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Full text of "Journal de la Société centrale d'horticulture de France"

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JOURNAL 

DE   LA  < 

SOCIÉTÉ  CENTRALE 

D'HORTICULTURE 

DE     FRANGE 


PARIS.  —  IMPRIMERIE  HORTICOLE  DE  E.  DONNAl^O 

RUE    CASSETTE,    1. 


JOURNAL 

DE    LA 

SOCIÉTÉ  CENTRALE 

D'HORTICULTURE 

DE  FRANCE 


Sa  série 

TOME  IL  —  1880 


PARIS 
AU   SIÈGE   DE  LA   SOCIÉTÉ 

RUE   DE  GRENELLE-SAINT-GERMAIN,    84, 

ET  CHEZ  M™«  V  BOUCHARD-HUZARD,  LIRRAIRE  DE  LA  SOCIÉTÉ 

RUE     DE    l'Éperon- SAINT -AKDRÉ- DES -ARTS,    3. 

1880 


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SOCIÉTÉ  CENTRALE  D'HORTICULTURE  DE  FRANCE 


BUREAU  DE  LA  SOCIÉTÉ  POUR   Î880. 


4ki 


Président ?iIM. 

Premier  Vice-Président 

Vice-Présidents .•   •   • 

Secretaire-géiiéral .  . 

Secrétaire-général-adjoint 

Secrétaires 

Trésorier 

Trésorier-adjoint 

Bibliothécaire 

Bibliothécaire-adjoint 

Secrétaire -Bédacteur 


Lavallée  (A.) 

Hardy. 

Bâillon  (le  docteur). 

BURELLE. 

Teston  (Eugène). 
Arnolld-Baltard. 
duvivier. 
Verlot(B.). 
Lepére,  fils. 
Chargueraud . 
Lavialle. 
Ciré. 

MORAS. 

Lecocq-Dumesnil. 
Wacthieb. 
Courcier  . 

DucniAKTRE    fP.). 


Conseil  d'Administration , 


MM.  1.  Drouet. 

'z.  Appert. 

3.  Girard  (Maurice) 

4.  Delamarre. 

5.  Borel^  père. 

6.  COTTIN  (A.) 


MM.  7.   Malet. 

8.  Truffaut,  père. 

9.  Thiuaut. 

\0.  Jamin  (Ferdinand). 

1 1 .  Marggttin,  père. 

12.  Carrière. 


Le  Président  et  le  Délégué  de  chacun  des  quatre  Comités  et  des  Commissions 
de  Rédaction,  de  Secours  et  des  Cultures  expérimentales  (Voir  ci-après) , 

BUREAU  HONORAIRE. 


Président MM.  Chereai-. 

Vice -Présidents Andry,  Orouart,  Eugène  Ti«- 

SKRA>D,  LeFEBVRE  DE  SaINTE- 

M/RiE  et  Merruau. 
Trésorier " Corbay. 

Série  3.  T.  H.  Cahier  de  janvier  1880  publié  le  29  février  4880. 


COMPOSITION    DES   COMITÉS   EN    1880. 


COMPOSITION  DES  COMITÉS  EN  1880. 


Comité  d  Arboriculture  fruitière. 

Président M.M.  Chevallier  (Charles). 

Vice-Président Boinnel. 

Secrétaire Michelin. 

Vice- Secrétaire Buchetet. 

Délégué  au  Conseil  d' Administration  Templier  . 
Délégué  à  la  Commission  de  Rédac- 
tion    Pkeschez. 

Consenateurs  des  collections .   .   .   .  Michelin  et  Charollois. 

Comité  de  Cidturc  potagère. 

Président MM.  Laizier. 

Vice-Président Vincent  (Ch.). 

Secrétaire Siroy. 

Vice-Secrétaire Pageot. 

Délégué  aiiConseild  Administration.  Moynet. 
Délégué  à  la  Commission  de  Rédac- 
tion   Pailliel'x. 

Conservateur  des  collections  ....  Beurdeley. 

Comité  de  Floriculture. 

Président MM.  Burelle. 

Vice-Président Baciioix. 

Secrétaire Df.lamarre. 

Vice-Secrétaire Jolibois  (R.). 

Délégué  au  Conseil  d '  A dmin istration .  Ciiaté  (Emile). 
Délégué  à  la  Commission  de  Rédac- 
tion    Bâillon  (le  docleur). 

Coi servuteiir  des  collections.   .   .   .  Veulot  (B.). 

Comité  des  Arts  et  Industries. 

Président MM.  Glatigny. 

Vice-Présideiit Héringer. 

Secrétaire Eorel,  père. 

Vice-Secrétaire LEBœuF,  lils. 

Délégué  au  Conseil  dAdmiJiistration.  Héringer  . 
Délégué  à  la  Commission  de  Pu'dac- 

tion Hanoteau. 

Conservateur  des  collections .   .   .   .  Appert. 


BIENFAITEURS  DE  LA  fOCIÉTÉ.  7 

COMMISSIONS  PERMANENTES.  —  18- 0. 

Commission  de  Rédaction. 

Président. MM.  Teston  (Eug.). 

Vice-Président Bâillon  (le  docteur) . 

Secrétaire Buchetet. 

Vice-Secrétaire Wauthier. 

Délégué  au  Conseil Hanotevu. 

Commission  des  Cultures  expérimentales . 

Président MM.  Verdier  (Eug.). 

Vice-Président — 

Secrétaire Ponce  (Isidore). 

Vice-Secrélaire -^ 

Délégué  au  Conseil Jolibois  (R.). 

Commission  des  secours. 

Président MM.  Dur-\.nd,  aîaé. 

Vice-Président ^- 

Secrétaire Dumont  (H.-R  ). 

Vice-Secrétaire — 

Délégué  au  Conseil Demont  (H.-R.). 

Commission  des  Expositions. 

Président  :  M.  Teston  (Eugène). 

Secrétaire  ;  M .  Lavialle  . 

Membres  :  MM.  Cottereau,  Arnolxd-Baltard,  Delamarre,  Siroy,  Droiet^ 

Lefèvre   (Eug,),    le  docleur  Bâillon,  Appert,   Borel  père,  Courcier, 

Durand  aîaé. 
Adjoiîits  ;  Le  Secrétaire-général.  —   Le  Secrétaire-géncral-adjoint.  — 

Le  Trésorier.  —  Le  Trésorier-adjoint.  —  Le  Secrétaire-rédacteur.  — 

L'Architecte  de  la  Société. 

BIENFAITEURS  DE  LA  SOCIÉTÉ,  AU  l^""  JANVIER  1880. 

MM.  Saillet  père,  premier  bienfaiteur. 

Vaillant  (le  maréchal),  ancien  Président  de  la  Société. 
Andry  (le  docteur  Victor),  Vice-Président  honoraire  de  la  Société 
Pellier  (Alfred),  Membre  titulaire  de  la  Société. 

Membres  perpétuels. 

MM.  Andry  (Victor),  Vice-Président  honoraire  de  la  Société. 
Andry  (Edouard),  Membre  titulaire  de  la  Société. 
BoucHARD-HuzARD,  uncien  Secrétaire-général  de  la  Société. 
Guenot  (Auguste),  «ncï'en  Secrétaire. 


8 


lijte  des  membres 


MM.  Laurent,  aîné,  Membre  titulaire  de,la  Société 
Chauviére,  —  —        —        — 

PiGEAUx  (le  docteur),  ancien  Bibliothécaire. 
JoLY  (Charles),  Membre  titulaire  de  la  Société. 

Dame  patronnesse  à  vie. 

M""'  BoucicAUT  jeune,  au  château  de  Chamaraude  (Seine-eUOise). 

Membre»  ù  vie. 

MM.  Ai'BERT  (Alberl). 
BiOLLAY  (Paul). 
CoTTiN  (Ernest), 
DuciiARTRE  (Henri). 
TOURASSE  (P.-L.).    _ 

Membres  fondateurs  dex  firux  Sociétés. 

40  DEVENUS  HONORAIRES. 

MM. 

f841   Bachoux. 

4841     CllÉREAU. 

4844  Dufoy(A.). 

4811  Margottin  (J.-L.). 

4844  Pelé  (A.-P.). 

4  841  Lévèque  dit  René. 


2°   RF.STÉS  TiniAlRES. 


MM. 

4  827  Bertin. 
4  841  Thibaut, 


Liste  des  Membres  de  la  Société  admis  en  1878  et  1879. 


DAMES  PATRONNESSES 

AEMISESEH  1878  ET  1879. 

Mesdames. 
ISTS— Darlu  (Edouard j,  rue  Laborde,  oO,  à  Paris. 
4878— Jourdain  (Frédéric),  boulevard  Haussraann,  oO,  à  Paris. 
1878— Rousselle  (Théodore),  boulevard  Haussmann,  13.1,  à  Paris 


EEÇUS  EN    1878    ET   EN    18:9.  i> 

MEMBRES    TITULAIRES  (I) 

ADMIS  EN  1878  ET  1879, 

A 

MM. 
187 -' — Angiboust  (Edouard),  à  Savigny-sur-Orge  (Seine-et-Oise). 
1879 — Arthus  (F.),  négociant,  rue  Oicher,  23,  à  Paris. 

B 

1879— Bachelet  (H.),  rue  de  la  Ferme,  o,  à  Billancourt  (Seine). 

-1878 — Bachoux  (Denis),  pépiniériste,  rue  Audigeois,  8,  à  Vitry  (Seine). 

1879 — Baillet  (Victor),  vétérinaire,  rue  de  Laborde,  40,  à  Paris. 

1878 — Bailly    (Edouard),    jardinier,    rue    Peuin,   IS,   à    Montreuil-sous-Bois 

(Seine). 
^878 — Barbe,  père,  ancien  maire,  à  Cannes  (Alpes-Maritimes). 
1878  — Barbou  (Pierre),  jardinier  au   château  de  Chennevièies,  par  Louvres 

(Seine-et-Oise). 
1879 — Bardet  (Georges),  à  Varsovie  (Pologne),  et  chez  Mwe    Bar,    faubourg 

Saint-llonoré,  34,  à  Paris. 
1878 — Barre  (Alexandre),  pépiniériste,  rueAudigeois  (place  Garnot),  9,  à  Vitry 

(Seine). 
1879 — Barre  notaire  honoraire,  boulevard  Haussraann,  32  bis,  à  Paris. 
1878~Bazelle,  fleuriste-entrepreneur,  boulevard  Magenta,  95,  à  Paris. 
1879— Beaufour  (Charles),  rue  de  la  Boélie,  8,  à  Paris. 
1878 — Beisoît   (François),  jardinier,   à  Cercy  par  Villecresne  (Scine-et-Oise). 
1879 — Bergounioux   (Henri),  rue  Thérèse,  10,  à  Paris   et   au  domaine   de 

Gamot,  par  Saint-Céré  (Lot). 
1879 — Bertaut  (Alphonse),  cultivateur,  rue   de   Noisy,  3,  à  Rosny-sous-Bois 

(Seine-et-Oise). 
1879 — Birot  (Henri),  jardinier,  rue  de  Longchumps,  €0,  à  Paris. 
1879 — Blanc  (Jules;,  jardinier  chez  M.  Thomas,  à  Bue  par  Versailles  (Seîne-ef 

(Oise)* 
1878 — Bodson,  père,    successeur   de   Guillaume,  fabricant    de  pompes,  rue 

d'Angoulême-du-Temple,  94,  à  Paris. 
1878 — Bolut  (Charles),  horticulteur-grainier,  boulevard  de  l'Est,  17,  à  Chau- 

mont  (Haute-Marne). 
1878 — Bonnard  (Louis-Ernest),    pépiniériste,    rue   des  Étroits,    31,   à   Vitry 

(Seine). 
1879 — Bonherd  (Joseph),  jardinier-chef  chez   M.  Perrier,  à  Épernay  (Marne). 
1878 — Bouchet  (Gustave-Edmond),  jardinier-chef  chez  M.  Delahaute,  rue  Saint 

Cloud,  8,  à  Billancourt  (Seine). 
1878 — Boucicaut  (Aristide),  au  château  de  Charaarande  (Seine-et-Oise). 
1878— Boyer  (Louis),    horticulteur,    rue   de  Marseille,   24,  à  Bordeaux  (Gi- 
ronde). . 

1878 — Bréard  (Alphonse-Pierre),  propriétaire,  rue  de  Turin,  22,  à  Paris. 
1878 — Breton  (Louis),  propriétaire,  boulevard  Saint-Michel,  22,  à  Paris. 

(1)  Quelques  Membres  dont  la  date  d'admission  est  antérieure  à  1878  sont 
rentrés  en  1878  ou  1879  dans  la  Société  qu'ils  avaient  quittée  temporairement. 


40  LIïTE    DES    MEMBRES 

■1866 — Bruneau  (Débirc),  arboriculteur,  Grande-Rue,  107,  à  Bourg-la-Rcine 
(Seine). 

4879— Bùchner  (Michel),  horticuUeur,  Xheresenstrasse,  54,  à  Munich  (Ba- 
vière). 


.j879_Castillon  (L. -Justin),  représentant  de  commerce,  rue  de  Babylonc,  11, 

à  Paris, 
1878 — Chantrier  (\lfred),  jardinier-chef  chez  M.  Bochcr,  à  Bayonne  (Basses- 

l'yrénées). 
-1^74 — Chappellier  (Firmin),   i.igcnieur    civil,  avenue    d'Aumcsnil,    '■218,    à 

Paris. 
1879 — Charollois  (Claude),  pépiniériste  à  la  Montée  JSoire   par  le    C,roi:zot 

(Saône-et-Loire). 
1878— Chartier  (Jules),  garçon  jardinier  chez  M.  Worlh,  à  Suresnes  (Seine). 
1879 — Chaumeron  (Louis),  garde  cl  jardinier  au  château  de  Bataille  par  le 

Neiihourg  (Eure). 
1879 — Chevalier,  architecLe-paysagisle,  avenue  Mac-Mahon,  7,  à  Paris. 
1878 — Choiseul  (le  comte  Horace  de),  rue  Daguesseau,  9,  à  Paris. 
1877 — Christen  (Louis),  horticulteur,  rue  Saint-Jules,  6,  à  Versailles  (Seine- 

et-Oise). 
-1879 — Cirio  (Francesco),  à  Turin  (Italie). 
1879 — Clasquin  (Georges),  jardinier  à  Dun-sur-Meuse  (Meuse). 
18*9— Colleu  (P.),  jardinier-chef  du  jardin    des  Plantes,  à  Rennes  (Ule-et- 

Vilainc). 
4  879 — Conchon,  architecte,  rue  Monsieur,  19,  à  Paris. 
1879— Cottiau  (Edouard),  rue  de  Rennes,  99  à  Paris. 

D 

4879 — Dafy,  constructeur  d'appareils  de  chauffage  pour  serres,  rue  de  Bagno- 

let,  110,  à  Paris. 
1879 — Dangueuger  (Désiré),  jardinier  chez  M.  le  marquis  de  Trévise, à  Sceaux 

(Seine). 
'1879 — Dary  (Jules),  avenue  Quihou,  27,  à  Saint-Mandé  (Seine). 
1879 — Dedouvre  (Pierre-Louis),  négociant,   rue  du    Moulin-dc  la-Pointc,   3, 

à  Paris. 
1S78 — Delabergerie  (Désiré),  horlicultcui',  GiandeRue,  CD,  à  Bourg-la-Reine 

(Seine). 
4879— Delaluisant,  aîné  (P.l,  tonnellerie   d'art,  avenue  de  YiUicrs,  111,  à 

Paris. 
1879 — Delavallée  (Erncst\  rue  de  Lisbonne,  '61,  à  Paris. 
1878 — Delmas (le  docteur  Louis-ll.?,  par  M.  le  docteur  Pichardo,  rue  O'Rcilly, 

31,  à  la  Havane  (Ile  de  Cuba). 
1879 — ^enis  (Charles),  pépiniériste  à  Angers  (Maine-et-Loire). 
1870— Dépinay  (L.),  rue  du  Coli-éc,  19,  h  Paris. 
1879 — Desmoulins  (Léon),  jardinier  chez  M.  de  Soubeyran,  à  Decauvillc-sur- 

Mcr  (Calvados). 
1879 — Destouches  (Adrien),  rue  du  Luxembourg,  51,  à  Paris. 
1879 — DoUey  (Henri),  propriétaire,  quai  de  la  Mégisserie,  8,  à  Paris. 


REÇUS   EN    1878  ET   EN    1879.  M  ' 

'ISTS— Dubois  .L.),  entrepreneur  de  couvcrlures,  avenue  des  Sycomores, -2  his, 

villa  Montmorency,  à  Auleuii-Paris. 
•1S79— Dufour  (Louis),  rue  du  Sentier,  lo,    à  P-iris  et  à   Andrésy  (Seinc-et- 

(Jise). 
4878— Dugourd    (Justin',  jardinier  chez   son    altesse    le  Khédive,  au    Caire 

(Egypte). 
4879 — Duinoutier(Jean-Michel-Édouard),  propriétaire,  boulevard  Voltaire,  13, 

à  Paris. 
4879 — Duplessis  (Etienne),  jardinier  chez  M.  Evrard,  boulevard  de  rÉglise,  3, 

à  13ourg-la-Reine  (Seine). 
4879— Du-Sert     (Gabriel),    associé   de    la    maison    Jacquemet-Bonnefont,  à 

Annonay  (Ardèche). 

E 

4879 — Eberlé  (Antoine),  horticulteur,  successeur  de  M.  Pfersdorff,  avtnue  de 

Saint-Ouen,  446,  à  Paris. 
48T9 — Elle  (Alfred),  jardinier,  rue  de  Vaugirard,  74,  à  Paris. 
4878 — Etchegaray  (Etienne),  entrepreneur  de  serrurerie,  à  Meulau-Nuredux 
(Seine-et-Oise). 

F 

48Î9 — Faivre  (Antoine),  entrepreneur  de  monuments  funèbres,  rue  Campa- 
gne-Première, 33,  à  Paris. 

4879 — Faroult,  aîné,  jardinier  au  château  de  Groussay,  à  llontfort-Lamaury 
(Scine-et-Oise). 

4879 — Fayard  (Arlhème),  éditeur,  boulevard  Saint-Michel,  78,  à  Paris. 

4879 — Fleury  (Denis-Jean),  cultivateur,  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise). 

4879 — Forey  (Victor),  jardinier,  rue  de  Brancas,  89,  à  Sèvres  (Scine-el-Oise). 

4878 — Foulieron  (François),  négociant,  à  Clamecy  (Nièvre). 

G 

4879 — Gaillon   (Pierre-Antoine),  meubles  de  jardins,   passage  Mussard,  6,  à 

Levallois'Perrct  (Seine). 
487S — Galle  (Emile),  Secrétaire-général  de  la  Société  d'Horticulture  de  Nancy, 

avenue  de  la  Garenne,  2,  à  Nancy  l'Mcurthe-el-Moselle). 
4879 — Gando,  propriétaire,  place  de  la  Fontaine,  au  Vcsinet  (Scine-et-Oisc). 
4878 — GarnoQ  (Jean-Baptiste),  jardinier  chez  M.  d'Hubert,  quai  d'Asnières,  35, 

à  la  Garenne  par  Saint-Denis  (Seine  . 
4879— Girardin  (Jean-Jacques),  cultivateur,  rue  des  Gobelins.  6,  àArgenleuil 

(Seine-et-Oise). 
4879 — Gondouin  .Frédéric),  jardinier  chez  M.  Alexandre,  rue  du  Parc,  4,  à 

Ivry  (Seine). 
4879 — Graillât  (Louis),  associé  de  la  maison  Jacquemet-Bonnefond,  à  .4nnonay 

(Ardèche). 
<878 — Granjon,  mécanicien,  à  Chatonnay  (If ère). 
4879 — Grassi  (Joseph),  jardinier  chez  MtQ<=  veuve  Perrier,  rue  d'Erlanger,  23, 

à  Auteuil-Paris. 
4879— Gricourt,  horticulteur,  rue  Colas,  7,  à  Boulogne  (Seine). 


4  2  LISTE    DES   MEMBRES 

1879 — Guillouard  (Alexandre),  propriétaire,  avenue  du  chemin  Anglais,  au 

Raincy  (Seine-el-Oise). 
1879 — Guinier  (Tliomas),  entrepreneur  de  plomberie,  rue  Jean-Jacqucs-Rous- 

seaii,  23,  à  Paris. 

H 

1878 — Hachette  (Georges),  propriétaire,  boulevard  Sainl-Michel,  24,  à  Paris. 
1879 — Harraca,  élève  à  l'Ecole  d'ilorliculture  de  Versailles,   rue  ilu  Potnger, 

4,  à  Versailles  (Seine-el-Oi?e). 
1878 — Kauchecorne,  serrurier,  à  Louveciennes(Seinc-et-Oise). 
1878— Hébrarcl  ;Laurent),  rue  Marceau,  73,  à  Paris. 
1878— Hémar  i Honoré-Marie),  avenue  de  Paris,  46,  à  Saint-Denis  (Seine). 
■1S79 — Hémar  (Honoré-Jean),  grainier-horticulleur,  rue  de  la  Co^sonnerie,  3, 

à  Paris. 
1879 — Hémon  (Henri),  propriétaire  à  VilJiers-sur-Marne  (Seine-el-Oise). 
1879 — Henry,  tils  aine,  horticulteur,  rue  Saint-Lazare,  2,  h  Dijon  (Cùte-d'Or). 
■^^^9 — Houdart  (François),  jardinier  à  l'hospice  temporaire,  rue    de  Sèvres, 

42,  à  Paris. 
■•879 — Huard,  propriétaire,  rue  Chauveau-Lagarde,  6,  à  Paris. 
1879— Hugedé  (Pierre-Louis),  faubourg  Saint-Honoré,  8,  à  Paris. 


1879- Jamin,  membre  de  llnstilul,  rue  Soufflet,  24,  à  Paris. 

•1879 — Jarry  fJ.-F.),  propriétaire,  à  Saumiir  (Maine-et-Loire). 

1878  -  Jaux,  architecte  de  parcs  et  jardins,  roule  de  Paris,  à  Avallon  (Yonne). 

1878 — Jobort  (Armand),  jardinier-chef  à  l'asile  Fénelon,  à  Vaujours  (Seinc-et- 

Oise). 
18.8 — Joset    (Albert),   capitaine   au    \f>^   régiment  territorial  d'infanterie,  au 

château  de  la  Vieille-Ferlé,  par  la  Ferté-Léripièrc  (Yonne^. 
1878 — Junot  (Charles),  propriétaire,  rue  de  la  Faisanderie,   63,  à  Passy-Paris. 

L 

1878 — Lachaume  (Jules),  directeur  Ju  Jardin  d'Acclimatation  de  la  Havane 
(île  de  Cuba). 

1879 — Laisné  (Omer),  propriéiaire,  rue  de  1  Échiquier,  21,  à  Paris,  et  boule- 
vard du  4  septembre,  48,  à  Boulogne  (Seine). 

1878— Lajoie,  fabricant,  rue  Notre-Dame,  44,  à  Caen  (Calvados), 

1879— Lambert  (Mm-),  rue  de  la  Tour-des-Daracs,  4,  à  Paris,  elaudomaine  de 
Ferney-Voltaire  (Ain). 

1879— Langlade  (E.),  rue  Berlin-Poirée,  9,  à  Paris. 

1879- Leblanc  (Salvador-Adrien),  jardinier,  rue  Vavin,  37,  à  Paris. 

1879— Leblond,  fils,  fabricant  de  serres,  à  iMontraorency  (Seine  et- Oise). 

1878— tecœur  (Victor),  architecte-paysagiste,  rue  Montcssiiy,  2,  à  Paris. 

1878— Le  Gerriez,  aîné,  rue  Thénard,  4,  à  Paris. 

1878— Léguillier-Minel,  père,  cultivateur,  rue  de  la  Mairie,  32,  à  Deuil 
(Seine-et-Oise). 

1878— Léon-de-Saint-Jean,  propriétaire,  président  honoraire  de  l'Asso- 
ciation horticole  Lyonnaise,  à  Collonges-sur-Saône  (Rhône). 


IIEÇUS  EN  1878   ET  EN  1879.  13 

1878 — Lerosier  (Jean),  jardinier  au  Luxembourg,  rue  Garancicre,  4,  à  Paris. 
4879— Lescot  (André),  cuiUvateur,  rue  de  la  Liberté,  23,  à  Argenteuil{Seine- 

etOise). 
■1879— Levesque  (J.),    négociant,    place    de    la    Fontaine,    8,.  à  Cherbourg 

(Manche). 
1879 — Lichtenfelder,  serrurerie  artistique,  avenue  de  la  Grande-Armée,  45, 

à  Piiris. 
•1878— Lunaret  (Léon  de),  à  Montpellier  (Hérault). 

i818 — Maison  (Louis',  constructeur,  aux  Riccys  (Aube). 

1878 — Malaizé  (Charles),  propriétaire,  rue  des  Petites-Ecuries,  44,  à  Paris. 

1878— Mangin  (Eugène),  jardinier  chez  Mme  Despomraiers,  rue  Saint-Romain, 
4,  à  Paris. 

1878 — Mathian  fils,  ingénieur-constructeur,  rue  de  Sully,  54,  à  Lyon  (Rhône). 

1879 — Maume,  rocailleur,  rue  des  Balkans,  2,  à  Charonne-Paris. 

1879 — Mayou  (Eugène),  jardinier  chez  Mni=  Pia,  rue  de  Paris,  71,  à  Enghien- 
les-Bains  (Seine-et-Oise). 

1879— Métivier  (Narcisse-Gu-tave),  jardinier  chez  M.    Gallay,  rue  de  la  Ter- 
rasse, 9,  à  Bellevue  (Scine-et-Oise). 

1879 — Milinaire  (Auguste),  serrurerie,  rue  Polonceau,  lo,  à  Paris. 

1879 — Milinaire  (Clément),  serrurerie,  rue  Polonceau,  15,  à  Paris. 

1878 — Mirande,  entrepreneur  de  chaudronnerie,  rue  Trompette,   9.  à  Saint- 
Germain  en-Laye  (Seine-et-Oise). 

1878 — Mousel,  fils  (Mathias),  horticulteur  à  Sandweiler-lès-Luxembourg  (Grand 

duché  de  Luxembourg). 
1878 — Mulot  (Désiré-Alexis),  jardinier  chez  M.  Guiiiier,  à  Maisons-Laffille (Seinc- 
et-Uise), 

N 

1879— Niobey,  maire,  à  Bayeux  (Calvados). 

0 

1879 — Offrion  (Oscar),  chimiste,  rue  des  Fossés-Saint-Jacques,  19,  à  Paris. 
1878 — Olivier,  père  (Jean-Marie),  jardinier,  à  Dinan  (Côtes-du-Nord). 
1879— Olof-Nilson,  représentant  de  la  maison  J.  Linden,  rue /de  la  Paix,  5, 
à  Paris. 


1879 — Pean  (Armand),  architecte-paysagiste,  rue  Gérando,  20,  à  Paris. 

1879 — Pelletier  (E.),  fabricant   d'objets  spéciaux  pour  l'horticullure,  rue  de 

1.1  Banque,  20,  à  Paris. 
1878— Pertuzès,  horticulteur  à  Toulouse  (Haute-Garonne). 
1879-^Petit  (Eugène-Etienne),  quai  de  la  Tournelle,  37,  à  Paris. 
1879— Peujade  (le  docteur  Clysse),  à  Caylus  (Tarn-et-Garonnc). 
1879 — Photius  (le  frère),  directeur  de  l' Asile-école  Fénelon,à  Vaujours  ^Seine- 

et-Oise). 
1879— Pichoa,  jardinier  chez  M.  Blanc,  à  la  Ghapelle-en-Serval  (Oise). 


H  LISTE    DES   MEMBKES 

1878— Picoré  (Jean-Joseph),  arboriculteur,  faubourg  Sainte-Calherinc,  39  6ts, 

à  Nancy  (Meurthe-et  Moselle). 
^878 — Picot  (Alexandre),  jardinier  chez  M.  Bidos,   boulevard  de  l'Ouest,  85, 

au  Raincy  (Seine-et-Oise). 
■1878~Pissot  (Ferdinand),  propriétaire,  à  Vassy  (Haute-Marne). 
j^-jS — Plasse  (Ernest-Louis),  hydraulicien,  quai  Valmy,  3,  à  Paris. 
•18o9— Posth  ('Jules),  boulevard  Saint-Michel,  37,  à  Paris. 
4878 — Pottier  (Albert),  rue  Lai  lier,  4,  à  Paris. 

4878 — Poupat  (Pierre),  jardinier  chtz  M.  Coin,  à  Rully  (Saône-et-Loirc). 
1878 — Prunières  (Jean),  entrepreneur-rustiqueur,  à  Sannois  (Seine-ct-Oise). 

R 

1879 — Reveillac  (A.),  négociant,  avenue  des  Amandiers,  3,  à  Paris. 

1879 — Ridard  (Augustin),  jardinier  chez  M.  Sacher,  à  Bellevue  (Seinc-et-Oise). 

1879 — Rigault    (Ludovic),  jardinier   chez   M.    Bertrand,   à  la  (jueue-en-Brie 

(Seine-el-Oise). 
487,^ — Robat  (Albert),  propriétaire,   à   Rarécourt,  par  Clerraonl-en-Argonne 

(Meuse). 
1879— Robcis  (Gustave),  marchand  de  verres,  rue  du  Faubourg-Saint-Antoine, 

7o,  à  Paris. 
4879— Robert-Couturier,  jardinier-fleuriste,   rue  des   Calèches,  à  Chalou 

(Seine-et-Oi^ei. 
1878 — Robin  (Albert),  ingénieur  des  arts  et  manufactures,  place  d'Iéna,  3,  à 

Paris, 
1878— Rochereuil,  horticulteur,  à  Dinan  (Côtes-du-Nord). 
1878 — Roesler  (le  professeur  Léonard),   directeur  de  la  Station  physiologique 

de  Kloslcrneuburg  près  Vienne  (Autriche). 
1879 — Rouelle   (Auguste),  jardinier-fleuriste,  à   Fromenteau  par  Juvisy-sur 

Orge  (Seine-et-Oise). 
1879— Rouscel  (Julien),  champignonistc,  à  Argenteiiil  (Seine-ct-Oisc). 
1879  — Roux  (Paul),  jardinier  au  chAteau  de  Gouvieux  par  Chantilly  (Oise). 
d878— Rouxel  (Eugène),  jardinier  à  Dinan  (Côtes-du-ISord). 


4878 — Saint-Prix  (le  comte  Charles  de),  auchflteau  de  Trofunlcnion  par  Mor- 
laix  (Finistère). 

1879 — Salleron,  conseiller-général  de  l'Aisne,  Président  de  la  Société  d'Horti- 
culture de  Soissons,  à  Soissons  (Aisne). 

4878— Salmon,  fils  (Paul),  fabricant  de  loiJcs,  sacs,  etc.,  rue  Saint-Nicolas,  31, 
à  Nancy  (Meurthe-et-Moselle). 

4879 — Sigaut  (J.),  négociant,  chemin  des  Prêtres,  8,  à  Gentilly  (Seine). 

1878 — Simon  (Jacques),  jardinier  à  Ecancourt,  commune  de  Jouy-le-Moustier 
par  Triel  (Seine-et-Oise). 

4879 — Solaro  (Louis),  jardinier  chez  M.  Lcgendre,  à  Janville  (Eure-et-Loir). 

4879— Suireau,  fabricant  de  pompes,  rue  Neuve-Popincourt,  44,  à  Paris. 

T 

4S79— Tallué  (J.-B.),  jardinier  ehcz  M.  Victor  Beau,  à  Saint-Brice-sous-Forét 
(Seine-et-Oise). 


REÇUS   EN    187S   ET   EN    i879.  15 

4879— Ta-Mien,  marchand  de  porcelaine  et  de  thé  de  Chine,  avenue  d'Eylau, 

2o,  à  Paris. 
1879 — Thiéry,  fils  (Alexandre),  grainier-fleuriste,  quai  de  la  Mégisserie,  6,  à 

Paris. 
1879 — Thiriot,  fontes  d'ornement,  boulevard  Vollaire,  46,  à  Paris. 
1879— Tournay,  rue  des  Vignes,  28,  à  ^'ogcnt-sur-Marne  (Seine). 
1878 — Transon  (Aimable),  fabricant  de  coutellerie  et  d'instruments  horticoles, 

rue  Saint-Denis,  143,  à  Paris. 
1879 — Triboulard  (Louis),  entrepreneur  de  jardins,  rue  du  Levant,   24,  à 

Vincennes  (Seine). 
1879 — Troussé  (Baptiste),  jardinier-chef  chez  M.   le  duc  de  Montpensier,  au 

château  de  Piandan  (Puy-de-Dôme). 


1878— Van-Gorp  (A.),  boulevard  Voltaire,  3,  à  Paris. 

1878 — Van-Lennep  (Arnoud),  à  Hanpad,  Station  royale   près  d'Amsterdam 

(Pays-Bas). 
1879— Vauvel  (Léopold),  jardinier-chef  aux  pépinières  du  Muséum,  directeur 

du  Journal  de  Vuhjarisat-on  de  VHorticullure,  rue  de  Buffon,4o,  à  Paris. 
1878 — Villain,    marchand    de    couleurs,    vernis,    produits    chimiques,    rue 

Vitruve,  17,  à  Charonne-Paris. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1880. 

Concours  permanents. 

Médaille  Pellier pour  les  Pentstemon. 

PrixLaisné.  . pour  récompenser  l'aptitude  au  travail 

et  la  moralité  des  garçons  jardiniers. 

(V.  le  Jmirnal,  3*  série,  I,  p.  691). 

Concours  annuels. 

Médaille  Moynet pour  les  apports  les  plus  remarqua- 
bles, faits  pendant  l'année,  au 
Comité  de  Culture  potagère. 

Médaillé  du  Conseil  d'Administration^  pour  l'introduction  ou  roblention  de 
.  plantes  ornementales  méritantes. 

(V.  le  Journal,  %^  série,  XI,  1 877, 
p.  145). 


16       circulaire  et  programme  de  la  commission  d  enquete 

Circulaire  annonçant  l'envoi   d'un  Phogramme  pocr  l'iiNquête 
sur  les  effets  produits  pau  le  froid,  en  1879-1880. 

Paris,  29  février  4880. 

M 

La  Société  centrale  d'Horticulture  de  France  s'est  vivement 
émue  des  dégâts  causés  dans  les  cultures  par  la  rigueur  des  gelées 
qui  ont  fait  de  l'hiver  de  1879-1880  non  seulement  l'un  des  plus 
terribles,  mais  presque  certainement  le  plus  terrible  de  ceux  qui 
ont  encore  désolé  notre  pays.  Elle  a  pensé  que,  dans  l'intérêt  de 
l'horticulture  et  de  ceux  qui  la  pratiquent,  il  importait  de  cons- 
tater la  nature  et  l'étendue  de  ces  dégâts,  les  circonstances  dans 
lesquelles  ils  ont  été  produits,  enfin  les  pertes  de  toute  nature  qui 
en  ont  été  la  conséquence;  mais,  afin  de  parvenir  à  cette  consta- 
tation, il  fallait  réunir  un  grand  nombre  de  renseignements  dont 
la  comparaison  et  le  classement  permissent  ensuite  de  tracer  un 
tableau  d'ensemble  et  probablement  de  tirer  des  conclusions  géré- 
raies.  Pour  atteindre  ce  but,  elle  a  nommé  une  Commission  (I) 
qu'elle  a  chargée  de  rassembler  le  plus  possible  de  faits  et  d'obser- 
vations et,  à  cet  effet,  d'adresser  un  appel  direct  aux  Sociétés 
horticoles  des  départements,  à  tous  ceux  qu'elle  compte  comme 
ses  Membres,  ainsi  qu'à  divers  propriétaires  de  grands  établisse- 
ments d'horticulture. 

A  sa  première  réunion,  cette  Commission  a  été  d'avis  que  le? 
réponses  aux  demandes  qu'elle  se  proposait  d'adresser  seraient 
d'autant  plus  précises  et  comparables  qu'elles  porteraient  sur  des 
points  nettement  déterminés,  et  que  les  données  qui  s'y  trouve- 
raient réunies  seraient  rangées  d'après  un  ordre  méthodiquement 
établi.  Elle  a  cru  dès  lorsqu'elle  devait,  avant  tout,  rédiger  un 
programme  qui  serait  adressé  à  toutes  les  Sociétés  françaises 
d'Horticulture  et  à  toutes  les  personnes  dont  elle  espère  obtenir  le 
concours  pour  l'œuvre  dont  elle  est  chargée.  C'est  ce  programme 
qui  vous  est  adressé  aujourd'hui.  Il  importe  de  vous  faire  observer 

(1)  Cette  Commission  est  composée  de  MM.  Arnould-Biltard,  Prési- 
dent ;  Burelle,  Vice-Président;  Bergman  (Fréd.)  ;  Bcurdeley -,  Bonnet; 
Hérincq  ;  Jamin  (Perd.);  Keteleêr;  Laizier  ;  Margoltin  père;  Pissol  •, 
Prillieux;  Quiliou  ;  P.  Duchartre,  Secrétaire. 


