions désiré pouvoir juger plus favorablement,
et M"* Jourdain nous a présenté une Poire Beurré Diel, d'une
forme et d'une construction tout à fait anormales, dont le type
sera conservé dans notre collection.
Les Pommes n'ont pas été nombreuses : de beaux Calvilles de
MM. Bertaut et Ledoux ; quelques Canadas de M. Foulon, et ks
Pommes longtemps conservées de M. Fresgot.
Les présentations de Figues 0Tiié\.ê remarquables, particulière-
ment celles de M. Defresne. M. Girardin est venu ensuite avec de
beaux produits ; puis M. Cottard, avec la Figue du Midi qu'il
apptUe Figue do7'ée, mais dont il faudra étudier plus sérieuse-
ment la dénomination. Je ne vous parlerai pas, Messieurs, de la
Figue qui commence avenir lutter, àArgenteuil, avec les deux
variétés qu'on y cultive le plus spécialement ; trop d'encre et de
paroles ont été usées déjà à son suj )i ; je mécontente de vous rap-
peler que notre Comité admet nettement le nom de ^a/*ôe7/onwe
comme celui qui lui semble le; mieux adapté à ce gain.
En dehors de ces fruils, nous avons pu apprécier ceux du Sa-
goutier, les Kakis, les Pistaches et les Noix d'Acajou, que nous
a offerts M. Hédiard, toujours à l'aflùt des importatious de nos
colonies ; les Nèfles du Japon de Mme Emile Léon, et les Oranges
de Blidah, que M. Thil, usant du zèle et de la complaismce de
son fils et de son neveu, a fait récolter, en différentes localités
d'Algérie. Nous ne saurions trop remercier les deux parents de
notre collègue, qui n'ont pas craint d'entreprenJre plusieurs
excursions lointaines pour nous ère utiles. Plusieurs notes ont
accompagné ces envois, notes fort intéressantes, et qui formeront,
avec celles que nous attendons de M. Fontaine, de Blidah, une
1 ; 6 RAPPORTS.
étude que nous espéroES vous mettre plus lard sous Its yeux,
lorsque celui-ci nous aura fourni la notice qu'il nous a promise,
en avril 1879.
Nous avons eu à examiner également des fruits à noyau :
Cerises, Reine-Claude, et Pêches, mais à l'état de fruits conservés
au moyen d'un procédé décrit à la page 629 de notre Journal.
Ainsi que nous avons pu le constater, depuis le jour où l'un de
nos ancien* Présidents, M.Loiseleur-Dtslongchamps, recevait de
la Société, en 1839, une médaille d'or pour ses premiers essais
dars une glacière, U conseivaiion des fruits n'a pas fait de pro-
grès remarquables.
Nous avons déjà rendu compte, en séance, de notre appréciation
peu favorable de 3 boites de fruits préparés en conserves, et que
nous avait offertes M. Ch. Joly, afiu que nous pussions comparer
ces produits des Etats-Unis avec ceux de notre pays. Ces conserves
venaient de trois fabriques différentes, mais nous n'avons pu les
juger que très inférieures à celles qui se font chez nous. Nous
devons ajouter toutefois que nous avons appris par des compa-
triotes ayant habité les États-Unis, qu'Us y en ont rencontré
d'excellentes.
A la suite de ces diverses présentations, nous avons cru pouvoir
vous demander 28 primes pour leurs auteurs : 10 de 1" classe
(dont 1 rappel), 1 2 de 2« classe et 6 d« 3e classe, et vous avez bien
voulu les accorder dans nos séances générales.
Commissions, Rapports et Notes.
Plusieurs visites sur place ont été faites par notre Comité, en
1879.
Une Commission a visité le clos fruitier dirigé par M. Jacques
Simon, jardinier chez M. Quille, à Ecancouvt (rapporteur, M.
Michelin ; page 403). Une autre a rendu deux visites aux cultures
de M. Berlaut, à Rosny (rapporteur M. Templier ; page 596) ;
une aux jardins de M. Venteclaye, à Argenteuil (rapporteur
M. Abel Châlenay ; page 594).
Plusieurs d'entre nous sont allés, il y a peu de temps, examiner
comment M. Vassaux traite ses Pêchers par des pincements
courts, à Montreuii, et, d'autre part, quels résultats on a obtenus
TRAVAUX DU COMITÉ d'auBORICULTURE. 177
à l'École d'Horticulture de Versailles, en préservant les Raisins au
moyen des sacs en papier gommé de M. Angiboust. Les deux
Rapports paraîtront prochainement.
Vous avez bien voulu, Messieurs, donner à trois d'entre nous
l'honorable et importante mission d'aller visiter, dans le départe-
ment de TArdèche, les grands établissements créés par la famille
Jacquemet-Bonnefond, dans le siècle dernier, et dont le siège
principal est à Annonay. Le Rapport de M. Michelin (1879,
pages 713, 775) vous aura prouvé la façon consciencieuse dont
nos collègues ont rempli le mandat dont vous les aviez honorée
Une autre Commission, dont les études devront se poursuivre
sur place, est chargée de donner son avis sur la conservation des
Pêches par l'action méthodique du froid, à rétablissement spé-
cial de M. Gh. Tellier.
Deux ouvrages ont été renvoyés psrvous, Messieurs, àlexamen
de votre Comité : îe Cours pratique d' Arboriculture fruitière du
frère Henri, de Rennes, dont M. Michelin vous a rendu compte
au mois de juin (page 395), et les deux derniers volumes du Dic-
tionnaire de Pomologie, d'André Leroy, dont j'ai essayé de faire
valoir le mérite (page 385).
En outre de ces Rapports proveaant de C<^mmissions spéciales,
notre Comité a fourni au Journal l'intéressante étude compara-
tive de notre Président, M. Gh. Chevallier, sur les divers trai'.e-
ments usités dans la culture du Pêcher (page 637), et son analyse,
que j'ai citée plus haut, du mémoire de M. Jackowski (page 335»).
De son côté, M. Michelio nous a retracé les travaux du Congrès po-
mologiqtje, en sa 6essionde18"9,àNancy (voir ci-dessous, p. 178);
il a appelé notre attention sur la culture des Abricotiers à Triel
(page 70 i), et consigné l'expression de nos regrets dans une
Notice biographique sur M.Corriol (page 699), Président et Secré-
taire donnant ainsi à leurs collègues l'exemple d'un zèle qui ne se
dément pas et d'une compétence que nul de nous ne conteste.
Collection pomologique.
Notre collection de fruits plastiques est restée sans accroisse-
ment depuis plusieurs années; nous l'avons un peu augmentée
xîette année-ci, en y introduisant 46 fruits : il Poires, 7 Pommes
M
78 RAPPORTS.
et 42 Pêches. Nius les avons choisis parmi les vaiiélés dont nous
avions reconnu les mérites, et nous espérons les voir bientôt
réunis à ceux qui, depuis leur retour de l'Exposition universelle,
attendent l'autorisation de s'installer, sous leurs vitrines, dans
la salle que vous semblez vouloir.leur réserver.
Telle a été, Messieurs, l'année 1879 pour votre Comité d'Arbo-
riculture.
XXl™^ SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE AYANT EU LIEU
A Nancy, le 4 août 1879 ;
MM. Jamin (Ferdinand) et Michelin, délégués.— M. Michelin, Rapporteur.
Messieurs,
La Société pomologique, depuis qu'elle existe, a exploré, dans le
cours de ses sessions annuelles, presque toutes les parties de la
France; elle ne s'était pas encore dirigée vers la région de l'Est;
sa vingt-unième session devait lui fournir l'occasion d'étudier les
fruits produits par la Lorraine, cette intéressante province si
sympathique à la France.
La Société centrale d'Horticulture de Nancy, jeune encore, mais
dont les membres son*! aussi actifs qu'éclairés, avait voulu offrir
sa cordiale hospitalité à la Société Pomologique, et son honorable
Président, M. Léon Simon, l'avait invitée avec une gracieuseté et
un empressement qui présageaient un bienveillant accueil.
A bien des titres, Messieurs, la ville de Nancy devrait attirer
des membres de la grande famille horticole; car elle est un centre
bien intéressant pour eux, possédant un certain nombre d'éta-
blissements sur lesquels l'attention est fixée, parce qu'on en attend
toujours de nouveaux succès; il me suffît de nommer nos collè-
gues MM. Crousse et Lemoine. De grHndes fêtes urbaines, on l'a
su. Messieurs, devaient avoir lieu à Nancy, à l'époque du 4 août
dernier; or, dans la pensée des membres de la Société d'Horticul-
ture de cette belle ville, la capitale de la Lorraine, on devait
profiter de l'affluence qui y régnerait pour y organiser non seule-
ment le Congrès pomologique objet de ce Rapport, mais encore
une Exposition d'Horticulture installée dans le beau parc situé à
côié du palais du Gouvernement. Deux membres de notre Société
21'' SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 179
qui ont fait pariie du Jury vous rendrout compte de celte intéres-
sante Exposition dans laquelle les fruits ont presque fait défaut,
sous l'influence de la mauvaise saison qui leur a été si défavorable.
Pour moi. Messieurs, délégué ainsi que notre honorable confrère
M. Jamin (Ferdinand), l'un de nos Yice-Présidents, pour prendre
part aux travaux de la Société pomologique, je me renfermerai
dans le cadre tout spécial qui m'est tracé. Poursuivant ainsi
l'œuvre entreprise par^moi, il y a une quinzaine d'années, en ajou-
tant le chapitre de la session de 1879, je continuerai cet exposé
des travaux de la- Société Pomologiçue qui en consigne l'histo-
rique dans notre Journal.
Le Rapport relatif à Tannée 1879, savoir à la vingt-unième ses-
sion, vous est donc présenté au nom de M. Jamin et au mien.
La réunion proposée par M. le Président de la Société de Nancy
pour le 4 août pouvait paraître prématurée au point de vue de la
collection fruitière; néanmoins elle devait mettre sous les yeux
du Congrès des espèces dont la maturité, dans les années ordi>
naires, précède habituellement les époques choisies pour les Con-
grès pomologiques ; mais le dérangement apporté cette année
par les intempéries de Tété a été suivi d'un retard qui a,
pour ainsi dire, exclu les fruits à noyau sur lesquels on devait
compter.
M. Léon Simon, le digne héritier de la maison Simon Louis,
frères, qui habite Nancy, mais continue à exploiter sa grande et
belle pépinière de Plantières, près Metz, voulut présenter à la réu-
nion les fruits disponibles à cet instant et fit venir de son établis-
sement de riches collections de Groseilles à grappes et épineuses
et de Framboises, dont la description sera repioduite ci-après et
donnera à Texposé de cette année un caractère qui lui est propre.
Après ces explications préliminaires,je n'ai plus. Messieurs, qu'à
vous rendre un compte fidèle des travaux qui ont été exécutés et
dans Tordre desquels a eu lieu, tout d'abord, Texposé de la situation
apporté par les membres qui représentaient le Conseil d'Adminis-
tration dont le siège est à Lyon ; savoir : MM. de la Bastie, Vice-
Président; Gusin, Secrétaire- général ; Reverchon, Trésorier et
autres membres.
L'absence de M. le Président Réveil, à qui sa santé délicate
18) RAPPORTS.
ioterdit d'entreprendre de longs voyage?, a été l'objet d'un regret
partagé par toute Tassem-blée. •
Conformément au règlement, MM. Michelin, Besson et Baudet
ont été nommés Membres de la Commission chargée 'de l'examen
des comptes.
M. Anatole Leroy a fait observer que les dessins de fruits pu-
bliés dans la Pomologie n'ont pas été exécutés avec une perfec-
tion qui réponde à l'importance de l'ouvrage qu'ils accompagnent
et il a exprimé le vœu qu'ils soient rendus avec plus de précision
et détalent parles artis'es auxquels ils sont confiés. M. Cusin ré-
pondit que les premières publications seraient faites d'après un
nouveau mode qui, on doit l'espérer, permettra que IfS figur^^s
aient plus de perfection.
Cette première partie de la séance étant épuisée, on procéda à
la constitution du bureau de la session qui fut composé comme
suit:
!\î. Léon'Simon, Président de la Société de Nancy, fut nommé
Président d'honneur; puis furent élus :
Président : M. Ferdinand Jamin.
Vice-Présidents : MM. de la Bastie,
Baltet,
Anatole Leroy,
Pynaert,
Alix.
Secrétaire-général : Cusin.
Secrétaires : Michelin,
Gille,
Jouin,
Treyve.
M. Jamin prit place au bureau ; les membres qui venaient
d'être élus l'accorapagièrent.
L'ordre du jour appella la discussion sur les fruits mis ou main-
tenus à l'étude l'année précédente.
ABRICOTS
Chancelier (Luizet). Fruit mûrissant fin juillet, mis à l'étude
21^ SESSION DE Là SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 184
en 1878, sur la recommandation de la Commission permanente et
de M. Luizet qui l'avait présenté; n'est pas encore assez connu.
Maintenu.
Pourpré tardif. Maturité juillet; présenté par M. de Morlillet,
en 1872.
Depuis cttte époque reculée n'a pas été apprécié et appuyé.
M. Besson a renoncé à le cultiver parce qu'il n'est pas plus avan-
tageux que rAbricot-Pêche; il est décidé qu'il sera rayé.
CERISES
Bigarrtau des capvcins. Mis à l'étude en 1875, sur la propo-
sition de M. Rodigas. Maintenu. Commission permanente. Pages
299, 337.
1874.— Champagne, mi-juin. Pages M 7, 175, 263, 297, 337.
1873. — Du Palatinat, tin juin. Pages 23, 35, 43,132, 163,262,
297, 337, 374.
1875. — Eugène Funh, mi-juin. Pages 1 13, 253, 299, 337.
1874. — Guigne blanche de Winkler, mi-juin. P;iges116, 125,
175,255,297,337,375.
1874. — Guigne de Zeisberg. Pages 125, 176, 298, 338.
1875. — Précoce d'Espagne. Pages 112, 253, 299, 338.
187t. — Prince de Hanovre, fin juin. Pdges126, 176,253, 298,
338.
1874. — Rose noble Burchardt, mi-juin. Pages 125, 176, 253,
261,298,338.
Ces cerises peu connues sont toutes maintenues sur la liste
dans l'espoir qu'elles pourront être étudiées pour l'année pro-
chaine, de telle sorte qu'on puisse se prononcer sur leur sort. On
doit dire que la Guigne blanche de Winkler est appuyée par M. Bu-
chetet et que celle de Zeisberg l'est par M. Luizet.
FIGUES
Figue Dauphine. Figue violette, grosse, turbinée, qui entre pour
une forte partie dans la culture des spécialistes à'Argen(eui'(Seine-
et-Oise) qui fournissent la Halle de Paris. Depuis longtemps elle
est connue sous ce nom dans le pays. Celte figue, mise à l'étude
en 1878, sur la proposition de la Société de Versailles, est aussi
recommandée par la Société de Paris, dont le climat lui convient
<82 RAPPORTS.-
aussi bien que possible. Elle est belle et aussi bonne que le com-
porte la région. Elle est maintenue,
FRAMBOISES
La Framboise de Herrenhausen, d'obtention récente en Alle-
magne, a éié fortement recommaDdée,en 1 875, par le docteur Lucas.
Elle a été éprouvée et notamment dans l'établissement de M. Léon
Simon. Pages 300, 339. On la voit plutôt sous le nom de Royale
de Herrenhausen^ sous lequel elle sera inscrite. Elle passe pour
la plus grosse des rouges ; elle est détiaitivement admise.
PÊCHES
Avocat Collignon. Cette IJêche cultivée en Belgique a été pré-
sentée, en 1875, par M. Rodigas qui annonçait que l'arbre était
propre au plein vent. Pages 302, 339. Cette Pêche n'étant pas
assez connue en France est maintenue à l'étude.
Baron Dufour. G'esl une Pêche de septembre mise au commerce
par la maison Simon Louis qui la recommande. M. Bizet la dit
très bonne et grosse, et iM. Jamin lui attribue un fort beau coloris
très avantageux pour le commerce, une très bonne végétation
et une feriilité caractérisée; il en propose Tadmission qui est pro-
noncée. Pages 176, 300, 306, 339.
Claudine WilWmoz. Cette Pêche, mise à l'étude en 1878 par la
Commission permanente, est une Madeleine mûrissant à la lin de
septembre, dont l'arbre est fertile et rustique, et dont les frnitsont
étéjngés excellents; elle a été obtenue de semis à Écully, par
M. Willermoz; elle est maintenue en attendant de nouveaux ren-
seignements. Pnge 375.
Tardive Gros. Pêche mise à l'étude en 1874, mûrissant en oc-
tobre et novembre; très bonne, parfumée et très grosse. L'arbre
est assez vigoureux ; le bois est mince et toufifa; les glandes sont
réniformes; la chair est blanche ; c'est la dernière Pèche récoltée
dans le Lyonnais; elle prend un beau coloris.
L'arbre a été trouvé par M. Treyve dans la propriété de M. Gros,
à Villefranche : le même membre a reconnu que l'exposition au
midi est contraire à la végétation et à la fructification; il convient
de planter l'arbre au levant ou au couchant ; c'est en tout cas une
observation qui est personnelle à M. Treyve.
2I« SESSION DE L4 SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 483
Entrecueillie et mise au fruitier, la maturation s'y accomplit et
se prolonge eu avant dans le mois de novembre.
Sur ces recommandations favorables, la Pêche est admise sous
le nom de Tardive Gros proposé par M. Treyve. Pages 71, 177,
♦98, 301,340.
Prince de Galles (Prince of "Wales, Rivers). Ce Pêcher, d'après
M. Luizet, a les glandes réniformes, les fleurs petites, et ses fruits
mûrissent à la moitié da septembre..
M. de ia Bastie leur trouve peu de qualité. M. Jamin leur en
accorde davantage.
L'arbre est vigoureux et fertile ; le coloris des Pêches est par-
ticulier, passant du blanc au vermillon. Cette variété est maintenue
à l'étude. Pages 156, 305, 378.
Princesse de Galles (Princess of Wales). Pêche également
d'origine anglaise, du même oblenteur, mûrissant fin septembre,
dont la peau est généralement blanc crémeux, légèrement colorée
de rouge du côté de l'insolation. Chair un peu rosée auprès du
noyau et filamenteuse. Mise seulement à l'étude en 1878, sur la
proposition de M. Jamin ; elle y est encore conservée.
PÊCHES NECTARINES (LISSCS)
Albert (Rivers). Fruit superbe, mûrissant après la mi-septem-
bre, très estimé dans l'Ain, très gros, à chair vineuse relevée. Mis
seulement à l'étude en 1878. Maintenu. Page 375.
Jaune magnifique de Padoue. Page 377. Grosse et jolie Necta-
rine dont la peau jaune très vif est frappée de rouge du côté du
soleil; chair fine, juteuse, sucrée, relevée. Bon fruit du milieu de
septembre. Maintenu à l'étude.
Lord Napier {RiveTs). Page 152. On la dit excellente quand
elle est arrivée à maturité; elle est maintenue avec recomman-
dation.
POIRES
Ballet père. Poire fort grosse et belle, d'obtention récente,
mûrissant vers le mois de novembre et même décembre, dont la
qualité, parfois bonne, ne paraît pas assez constante pour qu'on
soit fixé avec unanimité sur son compte. Elle doit être encore
étudiée. Pages 5, 6, 201 , 31 0, 343, 381 .
184 RAPPORTS.
Belle d'Fcuily. Très gros et beau fruit, gain de M, Cuissard,
d'Ecully, dont la maturité se prononce dès la fin du mois de
septembre, dont la qualité est variable et qu'il est difficile de
saisir à son point favorable. Les 'nombreuses épreuves qu'il a
subies n'ayant pas été suffisammeni ni assez uniformément satis-
faisantes, il est rayé de la liste. Pages 193, 209, 305, 349, 380.
Beurré FrOmentel (Daras de Naghin). Cette Poire, indiquée
«omme atteignant le mois de novembre, a été vue trop mûre en
octobre. Elle ne se distingue pas, sous le climat de Paris, par sa
qualité parmi les nombreuses variétés de premier choix qui se
mangent à la même époque ;elle sera rayée. Pages 310, 343, 381.
Beurré Gambier (Gambier). Ce fruit, mis à l'étude depuis
1875, a le grand avantage de mûrir en février; les dégustations
lui ont été favorables. On le maintient à l'étude en attendant qu'il
se répande dans la culture. Il y a lieu de faire ressortir qu'il est
tardif, se conserve bien, ne se tavèle pas comme beaucoup
> d'autres, au moins dans la région Lyonnaise, mais ne pousse pas
bien sur Cognassier et doit être grefïé sur franc. Il est maintenu
à l'étude avec recommandation et observation qu'on le retrouve
sous le nom de Beurré et hiver nouveau. Pages 233, 3H, 343.
Beurré Rovge (Grégoire). Cette Poire paraissant atteindre le
mois de novembrd, a été jugée excellente par la Commission per-
manente; M. Baltet déclare l'arbre vigoureux et fertile. Cette
variété aurait besoin d'être plus répandue, et, en attendant qu'elle
le soit, elle est maintenue sur le tableau. Pages 310, 344, 382.
Beurré Saint-Amand. Poire de septembre et octobre. A l'égard
de ce fruit, originaire de Belgique, je ne puis que me reporter à
mon Rapport de l'année dernière, en ajoutant qu'il est encore
maintenu à l'étude. Pages 310, 344, 383.
Choùnard. C'est une Poire de très longue conservation, sur le
mérite de laquelle les avis sont partagés. Elle a été mise à l'étude
en 1 878, sur la proposition de la Commission permanente, qui s'est
appuyée sur sa qualité. Jusqu'à renseignements plus complets,
elle est maintenue à l'étude. Pages 348, 385.
Comte de Chambord (E. des Nouhes). Poire moyenne , mûris-
sant au commencement d'octobre. Jugée excellente par les
membres de la Société de Paris. Dégustée au Congrès de l'année
21^ SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. -îSo
18'v 8 et qualifiée de très bonne. MM. de Bazillac, Buchetet, Mi-
chelin, Janiia et Baltet sont d'accord pour la déclarer très bonne.
Cf s deux derniers expliquent néanmoins que l'arbre pousse peu.
On fait observer que beaucoup de bonnes Poires mûrissent à cette
époque ; celle-fii néanmoins est maintenue à l'étude.
Congrès de Gand. Poire moyenne, piriforme (Daras de Na-
ghin). Maturité fin de septembre; mise à l'étude en 1878, après
dégustation favorable par le Congrès; maintenue à l'étude.
Docteur Gromier (Morel). Cette Poire, dont la maturité est in-
diquée pour octobre, ne paraît ni se répandre, ni se faire con-
naître; elle sera rayée du tableau. Pages 3Î1 et 344.
Docteur Jules Guyot (Baltet). Très gros fruit hâiif, mûrissant
en aoùtj, passant vite, ayant besoin d'être observé et étudié
encore ; maintenu. Pages 310, 345, 386.
Doyenné Bizet (Bizet). Obtention récente. Poire très tardive,
grosse et excellente, suivsint l'appréciation de la Commission des
études qui. le 12 mai 1877, a jugé un exemplaire très bon.
En maintenant cette variété à l'étude, pour qu'elle soit mieux
connue, on doit insister pour la recommander (page 28, tome II).
L'arbre est peu vigoureux sur Cognassier, mais très fertile.
Doyenné Perrau. Grosse Poire de forme de Doyenné d'hiver, de
longue conservation et que la Commission permanente , l'ayant
dégustée le 7 mars, a classée parmi les fruits de premier ordre.
L'arbre, dit-on, greffé sur Cognassier, est trop fertile et ne pousse
pas assez vigoureusement. Le nom doit être écrit Perrau et il ne
doit pas être confondu avec le ^exavé Perrault ou Dachtsse de
Bordeaux, qui est également un fruit d'hiver et du même ob-
tenteur. Quoique mise à l'étude (tome II, page 30) seulement
en 1S78, cette Poire superbe et tardive qui, selon MM. Jamin et
Baltet, est d'une bonne moyenne vigueur, est définitivement
admise.
Favorite Morel (Morel). 1875. Belle Poire, grosse, allongée,
très bonne, mlîrissant en octobre, dont l'arbre est très vigoureux
et très fertile. Pages 305, 311, 34o, 386.
L'admission en est proposée et votée, sur la demande de la Com-
mission des études.
Fondante Thirriot. Cette Poire, mise à l'étude en 1872, sur la
186 ^ RAPPORTS.
proposition de la Société de Paris, a toujours été recommandée,
notamment par MM. Baltet et Bjcbetet, sans qu'aucune décision
fût prise à son égard. La question a été jugée en sa faveur, à la
présente session, et elle est définitivement admise. Elle est assez
grosse et grosse, mûrit en décembre, est d'une excellente qualité;
l'arbre est vigoureux, fertile. Pages 49, 167, 307, 345, 387, et
tome II, pages 64 et 88.
Grégoire Bordillon. Ce fruit, bien que mis à l'étude en 1876, n'a
paséié répandu et n'est pas suffisamment connu ; il a, en outre,
été l'objet d'appréciations diverses. En somme, sa qualité n'a pas
été suffisante pour le faire remarquer ; il sera rayé de la liste.
Henri de Bourbon (de Boussineau), Poire d'octobre et no-
vembre, présentée en 1875, par M. Bruneau, de Nantes. Elle est
grosse et jugée bonne; décrite avec détail dans mon Rapport de
l'année dernière. Maintenue à l'étude. Pages 199, 209, 311, 345
et 388.
La Quintînye. Gain de M. Boisbunel : poire d'biver désignée
par erreur sur le tableau de 1879 comme mûrissant en novembre ;
mais qui n'a pas assez de qualité pour prendre place dans une
nomenclature qui doit se composer de fruits de premier choix.
L'assemblée, sans vouloir dissuader les personnes qui voudront la
cultiver, décide qu'elle sera rayée de la liste des Iruits à l'étude.
Pages 76, 81, 348, 389.
Précoce de Trévoux (Treyve). Des exemplaires de cette Poire ont
été apportés par M. Treyve et dégustés cette année, dans une
séance de 1879, le 6 août; en ayant emporté une, je l'ai dégustée
vers le 12 et je l'ai trouvée conforme à la description suivante.
M. Treyve a obtenu la première fructification en l'année 1869,
La maturité, dans une année moins défavorable que celle-ci, pour-
rait arriver vers la fin de juillet en même temps que celle du
Beurré Gifi'ard. En 1878, elle a été dégustée le 8 août. C'est une
Poire d'une bonne moyenne grosseur, qui doit être très recom-
mandée comme précoce. Elle a la forme de la William allongée, à
chair fine, fondante, richement parfumée et relevée, de première
qualité. On dit l'arbre très vigoureux et se chargeant de fruits.
Cette variété est mise à l'étude. Page 112, 2^ volume.
Président Drouard. Cette Poire répandue par M. Louis Leroy,
21 « SESSION DE LA. SOCIÉTÉ POMOLOGIQI'E. 487
d'Angers, est un gain de M. Olivier, à classer dans un bon rang
parmi les fruits d'hiver. Elle est assez grosse, un peu pyramidale.
M. Bachetet la qualifie comme ayant la chair fine, bien blanche,
fondante, quoique ferme, juteuse et vineuse; en somme, elle a été
bien appréciée à la Société de Paris.
Elle est maintenue à l'étude; je me permettrai de la recom-
mander, en ajoutant qu'on dit l'arbre vigoureux tant sur Cognas-
sier que sur franc. 2® volume, page 55.
Professeur Willermoz (Joanon). Pages 36,68.151 , 178, 309,346.
Poire à chair très fine, beurrée, sucrée, bien parfumée, à jus
abondant ; maturité, commencement d'août. Beau fruit très-re-
commandé.
Souvenir de Léopold premier . Fruit dont la maturité a lieu en
novembre., des semis de M. Grégoire, de Jodoigne; souvent bon,
parfois assez bon. Pages 349 et 394. Ce fruit mûrit au milieu de
beaucoup d'autres qui le dépassent par leur qualité. Sera retranché
du tableau.
Sucrée Troyènne (Baltet). Mise à l'étude après dégustation fa-
vorable tin de septembre 1878; fruit agréable au goût. N'a pas
subi une épreuve suffisante ; maintenu à l'étude.
Triomphe de Vienne. Cette Poire avait été mise à l'étude, en 1 876,
comme mûrissant en septembre. Semis de hasard; origine, Vienne
(Isère). Beau fruit rappelant le William par sa forme. Oa dit Tar-
bre vigoureux et fertile. Dégusté à Lyon, le 11 septembre 1875, il
a été trouvé bon- Le maintien à l'étude est décidé; page 350. Un
fruit apporté par M. Besson à la réunion est jugé avantageuse-
ment. M. Jamin trouve cette variété très bonne; elle est recom-
mandée à l'attention.
(A suivre. \
COMPTES RENDUS D EXPOSITIONS.
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS.
Compte rendu 'de l'Exposition de Mon tauban ;
Par M. EuG. Verdier.
Messieurs,
Honoré du mandat de repréfîentant de la Société centrale
d'Horticulture de France, comme membre du Jury, composé de :
MM. Fabre-Tonnerre, de Périgueux; Seinteix, d'Aucli; Arnault,
conseiller général de Tarn-et-Garonne, membre de la Société des
Agriculteurs de France, et de votre délégué à l'Exposition horti-
cole, viticole et œnologique qui a eu lieu à Montaiiban, du 24 au
27 septembre 1879, je viens m'acquitter de mon devoir en vous
soumettant le Compte rendu de ma mission. Il sera du reste très
bref, car, il m'est pénible d'avoir à le dire, je me trouve dans la
triste nécessité de vous déclarer que celte Exposition n'avait rien
de ce que nous sommes appelés à constater chaque fois dans les
solennités de ce genre et qu'elle n'était assurément pas de celles
pour lesquelles, quoique pénétrée des meilleurs sentiments de
bonne confraternité , notre Société dût s'imposer le sacrifice
d'envoyer si loin d'autres délégués que ceux de ses Membres abso-
lument les plus rapprochés de cette localité. Il est cependant pos-
sible , je veux le croire , qu'une Exposition de printemps
y soit plus brillante et que les exposants y soient surtout plus
nombreux; mais elle ne peut, ou ne pourrait dans tous les cas
être de nature à modifier sensiblement mon opinion en ce qui
concerne le devoir de notre Société dans l'avenir; car il n'y a pas
dans la ville et ses environs d'autres établissements d'horti-
culture assez importants, que les deux dont j'aurai l'honneur de
vous entretenir, ni aucune propriété particulière susceptible de
prendre une large part à ces grands tourcois horticoles.
Au total, quatorze exposants ont pris part à cette lutte pacifique
à laquelle la Société Montalbanaise elle-même avait voulu parti-
ciper, en se plaçant toutefois « hors concours. »
En effet, cette Société, grâce à la libéralité de la ville, possède
un jardin d'expériences (sinon de Commission) dont elle tire profit
par une perception de droit d'entrée, dans lequel elle s'occupe de
EXPOSITION DE MOxNTADBAN. 189
l'éducation des vers à scie et où elle a réuni l'une des plus consi-
dérables collections de Vignes, tant à raisins de table qu'à raisins
de cuve, collection véritîvblement tiès-remarquable qu'elle avait
exposée et mise sous nos yeux avec ordre et symétrie, et aussi
avec le regret de ne pouvoir nous la montrer dans un état de plus
parfaite maturité.
Deux exposants de plantes, MM. Castel et Foissac, tous deux
horticulteurs à Monlauban, avaient rivalisé de zèle et décourage,
car, il faut aussi le regretter, il n'est pas jusqu'au temps qui ne
leur fût marchandé, puisqu'ils ne pouvaient, sous aucun prétexte,
commencer à déposer leurs plantes dans l'enceinte de TEx position,
dans le jardin de la Sjciété et ses dépendances, que la veille même
de l'ouverture, et leurs lots exposés ne contenaient pas m<)in£
chacun d'un millier d'individus. Le premier, M. Castel, obtenait
une médaille d'or du Ministre pour ses nombreuses collections de
plantes en tous genres, qu'il avait su placer par ordre et distincte-
ment grouper par genres, à l'exception des nombreuses espèces
de serres chaude^ et tempérée, à feuillages, telles que Palmier^,
Broméliacées, Fougères et Lycopodes, qui étaient réunies. Oa
remarquait parmi les autres : 40 Coleus, 30 Bégonia, 30 Fuchsias
fleuris, 20 Giéraatites fleuries, 30 Conifères, etc. — Un fort joli
groupe de 25 belles touffes d'CEillets remontants Alégatière,
variétés naine très-florifère, de coloris rouge vif, ainsi qu'une
collection de ■lOO variétés de Roses en fleurs coupées, bien étique-
tées, et une autre de 63 Phlox obtenus de semis, compléteraient
cette exposition, si je n'avais encore à mentionner particulièrement
de ce même exposant une petite collection de 40 des meilleures
variétés de Poires et notamment une splendide collection de 75 à
80 variéiés de premier choix de Glaïeuls dont les rameaux vigou-
reux et bien fleuris rappelaient aux connaisseurs les magnifiques
et merveilleux échantillons exposés naguère à Paris par MM. Souil-
lard et Brunelet, de Fontainebleau; aussi obtenait-elle pour
l'exposant, M. Castel, une médaille spéciale de vermeil offerte par
mesdames les Patronnesses.
Le second, M. Foissac, avait exposé en très-grand nombre
les meilleures plantes à feuillage de serres chaude, tempérée et
froide, les plus connues et généralement les plus répandues, parmi
490 COMPTES RENDUS l'EXPOSITIONS.
lesquelles on remarquait quelques beaux échantillons de Strelitzia,
de Phormium Veitchii fol. varieg., ùe Chumxrops excelsa, de
Draccena indivisa et lineata, etc.; une colleclicn de 50 Fougères
et Lycopodes ; quelques beaux Gloxinia fleuris et nombre de
plantes variées, telles que Pelargonium zonale, Pétunia,
Fuchsia, etc. Ces plantes, généralement de moyenne force, étaient
en très-bon état de santé et de végétation. Une médaille de
vermeil a été la récompense de cet exposant pour cet apport.
La confection des bouquets est à Tétat de naissance dans cette
ville. M. Foissac en avait exposé quelques-uns montés, pour
lesquels une médaille d'argent, offerte par mesdames les Patron-
nesses, lui a été accordée à titre d'encouragement, mais dont la
forme méridionale ne saurait assurément être goûtée par les
amateurs des gracieux bouquets Debrie.
M. Escard, pépiniériste, a obtenu une médaille d'argent pour
une collection de 120 variétés de fruits. Poires, Pommes et
Pèches.
Une autre médaille d'argent a été accordée à M. Baillère pour
un lot assez nombreux et varié de légumes.
Pour le concours des vin<, institué spécialement pour les
produits du département (Tarn-et-Garonne), six concurrents
avaient exposé leurs vins de différents cépages et de différentes
années. Que vous dirai-je de ces vins? mon incompétence pratique
ne peut m'autoriser à en parler sciemment ; mais si je puis me
permettre de donner mon avis, j'avouerai qu'en général, et à part
quelques échantillons seulement, ils ne m'ont pas paru de mer-
veilleuse qualité.
Un objet d'art a cependant été donné à M. Dufaur;
Une médaille d'aigent, à M. Callelao et une médaille de bronze,
à chacun de MM. Léon Renous et Dobia.
Les plans de jardins de M. Casteras, de Toulouse, ont obtenu
une médaille d'argent; ceux de M. Blanchard, de Bordeaux, une
médaille de bronze, et une mention honorable a été attribuée à
M. Fiacre.
Du reste, ni fêtes, ni tambours, ni trompettes ; rien qu'une
franche et cordiale réception de la part de MM. les Président,
Secrétaire et Trésorier de la Société Montalbanaise.
BEVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. 194
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
GARDEiSERS' ChRONICLE.
Adiantum BanseiT. MooRE. (hybr.), Gard. Chr07i.,\\ oct. 4879.
p. 456. fig. 69. — Adiante <ie Bause. — (Fougères).
Cette gracieuse Fougère est le produit d'un croisement opéré
avec succès par M. Bause, chef de culture chez M. Wills, à Anes-
ley, entre les Adiantum trapezi forme et decotnim. Ses frondes
étalées, fermes, sont trois ou quatre fois penaées; leurs folioles ou
pinnules sont larges, les basilaires obliquement ovales et tron-
quées à la base, les intermédiaires un peu trapéziformes, la ter-
minale en coin, toutes peu profondément lobées, portées par un
peliolule capillaire et noir. Les sores ou groupes de capsules sont
oblongs-réniformes, situés transversalement au sommet des lobes
par un oiideux sur chacun de ceux-ci. La plante végète vigou-
reusement et mesure Oin 40-011 60 de hauteur; elle est simple-
ment d'orangerie, en quoi elle a pris le caractère de V Adiantum
décorum. Sa particularité la plus saillante, c'est que ses pinnules
sont déjetées de côté par rapport au plan du rachis qui les porte,
ce qui donne à l'ensemble du végétal un aspect particulier qui, avec
la forme des pinnules, distingue nettement cet hybride.
REGTiFICrVTlONS.
Dans le dernier oahier du Journal, p. 80, ligne 24, au lieu de :
« ouverture en bas, » lisez : « ouverture en haut. ■»
Même cahier, p. 92, ligne 2, au lieu de : « Encore I'Auracaria
imbricata, » lisez : « Encore I'Araucaria imbricata. »
Le Secrètaire-Rèdacteur-Gérant • Impr. de E. DONNaod, rue Cassette, I.
P. Ddchartre
49il OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQOES. — MARS 1880.
MARS i 880.
OBSERVATI )NS MÉTÉOROLOGIQDES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOURG-LAREINE,
PRÈS PARIS, (altitude 72™ ENVIRON.)
HAUTEUR
TEMPÉRATURE
du baromètre.
VENTS
H
-"•""^
-^ ^
ÉTAT DU CIEL.
<
dominants.
Minim.
Maxim.
Matin.
Soir'.
1
-f6,2
+10
755
753
S. S. G.
Couvert, iiuis nuageux.
2
+1.8
+12,4
757
755, 5
S.S.E.,S.S.U.
Grôle dans la nuil; légèremeiU
nuageux dans la journée, clair
le soir; grand vent.
3
+6,S
+12,s
754
734
S. s. 0., E.
Couvert, beaucoup de vent, pluie
dans l'après-midi eldans la soirée.
4
+iO,Si
+15
737
765,5
M. E., E.
Couvert, pluie et vent le matin.
5
+ 9,8
4-15
706,5
709
K.
Nuageux.
6
+8
{ 18
768
764,5
N. E.
Nuageux, clair le soir.
7
+1
+15
706
708
E.
Brouillard.
8
4-5,2
+14,5
769
769
N. E.
Nuageuxavec nombreuses éclaircies
9
+ 1,8
-!-^0 "'
76H
707
M. E.
Nuageux, puis clair.
iO
+6
+21 '"
7(i7
768
S. S. E.
Clair.
U
+2.3
4-21,5
770
770,5
N. E.
Clair.
12
+:^
•1-22
770
7<8,5
N. E.,0.
Bruineux le matin, clair dans la
journée, nuageux le soir.
13
+ 6
+ 18,5
768
767
!•:., s.
Nuageux.
14
+3,6
+17,3
766
705
\. N.B., A\
Nuageux.
15
4-6,2
414,4
:64,S
764
N. N. G.
Couvert le matin, puis nuageux
et presque clair.
\6
— 1
+ 17,2
762
761
N. E., E.
Clair; avec légère brume.
17
+4,4
+16,3
761
764
N. E.
Quelques luiagrs le malin, clair
l'aprcs miili, hAlo.
18
—1,2
+ '5,5
:05
767,5
lî. N. E.
Clair , le hûle continue.
19
-0,5
+16,5
7r8
767
N. K.
Clair; le vent perd deson intensité.
20
—4,1
-"-18,2
76t3
765
H. E.
Clair; le soir le vent reprend.
21
+0,5
-i-u
763
765
N. E.
Quelques nuages dans la nuit et
dans la malinée. clair le reste
ihi jour; grand hâle.
22
-1J
4-11
766
763,5
.N. N. E.
Clair; le liAle conlinuc.
23
—2
+12
766
765,5
N. E., S. E.
Quelques nuages dans la nuit, clair.
24
—3.5
+18,5
+ 20,5
766,5
765
S.S.O.,N.E.,E.
Clair. ^
23
—1,6
765
762
E.
A peine quelques nuages, si ce
•
n'est le soir.
2G
—0,1
+20,7
761,5
760
Iv, S.
Clair le matin el le soir, nuageux
dans le milieu du jour.
27
+1,5
+20
760,5
762
i:.
iNuageux.
+46,5
TOa
763
N. E,,N.
Convertie malin, nuageux l'après-
28
+6,2
■ 1 ■
midi.
29
—0,8
+16
763
:60,5
N.,N. E.
Brumeux le m;ilin, clair l'après-
midi.
Brouillard le matin, nuageux le
30
—2,9
+16,5
760,5
758,5
N. E., N.
reste du jour
31
-2,7
+13,3
756,5
747
S. S. E.
Légère brume le matin, nuageux
le reste du jour.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ EN 1880.
Concours permanents.
Médaille Fellier pour les Pentstemon.
Prix Laisné pour récompenser l'aptiiude au travail
et la moralité des garçons jardiniers.
^ (V. le Journal, 3» série, I, i879,
p. 691.)
Concours annuels.
Médaille iloynet pour les apports les plus remarqua-
bles^ faits pendant l'année, au
Comité de Culture potagère.
Médaille du Conseil d' Administration, pour l'introduction ou l'obtention de
plantes ornementales méritantes.
(V. le Journal, £• série, XI, 1 877,
p. 145.)
PROCÈS-VERBAUX (1)
SÉANCE DD 8 AVRIL 18S0.
PaÉsiDENCE DE H. Hardy.
La séance est ouverte à deux heures. Ou y constate la préseace
de 143 Membres titulaires et de sept Membres hoaoraires.
Le procès-vefbal de la dernière séance est la et adopté.
M. le Président annonce que, dans sa séance de ce jour, le Con-
seil d'Administration a admis à l'bonorariat M. Cochet (Scipion)
horticulteur-pépiniériste, àSuisnes par Brie-C imte-Robert (Seine-
ei-Mirne), et M. A. Malet, horticulteur au Plessis-Piquet, qui
La Go'Jiraission de Rédaclion déclare laisser aux auteurs des articles publiés
dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment.
^Âvis de la Commission de Rédaclion.)
Série 3. T. IL Cahier d'avril 1880 publié le 31 mai 1880. i3
494 PROCÈS-VEKBADX.
faisant partie de la Société depuis vingt-cinq années révolues, ont
demandé par écrit à profiter des dispositions consignées dans
l'article 4 du règlement.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M. E. Girardin, cultivateur à Argenteuil (Seine-el-Oise),
une boite à' Asperges de la variété rose bàlive, que le Comité de
Culture potagère a reconnues assez bellël pour motiver une de-
mande, de sa part, d'une prime de 2* classe. Cette prime est ac-
cordée par la Compaguie.
2° Par M. Leguay, cultivateur à Argenteuil (Seine-et-Oise), une
botte à' Asperges, variété rose hâiive, récoltées sur une terre qu'il
dit être cultivée à la charrue. — Le Comité de Culture potagère
les juge aussi belles que les précédentes, et propose dès lors d'ac-
corder aussi à M. Lfguay une prime de 2e classe. Mise aux voix
par M. le Président, cette proposition est adoptée.
30 Par M. Drouet, Directeur du Jardin fl-!uriste de la Ville de
Paris, à la Muette : lo un Dendrobium Farmeri, var. album,
variété délicate et très élégante d'une charmante Orchidée in-
troduite de l'Himalaya, en 1847, chez M. Far mer, amateur an-
glaisa qui elle est dédiée; îo uq Dendrobium albosanguineum Lindl.,
fort belle Orchidée découverte, en 1851, par Lobb, dans les forêts
du IMoulmein et introduite par lui chez MM. Veitch qui l'ont eue
en fleursdès 1852; 3°uneforte touffe d'FnchoUriwiwoseum qui, de-
puis 1870, est cultivée, dans l'établissement de la Muette, dans
un fragment de tronc d'un Balantium; cette Broméliacée croît
dans le Brésil oriental, en épiphyte sur les arbres des forêts à la
fois chaudes et humides. Ces trois belles plantes sont remarqtiable-
ment fleuries; ho enfia un fort exemplaire non fleuri du Vt'iesea
gigantea, Broméliacée remarquable par les proportions excep-
tionnellement grandes, pour cette famille, de sa toufife de feuilles,
et originaire du Brésil méridional. — Pour cette importante pré-
sentation, le Comité de Floriculture est d'avis qu'il y a lieu de
donner une prime de T" classe, la plus haute des récompenses que
le règlement autorise à décerner en séance. Cette prime est ac-
cordée par un vote de la Compagnie, mais M. Diouet exprime le
désir qu'elle soit remise à M. Baner, chef-mulliplicateur à la
Muette. La Compagnie se rend à ce désir.
^ SÉANCE ou 8 AVRIL 1880. ' 41)5
4° Par M. A. Malef, borliculteur au Pkssis-Piquet, un jeune
pied de Staphylea colchi'ca, grf^ffe d'un an qui est abondamment
fleurie. Sur la proposition du Comité de Floiicullure, une prime
de 3e classe est accordée pour cette présentation. AI. le Préident
de ce Comité fait observer que ce Staphylea est un charmant ar-
brisseau connu dejiuis longtemps, mais beaucoup trop négligé,
qui esl liés floriière et qui, obtenu en petits pieds, lel que celui
qui se trouve en ce moment sur le bureau, serait très bou comme
plan le de marché.
5» Par M. Garoon, jardinier chez M. Hubert, un pied d'un Vic-
lier {Ckeiranthus Ck'îriL,)a. feuilles panachées, qu'il a obtenu de
semis, en 4878. Comme, jusqu'à ce jour, il n'a pu multiplier cette
plante que par le bouturage», le C)mité de Floriculture, par l'or-
gane de son Président, l'engage à faire des efforts pour fixer celte
forme nouvelle au point de pouvoir la propager par voie de serai?..
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-générdl procèJe su dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
1° Une lettre par laquelle MM. Biudry, anciens pépiniéristes à
Glaraarl (Seine), et M. Courtois (Adolphe), leur successeur, attes-
tent que iM.Kobin (Jean-Joseph;, né àClamart, le 10 octobre 18 £8,
est attaché à leur établissement en qualité de premier gaiçon,
depuis le mois de mai 1840, et que, dans le cours de ces trente-
quatre années de service effectif, ils ont été constcmmeni satis-
faits de sa conduite, de sa probité et de son travail, lis sollicitent
dès lors pour loi l'une des récompenses que la Société aceoirde en
raison de la longue dures du service daas la même maison. —
Cette letire est renvoyée par M. le Président à la Commission dts
Récompense?-
2° Une demande de délégué devant remplir les fonctions déluré
à l'Exposition que la Société 4'"Horticu!lure de l'arrondissement
de Senlis doit tenir du 1 1 i^u H septembre prochain. — M. Le-
cocq-Dumesnil veut bien représenter, comme délégué, la Société
centrale d'Horticulture, à l'Expositioa de Senlis.
3" Une l'Eure par laquelle M. Hubinet de Soubise exprime le
désir que des Commissaires spéciaux soient changés u'examintr
<96 ■ PROCÈS-VERBAUX. *
un jardin fruitier qu'il enlretient lui-même, rue Lhoraond, 68, à
Paris. — Faisant droit à cette demande, M. le Président désigne
comme devant composer la Commission qui sera chargée de visiter
les cultures fruitières de M. Hubinet de Soubise MM. Chevreau,
Jolibois, Thil, Chatenay (L.-Abel), et Th'bauU (Emile), fils.
4* Une lettre de M. Alb. Geoffroy Saint-Hilaire, Directeur du
Jardin d'Acclimatation, qui informe M. le Président que, par
suite d'arrangements pris avec M. F. Chappellier, il a été installé
dans cet établissement des cultures d'arbres fruitiers conduits sous
la forme spirale. M. A . Geoffroy S lint-Hilaire demande qu'une Com-
mission désignée par M. le Président soit chargée d'aller examiner
ces arbres qui, dit-il, ont peu ou pas souffert des gelées rigoureuses
de cet hiver. — Les Membres désignés comme devant composer
la Commission dent il s'agit sont MM. Templier, Raimbaud
(Alexandre), Siroy, Cotlin, CharoUois et Chauré. Ils voudront
bien se rendre au Jardin d'Acclimatation, lundi prochain, ii avril,
à une heure.
5» Une lettre par laquelle M. Maishall P. Wjlder accuse récep-
tion du Journal qui lui est, dit-il, régulièrement envoyé.
M. Marshall P. Wilder envoie sa biographie accompagnée d'un
beau portrait gravé. Il y a joint un fragment d'un journal de
Bosion qui renferme le compte rendu d'une Exposition d'Azalées
et de Rosiers tefaue dans celte ville, au mois de mars dernier.
6° Une lettre de M. Cellière, de Rosny, demandant que la Société
centrale d'Horticulture organise une Exposition consacrée seule-
:ueDt aux maladies des plautes et aux parasites de toute sorte qui
les produisent. L'auteur de celte lettre pense que de pareilles Ex-
positions contribueraient puissamment à éclairer les cultivateurs
f ur un sujet qui les intéresse au plus houi point.
M. le Pfts dent renvoie celte lettre à la Commission des insec-
licides.
T Une lettre par laquelle M. le Sous-Secrétaire d'Étal au Minis-
tère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts donne avis à M. le
Piésident de sa décision par laquelle il veut Lien donner à la
Société centrale un vase de porcelaine de Sèvres qui sera remis
comme prix à la prochaine Exposition.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée, M. le S^cré-
SÉANCE DU 8 AVRIL 18^0. ^ 97
taire-général signale un article du Journal de l'Agriculture, no 3
de ce mois, qui est relatif au Soja hispida ou Pois oléagineux, et
qui a pour auteur M. E. Vhvin, ainsi que la 3« édition de l'ou-
vrage publié par M. le docteur Girard (Maurice), sous le titre : Le
Phylloxéra de la Vigne, son organisation, ses mœurs; choix des
procédés de destruction (\ in-32 de 160 pages, avec 16 figures et
une carte, Paris, 1880; chfz Hîchs^tte). Dans cet opuscule, dit
M. le Secrétaire-général, l'auteur cherche avant tout à réfuter la
théorie du Phylloxera-effet en fournissant une série de preuves
péremptoires contre celte manière de voir qui a pour conséquence
d'égarer les vignerons et de leur faire négliger l'emploi de tous les
moyens propres à combattre le fléau. 0:i trouve aussi dans ce
livre l'histoire entomologique détaillée du redoutable Puceron,
telle que l'ont établie des observations récentes, notamment celles
de M. Balbiani. Enfin on y voit reproduit le texte des dernières
lois, décrets et circulaires relatifs au Phylloxéra, dont la connais-
sance est essentielle pour tous les viticulteurs. Une carte jointe à
ce petit volume montre, conformément aux derniers renseigne-
ments officiels, la diffusion et le degré d'intensité du fléau dans
les quarante départements où il existe en ce moment.
M. le Président informe la Compagnie d'une perte des plus
cruelles que viennent d'éprouver l'Horticulture française et la So-
ciété centrale par le décès de M. Socchet, ancien jardinier-chef des
jardins et du parc de Fontainebleau, dont le nom est depuis
longtemps européen, grâce au nombre considérable et à la beauté
sans égale des variétés de Glaïeuls issus du gandavensis dont il a
enrichi les jardin-\ M. Eug. Verdier est prié d'écrire une notice
sur ne regretté collègue.
M, Hardy fait connaître un procédé fort simple pour la destruc<
tion des Loches ou Limaces qu'il a appris d'un vieux jardinier de
Marnes nommé Loiselet, et qu'il a employé avec un plein succès
daiiS le Potager de i'É!at, à Versailles. Ce procédé consiste à cou-
vrir des planchettes mesurant environ 20 centimètres en carré
avec de la graisse ou du beurre que, par économie, on choisit
vieux ou rance. On pose ces planchettes dans les carrés qu'on
veut préserver, en les espaçant de 8 bu 10 mètres. Si on les met
eu place vers le soir, on les trouve, le lendemain malin, couvertes
198 PRCCk-VERBAUX,
de Lirùaces dont beaucoup sont tellemf nt petites que la rechercha
directe en aurait été impossible, et qu'on enlève alors facilement
pour les détruire. Il est prudeot de ne pas laisser ces planchettes
exposées au grand soleil qui en fond la graisse et la fait couler ;
mai&si on veut néanmoins les laisser en place pendant le jojr, on
évite l'inconvénient qui vient d'être signalé en les posant à l'en-
vers, c'est-à-dire la graisse en dessous.
M. P. Duchartre dit que, puisqu'il s'agit de la deslruction d'a-
nimaux nuisibles aux jardins, il demande la permission de
signaler un moyen commode pour prendre les Vers blancs, dont il
vierit de voir l'indication dans une lettre écrite de Saiut-Jean-de-
Maurienne par M. Confévron, qui a été imprimée dans le dernier
cahier du Bulletin mensuel de la Société d'Acclimatation (janv.
1880, p. 24). Ce procédé consiste à creuser, de distance en dis-
tance, des trous qu'on remplit de fumier d'écurie ou d'étable. Les
Vers blancs se rendent dans ce fumier où il est facile de les trouver
pour les détruire.
M. Pissot rapporte avoir employé avec succès un procédé qui
avait une assez grande analogie avec celui-là. Des planches de
Rhododendron étant dévastées par des Vers blancs, il a eu l'idée
d'en couvrir la terre avec une couche de feuilles épaisse d'environ
0*»0o. Les Rannetons se sont rendus au milieu de ces feuill'es
pour j pondre. Il les a tous détruits, et a sauvé ses Rhododendron^
en faisant ramasser et brûler ces feuilles.
M. Davivier rappelle que le fumier rend de grands services pour
la destruction de» Gourtilières. Avant l'hiver, on en remplit des
caisses percées de trous, qu'on enterre. Quand on relire ces caisses
vers la fin de l'hiver, on trouve au milieu du fumier une grande
quantité de Counilières dont ou se débarrasse alors sans peine.
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations ;
Et la séance est levée à trois heures et demie.
SÉANCE DU 22 AVRIL 1880.
Présidence de M. Burelle.
La séance est ouverte à deux heures. On y compte 453 Membres
titulaires et 4 Membres honoraires.
SÉANCE DU 22 AVRIi, 1880. 199
M. le Président proaonce, après un vote de la Compagnie, l'ad-
mission de quatre nouveaux Membres titulaires dont la présenta-
tioa a été faite daus la dernièni sérince et n'a déterminé aucune
opposition. Il proclame Membre à vie M. Glatigny(Jale?-Edouard),
rue Sainte-Anne, 14, à P.iris, qui a rempli les conditions pres-
crites par le Règlement pour les personnes qui désirent être ins-
crites en cette qualité sur les contrôles de la Société.
Il informe ensuite la Compagnie d'une perte éminemment re-
grettable que la Société vient d'éprouver par le décès dô M. Kave-
nean, Membre titulure, hydraulicien bien connu pour ses ingé-
nieux appareils destinés principalement à l'arrose ment des jardins
et lies gazons.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau:
4° Par M. Leguay, cultivateur à Argenteuil (Sane-et-Oise),
sept bottes d'Aspej^ges provenant de cultures qu'il dit être faites
à la charrue. Ces Asperges sont remarquables, dit M. le Président
du Comité de Culture potagère, pour leur couleur tout autant
que pour leur grosseur. En outre, la présentation de ce jour a été
déjà précédée de deux autres. Aussi le Comité Je Culture pota-
gère propose-t-il d'accorder à M . Leguay une prime de 1 '''' clas -e et,
mise aux voix, sa proposition est adoptée.
2" Par M. Lescot (André), cultivateur à Argenteuil (Seine-et-
Oîse),une botte d'Asperges d'une beauté exception n- Me pour la
présentation de laquelle, sur la proposition du Comité de Culture
potagère, il lui est donné une prime de 2,^ classe.
3" Par M. Gottard, fils, cultivateur à Argenteuil, une botte
^'Asperges qui lui vaut une prime de 3^ classe, conformément à la
demande du Comité compétent.
4° Par M. Glrardin, cultivateur à Argenteuil, une botte d'As-
perges dont la présentation motive la demande en sa faveur, de
la part du même Comité, d'une prime de 3® classe qui est accordée
par la Compagnie.
5° Par M. Joly (Léon), cultivateur à Houilles, canton d'Argen-
teuil (Seine-et-Oise), des tubercules d'une Pofnme de terre qu'il
a obtenue de semis et à laquelle il a l'intention de donner son
propre nom. 11 offre ces tubercules pour que des Membres du Co-
mité de Culture potagère puissent en easayer la culture. M. lé
200 PROCÈS- VERBAUX,
Pjësident de ce Comilé dit que cet epsai sera fait ; aussi ne s'agit-
il pas aujourd'hui de donnera M. Joly (Léon), une récompense
définitive pour l'obtention de la variété qu'il présente ; mais le
Comité est d'avis qu'il y a lieu de lui accorder une prime de 3»
classe pour l'encourager à continuer la culture et à poursuivre
l'amélioration de cette variété. — Cette prime est accordée par la
Compagnie.
6» Par M. Dudouy, fabricant d'engrais chimiques, rue Notre-
Dame-des-Victoires, à Paris, des tubercules de deux variétés de
Pommes de terre obtenues récemment en Angleterre. M. le Prési-
dent du Comité de Culture potagère déclare, au nom de ce Co-
mité, que ces variétés étant, à '.ause de leur nouveauté, impar-
faitement connues, il y a lieu d'en poursuivre la culture avant
qu'un jugement sur leurs qualités ou leurs défauts puisse être
lormulé avec assurance.
7° Par M. Falaise, aîné, horticulteur à BouIogne-sur-Seine
(Seine), quatre grandes boîtes de fleurs coupées de Pensées. Le
Comité de Floriculture déclare, par l'organe de son Secrétaire,
q.ue ces fleurs sont des plus remarquables pour la beauté et l'am-
pleur, surtout celles à fond blanc; aussi demande-t-il qu'une
prime de 4'® classe soit donnée à M. Falaise, aîné, pour cette re-
marquable présentation, et la Compagnie fait droit à sa demande.
8° Par M. Jolibois, jardinier-chef au Luxembourg, un pied de
Vriesea Glaziouana, Broméliacée des plus fortes proportions, dont
l'inflorescence est à moitié développée; deux Orchidées abondam-
ment fleuries, le Maxillaria luteoalba Lindl. et le Trichopilia
suavis Lindl. Le Comité de Fioriculture demande qu'une prime
de i^' classe soit donnée à M. Jolibois pour cette remarquable pré-
sentation et, consultée à cet égard, la Compagnie accorde celte
récompense à laquelle l'honorable jardinier-chef déclare renoncer,
selon son habitude.
Sur l'invitation de M. le Président, M. Jolibois donne des rensei-
gnements louchant ks belles plantes qu'il a déposées sur le bureau.
Le Vriesea Giaziuuana croît naturellement au Brésil, sur les mon-
tagnes des Orgues, à l'altitude d'environ 600 mètres. Il égale
pour la grandeur le Vriesea gigantea dont un pied non fleuri a été
présenté par M. D;ouet, à la dernière séance. Il s'en distingue
SÉANCE DU 22 AVRIL }880. 201
parce que ce dernier a les feuilles plus courtes et presque obtuses
au sommet, tandis que les siennes sont lancéolées et aiguës dans
cette même partie. Le pied que la Compagnie en a sous les yeux
montre sa hampe florifère déjà haute d'environ i^ 25, chargée de
nombreuses bractées vertes, oblongues-lancéolées, très aiguës au
sommet, et poitant des fleurs en boutons. Il a été apporté au"our-
d'hui, dans cet étal, avant l'épanouissement de ses fleurs, parce que
la floraison en sera certainement terminée dans trois semaines,
quand aura lieu la prochaine séance. Cette grande et belle Bro-
méliacée n'a fleuri encore que dans les serres de l'Empereur
d'Autriche; elle fleurit donc maintenant pour la première fois,
en France. Il en existe un autre pied encore plus fart, dans les
serres du Luxembourg. La plante est peu exigeante en fait de
chaleur; elle a été tenue dans une serre tempérée où la tempé-
rature a été maintenue, pendant tout l'hiver, entre 8 et 12.^ au-
tant que possible, miiis dans laquelle même, par l'effet d'acci-
dents, il y a eu plusieurs fois piès de G»; on voit cependant qu'elle
paraît n'avoir souffert en rien de ces refroidissements. Elle a été
traitée à l'engrais Jeanne!, ce qui a permis de la tenir dans un
pot relativement petit.
9° Par M. Scbwarz (A.), jardinier chez M. Leraercier, à Ba-
gneux (Seine), des pieds de 19 variétés de belles Cinéraires (Se-
necio cruentus DG.) à fleurs doubles, pour la présentation des-
quelles, sur la proposition du Comité de Floriculture, il lui est
accordé une prime de 2® classe.
M. le Président remet lés primes aux personnes qui les 0!>t
obtenues.
A l'occasioQ de la prime de 1"^® classe qui a été donnée à M. Le-
guay, d'Argenteuil, pour sept bottes d'Asperges qu'il dit prove-
nir de cultures à la charrue, M. Girardin. d'Argenteuil, nie l'exac-
titude de cette assertion.
M. Jolibois fait observer qu'il serait en effet très digne de re-
marque qu'on pût obtenir de si beaux produits en cultivant sim-
plement à la charrue; mais il n'«i pas eu occasiou de voir par
lui-même si tel est en effet le mode de culture employé par
M. Leguay.
M. Coitard, d'Argenteuil, affirme qu'il est impossible d'obtenir
202 PHOCÈS-VliliRAUX.
ainsi des Asperges pareilles. On sait en effet, dit-il, qu'il y a tou-
jours beaucoup de griffes qui remoatent vers la surface du sol, et
qui seraient blessées par le soc de la charme, ce qui nuirait
gravement à la production.
M. le Président du Comité de Culmre potagère fait observer
que, s'il a dit que les Asperges de M. L^guay ont été récoltées
9ur des terres cultivées simplemeal à la charme, c'est que le fait
avait élé afûrmé devant le Comité par ce cuUivaienr. Au reste,
ajoute-t-il, il est parfaitement constaté que M. l'arent, de Rueil,
travaille à la charrue les terres dans lesquelles sont plantées ses
Asperges, et les produits qu'il obtient ainsi sont aussi beaux que
ceux que mon'.re aujourd'hui M. Leguay.
M. le Secrétaire-géséral procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
1° Une lettre par laq'ielle M, Ferd. Mauduit, Secrétaire de
la Société argentine d'Horiiculture, à Buenos-Ayres (Répub'ique
argentine), prie M. le Président d'invit r les horticulteurs fran-
, çais à envoyer leurs catalogues à cette Société, afin d'amener
ainsi l'établissement de relations horticoles entre la France et
cette partie de l'Amérique du Sud. L<î sièg^î de la Société argen-
tine d'Horticulture est à Biienos-Ayres, c;)Uy Roconquista, -lOl.
2° Une lettre pir laquelle M, Luifour, Secrétaire de la Société
d'Horticulture de Genève, se plaint des difîicullés majeures que
rencontre, à la frontière, le passage des produits du l'horticul-
ture, quelle qu'en soit la nature, ainsi que de l'incerlilude où l'on
est quant aux formalités qu'on doit remplir pour échapper à ces
dif{ic'jllé5.
Al. Chaudèze fait observer qu'ua décret publié dans i i Journal
officiel, il y a trois jours, a fait disparaître l'incertitude dout se
plaint M. Dulour.
M. Guttia dit que, depuis un mois, il a fait plusieurs envois
en Suisse, en les accompagnant d'un certifii^U d'origine, et que
.ses envois sont parvenus s.ins difdculté à leur destination.
M. Janiin(Ferd.) déclare avoir été moius heureux. Des ballots
expédiés par lui ont été arrêtés à la douane de Bellegarde et,
pour en obtenir l'entrée en Suisse, il a fallu les envelopper tout
entiers dans une toile d'emballage.
SÉANCE DU 2î AVRFL 1880. 20Î
î» Pluisieurs documents relatifs à l'enquèts ouverte par la So-
ciété relativement à la constatation des dégâts causés par le froid
exceptionnel de l'hiver 1879-Î8S0. Ce sont les suivants:
M. le Ministre de rinstructici publique et des Beaux-Arts, à
qui oat été envoyés plusieurs exemplaires duquestionnaire publié
par la Société, informe M. le Secrétaire-général qa'il a fait adres-
ser CES exemplaires aux diverses Sociétés savantes des départe-
ments.
M. le comte du Puy-Montbrun, Vice-Président de la Société
d'Agriculture da Montélimar (Drôme), adresie les réponses, con-
cernant l'arrondissement de Monîéiimar, aux questions formulées
dans le programme publié par la Swiélé centrale.
Lî Société d'Horticulture d'Angers et du département de Maine-
et-Loire a fait réimprimer ce programme ou questionnaire et elle
Ta envoy« à tousses Membre?, à tous les horticulteurs de son dé-
parlement, ainsi qu'aux directeurs des journaux d'Angers. Une
Commission nommée par elle voudra bieu résumer dans un Rap-
port tous les renseignements qu'elle aura recueillis et transmettre
ce Rapporta la Société centrale. Pour obtenir ces renseignements,
elle a fait appel à toutes les personnes dont elle peut espérer une
réponse, et elle adresse un exemplaire de la circulaire qu'elle a
imprimée à cet efifet.
MM. le Président et le Sicréîaire-général de la Société d'Horti-
culture de la Gironde adressent le rélevé des dégâts constatés dans
ce département.
Les Sociétés d'Horticulture d'Epernay et des Ardennes annon-
cent que des Commissions spéciales nommées dans leur sein ont
été chargées de rédiger les réponses au Q lestiounaire de la So-
ciété centrale.
La Société d'Horticulture de Mâcon écrit, par l'entremise de
son Seciétaire, qu'elle a pris en très sérieuse considération le
programme qui lui a été adressée et qu'elle enverra, en temps
convenable, sa réponse aux questions qui y sont formulées.
Enfin M. Ch. Baltet, horticulteur à Trayes (Aube), en accusant
récepiion du programme publié par la Société centrale, exprime
l'idée qu'il serait utile d'y ajouter une question relative aux effets
que les fortes gelées de l'hiver dernier ont pu produire sur les
animaux, soit utiles, soit nuisibles à l'horticulture.
204 PaOCÈS-VERBAUX. — SÉANCE DU 22 AVRIL 1880.
M. Laizier, en présentant deux exemplaires de VAnnuaire
Compte rendu de la Société de secours nfiutuels des Jardiniers hor-
ticulteurs du département de la Seine, rappelle la part que la So-
ciété centrale d'Horticulture a eue à la fondation de cette utile
association et, au nom de celle-ci, exprime à ce sujet une vive
reconnaissance. Il invite en même temps les Membres de la So-
ciété centrale à donner leur appui à la Société de secours mutuels
en grossissant la liste de ses Membres honoraires.
Les documents suivants sont lus ou déposés sur îe bureau :
i" Description de Glaïeuls nouveaux, pour 1879-1 >80, obtenus
par MM. Souillard et BruneleT; de Fontainebleau.
2" Note sur le Soja hispida ou Pos oléagineux; par M. Va-
vin (E.).
3" Compte rendu des travaux du Comité de Floriculture, pen-
l'année 1879; par M. E. Delamarrf, Secrétaire de ce Comité.
4'' Rapport sur l'ouvrage intitulé: L.s Orchidées, par M. de
Puydt; Rapporteur M. Keteleêr.
5" Rapport complémentaire sur les appareils thermosiphons
construits par M. Ch. de Vendeuvre pour le chauffage des serres
de M. Vallerand, à Agnières (Seine); M. A. Lavialle Rapporteur.
6° Rapport sur les chauffi'ges thermosiphons établis par M. Le-
meunier dans les serres du Fleuiiste de la ville de Paris et du Mu-
séum d'Histoire naturelle; M. A. Lavialle Rapporteur.
7" Rapport sur les effets produits par l'engrais chimique pré-
senté par M. Dadouy sous le nom de Floral; M. Michelin Rap-
porteur.
Les conclusions des quatre derniers Rapports dus à MM.
Keteleêr, Lavialle et Michelin tendant au renvoi à la Commis-
sion des Récompenses sont successivement mises aux voix et
adoptée?.
8° Note sur les fleurs doubles des Bégonias tubéreux ; par
M. P. Dijchartre.
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations;
Et la séance est levée à quatre heures.
Tian- OC? 'B ^nri ' —
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. -» MARS ET AVRIL 1879. 205
NOMINATIONS.
SÉANCE DU 8 AVRIL 4 8 8 0.
ADMIS A l'uONORARIAT
M.
Cochet (Scipioo), horticulteur-pépiniériste, à Suisnes, par Brie-Corate-
Robert (Seine-et-Marne) .
. SÉANCE DU 22 AVRIL 1880.
MU.
1 . AiGUESPARSEs(L.),ruede la Paix, 3, aux Lilas, à Rotnainville (Seine),
présenté par MM. Delahagac-Moreau, R. Jolibois et E. Langlois.
2. Balochard (Jules), pépiniériste, à Farcy-les-Lys, par Melun (Seine-et-
Marne), présenté par MM. Bach et Hardy.
3. Bor>"iceau-Gesmon, docteur en droit, boulevard Saint-Germain, 134,
à Paris, présenté par MM. Jolibois, Fiel et Verwaest.
4. Cochet (Pierre), pépiniériste, à Suisnep, par Brie-Comt;-Robert
(Seine-et-Marne), par MM. Eugène Delamarre etR. Jolibois.
PROCLAMÉ MEMBRE A VIE
M.
Glvtigny (Jules-Edouard), rue Sainte-Anne, 44, à Paris. •
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
mois D£ MARS ET D'AVRIL 1880.
A Catalogue of the forest Trees of North America (Catalogue des arbres
forestiers de l'Amérique du nord, par M. Ch. S. Sargent).
Washington, 1880 ; in-8 de 93 pages.
Adiress of the hon. Marshall P. Wildei' (Discours de l'honor. Marshall
P. WiLDER et Compte rendu de la réunion annuelle de la Société
d'Histoire généalogique de la ISouvelle-Angleterre). Boston, 1880 ;
in-8 de 47 pages.
Annales agronomiques (avril 1880). Paris-, iii-8.
Annales de la Société d'Agriculture de la Gironde (3e et 4" trimestres de
1879). Bordeaux; in-8.
A/maies de la Société d'Agricidlitre de la Loire (18Î9). Saint-Etienne;
in-8.
Annales de la Société d'Émulation de l'Ain (1" trimestre de 1 880). Bourg ;
in-8.
206 BOLLETfN UIBLJOGRAPHIQLK.
Annales de hi Soucié d" Horticulture de la Gironde (\*' trime^ro de
1880). Bordeaux; in -8,
Annales de la Société d'Hoiticulture de la Haute-Garonne (septembre à
décembre 18"9;. Toulouse; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture de l'Allier [a" 3 de 1879). Moulins ;
in-8.
An7iales de la Société d' Horticulture de Raincy-Livry-yillemomble (1879).
Raincy-Liv-y-Villemomble; in-8.
Amiales de la Sociéli- d'Horliculture de Villemomble (1879). Villemom-
ble -, in-3.
Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault
(nov. et déc. 1879). Monlpellier: in-8.
Annuaire de la Société d'Emulation du la Vendée (1879, 2' série, vol. 9).
La Hoche-sur-Yon ; in-8.
Annales de la Société hoi ticole, vigneronne et forestière de l'Aube (février
4 880). Troyes-, in-8.
Annali délia Società agraria provviciale di Bologna (Annales de la Société
provinciale d'Agriculture de lîologûe, vol. X.\\). Bologne, -1879;
in-8 de 29:) pages.
Aficultew (L") (avril 1^80 et Cakndricr apicole}. Paris; in-8.
Betijique horticole (La) (I" trimestre de 488»). Liège; in-8.
Bota7iiS(hes Centralblatt (Bulletin central bolanique édité parle docteur
Oscar Uhlworm, 1880, n"* 1 à 4 1). Casssl ; in-8.
Bulletin agricole du Puy-de-Dôme (janviei et février 4S80). Riom ;
in-8.
Bulletin de la Société académique d! Agnculture de Poitiers (n»» 239 à 242
en 1879j. Poitiers ; in-8.
Bulletin de la Socicté botanique de France (u° 3 de 4878; 3 et Revue
E de 1879). Paris; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de la Seine-Inférieure
(3» cahier de 4 879). Rouen ; in-8.
Bulletin de la Société centrale d' Agriculture et des Comices agricoles de
l'Hérault (mai à décembre 1879). Montpellier; in-8.
Bulletin de la Société d'Agrii.ulture de Boulogne-sar-Mer (a"» 1 à 42 de
4878; f t * à 8 de 1879). Bnulogne-i^ur-MfT; m-S.
Bulletin de la Sotiété d'A<jriculture de Clcrmont (Oise) (décembre 4 879).
Clermont; in-8.
Bu llelin de la Société d' Agriculture et d'HoHiculture de Vaucluse (mars
et avril 4 880). Avignon; in-8.
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France (n^* o, 6, 7 et 8 d.î
4 880). Paris; in-8.
Bulletin de la Société d'Encouragement (février et mars 1880). Paris, in-4.
Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Silviculture de
Reims (avril 1880). Reims; in-8.
MGIS DE MARS ET AVRIL 1880. 207
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Bulletin de la Société d'Horticulture de Clermont [Oise) (mars 4880).
ClermoQt; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture deGe7iéve (2« trimestre, avril 1880).
Genève; io-S.
Bulletin de la Société d'Horticulture de la Côte-d'Ov (n» 6 de 4879
et n° 1 de 1880). Dijon ; in-S.
Bulletin de la Société d'HorlicuUure de la Sarthe (3' et 4^ trimestres
de 18*9). Le iMans, iù-8.
Bulletin rnemuel de la Société d'BorlicuJture el d'Acclimatation du Var
(mars 1830). ïoulor. ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de petite Culture de Soisso7is
''janvier, fév. et mars 1880). Soissons ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticidture et de Viticulture d'Eure-et-Loir
(février et mars 18à( ). Chat 1res ; in-8.
Bulletin de la Société horticole du Loiret (i<= et 4* trimestres de 1879).
Orléans ; in-8.
Bidletin de la Société industrielle et agricole d'Angers (•.' semestre de
1879). Acgers ; in-8.
Bulletin de la Société protectrice des animarix (décembre 1870 et janvier
Î880). Paris; in-8.
Bulletin de la Société régionale d'Horticulture de Chaiiny (janvier et
(février 1^80). Chauny ; in-8.
Bulletin de la ville de Paris {a^^ 1, 2, 5, 6, 8, 9, 10, Il et 12 de 1S80).
Paris ; feuille in-4.
Bulletin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France
(décembre 1879 et janvier 18'<0). Paris ; in-8.
Bulletin d'Insectologie agricole (février 1880% Paris; in-8.
Bulletin du Comic.p. agricole d'Amiens (n°» 194, 195, 196 et 197 de 1880).
Amiens; feuille in-4,
Bidlttîn mensuel de la Société d'Acclimatation (décembre 1879; janvier
et février 4 880). Paris; in-8.
Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de Mantes (mars el
avril 18h0). MaiitPS; in-8.
Bulletin mensuel du Comice agiicole de Tarbes {6 mars et avril 1880)
Tarbf?; in-8.
Bullttin trimestriel du Comice agricole, horlicole et forestier de Toulon
(4« trimestre de l>-79). Toulon ; in-8.
Bulktino délia R. Sodetà toscana di Orticultura (Bulletin de la Société
Roy lie toscane d'Horticulture, i."» 2 et 3 de 1880). Florence;
in-8.
Cutaîogue de }iï . A. Godefrot-Lfbeuf (A?perges), horticulteur-pépinié-
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(Feuille mensuelle de la Société pojr le perfectionnement de l'Hor-
ticulture et de l'Agriculture, n"» de mars et avril 1880). Maeslrichl;
in-8.
Maison de Campagne (La) (n"" 5, 6, 7 et 8 de 1880). Paris in-8.
Monatschrift des Vereines zur Befœrdenmg des Gartenbaues (Bulletin
mensuel pour le perfectionnement de l'Horticuliure el delà Société
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Moniteur d'Horticulture (Le) (avril et mai 1880;. Paris : in-8.
Bvforme de la nomenclature botanique ^ par le docteur Sai.nt-Lager. Lyon;
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Revue des Eaux et Forêts (mars et avril 1880). Paris; in-8.
Revue géographique (31 décembre 187i» et 16 février ISiO). Paris ; in-4_
Revue horticole (i."» 6 et 7 de 1880). Paris ; in-S.
Kevue horticole des £owc/ies du-JR/iWiC (février cl mars 1880). Marseille ^
in-8.
MOIS- DE MABS ET AVRIL 1880. 109
Riiista agricola romana (Revue agricole romaine, publicalion ofliciel'e
du Comice agricole de Rome, cahier de janvier-février 1880}.
Rome; in-8.
Science pour tous (ii"^ 13, 1 i, 15, 17 et 18 de 1880). Paris ; feuille ia-4.
Sieboldia^ Weekblad voor den Tuinbouw in Nederland (Sieboldia. Feuille
hebdomadaire pour l'Horticulture dans les Pays-Bas, n"» 10 à 17
de 1880). Leyde; in-4.
Société d' Agrimlture de l' Allier (avril 1880). Moulins; in-8.
Société de Viticidture, Horticulture et Apiculture de Brioiide (n"» 39
et 40 de 18S0). Brioude ; in-8.
Société d'Horticulture^ de Botanique et d'Agriculture de Montmorency
(1879) Montmorency; in-8.
Société d' Horticidture de l'arrondissement dEtampes ( 1879). Elampes ;
in-8.
Société d'Horticulture de l'arrondissement de Sentis (noars et avril 1?80).
Senlis; in-8.
Société nantaise d'HorticiJture (1879). Nantes; in-8.
Société nationale d'Agriculture, Sciences ei Arts d'Angers (1876-1877-
1878). Angers; in-8.
Sud-Est {Le) (table de 18';9; février, mars et avril de <880). Grenoble-,
in-8.
The Garden (Le Jardin, journal hebdomadaire illustré d'Horticulture dans
toutes ses branches ; ciihicrs des 6, 13, ÎO et 27 mars, 3, 10, 17
et 24 avril, l'rmai 1880\ Londres; in-4.
The Gurdeners'Chronicle (La Chronique des Jardiniers, journal hobdoma-
•daire illustré d'Horticulture et des sujets voisins; cahiers des 6,
43, 20 et 27 mars, 3, 10, 17 et 24 avril, i" mai 1S80). Londres;
in-4.
Vigneron champenois (Le) '"n"' 27 ù 33 et li" 3o de 188 i).E;jernay ; feuille
in-4 .
Vignoble (Le) (novembre et décembre 1879j. Paris, G. Mds?on ; in-8.
Wochenblatt des landwirthschaftlichen Vereins im Grossherzogthum Baden
(Feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand-
Duché de Bade, n»» des 18 et 2j février, 3, 10, 17, 24 et 31 mars
1880). Carlsruhe;in-4.
ZAtschrifl des landwirthschaftlichen Vtreiîis in Bayern (Bulletin de la
Société d'Agriculture de Bavière, cahiers de mars et avril 1880).
Munich; ic-S.
U
210 NOTES ET MÉMOIRES.
NOTES ET MÉMOIRES.
Note sur l'Horticulture en Akgleterre ;
Par M. Ch. Joly,
Pendant longtemps, que dis-je? depuis rorigine du monde, les
gouvernements ne se sont guère préoccupés que de leur défense
perfonnf lie et des moyens perfectionnés de destruction. Ce qui
caractérise surtout les temps modernes, c'est rtncouragement et
la protection de la production agricole tt industrielle. Mais,
qu'il y a loin encore du budget de la Guerre à celui de l'Agricul-
lure? C'est par centaiues de millions qu'on dote le premier ; le
second se diiffraitchez nous, en 1879, par 29 millions. On a créé
depuis longtemps partout des chaires pour enseigner la théologie
et les langues mortes, qui sont plu;> ou moins utiles, et il y a
quelques années à peine que nous comptons des chaires d'agricul-
ture et un Institut agronomique. Qael cottresens ! L'étude de la
première industrie du pays, celle d'où dérivent loutes les autres
et qui demande les connaissances scientifiques les plus variée?,
a un budget de quelques centaines de mille francs ! Li première
École d'Horticulture du monde, celle de Versailles, n'a qu'une
cinquantaine d'élèves et ne reçoit de l'État que 90 000 francs, et
cela en 1880 ! Ah ! si Buffon avait réfléchi sur tous ces faits, dirait-
il encore que l'homme est un « animal raisonnable » ?
En attendant que l'enseignement a^iricole et horticole tienne la
piace qui lui est due dans l'opinion publique, il n'e^t pas sans
inléiêt de comparer l'état de '/horticulture dans les difTérentts
parties de TEuiope et d'étudier l'influence qu'exercent le sol, le
climat, la richesse et l'intelligence des peuples sur les cultures
perfectionnées.
Déjà, dans notre pays, un grand nombre d'ouvrages ont été
pub iés sur !a matière, entre autres, celui de M. Alphand, pour les
grands travaux des villes, puis, à Londres, ctluideM.W. Robinson
intitulé 0 Parhs, Promenades and Gardemof Paris », cù l'auteur
expose nos méthodes de culture et décrit nos principaux jardins,
afin de faire connaître à ses compatriotes ce qui [eut utilement
s'ImJter et s'implanter chez eux.
SUR L HORTICULTURE EN ANGLETERRE. 211
Pour ceux qui désirent connaître la Belgique, notre collègue,
M.Ch. Ballet, a publié, en 1875, un excellent travail «Z« Belgique
horticole », où il trace un tableau complet des ressources scienti-
fiques qu'on trouve chez nos voisins; puis est venu l'ouvrage de
M. F. Crépin, paru en 1878, «Ae. Guide du Botaniste en Belgique »,
où l'on trouve les renseigaements les plus intéressants sur tout ce
qui concerne la Botiinique et l'Horticulture. Citons enfin les
excellents Annuaires publiés par les Professeurs de l'Ecole d'Hor-
ticulture de Gand.
Il serait intéressant d'avoir un pareil travail sur chacun des
pays de l'Europe. En attendant qu'une plume plus compétente
que la mienne vienne nous éclairer sur l'Horticulture anglaise,
j'ai pensé qu'il serait peut-être utile d'en donner un aperça, afin
d'engager nos spécialistes à passer plus souvent le détroit pour y
étudier une industrie immense, soit comme importation de plantes
exotiques, soit comme production artificielle de légumes et de
fruits sous un ciel peu favorable, soit enfin comme disposition
générale des admirables parcs de l'aristocratie anglaise dont nous
ne nous faisons pas idée.
Nos voisins prétendent que c'est à Londres qu'on voit les plus
belles fleurs, les plus beaux légumes et ies plus beaux fruits; cela
est vrai, bien que peu vraisemblable. C'est, en effet, à Londres que
sont les plus grandes fortunes: nulle pprt, l'aristocratie ne déploie
plus de faste ; nulle part, je n'ai vu, dans ies Expositions, la cul-
ture des fleurs et des fruits poussée à un plus haut point de
perfection; nulle part, enfin, je n'ai vu la décoration florale faite,
sinon avec plus de goût, du moins avec p'us de luxe, dans les
fêles publiques et particulières. Avec quoi, en somme, fabriqus-t-
on des végétaux?avec du fer, du chaibon et du verre : on sait ce que
la nature a fait pour l'Angleterre à cet égird. Voilà pour les serres.
Quant aux maraîchers, qu'on se figure les ressources en engrais
qu'ofirent 4 millions d'hommes accumulés autour de Saint-Paul,
avec des animaux en proportion! Les grands hurticulteurs anglais
ont presque tous trois ou quatre établissements ou pépinières placés
sur des tols différents et aux expositions les plus favorables, les uns
pour les plantes de serre, les autres pour les arbres fruitiers, ceux-ci
pour les Roses et les fleurs coupées, ceux-là pour les Conifèies, etc.
!212 NOTES ET JUÉMOIUKS.
N'es!-il pas intérîSiant d'aller élu.liersur place es grandes indus-
tries, comme le font les jeunes gens Belges ou Allemands? Ces
derniers font des stages chez les principaux horticulteurs et ren-
trent dans leur pays la tête pleine d'observations instructives et,
ce qui vaut mieux encore, avec des amitiés qui leur facilitent plus
tard des échanges et leur créent des relations précieuses.
Faisons remarquer en passant qu'il n'y a pas en Angleterre
d'Ecole d'Horticulture spéciale comme à Gand et à Versailles ;
seulement, à Chiswick, comme dans quelques jardins publics, on
fais le soir, aux é'èves jardiniers des conférences sur la chimie, la
physique et la botanique: de là, ils passent quelques années
dans les établissements spéciaux, pour compléler leurs études
pratiques.
J'ai dit que, chfz nos voisins, le goût des fleurs était plus ré-
pandu que chtz nous. En effet, presque partout, comme en
Belgique, les fenêtres ;ont garnies de petites serres portatives
où l'on cultive dts Fougères, des plantes grimpantes, etc. Il n'est
pour ainsi dire pas une maison d'habitation dans les environs
des villes, qui n'ait sa petite serre « Vinery » ou « Orchard- House »
annexée à l'une des pièces du rez-de-chaussée. Lors des féies
publiques, nulle part on ne consacre des sommes aussi considé-
rables aux décorations florales dont M. J. Wills, d'Onslow cres-
c«^.nt, est le principal organisateur. C'est le cas de dire deux mots
d'une ornementation qu'il emploie quelquefois et qui est d'un
grand iïïtt:]e veux parler des rochers de glace qu'il construit
temporairement pour les grandes réceptions. Sur un plancher
en plomb, il dispose une grotte et un rocher formé de gros mor-
ceaux de glace de 50 à 100 kil. Dans les interstices et sur le sol,
il place des plantes appropriées, des Fougères, des Lycopodes, des
Sarracenia et le Lysimachia nitmmularia : un jet d'eau et une
cascade complètent l'ensemble ; puis, par derrière, de larges
miroirs et des lampes reflètent des lumières de diverses couleurs :
l'efîet de cette décoration dans de vastes salles est des plus piitc-
resques. C'est aussi M. J. Wills qui, lors des fêtes royales, four-
nit par mi'liers des bouquets pour les boutonnières des cavaliers
etd^s bouquets à main pour les dames. Pour donner une idée du
luxe qu'on déploie en certaines occasions, lors du retour de Lord
SUR l'horticulture en ANGLETERRE. 213
B^acoiisliel I, après le congrès de Berlin, on a fait venir 33 wagons
de plantes pour orner la gare de Charing Cross et la dépense de
ce chef seul a été de 75 000 fr.
Chez nous, tout ce qui touche aux art^ tr^.uve des connaisseurs
et des encouragements de tout genre : quant à l'horticulture, qui
est cependant l'expression d'une civilisation très avancé'^, on peut
compter les vrais amateurs ayant des collections ou des serre» de
quelque valeur. Nos Sociétés horticoles sont maigrement soute-
nues et patronnées ; nos introducteurs de plantes rares sont peu
encouragés. Rendons hommage, en passant, à la Villede Paris qui,
depuis quelques années, par la création de parcs publics, par la
culture de plantes nouvelle?, par le meiveilleux entretien
de ses plantations, a servi de modèle aux particuliers et a prOiiagé
le.goùt des plantes ornementales. Aujourd'hui, toutes les villes de
province et de l'éliauger suivent à l'envi son exemple.
Il faut le dire, Londres n'a aucun établissement municipal qui
apprccUti du rûtre: aussi ses plantations et ses promenades sont
loin d'égaler ce que nous avons aujourd'hui à Paris : pour une
somme relativement très modique, nous avons ici des résultats
qui font le plu^ grand honneur au service des « Promenades et
plantations ». J'aurai occasion de revenir sur ce sujet pour
rendre justice à qui de droit.
J'ai déjà parlé précédemment des Expositions anglaises (i).
J'ai fait remirquer qu'elles S3Qt g '^néralement partielles, c'est-à-
dire qu'elles ont lieu à l'époque la plus favorable à la floraison
de chaque famille de plantes. Chez nous, il serait boa d'avoir,
outre l'Exposition générale du printemps, motivés par la présence
à Paris des classes riches, il serait bon, dis-je, d'avoir une deu-
xième Exposition d'automne pour cette branche si imporlaote de
notre production nationale, l'Arboriculture fruitière : on la com-
pléterait, bien entendu, par l'apiort des fleurs de l'arricre-saison.
En outre des Expositions de la Société royale d'Horticulture,
à South Ken'>ington,il y a celles de la Société royale de Botanique,
dans Regents'Park, oii l'on fait généralement quatre ou cinq Expo-
sitions partielles. Puis viennent les Expoiilîons du Cryslal Palace
(!) Voir Journal d'aoùi 1 879, pago 535.
214 • NOTES ET MÉMOIRES.
de Sydenham et celles de l'Alexandra Palace. On y offre aux. expo-
sants des primes considérables en argent et de plus, comme l'em-
placement s'y prête à merveille, on y fait des concours pour des
décorations de table, c'est-à-dire que, sur des tables toutes pré-
parées, avec argenterie, crislaux, etc, on expose des fleurs mon-
tées de toute manière, non seulement pour le centre des tables,
mais aussi pour chaque convive en particulier, avec allégories,
suivant les âges, les sexes et la position sociale. Il y a en outre
des prix pour les ornementations de consoles, devantures de
foyers, pour les bouquets de mariées, etc.
Citons encore les Expositions faites par « la Société pour répan-
dre le goùi des fleurs parmi les classes laborieuses o . Puis celles
de la Société des « ouvriers et des habitants des modestes cotta-
ges ». Eotin celles de « la Société d'encouragement pour la cul-
ture des plantes sur les fenêtres » Société patronnée par la duchesse
de Westminster.
D'après « V Horticultural Dircctory 9 publié dans les bureaux
du «Journal d'Horticultute » du Docteur Ilogg, on compterait à
Londres environ iO maisons faisant le commerce des graines et,
dans la banlieue, plus de 200 industriels qui sont à la fois pépi-
niéristes, grainetiers et fleuristes. On en compte en outre 1200
dans la Grande-Bretagne. Le nombre des Sociétés horticoles serait
d'environ 264, mais la lit-te n'en est pas complète. Leurs relations
avec la Société de Londres ne se bornent pas à un simple échange
de leurs bulletins : moyennant une souscription annuelle de 2
guinées, elles annoncent réciproquement leurs Expositions, elles
font des échanges de semences et de bouture?, enfin elles se trans-
raettent des billets de faveur à prix réduit peur leurs Exposi-
tions.
C'est surtout quand on examine la prêt se horticole anglaise
qu'on voit, une incontestable supériorité. Nous n'avons à Paris
qu'un journal horticole faisant à peine ses frais. A Londres, il y
en a 13 dont 8 sont hebJoaiatiaires et 5 mensuels. Pour donner
une idée de la faveur dont \\> jouissent, il me suflira de dire
qce l'un dts journaux à un penny, le « Gardcning i(lust7'ated »,
compie doj^ plus de iu 000 abonnes; cVsi le cas d'ajouter que
nous n'avons iien en France comme « Y Horticultural Dircctory »
SUR LHOJITICDLTURE EN ANGLETERRE. 215
publié parle «Journal d'HorticuUure k, ni comme les Annuaires
belges qui donnent sur l'industrie horticole les renseignements
les plus complets et les plus utiles.
Pour bien connaître l'état de l'horticulture anglaise, il faut
surtout étudier l'organisaticn des j irdins royaux de Kew qui sont,
sans contredit, !e premier établissement botanique du monde ;
puis décrire à grands traits l'histoire de la Société royale d'Hor-
ticulture; c'est ce que je vais essayer de faird rapidement.
Il n'est pas un étranger arrivant à Londres qui ne fasse un
pèlerinage scientifique aux jardins de Kew. Le nombre des visi-
teurs a augmenté dans les proportions suivantes :
Il a éXé de 9 174 en 1841
238 900 » 1855
577 084 » 1871
725 422 » 1878
En août dernier, il a été de 57 121 en un jour. Les jardins ne
sont ouverts au public qu'à partir d'une heure de l'après-midi;
la matinée est consacrée à l'étude, à l'entretien, des collections et
aux travaux généraux do l'établissement. Le soir, il y a des con-
férences faites pour les jeunes jardiniers sur la chimie, la phy-
sique, la météorologie et la botanique. En outre des nombreuses
serres destmées aux plantes de tous genres, en outre de l'Arbore-
tum, de la bibliothèque, des herbiers et des musses représentant
chaque plante avec ses emplois dans l'industrie, la médecine, etc.,
Kew a sa splendide serre aux Palmiers, dont la longueur est de
120 mètres, la largeur de 20 mètres et la hauteur do 2 2 mètres. Elle
est chauffée par 6 600 mètres de tuyaux de 0™12. En dernier lieu,
le docteur Hooker a lait placer, tout autour de la serre, un tuyau
d'eau chaude, à une hauteur de 10 mètres au-dessus du sol, atiu
de chauffer les parties supérieures et d'éviter en partie l'incon-
vénient de la buée, car la serre, à cause de sa forme arrondie, est
entièrement construite en fer et fonte, contrairement à l'usage
des pays septentrionaux. lYut autour et à une hauteur de
i 0 mètres, règne une galerie qui permet aux visiteurs d'étudier les
plantes vues d'en haut et par conséquent de les juger sous un
aspect tout différent. Chaque année, la direction publie et vend,
à un prix modique, un Rapport officiel donnant les résultats des
216 NOTKS El MÉMOIRES
ifavaux accomplis dans les jardins, le nom et l'usage des plantes
nouvellement introduites, ou les échanges opérés avec les diffé-
rents jardins botaniques du monde entier et tous les documents .
scient fiques qui peuvent intéresser le public : elle publie en
outre un guide officiel, vrai modèle de clarté et de simplicité
pour le public studieux, qui, le livre à la main et à l'aide de
nombreuses gravures, peut, en quelques heures, admirer et
comprendre les productions végétales du monde entier.
A Londres, il n'y a rien qui ressemble à notre Jardin d'Âccli-
'nataiion : c'est à K w que s'élèvtnt et s'étudient les plantes
dont l'introduction et l'usage peuvent présenter quelque utilité;
quant à l'introductioa des animaux étrangers, elle est entière*
ment entre les mains de la spéculation privée.
Jetons maintenant un rapide coup d'œil sur l'histoire de la
« Société royale d'Horticulture » qui personnifie, jusqu'à un cer-
tain poin% les progrès de l'art horticole en Angleterre. Ses tra-
vaui sont consignés, depuis sa fondation, dans des publications
"emarquables qui ont pris différents titres depuis ^805 jusqu'en
18:2 où elles ont été interrompues pour cause de difiicultés finan-
cières. Depuis quelques années, la Société a repris la publication
d'un journal qui en est aujourd'hui à son 5" volume.
C'est en Belgique que fut fondée, vers 1780, la première Société
horticole: celle de Londres ne date que de 1804. Ses principaux
fondateurs furent Th. Andrew Knight, Sir Joseph Banks tt
John Wedfewood. En 1,v09, une charte royale lui fut accordée et
le comte de Darmojih fut élu président, jusqu'en 1811, tù il
eut pour successeur un homme d'un rare mérite, Thomas An-
drew Knight, dont la présidence dura vingt-sept ans. Les goerres
du continent 5 aleutirent momenlanément les progrès de la So-
ciété et cène fut qu'en 1815 qu'elle commecça à se procurer
des graines et des plantes à l'étranger. John Reeves introduisit
le premier la Glycine de la Chine, puis des Camélias, des Aza'é:S
et des Chrysantbèmes. Apres iu', la Société envoya au loin, pour
son propre compte, des collecteurs de plantes : d'abord en Afri-
que, Georges Don, JohnForbeset Potts; en Chine, John Dampier
Parkes ; enfin Davis Douglas aux Eiali-Unis.
Aujourd'hui, en Belgique, Comme en Angleterre, ce sont les
SLR l'horticulture en angleterue. 217
grands établissemeais privés qui font les frais de ces voyages
loiQtains et qui ajoutent tous les jours de nouvelles richess s à
nos serres et à nos jardins.
Ea 1818, la Société, qui avait ses jardins à Ken>ingtoa et à
Ealing, les abandonna pour louer au duc de Devonshire les jardins
de Chiswick jusqu'au 29 septembre 18S1. Puis, en 1825, on com-
mença une série d'observations météorologiques, qui ont con-
tinué jusqu'à nos jours et qui sont du plus grand intérêt pour l'é-
tude du climat de Londres. Vers 1 830, le succès de la Société com-
mença à décroître : les dépenses dépassaient de beaucoup les re-
cettes ; les Expositions qu'on avait tentées étaient devenues une
cause de perte, jusqu'au moment où un homme de grande valeur,
le docteur Lindiey, les transforma et en fit une source de revenus
pour la Société.
En 1842, M. Rjbert Fortune fui envoyé en Chine et au Japon
comme collecteur : il remplit cette fonction pour le compte de la
Société jusqu'en 1846; puis il continua pour lui-même l'envoi de
plantes nouvelles dont la liste, trop longue àéuumérerici, est des
plus intéressantes. A)ièslui, la Société d'Horticulture envoya
M. Hartwôg à Mexico, à Guatemala, au Pérou et en Californie :
ces nombreuses et intéressantes explorations contribuèrent beau-
coup a accroître nos richesses botanique?.
El 1858, le Prince Albert consentit à accepter la présidence de
la Société. C'est de là que date une convention intervenue entre
la « Société Royale » et les Commissaires du gouvernement pour
transformer les terrains de South Kensiogton en jardins entourés
d'arca 'es monumentales avec serres, bassins et objets d'art. Cette
convention, irrégulièrement tenue de part et d'autre, a donné
lieu à des difficultés qui ne sont pas encore aplanies, et qui rem-
plissent ia presse horticole de Londre?, d-puis plusieurs années.
La mort prématurée du Prince Albert fut une perte in éparable
pour la Société : les dépenses faites pour la création des jardins
étaient hors de toute proportion avec les résultats à atteindre. Il
est inutile de nous arrêter sur les difficultés de toiite sorte qu'à
éprouvées la Société dans les dernières années : qu'il nous suffise
de savoir que ses membres sont aujourd'hui au nombre de 2039,
dont 837 membres à vie, 430 membres payant 4 guinées, soit
218 NOTES ET MÉMOIRES.
105 fr. annuellement, et 772 membres payant 2 guinées, soit
52 ff . 50, en outre d'un premier droit d'admission de deux gui-
nées. Parmi les avantages que procure cette admission, il faut
mentionner le droit d'entrée avec deux amis aux jardins de Gliii-
wich, ainsi qu'aux Expositions et aux fêtes de South Kensington;
puis i»i droit de recevoir les graines et les boutures que donne la
Société; l'année dernière, elle a distribué 10 21,0 plantes, 2 300
collections de boutures et 44 730 paquets de semences. N'oublions
pas de mentionner les noms des savants distingués qui président
les différentes Comités : parmi eux, on compte sir J.-D. Hooker,
Rév. M.-J. Beikeley, le docteur K. Hogg, Henri Webb, John
Denny, etc.
Dans le Journal, numéro de février 1877, j'ai comparé
notre Société mutuelle de bienfaisance pour les jardiniers de la
Seine avec le « G^rdener'sroyal benevolentlQsiitution.*Il y a, en
outre, à Londres, pour les jardiniers, une Société spéciale de bien-
faisance, c'est r « United horiiciiltural benefit and provident
Society. » Elle a été fondée en 1S66, et, comme nos Sociétés de
secours muluel«, elle demnnde à ses membres une légère sous-
cription mensuelle qui leur assure des secours en cas de maladie
ou de vieillesse. J'ajouterai que, fidè'eaux habitudes et aux goûts
pour les Socié:és spéciales et les banquets, on a fondé à Londres,
dans Arundel Street, un « Horticultural club » qui compte parmi
les membres de son Comité les noms les plus respectables : c'est
un lieu central et commode de réunion pour tous les horticulteurs
de profession et l'on y trouve tout le confort des meilleurs clubs
du Weit-End.
Lorsqu'on éti^die l'horticulture anglaise, il est difficile de ne
pas dire un mot des parcs et des jardins publics qui, longtemps
avant que Paris n'y eût songé, étaient déjà l'un des principai.x
ornements de Londres. Depuis une vingtaine d'années, Paris
a dépassé son modèle, sous le rapport du goût dans la plantation
des massifs, et rien n'égale, à l'étranger, l'habile ornementation
du parc j\lonceau, ni les sites si pittoresques des Buttes- Ghaumont;
mais n'oublions pas que Londres a donné l'exemple, en réservant,
aux quatre points cardinaux, de vastes espaces plantés qui sont
comme les poumons d'une immense capitale. Tous les grands
SUR l'horticulture en ANGLETERRE. 2i9
centres populeux de l'Angleterre ont créé à l'envi des parcs ma-
gnifiques, parmi lesquels il est juste de citer celui de Liverpool
qu'a dessiné noire collègue Ed. André. Il ne faut pas juger ces
créations à notre point de vue pari-ien : on s'en ferait une fausse
idée. Le climat de l'Angleterre favorise ses magnifiques pelouses
qu'on égaie par de nombreux dessins en mosbïculture. Ici, nos
Champs-Elysées et nos principaux squares sont gais, coquets,
déchiquetés, et ornementés de toute manière. Lf'S parcs dt^ Lon-
dres, au contraire, sont plus sévère, plus vastes et se prêtent
mieux à des meetings pour une immense population. Là, en gé-
néral, pas d'arbres taillés en lignes et rognés comme chez nous :
de vastes et belles pelouses, de grands arbres isolés ou réunis en
massifs; puis, pour animer le paysage, des animaux domestiques
gardés par des enclos mobiles. Dans un grand nombre de jardins
publics, comme au Crystal Palace, on a mêlé le genre paysager
anglais avec le style italien composé de terrasses ornées de vases
et de statues, puis de plates-bandes avec dessins géométriques et
plantations en mosaïculture dont on a malheureusement fait
abus.
Depuis longtemps, on a compiis que la population des villes a
besoin d'air et de lumière, surtout pour les enfants : il faut que,
près de leur domicile, dans un lieu ouvert et sûr, ils puissent
prendre leurs ébats, fortifier leur constitution et diminuer cette
anémie, ces chloroses et tout ce cortège de maladies provenant
d'une atmosphère insalubre : on doit élever la jeunesse, non
dans les cours sombres et nues de nos collèges, mais au milieu
des fleurs et de la verdure. Qu'on mette sous les yeux du public
les élégants massifs et les plantes ornementales qu'y a si heureu-
sement itifroduites la* Ville de Paris et l'on aura développé de
bonne heure, dans nos populations, le goût du beau et du bien,
et i'araour des choses de la nature qui ne fera que grandir à la
première occasion.
Donnons ici quelques chiffres sur les principaux parcs de Lon-
dres et des environs :
220
NOTES ET MEMOIUES.
KOMS DLS PARCS.
SUPERFICIE
en acres.
DÉl'E.NSES d'eNTREIIF-î*
pour l'année
1878-1879.
Victoria
2!10
174
200
°'90
380
-104
470
7o
2 253
Liv.sl. 8 701
2 810
7 7',tl
1 218
.3Î) 71 0
9 179
?0 103 .
3 016
Grccnwicli
Hallefsca
Hydi; l'ark
Green et ^t-Jamcs
Re^enl's
Kew
Kichiuond
Il y a, en outre des parcs ci-dessus, une foule d'autres jardins
publics entretenus, soit hux fn-^is de la Couronne, soitpar le «Me-
tropolitan lî>)arJ of woiks, » ou par des compagnies particulières,
comme Buckingh'.m palace gardens, Hampton court, Windsor
park, le Cryst.il palace, Wimbledon Gommons, Finsbury Park,
Alexandra palace, Bj^hy Patk, etc. Tout le monde a entendu
parler de la fameuse Vigne <x Black llamburg o plantée en 1768,
à Hampton court, cojvrant 2 20) pie Is cariés et produisant
chaque année de 2 900 à 3 000 grappes de raisin. O.i sait aussi
que c'est à Windsor que se trouvent les beaux jardins de Frog-
more, cù l'on a léini, comme à Versailles, tout ce que l'art
horticole peut oftrir de plus recherché pour la culture des fruits
et des légumes destinés à U famille royale.
Il est difficile de comparer les dépenses d'entretien des parcs
publics anglais avec le service des promenades et plantations de
Paris : ici l'extension donnée d,\ix jardins publics, la plantation
des avenues, l'entretien des massifs, l'obligation dejfaire l'orne-
mentation florale dans tous les bâtiments public.", lors des fêtes
offici^tlles, exigeaient une quantité énorme d'arbres et de fleurs ;
on a été obligé de créer de vastes pépinières au bois de B ulogoe
et à Bry-sur-Marne. Puis on a installé une véritable manufac-
ture de plantes sur les terrains de la Muette, où se trouvent plus de
40 serres ûivcrses,500m.de châssis de couche et 6 000 m. de terrain
pour la culture des plantes de pb in air. Les dépenses de premit-r
établissement n'ont été que de 400 000 fr. et l'on y produit annuel-
lement près de 3 millions de plantes, au prix moyf n de 1 0 à 1 2 cent.
SLR l'HOUTICULTURE EN ANGLETERRE. 221
Pardeséchauges avec les établissements horticoles étranger?, on a
vulgarisé k très peu de frais les grandes plantes décoratives qui
étaient pou connues chez nous, et nos jardins publics sont devenus
de véritables modèles pour les paiticuliers.Gesmerveilleux résultats
ont été obtenus, en 1878, ave.3 un modique budget de 1 517 490 fr.
dont il y a à déduire un revenu annuel de 373 000 fr. pour locations
diverses: ces chiffres comprennent l'entretien des deux bois de Bou-
logne et de Vincennes, les deux parcs des Buttes-Chaumont et de
. Monisouris, enfin 71 squares ou promenades publiques occupant
dflns Paris 98 hectares. On peut dire que nulle part on n'obtient d.e
tels résultats avec d'aussi minimes ressources et cela, grâce à l'im-
pulsion donnée par M. Alphand et au dévouement du digne et
modcîte directeur des serres de la Muette, M. Drouet.
Disons maintenant un mot des marchés de Londres: nous étu-
dierons ensuite leurs sources d'approvisionnement et d'importa-
tion.
L'Angleterre est ccmme Kome ancienne : malgré l'état perfec-
tionné de son agriculture, elle ne produit qu'une faible partie de
ce qni est nécessaire à sa vie matérielle. Aussi n'ett-il pas sans ii:-
téièt devoir quelles ressources elle offre à notre commerce de fruits
et de légumes : les ricties marchés de Londres nous montrent en
étalage des fruits magnifiques, mais hors de prix; quant aux mar-
chés des villes de l'intérieur, lorsqu'on y voit les fruits qui s'y
vendent, on se demande si, pour cause de sanié publique, on ne de-
vrait pas en interdire le débit; c'est bon pour donner, surtout en été,
des maladies iiilestinales et pas autre chose. Aussi, les négociants
importeurs de fruits on'-ils des acheteurs qui parcourent nos pro-
vinces et y achètent des récoltes entières dont ils tirent bon profit:
les quais de Dieppe sont bondés chaque année des fruits qui sont
dirigés sur Londres, comme les quais des ports de Normandie où
sont accumulés les produits de l'industrie laitière pour la même
destination. En cela, les Anglais sont plus habile? que nous et ils
savent tirer parti de notre voisinage pour approvisionner leurs
marché*. Nous, au contraire, qui avons à notre porte l'Algérie,
c'est-à-dire un paradis terrestre peur la production d'hiver et du
printemps, c'est à peine si nous en tirons quelques légumes frais :
c'est à qui sera lo pus rétrograde des compagnies de chemin de
'222 NOTES ET MÉMOIRES.
fer ou des bateaux à vapeur, pour se retrancher derrière ses tarifs
et rendre impossible le transport rapide et économiquedes denrées
alimentaires qui feraient si bonne figure sur nos tables, au mc-
ment où la production ordinaire de notre latitude n'a pas encore
paru sur nos marchés.
iVlais revenons à ceux de Londres : le principal est celui de Co-
vent-garden, aujourd'hui complètement insuffisant; qui ne l'a
pas visité, le matin de bonne heure, ne peut se faire une idéa
de l'encombrement des voitures, delà niasse des transactions qui *
s'y opèrent et de l'ordre relatif qu'on y observe: c'est là que se
vendent les plus beaux fruits et les plus beaux légumes: il s'y fait
aussi une vente considérable de fleurs en pots. De tous les fruits
qu'on y importe de l'étranger, le plus ancien et le plus important
est rOrînge qui vient surtout des Açores, puis de Lisbonne, de Va-
lence, de Messine et de Palerme. En outre, les Florides en envoient
maintenant plus de £00 00} caisses annuellîment. Les Binanes
arrivent aussi en grandes quantités des Indes occidentales, mais,
comme on est obligé de les expédier bien avant leur époque de
maturité, elles n'aurooi jamais qu'un débit limité. Au contraire,
l'Aiianas qui se cultivait en grand, il y a quelques années encOie,
dans les jaidins de luxe, est presque abandonné aujourd'hui et
remplacé par la culture des Raisins. En effet, il en arrive des
cbargements entiers des Açores et des Florides. L'Ananas est un
fruit facile à transporter et à conserver; il se débite maintenant
dans les rues de Londres à un prix si modique que la culture en
est devenue inutile sous ce climat. Madère même, qui voit ses
Vignes envahies par le phylloxéra, les remplace anjourd.'hui par
des plants d'Ananas. On vepd à Londres des Raisins de serre ma-
gnifiques, non pas supérieurs à nos Chasselas, comme qualité,
mais meilleurs qu'on ne le pense généralement, bien que les
grappes soient d'un \olume colossal comparativement aux nôtres.
Dans les Expositions, il n'est pas rtre d'en voir qui pèsent jusqu'à
4 0 kilog. L'Allemagne, l'Espagne, la France et Jersey surtout sont
des sources de production et d'exportation importantes. Jusqu'à
présent les Raisins des États-Cnis sont à peau trop épaisse et plai-
sent moins que ceux du continent. Parmi les Poires importées
surtout de Guernesey et de Jtrsty, on préfère les Bon-Chrétien
SUR L'eOrxTICULTURE EN A^GLETERRE. 22 î
William, les Duchesse d'Augoulème,"les Louise bonne, les Beurré
Clairgeau. La Californie en fait aujourd'hui des envois considéra-
bles, surtout en Doyenné d'hiver et en Winter Nelis, et il s'y est
établi, comme dans les États de l'Ouest des États-Unis, des mai-
sons qui font sur une échelle immense la conserve et la dessicca-
tion des fruits. C'est l'une des industries qui ont aujourd'hui le
plus d'avenir. Elle a un doubla avantage: loaflrancbir les produc-
teurs de l'encombrement des marchés et par suite de la déprécia-
lion des produits; i° porter au loin et dans des pays moins favo-
risés une source d'alimentation des plus favorables à la santé.
Parmi les fruits importés en Angleterre, la Pomme joue aujour-
d'hui le premier lôle. Pour en donner une idée, il s'est exporté, en
1878, du seul port de Boston, plus de 500 OCO barils pour
Liverpool seulement. Les variétés qui se vendent le plus sont les
Ntwton Pippin, les Bildvvin, Northern Spy,Ribston Pippin; puis,
de France viennent surtout les Calville et les Reinettes. En fait
de légumes, la Bretagne et surtout Roscoff, pour les Choux-fleurs,
Jersey pour les Pommes de terre, trouvent en Angleterre leurs
principaux débouchés.
D'après des documents que j'ai tout lieu de croire exacts, on
aurait importé en Angleterre, en 1878 :
Des fruits secs pour Liv. «i. 2 346 000
Pommes et Poires 1 704 000
Noix 467 000
Oignons , 411 000
Pommes de terre 2 386 000
Légumes divers 300 000
Par ce qui précède, on voit que les sources principales de pro-
duction pour l'Angleterre ont été d'abord la Hollande et la Bil-
gique, puis la Bretagne et la Normandie, enfin les îles de Jersey
et de Guernesey. Aujourd'hui les États-Unis lui envoient non seu-
seulement des blés, mais aussi du bétail vivant et des fruits à
l'état fiais ou conservés par la dessiccation et les procédés Apfiert.
La récolte de fruits auxÉtats-Unis dépasse maintenantl. 10 000 000
de dollars, c'est-à-dire qu'elle égalera bientôt celle du blé. 11 y a
là un avenir d'échanges commerciaux de la plus haute importance
qui, je l'espère, rendra Ijs peuples solidaires et reculera de plus
en plus les guerres fratricides.
'^2 i NOTES ET MÉMOIRES.
li est d'usage à Londres de vendre à Tencao, à Govent garden,
presque tous les fruits importés de l'étranger ; il y a en outre deux
maisons spéciales qui font des ventes énormes, l'une M. J.-C.
Stevens, de King Street, pour les Orchidées et les plantes bul-
beusBvS l'autre, MM. Protheroe et Morris, pour les plantes de
serre ou autres, qu'on produit spécialement pour les ventes
publiques. Le climat oblige nos voisins à cultiver en sem non
stulement lesp'antes ornementales, mais aussi les arbres fruitiers
en pots dont M. Th. Rivers, de Sawbridgewoith, a été l'infaiigable
propagateur ; son livre VOrchard House en est aujourd'hui à sa
19« édition.
J'ai lâché dans cette note de faire comprendre à mes col'ègues
toute l'importance des marchés anglais. Je ne la terminerai pas
sans les engager de nouveau à alltr voir de près un peuple grand
consommateur de nos produits horticoles et grand producteur
lui-même de fleurs et de fruits remarquable?. 11 y a pour lui et
pour nous tout intérêt à lier et à étendre des relations plus suivies
qui auront ^ur le bien-être et la prospérité des deux peuples l'in-
fluence la plus heureuse.
Note sur le Mé[jlot bled.
(Trigonelle bleue. Baumier. Lolier odorant. Trèfle musqué. Faux
Baume du Pérou. Mélilot vrai. Trèfle miellé).
[Trigonella co'ndea Seringe; Irifolnim Melilotus cœrula\.\'si^t\
Tri/oliast7'um cœruleum MœNcn; Melilotus cœrulea Lamk.)
Lcguiuineuse annuelle, spontanée dans la Bohême, dans la Hongrie et dans
l'Asie Mineure;
Par M. Paillieux.
Lamark donne de celte plante une longue description à laquelle
nous renvoyons le lecteur. 11 la fait suivre d'observations que noi-s
croyons devoir reproduire.Toule la p'anle, dit-il, mais particulière-
ment ses Sommités chargées de fleurs ou de fruit?, a une odeur
forte, agréable, comme balsamique, qu'elle conserve très longtemps,
qui se développe davantage et devient plus intense par la dessic-
SUR LE MÉLILOT BLEU. 225
cation. Où a remarqué qu'elle exhalait cette odeur en plus grande
abondance dans les temps pluvieux et disposés à l'orage.
Les abeilles en recherchent beaucoup les fleurs. On met dans
les habits la plante, quand elle est sèche, pour les garantir des
vers.
Lss habitants de la Silésie la prennent en infusion en guise de
Thé. Dans quelques contrées de la Suisse on en mêle les fleurs
dans certains fromages pour les rendre plus agréables au goût et à
Todorat.
Duchesne présente les mêmes observations et ajoute que la
plante donne un bon fourrage et est cultivée en prairie artificielle.
Culture et récolte.
Nous avons semé à la fin d'avril le Mélilot bleu, en lignes, et
nous avons éclairci le plant en temps opportun. La culture en e&t
d'ailleurs facile et la seule recommandation à noter c'est qu'elle
doit être pratiquée de manière que la cueillette des fleurs soit
aisée. Cette cueillette commence trois mois après le semis et dure
environ trois semaines. La fleur exhale une odeur d'abord très
faible à laquelle la dessiccation donne bientôt une intensité extrar
ordinaire.
Lr>rsque le Mélilot bleu doit être employé à la fabrication du
Schabzieger, ce n'est plus la fleur seule qu'on utilise, mais la
plante entière.
On sème, en automne ou au printemps, dans une terre bien
labourée, à raison de 100 litres de graine non épurée pour 30 ares
ou de 33 litres seulement, si elle est bien épurée. On sarcle les
mauvaises herbes. Vers la fin de juin, lorsque le Mélilot est en
fleur et que les premières feuilles sont desséchées, on le coupe : on
rétend sur des draps au soleil pour le faire sécher et on le pulvérise
ensuite à l'aide d'un moyen niécanique.
Usages.
Il est probable que les fleurs du Mélilot bleu ont été d'abord em-
ployées en infusion chaude comme le Thé. Tel en est l'usage, nous
dit-on, en Silésie. Ces fleurs sont aussi très communément em-
ployées dans les environs de Lons-le-Saulnier sous le nom de ihé
des jardins; on les mélange quelquefois au Thé ordinaire ou à
45
226 NOTES ET MÉMOIRES.
YAsperula odo7'ata, Thé des bois, dont on use également beaucoup
dans la même contrée. Nous avons fait l'essai des fleurs du Mé-
lilot bleu. Cette boisson, accompagnée de toasts and butter, com-
munique au beurre un goût extrêmement agréable. Cependant il
vaut mieux, ce nous semble, donner cette saveur au beurre en le
saupoudrant de Schabzieger ou de fleurs de Mélilot pulvérisées.
Le Mélilot bleu est la base d'un fromage spécial qui se fabrique
en Suisse, dans le canton de Glaris, sous le nom de Schabzieger
ou Serret vert. Ce nom éveille chez nous des souvenirs d'enfance.
Né dans une famille de commerçants qui, chaque année, avant
les lois prohibitives de 1816, se rendaient en Suisse pour leurs
achats, nous nous rappelons qu'ils possédaient tous de gros
Shabzieger enfermés dans des boîtes rondes comme le Gérardmer
et que ces fromages, râpés et servis en hors-d'œuvre avec du
beurre frais, faisaient les délices de leur table.
Ces gros fromages coûtaient assez cher, mais ils duraient plusieurs
années et l'âge ne leur enlevait rien de leur saveur. Ils étaient
très durs et se râpaient parfaitement.
Le Schabzieger est aujourd'hui peu connu en France. On le
trouve cependant chez les marchands de comestibles, chez Cor-
cellet, chez Chevet, etc.; mais' il est ordinairement de très petit
volume et souvent trop jeune. Nous croyons qu'il ne s'en vend
qu'une faible quantité.
Il serait aisé de le fabriquer en France à un prix tellement bas
que l'usage pourrait s'en répandre. Selon M. Frey, il se vendait
autrefois, en Suisse, de 20 à 30 centimes la livre. C'est peut-être
une erreur, mais il faut observer qu'on n'emploie que le caillé de
lait écrémé, absolument maigre, qui ne vaut guère que 8 à 10 c.
la livre. Tout ce que le lait peut coiitenir de beurre est donc ex-
trait d'abord et le Schabzieger utilise une matière de valeur à peu
pi es nulle.
Voici comment ou procède : Lorsque le lait est trait, on le des-
cend dans des caves ratraîchies par des sources ou des fontaines.
Les terrines qui le contiennent sont plongées, par le fond, de
quelques pouces dans ces eaux fraîches. Elles y demeurent trois
ou quatre jours pour faciliter la séparation de la crème.
Les Glaionais vendent le beurre à Zurich, à Bàle, etc., et c'est
SUR LE MÉLILOT BLEU. 227
avec ce qui reste que l'on confectionne le Serret vert. Lorsqu'on
veut faire le fromage, on monte le lait hors des caves, on l'écréme
et l'on verse le reste dans un chaudron en y mêlant de la pré-
sure ou un acide faible, tel que le jus de citron ou le vinaigre
afin de produire la séparation des deux principes restants du lait.
On met alors le chaudron sur le feu et l'on chauffe fortement en
agitant le caillé avec force. Lorsque le petit-lait est tout à fait
sépare', on retire le fromage du feu, puis on le place dans des
formes percées de trous afin de le laisser égoutter pendant
vingt-quatre heures. Après ce temps, on tire les fromages des
formes pour les placer près du feu, dans des formes plus grandes
où ils éprouvent, sous l'influence d'une douce chaleur, une fer-
mentation nécessaire.
Au bout de quelque temps, on les en tire pour les placer dans
des tonneaux perforés dont on charge les couvercles de pierres
qui doivent comprimer fortement le Serret. Il reste quelquefois
dans cet état jusqu'à l'automne, moment où on le porte au moulin
à broyer.
L'automne est le seul temps où l'on descende le Serret des
Alpes pour le porter aux moulins. Ces moulins sont quelquefois
communaux, ou bien appartiennent à plusieurs propriétaires et
chacun broie à son tour.
Par cette opération on mêle à 100 livres de Serret 5 livres de
feuilles sèches et pulvérisées de Mélilot bleu et 8 à 10 livres de
sel fin, bien sec. Lorsque le mélange de ces trois substances est
bien faif, on en emplit des formes qui ressemblent à un cône
tronqué, de la contenance de 7 à 10 livres, et on le comprime for-
tement à l'aide d'un tampon de bois. Huit ou dix jours après, on
le tire des formes, on le fait sécher avec précaution afin qu'il ne se
gerce point par l'impression d'un courant d'air trop vif.
On enduit légèrement de beurre et d'huile d'olive l'intérieur
des formes, avant de les remplir, pour en faire sortir le Serret
plus facilement. On perce à leur fond un petit trou par lequel on
souffle pour aider à la sortie (1).
(1) Annales scientifiques, littéraires et industrielles de l'Auvergne.
Mote sur le Serret vert ou Schabzieger, par M.. Frev, ingénieur.
228 -NOTES ET MÉMOIRtS.
La simplicité du procédé de fabrication du Schabzieger fait voir,
dit M. Frey, ingénieur, auquel nous avons emprunté textuelle-
ment les détails qui précèdent, le parti que l'on peut tirer du
caillé qui, dans diverses campagne', est à si bas prix. Sa valeur
au moyen de cette manipulation serait bientôt quintuplée, en sus
des avantages qu'il peut offrir comme ressource d'hiver aux fer-
miers et aux éleveurs (1).
Quant à nous qui n'avons jamais fait usage du Schabzieger
que pour aromatiser le beurre frais, nous eu avons fait l'essai et
nous engageons les amateurs de Serret vert à nous imiter.
Le jour même où nous déposons cette note sur le bureau de la
Société nous présentons au Comité de Culture potagère un flacon
de poudre de Mélilot qui, nous l'espérons, satisfera les dégustateurs.
Là ne s'arrêtent pas nos visées. Nous croyons que les fleurs de
Mélilot pulvérisées pourraient, à faible dose, être employées à
aromatiser un grand nombre de fromages. C'est ainsi que l'on
fait u^age du Cumin en Hollande et du Garvi dans les Vosges.
Nous Itérons bientôt, sur un fromage nouveau, une expérience qui
semble devoir être heureuse et nous en rendrons compte, s'il y a
lieu, par une communication ultérieure.
Sur l'Anthracnose ou Maladie charbonneuse de la VigiNE ;
Par M. pRiLLiEux (Ed.).
La Vigne n'est pas exposée seulement aux attaques terribles du
Phylloxéra dont il est, hélas! si difficile d'entraver les progrès
envahissants ; elle a à souffrir en outre plus ou moins de divers
parasites végétaux qui, sans être aussi redoutables que les petits
insectes qui ont dévasté tant de vignobles, causent encore des
dégâts parfois fort graves.
Je ne parlerai pas de ce qu'on nommait exclusivement, il y a
trente ans, la maladie delà Vigne. On sait aujourd'hui comment,
grâce au soufrage, on peut se mettre à peu près à l'abri des
dommages de l'Oïdium ; mais il est une autre maladie, à peu près
inconnue aux environs de Paris, sur laquelle je désire attirer spé'
(1) On ne se borne pas en Suisse à saupoudier le beurre frais de Serret
verl râpé-, en l'emploie aussi, comme condiment, à la préparation des
pommes do terreau lard el de cerl;.iacs soupes.
SUR l'anthracnose de la vigne. 229
cialement l'attention de la Société d'Horticulture parce que j'en
ai constaté la présence à Avon près de Fontaineblf au, et qu'il me
paraît prudent de se préoccuper dès à présent des ravag'-s que l'on
aurait à redouter si elle envahisfait quelque jour les cultures de
Chasselas de Thoraery. Pour combattre avec chance de succès
une épidémie, le mieux est certainement de chercher à en arrêter
la propagation aussitôt qu'elle apparaît et que l'on n'en voit encore
que quelques cas isolés çk et là, sans attendre qu'elle soit assez
répandue pour causer déjà à la culture de grands dommages,
r/est quand le mal est encore peu apparent et qu'il semble sans
importance et négligeable, c'est alors surtout qu'il est utile de le
signaler, parce que c'est alors qu'on peut y remédier le plus ef-
ficacement.
La maladie des Vignes dont j'ai reconnu l'existence à Avon et
qui paraît nouvelle pour les environs de Paris, s'est montrée de-
puis longtemps sur divers points de l'Europe et a été observée
dans tous les climats oïl on cultive le raisin. On l'a décrite pour !a
première foi«, à ma connaissance, en Prusse sous le nom de petite
vérole de la Vigne (Schwindpockenkraukheit, voy. Meyen, Pflan-
zenpathologie, 1 841 , p. 204 et suiv.)- Elle avait pris, de 1 835 à 1 840,
un développement considérable aux environs de Berlin où elle
dévastait les treilles dans les jardins ; elle ravagea tout particuliè-
rem.ent les espaliers des terrasses du château royal de Sans-Souci, à
Potsdam. Dans le midi de la France où elle est depuis longtemps
répandue, on la désigne souvent sous le nom de Charbon. Dunal,
de Montpellier et Espr. Fabre, d'Agde, l'ont nommée Anthracnose,
c'est-à-dire maladie chaibonneuse. Le terme anthracnose est formé
de deux mots grecs : anthrax, charbon et nosos, maladie. Cette dé-
nomination a été généralement adoptée dans notre pays. En Allema-
gne la maladie est désignée sous le nom de brûleur noir (Brenner),
eu Italie sous celui de variole (Vajolo) ; on l'a reconnue aussi en
Suisse, où elle est fort répandue, et dans tout le midi de l'Europe
depuis le Portugal jusqu'à la Grèce, où elle dévaste de la façon la
plus inquiétante les vignes de Corinttie.
Les caractères généraux de l'Anthracnose sont très frappant?,
très nettement marqués, et chacun peut reconnaître aisément et
avec certitude s'il a des Vignes attaquées par cette maladie. Sur
230 NOTES ET MÉMOIRES.
les Vignes frappées par l'Anthracnose, tous les parties delà plante,
jeunes sarments, feuilles, vrilles et grappes portent des taches
d'un brun noirâtre, de forme arrondie ou ovale, très nettement li-
mitées et noires surtout au pouitour; souvent elles sont fort rap-
prochées les unes des autres et elles s'unissent de bonne heure par
les côtés en grandissant et se confondent en une tache large à
contours sinueux ; cela se voit très fréquemment sur les grains de
raisin. Il est toujours extrêmement aisé de distinguer à la netteté
des contours les taches d'Anthracnose des marques brunes à limi-
tes vagues que l'Oïdium laisse sur les parties qu'il a couvertes.
Les taches d'Anthracnose sont d'abord, quand elles apparaissent,
d'un brun pâle ; puis elles prennent une couleur plus foncée et elles
se dépriment vers le milieu. Là le tissu frappé de mort commence
à se désorganiser ; puis la nécrose atteint peu à peu les couches
plus profondes et la tache se transforme en une plaie pénétrante
qui s'enfonce déplus en plus et dont le fond est toujours tapissé
de cellules oiortes et d'un brun noirâtre.
Si c'est un sarment qui est attaqué, la nécrose détruit d'abord
les parties extérieures de l'écorce, sur les points correspondant
aux taches ; elle ronge tout le parenchyme et ne respecte que les
fibres corticales qui se montrent souvent comme des fils blanchâ-
tres, tendus à travers les grandes plaies noires qui pénètrent jus-
qu'au bois. Quand les taches charbonneuses sont nombreuses et
qu'elles désorganisent profondément une grande partie de l'écorce
en atteignant jusqu'au bois et même jusqu'à la moelle, elles en-
traînent souvent la mort des sarments. Sur les pieds fortement at-
teints la nécrose des rameaux peut se propager jusqu'aux ceps et
les faire périr. Un vigneron expérimenté des environs de Ven-
dôme m'a assuré qu'un pied de Vigne fortement attaqué est
d'ordinaire perdu sans retour au bout de trois ans.
Les taches charbonneuses se produisent en grand nombre aussi
sur les feuilles et elles y causent des dégâts qui sont essentielle-
ment les mêmes que sur le bois. Seulement comme le tissu des
feuilles est fort mince, chaque tache rongeante l'a vile percée à
jour ; à chaque tache brune correspond un trou. Sur les pétioles,
sur les nervures, les suites de la désorganisation senties mêmes que
sur les tiges ; les plaies qui s'y forment se creusent et s'entourent
SUR l'anthracnose de la vigne. 231
de bourrelets tuméfiés. Quand les feuilles sont attaquées jeunes,
elles se développent d'une façon très inégale ; leur croissance est
plus ou moins entravée par places et, quand elles ont grandi, elles
se montrent non seulement criblées de trous qui s'unissent sou-
vent les uns aux autres en longues déchirures irrégulières, mais
elles sont contournées, gaufrées et déformées de la façon la plus
bizarre.
'La corrosioû des raisins est tout à fait comparable à celle des
rameaux. Les dommages causés sont plus ou moins grands selon
le moment où les taches apparaissent. Quand elles se produisent
sur le pistil à peine gonflé, peu après la floraison, elles empê-
chent complètement le développement du grain. Si elles ne se
montrent que quand les grains ont atteint déjà la grosseur d'une
graine de Chènevis, alors, si elles ne sont pas trop nombreuses
ni trop étendues, le raisin peut grossir et mûrir. 11 se produit dans
ce cas, au-des:ous de la tache, une mince couche cicatricielle
qui forme séquestre et protège la partie saine du grain : mais
comm*^ alors la cro's^ance est inégalement entravée, il arrive sou-
vent que le grain craque et se fend. Néanmoins, en général, les
grains qui n'ont qu'une seule tache charbonneuse mûrissent le
plus souvent, gprès qu'elle s'est cicatrisée, et ne diffèrent des
grains intacts que par leur taille un peu plus petite.
On peut, d'après cette description des caractères de la maladie,
juger combien elle est facilement reeonnaissable et aussi com-
bien elle peut causer de ravages sur les Vignes où elle se déve-
loppe avec intensité.
Les taches noires et rongeantes de l'Anthracnose sont dues à la
pénétration dans les tissus d'un très petit Champignon qui a reçu
de M. de Bary le nom de Sphaceloma ampelinum. Ce dangereux
parasite est d'une telle ténuité et si caché, qu'on ne peut le distin-
guer même à la loupe et qu'il faut recourir pour l'étudier aux
plus puissants grossissements du microscope. Il pénètre dans les
tissus, mais couvreen été de corps reproducteuis la surface des
plaies charbonneuses. Si on dépose une goutte d'eau sur une de
ces plaies, elle devient bientôt un peu trouble, et le microscope
montre alors qu'elle tient en suspension des milliers de très pe-
tits corpuscules reproducteurs. Une de ces gouttes déposée sur
232 NOTES ET MÉMOIRES.
une feuille ou un jeune rameau d'une Vigne saine y produit,
quand les conditions sont favorables, une tache noire d'Anthrac-
nose.
A l'automne ou au commencement de l'hiver, il se forme des
myriades de ces corpuscules reproducteurs à l'intérieur même de
l'écorce. Je viens de le constater sur des sarments de Chasselas an-
thracnosés qui m'ont été envoyés d'Avon.
La situation du parasite de l'Anthracnose à l'intérieur des tissus
ne permet pas d'espérer que le soufrage puisse être un remède
efficace contre la maladie. Il faut trouver une substance capable
de détruire les germes du Champignon non seulement à la sur-
face des plaies mais jusque dans l'écorce. L'acide sulfurique
étendu, le sulfate de fer paraissent pouvoir produire de bons ef-
fets. Ce dernier remède est particulièrement préconisé par un
grand propriétaire de Suisse, M.Schnorf qui l'emploie avec succès
depuis vingt ans.
Une note sur ce sujet publiée dars le Schweizer Monatssckrift
fur Obst- vnd Weinbau, 1878, IX, 155, a été traduite en français
par M. Reich et imprimée dans le journal La Vigne américaine ^
publié sous la direction de M.Planchon (3« année, 18:9, p. 10 )).
Il peut être utile d'indiquer ici la façon dont il opère. Au prin-
temps, avant que la Vigne entre en végétation, il fait dissoudre
du sulfate de fer dans l'eau bouillante, dans la proportion d'un
demi-kilo de sulfate par litre d'eau. Après le refroidissement du
liquide, on le verse dans des pots de terre dans lesquels les ou-
vriers chargés de l'opération trempent des chiffons avec lesquels
ils frottent les sarments. L'opération ne se fait qu'une fois par an
et à l'époque indiquée. M. Schnorf préfère le lavage des sarments
avec un chiflon à l'application du liquide avec un pinceau ou
une brosse ; il a reconnu que l'opération se fdit ainsi plus rapi-
dement et réussit plus complètement. Un ouvrier peut, dit-il,
traiter 400 ceps par jour dans un pays où, comme en Suisse, ils
sont très courts et ne portent qu'un eu deux sarments.
Je pense qu'il sera bon d'essayer ce remède qui paraît fort pra-
ticable, là où on reconnaîtra sur les Vignes les caractères de l'An-
thracnose; mais il n'en faudra pas moins pour cela recommander
avant tout d'enlever aussi complètement que possible et de biù-
RESTAURATION ET RAJEUNISSEMENT DES ARBRES. 233
1er toutes les parties attaquées et tout particulièrement, dans le
courant de l'été, les sarments à mesure qu'il s'y montre des ta-
ches, car ces taches sont couvertes de myriades de corps reproduc-
teurs qui peuvent se répandre dans les goultes d'eau de pluie et
être entraînées ainsi sur d'autres parties de la Vigne ou sur des
Vignes voisines où elles vont germer et propager le mal. Les sar-
ments, l'hiver, p<^uvent contenir des corps reproducteurs dans
l'intérieur de l'écorce; on devra soigneusement enlever à la taille
tout le bois infecté et le brûler. Ce n'est qu'après cette opération
préliminaire qu'on lavera !e bois avec la solution de sulfate de
fer pour détruire les germes du parasite qui peuvent rester encore
soit à la surface, eoit dans la profondeur de l'écorce.
Restauration et Rajeunissement des Arbres dépérissant de
MALADIE ou DE VÉTUSTÉ. — VlSITE AU JaRDIN DU GRAND SÉMI-
NAIRE d'Adtun ;
Par M, Michelin.
La restauration et le rajeunissement d'arbres mal dirigés, vieux
et en état de dépérissement, est une opération connue des arbori-
culteurs, pratiquée souvent par eux avec iuccès et, depuis quel-
ques adnées, j'ai eu moi-même, comme Rapporteur, lieu d'en
signaler des exemples remarquables. Dans un Rapport sur les
Jardins cultivés par M. Jupinet, inséré aux pages 684 et 694, an-
née \816, je retrouve ce qui suit : « Sur un mur de 2™ 80 de
» hauteur se développent vingt-cinq Poiriers formés en palmettes
» à branches horizontales, plantés à 4 mètres d'écartement. Ces
» arbres âgés d'environ trente ans et dont la décrépitude était
» imminente, ont été rajeunis, il y a quatre ans, au moyen
» d'un ravalement complet, jusqu'à l'empâtement des cour-
» sonnes qui garnissaient les branches de charpente. Le mur,
» qui a près de 10O mètres de longueur, est couvert de
» verdure, et la fructification encore partielle est en excellente
» voie de préparation. » Dans d'autres cas, M. Jupinet procède
plus radicalement; par exemple, en retranchant tous les bras'
d'une palmette à droite et à gauche de la tige et en ne conservant
que des tronçons de 8 ou 10 centimètres de longueur destinés à
334 NOTES ET MÉMOIRES.
produire de nouvelles pousses et par suite de nouvelles branches
latérales.
De Pêchers mal dirigés, en désordre par suite d'abandon el
condamnés à des dénudatlons partielles, qui, à cause de leur
manque d'équilibre, devaient infailliblement réduire leur exis-
tence, M. Lepère, fils, a su, en une seule année, obtenir, par un
traitement habile et bien combiné, des arbres à grandes formes,
d'un aspect agréable et constitué?, grâce à un équilibre irrépro-
chable, pour donner longtemps un bon produit.
Dans un procès-verbal du 12 mars 1874, inséré à la page 2013
du Journal de notre Société de la même année, j'ai rendu compte
d'une restauration remarquable de Pêchers exécutée à Yincejines
par notre habile collègue.
Ces Pêchers devant être conduits en palmeîtes et en candéla-
bres, les branches d'intérieur avaient été abattues au proGt des
inférieures ; par une taille sévère, tout le bois inutile avait été en-
levé; rébourgeonnement et l'éborgnage des yeux, pratiqués avec
entente et graduellement, avaient fait naître une multitude de
bourgeons parmi lesquels il n'y avait qu'à choisir ceux qu'il im-
portait d'utiliser. Le redressement des branches à fortifier, les
greffes par approche des bourgeons herbacés avaient porté la sève
sur les points qu'elle semblait abandonner; les incisions longi-
tudinales avaient facilité la circulation de la sève; enfin, la
combinaison de tous ces moyens connus en arboriculture, mais
qui doivent leur succès à un emploi inlellig'^nt et guidé par l'ex-
périence, avait fiit, depuis le mois de février jusqu'à l'automne,
une tranformation surprenante par sa promptitude et sa perfec-
tion.
Après cette exécution énergique et hardie, je puis citer le pro-
cédé de rajeunissement de M. Bonuel, sûr et lent, qui évite pour
ainsi dire à ses Pêchers le dépérissement de la vieillesse.
Les arbres sont soumis à la forme en V sur deux branches
verticales. Lorsque ces deux bras qui forment l'arbre commencent
à se dégarnir de coursonnes, à décliner en un mot, un jeune bour-
geon est choisi à la base de chacun et il est dressé au devant, en
vue de le remplacer. Mais le retranchement des anciennes
branches ne se fait que la troisième année, après deux années
RESTAURATION ET BAJEUNISSEMENT DES ARBRES. 235
de pousse, lorsque les jeunes ont acquis un développement suifisant
pour recevoir sans dommage la sève qui leur arrive avec abondance
et ne p:^s être perdues par la gomme.
Pendant cette période, il est nécessaire de supprimer sur les
vieilles branehes un certain nombre de coursonnes pour faire de
la place aux jeunes et éviter la confusion.
Pendant ce temps d'éducation des nouveaux bras, ils auront
produit des fruits comme les anciens et, au .résumé, la récolte
aura été à peu près égale à celle d'un arbre qui n'aurait subi au-
cune opération. Au moment où les anciennes branches djivent
être retranchées, les nouvelles atteignent déjà le haut du mur.
Il n'est pas hors de propos d'indiquer comment M. Bonnel a
été mis. sur la voie de ce procédé. Après les fortes gelées de Tan-
née 1871, il s'était aperçu que ses Pêchers se maintenaient en vé-
gétation, mais que les branches étaient pourries à l'intérieur. Il
craignit de les perdre et eut l'idée de remplacer les anciennes
branches par de nouvelles.
Le moyen réussit parfaitement et il devint alors tout naturel de
le mettre en pratique. Le succès obtenu depuis ne pouvait qu'y
encourager.
On se demande s'il n'est pas à propos de faire connaître ce ré-
sultat et s'il n'aurait pas une application utile après un hiver aussi
dur que celui de cette année et qui, on peut le craindre, aura oc-
casionné bien des dégâts sur les arbres. Ou donne ainsi aux Pê-
chers une existence pour ainsi dire indéfinie et, opérant sans se-
cousse, on parvient à n'en pas diminuer la récolte.
On est généralement dans l'habitude de coucher la Vigne pour
la renouveler; je citerai quelques horticulteurs qui préfèrent
remplacer les vieilles souches par de jeunes bourgeons poussés au
pied des espaliers. M. Bonnel, très habile cultivateur en matière
de treille, est du nombre et y a été amené par l'expérience.
Un de nos habiles viticulteurs de Gonflans Sainte-Honorine,
M. Crapoite, est dans le même cas.
Or, m'étant trouvé, du 7 au 10 septembre dernier, délégué
à Autun où avait lieu une Exposition d'Horticulture, j'en-
tendis parler avec beaucoup d'éloges du talent dont faisait
preuve, pour le rajeunissement des vieux arbres et la restauration
236 NOTES ET MÉMOIRES.
de ceux qui dépérissaient, M. Delliomnie, jardinier au grand
Séminaire. 11 importe, à mon avis, que les délégués de la Sociélé
augmentent l'utilité de leurs voyage?, en recherchant tout ce qui
peut tourner au profit de l'art horlicole et, dans ce but, je témoi-
gnai le désir de visiter le jardin que cultive cet arboriculteur
renommé dans son pays; ce désir fut satisfait.
Le jardin du grand Séminaire est vaste ft de très ancienne
création; i\ contient un grand nombre de ces vieux Poiriers de 25
et 30 ans qu'on est généralement habitué à arracher comme ayant
fait leur temps et n'offrant plus de ressources pour l'avenir.
Lorsque ces vieux sujets sont arrivés à cet état qui fait craindre
l'extinction, lorsque d'autres plus jeunes mais invalides présagent
le dépérissement, M. Delhomme entreprend le traitement qui lui
est propre. En praticien expérimenté et sûr du résultat de ses
actes, il sonde l'écorce et, s'il y aperçoit quelques légères traces
de sève, quelques éléments de végétation, il procède ainsi : il
découvre entièrement les racine?, en retranche, s'il y a lieu,
les quelques parties qui seraient défectueuses» et pratique sur
toutes, entre deux terre?, des incisions longitudinales qui leur per-
mettent de se dilater et d'offrir un passage plus libre à la circula-
tion de la sève. Il provoque ainsi la naissance déracines nouvelles.
Il remplit ensuite les trous avec une terre neuve amendée, plus
riche, propre en un mot, avec l'aide de l'opération qui précède,
à favoriser une recrudescence de la végétation.
Je ferai remarquer en passant que M. Delhomme cherche à
équilibrer les racines aussi bien que les branches entre elles. Le
tronc est, après les racines, l'objet d'un examen très attentif de
la part de l'opérateur; il est raclé, gratté, nettoyé, mis à vif sur
tous les points où l'écorce est desséchée, comprimée ou chancreuse,
sans que toutefois le bois soit endommagé.
A cet égard, je distinguerai les aThves jeunes mais malades ou
chancreux, languissants tt dépérissants en un mot, de ceux qui
sont en voie de mourir par vétusté. Dans le premier cas, celui
des sujets jeunes, mais langu.ssants et malades, M. Delhomme
considère que cet état se produit particulièrement sur ceux qui
sont greffés sur Cognassier, et que l'état de souffrance a pour
point de départ l'intersection même des deux espèces mariées
RESTADRATION ET RAJEUNISSEMENT DES ARBRES. 237
ensemble par la grefife et pour cause le défaut d'analogie entre les
deux partifis qui n'ont pas la même aptitude pour appeler la sève
et la conduire a'jx branches.
D i cet engorgemeut qui se forme à la jonction du sujet et de la
greffe, il résulte, selon les observations du praticien, que la partie
la plus généralement malade est celle qui est la plus rapprochée
de la greffe et par conséquent de la terre.
C'est donc dans la partie basse du tronc que doit se localiser
l'action la plus énergique du traitement qui consiste dans la per-
foration de part en part du tronc à l'aide d'un marteau et d'un
ciseau.
Le ciseau, ayant ainsi traversé la tige dans la partie de son axe,
y laisse une fente maintenue ouverte à l'intérieur à l'aide d'un
petit coin, qui peut s'étendre même au delà de la partie malade,
mais, que l'on ferme avec du mastic pour empêcher le contart de
l'air. Des incisions longitudinales ont été pratiquées dans toute la
longueur du tronc et surtout aux places où l'écorce paraissait
comprimée et, au m-yen d'un marteau et d'un poinçon, on a
parsemé tout au pourtourdt cette même écorcedes trous s'arrêtant
au bois dur et larges de 2 centimètres au minimum. J'ai dans
let< mains un tronçon de 13 centimètres de longueur, pris sur un
jeune arbre de 4 centimètres de diamètre, qui, étant sur le point
de périr, au printemps de 1879, a subi, l'été dernier, dans toutes
ses phases, l'opération ainsi décrite, ce qui l'avait amené à un
état très' satisfaisant : on l'a coupé en novembre dernier et on me
l'a envoyé comme type.
Lî sève a rempli les piqûres et les incisions longitudinales sur la
surface; elle a recouvert la fente transversale, mais seulement à la
partie extérieure, laissant encoredu videàl'intérieur.Ca spécimen
appuie parfaitement la démonstration, conservant la trace des opé-
rations pratiques.
Je passe aux arbres très-vieux en voie de dépérissement, dont les
troncs sont trop forts pour permettre ce transpercement d'outre
en outre au ciseau dont il a été question.
Ils sont soumis comme les autres au traitement des racines, aux
incisions longitudinales sur lesdites, et au renouvellement de la
terre qui les enveloppe.
238 NOTES ET MÉMOIRES.
Le bois mort est enlevé, les trous sont bouchés^ les écorces sont
nettoyées, les parties creuses, décomposée?, malsaines sont grattées
jusqu'au vif puis mastiquées, recouvertes d'onguent de saint Fia-
cre ou de tout compost analogue ; la surface est couverte de
piqûres faites avec une pointe acérée, à une distance rapprochée
et suffisante pour appeler la sève sur le plus grand nombre de
points possible, arrivant jusqu'au vif et de manière à ce que les
canaux conducteurs de la sève soient atteints, sans que le bois par-
fait néanmoins en soit fatigué.
Les vieilles branches de charpente, qui montrent comme le
tronc des parties inertes, peuvent utilement recevoir le même trai-
tement; quant à celles qui, rugueuses, malades, mal placées et con-
trariant l'équilibre, ne plaisent pas au praticien ou ne lui inspi-
rent pas confiance, il les réduit par tiers, au printemps, à l'été et à
l'automne; finalement il les rapproche jusqu'à une longueur de
3 ou 4 centimètres, suffisante pour qu'elles puissent recevoir, s'il
y a lieu, la greffe en couronne, en vue d'y appliquer de nouvelles
variétés. M. Delhomme est très-partisan de celte insertion par les
greff'es, parce que, dans son opinion, cette introduction de nou-
veau bois est un moyen puissant d'activer la circulation de la
sève, de la soutirer plusénergiquement, de provoquer le développe-
ment de nouvelles racines et d'établir l'équilibre entre les parties
souterraine et aérienne de l'arbre, but essentiel à atteindre et
qui se combinera avec les systèmes adoptés pour la mise à fruit,
qui Sfra l'objet d'un examen particulier.
Après cet exposé détaillé de la théorie, je puis exprimer mon
appréciation sur le résultat en bien peu de mots et en disant qu'il
est superbe, au point de vue de la végétation comme de la mise à
fruit. — On voit avec étonnement et satisfaction ces vieux arbres
merveilleusement rajeunis, couverts de branches jeunes, lisses,
vigoureuses, portant des fruits sains et abondants ou préparées
pour en donner; des palmettes, des pyramides, des arbres en
parasol, dont les jeunes rameaux retombent jusqu'à terre, por-
tant leurs fruits et semblant vouloir donner raison au système si
généralement critiqué de M. Dolivot, ce préconisateur ardent
des arbres fruitiers pleureurs, disons mieux, à végétation ren-
versée.
REoTAURATION ET RAJEUNISSEMENT DES ARBRES. '239
Le traitement des Poiriers s'appliquera sans distinction aux
Pommiers, mais avec beaucoup plus de réserve aux arbres à
fruits à noyau et encore à condition de n'opérer qu'à Tarrière-
saison, c'est-à-dire après l'épuisement de la sève.
L'auteur du procédé entend que les arbres ainsi traités, peuvent
vivre pour ainsi dire indéfiniment, à la condition que les opérations
dont ils sont l'objet seront renouvelées quand le besoin s'en fera
sentir.
Pour remplir les grandes cavités ou recouvrir les simples plaies
d'écorce, M. Delhomme emploie, selon le cas, le mortier, même
avec addition de pierres, les mélanges composés avec la chaux
éteinte, les onguents et mastics ayant de l'adhérence; mais les
compositions à base d'huile de lin lui ont donné des résultats
supérieurs à tous les autres.
Je ne chercherai pas à expliquer les efiets produits par ces
opérations minutieuses en apparence; mais, dont j'ai re-
tracé autant que possible les détails. — Est-ce ici leur en-
semble qui a causé ce résultat? E*t-ce plus particulièrement
quelqu'une d'entre elles qui l'a déterminé? Je l'ignore; mais ce
qae j'ai vu et constaté, c'est que M. Delhomme n'est pas au-des-
sous de sa réputation; c'est que les exemples de restauration et de
rajeunissement que renferme le jardin du grand Séminaire, qui
lui est confié depuis nombre d'années, sont remarquables; c'est
que, à l'exception de ces perforations des troncs qui ont un carac-
tère tout exceptionnel, je n'ai rien vu qui ne fût en usage parmi
les arboriculteurs.
Quoi qu'il en soit, les arbres en question ont une vétusté que
leur tronc atteste, et leurs branches lisses, bien vivantes, chargées
de fruits, prouvent une régénération qui leur promet une vie
nouvelle et une abondante tructification, et des travaux si bien
réussis m'ont paru devoir être signalés.
240 notes et mémoires.
Descriptions de Glaïeuls, nouveautés de 1879-<880 ;
Par MM. Souillard et Brunelet, de Fontainebleau.
La Société centrale d'HorticultQre de France ayant bien voulu
admettre d^s son Journal, depuis plusieurs années, les descrip-
tions de nos nouveautés en fait de Glaïeuls issus du Gandavensis,
Dous mettons encore cette année, grâce à elle, sous les yeux des
amateurs de ces magnifiques Iridées, l'indication et les caractères
des variétés de ces plantes que nous venons d'obtenir et que nous
leur offrons dès cet instant. Ce sont les suivantes :
André Leroy : Très beau cerise flammé plus foncé sur les bords ;
grande macule blanche. Bel épi de fleurs larges, très bien faites.
Arcliiduchesse Marie Christine : Blanc légèrement teinté de
rose flammé de rose lilacé plus foncé sur les divisions inférieures;
fleurs très amples ; épi très bien fait. Belle nouveauté.
Baroness Burdett Coutts -. Magnifique épi de fleurs rose tendre
lilacé flammé carmin sur les divisions inférieures; macule carmin
foncé sur fond plus clair ; fleurs très amples, parfaitement grou-
pées.
Dumont d'Urville : Beau rose cerise très éclairé au centre, plus
foncé sur les bords et légèrement flammé violet, les divisions li-
gnées blanc pur; grande macule blanche très légèrement teintée
de jaune; ti es long épi, fleurs bien rangées. Plante très hâtive.
Flamengo : Rouge-1'eu très vif et brillant ; macule pourpre sur les
divisions inférieures ; fleurs très bien rangées. Très belle variété
d'un grand effot.
Mademoiselle Marie Mies : Beau rose tendre flammé carmin ;
macule carmin foncé, sur fond blanc ; magnifique épi de fleurs
grandes, très bien faites.
Multiflora : Fond blanc légèrement teinté de rose tendre flam-
mé rose carminé ; très gros épi de fleurs très nombreuses, en-
tourant toute la tige et formant un véritable bouquet au sommet.
Nouveauté toute particulière.
Rayon d'or : Très beau jaune-paille panaché de carmin foncé
sur les bords ; macule carmin foncé lavé de rose.
RAPPORTS, OUVRAGE DE M. MORLET. 24-1
RAPPORTS
Rapport sur dn Ouvrage de M. Morlet (Gust.) intitulé :
Les Conifères de petites et grandes dimensions [\).
M. Keteleêr, Rapporteur.
Après les ouvrages qui ont paru depuis quelques années sur
les Gonifère.«, où tout ce qui avait été écrit d'important sur ces vé-
gétaux a été résumé en y ajoutant les découvertes récemment
faites, il semblait difficile, même impossible d'entreprendre un
livre nouveau sur ce sujet.
C'est pourtant ce travail qu'a osé faire M. Gustave Morlet,
horticulteur-pépiniériste au Monceau près Fontainebleau. Nous
devons dire toutefois que, reconnaissant lui-même la difficulté
d'un semblable travail, il a eu soin, dans la préface, de prévenir
le lecteur que son intention n'était pas de faire une œivre
transcendante.» Je n'ai certes pas la prétention, dit-il, de faire une
» nouvelle édition de l'ouvrage si complet de M. Carrière (2) ; je
» m'étends seulement sur les espèces rustiques qui peuvent être
» de quelque utilité dans l'industrie ou produire un effet agréa-
» ble dans les parcs et jardins, citant tous les genres connus
» aujourd'hui, mais ne disant que quelques mots des plantes
» délicates qui ne sauraient prospérer sous notre climat ni sous
» celui de l'Algérie. »
Pour atteinire le but qu'il s'était proposé, M. Morlet a passé eri
revue tous les genres et espèces en les classant d'après leurs carac-
tères organiques, s'appuyant pour cela sur le Traité général des
Conifères ou le copiant en partie; puis il indique sommairement
les moyens a employer pour en opérer la multiplication.
Quant à la synonymie des espèce', ce qui est un point impor-
tant, il a cité les principales dénominations, celles qui sont les plus
usitées, et il a fait de même poar les variétés de chaque esfè&e
dont il a aussi indiqué l'origine.
(1) Un volume in-ll, de 446 pages. A. Goin, libraire-éditeur, rae de»
École?, 6?, à Paris.
(2) Traité général des Conifères^ 2* édition, par M. Carrière (E.-A.;.
chez A. Ooin.
16
2l2 BAFIOBTS.
Tel qu'il est, ce travail relativement assez complet est appelé
certainement à rendre des services aux amateurs et horticulteurs
qui ne possèdent pas le Traité ycnéral des Conifères. Son prix
minime le met d'ailleurs à la portée de tous. Aussi noois n'iiési-
tons pas à le recommander, ojoutant que nous serions heureux de
voir la Société lui faire bon accueil.
Rapport sdr le Traité pratique de Chimie et de Géologie
AGRICOLE DES PROFESSEURS JoHXSTON ET CamERON, TRADUIT SDR
LA 11® ÉDITION, PAR M. STANISLAS MeUNIEH ;
M. Arnould-Baltard, Rapporteur.
L'auteur, après avoir exposé sommairement les principales no-
tions de chimie, dcnne les éléments constitutifs des plantes, des
animaux et des sols. Il passe en revue successivement l'action ré-
ciproque qu'ils ont les uns sur les autres dans toutes les opérations
agricoles, lorsqu'ils sont soumis à l'influence de l'humidité et des
agents atmosphériques. Ainsi, les effets des labours, du drainage,
del'écobuage, des irrigations, etc., sont précisés avec soin.
Di nombreux chapitres sont consacrés à l'étude détaillée de
presque tous les engrais animaux et végétaux, à leur application
et à leurs effets. L'auteur termine par l'examen chimique des pro-
duits végétaux et des produits animaux, tels que fourrages, graiû€S,
racines, lait, beurre, viande. Enfln les derniers 'cha,pitres sont con-
sacrés à la nutrition animale.
Le traducteur a employé, probablement à la suite des auteurs,
une notation chimique dont on ne peut contester l'importance;
mais comme elle diffère de la notation généralement employée
dans l'enseignement en France, et comme ce livre ne s'adresse
pas à des chimistes de profession, il aurait é*é opportun, ou d'a-
dopter la notation habituelle, ou au moins d'en expliquer les dif-
férences.
Ce livre est spécial pour l'agriculteur qui y trouvera, consignés
sommairement^ tous les résultats que la chimie a pu constater
jusqu'à ce jour dans les faits relatifs à l'économie agricole; ces faits
sont toujours discutés, et lorsque leurs conséquences ne sont pas
certaines, cette incertitude est bien constatée.
TRAITÉ DE CHIMIE ET DE GÉOLOGIE AGRICOLE. 243
L'horticulteur ne poursuit pas le même but que l'agriculteur ;
celui-ci agit sur une surface de terrain plus ou moins étendue; il
ne peut modifier entièrement son sol, mais seulement l'améliorer;
son but est d'en tirer les produits animaux et végétaux les plus
avantageux, au moyen d'engrais qu'il confectionne le plus souvent
lui-même. L'horticulteur, plus maîire de son sol, qu'il mo lifie
quelquefois complètement, travaille le plus souvent, sa position
étant donnée, en vue d'un produit végétal déterminé ; rarement
il fabrique ses engrais; il les achète. Ses connaissances ne doivent
donc pas être absolument les mêmes ; elles doivent porter davan-
tage sur les faits qui relèvent de la botanique.
Après avoir lu ce livre dans lequel les faits relatifs à la physio-
logie animale et végétale, reconnus vrais par la chimie, sont ex-
posés d'une façon nette et précise, nous ne pouvons nous empêcher
d'exprimer le vœu qu'un traité analogue soit publié à l'usage des
horticulteurs. Dans ce traité, à côté des faits chimiques mis encore
plus simplement à la portée du lecteur, les faits que la physique
et surtout que la botanique a le mieux constatés seraient succinc-
tement résumés. Un pareil traité, édité par la maison Rothschild,
avec la beauté d'impression et le luxe des gravures et même de la
reliure qui caractérisent cette maison, en pourrait faire, outre sa
grande utilité, un livre précieux, digne d'être donné en jécom-
pense dans les écoks et même dans les Sociétés d'Horticulture.
L'ouvrage dont nous venons d'avoir l'honneur de vous présenter
le compte rendu est fort répandu en Angleterre et en Amérique
où il est arrivé à sa onzième édition. 11 est déjà connu en France,
depuis 1849, par une traduction à laquelle a collaboré M. Rieffel,
le célèbre directeur de Grand-Jouan, et éditée par la maison Bou-
chîrd-Huzard.
Nous avons l'honneur de vous proposer de remercier M. I.
Rothschild, éditeur, de l'envoi du Traité pratique de chimie ayri-
eo/e de Johnston et Cameron, traduit par M. Stanislas Meunier,
et de renvoyer ce Compte rendu à la Commission de Rédaction.
244 RAPPOhTS,
Rapport sur un ouvrage de M. Filion (Alphonse) ;
M. Carrière (E.-A.), Rapporteur.
Le reboisement par les essences résineuses, tel est le titre d'un
petit livre que vient de publier M. Rothschild, libraire-éditeur,
rue des Saints-Pères, <5, et dont l'examen nous a été confié.
Le sujet est certainement des plus intéressants ; il serait même
oiseux d'en discuter et l'iraportance et l'opportunité. A vrai dire
pourtant, le livre dont rous parlons n'est pas ce qu'on peut
appeler « nouveau » puisque c'est une seconde édition et qui
même a reçu la sanction d'un des principaux corps savants de
notre pays, de la Société d'Agriculture de France qui l'a récom-
pensé d'une médaille d'or.
L'auteur, du reste, M. Alph. Filion, sous-inspecteur des foiêts,
est placé dans des conditions spéciales qui lui ont permis de bien
connaître son sujet, et par suite de le traiter en conséquence, ce
qui lui lait écrire ceci dans l'introduction, dans ce qu'on nomme
un avis au lecteur : a On se ferait illusion si l'on croyait que les
reboisements à effectuer avec les essences résineuses ne présentent
aucune difficulté, et l'on serait exposé à commettre des erreurs
coûteuses si l'on ne tenait compte des conditions diverses de ter-
rains à planter ou à semer.
x> Combien d'insuccès n'a-t-onpas éprouvés là où tout paraissait
avantageux aux semis et même à la plantation 1 Ces insuccès se
présentent, la plupait du temps, avec le défaut de travaux pré-
paratoires convenables, et c'est surtout dans ce cas que la tem-
péiature contraire agit d'une manière nuisible. »
Après ces quelques observations et d'autres non moins judi-
cieuses, l'auteur aborde son sujet. L'ouvrage comprend <1 cha-
pitres dont voici les litres :
1o Des terrains non accidentés complètement dénudés; — 2° Ter-
rains situés en plaine et en pente douce, dont la surface est enva-
hie par des Graminées, des Bruyères, des Ajoncs ; — 3o Terrains
situés en montagr-e ; — 4° Des terrains très humides ou maréca-
geux et de ceux d'une faible épaisseur déterre végétale ; — 5° Des
terrains tourbeux et de l'assainissement en général; — 6° Terrains
boisés, clairières envahies par àis Bruyères et d'autres plantes pa-
SUR UN OUVRAGE DE M. fILLON. 245
rasites ; — 7o Examen des divers autres modes de plantation et de
semis usités; — 80 De l'établissement des pépinières, de leur cul-
ture et de leur entretien ; — 9o De l'étude des essences résineu-
ses à implanter dans les divers sols pauvres ou médiocres ; — i Oo
Considérations complémentaires en faveur de la culture des arbres
résineux dans les terrains moyens ou médiocres peuplés actuelle-
ment de bois feuillus ; — 1 1 0 Prix de revient des divers modes de
semis et de plantation décrits. Aperçu des dépenses s'appliquant à
quelques opérations de boisement comparées entre elles, et divers
autres calculs se rapportant aux indications du présent livre.
Cette énumération démontre mieux que tous les détails que
nous pourrions donner toute l'importance du livre dont nous
parlons, surtout si l'on réfléchit que cette énumération n'indique
que le litre général des chapitres et que chaque sujet fait ensuite
l'objet d'examens particuliers comprenant les différentes condi-
tions dans lesquelles on peut se rencontrer, de manière à in-
diquer et à préciser même chacun des points et à faire du tout
un ensemble à peu près complet, une sorte de vade mecum qui
devient le guide du reboiseur.
Ajoutons encore qu'une table analytique très-bien faite, termi-
nant l'ouvrage, présente cet immense avantage de faciliter les re-
cherches en paîticularisaut le sujet, ce qui permet, instantanément
pour ainsi dire, de trouver le fait sur lequel on cherche à s'é-
clairer.
Nous croyons pourtant devoir signaler à l'auteur de cet ouvrage
une importante lacune : celle de n'indiquer aucune nouveauté et
de se borner à l'indication et à l'étude des vieilles essences connues
et recommandées depuis un temps presque immémorial et qui,
aujourd'hui encore, sont à peu près les seules.
Nous savons bien que, dans un livre pratique destiné à guider
dans les travaux de reboisement, on ne doit rien avancer lé-
gèrement, et, qu'au contraire tous les procédés recommandés
doivent avoir été sanctionnés par la pratique afin d'éviter les mé-
comptes. Néanmoins noas avons la conviction que l'indication de
certaines plantes nouvelles, formant un chapitre qu'on aurait pu
intituler : Essais à faire, eût été une chose importante, car il faut
bien reconnaître que sij parmi toutes les nouvelles introductions,
256 RAPPORTS.
le plus grand nombre ne sont propres qu'à rorneraentation, il
en est aussi dont rintroduction dans le système forestier serait
avantageuse.
D'un autre côté et en prévision des objections qu'on pourrait par-
fois faire a qu'il ne faut que des plantes rustiques », il faut bien se
pénétrer de ce fait que le reboisement est surtout nécessaire dans
les parties char. des de l'Europe, là où précisément la plupart des
montagnes, parfois même des f laines sont dénudées, ce qui rend
le climat aride, même peu propre à être habité, précisément par
suite de l'absence de végétaux ligneux. Ainsi par exemple et sans
rien préjuger, nous croyons que les Abies Nurdmanniana et Dou-
glasii, les Cèdres, les Pinus excelsa, halepemis^ Salzmanm\ le
Séquoia sempervirens, le T/noa Lobbii et le Tlua'opsis dolabrala
pourraient, suivant les cas, être employés au reboisement.
Toutefois, et malgré ces quelques observations qui sont moins
une critique qu'un desiderata, nous avons la conviction que le
livre dont nous parlons peut rendre dd grands services à la syl-
viculture et nous serions heureux si, après une délibération, la
Société centrale d'Horticulture »ie France le trouvait digne d'une
récompense.
Compte Rendu des Travaux bu Comité de Floriculture , pen-
dant l'année 187&;
Par M. Delamarre (Eugène}, Secrétaire de ce Comité.
Messieurs,
Eq venant aujourd'hui vous donner le Compte rendu des tra-
vaux du Comité de Floriculture, je dois vous dire tout d'abord
que l'année 1879 n'a pas été, pour ce Comité, au-Jessous des
années précédentes ; les communications aux séacces et les visites
de culture ont été nombreuses; quant aux apports, ils ont été
plus importants qu'ils n'avaient été auparavant : et cependant
l'année qui vient de s'écouler a été peu favorable à l'hoiticulture
en général, à cause de l'humidité presque constante qui n'a cessé
de régner depuis le mois de janvier et des froids rigoureux de la
première période de Thiver qui vient de finir.
Le Comité a fait une perle sensible dans la personne de M. Gue-
TRAVAUX DU COMITÉ DE FLOrilCULTURE.' 247
not, membre zélé, dont les appréciations rous ont été souvent
utiles, à cause de ses connaissances théoriques et pratiques en
horticulture.
Six Commissions ont été visiter : 1" Les cultures de Gloxinias
de M. LéonDuval, horticulteur à Versailles; 2Mes cultures de
Rosiers de M. Hippolyte Jamain, horticulteur, rue de la Glacière,
à Paris; S° la floraison des Rosiers de M. R.-H. Gauthier, horticul-
teur, avenue de Suffren, 18, à Paris; 4° les travaux de jardinage
exécutés par M. Mangin, jardinier chez M"^^ Despomraiers,
rue Saint-Romain, 4, à Par's ; 5° la culture des plantes de serre
chaude en plein air, pendant l'éttS de M. V. Lesueur, jardinier-
chef au parc de Boulogne-sur-Seine, chez Mi»e la Barcnne
James de Rothschild; Ç»" les cultures spéciales de Bégouias tubé-
ïeux de MM. Robert et Couturier, horticulteurs à Chatou.
Les Rapports sur ces visites ont été publiés dans le Journal de
la Société, à l'exception de celui sur les Rosiers de M. H. Jamain
qui ne rous a pas encore été remis.
Trois Commissions spéciales ont été chargées de donner leur
appréciation pour l'attribution : 1° de la médaille en or que le
Conseil d'Administration a décidé de décerner chaque année, s'il y
a lieu, pour une plante signalée pour son mérite ; 2° de la mé-
daille en or offerte par M. Alphonse Lavallée pour une plante
rare ; 30 du don de Mme veuve Laffay, en souvenir de son mari,
pour les semis de Roses.
Le Conseil d'Administration de la Société a ratifié les décisions
de ces Commissions qui ont attribué : à M. Victor Lemoine, hor-
ticulteur à Nancy, la médaille en or du Conseil, pour ses gains
de Bégonias tubéreux ; à M. E. Simon, agent consulaire français,
la médaille en or de M. Lavallée, pour l'introduction du Cedrela
sinmsis; à MM. Lacharme et Guillot, fils, chacun une médaille en
or et à Mme veuve Ducher une médaille de vermeil, pour les Roses
de semis obtenues dans leurs établissements de Lyon.
Les Rapports de ces Commissions ont été également publiés
dans le Journal de la Société, ainsi qu'une note intéressante sur
la culture des Bégonias tubéreux que notre collègue M. A. Malet a
bien voulu nous communiquer.
Des discussions intéressantes ont été soulevée?, à plusieurs de
i48 • BAPi'ORTS.
ncs séances, au sujet de l'arrosage des plantes de serre à l'eau
froide. Des expériences contradictoires doivent être faites par
plusieurs membres du Comité, et nous pensons pouvoir en donner
le résultat dans notre Compte rendu de l'année prochaine.
132 présentations ont été faites au Comité par 71 membres de
la Société : 77 primes ont été proposées, dont 43 de 1" classe,
48 de 2» et 16 de 3».
Le nombre des primes de l" classe qui ont élé accordées vous
montre que la plupart des plantes qui nous ont élé présentées
avaient un grand mérite pour leur culture, leur floraison, îeur
nouveauté ou leur rareté.
Notre dévoué Secrétaire-général, M, Alphonse Lavallée, nous a
présenté, à douze de nos séances, des rameaux pourlaplupart fleuris
de 90 espèces ou variétés de plantes ligneuses rustiques qu'il cul-
tive avec un soin tout particulier, dans sa propriété de Segrez ; il a
accompagné chaque apport de nctes ou d'explications verbales
fort intéressantes sur l'origine, la culture, lafloraisou et lescarac-
tères particuliers de ces plantes doul je vous donne ici lanomen-
clainre.
Barnbusa ftagamowskii ; — Bej'beris elegans ; B. stenophylla; £.
Thunberg'u; B. sp. uov., variété non déterminée; — Cerasus
Psmdjctrasus, variété à fleurs blanches; — Ciioisya temata; —
Cissus aconitifolia; C. heterophylla ; C. Imrr.uhfolia; C.serjatiix-
fulia; — Clematis apiifoUa ; Cl. biio-nata; — Co7'nus alternifo-
lia; C.paniculata ; — Corylopsis spicata; — Cotoneasler frigida;
C. rotundifolia; — Cytisus elongatus longespicatus; — Dahlia gra-
cilis; — Deutzia crenala candidissima; D. crenata à fleurs doubles;
— Eixagnus umbellata ; — Eremurm robuitus; — Evonynais ala-
tus ; — Hydrangea cyanea; H. japonica sinensis; II. stellala et sa
variété à fleurs doubles; — Jdesia po/ycarpa; — Iris stbirica; I.
xiptiioides en plusieurs variété»; — Ligustruin longifolium ;
L. lucidum Puniis coriœceum ; — Nandùia denudata; N. domestica;
— Nuttallia cerasiformis; — Olea^naHoastii; — Pernettia mucro-
nata; — Philadelphus californicus; — Phyllirea Vilmoreano; —
Plagianthus divaricata; — Rharnnus libanottcus ; — R/ius ambigua;
R. arornatica; R. radicans, R. silveJris ; R. suaveolens; R.
ornata; R. Toxicodendron; R. varieLbala; R. venenata; — Rosa
TRA'AIJX DU COMITÉ DE FLORICULTURE, EN I8i9. 2é9
gracilis; R. rugosa; — Spirsea canescens ; S. luxicriosa; S. sallci-
folia et ses variétés Bethlehemensis, major; Spirsea salicifolia
Billardii et ses variétés longepedunculata, paniculata, rosea, un-
dulala; S. carpinifolia &t ses variétés a/èa et roseola; S. For-
tunei et ses variétés ati'osangiiinea, corymôiflora, Foxii, macî'o-
phylla et paniculata; S. Nobleana et ssl vàneté intermedia ; S,
callosaei ses variétés a/6a et superba; S. opulifolia et sdi variété
lutea ; — Stachyurus prsecox ; — Vaccinium stamineum; —
Veronica eUiptica decussata; — Viburnum dentatwn; V. For-
tunei ; V. Opulus; V.plicatum stérile; V. Ojcycoccos; — Zenobia
glauca; Z. speciosa.
Notre collègue M. Jolibois, chef des cultures des jardins du pa-
lais du Luxembourg, à Paris, continue toujours ses apports in-
téressants de plantes ileuries généralennent rares ou récentes; il
nous a montré, dans 12 séances, les 15 plantes suivante?, dont les
<0 premières tont des Broméliacées: JEchmea Maria Regina,
assez récenîe, I''* lloraison; Billbergia Liervalli; B. Saundersii,
récemment iatroduite ; Bromelià sjjkndida; Hechtia Joinvilleana,
belle Broméliacée du Mexique; Canistrum viride, làve; Hechtia
species du Mexique, nouveauté; Hohenbergia erythrostachys ^
belle plante; Pitcaimia coralUna, peu répandu; Vriesea M alzinei ;
Oncidium indéterminé, Orchidée; Trichopilia tortilis, curieuse
Orchidée; Selenipedium caudatum (Orchidée); Hxmanthus pu-
niceus, Amaiyllidée curieuse; Heterotropa asaroides, Aristolo-
chiée intéressante.
M. Le docteur Bâillon nous a présenté le Berberidopsis carat-
lina, un pied sec de Phelipxa segyptiaca el des rameaux fleuris
de Lopezia maovphylla, plante abandonnée parce qu'elle ne
fleurissait pas. M. Florentin, jardinier du Jardin de la Faculté
de médecine, a reconnu que par la taille sur le vieux bois on la
fait fleurir abondamment, au mois de décembre.
MM. Ghantrier, frères, hoftieulteurs à Moilefontaine (Oise),
nous ont fait voir un magnifique exemplaire du Croton {Codiœum)
Baronne James deRotbschild obtenu par eux, en l»78.
M. Chenu, jardinier chez Mme la Comtesse de Nadaillac, a
présenté des pieds d'Orchidées admirablement fleuris des belles
espèces suivantes: Phalœnopsis grandi fltr a; P . amabilis; P. Scliil-
leriana et Selenipedium caudatum giganteum.
2c 0 RAPPORTS.
M. Drouet, directettP du Fleuriste de la ville de Pari?, a l'habi-
luJe de nous montrer, parmi les plantes qui sont cultivées dans
cet établissemeat, celles quL kii paraissent avoir un mérite re-
connu. Il nous a fait voir trois splendides Orchidées en fleur?, le
Phaj us grandi f< Ihis, V Ut^pediam Lindeni et le Dendrobiu7n Gui-
herti, deux pieds d'Abutilon de sei*iis et dix Dracsena également
de semis, qui paraissent devoir être méritaoîs.
M. Evrard, horticulteur à Caea, nous a envoyé en plusieurs
fois des inflorescences vraiment splendides d'Orchidées diver-
ses,, plantes qu'il cultive admirablement, ce so«t ; Aerides
Lobbii ; Ae. quinquevulnerum ; — Angrecum sesquipedale ; — Catt-
leia Dowiana ; C. Eldorado splendens; C. elegans; C. labiata
Luddemanniana ; C. Pei^rini; C . puperba ipendida; — Renanthera
JLowii; — Dendrobium densiflorun album; — Pli4xleenopsis Ludde-
manniana oc/wacea; P.rosea eguestris: — Saccolabium ampulla-
ceum; S. Blumei mojus; S< curvifolium; — Vanda tricolor ftr-
mosa..
Mu Rjgault, jardinipp cbfz M. Bertrand, à la Queue-en-Brie
(Seine-et-Oise), nous a aussi envoyé des fleurs coupées du Disa
grajudiflora, très belle Orchidée terrestre de l'Afrique australe,,
plante trop peu culiivée.
MM. Thibaut et Keteleêr, horticulteurs à Sceaux, ont apporté
des rameaux fleuris à'Andromeda japonica, arbuste d'introduc-
tion récente.
M. Albert Truffaut, horticulteur à Versailles, nous a m\)ntré un
pied fleuri à' Himantophi/llum miaiatum maximum, trois serais
obtenus par lui de Ci/clamenpersicum fort remarquables et un pied
fleuii tiès beau A'Hsemanthus Kalbreyeri.
M. Lequesne, horiiculieur à Rouen, a présenté un-TVarffsean /m
zebrina muUicolor, nouveauté obtenue de bouture.
M. Chaié (Emile), horticulteur, rue Sibuet, à Paris, a obtenu
de semis un Pelargonium zonale double, qu'il nous a montré par-
faitement fleuri, d'un coloris saumon; il l'a nommé Madame
Henri Baillotu
M. Fdlaiîe, aîné, de Billancourt, a apporté une nombreuse
collection de Pensées en fleurs coupées, remarquables par le coloris
et l'ampleur des fleurs.
M. Berger, de Verrières (Seine-et-Oise), a envoyé des G'aïeuls
TRAVAUX DU COMITÉ DE FLORICULTURE, EN 1879. 251
obtenus par lui de semis, dont deux ont surtoutfrappé le Comité par
la richesse du coloris et par leur bonne forme ; ils ont été nommés
Maria Berger et Gloire de Verrières.
M. Brot-Delahaye, horticulteur, rueduMoulin-des-Prés, à Paris,
nous a montré, une belle collection de Roses trem; ères de ses
semis.
M. Hocbard, à Pierrefilte, a apporté une fort belle collection
d'OEillets.
M. Lecaron, horticulteur, quai de la Mégisserie, a présenté
plusieurs pieds de Celosia cristata et de Celosia à panache, très
beaux comme port et comme coloiis, de très belles Reines-Mar-
guerites et une collection de Zinnias à fleurs doubles.
M. Victor Lesueur, jardinier-chef au parc de Boulogne, a pré-
senté 4 pieds très forts en pleine floraison de Cœlogyne cristata.
M. Verdier (Charles), horticulteur, rue Baudricourt, à Paris,
nous a présenté des pieds fleuris du Basa polyantha Ma Pâque-
7'e^^e, variété très remontante, une Rose nouvelle très-méritante
Madame Pieire Oger (île Bourbon) et plusieurs pieds très bien
fleuris à'^Hydi^angfa Thomas Bogg, variété appelée à un grand
avenir.
La maison Vilmorin-Andrieux et Cie, quai de la Mégisserie, à
Paris, a apporté trois belles collections de Cinéraires, hybrides à
grandes fleurs, hybrides naines à grandes fleurs, et doubles va-
riéts.
M. Roy (Auguste), avenue d'Italie, à Paris, nous a montré un
petit arbuste charmant qui paraît peu répandu ; c'est le Lïgustrwn
saUcifoUum.
M. Touchais, jeune, de Bagneux (Seine), a apporté dfs Mu-
guets de mai en pleine fleuret une botte de fleurs d'un Œillet nou-
veau, Charles Benoii, qui parait très florifère.
Il me reste encore à vous citer : les belles variétés de Violettes
que nous a montrées M. Millet, de Bourg-la-Reine; les présenta-
tions nombreuses de Pétunias de M. Tabar, de Sarcelles; les Dah-
lias de semis de MM. Lecocq-Dumesnil et Çhardine, et les nom-
breux apports de Bégonias tubéreux de MM. Alexandre (Jules),
Fontaine (Gustave), Fontaine (Joseph), Lequir, Tabernat, R jbert
et Couturier, et les apports divers de MM. Bachcux, B'avet,
252 RAPPORTS.
Bonne], Boulet, Brard, Clian trier (Alfred), Rose Charmeux, P.
Chappellier, Charpentier, Cliaté (Louis), Gomesse, Deschamps,
Danzanvilliers, Eberlé, Forcy,Foroy, Florentin, Fromentin, Gon-
douin,Hérivaux,F. Jjmin, Jaossen? , Landry, Lange, Ledoux père,
Mme Emile Léon, Louvet, Loyseau, Léon de Saint-Jean, A. Malet,
Morlet, Paintèche, Pernel, Peigné, Six, Valette, Welker et Yvon.
Je ne puis terminer sans coustaler le zèle et l'assiduité de nos
collègues à assister à nos séances de quinzaine et remercier la
plupart des membres de la Saciété qui nous ont fait des apports
de leurs intéressantes communications. Je dois cependant les en-
gager à joindre à chaque présentation une note explicative des
plantes qu'ils présentent, pour faciliter le travail du secrétariat et
de la rédaction.
XXI* SESSION DE LA SoClÉTÉ POMOLOGIQUE DE FrAKCE, AYANT EU UED
A Nancy, le 4 août 1879;
MM. Jamin (Ferd.) et Michelin, délégués. —M. Miciielun, Rapporteur.
(Suite et fin.)
POMMEE
Belle de Fumes. Belle Pomme d'hiver cultivée ea Belgique, où
elle est assez estimée, mais qui n'étant pas répandue en France
ne peut y être utilement connue. Signalée en 1875, elle n'a été
appuyée par aucun renseignement; sera rayée. Pages 313, 351.
Belle de Lippe. Pomme atteignant le mois d'avril ; bonne,
mais ne pouvant rivaliser par sa qualité avec nos meilleures va-
riétés, se conservant aussi jusqu'à la fin de l'hiver. Rayée. Pages
313,351,396.
Jacques Lebel (Lebel), Pomme d'hiver grosse et belle, mais,
d'après M. Biltet, lombaatfacilementie l'arbre ; agréable au goût,
mais manquant un peu de celevé ; mûrissant d'octobre à décembre;
arbre d'une vigueur extraordinaire et d'une fertilité régulière. On
peut la cultiver avec avantage; mais elle n'a pas assez de qualité
et n'est pas d'une assez longue conservation peur èlre admise au
milieu des meilleurs fruits ; sera rayée. Page 94, 2« volume.
21® SESSION DE LU SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 253
Michel Chevalier. Fruit ni connu ni recommandé. Rayé.
Non pareille blanche (Non pareil vvhite). Fruit d'hiver petit,
recommandé par la maison Simon Louis; Pomme grisp, de gros-
seur moyenne, de tiès bonne qualité. Gbair d'un blanc à peine
verdâtre, très fine, bien sucrée et parfumée; arbre peu vigoureux
mais très fertile. Pages 178, 229, 3^2, 3!.2. Avait été présentée
par MM. Thomas et Mas. Maintenue à l'étude.
Pearmain rouge d'hiver. Grosseur moyenne; peau jaune, colorée
de rouge du côté du soleil. Chair fine, blanche, assez tendre, mais
très agréablement relevée par un goût de Reinette ; arbre connu
comme fertile. Renseignements très bons; mais manque de noto-
riété. Maintenue à l'étude. Pages 207, 314, 352, 400.
Reinette musquée . Hiver; avait été proposée par MM. Thomas et
Mas qui l'ont qualifiée de fruit petit, propre aux vergers, aux pays
élevés et froids; est d'un joli coloris. La Commission permanente
craint que l'identité de cette variété ne soit pas bien établie ; le
Congrès la maintient à l'étude jusqu'à information plus concluante.
Pages 13, 78, 178,202, 313, 353, 402. MM. Baltetet André
Leroy la citent comme de l''" qualité.^
Prunes.
/^w/^on. Prune jaune, ovale, tardive, sur laquelle les renseigne-
ments manquent. Rayée. P<<ges 53, 171, 314, 354.
Jaune tardive. Maturité fin de septembre; présentée par M. Bal-
let, de grosseur moyenne et jugée bonne à la dégustation; propre
au département de l'Aube. Pages 315 et 354. L'arbre est vigou-
reux et le fruit y lieni bien; il est jaune foncé et ayant un goût
d'Abricot, et de grosseur moyenne. Variété maintenue à l'étude.
Mas (Baumann). Reine Claude violette, obtenue à Bollwiller,
par M. Baumann et dédiée au regretté M. Mas, d'une grosseur
moyenne et d'une chair ruisselante de jus, sucrée et agréable ;
mûrissant dans la première quinzaine d'août. Pages 153, 179, 314
et 354. Elle a été bien appréciée, mais il lui manque d'être
connue. Maintenue avec recommandation.
Rnne Claude d'Ecully (Luizet). Obtenue dans les pépinières de
M. Luizet, mûrissant en aoùf, même dé > juillet, plus tardivement
que le type dont on dit qu'elle a la couleur, les mérite?, avec un
25Â RAPPORTS.
plus fort \oVame. Maintenue à rétud« en aitsndaut qu'elle ait
plus de notoriété. Pages i56, 355, I" volume ; pages 35 et M 6,
2* volume.
Reine Claude d'AUhan. UsUe Prune de premier mérite ; fruit
d'une beauté remarquable et de bonne qualité, originaire d<i
Bohème et mûiissaaten septeaibre. Très grosse, arrondie, elle
est rouge violacée, à chair jaune d'or .succulente et à peau épaisse
qui la rend propre au transport. Elle sera maintenue à l'élude
avec recommandation parliculère, en attendant qu'elle soit plus
répandue. Pages 154, 479, Si 4, 354.
On dit que l'arbre est vigoureux, d'une belle végélalion, rus-
tique, précoce au rapport et fertile.
RaIsINS.
Barbaroux. Sar la proposition de M. Besson, mis à l'élude
en 1873 : il est à gros grains roses, ronds et serrés. La grappe est
forte et remarquable par sa be^îuté ; le grain n'esi que d'une
qualité assez bonne. Iltst à remarquer qu'on ne doit pas le con-
fondre avec le Barbarossa, ni le Birbaroux ou Grec rose.
Pages 54, 172, 1355. C'est une variété du midi de la France, dont
les feuilles sont très-découpées, et dont le fruit sert pour la table
et pour la cuve ; maturité fin de septembre. Maintenu à
l'étude.