SUR  LES  EFFETS  DU  FROID,  EN  f879-18S0.  17 

que  ce  n'est  pas  là  un  simple  questionnaire  auquel  il  s'agisse  de 
répondre  par  oui  ou  par  non,  mais  bien  le  relevé  des  points  sur 
lesquels  il  est  à  désirer  que  se  porte  votre  attention  et  autour  de 
chacun  desquels  il  est  bon  que  soient  groupés  les  renseignements 
que  vous  avez  recueillis.  C'est  par  conséquent  un  cadre  que  vous 
ê!es  prié  de  vouloir  bien  remplir  autant  que  cela  vous  sera  possi- 
ble. Pour  que  ces  renseignements  soient  absolument  positifs,  la 
Société  centrale  prie  ses  honorables  correspondants  d'attendre, 
avaut  de  les  lui  transmettre,  que  ie  retour  de  la  végétation  ait 
montré,  sans  doute  possible,  quelles  sont  les  espèces  et  les  parties 
de  végétaux  qui  ont  succombé  et  celles  qui  n'ont  été  que  plus  ou 
moins  atteintes.  Elle  pense  que  l'expérience  sera  complète  dans 
la  seconde  moitié  du  mois  de  mai,  et  elle  vous  prie  de  lui  trans- 
mettre, vers  cette  époque,  les  résultats  de  vos  observations,  en  les 
adressant  à  son  Secrétaire-général,  rue  de  Grenelle,  84,  à  Paris. 
La  Société  centra'e,  en  s'adressant  à  sesîœars  des  départements, 
espère  que  chacune  d'elles  voudra  bien  centraliser  les  données  qui 
pourront  lui  être  fournies,  et  rendre  ainsi  moins  difficile  le  travail 
d'ensemble  dont  elle  a  confié  l'exécution  à  sa  Commission  spé- 
ciale. Elle  leur  offre  par  avance  de  vifs  remerciements  pour  le 
précieux  concours  qu'elle  attend  d'elles  en  cette  circonstance 
importante. 

PROGKAMME    devant    servir    de     GOIDE    POUR    LES    RENSKIGNEMEISTS 
A  DONNER  SDR  LES  EFFETS  DO  FROID,  EN   1879-1880. 

Questions  générales. 

1 .  —  Quelles  ont  été  les  températures  les  plus  hautes  et  les  plus 
ba?ses,  dans  la  localité,  pendant  les  mois  de  décembre  1879  et 
janvier  1880.  État  du  ciel  pendant  les  gelées  (clair  ou  couvert). 
Durée  de  ces  températures. 

2.  —  Nature  du  sol  et  du  sous-sol  dans  lesquels  les  plantes 
étaient  cultivées.  Exposition  du  terrain;  son  altitude  (plaine, 
coteau,  montagne);  son  degré  d'humidité.  A  quelle  distance  se 
irouve-(-il  d'un  cours  d'eau  et  quelle  est  l'importance  de  ce  cours 
d'eau  ? 

3.  —  Indiquer  quelle  était  l'épaisseur  moyenne  de  la  neige, 
l'époque  à  laquelle  elle  est  tombée;  faire  connaître  si  la  terre 


1  8  PROGRAMME  DE  LA.  COMMISSION  d'eKQUÊTE 

était  gelée  avant  qu'elle  tombât,  quelle  a  été  son  influence  sur  le 
degré  de  congélation  du  sol.  Indiquer  la  profondeur  à  laquelle  la 
gelée  a  pénétré  dans  le  sol,  soit  en  l'absence  de  la  neige,  soit  pen- 
dant sa  présence. 

4.  —  Conditions  dans  lesquelles  s'est  opéré  le  dégel  incomplet 
qui  a  eu  lieu  au  commencement  du  mois  de  janvier  1880  (ciel 
clair  ou  couvert). 

5.  —  Quels  ont  été  les  effets  du  soleil  sur  les  plantes  atteintes 
par  la  gelée,  suivant  les  expositions? 

6.  —  Apprécier  aufsi  exactement  que  possible,  en  argent,  les 
pertes  occasionnées  par  la  gelée. 

Questions  spéciales. 
1"  Arbres,  arbustes  et  plantes  herbacées  d'agrément. 

1 .  ~  Faire  connaître  les  plantes  qui  ont  souffert  de  la  gelée 
et  le  degré  auquel  elles  en  ont  souffert. 

2.  —  Indiquer  l'âge  et  les  dimensions  des  arbres  et  arbustes 
atteints.  S'il  s'agit  de  jeunes  plants,  dire  par  quel  mode  de  multi- 
plication ils  ont  été  obtenus  (semis,  greffe,  bouture,  marcotte). 

3.  —  Quelles  altérations  a-t-on  remarquées  dans  l'intérieur  des 
tiges,  particulièrement  dans  celles  des  résineux  (Conifères)? 

4.  —  L'action  de  la  gelée  s'est-elle  fait  sentir  plus  vers  la  base 
ou  le  milieu  que  vers  la  cime? 

5.  —  A-t-on  remarqué  si  les  plantes  transplantées  à  l'automne 
ou  mises  en  jauge  avaient  souffert  plus  ou  moins  que  celles  qui 
étaient  restées  en  place  ? 

6.  —  La  gelée  a-t-elle  agi  de  manières  différentes  sur  les  végé- 
taux réunis  en  massif  et  sur  ceux  qui  étaient  isolés? 

7.  —  Les  arbres  et  arbustes  avaient-ils  été  élevés  dans  la  localité 
ou  provenaient-ils  de  localités  plus  ou  moins  éloignées?  Dans  ce 
dernier  cas,  donner  la  date  de  leur  importation. 

8.  —  A-!-on  remarqué  si  des  arbres  avaient  été  fendus  par  la 
gelée?  Dans  ce  cas,  indiquer  les  essences,  leur  âge,  leurs  dimen- 
sions, la  position  qu'ils  occupaient  et  l'orientation  des  fentes. 

9.  —  Faire  connaître  quels  ont  été  les  effets  de  la  gelée  sur  les 
arbres  en  forêt. 

10.  —  Quelles  sont  les  espèces  et  variétés  de  Rosiers  qui  ont  été 
le  plus  sérieusement  atteintes  et  comment  se  sont  comportés  les 


SDR  LES  EFFETS  DD  FROID,  EN  1879-1880.  19 

Églantiers,  soit  greffés,  soit  non  greff'es,  selon  les   espèces  et  * 
■varié lés  ? 

11.  —  Signaler  les  effets  de  la  gelée  sur  les  plantes  herbacées 
vivaces. 

2"  Arbres  fruitiers. 

1.  —  Citer  les  essences  qui  ont  le  plus  souffert:  Abricotiers, 
Cerisiers,  Pêchers  et  Brugnonniers,  Pruniers,  Poiriers,  Pommiers, 
Cognassiers,  Néfliers,  Mûriers,  Noyers,  Amandiers,  Groseilliers, 
Vignes.  —  Pour  chaque  essence,  indiquer  les  variétés  qui  ont  été 
atteintes  mortellement,  celles  pour  lesquelles  le  mal  a  été  plus  on 
moins  grand,  enfin  celles  qui  ont  été  épargnées. 

2.  —  Dire  si  les  arbres  en  plein  vent  ont  été  atteints  également, 
quelle  que  fût  leur  forme;  par  exemple,  si  ceux  en  pyramide  ou 
en  fuseau  ont  été  plus  épargnés  que  ceux  en  coatre-sspalier  ou  à 
haute  tige.  Indiquer  si  la  partie  de  l'arbre  regardant  tel  point  car- 
dinal a  plus  souffert  que  telle  autre  regardant  un  autre  point,  et 
enfin  si  le  tronc  a  moir.s  souffert  que  les  branches. 

3.  —  Pour  les  arbres  en  espalier  signaler  le  degré  de  mal  selon 
l'exposition  et  la  pente  du  terrain.  Dire  si  le  mal  a  été  plus  ou 
moins  grand  quand  les  murs  étaient  chaperonnés  que  dans  le  cas 
contraire;  eofia  si  la  partie  du  tronc  et  des  branches  qui  regarde 
le  mur  a  été  plus  ou  moins  atteinte  que  celle  eu  façade  qui  lui  est 
opposée,  et  si  l'enduit  du  mur  est  plus  ou  moins  altéré  par 
vétusté. 

4.  —  Les  boutons  à  fruit  ont-ils  parfois  échappé  au  désastre  et  y 
«-t-il  quelque  apparence  de  récolte  pour  1880  ? 

5.  —  A-t-on  remarqué  des  différences  entre  les  effets  éprouvés 
par  ks  arbres  selon  les  sujets  qui  avaient  reçu  la  greffe? 

6.  —  A-t-on  observé  que  la  gelée  eût  agi  de  manières  diffé- 
rentes ou  à  des  degrés  inégaux  sur  les  bourgeons  ou  boutons,  sot 
à  bois,  soit  à  fruit? 

3°  Plantes  potagères. 

1.  —  Quels  dégâts  a  éprouves  la  culture  potagère,  soit  pour  les 
plantes  restées  en  pleine  terre  sans  abri,  soit  pour  celles  qui 
étaient  protégées  par  des  abris  (cloches,  châssis,  paillassons)  ou 
qui  étaient  cultivées  sur  couche  ? 

2.  —  A  quel  moment  les  dégâts  sont-ils  devenus  manifestes? 


20  COMPTE  RENDU 

3.  —  Les  plants  d'hiver  onl-ils  souffert  et  à  quel  deg;é? 

4.  —  Y  a-l-il  dfs  plantes  potagères  qui  aient  résisté  sans  cou- 
verture, et  dans  quelle  proportion? 

5.  —  A  quelle  exposition    les  dégâts   ont-ils    été  les  plus 
s'^rieux  ? 

6.  —  L3S  graines  en  terre  ont-elles  souffert? 


Compte  rendl"  des   travaux  de  la   Société  centrale 
d'Hoeticilture  de  Frange,  en  1879; 

I^ai  M.  P.  DrciiARTRE. 

Messieurs, 

Il  y  a  vingt-cinq  années  révolues  qu'une  fusion  opérée  entre  la 
Société  impériale  d'Horticulture  de  Paris  et  la  Société  nationale 
d'Horticulture  de  la  Seine  a  donné  nai.-sance  à  la  grande  associa- 
tion horticole  qui  s'appelle  aujourd'hui  la  Société  centrale  d'Hor- 
ticulture de  France.  Il  pourrait  être  intéressant  de  suivre  cette 
association  pendant  cette  période  d'un  quart  de  siècle,  pour  ré- 
sumer les  travaux  qui  se  sont  effectués  dans  son  sein  ou  sous 
son  impulsion  et  en  déJuire  l'expression  de  l'influence  qu'elle  a 
exercée  sur  l'ensemble  de  l'horticulture  française,  pour  tâcher  de 
reconnaître  en  même  temps  si,  par  ses  cçnseils  et  ses  exemples, 
elle  est  parvenue  à  développer  dans  notre  pays  l'amour  des 
plantes  et  de  leur  culture  au  point  que,  sous  ce  rapport,  nous 
n'ayons  plus  à  porter  envie  à  nos  voisins;  mais  ce  serait  là  une 
œuvre  ardue  et  assez  longue  pour  ne  pouvoir  être  comprise  entre 
les  limites  forcément  étroites  d'un  Compte  rendu  annuel.  D'ail- 
leurs les  éléments  de  ce  travail  considérable  sont  consignés  avec 
les  développements  convenables  dans  deux  ordres  de  documents 
qui  occupent  une  place  importante  dans  notre  Journal,  et  dont 
les  uns  présentent  le  tableau  détaillé  de  toutes  les  Expositions 
tenues  jusqu'à  ce  jour  par  notre  Société,  tandis  que  les  autres  in- 
diquent et  classent  méthodiquement  les  écijts  de  tout  ordre  qui 
eut  fourni  la  matière  des  vingt-cinq  volumes  dont  se  compose 
a  îluellement  la  collection  de  cette  publication.  Je  crois  donc  de- 
voir me  borner  ici  à  considérer  un  seul  côté  de  cet  historique 


DBS  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ,  EN  I&T9.  21 

complexe,  et  à  rappeler  quel  a  été  le  point  de  départ  de  notre 
Sociéié,  quant  à  sa  composition,  pour  le  comparer  à  l'état  dans 
lequel  elle  se  trouve  en  ce  moment  et  pour  rechercher  les  consé- 
quences qui  peuvent  découler  de  cette  comparaison. 

Les  relevés  consignés  dans  le  premier  volume  du  Journal  qui 
indiquent  le  nombre  des  Membres  de  toutes  les  catégories  dont 
étaient  composées  les  deux  Sociétés  d'Horticulture  existant  à 
Paris,  à  la  date  du  T' janvier  1835,  ne  distinguent  malheureuse- 
ment pas  ceux  qui  appartenaient  à  l'une  et  à  l'autre;  ils  uous 
apprennent  seulement  que  la  Société  d'Horticulture  de  Paris,  dont 
les  fondateurs  avaient  tenu  leur  première  réunion  le  \  1  juin  Î827, 
n'était  plus  représentée,  à  la  fin  de  1854,  que  par43desMembrt8 
qu'elle  avait  reçus  jusqu'à  la  fin  de  l'année  1840.  — C'est  en 
1841  que  fut  fondée  la  seconde  Société  à  laquelle,  après  diverses 
appellations  successives,  resta  définitivement  le  nom  de  Société 
nationale  d'Horticulture  de  la  Seine  et,  à  partir  de  cette  date,  les 
listes  des  nouvelles  admissions  prononcées  chaque  année  confon- 
dent en  une  seule  série  celles  qui  appartenaient  à  l'une  et  à  l'autre 
des  deux  Sociétés  horticoles  parisiennes.  Ce  document  nous  laisse 
donc  ignorer  quels  éléments  de  force  et  de  richesse  chacune 
d'elles  vint  apporter  à  l'association  issue  de  leur  fusion  ;  nous  sa- 
vons cependant  que  la  plus  jeune  des  deux  avait  rapidement  dé- 
passé son  aînée,  et  que  c'est  elle  qui  contribua  le  plus  puissam- 
ment à  étendre  la  première  liste  commune. 

Quoi  qu'il  en  soit  à  cet  égard,  dès  le  premier  jour  de  son  exis- 
tence, le  l®""  janvier  1855,  la  Société  fusionnée  ne  comptait  pas 
moins  de  M  45  Membres  titulaires,  168  Dames  patronnesses,  30 
Membres  honoraires  et  70  Membres  correspondants.  Elle  entrait 
ainsi  dans  la  carrière  avec  la  somme  considérable  de  connaissances, 
d'activité,  de  ressources  en  tout  genre  que  créait  pour  elle  le 
nombre,  alors  sans  précédent  parmi  nos  associations  libres,  de 
1413  collaborateurs.  Mais  tout  élevé  qu'il  fût,  ce  nombre  ne  fut 
qu'un  simple  point  de  départ  qui  bientôt  fut  laissé  fortement  en 
arrière.  En  effet,  dès  les  premiers  instants  de  son  existence,  la 
Société  fusionnée  arrêta  le  plan  d'un  Exposition  horticole  univer- 
selle, dont  la  durée  devait  égaler  celle  de  la  belle  saison.  Ce 
projet  hardi  fut  mis  à  exécution  avec  un  plein  succès  *  sur  une 


i%  COMPTE  RENDU 

vaste  portion  des  Champs-Elysées  alors  encore  non  convertis  en 
un  parc  permanent,  en  face  du  Palais  de  l'Industrie  qui  abritait, 
cette  même  année,  une  Exposition  industrielle,  elle  créa  un 
grand  et  beau  jardin  pourvu  de  serres  et  abris  de  toute  sorte,  dans 
lequel  les  produits  les  plus  variés  de  l'horticulture,  apportés  par 
555  exposants,  se  succédèrent  sans  interruption  pendant  cinq 
mois,  et  où  l'on  ne  compta  pas  moins  de  Sot)  000  entrées  payées. 
L'attrait  que  ne  pouvait  manquer  d'exercer  un  pareil  but  de  pro- 
menade en  même  temps  que  d'iostruction,  peut-être  aussi  le  fait 
même  de  la  formation  d'une  Société  rajeunie,  amenèrent  sans 
retard  une  énorme  extension  des  cadres  sociaux,  et  le  nombre 
des  Membres  titulaires  ainsi  que  des  Dames  patronnesses  qui  vin- 
rent y  figurer,  pour  la  première  fois,  dans  le  cours  de  l'année  1855, 
s'éleva  au  chiffre  inespéré  de  594. 

C'était  donc  avec  les  ressources  importantes  qui  résultaient  pour 
elle  des  cotisations  payées  par  un  peu  plus  de  2000  Membres  que 
la  Société  devait  aborder  l'année  1856;  et  cependant  la  liste  gé- 
nérale publiée  cette  même  année  ne  donne  à  cet  égard  qu'un 
chiffre  notablement  inférieur,  puisqu'il  n'est  que  de  1750.  C'est 
que,  l'Exposition  terminée,  beaucoup  de  personnes  qui  n'avaient 
vu  dans  leur  admission  comme  Membres  de  la  Société  qu'un 
moyen  économique  de  jouir,  pendant  éinq  mois  entiers,  d'une 
charmante  promenade  fréquentée  surtout  par  le  monde  élégant, 
s'étaient  empressées  de  se  retirer  aussitôt  que  cette  promenade 
leur  avait  manqué;  c'est,  en  outre,  que  dès  cet  instant,  commen- 
çait à  s'exercer  cette  versatiliié  de  goiits  et  d'humeur  qu'on  repro- 
che, non  sans  motifs  peut-être,  à  notre  nation  el  dont  les  (  ffels  sont 
tels  que,  dès  1857,  elle  ne  comptait  plus  que  1719  Membres  payant 
la  cotisation  et  qu'aujourd'hui  même,  après  avoir  admis,  en  mo- 
yenne, de  150  à  200  nouveaux  Membres  par  année,  de  18c9 
jusqu'à  ce  jour,  elle  se  trouve  à  fort  peu  près  au  niveau  qu'elle 
avait  atteint  à  cette  date  éloignée.  Si  nous  consultons  en  effet  la 
dernière  liste  générale  qui  ait  été  publiée  et  qui  se  rapporte  au 
commencement  de  l'année  1878,  nous  y  relèverons  les  noms  de 
«568  Membres  titulaires  et  de  73  Dames  patronnesses,  d'où  nous 
voyons  que  le  nombre  des  cotisations  qui  constituent  la  partie 
fondamentale  du  bulget  de  notre  association  était  de  16i1   au 


DE5  TRAVAUX   DE    LA  SOCIÉTÉ,  EN  1879.  23 

commencement  de  l'annéri  1878.  Ce  chiffre  est  saus  doute  consi- 
dérable, mais  de  combien  ne  serait-il  pas  dépassé  si  une  foule 
d'amateurs  et  de  jardiniers,  qui  portent  néanmoins  un  vif  intérêt 
aux  choses  de  l'horticulture,  n'avaient  fait  de  leur  admission 
parmi  nous  l'objet  d'un  simple  caprice  fugitif? 

Il  serait  cependant  inexact  d'attribuer  à  un  seul  motif  le  ré- 
sultat assez  étrange  que  je  viens  de  constater,  car  il  est  en  réalité 
Tefiet  de  causes  diverses,  dont  quelques-unes  méritent  d'être  si- 
gnalées. 

El  d'abord,  après  dix  années  d'intervalle,  notre  Société  ressent 
encore  le  contre-coup  de  nos  désastres  de  1870-1871.  A  cette 
époque,  de  lamentable  mémoire,  la  crainte  pour  le  présent,  la  dé- 
fiance pour  l'avenir  étaient  devenues  presque  générales.  Dans  cette 
disposition  des  esprits^  ce  n'était  pas  seulement  pour  la  prospérité 
de  hotre  association,  mais  pour  son  existence. même  qu'il  y  avait 
lieu  de  s'alarmer.  Aussi  nos  pertes  furent-elles  alors  effrayantes, 
et  si  beaucoup  ont  été  plus  tard  réparées,  beaucoup  aussi  sont 
restées  définitives.  Une  autre  cause  de  pertes  annuelles  tient  à 
l'instabilité  de  la  position  qu'occupent  un  grand  nombre  de  nos 
collègues  praticiens.  Au  moment  où  ils  abordent  une  position 
dans  laquelle  ils  peuvent  espérer  que  leur  avenir  est  désormais 
assuré,  leur  amour  de  l'art  éminemment  utile  qu'ils  professent, 
leur  vif  désir  d'ajouter  à  leur  instruction  et  de  concourir  à  l'œuvre 
commune  les  amènent  en  général  à  nous  -,  mais  combien  de  fo'.s 
les  voit-on  nous  retirer  bientôt  leur  utile  concours  sous  l'empire 
d'un  changement  fâcheux  de  circonstances  auquel  ils  n'ont  pu 
échapper!  Il  n'est  pas  jusqu'à  noire  règlement  social  qui,  surtout 
dès  cette  année,  ne  vienne  mettre  un  sérieux  obstacle  à  l'accrois- 
sement numérique  de  notre  association.  En  effet,  le  second  para- 
graphe de  l'article  4  porte  que  «  tout  Membre  titulaire,  qui  a  fait 
»  partie  de  la  Société  pendant  vingt-cinq  années  consécutives, 
»  devient  de  droit  Membre  honoraire,  sur  sa  demande  écrite  et 
a  adressée  à  M.  le  Président  ».  D'un  autre  côté,  l'article  3  des 
statuts  affranchit  les  Membres  honoraires  du  paiement  de  notre 
modeste  cotisation  sociale.  La  Société  centrale  d'Horticulture 
comptant  aujourd'hui  25  années  révolues  d'existence,  les  Membres 
qui  lui  ont  appartenu  dès  l'époque  de  la  fusion,  et  ils  sont  ea 


24  COMPTE  RENDD 

grand  nombre,  ont  tous  droit  à  devenir  honoraires  et  leur  pas- 
sage parfaitement  légitime  à  l'honorariat  anéantit  immédiatement 
pour  notre  caisse  une  partie  importante  de  ses  ressources.  Déjà 
20  d'entre  eux  ont  usé  de  ce  droit,  en  1879,  et  il  est  certain  que 
ceux  qui  suivront  leur  exemple  seront,  dès  cet  instant,  de  plus  en 
plus  nombreux,  d'année  en  année.  Heureusement  quelquep-uns 
de  nos  collègues,  inspirés  par  un  dévouement  sans  bornes  à  notre 
Société,  ont  eu  la  généreuse  pensée  de  marquer  leur  passage  à 
l'honorariat  par  le  don  d'une  rente  perpétuelle  équivalente  au 
taux  de  la  cotisation  dont  ils  n'étaient  plus  débiteurs  dès  cet  ins- 
tant; puisse  leur  noble  exemple  trouver  de  nombreux  imitateurs! 

Enfin,  Messieur.', comme  toutes  les  réunions  humaines,  notre  So- 
ciété est  sans  cesse  en  butte  aux  coupsde  la  mori  ,et  son  étendue  même 
explique  les  nombreuses  et  cruelles  lacunes  qu'elle  voit,  chaque 
année,  se  former  ajnsi  dans  ses  rangs.  L'année  qui  vient  de'linir 
ne  lui  a  pas  été  moins  funeste  que  la  plupart  de  celles  qui  l'avaient 
précédée,  et  trente-sept  de  ses  Membres  lui  ont  été  ravis  dans  ce 
.:ourt  esp? ce  de  temps.  Le  Joirnul  a  déjà  signalé  ces  trop  nom- 
breuses pertes  et  il  conserve  l'expression  des  vifs  regrets  qu'elles 
nous  causent  à  tous  ;  mais  il  est  juste  qu'elles  soient  encore  rap- 
pelées dais  ce  Compte  rendu  où  doit  rester  la  trace  de  tout  ce 
qui  a  marqué,  en  mal  comme  en  bien,  le  cours  de  Tannée  à 
laquelle  il  se  rapporte. 

La  liste  des  collègues  qui  ont  été  enlevés  à  notre  affection,  pen- 
dant Tannée  \  879,  comprend  deux  Dames  patronnesses.  Mesdames 
Bartholoni,  Edmond-Hubert;  un  Membre  honoraire,  M.  Baltet,  ^ 
père,  de  Troyes,  arboriculteur  justement  renommé,  dont  le  nom  a 
conservé  tout  son  éclat  en  passant  à  ses  fils  ;  et  les  trente-quatre 
Membres  titulaires  dont  voici  les  noms  :  MM.  Armet  de  l'Isle,  con- 
seiller à  la  Cour  d'^pp^l;  Armet  de  l'Isle,  manufacturier  ;  comt»; 
A'exandre  Bianicki  ;  Boucicaut  (Aristide),  chef  de  l'une  des  plus 
irri portantes  maisons  de  commerce  de  Paris,  que  son  goût  pour 
l'horticulture  avait  amené  à  faire  établir  des  cultures  d'une  grande 
importance  sur  sa  propriété  de  Chamarande;  Chaperon  (Paul- 
Romain)  ;  comte  de  Clocheville;  Corriol,  chimiste  instruit,  con- 
verti à  Tari  hoiticole  vers  la  fin  de  sa  carrière  et  dont  M.  Michelin 
nous  a  retracé  dernièrement  la  vie  trèi-bien  remplie  ;  Dorvault,  à 


DES  TRAVAUX  DE    LA   S3CIÉTÉ,  EN    18J9.  23 

qui  a  été  confiée,  pendant  une  longue  série  d'années,  la  direction 
de  la  pharmacie  centrale,  à  Paris  ;  Drappier  ;  Ducelj  grand  induâ- 
triel  bien  connu;  DufFour  (Ednaond),  amateur  distingué  d'horticul- 
ture, à  Beziers;  Dupont  (Achille);  Fontaine  (Jean-Pierre);  Fournier 
(Eug<^.ne-Charles),  jardinier  de  talent,  qui  avait  dirigé  ptndaat 
longtemps  les  importantes  cultures  du  château  de  Roquencourt, 
près  Versailles;  Gervais  (Antoine),  à  qui  ses  appareils  de  chaufF^ge 
pour  serres  avaient  valu  une  grande  et  légitime  réputation;  Gil- 
lion  ;  Grisel  (Pierre)  ;  Guenot  (Auguste-Benjamin),  qui  avait  rem- 
pli, pendant  plusieurs  années,  avec  autant  de  zèle  que  de  compé- 
tence, les  fonctions  de  Secrétaire  de  la  Société  ;  Houssart 
(Jean-Baptiste),  jardinier;  Jolly  (Prosper)  ;  Jouin  (Léopold),  de 
Juvisy;  Laisné,  qui  pendant  longtemps  avait  été  placé  comme 
Président  à  la  îêlede  la  Société  d'Horticulture d'Avranches;  Lsjol- 
lioi  (Frédéric),  amateur  zélé  d'arboriculture;  Lécuyer  &îné,  pro- 
priétaire; Le  Collin  (Nicolas),  jardinier-chef  au  palais  de  Gora- 
piègne;  comte  Le  Bourgeois  du  Cherray  ;  Levillain  (Eugène); 
Mory  père;  Pellier  (Alf.),  grand  industriel,  qu',  en  fondant  par  tes- 
tament un  prix  à  perpétuité,  pour  le  perfectionnement  des  Pen- 
tstemon^  a  donné  une  preuve  non  équivoque  de  son  amour  pour  \es 
belles  plantes  ;  duc  de  Périgord;  Poisson  (Loui£-3Iarie)  ;  Rouillot 
(J.-P.  Edouard)  ;  Mme  Sleiner-Pfersdorff,  veuve  d'un  bort  culteur 
qui  a  obtenu  de  nombreux  succès  dans  nos  Expositions,  grâce  à 
ses  magnifiques  collections  de  plantes  grasses;  Vuitry,père,  qui, à 
la  date  île  plusieurs  années,  a  consigné  dans  plusieurs  articles 
instructifs  insérés  au  Journal  les  résultats  de  ses  observations, 
notamment  sur  les  Pommes  de  terre. 

Vous  le  voyez,  Messieurs,  nos  pertes,  en  1879,  ont  été  aussi  nom- 
breuses que  cruelles  ;  pour  en  afTaiblir  l'eflfetil  aurait  fallu  que  de 
nombreu  ses  admissions  fussent  prononcées  pendant  le  rnèmeespace 
de  temps;  mais,  sous  ce  rapport, l'année  qui  vient  de  finir  n'a  été 
que  médiocrement  satisfaisante,  et  le  nombre  des  amateurs  ou 
horticulteurs  qui  sont  venus  nous  apporter  leur  précieux  concours 
n'a.étéque  de  cent  cinq,  inférieur  par  conséquent  à  la  moyenne 
des  vicg!;  dernières  années  qu'un  calcul  fort  simple  élève  à  envi- 
ron cent  trente.  Espérons  que  ce  sera  là  un  fait  isolé,  propre  à  une 
année  qui  a  été  funeste  à  toutes  les  branches  de  la  culture,  et  que 


26  COMPTE  RENDU 

nous  verrons  bientôt  l'afflaence  de  nouveaux  collègues  redevenir 
au  moins  égale  à  ce  qu'elle  a  été  dans  presque  toutes  les  années  an- 
térieures. Toutefois  ne  nous  berçons  pas  de  trop  riantes  illusions, 
à  cet  égard  ;  la  marche  actuelle  de  l'horticulture  ne  semble  pas 
très-favorable  à  l'existence  d'une  grande  Société  centrale,  assez 
nombreuse  pour  devoir  être  regardée  comme  représentant  bien 
réellement  l'art  horticole  en  France,  possédant  par  cela  même  des 
ressources  suffisantes  pour  être  à  même  d'entreprendre  sans  diffi- 
culté toutes  les  œuvres  qui  doivent  servir  au  progrès  de  cet  art. 
Pour  toutes  les  entreprises  humaines,  l'union  fait  la  force  ;  on 
dirait  qu'aujourd'hui  ,  au  contraire ,  l'horiiculture  française 
cherche  la  sienne  dans  une  division  poussée  presque  à  ses  limites, 
tant  ceux  qui  l'aiment  ou  qui  s'y  adonnent  s'empressent  d'en 
fractionner  de  plus  en  plus  les  élément'-,  les  ressources  et  par  suite 
les  moyens  d'action.  A  cet  égard,  il  est  un  terme  que  la  piudence 
conseille  de  ne  pas  ciépisser,  et  on  peut  craindre  qu'il  ne  l'ait  été 
déjà,  dans  quelques  circonstances. 

Travaux  de  la  Société. — Les  travauxdela  Société  centrale  d'Hor- 
ticulture ont  repris,  peudantl'année  1 879,  leur  généralité  à  laquelle 
l'Exposition  universelle  avait  apporté,  en  IS78,  une  importante 
restriction; leur  ensemble  a  dès  lors  compris  une  partie  extérieure 
et  une  partie  intérieure.  La  première  a  consisté  en  une  grande 
Exposition  générale  des  produits  de  THoriiculture  et  des  Industries 
annexes;  l^a  dernière  a  embrassé  l'ensemble  des  travaux  accomplis 
par  la  Société  dans  ses  séances  bi-hebdomadaires,  par  les  Comités 
dans  leurs  réunions  réglementaires,  par  les  Commissions  chargées 
de  missions  spéciales,  enfin  la  publication  du  Jnwmal. 

Exposition  de  1879.  —  L'Exposition  de  1879  a  eu  lieu,  comme 
la  plupart  de  celles  qui  Tont  |5récédée,  dans  la  nef  du  Palais  de 
l'Industrie.  On  avait  par  avance  conçu  louchant  sa  réussite  quel- 
ques craintes  basées  sur  l'épuisement  que  la  grande  exhibition  de 
1878  pouvait  avoir  causé  à  diverses  cultures;  mais,  giàce  à  l'acti- 
vité infatigable  de  nos  horticulteurs  et  aux  richesses  de  tout  genre 
réunies  dans  leurs  établissements,  ces  craintes  ne  se  sont  nulle- 
ment réalisées,  et  la  Société  centrale  a  pu  enregistrer  un  nouveau 
succès.  Je  n'ai  pas  à  revenir  ici  sur  cette  grande  et  brillante  ma- 
nifestation de  l'Horticulture  française,  le  Compte  rendu  circon- 


DES  TRAYACX  DE  L\  SOCIÉTÉ,  EN  4879-  27 

stancié  en  ayant  été  à(^jà  j^résenté,  par  M.  P.  Dachartre  pour  la 
partie  horticole  {Journ.,  p.  4i0-469),  par  M.  Hanoteau  pour  la 
partie  industrielle  (p.  470-476)  ;  il  mé  suffit  donc  de  l'avoir  rap- 
pelée au  souvenir  de  ceux  qui  en  ont  admiré  la  splendeur. 

Séances  de  la  Société  et  des  Comités.  —  Le»  séances  de  la  So- 
ciété ont  eu  lieu  avec  leur  régularité  habituelle,  les  second  et  qua- 
trième jeudis  de  chaque  mois.  Les  procès-verbaux  imprimés  dans 
le  Journal  en  ont  donné  un  tableau  filèle;  par  là  ceux  de  nos  col- 
lègues à  qui  leur  éloignement  de  Paris  ne  permet  pas  de  s'y  rendre 
ont  pu  reconnaître  le  nombre  et  la  variété  des  objets  qui  y  ont  été 
présentés  pendant  presque  toute  l'année,  l'intérêt  des  observations 
que  ces  objets  ont  inspirées  à  MM.  les  Présidents  ou  Secrétaires  des 
quatre  Comités,  enfin  l'importance  de  diverses  communications 
verbales  qui  y  ont  été  faites  et  de  quelques  discussions  destinées  à 
élucider  divers  points  du  domaine  horticole. 

Quant  aux  Comités,  ils  ont  procédé  avec  autant  d'attention  que 
de  compétence  à  l'examen  des  objets  de  toute  sorte  dont  les  séances 
publiques  avaient  amené  le  dépôt  sur  le  bureau  ;  ils  se  sont  même 
livrés,  dans  certains  cas,  à  l'étude  de  questions  qui  rentraient  dans 
leur  spécialité.  Les  résultats  de  tous  ces  travaux  vous  ont  été  ex- 
posés dans  quatre  Comptes  rendus  rédigés,  conformément  aux 
prescriptions  du  Règlement,  par  MM.  les  Secrétaires  de  ces  Go- 
mités,  c'est-à-dire  par  M.  Siroy  pour  la  culture  potagère  (p.  1 13), 
par  M.  Michelin  pour  l'arboriculture, (p.  181),  par  M.  E.  Delà- 
marre  pour  la  Floriculture  (p.  266),  par  M.  Borel  pour  les  arts  et 
industries  horticoles  (p.  .'^07);  ce  dernier  avait  réuni  dans  le  sien 
les  années  1877  et  1878. 

Ccmmissions.  —  De  nombreuses  Commissions  ont  été  chargées, 
pendant  l'année  1879,  de  porttr  un  jugement  motivé  sur  dés  ou- 
vrages dont  il  avait  été  fait  hommage  à  la  Société,  sur  des  cul- 
tures de  genres  fort  divers,  sur  des  outils  ou  des  appareils  destinés 
à  des  usages  horticoles.  La  plupart  d'entre  elles  vous  ont  exposé 
les  résultats  de  l'examen  auquel  elles  se  sont  livrées  dans  des  Rap- 
ports dont  vous  avez  entendu  la  lecture  avec  intérêt  et  qui  ont 
fourni  l'un  des  éléments  les  plus  importants  de  notre  publication 
mensuelle.  La  plupart  y  ont  déjà  trouvé  place;  deux  seulement 
sont  encore  manuscrits  et  ne  tarderont  oas  à  être  mis  sous  vos 


2i  COMPTE    RENDU 

yeux.  L'énumération  de  ces  intéressants  documents,  au  nombre 
de  28,  va  trouver  sa  place  dans  le  relevé  détaillé  des  nombreux 
articles  que  réunit  le  dernier  volume  du  Journal. 

Journal.  —  Depuis  l'année  1 855,  date  de  sa  création,  le  Journal 
de  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  France  a  donné  25  vo- 
lumes in-8°  qui  forment  deux  séries  de  douze  chacune,  et  dont  le 
dernier,  publié  eu  1879,  commence  une  3^  série.  Celui-ci,  par 
suite  de  l'abondance  des  matières  qui  devaient  y  trouver  place,  a 
subi  un  agrandissement  notable  de  son  cadre  habituel,  et  ne  com- 
prend pas  moins  de  8.8  pegei,  ou  oO  feuilles  et  demie.  A  ce  su- 
jet, il  n'est  peut-être  pas  hors  de  propos  de  rappeler  que,  selon 
l'article  40  du  Règlement,  le  Recueil  de  la  Société  «  comprend 
ordinairement  de  32  à  64  pages,  »  par  cahier  mensuel.  Aussi  les  ' 
volumes  qui  en  ont  é(é  publiés  dans  les  années  qui  ont  suivi  la 
fusion  étaient-ils  loin  de  l'étendue  que  l'usage,  surtout  l'abon- 
dance des  natériaux  admis  à  l'impression  par  la  Commission  de 
Rédaction  donnent  à  ceux  qui  paraissent  maintenant. 

La  division  des  matières  est  restée,  celte  année,  telle  que  l'expé- 
rience l'a  lait  admettre  depuis  une  longue  série  d'années.  Elle 
amène,  dans  chaque  cahier  mensuel,  deux  parties  distinctes  : 
Tune  comprend  les  procès-verbaux  des  séances,  leurs  appendices 
nécessaires  (Listes  des  nominations  et  Bulletin  bibliographique 
bi-mensuel)  et  les  écrits  de  toute  sorte  qui  émanent  des  Membres 
de  la  Société  ou  qui  lui  ont  été  présentés;  l'autre,  intitulée ^eywe 
bibliogra[jhique,  se  compose  d'analyses  ou  d'extraits  de  publica- 
tions l'iançaises  ou  étrangères.  Celle-ci,  étant  nécessairement 
suboi donnée  à  la  première,  ne  forme  que  le  compléiemenl  de 
chaque  cahier;  aussi  son  étendue  est-elle  toujours  en  raison  in- 
verse de  celle  de  la  première.  En  1819,  les  écrits  dus  à  des  Mero- 
bes  de  la  Société  ayant  été  nombreux  et  importants,  la  Revue  bi- 
bliographique est  restée  par  cela  même  très  réduite;  néanmoins 
elle  a  pu  faire  conn  ître  aux  lecteurs  du  Jowmal  un  assez  grand 
nombre  de  plantes  récemment  introduites  en  Europe  dont  la  des- 
cription et  le  plus  souvent  une  figure  venaient  de  paraître  dans 
des  recueils  étrangers,  principalement  anglais  ou  allemands. 

Les  articles  publiés  dans  le  volume  pour  1879  du  Journal  de 
la  Société  centrale  d'Horticulture  de  France  se  rapportent  comme 


DES    TRAVAUX   DE   LA.    SOCIÉTÉ,     EN    1879.  21^ 

toujours  aux  quatre  catégories  suivantes  :  hL'îttres;  2o  Notes 
et  mémoires ,  c'esl-à-dire  écrits  originaux  ;  3°  Rapports  ; 
4°  Commîtes  rendus  d'Expositions. 

1»  Lettres.  —  Trois  seulement,  parmi  toutes  celles  que  le  Se- 
crétariat a  reçues  pendant  l'année  1879,  ont  été  jugées  par  la 
Commission  de  Rédaction  dignes  d'être  publiées  en  entier 
dans  le  Journal  ;  les  autres  ont  été  en  général  analysées  ou  repro- 
duites par  extrait  dans  les  procèi-verbaux  des  séances.  Les  trois  qui 
ont  été  publiées  en  entier  traitent  de  sujets  d'un  grand  intérêt 
horticole.  Dans  l'une  (p.  5M),  notre  collègue,  M.  Ed.  André,  le 
rédacteur  bien  connu  de  l'Illustration  horticole,  décii»,  selon  les 
indications  que  lui  a  fournies  un  amaîeur  distingué,  M.  le  comte 
du  Bjysson,  la  marche  à  suivre  dans  la  préparation  du  sulfure 
de  calcium,  dont  la  solution  est  appelée  vulgairement  Eau  de 
Gri<on,  et  peut  rendre  de  grands  services  contre  l'Oïdium  de  la 
Vigne  ou  le  Blanc  du  Pêcher.  Dans  la  seconde  (p.  695),  M.  Blavet, 
Président  de  la  Société  d'Horticulture  d'Éampes,  communique  un 
tableau  d'analyses  des  graines  de  nos  principales  Légumineuses 
alimentaires,  afin  de  faire  ressortir  la  proportion  exceptionnelle- 
ment élevée  de  matières  azotées  et  surtout  grasses  qui  distingue 
celles  du  Soja  hispida.  Enfin  dans  la  troisième  (p.  763),  M.  Py- 
naeit,  professeur  à  l'École  d'Horticulture  de  l'État,  à  Gand,  nous 
apprend  que  les  tuyaux  en  zinc  pour  les  thermosiphons,  dont  les 
constructeurs  français  se  refusent  à  admettre  l'emploi,  existent 
dans  beaucoup  de  serres,  chez  les  horticulteurs  belges  qui  les  es- 
timent pour  leur  prix  peu  élevé. 

2o  Notes  et  mémoires.  —  Rendre  publiquement  hommage  au 
mérite  des  collègues  que  la  mort  nous  a  enlevés,  faire  connaître 
les  détails  de  leur  existence  et  rappeler  les  qualités  par  lesquelles 
ils  se  distinguaient,  c'est  un  pieux  devoir  auquel  notre  Société 
n'a  j  imais  failli  ;  en  son  nom,  M.  Ch.  Joly  a  redit  dans  l'une  de 
no3  séances  (p.  246),  L'allocution  émue  qu'il  avait  prononcée,  peu 
de  jours  auparavant,  aux  obsèques  du  regretté  M.  Guenot,  et 
M.  Wiche'in  a  raconté  (p.  699)  la  vie  d'abord  toute  scientifique, 
plus  tard  vouée  à  l'horticulture  de  l'excellent  et  vénérable 
M.  Corriol.  Notre  Journal  a  même  accueilli  avec  empressement 
une  remarquable  notice  écrite  par  M.  le  docteur  Sagot  (p.  515) 


30  COMPTE    RENDU 

sur  M.  Pancher,  qui  n'a  jamais  fait  partie  de  notre  association, 
mais  que  ses  importants  travaux  et  ses  découvertes  comme  hor- 
ticulteur et  botaniste,  à  Otaïli  et  à  la  Nouvelle-Calédonie,  ren- 
deril  digne  de  la  vive  estime  de  tous  ceux  qui  aiment  les  plantes. 
•  Toutes  les  branches  de  l'art  horticole  ont  successivement  fourni 
à  plusieurs  de  nos  collègues  les  sujets  d'articles  instructifs  qui 
ont  trouvé  place  dans  le  /ourna/,  pendant  Tannée  qui  vient  de 
finir;  mais  plus  que  les  autres,  la  culture  potagère  a  eu  le  pri- 
vilège d'attirer  leur  attention. — M.  Siroy  nous  a  fait  connaître 
(p.  87);  dans  sou  histoire  et  ses  détails,  la  culture  du  Cresson  de 
fontaine  qui,  importée  d'Erfurt,  vers  1810,  par  M.  Cardon,  à 
Saint-Léonard,  enîre  Chantilly  et  Senlis,  a  pris  plus  tard,  dans 
cette  localité,  ainsi  qu'à  Saint-Gratien,  à  Gonesse,  etc.,  une 
extension  suffisante  pour  fournir  à  l'énorme  consommation  qui 
se  fait  dans  Paris  de  cette  excellente  salade. —  M.Remy,  père,  qui, 
dès  1868,  avait  appelé  l'attention  sur  le  Chou  de  Milan  d'hiver 
dit  de  Pontoise,  est  revenu  (p.  247)  sur  cette  variété  recomman- 
dable  pour  en  signaler  les  caractères  distinctifs  et  décrire  la 
culture  dont  elle  est  Tobjet  sur  le  territoire  de  la  ville  dont  elle, 
porte  le  nom.— M.  Lejeune,  directeur  de  l'Institut  agricole  de 
Gembloux  (Belgique),  nous  a  donné  une  monographie  botanique 
et  horticole  (p.  379)  de  VAllhim  ampeloprasum  L.,  vulgairement 
nommé  Ail  d'Orient,  Oignon  perle,  dont,  se  basant  sur  son  expé- 
rience, il  recommande  d'introduire  la  culture  dans  nos  jardios 
potagers.— M.  Arnould-Baltard  nous  a  communiqué  les  résultats 
(p.  767)  des  expériences  suivies  qu'il  a  faites  en  vue  de  recon- 
naître les  caractères  et  les  mérites  relatifs  de  diverses  variétés  de 
Pommes  de  terre, pour  la  plupart  récemment  introduites  et  parmi 
lesquelles  il  se  propose  de  constater  expérimentalement  quelles 
sont  les  plus  recommandables. — M.  Blanchard,  jardinier  en  chef 
de  la  marine,  à  Brest,  nous  a  communiqué  un  mémoire  étendu  et 
très-intéressant  sur  le  Fraisier  du  Chili  [Fragaria  chilensis  Ehrh.), 
dit  Fraisier  de  Piougastel,  du  nom  d'une  localité  voisine  de  Brest 
où  la  culture  en  est  pratiquée  avec  succès.  Il  a  fait  l'histoire  de 
l'introduction  de  cette  plante  en  Bretagne;  il  en  a  exposé  avec 
soin  les  caractères,  et  a  indiqué  les  conditions  spéciales  sous 
l'influence  desquelles  sa  culture  prospère   à  l'extrémité   de  la 


DE5  TRAVAUX   DE    LA   SOCIÉTÉ,    EN  1879.  31 

presqu'île  armoricaine  (p.  47,  9;). —  Enfin  un  Membre  aussi 
zélé  qu^instruit  du  Comité  de  Culture  potagère,  M.  Paillieux  a 
successivement  enrichi  notre  Journal  de  trois  bons  articles 
sur  des  plantes  alimentaires  qui  toutes  ont  été  soumises  par  lui 
à  des  essais  de  culture,  mais  dont  les  unes  sont  déjà  cultivées 
fréquemment  dans  le  midi  de  l'Europe,  tandis  que  les  autres 
sont  ou  d'importation  toute  récente  ou  encore  imparfaitement 
connues.  Le  premier  de  ces  articles  a  pour  objet  (p.  253)  la 
Courge  de  Siam  [Cucurbitamelanosperma  Al.  Br.)  qui  peut  four- 
nir la  matière  de  diverses  préparations  alim^entaires  et  qui  no- 
tamment donne  une  sorte  de  confiture  au  sucre  nommée  cheveux 
d'ange  (Cabellos  de  Angel)  en  Espagne,  ■^ù  le  débit  en  est  jour- 
nalier et  considérable  ;  le  second  est  relatif  au  Fenouil  doux 
d'Italie  (p.  298)  dans  lequel  la  base  des  feuilles  et  de  la  tige,  for- 
tement épaissie  et  devenue  ainsi  charnue,  forme  un  aliment 
Irès-estimé  en  Italie.  Cet  article  a  pour  objet  de  faire  connaître 
à  fond  cette  plante  potagère,  ainsi  que  la  culture  qui  permet  de 
l'obtenir  en  bon  état  sous  notre  climat;  il  vient  utilement  à 
l'appui  des  louables  efforts  que  fait,  depuis  quelques  années, 
M.  E.  Vavin  pour  introduire  le  Fenouil  d'Italie  dans  nos  jardins 
potagers  où  il  est  à  peu  près  inconnu.  Enfin,  dans  sa  troisième 
note,  qui  est  intitulée  «  le  LXIV^  concours  ouvert  à  l'Exposition 
d'Horticulture  de  Brie-Comte-Robert  »  (p.  584),  M.  Paillieux  fait 
connaître  différentes  plantes  exotiques  dont  il  a  fait  essayer  la 
culture  et  parmi  lesquelles  plusieurs  lui  semblent  devoir  consti- 
tuer d'utiles  acquisitions  pour  nos  jardins  potagers. 

L'arboriculture  fruitière  n'a  pas  été  plus  négligée  que  ia  culture 
potagère  par  les  collaborateurs  bénévoles  de  woiveJournal.  M.  Glady, 
de  Bordeaux,  nous  a  entretenus  (p.  303)  de  la  Figue  Col  de  Dame 
blanche  dont  il  conteste  le  prétendu  mérite,  même  sous  le  climat 
du  sud-ouest,  et  surtout  du  Figuer  dit  à  trois  récoltes  des  frères 
Audibert,  de  Tarascon,  qu'il  regarde  comme  méritant  d'être  cul- 
tivé, jusque  dans  nos  départements  septentrionaux.  —  M.  Gati- 
neau  (Fr.),  habile  jardinier  de  Soissons,  a  exposé  les  raisons 
(p.  383)  qui  lui  semblent  rendre  nécessaire  la  taille  des  arbres 
fruitiers  dès  la  première  année  de  leur  plantation.  —  M.  Arnould- 
Ballard  qui  le  premier  avait  signalé  à  la  Société  l'idée  assez  étrange 


32  COMPTE   RENDU 

(le  M.  le  docteur  Brébant,  de  Reims,  selon  laquelle  la  suppression 
faite  d--  bonne  heure  de  l'une  des  deux  branches  de  la  vrille  de  la 
Vigne  déterminerait  le  développement  en  grappe  de  l'autre 
branche,  nous  a  exposé  (p.  513)  les  réniUats  négatifs  que  lui  a 
donnés  la  mise  en  pratique  de  ce  système.  —  M.  Léo  d'Ounous, 
de  Saverdun  (Ariège),  a  décrit  une  variété  à  fruits  ovoï  les  du 
Noyer  noir  d'Amérique,  à  laquelle  il  donne  le  nom  de  Juglans 
citriformis ;  selon  les  lois  de  la  nomenclature  botanique,  ce  nom 
devrait  être  écrit  Juglans  nigra  citriformis,  sous  peine  de  faire 
croire  à  l'existence  d'une  espèce  nouvelle  et  non  d'une  .«simple 
variété.  —  M.  Chevallier  (Ch.),  le  zélé  Président  du  Comité  d'Ar- 
boriculture, par  une  étude  comparative  des  nombreux  systèmes 
qui  ont  été  conseillés,  dans  ces  derniers  temps,  pour  le  traitement 
lie  la  branche  à  fruit  du  Pêcher,  a  mon'ré  (p.  637)  que,  en  der- 
nière analyse,  la  meilleure  marche  à  suivre,  à  cet  égard,  est  celle 
qu'ont  adoptée  depuis  longtemps  les  habiles  cultivateurs  de  \)on- 
ireuil  (Seine),  —  Enfin  M.  Michelin  nous  a  décrit  (p.  703)  l'état 
dans  lequel  se  trouvent  actuellement  les  cultures  au  moins  sécu- 
laires d'Abricotiers  de  plein  vtnt,  à  Triel  (Seine-el-Oise),  et  la 
taille  spéciale  qu'on  fait  subir  à  ces  arbres  pour  en  obteiiir  en 
abondance  d'excellents  fruits  très-recherchés  par  la  confiserie  pari- 
sienne. 

Deux  notes  seulement,  mais  très  instructives  l'une  et  l'autre,  se 
rapportent  à  la  floricuUure,  dans  le  volume  du  Journal  qui  a  paru 
en  1 879.  Dans  Tune,  M.  Bergman  (  Ernest) a  relevé  et  décrit  (p. 259) 
les  nombreuses  Orchidées  qui  ont  été  obtenues  jusqu'à  ce  jour  en 
Angleteire,  an  moyen  de  l'hybridation  artificielle,  et  dont  il  im- 
porte essentiellement  de  connaître  l'origine  ainsi  que  les  carac- 
tères; les  hybrides  signalés  dans  ce  travail  sont  au  nombre  de  61, 
parmi  lesquels  52  ont  pris  naissance  dans  le  célèbre  établisse- 
ment de  MM.  Veitch.  Dans  l'autre  note,  M.  A.  Malet,  l'un  de  nos 
p'us  heureux  semeurs  de  Bégonias  tubéreux,  a  rendu  aux  amateurs 
de  ces  belles  plantes  le  service  de  leur  apprendre  (p.  382)  com- 
ment ils  peuvent  sans  difficulté  les  cultiver  et  les  multiplier  avec 
succès  dans  un  jardin  dépourvu  de  serre. 

Une  question  importante,  celle  qui  consiste  à  savoir  quels  sont 
le  métal  et  la  forme  qu'il  convient  d'adopter  pour  le.>  tuyaux, 


DES  TRAVAUX   DE   LA   SOCIÉTÉ,    EN    1879.  33 

dans  les  Ihermosiphons  des  serres,  a  été  traitée  en  détail  par 
M.  Cil.  Joly  qui  a  joint  à  son  texte  plusieurs  bonnes  figures  (p.  39). 
Cet  honorable  collègue  ayant  rappelé  que  le  cuivre  est  meilleur 
conducteur  de  la  chaleur  que  la  fonte,  s'éîant  prononcé  ensuite 
en  faveur  de  ce  métal  pour  les  appareils  de  luxe,  en  faveur  de  la 
fonte  pour  les  grandes  installations,  et  ayant  conseillé,  en  outre, 
l'essai  du  z"nc  comme  devant  être  beaucoup  plus  économique, 
deux  de  nos  plfs  habiles  constructeurs  d'appareils  de  chauffige, 
M.  de  Yandeuvre  et  P.  Lebœuf  se  sont  élevés  (p.  305)  contre  ces 
assertions.  Selon  ces  deux  auteur?,  la  fonte  l'emporte  sur  le  cuivre 
pour  la  conductibilité  ;  les  tuyaux  à  ailettes,  auxquels  M.  Gh.  Joly 
attribuait  des  avantages,  n'offriraient  guère  que  des  incoûvénienis; 
enfin  le  zinc  ne  pourrait  être  employé,  son  extrême  dilatabilité 
devant  rendre  sujets  à  d'incessantes  réparations  les  tuyaux  dont  il 
fournirait  la  matière.  Il  n'est  pas  inutile  de  rappeler  que,  dans 
une  lettre  citée  plus  haut,  M.  Pynaert  reconnaîi,  au  contraire, 
des  avantages  marqués  aux  tuyaux  de  zinc  dont  il  fait  lui-même 
usage  et  qui,  dit-il,  sont  appliqués  à  beaucoup  de  tliermosiphons, 
en  Belgique. 

L'histoire  naturelle  appliq^jéa  à  l'horticulture  a  fourni  la  ma- 
tière de  plusieurs  articles  publiés  dans  notre  Journal,  pendant 
l'année  qui  vient  de  finir.  M.  le  docteur  Girard  (Miurice),  qui 
veut  bien  mettre  au  service  de  notre  Société  s\  profonde  connais- 
sance de  l'entomologie,  nous  a  donné  successivement  quatre  notes 
instruc'ives  qui  ont  trouvé  place  dans  notre  publication  mensuelle. 
La  prr  mière  (p.  43)  est  relative  à  la  Phalène  hérissée  {Biston  hir- 
tarius  L,),  papillon  de  nuit,  dont  la  présence  en  grand  nombre 
sur  des  Poiriers  avait  beaucoup  efiiayé  notre  collègue  M.  Gau- 
thier (R.-R),  et  qui  cependant  n'est  que  rarement  nuisible;  la 
seconde  (p.  95)  fait  connaître  les  Bruches,  pet'.ts  Charançons  qui 
vivent  dans  les  graines  des  Légumineuses,  et  met  les  cultivateurs 
en  garde  contre  l'arrivée  probable  de  la  Bruche  du  Haricot  [Bruchuf 
obtectus  Say)  inconnue  jusqu'à  ce  jour  dans  nos  département» 
septentrionaux,  mais  qui  existe  déjà  dans  les  Pyrené^is-Orientale? 
et  qui,  en  outre,  a  été  trouvée  dan>  des  Haricots  exposés  en  1878, 
au  Champ  de  Mars,  par  le  Venezuela  et  par  la  République  argen- 
ti'ue;  la   troisième,     qui    est  succincte  (p.    171),   renferme   la 

3 


34  COMPTE   RENDU 

détermination  d'un  Kermès  trouvé  sur  des  Orange?,  qui  vit  sur  les^ 
Orangers  de  la  Provence  et  de  l'Algérie,  mais  non  sur  ceux  qui 
sont  cultivés  en  orangerie,  dans  le  centre  et  le  nord  de  la  France; 
enfin  par  la  quatrième  (p.  696)  M.  Girard  (Maur.)  a  montré  que  des 
galles  envoyées  par  la  Société  d'Horticulture  de  Cholet  (Maine-et- 
Loire)  et  qui  s'étaient  formées  sur  des  feuilles  de  Poiriers,  avaient 
été  produites  par  la  piqûre  d'un  insecte  qui  ne  peut  être  déterminé 
sur  un  renseignement  si  vague. 

Les  insectes  ne  sont  malheureusement  pas  les  seuls  ennemis 
parasites  des  plantes  de  nos  jardins;  des  végétaux  cryptogames 
les  attaquent  aussi,  même  plus  fréquemment  encore  et  en  se  dé- 
veloppant, tantôt  à  la  surface  Je  leurs  organes,  tantôt  dans  la 
profondeur  de  leurs  tissus,  ils  en  amènent  raffaiblisseineuf, 
trop  souvent  aussi  la  mort.  Plusieurs  de  ces  parasites  végétaux, 
grâce  à  leur  facilité  effrayante  de  propagation,  sont  devenus  de  re- 
doutables fléaux  qu'on  est  quelquefois  parvenu  à  conjurer,  comme 
dans  le  cas  de  l'Oïdium  de  la  Vigne,  mais  contre  nombre  desquels 
le  cultivateur  est  resté  désarmé  jusqu'à  ce  jour.  Au  nombre  de  ces 
derniers  est  un  Champignon  microscopique  {Peronospora  ganglii- 
foi^mis  Berk.)  qui,  en  envahissant  les  Laitues,  leur  donne  la  ma- 
ladie vulgairement  désignée  sous  le  nom  de  Meunier.  Les  pertes 
qu'il  cause  annuellement  aux  maraîchers  parisiens  sont  considé- 
rables; aussi  y  aurait-il  très  grand  intérêt  à  découvrir  une  subs- 
tance ou  un  procédé  qui  permît  de  le  détruire.  C'est  ce  à  quoi  ont 
tâché  de  parvenir  MM.  le  docteur  Bergeret  et  Moreau  qui  nous 
ont  exposé  en  détail  (p.  2 S 8)  les  résultats  des  expériences  faites 
par  eux  dans  ce  but.  Ces  résultats  sont  qu'on  peut  espérer  détruire 
le  Meunier  ou  tout  au  moins  en  atténuer  fortement  les  effets  en 
arrosant  les  plantes  qu'il  envahit  avec  de  l'eau  additionnée  d'un 
peu  de  borax  ou  aiguisée  d'acide  ezotique. 

On  peut  rapporter  à  la  nième  catégorie  d'articles  deux  notes 
de  M.  P.  Ducharlre  qui  ont  été  insérées  dans  le  volume  du  Jour- 
nal pour  1879;  l'une  (p.  171)  donne  la  description  de  fleurs 
monstrueuses  du  Safran  cultivé  dans  lesquelles  des  segments  du 
périanlhe  ont  pris  la  forme  et  la  couleur  des  branches  stigmati- 
fères  du  style;  ces  Safrans  à  fleur  monstrueuse  ont  pris  nais- 
sance dans  les  cultures  de  notre  collègue,  M.  Paul  Chappellier 


DES  TRAVAUX  DE   LA   SOCIÉTÉ,    EN    l879.  35 

qui,  les  voyant  se  conserver  depuis  quelques  générations,  espère 
arrivera  la  création  d'une  race  devant  donner  un  produit  double 
de  celui  qu'on  obtient  du  Safran  à  fleur  normale;  l'autre  (p.  568) 
résume  une  série  d'observations  faites  sur  des  Marronniers  d'Inde 
à  développement  hâtif,  desquelles  l'auteur  croit  pouvoir  tirer  des 
conclusions  générales  quant  à  la  stérilité  plus  ou  moins  complète 
de  ces  arbres  et  aux  différentes  sortes  de  hàtiveté  qu'on  observe 
chez  les  végétaux. 

Enfin  on  peut  établir  une  dernière  catégorie  pour  les  articles 
originaux  qui  se  rapportent  à  l'horticulture  considérée  en  général 
et  dans  son  ensemble;  elle  ne  comprend,  dans  le  dernier  volume 
du  Journal,  qu'une  note  dans  laquelle  (p.  535)  une  comparaison 
établie  entre  la  marche  suivie  dans  les  Expositions  étrangères  et 
celle  qui  est  généralement  adoptée  en  France  conduit  M.  Ch. 
Joly  à  proposer,  dans  notre  manière  de  procéder,  à  cet  égard, 
quelques  modifications  dont  il  espère  des  avantages  marqués. 

Rapports.  —  Les  Rapports  qui  ont  été  présentés  à  la  Société 
centrale  d'Horticulture  de  France  et  qui  ont  paru  ensuite  dans 
son  Journal,  pendant  le  cours  de  l'année  1879,  sont  très-nom- 
breux et  prouvent  de  la  manière  la  plus  nette  que  pour  elle  la 
nomination  de  Commissions  spéciales  amène  toujours  le  résultat 
désiré  et  n'est  pas,  comme  pour  beaucoup  de  Sociétés  savantes, 
une  simple  apparence  de  satisfaction  donnée  à  des  demandes 
presque  importunes.  Comme  toujours,  ils  oni  eu  pour  objet,  les 
uns  des  ouvrages,  la  plupart  des  cultures,  d'autres  enfiu  des 
créations,  des  appareils  ou  des  procédés  rentrant  dans  le  domaine 
de  l'horticulture.  Pour  des  motifs  de  convenance  et  de  bonne 
confraternité,  ces  Rapports  sont  tous  laudatifs  et  même  la  plupart 
concluent  au  renvoi  à  la  Commission  des  Récompenses  ;  il  est 
d'usage,  en  efi"et,  que  MM.  les  Rapporteurs  gardent  absolument 
le  silence  quand  leur  opinion,  si  elle  était  exprimée,  ne  pourrait 
se  formuler  que  par  des  critiques  ou  par  une  complète  désappro- 
bation. 

Les  ouvrages  qui,  en  -1879,  ont  été  l'objet  de  Rapports  spé- 
ciaux sollicités  par  les  auteurs,  étaient  les  uns  imprimés,  les 
autres  manuscrits.  Les  premiers  sont  :  /e.«  Études  historiques  sur 
V adminit ration  de  V Agriculture  en  France,  par  M.  Mauguin,  qui 


36  COMPTE   RENDU 

ont  été  considérées  (p.  187)  dans  leur  portion  relative  à  rhorti- 
culture  ;  le  beau  livre  de  M.  Ed.  André  qui  a  pour  titre  :  VArt  des 
jardins  (p.  328);  les  5^  et  6'  volumes  du  Dictionnaire  de  Pomo- 
logie,  dont  la  publication  commencée  par  André  Leroy  a  été 
poursuivie  et  terminée  par  M.  Donneserre  de  Saint-Denis  (d.  385); 
le  Cours  pratique  d Arboricultm^e  fruitière  publié  à  Rennes  et 
spécialement  pour  la  Brelagine  par  le  frère  Henri  (p.  3^5).  Les 
R^ppo^teurs  qui  nous  les  ont  fait  connaître  sont  MM.  Chandèze, 
Gh.  Joly,  Buchetet  et  Michelin.  Quant  aux  derniers,  ils  consis- 
tent en  un  bel  album  de  plantes  spontanées  peintes  d'après  na- 
ture par  M™e  Garnier,  sur  lequel  un  Rapporta  été  fait  (p.  333)' 
par  M.  P.  Djchartre,  et  un  grand  mémoire  de  M.  Jankow  ki 
sur  le  Jirlin  pomologique  du  gouvernement  russe,  à  Varsovie, 
qui  a  été  mélhodiquement  analysé  et  lavorablement  apprécié 
par  M.  Ch.  Chevallier  (p.  338). 

Il  serait  peu  facile  d'établir  un  cldssement  rigoureux  entre  les 
cultures  très  diverses  qui  ont  été,  cett  '.  année,  l'objet  de  Rapports 
spéciaux;  on  peut  cependant  rattacher  :  <°  à  la  Culture  potagère, 
un  Rapport  rédigé  par  M.  Anould-Biltard,  au  nom  de  la  Com- 
mission qui  a  été  chargée  d'étudier  le?  variétés  aujourd'hui  cul- 
tivées de  Pommes  de  terre  et  d'en  régulariser,  autant  que  pos- 
sible, la  classification  ainsi  que  la  synonymie  (p.  132,  210);  2°  à 
l'Arboriculture,  le  Rapport  de  M.  Cottin  (Alfc),  sur  la  Figue  dite 
Barbillonne  que  cultive  et  piopage  M.  Dp.fresne,  d'Argenteïiil 
(p.  428);  celui  de  M.Michelin  (p. 403)  sur  un  clos  de  Poiriers  situé  à 
Ecancourt,  dont  la  conduite  ei  la  culture  sontconfiées  à  M.Sinun 
(Jacques)  ;  et  celui  du  môme  Membre  sur  les  grands  éîablisse- 
ments  horticoles  de  M.  Jacquemet-Bonnefoni,  à  Annonay  (p.  713, 
775);  enfin  ceux  de  M.  Templier,  qui  se  complètent  l'un 
l'autre,  touchant  les  cultures  fruitières  de  M.  Berlaut,  à  Rosny 
(p.  rj9S)  ;  3°  à  la  culture  d'agrément,  l'important  Rapport  de  M.  le 
D' Elug.  Fournji-r  sur  les  Bégonias  obtenus  de  semis  p:ir  M.  A. 
Malet  (d.  497,  275);  celui  de  M.  Verdier  (Eug.)  sur  l'abondante 
fiorai;on  des  Rosiers  à  lo'iguris  branches  éialées,  dans  lo  jardin  de 
M.  Cauthier  (R.-R.)  (p.  5'io);  celui  de  M.  Lesueur  (Victor)  sur 
les  beaux  Gloxinias  de  RI.  Duval  (Léon),  à  Versailles,  4°  aux 
arts  et  industries  horticoles,  les  deux  Rapports  de  M.  Boureiie 
*ur  les  serres  construites  par  M.  Dormois,  dans  le  jardin  de  la 


DES  TRAVAUX    DE   LA   SOCIÉTÉ,    EN    187^.  -37 

nouvelle  École  de  pharmacie  (p.  344),  et  sur  les  appareils  de 
chauffage  que  M.  Letœuf  a  établis  dans  ces  serres  (p.  348); 
celui  de  M.  Lavialle  sur  un  ihermosiphoa  construit  par  M.  de 
Vandeuvre  pour  chaufTcr  les  séries  de  M,  Vallerand,  à  Asnières 
(Seine)  (p.  599);  celui  que  nous  devons  encore  à  M.  Lavialle  et 
qui  a  fait  ressortir  l'habileté  et  le  goût  avec  lesquels  r:otre  col- 
lègue, M.  Péan  a  opéré  une  complète  trausfcrmation  du  parc  de 
Robécourt  près  Ham  (p.  708);  enfin  celui  que  M.  le  docteur 
Girard  (Maur.)  a  rédigé  au  nom  delà  Commission  dite  des  Insec- 
ticides, et  qui  est  à  l'avantage  de  la  Poudre  foudroyante  de 
M.  Ruseau,  pour  la  destruction  des  Mollusques  qui  dévastent  nos 
jardiis. 

Plusieurs  des  Rapports  qui  ont  été  présentés  à  la  Société  cen- 
trale, pendant  l'année  qui  vient  de  finir,  sont  le  résultat  de 
visites  de  jardins  faites  par  des  Commissions  nommée?!,  sur  la 
demande  expresse  des  intéressés,  dans  ce  but  spécial;  c'est  ainsi 
que  M.  Lepère,  fi's,  a  fait  un  juste  éloge  (p.  218)  de  l'habileté  et 
du  soin  avec  lesquels  M.  Picot  cultive  le  jardin  de  M.  Bidos,  au 
Raincy;  que  M.  Chatenay  a  fait  ressortir  la  parfaite  compétence 
que  montre  M.  Venteclaye,  propriétaire  à  Argenteui',  en  taillant 
et  dirigeant  lui-même  les  aibres  fruitiers  de  son  jardin  (p.  594); 
que  M.  Urbain  nous  a  appris  comment,  à  force  d'art,  M.  Mangin 
est  parvenu  à  faire,  en  plein  Paris,  un  lieu  de  délices  de  l'hô  d 
qu'habite  M""^  De?pommiers,rue  Saint-Romain  (p.  658);enfinque 
M.  le  docteur  Eug.  Fournier  nous  a  appris  et  expliqué  (p.  6i?j 
le  succès  complet  avec  lequel  M.  Lesueur  (Victor)  est  parvenu 
àcrétr  un  véritable  jardin  tropical,  pendant  l'é'é  tristement 
exceptionnel  de  1879,  en  transportant  en  plein  air  les  plantes 
qui  en  hiver,  garnissent  les  serres,  dans  la  belle  propriété  de 
W^&  la  baronne  de  Rothschild,  à  Boulogne-sur-Seinp,  et  en 
reproduisant  aussi  bien  que  possible  autour  d'elles  les  conditions 
qu'elles  trouvent  dans  leur  pays  natal. 

J'aurai  terminé  l'énumération  de  ces  nombreux  et  intéressants 
rapports  quand  j'aurai  rappelé  que  M.  Héiincq  nous  a  donné  l'his- 
torique animé  du  Congrès  de  Botanique  et  d'Horticulture  qui  a 
été  tenuâ  Paris,  penclant  l'Exposition  universelle  de  1878  (p.  312) 
et  que  le  volume  de  1879  a  terminé  la  publication  des  Rapports 
sur  l'Exposition  universelle  en  ouvrant  ses  colonnes  (p.  56,M8) 


38  COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX  DE  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1879. 

à  celui  de  M.  Bretoa,  organe  de  la  2®  sous-Commission  du 
Comité  des  Arts  et  Industries,  l'abondance  des  matières  à  insérer 
au  Journal  n'ayant  pas  permis  de  le  faire  paraître  avant  la  fia 
de  l'année  1878. 

Comptes  rendus  d'Expositions.  —  Les  relations  cordiales  qui 
existen  entre  la  Sociélé  centrale  et  ses  sœurs  des  départenif-nts 
l'amèQenlàse  faire  représenter  par  des  déléguésaux  Expositions  or- 
ganisées par  celles-ci,  toutes  les  fois  qu'elles  lui  en  expriment  le 
désir.  En  rendant  ensuite  un  compte  détaillé  de  ces  Expositions, 
nos  délégués  font  profiter  ces  Sociétés  de  la  vaste  publicité  qui 
résulfe  du  tirage  considérable  de  notre /oMrna/  ;  la  publication  de 
ces  Comptes  rendus  tait,  dans  une  certaine  mesure,  de  notre  re- 
cueil mensuel  un  organe  commun  à  la  grande  famille  lioiticole 
frarçaise.  Cette  année,  le  nombre  de  ceux  qui  ont  été  ainsi  li- 
vrés à  la  publicité  a  été  de  <4,  abstraction  faite  de  ceux  aux- 
quels a  donné  lieu  la  tenue  de  nctre  propre  Exposition  et  de  celle 
qui  a  eu  lieu  à  Tournai  (Belgique),  et  qui  nous  a  été  dépeinte  par 
M.  Hélye  fp.  726)  et  par  Cb.  Joly  (p.  609).  Les  grandes  assises 
horticoles  dont  ils  tracent  le  tableau  fidèle  ont  été  tenues  à  Alen- 
çon,  à  Brie-Comte-Robert  et  Grisy-Suisnes,à  Épernay,  à  la  Feité- 
sous-Jouarre,  à  Lyon,  à  Nancy,  à  Nantes,  à  Nogent-sur-Seine,  à 
Poitiers,  à  Pontoise,  à  Reims  et  à  Troyes  ;  nous  en  devons  la 
description  à  M.  le  docteur  Boisduval  (p,  oi9);  à  M.  Verdier 
(Eug.)  (p.  603)  ;  à  M.  Delavallée  (p.  408)  ;  à  M.  Bergman  (Fréd.) 
(p.  673)  ;  à  M.  B.  Veriot  (p.  <34  pour  1878,  p.  728  pour  1879)  ; 
à  M.  Ch.  Joly  (p.  666)  ;  à  M.  Hemy,  père  (p.  4H)  ;  à  M.  Cappe 
(p.  612)  ;  à  M.  Gougibus  (p.  661)  ;  à  M.  Cottin  (p.  720)  ;  à  M. 
Carrière  (E.  A.)  (p.  669)  ;  à  M.  Cottin  (p.  787). 

Eu  somme,  toute  rapide  qu'elle  ait  été  torcément,  l'énuméra- 
tion  qui  précède  prouve  que  l'activité  déployée  par  la  Société  cen- 
trale d'Horticulture  de  France,  pendant  l'année  1879,  a  été  fruc- 
teuse  pour  toutes  les  branches  de  l'art  horticole,  et  que  le  volume 
qui  réunit  les  fruits  de  cette  activité  est  au  moins  aussi  bien  rem- 
pli que  ceux  qui  l'ont  précédé  de  matériaux  choisis  avec  une  im- 
partiale sollicitude  par  la  Commission  de  Rédaction.  Ce  fait,  dont 
nous  avons  tout  lieu  de  nous  féliciter,  est  de  bon  augure  pour  la 
série  nouvelle  qu'inaugure  ce  volume. 


PaOCÊS-VERBAUX,  —  fÉANCE  DU  8  JANVIER  1880.  39 

PROCÈS-VERBAUX 


SÉANCE    DU    8   JANVIER      1880. 
Présidence  de  M.  Uard^r. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  Les  Membres  qui  y  assistent 
sont  au  nombre  de  169. 

Le  procès -verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Secrétaire-général  Duvivier  donne  lecture  de  la  lettre  sui- 
vante qui  lui  a  été  adressée  de  Cannes  (Alpes-Maritimes)  par 
M.  Âlph.  Lavallée,  Président  de  la  Société. 

a  Retenu  à  Cannes  par  l'état  de  santé  de  l'un  de  mes  enfants, 
»  j'aurai  le  très  vif  regret  de  ne  pas  assister  à  notre  prochaine 
»  séance.  J'avais  un  grand  désir  de  remercier  mes  collègues  du 
»  précieux  témoignage  de  sympathie  et  d'estime  qu'ils  ont  bien 
»  voulu  me  donner  en  me  plaçant  à  la  tète  de  notre  Société.  Veuil- 
»  lez  donc  vous  charger  d'être  l'interprèie  de  mes  regrets  et  de 

ma  profonde  gratitude.  —  La  Société,  mon  cher  Secrétaire-gé- 
»  néral,  en  vous  appelant  aux  importantes  fonctions  qu'elle  vous 
»  a  confiées,  a  bien  compris  quel  zèle  et  quel  dévouement  vous 
.)  apporteriez  à  les  remplir.  Permettez-moi  de  vous  dire  que  je 
»  m'appliudis  de  eon  choix  et  que  je  suis  sûr  de  pouvoir  compter 
»  absolument  sur  vous,  comme  sur  les  membres  de  notre  bureau 
»  pour  maintenir  et  élever  l'importance  de  notre  Société,  et  coû- 
»  tribuer  à  son  rapide  développement.  Assurés  des  bons  conseils  de 
»  notre  excellent  premier  Vice-Président,  M.  Bardy,  et  de  la  ges- 
»  tion  aussi  intelligente  que  dévouée  de  nos  dignes  Trésoriers, 
»  certains  de  la  bonne  harmonie  de  tous,  ne  devons-nous  pas  es- 
)•>  pérer  un  nouvel  élan  qui  assurera  une  nouvelle  grandeur  à  la 
»  Société  centrale  de  France  ?  C'est  le  but  vers  lequel  doivent  ten- 
»  dre  tous  nos  efforts.  » 


La  Commission  de  Rédaclion  déclare  laisser  aux  auteurs  des  articles  publiés 
dans  le  Journal  la  responsabilité  des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

(Avis  de  la  Commission  de  Rédaclion.) 