Blauer Portufji'ese?' (Bleu de Portugal) . Bon raisin noir, très
hàtif, mis à l'étude sur la proposition delà Commission perma-
nente, qu'on appelle aussi Rùsin des Roses : il sert pour la cuve
et pour la table; c'est à ce dtraier point de vue qu'il en est ques-
tion ici. Pages 1 93, 356, tome 1 " ; 52 et 64, tome 2. On a dit que
le cep n'est pas très productif, mais cette observation n'a pas eu
un caractère général. On l'appelle aussi Portu-gais bleu ou Por-
tugais noir : il mûrit huit ou dix jours avant les Chasselas de
Fontainebleau. Il est à remarquer cette particularité qu'il mûrit
aussitôt qu'il change de couleur. Après une étude qui paraît suf-
fisante et qui a tourné à son profit, cette variété a été admise.
Buchetet (Basson). Maturité fin de septembre; d'obtention
récente. Beau Raisin, de bonne qualité, en grappe ailée, à grains
gros et arrondis, à peau épaisse, jaune ambré, un peu transparente;
à pulpe bien juteuse. Maintenu à l'étude.
2'l* SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQIE. 2"5
Cliasselt7s Michelin (Besson). Variété tiâtive, semis de fructifica-
tion nouvelle. Grappe ailée ; à grains ronds, ntîoyens ou petits,
d'un jaune doré transparent, peu serr4s.; à pulpe juteuse, bien
sucrée, très boone; maintenue à l'élude.
Clairette Mazel (Besson). Raisin blanc, transparent, un peu
ambré; grains moyennement serré», oblong* Juteux, assez sucrés,
bons. Peau ferme et de résistance. Maintenu à l'étude.
Comte de Kerchove (Besson). Grains presque ronds, Manc ver-
dâlre, assez gros, à peau épaisse ; grains charnus, fermes, assez
serrés. Pages <92, 357. Â étudier encore,
Elvira, Herbemont, Jaquez. Ces cépages américains sont plu'lôt
cultivés pour le vignoble que pour la table; pour cette raison, il
est décidé que la Société pomologique cessera de s'en occuj)er.
Hardy (Besson). Gain coijveau de M. Besson. Gros grains violets,
rond.«, très serrés, dont la pulpe est charnue, juteuse, sucrée,
bonne. Il appert que le cep est vigoureux, fertile et que le fruit
mûrit facilement. Ce Raisin fortbeau, dédié à l'honorable premier
Vice-Pré-iflent de notre Société, est maintenu à l'étude.
Madeleine Royale (MoTeau-Robert).Cel:e variété de Raisin blanc,
originair-i de l'Anjou, est remarquable par sa précocité ; elle a une
bonne réputation sous le rappoit de la qualité. Les grains sont
arrondis, assez gros et espacés ; on dit le cep vigoureux et fertile.
Pages 150-4 57. Maintenu à Tétode avec recommandation.
Muscat Talabot (Besson), Raisin hâtif, mûrissant dans le Midi
vers le 15 août et même avant, et ayant le caractère des Clairettes,
à grains ovoïdes, jaune ambré, la pulpe bien juteuse, fondante,
sucrée, musquée, très bonne. Maintenu à l'étude. Page C6, 2« vo-
lume. On dit le pied vigoureux tt fertile.
Saint-Tronc (Besson) Le mérite de cette nouvelle variété ne
semble pasjusiifier son admission; on le dit susceptible de couler;
sa radiation est décidée. M. Besson a des Raisins bien préféraoles
dans les nombreux semis qu'il a faits souvent avec un grand
succès.
Sultanieh sans pépins. Grains charnu?, juteux, moyennement
sucrés, blancs ambré?, juteux, ovoïies très allongés, â belles
grappes ailées et remarquables comme étant sans pépins. Variété
maintenue à l'étude comme de collection.
256 RAPPORTS.
Après avoir achevé l'exameû de la liste des fruits qui ont été
mis a l'étude peudant les années précédentes et qui n'ont pas
-encore été jugés, l'assemblée a procédé à la dégustation de fruits
de diverses espèces qui ont été apportés aux séances et dont voici
le détail.
Poires.
Poire précoce de Trévoux. Gain de M. Treyve, de Trévoux,
déjà mise à l'étude; matui'ité normale du 20 juillet au 10 août.
Arbre vigoureux et très fertile, jugé très favorablement quant au
goût. La forme est un peu cylindrique allongée: la Poire est as-
sez grosse, de couleur verdâtre.
Pommes.
Pomme Couchine. D'été ; présentée par M. Besson, de Marseille;
très hâtive, petite, blanche, un peu ronde; juteuse, cassante, trè>
parfumée; fruit de verger, très fertile, légèrement strié de rouge,
dont la maturité a lieu le 15 juillet, à Marseille, et se prolonge
pendant 15 à 20 jours. Cette Pomme est mise à l'étude sur l'exa-
men qui en est fait en séance.
Framboises.
Framboise Hornet. Cette framboise est fortement recomman-
dée par plusieurs membres, bien qu'elle ait été rayée, sans doute
sur des renseignements inexacte, d^ns un Congrès précédent. On
ne lui connaît pas le défaut signalé de se détacher de la tige
étant à peine mûre. Il est décidé que, comme fruit de premier
mérite, elle sera remise à l'étude.
Poires.
Bergamotte Groslier. Petite, ronde, aplatie, verte. Pédoncule
court et charnu, œil moyen dans une petite dépressiorf; chair
très fine, bien juteuse, relevée, assez sucrée, un peu acidulée;
eau rafraîchissante, agréable au goût; véritable fruit d'été. Cette
Poire est originaire de Saint-Rémy près Tarascon. On la trouve
parfois jaune à maturité : elle a beaucoup de rapport avec la
poire O-'nonet. Il est décidé qu'elle sera mise à l'étude.
21» SESSION DE LA SOCIÉTÉ lOMOLOGlQUE. 257
Bcrgamotte Hertrick qui, suivant le catalogue descriptif de
M. Simon Louis, doit être appelée Bergamotte de Stryck'^ri il y
a là une question d'identité à résoudre. Cette Poire petite et bonne,
recommandée par M. Laurent présent à la réunion, s rait pro-
pre au plein vent et l'arbre devrait être cultivé sur franc. En tout
cas, elle est mise à l'étude.
La Poire Passe-Colmar Belanos, des semis de M. Collette, de
Rouen, est également mise à Tétude. Elle mûrit d'octobre à dé-
cembre. A la fin de septembre 1878, la Commission permanente
a trouvé la chair d'un blanc jaunâtre, demi-fine, très tendre, fon-
dante, 1res juteuse, ayant Tagréable parfum des Rousselets.
Poire Souvenir de Leroux Durand. Grosse, mûrissant en octobre
et novembre; mise à l'étude, présentée par M. Bal tel ; semis de
M. Leroux Durand, de Tours. Rappelle le Colmard'Aremberg avec
moins d'àpreté.
Cerises.
■ Bigarreau Esperen. Très gros, assez foncé, cordi forme ; matu-
rrié.premièrequinzainede juillet (pages 133, 258); chair blanche,
assez ferme, assez juteuse, sucrée et relevée. Très bon et très beau
fruit. Le plus beau, le plus gros, le meilleur des Bigarreaux; mis à
l'étude.
Pêches.
Pêche Baltetpè}'e,mvinssdLr\t dansTarrière-saison; une des bonnes
parmi les Pêches tardives ; à chair blanche; semis de la maison
Baltet, de Troyes. Ondil l'arbre rustique et fertile. Mise à l'étude.
Pêche Lady Palmerston (Rivers-). Pêchegrosse, tardive, d'un riche
coloris, à chair jaune pâle, mûrissant en octobre; bonne. Ces deux
Pêches, sur la proposition de M. Baltet, mises à l'étude.
Pommes.
Calville de Maussion. Fiuii gros, allongé; chair d'un blanc
jaunâtre, tendre, fine, fondante, sucrée, parfumée, excellente;
maturité de janvier à mai. Arbre très vigoureux et très fertile.
Sur la propo:>ition de M. Ballet, mise à^ l'étude. 2® volume, 182.
Belle d'Angers. Pomme grosse, de première qualité, d'hiver.
258 RAifOia's.
mise à réliitic, chair jaunissanie à texture de Calville, tendre^
bien juteuse, bien sucrée, agréablement acidulée ; bonne. 2,* vol.
pqge 180.
Fruits rekvoyés a la Commission permanente de Lyon, pour être
préalablement étudiés par elle.
Poires.
Poire Charles Cognée. Assez grosse, semis de M. Cognée, de
Troyes; très tardive, de forme de Doyenne d'Aîençon, bonne,
fondante, mûrissant du 15 mars au 15 avril. A étudier par la
Commission.
Charles Ernest (Baltel). — Poire d'automne très grosse, pyra-
midale régulière, d'un beau coloris oùlej^une domine à maturité;
chair tendre, bonne ; très beau fruit.
Marie Cuisse. Poire verdâtre, forme de Saint-Germain, se con-
servant jusqu'à la fin de Thiver, assez bonne, ayant du mérite au
point de vue çle sa longue conservation. Pages 10, 50, 169, 308.
Ce fruita été longtemps à l'étude et enfin supprimé; on le ren-
voie de nouveau à la Commission des études.
Poire mouillebouche. Présentation de M. Besson. Petite, co-
nique, verdâtre (synonyme, Brute-Bonne en Provence] ; pédoncule
assez long, sortant de la pointe du fruit; œil mi-ouverl, assez
grand, à fleur du fruit ; chair grossière, mi-fondante, granuleuse,
juteuse, sucrée acidulée, légèrement parfumée, passable; bois et
feuilles cendrées. A examiner par la Commission.
ISotaire Lepin (Rollet). Gain de M. Rollet, de Villefranche.
Grosse Poire ayant un peu la forme du Colmard'ArembergȈpeau
fine, jaune d'or foncé et très légèrement marbrée de fauve. Jugé de
bonne qualité, le 1 ! janvier 1>*79 ; beau et bon fruit à chair fine,
serrée et agréablement parfumée. Toine 2, page 176.
Sucré-vert. Peiite Poire dénommée ainsi en Pi ovence, présentée
par M. Besson: forme turbinée; chair verdâtre, un peu crriise et
granuleuse, assez juteuse, assez sucrée, légèrement musquée.
C'est un assez bon fruit comme hâlif, dans lequel on ne reconnaît
pas celui qui est généralement connu comme Sucré- Vert. Aétudier
j)ar la Commission permanente.
21° session de la sociéié tomologique. s 59
Pommes.
Pomme Cooper^ fruit gros, de première qualité ; maturité hiver.
Reinette Graesdonk. Fruit petit, sphérique, déprimé, jaune doré
lavé de rouge léger, à chair bien fine, croquante, parfumée; matu-
rité courant et fin d'hiver. Variété signalée à l'attention.
Rose de Bohême. Fruit assez gros, aplati, d'un beau rose cra-
moisi ; à chair blanche, juteuse ; de première qualité pour cuire ;
maturité août; arbre de vigueur, modérée, très fertile, propre au
verger clos; l'une des plus jolies Pommes d'été ; avantageuse pour
le marché. A étudier par la Gonamission.
Wagener. Fruit moyen, jaune-citron lavé de rooge, à chair
fine, bien sucrée ; de toute première qualité; maturité fin d'au-
tomne et courant d'hiver ; origine américaine. A étudier.
L'événement à signaler dans la session de 1879 a été la présen-
tation par la maison Simon Louis de trois riches collections d'es-
pèce s qui n'avaient jamais paru dans les Congrès pomologiques,
les Framboises, les Groseilles à grappes et les Groseilles épineuses
ou à msquereau. Trois Gommissions furent chargées de la dé-
gustation de ces trois espèces de fruits et du Rapport paiticulier
qui devait faire connaître le mérite de chaque variété.
Je fus moi-même chargé du Rapport sur les Framboises. Je le
reproduis ci-après dans son entier, en le divisant de manière à
faire connaître : \° les fruits mis à l'étude ; 'i°ceux qui n'ont pas
offert assez de qualité pour appeler l'attention ; Jo ceux qui, déjà
étudiés, ont pris place définitivement dans la nomenclature de la
Société pomologique. Je dois néanmoins faire observer que les
intempéries qui ont retardé d'une manière insolite ia maturation
de ces espèces et nous ont permis d'en avoir la collection sous ks
yeux, le 4 aoiif, ont pu tiès probablement exercer une influence
fâcheuse sur leur qualité et fausser quelque peu les jugements
qui sont exprimés dans les Rapports qui vont suivre : il sera donc
sage de ne les accepter que sous toutes réserves.
Framboises .
\° Variétés rouges mises à l'étude.
Eudson River. Bois grêle ; fruit petit, manquant de parfum, était
trop mûr. En étude. Bonne note du présentateur.
i6 ) RAPPORTS.
Superbe d'Angleterre. Variété non bifère, grosse, ronde, bien
mûre, mais modérément parfumée; bois fort, bien garni de
fruits.
Hornet. G'.os5e, conique, sucrée, bon parfum ; beau fruit ; bois
moyennement fort ; très bonne, non biière.
Rouge de Hollande. Assez grosse, ronde, un peu conique, rouge
un peu foncé, acide, médiocre, néanmoins bien notée par le pré-
sentateur. Élude.
Fillbasket.F luii rond, gros, Toùge foncé, sucré, parfumé, doux,
bon; bois grêle; non bifère. Étude.
Clarhe. Moyenne, un peu conique, manquant de goût, paraissant
faible en qualité ; bois fort ; cependant bien notée à la pépinière.
Étude.
Princesse Alice. ^ As moyen, assez fertile ; fruit moyen, rond, un
peu paifumé, un peu sucré, bon. Étude. Maturité tardive.
Fertile deGlœde. Bois gros; fruit moyer, oblong, sans parfum,
sans sucre, sans qualité, néanmoins bien noté à l'étab issemcut.
Sera étudiée.
Fertile de Carter. Bois grêle ; fruit assi z grcs, rouge, sans goût,
fans parfum, médiocre. Néanmoins note favor.ible du présentateur.
Vice-jrésident French. Bois grêle ; fruit petit, rond, doux, un
peu parfumé, passable; également bien jugé à la pépinière ; non
bifère. Élude.
2» Variétés jugées non susceptibles d'être mises à l'étude, faute
de qualité suffisante.-
De Bi^abant.
Semper Fidelis.
Improved Black.
3« Variétés à fruit rouge déjà admises par la Société pomo-
logique.
Royale de Herrenhausen. Admise à la session même de N.mcy.
Non bifère.
Belle de Foitenoy. Bifère.
Sur/.asse Fahtoff. Très remontante, la plus recommandable.
Merveille rouge. Bifère. Déjà admise sous le nom de Merveille
des Quatre saisons ; à fruits rouges.
21 « SESSION DE LA SOCIÉTÉ POilOLOGIOnE. 26Î
Framboises a frcits blancs.
1° Framboises mises à r étude.
Oi-angede Brinckle. Fruit de couleur saumonée, orange, conique,
doux, légèrement parfumé et acidulé, passable. Bien noté par
M. Simon ; non bifère.
Large Orange. Bois fort; bifère; gross?, légèrement oblongup,
jaune clair, un peu fleurie, acidulée, assez bonne.
Surpasse 7nerveille. Bois moyen; bifère; fruit gros, légèrement
oblong, doux, sucié, bon. S'gnalée comme de premier choix.
Semis deSiedhoff. Bois gros ; fruit jaune, orangé, moyen, rond,
doux et un peu acidulé, bon.
Colonel Wilder.V:OS moyen ; fruitmoyen, un peu oblong, un peu
acidulé, passable. Recommandée par l'établissement de M. Simon.
2° Variétés jugées non susceptibles d'être mises à l'étude.
Sweet yellow Antwerp. Bois très épineux ; fruit petit, rond,
jaune, acide, mauvais.
3° Variétés déjà admises parla Société pomologiqup.
Merveille blanche. Bifère, admise £Ous le nom de Merveille des
Quatre saisons à fruits jaunes.
Surprise d'automne. Bifère.
Sucrée de Metz. Bifère.
Jaune de Hollande. Non bifère.
GROSEILLIERS A GRAPPES.
Dégustation du 4 août <879. — M. de la Bastie, Rapporteur.
\° Fruits rouges de bonne qualité, admise l'étude.
Tardive de Pearson. Feriile ; grappes moyennes ; grains
moyens; bois moyen; douce et bonne.
Du Caucase. Grappe très longue; fertile; grains gros, assez doux,
peu relevés, ayant beaucoup de jus, des pépins très petits ; fruit
propre aux confitures.
G7'osse rouge de Boulogne. Grosse, rouge, fertile, moyenne;
grains gros, assez sucrés. Bonne.
Belle de Fontenay. Feriile; grappe moyenne ; grains gros, peu
sucrés. A'îsez bonne.
262 RAPPORTS.
Prince Albert. Fertile; grappe assez grosse ou moyenne; grains
assez gros, acidulés, sucrés, de bon goût. Bonne.
Grosse rouge ancienne. Fertile; grappe moyenne; grains moyens.
Bonne.
Rouge de Willmott. Assez fertile ; grappe assez longue, assez
grosse; grains moyens, rouges.
Victoria. Très fertile; grappes longues; grains petits, rouge
clair. Assez bonne.
Hâtive de Bertin. Assez fertile; grappe moyenne; grains
moyens, trè> foncés en couleur. Bonne.
Chenonceau. Fertile; grappe moyenne; grains gros, assez foncés.
Assez bonne.
Fertile d Angers. Grappe assez grande ; grains assez gro-, rou-
ges, un peu foncés. Bonne.
EyatCs Nova. Peu fertile; grappe grosse, longue, peu garnie;
grains moyens, légèrement jcidubs. Assez bons.
2o Variéîés à fruits rouges, dégustées également, mais n'ayant
pas eu une qualité suffisante pour être admises à l'étude.
Hed Hougton castle.
Versaillaise.
Fertile de Palluau.
Grosse rouge de Knight.
Belle de Saint-Gilles.
Impériale rouge.
Cerise.
Rouge de Hollande.
Corail clair,
Fox's new Red.
Gondouin rouge.
Warner't Grape. '
Roxge de Pitmaston.
Rouge clair de Buddens.
1" Groseilliers à grappes, à fruits blancs, admis à l'étude,
le 4 août 1879.
Blanche transparente. Fertile ; grappe moyenne; grains moyens,
douce. Bonne.
De la Roche posée. Fertile; grappe petite; grains assez gros,
douce. Bonne.
21^ SESSION DE LA. SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 263
Attractor. Peu fertile ; gr/ippe moyenne ; grains moyens, assez
sucrés. Bonne.
2° Groseilliers à fruits blancs, non admis à l'étude
après dégustation.
Grosse blanche ancienne.
Impériale blanche.
Grosse blanche de Boulogne,
Blanche de Hollande.
Perle blanche.
Grosse iveisse Dessertbeere.
Jaune Allemande.
Blanche de Verrières,
GROSEILLIERS ÉPINEUX.
4" Fruits admis à l'étude.
M. Anatole Leroy, d'Angers^ Rapporteur.
Dnck Wing. Jaune, grosse, lisse. De bonne qualité.-
Victory. Fruit assez gros, rouge vineux, légèrement duveteux.
Bon.
Balloon. Fruit assez gros, vert, lisse, rond. De prerrièpi ijoalité.
Achilles. Fruit gros, rouge verdâlre, lisse. Bon.
Favorite. Fruit vert clair, strié de jaunt. Bon.
Golden-Gourd. Fruit assez gros, jaune. liLèS. Bon.
Jolly-Anglers. Fruit gros, vert, lisse. Très bon.
Viper. Fruit gro?, vert jaunître, lisse. Bon.
Sparklet. Assez gros, vert, rond, lisse. Bon.
LordByron. Assez gros, lisse, vert, presque rond. Boa.
Blood hound. Assez gros, rouge vineux, duveteux. Bon.
Golden fleece. Moyert, jaune verdâlre, légèrement duveteux. Bon.
Lord Douglas. Gros, vert jaunâtre, légèrement duveteux. Bon.
Green prince. Moyen, vert jaunâtre, rond, hérissé. Bon.
Golden purse. Rouge clair, assez gros, lisse. Bon.
Lady Delamore. Moyen, verdâtre, lisse. Bon.
Husbandman. Assez gros, jaune, rond, lisse. Bon.
Cottage Girl. Moyen, rouge, presque rond, duveteux. Bon.
JSailer. Gros, vert jaunâtre, lisse. Bon.
Èlarigold. Gros, jaune verdâtre, duveteux. Bon.
264 RAPPORTS.
Freedom. Assez gros, oblong, vert, lisse. Bon.
Thumper. Assez gros, jaune, hérissé. Bon.
WandeiHngGirl. Moyen, vert, lond, duveteux. Bon.
Sckutle yellow. Moyen, vert clair, rond. Bon.
Briton. Assez gros, jaune, oblong, duveteux. Bon.
2" Fruits jugés assez bons à la dégustation et dont la mise-
à l'élude n'a pas été adoptée.
Wellington Gloi^y. Rouge, hérissé.
Robin wood. Vert, hérissé.
Défiance. Rouge, hérissé.
.4/;o/fo. Vert clair, lisse.
Atlas. Rouge clair, hérissé.
Alicante. Rouge, lisse.
Queen Mub. Ronge, hérissé.
Aaron. Vert clair, lisse.
•ScAanort. Jaune, lisse.
Lord Nelson. Jaune verdâtre.
Gi^een Océan. Vert lisse.
Britonnia. Jaune, duveteux.
White Bear. Gros, jaune verdâlre, lisse,
Richmond Hill. Rouge, lisse.
Printer. Veit clair.
Dobsons Seedling. Rouge, hérissé.
3" Fruits jOgés médiocres ou mauvais, dont on ne pourrait
aucunement encourager la culture.
Green River. Rose clair, hérissé. Médiocre.
Hùjhlanâer. Rose violacé, lisse. Mauvais.
Echo. Rose foncé, lisse. Mauvais.
Conqueror. Rose, lisse. Mauvais.
■ Roaring Lion. Rouge, lis^e. Médiocre.
Rob Roy. Rouge, lisse. Passable.
Dudley Stand. Rose, lisse. Mauvais.
Favorite (Anglaise). Vert, lisse. Mauvais.
Fliur de Lis. Jaune, lisse. Mauvais.
Trasher. Vert, lisse. Mauvais.
British croivn. Rouge, hérissé. Médiocre.
Golden chain. Jaune, lisse. Médiocre.
21» SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE. 265
Profit. Vert, lisse. Mé'hocre.
40 Groseilliers inermcs (sans épines).
Il est une sorte de Groseilliers appartenant à une race toute
spéciale, qui n'a pas encore de rf-jeton«, mais qui pourrait, par des
essais persévérants, se multiplier; je veux parler du Groseillier
sans épineS; dont feu M. Billiard, de Fontenay-aux-Roses (Seine)
a obtenu un spécimen qui pourrait servir de type ; sans vanter
sa qualité, qui ne peut aucunement le faire rechercher, je lui dois
une mention dans cette nomenclature assez étendue.
Cet arbuste, en effet, a la particularité d'être à peu près inerme.
Son fruit est assez gros, roug<', lisse, à peau épaisse, mais médiocre.
Il serait à souhaiter qu'on pût en obtenir dessous-variétés de bonne
qualité; on y parviendra peut-être avec le temps et la patience.
Les détails qui précèdent, vous ont initiés, Messieurs, aux tra-
vaux pomologiques accomplis par le Congrès; il me reste main-
tenant à vous parler des opéra lions qui devaient les clore. Je me
bornerai à vous citer l'approbation des comptes et la nomination
des membres devant compléter le Conseil d'Administration et la
Commission permanente des études siégeant à Lyon et qni a pour
mission d'élaborer les matériaux qui, chaque ann-ée, doivent être
soumis aux décidions de la Société réunie en Congre?.
Par un vote de l'assemblée, une médaille d'or doit être attribuée,
chaque année, à la personne qui a rendu le plus de services à la
Pomologie.
G'ost ici le cas de vous rappeler que notre vénéré et regretté
collègue, Jamin (Jean-Laurent), avait été le premier pomologiste
honoré de cette distinction.
La Société de Nancy avait gracieusement offert la médaille qui
devait être attribuée au lauréat de (879.
Le vote à cet égard a été unanime et la médaille a été décernée
à M. Thomas, auteur du Guide pratique de Vamateur de fruits^
œuvre de labeur et de science, utile entre toutes, de Tun des pomo-
logues les plus érudils, appuyée sur des études des plus conscien-
cieuses, faites au milieu des pépînières de MM. Simon Louis, dont
M. Thomas avait été sous-directeur.
Le nouveau lauréat, averti par un télégramme, accourut en peu
266 RAPPORTS.
d'heures de Metz et arriva au milieu d'un banquet gracieusement
offert aux membres de la Société pomologique par leurs confrères
de la Société d'Horticulture de Nancy.
M. Thomas, resté forcément habitant de Melz, aux applaudis-
sements chaleureux de l'assemblée, reçut avec une profonde émo-
tion le témoignage d'estime et d'affection de ces horticulteurs
français auxquels il reste uni par le cœur et lié par cette distinc-
tion qui le tiendra à tout jamais attaché à notre association pomo-
logique française. M. Thomas dut être bien sensible aussi à l'accueil
touchant et cordial que lui fit à son entrée dans la salle M. Léon
Simon, à l'établissement duquel il avait si bien fait honneur.
La médaille préparée par l'association pour le lauréat de l'année
restait donc disponible. Or, Messieurs, à côlé des services rendus
à la science, qui est son but, l'association a besoin de la sollici-
tude des membres dévoués qui l'administrent. Dans le cours de
son existence, qui remonte à plus de vingt années, elle a eu des
phases difficiles, et on peut dire qu'elle les a traversées grâce au
rare dévousment et aux sacrifices d'administrateurs qui ont eu à
lutter contre les obstacles et qui, l'ayant aidée par des sacrifices
personnels, dès son berceau, l'ont suivie avec un attachement à
toute épreuve. En l'année 4874, une médaille, que je qualifierai
de récompense de dévouement, avait été décernée, à la joie de tous
les membres, à son honorable et aimé Trésorier, M. Louis Rever-
chon. Cette année, sous l'impression d'une pensée unanime de
reconnaissance, la seconde médaille a été décernée au vénérable
M. Réveil, Président de la Société depuis son origine, et je suis
aujour l'hui en mesure de vous dire que notre excelleLt collègue,
M. Jamin (Ferdinand), a eu l'extrême satisfaction, comme Prési-
dent de la vingt unième seision, de remettre en main propre à l'ho-
norable M. Réveil, à sa propriété de la Pape (Ain), auprès de
Lyon, en compagnie de MM. Reverchon et Cusin, ce témoignage
des sentiments dévoués et reconnaissants de tous les sociétaires.
Tous nos travaux terminés, Messieurs, nous ne devions pas être
quittes des délicates attentions de notre hôte, M. Léon Simon,
Président de celte Société nancé^ne, sous les auspices de laquelle
nous avions été réunis. Exploitant actuel du célèbre établissement
des frères Simon Louis, situé à Piantières-les-Metz , à la po";te
21^ SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOIOGIQDE. 267
de cetîe grande ville, M. Léon Simon nous ofintde faire le voyage
de Metz et de nous montrer ses ciilîures. Le trajet de trois heures
qui nous faisait tranchir calte froatière trop voisine nous causait
à tous une vive émotion ; elle fut néanmoins dominée par nos
sentiments de cordiale confraternité pour notre hôte. Nous mar-
chions avec lui et, arrivés à l'établissement, nous nous trouvâmes
encore au milieu d'une famille toute française d'employés, aussi
dévoués que capables. Bien que contrariés par une pluie battante,
nous parcourûmes avec de véritables sentiments d'admiration
cette belle et grande pépinière des frères Simon Louis, de vieille
réputation en France et en Allemagne, partagée aujourd'hui entre
les fils des deux frères, l'un, M. Simon Léon, qui exploite les
pépinières, l'autre, son cousin germain, M. Emile Simon, qui est
à la tête de la partie de l'établissement qui concerne les graines et
dont la succursale est, depuis l'annexion, à Bruyères-le-Châtel
(Seine-et-Oise).
Les pépinières dont à regret je ne puis faire ici qu'un tableau
trop succinct, sont vastes, admirables de tenue et d'organisation.
Les collections sont considérables en arbres fruitiers, forestiers,
d'ornement, bien étiquetés et servant aux études et à la multi-
plication.
L'établissement Simon Louis a une collection de variétés frui-
tières des plus nombreuses qu'on connaisse et a mis au com- .
merce un bon nombre d'espèces végétales, particulièrement d'or-
nement, dues à ses recherches et à ses semis ; elle a marché et
marche encore secondée par des contre-maitres et employés dé-
voués, intelligents et expérimeniés.
A Metz, comme à Nancy, Messieurs, l'honorable famille des
Simon devait encore nous tendre une main amie et, sous le toît
hospitalier de M. Emile Simon, nous nous retrouvâmes sous le
pavillon français, avec ces souvenirs, ces sympathies, ces atta-
chements qui suivent partout nos horticulteurs, leur inspirent
des sentiments de confraternité et les réunissent en toute occasion
comme les enfants d'une grande famille.
MM. Simon voulurent, avant notre départ, nous faire visi-
ter la cathédrale, le monument le plus important de la ville et
cette belle terrasse, au pied de laquelle se dév.eloppe un magnifique
268 RAPPORTS. — 2r SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE.
panorama, celte riante campagne qui fut le théâtre d'un drame si
terrible pour la France.
Le pèlerinage de Plantières a donné à vos deux délégués la sa-
tisfaction du devoir accompli et celle d'avoir vu un établissement
à tant de points de vue remarquable ; ils éprouvèrent le plaisir de
retrouver en France, à Nancy, iMM. Léon et Emile Simon, leurs
hôtes du jour, leurs amis du lendemain.
En terminant ce Rapport, je puis annoncer que la session pro-
chaine se tiendra à Moulins (Allier).
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications
étrangères.
GaRDENERS' CURONICLE.
Oncidiam Leucotis Reiciib. f., GanL Ckron., 4 oct. 1879, p. 424.
— Oocidie à oreilles blanches. — États-Unis de Colombie. — (Or-
chidées).
Cette nouvelle espèce, qui est cultivée dans l'établissement de
M. W. Bull, ressemble assez à VOncidium obrizatum Lindl.;
mais elle en diffère au premier coup d'œil par sa panicule beau-
coup plus raide, à ramifications courtes et flexueuses, portant des
fleurs colorées en jaune uniforme, sans macules brunes. Ces fleurs
ont les sépales et les pétales en coin-oblongs, très obtus, et le la-
belle étroit, échancré des deux côtés en violon, muni à sa base
d'une callosité qui se termine par deux longues pointes arquées.
La colonne ou gynoslème est arquée ; elle présente, au-dessus du
stigmate, une partie plane, inclinée, quadrilatère, et latéralement
deux ailes étroites, aiguës, très blanches, qui lui ont valu son
nom spécifique.
HasdeTallia nidiflca Reichb. F., Gard. Chron., H oct. 1879, p,
456. —Amérique méridionale, Ecuador. — (Orchidées).
Petite et gracieuse Orchidée qui a été découverte par M. F.-G.
Lehmann, sur le versant occidental des Andes, croissant prin-
cipalement sur les branches des arbres morts, et fleurie avec
REVUE BIBLIOGRAPUJQUfi ÉTRANGÈRE. 269
profusion pendant les fortes pluies de février. Plus tard elle a
été trouvée fleurie peulélre plus abondamment encore, dans la
saison sèche, en septembre; aussi ce voyageur dit-il que ces
Masdevallia n'ont pas de période de repos, et que les espèces à
petites fleurs sont beaucoup plus florifères que celles à grandes
fleurs. Le Masdevallia nidifica est une petite espèce cespiteusa et
touffue, dont les feuilles n'ont guère que G™ 05 de longueur totale,
leur pétiole étant aussi long que le limbe qui est oblong et obLus.
Elle produit de nombreux pédoncules aussi longs ou un peu plus
longs que les feui!les,dontcbacun porte une seule fldurjaune, un peu
variée de rouge pourpre et dans laquelle les pièces du périanthe
se terminent chacune par une très longue queue de couleur foncée.
Uiltonia Bluntil Rbicub . F., Gard. Chron.,\S oct. 1879, p. 489.
— Milloaie de Blunt. — Brésil. — (Orchidées).
Elégante Orchidée découverte par M. Henri Blunt, à qui elle
est dédiée, et que M. Reichenbach, fils, regarde comme n'étant
pas autre chose qu'un hybride naturel entre les Miltonia specta'
bilis et Clowe&ii. Sa fleur a les dimensions de celle du Miltonia spec-
tabilis, mais les sépales en sont lancéolés-aigus, tandis que les pé-
tales sont oblongs-lancéolés, moins aigus; les uns et les autres
sont d'un jaune blanchâtre, et présentent, surtout à leur centre,
quelques grandes macules pourpre-cannelle. Lô labelle a exacte-
ment la forme ûe celui du Miltonia spectabilis, mais il offre à sa
base deux carènes saillantes, nues et abruptes; il est blanc avec un
espace pourpre à sa base. La colonne est épaisse, très courte, avec
deux ailes de couleur pourpre violet foncé ; au total, cette fleur est
très élégante.
Cypripcdiam porphyrospilum. (liybr.). — Gard. Chro7l., 18 oct.
4 87,9, p. 489. — CypripèJe à macules pourpres. — (Orchidées).
C^ nouvel h.ybride, obtenu chez MM. Veitch, est issu des Cypri-
pedium Loivei et Hookerx. Il a les feuilles du premier, mais plus
courtes et moins lustrées, un peu plus larges dans leur portion
médiane. Son pédoncule porte deux fleurs écartées l'une de l'au-
tre, accjmpagnées de bractées très courtes. Ce péJoncule et l'o-
vaire sont revêtus d'un duvet en manière de velouté. La fldur res-
semble à celle du Cypripedium Lowei; elle en a les pétales spatules,
270 REVUE BlBL'OCrUPHIQUE ÉTRANGÈRE.
tordus, mais avec des macules foncét s, calleuses et 1res épaisses,
qui rappellent celles du Cypripedium Hookerœ; leur extrémité est
pourpre violet sur une faible étendue. Quant au staminode, c'est
tout à fait celui de cette dernière espèce.
Aiithiirium liindenianom K. KoCH. — Gard. Chron., 1" novem.
1879, p. 554. — Anihurie de Linden. — Nouvelle-Grenade. —
(Aroidées).
Aroïdée ornementale dont les feuilles Font amples, à contour
général arrondi et profondément eu cœur, longuement pétiolées,
dont la spathe est blanche et cache le spadice. M. N.-E. Brown,
auteur de l'article qui la concerne dans le Gardene?^s' Chronicle,
dit que c'est la même plante qui a élé décrite, en 1866, par
M. Hérmcq, àausVHorticulteur français, sous le nom de Anthu-
rium Lindigi, parce qu'elle avait élé importée par M. Lindige ;
mais,dè^ 1857, Karl Koch lui avait donné le nom A' Anthu7Hum Lin-
denianmn qui, étant antérieur de plusieurs années, doit lui rester.
Stanhopea florida Reiciib. F., Gard. Chron., io nov. 1879, p. 615.
— StaLhopée à fleurs nombreuses. — Patrie (?). — (Orchidées).
Belle Orchidée qui a les pseudobulles et les feuilles du Stan-
hopeaoculata, mais dont la hampe florale ne porte pas moins de
sept grandes fleurs rapprochées, blanches avec de petites macu-
les pourpres sur la face interne des sépales et des pétales ; le la-
helle est couvert de semblables ponctuations, et la colonne est
verte à ailes blanches translucides.
llicrostylis calophylla Reich. F., Gard. Chron., déc. 1879, p.
718. — Microstylide à belles feuilles. — Java (?). — (Orchidées).
Orchidée qu'on a vue pour la première fois exposée à Amster-
dam, par MM. Groonewegen, en avril 1877; elle parait être ori-
ginaire des possessions hollandaises malaises, prob!:blement de
Java; elle se recommande principalement par son feuillage. Son
pseudobulle conique porte plusieurs feuilles à pélioîe court, à
limbe oblong-lancéolé, aigu, colorées au milieu d'une teinte bru-
nâtre, qui est presque terre de Sienne brûlée, très pâles sur les
bords où sont tracées des lignes fines transversales brunâtves. Les
fleurs sont jaunâtres et réunies en une grappe assez longue sur
une hampe vigoureuse.
observations météorologiques. — avril 1880. 271
The Garden.
Pontederia azurea Sw. — The Gard., 6 mars ISS*^, p. 220, pi.
color. — Ponlédérie â fleur bleue — Amérique chaude. — (Ponté-
dériacées).
Très belle plante aquatique et fldttantc, qui, bien que décrite
depuis longtemps, n'avait jamais été figurée en couleur, et avec
laquelle il paraît que l'on confond habituellement le Pontederia
r.rassipes ou speciosa, qui, comme elle, est généralement rangé
dans le genre Eichhornia Kunth. Le vrai Pontederia azurea vient
de fleurir dans la serre à Victoria de la Société botanique de
Londres, à Regent's Park. C'est une plante vigoureuf^e, à grosse tige
émettant à ses noeuds des racines flottantes; à grandes feuilles
ovales, émergées, dont le pétiole, coudé vers la surface de l'eau,
offre, au-dessous de ce coude, un reciflement oblong, spongieux à
l'intérieur, qui la fait nager, et duquel sort le rameau redressé
qui porte l'inflorescence. Celle-ci est une forte grappe serrée de
fleurs bleues, marquées au centre d'un œil noir, presque ent.ère-
ment encadré de jaune.
AVRIL \ 880.
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOURG-LA-BEINE,
PRÈS PARIS, {altitude 72m ENVIRON.)
HACTECU
.
TEMPERATURE
du baromètre.
VENTS
H
'~^— '
— "^^
' -^
— ■■ ^
iTiT DU CIEL.
a
Minim.
Maxim.
Matin.
Soir.
dominants.
1
4,4
43,4
748
7uS
s.s.o.
Couvert le matin, nuageux le reste
de lajournée, clairîesoir; quel-
ques giboulées, dont une avec
grêle; quelques coups de ton-
nerre.
2
2,4
43,7
756,0
752
S.S. E.
Nuageux puis couvert, pluie dans
l'après-raidi.
3
6,0
49,5
733,5
7o4-
S., 0.
Couvert le matin, nuageux et ora-
geux l'après-midi, un peu de
pluicet quelques coups de ton-
nerre (! 'orage a éclaté sur Paris).
4
40,3
48,0
730
751,5
s. s. 0.
Pluie dans la nuilel presque toute
!a journée, temps orageux l'a-
près-nuidi; clair le soir.
5
2,0
4o,0
7o4
749
s., s. 0.
Clair le malin, nu&gpux le reste de
la journée; quelques petites
averses.
6
2,3
43,0
748
748
s. s. 0.
Nuageux, quelques averses.
272
OPSERVATIONS MÉTÉOKOLOGIQUES. — AVRIL ISSO.
14
15
\ù
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
TEMPERATURE
Minim. Maxim.
i,i
— 1.2
4,5
4,6
4,2
0,2
-2,0
7,1
7
1,'i
6
1,5
5,0
1,7
1,5
2,5
-0,4
1,2
6.5
0,9
4
4,7
1
15,0
17,0
12,0
9,5
9,0
16,0
i9,5
18,8
22,9
17,f^
19,6
19,0
23,0
i9,0
19.6
18,2
HAUTEUR
du baromètre
Matin.
750
7J3,5
759
761.5
757,5
Soir.
(00, •)
757,5
753,5
757, 5
758,5
763
703,5
758
765
■61
757,5
762
759
756
757,5
VE.>"TS
dominants .
755,5
'54
759,5
759,5
765
7,;8
76'J
763
17,7 76-2
20,5
18
15
li,5
-12
10
14,7
765
761
760
765
j762
1759
758,5 758.5
759,5,758,5
757
760
759
764,5
764, 5 765,5
M. 0., S.
S., N. N. E.
'«. N. E.
N. N. E.
.N.N.E.,N.N.O,
N. N.O.,S. E
S. E., E.
S. S. E.
S. E., S. 0.
S. E.
S.S.E.,S.S.O.
S. s. E.
t-:. N. E., s. 0,
N. E., S.
S. E., N.
N.
S. E.. N.
N. N. E.
N. N. E.
N. N. E.
N. N. E.
N. N.E.
ETAT DU CIEL.
Couvert le malin, nuageux dans la
journée avec quelques petites
averses; clair le soir.
Clair le malin, nuageux dans la
journée, couvert le soir; quel-
ques petites averses.
Nuageux; vent assez fort.
ouvert.
Couvert.
Couvert le malin, nuageux l'après-
midi, clair le soir.
Brumeux le malin, clair ensuite,
avec quelques nuages seule-
ment. l>e soir le temps se cou-
vre, et il tombe quelques gouttes
deau.
Couvert le malin avec un peu de
pluie; nuageux dans la journée;
quelques averses avec rafales;
pluie plus abondante dans la
soirée.
Nuageux, orage l'après-midi et
grande pluie; couvert le soir.
Nuageux, clair le soir.
.Nuageux le malin, à peine quelques
nuages après-midi, clair le soir.
Clair.
Claii', nuageux le soir.
Nuagc;ix, pluie le matin.
Nuageux le malin, le temps se
nelloie peu à peu et il Cst clair
le soir.
Le matin à peine quelques nuages,
nuageux le milieu du jour, pluie
de D à 7 heures du soir.
Légèrement brumeux le malin,
nuageux dans la journée, clair
le soir.
Clair le matin ; quelques nuages
l'après-midi.
Couvert avec quelques rares éclaif-
cies dans la journée.
Nuageux.
Nuageux le malin; couvert dans
la'journée avec quelques rares
éc aircies et beaucoup de vent;
pluie le soir.
Pluie dans la nuit et dans la ma-
tinée, couvert dans la journée.
Pluie dans la nuit cl dans la ma-
tinée ; le soir le temps s'éclair-
cil.
Clair la nuit, nuageax dans la
matinée avec beaucoup do vcnl,
clair le reste de la journée.
Le
Secrclaire-RédacUur-Géranl .
P. DUCHAKXnE
laipr.de E. UONNiCb, rue Cassette, t.
MODIFICATION DU TITRE DE LA SOCIÉTÉ/
On lit dans le Journal officiel de la hépublique française, na-
méro du 6 juia 1880, partie oiûcielle, p. 6149:
« Par décret en date du 5 juin 1880, rer«du sur la proposition
du Minisire de l'Agriculture et du Commerce, il a é!é décidé que
la Société centrale d'Horticulture de France prendrait à l'avenir le
titçe de « SocrÉTÉ nationale et centrale d'Horticulture de
France. »
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SO:iÉTÉ EN 1880.
Concours permanents.
Médaille Pellier. ....... pour les Pentstemon.
Prix Laisné pour récompenser l'aptilude au travail
et la moralité des garçons jardiniers.
(V, le Journal, 3® série, I, 1879-,
p. 691.)
Concours annuels.
Médaille Moynet. pour lesapports les plus remarqua-
bles, faits pendant l'année, au
Comité de Culture potagère.
Médaille du Conseil d' Administration, pour l'introduction ou l'obtention de
plantes ornementales méritantes,
(V. le Journal, ^* série, XI, 1 877,
p. H5.)
-=^8 0-î'-=-- ■
PROCÈS-VERBAUX (1)
SÉANCE DU 13 MAI 18S0.
Présidknce de m. Alph. liaïalléc. Président de la Socilté.
La séance est ouverte à deux heures. On y compte 1 ;. 2 Membres
titulaires et 7 Membres honoraires.
La Gcninission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles publiés
dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment.
^Avis de la Coraraission de Rédaction.)
Série 3. T. II.* Cahier de mai 1880 publié le 30 juin 1880. 18
i74 PROCÈS-VKRBAUX.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
Fadmission d'un nouveau Membre titulaire, dont la présentation
a été faite dans la dernière séance et n'a pas rencontré d'opposi-
tion. — II annonce ensuite que le Conseil d'Administration, dans
sa séance de ce jour, a prononcé l'admission à l'honorariat de
AIM. Brunette, rue Saint-Remi, 7, à Epernay (Marne) et Flandre,
horticulteur, rue du Vivier, 54, à Amiens (Somme), qui, faisant
partie de la Société depuis î25 années révolues, ont demandé par
écrit à profiter des dispositions de l'article 4 du Règlement.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
V Par M. Gauchin (Vincent), cultivateur à Montmagny, une
botte d'Asperges et des Laitues appartenant à trois variétés diffé-
rentes. Les Asperges et les Laitues sont données comme provenant
de cultures en plein champ, et elles sont assez belles pour que le .
Comité de Culture potagère propose d'accorder, pour la présenta-
tion qui en est faite, une prime de 3® classe. Mise aux voix, cette
proposition est adoptée.
â'^ Par M. Le?cot (André), cultivateur à Argenteuil (Seine-et-
Oise;, deux bottes à'Aspe)gcs, de la variété hâtive, pour l'une,
de la variété tardive, pour l'autre. Le Comité de Culture potagère
déclare, par l'organe de son Président, que ce sont là des produits
d'une beauté peu commune, et il demande qu'une prime de
2* classe soit accordée à M. Lescot. '— La Compagnie consultée
accède à celte demande.
3° Par M. Henri (Antoine), de Bry-sur-Marne (Seine), trois bottes
de pétioles de Rhubarbe appartenant aux variétés Queen Victoria
et Royal Albert de Mitchell, ainsi qu'à une autre variété dont il
ignore le nom. En raison de la beauté de ce produit, le Comité
compétent demande, pour M. Henri (Antoine), une prime de
2® classe que la Compagnie accorde par un vote spécial.
Dans une note jointe à ces objets, cet horticulteur dit que ses
Rhubarhes viennent de pieds dont les graines, fournies par
la maison Legendre-Garriau, ont été semées en mars 1878
et qui ont été mis en place en mars 1879. Il en cultive un
peu plus de 2 000 pieds sur un terrain qui a près de 4 000
mètres de surface. Ceux de la variété dont le nom lui est
SÉANCE DU 13 M.VT I88Q. 275
inconnu, qui ne sont qu'au nombre de huit, se font remarquer
parmi tous les autres par la teinte vert foncé de leurs feuilles, qui
sont tiès frisées, par le peu d'œilletons qu'ils produisent et par
la lenteur avec laquelle ils végètent; il pense que ce pourrait être
là une variété nouvelle.
Des Membres du Comité de Culture potagère pensent que
cette dernière variété pourrait bien être la Saint-Martin de
Johnston.
M. Siroy fait observer que la culture de la Rhubarbe peut être
fort profitable pour nos maraîchers, attendu que son produit, étant
employé journellement dans la Grande-Bretagne, s'y vend par-
faitement. En outre, cette culture est facile et la plante qui en
est Tobjet supporte sans difficulté les froids de nos hivers.
4° Par M. Paillet, horticulteur à Chatenay (Seine), un panier de
très belles Pommes de terre de la variété anglaise Gentennial,
qu'il met sous les yeux de la Compagnie pour lui montrer les
avantages qu'offre cet:e variété par suite de sa longue conser-
vation.
Une note écrite de M. Paillet apprend que cette Pomme de terre,
obtenue aux Etats-Unis, a été introduite par lui, en 1878. Eile
est ronde, à peau rouge et lisse, avec la chair blanche, comparable
et même supérieure, pour la bonne qualité, à la variété nommée
Balle de farine (Flour Bail). En outre, sa faculté de conservation
est telle que, au moment présent, ses tubercules indiquent sira-
plemeat qu'ils vont entrer en végétation. M. Paillet est convaincu
qu'ils peuvent arriver au commencement de juin sans perdre
d'une manière tant soit peu sensible pour la vente. Il en évalue le
rendement moyen à 30 000 kilog. à l'hectare.
5° Par M. Dijdoiiy (Alfred), fabricant d'engrais chimiques, rue
Notre-Dame-des-Victoires, à Paris, des Laitues venues dans du
sable, grâce à l'emploi de son engrais Le Floral et des Haricots
Flageolet d'Étampes, de primeur. Ces produits sont reconnus fort
beaux par le Comité de Culture potagère qui propose d'accorder,
principalement en vue du dernier, une prime de 2" c'asse. Mise
aux voix, cette proposition est adoptée; mais M. Dudoùy renonce
à recevoir cette prime,
M. le Président du Comité de Culture potagère fait remarquer
276 Pi.OCÈS- VERBAUX.
la beauté des Laitues qui ont été déposées sur le bureau plantées
encore dans le sable dans lequel elles sont venues. On a ainsi
sous les yeux, dit-il, la preuve qu'un sol infertile par lui-même
peut devenir fertile par l'addition d'engrais chimique^. Mais,
ajoute-t-ii, fertiliser un mauvais sol n'est pas le propre des engrais
chimiques; le fumier agit absolument de même, comme on le voit
tous les jours et comme l'expérience en a été faite en grand aux
portes de Paris. Les agrandissements rapides de la ville ayant, à
la date d'environ un demi-siècle, envahi beaucoup de jardins ma-
raîcher?, des jardiniers en grand nombre ont transporté leurs
cultures ailleurs, notamment à Saint-Mandé.Là le sol se composait
alors de sable pur qui semblait absolument impropre à des cultures
de ce genre; néanmoins, grâce îu fumier, ces cultures y ont
réussi et aujourd'hui la terre dts jardins de Saint-Maadé est tx-
cellente.
6** Par M.Pasquier (Eugène), jardinier à Juilly (Seine-et-Marne),
une corbeille contenant onze Poires Bergamotte Espéren, très
beaux fruits, bien conservés, pour la présentation desquels, sur
la demande du Comité d"Arboriculture, il lui est accordé une prime
de 2" classe.
7o Par M. Fresgot, amateur, quatre assiettées de Poires Berga-
motte Espéren et de Pommes Reinettes du Canada. Ces fruits sont
•très bien conservés, et malgré l'époque avancée à laquelle nous
sommi s parvenus, le Comité d'Arboriculture a constaté qu'ils ont
gardé presque entièrement leur savtur; aussi est-il accordé, sur
sa demande, pour la présentation qui en est faite, une prime de
2« classe que, selon son habitude, M. Fresgot renonce à re-
cevoir.
8o Par M. Margottin, fils, horticulteur à Bourg-la-Reine, une
superbe corbeille de Raisins frais blancs et noirs- des trois variétés
Forstei's seedling, Black H^mburgh et Gradi>ka, auxquels ont été
ajout 'es des. Censés Early Rivers et Impératrice Eugénie, ainsi que
des Prunes Tsar et Prolifique hâtive. Les Raisins sont jugés ma-
gnifiques e», de même que les Cerises et les Prunes, ils ont été
récoltés sur des sujets cultivés en pots. Pour cette pré;entation
d'un mérite exceptionnel, le Comité demande qu'il soit accordé à
M. Margottin, fils, une prime de T* classe, la plus haute des ré-
SÉANCE DU 13 MAI f880. 277
compenses que le Règlement autorise à accorder en séance, et sa
demandées! favorablement accueillie.
9° Par M. Cottard, cultivateur à Ârgenleuil (Seiûe-:t-Oist), des
rameaux clun Figaier dont le fruit a la peau jaune avec la chair,
rouge, et qu'il cultive so'jsle nom de Figae dorée. Il fait observer
que, comparée à la blanche d'Argenteuil, ceite variété semble être
plus hâtive et tenir mieux ses fruits. Eu outre, dans les bonnes
années, elle donne, tard daus la saison, une seconde récolte qui en
augmente le méiiie.
W Par M. V.Lemoine, horticulteur à Nancy (M^uithe-et-Mo-
selie), des inflorescences d'un LUaî. à fl:>urs doubles, obtenu par
lui, pour la présentation duquel, sur la demande du Comité de
Floriculture, il lui est accordé une prime de 2« classe.
11° Par Vi. Lequin, horticulteur à Glamart (Seine), deux pieds
fleuris de Bégonias tubéreux, à fleurs doubles, que le Comité de
Foriculture trouve très beaux, ce qui le détermine à demander,
pour cet horticulteur, une prime de 1'^ classe que la Compagnie
accorde.
12° Par M. Paillet, des fleurs coupées de 2j variétés de Pivoine
en arbre déjà répandues darîs les jardins, pour la présentation
desquelles il lui est accordé une prime de 3" classe.
1 3° PàT M. Alph. Lava' lée , Piésident de la Société, des rameaux
fleuris à'arbustes au sujet desquels il donne de vive voix les dé-
tails suivants : l'Azalée de Chine {Aznleu sineiuis Lodd., Az.
mollis Bldm.), arbrisseau spontané en Chine et surtout au Japon,
a parfaitement résisté, à l'air libre, aux gelées exceptionnelles de
l'hiver dernier ; il est donc parfaitement rustique. Dans son pays
natal, il croît naturellement dans les régions montagneuses, entre
les pierres ; aussi, seul parmi toutes les Édcacées, n'exige-t-il pas
la terre de bruyère pure et s'accommode-l-ii fort bien d'un mé-
lange dans lequel il n'entre qu'un dixième environ de terrede
bruyère. A ces avantages, il joint le mérite d'être abondamment
florifère et d'avoir donné de nombreuses variétés dont la fleur
très belle est simple dans les unes, double dans les autres. Son
feuillage d'un vert gai est, en outre, charmant et, en somme,
c'est l'une des espèces les plus .inléressantes à cultiver. — L«
Viburnum pirifolium PoiR., espèce de Ptnsylvanie, est encore
278 PRCCÈ?-T£RBAUX.
parfaitement rustique. M. A, Lavallée le met sous les yeux de la
CorapRgnie, moins à cause de sa beauté qu'en raison de sa rareté
qui est telle qu'il ne le connaît que dans sa propre collection, à
Segrez. Enfin, M. A. Lavallée a déposé sur le bureau des rameaux
fleuris de divers Ledum et du Leiophyllwn buxifoUum Ell., Éri-
cacées très rustiques et abondamment florifères, dont il est d'avis
que l'on néglige trop la culture. Non seulement ces aibustes
réussissent fort bien en pleine terre, mais encore l'expérience
lui a prouvé qu'ils se prêtent sans difficulté à la culture forcée.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
A la suite des présentations, M. le Secrétaire du Comité d'Arbo-
riculture apprend à la Compagnie que Mme Musset, rue Dupin,
13, a déposé sur le bureau une colieciion nombreuse d'aquarelles
bien exécutées représentant des Poires, qu'elle désirerait vendre.
Cette collection a été estimée de 300 à 400 francs; mais Mme Mus-
set pourrait s'entendre à l'amiable avec les personnes qui se pro-
po-eraient d'en faire l'acquisition.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
1o Une lettre par laquelle M. le Ministre de l'Agriculture et du
Commerce avertit M. le Président qu'il a bien voulu accorder à la
Société centrale d'Horticulture de France deux médailles d'or pour
être décernées en son nom à la suite de la prochaine Exposi-
tion.
2° Une lettre par laquelle M. le Ministre de l'Agriculture et du
Commerce informe M. le Secrétaire-général qu'il a bien voulu
faire parvenir aux Sociétés ou Comices agricoles de France, re-
connus par l'État, et conformément à la demande qui lui avait
été adressée à ce sujet, le questionnaire imprimé par la Société
centrale à l'efi^et d'obtenir des renseignements touchant l'action
des gelées rigoureuses de l'hiver dernier.
3° Une lettre de M. le Préfet de la Seine qui annonce que, sur
sa proposition, le Conseil général du département a bien voulu
accorder à la Société centrale d Horticulture sa subvention habi-
tuelle.
4° Des demandes de délégués devant remplir les fonctions de
SÉANCE DU 13 MAI 1850. 279
Jurés aux Expositions horticoles qui auront lieu : au Mans, du 5 au
13 juin prochain ; à Orléans, du 3 au 14 juin prochain ; à Bf-
sançin,du 6 au13 juin prochain.—Les délégués désignés par M. le
Président sont, pour le Mans, M. Audusson-Hiron, fils ; pour Or-
léans, M. Verdier (Eugène); pour Besançon, M. Michelin.
5" Une lettre de M. le maire de Neuilly (Seine) qui prie M. le
Secrétaire-général de lui fournir les renseignements et indications
nécessaires pour l'organisation d'une Exposition florale que l'ad-
ministration municipale de Neuilly a l'intention de tenir, dans
cette commune, pendant la seconde quinzaine du mois de juin
prochain.
6° Une lettre par laquelle M. Angiboust, de Savigny-sur-Orge,
annonce l'envoi de diverses pièces dans lesquelles sont constatés
les bons effets que produisent ses capuchons en papier pour la
préservation des Raisins sur treille.
7" Une lettre de M. Le Bian, de Brest, qui annonce que les ré-
sultats de la propagande qu'il fait en vue de favoriser l'exten-
sion de la culture du Panais ont été très satisfaisants, en 1879.
Environ mille personnes lui ont déclaré avoir eu lieu de se
louer de la culture de cette racine fourragère dont il avait donné
de la graine à tous les propriétaires qui lui en avaient demandé.
8" Une lettre dans laquelle M. Roux, jardinier chez M. Pou-
pinel, à Montreuil-sous-Bois (Seine), conseille, pour empêcher
l'invasion des Vignes par le Phylloxéra, de semer, dans la terre
où la Vigne doit être plantée, un an avant la plantation, du Tabac
dont les pieds seraient ensuite enterrés.
9° Une réponse détaillée aux questions formulées dans ie pro-
gramme relatif aux dégâts causés par les froids de l'hiver dernier
est adressée par M. le Président du Comice agricole de l'arrondis-
sement d'Agen (Lot-et-Garonne). — Des remerciements seront
adressés, au nom de la Société, à M. le Président du Comice
agricole d'Agen.
Comme pièce de la correspondance imprimée, M. le Secrétaire-
général signale une brochure que vient de publier M. Ch. Joly,
sous le titre : Etude sur le matériel horticole, à V Exposition uni-
verselle de 1878.
A la suite de la correspondance, M. le Secrétaire-général donne
280 PROCÈS-VERBADX.
lecture d'une protestation signée de dix cultivateurs d'Asperges
d'Aigenttuil contre l'assertion émise dans le sein du Comité de
Culture potagère et devant la Société elle-même, par M. Leguay,
cultivateur de la même commune, d'après laquelle les Asperges
présentées par ce dernier, aux séances du 25 mars, des 8 et 22
avril dernier, proviendraient de terres cultivées à la charrue. « Nous
w affirmons, écrivent les signataires, que M. Leguay a obtenu les
» produits qu'il a présentés à l'aide d'une culture semblable à
» celle que nous employons, c'est-à-dire à la houe et dans des
» terres plantées de Vignes chevauchées. »
M. le Président du Comité de Culture potagère fait observer que
M. Leguiiy avait dit, dans le sein de ce Comité, que les A-perges
présentées par lui avaient été récoltées sur des terres cultivées à
la charrue, mais sans produire aucune preuve à l'appui de son
assertion. Gomme ce cultivateur n'a pas demandé que la Société
lîl constater par une Cnirùission spéciale l'exactitude de ce qu'il
avait avancé, et qu'il n'a mènle plus rien dit à ce sujet, il est pro-
bable qu'il y avait eu dans ses énoncés tout au moins une géné-
ralisation un peu exagérée.
Ri. Ch. Baltet, horticulteur-pépiniériste à Trôyes (Aube), a la
parole et app< lie l'attention de la Société sur la situation déSHS-
îreuse qui est faite à l'hoiticulture par les dispositions arrêtées à
la convention de Berne, dans le but d'empêcher la propagation du
Phylloxéra. C;s dispositions, dit-il, doivent entraîner la ruine de
l'horticulture; en effet, il en résulte que « les plantes, arbustes
etpro fuits divers des pépinières, jardins, serres et orangeries » ne
peuvent être expédiés que « solidement emballéf:, les racines dé-
garnies de terre », ce qui revient à dire que les plantes de serres,
d'orangeries et beaucoup d'autres ne pourront être expédiées.
Encore mêine l'Espagne et l'Italie, qui ont déjà le Phylloxéra dans
leurs vignes, n'onl-elles pas adhéré à cette convention parce que,
selon elles, elle n'est pas assez rigoureuse. Dans ce triste état de
choses, continue RI. Baltef, les horliculteuis français vivement
émus se sont réunis, dans la grande salle de la Société centrale,
sous la présidence de M. le comte Horace de Citoiseul, dé^mté.
Dans cette léunion, où se trouvaient des délégués de nombreuses
Sociétés d'Horticulture, il a été dicidé qu'on s'adiesserail au Gou-
SÉANCE DU 13 MAI 1880. 281
vernemeut pour le prier de demander aux Etats signataires de la
convention de Berne de vouloir bien revenir sur certaines dispo-
sitions trop draconiennes et manifestement non justifiées de C3lte
convention. Un document précis a été rédigé à cet effet et a déjà
été remis à M. le Ministre de l'Agriculture et du G^^mmerce. Sans
''.oute si cette démarche doit êlre couronnéfi de succès, le résultat
en sera long à obtenir, attendu qu'on ne pourra y ariiverque par
voie diplomatique; mais, malgré cette fâcheuse perspective, il
importe de ne rien négliger pour tâJier d'atténuer la gêne sans
précédents et en grande Y-artie sans oLjet qui a été imposée k une
industrie dorït l'importance est reconnue. M. Biltet déclare se
tenir pour assuié que la Société centrale s'associera sans réserve
aux efforts qui seront faits pour obtenir une modification favo-
rable de la convention de Berne, et il en a, dit-il, pour garant ce
qui a déjà été fait par elle, notamment lorsque l'Algérie .a fjrmé
ses po te> sans distinction à tout ce qui pouvait provenir du règne
végétal.
M. le Piésident dit que le G )nsfcil d'Administration s'est occupé
sérieusement aujourd'hui même de cette grave question, et que
certainement ritn ne sera négligé par la Société en corps ni par ses
Membres individuellement pour amener, s'il est possible, un
amoinchissement des restrictions désastreuses qui ont été impo-
sées au commerce horticole.
M. le Secrétaire-général fait connaître la composition du Jury
de la prochaine Exposition généia'e qui aura lieu dans le Palais
de rindustrie et qui s'ouvrira le 5 juin prochain. La liste de
M^L les Jurés ei leur répartition par sections ont été arrêtées
aujourd'hui par le Gonseil d'Administration. Voici quelles sont et
cette liste et cette répartition. — La première section s'occupera
des plantes d'agrément qui sont cultivées en plein air ; son Jury
comprend MM. Carrière (E.-A,), Fontaine (Gustave), de Sceaux,
Jamin (Ferd.), Lapipe et Urbain. — La seconde section aura dans
ses attributions les plantes de serre. MM. les Jurés qui en seront
charges sont MM.Bauer, Chenu (Jules), JoUbois, Sallier et Wdiker.
A ces deux sections sont rattachés comme suppléants MM. Boizard,
Leprieur, Verdier (Eug.). — La troisième section examinera les
produits de la Culture maraîchère. Les Jurés pour cette section
282 PROCÈS-VERBAUX.
sont MM. Beurdeley, Fouirot etL;iizier, avec M. Noblet en qualité
de suppléant. La quatriè.iîe section a dans son ressort les objets
d'art et industrie horticoles. Ses Jurés sont MM. Aubert, Cellière,
Glatigny, Héringer et Lebeuf, fils, avec MM. Dopfeld, Grentheet
Péan comme suppléants. Cette section du Jury aura la faculté de
se subdiviser en deux sous- sections, si elle le juge utile en raison
du nombre des objets qui seront soumis à son examen.
Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents
suivants :
1 ° Nouvel emploi du sulfate de fer ; par M. Vavin.
M. Michelin fait observer que ce nouvel emploi consiste en ce
que, au lieu d'administrer aux arbres chloroses le sulfate de fer
en dissolution, on le répand en poudre sur le sol, après quoi on
arrose. Il dit ne pas apprécier la différence qui peut résulter pour
les arbres de ce que le sel de fer est dissous avant d'être administré
aux arbres ou seulement après qu'il a été répandu. M. Yavin
conseillant, dans sa note, de mettre de la limaille de fer près des
racines des arbres atteints de chlorose, M. Michelin rappelle que
le même conseil a été donné depuis longtemps par Aug. Rivière.
M. Forney dit qu'il croit devoir indiquer un procédé encore
plus simple et dont il a déjà parlé à la Société. C'est de placer au
fond du trou dans lequel on veut planter un arbre, de vieille tôle
hors de service et par conséquent sans valeur. Sous cette forme, le
fer a le double avantage d'être un obstacle à l'allongement trop
grand des racines dans la profondeur du sol et de remplacer le
sulfate de fer. Il dit avoir des arbres jeunes qui, ayant été traités de
cette manière, se portent parfaitement.
2*5 Rapport sur les arbres fruitiers en spirale cultivés par
M. Firm. Chappellier, au Jardin d'Acclimatation; M. Templier
Rapporteur.
M. Gottin dit que les arbres que la Commission a dû examiner
sont presque tous des Poiriers Doyenné d'hiver. Or, les sujets de
cette variété ont partout résisté aux froids de l'hiver dernier,; il
n'y a donc rien d'étonnant si ceux de M. Firm. Chappellier ont
fait de même,
3" Rapport sur le jardin fruitier de M. Hubinet deSoubise;
M. CiiATENAY (Abel) Rapporteur.
SÉAKCE LU 27 MAI 1860. 283
4» Rapport sur les cultures de M. Jàmain (Hipp.), horticulteur à
Paris; M. Marggttin, père, Rapporteur. — Les conclusions de ce
rapport tendant au renvoi à la Commission des Récompenses, en
faveur de M. Cordeau, chef de Cultures dans l'établissement de
M. Jamain (Hiopol.), son*; mises aux voix et adoptées,
5° Rapport de la Commission des Insecticides; M. Girard
(Maur.) Rapporteur.
A propos de ce Rapport, M. C'Vitard, d'Argenteuil, dit que s'é-
tant servi du liquide insecticide de M. Reinié, en en mettant un
litre dans trente litres d'eau, il en a obtenu des effets très avanta-
geux pour la destruction des Pucerons.
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations;
Et la séance est levée à quatre heures et un quart.
SÉANCE DU 27 MAI 1880.
Présidence de M. liavallée, Président de la Société.
La séance est ouverte à deux heures. — On y compte 1 45
Membres titulaires et 3 Membres honoraires.
Le procès- verbal de la dernière séance est lu et adopté.
A l'occasion du procès-verbaî, RI. le Président exprime le regret
de n'avoir pas pris la parole, dans la dernière séance, à propos de
l'inflorescence de Lilas double qui avait été envoyée de Nancy,
par M. V. Lemoine. Il croit devoir remplir aujourd'hui la lacune
qu'il a laissée alors. Il regarde ce nouveau gain de Thabile horti-
culteur de Nancy comme pouvant être le point de départ d'une
nouvelle race de Lilas dont la floraison durera plus longtemps
que celle de nos Lilas actuels, et qui aura ain.iun intéi et spécial.
Du reste, dit M. A. Lavallée, l'histoire de ce Lilas double est
intéressante à noter.
M. Lemoine avait obtenu, il y a quelques année?, un Lilas
double en fécondant les fleurs du Lilas azurea plena avec le pollen
de belles variétés à fleurs simples, surtout avec celui de l'espèce
chinoise Syringa oblata. Cette fécondation est très difficile à
effectuer, la plante mère ayant souvent le pistil atrophié; aussi
de plus de cent fleurs fécondées artificiellement i! n'obtint, une
284 PROCÈS-VERBADX.
première année^ que sept graiues. L'année suivante, il en récolta
une trtntaine. C'est en 1876 que l'un des pieds issus du semis
de ces graines fleurit pour la première fois. En 1877, M. V.
Lemoine envoya des fleurs de ce gain remarquable à l'Exposition
tenue par la Société, dans le Palais de l'Iudustrie. Enfin, au m'o-
mtnt piésentjcethab'le et pfrsévérant horticulteur a déjà obtenu,
comme on l'a vu à la dernière séance, une notable amélioration
de sa plante, et aujourd'hui il croit avoir tout lieu d'espérer que
ses Liias ne tarderont pas à donner des thyrses aussi amples que
ceux des plus belles variétés simples, tout en conservant les fleurs
doubles.
fil. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'ad-
mission de six nouveaux M mbres titulaires qui ont été présentés
dans la dernière séance et contre qui aucune opposition n'a éié
formulée.
L"s ciltj»^ts suivants ont été déposés sur le bureau:
1» Par M. Diidoùy, rue Notre-Dame des Victoires, à Paris, des
pieds de Pois appartenant aux quatre variétés anglaises B.ue Peter
de Mac Lean (nain), Emeraude gcm de Sui.ton, Ringleader de
Sutlon, Alpha de Laxton, ces tro's derniers à petites rames, ainsi
qu'un pied de tj-aisier Marguerite (Lebreton) venu de tilets de
l'an, ée dernière plautéi eu septembre. Cultivé dans du sàblepur,
mais à l'aide de l'engrais chimique le Floral, ce Fraisier porte de
beaux fiuits.
M. lePiésidentdu Comité de Culture potagère dit que ce Comité
a reconnu ces produits potagers cGmn:e beaux et q «e, pour encou-
rager W. Dudoiiy à continuer ses essais relatifs à l'emploi de son
engrais dans la culture maraîchère, il propose de lui accorder
une prime de 3® classe. Mise aux voix, celte proposition est
adoptée; mais, M. Dudciiy déclare renoncer à recevoir la récom-
pense qui lai est décernée.
A l'occasion de la présentation qu'il a faite. M. Dadoûy fait res-
sortir les avantages que lui semble devoir amener l'emploi des
engrais chimiques dans les cultures jardinières de toute sorte. Il
est loin, dit-il, de contester les services que rend actuellement et
que rendra loujour.> le fumier ; mais il est certain que les engrais
chimiques peuvent remplacer le fumier et même, sous certains
SÉA.NCE DU 27 MAI ISS"». 285
rapportp, avec profit. Ainsi, dans l'état actuel des relations inter-
nationales, la concurrence que font sur nos marchés les
produits étrangers à ceux de notre pays ne peut être soutenue que
si nous obtenons ceux-ci en abondance, économiquement et en
bonne qualité. Or, selon lui, remploi des engrais chimiques per-
met de réaliser ces trois conditions. Pour se fixer à cet égard au
moyen d'expériences, il cultive lui-même différents légumes com-
parativement au fumier et à l'engrais chimique; il dit avoir géné-
ralement constaté une avance d'une quinzaine de jours pour le
développement complet de ceux qui ont reçu l'engrais chimique
sur ceux qui avaient été traités au fumier. Une pareille avance
n'est certainement pas indifférente surtout aujourd'hui que les
primeurs sont de plus en plus recherchée':, et que le commerce
en apporte de différents pays. En outre, il annonce qu'il commu-
n'quera plus tard à la Société un résumé précis de ses expériences,
et il pense prouver ainsi que, par l'emploi des engrais chimiques,
on peut réaliser une économie de 30 pour iOO au moins sur la
culture au fumier. M. Dudcûy ajoute que si l'agriculture emploie
aujourd'hui une grande quantité de ces engrais, l'horticulture
commence aussi à en faire usage, et il cite comme exemple les
cultivateurs de Navets et d'Oignons de Groissy qui s'en trouvent
si bien qu'ils lui achèteijt maintenant pour environ i 8 000 francs
par an de son Floral .
2° Par M. Chenu, jardinier chez M"" la comtesse de Naiaillac,
à Pas>y-P.iris, une inflorescence de Dendrobium Dalhousianum et
une ù'Acrides Schrœderi, deux très belles Orchidées épiphytes,
dont la dernière est rare dans les collections et ne fleurit que dif-
ficilement. — Sur la proposition du • Comité de Floriculture
adoptée par la Compagnie, il lui est accordé, pour cette remar-
quable présentation, une prime de 2* classe.
3° Par M. Alph. Lavalléf , Président de la Société, propriétaire à
Segrez (Seine-et-Oise), une hampe fleurie à'Fremurus l'obustus et
une branche portant une panicule de fleurs du Ligustrina
amurensis. Au sujet de ces deux belles plante?, pour la présentatioa
desquelles il reçoit de vifs remerciements du Comité de Floricul-
ture, M. Alph. Lavallée donne de vive voix les renseignements
suivants:
586 PR0CÈ3-VEUBà.UX.
VEremurus rohmtus a été déjà présenté par lui, l'an dernier,
à la Société; mais alors il n'était pas entièrement fixé sur sa rus-
ticité. Aujourd'hui, au contraire, la certitude est complète pour
lui à cet égard : la plante est absolument rustique puisqu'elle a
supporté, sans le moindre abri, les gelées exceptionnellement ri-
goureuses de l'hiver que nous venons de traverser. Il y avait un
autre point sur lequel il avait encore besoin de s'éclairer, l'année
dernière. Il avait bien vu en effet que chaque rosette de feuilles
donnait une hampe florifère; mais il ignorait si ces rosettes
étaient persistantes et fleurissaient chacune plusieurs fois. Il a
reconnu maintenant que de chaque rosette il ne provient qu'une
hampe; !a rosette meurt ensuite, après avoir donné préalablement
une nouvelle rosette. Ainsi à chaque pied il en succède un. seul
autre, et la plante ne se multiplie point par voie végétative; mais
heureusement elle fructifie abondamment, non pas seulement dans
la portion moyenne de son inflorescence, comme chez la plupart
des plantes qui ont les fleurs en grappes, mais dans toute l'étendue
de cette très longue inflorescence. Les graines qu'elle produit
ainsi germent sans la moindre difficulté. Par là cette magnifique
espèce, la plus belle du genre auquel elle appartient et que M.
Alph. Lavallée regarde comme devant figurer au milieu des pelou-
ses tout aussibienque leGynerïum, devient facile àmultiplier,et il
en existe déjà à Segrez de jeunes pieds en grand nombre issus de
la floraison de l'année dernière. — Quant au Ligmtrina amu-
rensi's, c'est un charmant arbuste intermédiaire aux Lilas ou
Syringa et aux Troènes ou Ligustrum. Il tst aussi interniédiaire
jusqu'à un certain point aux arbustes toujours verts et à ceux à
feuilles tombantes, car il perd annuellement la plus grande partie
de ses feuilles, à l'automne, mais il en garde, pendant tout l'hiver,
un certain nombre qui ne tombent que lorsque les nouvelles se
développent; l'arbuste montre S€S grandes panicules de fleurs
blanches un peu plus tard que le Lilas, ce qui ajoute à soii intérêt.
Il est en outre complètement rustique, car il n'a nullement souffert
des froids de l'hiver dernier, et, ce printemps, il a une floraison tout
aussi belle que l'a été celle de l'an dernier. En somme, c'est une
espèce d'un grand mérite qui n'est certainement pas encore aussi
répandue dans les cultires d'agrément qu'elle mériterait do l'être.
SÉANCE DD 27 MAI 1S80. 287
W. Lavallée pense que les pieds qu'il en possède n'appartiennent
pas au vrai type de l'espèce, tel qu'il a été trouvé dans la région
de l'Araur par M. de Maximowicz, à qui on en doit l'importation
en Europe, mais bien une variété qui croît naturellement en
Chine.
4° Par M. Daudin, propriétaire à Boissy près Chaumont en Vexin
(Oise), un cône de Pinus Coulteri venu sur ua beau pied âgé de 20
à 25 ans, quia succombé au froid de cet hiver, et des cônes du
Pinus tuberculata récoltés par lui sur un arbre de sa collection qui
a été également tué par lefioid.
5° Par M. Tavernier, dix fldcons d'une poudre insecticide com-
posée par lui, dont il ne fait pas connaître la composition.
6» Par M. Eon, rue des Boulangers, 13, à Paris, un thermomé-
/ro^ra/jAe électrique inventé par lui. — Une Commission nom-
mée dans le sein du Comité des Arts et Industries est chargée
d'examiner cet appareil et d'en faire l'objet d'un Rapport spé-
cial.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes:
1° Une lettre par laquelle M. Audusson-Hiron, fils, d'Angers,
qui avait été prié de représenter la Sociélé centrale à l'Exposition
du Mans, exprime son regret de ne pouvoir remplir cette mission.
— M. Fargeton (Louis), horticulteur à Angers, voudra bien rem-
placer M. Audusson-Hiron à cette Exposition.
2° Une lettre de M. Leguay, rue des Ouches, 36, à Argenteuil
(Seine-et-Oise), qui demande qu'une Commission soit chargée
d'aller visiter ses cultures de Vignes et d'Asperges effectuées à
l'aide de la charrue vigneronne. M. Leguay exprime le désir que
la visite de cette Commission ait lieu vers la fin de cette semaine,
la saison étant déjà très avancée, pour les Asperges. — La
Commission chargée de visiter les cultures de Vignes et d'As-
perges de M. Leguay sera composée de MM. Beurdeley, Curé,
Hébrard, Lhérault (L.j, iPageot et Siroy. Elle se rendra chez ce
cultivateur, le 1^' juin prochain.
^^ Quatre réponses au questionnaire publié par la Sociélé
^88 PllOCÈS-VERBADX. — fÉAXCE DU 27 MAI 1880.
cenirale en vue d'obtenir des renseignements précis sur les elTets
produits par le froid exceptionnel de l'hiver dernier, dans les
cultures de toute la France. Elles sont dues à M. Seillau, conseil-
ler généra', ?i Mirande (Gers); à M, Hautin (Fréd.), horticulteur-
pépiniériste, à Lambézellec près Brest ; à M. L. Hcbrard, rue de
Wattignie, 13, à Paris, qui s'est occupé des janlins situés dans la
section de Bercy-Paris; enfin à M. Hémar, de Saint-Denis, qui
a relevé les dégâts subis par la culture potagère dans la circon-
scription de Saint-Denis et Stains. — Ces utiles documents sont
renvoyés par M. le Président à la Commission chargée de l'en-
quête sur les effets du froid de l'hiver dernier.
4° Une demande de Délégué devant prendre part aux travaux
du Jury de la prochaine Exposition de Melun. — M. Hérincq
veut bien se charger de représenter la Société centrale en cette cir-
constance.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée, M.le Secrétaire-
général signale un article récemment publié par M. le docleur
Maurice Girari^, dans le Manuel général de l Instruction primaire^
n°du 8 mai 1880, sur la manière dont doit être, selon lui, ensei-
gnée la Botanique dans les écoles primaires et primaires supé-
rieures rormales. Il donne un résumé de cet article qui a ét<^,
dit-il, inspiré par une parfaite connaissance des moyens dont
dispose la pédagogie en même temps que des besoins et des
ressources delà science.
M. le Prési lent rappelle que l'Exposition générale qui doit
être tenue p^r la So iété, dans le Palais de l'Industrie, s'ouvrira le
5 juin prochain. Il ajoute que, comme de coutume, MM. les Mem-
bres de la Saciété y seront admis gratuitement, en compagnie
d'une dame, sur la présentation de leur carte de Sociétaire.
Il est donné lecture ou fait dépôt sur les bureau des documents
suivants:
{^ Note sur des Insectes et sur un Mollusque; par M. Girard
(Maurice) .
2" Rapport sur le moulin à vent conoïde de M. Debray; M.
Hanoteau Rapporteur. — Les conclusions de ce Rapport, tendant
au renvoi à la Commission des Récompense?, sont mises aux voix
et adoptée?.
NOMINATIONS. — SÉANCES DES 13 ET 27 MAI 1880. 289
3", Compte reaJu île l'Exposition crHoriiculture de Rennes ; par
JVL Leroy (Louis), pépiniériste à Angers (Maiae-et-Loire).
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations;
Et la séance est levée à quatre heures.
NOMINATIONS.
SÉANCE DU 13 MAI 1880.
ADMIS COJLME MEMBRE TITULAIRE
M.
Re-Ndu (Henri), ingénie ir, rae de Chabrol, 49, à Pari?, préseoté par
MM. A. Hardy, Hector Poiret et Lecocq-Dumesnil,
SÉAXCE DU 13 MAI 1880.
ADMIS COMME MEMBRES HONORAIRES
MM.
1 . Brunette, rue Sainl-Remi, 7, à Epernay (Marne).
2. Flandre, horticulteur, rue du Vivier, 54, à Amiens (Somme).
3. M.\LEr (A.), horticulteur, a-i Plessis-Piquet (Seine).
SÉiNCE DU 27 MAI 1880.
ADMIS COMME MEMBiŒS TITULAIRES
MM.
1. Gaucher (J:an), chef des cultures de TE-ablissemeat horticole de
M. F. Jamin, Graade-Rup, 1, à Biurg-la-Reine (Seine), présenté
par MM. Ferdinand Jamin et Charollois.
2. Launay, fils (Charles), entreproneur d^ jardins, rue du Petit-Chemin,
30, à Sceaux (Seiae), préseaté pir MAI. Lequin et G. Fontaine.
3. Meumer, propriétaire, rue de Trévise, 5, à Paris, et à Thjrigny
(Indre), présenté par MM. Duvivier et Verlot.
4. Normand (J.-M.-A.), jardinier chez M. Boginval, à Bellecojrt, par
ChâlilIoa-sur-Loing (Loiret), présenté par MM. A. Landry et
A. Roy.
5. Roux (Auguste), jardinier chez M. Poupinel, rue Marchande, 15, à
M)Qtrcuil-sous-Bois (Seine), présenté par MM. Lepère et Chevreau.
6. Théault (^Auguste), jardinier au chà'.eaade Vaucresson (Sciae-et-Ûise),
présenté par MM. Biuër et Bourré.
>f9
290 NOTES ET MÉMOIIIES.
NOTES ET MÉMOIRES.
Notice sur le Jardin d'essai ou du Kamma, près d'Alger (1);
Par M. P. DUCHARTRE.
Parmi lés établissements consacrés à la culture des végétaux
qu'on recherclie pour leur beauté ou leur utilité, il en est bien
peu qui égalent en importance et en intérêt le Jardin d'essai ou
du Hamma situé aux portes d'Alger; aussi, outre les publica-
tions officielles dont il a été l'objet, plusieurs articles lui ont-ils
été consacrés, dans des journaux d'Horticulture étrangers -, même,
en 4872, M. J. Clialon en a fait le sujet d'une notice étendue (2)
qui doune une bonne idée de l'ensemble de ce jardin ainsi que
des richesses végétales qui s'y trouvent réunies. En France, la
Société centrale d'Horticulture a souvent entendu le regretté
A. nivière qui, en 1869, avait été chargé de diriger ce grand éta-
blissement, lui signaler des faits curieux de végétation qu'il
y avait observés, ou décrire avec un légitime enthousiasme
les plus remarquables d'entre les végétaux exotiques qu'on y
admire (3). Toutefois je ne crois pas que, à une date récente,
personne parmi nous ait songé à donner une description générale
de ce jardin, et cependant il me semble que, même après la no-
tice instructive de M. J. Clialon, qui, du reste, date aujourd'hui
de huit années, et l'article spécial publié par A. Rivière à une
date antérieure, il peut n'être pas inutile de dépeindre à grands
traits cette belle création, afin d'en montrer l'état actuel, en
(!) Présentée à la Société dans la séance du U mars 1880.
N. B. Ea verlu d'uae décision de la Commission de Ilédaclion, le
Journal indiquera déiormais la date de présentation de tous les articles.
(2) Le Jardia d'essai d'Alger; notes d'un touriste; par M.Jean Chalon;
Belgique horticole, 1872, p. 200-229.
(3) Note sur cerlaius végétaux cultivés au Jardin d'essai du Hamma,
près Alger (Algérie); par A. Rivière, iarduiicr-chef au Jardin du
L'.ixcrabuurjr, Directeur du JarJia d'essai {Jown. de la Soc. iinp. et ccntr.
d'Horticulture, %" série, 111, 1869, p. 408-116, 166-173).
NOTICE SUR LE JARDIN d'eSSAI OU DU HAMJTA. 291
s'appuyant sur des données exactes, mais non détaillées à l'excès.
C'est ce que je vais essayer de faire en me basant en majeure
partie sur les notes et les renseignements que j'ai pu recueillir,
pendant un voyage en Algérie qui a eu lieu au mois d'octobre
4879.
Le Jardin d'essai doit ce nom à ce qu'il fut créé par le Gouver-
nement français, en vue d'essais de culture des différents végé-
taux exotiques dont il pouvait y avoir avantage à enrichir l'Al-
gérie ; quant à son nom de Jardin du Hamma, il est formé d'un
mot arabe signifiant marais, fièvre, et il rappelle l'état ma-
récageux, à l'origine, du sol sur lequel il a été établi. Depuis
longtemps cet état primitif a été complètement modifié et l'insalu-
brité première de cette localité a cédé à des travaux d'assainisse-
ment que rendait du reste nécessaires la création même de cul-
tures soignées. Le terrain consacré primitivement à ces cultures
était assez peu étendu et ne comprenait que 5 hectares; mais il a
été ultérieurement agrandi, à ce point que la surface qu'il occupe
actuellement n'est pas de moins de 60 hectares. Un souvenir his-
torique se rattache à l'emplacement qu'il occupe. Ce lut en efiet
sur ce point de la côte que, le 23 octobre 1541, fut débarquée
l'armée avec laquelle Charles-Quint voulait punir l'insolente au-
dace des pirates algériens, et dont, huit jours plus tard, l'amiral
Doria ne put rembarquer que des débris sur ceux des navires de
sa flotte qui avaient échappé à une violente tempête survenue icj
26 octobre.
Créé en 1832 par l'État et ensuite entretenu par lui, pendant
trente-cinq années, comme Pépinière centrale du Gouvernement,
le Jardin d'essai fut cédé, au mois de décembre 1867, à la Société
générale Ali^érienne qui s'engagea à lui conserver le triple carac-
tère de promenade publique, de pépinière, et ds Jardin scientifique
ainsi que d'acclimatation pour les végétaux exotiques. Le premier
de ces caractères s'est maintenu et même développé, grâce à sa
proximité de la ville d'Alger et à la multiplicité des moyens de
transport qu'on trouve pour s'y rendre, grâce encore à la mei-
-veilleuse beauté des plantations qui le garnissent et aux magni-
fiques ombrages qui en résultent; quant aux deux autres, la suiie
de cette note montrera qu'ils sont nettement accusés dans ce bel
292 NOTES ET SIÉMOIRES.
établissement. Depuis fa création jusqu'à l'époque où il a été cédé
à la Société générale A'gérienne, qui en est encore aeluellemect
propriétaire, c'est-à-dire pendant trente-cinq années, ce jardin a
eu successivement pour directeurs, pendant quelque temps M.Bar-
nier, ancien capitaine de vaisseau, M. Bérard, enfin ut pendant la
plus grande partie de cette longue période, M. Hardy. En 1869, la
direction en fut confiée à A. Rivière, qui resta en même temps
jardinier-chef au palais du Luxembourg, et dont l'un des fils,
M. Ch. Rivière résida sur les lieux en qualité de sou£-directeur;
depuis la mort de notre regretté collègue, c'est M. Ch. Rivière
qui en est devenu directeur.
Le Jardin d'essai est situé à cinq kilomètres de la ville d'A'ger
à laquel'e le rtlient la route de Constantiue voisine de la mer et
celle d'Aumale, rapprochée des coteaux et que suit la ligne du
tramway conduisant à Hussdn D-y. Cette dernière route le divise
en deux parties inégales d'étendue et de situation : au nord s'é-
tend le jardin proprement dit ou la partie plane, dont l'étendue
est d'environ 35 hectares, nommée dans le pBjs Jardin public, et
qui s'étend jusqu'à la mer tout près de laquelle elle est traversée
par la route de Co/utantine ; au sud se trouve la partie trace'e sur le
flanc d'un grand coteau, qui ne mérite guère le nom de jardin,
mais qui eA occupée par des plantations considérables et très
intéressantes de végétaux l'gneux. C'est à peu pi es uniquement
de la première de c s deux parties qu'il sera question dans cette
notice. L'entrée principale en est située sur la route d'Aumale,
en face d'un groupe pittoresque de constructions arabes qui com-
prend une fontaine ou plutôt un abreuvoir, et un café en dôme,
connu sous le nom de café des Platanes à cause des grands
aibres de celte espèce qui ombragent l'espèce de terrasse située
au-devant.
C'est principalement à la culture des végétaux originaires de
centrées plus ou moins chaudes qu'est consacré le Jardin d'essai,
et ce sont en ( tî>t les magnifiques exemplaires par lesquels ces
vt gétiux y sont représentés qui frappent d'admiiation le visiteur
quel qu'il soit, dès qu'il pénètre dans cette enceinte privilégiée.
11 faut que ces végétaux plus ou moins délicats trouvent là un
climat favorable à leur développement, ou qui tout au moins n'a-
NOTICE SUR LE JiKOIN d'eS?AI 00 DU HAJIMA. 23 i
mène pas, en hiver, des températures ^ssez bisses pour leur êtr^
sérieuenient nuisibles ; c'est en eff:;t ce qui a lieu. La bande de
terre en plaine qui, au fond du golfe d'Alger, et sous le parallèle
de la ville, s'étend entre la mer et les coteaux, jouit d'un clim t
local terapéré-chaud, qui permet la cu'ture eu plein air des végé-
taux délicate. E le le doit non seulement à la latitude de 36° 47'
sous laquelle elle est située, mais encore au voisinage de la mer
qui est toujours plus chaude en hiver, mais au contraire un peu
plus fraîche en été que Tair atmosphérique. Voici 1-s chiffres précis
que fournissent à cet ég^rd les observations faites à Alger par
MM. Ch. Gra 1 et P. Hagenmû'ler (1).
Tableau
des températures moyennes i" dans l'air 2° dans la mer.
Janvier . \2°i 14°i
Février IS^S MH-
Mais 45°5 IS"!
Avril . : 1607 45°7
Mai 19°3 'I7°7
Juin 22°o 2003
' Juillet 2ô°3 22»5
Août 27°i 2t°5
Septembre 2i°8 2i°5
Octobre 2000 • 2')°2
Novembre 16°» 16"9
Décembre 'l3«o 14°3
Ce qui donne pi;ur la température moyenne des saisons :
Hiver I 3''3 Vt'o
Printemps 17°l 'i6"2
Été 2503 2205
Automne 20°3 19''8
Dans de pareilles conditions th'ermométriques on peut dire que
le froid ne se fait presque jamtiis sentir ; il se produit seulenunf,
dans les hivers relativement rigoureux, quelques gelées passagères
(1) Sur la température de la mer Mfdilerranée le long des côtes de
l'Algérie {Bull, de la Soc. des Scienc. physiq , natur. et cUmatologiq.
d'Alger, 4 877, p. 59-62, avec 1 labl.)
T94 KOTliS ET MÉMOIUES.
déterminées par un rayonnement énergique, ions un ciel re-
marquablement pur (1). Un jardin placé sous un pareil climat est,
si l'on peut ainsi parler, une vaste serre découverte dans laquelle
viennent, sans difficulté dss espèces que cependant leur origine
rend exigeantes en fait de chaleur. Mais il importe de faire obser-
ver que c'est là un climat tout local ; que déjà les conditions de-
viennent moins avantageuses. quand on s'élève sur les hauteurs au
pied desquelles s'étend la plaine littorale, el que, surtout,il faudrait
bien se garder de voir là l'expression du climat général de l'Algé-
rie.
Dans tout jardin et à plus forte raison dans un jardin soumis à
de fortes chaleurs pendant la plus grande partie de l'année, la
question de l'eau d'arrosement a une importance capitale. Sous le
climat d'Alger, les pluies étant à peu près circonscrites dans la
seconde moitié de l'automne et la première de l'hiver, se rédui-
sant enfuife à quelques orages pendant la saison chaude f2), il
importait avant tout de se procurer de l'eau en quantité suffi-
sante pour entretenir en tout temps une vigoureuse végétation.
On est parvenu, sous ce rapport, à un résultat satisfaisant grâce
à un bon aménagement de sources qui existent dans les monta-
gnes voisines, et la masse de ce liquide qu'on peut ainsi fournir
au Jardin d'essai est évaluée à environ 500 mètres cubes par Si-
heures. Mais tout énorme qu'elle paraisse, cette quantité n'est
que suffisante, et même quand le débit des sources diminue, au
mois de juin, les irrigations deviennent forcémentplus ou moins
inconaplètes. Un calcul peu compliqué me permettra de justifier
cette assertion.
(I) Toutefois pendant l'hiver de 1 877-1 87S, le rayonnement du sol a été
assez énergique pour abaisser, pendant quelque temps, la température de
la couche d'air comprise entre sa surface el Om 30 de hauteur, jusqu'à
—408. Par opposition, le 8 août 1877, un coup violent de sirocco a élevé
la température, à l'ombre, jusqu'à 44» 9, en abaissant l'état hygromé-
trique de l'air au-dessous de 12 pour 100. Les végétaux du Chili et du
Japon en ont souffert horriblement.
(2) Il y a rarement des orages en juillet, août et septembre.
NOTICE SUR LE JARDIN DRESSAI OU DU HAMMA. 295
Des personnes bien au fait de la culture jardinière dans les par-
ties chaudes du liUoral de notre Provence m'ont assuré avoir
recon; u par leur expérience que là, pour obtenir en tout temps
une bonne végétation, il faut donner annuellement un mè're cube
d'eau par mètre carré de terre. Si cette mesure est exacte pour
la Provence, elle ne peut guère être regardée comme exagérée
pour le climat et le sol de l'Algérie littorale. Or, à raison de 500
mètres cubes d'eau par jour, le Jardin d'essai reçoit 15 000 mètres
cubes par mois et 180 000 par année. Si sa surface est de 35 bec-
tares, en réduisant cette étendue de o hectares pour la portion oc-
cupée, tant par les allées et sentiers que par les bâtiments et les
plantations con irriguées, il reste encore 30 bectares, c'est-à-dire
300 000 mètres carrés de terre exigeant des arrosements abon-
dants. Gbf-que mètre carré ne pourrait donc recevoir la totalité du
volume d'eau qui est regardé comme nécessaire sur un point sep-
tentrional de la région méditerranéenne, et il importe d'ajouter
que, surtout depuis quelques années, les pluies sont trop peu
abondantes pour compenser cette insuffisance (1). Si le résultat de
ce calcul était exact, il me semblerait donner l'explication d'un
fait qui m'a frappé ; c'est qu'une grande pièce d'eau consacrée à
la culture des plantes aquatiques se trouvait presque à sec à l'épo-
que oiî j'ai visité le Jardin d'essai, dans la première quinzaine
d'octobre, et que les Nelumbium qui en forment le peuplement
principal faisaient alors, pour ce motif, assez piètre figure (2).
Quoi qu'il en soit à est égard, des rigoles s'étendent dans toutes
les parties du jardin qui doivent être arrosées et leur nombie
ainsi que leur multiplicité permettraient de donner aux cultures.
(1) La quantité moyenne d'eau que donnent les pluies, au Hamnaa, est
de Om 70 j mais ce chiilre a éié rarement atteint dans ces dernières an-
nées, et il descendu au-dessous de 0™ SO, en 1878 et 1879.
(2) D'après les renseignements que je dois à M. Ch. Rivière, la végé-
tation àes Nelumbium est belle jusque vers la mi-juillet ; mais elle perd
rapidement de sa vigueur, à partir de cette époque, la sécheresse étanl alors
grande, et la diminution notable du volume d'eau que donnent dès lors
les sources ne permettant pas d'en neutraliser les efTets.
296 ^ NOTES ET MÉMOIRES.
surtout de jeunes planis, une quanlilé dVau plus considérable
encore que celle dont on peut disposer.
Le tracé du jardin d'essai proprement dit est fort simple : le
terrain qu'il occupe en pkine est à peu près rectangulaire et bordé,
au nord, c'est-à-dire près de la mer, par la route de Constantine
et le chemin de fer d'Alger à Oran, au sud, c'est-à-dire au pied
des coteaux, par la route d'Aumale. Ce grand espace est comme
encadré par une large allée ou boulevard périphérique, sur ses
trois côtés sud, nord et ouest, et il est bordé au sud par une allée
droite, la célèbre allée de L^taniers, qui laisse entre elle et la
limite méridionale du jardin un large espace occupé par de vastes
bâtiments d'habitation et d'exploitation, ainsi que par certaines
plantations. Le grand rectangle ainsi encadré est divisé par deux
longues allées transversales, par conséquent parallèles à l'allée des
Lataniers, c'est-à-dire allant à peu près de l'ouest à l'esî, en trois
larges bandes que trois allées longitudinales ou dirigées du sud au
nord, subdivisent en douze grands cairés de culture ; ces vastes
carrés, subdivisés à leur tour par des sentiers et creusés de nom-
breuses rigoles d'irrigation, sont consacrés aux pépinières, à la
multiplication et à l'élevage du plant.
Ce tracé fort simple est moditié dans l'angle sud-est du terrain;
là, en effet, a été établi un jardin dit anglais, dont les allées si-
nueuses circonscrivent de magnifiques massifs formés chacun
d'espèces d'un même groupa naturel ou d'un petit nombre de
groupes naturels analogues. Dans ce jardin anglais a été creusée
une grande pièce d'eau à contour ovale, peuplée de Nelumbium^
au milieu de laquelle s'élève une île occupée par une masse com-
pacte de Cyperus Papyrus bauts de 3 à 4 mètres, qu'entoure une
élégante bordure de Cyperus alternlfoUus moins élevés. Il est diffi-
cile de se faire une idée de la légèreté et de l'élégance de cet
énorme bouquet de Papyrus dont les proportions sont au moins
doubles de celles qu'on voit bdbiluellement à cette Cypéracée dans,
nos jardins.
Les végétaux qui les premiers frappent d'élonnement et d'ad-
miration le visiteur européen, dès qu'il se mtt à parcourir le
Jardin d'essai, sont ceux qui bordent les allées, soit longitudi-
nales, soit transversales.
NOTICE SUR LE JARDIN D'eSSAI OU LU HAlIMA, 297
Eq face de la grande porte d'entrée située le long de la route
d'Aumale s'étend la première des trois allées longitudina'es, dont
la direction, on vient de le voir, est à peu près du sui au nord.
Elle est bordée de Platanes qui, bien que n'étant âgés encore
que de 34 à 35 ans, ont acquis déjà de trè;-fortes propoition?,
indice certain d'une riche végétation ; mais ces beaux arbres, ap-
partenant à une espèce fréquemment adoptée en Europe po ir les
plantations d'agrément, n'ont rien de particulièrement saisissant
•pour le visiteur. li en est tout autrement pour les végétaux qui
bordent les deux autres allées parallèles à celle-ci, qui sont, en
allant de l'ouest à l'est: iM'allée des Dattiers; 2o l'allée des Fi-
cus Roxburghii.
L'allée des Dattiers, plantée en 1847, est bordée, sur une lon-
gueur de 410 mètres, de deux lignes de magnifiques Dattiers
dont les troncs ou stipes mesurent pre-que tous une quinzaine de
mètres de hauteur, et dépassent même assez fréquemment ces
proportions. Avec ces beaux arbres alternent des Lataniers et de
beaux Dragonniers {Dracœna Draco) dont le tronc porte de gros-
ses branches de manière à ressembler assez à un gigante.'que
candélabre et dont plusieurs monlraietit encore des f > uctiûsations
à l'époque de ma visite L'effet de cette belle allé3 est saisis-
sant.
La troisième des allées longitudinales est borJée de magnifiques
Ficus Roxburghii entremêlés de Magnolia gi^andiflora. Le Ficus
Roxburghii est une espèce très voisine du Ficus {Urostigma) elas-
tica vulgairement connu sous le nom de Caoutchouc, mais qui se
distingue sans peine de celui-ci par ses feuilles échancrées en
cœur à la base. Ces arbres frappent d'étonnemeni non seule-
ment par la beauté tju'ils doivent à leur magnifique feuillage,
mais aussi et bien plus encore par le*s particularités de leur végéta-
tion qui se sont dessinées là presque aussi bien qu'elles puissent le
faire sous le climat natal. Ces particularités se montrent princi
paiement dans les plus fots d'entre eux qu'on admire, soit à l'in-
tersection de cette allée avec celle des Chamœrops, dont il sera
bientôt question, soit dans le massif consacré aux Ficm en
général. Qu'on se figure en effet un gros troac assez irrégalier,
souvent reltvé de fortes côtes arrondies, se ramiûauL à une faible
298 NOTES ET JIÉMUIKES.
hauteur en grosses branches, les unes étalées, les autres plus ou
moins dressées; qu'on ajoute, partant de ces branches et des-
cendant directement vers le sol, de nombreuses racines ad-
ventivep, quelques-unes encore grêles et parfois contournées
plusieurs ensemble comme en corde, la plupart énormes, ayant
pris, depuis qu'elles ont atteint la terre, la grosseur et l'apparence
de sortes de tiges supplémentaires, parfois aussi s'étant soudées
à leurs voisine?; qu'on se rerrésente enfin cet a-^semblage for-
mant, au lieu d'un tronc unique, une masse irrégulièie et plus ou
moins discontinue, dans une épaisseur de 4 ou 5 mètres, et on
aura une idée de ce que sont et de l'effet que produisent les étran-
ges et magnifiques Ficus du Jardin d'essai. J'ajoute que ce re-
marquable développeraenis'est effectué avec une rapidité vraiment
prodigieuse, s'il est vrai, comme on l'atteste, que la plantation
des plus beaux d'entre ces arbres ne remonte qu'à l'année 1863 !
Les trois allées transversal s du Jardin d'essai ne le cèdent pas
en intérêt à celles dont il vient d'être question. Ce sont, succes-
sivement et du sud au nord, l'aUée des Lataniers, celle des Bam-
bous et celle des Chamarops excelsa.
L'allée dite des Lataniers, qui s'étend de l'allée des Platanes à
celle des Ficus, est bordée de ces beaux Palmiers {Livistona chi-
nensis R. Br; Latania borbonica'LkWL. ti Hortul.), à gigantesques
feuilles en éventail, qui s'y trouvent au nombre de près d'une
centaine. Ces arbres sont très beaux, et leur tronc, qui n'a pas
moins de 40-45 centimètres d'épaisseur, est haut en général de 4
ou 5 mètres. On en remarque même une variété à feuilles dressées
{Latania borbonica ereclaàu Catalogue) et à développement rapide,
qui mesure plus du double de cette hauteur.
L'allée de Bambous est la merveille du Jardia d'essai. Elle
constitue le lieu de promenade le plus agréable qu'on puisse désirer
dans un pays chaud, la voûte, élancée en ogive, que forment les
gigantesques chaumes de ces Graminées, étant impénétrable aux
rayons du soleil , grâce à leurs innombrables ramifications qui s'en-
trecroisent en tout sens et qui portent un abondant feuillage. Et
cette volîte, qui s'élève à 20 ou même 25 mètres de hauteur, se pro-
longe sur une longueur de 340 mètres ! L'état de cette allée a été
considérabkm. nt aniéiloié sous la direction d'Aug. Rivière; la vé-
NOTICE SLR LE JARDIN d'ESAI OU LU HAMMA. £99
gélation y est devenue plus vigoureuse et plus uniforme dès le jour
cù, l'eau ayant été amenée en abondance au Hamma, on a creusé
au pied des Bambous de larges rigoles d'arrosement qui réalisent
pour eux la locution arabe, « le pied dans l'eau, la tête dans le
feu y> ; en outr-^, le sol en a été empierré et nivelé, pendant l'au-
tomne de Tannée 1876, opération importante qui non seulement
l'a rendue plus commode pour la promenade, mais encore a déter-
miné plus d'égalité entre les diverses parties de cette plantation
dont l'âge n'est pas identique. L'espèce employée pour la formation
de cette allée est un très grand Bambou, à végétation automnale
et formant une touffe cespiteuse, que MM. Auguste et Ch. Rivière
regardent comme ayant été confondu à tort avec le vrai Bambusa
arundinacea Retz, et auquel ils donnent le nom de B. macrocul'
mis, « en attendant, disent-ils, qu'onle rapporte aune plante déjà
nonrimée (1). » Cette magnifique plante est celle « qui produit, en
» Algérie, les plus grosses touffes, les plus longues et les plus fortes
» tiges; au Jardin du Hamma, celles-ci atteignent rapidement la
» hauteur prodigieuse de 15 à 25 mètres, sur un diamètre de 15 à
1» 19 centimètres » (ÂrG. et Ch. Riv., Le, p. 184); seulement
elle ne peut venir convenablement dans toutes les parties de notre
colonie africaine, parcequ'elle nô résiste pas aux hivers tant soit
peu Iroids, que d'ailleurs elle a besoin d'un sol frais et de beau-
coup d'eau.
Quant à l'allée des Chamœrops excclsa ou Palmier Chanvre de
la Chine, elle est plus remarquable par la beauté des sujets qui la
bordent, sur une longueur de 534 mètre?, que par l'effet que pro-
duisent ces arbres. Il faut convenir en effet que leur faisceau de
feuilles en éventail, de dimensions tout au plus moyennes pour la
famille à laquelle ils appartiennent, semble un peu maigre à
Textrémité d'un tronc qui, pour la majorité, ne mesure pas moins
^e quatre ou cinq mètres de hauteur, et qui, pour plusieurs,
(1) AuG. Rivière et Charles Rivière : Les Bambous, végétation, cul-
ture, mulliplicatioa en Europe, en Algérie et généralement dans tout le
bassin méditerranéen ; tirage à part de plusieurs articles publiés dans le
Bulletin de la Société d'Acclimatation', in-8 de 364 pag. et nombr. fig;
Paris ; \ 879.
300 NOTES ET MÉMOIRES.
dépasse plus ou moins notablement ce chiffre. Ce qui m'a beaucoup
frappé dans cette allée c'est un groupe de tiès beaux Chamœrops
envahis parun Lantana Camara [\) fleuri, qui, comme on en voit
fréquemment en Algérie, s'est allongé au point de devenir une
liane, et auquel s'entremêlaient dans tous les sens des tiges grim-
pantes du beau Pharbitis Nil Choi-t charg'^es de grandes et belles
fleurs. Cet élégant fouillis couvert de feuilles et de fleurs sem/Dlait
être un échaiilillon dépaysé de l'opulente végétation des tropiques.
La large allée péiiphérique qui entoure le Jardin d'essai sur ses
trois côtés ouest, sud et est, et qui forme un boulevard bien plus
propre que les allées dont il vient d'être pai lé à la circulation îles
voitures, off"re un intérêt principalement botanique. C'est là sur-
tout qu'a été réalisée l'une des conditions imposées par i'"Etat à la
Société générale Algérienne,oellequi exigeait que l'on conservât au
Jardin le caractère d'établissement scientifique en même temps
que celui de jardin d'agrément et d'utilité directe. Ea effet, dans
la platj-baode qui longe le bord intérieur de ce boulevard a été
efi'ectuée la plantation de nombreux végétaux ligneux, pour la
plupart frutescents, qui ont été groupés par familles, dans la
généralité des cas, sans qu'on se soit assujetti à ks ranger toujours
selon un ordre rigoureusement méthodique, ce qui du reste im-
portait peu.- Souvent les espèces sont représentées là par des indi-
vidus qui ont acquis un beau développe Tient ; mais parfois aussi
IdS plantes sont chétives, soit que les»soins leur aient un peu
manqué, soit plutôt que le sol ou le climat ne leur aient pas été
favordbl;?. J'di même remarqué un certain nombre de lacunes
probablement assez récentes pour qu'on n'ait pas encore eule temps
de les faire disparaître (2). Sur la ligne occidentale du boulevarr^,
(1) Dans les environs d'Alger, le Lantana Camara est quelquefois
planté en haies de c'ôlure. Oq emploie aussi et itême plus fr- quemment
au niêiDc usage V Acacia Farnesiana Willd. {l'achelia Farnesiana Wiciix
et Arn.), le Cassier des Provençaux et des Languedociens, qui, sur les
points excep'ionnellement abrités des Alpes- Mariiimes, est l'objet d'une
culture très lucrative, à cause de l'odeursuave de ses fleurs.
(2) Depuis que ceci a été écrit, j'ai appris que les lacunes que j'avais
remarquées dans cette plantation sont l'effet des sécheresses exception-
nelles de ces dernières années, ainsi que des extrêmes de température
dont il a été question plus haut (voyez p. 294, 2'J5, en note).
Notice sur le jardin û'£î?ai ou du hamma. 301
j'ai distingué par-dessns tout de nombreuses et belles Araliacées,
Aralia, Oreopanax, Paratropi'a, et del)eaux Cordia, des séries de
Jasmins, de Ligustrum, etc.; sur la ligne orientale, ce sont les
Acacias phyllodinés de la Nouvelle-Hollande, en riche collection et
par individus remarquables, qui forment la portion principale de la
plantalioD. Cette collectionest assez nombreuse pourgarniraussi une
partie de la ligae méridionale; celle-ci offre surtout une belle série
de Myrtacées, Metrosideros, CalUstemon, Eucalyptus elj'par-dessiis
tout, i'nndes trésors du jardin, une rangée deGrevilkarobustaen
grands ai bres auxquels leurs feuilles psnnée^ à plnuules très divi-
sées et blanches eu dessous, do ment beaucoup de l-^gèreté, mais
dont Ui cime est un peu irrégulière. On sait que-cette Proléacée
fournit un bois d'excellente qualité, et le beau développement
qu'elle aprisau Hamraa, sur un point très rapproché du bord de
la mer, où dès lors elle est soumise sans abri à toute la violence
du veat du nord, atteste en elle une rusticité qui pourra permettre
d'en tirer un bon parti en diverses circonstances.
Dans cette partie du Jardin et dans la plupart des autres, les
plantes sont Êouvent^étiquetées; mais plusieurs lacunes exittent à
cet égard. En outre, les éiiqueties élant simplement en bois et
portant les noms peints à l'huile, n'ayant d'ailleurs élé ni re-
nouvelées ni même repeintes depu's longtemps, sont, dans beaucoup
de ca^ illisibles ou entièrement effacées. Il existe pour certaines
plantes, notamment pour une très belle collection d'Agaie, dans
le voisinage de la grande pièce d'eau, des étiquettes en fer qui
portent les noms peints à l'huile ; mais là aussi le temps a parfois
proJuit son eflet destructeur, et ça et Sa j'ai eu le regret de ne
voir qae quelques lettres inintelligibles en place de noms que je
désirais connaître. En somme, l'étiquetage des plantes appelle
des améliorations ( < )•
(t) Ces améliorations soat à la veille d'être réalisées. En ce monieat
mè:ae, l'un des savauls proiesseurs du Muséum d'Histoire naturelle
s'occupe activement delà déiermiQatioa rigoureuse des espèces cultivées
au Hamma. Dès que ce grand travail sera^^suffisamment avancé, l'étique-
tage des plautes du jardia sera refait aux poiuts de vue scieatilique et
matériel.
302 NOTES ET MÉMOIUi-S.
Je m'étendrai peu sur les grands carrés compr.s entre les di-
verses allées dont il vient d'être question. Ils sont tous consacrés
à la multiplication et surtout à l'élevage des plantes de tout genre
qui doivent être livrées au commerce. Ceux de ces carrés qui oc-
cupent le côté septentrional du Jardin renferment les pépinières de
végétaux rustiques, particulièrement d'arbres fruitiers de nos
climats.
Quant aux arbres fruitiers de climats plus chauds qui peuvent
être utilement cultivés en Algérie, Anona, Persea ou Avocatier,
Psidium, Diospyros^ etc., ils ont une large place réservée dans les
carrés destinés à la poterie, parce qu'ils reprennent mal ou même
pas si on en arrache le plant de la pleine terre et qu'ils doivent dès
lors être élevés en pots. Ces arbres fructifient parfaitement au
Ilamma et y donnent des fruits aussi bons que beaux; ainsi on a
récolté dans ce jardin des fruits (syncarpes) de l'Awona muricata
pesant 800 grammes, du Persea gratissima ruhra pesant 450gr.,etc.
Les Goyaviers, Psidium pomiferum et piriferum y fructifient assez
abondamment pour servir à faire d'excellentes confitures. On a
même obtenu sur place de bonnes variétés de ces espèces (1).
Les carrés situés plus vers le sud sont spécialement afiectés aux
plantes délicates qui, en Europe, devraient être tenues en serre.
Tels sont des Palmiers d'espèces diverses et nombreuses, des
SirelUzia variés, plusieurs sortes de Ficus, le Panicum piicatutiit
etc., etc. Ces vastes surfaces sont protégées contre les vents et en
même temps contre les trop grandes ardeurs du soleil au moyen
d'un immense voile terme de claies en roseaux que des iils de
fer attachent à des traverses généralement en bambous. Ce voile
(i) J'ai vu aussi la culture do ces arbres fruitiers exotiques prospérer
dans le beau jardin du couvent des Trappistes, à Staouéli. Il y a là, entre
autres, une plantation à'A7iona Cherimolia Mill., en pieds déjà beaux,
dont plusieurs portaient des fruits au moment de ma visite ; de nombreux
Goyaviers (Psidium), etc. II existe même dans ce jardin quelques plates-
bandes d'Ananas que l'on cullive en pleine terre, bans autre précauliou
que de les garantir des vents par des abris, surtout par des claies posées
au-dessua. I^es fruits (syncarpes) que portaient ces plantes étaient beaux;
mais plusieurs montraient une fâcheuse tendance à se ramifier dans leur
partie supérieure.
NOTE SUR LES ACARIENS PHYTOPHAGES. 303
protecteur est soutenu par des pieds droits, à 2 mètres environ
au-dessus des jeunes plantes qu'il doit abriter. Des rigoles rap-
prochées amènent en abondance et à volonté dans ces divers car-
rés de pépinière l'eau qui, combinant son action avec celle de U
chaleur, détermine dans les plantes de toute sorte une végétation
vigoureuse et un accroissement rapide. Là sont appliqués pour
certaines plantes, notamment pour les Palmiers, des procédés
spécia'jx de semis et d'élevage, qui sont dus en général à A.
Rivière, et dont on trouve l'exposé dans divers passages du
Journal de la Société centrale d'Horticulture. Cette portion indus-
trielle et commerciale du Jardin d'essai est la principale raison
d'être de ce grand établissement, depuis qa'il est devenu la pro-
priété d'une puissante société financière qui, sans mettre de côté
la question d'utilité générale, ni même", dans une certaine me-
sure, celle d'intérêt scientifique, doit se préoccuper avant tout de
la quantité de produits à livrer au commerce et des bénéfices à
réaliser. Il est donc tout naturel que cette vaste portion éminem-
ment productive du jardin soit celle vers laquelle se portent in-
cessamment les soins intelligents de la direction.
(A suivre.)
Note sur les Acariens qui se nourrissent de végétaux vivants (1 ) ;
Par M. Maurice Girard.
Diverses communications récemment adressées à la Société et qui
ont été renvoyées à mon examen, ont appelé mon attention, non
plus exclusivement sur les Insectes, mais sur des Arachnides, Ar-
ticulés d'une autre classa, et spécialement sur l'ordre dégradé des
Acariens. Les connaissances que nous possédons sur ces animal-
cules sont encore fort incomplètes et bien des détails donnés
dans les mémoires les plus récents seront rectifiés par des obser-
vations ultérieures. Cette note rapidement rédigée n'a nullement
la prétention d'établir des faits nouveaux et inédits, mais de
fournir des indications utiles à beaucoup d'horticulteurs, car les
Acariens ont été encore bien moins étudiés que les Insectes.
(1) Présentée à la séance du il mars 1880.
30 ir AOl'ES ET MÉMOIRES.
L^s Acaiiens adultes ont huit pattes généralement très courUs
ou très grêles, pouvant porter des crochets, des cupules ou ven-
touses de longs poils. Il en est qui sont de véritables farasites
des animaux et qui .^ont ca| ables de causer des affections j Bori-
ques, parfois fort redoutables; ce sjnt les Saicoptides. Les Aca-
riens qui attaquent Its feuilles des Végétaux vivants ne doivent
pas être regardés comme des parasites. Ils se nourrissent de ces
feuille?, en causant à la plante un préjudice plus ou moins grave,
absolument comme hs Allises et les Gbléruques, les Chenilles,
les Limaces et les Golimr.çons. Les horticulteurs qui voudront se
faire une idée des Acariens n'ont qu'à examiner une des plus
grandes espèces, le Trombidion jaliné ou Araignée rouge des
jardins.
Notre collègue, M. Laizier, m'a remis, de la part de la M. A.
Gillard, horticulteur à Boulogne-sur-Seine, une sorte de toile
d'Araignée « coupant, dit la lettre d'envoi, les boutures et les
semis à raz le collet, mène quand les bouturts sont reprises et
les semis assez forts. » 11 y avait encore des Acariens dans les dé-
bris peu reconnaissablts que j'ai reçus. Les auteurs du dommage
sont des Tétianyques, dont une espèce semble dominer toutes
les autres parce qu'elle est la plus commune et la (lus facile à
observer. C'est l'ancien Acanis telarius de Linné, le Tetranychus
telarius \iç,l\xt\, nu. Gamusm puur Lalreille, Fabricius et Guvier.
De Géer et même antérieurement Réaumur s'étaient au!^si occupés
de (( celte petite mite qui revêt Us plantes de toiles semblables à
celle des Araignée?. »
Lts Tetranyques les mieux connus sont ceux qai ont reçu le
nom général de Tisserands, parce qu'ils sécrètent en abondance
des fils d'une soie très fine dont ils recouvrent les végétaux.
L'opinion commune est que, conformément à ce qui a lieu chez
les Araignées, dont les Acariens sont une dégradation organique,
les filières sont placées à la réjgioa anale et que lis Tetranyques
tirent et étendent les fils avec leurs pattes agissant avec une
grande rapidité. G^peniant le dernier observateur des Tetrany-
ques, M. Donnadieua complètement r^jeié cette opinion; d'après
ses observations, la nidtière visqueuse qui, durcie à l'air, forme
le fil de soie, sort de la bouche, glissant le long des mâchoires en
NOTE SUR DES ACARIENS THYTOPHAGES. 305
Stylet; les loDgs palpes qui entourent la cavité buccale brossent
ces stylets, ramassent la matière visqueuse et l'étircat en fils
entre leurs extrémités.
Selon le même auteur, ce 5ont les mâles presque seuls qui éta-
blissent les toiles, en passant d'uue feuille à l'autre. Les femelles,
qui tissent très peu, se glissent sans cesse sous ces toitures lé-
gères et pondent contiouellement des œufs enduits d'une matière
collante, les abritant surtout contre les nervures des feuilles; ces
œufs sphériques et à peu près incolores sont très gros eu égard à
la taille des pondeuses; il en sort des larves qui restent sous l'abri
en piquant et suçant la feuille; d'abord n'ayant que six pattes,
elles en prennent deux de plus à leur dernière mup. Alors, de-
venus adultes, les Tétranyques se hâ'ent de quitter les feuilles
sous lesquelles ils se sint développés, pour aller fonder de nou-
velles colonies sur les parties de la plante encore indemnes ou
sur d'autres plantes. Protégés par leurs toiles, ces microscopiques
Arachnides se propagent avec une rapidité désolante; aux appro-
ches de rhiver, ils abandonnent les plantes sur lesquelles ils
avaient vécu pendant toute la belle saison, et vont se réfugier
sous les p'erres, sous les écorces, sous les moussss, sous tous les
détritus à leur portée, attendant le printemps pour se montrer de
nouveau.
Le genre Tétranyque propre renferme des Acariens dont le
corps est ovoïde chez la femelle, très atténué dans sa partie pos ■
térieure chez le mâle, qui est beaucoup plus petit que la femellf^.
Sur les côlés de la tête sont des yeux noirs ou rouges. Les pattes
sont propres à la marche et inégales, les antérieures plus longues
que les autres; elles se terminent pnr des tarses munis de deux
crochets bifides et de quatre soies portant à l'extrémité des cu-
pules contractiles, prises à tort pour des ongles par Léon Dufour,
qui s'est servi de ce caractère pour créer le genre Tétranyque.
Entre les pattes de devant on aperçoit une masse conique qui
peut, à volonté, s'allonger dans le 'sens du corps ou s'incliner
presque perpendiculairement au-dessous. Ce rostre ou si ç )ir est
un assemblage de pièces variées qui entourent la cavité de la bou-
che; des palpes fort gros et allongés, partant des côtés de la lèvre
inféiieure, terminés par des crochets et des épines, entoufent
20
306 NOTES ET MÉMOIRE?.
deux mandibules munies d'un crochet, entre lesquelles et en
dessous se trouvent deux longues soies ou acicules. Ce sont ces
pièces qui perforent le tissu de la feuille, afin d'opérer la succion
de la sève. Lorsque le Tétranyque veut se procurer de la nourri-
ture, on le voit se promener activement sur la face inférieure des
feuilles, en l'explorant avec l'extrémité du rostre, jusqu'à ce qu'il
ait trouvé un point facilement attaquable. Alors i'Acarien semble
piqué debout, par son rostre, sur la face inférieure de la feuille.
En efiet, le rostre h'est renversé en dessous, le corps se soule-
vant, et le Tétranjqae, attaché par ses pattes antérieures, relève
ses paltes pû»térieule^, qu'il replie contre la région terminale du
corps, redressée presque verticalement. Toutes les parties du
rostre entrent en mouvement et forment devant la bo'iche un
îube d'aspiration par lequel les matériaux nutritifs sont absorbés.
Les aliments se composent non seulement des sucs contenus dans
les feuilles, mais encore de la chlorophylle, des membranes des
cellules végétales, c'est-à-diie de tout ce qui entre dans la consti-
tution du parenchyme de la feuilie, les nervures seules résistant,
en général, à cause de leur dureté.
Les Tétranyques tisserands ont les glandes à soie très développées
et font tous une toile, tantôt épaisse et fournie, tantôt mince et
claire, quelquefois à l'état de véritable tissu, d'autres fois à l'état
de simples fils. Ce serait par centaines qu'on en compterait les
espèces si, à l'instar de certains auteurs, comme Koch et Boisdu-
vàl, on tirait leur nom du végétal sur lequel on les rencontre. La
même espèce peut se nourrir de végétaux très différents, et, en
réalité, on ne connaît encore qu'un petit nombre d'espèces de ces
Tétranyques à toiles, réellement distinctes par des caractères
anatomiques extérieurs. En outre, le corps mou de ces Acariens
est translucide et paraît de couleurs très variées suivant l'âge et
la nature des végétaux dont les sucs remplissent le canal digestif
de l'animal. Le mieux connu et le plus répandu de tous les Té-
tranyques de ce groupe est le Teti^anychus telai^ius Linn., le Té-
tranyque tisserand par excellence. La femelle est longue de l""" 3,
le mâle de 0"" 7 à 0'"'"8. La couleur varie beaucoup, carnée, jau-
nâtjre, verdâtre ou brunâtre; les pattes et le rostre d'un jaune
pâle; les yeux noirs: le rostre conique et obtus; les palpes très
NOTE SUR DES ACARIENS PErTCrHAGES. 307
forts et très bien armés; le corps ovoïde, bombé eu dessus et en
avant; les pattes armées de crochets forts et recourbés, celles du
mâle beaucoup plus longues et plus fortes proportionnellement
que celles de la femelle. L'œuf est globuleux, d'un jaune pâle,
et donne naissance à une larve dont le développement est très
rapide. Ce Tétranyque se montre au printemps, se propage très
vite pendant l'été et disparait au début de l'automne; c'est
l'espèce dont la vie est la plus longue. Elle s'attaque à tous les
végétaux et se trouve liéquemment sur les Haricots, les Campa-
nule?, la Rose d'Iode et l'Œillet d'Inde, les Roses trémières, le
Dahlia, l'Acacia rose, les Liserons, le Sureau, le Charme, l'Orme
et surtout le Tilleul, dont elle paraît beaucoup affectionner les
feuilles.
Une seconde espèce, très analogue à la précédente, et>t le Té-
tranyque du Tilleul, Tetranychiis iiliarius Hermann ou major
HermaNxX. La femelle devient très grande (i"""" 5), est brune, avec
deux yeux rouges, tandis que le mâle reste très petit (0°"" 5) et
d'un jaune verdâtre. C'est de juillet à août que ce Tt^tranyque se
développe le mieux et envahit les plus grands végétaux. La
femelle pond avec rapidité et reste voU-ntiers immobile, tandis
que le mâle, très agile, est sans cesse occupé à la fabrication de
la toile. L'espèce peut attaquer tous les végétaux, mais semble
préférer les arbres ou arbustes à feuilles aisément attaquables, et
principalement le Tilleul, au point de couvrir de toile l'aibie en
entier en quelques jours. En moins d'une semaine, des allées de
cent cinquante à deux cents Tilleuls sont envahies, à ce point que
presque pas une feuille ne reste inhabiiée. Il y a encore quelques
autres espèces de Tetranychus : ainsi le T. Ulmi Koch, se rencon-
trant surtout sur l'Orme et sur le Broussonetia papyrifei^a ; le T.
minor ou socius Hermann, verdâtre, le plus petit des Acariens tis-
serands, n'ayant que O""""?, et très précoce; le T. phmistoma
DoNNADiEU, en sociétés beaucoup moins nombreuses que les autres
Tetranychus, ne s'élevant pas sur les arbres, mais lestani sur les
plantes herbacées, surtout très basses; le T. lapidum Hermann
ou rubescens Donnadieu, à corps entièrement rouge, souvent très
foncé, ne faisant qu'une toile légère, se rencontrant très souvent
sur le Prunier, le Cognassier, sur les Pétunias, etc.
308 NOTES ET MÉMOIRES.
Le fil d'un seul Tétranyque tisserand échappe, par sa ténuité
extrême, non seulement à la vue simple, mais même à l'œil armé
d'une forte loupe; mais comme les Tétranyques soat groupés par
masses prodigieuses, les fils produits partons les individus s'ajou-
tent les uns aux autres et finissent par former des toiles, extrê-
mement fines à la vérité, mais pouitant très apparentes, qui
enveloppent les feuilles, parfois même les fleurs et les jeunes
tiges, retombant souvent au hasard, si elles n'ont pas été bien
fixées de toute part. Les plantes, déjà gravement affiiblies par les
succions multiples des Acariens, prennent bientôt une apparence
pitoyable. Les toiles, d'abord blanchâtres, retenant l'eau et la
poussière, paraissent promptement très sales et se collent de plus
en plus sur les feuilles et les fleurs. La fonction de respiration
est fortement entravée ; les fr^uilles deviennent jaunâtres ou gri-
sâtres en dcsîus (maladie de U grise des jardiniers), avec des
parties plus claires, formant des marbrures. Les bords (les feuilles ■
sont repliés ei roulés en dessous, la face inférieure blancbâ'.re et
un peu luisante. Comme les dégâts peuvent s'étendre beaucoup
et en très peu de temps, il est tiès essentiel pour les horticulteurs
de s'occuper de la destruction des Tétranyq'ies tisserands. Les
toiles, toujours très visibles, avertissent aisément les jardiniers de
la préfence de ces hôtes malfaisants. Si quelques feuilles ou quel-
ques liges s ulement sont envahies, le mieux est de les couper et
de les biùler aussitôt. S'il s'agit de plantes annuelle», le plus
simple et le plus court est d'en faire le sacrifice, de sarcler à
blanc, passer la herse, puis le rouleau et ne rien laisser subsister.
Quand les plantes attaquées sont des arbres ou des arbustes qu'on
ne peut enlever, la question est plus difficile. Les injections de
fleur de soufre ou de décoction de tabac sont peu efficaces, car les
toilfS empêchent le mouillage. Oa se trouvera mieux de puissantes
injections d'eau, avec de fortes pompes Raveneau, qui entraîne-
ront beaucoup de Télranyques, comme le font les grandes pluie»
d'orage, qui neitoy.-nt les plantes infestées. On peut encore ir jecter
des solutions de polysulfure de calcium ou de sulfo-carbonale de
po'asi=p, qui dégagent des g^^z ou des vapeurs toxique?.
En conservant au mot Téiranyque l'extension que lui donne
M. Donnadieu, il comprend d'autres Acariens phytophages très
KOTE SUR DES ACARHNS PHYTOrHAGiS. 309
nuisibles, qui ne foQt pas de toiles, mais déterminent, directe-
ment ou indirectement, la production d'excroissances cheveiues
quiépuisent rapidement les plantes. Ici la question entomologi-
que se lie intimement à une question botanique de crypiogHmie,
comme nous le verrons. Il existe des Tetranyques extrêmement
petits, de 0°"°4 à 0'°"6, d'un jaune pâle habituellement, parfois
verts si les feuilles qu'ils sucent ont beaucoup de chlorophylle,
qui sont isolés et voyageurs à l'état adulte, mais dont la piqûre
détermine sur un grand nombre de végétaux, et notamment sur
les feuilles de Vigne, la production de galles érinéiformes dans
lesquelles vivent les larves issues de ces adultes. Ils appartiennent
au genre Phyloptus Dujardi:; ou Phy'ocoptes Thomas. La forme
extérieure est tiès analogue à celle des Tétranyques tisserands;
le rostre est court et volumineux ; les palpes ne sont armés que
d'un seul crochet au lieu de deux, et les lancettes aciculaires de
la bouche sont courtes et fortes. Au sortir de l'œuf au printemps,
ils sont à l'état de larves à quatre pattes seulement, placées à la
région antérieure du corps, près du rostre et dirigées en avant;
le corps est allongé et vermiforme et porte des poils raides, lar-
gement espacéf. Ces larves s'abritent dans le feutrage déterminé
par les poils des Erineum et trouvent là le parenchyme à nu,
facile à percer par le rostre. En outre ces larves quittent souvent
leurs demeures et font des excursions à la surface des feuilles.
Les anciens auteurs, Réaumur, Turpin, Dugès avaient aussi
constaté que ces « mites » peuvent quitter leurs galles de refuge.
Dujardin avait établi le genre Phytoptus pour ces larves à quatre
pattes, car il leur voyait pondre des œufs et, à cette époque, on
ne connaissait aucunement les faits de la parthénogenèse. Les
métamorphoses que subissent ces larves ont été étudiées en Alle-
magne par M. Scheuten, puis en France par M. Donnadieu, qui a
beaucoup observé les galles é.inéiformes sur les Vignes et sur les
Saules.
11 y a là, d'après ce dernier auteur, une forme transitoire de
reproduction asexuée par des œjfs, donnant une série de géné-
rations dans la saison chaude, comme les Phylloxéras aptères des
racines de Vigne pondent des œufs sans le concours de mâles.
Ces larves tétrapodes, après avoir vécu tout l'été dans les galles
érinéiformes, s'enkystent en automne, à l'aisselle des feuilles.
310 NOTES ET MÉMOIRES.
dans des kystes ovoï'ies postérieurement et amincis antérieure-
ment et qui passent l'hiver. Il sort de ces kystes, au printemps,
d'autres larves, celte fois à six pattes, pareilles à celles des Té-
tranyqaes tisserands et donnant, après une mue, la forme adulte
et sexuée, à huit pattes. Ces adultes vivent peu de tempv», s'ac-
couplent, pondent et de leurs œufs naissent les larves à quatre
pattes qui recommencent le cycle morphologique de l'Âcarien des
galles.
Tels sont les faits très étranges qui ont été publiés sur les Ar-
ticulés producteurs des galles ériné'formes et qui ont grand betoin
de nouvelles études. Deux opinions ont été émises sur ces galles
et mes connaissances en botanique ne sont pas assfz spéciales
pour me permettre de me prononcer. M.Donnadieu parait admet-
tre que les galles résultant delà piqûre des Galiacares sont uni-
quement des productions pathologiques dues à la sève et aux
matières féculentes détournées de la fonction habituelle, et ana-
logues aux galles chevelues ou Bédéguars des Églantiers, produites
par la piqûre de la tarière des femelles de Cynipiens (Hyménop-
tères) du genre Rlioditcs Hartig. D'autres auteurs, ainsi Tulasne
et M. Géhin, de Metz, auteur de travaux sur les insectes nuisibles
particulièrement à divers arbre? et aux Poiriers, supposent que
la succion de l'Acarien fait naître une galle qui sert bientôt de
support, comme un terrain propice, aux sporules d'un Crypto-
game. Comme on le voit, rAriiculé intervient toujours, soit
comme cause unique, soit comme cause primordiale, dans l'appa-
rition de ces galles ou de ces Champignons.
Cette question vient se rattacher à l'examen de ces productions
chevelues des Poiriers, qui ont été adressées à notre Société, de
la part de la Société d'Horiiculture de Cholet (Maine-et-Loire),
à la fin de 1 année 1879. Je ne m'étais probablement pas éloigné
de la vérité en soupçonnant l'intervention d'animaux articulés,
bien qu'on n'en trouvât aucune trace dans ces galles {Journal Soc.
cent)\ d'Hortic.,Z^ série, l, 1879). Il sera très important de recevoir
un nouvel envoi de ces galles chevelues, au printemps, lorsqu'elles
commencent à se développer sur les premières feuilles des Poi-
riers, Peut-être, si Ton rencontre des Acariens, pourrc-t-on recon-
naître en eux l'espèce décrite par M. Scheuten sous le nom de
Typhiodromus Piri et trouvée sur les Poiriers. Les horticulteurs
NOTE SUÎÎ DES ACARIENS PHYTOPHAGES. 31 f
ont à s'occuper fort peu de ces questions d'entomologift ci de cryp-
togamie. Le seul point qui les intéresse c'est qu'on ne peut son-
ger à détruire par les insecticides des animalcules véritabiemînt
microscopiques et dont IVffi ayante fécondité serait augmentée
par des larves ovipares asexuées. La seul remède c'est de couper
et brûler et de sacrifier même ks arbustes fortement atteints.
Un dernier groupe de Tétranyques, d'après la classification de
M. Donnadieu, est celui des Errants, vivant en société sans cons-
truire d'abri d'aucune espèce, n'ayant que des glandes à soie ru-
diraentaires et la bouche faiblement armée de palpes labiaux peu
développés, courts, parfois renflés {Brevipalpus), parfois amin-
cis et effilés [Tenuipalpus) . Tous ces Acariens sont très petits (de
0mm 3 à Qmni (^^^ colorés eu rouge, ainsi que leurs yeux qui se dis-
tinguent tîès difficilement du corps. Les Tenuipalpus ont surtout
été rencontrés à la face inférieure des feuilles garnie de poils nom-
breux et serrés, où ces Acariens rencontrent un abri qu'ils seraient
incapables de se créer; ainsi sous les feuilles du Laurier-Tin,
de la Ronce ordinaire, parfois de l'Églantier. Chez le genre Brevi-
palpm,\d faiblesse de l'armature buccale ne permet pas la .succion
de feuilles sèches ou coriace*^ ; on les trouve courant sous les feuil-
les de braucoup de plantes, comme /^Aî/^/floca, Primevère, etc.
Voici l'indication de mémoires parus à diverses époques sui
les Acariens phytophages sur lesquels cous appelons de nouvelles
observation^.
Réaumur'; Mémoire sur les Insectes, lll, p. 511.
A. DuGÈs ; Nouvelles obsei^vations sur les Acariens [Anîi. des
Se. nalur., l^sé^ie, 1834, II,' -104.)
F. DcJARDiN ; Sur des Acariens à quatre pieds parasites des vé-
gétaux {Ann. Se. natur.^ 3^ ^éùe, l8ai, XV.)
Scheuten; Eimges l'.ber Milben{Archiv. fûrNaturg. (23- anné •,
4857, p. i04.)
Boisddval; Ordre des Acarides (Essai sur r Entomologie horti-
cole; Paris, Donnaud, 48«7, p. 76 et suiv.) Les déterminations
spécifiques sont très insuftisantes.
A. L. Donnadieu; Recherches pour servir à V histoire des Tetra-
nyques; 1875, Lyon, fï. Geoig; Paris, J.B. Baillière et fiis.
3)2 RAPPORTS.
RAPPORTS
Rapport sur l'ouvrage intitulé Les Orchidées, par M. P.-E. de
PiTDT, Secrétaire delà? ociéié royale d'Horticulture de Mons;
(Éditeur J. Rothschild, à Paris) (1).
MM. Thibault cIKeteleêr, Rapporteurs.
Cet ouvrage est divisé en trois paities, la première contient
huit chapitres : Notions historiques, Oigancgraphie et botanique,
Distribution géographique, Climaîologie, Importation des pays
d'origine, Séries et jardinage, les ennemis des Orchidées, Cul-
tures spéciales.
Celte partie est la plus considérable de l'ouvrage et est traitée
avec beaucoup de développements.
Dans les ciuq premiers cliapltres l'auteur donne d'abord d'une
manière très intéressante l'histoire ancienne et moderne des
Orchidées; puis la description de leurs organes, leur classifica-
tion botanique et des notes sur la variation des espèces. Ensuite
il passe en revue toutes les contrées du globe où elles croissent.
Tout cela est accompagné de nombreuses vignettes intercalées
dans le texte, donnant la représentation d'une partie des genres
de la famille, leurs fleurs, leur facits et leur mode de végéta-
tion.
Vient ensuite une étude de climatologie appliquée qui sera très
utile à consulter pour la culture des différentes espèces suivant
les régions et Tallitude où elles croissent; enfin leur récolte, la
manière de les emt aller, leur culture à l'arrivée et les soins à
prendre pour leur reprise.
Le chapitre \l indique les conditions requises pour la con-
struction d'une bonne serre à Orchidées, le chaufTage, l'aérage,
l'aménagement intérieur et la disir.bution. L'auteur examine le
sol et les composts pour leur culture en pots, corbeilles, sur bois,
etc., les engrais et agents chimiques, les arrosements et l'humi-
dité atmosphérique.
(\) Piésenléle 22 aviil 4î8a.
SUR LES ORCHIDÉES PAR M. DE PUYDT. 313
Suit une liste rjombreuse d'espèces ou variétés de choix les
plus faciles à cultiver. Cette liste se compose d'espèces et variétés
dites de serre tempérée-froide et est recommandée aux amateurs
commerçmts. Il y aurait bien quelques réserves à Lire sur ces
Orchidées dites de serre fioide, car notre expérience nous a appris
qu'elles se trouvent beaucoup mieux à une température de 8 à
4 0 degrés C. l'hiver qu'à une températute plus basse. D.ius tous
les cas, une bonne serre tempérée est ce qui leur convient le
mieux.
Le chapitre VU est relatif aux maladies et aux insectes nuisibles
et donne les moyens connus de détruire ces derniers ou d'atténuer
leurs ravages.
Le chapitre YIII est consacré à la culture des Orchidées fleuries
dans les appartements, il est suivi d'un article très bien fait du
Journal of Horticulture de Londres sur la culture spéciale des
CypripediLm. Ce genre mérite d'être beaucoup plus répandu qu'il
ne l'est encore; il ne demande pas de soins particuliers, la plu-
part de ses espèces pouvant se cultiver dans une serre chaude
ordinaire donnant de 8 à 12 degrés C. en hiver. Ce sont des
plantes t! es attrayantes par leur floraison facile, par la beauté
de leurs fleurs, leur divejsité de formes et de couleurs et sur'out
par leur longue durée. Avec une collection d'un certain nombre
d'espèces tt variétés on est certain d'avoir des fleurs toute
l'année.
La deuxième partie est une revue descriptive des Oichidées
cultivées en Europe. Tous les genres y sont classés par otdre
alphab^'tiqup, chaque genre accompagné d'une courte description
et de l'indication des principales espèces et variétés avec quelques
mots sur leur culture.
La troisième partie se compose de cinquante chromolithogra-
phies représentant cinquante belles espèces ou variétés accom-
pagnées de leur description et culture. Les planches sont géné-
ralement bien faites; malheureusement, quelques-unes des
grandes espèces sont représentées à une échelle trop réduite pour
donner une idée exacte de leur beauté.
En résumé, c'est là un bon livre qui devrait être entre les
mains de tous les amateurs de belles plantes. Puisse-t-il accroître
314 RAPPCRT SUR UX TRAITÉ DE CULTURE MARAÎCHÈRE.
UD peu le goût pour les Orchidées en France cù le nombre
d'amateurs de ces plantes si intéressantes par la bizarrerie et la
diversité de leurs formes et la richesse de leurs couleurs, est vrai-
ment trop restreint. A ceux qui se font un épouvantail de leur
culture ce livre prouvera qu'elle n'est pas plus difficile qn'autre
chose, et qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une étuve pour se
donner la jouissance d'une jolie collection d'Orchidées.
En raison de rimportance de l'ouvrage et des recherches con-
sidérables que l'auteur a dû fdire, en outre de ses observations
personnelles, pour le composer, nous propasons que ce Rapport
soit renvoyé à la Commission des Récompenses.
Rapport sur un Traité de Culture maraîchère
PAU i\I. A. Dumas (I);
M. N. Laizieu, Rapporteur.
Messieurs,
Le 26 février, vous m'avez fait l'honneur de me charger d'exa-
m'ner un ouvrage sur la culture maraîchère, traité pratique, par
M. A. Dumas, professeur d'Horticulture et d'Agriculture à l'école
normale a'Auch. Ce travail n'est pas nouveau, puisqu'il est arrivé
à sa 4e édition. Apres l'examen attentif que j'en ai fait, permettez-
moi de vous dire qu'il mérite les plus grands éloges, surtout rela-
tivement aux cultures potagères des contrées méridionales et du
centre delà France, qui deviennent de jour en jour une nécessité
indispensable pour ks nombreuses populations de ces départe-
ments, C'et>taYec bonheur que je lemarque dans cet ouvrage que
l'auteur a bien voulu s'étendre un peu sur tout ce qui concerne
les jardins de campagne, et, s'il m'était permis de former un vœu,
je dirais qu'il y a lieu d'engager l'honorable auteur, dans la pro-
chaine édition de son ouvrage, à le perfectionner encore par
l'addition des cultures de primeurs qui deviennent de plus en plus
indispensables pour tous.
(1) Présenté le 25 mars 1880.
RAPPORT OE LA COMMISSION DES INSECTICIDES. 315
RAPrORT ADRESSÉ A LA SOCIÉTÉ CENTRALE d'HORTICULTURE
AU NOM DE LA COMMISSION DES INSECTICIDES (1);
M. Maurice Girard, Rapporteur.
La Commission des Insecticides s'est réunie le 27 avril 1880.
]" M. Rosedu (Adolphe), de Deuil, a fait de nouveaux envois
de ^d. poudre foudroyante, qui ont été remis à M. Alfred Gottin, de
Sannois ; M. Charo'lois, de Vaugirard; M. Laizier, de Clicby.
2° M. Reinié, d'Argenteuil, a adressé des échantillons d'une
poudre, dite Végétalùie, contre les Pucerons, Chenilles et
Fourmis. Ils ont été remis, pour faire des essais, aux horticul-
teurs précédemment cités, et ces messieurs voudront hien en-
rendre compte à la Commission.
3" La Commission était saisie par le Conseil d'une proposition
de M. Cellière, tendant à joindre à notre Exposition annuelle des
spécimens de plantes et d'arbustes atteints de maladies causées
par les Insectes, Cryptogames et autres causes, spécimens qui por-
teraient une inscription indiquant le nom de la maladie et les
moyens qui sont le plus en usage pour la combattre.
M. Burelle propose que cette demande soit renvoyée à la Société
d'Insectologie, dont les Expositions bisannuelles sont bien plus
en rapport avec cet objet que l'Exposition de notre Société.
La Commission reconnaît tout l'intérêt du p-ejetde M. Cellière
et la grande utilité qu'une Exposition de ce genre peut offrir.
Elle adopte et soumet à la Société d'Horticulture et à son Con-
seil les conclusions suivantes :
1» La proposition de M. Cellière est rejetée pour le Palais de
l'Industrie, pour les motifs suivants : Des plantes malades produi-
raient un effet désagréable et contraire aux intérêts des. horticul-
teurs si elles faisaient partie d'une Exposition dont l'objet est, au
contraire, de'présenter aux regards du public les plus beaux exem-
plaires du règne végétal ; en outre, il pourrait y avoir de graves
dangers d'infection des plantes saines par les plantes malades
placées dans la même enceinte, et la Société s'exposerait à des
plaintes légitimes de la part des horticulteurs.
(1) Présenté le 13 mai 4 880.
316 RAPPORTS.
2^ La Commission exprime le vœu que l'utile Exposition indi-
quée par iM. Cellière soit faite cette année par la Société d'Insec-
tologie qui aura son Exposition, et qu'une demande lui soit
adressée en ce sens par le Conseil.
3^ La Cjmmission propose qu'en 1881, où la Société d'Issecto-
logie n'exposs pas, une Exposition de plantes malades, hors du
voisinatre de toute plante saine, ait lieu dans le local de notre
Société. L^ programme de cette Exposition sera délibéré par la
Commission des Insecticides et soumis au Conseil.
Rapport sur la Culture forcée des Asperges au Thebmosiphon
PAR M. CuEÉ (Charles) (1);
M. Arnould-Baltard, Rapporteur.
Messieurs,
A la demar de de M. Curé, une Commission a été nommée pour
examiner son syj-tème de culture forcée des Asperges au iheirao-
siphon. LaGommissions'estrenduechtzM.Curé,rueLecourbp, 315,
le 27 janvier; elle était composée de MM. Cotterenu, Millet, No-
blet, Trillieux, Siroy, Vauvel et Arnould-Baltard, Rapporteur. Ss
sont adjoints à la Commission MM. Burelle, Carrière, Clurollois,
Mailleux et Ihrcly accompagné de ses deux jardiniers principaux,
MM.Dumur et Pilon. La présence de ces nouveaux Membres montre
toute i'impoi tance attachée au nouvel essai de M.Guré, dont l'intel-
ligence et l'initiative oit déjà été appiécioes plusieurs fois par la
Société. En eflfet, depuis l'arrivée des légumes provenant du Midi,
les maraîchers recherchent les moyens de lutter contre cette re-
doutable concurrenceet même delà devancer par l'étude à nouveau
de l'emploi du thermosiphon.
Nous croyons utile, pour comparer la culture des Asperges au
thermosiphcn avec la culture forcée des Asperges aii fumier, telle
qu'elle se pratique à Paris, de rappeler celle-ci ; il ne restera plus
qu'à indiquer les différences entre les deux procédés.
Dans la culture ordinaire forcée au fumier, la graine ftt semée
sur couche chaude, au commencement de février; quelques cul-
(1) Présenté le 26 février 1880.
SUR LA CULTURE FORCÉE DES ASPERGES AU THERMOSIPHON. .'^7
tivateurs la repiquent en avril, également sur couche; puis, au
mois d'août, le plant est mis en place.
Le terrain destiné aux Asperges est généralement celui des cou-
ches qui viennent de donner leur récolte de Melons; les sentiers
sont défoncés et la terre rejelée sur les couches, puis tout le ter-
rain est nivelé, défoncé à environ deux fers de bêche, de façon à
bien mélanger terre et fumier; les planches sont dressées avec la
largeur ordinaire de 1" 33, et elles sont séparées entre elles par un
sentier de Om 50 à 0^ 66 de largeur.
Les Asperges sont plantées sur quatre rangs, de manière à en
mettre de seize à vingt par panneau, mais plus ordinairement seize.
L'année qui suit la plantation, les planches sont recouvertes de
bon paillis ; puis on y fait une première saison de salades avec se-
mis de Carottes; ensuite on peut, le long des planches, planter une
rangée de Choux, ou bien, de fin octobre à janvier, y mettre du
plant de salade en pépinière.
Dans la deuxième année il n'est fait aucune récolte sur les
planches.
C'est pendant l'hiver qui suit, c'est-k-dire deux ans après laplan-
tation, que l'Asperge e^t forcée; pour cela, ordinairement dès le
mois de novembre, après avoir placé les coffres, on creuse les sen-
tiers de 0° 63 à 0™ 70 de profondeur, en coupant toutes les ra-
cines que l'on rencontre; la terre est rejetée sur les planches. Quand
on veut commencer à forcer, on remplit les sentiers de fumier
neuf dont la hauteur atteint de Cm 80 à Cm 90; les coffres sont
recouverts de leurs châssis. Qaand on constile que les réchauds
se refroidissent, on les remanie eu ajoutant une certaine quantité
defumier neuf; cette opération se fait à peu près tous les quinze jours,
suivant Télat de la températurf ; les réchauds sont généralement
remaniés trois fois ; quelquefois cependant il faut le faire une qua-
trième fois.
Le p'us ordinairement, vingt-cinq jours après le commencement
de Tojjérdtion.les A^perg^^s commencent à être bonnes à èlre cueil-
lies. La cueille dure de cinq à six semaines; naturellement les
premières Asperges à cueillir se trouvent le long des sentiers;
mais ce sont aussi les griffes ainsi placées qui sont le plus vite
détruit-^s.
3)8 RAPPORTS.
La cueille se fait à la main et jamais au couteau ; on descend
avec le doigt aussi près que Ton peut de la griffe et on brise l'As-
perge sur le collet de la racine.
Après la récolte, on enlève coffres et châssis qui sont employés à
d'autres cultures, particulièrement pour la première saison de Me-
lon?; puis les sentiers sont remplis avec la terre qu'on a jetée sur
les planches, en creusant les sentiers.
Les planches d'Asperges donnent ensuite une ou deux saisons
de Radis qui arrivent à une fort bonne époque pour la vente.
Les maraîchers ont constaté qu'il y avait avantage à forcer tous
les ans les mêmes planches d'Asperges. Si on les laisse reposer
une année, l'année qui suit donne une trèi grande quantité d'As-
perges, mais fort petites.
Un plant d'Asperges dure de sept à dix ans, y compris les deux
années de plantation.
La récolte est (ienrès d'une botte par panneau, la première année;
puis elle tombe presque aussitôt à deux tiers et enfin à une demi-
botte par panneau, car elle diminue chaque année par-suite de la
disparitionetde l'épuisement successifs des grifi'es- Comme nous l'a-
vons dii, ce sont les griffes placées le long des sentiers qui meurent
les premières.
La grosseur des bottes est uniforme; on les fait dans un moule
constant, presque circulaire, qui donne à la botte de Om 45 à Om 60
de ( ourtour. S livant la grosseur des Asperges, une botte en con-
tient de quarante à soixante-cinq.
Le prix en est très variable, suivant l'époque, l'abondance et la
beauté. Les premières peuvent se vendre de 40 à 50 francs, puis
tomber de 1 0 à 1 2 francs. A 20 francs la vente en est très facile,
et alors elles sont vendues très facilement pour l'étranger. Ce prix
est un peu supérieur à la moyenne des deux dernières années
pour les mois de janvier et février.
Pour la culture au thermosiphon, telle qu'elle est pratiquée par
M. Curé, l'ensemble des travaux préparatoires difïère peu des
travaux et de la culture au lumier.
M. Curé a toujours soin de repiquer en avril le plant d'Asper-
ges. Lors de la mise en place, en août, les 'griffes sont établies
sur deux rangs qui sont éloignés l'un de l'autre de 0'" 40 à
SUil LA CULTURE FORCÉE DES ASPERGES AU THERMOSIPHON. 319
Om 50 pour le passage du tuyaux. Les planches ne sont
séparées entre elles que par un sentier de Om 30 ; celui-ci,
dans la culture des Asperges forcées au fumier, doit avoir de
Cm 50 à 0™ tO pour la confection des réchauds.
Lorsque le moment du forçage est arrivé, c'est-à-dire dans
l'hiver qui suit la troisième année de la plantation, après avoir
posé les coffres, les tuyaux sont placés au milieu de la planche
d'Asperges entre les deux rangs. On les descend le plus près pos-
sible de la racine, toutefois sans y toucher pour ne pas l'altérer ;
enfin toute la plancha, y compris le tuyau, est recouverte de
Om 25 à Om 30 de bon terreau. Dans trois planches, M. Curé a
séparé le tuyau du terreau par de petites voliges ; mais il a
trouvé que le chauffage se faisait mieux lorsque le tuyau
était en contact direct avec le terreau. Les sentiers sont
remplis sur une épaisseur de Cm 25 à Om 30 avec du fumier
dont le but principal n'est pas de donner de la chaleur, mais
d'empêcher le refroidissement des coffres. Au commencement
de la cueille, M. Curé a donné un fort arrosage à ses planches.
La température de l'air des coffies a été tenue de 15 à 20»;
la terre contre les tuyaux était à près de 40o et ctlle contre les
coffres de 25 à 30». Le chaufiage a commencé le <3 décembre;
le 28, c'est-à-dire quinze jours après, on a pu commencer la
récolte qui a duré jusqu'au 15 février et qui, cette année, a été celle
d'une bonne récolte ordinaire.
Après la récolte, les coffres, ainsi que la chaudière et ses
tuyaux, sont tranportés ailleurs pour le chauffage d'autres cul-
tures.
Le terreau mis pour charger les planches doit être, dans 1 in-
tention de M. Curé, laissé sur ces planches et servir ainsi les an-
nées suivantes.
La culture de M. Cyré comprend six longueurs de panneaux
composées chacune de 1 5 panneaux. La chaudière se trouve
placée au milieu de l'un des côtés ; l'eau chaude en sort par un
tuyau qui, se bifurquant, s'étend à droite et à gauche ; sur ce
tuyau se branchent quatre tuyaux de Om 09 de diamètre et
qui CQjarentau milieu de quatre bâches ; arrivés à l'extrémité, ils
aboutissent à un tuyau commun qui revient à la chaudière en se
32) RAPPORTS.
divisant pour chauffer les deux autres bâches. Sur la longueur
des bâche», qui est de 19 mètre?, ou a donné aux tuyaux une
pente qui donne une surélévation de Om Ma l'extrémité la plus
éloignée de la chaudière. Les tuyaux sont formés de bouts de
quatre mètres, dont la pose et la dépose se font très facilement; ils
sont emmanchés à brides. -
Pour comparer, au point de vue des frais, la culture forcée des
Asperges au thermosiphon avec cette même culture au fumier,
il faut tenir compte, dans l'une, de la dépense eu fumier plus de
celle de main-d'œuvre et, dansl'auire, de la dépense en chauffage
comprenant le combustible et bs frais propres à l'appareil de
chauffage; à celte dépense il faut ajouter aussi celle de main-
d'œuvre.
Pour évaluer,au moinsapproximativement, les frais de la culture
au fumier et pour se rendre compte de la. dépense en fumier, il
est utile de rappeler que les marnichers achètent les fumiers, soit
par tête et par journée de cheval, soit au mètre cube, et que les
prix sont très variables. Nous avons pu constator en ce moment
des prix variant de 0 fr. 10 à 0 fr. 18 par jour et par tète de che-
val : dans les années précédentes, il avait atteint jusqu'à 0 fr. 24.
Dans ce mode d'achat, le fumier est enlevé à la voiture qui forme
ce qu'on appelle une voie cubant environ six mètres cubes, ce qui
correspond à peu près à la quantité d'une journée de cent chevaux.
Ce fumier est long, paillcux, et par conséquent tiès léger. Il re-
vient alors à 3 francs,en moyenne, le mètre cube, charrois non com-
pris. Qiiand il est acheté au mètre cube et qu'il provient des ca-
sernes ou de grandes administrations comme celle des omnibus,
il est beaucoup plus fait, renferme moins de paille et est par con-
séquent beaucoup plus lourd ; le prix moyen est actuellement de
4fr. 50 le mèlre cube à prendie au dépôt.
Il faut environ un mètre cube par panneau, tant pour la con«
fection des réchauds des sentiers que pour les réchauds qui en-
tourent toutes les planches et pour le fumier nouveau ajouté lors
des trois ou quatre rentaniements des réchauds. Pendant le for-
çige, ce fumier diminue de volume d'une façon variable, selon
qu'il est plus ou moins consommé au moment de son emploi :
quand il esttiès pailleux, des mai aichers estiment celte diiuinu-
SUR LA CULTURE FORC/^E DES ASPERGES AU THERMOSIPHON. 321
tien aux deux tiers; mais on peut estimer, en moyenne, que Ton
retirera après le travail une quantité de fumier moitié de celle
qui a été primitivement employée. Ce fumier, quand il est re-
vendu, se vend à la culture de 3 fr. ai fr. 50 le mètre.
A la dépense en fumier il faut ajouter celle en main-d'œuvre
dont le travail, non compris la pose des coffres et des châàiis, qui
a lieu dans les deux cultures, consiste dans la fouille des sen-
tiers, l'apport du fumier, la confection des réchaud?, les trois ou
quatre maniements de ces réchauds, l'enlèvement du fumier et
enfin la remise dans les sentiers de la (erre qui a été employée à
recharger les planches d'Asperges.
Les frais de la culture au thermosiphon comprennent d'abord
la dépense du chauffage qui se compose de la dépense en com-
bustible et des frais propres à l'appareil. La dépen^^e en charbon
s\st élevée à2fr. 50 par jour, du 13 décembre au 13 février; il
est juste d'ajouter que M. Curé a employé en plus environ 1 dCO k.
de charbon pour faire dégeler le sol des planches d'Asperges
avant de les charger de terreau. Le mois de décembre a été cette
année un mois exceptionnellement froid ; il est probable que,
dans une année ordinaire, cette dernière dépense n'eût pas été
nécessaire. M. Garé estime qu'il n'aurait pas dépensé plus de
■chaufîage s'il avait chauffé ses 120 panneaux au lieu de n'en
chauffer que 90. La dépense propre au thermosiphon se compose de
rintéièt et de l'amoriissement des appareils. La chaudière est du
«ystème Vaillant perfeciionné; elle a coûté 240_ francs; il y a pour
près de 1 1 00 francs de tuyaux pour 1 28 mètres à 8 francs, ce qui
fait un total d'environ 1 300 francs pour le coût de l'appareil.
A cette dépense il faut i-jauter celle en main-d'œuvre qui est
employée à la pose et à la dépose des tuyaux et de la chaudière,
au temps nécessaire chaque jour pour le chauffige, à l'apport du
terreau pour recharger les planches et à l'apport de la petite
quantité de fumier mis dans les sentiers. Quant à la dépense de
l'apport du terreau, dans les projets de M. Curé, elle ne doit pas
se renouveler, le terreau restant en place et devant servir pour
plusieurs années.
Nous n'avons pas voulu préciser par des chiffres la dépense en
main-d'œuvre nécessiire dans l'un et l'autre sysiè ne ; mais après
21
322 luriMUiS.
en avoir causé avec plusieurs praticiens, il a >-en:blé que cette
dépense était moins élevée dans la culture au theimosiphon que
dans la culture au fumier.
Nous avons rassemblé avec le plus de soin possible les éléments
de tous les frais, laissant à chacun le soin d'établir ses calculs
suivant sa position.
M. Curé, qui pratique également la culture forcée des Asperges
au fumier, pense que la culture au thermosiphon est plus avanta-
geuse et qu'en tout cas, elle permet au maraîcher primeurisie
o'è re m:îlre de son travail ; il peut combattre le froid ou l'ex-
cès d'humidité qui, l'uQ comme l'autre, exercent une si grande
influence sur la régularité du chauffage par le fumier, et en
conséquence les Aspet^^es ou le produit cultivé arriveront à l'épo-
que prévue et la plus avantageuse pour la vente.
;M. Curé attribue à i'us;ige liu thcrmosiphon l'absence complèlô
de rouille, maladie assez fréquente Ci.tle année sur les Asperges
forcé(;s au fumier. Il espère que ses Asperges dureront plusloog-
temps et que leur produit ne s'affaiblira pas autant que dans la
culture au fumier, par ce fait que les racines ne sont pas détruite?,
ce qui arrive lorsqu'on prend la terre des sentieis; eu outre, cette
culture écouoajise un peu de terrain puisque les sentiers n'ont que
0"' 30 iiu lieu d.eO'"60.
Nous devons dire toutefois que, bien que les Asperges de M. Curé
fussent fort belles, nous en avons rembarqué d'un peu plus fortes
peut-être provenant de cultures au fumier; ce résultat pouvait
êtieilûàun chauffage peut-être trop énergique qui, en faisant
pousser trop vile l'Asperge, l'empêchait de pieudrrî du corps. Si la
légère infériorité remarquée tient à cette cause, l'expérience saura
y remédier.
Après une seule ann-'-e d'expériences, la Commission ne peut
pas se prononcer sur la valeur maraîchère de la culture des A.-
peigesau iheimosiphon.
L'emploi du tliermuiiphon en France remonte à près de cin-
quante ans; il a été de suite appliqué avec le plus grand succès
au chaufiage des serres, puis peu à peu au forçage de quelques
arbres fruitiers et d'arbustes à Heurs, eomuie Rosieis et Lilas.Il est
à remarquer que, pour ces arbres et ces arbustes, les éléments
SJR LA CU.IUaE FORCÉE DZS ASPERGES AU THERMOSIPHON. û23-
destinés à nourrir les prodr-its demandés, fruits et fleurs, sont
comme emmagasinés d'.iViince dansle sujet. Le cas est analogue dans
la culture de !a Chicorée sauvage, dite Barbe de capucin. L'horti-
culteur ne demande pour ainsi dire rien aux lacmes, qui qiiel-
quiifois sont abandonnées à une température très i)asse; la partie
aérienne donne ses produits sans le secours, pour ainsi dire, delà
partie souterraine.
Si, au contraire, on veut provoquer une végétation complète d.;ns
laquelle les racines jouent leur rôle indispensable, celles-ci doi-
vent être fortement constituées afin de faire parcourir au végétal
toutes les phases de sa végétation, depuis les plus jeunes feuilles
jusqu'aux fruits; alors le jeune végétal ou la graine est placé dans
le sol dont la température doit être bien supérieure à celle de l'air
où la tige et les feuilles de la plante doivent se développer. Ce
sont les conditions dans lesquelles on se place pour la culture
forcée des légumes en primeurs, tels que Melons, Concombres,
Carottes, Navets, etc. Ces légumes sont semés et élevés sur cou-
ches chaudes, dont la tempéra' ure est bien f.u))érieurtf à celle de
l'air où se développe le légume ; c^est égalcmpnt ce qu'on réalise
dans les bâches à élevage et à multiplioation. Pour ces bâches, la
chaleur est donnée ou par une couche chaude, ou par un thermo-
siphon placé dans un double fond, sous la bâche ; il n'eu est
séparé que par un plancher très mince, en sorte que la tempéra-
ture do sol est beaucoup plus élevée que celle de l'air, sinon on
arrive à ne produire que des plantes pour ainsi dire étiolées et
sans fcrce. Peut-être est-ce pour avoir négligé celte relation
indispensable entre la température du sol et cell-e de l'air que
souvent r«;mp!oi du thermosipbon n'a pas donné les résultats
qii'on en att-ndail; il nous semble que M. Curé en plaçant les
tuyaux du thermosiphon aussi près que possible des racines et en
chauffant le sol a agi d'une façon rationnelle.
Il paraîtrait que déjà Gontier, qui le premier a appliqué en
grand à la culture forcée des légumes le thermosiphon, dans son
établissement de Montrouge, aurait essayé son emploi pour le
forçage des Asperges. Un essai analogue aurait été également fait
par Lenormand, l'habile miraîche'' dont le nom est at'.aché à la
culture des Cioux-fleur^.. loi les tuyaux étaient placés dans le
3*24 RAPJ'ORTS.
fond des sentiers ouverts et recouverts de planches. Ces essais
aura'enl échoué par suite de l'insuffisance de température, ce qui
se comprend , les tuyaux étant au contact de l'air, celui-ci ayant une
tiès fdihle capacité caloiitique et se renouvelant, quelques précau-
tions qu'on ait prises. Il y a six ans, en 1873, M. Parent, de Rueil,
s'appliqua, pendant trois années (onséculives, à li culture forcée
des Asperges au theimosiphor, dans des conditions à peu près
analogues à celles dans lesquelles se place M. Curé.
Depuis plusieurs années, il est fait des efforts sérieux pour
arriver, par des applications nouvelles et judicieuses du thermosi-
phon, à des cultures fructueuses et pouvant lutter contre les pro-
duits que les chemins de fer apportent du Midi. Des résultats pc-
siiifs semblent acquis dans celte voie, particulièrement pour la
culture des Carottes nouvelles, de la Giicorée sauvage, etc., sans
parler de la culture des Asperges vertes dont le succès est certain
depuis longtemps. M. Curé e&t un de ceux qui maichtntle plus
résolument dans cette voie de progrès ; les conditions dans les-
quelles il s'est placé semblent être les meilleures, car nous avons
appris que plusieurs maraîchers se proposeût de limiter. Autant
pour encourager M. Curé à persévérer dans cette voie de progrès
que pour reconnaître la libéralité avec laquelle il a fourni à la
Gommi.sion tous les renseignements relatifs à sa culture, en fai-
sant abstraction de tout intérêt personnel, nous avons l'honneur
de vous proposer de renvoyer ce Rapport à la Commission des
récompenses et d'en demander l'insertion au Jou7'nal de la Société.
Permettez-nous d'adresser ici nos remerciements à MM. Alle-
aume et Blandin, primeurisles d'As'perges au fumier; Jahs Curé
fct Joseph Laurent, primeuristes de Carottes forcées; Lemaître,
primeuriste d'Asperges vertes; Parent, de Rueil, primeuriite;
-Millet, de Bourg-la-Reine, primeurisie de légumes et de fleurs,
pour leur obiigeaiice à nous montrer leur culture et à nous four-
nir les renseignements contenus dans ce Rapport.
SUR LES CHAUFFAGES-THEEMOSIPflONS DE M. LEMEUNIEK. b2o
Rapport sur les Chauffages-thermosiphons établis par M. Le-
MEUNIER, DANS LES SERRES DU FLEURISTE DE LA VILLE DE PaRIS
et du xVuséum d'Histoire naturelle (I);
M. A. Lavialle, Rapporteur.
Messieurs,
Dans la séance du 26 février 1880, M. le Président, sur la de-
mande de notre collègue M. Lemeunier, a nommé une Commission
chargée de visiter divers chauffages deserres établis d'après son
système et de vous rendre compte de cet examen.
La Commission était composée de MM. drrière, Président,
Cellière, Dormoi?, Drouet, Hanoteau, Hélye, Houllet, L-rbeuf, Mi-
rande, Ozanne, Riveneau et Livialle, Rapporteur; elle s'est
réunie, le 10 mars dernier, au Fleuriste de la ville, à la Maelte.
L\ première installation qa'elle a visitée est un appareil destiné
au chauffage de deux grandes serres de forme hollandaise, dites
serres aux collections : l'une {n° 7), serre chaude, a 2i mètres de
longueur sur 8™ 30 de largeur et 5iii 05 de hauteur à la rencontre
des deux versants. Le volume d'air à chauffer y est de 673 mètres
cubes, et la surface vitrée de 459 mètres carrés. L'autre (n» 8),
serre tempérée, a 28 mètres de loL'gueur sur 8^ 30 de largeur et
4m 55 de hauteur à la rencontre des deux versants ; le volume d'air
à chauffer y est de 770 mètres cubes, et la surface vitrée de 521
mètres carrés.
L'appareil destiné au chauffage de ces deux serres se compose
d'une chaudière en cuivre rivé, horizontale, à f jyer intérieur, à
double retour de fumée, à section elliptique, de telle sorte que les
gaz ne s'échappent dans la cheminée qu'après avoir parcouru trois
fois la masse d'eau à échauffer, dans sa plus grande longueur. Li
surface de chauffe est de Sm 80 ; le volume d'eau contenu par la
chaudière de 380 litres.
Nous entrons ici. Messieurs, dans la description de dispositions
complètement nouvelles sur lesquelles nous appelons votre
(1) Présenté le 22 avril 1880.
32(5 RAPIOIiTS.
atteiitior!, car elles contribuent singulicrerr.ent à l'économie qui
vous est signalée et que vous nous avez appelés à constater.
Jusqu'à présent les chaudières et leurs foyers étaient entoutés
d'uue maçonnerie en briques destinée à les préserver du contact
immédiat de l'air froid. Les gaz, en circulant entre cette maçon-
ncrie et la cba'.'dièie, avant leur échappement à l'air libre, étaient
aussi un préservatif ; mais la pei te de la chaleur émise par la chau-
dière était considérable, la vitesse de circulation et d'évacuation
aciivée par le tirage de la cheminée augmentant encore cette
déperdition. M. Lemeunier envoie cet air chauffé dans les serres.
A cet eflfet, il enveloppe sa chaudière d'une sorte de chemise en
lôte rivée laissant entre les deux un espace libre appelé chambre
à air; il introduit dans cette chambre, par une piiae ou conduit,
qu'il ouvre ou ftrme à volonté, à l'aide d'un registre, de l'air pris
à l'extérieur. Gyt air s'échai ffe au contact des parois de la chau-
dière et du foyer et est envoyé dans les serres par des couduils
munis d'uu certain nombre d\.r,rices ou bouches d'air. Tout
l'appareil est entour»^ de la maçonnerie préservatrice en briques.
L'air chaud ainsi utilisé dans la serre a pour eff'et immédiat et
incontestable de contribuer, dès que la combustion commence, à
élever la température et détermine une économie très sensible.
Une deuxième disposition heureuse adoptée par M. Lemeunier
consiste dans la forme qu'il a donnée aux tuyaux ou conduits
d'eau chaude dans les serres et auxquels il donne le nom de bouil-
lottes. Se basant sur ce principe que la chaleur émise est propor-
tionnelle à la surface de rayonnement, il a recherché la forme à
donner à la section de ses bouillottes pour obtenir la plus grande
surface de rayonnement pour un même volume d'eau. Par l'emploi
de ses bouillottes on obtient, par mètre linéaire, aller et retour
d'eau, 1 mètre superficiel de surface productive de chaleur, tandis
que par l'emploi de tuyaux cyhndriques on n'obtient que Ô™ 75
superficiel.
Les bouillottes ont 1 mètres de longueur. Le tube d'émission et
Celui de retour d'eau accompli dans toute leur longueur, préseu-
t-int l'aspect de deux tuyaux cylindriques reliés au-dessus par une
surface plane et au-dessous par une surface concave. La largeur
totale est de Om 40 et l'épaisseur la plus forte de Om \\). Chaque
SUR LES CHAUFFAGES-TSERMOSIPHONS DS M, LEMEUNIER. 327
bouillotte est rt velue à ses extrémités de deux tubulures à brides;
elles sont reliées entre elles contîme les tuyaux ordinaires par des
boulons et écrous.
Dans chaque intervalle entre deux bouillottes est installée une
bouche d'air dont nous pariions plus haut sur laquelle la bouil-
lotte, à une plus haute température que l'atmosphère de la serre,
fait appel et active constamment le courant.
Vous voyez, Messieurs, eu quoi consiste le nouviau et Téco-
nomie de ce système. Aussitôt que la combustion commence à
s'opérer dans le foyer, la chambre à air fonctionne, envoie l'air
chaud dans les serres, dont lu température s'élève immédiate-
ment, ce qui active nécessairement la circulation dans les bouil-
lottes; celles-ci ne tardeni pas à former appel d'air sur les bouches
de chaleur; ces bouillottes offrant une surface de rayonnement et
par suite de refr(*idi?seraent plus considérable, la circuiatio'i est
activée et la transmission de la chaleur du foyer plus rapidement
utilisée.
Ces résultats basés sur des principes trop connus pour être
, contestés, nous sont du reste pleinement confirmés par les e.ip^
riences comparatives que l'un des membres de votre Commission,
M. Drouet, a bien voulu consigner, pendant Is mois de janvier
1880, et nous conamuniquer. Ces expériences sont tellement con-
cluantes que nous n'hésitons pas à déclarer que réconomie de
combustible pourra s'élever à plus de 25 p. 100, lorsque M. Le-
meunier aura pu, par la disposition appropriée des loc^^ux cù il
aura à établir ses appareils, coordonner plus parfaitement les
différentes parties de son système et diminuer les frais d'instal-
lation et de réparation, noiamraent en ce qui concerne les bouil-
lottes. Est-ce à dire, Messieurs, que l'œuvre de M. Lemeunier ne
doive pas être préconisée dès maintenant? Tel n'est pas l'avis de
votre Commission qui a étudié avec le plus vif intérêt ce système
nouveau et a apprécié, avec rinstillation que nous venons de
décrire, les appareils construit?, sur les mêmes données, au
Muséum d'Histoire Katurelle, où elle a recueilli, grâce au concours
bienveillant et éclairé de M. Houllet, qui suit avec inléiêt la
marche de ces chauffages, les renseignements les plus élogieux
sur ces appareils, leur fonctionnement et leur {..ioduction
328 RAPPORT SUR LES CHArPFAGFS LEMEDNIER.
économi'^ue de chaleur.Elle conclut que cet intéressant système de
cliauffage-thermosiphon est appelé à rendre de très grands ser-
vice , non seulement à rhoiliculture, n)ais encore à l'économie
domestique.
Notre visite au Jardin des Plantes nous a conduits à Texamen^
d'un appareil de chauffage étubli sur les mêmes bases au pavillon
dit Singerie. Dans ce pavillon, d'une capacité de 600 mètrea
Ciibe?, avec une surface vitrée de 70 mètres, on n'avait jamais pu
obtenir une chaleur uniforme et suffisante à l'aide de trois calo-
rifères chauffés au bois. La dépense était considérable et l'aération
tellement imparfaite que la santé des animaux était toujours com-
promise, et la circulation des plus désagréables à cause des odeurs
malsaines qui étaient stagnantes. Ua thermosiphon de M Le-
meunier, complété d'un appareil d'appel d'air vicié, dirigeant
l'air daas un conduit placé d'une manière concentrique dans la
cheminée dont la température pics élevée active le courant, ont
été iutallés et fonctionnent parfaitement. La température a été
uniformément maintenue, du 15 décembre 1879 au 10 mars
4880, entre -|-18° et -|-22o. Le renouvellement de l'air est aussi
satisfaisant que possible et la dépense de combustible considé-
rablement diminuée,
M. Lemeunier n'a pas terminé, Messieurs, ses travaux d'études
et de recherches pratiques pour l'amélioration du chauffage des
serres, mais il est arrivé à la solution d'une des questions princi
pales, l'économie du combustible; il va maintenant suivre la voie
des perfectionnements pour réduire les frais d'installation de ses
appareils.
C'est à l'unanimité que votre Commission vient solliciter vos
remerciements pour ce qu'il a obtenu déjà et vos encour?gements
pour ce qui lui reste à faire, et vous prie de vouloir bien proposer
M. Lemeunier à la Commission des récompenses et ordonner
l'impression de ce Rapport dans le Journal de la Société centrale
d'Horticulture de France.
EXPOSITION DE RENNES. 329
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS.
Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture de Kennes (1);
Par M. Louis Leroy, pépiniériste à Angers.
Messieurs,
Le vendredi 25 mai a eu lieu à Rennes l'Exposition d'Horti-
culture pour laquelle vous m'aviez fait l'honneur de me nommer
délégué.
Malgré tous les efforts de la Société d'Horticulture de Rennes,
je dois dire, à mon grand regret, que cette Exposition n'a pas eu
l'intéiêt et l'importance que les ressources bien connues de la
yille de Rennes, au point de vue horticole, nous avaient fait
espi^rer.
A l'exception de quelques beaux lots de légumes et de quelques
corbeilles de plantes flmrie , le tout exposé par des jardiniers d'a-
mateurs ou d'institutions privées, aucun apport ne méritait d'être
spécialement mentionné dans un C)mpte rendu.
Trois médailles d'or avaient été mises à la disposition du Jury.
M. Guillemin, jardinier dans un château des environs, en a ob-
tenu une pour des produits martichers vraiment remarquables.
Les deux autres ont été décernées au fière Henri, chef de cul-
ture ddns un établissement religieux d'instruction primaire de
Rennes. La première lui a été accordée pour ses nombreuses cor-
beilles de plantes fleuries et son massif de mosaïculturt ; la se-
condf, pour s m traité bien connu d'Arboriculture fruitière et
pour des services exceptionnels rendus à l'horticulture dans la
contrée pi^r cet intelligent travailleur.
Le fière Henri fait en eflet, chaque semaine, a Rennes, depuis
de longues années, un cours pub'ic d'arboriculture, et jesuisheu-
reux de pouvoir ici lui exprimer la satisfaction que m'a causée une
de ses intéressantes leçons, à laquelle M. le Président de la Société
d'Horticulture de Rennes avait bien voulu convier le Jury.
(1) Présenté le 27 mai 188 0
S30 COAÎPTES RENDUS d'eXPCSITIONS.
J'ai constaté que le frère Henri mettait lui-même ses leçons en
pratique.
Le jardin qu'il dirige est planté de plusieurs centaines d'ar-
bres fruitiers admirablement taillés. La Vigne et les Fraisiers
forcés y sont également l'objet d'une culture toute spéciale ainsi
que les produits maraîchers.
Pour ces derniers, ^e frère Henri s'était mis hors concours pour
le lot exposé par lui et qui était assurément l'un dts plus nom-
breux et des mieux cultivés.
Des médailles de vermeil ont récompensé les apports de
MM. Aîaudet et Lechaux pour leurs produits maraîchers, M. Fa-
laise pour ses magnifiques Pensées.
M. CoUen, l'habile jardinier en chef au Jardin des plantes de
Rennes, avail exposé, avrC l'auionsation de l'adminiitraiiou mu-
nicipale, de nombreux et splen.iides Agaves et un magnifique lot
de Palmiers d'ime culture remai quable.
Le Jury a particulièrement apprécié la valeur de cet apport
qu'il ne pouvait, à son grand regret, récompenser, M. Collen ayant
exposé hors concours.
MM. les horticulteurs de Renues s'étaient abstenus de prendre
part à l'Exposition.
Le Jury en a manifesté à plusieurs d''jntre eux ses regrets et son
•éfonnenif.nt; or, voici quel a été, paraît-il, le motif de cette abs-
tention.
Il y a à Rennes un spleudide Jardin des plantes dessiné, il y a
une quiLzaine d'années, par MM. Buhler et dont la ville est fière à
juste litre. Lessacriticts qu'elle s'est imposés pour une semblable
création sont assurément considérables, et on comprend qu'elle
cherche à tirer le meilleur parti possible des serres et des châssis de
ce jardin. M. Collen, le jardinier eu chef, doit donc, chaque année,
fournir à la ville toutes les plantes nécessaires à l'ornemen-
tation des massifs et corbeilles des différents square;s de la ville.
Mais en outre l'administra'ion l'a autorisé à vendre, au profit
de la caisse municipale, toutes Us plantes qui ne sont pas utilisées
pour les jardins publics. Celte vente atteint, paraît-il, chaque
année, plusieurs milliers defrancs.
C'est contre cette concurrence de la ville que les horlicuUturs
EXPOSITION DE HENNLS. 331
qui lui paient des impôts ont voulu protester en ne prenant pas
parla l'Exposition.
Je n'ai pas mtssieurs, à apprécier ici la conduite des horticul-
teurs de Rennes, dont les plaintes me- semblent néanmoins légi-
times. Mais je constate que leur refus d^xpoter met la Société
d'Horticulture dans un singulier embarras.
Aussi, au banquet qu'elle a eu l'amabiliié d'cff ir au Jury, après
avoir remercié en votre nom la Société d'Horticulture de Rennes,
du bienveillant accueil qu'elle me faisait, ainsi qu'âmes collègues
du Jury, ai-je cru devolT", dans l'intérêt de rborticulture, prier le
Président de la Société, l'honorable M. de Plainé-Lepine, d'in-
tercéder auprès de la municipalité pour lui signaUr la fâcheuse
situation faite aux horticulteurs de Rennes.
Il m'a semblé, en tffet,que les intérêts des horticulteurs et ceux
de la Société étaient les mêmes en cette circonstance, et que, loin
de se diviser, ils devaient au contraire unir tous leurs efforts pour
atteindre le même but, c'esL-à-dire le développement et le progrès
de l'horticulture.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Plantes nodvelles ou rares décwtes dans des publications
étrangères.
Gartenflora.
Alonsoa ^%%'arscew2czi Regel. — Gartenf., 1879, pi. 978, p. 193,
— Alousoa de VVaiscewicz. — Pérou. — (Scrofalariacées).
Cette charmante plante annuelle, la plus belle de son genre, a
donné, dans ces derniers temps, différentes variétés distinguées
par la couleur de leurs fleurs, parmi lesquelles l'une des plus
remarquables a la corolle couleur de chair ou rose clair et a reçu
fort à tort le nom à' Alonsoa Muiisii, qui pourrait faire croire, sans
motif cependant, que c'est une espèce particulière et non une
simple variété de coloris. Une autre a la fleur d'an rose assez vif
avec le centre pourpre ; une troisième et une quatrième se distin-
guent par leur corolle d'un orangé vif dans Tune, plus pâle dans
332 BEVUK BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
l'autre, etc. La planche du Gartenflora %uv laquelle sont réunUs
les figures de ces différentes v.^riétés a été faiie d'après des dessins
communiqués par la maison Haage el Schraidt, d'Erfurt, qui en
vend les graines.
Areca Alicae Ferd, Mcller, Gartenf., ^STO, p. 199 — 201. — Arec
à'Alice. —Australie nord-est, — (Palmiers).
L'Australie n'est pas riche en Palmiers ; la découverte de celui
que vient de faire connai're le baron Ferd. Mûller et qu'il dédie
à feu la princesse Alice, n'en a par cela même que plus d'inté-
rêt. C'est d'ailleurs une espèce de taille peu élevée, puisqu'il ne
dépasse pas 3"^ 050 de hauteur, et qu'il peut dès lors convenir à des
amateurs qui ne possèdent pas de grandes serres. Il a été décou-
vert par M. Walter H^ll, dans des bois, à dix milles anglais au
nord de Trinity-Bay. Il vient par touffes de tiges lisses, qui n'ont
pas plus de Om 03-Om Oo d'épaisseur. Ses feuillt s pennées sont lon-
gues d'enviion im30; leurs segments sont au nombre d'une
ving'aine, de chaque côté du pétiole commun ou racbis qui est
cylindrique dans sa portion inférieure; ils sont sessiles à base
large, longs d'environ 0™ 15; les supérieurs restent plus courts
et ceux du bout sont confluents; ils sont acuminés au sommet, à
peu près également verts et lustrés à leiirs deux faces. Le régime
est pourvu d'une spathe longue de plus de 0"» 30, concave et de
forme générale allongée-lancé jlée; il sort d'entre les feuilles et
il est tiès ramifié, à rameaux étalés ou reje'és en dehors. L^s fleurs
mâles sont unilatérales, triandres, généralement gérninées ou
venant par deux, les deux du bas dechac^ue rameau placées à côté
d'une fleur fimelle en général solitaire. L'^s fruits de ce Palmier
n'ont guère que 2-3 centim. de long et ont la forme d'une petite
Poire allongée ; ils sont colorés en orangé-rouge ou en écarlale;
leur mésocarpe est fibreux et leur endocarpe très-mince. Cette
nouvelle espèce est voijine de VAj^eca oxycarpa MiQ , des Célèbes,
et de l'A. triandra Roxb., de l'Inde et de Java.
Corydalis licdebonriana Kar. et Kiril. — Gartenf., 1879, pi. 981,
p. 225. — Corydalis de Ledcbour. — Asie centrale, — (l-'umariacées.)
Plante entièrement rustique, même à Saint-Péter>bourg, qui
fleurit de 1res bonne heure, et qui mériterait parfaitement d'être
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 333
cultivée comme espèce d'ornement. Elle avait été trouvée à
l'origine par Karelin et Kirilow, sur les moûts Tarbagatai qui
s'étendent au sud-est de l'Altai; mais, depuis ^a découverte, elle
n'existait que dans des herbiers ; elle a é é récemment importée
vivaiite par M. A. Regel, fils. Li plante forme en terre un tuber-
cule arrondi et sensiblement déprimé, qui mesure 4 à 5 centira.
de diamètre; du haut de ce tubercule il part plusieurs tiges
ascendantes, hautes seulement de 20 à 23 centim., dont chacune
por'le, sur toute sa moitié supérieure, une grappe de fl-urs longues
d'eûviron 2 centim., dont le limbe est pourpre funcé, tandis que
leur long et gros éperon obtus est couleur de chair. Les feuilles
sont d'un vert glauque, partagées chacune en trois segments obo-
vales ou obovales-oblongs.
Bibes KoezU Regel, Gartenf., 4 879, pi. 982, fi^. 1-3, pi. 226. —
Groseillier de Ro;z!. —Amérique nord-ouest. — (Ribésiacées.)
M. E. Regel a eu ce nouveau Groseillier, dont les fruits sont
comestibles, de graines que lui avait envoyées, il y a plusieurs
années, le voyageur collecteur B. Ro(zî. C'est un petilarbrisseau
très rameux, du groupe des Groseilliers épineux, qui ressemble
beaucoup aux Bibes Menziesu et Lobbii. Sss ft^uilles presque
arrondies dans leur contour général sont échancrées eu coeur à la
base, divisées à leur pourtour eu 3-5 lobes à grandes crénelures,
glabres aux deux fdces, avec un pétiole daveté en-iessus ; elles
sont groupées en fascicules à la base de chacun desquels se trouve
une épine bi- ou trifurq'iée, étalée. Les fleurs viennent par nue ou
deux sur un asstz long pédoncule, et sont pendantes : leur calyce,
long d'environ Om 02, forme un tube graduellement élargi de la
base au sommet, rosé, que terminent 5 lobes oblongs, obtus, révo-
lutés, d'un rouge-brun foncé à Itur face interne.etqui porte 5
pétales bianc?, beaucoup plus courts que ces lobes. Les élamines
dépassent les pétales et sont, à Itur tour, longuementdépassées par
le style qui est bifi Je. Ce Groseillier a supporté l'hiver sans couver-
ture, dans les pépinières du Jardin botanique de St-Pétersbourg.