40  PROCÈS-VERBAUX, 

M.  le  Secrétaire-général  entretient  la  Compagnie  de  la  visite 
qui  a  été  faite  p  )r  le  Bureau,  à  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du 
Commerce,  à  l'occabion  du  jour  de  l'an.  M.  le  Ministre  a  rfçu  les 
représentants  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  France,  en 
leur  exprimant  autant  de  bienveillance  que  de  sympathie  pour 
notre  nsbociaiion.  Il  a  bien  voulu  les  assurer  de  son  appui  dans 
lescircoDsiances  cù  il  pourrait  être  nécessaire. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie,  l'ad- 
mission de  six  nouveaux  Membres  titulaires  qui  ont  été  présentés 
dans  la  dernière  séance  et  contre  lesquels  il  ne  s'est  pas  élevé 
d'opposition.  >—  Il  annonce  ensuite  que  le  Conseil  d'Administra- 
tion, dans  sa.  séance  de  ce  jour,  a  admis  à  l'honorariat,  sur  leur 
demande  écrite,  conformément  à  l'article  4  du  Règlement,  les 
cinq  Membres  suivants  qui  appartiennent  à  la  Société  depuis  vingt- 
cinq  années  révolues:  MM.  Bigot  (J.),  rue  Gambon,  27,  à  Paris  ; 
IzHmberf,  boulevard  Picpus,  87,  à  Paris;  Lechevalier  (L.),  rue  de 
Lauriston,  105,  à  Paris  ;  Vavin  (Eug  ),  boulevard  Bineau,  52,  à 
Neuilly  (Seine)  ;  Vtrdier  (Charles),  horticulteur,  rue  Baudricourt, 
28,  à  Paris. 

Il  annonce  enfin  à  la  Société  qu'elle  vient  de  perdre  cinq  de  ses 
Membres  par  le  décès  de  MM.  le  comte  de  Cardaillac,  Bourgeois, 
propriétaire  au  Perray  près  de  Rambouillet,  de  Montalivet,Sédilloa 
(Napoléon-Adolphe),  et  Tavernier. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1''.  Par  M.  Vilette,  jardinier  au  château  de  Polangis,  près 
Joinville-le-Pont  (Saine),  une  botte  d'Asperges  foi cées,  produites 
par  des  pieds  de  trois  ans,  et  une  botie  de  racines  de  W'tloof  ou. 
Chicorée  belge.  —  Les  Asperges  de  M.  Vilette  ont  été  forcées  au  fu- 
mier, d'après  le  procédé  habituellement  employé  par  les  jardi- 
niers parisiens;  elles  sont  très  belles,  pour  la  saison,  mais  blan- 
ches par  suite  du  défaut  de  soleil.  —  Une  prime  de  2®  classe  est 
démandée  pour  ce  jardinier,  par  le  Comité  de  Culture  potagère  et 
accordée  par  la  Compagnie. 

2».  Par  M.  Curé,  jardinier-maraîcher,  rueLecourbe,  à  Grenelle- 
Pdris,  une  botte  d'Aspei^ges  venues  sur  des  pieds  qui  ont  été 
cliauti'és  au  termosiphon.  Elles  sont  plus  belles  et  plus  colorées 
que  celles  dont  il  vient  d'être  question  ;  aussi  le  Comité  de  Culture 


SÉANCE   DU  8    JANVIER    1880.  41 

potagère  propcse-t-il  d'accorder,  pour  celte  présentation,  une 
prime  de  \'^  classe.  Celte  propos-ilion  est  adoptée,  mais  M.  Cuié 
renonce  à  recevoir  la  récompense  dont  il  a  été  reconnu  digue. 

fîl.  Curé  donne  des  renseignements  sur  sa  culture  d'Asperges  au 
Ihermosiphon.  Il  pense  être  le  premier  qui  ait  fait  usage  du  ihei- 
raosiphon  pour  cette  culture,  et  il  a  tout  lieu  de  se  louer  de  cette 
importante  modification  apportée  par  lui  à  la  méthode  universel- 
lement adoptée. Il  demande  qu'une  Commission  soit  chargée  d'aller 
examiner  cetle  modificalioa  et  d'en  faire,  s'il  y  a  lieu,  l'objet 
d'un  Rapport  à  la  Société.  Il  dit  que  les  pieds  sur  lesque's  il  a  re- 
collé ses  Asperges  OQt  été  semés  par  lui  le  15  mars  1877,  sur 
couche.  Quand  illes  a  transplanlé^, il  l'a  fait  en  motte,  et  il  recom- 
maude  ce  mode  de  transplantation  comme  le  plus  avant ageui  de 
tous.  Il  déclare  aussi  regarder  comme  excellente,  d'après  sa  pra- 
tique, la  p'antatioii  faite  au  moisa'aoùt  du  plant  qu'on  se  pi'opose 
de  forcer;  à  cette  époque  de  l'année,  on  fait  en  toute  sûreté  le 
choix  des  pit;ds  qui  donneront  de  beaux  produits  et  par  là  on 
n'i^-st  pas  exposé  à  cultiver  dispendieusen.ent  des  plantes  qui  n'ien 
valent  ni  la  peine,  ni  les  frais.  L'an  deri.ier,  les  Asperges  qui  de- 
vaient èlve  chauffées  au  fumier  en  ont  été  couvertes  dès  que  la 
gelée  a  commencé.  Les  turions  ont  mis  trente-quatre  jours  à  je 
montrer.  Cette  année,  employant  le  thermoi^iphon,  il  a  commencé 
de  chauffer  le  14  décembre  dernier;  au  bout  de  qualoize  jours, 
les  asperges  commençaient  de  se  montrer.  La  différence  entre  les 
effets  des  deux  procédés  de  chauffage  devient  ainsi  nettement  ap- 
préciable. M.  Curé  invite  ses  collègues  à  aller  examiner  chez  lui 
sa  culture  d'Asperges  au  thermosiphon. 

M.  H  .rdy  ne  croit  pas  que  iM.  Curé  ait  eu  le  premier  l'idée  de 
chauô^îr  des  Asperges  au  thermosiphon.  Il  y  a,  dit-il,  une  dizaine 
d'anr.ées  que  M.  Parent,  de  Rueil,  a  imaginé  et  employé  un  pro- 
cé'Jé  du  même  genre.  Seulement  ce  procédé  était  peu  commode  et 
revenait  cher.  Il  espère  mieux  de  la  manière  dont  M.  Gui é  a 
coEÇ'i  le  .^ien.  11  fait  observer  que,  comme  rétablissent  avec  pré- 
cision les  chiffres  fournis  par  M.  Curé,  le  chauffage  au  fumier, 
pour  la  plante  dont  il  s'agit,  est  plus  long  et  en  réalité  plus 
coùieux  que  celui  au  thermosiphon. 

3°  Par  M.  Chappellier  (  Paul),  un  corps  brun  foncé  ou  noir  et 


42  PROCÈS-VERBAUX. 

déjà  sec,  qu'il  croit  être  une  Truffe.  Cet  objet  a  été  trouvé  dans 
le  département  du  Loiret,  à  la  date  d'environ  deux  mois  par  la 
personne  qui  le  lui  a  remis.  Cette  personne  désirerait  savoir  si 
c'est  réellement  une  Truffe  et,  dans  ce  cas,  si  cette  Trufl'e  est  de 
bonne  qualité.  C'est  dans  ce  but  que  M.  Chappellier  (  Paul)  met 
cet  objet  sous  les  yeux  de  ses  collègues,  leur  demandant  leur 
?.vis. 

40  par  M.  Touchais,  jeune,  horticulteur,  rue  de  Paris,  à 
Bagneux  (Seine),  une  potée  de  Muguet  de  mai  {Convallaria 
maialis  L.)  en  fleurs  et  feuille.  —  Celte  présentation,  qui  est  faite 
hors  concours,  a  pour  objet  de  montrer  les  progrès  considéral>!es 
que  ces  plantes  ont  faits  depuis  le  1 8  décembre  dernier.  A  cette 
date,  les  Muguets  étaient  bien  fleuris  mais  ne  portaient  que  des 
feuilles  naissantes  ou  même  ne  portaient  pas  de  feuilles  ;  au- 
jourd'hui, au  contraire,  leurs  tiges  sont  garnies  de  feuilles  larges 
et  bien  développées  qui  les  rendent  beaucoup  plus  beaux.  Les 
fleurs  elles-mêmes  sont  sensiblement  plus  amples,  de  telle  sorte 
que,  sous  ces  deux  Rapports,  il  y  a  eu  amélioration  évidente.  — 
Le  Comité  de  Florioulture  remercie  M.  Touchais  de  son  apport  et 
le  félicite  du  résultat  obtenu  par  lui;  rarement,  dit-il,  on  voit,  à 
cette  époque,  des  Mugjets  garais  de  feuilles  bien  développées. 

M.  le  Président  de  ce  Comité  rappelle  que  c'est  à  la  date  d'une 
quinzaine  d'années  qu'on  a  commencé  dd  forcer  le  Mnguet  à 
Paris.  Depuis  cette  époque  encore  peu  éloignée,  celte  culture  a 
pris  un  développement  innportant,  et  aujourd'hui  la  quantité  de 
fleurs  qu'on  en  obtient  ainsi  en  hiver  est  réellement  énorme.  Il  est 
même  à  remarquer  que  la  saison  actuelle,  bien  qu'étant  excep- 
tionnellement rigoureuse  et  défavorable  à  la  gérjéralité  des  cul- 
tures forcées,  n'a  pas  influé  défavorablement  sur  celle-là  non 
plus  que  sur  celle  des  Roses  forcées  et  des  LiUs  blanchis,  qui 
sont  aussi  abondants  et  aussi  beaux  que  de  coutume.  Il  faut  attri- 
buer ce  résultat  remarquable  à  la  bonté  des  procédés  de  culture 
et  des  appareils  de  chauffage  auxquels  recourent  aujourd'hui  les 
horticulteurs  spécialistes. 

M.  le  Président  remet  les  primes  accordées. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 


SÉANCE  bu  8  JANVIER   f880.  43 

1»  La  lettre  par  laquelle  M.  le  Conseiller  d'État,  Directeur  du 
Cabinet  et  du  •Personnel,  au  Ministère  de  l'Agriculture  et  du 
Commerce,  annonçait  que  M.  le  Ministre  recevrait  M.  le  Président 
et  MM.  les  Membres  du  Bureau  de  la  Société  centrale  d'Horticul- 
ture, le  mercredi  31  décembre  1879,  à  10  heure?. 

2^  Une  lettre  datée  du  Petit-Quincy  près  Brunoy  (  Seine-et- 
Oise),  et  adressée  à  M.  le  Président  par  M.  J.  Bigot,  Membre 
de  la  Société.  Bien  qu'elle  ait  été  écrite  le  13  décembre  dernier, 
cette  lettre  n'a  pu  être  communiquée  plus  tôt  à  l.i  Société,  la  der- 
nière séance  ayant  été  presque  complètement  consacrée  aux  élec- 
tions. —  M.  Bigot  écrit  que  la  plupart  des  jeunes  Frênes  qui,  sur 
sa  propriété  de  Quincy,  sont  plantés  dans  un  sol  humide  et  glai- 
seux, dirigé  en  pente  vers  le  nord,  à  150  mètres  environ  de  la 
rivière  d'Yerres  et  au  milieu  d'un  taillis  clair,  ont  été  fendus  par  le 
froid,  à  peu  près  du  haut  en  bas, la  fente  étant  dirigée  vers  le  nord. 
Ces  arbres  ont,  en  général ,  de  1 2  à  1 8  centimètre?  d'épaisseur,  à  un 
mètre  du  sol,  et  ils  étaient  bien  venants.  —  M.  Bigot  ajoute  que, 
le  9  décembre,  à  7  heures  et  demie  du  matin,  un  thermomètre  à 
alcool  muni  d'une  planchette  en  porcelaine,  suspendu  en  plein 
air  et  du  côté  du  nord,  au  tronc  d'un  arbre,  bien  que  étant  abrité 
de  toutes  parts,  est  descendu  à  —  28'  o  centig.  Le  lendemain,  à  la 
même  heure,  il  marquait  encore  —  28*  C.  En  même  temps,  un 
thermomètre  à  mercure  avec  planchette  de  porcelaine,  étant  sus- 
pendu le  long  de  la  fenêtre  d'une  pièce  bien  chaufiée,  à  l'Exposi- 
tion du  Sad,  à  6  mètres  environ  du  sol  et  à  l'abri  de  tout  vent, 
marquait  —  23°  5.  Des  températures  semblables  ont  été  observées 
dans  les  environs.  L'épaisseur  de  la  neige  dans  cette  localité 
atteignait  45  à  80  cenlim.,  selon  la  direction  du  vent.  M.  Bigot 
craint  et,  ce  semble,  avec  raison,  que  la  plupart  des  treilles,  cor- 
dons, arbustes,  plantes  vertes  des  jerdins  ne  soient  gravement 
endommagés,  sinon  môme  totalement  perdus  par  l'action  de  tem- 
pératures si  exceptionnellement  rigoureuses,  sous  le  climat  des 
environs  de  Paris. 

A  propos  de  cette  lettre  et  sur  l'invitation  de  M.  le  Président, 
M.  Pissot,  consevateur  du  Bois  de  Boulogne,  communique  les  ré- 
sultats des  observations  qu'il  a  pu  faire  jusqu'à  ce  jour  sur  les 
effets  des  froids  exceptionnels  de  cet  hiver.  Ces  effets,  dit-il,  sont 


i  4  PROCÈS-VERBAUX. 

désastreux  et  malheureusement  ils  paraissent  s'étendre  à  tor.te  la 
France.  L'administration  municipale  se  préoccupant  des  moyens 
de  réparer  Us  pertes  qui  ont  eu  lieu  dans  sf s  plantations,  àP.'-ris, 
a  fait  demander  des  arbres  et  arbustes  dans  les  pays  qu'on  pouvait 
croire  moins  frappés,  notamment  à  Angers  et  p'us  au  sud.  Il  lui  a 
é'é  répondu  que  là  aussi  le  désastre  avait  été  immense,  et  qu'on  ne 
savait  encore  de  quelles  ressources  on  pourrait  dispose.  Il  pense 
qu'il  serait  ut:le  de  nommer  une  Commission  en  lui  donnant  la 
mission  de  relever  les  végétaux  ligneux  et  plus  en  général  d'agré- 
ment, les  arbres  fruitiers  et  les  plantes  potagèi-es,  qui  ont  soutïért 
du  froid  et  de  constater  les  difïerents  degrés  auxquels  ils  en  ont 
souffert. 

Ceite  proposition  étant  appuyée,  M.  le  Président  en  confie  la 
mise  à  exécution  aux  différents  Comités,  dont  chacun,  dans  l'en- 
quête à  faire,  s'occupera  des  faits  qui  sont  de  sa  compétence. 

Reprenant  sa  communication,  M.  Pissotdit  que,  dès  cet  in:- 
tant,  ou  peut  considérer  comme  entièrement  perdus  tous  les  Lau- 
riers, les  Hyper imm,  les  Spirées,  et,  parmi  les  Conifères,  le  Sé- 
quoia giganiea,  le  Pin  maritime  et  le  Pin  Pignon,  les  jU'aucaj-ia, 
le  Taxodium  sempervirens,  etc.  Les  Lauriers-amandes  [Cerasus 
Lauro-Cerasvs  Lois.)  les  plus  vieux  sont  gelés.  Les  jeunes  Platanes 
le  sont  également  et  on  en  a  vu  de  très-vieux,  âgés  même  de  deux 
cents  ans,  se  fendre  sous  l'action  de  la  gelée.  Les  Magnolias  sont 
aussi  perduF,et  il  en  ejt  malheureusement  de  même  pour  beaucoup 
d'autres  espèces.  Se  basant  sur  un  article  d'un  journal  quoti- 
dien, M.  Pissot  exprime  un  vif  regret  de  ce  que, comme  l'auraient 
montré  les  observations  de  MM.  Edm.et  Henri  Becquerel,  la  nnige, 
malgré  l'épaisseur  de  la  couche  qu'elle  formait,  n'aurait  pas  pro- 
duit, celte  année,  l'effet  d'abri  préservateur  qu'on  lui  attribue 
toujours  et  n'aurait  pas  empê:hé  la  gelée  de  se  faire  sentir  éner- 
giquement  dans  la  profondeur  du  sol. 

M.  P.  Duchartre  dit  que  l'auteur  de  l'article  auquel  vient  de 
faire  allus'on  M.  Pissot  n'a  peut-être  pas  eu  sous  les  yeux  les 
chiffres  exacts  des  températures  ob:ervéts  dans  le  sol  par  MM.  Bec- 
querel, et  que  dès  lors  il  s'est  s'ex8géré,pour  ce  motif,  les  craintes 
que  pouvait  inspirer  la  pénétration  de  la  gelée  dans  le  f  ol.  MM.  Bec- 
querel oi;t  observé  la  température  dans  un  sol  abîolument  dénudé 


SÉAACt;   DU  8  JANVIER    fSSO.  45 

de  végétation  et  sablé,  à  la  surface  duquel.se  trouvait  une 
couche  de  neige  qui  mesurait  d'abord  Om  23  et  plus  tard  Om  19 
d'épaisseur.  Or,  d'après  les  do.onées  que  ces  savants  physiciens  ont 
consignées  dans  les  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences 
(cahier  du  15  décembre  1879),  la  température  la  plus  basse  qui 
ait  été  observée  dans  ce  sol,  à  0™  05  seultment  de  prof  jndeur,  non 
pas  après  mais  avant  la  chute  de  la  neige,  a  été  de  —  3M7.  A 
partir  du  3  décembre,  jour  pendant  lequel  la  neige  est  tombée  en 
abondance,  «  malgré  l'abaissement  graduel  de  la  température  de 
»  l'air,  qui,  d'abord  de  —  1 1°,  le  3  décembre,  a  dépassé — 20"  le  -fO 
*  décembre,  la  température  à  Qm  05,  sous  le  sol  dénudé  et  couvert 
»  de  neige,  s'est  relevée  et  a  varié  de  —  Oo  8  à  —  1"  4.  »  Ainsi,  par 
des  gelées  qui  ont  dépassé  —  20°,  la  température,  à  la  faible  pro- 
fondeur de  0m05,  dans  un  sol  sans  la  moindre  végétation  et  sablé, 
mais  couvert  de  neige,  n'est  pas  descendue  tout  à  fait  à  \  degré  et  ■ 
demi  au-dessous  de  zéro,  il  semble  que  la  plupart  des  végé- 
taux cultivés  à  l'air  libre  n'aient  guère  à  redouter  une  gelée  si 
peu  rigoureuse.  Encore  faut-il  ajouter  que,  sous  le  sol  ouvert  de 
gazon,  avant  comme  après  la  chute  de  la  neige,  la  température 
mesurée  à  Om  05  de  profondeur,  «  a  été  constamment  au-dessus 
»  de  0°,  »  et  MM.  Becquerel  font  observer  avec  pleine  raison  que 
»  s'il  existe  sous  la  neige,  à  la  partie  supérieure  du  sol,  des  c<irps 
»  organisés,  de  la  paille  ou  simplement  les  radicelles  d'un  gazon 
))  suffisamment  épais  couvrant  la  terre  végétale,  la  mauvaise  con- 
»  duclibilité  de  ces  matières  sufût  pour  arrêter  la  propagation  de 
t>  la  gelée.  »  On  conviendra  qu'il  est  rare  que  ces  dernières  condi- 
tions ne  soient  pas  plus  ou  moins  réalisées  dans  les  endroits  où 
exiâtent  dt^s  plantes  cultivées  qu'où  ne  place  pas  d'habitude  dans 
un  sol  de  remblai  couvert  d'un  sable  entièrement  nu,  comme  était 
celui  dans  lequel  ont  été  faites  les  observations  de  MM.  Bâcquerel. 
M.  Margottin  fait  observer  que,  si  la  neige  avait  été  moins  pré- 
servatrice, cette  année,  que  de  coutume,  cela  pourrait  tenir  à  ce 
que,  sous  l'aclioa  de  températures  extrêmement  basses,  elle  était 
sèche  et  à  particules  mobiles  comme  du  sable;  néanmoins  et 
malgré  cet  état  particulier,  elle  a  certainement  produit  un  effet  de 
préservation  appréciable.  On  verra  au  moment  de  la  pousse  quel 
aura  été  oet  efifdt.  Pour  le  mornenf,  les  Rasiers  semblent  morts,  et  ce 


46  "         PROCÈS-VERBADX. 

qu'il  y  a  de  très  fâcheux  c'est  que  les  Églantiers  greffés  sont  tous 
gelés,  sauf  environ  0™  20  de  longueur  qui  se  trouvait  sous  la  neige. 

M.  Groux,  fils,  croit  que  tous  les  Rhododendron  sont  perdus;  il 
n'en  restera  guère  que  les  petits  pieds  jeunes  que  couvrait  la 
neige.  Il  confirme  ce  qui  a  été  dit  par  M.  Pissot  quant  à  différentes 
espèces  de  végétaux  ligneux;  par  compensation,  il  est  porté  à 
croire  que  les  arbres  fruitiers  auront  moins  souffert  qu'on  ne  le 
pense  généralement,  sauf  les  variétés  de  Poiriers  à  Lois  tendre, 
comme  la  Duchesse,  la  Louise  Bonne,  etc.  Il  signale  ce  fait  que 
les  Pruniers  vieux  ont  souffert  plus  que  les  jeunes. 

M.  Hardy  dit  que,  au  Potager  de  Versailles,  où  le  thermomètre 
est  descendu  à  — 26",  les  arbres  fruitiers  paraissent  avcir  souffert 
horriblement.  Les  Groseilliers  ont  fait  seuls  exception  sous  ce  rap- 
port. Des  arbres  déjà  forts  ou  même  vieux  sont  dans  un  tel  état 
qu'il  est  probable  que,  après  les  avoir  laissés  végéter  pendant  un 
ou  deux  ans,  on  sera  forcé  de  les  recéper.  Sur  les  Pêchers,  les 
branches  à  fruit  sont  perdues  et,  quant  à  la  Vigne,  même  les 
cultivateurs  de  Thomery  pensent  être  obligés  de  la  recéper  au 
pied.  En  somme,  le  mal  est  très  grand  et  les  conséquences  s'en 
feront  sentir  pendant  quelques  années. 

M.  Chatenay,  de  Vitry,  est  d'avis  que,  relativement  au»  Poi- 
riers, il  n'y  a  pas  encore  sujet  de  s'alarmer  outre  mesure.  A  la 
suite  de  l'hiver  de  1871 ,  dans  lequel  la  température  a  été^  pendant 
peu  de  tempe,  il  est  vrai,  presque  aussi  rigoureuse  que  cette  année, 
beaucoup  de  rameaux  de  Poiriers,  qui  étaient  noirâtres  et  qu'on 
aurait  pu  croire  morts,  ont  repoussé  au  printemps.  Il  a  fait  subir 
à  ces  arbres  la  taille  ordinaire  et  il  a  eu  ensuite  à  se  féliciter  d'avoir 
agi  ainsi. 

M.  Aubrée  pense  également  que  les  dégâts  éprouvés  par  les 
Poiriers  sont  moins  grands  qu'on  ne  le  dit  généralement. 

M.  le  Président  présente  à  la  Société,  pour  sa  bibliothèque,  un 
ouvrage  intitulé  :  Nouveaux  légvmes  d'hiver,  expériences  d'étiole- 
ment  pratiquées  en  chambre  obscure;  par  MM.  A.  Pailliecx  et  D. 
Bois  (gr.  in-i8  de  128  pages.  Librairie  agricole,  rue  Jacob,  26).  Il 
charge  M.  Prillieux  de  faire  un  Rapport  sur  cet  ouvrage. 

M.  Laizier  fait  un  Rapport  verbal  sur  une  brochure  qu'il  avait 
été  chargé  d'examiner  et  qui  a  pour  titre  :  Culture  industrielle  et 


SÉANCE   DU    8   JA.NYIER   1880.  47 

hivernale  de  V Asperge,  suivie  de  la  manière  d'en  faire  des  conser- 
ves; par  M.  P.  RoKCERAY  (in-8°  de  59  pages.  Pari?,  sans  date  ;  chez 
Aug.  Goin,  rue  des  Écoles,  6^).  L'aQteur  de  ce  travail,  dit 
M.  Laizier,  attribue  à  l'Asperge  cultivée  selon  la  méthode  qu'il 
conseille  un  rendement  tellement  considérable  qu'il  semble  diffi- 
cile d'en  admettre  la  possibilité.  Ainsi,  avec  2  000  fr.  de  frais 
on  obtiendrait,  selon  lui,  une  récolle  d«  10  000  fr.  par  hectare; 
ainsi  encore,  avec  un  genre  de  culture  tout  nouveau  qui  a  été 
imagiaé  par  cet  auteur,  dans  une  chambre  de  1 2  mètres  carrés,  on 
ferait  entrer  la  quantité  de  griffes  de  trois  ans  qui  est  suffisante  pour 
un  hectare,  c'est-à-dire  18  000  grifïes;  or,  M.  Laizier  pense  que 
même  mises  simplement  en  tas,  ces  i8  000  grifies  feraient  un 
volume  plus  grand  que  la  capacité  de  celte  chambre.  Dans  ces 
conditions,  M.  P.  Ronceray  dit  qu'on  aurait  seulement  \  000  fr. 
de  frais  et  on  récolterait  17  500  fr.  de  produits  ;  or,  dit  M.  Laizier, 
les  maraîchers  payent,  en  moyenne,  3  500  fr.  les  griffes  d'Asperges 
qui  leur  sont  nécessaires  pour  la  plantation  d'un  hectare  de  terre. 
En  somme,  bien  que  familiarisé  avec  la  culture  ordinaire  de  l'As- 
perge, M.  Laizier  déclare  ne  pas  se  charger  de  juger  les  modes  de 
culture  tout  extraordinaires  que  M.  P.  Ronceray  conseille  d'adopter 
pour  cette  plante;  il  est  donc  d'avis  qu'il  conviendrait  de  confier 
à  une  Commission  l'examen  et  l'appréciation  de  ces  modes  de 
culture. 

M.  le  Secrétaire-général  donne  connaissance  à  la  Compagnie 
des  nominations  qui  ont  été  faites  aujourd'hui,  conformément  aux 
prescriptions  du  Règlement,  par  les  quatre  Comités  et  par  les 
Commissions  permanentes. 

Le  Comité  du  Culture  potagère  a  nommé  M.  Laizier  Président, 
M.  Vincent  Vice-Président,  M.  Siroy  Secrétaire,  M.  Pdgeot  Vice- 
Secrétaire,  M.  Moynet  délégué  au  Conseil  d'Administration  et 
M.  Paillieux  délégué  à  la  Commission  de  Rédaction. 

Le  Comité  d'Arboriculture  a  élu  M.  Gh.  Chevalier  Président, 
M.  Bonnel  Vice-Président,  M.  Michelin  Secrétaire,  M.  Buchetet 
Vice-Secrétaire,  M.  Templier  Délégué  au  Conseil  d'Administration, 
et  M.  Preschez  Délégué  à  la  Commission  de  Rédaction. 

Dans  le  Ci>mité  de  Floriculture  ont  été  choisis  comme  Président 
M.  Burelle,  comme  Vice-Président  M.  Bachoux,  comme  Secrétaire 


48  ,  PROCÈS-VERBAUX. 

M.  Delamarre,  comme  Vice-Secrétaire  M.  Jolibois,  coTime  Délé- 
gué au  Conseil  d'Adrainistiation  M.  L  Toy  (ï.),  comme  Délégué  à 
la  C  )mmission  de  Rédaction  M.  Bâillon. 

Le  Comité  des  Arts  et  Industries  a  choisi  pour  Président 
M.  Gliiiigny,  pour  Vice-Président  M.  Héringer,  pour  Secrétaire 
M.  Bore),  pour  Vjce  Secrétaire  M.  Lebœuf,  pour  Délégué  au  Con- 
seil d'Administration  M.  ^éringer,  pour  Délégué  à  la  Commis- 
sion de  Réiacîiou  M.  Hmoteau. 

La  Commission  des  Galtures  expérimentales  a  nommé  M,  Ver- 
dier  (Eug.)  Président,  M.  Ponce  Secrétaire  et  M.  Jolibois  Délégué 
au  C)nsei!  d'Administration. 

La  Commission  des  Secours  a  désigné  comme  son  Président 
M.  Durand,  aîné,  et  comme  sou  Secrétaire  M.  Dumout(H,-R.)qui 
est  en  même  temps  son  Délégué  au  Conseil  d'Administration. 

Enfin  M.  le  Secrétaire-général  apprend  à  la  Compagnie  que  le 
Conseil  d'Administration,  adoptant  les  propositions  des  Comités,  a 
nommé  Conservateurs  des  collections  :  M.  Beurdeley  pour  la 
Culture  potagère,  et  pour  la  Pomologie  M.  Michelin  à  qui  est 
adjoint  M.  Charollois. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  du  Compte  rendu  des  travaux 
du  Comité  de  Culture  potagère,  pendant  l'année  4879;  par 
M.  SiRoY,  Secrétaire  de  ce  Cmiité. 

M.  le  Sîcrétaire-général  annonce  une  nouvelle  présentation; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


SÉANCE    GÉNÉRALE   DU    22    JANVIER    1880(1). 
Présiukisck  de  m.  Oardy 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  Le  nombre  des  Membres 
qui  y  assistent  est  de  150  titulaires  et  7  honoraires. 

(1)iV.  jB.  Par  siute  d'une  circousunce  i  arliculière,  le  Rapport  de  la 
Commission  de  ComptabiUté,  sur  los  comptes  de  l'exercice  iS/O,  bien 
qu'ayant  élé  lu  au  Conseil  dAdininistralion  et  approuvé  par  lui,  n'a  pas 
élé  communiqué  à  la  Société,  dans  la  2"  séance  de  janvier,  ainsi  que 
l'exige  le  3'  paragraphe  de  l'article  50  du  règlement.  11  ne  pourra  doac 
paraître  que  dans  le  prochain  cahior  ia  Journal. 

(Note  de  la  Commission  de  Rédaction.) 


SÉANCE  DU  22  JANVIER  1880.  49 

Le  procèî-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 
M.   le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  d'un  nouveau  Membre  titulaire  dont  la  présentation, 
faite  dans  la  dernière  séance,  n'a  soulevé  aucune  opposition. 

Il  annonce  ensuite  que  la  Société  centrale  d'Horticulture  vient 
d'éprouver  u»e  perte  des  plus  cruelles,  qui  ne  peut  que  lui  causer 
d'unaniuies  regrets.   M.  le  docteur  Boisduval  vient  de  mourir,  à 
l'âge  de  81  ans,  à  Ticheville,  en  Normandie,  où  il  s'était  retiré 
depuis  quelques  années.  Ce  regretté  collègue,  dit  !M.  le  Président, 
a  montré  à  la  Société  centrale,  peuilant  une  longue  suite  d'années, 
un  dévouement  sans  bornes.  Il  a  été  plusieurs  fois  l'un  de  ses 
Vice-Présidents.  Il  a  été  aussi,  pendant  plusieurs  années,  Prési- 
dent de  la  Commission  de  Réd^iction  dans  les  délibérations  de 
laquelle  il  apportait,  avec  une   parfaite  compétence  en  matière 
d'Horticulture,  des  connaissances  aussi  variées  que  profondes  qui 
lui  permettaient,  dans  beaucoup  de  cas,  de  corriger  des  erreurs 
ou  de  faire  disparaître  des  incertitudf  s.  Ea  effet,  il  était  à  la  fois 
médecin  expérimenté,  naturaliste  instruit  et  amateur  distingué 
d'horticulture,  passionné  surtout  pour  la  culture  des  plantes  bul- 
beuses et  des  espèces  alpines  dont  il  cultivait  lui-même  une  riche 
collection.  Dès  l'année  1828,  il  avait  publié,  dans  la  collection 
des  Manuels  Roret,  une  petite  Flore  française,  en  trois  volumes 
in-18,  qui  prouvait  qu'il  s'était  beaucoup  occupé  de  l'étude  des 
plantes  spontanées  en  France  ;  plus  tard  il  s'est  consacré  plus  spé- 
cialement à  l'entomologie  et  il  a  fait  paraître  à  ce  sujet  plusieurs 
ouvrages  qui  lui  ontvalu  une  grande  et  légitime  réputation.  Quant 
aux  plantes,  il  les  a  toujours  aimées,  et,  s'il  n'a  plus  publié  à  leur 
sujet  d'ouvrage  de  longue  haleine,  il  leur  a  cependant  consacré 
plusieurs  articles  instructifs  qui,  pour  la  pCupart,  ont  trouvé  place 
dans  notre  Journal.  M.  le  Président  annonce  que  M,  le  docteur 
Girari  (Maurice  ),  qui  est  lui-même  un  entomologiste  très-dis- 
tingué, a  été  prié  d'écrire  une  notice  biographique  sur  notre  re- 
gretté collègue,  M.  le  docteur  Boisduval. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1"  Par  M.  Paillet  (Louis  ),  horîiculteur-pépiniériste  à  Chatenay, 

près  Sceaux  (Seine),  une  collection  de  Pommes  de  terre  qui  ne 

comprend  pas  moins  de  ^  02  variétés  nouvelles,  encore  rares  ou 

reconnues  comme  très-recommandab'es  et  d'origine,  soit  anglaise, 

4 


50  PaOCÈS-VEUBAUX. 

soit  américaine.  Les  lub^rcules  présentés  sont  tous  plus  beaux  les 
uns  que  les  autres,  dit  M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  po- 
tagère qui,  selon  l'avis  de  ce  Comité,  propose  d'accorder  à  M.  L. 
Paillet,pour  cette  magnifique  présentation,  une  prime  de  1  ''^  classe. 
Mise  aux  voix  par  M.  le  Président,  cette  proposition  est  adoptée. 

M.  Paillet  (  L,  )  dorme  à  la  Compagnie  quelques  renseignements 
sur  les  Pommes  de  terre  qu'il  a  déposées  sur  le  bureau  Depuis 
quelques  années,  dit-il,  beaucoup  de  nos  Pommes  de  terre  semblant 
dégénérer  et,  à  peu  d'exceptions  près,  nos  cultivateurs  paraissent 
ne  passe  préoccuper  de  l'avantage  qu'ils  trouveraient  eux-mênif^s, 
soit  à  les  régénérer,  si  cela  est  possible,  soit  à  en  obienir  de  nou- 
velles sortes,  meilleures  que  celles  quMs  cultivent  habituellement. 
En  Angleterre,  au  contraire,  et  plus  encore  aux  États  Unis,  plu- 
sieurs cultivateurs  met  ent  tous  leurs  soins,  depuis  quelques 
années,  à  des  semis  de  cette  précieuse  plante  alimentaire,  ei  ils 
sont  ainsi  parvenus  à  en  obtenir  de  nombreuses  variétés  parmi  les- 
quelles il  est  démontré  que  beaucoup  se  recommandent  au  plus 
haut  point,  soit  par  la  bonne  qualité  soit  par  Tabondance  de 
leurs  produits.  Ainsi,  sous  ce  dernier  rapport,  il  en  e^t  pour  les- 
quelles le  chiffre  de  la  récolte,  pendant  la  saison  dernière  qui  a  été 
des  plus  (^favorables,  a  att'^int  30  000  à  34  0)0  kilog.  à  l'hectare. 
Dans  cette  collection  sont  réunies  des  variétés  pour  la  grande  cul- 
ture et  d'autres  pour  la  petite  culture;  quelques-unes  aussi  sont 
spéciales  pour  la  féculerie  ;  il  en  est  de  bâtiv-is,  de  demi-bâtives  et 
de  tardives.  Il  en  est  aussi  qui  souffrent  peu  de  la  maladie  ou  qui 
même  échappent,  assure-t-on,  à  ses  atteintes.  M.  Paillet  (  I,.  )  ne 
veut  pas  dire  que,  parmi  les  variétés  de  nos  cultures  il  n'en  existe 
pas  d'aussi  bonnes  que  la  généralité  de  celles  qu'il  met  sous  les 
yeux  de  la  Compagnie;  mais  il  pense  que  l'introduction  de 
celles-ci  n'en  a  pas  moins  une  importance  considérable. 

M.  Paillet  appelle  encore  l'attention  de  la  Société  sur  un  échan- 
tillon à" Avoine  de  Californie  qui,  dit-il,  ne  produit  pas  moins  de 
100  p.  1  et  qui  a  été  nommée,  par  ce  motif.  La  Prolifique.  Le 
grain  d'une  bonne  Avoine  pesant  ordinairement  50  ki|,og.  à  l'hec- 
tolitre, celui  de  la  variété  qu'il  présente  pèse  habituellement 
65  kilog.  pour  la  même  quantité. 

2°  Par  M.  Véniat  (H.),  jardinier  chez  M.  Feyeux,  à  Crosnes 
(Seine-et-Oiîe),  divers  objets  présentés  hors  concours,  savoir  : 


SÉANCE    DU    22   JANVIER   1880.  ti 

quelques  fruits  du  Physalis  peruviana  ou  Capuli  du  Pérou;  un 
lot  de  Pe-tsai  de  Mongolie,  variété  hâtive  et  un  autre  lot  de  la 
même  plante,  variété  tardive  ;  enfin  de  la  poudre  de  Mélilot  bleu 
{Mel'dotm  cœrulea  Lamk.). 

Dans  une  noie  écrite  qui  est  jointe  à  ces  objets  il  est  dit  que  les 
graines  de  Pe-tsai  remises  à  M.  H.  Véniat  pour  son  semis  étaient 
mélangées  et  ont  donné  naissance  à  des  plantes  dont  les  unes  ont 
mûri  leurs  graines  quinza  jours  plus  tôt  que  les  autres;  mais  la 
distinction  en  une  variété  hâtive  et  une  variété  tardive  est  faite 
sous  toutes  réserves.  Ces  plantes  se  sont  montrées  toutes  parfaite- 
ment rustiques;  le  semis  ayant  éié  fait  au  mois  d'août  1879, 
«lies  ont  résisté  aux  froids  exceptionneliement  rigoureux  que  nous 
avons  subis,  cette  année;  néanmoins  elles  ont  pris  moins  de  déve- 
loppement que  l'an  dernier.  La  variété  tardive  est  meilleure  que 
l'autre;  mais  elle  a  une  végétation  un  peu  moins  vigoureuse.  — 
Pour  employer  le  Pe-tsai  comme  aliment,  on  en  attache  les 
feuilles  par  petites  r-ottes  ;  on  les  fait  blanchir  et  ensuite  on  les 
accommode  au  jus,  comme  des  Laitues  entières.  —  Les  fruits  du 
Physalis  peruviana  sont  présentés  en  vue  de  montrer  que  cette 
plante,  dont  le  fruit  est  bon  à  manger  et  peut,  en  outre,  servir  à 
faire  des  confitures,  vient  et  fructifie  bien  sous  le  climat  de  Paris. 
—  Quant  à  la  poudre  de  fleurs  du  Mélilot  bleu,  elle  est  présentée 
comme  fournissant  le  moyen  de  remplacer  le  Schabzieger,  sorte 
de  fromage  fabriqué  en  Suisse,  dans  le  canton  de  Claris,  qui  em- 
prunte à  la  même  Légumineuse  sa  qaalitedistinciive.il  faut  mé- 
langer cette  poudre  au  beurre  frais  pour  lui  donner  l'arôme  qui 
distingue  le  Scliabzieger.  M.  Véniat  prie  le  Comité  de  Culture 
potagère  de  confier  à  Tun  de  ses  Membres  la  mission  de  faire  cet 
essai. 

3°  Par  M.  Va  vin,  propriétaire  à  Neuilly  (Seine),  trois  Pommes 
de  terre  présentées  par  lui  hors  concours  et  dont  il. dit  qu'elles  se 
cultivent  de  la  même  manière.  Bien  qie  toutes  soient  fort  recom- 
mandables,  celle  qu'il  regarde  comme  la  meilleure  est  la  variété 
Champion  d'Ecojsequi  est,  dit-il,  une  masse  de  fécule  et  qai 
d'ailleurs  est  moins  sujette  que  les  autres  à  la  maladie  spéciale. 

i"  Pàv  M.  Fiqaet  (Eugène),  jiriinier  chez  M.  Raspail  (Emile), 
à  Arcueil  (Seine),  route  de  la  Place,  15,  deux  pieds  fleuris  de 
Pnmevère  de  Chine  h  fleurs  sem'-loubles,  qu'il  a  obtenus  de  semis. 


52  PROCÈS-VERBAUX. 

L'une  de  ces  plantes  a  la  fleur  rose  glauque,  pointée  de  blanc;  l'au- 
tre a  la  sieiiue  blanche  teintée  de  rose.  — Une  prime  de  2«  classe  est 
demandée  pour  M.  Fiiiuet,  par  le  Comité  de  Floriculture  et  accor- 
dée par  la  Compagnie. 

M.  le  Président  de  ce  Comité  dit  que  ces  Primevères,  Qulre 
qu'elles  sont  fort  belles,  sont  très-raroifiées  et  ne  s'emportent 
point. 

5°  Par  M.  Pescheux,  entrepreneur  de  serrurerie,  rue  de  Gre- 
nelle, 32.  ù  Paris,  un  tuteur  rayonnant  destiné  principalement 
aux  Rosiers  et  aux  autres  arbustes,  ainsi  qu'un  abri  pour  les 
semis  qu'il  nomme  Paragraine.  Ce  tuteur  se  compose  de  plusieurs 
gros  fils  de  fer  fixé>  au  bout  d'une  lige  commune  également  eu 
fer  ou  bien  à  une  douille  en  ferdjnlon  peut  coiffer  un  tuteur  quel- 
conque et  rayonnant  tout  autour  de  leur  point  d'attacLe.  Comme  la 
flt;xibililé  de  ces  fils  de  fer  permet  de  leur  donner  difiérentes  direc- 
tions et  formes,  les  branches  qu'on  y  attache  donnent  ainsi  à  vo- 
lonté à  la  cime  de  l'arbuste  la  forme  générale  d'une  boule,  d'un 
v.tse,  d'une  table,  etc.  Quant  au  paragraine,  c'est  un  demi-cylindre 
exhaussé,  en  treillis  de  fil  de  fer,  qu'on  pose  sur  les  lignes  où  Von 
a  f.iit  un  semis  et  qui  les  préserve  des  déprédations  dts  oiseaux.  L? 
prix  en  est  de  3  francs  le  mètre  courant.  —  Le  Comité  des  Arts 
et  Industries  horticoles  propose  d'accorder  à  M.  Pescheux  une 
prime  de  3<=  classe  pour  son  tuteur  rajonnant  et  il  recom- 
mande le  paragraine.  —  Celie  proposition  est  mise  aux  voix  et 
adoptée. 

M.  Je  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

A  la  suite  des  présentations,  M.  Chevalier,  aîné,  de  Montreuil- 
sous-Bois  (Seine),  met  sous  les  yeux  de  la  Compagnie  diCFérents 
échantillons  d'arbres  au  sujet  desquels  il  fait  une  communication 
verbale.  En  1877,  dit-il,  il  avait  un  beau  scion  d'A-manùier  qui 
mesurait  environ  deux  mètres  de  hauteur  ;  il  l'a  garni  d'une  série 
de  greffes  de  Pêcher  qui,  une  fois  développées,  ont  promptement 
constitué  un  arbre  formé,  11  pense  que  celle  manière  de  procéder 
peut  être  employée  quand  on  se  propose  de  combler  rapidement 
un  vide  dans  un  espalier.  Il  estaussi  d'avis  qu'en  divers  autres  cas, 
l'Amandier  est  un  sujet  avantageux  pour  les  greffes  de  Pêchers. — 
Passant  ensuite  aux  effets  qu'ont  produits  les  gelées  rigoureuses  de 


SÉANCE   DU   22  JANVIER    1880.  S3 

cet  hiver,  il  montre  des  arbres  dont  la  partie  inférieure,  qui  se 
trouvait  dans  la  neige,  est  restée  verte,  tandis  qu'à  partir  de  cette 
base  tout  le  reste  en  est  mort.  Il  rapproche  ce  fait  d'une  observa- 
tion faite  par  lui  ^ans  laquelle,  la  végétation  d'un  jeune  arbre  ré- 
cemment greffe  étant  très-vigoureuse  dans  le  haut,  il  a  fait  au 
bas  une  entaille  profonde.  Au-dessous  de  cette  entaille  il  est  sorti 
deux  bonnes  branches.  Il  pense  que,  cette  année,  on  pourra  pro- 
céder de  même  pour  regarnir  les  murs  plus  rapidement.  —  Il 
présente  des  rameaux  de  Pêchers  qai  se  trouvent  à  l'exposition  du 
couchant;  on  y  voit  beaucoup  de  noir,  mais  aussi  un  peu  de  vert 
qui  laisse  un  peu  d'espoir  de  les  voir  pousser,  au  printemps  pro- 
chain. A  cette  exposition  le  mal  est  sensiblement  moindre  qu'à 
celle  du  Midi.  —  Il  parle  enfin  de  Pêchers  qui  sont  appliqués 
contre  des  murs  munis  d'un  chaperon  vitré.  Sous  cet  abri  il  n'est 
pas  testé  un  bouton  à  fleurs  et  la  charpente  de  l'arbre  est  elle- 
même  perdue.  En  la  coupant  il  a  vu  que  le  bois  en  est  noir.  Il  a 
même  trouvé  au  milieu  de  la  masse  de  ce  bois  une  gelivure  qui  a 
été  produite  par  la  rigoureuse  gelée  du  mois  de  décembre  1871. — 
Enfin  M.  Chevalier  montre  à  la  Compagnie  de  jeunes  Pêchers  de 
trois  ou  quatre  ans  dont  l'intérieur  est  noir  et  pour  lesquels,  dit- 
il,  on  ne  peut  compter  que  sur  les  parties  qiii,  s'étant  trouvées  au 
milieu  de  la  neige,  ont  été  garanties  du  froid  le  plus  rigoureux. 

M.  Lepère,  fils,  confirme  ce  que  vient  de  dire  M.  Chevalier,  que 
les  Pêchers  ont  plus  souSert  à  l'exposition  du  sud  qu'à  celle  de 
l'ouest;  il  attribue  cette  différence  à  l'action  du  soleil  qui  frappe 
les  arbres  exposés  au  sud  presque  immédiatement  après  qu'ils 
ont  subi  l'action  du  froid.  Il  croit  aussi  que  les  abris  en  verre 
ont  été  nuisibles  aux  arbres  qu'ils  étaient  destinés  à  protéger.  En 
somme  cependant,  ayant  parcouru  hier  même  plusieurs  jardins 
de  Montreuil,  il  en  a  rapporté  l'impression  que  le  mal  y  est 
moins  grand  qu'on  ne  l'avait  d'abord  supposé. —  Quant  aux  Poi- 
riers, il  en  a  vu  plusieurs  parfaitement  intacts  sur  le  territoire 
de  Vincennes.  Il  ajoute  à  leur  sujet  qu'il  faut  bien  que  ces  arbres 
résistent  à  des  gelées  très-rigoureuses  puisqu'il  en  a  trouvé  des 
pieds  fort  âgés  jusque  dans  le  nord  de  l'Allemagne. — M.  Lepère, 
fils,  déclare  ne  point  partager  l'opinion  de  M.  Chevalier,  aîné, 
quant  aux  avantages  qu'offrirait  l'Amandier  en  qualité  de  sujet 
pour  recevoir  la  greffe  du  Pêcher,  ou  pour  garnir  prcmpteraent 


ti  PROCÈS- VERBADX. 

les  vides  des  espaliers.  L'Amandier  est  notablement  plus  sen- 
sible au  froid  que  le  Pêcher,  et  cette  antée,  tous  les  Amandiers 
ont  été  tués.  Il  est  d'avis  que,  lorsqu'il  s'agit  de  garnir  un  vide, 
ce  qu'il  y  a  de  mieux  à  faire  c'est  de  recourir  à  une  branche 
gourmande  du  Pêcher.— Le  même  Membre  signale  enfin  co  fait 
remarquable  que  certaines  variétés  de  Pêchers  qui  étaient  regar- 
dées comme  rustiques,  notamment  la  Reine  des  vergerg,  ont  été 
presque  entièrement  déttuites,  cet  hiver,  tandis  que  d'antres, 
dans  lesquelles  on  n'avait  pas  la  même  confiance,  comme  h 
Grosse-Mignonne  hâtive,  ont  été  beaucoup  moins  atteintes. 

M.  Hardy  insiste  sur  ce  que  vient  de  dire  M.  Lepère,  fils,  que, 
dans  le  nord  de  l'Allemagne,  des  Poiriers,  qui  semblaient  forte- 
ment atteints  par  des  gelées  rigoureuses,  repartent  ensuite  au 
printemps.  Il  voudrait  pouvoir  espérer  que  les  nôtres  se  compor- 
teront de  même  ;  mais  il  est  évident  que  l'avenir  peut  seul  pro- 
noncer à  cet  égard. 

M.  Jamin  rappelle  que,  après  la  gelée  exceptionnelle  de  <87< 
qui,  à  la  vérité,  avait  eu  peu  de  durée,  tous  les  bourgeons  qui 
«valent  gardé  quelque  apparence  de  vie,  même  sur  du  bois  mort, 
se  sont  ouverts  au  printemps  suivant;  mais  la  condition  efsen- 
tielle  était  que  l'écorce  fût  restée  verte. 

M.  Aubrée  dit  que,  à  la  date  d'une  quinzaine  de  jours,  ses 
arbres  fruitiers  ne  lui  avaient  point  paru  très-sérieusement 
frappés;  mais,  les  ayant  revus  tout  récemment,  il  a  constaté 
qu'ils  étaient  en  bien  plus  mauvais  état  qu'il  ne  l'avait  cru  d'abord. 
Il  !es  a  sondés  en  y  pratiquant  des  entailles,  et  il  a  ainsi  reconnu 
que  leurs  racines  sont  seules  restées  vivantes.  (1  devra  dès  lors 
rabattre,  dans  sa  propriété,  environ  200  Poiriers  ;  il  n'y  aura 
d'exception  que  pour  ceux  qui  ont  été  plantés  à  la.  date  de  deux 
ou  trois  ans. 

M.  Arnould-Baltard  donne  ce  triste  renseignement  que,  eu 
Champagne,  les  gelées  ayant  élé  plus  fortes  encore  qu''à  Paris  et 
étant  arrivées  jusqu'à  —  30»,  surtout  dans  les  vallées  et  le  long 
des  cours  d'eau,  les  Vignes  paraissent  avoir  élé  gelées.  L'épaisse 
neige  qui  les  aurait  protégées  ayant  été  fondue  par  le  soleil,  tout 
autour  des  ceps,  il  s'est  produit  autour  de  ceux-ci  un  espace  vide 
par  lequel  le  froid  a  pu  les  frapper  librement.  Les  Vignes  en  co- 
teau sont  celles  qui  ont  le  plus  souffert  par  celte  cause.  Dans  un 


SÉANCE  DU  22  JANVIER  1880.  55 

bois,  il  a  vu  des  Chênes  qui  se  sont  fendus  de  part  en  part;  d'au- 
tres dont  récorce  est  toute  noire.  Il  est  à  remarquer  que,  au  mi- 
lieu de  ce  désastre,  quelques  arbres  exotiques  ont  été  épargnés. 

Comme  pièce  de  corrrspondance  imprimée,  M.  le  Secrétaire-gé- 
néral signale  un  ouvrage  intitulé  :  Le  Poirier^  sa  culture  et  sa 
taille,  avec  la  nomenclature  l'es  100  meilleures  espèces  de  Poires 
à  cultiver  dans  la  région  du  nord-ouest  de  la  France;  par  M.  J. 
Leveïque,  professeur  d'Arboriculture  de  la  Société  d  Horticulture 
de  Cheibouîg  (in-lâ  de  ïii  et  80  pages).  Cherbourg;  1879. 

M.  le  Président  apprend  à  la  Compagnie  que  la  Commission 
qui,  sur  la  demande  adressée  par  M.  Curé,  doit  aller  examiner  la 
culture  d'Asperges,  à  l'aide  du  thermosiphon,  qui  a  été  organisée 
par  cet  habile  horticulteur,  clans  son  établissement,  rue  Lecourbe, 
315,  sera  composée  de  MM.  Arnould-Baltard,  Cattereau,  Noblet, 
Prillieux,  Siroy  et  Vauvel.  Elle  se  rendra  chez  M.  Curé  le  mardi, 
5i7  janvier. 

*  M.  le  Secrétaire-général  dit  que,  dans  sa  séance  de  ce  jour,  le 
Comité  de  Cu'ture  potagère  a  décidé  que  la  médaille  d'argent 
oôerte  par  M.  Moynet  comme  devant  être  donnée  pour  les  plus 
nombreux  et  les  plus  beaux  apports  de  produits  maraîchers  faits 
dans  le  cours  de  cette  anriée  sera  décernée  à  M.  Fouillot,  jardinier 
chtz  M.  Sueur,  à  Montreuil-sous-Bois,  et  que  celle  qui  a  été 
offerte  par  M.  Vavin  pour  les  plus  beaux  lots  de  Fenouil  d'Italie, 
seia  donnée  à  M.  Henri  Véniat,  jardinier  chez  M.  Feytux,  à 
Crosnes  (Seine-ei-Oise).  MM.  Moynet  et  Vavin  désirent  que  les 
deux  médailles  dont  ils  font  don  soient  remises  aux  dettinataires 
le  plus  tôt  possible. 

M.  le  Président  remercie,  au  nom  de  la  Société  centrale, 
M.  Moynet  et  M.  Vavin  pour  leur  don  généreux. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 

i*  Restauration  et  rajeunissement  des  arbres  dépérissant  de  ma- 
ladies ou  de  vétu&té;  vi^ite  au  jardin  du  Grand  séminaire  d'Autun  ; 
par  M.  Michelin. 

A  propos  du  rajeunissement  des  arbres,  M.  Aubrée  dit 
que  souvent  les  Poiriers  ne  paraissent  malades  ou  mourants 
que  parce  que  des  insectes  les  fatiguent.  En  détruisant  ces 
insectes,  on  rend  la  vigueur  aux  arbres.  Ainsi  lui-même  avait, 


56  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

dans  son  jardin,  des  Poiriers  envahis  par  le  Tigre,  qu'il  était  sur 
le  point  d'arracher,  tant  leur  état  était  grave.  Il  eut  alors  l'idée 
de  les  traiter  à  l'eau  bouillante,  et  il  répéta  ce  traitement  Tannée 
suivanie.  Les  arbres  ainsi  délivrés  de  tout  insecte  sont  devenus 
\is  plus  beaux  de  sa  propriété. 

2"  Note  sur  l'Horticulture  en  Angleterre;  par  M.  Cu.  Joly. 

3°  Note  sur  le  Méiilot  bleu  ;  par  ft».  Paillieux. 

M.  le  Secrétaire- général  annonce  de  nouvelles  présentatioDs; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


NOTES  ET  MÉMOIRES. 


Note  sur  les  Serres  du  Jardin  Botamque  de  Copenuague; 
Par  M.  Ch.  Joi.y. 

Toutes  les  villes  du  monde  civilisé  élèvent  à  l'envi  des  palais 
aux  sciences  et  aux  arts.  L'Horticulture  aura  peut-être  un  jour 
son  tour,  chez  nous,  lorsque  la  ville  de  Paris  déplacera  les  serres 
de  la  Muette,  ou  lorsqu'on  en  construira  de  nouvelles  au  Jar-lin 
des  Plantes.  Kew  montre  avec  orgueil  sa  splendide  serre  aux  Pal- 
miers; Gand  a  le  jardin  d'hiver  de  M.  de  Keichove;  Latken,  la 
la  magnifique  serre  du  roi  Léopold;  Pétersbourg,  les  serres  du 
jardin  botanique.  La  ville  de  Copenhague  a  voulu  aussi  élever  un 
palais  à  l'horticulture  et  faire  construire  des  serres  monumentales 
dans  le  nouveau  jardin  botanique  de  l'Université.  La  ligure  \  donne 
l'ensemble  et  la  disposition  générale  des  jardins  :  denière  les  senes 
et  en  avant  des  murs  d'espaliers  se  trouvent  le  jarJin  d'essai,  les 
châssis  de  couches  et  l'aquarium,  à  gauche  les  carrés  destinés  aux 
plantes  médicinales,  annuelles,  etc.,  el  le  musée;  enfin,  à  droite, 
en  bas,  l'observatoire  astronomique. 

La  figure  2  représente,  en  élévation,  les  serres  principales:  ces 
figures  sont  réduites  et  tirées  de  la  «  Description  officielle  publiée 
à  Copenhague,  à  l'occasion  du  4®  centenaire  de  l'Univeraiié,  en  juin 
dernier,  par  MM.  J.-C.  Jaccbsen  et  Tyge  Rothe.  » 


fcUR  LES   SERRES   DD   JABDLN   BOTANIQUE    DE  COPEiNHAGUE.  o7 


58 


NOTES  ET  MÉMOIRES. 


'K. 


5UR  LES  SERRES  DU  JARDIN  BOTANIQUE  DE  COPEN'nAGUE.  o9 

La  CDiitenance  des  jardins  fstcie  9  hect.  76  :  ils  ont  été  disposés 
sur  les  anciennes  fortifications  qui  offraient  des  surfaces  très  irré- 
gulières,  propres  aux  différentes  plantations  que  demande  un 
jardin  d'études.  Lorsque  la  configuration  du  sol,  au  lieu  d'être 
horizontale,  B'^t  accidentée,  outre  qu'elle  a  un  aspect  général  plus 
pittoresque,  elle  permet  de  disposer  des  emplacements  ouverts  ou 
abrités,  secs  ou  humides,  et  de  satisfaire  aux  conditions  de  cul- 
ture et  d'exposition  les  plus  diverses.  Le  nouveau  jardin  botanique 
àf  Gères  offre  en  ce  genre  une  disposition  des  plus  remarquables 
où,  sur  un  espace  relativement  restreint,  on  peut  voir  dans  des 
sols  et  des  expositions  les  plus  opposés,  des  plantes  de  latitudes 
très  différentes. 

A  Copenhague,  les  allées  des  jardins  sont  larges  et  bien  disposées; 
l'eau  y  est  partout  à  profusion;  les  visiteurs  sérieux  y  abondent 
ainsi  qu'à  Rtw  ;  à  Kew,  qui  étant  situé  à  plusieurs  milles  de 
Londres,  a  compté  en  1878,  jusqu'à  o7  121  visiteurs  en  un  jour  1 

Les  serres  qui  soct  l'objet  de  celte  note  ont  un  intérêt  spécial 
en  raison  des  précautions  paiticulières  qu'exige  le  climat  du 
Danemark.  On  les  a  établies  sur  un  plateau  protégé  au  nord  par 
des  constructions  et  des  plantations  appropriées.  Leur  superficie 
est  de  2  400  mètres  carrés  :  elles  sont  divisées  en  deux  rangées 
parallèles,  placées  à  un  niveau  différent,  comme  l'indique  la  fig.  2. 
Cette  disposition  procure  un  excellent  abri  aux  serres  basses,  faci- 
lite le  travail  et  la  surveillance,  permet  de  chauffer  l'ensemble  avec 
les  mêmes  foyers;  enfin,  la  terrasse  qui  les  sépare  sert  d'abris  et 
de  magasins  indispensables  pour  un  grand  établissement. 

Dans  la  serre  monumentale  de  Ktw,  comme  dans  les  autres 
constructions  analogues,  les  toitures  sont  curvilignes  et  ont  par 
conséquent  une  forme  plus  gracieuse  :  mais  celte  forme  rend  fort 
difficile  et  fort  coûteux  l'établissement  et  l'entretien  des  doubles 
vitrages  si  nécessaires  dans  le  Nord.  Pour  obtenir  une  forme  moins 
raide,  on  a  élevé,  au  milieu  et  aux  deux  extrémités,  des  construc- 
tions circulaires  dont  les  toi'  s  sont  divisés  en  triangles.  Les  grandes 
serres,  placées  à  l'étage  supérieur,  ont  une  longueur  de  94-  mètres 
sur  une  hauteur  de  19  mètres.  L'étage  inférieur,  consacré  aux 
petites  plantes,  se  compose  de  deux  serres  séparées  par  un  esca- 
lier monumental  qui  relie  l'ensemble  des  constructians  ;  elles 


60  HOTES  ET   MÉMOIRES. 

ont  chacune  30  mètres  de  long  sur  4  mètres  40  de  haut.  Pour  la 
facilité  du  travail,  les  deux  étages  communiquent  en  outre  par 
des  escaliers  intérieurs. 

Comme  dans  la  serre  de  M.  le  comte  de  Kerchove,  à  Gand,  ou 
ri*a  employé  la  fonte  et  le  fer  que  pour  les  colonnes  et  les  montants 
principaux  :  les  barres  métalliques  nécessaires  pour  les  châssis  ont 
été  renfermées  dans  des  gaines  en  bois,  pour  les  soustraire  au 
contact  de  l'air  et  éviter  la  buée.  Toutes  les  serres  ont  un  double 
vitrage  et  pour  empêcher  les  accidents  provenant  de  l'accumula- 
tion  des  neiges  en  hiver,  on  a  pris  une  mesure  des  plus  intelli- 
gentes :  En  premier  lieu ,  le  bord  des  toits  est  muni  d'une  ornemeu- 
lation  en  fonte  qui  empêche  le  glissement  des  neiges  des  coupoles 
sur  les  parties  inférieures  et  pai  conse'quent  le  bris  des  verres;  S"  on 
a  fait  passer  des  tuyaux  de  vapeur  dans  la  partie  inférieure  de  la 
double  capacité  vitrée,  d'abord  pour  empêcher  le  refroidissement 
des  châssis  intérieurs  et  la  formation  de  la  buée,  puis,  pour  fondre 
les  neiges  au  fur  et  à  mesure  qu'elles  tombent  sur  les  verres  exté- 
rieurs. Le  surcroît  de  dépense  du  chaufifage  est  bien  inférieur  aux 
frais  qu'occasionnerait  l'enlèvement  des  neiges  à  main  d'homme 
par  des  galeries  extérieures. 

Les  souterrains  des  serres  principales  renferment  les  chaudières, 
les  magasins  à  charî^on,  les  plantes  d'orangerie,  les  outils,  etc. 
Le  mode  de  chauffage  adopté  est  la  vapeur  :  on  sait  que  ce  mode 
a  été  usité  chez  nous  avant  le  chauffage  à  l'eau  et  que  nous  Tavons 
proscrit  parce  qu'il  exige  la  présence  continue  d'un  bomme 
spécial  et  expérimenté  :  il  demande  des  soins  particuliers  d'instal- 
l  lion,  pour  éviter  les  inconvénients  de  la  condtnsa'jon  dans  les 
appareils;  il  donne  un  air  trop  chaud  pour  les  plantes  placées 
dans  le  voisinage  des  tuyaux  ;  enfin,  à  moins  de  dispositions 
particulières  qu'où  ne  peut  prendre  que  dans  les  grands  établisse- 
ments, il  n'offre  pas  la  sécurité,  la  régularité  ni  la  durée  du  chauf- 
fage à  l'eau.  On  connaît,  par  contre,  ses  avantages  principaux, 
qui  sont  d'employer  des  tuyaux  moins  gros,  parce  qu'ils  sont  à 
une  température  plus  élevée;  puis,  la  vapeur,  sous  pression,  peut 
plus  facilement  porter  la  chaleur  au  loin  ;  enfin,  en  cas  de  besoin, 
on  peut  plus  rapidement  élever  la  température  des  appareils  de 
circulation. 


SUR  LES  SERRES  DU  JARDIN  BOTANIQUE  DE  COPENHAGUE.  6{ 

On  a  employé  environ  1  200  mètres  de  tuyaux  de  Om  1 0  ;  400  mè- 
tres de  tuyaux  de  û^  05,  enfin  30C  mètres  de  tuyaux  de  Om  04  de 
diamètre. 

La  ventilation  générale  de  la  grande  serre  en  hiver  et  l'égalité 
delà  température  en  haut  et  en  bas,  dans  les  grandes  rotondes,- 
est  obtenue  par  l'appel  en  contre-bas  vers  des  orifices  ouverts 
dans  le  sol  et  des  canaux  chauffés  au  contact  des  tuyaux  de 
fumée  des  chaudières.  De  là,  Tair  se  rend  dans  la  double  enve- 
loppe qui  entoure  le  tuyau  d6  fumée  placé  dans  la  cheminée 
principale  :  cette  dernière  remplit  ainsi  une  double  fonction. 
Quant  à  l'air  neuf,  il  arrive  par  le  dessous  des  terrasses  et  passe 
dans  des  capacités  ménagées  au-dessus  des  chaudières,  puis  sous 
les  tuyaux  de  vapeur  dans  la  serre  :  voilà  pour  la  ventilation 
d'hiver.  En  été,  on  Tobtient  naturellement  par  l'ouverture  des 
lanternes  des  dômes,  puis  par  de  larges  orifices  ménagés  dans  les 
murs  des  soubassements  extérieurs. 

J'arrive  à  la  question  capitale  dans  des  constructions  sembla- 
bles, celle  de  la  dépense.  D'après  les  comptes  officiels  que  m'a 
obligeamment  fournis  M.  Tjge  Rothe,  voici  les  chlfl^res  : 

Le  terrain  actuel  a  été  obtenu  par  voie  d'échange  :  les  installa- 
tions ont  coûté  : 

Serres,  bâches  et  couches 509  7i8fr.  48 

Maison  d'habitation 99  823      03 

Clôtures  et  espaliers 3i  563      25 

Terrassements,  eaux,  égouts 215  5io       96 

Plantations   et  divers .  45  457      28 

Musée,  bibliothèque  et  herbier 165  000        » 

1  070  078  fr.    » 


On  voit  que  la  dépense  est  relativement  très  modérée  et  que  le 
nouveau  jardin  botanique,  mis  à  la  hauteur  de  la  science  mo- 
derne, fait  honneur  à  la  fois  au  gouvernement  qui  en  a  voté  les 
fonris  et  aux  hommes  distingués  qui  ont  fait  les  plans  et  suiveillé 
l'exécution  de  ces  importants  travaux. 


62  RKVUE    BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTBANGÈRE. 

REVUE  BIBLIOGRAPHÎQUE  ÉTRANGÈllE. 

Gardeners'  Chronicle. 

Quaqua  Bottentotorum  N.-E.  Br.,  Gard.  Chron..,  5  juillet  1879, 
•  p.   8,    fig.     1.  —  Quaqua   des   Holtentots.  —    Afrique    australe.  — 

(Asclépiadées) . 

En  ciéant  un  genre  nouveau  pour  cette  plante  grasse  de  la 
tribu  «les  Stapélii'es,  M.  N.-E.  Browa  lui  conserve  comme  nom 
générique  ia  déQoniiuation  vulgaire  sous  laquelle  elle  est  désignée 
dans  son  pays  natal.  Il  nous  appren  1  que  le  type  de  ce  nouveau 
genre  a  été  envoyé  au  Jardin  botanique  de  Kew  par  sir  Henry 
Bark'y  et  que  la  figure  qu'il  en  donne  a  été  dessinée  d'après  une 
bouture  enracinée  qui  a  flriuri  pour  la  première  lois  en  septembre 
4875.  Le  (Juaqua  des  Hottenlots  ressemble  beaucoup,  pour  le 
port  et  pour  l'aspect  général,  au  Boncerosia  incamata,  dans  des 
proportions  plus  faibles.  C'est  une  plante  grasse,  à  lige  dressée, 
ne  paraissant  pas  dépasser  0™  \  0-Om  20  au  plus  de  bauteur,  glabre, 
d'un  vert  grisâtre  ou  rougeâîre,  relevée  de  quatre  angles  longitu- 
dinaux émousoés,  mais  qui  forment  chacun  une  série  de  grandes 
dents  droites  et  piquantes.  Ses  fleurs  sont  très-petites  et  insigni- 
fiantes, pourvues  d'un  calyce  court,  à  sépales  triangulaires;  d'une 
corolle  monopétale,  campanulée,  à  5  lobes  lancéolés  et  étalés, 
qui  n'a  pas  nième  un  centimètre  de  largeur.  —  Celte  plante  n'aui-a 
guère,  au  point  de  vue  horticole,  d'autre  mérite  que  d'ajouter  une 
espèce  aux  collections  de  plantes  grasses. 

fSlanhopea  Iteiehenbachiaii.i  RoEZX.—  Gard.  Chron.,  12  juili.^879, 
p.    iO.   —   Staahoi-ée   de   Reichenbach.   —  Amérique  centrale.    — 

(Orchidées). 

Cette  belle  Orchidée  a  été  signalée  par  M.  Roezl  à  M.  Reichen- 
bach,en  1874;  mais  c'est  seulement  à  unedate  récente  que  l'origine 
en  a  été  connue,  grâce  à  M.  F.  Charles  Lebmann,  qai  s'est  rap- 
pelé l'avoir  rencontrée  sur  la  Cordillère,  à  trois  ou  quatre  ctnts 
mètres  d'altitude.  Ses  fleurs  viennent  par  deux  sur  le  même  pé- 
doncule; elles  sont  d'un  blanc  délicat,  qui  passa  au  jaune  d'ocie 
sur  les  sépales  et  les  pétales;  !a  colonne  est  d'un  vert  foncé  et  la 
base  du  labelle  est  rosée.  Ses  pseudobulbas  et  ses  f-;uilles  ressem- 
blent à  ceux  du  Stanhopea  connata  Klotzscq. 


PLANTES   NOUVELLES   OU    RARES.  63 

Passiflora  chelidonea  Mast.,  Gard.  Chron.,  'I2jaill.  1879,  p.  40, 
fig.  5.  —  Passiflore  Hirondelle.  —  Ecuador  sur  le  montCoraziQ.  — 
(Passifloracées). 

Cette  Passiflore  est  curieuse  par  la  forme  de  ses  feuilles  ovales, 
à  base  arrondie,  qui  se  termioent  supérieurement  par  trois  lobes, 
un  médian  très-petit  entre  deux  latéraux  beaucoup  plus  grands 
et  triangulaires  ;  c'est  de  là  qa'a  été  tiré  son  nom  spécifique,  parce 
q'ie  M.  Masters  a  comparé  cette  conformation  particulière  avec 
une  Hirondelle  dont  les  grandes  ailes  dépassent  la  tête.  G'^s  feuil- 
les sont  un  peu  coriaces,  d'un  vert  lustré  eu  dessus,  un  peu  ve- 
loutées et  colorées  en  violet  pâle  en  dessous.  Qaant  aux  fleurs, 
elles  sont  peu  brillantes  et  n'offrent  guère  qu'un  intérêt  botani- 
que ;  leur  couleur  est  verd Être, et  elles  mesurent  environ  quatre 
centimètres  de  diamètre. 

Heterostalis  Ilueg^eliana  ScHOTT.  —  Gard.  Chron.,  19  juill.  18*9, 
p.  70.  —  Héléroslalide  de  Huçgel.  —  Himalaya.  —  (Âroïlées). 

Cette  Aroïlée  a  le  port  et  jusqu'à  un  ceriain  point  l'aspect  d'un 
Arum,  genre  dont  est  voisin  celui  auquel  elle  appartient.  Envoyée 
au  Jardin  botanique  de  Kew  par  le  docteur  Duthie,  directeur  du 
jardin  des  Plantes  de  Saharunpore,  elle  y  a  fleuri  récemment. 
Elle  a  un  petit  tubercule  souterrain  arrondi,  qii  émet  une  ou  deux 
feuilles;  celles-ci  ont  un  pétiole  arrondi,  long  de  Om  10-Om  rJO,  et 
un  limbe  très-variable  de  configuration,  en  fer  de  flèche,  ou  en 
fer  de  hallebarde,  ou  à  5  lobes.  Sahampe  courte  et  peu  épaisse  se 
termine  par  une  spaths  longue  de  Om  lO-O"^  175,  qui  forme  dans 
le  bas  un  tube  un  peu  resserré  à  son  extrémité,  et  se  dilate  plus 
hiut  en  un  limbe  oblong-lancéolé,  acuminé,  deux  fois  et  demie 
plus  long  que  le  tube.  Cette  spathe  est  en  dehors  d'un  vert  foncé 
sur  le  tube  et  sur  le  dos  du  limbe;  ses  bords  sont  largement  colo- 
rés en  pourpre-brun  foncé.  La  face  interne  de  son  limbe  fst  d'un 
beau  pourpre-brun  velouté,  sur  lequel  5.6  d^achent,  à  sa  base  et  à 
son  sommet,  quelques  larges  bandes  longitudinales  vertes,  p'us 
ou  moins  réticulées  de  pourpre-brun.  Le  spadice  enfermé  dans 
cette  spathe  est  plus  court  qu'elle  et  offre  des  ovaires  pourpres  sur- 
montés de  stigmates  blancs,  qu'un  intervalle  long  de  2-3  centi- 
mètres, où  se  trouvent  des  fleurs  avor.tées,  sépare  de  l'ensemble 


64  REVUE    BIBLIOGRAPHIQUE    ÉTRANGÈRE. 

des  fleurs  raâ'es.  G'3tte  inflorescence  exhale  une  mauvaise  oJeur 
très-forte,  comme  celle  de  diverses  autres  Aroïdées. 

Arisseraa  g^aleatam  N.-E,  Br  ,  Gm'd.  Chron   ,  26  juill.  IS'O,  p.  102. 
—  Arisème  à  casque.  —  Sikkitn  Himalaya.  —  (Aroïjée-). 