Chorispora Greig^i Regel, Gartenf., 1879, pi. 984, p. 257. — Ctio-
rispore de Greig. — Asie centrale. «ï- (Crucifères).
Très jolie plante de pleine terre dont M. A. Regel, fils, a rap-
porté les graiues de la vallée du Soharyn, dans le district de Thian-
33 !• REVUE LlBLiOGKArUKJiJi; Éir.ANGÈRE.
Shii/. Elle est voisine d-j Choriapora tenella DC. ; mais elle n'est
pa-, comme celui-ci, touîe revêtue de p'nls glandulil'ères courts, et
elle s'en distingue, en outre, par ses feui:les et ses siliques. C'est
une espèce annuelle ou bisannuelle, qui développe plusieurs tiges
feuillées dans le bas et porîanî dans le haut une grappe longue de
30 à 40 centim. de fleurs colorées en violel-purpurin vi^■. Ses
feuilles oblongues-lancéolées dans leur contour général, sont si-
nuées-pinnatifides, et leurs lobes sont souvent eux-mêm(!S plus ou
moins sioués ; les pétales de ses fleurs ont le limbe obcordé. Les
siliques sont cylindriques, resserrées à chaque intervalle entre les
graines. C'est là une bonne acquisition pour les cultures de pleine
terre.
Priinula capitata IIooK.— G(i)'ie)}f., 1879, pi. 985, p. 257.— Prime-
vère à fleurs eu têle. — Himalaya. — (Primulacées).
Bel'e Primevèie qui croît naturellement sur THimalaya, à une
altitude de plus de 3 000 mèires, et qui, cultivée en pleine terre,
supporte sans en souTrir les rigueurs de l'biver de Saint-Péiers-
buurg. Elle appartient au groupe du Primula farinosa L. et,
comme celui-ci, elle off"re un revêlement d'appartince farineuse, à
la face inférjeurede sesfecilles qui sont ovales-ohlongues.ob'.uses.
Ses fleurs, dont la couleur tst rose rouge, sont réunies en grand
nombre en tête? serrées, arrondies. C'est une plante vigoureuse et
élégante, qu'on multiplie de graines semées en terrine au premier
printemps, ou par division des pieds opérée en été, après la florai-
son, comme pour toutes les Primevères du groupe de la Primevère
farineuse.
Erythrina iusi^nis Todaro. — Gartmf., 1879, pi. 988, p. 290. — •
Erylhrine remarquable. — (Légumineuses.)
CettL' magnifique espèce est un arbre dans son pays natal et
même en Sicile oii elle supporte la pleine terre. Elle existait de-
puis longtemps dans le Jardin royal de rioceadifalco; de là elle a
été introduite dans le Jardin botanique de Palerme, où elle a été
distinguée et décrite par iM. Todaro. Elle s'y couvre de magnifi-
ques grappes de grandes fleurs du rouge le plus éclatant, pendant
les mois d'avril et de mai. Plus au nord, il faut la cultiver comme
la généralité des E:ylhrines. La plante est peu épineuse; s'^-.s ra-
PLANTES ^'OUVELLES OU RAUES. 335
mifîcations 5ont peu nombreuses, presque dressées, et. portent de
grandes feuilles à trois folioles en cœur, acuminées, d'abord co-
tonneuses, finalement pre.^qje glabrrs en dessus, duve'ées endes-
sous, dont la terminale est plus longuemtiiil pétioluléeque les deux
latérales. Ses grappes de fleurs sont situées sur un rameau court
et sans feuilles. Les gousses que produisent ses fleurs sont lon-
guement rétrécies et comme stipitées à leur base, resserrées dans
l'intervalle des graines et terminées par une sorte de long bec
que forme le style persistant et durci.
Bo:;onia Schmititiana Regel, Gartenf., 1879, pi. 990, p. 321. — Bé-
gonia de Schmidl. — Brésil. — (Bégoniacées).
Ce nouvf.au Bégonia a été trouvé au Brésil, dans la province de
Rio grande do su!. Il rentre dans la seule section de ce grand
genre que K'.otzsch eût (onservée comme genre Bégonia et dont
M. A. de Gandolle a fiit la section Begoniastrum.W se place à
cô'.e du Bégonia subvïllosa Kl. C'est une espèce sous-frutesceute,
haute de 0'^33 environ, dont la tige épaisse et ascendante, ra-
meuse dès la base-, est rouge ain^i que ses ramifications qui sont
hérissées. Ses feuilles longues de 4 à 5 centim. et larges de .3,
sont obliquement ovales-cordétis, d'un tissu ferme, hérissées aux
2 faces, d'un vert foncé et lustré en-dessu?, rouges en-dessous.
Ses fleurs, disposées par 3-7 en cymes axillaires, sont laiges de
O'-' 02 : les mâles ont leurs deux sépales rougeàtres ei velus en
drhors, blancs en dedans ainsi que les deux pétales qui sont
étroits el obovales, très obtus; les femelles ont le périanlhe de
5 folioles dont les 2 externes sont rougtâlres et velues en dehors,
un peu plus longues que les intérieures qui sont blanches et
glabres. L'ovaire porte 3 ailts, — G^tte plante foi me un joli petit
sous-arbrisseau touffu, qui fleurit aboudararae/it en juin et juillet.
Elle n'est nuilea)ei)t délicate ei, se raulliplie aisément de boutu-
res ou de graines. Elle demande la serre.
Le Secrétaire-Rédacteur-Gérant: Impr. de E. DOMMu:', rue Cassette, f.
P. UUCUARTKE.
MAI 188 0.
OBSERVATI jNS MÉTÉOROLOGIQUES FAlTliS PAR M. F. JAMIN, A B JURG-LAREINK,
PRÈS PARIS, (altitude 7 2ni ENVIRON.)
HAUTEUR
TEMPÉRATURE du baromètre.
Minim. Maxim. Matin. Soir
VENTS
dominants.
ETAT DU CIEL.
1,5
3,0
7,2
2,6
6,8
6,1
4,7
0,4
5,0
2,5
.^.8
5,8
8,9
9,8
11,0
12,9
7,:;
5,S
3,5
9,0
6.1
9,'t
9,2
9,0
4,7
10 6
13,0
9,0
*0,5
3.0
IX, 3
21,7
23,7
22,2
764,5
737
760
7.51,5 753
755 758,5
19,0
17,4
16,4
11,5
1G,0
17,8
19,0
2i;,7
26.0
28,8
3ti,0
28,0
19,0
16,5
18,5
18,7
24,0
24,4
20,5
2V.7
3 i,5
34.5
2t5,"
2l,"J
21,0
51,5
23,4
7o9
757
759
762
N.
N. N. E.
N. E., N. 0.
N, N.O.
764
762,5
737
756, 5
760
761
739,5
738
:6l
76 î
766
58
757,5
762
763
763, 5
758,3
756 ,5
57
01
760
758
759,5
761
763,5
N.
N. IN. E.
N. N. E.
N. N. E.
N.
N., N. E.
76V 768
T67,5 703
762 760
762
764
7G3, 3
:63,5
759
"08
773,5
771
763
N.
N.
N. E.
N. 0.
N.
, E.
N
, N. E
N.
N.
N. E.
E.
N.
E.
N
E.
N.
N.E.
N. N. E.
!<.N.E.,0.,S.E,
E., U.
0., S. 0.
S. S. 0.
763
763
763,5 S. E., E.
760 E., S. S. 0.
-.62,5 S.S.E.,S.S.O,
772,5
772
767
761,5
N. 0.
N. 0.
N. N. E.
N.E.,0.
N u:igcux une pn nie de la nuit, clair
Nuageux, belles cclaircies dans
le railiGU du jour.
Nuageux.
Brumeux le mat., clair le mil. du
jour, orages l'ap.-midi, avec un
peu de pluie.
Nuageux, clair le soir.
Couvert, q q. rares éclaircics l'ap.-
midi et légère averse.
Nuageux, grand hâle, clair le soir
et moins de vent.
Clair dans la nuit, couvert dans
la journée, avec q.q. rares
cclaircies, clair le soir.
Clair le malin et le soir, quelques
nuages raprès-mitii.
Clair le mal., nungenx te mil. du
jour, couv. le rjslcde lajourn
Nuageux, clair le soir.
Couvert le malin, nuageux le restej
de la journée.
Couvert de grand malin, clair le
reste de la journée.
Clair, couvert une partie de l'ap.-
niidi.
Clair, nuageux l'après-mifli.
Nuas'ux, clair le soir, beaucoup
dehille.
Apeine q.q. nuages, clair le soir;
ic hâle continue.
.\ peine q.q. nuages l'apr.-midi,
toujours grand lu\le.
A peine q.q. nuages le raat., le
lemps se couvre peu à peu
l'après midr.
Couvi rt, q.q. éclaircies j'apr.-mid
Nuageux.q.q.éclairciesl'apr. raid.
iNuageux, couvert une p^aiie de
l'ap.-midi, avec fort vent de
l'ouest.
Couvert, à peine q.q. éclaircies
.Nuageux 'e u'alin,clairra|i.-midi
A peine q.q. nuages le matin,
nuageux l'après-midi.
Clair le mat., nuageux l'ap.-midi. j
Nuageux.
Nuageux. q.q. goutlesd'eau lemat.l
Clair le malin et le soir, nuageux
dans la joun.ée.
Clair.
Brumeux le malin, nuageux.
* Il a gelé dans la plupart des terrains bas. même à quel()ues centaines de mètres du
point d'observation; les jeunes pousses de Platanes, de Châtaigniers, de Paulownia, de
Catalpa et de nombre d'autres arbres et arbustes ont été entièrement ou partiellement
détruites.
RÉPUBLIQUE FRANC AiSE
Ministère de l'Agricjltuue et du Commerce.
L'j Piéiident de la République fia ne lise,
Sur le rapport du Ministre de rAgricuUure et du Commerce,
Vu le décret du 11 août 1855;
Vu la demande formée par la Société impériale et centrale d'Hor-
ticulture de France, en date du 15 mai 1880, par laquelle cette
association sollicite une modification au titre qu'elle porte actuel-
lement,
Décrète :
Article l^"". — La Société impériale et centrale d'Horticulture
de France prendra à l'avenir le litre de Société nationale et ceri'
traie d'Horticulture de France.
Article 2, — Le Ministre de l'Agriculture et du Commerce est
chargé de l'exécution du présent décret.
Fait à Paris, le 5 juin 1880.
Signé : Jules Grlvy.
Par le Président de la République,
Le Ministre de l'Agriculture et du G)mme:ce,
Signé : P. Tirard.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ EN 188}.
Concours permanents.
Médaille PelHer, ....... pour les Pentstemon.
Prix Laisné pour récompenser l'aptiiude au travail
et la moralité des garçons jardiuiers.
(V. le Journal, 3* série, I, 1879,
p. 691.)
Concours annuels.
Médaille Moynet pour les apports les plus remarqua-
bles, faits pendant l'année, au
Comité de Culture potagère.
Médaille du Conseil d' Xdministration. pour l'introduction ou l'obtention de
plantes ornementales méritantes.
(V. le Journal, V série, XI, 1 877,
p. 145.)
Série 3. T. II. (jahler de juin 1880 publié le 31 juillet 1880. 22
338 PR0CÈ5-VERBAUX.
PROCÈS-VERBAUX (1)
SÉANCE DU 10 JUIN 1880.
Présidence de M. Alph. lia vallée. Président de la Société.
La séance est ouverte à deux heures. La feuille de présence
porte les signatures de cent Membres titulaires et quatre Membres
honoraires.
Dès l'ouverture de la séance, M. le Président annonce que, par
un décret rendu le 5 de ce mois, sur la proposition de M. le Mi-
nistre de l'Agriculture et du Commerce, le titra de la Société re-
çoit une modification importante, puisqu'elle s'appellera, dès ce
jour, Sociélé nationale et centrale d'Horticultwe de France. Il
fait ressortir les avantages qui se rattachent à l'addition du mot
nfl//o??fl/e de laquelle résulte pour la Société un lien plus direct
avec le Gouvernement. Depuis que la Société centrale d'Agricul-
ture a été qualifiée de nationale, elle est consultée par le Gouver-
nement quand il s'agit de questions agricoles ; il y a lieu d'espérer
qu'il en sera de même pour la Société nationale et centrale d'Hor-
ticulture relativement aux questions horticoles. Une considération
d'un ordre moins élevé, mais néanmoins intéressante, c'est que
plusieurs Sociétés d'Horticulture de départements ont le titre de
Société centrale, ce qui parfois pouvait amener une confusion
avec la Société centrale de France ; aujourd'hui pareille confusion
devient impossible.
M. le Président proclame ensuite, après un vote de la Compa-
gnie, l'admission de quatre nouveaux Membres titulaires dont la
présentation a été faite dans la dernière séance et n'a pas ren-
contré d'opposition. Il annonce que le Conseil d'Administration^
dans sa séance de ce jour, a prononcé l'admission d'une Dame
patronnesse .
M. le Secrétaire-général fait part à la Société de quatre pertes
La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles publiés
dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment.
(Avis de la Commission de Rédaction.)
SÉANCE DU 10 JUIN 'IS80. 339
cruelles qu'elle vient d'éprouver par le décès de M""" Blondeau,
Dame pationnesse, et de MM. Doridot (J.-E.-M.), propriétaire;
Merli, propriétaire; Gaulois (Constant), jardinier, tous trois Mem-
bres titulaires.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M. A. Lavaliée, Prc^sident de la Société, propriétaire à
Segrez (Seine-et-Oise), une tige fleurie à' /ris gigantea, grande et
belle espèce rustique, dont les fleurs sont blanches, avec le limbe
des sépales jaune au centre. — Le Comité de Fioriculture remercie
M. le Président de lui avoir montré celte plante peu répandue.
2° Par M. Piée, jardinier chez M. BuUier, amateur, à Sarcelles
(Seine), un pied fleuri de Tillandsia mosaica, pour la présenta-
tion duquel il lui est accomé une prime de 2*= classe, sur la pro-
position du Comité de Fioriculture. — M. le Président de ce
Comité fait observer que c'est la première fois que cette plante
remarquable est prétentée à la Société.
30 Par M. A. Malet, horticulteur au Plessis-Piquet (Seine), des
fleurs coupées de sept variétés de Bégonias tubéreux obtenues par
lui, au sujet desquelles le Comité compétent lui adresse ses re-
merciements.
40 Par M. Schwariz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux
(Seine), trois Fuchsias greffés, deux Pelargonium zonale également
greffés, dont un est le résultat d'un semis de la variété Tom
Pouce.
M. le Président du Comité de Fioriculture dit que M. Schwartz
a greftè ces deux sortes de plantes parce qu'il est convaincu que
des variations se produisent plus facilement sur les pieds greffés
que sur ceux qui ne l'ont pas été. Le Comité a pensé qu'il y avait
des essais à faire afin de reconnaître si cette idée est ou non fondée,
et en vue d'encourager ce jardinier à poursuivre ces essais, il
propose de lui accorder une prime de 3* classe, proposition qui,
mise aux voix, est adoptée par la Compagnie. — Les Fuchsias pré-
sentés par M. Sciiwarlz ont été greffés avec le Fuchsia coccinea
qui est plus rustique que les autres, mais qui néanmoins, bien
que l'introduction en soit très ancienne, est aujourd'hui peu ré-
pandu dans les jardins.
M. Ghandèze confirme ce qui vient d'être dit touchant la
340 PROCÈS-VERBAUX.
rosticilé du Fuchsia coccinea. Il rap| orte que M. A. Malet en ayant
apporté, il y a peu d'années, à une séance de la Société, desbran-
ehes fleurie?, il en a fait des boutures. Lîs pieds qu'il a ainsi ob-
tenus ont passé l'hiver dernier, garantis simplement avec des
feuilles, et néanmoins ils n'ont nullement souffert. Ci^tte espèce
est, fn outre, intéressante comme fleurissant presque toute
l'année.
M. A. Lavaliée dit qu'il cultive ce Fuchsia et qu'il en a constaté
la rusticité qui s'explique parce que l'espèce e&t originaire des
terres magrîHariiques où l'hiver est rigoureux. Il ajoute que le
Fuchsia Ricartoni des Anglais, qui est de fortes -dimensions, et
\q F. repens, qui n'a presque pas l'aspect d'un Fuchsia, sont tout
aussi peu délicats.
M. Aubrée cultive le Fuchsia coccinea depuis 25 ans et, pendant
l'hiver, il le couvre à peine, sans qu'il ait encore soufl'ert du froid,
même cette année. Les pieds qu'il en possède sont superbes en ce
moment. Cette espèce a d'ailleurs l'avantcige de reprendre de bou-
tures avec une facilité extrôme.
M. Forney dit que cette espèce devient un arbrissr^au de forte
taille dans les pays dont le climat lui convierit; ainsi il en a vu, à
Cherbourg, des pieds qui atteignaient trois et même quatre mè-
tres de h tuteur et qui produisaient un efî'et magnifique par l'abon-
dance extraordinaire des fleurs qu'ils portaient.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
1o Des lettres de remerciement écrites par MM. les Présidents
du Conseil général de la Seine et du Conseil municipal de Paris,
au sujet de l'invitation qui leur avait été adressée pour l'ouverlure
de l'Exposition.
2° Une lettre par laquelle M. Gauthier (R.-R.), avenue de
Suffren, 18, invite les amateurs de Rosiers à venir voir ceux de
son jardin.
3° Une lettre par laquelle M. Ch. Baltet, horticulteur-pépinié-
riste à Troyes (Aube), prie M, la Président de confier à un Membre
de la Société la mission de faire un Rapport sur la â* édition de
SÉANCE DU 10 JUI^ 18'' 0. 341
son ouvrage intitulé : L'Art de greffer. — M, Carrière (E.-A.) est
prié par M. !e Piésideiit d'examiaer l'oiivrage de M. Gh. Baltet et
d'en faire l'objet d'un RipporK
4o Plusieurs doci.»r.ents envoyés en réponse au questionnaire
publié par la Société relativement aux effets produits par les froids
de l'hiver dernier. Ils sont dus: à la G)mmission départe-
mentale météorolog'que de l'Allier ; à la Société d'Horticulture de
•" l'arrondibsement de Coutances ; à la Société libre d'Agriculture,
Sciences, Arts et Belles- Lettres du département de l'Eure, saction
de Bernay; à la Société d'Hoiticulture et d'Histoire naturelle de
l'Hérault; à MM. Jacquemet-Bonnefont, d'Annonay (Ârdèche); à
M. Dandin, de Boissy, prèsGhaumont-en-Vexin (Oise). Ges impor-
tants documents sont renvoyés par M. le Président à la Gommis-
sion d'enqi êle sur les effets du froid de l'hiver dernier.
M. le Piési dent entretient la compagnie de la visite qui a été
fdite à l'Exposition générale horticole, terminée hier au soir, par
M. le Président de la République qu'accompagnaient M. le Mi-
nistre de l'Agriculture et du Commerce et M. le Directeur de
l'Agriculture. M. le Président de la République, à qui M. le Pré-
sident et le bureau ont fait les honneurs de l'Exposition, a lémoi-
gné beaucoup de bienveillance pour la Société qu'il a félicitée sur
le succès obtenu par elle en cette circonstance. L'Exposition a
été visitée aussi, mais à différents moments, par M\J. les Ministres
de l'Intérieur, de la Justice, l'ambassadeur d'Angleterre et plu-
sieurs autres grands personnages. D'an autre côté, la Presse %'en
est beaucoup occupée et M. le Président cite les nombreux jour-
naux qui en ont fait l'objet d'articles élogieux. Enfin la foule des
visiteurs y a été grande, pendant toute sa durée, et, en somme, la
Société a tout lieu de se réjouir d'avoir obtenu un nouvel et in-
contestable succès dans une année qui a été désastreuse pour
l'horticulture en général, par conséquent dans des circonstances
qui semblaient autoriser à redouter un véritable échec.
M. le Secrétaire-général dit que, si l'Exposition de cette année
a si bien réussi, c'est que tous ceux qui y ont pris part ou qui l'ont
organisée y ont mis une activité et un zèle pour lesquels la So-
ciété ne saurait leur témoigner trop de gratitude. MM. les horti-
culteurs et plusieurs amateurs distingués ont envoyé au Palais de
342 PROCÈS-VERBAUX,
riodustrie de magnifiques lots de plantes aussi bien choisies et
aussi belles que bien cultivées, et, de son côté, la Coramission
organisatrice tout entière n'a épargné ni temps ni peine pour
préparer d'abord et pour assurer ensuite le succès. Tous ses mem-
bres sans exception ont rivalisé de zèle, et la Société peut s'ap-
plaudir d'avoir mis en eux sa confiance, dans cette circonstance
importante.
M. Forney a la parole et fdit à la Compagnie deux communica-
tions verbales successives sur des sujets d'arboriculture.
L'an dernier, dit-il, une chèvre s'étant introduite dans un clos
planté d'arbres fruitiers, ronirea, sur de grandes étendues, l'écorce
de plusieurs jeunes Pruniers. Un certain nombre se trouvèrent
ainsi complètement décortiqués sur une large zone et ne tardèrent
pas à périr; mais d'autres, bien que ayant perdu leur écorce sur
une large surlace, en avaient néanmoins conservé, d'un côté, une
bande qui, faisant communiquer le haut et le bas de l'arbre,
rendait encore possible un passage de la sève. M. Forney s'est
proposé d'amener le recouvrement graduel de cette large plaie.
Dans ce but, après avoir bien nettoyé la surface dénudée,
il a disposé des rameaux taillés en biseau à leurs deux extré-
mités de telle façon que, introduits entie le bois et l'écorce, tant
dans le haut que dans le bas de la plaie, ils formaient des
voies de communication entre ces deux parties. Il a recouvert
ensuite le tout avec de la terre et un linge. Ces greffes ayant
repiis aux deux bouts, la circulation de la sève s'est rétablie et il
y a lieu de penser que la plaie se recouvrira graduellement. Il en
probable qu'un bourrelet se formera, que cette partie du tronc
aura une surface irrégulière ; mais enfin les arbres qui ont subi
l'opération seront certainement sauvés, et c'est là le résultat qu'il
importait avant tout d'obtenir. — Ce que M. Forney a fait en
cette circonstance, il avait conseillé de le faire dans un article d'un
Journal horticole qui a paru à la date de dix ou douze an«. Cet
article a été analysé ou reproduit dans diverses publications
étrangères, d'où il nous est revenu, et M. Du Breuil, ayant vu ce
procédé indiqué dans un journal américain, sans doute sans indi-
cation d'origine, a donné à ce genre de gretfe le nom de Greffe
américaine sous lequel il le décrit habituellement dans ses cours
SÉANCE DU 10 JUIN '1880. 343
d'arÎDori culture. M. Forney cite d'autres cas dans lesquels il a fait
usage du même procédé.
M. Jamin (Ferd.) demande à M. Forney s'il a essayé cette
greffe sur des arbres qui eussent subi une décortication circulaire.
M. Forney répond qu'il n'a pas fait cet essai.
La seconde communication verbale de M. Forney est relative
aux effets que produisent, selon lui, les incisions longitudinales
qui entrent dans la pratique courante de l'arboriculture fruitière.
Il dit avoir constaté que ces effets sont finalement défavorables
et même généralement mauvais. D'abord, dit-il, l'influence
exercée par ces débridements semblerait être avantageuse; mais
plus tard l'écorce du bourrelet qui s'est produit devient chan-
creuse et se détruit plus ou moins complètement; le bois qui se
trouve ainsi dénudé s'altère, et l'arbre souffre, puis meurt. Il assure
avoir perdu un bon nombre d'arbres par cette seule cause.
Instruit par l'expérience, il a remplacé les incisions longitudinales
de l'écorce par une autre opération dont il n'a qu'à se louer jus-
au'à ce jour. Cette opération consiste à enlever avec la serpette
de minces copeaux d'écorce ; il se forme dans l'écorce ainsi amincie
de petites crevasses, et le résultat définitif est que l'arbre grossit
et prospère. Sur des arbres qui étaient envahis par le kermès et
dont la végétation souffrait beaucoup, il a ramené la vigueur
en enlevant deux languettes d'écorce, d'après ce procédé, sur deux
côtés opposés; la reprise de la végétation n'a été accompagnée de
la formation d'aucune difformité ni d'aucun bourrelet.
M. Arnould-Baltard dit qu'il lui est difficile de partager l'opi-
nion défavorable de M. Forney sur les incisions longitudinales.
Il en a pratiqué plusieurs fois sur des arbres forestiers et jamais
il n'en a vu résulter des conséquenctis regrettables.
M. Lepère, fils, déclare aussi ne pouvoir partager à cet égard
la manière de voir de M. Forney. Les incisions longitudinales
pratiquées à l'écorce rendent tous les jours de grands services;
seulement il faut choisir pour les faire l'époque convenable et ne
pas enfoncer profondément l'outil avec lequel on les fait. Aussi
est-il convaincu que, quoi qu'on dise contre cette opération, les
arboriculteurs, qui généralement ont eu à s'en louer, n'y renon-
ceront pas.
344 PRCCÊî-YiLRBADX.
M. Jaiiiin (Fird.) fait obseiver qu'il semble que pareille chose
ait lieu parfois dans les arbres abandonnés à eux-mêmes, car on
voit quelquefois récorce éclater, et le grossissement se ressent
eu général avantageusement de ce fait.
M. P. Duchartre a la parole pour signaler un fait qu'il a observé
dans son*jardin et qui lui semble avoir un certain intérêt. Il
rappelle que, à la séance du \\ août 1864, il avait dit avoir vu,
sur une vieille treille de Chasselas, une pousse de l'année produire
à sa base, par un temps sec et chaud, à trois mètres environ au-
dessus du sol, quelques mamelons qui semblaient être des racines
adventives. Pour reconnaître si telle était en effet leur nature, il
boutura ce sarment et, au bout d'un mois, ces mamelons s'étaient
développés, dans la terre, en racines longues de 8 ou 9 centimètres.
M . Jamin (FerJ.) fît observer alors que des racines adventives se
produisent assez souvent sur les pieds de Vigne cultivés en serre,
mais non sur ceux qui se trouvent à l'air libre. Or, pendant i'été
de 1879, un pied de Morillon hâtif cultivé en treille dans le même
j^jrdin, à Meudon (Stine-et-Oise),a été le siège d'une formation ex-
trêmement abondante de racines adventives parfaitement caracté-
risées, tandis que rien de pareil ne s'est produit sur d'autres pieds
delà même variété de Vigne qui se trouvaient à côté du premier et
qui faisaient partie de la mêro.e tonnelle. C'est de la vieille tige,
âgée certainement de plus de vingt ans, que sont sorties ces racines
qui étaient réparties par groupes allongés et serrés, depuis 20 à
25 centloi êtres du sol jusqu'à une hauteur d'environ deux mètres.
Au commencement du mois d'août, elles avaient, en moyenne,
près de deux centimètres de longueur, sur deux ou trois milli-
mètres d'épaisseur; leur couleur était claire et plus ou moins
rougi âtre. Elles se sont pea allongées dans le reste de la saison,
mais uu flacon à large goulot et rempli d'eau ayant été disposé
de sorte qu'une portion d'un groupe plongeât dans ce liquide,
celles qui étaieLt ainsi immergées se sont asstz rapidement déve-
loppées ; elles avaient atteint dix centimèties de Lngueur, sans
se ramifier, lorsque, à partir des premiers jours d'octobie, une
absence prolongée les a fait perdre de vue. Ensuite les gelées
rigoureuses du mois de décembre ont fait périr jusque près de
terre U tige qui avait été le siège de ce singulier développement.
SÉANCE DU 24 JDIN fSfO. 345
M. le Secrétaire-général aononce de nouvelles présentations ;
Eî la séance est levée à quatre heures moins un quart.
SÉANCE DU 24 JUIN 18 8 0.
Li séance est ouverte à deux heures, en présence de cent-
vicgt-cinq Membres titulaires et de quatre Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière 33ance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'ad-
mission de douzi Membres titulaires dont la présentation, faite
dans la dernière séance, n'a soulevé aucune opposition.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1*^ Par M. Caachin (Vincent), cultivateur àMontmagay, un lot
important de légumes variés, savoir: des Choux-fleurs Lemaitre,
des Pois Serpette verts, des Oignons blanc hâtif et gros tardif, et
trois sortes de salades : Romaine blonde maraîchère, Liitue-chou
de Naples, Laitue verte grasse. — Relativement à cette dernière
variété de Laitue, qui a éié mise au commerce, à la date de quelques
années, par la maison Vilmorin-Andrieux, M. Gauchinfait obser-
ver qu'elle n'est pas encore cultivée aussi fréquemment qu'elle
mérité de l'être, attendu qu'elle est de première qualité.
M, le Président du Comité de Culture potagère déclare que tous
ces légumes sont fort beaux. 11 fait remarquer entre autres la
Romaine blonde, qui a été semée et cultivée en plein champ, et
qui néanmoins est fort belle et sans trace de maladif, fait rare
maintenant, ainsi que l'Oignon blanc tardif dont la beauté est
remarquable pour l'année. Aussi le Comité es t-il d'avis, quoique
tous ces produits soient de pleine saison, d'accorder à M. C luchin,
pour la présentation qu'il en a faite, une prime de 2' classe. Cette
prime est votée par la Compagnie.
M. Laizier dit que la variété de Chou-fleur dont M. Cauchin a
présenté deux beaux spécimens, a reçu de M. Lpmaîire son propre
nom, bien qu'elle fût connue antérieurement à cet horticulteur.
2" Par M. Bain (Louis), jardinier chtz M. Gauthier (R.-R.),
avenue de SafiFren, 18, à ?ànSf\i\x\\. Choux-fleurs de la variété
346 PROCÈS-VERBAUX.
Pageot, qui sont d'une telle beauté que le Comité de Culture po-
tagère propose d'accorder pour récompense à ce jardinier une
prime de 2" classe. Mise aux voix par M. le Président, celte pro-
position est adoptée.
M. Gauthier dit que plusieurs des Choux-fleuis qu'il a déjà ré-
coltés, la semaine dernière, mesuraient jusqu'à I-^IO et même
l"» 20 de circonférence, c'est-à-dire environ 0" 40 de diamètre. 11
donne lecture, à cette occasion, d'une noie rédigée par lui, qui a
pour titre : Moyen d'obtenir des Choux- flews ayant plus d'un
mfitre de chconférence.
3" Par M. Régnier (Alexandre), horticulteur, avenue Marigny,
à Fontenay-sous-Bois (Seine), des Pommes de terre qu'il présente
comme étant de la vaiiélé Maijolin et des Fraises Qualre-saisons.
Ces deux produits ayant été reconnus beaux, il est donné à cet
horticulteur une prime de 3"= classe.
M. le Président du Comité de Culture potagère déclare, à ce
propos, que les tubercules déposés sur le bureau par M. Régnier
sont très-beaux, mais ont laissé quelques doutes au Comité quant
à la légitimité du nomdeMarjolin. Comme ils proviennent d'une
culture faite en plein champ, il serait possible qu'il y eût eu
mélange dans la plantation. Il se pourrait aussi que ce fût une
variété nouvelle qui, dans ce ca?, constituerait une bonne acqui-
sition.
4° Par M. Dudciiy, me Notre-Darae-des-Victoires, à Paris, des
tubercules des trois variétés de Pomme de terre à feuilles d'ortie,
«entennial et Ash-Leaf, dont la détermination est parfaitement
sûre et qu'il apporte comme termes de comparaison avec ceux qui
ont été présentés dernièrement sous ces noms. — Le Comité de
Culture potagère lui adresse, pour l'attention qu'il a eue en cette
circonstance, Hes remerciements, par l'organe de son Président qui
rappelle en outre que AI. Paillet avait déposé sur le bureau, à la
dernière séance, des tubercules de la Pomme de terre centennial
afin de montrer combien elle est lente à se mettre en végétation.
D'après M. Dudoiiy, continue M. le Président du Comité, cette
lenteur est telle que la Pomme de terre ne pousse pas ; mais, s'il
en est ainsi, fait-il observer, comment parvient-on à la multiplier
et à en obtenir les beaux spécimens qu'a montrés M. Paillet ?
SÉANCE DU 24 JUIN 1880. 3i7
0° Par M. Pâillieux. un fromage fait avec la graine du Soja
hispidn.
A l'appui de cette présentation M. Paillieux fait une commu-
nication verbale sur ce mode d'utilisation de la graine du Soja.
Peut-être, dit -il, ce produit serait-il plutôt du ressort de l'Agri-
culture que de l'Horticulture ; néanmoins comme c'est encore
surtout dans les jardins qu'on cultive cette Légumineuse, il n'est
pas hors de propos d'en parler dev^int la Société d'Horticulture.
Le fromage de Soja est la matière d'une immense consommation
en Chine, au Japon et dans tout Textrôme Orient. La graine avec
laquelle on le prépare peut, enraison de sa composition chimique,
être regardée presque comme du lait à l'état solide. Pour en faire
du fromage, on la met tremper dans l'eau pendant vingt-quatre
heures; on la moût ensuite. On ajoute un peu de lait, puis de la
présure pour fairele caillé, après quoi on confectionne le fromage.
Sans doute ce n'est pas là un fromage fin ; mais son extrême bon
marché le rend populaire. Comme il n'a guère de saveur à lui
propre, les Chinois l'aromatisent, et on pourra suivreleur exemple,
si l'on se décide à en fabriquer en France. Cette préparation
laisse un résidu que tous les animaux domestiques mangent vo-
lontiers. Au reste, dit M. Pâillieux, les feuilles et les gousses de
la même plante sont acceptées par le bétail qui, en outre, est
friand de sa graine. Il est donc certain qu'on trouverait différents
avantages à la culture de cette Légumineuse.
f>° Par M. Gauchin (Vincent), des rnmeaux de Pommier Rei-
nette du Canada atteints d'une maladie qu'il croit être produite
par un Oïdium.
M. le Secrétaire du Comité d'Arboriculture dit que ce Comité a
pensé que c'était le mal connu des jardiniers sous ie nom de La
Grise ou le Tigre sous feuilles, mal que Ton combat avec de l'eau
de savon noir.
7° Par M. Roy (A.), horticulteur, avenue d'Italie, 162, un pied
fleuri d'une Clématite qui a été obtenue de semis par M. Rousselot,
de Nantes, à laquelle a été donné le nom de Docteur Blanchet.
Elle est issue da Clematis lanuginosa.
8" Par M. Vauvel, chef des pépinières au Muséum d'Histoire
rialurelle, un pied fleuri d'un Œillet dont il désire apprendre le
ii\8 PROCÈS- VERBADX.
nom, et que le Comité deFloriculture j'iga voisin de la variété
nommé Beauceron qui rentre dans le Dianthus semperflorens. —
M. Vauvel écrit que ce pied e&t une bouture faite, à l'automne
dernier, par M. Naudin, horticulteur, rueYvart, à Pari?. M. Naudin
a rapporté le p'ed-mère d'Alsac», où, dans un voyage, il le vit
sur la fenêtre d'une personne qui consentit à le lui vendre. Cette
plante a parfaitement supporlé l'hiver dernier, étant en pleine
terre; elle e^t donc entièrement rustique; elîe est vivace, à fleurs
doubles. La floraison en est abondante et paraît être de longue
durée, puisque le pied qui se trouve en ce moment sur le bureau
est fleuri depuis plus d'un mois.
90 Par la maison Vilmoriu-Andrieux que représente M. Michel,
chef de culture, une série de p'antes fleuries, savoir : Godetia
Lady Albemarle, Thlaspi [Iberis) nain hybride rose, variété fixée,
Pétunia nain compacta panaché, Campanula [Piismalocarpus)
Spéculum procumbens blanc, enfin, Réséda pyramidiil à grandes
fleurs, présenté comme objet de comparaison avec deux variétés
allemandes, nommées, l'une compacla nain, rautreDiamant,dont,
dit M. le Président du Comité, on a fait grand bruit en Allemagne
et qui cependant n'approchent certainement pas du premier. —
Une prime de 2"^ classe est demandée et accordée en raison de la
b?au!é de cette présentation; mais MM. Vilmorin-Andrieux renon-
cent à la recevoir.
M. Michel apprend à la Compagnie que le Pétunia dont un pied
fleuri est déposé sur le bureau est sorti deVinimitahilis .Vàv sélec-
tion on est arrivé à en f dire une plante très-naine, propre aux
bordure?. Ayant fécondé cette nouvelle variété avec le pollen de
variétés doubles, M. Michel a obtenu des plantes qui semblent
devoir être doubles.
Il fait l'éloge du charmant Godétia Lady Albemarle et en géné-
ral des Godétias qui ont le mérite de se maintenir en bon état de
floraison pendant dix ou douze jours, dans des appartements.
10° Par M.Godefroy-Lfcbeuf, horticulteur, route de Sannois, 26,
à Argenteuil (Seine-et-Oise), plusieurs plantes d'introduction
récente : Bolbophyllum Beccari^ Orchidée grimpaKte, à énormes
feuilles ovales, et à fleurs nombreuses, d'un brun lavé de lilas,
avec le labelle de couleur foncée. Cette grande et cuiieuse espèce
SÉANCE DU 24- JUIN ,'880. 349
qui, dit M. Godefroy-Lebeuf, est cultivée chez MM. Veitch et à
Gind, a élé découverte dans l'île de B jrnëo, par le botaniste-
voyageur italien Beccari. Begoniat Daveauana, petite plante à
feuillage él<^ganiment coloré, qui a été introduite par M. Godefroy-
Lebeuf, et découverte par lui sur les montagnes de Bay Dor, dans
l'île de Phu Quo', go'fede Siam. Elle n'a pas encore fleuri, de
forte que le noœ qui lui est donné est provisoire ; elle vient tou-
jours à Tombie et nes'éiiole jamais,Z?'^M/anamacro;j^y//<2, Com-
posée de tiès fortes p rojiortions, dont le pied placé sous les yeux
de la Compagnie a émis, du milieu d'une touffe de très grandes
feuilles ovales-oblongues, deux tiges florifères hautes de près de
deux mètres; les fleurs en sont jaunes. C ate plante figurait dans
le lot remarquable d'espèces de l'Asie centrale que M. le
docteur Ei. Regel avait envoyé à l'Exposition du Champ de
Mars, en 1878. Daphne elegantissima. Primula copitata Eook.,
charmante espèce de rHimaiaja, dont l'introiuction ea due au
docleur Dalton Hooker, et dont la floraison dure trois mois; elle
a trèj bien supporté en plein air les froids de l'hiver dernier,
ce qui prouve sa rusticité. Spirsea elegans, hybride obtenu entre
les Sp. venusta et japonica. Enfin Juncus ::ebrmus, variété rusti-
que, remarquable parce qu'elle est panachée de zones alternatives
vertes et blanchâtres.
Le Comité de Floriculture propose d'accorder à M. Godefroy-
Lebeuf, pour cette présentation du plus haut intérêt, une prime
de 1'® classe, la p'us haute récompense que le règlement autorise à
donner en séance. G^tte proposition est adoptée, mais M. Gode-
froy-Lebeuf renonce à recevoir la prime dont il a été reconnu
digne.
11° Par M. Schwarlz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux
(Seine), un Zinnia double panaché et deux pieds d'un Pelargo-
nium zonalek fleurs rouge vif, obtenu par lui de semis. Pour cette
nouvelle plante, à laquelle il donne le nom de Karl Silnvind, il
lui est accordé une prime de 3® classe, sur la demande du Comité
de Floriculture.
12° Par M. Jolibois, jardinier-chef au Luxembourg, un pied fleuri
de Pitcairma violacea, forte Broméliacée remarquable par la cou-
leur violet foncé de ses grandes fleurs qui sont en grappe composée,
350 PROCÈS-VEllBAUX.
lerminant une tige florale longue d'environ l-^aO. Celte plante
fleurit très-rarement. M. Jolibois apprend à la Compagnie que»
surtrois pieds qu'il en possède, un a fleuri, à la date d'une quin-
zaine d'années, et n''a plus relleuri, tandis que les deux autres
viennent de fleurir maintenant pour la première fois. Une prime
de 4''' classe est accordée pour cette remarquable présentation,
mais M. Jolibois renonce à la recevoir.
D'après les renseignements qu'il donne de vive voix, le Pitcair-
nia violacea est une plante de serre foide, très-peu délicate, qu'on
ne voit guère aujourd'hui que dans des jardins botaniques. La
multiplication en est difficile et s'opère péniblement par division.
Les fragments qu'on en sépare ainsi perdent toutes leur^ feuilles
extérieures, ne gardant que celles du centre qui se rident, do
sorte que le tout semble presque mort; cependant plus tard la vie
se manifeste et le nouveau pied entre en végétation.
'13° l^ar i\i"e Marie de laRouvray«, d'Orbec-eu-Auge (Calvados),
des fleurs de Pelargomum grandiflorum qui malheureusement
sont arrivées en trop mauvais état pour qu'il ait été possible de
les apprécier. — A ce propos, M. le Président du Comité de
Floriculture fait observer que, lorsqu'on expédie des fleurs coupées,
on a tort de les enfermer dans des boîtes parfaitement closes; il
vaudrait mieux les disposer de manière que l'air eût libre accès
jusqu'à elles. On trouverait mèaie avantage, si la chose était pos-
sible, à les laisser soumises à l'influence de la lumière.
14° Par M. Aubrée, de Cliatenay, des branches fleuries du
Fuc/isia coccinea, dont il a été question dans la séance précédente.
Il les ofl're à ceux de ses collègues qui- voudront en l'aire des bou-
tures. M. Aubrée dit que cet arbuste est tellement rustique qu'il
le laisse constamment en pleine terre. 11 se borne à le rabattre k
l'automne et à le recouvrir quelque peu de feuilles. Au printemps,
il le voit repousser avec vigueur, après quoi les pousses ne tardent
pas à se couvrir de fleurs. La reprise de cette espèce par boutures
est tellement facile que même les branches qu'on en coupe acci-
dentellement et qui tombent à terre, ou celles qu'on utilise
comme tuteurs forment tout autant de pieds.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
SÉANCE DU 24 JUIN 1880. 351
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
1° Une lettre par laquelle M. le Ministre de l'Agriculture et du
Commerce annonce à M. le Président qu'il a bien voulu accorder
à la Société la subvention habituelle.
20 Une lettre de M. Rosenthal qui annonce l'envoi d'un tirage à
part du Wiener illustrirte Garten-Zeitung (Gazette horticole illus-
trée de Vienne), organe de la Société I. R. d'Horticulture de
Vienne (Autriche), dont il est rédacteur en chef. Cette brochure
renferme trois Rapports rédigés par lui : le premier donne
l'énumération des variétés de Poiriers, au nombre de 182, aux-
quelles a nui plus ou moins le froid de l'hiver dernier qui, à
Vienne, est descendu jusqu'à — 22oR., c'est-à-dire —27° b cent.;
le second relève les variétés de Poiriers, au noranre de 3i0, qui,
au contraire, dans les cultures de l'auteur, ont supporté ces g-elées
exceptionnellement rigoureuses, sans en éprouver de dommages
sensibles ; enfin dans le troisième se trouvent des relevés compa-
ratifs analogues pour les Pommiers, les Abricotiers et les Pêchers.
3o Une série de réponses au questionnaire publié par la Société
relativement aux effets produits par les gelées de l'hiver dernier.
Elles sont dues à la Société horticole-rosiériste de Brie-Comte-
Robert et Grisy-Suisnes, à la Société nantaise d'Horticulture, à la
Société d'Horticulture deFontenay-le-Gomte (Vendée), à la Société
d'Horticulture et d'Arboriculture des Dâux-Sèvres, à la Société
centrale d'Agriculture du département de la Seine-laférieure,
entin à M. Bigot, Membre de la Société, qui écrit de Dieppe. —
M. le Président dit que de vifs remerciements seront adressés aux
Sociétés qui ont bien voulu rédiger et envoyer ces importants do-
cuments dans lesquels la Commission d'enquête sur les dégâts
causés par l'hiver dernier trouvera de précieux renseignements.
M. le frèi*e Henri, professeur d'Arboriculture à Rennes (lUe-et-
Vilaine), expose, de vive voix, le système de pincement court qu'il
applique au Pêcher et dont il a exposé en détail la méthode diins
son Traité d' Arboiicultwe fruitière. Il raconte que, à la date d'une
vingtaine d'années, se réglant en partie sur les indications de
M. Grin, de Chartres, il pratiquait ce pincement sur deux feuilles
ayant un œil à leur aisselle; mais il n'a pas tardé à reconnaître
352 PaOCÈS-VERBAUX. — SÉANCE DU 24 JUIN 1880.
qu'il résultait des inconvénients sérieux de cette manière d'opérer.
Aujourd'hui il pince en laissant, en moyenne, quatre feuilles au-
dessus de ce qu'il nomme la rosette de la base, et il assure qu'il
se trouve bien de cette manière d'opérer; aussi i'enseigne-l-il dans
ses leçons et dans soa livre.
M. Lepère, fils, déclare ne pouvoir partager la confiance de
M. le frère Henri dans les efîets du pincement, tel qu'il a été
conseillé. 11 croit que, même modifié comme il l'est actuellement,
il ne vaudra pas mieux que ceux qui ont été conseillés par M.Grin,
M. Picot, etc. Pour lui, il préfère sans hésitation le palissage à
tous les pincements qu'on essaie d'y substituer, et il assure que
divers arboriculteurs qui ont essayé cette substitution ont perdu
finalement les arbres sur lesquels ils l'avaient efi'ectuée.
M. Forney conteste l'un des efiets que les partisans du pince-
ment attribuent à cette opération et qui consiste à changer les
boutons à bois en boutons à fleurs. Il affirme que cette transfor-
mation est impossible, car, sur le Pécher, la fleur est déjà formée
dcins le bourg-on au moment cù il devient visible. Pour le Poirier,
ajoutt-l-il, la formation de la fleur est plus tardive et n'a pas lieu
avant le mois de novembre.
M. Jamin pense que celte dernière assertion n'est point parfai-
tement exacte et que, dès le mois de juillet ou au moins d'août,
les boutons à fleur des arbres fruitiers à pépins sont formés et
caractérisés.
Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents
suivants :
4» Rapport sur un thermomètre avertisseur électrique construit
par M. Eon; M. Ch. de Vendeuvre, Rapporteur. — Les conclu-
sions sont que la Commission aurait demandé le renvoi à la Com-
mission des Récompenses si l'appareil qui en est l'objet n'avait valu
déjà une médaille à M. Eon, à l'Exposition qui vient d'avoir lieuv
2° Rapport sur la i' édition d'un ouvrage de M. Ch. Baltet inti-
tulé : L'art de greffe?'; M. Carrière (E.-A.), Rapporteur. — Les
conclusions de ce Rapport tendant au renvoi à la Commission des
Récompenses sont mises aux voix et adoptées.
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations ;
Et la séance est levée à quatre heures et un quart.
NOMINATIONS. — SÉANCES DES 10 ET 24 JLIN 1880. 353
NOMINATIONS.
SÉANCE DU 40 JUIN 4880.
MM.
\. Cornu (Miximo), aide-naturaliste au Muséum, rue des Ecoles, 1, à
Paris, présenté par MM . Carrière et Vauvel.
2. Fastré, propriétaire, rue des Martyrs, 57, à Paris, présenté par MM.
E. Robert et Duvivier.
3. L'Herron, horlicullcur, à Brest (Finislère), présenté par M. M. Borel
et Glatigoy.
4. Rondeau (Alexandre), jardinier-chef chez M. le comte de Germiny, au
château de Gouville, par Gailly (Seine-Inférieure), présenté par
MM. Hûullcl et B. Verlot,
COMME DAME PATRONNESSE.
M""' Poupon, rue de Rmnes, 89, à Paris , présentée par MM. Eugène
Tesloû et Lecocq-Duoiesnil.
SÉANCE DU 24 juin 18S0.
MM.
S. Alliou, peintre-», avenue de Clichy, 47, à Paris, présenté par MM.
Borel et Duvivier,
2. Blanquier, fabricant de chauffages, rue de TEvangile, 20, à Pdris,
présenté par MM. de Vendeuvre et Marand.
3. Carpentier, fabricant de châssis-cloches, à D oullens (Somme), pré-
senté par MM. Duvivier et Borel.
4. Dehu (Elie), jardinier chez M. Rouquier, à Dugny, par le Bourget
(Seine), présenté par MM. Chargueraud et È. Chouvet.
.5. Du/iLLARD (AUmJ ), horticultenr, rue Bertbollet, à Arcueil (Seine),
présenté par MM. Carrière et Curé.
6. Hebrard (Alexandre), horticulteur, rue de Reuilly, S5, à Paris, pré-
senté par MM. Curé et Cuvier.
7. Jeanninel, horticulteur, à Langres (Haute-Marne), présenté par MM.
Ballet, Bonnel et Michelin.
8. Laurent (Narcisse), horticulteur, rue de Lourmel, 20?, à Paris, pré-
senté par MM. Carrière et Curé.
9. Rot (François-Vincent), entrepreneur de menuiserie, rue de Grenelle-
Saint-Germain, 37, à Paris, présenté par MM. Duvivier et Verlot.
10. ScHMiDv (Georges), au Château des Mure?, à Avranches (Manche),
présenté par MM. Duvivier et de Vendeuvre.
23
354 BOLLETrN BIBLIOGRAPHIQUE.
1 1 . Thomas (Albert), inspecteur du gouvcrnemeat , architecte de la
Société, boulevard Malesherbes, 112, à Paris, présenté par MM.
Henri Lallemand et Lecocq-Dumesnil.
12. TRA^soN (Eugène), de la maison Transon frères, pépiniéristes, à Or-
léans (Loiret), présenté par MM. Chatenay (Abel), Coulombier et
Eugène Verdier^ fils aîné.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
MOIS DE MAI ET JUIN 1880,
Actualité (L'j, office général de l'Industrie cl du Commerce (n'* 46 à 66.
Paris ; feuille in-4.
Annales de la Société d'Horticulture de la Ilaute-Garonne (janvier-févr.,
mars et avril 1880). Toulouse; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture de Maine-et-Loire ÇZ" et 4^ trimestres
de 1879). Angers; in-8.
Annales de la Société hoiticole, vigneronne et forestière de l'Aube (avril
el mai 1880). Troyes-, in-8.
Annales de Vlnititid expérimenal agricole du Rhône (mars et avril 1880).
EcuUj'-lcs-Lyon; in-8.
Apiculteur [L') (mai et juin 1880). Paris; in-8. •
Botanisches Centralblatt, refcrirendes Organ fur das Gesammtgebict der
Botanik iFeuille centrale botanique, recueil analytique pour toute
la botanique, édité par le docteur Oscak Uiilworm, n"» 1 à 17).
Cassel ; in-8.
Bulletin agricole du Puy-de-Dôme (mars, avril et mai 1880). Riora;
in-8.
Bulletin de la Société botanique de France {a"" 1 et 2 des Comptes rendus,
Revue bibliographique A de 1880). Paris ; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Nancy (mars-avril 1880).
Nancy ; iu-8,
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture des Ardennes (n» 13 en
1t80). Charleville; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Clermont (Oise)
(avril 1a80). Clermont; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture de l'Indre (n° 4 de 1879). Châ-
leauroux ; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture et d'Horticidture de Tontoisc (3* tri-
mestre de 1879). Pontoise; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture et d'Horticulture de Vaucluse (mai
cl juin 1880). Avignon; in-8.
MOIS DE MAI ET JUIN 1880. 3oO
Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Poligny (février et
mars 1880). Poligny, in-8.
Bulletin de la Société d'Encouragement (avril 1880). Paris; in-4.
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France (n"' 9, 10 et 1 1 do
1880). Paris; in-8.
Bulletin de la Société d^ Horticulture de Chdlon-sw-Saone (1^' trimestre
de 1880). Châlon; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Cholet (aaaée 1879). Cholet;
i:i-S.
Bulletin de la Sociétd d'Horticulture de Clermont {Oise) (mai 1880).
Clerraont; in-S.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Compiègne (1er trimestre de 1880).
Cimpiègne ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Coulommiers
no* 32, 33 en 1879 ; 34 et 3.5 en !880). Coulommiers : in-8.
Bidletin de la Société d' Horticulture de Meaur; (n^s 2 à ô de ISIO) Meaux;
in-8.
Bulletin de la Société d'HorticuUure d'Orléans et du Loiret (4e trimestre
de 1879). Orléans; ia-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture de Picardie (janvier-février-rnarà
■1880). Amiens; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de petite Culture de Soissons
favril-mai 18.80). Soissons ; in-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir
(avril et mai 1830). Chartres ; in-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture des Vosges {a" 29
en 18,S0). Ëpinal ; in-8.
Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Silviculture de
Reims (n"* 16, 17 et 18 de 1880). Reims; in-8.
Bulletin de la Société protectrice des animaux (février-mars-avril 1880).
Paris ; in-8.
Bulletin de la ville de Paris {a"^ 13, 15, 16, 17, 18, 19 et 20 de 1880).
Paris ; feuille in-4.
Bulletin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France
(février et mars 1880). Paris -, in-8.
Bulletin d'Insectologie agricole (mars et avril 1880). Paris; in-8.
Bulletin du Cercle horticole du Nord (février, mars et avnl 1880). Lille ;
in-8.
Bulletin du Comice agricole d'Amiens (n°' 198 à 201). Amiens; feuille
in-4.
Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de Mantes (mai et
juin 4880). Manies; in-8.
Bulletin mensuel de la Société d'Acclimatation (mars 1880). Paris;
in-8.
356 BDLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Bulletin mensuel de la Société d'Agriculture, d'Borticulture et d'Accîi-
matation du Var (avril et mai 4880). Toulon; in-8.
Bulletin mensuel du Comice agricole de l'arrondissement de Tarbes (mai
et juin 1880). Tarbes; ia-8.
Bulletin semestriel de la Société d'Agriculture de Joigny (a° \M en
1879). Joigny ; in-8.
Bulletin trimestriel du Comice agricole, horticole et foresiier de Toidon
(no 1 de 1880). Toulon; in-8.
Bidletlino délia R. Società toscana di Orticultura (BuUelin de la SociéLé
Royale toscane d'Horticulture, l° d'avril 1880). Flo<ence; in-8.
Catalogue de M. Linden, horticulteur à Gand (Belgique).
Cercle pralique d'Horti'Mlture et de Botanique du Havre (1", 2' et 3^
bulletins de 18H0). Le Havre; in-8.
Chronique hoiticole de l'Ain (1*' noars, 1^' avril, 1^' mai, 1" juin de
1880). Bourg; feuille in-4.
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences
(n°» 17 à2J de 1880). Paris ; in-4.
Cultivateur {Le) agenais (mai et juin 1880). Agen ; in-8.
Cidtivateur {Le Bon) (n°' 9 à 13 de 1880). Nancy; feuille in-4.
Cultivateur {Le)de la région lyonnaise [a"' 174 à 182de 1880). Lyon;in-8.
Garlenflora (Flore des Jardins, Bulletin mensuel général d'Horticulture
édité et r<5digé par le D' Ed. Regel, avec plusieurs collabora-
teurs ; cahiers de mai et juin 1880). Stuttgart; in-8.
Journal d'Agriculture itratique du midi de la France (mars, avril
et mai 1880)- Toulouse; in-8.
Journal de l'Agriculture (n°* 578 à 585 en 1880). Paris; in-8.
Journal de la Société d'IIorticuUitre du département de Seine-et-Oise
(janvier, février et mars 1880). Versailles; in-8.
Journal des Campagnes (n^s 18 et de 20 à 26 de 1880). Paris; feuille in-4.
Journal des connaissances utihs (n" 46, 47 et 48 de 1880). Paris; in-4.
Journal de vulgarisation de l'Horticulture (avril, mai 1880). Paris ; in-S.
Lyon horticole (n"* 9, 10, 11 et 12 de 1880). Lyon ; in-8.
MaandUad vaii de Vereeniging ter bevordeiing van Tuin- en Landbouw
(Feuille mensuelle de la Société pojr le perfectionnement de l'Hor-
ticulture et de l'Agriculture, n'* de mai, juin, juillet 1880). Maes-
Iricht ; in-8.
Maison de Campagne {La) (n"" 9, 10, 11 et 12 de 1880). Paris in-8.
Massachiissetts Ploughman, Journal of Agriculture (Le laboureur du IMas-
sachussett, journal d'Agriculture; n° du 24 avril 1S80). Boston;
feuille in-foiio.
Monatschrift des Vereines zur Befœrderung des Gartenbaues (Bulletin
mensuel de la Société pour le perfectionnement de l'Horticulture et
de celle des Amis du jardinage à Berlin, cahier de mai 1880^V
Berlin; ia-8.
MOIS DE MAI ET JUIN 1880. 357
Moniteur d'Horticulture (Le) (juin et juillet <880). Paris ; io-S.
Revue agricole et horticole du Gers (mai et juin 1880). Âuch-, in-8.
Revue des Eaux et Forêts (mai et juin 1880). Paris ; in-8.
Hevue horticole, par M. Carrière (É.-A.) (i.o» 10, 11, 12 et 13 de 1880).
Paris ; in-8.
Revue horticole des Bouches-du-Bhône {ai\nl <880). Marseille-, in-8.
Rivista agricola romana (Revue agricole romaine, publication officielle
du Comice agricole de Rome, mars, avril, mai 1880). Rome;
in-8.
Science pour tous (La){a'>^ 19 à 26 de 1880). Paris; feuille in-4.
Sieholdia^ Weekblad voor den Tuinboiiw in Nederland (Sieboldia. Feuille
hebdomadaire pour l'Horticulture dans les Pays-Bas, n"« 19 à 26
da 1880). Leyde; iii-4.
Société d'Agriculture de l'Allier (juin 1880). Moulins; ia-8.
Société d'Horticulture, de Botanique et d' Agriculture de Montmorency
(l^' trimestre de 1880). Montmorency; io-8.
Société d'Horticulture de l'arrondissement de Sentis (mai et juin 1S80).
Senlis; in-8.
Société d'Horticulture de Limoges (n°s 3 et 4 do 1879). Limoges; in-8.
Société d'Horticulture de Nogent-sur-Seino (Bullelin.no4 de 1880).Nogent;
in-8.
Société d'Horticulture pratique du Rhône (Liste générale des Membres en
1880). Lyon; in-8.
Société Lmnéenne de Bordeaux (6e livraison de 1879 et procès-verbaux de
l'année 1879, tome 111). Bordeaux-, in-8.
Société royale d' Agriculture et de Botanique de Gand (143^ Exposition, en
4 380). Gand; in-8.
Sud-Est {Le) (mai 1880). Grenoble; in-8.
Tarif der K. K, chemisck-physiologischen Versuchs-Statio)ien fur Wein-
und Obsthau (Tarif des stations chimico-pliysiologiques 1. R. pour
la Viticulture et l'Arboriculture; 2e édition; grand in-S de 15
pages. Vienne; 1880.
The Garden (Le Jardin, journal hebdomadaire illustré d'Horticulture dans
toutes ses branches ; cahiers des 8, 15, 22, 29 mai, 5, 12, 19, 26
juin 1880). Londres; in-4.
The Gardeners'Chronicle (La Chronique des Jardiniers, journal hebdoma-
daire illustré d'Horticulture et des sujets voisins; cahiers des 8,
15, 22, 29 mai, 5, 12, 19, 26 juin 1880). Londres; in-4.
Vigneron (Le) champenois (n*»' 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42 et 43 de
4880). Epernay; feuille in-4.
Woche7iblatt des land'wirthschaftlichen Verei^is im Grossherzogthum Baden
(Feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand-
Duché de Bade, nos 15 a 21 de 1880). Carlsruhe; in-4.
358 LISTE DES RÉCOMPENSES
Zeitschrifl des landwirlhschaftîichen Vereins in Bayern (Bulletin de la
Société d'Agriculture de Bavière, cahier de juin ^880). Munich;
in-8.
LISTE DES RECOMPENSES
ACCORDÉES PAU LES JURYS DE l'ExPOSITION TENUE PAR LA SOCIÉTÉ
nu 5 AU 8 JUIN 1880, dans le Palais de l'Industrie (1).
Dressée 'par le Secrétariat de la Société.
La Société centrale d'Horticulture de France qui, par décret
en date du 5 juin 1880 a pris le titre de Société nationale et cen-
trale d'Horticulture de France, a tenu, du 5 au 8 juin dernier, son
Exposition principale (2). Les plantes présentées, ainsi que les
objets d'grt et d'industrie se rattachant à l'Horticulture, ont été
examinés, le 5 juin, par le Jury nommé, suivant le règlement,
par le Conseil d'Administration.
Le Jury s'est divisé en quatre sections. La première avait à
examiner les plantes d'agrément de plein air, la seconde les
plantes d'ornement de serre chaude, tempérée et d'orangerie, la
troisième les plantes légumières et la quatrième les objets d'art et
d'industrie horticoles.
La composition des Jurys était la suivante :
{''"section. — M. A. Hardy, premier Vice-Président de la Société,
Président; Secrétaire, M. Duchartre; Membres: MM. Carrière,
Fontaine (Gustave), Jamin (Ferd.), Lapipe et Urbain (Louis).
2« section. — M. Barelle, Vice-Président de la Société, Prési-
(1) Membres de la Commissiou chargée d'organiser l'Exposition de 1880
et constituée en Jury d'admission : — M. Teston, Vice-Président de la
Société, Président; M. A. Lavialle, Secrétaire; Membres: MM. Appert,
Arnould-Baltard, D' Bâillon, Borel, Cotlereau, Courcier, Delamarre,
Drouet, Durand aîné, (.efebvre (E.), «^uénat, et Siroy, Adjointe : MM.
Duvivier, Secrétaire-général; B. Verlot, Secrétaire -général-adjoint ;
-Moras, Trésorier; Lecocq-Dumesnil, Trésorier - adjoint ; P. Duchartre,
Sccrétaii'e-Rédacteiir ; et Dutrou, Architecte de la Société.
(2) Par décision du Conseil d'Administration, la séance solennelle pour
la dislribuiioQ des récompenses aura lieu en décembre prochain.
DÉCERNÉES A LA SUITE DE l'eXPOSITION DE 18S0, 359
dent; Secrétaire, M. Chargueraud ; Membres: MVl.Bauer, Chenu
(Jules), Jolibois, Sallier etWeiker. Suppléants pour les deux sec-
tions: MM. Boizard, Leprieur, Verdier (Eug.).
3« section. — M, Arnould-Baliard, Vice-Président de la Société,
Président; Secrétaire, M. Curé; Membres: MM. Beurdeley,
Feuillet, Laizier et Noblet.
4^ section. — M. Teston, Vice-Président de la Société, Prési-
dent; Secrétaire, M. A. Lavialle; Membres: MM. Auberf, Cel-
lière, Glaiigny, Héringer, Lebôuf, fils ; suppléants, MM. Dopfeld,
Grenlhe, Péan.
Les récompenses suivantes ont été attribuées par les Jurys (1).
A. PARTIE HORTICOLE.
1° Plantes nouvellement introduites.
A. Léguœières.
Médaille d'argent à M. Hamelin, boulevard de l'Hôpital, 34, à
Paris, pour une Fève mexicaine.
B. Plantes fleurissantes ou non de serre ou de plein air.
Médaille de bronze à M. Poirier, à Villeneuve-!e-Roi pour des
Bégonia semperfloi^ens v^T.rosea.
Médaille d'argent à M. Vyeaux-Duvaux, horticulieur, rue Picpus,
à Paris, pour des Chrysanthèmes Bijou-d'or.
Médaille d'argent à M. Thiébaut-Legendre, horticulteur, avenue
Victoria, 8, à Paris, pour des Œillets grenadins.
2° Plantes obtenues de semis.
Le Jury n'a point eu a examiner de semis de plantes légumières
et fruitières ; mais il a récompensé un certain nombre de plantes
d'agrément. Il a décerné trois médailles d'or à :
M. Bleu (Alfred), horticulteur, avenue d'Italie, 48, à Paris, pour
8 Caladium non encore au commerce.
M. Evrard, horticulteur, rue Basse, 62, à Caen (Calvados), pour
12 variétés de Pelargonium simples et.doubles.
M. Le'^uin, horticulteur, à Clamart (Seine), pour ses gains de
Bégonias tubéreux simples et doubles.
(1) Suivant l'article 21 du Programme, les médailles d'honneur ont
remplacé toutes celles qui avaient été obtenues par le même exposant.
360 LISTE DES RÉCOMPINSES
Médaille de vermeil à M. Morle', horticulteur, à Avon (Seine-
et-Marne), pour 36 variétés nouvelles de Colens.
Mé.iaille d'argent grand module à M. Dufoy (Alph.), horticul-
teur, rue des Vignes, 12, plateau d'Avon (Seine-et Oise), pour
2 Pelargonium nouveaux et non encore au commerce.
Médaille d'argent à M. Lemoine, horticulteur, à Nancy (Meur-
thi -et -Moselle), pour des semis de Potentilla atrosangumea ya.riès.
Médaille de bronze à M. Lemoine, déjà nommé, pour 2 variétés
à fleurs simples et doubles de Pelargonium inquinans et zonale.
Le Jury a accordé des félicitations à M. Ménard, horticulteur,
à Melun, pour fes Coleus de semis; à M. Samson, horticulteur, à
Étampes (Seine-et- Oise), pour 2 Pelargonium de semis et à
M. Robert, jardinier, cbfz M. Grêlant, à Étampes, pour I semis
de Pelargonium zonale fantaisie.
3° Plantes de belle culture fleuries ou non.
Médaille d'or à M. Saison-L'erval, horticulteur, rue de Rou-
\ray, 5, à Neuilly (Seine), jour divers Palmiers présentés en forts
exemplaires.
Médaille de vermeil à M. Larousse, rue des Pavillons, 21, à
Putfaux (Seine), pour deux volumineux exemplaires en pleine
floraison de Chrysanthème Comtesse de Chambord.
Médaille d'argent grand module à M. Clievet, horticulteur, rue
de Picpu?, 103, à Paris, pour 2 Dracxna Boerrhavi remarquables
par leurs dimensions.
4° Légumes variés de la saison et légumes forcés.
Médaille d'honneur en or donnée, au rom de la Ville de Paris,
à l'association des Jardiniers-maraîchers de la Seine pour une très
belle collection de légumes variés.
Médaille d'honneur de la Scciété nationale et centrale d'Horticul-
ture de France à M. Louis Lhérault, horticulteur-cultivateur, rue
des Ouches, i9, à Argenteuil (Seine-et-Oise), pour Asperges et
Fraisiers.
Médaille de vermeil à M. Chommet, jardinier chez M. le baron
de Limnander, au château de Moignanville, par Gironville(Seioe-
et-Oise), pour ses légumes variés (environ <00 variétés).
Médaille d'argent grand module à M. Leguay, cultivateur-hor-
DÉCERNÉES A LA SUITE DE l'eXPOSTION DE 1880. "361
ticulteur, rue des Ouches, 36, à Argenteuil (Seine-et-Dise), pour
ses Asperges et légumes divers.
Médaille d'argent à M. Glaziou, jardinier, rue de la Colonie, 36,
à Paris, pour ses Champignons.
Mélaille d'argent à M. Lefèvre (Auguste), horticulteur, à
Napoléon-Sainl-Leu-Taverny, rue du Château, 26 (Seine-st-Oise),
pour des Fraisiers.
Médaille d'argent à M. Berger, horticulteur, à Verrières- le-
Buisson (Ssine-et-Oise), pour ses corbeilles de Fraises D^'Morière.
Médaille d'argent à M. Girardin (E.), horticulteur-cultivateur,
rue GailloD, à Argenteuil (Seine-et-Oise), pour ses Asperges.
Médaille d'argent à M. Lescot (André), cultivateur, rue de la
Liberté, 23, à Argenteuil (Seine-et-Oise), pour ses Asperges.
Médaille d'argent à M. Girardin (Jean- Jacques), cultivateur-
horticulteur, rue des Gobelins, 6, à Argenteuil (Seine-el-Oise),
pour ses Asperges.
Médaille d'argent à MM. Forgeot et Cie, négociants, quai de la
Mégisserie, 8, pour des Haricots Chevrier.
Médaille de bronze à M, Bertaud (Alphonse), cultivateur-ma-
raîcher, rue de Noisy, 3, à Rosoy-sous-Bois, pour son Cerfeuil
bulbeux.
Mention honorable à M. Dugué-Jouvin, cultivateur-maraîcher,
à Champlan par Longjumeau (Seine-et-Oise), pour des Asperges,
5° Fruits forcés ou conservés.
Médaille d'honneur en or donnée par M. le Ministre de l'Agri-
culture et du Commerce, à M. Millet fils, horticulteur à Bourg-
1 a-Reine, pour ses apports de fruits et légumes de primeur.
Médaille d'or à M. Margottin (Jules), horticulteur à Bourg-la-
Reine, pour Vignes forcées en fruits miirs.
Médaille de vermeil, à M. Hédiard, négociant, rue Notre-
Dame-d e-Lorelte, à Paris, pour ses fruits et légumes exotiques.
6" Plantes d'agrément de serre chaude
Grand Prix d'honneur consistant en un objet d'art donné par
M. le Ministre de llnslruction publique, à M. A. Chantin, horti-
culteur, route de Ghâtillon, 32, à Paris, pour l'ensemble de son ex-
position de plantes de serre.
•^62 LISTE DES RÉCOLIPEKSES
Médaille d'or à M. Ghantin, déjà nommé, pour ses Palmiers,
Pritchardia et Kentia, Gycadées, Fougères arborescentes et Bro-
méliacées.
Médaille d'or à M. Ghantin, pour ses Aroïdées.
Médaille d'honneur en or de M. le Ministre de l'Agriculture et
du Gommerce, à M. Bleu (Alfred), déjà nommé, pour ses Cala-
dium (environ 100 variétés) réunis en collection.
Médaille d'argent à M. Bleu (Alfred), pour ses Bégonia Rex
(environ 70 variétés).
Médaille d'honneur en or donnée par M. le Préfet de la Seine,
au nom du département, à M. J, Vallerand, horticulteur à Bois-
Colombes, pour sa magnifique collection de Gloxiuias.
Médaille d'honneur en or des Dames patronnesses de la So-
ciété à MM, Gbanlrier, frères, horticulteurs à Mortefoutaine
(Oise), pour leur bel apport de Coleus.
Médaille d'honneur en or fondée par le Conseil d'Administration
en mémoire de M. le maréchal Vaillant, ancien Président delà
Société, à M. Sàvoye, horticulteur, chemin d'Asnières, 44, à
Bois-Colombes (Seine), pour son bel apport de plantes diverses.
Médaille d'honneur de la Société à M. Mathieu, horticulteur,
rueSpontini, 54, à Passy-Paris, pour des plantes diverses.
Médaille de vermeil, à M. Mathieu, déjà nommé, pour ses
Broméliacées.
Médaille d'or, à M. Morin (Louis), jardinier chez M. At.tias,
boulevard du Château, à Neuilly (Seine), pour la tonne culture
de ses plantes de serre.
Médaille de vermeil à M. Landry (Louis), horticulteur, rue de
la Glacière, 92, à Paris, pour ses plantes variées.
Médaille de vermeil à M. Lacroix, jardinier chez madame
Horson, avenue de Paris, à Versailles (Seine-et-Oise), pour ses
Coleus (environs 180 variétés).
Médaille de vermeil à M. Poirier, jardinier chez M. Noël, à
Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise), pour des Ca/arf/ww en collec-
tion.
Médaille d'argent grand module, à M. Landry (Louis), déjà
nommé, pour sa collection de Broméliacées.
Médaille d'argent à M. Marchand, jardinier chez M. Héricé,
DÉCERNKES A LA SUITE DE l'exPOSITION DE 4880. 363
route de Versailles, 21, à Chaville (Seine-et-Oise), pour des
Colocasia odora.
/Ville de Paris. — M. Drouef, directeur des cultures,
Bors \ Plantes de serres en beaux exemplaires.
concours (Jardin du Luxembourg. — M. Jolibois, jardinier
^ en cbef. — Collection de Broméliacées.
7° Plantes d' agrémerd de serre tempéi^ée et d'orangerie.
Médaille d'argent à MM. Vilmorin-Andrieux et G'e, quai de
la Mégisserie, 4, pour des Gilcéolaires hybrides naines.
Médaille d'or à MM. Thibaut et Keteleêr, horticulteurs à Sceaux
(Seine), pour des Pelargonium grandiflorum (60 variétés) et fan-
taisie (18 variétés).
Médaille d'or à M.Eberlé, horticulteur, avenue deSaint-Ouen,
446, à Paris, pour ses collections d'Agaves, Aloès et Euphorbes
cactiformes.
Médaille d'or à M. Simon, horticulteur, Chemin des Epinettes,
à Saint-Ouen (Seine), pour des Cactées, Echeveria, Aloe, Agaves
et autres plantes grasses.
Médaille de vermeil à M. Poirier, horticulteur, rue Boniiaven-
ture, à Versailles (Seine-et-Oise), pour Pelargonium inquinans et
zonale (environ 1 00 variétés).
Médaille de vermeil à MM. Couturier et Robert, horticulteurs,
rue des Calèches, 22, à Ghatou (Seine-et-Oise), pour leurs Bégo-
nias lubéreux.
Médaille de vermeil, à M. Eberlé, déjà nommé, pour sa collec-
tion de Cactées (environ 120 sortes distinctes).
Médaille d'argent à M. Boutreux fils, horticulteur, rue de Paris,
à Montreuil-sous-Bois (Seine), pour une collection d'environ 100
variétés de Pelargonium inquinans et zonale.
Médaille d'argent à M. Jolly, horticulteur, boulevard de THô-
pital, 130, à Paris, pour sesAraliacées et Araucaria ayant servi à
l'ornementation de l'Exposition.
Médaille de broBzeà M. Chaté (Louis), pour des Pelargonium
inquinans bicolor.
Médaille de bronze à M. Marchand, rue du Bac, 1 46, à Paris,
pour Cereus flagelliformis et peruvianus.
Félicitations à M. Dufoy (AlphDnse), pour ses Pelargonium
réunis en collection.
334 LISTE DES BÉCOMPENSES
8° Plantes d'agrément de plein air.
A. Arbustes ou arbrisseaux fleurissants.
Médaille d'or à MM. Croux et fils, p épiuiérisles, vallée d'Aul-
nay, à Sceaux, pour l'ensemble de leurs apports : Kalmias, Coni-
fères, etc.
Médaille d'argent grand module à M. A. Roy, horticulteur,
avenue d'Iîalie, 142, a Pari?, pour ses Clématites ligneuses.
Hors concours. MM. Levêque et fil?, horticulteurs, rue de Lié-
gat, à Ivr^-sur-Stine, Splendide collection formée d'environ 600
variétés de Rcsiers-liges et nains parfaitement fleuris, cultivés
en pots et appartrrant aux races dites Hybrides, Bourbons et
Thés.
Hors concours. M. Moser, horticulteur à Versailles (Seine-el-
Oise). Ccl'ection importante de Rhododendrons, Kalmias*, Ar-
bustes et arbrisseaux à ft-uillage persistant, etc.
B. Arbustes ou arbPisseaux à feuillage persistant.
Médaille de vermeil, à M. Moreau, horticulteur, à Foi-tenay-
aux-Roses, Conifères variées, ayant contribué à l'ornemeutation
de l'Exposition.
9° Plantes d'agrément herbacées, annuelles ou vivaces.
Médaille d'honneur en or (^eM. le Ministre de l'Agriculture et
du Commerce, à MM. Vilmorin-Andiieux et C'e, quai de la Mégis-
serie, 4, à Paiis, pour leur magnifique collection de plantes her-
bacées d'ornement se reproduisant fidèlement par le semis.
Médaille d'argent grand module à MM. Vilmorin-Andrieux et
C'e, jiom Lol/elia Erinus variés.
Médaille d'argent à MM. Vilmorin-Andrieux et C'c, pour
Chrysantliemum carinatum en collection.
Mèdnil]e d'ajgenl à MM. Vilmoric-AndrieuxeiCie, pour Tjo-
pxolum majus et minus variés.
Médaille d'argent à MM. Vilmoric-Andrieux et Cie , pour Réséda
grandiflore pyramidal.
Médaille de bronze à MM. Vilmorin-Andrieux et C'e, pour
Mimulus variés.
Médaille de bronze à MM. Vilmorin-Andrieux et Cie, pour
Mufliers nains en collection.
DÉCERNÉES A LA SUITE DE l'eXPOSITION DE 1880. 365
Médaille de bronze à M\f. Vilfnorin-Aadrieux et de, pour
Phlox Drummondi variés.
Médaille d'argent grand module, offerte par M™^ Lusson, Dame
patronnesse deJa Société, pour une Rose ou un lot de R°séla, à
M. Thiébaut-L^gendre, déjà nommé, pour un lot formé d'environ
80 pots de Réséda à grandes fleurs.
Médaille d'or à M. Lecaron, horticulteur-grainier, quai de la
Mégisserie, 20, à Paris, pour un bel ensemble de piaules herbacées
d'ornement.
Médaille d'or à M. Gomesse, horticulteur, rue Bellini, 6, à
Paris, pour dessin, mosaïque et plantes employées pour mosaï-
culture.
Médaille de vermeil à M. Delahaye, horticulteur-grainier, quai
de la Mégisserie, 18, à Paris, pour son exposition de fleurs cou-
pées comprenant diverses Liliacées et Iridées, des Anémones et
Renoncules, Delphinium, etc.
Médaille de vermeil à M. Paintêche, horticulteur, rue Dacamps,
21, à Paris, pour collection de plantes et dessins de mosaïoul-
ture.
Médaille d'argent grand module à M. Lecaron, déjà nommé,
pour plantes annuelles diverses : Peasées, Zinnias^ etc.
Médaille d'argent grand module à M. Renault, horticulteur, rue
de l'Arcade, 1 5, à Paris, pour uue corbeille de Pyrethrum roseum
variés.
Médaille d'argent grand module à M. Chaté (Louis), déjà nommé,
pour une collection très intéressante de Joubarbes de plein air.
Médaille d'argent grand module, à M. Paillet, horticulteur à
Ghatenay-'.es-Sceaux (Seine), pour une collection de Pivoines de
Chine présentées en fleurs coupées.
Médaille d'argent grand modale à M. Bjurnisien, herboriste à
Meaux (Seine-st-Mirne), pour sou herbier intitulé Flore de
Meaux.
Médaille d'argent grand modale à M. Poitevin (Ernest), place
de l'Église, à Sianois (Seine-et-Oise), pour un herbier de Fou-
gères et Sélaginelles.
Médaille d'argent à M. Thiébaut-L^gendre, déjà nommé, pour
ses Pensées à grandes fleurs.
366 LISTE DES RÉCOMPENSES
Médaille d'argent à M. LecaroD, déjà nommé, pour ses Galcéo-
laires et Mimulus.
Médaille d'argent à M. Charollois, rue de Javel, 196, à Paris,
Saxifrages et CEiUels de Poète.
\ 0. Bouquets et garnitures de fleurs.
Médaille d'argent grand module à M. Debrie (Gustave), horti-
culteur, rue de la Ghaussée-d'Antin, 46, à Paris, pour ses bouquets
et parures en fleurs naturelles.
Mention honorable à M. Cordeau, rue Croix-des-Petits-Ghamps,
19, à Paris, pour bouquets de Graminées sèches.
B. PARTIE INDUSTRIELLE.
MM.
Nattier (Serre en bois), argent petit module, avenue de Saint-
Mandé, 33, à Paris.
Dormo.'s (Serres en fer), vermeil, faubourg du Temple, 92.
Ozanne (Serres, grilles, kiosque.^), or, rue Marqfoy, 7, à Paris.
kambert (Serres en fer), argent petit module, boulevard JMazas,
7*, à Paris.
Lamotle (Serres en fer), argent petit module, rue Lecourbe, lis,
à Paris.
Leblond (Serres en fer), argent petit module, à Montmorency
(Seine-et-Oise).
De Vendeuvre (Ghauffages), vermeil, à Asnières (Seine).
Lepaulard (Isidore) (Arrosoir à brise-jet), bronze, rue Roche-
chouart, 4o, à Paris.
Leteslu (Pompe à étrier), bronze, rue du Temple, 118, à Paris.
Girodias (Pompe sans clapets), argent petit module, rue
d'Oi-an, 20, à Paris.
Debray (Pompes, manège mobile), rappel de méd. de vermeil,
rue Fontaine-au-Roi, 24, à Paris.
Rothschild (Librairie horticole), argent grand module, rue
des Saints-Pères, 13, à Paris.
Larivière (Coutellerie horticole), argent grand module, rue des
Canettes, 7, à Paris.
Pelletier (Guêpiers, porte-fraises), bronze, rue de )a Banque,
20, à Paris.
DÉCERNÉES A LA SUITE DE l'eXPOSITION DE 1880. 367
Pean (Coutellerie horticole), argent petit module, rue du Four-
Saint-Germain, 55, à Paris.
Villain (Peinture, anti-corrosif), bronze, rue Vitruve, 17, à Paris.
Aubry (Coutellerie horticole), bronze, rue Vieille-du-Temple,
131, à Paris.
Dufour (Pulvérisateur hydraulique), bronze, rue du Faubourg-
Saint-Denis, 48, à Paris.
"Willemot (Coutellerie horticole), bronze, rue Vieille-du-Tem-
ple, 26, à Paris.
Wiriot (Poteries usuelles), vermeil, boulevard Saint-Jacques,
29, à Paris.
Buquet (Verres, diamants), argent petit module, rue deBuci, 15,
à Paris.
Carpentier (Ghàssis-cloches), bronze, à Doullens (Somme).
Monier (Bacs en ciment), vermeil, rue delà Pompe, 191, à Paris.
Chassin (Rocailleur), argent petit module, rue de Bagnolef, 141,
à Paris-
Allioli (Serres d'appartements), mention honorable, avenue de
Glichy, 47, à Paris.
Marand (Bacs), rappel de médaille d'argent, quai de la Mégis-
serie, 12, à Paris.
Loyre (M"^) (Bacs), argent petit module, rue de la Pompe, 179,
à Paris.
Delaluisant (id.), mention honorable, avenue de Villieis, \\\,
à Paris.
Méry (id.), argent petit module, à Noailles (Oise).
Goulas et Bonnet (id,), argent petit module, à Senlis (Oise).
Marchai (Claies), bronze, rue Bagnolet, 89, à Paris.
Lebœuf père (id.), argent petit module, rue Vésale, 7, à Paris.
Jean (Vases pour fleurs), mention honorable, rue d'Hauteville,
64, à Paris.
Pescheux (Tuteurs et meubles de jardins), argent petit module,
rue de Grenelle, 32, à Paris.
Martin (ratissoires), argent petit module, rue Clignancourt, 17,
à Paris.
Couette (Tentes), bronze, rue de Montreuil, 119, à Paris.
Paris (Vases en fonte émaillée), argent grand module, au
Bourget (Seine).
368 NOTES ET MÉMOIRES.
Hanoteau (Serrurerie pour jardins), or, rue de la Roquetle, <59,
à Paris.
Lavaud (id.)> argent grand module, rue du Débarcadère, 8,
à Paris.
Personne (Faïences artistiques), bronz», rue Royale, 8, à
Paris.
Méry-Picard (Serrurerie artistique), argent petit module, ave-
nue Malakofi, 120, à Paris.
Louet frères (Jardineurs, tondeuses), argent petit module, à
Issoudun (Indre).
Eon (Thermomètre avertisseur), argent grand module, rue
des Boulangers, 13, à Paris.
Lavialle (Tracés de jardins), vermeil, rue de Passy, 37, à
Paris.
NOTES ET MÉMOIRES.
Notice sur le Jardin d'essai ou du Hamma, près l'Alger;
(Suite et fin.)
Par M. P. DuciiARTRE.
Pour achever la visite de la partie plane du Jardin d'essai, il me
reste à en parcourir l'angle sud-ou-'st, c'est-à-dire toute la por-
tion de sa surface qui a été dessiaée en jardin anglais. C'est là
surtout que l'amateur de plantes trouve à chaque pas des sujets
d'admiration, que les espèces les plus belles ou les plus rares se
montrent avec une vigueur de végétation que nous ne leur voyons
jamais dans nos cultures européennes, et sous des dimensions qui
déjà, bren que la date de leur plantation soit assez peu éloignée,
rappellent celles qu'on les voit acquérir, dans leur pays nhtal.
Gomme dans tous les jardins de ce genre, les allées décrive nt ici des
courbes variées; mais les espaces qu'elles circons crivent, au lieu
d'être consacrés en majeure partie à des pelouses, sont occupés par
des massifs de trrands végétaux groupés d'après leurs affinités na-
NOTICE SUR LE JARDIN d'eSSAI OD DU HAM.MA. 369
turellis. En général, chDqae massif ne comprend que des espèces
de la même famille; pa-fois aussi on voit réunies les unes à côté
des autres des plantes de familUs dislinctes mais voisines et
entre lesquelles il existe d'ailleurs une analogie marquée; de ve'gé-
tatioD.
Il était naturel que cette riche collection de végétaux générale-
ment rares et tous, à peu près sans exception, représentés par
des individus d'une grande beauté, fixât plus que toute autre
partie du Jardin d'essai l'attention de ceux qui ont décrit les ri-
chesses de ce magnifique établissement. Aussi A. Rivière lui a-t-iT
consacré presque exclusivement son mémoire que j'&i eu déjà oc-
casion de ciîer, et M. J. Ghalon en a-t-il fait, de son côté,
l'objtt principal de son intéressante nolice. Je ne pourrais les
imiitr shi'S dépasser les limites que doit avoir cet article, sans
entrer d'ailleurs dans les détails un peu arides d'une longue énu-
méretion d'espèces que ne comporte pas une description rapide
comme celle que j'ai voulu essayer de tracer. Je me bornerai donc
à signaler les plus remarquables decesmastifs, et à indiquer dans
chacun d'eux les sujets qui m'ont le plus frappé. Les dimensions
que j'assignerai à ces sujets sont quelquefois baiées sur une esti-
mation faite approximativemcLt et à vue d'oeil j mais, dans beau-
coup de ca?, elles reproduisent les chifl'res donnés par A. Ri\ ière ou
par M. J. Chalon et dès lors elles sont certainement au-dessous de
la vérité, puisqu'il y a déjà plusieurs années qu'ont été prises les
mesures dont ces chiffres sont les résultats (1).
Parmi les massifs formés de végétaux monccotylés, je citerai
ceux des Palmiers, des Musacées et des Yucca.
(1) J'ai pu rectifier quelques-unes de ces mesures et j'en ajouterai, dans
des notes, un certain nombre d'autres, grâce à la communication obli-
geante d'une assez longue liste d'espèces mesurées, il y a deux ans^ qu'a
bien voulu me faire M. Cb. Rivière. J'avais eu le vif regret de ne pas
trouver au Hamma cet honorable Directeur qui s'était rendu er> France
au moment où je partais moi-même pour l'Algérie; mais pour éviter les
inexactitudes qui auraient pu se glisser dans des notes prises pendant une
visite faite sans guide, je lui ai communiqué le manuscrit de cette notice,
«t il a bien voulu me transmettre à ce sujet quelques observations dont
j'ai fait mon profit,
24
370 NOTES ET MÉMOIRES.
! . Palmiers. — Les Palmiers forment, au Jardin du Hamma, un
grand groupe riche en espèces et très remarquable par la beauté
des individus qu'il comprend. Au premier rang par ordre de mérite
se place incontestableraeut, selon moi, le Palmito de Cuba, ou
VOi^eodoxaregia II. B. K. Les sept ou huit pieds qui représentent
là cette espèce se font remarquer entra tous parleur tronc uni et
verdâtre, élancé, marqué d'anneaux espacés, qui mesure neuf ou
dix mètres de hauteur et qui porte au sommet une gaîae verte,
cylindrique, longue d'environ deux mètres, surmontée d'un
grand et élégant faisceau de feuilles pennées. Les troncs de plu-
sieurs espèces de Cocos, notamment C. Datil, C. botryophora
Mart., C.lapidea GjERTN.,arrivent,enmoyenne,àlamèmehauteur
et on voit même celui de l'une d'elles, le Cocos flcxuosa Mart.,
s'élever à 15 mètres. Des représentants de plusieurs autres genres
approchent deces proportions; tels sont notamment le Ca?7/otoM?'e// .s
L., VArenga saccharifera Labill., le Pluenix senegalensis. Tous ces
Palmiers ont un tronc élancé et allient ainsi la légèreté à la gran-
deur; mais à côté d'eux il en est qui se font remarquer au contraire
par leur tige remarquablement épaisse; tel est surtout le beau
Pàlm'er du Chili, Jubxa spectabilis Hi'mb. et Ktu., dont on voit,
dans ce massif, trois ou quatre magnifiques individus. Le stipede
ces arbres, haut d'environ quatre mètres, a plus d'un mètre d'é-
paisseur; tel est aussi le Phœnix farinifera Roxb. dont le tronc
offre à peu près la même grosseur en ne mesurant guère que 1™ 50
de hauteur, dimension qu'il paraît ne pas dépasser dans l'Inde, son
pays natal. ,
Si l'on se rappelle l'époque peu éloignée à laquelle le Jardin du
Hamma a été créé, puis amené par des agrandissements ultérieurs
à l'étendue et à l'état qu'il présente aujourd'hui, on se fera une^
idée de la rapidité avec laquelle ont dû pousser les beaux Palmiers
dont je viens de parler pour arriver, en un nombre d'années rela-
tivement peu considérable, à leurs proportions actuelles. Cette ra-
pidité a tenu presque du prodige pour quelques-uns; ainsi A. Ri-
vière nous apprend qu'un Jubica spectabilis fut planté lorsque sa
tige n'avait encore que sept ou huit centimètres de tour. Au bout de
six années, celtemème tige mesurait 3 '"oO de circonférence et l'arbre
entier atteignait cinq mètres de hauteur. On trouverait difti-
NOTICE SUR LE JABDIN D ESSA.I OU DU HAMMA.
371
cilement ailleurs d'autres exemples d'un si prompt développs-
ment(<).
2. MusACÉEs. — Uû mas>ifgénéralement fort remarqué parce qu'il
reporte immédiatement la pensée vers les régions tropicales, c'est
celui des Musacées. La base en est formée par une plantation de
grands Bananiers appartenant aux deux espèces du Bananier ordi-
naire ou 3/asa paradisiacaL., à gros fruit, et du Bananier des
S9ses,MusasapientumL.,kïru\lp\\isTRCco\iTc\ et ordinairement plus
petit mais plus sucré et plus savoureux à si maturité que celui du
précédent. Ces magnifiques végétaux prennent là tout leur déve-
loppement; au mois d'octobre, ils portaient des régimes encore
incomplètement mûrs. Ils sont entremêlés de gigantesques pieds
du Bananier d'Abyssinie, Musa Ensete Bruce, dont les feuilles ont
le limbe long d'au moins trois mètres et de quelques autres espèces.
(I) Voici les proporlions do quelques autres Palmiers qiji se trouvent
soit dans le même massif, soit dans d'aulres parties du jardin.
Diamètre du
Hauteur totale,
Noms des espèces.
tronc ou stipe.
feuilles comprises.
Acrocomia sclerocarpa.
0°'4o
5m
Brahea conduplicata. .
O-"!^
'Jm
— dulcis . . . . .
0"53
4-50
Caryota Cumingii . . .
O-^IS
5"" (à plusieurs tiges
en toufle).
— exceîsa . . .
O-^^o
gm
Cbaraaeropa Birrha. . .
0'°40
3m
— Martiana . . .
O^IO
4'"50
— stauracantha.
0-»20
3™
Cocos auslralis . . .
c-go
A^oO
— coronala
o-^ao
gm
Corypha australi» . .
0-"35
gm
Phœoix leonensis . .
0"3o
"Jm
-•- pumila . . .
O^'SS
O-^oO •
— recliaala , .
O-^go
40,
Sabal Adansonii. . . .
O^oO
3"'
— Blackburniana.
c^as •
gm
— Ghiesbreghtii .
o^es
4m
— havanensis . ,
0>"65
4m
— Princeps . . .
O-^ûO
5™
372 ^■OTES ET MÉMOIRES.
comme les .]/. rosacea Jacq., M. Troglodytannn, etc. Le Bavé-
nalà madagascariensis Pom., vulgairement nommé arbre du voya-
geur à cause de l'eau limpide qui sort de la base de ses feuilles
quand on les coupe, prend au Hamraa des proportions considéra-
bles. A. Rivière en cite un exemplaire qui avait aUeint sis mètres
de hauteur et dont les grandes feuilles, qu'on sait être disposées
tn éventail £ur un seul plan, surmontaient un tronc épais d'en-
viron 0™ 25. Ce beau groupe de Monocotylédons se complète par
plusieurs espèces de Strelilzia, dont les fortes toi.fîcs fleurissent
abondamment, et parmi lesquelles b'élève majfstueuitement le
beau Str. augusta Thdnb., dont les fleurs blanc hes sortent d'une
spalhe pour^jre foncé.
Le succès de la culture des Bananiers au Hamma et dans la plu-
part des jardins vois ns fournit une expression frappante de la
douceur du climat dont jouit la plaine a'Alger ; en effet, comme le
fait observer avec raison M. J. Chalon, et s végétaux ne prospèrent
que là ; sur les grands coteaux qui limitent cette plaine au sud,
non seulement ils ne fructifient pa?, mais encore ils sont habi-
tuellement tués par le froid de chaque hiver, jusqu'au niveau du
sol.
3. Yucca. — L'un des groupes de végétaux qui, dans le Jardin
d'essai, frappent le plus par leur étrangeté est celui des Yucca.
Il est difficile de se figurer l'effet bizàrre que produit celte masse
compacte de plantes chargées de longues feuilles roides et poin-
tues, tantôt dressées, tantôt plus ou moins étalées ou retombante?,
desquelles émergent çà et là de grandes panicules de fleurs blan-
ches, et que dominent fortement un certain nombre de pieds
beaucoup plus hauts que Us autres. La plupart de ces Yucca ont
la lige haute de quatre ou cinq mètres, dénudée dans sa partie
inférieure qui est épaissie en cône au point d'avoir souvent deux
mètres de tour près du sol , et notablement comprimée par les côt.éf ;
quelques-uns, appartenant aux Yucca aloifoliaL. eiY.Dj'aconisl,.,
dépassent fortement le groupe entier; il en est surtout un de
l'aspect le plus singulier, étiqueté Yucca carudiculata, dont le
tronc simple s'élève au moins à dix mètres et, chargé d'une
énorme quantité de feuilles étalées ou rabattues, qui deviennent
plus longues du bas vers le haut de la plante, se coude brusque-
NOTICE SUR LE JARDIN d'eSSAI OU DU HaMMA.. 37.3
ment vers sou extrémité supérieure pour se diriger à peu près
horizontalement sur une longueur d'environ deux mètres.
Je me bornerai à mentionner à cause de sa richesse une grande
collection d'Âgavécs, située à côté de la pièce d'eau, dont plusieurs
pieds étaient en fleuron en fruit, au moment de ma visite, et
dans laquelle se faisaient remarquer avant tout trois individus gi-
gantesques du Fo'urcroya Dalevantl dont la hampe pan' culée
dans le haut atteignait le niveau du sommet des arbres voisins.
G^tte riche coUeclion est celle longtemps célèbre de Cels, que
A Rivière avait achetée pour le Hamma, en i86J.
Ce serait m'exposer à prolonger cette cote outre mesure que
d'énumé er tous les massifs et groupes de végétaux dicotylédous
qui existent dans la portion paysagoe du Jirdin d'essai et qui
émerveillent autant le botaniste par leur richesse, que l'horticul-
teur par la force des sujets dont ils sont formés. Je me contenterai
donc d'en signaler, un peu au hasard, trois qui pourront donner
une idée de la beauté de ceux dont i! ne sera pas question ici. Ce
sont: les groupes desCycadées, des Ficus et des Bombacées.
4. Cycadées, — Le groupe des Cycadées est l'un des plus grands
et certainement Tun des plu? étranges d'ospect parmi ceux que
renferme le Jirdin d'e:sai. Dans son ensemble il rappelle certains
des paysages antédiluviens que les ^^cherches des savants mo-
dernes ont permis de reconstituer avec l'apparence toute spéciale
qu'ils ont dû offrir. Il léunit un grand nombre d'espèces appar-
tenant aux genres Cycas, Zamia^Encephalartos, Dioon, etc., c'est-
à-dire de végétaux dont le tronc gros et court, tout relevé à sa
surface de proérninences serrées ou d'émergences, comme les
rfomme JNl. G. de Saporla, qui correspondent chacune à une
feuille tombée, supporte un f lisceau de grandes feuilles pennées
et rodes, à nombreuses folioles coriaces. La végétation de ces
Gymnospermes, s'opérant, sous le climat de la plaine d'Alger, à
peu prés aussi énergiquement que sous leur ciel natal, plusieurs
d'entre eux émettent au bas de leur tige et aussi sur leurs parties
souterraines une irè > grande quantité de bourgeons qui fournissent
pour eux un moyen fort commode de multiplication. On sait au
reste que, dans les pays où ils croissent na'urellement, ces cu-
rieux végétaux, particulièrement les Cycas, sont des plus faciles à
374
KOTES ET ilÉMOIRES.
multiplier, leur tronc coupé entier ou tronçonné s'enracinantavec
une remarquable facilité.
5. Ficus. — Le groupe des Ficus est riche en espèces qui toutes
y sont représentées par de très beaux exemplaires. Ce sont des
arbres de 45 à 20 mètres de hauteur, dont le tronc a le plus sou-
vent 0™ 80 à 1 mètre d'épaisseur, ou même, comme pour les
Ficus elastica ei Rcxburghii, se compliquant par des végétations
secondaire?, arrive à former une masse considérable, ainsi qu'on
l'a vu plus haut. Les plus forts de ces arbres qui existent, soit
dans ce massif, soit dans d'autres parties du Jardin, indépendam-
ment des deux que je viens de nommer, appartiennent aux Ficus
racemosa, laurifoUa, nitida, Sycomorus, le célèbre Figuier de
Pharaon, dont le bois dur et incorruptible a fourni aox anciens
Egyptiens la matière des caisses à momies, cordifolia, etc. En
outre, le Figuier ordinaire {Ficus Carica L.) n'a pas été négligé
dans un pays cù il est l'un des arbres fruitieis habituels ; le
Hamma en cultive un grand nombre de variétés et en possède des
pieds d'une force remarquable (I).
(1) Vcici les proportions de quelques Ficus c
Noms des espèces. Dianèlre du tronc.
ultivés au Hamma :
Hauteur de l'arbre.
Ficus
Battersi . . .
0™60
U™
—
Benjamina. . .
o-'eo
12™
—
benghalensis. .
0™40
e™
—
capensis. . .
1 '"20 (A. Rivière). 13™
—
coronala.. .
0'"35
gm
—
cordifolia . .
12'" (A. Riv.)
—
elastica. . .
2'",2'"o0
15™ (J. Chalon.)
; —
Ifpvigata , ,
4 "'20 (A. Riv.)
14™
—
laurifolia . . .
2™65
20™ (A. Riv.)
—
Lichtensleinii
nitida
0™40
9™
18"' (J. Chalon.)
—
populifolia .
Pergamina . .
racemosa. .
0™45
0™40
2™60
13™
12™
20™ (A. Riv.)
=
reclinala . . .
Roxburgliii . ,
o-^eo
M™
14™ (une touffe a2C™
de diamètre )
—
rubiginosa. .
Sycomorus. .
1™05(A. Riv.)
2'» 10 (A. Riv.)
15'"
12™
NOTICE SUR LE JARDIN d'eSSAI OU DU HAMMA. 373
6. Bomba cÉES. — Le massif des Borabacées attire rattention et
provoque rétonnement, non seulement par les fortes proportions
des arbres qui le forment, par l'abondance et la beauté de leurs
fleurs, dont le sol était littéralement jonché à plusieurs places, au
moment de ma visite, mais encore et surtout par la quantité de
très gros piquants pyramidaux qui généralement en arme le tronc
et les branches. On trouve là en grands et magnifiques arbres, di
vers Erlodendron, pour lesquels il serait intéressant de voir si, en
Algérie, ils offrent l'étrange mode de développement qui a été re-
connu en Amérique sur certains d'entre eux et qui soulève de plus
en plus leur tige. Ce sont notamment : E . macrophyllum^ E. an-
fractuosum,E . Rivieri Decne (sp. nov.), fort bel arbre^qui se couvre
de fleurs rouge corail, pendant l'hiver, après sa défeuillaison; les
Pachira oleaginosa Decne (sp. nov.), P. alba Lodd., P. macrocarpa
Fl. d. ser., etc. Je rappellerai que dans cette collection se trouve
un grand et bel arbre qui était étiqueté Chorisiaspeciosa. En octo-
bre 1869, cet arbre ayant fleuri pour la première fois, A. Rivière
en envoya un échantillon à M. J. Decaisne ; ce savant botaniste
reconnut que c'était là un espèce non décrite, à laquelle ses
grandes fleurs brunes le déterminèrent à donner le nom à^Erio-
dendron phœosanthum Decne, c'est-à-dire Eriodendre à fleurs
brunes. La description de cette belle espèce a été publiée dans
une note {Journal, 2« série, IV, 1870, p. 90-94) de A. Rivière où
se trouvent également les résultats d'observations sur la croissance
permanente et basilaire des piquants ou aiguillons de diverses
Bombacées.
Abstraction faite des végétaux qui bordent les grandes allées
ou qui composent les massifs du Jardin d'essai, il existe, dans cette
riche collection, de nombreuses espèces représentées par des indi-
vidus souvent isolés, qui méritent tout autant que les premiers
de fixer l'attention du botaniste et de l'amateur. Je n'ai nullement
l'intention de les énumérer; mais il peut n'être pas inutile de
dire quelques mots d'un petit nombre d'-entre elles à c^use de
l'extrême difîérence d'aspect et de proportions avec laquelle elles
se présentent d'un côté, dans nos départements septentrionaux,
de l'autre, dans les parties chaudes de la région méditerranéenne.
L'un des aibres les plus utiles dans la région méditerranéenne
37Ô NOTES ET MÉMOIRES.
pour les promenades et plus généralement pour les plantations
d'agrément est le Pircunia dioica Moq.-Tand. [Phytolacca dioica
L.), de l'Amérique du Sud, auquel son beiii feuillage lustré et
persistant, qui jette une ombre épaisse, a fait donner le nom
vulgaire de Bell ombra. Cette espèce dioïque est surtout repré-
sentée par des individus mâles; on en voit aussi cependant des
individus femelles, mais ceux-ci salissent la terre des allées de
leurs nombreuses grappes de petits fruits qui s'écrasent sous
les pieds des promeneurs. Elle formel dans les parties chaudes
de la région méditerranéenne, un grand et bel arbre qui malheu-
reusement ofTre un inconvénient assez sérieux quand on le plante
en allées : à si base; son tronc s'élargit considérablement et forme,
en passant aux racines souterraines, de grosses ramifications qui
rampent en quelque sorte, en rayonnant et en faisant plus ou moins
saillie au-dessus de la surface du sol, sur une longueur d'un à trois
mètres. Or, le B.lî'ombra atteignant assez souvent 0"" 80 à 1 mètre
de diamè'.ve (1), c'est autour de chaque pied, un cercle de six ou
sept mètre»! de diamètre sur lequel il est impossible de marcher
— Le Schinus molle L., Térébintharée connue dans nos jardins,
où elle exige l'orangerie pendant l'hiver, sous les noms vulgaires
de Mùllé et Poivrier d'Amérique, est un arbre d'une rare élégance,
surtout quand son f -^.uillage persistant et très léger est entremêlé
de nombreuses grappes de jolis petits fruits (drupes) globuleux et
rouges. A. Rivière en citait, en 1869, des pieds qui, dans le
Jardin d'essai, atteignaient déjà, à cette époque. Il mètres de
hauteur, avec une circonférence de 1" 80 à la base du tronc;
mais il en existe ailleurs de plus hauts encore, notamment dans
la cour d'entrée de l'arsenal de Carthagène (2), en Espagne. —
Je citerai encore les Erylhrines comme des végétaux qui étonnent
au plus haut point C'ux qui ne les avaient encore vus que dans les
jardins de nos départements septentrionaux. Au lieu de plantes qui
(1) A Murcie, sur la place du théâtre, j'ai mesuré les troncs de deux
Pircunia qui, à ua mètre du sol, ont, l'un 2™ 63, l'autre 2'"80de circonfé-
rence.
(2) Dans le jardia qui occupe le milieu de cotte cour se trouvent aussi
des Lauriers-roses {Nei'ium Oleander L.) dont la tige a de 12 à 15 cent,
d'épaisseur, avec une hauleur proportionnée.
NOTICE SUR LE JARDIN d'eSPAI OU DU BAjOIA. 277
ne prennent la consistance ligneuse que dans leur portion infé-
rieure, dont on est forcé de rentrer la souche en hiver pour la tenir
à fec, à l'abri de la gelée, et pour la remettre en pleiDe terre au
printemps, ce sont, au Jardin d'essai, des arbres de fortes pro-
portions, qui donnent en abondance leurs grandes fleurs d'un
rouge éclatant; ils produisent alors un effet dont on peut se faire
une idée en songeant à la beauté qu'ils ont déjà avec les faibles
dimensions que notre climat parisien lear permet d'atteindre. Au
Hamma, ÏErythrina Corallodenchon forme un arbre de 15 mè-
trè? de haufeur, dont le tronc mesure OoiTS-O"^ 80 d'épaisseur,, et
les E. Crista-galli, E. iimbrosa, etc., égalent ces proportions ou
en approchent beaucoup. — Il en est plus ou moins de mène des
Ricins, des élégantes Myrtacées que nous voyons simpleiient
frutescentes dans nos orangeries, Metrosideros, Callistemoyi, Mela-
îeuca, etc.; mais je dois taire observer que, quant à cette énorme
différence de développement qu'amène un climat favorable, elle
est dpjà presque également accusée dans les parties chaudes de la
côe de Provence et des Alpes-Maritimes ; on y voit en effet sous
la forme arborescente des Erythrines, des Ricins, des Myrta-
cées, etc. Ua bel exemple à citer, sous ce rapport, est i'énorme
Melaleuca linarufolia Smith qui existe dans le jardin du lycée de
Nice et qui, se trifurqaant presque au niveau du sol, forme
comme la réunion de trois beaux arbres divergeant à partir d'une
base commune.
Le grand établissement horticole du Hamma se complète par
des plantations considérables de végétaux ligneux établies sur le
versant nord du grand coteau qui s'élève immédiatement à partir
du bord de la route d'Alger à Aumale ; cette route sépare ainsi la
partie eu coteau de la partie en plaine de ce jardin. Giite portion
montagneuse oflfre pour tout tracé des allées qui serpentent au
milieu des massifs et qui permettent ainsi d'arriver jusqu'au
sommet de la hauteur. Quant aux essences qu'on y voit, et dont
presque toujours le développement est très remarquable, elles
sont empruntées en majeure partie à l'Australie, en nombre
moindre au Cap de Bonne-Espérance, aux Canaries, etc. Ce sont
notiimment des Acacias australiens en espèces nombreuses, des
Myrtacées variées, telles que des Eucalyptus, Metrosideros, etc..
378 SÛTES ET MÉMOIRES.
des Protéacées plus abondantes là que dans le jardin de la plaine,
divers Casuorma devenus pour la plupart de beaux arbres et
dont les fructifications jonchent le sol, de forts Gamphiers {Lcmvus
Camphora L.), enfin, pour ne pas étendre davantage cette énumé-
ration, des Conifères en grand nombre. Parmi ces dernières, on
admire surtout de magnifiques Ai^aucana exccha, qui me rappe-
laient ceux qu'on voit à Napîes, dans un jardin, le long de la
Chiaja, A. Cookii et Cunninghami^ une nombreuse collection de
Podocarpus dont plusieurs en aibres hauts d'au moins dix mètres,
de beaux Dammara^ divers Pins tant exotiques {Pinus canariensis,
P. longifolia, etc.) qu'indigènes [surtout P. halepensis, très beau
en Algérie (1)] qui ont fourni les éléments pour la plantation de
véritables bois (2).
(4) Pour donner une idée du développement que peut prendre ce Pin
en Algérie, j'en citerai un pied qui existe tout près de Blidali, dans
le jardin d'une villa jadis liabitée, dit-on, par le pacha gouverneur de
celte ville. Cet arbre vraiment admirable porte sa cime gigantesque
sur un tronc régulier et uni dont ia hauteur dépasse certainement 10 mè-
tres et dont j'ai trouvé la circonférence, à \ mètre au-dessus du sol, égale
à 4™ 30. Quelques-unes de ses branches inférieures restent coupées à
\ " 50 environ du tronc, parce que, raccnle-t-oa dans le pays, elles servaient
à attacher la corde pour des exécutions.
(2) Pour que ces indications soient moins incomplètes, j'en ajoute un
certain nombre d'autres prises dans la liste qu'a bien voulu me com-
muniquer M. Ch. Rivière. Les espèces citées, qui toutes sont dicotylé-
dones, font rangées d'après l'ordre alphabétique des familles.
Famille des Diamètre Hauteur Epaisseur
Anacardiacées. du tronc. totale. des touffes.
Odina atrosanguinea .... 0"'So 43'"
Schiuus molle 4™ 9"'
— terebinthifolius.. . . C'iO 14'"
Apocynées .
Alstonia scholaris O^'oo 15'" 3 tiges réunies
dans le bas,
Plumeria rubra .' 0™06 2"' 3'"
Thcvetia neriifolia 0'»08 6"" ' 6'" Plusieurs tiges
Araliacées.
Aralia reticulala C^SO 3"'50 Plusieurs tiges ,
Orcopanax capitatum. . . , O^fO 5"" 5"'
NOTICE SUR LE JARDIN d'eSSAI OU DU UAilMA. 379
Je bornerai là ces indications et ne prolongerai pas davaniage
Oreopanax daclyliferuna . .
— nymphsesefolium
Paratropia elliplica. .
— subobtusa.
terebiothacea
— Wallichiana
Sciadopbyllum pulchrum
AURANTIACÉES.
/Egle sepiaria.. . .
Citrus califoraica. .
Cookia punclata . .
Limonia australis. . .
BiGNOMACÉES.
Jacaranda mimosaefolia
Spathodea Wallichii. .
Tecoma spectabilis . .
— stans
BORRAGINÉES.
Ehretia tinifolia. ...
Brexiacées.
Brexia madagascariensis
BUTTNÉRIACÉES.
Dombeya palmata . . .
— viburaaefolia.
Casuarinées.
€asuarina equiselifolia.
— leptoclada. .
Cédrélacées.
Cedrela odorata. . . .
Swietenia senegalensis.
Célastrinées.
Celastrus edulis. . . •
Combrétacées.
Conocarpus latifolius ,
Composées.
Eurybia argophylla. .
CO.NIFÈRES.
Araucaria Bidwillii . .
0>"23
0™20
0'"40
0^30
0-^20
€■"25
O'"30
4'"50
gm
S-^SO
9™
^m
4111
5m
6°»
5-»
r^m
^m
gm
4°i
4°»
3m
2m
2'"30
3m
gm
gm.
gni
Touffe de 3 tiges.
IT-^CA-Riv.)
gm
5m
13" (à 6 ans)
4<n
411
"Jm
gm
€■»
£U1
Touffede3Uges.
3S0 NOTES ET MÉMOinES.
cetfe notice par laquelle j'ai seulement voulu montrer que,
dans
Araucaria brasiliensis..
X — Cookii . . .
— Cunninghami
— excelsa. . .
Pious canariensis. . .
— ioDgitolia, . . .
CORDIACÉES.
Cordia domestica. . .
EuPIIORBIACÉES.
Aleuriles triloba . . .
Hippomane spiaosa .
Poinsellia pqlcherrima.
Stillingia scbifera. . .
Laurinées.
Catnphora officinalis. .
Cinnamomum dulce. .
— zey'anicura
Cryptocarya Peumus .
Daphnidium gracile. .
Laurus indica ....
— tomentosa. .■ .
P.rsea gralissima. . .
Piiœbe lanceolata. . .
Tiîlranthcra ferrugioea.
" — japonica .
Légumineuses .
Acacia arabica. ,
— Adansouii
— Lcbbck .
— Nanduban
— nilotica .
Caesalpinia mimosoides.
-7- Sappan.. .
Erylhrina Corallodendron
— Crista galli.
— umbrosa.. .
Lythrariées
Lagerslroemia elegans.
— iûdica..
0™45
26°»
gm
O^ib
ill"
0"25
gm
0°»08
4°'.'J0
0"40
M<°
0™30
gm
gm
0""ij
7m
O-IO
gm
7-" (7 on 8 t
0™50
gm
O^lo
5m
gm
0"25
gm
0"35
42m
0"dO
12'" (A
Riv.)
0'"30
gm
gm
o-^as
4'"o0
4m
0"25
5m
5>°
0".5
5m
6«
0'"I5
4m
c^ao
IJm
0"20
gm
o^ao
gm
Û^IS
fi m
C^Oô
gm
gm
o^ai
4 0'"
Touffe de 3
O^ÔD
40-"
1""00
45m
0"'4O
gm
o-^o?
gm
gm
igcs).
lises.
NOTICE SUR LE JARDIN d'eSSAI OU DU HAMMA. 381
' son état actuel, le Jardin d'essai, près d'Algfcr, justifie la célébrité
Malpighi\cées.
Banisteria chrysophylla.. . . 0^07 6"" S""
Malvacles.
Hibiscus cubensis 0™20
— liliiflorus O'^IS
Myrtacées.
Eugenia crassifolia 0"18
— eliiptica ...... C^IS
Eucalyptus globulus 0""80
— pulverulenta, . . 0'"30
— resinitera O^SS
— robusta ...... 0'"2d
Jambosa australi? 0™70
— teïnifolia O'^IO
— vulgaris O'°20
Leplospermura flexuoium. . . O^âO
Melaleuca cuticularis 0™50
— ericaefolia 0™80
Melrosidercs diffusa O^SO
Myrtus caryophyliala .... O'^IO
— Pimenta 0'"07
Sizygium jambolanum. . . . 0'"45
Tristania neiiifolia ...... 0™07
— speciosa 0'"25
MïRSlINÉES.
Theophrata itnperialis. . *. . 0™20 6""
Nyctaginées.
Bougainvillea brasiliensis . . O^IS 8"^ ^^
— glabra O-^aO 8°i 5"»
— Warscewiczii» . 0'"C0 10™
PiPÉRACÉES.
Piper articulalum O^OO 4'"50 (7 à 10 tiges).
PiTTOSPORÉES.
Pitlosporum undulatum . . . O^iO 8"» (3-4 tiges).
Rhamnées.
Zizyphus crihacaatha .... 0"40 9™
Sapindacées.
Euphoria Longan 0'"20 4°»
4ni
&""
7'"50
4m
4m
17-^
gm
13°»
4 uni
\lm.
401
3m
gm
5ni
gm
6"" (8 tiges).
3m
4m
7m
"ym
5>"50
5"»
gm
4m
3»
•fim
^m
382 NOTES ET MÉMOIRES.
dont il jouit et qu'il constitue, pour quiconque aime les plantes, un
centre d'attraction bien capable de motiver, à lui seul, un voyage
en Algérie.
L'ABC DU Chauffage des Serres (1);
Par M. Charles de Vendeitvre.
Quel est le but d'un chauffage? Qu'appelle-t-on calories? Gom-
ment doit-on déterminer la quantité de combustible à brûler,
la puissance des appareils à construire, le nombre de tuyaux à
établir pour chauffer une serre à un degré déterminé ?
Telles sont les questions que je vais essayer de résoudre d'une
manière claire et concise en me servant du Traité de la chaleur
de Péclet, du Manuel de chauffage et de ventilation du général
Morin, m'appuyant sur les expériences des professeurs T^edgold en
Angleterre et Clément en France.
J'y ajouterai les observati(fns que j'ai faites moi-même, avec le
concours éclairé de MM. Jules et Clément Vallerand; qu'ils
reçoivent ici mes plus sincères remerciements;, pour le dévoue-
ment dont ils ont lait preuve, pendant cette longue suite d'expé-
riences.
Sapiûdus emarginata..
— indica. . . .
— saponana . . .
— surinamensis . .
Sapotacées.
Achras Sapota
Sideroxylon alrovirens. .
SOLANÉES.
Brugmansia suaveolens •
locbroma tubuiosum . •
Verbéxacées.
Cilharexylon lucidum . .
— quadrangulare
Clerodendron ternifolium.
Duranta Plumieri ....
Tectona grandis
(1) Présenlé le 25 mars
O'^TO
14™
0"25
<2™
0'"J5
gm
0°>20
11-"
O^lo
4„,
O^iO
7m
o^ia
4".
5"'
0™Û8
4m
(douzaine de liges'
0"'40
IB»
C™35
45"
o^ao
gm
o-^so
e-"
gm
C^li
1880,
l'abc du chauffage des serres. 383
Etd'abord, avant d'entrer dans la question, et pour la bien
préciser, quel est le but d'un chauflage? C'est d'élever d'abord, de
maintenir ensuite à une température déterminée, par un froid
prévu, un local dont on connaît la nature et l'étendue des cloisons.
Or élever la température n'est rien, car un kilog. de houille,
suffisant à élever de 2oo degrés la température de 560 mètres
cubes d'air, s'il n'y avait pas de déperdition par les parois, le chauf-
fage des plus grandes serres ne coûterait presque rien ; le plus
petit poêle suffirait souvent et au delà pour produire la tempéra-
ture demandée, alors que des installations très coûteuses, et une
dépense considérable de combustible se renouvelant chaque jour
sont indispensables.
Pour ces raisons, je pense avec Péclet qu'il n'y a pas à s'occuper
du cube des serres, mais uniquement de la manière dont elles
sont closes et couvertes.
Dans le cours des observations qui vont suivre, nous nous ser-
virons souvent des mots calories, unités de chaleur. Or ces deux
mots expriment la quantité de chaleur nécessaire pour élever
de 1° la température de 1 litre d'eau.
Pour élever de 0 à lOOo, c'est-à-dire porter à l'ébuUition un litre
d'eau, il faut dépenser 100 calories. On estime que 1 kilog. de
houille ou de coke contient 7000 calories, que par conséquent un
kilog. de ces combustibles suffirait, si tout leur pouvoir calorifique
était utilisé au chaufî'age de l'eau, pour porter de 0 à l'ébuUition
70 litres de ce liquidé.
Or, dans la pratique, les pertes par le rayonnement, le refroi-
dissement des parois, l'évacuation des gaz de combustion par les
cheminées, sont considérables. Il faut des appareils sérieusement
construits, à grandes surfaces de chaufl'e, à longs parcours de gaz,
pour arriver à utiliser les 5/7 de la chaleur produite par le com-
bustible, soit à faire produire 5000 calories, à faire bouillir 50 li-
tres d'eau en brûlant un kilogramme de combustible, houille ou
coke.
Ceci posé, il résulte d'expériences faites en Angleterre par Tred-
gold 1°, que pour une ditférence de 69° entre les températures ex-
térieure et intérieure, 1 mètre carré de verre laisse échapper par
heure 780 unités de chaleur.
384 XOIES ET MÉMOIRES.
Si la différence entre les deux températures était de 85°, ce qui
airiverait si h température intérieure étant à 100° 'a température
extérieure se trouvait à 45°, la quî;ntité de chaleur qui, dans ces
conditiors, traverserait un mètre carré de verre serait égale à
788 X~l = 968 unitt's.
69
Si la différence des températures était de 40°, ce qui arrive-
rait si la température de la serre étant à -|- 25", la tempérôture
exléneure descendait à — 15% la quantité de chaleur qui, dans ces
conditions, passerait au ti avers de I mètre carré de veire serait de
40
780 X ?77r, soit de 450 unités.
d9
Pour une différence de 1", la chaleur que laisse passer i mètre
carré de vitrage est de 780 X — = I < unités.
On le voit par ce qui précèJe, pour connaître ce qui passe
d'unités de cheleur à travers I mètre carré de verre, il suffit de
multiplier 780, nombre trouvé par M. Tredgol J pour une différence
de 69°, par le rapport qui existe entre la différence des températures
que l'on veut obtenir et la différence qui existait lors des expé-
rier.ces de M. Tredgold.
'2° Pour une différence de 68°, I mèîre carré de fonte
neuve, laisse passer 801 unités de chaleur par heure ; mais si,
au lieu de 68°, la dif?érence des températures était de 850, la quan-
tité de chaleur transmise a travers 1 mètre cari é de tôle ou de fonte
85
neuve serait de 801 X7^= 1002 unités.
DO
Pour une différence de i° seulement, la quantité de chaleur qui
traverse un mètre carré de fonte sera 85 fois moins considérable,
soit de 12 unités.
3° L'expérience a démontré que \ mètre carré de fonte rouillée,
état dans lequel se trouvent habituellement les tuyaux^ pour
une différence de température de 85°, laisse passer par heure
H 55 unités de chaleur : sois pour une différence de 1°,
il55X o = ii unités.
Dans les mêmes condition', le cuivre ne laisserait passer que
1
SOS unités, soit, pour une différence de 1°, 808 X -^= 9 1/2 uni-
5o
tés.
LABC DU CHAUFFAGE DES SERRES. 385
Des expériences que nous venons de citer il résulte que, pour
une dififérence de 1° entre les températures extérieure et inté-
rieure, 1 mètre carré de verre laisse passer 1 1 unités de chaleur,
— — de cuivre 9 1/2
— — de fonte neuve 42'
— — dé fonte rouillée \ 4
Ceùi étant admis, pour déterminer ce qu'il faudra produire de
chaleur pour maintenir la température d'une serre close par
10 mètres carrés de vitrage à -f 5°, -|- 15°, + 30% la température
extéiieure étant à — 10°, nous n'aurons qu'à multiplier dans
chaque cas ii, nombre exprimant les unités de chaleur qui pas-
sent à travers un mètre carré de verre, pour une différence de 1o,
par Irf nombre de degrés dont diffèrent les températures.
Nous trouverons ainsi, Hans le premier cas, pour I mètre carré
de verre, H X 15 = 165 et, pour 10 mètres, 16*50 unités.
Dans le second cas, où il s'agit de maintenir une différence de
25° entre les deux températures, il nous faudra multiplier 1 1 par
25 d'abord, par 10 ensuite; le produit 27c0 nous indiquera la
quantité de calories qui, dans ces conditions, traverçeront 10 m.
carrés de vitrage.
Si enfin il s'agissait de maintenir un écart de 40° entre les
deux températures, il suffirait, pour connaître les quantités de ca-
lories que laissera passer le vitrage, de remplacer, dans les calculs
qui précèdent, 25 par 40 et nous aurions, 1 1 x 40 X 10 = 4400.
La quantité de chaleur à produire étant ainsi déterminée, afin de
connaître le nombre de tuyaux nécessaires pour la transmettre, si
nous rous servons d3 tuyaux en fonte laissant passer H unités
de chaleur par mètre carré, et pour une différence de 1°, en
admettant, ce qu'il est facile d'obtenir dans la pratique, que l'eau
contenue dans les tuyaux soit à 80°, la température de la serre
étant à -|- 5°, la différence entre les deux températures sera alors
de 75", et pour obtenir la quantité de calories qui, dans ces con-
ditions, traverseront un mètre carré de fonte, il nous suffirait de
multiplier 14, nombre exprimant hs unités de chaleur qui traver-
sent 1 mètre cube de fonte pour une différencj de 1°, par 75, ce
qui nous donnera 1059.
Or nous avons précédemment trouvé que, pour maintenir la
25
386 K0TE3 ET MÉMOIRLS.
température de la serre dont il s'agit à o", la température extérieure
étant — 10% il nous fallait produire l65f) unités de chaleur;
en divisant ce nombre par 1050, nombre exprimant les calories
qui passent à travers un mètre carré de fonle pour une différence
de 75° entre la température de l'eau contenue dans les tuyaux et
celle du milieu où ils sont placés, nous trouverons 1650 divisé
par ^ 050 égale, en chiffres ronds, 1 mètre carré 60 décimètres
carrés. Ce nombre indique la surface de tuyaux nécessaire pour
laisser passer les unités de chaleur reconnues indispensables.
Si au lieu de 5" nous en voulions maintenir 15, la différence
des températures des tuyaux et delà serre n'étant* plus que de
65°, il nous faudrait multiplier 14 par 65, ce qui nous donnerait
910 pour la quantité de calories qui traverseraient 1 mètre cane de
tuyaux de fonte. Or nous avons précédemment reconnu qu'il nous
en fallait 2750 ; il nous suffira de diviser ce nombre par 910 et le
quotient exprimera en mètres carres la quantité de tuyaux né-
cessaire.
iinfin si la température de la serre devait être maintenue à 30°,
la différence entre cette température et celle des tuyaux ne serait
plus que de 50», la chaleur qui, dans ces. conditions, traverserait 1
mètre carrédefonte serait de 14X50^=700. Les vitres, nous l'avons
reconnu, en laissent passer 4400 ; or, 4400 divisés par 700 nous
donnent 6,30; c'est donc 6 mètres carrés 30 décimètres carrés de
tuyaux qui, dans ces circonstances, nous seraient nécessaires.
En comparant les trois nombres que nous venons d'obtenir à la
surface vitrée, nous trouvons que, pour unediftérencede 15 degrés
entre les températures extérieure tt intéiieure, il nous faut en
tuyaux développés 1/6 de la surface vitrée; pour une différence de
25», 1/3 serait nécessaire, alors que, pour une différence de 40o,
les calculs en indiquent les 2/3.
Si nous nous servions de tuyaux en cuivre, le cuivre, pour une
différence de 1o, ne laissant passer que 9 1/2 unités de chaleur au
lieu de 1 4, il faudrait, pour déterminer la quantité de tuyaux néces-
saire, remplacer dans les calculs qui piécèdent 14 par 9 1/2.
Onlrouveraitainsi quelecuivrene laissant passerque75 pour 100
de ce que laisse passer la lonte, il faudrait 1/4 de tuyaux en plus.
Si nous employions des tuyaux de zinc, quels avantages présen-
l'abc du chauffage des serres. 357
leraient-ils? Ces tuyaux, en raison de leur grande dilatabilité, ne
pouvant être maintenus à une température supérieure à 30°, leur
température moyenne sera inférieure à cechifire;admeltons,cequi
ne sere'alisera pas dans la pratique, que cechiffre exprime la tem-
pérature moyenne de l'eau contenue dans les tuyaux, admettons
également que, comme le verre, pour une différence de 1 degré, le
zinc laisse p^s?ef, par heure et par mètre, i ! unités de chaieur, et
voyons ce qu'il faudrait de mètres carrés de tuyaux de ce métal,
pour entretenir à -]-'^° la température d'une serre close par 10
mètres de vitres.
Li différence entre la température ds la serre et celle des tuyaux,
sera de 33 degrés; la quantité de chaleur qui, dansces conditions, pas-
sera à travers 1 mètre carréde zinc, sera égale àll X 33=^385 unités;
dans ces conditions, atin de produire les 2730 calories que nous
avons reconnues nécessaires pour chauffer, par un froid extérieur
de — 10", à -|- 13" une serre close par 10 mètres de verre, nous
diviserons 2730 par 383, nombre exprimant les unités qui passent
à travers i mètre carré de tuyaux en zinc ; le quotient 7,14 nous
indiquera le nombre de mètres carrés qui seront nécessaires pour
laisser passer, dans ces conditions, la chaleur indispensable au
•chauffage de la serre.
Or, nous avons ptécédemment établi qu'avec des tuyaux en fonte,
3 mètres carrés suffisaient, alors que si Ton emploie du zinc il eu
faudra plus du double. Les tuyaux en zinc, à cause de leur
graude faculté de dilatation, demandent de grandes et onéreuses
précautions d'installation; il raudra,nous venons de le prouver,en
doubler et plus l'étendue. Dans ces conditions, je serais surpris
qu'ils réalisassent des avantages économiques sérieux ; je crois
même que posés, sans offrir les mêmes garanties de solidité, ils
coijteraient plus cher.
La surface de tuyaux nécessaire pour transmettre la chaleur re-
connue indispensable au chauSage d'une serre, ayant été ainsi
déterminée, voyons comment on calculera la quantité de combus-
tible à brûler.
Avec des appareils à grandes surfaces de chauffera long parcours
de gaz, ^ kilogramra^e de houille produit 5000 calories; nous avons
reconnu que, pour maintenir unécartde 15°entre les températures
388 NOTES Eï MÉMOIRES.
extérieure et intérieure d'une ?erre close par 10 mètres de vitres, il
nousfallait produire 1630 unités de chaleur; 1 klog.de combustible
en contient 5000 ; en divisant 1630, nombre d'unités à produire,
par 5000, nombre exprimant les unités contenues dans 1 kilog.de
combustible,le quotient 303 nous indiquera en grammes la quantité
à brûler.
Si l'écart entre les deux températures devait être de 23°, de 40o,
la quantité de chaleur à produire étant, dans le premier cas de
2730, dans le deuxième de 4400, il nous faudrait diviser ces nombres
par 5000; les quotients 51 0,880 exprimeraient en grammes les
quantités de combustible à biûlerdans chaque cas.
Si nous remarquons les lois qui règlent le refroidissement de
l'eau contenue dans les tuyaux, suivant les milieux dans lesquels
ils sont placés, il en résulte qu'une chaudière ne pouvant brûler
utilement qu'une quantité déterminée de combus'ible, suffira en
serre chaude pour maintenir à 80" l'eau contenue dans 7 mètres
carré.^ 35 de tuyaux, tandis qu'en serre froide, 4 mitres carrés 90
épuiïeront la même quantité de chaleur produite; une même
chaudière alimentera donc en serre chaude 2/3 de plus de tuyaux
qu'enserre froide.
Quelles sont les proportions à t'onner aux générateurs de cha-
leur, les épaisseurs de combustible à maintenir sur les grilles, les
parco::rs à donner aux gaz avant leur évacuation dans les chemi-
nées? Telles sont les proportions que je vais déterminer, d'après les
règles admises pour la construction des générateurs à vapeur,
par des hommes d'une compétence indéniable.
En général, on admet que, pour utiliser convenablement la
chaleur produite par un kilog. de combustible, il faut donner aux
parties de la chaudière eu contact avec les gaz 40 décimètres
carrés pour 1 kilog. de houille devant êtie brûlé à l'heure. Les gez
doivent avoir un parcours assez longautuur de la chaudière pour
qu'ils arrivent à la cheminée à une température rigoureusement
suffisante pour établir le tirage.
La couche de combustible à entretenir sur la grille peut varier
suivant l'énergie du tirage ; elle doit être régulière, et telle qu'au-
cune parcelle d'air ne la traverse sans être complètement décom-
posée.
l'abc du chauffage des serres. 389
En géûëral, dans les appareils de serre, une épaisseur de 0"* 16
<;':'ntimètres doit être regardée comme maximum.
Quand les grilles sont couvertes de couches épaisses de combus-
tible, il s'y produit une combustion qae j'appellerai occulte. Une
partie du combustible se consume sans transmettre de chaleur
appréciable à l'extérieur ; dans ces circonstances, il se produit le
même phénomène que l'on remarque dans les cheminées où,
brûlant du bois, on emmagasine le soir sous les cendres un beau
brasier bien incandescent, dans l'espoir de trouver du feu le len-
demain matin ; on est heureux quand il en reste quelques trace?,
les 9/10, sinon tout, se sont consumés en pure perte pcn'lant la
nuit; pour ces motifs, je crois mauvais de couvrir le feu avec des
cendres mouillées; ralentissez le tirage, mais évitez les pâtées.
Ce sont ces principes bien simples qui m'ont guidé dans la
construction de mes chaudières. Ces idées, je le sais, ne ^ontpas
encore partagées par tout le monde. Des expériences seules peuvent
prouver où est la vérité : je suis à la disposition de toute personne
qui voudra en faire de sérieuses.
Nous avons établi en commençant qu'il n'y avait plus, en géné-
ral, à tenir compte du cube des serres ;il n'y a pas non plus à
s'occuper de la quantité d'eau contenue dans les tuyaux; la tempé-
rature qu'ils transmettent dépend uniquement de la tempér.-.tuie
de l'eau, quelle qu'en soit la quantité, et de la surface des tuyaux
qui la contiennent. 1 litre d'eau à \ 00 degrés contenu dans 1 mètre
carré de tuyaux, transmettra immédiatement moitié plus de cha-
leur que 4 litres d'eau à 50 degrés contenus dans la même quantité
de tuyàux; seulement avec une grande quantité d'eau il y a beau-
coup plus de chaleur emmagasinée; par ccnïéquent, avec des chau-
dières à foyers ordinaires, le refroidissement étant plus lent, la
chaleur se continuera plus longtemps dans la serre après les feux
éteints.
Mais l'eau produisant d'autant plus de chaleur que sa tempéra-
ture est plus élevée, j'estime qu'avec des chaudières à marche
continue, il y a avantage à opérer sur de plus petites quantités
d'eau dont on élèvera plus facilement la température, dont on
obtiendra un résultat plus immédiat ; voilà pourquoi je préfère les
tuyaux de 80 millimètres à ceux de diamètres plus considérables.
390 KOTES ET MÉMOIRES.
Je préconise également les tuyaux en fonte, 1" parce que, plus
solides que ceux en cuivre, contrairemeni à ce qui est généra-
lement admis, la fonte laisse passer 20 p. 100 plus de chaleur que
le cuivre.
2». Parce que leur pose ne nécessite point d'ouvriers spéciaux.
3^ Enfin parce qu'ils ccûtent moins cher ; en tôet, pour répon-
dre à un pn^jugé qui se traduit par cette phrase, le cuivre est
toujours le cuivre ; vieux il représente de l'argent en magasin ;
jadis : cet argenf,il vaut mieux l'avoir c-n portefeuille.
100 mètres de tuyaux de fonte posés devront au plus coûter 600
francs ; le même chauÉfage en cuivre pesant 200 kilog. reviendra
à plus de 1000 francs, différence en faveur de la fonte, 40 0 francs.
100 mètres de tuyaux en fonte pesant 1400 kilcg., vaudront au
moins 5 francs les 100 kilog., 70 francs. Le vieux cuivre trouvera
plus difficilement acquéreur à 1 fr. 50 le kilog. Or 200 kilng.
vendus à ce prix représenteront 300 francs. Ainsi on aura dépensé
400 francs pour avoir un beau jour 300 francs de vieux cuivre à
vendre.
Comment doit-on placer les tuyaux ? Horizontalement ; tel
est du moins mon avis. En voici les raisons: avec des tuyaux
placés horizontalement, la circulation se fait parfaitement ; ils se •
videraient aussi complètement que s'il existaitune pente, du point
extrême vers la chaudière. La pression exercée sur les parois de
cette chaudière sera la même dans les deux cas, juste égale à la
différence des niveaux, du point culminant de la conduite au
fond de la chaudière.
Dans ces conditions, tant qu'il restera de l'eau dans les tuyaux,
ne fût-ce qu'un filet de 1 centimètre d'épaisseur, la circulation
continuera ; on pourra entretenir l'eau en ébullition, et même la
vaporiser, ce qui permettra de transmettre beaucoup plus de cha-
leur au local à chauffer; si, au contraire, les tuyaux étaient incli-
nés, suivant que cette inclinaison serait plus ou moins grande, il
pourrait arriver qu'il n'y eût plus d'eau au point culminant, et
par conséquent plus de circulation possible, alors que, la chaudière
étant parfaitement pleine, les tuyaux le beraient au 9/10.
Enfin comme la plupart du temps les tuyaux sont placés sur
des traverses éiabliÉ s d'avance par les constructeurs de serre, il
l'a b g du chauffage des serres. 391
serait, extrêmement difficile de leur donner unti inclinaison quel-
conque.
Les expériences qui ont été faites chez MM. Vallerand
prouvent clairement que le cube des serres n*a aucune influence
sur leur chauff'age. Ainsi la serre no 2 de M. Jules, close par 70
mètres carrés de vitres et cubant ioO mètres, devrait nécessiter, si
le cube jouait un rôle prépondérant dans les chauifages,3 fois plus
de tuyaux que la serre n° 4 qui, close par 42 mètres de vitrage, ne
cube que 50 mètres. Or, le chauffage de la première étant assuré
par 57 mètres de tuyaux, 1/3 ou iO mètres devraient suffire au
chauffrigede la seconde, alors qu'il enfant 42 mètres ou les 4/5.
Ces tuyaux ayant 27 centimètres de circonférence, les 42 mètres
de longueur nous donnent en surface M mètres carrés 34 déci-
mètres carrés, un peu moins du tiers delà surface vitrée, et celte
quantité a suffi pour maintenir les deux serres à la même
lempératura. Eu moyenne, nous avons maintenu un écart de
25 à 30" entre les températures intérieure et extérieure ; c'est
juste ce que les calculs avaient indiqué précédemment. Mais si
nous sommes d'accord sur ce point avec les auleurs susmention-
nés, pour le nombre de tuyaux nécessaiies au chauffage d'une
serre, nous difiérons d'appréciation sur les quantités de combus-
tible à brûler. Ainsi les serres de M. Jules Vallerand, closes par
327 mètres de vitres, sont chauffées par 300 mètres de tuyaux
de 27 centimètres de circonférence ; en surface ils développent
81 mètres carrés, placés dans un milieu à 15 degrés. Ils auraient
dû laisser passer, en moyenne, 81 fois 884 unités de chaleur, soit
66 744 calories pour fournir ce nombre, étant admis que I kilog.
de combustible en produise 5 000 , il nous aurait fallu brûler 15
kilog. à l'heure ; jamais, dans les jours les plus froids de cet
hiver exceptionnellement rigoureux, nous n'en avons biûlé la
moitié.
Les paillassons, je le sais, ont une grande influence, mais très
certainement insuffisante à diminuer d'autant la perte de chaleur
et la dépense de combustible.
Des horticulteurs distingués, MM. Hardy, directeur de
L'École d'Horticulture à Versailles, et Vallerand estiment que les
paillassons défendent de 6 degrés de gelée.
392 RAPPORTS.
Enfin, pour conclure d'aue raanière utile, je prie tous ceux que
la q jeslion intéresse, de me soumettre les observations que leur
suggérera la lecture de celte étude; s'ils le veulent bien, nous
discuterons leurs critiques ; ces discussions, j'en suis sûr, établiront
enfin les règles qui doivent présider à l'établissement d'un
chaufirtge, fixeront d'une manière certaine, sans rien laisser à
décider au hasard, ce qui est nécessaire et amplement suffisant
pour obtenir, par un froid prévu, les températures dont on a be-
soin ; il en résultera souvent de bien sérieuses économies d'ins-
tallation d'abord, de combustible ensuite.
»-raBP®qgar-»
RAPPORTS
Rapport sur les cultures de ivi. Jamain (Hipp.) (I);
M. Makcottin père. Rapporteur.
Messieurs,
Par suite d'une demande faite par M. Hipp. Jamain, horticul-
teur, rue de la Glacière, i27 (xii^ arrondissement), à Paris,
M. le Président a bien voulu nommer une Gommit^sion composée
de MM. Eug. Verdier, Burelle, Quihou, Boizard, Levêque fils et
Margottin père, qu'il a chargée de visiter l'établissement de cet
liorticulteur, que dirige M. GorJeau, chef de culture.
Les Orangers y sont cultivés avec soin ; on trouve là depuis
de jeunes .^ujets d'un an jusqu'à dm gros exemplaires de 60 ans et
plus, dans toutes les plus belles variétés du commerce. M. Jamain,
père, avait acquis une grande réputation pour la culture de ces
belles plantes, et nous félicitons son fils d'avoir continué à'
marcher dans la même voie.
Les Camellias, les Grenadiers, les Lauriers-roses et autres plan-
tes sont également bien cultivés dans cet établissement ainsi que
les Lilas, particulièrement la variété CharlesX, qui sont mis en pots
pour fleurir l'hiver. Cette culture a été, pendant de longues années,
unespérialiié parisienne ignorée à l'étranger, et même, en France,
• (1) Présenté le 13 mai 1880.
SUR I.ES CULTURES DE M. JAMAIN (HIPP.) ù93
dans les villes de province ; mais depuis quelque temps, elle s'est
beaucoup répandue.
M. Jamain joint à toutes ces cultures les Rosiers, principale-
ment sous le rapport de la multiplication des Roses nouvelles, en
grefïes forcées qui sont exécutées chez lui avec succès. Nous avons
vu une serre contenant plus de 2000 sujets qui avaient été grefifés
dans le courant de janvier et,nîalgrè la petitesse des pots (9 cent.),
les plantes avaient atteint de 30 à 70 centimètres et même assez
souvent 1 mètre de hauteur. Ce résultat est ce que l'on peut dési-
rer de mieux. Parmi les variétés qui étaient fleuries, nous avons
remarqué les suivantes.
Thé. — Reine Marie-Henriette, variété dite Gloire de D jon à
fleurs rouges : fleur grande, bien faite, d'un beau rouge cerise.
Noisette. — ^Yll!iam Allen Richardson : fleur grande, d'un
beauJHune orange.
Ile Bourbon. — Madame Pierre Oger:fl.eur moyenne, blanc
légèrement crémé.
Hybride remontant. — Deuil du colonel Denfert : fleur grande,
pleine, bien faite, pourpre non velouté.
Hybride remontant. — Jules Chrétien : fleur grande, pleine,
rouse ponceau vif.
Hybride remontant. — Linnée: fleur grande, pleine, beau rouge
cerise brillant.
Hybride remontant. — Madame Alphonse Lavallée : fleur
grande, beau rouge foncé vif.
Hybinde remontant. — Madame Eug. Verdier ; fleur très grande,
pleine, beau rose vif satiné.
Hybride remontant. — Madame Morane jeune: fleur grande,
pleine, forme en coupe, beau rose glacé.
Hybride remontant. — Paul Jamain: fleur grande, pleine, beau
rouge foncé brillant.
Hybride remontant. — Souvenir de Lufi^ay: fleur moyenne,
pleine, bien faite, rouge cramoisi vif.
Hybride remontant. — Souvenir de Madame Robert : fleur
grande, rose glacé teadre saumoné.
Hybride remontant. — Souvenir de Victor Verdier : fleur
grandi , pleine, bien faite, rouge ponceau écarlate.
39 i RAPPORTS.
Pendant plusieurs années et encore récemment-, M. Jamain a
donné la plus grande partie de son temps à l'Administration
municipale, comme l*^"" adjoint de son arrondissement. Pendant
ce temps, son établissement n'a pas cessé d'être parfaitement
dirigé par M. Cordeau qui est à son service depuis plus de vingt-
cinq ans, homme intelligent, actif, extrêmement honnête, et
dévoué aux intérêts ie son patron comme on en rencontre peu ;
aussi votre Commission, à l'unanimité, vous prie-t-elle de ren-
voyer ce Rapport à la Commission des Récompenses en faveur de
M. Cordeau.
Rapport complémentaire sur les appareils Thermosiphons
CONSTRUITS par M. Gh. DE VEx\DEUVRE, POL'R LE CUAUFFAGE DES
Serres de AIM. C. et J. Vallerand, a Asmères (Seine) (1) ;
M. A. Lav;alle, Rapporteur.
ûIessiel'rs,
La Commission que vous aVez nommée, dès l'année dernière.,
pour examiner le chauffage établi par M. de Vendeuvre, chez
M. Constant Vallerand, vous signalait, le 14 août, la bonne
installation de cet appareil et vous exprimait son intention de
l'observer à nouveau, dans le courant de l'hiver, pour vous donner
son appréciation définitive, si l'usage confirmait sa bonne opinion
sur ce chaufïage.
Invitée en temps utile à compléter sa mission, votre Commis-
sion s'est réunie chez M. Vallerand, le 31 janvier dernier, sous la
présidence de M. E.-A. Carrière. Notre honorable Président du
Comité des Arts el Industries horticoles, M. Glatigny, a bien
voulu prendre part à ses travaux.
Nous ne reviendrons pas, Messieurs, sur la description de ces
appareils de chauflage; nous nous contenterons de dire que celui
que nous avions à revoir a fonctionné, pendant tout cet hiver si
exceptionnellement rigoureux, de la manière la plus satisfaisante,
sans nécessiter aucune modification, ni réparation, à la grande
satisfaction de M. Constant Vallerand, notre collègue, qui nous a
(1) Présenté le 2 î avril «880.
SUR LES THEKMOSIPHONS DE M, LE YENDELVKE. 395
assuré avoir réalisé une grande économie sur la dépense de com-
bustiblf, eu égard à la température obtenue. Du l^*" au 19 décem-
bre 1879, la température intérieure de la serre, dans le comparti-
ment le moins chaud, a été de -{-\îL° h +25°, tandis que la tem-
pérature extérieure était de — 1 o" à — 24". Le fonctionnement des
grilles et du réservoir a été parfait, et le foyer n'a dû être rallumé
que lorsqu'on laissait épuiser le combustible. Nos prévisions se
sont donc réalisées de point en point.
M. de Vendeuvre, profitant de notre visite, a soumis à notre
examen une autre installation chez M. Jules Vallerand, notre
confrère bien connu par ses cultures de Gloxinias. 11 s'agit ici
d'un chauffage du même système, mais plus considérable. Les
serres chauffées par ua seul appareil sont au nombre de cinq,
reliées à l'une de leurs extrémités par un couloir vitré. Chacune
de ces serres a 13 mètres de longueur ; leur largeur est de 2.™ 70
pour trois d'entre elles, de 4™ 50 pour la 4% et de 5"^ 40 pour la 5^
Le couloir vitré a 2m 20 de largeur ; les hauteurs varient de im20
pour la plus étroite à 2^195 pour la plus large. La surface totale
de la vitrerie est de 327™ 90. La température doit varier depuis celle
de la serre tempérée jusqu'à celle de la serre la plus chaude, suivant
l'usage auquel chacune est destinée. Deux appareils de chaufl'age
ordinaires n'avaient jamais produit le résultat demandé, même
avec la plus grande dépense de combustible. Aujourd'hui un
appareil de J\I. de Vendeuvre, de la capacité de l'un des deux,
premiers, lait parfaitement fonctionner les 300 mètres de tuyaux
répartis dans les cinq serres, et M. Vallerand. se déclare très
satisfait du résultat obtenu aussi bien pour la bonne culture que
pour l'économie. Nous avons pu nous rendre compte de la
luxuriante végétation produite par la régularité du chauffage. La
température de la serre la moins chauffée a été, par le plus grand
froid, de -|-6°; celle de la serre la plus chauffée de +18», le jour
oà la température extérieure descendait à — 24».
M. de Vendeuvre ne s'occupe pas seulement du chauffage des
serres par l'eau chaude ; il construit également des appareils à
air chaud d'un excellent fonctionnement. Nous avons été conduits
à examiner le calorifère qu'il a établi dans les ateliers d'héliogra-
vure de M. Goupil, situés à Asnières. Le directeur de cet établisse-
396 BEVUli BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
ment, en appelant noire attent.on sur la nécessité d'avoir toujours
dans les étuves une haute et égale température, nous affirmait
que seul l'appareil de M. de Vendeuvre avait produit le résultat
désiré et qu'en outre, la dépense du combustible était de beaucoup
réduite; il rous marquait également sa satisfaction sur l'ingé-
nieuse disposition et la facilité d'entretien et d'aliraentstion de ce
calorifère.
Vous le voyez, Mpssieyrs. si les installations de M. de Vendeu-
vre ne sont certainement pas le dernier mot de cette question si
multiple « les chatffages, » elles sont un réel progrès ; c'est en
conséquence de cette conviction que votre Commission vient, à
l'unanimité, solliciter pour ce constructeur, chercheur laborieux,
le renvoi du présent Rapport à la Commission des Récompenses
et son insertion dans le Journal de la Société.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Plantes nouvelles ou rares décrites dans des pcblicaiions
étrangères.
Gartenflora.
Primula Steiuii (hybi) Obrist, Gartenf., 4879, pi. 9^)1, fig. 1, 2, 3-,
p. 322. — Primevère de Stein. — Alpes da TiroL— (Primulacées).
Cette charmante miniature a été découverte dans les Alpes cen-
trales du Tirol, à 2000 mètres d'altitude, par M. Obrist, jardiuier-
chi'f du jaidin botanique d'Iunsbruck. C'est un hybride naturel du
Primula minima L. et du P. hlrsuta All., au milieu desquels elle
se trouvait. Elle forme de petites rosettes rapprochées en g«zon court
et toulfn, qui, à la floraison, disparaissent sous une masse de fleurs
rose-violacé à œii clair, larges de près de Om 02, dans lesquelles le
limbe de la corolle étalé forme cinq lobes échancrés ou terminés
par trois crénelures ; ses feuilles spatulées-obovales, dentées dans
leur tiers supérieur, ont au plus Qm 02 de long sur 0°» G 1 2 — 0™ 0 1 5
de large. En décrivant cette plante, M. Slein dit qu'il ne connaît
pas de Primevère européenne, espèce ou hybride, qui fleurisse
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 397
avec autant de profusion. Ce sera, en somme, une excellente addi-
tion aux collections de plantes alpines et derocailles;
n.tlierlea rhodopensis Frivaldsky.— Gflr/e?z/"., 1879, pi. 991, fig. 4,
p. 323. — Haberlée du Rhodope. — Versant sud des monts Balkans,
Rhodope-Dagh. — (Screfulariacée ?)
L'histoire de cette jolie petite plante mérite d'être conservée.
Elle fut découver-e, en 1832, croissant sur deâ rochers de gneiss,
près de Kalefer, par le botaniste autrichien Haberle qui fut déva-
lisé et tué, quelques années plus tard, dans la même locilité. Elle
ne fut retrouvée qu'en juin 1871 , par le botaniste hoiigrois Victor
de Janka, qui la vit sur des rochers presque inaccessibles, et qui
ne put en saisir quelques pie Js qu'en se tenant debout sur la selle
de son chcval. Néanmoins ces pieds ayant é:é envoyés presque
morts au jardin botanique dlnnsbruck, pendant lliiver de 1872,
à force de soins, on est parvenu à les sauver, et même à en obte-
nir par division, à l'automne de 1875, onze petits individus qui
ont pris force l'année suivante et dont certains ont fljuri en 1 877.
Le genre Haberlea est regardé par M. Stein, auteur de l'article qui
le concerne, comme étant plutôt une Gesnériacée qu'une Screfula-
riacée. La pUntequi en est le type est une petite espèce vivace, ga-
zonnante, dont les feuilles ovales-oblongues ou spatulées, rétrécies
dans le bas, bordées de grandes dents, longaes de 4-5 centim.,
larges de 3-3 1/2, vertes en dessus, en général rougeâtres en des-
sous, couvertes d'un duvet jaunâtre, forment une rosette serrée
de laquelle s'élèvent des tiges florifères nues, hautes seulement de
7 ou 8 centim.; chaque tige porte trois fleurs grandes relativement,
dont le tube violet clair est long d'environ 0™ 02, et dont le limbe
bien ouvert et blanchàire forme cinq lobes, les deux supérieurs
courts, les trois inférieurs notablement plus longs, échancrés.
La floraison de cette plante dure longtemps. Ce sera une élégante
addition à la flore des rocailles. On devra la planter dans de
l'humus mélangé modérément de terre forte.
Fritillaria Walujewi Regel, Gartenf., 1879, pi. 993, p. 353. —
Fiitillaite de VValisjew. — Asie ceutrale. — (Liliacées).
Jolie plante qui a été découverte par M, A. Rege' , fils, dans la
chaîne des monts Alata , et dans la vallée du fleuve Tschirtsch'k, en
39 s REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
compagnie du l^dijja Greigi, du Lycoris Sewerzoïvi, eic. Elle est
voisine du Fritillaria verticillata, tout en en différant à plusieurs
égards. Sa tige glauque est haute de 20-30 cent., et porte des feuilles
lancéolées-linéaires, glauques en dessous, qui se roulent toutes en
vrille à leur extrémité, et dont les inférieures sont opposées de
même que les supérieures, tandis que les intermédiaires sont
verticillées de même que celles qui sont situées tout au sommet.
Chaque tige se termine par une ou plusieurs fleurs retombantes,
tubuleuses-campanulées, longues de 5 centim., larges de 4 centim.,
remarquables par leur couleur gris de plomb uniform^en dehors,
qui contraste avec leur coloration en pourpre noir, maculé de
blanc, à l'intérieur. — Cette curieuse Liliacée plantée en pleine
terre, dans le Jardin botanique de Saint-Pétersbourg, y a fleuri
pour la première fois en juillet 1879. Elle vient bien dans une
terre de jirdin meuble, bien mélangée de terreau de feuilles.
Primula rosea Royle. — Gartcnf.^ 4879, pi. 994, p. 3S4. — Prime-
vère rose. — Montagnes du nord-est de l'Inde. — (Primulacces).
Charmante espèce à grandes fleurs ombellées, d'un beau rose
rouge, avec un œil jaune, à feuilles minces, ovales-oblongues,
aiguës, dentées en scie, glabres aux deux faces mais revêtues
d'une poussière farineuse; sa corolle a les lobes obcordés, profon-
dément éch-încrés. Elle appartient au groupe du Primula farinosa
et doit être cultivée comme celui-ci. Elle supporte la pleine terre
dans l'Europe moyenue; elle fleurit au mois de mai. Le compost
qui paraît lui être le plus avantageux est un mélange de deux
parties de terreau de feuilles ou de terre de bruyère et d'une
partie de terre franche.
Sitatice (Cioniolimon) Kanfmanniana Regel, Gartenf., 1880, pi.
996, p. < . — Statice de Kaufmann. — Turkestan oriental. — (Plooi-
baginées).
Espèce découverte par M. A. Regel, fils, à 12-1 500" d'altitude,
sur les monîs Achburtan, dans le Turkestan oriental. Elle se dis-
tingue de toutes les espèces de Statice connues jusqu'à ce jour par
sa rosette de feuilles coriaces, linéaires-lancéolées, rétrécies en
pétiole dans le bas, acuminées, munies d'une bordure calleuse,
longues de 5-7 centim., qui sont parfaitement entières, mais for-
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 399
lement ondulées et comme frisées sur leurs bords, ainsi que par
la grandeur de ses fleurs roses qui ont environ 1 centim. 4/2 de
long ; ces fleurs forment plusieurs épis sur les côtés d'une hampe
haute de 20-40 centim. C'est une plante vivace,qui fleurit abon-
damment en été, et qui supporte les froids du climat de Saint-
Pétersbourg, en pleine terre, sans couverture.
Eremnrus turkestanicns Regel, Gartenf., 1880, pi. 997, p. 2.
— Erémure du Turkestan. — Turkeslan. — (Liliacéss).
Cette espèce d'Erémure est une fort belle plante, mais qui
n'égale pas tout à fait en beauté son congénère, VEremurus ro-
bustus. Comme celui-ci, elle vient bien en pleine terre sous le
climat de l'Europe moyenne, et y produit un très bel effet. Ses
feuilles linéaires et sa tige sont glabres; ses fleur-; brun-rouge
bordées de blanc, larges de 2 à 2 1/2 centim., forment, sur une
haute et forte hampe, une grappe très longue et serrée ; chacune
d'elles est portée sur un pédoncule épaissi vers son extrémité
supérieure; leur périanthe, à moitié étalé pendant la pleine flo-
raison, recourbe ensuite le haut de ses segments vers l'intérieur.
— Les Eremurus ont un oignon ou plutôt, dit M. E. Regel, un
tubercule qui rappelle en petit celui des Dalhias, mais qui n'a
jamais qu'un seul bourgeon terminal; aussi ne peut-on les multi-
plier par division et est-on forcé de recourir, dans ce but, au
semis. On doit planter ce tubercule tard en automne, à une
exposition sèche et chaude, dans un sol meuble, sableux et nu-
tritif. Quand les graines sont mûres, on retire le tubercule de
terre pour le garder, pendant l'hiver, dans un endroit sec et
chaud, enterré dans du sable. Cette dessiccation est essentielle
pour ces plantes, de même que pour les Tulipes de l'Asie centrale,
où la fin de l'été et l'automne sont généralement très secs. Si l'on
agit autrement, la plante ne fleurit pas l'année suivante, le tuber-
cule devient de plus en plus petit d'année en année et finit par
pourrir.
Le Secrètaire-Rédacleur-Gérant : impr. de E. DONNadD, rae Cassette, I.
P. DUCHARTRE.
JUIN 1880.
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOURG-LA REINE,
PRÈS PARIS, (altitude 72'ïi ENVIRON.)
1
HADTECR
TEMPÉRATURE
du baromètre.
VENTS
H
H
^-^^m.^
-— *~^
-^ ^
ÉTAT DD CIEL.
dominants.
Minim.
Maxim.
Matin.
Soir.
1
8,6
22,4
761
759
N.E.,0.,N.O.
A peine nuageux le matin, couv.
presque loute i'apr.-midi, q.q.
gouttes de pluie.
2
9,0
20,0
7o8
758
N. E., S. E.
Pliuc le mat. et le soir, couv. le
reste de la journée, avec q.q.
rares éclaircies.
3
8,0
22,3
737,3
757,3
NNE,SO,MNE.
Brouillard intense le matin, nua-
geux le reste de la journée ; pe-
tit orage avec pluie dans l'ap.-ra.
4
9,3
14,0
730
738
N.
Couvert, temps sombre, pluie fine
et froide une parliede l'ap.-midi
et du soir.
S
4,0
17,0
760
761
N. N.O.
>tuagcux.
6
7,0
13,(1
703
762
S. G.
Couvert, pluie dans l'après-midi.
7
10,0
17,7
700
761
S. 0.
Pluie dans la nuit, couvert, clair
le soir.
8
6,7
20,0
761,0
739,5
s. s. G.
Nuageux, forte averse dans l'ap, -m.
9
10,D
23,4
7o9. 5
756,5
S.E., E.
Couvert le matin de bonne heure,
nuageux le reste de la jiuirncc.
10
9,8
24,0
737
736
S. E.
Couvert le matin, nuageux l'ap.-
midi, pluie le soir.
il
10,3
26,7
733,5
736
S. E.
Nuageux, orage et forte pluie
dans l'après-midi.
12
11,0
19,8
738
763
N. N. G.
Pluie dans la nuit pr. continue,
couvert le malin, nuageux l'ap.-
mi.li
13
3,8
26,
703
762
(I.,S.
mi<' I •
Clair le malin, nuageux l'ap.-ra.
14
12,2
2o,o
762
76i,3
N. N. G.
Nuageux.
15
9.8
2V,0
76 >
760,5
.N. G.
Nuageux.
16
12,4
24,4
700
76'3
S. E.
Couvert le mat., nuag. lap.-mid.
17
13,;;
23,0
762,2
762,5
N. N. G.
Pluie dans la nuit, brumeux le
malin, nuageux l'ap.-midi.
18
9,9
30,2
T61
738
N. G.
Brouillard le matin, nuageux et
orageux l'après-midi.
19
13,0
26,1
737
75^,5
E.
Pluie dans la nuit, nuageux, orage
le soir et pluie abondante.
20
13,4
24,0
734
755
S. E.
La pluie continue une partie de
la nuit, nuageux, petite pluie
l'après-midi.
21
9,5
24,9
733, 3
755
S.,E., S.
Nuageux et orageux, pluie abon-
dante de 5 à 6 h. 1/2 du soir.
22
10,0
19,3
73o
739
E., S. E.
Nuageux le matin, orageux l'ap.-
midi, avec fortes averses.
23
8,5
22,9
738,5
757
S. S. E.
Nuageux.
24
10,8
20,0
753
760
S. E.
Pluie toute la nuit et une partie
de la matinée; très-forte averse
avec grêle dans l'après-midi.
23
9,2
23,2
760
738
S. E., S. 0.
Couvert avec quelques éclaircies.
•26
11,6
23,0
737
762
S.O.,N. N. 0.
Couvert le malin, par moments le
ciel s'obscurcit considérablem.,
nuageux l'après-midi avec q.q.
petites averses.
27
8,3
26,3
766
770
N. N. 0.
Clair le malin, nuageux l'ap. -m.
28
10, S
27,2
770,3
708,5
N.N.G.,G.N.G.
Nuageux le malin, clair l'apr.-m.
29
10,0
31,7
767,5
701,3
N.E.,S.S.E.
Clair.
30
12,1
32,3
739, 3
756,3
S. S. E., S.
Clair le malin, nuageux et ora-
geux l'après-midi, pluie le soir.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ EN 1880.
Concours permanents.
Médaille Pellier pour les Pentstemon.
Prix Laisné pour récompenser l'aptilude au travail
• et la moralité des garçons jardiuiers.
(V. le Journal, 3« série, I, 1879,
p. 691.)
Concours annuels.
Médaille Moynet pour les apports les plus remarqua-
bles, faits pendant l'année, au
Comité de Culture potagère.
Médaille du Conseil d' .administration, pour l'iatroductioa oul'obtention de
plantes ornementales méritante?.
(V. le Journal, %^ série, XI, 1 877,
p. 145.)
►s-o-s-
PROCÈS-VERBAUX (1)
SÉANCE DU 8 JUILLET 1880.
Présidence de M. Alph. liavallée. Président de la Société.
La séance est ouverte à deux heures. Le registre a reçu les
signatures de cent trente Membres titulaires et de sept Membres
honoraires.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'ad-
mission de sept nouveaux Membres titulaires dont la présentation a
été faite dans la dernière séance et n'a soulevé aucune opposition.
11 annonce ensuite que, dans sa séance de ce jour, le Conseil d'Ad-
ministration a admis à l'honorariat, sur leur demande écrite, con-
formément au règlement, MM. Sinei (Eugène), arboriculteur, rue
La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles pul)liés
dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment.
(Avis de la Commission de Rédaction.)
Série 3. T. il. Cahier de juillet 1880 publié le 31 août 1880. 26
402 PROCÈS-VERBAUX.
des Prés-Hauts, 30, à Châtenay, par Aatony (Seine), et Tabar,
grainier-flt^uriste, à Sarcelles (Seine-et-Oise).
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
4® Par M. Bergman, chef de culture chez M™« la baronne de
Rothschild, à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne), un Ananas d'une
i-spèce nouvelle, très remarquable par son volume, et que AT. le
Président du Comité de Culture potagère dit avoir été reconnu
excellent. Sur la proposition de ce Comité, une prime de 1 re classe
est accordée pour cette présentation.
Dans une note jointe à cette plante, M. Bergman rapporte les
paroles par lesquelles M. Linden en fait l'historique, dans un de
sis catalogues. L'importation en est due au voyageur Warscewicz
qui en vit, pour la première fois, le produit sur le marché de la
petite ville de Juan-de-Bracamoros, et qui de là donna à la plante
le nom d'Anatiassa Bracamorensis, c'est-à-dire Ananas de Braca-
inoros. D'après ce voyageur, nul Ananas, dans les deux Amériques,
n'aurait un goût aussi exquis et n'approcherait des dimensions
auquel il arrive, puisque son poids varie de 12 à 15 kilogr. Le
spécimen qui se trouve en ce moment sur le bureau provient d'un
œilleton d'introduction; ayant souffert pendant son importation,
il n'avait certainement pas la vigueur que peut avoir l'espèce;
mais M. Bergman pense que, quand la plante sera Tobjet d'une
culture qui lui convienne, elle pourra facilement donner des fruits
du poids de 6 à 8 kilog., puisque celui qu'on a sous les yeux pèse
déjà un peu plus de 4 kilog. et mesure 26 centimètres de hauteur
sur 51 centimètres de circonférence, c'est-à-Jire 17 centimètres
de diamètre. Il est à peu près certain que ce fruit (^yncarpe) est le.
premier qu'on ait encore obtenu en Europe. Ceux de toutes les
variétés que l'on connaissait jusqu'à présent étant, à leur matu-
rité, de couleur jaune d'or, celui-ci se distingue nettement parce
qu'il est agréablement coloré eu rouge-cuivre luisant. La plante
qui donne ce géant des Ananas est elle-même très forte, et ses
feuilles atteignent \ '^ 50 de longueur. M. Bergman fait observer
que ce nouveau fruit, quoique fort bon, n'a pas la finesse de ceux
de plusieurs variétés de l'Ananas ordinaire qui sont déjà culti-
vées.
2^ Par M. Thiébaut-Legenri.re, horticulteur-grainier, avenue
SÉANCE DU 8 JUILLET J8S0. 408
Victoria, 8, un pied d'une variété de Pois appelée Téléphone,
variété à gros grains ridés, mais très productive, comme le fait re-
marquer M, le Président du Comité de Culture potagère. Il est ac-
cordé pour cette présentation une prime de 3^ classe.
3« Par M. Villette, jardinier au château de Polangis, près Join^
ville-le-Pont (Seine), un panier de racines de Cerfeuil bulbeux,
venu de graines stratifiées qui ont été semées au mois de février
dernier. G^ proiuit est très beau, et il y a d'autant plus de mérite
à l'avoir obtenu tel , que la sécheresse du printemps de cette année
a nui partout au développement de la plante qui le donne ; aussi ce
jardinier recevra-t-il une prime de 2e classe, sur la proposition du
Comité de Culture potagère.
4o Par M. Véniat (Henri), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes,
des Laitues frisées de Californie qu'il présente hors concours, et
dont la variété n'a pas été encore, paraît-il, mise sous les yeux de
la Société.
M. Duvivier dit que cette nouvelle variété mérite d'être bien
accueillie. Elle est des plus jolies et fort tendre ; seulement elle
n'est pas encore connue des maraîchers parisiens.
5* Par M. Dadoûy^ rue Notre-Dame-des- Victoires, que repré-
sente M. H. Birot, son chef de culture, des pieds chargés de cosses
de sept variétés de Pots qui ont été obtenues en Angleterre, et
qu'il a introduites en France depuis deux ans. Ce sont les sui-
vantes : 1° le Pois Princesse royale, haut de 1. mètre, à grain
blanc ridé; 2° le Pois Docteur Mac Lean, haut de Om 90, à grain
vert ridé; 3° le Pois Prince Léopold, haut de 1 mètre à ^ m 20, à
grain blanc ridé; ¥ le Pois Émeraude géant, haut de 1^50, à
grain blanc ridé; S» le Pois Duc d'Edimbourg, haut de 4 m 50 à
1m 80, à grain blanc ridé; 6» le Pois Challenge de Berkshire, haut
de 1 m 50 à 1m 80, à grain blanc rond; enfin le Pois Royal Berk-
shire, de la même hauteur, à grain bleu rond. Les trois premières
de ces variétés peuvent très bien se passer de rames; les quatre
dernières ont le mérite de résister parfaitement à la sécheresse et
sont dès lors d'une grande ressource pour l'été. M. le Président du
Comité de Calture potagère fait observer que ces diverses sortes de
Pois ont le grain gros, comme du reste tous les Pois anglais, et
qu'ils paraissent produire beaucoup. Il propose de donner une
404 PROCÈS-VERBAUX.
prime de 2* classe à M. Dudcûy pour la présentation qu'il en a
faite. Sa proposition, mise aux voix, est adoptée, mais M. Dudoûy
déclare renoncer à recevoir celte récompense.
6° Par M. Rigauld, cultivateur à Groslay, des Pommes de terre
Marjolin qu'il présente hors concours, pour montrer le type pur
de cette variété, et pour la présentation desquelles il reçoit de vifs
remerciements du Comité compétent.
>*• Par M. Cauchin (Vincent), cultivateur à Montmagny, de très
beaux Choux et Choux- fleurs, pour la présentation desquels il
lui est accordé une prime de i® classe, sur la demande du Comité
de Culture potagère.
8o Par M. Jamin, horticulteur-pépiniériste, à Bourg-la-Reine
(Seine), deux petites corbeilles dans lesquelles a été disposée avec
ordre une collection de 14 variétés anglaises de Groseilles à ma-
quereau, collection intéressante et composée de bonnes variétés,
déclare le Comité d'Arboriculture, qui remercie vivement M. F. Ja-
min pour cette présentation. Les variétés présentées par cet ar-
boriculteur sont les suivantes : Companion, Catherina, Dau's
Mistake,Keepsake, London, London city, Monarch, Napoléon-le-
Grand, Peru, Queen of ihe West, Queen of trumps, Saowdrop,
Snowdriff, Speedwell.
9° Par M. Roy (Auguste), horticulteur à la Maison-Blanche,
Paris, des Pêches Amsden, des Poù-es Doyenné de juillet et Ci-
tron des carmes. Pour la présentation de ces fruits, il lui est ac-
cordé une prime de 2° classe, sur la proposition du Comité d'Ar-
boriculture dont la feuille porte l'avis suivant : « La Pêche Amsden
» est toute nouvelle; elle paraît être la plus hâtive de toutes les
» Pèches connues jusqu'à présent, et, comme elle est bonne, fon-
» dante, bien juteuse, assez sucrée, elle est appelée à avoir du
» succès comme primeur. Les échantillons présentés sont encore
» petits, mais d'un beau coloris et de forme régulière. La prime
» demandée pour le présentateur a pour objet de le remercier
» d'avoir fait connaître ce fruit à notre Société et de l'encourager
» dans la propagation qu'il fait de l'arbre. Contrairement à ce qui
» avait été constaté en certains endroits, le noyau de l'exemplaire
» dégusté par le Comité n'était pas adhérent à la chair. »
10° Par M. A. Lavallée, Président de la Société, propriétaire à
SÉANCE DU 8 JUILLET 1880. 405
Segrez (Seine-3t-0ise), des rameaux fleuris de quelques végétaux
ligneux, relativement auxquels il donne de vive voix les rensei-
gnements suivants : — Le Maackia amurensîs, Légumineuse qui
tire son nom spécifique de la région de l'Amur, dans laquelle elle
croît naturellement, est une espèce des plus rares dans les collec-
tions européennes. Il avait été introduit à la date d'une quinzaine
d'années ; mais il a été certainement perdu à peu près partout, si
ce n'est même partout, sauf à Segrez. C'est un arbre petit, mais
ayant un port tout à fait arborescent, à un seul tronc qui supporte
une cime. Ou l'a rattaché au genre Virgilia ou Cladrastis, mais
certainement à tort, car il s'en distingue par différents caractère?
du feuillage et de la floraison qui est chez lui annuelle, tandis
qu'elle est bisannuelle chez le Cladrastis. I( est du reste parfaite-
ment rustique, puisqu'il n'a nullement souffert des froids rigou-
reux de l'hiver dernier. L'histoire du pied de cette espèce que pos-
sède M. A. Lavallée est assez curieuse pour mériter d'être rapportée.
Il lui a été envoyé d'Allemagne par quelqu'un qui ne s'est pas fait
connaître ; il est resté grêle, chétif, et ses fleurs, à toutes ses flo-
raisons, ont été monstrueuses. Craignant de le perdre, on a cherché
à le multiplier; par couchage, on en a obtenu un nouvel individu
qui s'est montré vigoureux et qui, ayant fleuri l'année dernière
et cette année, a donné chaque fois des fleurs parfaitement nor-
males. De sa première floraison sont provenues quelques graines,
et tout annonce qu'on en récoltera un plus grand nombre cette
année. — Vlsoineris arborea est une Capparidée du midi de la
Californie qui supportera le plein air dans nos départements mé-
ridionaux, mais qui, sous le climat de Paris, gè^e chaque hiver,
dans ses parties extérieures ; seulement, comme il repousse ensuite
du pied, cet inconvénient se trouve presque supprimé. Il a l'ap-
parence d'un Edwardsia. — Le Rhus viridiflora est très analogue
au Rhus coriaria; mais il est de proportions moindres, tandis que
sa panicule est plus ample; c'est un arbuste qui mérite de prendra
place dans les collections.
H° Par M. Bergman, un pied remarquablement fleuri de
VOdontoglossum vexillanum, magnifique Orchidée des Andes de
la Nouvelle-Grenade, où il paraît qu'elle a été trouvée d'abord
par Baumann qui ne put parvenir à en importer un seul pied
406 PROCÊS-VERBAUX.
vivant. Pius récemment M. Chesterton, qui voyageait pour la
maison Veitch, a été plus heureux, de sorts que c'est à lui qu'on
en doit l'introduction en Europe. L'espèce est encore tort rare
dans les collections françaises. L'individu qu'en montre au-
jourd'hui M. Bergman porte des fleurs plus amples. que toutes
celles qu'il avait données jusqu'à ce jour. — Le Comité de
Floriculture demande qu'une prime de U^ classe soit accordée,
pour cette remarquable présentation, à l'habile jardinier-chef de
M""* la baronne de Rothschild, et ia Compagnie l'ait droit à cette
demande.
<2,*> Par M. Pernel, horticulteur à la Varenne-Saint-Hilaire
(Seine), un pied d'Agapanthus umbellatus à fleurs blanches, qu'il a
eu de graines récoltées sur le type à fleurs bleues de cette espèce.
Il lui est accordé, pour cette plante, une prime de 3^ classe à titre
d'encouragement. CeJt horticulteur présente aussi deux Pentste-
mon obtenus par lui de semis, pour le concours permanent ou-
vert par M. Pellier.
13" Par M. Hochard, horticulteur à Pierrefitte (Seine), les fleurs
coupées de 60 variétés nouvelles d'Œillets, et de 60 variétés de
collection de la même espèce de plantes. ~- Ces deux séries de
fleurs sont trouvées si belles que le Comité de Floriculture pro-
pose d'accorder, pour la présentation qui en est faite, une prime
de \^^ classe. Cette proposition est adoptée.
14° Par M. Thiébaut-Legendre, les fleurs coupées de 150 varié-
tés dH Œillets fantaisie, flamands, remontants, saxons, avran-
chins et ardoisés, ainsi que de 4 variétés non nommées. — Pour
cette collection jugée très remarquable , le Comité de Floricul-
ture demande qu'il soit accordé une prime de ^® classe, et sa
demande est favorablement accueillie par la Compagnie.
15* Par M. Tabernat (Désiré), jardinier à Sceaux (Seine), un
Œillet obtenu par lui de semis et qu'il nomme Adèle Tabernat.
— Le Comité de Floriculture a trouvé une analogie marquée
entre cette plante et l'Œillet tige de fer qui est cultivé dans
notre Midi.
16» Par MM. Robert et Couturier, horticulteurs à Chatou,
(Seine-et-Oise), trois Pétunias en pots accompagnés de fleurs
coupées et trois Bégonias tubéreux en pots, — Pour ces diverses
SÉANCE DU 8 JUILLET J880. 407
plantes, qu'ils ont obtenues de semis et qui sont reconnues mé-
ritantes, MM. Robert et Couturier recevront une prime de
2* classe.
''7o ParMM. Vilmorin-Andrieux, horliculteurs-grainiers, quai
de la Mégisserie, 4, une collection de pieds d'Alouette noms [Delphi-
nium Ajacis L.) en fleurs coupées et un échantillon à'Eschscholt-
zia variété crocea flore pleno. — Ils obtiennent, pour cette préseo-
tatioD, une prime de 3« classe à laquelle ils déclarent lenoncec.
18° Par M. Duval, horticuiteur, rue du Plessis, 64, à Versailles
(Seine-et-Oise), un Tydœa qu'il a obtenu de semis à la suite
d'un croisement de la variété nommée Sape avec le T. HiVii, et
qu'il nomme le Vésv.ve. Une prime de Ir^ classe lui est accordée
pour cette présentation.
Dans une note jointe à cette plante, M. Duval dit que ce gain
date de 1878 et qu'il Ta multiplié assez pour pouvoir le mettre au
commerce l'an prochain. Ce Tydxa est franchement rhizomateux,
ce qui permet de le garder à l'état de repos complet pendant les
mois d'hiver. Il est d'une bonne tenue, et sa floraison, qui est
abondante, dure depuis avril et mai jusqu'en novembre. Sa fleur
est d'un rouge-feu presque uniforme, sans tigrures, ce qui consti-
tue une nouveauté pour ce genre.
19° Far M. Painlèche, horticulteur, rue Decamps, à Passy-Pa-
ri?, un pied d'un Pelargonium zonale qu'il a obtenu à la suite
d'un croisement des variétés Guillaume Angeli et Madame Thi-
baut. Il lui est accordé pour cette plante une prime de 3^ classe.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont ob-
tenues.
■ M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
1" Une demande de Délégué devant prendre part aux travaux
de l'Exposition qui doit s'ouvrir à Gaen (Calvado^), le 25 août
prochain. —M. Verlot est prié de représenter la Société nationale
d'Horticulture à l'Exposition de Gaen.
20 Une lettre dans laquelle MM. le Président et le Secrétaire-gé-
néral de la Société d'Agriculture, d'Horticulture, et d'Acclimata-
tion du Var, à Toulon, annoncent que cette association a protesté
contre les mesures inutilement restrictives, par lesquelles la
408 PROCÈ'-ViiRBADX.
convention de Berne a rendu à peu près impossible tout commerce
horticole. Gomme exempk et preuve ils rapportent ce fait que
plusieurs de leurs collègues ayant demandé des Camellias à l'éta-
blissement des frères Rovelli, à Pallanza, sur le lac Majeur, la
douane française ne voulait laisser entrer ces arbustes qu'à ra-
cines nues, couformémenl à la convention de Berne, par consé"
C[uent en rendait le transport impossible.
30 Une lettre de M. Tourasse, Membre à vie de la Société, qui
annonce avoir obtenu la mise à fruit de Vignes, de Cytises Au-
bours [Cytisus Laburnnm L.) et d'un Poirier, à l'âge de deux ans
seulement. A celte lettre est jointe une attestation par laquelle
M. Larmanou, Membre de la Société nationale d'Horticulture de
France et M. Guillet, agronome diplômé des écoles supérieures
de l'État, déclarent avoir vérifié par eux-mêmes l'exactitude de
cette assertion.
4° Une lettre par laquelle M. Arnould-Baîtard, l'un des Vice-
Présidenls de la Société, annonce à M. le Président que Mme S"^
Baltard, Dame patronnesse, offre à la Société « une somme
» de cinquante francs qui serait donnée, en 1881, soit en une
» médaille, soit en espèces, au présentateur du plus beau lot
» à.' Œillets gris ». — M. le Président apprend à la Compagnie que
le Conseil d'Administration accepte avec gratitude l'otïre faitt; par
Aime \oT Baliard ; seulement avant d'annoncer le concours spé-
cial qui sera ouvert conformément au désir de cette honorable
Dame patronnes? e, il la prie de déterminer avec précision la na-
ture de rCEillet ou des Œillets dont elle désire encourager les
horticulteurs à s'occuper d'une manière particulière, la qualifi-
cation d'Œillet gris étant parfois appliquée avec un peu de vague.
50 Une lettre par laquelle M. Guilbert (Arsène}, de Saint-Ger-
main d'Aunay, par Le Sap (Orne), annonce n'avoir pas réussi à
à obtenir des Champignons de couche en suivant les indications
qui ont été données à la Société pour obtenir du blauc en semant
des spores, non pas comme elles ont été imprimées dans le Journal
de la Société, mais telles qu'elles ont été reproduites un peu
inexactement dans un autre journal qu'il n'indique pas. — Il lui
sera répondu de manière à le fixer sur ce sujet mieux qu'il ne pa-
rait l'avoir été.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1880. 409
6'' Des réponses au questionnaire publié par la Société relative-
ment aux efiets du froid de l'hiver dernier. Elles sont dues 1"^ à
la Société d'Agriculture et d'Horticulture de l'arrondissement de
Pontoise; 2° à un Instituteur communal de Ghâlons-sur-Vesle
(Marne), dont la signature est illisible; 3o à M. Gharollois.
M. le Secrétaire-général annonce que la Société vient d'éprouver
une nouvelle perte par le décès de M. Pierre Truillot, Membre ti-
tulaire.
Il est donné lecture d'un document intitulé : Rapport sur la
réunion des délégués agricoles et horticoles, au Concours régional
de Melun; vœu en faveur de l'Horticulture; par M. Fr. Hérincq.
Le vœu dont il y est question se trouve exprimé dans les termes
suivants : « Il n'y aurait que l'horticulture utile, arbres forestiers,
» fruitiers, légumes, etc, qui seraient admis dans les Concours
» régionaux, aux mêmes titres et droits que les produits de l'a-
» griculture. La proposition ainsi réduite a été votée à l'una-
» nimité. »
A la suite de cette lecture, M. Michelin exprime l'avis que la So-
ciété nationale d'Horticulture ne peut s'associer à un vœu si res-
treint. L'horticulture est sœur de l'agriculture et, comme celle-ci,
elle est utile au pays dans toutes ses branches, sans qu'il y ait lieu
de distinguer spécialement, comme on l'a fait à Melun, une hor-
ticulture utile qui implique logiquement une horticulture inu-
tile. En effet, si ce qu'on a semblé regarder là comme la seule
horticulture utile fournit des produits qui entrent pour une
part considérable dans l'alimentation, les cultures dites d'agré-
ment, qu'on est trop souvent porté à regarder comme inutiles,
ainsi que semblent l'avoir pensé MM. les délégués au Concours
régional de Melun, sont la base d'une industrie importante,
s'étendent sur une très grande surface de terre et détermi-
nent un roulement de fonds qui mérite d'être pris en sé-
rieuse considération. Il n'y a donc aucun motif pour la traiter si
dédaigneusement. Aussi la plupart des Sociétés d'Horticulture
des départements n'ont-elles pas hésité à demander que ce tût
l'horticulture tout entière et non pas simplement telle ou telle de
ses branches qui fûl admise aux Concours régionaux, sur le même
pied que l'agriculture, et M. Michelin ne pense pas que la Société
410 PROCÈS-VERBAOX.
nationale puisse faire autrement à cet e'gard que ses sœurs des dé-
partements.
M. Duvivier est d'avis qu'on n'est peut-être pas dans une bonne
voie en demandant que Thorticulture figure à côté de l'agricul-
ture dans les Concours régionaux qui sont institués spécialement
en vue de celle-ci. Jusqu'à ce jour, lorsqu'elle a paru dans ces so-
lennités essentiellement agricoles, elle n'y a figuré que tout à
fait en sous-ordre, et il est à craindre que, quoi qu'on fasse ou
qu'on dise, il n'en soit toujours de même. Il y a donc tout avan-
tage pour elle à marcher seule, à faire seule ses Expositions qui
peuvent bien être critiquées par des, esprits chagrins, mais aux-
quelles le public éclairé ne s'accorde pas moins en général à re-
connaître un intérêt considérable et dans lesquelles d'ailleurs ses
produits ne jouent pas à côté de ceux de l'agriculture le rôle d'un
cadre doré, destiné uniquement à faire ressortir un tableau mé-
diocrement brillant par lui-même.
M. Michelin persiste à préférer pour l'horticulture l'association
à l'indépendance. Il rappelle que, dans la Société des Agriculteurs
de France, la section horticole ayant demandé que les produits
des jardins fussent admis dans les Concours régionaux aux mêmes
titres et avec les mêmes droits que les produits des champs, cette
grande association a favorablement accueilli cette demande et a
émis le vœu qu'il en fût ainsi désormais.
M. Buchetet fait observer que si , au Concours régional de
Melun , le délégué de la Société nationale s'cst associé au vœu
relatif à l'admission de la seule horticulture qu'on ait jugé à
propos de qualifier d'utile, la Société se trouve par cela même liée
et ne peut plus émettie le même avis que ceux qui n'admettent
pas dans l'art horticole cette étrange distinction.
M. Président répond que, dans son Rapport, M. Hérincq a été
simplement historien tt qup, au Concours de Melun, il n'a pas eu
à s'associer au vœu restreint dont l'initiative avait été -prise par
M. le délégué de la Société de Senlis. Au reste, ajoute-t-il, la
question est assez importante pour qu'il y ait lieu d'en confier
l'exnmen au Conseil d'Administration qui sera invité à s'en occuper
dans l'une de ses prochaines séances.
Il est fait dépôt sur le bureau d'un travail intitulé : Note sur
SÉANCE DU 8 JUILLET ^f>80. 411
les importations et les exporlatioûs de fruits et légumes, en 1879 ;
par M. Ch. Jolt.
M. Millet, inspecteur des forêts, entretient successivement la
Compagnie de deux sujets différents.
En premier lieu, il montre la différence du développement qu'ont
pris de jeunes plants de Chêne pédoncule {Quercus pedunculata
Ehrh.) dont les uns viennent de glands semés dans de la terre
ordinaire, tandis que les autres ont été produits par la germination
de glands semés dans une planche de terre semblable, mais qu'on
avait eu la précaution de recouvrir d'une couche de tannée. Ceux-
ci sont d'environ un tiers plus forts, leur chevelu est plus
abondant et leur pivot moins enfoncé en terre. En outre, la plan-
che qui était restée sans couverture a été dévastée par les mulots
qui ont respecté celle où avait élé placée une couverture Je tan-
née. Or, la dépense qu'on a faite pour se procurer la taniiée a été
minime, puisque un mèlre cube de cette matière a suffi pour en
couvrir une planche longue de 20 mètres ; elle a donc été large-
ment compensée par l'excès de croissance qu'y ont pris les jeunes
plants. Cette expéiience instructive a été faite chez M. Barrau de
Muratel, dans le département du Tarn.
La seconde communication de M. Millet, qu'il se. propose de ré-
diger en note spéciale, est relative à l'action du froid sur les in-
sectes. Les observations dont elle donne les résultats démontrent
une fois de plus combien est dépourvue de fondement la croyance
répandue parmi les cultivateurs que les hivers rigoureux font périr
des quantités considérables d'insectes nuisibles aux cultures. Par
opposition, ces mêmes hivers causent la mort d'une grande quan-
tité d'oiseaux et autres animaux insectivores, de sorte que le bien
qu'on en attend à tort est remplacé par des maux de deux natures
différentes. M. Millei met sa confiance sous ce rapport bien moins
dans les gelées de l'hiver que dans les grands vents et les orages
des mois de mai et juin qui font périr beaucoup d'insectes.
La séance est levée à quatre heures.
412. PR0CÈ5-VEBB.\DX.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1880.
Présidence de M. Teslon, Vice-Président.
La séance est ouverte à deux heures. On y compte cent trente-sept
llembres titulaires et sept Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1o Par M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine (Seine), un pa-
nier de tubercules d'uuePot727ne de terre qu'il a obtenue de semis.
Cette nouvelle vaiiétéest issue d'un croisement de la Royal Kid-
ney et de la Marjolin. Elle se recommande par le peu de dévelop-
pement de ges fanes, particularité qui la rend commode pour la
culture sous châssis et dans les petits jardins. Le présentateur la
donne comme de pr»emière qualité et très haiive, fournissant
néanmoins de beaux produits, ainsi, qu'on peut en juger par les
échantillons déposés sur le bureau. Il la nomme Excellente naine.
— Le Comité de Culture potagère, reconnaissant tout l'intérêt de
cette présentation, propose d'accorder à M. Millet une prime de
2* classe et, mise aux voix, sa proposition est adoptée.
2° Par M. Girardin (Emile), cultivateur-horticulteur à Argen-
teuil, rue Gaillon, 3, douze tubercules de la Pomme de ferre Early
rose qui pèsent 4 kilog. 500. — M. le Président du Comité de Cul-
ture potagère fait observer que la variété Early rose est très pro-
ductiveet hâtive, mais quels produit, quoique beau, n'en estquede
seconde qualité.
3o Par M. Dudoiiy, rue Notre-Dame-des-Vicloires, à Paris, des
tubercules avec des fanes des quatre variétés suivantes de Pommes
de terre: Semis de Fox amélioré, variété ronde; Early Shaw (Shaw
précoce) améliorée, à tubercule arrondi; International Kidney, à
tubercule oblong; Early rose (Rose hâtive), à tubercule oblong.
— En raison du soin avec lequel a été préparée cette intéressante
présentation, le Comité de Culture potagère demande pour M. Du-
doiiy une prime de 3» classe que la Compagnie accorde, mais que
cet honorable membre renonce à recevoir.
Dans une note jointe à sa présentation, M. Dudoùy dit que,
d'après ses expériences, les quatre sortes de Pommes de terre dont
il a déposé des échantillons sur le bureau peuvent être rangées
SÉANCE DU 22 JUILLET 1880. 413
dans l'ordre suivant, sous le rapport de leur qualité : 1'^ Semis de
Fox; 2o lateniationai Kidney; 3° Early Shaw ; 4» Early rose.
Quant au rendement, leur classement est le suivant : 1o Interna-
tional Kidney; 2" Early rose; 3° Early Sbaw, 4° semis de Fox.
Cette dernière variété donne des tiges peu élevées; les trois autres
ont à peu près la même végétation et doivent être espacées de
0™ 70 en tous sens. L'International Kidney est la plus vigoureuse
de toutes et a produit, l'année dernière, 30 000 kilog. à l'hectare.
Il n'est pas rare, écrit M. Dudoiiy, qu'elle donne de 20 à 30 tuber-
cules par pied,
4o Par M. Siroy, un Chou de Ghaves (Portugal) dont la graine
lui a été donnée par M. Vavin qui lui-même l'avait rfçue de la
Société d'Acclimatation. — Ce Chou, dit M. le Président du
Comité de Culture potagère, n'est pas pommé et ressemble assez à
la Poirée carde par le développement de la côte et du pétiole de
ses feuilles qui sont très bons à manger.
M. Birot, chef de culture de M. Dudoiiy, dit qu'il est cultivé
communément, depuis une trentaine d'années, en Angleterre où
on en mange les côtes comme celles de la Poirée carde.
M. Miiihel ajoute à ce renseignemen t qu'il existe, au commerce,
trois variétés de ces Choux verts à grosse c ôte : une verte, une
blonde et une frisée. Celle dont la Société a sous les yeux un
échantillon est la variété verte, qu'on mange en hiver.
5° Par M. Vavia (Eug.), boulevard Bineau, à Neuilly (Seine),
un pied d'un Pois dont la graine lui a été donnée par la Société
d'Acclimatation comme étant d'origine américaine; deux fruits
d'une Cucurbitacée, sortes de petites Coloquintes japonaises, dont
l'une est jaune et l'autre vert foncé; entin un pied d'une Crucifère
également japonaise, dont il ne sait si s'est un Chou, un Navet ou
autre chose. — La variété de Pois présente cette particularité que,
sa tige, atteignant environ deux mètres de hauteur, ne fructifie
que dans sa partie supérieure. M. Vavin désirerait en connaître le
nom.
M. Duvivier dit à ce propos qu'on a cultivé, à une certaine date,
un Pois qn'on nommait Pois turc ou couronné, que distinguait
eette même particularité de ne fructifier qu'à son extrémité supé-'
rieuie.
4l4 PROCÈS-VERBAUX,
60 Par M. Véniat, jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes (Seine-
et-Oise), un panier de la Laitue frisée de Gilifornie dont il avait
déjà déposé des spécimens sur le bureau, à la dernière séance, et
qu'il présente hors concours.
M. le Président du Comité de Culture potagère dit que ce
Comité avait l'intention de récompenser ce jardinier pour cette
présentation, mais qu'il a déclaré ne prétendre à aucune récom-
pense.
A ce propos, M, Paillieux fait connaître sur quel motif est basé,
le ref js par M. Véniat de toute récompense pour ses présentations.
S'attachant d'une manière toute particulière à essayer la culture
de plantes nouvelles qui puissent être des introductions utiles dans
notre culture maraîchère, M.Pailleux en fait venir de la semence de
tous les côtés, et il confie la culture des plantes qui en proviennent à
M. Véniat, jardinier chez son gendre. Or, les présentations raulti-
phéesdes résultatsde ces essais ont valu à cejardinier, delà partde
la Société, pendant plusieurs années, de nombreuses récompenses.
Ilestd'avisque,toutencontinuantcesprésentations,ily alieudeles
faire désormais hors concours, et celle d'aujourd'hui a été faite dans
ces conditions. — Relativement à la Laitue qui forme la matière de
cette présentation, M. Paillieux dit qu'elle a l'avantajie de ne pas
monter. On en mange chez lui depuis deux mois et elle est encore
bonne en ce moment. Elle est moins aqueuse que les Laitues ordi-
naires, et sa saveur la rapproche delà Scarole. MM. Vilmorin, qui
avaient cru d'abord la connaître, ont déclaré aujourd'hui qu'elle
est décidément nouvelle pour eux.
M. Forney dit avoir goûté à cette salade, dimanche dernier, et
en avoir gardé une opinion peu favorable ; il l'a trouvée dure et
de gaveurpeu agréable.
7° Par M. Cottereau, jardinier-maraîcher à Vaugirard-Paris,
4 Artichauts récollés sur des pieds qui ont été plantés en <87o, et
que le Comité compétent a trouvés beaux, fait d'autant plus
remarquable que l'hiver dernier a été généralement très nuisible à
cette plante. Aussi le Comité demande-t-il pour M, Cottereau une
prime de 3" classe qui est accordée par la Compagnie.
80 Par M. Chauré, directeur du journal le Moniteur de l'Horti-
culture^ un insecte qui ravage actuellement les plantations d'Arti-
SÉANCE DU 22 JUILLET 1880. 415
chauts et dont l'examen est confié par M. le Président à M*, le
docteur Girard ('>ïaur.).
9° Par M. Berland, horticulteur à Levallois (Seine), deux pieds
A' Onopordum Acantkium,' ChaTàon naturellement de forte taille
qui, cultivé avec soin, est devenu gigantesque, s'est ramifié for-
tement et porte une très grande quantité de capitules fleuris. —
M. le Président du Comité de Floriculture rappelle que M. A. Malet
conseillait de cultiver différentes plantes indigènes afin de voir les
modifications et les améliorations qui pourraient s'opérer en elles.
M. Berland a suivi ce conseil et on voit que, grâce à la culture,
l'un de nos vulgaires Chardons est devenu une plante qui pro-
duirait certainement de l'effet au milieu d'une pelouse. Pour l'en-
courager à poursuivre ces essais, le Comité de Floriculture popose
de lui accorder une prime de 2*^ classe.
M. Forney pense qu'il y a quelque danger à encourager à cul-
tiver des Chardons, ces plantes ne se propageant que trop d'elles-
mêmes et nuisant très souvent par l'abondance avec laquelle elles
viennent dans les terres cultivées.
M. Jolibois fait observer que VOnopordum étant bisannuel est
par cela même moins à redouter que les Cirsium et autres
Cliardons vivaces.
M. Cottereau rappelle que la loi interdit la culture des Char-
dons.
M. Duvivier est d'avis que les Onopordum de M. Berland seraient
plus beaux si leur floraison était notablement moins avancée.
Après ces différentes observations, la Compagnie consultée
accorde la primede 2* classe qui a été demandée pour M. Berland.
10" Par M. Plée, jardinier chez M. Bullier, amateur, à Sarcelles
(Seine), deux belles Orchidées remarquablement fleuries, Savoir
Dendrobium denslflorum et Cattleya Ti'ianœi. Une prime de 1"
classe est demandée et accordée ponr cette présentation.
1 1 ° Par M. R. Jolibois, jardinier-chef au palais du Luxembourg,
un pied fleuri d'une gigantesque Broméliacée, dont les nom-
breuses et très longues feuilles en gouttière, bordées de dents
piquantes, forment un touffe large de deux mètres, du centre de
laquelle une grosse hampe chargée de bractées lancéolées, de
couleur rouge-pourpre, porte des fleurs également rouges,
416 PROCÈS-VERBAUX.
bordées de blanc. La couleur rouge des bractées s'étend à la partie
inférieure des feuilles du centre. Cette curieuse plante a émis
deux énormes stolons dont chacun se termine par une volumi-
neuse touffe de feuille?. Elle est présentée sous la seule désignation
de i?rowe/m spec, mais M. Jclibois exprime un -vif désir d'ap-
prendre son vrai nom, si elle est déjà connue. Elle a été cultivée à
l'engrais Jeannel qui a pu en favoriser la floraison.
Une prime de l"^^ classe est demandée pour cette présentation;
mais M. Jolihois renonce comme toujours à la recevoir.
12° Par M. Godefroy-Lebeuf, horticulteur, rrute de Saunois, 26,
à Avgenteuil(Seine-tt-Oise), une nombreuse série déplantes pour
lesquelles, sur la proposition du Comité de Floriculture, il lui est
accordé une prime de I»"' classe. Ces plantes sont les suivantes:
Drosera dichotoma, capensis, spatulata, espèces originaires du
Cap de Bonne-Espérance, même la dernière qu'on dit appfsrtenir
à l'Australie, mais dont les pieds se sont trouvés dans des mottes
de terre rapportées du Cap cù végétait le Disa grandiflora. Ces
curieuses plantes sont, écrit M. Godefroy-Lebeuf, faciles à cultiver
si on les tient, en été, sous une cloche au nord, et, en hiver, dans
une serre froide, surtoui si on a soin de ne les arroser qu'avec de
l'eau de pluie, toute eau calcaire leur étant mn^ibX^.Aspidium fra-
grans, Fougère recherchée pour son odeur de Violette, qui croît na-
turellement aux chutes du Niagara, sur les rochers. Elle est rus-
tique, mais exige une atmosphère humide. Agave macrodonta et
Consideranti, espèces fort rares dans les collections, dont la der-
nière, après avoir reçu en France le nom sous lequel elle est dési-
gnée ici, a été débaptisée en Angleterre cù on l'a nommée Agave
Victorise Reginx. Campanula Smithi et turbinata albida, ti es jolies
plantes pour rocailles. Liatris s/j/caf a, Composée américrjne encore
peu répandue dans les jardins, bien qu'elle soit connue depuis
longtemps. Veronica longifolia subsessilis^ plante japonaise rus-
tique, très vigoureuse, que M. Godefroy-Lebeuf dit être la plus
belle des Véroniques de pleine terre. Aponogeton juncewn var.
spathacewn. Myosotis elegantissima, charmante Borraginée nou-
velle que M. Godefroy-Lebeuf regarde comme destinée à occu-
per bientôt une place importante dans les massifs du printemps,
iiinfin Anœctochilm Lowï el Dawsonianus , jolies petites Orchidées
SÉANCE DU 22 JUILLET 1880. 417
à feuillage élégamment orné, qui viennent de l'île de Bornéo et
dont la culture n'offre pas de difficultés, dit M. Godefroy-Lebeuf.
13» Par MM. Vilmorin-Andrieux, quai de la Mégisserie, 4, une
collection de Pétunias formée de 10 pieds en pots à grandes fleurs
panachées et variées, de 4 pieds à petites fleurs variées et 1 pied
d'une variété naine à fleur double ; une collection de Pentstemon
de semis, en fleurs coupées; une série de Verveines et une de Salpi-
^Zossès,également en fleurs coupées ; une hampe fleurie d'une belle
Liliacée à fleurs blanches, en cloche et pendantes, étiquetée Hya-
cinthus candicans ; des variétés de Chrysanthemum carinatum, en
fleurs coupées; enfin le Gaillardia aurea bot^ealis. — Distinguant
plusieurs de ces plantes comme très méritantes, le Comité de
Floricullure propose d'accorder à MM. Vilmorin-Andrieux une
prime de 1** classe pour leurs Pétunias, une de 2° classe pour
leurs charmants Salpiglossis très variés, et une de 3« classe
pour leur Gaillardia. Ces trois propositions sont adoptées par la
Compagnie, mais MM. Vilmorin-Andrieux renoncent à recevoir
ces récompenses.
1 4° Par M. Vavin (Eug.), des fleurs de Zinnia elegans et un ra-
meau fleuri de Carthamus tinctorius, jolie Composée à fleur tinc-
toriale, qui est connue sous le nom vulgaire de Safran bâtard.
15° Par M. Pernel, horticulteur à la Varenne-Saint-Hilaire,
une série de Pentstemon obtenus par lui de semis, qu'il présente
pour le concours spécial ouvert à la suite d'un don de M. Pellier.
16° Par M. Brot-Delahaye, horticulteur, spécialiste pour les
CEillet;!, une série de 21 variétés à.' Œillets. Une prime de 3® classe
lui est accordée pour cette présentation; mais il déclare reuoncer
à recevoir cette récompense, attendu, dit-il, qu'il a apporté ces
plantes surtout afin de voir si le Comité de Fioriculture recon-
naîtrait parmi elles le véritable Œillet gris.
17° Par M. de Morsan, à Morsan, canton de Brionne (Eure),
un échantillon d'un engrais insecticide inventé par lui, dont l'exa-
men et l'essai sont confiés par M. le Président à la Commission
des Insecticides.
18° Par M. Beaucantin, de Rouen (Seine-Iaférieure), des spéci-
mens d'une brique dont la forme et l'agencement ont été inventés
par lui et qu'il propose comme pouvant servir avantageusement
27
418 PROCÈS-VERBAUX.
à titre de bordures pour les plates-bandes. — L'examen de ces
briques est confié à une Commission qui en fera l'objet d'un
Rapport, après que l'emploi en aura été essayé dans l'un des squares
de la ville.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont ob-
tenues.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
1" Une lettre, en date du 20 courant, dans laquelle M. Ch. Joly
donne de Bruxelles des nouvelles de l'Exposition horticole qui a
lieu en ce moment dans cette ville. Dans le Jury, dont il fait partie,
se trouvent, entre autres Membres de la Société nationale d'Hor-
ticulture de France, MM. Lemoine, Lévêque, Cochet,
Carrière, B^gman, Prillieux, Ed. André, Thibaut, Luddeman,
Ghanlin, Trufifaut (Albert), etc. L'Exposition, écrit M. joly, est
très belle et surtout remarquable sous le rapport des plantes à
feuillage ornemental et de celles qui ont été récemment intro-
duites.
2° Des demandes de Commissions pour la visite de jardins
adressées par M. Louis Morio, jardinier chez M. Attias, boulevard
du Château, 30, à Neuilly-sur-Seine (Seine), et par M. Chantrier,
jardinier chez M. Bocher, au Château-Caradac, près Bayonne
(Basses-Pyrénées). L'autt)risation des propriétaires est jointe à
ces deux demandes.
La Commission chargée d'examiner les cultures de M. L. Morin,
à Neuilly, sera composée de MM. Bergman père, Bullier, Gom-
messe, Florentin, Uérincq, Jolibois, Malet (A.), Michel (Ed.),
Pernel (A.), et Pigny, père.
3° Une lettre de M. le Vice-Président de la Société d'Horticul-
ture de Cholet (Maine-et-Loire) relative aux excroissances prises
d'abord pour des galles qui, dans les environs de cette ville, se
sont montrées sur des feuilles de Poiriers, caractérisant une ma-
ladie très nuisible à ces arbres. L'auteur de la lettre rappelle que
ces excroissances ont été l'objet d'une note rédigée par M. le doc-
teur Girard (Maur.), qui a paru dans le Journal^ en 1879 {Journal
2« série, I, 1879, p. 696), et dont l'objet principal était de
constater qu'aucun insecte n'y avait été rencontré. Cette année.
SÉANCE DO 22 JUILLET 18S0. 419
ajoute-t-il, !a maladie a fait des progrès très rapides. Tous les
arbres des jardins en sont atteints d'un» manière fort grave, sauf
ceux qui sont exposés au levant. Les Poiriers exposés au midi sont
les plus malades; la plupart sont devenus tout noirs et dépérissent
à vue d'oeil. Ayant eu connaissance de cette triste circonstance,
M. le docteur Thomas, professeur à Ohrdruf, près Gotha
(Allemagne), a demandé, au mois de juin dernier, qu'on voulût
bien lui envoyer de Gholet des branches et des feuilles attaquées
par cette maladie et, après avoir vu ces échantillons, il a écrit à
M. le Président de la Société d'Horticulture de cette ville une lettre
dont une copie est jointe à celle de M. le Vice-Président.
Il résulte de la lettre de M. le docteur Thomas que la maladie des
Poiriers de Gholet n'est pas autre que celle que détermine sur ces
arbres un très petit Champignon de Tordre des Urédinées, qui
passe par des états successifs et qui, sur les feuilles du Poirier,
constitue le hœstelia cancellata Rebentisch. Comme avant d'arriver
sur le Poirier il a pris naissance sur des Conifères, principalement
sur le Genévrier sabine, ou moins fréquemment sur les Juniperus
Oxycedrus, virginiana, phœnicea, même selon M. Thomas, sut le
Penws ^a/e/5i?ws?s MiLL., constituant là un premier état qui avait
été désigné sous le nom de Gymnosporangium fuscum DC, il s'en
suit que le moyen d'empêcher l'invasion de ce mal est de ne laisser
aucun pied d'une de ces Conifères à moins de 50-1 00 mètres de
distance des Poiriers, afin que les spores du Gymnosporangium (ou
Podisoma) ne puissent en être transportées sur ceux-ci et leur
donner la maladie dont il s'agit.
A l'occasion de cette lettre, M. P. Duchartre rappelle que les
premières notions exactes sur la nature réelle de jîette maladie des
Poiriers et sur la migration du Champignon qui la produit ont
été données par M. l'abbé Biais, curé de Beaurain, en Normandie,
et M. Massé, pépiniériste à la Ferté-Macé, qui communiquèrent
des observations démonstratives sur ce sujet à la Société cen-
trale d'Horticulture, à la date de plus d'une quinzaine d'années.
En effet, ils avaient remarqué que c'était toujours sous le vent
des pieds de Genévrier Sabine, qu'on plante assez souveit
dars les jardins, en Normandie, qne les Poiriers présentaient
sur leurs feuilles les excroissances de VJScidïum, ou Roesteliu.
420 PnOCÈS-VERBAUX — SÉANCE DU 22 JUILLET 1880.
Ils firent même venir de ces excroissances en transportaot sur des
feuilles de Poiriers \e^Podisoma de la Sabine. Néanmoins
ces données précises ne rencontrèrent qu'une complète incré-
dulité dans l'esprit des cryptogamistes les plus distingués, même
après que, en juin 1865, un savant botaniste danois, M, Oersted,
eut fait et publié à ce sujet des expériences et des observations
précises. Mais plus tard les preuves se sont multipliées ; et au-
jourd'hui le doute n'est plus permis à ce sujet.
A la suite de la correspondance M. P. Ducliartre présente à la
Société, au nom de l'auteur, la première livraison de l'ouvrage con-
sidérable que M. Alph. Lavallée commence de publier aujourd'hui
même, et qui est destiné adonner la description avec la figure des
espèces nouvelles, rares ou critiques de TArboretum de Segrez (1).
A en juger, dit-il, par la première livraison, cet ouvrage, qui
doit former deux beaux volumes, aura une très grande importance
aux points de vue botanique et horticole; il comprendra en effet
un texte renfermant la drescription détaillée, la synonymie, la
distribution géographique, etc., de nombreuses espèces ligneuses,
soit entièrement nouvelles, soit incomplètement connues, et en
même temps les observations qui ont été faites, depuis plusieurs
années, à Segrez, sur la culture qui leur convient, sur leur degré
de rusticité, etc. Ce texte sera accompagné de magnifiques plan-
ches gravées par M. Picard, d'après les dessins de nos artistes les
plus distingués et représentant toutes les espèces décrites, non
seulement dans leur ensemble, mais encore dans tous les détails
analytiques que puisse réclamer la science la plus exigeante. La
première livraison qui est aujourd'hui déposée sur le bureau ren-
ferme 20 pages de texte et 6 planches. Elle est consacrée aux cinq
espèces suivantes : Juglans Sieboldiana Mnim. (pl.1 et 2), Ostryo-
psh Davidiana Decne, Elxagnus longipcs Asa Gray, Cratxgus
(1) Arboretum Segrezianum. Icônes seleclœ arborum et fruticum in
hortis Segrezianis collectorum. — Descriptions et figures des espèces
nouvelles, rares ou critiques de l'Arboretutn de Segrez; par Alph. Laval-
lée, Président de la Société nationale et centrale d'Horlicullure, Trésorier
perpétuel de la Société nationale d'Agriculture, Membre de la Société
botanique de France, etc. Paris, 1880, grand in-4°, chez J.-B. Baillière
et fils, rue Hautefeuilie, 19.
NOMINATIONS. — SÉANCE DU 8 JUILLET 1880. 421
cuneata Sieb. et Zocc, Jamesia americana Torr. et Gray. Il est vi-
vement à désirer que ce beau travail soit mené à bonne fin le
plus promptement possible, et il suffit de connaître l'amour de
M. Alpb. Lavallée pour les plantes, la parfaite connaissance qu'il
en a, ainsi que l'activité qui l'anime, pour ne pouvoir douter
qu'il n'en soit ainsi.
M. le Président charge M. P. Duchartre de présenter à la
Société un Rapport sur le grand ouvrage de M. A. Lavallée, quand
le ier volume en aura été publié.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
1o Notice nécrologique sur le docteur de Boisduval ; par
M. Girard (Maurice).
2*^ Végétation de quelques Marronniers hâtifs, en 1879 et 1880 ;
par M. P. Duchartre.
3o Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture d'Orléans ; par
M. Verdier (Charles).
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations :
Et la séance est levée à quatre heures et un quart.
NOMINATIONS.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1880.
MM.
1 . Anfroy (Louis-Auguste), fabricant de claies, à Aadilly (Seiae-et-Ûise),
présenté par MM, A. Péan et Duvivi;r.
2. Ch.vtel, propriétaire à Fontenay-sous-Bois (Seine), présenté par MM.
Delahogue-Morcau et Jolibois.
3. Fauriat (Féréol), fabricant de chauffages, rue de Seine, 37, à Ivry
(Seine), présenté par MM. Borel et Glaligny.
4. FouCARD (Adolphe), horticulteur, avenue de Brémont, 6, à Chatou
(Seine-et-Oise), présenté par MM. Louis Vincent et Lange.
5. GiRODiAs (L. C), fabricant de pompes, rue d'Oran, 20, à Paris, pré-
senté par MM. A. Péan et Eugène Teston.
6. Leroy (Pierre-Honoré), propriétaire, rue de Paris, 78, à Charenton
(Seine), présenté par MM. Hébrard et Laizier.
7. Legendre-Richard (Jules), grainier-pépiniériste, rue de l'Hôpital, 20,
à Neufchàleau (Vosges), présenté par MM. Charles Verdier fils et
Rougier-Ghauvière.
42^ ^^OTES ET MÉMOmES.
ADMIS A l'hONOKARIAT A LA SÉANCE DU MÊME JOUR *.
MM.
SiNET (Eugène), arboriculteur, rue des Prés-Hauts, 30, à Chatenay, par
Anlony (Seine).
Tabar, grainier-fleuriste, à Sarcelles (Seine-et-Oise).
NOTES ET MÉMOIRES.
Notice nécrologique sur le D*" de Boisduval (1 ; ;
Par M. Maurice Girard.
Messieurs,
Vous avez bien voulu me confier la mission de rappe*Ier à vos
souvenirs un collègue qui nous fut cher à tous et dont la mémoire
est restée vivante parmi nous. J'aurai à vous indiquer ses travaux
nombreux en entomologie, science qui a rendu sa réputation
européenne, mais qu'il ne séparait pas de la botanique, à laquelle
elle est profondément unie. Si Boisduval n'avait pas eu de grandes
connaissances botaniques, il ne se serait pas élevé au rang si dis-
tingué qu'il occupe parmi les entomologistes de notre pays.
Mais ce qui domine en quelque sorte ses travaux dans ces deux
branches de la science, ce qui est resté profondément gravé dans
la mémoire des Membres de notre Saciété, c'est la verve intaris-
sable de Boisduval, son accueil cordial, son empressement à
être utile pour tous les renseignements, l'accès sans réserve de
sa magnifique collection de Lépidoptères et de sa riche bibliothè-
que. Je puis dire que notre regretté docteur a été une figure
éminemment originale et sympathique, ayant le privilège de se
créer des amis parmi ceux si nombreux qui, pendant sa longue
carrière, ont eu recours à sa complaisance et demandé ses conseils.
Je tiens personnellement, et, je crois pouvoir le dire également
au nom de beaucoup d'entre vous, à bien établir ce préambule
affectueux et honorable pour lui, avant de vous retracer en quel-
(1) Présentée le 2 juillet 4880.
NOTICE SUR LE DOCTEUR DE BOISDUVAL. 423
ques mots la série des faits d'une longue existence, dont les
débuts ont bien peu de témoins actuels.
Jean -Baptiste-Alphonse Déchaufifour de Boisduval est né en
1799, à TichevilJe (Orne), issu d'une famille qui compte cinq
siècles de médecins parmi ses membres. Après avoir fait ses étu-
des au collège de Vimoutiers, il se rendit à Rouen, à l'âge de
dix-huit ans, comme élève en pharmacie. A l'âge de vingt ans,
il avait passé ses examens de bachelier et devenait à Paris étu-
diant en médecine, honoré de plusieurs prix et récompenses de la
Faculté. Il devint docteur en médecine en 1827 et docteur es
sciences naturelles en 1828. C'est de ces deux années que datent
ses premiers travaux.
En 1828 parut un Manuel complet de Botanique, en 2 vol.
in-12, de 350 pages chacun, et, en 1829, l'Essai sur une monogra-
phie des Zygéûides, suivi du tableau méthodique des Lépidop-
tères d'Europe. Ce travail avait été présenté, le 1 0 septembre 1827,
à l'Académie des Sciences et fut l'objet d'un Rapport très favorable
de Latreille. Boisduval avait recueilli beaucoup de matériaux
pour ces deux ouvrages dans un voyage aux Alpes françaises, oii
il accompagnait M. de Brébisson. Le tableau méthodique des
Lépidoptères d'Europe est en latin, la langue universelle des
sciences {Index methodicus europseorum Lepîdopterorum), et
comprend les insectes de cet ordre connus jusqu'alors en Europe,
avec leurs localités, jusqu'aux Noctuelles inclusivement. Cet index
commença immédiatement la réputation entomologique de Bois-
duval, et devint aussitôt le guide des amateurs de Papillons en
France.
Boisduval s'était fixé à Paris et avait commencé sa clientèle
médicale ; en même temps il était le conservateur des collections
du général comte Dejean. Eu 1832, il reçut la croix de la Légion
d'honneur pour sa belle conduite et son dévouement pendant la
terrible épidémie cholérique qui frappait la ville de Paris. Le
fléau, encore dans toute sa virulence asiatique, répandait alors un
efiroi universel. C'est beaucoup plus tard, au commencement du
ministère de M. Duruy, que Boisduval fut honoré des palmes
d'officier d'Académie. Plusieurs Sociétés savantes comptaient
Boisduval parmi leurs membres. Ea 1832, il fut un des membres
iZi NOTES ET MEMOIRES.
fondateurs de la Société entoraologique de France. En 1853,
stimulé à la fois par son goût pour la botanique et par le désir
de mettre ses connaissances d'entomologie au service des horti-
culteurs parisiens, il devint Membre de notre Société centrale
d'Horticulture, puis successivement membre du Conseil, à plu-
sieurs reprises l'un de ses Vice-Présidents et, pendant les der-
nières années de son séjour à Paris, Président de la Commission
de Rédaction. 11 fut nommé Vice-Président honoraire en 1875. Il
présida plusieurs fois la Société entomologique de France et fut
nommé par elle membre honoraire en 1866, la plus haute dignité
qu'elle puisse conférer. En 1 860, il avait été choisi comme mem-
bre honoraire par la Société entomologique de Belgique.
Nous allons continuer la liste des nombreux travaux de Boisdu-
val : Iconographie et description des Coléoptères d'Europe, en colla-
boration avec Dejean. — Iconographie des Lépidoptères et des che-
nilles de l'Amérique du Nord, en collaboration avec John Le Conte.
— Faune des Lépidoptères de Madagascar, Bourbon et Maurice, 1 833 ,
chez Roret. — Faune entomologique de l'Océan Pacifique, 1835,
d'après les documents recueillis par Dumont-Durville, dans le
voyage de découvertes de V Astrolabe, de 1826 à 1829. — Icônes
historique des Lépidoptères nouveaux ou peu connus, 1832-
1841. — Faune entomologique des environs de Paris, Coléoptères,
en collaboration avec Lacordaire, 1833. — Species général des
Lépidoptères, suites à Buffon, Paris, chez Roret, 1836, 1. 1 compre-
nant une partie des Succinct l^ Papilionides et partie des Piérides.
— Collection iconographique et histoire naturelle des chenilles
d'Europe, en collaboration avec Ramburet de Graslin, 1832-1837,
4 fasc. de texte et de planches (inachevé). — Gênera et Index
methodicus europœorum Lepidopterorwn, pars I, sistens Papi-
liones, Sp/nnges, Bombyces^ Noctuas; Paris, chez Roret, 18i0
(c'est une nouvelle édition, revue et augmentée de Vlndex de
1829). — Lépidoptères de Madagascar [Nouv. Ann. du Muséum,
t. il, 1833). — Lépidoptères d'Oiessa et du Caucase {Ann. Soc.
entom.de France, 1848). — Lépidoptères delà Californie (Anji.
Soc. entom. de France, 1834). — Lépidoptère* nouveaux de la
nouvelle Galédonie {Ann. Soc. entom. de France, 1839)"; Lépi-
doptères nouveaux de la République Argentine {ibid.). — Mé-
NOTICE SUR LE DOCTEUR DE BOISDUVAL. 425
moire sur les Lépidoptères recueillis eu Californie par M. Lor-
quia {Ann. Soc. entom. de Belgique^ 1868). — Monographie des
Cératocampides (Ann. 4S0C. entom. de France, 1868). — Consi-
dérations sur les Lépidoptères du Guatemala, 1870. — Note sur
la tribu des Adelocéphalides (Bombyciens) {Ann. Soc. entom. de
Belgique, 1872). — Histoire naturelle des Sphingides, Sésiides
et Castnides, suites à Buffon, Paris, chez Roret, 1874 (cet ouvra-
ges, fait avec d'anciennes notes, n'est réellement pas à sa date et
peu au courant des découvertes récentes). — Monographie des
Agaristidées (Ghélonides) (^eywe et Magas. de Zool.^ 1874). —
Lépidoptères de la Californie [Ann. Soc. entom. de France, 187?).
— Aperçu monographique du genre lo (Altaciens) [Ann. Soc.
entom. de Belgique, \ 87^).
J'ai omis à dessein de citer, dans la liste des travaux entomo-
logiques de Boisduval, son Essai sur VEntomologie horticole,
Paris, chez Donnaud, 1867, ouvrage destiné à faire connaître aux
horticulteurs les insectes ennemis des jardins et des serres et les
meilleurs procédés de destruction. Ce livre correspond à un
changement très important dans la vie scientifique de Boisduval,
changement dont le mérite appartient évidemment i l'influence
de la Société centrale d'Horticulture.
Pendant la plus grande partie de sa vie, Boisduval a été un
amateur d'entomologie, possesseur d'une collection célèbre dans
toute l'Europe et doué d'une remarquable sagacité pour préciser
les déterminations. Les savants du monde entier avaient accès au-
près de lui, et il permettait à tous de publier les sujets inédits de
sa collection. Herrich-Schseffer, Hewitson, West^^ood et bien
d/autres eurent fréquemment recours à ses obligeants conseils.
Mais Boisduval finit par comprendre que le plaisir de collec-
tionner n'est pas le seul but de la science; il n'en est que le côté
étroit. Piquer des petites bêtes dans des boîtes, leur donner des
noms, les soumettre à la curiosité des amateurs, ne constitue
qu'une faible partie des devoirs du véritable savant. Il importe
encore plus de connaître l'anatomie et la physiologie du monde
des insectes et surtout d'étudier leurs mœurs, les services qu'ils
peuvent rendre et leurs méfaits incessants. Dans Y Entomologie
horticole il y a certaines parties faibles, au point de vue des
^26 NOTES ET MÉMOIRES.
caractères exacts de plusieurs groupes. Elles montrent le défaut
des études trop spéciales, comme le sont d'ordinaire celles des
simples amateur?, et la nécessité des connaissances dogmatiques
générales.
Boisduval avait contribué à la fondation d'une Société d'Ento-
mologie appliquée, dite à'Insectologie agricole, et publia divers
articles pratiques dans ses bulletins. Le < 8 et le 26 août 1868, Bois-
duval fit, au Palais de l'Industrie, deux remarquables conférences,
à; l'Exposition des Insectes, sur les insectes qui avaient ravagé
les plantes exposées par MM. Burelleet A. Rivière et sur les ra-
vages que causent les chenilles à l'économie rurale et domestique.
Cette nouvelle direction donnée aux travaux de Boisduval ne
fit que resserrer les liens d'affection qui unissaient le savant et
aimable docteur aux horticulteurs parisiens , dont beaucoup
étaient en même temps ses clients médicaux. Les horticulteurs
connaissaient bien k maison de la place de la Vieille-Estrapade ;
ils se plaisaient à approvisionner le jardin et la serre et à orner
l'appartement de leurs plus belles fleurs, cherchant à reconnaître
ainsi le zèle et les soins de Boisduval pour concourir à l'éclat des
Expositions horticoles de notre Société.
Ddns les dernières années de sa vie, Boisduval, sous les attein-
tes de l'âge qui ralentissait ses forces et son ardeur au travail,
s'étiiit défait de sa collection de Lépidoptères et de sa bibliothèque.
11 se retira à Ticheville, son pays natal, auprès de la famille
de son fils et de ses petits-enfants, pour qui il avait une vive affec-
tion. Le climat rigoureux de cette vallée exposée au vent et à l'in-
clémence du terrible hiver de 1879-1880 ont certainemen tabrégé
ses jours. On peut dire qu'il a été frappé par les neiges comme
ses plantes qu'il aimait tant et qui périssaient autour de lui.
Il fut atteint, à la fin de 1879, d'un catarrhe de vessie et d'une
affection du tube digestif. Il supporta, pendant neuf semaines,
avec un remarquable courage de vives et continuelles souffrances,
ne pouvant plus prendre de nourriture, même liquide, et suc-
combant littéralement à la faim. H mourut, entouré des siens et
dans des sentiments de grande piété, !e 30 décembre 1879, à
quatre heures du matin.
NOTE SUR DES INSECTES ET U.N MOLLUSQUE. 427.
Note sur des Insectes et sur un Mollusque (I);
Par M. Maurice Girard.
Dn de nos collègues, jardinier à Embourg-Souvigny (Allier),
M. Henry, a adressé à notre Société des insectes dévorant les
feuilles et les tiges des Pois. Ce sont des Gurculioniens ou Cha-
rançons, du genre Sitones, des espèces très communes, Sitones
lineatus Linné et S. crinitus Oliv. Les Sitones sont des insectes
très vifs par la chaleur et volant bien. Je ne vois pas d'autre moyen
de diminuer le nombre de ces espèces nuisibles qu3 de recueillir
sur des draps ou dans des poches de toile ces Charançons, en
opérant de très grand matin et secouant les Pois ; les insectes
encore engourdis par la fraîcheur tombent et ne se sauvent ni au
vol ni à la course.
M. Henry demande également des renseignements sur une
sorte de Limace du genre Testacelle, dont il a envoyé un individu
et qu'il n'a jamais vue mangeant des plantes, mais seulement des
vers de terre. L'observation de M. Henry est très exacte. Le genre
Testacelle, présentant une petite coquille rudimentaire à l'extrémité
dorsale de l'abdomen, est formé de Mollusques gastéropodes terres-
tres carnassiers. Ils n'offrent que peu d'espèces, restent profondé-
ment cachés en terre où ils vivent de Lombrics et ne sortent parfois
qu'à la nuit très noire. Si on place des morceaux de viande sur le sol,
dans les jardins maraîchers, et si on vient les visiter au milieu de
la nuit, avec une lanterne, on y trouvera des Testacelles festinant.
Ces animaux, de mœurs si distinctes de celles des Limaces et des
Arions, ne sont donc pas nuisibles aux jardiniers, mais indiflé-
rents. L'espèce envoyée par M. Henry est la Testacella haliotidea
Draparnaud, variété Scutulum Sowerby.
Un autre membre de la Société, M. Ch. Gourcier, m'a adressé
des Charançons qui, en Russie, envahissent les plantations de
Betteraves, dont ils compromettent la récolte. Il y a deux espèces,
de genres peu éloignés et dérivés de l'ancien grand genre Cleonus,
L'une est le Tanymecus palliatus Fabr., espèce commune partout,
vivant près de Paris sur de grands Chardons, les Onopordum ;
(I) Présentée le 27 mai 4880.
428 NOTES ET MÉMOIRES.
l'autre, de plus grande taille, également bruDâtre, avec mar-
brures grisâtres, est le Bothynoderes punctiventris Germar, qui
n'est pas des environs de Paris, mais a été signalé dans l'Hérault
(collection Wencker), et que les catalogues indiquent de Russie
méridionale, d'Allemagne, de Hongrie, du Tyrol, de Sibérie.
Ces Coléoptères qui attaquent les Betteraves en Russie ont fait
l'objet d'une récente notice, publiée à Breslau en 1878, par M. le
professeur Gohn. Il y distingue : 1° un Chrysomélien, \e^Camda
nebulosa, qui ravage aussi les champs de Betteraves en Silésie et
qui fait également des dégâts en France. En Allemagne, sans doute
dans le Sud, l'insecte dépose ses œufs sur les feuilles, au commen-
cement de mai ; en Russie, il n'y a pas encore de feuilles à cette
époque. L'insecte a deux générations par an ; 2." des Charançons
variés.
Ce sont : le Cleonus {Bothynoderes) punctiventris, qui a son
analogue en Autriche dans le Cleonus sulcirostris dont la larve
cause du dommage aux Betteraves. On ne peut songer à atteindre
les larves de ces Charançons qui rongent les racines de la Bette-
rave très profondément sous le sol; on doit se contenter, dit
M. Cohn, de ramasser les adultes ; le Cleonus albidus Fabr., pro-
bablement sans action funeste; le Tanymecus palliatus Fabr., plus
petit et assez dangereux.
Eu Russie, on ne rencontre ces Charançons que tant que la
Betterave est jeune ; ils en mangent les feuilles au moment où
elles sortent de terre, et sont surtout dangereux quand la plante
n'a encore que ses deux petites feuilles cotylédonaires. On voit
les adultes depuis les premiers beaux jours jusqu'en juillet, et
c'est presque toujours le manque de pluie, qui, en arrêtant la
végétation, leur donne le temps d'exercer leurs ravages. L^ où
abondent ces insectes, on est obligé de compter avec eux, et on
emploie trois fois autant de semence que dans les pays où ils ne
se montrent pas. Quand la Betterave a acquis une certaine force
et une grande quantité de feuilles, elle ne craint plus ces insectes,
et des pluies survenues à temps sauvent une plantation. Ces Cha-
rançons hivernent et sortent de terre dès les premières journées
chaudes du printemps.
Comme nous avons ces espèces en France, nous pouvons les
NOTE SUR LE SOJA HISPIDA. 429
rencontrer d'un moment à l'autre parmi nos fléaux agricoles ;
l'une d'elles n'est chez nous que 'dans l'extrême Midi, où on r.e
cultive pas la Betterave ; mais un accident de transport peut Ja
porter au centre ou au nord, et l'espèce supporterait parfaitement
le climat puisqu'elle résiste au froid des hivers de la Russie.
Le second des Charançons des Betteraves de Russie est celui
qui est décrit par M. Chevrolat sou* le nom de Bothynodens
hetavorus Ghevr., dans sa monographie des Cléoaides [Mémoires
de la Société royale des Sciences de Liège, 2* série, t. V). Cette
espèce a causé des pertes énormes sur la Betterave cultivée en
Grimée pour la production du sucre. Il me paraît très probable
qu'il y a synonymie entre punctiventris Germar et betavorus Che-
vrolat.
Note sur le Soja hispida ou Pois oléagiiseux (1);
Par M. EuG. Vavin.
Si les nouveaux produits sont toujours fort longtemps à se pro-
pager, et leurs qualités à être reconnues, il n'en a pas été ainsi
du Soja hispida, ou petit Dolique du Japon. Ce Pois oléagineux,
depuis quelques années que notre Société d'Acclimatation en avait
confié l'essai de culture à l'un de ses membres, n'était à peu près
répandu que dans l'arrondissement d'Etampes, lorsque la pro-
priétaire du domaine de Brunehaut m'en fit apprécier les quali-
tés culinaires. Je m'empressai, en juin 1879, d'appeler l'attention
de tous les agriculteurs et horticulteurs sur cet excellent produit.
Je suis excessivement satisfait de cet appel, car beaucoup y ont
répondu et le Soja alimentaire et fourrager me semble être jus-
tement apprécié. C'est un honneur pour moi de m'être joint au
Président de la Société d'Etampes pouf répondre à la sollicitude
de notre chère Société, si heureuse lorsque l'acelimatation des
produits des graines qui lui sont envoyées, qu'elle confie à ses
membres, répond à ses espérances.
Je devrais, avant de m'étendre sur les qualités reconnues au Soja
coTiime plante fourragère et sur lesquelles je désire appeler
(1) Présentée le 22 avril i880.
430 NOTES ET MÉMOIRES.
rattention, rappeler l'emploi que font les Japonais de ce Pois oléa-
gineux et les ressources culinaires qu'il nous offre. Kaempfer dans
son remarquable ouvrage intitulé; Amœnltatum exoticarum...
fasciculi V, publié en 1712, fait connaître les usages culinaires du
Daidsu que les Japonais nomme aussi Marne. Mais les détails qu'il
donne à ce sujet ont été déjà imprimés, dans le procès-verbal de
la séance du 13 novemhre <879 (voyez le Journal, 3® série,!,
p. 687).
Le Soja hispida croît au Japon, dans Tlnde, aux Moluques.
Depuis le commencement du siècle, il figure dans tous les
jardins botaniques, où il graine très bien.
On lit dans un livre japonais que m'a confié le D"" Bâillon,
qu'il en existe près de trente variétés.
La tige du Soja est droitej haute de Om 50, striée ou can-
nelée dans sa partie supérieure et abondamment chargée de poils
roussâires; ses feuilles sont composées de 3 folioles ovales, obtu-
ses, velues, molles, soutenues sur des pétioles communs velus et
striés. Ses fleurs sont petites, purpurines, disposées dans les aiselles
des feuilles en grappes droites. Les gousses sont velues, longues
de Omio, pendantes, un peu comprimées, pointues, dispermes,
c'est-à-dire renfermant 2 graines .
Culture.
On sème le Soja du 15 avril au 15 mai, en lignes, à 0™15
de distance, en laissant entre les lignes 0™50, dans un sol qui
ne soit ni trop humide, ni trop sec, mais plutôt sec ; la culture
est la même que celle du Haricot. On met trois graines au plus
par trou ; la plantation se fait en quinconce. Dans les années
ordinaires, on peut commencer à manger les grains verts depuis
la fia d'août jusqu'au 15 octobre, avant qu'ils soient entièrement
mûrs. Une fois les gousses sèches on les bat au fléau.
Lorsque la température descend à 3 degrés au-dessous de glace,
les feuilles seules sont endommagées; mais les graines renf rmées
dans les gousses, qui sont fermées à Tépoque de ces froids, ré-
sistent parfaitement. Les Haricots qui se trouvent placés à côté
sont, dans ce cas, complètement détruits.
Un autre avantage à signaler, c'est que ce Dolique est entière-
NOTE SUR LE SOJA HISPIDA. 431
ment indemne de la Bruche, qui fait tant de tort aux Pois, Ha-
ricots, Lentilles, etc.
Chose très remarquable, cette plante soufîre peu de l'absence
de la lumière; ainsi sous l'ombre des arbres ou de plantes voi-
sines elle végète également bien.
En 1877, on sema 5 870 kilog. de semences dans les différents
endroits où le professeur Haberlandt, de l'Institut agronomique de
Vienne, faisait exécuter des recherches sur cette précieuse plante.
On récolta cette même année plus de 400 000 kilogrammes de
graines. On peut donc regarder l'introduction de cette plante,
dans l'Europe centrale, comme un fait accompli. On n'est pas
bien certain sur l'origine de ce légume, qui fut introduit en Eu-
rope vers 1790.
Le grain est presque rond à l'état sec et du volume d'un petit
Pois; mais, dès qu'on l'a fait tremper dans l'eau pendant quelques
heures, ainsi qu'on le fait pour les légumes secs, avant la cuisson,
son volume augmente du double et plus ; sa forme devient alors
celle d'un petit Haricot très bien fait. Par cette extension considé-
rable, la pellicule, qui est souvent si désagréable dans certaitits
Légumineuses, est ici pour ainsi dire nulle, -ce qui est un grand
avantage.
La variété jaune mûrit ses graines, même au delà de la limite
nord du Maïs et, mieux que celui-ci, elle résiste à des températures
basses que ne supportent ni le Maïs, ni le Haricot. Les fleurs de
cette variété sont nombreuses, nouent très bien et les gousses ne
laissent point tomber les graines sur le sol.
M.Blavet,PrésidentdelaSociétéd'Horticultured'Etampes, a re-
connu que, parmi les variétés de cette Légumineuse, il y en avait
surtout trois supérieures, comme qualité, aux autres. Il m'an-
nonce qu'il vient de remettre à la maison Vilmorin, sous le nom
de Soja comestible d'Etampes, pour le distinguer de ceux qui
Sont exclusivement fourragers, 9 litres de ce Pois oléagineux, et
qu'il en a envoyé dans plusieurs départements ainsi qu'à l'étran-
ger. Il ajoute que les premières graines lui ont été offertes par la
Société d'Acclimatation, en 1874, et qu'rl serait heureux que cet
excellent légume ftît apprécié comme il le mérite. Certes la viande
offre un mets savoureux, mais le prix en est élevé, et je puis
432 NOTES ET MÉMOIRES.
ajouter que la viande n'est indispensable, ni à l'existence, ni à la
force musculaire. En Alsace, la population est certainement vi-
goureuse et cependant les bûcherons ne mangent que rarement
de la viande. Je suis du nombre de ceux qui croient qu'une nour-
riture végétale laisse l'esprit plus libre.
Un savant chimiste, qui fait sans aucun doute autorité dans une
pareille question, Payen a démontré qu'à poids égal, les Fèves,
les Pois et les légumes analogues contiennent plus de protéine que
la viande sans os.
Maintenant que nous nous sommes éclairé sur l'emploi que
l'on fait du Soja et sur les qualités nutritives de cette graine
comme produit alimentaire, je dois montrer, en m'appuyant
sur des chiffres fournis par des personnes compétentes, ce
que nous sommes assurés d'obtenir en utilisant les fanes et les
cosses de ce Dolique, comme plante fourragère. Il a été publié
récemment une Etude sur l'alimentation des animaux avec le
Soja hùpida, d'après des observations laites à la Station agrono-
mique de Proskauj par MM, Weiske, Dehmel et Schulze. En voici
le résumé.
2 moutons ont reçu, dans une première période, du 8 au
45 janvier, puis du 16 au 23 janvier 1879, 1 000 grammes de cos-
ses de Soja séchées à l'air. D3 nombreuses analyses il résulte
que ces deux moutons ont digéré en moyenne :
61, 83 pour cent de matières sèches,
62, 63 — de matières organiques,
44, 37 — — azotées,
57, 19 — — grasses,
50, 74 — de cellulose,
73, 06 — de matières non azotées,
54, 02 — — minérales.
Ces chiffres démontrent que ce fourrage est digestible à uû
très haut degré pour les moutons.
Dans la 2e période, du 24 janvier au 15 février, chaque mouton
reçut journellement 1000 gr. de fanes de Soja séchées à l'air. Les
fanes furent consommées avec plus d'avidité que les cosses, bien que
les moutons ne fissent aucun déchet avec ces dernières. Les fanes
furent bâchées; les moutons mangèrent tout, sauf quelques extré-
NOTE SUR LE SOJA HISPIDA. 433
mités de tiges par trop ligneuses. De nouvelles analyses ont per-
mis de constater que dans cette expérience, les moutons digé-
raient :
54, 93 pour cent de matières sèches,
57, 95 — — organiques,
60, 81 — — azotées,
62, 21 — — grasses,
33, 60 — de cellulose,
69,02 — de matières exti'actives non azotées,
36, 32 — — minérales.
Il résulte de ces chiffres que la paille de Soja est beaucoup
mieux digéréeque lescosses de cette plante, parce que les matières
azotées et les matières grasses sont surtout celles qu'il est onéreux
de produire et qui par conséquent doivent être utilisées au maxi-
mum dans les fourrages.
Si l'on compare ces derniers nombres à ceux qui ont été obtenus
pour la consommation d'autres fourrages, on remarque que la
fane du Soja se rapproche beaucoup comme valeur alimentaire du
foin, du trèfle et du foin de prairie.
Cette question est assez intéressante pour engager nos agricul-
teur à essayer la culture de cette Légumineuse, puisqu'ils auront
double profit : la graine qui donne un mets excellent, et en mê ne
temps un bon fourrage pour les moutons principalement.
Haberlandt a comparé la composition du Soja à celle des grai-
nes d'autres Légumineuses renommées pour les matières nutritives
qu'elles renferment.
Voici le tableau de ses analyses :
Soja. Haricot. Pois. • Lentille. Fève. Lupin jaune.
Eau 6,91 15,0 I3/J2 13,4 16,46 12,61
Matières azotées. . . 38,i29 26,9 2-2,72 24,0 24,S8 35,32
Matières grasses .. . 18,71 3,0 2,01 26,0 1,67 4,97
Extractifs non azotés. '26,20 48,8 o4,27 49,4 47,16 29,17
Cellulose 3,33 2,8 4,51 6,9 6,87 14,13
Cendres.. 4,56 3,5 2,57 3,7 2,28 3,78
La graine du Soja serait donc la plus nutritive, puisqu'elle ren-
ferme le plus de matières azotées et de matières grasses.
98
434 notes et mémoires.
Observations sur les Fleurs doubles des Bégonias tubéreux (0 ;
, Par M. P. DUCHARTRE.
Il n'y a guère qu'une douzaine d'années que l'horticulture
européenne s'est enrichie des espèces les plus remarquables de
Bégonias tubéreux (2) sud-américains; en effet si lamise en vente,
par la maison Veitch, du Bégonia Pearcei D. Hook. date de 1866,
ceWe des B. boliviensis Alph. DC, B. Veitchiil). Hook. et ^.
rosœflora D. Hook. parce granJ établissement ne remonte pas au
delà de l'année 1868. Dans cet espace de temps peu considé-
rable, ces espèces sont devenues la souche principale de formes
nouvelles en grand nombre, variétés et hybrides, qui déjà aujour-
d'hui occupent une place importante dans les jardins d'agrément,
et que la facilité avec laquelle on les obtient rend plus nombreuses
de jour en jour.
(1) Note présentée à la séance du 22 avril 1880.
(2) Je dois faire observer qu'il ne s'agit, dans cette note, que des Bégo-
nias désignés habituellement par les horticulteurs sous la dénomination
spéciale de Bégonias tubéreux (parfois improprement sous celle de Bégo-
nias bulbeux), plantes propres aux Andes du Pérou et de la Bolivie, dont,
par des observations que je me propose de faire connaître prochainement,
j'ai constaté que le tubercule est dû à la portion supérieure de l'axe hypo-
cotylé. Si l'on adoptait le morcellement du genre Bégonia Plum., qui a
été opéré par Ivlotzsch (Begoniaccen Gattungen und xirten, 1855), ces es-
pèces rentreraient dans trois des quarante-trois genres {Huszia, Eiqieta'
lum, Barya) proposés par ce botaniste ; mais dans son Rapport sur iei>
Bégonias tubéreux obtenus de semis par M. A. Malet {Joiirn. de la
Soc. centr. d'Hortic. de France, 3« série, I, 1879, p. 197-210, 275-288),
M. Eug. Fournier les a tous réunis dans un sous-genre auquel il a donné
le nom de iemoî'nea, etauquel il assigne les caractères suivants (loe.cit.,
p. 205) : « Fleur mâle à quatre-huit pétales, femelles à cinq pétales; pla-
» centas fendus; styles persistants; bandes de tissu stigmalique entourant
■» en fer à cheval le côté externe de la bifurcation stylaire, et montant en
» spirale le long de ses branches pour en couronner le sommet, sans des-
» cecdre vers la base du style; souche tubéreuse; plante monoïque. » En
dehors de cette section, certains Bégonias ont un tubercule, notamment
la plus connue des espèces de ce genre, le Bégonia discolor Ait.; mais
leur tubercule se présente sous une autre apparence, dans d'aulres condi-
tions, et je crois qu'il a une origine difFérente.
FLEDRS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREUX. 435
Parmi ces diverses formes, l'une des catégories les plus inté-
ressantes es{ celle des variétés et hybrides à fleurs plus ou moins
doubles, dont la première obtention paraît être due à M. Lemoine,
de Nancy, et ne pas remonter au delà de l'année 1874. Cette pre-
duciion de flours doubles se présente, chez ces Bégonias, dans
des conditions particulières qui n'ont que bien peu d'analogues,
si même elles en ont du tout, dans le reste du règae végétal : en
effet, les fleurs de ces plantes sont à la fois unisexuées et à ovaire
infère; or, dans la liste des espèces connues comme ayant offert
jusqu'à ce jour des variétés à fleurs doubles qui a été publiée par
Seemann dans son Journal of Botany (II, p. 177 et suiv.), et re-
produite avec des additions par M. Maxw. T. Masters dans sa Vege-
table Teratology (1869, p. 493-507 et 510), je n'en trouve aucune
qui réunisse ces deux caractères. Une autre particularité que les
Bégonias tubéreux ne partagent guère avec d'autres plante?, ré-
sulte de la siiualioa relative de leurs fleurs mâles et femelles. Rob.
Brown avait érigé en une sorte de loi que, dans les inflorescences
qui réunissent des fleurs de chacun des deux sexes, celles du sexe
femelle sont placées à la base, quand il s'agit d'un épi, ou bien
fe trouvent chacune entre deux mâles, quand cette inflorescence
est triflore (cyme). L'inflorescence des Bégonias tubéreux est géné-
ralement dans le dernier de ces deux cas, et cependant on y voit
une fleur mâle entre deux fleurs femelles; il y a donc pour elle
une disposition inverse de celle qu'on observe dans la généralité
des plantes.
Un fait bien digne de remarque c'est que les fleurs mâles ayant
une tendance marquée à devenir doubles, les fleurs femelles
échappent le plus souvent à cette tendance au point qu'on les re-
garde en général comme ayant été jusqu'à ce jour rebelles à la du-
plicature. C'est, par exemple, ce que M. Ed. Morren disait dans
une séance du Congrès de Botanique et d'Horticulture, pendant
l'Exposition de 1 878 ; c'est aussi ce que ce savant botaniste a
exprimé dans le passage suivant d'une Note sur les Bégonias tu-
héreux à fleurs doubles [Belgîq. hortic, cahier de mars, avril et
mai 1879, p. 66): a Les Bégonias doubles présentent ce singulier
» phénomène de porter à la fois et momentanément des fleurs
» doubles et des fleurs simples. En eff"et, les fleurs pistillées
436 NOTES ET MÉMOIRES.
» (femelles) de ces végétaux monoïques n'ont éprouvé jusqu'ici au-
» cune duplication ni déduplication ; elles ne semblent même pas
» avoir éprouvé quelque modification appréciable à nos yeux ; elles
» sont bien conformées; leur style est normal et elles donnent vo-
)) lontiers et en abondance des graines fertiles. Quant aux fleurs
» staminées (mâles), elles ont, au contraire, subi de profondes
» modifications; toutes leurs étamines sont métamorphosées en
» pétales et elles ont ainsi pris l'apparence de jolies rosaces formées
» de pétales chifionnés et entremêlés. »
Cependant, contrairement à cet énoncé général, M. Eug. Four-
nier, dans son excellent Rapport sur les Bégonias tubéreux obte-
nus de serais par M. A. Malet, dit eri termes formels que les fleurs
femelles des plantes dont il s'agit ici peuvent devenir doubles.
« Les fleurs femelles, écrivait ce botaniste au commencement de
» 1879 {loc. cit., p. 28i), peuvent aussi se doubler, quoique plus
» rarement (que les mâles). On a pu les observer doubles sur la
» Gloire de Nancy de M. Lemoine. Ici le procédé employé par
» la nature est tout difl'érent du précédent (pétalisation des éta-
» mine."-). Il n'y a plus seulement transformation ; il y a d'abord
» multiplication, c'est-à-dire production d'éléments nouveaux.
B Au lieu de trois styles que la fleur doit normalement contenir,
» il s'en développe une infinité, tous partant du centre de la fleur,
» et chacun de ces styles se transforme lui-même en un pétale...
» Tandis que les fleurs femelles ainsi modifiées voient s'exagérer
» la partie supérieure de leur appareil sexuel, au contraire, par
» une sorte de balancement organique, la partie inférieure de cet
» appareil, c'est-à-dire l'ovaire, tend à avorter et avorte presque
» toujours plus ou moins complètement. Les fleurs de la Gloire
» de Nancy ont souvent au-dessous d'elles un oviire avorté. »
Enfin une particularité qui mérite encore d'être relevée c'est
la parfaite unisexualité des fleurs simples des Bégonias. Cliez un
grand nombre d'espèces à fleurs unisexuées, on trouve, dans les
fleurs mâles, desrudiments plusou moins caractérisés de pisli 1 , dans
les femelles, des vestiges plus ou moins apparents d'étamines ;
rien de pareil n'existe chez les Bégonias, et je ne sache pas que,
dans la fleur d'aucune de leurs nombreuses espèces, à côté des
organes de l'un des sexes, on ait observé le moindre indice de
FLEURS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREDX. 437
ceux de l'autre. Aussi les botanistes ont-ils accueilli avec une lé-
gitime surprise le fait signalé, il y a plusieurs années, dans le
Botanical Magazine (1859, pi. 5160, fig. 4), d'une fleur mâle du
Bégonia frigida qui était devenue hermaphrodite en développant,
à son centre, quatre ovaires ovoïJes, alternes avec un égal nombre
d'étamines et entièrement supères, et qui dès lors s'était éloignée
de l'organisation florale caractévislique de ces plantes, non
seulement par l'hermaphroditisme, mais encore par une réduc-
tion considérable du nombre habituel des étamines, ainsi que
par un changement total dans la situation typiquement infère
de l'ovaire. On va voir que, contrairement à ce qui a lieii chez
les fleurs simples, les fleurs doubles des Bégonias tubéreux,
offrent souvent les uns à côté des autres les organes caractéris-
tiques des deux sexes et montrent même pour ces organes une sorte
de promiscuité dont je ne crois pas qu'il existe ailleurs beaucoup
d'exemples.
Les considérations qui précèdent m'ayant fait penser qu'il y
aurait intérêt à examiner de près les fleurs doubles de difî'érents
Bégonias tubéreux hybride?, j'ai eu recours, en vue de me procu-
rer les matériaux nécessaires pour cette étude, à l'obligeance de
M. A. Malet, horticulteur au Plessis-Piquet, qui cultive fort en
grand les Bégonias tubéreux, et à qui l'importance de ses gains en
ce genre a fait accorder, en 1876, une grande médaille d'argent
et, en 1879, une médaille de yermeil, par la Société centrale
d'Horticulture de France. M. A. Malet a bien voulu me remettre,
en septembre dernier, des fleurs de six sortes de Bégonias doubles,
dont quatre sont des gains de M. Lemoine, de Nancy, et deux
sont dues à M. Bouchet. J'ai pu eu outre examiner, à la même
époque, celles d'un hybride (Gaston Malet) obtenu par M. A.
Malet lui-même et dont je possédais un pied vivant dans mon
jardin, à Meudon. Enfin j'ai reçu de M. Alexandre (Jules),
jardinier chez M. Cavelier, à Bourg-la-Reine (Seine), des
fleurs de trois sortes de ces plantes qui provenaient de ses se-
mis, mais qui malheureusement m'ont été données sans noms.
Ainsi j'ai pu faire porter mon examen sur dix variétés différentes
de Bégonias tubéreux à fleurs doubles rentrant dans la gamme de
couleurs qui s'étend du blanc au rouge écarlate et au ponccau.
438 NOTES ET MÉMOIRES.
Pour mettre de l'ordre dans l'exposé qui va suivre, j'examinerai
les fleurs doubles des Bégonias en les divisant d'après leur sexe
et d'après les particularités diverses qui se rattachent à leur du-
plication.
A. — Fleurs mâles doubles.
1" Ordinaires.
Il est bien connu, comme je l'ai déjà rappelé, que ce sont les
fleurs màl^'s des Bégonias tubéreux qui doublent habituellement,
les fleurs femelles restant simples ; comme, d'un autre côté, ce sont
ces mêmes fleurs qui ont généralement le plus d'ampleur et que la
duplicature rend les plus belles, on conçoit très-bien que ce
soient celles dont les horticulteurs cherchent le plus à favoriser
la production, dans la limite de leur action. Un fait remarquable
c'est que, sous ce rapport, la tendance naturelle des choses vient
singulièrement à leur aide. Certaines variétés ne donnent que ra-
rement des fleurs femelles; telle est notamment Ghjire de ISancy
(Lero.);il en est même qui paraissent aussi peu disposées que
possible à produire des fleurs à pistil ; ainsi M. Eug. Fournier dit
[loc. cit., p. 282) que « le Bégonia brillant (Thib. et Ketel.) mis
» au commerce cette année par MM. Thibaut et Keteleêr, n'a
)> jusqu'à présent produit que des fleurs mâles » ; ainsi encore je
tiens de M. A. Malet qu'un charmant Bégonia tùbéreux h fleur
jaune double obtenu récemment dans son établissement n'a pu
être encore multiplié par lui de semis, faute d'avoir donné une
seule fleur femelle à côté de plus de 200 fleurs mâles. Une circon-
stance que je crois devoir noter c'est que, même dans le cas de
fleurs uniquement mâles dans la même inflorescence, il semble
exister des indices de la tendance naturelle des choses. Je m'expli-
que: les fleurs mâles sont généralement plus amples que les fe-
melles, et on sait que, dans une cyme de trois fleurs, il y a norma-
lement une fleur mâle entre deux femelles, c'est-à-dire que la mé-
diane est plus ample que les latérales; or, dans deux inflorescences
de Gloire de Nancy (Lem.) qu'a bien voulu me remettie M. A.
Malet, toutes les fleurs étant également doubles et également
mâles, je n'en ai pas de doute, la médiane était cependant plus large
et plus double que les latérales.
On sait, et je l'ai rappelé en donnant différents détails à l'appui,
FLEURS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREDX. 439
dans une note intitulée : Notions sur T organisation des fleurs dou-
bles, à propos du Liliura tigrinum Gawl., flore pleno ( Voyez /owr-
Journ. de la Soc. centr. dHort. de Fr., 2' série, XI, 1877), que
les pétales supplémentaires qui rendent les fleurs doubles ont
deux odgioes principales: tantôt ils proviennent d'une multipli-
cation de la corolle, tantôt et plus fréquemment ils sont dus à
une transformation des étamines en pétales. Cette dernière ori-
gine est certainement celle à laquelle il faut attribuer la plupart
souvent même la totalité des pétales qui rendent doubles les fleurs
mâles des Bégonias tubéreux; mais je crois qu'elle n'est pas la
seule et que la multiplication de la corolle peut aussi intervenir,
dans ces fleurs, comme l'une des causes de la dupli<;atioD(l). Sous
ce rapport, je ne puis partager entièrement l'opinion de M. Eug.
Fouruier {loc. cit., p. 282) formulée par lui dans les termes
suivants : « Les fleurs mâles qui doublent ainsi le font par
(I) li n'est pas inutile de faire observer que la part prise dans la dupli- ,
cature par la multiplication de ia corolle et par la pélalisation des étamines
peut différer considérablement dans des plantes fort analogues entre elles
par Torganisation normale de leurs fleurs. En voici un exemple remar-
quable. Le Pnmus triloba Lindl. et ï Amygdalus sinensis Hort. sont
deux espèces chinoises, de la même famille des Amygdalées, dont leurs
jolies fleurs doubles, roses dans le premier, blanches dans le second, font
de charmants arbrisseaux d'ornement; or, toutes les fleurs du Prunus
triloba que j'ai examinées ce printemps, au Jardin des Plantes, m'ont
offert plusieurs verticilles de pétales alternes entre eux, au nombre de cinq
en moyenne, semblables de forme et de dimensions, et, plus intérieure-
ffisnt, une cinquantaine d' étamines, toutes en parfait état, dont aucune ne
■montrait le moindre commencement de pélalisation ; il est donc évident
que cette fleur ne double que par la multiplication de sa corolle. D'un
autre côté, les fleurs à' Amygdalus sinensis que j'ai vues à la même
époque et dans le même jardin n'avaient pas une seule étamine qui ne se
fût changée en pétale, et leurs pétales supplémentaires indiquaient presque
tous leur origine par leur rétrécissement inférieur en un onglet plus ou
moins long, en général aussi parce qu'ils étaient écluncrés ou lobés dans
leur partie supérieure. Cette origine était encore bien plus évident* dans
l'une de ces fleurs, car ces pétales onguiculés et échancrés ou lobés por-
taient, vers le milieu de leur face supérieure, une anthère à deux loges
non sensiblement déformée. Il eçt donc certain que les fleurs pleines de
l'Amandier de Chine ûoivent leur parfaite duplication, sinon entièrement,
du moins presque entièrement à la pélalisation de leurs étamines.
440 NOTES ET MÉMOIRES.
» transformation de leurs étamines en pétales surnuméraires.
» Pour cette transformation, le pollen avorte dans les loges de
» l'anthère; le connectif s'arrondit sur le dos, se dilate sur les
» bords, se colore en arrière et au milieu d'abord, et prend enfin
» l'aspect pétaloîde, » Voici en effet ce que m'ont présenté, entre
autres, les fleurs de Gloire de Nancy que j'ai eues à ma disposition.
Dans les fleurs médianes on trouve, en allant de la circonfé-
rence au centre: i» deux grandes folioles pétaloïdes, caractérisées
comme sépales, opposées l'une à l'autre, arrondies et presque réni-
iormes, d'un tissu assez épais, lustrées, faciles à distinguer de
toutes les folioles pétalines plus internes; 2° une dizaine de pétales de
la même grandeur que les deux sépales, obtus et arrondis à leur
partie supérieure et doat le caractère essentiel est d'êire sessiles
ou tout au plus attachés par un onglet à la fois court et large; 3"
une cinquantaine de pétales, moins grands d'ordinaire que les pré-
cédents, en général plus ou moins profondément échancrés, fixés
par un onglet loDg et grêle. Dans chacun de ces derniers pétales,
à l'onglet, qui est assez épais et jaune, fait suite une bande mé-
diane également jaune et sensiblement épaissie, qui s'étend jus-
qu'au milieu de la longueur du limbe ou un peu au delà. Ces
pétales deviennent graduellement plus petits vers le centre de la
fleur ; ils s'attachent sur un support commun, sorte de colonne cen-
trale longue d'environ un millimètre, analogue à la partie infé-
rieure de ce que M. Eug. Fournier appelle «un andtocés en
pompon.»
Les fleurs latérales m'ont présenté une diff'érence notable relati-
vement aux médianes: je n'y ai trouvé en dedans des deux se-,
pales, et en crcix avec eux, que deux grands pétales externes ar-
rondis et sessiles, formant la corolle normale; tous les autres pé-
tales étaient plus ou moins longuement onguiculés, semblables
de forme et de disposition à ceux qui occupent la place interne
dans les fleurs médianes. Or, dans les unes et les autres de ces fleurs,
les pétales internes onguiculés, fréquemment échancrés dans le
uaut, sont dus évidemment à la pétalisation des étamines et la fi-
gure 1 (p. 444) semble montrer comment s'opère, au moins dans la
plupart des cas, cette pétalisation; mais, dans les fleurs médianes,
en dehors de ces pétales provenus d'une transformation des éta-
FLEURS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREDX. 4H
mines, se montrent les grands pétales sessiles auxquels leurs ca-
ractères et leur situation ne permettent pas de supposer la même
origine, et dont je crois ne pouvoir attribuer l'existence qu'à
une multiplication des deux pétales externes et normaux. En
somme, les fleurs médianes du Bégonia Gloire de Nancy m'ont
offert de dehors en dedans: 1° 2 sépales; 2° 2 pétales normaux;
3° 9 ou i 0 pétales formés par multiplication ; 4° de nombreux
pétales issus d'une transformation des étamines, tandis que les
fleurs latérales m'ont présenté seulement: <» 2 sépales; 2" les 2
pétales normaux ; 3° de nombreux pétales provenant de la péta-
lisation des étamines.
2° Fleurs mâles doubles à pétales ovulifères.
Ua fait très-remarquable se montre fréquemment dans les fleurs
mâles doubles des Bégonias tubéreux: un certain nombre, quelque-
fois même la plupart de leurs pétales surnuméraires présentent,
vers le bas de leur face interne et le long de chaque bord, un
groupe plus ou moins considérable de saillies ou papilles. A la
vue simple, ces papilles offrent souvent deux aspects différents :
les unes sont pointues, de la substance et de la couleur des pé-
tales qui les portent, tandis que les autres sont obtuse? et incolores.
Sous le microscope on reconnaît que ces dernières sont des ovules
parfaitement conformés, dans lesquels un examen attentif ne révèle
pas la moindre différence relativement à ceux que renferme l'ovaire
normal de la fleur femelle, et que les premières sont de simples
saillies ou émergences non modifiées de la substance du pétale. Le
mélange de ces deux sortes de productions se fait sans ordre et dans
des proportions très diverses; mais, en somme, les ovules sont
plus fréquents que les simples papilles, et souvent même ils exis-
tent seuls en l'absence de celles-ci. Quelquefois on trouve en
outre, au centre de la fleur , un ou plusieurs corps épais, nulle-
ment pétaloïdes, de forme plus ou moins irrégulière, dont la sur-
face est chargée d'ovules et dont la nature est difficile à déter-
miner.
Les pétales à ovules ou ovulifères sont en général placés plus
ou moins près du centre de la fleur; mais quelquefois aussi j'en
ai trouvé jusque vers la périphérie de celle-ci. Cette remarquable
particularité qui fait intervenir dans des fleurs certainement mâles
442 NOTES ET MÉMOIRES.
l'organe le plus caractéristique du sexe femelle, puisqu'un ovule
fécondé devient une graine, s'est offerte à moi dans les Bégonias
Lemo inei {Lem.), Marie Lemoine (Lem.), C/ov/s (Douchet), Gaston
Malet (A. Malet), et dans une variété à fleur blanche double obte-
nue par M. Alexandre (Jnles).
3» Fleurs mâles prolifères.
La duplication des fleurs mâles chez les Bégonias tubéreux se
complète quelquefois par une prolifération plus ou moins abon-
dante. Parmi les exemples que j'en ai observés, le plus remar-
quable m'a été offert par la variété J/ane Lemoine (Lem.). Ici la
fleur était absolument pleine et, en dedans de nombreux pétale?,
se trouvaient quatre fleurettes pédiculées également pleine*, réu-
nissant de petits pétales en grand nombre. J'ai renooniré une
prolifération analogue, mais encore plus curieuse dans le Bégonia
Lemomei (Lem.). Il y existait aussi, dans le milieu d'une fleur
mâle pleine, 4 fleurettes pédiculées, mais dont chacune n'avait
que quatre ou cinq petits pétales entourant un groupe de styles
terminés par tout autant de stigmates capités, papilleux et jaunes.
J'aurai à revenir plus loin sur ce fait.
B. — Fleurs femelles.
]° Simples, à styles plus ou moins pétalisés.
Les Bégonias tubéreux qui forment pour M. Eug. Fournier
{loc. cit.) le sous-genre Lemoinea présentent, au sommet de leur
ovaire infère à trois ailes et trois loges, une colonne stylaire bien-
tôt subdivisée en trois branches qui ne tardent pas à se bifurquer
à leur tour. Les papilles stigmatiques, sur l'existence desquelles
repose l'accomplissement delà fécondation, sont très abondantes
sur ce pistil : elles coifl'ent d'abord l'extrémité de chaque branche
stylaire, descendent ensuite en grand nombre, formant par leur
réunion une bande qui tourne autour de cette branche en spi-
rale à deux ou trois tours ; les deux spirales de chaque bifurca-
tion stylaire vont ensuite se réunir horizontalement à la base et
sur le côté externe de cette bifurcation. La tendance à la dupli-
cation se manifeste en altérant plus ou moins profondément cet
état normal, et eu pétalisant plus ou moins complèlement les
styles. Jusqu'à un degré très élevé de cette transformation, il per-
siste, au moins à l'extrémité, soit de chacun des deux bords latt-
FLEDRS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREUX. 443
faux, soit de la ligne médiane du pétale qui s'est ainsi produit, un
groupe de papilles stigmatiques qui ne permet pas de méconnaître
l'organe femelle. La pétalisation peut s'opérer de deux manières
différentes : tantôt elle est médiane, le pétale auquel elle a donné
lieu conservant deux stigmates ou même deux styles et stigmates
marginaux, et tantôt elle est bilatérale, le pétale stylaire n'offrant
alors qu'un style stigmatifère médian. Je n'ai vu le premier de ces
deux cas que dans des fleurs femelles simples, dont les styles
étaient restés au nombre normal de trois^ tandis que les exemples
du second cas m'ont été offerts uniquement par des fleurs femelles
doubles, c'est-à-dire dont la constitution normale avait été profon-
dément altérée.
Les exemples de fleurs femelles simples dont les styles non mul-
tipliés avait subi la pétalisation médiane se sont présentés sur les
variétés Monsieur Keteleêr (Lem.) et Marie Lemoine (Lem.). Les
•fleurs femelle? delà première de ces variétés que j'ai eues sous
les yeux avaient conservé leurs 5 pétales (1) normaux, leur ovaire
à trois ailes inégales avec trois loges bien formées et enfin leurs
trois styles; mais ceux-ci étaient tous les trois largement pétalisés.
Gomme le montrent les figures 2 et 3 (p. 444), les deux branches
de chacun d'eux avaient encore à leur sommet un fort amas de
(1) 11 importe de faire observer que si, dans la fleur mâle de ces
plantes, on peut facilement distinguer un calyce et une corolle, il n'en
est pas de même dans la fleur temelle o''; la distinction entre deux enve-
loppes florales devient généralement impossible. Aussi, la plupart des
botanistes, notammentMM.D. Hooker et Bentham, Eichler, etc., voient-ils
dans toutes ces fleurs un périanthe unique, que Klolzsch regardait
comme une corolle, donnant le nom de pétales à toutes les folioles qu'il
comprend, et si M. Alph. de Candolle (Prodr., XV, Ir^part., p. 266)
admet l'existence de sépales caractérisés dans les fleurs mâles, il ne parle
plus, quand il s'agit des fleurs femelles, que de lobes, mot qui ne préjuge
rien, et il ajoute entre parenthèses que ces lobes peuvent être considérés,
soit tous également comme des sépales, soit les uns comme des sépales,
les autres comme des pétales (sepala, v3l sepala vel petala). Malheureuse-
ment ce savant botaniste ne dit pas quelles sont celles, parmi les folioles
florales des Bégonias, qui sont des sépales et celles qui sont des pélales.
En présence de cette difficulté sérieuse, on peut, faute de moyen plus ra-
tionnel, suivre l'exemple de Klotzsch, et employer pour toutes les
folioles du périanthe des Bégonias le nom de pétales.
444 NOTES ET MÉMOIRFJS.
papilles sligmatiquesqui caractérisait, pour chacune, un gros stig-
mate capité; même sur l'une des branches stylaires de l'un d'eux
(fig. 3), il y avait un commencement de la bande spirale de pa-
pilles; mais ces deux branches incontestablement stylaires, au lieu
d'être restées libres, comme dans l'état normal, étaient rattachées
l'une à l'autre par une grande lame pétaloï ie rose qui eu dépassait
fortement l'extrémité, et qui se montrait ovale et obtuse dans Uti
cas (Gg. 3), largement trilobée dans un autre (fig. 2).
Une fleur de la variété Marie Lemoine (Lera.) avait, comme les
précédentes, conservé, à l'état normal, son péxianthe et son ovaire
surmonté des trois styles; mais deux de ceux-ci s'étaient changés
chacun en une sorte de grand cornet pétaloï le, ouvert dans toute
la longueur de son côté interne, et dont le bord supérieur trans-
versal était irrégulièrement denté (fig. 4). Les branches stylaires
avaient entièrement disparu dans la pétalisation, maisil était res-
té, aux deux extrémités du bord supérieur, deux gros stigmates
papilleux (s/, st). Quant au troisième style, il était imparfait et
ne constituait qu'un filet simple, long detrois millimètres, terminé
par un stigmate papilleux, en tête, et semblable à ceux des styles
transformés.
FLEURS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREUX. 445
Ces deux exemples nous montrent un essai, si l'on peut ainsi
parler, de duplication des fleurs femelles par pétalisation des
siyle.s.
2° Fleurs femelles doubles.
Des exemples de fleurs incontestablement femelles et en même
temps bien doubles m'ont été offerts par trois variétés qu'avait bien
voulu me communiquer M. Alexandre (Jules) et dont la corolle
était blanche pour l'une, carnée pour la seconde, rose pour la troi-
sième. Ces variétés m'ayant été données sans nom, je les désigne-
rai seulement par la couleur de leurs fleurs. J'en ai vu un autre
exemple sur la variété Gaston Maki.
Ea même temps que des fleurs femelles complètement simples,
formées d'un périanthe à 5 folioles en quinconce et à 3 styles sur-
montant un ovaire triloculaire normal, et dans lesquels les 2
branches portaient chacune une longue bande spirale de papilles
stigmatiqueF, la variété blanche (Alex.) m'en a offert de
doubles qui avaient l'organisation suivante: le périanthe présentait
d'abord deux grandes folioles externes, opposées, verdâtres, ayant
assez l'aspect sépalin, que suivaient .plus en dedans H péiales
oblongs, obtus et entiers disposés sur deux rangs concentriques ;
plus intérieurement se montraient 20 pétales plus ou moins pro-
fondément échancrés à leur partie supérieure. 3 seulement de
ceux-ci, et c'étaientles plus externes, n'avaient rien de particulier
au fond de leur échancrure; mais les autres, examinés de la péri-
phérie au centre du groupe, présentaient en ce point d'abord un
épaississement jaune, chargé de papilles, c'est-à-dire une ébauchede
stigmate, puis un vrai stigmate renflé, terminant un commen-
cement de style, comme sur la figure 5 ; ensuite un gros stigmate
biparti au bout d'un siyla bien caractérisé (fig. 6). Plus intérieu-
rement se trouvaient des organes semblables à celui que repré-
sente la figure 7, dans lesquels un long style bifurqué à son ex-
trémité en deux branches stigmatifères n'offrait que de très faibles
rudiments (a, a) d'expansions latérales; enfin tout au centre de la
fleur existait un groupe assez nombreux de styles stigmatifères nor-
maux sans le moindre indice d'expansions pétaloïJes. Une par-
ticularité remarquable sur laquelle j'aurai à revenir c'est qu'à ce
groupe de styles normaux se trouvait mêlée une étamine parfaite
446 NOTES ET MÉMOIRES.
formée d'un filament en massue etde deux loges placées sur la face
interne d'un connectif très épais.
Il semble difficile de concevoir une transition mieux ménagée
entre l'état de style stigmatifère et celui de pétale parfait, de di-
mensionsnormales.Ii me semble donc évident que la fleur qui vient
d'être décrite est une fleur femelle devenue double par la transfor-
mation en pétales de styles qu'une multiplication avait rendus très
nombreux et secondairement par une multiplication de la corolle.
La transformation des styles en pétales était sans doute plus
avancée encore dans une autre fleur de la même variété où j'ai
trouvé: en premier lieu, 16 pétales oblongs et entiers, issus prin-
cipalement, ce me semble, d'une multiplication des pétales nor-
maux; en second lieu, et plus en dedans, 19 pétales de plus en
plus profondément écbancrés ou bilobés, dont les trois plus in-
ternes portaient seuls, au fond de leur échancrure, un style stig-
matifère et ressemblaient, lun à la figure 5, les deux autres à la
figure 6 (p. 444).
Une fleur femelle de la variété roso obtenue par M. Alexandre.
(Jules) m'a offert extérieurement 1 5 pétales oblongs et entiers ; plus
en dedans 20 pétales échanctésou bilobés, tous, sauf deux, pour-
vus, au fond de leur écbancrure, d'un style stigmatifère; quelques-
uns de ces styles étaient absolument semblables à ceux du pistil
normal ; enfin au centre de la fleur il existait trois styles courts,
filiformes, non bifurques et terminés chacun par un stigmate en
tête.
Une fleur delà variété ca/'/jec obtenue par M. Alexandre était
encore plus double que les deux précédentes et off^i-ait une nou-
velle particularité. J'y ai observé, en dedans des verticilles formés
par 25 pétales ovales-oblongs et entiers, tout autant de pétales
écbancrés ou bilobés, tous plus ou moins nettement stylifères,
auxquels étaient entremêlés plusieurs styles grêles, simples, munis
chacun d'un stigmate en tête; enfin, au centre, plusieurs pétalts
écbancrés, émettant au fond de leur échancrure un style avec son
stigmate et chargés, en outre, de nombreux ovules portés sur leur
lace interne et vers leur base. N'est-on pas en droit de considérer
ces derniers organes comme des carpelles complets, mais ouverts
et en partie pétaliséâ?
FLEURS DOUBLES DES BÉGONIAS TUBÉREUX. 4i7
Il me semble démontré par les descriptions précédentes que,
comme les fleurs mâles, les fleurs femelles des Bégonias tubéreux
sont susceptibles de devenir doubles, grâce à trois ordres de faits
tératologiques dont elles sont alors le siège: 1° multiplication des
pétales normaux ; 2o multiplication considérable des styles; 3° pé-
talisation des styles ainsi multipliés.
M. Eug. Fournier avait déjà constaté [loc. cit., p. 284) que.
dans les fleurs femelles des Bégonias qui sont devenues doubles,
"ovaire tend à avorter, et avorte- presque toujours plus ou moins
complètement ; seulement il ajoutait que les fleurs de la variété
Gloire de Nancy «ont souvent au-dessous d'elles un ovaire avorté.»
Je n'ai eu sous les yeux que des fleurs mâles de cette variété qui
produit rarement des fleurs femelles; je n'ai donc pu constater par
moi-même si celles-ci ofirent «souvent un ovaire avorté» ; mais je
n'ai pas vu le moindre vestige d'un ovaire dans les fleurs femelles
de Bégonias examinées par moi qui étaient devenues doubles. Une
observation vient même de me prouver qu'il n'est pas du tout né-
cessaire que les fleurs femelles doublent pour perdre leur ovaire.
En effet, j'ai reçu récemment de M. A, Malet une cyrae triflore
de la variété Monsieur Malet (Lequin) qui était démons'rative à
cet égard: les deux fleurs latérales et femelles de cette cyrae étant
restées simples, tandis que la médiane mâle était pleine, l'ovaire
était normal dans Tune et avait complètement disparu dans l'autre ;
cependant les styles de ces fleurs n'avaient subi que de faibles alté-
rations de leur état naturel et avaient conservé en bon état leurs
longues bandes spirales de papilles sligmatiques.
Je suis d'ailleurs porté â croire que, dans les fleurs à ovaire
infère, quand le pistil concourt à la duplication, sa portion
ovarienne disparait généralement ; je me suis du moins assuré
que ce n'est pas là utl fait propre aux Bégonias, car je n'ai
va aucun reste de Tovaire dans les fleurs doubles des Nm-cisms
hkolor L. Qi Pseuio-Narcissus L. que jai examinées en assez grand
nombre.
C. — fleurs doubles devenues hermaphrodites.
Il y a lieu de faire entrer dans cette catégorie la fleur du Bégo-
nia à fleurs blanches femelles et doubles de M. Alexandre (Jules)
dont la description a montré (p. 445) qu'une étamine non altérée
448 NOTES ET MÉMOIRES.
dans son organisation naturelle se trouvait placée au milieu d'un
groupe de styles stigmatifères nullement pétalisés. Les organes
des deux sexes, ayant conservé leurs caractères naturels, se trou-
vaient ainsi côte à côte dans le milieu de cette fleur devenue par
là hermaphrodite. •
Dans d'autres cas, des fleurs évidemment mâle?, étant devenues
doubles, ont produit en même temps un nombre plus ou moins
considérable de styles stigmatifères; même, dans une fleur de la
variélé Gaston Malet (A. Malel), j'ai vu entremêlés à ces siyles des
corps épais, verdàtres, chargés d'ovules à leur surface, parfois
prolongés supérieurement en un style même bifurqué, mais sans
papilles stigmaliques, et qui semblaient être des carpelles impar-
faits et libres.
Cette fleur de la sMxéih. Gaston Malet {k. Malet) était remar-
quable à plusieurs égards. Elle faisait partie d'une cyme biflore
dans laquelle les deux pédoncules s'étaient soudés entre eux dans
toute leur longueur, de sorte que ce support unique se terminait par
deux fleurs également doubles évidemment mâles, et adossées exac-
tement l'une à l'autre. Celle de ces deux fleurs dont il s'agit en ce
moment ofl'rait extérieurement 10 pétales ovales-oblongs, un peu
rétrécis en coin veis le bas, entiers et arrondis dans le haut, portés
et comme échelonnés sur un support commun dont l'existence
accusait leur origine staminale. Plus en dedans se trouvaient :
1" trois pétales à peu près aussi grands que les premiers mais ovu-
lifères, comme ceux que j'ai décrits plus haut dans des fleurs
mâles doubles; 2°o pétales plusoa moins incomplètement formés,
chargés d'ovules dans leur portion inférieure épaisse, dont les plus
internes étaient prolongés supérieurement en un filet stylaire
simple ou bifurqué, mais sans papilles stigmatiques; 3° enfin un
groupe central composé de 5 styles cylindriques, bien caractérisés,
diviirésdans le haut en deux branches stigmatifères, et dont l'un
offrait, sur ses dtux branches, deux bandes spirales de pa-
pilles venant se rattacher l'une à l'autre transversalement, comme
dans le pistil normal des fleurs simples. A ces styles étaient
interposés quatre corps épais, courts, verdàtres, chargés d'ovules
sur toute leur surface, qui semblaient n'être que la portion placen-
taire isolée d'ovaires imparfaits.
FLEURS DOUBLES DES BÉGONTAS TUBËREUX. 449
Si, comme tout me porte à le croire, cette fleur était mâle, sa
duplication avait amené en elle Thermaphrodilisme.
Le même fait s'éfait produit, en se compliquant même de proli-
fération, dansunefleurdu Bégmia. Lan n'nei (Lem.) Celle-ci faisait
partie d'une cyme biflore, dans laquelle elle était accompagnée
d'une fleur femelle simple, noiablement plus petite. La fleur, évi-
demment mâle, offrait à l'extérieur deux grands sépales opposés,
arrondis, lustrés, immédiatement endedansdesquels se montraient
8 pétales, les uns sessiles, les autres munis d'un onglet large et
court. Trois de ces grands pétales portaient de nombreux ovules
vers leur base et à leur face interne ; au bas de trois autres se rat-
tachaient des corps irréguliers, qui n'étaient évidemment que des
pistils imparfait?, et qui montraient, sur une portion basilaire
verte et épaissie, d'un à trois styles surmontés d'une tête papil-
leuse, c'est-à-.iire d'un stigmate. Plus en dedans se trouvaient de
nombreux pétales, à peu près aussi grands que les externes et peu
abondamment ovulifères; enfin, au centre, quatre pédicules por-
taient chacun une fleurette composée de quatre ou cinq pétales
inégaux entre eux et d'un groupe de styles surmontés chacun d'un
stigmate capilé, papilleux et jaune.
Ici encore, l'hermaphrodilisme était venu à la suite de la dupli-
cation, la fleur évidemment mâle ayant produit des styles et stig-
mates parfaitement caractérisés et même, par prolifération, des
fleurettes exclusivement femelles.
En somme, les observations dont on vient de voir les résultats
me semblent prouver: \o que si, chez les Bégonias tubéreux, ce
sont les fleurs mâles qui ont la plus forte tendanc3 à doubler, les
fleurs femelles n'échappent pas toujours, de leur côté, à cette ten-
dance, et qu'on voit, dans certaines de celles-ci, tous les .degrés
possibles de transition entre des pétales très-bien formés et des
styles stîgraatifères parfaitement constitués, pourviis, comme je
m'en suis assuré, d'un canal central et de faisceaux fîbro-vascu-
laires longitudinaux ; 2" que, chez ces plantes, dont la fleur est ha-
bituellement considérée comme ofl"rant l'un des types les plus par-
faits de l'unisexualité, la duplication amène fréquemment une vé-
ritable promiscuité de sexes et l'hermaphroditisme ; 3° enfin que
ces fleurs, en doublant, deviennent facilement prolifères et passent
ainsi à l'état de véritables inflorescences.
39
450 rapports.
Explication des figures.
1 . Une étamine pétalisée d'un Bégonia double à fleur blanche
obtenu par M. Alexandre (Jules). On voit en a, a, les restes des
deux loges de Tanthère, et on peut apprécier ainsi la part qu'ont
prise le filet et le connectif à la formation de ce pétale encore sta-
minifère. Grossi près de trois fois.
2 et 3. Styles pétalisés, à pétalisation médiane, pris dans une
fleur femelle simple du Bégonia Monsieur Keteleêr (Lem.) Grossis
de 2 à 3 fois.
4. Style à pétalisation médiane très avancée, pris dans une fleur
femelle simple du Bégonia Marie Lemoine (Lem.). st, st, deux
stigmates qui ont persisté s^uls. Grossi de 2 à 3 fois.
5, 6, 7. Styles à pétalisation bilatérale effectuée à 3 degrés iné-
gaux; ils sont pris dans une fleur femelle double du Bégonia à
fleur blanche obtemi par M. Alexandre (Jules), qui a fourni, dans
une fleur mâle, le sujet de la figure 1 . Sur la figure- 7, le style est
presque normal et n'ofl're, en a, a, que de faibles indices d'épa-
nouissement en pétale. Grossis de même.
RAPPORTS
Rapport sur VArt de greffer (2^ édit.) de M. Ch. Baltet (I);
M. Carrière (E.-A.), Rapporteur.
Messieurs,
Le live dont nous allons parler, V Art de greffer (2), estun de ceux
dont la réputation n'est plus à faire, car c'est certainement, parmi
lés ouvrages spéciaux horticoles, l'un des plus connus et des plus
répandus, ce qui s'explique, car c'est aussi un de ceux dont l'usage
€£t le plus général. En eflfet, il n'est personne, non seulement
parmi ceux qui ont un jardin, mais même parmi ceux qui possè-
(1) Présenté le 24 juin 1880.
(2) G. Massoû, éditeur, boulevard Saint-Germain, 120, à Paris.
SUR l'art de greffer, r.VR m. ch. baltet. 451
dent seulement quelques plantes, qui ne trouve à faire usage de la
greffe. Toutefois il fallait en faire la démonstration, prévoir
les cas, et, après avoir montré les besoins, enseigner le moyen de
les satisfaire. Pour cela il fallait être non seulement « du métier »,
comme Ton dit, mais avoir pratiqué celui-ci pendant longtemps
et dans les couditions les plus diverses et les plus variées, mais
encore avoir beaucoup vu autour de soi, car, quelque compétent
que soit un homme, quelles que soient ses connaissances, il y a
quelqu'un qui en sait plus que lui : ce quelqu'un c'est Tout le
monde !
Eh bien! toutes ces conditions, l'auteur de Y Art de greffer,
M. Ch. Baltet, les réunissait au premier degré; aussi le livre dont
nous parlons est-il un de ceux que tout jardinier ou amateur devra
posséder. Sa concision, la clarté des démonstrations, le choix des
exemples, font de ce livre un véritable guide, un vade mecum
indispensable que l'on aurait pu intituler : La grefie mise à la
portée de tout le monde.
Le qualificatif « 2* édition » bien qu'exact, est insuffisant ; c'est
nouvelle édition qu'il eût fallu dire. En effet, outre les remanie-
ments et les modifications apportées à l'ouvrage, bon nombre
d'additions y ont été faites ; une entre autres des plus importantes
est le « rétablissement de la Vigne par la greffe, » opération
aujourd'hui de premier ordre par suite de l'envahissement
constant de nos vignes par le Phylloxéra et de la nécessité dans
laquelle on se trouve de greffer sur des sortes qui, par la vigueur
et la rusticité, sont à l'abri du redoutable puceron.
Pour rendre les démonstrations plus faciles et vulgariser les
opérations, quelques dessins ont été ajoutés, de sorte qu'aujour-
d'hui VA7't de greffer comprend 1 27 figures qui ont été intercalées
dans le texte. Aussi cet ouvrage est-il non seulement le plus
complet mais le plus pratique de tous ceux qui ont été écrits sur
ce sujet, ce qui va ressortir de l'énumération que nous allons
faire des principales divisions qu'il comprend.
Définition et but de la greffe. Conditions du succès du greffage.
Outillage et accessoires du greffage. Choix des sujets et des
greffons. Greffage sous verre. Greffage par approche. Greffage par
rameau détaché. Greffage par œil. Travaux complémentaires.
452 RAPPORTS.
Végétaux ligneux à multiplier par la greffe. Restauration des
arbres par la greffe.
Si nous ajoutons que chacune de ces divisions se sectionne en
une iûfîailé de paragraphes, de manière à embrasser toutes les
particularités connues ou qui peuvent se présenter, on comprendra*
toute Timporlance du livre V .hH de greffer et comh'ien nous avons
raison lorsque nous disons qu'il est un des plus complets de tous
ceux qui ont été écrits sur ce sujet. Aussi n'hésitons-nous pas à le
recommander au public, et croyons-nous devoir appeler tout parti-
culièrement sur lui l'attention de la Commission des Récompenses.
Rapport sur les arbres de M. Firm. Chappellier, au Jardik
d'Acclimatation (1) ;
M. Templier, Rapporteur.
Messieurs,
Sur la demande de M. le directeur du jardin zoologique d'Ac-
climatation du bois de Boulogne près Paris, le Comité d'Arbori-
culture, dans sa séance du 8 avril, nommait une Commission, à
l'effet d'examiner des Poiriers cultivés en pots et de constater l'état
dans lequel ils se trouvent après le rude hiver que nous venons
de traverser et dont tant de cultures ont plus ou moins souffert.
Cette Commission, composée de MM.Charollois, Chauré, Raira-
baud, Sirroy et Templier, Rapporteur, se trouvait réunie, le lundi
42 avril, à 1 heure, et commençait immédiatement sa visite,
accompagnée parM. Geoffroy Saini-Hilaireet M. Quihou, chef des
cultures.
Nous retrouvons au Jardin d'Acclimatation les mêmes arbres
que nous avions vus et suivis chez M. Firmin Chappellier, en 1876
et 1877.
Nous ne reviendrons pas sur ce mode de culture dont il a été
rendu compte dans le Journal de la Société, année 1877. Tous ces
arbres, au nombre d'environ 500, ont été apportés au Jardin
d'Acclimatation, à l'entrée de l'hiver, c'est-à-dire avant la neige et
la gelée.
(1) Présenté le 13 mai 1880.
SUR LE JARDIN DE M. HUBIXET DE SOUBISE. 4b3
Les pots ont été enterrés ou couverts de feuilles, comme il est
d'usage de le faire pour les garantir du froid.
Les arbres (en pots) de trois à cinq ans sont en bon état ; sur
environ 400 arbres, c'est à peine si nous trouvons 20 morts. L°s
varié'.és ainsi cultivées sont le Doyenné d'hiver, pour les neuf
dixièmes, et quelques exemplaires de Gatillac, Beurré Diel, Triom-
phe de Jodoigne, Bergamote Espéren et Belle de Bruxelles pour
le reste.
Tous ces arbres sont en pleine fleur et paraissent, quant à pré-
sent, devoir donner une récolte normale.
Il n'en est pas de même des arbres plus âgés ; dans un groupe de
40 Poiriers de 13 à 15 ans, nous trouvons 4 morts, 15 malades, et
le reste ayant plus ou moins souffert.
Quelques Pommiers également en pots sont en moins bon état
que les Poiriers.
Nous ne parlerons que pour mémoire des Poiriers en pleine
terre, qui, dans le jardin de M. Firmin Chappellier, étaient déjà
moins bien portants que ceux en pots; la déplantation et le voyage
qu'ils ont fait de l'avenue Daumesnil au Jardin d'Acclimatation,
les ont bien fatigués, et c'est à peine isi la végétation commence
à se manifester sur la plupart d'entre eux.
Rapport sur le jardin de M. Hubinet de Soubise (1) ;
M. Abel Ciiatenay, Rapporteur.
Messieurs,
Dans la séance du 8 avril dernier, notre Société nommait une
Commission composée de Mi\l. Chatenay, Clievreau, Thil, Joli-
bois et Thibaut, chargée de visiter, à Paris, un jardin appartenant
à M. Hubinet de Soubise, qui en avait fait la demande. Cette Com-
mission, a laquelle s'était adjoint notre collègue M. Loury, s'est
trouvée réunie, le mardi, 1 2 avril, à deux heures, rue Lhomond,
dans le quartier du Val-de-Grâce. M. Chevreau, n'ayant pas été
averti à temps, était absent.
Votre Commission se constitua immédiatement en nommant
M. Thil Président et M. Chatenay Rapporteur.
(1) Présenté le 4 3 mai 1880.
454 RAPPORTS.
La rue Lhomond est située dans un des rares quartiers qui
n'ont pas encore été atteints par la transformation; aussi, chose
rare à Paris, sommes-nous entourés de jardins fruitiers. Celui
que nous venons visiter n'est pas très grand, il est vrai ; le tout,
plates-bandes, carrés et allées, est renfermé dans environ cent
mètres carrés. Nous allons voir ce que d'un petit espace, intelli-
gemment aménagé, il est possible de tirer. Dans ce terrain de
cent mètres de superficie, nous n'avons pas examiné moins de
deux cents pieds d'arbres. Ce chiiïre pourrait, dans ces conditions,
sembler extraordinaire, et pourtant aucun de ces arbres, qui
n'ont, à vrai dire, que deux ou trois années de plantation, ne gêne
son voisin. Le jardin, entouré sur trois côtés, nord-est, nord-
ouest et sud-est, de murs assez élevés, est partagé, dans le sens
de sa longueur, en six plates-blandes de l°^20 de largeur, sépa-
rées entre elles par une allée étroite. Chaque plate-bande est
entourée, au lieu et place de Buis, de petits carreaux de terre
cuite ; ces carreaux tiennent moins de place que le buis et par
conséquent rentrent dans les conditions de ce jardin minuscule,
dans lequel le plus petit espace est soigneusement utilisé. Une
bordure de Fraisiers règne tout autour de ces carrés.
Les arbres plantés dans les plates-bandes sont tous des Poiriers
et Pommiers, les Poiriers en fuseaux, les Pommiers en doubles
cordons soudés ensemble par approche.
Nous n'avons rien à dire de ces derniers qui, bien taillés et se
portant assez bien, présentent tout ce que l'on peut attendre de
ces arbres au bout de deux ou trois ans de plantation. Quant aux
Poiriers, sauf quelques-uns atteints de chlorose, ils montrent une
bonne végétation et ne paraissent avoir souffert de l'hiver rigou-
reux que nous venons de subir, que dans une très faible propor-
tion. Aussi sont-ils couverts de fleurs en ce moment, et, s'il ne
survient pas de revers, ils présagent une abondante récolte. Dans
les plates-bandes faisant le tour des murs, M. Hubinet de Sou-
bise a adopté la forme spirale, que préconise notre honorable
collègue M. Firm. Gbappellier. Nous n'avons pas à apprécier au-
jourd'hui cette forme, dont de plus autorisés que nous ont depuis
longtemps indiqué les avantages et les inconvénients. Seulement
nous constatons que ces arbres, qui n'ont été commencés que
SLR LE JARDIN DE M. HUBINET DE SOUBISE. 455
depuis deux ans, sont, de même que les fuseaux, couverts de
fleurs. Deux grandes palmettes de Poiriers sur le mur du nord-
ouest, et une dizaine d'obliques au nord-est, sont dans les mêmes
conditions de bonne taille et de floraison que les autres arbres
que nous venons de citer.
Pour faire entrer tant d'arbres dans si peu d'espace, il a fallu
naturellement les planter plus serrés qu'on ne le fait habituelle-
ment; ainsi les Poiriers fuseaux ne sont qu'à 1 mètre l'un de
l'autre, distance évidemment très courte. M. I]ubinet de Soubise
a donc dû choisir des variétés rapportant vite et s'écartant peu,
telles que Louise-bonne, Doyenné d'hiver, William, Bergamote
Espéren, Beurré d'Aremberg, Passe-crassane et quelques autres.
Ces variétés, se prêtant à une faille rapprochée, permettent aux
arbres de grandir sans s'étouffer, laissant à chacun l'air et l'es-
pace qui lui sont nécessaires.
Lorsque M. Hubinet de Soubise entreprit la création de ce
jardin fruitier, il ne fut pas encouragé par les essais de ses voisins
qui, paraîl-il, n'ont jamais pu réussir à bien faire venir les Poi-
riers dans leurs jardins. A quoi donc devons-nous attribuer sa
réussite si complète? D'abord à ce que les soins les plus minutieux
sont appliqués à tous les arbres sans exception, de même qu'au
terrain, qui est tenu dans un état constant de fraîcheur et de
propreté. Ce terrain est, devons-nous le dire? composé en grande
partie de terres rapportées, sur lesquelles il a été répandu, l'année
dernière, environ 100 kilog. de phosphate contenant 5 p. 100
d'azote, soit 1 kilog. par mètre, ce qui naturellement a dû donner
aux arbres un surcroît très sensible de végétation.
Nous avons aussi à parler de l'arrosage, qui est pratiqué au
moyen de tuyaux de drainage enfoncés verticalement en terre.
Ces tuyaux, enterrés par deux l'un sur l'autre, pénètrent à envi-
ron 0"" 60 de profondeur, et sont disposés de façon qu'à leur
jonction, c'est-à-dire à O'^SO sous terre, l'eau puisse se répap-
dre tout autour. M. Hubinet n'a donc qu'à verser sou eau dans
les tuyaux, et Tarrosage se fait entre deux terres sans traverser la
couche supérieure, faisant ainsi pénétrer la fraîcheur dans les
racines, tout en ne rendant pas compacte la terre de la surface.
Ces tuyaux sont placés dans le milieu de chaque plate-bande,
456 RAPPORTS.
à 1 mètre de distance l'un de l'autre. Nous n'avons pa?, du reste,
va fonctionner cet arrosage que nous pensons être très bon, mais
peu praticable dans un grand jardin.
Il eût été malheureux que tous ces soins n'eussent pas abouti à
un bon résultat; mais cela pouvait parfaitement arriver; aussi
devons-nous féliciter M. Hubinet de Soubise d'avoir persévéré dans
son entreprise, malgré tous les obstacles qu'il a dii surmonter, et
nous constatons avec plaisir la parfaite tenue et la belle floraison
des arbres de ce jardm minuscule, auquel n'ont manqué jusqu'à
présent, ni les soins intelligents, ni aussi, il faut bien le dire, les
dépenses sans lesquelles il n'aurait pas été possible de si bien
réussir. Le but que se proposait M. Hubinet, et qu'il a demandé à
à notre Société de venir constater, est donc atteint, et votre Com-
mission lui en adresse, en votre nom, ses plus sincères félicita-
tions.
Rapport sdr le moulin a vent conoïde de M. Debray,
CONSTRUCTEUR A PaRIS (1 ) ;
M. Hakoteau, Rapporteur. •
Messieurs,
M. Debray, constructeur de pompes et appareils d'arrosage, rue
Foniaine-au-Roi, à Paris, avait demandé qu'une Gommis-sion lût
chargée d'aller examiner, à Verneuil-Chaumet, un moulin à vent
de sa construction, destiné à élever l'eau d'un puits et à aiimentf-r
un bassin d'une certaine étendue.
Je viens vous rendre compte du résultat de cet examen.
Tout d'abord la Commission se divisa en deux Sous-Gommiî-
sions qui devaient faire séparément leur visite afin d'obtenir des
appréciations dans des conditions atmosphériques. différentes.
Votre Commission {1), en prenant toutes ces précautions, mon-
(1) Présenté le 27 mai 1880.
(î) La Commission était composée de MM. Dopfeld,Dormois, Glaligny,
Hanoleau, Pescbetx, Ponce, Villain, de Vendeuvre.
Président, M. Dopfeld ; Rapporteur, M. llanoteau.
Étaient présents : MiM. Domiois, Glaiigny, Hanoleau, Pescheux, Villain.
Étaient absents : MM. de Vindœuvrc, Dopleld, Pouce.
n:R r.E moulin a vent de m. debray. 457
trait rimportaiice qu'elle attachait à pouvoir juger ce moteur
d'une façon sérieuse et aussi complète que possible.
Ea effet, l'utilité d'un moulin à vent fonctionnant par tous les
temps, insensible aux bourrasques, serait très grande ; non pas
qu'un moulin à vent puisse jamais remplacer un bon manège et
produire une quantité d'eau assez grande pour suffire aux besoins
d'yne exploitation horticole ; mais, dans bien des cas, son emploi
judicieux peut permettre à l'architecte paysagiste o'ajouter un
élément de décor à son jardin.
C'est le prétexte à la vieille tour en ruines, si pittoresque quand
on sait la placer convenablement.
Gomme utilité, il ne faut pas dédaigner la quantité d'eau,
même restreinte, que nous donne un bon moulin, quantité qui
peut alimenter une cascade, une petite rivière, ou tout simplement
remplir un bassin à une hauteur suffisante pour permettre l'arro-
sage à la lance des pelouses, l'irrigation d'une prairie, la submer-
sion des vignes, seul remède peut-être contre le terrible fléau dn
Phylloxéra.
L'attente de la Commission n'a pas été déçue.
Le moteur à vent que nous avons examiné fonctionne réguliè-
rement. Dans les deux visites des deux Sous-Commissions et par
des temps différents, sa marche était constante, et cette observation
nous a été confirmée par divers habitants du pays qui ont sans
cesse cet appareil devant les yeux.
Il a, depuis sa construction qui remonte à quatre années,
éprouvé toutes les variations atmosphériques et mémo supporté
des coups de vent assez violents.
Il n'a donné lieu à aucune réparation.
La construction en est simple et solide.
Il se compose de quatre cônes placés sur l'extrémité de deux
diamètres à angle droit, et reliés entre eux par des cercles et avec
le sommet par des tirants.
Cet appareil tourne horizontalement et peut emmagasiner les
vents les plus faibles qui suffisent à le mettre en mouvement.
Pendant nos expériences, il a extrait 960 litres à l'heure, qu'il
montait à la hauteur de 7 mètres en allant la prendre à 7 n êtres
de profondeur et 45 mètres de distance horizontale. Le vent nous
458 RAPPORTS. SUR LE MOULIN A VENT DE M. DEBRAY.
a paru à ce moment avoir une force moyenne, et nous avons
conclu que ce chiffre pouvait être considéré comme le rendement
à espérer.
L'avantage de ce moteur est de ne pas nécessiter de frais autres
que ceux de première installation, frais qui ne sont pas très élevés.
Nous avons dû nous préoccuper de cette partie de la question, qui
a bien son importance.
L'appareil complet, mis en place, coûte 700 francs.
C'est le prix du moteur.
Il faut ajouter le prix de la pompe, qui est une pompe ordinaire
à deux pistons, ainsi que les tuyaux d'aspiration.
Reste la question de support.
Dans la pratique, on se sert souvent d'une charpente, d'un
pignon ou du toit d'une maison sans qu'il y ait ébranlement causé
par le mouvement, et sans que, point essentiel, le bruit causé par
la marche de l'appareil soit très sensible.
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 459
Pour nous, nous préférons la tour, un peu distante de l'habita-
tion et placée de manière à donner une perspective agréable.
Votre Commission est unanime pour déclarer que ce moteur,
qui a reçu le nom de moulin à vent conoïde, mérite d'être recom-
mandé aux horticulteurs à qui il pourra rendre des services, et
aux propriétaires, qui sauront en tirer un bon parti dans des
situations spéciales; et, considérant que ces sortes d'appareils ne
peuvent être jugés sainement dans nos Expositions, elle demande
l'insertion du ))ré5ent Rapport dans notre Journal, et le renvoi à
la Commission des Récompenses.
■TBgXSgli .
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications
étrangères.
Gartenflora.
Iris Albepti Regel, Gm'tenf., 1880. pi. 999, p. 33. — I"is d'Albert.
— Turkestan. — (T ridées).
Cet Iris a été découvert dans le Turkestan, près de Wernoge,
à 1 300 mètres d'altitude, par M. A. Regel, fils; il se rapproche des
7m germanica et lurida; sou rhizome ressemble à celui de la
première de ces espèces. Sa tige est plus courte que les feuilles ou
les égale à peu près en longueur; celles-ci ont jusqu'à 5 centim.
de largeur; elle porte plusieurs fleurs d'un beau bleu violacé, à
segments jaunâtres avec des lignes blanches dans leur portion
inférieure, les sépales barbus sur leur ligne médiane, de la base
jusqu'au delà du milieu de leur longueur, les pétales larges et
presque arrondis, se rétrécissant graduellement en long onglet,
dans le bas; les branches pétaloïdes du style sont bilobées, à lobes
tronqués-arrondis, légèrement crénelés; ces fleurs sont accom-
pagnées de bractées ovales-lancéolées, plus longues que le tube
du périanthe, vertes et herbacées dans leur moitié inférieure,
scaiieuses dans la supérieure. La plante n'est nullement délicate
et supporte sans couverture les hivers de Saint-Pétersbourg.
460 BEVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
iinoplanthns Bieberateinii Reuter, Gartenf., 1880, pi. 1000,
p. 34. — Anoplanlhe de Bieherstein. — Caucase. — (Oroban-
chacées).
Au point de vue ornemental, cette plante n'a qu'un médiocre i.o-
térêt, bien que sa grande fleur, de forme et position assez étranges,
colorée en rouge-cinabre vif à l'intérieur, ne soit pas dépourvue de
beauté; mais elle mérite attention comme un nouvel exemple d'un
parasite sur racines qui a été obtenu en culture, et dont le déve-
ioppementa offert des particularités fort remarquables. Voici en effet
comment elle est venue, d'après le récit deM.G.-A.Poscbari>ky,inf-
pecteurdu jardin botanique de Dresde, qui en a dirigé la culture.
— M. Poscbarsky avait reçu du Caucase, en 1876, quelques pieds
de celte plante qui lui avaient été envoyés par le docf^ H. K 'Ch,
alors médecin militaire. La plupart de ces pieds arrivèrent mort?,
mais deux tenaient encore à des fragments de la plante à laquelle
ils étaient attacbés en parasites; dans ces fragments on crut re-
connaître \eCentaurea dealbala. Les pieds paraissaient être encore
vivants; ils furent plantés immédiatement en pleine terre de jardin.
Au bout de 4 semaines, on vit apparaître des feuilles du Cen-
taurea, et en même temps VAchillea tanacetifolia, sur lequel il
ne paraît pas que VAnoplanlhus s'attache en parasite ; mais ni
cette première année ni la suivante le parasite ne donna signe de
vie, et on commençait à désespérer du résultat de cet essti, lors-
que tout à coup, au mois de juin suivant, on vit sortir de terre deux
tiges dont chacune eut développé sa fleur au bout de 14 jours. La
floraison dura 8 jours. L'une des fleurs fut détruite par accident,
mais l'autre donna une capsule dans laquelle les graines atteigni-
rent leur maturité. C'est la première fois que cette ancienne Oro-
banche {Lalhrxa Phellpxa L. ; Orobanche coccinea Willd. ;
Phelipxa Bieberstcinii FiscH.) a été obtenue dans un jardin ;
mais on ne sait si l'individu qui a fleuri à Dresde était un reje-
ton des deux qu'on avait plantés, ou s'il est provenu de graines qui
se trouvaient dans la terre adhérente à ces pieds. — A ce pro-
pos, M. E. Regel fait observer que la culture des Orobanche, Plie-
/z/>ia?a et analogues n'est pas difficile, puisqu'il suffit, pour les
obtenir, d'en semer les graines à trois centimètres environ en
terre, sur les racines des plantes qui Us nourrissent habituelle-
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 461
ment ; seulement quand l'espèce semée est vivace, la production
de sa tige florifère n'a lieu qu'au bout d'une, deux ou même
trois années, quand elle 51 pu développer dans le sol son rhizome
renflé. Le développement est, on le conçoit, plus rapide s'il s'agit
d'espèces annuelles, comme les Phelipxa ramosa, indica, etc. Pour
celle--ci, on doit semer les graines sur les racines de la, plante
nourricière peu après qu'elle a germé.
IncarTillea Olgœ Regel, GaWen/"., 1880, pi. 4001, p. 3. — lacar-
villée d'Olga.— Asie centrale, dans le Kokaad. — (Bignoniacées).
Belle plante qui paraît n'exister encore que dans le jardin de
M. MaxLeichllin, àBaden-Baden,!ainsiqa'àPotsdam. Elleaétédé-
couverle par le voyageur russe 0. Fedschenko, à l'altitude de 130O
mètres, entre Soch et Ochna. C'est une espèce herbacée, qui paraît
être bisannuelle; dont la tige dressée, s'élevant à Im - im 50, est
simple, arrondie et porte des feuilles opposées, pennées à folioles
liaéaires-oblongues, aiguë-, entières ou entaillées de grosses dents
de scie vers le sommet. Ses fleurs sont nombreuses, rose-pourpre,
en grande panicule terminale ; leur calyce ofl're 5 dents courtes et
larges et leur corolle, longue de 3 ceniim. environ, forme un tube
fortement élargi, à partir de son tiers inférieur, dont l'orifice est
bordé d'un limbe étalé, assez étroit, divisé en cinq lobes arrondis,
à fort peu près égaux ; enfin leur stigmate est très petit. Cette es-
pèce est voisine de VIncaruillea sinensis, mais elle en diffère par
ses feuilles, par son calyce et son stigmate. En culture elle se com-
porte comme celui-ci, et elle paraît supporter la pleine terre
jusqu'à Berlin.
JLnthericum Maliojannin Regel, Gartenf., 1880, p. t0û7, p. 36. —
Antheric de Makoy. — Patrie inconnue. — (Liliacées).
Belle plante vivace, à feuilles bordées et striées de blanc ou
de jaune sur fond d'un vert frais, qui, lorsqu'elle n'est pas en
fleujs, rappelle un peu, dilM. Rege\, le Pandaiius Veitchi. Le
jardin botanique de Saint-Pétersbourg l'a reçue de l'établissement
Makoy, de Liège, sous le nom de Phalangium lîneare. Elle a de
nombreuses feuilles radicales linéaires-lancéolées, longues de 40 à
50 centimètres et larges de 1 1/2 à 2 1/2 centim.,ployées en gout-
tière dans le bas, planes dans le haut, rétrécies en pointe au
462 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
met. Sa hampe haute de 60-80 oentim. se divise supérieurement
de manière à former une grappe rameuse de fleurs blanches, bien
ouvertes, larges d'environ 2 centimètres. Cette Liliacée est fort
élégante par son feuillage ; il lui suffit d'une serre froide; elle vient
très bien à un emplacement bien éclairé, dans delà terre de gazon
meuble. Pour en obtenir de beaux exemplaires, il faut les tenir
dans des pots un peu grands;
Iris Isevigpata FiscH., var Ksempferi, Gartenf.^ 1880, pi. 1003,
p. 65. — Iris lisse. — Asie nord-ouest et Japon. — (Iridées).
Cette magnifique plante est plus connue sous le nom dVns
Kœmpferi ou Iris deKcemofer, que lui a donné Siebold qui la re-
gardait comme une espèce à part, tandis que M. Ed. Regel n'y
voit qu'une variété de 1'/. Ixvigata Fisch., espèce répandue dans
toute l'Asie nord-ouest, du Baïkal jusqu'au Kamtschatka vers le
nord, et qui descend au Japon vers le sud. Le type de cette espèce
a les fleurs larges de 10-1 2 centimètres, colorées en violet-pourpre
foncé, avec une macule d'un beau jaune d'or tripartie, dans le
bas des sépales. M. Maximowicz l'a trouvé croissant communé-
ment au Japon, mais en outre il en a vu, dans les jardins japo-
nais, unefurme à fleurs plus grandes, mesurant jusqu'à 18 cen-
timètres de largeur et offrant des variétés de couleur depuis le
pourpre-violet le plus foncé jusqu'au blanc pur, qui est devenue
Vlris A'œmpferi pour Siebold. C'est cette forme qui a été intro-
duite en Europe, il y a quelques années, et dont on possède
plusieurs sous-variétés à fleurs diversement colorées.
M. Ed. Regel rapporte, relativement à cette plante, une obser-
vation très intéressante, que nous croyons devoir reproduire. Le
type de Vlris Ixvigata était cultivé depuis nombre d'années en
pleine terre, dans le jardin botanique de Saint-Pétesbourg, où il
supportait sans souffrir le moins du monde les hivers les plus ri-
goureux, mais où il était resté parfaitement invariable n'étant, il
est vrai, multiplié que par division des pieds, pour ce motif qu'il
ne fructifiait pas. Le jardin botanique reçut d'Allemagne , il y a
quelquesannées,denomîjreusessous-variétésderi. /«y2"^a<«A>m;}-
feri qu'on crut devoir planter en pleine terre, le type de l'espèce
y venant très bien. Toutes sans exception périrent de froid, l'hi-
ver suivant ; on pensa donc que ces belles plantes étaient iiica-
RECTIFICATION. 463
pables de supporter, à l'air libre, le rude climat de] Saint-Péters-
bourg. 11 y a cinq ans, le même établissement reçut des montagnes
de la Chine occidentale des graines d'un Iris sans nom. Dès que
ces graines eurent germé, le jeune plant fut repiqué en pleine
terre où il devint bientôt assez fort pour former de grosses touffes,
mais sans fleurir. On ne s'en occupa plus ; mais l'étonnement fut
grand lorsque, au mois d'août 1879 , on vit s'épanouir, sur l'un
de ces pieds, une fleur à' Iris Ksempferi que suivirent bientôt quel-
ques autresdecolorisdififérents. Troisdecespiedsontfleurietchacun
d'eux a donné des fleurs diff"érentes : pourpre-violet très foncé sur
l'un, violet clair comme flammé et linéolé de violet foncé sur le
second, blanc pur sur le troisième, toujours avec la grande macule
jaune d'or tripartie ou rayonnante. M. Ed Regel conclut de là que
les variétés d'espèces très rustiques deviennent délicates quand elles
sont cultivées sous un climat plus doux que celui d'origine, tan-
dis qu'elles restent aussi rustiques que leur type quand elles
viennent de leur pays natal. Il ajoute qu'il a fait des observations
analogues sur plusieurs autres, plantes.
RECTIFICATION.
Dans la liste des récompenses décernées par les Jurys de l'Ex-
position qui a eu lieu du 5 au 8 juin dernier, dans le Palais de
l'Industrie, il s'est glissé une erreur qu'il importe de rectifier. A
la page 362, 6" alinéa, cahier de juin 1880,11 est dit que MM.Chan-
trier, frères, horticulteurs à Mortefontaine (Oise), ont obtenu une
Médaille d'honneur en or des Dames patronnesses de la Société
« pour leur bel apport de Coleus, » Or, l'apport de MM. Chantrier,
frères, consistait non en Coleus mais en Croton de semis.
Le Secrètaire-Rèdacteur-Gérant : Impr. de E. DONNIdd, rue Cassette,!.
P. DnCHARTRE.
JUILLET 1880.
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOURG-LA-REINK,
PRÈS PARIS, (altitude 72m ENVIRON.)
HAUTECR
TEMPÉRATURE
du baromètre.
VENTS
H
■ -— ^"^
,— ^^ — .*■ ^
ÉTAT DC CIEL.
■<
dominants.
Minim.
Maxim.
Matin.
Soir.
i
14,4
27,1
738
757
S., S. 0.
Couvert, puisnuag., q.q. averses,
orage el forte pluie !e soir.
2
11,2
24,4
759
760
0. s. G.
iXuageux.
3
12,3
24 2
759,5
758
S. S. 0.
Nuageux le mat., dans l'ap.-midi
le temps se couvre et il tombe
{^.lusieurs averses.
4
11,7
22,0
759
764
S.O.,N. N. E.
Couvert, avec de rares éclaircies
et q.q. averses, nuag. l'ap.-m.
5
8,9
2o,o
766
767
N. N.O.
Nuageux le matin, clair le soir.
6
6,5
27,0
766,5
763
N.N.O.,S. 0.
G air le matin, nuag. l'apr.-midi.
7
9,0
23,5
760
756
E. S. E.
Nuageux le matin, couv. l'ap.-m.,
pluie de 4 à 6 heures.
8
10,7
24,2
756,5
738
S. S. G.
Clair de gr. mat., nuag. l'ap.-m.,
puis couvert avec q.q. averses
et coups de tonnerre.
9
8,1
25,5
758
757.5
E.S. E., S.O.
Clair de gr. tnal., nuag. dans le
milieu de la journée, couv. le s.
10
13,0
24,0
738,5
764,5
S. S. 0.
Petite pluie dans la nuit, nuag.,
clair le soir.
H
8.5
27,5
765,0
766 _
N. N. 0.
Nuageux.
42
11,5
28,0
766,5
766,5
N. N. 0.
lirum. le mat., nuag. dans la jour-
née, couvert le soir.
i3
13,4
29,0
766
76i
N. N. G.
Couvert lemaL avec petite pluie,
nuageux dans le mil. delajourn
14
13,0
33,0
703
760,5
N. E., S. E.
Nuag. et orag., tonnerre le soir,
et petite pluie.
15
16,7
31,5
761
761
E.,>t. N. E.
Couvert, légère averse le matin.
46
16,2
20,9
76-2
762,3
N. N. G.
t'.ouvcrt le mat. avec averses fré-
quentes, nuageux l'apr.-midi.
17
14,S
32,8
763
760
S. S. E.,
Orage et pluie dans la nuit, clair
le mal., nuageux l'ap.-m., cou-
vert le soir.
18
14,5
29,2
762,5
764
S.,S,0.,G.N.G
Couvert de gr. matin, clair le soir,
nuag. le reste de la journée.
19
8,7
29,8
765
764,5
N. 0.
Clair de gr. mat., légèrem. nuag.
le reste de la journée.
20
10,0
28,8
765
761
N,, N. 0.
Couvert de gr. matin, nuageux le
reste de la journée.
21
14,1
30,0
761
762
N., N. N. E.
Nuageux, pluie de 811 10 h. dus.
22
14,2
27,8
760
761,5
N. G., N.
Couvert, puis nuageux.
23
9,1
31,2
762
761,5
N.
Clair le matin, nuag. l'ap.-midi,
couvert le soir.
24
11,0
32,2
760,5
761
S. E.
Clair de grand malin, nuageux le
reste de la journée.
25
12.7
27,6
761,5
758
N. N. G.
Nuageux.
26
17,0
23,4
753,5
757
n., s. s. G.
Petite pluie dans la nuit, puis
couvert avec q.q. tr. rares éclair-
cies et averses fréquentes; le
vent s'élève l'ap.-midi, et le soir
la pluie recommence.
27
14,0
23,9
759
761
0. s. 0.
Nuageux le g alin, couv. l'ap.-m.,
clair le soir.
28
10,4
28,0
760
757
s. E.,S. S.O.
Clair le malin el le soir, nuageux
dans le milieu de la journée.
29
n,\
28,2
755,5
757
s. s. G.,E.
Nuag., q.q. averses dans l'ap.-m.
30
10,3
26,9
757,5
757
S. s. E.
Clair de gr. malin, nomb. averses
dans la journée, Ir. foric pluie
entre 7 et 8 heures du soir.
31
10,5
22,6
759
758
S. E., S.
Nuag. le malin, couvert l'ap.-m.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ EN 1880.
Concours permanents.
Médaille Pellier pour les Pentstemon.
Prix Laisné pour récompenser l'aptiiude au travail
et la moralité des garçons jardiniers.
(V. le Journal, i" série, I, 1879,
p. 691.)
Concours annuels.
Médaille Moynet pour les apports lés plus remarqua-
bles, faits pendant l'année, au
Comité de Culture potagère.
Médaille du Conseil d'Administration, pour l'introduction ou l'obtention de
plantes ornementales méritantes.
(V. le Journal, a» série, XI, i 877,
p. 145.)
— a-. S-O-f^ss^
PROCÈS-VERBAUX (1)
SÉANCE LU 12 AOUT 1880.
Présidence de M. Alph. liavallée. Président de la Société.
La séance est ouverte à deux heures.
Le registre de présence a reçu les signatures de cent vingt
Membres titulaires et de huit Membri s honoraires.
Dès l'ouverture de la séance, M. le Président annonce la perte
cruelle que vient d'éprouver la Société par le décès de M. le docteur
Victor Andry, Vice-Président honoraire. Il rappelle le rôle im-
portant que M. Andry, pendant plusieurs années, a joué dans le
sein de la Société et la part considérable qu'il a prise à la fusion
des deux Sociétés horticoles qui, avant 1855, existaient concur-
remment dans Péris et qui, bien qu'étant seulement animées
d'une louable émulation sans mélange d^antagonism*^, offraient,
La Gommissioa de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles publiés
dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment.
^Avis de la Commission de Rédaction.)
Série 3. T. II. Cahier d'août 1880 publié le 30 septembre 1880. 30
466 PROCÈS- VERBAUX.
comme résultat de leur coexistence, l'inconvénient de diviser en
deux ui^ faisceau dont la force aurait été beaucoup plus grande
s'il avait été indivis. M. Andry qui, depuis le 5 mai <846, était
Secrétaire-général de la Société de la Seine, songea à en amener
la réunion avec la Société a'ors appelée Société impériale d'Horti-
culture de France et, ayant réussi dans celte entreprise, il déter-
mina la formation de la Société actuelle à laquelle il apporta,
comme Secrétaire-général, le précieux concours de son activité,
de ses connaissances horticoles et de son dévouement sa«)S bornes.
Dans la puissante association ainsi formée, M. Audiy, par l'a-
ménité de son caracère et de ses manières, par son esprit de con-
ciliation, sut gagner l'afieclion et l'estime de tousses collègues;
aussi sa mort cause-t-elle aujourd'hui des regrets unanimes dont
AI. le f ié-:ident a été l'interprète auprès de M. Audry, fils, dans
une lettre de condoléance qu'il lui a écrite, tant au nom de la
Société entière; qu'eu son piopre nom, quand la triste nouvelle lui
est parvenue à la campagne, trop tard pour qu'il pût se rendre aux
obsèques. Désirant conserver parune iostitution durable le souvenir
de ce Membre nimé de tous, de ce fonctionnaire qui a rendu à la
Société de très grands services le Conseil d'Administration a dé-
cidé aujourd'hui, sur la proposition de MM. les Trésoriers, que
dorénavant il sera donné chaque année, à la suite de l'Exposition,
une médaille c.'or désignée sous le npm du regretté Secrétaire-
général et Yice-Président honoraire.
M. le Président accorde ensuite la parole à M. P. Duchartre qui
donne lecture de l'allocution prononcée par lui aux obsèques de
ûl. le docteur Anliy. (Voy.z p, 485.)
Le procès verbal de la dernière séance est lu et adopté.
A la suite du procès-verba', M. PdiUieux rappelle que, à la
dernière séance, une conversation ayant eu lieu au sujet d'une
Laitue dite Fripée de Californie, dont M. Henri Véuiat avait pré-
senté des spécimens, M. Forney a dit qu'il avait eu occasion de
manger de cette Liitue et que, contrairement à ce qui venait
d'être affir.né, lui l'avait trouvée dure et de saveur peu agréable.
M. Paillieux craint que M. Forney n'ait confondu deux va-
riétés l'une avec l'autre, attendu que la Laitue frisée de Cali-
fornie est encore si rare que M. H. Vilmorin a déclaré aujourd'hui
SÉANCE DU 42 AOUT 1880. 467
même ne l'avoir jamais vue avant que M. H. Véniat l'eût dé.jos^^e
sur le bureau de la Société.
M. le Secrétaire-général apprend à la Compagnie que 1^^ décès
de M. le docteur Andry n'est pas le seul que la S ciété nationale
d'Horticulture ait à déplorer aujourd'hui; elle a perdu, en cuire,
deux de ses Membres titulaires : M. Isaac Pereire, le banquier bien
connu, et M. Desfossé-Thuillier, horîiculteur à O.léans.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'ad-
mission de six nouveaux Membres titulaires dont la présentation,
faite dans la dernière séance, n'a pas soulevé d'opposition.
L'îs objets suivants ont été déposés sur le bureau :
4'> Par M. Rigault, cultivateur à^ Groslay, des tubercules de
26 sortes de Po «mes de teire. Parmi ces nombreuses variéiés, il
en est qai ne sont pas encore nommées ; M. Rigault dit que ce n'est
pas lui qui les a obtenues de semis, mais qu'il est probablement le
seul qii les possède. — Toutes les Pommes de terre présenté s
par M. Rigau't ayant été reconnues très belles, le Comité de Cul-
ture potagère propose d'accorder à ce cultivateur une prime de
1""* classe. Mise aux yoîx, cette proposition est adoptée.
2° Par M. Joly (Léon), cultivateur à Ho*jilles près A-genîeuil
(Seine-et-Oise), cinq tubercules de la variété de Pomme de
terre qui porte son nom. Ces tubercules sont énormes, mais
M. le Président du Comité de Culture potagère dit que ce'Comité ne.
peut se prononcer encore, faute de renseignements suffisant!:, sur
le mérite de la variété nouvelle à laquelle ils appartiennent. Il
renvoie donc son jugement à plus tard.
3'' Pcir M. Dudoûy (Alfred), rue Notre-Dame-ies-Victoires, à
Pari?, des tubercules des trois variétés de Pommes de terre Flocon
de neige, à feuilles d'ortie et Reading Abbey, celle-ci toute nouvelle
et n'ayant été mise au commerce, en Angleterre, que cette année
même ; des Haricots de la variété Nain Canadien, enfin un gros
Ctiou pommé Tambour hâtif. — Le Comité compétent demaud-:!
que M. Dudcûy reçoive, pour sa présentation, une prime de
2" classe, et la Compagnie fait droit à sa demande ; mais M. Du-
doiiy déclare renoncer à recevoir cette récompense.
A ce propos^ M. Dudoûy appreûd à la Compagnie que le
Haricot nain canadien est remarquable par la force extraordinaire
468 PROCÈS-VERBAUX,
de sa tige et par sa résistance aux maladies auxquelles sont su-
jets no^ Flageolets ; c'est un mérite qui lui docne un intérêt par-
ticulier. Quant au Chou Tambour, c'est une variété magnifique
tt tièt-hâtive, dont on fait beaucoup de cas en Angleterre cù elle
est cultivée priucipalement comme fourragère. Tous les légumes
que M. Dudciiy a déposés aujourd'hui sur le bureau ont été culti-
vés sars fumier et eiclusivemect à l'engrais chimiq-ie ; on voit
que les résultats de cette culture ont été satisfaisants. Il fait obser-
ver, en outre, que ses Pommes de terre n'ont pas été alleinles
par la maladie spéciale qui s'est déclarée sur celles de la propriété
voisine de 'a i-itnne auxquelles on avait donné pour engrais des
boues de Paris. Il est persuadé ^ue ce genre d'engrais rend la
Pcmme de terre accessible à la maladie tandis que, parmi les
engrais thimiques, les superphospbates Ty rendent rebelle.
4» Par M. Gauthier (R.-R.), avenue de Suffren, à Paris, un
panier de Fraises Quatrt-saisons d'une telle beauté que, sut* la
proposition du Comité de Culture potagère, il lui est accordé une
prime de 2° classe pour la présentation qu'il en a faite. — M. le
Président de ce Comité fait observer que cette année est partout
très défhvoralle aux Fraises, ce qui fait encore ressortir le mérite
qu'a eu M. Gauibitr d'obtenir celles qu'il a déposées sur le
bureau.
A ce propos, M. Gauthier (R.-R.) donne lecture d'une note ré-
digée par lui daLS laquelle il expose L marche qu'il suit dans la
culture du Fraisier.
5" Par M. L'eniselle, jardinier chez M. Bonnel, à Palaiseau
(Seint-Êl Oise), 7 Pa/zes IMignonne bâtive, beaux fruits, déclare
k Comité o'Aiboriculiure, qui propose d'accorder, pour cette pré-
sentatier, une prime de ^^^ classe. La Compagnie adopte celte
proposition.
6° Par M. Bertaut, de Rosny-sous-Bois, 20 Pêches Mignonne
hâtive, que le Ccmiié compétent juge assez belles pour l'année et
dont la présentation vaut à JM. Bertaut une prime de 2® classe.
7° Par M.Charollois, amateur, à Paris, des Pèches récoltées sur
un arbre qui lui est venu d'un semis fait en 1875, et qui a déjà
fructifié l'an dernier. L'avis du Comité d'Arboriculture est que
ces fruits sont d'un faible volume, mais que, comme ils provitn-
SÉA.NCE DU M AOUT 1880. 469
nent de l'arbre-mère, il y a lieu de penser que la greffa en aug-
menten la grosseur. Ils sont du reste bien colorés ; U cbair en
est fine, juteuse, vineuse et sucrée, non adhérente au noyau. C^
sera, en outre, une variété remariuablement hâlive puisqu'elle
donnait déjà des fruits mûrs le 10 juillet dernier.
8" Par M. G rardin (Emile), d'A^g^nteuil, un panier de Figues
Diuphine a?s z belles pour l'améa, qui lui valeit uQi prim^ de
3' classe.
9" Par M. Ven^eclaye, amateur, des /^ojn'nesBirowitzki, beaux
fruits pour la présentation desquels, sur la proposition du Comité
d'Arboriculture, il lui est accordé une prim^ de 3' classe à la-
quelle il déclara renoncer. — Il fait observer que son intention,
en déposant ces Pommes sur le bureau, a été de les faire con-
naître plus qu'elles ne paraissent l'être encore parmi nous. C'est,
dit-il, un fruit hâtif, ass.^z bon, d'un assez fort volume, qui,
pour ces divers motifs, mérite d'être répandu.
10° Par M"»^ Léon, Dame pitronnesse, à Sûnte-Groix-ks-
Biyonne (Basses-Pyrénées), a été envoyé, le 2S juillet dernier,
un fort et beau bouquet de Verveines variées, dont malheureuse-
ment on n'a plus aujourd'hui que des restes desséchés.
iJoPar M. Ghantrier (Â.lfrel), j irdinier-'h^.f au château de
Garadoc, près Bayonn^ (Basses-Pyréuée'^), une série de fleurs
coupées de Gloximas, venus d'un semis qui a été fait le 3 février
dernier. 11 lui est décerné une prime de %" c'asse pour cette pré-
sentation. Se trompant quant au jour où la Société devait tenir
sa seconde séance de juillet, M. Gaantrier avait faU, à la fia de ce
mois, un premier envoi de G'oxiaias que la Comité de FI )ricul-
ture n'a pu examiner. Son second envoi, pour lequel il obtient
aujourd'hui une prime de 2^ classe, comprend les produits de la
dernière fl =raisoa de la 2^ série de ses plantes, et il fait observer
dans sa lettre d'envoi que ces fleurs sont bien moins amples que
les premières.
12° Par M. Bruant, horticulteur à Poitiers (Vienne), en pre^
mier lieu, une nombreuse série de fleurs coupées de Pétunias,
les uns simples, les autres doubles, qui sont jigés très remar-
quables, et pour lesquels il lui est accordé une prime de 1'"'' classe ;
en second lieu, une série de fl'.irs coupées de Pilrrj -lim
470 PROCÈS-VERBADX.
z(tnale tant doubles que simples. Pour cette seconde sorte de fleur?,
M. le Président du C nui té de Fioriculture propose à la Compa-
gnie de décider que M. Bruant aurait droit à une prime de
';"''' classe, attestant ainsi le mérite supérieur de ses plantes; mais
!e règlement du Comité ne lui permettant de décerner des primes
pour des Pelm^gonium zonale qu'à la vue de pieds entiers et non
d'après de simples fleurs coupées, cette récompense ne sera re-
mise à M. Bruant que lorsqu'il aura rempli la condition exigée.
''So Par M. Pernel, grainier-horticulteur à la Varenne Saiut-
Hilairé (Seiuf), une série de fleurs coupées de Zinnias doubles et
de Penistemon. Les Zinnias sont très amples, bien variés de cou-
leur, ei, sur la proposition du Comité de Fioriculture, ils valent
à M. Fer; el une prime de ^^ classe ; quant aiix Pentstemon, ils
sont destinés an concours Pdiier.
'l4o Par M. Forcy (Victor), jardinier à Sèvres (Seine-et-Oise),
17 sortes de Pelargonium zonale, obtenus par lui de semis. —
M. le Président du Comité de Fioriculture déclare que ce Comité
aurait demandé pour ce jardinier une prime de 3® classe à cause
du mériie qu'il a reconnu à ses plantes, mais que celles-ci ayant
été apportées sans noms ni numéros, le règlement interdit de dé-
cerner une récompense pour des présentations faites dans ces
condition?.
<oo Par M. Tabar, 'horticulteur à Sarcelles (Seine-et-Ois*), des
tleurs coupées de Pétunias en nombreuse série el bien variés,
pour la présentation desquelles il lui est accordé une prime de
2® c'asse.
16° Par M. Lecaron, grainier-horticulteur, quai de la Mégii-
serie, des Zinnias ordinaires tt panacbés, pour lesquels il obtient
une prime de i* classe, et des Amarantes crête de coq [Celosia
cristata L.) qui lui valent une prime de 3*^ classe.
17° Par M. Crousse, horticulteur, faubourg Stanislas, à Nancy
(Meurthc-et-Mo:ell« ), des fliurs coupées de 1o variétés de
Bégonias tubéreux à fleurs doubles, qui proviennent de ses semis
et qu'il n'a pas encore mis au commerce. — M. le Président du
Comité de Fioriculture déclare, au nom de ce Comité, que ces
Bégonias. 'ont très beaux, et qu'il aurait été demandé, pour cette
présentation, une prime de 1^^ classe si, au lieu de simples fleurs
SÉANCE DU 12 AOUT 1880. \1\
isolées, M. Grousse avait envoyé des branches fleuries qui
permissent de se faire une idée du portai de la tenue des plantes.
'l8o Par M. Dudoûy (Alfred), deux bouquets de fleurs coupées
à' Œillets de Chine nains doubles et deux plantes en pots, savoir
un Bégonia Rex et un Coleus, qui ont été cultivées Tune et l'autre
en recevant son engrais chimique auquel il donne le nom de
Floral no 2. — Pour cette présentation et particulièrement f our
les (Eillets de Chine, le Comité de Floriculture propose d'accor-
der une prime de 3^ classe. Cet. j, proposilion est adoptée, mais
M. Dudoûy renonce, comme d'habitude, à recevoir cette récom-
pense.
19oParM. Godefroy-Lebeuf, horticulteur, route de Sannois,
26, à Argenteuil, deux Orchidées fleuries, savoir Cypripedium
selligerum, hybride qui a été obtenu chez MM. Veitch, à la
suite d'un croisement opéré entre les Cypripediu i barbatum et
lœvigatum ; une charmante variété de VOncidium Forbesii^
plante originaire du Brésil, aux environs de Rio-Janeiro, qui se
prête très bien à la culture en serre froide ; un pied fleuri à'Aga-
panthus umbellatus flore pleno, belle variété obtenue en Angle-
terre, dont M. Godefroy-Lebeuf a acquis l'édition en majeure
partie. Elle présente cette particularité que, loin de s'élever
comme le fait celle du type simple, la hampe de cette variété ne
dépasse que faiblement les feuilles. — Une prime de l''e classe est
demandée par le Comité de Floriculture et accordée par la Com-
pagnie pour M. Godefroy-Lebeuf qui renonce à la recevoir (1).
20o Par M. A. Lavallée, Président de la Société et propriétaire
à Segrez (Seine-et-Oise), des échantillons en fruits de deux espèces
ligneuses au sujet desquelles il donne de vive voix les renseigne-
menls suivants. Le Cerasus [Padus) cornuta, de l'Himalaya, où il
se trouve à une grande altitude, est un bel arbre ruslique, éga-
lement remarquable en fleurs et en fruits. Ses jolis fruits ont
même un mérite particulier qui ajoute à son intérêu : dans
>i ■ ..,-■- ■— ■ - ■ ■ ■ ■■ ■ ■ — ^. -
(1)Dans une noie jointe aux objets qu'il présente, M. Godefroy-Lebeuf
avertit que la plante qu'il a déposée sur le bureau, à la séance du
24 juin dernier, sous le nom provisoire de Bégonia (?) Daveauana
(Voyez le Journ. , cahier de juia 1880, p. 349) a été reconnue plus
récemment comme n'étant pas un Bégonia, mais un Pellionia (P. Da-
veauana).
472 PROCÈS-VERBAUX.
l'Asie centrale, en dislillant sur eux de l'eau-de-vip, on confec-
tionne une liqueur analogue de saveur à celle que l'oa pré-
pare en Améiique, avec les fruits du Cerasus Capidi, et qui est
connue sous le nom de Liqueur de la veuve A'ifoux. L^ Sot^bus
americana et un arbre moins grand que notre Sorbus aucuparia,
mais qui porle une plus grande quantité de fruilsetqai perd ses
feuilles plus tard, au moment où les froids commencent à se faire
bien sentir. La floraison duSjrbier d'Amérique est d'nillears plus
belle que celle du Sorbier des oiseleurs. — A ce propos, M. A. La-
vallée dit que cette dernière espèce a une variété à petits fruits
et qu'en visitant les glaciers des Grisons, il en a observé une dont
les frui's étaient extrêaiement petits. Il a greffé celle-ci sur le
type de l'espèce, mais la greffe qa'il en a faite n'a pas ffuctifié
jusqu'à ce jour.
21° Par M. Pissot, conservateur du Bois de Boulogne, une col-
lection d'écbanii lions représentant 4 variétés de Pi7nis japonica
et 2S espèces ou variétés de Pommiers (Malus) ornementaux par
les fruits petits et diversement colorés qu'elles pro luisent en
quantité extraordinaire. C'î sont, entre autres, les Malus Ringo
et Ringo lucida, cerasiformis, expansa, magnifica, pulchella,
stnata, rubicunda, spectabilis, translucens, Cori'ngo, cocci'netz,
ornata, sulfurea, etc. — Sur la proposition du Comité de Fiori-
culturo, il est accor.\é, pour celte présentatii-n, une prime de
2^ classe qui, conformeraient au désir de M. Pissot, est attribuée
à M. Victor Brossand, chef de section chargé de diriger la pépi-
nière de Lmgcharap dans laquelle se trouvent les arbres qui ont
fourni ces échantillons.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillem-mt de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
1° Une lettre par laquelle M. Gusin, Secrétaire-général de la
Société pomologiqus de France, prie M. le Président de nommer
des délégués ayant mission de représenter la Société nationale
d'Horticulture de France à la prochaine session annuelle de cette
association, qui sera tenue à Moulins (Alliei), le 29 septembre
prochain. — M. le Secrétaire-général apprend à la Compagnie que
SÉANCE DU 12 AOUT 1880. 473
le Conseil d'Admiaistration a nommé délégués au Congre; pomo-
logique MM. Michelin et Jamin (Ferd.).
2^ Des demandes de délégués devant prendre part aux travaux
des Jurys des Expositions qui auront lieu: à Versailles, du 22 au
25 aoùi ; à ViUeniomble, du 29 au 31 aoù': ; à Viucenn^s, du 29
au 31 aoù' ; à E ampes, le 21 aoù; ; à Lyon, par l'Asso^iitioa
horticol 3 lyonnaise, du 9 au 13 septembre. Les déléguée nommés
sont MM. Hirincq, à Versailles ; Lepère fils, à Villemomble ;
Carrière (E.-A.), à Vincennes ; Lavialle, àEtampes ; et B. Verlot
à Lyon.
3° Des demandes de Commissions adressées: 1o par M. Foucart,
horticulteur à Ghatou (Seine-et-0"se), qui désire voir examinées
ses cultures et particulièrement sa collection de Pelargonium
zonale ; 2° par M. Pdtit-Flamey, con^truetsur-shaudroanier à
Versailles, qui se proposa de soumettre à i'exameo da Gom-
missaires un nouvel appareil mobile de ctiauffage chiuffiat
avec tous les liquides et combustibles. — La Commission chirgée
de se rendre chez M. Foucart comprend Mil. Chaté (Enile),
Lequio, Malet [k.), Poiret-Dilan et Triibaut; celle qui devra exa-
miner l'appareil de chauffage de M. Petit-Fiamey sera la Commis-
sion spéciale des chauffages à laquelle sera adjoint M . Curé.
M, le Secrétaire-général annonce que le Conseil d'Aiministra-
tion, dans sa séance de ce jour, a prononcé la radiation, pour
refus de paiement de la colisation sociale, dé MM Biilly (E louard).
Daudé (Jean), Foin (François), Montarlot (Paul) etOpoix (Joseph).
Il e=t donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents
suivants :
1» Note sur la culture du Fraisier des Q aatre-saisons ; par
M. GAOïmER (R.-R )
2*» Note sur un insecte qui dévore l'Artichaut ; par M. Girard
(Maor.)
3o Compte rendu de l'Exposition de Besançon ; p^r MM. Boxnel
et Michelin.
4» Compte rendu de l'Exposition horticole, au Cjncours régio-
nal de Périgueux ; par M. MALPT(GDSTiVE).
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présent itions ;
Et la séance est levée à quatre heures.
47i PROCÈS-VERBAUX.
SÉANCE DU 26 AOUT 1880.
Présidence de M. Teslon, Vice-Président.
La séance est ouverte à deux heures.
On y compte cent huit Membres titulaires et deux Membres
honoraires.
Le procè-"-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote delà Comp?ignie, l'ad-
mission de trois Membres titulaires qui ont été ptésentés dans la
dernière séance et contre qui aucune opposition n'a été formulée.
Les objets suivants ont été dépn es sur le bureau :
i° Par M. Courbron (J.), jardinier chez M. Marie, à Bougival,
(Seine-et-0'se), des tubercules de 8 variétés de Pommes de terre
parmi lesquelles deux sont innommées, le nom n'eu étant pas
connu de lui. — Une prime de b® cla«se lui est accordée pour cette
présentation.
2" Par M. Cauchiu (Vincent), cultivateur à Monln^agny, 5
Choux des deux variétés, Chou des Vertus et Chou de Brunswick,
des Haricots de Bignolet, une Lotte de Carottes courtes et des
Cornichons qu'il apporte pour montrer le triste état auquel les a
réduits une maladie dont ils sont atteints. Le Comité de Culture
potagère a trouvé les Choux et les Carottes d'une beauté peu com-
mune ; or celles-ci sont venues en plein champ, tandis que c'est
habituellement sous châssis qu'on les élève. En outre, elles sont
parfaitement franches, saines et enHères, et cependant on les voit
presque partout plus ou moins fendues à cause des interruptions
et des reprises de la végétation qui ont été, cette année, la con-
séquence de nombreux changements de température et d'humi-
dité dus à de fréquents orages. Eq considération de la beauté
des C houx et des Carottes, le Comité de Culture potagère demande
qu'il soit donné à M.Cauchinuneprime de 2^ classe, et la Com-
pagnie fait droit à cette demande.
3" Par M. Véniat (Henri), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes
(Seine-et-Oise), des racines de la Bardaneàn Japon et un flacon
de grain es du Soja luspida torréfiées à la manière du café auquel
elles ressemblent par l'odeur et la saveur. Pour ces produits pré-
sentés hors concours M- H. Véniat reçoit les remerciements du
Comité de Culture potagère.
SÉANCE DU 26 AOUT 1880. 475
Dans une note jointe à ces objets on lit que la Bardane du Japon
aune racine analogue d'aspect au Salsifis et qui a les mêmes
usages. C'est un assez bon aliment. La plante porte au Japon le
nom de Gôbo. Elle a un développement rapide puisque les spé-
cimens de sa racine qui sont rais sous les yeux de la Compagnie
proviennent d'un semis qui a été fait le 10 mii dernier. Qaant
aux graines torréfiées du Soja, leur emploi comme succédané du
café paraît être usuel dans certains pays. Ainsi on lit dans le mé-
moire sur cette Légumineuse qui a été publié, en 1878, à Vienne
(Autriche), par M. F. Haberlandt, le passage suivant qui est ex-
plicite à ce sujet : « Le directeur de l'Institut ygricole du Tvrol
» méridional, M. le D'^ E. Mach, m'envoya, Tété dernier, un
» exemplaire d'une p'ante qui doit y êUe connue depuis longtemps
» et qui n'était autre qu'un pied de Soja. On l'appelle dans le pays
» graine de café et on en emploie la graine comme équivalent du
y> café.... On assure qu'il n'y a aucune différence entre cette succé-
3 dauée et le café. »
.4° Par M. Bonnel, amateur à Palaiseau (Seine-et-Oise), des
Pommes de Fenouil d'Italie que le Comité compétent a jugées
belles et pour la présentation desquelles il propose d'accorder une
prime de 3® classe. Celte proposition est acceptée par la Compa-
gnie, mais M. Bonnel renonce à recevoir la récompense dont il a
é'.é reconnu digne.
M. le Président du Comité de Culture potagère fait observer que
ce Fenouil n'est pas monté, et qu'il est rare d'en voir de tel à cette
époque de l'année; par compensation, il semble qu'on a négligé
de le butter, opération qui l'aurait blanchi.
5° Par M. Dadoûy (Alfred), rue Notre-Dame-des-Victoires, à
Paris, des échantillons de deux sortes de Pois et de deux sortes
de Haricots^ sdiVoii: Pois duc d'Edimbourg, Pois royal de Berk-
shire, Haricot beurre à rames du Mont-d'Or, Haricot mange-tout
Beauté tachetée; ce dernier, encore nouveau en Angleterre,
dit M. le Président du Comité de Culture potagère, n'est pas
connu en France. — Une prime de 3^ classe est demandée par
le Comité et accordée par la Compagnie, pour cette présentation,
mais M. Dudouy renonce à la recevoir.
Dans une note jointe aux objets qu'il a présentés, M. Diidouy
476 PROCÈS-VERBAUX.
apprend que le Haricot beurre du Mont- d'Or atteint l-^âO de
hauteur et produit beaucoup; que le Haricot Beauté tachetée
s'élève de l"" 20 à i"" 50 et se montre encore plus productif que le
précédent; que les Pois Royal de Berkshire et duc d'Edimbourg
atteignent 1°» 50 de hauteur et sont excellents poar l'arrière-sai-
son. A l'état sec, le grain du premier est bleuâtre et peu ridé,
tandis que celui du second est blanc et ridé.
6" Par M. Chalenay (Henri), de Doué-la-Fontaine (Indre-et-
Loire), un spécim-^n de greffe en fente, modifiée par lui, qui,
paraît-il, lui donne de bons résultats.
M. le Secrétaire du Comité d'arboriculture décrit la manière
dont M. Ghatenay (Henri) exécute sa greffe. Il opère dans le sujet
tronqué une fente qui ne le traverse pas d^ part en part, après
quoi, dans Tune des parois de cette fente, il enlève du bois selon'un
plan doublement oblique; il produit ainsi un vide en coin limité
par deux plans latéraux dont l'un est vertical et l'autre oblique
sur celui-ci. L" greffon est taillé, à sa partie iaférieure, de manière
à remplir ce vide. C'est d'abord aux Abricotiers qu'a été aippli-
qué ce genre de greff'e dont l'application a été ensuite étendue à
d'autres arbres.
M. Aubrée dit qu'en Normandie on emploie souveni une greffe)
fondée sur le même genre d'entaille; seulement on applique, un
greffon à chaque extrémité du même diamètre, tandis que M.
Chatenay (H.) n'en po?e qu'un, à une extrémité de la fente.
M. Burelle fait observer que, dans l'horticulture d'ornement,
on se sert d'un procédé de greffage analogue, avec enlèvîment de
bois sur l'un des côtés de la fente; tout; la différence consiste
en ce que cette greffe nommée Greffe à la Pontoise se pratique
généralement aux deux bouts de la fente. La greffe à la Poutoise
est usitée surtout pour les Orangers; son nom vient de ce qu'elle
a été imaginée par Huart, horticulteur à Pontoise.
7° Par M. Grozy, fils aîné, Grande-Rne-Guillotière, 246, à Lyon
(Rhône), une série de fl;urs coupées de Canna, de nombreuses
variétés qu'il a obtenues de semis, et pour la présentation des-
quelles il obtient une prime de 3® classe.
8° Par M. Dudouy (Alfred), plusieurs tiges fleuries de Balsami-
nes Camellias très pleines et une série de fleurs coupées de belles
SÉANCE DD 26 AOUT 1880. 477
Reines-Marguerites Victoria. Sur la proposition du Comité de
Floriculture, il lui est accordé, pour la présentation de ces belles
plautfis, une \ rime de 2^ classe à laquelle il déclare renoncer.
9° Par M. Godefroy-Lebeuf, horticulteur, route de Sannois, 26, à
Argenteuil (Seine-et-Oise), plusieurs plantes rares et remarqua-
bles sous des rapports différents; ce sont les suivantes: deux
Orchidées exotiques fleuries, un Bi f renaina ti^^ec, introduit du
Brésil par M. Binot, dont la fleur est plus singulière qu'élégante,
mais exhale une bonne odtur d'abricot, et le Lœlia furfuracea,
élégatte espèce mexicaine dont la floraison est difficile à obtenir ;
VMsemanthm Kalbreyeri^ Amaryllidée nouvelle, originaire du Gap
de BonDf-Ef=pérance, dont la floraison dure plus d'un mois; le
Solidago strkta, Coroposée-radiée de l'Amérique septentrionale,
que M. Godefroy-Lebeuf dit remporter sur ses congénères par sa
floraison plus abondante, par son port plus trapu et par ses t'ges
plus fermes; enfin VEryngium Carrieri^ belle variété obtenue par
M. Chaté, qui l'emporte sur les autres Eryngium bromélii formes
par son port plus régulier et par ses feuilles plus robustes. —
Pour cette remarquable, présentation M. Godefroy-Lebeuf obtient
une prime de i« classe qu'il renonce à recevoir.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la cor-
respondance qui comprend les pièces suivantes :
1° Une demande de Juré pour l'iiixposition que la Société d'Hor-
ticulture de la Dordogne va ouvrir à Périgueux,le samedi 28 août.
— M. Gappe (Emile) sera prié de représenter à l'Exposition de
Périgueux la Société nationale d'Honiculture.
2o Une lettre dans laquelle M. J. Goston, ex-capitaine, à Paris,
décrit un procédé imaginé par lui, qu'il regarde comme devant
détruire non seulement le Phylloxéra de la Vigne, mais encore
« tous les insectes qui viendront se réfugier autour du cep. » Ce
procédé repose sur l'emploi de cendres de Vigne, qu'on devrait
arroser avec de l'eau tenant en suspension 500 grammes de fleur
de soufre pour 100 litres de Iquide. M. Goston ne dit pas en
avoir essayé l'application à des Vignes phylloxérées.
30 Une lettre avec laqutl'e M. Vaussenat, ingénieur civil des
418 PROCÈS-VERBAUX.
mines, Président de la Société a'Encouragement pour l'agricul-
ture et l'industrie de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées),
transmet une réponse manuscrite rédigée par M. CîZ'-s, horlicul-
teur, au questionnaire publié par la Société relativement aui
effets qu'ont produits le» froids de l'hiver dernier.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée M.le Secrétaire-
général signale \q Rapport sur les effets de V hiver dé 1879 à 1880,
qui vient d'être publié par la Société centrale d'Horticulture de
Caen et du Calvados et qui a été rédigé par M. Paul Le Vardols,
membre de cette Société.
Il est donné lecture ou fait dépôt sut* le bureau des documents
suivants:
1° Les Mimosa Julibrisin, les Cerisiers à fleurs double?, les
Yuccas, en jain et juillet 1880 ; par M. Léo dOunous, de Saver-
dun (Ariège) . "
2o Rapport sur les cultures d'Asperges de M. Lpguay, à Argen-
teuil ; M. SiROY, rapporteur.
3o Rapport sur les cultures de M. Morin, jrsrdinier chez
M. Atiias, à Neuilly-sur-Seine ; M. Hérincq Rapporteur. — Les
conclusions de ce Rapport tendant au renvoi à la l'ommist^ion des
Récompenses sont mises aux voix et adoptées.
M. P. Ducbartre a la parole pour signalera la Compagnie un
fait qu'il a observé dans son jardin, à Meudon (Seine-et-Oisc), et
qui lui semble avoir quelque intérêt. C'est un nouvel exemple
venant se joindre à ceux déjà connus qui prouvent que certaines
plantes ou parties de plantes peuvent conserver une sorte de vie
latente qui ne se manifeste par aucun développement extérieur et
qui cependant les rend susceptibles de reprendre et de recom-
mencer à végéter, quand les circonstances changent, au bout d'un,
temps parfois très long. 11 rappelle ce qu'on observe fréquemment
sur des plantes grpsïes, notamment le fait cité par A. -P. de
CandoUe d'un iSem/>eryiî;M»î des Canaries qui, ayant été gardé
dix-huit mois en herbier, était resté assez vivant pour que, ayant-
été planté, il ait parfaitement repris (1). Des végétaux non cbar-
(1) a J'ai vu uue bulbe de Narcisse desséchée et placée dans mon herbier
pousser quatre ans de suite de jeunes feuilles, au printemps. Un pied
d'une nouvelle espèce de Sempcrviviim des Canaries, après avoir été coa-
SÉANCE DU 26 AOUT }880. 479
nus ont montré quelquefois, mais beaucoup plus rarement, une
surprenante persistance de vilalité. L'une des observations les
plus remarquables sous ce rapport est celle que Pépin a fait con-
naître, à la date d'une trentaine d'années. Elle est relative à
un gros Oranger, qui paraissant, mort, lut arraché et jeté
dans un coi-Q de l'orangerie. Le tronc en fut ensuite taillé
en bûche qui servit de chantier pour supporter un tonneau.
Gomme au bout de trois années on reconnut que son écorce était
encore fraîche, on eut l'idée de le planter ; il s'enracina et figura
dès lors de nouveau à son rang dans l'orangerie. Le fait observé
par M. P. Ducharlre se rapporte à un pied de Vigne Gbasselas âgé de
huit à dix ans qui, vers la fin de l'automne de 1S78,fut arraché avec
précaution pour être replanté sans retard dans une autre partie
du même jardin, au pied d'un mur, au midi. Dans cette transplan-
tation, on lui conserva environ 1 mètre de tige. En 1879, il ne se
montra pas la moindre pousse si sur cette tige ni sur la racine*
Le cep paraissait tellement mort, à l'automne de 1879, qua sa
tige ayant été coupée au niveau du sol, on allait l'arracher lors-
qu'une circanstance particulière empêcha cet arrachage. Or,
cette année, dans la première quinznne du mois de juin, il est
parti delà racine une pousse qui s'est maintenue jusqu'à ce
moment en bon état, et qui égale en développement le jet parti
d'un jeune pied d'une autre variété qu'on a planté tout à côté,
l'hiver dernier. C'est donc dix-huit mois après sa plantation que
le pied de Chasselas dont il s'agit s'est mis en végétation, sans
avoir donné auparavant U moindre signe de vie.
Une conversation s'engage à ce propos.
M. Jamin (Ferd.) rapporte qu'un Robinier fut débité au mois
d'octobre et une bille qui en provint fat taillée et remisée pen-
dant l'hiver. Au printemps suivant, on l'employa comme poieau
qui fut enfoncé en terre par un bout à grands coups de maillet.
L'enracinement eut lieu néanmoins, et M. Jamin a vu un grand
arbre qui était venu de ce poteau.
serve dix-huit mois dans mon heibier, a repris vie lorsqu'il a été planté.»
(A. -P. DE Candolle, Théorie élément, do la Botan., 2^ édit., 18i9,
p. ol9, ea Do;e.)
480 NOMINATIONS. — SÉANCE DU 12 AOUT 1880.
M. Bonnel dit avoir eu dans son jardin un Rosier Gi oire de
Dijon qui, après sa plantation, est resté vert sans pousser pen-
dant trois armées. C'est seulement la quatrième auLéa qu'il est
entré en végétation.
M. Brécy avait fait couper dans son jardin» à Montauban, de
forts Yucca àont les troncs coupés restèrent abandonnés dans un
coin. Des ouvriers ayant eu un peu plus tard à construire un de ces
murs de clôture qu'on forme en terre argileuse gâchée, à laquelle
on mélange de la paille ou des fragments végétaux quelconques,
eurent l'idée de réduire les Yuccas en morceaux qu'ils incorpo-
rèrent à la matière du mur. Au bout de quatre ou cinq années,
ces fragments s'étaient comportés comme des boutures et on les
vit pousser des deux côtés dû mur.
M. le Secrétaire-général annonce une nouvelle présentation ;
Et la séance est levée à quatre heures moins un quart.
NOMINATIONS.
SÉANCE DU 12 AOUT 4880.
MM.
1 . Berlaisd (Pierre), horliculleur et entrepreneur de jardins, rue Perrier,
21, à Levallois-Perret (Seine), présenté par MM. Pigny père et A.
Malet.
2. Cassedanne (Adrien), jardinier chez M. Iléraon , à Villiers-sur-
Mame (Seine-et-Oise), présenté par MM. Héraon et Ferdinand
Jamin.
3. LocKROY père (Josepli), rue Washington, 32, à Paris, présenté par
MM. F. Cbappellier et A. Quihon.
4. LoYA (Pascal), jardinier chez M. Louvean, à Châlillon (Seine), pré-
senté par MM. Baucr, Bouré el Lcquin.
5. Raulot (Ch.), fabricant d'engrais à Neauphle-le-Châleau (Seine-el-
Oise), présenté par MM. Debray et Pe^cheiix.
6. RiGALLT (Jules-Charles-Emile), horticulteur-viticulteur, place de
l'Eglise, à Thomery (Seine-et-Marne), présenté par MM. Rafarin et
Vilmorin (H.).
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. — JUILLET ET AOUT 1880. 481
SÉANCE DU 26 AOUT <880.
MM.
^ . AupÉ (Paul), jardinier-chef chez M. Eltling, villa Madrid, à Cannes
(Alpos-Maritimes), présenté par MM. Bauër et Lesueur fils.
2, Massonnet (Charles), éditeur de médailles, faubourg Saint-Denis, 64,
à Paris, présenté par MM . Aufroy et A. Péan.
3. Rabier (Emile), jardinier chez M^»* veuve Perrin, rue du Val, à l'Hay,
par Bourg-la-Reine (Seine), présenté par MM. Ferdinand Jamin et
Margottin père,
• -ss>^-0-Ê-as=^-
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
MOIS DE JUILLET ET d'août 1880.
Actualité (!'), (n^^ 68, 70, 72 et 73 de 18 80). Paris ; feuille in-4.
Annales agronomiques (juillet 1880). Paris; in-8.
Annales de la Société d'Agriculture d'Indre-et-Loire (n*' 7, 8, 9 et 10 de
4879). Tours; in-8.
Annales de la Société d'Agriculture du département de la Gironde {\" et
2* trimestres de 1880). Bordeaux; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault
(mars et avril 1880). Montpellier; in-8.
Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de VAube (juin
el juillet 1880). Troyes-, in-8.
Annales de VInstitut expérimental agricole du Rhône (mai 4880). Lyon;
in-8.
Apiculteur [L') (août 1880). Paris; in-8.
A retail List of new, beautiful and rare Plants (Catalogue des plantes
nouvelles, belles et rares, n° 164, 1880, de M. Will. Bull,
King'sroad, Chelsea, Londres S. W.l. Londres; in-8 de 160 pages
el fig.
Belgique horticole (La) (avril-mai-juin-juillet 1880). Gand; in-8.
Bulletin agricole du Pi<?/-de-Dôme (juin et juillet 1880). Riom; in-8.
Bulletin de la Société académique d'Agriculture de Poitiers (n»» 243 à 246
de 1880}. Poitiers; in-8.
Bidletin de la Société botanique de France (a"» 3 de 1880 et la table de
1878). Paris; in-8.
Bidletin de la Société botanique et horticole d". Provence (avril-juin
1880). Marseille; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Agriculture et des Comices agricoles de
l'Hérault (janv,, fév. el mars ISSO"). Montpellier; in-8.
'ô{
482 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Bulletin de la Société centrale cV Horticulture de Caen et du Calvados
(année 1879). Caen ; in-S.
Bulletin de la Société centrale d'IIorticuUure de la Seine-Inférieure
(4e cahier de ISIO) Rouen ; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Nancy (u'^ 3 et 4 de
1880). Nancy; iti-8.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture des A^'dennes (n» 4 4 en
1880). Gharleville^ in-8.
Bulletin de la Société d" Agriculture et d'Horticulture de Pontoise (4" tri-
mestre de 1879). Pontoise ; ia-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture et d'Horticulture de Vaucluse (juillet
1880). Avignon; in-8.
Bulletin de la Société d'Ac/riculture, Sciences et Arts de Poligny (avril et
mai 1880). Poligny; in-8.
Bulletin de la Société d'Encouragement (mai et juin 1880), Paris; in-4.
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France (n"» 13, 14, 15 et 16
de 1880). Paris ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Clermont {Oise) (juillet 1880),
Ciermont; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Chàlon-sur-Suone (2e trimestre
de 1880). Châlon; in-8.
Bidktin de la Suciété d' Horticulture de Coinpiégiie {'i^ trimestre de 1880).
Compiègne ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture d'Èpemay (n° 1 de 1880). Epernay;
in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Fontenay-le-Cumte (4* trimestre
de 1879 et 1" semestre de 1880). Fontenay-le-Ccrnle ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Genéve{i'' trimestre, juillet 1880),
Genève; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de la Côte-d'Or (mai et juin 1880).
Dijon ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de la Sarthe (1" et 2^ trimestres
de 1880). Le Macs-, ia-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Soissons (juin, juillet 1880).
Soissons ; iu-8.
Bïdleti'i de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir
(juin et juillet 188('). Chartres ; ia-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture pratique du Bhône (u°* 30 à 35 de
1880). Lyon; iti-8.
Bulletin de la Société de Viiiculture, Horticulture et Silviculture de
Reims (hoûI 1880). Reims; ia-8.
Bulletin de la ville de Paris (n^^ 22 à 29 de 1880). Paris; feuille
in-4.
MOIS DE JUILLET ET AOUT 1880. 483
Bulktin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France
(avril et mai 1880). Paris ; in-8.
Bulletin des travaux de la Société d'Agriculture de Sai7it-Pol (6 janv.
1879.. Saitit-Pol ;in-8.
Bulletin d'Insectologie agricole (n"^' 5, 6 et 7 de 1880). Paris; in-8.
Bulletin du Cercle horticole du Nord (a»* 5 et 6 de 1880). Lille; ia-8.
Bulletin du Comice agricole d'Amiens (û°' 202 à 205, 1880). Amiens;
feuille ia-4.
Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de Mantes (juillet
18S0). Mantes; in-8.
Bulletin mensuel de la Société d'Acclimatation (n"» 4, 5 et 6 de 1 880).
Paris; in-8.
Bulletin mensuel de la Société d'Agriculture, d'Bùrticidture et d'Accli'
mutation du Var (juin et juillet 1880). Toulon; in-8.
Bulletiino délia R. Société toscana di Orticultura (Bulletin de la Société
Royale toscane d'Horticulture (cahier 5 de 1880). Florence;
in-8.
Ccdalogue de M. Bruant, horticulteur à Poitiers (juillet 188C). Poitiers ;
in-8.
Chronique horticole de l'Ain (l^"^ juillet et le' août 1880). Bourg;
feuille in-4.
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences
(28 juin 1 880 ; n°» i , 2, 3, 4, 5, 6,7 et 8, 2^ semestre de 1 880). Paris
in-4.
Cultivateur {Le) agenais (juillet et août 1880). Agen ; in-8.
Cultivateur {Le bon) (n"' 14, 15, 16 et 17 de 1880). Nancy ; feuille in-iij
Cultivateur (Le) de larégion lyonnaise (n»" 1S3, 184,1^5 et 188 de 1880),j
Lyon; in-8.
Dreiundzioanzigster Jahres-Bericht des Gartenhau-Vereins fur Bremen
(23« Rapport annuel de la Société d'Horticulture pour Brème et
ses environs). Brème; in-8 de 40 pages.
Garlenflora (Flore des Jardins, Bulletin mensuel général d'Horliculture
édité et rédigé par le D' Ed. Regel, avec plusieurs coUaboi tu-
teurs ; cahier de juillet 1880). Stuttgart; in-8.
Haage und ScHMiDT, Erfurt. Verzeichniss von Blumenzwiebeln, Knollen"
gewachse, etc. (Catalogue des Oignons à fleurs, tubercules, etc
pour 1880-1881). Erfurt; in-8 de 48 pages.
Journal d'Agriculture du midi de la France (juin 1880). Toulouse;
in-8.
Journal de l'Agriculture (n"* 587 à 594, 1880). Paris-, in-8.
Journal de la Société d'Horticulture de la Basse-Alsace (n» 5 de 18F.0).
Strasbourg ; in-8.
Jownal de la Société d'Horticulture du canton de Vaud (24 juillet 1880).
Lausanne; in-8.
484 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Journal de la Société d'Horticulture du déipartement de Seine-et-Oise
(n"^ 4, 5 et 6 de 4880). Versailles; in-8.
Journal des Campagnes (nos 28 à 34 de 1880). Paris; feuille in-4.
Journal des connaissances utiles (n" 49 à 57, iSSO). Paris; in-4.
Journal de vulgarisation de l'Horticulture (juillet 1880). Paris ; ia-8.
Lyon horticole (n^^ 13 à 46 de 1880). Lyon ; in-8.
Maandblad van de Vereeniging ter bevordering van Tuin- en landbouw
(Feuille mensuelle de la Société pour le perfectionnement de l'Hor-
ticulture et de l'Agriculture dans le duché de Limbourg, n" d'août
1880). Maestricht; in-8.
Maison de Campagne {La) (n»* 43, 45 et 46 de 4 880). Paris in-8.
Monatschrift des Vereines zur Befœrderung des Gartenbaues (Bulletin
mensuel de la Société pour le progrès de l'Horticulture, cahiers de
juin, juillet et août 4 880). Berlin; ia-8.
Moniteur d'Horticulture {Le) (août 4880). Paris ; in-S.
Revue agricole et horticole du Gers (juillet et août 1880). Auch; in-8.
Bévue des Eaux et Forêts (juillet et août 1880). Paris; in-8.
jRevue horticole (ii«» 4 4, 4 5 et 46 de 4 880). Paiis ; in-8.
Revue horticole des Bouches-du-RhÔ7ie (mai 1880), Marseille; in-8.
Rivista agricola romana (Revue agricole romaine, publication officielle
du Comice agricole de Rome, cahiers 6 et 7 de 4880). Rome;
in-8.
Science pour tous {La) (n«s 28 à 33 de 1880). Paris ; feuille in-4.
Sieboldia, Weekblad voor den Tuinbouw in Nederland {Sieboldia. Feuille
hebdomadaire pour l'Horticulture des Pays-Bas, n^^ 27 à 33 de
4 880). Leyde; in-4.
Société centrale d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation de Nice
et des Alpes-Maritimes (avril, mai et juin 1880). Nice; in-8.
Société d'Agriculture de l'Allier (n»» 7 el 8 de 4 880). Moulins ; in-8. »
Société d' Agriculture et des Arts du département de Seme-ei-0Jse(1 "jan-
vier au 34 décembre 1879). Versailles; in-8.
Société d'Horticulture de l'arrondissement de Sentis (juillet et août 4 880).
Senlis; in-8.
Société d'Horticulture de la Gironde (avril, mai et juin 4 880). Bordeaux,
in-8.
•' Société d'Horticulture de Limoges (janvier, février et mars 4 880). Limoges;
in-8. •
Société horticole-rosiériste de Brie-Comte -Robert et Grisy-Suisnes (bul-
letin de 4 879). Melun; iu-8.
Société royale d'Horticulture et d'Agriculture d'Anvers (435'^ Exposition,
en 4880;. Anvers ; in-8.
Sud-Est {Le) (juin el juillet 1880). Grenoble; in-8.
The Garden (Le Jardin, journal hebdomadaire illustré d'Horticulture dans
NOTES ET MÉMOIRES. — ALLOCDTION SDR M. V. ANDRY. 485
toutes ses branches ; n'» des 3, iO, 17, 24,31 juillet, 7, 14, 21 et
28 août 1880). Londres-, in-4.
The Gardeners'Chronide (La Chronique des Jardiniers, journal hebdoma-
daire illustré d'Horticulture et des sujets voisins; n»» des 3, 10,
17, 24, 31 juillet, 7, 14, 21 et 28 août 1880). Londres; in-4.
Vigneron (Le) champenois (n«* 44 à 51 de 1880). Epernay; feuille
in-4.
Wochenblatt des landwirthschaftlichen Vereins im Grossherzogthum Baden
(^Feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture daus le Grand-
Duché de Bade, nos 25 à 31 de 1880). Carlsruhepn-4.
Zeitschrift des landwirthschaftlichen Vereins in Bayern (Bulletin de la
Société d'Agriculture de Bavière, cahiers de juillet et août 1880).
Munich; in-8.
NOTES ET MÉMOIRES.
Allocution prokoncéb aux Obsèques de M. le Docteur V**' Andry,
AU NOM DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D HORTICULTURE ;
Par M. P. DUCHARTRE.
Messieurs,
Je n'ai aucun titre pour prendre la parole devant la tombe de
rhomme de bien que la mort vient de nous ravir; mais, au mo-
ment cù nous allons lui adresser un éternel adieu, il me serait
cruel de ne pouvoir dire devant cette foule émue combien il
était digne de Taffection qu'il inspirait à tous, quels importants
services il a rendus à notre grande Société d'Horticulture, enfin,
s'il m'est permis de parler ici de moi-même, combien est vive
la reconnaissance que je lui garde pour l'indulgente bienveillance
qu'il m'a toujours témoignée, et pour l'inépuisable bonté dont il
m'a fait souvent ressentir les effets.
En M. le docteur Andry je n'ai pas à considérer ici Tbomme
privé, ni à rappeler les trésors qui remplissaient son cœur ; la
profonde douleur de sa famille et de ses amis est, à cet égard,
plus éjoquenle que tous les discours ; mais, parlant au nom de la
Société d'Horticulture dont il fut Tâme pendant une longue suite
d'années, je dirai que les services qu'il lui a rendus sont tels que
t(us les jours elle en éprouve encore les heureuses conséquences.
486 NOTES ET MÉMOIRES.
Passionné pour l'art horticole, M. Andry comprit de bonne
heure que celte importante branche de la culture est de celles
que vivifie le plus sûrement l'association et pour lesquelles les
efforts de chacun, trop souvent stériles quand ils restent isolés,^
deviennent au contraire féconds si une main intelligente et ferme
sait les coordonner avec méthode et les faire converger vers un
but commun. Sentant que cette main pouvait être la sienne, il
réunit quelques amis imbus da même goût, et bientôt fut créée la
Société qui s'appela, un peu plus tard, Société d'Horticulture de la
Seine, Chargé bientôt comme Secrétaire-général de la direction
effective de cette nouvelle Compagnie, il sut lui imprimer une
marche rapidement ascendante, en fît sortir les Expositions flo-
rales de îa voie un peu étroite qu'elles avaient suivie jusqu'alors
en France, et eut ia vive satisfaction de voir le nombre de ses
collaborateurs atteindre en peu d'années un chiffre sans précédent.
Mais alors le besoin d'union qui avait fait créer la Société de la
Seine ne tarda pas à rapprocher celle-ci de rA>sjciation horticole
qui l'avait précédée dans Paris de quatorze années, et de la fusion
des deux naquit la Société d'Hoiticuliure de France. Toujours
animé du même zèle pour l'art horticole, M. Andry accepta les
hautes fonctions de Secrétaire-général dans la Société ainsi régé-
nérée, et lui apporta de précieux éléments de succès en mettant
à son service l'expérience qu'il avait acquise, avec sa parfaite
connaissance des choses et des besoins de l'horticulture. Sa situa-
tion de- fortune lui créant des loisirs, il les consacrait sans réserve
à ses utiles fonctions. Ne s'épargnant en rien, il était toujours
sur la brèche et n'abandonnait à personne les détails multiples
d'une administration cependant bien complexe. Li construction
d'un hôtel par cette Société dont il avait fait sa seconde famille
vint encore alourdir sa charge ; mais son infatigable activité lui
permit de satisfaire également à ces nouvelles exigences de sa
position ; même !a compétence à laquelle il était arrivé en sur-
veillant en propriétaire une importante con.^truction le mit à
même d'épargner parfois des erreurs dont les suites auraient été
certainement regrettables.
Cette grande œuvre terminée et l'avenir de là Société centrale
d'Horticulture étant désormais assuré, M. Andry sentit le besoin
MOYEN d'obtenir DE GROS CHOUX-FLEtffiS. 487
d*UR repos que de longues années d'incessante activité lui avaient
rendu nécessaire. Sa santé avait d'ailleurs éprouvé quelques
atteintes dont ses connaissances en médecine lui permettaient
d'apprécier, peut-être même de s'exagérer un peu la gravité.
D'uQ autre côté, la digne compagne de sa vie était aux prises
avec un mal douloureux qui s'aggravait de jour en jour et qui
exigeait des soins de tous les instants. Dès lors M. Andry ne
s'appartenait plus; il résigna les fonctions qu'il avait si longtemps
et si admirablement remplies ; mais, même après l'ioimense
malheur qui ne tarda pas à le frapper, sa pensée et sou cœur
étaient encore avec nous. Devenu l'un de nos Vice-Présidents
honoraires, il venait aussi souvent que cela lui était possible
nous apporter le concours de ses lumières, les conseils de sa pru-
dence et les fruits de son expérience. Il y a un mois à peine, il
assistait à l'une de nos séances et, en voyant la vigueur avec
laquelle il supportait le poids de ses 80 années, nous espérions
pour lui de longs jours. La mort en a décidé autrement et, en
le frappant presque à l'improviste, elle a ouvert dans nos cœurs
un vide qui ne se remplira pas de longtemps.
Adieu, bon et cher Docteur! Votre belle âme est retournée
à Dieu ; mais votre souvenir vit en nous et il ne s'y éteindra ja-
mais.
Moyen d'obtenir de? Choux-Fleuus de plus d'un mètre
de circonférence (1 ) ;
Par M. Gauthier (R.-R.).
Sous le Climat de Paris, on doit faire les semis du 1 0 au 20 juin,
pour la récolte d'automne ; du 10 au 20 septembre, sous châssis,
pour la récolte du printemps. Il faut semer la graine sur de bon
terreau ou sur de bonne terre, et arroser de façon que le plant soit
toujours tendre.
Lorsque les Choux ont quelques feuilles, il faut les repiquer eu
(1) Présenlé le 24 juin 1880.
488 NOTES ET MÉMOIRES.
pépinière, à 7 ou 8 ceûti mètres de distance. Lorsqu'ils sont assez
forts pour être mis en place, on les soulève avec une fourche,
ou mieux encore avec un bâton afin d'éviter de casser le chevelu.
Il dcil rester de la terre attachée aux racines.
On laboure la terre profondément; on trace ensuite une plan-
che de 1^33, où on fait deux rangs que l'on écarte de 1 mètre en
tous sens, comme pour la plantation des Artichauts; dans la
planche on creuse des trous de 33 centimètres de large sur autant
de profondeur. On les remplit de bon terreau et, à défaut de ter-
reau, on emploie du fumier bien consommé.
On f galise la planche , dans laquelle on peut semer des Carottes
oudts Kadis.On peut planter ensuite les Cbou.v à leur place. Dans
les intervalles on peut encore meitie quelques salades, en ayant
soin de ne pas les planter trop près des Choux.
il est très important d'éviter que les Choux ne montent trop
sur trognons ; le vent les ébranlerait et casserait le jeune che-
velu.
Lorsque les salades sont retirée?, il est utile de couvrir la terre
d'un bon paillis, surtout autour de chaque pied.
Lorsque les Choux-fleurs sont jeunes, on ne les arrose que mo-
dérément. Dès qu'ils prennent de la force il faut augmenter la
quantité d'eau de la manière suivante : Bassiner les feuilles tous
les jour?, avec 2 eu 3 litres d'eau. Lorsque la pomme commence
à se montrer, on donne 10 litres d'eau tous les deux jours et,
lorsqu'ils sont liés forts, .0 litres. On doit avoir soin d'arroser
avec la pomme d'anosoir et non au goulot.
Aussitôt que le bouton se montre, il faut bien l'envelopper
avec les feuilles de dessous de fdçon à éviter l'action directe de
l'air.
Si les petites feuilles qui accompagnent la pomme sont trop hau-
tes, il faut les casserpourpouNoir couvrir les Choux plus facilement.
Dans bien des endroits on casse les feuilles du sommet par la
moitié et on les rabat, mais presque toujours le vent déplace ces
feuillts, la pomme verdit et n'a plus dès lors la même qualité que
lorsqu'elle est blanche.
Tous les deux jours il faut avoir soin de visiter les Choux-fleurs
pour retirer les limaces tt tout autre animal qui les ronge. On re-
SUR UN INSECTE QUI ATTAQUE L ARTICHAUT. 489
tire alors les feuilles jaunes que l'on remplace par des feuilles
fraîches. On recouvre ces dernières avec les anciennes. A défaut
de feuilles de Choux-fleurs, rien n'empêche d'employer des feuilles
d'autres Choux.
Dans la culture maraîchère de Paris , tous ces soins sont indis-
pensables. Un beau Chou-fleur bien blanc peut valoir 2 à 3
francs ; mal soigné, quoique de même grosseur, il ne vaut pas
plus de 20 à 30 centimes.
Note sur un insecte qui attaque l'Artichaut (<);
Par M. Maurice Girard.
Des insectes 1res nuisibles aux Artichauts, dont ils réduisent les
feuilles en dentelle, m'ont été adressés par le Conseil de la Société,
à la suite de la séance du 22 juillet 1880. J'y ai reconnu les larves
du Cassida viridis Fabr. ou rubiginosa Illiger, Coléoptère Chryso-
mélien ou phytophage indiqué dans les auteurs comme tunesteaux
Artichauts.