AroïJée  dont  le  port  et  la  feuille  rappelleiit  VAiHsxma  speciosian, 
mais  qui  se  distingue  nettement  de  toutes  ses  congénères  in'Jien- 
nes  par  sa  curieuse  spalhe  capuchonnée  en  forme  de  casque, 
avec  un  lobe  terminal  pendaht  et  plissé.  Elle  a  une  seule  fe':ilie 
à  trois  folioles  elliptiques,  avec  le  sommet  brusquement  et  briève- 
ment cuspidé-acumiué,  et  la  base  aiguë,  munies  chacune  d'un 
pétiolule,  longues  d'environ  0"  5,  larges  de  OmOO-Omlo,  les 
deux  latérales  un  peu  plus  grandes  que  la  médiane,  toutes  les 
trois  portres  sur  un  pétiole  commun  arrondi,  qui  mesure 
environ  0™  30  de  longueur  ;  cet  e  feuille  est  d'un  beau  vert, 
bordée  de  rouge-pourpre,  avec  la  côte  médiane  blanchâtre. 
La  hampe  haute  seulement  de  O""  08-0""  10,  arrondie,  porte  une 
spathe  longue  de  G™  10,  dont  le  tube  cylindrique  occupe  la  moitif^ 
de  cette  longueur,  et  qui  est  colorée  extérieurement  en  vert  clair, 
teiniée  de  rouge  dans  le  bas,  avec  nombre  de  lignes  longitudinales 
blanches,  tandis  qu'intérieurement  elle  a  le  tube  pourpre  et  le 
limbe  vert,  marqué  dj  lignes  longitudinales  blanches.  Les  deux 
Aroïdées  dont  il  vient  d'être  question  sont  des  plantes  de  serre. 

L.»elia    Philbrickiana    (hybr.).  —   Gard.  Chion.,   26  juill.    1879, 
p.  102.  — Laelia  de  Philbrick.  —(Orchidées). 

Cette  magnifique  plante  est  un  hybride  qui  a  é!é  obtenu  en  fé- 
condant le  Cattleya  Aclandiœ  avec  le  pollen  du  Lxlia  elogmis. 
Les  fleurs  en  sout  d'une  rare  beauté  et  d'une  ampleur  égale  à  celle 
d'anLœliaelegans  soumis  à  une  excellente  culture.  Leurs  sépales 
et  pétales  sont  brun-marron  clair,  avec  des  macules  rouge-pour- 
pre ;  le  labelle  a  son  lobe  médian  transversal,  presque  en  cœur  et 
échancré,  coloré  en  très-beau  pourpre  foncé,  marqué  sur  le  mi- 
lieu de  sa  base  d'un  petit  triangle  blanc  prolongé  en  ligne;  ses 
lobes  latéraux  sont  blanchâtres,  bordés  de  pourpre  clair.  C'est 
cluz  MM.  Veitch  que  ce  bel  hybride  a  été  obtenu.  Il  est  dédié  à 
M.  Philbrick,  amateur  d'Orchidées. 


fe  Secrètaire-Rèdacteur-Gérant  :  impr.  de  E.  DONNaud,  rueCassette,  i , 

P.  DUCHARTRE. 


MINISTÈRE  DE  L'AGRICULTURE  ET  DU  COMMERCE 


SOCIÉTÉ    CENTRALE    D'HORTICULTURE 
DE    FRANCE 

EXPOSITION 

DES 

PRODUITS    DE    L'HORTICULTURE 

ET 

DES   OBJETS   D'ART   ET   D'INDUSTRIE 

EMPLOYÉS   POUR   LE   JARDINAGE   OU    SERVANT 

A  LA  DÉCORATION  DES  PARCS  ET  JARDINS 
DU  5  AIJ  8  JLTl.V  ±HHO 


CES     EXPOSITIONS     AURONT     LIEU 

DAi\S   Li    NEF    DU    PALilS  DE  L'ii\DUSTRlE  AUX  CBAMPS-ÊLYSÉES 

A    PARIS 

en  même  lemps  que  l'Exposition  des  Beaux-Arts. 


RÈGLEMENT 

§  1 .  Objet  et  durée  de   T Exposition. 

Art.  1''^  —  L'Exposition  ouverte  par  la  Société  est  destinoi 
à  recevoir  tout  ce  qui  se  rattache  directement  à  l'art  des  jar- 
dins, produits  et  instruments. 

Tous  les  horticulteurs,  jardiniers,  amateurs,  industriels,  fa- 
bricants, etc.,  sont  invités  à  prendre  part  à  l'Expositioa  et  à 

Série  3.  T.  II.  Cahier  de  février  1880  publié  le  31  mars  1880.  3 


66  PROGRAMME 

concourir  pour  les  récompenses  qui  seront  décernées  à  celte 
occasion. 

Art.  2.  —  L'Exposition  principale  des  produits  de  l'horticul- 
ture est  limitée  à  4  jours,  du  5  au  8  juin  1880  inclusivement  {i). 
Pourront  y  figurer  toutes  les  plantes  utiles  ou  d'agrément, 
de  serre  ou  de  plein  air,  à  quelque  division  horticole  qu'elles 
appartiennent. 

]°  Les  Plantes  nouvellement  introduites,  comprenant: 
1  °  Légumières  ; 

2°  Plantes  fleurissantes  6u  non,  desen^e  ou  de  plein  air. 
2°  Les  Plantes  obtenues  de  semis  : 
1°  Légumières  ; 


(1)  AVIS  IMPORTANT.  —  La  Société  centrale  d'Horticulture  de 
France  ayant,  sur  la  demande  de  radministration  minisiérielie, 
accepté  l'obligation  de  garnir  de  plantes  diverses  le  jardin  du  Palais 
de  l'Industrie,  pendant  toute  la  période  de  l'Exposition  des  Beaux- 
Arts,  c'est-à-dire  du  1"  mai  au  20  juin,  1880,  recevra  volontiers  des 
horticulteurs  et  des  amateurs,  pendant  la  durée  de  ce  temps,  tous 
les  végétaux  fleurissants  ou  à  feuillage  persistant  de  plein  air  ou  de 
serre,  pouvant  contribuer  à  la  décoration  de  ce  jardin,  tels  que: 
Rhododendrons,  Aucubas,  Houx,  Conifères,  Fougères  arborescentes, 
Cycadées,  Palmiers,  etc.,  et,  parmi  les  plantes  herbacées,  celles  que 
la  saison  permettra  de  montrer  en  bon  état.  La  déclaration  d'envoi 
devra  être  faite  quelques  jours  à  l'avance;  on  y  joindra  l'indication 
du  nombre  de  jours  que  les  plantes  pourront  rester  au  Palais.  —  Ces 
apports  ne  donneront  droit  à  aucune  récompense;  mais  des  pancartes 
placées  au  centre  des  lots  porteront  à  la  connaissance  du  public  le 
nom  des  présentateurs  qui  auront  ainsi  contribué  d'une  manière  gra- 
tuite à  la  décoration  du  jardin. 

Toutefois,  selon  le  désir  des  exposants,  les  plantes  de  haut  orne- 
ment devant  rester  dans  le  Palais  pendant  teute  la  durée  de  l'Exposi- 
tion deîBeanx-Arts^ets'y  trouvant  par  conséquent  le  5  juin, au  moment 
du  passage  du  Jury,  seront  examinées  par  lui  et  pourront  valoir  des 
récompenses,  même  de  premier  ordre,  si  elles  en  sont  jugées  dignes. 

Les  personnes  qui  se  proposeraient  d'exposer  des  plantes  dans  ces  con- 
ditions sont  priées  d'en  prévenir  la  Commission  des  Expositions  avant  le 
A  5  avril  et  d'expédier  leurs  produits  au  Palais  de  l'Industrie  au  plus 
tard  le  29  avril. 

La  Commission  d'organisation  pourra  autoriser  le  remplacement 
des  plantes  dont  elle  jugerait  l'enlèvement  opportun. 


DE  l'exposition   PaOCHAINE.  67 

2»  Fruitières. 
3°  D'agrément. 

3°  Les  Plantes  remarquables  par  leur  belle  culture,  fleu- 
ries ou  NON. 
4°  Les  légumes  variés  de  la  saison  et  les  légumes  forcés. 
5°  Les  fruits  forcés  ou  conservés. 
6°  Les  Plantes  d'agrément  de  serre  chaude. 
7°  Les  Plantes  d'agrément  de  serre  tempérée  et  d'orangerie. 
8o  Les  Plantes  d'agrément  de  plein  air  : 

\°  Arbustes  ou  arbrisseaux  fleurissants; 

â°  Arbustes  ou  arbrisseaux  à  feuillage  persistant. 

9°  Les  Plantes  d'agrément  herbacées,  annuelles  ou  vivaces. 
\  0°  Enfin  les  bouquets  et  garnitures  de  fleurs. 

Art.  3.  —  Seront  admis  tous  les  instruments  et  appareils 
employés  en  jardinage,  ou  utilisés  pour  son  enseignement: 

X"  Outils,  instruments  à  main,  appareils  mécaniques,  etc.; 

20  Les  abris:  serres,  bâches,  châssis,  toiles,  claies,  etc.,  pour 
protéger  les  plantes  ; 

Appareils  de  chauffage  pour  les  serres  ; 
Vases  en  bois  et  poteries,  etc.  ; 

3°  Pompes  et  appareils  à'zxrQ?>Qm&!ii  portatif  s  seulement; 
40  Meubles  de  jardin  : 

Objets   d'ornementation  pour  les  jardins:   kiosques,  fon- 
taines, etc.  ; 

50  Objets  ayant  pour  but  l'instruction  horticole: 

Livres  traitant  particulièrement  de  sujets  horticoles ,  dessins, 
peintures  à  l'aquarelle,   gravures  représentant  des  plantes 


68  PROGRAMME 

d'ornement  ou  économiques,  ayant  été  faits  spécialement  pour 
des  publications  horticoles; 
60  Plans  deldiràms  exécutés,  de  constructions  rustiques,  etc.  (1). 

§  2.  Réception,  ins' allation  et  enlèvement  des  plantes,  produits 
et  instruments  horticoles. 

r 

Art.  4.  — Les  horticulteurs  ou  amateurs  qui  voudront  prendre 
part  à  l'Exposition  des  produits  de  THoiticulture  devront  adres- 
ser, jusqu'au  31  mai  1880  inclusivement,  à  M.  le  Président  de 
la  Société,  rue  de  Grenelle-Saint-Germain,  Si,  une  demande 
d'admission  accompagnée  de  la  liste  des  objets  qu'ils  désirent 
présenter,  ainsi  que  l'indication  de  l'espace  superOciel  qu'ils 
peuvent  occuper. 

Art.  5.  —  Les  plantes,  fruits  et  légumes  qui  doivent  être 
présentés  à  cette  Exposition,  seront  reçus  les  3  et  4  juin,»de 
8  heures  du  matin  à  2  heures  de  l'après-midi. 

Les  fleurs  coupées  seront  seules  reçues  le  5  juin,  avant  8 
heures  du  matin. 

Art.  6.  —  Les  végétaux  ne  seront  admis  à  l'Exposition  que 
s'ils  sont  lisiblement  et  correctement  étiquetés. 

Art.  7.  —  Le  5  juin,  au  matin,  M\L  les  Exposants  sont  tenus 
de  se  trouver  à  l'Exposition  avant  le  passage  du  Jury,  pour 
terminer  l'arrangement  de  leurs  lots,  s'il  n'avait  pu  être  fait 
la  veille. 

Il  est  interdit  aux  Exposants  de  placer  des  pancartes  indi- 
quant leurs  noms  et  adresses  avant  que  la  décision  du  Jury  leur 
ait  été  communiquée  par  le  Secrétariat  de  la  Société.  Tout  con- 
trevenant serait,  par  ce  fait,  déclaré  hors  concours. 

Art.  8.  —  Les  produits  de  l'Industrie,  spécialement  appliqués 
à  l'Horticulture  et  admis  par  la  Commission,  seront  reçus  de 

(1)  Des  récompenses  pourront  être  altribuées  pour  tes  livres,  des- 
sins, peintures  à  l'aquarelle,  gravures,  etc.  Il  en  sera  de  même  pour  les. 
outils,  appareils,  etc.,  relatifs  à  l'industrie  horticole.  Toutefois  les 
livres,  engrais  et  insecticides  ne  pourront  être  récompensés  que  s'ils 
ont  été  préalablement  Tobjet  d'un  Rapport  spécial. 


DE   l'lXPOSITION   PROCHAINE.  69 

8  à  1 1  heures  du  matin;  ceux  dont  rinstallation  exige  un 
temps  plus  long  pourront  être  apportés  dès  le  1^'  juin. 

Leur  arrangement  définitif  devra  être  terminé  la  ^veille  du 
jour  de  l'ouverture  de  l'Exposition. 

Art.  9.  —  L'enlèvement  des  produits  exposés  ne  pourra  se 
faire  que  sous  la  surveillance  de  la  Commission  d'Exposition, 
les  9  et  10  juin;  pour  les  plantes,  de  7  heures  à  10  heures  du 
matin;  pour  les  objets  d'art  et  d'industrie  horticole, de  6  heures 
du  matin  à  4  heures  du  soir. 

§  3.  Commission  d'organisation  et  de  surveillance  de  V Exposition. 

Art.  40.  —  Une  commission  d'organisation,  nommée  par  le 
Conseil  d'Administration  de  la  Société  et  constituée  en  Jury 
d'admission,  est  chargée  d'examiner  préalablement  tous  les 
produits  présentés. 

Cette  Commission  a  le  droit  de  refuser  tous  les  objets  qui  ne 
lui  paraîtraient  pas  dignes  de  figurer  à  l'Exposition. 

Elle  fixera,  en  les  modifiant,  s'il  est  nécessaire,  les  dimen- 
sions de  l'espace  demandé. 

Les  Exposants  seront  tenus  de  se  conformer  à  toutes  les  me- 
sures d'ordre  ou  de  disposition  qui  leur  seront  indiquées  par  la 
Commission  d'organisation. 

Art.  11 .  —  Le  Secrétariat  de  la  Société,  assisté  d'un  nombre 
suffisant  de  Commissaires  nommés  par  le  Conseil,  sera  chargé 
de  la  surveillance  de  TExposition. 

Art.  12.  —  La  Société  donnera  tous  ses  soins  aux  objets  expo- 
sés ;  mais  elle  ne  répond  d'aucune  perte  ni  d'aucun  dégât  ne 
provenant  pas  de  son  fait. 

Les  Exposants  seront  personnellement  responsables  des  acci- 
dents qui  pourraient  arriver,  par  leur  cause,  dans  le  local  de 
l'Exposition. 

§  4.  Jury. 

Art.  43.  — Le  Jury  sera  composé  d'horticulteurs  et  d'ama- 
teurs. Le  nombre  des  Jurés  est  fixé  à  18,  dont  o  pour  l'Industrie 


70  FKOtiRAMME 

horticole.  Ils  sont  désignés  par  le  Conseil  d'Administration,  con- 
formément à  l'article  58  du  Règlement. 

Art.  U.  —  L'acceptation  des  fonctions  de  Juré  prive,  sans 
exception,  du  droit  de  concourir,  mais  non  du  droit  d'exposer. 

Art.  \h.  —  Le  Jury  sera  dirigé  par  le  Président  ou  par  l'un 
des  Vice-Présidents  de  la  Société.  ' 

Art.  46.  —  Pour  l'Exposition  des  produits  de  rHorticulture, 
les  Membres  du  Jury  se  réuniront,  le  5  juin,  à  8  heures  du 
matin,  dans  le  local  qui  leur  sera  désigné  par  la  lettre  de  con- 
vocation, au  Palais  de  l'Industrie;  mais  ils  ne  devront  pas  péné- 
trer, sous  quelque  prétexte  que  ce  soit,  dans  l'enceinte  de 
l'Exposition  (1)  avant  le  moment  où  ils  entreront  en  fonction, 
introduits  par  le  Président,  le  Secrétaire-général  de  la  Société 
et  les  Membres  de  la  Commission  désignés  à  cet  effet. 

Les  Jurés  pour  l'Industrie  horticole  se  réuniront  le  môme 
jour  et  à  la  même  heure. 

Art.  17.  —  Le  Secrétaire-général  de  la  Société  remplira, 
près  du  Jury,  les  fonctions  de  Secrétaire;  il  sera  assisté  des 
Secrétaires  de  la  Société  et  de  deux  Membres  de  la  Commission 
d'Exposition  qui  seront  seul  "'shargés  de  donner  les  renseigne- 
ments dont  le  Jury  pourrait  avoir  besoin. 

Art.  18.  —  Après  le  jugement  rendu  par  le  Jury,  il  sera 
placé  au  centre  de  chaque  lot  une  pancarte  individuelle  in  di- 
quant  le  nom  et  l'adresse  de  l'Exposant  ainsi  que  la  récompense 
obtenue. 

§  b.  Des  Récompenses. 

Art.  19.  —  Les  récompenses  consisteront  en  médailles  d'or, 
de  vermeil,  d'argent  et  de  bronze  ;  l'attribution  en  sera  laissée 

(1)  La  Commission  d'Exposition  est  composée  de  MM.  Teston,  Pré- 
sident, Lavialle,  Secrétaire,  Appert,  Arnould-Baltard,  D'.  Bâillon,  Borel 
Cotlereau,  Courcier,  Delamarre,  Drouet,  Dur  and  aîné,  Lefebvre  (E.), 
Quénat,  Siroy,  Membres,  à  qui  sont  adjoints  MM.  Duvivier,  Secrétaire- 
général,  B,  Verlot,  Secrétaire- général-adjoint,  Moras,  Trésorier,  Lccocq- 
Duraesnil,Trésoriei -adjoint,  Duchartre  (P.),  Secrétaire-rédacteur,  Dutron, 
Architecte  de  la  Société. 


DE  l'exposition   PROCHAINE.  71 

à  la  complète  disposition  du  Jury  qui,  dans  chaque  catégorie  de 
produits,  pourra  donner  tel  ordre  de  médailles  qu'il  jugera 
nécessaire. 

Art.  20.  —  Ces  récompenses  se  composeront  : 
1o  D'un  objet  d'art  provenant  de  la  manufacture  de  Sèvres, 
donné  par  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  ; 
2o  De  grandes  médailles  d'honneur  en  or,  et  spécialement  : 

D'une  grande  médaille  d'honneur  en  or  donnée  par  M.  le 
Ministre  de  l'Agriculture  et  du  Commerce; 

D'une  grande  médaille  d'honneur  eo  or  donnée  parM.le  Préfet 
de  la  Seine,  au  nom  du  département  de  la  Seine  ; 

D'une  grande  médaille  d'honneur  en  or  donnée  au  nom  de  la 
ville  de  Paris  ; 

D'une  grande  médaille  d'honneur  en  or  des  Dames  Patron- 
nasses de  la  Société  ; 

D'une  grande  médaille  d'honneur  en  or  fondée  par  le  Conseil 
d'Administration  en  mémoire  de  iM.  le  Maréchal  Vaillant, 
ancien  Président  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  France  ; 

D'une  médaille  d'argent  grand  module  donnée  au  nom 
de  M""*  Lusson,  Dame  Patronnesse,  pour  une  Rose,  ou  un  lot  de 
Réséda. 

D'une  médaille  d'argent  grand  module  donnée  au  nom  de 
M.  A.  Pellier,  pour  des  Pentstemon  réunis  en  collection. 

30  De  médailles  d'or  de  la  Société  ; 

4o         —         de  vermeil  de  la  Société; 

50         —         d'argent  grand  module  de  la  Société  ; 

6»         —         d'argent  de  la  Société  ; 

70         —         de  bronze  de  la  Société. 

Art.  21.  —  Les  médailles  d'honneur  remplaceront  toutes 
celles  qui  auraient  été  obtenues  par  le  même  exposant. 

Art.  2?.  —  Tout  exposant,  qui  refuserait  la  récompense  que 
le  Jury  lui  aurait  accordée  serait  privé  du  droit  de  participer  à 
l'Exposition  suivante. 


72  PROGRAMME   DE   l'EXPOSITION    PROCHAINE. 

Enfin,  à  l'occasion  de  cette  Exposition,  la  Société  décernera 
les  récompenses  qu'elle  est  dans  l'habitude  d'attribuer,  chaque 
année,  aux  personnes  qui  s'en  sont  rendues  dignes  et  qui  ont 
obtenu  des  Rapports  favorables  émanant  d'une  Commission 
spéciale  :  aux  jardiniers  pour  leurs  longs  services  dans  la 
môme  maison:  aux  auteurs  d'ouvrages  spéciaux  sur  l'Horticul- 
ture, aux  inventeurs  d'instruments  ou  d'appareils  nouveaux  ; 
aux  propagateurs  de  nouvelles  méthodes,  enfin  à  toutes  les 
personnes  qui  ont  contribué  au  perfectionnement  de  l'Art  des 
jardins. 


Adopté  en  séance  du  Conseil, 
le  26  février  1880. 


Le  Président  de  la  Société, 
A.  Lavallée. 


Le  Secréiaire-général^ 

DCVIVIER. 


PROCÈS-VERBAUX.    —   EÉANCE   DU   i'i   FÉVRIER    1880.  73 

CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA.  SOCIÉTÉ,  EN  1880. 

Concours  peirmanents. 

Médaille  PeUier pour  les  Pentstemon. 

Prix  Laisné pour  récompenser  l'aptuude  au  travail 

et  la  moralité  des  garçons  jardiniers. 

(V.  le  Journal,  3«  série,  I,    1880, 

p.  691.) 

Concours  annuels. 

Médaille  Moynet pour  les  apports  les  plus  remarqua- 
bles, faits  pendant  l'année,  au 
Comité  de  Culture  potagère. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration,  pour  l'introduction  eu  l'obtention  de 

plantes  ornementales  méritantes. 
(V.  le  Journal,  2*  série,  XI,  1 877^ 
p.  145.) 


=-*« 


PROCÈS-VERBAUX 


SÉANCE    DU    12    FÉVRIER     1880. 

Présidence  de  M.  Alph.  liavallée,  PRÉsmENx  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  On  y  compte  167  Mem- 
bres titulaires  et  5  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

A  l'occasion  du  procès-verbal,  M.  Chevalier,  aîné,  de  Montreuil- 
sous-Bois  (Seine),  dit  qu'il  ne  peut  partager  l'opinion  qui  a  été 
exprimée,  dans  la  dernière  séance,  par  M.  Lepère,  fils,  au  sujet 
de  l'influence  que  des  chaperons  vitrés  doivent  exercer  sur  les 
espaliers.  M.  Lepère,  fils,  a  dit  que  ces  arbris  étaient  nuisibles; 
lui  les  regarde,  au  contraire,  comme  utiles  en  diverses  cir- 
constances. Il  leur  attribue  notamment  une  action  très  avanta- 
geuse pendant  les  fortes  chaleurs  de  rété,  comme  empêchant,  par 
exemple,  que  les  Pèches  ne  soient  brûlées  sur  les  arbres.  Il  ne 
peut  non  plus  souscrire  à  ce  que  le  même  arboriculteur  a  dit 

La  Commission  de  Rédaction  déclare. laisser  aux  auteurs  des  articles  publiés 
<lans  le  Journal  la  responsabilité  des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

^Avis  de  la  Commission  de  Réd;;ction.) 


74  PROCÈS-VERBADX; 

contre  l'Amandier  employé  comme  sujet  devant  recevoir  la  greflFe 
du  Pêcher;  entre  autres  mérites,  dit-il,  l'Amandier  a  celui  d'être 
peu  sujet  à  la  gomme,  et  on  ne  peut  en  dire  autant  du  Pêcher. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  cinq  nouveaux  Membres  titulaires  qui  ont  éié  pré- 
sentés dans  la  dernière  séance  et  contre  qui  aucune  opposition 
n'a  été  formulée.  Il  annonce  que  le  Conseil  d'Administration, 
dans  sa  séance  de  ce  jour,  a  prononcé  l'admission  sur  la  liste  des 
Membres  honoraires  de  MM.  Coulombier,  pépiniériste,  rue  Audi- 
geois,  1 4,  à  Vitry  (Seine),  et  Lardy,  jardinier,  rue  de  Gliaronne, 
476,  à  Paris,  qui  font  partie  de  la  Société  depuis  vingt-cinq 
années  révolues,  et  qui  ont  demandé  par  écrit  de  passer  à 
l'honorariat,  conformément  à  l'article  4  du  Règlement. 

Il  apprend  à  la  Compagnie  qu'il  doit  y  avoir,  à  trois  heures, 
une  réunion  de  la  Commission  d'Exposition  à  laquelle  ont  été 
convoqués  de  nombreux  horticulteurs.  Après  un  hiver  aussi 
désastreux  pour  les  cultures  en  général  que  celui  que  nous  traver- 
sons, il  importait  de  prendre  l'avis  des  horticulteurs  avant  de 
décider  s'il  y  aurait  ou  n'y  aurait  pas,  cette  année,  une  Exposition 
générale.  C'est  afin  de  pouvoir  connaître  cet  avis  qu'aura  lieu  l» 
réunion  annoncée  par  M.  le  Président. 

M.  le  Secrétaire-général  informe  la  Société  de  pertes  malheu- 
reusement nombreuses  et  toutes  douloureuses  qu'elle  vient 
d'éprouver  par  le  décès  de  MM.  de  Bouis,  Dambricourt  (Louis), 
Fournier  (Charles- Antoine),  Joly  (J.-E.-Auguste),  Moulard 
(Eugène)  et  Pincebourde. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

l»  Par  MM.  Baltet,  frères,  horticulteurs-pépiniéristes,  à  Troyes 
(Aube),  26  variétés  de  Pommes  de  saison,  qu'ils  envoient  comme 
pouvant  servir  de  sujets  pour  les  éludes  du  Comité  d'Arboriculture. 
—  M.  le  Secrétaire  de  ce  Comité  dit  que  ces  fruits,  dont  l'envoi 
fait  suite  à  plusieurs  autres  qu'on  doit  déjà  à  MM.  Baltet,  frères, 
seront  conservés  pour  être  examinés  à  mesure  qu'arrivera  le 
moment  favorable  pour  chacun  d'eux.  Reconnaissant  envers  nos 
honorables  collègues  de  Troyes  pour  les  envois  successifs  de  fruits 
qu'ils  ont  bien  voulu  lui  faire,  en  vue  de  ses  études,  le  Comité 
d'Arboriculture  se  propose  de  faire  un  peu  plus  tard  une  proposi- 


SEAKCE    DU    12   FÉVBIER    18S0.  75 

lion  générale  en  rapport  avec  l'importaDce  de  la  collection  de 
fruits  qu'ils  lui  ont  ainsi  mise  sous  les  yeux. 

2°  Par  MM.  Couturier  et  Robert,  horticulteurs,  rue  des  Calèches, 
à  Chatou  (Seine-et-Oise),  un  pied  fleuri  d'un  ^é^onm  qui,  écri- 
vent-ils, s'est  trouvé  parmi  les  produits  d'un  semis  de  Bégonias  tu- 
béreux  fait  au  printemps  de  l'année  1879.  Cette  plante  fleurit  abon- 
damment et  ses  fleurs,  colorées  en  rose  tendre,  sont  portées  sur  de 
longs  pédoncules  qui  se  tiennent  bien  droits.  —  Le  Comité  de 
Floriculture  propose  d'accorder  une  prime  de  2*  classe  à  MM.  Cou- 
turier et  Robert  pour  la  présentation  de  cette  belle  plante.  —  M.  le 
Président  de  ce  Comité  fait  observer  qu'elle  a  le  mérite  d'être 
naine,  tandis  que  les  Bégonias  qui  fleurissent  en  ce  moment  ont 
en  général  le  défaut  d'être  trop  hauts.  Il  ajoute  que  le  Comité  n'a 
pas  pensé  que  ce  pût  être  là  le  produit  de  graines  de  Bégonias 
tubéreux  ;  il  a  été  d'avis  que  la  plante  devait  plutôt  sortir  du  B. 
lucida  ou  de  quelque  espèce  analogue. 

3°  Par  M.  Millet,  horticulteur  à  Bourg-la-Reine  (Seine),  une 
collection  de  Violettes  à  fleurs  simples,  dont  deux  nouvelles,  pré- 
sentées en  pots,  et  les  autres  déjà  connues,  présentées  en  bouquets 
de  fleurs  coupées.  Les  deux  premières  sont  :  \°  Armandine  Millet, 
Violette  des  Quatre-Saisons,  très  odorante  et  très  florifère,  à 
feuilles  panachées,  mais  dont,  dit  M.  le  Président  du  Comité,  la 
fleur  est  petite  ;  2"  la  Sans  pareille,  de  la  catégorie  de  la  variété 
Czar,  que  le  présentateur  dit  surpasser  toutes  les  Violettes  connues^ 
pour  la  grandeur  des  fleurs  et  des  feuilles,  être  des  plus  rustiques 
et  très  hâtive,  donnant,  pendant  l'hiver,  de  belles  fleurs  à  pétales 
arrondis.  —  Pour  ces  deux  variétés  nouvelles,  le  Comité  de  Flo- 
riculture propose  de  donner  à  M.  Millet  une  prime  de  r^  classe. 
Quant  aux  sept  variétés  dont  cet  horticulteur  a  déposé  des  bou- 
quets de  fleurs  sur  le  bureau,  ce  sont  les  suivantes:  Le  lilas, 
variété  très  hâtive,  et  très  florifère;  le  Czar  ordinaire  et  le  Czar 
à  fleur  blanche,  dont  le  Comité  déclare  que  la  fleur  est  d'un 
blanc  plus  pur  que  chez  toutes  les  Violettes  qui  lui  ont  été 
présentées  jusqu'à  ce  jour;  la  Brune  de  Bourg-la-Reine;  la  Sans 
prix,  Quatre-Saisons  à  grandes  fleurs;  la  Quatre-Saisons  hâtive,  à 
fleurs  violet  bleu  ;  enfin  Souvenir  de  Millet  père.  —  Pour  la  pré- 
sentation de  ces  sept  dernières  variétés,  le  Comité  de  Floriculture 


76  PBOCÈS-VERBAUX. 

propose  d'accorder  à  M.  Millet  une  prime  de  3«  classe.  —  Les  deux 
primes  demandées  pour  cet  horticulteur  sont  mises  aux  voix  et 
adoptées. 

-  M.  le  Président  du  Comité  de  Floriculture  dit  que  c'est  proba- 
blement la  première  fois  que  la  Société  voit  la  présentation  d'une 
si  nombreuse  série  de  Violettes  à  fleur  simple.  Il  exprime  le  désir 
que  maintenant  il  lui  soit  présenté  une  collection  de  Violettes  à 
fleurs  doubles,  car,  parmi  ces  variétés,  il  en  est  qui  sont  devenues 
rares  ou  même  à  peu  près  introuvables,  notamment  la  Violette 
de  Bruneau  que  lui-même  a  recherchée  avec  persévérance,  sans 
parvenir  à  la  découvrir. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

]°  Une  lettre  de  M.  Laisné,  Membre  de  la  Société,  relative  au 
prix  qu'il  institue  comme  piix  de  probité  et  d'aptitude  profes- 
sionnelle et  qui  doit  être  décerné  aux  garçons-jardiniers  pour  leur 
bonne  conduite,  leur  probité  et  leur  aptitude  aux  travaux  horti- 
coles. M.  Laisné  pense  que  ce  prix,  qui  doit  recevoir  le  nom  de 
Prix  Laisné,  devra  être  donné  à  la  tin  de  chaque  année.  11  trans- 
met, avec  sa  lettre,  un  règlement  indiquant  les  conditions  requises 
pour  que  ce  prix  soit  décerné. 

M.  le  Président  adresse  de  vifs  remerciendents  à  M.  Laisné  au 
sujet  de  son  utile  fondation.  Il  dit  qu'une  lettre  d'accepiaticu  et 
de  remerciement  sera  écrite  officiellement  à  ce  généreux  donateur, 
au  nom  de  la  Société. 

2"  Une  lettre  par  laquelle  M.  J.  Rothschild,  libraire-éditeur, 
rue  des  Saints-Pères,  13,  à  Paris,  fait  hommage  à  la  S  ciélé  de 
quatre  ouvrages  qu'il  vient  d'éditer  et  sur  chacun  desquels  il 
demande  qu'il  soit  fait  un  Rapport  ;  ce  sont  :  un  ouvrage  sur  les 
Orchidées,  par  M.  de  Puydt,  pour  lequel  les  îlapporteurs  sont 
MM.  Thibaut  et  Kételeêri  un  ouvrage  sur  la  Culture  maraîchère, 
par  M.  DuMis,  au  sujet  duquel  le  Rapport  sera  fait  par  M.  L-riizier  ; 
un  ouvrage  sur  le  Reboisement  pour  lequel  le  Rapport  est  confié 
à  M.  Carrière  ;  un  ouvrage  de  Chimie  et  Géologie  traduit  de 
l'anglais,  dont  il  sera  rendu  compte  par  M.  Arnould-Baliard. 


SÉANCE    DU    12  FÉVRIER    1880.  77 

3°  Une  lettre  par  laquelle  M.  Mouillet  demande  qu'une  Commis- 
sion soit  chargée  d'examiner  des  appareils  de  chauffage  construits 
par  lui,  est  renvoyée  par  M.  le  Président  au  Comité  des  Arts  et 
Industries  horticoles. 

M.  Michelin  donne  lecture  d'une  note  qu'il  a  communiquée 
tout  récemment  à  la  Société  des  Agriculteurs  de  France,  au  nom 
de  la  5®  section  de  cette  association,  dont  il  est  Secrétaire,  et 
qui  tendait  à  demander  qu'un  prix  fût  accordé  à  l'auteur  du 
ot  meilleur  mémcire  sur  les  dégâts  causés  à  l'horticulture  par 
»  l'hiver  de  1879-i  880,  sur  les  moyens  curatifs  qui  auront  été  em- 
,»  ployés  ainsi  que  sur  les  résultats  obtenu?.  »  Les  mémoires  sur 
ce  sujet  devront  être  remis  au  siège  de  cette  Société,  avant  le 
1^'  décembre  1880.  11  ajoute  que  cette  proposition  a  été  adoptée 
par  l'assemblée  delà  Société  des  Agriculteurs  de  France,  ainsi  que 
par  son  Conseil  d'Administration.  Le  prix  dont  il  s'agit  consistera 
en  un  objet  d'art.  —  M.  Michelin  exprime  la  pensée  que  la 
Société  centrale  d'Horticulture  de  France,  dont  les  Membres  ont, 
pour  la  plupart,  éprouvé  des  pertes  plus  ou  moios  considérables 
par  l'effet  des  froids  excepiionnellement  rigoureux  de  cet  hiver, 
ne  peut  qu'applaudir  à  la  mesure  prise  par  la  Société  des  Agri- 
culteurs de  France,  et  qu'il  serait  à  désirer  qu'elle-même  provo- 
quât la  rédaction  de  travaux  analogues  à  ceux  pour  lesquels  cette 
dernière  association  vient  d'ouvrir  un  concours. 

M.  le  Président  dit  que  la  Société  centrale  d'Horticulture  s'est 
déjà  vivement  préoccupée  des  dégâts  considérables  qu'ont  faits  dans 
les  cultures  les  gelées  rigoureuses  de  cet  hiver.  Elle  a  nommé 
une  Commission  nombreuse  (i)  qu'elle  a  chargée  d'ouvrir  une 
enquête  afin  de  constater,  aussi  exactement  que  possible,  la 
nature  et  l'étendue  des  pertes  que  le  froid  a  causées  aux  cultures 
horticoles  de  toute  sorte.  Dans  les  réunions  qu'elle  a  eues  déjà, 
cette  Commission  a  rédigé  un  programme  détaillé  dans  lequel  sont 
indiqués  tous  les  points  sur  lesquels  la  Société  serait  heureuse 


{{)  Cette  GoinmissioQ  est  composée  de  MM.  Arnould-Baltard,  Prési- 
dent ;  Burelle,  Vice-Président  ;  Bergman  (Fréd.),  Beurdeley,  Bonnel, 
Hérincq,  Jamin  (Ferd.),  Keteleêr,  Laizier,  Margottin  père,  Pissot,  Pril- 
iieux,  Quihou,  Duchartre  (P.),  Secrétaire. 


7iJ  PROCÈS-VERBAUX. 

d'obtenir,  des  diverses  parties  de  la  France,  des  renseignements 
précis.  Ce  programme,  accompagné  d'une  circulaire  destinée  à 
préciser  le  sens  dans  lequel  il  serait  bon  qu'il  fût  compris,  sera 
mis  d'abord  sous  les  yeux  de  tous  les  Membres  de  la  Société  par 
l'effet  de  son  insertion  dans  le  prochain  cahier  du  Journal.  Il  en 
sera  fait  ensuite  un  tirage  à  part  dont  des  exemplaires  seront 
envoyés  à  toutes  les  Sociétés  d'Horticulture  des  départements  et  à 
diverses  personnes  étrangères  à  ces  Sociétés  qu'on  sait  êlre  à 
même  de  fournir  des  indications  utiles.  Il  sera  même  soumis  à 
M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du  Commerce  avec  prière  de 
vouloir  bien  le  faire  répandre  par  l'Administration,  si  cela  lui 
semble  pouvoir  amener  de  bons  résultats.  En  un  mot,  on  donnera 
à  ce  document  une  grande  publicité,  afin  de  réunir  les  éléments 
nécessaires  pour  la  rédaction  d'un   Rapport  d'ensemble  sur  l'im- 
portante question  dont  il  s'agit.  —  M.  le  Président  accorde  alors 
la  parole  à  M.  P.  Duchartre  qui  donne  lecture  du  programme 
rédigé  par  la  Commission  d'enquête  sur  les  effets  du  froid  de  cet 
hiver. 