On pourra consultfr à ce sujet : Victo?. Rendu; Insectes nuisibles
à l'agricultwe; Hachette, 1876, p. 100; Catalogue raisonné des
animaux nuisibles de la France', Hachette, 1879, p. 75.
Leslaives sont noirâtres, hérissées de longues aspérités et por-
tent à la région anale une fourche formée de deux piquants rele-
vés, sur lesquels s'accumule le paquet stereoral, constituant ainsi
un parasol protecteur contre la dessiccation. C'est un perfectionne-
ment du mécanisme des larves des Criccères du Lis {Criocerismer-
digéra T,inn.) et de l'Aspeige, qui se contentent de déposer les
excréments sur leur face dorsale, au moyen d'un anus retroussé en
l'air.
Il importe de débarrasser les Artichauts de ces larves dont l'as-
pect répugnant peut dégoûter beaucoup .les acheteurs. Il faut
(I) Présentée le 12 août 1880.
490
KOTES ET MEM01R£S.
secouer les plantes et faire tomber larves et adultes ; ceux-ci res-
semblent à de petites tortues sur les feuilles. On peut aussi, poui
empêcher les pontes, répandre à la volée un mélange de naphtaline
brute et de sable, dont la forte odeur éloigne les insectes.
Note sur les importations et les exportations des Fruits
ET DES Légumes, en 1879 (1);
Par M. Ce. Joly.
L'Administration des Douanes vient de publier ses Documents
habituels sur le commerce de la France. Nous en extrayons ce qui
iniéresse l'horticulteur, en commençant par les importations :
o
-03
es
o
o,
Citrons, oranges
et leurs variétés.
1877
1878
1879
Espagne
Italie
Algérie
Autres pays.. . .
Totaux, kil. .
Valeur, francs.
.<il. 31,450.878
2,553,120
2,227,3.58
845,771
30,12,«.982
1,878,149
1,719,641
806,167
33,339.841
1,929,359
1,596,048
465,199
37,077,107
12,321,970
34,352,927
9,240,713
37,340,454
10,083,912
FRUITS FRAIS
de table.
1877 1,878
1879
Angleterre. . . .
Belgique
Alk- magne. . . .
Italie
Suisse
Autres pays. . .
Totaux, kil. .
Valeur, francs.
kil. 362,982
2,018,134
708,27
1,290,082
82,692
1,305,525
107,074
1,&44,519
654,632
2,269,181
117,107
2,647,727
42.840
3,908,770
2,791,650
4,284,537
347,672
3 984,636
5.767,792
6,152,928
7,740,208
3,083,240
15,420,441
6,152,928
Les prix qu'indiquent les Documents de l'Administration des
Douanes sont déterminés par la « Commission des Valeurs. » Oa
remarquera dans les Tableaux qui précèdent l'énorme accroisse-
ment de l'importation des Fruits de table en 1879, et surtout les
progrès que fait Tltalie dans cette voie. J'aurai occasion de
(1) PréseDlée le 8 juillet 1880.
IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS DE FRUITS ET LÉGUMES. 491
revenir sur ce sujet en étudiant plus tard l'Horticulture en
Italie.
Pour compléter ce qui a rapport aux importations, citons
encore quelques chiffres.
Il est entré en France, de Pommes de terre,
En 1877, 11,919,448 quint, met. Valeur 1,070,428 fr.
1878, 10,348,828 — — 1,033,251
1879, 17,550,500 ~ — 1,751,330
Passons aux Exportations.
z:
O
■<
&-<
O
a.
X
CITRONS, ORANGES
et leurs variétés.
1877
1878
1879
Poids, kilog. .
Valeurs, francs.
3,743,630
1,497,412
2,814,495
928,782
2,576,893
850,32»
FRUITS FRAIS.
de table.
1877
1878
1879
Angleterre, kil. .
Belgique
Allemagne. . . .
Suisse
Autres pays. . .
Valeur, francs.
19,603,273
11,535,627
2,728,338
1,060,625
784,435
24,325,815
10,304,572
3,790,311
667,^63
710,199
1 3,072,99 î
4,061,223
529,989
598,946
300,334
21,410,592
19,899,381
9,281,739
POMMES DE TERRE
1877
1878
407,639,313
27,826,794
17,123,311
1,262, lî6
3,682,732
9,6.16,645
20,470,652
1879
Angleterre, Q.m.
Belgique . . . .
Suisse
Egypte
Brésil
Algérie
Autres pays.. . .
Totaux, Q. m.
Valeur, francs.
103,801,182
20,851,538
9,071,801
1,089,220
4,164,839
10,017,821
28,150,320
84,0'?7,189
S6,682,977
d0,e00,401
844,984
7,227, -222
9,466,02&
22,594,007
177,360,386
17,714,522
187,727,090
18,770,159
171,549.735
17,15i;280
On voit par les chiffres qui précèdent que l'année 1879 a été des
plus défavorables, surtout pour les fruits de table. L'hiver dernier
n'a fait qu'aggraver le mal dans plusieurs départements, mais
notre pays a une telle vitalité et notre climat est en général si
propice à la production fruitière, que nos horticulteurs doivent
envisager l'avenir avec plus de confiance et persévérer dans des
492 NOTES ET MÉMOIRES.
cultures qui seront toujours une source féconde de richesse
pour notre pays.
VÉGÉTATION DE QUELQUES MARRONNIERS HATIFS, eU 1879 et 1880(1) ;
Par M. P. DUCHARTRE.
J'ai exposé, l'an dernier, les résultats de mes observations sur
les époques auxquelles ont eu lieu les différentes phases de l'évo-
lution printanière sur six Marronniers hâtifs qui se trouvent
épars au milieu d'un grand nombre d'autres à végétation nor-
male, dans le Jardin des Tuileries, aux Champs-Elysées et sur le
Cours-la-Reine (2) ; j'ai montré que, en 1879, ces arbres ont été
en avance d'un mois, en moyenne, pour le développement de
leurs bourgeons et de leurs feuilles sur la masse de ceux qui sont
placés dans leur voisinpge tt par conséquent dans les mêmes con-
ditions, sous le rapport des influences extérieures. Cet exposé
n'était peut-être pas fans intérêt, comme donnant une mesure de
retendue dans laquelle peuvent varier les époques de végétation
pour les individus d'une même espèce, sans autre cause appré-
ciable pour nous qu'une compensation plus ou moins exacte
entre la promptitude du développement végétatif et la faiblesse
ou même la nullité de la production de graines ; il laissait toute-
fois une regrettable inconnue, puisque j'ai dû faire observer que,
si les Mari onniers- hâtifs s'étaient montrés à moi stériles ou à
peu près, d'autres, qui avaient accompli leur feuillaison k l'époque
Eormale, i. valent éé néai moins affectés, la même année, d'une
stérilité complète. Cette inconnue vient de s'étendre encore, pen-
dant l'année If 80, dans un sens et dans des proportions qu'il eût
été difficile de scuj çonner, et dent je crois qu'il importe de
donner une idée en fournissant, à cet (gard, des données pré-
cises.
(1) Présenté Je 22 juillet 1 880 .
(2) Observations sur des Marronniers hâtifs. (JEsculus Hippocasta-
nnm L.) {ar P. Dicharire. (Jonrn. de la Soc. centr. d'Hort. d»
France, 2« série, I, 1879, p. 568-58?.)
VÉGÉTATION DE QUELQUES MARRONNIERS. 493
On sait, en effet, que les deux hivers à travers lesquels nous
venons de passer successivement ont eu des caractères entière-
ment dissemblables. Celui de 1878-1879 avait été méiiocrement
rigoureux, mais il avait été suivi d'un printemps froid, pendant
lequel la température mensuelle moyenne des mois de mars,
avril et mai, avait été inférieure de 5°3 à la moyenne de la période
correspondante dans la longue série d'années pour lesquelles on
possède des observations météorologiques faites avec soin à Paris;
au contraire, l'hiver de 1879-1880 a été exceptionnellement rude,
puisque la température moyenne des mois de décembre et jan-
vier a été seulement — ô^S et — 0o7 (au lieu de 0°8 et 0°0) en
4878-1879), mais il a été suivi d'un printemps remirqaablemant
doux pour lequel la moyenne des mois de mars et avril a été supé-
rieure d'environ deux degrés à celle de ces deux mois pendant
la même série d'années.
Il était naturel de penser que la reprise de la végétation se
ferait cette année notablement plus tard que d'ordinaire, et que
les arbres qui éprouveraient, sous ce rapport, le plus grand retard
seraient précisément les Marronniers qui se distinguent par l'ex-
trême promptitude avec laquelle ils reprennent leur activité vé-
gétative, longtemps avant le- retour du printemps astronomique.
On sait, en effet, que le développement des bourgeons commence
de très bonne heure, et les observations rigoureuses de M. Ask^-
nasy et de Géleznoff ont prouvé que, dès le premier janvier d'une
année ordinaire, il se traduit par une augmentation de poids et de
dimensions reconnaissable par des pesées et des mesures exactes.
Le mois de décembre 1879 ayant eu vingt-huit jours de gelées dont
la plus rigoureuse a fait descendre le thermomètre à — 23o9, et celui
de janvier en ayant eu vingt-quatre avec un minimum de — I0o8,
il semble que des froids si rigoureux et presque continus auraient
dû empêcher le commencement de la croissance dans les germes
de pousses que renferment les bourgeon?, et que, ce point de
départ étant ainsi retardé, le grossissement et l'ouverture de ces
bourgeons auraient dû, par une conséquence naturelle, avoir
lieu beaucoup plus tard que dans une année normale, notamment
qu'en 1879. Contrairement à toutes l^is prévision», c'est l'inverse
qui a eu lieu, et la reprise de la végétation a été notablement
494 NOTES ET MÉMOIRES.
plus hâiive, pour les arbres dont il s'agit ici, api es le rude hiver
de 1879-1880, qu'elle ne l'avait été après le? froids modérés de
l'hiver précédent. Ce fait inattendu et pour lequel je ne vois pas
d'explication plausible, sera établi par les détails dans lesquels je
vais entrer. '
Je prendrai pour principal exemple le plus hâtif des Marron-
îiiers d'Inde qui oot été les sujets de mes observations. C'est celui
que, dans ma note de l'année dernière, j'ai désigné par la lettre A,
€t qui se trouve à droite, le long de l'avenue des Champs-Elysées,
au septième rang avant le rond-point.
En 1879, cet arbre gonflait déjà visiblement ses bourgeons (*)
<1ès le 15 février, et il en avait rabattu les écailles (xternes brunes
1« 1er mars, jour où la température moyenne diurne fut de -|-6o1,
mais qui avait été précédé de huit jours de gelée. Ses bourgeons
terminaux se montraient alors formant un corps vert, un peu
ovo'ide, de la grosseur d'une noix moyenne ; c'était la fin de la pre-
mière période de l'évolution de ces bourgeons. Le 4 mars, l'arbre
verdoyait nettement à distance; toutes les écailles, tant brunes
que vertes de ses bourgeons, s'étaient rabattues et laissaient à
découvert le faisceau des jeunes feuilles qui se montraient
encore dressées et rapprochées, pour chaque pousse, en une
masse longue de six ou sept centimètres; c'était la fin de
ta seconde période. Le 8 mars, cette masse de jeunes feuilles
«ncore dressées atteignait huit ou dix centimètres de longueur ;
deux bourgeons avaient rabattu leur première paire de feuilles,
€t celles de plusieurs autres s'écartaient pour se rabattre ; cet état
marquait la fin de la troisième période. Le 13 mars, l'arbre était
tout feuille et se faisait remarquer de loin par sa verdure au mi-
lieu de ses voisins dans lesquels l'état hivernal persistait sans
changement appréciable à l'œil. Tous ses bourgeons, à un très
(1) Il est à peine besoin de dire que je prends toujours le mot bour-
geon avec sa signification réelle, c'est-à-dire comme s'appliquant aux
germes, protégés par des écailles, qui doivent devenir les pousses et non
•à ces pousses elles-mêmes déjà plus ou moins développées, cette dernière
application étant abusive, non jusiifiée, bien qu'elle ne soit que trop fami-
lière aux arboriculteurs.
v/:gétation de quelques marronniers. 495
petit nombre près, avaient leurs six ou huit feuilles étalées, avec
les folioles pendantes et ployées en gouttière. Le 18 mars,
ces feuilles devenues horizontales, avec leurs folioles planes
et divergentes au bout du pétiole, caractérisant ainsi la fin
de la quatrième période, touchaient à leur état adulte, auquel
peu de jours suffirent pour les amener. A ce moment (18 mars),
les bourgeons, sur la moitié au moins des Marronniers des
Champs-Elysées, n'étaient pas encore visiblement gonflés ;
seuls les bourgeons terminaux, sur un certain nombre d'entre
eux, commençaient à montrer une portion de leurs écailles inté-
rieures vertes au delà de leurs écailles extérieures brunes ; ces
arbres se trouvaient donc, à la date du 18 mars, dans un état
tout au plus analogue à celui que leur voisin précoce avait atteint
dès le 15 février, c'est-à-dire plus d'un mois auparavant. Cette
différence considérable entre les époques auxquelles se sont ac-
complies de part et d'autre les phases successives de la végéta-
tion printanière s'est maintenue par la suite sans changement
notable, et tandis que l'arbre hâtif avait rabattu ses premières
feuilles le 8 mars, c'est seulement le 10 avril, en moyenne, que le
même fait a eu lieu pour la majorité des autres.
Par une sorte de compensation avec sa précocité végétative, le
Marronnier hâtif dont je parle paraît être complètement stérile.
En 1879, il n'avait montré que deux ou trois inflorescences dont
les fleurs tombèrent toutes sans s'ouvrir; en 1880, il n'a pas
produit une seule inflorescence, montrant ainsi une fois de plus
que, s'il appartient à une variété du Marronnier d'Inde caracté-
risée par sa feuillaison remarquablement hâtive, cette variété ne
pourra être propagée par voie de semis.
Voyons maintenant comment le même arbre s'est comporté
après le rude hiver de 1879-1880.
Le 15 février 1880, le gonflement de ses bourgeons était net-
tement appréciable à l'œil, certainement plus qu'il ne l'avait
été à la même date, en 1879; néanmoins, comme il m'a été
impossible de déterminer exactement le moment où ce gonflement
était égal à ce qu'il avait été le 1 o février de l'année précédente,
je prendrai comme point de départ cette même date du 15 février,
tout en reconnaissant qu'elle est trop tardive de quelques jours.
496 NOTES ET MÉMOIRES.
Le 22 (1)du même mois, tous ses bourgeons avaient rabattu leurs
écailles extérieures brunes et formaient chacun une masse d'un
vert roussâtre, longue de six ou sept centimètres, qui communi-
quait à l'arbre entier une teinte géaérale appréciable à distance;
même un assez grand nombre écartaient déjà de cette masse leur
première paire de feuilles. Je crois donc être plutôt au-dessous
qu'au-dessus de la réalité des faits en fixant au 22 février le mo-
ment où cet arbre avait atteint l'état auquel il n'était parvenu
que le l»' mars, en <879, et au 28 février au plus tard celui où il
avait terminé la période dont la fin avait eu lieu pour lui le 4 mars,
en 1879. Le 4 mars 1880, à peu près tous ses bourgeons avaient
rabattu horizontalement deux ou même trois paires de feuilles, et
Tarbre se faisait remarquer de loin par sa verdure au milieu de
tous ses voisins qui n'avaient pas modifié leur aspect hivernal ; il
était ainsi parvenu à un état au moins analogue à celui qu'il
avait atteint seulement le 13 mars, l'année précédente. Enfin, le 9
mars ^880, ses feuilles à peu près sans exception étaient étalées
avec leurs folioles horizontales et planes, déjà à peu près complète-
ment développées, arrivées par conséquent au point oîi elles
étaient parvenues le 18 mars, en 1879.
Appliquons maintenant aux faits que je viens de rapporter la
méthode des sommes de chaleur, afin de voir si elle sera en accord
ou en désaccord avec ces faits. Pour que la comparaison soit plus
rigoureuse et la conclusion plus nette, je ferai cette application
au seul Marronnier hàlif dont il ait été question jusqu'ici dans
cette note.
On sait que cette méthoJe consiste, à partir d'une date consi-
dérée comme point de départ, à relever jour par jour les tempé-
ratures moyennes supérieures à 0°, et à en additionner ensuite les
nombres relevés jusqu'au jour où s'est produit le phéaomène vé-
gétatif que l'on considère. L^i somme de cette addition indique avec
suffisamment de précision la quantité de chaleur que la plante a
dû recevoir pour être en état d'accomplir le phénomène végétatif
(4) C'est par erreur que dans le résumé de mes observations qui a été
imprimé dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, Séance du
8 juillet 1880, p. 22-28, j'ai écrit 24 février au lieu de 22 février.
VÉGÉTATION DE QljELQUES MARRONNIERS. 497
dont il s'agit. Il est admis que ce phénomène arrive, dans
deux années cnsécutives, quand la plante a reçu, pour chacune
de ces deux années, à fort peu près la même somme de cha-
leur.
Si je fais cette somme en me basant sur les tableaux météoro-
logiques publiés mensuellement dans les Comptes rendus de l'Aca-
démie des Sciences de Paris, et en prenant pour point de départ
le 1®"" janvier (1), je trouve que l'arbre pour lequel j'ai exposé la
marche du développement printanier avait reçu, en 1879: du
l*' janvier au 15 février, 130° 6; le 1*'^ mars, 182'' 8 ; le 4 mars
193°3; le 8 mars, •224» 4; le 13 mars, 260° 8; enfin 300«3 le 18
mars, moment où il était entièrement feuille, et où ses feuilles
bien étalées avaient atteint leur développement presque complet.
Il lui avait donc fallu 130° 6 pour l'amener à l'état dans lequel le
gonflement de ses bourgeons était directement appréciable à l'œil,
et ensuite 169° 7 l'avaient conduit à l'épanouissement et au déve-
loppement à fort peu près complet de ses feuilles.
En 1880, les résultats numériques ont été tout autres pour les
mêmes étapes du développement.
Le 45 février, l'arîjre dont il s'agit ici avait reçu 69° 9 ; le 22
février, 1 34° 8 ; le 28 février, 1 55° 0 ; le 4 mars, 204° 0 ; le 9 mars,
3120 0. Ainsi il était entré en végétation de manière appréciable à
l'œil lorsqu'il n'avait encore reçu que la moitié environ de la cha-
leur qui Tavait amené au même point l'année précédente; mais,
par compensation, le temps qui s'était écoulé entre ce premier
état et celui de la feuillaison complète lui avait apporté 242° 1 (au
lieu de 169° 7), c'est-à-dire 72° 4 déplus qu'il n'en avait reça en
1879 pour passer par les mêmes phases du développement prin-
tanier.
Pour rendre la comparaison plus facile je résume les données
qui précèdent sous la forme de tableau :
(1 ) Dans ma note sur les Marronniers hâtifs qui a paru, en 1879, dans
le Journal (p. 568-ob3), j'ai dit pourquoi je crois plus exact, quand il
s'agit du développement des bourgeons, de prendre empiriquement pour
point de départ le i" janvier, leur croissance ayant déjà commencé à
cette date.
32
498 NOTES ET MÉMOIRES.
DATES A LA FW SOMMES DE CHALECR t, fa ■
PÉRIODES d'évolction de ces périodes. à ces dates. , "''' ^"'^^^
^ des sommes
DES POUSSES. ;i879 1880 ■ 1879 1880 comparé à 1879.
\. Gonflement Tisible des
bourgeons ISfév. ISfév. 130° 6 69''9 70" 7 en moins.
2. Rabutlcment des écail-
les brunes; fin de la
ire période ^rmar- -2-2fév, d82o8 'l34o8 48o0ea moins.
3. /d.dcs écailles vertes;
fin de la 2e période. 4niars 28fév. 193"3 loooQ 38" 3 en moins.
4. /(/.desprcraicres fer*'-
Ics; fin de la 3^ pé-
riode 8 mars 4 mars 2240 4 204" 0 20° 4 en moins.
5. Expansion complète
des feuilles; fin de
la 4« pOriode 1 *-aars Omars 300''3 312" 0 H» 7 en plus.
Les données consignées dans ce tableau conduisent aux coaclu-
sions suivantes :
4° Bien que la température ait été beaucoup plus basse, en dé-
cembre et janvier, pendant l'hiver de 1879-1880, que pendant les
mois correspondants de l'biver de 1878-1879 (I), la reprise de la
végétation a été notablement plus hâtive pour le Marronnier qui
m'a servi d'e. principal exemple, dans cette note, à la fin du pre-
mier de ces deux hivers qu'à la fin du second. Nous verrons qu'il
en a été de même, avec des retards peu considérables, pour les eiuq
autres arbres de la même espèce sur lesquels j'ai suivi révolution
des pousses, et j'ajoute qu'il en a été encore de même, après un
intervalle marqué, pour la généralité des Marronniers d'Inde
plantés dans Paris.
2^ La méthode des sommes de chaleur me semble impuissante
à expliquer un pareil avancement dans la végétation qui s'est
jiroduit malgré l'influence et à la suite de gelées plus nombreuses
et incomparablement plus rigoureuses.
3° On ne peut songer à l'aire intervenir, en vue d'expliquer
cette plus grande précocité dans l'année la plus froide, radoucis-
sement cousidéraLle de la température qui est survenu entre les
Iroids exceptionnels du mois de décembre 1879 et ceux moins
excessifs mais encore rigoureux^de janvier 1880, car un adoucis-
sement plus marqué et plus prolongé avait eu lieu à la même
(1; JOimS DE CEI.ÉI
Hiver de 1878-1879 ^.jt Hiver d« 1879-1880
28/,
Déceiiibie. 2-2), g
Janvier . . 24r
U)
52
lEMPÉnATriiK »10\K.NNE SIENSIEI.I.E
Hiver de 1878-1879 Hiver de 1879-1860
0" 9 — 6" 8
00 0 — 0» 7
VÉGÉTATION DE QDELQUES MARRONjNIERS. 499.
époque, pendant l'hiver de 1878-1879. La période intermédiaire
de temps doux sans gelée a été de huit jours avec une température
moyenne maximum de + 10° 0, pendant l'hiver que nous venons
de traverser; elle avait été de onze jours avec une température
moyenne maximum de -}- ]\° 3, pendant l'hiver de l'année der-
nière.D'un autre côté, les quinze premiers jours de février 1880 ont
donné 41 0 9 pour la somme de leurs températures moyennes,
tandis que cette somme avait été de 86" 2 pour la première
moitié du mois de février 1879. Là n'est donc pas non plus la
cause de la hâtiveté plus grande qui a été observée en 1880.
4° La différence entre les sommes de la chaleur rf eue par l'ar-
bre en 1879 et 1880 va en diminuant rapidement à partir de la
reprise de la végétation. Elle était d'abord plus que du simple au
double; ensuite non seulement elle a fini par s'efiacer, mais
encore elle a été, en dernier lieu, remplacée par un excès, au
moment où les feuilles étaient complètement étalées et presque
adultes. Il résulte de là que le Marronnier en question a reçu
plus de chaleur en 1880 qu'en 1879, depuis la reprise de la végé-
tation jusqu'au complet épanouissement de ses feuilles.
Après avoir exposé en détail la marche de révolution pvin-
tanière sur le Marronnier A, il me reste à comparer succinctement
cette marche avec celle qu'ont suivie les cinq autres Marronniers
hâ.ifs sur lesquels ont également porté mes observations.
Celui de ces arbres qui a suivi de plus près le précédent a été
désigné par F, dans ma note de 1879.. C'est le vingtième, à partir
de la place de la Concorde, dans la deuxième rangée à .droite de
l'avenue des Champs-Elysées. Presque tous ses bourgeons avaient
rabattu leurs écailles brunes le 2o février (fin de la 1''^ période); le
2 mars, ses bourgeons terminauxrabattaieut leurs écailles vertes ou
montraient au delà de celles-ci la masse de leurs feuilles encore
dressées (fin de la 2^ période). Le 6 ou 7 du même mois, un bon
nombre de ses bourgeons avaient rabattu leur première ou même
leurs deux premières paires de feuilles (fin de la 3® période) ;
enfin du 1 0 au 1 2 mars, ses feuilles étaient généralement étalées,
avec leurs folioles horizontales et aplanies, peu éloignéesde leurs
proportions définitives (fin delà 4^ période). En somme, l'arbre
F n'a été, en 1880, en retard sur Aque de deux ou trois jouis
500 KOTES ET MÉMUlULS.
Au troisième rang par ordre de hâtiveté est venu, cette année,
l'arbre désigné par B dans ma première note, c'est-à-dire le quator-
zième le long duquai,en allant dupont des Invalides vers la place de
la Concorde, sur le Gpuis-la-Reine. Celui-ci^ a terminé les quatre
périodes successives de l'évolution de ses pousses les 1, 4,8 et 14
mars 1880. Il a donc suivi l'arbre A à huit jours environ d'inter-
valle pour la reprise de la végétation, et à cinq ou six jours seule-
ment pour la complète feuillaison, la température chaude de la pre-
mière quitzainedumoisdemars.pendant laquelle lamoyennegéné-
rale diurne a été de -f- 1 0°, avec un maximum de 1 3o 9, le 11 mars,
ayant abrfgé de plus en plus la durée des périodes d'évolution.
Le Marronnier C, placé sur le Cours-la-Reine, à la porte sud-ouest
du jardin des concerts d'été, n'a été en retard sur le précédent que
d'un ou au plus deux jours. Enfin les arbres D (Marronnier du
20 mars) etE (sur le Cours-!a-Reine, le long du quai, devant un
repère d'altitude) ont suivi à fort peu près également ce dernier
avec un re tard de deux ou trois jours au début. 11 n'y a donc eu,
en scn'mp, qu'u) inleivalle de dix ou onze jours, pour la reprise
apparente de la végétatioD, entre l'arbre A le plus hâtif des six,
et les aibres D, et E placés au dernier rang par ordre de hâtiveté.
J'ai dit plus haut que la végétation a été en avance en 1880 sur
1 879, non seulement pour les six Marronniers d'Inde hâtifs qai sont
l'objet de celte note, mais encore pour l'ensemble des arbres de
cette €spèce qui sont plantés eu grand nombre sur les promena-
des etks boulevards de Paris. Ce fait a été assez frappant pour
ne pouvoir passer inaperçu. En 1879, j'avais cru pouvoir fixer au
20 mars, en moyenne, le moment tù le gonflement des bourgeons
éiail devenu nettement appréciable sur la plupart de ces arbres;
au 10 avril celui où ils avaient étalé leurs premières feuilles;
enfin au 10 mai celui oùjls avaient commencé d'ouvrir leurs fleurs.
En 1880, les dates correspondantes ont été, d'après mes observa-
tions, 1 0 mars, 25 mars et 20 avril, avec quelque peu d'avance
quant aux arbres du Jardin des Tuileries. Les sommes de cha-
leur reçues par la moyenne des arbres avait été, en 1879, 323">3 le
20 mars, iee^b le 1 0 avril, 704°1 le 1 0 mai; elles ont été pour 1880,
272«3 le 10 mars, 4'15°7 le 25 mars, 674o2 le ïO avril : elles ont
donc été toutes plus faibles en 1880, aux trois moments princi-
VÉGÉTATION DE QUELQUES MARRONNIERS. 501
paux de révolution printanière qu'elles ne l'avaient été en 1879,
à ces mêmes moments. Eotre l'époque où les bourgeons étaient
visiblement gonflés et celle où les feuilles ont commencé de
s'étaler, la somme de chaleur reçue a été U3o2 en 1879 et U3°4
en 1880; de cette dernière époque à l'épanouissement des fleurs,
les arbres ont reçu 237o6 en 1879, 288oi en 1880 (1). Du premier
au second de ces faits, il s'est écoulé 20 jours en 1879, et seule-
ment 15 en 1880 ; l'intervalle entre le second fait et le troisième
s'est trouve être de un mois en 1879, de 23 jours en 1880, G'îtte
différence résulte, ce me semble, de ce que les mois de mars et
avril ont été beaucoup plus chauds (surtout mars) dans la dernière
période de ces deux années. Leurs moyennes ont été de 9°8 pour
marset9o6 pour avril, en 1880; elles avaient été seulement d^6o9
pour mars et 7o9 pour avril, en 1879.
J'ai établi, dans ma première note, que sur les six Mirronaiers
hâtifs des Tuileriers et des Ghamps-E'ysées « les uns (A, F) fleu-
» rissent à peine et n'amènent pas jusqu'à leur développement
» complet les inflorescences peu nombreuses qu'ils ont pu mon-
» trer d'abord ; les autres peuvent montrer un plus grand
» nombre d'inflorescences (B, G, D, E), mais la plupart de leurs
» fleurs tombent avant leur développement complet (ou sans
» avoir noué de fruits (D); d'où l'on voit, ai-je ajouté, que, en
» en général, la précocité végétative exerce une influence défa-
» vorable sur la fleuraison » (et sur la fructification). Get énoncé,
basé sur les observations de 1878 et 1879, a été pleinement con-
firmé par celles de 1880.
(1) Ces nombres ne doivent évidemment pas être pris comme ayant
une exactitude matliémalique. Il est clair en effet que si, quand il s'agit
d'un seul arbre, on peut déterminer les dates des périodes végétatives avec
une approxiraaiioa satisfaisante, il n'en est pas de même lorsqu'il est
question de prendre une date moyenne pour ces mêmes périodes sur
un grand nombre de sujets. Daus ce dernier cas, il est à peu près certain
que les déterminations faites par différentes personnes seraient assez dis-
semblables pour que les données numériques qui en découleraient en
devinssent nolabl ment inégales. — Toutefois, dans l'exemple présent,
il me semble digne de remarque que les quantités dp chaleur reçues,
pendant les deux années sur lesquelles ont porté mes observations, aient
été identiques de la reprise do la végétatioo jusqu'à l'épaocaissement des
premières feuilles et peu différentes depuis cette dernière date jusqu'à
l'épanouissement des (leurs.
502 NOTES ET MÉMOIRES.
Les deux arbres A et F (de l'avenue des Champs-Elysées) ont
été complètement stériles et n'ont pas montré une seule inflores-
cence en 1880. Le Marronnier du 20 mars ou D, en a produit un
petit nombre, seulement dans sa partie supérieure; mais il ne m'a
point paru avoir noué un seul fruit. Qaant aux trois autres B, C,
E (sur le Gours-la-Reine), ils ont eu une floraison à peu près
normale; les deux derniers seuls ont noué un ass€Z grand nom-
bre d'ovaires, surtout C et E, mais sans que le résultat définitif
ait été bien avantageux pour cela, au point de vue de la fructifica-
tion. Eq effet, en examinant attentivement ces arbres, au commen-
cement d'aoùH 880, je n'ai vu quun seul fruit bien développé tout
au sommet de l'arbre B ; j'en ai compté seulement 7 ou 8 en bon
état sur E et une dizaine sur C, tandis que leurs voisins en por-
taient un nombre bien plus considérable. J'ai même remaïqué
sur E cette particularité qu'un bon nombre de ses inflorescences
avaient noué la plupart de leurs fruits, mais sans que ceux-ci, à
cette époque avancée de l'année, où ceux qui avaient eu leur
croissance normale étaient déjà parvenus à leur grosseur à peu
près définitive, eussent dépassé le volume d'une noisette; ils
étaient cependant restés en place, malgré leur atrophie.
En somme : r Les Marronniers d'Inde qui ont fourni le sujet de
celte seconde note ont été encore plus hâtifs après l'hiver excep-
tionnellement rigoureux de 1879-1880 qu'ils ne l'avaient été
après celui incomparablement plus doux de 1878-1879. 2o Cette
plus gi'&nde hâtiveté inhérente à des particularités inconnues de
leur organisation est en contradiction avec la théorie des sommes
de chaleur appliquée à l'explication des phénomènes végétatifs.
30 Ils se sont comportés, au point de vue de la reproduction, en
1880 comme en 1879 : deux d'entre eux (A, F) n'ont pas même
montré une fleur ; un troisième (D) a très peu fleuri sans donner
un Sful fruit; les trois autres (B, G, E) ont fleuri presque autant
que la généralité de leurs voisins, mais l'un d'eux (Bj n'a mené
à bien qu'un seul fruit, et les deux autres (C, E) n'eu ont amené
au volume défiailif qu'un nombre bien faible, tant d'une manière
absolue que relativement à la quantité des fleurs qu'ils avaient
épanouies.
RAPPORTS, — l'horticulture AU CONCOURS RÉGIONAL DE MELL'N. o03
RAPPORTS
Rapport sur la Réunion des Délégués agricoles et horticoles
AU Concours régional de Melun; — Vœu en faveur de l'Horti-
culture (1).
Par m. F. Hérincq,
Messieurs,
A roccasion du Concours régional de Melun, M. le Ministre ae
l'Agriculture et du Commerce avait convoqué les exposants, lô
Jnry, et les délégués des associations agricoles et horticoles de \a
région, pour proposer les modifications qu'il conviendrait d'ap-
porter à l'arrêté du concours de l'anné^ prochaine.
La réunion a eu lieu le 18 juin dernier, à l'Hôtel de ville de.
Melun, sous la présidence de M. le Cammissaire général de l'Ex-
position agricole.
L'Horticulture était représentée pa^* les Sociétés de Paris, de
MeluD, de Senlis et de Montmorency. Délégué de la Société natio-
nale et centrale de France, pour assister à cette sorte de Congrès,
je dois rendre compte des résultats obtenus, ou mieux, des vœux
. qui ont été émis par cette assemblée régionale.
Parmi ces vœux, un seul intéresse nos Horticulteurs. Il a été
formulé par le délégué de la Société de Melun, et consiste à faire
admettre l'Horticulture dans les concours régionaux, aux mêmes
titres et avec les mêmes droits que l'Agriculture, c'est-à-;lire de
la faire participer aux récompenses accordées aux produits agri-
coles.
Cette proposition a soulevé tout d'abord une assez vive opposi-
tion. On a fait remarquer que l'Horticulture recevait chaque année
des récompenses des Sociétés locales; que ces Sociétés étaient sub-
ventionnées par le département, ou par la ville dans laquelle est
le siège de la Société ; qu'ensuite l'Horticulture était, avant tout,
une science agréable, et que les Concours régionaux avaient prin-
cipalement pour but d'encourager la production de cnoses
utiles, eic, etc.
(t) Présenlé le 8 juillet 1880.
504 RAPPORTS.
C'est alors que M. le délégué de la Société de Senlis proposa un
amendement d'après lequel il n'y aurait seulement que l'Horticul-
ture utile : arbres forestiers, fruitiers, légumes, etc., qui seraient
admis dans les Concours régionaux aux mê mes titres et droits
que les produits de l'Agriculture. La proposition ainsi réduite a
été votée à l'unanimité et le bureau s'est chargé de la soumettre
à l'appiéciation de M. le Ministre de l'Agriculture et du Com-
merce.
Rapport sur un Thermomètre avertisseur électrique construit
PAR M. EoN, A Paris (1);
M. Cn. DE Vendeuvre, Rapporteur.
Messieurs,
La Commission que vous avez chargée d'étudier et d'apprécier
le thermomètre avertisseur de M. Eon s'est réunie, le mercredi
2 juin, au dépôt de la Compagnie des omnibus de l'avenue
de Wagram.
Cette Commission était composée de MM. Heringer, P résident,
Hanoteau, Villain et de Vendeuvre, Rapporteur.
Le thermomètre que nous avons eu à examiner est une ingé-
nieuse transformation du thermométrographe de Bellani, dans
lequel M. Eon a remplacé les index par deux fils de platine; mais
par cela même que les index sont supprimés, il cesse d'inscrire,
d'enregistrer pour avertir; aussi son inventeur Ta-t-il appelé, avec
beaucoup de sens, thermomètre avertisseur.
Cet instrument est un thermomètre à alcool recourbé en forme
d'U. Une colonne de mercure remplit la partie cintrée de l'appa-
reil. Sous l'action des variations de la température, la liqueur
alcoolique, contenue dans le réservoir, augmentant ou diminuant
de volume, déplace dans un sens ou dans l'autre la colonne
de mercure dont les extrémités viendront, dans certains cas
prévu?, immerger l'un ou l'autre des fils de platine ajustés dans
les branches du thermomètre, de telle sorte que le contact du
mercure (qui est un véritable trait d'union) et de l'un des fils de
(1) Présenté le 24 juin i880.
SDR UN THERMOMÈTRE AVERTISSEUR DE M. EON. 505
platine se produira sous une température prévue. Chacun des
deux fils est en communication avec l'un des pôles d'une pile. Le
mercure contenu dans la partie cintrée de l'appareil est, au
moyen d'un 3« fil, en communication constante avec l'autre
pôle de la pile.
Quand, sous l'action de variations de température, le mercure
montant dans l'une des branches du tube viendra immerger le
bout inférieur de l'un des fils, les deux pôles se trouveront en
contact, la sonnerie sera mise en mouvement, pour ne s'arrêter
qu'après la cessation du contact. Cette sonnerie peut être placée à
une distance quelconqtie de l'appareil, pourvu qu'elle y soit reliée
par deux fils; on sera ainsi averti que les températures prévues
sont atteintes. Le fil de platine qui indique le minimum ne peut
être changé à volonté, il a dû être fixé d'avance par le construc-
teur ; le maximum au contraire est variable à volonté.
Au dépôt de l'avenue W^gram, 12 appareils sont installés dans
des silos de 7 mètres de profondeur contenant chacun 200 tonnes
de grains, avoines, orges, féveroles, maïs; ils y fonctionnent
depuis 18 mois avec une précision qui ne s'est jamais démentie.
Or, dans de telles conditions d'agglomération, les fermentations
sont fréquentes; si elles se prolongeaient, elles détermineraient
l'avarie, la perte même des produits emmagasinés, quelquefois
pourraient aussi causer des incendies.
Il est donc important de connaître les perturbations qui- peu-
vent se produire dans des milieux où il est impossible de péné-
trer : là, l'appareil Eon est un avertisseur certain.
Au moment de notre visite, le chef du dépôt qui nous a reçus,
conduits et renseignés avec la plus exquise bienveillance, faisait
vider deux silos pleins de maïs, qui commençaient à fermenter ;
il avait été averti en temps utile, parce que, cette fermentation
commençant à 20", le thermomètre placé dans la masse avait
été préalablement réglé à cette température ; le contact s'étant
produit, la sonnerie correspondant aux deux thermomètres placés
dans le silo s'était mise en mouvement et avait prévenu que la
fermentation commençait, qu'il fallait aviser.
Nous avons pu constater au toucher et à l'odorat que les pro-
nostics du thermomètre étaient rigoureusement exacts. Le chef
506 RAPPORTS.
du dépôt reconnaît que ces appareils lui sont de la plus grande
utilité, qu'ils rendent à la Compagnie les plus réels services.
Les lieux où les appareils Eon ont leur place marquée sont
nombreux. Ils peuvent prévenir des incendies, assurer le succès
d'opéraiions qui nécessitent une grande régularité de température;
si les serres, les magnaneries de quelque importance en étaient
pourvues, on éviterait bien des perles que causent des abaissements
subits de température résultant du bris d'une vitre, do la négli-
gence d'un chauËfeur, de l'extinction d'un feu.
Dans l'introduct on du fil de platine à travers le verre il y a une
très grande difficulté vaincue qui prouve un habile praticien.
Enfin, M. Eon a trouvé le moyen d'empêcher le mercure
de s'oxyder et par suite de se diviser en globules ; il en résulte
que ses instruments sont toujours parfaitement réglés, prêts à
fonctionner.
L'appareil Eon, avec tous ses accessoires, ne coûte que 65 francs;
il est donc abordable à toutes les bourses.
Pour ces motifs, votre Commission vous aurait proposé le renvoi
de ce Rapport à la Commission des Récompenses; mais cet
appareil ayant été récompensé par le Jury de la dernière Exposi-
tion, nous nous bornons à demander l'insertion dudit Rapport
dans le Journal de la Société.
Rapport sur les Ekgrais chimiques et notamment sur le Floral,
APPLIQUÉ FAR M. DUDOUY A l'HoRTICDLTDRE;
M. Michelin, Rapporteur.
Messieurs,
M. Dudoûy, fabricant de produits chimiques, membre de notre
Société, a soumis à notre appréciation, vers la fin de i'année 1877,
un engrais auquel il donne le nom de Floral.
Une Commission a été nommée et prise dans les deux Comités
d'Arboriculture et de Floriculture. iMM. Boizard, Ronnel, Cha-
rollois, Corriol, Delamarre, Dupuy, Loury, Michelin, Pigny,
Preschtz et Remy père, devaient en faire partie : M. Preschez en
fut nommé Président et M. Delamarre Secrétaire; mais comme ce
dernier, ayant été indisposé, n'a pu assister aux réunions qui ont
SUR l'enguais chimique le floral. o07
suivi la première, j'ai été appelé à le remplacer, et par suite à
rédiger ce Rapport.
Si la formation de cette Commission remonte à une époque
éloignée, ne blâmez pas son silence longtemps prolongé, et surtout
ne l'accusez pas d'indifférence, mais attribuez le retard qu'a subi
ce Rapport à l'importance de l'étude qu'elle avait à faire, au peu
d'ancienneté de l'emploi des Engrais chimiques dans l'Horiicul-
ture, enfin au vif désir qu'elle a eu de ne vous remettre qu'un
travail dont elle pût affirmer les conclusions.
La Commission un peu nombreuse et obligée à plusieurs visites,
examens et déplacements, n'a pu réunir toujours tous ses Mem-
bres ; MM. Dupuy et Loury n'ont pu se rendre aux convocations
qui leur ont été adressées.
Avant d'entrer en matière, je dois expliquer que M. Dudoiiy ne se
présente pas comme inventeur^ mais simplement comme élève du
professeur Georges Ville dont les leçons et les expériences ont con-
tribué à donner, depuis une quinzaine d'années, une impulsion très
utile par l'effet de laquelle l'Agriculture emploie aujourd'hui en
grande quantité les engrais chimiques composés avec l'acide phos-
phorique^ Vazote, la potasse et la chaux, conjointement avec les fu-
miersde ferme qui ne sont nullement exclus, pour rendre à la terre
les substances que 'les plantes ont épuisées. Les cultivateurs répan-
dent sur le sol ces substances dans des proportions différentes, basées
sur l'état des sols auxquels ils les destinent et ils les enfouissent par
les labours. Dans certains cas, elles peuvent être employées de la
même manière pour donner de l'activité aux cultures maraîchères.
Il paraissait plus à propos, pour certaines plantes délicates, et no-
tamment pour celles qui sont élevées en pots, de les introduire
par les arrosages ; de là est venue l'idée de préparer pour l'horti-
culture des engrais toujours composés avec les mêmes substances,
mais employés à l'état de sels c<implètement solubles comme de-
vant agir plus énergiqueraent sur les végétaux. M. Dudoiiy, s'ap-
puyant sur cette donnée, a offert aux horticulteurs une prépara-
tion spéciale à laquelle il donne le nom de Floral.
La ferme produit ses fumiers et, pour une culture intensive, ils
lui suffisent à peine ; l'horticulture est obligée de les achètera des
prix élevés, de les transporter à grands frais à cause de leur poids
508 BAPPORTS.
et de leur volume ; elle trouvera sans doute certains avantages
dans ces substances non encombrantes qui, introduites dans le
sol, peuvent déterminer l'accroissement des plantes. L'expérience
fixera les praticiens sur l'usage qu'ils peuvent faire de ces engrais
et sur la manière de les approprier aux différents végétaux qu'ils
ont à traiter. Quant à la Commission, son devoir consiste à rendre
compte des faits qu'elle a observés.
J'en retracerai sommairement le récit ; les procès-verbaux des
séances de la Commission en contiennent le détail circonstancié ;
ils seront conservés.
J'ai seulement besoin d'expliquer que le Floral est à l'état de
poudre ou mieux de sel, et doit être mêlé à très petite dose à l'eau
pour être administré par arrosages. 11 réunit les substances
indiquées plus haut dont on fait usage dans la culture, mais à un
état de grande pureté, de manière à les rendre immédiatement
solubles et assimilables aux plantes. Il est bien entendu que là où
l'arrosage n'est pas praticable, c'est l'engrais chimique ordinaire,
l'engrais pulvérulent qui doit être employé.
Visites de la Commission.
M. Dudoûy, à Saini-ODen-l'Aumône, en facR de la ville de Pon-
toise dont il n'est séparé que par la rivière de l'Oise, occupe des
magasins contenant en grande quantité les engrais destinés à l'a-
griculture.
Auprès des bâtiments est son champ d'expériences, vaste ter-
rain dans lequel il cultive tous les produits habituels de l'horti-
culture, les fleurs, les plantes, les arbres et arbustes d'ornement,
les arbres fruitiers, les légumes de toute sorte. Là, les végétaux
sont confiés à des terrains de diverses nature et qualité ; il en est
que l'expérimentateur, pour rendre plus palpable l'effet des en-
grais chimiques, a placés dans des sable? de natures diverses,
certains même dans des sables absolument inertes, dans du
ballast par exemple.
La première visite de la Commission a eu lieu le 18 décembre
1877. Fut examiné en premier lieu un lot de 14 arbres fruili'^rs :
4 Poiriers, 2 Pommiers, 2 Pêchers, 2 Pruniers, 2 Abricotiers,
2 ceps de Vigne âgés de 2 et 3 ans et plantés depuis un an dans des
SUR l'engrais chimique le floral. £09
bacs en bois de 40 centimètres de diamètre, remplis de sable de
plaine ou ballast.
Ces arbres, ai rosés avec du Floral, ont très bien poussé en ra-
cines et en bois; les racines sont longues ; les radicelles sont nom-
breuses. L'arrosage a été fait à raison de 2 grammes de Floral par
litre d'eau. Des Fraisiers en plein air ont très bien végété et sont
munis de radicelles fort belles : même observation sur de l'Oseille,
des Roses de Noël, Chicorée de Meaux, Lis, Iris, etc.; sur un
Dracœnaeu pot très bien enraciné, un Ficus d'un an, des Yucca
gloriosa et beaucoup d'autres plantes.
Observation a été faite que les pots employés étaient trop grands
et que les effets du procédé seraient plus sensibles, s'il était fait
usage des godets dont on se sert en horticulture ; qu'il serait utile
que des expériences comparatives fussent faites pour les mêmes
plantes, avec k s mêmt s arrosages, dans des sables de ditïérente
nature, dans de la terre ordinaire de rempotage, dans la terre
de Bruyère, enfin traitées par les moyens habituels. Enfin, au sujet
des sables, M. Dudoûy a déclaré que la plus belle végétation
avait été obtenue dans le sable blanc ; qu'elle avait été moins belle
dans le sablcbrun et inférieure dans les sables de plaine ou bal-
last.
La Commission a constaté des résultats très satisfaisants dans
l'emploi du Floral, pour la végétation souterraine, savoir le déve-
loppement des racines; elle désire suivre les expériences pour se
rendre compte de ce que l'engrais en question peut produire hors
de terre, sur l'accroissement des branches, feuilles, fleurs et
fruits.
L'Exposition internationale du Champ-de-Mars a fourni l'occa-
siop, en <878, de plusieurs visites de la Commission à l'efîet d'y
examiner les végétaux que M. Dudoûy y avait plantés et traités
par les arrosages au Floral.
Un pavillon en terre cuite, kiosque élégant, a été entièrement
garni et orné avec les plantes de M. Dudoûy traitées selon sa mé-
thode, savoir des Canna, Perilla, Solanum, Ferdinanda, Pétunia,
Pelargonium zonale, Pelargonium Lierre, Bégonias tubé-
leux, etc.:
Les feuilles abondent, la végétation est luxuriante; elle a peut-
519 H APPORTS.
être un peu nui à la floraison des Pelargonium ; la charpente lies
plantes est forte et bien raembrée ; d'aiileurs à l'effet des engrais
liquides devait se joindre celui de la terre d'excellente qualité qui,
par les soins de rAdmlDistration, avait formé les massifs. Dans
des v^ses, on voit des Pelargonium Lierre dont le feuillage très
toufîuest essentiellement fort et nerveux. Un Aspidistra en vase,
planté exclusivement dans le sable, est dépoté et se montre garni
d'un appareil de racines très bien constituées. Une série d'arbres
fruitiers plantés dans une couche de sable, de O'^TO d'épaisseur,
s'est maintenue dans un état de végétation ordinaire, sans égaler
toutefois une partie d'arbres de même nature traités pareillement
par l'engrais liquide, mais plantés dans de bonne terre végé-
tale.
Le fait qui paraît saillant, dans l'espèce, est la manière dont
les arbres plajités dans la plate-bande de sable se sont soutenus.
Des plates-bandes garnies de Belles de nuit. Pétunias, SolanurUy
Ricins, Fcrdinanda, Maïs, présentent des résultats inégaux, et qui
ne sont pas à l'avantage des grandes plantes qui forment les fonds
des plrites-bandes.Il est expliqué que les plantations avaient é'.é faites
un peu tard et qu'ici, comme dans plusieurs cas, l'A'lministrHtion
du Cliamp-de-Mars avait eu à employer le Floral pour ramener au
point normal des végétations arriérées. Cette observation s'applique
entre autres à un massif de Wigandia qui, au début, ne marchaient
pas convenablement et qu'on trouve aujourd'hui bien corsés et en
bon chemin pour atteindre une force satisfaisant^^, au moment
voulu. Uu groupe de Dahlias présente un excès de végétation qui
certainement a trompé le jardinier et a été nuisible à la floraison,
à causede la grande confusion qui règne dans les tiges et étouffe
les fleurs trop couvertes par le feuillcige.
La Commission, après un examen ayant porté sur un assorti-
ment très varié de plantes de pleine terre, a constaté des résultats
très efficaces sous le rapport de la vigueur des plantes, parfois as-
sez exagérée pour amoindrir la floraison. L'effet produit sur la vi-
gueur des plantts a été affirmé par les agents de l'Administration
chargés de l'ornenientation du Ghamp-de-Mars et qui ont fait usage
du Floral sur certaines parties où la végétation des pelouse?,
massifs, plates-bandes laissait à désirer.
SUR l'engrais chimique le floral. 511
Un point essentiel a été acquis par eux : c'est que l'engrai s n'a
pas été nuisible aux plantes, lorsque, dans certains cas, ils ont
augmenté outre mesure la dose indiquée par M. Dudoiiy. On
peut en conclure que l'usage ne présente aucun danger pour
les végétaux, mais que, pour en faire un emploi avantageux, il
faut agir judicieusement, avec des soies intelligents et les lumières
de l'expérience.
Deux autres visites eurent lieu au Champ-dt-Mars et au
Trocadéro ; elles portèrent spécialement sur Tapplicalion du
Floral aux gazons des pelouses et à une cressonnière sise au
Tfocadéro. Cette dernière était étagée en deux parties distinctes
dont Tune, ayant été arrosée avec du Floral, eut un avantage très
marqué sur l'autre qui ne l'avait pas été.
Les plantes de Cresson traité à l'engrais étaient plus forte?,
les feuilles étaient plus tendres, moins piquantes et plus agréables
au goût; suivant la déclaration des exploitants, la récolle des par-
ties traitées par l'engrais minéral se faisait moitié plus tôt que
dans la culture ordinaire, par exemple &ix jours après la cueil-
lette.
Qaant au gazon , l'épreuve comparative fut basée sur les dosages
suivants portés sur six carrés de 1" 50 de superficie, savoir 20, 40,
60, 80, 100 et même 200 grammes de poudre pour chaque arro-
soir contenant uniformément 10 litres d'eau.
Les observations faites sur ces carrés ont démontré qu'avec la
plus faible dose de 20 grammes on obtient une amélioration ap-
préciable ; mais que, pour avoir un gazon également fourni, pous-
sant bien, conservant la nuance tandre qui lui donne tout son
charme, il ne faut pas dépasser la dose de 60 grammes correspon-
dant environ à la moyenne.
Il était important de reconnaître ce qu'avaient pu produire les do-
sages, exagérés à dessein par l'expérimentateur, de 80 à 200 gram-
mes. Or, donnant au gazon une vigueur déplus enplus énergique,
ces dosages ne parvinrent pas à lui être nuisibles, même au degré
excessif de 200 grammes ; seulement l'aspect agréable du gazon
perdit à cette épreuve et il se produisit dans la végétation un
temps d'arrêt d'autant plus acceatué que l'eau était plus chargée
de poudre.
512 RAPPORTS.
M. Pigny, membre de la Commission, avait reçu de M. Dudoûy
du Floral pour en faire l'épreuve dans ses cultures. Telle fut la
manière de procéder de notre collègue et tels furent les r<5sultats
obtenus par lui sur des plantes en pots, choisies à dessein parmi
celles dont la végétation était inférieure ; toutes ayant, bien en-
tendu, été traitées delà même manière.
N" i . Pritchardia filifera. Sable de grès fin, avec un peu de
terre franche. Ce mélange est celui qui a le mieux réussi. Une
plante semblable laissée dans sa vieille terre et arrosée a eu
moins de végétation que celle qui a été laissée dans le sable.
N° 2. Chamxrops excelsa. Terre de jardin pure avec un peu de
terre de Bruyère. Un exemplaire ayant été rempoté et laulre
ne l'ayant pas été et ayant été laissé dans sa vieille terre, ce der-
nier n'a pas autant profité que le premier, et est resté dans son
état normal, tout en étant bien portant.
N° 3. Dracœiia brasUiensis. Terre de Bruyère pure. Cette
plante, qui était malade, a repris une belle végétation ; ses ra-
cines étaient devenues fortes et parfaitement blanches ; ses
feuilles étaient superbes.
No 4. Latania borbonica Hort. Exemplaire laissé dans sa vieille
terre ; bonne végétation, feuilles et racines.
Un Chamserops humilis non retiré de même de sa vieille terre a
eu des racines splendides et remplissant tellement le pot qu'il
n'y avait plus de terre et que la plante n'était plus alimentée que
par l'engrais.
No 5, Un autre Chamserops humilis rempoté avec terre et sable.
Végétation extraordinaire et à tel point qu'il n'y a plus de terre et
que celle-ci est remplacée par les racines qui remplissent telle-
ment le pot qu'elles en font sortir la plante.
No 6. Chamxrops excelsa. Sable de giès très fin, pur. Végéta-
tion aérienne splendide, racines superbts.
Je ferai remarquer que l'épreuve a été faite sur des Pandanus,
avec l'insuccès le plus complet, sans qu'on ait su à quoi l'at-
tribuer.
Il est bien entendu que les plantes soumises à l'expérience
étaient toutes jeunes, de même âge et les plus délicates parmi
les autres, ou même souffrantes
SUR l'engrais chimique le floral. 513
M. Pigijy conclut en reconnaissant la grande efficacité du
Floral sur la végétation des plantes en pots. Avec l'aide de cet
engrais minéral , elles peuvent vivre avec vigueur pour ainsi
dite sans terre végétale, en exceptant néanmoins , par une réserve
inévitable, celles que l'expérience démontrerait ne pouvoir, par
exception, s'accommoder de ce régime.
M. Pigoy croit aussi à la nécessité de continuer h traitement
une fois qu'il a été entrepris; Cette exigence ne paraît pas à tous
les Membres présents devoir s'imposer avec un caractère absolu.
Ce fait devrait alors S'^ reproduiie dans tous les cas où des végé-
taux auraient été traités par des procédés particulièrement éner-
giques ; ainsi les plantes livrées au commerce, après avoir été
excitées à pousser vigoureusement par des arrosages faits avec les
engrais humains délayés ou par d'autres moyens analogues, ne
sont pas condamnées à périr parce qu'elles cessent d'être sous
l'influence de ces puissants engrais.
Plus tard, en j'ùn 1879, quatre Membres de la Commission se
sont transportés de nouveau à Saint-Oaen-rAumÔQe,où ils ont re-
trouvé les vastes jardins de M. Dudoiiy en pleine végétation et
toujours avec des combinaisons ayant pour but les études compa-
ratives indiquées plus haut. Avec les plantes d'ornement il y
avait des plates-bandes couvertes de Pois en collection, de Fèves,
d'arbres fruitiers de belle venue et bien fructifères , en partie
cultivés avec le fumier et en partie avec l'engrais minéral, ce
dernier ayant généralement l'avantage et tçujours satisfaisant
même pour les cultures faites dans du sable.
Même observation favorable pour de jeunes plantes cultivées
en pot?, dans la terre ordinaire, telles que Ficus,. Dracxna, As -
pidistra, et beaucoup d'autres espèces arrosées avec le Floral et
comparées à d'autres non soumises à ce mode spécial.
Le 24 juin 1879, la Commission se rendait à Villeneuve-le-Roi
(Seine-et-Oise), chez M. Godefroy, propriétaire, ancien cultivateur,
membre de la Société des Agriculteurs de France, Secrétaire de la
section d'Agriculture, etc., qui, très compétent en ces matières,
a fait des applications très étudiées et comparatives des engrais de
M. Dudoûy. Je passe sur les cultures de légumes très variées du
jardin qui étaient fructifères, en bonne végétation, et je cite, comme
33
514 RAPrORTS.
vues au dehors : 1° une pièce de terre couverte de Pommes de terre
qui, fumre uniquement audit engrais, chaque année, a donné
trois récoltes successives exemptes de maladie et d'un fort bon rap-
port. Plus loip, à droite, en remontant la route, est un grand champ
d'expérierces avec allées au milieu, planches à droite et à gau-
che ensemencées des mêmes végétaux ; cinq Graminées anglaises.
Betteraves, Choux, Carottes, Mai*, Haricots, etc. ; d'un côté du fu-
mier de ferme, de l'autre de l'engrais chimique. Or on signalait une
supériorité relative accusée sur le côté fumé au moyen des engrais
minéraux , mais qui était particulièrement caractérisée sur les
Graminées, cù le résultat était très appréciable.
On ne peut vraiment raisonner sur l'usage des engrais chimi-
ques appliqués à l'horticulture sans chercher quels services ils
peuvent rendre pour la culture des légumes; aus«i, la Commission
jijgea-t-f lie utile de se transporter, le l»"" juillet •! 879, à Croissy,
prèsChatou (Seiue-et-Oise),cù elle savait devoir trouver des cultu-
res importantes de Navels et Carottes récoltés en grand dans le pays,
et pour lesquelles on emploie une quantité considéiable d'engrais
chimiques.
M. Philippe, cultivateur audit lieu, fit parcourir à la Commission
une grande pièce de terre sise à proximité du village, semée en
Carottes. Dans un champ traité avec le fum'er, un carré avait en
outre été arrosé une seule fois ôvec l'engrais minéral liquide, le
Floral, Or, il présentait des tiges plus fortes et d'un vert plus
foncé que celles de la partie qui n'avait pas subi l'arrosage ; les
racines étaient d'unrougeun peu p!us accentué.
Un grand carré avait été amendé avec l'engrais en poudre : la
végétation en était plus satisfaisante; les racines étaient éga-
lement plus avantageuses. Une bande avait été soupoudrée avec
l'engrais chimique, puis arrosée ; elle était supérieure par les
tiges et les racines ; les tiges, plus vertes, étaient aus^i plus
cor.'ées.
M. Philippe est d'avis qu'il faudrait enterrer les poudres et ne
pas se contenter de les répandre sur le sol. D'ailleurs, quand on
fait ainsi et lorsque la plante est déjà levée, il faut arroser
après; car, sens cette précaution, on risquerait de biùler les
fanes.
SUR l'engrais chimique le floral. 515
La terre, comme celles de la vallée de la Seine, est légère,
sableuse, fine, et a 30 ou 40 centimètres de profondeur. 0 i trouve
un gou'^-sol de sable caillouteux, très profond et rappelantrancien
lit du fleuve.
L=îs Navets de ce cuUivateur étaient récoltés, ce qui n'avait
rien d'étonnant dans ce pays où on cultivait en ce moment ceux
de la troisième récolle. Il déclara avoir fait usage de l'engrais
chimique orclinair"?, en pondre, répandu sur le sol, et nous dit que,
là où il ne l'avait pas chj ployé, les fanes étaient jaunes, maigres,
plus cbé'ives ; les Navets éiaien.t plus petits, tandis que, dans les
parties soumises au traitement, les tiges étaient vertes et forte?,
les racines plus belles. Il s'est déclaré convainca de l'efficacité de
l'engrais. La Commission l'a engagé à se rendre compte du pro-
duit qu'on obtiendrait en employant l'engrais min^^ral seul et
s>ns fumier.
La Commission s'est ensuite dirigée vers le milieu de la plaine,
à peu de distance du territoire du Vésinet, sur un champ de
grande étendue où elle a trouvé le sieur Bonnet, père., occupé
à arracher des Navets, à les botteler et à en charger une voi-
ture.
La récolte, belle et satisfaisante à tous les titT'îs, avait été sau-
poudrée d'engrais, lorsque les plantes étaient encore jeunes. Au
bout de dix jours, nous dit-il, on voyait déjà les suites de l'opéra-
tion dont il reconnaissait l'efficacisé avec une conviction d'autant
plus arrêtée qu'elle était basée sur son expérience. Il préférait cei
engrais au guano, qui demandait une préparation et une main-
d'œuvre que ii'exige aucunement la poudre fournie par M Da-
douy.
M. Jean Bonnet, fils du précédent, a constaté les mêmes résul-
tats que son père, dans ses cultures qui sont également fort
importantes.
Il & amené à une belle végétation des champs dont le3 Navets
poussaient peu ou mal. Il était en train d'arracher et de charger
sur une voiture des racines qui étaient de toute beauté.
Ce dernier propriétaire noas fit remarquer un autre champ de
Navets contigu au sien et appartenant à un cultivateur de la com-
mune voisine de Montesson et dans lequel cinq planchas, traitées
516 RAPPORTS. — SUR l'engrais CHIMIQUE LE FLORAL.
par l'engrais, dépassaient sensiblement pour la beauté desplantes
le restant de la pièce qui n'avait aucunement reçu les engrais dont
est question.
De très belles récoltes en racines de Navets surmontées de belles
tiges ont enfin été remarquées dans la culture de M. Emile Brenu.
La dernière épreuve devait porter sur une culture de Carottes,
dans la propriété de M. Brunet, derrière sa maison sise dans le
village. Le terrain Javait été en grande partie fumé au moyen de
l'engrais chimique, sous la forme de Floral, à l'état liquide
et non plus en poudre sèche. Les arrosements avaient été donnés,
tantôt une fois et parfois jusqu'à trois. Les piaules avaient
résisté à cette forte excitation ; mais la Commission constata [que
celles qui avaient été arrosées une fois et deux au plus étaient
dans des conditions meilleures, plus normales et en tout cas préfé-
rables, parce qu'il y avait à chaque pied plus de racines et moins
de fanes.
Les Carottes n'étaient pas encore à leur terme ; on les aurait
mieux jugées si elles fussent arrivées à maturité. Il est bien en-
tendu que le fumier d'écurie avait, été enfoui partout, avant que
le mélange chimique y fût répandu.
Ici encore, la comparaison faite avec des parties privées d'engrais
chimiques a été à l'avantage bien prononcé de celles qui les avaient
reçus. M. Brunet, invité par la Commission à expérimenter le
mélange chimique, sacs que la terre reçût; de fumier, a annoncé
qu'il en ferait l'expérience et en rendrait compte.
En résumé, plus de quarante cultivateurs de Croissy ont fait
emploi du procédé, ayant acheté, suivant la déclaration de
M. Dudoiiy, 750 kilos en 1877, 2 700 en 1878, 5 200 depuis le
i«"janvier 1879 jusqu'au <«'" juillet de la même année. L'usage s'en
répand dans le pays, grâce au parti qu'on en a tiré ; il reste à
savoir quel en sera l'eflet lorsqu'il sera seul et tout à fait subs-
titué au lumier d'écurie et d'étable; il faut espérer qu'on verra
l'usage s'en répandre dans ces communes à grandes cultures
spéciales telles que Choux, Choux-fleurs, Artichauts, Asperges,
Cresson, etc.
{La suite au prochain cahier,)
COMPTES RENDUS d'eXPOSITIONS. 517
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS.
Compte rendu i»e l'Exposition d'Horticulture d'Orléans (1);
Par M. Verdœr (Charles) ,
Messieurs,
Le 3 juin dernier s'ouvrait la quarante-sixième Exposition
de la Société d'Horticulture d'Orléaus et du Loiret.
Délégué par vous pour prendre part aux opérations du Jury,
je viens vous rendre compte de ma mission.
Cette Exposition a eu lieu dans h jardin du Piésideut de la So-
ciété, M. JM&xime de la Rochettrie, qui avait bien voulu, à cette
occasion, le mettre à la disposition de la Société.
1^ Ce jardin est situé boulevard du Chemin-de-Fer,presque en face
la nouvelle gare.
Après un hiver désastreux et un printemps d'une aridité pres-
que sans exemple, on aurait pu douter du succès d'une Exposi-
tion horticole. Hâtons-nous de dire qu'il en a été tout autrement
et que celte Exposition était des mieux réussies, ainsi que vous le
verrez par la liste des principaux lauréats,
M. Lanson-Gautry, paysagiste habile, avait été chargé de l'exé-
cution du jardin, et il a su en tirer un parti très avantageux. Au
milieu de grands arbres séculaires il avait tracé de gracieuses
allées;; les pelouses parfaitementf^vallonnées et bien disposées
pour recevoir les groupes de plantes exposées, étaient traversées
par une rivière en miniature, dont la source prenait naissance
dans un tiès beau rocher adossé à l'hôtel d'habitation
Une serre avait été tout spécialement érigée pour recevoir les
plantes délicates qui ne pouvaient supporter le plein air.
Le Jury était composé de MM. de Saint-Laumer, délégué de la
Société d Horticulture de Chartres, Desjardins, délégué de celle
d'Étempes, Joseph Tarblay et Duplessis, delà Société des Agri-
culteurs de France, Charles Joly et Scipion Cochet, conviés par la
Société d'Orléans, et enfin votre serviteur. H est entré en fonction
(<) Présenté le 22 juillet 1880.
518 COMPTES RENDUS D'exPOSITIONS.
le 3 juin, à 9 heures du matin, conduit par MM. Delaire, Secré-
taire-général et Dauvesse, Secrétaire.
64 concours étaient ouvert? ; tous n'ont pas été remplis, notam-
ment ceux pour Rhododendrons, aibres et arbustes à feuilles
peràstantes, arbustes de pleine terre à feuillage d'ornement,
Conifères, ^.bres frul^'ers, etc. Il faut s'en prendre à l'hiver ri-
goureux que nous venons de traverser, car vous connaissez tous
la réputation des cultures orléanaises, surtout pour ces genres de
plantes.
43 médailles ont été attribuées aux exposants, dont 4 d'or, 12
de vermeil, 20 d'argent et 7 de bronze, plus une mention hono-
rable.
La Société a en outre décerné 26 autres médailles de vermeil,
argent et bronze, dont 10 pour les instituteurs qui ont le plus
aidé à la propagation de l'Horticulture et qui ont le mieux tenu
leur jardin, 3 pour bons et loyaux sei vices, et entin13 pour
visiles faites aux jardins pendant le cours de l'année par des
Commissions spéciales de la Société.
Le cadre de notre Journal ne permettant pas de signaler tous
les lauréats, je vais seulement vous nommer les principaux, en
vous désignant les plantes les plus remarquables de chacun d'eux.
Médailles (Tor.
Aîédaille d'or (des dames palronnesses) à M. Montigny, horticul-
teur à Orléans. Cet exposant avait montré deux collections de
Rosiers élevés en pots, l'une à haute tige, l'autre à basse lige :
celle à haute tige composée en grande partie de variétés apparte-
nant à la section des Roses thé; celle à basse tige en bonnes va-
riétés du commerce, telles que la France, Boule de Neige, Paul
Neyron, Capitaine Christy, M. Boncenne, Marquise de Gastel-
lane, etc. Le même exposait une collection de Pelargonium à
grandes fleurs et de fantaisie où se faisaient remarquer plus parti-
culièrement les variétés Vénus, variété trapue à fleurs blanches,
Stéphanie, rose clair h. fond blanc, Grand monarque, de coloris
foncé, Queen Victoria, à fleurs doubles. Egalement du même
exposant on voyait une collection de Pelargonium inquinans et
zonale, parmi lesquels on distinguait Edmond About, doubl<»,
saumoné vif, Coquette de Suresnes, saumon nificuié blanc, Her-
EXPOSITION d'orléans. 519
raine, beau blanc, New Liîe, rouge minium vif, sirié blanc et
M-^^Thiers, blanc double. Ce même horticulteur exhibait aussi une
belle collection de Fuchsias, dont les variétés Nabab et Ville de
Nancy tenaient la tête. Enfin il y avait, toujours dn même, une
exposition de 50 suspensions garnies de 40 espèces ou variétés de
plantes retombantes (ce genre de plantes ne se voit pas assez
souvent aux Expositions horticoles) ; toutes ces plantes étaient en
bon état de culture.
Médaille d'or (de la vill-) à M. Ribotton, horticulteur, pour un
lot de légumes des plus beaux et des plus complets. Ce même
exposant avait aussi des B '^goaias genre du Rex et des Calcéolaires.
Médaille d'or (de la Société) à M. Feucher, amateur, qiii avait
exposé plus particulièrement un très beau lot de plantes de serre
chaude, composé surtout de Palmiers, Cycadées, Dracxna, Fou-
gères, etc., loas d'une très belle santé. On remarquait tout spé-
cialement un splendide Musa Fnsete, Cocos Weddelliaaa, La-
tania borbonica, etc.
Médaille d'or (offerte par M. Thouvenel) à M. Vigneron, horti-
culteur à Olivet. Les lots de ce rosiériste distingué étaient à la
hauteur de sa réputation. En outre d'un lot de Rosiers à basse
tige et en pots, d'une bonne culture mais pas assez fliuris, il
exposait un groupe assez nombreux de Roses coupées, plus un
autre lot de Rosiers nouveaux r ù l'on remarquait les nouvelles va-
riétés hybrides de Thés, vendues eu Aagleierre par M. H. B^nnett,
telles que Jean Sisley, Vicomtesse Falmouth, Duchesse de Val-
lombrosa. Ces Rosiers n'étaient pas complètement fleuris, mais la
nature de leurs ovaires annonçait que les fleurs doivent s'épanouir
difficilement. Je ne pense pas que ces nouveaux gains anglais
doivent détrôner les Rosiers français de la même section, tels que
La France^Mme Etienne Levet, Mn^e Alexandre Bernaix et M^e Bri-
gitte Violet. M. Vigneron présentait à un concours spécial une
vmgtaine de Roses de semis non encore au commerce. L^ Jary, ne
pouvant juger de la valeur de ces nouveaux gains sur de simples
échantillons coupés, s'est transporté dans les pépinières de M. Vi-
gneron. Malheureusement il ne possédait qu'un très petit nombre
de sujets de chaque variété dont les fleurs avaient été coupées
pour l'Exposition. Dans ces conditions, le jagement en a été laissé
520 COMPTES RENDUS 1>'EXP0S1T[0NS.
à Ja Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret, qui pourra les
faire visiter par une Commission, lorsque les plantes seront plus
multipliées.
Médailles de vermeil.
A M. Alfred Leveau, amateur. Cet exposant avait orné avec
g(ût le rccher désigné plus haut avec une collection de plantes
de serre cbabde à feuillage ornemental, telles que Chamserops
exceha et hvmilis, Cycas, etc. Onremarquaittout particulièremert
un Dracœna indivisa ne mesurant pas moins de 4 mètres de hau-
teur et fleuri.
A M. Liger, horticulteur, pour une très belle collection de
Fuchsias d'une excellente culture. J'ai surtout remarqué les va-
riétés Halteras, à corolle trè:» large et bien ouverte, Baltet frères, à
fleurs doubles, de coloris violet bleuâtre. An même exposant
appartenait une collection très remarquable de Bégonias tubéreux
des meilleures variétés du ccromerce, telles que Gloire de Nancy,
Massarge de Louviers, etc., plus un semis de 1879, à fleurs bien
pleines, à pétales bien rends, de coloris rouge saumoné brillant.
A M. Thomas, amateur, pour une collection de Caladium bul-
bosum, en petites plantes.
A M. Lebrun, amateur, pour des Bégonias var. fiexeides Coleus.
A M. Samson, horticulteur, pmr un Pelargonium zonale de
stmis et ncn encore au commerce, qui a été dédié par le Jury à
Mme Maxime de la Rochtterie. La plante est bien trapue, à feuil-
lage fortement zone; les on belles sont bien garnies de fleurs
larges, bien rouc^es, d'un coloris beau rose très frais saumoné.
A M. Jachet, horticulteur, pour un Pelargonium à grandes
fleurs, de semis et non encore au commerce, nommé Gloire d'Or-
If'ans; c'est une variété se fermant bien, très florifère, interm^
diaire entre les variétés Triomphe de S^int-Mandé et Gloire de
Crimée. Ce Pelargonium pourra faire une bonne plante de
marché.
A M. Dugué, cultivateur à Dcurdan, pour son exposition d'As-
perges. Cette exposition était montrée d'une façon très intelligente:
à côté de trois belles bottes d'Asperges de la variété Violette d'Ar-
genteuil étaient exposées des gr)ff"es de 1, 2 et 3 années où elles
commencent à produire.
EXPOSITION d'orléans. o2I
Des médailles d'argent ont été la récompense pour deux belles
collections de Coleus exposées par M. Morlet, d'Avon, et Pynaert
Van-Geert, de Gand. Ces deux collections contenaient toutes les
nouveautés françaises et anglaises.
Une médaille de vermeil a été accordée à M. Raffard, de Gien.
Ce savant, correspondant de l'Observatoire de Paris, avait exposé
des tableaux météorologiques, lesquels sont publiés par les An-
nales de la Société d'Horliculture d'Orléans et du Loiret. Le
même exposant av it. aussi montré une collection de bois et de
cônes très inlértssdUtL'. •
M. Théophile Grange, horticulteur, exposait une collection de
Fougères, la plupart rustiques, parfaitement dénommées.
M. Briolet Goiffon, horticulteur, avait un Abiespolita d'environ
un mètre de hauteur, qui a parfaitement résisté sans abri au ré-
cent hiver; c'est donc une Conifère qui a fait ses preuves et qui
pourra être plantée sans crainte sous n'importe quel climat.
M. Pierre Falloux avait exposé hors concours une collection
très remarquable de Palmiers et autres plantes de serre à feuillage
ornemetiial d'uLe très bonne santé et qui faisait un des beaux
ornements de l'Exposition.
Les bouquets et garnitures étaient assez faiblement représentés.
La partie des arts et industries se rattachant à l'HarlicuUure
était nombreuse ; on y remarquait bon nombre de serres hollan-
daises et adoisées, thermosiphons, pompes, bancs de jardins,
cuves en briques, coutellerie horticole, le tout d'un bon travail
mais ne présentant rien de nouveau. Ces concours ont motivé
l'attribution de plusieurs récompenses dont les principales sont les
suivantes :
Médaille de vermeil (offerte par M. Gh. Joly) à M. Isambeit,
constructeur à Paris, pour une serre adossée, des châssis de
couches et un thermosiphon.
Également une médaille de vermeil à M. Marin pour ses ther-
mosiphons et ses pompes.
Aussi une médaille de vermeil à M^ Guillot-Pelletier, pour sa
se ire -ddos^ôe.
Enfin une médaille de vermeil à M. Lanson-Gautry poui- l'exé-
cution du jardin de rExposilion.
52i{ BEVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Aa banquet traditionnel, qui clôt le plus souvent la journée
d'ouverture des Expositions d'Horticulture eu province, après
une très sympathique allocution du Président, M. Maxime de la
Rocheterie, M. Delaire, Secrétaire-général, a rappelé la mémoire
de l'honorable Présideut, M. P.'rch-T, qui a été le fondateur, et,
pendant quarante années, le Président de la Société, et que la
mort a récemment enlevé.
Je ne terminerai pas sans remercier les représentants de la
Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret de leur bon accueil
et de la place d'honneur qu'ils m'avaient attribuée tant au Jury
qu'au banquet ; c'est à ma qualité de délégué de la Société natio-
nale et centrale d'Horticulture de France qu'il faut attribuer cet
honneur plutôt qu'à mon mérite personnel.
Je joins à ce Compte rendu, pour être conservées dans les ar-
chives de notre Société, trois vues photographiques de cette Expo-
sition, don gracieux de M. le Président.
REVUE BIBLIOGRAPPIIQUE ÉTRANGÈRE.
Plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications
étrangères.
Gartenflora.
Anthurinni \%'alniewi Regel, Gartcnf., \8^0, pi. 4004, p. 167. —
Anlhurie de Waluiew. — Venezuela. — (Aroïdées;.
Aroïdée qui rappelle VAnthurium magni/icum par le port et par
la grandeur ainsi que par la forme des feuilles ; mais celles-ci n'ont
pas le même réseau de veines blanches sur leur fond vert-olive
lustré et comme soyeux. En outre, YAnthwium magnificum étant
acaule, celui-ci a une tige courte mais bien accusée et dressée, de
laquelle partent de grosses racines; de plus, ses feuilles en coeur
sont plus larges, simplement aiguës, non acumiuées, et son spa-
dice est de la même longueur que la spaihe ovale-lancéolée qui
l'accompagne. La découverte et l'introduction en Europe de cette
plante sont dues au voyageur Wallis, qui la trouva dans la pro-
PLANTES NOUVELLES OU RARES . 523
vince de Cauca, dans le Venezuela. M. Ed. Regel conseille de
la tenir dans une serre chaude basse.
liietzia brasiliensis Ed. Regel el ScHMiDT, Gartcnf., 1880,
pi. 1005, p. 97. — Lieizie du Brésil. — Brésil. — (Gesaéracées).
Gesliéracée constituant un nouveau genre, qui a été trouvée sur
les bords du Rio Doce, au Brésil, par M. Lietze à qui est dédié le
genre. Elle existe et a fleuri dans l'établissement de M. Schmidt,
maison Haage et Schmidt, à Erfur?. C'est une plante curieuse par
la coloration et la forme de ses fleurs dont la corolle est verte,
abondamment ponctuée, surtout à l'intérieur, d'un brun-pourpre
foncé. Le tube de cette corolle esi large et court, largement ouvert,
renflé à sa base en deux bosses postérieure?; son limbe bien ouvert
forme deux lèvres à peine réparées Tune de l'autre, dont l'infé-
rieure est large et courte, plutôt anguleuse que trilobée, tandis
que la supérieure, plus longue, dressée, est tronquét-bilobée,
pourvue, au-dessous de ses deux lobes et de chaque côté, d'une
grande dent saillante et triangulaire, hérissée de poils; les quatre
étamines didynamts, saillante^ ont leurs anihères cohérentes en
croix; un disque forme un anneau continu et tronqué autour de la
base de l'ovaire ovoïde-conique et presque entièrement supère. —
Le Lietzia brasiliensis est une espèce vivace, à rh zome tubéreux,
d'un port analogue à celui des Gesnçra, dont la tige dressée et
velue, ainsi que les pétioles et les pédoncule?, porte des feuilles
ovaks-Iancéolées, les supérieures lancéolées, rétrécies inférieure-
ment en pétiole court, ciénelées, vert foncé en dessus, plus pâles
en dessous où elles sont duvetées principalement sur les nervures.
Ses fleurs, solitaires à l'aisselle de bractées lancéolées et opposées,
forment par leur ensemble une grappe terminale. — Celte nou-
Yelle Gesnéracée demande la culture des vrai» Gesnera, c'est-à-dire
conservation des tubercules à sec pendant 1 hiver et leur plantation
dans de la terre neuve, au mois de mars, en serre chaude ou sur
une couche où on la laisse pour la fair^ fleurir.
Uimulus primuloides Bemh. — Gar^enf, 1880, pi. 1009, fig. 1, p.
130. — Mimule Primevère. — Amérique Nord Ouest, sur les mon-
lagaes bleues. — (Scrofulariacées).
Charmante petite plante vivace, à feuilles elliptiques-lancéolées,
fortement trinervées ; à fleurs grandes relativement, jaunes,
t24 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
solitaires au bout d'un long pédoncule grêle et axiilaire, se succé-
dant en si grande quantité que la floraison se prolonge presque
sans interruption depuis le commencement de juin jusqu'à l'au-
tomne. La plante est rustique et forme un épais tapis de feuillage
tout parsemé de nombreuses fleurs. Elle se plaît à une demi-
ombre, dans une terre franche, meuble et non fumée. On la mul-
tiplie par division des pieds faite en été ou par le semis. Elle émet
des stolons filifoimes. A Saint-Pétersbourg, elle a déjà supporté
cirq hivds n'ayant qu'une légère couverture d'aiguilles de Pin.
Silène Elisabethœ Jan. — Gartenf., 1880, pi. 1009, fig. 2,
p. 130. — Silène d'Elisabeth. — Alpes du Tyrol méridional. — (Ca-
ryophyllées) .
Plante des plus gracieuses, qui croît naturellement dans les
fentes des rochers. Toute entière et la fleur comprise, elle n'a
guère que 10-12 centimètres de hauteur. Elle forme une rosette
de feuilles oblongues-lancéolées, pointues, de laquelle s'élèvent
des tiges florifères feuillées, que terminent une ou plusieurs fleurs
développées successivement, larges de 4 centimètres, d'un rose
vif, dans lesquelles les pétales conformés régulièrement en cœur
sont dentés tout autour. En pleine terre, elle n'a pas supporté le
rigoureux climat de Saint-Pétersbourg; mais il est fort vraisem-
blable qu'elle sera rustique dans l'Europe moyenne, et dôjà eUe
paraît se comporter ainsi dans les cultures de M.Frœbel, à Zaricii.
Comme elle vient naturellement dans les fentes des rochers, M. Ed.
Regel conseille de la planter dans, un mélange déterre de bruyère
et de gravier.
Kicotiana alata LiNK et OiTO. — Gartenf.^ 1880, pi. 1010,
p. 131. — Nicotiane ailée. — Brésil. — (Solanées).
Belle et forte plante, haute d'environ 1m 50, à grandes fleurs
blanches agréablement odorante?, qui a été remise récemment au
commerce |.ar l'établissement Haage et Schmiilt, d'Erfurt. Elle se
dislingue de toutes ses congénères à fleurs blanches parce que ses
feuilles ovales, ondulées, qui sont revêtues, ainsi que la tige, de
poils glanduiifères, se prolongent le long de la lige qu'elles ren-
dent ainsi ailée. Il faut semer de bonne heure les graines de celte
espèce sur couche ou en serre chaude, et mettre ensuite en pleine
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 525
terre, pendant la belle saison, à une bonne exposition, dans une
terre meuble, sablonneuse, mais nutritive.
The Florist and Pomologist.
Pêche Briig'non (Nectarine Peach). — Flor, andPomol.f OCt.
4879, pi. 500, p. 153.
Cette variété est un gain de M. Rivers qui l'a obtenue par le
semis du noyau d'un Brugnon appelé Grand Noir importé de
Hollande. L'arbre est à grandes fleurs et ses feuilles portent des
glandes réniformes. Ls fruit est gros, ovoïJe-ra^courci, muni
au sommet d'une petite pointe conique, marqué d'un sillon latéral
bien prononcé ; la peau en est presqie lisse et se rapproche, sous
ce rapport, de celle d'un Brugnon ; elle est jaunâtre mais devient
d'un rouge foncé sur tout le côté exposé au soleil ; la chair est
fondante, demi-transparente, de couleur rouge dans la partie si-
tuée autour du noyau duquel elle se détache facilement ; la saveur
en est relevée, délicieuse, d'après le journal anglais. Ce fruit mûrit
vers la mi-septembre.
Dipladenia carissima. — Flor. and Pomol., nov. i879, pi. 502,
p. 169. — Dipladénie très-chère, — (Apocyuées).
Magnifique plantegfimpante, de serre chaude, quia été obtenue
de semis par M. W. Bull, de Chelsea. Sa tige ligneuse porte des
feuilles oblonguey-elliptiques, presque sessiles, rétrécies graduel-
lement en pointe et acuminées au sommet, opposées, longues de
9-10 centim., larges de 3 ; de l'aisselle de ces feuilles partent les
grappes de fleurs. Celles-ci sont très grandes puisqu'elles ne me-
surent pas moins de 12-13 centimètres de largeur, et leur cou-
leur est un rose pâle très délicat, surlequelss détachent trois lignes
longitudinales d'un rose plus vif, tracées à lagorgede lacorolle sur
le milieu de chacun des cinq lobes; ces lobes sont en cœur et assez
larges pour se recouvrir l'un l'autre par Tun de leurs côtés. Le
pédoncule de ces fleurs est fort, de sorte que les inflorescence s se
tiennent mieux que dans la généralité ài^s Dipladenia. C'est une
plante d'un grand effet.
526 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Pelarg^oniura Saint-Georges. — Flor. and PomoL, décemb. 1879,
pi. 503, p. HT.
Ce Ptlargonivm hybride a été obtenu par M. J. George, de Par
Dey Heath, à la suite d'un croisement opéré entre le Pclargo-
gnniwn peltatum elegons lît une variété du Pelargomum zônale.
Depuis quelques années M. J, George s'occupe d'hybridations
entre les Pelargonium à feuilles de Lierre et zonale ; dans ces es-
sais, il prend la première de ces deux espèces pour porte-graines,
afin de conserver aux hybrides le port de cette plante, tout en
leur donnant les amples inflorescences bien fournies et les fleurs
vivement colorées des variétés du P. zonale qui fournit le pollen ;
mais il a reconnu que les hybrides ainsi obtenus ne donnent pas
de bonnes graines. Ces plantes, tout en conservant le port spé-
cial du Pelargonium à feuilles de Lierre, qui les rend très propres
à couvrir la terre et aux suspensions ainsi qu'à garnir les vases
placés sur des piliers, l'emportent beaucoup sur les diverses va-
riétés de cette espèce parleurs inflortsences bien plus fournies et
de couleur bien plu^' vive. L'hybride Saint-George dont il s'agit
ici a les fleurs d'une belle teinte saumon tirant sur le ponceau,
et l'obtenteur dit en avoir eu des inflorescences qui portaient
jusq u'à seize fleurs épanouies en même temps.
Brugnon Galopin (\>cfarine Galopin). — Tlor. ani. Pomol.^
décemb. 187), pi. 504, p. t85.
Ce Brugnon a été obtenu par M. G liopiîl, d-^ Liège (B-lgique),
dont il a reçu le nom. Il n'est pas précisément beau d'aspect, mais
lise recommande p^r de nombreuses qualités essentielles. Tl res-
semble au Brugnon S'anwick dont il n'a pas les défauts. Il est
gros, bien arrondi, un peu aplati du côté de l'attache, creusé d'un
profond sillon latéral. La peau en est un peu épa'sse, de couleur
vert jaunâtre, lavée, du côfé exposé au soleil, de brun foncé et
maculée ç\ et là de violet rougeâtre. La chair en est verdâtre,
colorée en rouge vif autour du noyau, dont elle se détache
bien, de consistance ferme, mais extrêmement juteuse et fon-
dante, su rée, relevée et légèrement parfumée. L'nrbre qui pro-
duit ce fruit pousse bien et a une production abondante ; ses
feuilles sont accompagnées de gUndes réaiformes ; ses fleurs
sont grandes et de teinte pâte.
RECTIFICATIONS. 527
Primula sînensis purpupea puuctata ^Vilm.). — Flor . and Pomol.^
janv. 1880, pi. 505, p. 3. — Primevère de Chine pourpre ponctuée.
— (Primulacées).
La primevère de Chine est l'une des plantes que l'horticulture
moderne a le plus modifiées à peu près sous tous les rapports,
sans excepter même la forme des feuilles qui, étant palmatilobées
dans la plante type, sont devenues oblongues et pinnatifîdes dans
une race obtenue à la date de vingt ou vingt-cinq années. Mais
l'une des modifications les plus curieuses qui en aient été obtenues
est certainement celle que figure le Florist and Pomologist, d'api es
des plantes venues, à Chiswisck, de graines qui ont été mises au
commerce par MM. Vilraorin-Andrieux, sous le nom de Primula
sinensïs purpurea punctata. En effet, dans cette nouvelle race, la
fleur, qui est ample, bien arrondie et à contour continu, présente,
près du bord de ses lobes, une rangée de points blancs qui tran-
chent nettement sur la couleur générale rouge-carmin vif de la
corolle ; en outre, le centre de cette corolle est occupé par un grand
cercle jaune au centre duquel se dessine une étoile verte. Déjà
même le semis fait par M. Barron des graines qu'il avait reçues
de la maison Vilraorin-Andrieux lui a donné des variétés de cou-
leur, conservant néanmoins la bordure de points blancs, parmi
lesquelles deux, nommées par lui Chisivick Red (Rouge de Ghis-
wick) et rubro-ùolacea (rouge-violacée), lui ont valu deux certifi-
cats de mérite à South Kensiogton.
REGTIFIG.*.T10NS.
Dans le cahijer de mai 1880, à la page 296, ligne 9, au lieu de
« sud, nord et ouest, » il faut « est, nord et ouest; » à la page 300,
ligne iO, au lieu de « ouest, sud et est, » il faut « ouest, nord et
est; à la page 301, ligne 7 au lieu de a ligne méridionale, » il
faut « ligne septentrionale. »
Le Secrétaire-Rédacteur-Gérant: Impr. de E. donnacd, rne Cassette,».
P. Udchartre.
AOUT 1880.
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOURG-Ll-REINE,
PRÈS PARIS, (altitude 75m ENVIRON.)
HAUTEUR
.
TEMPÉRATURE
du baromètre.
VENTS
H
^— *fc^
■,-»-^
1
ÉTAT DU CIEL.
Minim.
Maxim.
Matin.
Soir.
dominants.
i
12,0
22,3
73 4"
753
S. S. E.,
Pluiedansla nui l, averses nomb. dans
la journée el très forle pluie le soir.
2
11,5
23,3
754
755
S. G., N. 0,
Couvert le mat., nuag. et orag. l'apr.-
midi, q.q. averses.
3
11,0
22,0
757,5
761
N. 0.
Nuageux, clair le soir.
4
9,4
28,3
760,5
760
N. 0.
Nuageux.
5
8,2
28,. 3
759
753,5
O.S. 0.,E,
Clair, q.q. nuages l'ap.-midi.
6
1-2,3
26,0
753,5
753,5
S. E.
Nuageux le matin, orageux l'ap.-midi
avec nombreuses averses.
7
12,2
23,7
755
750
E., S. 0.
Gr. vent ia nuit, nuag. le matin, couv.
l'ap.-ra., pluie fine de 3 à 7 h. soir.
8
12,7
22,'2
752, 5
759
S. G.
Gr. vent dans la nuit, nuag. dans la
journée, clair le soir.
9
10,4
26,5
761,5
766
N.
Couv. de gr. mat., nuag. dans ia jour-
née, clair le soir.
dO
7,2
27,0
769
768
N. N. 0.,N.
Clair, quelques nuages l'ap.-midi.
dl
10,8
25,8
767
764
N.
Nuageux, clair le soir.
12
12,0
20,0
764
762
N.
Clair de gr. mat., nuag. le reste de
la journée, pluie le soir.
13
15,3
27,1
761,5
761
N. G., G.
Brum. le mat., nuag. dans lemii. de la
journée, orage et pluie vers 5 h. dus.
14
16,3
27,3
761
761
N. 0., N.
Couvert le matin, nuageux l'ap.-midi,
clair le soir.
15
17,5
29,0
760,5
760
N.
Couv. leraat.,nuag.ierestedelajourn.
46
17,4
30,3
760,5
761
N.
Couvert le matin, nuageux l'ap.-midi,
orage et pluie le soir.
17
16,9
30,0
760,5
761
N.,E., 0.
Nuag., orage avec pluie diluvienne et
grêle vers 5 h. 1/2.
18
16,2
28,4
761
760
N., N. E.
Couv. degr. mat., nuag. le reste de laj.
19
l.i.l
31,0
760,5
760
N., E.
Brum.degr. mat., nuag.ensuite, ton-
nerre et petite pluie de 5 à 6 1/2.
20
13,9
30,0
760
761
N.N.G., N.
Nuageux.
21
13,9
29,2
760
759
N.
Nuageux, orageet pluie vers9h. du s.
22
16,3
23,1
759
760
E.
Pluie la nuit, couv. le mat. avec pluie
fine, éclaircies l'après-midi.
23
14,7
27,9
760
7.Ï9
E., E. S. E.
Nuageux.
24
'14,4
'Î7,5
759,5
700,5
E.
Clair de gr. mat., puis couv. et nuag.
25
12,4
30,5
760,5
761
N. N. E., S.E.
Peu nuag. le n.<lt., nuag. l'ap.-midi,
orage de 8 à 9 h., pluie abond. à la
suite.
26
14,7
25,6
759
760,5
S.S.E.,S.S.O.
Couvert le matin avec légère averse,
nuageux l'après-midi.
27
12,0
29,6
762
765
S.S.C.N.N.E.
BrouTllard intense de gr. matin, clair,
puis nuageux.
28
15,4
25,0
763
:63
N.O., N.N.E.
Couv. le mat., nuag. l'ap.-midi, orage
et pluie dans la soirée.
29
15,2
27,0
761
758
N., E. N. E.
Pluie la nuit, couvert le matin, puis
nuag. et orag.
30
13,2
29,6
738
789,5
N.
Orag. la nuit, brum. et nuag. le mat.
q.q. nuages l'après-midi.
31
11,5
30,1
760,5
765
N.
Clair.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ ENM880.
Concours permanents.
Médaille Pellier pour les Pentstemon.
Prix Laisné pour récompenser l'aptiiude au travail
et la moralité des garçons jardiniers.
(V, le Journal, 3* série, I, 1879,
p. 691.)
Concours annuels.
Médaillé Moynet . pour les apports les plus remarqua-
bles, faits pendant l'année, au
Comité de Culture potagère.
Médaille du Conseil d'Administration, pour rintroductionouTobtention de
plantes ornementales méritantes.
(V. le Journal^ 1* série, XI, 1 877,
p. 145.)
►«-O-t-
PROCÈS-VERBAUX (1)
SÉANCE DU 9 SEPTEMBRE 1880.
Présidence de I\f. Burelle.
La séance est ouverte à deux heures.
Le nombre des Membres qui ont signé la feuille de présence
€st de cent neuf titulaires et six iionoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et a dopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, Tad-
raission d'un Membre titulaire qui a été présenté dans la dernière
séance et au sujet de qui personne ne fait opposition.
Il annonce que le Conseil d'Administration, dans sa séance de
ce jour, a admis à l'honorariat, sur leur demande écrite, confor-
mément au règlement, quatre Membres titulaires qui font partie
de la Société depuis 25 années révolues. Ce jont MAf.Defresne
l<a Goaaraission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles publiés
dsLQs le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment.
^Âvis de la Commission de Rédaction.)
Série 3. T. II. Cahier de septembre 1880 publié le 31 octobre 1880. 34
53D PROCÈS-YERBADX.
(Germaifl), pépiniériste, faubourg Bacchus, 40, à Vitry (Seine) ^
Dubuc (Jean-François), fabricant de pompes de jardin, rue des
Amaoïiiers^ 14, à Paris; Marchai, grainier-cultivateur, à Gré-
teil (?eine) ; Testard (Augiisie), jardinier-chef chez M. le duc
d'Aiimaie, au domaine de Chantilly (Oise).
M. le Secrétaire-général informe la Société d'une perte émi-
nemment regrettable qu'elle vient d'éprouver par le décès de
M. Donnaud, l'un de ses Membres dévoués et son imprimeur depuis
l'époque de la fusion. Comme imprimeur du Journal, M. Donnaud
a toujours été auss-i soigneux qu'exact, et c'est particulièrement
grâce à lui que cette 'publication a pu paraître chaque mois avec
une régularité qui ne s'est pas démentie depuis plus de vingt
années; comme Membre de la Société, il avait su se concilier l'es-
time et l'affection de tous ceux de ses collègues avec lesquels il
avait été en rapport ; aussi sa mort prématurée leur cause-t-elle
à tous de vifs regrets. Malheureusement ses obsèques ayant eu
lieu à Clamart (Seine), aujourd'hui jour de séance, et à l'heure
même où se réunissait le Conseil d'Administration, cette fâcheuse
coïucidence a mis les Membres du Bureau et du Conseil dans
l'impossibilité d'aller, en l'accompagnant à sa dernière demeure,
lui donner un supième témoignage de sympathie. — Il ajoute
que la Société a eu le malheur de perdre encore six de ses Mem-
bres, savoir : MM. Demouille, horticulteur à Toulouse; Plessier;
Roy (Auguste), horiiculieur, barrière d'Ilalie, à Paris, qui s'était
fait counnîtie avantageusement, et qui avait obtenu des médailles
à plusieurs Expositions, même à celle de cette année; Trotte-
mant ; Vauthier (J.-B.) et Verschaffelt (Jean-Nuytens), l'un des
priuci[a«xhoiticullturs de G^nd (Belgique).
L' s olijnts suivants ont é é déposés sur le bureau :
1» Par M. Michel ïbibau», hoiticulteur à Louveciennes, une
branche avec fruits de Tomate-Cerise^ variété connue, dit M. le
Président du C"mité de Culture potagère.
2" Par MM. Baltet, frères, horticulteurs-pépiniéristes, à Troyes
(Au le), quatre Pommes de la variété Transparente de Croncels,
qu' a aé obtenue par eux de semis. C'est une belle et bonne va-
riété hâiive, qui égale au moins les meilleures de celles de cette
saison. Elle a été adoptée pnr le Congrès pomologique de France.
SÉANCE DD 9 SEPTEMBRE 1S80. b'i"
3o Par M. Tourasse, amateur, à Pau (Basses-Pyrénées), ud
échantillon des fruits d'un Poirier dont il a obtenu la fructifica-
tion à l'âge de deux ans. La feuille du Comité d'Arboriculture
porte à ce sujet la déclaration suivante : « Le Comité prend note
» de la présentation de M. Tourasse, et exprime Tespoir que la
» persistance des succès obtenus par cet habile amateur démon-
» trera l'importance des essais auxquels il s'est livré. »
4" Pdf M. de la Houvrayp, propriétaire à Orbec-en-Auge (Cal-
vados), un échantillon de la Pèche de la Rouvraye^ variété qu'u
a obtenue de serais. — Le Comité d'Arboriculture déclare que ce
fruit est d'un beau volume et d'un beau coloris. La chair est d'un
blanc verdâtre, très juteuse, très fondante et assez bonne; elle
manque un peu de sucre.
5° Par M. Chevalier, aîné, arboriculteur à Montreuil-sous-Bois
(Seine), deux coibeiHes de Pêches comprenant 8 Belle impériale,
8 Belle Bausse, 8 Comtesse de Montijo et 3 Princesse de Galles.
Ces fruits sont reconnus très beaux par le Comité d'Arboriculture
qui demande qu'une prime de 1'^ classe soit accordée pour cette
présentation. Cette- demande est favorablement accueillie par la
Compagnie ; mais M. Chevalier, aîné, renonce à la récompense
dont il a été reconnu digne.
En même temps que ces beaux fruits, M. Chevalier, aîné, a
déposé sur le bureau une branche du Pêcher Comtesse de Montijo
qui porte deux grosses Pêches et sur laquelle, quand elle était
encore à l'état de rameau, il a été pratiqué une fente longitudinale.
M. le Secrétaire du Comité d'Arboriculture fait connaître les cir-
constances dans lesquelles cette opération a été pratiquée et les
résultats qu'elle a produits. Une forte branche gourmande s'étant
développée, au lieu de la supprimer, M. GHevaliera eu l'idée, en
vue d'en modérer la végétation, de la fendre sur une longueur
d'environ vingt centimètres à partir de quelques cenlimèties
au-dessus de sa base. La végétation en a été notablement affaiblie ;
on n'a pas eu besoin de pincer ni le j^t terminal ni les pousses
latérales ; il n'y a pas eu de gomme, et il est venu trois belles
Pêches, dont une est tombée et dont les deux autres sont en ce
moment sous les yeux de la Compagnie.
6" Par M. Bertaut, arboriculteur à Rosny, une corbeille contenant
532 PROCÈS-VERBAUX.
13 Pêches Blondeau, bons et beaux fruits d'une variété dont
la culture doit être recommandée, déclare le Comité d'Arboricul-
ture qui propose d'accorder à M. Bertaut, pour cette présentation,
une prime de 2* classe ; cette proposition est adoptée par la Com-
pagnie.
':° Par M. Godefroy-Lebeuf, horticulteuf, route de Sannois, 26,
à Argenteuil (Seine-et-Oise), un pied en pot du Figuier Osborn
prolific poilant des fruits, qui e^t présenté par lui hors concours.
M. le Secrétaire du Comité d'Arboriculture fait observer que ce
Figuier se force dès bien et fructifie liés jeune. Il apprend à la
Compagnie que le pied de cette variété qui est en ce moment sur
le bureau en est à sa troisième fructification de cette année.
8° Par M. Charolloi«, amateur, du Raisin Chasselas qui, déclare
le Comité d'Arboriculture, dénote une bonne culture.
9"* Par xM. Leguay, cultivateur à Argenteuil, des grappes du
Gamay noir d" Argenteuil, variété cultivée pour la cuve, dont il dit
faire la culture en grand au moyen de la charrue vigneronne.
Le. Gcimité d'Arboriculture déclare que, n'ayant pas dans §es attri-
butions l'étude (!es raisins de cuve, il ne peut que prendre acte de
cette présentation.
10° Par M. Vtniat (H,), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes,
un pied de Piquilina, arbrisseau à petits fruits comestibles et un
pied d'un Lycium du Chili {?), arbrisseau dont les fruits sont aussi
comestible?, et dont il existe trois variétés distinguées par la cou-
leur des fruits qui sont jaunes, rouges ou noirs. Les graines de ces
deux arbustes ont été reçues de Mendoza (République argentine).
— Les deux sujets présentés aujourd'hui seront confiés à M. Alph.
Lavaliée dont les observations pourront, à une époque ultérieure,
fournir des données précises sur la valeur des fruits qu'ils produi-
sent.
ir Par MM. Baltet, frères, horticulteurs-pépiniéristes à Troyes
(Aube), des fruits de £4 variétés du Pommier baccifère {Malus
baccata Desf.), entre autres aù-opurpurea, cerasifera, cxruhscens,
coccinea, fruciu albo, subcoccinea,Ringo,translucens, violacea, etc.,
pour la présentation desquels, sur la proposition du Comité de
Fioriculture, il leur est accordé une prime de 3^ classe.
Dans la note jointe à cet envoi, MM. Baltet disent que leur col-
SÉANCE 1)U 9 SEPTEMBRE 1880. 533
lection de Pommiers baccifères se compose de 60 variétés qui
toutes ont résisté aux 24, 28 et 30 degrés de froid qu'il y a eu à
Troyes, au mois de décembre 1879. Les Pommiers à fleurs doubles
se sont montrés moins robustes. •
1 1° Par M. C^anlrier (Alfred), jardinier-chef an châ'eau Ga-
radoc, près Biyonne (Basses-Pyrénées), des fleurs coup4es de
Zinniai doubles que le Comité de Floricullure trouve amples et
bien variées, ft pour la présentation desquelles il propose d'ac-
corder une prime de 3* classe. Mise aux voix, cette proposition est
adoptée.
13° Par M. Tabar, horticulteur à Sarcelles (Seine), des fleurs
coupées de six variétés de Pelargonium zonale obtenues par lui
de ses semis.
M° Par M. Rousseau, jardinier chez M. Salvador, à Neuilly
(Siinf^), un bouquet de fleurs de Reine -Marguerite.
16° Par M. Pernel, horticulteur à la Varenne-Saint-Hilaire
(Seine), des fleurs coupées de plusieurs variétés de Pentstemon
qu'il a obtenues de semis. Cette présentation est faite en vue du
concours Pellier.
1C« Par M. A. Malet, horticulteur au Pîessis-Piquet (Seine), des
fleurs coupées de Bégonias tubéreux doubles, qui sont le produit
de ses semis de Tannée.
170 Par M. Alexandre (Jules), jardinier chez M. Guvelier, à
Bourg-!a-Reine (Sein?), un pied fleuri d'un Bégonia tubéreux à
fleurs doubles obtenu par lui de semis, et des fleurs coupées de
7 variétés de la même catégorie de Bégonias qui sont également
dues à ses semis. Une prime de 2,^ classe est demandée par le Go-
mité de Floriculture et accordée par la Compagnie à ce zélé se-
meur.
18° Par M. Fontaine (Gustave), jardinier chez M. Bienaimé, à
Bourg-la-Reine (S-ine), des pieds de sept Bégonias qu'il a obtenus
de semis, à la suite de croisements opérés entreles ^e^onm Rex et
discolor. Parmi ces belles plantes, pour la présentation desquelles
il est accordé, sur sa proposition, une prime de 1'^ classe, le Co-
mité de Floriculture distingue plus particulièrement les quatre
suivantes: no I, Louis Hachette; no 3, Général Farre; no 4,
Madame Lequin; n» 10, Midame Pigoy-
534 PROCÈS-VERBAUX.
iQ° Par M. Godefroy-Lebeuf, différentes plantes qu'il présente
hors conconr?, mais en raison de-quelles le Comité de Florici 1-
ture juge qu'il y aurait lieu de lui donner une prime de 3* cla-se
si cet horticulteur n'avait déclaré d'avance renoncer à toute lé-
compense. Ce sont les suivantes : Miltonia Clowesii, tiès belle
var été à fleurs beaucoup plus foncées que dans le type de l'espèce,
qui a été introduite duBiébil par M. Bioot. G est particuhèrement
à cette Orchidée que le Comité rattache la prime qu'il aurait voulu
accorder à M. Godefroy-Lfbeuf. Le Miltonia Clowe&ii fleurit plus
facilement que ses congt^nères, Stnecio speci jsus, belle Coniposée-
radiée originaire de l'Afrique australe, que M. Godefroy-Lebeuf
regarde comme pouvant devenir la souche de nombreux Semcio
à floraison estivale, de même que le Senecio cruentus a été le
point de départ de nos G oéraires hybrides. Symp/iytum offici-
nale foliis variegatis, belle variété à feuilles entourées d'une large
bordure jaune [»âle, <!ont la présentation est faite en vue de
montrer que sa panachure a parfaitement résisté à l'action des
chaleurs par lesquelles nous venons de passer. Cette Borraginée
est, dit le présentateur, une bonne vieille plante trop négligée.
Enfin Liatris eleyans, Composée de TAméiique du Nurd, la plus
belle du genre auquel elle a| parlient (I ).
M. le Président remet les primes qui viennent d'être ac-
cordées.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres-
pon-iance qui comprend les pièces suivantes :
1» Une lettre par laquelle M. le Seciétaire-général de la Société
d'Horticulture de la Bdssf -Alsace prie M. h Piésident de nommer
un délégué qui ait mission de remplir les fonctions de Juré à
l'Expobition horticole dont l'ouverture aura lieu à Strasbourg le
18 de ce moi?. M. Léon Simon sera prié de représenter la Société
(») Dans la séance du 24 juin dernier, M. Godefroy-Lebeuf, en pré-
sentant un écbanlillon du Bolbophyllum Beccarii, avait dit qu'il avait
acquis celte gigantesque Orchidée chez MM. Weilîh, ce qui n'im|i]iquait
pas du tout que la plante eût été introduite par ces horliculleurs. Au-
jourd'hui, il complète cette indication en ajoutant que ce Bolbophyllum a
été ictrcduit, en 1877, par M. W. Bull, de Chelsca.
SÉANCE DU 9 SEPTEMBRE 1880. 535
nationale d'Horticulture de France à l'Exposition de Slras^
bourg.
2o Une lettre de M. Thirion, Vice-Président de la Société d'Hor-
ticulture de l'arrondissement de Senlis, relative au vœu qui a été
émis au Congrès régional de Melun. M. Thirion constate d'abord
qu'il n'était question ni des Expositions, ni des produits exposés
qui concourent déjà pour les prix. « La proposition, écrit -il,
» visait spécialement les exploitations horticoles, et nous deman-
» dions qu'elles pussent concourir pour l'obtention d'une prime
» d'honneur, semblable à l'une de celles qui sont décernées aux
» divers genres d'exploitations agricoles. Quand M. le Gummis-
» saire-général proposa la restriction signalée dans la séance du
» 8 juillet, il nous parut à propos d'y adhérer, pour deux motifs :
•a d'abord l'analogie paraissait devoir Texiger, les produits de
» l'Agriculture étant essentiellement alimentaires ou industriels ;
» en second lieu, parcâ que c'était déjà un premier succès. En
» résumé, ce que la Société de Senlis m'avait chargé de demander,
» et ce sur quoi il m'a semblé qu'il faut insister auprès de l'Ad-
» ministration supérieure, c'est l'institution d'une prime d'hon-
» neur pour les établissemenls horticoles. Tout le reste suivra,
» dans la mesure du possible et de l'utile. »
3o Une lettre dans laquelle M. EJ. André rectifie l'historique
de l'introduction de VAnanassa bracarnorensis qui avait été pré-
senté inexactement, selon lui, dans le procès-verbal de la séance
du 8 juillet dernier (voyez le Journal, cahier de juillet 1880,
p. 402), d'après une note manuscrite de M. Bergman. Il dit que
l'introduction de cet Ananas géant n'est pas due à Warscewicz,
mais à M. Nœtzli qui était son préparateur dans le voyage qu'il
a fait lui-même, en 1875, dacs l'Améiique du Sud, et qui étant
resté sur les lieux après que M. Ed. André fut parti pour les
Etats-Unis, put en expédier à M. Linden une quarantaine d'oeil-
letons.
4o Une lettre par laquelle M. Suire, horticulteur à Philippeville
(Algérie), demande le nom d'une très belle Amaryllidée à grandes
fleurs blanches agréablement odorantes, qu'il a trouvée croissant
spontanément, en Algérie, dans les endroits sablonneux, et dont
il envoie une photographie représentant deux pieds fleuris. Cette
536 PROCÈS-VERBAUX,
plante est certainement le Poncradum maritlmum L., espèce de la
région méditerranéenne, qu'on trouve dans les sables de notre
littoral, tant au nord qu'au sud de la MéditerraDée.
50 Une lettre de M. Léo d'Ouuous, de Siverdun (Àriège), rela-
tive à une maladie due à l'invasion d'un Champignon microsco-
pique, qui cause de sérieux dégâts, dans cette partie du Midi, sur
les Framboisiers et les Groseilliers, et qui attaque aussi le Pau-
loionia. Des feuilles atteintes de cette maladie, ayant été envoyées
par M. Léo d'Ounous, sont remises, ainsi que la lettre, à M. Max.
Cornu, avec prière de déterminer le Champignon parasite qui les
a envahies.
60 Une lettre par laquelle M. Miot, de Semur, prie M. le Prési-
dent de nommer une Commission pour l'examen d'une collection
d'insectes nuisibles ou utiles, qu'il a formée avec autant de soin
que de persévérance, et qui figure en ce moment à l'Exposition
organisée par la Société d'Insectologie, dans l'Orangerie des Tui-
leries.
M. Forney entretient la Compagnie d'une expérience faite par
lui, dont les résultats intéressent les arboriculteuriî. Il y a quel-
ques années, dit-il, ayant à tailler des Pêchers qui avaient la
gemme, il essaya différents procédés en vue de faire disparaître
cette maladie. Celui dont il eut le plus à se louer fut d'entourer
la partie malade avec de la terre humide. Sur un tronc déjà fort
il ne restait plus, dans le bas, de l'écorce que sur environ un tiers
du pourtour. Il rafraîchit la plaie à la serpette, après quoi, ayant
fait apporter deux brouettées de terre, il en fil une butte qui re-
couvrait toute la portion altérée ; la plaie ne tarda pas à se cica-
triser. Ailleurs, quand les plaies se trouvaient un peu haut et en
même temps peu étendues, il a entouré les parties malades de
boîtes à conserves ou de tout autre récipient qu'il a rempli de
terre humide. Il a toujours obtenu ainsi la guérison des plaies. Il
fait observer que ce mode de traitement devient, ou le conçoit,
inapplicable quand la gomme se généralise sur les arbres. M. For-
ney ne donne pas ce procédé comme nouveau, mais comme trop
peu employé en raison de son efficacité.
Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents
suivants :
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE }880. 537
i» Rapport sur un livre de MM. Pdillieux et Bois ayant pour
litre : Nouveaux légumes d' hiver ; M. Siroy, Rapporteur. L°s con-
clusions de ce Rapport tendant au renvoi à la Commission des
Récompenses sont mises aux voix et adoptées.
2" Compte rendu de rExposiîion de Vincennes; par M. Carrière
(E-A.).
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations;
Et la séance est levée à quatre heures.
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1880.
Présidence de M. Teston, Vice-Président.'
La séance est ouverte à deux heures. Ou y compte cent treize
Membres titulaires et quatre Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, Tad
mission de trois nouveaux Membres titulaires dont la présentation
a été faite dans la dernière séance et n'a rencontré aucune oppo-
sition.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M. Giuchin (Vincent), cultivateur à Montmagny (Seine-
et-Oise), un lot considérable de légumes provenant de cultures en
pleine terre, d sont quatre sortes de Navets^ trois de Poireaux,
deux de Haricots, des Artichauts, de la Scarole, de la Chicorée
frisée, du Cerfeuil bulbeux ^Qic. A l'exception du C^ifeuil bulbeux,
tous ces produits sont fort beaux, et leur ensemble constitue une
présentation importante, bien qu'ils appartiennent tous à la culture
courante et de saison; aussi le Comité de Culture potagère pro-
pose-t-il d'accorder à M. Cauchin une prime de 2® classe. Misa
aux voix cette proposition est adoptée.
2" Par M. Rertaut, cultivateur.à Rosny, trois paniers de racines
de Cerfeuil bulbeux produites par des pieds qui sont venus de
graines stratifiées. En raison de la beauté de ce produit, il lui est
accordé une prime de 2^ classe.
3° Par M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine (Seine), des
tubercules d'une variété de Pomme de terre qu'il a obtenue de
semis et à laquelle il donne le rom de La Parisienne. Le Comité
538 PROCÈS- VERBAUX.
de Culture potagère n'étant pas encore fixé définitivement sur le
mérite de cette nouveauté, propose d'accorder à M. Millet une
prime de 3* classe, à titre de récompense en quelque sorte provi-
soire. Sa proposition est adoptée, mais M. Millet renonce à cette
récompense.
4° Par M. Robert, jardinier au château de Petit-Val, à Sucy-en-
Brie, dix tubercules de la Pomme de terre rubanée. — M. le Pré-
sident du Comité de Culture potagère fait observer que cette
variété est connue d^^puis une quinzaine d'années; elle donne de
très beaux produits, comme on le voit par les échantillons qui
sont sous les yeux de la Compagnie; malheureusement la qualité
en est fort médiocre.
5° Par M. Vavin, amateur, à Neuilly-sur-Seine, un petit lot de
y Oignon de Trebons, qui est rouge et oblong. — M. le Président
du Comité compétent dit que cette variété n'est pas très connue
et que, par sa saveur, elle rappelle un peu l'Éthalotte de Jersey.
6» Par M. G'jttereau, propriétaire à Vaugirard-Paris, des Hari-
cots Flageolet d Eiampes et des Pois de Géorgie, présentés les uns
et les antres hors concours. Ces deux plantes sont recommanda-
bles comme donnant de bons produits jusque dans cette saison
avancée. En outre, le Pois de Géorgie est une variété productive.
7° Par M. Chevalier, aîné, arboriculteur à Montreuil-sous-Bois
(Seine), deux (Corbeilles de Pèches de 5 variétés, savoir : six Com-
tesse de Montijo, six Princes-e de Galles, six Belle Impériale,
six Bourdine et deux Borouvrier. Ces fruits ont été reconnus très
beaux par le Comité d'Arboriculture qui demande qu'il soit donné
une prime de 1''^ classe pour la présentation qui en est faite.
Cette demande est favorablement accueillie ; mais M. Chevalier,
aîné, déclare renoncer à la récompense dont il a été reconnu
digtie.
8" Par MM. Baltet, frères, horticulteurs-pépiniéristes à Troyes
(Aube), des Noix en grappe provenant d'un arbre qui a été trouvé
à Souligriy (Aube), chez M. Houzelet. Tous les ans cet arbre donne
des gruppes de fruits malheureusement petits et de qualité ordi-
naire. Il n'est cependant pas sans mérite, parce qu'il produit
beaucoup et qu'il s'est montré jusqu'à cè jour insensible au froid,
même à celui de l'hiver dernier.
SÉANCE DU i3 SEPTEMBRE 1880. 539
Sous ce dernier rapport, M. Millet fait observer qu'il y a eu,
l'hiver dernier, bien des inégalités, selon les lieux et les individus;
ainsi tandis que dans sa propriété, à Bourg-la-Reine, et dans
plusieurs autres voisines, les Noyers ont été gelés, on en voit un
grand nombre, à quelques centaines de mètres de là, qui n'ont
nullement souffert et qui, en ce moment, sont chargés de
fruits.
9° Par M. Tabar (François), horticulteur à Sarcelles (S8ine-et-
Oise), une série de fl^^urs coupées de Pétunias, les uns simples,
les autres doubles, pour la présentation desquelles il lui est
accordé une prime de 3^ clasee, sur la demande du Comité de
Floriculture. En même temps M. Tabar a déposé sur le bureau
des inflorescences de divers Pelargonium zonale qu'il a obtenus
d'un semis de cette année.
10° Par M. Lequio, horticulteur à Clamart (Seine), des tiges
fleuries de ^é^onias tubéreux à fleurs doubles qu'il a eus de semis
faits en 1879 et 1880. — Il lui est accordé pour ces plantes, que
le Comité de Floriculture a jugées fort belles, une prime de
2^ classe.
Ces Bégonias forment trois variétés distinguées par les noms et
les caractères suivants : N° 1, Monsieur Delamarre : fleur d'un
rouge vif, à larges pétales ; plante d'une bonne tenue; N° 6, MoU'
sieur Fontaine: fleur rouge-cerise, s'riée saumonée; plante vigou-
reuse, d'une bonne tenue ; N" 7, Duchesse de Galliéra : fleur d'un
rose tendre ; plante assez vigoureuse, très florifère.
11° Par MM. Robert et Couturier, horticulteurs à Chatou
(Seine-et-Oise), des Bégonias tubéreux à fleurs simples, venus
d'un serais de 1880, qui sont présentés les uns par pieds fleuris,
en pots, les autres en fleurs coupée*. Ces nouveautés sont jugées
assez belles pour que le Comité de Floriculture propose d'accorder
à leurs obtenteurs une prime de V classe. Cette récompense est
accordée par la Compagnie, mais, selon le règlement, elle ne sera
remise que lorsque les plantes auront été nommées.
12° Par M. Gadefioy-Lebeuf, horticulteur, route deSannois, 26,
à Argenteuil (Seine-et-Oise), un pied fleuri de YUiricularia
montana, plante curieuse, oiiginaire de la Nouvelle-Greuadi^, à
grande fleur d'un blanc crémeux, qui a été introduite en Belgique
540 PR0CÈS-VERB.4UX.
en 1871, mais qui est encore peu jépaudue. — Ea raison de la
rareté et de la beauté de celte plante, 1<^ Contiité de Floriculture
demande qu'il soit décerné une prime de 1" classe. Gjtte récom-
pense est accordée, mais M. Godefroy-Lebeuf, fiJè'fl à son habi-
tude, renonce à la recevoir. — M. le Secrétaire du Comité fait
observer que cette Uriculaire est de serre froide etfx'ge beaucoup
d'humidiié.
13° Par M. R. Jolibois, Jardinier-chef au Palais du Luxembourg,
un pied fleuri de Neumannia petiolata, intéressante et rare Bro-
méliacée, encore fort peu répandue, qui fleurit pour la seconde
fois en Franc?. Une prime de 2* classe lui étant accordée pour
cette présentaîion, il déclare y renoncer, comme d'habitud-'.
M. Jolibois donne de vive voix quelques détails sur cette Bro-
méliacée. Le genre auquel elle appait'eat a été formé par B;on-
goiart pour une espèce mexicaine, le Neumannia inbricata
Brong., qui avait été intioduite au Jardin des plantes de Paris de
graines apportées par Andrieux et dont le nom indique le carac-
tère, fort prononcé aussi dans l'espèce qui se trouve eu ce moment
sur le bureau, d'une longue inflorescence en épi serré, à nom-
breuses bractées rouge-brun, qui sont imbriquées sans disconti-
nuité. Les fleurs elles-mêmes sont peu apparentes entre ces
bractées. Le Neumannia petiolata est pou exigeant en fait de
chaleur, mais il a besoin de beaucoup d'eau.
A propos de la floraison de cette plante, M. Jolibois apprend à
la Société qu'il y a aussi en fleurs, en ce moment, au Luxembourg,
une espèce qu'on voit rarement fleurir à Paris ; c'est le Dasylirion
glaiicum, graude Broméliacée, dont un pied avait fleuri au mois
de juillet dernier et dont un autre pied, qui se trouve près de la
font:iine Médicis, est également en fleurs au moment présent.
14° Par M. Véniat (Henri), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes
(Seine-et-Oise), un pied de Maïs de Gizco qui mesure près de cinq
rbètres de hauteur, mais dont les grains ne sont pas mûrs, et un
pied de Solanuin belacewn Cavan. Une prime de S" classa lui est
accordée pour celle présentation.
15° Par M. Aubrée, propriétaire à Chatenay (Seine), des bran-
ches fleuries de Fuchsia coccinea qu'il distribue entre ceux de
ses collègues qui veulent en faire des boutures.
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1880. 54i
• M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
En Tabsence de M. le Secrétaire-général qui s'est excusé, ne
pouvant assister à la séance de ce jour, l'un de MM. les Secrétaires
procède au dépouillement de la correspondance qui comprend les
pièces suivantes :
1o Une lettre par laquelle M. le docteur El. Regel, Directeur
du Jardin botanique impérial de Saint-Pétersbourg, annonce l'envoi
fait au nom de la direction de ce grand établissement scientifique
du second fascicule du tome VI des Acta Horti petropolitanî
(Actes du Jardin de Saint-Péterbourg. Ia-8° ; pag. 279-517). Ce
fascicule est déposé sur le bureau.
2° Une lettre par laquelle M. Ch. Joly prévient qu'il dépose sur
le bureau de la Société, de la part de M. Duarle de Oliveira
junior, trois volumes en langue portugaise publiés par celui-ci et
dont voici les titres : Diccionario das Feras po)'tuguezas (Diction-
naire des Poires portugaises; actes du premier Congrès pomolo-
gique tenu en Portugal. Grand in-S" de 50 pages. Porto ; 1879).
Jornal de Agricultw^a pralica (Journal d'Agriculture pratique
rédigé par M. Dcarte de Oliveira .tunior; vol. ix, 1878, et vol. x,
1879. Porto; gr. in-8). Le rédacteur de ce Journal en demande
l'échange avec celui de la Société nationale d'Horticulture de
France.
3° Des demandes de Commissions adressées par M. Gauthier
(R.-R.), avenue de SufFren, 18, à Paris, et par MM. Couturier et
Robert, horticulteurs à Chatou (Seine-et-Oise). La Commission
chargée de se rendre chez M. Gauthier devra examiner l'ensemble
du Jardin de ce collègue, plus parliciUièrement les arbres fruitiers,
les Rosiers et les Dahlias; elle comprend MM. Chenu (Jules),
Drevault, Jolibois (R.), Leroy (Isidore) etSiroy; celle qui doit ré-
pondre au désir exprimé par MM. Couturier et Robert aura à s'oc-
cuper des Bégonias tubéreux que ces horticulteurs ont obtenus de
semis, celte année. Elle est composée de MM. Barré, Fontaine
(Gustave), Landry, Ltquin, Painlèche, Robert (Cyrille), Tabernat
et Yauvel.
4° Deux documents envoyés en réponse au questionnaire publié
par la Société relativement aux effets produits par les froids
542 PROCÈS-VERBAUX.
rigoureux de l'hiver dernier. — L'un est dû à M. Demay (H-nri),
horticulteur à Arras (Pas-,ie-Calais), Membre honoraire de la So-
ciété. Il consiste en une lettre doanant des indications sur les hivers
les plus rigoureux depuis celui de 1829-1830 inclusivement, et en
tableaux météoro'ogiques relatifs aux mois d'octobre, novembre,
décembre 1879 et janvier 1880. — L'autre est un dossier consi-
dérable adressé par M. H. Salleron, Président de la Société d'Hor-
ticulture et de Petite Culture de l'arrondissement de Soissons. Il
comprend, en une nombreuse séi ie de tai)leaux dressés avec le plus
grand soin, le relevé tiès circonstancié, pour toutes les communes
comprises dans le cant >n d'Anzy-le-Château, des dommages
éprouvés par les arbres tant fruitiers que forestiers et d'alignement,
ainsi que le chiffre de ceux de ces aibres qui n'ont éprouvé, pa-
raît-il jusqu'à ce moment, aucune atteinte. L'auteur de ce travail
considérable, M. l'instituteur Voiron, résumant les données en
grand uombre qui lui ont été founits, a divisé les arbres en trois
catégories: 1o ceux qui ont succombé; 2o ceux qui ont plus ou
moins so'ifïert et sont des lors compromis ; 3" ceux qui sont restés
sains et saufs. Malheureusement il a constaté que, chaque jour
encore, les deux premières de ces catégories deviennent plus nom-
breuses, c'est-à-Jire que des arbres regardés comme simplement
compromis périssent et que d'autres qui avaient lougtemps paru
être en bon état se montrent maintenant plus ou moins sérieuse-
ment compromis. — Ces importants documents sont renvoyés par
M. le Président à la Commission d'enquête sur les effets de l'hiver
dernier.
M. le Secrétaire annonce à la Société qu'elle vient d'éprouver
une nouvelle perte par le décès de M. Ghauvard, de Si-Denis, l'un
de ses Membres titulaires.
M. Gcirrièie (E. -A.) met sous les yeux de la Compagnie plusieurs
tubercules de Pomme de terre sur lesquels il s'est produit des tu-
bercules nouveaux qui , nés à l'intérieur du premier, sont venus fina-
lement se faire jour au dehors en en causant la déchirure. Ce
développement remarquable peut, dit-il, être déterminé à volonté.
Il suffit pour cela, sur des Pommes de terre mises en cave à l'au-
tomne, de supprimer toutes les pousses à mesure qu'elles
parlent des yeux. La force végétative ainsi contrariée manifeste
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRB i880. 543
son eflfft intérieurement et amène ainsi la- formation de tubercules,
non à l'extérieur delà Pomme de terre mère, mais dansl'épaisseur
même de sa substance. Ces productions nouvelles ayant besoin
d'être convenabien>ent nourries, l'expérience réussit mieux
sur les Pommes de terre un peu grosses que sur celles qui sont
d'un f ùble volume, l/i variété n'a pas d'mflaence sous ce rapport,
car M. Carrière a obtenu des résultats semblables sur une soixan-
taine de sortes différentes. Le développement de tubercules secon-
daires a lieu de manières assez diverses^ selon les circonstances et
même selon les individus. Le plus souvent en ouvrant la Pomme
de terre mère, que M. Carrière appelle mère de famille, ou voit,
dans son intérieur, une sorte de petite tige à nombreuses ramiflca-
tions, dont les unes se renflent en tubercule, s'enfonç^^nt pou^
cela de plus en plus dans la substance du tubercule mère qu'elles .
finissent par crever, dont les autres, au contraire, ont une crois-
sance beaucoup plus limitée et s'atrophient à leur extrémité san*
se tubériser. Dans quelques cas, et M. Carrière en montre un
exemple, il ne se produit pas de tubercules secondaires, mais
de chaque œil il part un groupe déracines. En raison de la variété
qu'offrent ces développements secondaires, il y aurait intérêt à
répéter l'expérience afin de constater lesdifi^érentscas qui peuvent
se présenter; aussi M. Carrière engage-t-il ses collègues à expé-
rimenter comme il l'a fait lui-même. Quant à la cause du fait
dont il s'agit et à l'explication qu'on peut en donner, l'honorable
Membre croit devoir se tenir sur la réserve ; il lui semble cepen-
dant que les ramifications internes qni se renflent en tubercules
ne pouvant provenir des yeux ou bourgeons normaux de la
Pomme de terre mère_, puisqu'on les a tojs supprimés, il a
fallu que le tissu de celle-ci s'organisât sur certains points en
bourgeons adventifs qui ont donné naissance aux productions
nouvelles. — Pour s'éclairer expérimentalement à cet égard, il a
coupé des Pommes de terre en rondelles qu'il a mises en cave;
il a vu quelquefois, ^u^ certains points des tranches, des sories
d'amas comme granulés qui pouvaient être des ébauches de bour-
geons; une fois même il lui a semblé qu'un bourgeon commençait
à pousser; malheureusement une limace est venue détruire cette
ébauche de pousse. Sans doute, dit eu terminant M. Carrière, le
544 NOMINATIONS. — SÉANCE DU 9 SEPTEMBRE 1880.
fait dont il vient d'être question ne semble pas destiné à avoir
une application pratique ; mais il est assez curieux au point de
vue physiologique pour qu'il y eût intérêt à le faire connaître ;
d'ailleurs on ne peut jamais savoir d'avance si des données qui
d'abord semblaient être exclusivement du domaine de la science
pure, ne s(ront pas un jour susceptibles d'une utilisation directe.
A l'appui de l'idée émise par M. Carrière que le tissu du tuber-
cule mère doit s'organiser, sur certains points, en bourgeons des-
quels proviendront les nouvelles productions, M. P. Ducbartre
rappelle ce qui se passe dans la multiplication de l'Igname da
Chine (Dioscorea Batatas Degne). Chacun des longs tubercules de
cette plante n'ayant qu'un œil ou bourgeon à son extrémité supé-
rieure, on coupe ces tubercules en rondelles, qui sont par consé-
quent dépourvues de bourgeon, et qui néanmoins, quand on les
plante, en organisent un, puisque chacune de celles qu'on a plan-
tées peut donner naissance à un nouveau pied.
Tl est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents
suivants :
1" Rapport sur les jardins de M. Arrault, propriétaire à Goubert
(Seine-et-Marne); M. Michelin, Rapporteur.
2° Rapport sur l'établissement de JMM. Foucart, père et fils,
horticulteurs à Ghatou (Seine-et-0:se), et sur leurs cultures de
Pelm^gonium zonale; M. Lequin, Rapporteur. — Les conclusions
de ce Rapport tendant au renvoi à la Commission des Récompenses
sont mises aux voix tt adoptées.
La séance est levée à quatre heures moins un quart.
NOMINATIONS.
SÉANCE DU 9 SEPTEMBRE 4880.
MM.
Paintendre (Nicolas), propriétaire, boulevard Richard-Leaoir, 81, à
Paris, présenté par MM. Charles Rolland et Dumontier.
CORIlESPOiNDANCE. — LETTRE DE M. ANDRÉ. 54 i
ADMIS A l'hO.NORAUIAT CE MÊME JOUR.
MAI.
1. Defhes.ne (Garmaiu), peplaiérisle, faubour^^ Bicchus, 40, à Vilry
(Seine).
2. DuBUC (Jiian-François), fabricant de pftlites pompes de jardins, rue des
Amandiers, 14, à Paris.
3. Marchal, grainier-cultivateur, à Créleil (Seine).
4. Testard TAugusle), jardloier-chef chez M. le ducd'Aumale, au domaine
de Chantilly (Oisej.
SÉANCE DU 23 septembre 1880.
MM.
1. Chate.>a¥ ,'Henry), pi^piniériste, à D.mé-ld-Fontaiae (Maiae-et-Loire),
présenté par MM. "Ferdinand Jaaiia et Âlexi-; Lepère, fil*.
2. David (Fraoçois), serrurerie d'art et de Lxe de jardins, rue Yan-
ddnime, 13, à Paris, prés nié pai' MM. Larivièrc et Davivier.
3. Fourmer (Victor), horticulteur, rue Basse-Saint-Prre, à Montreuil-
sous-Bjis (Seine), présenté par MM. Carrière et Carrelet.
COBRESPONDANCE.
A M. P. DUCHAP.TRE.
Lacroix -Bléré i.Iiulre-cl-Loire}, 3 septembre 1880.
Cher Monsieur^
Jeviei]',par les riélails suivant?, compléter et rectifier en
partie la uole iburnie par M. Bergman à la Société nationale d'Horti-
culture, dans la séance du 8 juillet dernier en présentant un
beau pied fructifié de ^Anana^sa Bracamorensis.
L'introduction de celte plante en Europe nVst pas due à Wirs-
cewicz. Ce voyageur l'avait vue, paraît-il, sur le marché de Jaen
(et non Jaao) deBracimoros (Péiou) et en avait parlé à M. J. L n
den qui me l'avait signalée à mon dép.irt pour l'Anériquedu Su i,
en 1B7o. C'est à mon employé .M. Kœ^zi, que j'avais emmené
comme préparateur et qui a continué le voyage pour mon compte
après mon départ pour les É ats-Unis, que revient l'honneur
d'avcir envoyé vivant cet Ananas monstre, adressé par lui, en
mon nom, à AI. Liuden, conformémeût aux termes de mon contrai,
33
546 NOTES ET MÉMOIRES.
DaviS la letire qui accompagnait cet envoi, — et que je vous
commnrdquerai à mon retour à Paris, — M. NœtzU me disait qae
les oeilletons expédiés par lui provenaient de deux fruits dont l'un
pesait 23 et l'autre 29 livres. Il ajoutait qu'il m'aurait envoyé l'un
de ces fruits dans l'alcool s'il n'avait reculé devant les frais élevés
du transport. Lesœilîetons arrivèrent assez desséchés, mais enrore
vivants, au nombre d'une quarantaine environ. L'un des plus
forts fut adressé par M. Linden à M. Vaiocqué, àMariemont (Bal-
, gique): M. Biigm&n eut également un des meilleurs pieds. C'est
celui qui vient de fructifier à Ferrières, probablement jour lapre-
mière fois en Europe.
Je suis peisuadé que des plants bien cultivés pourront acquérir
dans nos serres des dimensions égales à celles qu'ils atteignent
dans la région du Pérou septentrional d'où ce géant des Ananas a
été introduit.
Il reste à examiner la question synonymique par rapport h
cette -plante, dont je reparlerai dès que j'aurai i\ çu les documents
qui m'ont été promis à ce sujet. En attendant, je ne puis qu'engager
les spécialistes à la travailler avec ardeur, afin de nous prouver que
lesdimuisions et le poids indiqués par les \oyageurs qui l'ont ren-
contrét: n'ont rien d'exagéré.
Je serais heuretx, monsieur et cher collègue, quo cette lettre
pût trouver place dans le plus prochain cahier du Journal de la
Société centrale d'Horticulture. Je vous prie d'agi éer l'assurance
de mes sentiments dévoués.
Ed- André.
NOTES ET MÉMOIRES.
KoTE fcUR LA Culture uu Fraisier des Quatre-saisons (1);
Par M. Gauthier (R,-R.).
J'ai eu l'honneur de présenter à !a Société nationale d'Horti-
culture, le 12 aoiît 1880, des Fraises de semis que je nomme:
(I) Préseutée le 12 août 1880.
CULTURE DU PRAISIER DES QUATRE-SAISONS. 547
« Reine des Qaatre-saisons.» Il en était qui pesaient près de cinq
grammes, ce qui ferait 220 Fraises au kilogramme.
La beauté de ces Fraises est due à une culture spéciale au sujet
de laquelle je crois utile de donner quelques détails.
La terre a été labourée profondément. Les pieds des Fraisiers
sont espacés de 60 centimètres, et non pas ce 16 centimètres,
comme k-s espacent baucoup de personnes, ils ont plus d'air et
mûrissent mieux leurs fruits.
Il jr a longtemps que je recommande de ne pas trop arroser les
Fraisiers. Dans le Midi, beaucoup de personnes l^s l'ont arroser
tous les j jurs. Ils deviennent alors très tendres etjauiîistent. Dans
cet état, quelques heures de fortes chaleurs sutfîsent pour les
brûier. Si on les maintient, au contraire, dans un état de végé-
tation un peu ferme, non stulernent ils résistent mieux, rnaid
encore les fruits ont plus de parfum.
II ne faut assurément pas ies laisser dépérir. On les arrose au
goulot. Les autres jours, on arroie entre ies touffes. S'il survient
de la pluie ou un orage qui n'aient pas suffisamment mouillé là
terre, il faut les arroser copieusement avec les arrosoirs garnis de la
pomme. La température s'étant modifiée, cela ne peut leur être
nuisible.
Il faut pour les Fraisiers une terre bien meuble, perméable
à l'humidité et à la chaleur. L'excès d'humidité e-ît contraire
à la végétation. On s'en aperçoit par les terrains qui sont
drainés.
LejardinierdeM. le comte Vigier, au château de la Morlaye
(Oise), a suivi mes indications et s'en est bien trouvé. Ses Fraises
sont superbes. Si elles ne sont pas tout à fait aussi grosses que les
miennes, cela tient à la nature de son terrain, et surtout à ce qu'il
a planté les pieds trop près, à 50 cent, au lieu de 60, et aussi à
ce qu'il n'a pas supprimé assez longtemps les rûontants à fleurs,
fi il mai au 10 juin.
J'ai pensé que ces renseignements méritaienL d'être publies
dans noire Journal.
548 notes et mémoires.
• Emploi du sulfaie de fer contré la Chlorose (1);
Par M. Va VIN (E.)
Au mois de mars dernier, notre savant collègue, M. Buchetet,
disait, dans son Rapport sur les travaux du Coraiié d'Arboricul-
ture, que j'avais annoncé l'expérimentation d'un procédé pour
combattre la jaunisse ou chlorose du Poirier. Certes, je serais
heureux que mes recherches et mes travaux pussent m'amener
à combattre cette terrible maladie, qui nous fait perdre, lentement
il est vrai, mais sûrement, des arbres donnant cependant les plus
belles espérances. Non, ce n'est pas d'un nouveau produit
qu'il éiait question, mais d'une manière différente d'employer celui
que nous connaissons tous, pour combattre la jaunisse ou chlo-
rose du Poirier, le sulfate de fer. Celte altération de la végéta-
ticu a généralement pour cause l'état maladif des racines qui
sont ou attaquées par les mans, ou placées dans un sol qui ne leur
convient pas. Pour rendre la force végétative aux Poirier.^, on se
sert depuis longtemps du sulfate de fer dissous dans l'eau, et on
en asperge les feuilles et les racines ; le résultat maheureusc-
ment ne répond pas toujours aux espérances que l'on ^vait
conçues.
En 1876, en allant voir de bons amis, au château de Brune-
haut, près d'Étampes, je fus navré de voir tout un immense
espalier de Poiriers obliques attaqué par la chljrose. J'engageai
le sieur Coffin, jardinier-chef, à employer le sulfate de fer, pour
combattre cette teri'ible maladie. Il suivit mes conseils. Ka 1879 ,
je vis ces mêmes arbres couverts d'une végétation luxuriante et
promettant une abondante récolte. M. Gjffiu me dit que, vers la
lin de février ou au commencement de mars, il sème à la volée
environ un kilogramme de sulfate de fer sur 10 mètres de long
et un mètre de large. lia soin de ne faire aucun labour au pied
des arbres, si ce n'est quelques binages avec la fourche. Ces
arbres sont actuellement d'une végétation luxuriante et la chlo-
rose a entièrement disparu. Il avait ainsi compris mon conseil.
Pour rétablir des arbres maUdes, il pense qu'il faut tiois an-
nées.
(I) Présenté le 23 mai 'I82O.
EMPLOI DU SULFATE DE FER CONTRE LA CHLOROSE. ' 5i9
J'engage donc nos collègues à essayer cette méthode bien
simple (<).
J'avais indiqué, il y a déjà bien des années, pour éviter cette
maladie, un autre moyen dont les bons résultats m'ont encou-
ragé à continuer. Le sol de la maison de campagne que j'avais à
Bessancouit (Seine-et-Oise) est remarquable par les qualités
de la terre végétale qui s'y trouve.. Tous les légumes, les arbres
fruitiers, etc., y donnent d'abondantes récoltes; cependant les Poi-
riers, soit sur franc, soit sur Coignassier, y font triste figure.
J'eus l'idée de faire placer, lors de la replantation, à un mètre
environ de profondeur, un carreau de plâtre de 0'"60 sur 0™0i
d'épaisseur.
Les racines, au milieu desquelles j'avais répandu de la vieille
ferraille, furent obligées de s'étendre horizontalement, puisqu'elles
rencontrèrent un obstacle qui les empêcha de trouver 1« mau-
vais sol (21).
On sait que le plâtre durcit à l'humidité. Je suis donc certain
que bien des années s'écouleront avant que le pivot des racines
soit endommagé. J'ai pour moi l'expérience, car il y a plus de
dix ans que j'ai planté des Poiriers de cette façon ; ils sont actuel-
lement en pleine végétation, tandis que ceux qui ont été plantés
comme on le fait habituellement sont jaunes et malades.
(1) Voyez le pro ces- verbal de la séance du 13 mai 1880, p. 282.
(2) La Commission de Rédaction croit devoir faire observer que ce
moyen d'arrêter le pivot des arbres est employé depuis longtemps, no-
tamment à Rouen.
-Î-Ot-
s 50' • RAPPORTS.
RAPPORTS
Rapport sdr les cultures d'Asperges de M. Leguay,
A Argenteuil (J);
M. SiROY, Rapporteur.
Messieurs,
M. Leguay, culf valeur à Argenteuil, a présenté, à plusieurs
séancesf^elîiSocif'té, des Aspergesenannoîiçantqu'eUesprovenaient
de cultures faites à la charrue et que, par ce moyen, le prix de
ifvient était beaucoup diminué. Des cultivateurs d'Arg nttuil
présents aux séances ont prolesté contre le dire du présentateur,
en assurant que ces Asperges venaient de cultures ordinaires.
M-L^^gnay prit alors la résolution de demander à la Société qu'elle
voulût bien envoyer des délégués pour visiter ses culture', disant
qu'il prouverait la vérité du fait par lui annoncé. En raison de
cette demanda, une Commission fut immédiatement nommée et
composée de MM. Beur;3e!ey, Curé, Hébrard (Laurent), Lhérault
(Louis), Piigeot et Siroy. M. Pageot emi-êché s'est fait excuser. En
outre se sont joints à cette Commission MM. Arnould-Baltard,
Cottin (Alfred), Noblet et Pinget.
La Commission réunie chtz M. Leguay entendit les explications
qu'il tenait préalablement à lui donner : c'est, dit-il, en voyant
comme tout le monde la grande importance prise depuis quelques
années par les cultures d'Asperges et de Vignes, dans la commune
d'Argentenil, qu'il a fongé à simplifier ce? cultures. Il est bon de
noter ici en passant que la culture de la Vigne et des Asperges
ensemble, d'après l'opinion de tous les cultivateurs de la localité,
est très avantageuse, et que, loin de se nuire, l'Asperge et la
Vigne gagnent toutes deux à être cultivées à côlé l'une de l'autre.
M. Leguay t» ouvant que, malgré l'importance nouvelle des cultures
d'Argentenil, le cultivateur ne profitait pas de C9t avantage à cause
da l'augmentation sensible du prix de la main-d'œuvre, voulut
diminuer ses frais en .--ubstituant le travail à la cbarrue, pour la
plus grande partie, au travail à la main tel qu'il s'est toujours
(1) Présenté le 26 août 1880.'
SUR LES CULTURE.vi d'A'PEKGES DE M. LEGUAT. 551
fait. C'est, à la suite de l'Exposition de 1878 qu'il acheta une
charrue vigneronne ; mai'-^. il fallut changer les dispositions des
Vignes et des Asperges qui, dans la culture ordinaire, ne sont pas
placées en ligne droite mais chevauchées ou en échiquier et, pour
se servir du terme employé à Argenteuiî, plantées en foule, dis-
position qui ne pouvait convenir pour la culture à la charrue.
M. Leguay changea cela ; il coucha les ceps qui ne sa trouvaient
pas dans l'alignement, pui^ il arracha les pieds d'A>perges quj ne
pouvaient p^^s s'aligner, en utilisant tout ce qu'il était possible
de conserver. De là une grande irrégularité ; les Asperges ne se
trouvent pas également espacées et les lignes ne sont pas non plus
très droites; msis cet inconvénient n'aura pas lieu dans les plan-
tations nouvelles, lorsqu'elles seront faites en vue du travail à la
charrue. .
Après ces explications préliminaire?, la Gonamission se rendit
dans la plaine, escortée d'un grand norahre de cultivateurs d'Ar-
genteuil dont les opinions étaientlrès divisées. Tel voy dt dans cette
culture un grand avfinlage ; tel autre au contraire assurait que
l'on n'en obtiendrait jamais rien de bon; mais nous n'avions aucune
raison pour écouter l'un plus que l'autre, ét'^mt venns pour visit-rr
les champs d'Asperges et entendre les explications de M. Leguay.
Li première pièce qu'il fit voir à là Commission fut piantée de
Vignes en 1875, sansq<ï'il pensât, dit-il, à la cultiver autrement
que par le passé. Par bonheur les ceps furent plantés en face les
uns des autres, sans alignement, mais dans l'intenlim de faire des
co ichages ou provins, comme il ^st d'usage d'en faire dans le
pays. Deux ans plus tard, en 1877, il planta des Asperges juste
sur les pieds de Vigne, ce qui produi-^it des lignes droites en tra-
vers et en longueuv; puis, pendant l'hiver de 1878 à 1879, il fît de
petits provins de deux ceps seulement en face les uns des autres;
ensuite la terre fut unie. La pièce Fe trouvait dispo^é^ pour pou-
voir y faire passer l'exiirpateuf vigneron, première opération qui
se fait au mois de novembre. L'engrais est ensuite répamlu dans
le sillon; puis on fait passer la charrue vigneronne, en rejetant
la terre de ch.ique côté. Ce travail remplace le buttage. Au mois
de mars, labour de Vigne à la main; enfin il est donné cinq façons
pendant Tannée entière, dont une très petite partie à la main.
552 BAPPORTS.
Dans cette première pièce, les ados sont de 0" 50 et les rayons à
■l'^SO de distance les uns des autres. L'espacement des Asperges
intercalées entre les ceps de Vigne n'est pas égal. Dans la transfor-
raaiion de la pièce on a utilisé les pieds qui ont pu être conservés
pour l'alignement, comme cela a déjà été dit plus haut. La Com-
mifsion n'a remarqué dans cette pièce de terre aucune touffe d'As-
perges a=sez belles peur être présentées à la Société.
La spcon'le pièce, située un peu plus loin dans la plaine, est
également transformée. G'< st une plantation d'Asperges de quatre
ans ; là nous avons pu en voir de très belles, toutefois pas en grand
nombre. Il estévidtnt quecette transformation a dû nuire à la
beauté d( s produits; du rtste, pas u'obseivalion autre que celle
que nous avons faite pour la première pièce. Il n'y a de dif-
férence qu'en ce que la planta'ioa de l'une est de quatre ans,
l'auire étant de deux seulement.
Nous sommes ensuite arrivés plus loin à une autre p'èce tout à
fait disposée pour la culture à la charrue; malheureusement cette
plantaticn est récente ; elle date à peine de deux mois. Lt Com-'
mission ne peut que constater ce qu'elle voit en ce moment et il
faudra quatre ans, ou mieux encore six ans, pour vuir les résul-
tats que pourra obtenir M. Leguay,
Voici les dispositions de celte plantation : les lignes sont à H 30
de distance; les ceps sont plantés à 0" 80 l'un de l'autre ; puis un
pied d'A-pergo est en're deux ceps. Ce que ce'a donnera dans l'ave-
nir, nous n'en savons rien ; nous ne pouvons faire que des hypo-
thèses; en culture, plus encore qu'ailleurs, ce ii'esl passulfisanf.
Eu somme, la Commission a atteint le but qu'elle se proposait et
c'était (!e savoir si M. Leguay cultivait à la charrue ; or cela ne
peut faire i'objel d'un doufe. Nous avons vu les champs di>posé3
pour ce travail, les instruments qui y servent et y ont servi. C'est
d'abord une charrue à 7 couteaux, dite bineuse et saicleuse; puis
une charrue à double versoir : enfin une charrue à simple » ffet ou
exlirpateur. La Commission a ifçu en outre des certificats de cul-
tivateurs, conseillers municipaux à Argenteuil, lesquels attestent
avoir vu, dfpuis deux ans, M. Leguay travailler ses plantations
de Vignes et d'Asperges avec les instruments ci-dessus énuraérés ;
il n'y a donc pas de dcute, et le fait est certain.
SUR l'engrais chimique le floral. 00 3
Q iG toutes les Asp-^rges présentées à la Société p.ar M. Leguay
viennent de ces cultures-là, nous ne le pensons pas et d'ailleurs
M. Leguay lui-mêmene nous apas assuré qu'elles vinssent toutes de
ses cultures à la charrue. Ces apports, disait-il, venaient et pou-
vaient venir de cultures à la charrue. Le Comité savait donc à quoi
s'en tenir, et s'il a demandé que la Société donnât des récompenses
pour ces présentations d'Asperges, c'est qu'elles étaient fort belles.
En résumé, la Commission trouve que la Société doit féliciter
M. Leguay sur l'essai de culture nouvelle qu'il a entreprise, car
il est, pensons-nous, le premier qui ait cultivé à la charrue des As-
perges intercalées dans une V^gne. Si déjà, depuisplusiears années,
on cultive des Asperges et la Vigne à la charrue, c'est foutes deux
séparément, mais pas côte à côte, ce qui est bien différent. Toute
tentative d'amélioration en culture doit être encouragée, et il est
possible que celle-ci ait de grands avantages quant à la réduction
du prix de revient ; l'espace entre les lignes étant plus large peut
s'utiliser pour différentes plantes potagères de prem'ère saison,
avant que les Asperges aient fris tout leur développement. M. Le-
guay conclut de tout cela à une grande diminution dans les frais
d'exploitation; il nous donne des ch ffres que nous ne pouvons
contrôler ; d'ailleurs il peut bien se tromper lui-même ; attendons.
Mais, en attendant, la Commission prie la Société de vouloir bien
permettre que ce Rapport soit imprimé àd^ns son Journal; la publi-
cité peut être utile à M. Leguay aussi bien qu'aux cultivateurs qui
voudront essayer son procédé. S'il est bon, il fera son chemin; al-
lons en avant ; ne restons pas stationnaires, pas plus pour les As-
perges que pour autre chose.
Rapport sur les E.\grais chimiques et notamment sur le Floral,
APPLIQUÉ PAR M. DUDOUY A l'HoRTICULTURE ;
M. Michelin, Rapporteur.
(Suite et fin. Voyez le cahier d'août -1880, p. 506-516).
Je ne quitterai pas cei détails, que je n'ai pas ménagés à
cause de l'importance du sujet, sans bien préciser que les applica-
tions faites à Croissy l'ont été en majeure partie avec l'engrais
chimique ordinaire en poudre, répandu sur les jeunes plantes
55 4 RAPPORTS.
et suivi immédiatement d'arrosements, et que l'arrosôment par le
Floral en solution a eu lieu plus rarement mais également avec
succès.
Enfin, Messieurs, le 5 juillet 1879, moi-même je me suis
rendu de nouveau à Saint-Oiien-l'Aumôie où je me suis trouvé
avec M. Remy, père, de Pontoise, membre de la Commission ; et
ensemble, nous n'avons eu qu'à co|îfirmer les faits précédemment
observés.
Nous nous rendîmes à Pontoise, où, du château, ancienne ci-
tadelle qui était placée snr la plate^ forme d'une roche où l'on ne
trouve pour sol des jardios que des déblais rapportés, à peine re-
couverts d'une mince couche de terre, nous vîmes une vaste
peloL's^ft semée en g-izon par iM. Remy lui-même, puis arrosée au
F.oral. Le bel effet de ce tapis vert, à la date du 5 jnillef, était
évidemment dû à l'influence de l'arrosage composé, objet de ce
Rapport. Le gazon était touffu et verdoyant, comme s'il eût été
semé bur un sol d'une bonne nature.
M. CharoUois, membre de la Commission,' ancien mar dcher*
lui-même, a éprouvé le Fioral au point de vue de la culture ma-
raîchère, pendant le cours de Tanné) 1879.
10 Dans son jardin, rue de Jdvel,à Paris, quartier de Vaugirard,
il a eu de bons résultats sur des Carottes et des Haricots; il fait
observer que son terrain est naturellement maigre.
2o Ciiez M. CharoUois, maraîcher, rue de Lourrael, à P ir's,
dont le terrain est bon, ayant éprouvé l'engrais sur des Choux
d'Yo:k^ de la Chicorée et de la Romaine, il n'en a pas eu de résultat.
ào Chez M. Leutreau (Auguste), maraîcher, également rue d !
Lourmel, qui exploite une bonne terre de marais, il r;'y a pas eu
de bons résultats sur des Choux d'Yoïk, des Choux-fleur-, de la
Chicorée et de la Romaine.
4° Chez M>n* Montécot, à Issy, dans une terre maigre, il a réussi
sur des Garnîtes.
5o Chez M. Lacour, à Issy, dont les cultures se font sur un sol
maigre, il y a eu une bonne récolte de Choux d'York, de Choux-
fleurs, de Romaine, de Scarole et d'Oseille,
fio Chez M. Joseph, à Issy, terrain maigre. Rons résultais sur ut^
l'Oseille et des Navets.
SUR l'engrais chimique le floral. £55
7° Chez M. Loupaux, àlssy, dont les jardins sont établis sur un
terrain de qualité inférieure, il y a eu un bon produit sur du
gazon.
Oii déduit tout catiirellement de ces observations que le Floral
est utile là où les éléments de la végétation manquent, soit par
épuisement, soit par la mauvaise qualité du sol ; il apporte l'élé-
ment réparateur; il alimente la plante et la secorde dans son
évolution végétative.
Le contraire se produit dans les sols riches et munis de tous les
éléments de la végétation. Il n'agit pas parce qu'il ne rempli- pas
de lacune ; parce qu'il est surabondant et ne sert qa'à former un
excès des substances qui sont déjà suffisantes.
Les expériences faites par M. Bonnel, sur un grand nombre de
végétaux de son jardin, confirment en tout point les remarques
faites par M. Gharollois, dont il appuie complètement la conclu-
sion.
CONCLUSION
Les faits sont recueillis, Messieurs ; la question a été pendan-e
durant plus de deux années ; les membres de I?. Commission ont été
éclairés, dans le cours de leurs nombreuses visites, sur la n tture
des engrais, sur leur mode d'emploi, comme sur les résultais
qu'on peut en obtenir; la tâche du Rapporteur est df se pénétrer
de l'cpinion de ses collègues et de l'exprimer ; mais je déclare ■
qu'il a fallu que le devoir me commandât pour que j'entreprisse
de traiter devant vous cette question d'un si haut intérêt, dans
l'étude de laquelle, notre S iciété centrale et nationale devait, à un
moment donné, apporter son concours.
Avant de ciors ce Rapport, ^Jessieurs, mes collègues et moi
nous devons porter nos souversirs et nos reurets sur notre sym-
pathique collègue, M. Corriol, chimiste instruit et expérimenté,
qui, ayant pris part aux visites de la Gomm ssion j' sqa'à !a ciu-
quième inclusivement, a terminé sa longue carrière, si honora-
ble et si laborieusement remplie. M. Corriol nous a quitt^^s après
r ous avoir puissamment aidés et éc'airés dans nos recherches sur
cette applicadon de la chimie à l'horiiculture, si activement rai-e
en œuvre par M. Dudoûy.
Cette introduction, Messieurs, elle est de notre époque et el'e
556 RAPPORTS.
nous arrive d'ailleurs bien préparée, car, du professeur Georges
Ville, qui a enseigné et enseigne encore aujouro-'hui la théorie
des engrais chimiques appropriés à la culture du sol, elle nous
vient élucidée, éprouvée par la grande culture de qui nous pou-
vons la prendre avec confiance, celle-ci usant largement des
eograis minéraux ronjointcment avec le fumier qu'elle ramasse
dans les écuries et 'es étables.
Rien ne paraît plus rationnel que de rendre à la terre les sels que
les plantes y ont puis(^s et qu'ils absorbent dans une n grande
proportion depuis que le sol est partout exploité par la culture
intensive et, par suite aussi du manque de repos, fatigué plus que
jamf'is il ne l'avait été.
Le fumier de paille n'est pas détrôné; loin de là, il contient
seul tout ce qui concourt à la formation des plantes ; mais il est
composé avec des proportions à peu près uniformes, tandis que les
beso'ns auxquels il doit satisfaire ne sont pas identiques. On peut
lui venir en aide eu introduisant dans la terre les substances dont
l'action est particulièrement réclamée, soit à cause de la nature
du sol, soit à cause de celle des végétaux qui lui sont confiés.
Son action est lente ; elle se fait sentir à la seconde année et en
Horticulture on doit marcher vite.
L'Horticulteur ne produit pas le fumier comme l'Agriculteur,
il doit l'acheter. Ct-t engrais est coûteux ; il réunit le poids au
volume, ce qui rend les charrois et la main-d'œuvre fort dispen-
dieux.
A une époque où la science est venue partout en aide à l'indus-
trie, cù la théorie des engrais chimiques est mise en pratique
dars ces champs qui n'auront qu'une récolte par an à fournir, il
parait à propos d'en vulgariser l'emploi dans celte exploitation ac-
tive, factice, insatiable de production qu'a créée l'Horticulture
moderne. Les engrais chimiques en poudre ordinaires qui se ré-
pandent dans les champs, pour le jardinier, pour le marcîcher, ne
se décomposent pas assez vite et ne s'assimilent pas assez promp-
tement aux végétaux; il leur faut plutôt dans ç,e cas l'aj^rosa g e; il faut
le Floral, composé plus pur et plus riche en éléments, qui, mêlé
avec l'eau, agira immédiatement, hâtera leur accroissement et les
foitifîera.
SUR l'engrais chimique le floral. 557
La Gjmmiision en a observé les effels et l'a jugé comma un
excitant très énergique de la végétation ; aussi, elle n'Léiite pas
à dire qu'il doit être accuelli, et que M. Dudoûy l'un de ses vulga-
risateurs doit être encouragé. Ceci peut se poser comme principe,
mais ne résout pas toutes les questions de d3tail.
Or, dans la pratique, il fau ira tenir compte de l'état du terrain
et savoir ce qui lui manque, pour le lui procurer : une seule
analyse suffira pour faire conuaîire la composition du sol. Mais
les végétaux demanderont un traitement qui leur soit propre :
ils sont nombreux ; ils diffèrent entre eux et changent par année,
par saison ; leur nature varie beaucoup. A cet égard, il est indis-
pensable que M. Dudoiiy, éclairé par ses consciencieuses études,
arrête des foi mules simples, nettes, peu nombreuses, dosées juste
à point pour répondre à la constitution des plantes arrosées.
Etant données les substances connues comme base des engrais
chimiques, l'acide phosphorique, l'azote, la potasse et la chaux,
il faut qu'il détermine invariablement quelques formules qui
conviendront par exemple :
Aux végétaux dont on utilise les feuilles, comme sal-diS, Epi-
nards, Oieille, Choux-fleurs ;
A ceux dont les racines sont comestibles : Carottes, Nivets,
Pommes de terre, B-tteraves, Salsifi:;
Au plantes légumineuses du genre d-^sPois, Fèves, Haricots;
Aux arbres, arbustes, arbres fruitiers, etc.
Un grand pas a déjà été fait dans cette voie par M. Dudoûy; la
Commission a insisté auprès de lui pour qu'il y marche plus
avant et perfectionne son œuvre ; il la rendra d'autant plus utile
qu'il deviendra mieux fixé, en persévérant dans ses études, ainsi
qu'il s'est engagé à le faire.
La néce si lé d'une grande modération, d'une grande réserve,
dans le dosage des engrais, le besoin d'en régler les proportions
suivant la nature des plantes, la sécurité qu'on peut avoir pour
leur existence dans le cas de charges exagérées en minéraux,
voilà des vérités aujourd'hui acquises.
Les plantes traitées par M. P/gny, prises en mauvais état et
amenées à une puissante végétation ; les champs de Navets et
de Carottes de Gioissy saupoudrés d'engrais, immédiatement
558 RAPPORTS.
j oussant hvec plus de précocité et une vigueur plus accentuée ; les
épreuves de M. Gharollois et de M. Banntl, membres de la Com-
mission, et donnynt des produits satisfaisants dans des terrains
maigres ; la végétation énergique dans des sables inertes, voilà
des faits concluants et suffisants pour faire classer les engrais
chimiques comme substances d'ui e haute utilité.
En résumé, M. Dudoûy, parmi les autres, aura eu sa grande
part d'action dans l'œuvre de l'introduction des engrais chimi-
ques daLs 1 Horticulture ; il mérite une récompense en rapport
avec l'impirtance du service rendu.
La Société des Agriculteurs de France, sur la proposition de sa
cinquième stction, celle de l'Horticulture, dans sa session de fé-
vrier 1880, a émis le vœu suivant :
« Que l'étude de la théorie des Engrais chimiques, et celle de
» leur tmploi, soit introduite dans les écoles d'Hoiticulture et que
» les Sociétés d'Horticulture favorisent les essais pratiques de ces
» engrais. »
Vous montrertz. Messieurs, que vous vous associez à ce vœu,
en décidant le renvoi de ce Rappoit à la Commission des Récom-
penses.
Rapport sur lesGlltdres de h. "v'orixN', jardinier de M. Attias,
A NfcuiLLY (1);
M. F. IlÉRiNCQ, Rapporteur.
Messieurs,
Dans la séance du 22 juillet dernier, une demande de Commis-
sion a été formulée par notre collègue M. Louis Morin, jardinier
de M. Attias, pour visiter Its cultures et l'ornementation du jardin
confié à ses soins. La Commission composée de MM. Bergmann,
Président, Leroy (Isidore), Jolibois, Pigny, Commesse, Bullier et
Héfincq, Rapporteur, s'est rendue boulevard du Château, 30, à
Neuilly, le 29 suivant.
Ce j.irdin, d'une contenance d'environ. 7 OOD mètres, est tout
simplement un petit bijou. La maison occupe le centre. En
(1) Préseulé le 26 août 1880.
SUR LES CULTURES DE M. MORIN, 559
avaùt, du cô;é de rentrée, est une pelouse habilement et gra-
cieusemeLt vallonnée, sur laquelle sont jttées plusieurs corbeilles
et une longue guirlande de plantes variées.
Ces corbeilles bordées de Gnaphalium laineux [G. petiolaium\
sont composées de zones de Coleus GolJen géra, Cintraria mari-
tima.Achyranthes Liyideni di'.ns lesquels sOLt jetés quelques Gaura
Lindheimeri; le centre est occupé par une Fougère en arbre
{Alsophila australis). Une autre tst constituée par des Fougèies
et Pa'miers variés, très intelligemment mélr.cgés, etc.
La guirlande, parallèle à la maison d'habitation, est formée
de plusieurs lignes courbes qui convergent toutes vers un centre
commun dont le milieu est occupé par un Chamœt^ops excelsa.
Les plantes qui entrent dans la composition de cette guirlande
sont: Pelargonium Manglesii, EcheMria glauca^ Alternanthera
amœna, Pyièihre {Mairicaria inodora var. multiplex), Lobelia
Erinus; le milieu est forjné par des zoues concentriques de Cen-
taurea 7'agusma, Iresine Herbstii, Bégonia lucida, Pelargo-
nium Manglesii.
Les massifo d'arbres du pourtour qui cachent la clôture, sont
garnis à la base de forts Fuchsias et de Bégonia Bidwilliana
en bordure.
Sur UQ autre point du jardin, dans l'axe de la maison des
maîtres, M. Morin a élevé un monument à la déesse du jour : la
mosaiculture. C'est une colonne tronquée, haute de plus de deux
mètres, surmontée d'un Dracxna australis. Elle est composée
iVEcheveria glauca dans hquel sont jetées des palmes à'Alter-
nanthera amœna bordées àe Calamintha alpina ayant pjur cadre
le Pyrèthre.
La partie située derri^îre la maison est une sorte de bosquet
fleuri, dessiné à l'acglaise, et dans lequel viennent tour à tour les
plantts de saison. En hiver, ce sont le& arbustes à feuilles per-
sistantes : Aucubas, Laurier-;in, Fusain du Japon, Buis, etc.,
au milieu desquels de grosses touffes à'Helleborus niger épanouis-
. sent leurs Roses de Ncël. Au printemps, ce sont les Giroflées Pri-
mevères, Dûroniques, Corbeilles d'or et d'argent. Cinéraire-, etc.,
qui prennent place dans ces massifs ; enfin, à la saison d'été,
apparaissent les Çoleus Verschafelti nigra, Rosalie, Golden-gera,
560 RAPPORTS.
Fuchsia, Bégonia, Hortensia, Phlox variés, tic. Ici, toules ces
p'aiites ne sont pas symétriquement plantéts comme pour les
corbeilles de la pelouse; elles sont dispersées sans ordre, entre
et devant les arbustes, et le feuillage sombre de ces ligneux est
un excellent repoussoir à ce délicieux mélange de couleurs
florales.
D ins le fond du jardin est une longue allée droite qui conduit
à une entrée donnant sur le boulevard Bineau. Là c'est encore
un autre mode d'ornementation : ies plantes sont en lignes sur
trois rangées, mais par séries alternantes:
La première ligne est composée de séries de trois espèces :
Pyrèlbre, Pdarg unium Mangleui, Lobelia Erinm ; la 2*, Agera-
tum, Salvia coccinea, Heliotropium Voltairianwn ; la 3®, Coleus
Verschafjeltii, Cinerarïa maritima, Fuchsia, eU. Ce mélange
symétrique de couleurs variées est du plus ravissant effet; i! re-
tient Its yeux qui découvrent à chaque instant de nouvelles
fleurs, et, s'il est vrai que renuui.naic de l'uniformité, cette allée
doit mettre beaucoup de temps à le faire naîtr.'.
Ainsi, dans ce charmant petit jardia, M. JMorin a réuni tous les
genres d'ornementation, depuis la froide mos/ique, jusqu'à la
ligne droite variée par séries alternantes.
Pour obtenir ce résultat, M. Moriu emploie 30 OOJ plantes,
et pour faire ces 30 000 planlei, noire confrère n'a avec lui
qu'un stul aide, un garçon jardinier. Votre Commission,
Aiessieurs, a vivement félicité M. Morin de son activité et de son
zèle.
Car, non seulement il a à s'occuper du jardin d'ornement, mais
il a encore un petit jardin fruitier dont les arbres sont admira-
blement tenus, et trois serres chaudes qui renferment les plus
beaux spécimens de Croton undulatum, Sphœnogyne, Mai^anta
tnetallica, Dieffenbachia Baumanni, Tillandsia Lindeni, Bégonia
imper ialis,'-Xz.^ de charmants Gloxiuias de semis, et un très btau
choix de Coleus : les G. Butterfly, Hippoiyie Jamain, M. Carrière,
Claire de Chanteneux (?j, Aurora, K':!ntischfire, Georges Bongard,
Duchesse d'E.limbourg, multicolore, Carnet, Distinction, Golden*
gem, Rosalie, nigraVerschaffeltii, etc. Tous ces Coleus, et du reste,
toutes les plantes de M. Morin sont admirables de végétation.
SUR l'Établissement de mm. foucard. 561
On sent que l'homme qui les soigne est un jardinier aussi intelli-
gent qu'habile, et qu'il est animé du feu sacré de l'art horticole;
car ce n'est pas l'homme indolent, ami des plaisirs populaires,
qui obtient de pareils succès.
Aussi, Messieurs, votre Commission, à l'unanimité, vous de-
n:ande-t-elle en faveur du jjîidinier actif, laborieux et intelligent
de M. Attias, nn encouragement bien mérité par l'insertion de ce
Rapport dans le Journal <ie la Soniéié, et par son renvoi à la
Commission des Récompenses.
Rapport SUR l'Établissement DE M \1. Foucard, père et fils, horti-
culteurs A GhaTOU (SeUNE-ET-OiSE), et SDR LEURS CULTURES DE
Pelargonium zonale (1);
M. Lequin, Rapporteur.
Messieurs,
A la suite d'une demande adressée à la Société nationale d'Hor-
ticulture de France par MM. Fjucani, père et fils, horticulteurs
à Chatou, demande par laquelle ils sollicitaient qu'une Commis-
sion fût nommée à l'effet de visiter leur établissement horticole
et notamment une collection de Pelargo/,ium zonale en variétés,
ainsi qu'un semis de ces plantes obtenues par eux, la Société a dé-
cidé de faire droit à leur requête et a nommé une Commission de
cinq Membres, qu'elle a chargée d:; se rendre à Gkatou, le
n août 1880, à trois heures de i'après-midi, afin de procéder à
l'examen des produits de ces Messieurs. Celte Commission
était composée de MM. Thibaut, Lequin, Poiret-De'an, Malet et
Châté, mais les trois premiers seulement se trouvèrent à Chatou
aux jour et heure indiqués. Ils regrettèrent vivement l'ab-
sence de MM. Malet et Chaté dont le concours leur eût été fort
utile en raison de leurs connaissances très étendues en ce. genre de
cultures : néanmoins ils décidèrent de procé 1er aux intéressants
travaux qui faisaient l'objet de leur mission. En conséquence,
ils constituèrent l-i Commission en nommant Président M. Thi-
baut et Rapporteur M. Lequin, qui vient vous rendre compte du
(1) Présenté le 23 septembre 1880.
36
562 RAPPORTS.
résultat des travaux de votre Commission et des impressions qu'elle
a rapportées de. la visite dont elle était chargée.
L'établissement que dirigent MM. Foucard, père et fils, depuis
plus de vingt ans, est titué avenue Brémont, n" 6, à Ghatou ; il
se trouve dans de bonnes conditions, tant au point de vue de la
culture et de la production qu'à celui de la vente, et il est muni
d'un matériel assez important, composé de plusieurs serres hol-
landaises très bien construites en fer et en bois, tt de deux serres
adossées. Tune servant à la mulliplicalion et l'autre à la culture
des plantes de serre chaude.
A ce matériel il faut joindre une certaine quantité de châssis
de couche servant à la fabrication de plantes destinées à la garni-
ture des jardins et des appartements.
C'est ijans une des serres hollandaises que nous avons vu et
admiré la riche collection de Pelargonium zonale composée en
grande partie de nouveautés et aussi de plantes déjà anciennes
dont !e mérite n'est plus à contester. MM. Foucard, père et fils,
:.'occupet.t spécialement de ce beau genre de plantes et leur ma-
nière de les cullïver est irréprochable. Rien ne manque à leurs
plantes: belle culture et splendide'lloraison. Voici, Messieurs,
les noms des variétés qui ont le plus frappé notre attention : Pré-
sident Grévy, Député Brice, Marquis de Chambon, Comtesse de
Gouicy, New Life, variété anglaise très remarquable par 'a pana-
chure de ses fleurs, Audifî'red-Pa^quier, Waddirgton, Roi df s Vio-
lets, iM. Feray, et une grande quantité d'autres dont l'énumératioa
serait trop longue, mais dont le mérite est égal comme culture et
comme floraison.
Dans la même serre MM. Foucard nous firent remarquer un
semis de Pelargonium zonale qu'ils nomment Docteur Salet. Celte
plante est issue d'une variété déjà ancienne, connue sous Je nom
d'Eclat (Je Schmidt).
En voici. Messieurs, la description : Belle plante à beau feuil-
lage, se ramifiant bien et portant de fortes ombelles d'un coloris
rougt-veimillon caiminé. Elle est fort bonne pour la pleine tt;rre
et très hâtive à fieurir. Nous pensons qu'elle sera une excellente
acquisition pour la cultuïe en pots et pour l'approvisionnement
des marchés. MM. Foucard te proposent de mettre ce nouveau
S'jR l'établissement de mm. fougard. S6i
gain au commerce prochainemeatj car ils en possèdeat une
grande quantité.
A la suite de l'examen de ces Pelai^gonium, nous remarquâmes
dans une autre serre des Gloxinias, des Bégonias à feuillage
ornementa!, quelques Broméliacées et le nouveau Tradescantia
« M jdame Lequesne » , accompagnés de plusieurs Bégonias tubéreux
simples et doubles, qui malheureusement avaient passé fliur, le
tout en bon élat de culture. Dans la serre adossée servant à Ja
multiplication nous n'avons vu rien de remarquable, à part une
certaine quantité de Bégonias Louise Ghiétien, à beau feuillage
bien caractérisé.
Une autre serre chaude, dans laquelle nous avons remarqué
quelques Bracsena, des Palmiers, des Aspidistra, et..'., parfiite-
ment soignés et d'une belle végétation, attira aussi notre attention
et mérite ici une mention.
Mais les travaux de MM. Foucard, père et fil?, ne s'arrêtent pas
à !a culture de ces plantes. Ils se sont attachés à l'entreprise des
jardin?, et en ont, paraît-il, créé un bon ncmbre à Chatou et
aux environs, dont ils ont l'entretien et les fournitures ; ce qui
les oblige à culiiver une quantité relativement considérable
de plantes printauières, telles que Pensées, Giroflée?, Silènes,
Myosotis, etc., pour première saison, Pehrgonium zonate, Coleus,
Canna, etc., destinées à remplacer ces premières, et enfin un
certain nombre de plantes de mosoïculture dont la mode est très
répandue dans ce charmant pays-
Tous ces produits servent à la décoration des massifs des ma-
gnifiques propriétés existant à Chatou et aux alentours.
Tel est. Messieurs, le résultat de l'examen auquel s'est livrée votre
Commiss'on qui a pu constater qu'elle était en présence d'hommes
dévoués au travail et méritant l'attention ainti que les encoura-
gements de notre Société.
Elle sollicite donc, pour ces travailleurs intelligents, le renvoi
de ce Rapport à la Commission des Récompenses. Quant à ses
Mtmbres, ils conservtront le meilleur souvenir de l'accueil sym-
pathique qu'ils ont reçu de MM. Foucard, et ils garderont nue
excellente impression de la visite qu'ils ont faite des cultures de ctis
habiles horticuleurs.
56'» RAPPORTS.
Rapport sur un livke de MM. Pailli£Ux et Bois ayant
POUR TITRE : Nouveaux légumes d'hiver (1);
M. SiRoy, Rapporteur.
Messieurs,
A la première séance de janvier dernier, M. Paillieux déposait
sur le bureau de la Société un livre ayant pour titre : Nouveaux
légumes d hiver. Un Membre du Comité de Culture potagère fut
prié de vous rendre compte de cet ouvrage; mais, absorbé par de
nombreux travaux scientifiques, notre collègue n'a pu jusqu'à ce
jour remplir cette mission. Eu attendant que cela lui soit possible
et certain que, dans le livre de MM. Paillieux et Bois, il envisagera
surtout le côté physiologique, j'ai pen^é qu'il ne serait pas inutile
de vous entretenir de ce travail en le considérant spécialement au
point de vue pratique.
Comme plantes, rien de nouveau ; le nouveau est que nous en
délaissons uue foule qui pourraient être utilisées. L'idée première
n'est pas de MM. Paillieux et Bois ; ils nous le disent eux-mêmes
en donnant, au commencement de l'ouvrage, un article de H.
L°coq, professeur d'Histoire naturelle à Glermont-Ferrand, ex-
trait des Annales scientifiques, littéraires et industrielles de V Au-
vergne.
Dans cette note, l'auteur disait que l'on pourrait facilement
trouver deux cents légumes nouveaux et même beaucoup plus.
MM. Paillieux et Bois se sont contentés pour le moment de faire
des expériences sur cent plantes dont douze environ leur ont
donné des résultats satisfaisants. 11 est très probable que ces expé-
riences seront continuées et alors on arrivera à en utiliser un plus
grand nombre ; toutefois, nous serons, je crois, loin d'atteindre le
chiffre donné par H. L-.coq, qui nous assure que c'est par mo-
destie qu'il restreint son chiffre à deux cents; il pourrait être de
cinq cents et même de mille. Il y a là, croyons-nous, beaucoup
d'exagération, et i)J[M. Paillieux et Bois Tout parfaitement compris
en bornant leurs essais à un nombre bien moindre; aussi ont-ils
pu arriver à un résultat pratique, tandis que H. L;coq en est resté
à la théorie, puisque nous ne voyons pas que, depuis 1851, époque
(1) Présenté le 9 septembre 1880.
SUR UN LIVRE DK MM. PAlLLItUX ET B-^'IS. 565
OÙ sa note a élé publiée, il ait jamais été fait d expérience dé-
monstrative.
Les plantes potagères actuellement en usage sont prises dans un
très petit nombre de familles, les Crucifères, les Composées, les
Légumineuses, les Ombellifères, les Papillonacées, les Liliacées et,
si nous y ajoutons les Solanées. dont la Pomme de terre est la plus
importante, nous avons là, à peu d'exceptions près, toutes les fa-
milles utilisées jusqu'à ce jour pour l'alimentation.
Eh bien ! H. Lecoq et après lui MM. Paillieux et Bois se sont
dit : Mais pourquoi n'y aurait-il pas diins ces mêmes familles et
dans quelques autres, des plantes susceptibles d'être utilisées, et
n'en rencontrons-nous pas chaque jour, dans nos promenades,
qui pourraient figurer sur nos tables? .
Beaucoup de ces plantes, il est vrai, sont coriaces, acres, ont
de l'amertume ou tout au moins une saveur trop forte. Mais ces
principes ne se développent que sous l'influence de la lumière, et
plus celle-ci est vive, plus les propriétés des plantes ou leurs dé-
fauts pournoussont développés.
Il suffit donc de priver ces végétaux de la lumière, ce que
nous faisions déjà pour le Céleri, les Salade?, etc.
Je n'ai pas besoin de vous indiquer les moyens employés ; il
faut simplement appliquer à ces végétaux les procédés connus et
notamment celui qui consiste à mettre ces plantes dans une cive,
comme cela se fait pour la Chicorée sauvage avec laquelle on ob-
tient la salade connue sous le nom de Baibe-de-Capucin, qui est
l'objet d'un très grand commerce à Paris ; c'est par là que
MM. Paillieux et Bois ont complété leurs expérience?. Il ont fait
étioler, l'hiver dernier, une foule de plantes dont je ne vous don-
nerai pas les noms ; vous les trouverez indiqués dans leur livre.
D'ailleurs, les personnes qui ont visité la dernière Exposition
agricole qui a eu lieu au mois de février, au palais de l'Iudus'rie,
aux Gtiamps-Élysées, ont pu voir un lot de ces plantes étiolées et
par cela même susceptibles d'êlre mangées, les unes en salade,
d'autre», qui avaient encore conservé un goût trop aromatique,
pouvant seulement servir de condiment.
Quoique exposés tardivement et mal placés, ces légumes ont
beaucoup intéressé les visiteurs, et M. D. Bois, préparateur de
566 RAPPORTS.'
Botanique au Muséum, avait beaucoup à faire pour répocdre au
grand nombre de questions qui lui étaient faites par les personnes
attirées au spectacle tout nouveau de légumes que l'on ne ren-
contre pas ordinairement dans les Expositions agricoles.
M, D, Bois, mieux que tout autre, pouvait r.^pondre, car il a été
le collaborateur assidu de M. Pdillieux pour la partie botanique du
livre; il s'est chargé delà nomenclature des plantes dont il donne
les noms îcie- 1 tiques et vulgaires, la syoonyipie, la famille, les
nrms des botani.-tes qui les ont claNsées ; tout cela est très bien
fait. C'S Messieurs ont eu évidemment beaucoup de peine dans
leurs recherches assrz longues pour arriver à accomplir ce travail
qui re sera pas sans utilité et que l'on pourra consulter souvent
avec intérêt.
Quelques personnes pourront contester l'utilité de ce livre,
trouvant que tout est pour le mieux dans le meilleur des potagers
possible. Mais ces Messieurs ne prétendent pas remplacer nos
plantes potagères en usage; ils veulent simplement augmenter nos
ressources culinaires.
Nous ne savons pas dans quelle situation nous pourrons nous
trouver un jour ; nos malheurs récents ne sont pas oubliés. Ceux
d'entre vous qui étaient à Paris à cette époque se souviennent sans
doute des feuilles de Chou à moitié gâtées qui servaient à donner
dd goût au bouillon fait avec le cheval qui nous était délivré si
parcimonieusement dans les boucheries nationales. Nous espérons
bien ne plus revoir ces mauvais jours; mais, dans les cas moins
gravts, il est toujours bon de pouvoir tirer parti des produits du
sol et il y a encore bien des plantes que nous pourrions rendre
alimentaires si nous leur donnions des soins de culture appro-
prifs.
Je veux me borner ici à faire comprendre le but d'utilité auquel
tend le travail deûIM.Paillieux et Bois, avec l'cspoir de démontrer
que le dernier mot n'est pas dit, que l'alimentJit'on de l'homme
civilisé est un point très important qui demande à être étudié avec
beaucoup de soin, et que nous devons mettre toute notre sulliciiu 'e
à améliorer les plantes potagères actuelles et à eu augnnentcr le
nombre.
En finissant leur livre, MM. Pdillieux et Bois recommandent la
SUR UN LIVRE DE MM. PAILLIEDX ET BOIS. 567
culture du Chou Crarabé qui est déjà depuis longtemps connue mais
peu pratiquée; puis celle de la Ghicorée sauvage à grosse racine de
Bruxelles, dite Witioof, culture plus récente qui devrait être plus
répandue chez nous. Oa en fait venir chaque hiver une grande
quantité de Bruxelles ; il est fâcheux que nous soyons tributaires
de rétranger pour une chose si facile à obtenir chez nous ; la
culture de cette plante est indiquée par les deux auteurs et se
rapporte en effet avec le sujet de leur livre qu'elle finit bien.
Voilà, Messieurs, je crois, tout ce que je dois vous dire pour
vous engager à lire cet ouvrage; puis, pensant que nous devons,
nous Membres de la Société,témoigner notre satisfaction à M. Pail-
lieux en le récompensant de sa peine et du dévouement désin-
téressé qu'il montre pour notre Société, je vous prie de vouloir
bien permettre que ce Rapport' soit inséré dans uoktq Journal ei soit
renvoyé à la Commission des Récompenses qui saura apprécier
le mérite de notre collègue.
Pour dernière conclusion, je crois ne pouvoir mieux faire que
de copier textuellement la fin d'an article de M. Carrière, publié
dans la Bevuê horticole du 16 février dernier, relativement au
livre de MM. Paillieux et D. Boi?, car il rend ma pensée mieux
que je ne pourrais le faire moi-même.
« Toutefois, et en accordant nos vives félicitations aux auteurs
» des Nouveaux légumes d'hiver^ nous exprimons cependant yn
» regret: c'est que M. Paillieux, qui ne s'est pas borné à l'examen
» des plantes indigènes, mais qui a fait un nombre considérable
» d'expériences sur des espèces exotiques, dont plusieurs ont été
» suivies d'un très bon résultat, n'en ait rien dit. Admettant que
» cette réserve lui a été dictée par la prudence et parce qu'il
» n'était pas suffisamment éclairé sur certains points, nous espé-
)) rons que cette lacune sera comblés dans la deuxième édition
w qui, nous en avons la conviction, ne se fera pas longtemps
» attendre. »
568 COMPTES BENDDS D'EXPOSITIONS.
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS.
Compte rendu de l'Exposition horticole, au Concours
RÉGIONAL DE PÉRIGUEUX (I);
Par M. Malet (Gust.).
Messieurs,
Cette Exposition, conformément au programme arrêté par l'édi-
lité périgourdine ou plutôt par la Commission d'Horticulture
choisie à cet effet, a eu lieu du 29 mai au 7 juin derniers.
L'emplacement désigné pour son installation était le champ des
anciennes Arènes romaines, les plus considérables comme surface
q\x''û y ait en France, dit-on, après celles de Nîmes ; il est disposé
en jardin anglais ayant 8 000 mètres de surface^ et destiné à servir
de promenade aux habitants d*uu faubourg déjà ville, jusque-là
peu favorisés sous ce rapport. Le dessin en est agi éable, les contours
et la disposition des allées bien compris, les corbeilles et les mas-
sifs convenablement distribués. Il y aurait lieu peut-être de re-
gretter l'accentuation trop prononcée des vallonuemeuis, l'exi-
guïté et la forme peu harmonieuse de la pièce d'eau; mais, ces
légères réserves faites, il convient de reconnaître que la transfor-
mation en un joli jirdin d'un endroit naguère difficile à visiter,
fait honneur aux personnes qui en ont eu l'idée, comme à l'auteur
du plan, à la direction et à l'exécution des travaux. Il faut ajouter
que ce nouveau jardin, avec ses corbeilles fleuries où pourront être
exposées d'une façon permanente les bonnes nouveautés pour l'or-
nementalion des jardins, deviendra pour la Société d'Horticulture
un puissant auxiliaire comme moyen de propagation.
Prise dans son ensemble, cette Exposition était fort remarquable
et les lots principaux appartenant à MM. Léo Mazy, Louis Richard,
Nada', Dupuy Dabsîc et fils, horticulteurs à Périgueux ; ceux de
M. Gaston Aubier, amateur et propriétaire également à Périgueux,
de M. Tdboury, amateur et propriétaire à Limoges, et entiti de
M. Picaud, propriétaire à Hibeyrolles, auraient pu figurer sans
trop d'infériorité, et pour certaines coUectioas avec succès, même
dans les Expositions de no> grands centres horticoles.
(1)P résenlé 12 août 4 880 .
EXPOSITION DE PÉR'SUEUX. 569
L'apport le plus intéressanf, quoique moins brillant que ceux
de ses confrère?, était certainement la collection de légumes ex-
posée par M. Léo Mazy.
Cette collection, qui était très complète, dénotait une entente sé-
rieuse du métier. Il a fallu beaucoup de soins pour réunir et
cultiver afin de présenter, frai :hes comme elles Tétaient, un si grand
nombre d'e«pèces ou variétés alimentaires, dont beaucoup avaient
atteint le développement convenable pour être livrées à la con-
sommation.
Pour indiquer sommairement la composition de ce remarquable
lot, et sans nous arrêter aux espèces encore peu cultivées en
France, à tort peut-être, telles que : Alk^kenge, Arachishypogsea,
Igname de Chine, Tc:tragone étalée, Choux et Navets chinois Pak-
choi et Petsai, Chervis, nous dirons que tous les légumes sérieux
étaient représentés par des échantillons généralement pur?,
comme l'indique l'énumération ci-dessous dans laquelle n'e)trent
pas les espèces ou variétés d'un intéiêt secondaire : Artichauis % va-
riétés, Aperges 2 var., Betteraves 3 variétés, Carottes ÎO variétésdout
4 ou 5 de grande culture, Céleris 4, Chicorées et Scaroles 19, Choux
17, Fèves 9, Fraises 6, Haricots 16, parmi lesque'.s h Flageolet à
feuilles gaufrées, le très hâtif ti'Etarnpes et le Bagnolet, ce der-
nier incontestablement Tun des meilleurs et des plus productifs
pour manger en vert; 30 variétés de Laitues pomméeset Romaine»,
23 de Navets, 13 d'Oignons, 45 de Pois, 28 de Radis et
enfin 32 variétés de Pommes de teire présentées vivantes et dont
une grande partie avaient des tubercules nouveaux bons à manger.
Elles éiaient accompagnées d'un lot correspondant de tubercules
conservés et préparés pour planter, des mêmes variétés et bien
choisis.
L'apport si considérable et si varié de M. Léo Mazy explique
que, malgré Tabsence de concurrents sérieux, il ait obtenu la
grande médaille d'honneur en or. Il fait regretter vivement l'abs-
tention des autres horticulteurs maraîchers des environs et de Pé-
rigueux même; un seul des confrères de M. Mazy a pris part au
concours; c'est M. Puijeanne-Finet, qui obtient une médaille d'ar-
gent de 1'® classe pour ses légumes de saison.
Afin d'en finir avec les produits du potager, nous signalerons
570 COMPTES RENDUS B'eXPOSITIONS.
encore la collection de Pommes déterre de M. Riyual, ama-
teur, propriélaire; celle de M. Fieyrac, composée de Fiaises et
de Cerises, et enfin ]es Asperges de M. l'abbé Delmas (1^' prix)
et celles de M. l'abbé Duchaine (2°^^ prix).
A propos du lot de M. Mnzy, nous nous permfittrons de sou-
mettre à ce jardinier une petite observation: les échantillon^ qui
composaient sa collection si considérable et si intéressante à étu-
dier, n'étaient pas toujours disposéi de façon à permerre d'ap-
précier leur valeur entière; les genres n'étaient pas assez séparés
et les varié'.ésdans chacun étaient trop tassées pour être étudiées.
Cette défectuosité dans l'arrangement n'enlève rien à la valeur
réelle de l'apport, mais le but principal, supérieur de l'Exposition
n'est pas complètement atteint.
Les plantes de serre et d'ornement avaient des représentants
nombreux et bien choisis. Les lots principaux se ressemblant
bear.coup, il a fallu aux Jarés un examen attentif et bien détaillé
des C(.l!ections pour choisir entra MM. Louis Richard, Nadal et
Dupuy Dabzacet fils.
Le premier, M. Richard, obtient le prix d'honneur, pour l'en-
semble de son lot de plantes de serres chaude et tempérée. Ce ju-
gement est motivé par l't btention de sept premiers prix pour ses
collections de Palmiers, CalacUum, Iihododendro7i ûemis, Rosiers,
Roses et Pivoines en fleurs coupées, Graminées, et enfin de Pe-
largoni'um zonale- inquiaans.
Deux deuxièmes prix pour Dracxna, Croton et Pandanus;
trois troisièmes prix et une mention honorable pour : Bégonias à
feuillage et tubéreux réunis ; Gloxinias et Pelaj^gonium à grandes
fleurs.
Les plantes à noter dans les différents apports de M. Richard,
sont nombreuses, et il faudrait dépasser les bornes d'un Compte
rendu pour citer toutes celles qui sont remiirquables ; citons
ct pendant : L'^s Af^eca s'opida, Verschaffeltii, lutescens; le Sea-
fort/lia robusta,]e Kentia Balmoi'eana, parmi les Palmiers; les
Dracœna gloriosa, Baptisti, terminalis strkta. ttc; le Pandanus
Veitchii ; Y Araucaria excelsa; le Theophrasta imperialis; les Co-
leus Kenti^bfire, Baronne de Spare, vert Rocher, Junos, etc.
Les Bhododend? on, sans être tout à fait nouveaux, sont de très
EXPOSITION DE PÉRIGUEDX. 571
bonnes variétés de plein air. Parmi les Fougères il faut citer le
Cyathea dealbata et le Neopteris australasica en plantes d'une
bonne force.
M. Nadal vient après, pour un apport de collections à peu près
identiques aux précédentes et comme culture et comme composi-
tion. Cependant les différences, sans être trop accentuées, sont
a^sf z sensibles, puisque les prix accordés se décomposent comme
suit :
Première médaille en or de i""^ classe, pour l'ensemble de ses
plantes de serres chaude et tempérée.
Deux premiers prix :
4° Pour l'ensemble des collections de Dracxna, Croton et
Pandanm réunis ;
£°Pour ses Pelargonium à grandes fleurs et lateripes.
Sept deuxièmes prix :
Pour ses lots de Palmiers, Bégonias, Colevs, Azalea îndi'ca
fleuris, Gloxinias variés et Pelargonium zonale-inquin^ns.
Deux troisièmes prix :
Pour ses Rosiers et les deux lots réunis de Pétunias et de Ver-
veines.
Enfin .deux mentions honorables, l'une pour ses Fougères,
l'autre pour des Lantanas.
Eli somme, M. Nadal a montré un ensemble de végétaux bien
cultivés, composé de nombreuses collections. "C'a n'est que le
deuxième lot de l'Exposition comme ordre de mérite, mais il
approche de très près de celui de son heureux concurrent.
Iji encore il faudrait cit^r presque toutes les plantes exposées,
car elles ont été bien choisies comme spécimens d'Expositioa ;
mais nous devons nous restreindre, pour ne pas trop étendre ce
Compte rendu, aux espèces et variéiés suivantes : Bromeiia Bino-
tii; ISidularium spectahile ; Hechtia speciosa; Pteris serrulata cri's-
tata major ; Cyanophyllum pulchrum ; Dracxna fragrantissi'ma,
Mooreana, amabi'Us, Jaspida, stricta ; Colens Alphoose Lavallée,
G^ow, Ratarin, M. Thibaut, FireFly; Cyanophyllum pulchrum;
Dasylirion pulchrum; Croton variés ; Philodendron gloriosum, etc.
Pour ce lot surtout nous aurions désiré un arrangement qui,
sans nuire à l'ensemble, eût permis de bien voir séparément
chaque groupe ;il était très méritant, il y eût gagné encore.
572 COMPTES RENDUS d'ex POSITION-.
Nous arrivons à la deuxième médaille en or, accordée pour les
plantes composant l'exposiiion faite par MM. Dupuy Dabzac et
fils, également horticulteurs à Périgueux, et qui obtiennent en
outre :
Un premier prix pour leur lot de Bégonias à feuillage et
hybrides du discolor et du Rex;
Un autre premier prix pour des Broméliacées ;
Un deuxième i our leur collection intéressante de Pelargomum
à grandes fleurs.
Et enfin un troisième prix pour leurs Coleus variés présentés en
petites plantes bien cultivées et ramifiées.
Nous pourrions citer, dans cette intéressante exhibition, beau-
coup de belles plantes de choix et dont la culture étaitremarquable.
Nous itérons seulement la collection de Caladium à feuilbige co-
loré; un très beau pied de Cibotium Princeps, le Pothoscordata, le
Dracsena excelsa, \e.s Imantophi/llum miniatum^ Theophrasta impe-
rialis, lihopala corcovademis, Casuarina sumatrana, Artocarpus
Cameroni (?), Bégonia discolor-Rex variés, Pritchardia filifera
et les Broméliacées suivantes : Tillandsia Zahni, Nidularium
fulgens, yEchmea corallina, Encholirlon corallinum. Nous n'ou-
blierons pas le Bégonia semperflorens rosea, nouveau gain précieux
d'une plante excellente pour la décoration des corbeilles en plein
air l'été.
M. Biptiste Mazy obtient une médaille d'argent de 1™ classe
pour son exposition de plantes marchandes, Hortensia, Bégo-
nias, Dracsena indwisa et ses variétés, Aralia Sieboldii, etc.,
servant à l'ornementation du jardin des Arènes. Cet exposant e.-t
horticulteur à Périgneux ; une médaille lui a été décernée en outre
pour une collection de graines variées.
Nous commencerons l'examen des lots exposés par les amateurs,
qui étaient trop peu nombreux, nous regrettons d'avoir à le cons-
tater, par celui de M. Gaston Aubier, qui a obtenu dans cette division
(2^ et 3* série!>) une médaille d'or de l""* classe pour ses plantes de
serres chaude et tempérée, bien choisies et bien cultivées. Nous
signalerons dans sacoUeclion: les Dracsena Elisabethse, Goldieana,
speciosa, les Caladium Perle du Brésil, Pyrrhus, Louise Du-
plessis, VAreca sapida^ le Cocos Weddelliana, le Sp/un-ogyne fer-
rvginosa, \es> Maranta Kegeljanii, Mokoyana^ etc. Ces noms su f-
EXPOSITION DE FÉRIGUEUX. 573
fisent pour indiquer que l'apport de M. Aubier méritait bien la
récompense supérieure qui lui a élé décernée.
Un autre envoi était très méritant et très intéressant, surtout en
ce sens que les familles de plantes auxquelles il appartient, Cac-
tées et quelques Euphorbiacées, sont rarement représentées en col-
lections nombreuses dans les Expositions horticoles ; cependant
ces plantes sont bien curieuses, et, chez beaucoup d'espèces, les
fleurs ne le cèdent en rien, ni comme coloris, ni comme ampleur
aux plus belles fleurs connues; de plus leur culture ne présente
pas de difficultés considérables. A ces difi^érents titres, le goût de
ces bizarres végétaux mérite d'être encouragé ; aussi le Jury a-t-il
cru devoir accorder une médaille de vermeil de l""® classe
à M. Taboury, l'habile présentateur, amateur à Limoges.
M. Picaud, propriétaire à Ribeyrolles, obiient une médaille
d'argent de 1'^ classe pour ses beaux spécimens bien cultivés et
très forts de Dracœna^ Phormium et Chamœrops.
Deux dames, M-"® Rougerie, de Limoges, et M'"^ Reynal, de
Périgueux, avaient aussi exposé : M.'^^ Rsynal, une collection de
Roses en fleurs coupées qui lui a valu une médaille de bronze ;
M-"^ Rougerie, deux bouquets faits avec art et une guirlande
de fleurs d'Oranger naturelles, gracieusement arrangée. Une
médaille d'argent de 1^® classe lui a été décernée (M-^^ Rougerie
est horticulteur à Limoges ).
D'autres exposants avaient apporté des bouquets; ce sont
MM. l.éo Mazy et Thibauf, de Périgneux, et M. Foissac, de
Montauban.Une médaille d'argent, une de bronze et une mention
honorable ont récompensé ces apports, les deux derniers à titre
d'encouragement.
Des lots peu nombreux d'outils et d'objeis d'ornementation
ou d'utilité pour les jardins avaient été exposés par MM. Louet,
d'Issoudun, dont nous- avons remarqué plus particulièrement
la toûdeuse de gazon ; M. Reignier fils (outils divers) ; M. Marti-
neau, cascade et pièce d'eau du jardin ainsi que des bancs en
ciment; et enfin M. Ponet, que nous signalerons pour la porte
en treillage du jardin de l'Exposition, et pour un kiosque en
bois de Châtaignier en grume, assemblé et broché, couvert en
thaume.
574 COMPTES RENDUS D EXPOSITIONS.
Il est juste de citer encore les plans de jardins de M. Perdoux,
horticulteur à Bergerac, et d'adresser en outre des compliments
à M. Taboury pour son herbier qui lui a valu une médaille d'ar-
gent, le Jury étant d'avis que l'étude de la Botanique est indis-
pensable à qui veut s'occuper d'Horticulture.
En terminant ce Compte rendu, votre délégué, Messieurs, doit
remercier ses collègues : MM. Pertuzè?, de Toulouse, Gandy, de
Limoges, et Lapone, de Périgueux, pour l'honneur qu'il luiont fait
en le chargeant de les présider, honneur qu'il doit uniquement
à sa qualité de représentant de la Société nationale et centriile
d'Horticulture de France.
Il conserveun bon souvenir des hommes dévoués qui composaient
la Commission de l'Exposition horticole de Périgueux, et j1 estheu-
reux de penser que, réorganisée bientôt par les soins de MM. Four-
nier,Lauiière, Fabre, Tonnes ie, Pradier, Jean Richard, etc., la So-
ciété d'Horticulture du chef-lieu de la Dordogne installera à
l'avenir des Expositions sinon plus brillantes au moins plus com-
plètes que celle de 1880, et que, sous son influence heureu.se, la
culture des jardins, qui contribue si puiïsamment à rembellis-
sement de nos demeures par les plus aimables productions de la
terre, tt qui enrichit nos tables d'aliments sains et variés, progres-
sera rapidement dans cette conliée favorisée, il faut le dire, par un
climat qui permet de faire beaucoup en Horticulture.
Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture de Besançon (<);
M. Michelin, l'un des Délégués, Rapporteur.
Messieurs,
Le Concours régional d'Agriculture, enveloppant dans sa cir-
conscription les départements de la Franche-Comté, avait lieu
celte année à Besançon, et, à cette occasion, la Société d'Horti-
culture de cette ville voulut organiser une Exposition des produits
de la contrée qui, d'ailleurs, n'avaient pas été exhibés depuis trois
ans.
L'occasicn devait être bonne pour obtenir, parmi les habitants
(1) Présenté le 12 août 4 880.
EXPOSITION DE BESANÇON. 575
de la Fnnchç-Gomté, le bon etfet que doivent produire les Expo-
sitions d^ végétaux perfectionnés ; le Concours agricole, qui n'avait
pas eu lieu dans la ville depuis sept ans, devait y attirer une
grande affluence de visiteurs. Malheureusement une semaine
pluvieuse contraria considérablement le zèle des amateurs et prati-
ciens voués au culle des jardins et des fleurs. Le Jury ne remplit
pas moins sa mission dès le 5 juin, conformément au programme;
il réunissait MM, t'harles Baltet^ délégué de la Société de Troyes,
Adam, président de celle d'Epinal, Jeanninel, horticulteur à Lau-
gres, Eonnel et Michelin représentant notre Société centrale. C'est
donc au Eom de ce dernier et au mien que j'ai l'honneur de vous
présenter ce Compte rendu.
Deux promenades publiques avaient été appropriées aux besoins
du moment. Celle de Chamars plantée d'arbres séculaires et au-
jourd'hui en partie envahie par le service de i'artillerie, donnait
asile aux animaux, aux instruments agricoles, aux laiteries et aux
exhibitions ayant trait à l'industrie locale de la fromagerie; celle
de Mîcaud, sise dans une autre partie de la ville, formée au moyen
d'une île prise sur la rivière et qui a été comblée, dominée par
des montagnes dont l'effet est pittoresque et imposant, bien
plantée, bordant la rivière sur une grande longueur et en face
d'un barrage dont la chute briiyanle anime puissamment le
tableau, offrait son enceinte aux horticulteurs en trop petit
nombre pour que leurs lots puissent en remplir et en orner la
vaste étendue.
Dans une partie réservée, on avait établi des baraques longues,
peu profondes et garnies de planches étagées sur lesquelles les lots
pouvaient s'étaler avantageusement. Mais si les toits qui les cou-
vraient n'eurent pas à garantir les plantes contre l'ardeur nuisible
des rayons solaires, il les abrita bien utilement contre l'excès des
pluies qui, constantes pendant huit jours,auraient détruit les fleurs.
Des groupes d'arbustes et de plantes en pleine terre complétaient
l'Exposition des horticulteurs.
Des récompenses nombreuses offertes aux exposants auraient pu
exciter leur empressement ; raa?s on peut croire facilement que la
gelée, non moins préjudiciable dans la Franche-Comté que sous
le climat de Paris, a dû sévir sur les végétaux exposés à ses
576 COMPTES RENDUS d'eXPOSITIOKS.
rigueurs, et tantôt détourner des horticulteurs découragés, tantôt
amoindrir sensiblement les lots que, malgré tout, ils ont ap-
portés.
Le Jury, présidé par M. Baltet, a suivi le programme du con-
cours. Je viens vous rendre compîe de ses appréciations.
La première section était réservée pour la culture maraîchère.
T.es praticiens, dans cette branche si utile de rHorticuiture, sem-
blent eux-mêmes ne pas lui faire honneur autant qu'elle le mérite,
venant généralement en trop petit nombre dans les E\positions
horticoles pour en faire remarquer les plus beaux produits. Ce fut
le cas à l'Exposition de Besançon où cependant, malgré le nombre
restreint des concurrents, le Jury put constater l'apport de très
beaux légumes variés.
Ceux de M. Pape (Pierre), maraîcher à Fontaine-Argent, ter-
ritoire de Besançon, formant un beau lot d'ensemble, lui valurent
une médaille d'or comme premier prix. M. Viuter (Juiei-), aux
Chaprais, faubourg de Besançon, a obtenu une médaille de ver-
meil pour une exhibition du même genre, dans laquelle on
remarquait des Poireaux , des Pommes de terre et des Choux-fleurs,
et MM. Converîet (Charles), à Baume-les-Dames (Doubs), et
Lamblin (Auguste), aux Chaprais, ont reçu chacun une médaille
d'argent pour des lots jugés égaux.
Une récompense semblable a été accordée à M. Tisserand, jar-
dinier amateur, à Chalezeule (Doubs).
M. Jules Bey, de iNIarnay, a eu une médaille de bronze pour
des Pommes de terre ; M. Thunot (Louis), à Besançon, une d'ar-
gent pour un lot d'Asperge?, et M. Besancenot, à Noidans-k-Fer-
roux, une de bronze pour le même objet.
La culture des Asperges, dans la Franche-Comté, demanderait
à être encouragée et perfectionnée; elle est encore bien éloignée
du poiat qui a été atteint dans la contrée parisienne.
La deuxième section avait pour objet les fleurs, qui ont donné
lieu à l'altribulion de deux médailles d'or, l'une à M. Calame,
horticulteur aux Chaprais, membre de notre Société, et l'autre
à M. Jean III, harticuUeur à Montbéliard.
M. Calame réunissait dans son lot des plantes de serres chaude
et tempérée répondant à plusiturs coucourï, notamment des
EXPOSITION DE BESANÇON. 577
Palmiers, Pan'^rmées, Gycadées, Fougère?, Draccena, Maranta,
Bégonia etc., des plantes grasses, des Pelargonium zonale à
fleurs simples et double?, des Fuchsia?, etc. La culture de ces
plantes était bonne; cel!e des Pelargonium zonale a éié particu-
lièremeut constatée telle.
Dans le lot <e M. Jean 111 il y avait un fort bel rissortiment de
plantes du même genre, des Palmiers, Cycadées, Fougères, Dra-
cxna', Bëgoma, Coleus, Pelargonium, Fuchsia, Pétunia ; on y
remarquait des Hortensias blancs tt'un bel aspect, les seuls apportés
à i'Expo-itiou.
Les plantes grasses ont fixé l'attention d'une manièie inté-
rêt: santé.
M. Paillot, savant collectionneur dans cette branche, demeurant
aux Ghaprais, a gagné une médaille d'argent de 1""^ classe, et, en
même temps, M. Lallemand, horticulteur arix Ghaprais, en a
obtenu une de second'^ o'asse pour un lot qui mettait fous les yeux
de nombreuses ft curieuse? applications des greffes de plantes
grasses. Sur Pereskia pariiculièremeut, on voyait végéter très
librement des Epi[jhyllum, Echinocactus, Mamillaria, Echinopsis,
Opuntia. En faifant cette citation, je donnerai peut-être plus
d'assurance aux personnes qui hésiteraient à tenttr l'épreuve.
M. Toito^, àGoiiille (Doub;-), est venu à la suite avec une médaille
de brorze.
Les Rosiers ont eu leur place malgté les désastres de l'hiver; ils
ont valu une médaille d'argent à M. Pape, déjà nommé, qui avait
également apponté des Orangers. M. Caiame, précité, a rtça une
médaille d'argent pour un joli choix de Roses coupées.
Après les fleuïs viennent les bouquets qui, fort richem.ent com-
posés, tout en manquant peut-être un peu. de légèreté, ont valu :
une médaille de vermeil à M. Mourey, de Besançon ; une médaille
d'argent de T* classe à M. Jean IH, de Montbéliard; une d'argent
ordinaire à M™^ Galame, de Ghaprais, et une de même sorte à
M. Gonverset, de Baume.
Pour la troisième section, destinée aux fruits de saison, l'époque
de TExposition n'a permis qu'aux Fraises d'y paraître ; celles qui
avaient été apportées par M. Galame lui ont produit une médaille
d'argent de r® classe.
3?
578 COMPTES RENDUS d'eXPOSITIONS.
Les arbastes de pleine terre ont été Totjet de la quatrième
section.
Pour des Conifères et arbustes verts, il a été décerné à MM. Bey-
Rczet, frères, de Marnay, une médaille d'or; à M. Galame, déjà
nommé, une de vermeil; à M. Bey (Jules), de Marnay, une sem-
blable. On doit savoir gré à cts horticulteurs des efforts qu'ils ont
faits pour former ces lots après les désastres de l'hiver.
Il ne me reste plus à parler que des concours imprévus qui,
sur plusieurs points, ont méri;é des récompenses.
Il a éié décerné spécialement: à M. Jean III, déjà cité, une
médaille de vermeil pour des Phormium teaax hors ligne et une
médaille d'argent pour les Hortensias blancs que j'ai mentionnés
plus haut. M. Ecarnot, à Velotte, a reçu une médaille d'argent
pour un gigantesque Chrysanthème.
Des récompenses pioposées pour les primeurs et pour les con-
serves de fruits et légumes ont été appliquées par une médaille
d'argent à l'adresse de M. Louis Thuiiot, de Besarçon^ pour des
conserves de sa fabricalion, et une de vermeil à M. Coloma, mar-
chand de comestibles, pour des conservas vaiiées, confectionnées
par lui, et pour une corbeille remarquable et très assortie de fruits
superbes de primeur forcés, du pays ou exotiques, dont la vente
est à encourager parce qu'elle procure un utile débouché à l'in-
dustrie des uul.ivateurs primeuristes.
Les objets d'art à l'usage de l'Horticulture formaient une cin-
quième section à laquelle plusieurs médailles étaient destinées.
Après vous avoir dit que M. Batifoulier, fabricant de pompes, et
MM. Zani, frères, et Clère, fabricants d'appareils de chaufTageà
Besançon, ont eu chacun uue médaille de vermeil, je n'entrerai
pas dans plus de détails, la généralité des exposants n'ayant
apporté que des objets bien connus de vous, Mesiieurs, et déjà
répandus dans le commerce.
Je terminerai maintenant en donnant une mention tiès hono-
rable à un produit de la Vigne que j'ai conservé pour la fin de ce
Compte rendu, comme bouquet: un vin blanc délicieux, fort
peu connu, très peu abondant, non classé, je le crois, dans le
commerce, et enfin pouvant appartenir à la famille de ceux
du Jura. Il porte le nom de Jallerange, celui du château sur
EXPOSITION DE BESANÇON. 579
le domaine duquel il se récolte et qui appartient à M. Dalmasse.
La satisfactioa du Jury, à l'occasion de ce produit de choix, a été
exprimée par l'attribution d'une médaille d'argent.
Je n'insisterai pas, Messieurs, sur l'excellent accueil qui a été
fait par les Menabres de la Société de Besançon à vos deux délé-
gués et auquel personnellement je dois être particulièrement sen-
sible puisque, en raison de ma résidence périodique dans leur
ville, ils veulent bien me traiter en concitoyen. Nos confrères du
Doubs auraient droit de s'étonner et même de s'ofïenser si, avec
des éloges trop pompeux, je présentais comme exceptionnels ces
témoignages de l'hospitalité franc-comtoise qui leur est si natu-
relle et dont la pratique leur est habituelle. Ils sont au milieu d'un
grand centre cù leur action peutêtre un bienfait, si elle est active
et énergique. La Société du Doubs procure renseignement horti-
cole dans sa circonscription, mais elle n'ouvre peut-être pas assez
fréquemment la voie à ces exhibitions qui mettent sous les yeux
des types de choix, excitent l'émulation et favorisent le progrès-
Le pays est bon ; s'il est un peu froid en hiver, la chaleur en éio
y est franche et elle active les évolutions de la maturation. Au
bas des montagnes, le terrain est propre aux légumes et aux
arbres fruitiers ; et cependant les légumes qu'on y voit sur les
marchés sont ordinaires, un peu locaux. On n'y connaît pas les
remarquables produits maraîchers que, depuis plusieurs années,
on s'habitue à voir aux halles de Paris, surtout dans les Asperges,
les Artichauts, les Choux-fleurs, etc. Les fruits y sjnt le plus sou-
vent inférieurs. Il y a Jà un service important à rendre au pays.
Celte tâche intéressante, la Société d'Horticulture du Doubs saura
l'accomplir.
En résumé, avec le souvenir d'une cordiale et affable réception,
vos délégués peuvent emporter de Besançon celui d'une ville
active, très peuplée, industrieuse, dominée et presque entourée
par de hautes montagnes qui sont la première étape du Jura, très
pittoresques, et les préludes déjà attrayants de la Suisse.
580
COMPTES RENDUS D EXPOSITIONS.
CCMPTE EENDU DE l'ExPOÎITION d'HorTICCLTURE DE ViNCENKES (1 );
Par m. Carrière (E.-A.)
Cette Exposit'OD, à laquelle j'ai été délégué comme Juré par la
Société nationale et centrale d'Horticulturede France, s'est tenue à
Vincennes, dans les écoles communale?, rue de l'Egiiité, du 29 août
au 6 sepiembie. Elle était non seulement jolie, mais très bien
comprije, car, outre que toutes les parties de l'Horticulture y étaient
repréientées, l'arrangement et la disposition des objet>\ ajoutaul
encore à l'harmonie de l'ensemble, faisaient ai^sez l'éloge des or-
ganisateurs.
D'une autre par', la municipalité de Vincennes, sous le patro-
nage de laquelle se faisait l'Exposition et qui lui prêtait son appui,
avait avec raison jugé convenable que les travaux des élèves des
écoles communales y figurassent.
L'idée certainement était excellente, car, outre la diversion que
produisaient ces choses, leur admis.^ion était déjà pour les élèves
un encouragement, une sorte d'hommage public, de manière que
l'ensemble constituait une sorte de tournoi civique où arts et in-
dustriesdiveise.s, se joignant à Ihorticullure, se confondaient dans
une même pensée : la science^ véritable base du progrés, et qui
toujours va de pair avec h liberté et le bien-être.
On pourra, du reste, se faire une idée de l'importance de cette
fête quand on saura que, pour la paitie horticole seulement et
quelques-unes des industries qui s'y rattachent directement, le
Jury a accordé 7 médailles en or, 15 de vermeil, 41 en argent,
10 en bronze: total, 73 médailles, sans compter les récompenses
que le Jury préposé aux arts a accordées.
Les deux grands pi^ix ou prix d'honneur ont été attribué?, l'un
à M. Croux, pépiniériste, vallée d'Auluay, à Sceaux, pour des Go-
n leres et des ai bustes à feuilles persistantes en pots ou en caisses,
toutes plantes tiès fortes, et un lot d'arbres fruitiers, ainsi qu'une
jolie collection de fruits (Poires et Pommes) comprenant 150
variétés. — Médaille d'or grand module.
Le deuxième grand prix a été accordé à M. Paillet, horticui-
(1) Présenté le 9 septembre 1880.
EXPOSITION DE VINCENNESc &8i
leur à Ghâtenay-lès-Sceaux, qui avait exposé, avec un lot de six
fortes plantes de Thuiopsis rfo/aôrafa, une magnifique collectioa de
Pommes de terre, de petite et de grande cultures, comprenant
plus de 1 60 variétés.
Gomme fruits et légumes, deux collections surtout se distin-
guaient : c'étaient celle de la Société d'Horticulture de Montreuil,
qui avait exposé collectivement des fruits, des légumes et même
quelques fleurs; l'autre collection, également collective, était pré-
sentée par un certain nombre de jardiniers de Fontenay-sous-Bois.
Ces deux collections ont obtenu chacune une médaille de ver-
meil.
Ea ce qui concerne les légumes, je crois devoir citer parti-
culièrement une Pomme de terre obtenue par M. Joly (Léon), r-jI-
tivateur à Houilles (Seine-et-Oise) et à laquelle il a donné son nom.
C'est certainement une sorte des plus grosses et, assure-t-on, des
meilleures; elle est jaune, un peu allongée et légèrement aplatie;
elle a peu d'yeux et ceux-ci sont petiis et peu profonds.
Pour les fruits, on remarquait, outre le lot deM.Croux, déjà cité,
celui de M. Guénault, entrepreneur de jirdinsà Vincennes, et celui
de M. Glievalier, fiis, arboriculteur à Montreuil, qui comprenait,
eu égard à l'année, une trèi belle collection de Pêches.
Les bouquets étaient représentés par rapport de M"^^ Scoccard,
horticulteur-fleuriste à Moptreuil, qui avait exposé diff'érentes
pièces montées, telles que garnitures et surtouts de table, bouquets
de mariée, etc.
M. Commesse, horticulteur à Passy, l'ingénieux mosaïculteur,
avait de magnifiques collections à'Fcheveria, de Sedum, de Sefn-
pervivum, de Coleus, de Yucca qui lui ont valu une médaille d'or.
Une collection de Bégonias dits àfeuillage, d'une force et d'une
beauté peu communes, a valu à son présentateur, M. Rieuile-Poli-
gny, une médaille d'or. — M. Gaénez, jardinier en maison
bourgeoise, obtenait une semblable récompense pour un magni-
fique lot, nombreux et très varié, de plantes de serre chaude : Pan-
{;ratmm, Maranta^ Pandanus,Achimenes, Caladium, etc., etc.
L'indusl! ie horticole pratique : serres, chauff'ages, pompes, objets
rustiques, poterie, coutelitrie, taillanderie, était également repré-
sentée. — L'établissement de la Ménagère de Paris a obtenu une
582 COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS. — EXPOSITION DE VINCENNES.
médaille d'or pour ses nombreux, divers et remarquables objets
propres à la décoration des jardins.
Trois arcbiiectes-paysagistes, MM. Péan, de Paris, Lavialle, de
Passy, et Lasseau, de Bourg-la-Reine, avaient exposé des plans de
jardins qui ont valu à chacun de ces exposants une grande mé-
daille d'argent de l'e classe.
Dans les semis de plantes d'ornement on remarquait un lot très
important de Coleus exposé par M. Pacotot, horticulteur à Vin-
cennes, dans lequel on voyait un grand nombre de variétés
très jolies et d'un mérite vraiment supérieur, pour lequel il a
obtenu une médaille de vermeil.
Les Pelargonium zonale à fleurs simples et à fleurs doubles
étaient représentés par un magnifique lot, qui faisait l'aimiration
de tous les visiteurs.
M. Alliaume, jardinier en chef à l'hôpital militaire de Vin-
ceanes, exposait, avec difl'érentts plantes propres à l'ornementa-
tion, quatre forts pieds en caisses du Solanum betaceum qui,
couverts de fleurs et de fruits à différents états, montraient tout
le grand avantage que l'on peut retirer de cette plante pour l'or-
nementation.
Quant à l'arboriculture fruitière, cette partie si importante du
jardinage, elle était représentée par deux arboriculteurs des plus
distingués de Montreuil : MM. Carrelet et Raimbault, qui avaient
exposé des arbres de formes diverses et de diCféreuts âges, pou r
esquels ils ont obtenu chacun une médaille de vermeil de pre-
mière classe; et aussi par Jl. Croux, déjà cité, qui avait également
exposé un lot d'arbres fruitiers, pour lequel il a obtenu une mé
daille d'argent, qui a été confondue avec ses autres lots pour
l'obtention d'un grand prix.
Enfin, et pour terminer cet aperçu très incomplet, sans doute,
par l'Exposition de Vincennes, je suis heureux de déclarer que
j'ai été accueilli avec la plus grande cordialité; c'est certaine-
ment un honneur pour moi auquel j'ai été très sen sible, mais que
je m'empresse de reporter à qui de droit, c'est-à-dire à la Société
nationale et centrale d'Horticulture de France, dont j'étais le
représentant à l'Exposition de Vincennes.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. 583
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Plantes nouvelles ou rares décrites dans des pdblications
étrangères.
The Florist and Pomologist.
Amaryllis (Eippeastrum) llistres Baker. — Flor . andPomoL,
1880, pi. 509. p. 33. —Amaryllis Madame Raker. — (Amaryllidées).
Cette splen'^ide variété a été obtenue par M. G. Baker, jarii-
nier chez M. E.-C. Baring, à C)ombe B^nk, Surrey, et acquise par
MM. Veitch et fils, de Ghelsea. Elle est des plus remarquables
pour l'ampleur et la beauté de ses fleurs qui ne mesurent pas
moins de 17-18 centimètres de largeur et dont la couleur est un
rouge écarlate intense, tirant sur le rouge-sang. D'après la figure
donnée par le journal anglais, chaque segment du périanthe pré-
sente inférieurement une grande macule du même rouge très
foncé, dans la base de laquelle vient se perdre en rayonnant une
autre macule d'un vert clair. La fleur est de consistance ferme
et se tient très bien.
Peach Rivers' Eârly SîlTcr (Pêche blanche précoce de Rivers). —
Flor. and PowoL, 1880, pi. 510, p. 41. — (Rosacées-Amygdalées).
Cetie Pêche a été obtenue par M. Rivers, en 1859, d'un semis de
Nectarine blanche. Lh grosseur en est appréciée différemment
par M. le docteur Hogg, qui la dit très grosse, et par M. T. Moore
qui donne le spécimen décrit par lui comme de volume moyen.
L^ forme en est ovale ou ov?le-arrondJe, avec un sillon latéral
bien marqué, et quelquefois une petite pointe au sommet. La peau
est d'un blanc crémeux, couverte d'une couche de points rouges
sur le côté exposé au soleil. La chair se sépare très bien du noyau;
elle est blanche dans toute son épaisseur, fondante et juteuse,
parfumée et, au total, délicieuse : M. Hogg dit que, lorsqu'elle est
bien mûre, c'est l'une des meilleures Pêches connues. Elle mûrit, à
l'air libre, du milieu à la fin du mois d'aoù', et, venue en culture
forcée, elle conserve sa qualité mieux que toute autre variété. Les
fleurs de ce Pêcher sont grandes, et ses feuilles sont accompagnées
de glandes réni formes.
Jj84 revue bibliographique étrangère.
Choice Gooseberries (Groseilles à maquereau de choix). — Flor. and
Pomol., 1880, pi. 512, p. 57. — (Ribésiacées).
La planche 512 du journal anglais représente quatre variétés
de Groseilles à maquereau choisies parmi les plus recomman-
dables par M. C. Leicester, pépiniériste qui publie annuellement
un volume sur ces arbustes fruitiers, sous le titre de : Goo&eberry
Growers' Regisier, ou Manuel du cultivateur de Groseilliers à.
maquereau. Cvs vnriétés sont les suivantes : 1. Telegroph (Poul-
gen), obt-nue en 18o0 par feu Ed. Poulsen, do Baothen : baie à
peau lisse, moyennement allongée, renflée, d'un b au vert foncé; de
bon goût; son poids moyen est de "il grammes. L'arbuste est très
productif, de forme compacte, à bois roide, formé d'enlre-nœuds
couris. — 2. London (Banks), obtenue en 1831 par J. B mks,
d'Acton près Northwicb, Clieshire : baie à peau lisse, rouge foncé;
la plus grosse et la plus estimée des Groseilles à maquereau, dont
le poids atteint et dépasse même quelquefois 65 grammes. —
3. Snowdrop (Bratheriou), obtenue par feu Joseph Bratherton.
Baie à peau hérissée, blanclie avec des veines vertes, très appa-
rentes; bel et excellent fruit, qui a pesé jusqu'à 54 grammes,
c'est-à-dire plus que celui de toutes les autres variétés blanches.
L'arbuste e:-t très productif, vigoureux, à long bois de force
moyenne, et se forme bien. — 4. Fascination (Weslon). Biie à
peau hérissée, moyennement allongée, blanche ; dès la première
récolte, en 1877, e'Ie a pesé 41 grammes. L'arbuste est très pro-
ductif, vigoureux et éla'é.
Primnla spectabilis Tratt., P. TÏllosa Jacq., P. rosea Royle.
— Flor. ani Pomol., 1>80, pi. 514, p. 73. — Primevère élégante, P.
velue, P. rose. — (Primulacées).
La culture des plantes à floraison printanière étant fort en
faveur, en ce moment, en Angleterre, les horticulteurs anglais
introduisent dans leurs cultures un grand nombre d'espèces fleu-
rissant de bonne beuri'. C'est à ce titre et à cause de leur élégance
qu'ont été importées les trois Primevères figurées dans le Florist
and Pomologisl. \ . Le Pi imula spectabilis est une espèce qui croît
naturellement dans la partie orientale de la chdoe des Alpes,
dans le.s graviers, et qui y fleurit en juillet et aoiT. C'est une,
pbiit'j vigoureuse, qui a presque les dimen.^i ."ii 'l'i^ni Au.'' c-.e
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 585
OU Oreille d'ours, et qui présente une rosette de feuilles charnues,
elliptiques-laDcéo'.ée?, à bord entier, cartilagineux. De cette
rosette s'élève un pédoncule droit, surmonté d'une ombelle qui
comprend plusieurs fleurs larges de près de 3 cenlim. et colorées
en beau rose-pourpre intense. C'est une des plus belles Primevères
alpine:. — 2. Le Primula villosa est une plante bien connue et
cultivée depuis longtemps, qui vient naturellement sur les hauts
rochers granitique?, dans les Alpes mériiiionales tt dans les Pyré-
nées, où elle flourit en mai et juin. C'est sa variété à fleur blanchrî
qu'on cultive assez fréquemment sous le nom erroné de Primula
nivalis. — 3. Primula rosea. Pour cette espèce de l'Himalaya
voyez le Journal, 1879, p. 675.
Rose lier lîajesty (Rose sa Majesté). — Flor. ani. Pomol.^ 4880,
pi. 515, p. 81. — Rosacées).
Très belle Rose hybride qui a été obtenue par M. H. Bennett,
de Manor Farm, Stapleford, près de Salisbury. Elle provient d'un
croisemeni opéré entre la H. -P. Mabel Morrison et le Thé Canari,
celui-ci ayant é!é le porie-graines. L'arbuste est très robuste et
sou bois est peut-être le plus fort de tous les Roders connus ;
même sur le sol très maigre de Stapleford, il a donné des pousses
hautes de plus de deux mètres avec deux centimèires d'épaisseur.
Il a tous les caractères d'un hybride perpétuel pour la forme des,
feuilles, les épines, etc., et néanmoins ses feuilles ont le lustre
de celles des Rosiers-thé*. La fleur est d'une ampleur exception-
nelle, d'un rose clair el tendre, très pleine, parfaitement faite, ses
pétales étant disposés avec beaucoup de symétrie. Celle qui est
figurée dans le Florist and Pomologist éiait la seule qu'on eût eue
encore à l'air libre, et était venue sur un pied de semis âgé de
dix-huit mois ; mais d'autres pieds ont très bien fleuri en serre,
au printemps dernier. — M. H. Bennett ne se propose pas de
mettre ce beau Rosier immédiatement au commerce, obligé qu'il
est de déplacer toutes ses cultures, à cause de la mauvaise qualité
de la terre sur laquelle elles se trouvent actuellement.
Anthurinm Andreauum Linden. — Flor. and Pomol., 1 880^ pi. 517 ,
p. 97. — Aulhurie d'Aadré. — Colombie. — (Aroïdées;.
Cette magnifique Aroïdér^, qui détrône sans difficulté VAnthu-
rium Scherzei ianum^ a été découverte, au mois de mai 1876, daos
586 BEVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
la province de Cauca, en Colombie, par M. Ed. André, pendant
son fructueux voyage botanique en Amérique. L'introduction n'a
pu en être faite sans d'assez grandes difficultés : le premier envoi
que M. Ed. André en fit lui-mêm3 réussit fort mal, et ce n'est
guère qu'en 1878 que notre collègue, après son retour d'Amérique,
en reçut un certain nombre de pieds en bon état qu'il livra à
l'établissement de M. Linden. Il paraît aussi que la plante n'est
pas encore au commerce ou que tout au plus elle vient seulement
d'y ê're mise par M. Linden. UAnthninum Andreanum, dans son
pays natal, vit en épiphyte ou bien k terre, au milieu des Mousses
et des Sélaginelles. Il a un rhizome rampant, grêle, coloré en
brun-rougeâîre, d'un nœud duquel partent à la fois la touffe de
ses feuilles et sa hampe florale. Ses feuilles sont munies d'an long
pétiole droit, grêle, mais épaissi dans sa partie supérieure où il
forme un coude marqué ; leur limbe plus ou moins pendant au
bout de ce pétiole est en cœur oblong, acuminé, entier, glabre,
de consistance coriace, vert foncé en dessus, plus pâle en dessous,
à nervures proéminentes, long de 20 à 2'3 centimètres. La hampe
dressée s'élève beaucoup au-dessus de la touffe de feuilles ; elle
se termine par un spadice arqué et déjeté en bas, long dr? 7-8 cen-
timètres, cylindrique, d'un blanc pur avec le sommet jaune-ver-
dâtre, à la base duquel se trouve une grande spath'? en forme de
cœur avec une pointe terminale, étalée, relevée en dessus de grosses
lignes saillantes qui s'unissent en réseau, de consistance coriace, et
dont la couleur est un très bel écarlate lustré, plus vif et plus beau
que celui qui fait rechercher V Anthuriujn ScliTzerianum. M. Ed.
André a mesuré de ces spafhes qui atteignaient 12-13 centimètres
de longueur; on assure qu'elles conservent toute leur beauté pen-
dant quatre mois, même quand les fleurs ont fait place à des fruits.
— La culture de celte admirable nouveauté n'ofï.e pas de difticulté;
la température qui lui convient le mieux est de 15 à 20» C.
BoTANiCAL Magazine.
^chmea Mariie -reg'inie Wendl. — Bot. JUagaz., .pi. 6441. —
iEchmée de la reine Marie. — Costa-Rica. — (BroTtiéliacées\
Cette élégante Broméliacée, dans la partie de l'Amérique cen-
trale où elle croît spontanément, sert à orner les autels, dans les
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 587
églises, à la fête du Corpus Christi ; ou l'y nomme « Flor de Sinta
Maria » et c'est de là qu'a été tiré son nom spécifique. Elle existe
dans les serres d'Europe depuis près de vingt ans ; mais on l'y voit
rarement fleurir ; or son principal mérite consiste dans les. nom-
breuses et longues bractées lancéolées, bordées de dents épineuses,
colorées en beau rouge-pourpre et réfléchies, qui sont groupées à
l'extrémité de sa grosse hampe et au-dessous de son épi ovoïie et
serré de fleurs à ovaire et calyce blancs, que dépasse la corolle
^'abord violette puis rouge. La plante forme une touflfe de 1o à
20 feuilles bordées de dents piquantes, aiguë? et acuminées,
atteignant jusqu'à un mètre environ de longueur, dont la verdure
est plus ou moins pâlie, aux deux faces, par une couche de petites
écailles blanches.
Colchicam montannm L. — Bot , Magaz., p. 6443. — Colchique de
montagne. — Région méditerranéenne. — (Liliacées-Mélanthacées).
Petite plante bulbeuse, à jolie fleur lilacée, qui se trouve depuis
le Portugal et l'Espagne, par l'Algérie et l'Egypte, jusqu'en Syrie,
en Arménie et dans le Kurdistan; elle vient aussi en Italie ; aussi
a-t-elle reçu plusieurs noms que M. J.-G. Bak^r, dans l'article
qu'il lui consacre, déclare n'être qua de simples synonymes.
Malgré cette large répartition géographique, elle est rare dans les
jardins où cependant sa floraiîîon très hâlive, qui a lieu en même
temps que celle de la Perce-neige et des Sifrans printaoiers, lui
donnerait un intérêt particulier.
Bomarea acntifolia Herb., var. Ehrenber;arîana KuNTH . — Bot.
Magaz.^ pi. 6444. — Boraarée à fou'Iles aiguë?, var. d'Ebrenberg.—
Mexique et Guatemala . — (Âmaryllidées) .
Il existe deux formes de Bomarea acutifolia ; la plus belle est
celle dont le Botanical Magazine publie une figure et la descrip-
tion. C'est une vigoureuse plante grimpante qui, après avoir été
rencontrée par difi'érents botanistes ou collecteurs, a été récoltée en
dernier lieu par MM, Salvin et Godman, sur le volcan de Fuego,
à l'altitude de 2 530 mètres. M. Elwes l'a eue en fleur, au printemps
de 1879, à Girencester. Sa beauté consiste dans ses fleurs réunies
au nombre d'une vingtaine en une ombelle terminale, à la base de
laquelle se trouvent plusieurs bractées foliacées à peu près de la
S88 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
longueur des péloncules. Ces fleurs, longues d'environ quatre cen-
timètres, ovaire compris, ont les trois sépales étroits et rouges,
et les trois pétales plus larges, jaunes et ponctués ; leur forme est
à peu près en côae renversé.
Arissema nepenthoides Mart . — Bot. Magaz., pi. 6i4(>. — Arisème
faix Nepenlhes. — Himalaya oriental, — (A.roïJée&).
Cet encore chfz M. Elwes qu'a fleuri cette curieuse Aroïdée.
Dans le Népaul et le Sikkim, elle est abondante à l'altitude de
2 600 à 3 OOO mètres. Chacun de ses pieds n'a que deux feuilles,
à long pétiol î marqué de zones transversales rouge terne sur
fond vert pâle, qui sont divisées en cinq segments oblongs-lan-
céolés, longuement acuminés, très profondément séparés de
manière à parai re tout autant de folioles, et ofifrant une bordure
vert clair qui tranche avec le vert notablement plus intense du
reste de leur surface ; ces feuilles sont longues, dans leur entier,
de 30 à 50 centimètres. La hampe est à peu prèi de la lon-
gueur du pétiole et, comme lui, zébrée transversalement de rouge
terne; elle se termine par une spathe qui atteint jusqu'à près de
15 centimètres de long et qui est enroulée sur presque la moitié de
sa longueur en une gaîue cylindrique, surmontée de deux grandes
oreillett'S arron'iies et d'un limbe m-^di-in ovale-lancéo '^, acu-
miiié, recourbé et infléchi dans le haut. Cette spathe est assez
curieusement bigarrée f sa gaîne est verdâtre, marquée de nom-
breuses macules oblongues brunes; ses deux oreillettes sont d'un
vert foncé avec de nombreuses macules et une large bordure
brunes; enfin son limbe est blanc en dedans, fauve clair en dehors
où se voient des macules iuégaks fauve-brun.
Draca>na floribunda Baker. — Bot. Afajflz., pi. 6447. — Dragoa-
nier tloribond. — Pairie inconnue. — (Liliacées).
Ce nouveau Dracxna est une grande espèce, d'origine inconnue,
qui existe depuis plusieurs années dans la grande serre aux Pal-
miers du Jardin botanique de Kew, mais qui n'avait pas fleuri
avant Téié de 1879. Il avait été envoyé du Jardin botanique de
l'Ile M iuiice. L'espèce dont il se rapproche le plus est le Dracxna
arborea Likk. L'individu cultivé à Kewa un tronc haut d'tnviron
2 mètres, notablement renflé dans le bas où il se bifurque;
PLANTES -NOUVELLES OU RARES. 58^
chacune des deux liges qu'il forme' ainsi se termine par une grande
touffe de feuilles lancéolées, acuminées, longues d'environ un
mèire, à peu près également vertes aux deux faces. Son inflores-
cence est une très grande panicule touflfue, brièvement péd.onculée,
longue d'tn mètre à 1 m 25, pendante, que ferment quinze à vingt
grappes cylindriques de flcurs blanches verdàtres, assez serrée?, à
segments du périacthe ligule?, légèrement spatules et obtu', de
même longueur que les étamines.
Salvia eleg^ans Vahl. — Bot. Maguz., pî. 6448. — Sauge élégante.
Mexique, — (Labiées).
Gliarmaate plante qui paraît être commune au Mexique, à l'al-
tilude d'environ 3 000 mètre?, et qui cependant n'a été intro-
duite que récemment, et ne s'est pas répandue à beaucoup pi es
autant qu'elle mérite de le faire. C'est uue herbe haute d'un mètre
en moyenne, plus ou moins velue ou duvetée, dont [es fleurs
rouge -écarlate, cotonneuses, longues de près de 3 centimètres,
rangées par faux-verticilles nombreux et assez rapprochés, qui en
comprennent chacun de quatre à six, forment ainsi de grandes
IhAorescences terminales d'un bel effet. L3s élamines et le ttyle
de ces fleurs dépassent notablement le sommet de la lèvre supé-
rieure de la corolle.
Rhododendron iepidotum Wall., var. oboTatnm. — Bot. Maqaz.
pi. (4o0. — Rosage écailleux, var. à feuilles obovales. — Sikkim
Himalaya. -^ (Éricacées-Rhodorées) ,
burla chaîne de l 'Himalaya, le Rhododendron Iepidotum habite
à de grandes hauteurs et arrive jusqu'à près de 5 000 mètres d'al-
titude. La variété dont il s'agit ici avait été regardée d'abord
comme une espèce à part ; mais la distinction qui avait été établiî
à cet égard est regardée par M. D, Hcker comme non fondée. Le
Rhododendron Iepidotum obovatum, avec ses fleurs solitaires ou au
moins peu nombreuses, de couleur pourpre-marron, larges seule-
ment de Om02o, avec ses feuilles petites et obovales, couvertes
comme toute la plante, d'une couche de petites écailles, ne res-
semble gaère d'aspect à la généralité des gran 's Rossges indiens.
La planche qui le représente dans le Botanical Magazine Bl été faite
d'après un pied cultivé au Jardin botanique de K:w, qai a ffeuri
au mois de mai 1879.
590 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Geraninm atlanticum Boits. '-Bot. Magaz., pi. 6452. — Géranium
de l'Atlas. — Algérie. — (Géraniacéos).
Ce Géranium est l'une des belles espèces de son genre. C'est une
plante vivace, revêtue de poils soyeux plus ou moins appliqués,
mais sans g'andes; sa tige grêle, simple et flexueuse, s'élève de
25 à 40 centimètres; ses feuilles longuement pétiolées, sauf les
supérieures, ont leur contour général arrondi et sont profondé-
ment divisées en cinq ou septsfgmenis plus ou moins subdivisés
à leur tour. Ses fleurs larges d'environ 3 centimètres, colorées en
pourpre pâle sur lequel se dessinent des veines rouges, sont portées
par deux îur des pédoncules qui, se groupant en plus ou moins
grand nombre dans le haut de la plante, y forment des inflores-
cences d'un joli effet. Cette e.'pèce est cultivée dans quelques jar-
dins en Angleterre.
Cbionodoxa iiana Boiss. et Heldr. — Bot. Magaz.., pi. 6453. —
Chionodoxe nain. — Crète. — (Liliacées).
Petite et gracieuse plante bulbeuse rustique, qui toutefois le cède
beaucoup, à titre d'esi^èce crnementale, à sa congénère, le Chio-
nodoxa Lucilix (Voyez le Journ., ':879, p. 615). Toute la plante
est plus petite, plus g êlp, et ses fleurs blanches, légèrement
lavées de bleu violacé, poiiées par deux sur une hampe grêle et
fourchue dans le haut, n'ont guère que 15 millimètres de largeur.
£on petit oignon ovoïde, duquel partent deux feuilles linéaires-
lancéolées, est quelquefois remarquable par la grosseur de certaines
d'entre les racines qui en naissent.
Psycliotrla Jasminiflera D. HoOK. — Bot. Magaz., pi. 6454, —
Psycholrie à fleurs de Jasmin. — Brésil méridional. — (Rubiacées).
ioli arbuste à fleurs blanches, velues extérieurement, disposées
au bout des branches en cimes terminales tricliofomes, que
MM. Linden et André ont fait connaître dans V lUmtration horti-
cole (vol. XVIII, page 76, pi. 60) sous le nom de Gloneriajasmini-
flvt^a, mais que M. J.-D. Hooker croit devoir rapporter au grand
genre Psychotria. Ce savant botaniste dit en elïet que, parmi
les caractères sur lesquels avait été fondé le genre Gloneria, la
plupart n'existent pas, et qu'il a dû y avoir quelque confusion
opérée par les premiers descripteurs de cette plante. Le Psycho-
PLANTES ^OUVELLES OU RARES. 591
i7na Jasthimflora a été uécouvert par Libon dans la province de
Sainte-Catherine dans le siid du Brésil, en 1860 et introduit en
Europe par M. Linden.
Odontog^Iossum macnlatnm Llave. — Bot. Magaz., pi. 6453. —
Odontoglosse à fleur maculée. — Mexique. — i^OrchiJées).
Cette belle Orchidée, qui fleurit au mois de juin, doit son nom
à ce que ses fleurs, avec trois sépales linéaires-lancéolés et lon-
guement acuminés, de couleur brune uniforme, ont les pétales
et le labelle jaunes avec de nombreuses macules brunes. Ces
fleurs, larges de 7 ou 8 centimètres, foiment une grappe pen-
dante lâche. Leur labelle a la forme d'un triangle à côtés si-
nueux et ondulés, surmontant un onglet quie^t relevé en dessus
de deux ciètts fortement proéminentes. Leur colonne est blanche.
Le pseudobulbe ovcïie comprimé porte à son sommet une seule
feuille obloDgue, lancéolée, longue de 4 5 à 20 centimètres.
Veroaica l.yallii J.-D. HooK. — Bot. Magaz., ^\. 6436. — Véro-
nique de Lyall. — Nouvelle-Zélande. — (Scrofularinées).
Jolie plante rameuse, plus ou moins rampante ou parfois pres-
que droite, qui a été obtenue de graines par M. Isaac Anderson
Hem y, et qui a fleuri dans son jardin, pour la première fois, au
mois de mai 1879. Elle devient un peu ligneuse; ses branches
rouges portent des feuilles coriaces, longues seulement d'environ
2 centimètres, ovales, aiguës, dentées en scie, à pétiole et côte
rouges. Ses fleurs blanches, marquées de veines rouges près de la
gorge, sout larges d'environ 15- 18 millimètres et forment de
nombreuses grappes dont chacune termine un long pédoncule
axiliaire. L'espèce est voisine du Veronica m'vea. Elle habite les
grandes lies de la Nouvelle-Zélande, à l'altitude de 600 mètres et
davantage. Elle est dédiée au docteur Lyall, mé îecin et natura-
liste du navire anglais Acheron qui la découvrit pendant une
exploration des côtes de la Nouvelle-Zélande.
RECTIFICATION.
Dans le dernier cahier, à la page 498, à la dernière colonne du
tableau, 5* ligne, au lieu de 70° 7 lisez 60° 7.
Le Secrètaire-Rédacteur-Gérant: Impr. de E. DONNiOD, me Cassette,!.
P. JJDCHARTRE.
592
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — SEPTEMBRE 1880.
SEPTEMBRE 1880.
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JAMIN, A BOURG-LA-RE£NP^,
PRÈS PARIS, {altitude 72m ENVIRON.)
HAfTEUR
TEMPÉnATURE
du baromètre.
VENTS
t-
-— ' — ~
--"""- — —- .
ÉTAT DC CIEL.
dominants.
Minim.
Maxim.
Matin.
Soir.
d
8,8
29,0
768
770
N. N. 0.
Clair.
2
11,0
29,0
771
770
N. N. 0.
Fort brouill. le mat., clair le reste de
la journée.
3
1-2,0
3i,l
769
766
.N., N. K.
Brurae léiière le matin, clair ensuite.
4
14,4
3-2,0
764,0
763
E.,S.
Clair le mat., nuageux l'ap.-midi.
5
16,5
29,4
766
767, 5
0., S. 0.
Nuageux, clair le soir.
6
13,0
32,1
767,5
:60
0. S. 0.
Clair le soir.
7
14,0
24,0
761
76i
N. 0.
Violcnl orage dans la nuit avec pluie
diluvienne. Couvert.
8
14,1
2i,4
761
758
E.N. E.,S.
Couvert, violent orage à 2 h. 1/2 ap.-
midi, avec pluie diluvienne.
9
12,4
26,4
759
758
S.
Coiiverl, clair le soir.
10
11,2
27,6
756
737,5
S. c, s.
Nuageux.
n
11.8
27,8
756,5
7c;4
s. s. E.
Nuag., orage et pluie dans l'ap.-m.
12
9,9
22,5
757
755,5
S., E.
Couvert.
13
12,0
21,6
754
760
S. S. E.
Pluie de gr. mat., nuag. avec nombreu-
ses averses, clair le soir.
14
6,7
23,4
758
751
E. S. E.
.Nuageux le niât., couv. l'après-midi,
forie averse à 6 h. du soir.
15
13.4
19,3
748,5
730
S.
Nuageux, q.q. petites averses.
16
9,8
16,3
748,5
750
S. s. E.
Pluie ilans la nuit, couvert presque
toute la journée.
17
8,6
2-2,0
755,5
761
0., N. G.
Nuageux, légère averse dans l'après-
midi.
18
8,3
20,8
762
760,5
S.
Petite pluie dans la nuit, couv. avec
q.q. rares éclaircies, légères averses
dans raprès-muli.
19
8,1
17,1
760
75:;, 5
S. 0.
Petite pluie dans la nuit, nuag. le
n.at., pluie continue l'ap.-midi.
20
6,0
18,2
7r.8. 5
762
s. G., G.
Pluie ui;e pariie de la nuit, clair de
gr. maL ut le soii-, nuag. le reste la
journée, q.q. légères averses.
21
6,5
18,5
762
762
S. S. 0.
Couv., q.q. éclaircies l'ap.-midi, petite
pluie le soir.
22
10,0
21,5
763
765,5
G. S. G.
Couv. le matin, nuag. l'ap.-m., clair
le soir.
23
11,5
21,5
765
764,5
S. G., N. G.
Couvert, pluie fine dans la soirée.
24
13,6
22,9
764,5
764
N.
Légèrem. brura. de gr. mat., nuageux
le mutin, clair l'apr.-midi.
25
7,7
23,3
764
764
N., N. E.
Brouillaid, clair lu matin, nuageux et
couvert l'aprés-midi.
26
10,2
23,8
764,5
707
N.
Couvert le malin, clair l'ap.-midi.
27
8 4
2-2,8
767
768,5
N.
Clair.
28
95
21,0
770,5
"2
N.N.G.
Brum. le mat,, clair ensuite.
29
7,5
2;; 2
773
772
E., N., S. E.
Brum. le malin, clair ensuite.
30
1
6,7
2:''2
771
770
Ë. N. E.
Brum. le malin, clair ensuite.
SOCIÉTÉ NATIONALE & CENTRALE D'HORTICULTURE DE FRANCE
EXPOSITION DE 1881
PROGRAMME
La Société nationale et centrale d'Horticulture de France, pour
répondre aux progrès toujours croissants de l'Horticulture française
et au vœu expressément formulé par la grande majorité des hor-
ticulteurs, dans leur réunion du 12 février 1880, décide:
i 0 Que, pour donner le plus de solennité et d'éclat possible à
ses Expositions annuelle?, elle tiendra celle de 1881 sans le
concours d'aucune autre manifestation des Arts ou des Industries
n'ayant pas un rapport direct avec l'Horticulture.
2° Que, pour assurer la plus parfaite émulation entre les expo-
sants, ainsi que la plus grande facilité d'étude des produits expo-
sés, un jardin sera établi par ses soins, et disposé de manière à
recevoir aussi bien les plantes de serres que celles de pleine-terre,
les produits de l'Arboriculture fruitière et forestière, les produits
maraîchers, et enfin, ceux des Arts et Industries horticoles, avec
un classement répondant aux besoins multiples de chacun de ces
groupes.
(L'emplacement du jardin sera indiqué dans un avis ultérieui).
30 Qu'elle fixe, pour l'année 1881, sa principale Exposition à k
deuxième quinzaine de mai.
■ 40 Que la durée de cette Exposition sera de huit jours. (Des
Expositions spéciales, correspondant aux saisons de floraison ,
Série 3. T. II. Cahier d'octobre 1880, publié le 30 novembre 1880. 38
894 PROGRAMME
pourront avoir lieu au siège de la Société et seront annoncées dans
le Journal, au moins deux mois à l'avance.)
5° Quele Jury sera divisé en sections de la manière suivante :
La première section jugera les produits maraîchers et fruitiers;
La deuxième, les plantes de serre proprement dites;
La troisième, les plantes de pleine-terre;
La quatrième, les produits des Arts et Industries horticoles ;
La cinquième, exclusivement composée de Dames patronnasses,
les bouquets et garnitures de fleurs coupéos,
6<J Que le Jury sera composé de Membres de la Société et de
Membres de Sociétés correspondantes, invités à cet effet.
7° Que l'Exposition principale sera divisée, quant aux produits
présentés, en deux grandes catégories :
La première catégorie, qui fera l'objet principal de l'Exposition,
concernera les concours spéciaux relatifs à chaque branche de
l'Horticulture et des Arts et Industries horticoles, ainsi qu'il est
détaillé plus loin.
La deuxième catégorie concernera tous les produits présentés
qui auront été remarqués par le Jary ou considérés par lui comme
ayant le plus contribué à Tornem entation et à l'éclat de l'Exposi-
tion.
8» Que les récompenses, qui consistent en objets d'art, grandes
médailles d'or, médailles d'or, médailles de vermeil, médailles
d'argent grand module, médailles d'argent, médailles de bronze
et mentions honorables, seront particulièrement attribuées aux
produits qui sont l'objet de concours.
Des médailles d'or, vermeil, etc., seront mises à la disposition
du Jury pour récompenser les apports ne concourant pas,
mais jugés méritants et ayant le plus contribué à l'ornementation
et à l'éclat de l'Exposition.
9° Que le jardin de l'Exposition sera l'objet d'un concours et que
le Jury aura la faculté d'accorder, pour l'exécution de ce jardin,
jusqu'à une grande médaille d'or.
10" Que le Jury aura la faculté de n'accorder aucune récom-
pense, même pour les lots ayant rempli les conditions du concours,
s'ils n'étaient pas jugés méritants.
1 |o Qu'il sera créé des certificats appelés Diplômes d'honneur
% DE l'exposition DE 1881. 593
del" mérite qui seront délivrés par décision du Conseil d'Ad-
ministration, sur l'avis du Jury, en raison de plantes oa d'ar-
bres remarquables, et ce, aûn d'en propager la culture.
CONCOURS SPÉCIAUX
0BS8RYATI0K3 GÉNÉRALES.
Tout exposant, concourant comme amateur, ne peat également
concourir comme horticulteur ou producteur.
LTout exposant ne peut concourir que pour un seul lot dans
chaque concours.
La valeur du premier prix n'est pas déterminée. Le Jury seul
décidera.
Il n'y aura pas addition de plusieurs récompenses obtenues,
pour Tattribution d'un prix supérieur.
floriculture.
Plantes cCintroduction.
. 1 er concours . La plante fleurie le plus récemment introduite en
France.
2^ concours. La plante à feuillage ornemental le plus récemment
introduite en France.
3e concours. Collection de plantes introduites le plus récemment en
France.
Semis .
4e concours. Une ou plusieurs plantes d'ornement, ligneuses ou
herbacées, obtenues de semis, non encore dans le
commerce.
Belle culture.
6e concours. Plante fleurie ou non fleurie que sa bonne culture
aura fait approcher le plus près de son maximum de
développement.
€e concours. Le plus beau lot de plantes à feuillage ornemental,
de serre, remarquables par leur développement, à
quelque* genre qu'elles appartiennent. •
596 PROGRAMME *
7e concours. Lot de plantes à feuillage ornemental, à quelque genre
qu'elles appartiennent et servant à la décoration
des appartements en hiver, des jardins en été.
8e concours, (Lot d'ensemble). Collection de plantes fleuries remar-
quables par leur développement et leur floraison, à
quelques cotégories qu'elles appartiennent.
Qe concours. (Lot d'ensemble). Lot de plantes marchandes à feuil-
lage, en collections, à quelque genre qu'elles appar-
tiennent.
<0e concours. (Lot d'ensemble). Lot de plantes marchandes fleuries,
en collection.
Serre chaude.
41e concours . 1 <> Collection de quarante à cinquante plantes variées,
de serre chaude.
— 2o Collection de vingt-cinq à trente plantes variées, de
serre chaude.
— 30 Collection de dix à quinze plantes variées, de serre
chaude.
4 Se concours. 1» Collection de quinze à vingt Palmiers.
— 2° Collection de dix à douze Palmiers.
— 30 Trois Palmiers remarquables par leur développe-
ment.
i3e concours. \^ Trois plantes de serre chaude remarquables par
leur développement.
— 2° Deux plantes de serre chaude remarquables par
leur développement.
— 3° Une plante de serre chaude remarquable par son
développement.
He concours. 1» Collection d'Orchidées exotiques en fleurs.
— 2o Trois- Orchidées remarquablement belles par leur
développement et leur floraison.
15c concours. <o i^a plus belle et plus nombreuse collection de
(iloxinias, en variétés nommées.
— 2° Vingt à trente Gloxinias nommés.
16e concours. Collection de Gloxinias de semis non encore pré-
sentés.
17e concours. 1° Achimenes fleuris, en collection.
— 2° Six Achimenes fleuris, remarquables par leur déve-
f loppcment et leur florais(Jn.
DE l'exposition DE <88I. 597
iSe concours. Collection de Tydœa, Nœgèlia et autres Gesnériacées
autres que les Gloxinias et les Achimenes.
49e concours. Collection de plantes de serre chaude obtenues de
semis, non encore présentées.
JOe concours. Collection de treote à quarante espèces de Cactées
fleuries ou non.
21^ concours, i» Collection de Bégonias.
— 2° Dix Bégonias remarquables par leur développe-
ment.'
âîe concours. Collection de Bégonias tubéreux.
3e concours. Collection de Bégonias tubéreux de semis, non encore
préseutés.
24e concours. 1° Collection de Croion..
— 2° Dix Croton remarquables par leur développement.
25e concours. \° Collection de Broméliacées.
— 2° Dix Broméliacées remarquables par leur rareté et
leur développement.
26e concours. Broméliacées obtenues de semis ou récemment intro-
duites en France et non encore présentées.
27e concours. I» Collection de Caladium.
— 2» Quinze à vingt Caladium remarquables par leur
développement.
— 3«> Six à dix Caladium rares, ou très remarquables par
leur développement.
28e Concours. 1» Collection en fleurs, de plantes grimpantes, de
serre chaude ou de serre tempérée.
— 2° Vingt à trente plantes grimpantes, en fleurs, de serre
chaude ou tempérée.
— 3° Dix à quinze plantes grimpantes, en fleurs, de serre
chaude ou tempérée.
29e concours. 1° Collection de Fougères, de serre chaude ou tem-
pérée.
— 2° Dix à quinze Fougères, de serre chaude ou em-
pérée.
— 3° Six à neuf Fougères, de serre chaude ou tempérée,
remarquables par leur développement.
30e concours. 4° Collection de Bracœna, de serre chaude ou tem-
pérée.
— 2° Dix à quinze Dracœna, de serre chaude ou tem-
pérée.
598 PROGRAMME
30^ concours. 3» Six knewlDracsena, très remarquables par leur port
et leur développement.
31e concours, i» Collection de Coleus en variétés ne se répétant pas
par plus de deux spécimens de chacun.
— 2o Quarante à cinquante Coleus, ne se répétant pas par
plus de deux exemplaires de chaque variété.
— 30 Vingt à trente Coleus, ne se répétant pas par plus
de deux exemplaires de chaque variété.
Seire tempérée.
32e concours. 1f> Collection en fleurs de quarante à cinquante Pelar-
gonhim zonale et inquinans en variétés distinctes, ne
se répétant pas par plus de deux ou trois sujets de
chaque variété.
— 2» Vingt à trente, idem, idem.
— 30 Quinze à vingt, idem, idem, ne se répétant pas par
plus de deux de chaque variété.
— 40 Six à dix idem, remarquables par leur floraison et
leur développement.
33e concours. Lot de Pelargoniiim zonale et inquinans, obtenus de
semis ou récemment introduits, mais non encore
présentés.
34e concours. Lot de Pelargonium à grandes fleurs, en variétés dis-
tinctes, ne se répétant pas par plus de deux sujets de
chaque variété.
35e concours. Loi de Pelargonium à grandes fleurs, obtenus de se-
mis, ou récemment introduits, mais non encore
présentés.
36e concours. Collection de Verveines fleuries.
37e concours. Dix à quinze Verveines fleuries, en variétés distinctes
nommées.
38e concours. 4° Collection de Fuchsias fleuris.
— 2° Dix à quinze Fuchsias fleuris, remarquables par
leur développement. ^
39e concours. Fuchsias obtenus de semis, ou récemment introduits,
mais non encore présentés.
40e concours. \o Collection de cinquante à soixante Pétunias fleuris,
remarquables par leur développement et leur flo-
raison.
— 2° Vingt à trente, idetn, idem.
DE l'exposition DE 1881. 599
44e concours. Pétunias obtenus de semis, mais non encore pré-
sentés.
42e concours. Collection d'Agave et d'A/oe.
43e concours. Collection de Yucca.
44e concours. Collection de Penstemon, en fleurs.
45e concours. Collection de Bouvardia, en fleurs.
46e concours. Collection de Lantana, en fleurs.
47e concours. Collection de Canna.
48e concours. Caniia obtenus d% semis ou récemment introdu
mais non encore présentés.
49e concours. Collection d'Orangers, Citronniers, Myrtes, etc, en
fleurs.
50e concours. Collection de Phormium,
51 e concours. Phormium obtenus de semis ou récemment introduits
en France, mais non encore présentés.
Pleine terre.
52e concours. 1» Collection de Conifères.
— ' 2° Vingt à vingt-cinq Conifères.
53e concours. Six à dix Conifères remarquables par leur forme et
leur développement.
54e concours . Groupe de trois ou de cinq Conifères de même espèce,
de première, deuxième, ou troisième grandeur.
55e concours. Collection de Conifères ayant parfaitement résisté à
l'hiver de 1879-1880, solis le climat de Paris.
56e concours. 1" Collection de Rosiers haute tige, en fleurs, repré-
sentés par deux exemplaires, au plus, de chacun.
— 2° Cent Rosiers haute tige, idem.
— 30 Cinquante, idem, idem.
— 4" Vingt-cinq, idem, idem.
57e concours, 1° Collection de Rosiers basse tige greffés ou francs
de pied, en fleurs, représentés par deux exemplaires,
au plus, de chacuiK
— 2° Cent Rosiers, idem, idem.
— 3° Cinquante Rosiers, idem, idem.
— 4° Vingt-cinq Rosiers, idem, idem,
58^ concours. Rosiers obtenus de semis ou récemment introduits,
mais non encore présentés.
600 PROGRAMME
.59e concours. Rosiers basse tige, assortis, cultivés en vue de l'ap-
provisionnement des marchés ou de la garniture des
massifs ou corbeilles.
6C« concours. Dix Rosiers basse tige, remarquables par leur déve-
loppement et leur floraison.
61* concours. Cinq Rosiers, idem, idem.
6ï« concours. Collection d'QEillets.
63e concours. Collection de plantes vivaces, fleuries.
64* concours. Collection de Quarantaines françaises ou allemandes,
fleuries. -
65e concours. Collection de plantes ou arbustes de tous genres,
remarquables par le port et le feuillage.
66* concours. Collection d'arbustes à feuillage persistant (autres
que les Conifères résineuses).
67* concours. Six à dix arbustes à feuillage persistant (autres que les
Conifères résineuses), remarquables par leur déve-
loppement et leur forme.
68'' concours. Collection de Fougères.
69* concours. Collection de Résédas.
70' concours Collection d'arbres et arbustes d'ornement.
71* concours. Belle disposition d'un massif d'arbres et arbostes d'or-
nement à feuillage caduc.
72e concours. Belle disposition d'un massif de plantes à feuillage.
73* concours. Belle disposition d'un massif ou corbeille de plantes
fleuries.
74e concours. Motifs de mosaîculture.
75e concours. Collection do plantes spéciales à la mosaîculture.
Fleurs coupées et (jarnîtures d'appartement.
76» concours. Collection de Fleurs coupées.
77* concours. Garniture dun petit salon de fleurs.
78* concours. Garniture d'un surtout de table (milieu et deux bouts).
79* concours. Bouquets d'appartement.
80* concours. Bouquets de mariée.
81* concours, Garnftures de jardinières d'appartement.
82e concours. Garniture de suspensions d'appartement.
Arboriculture.
83e concours. Lot d'arbres/ fruitiers, formés par la taille pour espa-
liers et contre-espaliers, en au moins cinq variétés,
et par deux spécimens de chaque variété.
DE l'exposition DE i881. 601
84» concours. Lot d'arbres fruitiers, formés par la taille, à tige, à
tête, idem, idem.
85e concours. Lot d'arbres fruitiers, formés par la taille en pyramide,
idem, idem .
86e concours. Lot d'arbres fruitiers, formés par la taille en que-
nouille, idem, idtm.
87e concours, \° Lot d'arbres fruitiers forcés, en pots, portant leurs
fruits (autres que les Vignes).
— 2° Vignes en pots (collection la plus complète).
88e concours. 4 « Lot de fruits conservés.
— 2° Fruits exotiques (collection).
Culture maraîchère.
89e concours. Lot d'ensemble de légumes forcés.
90| concours. Lot d'ensemble de légumes de saison.
9Je concours. Quatre Melons, à maturité.
92e concours . \ o Quatre bottes d'Asperges .
— 2o Deux bottes d'Asperges.
93e concours. Six Choux-fleurs, au moins.
.94e concours. Lot de légumes d'un même genre,
95e concours. Fraisiers en pots, avec fruits à maturité.
96e concours. Collection de Fraises cueillies.
97e concours. Légumes exotiques (collection).
Arts et Industries .horticoles.
Les concours seront divisés, pour les produits présentés, en deux
grands groupes :
Le premier comprendra dix classes.
Le deuxième comprendra sept classes.
Les dix classes du premier groupe sont :
Ire Plans et reliefs de jardins ;
2e SeiTCS, châssis, viirerie, cloches, etc.;
3e Pompes et appareils d'arrosage ;
4e Chauffages de serres, thermomètres etinstruments de physique
utiles à l'horticulture ;
5e Instruments de jardinage, coutellerie horticole, tondeuses, etc.;
6e Poteries, caisses et bacs servant à la culture;
7e Claies à ombrer ;
8e Insecticides et engrais ;
^02 PROGRAMME DE l'eXPOSITION DE ISSI.
9e Tuteurs, raidisseurs, palissage, etc.;
-lOe Ouvrages traitant de l'horticulture et objets servant à l'ins-
truction horticole.
Les sept classes du deuxième groupe sont :
li'e Ameublements de jardins, tentes, etc.;
2^ Treillages, grillages, clôtures, grilles, ponts,. etc.;
3e Jardinières et aquarium ;
4e Poteries artistiques et d'ornementation ;
5e Dessins déplantes, étiquettes ;
6« Constructions rustiques, rochers, grottes, etc.;
7e Statues, fontes et groupes pour l'ornementation des jardins.;
Les classes admises au concoui*s pour 1881 sont :
1«r concours. Premier groupe, 2^ classe : Serres, châssis, vitrerie,
cloches.
2« concours. Premier groupe, 3" classe : Pompes et appareils d'ar-
rosage.
3e concours. Premier groupe, 6" classe: Poteries, caisses et bacs
servant à la culture.
4"= concours. Deuxième groupe, 1'® classe: Ameublements de jar-
dins, tentes, abris.
5« concours. Deuxième groupe, 2c classe : Treillage, grillage, clô-'
tures, grilles et ponts.'
Les autres produits des premier et deuxième groupes pourront ôtro
récompensés, comme il est dit plus haut, s'ils ont été remarqués par
le Jury, ou lorsqu'ils auront le plus contribué à l'éclat de l'Expo-
sition.
PROCÈS-VERBAUX, — SÉANCE DU H OCTOBRE 1889. 60]
CONCOCRS OUVERTS DEVANT LA. SOCIÉTÉ EN 1880.
Concours permanents.
Médaille Pellier ^oar les Pentstemon.
Prix Laisné pour récompenser l'aptiiude au travail
et la moralité des garçons jardiniers.
(V. le Journal, 3» série, I, 1879,
p. 691.)
Concours .annuels.
Médaille Moynet pour les apports les plus remarqua-
bles, faits pendant l'année, au
Comité de Culture potagère.
Médaille du Conseil d'Administration, pour l'introduction ou l'obtention de
plantes ornementales ovéritantes.
(V. le Journal, 2" série, XI, 1 877,
p. 145.)
-S-O-t-
PROGÈS-VERBAUX
SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1880.
Présidence de M. Burelle.
La séance est ouverte à deux heures. On y compte cent trente
Membres titulaires et sept Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président annonce que le Conseil d'Administration, dans
sa séance de ce jour, a inscrit sur la liste des Membres honoraires,
à la suite de leur demande adressée par écrit, ainsi que l'exige le
Règlement, M. Buanton (Joseph), horticulteur à Rodez (Aveyron),
et M. Lesbre, à Ebreuil (Allier), qui l'un et l'autre appartiennent
à la Société depuis 25 années révolues.
La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles publiés-
dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment.
(Avis de la Commission de Rédaction.)
604 PROCÈS-VERBAUX.
M. le Secrétaire-général signale les pertes énainemment regret-
tables que la Société vient d'éprouver par le décès de MM. Fleury
(J.-B.-L.). Membre honoraire, Cabin, grainier à Lyon, Haudré-
cby (Joseph), et B jcquet, intendant militaire en retraite.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
i" Par M. Petit (Léon), jardinier chez Mme v^ Torchon, à Belle-
vue (Seine-et-Oise), un lot de légumes comprenant des Céleris à
côte et sans drageons, de la Chicorée frisée de Meaux, un pied de
Cardon plein inerme, des Choux de deux variétés, des Carottes de
deux sortes, trois variétés de Navels, des Poireaux, etc. Ces divers
légumes accusant une bonne culture, le Comité de Culture pota-
gère propose d'accorder une prime de troisième classe pour la
présentation qui en est faite. Sa proposition est adoptée.
2° Par il. Véniat (Henri), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes
(Seine-et-Oise), un lot de piaules potagères nouvelles pour nos
jardiLS. Ce sont : des pieds de Pourpier tubéreux [Portulaca tube-
rosa RoxB.) munis de leurs tubercules ; des touffes de Natsou
Adzuki, Adzuki d'été [Phaseolus radlatus L.), du Japon, et un
pied chargé de fruits d'une plante dont le nom botanique est
inconnu et qui est piésentée sous la dénomination vulgaire de
Àwatades Arabes. Le fruit de l'Awata est employé à titre de con-
diment (1). Cette présentation est faite en vue d'un concours
permanent.
3° Par M. Hediard, négociant en fruits et légumes exotiques,
rue Notre-Dame de Lorette, des Piments doux, les uns jaunes,
les autres rouges, des gousses du Haricot sabre récoltées à Alger,
du Gombo Févy [Hibiscus csculentus L.) venant de notre Midi, et
des Patates rouges d'Algérie. Sur la proposition du Comité de
Culture potagère, une prime de i® classe est accordée à M. He-
diard qui renonce à la recevoir,
4° Par M. Bain, jardini-r cbtz M. Gauthier (R.-R.), avenue de
(<) Dans une note jointe à ces objets, M. Véniat rappelle qu'on trouve
des renseignements sur ces trois plantes dans uce note de M. Paillieux,
qui a été insérée dans le Jowmai (1879, p. 584-594). 11 fait observer que
l'Awala des Arabes est aussi appelé dans cette note (p. 590) Piment-
Tomate, et que ce nom ne lui appartient pas.
SÉANCE DU U OCTOBRE J880. 605
SuffreD,' 6 pieds de Céleri-Rave et 6 pieds de Céleri turc, ainsi
que des Pommes de terre provenant de la récolte de i8i9, même
de celle de 1878, qui, ayant été enveloppées de plaire, se sont très
bien conservées. Parmi les tubercules déposés sur le bureau, il en
est un de la variété nommée Saucisse qui a produit dans son inté-
rieur ds petits tubercules secondaires, comme ceux que M. Gir-
rière (E.-A.) a montrés à la Société, dans sa précédente séance
(voyez le Journal, cahier de septembre 1880, p. 542). — M. Bain
obtient une prime de 3^ classe pour sa présentation.
5° Par M. Dudouy (Alfred), rue Notre-Dame des Victoires, 38, à
Paris, une collection de Pommes de terre ne réunissant pas moins
de 75 variétés. — M. le Président du Comité de Culture potagère
fait le plus grand éloge de cette collection qui a pu, dit-il, être
quelquefois égalée pour le nombre des variétés mises sous les
yeux de la Société, mais dont les spécimens sont en général
supérieurs en beauté à tous ceux qui ont été présentés jusqu'à ce
jour, en collections nombreuses. Aussi le Comité demande-t-il
qu'une prime de 1''® classe, la plus haute des récompenses qui peu-
vent être accordées dans les séances, soit donnée à M. Dudouy
pour cette présentation. Cette récompense est accordée par un
vote de la Compagnie, mais M. Dudi ûy renonce à la recevoir.
M. H. Birot, chef de culture chez M. Dudoiiy, fait observer que
la plupart des Pommes de terre déposées sur le bureau sont des
variétés anglaises d'origine, et il en signale particulièrement
quelques-unes comme fort recommandables à des points de vue
différents. Ainsi celles qu'il regarde comme les plus avantageuses
pour la culture sont l'Internationale et le Flocon de neige qu'on
peut récolter même un peu avant leur maturité complète. La
variété Magnum bonum est très productive et excellente pour la
table. La variété Champion est très utile comme venant bien sur
les terres maigres et pouvant être plantée serrée; sur les bonnes
terres elle est moins avantageuse parce qu'elle a trop de lige» ;
son produit est bon surtout pour la féculerie.
M. Dudouy dit à son tour qu'il croit devoir insister sur ce fait
que toutes les Pommes de terre présentées par lui et qui ont été
trouvées fort belles par le Comité compétent, ont été cultivées
aux engrais chimiques, et qu'il en attribue sans hésitation la rare
606 PROCÈS-VERBAUX.
beauté à l'action de ces engrais. L'analyse qui en a été faite dans
son laboratoire a montré qu'elles sont très riches en amidon ou
fécule, matière qui leur donne leur valeur, et, au contraire, pau-
vres en cellulose dont la faible porpoition est ici un mérite. Gela
s'explique, selon lui, de la manière suivante : La Pomme de terre
ne restant pas longtemps en terre doit être abondamment nourrie
pour donner, dans l'espace de temps assez circonsciit que dure sa
végétation, la masse considérable de produits qu'on en attend.
Dès lors si l'aliment qu'on lui fournit se décompose lentement
dans le sol, elle en profite mal et ne se nourrit qu'incomplète-
ment; c'est ce qui arrive avec le fumier dans lequel certaines
matières (matières azotées) se décomposent vite et sont par suite
promptement absorbées, tandis que la décomposition des autres
en matières assimilables pour les plantes exige beaucoup plus de
temps. Dans ces conditions, la plante imparfaitement nourrie
forme peu de fécule proportionnellement à la quantité de cellulose
qui compose les tissus de ses tubercules ; elle devient aussi par cela
même, pense M. Dudcûy, très sujette à la maladie spéciale dont
la cause est inconnue, dit-il, mais dont tout le monde connaît les
effets désastreux. Au contraire, les engrais chimiques employés
en place de fumier offrent dès l'abord à la plante, à l'état soluble,
par conséquent de manière à être facilement absorbées et assimi-
lées, les quatre substances sur lesquelles repose essentiellement
la végétation ; ils fournissent donc à la Pomme de terre tous les
éléments d'une bonne nutrition ; la plante, bien nourrie dès l'ori-
gine par un mélange d'azotate de potasse et de superphosphate de
chaux, qui lui donne à la fois l'azote, la potasse, le phosphore et
la chaux dont elle a besoin, produit beaucoup de fécule et une
moindre proportion de cellulose, ce qui élève notablement la
qualité et la beauté de ses produits.
M. P. Duchartre demande et obtient la parole pour présenter
une observation sur une assertion que vient d'émettre M. Dudoiiy.
Dans le cours de l'explication qu'il a donnée de l'action comparée
du fumier et des engrais chimiques, cet honorable collègue a dit
que la cause de la maladie spéciale de la Pomme de terre n'est pas
encore connue ; or M. P. Duchartre regarde la cause de cette
maladie comme étant depuis assez longtemps déjà parfaitement
SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1880. 607
eonnue. Des observations multipliées et concluantes, appuyées
même sur les expériences démonstratives de MM. Speerschneider,
H. Hofifman et autres, ont prouvé que l'altération qui résulte de
cette maladie est due à l'action d'un Champignoa microscopique
interne, pendant la plus grande partie de son existence. Ce Cham-
pignon est le Peronospora infestans Casp. {Phytophthora infestans
BARY).On a suivi la marche des filaments (mycélium) de ce parasite
au milieu des tissus de la plante envahie ; on a vu tout autour de ces
filaments le tissu jaunir, puis brunir à mesure que son altération
faisait des progrès. Enfin on a constaté que ces filaments végétatifs,
quand ils se sont étendus dans la fane de la plante nourricière et
qu'ils ont suffisamment pris force aux dépens de celle-ci, produi-
sent, perpendiculairement à leur propre direction, d'autres fila-
ments plus courts, qui sortent par les orifices naturels de l'épi-
derme ou stomates, se ramifient en un arbre microscopique
dans leur portion extérieure et y donnent naissance aux corps
reproucteurs (conidies) du parasite. C'est alors qu'on voit appa-
raître des tâches brunes sur les tiges et les feuilles de la Pomme
de terre. Quand les corps reproducteurs, dont le mode de forma-
tion et de développement est bien connu, tout complexe qu'il est,
sont entraînés par les pluies dans le sol jusqu'aux tubercules en
voie de croissance, ils germent à la surface de ceux-ci et alors ils
introduisent à travers la peau un filament germinatif extrême-
ment délié qui, une fois entré, commence à se nourrir et à s'ac-
croître aux dépens de ce tubercule, constituant dès lors un nouveau
pied du parasite. Telle est la marche, telle est la cause de la ma-
ladie de la Pomme de terre, et on voit que cette cause est connue.
Sans doute un pied de Pomme de terre bieu nourri et par
conséquent vigoureux pourra mieux résister aux attaques du para-
site qu'un autre qui, étant mal nourri, serait faibl:; et chétif;
mais dire que des Pommes de terre n auront pas la maladie par
cela seul qu'elles sont vigoureuses, c'est avancer que le parasite
ne pourra pas les envahir, et M. P. Duchartre est d'avis que cette
assertion aurait besoin d'être appuyée sur autre chose que des
observations faites en gros.
M. Dudoûy précise plus qu'il ne Tavaitfait d'abord sa première
assertion en disant que les plantes mal nourries résistent mal aux
608 PROCÈS-VERBAUX,
maladies qui les atteignent. Il appuie cette opinion sur un autre
exemple et assure que la Vigne fumée avec des engrais chimiques
résiste au Phylloxéra
M. Delavallée rappoite que, dans le département de l'Aisne, on
s'est mis à fumer à l'avance et pendant l'hiver, avec du fumier,
les terres où Ton se propose de planter des Pommes de terre, et il
dit que, grâce à cette pratique, on n'a plus de Pommes de terre
malades.
6° Par M. Gougibu?, jardinier chez M. Talabot, près Limoges
(Haute-Vienne), un lot de Céleri panaché qu'il présent", non
comme un simple accident se montrant çà et là, ainsi que cela
se voit dans les jardins potagers, mais comme une variété fixée et
se reproduisant bien. Une prime de 3" classe lui est accordée pour
cette présentation ; mais M. Bachoux, par l'intermédiaire de qui
ces plantes ont été présentées à la Société, déclare que ce jardi-
nier renonce à toute récompense et que son seul but, en faisant
son envoi, a été de faire connaître une variété qui lui semble
avoir de l'iatérêt.
7° Par M. Siroy, deux Patates roses relativement auxquel'es
M. le Président du Comité de Culture potagère déclare que ce
sont les plus belles, de provenance parisienne, que la Société aii
eues encore sous les yeux.
8° Par M. Vavin (Eug.), amateur, à Neuilly (Seine), des Bette-
raves d'Egypte, variété d'un rouge foncé, qu'il dit être hâtive,
d'excellente qualité, et dont il donne de la graine à ceux de ses
collègues qui en désirent.
t° Par M. Malfondet, maraîcher à \augirard, et transmis par
l'intermédiaire de M. CharoUois, un énorme Champignon à peu
près globuleux, qui mesure environ 0" 30 de diamètre. — Le
Comité de Culture potagère, considérant cet objet comme une
curiosité intéressante, avait proposé d'accorder à M. Malfondet
une prime de 3^ classe ; mais, sur les obseivations faites par quel-
ques Membres, sa proposition n'est pas adoptée.
M. Jacquin, de Bessancourt, en particulier, fait observer
que ce Champignon est simplement le Lycoperdon giganteum
vulgairement nommé Vessede-loup des Bouviers, Vesse-de-loup
Citrouille, qui se montre çà et là comme accidentellement, et sans
I
SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1880. 609
que l'homme intervienne en rien dans son apparition. Il n'est
même pas fort rare dans les bois à sol sableux et ailleurs. Quel-
ques personnes ont dit qu'il est comestible, mais M. Jacquin pensa
qu'on doit s'abstenir de le manger parce qti'il est indigeste (1).
1 0" Par MM. Couturier et Robert, horticulteurs à Ghatou (Seine-
et-Oise), un loi de Bégonias tubéreux obtenus par eux de semis,
qui sont présentés tant en tiges florifères qu'en fleurs coupées. —
Une prime de 2® classe leur est accordée pour cette présentation,
sur la proposition du Comité de Floriculture.
1 1 " Par M. Urbain (Louis), horticulteur à Clamart (Seine), douse
Bégonias hybrides obtenus à la suite de fécondations du Begoma,
discolor par le Bégonia Rex. Ces plantes sont jugées très remiir-
quables par le Comité de Floriculture qui propose d'accordée à
leur obtenteur une prime de 1''® classe. — Cette propo-itiou est
adoptée.
12° Par M. Mézard, horticulteur à Rueil, des fleurs d'un Dahlia
jaune qu'il nomme Eugène Mézard, et qu'il a mis au commerce ea
'1878. Celte présentation est faite hors concours.
13° Par JNl. Godefroy-Lebeuf, horticulteur, route de Sannois,
26, à Argenteuil (Seine-et-Oise), diverses espèces de plantes rares
qu'il présente hors concours, d tont les suivantes: 1. Oncidium
Marshallianum (?) Reichb., Orchidée très rare qui constitue uae
(1) Le Lycqperdon giganteum Batsch {Bovista gigaidta Kee^) coU i,
terre, dans les bois et les prés, en automne. Il atteint jusqu'à 0"^ 40 éa
diamètre. Il est presque sessile, à peu près globuleux, p!us ou moins dé-
formé dans certains cas. Blanchâtre tant qu'il est jeune, il devient ensuite
jauûâ'.rej el finalement plus ou moins gris. Des changements de couleur
assez analogues, mais encore plus prononcés à la fin, se produisent dans
sa chair qui finit par passer à l'élat d'une poussière extrêmement fine et
brune, constituée essentiellement par un nombre imm.ense de corps repro-
ducteurs ou spores. Ea dernière analyse, ohair et enveloppe générale
(peridium), tout disparaît, ne laissant que la portion inférieure de cette
é::orme production. Quant aux usages de ce Champignon, « on le mange
» lorsqu'il est jeune, c'est-à-dire tant que la c'iair reste ferme el blanche;
» il fournit même, dans ces conditions, un aliment excellent, recherciié
» en Italie. La chair, devenue grise, n'est plus alimentaire, on peut alors
» en fabriquer un excellent amadou. » (F. -S. Cordier, Les Champignons,
2® partie, p. 215.) • {Note du Secrétaire-Rédacteur,]
39
G10 PROCÈS-VERBAUX.
variété de VOncidium crispum^ et qu'il a reçue dans un lot de cette
dernière espèce envoyé du Brésil par M. Binot. La plante est au
commencement de sa floraison. Ce qui donne à M. Godefroy-Le-
beuf quelques doi;tes sur la détermination qu'il en a faite, c'est
que M. du Buysson, dans son récent ouvrage sur les Orchidées,
indique VO. Marshallianum comme du Pérou, tandis que le pied
déposé Hujourd'liui sur le bureau est venu du Brésil. Un pied en
boutons de VOncidium crispum a été apporté pour permettre de
comparer ces deux Orchidées. — 2. Torenia dicolor (Lemoine),
hybride qui est issu d'une fécondation du Torenia. asiatica, A fleur
bleue, par le T. BaïUoni qui a la fleur jaune. Cette plante a été
obtenue par M. Victor Leraoine, de Nancy. — 3. Herpest/s reflexa,
Scrofularince aquatique, originaire du Brésil et d'introduction
récente. Elle doit sa beauté peu commune à son feuillagf^, ses
fleurs étant peu apparentes. C'est une espèce très vigoureuse, qui
prend beaucoup de développement quand on la place dans un
grand bassin. — Le Comité de Floriculture adresse de vifs remer-
ciements à M. Godefroy-Lebeuf, pour son instructive présenta--
tion.
]M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obteniTes dans la si'ance de ce jour; en outre il donne à M. Le-
quin ainsi qu'à MM. Couturier et Robert celles qui leur avaient été
décernées dans h dernière séance, pour des Bégonias tubéreux,
mais qui n'avaient pu alors leur être remises parce qu'ils n'avaient
pas encore donné de noms à leurs plantes. Cette condition essen-
tielle est aujourd'hui remplie, déclare M. le Secrétaire du Comité
de Floriculture.
1 M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
1° Deux lettres, l'une de M. Léon Simon qui exprime ses regrets
de ne pouvoir aller comme délégué de la Société à l'Exposition
4e Stras^bourg, l'autre de M. Victor Lemoine, de Nancy, qui an-
nonce que, sur l'invitation de M. le Président, il veut bien remplir
«ette mission.
2o Une lettre de 3\I. Angiboust, de Savigny-sur-Orgc, qui a
inventé des sor'es de capuchons destinés à abriter les Raisms sur
ireille, pendant leur maturation. Une Commission qui avait été
SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1880. 611
chargée d'apprécier l'effet de ces abris n'a pu en prendre une idée
suffisante, l'an dernier, les circonstances météorologiques n'ayant
pas amené la parfaite maturation des Raisins. Elle s'était donc
ajournéd à cette année. Mais les Vignes ayant été gelées pour la
plupart par les froids rigoureux de l'hiver dernier, les sujets d'ex-
périmentation font défaut. Cependant M. Jourdain, père, de
Maurecourt, ayint quelques grappes sur ses treilles, a offert d'es-
sayer sur celles-ci l'emploi des capuchons, et M. Angiboust
annonce que les résultats de ces expériences seront soumis pro-
chainement au Comité d'Arboriculture.
3° Une lettre: par laquelle M. A. Oudin annonce que, depuis la
mort de M. Boucicaut, il a repris sa profession d'architecte-pay-
sagiste, rue Oadinot, 23, à Paris.
40 Une lettre de M. Salleron, Président de la Société d'Horticul-
ture et de petite Culture de l'arrondissement de Soissons, qui
annonce l'envoi d'un ouvrage de M. Lnmbin, directeur du jardin-
école de cette Société. M. le Secrétaire-général dit que cet envoi
n'est pas encore parvenu au secrétariat.
M. le Secrétnire-général apprend à la Compagnie que le Conseil
d'Administration, dans sa séance de ce jour, a nommé le titulaire
de la bourse dont la Société fait les frais à l'Ecole d'Horticulture
<le Versailles, depuis que cette utile institution a été fondée.
Il l'informe ensuite de la composition d'une Commiïsion qui a été
chargée d'aller examiner les cultures de Bégonias de iM. Pigny, à
Rueil, sur la demande de cet horticulteur. La Commission com-
prend MM. Bachoux, Barré, Bauer, Burelle, Carrière, Commesse,
Fontaine (Gust.), Landry, Lequin, Sallier, Tabernat et Urbain.
M. Pigny a déclaré d'avance qu'il renonce à toute récompense, si
la Commission jugeait à propos de lui en accorder une.
M. Carrière (E.-A.), ayant apporté des tubercules de Pommes
de terre sur lesquels il a fait des expériences analogues à celles
dont il a entretenu la Société, dans la dernière séance^ donne à ce
sujet quelques nouveaux détails. Dans sa précédente communica-
tion il avait dit que, sur le tissu cellulaire même d'un tubercule,
en l'absence par conséquent de tout organe foliacé, il peut se
produire des bourgeons adveatifs. Il ajoute aujourd'hui qu'il a vu
ce fait sur une Pomme de terre qui, ayant perJa sa peau et même
6i2 PROCÈS-VERBAUX,
une certaine épaisseur du tissu sous-jacent, n'en avait pas moins
développé un bourgeon. D'un autre côté, il avait exprimé l'idée
que de pareils bourgeons peuvent se produire partout, sur et dans
les tubercules. Il en montre un qui paraît justifier cette asser-
tion, les développements qui ont eu lieu sur presque toute sa
surface en ayant fait une sorte de hérisson. Enfin il montre,
sur la tranche d'une rondelle de Pomme de terre, un amas
de tissu cellulaire proéminent qui s'est produit et qui lui semble
ne pouvoir être que l'ébauche d'un bourgeon.
A l'occssion de cette communication, M. P. Ducharlre donne
lecture d'une lettre qui lui a été adressée de Versailles par
par M. Paimer, et dans laquelle ce zélé collègue rapporte que,
après avoir entendu la première communication de M. Carrière,
il a examiné, dans sa cave, les iOO ou 110 Pommes de terre qui
formaient le reste de sa provision de l'année. Il les a trouvées
toutes ridées et racornies, mais entremêlées de tubercules nou-
veaux qui, pour la plupart, tenaient à la surface des vieux, dont
quelques-uns terminaient t'es pousses longues de trois à cinq cen-
timètres, enfin dont un asstz grand Koml)re sortaient de l'intérieur
des vieux tubercules et reproduisaient absolument les résullats
des expériences de M. Carrière. Il fait observer que ses Pommes
de terre avaient été mises, au mois de septembre 1879, dans une
cave sèche et saine, qu'elles avaient été remuées, et que les pousses
en avaient été arrachées deux fois successivement, d'abord en
avril, ensuite en juin. Ayant pensé qu'il y avait intérêt à recon-
naître la valeur alimentaire des tubercules produits ainsi directe-
ment par des Pommes de terre mères, il en a pris une douzaine de
difî'érentes grosseurs, et, les ayant fait cuire au four, il les a
trouvés ensuite excellents, 1res farineux, bien supérieurs en un
mot aux tubercules de primeur que l'on vend au printemps, les-
quels ?ont toujours aqueux.
4 M. le docteur Girard (Maurice) donne lecture d'une note dont il
est l'auteur, relative à un insecte qui dévore l'Oseille (Voy. p. 628).
A la suite de sa lecture et d'après une remarque judicieuse faite
par M. Duvivier, M. Girard (Maur.) dit qu'un bon moyen de des-
tçuction sera de faucher de grand matin au ras du sol et de brûler
avec soin l'Oseille, avec les œufs, les larves et les insectes adultes
SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1880. 613
qui s'y trouveront. Quand l'Oseille aura repoussé, il est peu pro-
bable qu'il soit revenu d'ailleurs des insectes en assez grand
nombre pour causer un dommage sérieux.
M. Héringer ayant exprimé l'idée que peut-être, en projetant
sur l'Oseille attaquée de l'acide nitrique ou azotique fortement
étendu d'eau, on parviendrait à faire périr cet insecte, M. Laizier
dit qu'il a essayé depuis longtemps, contre ce petit animal, l'emploi
de la Chaux qui a détruit l'Oseille sans nuire à son ennemi. Il a
même couvert ces plantes de paille à laquelle il a mis le feu. Il a
trouvé ensuite Tinsecte parfaitement vivant sous les cendres. Pour
donner une idée de l'abondance avec laquelle se montre cet
animal, il dit que, sur une seule feuille d'Osîille, il en a compté
un jour vingt-cinq individus.
Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents
suivants :
\o Effets du froid, en 1879-1880, à Trigny (Marne); par M. Ar-
nodld-Baltard.
2° Trois notes par M. G.-D. Huet, de Boult-sur-Suippe, par
Bazancourt (Marne), intitulées : 1<* Hausses mobiles pour châssis
de couche : — 2° Arrosoir à robinet pour couches de primeur et
pour serres ; - 3« Appareil d'arrosage pour serres.
3« Rapport sur les Bégonias tubéreux de MM. Couturier et
Robert, àChatou; M. Barré, Rapporteur. Les conclusions de ce
Rapport tendant au renvoi à la Commission des Récompenses sont
mises aux voix et adoptées.
4° Compte rendu de l'Exposition de Villemomble ; par M. Le-
PÈRE, fils.
5° Compte rendu de l'Exposition de Strasbourg ; par M. V.
Lemoine, de Nancy.
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations ;
Et la séince est levée à quatre heures et un quart.
séance du â'J OCTOBRE 1880.
Présidence de M. Teston, Vice-Président.
La séance est ouverte à deux heures. Le registre de présence a
reçu les signatures de cent trente-sept Membres titulaires et de
cinq Membres honoraires.
6 1 4 PROCÈS-VERBAD X .
Le procè?-verbal de la dernière séance est lu et adopté après
deux observations présentées par M. Delavallée. La première porte
sur l'emploi des engrais chimiques qu'il dit être toujours inférieurs
au bon fumier ; la seconde a pour objet le Lycoperdon gigan-
tesque, dont il a été question dans la dernière séance, qu'il dit
être vénéneux, mais sans donner de preuve à l'appui de cette
assertion. Il est réponr'u à la première de ces observations par
M. Birot, chef des cultures de M. Dudoûy, à la seconde par M. P.
Duchartr* qui fait remarquer que puisque en Italie, en diverses
parties de l'Angleterre et ailleurs, on mange fréquemment ce
Champignon quand il est jeune, c'est-à-dire à l'âge où sa chair est
mangeable, il est démontré par cela même qu'il n'est pas nuisible.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de trois nouveaux Membres titulaires qui ont été pré-
sentés dans la dernière séance et dont la présentation n'a soulevé
aucune opposition.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M. Furet (Isidore), jardinier chez M. Larroumets, à
Arpajon (Seine-et-Oise), deux lots de Patates, les unes très belles,
courtes et renflées, pour lesquelles il lui est accordé une prime
de 3'^ classe, les autres plus longues, notablement plus minces et
moins volumineuses. Dans une note jointe à ces objets, M. Furet
fait connaître la marche qu'il a suivie pour obtenir ces produits.
Les plus belles de ces Patates sont venues en pleine terre, dans
une planche défoncée à 0-" 40 de profondeur, bien fumée et dis-
posée en ados. La plantation a été faite au moyen de fragments
de tubercules munis de bons yeux ; les autres ont été cultivées sur
couche, et la plantation en avait été faite par le bouturage de
pousses, comme d'habitude. C'est surtout dans la différence de
ces deux modes de plantation qu'il voit la cause de la dissemblance
entre les produits obtenus dans les deux cas.
M. le représentant du Comité de Culture potagère ne pense pas
que cette différence tienne aux deux modes dissemblables de plan-
talion. Lui-même a cultivé longtemps la Patate en la plantant
par boutures, et il a toujours eu de beaux produits surtout pour
les variétés jaune et rouge. Au total, dit-il, c'est là une culture
facile.
SÉANCE DO 28 OCTOBRE 1880. 6' 5
2° Par M. Dudoûy, rue Notre-Dame des Victoires, des Laitues
de deux sortes, dont une est nouvelle et porte le nom de Commo-
dore Nutt ; elle est à graines noires. Ces laitues ont été semées,
l'une le 20 août, l'autre le 1^' septembre; elles ont été cultivées
sous châssis froid .
3" Par M. Dedouve, rue du Moulin-de-la-Pointe, à Paris, des
graines de Soja hispida et deux pieds chargés de gousses de la
même plante, qui ont été semés, l'un en mars, l'autre en mai.
Les fruits de ce dernier ne paraissent pas être complètement mûrs.
Toutefois, M. le représentant du Comité de Culture potagère dit
que diiférents Membres de la Société assurent avoir semé cette
plante au mois de juin et en avoir récolté la graine mûre au mois
de septembre.
4« Par M. Delaville, grainier-fleuriste, quai de la Mégisserie, 2,
une Courge qu'il dit être de bonne qualité et de bonne conserva-
tion, mais dont il ignore le nom. Elle a été reconnue dans le sem
du Comité comme étant la Courge de Boston.
S*» Par M. Gommeau, instituteur à Beaune (Gôte-d'Or), deux
. paniers de fruits à pépins (Poires de Curé, Belle Angevine et
Beurré Clairgeau, Pommes Reinette du Canada, Coings) et quatre
boîtes de Raisins Chasselas en renfermant chacune un kilogramme.
Les Raisins sont reconnus par le Comité d'Arboriculture comme
tellement beaux qu'il est demandé par lui une prime de l""® classe
en raison de la présentation qui en est faite; quant aux Poires et
Pommes, elles sont assez belles. La prime demandée pour M. Com-
meau est accordée par la Compagnie.
6" Par M. Jourdain, cultivateur à Maurecourt, des Raisins
Chasselas de Fontainebleau et des Poires Duchesse d'Angoulême,
beaux fruits, déclare le Comité d'Arboriculture, sur la proposition
duquel une prime de 2^ classa est accordée par la Compagnie.
M. le Secrétaire du Comité dit que les Raisins présentés par
M. Jourdain sont sucrés ; mais il exprime le regret qu'ils n'aient
pas été ciselés, le ciselage ayant pour effet d'amener tous les
grains au même développement et d'ajouter ainsi beaucoup à
la beauté des grappes. Ces Raisins avaient été recouveris, mais fort
tard, des capuchons en papier huilé qui ont été imaginés par
M. Angiboust ; cet abri a empêché qu'ils ne se ressentissent de la
gelée du 25 du mois courant.
616 PROCÈS-VERBAUX.
1° Par M. Charolloi?, amateur, à Yaugirard-Paris, 38 Poires
appartenant à 17 variétés bien choi ies. Ces fruils sont mis sous
les yeux de la Société moins à caus:; de leur beauté, bien que plu-
sieurs soient remarquables sous ce rapport, qu'en raison du mérite
de leur variété. Tous sont venus sur des arbres de plein vent. Une
prime de 2^ classe est demandée pour M. Charollois par le Comité
et accordée par un vote spécial.
8° Par M. Bernard, aux Prés Saint-Gervais, deux Poires, ac-
compagnées du bois et des feuilles de l'arbre qui les produit, dont
i) désire connaître le nom. Malheureusement ces fruits ne peuvent
être reconnus au simple aspect, et la maturité n'en est pas assez
avancée pour qu'on puisse les déguster.
9° Par M. Cellière,rue de la Sorbonne, un petit lien en caoutchouc
pour ligature des greffes en écus on. C'est simplement un de ces
petits anneaux de caoutchouc qu'on emploie journellement, dans
des circonstances très diverses. M. Cellière le pose à plat autour du
rameau greffé de façon que l'écusson sorte librement entre ses
deux brins rendus ainsi à peu près parallèles ; après quoi il le
maintient en place en passant dans ses deux anse?, du côlé du
rameau opposé à l'écusson, une petite baguette de bois.
40» Par M. Héringer, à Bil'ancourt, quatre tlacons de son insec-
ticide qu'il désigne tous le nom de Mixture aline. Il les offre à
ceux de ses collègues qui voudront essayer des expériences au
moyen de cette composition. Entrant de vive voix dans quelques
détails sur les avantages qu'il reconnaît à sou insecticide, il
affirme que cette substance détruit également tous les parasites
tant végétaux qu'animaux, sur les arbres ainsi que sur les plantes
herbacées.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. Michelin donne lecture d'une note succincte dans laquelle
il résume en quelques lignes les principales décisions prises par le
Congrès pomologique de France, dans sa vingt-deuxième session
qui s'est ouverte à Moulins (Allier), le 29 septembre dernier. Les
fruits qui, cette année, ont été admis et classés par le Congrès sur
ses listes de bonnes variétés sont les suivants : Cerises : Biganeau
E pértn; Framboises : Framboise rouge de HoDiet; Pêches duve-
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1880. 617
teuses : Pêche Princesse de Galles (Rivers); Pêches lisses ou Nec-
tarines: à chair jaune, Magniûque de Padoue, Lord Napier (Ri-
vers); Poires : Doyenné Bizet (hiver). Précoce de Trévoux (été),
Triomphe de Vienne (septembre); Raisins: Madeleine royale
(précoce). La note se termine comme il suit : « Je suis heureux
» de vous annoncer que, celte année, la médaille d'or du Congrès
» pomologique destinée à la personne qui a rendu le plus de
» services à la pomologie, a été décernée, par un vote unanime, à
» notre collègue et ami M. Buchetet qui, à divers titres, s'est
)) acquis des droits aux suffrages de tous les horticulteurs. Le
» prix de cette médaille est d'autant plus grand qu'elle n'a été
» encore accordée qu'à un fort petit nombre de personnes. A
» l'aide de ses reproductions modelées de fruits, qui sont toutes
)) d'une admirable fidélité, il fournit les éléments de collections
» d'une utilité évidente; en outre, il possède des fruits qui ont
» passé par ses mains une connaissance parfaite qui donne à ses
» appréciations une sûreté sans égale. Les deux délégués de la
» Société nationale d'Horticulture auprès du Congrès, MM. Mi-
» chelin et Jamin, sont heureux de déposer entre les mains de
» M. le Président, pour qu'il veuille bien la remettre, cette mé-
>) daille qui est un éclatant témoignage de l'appréciation faite par
>• la Société pomologique de France des services et du mérite de
» JVI. Bachetet. »
Se rendant au désir qui vient d'être exprimé, M. le Président
remet à M. Buchetet la grande médaille du Congrès pomologique
de France et la Société applaudit chaleureusement à ce juste
homirage rendu, en parfaite compétence, à l'un de ses Membres
les plus distingués.
M. Michelin annonce à la Société la triste nouvelle de la mort de
M. Doumet, amateur passionné et très instruit d'Horticulture,
Président de la Société d'Horticulture de Moulins. M. Doumet est
décédé à l'âge de 80 ans. Il avait non seulement conservé, mais
encore développé et enrichi la grande et richs collection de végé-
taux remarquables qui avait été formée par sa mère, M""^ Aglaé
Adanson, fille de notre célèbre botaniste ; il avait en outre écrit
avec succès sur diverses branches de la culture. M. Doumet était
membre de la Sociélé nationale d'Horticulture de France, et il lui
618 PROCÈS-VERBAUX.
a fait plusieurs fois des communications intéressantes, notamment
à propos d'une variété à tubercule court de l'Igname de Chine
qu'il avait trouvée dans un semis.
L'un de MM. les Secrétaires procède au dépouillement de la
correspondance qui comprend plusieurs documents envoyés en ré-
ponse au questionnaire sur les effets du froid de l'hiver dernier.Ge
sont les suivants :
1° Liste des Conifères qui ont plus ou moins souffert du froid
dans l'établissement de MM. Thibaut et Keteleêr, à Sceaux; par
M. Keteleêr.
2o Aperçu au minimum des pertes occasionnées par le froid
dans l'établissement de M. F. Moreau, à Fontenay-aux-Roses;par
M. More AU.
3o Effets des gelées de 1879-1880 au Bois de Boulogne; par
M. PisfOT, conservateur du bois de Boulogne.
4° Constatation des dégâts causés par les gelées de 1879-1880,
résumé des observations de la Société d'Horticulture de :^iâcon
(Sdône-et-Loire).
5° Renseigoeraents sur les effets du froid, en 1879-1880, dans
la commune de Saint-Augustin (Seine-et-Marne).
60 Hiver 1879-1880 (Travail imprimé, publié par la Société
d'Horticulture de l'Ain, dû à M. Tardi', mais non signé).
M. Laizier entretient la Compagnie du projet qu'ont MM." les
Ingénieurs de la ville de Paris de créer une école de Culture pota-
gère, avec le concours effeclif de l'Administration municipale. Les
auteurs de ce projet désirent avoir à son sujet l'opinion et les
conseils de la Socié'.o nationale d'Horticulture de France ; aussi
M. le Président décide-t-il que, lorsqu'il aura été formulé par
écrit, il sera l'objet d'une délibération spéciale dans le sein du
Conseil d'Administration.
M. Carrière (E.-A.) a la parole et appelle successivement l'atten-
tion de la Compagnie sur deux sujets différents.
Eq premier lieu, il parle d'un fait remarquable qui s'tst pro-
duit dans une propriété située à 5 kilomètres de Rouen,, à Des-
villes, et qu'il est allé observer lui-même sur place, après en
avoir vu l'indication dans des journaux de Rouen. C'est la pro-
duction par un Pombiier à cidre de fruits nombreux dont les uns
SÉANCE DU 28 OCTOBRE 1880. 619
ont conservé la forme et tous les caractères normaux de Pommes,
tandis que les autres ont pris la conformation caractéristique de
Poires, même de forme élancée. M. Carrière montre des spécimens
des uns et des autres; il fait même voir une branche sur laquelle
sont encore fixés, à peu de centimètres Tun de l'autre, deux fruits
qui ont ces deux formes dissemblables. Il fait observer toutefois
que ceux de ces fruits qui sont conformés en Poires n'en ont pas
moins pour cela conservé leur nature propre, leur i^ubstance étant
restée celle de Pommes avec sa consistance et sa saveur distinc-
tives. Ce n'est probablement pas la première fois que s'est produit,
sur le même arbre, ce dimorphisme remarquable ; le propriétaire
l'avait vu, il y a deux ans, mais sans y attacher la moindre atten-
tion ; d'ailleurs le fait parait avoir été alors moins prononcé que
cette année. L'an dernier, le fruit avait entièrement manqué sur
cet arbre; mais cette année, il est abondant sous ses deux formes.
Le sujet paraît être âgé d'une quarantaine d'années. M. Carrière
ne sait pas s'il a été greffé ; mais il fait remarquer que la greffe
pourrait être difficilement invoquée pour l'explication du fait,
attendu qu'on sait que le Poirier ne se greffe pas avec le Pommier
ou que tout au moins l'union de ces deux espèces est toujours de
courte durée ; aussi croit-il devoir se borner à communiquer son
observation sans tenter d'en donner une explication quelconque.
Le second point dont s'occupe M. Carrière est relatif aux Pommes
de terre qui, à la suite delà suppression de leurs pousses, ont
donné des productions secondaires. Dans ses commudcations
antérieures sur ce sujet il avait dit que parfois ces Pommes de terre,
au lieu de tubercules, émettent des racines qui, dans certains cas,
en sortent en assez grande abondance pour en former des sortes de
hérissons. Aujourd'hui il présente un sujet de ce genre dans lequel
les coupes transversales montrent que les racines, qui sont très
nombreuses, partent de l'intérieur même du tubercule mère, sans
relation avec les yeux ou bourgeons. Il n'est donc pas douteux,
dit-il, en terminant sa communication verbale, que ces produc-
tions n'émanent de la substance même du tubercule qui s'est
organisée sur divers points de manière à leur donner naissance.
Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents
suivants :
620 NOMINATIONS — SÉANCES DES H ET 28 OCTOBRE 1880.
]° Le Peronospoi^a viticola (Mildeio des Américains) dans le
Vendômois et la Touraine ; par M. Prillieux.
2° Rapport sur un livre de MM. Paillieux et Bois intitulé NoU'
veaux léc/umes d'hiver; expériences d'étiolement pratiquées en
chambre obscure sur cent plantes; M. Prillieux (Ed.), Bap-
porteur.
3» Rapport sur une visite faite au jardin de M. Gauthier (R.-R.);
M. SiROY, llapporteur.
4° Compte rendu de l'Exposition de Senlis; par M. Lecocq-
Ddmesnil.
M. le Secrétaire annonce une nouvelle présentation;
Et la séance est levée à quatre heures moins un quart.
NOMINATIONS.
ÉANCE DU <4 OCTOBRE 1S80.
Admissions à l'honorariat.
MM.
1. BuANTON (Joseph), horticulteur, faubourg Sainl-Cyrice, à Rodez
(Aveyron).
2. Lesbre, à Ebreuil (Allier).
gÊAKCE DU 58 OCTOBRE 1880.
Membres titulaires.
MM.
Carbonneaux (Huberi), propriétaire, au parc du Ferreux, à Nogenl-
sur-Marne (Seine), présenté par MM. Carrière et Guénault.
Patry, jardinier-chef au Jardin zoologique d'Acclimatation, à Neuilly
(Seine), présenté par MM. Geoffroy-Saint-Ililaire et A. Lavallée.
PoTAY, jardinier-cbef au Jardin zoologique de Marseille, à Marseille
(Bouches-du-Rhôae), présenté par MM. Geoffroy-Saint-IIilaire et
A. Lavallée.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. C21
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
MOIS DE SEPTEMBRE ET d'oCTOBRE 1880.
Actualité (L'), (a'« 74, '75, 77 et 79 à 83). Paris ; iD-4.
Annales de la Société d'Horticulture de l'Allier (q» 4 de ■! 880). Moulins ;
in-8.
Annales de la Société d'Horticulture de Maine-et-Loire(\^' et 2e trimestres
de 4880). Angers; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault
(d» 3 de 1880). Montpellier; in-8.
Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube (août
1880). Troyes-, iii-8.
Annales de l'Imtitut expérimental agricole du Rhône (juia et juillet de
4880). Lyon; in-8.
Annales de Vlnstitut national agronomique ( 1878-1879^ n° 3). Paris;
in-8.
Apiculteur [L') (juillet, octobre et novembre 4 880). Paris; in-8.
Application du sulfure de carbone au traitement des vignes phylloxérées'
4* année ; Rapport sur les travaux de l'année 4 879 et sur les ré-
sultats obtenus ; par M. Marion, professeur à la Faculté des Sciences
de Marseille (ic-â rie 118 pages et 4 pi, color,). Paris; 4880.
Bulletin agricole du Puy-de-Dôme (àoûi \H80). Riom; in-8.
Bulletin de la Société botanique de France (session d'Aurillac en 4 879 et
Revue B de 1880). Paris ; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Agriculture du département du Cantal
(2* semestre de 1879 et 1er semestre de 1880). Aurillac; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de la Seine-Inférieure
(le' cahier de 1880). Rouen; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture des Ardennes {ù° 4 5 en
1880). Charleville; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture et d'Horticulture de Vaucluse (août,
septembre et octobre 1880). Avignon; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Poligny (juin et
juillet 1880). Poligny; in-8.
Bulletin de la Société d'Encouragement (juillet et août 1880). Paris ; in-4.
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France (n*-' 47 à 20 de 4880).
Paris ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Clermont [Oise) (septembre 1880).
Clermont; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture d'Épernay (mai et juin 4880).
Epernay; io-8.
622 BULLETIN BIBLIOGRAi'HlQUE.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Genève^i'^ trimestre, octobre 1880).
Genève; in-S.
Bulletin de la Société d'Horticulture de la Côte-d'Ûr (juillet et août 1880).
Dij'in ; in-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture de l arrondissement deMeaux (n» 4 de
1880) Meaux;in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Saint-Quentin
{]" semestre de 1880). Saint-Quentin ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture d'Orléans et du Loiret (1" trimestre
de 1880). Orléans; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Picardie (avril-mai-juin1880).
Amiens; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de petite culture de Soissons (août
et octobre 1880). Soissons ; in-8.
Bidletin de la Société d'Horticidture et de Viticulture des Vosges (a" 30
18.'^0). Epiaal; in-8.
Bulleti'i de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir
(25 août 4 880). Chartres ; ia-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture pratique du Bhône (q»' 37, 38, 39,
à 42 et 44 de 1880). Lyon; iu-8.
Bulletin de la Société pomoloijiquc de France (n» 7 de 1880). Lyon; in-8.
Bulletin de la Société protectrice des animaux (mai, juin et juillet 1880).
Pans ; in-8.
Bidletin de la Société régionale d'Horticulture de Chauny (2» trimestre
de 1880). Cbauny; in-8.
Bulletin de la Société de Viticulture, Horticidture et Sylviculture de
Bulletin de la ville de Paris (n«" 30 à 38). Paris ; feuille in-4.
Beims (novembre 1880). Reims; in-8.
Bulktin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France
(juin 1880). Paris; in-8.
Bulletin d'Insectologie agricole (août 1880). Paris; in-8.
Bulletin du Cercle horticole du Nord (juillet et août 1880). Lille ; in-8.
Bulletin du Comice agricole d'Amiens (n°' 206 à 208 de 1880). Amiens;
feuille in-4.
Bulletin du Comice agricole et Société de Viticulture, Horticulture et Api-
culture de Brioude (n" 39 et 40). Brioudc; in-8.
Bulletin mensuel de la Société d'Acclimatation (juillet et août 1880).
Paris; in-8.
Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de Mantes (octobre
18s0). Mautes; in-8.
Bulletin mensuel de la Société d'Agriculture, d'Bjrticulture et d'Accli-
matation du Var (août et septembre 1880). Toulor. ; ia-8.
Bulletin mensuel du Comice agricole de l'arrondissement de Tarbes
(n"« 5, 6, 7, et 8 de 1880). Tarbes; in-8.
MOIS DE SEPTEMBRE ET CCTOBRE 1880. 623
Bulletin semestriel de la Société d'Agriculture de Joigny (1 *' semestre
d.; 1 880) . Joigny ; in-8.
Bidletlino délia R. Société toscana di Orticultiira (Bulletin de la Sociélé
Royale toscane d'Ilorticullure (cahier de juin 1880). Florence; in-8.
Catalogue lie MM. Baltet frères, pépiniéristes à Troycs (Aube) ,
Catalogue de SI. Basset (C), pépiniériste-horticulleur, à Dreux (Eure-et-
Loir) .
Catalogue de MM. Baudry et Hamel, horticulteurs à Avranches (Manche).
Catalogue de M. Bruant, horiiculleur à Poitiers (Vienne).
Catalogue de MM. Jacquemet-Bonnkfont, père et fils, horticulteurs à
Aononay (Ardèche).
Catalogue de M. Louis Leroy, pépiniériste à Angers (Maice-et-Loire).
Catalogue (extrait du) d'AKDRÉ Leroy (1" août 1880), pépiniériste à An-
gers (Mainc-el-Loirc).
Chronique horticole de l'Ain {\" septembre et 1^' octobre 1880). Bourg;
feuille in-8.
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences
(n°» 9, 11 à 17). Paris, in-4.
Cultivateur {Le) agenais (n«8 3 et 4 de 1S80). Agea ; in-8.
Cultivateur {Le bon) de Meurthe-et-Moselle (n°» 18, 20, 21 et 22 de 1880).
Nancy ; feuille in-4.
Bescriptiones plantarum novarum et minus cognitarum (Description de
plantes nouvelles et peu connues; par M. Ed. Regel; fascic. vu).
Saint-Pétersbourg, 1879; in-S de 263 pages.
Garlenflora (Flore des Jardins, Recueil mensuel général d'Horticulture,
édité et rédigé par le D' Ed. Regel, avec le concours de plu-
sieurs collaborateurs; cahiers d'août et septembre, octobre 1880).
Stuttgart ; in-8.
Journal d'Agriculture du midi de la Fi-ance {imWst et août 1S80). Tou-
louse; in-8.
Journal de V Agriculture (n<" 595 à 603). Paris; in-8.
Journal des Campagnes (n»» 36, 37 et 39 à 44 de 18S0). Paris; feuille iii-4.
Journal des connaissances utiles (n'» 58 à 66). Paris, in-8.
Journal des Roses (1«' septembre 1880). Melun; in-8.
Journal de vulgarisation de T Horticulture (août et septembre 1880). Paris;
in-6.
Lyon horticole (n»* 17, 18 et 19 de 1880). Lyon ; in-8.
Maandblad van de Vereeniging ter bevordering van Tuin- en Landbouw
(Feuille mensuelle de la Société pour le perfectionnement de l'Hor-
ticulture et de l'Agriculture dans le duché de Limbourg, n"' de sep-
tembre et octobre 1880). Maeàlricht; in-8.
Maison de Campagne (La) {n°^ 17 à 21 de 1880). Paris in-8.
Monatschrift des Vereines zur Beforderung des Gartenbaues (Bulletin
mensuel de la Société pour le perfectionnement de l'Horticulture
624 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
en Prusse et de la Société des amis des jardins à Berlin, rédigé
par le docteur L. Wittmack ; cahiers de septembre et d'octobre
4 8»0). Berlin; ia-8.
Moniteur d'Eorticidture (Le) (septembre, octobre et novembre 1880).
Paris ; ia-8.
Revue des Eaux et Forêts (septembre et octobre 1880). Paris; in-8.
Hevue horticole, par M. E.-A. Carrière (uo» 17, 18, 19 et 21 de 1880).
Paris ; in-8.
Revue horticole des Bouches-du-Bhô^ie (juillet et août 1880). Marseille;
in-8.
Science pour tous (La) (3 juillet 1880). Paris ; feuille in-4.
Sieboldia, Weekblad voor den Tuinbouw in Nederland (Sieboldia. Feuille
hebdomadaire pour l'Horticulture des Pays-Bas, n»» 36 à 44 de
1880). Leyde; iû-4.
Société d'Agriculture de TAZ/ter (octobre et novembre 1880). Moulins;
in-8.
Société d'Agriculture, Scioices et Arts de Meaux (1*"^ janvier au 31 dé-
cembre 1879). Meaux; in-8.
Société d'Horticulture de la Gironde (juillet-août-seplembre 1880). Bor-
deaux; in-8.
Société d'Horticulture de l'arrondissement de Senlis (septembre et octobre
1s80). Senlis; in-8.
Société royale d'Horticulture et d'Agriculture de Toitmai (122« Exposition,
en 1880). Tournai; in-8.
Sud-Est (le) (août et septembre 1880). Grenoble; in-8.
The Garden (Le Jardin, journal hebdomadaire illustré d'Horticulture dans
toutes ses branches, cahiers des 4, 11, .18, 25 septembre, 2, 9,
16, 23 et 30 octobre 1880). Londres; iQ-4.
The Gardeners' Chronicle (la Chronique des jardiniers, journal hebdoma-
daire illustré d'Horticulture et des sujets voisins, n" des 4, 11,
18, 25 septembre, 2, 9, 16, 23 et 30 octobre 1880). Londres; in-4.
Vigneron champenois (Le) (i'^', 8 septembre et les no' 1, 2, 3, 4, 5 et 6 au
27 octobre 1830). Epernay; feuille in-8.
Wiener illuslrirte Garten-Zeitung (Gazette horticole illustrée de Vienne,
rédigée par MM. A. -G. Kose.mhal et Jos. Bermann, cahiers de
janvier à juillet 1880). Vienne ; grand iu-8.
Wochenblait des landioîrthschaftlichen Vcreins im Grossherzogthum
Badtn (feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand-
Duché de Bade, n«^ 22 à 24, 32 à 39 de 1880). Karlsruhe; in-4.
Zeitschrijt des landwirthschaftlichen Vcreins in Bayerii (Bulletin de la
Société d'Agriculture de Bavière, cahiers de septembre et octobre
1880). Munich; in-S.
r-S^IO-fr-CB».
NOTES ET MÉMOIRES. — LE PEROiS'OSPORA YITICOLA. 625
NOTES ET MÉMOIRES.
Le Peronospora viticola (Mildeiv des Américains) dans le Vendômois
ETLA TODRAINE (^);
PAR M. Ed. Prillieux.
Les vignes présentaient cette année, vers l'époque de la ven-
dange, aux environs de Vendôme, un aspect tout à fait inaccoutu-
mé. Au lieu d'être couvertes d'un feuillagevert encore ou déjàteinté
des couleurs automnales, elles ne portaient plus que des feuilles
brunes, desséchées et crispées, qui paraissaient brûlées comme si
la flamme ou la gelée les avait ravagées. Bon nombre du reste de
ces feuilles mortes étaient déjà tombées au pied des ceps, ou du
moins il n'en restait plus sur les sarments que les pétioles d'où
le limbe s'était détaché de telle façon que les branches ne portaient
plus que des feuilles desséchées ou de's queues de feuilles. A l'ex- '
trémité des rameaux seulement on voyait assez souvent quelques
petites feuilles naissantes dont le développement annonçait un ré-
veil tardif de la végétation.
hans d'autres pièces, la brûlure^des feuilles était moins complète
et on voyait seulement des places desséchées sur des feuilles encore
vivantes. C'est en cet état que jh trouvai les vignes des environs
de Tours et en particulier de Mettray, dans les premiers jours du
mois d'octobre. Les places brunes et desséchées, d'abord isolées
grandissent aux dépens du tissu vivant ; elles se multiplient, se
confondent et finissent par envahir la feuille entière, comme on le
voit à la mi-octobre, dans le Vendômois.
Si on examine ces feuilles prématurément desséchées, on voit
qu'elles portent au côté inférieur des elflorescences d'un blanc de
neige qui ont quelque ressemblance avec un dépôt de gelée blanche.
C'est là un petit Champignon parasite qui cause la mort du tissu
de la feuille qu'il attaque. Quand il vient de se développer, il est
ainsi d'un blanc pur ; mais plus tard il devient d'une couleur terne,
(I) Présenté le 28 octobre 1880,
40
626 NOTES ET MÉMOIRES.
ua peu rousse et il est alors moins visible. Il a reçu le nom de Pe-
ronospora viticola. Il est fort analogue par son organisation et ses
mœurs au Peronospora infestans qui attaque la Pomme de terre et
qui, en produisant ce qu'on nomme par excellence la maladie de
la Pomme de terre, a causé dans les cultures de si terribles
ravages.
Ce Peronospora de la Vigne est un nouveau venu dans notre
ancien monde. Jusqu'à ces dernières années, on ne l'avait observé
que dans les vignobles de l'Amérique du Nord où il est fort répan-
du et où il est désigné sdus le nom de Moisissure des Vignes (Grape-
vine Miidew). M. Max. Cornu, dès -1877, en France, signalait le
nouveau danger que ce parasite de la Vigne pourrait fuire courir
aux culture?, si l'introduction inconsidérée des cépages américains
amenait dans les vignobles de France une maladie qui semblait
être des plus à craindre {Compt. rend. deVAcad. des Sciences, \ SI 7 ^
2®sero.,p. 210); tandis qu'en Italie M. Pirofta exprimait l'espoir que
'le Pero7iospora viticola ne viendrait pas comnae le Phylloxéra
infester les vignobles de la vieille Europe (/ Funghi parassiti del
Vitifjni. Milan; 1877).
Cette invasion redoutée du vignoble français par le parasite
américain est aujourd'hui accomplie. En 1878, M. Planchpn le
reconnaissait sur les feuilles d'un cépage américain, le Jacqucz,
dans le sud-ouest de la France; en 1879, on le signalait encore
dans la vallée du Rhône, dans l'Est, dans la Savoie et dans le dé-
partement du Doubs (M. Vaissier, n° du 3J octobre du Courrier
Franc-Comtois).
Je viens de l'observer à la limite n(.rd-ouest de la culture des
vignes en France ; il n'y a plus à douter que notre pays tout entier
est aujourd'hui envahi.
Qu'a-t-on à redouter dans notre pays- de ce nouvel ennemi de
nos vignes?
Les opinions sont asstz partagées sur ce point : il semblerait
en eCfet qu'en Améiique le Peronospora de la Vigne cause des
dommages fort différents, selon les climats. « D'après M. Georges
Hussmann {The cultivation of the native grapc; Nfw-Yoïk), le
Wildew emporte parfois dans le Missouri, dit M. Planchon {Vigne
américaine, 1880 p. 14), les deux tiers de la récoltedu Gattiwba. »
LE PERONOSPORA VITICOLA 627
Mais il a soin d'ajouter que « sous ce climat excessif, il apparaît
du I^'" au 4 5 juin. » Dans le Massacliussels, au contraire, il ne se
montre qu'en automne et ne cause aux vignes à peu près aucun
dommage. Voici les intéressants renseignements que donne à ce
sujet le savant professeur de Cambric'ge (Massachussets),
M. Fariow (Bulleûin of the Bussey Inslitution ; mars 1876):
et On doit naturellement supposer qu'un Champignon aussi
» commun que le Peronospora viticola, qui se trouve souvent
» sur toutes les feuilles de la Vigne, a des effets désastreux sur la
ï) récolte. Ce n'est cependant pas le cas. Ce Champignon n'attaque
» pas les grappes elles-mêmes : en outre, du moins dans la Nou-
» velle- Angleterre, il n'apparaît pas avant le 1«' août, et son
» 'action de biûlure n'est pas tiès évidente sur les feuilles avant
» le mois de septembre. En ce qui touche la culture en plein air
» dans les Etats du Nord, nous sommes disposés à penser que
» non seulement il n'y arien à craindre du Pei^onospora viticola,
» mais encore qu'au contraire ce parasite est même utile dans
» la pratique. Nos Vignes indigènes ont une végétation luxuriante
» et une quantité surabondante de feuilles ; ce qu'il y a à craindre,
» c'est que, dans nos courts étés, les grappes ne soient pas assez
» expo.-ées au soleil pour mûrir. Le Peronospora arrive, croyons-
» nous, à un moment où la Vigne a atteint toute sa croissance
» pour la saison et où le point important est que les grappes que
» couvre le feuillage puissent mûrir. En desséchant les feuilles
» le Peronospora permet au soleil de frapper les raisins et il ne
» nuit pas aux Vignes qui continuent de vivre durant des années,
» sans souffrance apparente. »
En sera-l-il de même en Europe? Ce que j'ai vu cette année
dans le Vendômois permet de Tespérer. Sans aller aussi loin que
M. farlow et considérer le développement du Peronospora sur
nos Vignes comme un bienfait, on peut du moins, je crois, re-
garder comme exagérées les craintes que Ton avait d'abord con*
eues et se rassurer sur les nouveaux désastres dont nos vignobles
paraissaient menacés.
Gomme dans le nord de l'Amérique, le Peronospora n'a apparu
cette année en Tourairie et dans le Vendômois que vers le com-
mencement de septembre. En brûlant les feuilles il n'a en aucune
628 NOTES ET 5IÉM0IRES.
façon nui à la complète maturatioD des rares grappes que por-
taient cetîe année les ceps.
Uû propriétaire des environs de "Vendôme, M. DujarJin-Beau-
metz, que j'interrogeais sur l'état de ses vignes, me répondait :
« Les vignerons du Vendômois ne sont nullement émus de la
chute des feuilles dont vous me parlez; ils considèrent que sa
cause toute naturelle est une gelée blanche... Cette circonstance
n'a eu aucune conséquence fâcheuse pour les vendanges fort peu
fructueuses que nous avons faites. Les grappes étaient fort rares,
mais elles se sont développées et ont pu mûrir dans de bonnes
conditions... Cette chute des feuilles paraît être sans mauvaise in-
fljence sur la santé de la Vigne qui est satisfaisante. Le bois a
déjà une excellente couleur et la taille semble devoir se faire dîns
de bonnes conditions. » A ces renseignements était jointe une
feuille de Pinot d'Aunis dont le dessèchement prématuré était
attribué à la gelée blanche et où je reconnus sans peine de nom-
breuses toufles du Peronospora viticola.
J'espère que des renseignements nouveaux venant d'autres con-
trées de la France viendront confirmer les renseignements rela-
tivement rassurants que j'ai l'honneur de communiquer à la So-
ciété sur les conséquences de l'inva&ion de nos vignes par le
Mildfew des Américains.
Note sur un insecte nuisible a l'Oseille cultivée (1);
Par M. Maurice Girahu.
A la suite de la séance du 23 septembre <880, le bureau de notre
Société m'a adressé un bocal contenant des insectes, avec cette seule
note : « ces insectes attaquent particulièrement les feuilles d'O-
seille. H
L'espèce appartient aux Coléoptères, à la tribu des Chrysoméliens
ou Phytophages, à la famille des Chrysomélides ou Chrysomèles
vraies. On sait que dans celles-ci il y a un ceitain nombre
d'espèces oflrant de vives et riches couleurs, au point que certaines
(1) Présentée le 14 octobre 1880.
SUR UN INSECTE NUISIBLE A l'oSEILLE. 629
sont employées pour la parure, mêlées aux fleurs artificielles.
L'espèce qui dous a été remise est une très-jolie Chrysomèle, de
trois àqiia're millimètres de longueur, d'un éclat métallique bril-
lant, vert doré dans la plupart des sujets, paifois d'un vert iranc,
tirant plus ouitioinssur le bleu.G'estle Gastrophysa Raphani Fabr.,
espèce commune partout, trouvée d'abord sur une mauvaise
herbe irritante qu'il faut détruire, la lïapiste ou Ravenelle^
Baphanus jRaphanislrum Linn. ou Raphanistrum arvense MÉRiT.
On la rencontre fréquemment sur les Rumex sauvages, notamment
sur les bords de la Marne. A l'état d'adulte et surtout de larve, cette
Chrysomèle crible leurs feuilles de trous. iMalheureusement elle
a passé avec prédilection sur l'Oseille cultivée, et tous les catalogues
l'indiquent principalement comme vivant sur cette plant^;. La
femelle pond sur les feuilles des amas de petits œufs jaunes, d'où
naissent des larves qui rongent les feuilles. Il y a peu de temps,
cet insecte était envoyé à la Société d'insectologie (I) par le Prési-
dent de la Société d'Horticuitured'Etampes; il avait complètement
détruit, en huit jour?-, une surface de mille mètres d'Oseille, au
point qu'on avait dû renoncer à la culture de l'Oseille dans ce
jardin.
Le meilleur remède à employer contre ce G^léoptère qui vole
bien est de ramasser les adultes de grand matin , engourdis par la f raî-
cheur,tt de les biûler.Commece moyen peut ê recoûleux, pourun
légume d'aussi peu de valeur que l'Ostille, il sera probablement
plus .'•impie de jeter de la chaux en poudre sur la plante ou mieux,
de la naphtaline brutemêlée de sable, dont la forte odeur éloignera
les Ghrysomèles, de même qu'elle chasse les Attises des Crucifères.
On lavera bien l'Ofeille avant de l'employer.
Oa pourrait aussi faucher l'Oseille, de grand matin, au ras du
sol et la brûler ensuite avec les œufs, les larves et les insectes
adultes qui s'y trouveraient. Quand l'oseille aura repoussé, il est
peu probable qu'il soit revenu d'ailleurs des Chrysomèles en assez
grand nombre pour causer un dommage sérieux.
(_1) DnU.d'Insectol. agricole, n° 6,juiQ !8î0, p. 82.
630 EAPPORTS.
RAPPORTS
Rapport sur les Bégonias tubéredx de MM. Coutdrier et Robert,
HORTICULTEURS A ChATOU (Se1NE-ET-0iSE) (1) *,
M. Barré, Rapporteur. *
Messieurs,
Au commencement de l'année dernière^ MM. Robert et Coutu-
rier, les grands cultivateurs de Bégonias tubéreux, obtenaient de
la Société centrale d'Horticuliure de France qu'une Commission
fût chargée d'aller visiter leurs cultures.
Après cette visite, il fut fait un B apport favorable demandant
une récompense pour ces habiles horticulteurs qui sèment et cul-
tivent, depuis plusieurs années, les Bégonias tubéreux par milliers,
et qui en ont obtenu des nouveautés très belles.
Les nouveaux succès qu'ils ont encore eus cette année les ont
déterminés à adresser une riouvelle demande de Commission pour
l'examen de leurs nouveaux semis.
Dans la séance du 23 septembre dernier, M. le Président a dé-
signé pour faire partie de cette Cornission MM. Lequin, qui a été
élu Président de cette Commission, Landry, Tabernat et Barré,
Rapporteur. Se sont excusés ppr lettre, MM. Paintèche, Fontaine
^Gustave) et Vauvel.
^.'ette Commission s'est rf-ndue, le 26 septembre, chez MM. Ro-
bert et Couturier, rue des Calèches, n» 22, à Chatou (Seine-et-Oise),
qui nous ont rfçus pour nous guider dans leur établissement où
sor'- leurs cultures de Bégonias tubéreux objet de notre mission.
Dans la première partie de cet établissement sont les semis de
cette année qui sont fn fleur. Il y a là environ douze mille
plantes qui, presque toutes, ont atteint le but désiré qui était d'a-
méliorer et de fixer le beau type auquel elles appartiennent, for-
mant une race nouvelle et précieuse pour l'ornement des jardins en
raison de sa rusticité et de son abondante floraison. Dans cette
race les fleurs se détachent nettement du feuillage étant portées
par des pédoncules forts et droits, longs de 20 à 30 centimètres ;
elles sont grandes, de couleur rouge ou vermillon et bien érigées,
{1) Présenté te U octobre 1880.
SUR LES BÉGONIAS TUBÉREUX DE MM. COUTURIER ET ROBERT. 631
ce qui a fait nommer erecta cette nouvelle catégorie obtenue par
M. Vallerand, il y a déjà plusieurs années. Aujourd'hui les semis
l'ont à peu près fixée et bien améliorée. On en voit la preuve dans
les semis de celte année que nous avions devant nous, qui rentrent
à peu près pour neuf dixièmes dans ce beau type, tandis que l'autre
dixième ofîre d'autres coloris, plus ou moins beaux mais inférieurs
aux autres.
Dans l'autre partie de l'établissement il y avait environ sept à
huit mille Bégonias tubéreux en plantes provenant des semis de
l'année dernière et des années antérieures, ainsi que des semis de
cette année qui ont été repiqués tard et qui commençaient seule-
ment à fleurir.
M. Couturier nous a montré une planche de semis venus de
fécondations opérées avec des ei-ecta et d'autres variétés du com-
merce. Il n'est provenu rien de bon de ce croisement ; la plus
grande partie des plantes ont des coloris faux et des petites fleurs.
C'est ce qui prouve la supériorité de cette variété nommée
erecta superba qui, fécondée par elle-même, se reproduit bien sans
dégénérer.
Nous avons remarqué dans celte visite que les semis de celte
année sont mieux fixés et plus beaux que ceux de l'année dernière;
les fleurs en sont plus grandes. Nous avons surtout remarqué une
plate-bande, au nord d'un mur, où étaient des semis de cette année.
La Commission a été unanime à dire que. ces plantes sont le nec
plus ultra des plantes à grand ejffet pour l'ornement des jardins.
Mais l'exposition nord où elles étaient contribuait pour beaucoup
à leur beauté ; car on a vu des plantes belles l'année du semis qui,
l'année d'après, ne produisaient aucun efl'et en d'autres mains parce
que, pour hâter la végétation, on les avait fait pousser en serre trop
chaude et n'ayant pas assez d'air ; de là on les avait livrées brus-
quement à la pleine terre et au plein soleil. Dans cette situation
la végétation s'était arrêtée ; les plantes avaient pris la Grise et ne
produisaient pas l'effet qu'elles auraient produit si elles avaient
été plantées ayant encore peu poussé et à une exposition nord ou
à mi -ombre.
Il faut espérer qu'en multipliant en grande quantité cette belle
variété, comme plusieurs horticulteurs le font, on encouragera à
6S2 RAPPORTS.
propager ce beau type de plantes qui, par rhybridation, a donné
de belles plantes entre des mains habiles, mais qui, entre d'autres
mains, a produit la plus grande partie des mauvaises plantes
livrées au commerce et répandues jusque dans les plus petits
bourgs de province où on en voit des quantités à petites fleurs, de
coloris faux et sans effet.
Il est heureux que des horticulteurs multiplient en grande quan-
tité le beau type du Bégonia erecta superha qui est presque fixé
par le semis, fécondé par lui-même. Tels sont MM. Robert et Cou-
turier qui obtiennent ces planles en grande quantité. D'après leurs
calculs, en retirant de leurs semis, pour les anéantir, les plantes
dequalité inférieurequi en forment environ un dixième, il leur reste
encore dix-huit à vingt mille tubercules à livrer au commerce.
En résumé, la Commission a félicité MM. Couturier et Robert
du succès qu'ils ont obtenu dans leurs semis de cette année ; elle
sera très heureuse de voir ces habiles horticulteurs recevoir la
juste récompense que la Commission qui a visité leurs cultures
l'année dernière a déjà demandée pour eux.
Rapport sur l'odvrage te MiM. Paillieux et Bois intitulé : Nou-
veaux Légumes d'hiver. Expériences d'étiolement pratiquées
EN chambre obscure, SUR CENT PLANTES (1) ;
M. Ed. Prillieux, Rapporteur.
Messieurs,
La lumière a sur la végétation et sur la croissance des plantes
une influence considérable; quand elle vient à manquer, la vie
s'allère,certainesfonctionsnes'accomplissentplus, certains organes
se déforment, certains produits disparaissent. Lr plante qui s'est
développée à l'obscurité a un aspect, une couleur, une consistance
et même une composition et par suite une saveur autres que celle
qui a poussé en plein jour: ellese décolore etblanchit; les parties qui
au soleil seraient ligneuses et dures restent tendres et s'allongent
démesurément ; les saveurs brûlantes ou amères s'affaiblissent. Ces
modifications de la structure et de la composition normales dues
4) Présenté le 28 octobre 1880.
SUR UN OUVRAGE DE MM. PAILLIEDX ET BOIS. 633
à l'absence de la lumière sont désignées sous le nom d'étiolement ;
elles constituent pour la plante un état maladif qui devrait à la
longue entraîner la mort, mais que parfois nous savons utiliser et
que nousproduisons artificiellement pour faire de certaines plantes
un aliment plus agréable. Depuis longtemps en effet l'horticulture
a recours à l'étiolement pour produire des légumes et des salades
moins acres et moins amères.
Ne pourrait-on pas, en faisant blanchir à l'obscurifé certaines
plantes que l'on ne cultive pas parce qu'elles ont un goût trop fort
et désagréable, en tirer des aliments nouveaux qui seraient bons
à manger? Telle est la question que M. Paillieux s'est proposé de
résoudre expérimentalement, avec l'aide de son collaborateur
M. Bois, — Déjà H. Ltcoq avait signalé ce sujet de recherches
comme offrant un grand intérêt pour l'horliculture. MVI. Paillieux
et Bois sont les premiers à reconnaître et à proclamer l'initiative
de Lecoq, car ils publient, en tête du petit traité qu'ils vous ont
présenté, la note dans laquelle le savant professeur d'Histoire na-
turelle de Glermont-Ferrand promettait de doter l'Horticulture de
plus de deux cenis légumes nouveaux. MM. Paillieux et Bois ont
présenté dans leur petit livre l'exposé méthodique des expériences
qu'ils ont faites dans la voie indiquée par Lecoq et les résultats di-
vers qu'ils ont obtenus en soumettant à l'étiolement, soit desplantes
sauvagjes qui ne sont pas considérées comme alimentaires, soit des
plantes qui sont cultivées déjà mais pour d'uutres organes que les tiges
et les feuilles que l'étiolement peutrendre comestibles. — Toutes les
plantes étiolées ne produisent pas de bons légumes ni même
des salades agréables. Il y a, pour employer un terme nouveau
dont se servent MM. Paillieux et Bois, des étiolais trop fades, d'autres
de trop haut goût ; parfois le mélange des uns avec les autres pour-
rait fournir une assez bonne salade, mais il faut bien reconnaître
qu'il y en a un certain nombre tout à fait sans valeur.
MM. Paillieux et Bois ont fait porter leurs expériences sur
100 plantes: ils les classent, d'après lesproduits qu'ils en obtiennent,
en trois séries. Dans la première ils placent celles qui donnent des
étiolais de bon goût et dont on peut recommander la production;
elles sont au nombre de 18. La seconde série comprend les plantes
qui n'ont donné que des résultats médiocrement satisfaisants, et
634 RAPPORTS.
enfin , la troisième celles dont les éliolats ne sont pas utilisables.
MM. Paillieux et Bois ont jugé non sans raison qu'il ne suffisait pas
d'indiquer les plantes dont ils pensent qu'on peut obtenir des
légumes et des salades dignes d'entrer dans la consommation,
mais qu'il serait utile pour ceux qui voudraient continuer des re-
cherches dans cette voie de connaître aussi les insuccès ; on pourra
ainsi éviter de renouveler des tentatives reconnues stériles.
MM. Pdillieux et Bois recommandent particulièrement de sou-
mettre à l'étiolement des plantes qui, comme le Céleri-rave, le
Salsifis, lf3 Persil, le Radis rose d'hiver de Chine, etc., peuvent
être cultivées à deux fias. Les excédents de plantes non employées
fourniraient aussi en hiver des produits d'une autre nature qui
seraient très avantageusement utilisés. Muis la plante sur laquelle
ils attirent le plus particulièrement l'attention et dont l'étiole-
ment devrait à leur avis procurer de grands profits est l'Artichaut.
Quand les plants de cette espèce sont épuisés par trois années
de production, on les arrache. Les vieilles racines sont jetées au
feu et au fumier par millions, chaque année. MM. Paillieux et Bois
assurent qu'on en pourrait encore obtenir aisément et à peu de
frais, en les soumettant à l'étiolem-nt, des cardes d'Artichaut
d'uQ goût très délicat et qui étaient autrefois préférées même aux
G irdons d'Espagne, lis pensent que l'étiolement des cardes d'Ar-
tichaut pourrait se pratiquer comme celui de la Barbi-de-Capucin
et que les producteurs de ces salades pourraient facilement donner
à leur industrie une extension considérable en y ajoutant la pro-
duction des Cardes.
Les recherches et observations de MM. Paillieux et Bais, quisonl
exposées avec la plus grande sincérité, dans le petit livre qu'ils
ont ofl'ert à la Sooiété nationale d'il jrticulture, méritent, je pense,
Messieurs, tous vos encouragements. J'espère être approuvé de
tous en proposant non seulement d'adresser à nos collègues les fé-
licitations et les remerciements de la Société, maisen les engageant
à poursuivre leur œuvre et à faire produire en assez grande abon-
dance ceux des étiolats auxquels ils reconnaissent le plus démé-
rite pour que nous puissions tous en apprécier, nous-mêmes l'a-
gréable saveur.
SUR LES JARDIXS DE M. ARRAULT. 63^
Rapport sur les jardins de M. Arrault, a Coubert (Seine-et-
Marne) (I);
M. Michelin, Rapporteur.
Messieurs,
Une Commission composée de MM. Hardy, Jamin, Bonnel et
Michelin, a été nommée, le 13 mai dernier, à l'efifet de visiter, à
Coubert (Seine-et-Marne), la propriété de M. Arrault, membre de
notre Société, Ce propriétaire achetait, en 1874, une maison de
campagne avec jardin ayant un hectare environ de superficie.
Ce jardin entouré de murs, fournissant 350 mètres d'espaliers
dont 20O au nord et 150 au sud, avait un sol un peu épuisé qui
donnait peu d'espoir au nouveau possesseur, amateur très zélé
d'horticulture et qui voulait s'adonner tout particulièrement à la
culture des arbres fruitiers. Désireux de pratiquer celle-ci sur une
grande échelle, M. Arrault, pour mieux atteindre son but, fit, en
1875, Tacquisition d'un nouveau terrain de deux hectares environ,
séparé de son domaine par un chemin, mais situé en face et pris
sur les champs en labour. L'examen de la Commission devait
donc porter sur environ trois hectares en majeure partie consa-
crés aux arbres fruitiers et en pleine exploitation.
Ce fut le 6 juillet dernier que la Commission se rendit à Coubert
pour remplir son mandat. Au dernier moment, au grand regret
de ses collègues, M. Hardy fut empêché de se joindre à eux.
C'est en l'année 1875 que le nouveau jardin fut pris sur la
plaine. Sa plantation, commencée la même année, était terminée
en 1876; il fut préalablement nivelé, défoncé, fumé, préparé avec
le plus grand soin et entouré de murs destinés à recevoir des
arbres fruitiers.
Ces murs crépis en plâtre sont hauts de trois mètres et cou-
verts de deux rangs de tuiles gaufrées, posées sur une gorge ou
console en plâtre, de 5 ou 6 centimètres de saillie et soutenant les
tuiles dont elles diminuent la portée : la saillie protectrice est
d'environ 30 centimètres. L'étendue des murs ssrvant d'espa-
liers, dans la nouvelle propriété, est de 615 mètres; il y a donc
dans les deux propriétés 960 mètres de longueur de murs affectés
(1) Présenté le 23 septembre 1880.
636 RAPPORTS.
à la culture des arbres fruitiers. L'étendue des grands contre-
espaliers élevés à la hauteur des murs et sur lesquels sont étalés
des Poiriers est de 479 mètres.
Celle des petits contre-espaliers à trois brandies verticales, de
513 mètres.
Celle des cordons de Pommiers et Poiriers à deux étages de
1 800 mètres.
Ces chiflfres n'ont rapport qu'à la nouvelle propriété.
Toutes les plantations sont dressées en palmettes Verrier sur
des fils de fer galvanisés, avec raidisseurs, et tendus sur des arma-
tures en fer avec contre-forts aux extrémités et solidement établis.
Les poteaux en fer qui soutiennent les fils de fer, dans les grands
contre-espaliers, et qui sont espacés de 7 mètres, sont surmontés
de supports en fer placés au sommet, en travers et qui sont des-
tinés à recevoir des abris. Tous ces appareils, tous ces murs,
toutes ces plantations ont, en résumé, pour objet la culture de plus
de 3 000 pieds d'arbres. Les cordons de Pommiers en bordure
d'allées, dressés sur fils de fer, se voient partout.
Le sol est de première qualité et composé de O^ 40 à 0^80 de
terre noire sous laquelle eet une couche de 1'" 50 à 3 mètres de
terre rouge sur un lund de pierre de meulière.
Ici, Messieurs, vous le voyez l'art est uni à la nature pour
prépaier une belle et intéressante exploitation arboricole et, sans
rien exagérer, on attribuerait à cet ensemble la qualification de
jardin-modèle, de jardin-école, surtout lorsqu'on s'est rendu
compte du choix très éclairé des variétés qui ont été réunies. La
Commission aurait vu le tout en pleine végétation, en plein rap-
port, si les gelées exceptionnelles de l'hiver dernier n'étaient
venues assombrir le tableau et y produire ou des lacunes ou au
moins des atteintes sérieuses. C'est cette circonstance même qui
a engagé M . Arrault à mettre à même notre Société de faire
constater la nature des dégâts éprouvés sur un point donué des
environs de Paris et en même temps, la nature des travaux qu'il
avait faits pour créer une culture fruitière de première importance.
Mon Rapport, pour répondre à ces vues, sera donc à deux fins;
et, après cet aperçu préliminaire, je retracerai le parcours suivi
par la Commission, en intercalant dans la description des lieux
SUR LES JARDINS DE M. ARRAULT. 637
et des cultures le détail des dégâts dont les arbres portent des
traces.
Notre point de départ ayant été à la maison d'habitation, je
commencerai par le jardin qui l'entoure. Néanmoins, avant d'en-
trer dans ces détails descriptifs, je dois vous faire envisager la
position topographiquft de la propriété dont il est question et que
vous pourrez vous représenter sur un vaste plateau très élevé, peu
avancé dans la Brie et peu au delà de Brie-Comte-Robert. De
Brie-Comte-Robert à Coubert, les arbres de la plaine, les Pom-
miers à haute tige surtout, offrent le tableau d'un désastre très
étendu; aussi la Commission devait s'attendre à constater des
dommages sérieux en arrivant au terme de son voyage; vous
verrez^ Messieurs, que ses prévisions étaient malheureusement
fondées.
Ancien jardin.
Auprès de la maison est un bosquet de grands arbres d'agré-
ment et à côté se trouve un jardin potager entouré de murs.
Sur l'espalier exposé au su i :
Un Poirier en palmette double à trois séries, variété Olivier
de Serres, a bien résisté ;
Un Poirier Beurré Diel, dans les mêmes conditions, est aux trois
quarts mort ;
Un Cerisier à haute tige, variété Reine-Hortense, dont le tronc
avait 40 centimètres de diamètre, est entièrement perdu.
En reprenant l'espalier, on voit un Pécher, variété Bonouvrier,
paraissant en partie gelé, mais reprenant fort bien.
Sur le mur au levant :
Trois Abricotiers en espalier ont bien résisté.
Un Doyenné d'hiver à la suite est en bon état ; mais un Bru-
gnonier est perdu.
Espalier au nord :
Un Cerisier en espalier Belle de Sceaux est bien conservé; il en
est de même pour les arbres suivants qui sont dans la même posi-
tion : Poiriers Louise Bonne, Conseiller de la cour. Beurré Diel.
Les Noisetiers n'ont pas souffert ; plusieurs arbres de diverses
natures ont souffert ; plusieurs Ifs sont morts; un seul ne l'est pas
tout à fait.
6cl8 RAPPORTS.
Une fois pour toutes, j'expliquerai que tous les arbres dressés
en palmettes le sont dans la forme Verrier.
Jardin et clos nouvellement annexés.
Après être sorti de l'enceinte et avoir traversé un chemin
communal dit de la Messe, on entre dans la partie nouvellement
acquise où se trouve d'abord une cour renfermant la maison du
jardinier et des bâliments accessoires construits en 1876, tels que
hangars, poulaillers, serres, pompe avec manège, réservoir. Le
tout se divise en deux parties à peu près égales : à droite, un pré
planté, disposé en verger de forme carrée, dont les quatre côtés
sont plantés d'espaliers et contre-espaliers; dans le milieu, cinq
massifs d'arbres fruitiers et une plantation d'arbres à haute tige;
à gauche, un jardin potager qui sera décrit ci-après.
Verger ou pré planté.
En premier lieu, la Commission entrant dans le pré a suivi,
h l'est et en longeant le chemin de la Messe, une allée de i 00 mè-
tres de longueur bordée d'un côté de 112 Pommiers Api sur
Paradis à trois branches et, de l'autre, d'un cordon double d'Api.
Les Pommiers dirigés en cordons doubles sont partout greffes sur
Paradis pour le cordon inférieur, sur Doucin pour le cordon
supérieur.
Celte bordure de Pommiers est non seulement intacte, mars en
pleine et remarquable fructification. De ce côié, un simple treillage
en bois iépare le clos du chemin de la Messe qui le longe. Dans
le haut à l'est, comme dans le bas à l'ouest de cette enceinte,
on a évité les murs, pour ne pas masquer la vue de la maison.
Eu suivant cette allée on signale :
20 Poiriers Beurré Diel ; ,
12 — Curé pour greffer; / palmettes Verrier
1 Olivier de Serres ; l à sept branche s.
33 Poiriers y
On a remarqué en pasant plusieurs Coignassiers à haute tige et
des Néfliers qui sont morts, et au contraire un Poirier Olivier de
Serres en espalier et un en plein vent qui sont en bon état.
En suivant et en passant à l'exposition du sud se présente un
mur de clôture de 106 à HO mètres de longueur environ, cons-
SDR LES JARDINS DE M. ARRAULT. 639
truit sur le plan indiqué plus haut; il est garni de palmettes
Verrier, à deux ou trois séries, soit cinq ou sept branches.
14 Poiriers: \ Belle Angevine; 5 Passe-Crassane; 2 Doyenné
d'Alençon; 2 Bergamotte Crassane; 2 Bon-Chrétien d'hiver;
2 Saint-Germain d'hiver sont exempts de toute atteinte des gelées.
Au milieu sont 21 Pêchers de 16 variétés différentes.
Sur ces 21 arbres il eu est qui sont morts ; mais on a dû receper
tous ceux qui ne l'étaient pas. Je dois dire qu'entre autres les
Pêchers Early Rivers et Salway ont bien résisté.
16 Poiriers (f 5 Doyenné d'hiver et 1 Belle Angevine) dressés
sur cinq branches terminent le mur; non seulement ils ont bien
supporté l'hiver, mais encore ils sont superbes et couverts de
fruits.
Devant ce mur, et à S." 65 d'écartement dudit, est un contre-
espalier de 127 Pommiers Calville blanc, sur Paradis, à trois
branches.
De l'autre côté de l'allée et bordant la prairie est un double
cordon de Calville blanc espacés de 6 mètres, l'inférieur greffé sur
Paradis, à 0"° 40 au-dessus du sol, le supérieur à 0"80, sur
Doucin. Ces arbres ont souffert ; on a dû en rabattre.
Au fond du terrain, par rapport à la maison d'habitation, et à
l'exposition de l'ouest, il y a absence de mur, comme à l'extrémité
opposée, et un simple treillage en bois, de 1'"65 de hauteur, sépare
le clos de la plaine, sur une longueur approximative de 100 mètres.
Ce côté est exposé aux coups de vent du couchant.
Une plantation de 48 Poiriers en contre-espalier, palmettes
Verrier à sept branches, fait face au treillage dans toute sa lon-
gueur; on y relève 10 Bergamotte Espéren, 6 Bioom Parck (sur
franc), 10 Passe-Colmar, 10 Doyenné d'Alerçon, 12 Catillac.
Devant, toujours d'après le mêmemoie, 123 Pommiers Reinette
de Canada sur Paradis, à trois branches ; et en face, au bord du
pré, un cordon double de Pommiers également variété Reinette de
Canada.
Bien que cette variété ait généralement succombé sous les
atteintes du froid, je dois dire qu'ici ces arbres ont pu n'être qu'en
partie rabattus, attendu qu'ils ont été protégés par les neiges qui
ont été amoncelées en cet endroit.
640 RAPPORTS.
Le quatrième côlé du pré, opposé à l'espalier du sud, est ainsi
composé : sur une longueur de 100 mètres, un mur de 45 mètres
sépare l'enclos de la cour du jardinier ; il est semblable aux précé-
dents, et la ligne qui le sépare du potager est continuée par un
treillage en bois devant lequel est une rangée de Framboisiers re-
montants.
Le mur est couvert par 16 Poiriers Beurré d'Hardenpont à
sept branches, et 5 Pommiers Reinette de Canada. Les 16 Poiriers
d'Hardenpout exposés au nord ont un peu souffert; plusieurs ont
perdu des branches ; mais aucun n'a dû être recépé ; tous seront
sauvés, on l'espère, avec du temps et des soins.
Devant le mur, et avec l'écartement indiqué plus haut, une
ligne parallèle de 50 Pommiers en contre-espalier à trois branches,
de Calville de Saint-Sauveur, et, de l'autre côté de l'allée, en
bordure du pré, un cordon double de Pommiers appelés ci-devant
par erreur Lineous pippin et qu'il convient de dénommer Yellow
belle tleur, et en avant des Framboisiers, une ligne en contre-espa-
lier à trois branches de 65 Pommiers même variété Yellow belle
fleur eu belle fleur jaune, et du côlé du pré, un cordon double de
Pommiers semblables.
Au centre de ce verger, sur la pelouse, sont plantés six massifs
détachés, composés comme suit :
No 1, au nord. Le premier, de Groseilliers à grappes, collection
qui n'a pas soulïert du froid.
No 2, au nord, à la suite, en se dirigeant vers l'ouest, dans un
massif en forme de triangle, 19 Pruniers en buisson, plus, dans
Jes intervalles, des Pommiers Yellow belle fleur en fuseau. No-
tons que cette variété a bien résisté à la gelée. Grâce à leur jeu-
nesse, les Pruniers ont peu soulïert; deux, le Montfort et Bleu de
Belgique ont été un peu atteints ; mais il est juste de dire qu'ils
manquaient de vigueur. On voit groupés les Monsieur, Monfort,
Sainte-Catherine, Agen, Damas, Jeff'erson, Kirks, Laurence Gage,
Coe's Golden, les différentes sortes de Reine Claude, etc.
Le no 3, à l'ouest, est en Pommiers Reinette de Canada et Cal-
ville.
N° 4, également à l'ouest, 86 Pommiers de 18 variétés diflë-
rentes représentées chacune par 5 pieds, une seule exceptée.
1
SUR LES JARDINS DE M. ARRAULT. 641
Les massifs nos 3 et 4 sont traités en gobelet ; le froid les avait
tous atteints ; ils ont dû être recépés ; mais ils repoussent parfaite-
ment et seront refaits en deux ans.
L'î massif n° 5 renferme une collection de Cerisiers, la plupart
de la catégorie des Montmorency, en pyramide. Ils ont très peu
souffert et ont repris de la vigueur.
Le massif n° 6 est formé d'une collection de Groseilliers épi-
neux qui ont peu souffert et de 2 Néfliers qui ont été gelés,
mais qui repoussent du pied. Enfin quelques Gassis&iers et quel-
ques Apis sont dans les vides : les premiers ont peu soufierL Con-
trairement à ce qu'on a déjà remarqué, les Apis ont dû êire en
partie recepés.
Arbres à haute tige dans le pré.
4o 25 Pommiers en 17 variétés tous moris, moins trois d'ori-
gine russe. Ces Pommiers se composent des variétés les plus ré-
pandues.
2° 27 Poiriers tige dont le détail est à observer pour l'eff'et des
gelées de l'hiver.
2 Beurré d'Angleterre un peu atteints ; 1 Baronne de Melio,
idem; 1 Bonne de Maline?, idem; 2 Dayenné d'Alençon n'ont
pas de mal; i Bioom Parck, idem ; 1 Olivier de Serres, idem;
1 Bargamotte Espéren, idejn; 2 Catiihc ont souffert; \ Chat
brûlé, peu de mal ; 3 M irtin Sec, idem ; 2 Joséphine de iMalines,
assez malades ; 1 Louise Bonne d'Avranches, mort ; 1 Epargne,
idem; 1 Doyenné de juillet, malade; 4 Beuné d'Apremont, mort;
6 Passe-Colmar, très malades ou morts. — Total, 27.
3° Cerisiers : 1 Impératrice Eugénie, état de souffrance ; 3 Reine
Hortense, 1 atteint, 2 intacts ; 2 Royale ont souffert; 2 Belle
de Sceaux se refont ; 1 Guigne Aigie noir, idem ; 1 Bigarreau
Napoléon, très malade; \ Bigarreau d'Espéren, malade. — Total,! I.
4" Pruniers : 3 Goe's Galden drop, 2 morts, 1 bon ; 3 Jtfferson,
ideiyi; 3 Kirks, 2 malade?, 1 bon ; 2 Mirabelle, état de souffrance;
4 Montfort, assez bon état ; 1 Monsieur, idem; 3 Reine Claude
ordinaire, idem ; 1 Reine de Bavay, ide7n. — Total, 17.
5° Abricotiers : 1 Royai, assez bon ; 1 Pèche, malade ; \ Beaugé,
assez bon ; 1 Viart, mori; 1 Aîbergier de Tours, mort. — Total, 5.
&o Divers : 1 Mûrier noir d'E -pagne, mort ; 3 Cliàiaiguiers, tige
41
642 COMPTES RENDUS d'eXPOSITIONS.
morte, repousse du pied ; 2 Coiguassiers du Portugal, idem ; S Pê-
chers tige, idem. — Total, 10.
La plantation d'arbres à haute lige, comme on le voit, a été
très maltraitée. Dans cet examen, on remarque que les mêmes
variétés, selon les circonstances qui leur étaient propres, ont eu
un sort différent ; néanmoins, dans l'ensemble, on retrouve à peu
près la même susceptibilité et les mêmes effets sur les mêmes
variétés, non seulement dans cette propriété, mais encore au de-
hors. Ainsi, la Louise-Bonne est partout atteinte, et l'Urbaniste se
trouve partout en tête de la résistance.
{La suite au prochain cahier.)
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS.
Compte rendu de l'Exposition de la Société d'Horticultdre
DÉ YiLLEMOMBLE (Seine) (1)
Par M. A. Lepkre, fils.
Messieurs, *
L'Exposition à laquelle j'ai eu l'honneur d'être votre délégué a,
je suis heureux de pouvoir vous l'annoncer, réussi de tout point.
C'est le 28 acùt dernier que je me suis rendu à Villemombie
pour me joindre aux autres délégués qui devaient composer le Jury.
Les Sociétés représentées étaient les suivantes :
La Société de Meaux (représentée par Al. Lefrançois, fils);
— de Goulommiers (par M. Framchon);
— de Montmorency (par M. Tabar, père) ;
— de Villemombie (par M. Duprt).
Sur l'offre instante de mes collègues, je dus, en ma qualité de
délégué de la Société nationale, accepter la présidence du Jury. De
son côté, M. Lefrançois, (ils, se voyait confier les fonctions de Se-
crétaire.
Le Jury, assisté de M. le Président et de M. I3 Secrétaire de la
Société de Villemombie, a passé immédiatement à l'examen des
lots exposés, et a reçu de M. le Commissaire général les rensei-
gnements qui lui ont paru nécessaires.
(<) Présenté le 14 octobre 1880.
EXPOSITION LE VILLEMOMBLE. 643
C'était SOUS une vaste tente en forme de parallélogramme que
s'étendait un jardin savamment conçu et élégamment dessiné,
dont les massifs, corbeilles ou groupes étaient d'autant plus riches
qu'ils se composaient en grande partie de plantes de ferre chaude.
De nombreux Palmiers, Croton et Maranta, vraiment exception-
nels comme culture, et avant tout un groupe merveilleux de
Caladium attiraient les regards et faisaient illusion à tel point
qu'on se serait cru en présence de la collection si réputée de
M. Bleu. Deux corbeilles d'admirables Gloxinias de semis se fai-
saient remarquer par leur fraîcheur, leur port et ia vivacité de
leur coloris. Ajoutons à cela des masbifs de Pelargonium zonale à
fleurs simples et doubles très variées, des Bégonias à feuillage des
plus variés également, des Cokus au feuillage fantastiquement
découpé et aux teintes les plus bizarres, de charmants Lantana^
des groupes d'arbustes fleuris, etc.
Comme encadrement bien compris de ce jardin, l'œil rencon-
trait des fruits de toute beauté, et, ce qui en rehaussait singuliè-
rement le mérite, cueillis prématurément et à la suite du rigou-
reux hiver que nous avons subi. Il nous faut citer dans le nombre
les Pêches, et surtout les Pommes de Calville blanc a'hiver de
notre collègue M. Bertaut, de Rosny-sous-Boi?, localité dont les
cultures étaient, du reste, dignement représentées.
On remarquait encore des fleurs coupées et des tableaux en
moSc.ïculture, enfin une collection importante, surtout au point de
vue de l'éUide botanique, celle de M. Bournisien, collection com--
posée de 580 plantes desséchées, c'est-à-dire d'un hetbier complet
de la flore de Meaux.
N'oublions pas de citer aussi les jardinières, corbeilles et élûij
gères rustiques faites d'écorces d'arbres revêtues de Mousses et
de Lichens qu'exposait M. Santini ; elles témoignaient d'un goût
artistique assez rare et convenaient parfaitement aux fleurs qu'elles
contenaient ou supportaient.
Du côté opposé aux fruits et aux fleurs se trouvaient placés les
légumes ; ils se présentaient en grand nombre et ofiraieat un
développeuient extraordinaire. On remarquait, entre autre?, ceux
de M. Petit, de Pontault, et une assez nombreuse tt belle collec-
tion de Pommes de teire de notre collègue M. Ledoux, de Nogent-
sur-Marne.
644 COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS .
Exlérieurement, et en plantations détachées, se trouvaient les
arbres fruitiers dont la plus importante collection était celle de
hU. Gi'oux, père et fils, nos collègues, qui avaient rassemblé de
très beaux exemplaires, soit en palmeltes, soit en pysaraides, fu"
seaux et tiges. Venait ensuite la collection digne de mention de
M. Thuret, de Vitry.
Enfin, dans le. fond de la tente, et toujours extérieurement, se
dressaient de superbes et nombreux arbustes à feuillage persistant
et une grande collection du Conifères provenant également des
pépinières de MM. Croux.
Nous aurions pu, Messieurs, nous étendre encore sur la savante
organisation de celle Exposition relativement remarquable, et
qui fournit la preuve manifeste de rintéièt qu'y apportent les
jardiniers, les cultivateurs et les propriétaires de la contrée. Qu'il
nous suffise de signaler les soins et les sacrifices que réclameut de
pareilles cultures, par exemple, celles de serre chaude, qui, là, se
montraient si brillantes. On ue peut qu'admirer la sollicitude qu'y
ont apportée les exposants.
Ce qui ressort surtout des succès obtenus, c'est la munificence
des pei soignes qui ont pationué la Société et son Exposition avec
une générosité exceptionnelle.
Dans le banquet tout patriarchal qui nous a réunis ensuite,
nous avoiis été vivement imprts/ionné par les paroles éloquentes
du digne Président, M. Heimar, qui, en remerciant le Jury avec
une exquise bienvtillaiice, n'a pjs oublié de iDentionner la part
éminente que prend la So jiélé nationale aux progrès de l'Horticul-
ture.
Avant de vous donner la liste des lauréats de celte Exposition,
il m'est impossible de ne pas vous signaler la réception cordiale et
affectueuse qui nous a été faite, réception dont nous conserverons
UD éternel souvenir.
En somme, l'impression qui nous est restée est que l'Horticul-
ture de celte localité, sous une telle présidence et avec les éléments
qui la composent, ne peut que prospérer et progresser de plus en
plus.
Je me hâte de vous communiquer maintenant la liste des ré-
compenses décernées par le Juiy après un minutieux examea.
Premier grand prix d'honneur, médaille d'or offerte par la corn*
EXPOSITION DE STRASBOURG. 645
mune de Villemorable, et prime de 55 fr. offtrte pav la SociétP, à
M. Goulet (Arthur), jardinier-chef chrz M. Heimar.
Deuxième grand prix d'honneur, médaille d'or offerte par les
Dames patroniiesses de la Société, à M. R^iin (Paul), jardinier
chez M. Ghibousf.
Deuxième grand prix d'honneur, médaille d'or offerte par
M. Broquin, à M. Thieival, jardinier chez M. Broqnin.
Deuxième prix d'honneur, grande méiailie de vermeil, à
M. Laruelle, jardinier chez M. Detouche.
Deuxième prix d'honnerr, grande médaille de vermeil, à
M. Sornin, pépiniériste à Moutreuil-sous-Bois.
Premier grand prix, grande médaille d'argent, à M. Lecomte,
jardinier au Raincy.
Premier grart ,..ix, grande médaille d'argent, à M. Bertaut
Alphonse), cultivateur à Rosny-souî-Boi'.
Deuxièmes grand prix, médailles de vermeil ; à MM. Gouillard,
cultivateur à Rosny-sous-Bois ; Saniini, à Paris ; Bournisien, à
Meaux ; Ledoux, à Nogent-sur-Marne ; Morguet, à Rosny-sous-
Bois ; Petit, à Pontault, avec félicitations du Jury pour sa belle
culture.
Premiers pr'x, médailles d'argent : à MM. Armandies, pour ap-
pareils de chauffage ; Aubry, pour coutellerie horticole; Thuret
pépiniériste, à Vitrysur-Seine.
Deuxièmes prix, médailles d'argent : à MM. Pétrus et Hoberf,
pour treillage; Sablonnère et Aofroy, pour légume?!.
Concours imprévu, M. Morlet.
Compte rendu de l'Exposition de Strasbourg (I);
par M. Victor Lemoine, horticulteur à Nancy.
Messieurs,
L'Exposition ti'Horticullure de la Basse-Alsace se tenait sur la
place Kléber, à Strasbourg. J'y assistais pour prendre part aux
(\) Présenté le 14 octobre 1880.
646 COMPTES RENrus d'expositions.
opérations du Jury en qualité de délégué di !a Société nationale
d'Horticulture de France. Les anciens locaux du gyninase Heiser
ayant changé de propriétaire et le marché couvert où se tenaient
ordinairement les Expositions étant affermé, n'ont plus été mis à
la disposition de la Société d'Horticulture; le public n'a pas eu à
s'en plaiudre, tant s'en faut, car, si ces emplacements offraient
un ensemble plu^ coquet, le défaut d'espace empêchait souvent
d'admettre des produits nombreux ou des plantes de grandes di-
mensions, nécessaires pour agran !ir le cadre d'une Exposition.
Sur la place K'éber, l'espace n'étant pas ménagé, les horticulteurs
et les amateurs en ont profité pour étaler les richesses de leurs
jardins et de leurs serres. Trois ou quatre mille mètres carrés,
c'est-à-dire la moitié de la place, étaient entourés d'une haute
palissade; une galerie couverte qui s'étendait à l'intérieur le
long d'une partie de cette palissade, servait à abriter les fruits, les
légumes, les produits de l'industrie horticole, etc.
Le centre, transformé en jardin paysager, par les soins de
M. Lcjealle, jr-.rdinier-chef de la promenade de l'Orangerie, ren-
fermait les beil s collections de plantes que les horticulteurs et
les nombreux amateurs de Strasbourg et de ses environs ont
exposées avec un z>>le des plus louables.
Les deux entrées, dominées par la statue imposante de Kléber,
étaient ornées de feuillage et d'oriflammes qui conviaient les
curieux à venir visiter ce lieu privilégié. L ; goiî'. des plantes est
fort en honneur dans ce fertile pays d'Alsace. Malgré un droit
d'entrée assez élevé, plus de quatre mille visiteurs se sont pressés
aux portes le jour de l'ouverture.
Maintenant, pour donner une idée de l'importance de l'Expo-
sition, il suffira de dire que l'on comptait plus de 40 exposants
pour la partie maraîchère et industrielle, et un nombre presque
aussi grand d'horticulteurs et d'amateurs exposant des plantes,
bouquets ou fldurs coupées.
Sous la galerie couverte, notre collè-;ue, M. Paillet, étalait
IbO variétés de Pommes de terre bien classées, qui attiraient
l'attention des agronomes de la contrée; le Jury lui a accordé une
médaille de vermeil. Divers amateurs avaient exposé des collec-
tions de Poires et de Pommes, cueillies sur des arbres qui avaient
EXPOSITION DE STRASBOURG. 647
échappé aux ravages de l'hiver. Uae des plus remarquable?, celle
de M. Wagner, le Secrétaire de la Société, se distinguait par un
classement par ordre de maturité. Venaient ensuite des fruits de
toutes sortes, 40 variétés de Raisins, des oignons à fleurs, des bou-
quets, des fleurs coupées, des produits légumier?, des instruments
de jardinage, etc.
L'emplacement spécial pour les plantes avait été disposé avec
une entente tout artistique par M. Lejealle. A l'extrémité se trou-
vait une tente élevée, ouverte à la base, de façon à ne nuire en
rien à l'aspect général. Sous cette tente nous retrouvons notre
ancien collègue, M. A. Weick, dont les Palmiers, Dracaena, Phor-
mium, Coleus, etc., im ont fait décerner un prix'd'honneur. En
ace de lui, M. Martin Millier fils, jeune horticulteur doublé d'un
artiste, le serrait de très près : ses Dracsena, 25 à 30 variétés
exposées au nombre de pins de 450 sujets, étaient d'une vigueur
qui ferait honneur à une Exposition parisienne; ses bouquets
montés et sa collection de grandes plantes, quoique moins nom-
breuse que celle de M. Weick, présentait cependant des qualités
qui lui ont fait attribuer une récompense analogue ; ses Coleus
nouveaux et anciens avaient atteint leur maximum de développe-
ment. Ceux de M. Weick étaient moins forts, mais plus variés.
En outre, MM. Weick et MûUer fils, les deux principaux expo-
sants, avaient d'autres lots, tels que collections de Pelargonium
zonale, Dahlias, Bégonias tubéreux et autres, etc., pour lesquels
des prix spéciaux leur ont été accordés.
Les exposants qui venaient ensuite étaient, pour la Floriculture:
MM. Bientz, Hocher, Ch. Beinert de Molsheira, Grandjean de
Nancy, etc. M. Ch. Beinert exposait un lot de Pelargonium zonale
de semis dans lequel le Jury a remarqué quelques jolies va-
riétés dignes d'être répandues.
Des arbres fruitiers formés ainsi qu'une très nombreuse collec-
tion de Conifères étaient exposés par M. Millier père; le tout, bien
étiqueté et classé par genres, faisait reconnaître un praticien expé-
rimenté, un horticulteur instruit. La collection de Conifères de
M. Hodel n'était en rien inférieure à la précédente ; les sujets,
d'une belle force et d'une forme -irréprochable, montraient le
savoir-faire de l'exposant ; aussi les deux lots ont-ils été jugés
648 COMPiT RENDU DE l'eXPOSITIONDE STRASBOCBG.
dignes' d'une même récompense. Bon nombre d'autres lot?, que le
cadre de ce Compte rendu ne permet pas de relater, sont dignes
d'une mention spéciale, ceux surtout des amateurs de la ville, en
tête desquels il faut placer M. Giûber, pour ses Palmiers et ses
plantes variées; le Président de la Société, M. Wœhrlin, Palmiers,
Bananes, etc.; M. le comte de Pourtalès, Caladium; M. de Regel,
Bégonias tubéreux.
Manquant de compétence pour apprécier les produits maraîchers
ainsi que ceux de l'industrie horticole, je n'ai plus qu'à men-
tionner les premiers prix obtenus par les exposants.
Ces prix se divisaient en :
2 diplômes d'honneur qui ont été décernés : 1° à M. Wagner,
le Secrétaire de la Société d'Horticulture, pour ses collections de
fruits ; 2° à l'Ecole d'Arboriculture de Brumath (M. Schiile, di-
recteur), pour ses collections de légumes et d'arbres de pépinière.
Ces deux lots étaient exposés hors concours.
6 objets d'arf, offerts comme prix d'honneur par les Dames pa-
ironnesses, qui ont été décernés à MM. Martin Millier fils. Ad.
Weick, J. Bientz, Lejealie, Martin Millier père, Hodel.
3 médailles d'or accordées à :
MM. Heitzler, jardinier du baron de Wangen, pour fruits.
A. Loreniz, jardinier du baron de Bussières, pour fruits.
Léopold Leuthardt, jardinier de M. Lièvre, pour 40 variétés
de Raisins.
\ \ médailles de vermeil à :
MM. Martin MuUer père, pour arbres fruitiers, etc.
J. Bientz, pour Conifères et arbres fruitiers.
Paillet, deChâtenay, pour Pommes de terre.
Ad. Weick, pour Dahlias.
Ad. Weick, pour Pelargmium zonale.
J. Huck, jardinier du Prof. Scbiitzenberger, pour légumes.
J. Buch, jardinier de M. Cornélius, pour fruits.
Hollweg, jardinier de M. de Regel, pour Bégonias tubéreux.
jVliie Weick, pour bouquets.
Vollz et Witlmer, pour fontaines jaillissantes.
Fiechter, pour kiosque, etc.
En outre, 1 5 médailles d'argent de l""* classe et 15 de ?e classe
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 649
ont été distribuées à divers exposants parmi lesquels nous retrou-
vons M. Mûiler fils, qui, pour sa part, en a rfçu 4 de 1'* classe.
En résumé, cette Exposition était de tous points bien ordonnée,
ce qui n'étonne pa?, quand on connaît le zèle que déploie le Con-
seil d'Administration de la Société et les talents des organisateurs.
Le succès qu'elle a obtenu était bi' n mérité.