M.  Prillieux  communique  de  vive  voix  les  principaux  résultats 
auxquels  il  a  été  conduit  par  ses  observations  sur  une  grave  ma- 
ladie qui  sévit  parfois  cruellement  sur  la  Vigne,  dans  nos  dépar- 
tements méridionaux  où  elle  est  connue  depuis  longtemps  et  dans 
différentes  parties  du  midi  de  l'Europe,  notamment  en  Espagne  et 
en  Grèce.  Ce  mal,  qui  a  reçu  différents  noms,  selon  les  localités, 
mais  que  Dunal  et  Esprit  Fabre  ont  nommé  Antracnosë,  s'est 
étendu  jusqu'à  Berlin  où  on  l'a  observé  sur  les  Vignes  forcées  des 
jardins  de  Sans-Souci.  En  France,  M.  Prillieux  l'a  rencontré  dans 
le  département  de  Loir-et-Cher,  et  même,  l'an  dernier,  à  Avon 
près  Fontainebleau  (Seine-et-Marne).  Il  est  donc  fort  à  craindre 
qu'il  n'arrive  prochainement  dans  les  environs  immédiats  de 
Paris,  le  Champignon  qui  en  est  la  cause  ayant  des  corps  propa- 
gateurs d'une  petitesse  extrême,  et  qui  sont  produits  en  grand 
nombre.  C'est  afin  de  mettre  les  viticulteurs  sur  leurs  gardes  que 
M.  Prillieux  a  consigné  les  résultats  de  ses  études  et  l'indication 
des  remèdes  employés  jusqu'à  ce  jour,  dans  une  note  que  M.  le 
Président  renvoie  à  la  Commission  de  Rédaction. 
M.  P.  Duchartre  a  la  parole  et  entretient  la  Compagnie  d'un 


SÉANCE  DU  12  FÉVaiER  1880.  79 

mode  de  culture  de  Champignons  comestibles  qui  est  mis  en  pra- 
tique avec  un  plein  succès  dans  certaines  parties  du  Japon,  où 
il  fournit,  à  peu  de  frais,  une  masse  considérable  de  matière 
alimentaire.  Les  renseignements  sur  cette  culture  entièrement 
différente  de  celle  qui  est  usitée  à  Paris,  pour  le  Champi- 
gnon de  couche,  ont  été  recueillis  sur  les  lieux  par  M.  Dupont, 
ingénieur  des  constructions  navales,  qui  vient  de  passer  trois 
années  au  Japon,  avec  une  mission  du  Gouvernement,  et  qui 
a  profité  de  ce  séjour  ainsi  que  de  la  position  élevée  qu'il  occu- 
pait pour  réunir  les  éléments  d'un  travail  important,  publié 
récemment  en  plusieurs  articles,  dans  la  Revue  maritime  et  co' 
loniale  (1).  — On  sait  que  les  Champignons  se  divisent  en  deux 
grandes  catégories  :  les  uns  vivent  en  parasites  sur  des  êtres 
organisés  et  vivants,  végétaux  ou  animaux,  et  déterminent  l'alté- 
ration de  leur  substance,  de  manière  à  causer  à  ces  êtres  aux 
dépens  desquels  ils  vivent  des  maladies^graves,  souvent  même  mor- 
telles, tout  au  moins  à  causer  la  destruction  des  parties  dans  les- 
quelles ils  se  sont  développés.  Tels  sont  ;  le  Peronospora  infestans 
qui  produit  la  maladie  spéciale  des  Pommes  de  terre,  le  Charbon 
et  la  Cirie  des  céréales,  la  Mascardine  {Botrytis  Bassiana)  des 
Vers  à  soie,  etc.,  etc.  Les  autres  Champignons  qu'on  qualifie  gé- 
néralement de  sap7'ophi/(es,  puisent  leur  nourriture  non  plus 
dans  la  substance  d'êtres  encore  vivants,  mais  dans  les  résidus  de 
la  décomposition  de  cette  substance  ;  il  faut  donc  qu'ils  trouvent 
cette  substance  dans  l'état  de  décomposition  qui  leur  convient  et 
sous  lequel  elle  est  capable  de  les  nourrir.  C'est,  par  exemple, 
pour  amener  cet  état  que  nos  Cbampignonistes  mettent  en  tas, 
puis  remanient  le  fumier  qui  doit  ainsi  devenir  le  terreau  propre 
à  nourrir  le  Champignon  de  couche.  C'est  de  même  pour  amener 
la  matière  du  bois  de  quelques  espèces  de  Chênes  à  feuilles  tom- 
bantes, surtout  des  Quercus  serrata  Thunb.  et  glanduligera  Bl., 
plus  rarement  du  Q.  cuspidata  ou  même  du  Châtaignier  du  Japon 


(i)  Dupont  (E.)  :  Les  essences  forestière?  du  Japon;  tirage  à  part  ea 
1  gr.  in-8,  de  <72  pages.  Paris,  1880;  chez  Berger-Levrault,  rue  des 
Beaux- Arts,  5, 


80  PROCÈS-VERBAUX, 

(Castanea  japonica  Bl.)  au  degré  de  décomposition  qui  la  rend 
propre  à  nourrir  certains  Champignons  comestibles  du  pays,  que 
les  Japonais  lui  font  subir  une  série  d'opérations  que  M.  Dupont 
décrit  en  détail.  Le  bois  de  ces  arbres,  comme  celui  des  arbres 
feuillus  en  général,  est  à  peu  près  sans  valeur  dans  ce  pays  où  on 
ne  fait  guère  usage  que  de  celui  des  arbres  résineux  ou  Conifères. 
Ces  arbres  sont  coupés  à  l'automne,  et  débités  en  bûches  de  lon- 
gueur à  peu  près  égale  à  celle  des  nôtres,  qu'on  refend  quand  elles 
soût  un  peu  grosses.  Dans  des  paities  de  bois  où  le  feuillage 
soit  un  peu  clair  plulôt  que  toLfFii,  on  dénude  le  sol  des  berbes 
qui  y  croissaient  et  des  feuilles  tombées;  puis,  sur  les  places  ainsi 
préparées,  on  fait  une  couche  de  ces  bûcbes  en  les  disposant  sur 
des  traverses  qui  les  maintiennent  bors  du  contact  de  la  iQiie.  On 
les  laisse  là  pendant  trois  années.  A  l'automne  de  la  troisième 
année,  avec  un  instrument  bien  tranchant,  on  y  pratique  des 
séries  d'entailles  transversales  bien  nette?,  espacées  de  8  ù  15 
centimètres  l'une  de  l'autre  et  dirigées  selon  un  plan  incliné. 
Aussitôt  après  les  avoir  ainsi  entaillées,  on  les  plonge  dans  l'eau 
où  elles  restent  immergées  pendant  24  heures.  Enfin,  dès  qu'on 
les  a  retirées  de  l'eau,  on  les  range,  dans  un»bois,où  elles  doivent 
se  trouver  à  l'ombre,  dressées  contre  un  support  ou  plus  ordinai- 
rement appuyées  obliquement  à  une  traverse  horizontale  qu'on 
fixe  à  quelques  décimètres  au-dessus  de  la  surface  du  sol.  Les  en- 
tailles ont  alors  leur  ouverture  en  bas.  Sur  les  bois  amenés  ainsi 
à  un  dej!;ré  convenable  de  décomposition,  les  spores  de  Champi- 
gnons indigènes,  principalement  d'une  espèce  que  M.  Di:ipont  dé- 
signe seulement  par  son  nom  japonais  de  Siitaké,  ayant  été  trans- 
portées par  les  mouvements  de  i'air,  germent  promptement;  le 
mycélium  ou  Blanc  qui  en  provient  se  développe  avec  assez  de 
rapidité  pour  que,  dès  le  printemps  suivant,  on  commence  à  ré- 
colter des  Champignons.  Celte  première  récolte  est  un  peu 
faible;  mais  elle  est  suivie  d'autres  plus  abondantes,  et,  en  somme, 
la  production  dure  pendant  cinq  ou  six  années.  Le  volume  total 
de  substance  comestible  ainsi  obtenue  est  évalué  par  M.  Dupont 
à  6-9  pour  100  de  la  masse  du  bois  employé.  Les  Champignons 
récoltés  sont  desséchés  pendant  cinq  jours  au  soleil,  puis  pendant 
une  soirée  devant  le  feu.  Ils  sont  dès  lors  un  al'ment  usuel  et 


SÉANCE  DU  26  FÉVRIER  1880.  81 

fournissent  en  outre  la  matière  d'un  commerce  avec  la  Chine  assez 
considérable  pour  que  rexportation  s'en  soit  élevée,  pendant  l'an- 
n^.e  4876,  à  une  valeur  de  1  SCO  000  francs. 

M.  Jamin  (Ferd.)  annonce  qu'il  a  commencé,  dans  son  établis- 
sement de  Bourg- la-Reine  (Seine),  une  série  d'observations  mé- 
téorologiques qu'il  se  propose  de  continuer  r^'gulièrement,  et  dans 
lesquelles  il  tient  compte  des  températures  maxiraa  et  minima, 
de  la  hauteur  du  baromètre  observé  le  matin  et  le  soir,  des  vents 
dominants,  enlin  de  l'état  du  ciel.  Il  présente  le  tableau,  pour  le 
mois  de  janvier  1880,  des  observations  qu'il  a  faites  d'après  ce 
plan  (Voyez  plus  loin,  p.  127). 

M.  le  Président  renvoie  ce  tableau  à  la  Commission  de  Rédac- 
tion, et  remercie  vivement  M.  Jamin  d'avoir  bien  voulu  entre- 
prendre ce  travail  éminemment  utile  à  tous  les  horticulteurs, 
mais  fort  assujettissant  pour  celui  qui  l'exécute. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 

1°  Compte  rendu  des  travaux  du  Comité  d'Arboriculture,  en 
1879  ;  par  M.  Buchetet,  Vice-Secrétaire  de  ce  Comité. 

2°  Rapport  sur  l'ouvrage  intitulé  :  Les  Conifères  de  petites  et 
grandes  dimensions,  par  M.  Gast.  Morlet;  M.  Keteleèr  Rapporteur. 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présentations; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


SÉANCE   DU  26  FÉVRIER    1880. 
Présidence  de  M.  Hardy. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  On  y  compte  152  Membres 
titulaires  et  8  Membres  honoraires. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  huit  nouveaux  Membres  titulaires  qui  ont  été  pré- 
sentés dans  la  dernière  séance  et  au  sujet  desquels  il  n'y  a  pas  eu 
d'opposition. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1»  Par  M.  Evrard,  horticulteur  à  Caen  (Calvados),  des  inflo- 
rescences de  quatre  belles  espèces  d'Orchidées  exotiques,  savoir  ; 

6 


S2  PROCÈS-VERBAUX. 

Oncidium  Papilio  LiNDL.,  de  l'Amérique  centrale;  Phalœnopsis 
Schilleriana  Reich.  F.,  de  Manille  ;  Cattleya  Trianœi  Lindl.,  de 
la  Nouvelle-Grenade;  Cœlogyne  cristata  Lindl.,  du  Népaul.— 
M.  le  Secrétaire  du  Comité  de  Floriculture  dit  que  ce  Comité  a 
trouvé  ces  plantes  si  belles  qu'il  propose  à  la  Société  de  décerner  à 
M.  Evrard  une  prime  de  1  ère  classe  en  raison  de  la  présentation 
qu'il  en  a  faite. —  Cette  proposition,  mise  aux  voix  par  M.  le 
Président,  est  adoptée  par  la  Compagnie. 

M.  R.  Jolibois  fait  observer,  à  ce  propos,  que  M.  Evrard  s'at- 
tache particulièrement  à  cultiver  les  Orchidées  dont  les  fleurs 
produisent  le  plus  d'effet,  et  qu'il  recherche  même,  dans  ces 
plantes,  les  variétés  les  plus  remarquables,  comme  on  peut  en  ju- 
ger notamment  par  la  magnifique  variété  de  Cattleya  Trianœi 
qu'il  a  envoyée  aujourd'hui.  Il  est  d'ailleurs  si  versé  dans  cette 
culture  qu'il  obtient  toujours  des  plantes  qu'il  cultive  des  fleurs 
et  des  inflorescences  d'une  grande  beauté,  comme  on  a  pu  le  voir, 
en  diverses  circonstances,  par  ses  envois.  C'est  donc  à  bon  droit 
que  le  Comité  de  Floriculture  et  la  Société  elle-même  récompensent 
cet  habile  horticulteur  de  ses  efforts  soutenus. 

2°  Par  M.  Plé,  jardinier  chez  M.  Eullier,  propriétaire  à  Sarcelles 
(Seine),  un  pied  fleuri  d'une  Orchidée  exotique  terrestre,  à  grandes 
euilles  oblongues- lancéolées,  à  fleurs  assez  petites,  portées  en  petit 
nombre  à  l'extrémité  d'une  longue  hampe  rouge.  Il  en  ignore  le 
nom  et  sait  seulement  qu'elle  a  été  donnée  pour  une  espèce  du 
genre  JVay^rea  Lindl. —  Le  Comité  de  Floriculture  déclare  que 
cette  espèce  ne  lui  est  pas  connue,  mais  qu'il  la  juge  intéressante, 
et  il  demande  qu'une  prime  de  3«  classe  soit  donnée  à  M.  Plé, 
pour  cette  présentation.  Cette  demande  est  favorablement  accueillie 
par  la  Compagnie. 

M.  R.  Jolibois,  jardinier-chef  au  Luxembourg,  dit  que  cette 
Orchidée  est  arrivée  en  France,  en  nombreux  exemplaires,  à  la 
date  d'une  vingtaine  d'années,  mais  que  ces  exemplaires  paraissent 
avoir  été  à  peu  près  tous  perdus,  depuis  celte  époque.  Il  ajoute  que 
M.  BuUier  a  formé,  dans  ces  dernières  années,  une  belle  collec- 
tion d'Orchidées  dans  laquelle  figurent  surtout  des  plantes  remar- 
quables pour  leur  beauté  ou  pour  leur  rareté,  comme  celle  que  la 
Société  a  aujourd'hui  sous  les  yeux. 


SÉANCE  nu  26  FÉVRIER  1880,  83 

3°  Par  M.  Auriau,  jardinier  chez  M.  le  docteur  Roger,  boule- 
vard d'Auteuil,  à  Boulogne  (Seine),  un  pied  de  Bégonia  grandis 
remarquable  par  le  nombre  et  l'ampleur  de  ses  feuilles  et  qui 
néanmoins  n'a  pas  encore  une  année  de  végétation.—  Le  Comité 
de  Floriculture  propose  d'accorder  à  M.  Auriau  une  prime  de 
2^  classe  pour  la  bonne  culture  de  cette  plante,  et  sa  proposition 
est  adoptée. 

4°  Par  M.  Schwarz,  jardinier  chez  M.  Lemercier,  à  Bagneux, 
des  Cinéraires  hybrides,  les  unes  en  pots,  les  autres  en  fleurs 
coupées,  qu'il  a  obtenues  de  semis,  et  pour  la  présentation  des- 
quelles le  Comité  de  Floriculture  lui  adresse  des  remerciements. 

5°  Par  M.  Mallel  (Gyprien),  de  Moissac  (Tarn-et-Garonne),  des 
vases  de  forme  conique,  en  terre  poreuse,  auxquels  il  donne  le 
nom  de  vase  irrigateur.  Ces  vases  sont  destinés  à  être  enfouis  en 
terre  à  côté  des  plantes  cultivées;  l'eau  dont  on  les  remplit,  pas- 
sant lentement  à  travers  leurs  parois,  entretient  le  sol  autour  des 
racines  dans  un  état  d'humidité  constante  dont  M.  Mallet  (Cyprien) 
dit  avoir  reconnu  que  les  effets  avantageux  sur  la  végétation  sont 
très  prononcés. —  La  mise  en  expérience  de  ces  vases  irrigateurs 
est  confiée  par  le  Comité  des  Aris  et  Industries  à  M.  Jolibois  (R.), 
qui  avait  été  déjà  prié  de  mettre  à  l'essai  des  vases  de  la  même 
matière  mais  cylindriques,  dont  la  présentation  a  été  fdite,  il  y  a 
quelques  mois,  par  le  même  fabricant. 

6°  Par  M.  Eon,  fabricant,  rue  des  Boulangers,  13,  à  Paris,  un 
ibermométrographe  destiné  à  être  employé  dans  les  serres.  Ainsi 
qu'on  le  sait,  un  ibermométrographe  est  comme  la  réunion  d'un 
thermomètre  à  maxima  et  d'un  thermomètre  à  minime  ;  en 
effet,  un  index  mobile  placé  dans  l'une  de  ses  branches  montre  la 
'  température  la  plus  basse  qu'il  y  ait  eu  depuis  la  dernière  obser- 
vation, tandis  qu'un  autre  index  mobile  contenu  dans  l'autre 
branche  indique  la  température  la  plus  haute  qui  se  soit  produite 
dans  le  même  espace  de  temps. —  Cet  instrument  est  renvoyé  par 
le  Comité  compétent  à  l'examen  de  MM.  Lavialle,  Bourette  et 
Jolibois. 

7°  Par  M.  David,  entrepreneur  de  seirurerie,  rue  Vandamme^ 
13,  à  Pjrls,  un  châssis  de  couche  muni  d'une  crémaillère  de  son 
invention,  qu'il  non: me  crémaillère  à  hélice  et  qu'il  dit  être  d'un 


84  PROCÈS-YIRBAUX. 

usage  liés  avantageux  pour  maintenir  ouverts  à  tous  les  degrés  Tes 
châssis,  vasistas,  vérandas,  etc.—  Le  Comité  des  Arts  et  Indus- 
tries déclare  ne  voir  rien  de  bien  nouveau  dans  cet  appareil. 

8°  Pdf  M.  Bonnette,  mécanicien,  rue  Ménilmontant,  85,  àParis^ 
des  étiquettes  pour  plantes,  en  cuivre  étamé  et  un  flacon  d'une 
encre  spéciale  pour  écrire  sur  ces  étiquettes.  Le  Comité  compétent 
estd'avisqueSeprix,  qui  estde7fr.  50  c.  le  cent,  est  trop élevépour 
que  ces  étiquettes  puissent  devenir  usuelles. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont  ob- 
tenues. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  procède  au  dépouillement  de  la 
correspondance  qui  comprend  seulement  une  lettre  par  laquelle 
M.  Lemeunier,  rue  du  Puits-de-1'Ermile,  19,  à  Paris,  prie  M.  le 
Président  de  nommer  une  Commission  qui  ait  à  examiner  des  ap- 
.  pareils  de  chauffage  fonctionnant  au  moyen  de  l'air  et  de  l'eau 
combinés,  qu'il  a  établis  dans  les  serres  du  Fleuriite  municipal,  à 
la  Muette,  et  du  Muséum  d'Histoire  naturelle.  —  Faisant  droit  à 
cette  demande,  M.  le  Président  dé.'iigne  comme  Commissaires  de- 
vant examiner  les  appareils  de  chaufifage  construits  par  M.  Lemeu- 
nier, MM.  Carrière,  Cellière,  Dormois,  Drouet,  Hanoteau,  Hélye, 
HouUet,  Izambert,  Lavialle,  Lebeuf,  Mérinde,  Michaux,  Ozanne, 
Péantt  Kaveneau. 

M.  Michelin  donne  lecture  d'une  lettre  qu'il  avait  écrite  pour 
le  cas  où  il  ne  pourrait  pas  se  rendre  à  la  séance  de  ce  jour  et  par 
laquelle  il  demande  la  rectification  d'une  inexactitude  qui  a  été 
commise  dans  le  procès-verbal  de  la  séance  du  1 1  décembre  der- 
nier et  au  sujet  de  laquelle  il  n'a  pu  faire  de  réclamation  par«e 
qu'il  n'était  pas  présent  lorsque  ce  procès-verbal  a  été  lu  et 
_  approuvé,  il  est  dit,  en  effet,  dans  ce  document  (cahier  de  dé- 
cembre 1879,  p.  752),  que  l'établissement  de  MM.  Simon-Louis, 
à  Plantières"le£-Metz,  a  été  divisé  en  deux,  les  pépinières  ayant 
été  transportées  à  Nancy  où  elles  sont  dirigées  par  M.  Léon  Si- 
mon-Louis, tandis  que  l'établissement  pour  la  production  et  la 
vente  des  graines  est  resté  à  Metz,  dirigé  par  M.  Emile  Simon- 
Louis.  Or,  le  fait  est,  dit  aujourd'hui  M.  Michelin,  que  M.  Léon 
Simon-Louis  n'a  transporté  à  Nancy  que  son  propre  domicile  et 
celui  de  sa  famille,  et  que  ses  pépinières  sont  restées  à  Pianiières- 


SÉANCE  DU  26  FÉVRIER  1880.  85 

les-Mefz.  D'un  autre  côté,  son  cousin,  M.  Emile  Simon  est  resté 
habitant  de  Melz,  tout  en  conservant  la  nationalité  française,  et 
s'est  chargé  du  commerce  des  graines  pour  la  production  des- 
quelles il  a  été  créé,  en  outre,  une  succursale  à  Bruyère-le- 
Châtel,  près  Arpajon  (Seine-et-Oise). 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  lit  une  rote  de  M.  Girard  (Maur.) 
dans  laquelle  sont  rapportés  les  résultats  d'observations  faites,  il 
y  a  plusieurs  années,  par  M.  Géhin,  de  Mefz,  relativement  à  des 
galles  que  cet  entomologiste  avait  vues  sur  des  feuilles  de  Poiriers 
et  qui  pourraient  bien  être  analogues  à  celles  dont  la  Société  cen- 
trale a  dû  la  communication  à  la  Société  d'Horticulture  de  Cholet 
(Maine-et-Loire)  (Voyez  le  Journal,  1879,  p.  696).  Aucun  insecte 
n'a  été  trouvé  dans  les  galles  envoyées  parla  Société  de  Cholet  et, 
lorsqu'il  en  a  parlé,  M.  Girard  (Maur.)  s'est  tenu  dans  une  réserve 
complète  quant  à  leur  origine.  Or,  d'après  M.  Géhin,  un  très  petit 
Acarien  (Arachnides  dégradés),  le  Typhodromm  PeW  Scheuten,  ' 
pique  les  feuilles  du  Poirier  quand  elles  sont  encore  tendres  et  y 
détermine  ainsi  la  formation  de  boursoufilares  rouges,  percées 
de  trous,  qui  deviennent  plus  tard  d'un  rouge  foncé  et  même 
presque  noir.  Sur  ces  renflements  se  développe  ensuite  une  végé- 
tation cryptogamique  que  M.  Géhin  rapporte  au  genre  jEcidium. 
«  Les  horticulteurs  de  Maine-et-Loire  pourront,  dit  M.  Girard 
w  (Maur.),  vérifier,  au  printemps  prochain,  si  les  choses  se  pas- 
»  sent  ainsi  pour  leurs  Poiriers  malades.  Dans  le  cas  de  l'affirma- 
»  tive,  il  n'y  aura  pas  d'autre  remède  qu'un  sacrifice  énergique 
»  de  branches  et  même  d'arbres  entiers  coupés  et  ensuite  brûlés 
»  avec  soin.  On  ne  peut  songer  à  atteindre  avec  des  insecticides 
»  des  myriades  d'Acariens  microscopiques.  L'action  toxique  en 
»  épargnera  toujours  quelques-uns,  et  bientôt,  sous  Tinfluence 
»  d'une  fécondité  excessive,  on  verra  reparaître  le  mal,  comme 
>)  cela  a  lieu,  dans  bien  des  cas,  pour  le  Phylloxéra,  qui  semblait 
»  d'abord  détruit  et  qui  néanmoins  reparaît  ensuite.  » 

M.  Drouart  donne  lecture  du  Rapport  rédigé  par  lui,  au  nom 
de  la  Commission  de  Comptabilité,  sur  les  comptes  de  l'exercice 
de  l'année  1879. 

M.  le  Président  fait  observer  que  ces  comptes  ayant  été  déjà 
soumis  au  Conseil  d'Administration  et  approuvés  par  lui,  il  n'y  a 


86  NOMINATIONS. 

pas  lieu  de  les  soumettre  à  un  vote  de  la  Société.  Il  adresse  de 
vifs  remerciements  à  MM.  le  Trésorier  Moras  et  le  Trésorier- 
adjoint  Lecocq-Dumesnil  pour  la  sollicitude  avec  laquelle  ils 
veillent  aux  intérêts  de  la  Société  et  pour  la  parfaite  exactitude 
qu'ils  montrent  dans  tous  les  comptes  de  recettes  et  dépenses.  Il 
remercie  également  MM,  les  Membres  de  la  Commission  de  Comp- 
tabilité et  particulièrement  M.  le  Rapporteur  Drouart. 

M.  Arnould-Baltard  lit  un  Rapport  rédigé  par  lui,  au  nom 
d'une  Commission,  sur  la  culture  forjtée  des  Asperges  au  thermo- 
siphon, telle  que  l'a  établie  et  la  pratique  M.  Curé  (Charles),  hor- 
ticulteur, rue  Lecourbe,  315,  à  Paris.  Les  couclusions  de   ce 
Rapport  tendant  au  renvoi  à  la  Commission  des  Récompenses  sont 
mises  aux  voix  et  adoptées. 
Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 
4°  Rapport  sur  un  ouvrage  intitulé  :  Le  reboisement  par  les 
essences  résineuses,  par  M.  Fillon  ;  M.  Carrière  (E.-A.),  Rapporteur. 
—  Les  conclusions,  qui  tendent  au  renvoi  à  la  Commission  des 
Récompenses,  sont  adoptées  par  la  Société. 
2°  Compte  rendu  du  Traité  pratique  de  Chimie    et  Géologie 

agricoles  de  M\l.  Johnston  et  Cameron,  traduit  par  M.  Meunier 

(Stanislas)  sur  la  4 1''  édition  decetouvrage;  M.  Arnould-Baltard, 
Rapporteur. 

.  M.  le  Secrétaire  annonce  de  nouvelles  présentations; 

.  Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


NOMINATIONS. 


SÉANCE    DU    12    FÉVRIER   18  8  0. 

MM. 

t,  AuBRT  (Joseph-Emile),  fabricant  d'instruments  de  jardins,  chez 
M.  Stoeckel,  rue  Vieille-du-Temple,  131,  à  Paris,  présenté  par 
MM.  Willemotel  J.  Pagcot. 

2.  Bach  (Paul),  jardinier-chef  aa  châleau  de  Couremus,  par  Milly(Seine- 

et-Oise),  présenté  par  MM.  A.  Barré  et  Duvivier. 

3.  Fontaine  (Paul),  garçon  jardinier  chez  M,  Guidou,  à  Fontenay-aux- 

Rosss  (Seine),  présenté  par  MM.  A.  Malet  et  J*"  Fontaine. 


DU  26  FÉVRIER  4880.  87 

ScHWARz  (André),  jardinier  chez  M.  Lemercier,  place  de  la  Croix,  à 
Bagneux  (Seine),  présenté  par  MM.  A.  Malet  et  J""  Fontaine. 

VuiTRY  (Adolphe),  membre  de  l'Institut,  rue  de  Téhéran,  43,  à  Paris, 
et  à  Saint-Donain,  par  Montereau  (Seine-et-Marne),  présenté  par 
MM.  A.  Lavallée  et  Duvivier, 


SÉANCE  DU  56  FÉVRIER  1880. 

MM. 

i .  Brécy  (Henri),  ancien  architecte,  rue  Ménilmontant,i20,à  Paris,  pré- 
senté par  MM.  Hélye  et  Jolibois. 

2.  Chartier  (Emile)^  jardinier  chez  Mme  veuve  Louvet,  rue  de  l'Hermi- 

tage,  2,  à  Montmorency  (Seine-el-Oise),  présenté  par  MM.  Dupuy 
et  Parisot, 

3.  Crouzet  (Joseph-Augustin),  jardinier  à  Mouy-de-l'Oise  (Oise),    pré- 

senté par  MM.  Jamin  et  Lavialle. 

4.  DuMESNiL  (Alfred),  propriétaire,  à  Vascueil,  par  Crossy-la-Haye,  pré- 

senté par  MM.  Chaté,  Margottin  père,  et  Léon  Leroy. 

5.  EoN  (L.-J.-H.),  fabricant  d'instruments  de  météorologie,  rue  des  Bou- 

langers, 43,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Pescheux  et  Débraye. 

6.  Jacob  (Charles),  horticulteur,  au  Petit-Colombe  (Seine),  présenté  par 

MM.  Pigny  père  et  Robert. 

7.  JosT  (Georges),  pépiniériste,  Grande-Rue,  84 ,  à  Bourg-la-Reine  (Seine), 

présenté  par  MM.  Désiré  Bruneau  et  Lapierre. 

8.  PiNGET   (Auguste),   rue   Saint-Lambert,   18,    à  Paris,   présenté  par 

MM.  Cottereau  et  Laignier. 


ADMIS  A   l'H0N0R\R1AT    PAR  LE   CONSEIL,  LE  4  2  FÉVRIER   4  880  : 

MM. 

•CouLOMBiER,  pépiniériste,  rue  Audigeois,  44,  à  Vitry  (Seine)» 
Lardy,  jardinier,  rue  de  Charonne,  476,  à  Paris. 


g8  BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 

BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 


MOIS   D£   J-iNVIER  ET   FÉVRIER   1880. 

Annales  agronomiques,  àitigéts  T^&T  M.  P. -P.  Dehérain  (décembre  1879). 

Paris-,  iii-8. 
Annales  de  la  Société  d'Émulation  de  l'Ain  (4«  trimestre  de  1879).  Bourg; 

in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Émulation  du  département  des  Vosges  (1879). 

Epiual  ;  in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  et  d'Histoire  naturelle  de  l'Hérault 

(no  5  de  1879'.  Montpellier;  in-8. 
Annales  de  la  Société  horticole, vigneronne  et  forestière  de  TA u6e (décembre 

1879  et  janvier  1880).  Troyes-,  ia-8. 
Apiculteur  (février  et  mars  1880).  Paris;  in-8. 
Bulletin  agricole  du  Puy-de-Dôme  (a"'  9,  10,  11  et  12  de  1879).  Riom; 

in-8. 
Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  (a°  2  et  Revue  D  de  1879). 

Paris  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  Nancy  (décembre  1 879 

ei janvier  1880).  Nancy;  in-8. 
Bulletin    de  la  Société  centrale  ■  d'Horticulture   de  la  Seine-Inférieure 

(2*  cahier  de  1879).  Rouen  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  Sciences  et  Arts  de  Poligny  (janvier, 

1880).   Poligny;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Encouragement  {décemhre  1879  et  janvier  1880). 

Paris;  in-4. 
Bulletin  de  la  Société  d'Encouragement  de  Bagnéres-de-Bigorre  (3«  et  4* 

trimestres  de  1879).  Bagnères  ;  ia-8. 
Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France  {n"  1,  2,  3, 4  de  1880). 

Paris  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Compiègne  (4«  trimestre  de  1879). 

Compiègne  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  la   Côtc-d'Or  (n°  5  de  1879). 

Dijon  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d' Horticulture  de  l'atrondissement  d'Épernay  (n"  4 

de  1879).  Epernay;  ia-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticidture  de  Picardie  (les  3  n»^  de  1879). 

Amiens  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Saint-Quentin 

(2e  semestre  de  1879).  Saint-Quentin  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticidture  de  Soissons  (nov.-déc.  1879).  Sois- 
sons  ; in-8. 


MOIS    DE  JANVIER    ET    FÉVRIER.  89 

Bulletin  de   la  Société  (T Horticulture  et  de  Viticulture  d'Eure-et-Loir 

(décembre  4  879).  Chartres  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture  des  Vosges  (n»*  27 

et  28  de  1879).  Epinal;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  di' Horticulture  pratique  du  Bhône  (a"  3  de  1879), 

Lyon;  in-S. 
Bulletin   de  la  Société  de   Viticulture,  Horticulture  et  Silviculture   de 

Reims  (n»  13  de  4879).  Reims;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  pomologique  de  France  {n°  6  de  1880).   Lyon; 

in-8. 
Bulletin  de  la  Société  pratique  d'Horticulture  de  r arrondissement  d'Yvetot 

(18:8-1879).  Yvetot;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  protectrice  des  animaux  (novembre  1870).  Paris; 

in-8.  *        .        ^ 

Bulletin  des  séances  de   la  Société   nationale  d'Agriculture  de  France 

(novembre  1879).  Paris;  in-8. 
Bulletin  d'insectologie  agricole  ^janvier  1880).  Paris;  in-8. 
Bulletin  du  Cercle  horticole  du  Nord  (a"^  I    à  12  de  1879).  Lille;   in-8. 
Bulletin  du  Comice  agricole  d'Amiens  (15  janvier  ;  l»'  et  15  février  1880). 

Amiens;  feuille  in-4. 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  agricole  et  horticole  de  Mantes  (janvier  et 

février  1880).  Mantes;  in-8. 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  d'Acclimatation  (novembre  1879).  Paris; 

in-8. 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  d'Horticulture  et  d'Acclimatation  du  Var 

(décembre  1879  et  janvier  1o80).  Toulor.  ;  in-8. 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  départementale  d'Agriculture  des  Bouches- 

du-Rhône  (juin  à  décembre  1879).  Marseille;  in-8. 
Bulletin  mensuel  du  Comice  agricole  de  l'arrondissement  de  Tarbes  (dé- 
cembre 1879;  janvier,  février  18S0).  Tarbes;  in-8. 
Bulletliiio  délia  R.  Società  toscana  di  Orticultura  (Bulletin  de  la  Société 

R.    toscane  d'Horticulture,    cahiers    de    novembre  et   décembre 

1879,  janvier  1880).  Florence;  in-8. 
Catalogue  do  M.  Crousse  (février  1880),  horticulteur  à  Nancy  (Meurthe- 
et-Moselle). 
.  Catalogue  de   MM.   Jacquemet-Bonnbfont,  père  et  fils,   horticulteurs  à 

Annonay  (Ardèche). 
Catalogue    des  graines  du  jardin  des  Plantes  de  la  ville  de  Toidouse, 

récollées  en  1879. 
Chronique  horticole   de  l'Ain  (janvier  et   février  1880).  Bourg;  feuille 

in-4. 
Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences 

n°'  1  à  8  de  1880).  Paris  ;in-4. 
Cultivateur  (le  Bon)  (21  janvier,  7  et  21  février  1880).  Nancy;  in-4. 


90  BULLETIN   BIBLIOGRAniIQUE. 

Cultivateur  (Le)  de  la   région  lyonnaise  (n"»  159  à  465  de  <879  et  7  et  8 

de  1880).  Lyon;  iû-8. 
Beledus  seminum  (Choix  de  graines  que  le  Jardin  botanique  impérial  de 

Saint-Pétersbourg  offre  en   échange).   Saint-Pétersbourg  ;  1 879 ; 

in-8  de  38  pages. 
Gartenflora  (Flore  des  jardins,  recueil  mensuel  g^éral  d'horticulture,  édité 

et  r-^digé  par  le  D'  Ed.  Regel,  avec   plusieurs  collaborateurs  ; 

(cahiers  de  décembre  1879,  janvier   et  février  1880).  Stuttgart; 

in-8. 
Gemral-Sachregister  (Table  générale  des  travaux  contenus  dans  le  recueil 

de  la  Société  silésienne  pour  la  culture  intellectuelle  du  pays,  de 

1804  à  1876  inclusivement  (Breslau,  1878;  in-8;  cahiers  1  et  2  de 

1880).  Hambourg;  in-8. 
Hamburger  Garten-  itnd  Blumenzeitung  (Gazette  d'Horticulture  et  deFlo- 

riculture  de  Hambourg;  cahiers  1,  2  et  3  de  1880). Hambourg;  in-8. 
Jahresbericht  des  Prœsidenten  des  Gurtenbau-Vereins  zu  Darmstadt,\%'7Q 

(Rapport  annuel   du  Président  de  la  Société  d'Horticulture   de 

Darmstadt,  pour  1879).  Darmsladt,  1879;  in-8. 
Journal  d'Agriculture    pratique    du    midi   de    la  France    (décembre 

1879)-  Toulouse;  in-8. 
Journal  de  V Agriculture  (n°*  561   à  568  de  1880).  Paris;  in-8. 
Journal  de  la  Vigne  (9  numéros  jusqu'au  29  février  1880).  Paris  ;  feuille 

in-4. 
Journal  de  la   Société  d'Horticulture  du  département   de  Seine-et-Oise 

(n""  10,  11  et  12  de  1879).  Versailles;  in-8. 
Journal  des  Campagnes  (nos  419  à  426  de  1880).  Paris;  feuille  in-4. 
Journal  de  vulgarisation  de  l'Horticulture  (décembre  1879).  Paris  ;  ia-8. 
Lyon  horticole  (n°«  2,  3  et  4  de  1880).  Lyon  ;  in-8. 
Maandblad  van  de  Vereeniging  ter  bevordering  van  Tuin-  en  Landbouio 

(Feuille  mensuelle  de  la  Société  pour  le  perfectionnement  de  l'Hor- 
ticulture et  de  l'Agriculture  dans  le  duché  de  Limbourg,  cahiers 

de  janv.  et  fév.  1880).  Maestricht;  in-8. 
Maison  de  Campagne  (La)  (16  janvier,  1*"^  et  16  février  1880).  Paris; 

in-8. 
Monatschrift  des  Vereines  zur  Befœrdening   des  Gartenbaues  (Bulletin 

mensuel  de  la  Société  pour  le  perfectionnement  de  l'Horticulture 

en  Prusse  et  de  la  Société  des  Amate'irs  des  jardins  d'j  Berlin,  rédigé 

par  le  D''   L.Wittmack    (cahiers    de  janvier  et   février    1880). 

Berlin;  in-8. 
Moniteur  d'Horticulture  [Le)  (février  et  mars  1880).  Paris  ;  in-8. 
Phylloxéra  (Le)  (11«  fascicule,  octobre  1879).  Paris,  in-8. 
Revue  agricole  et  horticole  du  Gers  (décembre  1 879,jan\ier  et  février  1 880). 

Auch;  in-8. 
Revue  des  Eaux  et  Forêts  (janvier et  février  1880).  Paris;  in-8. 