Je ne veiix pas terminer ce court Compte rendu s^ns adresser
des remerciements à tous les membres de !a Société de Strasbourg,
particulièrement à son Président, M. Wœhrlin et au Secrétaire,
M. Wagner, pour le bon accueil qu'ils ont fait à Notre délégué,
qui a eu rhonneur de présider le Jury. Les attentions dont il a été
l'objet ne peuvent être attribuées qu'à la sympathie de nos anciens
compatriotes pour la Société nationale d'Hoiticulture de France,
sympathie que la nouvelle frontière n'a pas altérée.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications
étrangères.
Gartenflora.
iSalTia farinacea Benth. — Gartenf., 1880, pi. 1002, p. 65. — Sauge
farineuse. — Texas. — (Labiées) -
Sous-arbrisseau d'environ fo centimètres de hauteur qui avait
été importé, il y a 35 ans, dans les jardins botaniques de Heidel-
berg et Berlin, mais qui, malgré sa -beauté, s'était peu répandu,
jusqu'à ces derniers temps. Sa tige et ses feuilles ovales-lancéolées
ou lancéolées, pointues et bordées de dents de scie espacée?, sout
glabres et d'un vert gai ; ses fleurs d'un joli bleu violacé, avec le
disque de la lèvre inférieure blanc, ont le calyce blanchi par un
duvet abondaat ; elles viennent en grand nombre dans le haut de
la lige et des ramifications supérieure?, de manière à former là
de grandes et belles inflorescences par le rapprochement de nom-
breuses cymes axillaires multiflores. — Pour voir cette plante
dans toute sa beauté, il faut la planter, pendant la belle saison,
dans une planche de terre meuble et nutritive, puis la rçlever
et la mettre en serre froide pendant l'hiver.
650 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Pescatorea fîmbriata Regel, Gartenf., 1880, pi. 1008, p. 129.—
Pescatorée frangée . — Colombie ? — (Orchidées.)
M. Regel décrit et figure sons ce nom une Orchidée qui paraît
provenir des montagnes de Colombie et qu'il a reçue du jardin bo-
tanique de Zurich éfiqueiée Pescatorea Dayana; elle est très voisine
des Pescatorea Backhousiana Reichb. fil. et coronan'a Reichb. fil.
C'est une plante sans pseudobulbes, à feuilles distiques, ployées
en gouttière et embrassisntes à leur base, pointues au sommet.
Sa grande fleur solitaire sort vers le bas de la touffe de feuilles,
portée sur un pédoncule gros et court ; elle est blanche dans sa
moitié inférieure et colorée en pourpre violacé dans la supérieure,
à sépales et pétales oblongs, pointus, un peu plus longs que le
labelle ; celui-ci a un onglet linéaire et un limbe à trois lobes,
dont les deux latéraux sont courts et blancs, tandis que le mé-
dian est irrégulièrement frangé, panaché de blanc- jaunâtre et de
rose, relevé, à sa face supérieure, de callosités pourpre-noir en crête
lacérée, et à sa base, d'une crête circulaire pourpre-noir. Cette
fleur est, en somme, assez étrange d'aspect.
BoTANicAL Magazine.
Enkianfhus himalaicus D. HoOK. et Thoms. — Bot. Magaz.^
pi. 6460. — Enkianthe de l'Himalaya oriental. — (Ericacées).
Ce grand arbrisseau ou petit arbre qui habite THimalaya; a
l'altitude de 2 500 à 3 000 mètres, avait été découvert par Grifûth
dans le Bhotac ; mais cette découverte était demeurée complète-
ment ignorée, les collections formées par ce botanit.te étant restées
longtemps sous clef, dans les magasins delà Compagnie des Indes;
aussi quand M. J.-D. Hooksr le trouva de nouveau, il crut avoir
été le premier à le rencontrer. Dans son pays natal, l'Enkianthe
de l'Himalaya forme un petit arbre haut de 6 ou 7 mètres, dont les
branches sont couvertes d'une écorce brun-rouge, tandis que les
jeunes rameaux sont colorés en rouge vif, de même que le pétiole,
la côle et le bord des feuilles. Celles-ci sont longues de 5 à 7 cen-
timètres, ovales-lancéolées, acuminées, dentées en scie, duvetées
en dessous dans leur jeunesse. Les fleurs sont rapprochées au
nombre d'environ une douzaine vers le bout des branches et à la
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 651
base des jeunes rameaux, de manière à former là une sorte de
fausse ombelle; elles sont pendantes sur un long pédoncule vêla,
et leur corolle canipanulée, à cinq lobes courts et triangulaires,
longue de 12-15 millimètres, est de couleur fauve aTec des lignes
longitudinales rouges et le bout des lobes également rouge vif. La
planche du recueil anglais a été exécutée d'après un pied qui a
fleuri, au mois de juin 1 879, dans le Jardin botanique d'Edimbourg.
iSolanum Torreyi A. Gray. — Bot. Magaz., pi. 6461. — Morelle de
Torrey. — Texas et Arkansas, — (Solanacées)
Belle espèce rustique de Solanum qui croît naturellement dans
les prairies do l'intérieur de l'Amérique du Nord, à l'est des mon-
tagnes Rocheuses. Elle a été obtenue de graines au Jardin bota-
nique de Cambridge, cil elle a fleuri en 1877 pour la première
fois. Elle forme une grande herbe vivace, dont la tige se lignifie
dans le bas et elle possèie un rhizome rampant. Ses feuilles, lon-
gues de 5-7 centimètres, sont ovales, sinuées-lobées, avec la base
en cœur tronquée ou hastée. Ses fleurs disposées en cimes termi-
. nales, larges de 5-6 centimètres, violettes avec une forte côte mé-
diane verdâlre, j iune dans le bas et des veines rougeâtres, sont
produites en grande abondance; leur corolle a le limbe bien étalé,
divisé jusqu'au milieu de sa largeur en cinq grands lobes triangu-
laires et pointu?, plus ou moins chiffonnés sur les bords.
Crladiolus bracliyandras J.-G. Baker. — Bot. Magaz,., pi. 6463.
— Glaïeul à étamines courtes. — Afrique, daas le Zambèse. — (Iridées).
L'Afrique a déjà fourni de nombreuses espèces de Glaïeuls dont
certaines, grâce à une grande quantité d'hybrides et métis, même
desimpies variations qui en sont provenus, occupent aujourd'hui
une place très distinguée dans les jardins ; mais cette mine fé-
conde n'est pas épuisée, comme on le voit par la nouvelle es-
pèce du même genre que fait connaître le Botanical Magazine.
Ce nouveau Glaïcul est originaire de l'Afrique tropicale; il a été
envoyé, à la date de trois ans, au jardin botanique d'Edimbourg,
des monts Shire, par M. John Buchanan. Il est voisin du Gladio-
lus Eckloni, de Natal, et du Gl. blandus, mais il se distingue de
l'un et de l'autre par la brièveté de ses étamines, qui lui a valu
son nom spécifique et par la grande inégalité des segments du
652 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
périantbe de sa fleur doni les trois supérieurs sont très larges,taiidis
que les trois inférieurs sont beaucoup plus étroits. Cette fleur est
en forme d'entonnoir assez ouveil ; elle est louge-miuium vers l'o-
rifice de l'entonnoir, blanchâtre au-dessous. L'inflorescence longue
d'environ 0™ 30 comprend une douzaine de fleurs assez espacées
et dont chacune est embrassée à sa base par der.x bractées men-
braneuses, beaucoup plus courtes qu'elle. Cette plante a un oignon
à tuniques brunes, large d'environ 5-6 centimètres ( t déprimé ; ses
4 ou 5 feuilles basilairf s sont courtes, fortement nervées, presque
coriace? ; sa tige florifère a en tout 30 à 40 centiraèlres de hauteur,
inflorescence comprise, et elle ne porte qu'une ou deux feuilles de
faibles dimensions.
liuznriasra radicans Rliz et Pav. — Bot. Magaz., pi. 6465. —
Luzuriage radicante. — Chili. — (Srailacées).
Elégante plante d'orangerie qui croit naturellement sur une
grande étendue de la côte du Chili, de la latitude de Valdivia jus-
qu'au détroit de Magellan et aussi dans les plaires de Chiloe, dans
les forêts où elle s'allonge en s'enracinantsur les troncs couverts de
mouese. Dans ce pays on en emploie les racines en médecinepour
remplacer la Salsepareille, et on dit que ses tiges longues et grêles
servent à faire des cordes. Ses feuilles distiques, elliptiques plus
ou moins oblongues, aiguës, glauques en dessous où plusieurs
nervures se dessinent en tout autant de lignes longifudiniiles d'un
vert plus intense, sont longues seulement d'environ à 0"" 04; ses
fleurs blaiiches, ordinairement stlitaires, pendantes, dont
le périantbe est étalé, vaiient de 4 à 5 centimètres de largeur;
leur ovaire globuleux, qui devient plus tard une baie globuleuse,
du volume d'un pois, renferme une douzaine d'ovules sur trois
placentas paiiétaux.
Apbelandra pnmila W. BuLL. — Bot. Magaz., pi. 6467. — Aphé-
landre petite. — Brésil. — (Acanlhacées).
Cette plante introduite chez M. Will. Bull difl'ère complètement
par son port de tous les autres Aphelandra connus jus-
qu'ici. Sa t'ge très courte porte plusieurs feuilles presque appli-
quées sur terre, ramassées, ovales-oblongues, tan lôt aiguës, tan-
tôt obtuses, profondément en cœur à la base, d'un vert foncé en
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 653
dessus, fiaernent duvetées aux deux faces, qui atteigneal 12-1 3 cen-
timètres de loagueur, et qui sont munies d'un très gros pétiole.
De la tige part un gros pédoncule court qui porte un épi long de
7-8 centimètres. L'axe de cet épi est entièrement caché par de
nombreuses bractées imbriquées, longues d'environ 2 centimètres,
obovales et dentées en scie, colorées en violet sombre, de l'aisselle
desquelles sortent les fleurs qui les dépassent beaucoup et dont la
couleur est un rouge-écarlate vif. Cette plante exige la serre
chaude.
Bsea hygrometrîca Brow N . — Bot. Magfflz., pi. 6468. — Bée hy-^
grométrique. — Chine septentrionale. — (Gesnéracées-Cyrtandrées).
Celte petite p-ante rustique rappelle assez par son aspect géné-
ral le Ramondia des Pyrénées. Le nom Bsea du g-nre auquel elle
appartient vient de ce que C )ramersoii, en le créant, l'avait dédié
à M. Bu-au, son beau-frère. Sts feuilles toutes radicales, orbicu-
laires-vivales ou obovales, obluses, rétrécies vers le bas, crénelées,
longues de 7-8 ceniimètres, forment une rosette étalée; elles por-
tent en dessus de longs poils et sont laineuses en dessous. De
cette rosette partent quelques pédoncules grêles et nus qui portent
chacun un petit nombre de fleurs plus ou moins penchées, larges
d'environ 2 centimètres ; la corolle de ces fleurs campanulée, à
5 lobes inégaux disposés en deux lèvres dont l'inférieure est plus
grande que la supérieure, est colorée en bku violacé pâle. Celte
plante a fleuri au mois d'aoù'- 1879, au Jardin botanique deK w.
Elle éiait venue de graines envoyées par le D' Bushell, médecin
attaché à l'ambassade anglaise de Pékin.
Brownea Ariza Benth. . — Bot. Magaz., pi. 6469. — Browûée Ariza.
— Nouvelle-Grenade. — (Légumineuses).
La première fois, dit M. J.-D. Hooksr, qu'un Brownea fleurit
dans la Grande-Bretagne, et ce fut en 18i2, dans le jardin bota-
nique d'Edimbourg, on le proclama l'un des plus beaux végétaux
que l'on connût pour l'élégance des flears et la vivacité de leur
coloris. C'était le Br. coccinea qui est aujourd'hui classé au plus
bas degré dans ion genre, pac ordre de mérite, ses inflorescences
n'ayant guère plus de 5 centimètres de largeur. Puis, en ISoo, on
vit fleurir le Brownea grandiceps qui fat regardé comme très
654 REVDK BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
supérieur à la première espèce,parce que ses inflorescences n'ont pas
moins de 20 centimètres de diamètre, mais chez lequel toutefois
les fleurs qui composent ces ijiflorescences sont bien moios riches
de ton que celles du B. coccinea. Maintenant on vient de voir
fleurir le Brownea Ariza qui combine la grandeur ci es inflores-
cences du Broivneagrandiceps avecla vivacité de coloris des fleurs
du^. coccinea. Ce magnifique végétal fut découvert en 1842, par
Har'iweg, à la Nouvelle- Grenade, dans les forêts de la province
de Bogota, à Taltitude de 400-500 mètres. Les babitanls du pays
l'appellent V Ariza, et ce nom lui a été conservé comme nom
d'espèce par M. Bentham. Contrairement à ce qu'a écrit Paxton,
ce n'est pas Hârlwc-g qui a introduit cette magnifique Légumi-
neuse dans les cultures européennes ; même la platte que Paxton a
décrite et figurée sous ce nom dans son Flower Garden, et dont
la figure a été reproduite dans le Jardin fleuriste de Lemaire,
diffère entièrement du B. Ariza et paraît être le B. grandiceps,
— Le Brownea Ai'iza est un arbre haut de 10 à 12 mètres. Ses
feuilles pennées, longues de 0" 30 ou davantage, ont chacune six
à huit paires de folioles ovales-lancéolées ou oblongues-lancéolées,
prolongées brusquement au sommet en une sorte de longue queue,
entières, glauques en dessous; leur pétiole commun est fortement
renflé à sa base, de même que le court pétiolule des folioles. Les
fleurs, larges chacune de 5 centimètres, sont colorées en rouge-
écarlate, et cette couleur est commune à leur corolle, à leur calyce,
ainsiqu'auxbracléesetauxbractéoles dont elles sont accompagnées;
elles sont réunies en grand nombre en une volumineuse tête serrée,
arrondie ou un peu allongée, qui n'a pas moins de 15 centimètres
de largeur. La floraison de celte spendide plante est abondante.
M. J.-D. Hooker fait observer que cette espèce est portée dans le
Catalogue de M. Linden pour 1877, n° 98, p. 33, scus le nom de
Brownea Ptinceps. En raison de son origine, le Brownea Ariza
exige la serre.
Cientiana {Pneumonanthe) Kurroo Royle. ■— Bot, Magaz., pi. 6470.
— Gentiane Ivurroo. — Himalaya. — (Gentianées.)
Cette Gentiane, qui est certainement l'une des plus gracieuses
de son genre, cruît sur les parties tempérées de l'Himalaya occi-
dental, depuis Garwhal jusqu'au Kaslimir on Cachemire, à l'alti-
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 655
tude de 1 500 à 2 500 mètres. C'est une herbe vivace, dont la
souche, qui a l'épaisseur du doigt, porte une touffe de feuilles
lancéolées, obtuses ou presque aiguës, longues de 8 à 12 centimè-
tres. Vers le collet de la plante et au-dessous de la toufiFe de
feuilles sortent plusieurs rameaux, longs de 10 à 20 centimètres,
qui portent des feuilles op'posées, linéaires, et qui se terminent
par une à quatre fleurs dressées ou plus ou moins penchées, longues
de 3 ou 4 centimètres, dont la corolle a son tube étroit à la base,
fortement élargi et campanule un peu plus hauî, avec 1^ limbe
étalé à cinq lobes largement ovales, aigus, de couleur bleu d'azur,
abondamment pointillés de blanc vers la gorge ; celle-ci est
blanche, tandis que l'intérieur du tube est verdâtre. — Cette
charmante plante a été récemment introduite en Angleterre et,
paraît-il, cbez M. Will. Bull, chez qui elle a fleuri pour la pre-
mière fois en octobre 1879. C'est une précieuse acquisition pour
les rocailles.
Pachystoma (?) Thomsoniannm Reichb. F. — Bot. Magaz.^^l,
6471 . — Pachystome (?) de Thomson. — Afrique tropicale occidentale,
— (Orchidées).
Dans sa description de cette charmante et singulière Orchidée,
M. J.-D. Hocker avertit que c'est seulement avec doute qu'il la rap-
porte au genre Pachystoma^ d'après l'autorité de M. Reichenbach,
fils. La plante a été découverte par M. Kalbreyer, probablement
dans le vieux Galabar ; elle a fleuri dans l'établissement de
MM. Veitch, au mois d'octobre 1879. EUeofire, posé sur le sol, un
petit pseudobulbe globuleux, un peu déprimé, dont le plus grand
diamètre est d'environ deux, centimètres, et du sommet duquel
part une seule feuille oblongue-lancéolée, aiguë, réîrécie en pé-
tiole à sa base, longue d'environ 15 centimètres. De la base de
ce même pseudobulbe sortent les bampes (la figure en représente
deux) dout chacune porte deux fleurs larges de 8 centimètres
environ, d'un blanc pur, avec le labelle à trois grands lobes dont
le médian est allongé, linéaire-lancéolé, recourbé, rouge vif; les
deux lobes latéraux de ce labelle sont grands, redressés, bordés
et striés intérieurement de rouge.
Le Secrètaire-Rédacteur^Gérant :
P. L'UCHAKTRE.
Impr. de E. DOMiSAU», rue Cassette, 1.
OCTOBRE 1880.
OBSERYATI JNS MËlÉOilOLOGlQUËS FAITES PAR M. F. JAMIX, A D JURG-LA-REINE,
ruÈs PARis. (altitude T^ni- environ.)
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HALTE un
TEStPÉRATDRE 1
du baromètre.
VENTS
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ÉTAT DD CIEL.
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dominants.
«
Minim.
Mavim.
Matin.
Soir.
i
3,8
24,4
7G9
766
E. N. E.,S.O.
Brumeux le uiatin, clair ensuite.
2
3,5
19,5
764
760
E. S. E.
Clair le m;itiii, nuageux l'ap.-midi.
3
4,2
14,-
761
759
N.O., O.N.'J.
Clair le luat., couv. le soir.
4
5,0
■ 14,9
757,5
750
S.
Piuic Unuil cl pluie conlinuc le ma-
lin, couv. laprcs-midi.
5
10,6
23,4
749
749
S.S.U.,S.S.E.
Pluieabondanlelanuit, Couv. le mat.,
avec q.»!- rares celai icics, couvert
raprès-ujidi, pluie le soir.
6
13,4
23,7
748
748
S. S. g.
Coivcrl avec q.q. rares cclaircîes
et pluie douce par moraenls, éclairs
cl coups de tonnerre l'ap. -raidi, et
la soirée.
7
13,3
2i,7
750
751,5
S. s. E.
l'iuie continue la nuit, couv. avec
(j.q.éclaireieset averses, orage dans
la soirée.
8
9,9
20,0
753, 5
756
S.
Couvert le matin avec q.q. éclaircies,
q.q. averses l'apr.-raidi.
9
9,7
17,0
752,0
755
s. E.
Couvert, q.q. averses, presque clair
le soir.
dO
9,0
10,1
757,5
764
E. S. E.
Nuageux.
11
3,0
lï..
764
763
!:., N. E.
Brouillard le mat., ciuvcrt ensuite.
42
2,7
11,4
701,5
762
N.
Légcrcm. bruni., à peini; quelques
nuages, clair le soir, nuag. la nuit.
•l'3
—1,0
9,0
7G4
768
N.
Bruni, et nuag. le mat., couvert avec
pluie fine l'ap. -midi.
14
8,0
15,0
770
769,5
N.
Couvert avec q.q. rares éclaircies,
moutonneux le soir.
15
3,5
14,8
768
704
N. E.
Nuageax.
16
(i,8
14,7
761,5
761,5
S, S. S. E.
Couvert la mat., nuag. l'après-midi
17
8,0
15,8
76:2
763,5
N. E., N.
Clair, un peu de brume.
18
4,5
15.7
762,5
763
E., N., E.
Brumeux le matin, clair ensuite.
19
0,4
16,7
762
759
E.
.Nuageux.
20
6,1
11,7
754
751
S.S.E.,U.N.O.
l'Iuic line le mat., continue à partir
• de 1 il. 1/2 .
21
0,5*
**8,1
754, 5
756,5
N. N. 0.
Brumeux le mat., pluie froide et con-
tinue à partir de 1 h. 1/2, par mo-
meuts, il voltige de la neige.
22
1.0
5,0
751
749
N. N. E.
Pluie conlinuc.
23
4,0
18,7
751
760
S. S. 0.
Clair de gr. mat., couvert puis nuag.,
q.q. averses l'ap.-midi, brum. le s.
24
0,5
10,1
764,5
767,5
N.
Couvert de gr. mat., couv. au milieu
de la journée, clair en.>;uitc.
2o
-5,3
11,5
768
760
N., S. S. E.
Clair le malin, nuageux l'ap.-midi.
26
—3,0
12,4
751
749, 5
S.E., S., S.O.
Couver: do gi-. mat., pluie continue
ensuite, d'abord avec grêle.
27
10,3
18,5
749
745. 5
S.
Couveit, q.q. légères averses.
28
10,9
14,1
745
744
S.
Couver:, q.q. éclaircies dans la mal.
29
5,3
13,7
748
7o9
s. s. 0.
Cr.vent la nuit, Icgèrom. nuag, Icmat.,
nuag. l'ap.-midi.
30
—2,7
12,0
762,5
766
N. 0.
Clair.
31
—i,'.}
10,7
706
766
1
N. N. 0.
Clair le matin, q.q. nuages l'ap. -m.
»
Tempér
at\ire ob
servée
1
l'après-
midi.
**
Tempét
attire observée 1
e matin
CONCOURS OUVERTS DEVANT LÀ SOCIÉTÉ, EN 1880.
Concours permanents.
Médaille Pellier pour les Pentstemon.
Prix Laisné pour récompenser l'aptiiude au travail
et la moralité des garçons jardiniers.
(V. le Journal, 3" série, I, 4879,
p. 691.)
Concours annuels.
Médaille Moynet pour les apports les plus remarqua-
bles, faits pendant l'année, au
Comité de Culture potagère.
Médaille du Conseil d' .administration, pour l'introduction ou l'obtention de
plantes ornementales méritantes.
(V. le Journal, V série, XI, 1 877,
p. 145.)
Médaille de M^'^ Baltard .... pour le plus beau lot de véritables
OEillets gris (la variété la plus
odorante)présenté en juillet 1 88 1 .
-3♦0-^
PROCÈS-VERBAUX
SÉANCE LU M NOVEMBRE 1880.
Présidence de M. Alph. liavallée. Président de l\ Société.
La séance est ouverte à deux heures.
Le registre de présence a reçu les signatures de cent trente-et-un
Membres titulaires et de six Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Société, l'admission
d'un nouveau Membre titulaire dont la présentation a eu lieu dans
la dernière séance et n'a motivé aucune opposition. — Il annonce
La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles publié
dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment.
(Â.vis de la Commission de Rédaction.)
Série 3. T. II. Cahier de novembre 1880, publié le 31décembrc 1880.
658 PROCÈS-VERBAUX.
que le Conseil d'Administration, dans sa séance de ce jour, a admis
comme Membres honoraires, sur leur demande écrite confor-
mément au Règlement, M. Brun, docteur en médecine, rue
d'Aumale, 23, à Paris, et M. Mirgueritte, jardinier, rue Wierbowa,
612, palais de Bruh', à Varsovie (Pologae russe), qui font partie
l'un et l'autre de la Société, depuis 25 années révolues.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau:
<o Par M. Vavin (Eug.), propriétaire à Neuilly (Seine), cinq
tubercules de la Pomme de terre Cbanipion; une petite Courge
originaire de la République aigentine où on la nomme Zapallito
de tronco parce que la plante qui la produit ne trace pas et donne
ses fruits ramassés autour du pied; enfin du sirop préparé avec les
fruits du PhysaUs edulis, sorte d'Alkékenge mexicaine. — Dans
une note jointe à ces objets M. Vavin dit que la Pomme de terre
Champion fst très farineuse, donne un produit considérable et
n'est jamais malade. Il recommande d'en saupoudrer les tubercules
avec de la suie, avant de les planter. Il assure que le sirop
préparé avec les baies du PAysaZ<s erf«/w est excellent pour le trai-
tement des maladies des bronches.
2° Par M. Hédiard, négociant en légumes et fruits exotiques,
rue Notre-Dame de Lorette, à Paris, onze Piments doux d'Espagne,
et une assiettée de Piment dur ou enragé récolté à Marseille. Pour
cette présentation il a l'honneur d'un rappel de prime de 2°
classe.
M. Hédiard montre à la Compagnie un Piment doux qui a subi la
première opération à la suite de laquelle on prépare ce fruit pour le
manger. Cette opération se fait simplement en le posant sur uu
feu modéré. Ainsi rôti, il peut être aisément dépouillé de sa peau,
après quoi oa le coupe en tranches qu'on assaisonne pour les
manger en salade, ou qu'on accommode de différentes manières,
surtout comme garniture pour des ragoûts. Il dit que le Piment
doux a été cultivé avec sUccès dans les environs de Paris; il cite
notamment un jardinier de Champigny qui s'est livré à cette cul-
ture plusieurs années de suite et qui vendait très bien, aux halles
centrales, les pioduits qu'il en obtenait. Ces Piments deviennent
très gros et M. Hédiard rapporte en avoir vu qui pesaient 300 et 350
grammes.
SÉANCE DU M NOVEMBRE 1880. 659
30 Par 1\I. Dapuis, jardinier chez M™^ Baltard, à Sceaux (Seine),
des Chicorées atteintes d'une maladie dont il désirerait connaître la
cause. — Les Membres du Comité de Gulturepotagère pensent que
cette maladie provient de l'état du sol et priDcipalementde l'action
du froid.
M. Curé dit qu'il partage cette manière de voir et que la gelée a
été la cause essentielle des altérations qu'on observe sur ces Chicorées,
4** Par M. Péan, propriétaire à Longpont (Seine-et-Oise), 20
Pommes, savoir; 5 Belle Dubois, 8 Reinette du Canada, et 7 Cal-
ville blanc. —Ces fruits sont jugés beaux par le Comité d'Arbo-
riculture qui propose d'accorder une prime de 2^ classe pour la
présentation qui en est faite. Mise aux voix, cette proposition est
adoptée.
50 Par M. Bertaud, cultivateur à Rosny-sous-Bois (Seine), 45
Pommes de Calville blanc, dont une notamment mesure Om 38 de
circonférence et pèse 520 grammes. — Cei fruits sont juges ma-
gnifiques parje Comité d'Arboriculture, sur la proposition duquel
une prime de 1"^® classe est décernée à M. Bertaud.
60 Par M. Tabar, père, horticulteur à Sarcelles (Seine), des
fleurs coupées de Pétunias appartenant à des variétés obtenues par
lui de semis.
7° Par M. Pdrtuzès, horticulteur à Toulouse (Haute-Garonne),
des fleurs coupéesde douze Chrysanthèmes qu'il a eus de semis.
80 Par M. Hérivaux (L.) horticulteur, boulevard Lefèvre, 33, à
Paris, des pieds fleuris de 5 variétés de Bouvardia, pour la présen-
tation desquels, sur la proposition du Comité de Floriculture, il
recevra une prime de 1'® classe.
M. le Président de ce Comité fait ressortir l'intérêt de ces
arbustes dont la floraison a lieu à cette époque avancée de l'année
pendant laquelle les fleurs sont fort rares. Cet intérêt s'accroît
encore, dit-il, par l'effet de cette circonstance que, d'autres variétés
de Bouvardia fleurissant en été, on peut avoir ainsi une longue
succession de ces charmantes fleurs qui sont très propres à
entrer dans la composition des bouquets. En raison de cet in-
térêt et des avantages qae l'horticulture d'agrément trouverait à
donner aux Bouvardia plus de place qu'elle ne leur en accorde
maintenant, le Comité de Floriculture réunira sur la manière de
660 PROCÈS-VERBAUX.
cultiver ces arbustes des renseignements dont il fera communication
à la Société.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
Eq l'absence de M. le Secrétaire-général, l'un de MM. les Se-
crétaires procède au dépouillement de la correspondance qui com-
prend les pièces suivantes :
\o Une lettre de M. Salleron, Président de la Société d'Horti-
culture et de Petite Culture de l'arrondit sèment de Boissons, qui
annonce l'envoi duRapport rédigé dans le sein de cette Société sur
les dégâts causés par l'hiver de 1879-1880. Ce travail considérable
est basé sur des relevés circonstanciés qui se rapportent à toutes
les communes de l'arrondissement deSoissons. Il est accompagné
de tous ces relevés à titre de pièces justificatives. On y a joint,
en outre, le résumé des observatioriS météorologiques qui ont été
faites parM. Tassio, Secrétaire-gt^néraldela Société soissonnaise.—
Ce dossier important est renvoyé par M. le Président à la Com-
mission d'enquête sur l'hiver de 1879-1880.
2o Une lettrede M. Léo d'Ounous, au château de Verdais (llaute-
Garonne), adressée à M. le Président et communiquée par lui.
Elle renferme des 'renseignements sur les plantations considérables
d'arbres et arbustes qui ont été faites par M. Léo d'Ounouset par
son père, et qui, ayant été commencées aune époque éloignée^ sont
devenues aujourd'hui aussi remarquables pour leur étendue que
pour la beauté des sujets qu'elles comprennent. On trouve aussi là
plusieurs variétés ^locales ou peu connues d'arbres fruitiers dont
M. Léo d'Ounous donne l'énumération et qu'il s'attache, dit-il, à
répandre.
3o^Une lettre de M. Vavin (Eug.) adressée à M. le Président et
qui a pour objet de_'^ faire savoir que la Société de l'Union des
jardiniers de Neuilly vient de le nommer son Président. « J'espère,
écrit M. Vavin, et tous mes efforts tendront à ce but, que des senti-
ments de bonne]] confraternité uniront toujours la Société de
Neuilly à la grande Société nationale d'Horticulture de France. »
4° Une lettre par ^.laquelle M. Michelin, auteur d'un Rapport
publié récemment dans le Journal (1880, p. 506-516, 5b3-558),
surTengrais chimique Le Floral ({\i% prépare M. Dudoiiy, demande
SÉANCE DU il NOVEMBRE 1880. 661
que ce document soit soumis le plus tôt possible aux délibérations
de la Commission des Récompenses. — M. le Président fait obser-
ver que les conclusions du Rapport de M. Michelin, tendant au
renvoi à la Commission des Récompenses, ont été adoptées par la
Société, et que dès lors ce que demande M. le Rapporteur est de
droit strict ; seulement une circonstance particulière que M. le
Rapporteur connaît mieux que personne, a mis cette Commission
dans l'impossibilité de s'occuper de ce Rapport lorsqu'elle s'est
réunie, dans le cours de l'été ; elle aura donc à en faire l'objet de
ses délibérations dans une séance que divers motifs l'obligent à
tenir prochai oement.
5o Une lettre par laquelle M. Ch. Joly offre à ses collègues plu-
sieurs exemplaires de son Rapport sur la classe 85 à l'Exposition
universelle de 1878. Ces exemplaires sont déposés sur le bu-
reau.
M. le Secrétaire apprend à la Société que le Conseil d'Administra-
tion, dans sa séance de ce jour, a prononcé la radiation, pour défaut
ou refus de payement de la cotisation, de MM. Baura (Charles), jar-
dinier; Billiard, fi's (Louis), jardinier; Caron (Achille), jardinier;
Delmas (leD'L.H.), à Cuba; Fouquin (Victor), constructeur; Henry
(A.-J), jardinier ; Huré (J.-F.), jardinier; Joret (Henri) ; Lacroix
(Alfred), jardinier; Leneveu (Jules),jardinier;Lucot (Pierre), horti-
culteur; Marache (Origène),jardinierj Minot (Auguste), fabricant;
Mcsea (Ambroglio;, jardinier ; Salvy (Augustin), amateur ; le Baron
Le Pin, amateur,
M. le Secrétaire annonce aussi que M. Forney, Membre de la
Société, ouvrira son cours public et gratuit de taille des arbres
fruitiers, à la mairie du 2^ arrondissement, rue Drouot, le di-
manche <4 novembre, à deux heures. Il le continuera les diman-
ches et jeudis suivants, à la même heure.
M. Héringer appelle de nouveau l'attention de ses coilègues
sur l'insecticide composé par lui, auquel il donne le nom de
mixture Aline. I. annonce qu'il vient de lever une difficulté
sérieuse en imaginant le moyen d'émulsionner ce composé gras
de sa natnre et de le rendre ainsi soluble dans l'eau. Dans
beaucoup de circonstances, il suffît, dit-il, d'en mettre douze
gouttes dans un litre d'eau, pour obtenir un liquide d'une
662 PROCÈS-VERBADX.
application facile et sûre contre les insectes. Il fait observer que
èbn insecticide ne peut être rangé parmi les remèdes secrets, puis-
qu'il en a indiqué la formule à la Société, et il ajoute qu'il n'en
fait pas l'objet d'un commerce puisqu'il en donne à ceux qui lui
en demandent.
M. P. Duchartre donne de vive voix quelques indications sur le
Peronospwa vùicola, Champignon parasite de la Vigne qui vient
de nous arriver des États-Unis avec les cépages de ce pays et qui
déjà a été vu dans le Midi de la France,dansle centre et jusque dans
le Vendomois. Il dit que ces indications sont puisées principale-
ment dans une note manuscrite de M. Prillieux, qui a été déposée
sur le bureau de la Société, à la dernière séance (Voir le Journ.,
<880, p. 625).
M. Forney dit à ce propos, que si le Phylloxéra et le Champi-
gnon parasite dont il vient d'être question sont des ennemis de nos
vignobles qui nous sont déjà venus d'Amérique, il est fort à
craindre que quelque jour un autre (léau qui existe dans ce pays
ne soit apporté en Europe, sans doute involontairemen?, et ne
vienne causer de très grands dommages à la plus précieuse de nos
cultures. Il a appris en effet qu'aux États-Unis il existe un insecte
qui perce de milliers de petits trous à contour parfaitement net les
feuilles des Vignes qu'il réduit ainsi à l'état d'une sorte de crible
fin. M. Forney a vu de ces feuilles et il se propose d'en faire venir
d'autres qu'il mettra sous les yeux de la Société.
M. A. Lavallée offre à la Société le second fascicule de son
Arboretwn Segrezionum, ouvrage renfermant la description et la
figure des espèces nouvelles, rares ou critiques de végétaux
ligneux que réunit l'Arboretum de Segrez. Cette livraison com-
prend les pages 21 à 40 du texte et les planches VII à XII. Les
espèces dont elle renferme l'histoire sont au nombre de 5 savoir :
Cratœgus Lavallcl F. Hérincq, petit arbre dont la patrie est
inconnue et qui parait n'être cultivé qu'à Segrez ; DierviUa sessili-
foUa ScHUTTLEw. {Wcigda splmdcns Hort.), petit arbuste des
montagnes de la Caroline supérieure et du Tennessee ; Nuttallia
cerasiformis Torr. et Gray, abrisseau qui croît à l'ouest des
États-Unis, depuis le 35^ jusqu'au 50^ degré de latitude, et qui,
placé par certains auteurs parmi les Rosacées-Amygdalées, semble
SÉANCE DU H NOVEMBRE 1S80. 663
à M. Lavallée appartenir aux Spiréacées ; Catalpa Ksempferi Sieb.
et Zucc. {C. bignonioides Walt. var. Kœmpferi DG ), bel arbre
japonais qui est souvent nommé à tort par les horticulteurs
C. Bungel; Exochorda grandiflora Lindl., abrisseau de la famille
des Spiréacées qui croit naturellement dans la Chine septentrio-
nale. M. Lavallée rappelle qu'il a eu déjà occasion d'entretenir la
Société de ces différentes espèces et de lui en montrer des échan-
tillons.
M. Chevalier, de Montreuil-sous-Bois (Seine), montre à la Com-
pagnie les résultats d'une expérience qu'il a faite cette année.
M. le comte de St Prix, propriétaire du château de TrofouQtainioa
(Finistère), lui ayant remis des cloches de verre à douille hautes
d'environ 0°» 15 et larges de 0"" 10-0'"! 2, il y a introduit par l'ou-
verture supérieure un rameau de Poirier Bfurré Dielsur lequel se
trouvait un fruit trè> j une, après quoi il a fermé la cloche dans le
bas au moyen d'une rondelle de liège. La Poire qu'il met sous les
yeux de ses collègues s'est parfaitement développée sous cet abri
et elle n'offre aujourd'hui aucune tavelure, tandis qu'une qui se
trouvait à côté, sur le même arbre et qui n'a pas été protégée
présente des tavelures nombreuses. M. Chevalier pense que, pour
les variétés de Poires sujettes à se taveler, comme le Doyenné
d'hiver, le Beurré (i'Hardenpont, etc., il y aurait grand avantage
à les abriter, au moyen de ces petites cloches, dès leur première
jeunesse, pour les soustraire à l'aclion prtsque toujours funeste
des pluies froides du printemps. Le prix des fruits sains et sans
taches qu'on obtiendrnit ainsi dédommagerait en une seule année
de la dépense qu'aurait entraînée Tacquisition des cloches. M. de
St-Prix assure que ce procédé off're encore l'avantage d'avancer de
plusieurs jours la maturité des fruits. V-.. Chevalier est, de son côté,
convaincu que pour d'autres fruits, surtout pour les Pêches, l'em-
ploi des cloches serait très utile. Il ne manquera pas de faire des
expériences pour se fixer à cet égard.
Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents
suivants :
1° Rapport sur la collection d'insectes nuisibles ou utiles de
M. Miot; M. Ch. Chevallier Rapporteur. — Les conclusions de ce
Rapport tendant au renvoi à la Commission des Récompenses
sont mises aux voix et adoptées.
664 PROCÈS-VERBAUX.
2° Compte rendu de l'Exposition de Gaen; par M. Hélte.
M. le Secrétaire annonce une nouvelle présentation ;
Et la séance est levée à quatre heures moins un quart.
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1880.
Présidence: de M. Hardy.
La séance est ouverte à deux heures. La feuille de présence a
reçu les signatures de cent trente-cinq Membres titulaires et de
cinq Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
A la suite du procès-verbal et à propos du passage où est
reproduite une communication verbale de M. Forney sur un insecte
qui perce les feuilles des Vgnes de trous âssez nombreux pour en
faire souvent comme une dentelle, M. le docteur Girard (Maurice)
dit que malheureusement, dans nos départements méditerranéens
ainssi qu'en Algérie, il existe déjà un petit insecte qui se com-
porte de même. C'est une Altise, VAltica ampelophaga Guérin
Mén. M. Girard (Maur.) en a reçu, à différentes reprises, des spéci-
mens pris sur divers points de notre M di et en Espagne; mais il
ne croit pas qu'il ait été signalé jusqu'à ce jour dans le centre
de la France.
M. P. Duchartre dit que cette Altise s'est montrée, à la date
de quelques années, assez abondante dans certaines parties du
fléparlement de l'Hérault pour exercer sur les vignobles d'immen-
>es dégâts. Ne connaissant pas de moyen pour la détruire, on
lui faisait une chasseactive avant que la Vigne entrât en végétation.
Pour donnT une idée de l'abondance avec laquelle ce petit ani-
mal se multipliait fréquemment, il rapporte avoir connu un
propriétaire qui d'une vigne dont l'étendue était moindre qu'un
hectare en avait retiré une quantité suffisante pour remplir sept
des sortes de grands vases en bois, contenant environ un hectolitre,
qu'on désigne dans le pays sous le nom de comportes.
M. le Président proclame, après un vote de la G >mp3gnie,
l'admiision de deux nouveaux Membres titulaires qui ont été
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1880. 665
présentés dans la dernière séance, et dont la présentation n'a dé-
terminé aucune opposition.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
4« Par M. Véniat (Henri), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes
(Seine-et-Oise), quatre sortes de Courges dont trois sont originaires
du Japon et dont la quatrième est désignée comme Courge de Tur-
quie. Parmi les premières, l'une est le fruit du Cucurbita meloni-
jformis, qui est de très bonne qualité, à chair très fine et très ser-
rée; les deux autres, nommées, Tune Kabotcha et l'autre Yoko-
hama, sont de bonne qualité et se conservent longtemps. Quant
à la Courge de Turquie, elle est belle et bonne, et la plante
qui la produit a le mérite de ne pas courir. Ces quatre Courges
sont présentées en vue d'un concours permanent.
2» Par M. Jean Dybourski, répétiteur à l'école de Grignon,
les fruits de deux Cucurbitacées qui sont des variétés du Cucur-
bita Pepo. Il en a reçu les graines de son frère qu'une mission
ministérielle a appelé au Japon. Le semis de ces graines a été
fait par lui sur couche, à la fin du mois d'avril. Il a mis ensuite le
plant en place, sous cloche et sur couche sourde. Les fruits de
ces deux pfèntes sont de dimensions inégales. Le plus gros appar-
tient à une variété nommée par les Japonais Tirimon Tônashou; il
n'a pu arriver à une maturité complète ; la plante qui le produit
se divise en branches longues d'environ deux mètres. Le plus
petit de ces fruits a au contraire miîri parfaitement. La chair en
a été trouvée très fine. La plante endorme un grand nombre ; elle
se montre peu coureuse, ses branches n'atteignant guère que
4 m 50 de longueur. Cette seconde variété reçoit des Japonais le
nom de Ndïto Tônashou. « Cette forme du Cucurbita Pepo, écrit
»M J. Dybourski, dans une note qui accompagne les objets présen
» tés par lui, est, je crois, 1res voisine de celle que cultive M. L.
» de Lunaret et que M. Carrière a décrite, dans la Bévue horticole,
» sous le nom de Cucurbita meloniformis. » M. le Président du
Comité de Culture potagère fait observer que, bien que la pré en-
tation faite par M. J. Dybourski ne manque pas d'intérêt, le
Comité ne s'est pas trouvé assez renseigné sur les objets qui la
composent pour se prononcer nettement àleurégard en attribuant
une récompense.
666 • PROCÈS-VERBADX.
3° Har M. Jourdain, cultivateur à Manrecourt, un lot de Poires
comprenant 5 Crassane, 5 Beurré d'Hardenpont, 5 Saint-Ger-
main, 5 Poires de Curé, 2 Saint-Germain Vauquelin et 2 Triomphe
de Jodoigne. — Ces fruits ont été trouvés beaux par le Comité
d'Arboriculture qui propose d'accorder une prime de 3® classe pour
la présentation qui en est faite. — Cette proposition est mise aux
voix et adoptée par la Compagnie.
4'*Par M. Venteclaye, amateur, une corbeille de dix Poires Ber-
garaotteEspéren, venues en contre-espalier, beaux fruits, déclare
le Comité d'Arboriculture qui demande, en raison de cette pré-
sentation, une prime-de 3^ classe. — Celte récompense est accordée
par la Compagnie, mais M. Venteclaye renonce à la recevoir.
Cet honorable Membre dit qu'il a apporté ces fruits pour sou-
mettre, à ce propos, une question à la Société. Ils ont été récoltés
sur des arbres disposés en cordons doubles verticaux, plantés à
0"^ 00 de distance les uns des autres. En faisant cette plantation
il a suivi les conseils de MM. A. Rivière et Dubreuil ; mais divers
arboriculteurs assurant que les arbres ainsi plantés n'ont qu'une
courte durée, il voudrait savoir si cette crainte est basée sur des
motifs sérieux. 11 y a déjà onze années que sa plantation existe.
Les arbres qui la composent, au nombre de 250, se sont parfai-
tement comportés jusqu'à ce jour, tant pour la végétation que
pour la fructiflcation. Cette année notamment, après l'épreuve que
leur a infligée l'hiver dernier, ils ont produit douze cents Poires
dont on peut prendre une idée en voyant celles qu'il a déposées sur
le bureau ; en etîef , celles-ci ne sont pas de rares exceptions, et la
moyenne de ses Bergamotte Espéren n'est pas inférieure à 2b0
gramme!^. Si, comme plusieurs personnes le disent, cet espacement
de Om 60 pour les arbres est insuffisant, il demande à quelle dis-
tance il serait plus avantageux de les planter.
M. Michelin dit qu'on ne peut répondre d'une manière absolue
à la question posée par M. Venteclaye. L'espacement à adopter,
dans la plantation des arbres, est une question d'appréciation qui
doit être résolue d'après la nature du terrain, la vigueur des va-
riétés, etc. Pour lui, à la forme en cordons verticaux il préfère
celle en fuseau qui se place au premier rang pour l'abondance de
la production.
SÉANCE DO 2o NOVEMBRE 1880. 667
M. Aubrée n'aime pas la forme en cordons. Toutes les fois
qu'il l'a adoptée, il est arrivé à des résultats défavorables. Les
arbres ainsi dirigés avaient d'abord une bonne végétation, mais ils
étaient entièremeont épuisés au bout de dix à douze années et
il fallait alors les remplacer.
M. Venteclaye fait remarquer que, comme il vient de le dire,
ses Poiriers en cordons en sont déjà à leur onzième année de
plantation et que néanmoins rien, dans leur végétation ni dans leur
production, n'annonce qu'ils soient en voie de dépérissement.
5° Par M. Lesueur, jardinier-chef chez M. de Rothschild, à Bou-
logne (Seine), onze pieds en pots de Chrysanthèmes venus de bou-
tures qui ont été faites le 8 juin dernier. Ces plantes ontété trouvées
fort belles par le Comité de Floriculture qui demande qu'une prime
de l'® classe soit accordée à M. Lesueur. — Cette demande est
favorablement accueillie par la Compagnie.
6° Par M. Drouet, inspecteur des promenades de la Ville de
Paris, un pied fleuri du Selenipedium Dominyanum^ belle Orchidée
hybride qui a été obtenue, dans l'établissement de MM. Veitch,
à la suite d'un croisement du Selenipedium caudatum, pris comme
porte-graines, par le S. Pearcei qui a fourni le pollen. Le Comité
de Floriculture est d'avis que cette plante est inférieure à la
mère pour la beauté de la fleur, mais supérieure au père sous ce
même rapport. En outre, elle se recommande parce que ses fleurs
sont réunies par cinq ou six dans une même inflorescence, au lieu
d'être solitaires. — Il propose d'accorder, pour cette présentation,
une prime de 2® classe. Cette récompense est votée par la Compa-
gnie, mais, sur la demande de M. Drouet, en faveur de M. Bauer^
chef de section au Fleuriste municipal, dans le service de qui cette
remarquable Orchidée a été amenée à sa floraison.
7o Par M. Jolibois, jardinier-chef au Palais du Luxembourg,
deux Broméliacées remarquables, savoir : Nidularium latifolium
et Canistrum eburneum. — M. Jolitois fait observer que la der-
nière de ces plantes a l'inflorescience trop raccourcie pour produire
un bel effet, mais que le pied lui-même est assez beau pour lui
donner du mérite à titre d'espèce ornementale. Il ajoute que,
parmi les espèces du genre Canistrum, il en .possède une qui se
montre fort polymorphe, au point qu'il en existe, dans la collection
668 PROCÈS-VERBAUX.
du Luxembourg, sept ou huit formes tranchées. — Sur la
proposition du Comité de Floriculture, il est accordé à M. Joli-
bois une prime de 2® classe que, fidèle à son habitude, il renonce
à recevoir.
8° Par M. Arnould, jardinier chez M. Truelle, à Savigny-sur-
Orge (Seine-et-Oise), plusieurs pieds fleuris de Primevère de
Chine à feuilles de Fougères, à grandes fleurs frangées, de cou-
leurs variées, pour la présentation desquels, sur la demande du
Comité de Floriculture, il lui est accordé une prime de 3^ classe.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
A la suite des présentations, M. Héringer montre à la Compa-
gnie un estomac de Poule de Bruyère extrait d'un de ces oiseaux
qui lui a été envoyé d'Ecosïe. Cet estomac ayant été ouvert a fourni
la preuve que cette espèce, au lieu d'être insectivore ou granivore,
comme on le pense généralement, est herbivore et frugivore. Il
s'y est Irouvé en effet des fragments de feuilles appartenant à des
plantes fort diverses, notamment à des Bruyères et des Fougères,
ainsi que de petites baies qu'il serait peu facile de déterminer
exactement.
M. Millet dit qu'il a souvent tué, dans les Pyrénées, des Coqs
de Bruyère et qu'en ouvrant leur estomac, il y a toujours trouvé
des fragments de végétaux, notamment des bouts de rameaux
d'Epicéa. Des observations analogues ont été faites en beaucoup
d'autres circonstances ; elles expliquent pourquoi les forestiers
allemands accusent cet oiseau de causer la déformation des Epicéas,
soit en cassant la cime de ces arbres lorsqu'il s'y pose, soit en
en brisant les pousses pour les manger.L'Epicéa privé de se? extré-
mités perd son port naturel et devient buissonnant.
En l'absence de M. le Secrétaire-général, qui se trouve en voyage,
l'un de MM. les S^crélaires procède au dépouillement de la
correspondance qui comprend seulement une lettre adressée à
M. le Président par M. le docteur Jeannel. Cet honorable Membre,
qui se trouve en ce moment à Cannes (Alpes-Martimes), a été
surpris, écrit-il, de voir que le Rapport imprimé récemment dans le
Journal (cahier d'août et septembre 1880), qui a pour objet l'en-
grais chimique composé par M. Alfred Dudciiy en vue de l'Horti-
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1880. 669
culture et nommé, pour ce motif, le Floral, ne fait aucune
mention de l'engrais horticole dont lui-même a communiqué la
formule à la Société et conseillé l'emploi, à la date de plusieurs
années. Il rappelle que, le 9 juillet 1872, il a fait, au Jardin d'Ac-
climation, sur l'application des engrais chimiques à l'Horticulture,
une conférence qui a été imprimée, la même année, dans le
Bulletin mensuel de la Société d' Acclimatation^ et qu'il en a offert
sans retard un exemplaire à la Société centrale d'Horticulture ; il
ajoute que le Journal renferme le relevé de nombreuses expé-
riences faites par divers Membres de la Société avec son engrais
horticole (voyez le Journal, 1873, p. 94, p. 570 ; 1875, p. 159)
et que la formule ainsi que le mode d'emploi en avaient été in-
diqués par lui. Il exprime son étonnement de ce que tout cela
n'est pas mentionné, même au point de vue historique, dans Tim-
portant Rapport de M. Michelin. Enfin il indique la composition
et le mode d'application de son engrais horticole que l'expérience
lui a fait reconnaîlre comme les plus avantageux.
M. Ch. Joly entretient la Compagnie d'un Annuaire publié en
Angleterre dans lequel sont réunies toutes les indications possibles
sur les établissements horticoles et sur ceux qui se rattachent de
près ou de loin à l'horticulture. Il exprime des regrets de ce qu'il
n'existe en France aucune publication de ce genre, tandis que
l'Angleterre et la Belgique sont très riches sous ce rapport. H
émet le vœu que cette lacune regrettable soit comblée le plus tôt
possible.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
1 0 Note sur une Exposition de Géographie botanique et horti-
cole organisée par la Société d'Horticulture de Nancy; par
M. Ch. Joly.
2o Rapport de la Commission d'enquête sur l'hiver de 1879-
1880, et sur les dégâts qu'il à causés à l'Horticulture; M. P. Du-
CHARTRE Rapporteur.
M. le Secrétaire annonce une nouvelle présentation ;
Et la séance est levée à trois heures et demie.
-670 CORRESPONDANCE.
NOMINATIONS.
SÉANCE DU \\ NOVEMBRE 4 880.
M. Mauduyt, rue Saint- Pierre-le-Puelicr, à Poitiers (Vitnnd), présenté
par MM. Bruant et Michelin.
Admis 2 VhonorariaU
MM.
1 . Brun, docteur en médecine, rue d'Aumale, 23, à Paris.
2. Margueritte, jardinier, rue Wierbowa, 642, palais de Bruhl, à Var-
sovie (Pologne russe).
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1880.
MM.
4. Gascard (Paul), jardinier au domaine de Bue, par Versailles (Seine-
et-Oise), présenté par MM. A. Lavallée et F. Pothier.
2. GuiBOREL (Victor), horticulleur, à Saiut-Aubin-les-Elbeuf (Seine-
Inférieure), présenté par MM. Carrière et Gentilhomme.
CORRESPONDANCE.
Lettre de M. le docteur Jeannel.
Cannes, 14 novembre 1880.
A M. le Président de la Société ■ nationale et centrale
d'Horticulture de France.
Monsieur le Président,
Je viens de lire dans les deux derniers numéros du Journal de
la Société nationale et centrale d' Horticulture le Rapport sur
l'engrais chimique, le Floral, appliqué par M. Dudoûy à l'horti-
culture.
Je demande la permission de soumettre respectueusement à la
Société, à l'occasion de ce Rapport, quelques observations.
Le 9 juillet <872, j'ai fait au Jardin d'Acclimatation une con-
férence sur l'application de l'engrais chimique à Thortigulture
LETTRE DE M. LE DOCTEUR JEANNEL. 671
d'ornement. Celte conférence a élé imprimée dans ie Bulletin de
la Société d'Acclimatation (Yoy. 1872) et j'ai fait hommage peu
de temps après à la Société centrale d'Horticulture d'un exem-
plaire du tirage à part de cette conférence. Depuis cette époque,
et notamment dans le cours des années 1873, 1874 et 1875, j'ai
fait, sur les applications des engrais chimiques à l'Horticulture,
soit à la Société d'Acclimatation, soit à l'Académie des Sciences,
soit à notre Société, de nombreuses communications. Toutes ont
été publiées. Le regretté M. A. Rivière, M. Jolibois, M. Drouet,
M. Lesueur et plusieurs autres praticiens distingués ont entre-
tenu la Société des expériences concluantes qu'ils avaient faites
relativement à l'emploi horticole \le l'engrais chimique dont
J'avais donné la formule, employé en dissolution dans l'eau des
arrosages.
Avant ces communications, personne que je sache, n'avait
émis l'idée de fournir aux plantes des jardins, sous la forme
de solutions salines très étendues, les éléments nutritifs analogues
à ceux qui résultent de la décomposition des fumiers.
Jà crois pouvoir faire observer en outre que, dès ma première
communication, j'ai publié la formule du mélange salin qui
m'avait donné les meilleurs résultats, après avoir toutefois rendu
justice et hommage à Tmitiative de M. Boussingault et aux
recherches de M. G. Ville.
Citte publication permettait à chacun de contrôler mes expé-
riences et pouvait servir de point de départ à d'autres recherches.
J'avais pensé qu'une formule gardée secrète pouvait être fruc-
tueuse au point de vue commercial, mais qu'elle devait rester
nécessairement stérile au point de vue scientifique.
J'applaudis aux applications faites par M. Dudoiiy et je n'ai
garde de réclamer contre les conclusions de l'important Rapport
de l'honorable M. Michelin ; mais j'avoue le découragement que
j'éprouve en voyant que, dans la Société dont je suis membre,
mes recherches si largement mises à profit par un grand nombre
de praticiens et la publication de mes formules sans aucune
réticence, na sont même pas honorées d'une mention purement
historique.
D'ailleurs, je demande si, à l'occasioa du Rapport de notre
672 NOTES ET MÉMOIRES.
honorable confrère M. Michelin, il ne serait pas opportun de
publier de nouveau les diverses formules d'engrais chimique hor-
ticole qui ont été données par moi.
Voici la dernière à laquelle je me suis arrêté et que je recom-
mande comme donnant des résultats excellents :
Engrais chimique horticole :
Prenez :' Azotate d'ammoniaque brut 380 gr,
Biphosphate d'smmoniaque brut 300
Azotate de potasse brut 260
Biphosphate de chaux en poudre fine. ... 50
Sulfate de fer (couperose verte) 10
Total 1000 gr.
Pulvérisez ; mêlez. Gardez à l'abri de l'air.
Nota : Les sels bruts étant achetés dans le commerce de la
droguerie, le mélange revient à moins de 2 fr. le kilog.
Faites dissoudre le mélange dans la proportion de I à 2gr.
par litre d'eau, pour l'arrosage des plantes une ou deux fois par
semaine et même plus fréquemment, selon les effets obtenus.
Il est entendu que les conditions de température, de lumière
et d'humidiié, etc., doivent êire favorables à la végétation. Le
sol peut être maigre et même purement sablonneux ; la condition
essentielle est qu'il soit perméable aux racines.
ReceveZi monsieur le Président, l'hommage de mon respect,
J. Jeannel.
NOTES ET MÉMOIRES.
Note sur une Exposition de Géographie botanique et horticole,
ORGANISÉE PAR LA SOCIÉTÉ CENTRALE d'HORTICULTURE DE NanCY (1);
Par M. Ch. Jolt.
Lors du Congrès national français des Sociétés de Géographie
qui eut lieu à Nancy, du 5 au 10 août dernier, le Secrétaire-
Ci) Présentée le 25 novembre 1880.
SUR UNE EXPOSITION DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 673
général de la Société de Géographie de l'E-t, M. Barbier invita
la Société d'Horticulture à prendre part au Congrès et, sous
prétexte d'ornementer et de garnir les abords et la salle du Palais
de l'Académie de Stanislas, il proposa l'essai d'un plan jusqu'alors
inusité dans les Expositions florales. En effet, les sciences sont
sœurs; la B .tanique et rHorliculture ont trop d'attaches avec
la Géographie- pour ne pas avoir leur place marquée au sein du
Congrès qui se préparait.
L'honorable Président de la Société de Nancy, M. L. Simon,
dont le nom est synonyme de science et de dévouement, adopta
avec empressement l'off^re de la Société de Géographie et invita
jses collègues à profiter de cette occasion pour donner l'exemple
d'une Exposition complète et instructive au plus haut degré pour
le public. M. Crousse, Vice-Président et M. Em. Galle, Secrétaire-
général, furent chargés de stimuler tous les horticulteurs et les
amateurs de plantes. Aucun concoirs n'était établi entre les
exposants dont le but était tout désintéressé et purement scienti-
fique. Toutefois, le Congrès, très frappé de cet effort et du carac-
tère original de ce travail, a voulu récompenser la Société d'Horti-
culture de Nancy par un diplôme d'honneur attribué à son
Secrétaire-général, M. E. Galle; puis elle a fait asseoir à son
bureau, à plusieurs de ses séances, un horticulteur.
Résumons, en quelques mots, le but des organisateurs de cette
Exposition pour en faire ressortir l'importance et l'intérêt. Et
d'abord, constatons que le temps manquait pour grouper un en-
semble complet de toutes les dernières introductions ; mais le
but de la Société de Nancy était surtout d'attirer l'attention sur
une idée neuve et éminemment utile qui ira germer ailleurs, dans
des conditions de temps, d'espace et de maturité plus complètes.
Il fallait rappeler au public l'origine, la patrie, l'histoire des plantes
reçues depuis plusieurs années, puis renseigner l'horticulteur sur
l'altitude, la station où une plante croit spontanément, l'état
d'humidité ou de sécheresse, de chaleur ou de froid de son climat
natal: c'était, en même temps, l'occasion de rendre un juste
hommage aux courageux explorateurs qui ont été souvent victimes
de leur zèle en fouillant des régions incoimues pour y décoavrir
de nouvelles plante?, sources de plaisirs ou de richesses pour
43
674 NOTES ET MÉMOIRES.
l'humanité. Ea répandant ûes notions de Géographie distributive
des espèces, on peut éviter d'amères déceptions aux praticiens
dans leurs essais de naturalisation. Privées de ces données,
certaines cultures ne sont parfois qu'un long tâtonnement, et les
prétendues acclimatations, vienne un hiver rigoureux, causent de
sérieuses pertes de temps et d'argent : témoin les essais faits lup
les Eucalyptus et sur tant d'autres plantes. Au point de vue
industriel, des notions plus complètes sur nos plantes ornemen-
tales pourraient suggérer à nos joailliers, à nos céramistes, à nos
dessinateurs d'étoffes et de papiers peints, par un enchaînement
d'idées allant de la flore d'un pays au style de l'objet qu'il s'agit
de décorer, une mine de renseignements originaux, une source
féconde où ils puiseraient la couleur locale et la note vraie. Cette
partie du programme était démontrée par le rapprochement de
certaines plantes et d'objets d'art industriel rappelant par leur
forme, leur matière et leur ornementation, ces mêmes plantes.
Mise en regard de l'objet artistique, peinture, Jaque,* sculpture, la
plante en donnait une vivante explication tt montrait tout le
parti que certains peuples, les Japonais, par exemple, ont su
tirer de leur flore indigène,au point de vue de la décoration. Enfin,
l'Exposition prouvait que, si la Géographie rend des services à
l'Horticulture, celle-ci a beaucoup aidé à étendre le réseau des
explorations du globe, et que souvent le premier pionnier de la
science et de la civilisation est un chercheur de plantes, un pour-
voyeur de nos serres et de nos marchés.
J'ai dit que l'Exposition avait eu lieu dans l'ancienne Académie
de Stanislas: là, les plantes étaient distribuées au milieu des cartes,
des globes, du matériel de l'enseignement, des collections d'armes
et des publications de nos grands éditeurs. Les groupes principaux
étaient indiqués par de grandes pancartes rappelant les diverses
portions de nos continents subdivisées en diverses régions suivant
les latitudes et les productions principales.
Un catalogue de 1 G7 pages in-8% véritable tour de force de
science et de dévouement, a été dressé et imprimé en huit jours par
les soins de M. E. Galle, Secrétaire-général de la Société : chaque
plante portait un numéro ostensible, correspondant au catalogue
(fiii donnait les indications suivantes : latitude, longitude et région
SDR ONE EXPOSITION DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 675
OÙ croît la plante à l'état spontané, sa famille, son espèce, sa
synonymie, son nom local, l'année de son introduction, le nom
du voyageur qui l'a fait connaître, les détails sur sa culture, ses
usages dans l'industrie ou l'alimentation, etc. On comprend quel
intérêt peut offrir un semblable travail, surtout quand il est fait
avec la conscience, le zèle et l'amour des plantes qui distinguent
si éminemment M. E, Galle. Pour donner une idée de ce catalogue
et du nombre considérable de données qu'il réunissait, nous en
reproduisons textuellement trois articles pris au hasard.
ASIE CENTRALE ET ORIENTALE
1501 CHAM^ROPS FORTUNEI Hook. Ch. excelsa "^avi.
(Non Thunb.)
Palmier à chanvre (PALMÉES . Ornemental et industriel nattes,
cordages, chapeaux et vêtements imperméahles).
CHINE et HIMALAYA. ATélat spontané : Vallée neigeuse (Tché-Kiang) .
Le Père A. David, 4868.
Cultivé sur les côtes orientales de Chine (entre 25e et 3S« latitude),
dans l'île de Chusan (30e de latitude). Rob. Fortune; à Pékin avec
abri durant l'hiver, et à Canton dans les jardins, sans abri. Le père
A. David.
Voyageur introducteur : Robert Fortune, commissionné par la Royal
Horticultural Society dans les provinces N.-E. de la Chine (tSiS-
484;-), 1853-1806).
Sujets adultes présentés par M. CROUSSE, horticulteur à Nancy.
Semis présentés par M. GALLE, de graines obtenues en plein air à Segrer
(Seine-et-Oise), sur des sujets ayant perdu, en 4870-71, toutes leurs feuilles
et ayant fructifié en 1878.
Feuille présentée par M. GALLE, coupée sur un sujet ayant passé dehors avec
abri, à Nancy, l'hiver de 1879-80.
4 561 MAGNOLIA STELLATA Maxmow.
[Bùrgeria stellata Sieb. et Zucc.)
Magnoliacées. Ornement.
JAPON. Spontané au mont Fusi-Yama, et dans l'île de Niphon. Très
cultivé au Japon pour les garnitures.
Découvert en 4862 par le D"" Hall, cédé par lui à M. Parsons, de Hus-
ting; exposé en 4877 à Gand, par Veitch. — Rustique de pleine
terre à Nancy.
Présentation de M. GALLE,
676 NOTES ET MÉMOIRES.
1721. ANTHURIUM SCHERZERIANUM Schott. Anthunum
de Scherzer.
Aroïdées.
GUATEMALA.
Découvert par Scherzer, botaniste-collecteur, au Guatemala. Introduit
vers 1 860 par Wendland qui l'apporta de Costa-Rica au Jardin bo-
tanique de Herren-Hausen (Hanovre). Première floraison en Europe
au Jardin botanique de Kew (1862). Exposé à Mayence par Veitch
(4861).
Présenté par M, CROrSSE, horliculleur à Nancy.
Parmi les plantes remarquables de l'Exposition, il nous faut
signaler environ 60 nouveautés exposées par M. Alph. Lavallée,
le sympathique Président delà Société de Paris. M. L. Simon,
Président de la Société de Nancy, avait apporté une centaine d'es-
pèces asiatiques, d'ornement et de curiosité, pour la pleine terre.
Les pépinie'ristes de Nancy, RIM. A'ix, Muller, Atnould fils, expo-
saient surtout des nouveautés de Californie ; MM. L^moine et Ger-
beaux, des espèces de pleine terre nouvelles et rares ; M. E. Galle,
des espèces japonaises pouvant supporter nos rudes hivers. Le
Prince Pierre Troubetskoy avait envoyé des tiges de Bambous
d'espèces variées, cultivées dans sa propriété d'Intraet un échan-
tillon de ['Eucalyptus amygdalina qu'il a introduit de l'Australie,
il y a quelqnes années et qu'il considère comme le plus rustique
de tous. M. Lemoine, de Nancy, montrait des Bambous, le B.
verticillata, qui avaient 5 centimètres de diamètre et qui, obtenus
en plein air à N^ncy, pourraient être employés dans l'ini ustrie.
Parmi les plantes asiatiques on remarquait le Rosa rugosa, envoi
de M. A. Lavallée, avec d'énormes fruits en bouquets, d'un rouge
éclatant; le Pin de Bunge,la seule des espèces asiatiques qui ait sup-
porté l'hiver dernier en L irraine; lesEulalies et les Joncs zébrés;
les Thuiopsis; les Faux-Cyprès plumeux, dorés et argentés. Parmi
les plantes industrielles exotiques, celle qui attirait le plus l'at-
tention était le Slioja, préseuté par M. Paillieux, qui a fait du
fromage avec ses graines et qui lui prédit de l'avenir pour l'ali-
mentation directe de l'homme. M. Alix montrait le Ye Goma,
cette plante économique japonaise, dont les propriétés oléagi-
neuses sont si dignes d'attention. L s espèces délicates et rares
SUR UNE EXPOSITION DE GÉOGftAPBIE BOTANIQUE. 677
étaient présentées dans des vases précieux, de vrais bronzes chi-
nois, des laques dorées. M. Galle avait voulu que cert-iins types
de plantes populaires fussent représentés et rapprochés de leurs
figurations artistiques. Ainsi le Lilium auratum,\es Chrysanthèmes,
les Bambous, les Eulalies, se miraient dans des plateaux du Japon :
tel bac, en bois de Cedrela ou en Camphrier, montrait la plante
en spécimen vivant. Sur des boîles en laque argentée s'étalaient
le Saxifraga sarmentosa, le BegoniaEvansiana ; aux branches d'un
Diospyros Kaki était suspendu, en gu'srf détruit que la saison ne
permettait pas de présenter, un Kaki en porcelaine, dv-îc son ca-
lyce à 4 sépales ; les fleurs des Lespedeza virgata et bico'or, de?
Desmodium,s\ héq\iemment reproduits parles peintres japonais,
se détachaient sur des étoffes, des écrans et des faïences chinoises
qui les reproduisaient. Le Torenia Fournieri étalait ses corolles
bleues dans un vase cochinchinois.
Les apports des régions chaudes étaient naturellement plus
brillants. MM. Crousse, Taillandier, Lemoine et autres, nous
montraient des Orchidées, des Aroïdées et des Broméliacées qui
rehaussaient particulièrement l'Exposition géographique des
contrées baignées par le fleuve des Amazones. En somme, l'Ex-
position organisée par les soins de la Société de Nancy offrait,
comme on le voit, un grand attrait et un véritable caractère d'u-
tilité pour intéresser le public aux choses del'hordculture. Il est
à désirer, maintenant, que cet exemple soit suivi et que les So-
ciétés des grands centres scientifiques comprennent que, s'il n'e^t pas
de fête complète sans l'intervention de l'horticulteur, ce dernier
doit prendre le rang qui lui appartient dans les Comices agricoles,
dans les Expositions géographiques, comme dans toutes les fêtes-
scientifiques, puisque la plante est pour tous une source inépui-
sable de richesse, de plaisir et d'utilité.
-I-O-I-
678 RAPPORTS.
RAPPORTS
Rapport de la Commission b'enquête sur l'hiver de 1879-1880
ET SUR LES DEGATS QH'iL A CAUSÉS A l'HORTICILTURE (1);
M. p. DucHARTRE, Rapporteur.
Les climats tempérés, tels que celai dont jouit la France, offrent,
au point de vue de l'Horticulture, des avantages marqués quel'art,
secondant puissamment la nature, a su rendre encore plus appré-
ciables. L^s végétaux qui peuvent y être cultivés, soit librement,
soit grâce à certaines précautions, sont nombreux et variés; les
produits qu'on en obtient sont susceptibles d'y arriver à un déve-
loppement satisfaisant, parfois remarquable, et surtout ils y
acquièrent une finessr, une délicatesse auxquelles n'arrivent pas
ceux des contrées plus chaudes avec leur richesse souvent exces-
sive en sucre et leurs arômes presque toujours exaltés. Ces avan-
tages tiennent particulièrement à ce que la température qui y
règne habituellement s'y maintient dans des limites assez resser-
rées entre lesquelles la végétation s'accomplit sans fougue mais
aussi sans danger et, dans sa marche modérée, élabore jusqu'à un
degré en rapport avec le goût des peuples civilisés, les substances
qui donnent à ses produits leurs qualités dislinctives. Malheureu-
sement, par iVfïfct de causes cosmiques contre lesquelles l'homme
est désarmé, ces climats, favorisés à tant d'égards, subissent par-
fois des oscillations considérables, et éprouvent alors des extièmes
de tem^iérature dont l'tffet est tel que le pays tout entier se trouve
comme transporté tout d'un coup, tantôt au milieu de la zone
torride, tantôt sous le ciel glacé des régions voisines des pôles.
Dans le premier de ces deux cas, les végétaux cultivés peuvent
souflrir, mais d'ordinaire sans succomber, et d'ailleurs il est rare
que ces périodes accidentelles d'extrême chaleur aient une longue
durée, ou que l'élat du sol ne puis«e en contrebalancer plus ou
(i) Celte ComaiissioD, qui a été nommée au mois de janvier i880, est
composée de la manière suivante: ]\1M. Arnould-Ballard, Président;
Burelle, Vice-Président ; Bergman, Beurdcley, Bonnel, llérincq, Jamir?,
Keleleêr, Laizier, Margotlin père, Pissol, Prillieux, Quihou ; P. Du-
chartre, Rapporteur.
SUR l'hiver DE 1879-1880. 679
moins les effets; dans le second, au contraire, l'action est telle-
ment puissante, l'eff'et est si étendu et le plus souvent si pro-
longé que d'immenses désastres en deviennent inévitables.
C'est ce dont notre pays et la plus grande partie de l'E irope
moyenne viennent de faire la triste expérience. Un hiver pendant
lequel le froid a été d'une rigueur sans précédents connus, s'est
prolongé pendant longtemps et, se faisant sentir pendant deux
périodes faiblement espacées, a frappé presque toutes les branches
de rborticulture de pleine terre d'un coup dont elle se ressentira
longtemps ; il a causé des pertes, des ruines même dont la Société
nationale d'Horticulture s'est vivement émue et dont elle a pensé
qu'il importait de tracer le triste tableau. Peut-être de cet exposé,
que le présent Rapport a pour objet de présenter, sortira-t-il, outré
la constatation des faits qu'il y a intérêt à relever, une instruction
utile quant aux espèces et variétés que la culture doit s'attacher à
multiplier dans nos contrées, el quant aux conditions dans les-
quelles il importe de les placer pour qu'elles soient le plus pos-
sible à l'abri de semblables malheurs.
Ayant à exposer les effets qui ont été produits dans pres-
que toutes les parties de notre pays par l'hiver de 1879-1880, je
dois avant tout rattacher ces effets à leur cause et, pour cela, tracer,
avec les détails convenables, un tableau aussi précis que possible
de cette désastreuse saison. Ce sera là, dans ce Rapport, le su jet d'une
première partie essentiellement météorologique,pour la rédaction de
laquelle je me baserai sur diverses publications, sur les documents
qui ont été gracieusement envoyés à la Société nationale d'florti-
culture en réponse à son questionnaire imprimé, enfin sur des
communicationsqu'ontbien voulu mefaire M. Mascart, directeur du
bureau central météorologique, MM. Edm. et H. Becquerel, et
M. Ch. Naudin. Quant à la seconde partie, qui sera exclusive-
ment culturale, elle sera principalement destinée à résumer les
renseignements qui ont été fournis à notre Société par ses sœurs
des départements et par plusieurs de ses propres Membres. Sa vive
gratitude leur est acquise pour le précieux concours qu'elle en a
obtenu en cette circonstance.
680 RAPPORTS.
PREMIÈRE PARTIE
HIVER DE 1 879-1 880.
Pendant l'hiver de 1879-1880, la température s'est abaissée
jusqu'àun degré dontle chiffreestsansprécédenls, c'est-à-dire n'a
pas encore été atteint depuis qu'on a commencé à faire des obser-
vations précises au moyen de bons thermomètres ; c'est ce qu'il est
facile de prouver relativement à Paris, où des observations de ce
genre sont en cours depuis environ deux siècles. Les tableaux
météorologiques mensuels qui, jusqu'à la date de quelques moi?,
étaient publiés régulièrement dans lesComptes rendus de l'Académie
des Sciences nous apprennent que le froid le plus rigoureux, à
Paris, à l'observatoire météorologique de iVontsouris, a été, le
40 décembre 1879, de--23»9, c'est-à-dire en nombre rond et à un
seul dixième de degrés près, 24° degiés au-dessous de zéro. Or,
si nous consultons les relevés publiés dans V Annuaire de F observa-
toire de Montsouris pour 1880 (p. 92-94), nous y voyons que, par-
mi les hivers que leur extrême rigueur a rendus célèbres, un
seul a donné un minimum de température presque égal à
celui de cette année; c'est celui de 1794-1793, dont les effets
ont été désastreux, et qui, le 25 janvier 1793, a abaissé le ther-
momètre centigrade jusqu'à- 23" 3, c'est-à-dire à 4/10 seulement
de degré moins bas qu'il ne l'a été le 10 décembre 1879. Le terri-
ble hiver de 1788-1789, dont le souvenir est encore vivant dans
toute la France, avait donné comme minimum, le 31 décembre
4788, — 21° 5. C'est par un nombre presque identique ( — 21*3)
qu'est exprimé le minimum constaté le 9 décembre 1871; mais
cette tempéi'ature extrêmement rigoureuse, même en termes plus
généraux les très grands froids de cet hiver, ont été de courte
durée, et, par cela même, ils ont été beaucoup moins nuisibles que
s'ils se fussent prolongés pendant longtemps (1).
(4j Voici le relevé des températures les plus basses inférieures à — 15° C.
qui aient été observées à Paris, depuis le commencement du siècle der-
nier, pendant les tiivers les plus rigoureux : 1709, — 18»7; 1746,
— 19<>7, le 22 janvier; <729, —15° 3, le 19 janvier; 1742, —16° 5; 1776,
—! 9° 1,1e 29 janvier; 1783, — 19° 1, le 30 décembre; 1788, —21° 5, le
31 décembre; 1795, — 23o5, le 25 janvier; 1798, —17° 6, le26décem-
SUR l'hiver de 1879-1880. • 681
C'est en efîet une cause puissante d'aggravation du mal produit
par le froid que sa durée. Dans nos départements méditerranéens,
la pureté habituelle du ciel amène assez souvent, par le simple
rayonnement, un abaissement de température qui peut faire
descendre le thermomètre jusqu'à quelques degrés au-dessous de
zéro, sans que cependant des végétaux délicats de leur nature en
souffrent bien sensiblement. La cause en est que ces froids sont
ordinairement passagers, circonscrits dans l'espace d'une nuit,
de quelques heures vers le matin, ou même plus courts encore ;
ainsi M. Ch. Martins écrivait, il y a quelques années, qu'une
longue série d'observations faites à Montpellier lui avait montré
le thermomètre descendant jusqu'à — 11» sans que la température
eût manqué une seule fois de remonter au-dessus de zéro pendant
le jour. Ajoutons que, dans ces mêmes départements méridionaux,
les tissus des végétaux sont moins aqueux, mieux aoûtés, et dès
lors moins sujets à être altérés par le froid que dans nos contrées
septentrionales dans lesquelles la belle saison est de bien moindre
durée, la chaleur plus faible et où par suite la végétation moins
énergique forme des tissus à la fois moins aoûtés et plus gorgés
de sucs.
La moyenne du nombre des gelées qu'ont donnée?, à Paris, les
hivers les plus froids, depuis l'année 1788, étant de 46,53, c'est-
à-dire en nombre rond, de 47, l'hiver de 18:9-1880 se place au
quatrième rang parmi ceux qui ont le plus fortement dépassé celte
moyenne. Pendant les mois de novembre, décembre, janvier et
février, il n'a pas donné moins de 76 gelées (12 en novembre, 29
en décembre, 25 en janvier el 10 en février),etil n'a été inférieur
sous ce rapport qu'à ceux de 1788-89, 1844-45, et 1837-38
pendant lesquels il y a eu 86, 79 et 77 gelées. Ce nombre consi-
dérable de gelées qui, dès la fin du mois de novembre, avaient
atteint —6» 9, dont 1 8 pendant le mois de décembre et deux vers la
fin du mois de janvier ont été inférieures à — IQo 0, ne pouvait
qu'amener un désastre, et le désastre a malheureusement eu lieu.
bre; 1802, —15° 5, le 16 janvier ; 1803, —iëo 4, le 12 février; 1829,
— 170 0, le 24 janvier; 1830, —17o 2, le 17 janvier ; 1838,-190 0,16 20
janvier ; 1859, — 16o2, le 20 décembre-, 1871, —21° 3, le 9 décembre
1879, —2309, le 10 décembre.
682 RAPPORTS.
Toutefois une circonstance heureuse est venue en amoindrir la
gravité dans une mesure appréciable ; la neige s'est étendue sur
le sol et sur les plantes basses comme un manteau protecteur qui
a considérablement atténué l'action des grands froids continus
par lesquels ont été marqués si tristement les %9 ^premiers jours
du mois de décembre. Dès le 31 novembre et le ]'"' décembre, elle
tombait fine et peu abondante; mais s'étant bientôt après produite à
flots pressés, à la date des 5 et 6 décembre, elle a formé prompte-
ment une couche dont l'épaisseur, exceptionnelle pour le climat
de Paris, atteignait de2J à 30 centimètres. Tout ce qui vivait sous
ce puissant abri était dès lors, tant qu'il persistait, en état de
braver la rigueur de l'hiver.
En effet, l'expérience des cultivateurs leur avait déjà fait appré-
cier, en diverses circonstances, l'influence avantageuse qu'exerce
la neige sur les cultures, à différents points de vue ; leurs obser-
vations de cette année ont été démonstratives dans beaucoup de
localités ; en outre, la science a fourni à cet égard des indications
rigoureuses. Au Jardin des Plantes de Paris, MM. Edmond et
Henri Becquerel ont recueilli sous ce rapport des données d'une
exactitude parfaite, dont les unes, allant jusqu'au 15 décembre
1879, ont été publiées par eux (1), tandis que les autres, encore
inédites au moment où nous écrivons, nous été communiquées
par eux, avec une obligeance pour laquelle nous ne saurions leur
off'rir trop de remerciements.
D'après les observations de ces savants physiciens, dans un sol
dénudé de toute végétation à sa surface, la gelée, qui avait com-
mencé dans l'air, le 26 novembre, avait pénétré, le lendemain 27,
jusqu'à cinq centimètres de profondeur où le thermomètre était
déjà descendu quelque peu au-dessous de 0°. A mesure que le
froid augmentait dans l'air, il sefaiaait sentir aussi plus vivement
dans la terre et, le 29 novembre, à 6 heures du matin, il y attei-
gnait— 2° 65. Le 3 décembre, la température de l'air s'étant
abaissée jusqu'à — 12° environ, et la neige fine qui était tombée
ne formant encore qu'une couche très mince, nullement protec-
(1) Sur le froid du mois de décembre et son influence sur la tempéra-
ture du sol couvert de neige. [Comptes rendus de l'Académie des Sciences^
LXXXIX, 45 décembre 4879, p. 1001-1005).
SUR l'hiver de 1879-1880. 683
trice, la température du fol, à la même profondeur de 0m05, était
descendue, de son côlé, jusqu'à — 3o 17. Mais, à ce moment, la
couche de neige commença de gagner beaucoup en épaisseur et
dès lors, bien que le tVoid extérieur devînt de plus en plus rigou-
reux pour arriver à sa plus grande intensité ( — 21 o), à la date du
10, la terre qu'elle recouvrait ne tarda pas à se réchauffer sensi-
blement pour ne plus dépasser, pendant le reste du mois, un
minimum de — r 70, qui fut observé les 23 et 24, lorsque le
thermcmètre extérieur marquait — 13° et — 14» sur le même
point, au Jardin des Plantes.
Pendant cette période des grands froids du mois de décembre,
la température la plus basse, dans le sol, s'est montrée le 11 dé-
cembre ; elle a été seulement de — 1 o 1 7 à C" 1 0 de profondeur, de
— Oo 84 à Om iO, de — Qo 33 à 0™ 30 ; enfin ni alors, ni pendant le
reste de l'hiver, le thermomètre n'est descendu jusqu'à 0^, à Om 60
en terre.
Cette preuve par les faits du puissant abri que forme une couche
épaisse de neige a sa contre-épreuve dans ce qui a eu lieu
pendant la suite de l'hiver dont il s'agit ici. Un adoucissement
prononcé de la température ayant eu lieu pendant les trois der-
niers jours de décembre 18î9 et les trois premiers jours de janvier
i880, il en est résulté la fonte de la neige. Les conditions sont
dès lors devenues tout autres que précéJemment, tant pour les
plantes basses que pour les parties souterraines de tous les végé-
taux sans exception. En effet, le froid a repris dès le 4 janvier et
ne s'est guère plus interrompu jusqu'au 7 février. Pendant cette
seconde période, sans arriver aux degrés tout à fait exceptionnels
qu'il avait atteints dans le cours de la première, il a été encore
assez intense pour faire descendra le thermomètre à dix degrés
de froid (~9o 9 le 20 janvier ; — 9o 6 et — 1 0o 1 les 28 et i 9), dans
Paris même, au Jardin des Plantes. Pendant tout ce temps, la
terre n'étant plus couverte de neige, puisqu'il n'en était tombé
que des quantités imignifiantes, les 14 et 15 janvier, la gelée y
est devenue intense : à O-^ 05 Je profondeur, elle était de — 4o 42
le 20 janvier, et du 26 au 30 inclusivement, elle arrivait de — 4o 82
jusqu'à — 6o 82, c'est-à-dire presque à — 7o. Knfin, à cette pro-
fondeur, elle n'a cessé de se faire sentir que le 9 février, deux
684 RAPPORTS.
jours après qu'il avait cessé de geler dans l'air. Pendant cette
même période, MM. Becquerel ont constaté que le froid a atteint, le
29 janvier,— 50 42 à Om 1 0 de profondeur,— 3o 72 à O» 20, et — 1 0 95
à O" 30. Est-il étonnant que de pareilles et si nombreuses gelées
sévissant sur les parties souterraines des végétaux aient complété
le mal qu'avaient déjà produit, en décembre, sur leurs parties
extérieures, les températures exceptionnellement basses aux-
quelles était descendue l'atmosphère ?
Des observations qui n'ont plus la même précision scientifique,
mais qui sont néanmoins concluantes, ont été faites sur divers
points de la France, et les résultats en ont été communiqués à la
Société nationale d'Horticulture dans les réponses à son question-
naire imprimé. En voici des exemples :
Le froid, ayant été rigoureux avant la chute abondante de neige
qui a eu lieu au comencement du mois de décembre, s'était fait
sentir en général plus ou moins profondément dans le sol. Le
travail consciencieux et considérable qui a été envoyé par la
Société d'Horticulture et de petite Culture de Boissons, et qui
comprend un résumé rédigé par M. l'instituteur Voiron, pour le
canton d'Aozy-le-Ghâteau, par M. Remy, pour les autres cantons
de l'arrondissement, nous apprend que, dans diverses localités de
cet arrondissement, le sol était gelé jusqu'à Cm 35, au commen-
cement du mois de décembre par l'effet des fortes gelées qui ont
eu lieu dans la seconde quinzaine du mois de novembre ; mais cet
état s'est sensiblement amélioré dès l'instant où une chute abon-
dante de neige est venue former une couche continue de Om 45
d'épaisseur, qui a même atteint Om 65-Oni 75, dans le canton
d'Oulchy-le-Ghâteau. Le minimum de température dans l'air s'est
cependant produit alors et il est arrivé jusqu'à — £80, — 30». La
même communication nous apprend encore que, dans le sol dé-
pourvu de neige, la gelée s'est fait sentir alors jusqu'à O^SO de
profondeur. De même un très bon Rapport manuscrit envoyé par la
Sociélé nantaise d'Horticulture renferme cette observation dé-
monstrative que, à Nantes où le froid le plus rigoureux a été de
— 170 à la campagne et — 13° 5 dans la ville, la terre a été à peine
gelée superficiellement sous la neige qui, à partir du 3 décembre,
est arrivée rapidement à 0"» 30- 01^35 d'épaisseur. Le dégel qui
SUR l'h.ver de 1879-1880. 685
est survenu à la fia de décembre et dans les premiers jours de
Tannée 1880 ayant fait disparaître cet abri, le sol dès lors dénudé
a gelé jusqu'à O^SO et 0 m 40 par les froids du mois de janvier
qui, du 20 au 29, se sont maintenus de — 5° à — lO».
Des faits analogues ont été constatés à Angers, à Ghâlons-sur-
Vesle par M. Maussenet, instituteur, etc.
Dans quelques localités, particulièrement de l'Ouest, la neige
tombée en abondance, au commencement du mois de décembre,
n'a point persisté, et là le froid s'est fait sentir profondément en
terre. Ainsi M. Alfred Rousse, rapporteur de la Société d'Horti-
culture de Fontenay-le-Gomte (Vendée), nous apprend que, dans
le territoire de cette ville, où le froid le plus rigoureux, survenu
le 10 décembre, a été seulement de —120, une couche de 0°» 30
de neige, qui était tombée les 3 et 4 décembre, ayant fondu en
24 heures, le sol resté découvert a gelé dans une épaisseur de 0™ 40 .
A plus forte raison la terre devait-elle geler profondément dans
les localités où la neige n'est tombée qu'en quantité insignifiante
ou même a fait entièrement défaut ; or, ces localités ont été nom-
breuses dans l'Ouest, dans l'Est, surtout dans le Midi.
M. Magny, Yice-Pré.ident de la Société d'Horticulture deCou-
tances, dont il a été l'organe pour la réponse au questionnaire de
la Société nationale d'Horticulture, constate que là, où heureuse-
ment la gelée la plus rigoureuse n'a été que de — 10° et où, selon
son expression, Thiver a laissé des traces peu sensibles, il n'est
tombé qu'une neige très fine, le 3 décembre jusqu'à la nuit du
lendemain ; il en a été de même à Niort, où M. Laurence, dans
le Rjpport qu'il a rédigé au nom de la Société d'Horticulture des
Deux-Sèvres, dit qu'il est tombé fort peu déneige les 1, 3 et
9 décembre ; mais là encore le minimum n'a eu rien d'excessif
{ — 10o6, le 16 décembre). Par opposition avec ces parties de
l'Ouest où la neige a manqué, peut-on dire, dans d'autres elle a
été abondante. On Ta déjà vu plus haut pour Nantes; mais le fait
a été encore plus saillant pour l'extrémité de la B/etagne, dont, il
est vrai, le climat est des plus humides; ainsi M. Hautir), horti-
culteur à Lambézellec près Brest, nous apprend que, dans cette
localité, la couche de neige a atteint O-" 40 d'épaisseur; cette cir-
constance, jointe à ce que le minimum observé n'a été que de
686 RAPPORTS.
— 8°, a valu à l'arrondissement de Brest d'être « l'un des moins
maltraités de France » .
Les conditions ont été bien plus mauvaises dans les localités
cù, le froid ayant été long et rigoureux, la surface du sol est
restée entièrement ou presque entièrement découverte. M. Tardy
signale, dans son Rapport écrit au nom de la Société d'Horticul-
ture de l'Ain, qu'à Bourg, où le thermomètre a marqué — 17»
sous un abri et — 23o à découvert, la neige tombée dans les pre-
miers jours de décembre ayant presque fondu en trois jours, la
gelée a pénétré à 0"" 60-0™ 80 de profondeur, et le sol n'a été bien
dégelé que vers le -18 février. A Saint-Etienne (Loire), d'après le
Rapport manuscrit de M. Ctin, envoyé au ncm de la Société
d'Horticulture de cette ville, il n'est rmôme pas tombé de neige,
et le thermomètre est descendu jusqu'à — 18o en décembre, jus-
qu'à— 16° en janvier ; aussi la gelée est-elle arrivée jusqu'à
Cm 80, en terme ferme, jusqu'à Om 30-Oni 40 dans les terres culti-
vées.
La pénétration la plus considérable de la gelée dans le sol nous
a été signalée par M. Jacquemet-Bonnefont, comme ayant été
observée par lui à Annonay (Ardèche). Là, la neige ne s'est pas
montrée pendant toute la durée des grands froids qui ont oscillé
longtemps entre — 10» et — 44", et qui sont même arrivés jus-
qu'à — iTo dans les parties basses; aussi, dans ces mêmes par-
ties, la terre, ayant eu sa surface constamment découverte, a-t-
elle été gelée jusqu'à Cm 90 et 1 mètre de profondeur. Il en a été
presque de même non loin de là, à Montélimart (Drôme) d'où
M. le comte de Labrousse du Puy-Montbrun écrit qu'avec un froid
assez analogue, dont le minimum a été — 15", la terre restée
sans abri' de neige a gelé jusqu'à 0m60. La neige a également
manqué dans diverses localités du Sud-Ouest : par exemple, d'après
le Rapport de M. Seillan, à Mirande (Gers), où le minimum a été
— 11o;d'aprèsM. Gazes, à Bagnères-de-BIgorre (Hautes-Pyrénées),
où le minimum a été — 1 0o et où la congélation du sol a été
constatée jusqu'à Om 30.
Enfin si, sur les bords de la Méditerranée, la neige s'est montrée
en quantité un peu notable, elle n'a pas tardé à fondre et elle a
laissé la terre sans abri. Ainsi, d'après le Rapport manuscrit de
fUR l'hiver de 1879-1880. 687
M. Bravy, adressé au nom de la Société d'Horticulture et d'Histoire
naturelle de l'Hérault, il en est tombé environ dix centimètres, à
Montpellier, le 3 décembre; mais elle n'a pas tardé à fondre, et
dès lofs la gelée, qui a donné un minimum de — 11° 3, au Jardin
des Plantes, s'est fait sentir, jusqu'à Om 25-Om 30.
En fomme, une couche de neige, épaisse en général de 0m30-
Om 40, a formé un abri efficace pour les plantes basses et pour les
organes souterrains, surtout dans le nord et dans le centre de la
France; cet abri a considérablement amoindri l'action des froids
rigoureux du mois de décembre; malheureusement il a générale-
ment disparu en janvier, et là, pendant ce mois, dont la tempé-
rature, quoique moins rigoureuse, a été longtemps basse, ainsi que
dans les parties de l'ouest, de l'est et du midi où tout abri a
manqué, la gelée a pénétré profondément ajoutant ses funestes
efifets à ceux qu'avait produits la rigueur plus grande encore du
froid de l'atmosphère.
Après avoir comparé l'hiver de 1 879-1 880avec ceux qui, pendant
une longue suite d'années antérieure?, ont mérité d'être classés
parmi les plus rigoureux, indiquons-en la marche, telle qu'elle a
été constatée à Paris. Nous basant ensuite sur les données qui ont
été fournies à la Commission d'enquête par ses obligeants corres-
pondants (1), ainsi que sur celles que nous avons pu puiser à
(1) Voici la liste des Sociétés françaises et des personnes qui, avec une
obligeance pour laquelle le bureau de la Société nationale d'Horticulture
et sa Commission d'enquête ne sauraient leur offrir de trop vifs remercie-
ments, ont bien voulu répondre au Questionnaire publié relativement aux
efifets de l'hiver de 1879-1880 :
A. Paris et centre de la France.
1 . Société horticole rosiériste de Brle-Comte-Robert ; réponse au Ques-
tionnaire, par M. Louis Petit. (Recule 24 juin 1880.)
2. Société d'Agriculture et d'Horticulture de Pontoise; réponse au Ques-
tionnaire, par M. Latouche. (Reçu le 8 juillet 1880.)
3 . Commission départementale de l'Allier; observations météorologiques,
par M. Pons. (Reçu le 10 juin -1880.)
4. Commune de Saint-Augustin (Seine-et-Marne) ; réponse au Ques-
tionnaire par une Commission. (Reçu le 28 octobre 1880.)
688 RAPPORTS.
différentes sources, nous essaierons de tracer la carte de cette ter-
rible saison dans l'ensemble de notre pays, en montrant les carac-
tères qu'elle a présentés dans d'autres parties de la France de plus
en plus éloignées de notre point de départ.
5. Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts et Belles-Lettres du
déparlement de la Loire ; réponse au Questionnaire par une Com-
mission (en épreuve). (Reçu le 18 octobre <880.;
6. M. PissoT : Effets des gelées de 4879-1880, au bois de Boulogne.
(Reçu le 28 octobre 1880.)
7. M. Ch.vrollois : Notice sur les dégâts occasionnés aux arbres fruitiers
par l'hiver de 1879-1880, dans la région de Vaugirard et des en-
virons. (Reçu le 8 juillet 1880.)
8. M. L. HÉBRARD : Résultat de l'enquête faite sur les perles qu'ont
éprouvées les jardiniers-maraîchers de la ssction de Bercy, pendant
l'hiver de 1879-1880. (Reçu le 27 mai 1880.)
9. M. Hémar : Renseignements sur les pertes causées dans les jardins po-
tagers, dans la région de Saint-Denis et de Stains, par l'hiver de
1879-1880. (Recule 27 mai 1880.)
40. M. Keteleer : Note sur les elTets du froid de l'hiver 1879-1380 sur
les Conifères, à Sceaux (Seine). (Reçu le 28 octobre 1880.)
<1 . M. Marcottin, père : Note relative à l'influence de la gelée sur les
Rosiers. (Reçu le 5 février 1880.)
12. M. M OR EAU : Aperçu au minimum des pertes causées par l'hiver de
1879-1880, à Fontenay-aux-Roses. (Reçu le 28 octobre 1880.)
13. M. Bergman : Effets de la gelée dans le domaine de Ferrières-en-Brie,
en décembre 1879. (Reçu le 8 juillet et le 10 décembre 1880.)
14. M. CoTiiN (Alf.) : Effets de l'hiver de 1879-1880, à Sannois (Seine-
et-Oise). (Reç'i le H novembre 1880.)
B. iNord cl Nord-Est.
15. Société d'Horticu'lure et de petite Culture de Soissons'. deux dossiers
considérables, l'un pour l'arrondissement de Soissons (reçu le 28
octobre 1880), l'autre pour le canton d'Anizy-le-Château (reçu le
23 septembre 1880).
16. M. Daudin, à Boissy, près Clermont (Oise) ; Réponse au Question-
naire. (Reçu le lu juin 1880.)
17. M. Demav, à Arras (Pas-de-Calais) : Tableaux d'observations météo-
rologiques pour octobre, novembre et décembre 1879, janvier et
février 1880. (Reçu le 23 septembre 1880.)
18. M. Malssenet, à Châlons-sur-Vesle (Marne): Réponse au Question-
naire. (Reçu le 8 juillet 1880.)
19. M. Arnould-Baltard : Effets du froid en 1879-1880, ù Trigny
(Marne). (Reçu le 14 oclobre 1880.)
SUR l'hiver de < 879-1 880. 689
L'été de 1879 avait été humide et peu chaud ; mais, à Paris, le
commencement des gelées n'a pas été plus hâtif que de coutume
et une seule foi?, pendant le mois d'octobre (le 17), le thermo-
mètre est descendu un peu au-dessous de zéro (— 0» 7) ; or dans
la série de 84 années, commençant à 1788-89 et finissant à
C. Est et Sud'Est.
20. Société d'Horticulture de Mâcon (Saône-ct-Loire) ; Constatation des
dégâts causés par les gelées de 1879-1880. (Reça le 28 octobre
1880.)
21 . Société d'Horticulture de l'Ain : Hiver de 1879-1880. (Ea épreuve.)
22. Société d'Agriculture de l'arrondissement de Montélimart (Drôme);
Réponse au Questionnaire par M. le Comte de Labrousse du Puy-
MoNTBRUN. (Reçu le 22 avril 1880.)
23. MM. Jacquemet-Bonnefont, père et fils ; Réponse au Questionnaire.
(Reçu le 10 juin 1880.)
D. Midi.
24. Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de rHérdull, Rapport
par M. Bravy : Etfets de l'hiver de 1879-1880 dans le département
de l'Hérault. CReçale 10 juin 1880.)
2b. Société pour l'Encouragement de l'Agriculture et de l'Industrie de
Bîgnères-de-Bigorre; Rapporteur M. Gazes : Dégâts causés par
Ihiver de 1879-1880. (Reçu le 2Ô août 1880.)
26. M. Seillan, à Mirande (Gers); Réponse au Questionnaire, (Reçu le
27 mai 1880.)
E. Sud-Ouest et Ouest.
27. Comice agricole de l'arrondissement d'Agen: Rapport par M. de
Dréme. (Recule 13 ii:ai 1880.)
28. Société d'Horticulture de la Gironde, Lettre à M. le Président Laval-
lée (Reçue le 22 août 1830.)
S9. Société nantaise d'Horticulture : Réponse au Questionnaire. (Reçu
le24 juin 1880.)
30. Société d'Horliculture de Maine-et-Loire: Rapport (imprimé) de la
Commission d'enquête sur les tfifets du froid en Anjou, pendant
l'hiver de 1879-1880 ; par M. Gaston Allard. (Reçu le 14 octobre
1880 )
31. Société d'Horticulture de Fontenay-le-Comle: Réponse au Question-
naire, par M. Alfred Rou.-se. (Reçu le 24 juin 1880.)
32. Société d'Horticullore des Deux-Sèvres: Réponse au Questionnaire
par M. Laurence. (Reçu le 21 juin 1880.)
33. Société centrale d'Agriculture de la Seine-Ioférieure. Rapport (Reçu
le 24juin 18S0.>
44
690 MProMS.
4871-72, pour lesquelles on a relevé le nombre mensual des jours
de gelée, on en trouve -10 qui, sous ce rapport, remportent sur
l'année dernière et dans lesquelles il y a eu de 2 à 4 gelées en
octobre. Toutefois la température pendant ce mois a été un peu
plus basse que de coutume, et la moyenne mensuelle a été seule-
ment de -f lOo 3, tandis que celle qui résulte de 67 années
d'observations, comprises entre 1806 et 1872, est de -f- 11" 3, ou
de UQ degré plus élevée.
La première quinzaine de novembre a présenté le même
caractère et une seule fois, le 10, le thermomètre est descendu à
près d'un degré au-dessous de géro ( — 0° 9). C'est en réalité le 15
de ce mois que le froid a fait son apparition et, dès le lendemain
46, la gelée était assez rigoureuse pour donner un minimum de
— 5° I . Ce chiffre a même été dépassé les 27, 28 et 29 ; le premier
de ces trois jours, on a noté un minimum de — 6*^ 9, et, en
somme, la moyenne du mois entier n'a été que -|- 3» 6, tandis que
celle qui résulte de la série des observations antérieures n'est pas
inférieure à -|- 6o 5 et se trouve dès lors presque double. Le mois
de novembre 1879 a donc été un mois froid, pendant lequel on
n'a pas compté moins de 12 gelées dont 11 sont comprises
dans sa seconde moitié. Des flocons de neige' étaient déjà
tombés le 20 et le 21 ; il en est également tombé le 26 et
le 30 ; mais sans que la terre ait pu en éprouver un effet appré-
ciable de protection.
C'est au mois de décembre que l'hiver de 1879-1880 a pris son
caractère de rigueur exceptionnelle. Du le au 29 inclusi-
vement, les gelées se sont succédé sans interruption, atteignant,
pendant la nuit, les chiffres excessifs de — 15^0, — 18o 2, — 23° 9»
34. Société d'Horticulture de Coutanccs (Manche) : Iléj.onse au Question-
naire, par M. Albert Macnï. (Roçu le 10 juin 1880.)
35. Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Be^es-Lettres du dépar-
lement de l'Eure : Rapport, par M. Piéton. (Reçu le 25 novembre
1880.
36. Même Société, section de Bernay : Réponse au Questionnaire, par
M. I erenard-Ravalle . (Reçu le 10 juin 1880.)
37. M. Hauiin (Fréi).), à Lambézellec, piès Brest: Lettre à M. le Pré-
sident, du 26 mai 1880,;
38. M. Bigot, à Dieppe: Lettre à M. le Président, du 13 juin 1880.
SUR l'hiver de 1 879-1 8S0. 691
les 8, 9 et 10, de — 15° 0, — IBM, les 16 et 17, de — 15° 9 et
— 1 5°6, les 27 et 28, ne s'élevant un peu au-dessus de zéro dans le
jour, que le l*"", le 6 et le 13, donnant enfin comme maxima diurnes
les 9, 2 1 et 37, le chiffres de — 9° 9 , — 9o I , — 9° 7 que n'atteignent
pas même les gelées les plus rigoureuses de beaucoup de nos
hivers (1); aussi la moyenne de ce terrible mois a-t-elle été — 6o8,
lorsque celle qu'établissent les observations de 67 années anté-
rieures est de -\- 3°7, supérieure par conséquent de 1 0° 5 à celle de
l'hiver dernier. On a vu plus haut que la neige, ayant commencé
de tomber dès le commencement de ces gelées exceptionnelles,
n'avait pas tardé à former une couche épaisse d'environ Om 30 qui
avait fortement amoindri l'aciion du froid, pour les plantes basses
et pour les parties souterraines, en général ; malheureusement un
adoucissement notable de la température amené sans doute par le
passage du vent au sud-ouest, et qui s'est continué pendant les pre-
miers jours de janvier 1880, en donnant un maximum de-f- ^ 1° 0
le l*"", a déterminé un dégel qui a fait disparaître presque partout
cet abri protecteur.
Et cependant le mois de janvier 1880 a été encore une période
froide, bien que la rigueur en ait été moindre que celle de décembre
1879. Après trois journées de temps doux, le froid a repris le 4
( — 2" 5) et les gelées ue se sont plus interrompues que trois fois, les
5,17 et 23, dans tout le reste du mois. D'abord modéré, il a gagné
ensuite en intensité au point d'arriver à — 9° 6 le 20, — 9" 4 le 26
— 10" 3 et — 10° 8, les 28 et 29. En somme, la température
moyenne mensuelle a été — 0° 7, lorsque celle qui a été déduite
des observations poursuivies depuis 1806 jusqu'à 1872 est de
-{• 2° 4, c'est-à-dire plus haute de 3° 1 . Il n'est pas douteux que
ce froid prolongé et rigoureux, exerçant son action sur une terre
non abritée par la neige et y pénétrant dès lors profondément,
n'ait aggravé, dans bien des cas, le mal qu'avaient déjà produit
les gelées rigoureuses du mois précédent.
Cette période froide s'est prolongée encore sans interruption
pendant les six premiers jours de février, après quoi le règne du
vent de sud et de ses voisins vers Test ou vers l'ouest s'étant établi,
(1j De \6')9 jusqu'à ce jour, près de la moitié des hivers n'oat pas eu
de gelée qui alteigoît — 9° 0.
692 RAPPORTS.
la température s'est définitivement élevée au-dessus de z^ro et
l'hiver réel a pris fin. Pendant tout le reste du mois de février, on
n'a plus compté que trois gelées fort légères et largement espa-
cées enlre elles. Le temps est même bientôt devenu chaul pour
la saison, et, le 19 février le thermomètre abrité a marqué ie°0
comme maximum diurne. En somme, le mois de février 1880
n'a offert rien d'anormal dans la marche de la température et sa
moyenne a été -j- 4° 6, c'est-à-dire égale, à im dixième près, à
celle qu'ont donnée les 67 années d'observations antérieures.
L'exposé qui précède s'applique spécialement à la ville de
Paris considérée avec la vaste étendue qu'entoure son enceinte
fortifiée. Les degrés de froid qu'il indique étant ceux qui ont été
relevés à l'observatoire météorologique de Montsouris qui se
trouve à la périphérie de cette étendue et dans une situation très
dégagée, sont certainement des termes extrêmes qui n'ont pas été
atteints sur les points moins excentriques et par cela même plus
abrités de la ville. On en a la preuve dans ce fait que les 9 et 10
décembre, pendant que le thermomètre descendait à Montsouris
jusqu'à — 1 8° 2 et — 23° 9, températures les plus basses de tout
l'hiver, il restait à — 17° 0 et --■ 20° 2 au Muséum d'Histoire natu-
relle qui cependant est reconnu comme l'une des parties fioides
de notre capitale.
Tout exceptionnel qu'il est pour notre climat, le froid observé
dans Paris même est encore inférieur à celui qui a sévi sur les en-
virons de la ville. A Meudon (Seine-et-Oise), dans un grand jardin
exposé au nord-est et situé à 60 mètres environ au-dessus du
niveau de Paris, un thermomètre à minima sous abri est descendu
à —25°; à l'observatoire météorologique de Saint-Maur (Seine), on
a observé des minima de — 25° 6 le 1 0 décembre, — 1 1 ° 5 le 28
janvier. A Bourg-la-Reine, plusieurs de nos collègues ont signalé
des minima de — 25° et — 26°; certains d'entre eux indiquent
même le froid extrême de — 28° comme ayant été constaté sur
certains points du territoire de celte commune. C'est également
— 28° qui est indiqué par M. Bergman comme ayant été observé
par lui à Ferrières-en-Brie, propriété de M. de Rothschild. Des
données analogues ont été fournies relativement à difiFérentes
autres localités des environs de Paris.
SUR l'hiver de < 879-1 880. . 693
Si nous nous éloignons de Paris vers le nord, le' nord-est et
Tesl, nous verrons que là ces températures sibériennes ont été
parfois dépassées. Dans une lettre adressée à la Société
(séance du 9 septembre 1880; voyez \e Journal, 1880, p. 533),
MM. Baltet disent qu'à Troyes (Aube), le froid est arrivé jusqu'à
— 28" et même — 30°. M. Arnould-Baltsrd nous apprend qu'à
Trigny (Marne), on a noté — 2 5°, sur les bords de la Vesle, et fout
extrêmes qu'ils sont, ces froids de — 29° — 30" sont indiqués
comme ayant été constatés également à Charleville (*) et dans
d'autres localités du département des Ardennes, dans le départe-
ment de l'Aisne, à Soissons, à Anzy-le-Cbâteau, etc. Même,
malgré le voisinage de l'Océan, ces terribles gelées se sont
étendues j usque dans le département du Pas-de-Calais ; les tableaux
des observations régulières faites à Arras par M. H. Demay et
communiqués par lui à la Société montrent que là le thermomètre
a marqué — 15" dans la nuit du 8-9 décembre, — 20° dans celle
du 16-17 du même mois.
Le centre de la France n'a pas été plus épargné que le Nord et
l'Est; des gelées de — 26° et — 28" s'y sont fait sentir en décembre,
notamment dans l'Orléanais ( — 28" à Orléans, d'après M. Dau-
vesse). Le froid a été de — 27" 2, le 10 décembre, à Moulins
(Commission départementale). A Glermont-Ferrand (Puy-de-
Dôme), les températures les plus basses ont été encore de — 23" 0
le 10 décembre, — 14" 2 le 25 janvier (Bureau central mét-^orolo-
gique) ; et il faut descendre jusque dans le département de la
Loire, à Saint-Étienne, pour voir la limite inférieure du froid
s'arrêter à — 18" (Rapport de M. Otin).
Par opposition, nos départements de l'Ouest ont été,en général,
moins cruellement atteints, grâce sans doute à l'influence de
l'Océan, et les gelées y ont été d'autant moins rigoureuses que
cette influence y était plus puissante. Ainsi les deux presqu'îles
(1)Ile8tprobablequeccrtainsde ces nombres extrêmes ont élé obtenusavec
des thermomètres médiocres, ou sur des points exceptionnellement froids,
car, parmi les données précises que M. Mascart, directeur du bureau cen-
tral météorologique, a bien voulu me communiquer, je trouve Charleville
indiqué comme ayant eu pour minimum de l'hiver — 26° 0,1e 10 décembre.
694 , RAPPORTS. I
normande et surtout armoricaine ont été relativement épargnées :
à Goutances (Rapport de M. Magny), les minima n'ont pas dépassé
— 10°, en décembre, — 8" 5 en janvier, et à Lambézellec, près •
Bresf, le plus grand froid a été — 8°, Même en dehors des
deux presqu'îles, sur le rivage ou à une faible distance de l'Océan,
beaucoup de localités ont eu des gelées plus ou moins modérées
comparativement à celles qui se sont fait sentir dans le reste de
la France ; c'est, par exemple, ce que nous ont appris M. Bigot
pour Dieppe, MM. Laurence et Rousse pour la Vendée (Voyez
plus haut, p. 685), et ce qui a eu lieu surtout dans l'extrême Sud-
Ouest, notamment à Saint-Martin de Hinx, près Rayonne (Basses-
Pyrénées), où les plus grands froids ont été de — 8» 2 le H dé-
cembre, — 6» 6 le 23 janvier (Bureau central météorologique).
Toutefois, dans une situation assez analogue, quelques localités
ont moins ressenti l'influence salutaire de la masse de TOcéan ;
■ entre autres, les environs de Nantes ont éprouvé des minima de
— i1° en décembre, de — 10° en janvier; à Sainte-Honorine, près
de Caen (Calvados), il y a eu — IS» 4 le i2 décembre, — 9° 9 le
28 janvier (Bureau central météorologique). En outre, à mesure
que les localités sont moins rapprochées de l'Océan, le froid y a
été plus rigoureux ; c'est ainsi qu'à Evreux (Eure), les tableaux
d'observations météorologiques de M. Piéton portent — 2i°2
le 17 décembre, — 14° 2 le 22 janvier; qu'à Bernay (Eure), le
rapport manuscrit de M. Lerenard-Ravalle signale un minimum
«le — 23o, et qu'à Angers, le Rapport publié par la Société d'Hor-
ticulture de cette ville en indique un de — 20'*.
A l'Est et au Sud-Est, dans la grande vallée de la Saôoe et du
Rhône, si l'on part des localités supérieures où la rigueur de
l'hiver a été très grande, et qu'on descende vers la Méditerranée,
on voit les minima observés diminuer graduellement, mais aussi
la neige décroître et ne pas tarder à laisser la terre sans protec-
tion. A Mâcon (Saône-et-Loire), le plus grand froid a été peu infé-
rieur à — 20o, et la neige n'a formé qu'une couche de 0™i8
(Rapport de la Société d'Horticulture de Mâcon). Sous une latitude
presque-identique, à Bourg (Ain), il a été de — 1 7», et la neige n'a
persisté que peu de jours (M. Tardy) ; à Annonay (Ardèche), le
même nombre de degrés a été observé comme terme extrême.
SDR l'hiver de I 879-1 S80.. 695
mais la neige a manqué entièrement (M. Jacquemet-Bonnefont) ;
enfin à Montélimart (Drôme), la température la plus basse n'a
plus été que de — 1 5°, sans neige (comte de Labrousse du Puy-
Mootbrun). On arrive ainsi dans le Sud où la neige a également fait
défaut ou à peu près,maisoù les gelées ^yantété moins rigoureuses,
les dégâts n'ont pas été considérables. Il est toutefois à noter que
le froid y a sévi en général un peu plus rigoureusement, malgré
la différence de latitude et l'action du soleil méridional qui a été
rarement voilé, que dans le climat essentiellement humide de
notre extrême Ouest; ainsi les minima ont été de — S» et — 9° à
Ântibes (M. Naudin);de — lOo 4, le 11 décembre, à Marseille (Bu-
reau central météorologique); de — H^b à Montpellier (M. Bravy);
de — 1 C° 2, le 1 0 décembre, et — 7° 2, le 22 janvier, à Toulouse
(Bureau central météorologique); de — lOo à BagLères-de-Bi-
gorre (M. Gazes) ; de —10° à Mirande (Gers) (M. Ssillan), pour
arriver jusqu'à — 13° à Agen, localité plus rapprochée du centre
(M. Drème). Une heureuse exception à ces rigueurs exception-
nelles s'est présentée dans le département des Pyrénées-Orientales
où, à Perpignan, le thermomètre n'est pas descendu plus basque
— 2° 5 en décembre et — 2° 3 en janvier (Bureau central météorolo-
gique). Ce fait est d'autant plus digne d'être noté qu'un froid à
peu près semblable s'est étendu vers le Sud jusqu'à Biskra (Al-
gérie), à l'entrée du. grand désert africain, au cœur de la région
du Dattier.
La répartition des gelées, dans les deux mois les plus rigoureux
de l'hiver, ainsi que leur durée, ont été dans les différentes parties de
la France, assez analogues à ce qu'elles ont été à Paris; néanmoins
il a existé, sous ces deux rapports et dans certaines localités,
quelques différences assez notables pour mériter d''ètre signalées.
Ainsi à Paris la limite inférieure du froid a été beaucoup plus
basse en décembre qu'en janvier, puisqu'elle s'est étendue jusqu'à
— 23° 9 pendant le premier de ces mois et qu'elle s'est arrêtée à
— 10° 8 pendant le second ; c'est, on le voit, une différence plus
que du simple au double. L'écart aété généralement analogue dans
les localités ou le froid a été le plus rigoureux ; mais il est devenu
iseaucoup plus faible pour approcher de l'égalité dans celles où les
gelées ont notablement diminué d'intensité pendant le mois de
696 RAPPORTS.
décembre, c'est-à-dire dans l'Est, l'Ouest et le Sud. C'est ainsi
que, à Bourg, le mois de décembre ayant donné un mini-
mum de — 1 7°, celui de janvier a été — 1 6° ; que, à Saint-Etienre,
les deux nombres correspondants ont été — 1 8» et — 1 6» ; et que
l'excès du minimum de décembre sur celui de janvier a été de 2
degrés (— lOo 6, — 8o 6) à Niort, de <» 5 à Coutances (—'10%—
8» 5), de 20 9 à Montpellier ( — Mo 3, — 8o 4).
Quant au nombre des jours de gelée pendant les quatre mois
d'biver, il a été, autant du moins qu'on peut l'établir d'après les
renseignements reçus, qui sont peu nombreux sous ce rapport, un
peu plus fort qu'à Paris au nord et à Test de cette ville, plus faible
au contraire, quoique en restant toujours considérable, vers l'ouest
et le sud. Ainsi M. H. Demay en a compté 83 à Arras, tandis que
la Société d'Horticulture de Màcon en indique 72 pour celte loca-
lité et que M. Laurence en a observé seulement 63 à Niort. Ce
dernier nombre n'a pas été atteint le long de la Méditerranée et
notamment sur la côte de Provence où on a compté de 35 à 40 ge-
lées, cbiffre encore exceptionnel pour ces contrées (39 à Marseille).
Toujours favorisé, Perpignan n'a eu que 13 gelées, dont 8 en
décembre et 5 en janvier (Bureau central météorologique). Les
cbiffres les plus élevés qui paraissent avoir été notés en France
sont celui de 86 gelées que M. Tardy a relevé à Bourg (15 en no-
vembre, 31 en décembre, 28 en janvier, 12 en février), et celui de
88 qui a été indiqué pour Clermont-Ferrand (19 en novembre,
30 en décembre, 28 en janvier, 1 1 en février (Bureau central
météorologique).
Une question d'une haute importance pour la connaissance et
l'explication des dégâts causés par le froid de l'hiver dernier con-
siste à savoir si, dans une même localité, il s'est fait sentir avec la
même intensité à tous les niveaux. Déjà des observations faites à
un point de vue général par quelques météorologistes, surtout par
M. Ch. Martins etM. Fournet, avaient appris que, pendant une nuit
froide, en s'élevant d'une vallée sur les pentes qui la circonscrivent,
on rencontre en général, jusqu'à une certaine hauteur, des tem-
pératures sensiblement moins basses ; ce fait a été mis en pleine
lumière sur divers points de la France, pendant l'hiver de 1879-
4880. Dans une foule de cas, on peut même dire généralement,
scR l'hiver de 1879-1880. 697
les dégâts ont été beaucoup plus grands dans les vallées et dans
les parties basses que sur les hauteurs ; on a même vu des pieds
delà même espèce végétale succomber au froid dans une vallée,
tandis que les similaires ont résisté, sans paraître même éprouver
de dommage, sur les coteaux ou les montagnes qui la dominent.
Donnons à cet égard quelques chiffres précis. Dans le canton de
Soissons, M. Remy constate que la température étant descendue
jusqu'à — 30° et même — 31° dans les vallées, on ne l'a pas vue
s'abaisser au-dessous de — 24" sur les hauteurs; à Anzy-le-Châ-
teau (Aisne), M. Voiron dit qu'elle est descendue à —28° et même
— 30° dans les parties basses, lorsqu'elle était à — 20°, sur les
coteaux, à 100 mètres plus haut; près de Pontoise, le Rapport de
M. Latouche indique une inégalité assez analogue, — 28°, — 30°
dans les vallées, —22» sur les hauteurs. Gstte inégalité s'est montrée
extrême à Annonay où M. Jacquemet-Bonnefont nous apprend que,
pendant le mois de décembre, le froid s'est maintenu, presque
toutes les nuits, dans les parties basses, entre — 10° et — 14°,
s'abaissant même une fois à — 17s tandis que, sur les hauteurs,
il restait entre — 2» et — 3o ; ici les labours ont pu être effectués
à volonté ; au contraire, au pied de ces hauteurs, la terre est restée
longtemps gelée jusqu'à 0° 90 et un mètre de profondeur.
L'inégalité de température a été d'autant plus grande que la
différence d'altitude était plus considérable entre les deux stations
que l'on comparait, et, quand celles-ci étaient à des niveaux très
différents, on y a constaté un reaversement couiplet des conditions
habituelles, on pourrait presque dire des saisons : l'hiver sévissait
en bas avec la plus grande rigueur, tandis que c'était presque le
printemps qui régnait dans le haut. M. AUuard, le savant direc-
teur de l'Observatoire établi au sommet du Puy-de-Dôme, faisant,
avec toute la rigueur scientifique désirable, des observations si-
multanées entre les deux stations de Glerraont et du sommet de la
montagne, entre lesquelles la différence d'altitude est de 1 1 00 mè-
tres, amis en pleine évidence ce fait remarquable; il a même
établi à cet égard celte loi générale que : « Toutes les fois qu'une
» zone de hautes pressions couvre l'Europe centrale et surtout la
» France, il y a, dans nos climats, interversion de la tempéra-
» tuie avec l'altilude; » en d'autres termes, quand le baromètre
Au sommet
A Clermont.
du Puy-de-Dome.
Différences.
— 1607
—20 i
U05
—1307
+3o2
1609
— l3o6
+2»4
4 6O0
— «5o6
-[-407
izc°3
— 15o7
-fa»!
iS^S #
— 14o0
+ 3° 1
170*
698 RAPPORTS.
eit haut, il fait plus froid dans les vallées et les lieux bas que sur
les hauteurs. Ce renversement des choses a lieu surtout pendant
la nuit ; mais on l'observe aussi pendant le jour, quoique plus
rarement. Voici à cet égard des données précises (1).
Minima
Dates.
n déc.
21 —
24 —
26 — à 8 h. du m.
27 —
28 —
Pendant le mois de janvier, la différence entre les températures
aux deux stations a été moindre, mais encore notable puisqu'elle
s'est élevée à 1 0° 3; on l'a observée aussi en février et mars ; et. en
somme, M. Ailuard dit que, dans l'espace de deux mois et demi,
5! nuits ont été moins froides au Piiy-de-Dôrae qu'à Clermont-
Ferrand,
Des faits analogues ont été relevés à Lyon, où des observations
sont faites comparativement, d'un côté, au Parc de la Tête d'Or,
de l'autre au fort du Mont-Verdun, qui est situé 430™ plus haut
et à 10 kilom. de distance. Comme nous l'apprend M. Ch. André,
directeur de l'Observatoire de Lyon (2) la supériorité de la tem-
pérature minimum, à la station la plus haute, sur celle de la sta-
tion la plus basse, a alteint 1 3° 4 le 22 décembre (— 1 3" 4 en bas,
0°Oen haut), U"' 61e25 décembie (— 15oG en bas, — 1«0 en
haut), même i 60 6, le 29 décembre (— I £0 8 en bas, -f- 3° 8 en
haut).
Enfin quand la différence d'altitude était faible, la température
de la station la plus haute n'a été que faiblement supérieure à
celle de la station la plus basse, comme l'ont prouvé, à Lyon
(1) Alluard : Hiver de 1879-1880, à Clermont et au Puy-de-Dôme
{Compt. rend., XC, 5 avril 1880, p. 793-798).
(2) André (Gh.) : Sur l'interversioa des températures de l'air avec la
hauteur {Compt. rend., XC, 17 mai 1880, p. 1161-1163).
SUR l'hiver de 1879-1880. 699
encore, les observations suivies de M, Maxime Benoît, à
Saint-Irénée, faubourg de Lyon, comparées à celles du Parc de
la Tête-d'Or, deux stations entre lesquelles il y a 65 mètres de
distance en hauteur. Dans, ce cas, les plus grandes inégalités des
minima n'ont pas dépassé 2°2 le 22 décembre ( — '13« 4 en bas, —
1 1o2 en haut) et lo s le 25 décembre (— 1 5 o6 en bas, -L 1 2« 8 en
haut).
On peut donc considérer aujourd'hui comme rigoureusement
démontré ce fait remarquable que, jusqu'à une limite encore in-
connue mais certainement très haute, la température des nuits
va en s'élevant avec la hauteur, toutes les fois que le baromètre
est haut, c'est-à-dire que la pression atmosphérique est forte.
Sur une hauteur très peu considérable on a observé des faits
jusqu'à un certain point du môme ordre, et on a vu fréquemment
un arbre éprouver des effets inégaux à différentes distances
du sol ; ainsi, au bois de Boulogne, près Paris, M. Pissot dit que
le plus grand froid s'est fait sentir depuis la surface de la neige
jusqu'à deux mètres environ de hauteur et qu'il a vu profondément
atteints dans cette étendue des arbres dont les parties situées plus
haut n'avaient pas souffert d'une manière appréciable. Il pense
dès lors que l'air était fortement refroidi dans cette zone d'environ
deux mètres par le contact de la neige glacée. En termes généraux,
on a remarqué, dans maintes localités, des arbres épargnés vers le
haut et fortement atteints dans le bas ; il est vrai que, dans bien
des cas aussi, c'est l'inverse qui a eu lieu et que la cime a été la
portion de l'arbre qui a le plus souffert du froid. Ces inégalités
d'action du froid s'étant produites généralement sur une grande
étendue, dans les localités où elles ont été observées, semblent
prouver l'existence de couches horizontales inégalement refroidies
dans la portion inférieure de l'atmosphère ; d'un autre côté, cer-
tains faits qui ont été observés dans le cours de l'hiver de 1879-
4880 montrent qu'il a pu se former parfois des courants d'air froid
assez restreints pour que leur influence ne s'exerçât que sur un
côté d'un même végétal ou sur une bande prise dans un massif
dont le reste était épargné. C'est ce que M. Ch. Naudin a observé
près d'Antibes, dans le grand et beau parc de la villa Thuret.
-Selon la pittoresque expression qu'il emploie dans une lettre, le
700 RAPPORTS.
courant d'air froid écornait pour ainsi dire les plantes qu'il ren-
contrait, sans toucher au reste. Celte localisation des efifets du
froid est assez remarquable pour mériter d'être signalée.
Après avoir décrit en détail l'hiver de 1879-1880 dans les diffé-
rentes parties de la France, et avoir rattaché à ce tableau les prin-
cipales circonstances qui peuvent en expliquer les efiels, il reste à
dresser le relevé des dégâts qu'il a causés dans les cultures princi-
palement jardinières et qui en ont été tantôt les résultats immé-
diats, tantôt les conséquences plus ou moins prochaines. Ce sera
l'objet de la seconde partie de ce Rapport. (A suivre.)
Rapport sur les jardins de M. Arrault,
A CouBERT (Seine-et-Marne) ; (Suite et fin);
M. Michelin, Rapporteur.
observations générales s'appliqdant exclusivement a l'enceinte
DU PRÉ.
Au milieu des Pommiers à haute tige qui sont morts dans cet
enclos, deux, appartenant aux variétés Grand Alexandre et Bo-
rowitsky, sont en bon état et portent des fruits. On sait que la
résistance de cette dernière variété contre la gelée a été générale-
ment remarquée, et que même cette observation s'étendrait aux
autres variétés de Pommiers provenant de Russie.
En résumé, près de 1 250 pieds d'arbres, sous toutes les formes,
ont été plantés dans l'enceinte du pré et ont été profondément
ravagés l'hiver dernier. Les Pommiers à haute tige sont presque
tous moits , et ceux à basse tige, soit en cordons, soit à trois bran-
ches, ont dû être en partie recepés; il est vrai qu'ils se reforment
assez bien.
La plupart des Poiriers à haute tige ont résisté, sauf les Passe-
Colmar sur Coignassier. Eq espalier, les Doyenné d'hiver, les
Saint-Germain d'hiver se sont bien comportés; des Belle Angevine
ont dû être recepés ; des Passe-Crassane à moitié rabattus ; les
Doyenné d'Alençon, les Bon-Chrétien d'hiver, des Beurré d'Har-
SUR LES JARDINS DE M. ARRAULT. TOI
denpont ont souffert ; les Bergamotte Crassane n'ont pas eu de mal
au midi, tandis qu'au levant elles ont été endommagées.
Les Pêchers à haute tige sont complètement morts ; sur 2i en
espalier plusieurs sont morts ; les autres recepés annoncent vou-
loir repousser.
Plusieurs Pruniers à haute tige ont péri; presque tous ont souf-
fert. Les Abricotiers sont fort atteints ; les Cerisiers ont du mal,
mais paraissent vouloir résister. Les Châtaigniers, Goignassiers,
Amandiers, Mûriers noirs d'Espagne n'ont pas donné signe de vie,
si ce n'est du pied. Parmi les Poiriers en contre-espalier, les Ga-
tillac, Passe-Colmar, Doyenné d'Alençon, Beurré Diel, ont dû
être recepé?, c'est-à-dire coupés à O" 23 au-dessus du sol ; les
Bergamotte Espéren et les Curé ont eu moins de mal.
Ces remarques faites psr M. Arrault, d'après les faits observés
par lui, ont été en harmonie avec tout ce qui a été constaté par la
Commission.
Jardin potager.
En quittant l'allée que borde le treillage et en suivant la ligne
droite, on entre dans le jardin potager par une allée qui se pro-
longe entre deux murs : à droite, le mur d'enceinte long de 121
mètres, et à gauche, à 8 mètres d'écartement, un mur parallèle
d'une longueur de 408 mètres, construit à dessein pour en obtenir
des deux côtés des surfaces d'espaliers et multiplier ainsi les
chances de récoltes. Le mur de clôture, élevé seulement au prin-
temps de 1880 pour remplacer un ancien treillage, va être couvert
en octobre de 68 variétés de Poiriers et Pêchers et surtout de Poi-
riers Doyenné d'hiver.
Devant sont restés \ 45 Pommiers en contre-espalier à trois
branches, Reinette de Canada, dans le mode usité pour ce qui
précède.
Ces deux murs, de même hauteur que les précédents, avec le
même avant-toit, sont garnis de fils de fer fixés par des bandes de
fer scellées verticalement tt sur champ sur les murs et percées de
trous donnant passage aux fils de fer éloignés de 1 2 mètres les uns
des autres, k gauche, sur ce dernier mur dit de côtière ou de
refend, dans le langage horticole, et à l'exposition de l'ouest, oa
voit d'abord 59 palmettes de Poiriers à trois branches, variétés de
702 RAPPORTS.
choix, savoir: Zéphirin Grégoire, Marie Benoist, Beurré de Luçon,
Président Mas, Assomption, Royale Vendée, Madame Treyve,
Beurré superfin ; puis 22 Poiriers à cinq branches, Passe Colmar,
Bon-Chrétien Prévost et Bon-Chrétien de Rans, Joséphine de Ma-
lines, Prince Napoléon. Ces arbres ont un peu souffert, m.ais, en
somme, ils sont dans un état assez satisfaisant.
1 0 Pêchers, dont 5 à sept branches, 4 à cinq branches et 1 à trois
branches. On y reconnaît des variétés bonnes et très répandues :
Galande, Madeleine rouge, Grosse Mignonne, Bourdine, Belle de
Vitry, Early Béatrice et Salway.
Devant le mur de clôture indiqué plus haut, de 408 mètres de
long, 49 Pommiers Reinette d'Angleterre, 19 Reinette très tar-
dive cordon à deux étages.
Derrière et à l'exposition du levant, sur ledit mur, 18 Poiriers
palmettes Verrier à trois, cinq et s^pt branches : 4 Beurré C!air-
geau ; 2 Belle Angevine; 2 Beurré gris; 4 Doyenné d'Alençon; 3
Saint-Germain d'hiver ; 3 Crassane.
Le mur se termine par 1 1 Pêchers à trois, cinq et sept branches,
des mêmes variétés à peu près que celles qui sont sur la face
opposée du mur et qui viennent d'être indiquées, de bonnes sortes
connues.
En cordon, au-devant et au bord de l'allée, 36 Pommiers Cal-
ville blanc. Faisant face à ce mur et parallèlement est une plan-
tation de 40 Poiriers en contre-espalier à sept branches, sur
armature de fer comme le surplus, de la variété Beurré d'Harden-
pont, devant lequel est une ligne de cordons doubles de Poiriers
d'hiver et de bonne qualité connue, Belle des Abrès, pour le
cordon supérieur, et Doyenné Perrau pour l'inférieur. Les Beurré
d'Hardenpont ont beaucoup souffert de la gelée et on a dû les
rabattre.
De même un contre-espalier en Duchesse d'Angoulême, qui
précédemment avait beaucoup rapporté, n'a pas perdu ses arbres,
mais on a dû rabattre les arbres à 15 centimètres du sol, tant ils
avaient souffert.
Une bordure d'allée, comme essai, est plantée de Poiriers
Doyenné d'hiver dressés en cordons à double étage sur des fils de
fer disposés pour recevoir des paillassons comme abris au-dessus,
SUR LES JARDINS DE M. ARRAULT. 703.
sur de petites traverses en fer posées comme je l'ai indiqué pour
les contre-espaliers élevés.
Le peu de hauteur de ces cordons donnera, on peut le croire,
à ces abris, une efficacité que n'auront pas sans doute ceux qui,
étant dans la même position, sont à plusieurs mètres au-dessus du
sol. De l'autre côté, petites palmettes de Pommiers à trois bran-
ches, Reinettes franche, dorée et grise.
Je dois encore relater qu'un grand carré long, livré à la culture
des légumes au centre du jardin est bordé de cordons de Pom-
miers.
J'arrive à deux allées importantes dans l'ensemble parce qu'elles
contiennent des pyramides dont on n'a pas vu pour ainsi dire de
spécimen dansée qui précède. L'une traverse le jardin parallèlement
aux deux derniers murs décrits plus haut.Elie est plantée de 61 Poi-
riers en pyramide qui étaient d'une bonne venue, de variétés bien
choisies et dont la maturité doit s'espacer d'octobre et novembre
à mai. L'autre, qui croise celle-ci, contient 15 Poiriers également
en pyramide, dont les fruits, mûrissant de septembre à décembre,
sont un peu plus précoces. Parmi les arbres qui ont résisté, on peut
citer les Beurré Hardy, Joséphine de Malines, Nouveau Poiteau,
Figue d'Alençon, Zéphirin Grégoire, Fondante du Panisel ; parmi
les variétés qui ont souffert on signale Bergamotte Espéren, Passe-
Crassane, Suzette de Bavay, Passe-Colmar, Beurré Sterckmans,
Beurré Diel, Doyenné du Comice, Triomphe de Jodoigne, Nec plus
Meuris, Doyenné d'Automne, Louise Bonne d'Avranches, Beurré
superfin, Doyenné de Mérode, Beurré d'Angleterre, Bonne d'Ezée,
Assomption, Beurré Giffard, Duchesse d'Angoulême, Conseiller de
la cour, Soldat-Laboureur; dans le nombre quelques arbres sont
morts. Ici comme trop souvent, on voit des Beurré Diel et Du-
chesse d'Angoulême ayant succombé (1).
On ne peut vraiment concevoir une propriété mieux combinée
(1) D'après des renseignements très certains qui ont été reçus par les
membres de la Commission, depuis leur passage, le mal s'est sensible-
ment accru, principalement sur les Poiriers et Pruniers, qui paraissaient
moins atteints au printemps; les Cerisiers, au contraire, et quelques
Abricotiers paraissent s'améliorer, et les petits Pommiers, les Pêchers
et k plupart des Poiriers qui ont été rccepés se refont assez vile.
704 RAPPORTS.
pour le rendement en fruits à pépins, surtout pour ceux de garde,
bien que l'assortiment y soit très complet.
Les deux grandes allées dont je viens de parler sont bordées des
deux côtés par des Poiriers à deux étages.
46 arbres forment le cordon du bas, composé des Poiriers
Broora Parck, Orpheline d'Enghien surgreffée sur Curé, Maréchal
Vaillant, Beurré superflu, Beurré gris sur franc greffé sur
Épargne, Royale Vendée, Beurré Perrault, Beurré Glairgeau,
Beurré Giflard surgreff'é sur Curé.
Les cordons supérieurs offrent 47 arbres en Beurré Diel, José-
phine de Malines, Olivier de Serres, Bergamotle Espéren, Passe-
Crassane, Doyenné d'Alençon, Bonne de Malines, Figue d'Alençon,
Louise Bonne, Beurré Hardy.
Au bord de l'allée, s'enlre-croisant avec la précédente, place
est donnée aux Poires d'été et d'automne, bonnes et particulière-
ment remarquables par leur volume; ainsi, à 8 Doyenné du
Comicf, cordon du haut, et 6 Madame Treyve, o Assomption
pour le cordon du bas.
Dix-sept arbres de la variété Curé ont été plantés en espalier,
pour être surgrefiés avec des variétés de choix. Ces greffes ont été
en partie détruites par la gelée.
En quittant ce jardin, je puis dire qu'il ne renferme pas moins
d'arbres que le verger, et qu'on peut en compter environ 1 250.
Je suis entré dans un détail qu'on pourra trouver exagéré en ci-
tant toutes les variétés plantées et qui ont été recherchées pour
leurs avantages de volume, de précocité, de longue conservation,
de qualité, de vigueur, etc. Ja l'ai fait avec intention, parce que
dans cette grande agglomération on retrouve les variétés qui
offrent le plus d'intérêt, et qu'elle donnera de la publicité à une
liste qui mérite d'être consultée par les personnes peu renseignées
et qui voudront créer des plantations de grand rapport.
Un pavillon a été construit à l'entrée du jardin pour l'habita-
tion du jardinier et d'autrts usages. On en a utilisé les murs en
y appliquant des Poiriers.
Un Bon-Chrétien d'hiver n'a pas résisté à la gelée; un autre n'a
pas souffert à la même exposition de l'ouest; des Crassanes et
Beurrés d'Hardenpont, au sud, sont superbes. Des Abricotiers
SUR LES JARDINS DE M. ARBAULT, 705
ont été placés sur les murs aux expositions les plus chaudes de la
basse-cour.
Dans le sous-sol de ce bâtiment se trouve un local pour la con-
servation des légumes d'hiver, et à côté, un plus spacieux pour
usage de fruitier, garni d'étagères, qui paraît frais, sans humidité,
suffisamment éclairé, et qu'on peut bien facilement priver de lu-
mière, et surtout garantir contre les gelées.
Cet emplacement est assez vaste, et cependant on peut craindre
qu'on ne puisse pas y loger plus tard le monceau de fruits que
fournira cette propriété, quand elle sera en plein rapport. En tout
cas, il parait conçu dans de très bonnes conditions.
La part du Raisin n'a pas été faite très large dans cette exploita-
tion ; il y a peut-être des circonstances locales qui n'ont pas en-
couragé le propriétaire à développer ce genre de culture. Peut-être,
n'entendant récolter que ce qui sera nécessaire à la consommation
de sa maison, se contente-t-il de ce qui existe en Raisins dans son
ancien jardin.
OBSERVATIONS GÉNÉRALES SDR LES ARBRES DU POTAGER.
H me paraît utile, en terminant ce Compte rendu, de trans-
crire quelques lignes dans lesquelles M. Arrault indique, d'après
ses propres observations, les variétés qui, dans son jardin potager,
ont le mieux résisté aux froids exceptionnels de l'hiver. Ce sont :
•loen espaliers, les Doyenné d'hiver, Saint-Germain d'hiver, et
Zéphîrin-Grégoire.
2° En contre-espalier et pyramide : l'Urbaniste en première
ligne, comme le Zéphirin-Grégoire; en seconde ligne, le Beurré
Hardy, le Beurré de Sterckmans, la Suzelte de Bavay ; en troi-
sième ligne, la Joséphine de Malines, la Figue d'Alençon, la Fon-
dante du Panisel.
CONCLUSION.
Pour conclure, la Commission considère que la fondation de ce
Jardin-Ecole est conçue avec goût, entente et savoir-fau-e, et que,
dans peu d'années, il y aura un intérêt réel à le visiter, à en
suivre la conduite et les progrès, et à se rendre compte de son
rendement, au point de vue de la spéculation.
Les plantations ont été faites d'après les bonnes règles, et il faut
45
706 COMPTES RENDUS d'eXPOSITIONS.
s'en prendre aux désordres causés par les froids excessifs de l'hi-
ver dernier si, après quatre années d'existence, il ne présente pas,
dans des conditions normales, les résultats acquis.
Le choix des variétés fruitières est fort bon, et dénote un pro-
priétaire planteur éclairé et zélé pour le progrès, mais dont l'œuvre
ne doit être étudiée et jugée en dernier ressort que dans un cer-
tain temps.
M. Arrault a déjà des droits aux éloges de notre Société ; elle
doit l'encourager à continuer son œuvre.
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS.
Compte rendu de l'Exposition de Senlis (1);
par M. Lecocq-Dumesml.
Messieurs,
Vous m'aviez confié l'honorable mais lourde mission de
vous représenter à l'Exposition de Senlis. Malheureusement, le
Jury ne s'est pas trouvé au complet. Deux de ses membres, MM.
Chevallitr, l'honorable président de notre Comité d'Arboriculture,
et Lesacher, empêchés pour cause d'indisposition, manquèrent à
l'appel, le premier comme délégué de la Société d'Horticulture de
Versailles, le second, comme délégué de la Société de Beau vais. Le
Jury ne se composait plus, dès lors, que de trois membres : M. La-
ridan, jardinier- chefde l'établissement de Bethléem, représentant
la Société de Reims; M. Porrion, représentant la Société de Cier-
mont (Oi!>e), et moi. Un membre de la Société d'Horticulture de
Senlis, M. Bourbonneux, nous fut adjoint, à titre de Juré sup-
pléant. Ainsi formé, le Jury fut introduit dans le lieu où se tenait
l'Exposition par M. Vernois, Président de la Société, et par
M. Bruiet, Secrét.iire-général, et il commença ses opérations.
Disons,tout d'abord , que cette Exposition, la 1 0°^^ depuis la créa-
tion de la Société en 1866, en tenant compte, bien entendu,
des désastres causés par les rigueurs du dernier hiver, était trèj
réussie. Les lots, habilement disposés dans la grande nef et le chœur
(1) Présenté le 28 octobre 1880.
EXPOSITION DE SENLIS. 707
de l'ancienne église de Saint-Pierre, transformée en jardin, par
les soins de MM. Brochon et Vinet, organisateurs de l'Exposition,
offraient le plus séduisant aspect. Les branches diverses de l'Hor-
ticulture y étaient représentées , et c'est après un long et j'ajoute
très consciencieux travail que le Jury acheva ses opérations dont
voici le résultat :
1" Concours, — Plantes de serre chaude.
Nos collègues MM. Chanlrier, frères, horticulteurs à Mcrtefontaine
(Oise), exposaient les magnifiques Croton [Codiseum) que nous avons
déjà vusàParis, au mois de juin, à Versailles, au mois d'août de
cette année. Vous les connaissez tous; ce sont, parmi un grand
nombre, le Croton baronne James de Rothschild, d'une forme si
élégante, aux nuances si variées et si vives ; le Croton
baronne Franck Sellière, véritable arbuste de 2 mètres de
hauteur, dont les feuilles, vertes et blanches, atteignent
45^ centimètres de longueur, sur 12 centimètres de largeur; le
Croton elegans, rouge à feuilles interrompues, et d'un aspect si
original; le Croton Albert Truffaut; le Croton Bergmani, ■ d'une
formes! ornementale; le 6Vorow Carrieri aux feuilles abondantes,
lancéolées, d'uiié nuance verte, presque entièrement recouverte
jaune d'or. Enfin, diverses autres variétés obtenues de semis,
fort belles pour la plupart, et que nos collègues n'ont pas
encore mises au commerce.
Leur lot de Dracaena comprenait le D. Régis qui a fait, aux der-
nières Expositions de la Belgique, Tun des principaux ornements
du massif présenté par M. Linden, le D. Chantrieril^leD. Verloti,
leZ>. Bergmani, enfin le Dracxna que MM. Chantrier, frères, ont
bien voulu dédier à ma mère, gracieuseté dont je leur suis très
reconnaissant.
Vous avez compris, mes chers collègues, qu'en appelant, aussi
longtemps que je viens de le faire, votre attention sur les deux
lots de plantes de serre de MM. Chantrier, frères, j'avais tenu
à vous bien prouver que c^s deux lots étaient digues de la plus
haute récompense mise à la disposition du Jury, c'est-à-dire de la
médaille d'hunneur offerte par la ville de Senlis.
Dans la catégorie des amateurs et jardiniers bourgeois, pour ce
708 COMPTES RENDUS d'EXPOSITIONS.
même concours, M. Prinveille, jardinier-chef chez M. Ducoulom-
bier, au château de la Victoire, près Senlis, obtenait la mé-
daille d'or ofierle par M. le Ministre de rAgriculture, pour ses
remarquables lots de Caladium et de Bégonias.
M. Lozet, jardinier- 2bef chez M. Boissonnas, à Villemetrie, a
reçu une médaille d'or, petit module, pour un lot de Caladium.
2® COiNCOURS. — Cokus.
Les Coleus étaient fort nombreux, et les lots, généralement
beaux, dénotaient une bonne culture. Quatre médailles ont dû
leur être accordées. La plus importante, une médaille de ver-
meil de l"^* classe, a été pour M. Deslandes, jardinier-chef chez
M. Lefèvre, au château de Ghamant. Ses plantes, grandes, fortes,
bien tenues et placées avfc un goût parfait, occupaient tout un
massif au milieu du chœur de l'église. Nous adressons nos sincères
félicitations à cet habile jardinier.
M. Prinveille, déjà cité, obtint une médaille de vermeil de
3* classe.
• 3" Concours. — Pelargom'um zonalc.
Les collections de Pelargonium zonale laissaient beaucoup à
désirer au point de vue de la culture et du choix des variétés.
C'est une revanche à prendre. Le Jury ne crut devoir leur attri-
buer que des médailles d'argent. Selon l'usage adopté dans notre
Compagnie, je n'en donnerai pas ici le détail. Il en a été de
même pour le 4^ concours, plantes de pleine terre.
5^ Concours. — Conifères.
Le concours des Conifères ne comprenait que deux lots. Celui de
MM. Chantrier, frères, et celui de M. Croux, delà Vallée d'Aulnay
(Seine).
Le premier l'emportait sur le second d'une façon indiscutable; le
Jury n'eut pasuH n.oment d'hésitation. Il renfermait environ90 es-
pèces ou variétés paimi lesquelles: un Abies concolor, nouvelle
intioduciion de la Californie, spécimen de 1 mètre de hauteur,
le plus fort, peut-être, qui existe aujourd'hui en France ; un
Pinus Peuce, de 2'°50, provenant d'un des premiers semis
EXPOSITION DE SENLIS. 709
faits chez nous; el, au milieu des nouvelles Conifères du Japon
qui ont, fort heureusement, bien résisté à notre dernier hiver, on
remarquait : un Thuiopsis dolabrata; un Thuîopsis borealis
glauca; un Sciadopilys verticillata ; des Abiés polita ; des Reti'
nospora squarrosa, leptoclada, plumosa aurea ; Cryptomeria ele-
gans ; et bien d'aulres belles espèces ou variétés dont je passe la
désignation.
Ce magnifique lot a obtenu la médaille offerte par Mgr le duc
d'Aumale, Président du Conseil général de l'Oise.
6« CoNCOUfiS.
La culture maraîchère marchande si renommée de l'arrondis-
sement de Senlis aurait pu, je dois le dire à regret, exposer des
produits plus dignes d'elle. Aussi a-t-ellé été complètement bat-
tue dans cette lutte toute pacifique par la culture maraîchère des
amateurs et des jardiniers bourgeois.
La médaille d'or, offerte par M. Franck-Ghauveau, député, a
été accordée à M. Prinveille, déjà récompensé. Son lot, disposé
avec le plus grand soin, comprenait environ 250 variétés de choix,
généralement bien cultivées, parmi lesquelles une importante col-
lection de Pommes de terre a été très remarquée.
Un second lot, presque aussi méritant, aussi complet, offrant de
beaux spécimens, mais présenté dans des conditions moins heu-
reuses, n'a obtenu qu'une médaille de vermeil de l""® classe. 11
appartenait à M. Pichon, jardinier-chef de M. Edmond Blanc, au
domaine de La Chapelle-en-Serval. Je ne crois pas être trop indis-
cret en constatant ici l'embarras du Jury quand il s'est agi de
donner à Pun de ces deux lots de légumes, je le répète avec inten-
tion, également beaux, également complets, d'une culture égale-
ment irréprochable, une suprématie sur l'autre. Ce n'est qu'après
un long examen, après une discussion sérieuse, qu'il s'est détermi-
né à prendre la décision que je viens de vous signaler, en se réser-
vant d'adresser des compliments au jardinier Pichon.
La troisième médaille, médaille de vermeil, a été donnée à
M. Lozet.
Je ne dois pas négliger de mentionner dans ce Compte rendu un
lot de légumes fort remarquable aussi, exposé par M. Rousse,
jardinier-chef de l'hôpital de Senlis. Bien qu'il fût présenté hors
710 ' COMPTES RENDUS d'eXPOSITIONS,
concours, le Jury, en raison de l'importance de ce lot, a jugé
qu'il devait accorder à l'exposant un rappel de la médaille d'or
qui lui avait été décernée à la dernière Exposition.
7* Concours. — Arboriculture.
La médaille de vermeil ofîefte par M. de CosséBrissac, député,
a été obtenue par M. Groux, horticulteur, Vallée d'Aulnay (Seine).
Notre honorable collègue avait exposé des arbres tout dressés, et
vous savez quel est son talent en ce genre, ainsi qu'une très-nom-
breuse collection de fruits, chose toujours rare dans le département
del'Oisequiestsisouvent éprouvé par les gelées printanières, et plus
rare encore cette année, puisque tous les arbres fruitiers ont été
détruits par des gelées de 26 et 28 degrés de froid.
Parmi les amateurs, M. Brimeur, jardinier-chef depuis cinquante
années chez Mme. Corbin, au domaine de Mortefontaine,
avait présenté une collection de fruits assez importante. Le Jury
l'en a récompensé en lui attribuant une médaille de vermeil
de 3* classe.
8* Concours. — Bouquets.
Quatre lots de bouquets et fleurs montées ont été soumis à l'ap-
préciation du Jury. M. Thomas-Jazé, horticulteur à Senlis, a reçu
la médaille de vermeil offerte par M. Gaillard, conseiller général.
9"*' Concours. — Arts horticoles.
Les deux médaillesde vermeil données par M. Chevreau, député, et
M. Roblin, conseiller d'arrondissement, ont été décernées, l'une à
MM.Goulaset Bonnet, de Senlis, pour leurs bacs coniques,
découpés tout d'une même pièce dans un bloc de bois, système,
assure-t-on, qui rendra de grands services à l'horticulture, l'autre
à M. Laquais, fabricant de serres, à Presles, près Beaumont.
40* Concours. — Instituteurs.
La Société d'Horticulture de Senlis encourage, et nous l'en com-
plimentons très chaudement, encourage par tous les moyens en
son pouvoir le zèle des instituteurs qui s'adonnent à la culture des
jardins. En cela, elle est parfaitement secondée par son jar-
dinier-professeur M. Dubarle, dont les excellentes leçons pro-
duisent, dans les différentes sections de l'arrondissement, les
meilleurs résultats. Déjà quelques instituteurs ont fourni des
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE. 71 1
preuves de leur bonne volonté. Nous signalerons particalièiement
M. Jolibois,de Silly-le-Long, à qui le Jury a été heureux de décer-
ner une médaille de vermeil pour l'ensemble de son exposition de
fruits qu'accompagnait untableau contenant les insectes nuisibles
aux produits des jardins.
Enfin les médailles offertes par M. Ernest Dupuis, conseiller
d'arrondissement, ont été remportées par MM Lozet. et Rhéry.
En résumé, la /[O" Exposition delà Société de Senlis prouve les
progrès de toute nature que l'art horticole fait, chaque
année, dans l'arrondissement, et je ne terminerai pas ce Compte
rendu sans adresser mes bien sincères compliments à M. Vernois,
son digne Président, et à son Secrétaire-général, M. Bruiet, qui
vient de remplacer l'honorable M. Thirion,et qui se montre son
digne successeur.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Plantes nouvelles ou rares décrites dans des publications
ÉTRANGÈRES.
BoTANicAL Magazine.
Polygoiium affine DoN. — Bot. Magaz., pi. 6472. — Renouée
voisine. — Himalaya. — (Polygonacées;.
M. D. Hooker vante l'effet que produit dans la nature cette
Renouée, qu'ontrouve suspendue à des rochers lmmîdes,en masses
roses. Elle abonde dans les vallées de l'Himalaya, à pariir de
Kumaon vers l'ouest jusqu'au Kashmir, à l'altitude de 2 700 à
4 200 mètres. Il y a longtemps qu'on la cultive dans le jardin de
Kew où elle fleurit en pleine terre, "en septembre et octobre. Son
introduction en Angleterre remonte en 1845. C'est une herbe
vivace à rhizome ligneux, couché, rameux, émettant plusieurs
tiges florifères dressées, hautes de 15 à 20 centimètres et des
pousses feuillées plus ou moins étalées ou couchées. Ses feuilles
sont pour la plupart radicales, obovales-oblongues, aiguës ou
obtuses au sommet, longuement rétrécies en pétiole dans le
bas; ses fleurs d'un joli rose-rouge sont disposées en un épi cylin-
drique terminal, long de 5 à 7 centimètres. Leur couleur est plus
vive en dehors qu'en dedans.
7J2 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
Ariseema utile D. HooK. — Bot. Magaz., 1880, pi. 6474. — Arisème
utile. — Sikkim Himalaya. — (Aroïiées).
Le nom de cette plante est tiré de ce que les sauvages habitants
des vallées de l'Himalaya font leur principale nourriture de son
tubercule qui cependant n'est que de la grosseur d'une noix ou un
peu plus gros, qui, en outre, est médiocrement féculent et ren-
ferme un principe acre et dangereux. Ils font disparaître ce prin-
cipe en laisant fermenter dans l'eau la matière des tubercules qu'ils
ont préalablement écrasés. Celte Aroïdée abonde dans les forêts,
à l'altitude de 2 500 à 3 500 métrés. Elle a été introduite en
Angleterre par M. H.-J. Elwes, de Crencester, le savant et zélé
monographe du genre Lis, dans le jardin de qui elle a fleuri en
même temps qu'au jardin de Kew qui l'avait reçue de lui. Chaque
pied de cette plante n'a que deux feuilles formées d'un pétiole
épais, long de0'"30, qui porie trois foli )les sur lesquelles les
deux latérales sont ovales-trapézoïles tandis que la médiane est
plus large que longue, et mesure de 0" <2 à 0"" 20 dans son plus
grand diamètre ; toutes sont rétrécies en coin dans le bas, d'un
vert gai, avec la côie et les grosses nervures rougeâtres ; elles sont
entourées d'une bordure jaunâtre, oudulée et gaufrée. L'inflores-
cence surmonte un gros pédoncule, beaucoup plus court que
le pétiole : sa spathe forme inférieurement un tube dans lequel
est renfermé le spadice et qui a de sept à dix centimètres de
long ; elle s'élargit ensuite brusquement en une grande lame
arrondie en cœur à la base, longue et large de sept à dix centi-
mètres, dont la couleur est un rouge brunâtre sur lequel tranchent
des veines obliques, vertes. La plante est dioïque ; le spadice mâle
se prolonge, dans sa portion "stérile, en une queue grêle qui n'a
pas moins de Om 20 de longueur.
Polygronnm compactiim D. IlooK. — Uo^. Magaz,, 4880, pi. 6ne.—
Renouée compacte. — Japon. — (Polygonacées).
Plante herbacée, réellement ornementale par le grand
nombre de ses grappes axillaires et terminales, qui ont de
5 à 7 centimètres de longueur. L'espèce étant dioïque, les pieds fe-
melles, dont un est figuré et décrit dans le Botanical Magazîhe,ont
lesfleuis blanches, tandis qu'il paraît que les mâles ont les leurs
PLANTES NOUVELLES OU RARES. , 713
roses. La tige de cette Renouée est couchée, longue de 30 à 60
centimètres; il en part des branches plus ou moins dressées,
rouge foncé ou rouge-brun, légèrement duvetées vers l'extrémité,
ainsi que les pétioles et les grappes. Ses feuilles sont fermes et
roides, ovales, élargies, tronquées ou un peu en cœur à la
base, acuminéesau sommet, ondulées sur les bords. M. D. Hooker
est porté à penser que ce pourrait bien être là une forme du
Polygonum cuspidatum Sieb et Zucc .
Maxiliaria porph:rrosteie Reichb. F. — Bot. Magaz., 4 880, pi.
6477. — Maxillaire à colonne pourpre. — Brésil méridional. — (Or-
chidées).
Orchidée de proportions assez faibles, qui croît naturellement
dans le Kio-Grande do Sul, an Brésil, et qui a été introduite par
M. W. Bull, chez qui elle a fleuri pour la première fois en 1873.
Elle est voisine du Maxiliaria picta Hook. Elle est remarquable
pour l'abondance de sa floraison qui a lieu dans les premiers mois
de l'année. Ses pseudobulbes ovoïdes, un peu comprimés, rele-
vés d'angles longitudinaux, sont longs d'environ trois centimètres
et un peu moins épais; chacun d'eux à son extrémité deux
feuilles ligulées presque linéaires, obtuses au sommet, rétrécies à
la base ; ses hampes radicales, embrassées par plusieurs gaines,
beaucoup plus courtes que les feuilles, se terminent chacune par
une fleur inodore, d'un jaune pâle, marquée d'une ligne médiane
pourpre en dedans et vers la base des pétales, qui sont plus courts
que les sépales et qui se placent sous le sépale supérieur. Le pé-
rianthe entier est à moitié ouvert par l'effet de l'inflexion des
sépales et pétales ; le labelle, un peu plus court que les pétales,
forme trois lobes dont les deux latéraux sont redressés et le mé-
dian étalé; la colonne est pourpre.
Calochortus Bentbami Baker. — Bot, Magaz., 1880, pi. 6475.
— Caloshorte de Benlham. — Californie. — (Liliacéos).
Petite plante bulbeuse qui croît naturellement dans la Califor-
nie,sur la chaînede la Sierra Nevada, où elle avait été découverte
par Harlweg, en 1848. Son oignon ovoïde et assez petit est cou-
vert de tuniques brunes, fermes, qui se prolongent en gaîne au-
tour de la base de la tige. GiUe-ci n'a que 15-30 centimètres de
7H REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTBANGÈRE.
hauteur ; elle porte une seule feuille sessile, linéaire-lancéolée,
aiguë; au-dessus de laquelle elle forme une sorte de corymbe lâ-
che de trois à six fleurs larges d'environ 0™ 025 ; celles-ci ter-
minent chacune un long pédicule grêle, qui naît de l'aisselle d'une
feuille florale linéaire ; elles offrent trois sépales ovales-lancéolés,
d'un jaune pâle et trois pétales arrondis, concaves, plus grands
que les sépales, de couleur jaune-orangé, dont la face interne est
chargée de poils glandulifères et qui présentent une fossette bordée
au-dessus de leur base. — Quoique curieuse, cette plante n'a pas
l'élégance de quelques-unes de ses congénères, notamment des
Calochortus venustus, luteus, splendens, etc.
Phytenma comosnm L.— Bot. Magaz., 1880, pi. 6478. — Phyteuma
à toupet. — Alpes d'Autriche. — (Campanulacées).
Petite plante rustique, aussi rare que curieuse, et qui, bien que
connue depuis longtemps, n'a été introduite dans l'horticulture
anglaise que récemment pur M. George Maw, qui s'en est procuré
des pieds dans le Tyrol méridional, et chez qui ejje a fleuri pour
la première fois en juillet 1 879. Elle croît principalement sur des
roches nues, à l'altitude de 1 200 à 1 500 mètres. L'aspect en est
assez étrange : en efifet, d'un rhizome court partent plusieurs petites
tiges grêles, dont la longueur ne dépasse pas 1 2 centimètres et qui,
ayant leur portion inférieure couchée, se redressent dans leur por-
tion supérieure. Les feuilles ovales, plus ou moins oblongues, ai-
guës, sont bordées de grandes dents de scie pointues ; les supé-
rieures forment comme un involu:re sous le capitule qui termine
chaque tige et qui comprend de 1 0 à 30 fleurs longues d'environ
OmOi, de couleur lilas-violet, fort singulières parce que leur
corolle est renflée dans le bas où elle est entaillée de 5 fentes
longitudinales, et se rétrécit en un tube grêle et indivis à l'extré-
mité duquel on voit saillir le style surmonté de deux stigmates
grêles et divergents.
Pitcairnia Andreana Linden. — Bot. Magas., 1880, pi. 6480. —
Pitcairnie d'André. — Venezuela et Nouvelle-Grenade. — (Bromélia-
cées).
Jolie Broméliacée remarquable, dans le genre auquel elle ap-
partient, par ses faibles proportions, puisque la plante entière ne
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 715
dépasse pas 30 centimètres de hauteur, et par ses feuilles nulle-
ment dentées au bord, longuement rétrécies en pointe au sommet,
dont la face supérieure d'un vert frais est plus ou moins parsemée
de petites écailles blauches et dont la face inférieure est entière-
ment blanchie par une couche d'écaillés analogues qui la fait pa-
raître comme enfarinée. L'inflorescence de cette plante est une
grappe terminale, longue de dix à quinze centimètres, "qui
comprend une douzaine de fleurs brièvement pédonculées, longues
de sept ou huit centimètres, dans laquelle la corolle, rouge dans
sa partie inférieure, passe graduellement au jaune qui colore sa
partie supérieure; les trois pétales, rapprochés en tube plus ou
moins arqué dans la plus grande partie de leur longueur, se réunis-
sent d'HD seul côté, à leur extrémité, en uue sorte de voûi.e sous
laquelle se placent les anthères et le style. — Cette Broméliacée a
été importée,en 1 872,dans l'établissement de M Linden, venant de
la province du Ghoco, dans la Nouvelle-Grenade, et presque en
même temps elle a été introduite du Venezuela par Roezl.
Il^ablenberg^ia tennifolia A . DC. — Bot. Magaz., <880, pi. 6482.—
Wahlenbergie à feuilles étroitss. . — Dalmatie. — (Campanulacées).
Petite plante rustique, propre aux rocailles, qui, de même que
trois ou quatre de ses congénères spontanées comme elle
dans le midi de l'Autriche, a un port asstz différent de celui de
la généralité des Wahlenbergia pour que M. Alph. de Candolle ait
fait, dans le Prodromus^un genre particulier {Edraianthus) pour ce
petit groupe. En effet, de son collet partent à la fois une touffe de
feuilles linéaires et plusieurs petites tiges florifères couchées, qui
se redressent plus ou moins à leur extrémité où se trouve un capi-
tule de six ou huit fleurs campanulées, de couleur violet-bleu.
Le bas de chaque capitule est embrassé par un involucre de
grandes bractées foliacées, dont la base fortement élargie se pro-
longe en un limbe linéaire.
Crinam podophyllum Baker. —Bot. Magaz., 1880, pi. 6483. —
Crinole à feuilles pétiolées. — Afrique, dans le vieux Calabar. — (Ama-
ryllidacées).
Espèce nouvelle dont les oignons ont été envoyés, à une date
récente, par M. Hugh Goldie,au Jardin botanique deKewoù elle a
71 6 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
fleuri pour la première fois en novembre 1 879. Sa bulbe est ovoïde,
épaisse d'environ 4 centimètres, et la figure d'ensemble du recueil
anglais la montre comme posée sur le sol. Il en part une demi-
douzaine de feuilles étalées, lancéolées-oblongues, aigués au
sommet, longues d'environ Oi^SO, larges de 0"" 03-Om 04, forte-
ment ondulées sur les bords, rétrécies inférieurement en pétiole
canaliculé ; sur un côté de la rosette formée par ces feuilles sort
de l'oignon une hampe nue, à deux angles longitudinaux, haute
au plus de Co^SO, q^ii se termine par deux fleurs blanches qu'ac-
compagne une spathe à deux valves foliacées, étroites ; ces fleurs
sont presque inodores et d'une longueur peu commune, qui atteint
jusqu'à 23 ou Si centimètres ; environ les deux tiers de cette lon-
gueur sont formés par le tube du périanihe qui est grêle, cylin-
drique et vert, arqué dans le haut ; le tiers supérieur comprend le
limbe de ce même périanthe dont les six segments oblongs sont
terminés par une petite pointe verte ; les étamines et le style sont
à peu près de la longueur du périanthe et déclinés. Dans son
article sur cette plante M. J.-G. Baker exprime l'espoir que la
culture pourra augmenter le nombre de ses fleurs.
Conandron ramondioldea SiEB. et Zlcc. — Bot. Magaz , 4880,
pi. 6i84. — ConaDdre faux-Ramondia. — Japon. — (Gesnéracces-
Cyrtandrées).
Celle Gesnéracée est très remarquable par ses fleurs parfaite-
ment régulières, qui en font une exception unique non seulement
dans la famille à laquelle elle appartient, mais encore dans le
groupe plus étendu qui comprend celle-ci. Elle est assez répandue
au Japon où on la trouve croissant sur les rochers humides, dans
les montagnes de Nippon et de Kiusiu. Elle a un rhizome tubè-
reux, qui porte une touffe de poils soyeux, bruns. Ses feuilles
toutes radicales, sesiiles ou presque, longues de 0"^ 10-0'» lo,
ovales ou elliptiques, aiguës ou acuminées au sommet, bordées
de petites dents pointues et inégales, sont glabres et généralement
comme gaufrées. De son rhizome il part un à quatre pédoncules
un peu plus courts que les feuilles, nus, dont chacun porte six à
douze fleurs en cyme, pédicellées, blanches ou rouges avec un œil
purpurin, bien ouvertes, larges d'environ deux centimètres et
demi, penchées ou pendantes. Le fruit de cette espèce herbacée
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 717
vivace est une capsule oblongue, renfermant beaucoup de graines
très fines qui fourniront un bon moyen de multiplication.
The Florist and Pomologist.
Dahlia coccinea scarlet dwarf. — Flor . and PomoL, 1880, pi.
519. — Dahlia rouge écarlate nain.
Le Dahlia coccinea est maintenant en faveur en Angleterre,
surtout celles de ses variétés qui sont de taille peu élevée, comme
celle que figure le Florist and Pomologist. Jusqu'à ce jour les
capitales (vulgairement nommés fleurs) de cette espèce sont sim-
ples, mais ils sont déjà plus larges que dans le type primitif j
ainsi ceux de la variété dont il s'agit ici ont sept centimètres
environ de largeur ; leur couleur est un rouge-vermillon vif, et
les demi-fleurons qui en forment le rayon sont ovales, assez
larges pour se recouvrir par les bords, dans leur moitié inférieure ;
ils sont de plus longuement pédoncules et se dégagent bien du
feuillage. La plante est bien ramifiée, d'un bon port et abondam-
ment florifère. Elle est d'un bel eflet dans le jardin, et ses fleurs
sont très propres à entrer dans la composition des bouquets d'ap-
partements. Cette variété a été obtenue de semis, dans le jardin
de la Société botanique de Londres, à Chelsea. Elle a dû être
mise au commerce cet hiver par M. Gannell, de Swanley.
Figroier Brown Turkey. — ilor . and Pomol., 1880, pi. 523.
Cette variété de Figuier n'est pas nouvelle, mais, d'après l'ar-
ticle qui lui est consacré dans le Florist and Pomologist, c'est la
meilleure de celles que Ton cultive en Angleterre, et elle est aussi
bonne pour le plein-vent que pour la culture forcée. Le fruit en
est gros et piri forme, coloré en rouge brunâtre, avec une fleur ou
pruine bleue ; la chair en est rouge et sucrée. L'arbre est très
productif. Son fruit mûrit en août et septembre. Cette variété
a beaucoup de synonymes dont le plus répandu, en Angleterre,
est Lee's Perpétuai ou Perpétuel de Lee.
Rîepenthes hybrides. — Flor. and. PomoL, octob. 1880, p. 156 avec
fig. noire.
Depuis quelques années, des horticulteurs surtout anglais et
américains ont opéré des hybridations entre différents Nepenthes
et ont ainsi obtenu des plantes dont les urnes ou ascidies partici-
718 REVDE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
pent des caractères des parents, et qui ont surtout le mérite d'être
beaucoup moins délicates, en culture, que celles d'où elles sont
issues/Plusieurs nouveautés de ce genre ont été mises au com-
merce par MM. Veitch, de Ghelsea, et maintenant M.B.-S.Williams
en annonce, de son côté, d'autres parmi lesquelles le Florist and
Pomologist en fait connaître deux qu'il dit avoir été obtenues ori-
ginairement en Amérique. Ce sont les suivantes : 1 . Nepenthes
Outramiana ou Nepenthes d'Outram (fîg. \), grande plante dont
les urnes ont environ treize centiaoètres de long et sont déforme
élégante. La couleur générale de ces urnes est un vert-jaunâtre
pâle, sur lequel se trouvent de nombreuses macules rouge-sang
sombre, qui parfois se rejoignent de telle sorte qu'elles en cou-
vrent presque toute la surface ; l'orifice et l'intérieur sont aussi
élégamment maculés. La plante pousse bien et produit abondam-
ment fBs urnes. La Société horticulturale de Londres a donné
pour cet hybride un certificat de T' classe. — 2. Nepenthes
robusta ou Nepenthes robuste (fig. 3). Celui-ci est le produit d'un
croisement qui a été opéré entre le Nepenthes Hookeri et le N.
phyllamphora. Ses urnes sont intermédiaires entre celles de ses
deux parents, tout en rappelant surtout le N. Hookeri pour la
couleur générale et la marbrure. Ces urnes ont une forme très
distincte, leur portion inférieure étant notablement renflée et
leur portion supérieure resserrée. Cet hybride ayant été présenté
aussi à la Société horticulturale de Londres, a valu à M. B.-S.
Williams un certificat de \^^ classe.
Castilleja indirisa. — Flor. and PomoL, novem. 1880, pi. 525. —
Castilleie indivise. — Texas. — (Scrofulariacées).
Cette plante annuelle est certainement l'une des plus curieuses
et on peut même dire des plus élégantes qui existent dans les jar-
dins. Elle appartient à un genre à peu près inconnu aujourd'hui
aux horticulteurs et amateurs, bien qu'une de ses espèces, le
Castilleja coccinea, ait été cultivée, à la date d'une trentaine d'an-
nées, dans les jardins d'agrément d'où elle a disparu ensuite. La
beauté du Castilleja indivisa est bien moins due à ses fleurs qu'à
ses feuilles sessiles, oblongues-ligulées, presque coupéf^s transver-
salement à leur extrémité où elles forment trois grandes dent''.
PLANTES NOUVELLES 00 RARES. 719
Ea effet, ces feuilles, qui sont nombreuses sur la tige rameuse et
haute de 30 à 35 centimètres, et qui ont elles-mêmes environ
3 centimètres de long, dès la distance de 10 ou 12 centimètres de
l'inflorescence, commencent à colorer en rouge-minium vif le
bout de leurs trois dents terminales; à mesure qu'elles se trouvent
placées plus haut sur la tige et les branches, la coloration de
leur extrémité devient de plus en plus étendue, et finalement
celles à l'aisselle desquelles naissent les fleurs offrent cette même
couleur sur la moitié environ de leur longeur et en outre leur
portion ainsi colorée s'est beaucoup élargie ; or, comme là es
feuilles florales sont nombreuses et serrées, leur ensemble produit
un effet aussi brillant que singulier. — La culture de cette plante
remarquable parait ne pas offrir de difficultés, moyennant quel-
ques précautions. Les graines étant très fines doivent être semées
dans une terre légère, à la chaleur d'une serre tempérée ou d'une
bonne orangerie. Le semis ne doit pas être fait trop tôt pour que
les jeunes pieds ne restent pas trop longtemps sous verre ou
enfermés et ne commencent pas à pousser leurs liges florifères
avant la plantation à l'air libre, sans quoi la coloration des feuilles
perdrait presque toute sa vivacité. Les jeunes pieds de semis doi-
vent être repiqués le plus tôt possible, soit isolément dans de petits
pots, soit par deux ou trois dans des pots un peu plus grands. Les
pots sont placés près des vitres, et la plantation en pleine terre se
fait quand les gelées ne sont plus à craindre. On peut aussi cul-
tiver la plante en pots ; elle forme alors des pieds plus forts, mais
sur lesquels la coloration est moins vive. I! faut à cette espèce un
compost léger, par exemple un mélange de terre franche
sableuse , engraissée avec du terreau bien consommé ou avec
du terreau de feu'lles. £n faisant plusieurs semis successifs, du
commencement de février à la fin de mars, on obtient une série
de floraisons, depuis le mois de juin jusqu'à celui d'octobre.
ERRATUM. — C'est par erreur que, dans le cahier de juin 18S0, p, 367, ligne 22
Mlle Loyre a été portée sur la liste des récompenses, comme ayant obtenu une médailla
d'argent pour des bacs exposés. Mlle LojTe s'était mise hors concours.
Le Secrétaire-Rédacteur-Gérant :
P. OCCUARTRC.
Impr. de E. DONNiCD, rne Cassette, I.
720
NOVEMBRE 1880.
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITESPAR M.F. JAMIN, A BOtJRG-LA-REINR,
PRÈS PARIS. (ALTITDDE 72m ENVIRON.)
TEMPERATURE
Minim. Maxim.
HAUTEDR
du baromètre.
Matin. Soir.
VENTS
dominants.
ÉTAT DU CIEL.
6
7
8
9
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
2S
26
27
28
29
30
3,5
1,1
0,0
2,7
— 4'7
— 1,5
1,7
5,0
—0,2
—3,0
3,8
7,0
10,0
9,8
9,2
5,7
3,8
—0,2
5,2
-0,1
—4,5
2 7
0,5
6,5
6,8
8,2
-2,2
0,2
0,5
11,5
8,1
7,3
6,0
7,5
766
764,5
736,0
763, 5
768
6,2
11,3
12,1
8,0
10,0
12,0
12,4
13,7
12,5
12,5
11,3
10,3
10,6
10,5
7,8
- 0,4
0,8
7,2
12,1
12,1
767
57,5
62
767
770
770,5
770
766
768
764,5
766,5
766
764
758
754
744,5
743
746
740
757
768,0
760,5
'761
765,5
761
14,3
14,0
12,0
2,0
4,0
.\. 0.
E.
N.
N,
N.
770,5
76^', 5
767,5
766
767
767
765
762
750
754.5
741,5
740
730
752
768
762
761
764
764
764,5
744,5
773
774,0
N. N. E.
S. S. G.
S.S.E.,N.N.E,
N.N. E.
S. S.E.
S. S.E.
S, S. E.,S.
S.
S.
s.
s. s. 0.
S.S.O.,N.N.E.
N. N. E., S.
SSO.,NE.,N.
N.
N.
N.O., S.O.
h;.s.e.,s.s.e,
E. s. E.
765, 5 S
760,5
772,5
776
775,5
772
S. S. 0.
s. s. 0.
E. S. E.
E. S. E.
E. S. E.
Nuag. le mat., couv. l'ap.-midi. avec
pluie légère.
Clair le mat., nuag. et couv. l'ap.-m.
Nuag. le mat., clair l'ap.-m., gr. hâle.
Clair, le hâle continue.
Le vent s'apaise la nuit, ciel mou-
tonneux le matin, brumeux puis
couvert l'ap.-midi.
Brumeux.
Légèrement brumeux.
Légèrement brumeux avec pet. pluie
l'ap-midi, presque clair le soir.
Clair le matin, nuageux l'ap.-midi.
Couv. le matin, nuageux l'ap.-midL
Légèrem. brum. le mat., nuag. l'ap.-
Thidi, q.q. petites averses.
Couv. le mat., pet. pluie fine l'ap.-m.
Petite pluie très fine la nuit et la ma-
tinée, couvert après midi.
Nuageux, q.q. légères averses le soir.
Pluie cl vent la nuit, couv. le malin,
nuageux l'ap.-midi, pluie le soir.
Pluie et gr. vent la nuit, nuag. et
couv. l'ap.-m., avec forte averse.
Nuag. de gr. mal., couv. ensuite et
grande pluie, clair le soir.
Couv. et moutonn. le mat., vent et
pluie l'ap.-midi.
Tenipôte la nuit, couv. le mat., avec
q.q. éclaircics, couvert l'ap.-midi,
piesque clair le soir.
Pluie et vent la nuit et la matinée,
nuageux l'ap.-midi, clair le soir.
Clair la nuit, nuag. le jour, couv. les.
Couv. le malin, nuageux l'ap.-midi, à
peine q.q. nuages le soir.
Nuageux, convertie soir.
Nuag, le mat., ap.-midi splendide, à
peine q.q. nuages.
Pluie la nuit et le mat., couv. l'ap.-
midi, avec q.q. éclaircies, éclairs le
soir dans la direction du nord-est.
Pluie la nuit, couv. toute la journée,
pluie le soir.
Couvert de gr. mat., nuag. dans la
journée, clair le soir.
Presque clair le mat., brouill. le soir.
Brumeux.
Légèrem. brum., pet. pluie le soir.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1880.
Concours permanents.
Médaille Pellier.
"Prixtaisné. . .
pour les Pentstemon.
pour récompenser l'aptiiude au
travail et la moralité des garçons
jardiniers. (V. le Journal, 3"
série, I, 1879, p. 691.)
Concours annuels.
Médaille Moynet.
Médaille du Conseil d' Administration.
Médaille de M^^ Baltard.
pour les apports les plus remarqua-
bles, faits pendant l'année, au
Comité de Culture pnlagère.
pour l'introduction ou l'obtention de
plantes ornementales méritan-
tes. (V. le Journal^ i" série,
XI, 1877,p. 145.)
pour le plus beau lot de véritables
Œillets gris (la variété la plus
odorante)préseutéen juillet 1 881 .
-î-o-^
PROCÈS-VERBAUX
SÉANCE GÉNÉRALE DU 9 DÉCEMBRE 1880.
Présidence de M. Alph, liavallée. Président de la Société.
Le 9 décembre 488 D, la Société nationale et centrale d'Horiicul-
ture de France se réunit en assemblée générale, à deux heures de
relevée, pour vaquer à ses travaux habituels etprincipalement pour
procéder à la distribution des récompenses accordées à la suite de
l'Exposition générale qu'elle a tenue du 5 au 8 juin dernier, dans
le palais de l'Industrie. La grande salle de l'hôtel, dans laquelle
La GoainQission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des articles puûliés
dans le Journal la responsabilité des opinions qu'ils y expriment.
(Avis de la Commission de Rédaction.)
Série 3. T. II. Cahier de décembre 1880, publié le 31 janvier 1831. 46
722 PROCÈS-VERBAUX.
se tient la séance, a été brillamment décorée de draperies, d&
faisceaux de drapeaux et de beaux groupes de végétaux de haut
ornement qu'a bien voulu fournir le Fleuriste de la Ville de
Paris. L'excellente musique du 1 24« de ligne vient ajouter à l'éclat
de la solennité et fait entendre, à différents moments, plusieurs
morceaux choisis qu'elle exécute avec un ensemble et un goût
parfaits. L'assemblée est nombreuse et, outre un grand nombre
de dames et d'invités, on y compte deux cent trente-cinq mem-
bres titulaires et treize membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie, l'ad-
mission d'un Membre titulaire qui a été présenté dans la dernière
séance et contre qui personne n'a fait opposition.
M. le Secrétaire-général annonce que la Société vient d'avoir le
malheur de perdre quatre de ses Membres titulaires par le décès
de MM. Bouchet (G.-Ed.), Lorillon (J.-B.), marquis de Nicolaï, et
Kramer, de Hambourg (Allemagne), le jardinier bien connu du
sénateur Jenisch, à Flott])eck.
Les objels suivants ont été présentés et soumis à l'examen des
Comités :
i° Par M. Perrette, jardinier chez M. le baron de Bussières, à
Bellevue (Seine-et-Oise), six Ananas^ dont trois sont de la variété
diteCayenne à feuilles lisses, un est de la variété Cayenne à feuilles
épineuses ei deux sont des Charlotte Rothschild. — Ces produits
sont assez beaux pour que, sur la proposition du Comité de Cul-
ture potagère, il soit accordé à M. Perrette une prime de
I'"'' classe.
2° Par M. Laizier, une belle Igname de Chine.
3" Par M, Hédiard, négociant en fruits et légumes exotiques,
rue Notre-Dame de Lorette, des Patates rouges et blanches de la
Martinique, des Chayottes, fruit du Sechium cdule, récoltées en
Algérie et deux Caraùacelles provenant aussi de cultures algé-
liennes. Pour ces diverses présentations M. Hédiard a l'honneur
d'un rappel de prime de 2*^ classe.
4" Par le même, trois Anones, fruit de VAnona Cherimolia,vé-
collées dans les environs d'Alger. Ce fruit (syncarpe) est connu,
dans les colonies, sous les noms de Pomme cannelle, aux Antilles,
I
SÉANCE GÉNÉRALE DU 9 DÉCEMBRE 1880. 723
Cœur de bœuf, dans l'Inde, Guanabana, à Cuba. M. Hédiard offre
à ses collègues des graines de Tarhre qui le produit.
5° Par M. Margottin, fils, horticulteur àBourg-la-Reine(SeiQe),
une corbeille garnie de Baisins des trois variétés Golden Queen
(Reine dorée), Foster's seedling blanc (semis blanc de Poster) et
Boudalès noir. Les Vignes qui ont produit ces Raisins ont été cul-
tivées en serre. — Le Comité d'Arboriculture ne saurait trop louer
la rare beauté de ce produit de la culture forcée; aussi demande-
t-il que M. Margottin, fils, reçoive, pour cette présentation dont
le mérite est hors ligne, une prime de 1'* classe, le règlement ne
lui permettant pas d'accorder, en séance, une plus haute récom-
pense. Cette proposition est adoptée.
6° Par M. Hérivaux, horticulteur, boulevard Lefèvre, 33, à
Paris, un pied fleuri de Griffinia purpurea, Amaryllidée origi-
naire du Brésil, pour la présentation duquel il lui est accordé une
prime de 3^ classe, sur la proposition du Comité de Floriculture.
7° Par M. Deschamps, amateur, propriétaire à Boulogne (Seine),
un magnifique bouquet de Chrysanthèmes à grandes fleurs et ja-
ponais. — Le Comité de Floriculture propose d'accorder pour
cette présentation une prime de 2® classe et sa proposition mise
aux voix est adoptée.
8° Par M. Godefroy-Lebeuf, horticulteur h Argenteuil (Seine-
et-Oise), un pied fleuri de Vanda cxrulea Griff., belle Orchidée
de l'Inde, daus le Khasiya. Sur la proposition du Comité de Flori-
culture, il est accordé, pour cette présentation, une prime de
2* classe que M. Godefroy-Lebeuf renonce à recevoir.
Dans une note d'envoi cet horticulteur fait observer que la
culture du Vondacxrufea est regardée comme difficile; mais il
pense que cette difficulté présumée tient principalement à ce qu'on
tient celte plante trop au chaud ; en effet, elle vient en général
sur des montagnes, à l'altitude de plus de 1000 mètres, en même
temps que diverses espèces qui se contentent, en culture, d'une
serre tempérée ou même froide, pendant l'hiver. Il est donc con-
vaincu qu'il suffit de donner à la serre dans laquelle on tient cette
Orchidée, pendant la mauvaise saison, 12o la nuit et 'I5<> le jour.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
724 PROCÈS-VERBAUX.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la corres-
pondance qui comprend les pièces suivantes :
10 Une lettre dans laquelle M. Ed. André, à propos de l'article
publié dernièrement dans le Jowmal sur le Broicnea Ariza, d'après
le Boianical Mogazme{\oj. cahier d'octobre 1880, p. 653), décrit,
avec l'enthousiasme du voyageur, l'effet admirable produit par
celte magnitique Légumineuse, sur les bords d'une petite rivière
nommée Quebrada Cochimbulo.aupiedde la Cordillère orientale
de Colombie.
2oUne letire écrite par M. L^o d'Ounous, du château de Ver-
dais (Haute-Garonne), au sujet de Framboisiers qui lui ont été
donnés par M. Hardy et qu'il cultive avec succès au Vigne
(Ariège).
M. le Secrétaire-général avertit que MM. les Membres qui dési-
rent faire partie de l'un des quatre Comités auront à se faire
inscrire au bureau de l'Agent de la Société, avant le 31 décembre
courant.
11 annonce ensuite que les élections de fonctionnaires de la
Société qui doivent avoir lieu, cette année, par suite des renou-
vellements réglementaires étant fixées à la séance prochaine, en
date du 23 décembre courant, une salle de l'hôlel sera mise,
le dimanche 19 décembre, à la disposition de ceux de MM. les
Membres qui voudraient tenir une séance préparatoire, pour
s'entendre sur les noms des candidats à proposer au choix de
leurs collègues.
3» Une lettre dans laquelle M. Fromage, de Meulan (Seine-et-
Oist), rapporte les résultats de eon expérience relativement à la
Pomme de terre anglaise Magnum bonum ; ces résultais ont été
chez lui également désavantageux pour la quantité et pour la
qualité. M. Fromage signale aussi ce fait difficile à expliquer
qu'un Pommier fortement attaqué par le Puceron lanigère s'en
est. montré entièrement débarrassé après que du Cerfeuil a été
cultivé autour de son pied.
Il est fait dépôt sur le bureau du document suivant :
Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture tenue, du 9 an
13 septembre 1880, par l'Association horticole lyonnais?; par
M. LJ. Yehlot.
SÉANCE GÉNÉRALE DD 23 DÉCEMBRE 'ISSO. 725
M. le Secrétaire- général annonce la présentation de nouveaux
Membres pour 1881.
La série des travaux habituels de la Société étant alors épuisée,
il est procédé à la distribution des récompenses décernées à la
suite et à l'occasion de TExposiiion qui a eu lieu celle année.
M. le Président ouvre cette partie importante de la solennité
de ce jour en prononçant un discours auquel l'assemblée applaudit
chaleureusement.
M. P. Dachartre donne lecture du procès-verbal des deux séances
qui ont été tenues par la Commission des Récompenses, le 23 août
et le 26 novembre 4880, en vue de déterminer le degré des mé-
dailles qui pouvaient être accordées, soit à des jardiniers pour la
longue durée de leur service dans la même maison, soit à la suite
de Rapports. Immédiatement après la locture de l'article qui le
concerne, chacun des lauréats vient recevoir, aux applaudisse-
ments de rassemblée, la récompense qui lui a été accordée.
M. P. Duchartre lit ensuite la partie générale de son Compte
rendu de l'Exposition horticole; M. E. Delamarre donne lecture
du Compte rendu de la partie industrielle de cette Exposition qui
a été rédigée par M. Lavialle; après quoi, l'un de MM. les Secré-
taires appelle successivement les lauréats de l'Exposition qui
viennent recevoir des mains de M. Président et des autres Membres
du bureau le prix légitime de leurs travaux. Cette partie delà
séance a Heu avec un ordre parfait; et la séance, qui se termine
par l'exécution de l'hymne national, est levée à quatre heures.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 23 DÉCEMBRE 1880.
Présidence de iM. Ijavallée, Président de la Société.
Le 23 décembre 1880, la Société nationale et centrale d'Horti-
culture de France se réunit en assemblée générale, à une heure
de relevée, pour vaquer à ses travaux habituels et ensuite pro-
céder aux élections de fonctionnaires et de Membres du Conseil
d'Administration qui devront remplir les vacances déterminées, à
chaque fin d'année , par les prescriptions des statuts et du
726 PROCÈS-VERBAUX,
règlement. Le registre de présence a reçu les signatures de cent soi-
xante dix-sept Membres titulaires et quatre Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M. Ducerf (Auguste), jardinieT au château de Franeport,
par Corapiègne (Oise), des Asperges récoltées sur des pieds qui
ont trois ans de plantation, six Fatales, quatre pieds de Chou
marin ou Grambé maritime, de la Chicorée Witloof et des Choux
à feuillage ornemental. Sur la proposition du Comité de Culture
potagère, une prime de deuxième classe est accordée pour cette
présentation ; mais M. Ducerf a déclaré d'avance renoncer à toute
récompense, s'il lui en était accordé une.
Dans une note qui a accompagné les lé^^umes par lui envoyés,
ce jardinier donne des renseignements précis sur la manière dont
il cultive la Patate, en faisant observer que, toute facile qu'elle
est en somme, la culture de cette plante exige néanmoins quel-
ques précautions. Les pieds desquels sont venus les tubercules
déposés par lui sur le bureau ont été plantés, dans la seconde
quinzaine du mois de mai, sur une vieille couche sourde qui
avait donné auparavant une récolte de Laitues. La couche a été
couverte d'un châssis dont les vitres avaient été barbouillées de
blanc; ce châssis a été soulevé au bout de quelques jours, puis
définitivement enlevé au bout d'un mois. Ces pieds provenaient
de tubercules qui avaient été rais en végétation dans le courant
du mois d'avril, sur une couche tiède, et la plantation en avait
été faite an plantoir, au moyen de pousses longues d'environ
dix centimètres , détachées du tubercule-mère avec beaucoup
de soin, en vue de leur conserver toutes les racines de la base.
M. Ducerf recommande ce mode de plantation directe des
boutures comme préférable au repiquage en pots, parce que, dans
ce dernier cas, les racines sont forcées de se contourner plus ou
moins dans les pois, ce qui rend les tubercules plus ou moins
difiormes et contournés. Une autre précaution qu'il recommande
comme essentielle consiste, quand les tiges prennent du déve-
loppement, à empêcher qu'elles ne reposent sur le sol, en recou-
vraut celui-ci avec des rames à Pois; sans cela, dit-il, il se pro-
duit, sur les tiges et leurs ramifications, des racines adventives
SÉANCE GÉNÉRALE DU 23 DÉCEMBRE 1880. 727
qui nuisent au développement des tubercules. Quant à la Chi-
corée à grosse racine de Bruxelles ou Witloof, transplantée en
pots qui ont été mis en serre chaude, près des tuyaux de chauf-
fage, elle est arrivée en huit jours, sous un pot renversé destiné
à la mettre dans l'obscurité, à l'état dans lequel on la voit.
20 Par M. Véniat (Henri), jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes
(Seine-et-Oise), des bottes de huit plantes à feuilles étiolées sous
châssis obscur de manière à être rendues comestibles. Ces plantes
provenaient toutes de semis faits dans l'année; on a obtenu leur
étiolement qui les rend alimentaires en huit jours, pour le Pis-
senlit, la Scorzonère, le Radis rose d'hiver de Chine, et le Ct^epis
biennis; en douze jours pour le Garvi [Caruni Carvi L.), la
Patience [Rumex Patientîa L.), et un Liondent étiqueté Leôn-
todon glaber; en dix-sept jours pour le Bon Henri {Chenopodium
Bonus Henricus L.). Ces produits sont présentés hors concours.
3'' Par M. Rigault, cultivateur à Groslay (Seine-et-Oise), des
tubercules de douze variétés de Pommes de terjx que le Comité de
Culture potagère juge magnifiques et pour la présentation desquels
il propose d'honorer ce jardinier d'un rappel de la prime de l""*
classe qu'il a obtenue antérieurement en raison de présentations
analogues. — Cette proposition est adoptée par la Compagnie.
40 Par M. Mayeux (Jules), cultivateur à Villejuif, des Pommes
de terre des deux variétés Zélande et Farineuse rouge, pour la
présentation desquelles il lui est accordé une prime de 3^ classe,
sur la demande du Comité de Culture potagère. — M. le Président
de ce Comité dit que la Pomme de terre de Zélande est une
variété à peau rouge et chair jaune, dont la qualité est meilleure
que celle de la Saucisse et de l'Early rose et qui est très productive.
M. Mayeux en estime la production à 31 200 kilogrammes par
hectare. Cette variété est tardive, rustique et son produit est de
très longue garde. — Quant à la Farineuse rouge, c'est également
une variété tardive, dont M. Mayeux estime le produit comme
étant de \ 6 000 kilogrammes à l'hectare. Le tubercule en est rouge,
à chair blanche. — Ce cultivateur oâre à ses collègues des tubej-
cules-semence de ces deux Pommes de terre.
5° Par M. Fouillot, jardinier chez M. Sueur, à Montreuil-sous-
Bois (Seine), douze Patates de la variété rose, pour la présentation
728 PROCÈS-VERBADX.
desquelles le Comité propose de lui donner une prime de 3^ classe.
— Mise aux voix, cette proposition est adoptée.
6" Par M. Barbier (Germain), champignonniste à Malakoff
(Seine), deux très gros Champignons de couche qui, ayant poussé
en direction oblique l'un vers l'autre et étant ainsi arrivés à se
presser fortement Tun l'autre, se sont greffés et confondus par
une grande partie de la surface de leur chapeau.
7" Par M. Jourdain, arboriculteur à Ma urecourt (Seine-et-Oise),
vingt Poires Doyenné d'hiver, récoltées sur un espalier; elles
sont d'une telle beauté que le Comité d'Arboriculture demande
qu'une prime de i"^ classe soit accordée pour la présentation qui
en est faite. — Cette demande est favorablement accueillie par la
Compagnie.
8° Par M. Bergman, jardinier-chef, au domaine de Ferrières-
en-Brie, chez iM'"'' la baronne de Rothschild, un pied fleuri
à'Anthurium Andreanum Linden (voyez le Journal, sept. 1880,
p. 585) — M. le Président du Comité de Floriculture fait
remarquer à la Compagnie que le pied de cette magnifique Aroïdée
qu'elle a en ce moment sous les yeux est certainement le premier
qui ait encore fleuri en France ; aussi propose-t-il d'accorder à
M. Bergman, pour celte remarquable présentation, une prime de
4'"^ classe. Sa proposition est mise aux voix et adoptée.
M. Ed. André raconte dans quelles circonstances il a découvert
et ensuite introduit en Europe la magnifique Aroïdée, supérieure
en beauté à VAnthurlum Scherzerianum, qui lui a été justement
dédiée. C'était au mois de mai 1876, pendant son voyage botanique
dans l'Amérique du Nord. H se trouvait alors sur les pentes de la
Cordillère de la Nouvelle-Grenade, dans la province de Cauca,
dans une partie qui, avant lui, n'avait été explorée que par
M. Hermann Karsten et par M. Triana. Dans ce pays, où il pleut
toute l'année, il suivait un jour un chemin tellement mauvais que
les indigènes l'appellent le chemin terrible. Il aperçut à quelque
distance, dans une enfourchure d'un Ficus elliptica, une assez
petite surface d'un rouge très vif qui n'était certainement qu'une
spathe de VAnthurlum^ mais qu'il prit de loin pour un oiseau
d'un plumage très brillant nommé Cardinal.
Un peu plus loin, près du chemin, il vit, croissant à terre au
SÉANCE GÉNÉRALE DU 23 DECEMBRE 1880. 729
milieu de Sélaginelle?,une quarantaine de pieds fleuris de la même
plante, qu'il s'empressa de cueillir et qu'il expédia à la maison
Linden. Malheureusement ces plantes arrivèrent eu si mauvais
état que l'introduction de cette belle espèce ne put encore être
regardée comme acquise. Après son retour en Europe, M. Ed.
André, sur le refus de M. Linden d'envoyer à la recherche de cet
Anthurium, expédia lui-même à ses frais un collecteur chargé de
le rapporter. Il en reçut ainsi un bon nombre de pieds qui, ayant
été placés dans les serres de M. Linden, y périrent pour la plu-
part; cependant quelques-uns survécurent et rendirent l'intro-
duction définitive. On en a même vu un pied en fleurs au com-
mencement de 1880. C'est d'après celui-ci que le Gardeners'
Chronicle a publié, en avril 1880. une figure de cette espèce qui
accompagne un article descriptif. C'est probablement cette publica-
tion qui a déterminé des Anglais à aller à la recherche de la
plante dont ils ont ensuite fait des ventes publiques, à Londres,
à l'établissement Stevens. Grâce à eux surtout, VAnthurium
Andreanum est aujourd'hui complètement acquis à l'horticulture
européenne. M. Ed. André ajoute que, bien que l'individu de
cette espèce dont M. Bergman a obtenu la floraison et qui se
trouve sous les yeux de la Compagnie, ne soit pas extrêmement
vigoureux, sa spathe est à peu près dans les dimensions qu'on
voit à la plupart des pieds spontanés. Il justifie cette assertion en
montrant des échantillons de son herbier récoltés sur place. Tou-
tefois, dit-il, cette spathe atteint parfois une douzaine de centi-
mètres de longueur.
De son côté, M. Bergman dit, dans une note jointe à son apport,
que ?on Anthurium Andreanum fleuri en ce moment provient de
la vente qui a été faite publiquement à Londres, chez M. Stevens,
le o mai 1880, de pieds de cette espèce importés par M. F.-C.
Lehmann, vente qui a produit environ 12 500 francs. Le rhizome
quia donné l'individu déposé sur le bureau est arrivé à Ferrières
dans un étit tel qu'on ne pouvait savoir s'il était encore vivant.
Une culture soignée l'a amené, au bout de huit mois, non-seule-
ment à végéter, mais encore à fleurir, d'où M. Bergman conclut
que cet Anthurium doit être aussi résistant et aussi robuste que
l'A. Scherzerianum. Il n'hésite pas à dire que cette nouvelle
730 PROCÈS-VERBAUX.
Aroïdée sera l'un des plus beaux ornements des serres pour l'em-
bellissement desquelles elle sera d'autant plus utile que sa flo-
raison dure de deux à trois mois.
9° Par M. Alph. Lavallée, Président de la Société, propriétaire
à Segrez (Seine-et-Oise), deux pieds en pots de plantes qu'il vient
de recevoir du Japon; ce sont le Chlo)'cmthvs brachystachys et
une variété panachée de V Andromeda japonica. — Le Comité de
Floriculture demande que, pour ces deux nouveautés, M. A. La-
vallée reçoive une prime de l'"'' classe. La Compagnie adopte cet
avis, mais M. A. Lavallée renonce à recevoir la récompense qui
lui a été accordée.
Il donne de vive voix, au sujet de ces deux plantes, les rensei-
gnements suivants : Le Cloranlhus b/nchystachys croit naturelle-
ment dans le Japon méridional et dans l'île de Formose. Il n'est
qu'à demi-ligneux, et il est probable qu'il ne sera pas entièrement
rustique sous notre climat. Ou s'est beaucoup occupé de cette
plante, il y a quelques années, par suite de ce l'ait que, une
redoutable épidémie de typhus ayant alors sévi à Java, le botaniste
et médecin hollandais Blume eut l'idée d'administrer, en place de
médicaments qui lui manquaient, les feuilles de ce Chloranthus,
dont il obtint de très bons effets. — Quant à V Andromeda japo-
nica, M. A. Lavallée rappelle qu'il en a déjà montré le type à la
Société. C'est un arbrisseau qui atteint 2"" 50 de hauteur, dont le
feuillage est persistant, qui donne en abondance des grappes de
fleurs blanches, pendant les mo's de janvier, février ou mars.
Cet arbrisseau est assez rustique pour que les gelées exceptionnel-
lement rigoureuses de l'hiver de '1879-1880 ne lui aient nui en
rien, n'en aient pas même empêché la floraison qui a "été seulement
retardée jusqu'en mars. M. A. Lavallée ne possédait pas la variété
panachée de cette charmante espèce; il vient de la recevoir du
Japon, dans l'état où la Société la voit en ce moment.
lO» Par M. Bullier, amateur, un pied fleuri d'une belle Or-
chidée, le Lxlia purpurata variété Bullio-/, pour la présentation
de laquelle le Comité de Floriculture lui adresse tous ses remer-
ciements.
Mo Par M. Truffaut (Albert), horticulteur à Versailles (Seine-
et-Oise), deux belles Broméliacées fleuries, savoir: un Vrieseaqni
SÉANCE GÉNÉRALE DU 23 DÉCEMBRE 1880. 731
paraît appartenir à une espèce nouvelle, encore non dénommée,
et un Tillandsia Lindeni remarquable parce qu'il présente sept
hampes fleuries, ainyi qu'un magnifique pied très abondamment
fleuri de Cyclamen persicum provenant d'un semis et dont les
fleurs sont d'un très beau pourpre intense. — Conformément à
la proposition faite par le Camité de Floriculture, il est accordé
à M. Truffant (Albert) une prime de 1"^® classe pour ses deux Bro-
méliacées et une prime de 2^ classe pour son Cyclamen.
M. Troffauf (Albert) apprend à la Société qu'il a trouvé son
Vriesea chez un horticulteur d'Angers. La plante a quelque res-
semblance avec le F. brachystachys, mais elle paraît avoir une
végétation beaucoup plus active que celui-ci, à ce point qu'en peu
de temps elle forme des pieds assez forts pour fleurir; de plus elle
en difl'ère par son infljrescence. Son Tillandsia Lindeni, dit-il
ensuite, ne doit pas à un simple accident passager ses nombreu-
ses tiges florifères ; il doit appartenir à une variété plus florifère
que le type, car, toutes les fois qu'il l'a vu fleurir, il y a eu dévelop-
pement de quatre à sept hampes. • — Quant au Cyclamen, il a été
choisi parmi plusieurs centaines de pieds en ce moment fleuris,
qu'il a eus à la suite de croisements opérés par lui entre les plus
belles variétés anglaises, françaises et allemandes. Ces plantes
viennent d'un semis opéré à la date de 1 5 mois. M. Truûaut (Albert)
donne à ce propos Tindication du mode de culture qui lui a
permis d'obtenir un pareil développement de ses plantes dans cet
espace de temps relativement court. Autrefois, dit-il, on cultivait
les Cyclamen persicum sous châssis froid ; mais alors on n'en
obtenait la floraison qu'à la troisième ou quatrième année ; en
modifiant ce traitement on est arrivé, en Angleterre, à en avan-
cer beaucoup la floraison, et on voit que le même résultat peut
très bien être obtenu en F rance. Pour y parvenir, M. Trufiaut
sème les graines de Cyclamen aussitôt après leur maturité, en
juillet et août, en terrines et sur couche. Il repique le jeune
plant dès le mois de novembre et il renouvelle un peu plus tard ce
repiquage en tenant les plantes sur unecouche modérément chaude,
par ce motif que ces plantes redoutent la trop grande chaleur. D'un
autre côté, comme elles aiment beaucoup l'air, on leur en donne
le plus possible et, quand arrive la belle saison, on dépanneaute
732 PROCÈS-VERBAUX.
enlièrement, pendant la nuit, Les coffres dans lesquels on les
tient.
M. P. Ducliarlre fait observer que ce n'est pas seulement en
Angleterre que des horticulteurs sont parvenus à abréger considé-
rablement la durée du développement des Cyclamen. Ainsi, en
1877, au mois d'cGiobre, une Exposition ayant été tenue par la
Société, dans fon hôtel, l'un des lots qu'on y admira le plus fut
celui de 1 00 Cyclamen persicum exposés par M.Wood,de Rouen. Ces
plantes étaient toutes très fortes et abondamment fleuries ; or elles
étaient présentées comme n'étant âgées que d'un an. Interrogé sur
la culture qui lui donnait ce remarquable résultat, M. Wood
répondit que le point qu'il regardait comme le plus important
était la nature de la ter;e qu'il donnait à ses plantes ; il les plan-
tait, dit-il, dans du terreau qu'il obtenait en pulvérisant des
feuilles d'arbres à bois dur qu'il avait préalablement fait sécher
pendant l'hiver.en évitant qu'elles ne subissent une fermentation.
M. Truffant (Alb.) ne pense pas que M. Wood lui-même attache
une grande importance à la nature de la terre, car aujourd'hui il
cultive ses Cyclamen dans un compost qui ne ressemble pas beau-
coup au terreau de feuilles dont il vient d'être parlé. Quant à.
M. Truffaut lui-même, il tient ces plantes dans de la terre de
bruyère.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont obte-
nues.
M. le Secrétaire-général annonce de nouvelles présentations, et
dès lors, la série des travaux ordinaires de la Sjciété étant épuisée,
M. le Prévsident avertit qu'il va être procédé aux élections que
rend nécessaires le renouvellement partiel prescrit par les statuts
et le règlement, pour le Bureau de la Société et pour son Conseil
d'Administration. Il rappelle que, comme MM. les Membres l'ont
appris déjà par la lettre de convocation qui leur a été adressée
pour la séance de ce jour, le scrutin va être ouvert pour la nomi-
nation de deux Vice-Présidents en remplacement de MM. le docteur
Bâillon et Burelle, sortants ; de deux Secrétaires en remplacement
de MM. Lepère tils etCbargueraud, sortants; d'un Bibliothécaire-
adjoint en remplacement de M. Courcier,qui a résigné ses fonctions ;
enfin en remplacement de MM, Drouet, Appert et Girard (Maurice),
SÉANCE GÉNÉRALE. DU 23 DÉCEMBRE 4880. 733'
qui sonl arrivés au terme de leur raandatcommeCoiiseillers.il ajoute
que le nombre des Conseillers à élire pourra s'augmenter et donner
lieu à un second tour de scrutin si le premier tour appelait l'un
ou l'autre des Conseillers non sortants à remplir, comme Membres
du Bureau, des fonctions qui leur donnent, de droit, entrée au Con-
seil. Enfin il désigne les Scrutateurs qui veilleront à la mise des
bulletins dans les urnes et qui présideront au dépouillement des
scrutins avec l'aide d'assesseurs dont il fait également connaître
les noms, d'après les désignations qui ont été arrêtées par le Con-
seil d'Administration, dans sa séance de ce jour.
Conformément aux dispositions réglementaires, il a été déposé
sur le bureau autant d'urnes qu'il doit y avoir de scrutins. Chacune
de ces lirnes est sous la garde de l'un de MM. les Scrutateurs, et,
tous les scrutins devant avoir lieu simultanément, MM. les Mem
bres présents viennent successivement remettre leurs bulletins
aux Scrutateurs dont chacun les dépose immédiatement dans
l'urne qui est remise à sa garde. Ces opérations successives ont lieu
avec un ordre parfait ; après quoi, aucun des assistants ne récla-
mant le vote, M. lé Président déclare que le scrutin est clos, et
MM. les Scrutateurs et leurs assesseurs se retirent dans différentes
pièces de l'hôtel pour procéder aux dépouillements dont ils ont
été chargés. Ces dépouillemeiats donnent les résultats suivants :
Dans le scrutin pour l'élection de deux Vice-Présidenls , le
nombre des suffrages exprimés étant de 182, la majorité absolue
est de 92. Elle est obtenue par M. Jdmin (Ferd.),qui a 156 voix, et
parM. Malet (A.), père, qui en a 110. Après eux, il y a 32 voix don-
nées à M. le baron d'Avesne, 30 à M. Hérincq, 16 à M. Carrière
(E.-A.), 6 à M.Margottin,père, et 6 autres Membres obtiennent au
maximum 3 voix chacun. MM. Jamin (Ferd.)et Malet (A.), père,
ayant obtenu la majorité des suffrages, sont proclamés Vice-Prési-
dents de la Société nationale et centrale d'Horticulture de France
pour les années 1881 et 1882.
Dans le scrutin pour l'electioa de deux Secrétaires l'urne reçoit
180 bulletins. La majorité absolue, qui se trouve ainsi être de 9»!,
est obtenue par M. Delamarre (Eug.), avec 1 18 voix et par M.Bu-
chetet avec 105 voix. Les sutfrages se portent ensuite, au nombre
de 82 sur M. Joliboi?, de 42 sur M. Thil, et 12 autres Membres
* 734 PROCÈS-VERBAUX.
en obtiennent chacun de 1 à 5. MM. Delamarre (Eug.) etBuche-
tet, ayant eu la majorité des suffrages, sont proclamés par M. le
Président Secrétaires pour les années 1881 et 1882.
Pour l'élection du Bibliothécaire-adjoint on compte 182 votants,
ce qui porte la majorité absolue à 92. M. Siroy ayant réuni 169
voix est proclamé élu à ces fonctions. 4 Membres obtiennent, en
outre, au maximum 3 voix chacun et on compte 6 bulletins blancs.
Les votants étant au nombre de 182, dans le scrutin pour l'élec-
tion de 3 Membres du Conseil d'Administration, la majorité ab-
solue se trouve être de 92. Elle n'est acquise qu'à M. Millet, fils,
qui obtient 94 voix. On compte ensuite 59 voix données à M. La-
pipe, 53 à M. Lefèvre, 49 à M. Lepère, fils, 46 à M. Preschez, 45
à M. Pnliieux, 29 à M. Burelle, 28 à M. Hébrard, 2o à M. Hédiard,
24 à M. Jolibois.Uà M. Ghargueraud,9à M. Courcier,8 àM.Pail-
lieux, 7 à M. le baron d'Avesne, et des nombres moindres à trois
autres Membres. En conséquence de ce scrutin, M. le Président
proclameM. Millet (Armand), fils, élu Membre du Conseil d'Admi-
tration, pour quatre années, et annonce qu'il va être procédé à un
nouveau scrutin pour la nomination de cinq Conseillers dont les
deux premiers rempliront les deux places auxquelles il n'a pas été
pourvu par le vote qui vient d'avoir lieu, et dont les trois autres
remplaceront dans le Conseil MM. Jamin (Ferd.), Malet (A ), et
Delamarre qui viennent d'être appelés à faire partie du Bureau et
qui par suite sont Conseillers de droit.
Dans ce nouveau tour de scrutin on ne compte plus que 98 vo-
tants; la majorité est ainsi de 50. Elle est obtenue par M. Lepère,
fils, avec 86 voix, par M. Jolibois, avec 75, par M. Lapipe, avec 66,
par M. Lefèvre (Eug.), avec 56, et par M. Prillieux, avec 52- Il y
ensuite 32 voix données à M. Preschez, lOà M. Ghargueraud, 16
àM. Verdier (Eug.), 8 à M. Hébrard, et des nombres encore moin-
dres à plusieurs autres Membres. En conséquence, M. le Président
proclame élus Membres du Conseil d'Administration, dans l'ordre
des voix que chacun d'eux a obtenues : MM. Lepère et Jolibois
pour quatre années, M. Lapipe pour' trois années, en remplacement
de M. Jamin (Ferd.), M. Lefèvre (Eug.) pour deux années, en
remplacement de M. Malet (A.), M. Prillieux (Ed.) pour une an-
née, en remplacement de M. Delamarre.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 23 DÉCEMBRE 1880. 735
Par suite des élections ci-dessus énumérées, le Bureau et le
Conseil d'Administration de la Société nationale et centrale d'Hor-
ticulture de France sont composés, pour 1881, de la manière
suivante :
Bureau :
Président MM. Lwallée (Alph).
Premier Vice-Président.
Vice-Présidents
Secrétaire-général. ...
Secré ta ire-généra l-adjo in t
Secrétaires
Trésorier ,
Trésorier-adjoint. . .
Bibliothécaire . . , .
Bibliothécaire- ad joint
Hardy.
Teston (Eug-.), Arnould-
Baltard, Jamin (Ferd.),
Malet (A.).
duyivier.
Verlot (B.).
Lavialle, Cdré,
Delamarre, BucnETET.
MORAS.
Lecocq-Dumesnil.
Wauthier.
SiROY.
Conseil d'Administration.
Pour une année.
MM. Borel, père. . .
COTTIN, (Alf.) . .
Prillieux ^Ed.).
Lefebvre (Eug.)
Thibaut
Trdffaut père.
Carrière (E.-A.).
Lapipe
Margottin, père.
JOLIBOIS. . . .
Lepère, fils. .
Millet (Arm.).
Pour deux années.
Pour trois années.
Pour quatre années.
7^6 BULLETIN BIBLIOGRAÏ'HIQUE.
NOMINATIONS.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1880.
M. Wéber (E.), pépiniériste, Graade-flue, 23, à Nancy (Meurthe-et-Mo-
selle), présenté par MM. Léon Simon et Emile Galle.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
MOIS DE NOVEMBRE ET DE DÉCEMBRE \ 880
Actualité (!'), (q^^ 84, et 86 à 92). Paris ; in-4.
AnnalfS agronomiques (octobre 1880). Paris; in-8.
Annales de la Société d'Émulation du département des Vosges (1880).
Epiual ; in-8 .
Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Garonne (juillet et août
•1880,\ Toulouse; in-8.
Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de VAube (84-85
et 86 de 1880). Troyes; in-8.
Annales de l'Imtitiit expérimental agricole (août et octobre 1880j.
Lyon; in-8.
Apiculteur (L') (décembre 1880 et janvier <881). Paris; in-8.
Belgique horticole {La) (août 1880). Liège; io-8.
Bolètin mensual der Dcpartamento nacional de Agricultura (Bulletin
mensuel du département national de l'Agriculture ; n°' d'octobre et
novembre 1880). Buenos-Ayrcs , ia-8.
Botanisches Centralblatt, referirendes Organ fur das Gesammtgebiet der
Botanik (Feuille centrale botanique. Comptd rendu des travaux
publiés en Allemagne et à l'étranger relativement à la bolaaique
entière, publié par le docteur Oscar Uhmyorm, à Leipzig. IN»" 36-
37,40, 44-45, 46, 47-48, 49-50, 51-52 de 1880, l'^' de 188l).
Cassel ; in-8.
Bulletin agricole du Puy-de-Dôme (u«» 9, 10 et H de 1880). Paris;
in-8.
Bulletin de la Société botanique, de France (n''* 4, 5, et Revue bibliogru'
phique C de 1880). Paris ; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de la Seine-Inférieure
(àe cahier de 1880), Rouen; in-8.
MOIS DE NOVEMBRE ET DÉCEMBr.E 1880. 737
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de Nancy (septembre et
ocîobre '1880). Nancy; it!-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Clermont (Oise)
(juillet 1880). Clermont; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Mayenne
(décembre 1879). Mayenne; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture de l'Indre (l^"" et 2« trimestres de
1830). Châteauroux; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture et/ d'Horticulture de Pontoise ( I ^ tri-
mestre de 1880). Pontoise; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Poligny (a»' 8,
9 et 10 de 1880). Polijrny; in-8.
Bulletin de la Société d'Encouragement (septembre et octobre 1880). Pa-ns;
in-4.
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France (n'-^ 21 à 24 de 1880).
Paris ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture, de Botanique et d'Apicidture de Beau-
vais (oc'.obre, novembre et deceaiDre 1680;. Beauvais; in-S.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Clermont {Oise) (novembre 1880),
Clermont; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture d'Épemay (juillet et août 1880).
Epernay; in-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement deMeaux (n°' 5 el
6 dj 1880);.Meaux; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Soissons {novembre 1880). Sois-
sons ; iu-8.
Bidleiin de la Société d'Horticidture et de Viiiculture des Vosges (n° 31
eu 18.S0). Epiaal; in-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir
(n°^ 21 et 22 de 4 881). Chartres -, iu-8.
Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et- Sylviculture de
Reims (décembre 1880 et janvier 1881). Reims; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture pratique du Rhône (d°* 43 à aS ;
5», 52 de 1880 et n« I de I88I). Lyon; ia-8.
Bulletin de la Société horticole du Loiret (l^"" et '^^ trimestres de 1880).
Uriéaus ; in-8.
Bu'letindela Société libre d'Emulation (exercice 1879-1 880). Rouen, in-8.
Bulletin de la Société pomologique de France (a" 9 de 1880). Lyon; iu-8.
ButltUu dt la Société prottictrice des animaux (s ptembre-octobre 1880).
Fans ; iu-8.
Bulletin de la ville de Paris (a"^ 39, 40, 42 à 47 et no 1 de 1881). Paris ;
teuilie iu-4.
Bulktin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France
(u"» 7 et 8 de 1880). Paris ; in-8.
47
738 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Bulletin d'hisedologie agricole (septembre-octobre 1880). Paris; in-8.
Bulletin du Cercle horticole du Nord (septembre et octobre 1880). Lilfe;
ifl-8.
Bulletin du Comice agricole d'Amiens (1-15 novembre, 1-15 décembre
1880 et 1" janvier 1881). Amiens; feuille in-4.
Bulletin industriel et agricole d'Angers (1*' semestre de 1880). Angers;
in-8.
Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de l'arrondissement de
Mantes (décembre 1880). Mantes-, in-8.
Bulletin mensuel de la Société d'Acclimatation (no' 9 et 10 de 1880).
Paris; in-8.
Bulletin mensuel de la Société d'Agriculture, d'Borticulture et d'Accli-
matation du Var (n<^» 7, 8 et 9 de 1880). Toulon; ia-8.
Bulletin mensuel du Comice agricole de l'arrondissement de Tarbes
(29 novembre 1880). Tarbes; in-8.
Builetlino délia R. Société toscana di Ortiùultura (Bulletin de la Société
Royale toscane d'Horticulture (no^S, 9, 10, M de 1880). Florence;
in-8.
Catalogue de la maison Lebeuf (plantes vivaces), horticulteur à Argen-
teuil (Seine-el-Oise).
Catalogue de M. Bruant (plantes nouv.), horticulteur à Poitiers (Vienne).
Catalogues de M. Louis Van Houtte (n"' 190 et 191 de 1881), horticulteur
à Gand (Belgique).
Cercle pratique d'Horticidture et de Botanique du Havre (4* et 5« bul-
letins de 1880). Le Havre; in-8.
Chronique horticole (2 novembre et 1«' décembre 1880). Bourg; in-8.
Comptes rendus des travaux de la Socicté des Agriculteurs de France,
onzième session générale annuelle, XI. Paris, 1880 ; in-8 de 578
et 19 pages.
Comptes rendus hcbdomadaii^es des séances de l'Académie des Sciences
(Tables du 1" semestre de 1880, et n°» 18 à 26 du 2» semestre de
1880). Paris, in-4.
Connaissances utiles (no» 67, 68, 69, 72 et 75). Paris; in-4.
Cultivateur {Le bon) (n»» 23, 24, 25 et 26 de 1880). Nancy; feuille in-4.
Cultivateur (Le) agenais (1*' novembre et l'^' décembre 1880). Agen; in-8.
Garlen/lora (Flore des Jardins, Recueil mensuel général d'Horticulture,
édité et r«5digé par le D' Ed. Regel, avec plusieurs collabora-
teurs; cahiers de novembre et décembre 1880). Stuttgart; in-8.
Generalversammlung des Gartenbau-Vereins -u Darmstadt^ am 1 ^' dscem-
ber 1880 (Assemblée générale de la Société d'Horticulture de Darm-
stadt, tenue le l^'' décembre 1880 ; Rapport annuel du Président).
Darmstadt; 1880 ; in-8 de 24 pages.
Hamburger Garten- und Blumenzeitung (Gazette de Jardinage et de
J
MOIS DE NOVEMBRE ET DÉCEMBRE 1880. 733
Floricullure de Hambourg; cahiers 12 de 18'80 et l" de 1881).
Hambourg; in-8.
Jownal d'Agriculture pratique du midi de la France (août et novembre
1880.) Toulouse-, in-8.
Journal de l'Agriculture, par M. J. -A. Baural (n"^ 60', 605 et 607 à
612 de 1880). Paris-, in-8.
Journal de la Société d'Horticulture du canton de Vaud (1 0 novembre
1880). Lausanne; in-8.
Journal de la Société dHorticuUure du département de Seine-et-Oise
(n"' 7, 8 et 9 de 1880). Versailles; in-8.
Journal des Campagnes {n°^ ib et 47 à 52 de 18S0, n° 1 de 1881). Paris;
feuille in -4.
Journal de vulgarisation de V EorticuUure (octobre et novembre 1880).
Paris ; in-8.
Lyon horticole (n°^ 20, 2! , 22, 23 et 24 de 1880). Lyon ; in-S.
Maandblad van de Vereeniging ter bœordering van Tuin- en Landbouw
(Feuille mensuelle de la Société poar le perfectionnement de l'Hor-
ticullure et de l'Agriculture dans le duché de Limbourg, n" H et 12
de 1880). Maestrichl; in-8.
Maison de Campagne {La) (16 novembre, 1^' et 16 décembre 1880).
Paris in-8.
Monatschrift des Vereines zur Befœrderting des Gartenbaues (Bulletin
mensuel de la Société pour le perfeclionnement du Jardinage en
Prusse et de Jia Société des amateurs de jardins à Berlin, rédigé
par le docteur L. Wittmack ; cahiers de novembre et décembre
1880). Berlin; in-8.
Moniteur d'Horticidture {Le) (décembre 1880 et janvier188l). Paris; in-S.
Revista horticola andaluza (Revue horticole andalouse ; n» 1, li'e année,
1881). Cadix; in-8.
Revue agricoleet horticole du Gers (n^s 10, Il et 12 de 1880). Auch; in-8.
Revue des Eaux et Forêts (novembre et décembre 1880j. Paris; in-8.
Revue géographique (16 juin et 16 juillet 18^0). Paris ; iQ-4.
Revue horticole (16 novembre 1880 et ^"' janvier 1881). Paris: in-8.
Revue horticole des Bouches-du-Rhône (octobre et novembre 1880). Mar-
seille ; in-8.
Rivista agricola romana (Revue agricole romaine, publication oflîcielle
du Comice agricole de l\ome, rédigée par M. Aug. Poggi;
n» d'aoùl-seplembro 1880). Rome; in-8.
Sieboldia^ Weekblad voor den Tuinbouw in Nederland {Sieboldia. Feuille
hebdomadaire pour l'Horticulture des Pays-Bas, n"s 45 à 52 de
1880, le'' de 1881). Leyde; in-4.
Société centrale d'Agriculture du département de la Seine -Inférieure
(2% 3'= et 4* trimestres de 187y). Rouen; in-8.
740 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Société centrale d'Horticulture et d'Agriculture de Nice et des Alpes-
Maritimes (3« bulletin de 1880). Nice -, in-S.
Société d'Agriculture de V Allier (novembre el décembre 1880)'. Moulins;
in-8.
Société d'Horticulture^ de Botanique et d'Aginculture de Montmorency
(t^ pl3* irimestres de ISSO). Montmorency; in-S.
Société d'Horticulture de Bourg (Almanach de 1881). Bourg; in-8.
Société d'ihriiculture de V arrondissement de Corbeil (l' livraison, 4878,
1 879 et 1 880) . Corbeil ; in-8 .
Société d'Horticulture de l'arrondissement de Se7ilis (novembre et décem-
bre 1s80). Senlis; in-8.
Société d'Horticulture de Limoges (Q°3de 1880). Limoges; in-8.
Société d'Horticulture de IScuily (Exposition de 1880). Neuilly -, in-8.
Société d'Horticulture de Nogent-sur- Seine (décembre 1880). Nogent ; iQ-8.
Société royale d'Horticulture et d'Agriculture d'Anvers {iih^ Exposition,
en 18801. Anvers; in-8.
Sud-Est (le) (octobre el novembre 1880). Grenoble; in-8.
The Garden (Le Jardin, journal hebdon^adaire illustré d'Horticulture dans
toutes ses branches, n«» des 6, 13, 20, 27 novembre, des 4, 11, 18,
25 décembre 1880, 1" janvier 1881). Loadres; in-4.
The Gardeners" Chronicle (La Chronique des jardiniers, journal hebdoma-
daire illustré d'iloiticulture el des sujets voisins, n"' 6, 13,18,
25 novembre, 4, 11, 18, 25 décembre 1880, l" janvier 1881).
Londres; in-4.
Vcrzeichniss der empfehlenswcrthestLU Obstsorten ^Liste des variétés de
Poiriers Its plus recommandables pour planter en plein champ, le
long des voies el dans les jardins fruitiers de la province Starken-
burg; parM.RuuoLPH NoACK;. Darmstadt, 1880; in-8 de 12 pages.
Vigneron champenois (Le) fn«» 7, 8, 9, 10 et 12 à 16 de 1880). Epcrnay ;
feuille in-4.
Ville de Paris [La] 1'='', 2 et 3 décembre 1880). Paris; iû-4.
Wochenblatt des landuirthscha/tlichen Vcreins im Grossherzogthwn
Bad.n (feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand-
Duché de Bade, n"* 40 à 46, 49-50 de 1880). Karlsruhe; in-4.
Zeitschri/t des landicirthschaftlichcn Vcreins in Bayern (Bulletin de la
Soo éié d'Agriculture de Bavière, cahiers de novembre et décembre
1880). Munich; in-8.
Zur Verbieitung der Obstcultur (Pour la diffusion de la culture fruitière.
Instructions sur la conduite des arbres fruitiers en cordons \ par
M. W\u{. Schwab). Darmstadt, 1874 ; ïn-8 de 14 pages.
D'STRIBUTION DES RÉCOMPENSE^. 7i1
DOCUMENTS RELATIFS A LA SÉANCE DE
DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES
Discours de M. le Président Alp. Lâvallée.
Mesdames,
Mes chers Collègues,
J'avais l'espérance que M. le Ministre de l'Agriculture et du
Commerce pourrait nous faire l'honneur de présider cette séance ;
les travaux parlementaires l'en empêchent. Je vous apporte ici
les regrets qu'il a bien voulu m'exprimer, ainsi que le témoi-
gnage de toute sa sympathie pour nos utiles travaux; son appui ne
nous fera pas défaut. Il appartient au gouvernement de la Répu-
blique, protecteur éclairé des sciences et des arts, de ne pas mé-
nager ses encouragements à rflorticulture nationale et de donner
tout son concours à notre grande Société, son représentant le
plus autorisé.
Mesdames,
Mes chers Collègues,
L'objet principal de la réunion solennelle d'aujourd'hui est,
vous ]e savez, la distribution des récompenses à ceux que vous
avez jugés dignes d'obtenir un témoignage de leur mérite, de
leur savoir, de leur zèle, ou des qualités morales qui les dis-
tinguent.
Avant d'appeler les lauréats à recevoir les médailles qui leur
sont décernées, avant que notre éminent Secrétaire-réâac-
teur nous ait soumis le Compte rendu de notre Exposition,
permettez-moi de vous entretenir brièvement de notre chère
Société et de son avenir.
Fondée en 1826, elle avait alors le titre de Société d'Horticul-
ture de Paris; ce n'est que beaucoup plus tard, et seulement après
sa fusion avec le Cercle pratique d'Horticulture de la Seine, qu'elle
prit la place" importante que lui assignait sa grande prépondé-
rance dans toute la France. C'est alors seulement qu'un décret
daté du i I août ISoo la reconnut Établissement d'utilité publique.
742 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES.
et lui conféra le titre de Centrale, destiné à préciser le rôle qu'elle
était désormais appelée à jouer.
Cette année, un décret de M. le Président de la République est
venu grandir et consacrer, si je puis m'exprimer ainsi, celte légi-
time influence de notre Société, en lui conférant le titre de
nationale. Ce titre implique tout naturellement l'idée d'une
attache gouvernementale et témoigne tout au moins de la faveur
et de la confiance que nous avons su conquérir auprès des pouvoirs
public:>. Nous saurons, j'en suis sûr, mes chers Collègues,_afdrmer
chaque jour davantage notre rang, en marchant résolument dans
la voie du progrès.
Ne vous étonnez donc pas que votre Conseil, dont vous con-
naissez la haute compétence et la profonde sagesse, cherche, par
des innovations longtemps et mûrement étudiées, à développer le
goût de rhorticulture, à le faire pénétrer dans un public parfois
encore indifférent et à grossir ainsi nos rangs par l'adhésion de
nouveaux Membres.
Votre Conseil a pensé, et je suis certain que vous serez tous à
cet égard en communauté d'opinion avec lui, que nos Exposi-
tions, dans le vaste vaisseau où elles sont faites depuis tant
d'années, offrent de si grands inconvénients qu'ils ne sauraient être
compensés par les quelques avantages qui avaient déterminé nos
prédécesseurs à demeurer dans le cercle étroit où nous tournons
depuis trop longtemps.
Nos Expositions avaient forcément lieu à une époque invariable,
et les plantes qui y figuraient restaient nécessairement les mômei;;
nous devions remplir les mêmes plates-bandes, conserver les
mêmes distances, les mômes hauteurs; nous étions privés, pour
nos produits maraîchers et fruitiers, ainsi que pour ceux de l'In-
dustrie horticole, non pas seulement de soleil, mais même de
lumière. Enfin, nous nous trouvions réduits depuis quatre ans à
ne plus compter sur le stimulant bien naturel de nos recettes,
puisque une somme fixe nous étaU allouée, et que nous ne pou-
vions plus dès lors connaître le degré de faveur dont nous
jouissions auprès du public.
Ne fallait-il pas rechercher un autre mode d'Exposition et
recourir à de nouveaux moyens? Un projet élaboré avec un soin
DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT. 743
minutieux par votre Commission des Expositions a reçu l'una-
nime approbation de votre Conseil. Nous abandonnons donc, cette
année, le Palais de l'Industrie pour les Champs-Elysées; nous
ne doutons pas que la ville de Paris ne réserve un accueil favo-
rable à notre demande et ne témoigne ainsi une fois de plus du
grand intérêt qu'elle porte à l'horticulture nationale, source
féconde de productions si précieuses pour notre grande cité.
Le changement de lieu n'est pas le seul progrès que nous ayons
voulu réaliser pour nos Expositions. Nous désirons augmenter un
peu leur durée, et surtout les multiplier. Faire tout à la fois dans
l'avenir une seconde Exposition aux Champs-Elysées et en orga-
niser de partielles dans notre bel Hôtel. Celles-ci, nécessairement
beaucoup plus restreintes, seraient réservées spécialement soit
aux fruits, soit aux produits maraîchers, soit à des genres de
plantes qui, pour divers motifs^, n'apparaissaient pas au Palais de
l'Industrie. Nous n'y voyons jamais figurer en effet toutes ces
Jolies plantes du Cap et de la Nouvelle-Hollande, ces belles Eri-
cacées, qui réclament des soins assidus et un véritable savoir, les
Camellias, les Rhododendron du Sikkim et de l'Himalaya, ni
même les Azalées de l'Inde. J'en dirai autant de ces genres à
espèces nombreuses que de patients et savants amateurs pour-
raient nous présenter, tels que les Anémones, les Lilium, les
Tulipes, les Iris, les Fuchsias, les Oxalis, les Penstemon, jus-
qu'aux modestes Aster, et tant d'autres. Les Orchidées, un grand
nombre de Broméliacées et même certains Palmiers s'accommo-
daient mal de l'immense nef du Palais de l'Industrie. Vous
applaudirez donc à la résolution prise par votre Conseil. Souhai-
tons qu'une période de beaux jours nous assure le succès que
nous espérons.
Nous ne nous arrêterons pas là : nous étudierons encore si à
chacune de nos Expositions partielles, faites en quelque sorte en
famille, chez nous, simplement, et sans appel au grand public,
mais à celui qui a le goût des plantes et peut venir à nous, nous
étudierons, dis-je, si à ces Expositions il ne serait pas à propos
de charger un spécialiste de faire une courte conférence sur
l'histoire et la culture des plantes ainsi soumises à votre appré-
cialion.
744 DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES.
Cette question des Conférences soulevée par l'un de nos Vice-
Présidents, dont nous connaissons le dévouement à notre Société,
mérite aussi d'être examinée avec tout notre soin, car elle doit
conduire à répandre le goût des plantes et Tamour des jardins,
par la diffusion des connaissances pratiques, s' appuyant sur des
données scientifiques certaines et précises. L'organisation de Con-
férences dans notre Hôtel sera bientôt soumise à l'examen de
votre Conseil.
J'ai fait une proposition que votre Conse il a accueillie favorable-
ment : celle de créer des diplômes de mérite qui seront décernés,
non pas aux présentateurs d'une plante exceptionnellement inté-
ressante., mais à ia plante elle-même. Ces diplômes sont destinés
à signaler d'une façon toute spéciale des espèces, ou parfois des
variétés d'un mérite hors ligne et bien reconnu; ils doivent, pour
conserver la haute valeur que nous voulons leur donner, n'être
décernés qu'avec une très grande circonspection, et après un
examen rigoureux. Aussi lorsqu'une plante vous sera présentée
pour obtenir ce témoignagne indélébile de son mérite, voulons-
nous qu'elle réunisse à la fois les suffrages de l'un de nos Comités
et ceux du Conseil; si je ne craignais pas d'employer un terme
trop prétentieux, je dirais que chacune devra conquérir l'appro-
bation de deux juridictions diflérentes. Les plantes ainsi anoblies
feront facilement leur chemin. Ce sera une gloire pour leur pos-
sesseur de nous les avoir fait connaître et la Société aura mérité
de nouveaux titres à la reconnaissance publique.
Enfin, mes chers collègues, j'espère que nous parviendrons à
ouvrir chaque jour notre riche bibliothèque; elle permettra
d'établir l'histoire de beaucoup de plantes qui se rencontrent
dans nos jardins sous des noms incorrects ou douteux, de déter-
miner d'une façon rigoureuse les nouvelles introductions ; elle sera
pour les érudits et les studieux l'outil nécessaire à leurs recherches
sur l'histoire de l'horticulture française, histoire dont notre pays
a certainement lieu de se glorifier beaucoup plus qu'il ne le
fait.
Notre musée carpologique aura, bien entendu, sa place à côté
de notre bibliothèque, et le public, désormais à même d'étudier la
belle collection plastique des plus précieuses variétés de fruits,
COMMISSION DES BÉCOMPENSES. 74>
se familiarisera de plus en plus avec celte partie de l'horticulture
si pleine d'intéiôt et qui témoigne d'un art si avancé.
Vous voyez, mes chers collègues, l'horizon qui s'ouvre devant
nous : C'est l'avenir. Ne devoas-nous pas jeter aussi un regard sur
le passé? L'année qui vient de s'écouler nous a privés d'un collègue
bien-aimé de nous tous et dont notre Société conservera toujours
le souvenir, car il a eu sur sa destinée un rôle prépondérant;
je veux parler de l'excellent docteur Andry, votre Secrétaire-
général pendant de longues années. C'était un amateur passionné,
comme il en existait beaucoup, il y a vingt ou trente ans, mais dont
le nombre malheureusement tend à diminuer depuis que la mode
s'est portée vers la culture des plantes à feuillage ou vers celles
qu'une floraison prolongée permet d'employer à la grande orne-
mentation. Le D'" Andry a largement contribué à développer notre
Société, à grandir son influence et à assurer sa prospérité.
J'ai cherché, mes chers collègues, à vous faire comprendre les
tendances de votre Conseil; dorénavant vous connaissez ce qu'il
veut faire, le but vers lequel il dirige notre grande Société. Nous
sommes tous intimement unis; c'est là une force considérable;
'aussi soyez-en assurés, le succès continuera à couronner nos efl'orts
et rhorticulture française grandira incessamment dans l'estime
publique.
GOMiMISSION DES RÉCOMPENSES
Procès-verbal de la Séance du 23 août 1880..
Présidence de M. Bcrelle, l'un des Vice-Présidents de l\ Société.
La Commission des Récompenses s'est réunie, le 23 août 1880,
aune heure de relevée, pour statuer : lo sur les demandes de mé-
dailles adressées par des jardiniers qui ont justifié de la longue du-
rée de leur service dans la même maison ; 2o sur les récompenses
qui peuvent être accordées à la suite de Rapports favorables qui
lui ont été renvoyés par la Société, en séance. En l'absence deM.le
docteur Bâillon, Président désigné par le Conseil d'Administration,
746 COMMISSION DES RÉCOMPENSES.
M. Burelle, qui est également l'un des Vice-Présidents de la Société,
occupe le fauteuil de la présidence. Sont présents : MM. Apperî,
.Drouet,Lecocq-Dumesnil,Membresdela Commission, Laiz'er,Pré-
sident du Comité de Culture potagère, et Duchartre, Secrétaire-Ré-
dacteur, remplissant les fonctions de Secrétaire, conformément au
Règlement. Sont absents: MM. Duvivier, Secrétaire-général, Durand,
aîné, Hardy, A. Malet, Membres de la Commission, et Glaiiguy, Pré-
sident du Comité des Ans et Industries. M. Ch. Chevalier, Président
du Comité d'Arboriculture, a fait présenter ses excuses.
Après mûre délibération sur chacun des sujets en vue desquels
elle avait été convoquée, la Commission des Récompenses a pris
les décisions suivantes qui ne deviendront définitives qu'après
avoir été approuvées par le Cjnseil d'Administiation.
A. RÉCOMPENSES ACCORDÉES A DES JARDINIERS POUR BONS
ET LONGS SERVICES.
Plusieurs demandes de récompenses pour des jardiniers travail-
lant depuis un espace de temps plus ou moins long dans la même
maison avaient été adressées, dans le cours de cette année, à la So-
ciété nationale d Horticulture de France,- malheureusement la plu-
part n'ont pu être accueillies, soit parce que les postulants ne
comptent pas encore le nombre d'années de service qu'exige le rè-
glement, soit parce que l'on a négligé de formuler la demande autre-
ment que par une simple lettre, sans pièces oUicielles à l'appui. Par
l'eflFet de ces diverses circonstances, deux médailles seulement ont
pu être accordées.
lo M. Robin (Jean-Joseph), né à Clamart (Seine), le 10 octobre
1828, est entré, en mai 1848, dans l'établissement horticole de
M. Baudry. Il y est resté en qualité de premier garçon, après que
rétablissement est passé entre les mains de M. Comtois, et il y
travaille encore aujourd'hui. Un certificat en bonne forme, signé
de MM. Baudry et Courtois, atteste que ces horticulteurs n'ont eu
qu'à se louer de sa conduite, de sa probité et de son travail. M. Ro-
bin compte dès lors quarante années de bons services dans la même
maison ; mais le règlement portant que le service effectif est compté
seulement à partir de dix-huit années révolues, il en résulte que
de ce chiffre total on doit déduire six années. Dans ces conditions,
PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 23 AOUT 1880. 747
M. Robin (Jean-Joseph) a droit à une médaille d'argent, récom-
pense réglementaire pour les jardiniers qui comptent plus de
trente et moins de 40 années de service dans la même maison.
2o M. Daveau (Théodore), né à Château-Lavallière (Indre-el-
Loire), le 15 mars 1829, est entré, le 10 mars 1850, en qualité de
contre-maîlre en chef, chez M. Louis Leroy, pépiniériste-fleuriste,
au Grand-Jardin, à Anger.s (Maine-et-Loire). Depuis celte époque,
c'est-à-dire pendant trente années, il a dirigé en celte qualité le per-
sonnel de cet étah^ssemeat, à la complète satisfaction du proprié-
taire qui atteste, dans un certificat des plus flatteurs et en bonne
forme, que son employé s'est tenu constamment à la hauteur
de la tâche qu'il avait à remplir et que, si aujourd'hui le mauvais
état de sa santé l'oblige à abandonner ses fonctions, il laisse après
lui de très vifb regrets. La durée de son service lui donne droit à
une médaille d'argent que la Commission est heureuse de lui
accorder.
M. Jacquemet-Bonnefont, horticulteur-pépiniériste à Annonay
(Ardèche), avait écrit à M. le Président de la Société pour deman-
der que les médailles réglementaires fussent accordées à plusieurs
employés de son important établissement qui, pour la plupart,
comptent déjà un grand nombre d'années de service ; malheu-
reusement sa demande est consignée dans une simple lettre qui,
non seulement n'a que la forme privée, mais encore ne fournit
piS les renseignements nécessaires à la Commission pour une
décision à prendre en connaissance de cause. La Commission
a donc pensé qu'il y avait lieu d'ajourner cette décision à l'an pro-
chain, dans l'espoir qu'alors toutes ks formalités réglementaires
auront été remplies.
M. Dagneau (Charles), jardinier chez Mme Smith, à Nogent-
sur-Marne (Seine), a produit deux certificats en bonne forme des-
quels il résulte que son service dans la propriété de cette dame
a commencé en juin 1852 et qu'il a constamment donné pleine sa-
tisfaction à ses maîtres, dans cet espace de vingt-huit années. Mal-
heureusement le règlement n'autorise à donner des récompenses
aux jardiniers qu'à partir de trente années de service. Il manque
donc deux années à M. Dagneau, pour que la Commis.-ion des Ré-
compenses puiss3 lui décerner une médaille d'argent.
748 COMMISSION UES UKCOMPENSES.
A plus forte raison la Commissioa se voit-elle dans la même
impossibilité relativement à M. Gathelot (Etienne), pour lequel un
certificat en bonne forme délivré par M. Auguste de Montgolfier,
propriétaire à Marm.agne(Côte-d'Or), constate qu'il est entré au
service de ce propriétaire en 185t , étant alors âgé de quatorze ans.
Ce jardinier ne compte donc, au moment présent, que vingt-quatre
années de service effectif compté à partir de l'âge de dix-huit ans,
conformément au règlement.
B. Récompenses accordées a la suite de Rapports.
Gomme de coutume, les Rapports qu'un vote spécial de la So-
ciété a renvoyés à la Commission des Récompenses ont eu pour
objet des ouvrages récemment publiés, des cultures ou des appa-
reils rentrant dans le domaine des aris et industries horticoles.
1. Ouvrages :
1o En offrant à la Société nationale d'Horticulture la seconde
édition de son ouvrage qui a pour titre : IJartde gre.fjer, INl. Gh.
Ballet, de Troyes, l'horliculteur-pépiniériste bien connu, a de-
mandé que cet ouvrage devînt l'objet d'un Rapport spécial. Dési-
gné comme Rapporteur, M. Carrière (E.-A) a fait ressortir l'in-
térêt et l'utilité de ce travail et a signalé les modifications et amé-
liorations par lesquelles l'auteur a su distinguer la seconde édition
de la première que déjà un Rapport antérieur avait jugée avanta-
geusement. Mue par cette considération, la Commission accorde
à M. Cil. Baltet une médaille d'argent.
2° Le même membre a fait un Rapport très favorable sur un
ouvrage de M. Fillon intitulé : Reboisement par les essences rési-
neuses (voyez le Journ., avril 1880, p. 244-246). La Commission
a reconnu toute l'importance de ce sujet considéré au point de
vue lie l'intérêt général, mais il lui a semblé que l'intérêt qu'il
peut offrir, au point de vue exclusivement horticole, est asst z faible
puisqu'il ne résulte guère que de surfaces peu étendues qu'on
peut avoir à boiser ou reboiser dans l'enceinte de quelques grands
parcs ; néanmoins, malgré cette restriction naturelle, les éloges
donnés par M. le Rapporteur à l'œuvre de M. FiUon l'ont déter-
minée à décerner à cet habile forestier une médaille de bronze.
30 L'un des écrivains horticoles les plus connus de la Belgique,
PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 23 AOUT 1880. 749
M. de Puydt a publié récemment, sur Les Orchidées, un livre dans
lequel ces plantes justemeat recherchées des amateurs sont consi-
dérées tant en elles-mfimes qu'au pointde vue de la culture qui leur
convient. Dans le Rapport qu'ils ont présenté à la Société sur cet
ouvrage, MM. Thibaut et Keteleêr, juges parfaitement compétents
en cette matière, «n ont (Voyez le Journ., mai 4880, p. 312-314)
fait ressortir l'utilité et ont montré qu'on y trouve non seulement
le résumé de ce qui a été publié jusqu'à ce jour sur les Orchidées,
mais encore les fruits d'observations faites par Fauteur et les ré-
sultats de la pratique culturaie d'habiles horticulteurs spécialistes.
Aussi la Commission accorde-t-elle à M. de Puydt une médaille
d'argent.
II. Cultures.
1o Les vastes jardins et pépinières de M. Jacquemet-Bonnsfont,
à Annonay (Ardèche), après avoir été visités en détail par une
Commission composée de MM. Hardy, Jamin (Ferd.) et Michelin,
ont fourni au dernier de ces collègues la matière d'un Rapport
circonstancié et des plus favorables (Voyez le Jdurn., cahiers de
novembre et décembre 1879, p- 713, 775). La Commission des
Récompenses, considérant qu'il s'agit là d'un établissement d'im-
portance majeure, aussi bien dirigé que soigneusement tenu,
dont l'existence est aujourd'hui séculaire, et qui n'a que bien peu
d'égaux, soit dans notre pays, soit à l'étranger, n'hésite pas à
décerner à M. Jacquemet-Bonnefont une médaille d'or.
2o M. Curé, horticulteur, rueLecourbe, à Paris, et l'un des Se-
crétaires de la Société, a essayé cette année avec un plein succès
la culture des Asperges forcées non plus au moyen du fumier,
comme toujours, mais à l'aide de la chaleur produite par un ther-
mosiphon. L'essdi a été fait par lui non pas timidement mais dans
de fortes proportions et le résultat en a été décidément avantageux,
^ant sous le rapport du produit que sous celui de l'économie. C'est
ce qu'a très bien établi dans son Rapport (Voyez le Journ., mai 1 880,
p. 316-32i) M. Arnould-Baltard qui a été en cette circonstance
l'organe d'une nombreuse Commission spéciale. La Commission
des Récompenses, appréciant tout l'intérêt de l'innovation intro-
duite par M. Curé, accorde à cet habile horticulteur une médaille
de vermeil.
750 COMMISSION DES BÉCOMFENSES.
30 M, Victor Lesueur, jardinier-chef chez M^e la baronne de
Rothschild, à Boulogne (Seine), a fait aussi, en 1879, une tentative
hardie, mais dans la réalisation de laquelle son habileté connue et
la mise à profit de circonstances locales lui ont permis de réussir
parfaitement : il a cultivé en plein air, pendant toute la durée de
la belle saison, la frileuse population des serres chaudes. Les dif-
ficultés sérieuses qu'il a dû vaincre pour parvenir à préserver ces
plantes de tout mal, malgré l'inconstance du climat parisien, et
même pour leur donner plus de vigueur, tout en obtenant un re-
marquable effet décoratif, M. le D' Eug. Fournier les a signalées
dans son Rapport sur cette grande et intéressante expérience. La
Commission des Récompenses, convaincue qu'il y a lieu d'encou-
rager de pareils essais qui semblent agrandir le domaine de l'art
horticole en lui créant des ressources nouvelles, accorde à
M. Victor Lesueur une médaille de vermeil.
4o M. Duval (Léon), horticulteur, rue Duplessis, à Versailles
(Seine- et-Oist), fait, depuis quelques années, sa principale spé-
cialité de la culture et de la multiplication par voie de semis des
variétés de Gloxinia. Sur sa demande, une Commission nommée
par M. le Pré^ident s'est rendue dans son établissement et a pro-
cédé à un examen attentif du nombre considérable de ces char-
mantes plantes qui s'y trouvaient alors, à différents degrés de
développement. Chargé par ses collègues d'être leur interprète,
M. Victor Lesueur a fait connaître, dans un Rapport élogieux
(Voyez le Joitm., acût 4879, p. oi7-549), l'excellente impression
que MM. les Commissaires avaient éprouvée dans cette visite; il
a même signalé et décrit les plus remarquablesd'entre les nouvelles
variétés obtenues par M. Duval (Léon). — La Commission des
Récompenses accorde à cet horticulteur une médaille de vermeil.
50 Dans son établissement situé dans Paris, à la Glacière,
M. Jamain (Hippol.) s'attache princip3lement à deux cultures,
dont une particulièrement lui a valu de nombreux succès dans les
Expositions horticoles; ce sont : la culture des Orangers et Cit7'us
en général, dont il possède une précieuse collection, et celle des
Rosiers-thés en greffes forcées. Au nom d'une Commission qui
avait été chargée de visiter l'établissement de cet horiiculteur,
M. Margotiin père a, dans son Rapport (Voyez le Journ., inm
PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 23 AOUT 1880. 751
1880, p. 392-394), rais en lumière rimportaoce des résultats qui
y sont obtenus dans ces deux directions ; mais en même temps il
a fait observer que, depuis quelques année?, le propriétaire de ces
cultures en abandonne la direction réelle à son employé, M. Cor-
deau, pour se consacrer lui-même tout entier aux fonctions de pre-
mier adjoint de son arrondissement, et que, mû par un sentiment
auquel on ne peut qu'applaudir, il désire que celui-ci soit seul
récompensé, si là Société juge qu'il y ait lieu de donner une ré-
compense. — Satisfaisant à ce désir, la Commission des Récom-
penses accorde une grande médaille d'argent à M. Cordeau, chef de
culture, depuis une longue série d'années, chez M. Jamain (Hipp.),
6° La Société a renvoyé à la Commission des Récompenses deux
Rapports favorables qui lui ont été présentés successivement par
M, Templier (Voyez le Journ., septembre 1879, p. 596-599), à la
suite de deux visites convenablement espacées, relativement à la
manière dont M. Bertaut, de Rosny, cultive et dirige les arbres
fruitiers en vue d'en obtenir une abondante fructification, sans
s'inquiéter de la régularité de leurs formes. Le résultat obtenu
est satisfaisant, sous le rapport de la récolte. — La Commission des
Récompenses accorde à M. Bertaut une médaille d'argent.
70 MM. Couturier et Robert, horticulteurs à Chatou, cultivent
très en grand et avec succès les Bégonias tubéreux, et ils ont même
obteou, en plusieurs circonstances, des primes de divers degrés
pour les spécimens des charmantes variétés obtenues par eux
qu'ils ont présentés à la Société, dans ses séances ordinaires. Vou-
lant faire juger l'ensemble de celles qu'ils possèdent, ils ont de-
mandé, cette année, qu'une visite de leur établissement fut faite
par une Commission composée de personnes compétentes. C'est
de cette Commission qu'a été l'organe M. Lequin dans un Rapport
(Voyez le 7owm., février 1880, p. 11 3-1 17) dont les termes élogieux
déterminent la Commission des Récompenses à décerner à ces
horticulteurs une médaille d'argent.
80 M. Mangin, jardinier chez M™' Despommiers, rue Saint-
Romain, est parvenu, à force de soin et d'habileté, à créer, dans
l'enceinte même de Paris, une charmante ornementation par des
plantes d'une maison et d'un jardin. Au nom d'une Commission
qui avait été chargée de visiter cette culture qui sort quelque peu
752 COMMISSION DES RÉCOMPENSES.
des conditions habituelles, M. L. Urbain en a parlé favorablement
dans un Rapport (voyez le Joimi., oclob. 1879, p. 658-660) qui a
été renvoyé à la Commission des Récompenses. Cette Commission
accorde à M. Mangin uue médaille d'argent.
9° M. Peau avait été chargé de modifier considérablement et
restaurer le vaste parc de Rcbécourt près Hara (Somme). C'était
là une oeuvre délicate en raison de conditions locales peu favora-
bles et 'de la nécessité de conserver une grande quantité de beaux
arbres à la situation desquels il fallait approprier le nouveau
tracé. M. Péan s'en est tiré, nous apprend M. Lavialle dans un
Rapport élogieux (voyez le Journ., novemb. 1879, p. 708-713),
h son honneur et à la complète satisfaction du propriétaire. La
Commission des Récompenses lui décerne, pour ce motif, une
médaille de vermeil.
m. Appareils industriels.
La question des appareils de chnuffage est l'une de celles qui
intéressent le plus l'horticulture de nos régions dans lesquelles
il s'agit, pour cultiver des végétaux originaires de contrées
chaudes, de les soustraire, pendant nos longs hivers, à l'influence
de froids souvent prolongés et toujours beaucoup trop rigoureux
pour eux. L'adoption aujourd'hui générale du thermosiphoa a
fait disparaître plusieurs des inconvénients qui existaient avec les
autres appareils; mais il rtste toujours à résoudre le problème
difficile de produire le plus de chaleur possible avec le moins de
combustible possible. C'est principalement vers la solution de ce
problème que ttndent les eflorts des constructeurs.
\° Parmi ceux-ci, M. Cii. de Vendeuvre a construit chez
aiM. Vallerand, à Aînières, des thermosiihcus dont la bonne dis-
position a permis de maintenir, avec une économie notable, une
température convenable ou même élevée, pendant les gelées les
plus rigoureuses de l'hiver deruier, dans une série de serres consa-
crées principalement à la culture des Gloxinias. Dans sts deux
Rapports successifs sur tes appareils de chauff"age, M. Lavialle a
exprimé une opinion de tous points lavorable, au nom de Id Com-
mission qui a eu soin d'en examiner le fonctionnement à deux
époques diflérentes et dans des conditions atmosphériques dissem-
blables (voyez le ^oMni., septemb. 1879, p. 599 60J, et juiu 1880,
PROCÈS- VERBAL DE LA SÉANCE DU 23 AOUT 1880. 753
p. 394-396). Cet appareil ayant valu à M." de Vendeuvre une
reéJaille de vermeil, à l'Exposition de celte année, la Commission
n'a pas eu à statuer de nouveau sur un objet déjà jugé.
a° De son côté, M. Lemeunier, dans des chauffages établis au
Fleuriste de la ville de Paris et au Muséum d'Histoire naturelle, a
réalisé deux innovations qui sont des améliorations notables au
point de vue de l'utilisation de la chaleur produite par une quan-
tité donnée de combustible. Ces améliorations consistent, nous
apprend M. Livialle, dans son Rapport sur ces appareils (voyez le
Journ., mai 1880, p. 325-328), dans l'emploi d'une chambre à
air qui jette de l'air chaud dès que le feu est allumé, et dans une
forme particulière donnée aux tuyaux qui en reçoivent une plus
grande surface rayonnante. Malheureusement la pose de ces in-
génieux appareils est dispeadieuse, et, sous ce rapport, M. Le-
meunier aura encore des simplifications à introduire. Néanmoins
et malgré cette réserve, la Commission des Récompenses n'hésite
pas à donner à cet habile constructeur une grande médaille
d'argent.
3" On a souvent songé à utiliser le vent mettant en jeu des ailes
de moulin pour élever sans frais l'eau destinée à l'arrosement des
jardins ; mais les plus ingénieux de ces appareils gardaient encore
des défauts, soit qu'ils fussent trop peu sensibles aux brises faibles,
soit qu'ils ne pussent supporter sans dérangement les coups de vent
violents, soit encore que leur orientation sa fit imparfaitement ou
exigeât une trop grande surveillance.M. Debray,enconstruisantson
moulin à vent conoïle, lui a donné une orientation constante par
l'horizontalité et l'a rendu sensible aux plus faibles brises comme
inébranlable par les grands vents, grâce au remplacement des
ailes planes par des cônes creux dans lesquels l'air s'emmagasine
en quelque sorte, selon l'expression de M. Hanoteao, Rjpporteur
d'une Commission spéciale qui a examiné le fonctionnement de
cet ingénieux appareil dans des circonstances très différentes. Il y
a dès lors là, d'après l'avis de MM. les Commissaires, une amélio-
ration notable en considération de laquelle la Commission des
Récompenses accorde à M. Debray une grande médaille d'ar-
gent.
Les résolutions précédentes de la Commission des Récompenses
48
754 COMMISSION DES RÉCOMPENSES.
ont été soumises, le 9 septembre 1 880, au Conseil d'Administration
qui, en les approuvant, les a rendues détinitives.
Séance du 26 novembre 1880.
Présidence de M. Burelle, l'un des Vice-Présidents de la Société.
La séance de distribution des Récompenses décernées à la suite
de l'Exposition de 1880, ayant été considérablement retardée pour
des motifs quft le Con&eil d'Administration a jugés décisifs, plu-
sieurs Ripports concluant au renvoi à la Commission des Récom-
penses ont pu être présentés à la Socié é postérieurement à la
réunion de cette Commission qui avait eu lieu le 23 août 1880. Il
importait donc que la Commission se réanif de nouveau pour
déterminer le degré des Récompenses qui pouvaient être accor-
dées à la suite de ces Rapports. Sa nouvelle réunion a été tenue le
2o novembre 1880, à une heure de relevée. Y assistaient MM. Bu-
relle, Président ; Hardy, Drouet, Moras, Membres nommés par
le C iriseil d'Administration; P. Duchartre, Secrétaire, conformé-
ment au règlement; Glatigny, Piésiilent du Comité des Arts et In-
dustries horticoles. Après qu'il a été donné lecture des Rapports
qui lui avaient été renvoyés par suite d'un vote de la Société, et
qu'elle a eu délibéré sur chacun de ces documents, la Commission
a pris les résolutions suivantes :
10 MM. Foucard, père et fils, possèdent et dirigent, à Cliatou
(S^ine-et-Oise), lin éablissemeut d'Horticulture dans lequel ils
cultivent et' surtout multiplient en vue du commerce et pour la
garniture des jardins qu'ils entretiennent, une grande quantité
de plantes diverses parmi lesquelles dominent les Pelargoniurn
zona/?. Une Commission nommée sur leur demande êî dont M. Le-
quin a été l'organe [Journal, cahier de septembre 1880, p. 561),
a fa't l'éloge de l'babileté avec laquelle ils dirigent leurs cultures
et du soin avec lequel ils tiennent leur jardin. Reconnaissant
leur mérite, la Commission des Récompenses leur accorde une
médaille d'argent.
2» M. Morin dirige avec autant de succès que de goût la culture
et rornementation du jardin de M. Attias, à Neuilly (Seine). Avec
l'aide d'un seul ouvrier, il parvient à obtenir annuellement envi-
PROCÈiS-VERBAL DE LA SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1880. 755
ron 30000 pieds de plantes variées qui en composent la décoratioa
aux dififérentes époques de l'année et, en outre, il dirige les arbres
fruitiers qui se trouvent dans une partie de la même propriété. Il
justifie ainsi les éloges que lui a donnés M. F. Hérincq dans un
Rapport rédigé par lui (/owrw., sept, 1880, p. 558), au nom d'une
Commission spéciale. La Commission des Récompenses, désirant
encourager ce jeune jardinier à persévérer dans la bonne voie où
il est entré, lui accorde une médaille d'argent.
2o Dans leur important établissement de Chalou, MM. Couturier
et Robert s'adonnent avec une fructueuse persévérance et fort en
grand à la multiplication par semis des Bégonias tubéreux. Ils
s'attachent particulièrement à perfectionner et à fixer la belle
forme de ces plantes qui est connue dans les jardins sous le nom
ài'erecta superba. Les nombreux produits de ces semis qu'ils
avaient obtenus en 1 879 avaient été examinés par une Commission
au nom de laquelle M. Lequin, Rapporteur, avait demandé et
, obtenu le renvoi de son Rapport [Journ., fév. 1880, p. 113) à la
Commission des Récompenses. Ceux qu'ils ont eus en 1880 ont
été examinés par une nouvelle Commission dont M. Barré a été
i'organe et quia formulé une conclusion analogue {Journ., octob»
1880, p. 630). La Commission des Récompenses qui, dans sa
séance du 23 août dernier, avait trouvé dans le Rapport de M. Le-
quin des motifs suffisants pour accorder à MM. Couturier et
Robert une médaille d'argent, voyant dans celui de M. Barré que
les plantes, au nombre d'une vingtaine de mille, qui ont été obte-
nues en 1880 par ces horticulteurs, l'emportent encore sur celles
de l'année précédente aux points de vue de l'ampleur des fleurs
et de la fixation du type, élève cette récompense à la grande
médaille d'argent.
40 II y a déjà trois années que M. Alfr. Dudciiy, qui se livre
en grand à la fabrication et au commerce des engrais chimiques
pour Tcigriculture, a appelé l'attention de la Société sur un de
ces engrais qu'il prépare en vue spécialement de rhorticiill.ure et
auquel il donne le nom de Floral. Dès celte époque, sur sa
demande, une Commission nombreuse s'est occupée de la consta-
tation des effets produits par cet engrais; elle a examiné succes-
sivement, en plusieurs localités et à^ différentes époques, des
736 COMMISSION DES RÉCOMPENSES.
cultures jardinières auxquelles il était appliqué, et finalement, cette
année, M. Michelin choisi par elle comme son organe, a exposé»
dans un Rapport très circonstancié, les résultats qu'elle a reconnus
avec l'opinion favorable à laquelle elle est arrivée. La Commission
des Récompenses se range à cette opinion, et tout en regrettant
que M. Dudoiiy n'ait pas suivi l'exemple de l'un de ses prédéces-
seurs dans la même \oie et n'ait donné sur la composition de
son Floral n" 1, n" 2 et n" 3 qu'une indication vague, sans utili-
sation possible, elle lui accorde une médaille d'argent.
5° JNIM. Paillieux et Bois ont fait hommage à la Société d'un
petit livre intitulé : Nouveaux légumes d'hiver, dans lequel ils ont
consigné les résultats de leurs expériences faites en vue de modi-
fier par l'étiolement la saveur et la consistance d'une centaine de
plantes dans l'espoir de les rendre alimentaires. Ce travail de
tous points intéressant a été l'objet de deux R ipporis également
favorables et dus, l'un à M. Siroy [Joum., sept. 1880, p. 564),
l'autre à M. Ed. Prillieux (Journ., octob. 1880, p. 6S2y. Saisie de
ces Rapports par un vote de la Société et partageant la bonne
opinion qui y est exprimée sur le livre' de MM. Paillieux et Bois,
la Commission des Récompenses accorde aux deux auteurs une
médaille d'argent.
o'^ La Commission des Récompenses n'a eu qu'à enregistrer
l'attribution qui avait été arrêtée déjà par le Comité de Culture
potagère, agissant en vertu d'une délégation spéciale, de deux
médailles offertes, l'une par M, Moynet pour les plus beaux et les
plus nombreux apports de produits potagers, faits dans le cours
de l'année, l'autre par M. Vavin pour les plus beaux lots de
Fenouil d'Italie apportés également pendant l'année. La médaille
de M. Moynet est accordée à M. Fouillot, jardinier chez M. Sueur,
à Montreuil-sous-Bois (Seine), et celle de M. Vavin est donnée à
M. H. Véniat, jardinier chez M. Feyeux, à Crosnes (Seine-it-Oise).
Les décisions qui viennent d'être indiquées ont reçu l'ap-
probatiou du Conseil d'Administration, dans sa séance du
9 décembre 1880.
Le Secrétaire Le Président
DUCHARTRE. LaVALLÉE.
--S»-|.0 I Bi
COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1880. 757
Compte rendd de l'Exposition générale tenue par la Société
NATIONALE ET CENTRALE d'HORTICULTURE DE FRANCE, EN 1880;
(partie horticole) ;
M. p. DucHARTRE, Rapporteur.
Messieurs,
Réussir dans une entreprise est toujours une cause de vive satis-
faction; mais la satisfaction devient encore bien plus vive, si cette
entreprise, au moment où elle a été abordée, semblait devoir
amener un résultat peu favorable. Or, telle est l'impression qu'a
éprouvée, cette année, la Société nationale d'Horticulture relati-
vement à l'Exposition générale qu'elle a tenue dans le Palais de
l'Industrie. A la suite d'un hiver qui restera tristement célèbre
par les dégâts considérables qu'il a causés à beaucoup de cultures
horticoles, il semblait téméraire de venir demander à ces cultures
les éléments d'une Exposition capable de compter dignement à la
suite de celles que les amateurs de plantes ont vues successivement
à Paris depuis plusieurs années. Aussi, sous l'infliience d'une
émotion récente et ne pouvant mesurer encore l'étendue réelle des
pertes subies, le Conseil d'Administration de notre Société jugea-
t-il prudent de ne prendre aucune détermination à cet égard sans
consulter ceux que la question intéressait directement, je veux dire
les horticulteurs qui fournissent la presque totalité des éléments
de nos Expositions parisiennes. On pouvait craindre que la réunion
provoquée par lui n'amenât une réponse négative; cette réponse
fut au contraire nettement affirmative, et l'Exposition de 1880 fut
aussitôt résolue. L'événement a justifié de tout point et cette
réponse des intéressés et la détermination qui en fut la consé-
quence immédiate; l'Exposition de 1880 n'a pas été inférieure a
celles qui l'ont précédée ; l'Horticulture parisienne compte ainsi
un succès de plus, et ce succès est d'autant plus honorable pour
elle qu'il a été obtenu après une épreuve plus cruelle que toutes
celles dont la tradition a conservé le souvenir.
Ainsi exprimé, le résultat heureux dont nous avons à nous
féliciter pourrait paraître invraisemblable bien qu'il soit rigou-
reusement vrai ; il n'est donc pas inutile de rechercher pourquoi
et comment il a été obtenu.
758 COMPTE RENDU EE l'eXPOSITIOX DE 1880.
L'explication en est à ia fois dans les conditions et l'emplace-
ment de l'Exposition, dans l'époque à laquelle elle a eu lieu, enfin
dans l'étendue des ressources dont disposent les horticulteurs
de Paris et des environs.
Le Palais de l'Industrie où a été tenue l'Exposition offre, pour
toute solennité à laquelle on désire voir accourir le public, des
avantages incontestables. Placé le long du grand courant de la
circulation, il appelle la foule par sa seule situation, et il l'attire
plus sûrement encore loTsque dans son enceinte sont réunies des
attractions diverses. Il donne donc pleine satisfaction au point de
vue de la publicité. Malheureusement ces avantages sont notable-
ment amoindris, peut-être même en grande partie contrebalancés
par des inconvénients sérieux parmi lesquels je dois me borner à
signaler ici ceux qui touchent directement à l'objet de ma démons-
tration.
Quoi qu'il puisse en coûter à notre amour de l'horticulture, et
même à notre amour-propre national de faire un pareil aveu,
nous sommes forcés de reconnaître que- l'art horticole n'est pas
encore arrivé en France à occuper dans l'opinion du public, ni
peut-être dans celle de la haute administration, une place égale à
celle qui lui est accordée sans hésitation chez plusieurs nations
voisines. Chez nous on peut dire que^ si les deux branches de la
culture sont sœurs, ce sont deux sœurs entre lesquelles a été trop
religieusement conservée l'inégalité qui présidait jadis à la répar-
tition des fortunes dans les familles. L'une est une aînée à
laquelle on témoigne un intérêt constant et, je m'empresse de le
dire, légitime ; l'autre est une humble sœur cadette qui doit se
sentir heureuse lorsque vers elle te dirige, presque à la dérobée,
un regard bienveillant. Pour la première, c'est l'État lui-même
qui n'hésite pas à organiser les moyens de publicité, à multiplier
les encouragements, à donner avec une intelligente et fructueuse
libéralité l'espace et les ressources nécessaires pour des Expositions
et Concours de tous les degrés ; pour la seconde, l'espace et les
ressources ont été si parcimonieusement mesurés jusqu'à ce jour
qu'admise une fois par aa dans l'enceinte du Palais de l'Industrie,
moins peut-être pour elle-même que comme fournissant un cadre
gracieux aux objets réunis par l'Exposition des Beaux-Arts, elle
PARTIE UORTICOLE. 719
paye un gros loyer pour le terrain qu'elle n'occupe pas seule et
qu'elle embellit utilement pour d'autres.
Certes chacun de nous ne peut qu'applaudir aux faveurs méri-
tées qu'obtient l'agriculture ; chacun de nous est convaincu que
le mot célèbre de Sully est l'expression d'une vérité incontestable ;
mais chacun de nous aussi peut désirer que la part faite à l'agri-
culture restant tout aussi large, devenant même, si l'on veut,
plus large encore qu'elle ne l'a été jusqu'ici, celle dont doit se
contenter l'horticulture soit désormais un peu moins exiguë. Car,
disons-le assez haut pour que celte vérité arrive à toutes les oreilles,
l'importance même matérielle et productive de l'horticulture est
mal appréciée en France. Elle ne s'adresse pas seulement à cet
amour, ce besoin du beau qui est inné chez l'homme et que déve-
loppe encore la civilisation ; elle fournit aussi à l'alimentatiou pu-
blique des ressources immense?, qu'un Rappoit officiel, publié il y
a quelques anne'es, évaluait, pour Paris, presque à la moitié de la
consommation ; elle constitue une industrie au moins aussi im-
portante, pour les capitaux qu'elle met en oeuvre^ que certaines
de celles sur lesquelles l'Etat veille avec la plus légitime sollici-
tude ; en un mot, elle est l'une des sources les moins appréciées
peut-être, mais certainement les plus fécondes de la richesse delà
France.
L'Exposition horticole étant admise dans le Palais de 1 ladus-
trie comme un accessoire utile de l'Exposition des Beaux-Arts, doit
nécessairement subir des conditions réglementaires qui sont loin
de tourner à son avantage et contre l'application desquelles les
exposants ont toujours élevé de vives réclantations.
Autour des bustes et statues répartis dans la nef du Palais, l'ad-
ministration des Beaux-Arts ne tolère que les plus élégants, les
plus décoratfs d'entre les produits des jardins ; par une consé-
quence nécessaire, tous les produits de la culture potagère et de
l'arboriculture fruitière, c'est-k-dire ceux que fournissent les deux
branches le plus directement utiles et les plus étendues de l'hor-
ticulture française, sont relégués dans des bas-côtés mal éciaiiés,
et fermés en partie par des cloisons derrière lesquelles se hasardent
bien peu de visiteurs. C'est là aussi qu'il faut aller chercher tous
les objets d'art et d'industrie qui prennent une part considérable à
760 COJIPTE RENDU DE LEXPOSITION DE 1880.
l'ornemenlation des jardins ou sur l'emploi desquels repose toute
culture jardinière. Mais, même parmi les végétaux verts ou fleuris
auxquels est ouverte la nef du Palais, le règlement opère un choix
rigoureux. Les arbres fruitiers formés, dont la beauté résulte
essentiellement de la régularité de leur forme, en sont exclus
comme peu décoratifs ; les végétaux d'ornement eux-mêmes n'y
sont admis qu'à la condition de ne pas dépasser de faibles propor-
tions, par conséquent de ne pas posséder Tun des mérites que
l'on considère le plus jusiement eneux, la majesté du port ou la
force du développement. Cette m.esure se traduit par l'exclusion à
peu près conaplète des arbres tant fruitiers qu'ornementaux; aussi
leur destruction en nombre immense par les rigueurs du dernier
hiver n'a'pas fait naître une lacune dans le jardin de l'Exposition,
puisque leur absence éminemment regrettable y est habituelle et
réglementaire.
L'un des principaux attraits des Expositions parisiennes avait
consisté jusqu'à ce jour dans de grandes collections de Rosieis
fleuris que le public ne se lassait pas d'admirer. Mais les Rosiers
ont été cruellement atteints parles gelées exceptionnelles du mois
de décembre 1879 ; nos priixipaux spécialistes ont subi, sous ce
rapport, des pertes immenses, et il était à craindre qu'on ne vît
pour la première fois ce fait ef^senliellement anormal d'une Expo-
sition frar çaise sans roses. Heureusement, grâce à leurs vaillants
efforts qu'a couronnés un brillant succès, MM. Levêque, père et
fil.S de Vitry, ont bien voulu combler la lacune qui aurait existé
sms eux. Les ressources de leur important établissement leur ont
pi^rmis de maintenir, à force de soins, hors de tout danger un
nombre considérable de sujets et, le moment venu, ils ont pu
apporter au Palais de l'Industrie une série exceptionnellement
nombreuse de Rosiers dans lesquels on ne savait ce qu'on devait
le plus louer, du choix des variétés ou delà splendeur de la flo-
raison. Ainsi, de ce côté encore, l'Exposition de 1880 s'est à peine
ressentie des rigueurs de l'hiver.
Parmi les arbustes à feuillage persistant qu\ occupent toujours
une place importante dans les Expositons horticoles, beaucoup de
ceux qu'une expérience déjà longue autori;ait à regarder tomme
rustiques sous noire climat n'ont pu résister aux 24 degrés de
PARTIE HORTICOLE. 761
froid qui se sont fait sentir au mois de décembre 1879 ; mais d'au-
tres en assez grand nombre encore, se sont montrés plus résis-
tants ou ont pu être efficacement protégés, et ceux-ci réunis en
lots importants, surtout par M. Moseret M. Croux, ont à peu près
dissimulé l'absence des premiers.
Enfin dans la catégorie des végétaux qui^ supportent la pleine
terre sous notre climat, les arbres et arbustes retranchés, il reste
la série des plantes herbacées, tant annuelles que vivaces, qui,
grâce à l'art consommé de quelques horticulteurs parisiens, figu-
rent toujours avec honneur dans nos Expositions. Mais parmi ces
plantes, les espèces vivaces ont en gérjéral été soustraites à l'ac-
tion destructive des fortes gelées par la couche épaisse de neige
QKi a couvert le sol pendant la période la plus critique du terrible
hiver ; et, quant aux esj; èces annuelles, l'époque de leur semis ou
la manière dont elles sont habituellement élevées en vue des
Expositions les met entièrement ou presque entièrement à l'abri
des froids rigoureux. Aussi avons-nous vu les unes et les autres
non moins nombreuses et non moins fleuries que de coutume,
grâce surtout à MM. Vilmorin- Andrieux etLecaron.
En somme, c'était spécialement au point de vue des cultures
de pleine terre que l'Exposition de 1880 pouvait rester en dessous
de celles des années précédentes ; mais je viens de montrer que,
par reflet de diverses circonstances, cette infériorité qui était à
craindre ne s'est pas réalisée. D'ailleurs les végétaux qui sont
l'objet de la culture à l'air libre n'occupent pas une place aussi
étendue dans les Expositions prinlanières que dans celles qui ont
lieu plus tard, et c'est une Exposition printanière qui a été tenue
cette année. Quant aux nombreuses espèces que leur sensibilité
au froid oblige à tenir pendant l'hiver en serre chaude ou tempé-
rée, même simplement en orangerie, leur conservation pendant
des gelées rigoureuses n'est qu'une question de combustible et
de couvertures supplémentaires ; dès lors les pertes qu'on a pu
éprouver sous ce rapport doivent être imputées pour la plupart
à une liégligence peu concevable ou à une économie mal enten-
due. Les horticulteurs parisiens ont trop d'intelligence et d'amour
de leur art pour se rendre coupables de l'une ou l'autre de ces
erreurs. Aussi les beaux et nombreux apports que beaucoup
762 COMPTE KENDU DE l'eXPOSITION DE 1880.
d entre eux ont fait figurer dans !e Palais de l'Industrie ont-il prouvé
qu'ils avaient su conjurer le danger qui menaçait leurs précieuses
cultures. Ce sont les conservatoires de toute sorte qpi habituelle-
ment fournissent en majeure partie les éléments des Expositions
printanières; il est donc naturel que celle de cette année n'ait pas
été inférieure, à cet égerd, à celles qui l'ont précédée. Ajoutons que
les ressources dont disposent plusieurs de nos établissements
horticcles sont assez grandes pour leur permettre, même après
des pe: tes notables, de concourir utilement à l'organisation d'une
grande Exposition. Nous en avions eu la preuve en 1872, lorsque,
presque au lendemain de nos désastres politiques, qui avaient
causé dans le monde horticole tant de pertes, même de ruines,
ils ont fourni les éléments d'une Exposition dont le souvenir est
resté ; ceite preuve vient d'être confirmée cette année après la
rude épreuve que leur a infligée un hiver d'une rigueur sans
précédents.
Ainsi l'Exposition horticole de 1880 a été riche et variée; elle a
fait naître pour beaucoup de nos horticulteurs l'occasion d'un
nouveau succès. Même, par une exception dont nous ne saurions
trop nous applaudir, quelques propriétaires amateurs ont bien
voulu ouvrir leurs serres pour lui fournir des lots plus ou moins
remarquables qui ont valu à leurs jardiniers des médailles de divers
ordres. Honneur leur soit rendu et puisse leur excellent exemple
trouver désormais de nombreux imitateurs! Les Expositions
parisiennes ne pourraient qu'y gagner et, dans tous les cas, elles
cesseraient d'cfifrir, sous ce rappcrf, un contraste frappant avec
celles qui, en Belgique et en Angleterre, puisent d'ordinaire une
portion importante des richesses qu'ellts étalent dans les collections
de zélés amateurs.
Une bonne fortune dont notre Société a tout lieu de se réjouir
c'est d'avoir obtenu, pour son Exposition de cette année, le con-
cours précieux et tout désintéressé de deux grands établissements
publics où abondent les plantes rares et les beaux spécimens. Mù par
une bienveillance dont il nous a déjà donné de nombreuses preuves,
M. l'ingénieur en chef, directeur des travaux de la Ville de Paris,
a bien voulu autoriser notre dévoué collègue, M. Drouet, inspecteur
des promenades municipales, a faire figurer au Palais de l'Industrie
PARTIE HORTICOLE. 763
une précieuse collection de plantes de serre aussi remarquable
pour le choix des espèces que pour la beauté des individus. La
Société nationale d'Horiiculture adresse, par ma voix, à l'un et
à l'autre, l'expression de sa vive gratitude, et, comme marque
durable de ce sentiment, elle prie M. Drouet d'accepter la médaille
d'or qu'elle lui offre. De son côté, M. R. Jolibois, l'habile et z^lé
successeur du regretté A. Rivière, a bien voulu enrichir l'Exposi-
tion de la riche collection de Broméliacées qui existe dans les
serres du Luxembourg et qui aujourd'hui n'a guère d'égales en
Europe. Notre Société qui, en toute circonstance le trouve prêt à
lui rendre service, lui adresse, par mon organe, ses vifs remercie-
ments.
Mais là ne s'est pas bornée cette bonne fortune. Deux horticul-
teurs justement renommés, qui ont déjà épuisé la série des dis-
tinctions honorifiques par lesquelles peuvent être récompensés les
travaux horticoles, ont bien voulu exposer hors concours deux
collections considérables qui ont figuré parmi les plus brillants
ornements de notre Exposition. J'ai déjà mentionné la magnifique
série de six cents Rosiers choisis et parfaitement fleuris doRt
MM. Levêque, père et fils, avaient orné le jardin du Palais de
l'Industrie et qui seule, en raison des circonstances, a dignement
soutenu l'honneur des rosiéristes françiis; M. Moser, de Ver-
sailles, lui avait donné, avec le même désintéressement, un pen-
dant des plus brillants dans sa nombreuse collection de Rosages,.
Kalmias et autres arbustes d'une catégorie que n'avaient pas
épargnés en général les gelées extraordinaires du dernier hiver.
A l'un et à l'autre de ces distingués collègues le Jury, ne pouvant
offrir une récompense à laquelle ils se sont dérobés, adresse ses
plus vives félicitations et notre Société leur exprime ses chaleureux
remerciements.
Toute Exposition d'Horticulture est une œuvre laborieuse et de
longue haleine qui doit être préparée longtemps d'avance, orga-
nisée avec méthode et intelligence, enfin dont la bonne exécu-
tion exige une direction et une surveillance aussi compétentes
qu'assidues. Sous ces différents rapports, notre Société a trouvé
tout ce qu'il lui était permis d'espérer dans les membres de la
Commission organisatrice qui tous, à l'envi et à l'exemple de leur
764 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1880.
zélé Président M. Teston, n'ont épargné ni temps ni peine, et se
sont fait un devoir de conscience de remplir scrupuleusement la
tâche absorbante qu'ils avaient acceptée. La réussite de l'Exposi-
tion a été la première récompense de leurs tfforts soutenus; la gra-
titude de leurs collègues, qui leur est acquise sans réserves, sera
pour eux encore un prix qu'ils ne dédaigneront pas, j'en ai la
ferme conviction.
Par une innovation qui a rendu moins long et par cela même
moins fatigant l'examen des objets exposés, le Jury qui était
chargé de juger les plantes et leurs produits a été divisé, celle
année, en trois sections ayant dans leurs attributions, la première
les végétaux de plein air, la seconde ceux qui exigent, pendant
l'hiver, la serre ou chaude ou tempérée, la troisième les produits
de la culture potagère. Comme de coutume, une section spéciale
avait pour mission d'apprécier le mérite des objets fort divers qui
rentrent dans le domnne des arts et industries se rattachant à
l'horticulture. Cette division a eu pour effet d'abréger considéra-
blement la durée des opérations et, en outre, en rendant chaque
Jury partiel homogène, de mettre une parfaite harmonie entre les
jugements qu'il rendait.
On peut regarder comme une expression presque mathéma-
tique de la richesse des Expositions le nombre des récompenses
accordées par le Jury pour les objets qui s'y trouvaient réunis.
Ce nombre est cette fois assez cocsidérable pour prouver que
TExposition de 1880 a dû satisfaire les plus exigeants. Eu effet,
il résulte de la liste imprimée de ces récompenses qu'il a été
accordé, pour la partie exclusivement horticole de l'Exposition :
un grand prix consistant en un objet d'art donné par M. le
Ministre de l'Instruction publique, 22 médailles d'or dont 8 sont
des médailles d'honneur; 14 médailles de vermeil, 14 grandes
médailles d'argent, 21 médailles d'argent et un rappel d'une
médaille de cet ordre, 8 médailles de bronze, 6 mentions hono-
rables ou félicitations spéciales; c'est-à-dire en tout, 87 récom-
penses de tout ordre, abstraction faite des collections considé-
ables qui avaient été exposées hors concours. De son côté, la
section du Jury qui était chargée de l'examen des objets d'arts
et industries horticoles a décerné 2 médailles d'or, 5 médailles
PARTIE HORTICOLE. 765
de vermeil et un rappel de récompense antérieure du même degré,
5 grandes médailles d'argent, 16 médailles d'argent, ii médailles
de bronze et 3 mentions honorables, en tout 43 récompenses de
tout ordre qui complètent, pour l'ensemble des objets exposés, un
total général de 130 récompenses. Ce chiffre élevé dit éloquem-
ment combien a été complète la réussite de l'Exposition générale
de 1880, et combien étaient peu fondées les craintes qui d'abord
avaient fait hésiter à en entreprendre la préparation.
Après avoir considéré dans son ensemble l'Exposition générale
tenue, en 1880, par la Société nationale d'Horticulture et avoir
rappelé les conditions dans lesquelles elle a eu lieu, ainsi que les
résultats généraux qu'elle a donnés, je dois l'examiner dans ses
détails pour indiquer les lots qui en étaient les éléments et les
récompenses dont chacun d'eux a motivé l'attribution. Je dois
seulement faire observer que, cette année, cette partie de la
tâche qui incombe au rédacteur de ce Compte rendu est devenue
beaucoup plus difficile que par le passé. Le Jury horticole ayant
été divisé en trois sections qui opéraient simultanément, il n'a
pu accompagner que l'une des trois et recueillir, pour celle-là
seule, de la bouche de MM. les Jurés, l'expression des motifs qui
leur ont inspiré leur jugement. Quelques notes qu'ont bien voulu
lui remettre MM. les Secrétaires des deux autres sections ne peu-
vent combler une pareille lacune. Il devra donc se tenir à cet égard
dans une grande réserve et se borner, dans la plupart des cas, à
indiquer succinctement la nature des lots exposés ainsi que les
récompenses accordées, sans rechercher les motifs pour lesquels
elles ont été données.
L'ordre à suivre pour cette partie du Compte rendu de l'Expo-
sition est tout tracé par la liste des Récompenses qui a paru dans
le cahier du Journal pour le mois de juin dernier (p. 358-368).
1» Plantes nouvellement inteoduites
A. Légumières.
Dans celte catégorie toujours fort peu nombreuse d'objets
exposés le Jury n'a distingué qu'une Fève importée du Mexique
qu'il a jugée égale en beauté aux plus remarquables d'entre celles
766 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITION DE 1880.
dont on a essayé jusqu'à ce jour l'introduction dans nos jardins
potagers. Il a décerné pour ce beau produit une médaille d'argent
à M. Hamelin, boulevard de l'Hôpital, 34, à Paris.
B. Ornementales ou non, de serre ou de plein air.
Trois médailles ont été décernéfs pour des plantes ornemen-
tales récemment introduites en France; ce sont deux médailles
d'argent et une de bronze.
Les deux premières ont été obtenues, Tune par M. Thiébaut-
Legendre, horticulteur-grainier, avenue Victoria, 8, à Paris, qui
avait exposé un joli groupe d'Œillets dits grenadins ou à rati^fia,
à fleurs rouge vif doubles, auquel était joint un pied d'une variété
distinguée par sa teinte moins vive; l'autre à M. Vyéaux-Duveaux,
horticulteur, rue Picpus, à Paris, qui avait apporté au Palais de
i'Industiie environ irente-cinq pieds fleuris du joli Chrysanthème
Étoile d'or à rayons d'un jaune d'or, variété du Chrysanthemum
frutescens qui a été obtenue de semis par M. Goûtant, dans le
midi de la France et qui, bien qu'elle ait été décrite dans la //euMe
horticole, par Pépin, dès l'année 1844, n'est pas encore très
répandue ; elle est cependant recommandable pour sa beauté et
parce qu'on en obtient sans beaucoup de peine la floraison pen-
dant presque toute l'année. Quant à la médaille de biooze, elle a
été accordée à M. Poirier, jardinier chez M. Ncë', à Villeneuve-
le-Roi, pour un lot de Bégonia semperflorens variété rosea, char-
mante variété que la couleur rose de ses fleurs rend plus orut-
mentale que le type ù fleur blanche de l'espèce bien connue à
laquelle elle appartient.
2o Plantes obtenues de Semis.
Comme presque toutes les Expositions horticoles, celle de 1880
n'offrait au public, en fait de résultats de semis, que des plantes
ornementales; mais le nombre en était assez considérable et le
mérite ass^z grand pour que les obtenteurs de cespUnus nient
rfçu du Jury trois médailles d'or, une médaille de vermeil, une
grande mélaiile d'argent, une médaille d'argent, une mi aille
de bronze, et trois mentions ou félicitations.
Les trois médailles d'or ont été décernées : 1° à M, BUu (Al-
PARTIE UORTICOLE. 767
fred), horticulteur, avenue d'Italie, 48, à Paris, pour huit de ces
admirables Caladium à feuilles panachées et maculées, dont il a
déjà obtenu tant et de si nombreuses variétés. Les nouveaux venus
égalent ou surpassent en beauté tous leurs devanciers; ils n'ont
pas été encore mis au commerce. Les pieds qui figuraient dans le
jardin de l'Exposition ont été reconnus par le Jury comme joi-
gnant au mérite de la variété qu'ils constituaient tous les indices
d'une culture des plus parfaites. Citons parmi celhs de ces variétés
qui ont été déjà nommées ; Gérard Dow, Souvenir du docteur Bleu,
comtesse de Maillé, Rubens et Anna de Condeixa; 2° à M. Evrard,
horticulteur, rue Bas?e, 62, à Caen (Calvados), pour 12 Pelargo-
nium grandiflorum, à fleurs semi-doubles dans la plupart des cas,
formant de charmantes plantes basses et abondamment fliiuries,
dans lesquelles se montrait un perfectionnement marqué rela-
tivement aux variétés analogues que le même horticulteur avait
fait figurer à l'Exposition universelle de 1878; 3o à M. Lequin,
horticulteur à Clamart (Seine), pour un beau groupe de Bégonias
tubéreux, à fleurs simples dans les uns, doubles dans les autres,
aussi remarquables pour leur ampleur que pour la richesse et la
diversité de leur couleur; ces plantes se distinguaient, en outre,
par la beauté de leur port et par leur vigueur.
La médaille de vermeil a été attribuée à M. Morlet, horticulteur
à Avon (Seine-et-Marne), qui avait exposé un lot de trente-six Coleus
nouveaux, fort beaux et très variés. La grande médaille d'argent
a été donnée à M. Dafoy (Alph.), horticulteur, rue des Vigaes, 12,
plateau d'Avron (Seine-et-Oise), pour deux beaux Pelargonium
grandiflorum obtenus par lui et qui n'ont pas été mis encore au
commerce. Ces plantes étaient représentées par environ vingt-cinq
pieds ; elles ont été jugées fort belles, surtout celle qui a reçu le
nom de Gloire de l'Exposition ; la fleur en est blanche à deux ma-
cules pourpres, flammées. Enfin c'est M. V. Lemoine, horticul-
teur à Nancy (VIeurthe-et -Moselle), qui a reçu la médaille d'ar-
gent et celle de bronze, la première pour une série de fleurs doubles
du PotentiUa atrosanguinea, ofirant une série de coloris, depuis
le j lune plus ou moins mélangé de brun-marron jusqu'au marron
foncé et uni, la seconde pour deux nouveaux Pelargonium zonale.
768 COMPTE RENDU LE l'eXPOSITION DE I 80.
30 Plantes de belle culture fleuries ou non.
Les Expositions horticoles doivent souvent une part notable de
leur beauté aux sujets que l'art et la persévérance des jardiniers
ont su amener à un développement considérable ou à une floraison
exceptionnellement abondante ; c'est même pour ces sujets dépas-
sant les proportions moyennes que les amateurs peuvent obtenir
assez souvent la supériorité sur les horticulteurs commerçants qui
ont tout intérêt à renouveler le plus fréquemment possible les
plantes sur lesquelles s'exerce leur habileté cuUurale. A Paris, où
les amateurs ne prennent pas souvent part aux concours, ces<sujels
exceptionnels de beauté sont d'ordinaire peu nombreux ; toutefois
on en a vu, à l'Exposition de celte année, trois lots plus ou moins
remarquables.
L'un consistait en une quinzaine de forts Palmiers, tels qu'un
Rhapis flabelliforniis, un fort Latanier de Bourbon, un Areca sa-
pida, des Chamxrops excelsa et humilis, un Kentia Forsteriana,
etc., exposés par M. Siison-Lierval, horticulteur, rue deRouvray,
à Neuilly, à qui ils ont valu une médaille d'or. Le second com-
prenait deux très forts pieds à^Chrysanthemum frutescens Comtesse
deChambord, qu'avait apportés M. Larousse, de Puteaux (Seine),
à qui a été accordée une médaille de vermeil. Le troisième était
formé de deux Dracœna Boerrhavil de proportions remarquables,
pour lesquels M. Chevet, horticulteur, rue de Picpus, à Paris, a
obtenu une grande médaille d'argent.
40 Légumes variés de la saison et légumes forcés.
La culture potagère est tellement perfectionnée à Paris qu'on est
à peu près certain d'en voir les produits faire très belle figure à
toutes eOî Expositions horticoles. Elle y fournit en général la
matière de deux sortes de lots, les uns généraux, les autres plus
ou moins spéciaux; mais les premiers y sont peu nombreux par
suite de l'organisation des jardiniers-maraîchers du département
de la Seine en une grande association à laquelle ils appartiennent
à peu près tous. Cette association réunit une collection nom-
breuse en eu puisant les éléments dans les jardins de plusieurs
de ses membres ; elle forme ainsi une Exposition à elle propre,
aussi remarquable pour la variété que pour la beauté des objets
PARTIE HORTICOLE. 769
qu'elle comprend, mais nécessairement unique et à laquelle ne
peuvent faire concurrence qu'avec un désavantage marqué les
rares jardloiers en maison qui exposent des lots d'ensemble con-
posés uniquement avec les produits qu'ils ont pu obtenir eux-
mêmes.
Cette année, l'apport fait par l'association des jardiniers-maraî-
chers de la Seine était considérable et fort beau. On y voyait, à
côté de Laitues et Romaines d'une rare beauté, de Choux-fleurs
dont il eût été difficile de trouver ailleurs les pareils, enfin de
légumes très divers déjà coupés et préparés comme pour le mar-
ché, une meule à Champignons abondamment garnie, un châssis
occupé par des pieds de Melons portant leurs fruits presque mûr?,
et jusqu'à un pied de celte plante préparé pour montrer au pu-
blic sur quels points porte la taille qu'on lui fait subir, même de
fort beau Fenouil d'Italie dont la culture est encore très peu ré-
pandue en France, et qui cependant pouvait rivaliser avec celui
que iavent obtenir les jardiniers italiens, sous un climat beaucoup
plus favorable. Le Jury spécial a décerné pour ce très beau lot
collectif la médaille d'honneur en or que la Société devait à la
bienveillance de l'administration municipale.
Un seul jardinier bourgeois avait apporté au Palais de l'Indus-
trie un grand lot d'ensemble; c'était M. Chiommet, jardinier chez
M. le baron de Limnander, au château de Moigaanville, par Gi-
rouville (Seine-et-Oise), qui a reçu une médaille de vermeil. Ce
lot était considérable et comprenait plus de 80 sortes différentes
de légumes bien choisis, y compris 4 Melons mûrs, et tous ces
produits, dus à une excellente culture, étaient soigneusement éti-
quetés, mérite malheureusement trop rare dans presque toutes les
Expositions.
Quant aux lots spéciaux, ils étaient nombreux et généralement
remarquables. Au premier rang a été placé par le Jury celui qui
a valu à M. LhérauU(L.), horticulteur à Argenteuil(Seine-el-Oise),
«ne médaille o'honneur en or de la Société. Il faisait en quelque
sorte la transition entre les deux sortes de lots ; en efifet, il consis-
tait principalement en Fraisiers cultivés en pots et bien pourvus
de fruits, dont oa comptait 103 variétés choisies parmi celles qui
existent dans les jardins et 55 variétés obtenues de semis ; ces
49
770 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITICN DE 1880.
plantes étaient accompagrées d'une corbeille de Fraises cueillie*
des variétés les plus estimées ; mais on y voyait aussi de magnifi-
ques Asperges, un lot de Haricots pour la culture forcée, des Pom-
mes de terre nouvelles, etc. C'étaient surtout de fort belles As-
perges, auxquelles étaient joints quelques légumes de diverses
sortes, qui ont valu une grande médaille d'argent à M. Leguay,
d'Argenteuil. En outre, celte localité justement renommée avait
fourni la matière de trois apports d'Asperges qui ont fait attribuer
chacun une médaille d'argent à MM. Girardin (E.), Lescot (André),
et Girardin (Jean-Jacques). Ajoutons que cette culture, qui tend à
se répandre de plus en plus dans les environs de Paris, ét-^it re-
présentée encore par un cultivateur deChamplanprèsLongjumeau
(Seine-et-Oise), M. Dugué-Jouvin, à qui le Jury a fait l'honneur
d'une mention honorable.
D'un autre côié, les Fraisiers et leur produit ne figuraient pas
seulement dans le grand apport de M. Lhérault (L.): M. Lefèvre
(Auguste), horticuleur à Napoléon-Saint-Leu-Taverny (Seine-et-
Oise), avait exposé un joli lot de Fraisiers appartenant à des va-
riétés recommaiidables, et M. Berger, horticulteur à Verrières-le-
Buisson (Seine-et-Oise), avait apporté de très belles Fraises cueil-
lies de la variété Docteur Morère qu'il cultive avec une prédilec-
tion marquée. Il a été donné à chacun de ces exposants une
médaille d'argent.
Quelques autres produits potagers avaient fourni encore la ma-
tière de lots spéciaux : c'étaient une belle meule à Champignons,
accompagnée de blarc en très bon état qui a valu une médaille
d'argent à M. Glazion, jardinier, rue de la Colonie, à Paîis ; des
Haricots Ghevrier, tant en cosse qu'en grains secs, ayant bien
conservé la couleur verte qui recommande cette nouvelle variéié,
pour lesquels il a été donné une médaille d'argent à MM. Forgeot
et C'«, négociant?, quai de la Mégisserie, 8; enfin de joli Cer-
feuil bulbeux présenté par M. Bertrand (Alphonse), cultivateur à
Rosny-sous-Bois, qui a obtenu pour Cl t apport une médaille de
bronze. On voit donc qu'au total la culture potagère avait fourni
à l'Exposition de 1880 des produits aussi nombreux que beaux et
variés.
PARTIE HORTICOLE. 771
5o FRUITS FORCÉS ET CONSERVÉS.
L'époque à la'ïuelle a eu lieu rExpositioa de cette année est
comme une époque de transition médiocrement favorable aux pro-
duits de la culture forcée ; cependant on en voyait au Palais de
l'Industrie deux lots vraiment remarquables, qui représentaient
aussi bien que possible cette branche difficile et très perfectionnée
de l'horticulture. L'un appartenait à M. Millet, fils, horticulteur à
Bourg-la-Reine (Seine), qui a eu une médaille d'honneur en or don-
néeà la Société par M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce;
l'autre était exposé par M. Margottin, fils, horticulteur également à
Bourg-'a-Reine (Seine), à qui a été accordée une médaille d'or.
Le premier de ces exposants avait réuni des arbres fruitiers forcé?,
notamment des Pêchers et un Brugnonnier, à des Vignes portant
des fruits mûrs, à des Fraisiers, etc.; le second avait formé un
groupe de Vignes forcées portant de belles grappes et appartenant
aux variétés Black Alicante et Muscat deFrontignan.
Enfin, dans cette catégorie a étâ rangé un apport nombreux et
intéressant fait par M. Hédiard, négociant en fruits et cornes-
libles exotiques, rue Notre-Dame-de-Lorette, à Paris, dans lequel
étaient réunis divers fruits d'origine étrangère, Oranges et
Ctrons, B mânes, Bibaces, Litchi, Cocos, etc., et des tubercules
également exotiques, notamment des Patates, du Manioc doux,
du Gingembre, etc. Le Jury a donné à M. Hédiard une médaille
de vermeil.
6° Plantes D'AGRÉiiEiST de Serre ghadde.
La nombreuse série des plantes de serre chaude occupait une
large place à l'Exposition de 1880, et elle l'occupait avec beau-
coup de distinction. On en a la preuve dans l'importance majeure
et le nombre des récompenses qui ont été décernées pour cette
catégorie. En effet, 9 médailles d'or, 4 médailles de vermeil,
4 grande médaille d'argent et 2 médailles d'argent, telle est la
part qui revient aux exposants de ces végétaux empruntés à toutes
les contrées chaudes. Il importe cependant de faire observer
que, conformément à un article du règlement, ce nombre a été
modifié par la conversion des raédj^illes de tout ordre qui avaient
772 COMPTE REi\DU DE l'eXPOSITION DE 1880.
pu être accordées à un même Exposant pour des lots distincts et
séparés en une médaille d'houneur.
Le premier rang a éié assigné par le Jury à M. A. Chaniin,
horticulteur, route de Ghâtillon, 3?, à Paris, pour uneexpv'si-
tion aussi remarquable par le nombre et la variété des espèces
que par la beauté des sujets qu'elle comprenait. Le grand prix,
consistant en un très beau vase de porcelaine de Sèvres, donné à
la Société par M. le Ministre de riuitruction publique et des
Beaux-Arts, a été décerné à M. Ghantin. Presque toutes les famil-
les de plantes de haut ornement qui exigent la serre chaude fîgu-
raientdans le grand et précieux apportde cet horticulteur distingué.
Ony voyait en effet: 1° une nombreuse collection de Palmiers géné-
ralement en beaux exemplaires, tels, entre autres, que Thrinax
œrgentea, gracilis, /tavanensis ; WuUichia caryotxfoli'a et Bcnneti ;
Keniia robusta, australis, Forsteriana ; Pritchardla pacifica,
aurea, Gaudichaudii, macrocarpa; Cocos australis, Mikuniana ;
Hhapis-Siej'otsi/c ; Latania rubra ; Ceroxylon niveum, andicola;
Areca et Phœm'x divers, etc. ; lo de belles et nombreuses Cyca-
dées, comme Cycas revolvta, neocaledonica, cochinchinensis ;
Zamia Peroivskyana, spiralis, horrlda, glauca; Ceratozamla Mi-
queUana ; Dioon edule, etc. ; 3° de très fortes Fougères arboies-
centes, telles que Alsophila australis ^ Cyathea medidlaris et
dealbata; Clbotium Princeps, etc.; 4o une nombreuse série de
Broméliacées, parmi lesquelles on peut citer JSidularium fulgens,
Innocenta ; Bromelia undidata ; Ortyicsia palleolata ; Tilland-
sioides', Tillandsia tefsellata^ Lindeni ; Guzmannia fragrans;
Vi'iesea Glaziouana; EncholijHum corallinuni\ plusieurs Billbei-
gia, etc.; 5o un beau lot d'Aroïdées; des Pandanus, Arau-
caria, etc.
Des collections intéressantes aussi, mais moins nombreuses,
avaient été exposées par M. Savoye, horticulteur à Bois-Colombes
(Seine), par M. Mathieu, horticulteur, rue Spontini,è Passy-
Paris, par M. L. Morin, jardinier chez M. Attias, à Neuilly (Seine),
et par M. Lau^try (L.), horticulteur, rue de la Glacière, à Paris.
Le Jury a accordé : lu premier, une médaille d'houueur en or
fondée itar la Société en mémoire de son ancien Président le ma-
réchal Vaillant; au second, une médaille d'honneur en or de la
PARTIE HORTICOL"^. 773
Société; au troisième, une médaille d'or; au quatrième, une mé-
daille de vermeil. — Le lot de M. Savoye comprenait principale-
ment des plantes qui peuvent servir à orner les appartements,
telles que d(S Palmiers de petites proportions, des Dracœna, des
Fougère*, les Anthurium Scherzerianum et Dechardi en fleurs, le
Tillandsia tessellafa, des espèces à feuillage ornemental, comme
des Maranta, le Sanchezia nobilis, le Cissus discolnr, le Pandanus
Veitchii, des Croton [Codiseum), etc., le tout fort bien cultivé.
Celui de M. Mathieu offrait plusieurs beaux exemplaires de Pal-
miers, un fort Dracxna, des Fougères dont une avait sa tige
haute de trois mètres, des Cycadées parmi lesquelles un beau
Cycas revoluta, etc. D.ms celui de j\I. Morin on voyait des Croton
[Codiseum), des Dracxna, plusieurs Aroïdées, le Medinilla ma-
gnifica, des Bégonia, etc. Enfin celui de M. L^ndry se composait
de plusieurs Palmieis, Latanier, Rhapis flabellifurmis, Phœnix,
Charucerops et Livistona divers^ du Cycas revoluta, de quelques
Fougères, de plantes à feuillage ornemental, de trois pieds fleuris
^' Himantophyllum miniatum, de plusieurs Orchidées fleuries ,
comme Selenipedium caudatum,Cypripedium barbatum superbum,
villosum etc.
A ces collections de plantes deserre chaude variées se joignaient
plusieurs lots importants composés chacun de végétaux d'une seule
famille, d'un seul genre ou même de variétés horticoles d'une
espèce.
Les plus remarquées de ces collections ont été certainement celle
des Caladium de M. Alfred Bleu, et celle des Gloxinias de M. J.
Vallerand , horticulteur à Bois-Golorabes, qui Tune et l'autre avaient
le rare mérite de ne comprendre que des plantes d'une admirable
beauté et toutes issues de semis faits par leurs possesseurs. M. Bleu
a reçu du Jury l'une des deux médailles d'honneur en or de M. le
Ministre de l'Agriculture et du Commerce ; de son côié, M. J. Val-
lerand a obtenu la médaille d'honneur e:: or de M. U Préfet de la
Seine. Tout a été dit sur le mérite hors ligne des Caladium à
feuillage maculé et panaché que l'horticulture du monde entier
doit à M. Bleu, ainsi que sur la richesse et la vaiiété du coloris de
la corolle des Gloxinias dont, après son père, M. J. Vallerand s'est
fait une brillante spécialité; je n'ai donc pa> à répéter ici des
77i COMPTE RENDU DE l'eS POSITION DE 1883.
éloges qui se trouvent sous toutes les plumes et dans toutes les
bouches. Je dirai seulement que le premier de ces exposants avait
réuni dans sa collection une centaine de variétés en pieds de la
plus belle végétation, auxquels il avait joint trois Orchidées
fleuries {Oncidium et Brassia verrucosa), et qu'il avait exposé à
part une série d'environ 1 0 Bégonias issus du B. Rex pour laquelle
il lui a été décerné une médaille d'argent. De son côté, M. J. Val-
lerand avait réuni dans son lot de Gloxinias un grand nombre de
variétés choisies, toutes présentées en pieds fleuris avec une abon-
dance exceptionnelle.
C'était aussi une précieuse collection que celle de Croton
{Codixum) obtenus par MM. Chantrier, frères, horticulteurs à
Mortefontaine, à qui elle a valu une médaille d'honneur en or des
Dames patronnesses de la Société. A côté de plusieurs de ces bril-
lantes Euphorbiacées, justement recherchées aujourd'hui, qui ne
portaient encore qu'un numéro, plusieurs, d'obtention moins
récente, étaient nommées. Citons, parmi celles-ci, plusieurs beaux
individus de la variété bien connue déjà. Baronne James de
Rothschild, Truffauti^ Carrieri, Droueti, Buvait, Chantrierii,
Bergmani, et:.
Les Broméliacées qu'on ne voyait qu'en petit nombre dans Us
Expositions parsiennes, à la date de quelques années, étaient
nombreuses à celle du printemps dernier. J'ai déjà parlé de
celles qui figuraient dans le grand apport de M. Cbantin; on en
voyait encore, dans le jardin du Palais de l'Iaduslrie, trois autres
collections dont l'une, encadrée d'une rangée à.'Anlhurium Scher-
zerianum fleuris, a valu à M. Mathieu une médaille de vermeil ;
dont une autre a fait accorder à M. Landry une grande médaille
d'argent; enfin dont la troisième n'était pas autre que la riche et
précieuse collection qui est cultivée dans les serres du Palais du
Luxembourg. Celle-ci ayant é;é exposée hors concours par
M. R. Jolibois, jardinier-chef, qui, en cette circonstance, est resté
fidèle à ses habitudes de zèle pour l'horticulture et de désintéres-
sement, le Jury n'a pas eu à en apprécier le rare intérêt et a dû
se borner à adresser ses remerciements et ses félicitations à notre
honorable collègue. Parmi les espèces que réunissait le remar-
quable apport de M. R. Jolibois, je citerai avant tout le Vricsea
PARTIE HORTICOLE. 775
Glaziouana flfiuri, dont la hampe haute d'environ deux mètres
portait une grappe de grandes fleurs blanches à trois longs pétales
rubanés et recourbés; les Tillandsia guttata (fleuri), tessellata,
tenuifoUa; plusieurs Bromelia parmi lesquels le curieux B. agave-
folia; les Nidularium Innocentli, spectabile, splendens, guyanense;
YHoplophyllum calyculatmn ; le Dickya rnmotiflora portant ses
fleurs orangées; les Billbcrgia Porteana, quadricolor (fleuri, à
bractées roses), nudicaulis; VHechtia pitcalrnixfolia; un Hohen"
hergia innommé, de Gayenne ; le Caraguata llngulata, etc., etc.
Les Caladium de M. Bleu n'étaient pas les seuls que l'Exposi-
tion eût reçus. M. Poirier en avait formé un fort massif qui lui a
valu une médaille de vermeil. Une autre collection de plantes
recherchées pour l'élégance de leur feuillage avait été apportée
par M. Lacroix, jardinier chez Mme Horson, avenue de Paris, à
Tersailles; elle ne comprenait pas moins de 180 variétés de Coleus
bien choisis, pour lesquels il lui a été accordé une médaille de
vermeil. Enfin la série des lots spéciaux formés de plantes de
serre chaude se complétait par un groupe de Colocasia [Alocasia)
odora présenté paf M. Marchand, jardinier chez M. Héricé, à
Chaville (Seine-et-Oise), à qui le Jury a décerné, pour ces
grandes et belles Aroïdées, une médaille d'argent.
La série des lots de plantes de serre chaude que je viens d'énu-
mérer est déjà longue et cependant il me reste à y joindre une
collection qui y figurait à un rang élevé : c'était celle dont
M. Drouet, avec l'autorisation de M. le Directeur des travaux de
Paris, avait bien voulu puiser les éléments dans les serres du
Fleuriste municipal, et qui était exposée par lui hors concours.
Elle était fort remarquable pour la force des plantes dont elle
était formée. Ainsi, parmi les Palmiers, la plupart étaient de fortes
proportions, notamment un Sabal umbraculifera , deux Rhapis
flabelliformis en très grosses toufles, un beau Tvithrinax mam^i-
tiœformis; un Chamœrops humilis ayant Im 50 de tige; un bi^au
Pritchardia pacifica, un Areca lutescens en forte loufl'e, etc. On
peut encore citer comme plus ou moins beaux deux Pandanus
Veilchii très bien rubanés et un P. Panchcri; un fort Curatella
imperialis , plus connu sous le nom de Theophrasta imperialis qui
ne lui appartient pas, un charmant Aralia à folioles linéaires,
776 COMPTE RENDU DE L'EXFOSITION DE 1880.
obtenu de semis au Fleuriste même ; des AroïJées, comme Dieffen-
bachia Borraquiniana, Anthnrium Hookeri^ Alocasia zebrina,
Xanthosoma violacea, etc., etc. Le Jury n'a 'pas eu à exprimer
son avis sur ce grand et M apport; mais la Société reconnais-
sante envers M. D rouet qu'elle trouve toujours bienveillant pour
elle, lui offre une médaille d'or comm'i témoignage durable de sa
gratitude; en même temps elle remet deux médailles d'argent à
MM. Leconte et Bourré, jardiniers attachés, au Fleuriste, à litre
de remerciement pour le soin qu'ils ont mis au transport et à
l'arrangement des plantes dans le jardin de l'Exposition.
7° Plantes d'agrément de Serre tempérée ou d'orangerie.
Les végétaux tant ligneux qu'herbacés qui, sous le climat pari-
.sien, exigent, en hiver, l'abri d'une serre tempérée ou simplement
d'une orangerie sont nombreux, variés et pour la plupart élé-
gants; aussi figurent-ils d'ordinaire avec honneur dans les Expo-
sitions surtout printanières. Celle que la Société a tenue cette
année en a offert au public des lots importants, mais en quantité
un peu moins grande que de coutume, et une particularité
regrettable qu'on ne peut passer sous silence, c'est que diverses
catégories de ces végétaux y ont fait entièrement défaut. Il y aurait
peu sujet d'être étonné qu'il en ait été ainsi des Bruyères [EiHca),
ces charmantes plantes étant aujourd'hui presque entièrement
délaissées par l'horticulture parisienne ; mais il est plus difficile
de s'expliquer l'abience complète de quelques autres plantes
parmi lesquelles on peut citer les Azalées indiennes et les Pétunias
qui avaient été presque toujours très bien représentées dans les
Expositions antérieures. Il est à présumer que les tristes circon-
stances amenées par l'hiver précédent n'ont pas été sans influence
sous ce rapport. Abstraction faite de ces lacunes, la série des
espèces de serre tempérée et d'orangerie avait fourni au Jardin de
TExposition une partie notable de ses richesses.
Les Pelargordiim grandiflores se faisaient remarquer au premier
rang, grâce à un très beau lot exposé par MM. Thibaut et Keteleêr,
horticulteurs à Sceaux (Seine), dont on connaît de longue date la
rare habileté pour la culture de ces magnifiques plantes. Dms ce
lot éiaient réunies environ 60 variétés de Pelargonium grandiflores
PARTIE HORTICOLE. 777
proprement dits et 18 variétés de la race dite de fantaisie. Toutes
ces plantes étaient abondamment fleuries, parfaitement formées
et Ips variétés en étaient très bien choisies. Une médaille d'or a
été décernée à MM. Thibaut et Keteleêr. — Un groupe de ces mêmes
plantes a valu à M. Dufoy (Alph.) des félicitations du Jury.
Les Pelm^gonium inquinans et zonale avaient fourni la matière
de trois apports pour lejquels il a été décerné : une médaille de ver-
meil à M. Poirier, horticulteur, rue Bonuaventure, à Versailles;
une médailled'argent à M. Boutreux, fils, horticulteur, àMontreuil-
sous-Bois (Seine); une médaille de bronze à M. Chaté (L.). Les
deux premiers comprenaient chacun environ cent variétés, et la
différence des récompenses accordées aux deux exposants indique
celle qui a été reconnue entre les deux collections, soit pour le
choix des variétés, soit pour la culture et la floraison des plantes
qui les composaient. Quant au lot présenté par M. Chaté (L.), il
était beaucoup moins considérable et se composait de Pelargonium
zonale bicolor.
Dans la série des plantes de serre tempérée recherchées spéciale-
ment pour leurs fleurs se trouvent encore à un rang distingué les
Bégonias tubéreux et les Calcéolaires. Un très beau lot des pre-
miers, à fleurs simples, appartenant surtout à la race nommée erecta
superba, avait étéj exposé par MM. Couturier et Robert, horticul-
teurs à Chatou, qui font leur principale spécialité de la culture de
ces plantes, et dont la Société nationale d'Horticulture a eu plu-
sieurs fois occasion de reconnaître et proclamer les succès dans
cette spécialité. Le Jury leur a attribué une médaille de vermeil.
Pour leur lot des dernières, MM. Vilmorin-Andrieux ont reçu une
mtdaille d'argent. Leurs plantes étaient de la catégorie des Calcéo-
laires hybrides naines et rentraient dans une quarantaine de
variétés bien tranchées ; la floraison en était abondante.
Une division toute particulière dans la même série est celle des
plantes grasses qui sont cultivées, toutes en raison de l'étrangeté de
leur forme, beaucoup aussi pour la grandeur et la beauté de leurs
fleurs. L'Exposition a été riche sous ce rapport, cette année, à ce
point qu'il a été accordé par le Jury, pour des plantes grasses, deux
médailles d'or à M. Eberlé et à M. Simon, une médaille de vermeil
au même M. Eberlé, et une médaille de bronze à M. Marchand.
778 COMPTE RENDU DE L'EXPOSITION DE 1880.
M. Eberlé, horliculîeur, avenue de Saint-Oaen, à Paris, suc-
cesseur de feu Pfersdorff, avait réuni, dans le premier de ses
deux lofs, ses riches collections d'Aloès, d'Agaves et d'Euphorbes
charnues; dans le second, des Cactées au nombre d'environ 1 20 es-
pèces ou variétés. Toutes ces plantes sont en fort bon état et la
plupart forment des pieds remarquables pour leur force qui est
parfois tout à fait exceptionnelle. De son côté, M. S mon, horti-
culteur à Saint-Ouen (Seine), offrait une collection nombreuse
dans laquelle on retrouvait presque toutes le^ catégories de plantes
grasses, forts Aloès, Cactées, plusieurs Echevcria^ quelques Aga-
ves, etc. Quant à M. Marchand, il n'avait mis à l'Exposition que
deux beaux pieds de Cereus flagelliformis et un de C. peruvianm,
80 Plantes d'agrément de plein air.
A. Végétaux ligneux^
Les végétaux ligneux, surtout arborescents, qui occupent une
place des plus importantes dans les p'antations de pleine terre,
sont relégués à un rang assez peu élevé, dans la généralité des
Expositions horticoles, en raison des difficultés qu'on éprouve
pour les relever de terre sans leur nuire, quand ils sont en pleine
végétation, ou des proportions considérables qu'ils sont suscep-
tibles d'acquérir et qui ne tardent pas à en rendre le transport peu
praticable sans l'emploi de moyens et appareils spéciaux. Plu-
sieurs de ces difficultés deviennent des impossibilités absolues
pour une Exposition tenue dans l'enceinte du Palais de l'Industrie
où le règlement local assigne des limite'; restreintes à la hauteur
que peuvent atteindre les objets exposés. Malgré ces conditions
défavorables, auxquelles venait encore s'ajouter l'influence dé-
sastreuse de l'hiver précédent, l'Exposition de cette année pou-
vait soutenir sans désavantage marqué la comparaison avec celles
des années antérieures. MM. Croux et fils, pépiniéristes à la vallée
d'Aulnay, à Sceaux (Seine), y avaient apporté un lot important
de Conifères qui formait un fort massif et dans lequel des espèces
bien choisies étaient représentées par des pieds bien faits et en
bon état. Ils y avaient joint un fort, groupe de Kalmia latifolia
variés avec lequel se trouvaient des Azalées de pleine tyrre et
environ vingt-cinq pieds de la jolie et petite variété nommée
PARTIE HORTICOLE. 779
Kalmia myrtifolia ou parvifolia. Cet important ensemble leur a
valu une médaille d'or. — Une collection de Conifères avait été
aussi apportée par M. Moreau, horticulteur à Fontenay-aux-
Roses (Seine), au Palais de l'Industrie dont elle a complété Torne-
mentation pendant toute la durée de l'Exposition des Beaux-
Arts. Les sujets en étaient un peu inférieurs à ceux de MAf . Groux,
mais cette infériorité a été compensée par l'utilité; car il ne faut
pas oublier que le programme annonçait qu'il serait tenu compte
du concours donné à la garniture du jardin, en dehors de la
courte durée de l'ExposUion proprement dite. Aussi, tout com-
pensé, les deux lots de CoDifères ont-ils été classés au mêma rang,
et M. Moreau a reçu une médaille de vermeil. Dans cette même
catégorie rentre un lot de Clématites ligneuses exposé par M. A.
Roy, horticulteur distingué, que la mort a enlevé peu de temps
après l'Exposition. Le Jury a décerné pour ce lot une grande mé-
daille d'argent. Les Clématites de M. A. Roy étaient des variétés
du commerce, dent les fleurs blanches ou violacées et simples
pour la plupart étaient encore peu avancées; toutefois les plantes
indiquaient une bonne culture.
J'ai déjà dit que deux des apports qui ont été le plus admirés,
à l'Exposition de cette année, avaient été mis généreusement hors
concours par hurs exposants. C'étaient ceux de MM. Levêque et
fils, de Vitry, et de M. Moser, de Versailles. Les premiers de ces
horticulteurs n'avaient pas moins de 600 Rosiers rentrant dans
les catégories des Hybrides, Bourbons et Thés, en nombres à
peu près égaux à haute tige, à rai-tige et nains, étages sur trois
côtés de l'un des grands carrés du Jardin. Ces arbustes élevés en
pots étaient admirablement fleuris et leurs fleurs, amenées à point
avec une exactitude rigoureuse, émerveillaient les visiteurs par
leur fraîcheur. C'était là, au total, un lot hors ligne pour lequel
aucune récompense n'aurait été trop haute, si MM. Levêque n'y
avaient renoncé d'avance avec un parfait désintéressement. On
peut en dire autant du grand lot de Rhododendron, Kalmias et
Arbrisseaux toujours verts que M. Moser, horticulteur à Versailles,
avait exposé dans les mêmes conditions. A voir ces arbustes, les
uns si frais, les autres si fleuris, on ne se serait pas douté qu'ils
venaient de traverser une saison pendant laquelle leurs analogues
780 COMPTE RENDU DE l' EXPOSITION DE 1880.
avaient été presque partout cruellement éprouvés. Les plus vives
félicitations du Jary et les chaleureux remerciements de notre
Société sont acquis sans réserve à ces habiles et généreux expo-
sants.
B. Végétaux herbacés.
La nombreuse et brillante série des végétaux herbacés de pleine
tf rre cultivés pour leurs fleurs s'ouvrait par l'énorme et magnifique
apport de MM. Vilmoriu-Anirieux qui se subdivisait en huit lots
distincts, inégaux pour le nombre des sujets que comprenait
chacun d'eux, mais tous également remarquables pour la perfec-
tion de la culture et pour l'abondance de la floraison. L'une des
deux médailles d'honneur en or, que la Société devait à la bien-
veillance de M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce, a été
donnée à ces honorables exposants, comme résumant toutes les
récompenses qui leur avaient été accordées pour chacan de leurs
lots jugés séparément. Ce grand ensemble comprenait : i" une
grande collection de plantes fleuries, réunissant toutes ces char-
mantes espèces et variétés que la mode des jardins uniformes
fait trop négliger aujour>l'hui. Citons au hasard dansée nombre
les Nycterinia, \e& Linariamaroccana,rcliculata à fleur moitié or,
moitié pourpre, le Lin à grandes fleurs, \esSalplijlossis, les Schi-
zanthus, le Godetia Lady Albemarle, les Collomia, V Acroclinium
roseum, la Saponaire de Calabre rose et blanche, les Silène, Oxalis,
Agrostemmes, etc., etc. En accordant pour celte collection une mé-
daille d'or, le Jury avait joint à cette haute récompense une recom-
mandation particulière. 1° Une charmante série ôeLobelia Erinus
variés, plantes naines, chargées de fleurs, et au nombre d'une
trentaine, pour laquelle a été donnée une grande médaille d'argent;
3° un groupe de Chrysanthèmes à carène variés, un de nom-
breuses et élégantes variétés de Cipucinesou Tropœolicm majuset
minus et un de pieds de Réséda grandiflore pyramidal remarquables
de culture, pour chacun desquels il leur a été décerné une mé-
daille d'argent; 'i un lot de Mwiulus, un de Mufliers (,4n/i>-
rhinum majus L.) nains et très variés et un de Phlox Drunnnondi
jolis, mais un peu moins divers qu'on n'aurait été en (iroit de
l'espérer. Chacun de ces trois derniers lots a valu à MM. Vilmo
rin-Andrieux une médaille de bronze.
PARTIE HORTICOLE. 7H\
M. Lecaron, horticulteur-grainier, quai de la Mégisserie, à
Paris, avait exposé trois lots inégaux : l'un était une collection nom-
breuse et bien composée d'tspèces mêlées, généralement bien fleu-
ries, qui lui a valu une médaille d'or; un autre, moins nombreux,
comprenait un mélange dans lequel dominaient les Pensées,lesZin-
nias, mais oij l'on voyait aussi du Réséda, des Cla}-kia,Butoca, des
Capucines, le Collomiacoccinea, l'Œillet de poète noirâtre {Dian-
thus barbatus nigrlcans), etc. ; enfin le troisième, pour lequel il a
reçu une médaille d'argent, consistait en Galcéolaires et Mimulus
Vkriés, dont la culture a été jugée bonne, mais dont les fleurs étaient
généralement de coloris plus ou moins pâles. Dans son principal
apport se trouvaient la plupart des jolies espèces que j'ai indiquées
comme entrant dans les diverses collections deMM.Yilmoriu-An-
drieux,nolamment des Mufliers variés, diverses variétés de Capuci-
nes, de Claïkias, de Némophiles, des Collinsia, Leptosiphùn, Rho-
danthe, ScMzanthus, etc.; toutes ces plantes portaient les marques
d'une culture bien dirigée.
A un rang un peu moins élevé s'est placé M. Thiébaut-Legendre
qui a obtenu : une grande médaille d'argent ofl'erte à la Société
par M™^ Lusson, Dame patronnesse, et destinée à une Rose nou-
velle ou à un lot de Réséda, et une médaille d'argent. Le lot de
Réséda à grandes fleurs qui lui a valu la médaille de M-^^ Lusson
consistait en 84 pieds très bien cultivés et très forts ; quant à son
autre lot, il se composait de Pensées dont la floraison était bonne
pour l'époque à laquelle avait lieu l'Exposition.
Le Jury a décerné encore, pour des lots spéciaux de plantes her-
bacées fleuries, une médaille de vermeil et trois grandes médailles
d'argent. La première a été donnée à M. Delahaye, horticulteur-
grainier, quai de la Mégisserie, pour une belle série de fleurs cou-
pées de Delphinium, à'Ama^'ylh's, de Renoncules et d'Anémones,
d'OEillets de poète [Dianthus barbatus) , auxquelles il avait joint
une inflorescence d'Ixia viridiflora, deux de Dracunculus^ etc. Les
triois grandes médailles d'argent ont été attribuées : à M. Re-
nault, horticulteur, rue de l'Arcade, à Paris, pour un groupe de
Pyrethrum roseum, bien cultivés et portant des capitules bien
doubles, dont les couleurs cuiraient une gamme continue du blanc
au pourpre vif ; à M. Ghaté (L.), pour une intéressante collection
782 COMPTE RENDU DE l'eXPOSITIlN DE 1880.
de Joubarbes ou Sempervivum de plein air, qui occupaient
une centaine de grandes terrines; à M. Paillet, horticulteur à Cba-
tenay-les-Sceaux (Seine), pour un jolie collection de Pivoines de
Chine en fleurs coupées. Quant à la médaille d'argent, elle a été
accordée à M. GharoUois, amateur, rue de Javel, à Paris, pour un
lot d'OEilletâ de poète (Dianthus barbatus L.) variés, auxquels était
joint un très fort pied d'une Saxifrage.
La mosaïculture, cette importation récente qui commenceà
prendre rang dans nos jardins et qui peut contribuer efficacement
à leur ornementation quand on sait la contenir entre de justes iV
mites, la mosaïculture occupait, dans le jardin de l'Exposition, une
place assez distinguée pour qu'elle ait valu une médaille d'or et
une de vermeil à MM. Comesse, horticulteurs, rue Bellini,et à
M. Paintèche, horticulteur, rue Decamps, ses deux représentants.
M. Comesse a eu la médaille d'or pour la réunion de deux lots dont
le plus considérable oflfrail une tête et une lyre dessinées sur le sol,
avec un grand nombre de plantes ayant toutes pour destination
spéciale la décoration figurée, tandis que l'autre consistait en pieds
peu développés mais bien hi\s d'Yucca variés, ayant la même
destination; quant à M. Paintèche son lot était composé d'une
manière analogue, dans des proportions moins étendues.
Ici se termine en réalité la longue série des plantes heibacées de
pleine terre ; toutefois le Jury y a rattaché deux présenta-
tions qu'il lui eût été impossible de classer autrement : c'étaient
deux herbiers dont l'un, envoyé par M. Bournisien, herboriste à
Meaux (Seinc-et Marne), renfermait une partie notable des plantes
qui forment la flore de cette ville, dont l'autre, dû à M. Poite-
vin (Ernest), de Sannois(Seine-et-Oise), comprenait des échantillons
de Fougères et de Sélaginelles. Il a été décerné à chacun de ces
exposants une grande médaille d'argent. Il serait à désirer que l'at-
tribution de ces deux lécorapenses déterraiEât l'envoi decoUections
déplantes desséchées à nos Expositions horticoles; maif, si ce
déiir venait à se réaliser, il semblerait prudent d'adjoindre au Jury
purement horticole un ou deux botanistes capables d'apprécier
sûrement les mérites comme les défauts de pareilles collections.
PARTIE HORTICOLE. 783
90 BOUQUETS ET GARNITURES DE FLEURS.
Cette partie de J'Exposition a été, il ne faut pas craindre de
l'avouer, inférieure, en 1880, à ce qu'elle avait été en 1879 ; il e^t
vrai que rarement on la voit b'élever au niveau qu'elle avait atteint
l'année dernière. Ces inégalités, dans des Expositions successives,
n'ont rien qui doive surprendre quand il s'agit d'objets qui rentrent
essentiellement dans le domaine du goût, car si le goût est un don
naturel accordé aux uns, refusé aux autres, il a aussi ses inspira-
tions heureuses comme ses défaillances, c'e!>t-à-dire ses oscilla-
tions chez tous ceux qui sont appelés à le manifester journellement
dans leurs œuvres. Or, la confection des bouquets est avant tout
sous la dépendance du goût et dès lors il n'y a pas lien d'être
étonné que parfois des artistes habituellement heureux dans leurs
œuvres manquent leur but ou passent à côté, soit parce que l'inspi-
ration leur a fait momentanément défaut, soit aussi et le plus
souvent parce qu'ils se sont égarés à la recherche d'un etîet nou-
veau ou excentrique.
Le principal, on peut même dire l'unique exposant de bouquets
et garnitures en fleurs fraîches a été, cette année, M. Debrie
(Gustave^), horticulteur, rue de la Chaussée-d'Antin, à Paris. Ses
bouquets et la corbeille de fleurs qui faisaient partie de son lot
montraient son goût bien connu; mais le reste de son exposition,
notamment un grand casque en applique sur une glace, un
piédestal surmonté d'une vasque avec Fuchsias et Hoteia?, ont
été moins appréciés par le Jury qui, prenant en quelque sorte une
moyenne entre ses jugements partiel?, lui a donné une grande
médaille d'argent. — Quant aux bouquets exposés par M. Cordeau,
rue Croix-des-Petits-Champs, à Pari?, ils consistaient uniquement
en Graminées desséchées, Agrostis pulchella, Siïpa pennata, etc.,
auxquelles étaient entremêlées des fleurs artificielles de Coquelicots
et de Bleuets. Une mention honorable a été accordée pour cet apport
dans lequel le Jury aurait désiré voir une manifestation plus
pure du goût et de l'art.
Telle a été, dans son ensemble et dans ses détails, la partie
horticole de l'Exposition générale que la Société nationale et cen-
trale d'Horticulture de France a tenue, en 1880, dans le Palais de
784 COMPIE RENDU DE L EXPOSITION DE 1880.
l'Industrie. Il résulte, j'ose le croire, du Compte rendu précédent
qu'elle a eu le mérite d'abord iuespéré de ne pas garder de traces
sensibles du rude hiver qui l'avait précédée et qui avait marqué
profondément son action sur diverses cultures jardinières. Elle
s'est donc ajoutée dignement et sans déchéance à la série déjà
longue de celles qui ont eu lieu dans le même édifice. Aujourd'hui
cette série semble terminée -, du moins, se rendant au vœu exprimé
avec une insistance constante par l'unanimité des horticalleurs
parisiens, le Conseil d'Administration a décidé que l'Exposition de
4881 aurait lieu hors deTenceinte du Palais de l'Inîiustrie et non
plus comme une simple annexe de l'Exposition des Beaux-Arts, mais
avec une pleine indépendance; espérons que l'essai qui va être tenté
sera couronné de succès, et qu'en entrant dans cette nouvelle voie,
notre Société, par uneheureuse compensation des sacrificesauxquels
elle s'expose, fera naître, pour les futu.-s exposants, l'occasion de
triomphes plus complets, pour elle-même la certitude d'aider plus
encore que par le passé aux progrès de l'Horticulture française.
Compte' rendu de l'Expositiom générale d'Horticulture tenue
EN 1880 (Partie relative aux Arts et Industries uorticoles);
Par M. A. Lavialle.
Mesdames et Messieurs, »
Après le remarquable exposé dont vous venez d'entendre la
lecture, se place nécessairement le Compte rendu de la partie artis-
tique et industrielle de l'Horticulture.
L'industrie qui contribues! puissamment aujourd'hui au progrès
horticole, est venue timidement d'abord se placer sous l'égide de
votre Société; vous l'avez accueillie; vous l'avez encouragée ; et
vous en êtes venus à la considérer comm3 tellement \ô:re que vous
lui décernez aujourd'hui une paît de vos plus hautes récom-
penses.
Aussi, puissamment encouragés, les Arts et Industries horticoles
français se sont tellement développés que vous êtes aussi fiers de
la place que vous leur accordez qu'ils sont heureux de se sentir de
votre belle famille.
PARTIE industrielle; 785
C'est en effet à cette quatrième section de l'Horticulture, si je
puis m'exprimer ainsi, que nous devons, en grande partie, le
goût si vif et toujours croissant des fleurs et des jardins.
La Société nationale et centrale d'Horticulture de France, qui
aujourd'hui convie ses Membres à venir acclamer ses lauréats, a
bien compris qu'elle poursuivait son but en appelant à elle :
Les architectes paysagistes, qui savent grouper dans un ensem-
ble harmonieux aussi bien les produits de l'industrie horticole
que les nombreuses variétés de végétaux ;
Les constructeurs de serres qui établissent de si utiles et si
élégantes constructions, et qui partagent avec les constructeurs de
chauflfages l'honneur d3 nous conserver, par les hivers les plus
rigoureux, notre magnifique richesse de végétaux exotiques;
Les fabricants de l'outillage horticole qui ont amené à un
si grand état de perfectionnement la coutellerie, les bacs, la
poterie, etc.;
Les constructeurs de grilles, ponts, kiosques, rochers, etc.,
dont les produits contribuent tant à l'ornement de nos jardins.
Vous avez admiré. Messieurs, toute cette richesse des Arts et
Industries horticoles au Palais de l'Industrie, et votre Jury n'a
eu que l'embarras du choix pour récompenser cette si belle et si
intéressante Exposition.
Les récompenses décernées par votre Jury consistent en :
Deux médailles d'or :
à MM. Ozanne, pour l'ensemble de son exposition, serres, grilles,
kiosque en lames de fer.
Hanoteau, pour l'ensemble de son exposition, grilles en fer
tordu, barrières, etc.
Six médailles de vermeil :
à MM. Dormois, pour ses serres, avec application de nouveaux fers
à chevrons.
Debray (rappel) pour ses pompes et appareils d'arrosage et
son manège mobile.
Monier, pour ses bacs et réservoirs en ciment.
Lavialle, pour ses plans de parcs et jardins.
50
786 COMPTE RENDU DE l'BXPOSITION DE <880.
à MM. De Vendeuvre, pour ses chauffages de serres.
Werriot, pour ses poteries en terre cuite.
Cinq grandes médailles d'argent :
à MM. Larivière, pour sa coutellerie hotlicole.
Lavâud, pour ses grilles, barrières, gradins, etc.
Eon, pour son thermomètre-avertisseur.
Paris, pour ses vases de jardins en fonte émaillée.
Rothschild, pour ses publications d'ouvrages horticoles.
Quinze médailles d'argent :
à MM. Buquet, pour ses verres-diamants.
Chassin, pour ses constructions en ciment.
Goulas et Ronnet, pour leurs bacs en bois de hêtre 'd'une
seule pièce.
Girodias, pour ses pompes et appareils d'arrosage.
Izambert, pour ses serres et châssis.
Lamotte, pour ses serres.
Lebeuf, père, pour ses claies à ombrer les serres.
Louet, frères, pour leurs tondeuses de gazons et tuteurs.
Leblond, pour ses serres.
Maraud (rappel), pour ses bacs coniques et ses nouveaux
bacs en bois de sapin.
Martin, pour ses ratissoires.
Méry-Picard, pour ses ponts, barrières et kiosques en fers
rustiques.
Nattier, pour ses serres en bois.
Péan, pour sa coutellerie horticole.
Pescheux, pour ses tuteurs à Fraisiers et ses meubles de
jardins, bois et fer.
Onze médailles de bronze :
à MM. Aubry, pour Si coutellerie horticole.
Carpentier, pour ses châssis-cloches.
Couette, pour ses tentes, abris et sièges de jardins.
Dufour, pour son pulvérisateur.
Letestu, pour sa pompe à étrier.
^laichal, pour ses claies à ombrer.
PARTIE INDUSTRIELLE. 787
à MM. Personne, pour ses vases de jardins.
Peltier, pour ses porte-fraisiers et ses guêpiers.
Raveneau (ancienne maison), pour son système d'arrosage à
orifice mobile.
Viliain, pour ses peintures et mastics anti-corrosifs.
Willemoz, pour sa coutellerie horticole.
Trois mentions honorables :
à MM. Ailloli, pour ses petites serres d'appartement.
Delaluisant, pour ses bacs.
Jean, pour ses vases à fleurs en verre.
Les récompenses qui vont être décernées aux lauréats indus-
triels vous diront ceux qui se sont fait remarquer à cette Expo-
sition ; mais beaucoup d'autres industriels suivent de très près les
lauréats de ce jour, ils sauront certainement bientôt se faire éga-
lement remarquer par votre Jury.
Nous croirions, Messieurs, notre tâche incomplètement remplie,
si nous omettions de remercier en votre nom les exposants placés
hors concours, soit de leur plein gré, parce qu'ils ont déjà obtenu
les plus hautes récompenses, soit parce qu'ils ont fait partie de
votre Jury. Ce sont MM. Borel, toujours à la recherche de la
meilleure fabrication des outils et meubles de jardins;
Hardivillier, dont les grefifoirs, les lève-greffe pour la Vigne,
les sécateurs, serpettes, échenilloirs, etc., toujours perfectionnés,
tiennent le premier rang;
Grenthe, dont la construction des serres, châssis et grilles
est si estimée;
M"'^ Loyre qui continue à maintenir au premier rang la fa-
brication des bacs coniques et caisses à fleurs.
Les Arts et Industries horticoles, vous le savez, Messieurs, con-
tinuent leur marche ascendante dans la voie du progrès; ils
sauront constamment, croyez-le bien, se montrer à la hauteur des
besoins toujours nouveaux créés par les découvertes continues de
r Horticulture proprement dite.
788
DÉCEMBRE 1880.
OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M.F. JAMIN, A BOURG-LA-REINE,
PRÈS PARIS, (altitude 7'2m ENVIRON.)
HACTECR
TEMPÉRATURE
du baromètre.
VESTS
M
^-^ y
_^-^
> - --«^ — ■
ÉTAT DU CIEL.
5
dominants.
a
Minim.
Maxim.
Matin.
Soir.
i
0
2,0
770
767
S. E.
Légèrement brumeux.
2
0,3
8,4
767,5
769
S. S. E., S.
Légèrera. brum., pet. pluie l'après-
midi.
3
5
9,0
770,
773
S. E.
Brum. de gr. m., nuag. le r. de la j.
4
3,7
^ 11,7
773,0
775
S.E,S,N.N 0.
Couv. le m. et le s., nuag. l'apr.-m.
5
5,9
12,4
775
776
N..N.O,N.N.E.
Nuageux.
6
4,0
13,6
776
775
N.N.O.-S.S.O.
Nuag., pr.ciair rapr.-ra.,couv.le soir.
7
8,2
11,0
777
778
N.
Pluie dans la nuit, couvert.
8
0,?
7.0
778
777
N.
Brouillard toute la journée.
9
3,1
li,0
774,5
772
>. 0.
Couvert avec q.q. éclaircies.
iO
7,6
11,6
771,0
771
i\. 0.
Couvert, pluie fine.
11
G, Il
10,0
771
770
N.,S. 0.
Couv. avec q.q. éclaircies.
12
6,7
11,7
768
767,5
S.O,N,S.K,E.
Couvert le matin, nuageux l'apr.-midi.
13
7,0
11,2
7(i5, •')
764,5
E.N. 0,0.8.0.
Couvert avec q.q. éclaircies.
14
8,0
12.8
764, t:
762
0.
Couvert.
15
5,-'
10,9
761
7o5
S.,0.
Pluie dans la nuit, couvert avec pet.
pluie l'après-midi.
16
4,8
11, .'5
7o4,5
754
S. S. 0.
Clair de grand matin, nuageux le
reste de la journée.
il
4,7
I0,.j
753
753
S. S. E.
Pluio dans la nuit et dans la soirée,
nuageux et couv. le reste de la jour.
18
4,3
10,2
7.;.3
757
N. 0., S. 0.
Pluie dans la nuit, couvert.
19
4,3
11,2
755,5
754,5
S.
Pluie dans la nuit et dans la soirée,
couvert le reste de la journée.
20
6,8
10,2
753,5
751
s. s. 0.
"Grand vent et pluie dans la nuit et
toute la journée.
21
2,3
8,0
758
766,5
S.,S.O, N.
Grand vent toute la nuit, nuageux,
presque clair le soir.
22
^3^2
12,0
765
760
S. S. 0.
Le temps se couvre dans la nuit.
• pluie fine presque toute la journée.
23
11,0
13,0
756,5
750,5
S. s. 0.
Pluie dans la nuit, beaucoup de vent
et pluie dans la journée.
24
7, ci
11,7
746,5
749,5
s. 0.
Pluie de 6 h. à 9 h. du malin, nua-
geux, clair le soir.
2o
2,4
5,3
748,5
756,5
N., N. E.
Pluie une partie de la nuit et de la
matinée, nuageux, clair le soir.
"26
—4,0
3.7
756
752
S.
Nu.igeux le matin et le soir, couvert
dans la journée. .
•27
—0,8
14,4
750,5
755
S.
Pluie dans la nuit, nuageux dans la
journée, couvert le soir.
28
9,0
12,6
756
757
S.
Pluie dans la nuit et le soir, couvert
dans la journée.
29
7,2
11,6
754
747
S. s. E.
Pluie de grand matin et le soir, cou-
vert dans la jour., q.q. r.éclaircies.
30
1,0
11,1
7d3
752,5
0., S. 0.
Vent dans la nuit et l'après-midi,
clair le matin, puis couvert et nua-
geux avec un peu de pluie.
31
0,7
^,7
759
7T0
0., N. 0.
Couvert le matin, nuageux l'après-
midi, clair le soir.
i
TABLE DU VOLUME POUR 1880.
789
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE TOME II DE LA 3" SÉRIE
DU JOURNAL
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE ET CENTRALE D'HORTICULTURE DE FRANCE.
N. B. Dans cette table, les titres d'articles, noms déplantes et d'auteurs qui
appartiennent à la section du Journal intitulée Revue bibliographique étran-
gère, sont précédés d'un astérisque (*); les noms d'auteurs sont tous en petites
CAPITALES, tandis que les noms latins de plantes et les titres d'ouvrages sont en
italiques.
PAG ij
* Afhelaîidra piimila 032
Arbres ; leur restauration et ra-
jeunissement; M. Michelin. 233
Araucaria imbricala (Encore
1'); M. J.-H. Blanchard.
92, 149
* Areca Alicae . 332
* Arisœma galeatum . . , . . C4
* Arisœma utile 712
Arnould-Baltard. — Rapport
sur la culture forcée des As-
perges au thermosiphon par
M. Curé 316
Arnould-Baltard. — Rapport
sur la traduction du Traité
de Chiïïdeet de Géologie agri-
coles de Johnston et Came -
ron 242
Arrault^ Rapport sur ses jar-
dins ; M. Michelin. . 635, 700
Artichaut ; Note sur un insecte
qui l'attaque; M. Girard
(Maur.) 489
Asperges; Rapport sur leur
culture forcée au Ihermosi-
PAGES.
phon par M. Garé; M, Ar-
nould-Baltard 316
Acariens se nourrissant de végé-
taux vivants (Note sur les) ;
M. Girard (Maur.). ... 303
* Adiantum Bausei 191
* Mchmea Marix Reginse . . . 586
* Mchmea nepenthoides . . . 588
Allocution sur M. le docteur
V'. Andry; M. Duchartre
(P.) .485
* Alocasiascabriuscida. . . .125
* Alonsoa Warscewicsii . . . 331
* Amaryllis Mistress Baker. . 583
Ananassa bracamorensis (Let-
tre sur 1'); M. André (Ed.) 545
André (Ed . ). -Lettre sur V Ana-
nassa Bracamorensis. . . 545
Andry (Docteur V"') ; Allocution
sur luij M. Duchartre (P.) 485
* Anoplanthus Biebersteinii . 460
* AnthericumMackojanum. . 461
Aulhracnose ou maladie char-
bonneuse de la Vigne; M.
Pkillieux 228
790
TABLE DU VOLUME POUR 1880.
PAGES.
* Anthurium Andreanum. . . 585
* Anthurium Lindenianum. . 270
* Anthurium Waluiexvi . . . ^22
* Baea hygromeirica 653
Baltel (Ch.j ; Rapport sur son
\\vtqV Art de. greffer (Xéà\\.);
M. Carrière (E.-A.). . . . 450
* Bégonia Schmidtiana . . . . 335
Bégonias Uibéreux de MM.
Couturier et Robert (Rapport
sur les); M. Barré. . , . 630
Bégonias tubéreux de MM.
Couturier et Robert (Rapport
sur les); M. Lequin. . . .113
Bégonias tubéreux-, leurs fleurs
doubles-, M. Duchartre (P.) 424
Bergman. — Notice sur VOr-
chidophile de M. du Buys-
son 109
Bienfaiteurs de la Société. . . 7
Blanchard (J. -IL). — Encore
r Araucaria imbricata . 92, 149
Boisduval (docteur de) ; Notice
sur lui ; M. Girard (Maur.) 422
* Bomarea acutifolia Ehren-
bergiana 587
* Botanical Magazine 586,
650, 711
* Broumea Ariza 653
* BrugnoQ Galopin 526
BrUNELET et SOUILLARD. —
Glaïeuls pour 1879-1880. . 241
BucHETET. — Compte rendu des
travaux du Comité d'Arbori-
culture en 1879 167
Bulletin bibliographique.
Mois de janvier et février 1 880. 88
— de mars et avril 1880. . 2(.o
— de mai ftt juin 4 880. . 3 4
— de juillet et août 1880. 4SI
— de septembre et octobre
1880 621
— de novembre et décem-
bre 1 880 ...... . 736
Bureau de la Société pour 1 880 ;
sa composition. ...... 5
Bureau honoraire de la So-
ciété-, sa composition. . . 5
*■ Calochortus Benthami. ... 7' 3
Carrière (E.-A.) — Compte
rendu de l'Exposition de
Vincennes 5'^0
Carrière (E.-A.). — Rapport
sur l'Art de greffer de M . Ch.
Baitet (2». édit.) 450
Carrière (E.A.). — Rapport
sur un ouvrage de M. Fillon
{Reboisement far les essences
résineuses) 244
* Castilleja indivisa 718
Chappellier (Firm.); Rapport
sur ses arbres ; M. Templier 452
Chatenay (Abel). — Rapport
sur le jardin de M. Hubinet
de Soubise 453
Chauffage des serres (L'A. B.
C. du); M. DE Vendeuvre. 382
* Chionodoxa nana 590
* Chorispwa Grcigi 333
Choux-fleurs ; moyeu d'en ob-
tenir de beaux; M. Gauthier
(R.-R.) 487
Circulaire pour l'enquête sur
l'hiver de 1879-1880, ". . 16
* Colchicum montanum. . . 587
Comitéd'Arboriculture; Compte
rendu de ses travaux, en
1879 ; M. BucHETET. ... 167
Comité d'Arboriculture; com-
position de son Bureau. . 6
Concité de Culture potagère;
composition de son Bureau. 6
Comité de Culture potagère;
Compte rendu de ses travaux,
en 1879; M. Siroy. . . .102
Comité de Floriculture ; com-
position de son Bureau. . 6
Comité de Floriculture; Compte
TABLE DU VOLUME POUR J 880.
791
rendu de ses travaux, en
1879; M. Delamarre. . . ^46
Comïlé des Arts el Industries;
composition de son Bureau 6
Commission de Rédaction ;
composition de son Bureau. 7
Commission des Cultures expéri-
mentales^ composition de son
Bureau. 7
Commission des Expositions;
sa composition 7
Commission des Récompenses;
procès-verbal de sa séance
du 23 août 1880 745
Commission des Récompenses ;
procès -verbal de sa séance
du 26 novembre 1880. . . 7o4
Compte rendu de l'Exposition
de 1880, par la Soc. nation.
d'Horticult.
— 1° Partie horticole; M. Du-
CHARTRE (P.) 757
— 2° Partie industrielle ; M. La-
VIALLE 784
Commission des Secours ; com-
position de son Bureau. . . 7
Compte rendu de l'Exposition
d'Autun; M.Michelin. . . 118
Compte readu de l'Exposition
de Montauban ; M. Verdier
(Eue).
1!
Compte rendu de l'Exposiiion
d'Orléans; M.Verdier (Char-
les) 517
Compte rendu de l'Exposition
de Périgueux ; M. Malet
(GusT.) 568
Compte rendu de l'Expositioa
de Rennes; M. Leroy (L.) 329
Compte rendu de l'Exposition
de Senlis; M. Lecocq-Du-
MESNIL. 706
Compte rendu de l'Exposition
de Strasbourg; M. Lemoine
(V"-.) 645
Compte rendu de l'Exposition
de Villemomble ; M. Lepére,
FILS 642
Compte rendu de TExposition
de Vincennes ; M. Carrière
(E.-A.) 580
Compte rendu des travaux de
la Société, en 1879; M. P.
Duchartre '. 20
Compte rendu des travaux du
Comité d'Arboriculture, en
1879; M. Buchetet. . . .167
Compte rendu du Comité de Cul-
ture potagère, en 1879; M.
SiROY . . .102
Compte rendu des travaux du
Comité de Florticulture, en
1879; M. Delamarre. ... 246
* Conandronramondioides. . 716
Concours ouverts devant la So-
ciété, en 1880 15
73, 129, 193, 273, 337,
401, 465, 529, 603, 657. 7'21
Conseil d'Administration ; sa
composition 5
* Corydalis Ledehouriana . . 332'
Couturier et Robert ; Rapport
sur leurs Régonias tubéreux ;
M. Rarré 630
Couturier et Robert; Rap-
port sur leurs Bégonias tubé-
reux; M. Lequin 113
* Crassula impressa 125
* Crinum podophyllum. . , .715
Curé ; Rapport sur sa culture
792
TABLE DD VOLUME POUR 1880.
forcée des Asperges au ther-
mosiphon ; M. Arnould-Bal-
TARD. . . ., 316
* Cypripedium Mastersianum 123
* Cypripedium porphyrospi-
lum 269
* Dahlia coccineaécait[àtena.\a 717
Dame patronnesse à vie. . . 8
Dames patronnasses admises en
1878 et 1879 8
Daudin.— Lettre sur les effets
de l'hiver, à Boissy(Oi?e). . 147
Debray \ Rapport sur son mou-
lin à vent conoïde ; M. Ha-
NOTEAU 656
Décret modifiant le titre de la
Société centrale d'Horlicul-
ture de France 337
Delamarre. — Compte rendu
des travaux du Comité de
FloricuUure, en 1879, . . 246
* Dipladenia carissima . . . 525
Discours de M. le Président
Alph. Lav allée . . . . . . T4l
Distribution des Récompenses
(Documents relatifs à la). . 741
* Dracaena floribunda. . . . 588
* Dracocephalum Ruyschiana
japonicum 124
DucHARTRE (P.),-Allocution sur
le docteur Y"'. Audry, . . 485
Duchartre(P.j.— Compte rendu
des travaux de la Société, en
1879 . . • 20
Duchartre (P.)' ■"■ CompiC
rendu de la partie horticole
de l'Exposition de 1880 i^Soc
nation. d'Honicult.). . . . 757
Duchartre (P.) . — Notice sur le
Jardin d'essai ou du Hamma,
près d'Alger 290 368
Duchartre (P.). — Observa-
lions sur les fleurs doubles des
Bégonias tubéreux 434
Duchartre (P.) — Végétation
de quelques marronniers
hâlifs, eu 1879 et 1880. . . 492
Duchartre (P.).— Rapport sur
l'hiver de 1879-1880 et ses
effets (1'^ partie) 678
Dudoûy,Rapportsurson engrais
chimique Le Floral; M. Mi-
chelin 506, 553
Dumas (A.); Rapport sur son
Traité de Culture maraîchère;
M. Laizier 314
Emploi du sulfate d.i fer contre
la chlorose; M. Vavin (E.) 548
Encore VAraucai'ia imbricata;
M. J.-H. Blanchard. . 92, 149
Engrais chimique horticole;
Lettre de M. Jeannel (J.) . 670
Engrais chimique Le Floral
de M. Dudoiiy (Rapport sur
1'); M. Michelin. . . .506, 553
" Enkianthus himalaicus. . . 651
Bon; Rapport sur son Thermo-
mètre avertisseur; M. de
Venoeuvre 504
■•■ Eremurus turkestanicus. . 399
* Eryihrina insignis. . . . 334
Exposition d'Autun ; Compte
rendu; M. Michelin. . - . 118
Exposition de Géographie bo-
tanique et horticob (Note
sur une); M. JolY(Ch.). . 672
Exposition de 1880 (Soc, na-
tion. d'Horlicult.); Compte
renda de la partie horticole ;
TABLE DU \OLUME POUR 1880.
793
PPAES.
M. P. DUCHARTRE 757
Exposition de 4 880 (Soc. na-
tion. d'Horticult.) ; Compte
rendu de la partie indus-
trielle; M. Lavialle. . . . T84
Exposition de 1880 (parla Soc.
nation. d'Horticult.; Docu-
ments pour la distribution
des récompenses). . . . .741
ExposiJicnde 1881 (parla Soc.
nation. d'Horlic); Pro-
gramme 593
Exposition de Montauban ;
Compte rendu ; M. Verdier
(Eu6.) 18S
Exposition de Périgueux ;
Compte rendu ; M. Malet
(GtST.). ... ! 568
Exposition de Rennes; Compte
rendu; M. Leroy (L.). . . 329
Exposition de Senlis; Compte
rendu; M. Lecocq-Dumesml. 706
Exposition do Strasbourg;
Compte rendu ; M. Lemoine
(VO 645
Exposition de Villemomble ;
Compte rendu ; M , Lepère,
FILS 642
Exposition de Vincennes ;
Compte rendu ; M. Carr'ére
(E.-A.) 580
Exposition d'Orléans; Compte
rendu ; M. Verdier (Ch.). 51 '7
Exposition générale de 1880;
Liste des Récompenses. . , 358
Exposition générale du 5 au 8
juin 4 880 ; Programme. . 65
* Figuier Brown Turkey. . .717
Fillon ; Rapport sur son livre:
Reboisement par les essen-
pàgei,
ces résineuses; M, E.-A.
Carrière 2 i4
Fleurs doubles des Bégonias
tubéreux; M. Duchartril
(P.) 434
* Florisland Pomologist. 525,
583, 717
Foucard, père et fils ; Rapport
sur leur établissement ; M.
Leqlin 561
Fraisier des Quatre-saisons ;
Note sur sa culture ; M. Gau-
thier (R.-R.). ..... 5i6
" Fritillaria Walujewi. . . .397
Fruits et légumes importés et
exportés en 1879; M. Joly'
(Ch.) 490
* Garden (The) 271
* Gardeners' Chronicle. 62,
123, 191, 268
* Gartenflora. 331, 396, 459,
522, 649
Gauthier (R.-R.). — Moyen
d'obtenir de beaux Choux-
fleurs 487
Gauthier (R.-R.). — Note sur
la culture du Fraisier des
Quatre-saisons 546
* Gentiana Kurroo ()54
' Géranium atlanticum. . . 590
Girard (Maur.). — Note sur
des Insectes et sur un Mol-
lusque 427
Girard (Maur.). — Note sur
les Acariens se nourrissant
de végétaux vivants. . . . 303
Girard (Macr.). — Note sur
un insecte nuisible à l'O-
seille 62k
794
TABLE DU VOLUME POUR <880.
Girard (Maur.). — Note sur
un insecte qui attaque l'Ar-
tichaut 489
Girard (Maur.). — Notice sur
le docteur de Boisduval. . 422
Girard (Maur.). — Rapport
au nom de la Commission
des Insecticides 31 5
" Gladîolm brarhyanJrus. . 6ol
Glaïeuls pour 1879-4880 ; MM.
Souillard Brunelet. . . S-iO
* Groseilles à maquereau de
choixc b84
*' Haberlen rhodopensis. . . 397
Hanoteau. — Rapport sur le
moulin à vent conoïde de
M. Debray 456
Hérincq. — Rapport sur la
réunion des Délégués agri-
coles et horticoles à Melun. 503
HÉRINCQ. — Rapport sur les
cultures de M. Moriii. . . ^'Cs
* Hcterostalis Huegeliana. . 63
Hiver de \ 879-1 880 ; Circulaire
sur l'enquête à ce sujet. . 16
Hiver de 1879-1880 et ses
effets (Rapport suri'); 1'» par-
tie; M. DUCHARTRE i,P.). . . 678
Hiver de ! 879-1 880 ; Question-
naire à ce sujet 17
Hiver de 1879-1880; ses effets
à Boissy (Oise) ; Lettre de
M. Daudin 147
Horticulture en Angleterre
(Note sur 1') ; M. Ch. Joly. 210
Hubinet de Soubise; Rapport
sur son jardin ; ,M. Cuatenay
(Abel) 453
* Incarvillea Olgœ. . . . . . 4')1
Insecticides (Rapport de la
Commission des); M. Girard
(Maur.) 315
* Iris Alberti. . 459
* Iris laevigata Ksempferi. . . 462
Jamain (Hipp.) ; Rapport sur
ses Cultures; M. Margot-
tin, père 392
Jamin (F.) et Michelin. — 21 «
session pomologique de
France à Nancy, 4 août
1879. 178, 252
Jardin botanique de Copenha-
gue; Note sur ses serres;
M. Cii. Joly 56
Jardin d'essai ou du Hamma,
près d'Alger (Notice sur le) ;
M. P. Duciiartre. . . . 290, 368
Je.knnel (J.). — 'Lettre sur son
Engrais chimique horticole. 670
Johnston et Cameron: Rapport
sur la traduction de leur
Traité de Chimie et Géologie
agricoles ; M. Arnould-Bal-
TARD. 242
Joly (Ch.). — Note sur les im-
portations et exportations de
fruits et légumes, en 1879. 490
Joly (Ch ). — Note sur les
serres du Jardin botanique
de Copenhague 56
Joly (Ch.). — Note sur THor-
liculture en Angleterre. . . 210
Joly (Ch.). — Note sur une
Exposition de Géographie
botanique et horticole. . . . 672
Keteleêr et Thibaut. — Rap-
port sur le livre Les Orchi-
dées de M. de Puydl. . . . 312
Keteleêr. — Rapport sur un
ouvrage de M. Morlet {Coni-
TABLE DD VOLUME POUR 1880.
795
PAGES.
fères) 241
L'A. B. C. du chauffage des
serres; M. de Venueuvre. . 382
* Lxlia FMJbricMana 64
Laizier. — Rapport sur un
Traité de Culture maraîchère
par M. A. Dumas. . . . . 314
Lavallée (Alph.). — Discours
à la séance de distribution
des récompenses 741
Lavulle. — Compte rendu de
la partie industrielle de
TExposition de 1880 (Soc.
nation. d'Horticult. .... 784
Lavialle. — Rapport com-
plémentaire sur les Thermo-
siphons de M. de Vendeuvre. 394
Lavialle. — Rapport sur les
Therraosiphons de M. Le-
meunier . 325
Lecocq-Dcmesnil. — Compte
rendu de l'Exposition de
Senlis 706
Leguay; Rapport sur ses cul-
tures d'Asperges; M. Siroy. 530
Lemeunier ; Rapport sur ses
Thermosiphons: M. Lavialle. 3?5
Lemqine (V<""). — Compte
rendu de l'Exposition de
Strasbourg . . .645
Lepère, fils. — Compte rendu
de l'Exposition de Villemom-
ble 642
Leqtjin. — Rapport sur les
Bégonias tubéreux de MM.
Couturier et Robert. . , . 113
Leqcin. — Rapport sur l'éta-
blissement de MM. Foucard,
père et fils 5^61
Leroy (L.). — Compte rendu
de l'Exposition de Rennes. 329
Lettre de M. Daudin (Effets de
l'hiver, à Boissy) 14"
Lettre de M. Ed. André sur
VAnanassa bracamorensis . 545
Lettre de M. Jeannel sur son .
Engrais chimique horticole. 670
* Lietzia brasiliensis . . . . 523
Liste des Récompenses accor-
dées à la suite de l'Exposi-
tion de 1880 358
* Luzw'iaga radicans .... 652
Malet (Gust.]. — Compte rendu
de l'Exposition de Périgueux. 568
Margottin, père. — Rapport sur
les cultures de M. Jamain
(Hip.) 392
Marronniers hâtifs; leur végéta-
tion en 1879 et 1880; M.
Dichartre (P.). ..... 49â
* MasdevalUa nidifica. . . .268
* Maxillaria porphyrostele . 71 3
Mélilot bleu CNote sur le)
M. Paillieux . 224
Membres à vie 8
Membres fondateurs 8
Membres perpétuels 7
Membres titulaires admis en
1878 et 1879 9
Michelin. — Compte rendu
de l'Exposition d'Autun. . . 118
Michelin et Jamin (F.). — 21°
session de la Société pomolo-
logique de France, à Nancy,
le 4 août 1879. . . . 178, 252
Michelin. — Rapport sur l'En-
grais chimique Le Floral
796
TABLE DD VOLUME POUR 1880.
PAGES.
de M. Dudouy. , . . 506, 553
Michelin. — Rapport sur les
jardins de M. Arraull. C35, 700
Michelin. - Restauration et
rajeunissement des arbres. 233
* Microstylis calophylla. . . . 270
Mildew des Américain? ou
'Peronospora viticola dans le
Vendomois et la Touraine ;
M. Prillieltc G2o
* Mimxdus pnmuloides. . . .523
* Miltonia Bluntii 269
Monn; Rapport sur ses cultu-
res; M. Hérincq 558
Morlef ; Rapport sur son ou-
vrage relatif aux Conifères;
M. Keteleèr 241
Moyen d'obtenir de beaux
Chûux-ûeurs; M. Gauthier
(R.-R.}. ) 487
*Nepenthcs hybrides 717
•* Nepenthes Outramianu. . . 718
* Nepenthes rohusta 7i8
* Nicotiana alata 524
^omiuations :
Séance du 42 février 1880. .. 86
— du 26 février 1880. . 87
— du 11 mars 1880. . . 146
— du 25 mars 1880. . . 147
— des 8 et 22 avril 1880. iO.j
— des 13 et 27 mai 1880. 2S9
— des 10 et 24 juin 1880. 333
— du 8 juillet 1880. . . 41l
— du 12 août 1880. . . 480
— du 26 août 1880. . . 481
— du 9 septembre 1880. 544
— du 23 septembre 1880. oio
— des 14 et 28 oct. 188»'. 620
— desH et25nov. 1880, 670
— du 9 décembre 1880. . 736
Note sur des Insectes et sur
un Mollusque; M. Girard
(Maur.) 427
Note sur la culture du Frai-
sier des Qualre-saisons ; M.
Gauthier (R.-R.) 546
Note sur le Mélinot bleu ;
M. Paillieux 224
Note sur les Acariens qui se
nourrissent de végétaux vi-
vants; M. GiKARD (Mair.). 303
Note sur les importations et
exportations de fruits et lé-
gumes, en 1879; M. Joly
(Ch.) 490
Noie sur le Soja hispida ou
Pois oléagineux; par M. Va-
vi.N (E.) 429
Noie sur les serres du Jardin
botanique de Copenhague;
M. Ch. Joly 56
Note sur uno Expisiliou de
Géographie botanique et
horticole; M. Joly (Ch.). . 672
Note sur un inse:te nuisible
à l'Oseille; M. Girard
(Maur.) 628
Note sur un insecte qui atta-
que l'Artichaut; M. Girard
(VIaur.) 489
Notice sur le docteur de Bois-
duval ; M. Girard (Mxur-). 422
Note sur l'Horlicullure en An-
gleterre ; M. Ch. Joly. . . 210
Nolice sur le Jardin d'essai ou
du Hamma, près d'Alger ;
M. P. DuciiARTRE. . . 290, 368
Nolice sur l'Orchidophilc de
M.duBuysson;M. Bergman. 109
TABLE DU VOLUME POUR 1880.
797
Observations météorologiques;
par M. Jamin (F.).
Janvier 1880 127
Février 1880 128
Mars 1880 192
Avril 1880 272
Mai 1880 . 336
Juin 1880. ....... 400
Juillet 1880 464
Août 1880 528
Septembre 1880 592
Octobre 1880 6-56
Novembre 1880 720
Décembre 1880 788
* Odontoglossmn maculatum. 591
* Oncidium Leucotis 268
Orchidophile de M. du Buys-
£on (Notice sur 1'); M.
Bergman. ........ 109
Oseille; Note sur un insecte
qui lui est nuisible ; M. Gi-
rard (Maur.) 628
* Pachysioma (?) Thomsonia-
niim 655
Paillieux et Bois ; Rapport sur
leur ouvrage : Nouveaux /é-
gumes d'hiver ;M.?KiLLiEVx. 632
Paillieux et Bois; Bapport sur
leur ouvrage : Nouveaux lé-
gumes d'hiver; M. Siroy. 564
Paillieux. -- Note sur Ivi Mc-
lilot bleu 224
* Passif! or a chelidonea. ... 63
* Pêche blanche précccn de
Rivers 583
* Pêche Brugnon 525
* Pelargonium Saint-Georges. 526
Peronospora viticola (Mildew
des Américains) dans lé Ven-
dômois et la Touraine ; M.
PAGES.
Prillieux 625
*■ Pescatorea fimbriata. . , . 650
* Pescatorea Lehmanni. . . 126
* Phyteuma comosum. . . .714
* Pitcairnia Andreana. . . .714
* Plantes nouvelles ou rares.
62. 123, 191, 268, 321,
3"4, 459, 522, 583, 649, 711
* Polygonum affine 71 1
* Polygonum compactum. . . 712
* Pontederia azurea 271
* Pratia angulata 123
Prillieux. — Le Peronospora
viticola (Mildew des Améri-
cains) dans le Vendômois et
la Touraine « . • 625
Prillieux. — Rapport sur l'ou-
vrage de MM. Paillieux et
Bois : Nouveaux légumes
dhiver 632
Prillieux. — Sur l'Anthrac-
nose ou Maladie charbon-
neuse de la Vigne 228
* Primula capitata 334
* Primula rosea. . . . 398, 584
*■ Primula sinensis purpurea
punctata 527
* Primula spectabilis. . . . 584
* Primula Steinii 396
* Primula villosa. ..... 584
Procès-verbaux des séances de la
Commission des Récompenses :
Séance du 23 août 1880. . . 745
— du 26 novembre 1880. 754
Procès- verbaux des séances de
la Société :
Séance du 8 janvier 4880. . . 39
— du 22 janvier 1880.'. 48
— du 12 février 1880. . 73
— du 5i6 février 1880. . 81
798
TABLE DU VOLUME POUR '1880.
Séance du M mars 4880.. .419
— du 25 mars 4 880. . . 4 40
— du 8 avril 4880. ... 493
— du 22 avril 1880. . . 198
— du 4 3 mai 1880. ... 273
— du 27 mai 1880. ... 283
— du 40 juin 1880. ... 338
— du 24 juin 4880. ... 345
— du 8 juillet 4880. . . 401
— du 22 juillet 4880. . . 412
— du 42 août 4880. . . 465
— du 26 août 1880. . . 474
— du 9 septembre 1880. 529
— du 23 septembre 1880. 537
— du 14 octobre 4 880. . 603
— du 28 octobre 4880, .613
— du 41 novembre 4 880. 657
— du 25 novembre 4880. 664
— du 9 décembre 1880. . 721
— du 23 décembre 1880. . 725
Programme de l'Exposition de
4881 (par la Soc. nation.
d'Uortic.) 593
Programme de l'Exposition
géùérale, du 5 au 8 juin
4880 (par la Soc. nation.
d'Horlic.) 65
* PsijchotriajasminifloraAH, 590
Puydt (de) ; Rapport sur son
livre Les Orchidées; MM.
Thibaut et Keteleêr. . . 312
* Quaqua Hottentotorum. . . 62
Questionnaire sur les effets de
l'hiver de 4879-1880. ... 47
Rapport complémentaire sur
les ThermosiphoQS de M, de
Vendeuvre; M. Lavialle. . 394
RappoK sur des Insecticides;
M. Girard (Maur.). . . .315
Rapport Bur la culture forcée
des .Asperges par M. Curé;
M. Arnûuld-Baltard. . . 316
Rapport sur la réunion des
Délég'jés agricoles et horti-
coles à Melun ; M. Hérincq. 503
Rapport sur VA^-t de greffer
(20 éd.) de M. Ch. Ballet;
M. Carrière (E. -A. j. ... 450
Rapport sur la 24^ session de
la Société pomologique de
France, à Nancy, le 4 août
4879; MM. Jamin (F.) et
Michelin 178, 252
Rapport sur le jardin de M. Hu-
bioet de Soubise; M. Cha-
TEXAY (Abel) 453
Rapport sur le livre: Les Orchi-
dées de M. de Puydt; MM.
Thibaut et Keteleêr. . . .342
Rapport sur le livre : NoU'
veaicx légumes d'hiver de
MM. Paillieux et Bois;
M. SiROY 564
Rapport sur le moulin à vent
conoïde de M . Debray ;
M. 1ÎAN0TEA0 456
Rapport sur l'engrais chimique
Le Floral de M. Dudoûy;
M. Michelin 506, 553
Rapport sur les arbres de M.
Firm. Chappellier; M. Tem-
plier 452
Rapport sur les Bégonias tubé-
reux de MM. Couturier et
Robert; M. Barré 630
Rapport sur les Bégonias tubé-
reux de MM. Couturier et
Robert; M. Lequin. ... 143
Rapport sur les cultures de
M. Jamain (Hipp.) ; M. Mar-
, TABLE DU VOLOME POUR 1889.
799
PAGES.
GOTTiN, père 392
Rapport sur les cultures de
M. Morin ; M. Hérincq. . . 558
Rapport sur les cultures d'As-
perges de M. Leguay; M.
SiROY. 550
Rapport sur les jardins de
M. Arrault ; M. Michelin.
635, 700
Rapport sur les Thermosiphons
de M. Lemeunier; M. La-
VIALLE. 325
Rapport sur l'établissement de
MM. Foucard, père et fils;
M. Lrquin 561
Rapport sur le Thermomètre
avertisseur de M. Eon; M. de
Vendeuvre . . ûC'4
Rapport sur le Traité de Chi-
mie et Géologie agricoles de
Johnslon et Cameion, traduc-
tion; M. Arnould-Baltard, 24 î
Rapport sur l'hiver de 1879-
4880 et ses effets; (lr« par-
tie); M. DUCHARTRE (P.). 678
Rapport sur l'ouvrage Nou-
veaux légumes d'hiver de
MM. Paillieux et Bois ; M.
Prillieux 632
Rapport sur un livre de M. Fil-
Ion (Reboisement par les
, essences résineuses) ; M. E.-
A. Carrière, 244
Rapport sur un traité de Cul-
ture maraîchère par M. A,
Dumas; M. Laizier. . . . 314
Rapport sur un ouvrage de
M. Morlet {Conifères); M.
Keteleêr i4J
Récompenses (Documeuts pour
la distribution des) 741
Rectifications. 191, 463, 527, 591
Restauration et rajeunissement
des arbres-, M. Michelin. . 233
''■ Revue bibliographique étran-
gère. 62, 123, 191,268, 331,
394, 459, 52^, .583, 649, 711
* Rhododendron lepidotumobo-
vatum 689
* Ribes Roezli 333
* Rose sa Majesté 585
* Salvia elegans 589
* Salvia farinacea 649
Serres du Jardin botanique de
Copenhague; M. Ch. Joly. 56
Session (21*) de la Société po-
mologique de France, à
Nancy, 4 août 1879; MM.
J.uiin(F.) et Michelin. 178, 252
* Silène Elisabethœ 524
SiROY : Compte rendu des tra-
vaux du Comité de Culture
potagère, en 1879 102
SiROY. — Rapport sur le livre :
Nouveaux légumes d'hiver
de MM. Paillieux et Bois. . 564
SiROY. — Rapport sur les cul-
tures d'Asperges de M. Le-
guay 550
Société centrale d'Horticulture
de France ; Décret modifiant
son titre 337
Société; composition de son
Bureau honoraire 5
Société; composition de son
bureau pour 1880 5
Société ; Composition de son
Conseil d'Administration. . 5
Société; Compte rendu de ses
travaux en 1879; M. P.
BW
TABLE DU VOLUME POUR 1880.
PAGES.
DOCHARTRÈ 20
Société; Liste des Récompenses
accordées à la suite de son
Exposition de 1880. . . . 358
Société ; Documents relatifs à la
séance de distribution des
récompenses 741
Société pomologique de France;
sa 21" session, à Nancy,
4 août (879; MM. Jamin (F.)
et Michelin < 78, 252
Société; Programme de son
Exposition de «881 593
Société ; Programme de son
Exposition générale du 5 au
8 juin 4880 65
Soja hispida ou Pois oléagineux
(Note sur le) ; M. Va vin (E.) 429
* Solanum Torreyi 651
SouiLLARD et Brunelet. —
Glaïeuls pour 1879-1880. . 240
* Stanhopea florida 270
* Stanhopea Reichenbachianit . 62
* Statice Kaufinanniana. . , 398
Sulfate de fer; son emploi con-
tre la chlorose; M. Vavi.n
(E.) 648
Templier . — Rapport sur les
arbres de M , Cliappellier
(Firm.). .. ... .... 452
Thermomètre avertisseur de
M. Eon (Rapport sur le) ;
M. de Vendeuvre 504
Thibaut et Keteleêr. — Rap-
port sur le livre : Les Orchi-
dées àe. M. de Puydt. ... 318
Vavin (E.). — Emploi du sul-
fate de fer contre la chlorose 548
Vavin (E.). — Note sur le
Soja hisplia ou Pois oléagi-
neux 429
Végétation de quelques Marron-
niers hàlifs, en 1 879 et \ 880 ;
M. DUCHARTRE (P.) 492
Yendeuvre (Ch. de.). — L' A.
B C. du cha'iffoige des
sîrres 382
Vcndeuvre (de); Rapport com-
plémentaire sur ses Thermo-
siphons; M. Lavialle. ... 304
Verdier (Charles).— Compte
rendu derExposIlion d'Orlé-
ans 517
Verdier (Elg.). — Compte
rendu de l'Exposition de
Montauban 188
* Veronica Lyallii 591
Vigne ; son Anthracnose ou
maladie charbonneuse; M.
Prillieux 228
Wahlenbergiatenuifolia. . . .715
* Zingiber coloratum. . . .124
Le Secrètaire-Rédacteur-Gérant ■
P. [ÎDCHARTRE.
Impr. d« E. DQNNADD, rne Cassette.!.
New York Botanical Garden Librar
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