MOIS    DE   JANVIER   ET   FÉVRIER.  •  91" 

Revue  horticole  (du  1*'  janvier  au  l^r  mars  1880).  Paris  ;  in-8. 

Revue  horticole  des  Bouches -du-Bhône  (décembre  1879,  janvier  4  880). 
Marseille;  in-8. 

Bévue  géogrwphique  (n«s  48  et  49  de  1879).  Paris  ;  in-8. 

Bivista  agricola  romana  (Revue  agricole  romaine,  publication  officielle 
du  Comice  agricole  de  Rome,  cahier  de  décembre  1879  et  supplé- 
ment). Rome;  in-8. 

Sechsundfùnfzi^ster  Jahresbericht  der  schlesischen  Gesellschaft  (56«  rap- 
port annuel  de  la  Société  silésienne  pour  la  culture  intellectuelle 
da  pays,  pour  l'année  1878).  Breslau,  1879;  in-8. 

Sieholdia^  Weekblad  voor  den  Tuinboiiw  in  Nederland  (Sieboldia.  Feuille 
hebdomadaire  pour  l'Horticulture  dans  les  Pays-Bas,  n'>^  1  à  9  de 
1879).  Leyde;  ia-4. 

Société  centrale  d'Agriculture,  d'Horticulture  et  d'Acclimatation  de  yice 
et  des  Alpes-Maritimes  (4^  trimestre  de  1879).  Nice;  in-8. 

Société  centrale  d'Horticulture  d'Ille-et-Vilaine  (1879).  Rennes  ;  in-8. 

Société  d'Agriculture  de  l'Allier  (n's  {  et  2  de  1880).  Moulins;  in-8. 

Société  d'Horticulture  de  la  Gironde  (4^  trimestre  de  1879).  Bordeaux; 
in-8. 

Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  SenUs{n°'  13  et  14  de  1880). 
Senlis;  in-8. 

Société  d'Horticulture  de  Limoges  (n°»  1  et  2  de  1879).  Limoges;  in-8. 

Statut  der  schlesischen  Gesellschaft  fur  vaterlsendische  Cultur  (Statuts  de 
la  Société  silésienne  pour  la  culture  intellectuelle  du  pays) .Breslau, 
1879;  in-4. 

Sud-Est  (Le)  (décembre  1879  et  janvier  1880).  Grenoble  -,  in-8. 

The  Garden  (Le  Jardin,  journal  hebdomadaire  illustré  d'Horticulture  dans 
toutes  ses  branches  ;  cahiers  des  10,  17,  24  et  31  janvier,  7, 14, 
21,  et  28  février  1880).  Londres;  in-4. 

The  Gardeners'Chronicle  (La  Chronique  des  Jardiniers,  journal  hebdoma- 
daire illustré  d'Horticulture  et  des  sujets  voisins;  cahiers  des  10, 
17,  24  et  31  janvier,  7,  14,  21  et  28  février  1880).  Londres; 
in-4. 

Vigneron  champenois  (Le),  (S  numéros  du  journal,  du  7  janvier  au  25 
février  1880).  Epernay;  feuille  in-4. 

Vignoble  (Le)  (septembre  et  octobre  1879).  Paris,  chez  l'éditeur  G. 
Masson;  in-8. 

Wochenblatt  des  landwirthschaftlichen  Vereinsim  Grosshej'zogthum  Baden 
(Feuille  hebdomadaire  de  la  Société  d'Agriculture  du  Grand- 
Duché  de  Bade,  n"»  52  de  1879,  1  à  6  de  1880).  Carlsruhe;  in-4. 

ZHtschrift  des  landwirthschaftlichen  Vereins  in  Bayern  (Bulletin  de  la 
Société  d'Agriculture  de  Bavière,  février  1880).  Munich;  in-8. 


92  KOTES  ET  MÉMOIRES. 

NOTES  ET  MÉMOIRES. 


Encore  l'Auracarja  imbricata. 

Revue  des  plus  beaux  exemplaires  de  cet   arbre  qui  existent 
EN  France.  Recherches  sur  la  répartition  des 'Sexes  dans  ce 

VÉGÉTAL,  SUR  SA  CULTURE,  ETC. 

Par  M.  J.-H.  Blanchard,  Jardinier-Chef  de  la  marine,  à  Brest. 

Depuis  longtemps,  en  Europe,  on  s'occupe  de  V Araucaria  im- 
bricata;  les  journaux  d'agriculture  et  d'horticulture  en  font 
constamment  mention  :  aussi  les  amateurs  d'horticulture  le  re- 
cherchent-ils avec  activité.  Les  économistes  le  recherchent  égale- 
ment dans  l'espoir  de  l'acclimater  (t  d'en  employer  le  bois  pour 
les  constructions  ;  mais  malheureusement,  il  n'est  pas  assez  connu, 
et  il  ne  pourra  peut-être  pas  croître  partout.  Jusqu'ici  on  ne  l'a 
rencontré  encore  en  Europe  qu'en  Angleterre  et  en  Bretagne,  et  il 
n'en  existe  jusqu'à  ce  jour  que  quelques  exemplaires  isolés  dans 
chaque  département. 

C'est  Dombey,  voyageur  français  au  Pérou,  qui,  en  1777,  si- 
gnala le  premier  celte  esj  èce  et  envoya  au  Muséum  d'Histoire  natu- 
relle de  Paris  des  échantillons  secs  que  Lamarck  décrivit  dans 
sou  Dictionnaire  de  Botanique  (t.  II,  p.  301). 

Après  Dombey,  l'abbé  Molina  le  signala  de  nouveau  dans  son 
Essai  sur  C histoire  naturelle  du  CAz/i,  publié  en  17S9.  Voici  ce 
qu'il  en  dit  : 

a  Le  Pchuen  {Pinus  foliis  turbinatis.  imbricatis,  hinc  mucrona- 
tm,  ramis  quaternis  cruciatis).  Les  Espagnols  le  nomment 
Pinoterriere.  Cet  arbre  ressemble  plus  au  Sapin  [Abi'es)  qu'au 
Pin,  quoique,  à  l'examen  de  pré?,  il  diffère  de  tous  les  deux  ; 
c'est  le  plus  bel  arbre  du  Chili  ;  il  croît  naturellement  dans  la 
province  des  Arauques,  mais  on  le  cultive  dans  tout  le  reste  du 
pays.  Le  tronc  de  cet  arbre  arrive  souvent  à  80  pieds  de  hauteur 
et  sa  circonférence  porte  au  moins  sur  8  pieds...  » 

Bien  qu'il  fût  connu  des  Européens  depuis  1777,  il  ne  vint  que 
fort  tard  dans  les  cultures.  M.  Carrière,  d'après  Loudon  et  Sweet 


LES   ARAUCARIA   IMBRICATA   DE   l'ODEST   DE   LA  FRANCE.  93 

[Hort.  Brit.),  dit  qu'il  fut  apporté  en  Europe  en  1796  et  qu'  «  il 
»  doit  avoir  disparu  de  nos  cultures,  car  les  individus  que  l'on  y 
»  rencontre  sont  d'iniroduclion  plus  récente  (I)».  Il  a  raison  ; 
mais  ce  qu'il  ne  dit  pas,  c'est  l'âge  exact  qu'ont  les  plus  anciens 
Araucarias  de  l'Angleterre. 

Les  premiers  Araucarias  qiii  apparurent  à  Paris  sont  venus 
d'Angleterre  en  1837,  d'où  Mirbei,  professeur  de  culture  au 
Muîéum,  les  reçut  d'une  riche  Anglaise,  Mistress  Mariyat,  qui  elle- 
même  avait  reçu,  quelques  années  auparavant,  des  graines  venant 
du  Chili.  Sur  deux  qui  avaient  été  offerts  au  iMuséum,  Neumann, 
qui  était  alors  chef  de  culture  de  cet  établissement,  en  mit  en 
pleine  terre,  au  bas  du  Labyrinthe,  près  du  bureau  de  l'adminis- 
tration, un  qui  vécut  jusque  vers  1865. 

Ce  n'est  que  dans  la  Revue  horticole  du  \^  février  1873,  p.  64, 
que  nous  trouvons  des  renseignements  exacts  sur  un  Araucaria 
planté  au  château  du  Colombier,  commune  de  Moncontour  (Gôtes- 
du-Nord),  chez  M.  le  comte  de  Lorgeril,  qui  a  bien  voulu  nous 
communiquer,  à  ce  sujet,  les  renseignements  suivants,  le  26  juil- 
let 1869  : 

« Les  graines  dont  il  provient  furent  apportées  ea  Fiance 

par  M.  de  Courville,  officier  de  marine,  en  1829,  et  furent  semées 
à  leur  arrivée  ;  sur  un  lot  de  \  00  graines,  trois  seulement  levèrent  ; 
deux  pieds  furent  détruits  par  les  oiseaux  ;  un  seul  résista  ;  c'est 
celui  qui  existe  en  ce  moment,  que  l'on  considère  comme  le  plus 
beau  existant  en  Europe.  Cet  arbre  mesure,  au  collet,  près  de  2  mè- 
tres de  tour;  sa  hauteur  est  de  15"^  30.  11  est  un  peu  dégarni  du 
côté  du  nord,  possède  toutes  ses  branches  du  cô,té  du  midi,  et  pré- 
sente une  pyramide  régulière. 

»  Tous  les  ans  il  donne  des  cônes,  mais,  depuis  leur  apparition, 
les  graines  n'ont  été  fertiles  que  trois  années  seulement  ;  cela 
vient  uniquement  de  ce  qu'au  moment  de  la  formation  des 
cônes,  il  apparaît  deux  ou  trois  chatons  moles,  plus  allongés  et 
donnant,  au  moment  des  chaleurs,  un  pollen  assez  semblable  au 
pollen  des  autres  Conifères.  Les  cônes  fécondés  ont  la  forme 
d'un  gros  artichaut  et  se  séparent  au  mois  d'août;  une  année 


(1)  Carrière,  Traité  des  Conifères,  i"  édit.,  p,  417. 


94  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

après  la  formation,  ils  laissent  échapper  des  graines  d'une  couieur 
orangée. 

»  D'une  première  récoite,  j'ai  obtenu  trois  Araucaria  ;  j'en  ai 
donné  deux,  et  le  mien  a  dans  ce  moment  4  mètres  d'élévation  ; 
il  est  splendide.  Dans  ma  seconde  récolte,  j'ai  obtenu  environ 
50  jeunes  plants;  j'en  possède  encore  25,  qui  ont  en  ce  moment 
quatre  «ins  et  semblent  dans  d'excellentes  conditions.  » 

En  nous  donnant  l'âge  de  son  Araucaria,  M.  de  Lorgeril  nous 
guide  et  cous  met  sur  la  voie  de  l'introduction  des  premiers  vé- 
gétaux de  cette  espèce  en  Bretagne.  L'époque  de  rintroduclion  de 
son  arbre  coïncide  tellement  avec  celle  de  l'introduction  du  pre- 
mier qui  fut  planté  au  jardin  de  la  Marine,  que  nous  sommes 
porté  à  croire  qu'ils  proviennent  du  même  voyage.  Celui  qui 
existe  au  jardin  vient  de  graines  apportées  du  Chili,  en  1827,  par 
M.  Berdeiof,  médecin  de  la  marine,  qui  avait  acheté  des  cônes 
à' Araucaria  sur  le  marché  de  Yalparaiso,  dans  le  but  d'en  manger 
les  graines  pendant  la  traversée;  placées  à  fond  de  cale,  ces 
graines  entrèrent  en  germination.  A  son  arrivée,  M.  Berdelot  en 
donna  une  partie  à  ses  amis  et  l'autre  à  M.  Ncël,  alors  jardinier- 
chef  du  jardin  botanique.  Des  exemplaires  qui  en  provinrent, 
quelques-uns  furent  donnés  à  des  amateurs  des  environs  de  Brest, 
et  un  fut  planté  dans  le  jardin  ;  c'était  en  1834.  Aujourd'hui  celui- 
ci  mesure  S^i  40  de  hauteur. 

Il  existe  cependant  en  Bretagne  des  Araucarias  plus  anciens, 
ce  sont  ceux  qui  existent  au  manoir  de  Pénan-Pénandreff. 

Le  premier  qui  fit  connaître  ces  arbres  est  M.  Frédéric  Haulin, 
horticulteur  à  Brest,  qui  avait  lu  dans  la  Revue  horticole  du 
1^' janvier  1866,  p.  205,  que  «  le  plus  beau  spécimen  A" Araucaria 
»  que  possède  l'Angleterre  se  trouve  dans  le  vaste  élabiisoement 
»  de  M.  Mischeld,  horticulteur  àPiltdown,  près  Maresfield,  comté 
»  de  Sussex.  » 

C'est  probablement  de  cet  arbre  que  veut  parler  M.  Carrière, 
lorsqu'il  dit  qu'  «  on  en  voit  plusieurs  en  Angleterre  qui  mesurent 
y- 8  à  12  mètres».  En  supposant  que'cet  ylrai<cam  anglais  ait 
poussé  autant  que  ceux  de  Pénandreff  (c'est-à-dire  de  0""  87  par  an- 
née), il  n'arriverait  pas  encore  à  leur  hauteur,  car  il  ne  mesurerait, 
en  1879,  que  20m  88.  Donc,  si  les  Araucaria  anglais  sont  aussi 


LES   ARAUCARIA   IMBRICATA   DE  L  OUEST    DE   LA   FRANCE.  95 

anciens  que  les  français,  ils  ne  sont  pas  les  plus  hauts  que  possède 
l'Europe,  et  s'ils  sont  plus  anciens  que  les  fracçais,  ils  n'ont  pas 
poussé  tous  les  ans  de  0 m  37  et  n'arrivent  certainement  pas  à  la 
hauteur  de  nos  Araucaria  français. 

Avant  de  parler  de  ces  magnifiques  végétaux,  permettez-nous 
de  vous  conduire  à  Pénandreff  et  de  vous  faire  la  description  du 
manoir  où  se  trouve  cette  merveille  de  l'horticulture  française. 

Le  manoir  de  Pénandreff,  situé  à  18  kilomètres  de  Brest,  est 
uce  modeste  maison  bourgeoise  très  ancienne,  entourée  d'arbres 
de  tous  côtés,  appartenant  à  la  famille  de  Kersauzon,  depuis 
Tan  1500.  On  y  arrive  par  une  très  belle  allée  de  500  mètres  de 
long,  terminée  par  un  hémicycle  et  plantée  de  Sapins  de  Norman- 
die {Abies  pectinata  DC).  Derrière  la  maison,  se  trouve  le  jardin 
formant  un  quadrilatère  d'environ  500  mètres  carrés,  au  milieu 
duquel  est  planté  un  magnifique  Tulipier  de  Virginie  [Lùioden- 
dron  tulipifera  L.) 

En  dehors  du  jardin,  au  nord  des  murs  qui  le  closent,  se  trouve 
une  petite  pépinière  qui  était  jadis  traversée  par  une  allée  con- 
duisant aux  champs.  Cette  allée  était  anciennement  garnie  de 
chaque  côté  d'une  plate-bande  oiî  furent  semés  sur  place,  par 
M.  de  Kersauzon  lui-même,  en  1823,  les  six  Araucaria  qui  font 
le  sujet  de  cette  notice. 

Ces  arbres  ont  élé  apportés  du  Chili,  en  graines,  par  son  père, 
qui  était  alors  enseigne  de  vaisseau  à  bord  de  la  Clorindet  com- 
mandée par  le  capitaine  de  vaisseau,  baron  de  Mackau. 

M.  Hautin,  en  1866,  et  nous,  en  1871,  avons  dit  que  «  les  plus 
hauts  de  ces  ArûMcam  atteignaient  20  mètres  de  hauteur  (1)  ». 
Ils  auraient  poussé  en  moyenne  de  0^  37  par  an,  ce  qui  donne 
pour  le  plus  grand,  en  1879,  22'°^  76,  ce  qui  est  à  peu  près  sa 
hauteur.  Nous  les  avons  mesurés  de  nouveau  approximativement, 
le  27  mai  1 878  et  voici  les  derniers  résultats  que  nous  avons  ob- 
tenus :  le  premier  mesure  20  mètres  de  haut  ;  sa  circonférence,  à 
1  mètre  au-dessus  du  niveau  du  sol,  est  de  1°^  70.  Le  n°  2  me- 
sure 19  mètres  de  hauteur  et  1°^  90  de  circonférence  ;>et  arbre 
parait  tronqué  par  le  haut  ;  on  croirait  à  le  voir  qu'il  a  perdu  sa 

(1)  Journal  de  la  Société  centrale  d'Horticulture,  novembre  fS71 ,  p.  487. 


66  NOTES  ET  MÉMOfRES. 

flèche  ;  mais  il  n'en  est  rien;  cette  dernière  existe  toujours;  seule- 
ment, elle  pousse  moins  que  les  branches  horizonfales,  et  disparait 
dans  la  masse;  c'est  celui  qui  fructifia  le  premier.  Le  n^S  mesure 
20  mètres  de  hauteur  et  1"^  5.0  de  circonférence,  c'est  celui  des 
trois  dont  nous  venons  de  parler  qui  fructifia  le  dernier.  Le  n»  4 
mesure  22  mètres  de  hauteur  et  1"^  90  de  circonf  Jrence  ;  il  est  le 
plus  haut  du  groupe  et  n'a  pas  encore  fructifié,  non  plus  que  les 
numéros  5  et  6,  qui  mesurent  chacun  15  mètres  de  hauteur  et 
]  mè;re  de  circonférence.  Ils  sont  tons  régulièrement  garnis  de 
branches  de  la  base  au  sommet.  Nous  en  avons  également  mesuré 
les  branches;  les  primaires,  c'est-à-dire  celles  qui  partent  du 
tronc,  atteignent  5"^  50  à  6  mètres  de  longueur  et  les  secoadaires 
2"^  50  à  3  mètres  ;  elles  sont  d'une  verdure  luxuriante.  Malheu- 
reusement lorsque  M.  de  Kersauzon  planta  ces  arbres,  il  ne  pré- 
voyait pas  qu'ils  dussent  atteindre  de  si  grandes  proportions  et 
que  plus  tard  ils  se  gêneraient  réciproquement.  De  cette  gêoe  il  est 
résulté  que  ces  arbres  sont  magnifiques  au  dehors,  mais  qu'à  l'in- 
térieur, où  les  branches  s'entrelacent,ilssont  dégarnis  jusqu'aux 
deux  tiers  ;  en  un  mot,  ce  groupe  est  plutôt  un  aibre  gigantesque, 
monstrueux  et  imposant  à  voir.  La  distance  qui  les  sépare  l'un  de 
l'autre  est  de  5™  20  et  la  superficie  du  terpain  qu'ils  couvrent  est 
de  304  mètres  carrés. 

Les  Araucarias  n'ont  pas  été  répandus  bien  loin.  Ceux  de  Pénan- 
drefi"  sont  les  seuls  de  cette  importation  qui  existent  en  France. 
Ceux  de  M.  Berdelot  n'ont  pas  été  plus  loin  que  la  Bretagne;  à 
part  celui  qae  nous  avons  cité,  nous  n'en  connaissons  pas 
d'autres. 

Une  troisième  importation  de  graines,  en  petite  quantité,  fut 
faite  de  nouveau,  en  1840,  par  M.  Fournier  (Jean-Pierre),  capi- 
taine de  vaisseau,  qui  les  offrit  à  un  horticulteur  de  Brest,  nommé 
M.  Jaoueo,  établi  à  la  cour  Hollard,  où  est  actuellement  l'entrée 
du  pont  de  Brest.  Ces  graines  furent  semées  dès  leur  arrivée;  elles 
germèrent  et  se  développèrent  très  rapidement  en  raison  de  leur 
position  sur  le  bord  de  la  mer. 

Les  quelques  graines  que  M.  Jiouen  avait  reçues  de 
M.  Fournier  donnèrent  des  résultais  auxquels  on  était  loin  de 
s'attendre.  Leur  vigueur  et  leur  verdure  engagèrent  un  commis^ 


LES    ARAUCARIA  IMBRICATA   DE   l'OCEST   DE  LA   FRANCE.  97 

saire  de  la  marine,  M.  Birgevin,  à  en  acheter  quelques-uns  pour 
plantera  sa  propriété  de  Kérourien-en-Ploumogues,  qui  est,  après 
Ouessant,  la  commune  la^plus  éloignée  du  Finistère. 

Les  Araucarias  de  M.  Bergevin  furent  planlés  dans  une  vieille 
carrière  qui  a  été  recomblée  avec  les  détritus  qui  en  étaient  sortis. 
Sur  6  ou  7  qui  y  ont  été  plantés,  il  n'y  en  a  que  deux  qui  se 
soient  bien  développés.Le  plus  grand  mesure  environ  1 0  mètres  de 
hauteur  sur  1  mètre  de  circonférence,  à  1  mètre  au-dessus  da 
niveau  du  sol.  Il  a  commencé  en  1 878  à  montrer  ses  premiers 
cônes  qui  étaient  au  nombre  de  7.  A  côté  de  ce  bel  arbre,  il  en 
existe  un  autre  qui  peut  mesurer  7  mètres  de  hauteur  ;  quant 
aux  autres,  qui  sont  du  même  âge,  c'est  à  peine  s'ils  atteignent 
2  mètres. 

En  même  temps  que  M.   Jaouen  vendait  des  Araucarias  à 
M.  Bergevin,  il  en  offrait  aussi  un  pied  à  M.  Paugam,  pour  l'école 
de  Botanique  du  jardin  de  la  Marice,  qui  fut  planté  pour  mar- 
quer la  place  qu'occupe  le  genre  dans  la  famille  des  Conifères. 
Au  bout  d'une  dizaine  d'années  (en  1850)  comme  il  était  devenu 
embarrassant  à  la  place  qu'il  occupait, M.  Paugam,  qui  était  alors 
jardinier  en  chef,  le  fit  arracher  et  transplanter  à  la  place  qu'il  oc- 
cupe, dans  la  troisième  partie  du  jardin.  Il  fut  planté  sur  un  petit 
mamelon  formé  de  pierres,  terres  et  gazon  et  servant  do  lieu  de 
repos,  ce  qui  nécessita  la  suppression  de  quelques  branches  infé- 
rieures. Le  mauvais  terrain  et  la  suppression  de  ces  branches 
font  que  les  branches  supérieures  ne  pouvant  se  soutenir  horizon- 
talement, fléchissent  sous  leur  propre  poids^se  dessèchent,  ensuite 
et  rendent  l'arbre  défectueux. 

L'exemplaire  en  question  mesure  7°^  90  de  hauteur  et  0"^  85  de 
circonférence. 

Un  quatrième  envoi  de  graines  eut  lieu  à  Brest,  en  1859.  Il 
fut  fait  par  les  soins  de  M.  Blaize,  capitaine  de  frégate,  comman- 
dant r^/aéiae^e.  Elles  furent  récoltées  par  lui-même  aux  envi- 
rons de  Valdivia  et  transportées  de  là  à  Valparaiso,  où  elles  furent 
stratifiées,  emballées  et  expédiées  directement  à  Brest,  à  M.  Mar- 
chand, beau-père  de  M.  Biaise,  qui  les  offrit  à  ia  Société  d'Agri- 
culture pour  être  distribuées  aux  Membres  qui  en  faisaient 
partie. Cet  envoi,  qui  était  considérable,  répandit  l'Araucaria  dans 

7 


98  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

une  grande  partie  des  jardins  du  Finistère.  On  en  rencontre  déjà 
quelques-uns  mesurant  5  ou  6  mètres  de  hauteur.  C'est  le 
dernier  envoi  à  notre  connaissance  qui  fat  fait  à  Brest  par  les  soins 
des  officiers  de  marine. 

II 

A  partir  de  1830,  le  commerce  a  introduit  aussi  un  certain 
nombre  d'Araucarias  dans  la  Bretagne;  ils  ne  sont  pas  aussi  an- 
ciens que  ceux  qui  avaient  été  apportés  par  des  officiers  de  marine, 
mais  ils  n'en  sont  pas  moins  beaux. 

Le  premier  qui  se  présente  à  nos  observations  est  planté  à 
l'Hermitage  en  Lambézellec,  près  Brest,  sur  la  propriété  de  M.  Le 
Bihan. C'est  le  plus  bel  exemplaire  que  nous  connaissions  comme 
port,  forme  et  verdure.  Il  fut  acheté  à  l'établissement  A.  Leroy,  à 
Angers,  en  1862,  et  il  compte  par  conséquent  dix-sept  années 
d'existence  à  l'Hermitage;  il  mesure  10  mètres  de  hauteur, 
1  mètre  de  circonférence  et  montra  ses  chatons  pour  la  pre- 
mière fois  en  1879. 

Viennent  ensuite  ceux  qui  furent  plantés,  en  1847,  chez  M.  de 
Lauzanne,  dans  son  parc  de  Partz-en-Trez,  à  Morlaix.  Ils  sont  au 
nombre  de  20,  très-beaux,  alternant  avec  des  Abies  Morinda  bor- 
dant une  allée  qui  longe  le  quai.  Ils  produisent  l'effet  le  plus 
pittoresque  qu'on  puisse  voir.  Les  plus  élevés  mesurent  environ 
10  mètres  de  hauteur.  La  moyenne  et  majeure  partie  ont  de  8  à 
9  mètres  ;  ils  sont  d'une  régularité  parfaite  et  d'une  très-belle 
verdure.  Aucun  d'eux  n'a  montré  encore  ni  fleurs  ni  fruits. 

Après  les  Araucarias  de  M.  de  Lauzanne  viennent  ceux  de 
M.  Gowland,  près  Quimper,  qui  furent  plantés  vers  1853.  Ils  sont 
au  nombre  de  quatre  ;  les  plus  élevés  mesurent  environ  9  mètres, 
les  autres  6  et  7  mètres;  deux  donnent  des  chatons  en  abondance, 
depuis  1873. 

On  voit  encore,  à  une  demi-lieue  de  Pont-l'Abbé,  au  château 
de  Trébéoret,  chez  M.  Layné,  un  autre  Araucaria  planté  égale- 
ment en  1857  ou  1858,  à  Quimper;  cet  arbre  au  bout  de  quelques 
années,  fut  transplanté  à  la  campagne  où  il  reprit  si  facilement 
qu'il  atteint  aujourd'hui  la  taille  de  9  mètres.  Il  montra  pour  la 
première  fois  ses  chatons  en  1878. 


LES  ARAUCARIA   IMBRXATA  DE    l'OUEST   DE  LA   FUANCE.  99 

Dans  les  Côtes-du-Nord,  après  l'Araucaria  de  Moncontour  dont 
il  a  déjà  été  question,  les  plus  remarquables  existent  au  château 
de  Saint-Léonard,  près  Guingamp.  Ils  ont  été  plantés  en  1857 
ou  1858,  par  des  horticulteurs  de  Saint-Brieuc.  Ils  sont  au  nombre 
de  deux,  mesurent  9  mètres  de  hauteur  et  sont  plantés  isolément 
sur  une  pelouse.  Ils  produisent  en  abondance,  depuis  1876,  des 
chatons  qui  mesurent  0"^  1 2  de  long,  sur  0"»  02  de  large. 

Les  environs  de  Rennes  paraissent  la  localité  la  plus  riche  en 
Araucarias  du  département  d'Ille-et-Villaine,  et  en  même  temps 
les  dernières  limites  de  ce  végétal  vers  l'Est.  On  en  rencontre 
assez  dont  la  hauteur  est  de  3  à  4  mètres,  et  un  entre  autres,  chez 
M.  Marçais,  à  la  Piquetière  en  Saint-Méeu,  atteint  7  mètres  de 
hauteur. 

Le  plus  remarquable  a  été  planté  en  4856,  chez  M.  le  marquis 
de  Bréon,  au  château  de  Lampothe,  commune  de  Govin.  11  a  8 
mètres  de  hauteur  et  donne  des  chatons  depuis  1876. 

Le  département  de  la  Manche  est  encore  moins  riche  en  végé- 
taux de  cette  espèce  que  celui  dont  nous  venons  de  parler.  Le 
seul  et  unique  exemplaire  remarquable  que  nous  en  connaissions 
est  planté  à  Brix,  près  Cherbourg,  dans  la  propriété  de  M.  Herpin 
de  Fiémont.  Cet  Araucaria  signalé  pour  la  première  fois  par 
M.  Ternisien,  dans  la  Revue  horticole  du  16  août  1866,  fut  donné 
par  M.  Decaisne  à  M.  de  Frémont,  en  1848.  11  mesure  1  \  mètres 
de  hauteur  et  l^a  10  de  circonférence  à  1  mèlre  du  sol;  il  donne 
des  cônes  depuis  plusieurs  années. 

Parmi  les  Araucarias  cultivés  aux  environs  du  Havre,  il  en 
est  un  à  Honfleur  (Calvados)  qui  donne  des  chatons  depuis 
1874. 

Le  deuxième  est  planté  à  Montivilliers  ;  il  mesure  8  mètres  de 
hauteur,  donne  des  chatons  depuis  plusieurs  années  et  fut  planté 
en  1353. 

Le  troisième  et  le  plus  fort  se  trouve  à  Criquetot-Lesneval.  Il 
fut  apporté  en  graines  du  Chili,  par  le  capitaine  d'un  navire 
marchand  de  Fécamp  qui  en  fit  don  au  propriétaire  actuel,  en 
1848.  Il  mesure  10°*  80  de  hauteur  ;  il  est  garni  de  branches  de 
la  base  au  sommet,  donne  des  cônes  depuis  1875  et  fut  fécondé 
artificiellement  en  1878,  par  M.  Haugiel  qui  constata  que  la 


<00  NOTES  ET   MÉMOIKES. 

maturation  des  fruits  de  celte  espèce  est  annuelle  {1).Sur  53  cônes 
qu'il  portait,  on  récolta  environ  300  graines. 

Un  quatrième  se  trouve  à  Saint-Romans  de  Colbos  j  il  fut  planté 
en  1843;  il  mesure  9  mètres  de  hauteur,  donne  des  cônes  depuis 
4876  et  fut  aussi  fécondé  artificiellement  en  1878.  Sur  8  cônes  qui 
ont  reçu  les  influences  de  la  fécondation,  on  récolta  environ  £00 
graines  paraissant  fertiles.  Cet  exemplaire  provient  du  commerce. 

Un  cinquième,  planté  en  1848,  chez  M.  Louvel,  à  Lillebonne, 
près  de  l'embouchure  de  la  Seine,  mesure  8  mètres  de  hauteur  et 
montra  des  cônes  pour  la  première  fois  en  1878.  Étant  planté 
dans  un  mauvais  terrain,  il  n'est  pas  très  vigoureux. 

Un  sixième,  planté  à  Sainte-Adresse,  mesure  environ  6  mètres 
de  hauteur  et  donne  des  chatons  depuis  1876. 

Enfin  un  septième,  planté  à  Bolbec,  en  1856,  mesure  7  mètres 
de  hauteur  et  donne  aussi  des  chatons  depuis  1876. 

Le  département  du  Morbihan  n'est  pas  beaucoup  plus  riche  en 
Araucarias  que  celui  des  Côtes-du-Nord.  On  y  en  rencontre  plu- 
sieurs mesurant  7  à  9  mètres.  Le  plus  fort  existe  chez  M. Chardon, 
au  château  de  Kerscamp  en  Hennebon.  Il  est  âgé  de  vingt-quatre 
ans,  mesure  12  mètres  de  haut  et  donne  des  cônes  depuis  1876. 

Uu  très  bel  exemplaire  existe  au  couvent  de  la  Chartreuse  d'Au- 
ray.  Planté  en  1854,  il  mesure  8™  80  de  hauteur,  O"»  90  de  cir- 
conférence et  donne  des  cônes  depuis  1 875. 

Dans  le  département  de  la  Loire-laferieure  nous  trouvons,  à 
Nantes, un  magnifique  exemplaire  qui  mérite  d'être  signalé  ;  ce  bel 
arbre  se  trouve  dans  un  petit  jardinet  de  ville,  situé  rue  de  la 
Bastille,  56,  où  il  a  été  planté  vers  1833.  Il  est  dépourvu  de 
branches  jusqu'à  la  hauteur  d'environ  3  mètres,  haut  d'environ 
13  mètres  ;  il  paraissait  porter,  à  l'époque  où  nous  l'avons  visité 

(1)  Dans  une  leitrc  adressée  à  M.  Carrière,  le  12  seplembre"1872,  pu- 
bliée par  la  Revue  Horticùle  du  16  février  1873,  M.  de  Lorgeril  dit  que  ; 
«  le  chaloa  mâle  paraît  en  juillet  et  août,  où  se  montrent  de  leur  côlé  les 
petits  cônes  femelles.  Le  printemps  suivant,  il  laisse  échapper  le  pollen 
et  les  cônes  femelles  s'ouvrent  et  éclatent  au  mois  d'août.  »  Donc  les 
observations  faites  par  M.  Hauguel  viennent  confirmer  les  remarques 
faites  auparavant  pat  M.  de  Lorgeril,  qui  donne  un  an  pour  la  durée  des 
cônes  à' Araucaria  imbricata.        .       ■       , 


2ÉS    ABAUCARIA   IMBRICATA    DE   l'OUEST  DE   LA   FARNCE.         lO'l 

(20  septembre  1878),  un  cône  presq^ue  desséché  qui  semble  mon- 
trer qu'il  est  femelle. 

Nous  avons  également  vu  un  assez  joli  Araucaiia  planté  en  18  51 , 
à  la  Gilardière,  près  Nantes;  il  mesure  7™  20  de  hauteur,Om  80  de 
circonférence  et  donne  des  chatons  depuis  1876. 

Nous  devons  à  l'obUgeance  de  M.  Harmange,  les  renseignements 
suivants,sur  trois  Araucarias  qu'il  cultive  depuis  1 846, dans  sa  pro- 
priété du  Plessix,  prèi  Aigrefeuille.  «  Ces  végétaux,  dit-i),  pro- 
viennent de  l'établissement  A.  L  ;roy,  d'Angers,  qui  en  avait  reçu, 
trois  ou  quatre  ans  avant  l'apnée  ci-dessus,  quelques  graines  d'An- 
gleterre. 11  sont  au  nombre  de  trois  dont  un  femelle  et  deux  mâles; 
l'individu  femelle  mesure  9  mètres  de  hauteur  tt  1m  05  de  circoc- 
férence  ;  les  mâles  sont  un  peu  moins  élevés.  Ils  fleurissent  et  fruc- 
tifient depuis  1 875,  et  les  graines  qu'ils  ont  produites  ont  donné  de 
très  bons  résultats. 

Après  les  Araucarias  de  M.  Harmange,  viennent  ceux  qui  sont 
cultivés  dans  la  propriété  de  M.  Léon  Péquin,  filateur  à  Hucheloup, 
commune  de  Cugand  (Vendée).  Ils  sont  aussi  au  nombre  de  trois, 
dont  deux  mâles  et  un  femelle;  ils  furent  plantés  en  1833.  Les 
mâles  sont  hauts  de  8m  30,  et  leur  tronc  à  Qm  70  de  tour.  Le  pied 
femelle  mesure  8"a  60  et  a  Om  92  de  circonférence.  Ce  sont  les  mâles 
qui  ont  fleuri  les  premiers,  en  1864;  la  femelle  ne  montra  ses 
cônes  que  cinq  ans  plus  tard.  Depuis  cette  époque,  elle  donne 
annuellement  des  graines  qui  lèvent  très  bien.  Ces  Araucarias 
sont  les  plus  forts  que  nous  connaissions  parmi  ceux  qui  s'avan  ■ 
cent  vers  le  sud. 

L'Anjou  paraît  être  le  berceau  des  premiers  végétaux  de  celte 
espèce  que  le  commerce  ait  répandus  sur  le  sol  français  ;  cependant 
les  plus  forts  que  l'on  rencontre  dans  celte  localité  ne  sont  pas 
aussi  anciens  que  ceux  que  nous  venons  de  citer,  car  ce  ne  fut  qu'eu 
1848  que  ceux  que  l'on  remarque  au  château  de  l'île  Briant, 
près  le  Lion-d'Angers,  furent  mis  en  place.  M.  Giffard,  ex-jardi- 
nier-chef de  cet  établissement,  nous  dit  qu'ils  proviennent  de  l'éta- 
blissement A.  Leroy,  qu'ils  mesurent  7  mètres  de  hauteur,  fleuris- 
sent et  fructifient  depuis  1871 .  Il  y  en  a  deux,  l'an  mâlp,  l'autre 
femelle  ;  ce  dernier  donna,  en  1872,  sa  première  récolte  de  cônes 
qui  renfermaient  environ  2  000  graines.  M.  Audusson-Hiron, 


'1 02  RAPPORTS. 

pépiniériste  à  Angers,  en  sema  au  moins  \  200  qui  ont  parfaite- 
ment levé  et  ont  donné  des  sujets  très  vigoureux.  La  majeure 
partie  des  autres  cultivés  en  Anjou  ne  dépassent  pas  4  et  5  mètres. 

Nous  terminons  cette  revue  par  l'indicationdesAraucariasquisont 
cultivés  aux  environs  de  Paris.  Après  celui  du  Muséum,  les  plus 
forts  que  nous  connaissions  sont  ceux  du  jardin  d'Acclimatation  du 
bois  de  Boulogne.  Ces  végétaux,  qui  étaient  cultivés  en  caisse  et  en 
serre,  dans  l'établissement  de  MM.  Thibaut  et  Keteleêr,  mesuraient 
1m  50  en  1860,  époque  où  ils  ont  été  plantés  à  la  place  qu'ils  oc- 
cupent. Le  plus  fort  a  fructifié  en  1871.  Leur  nudité  presque  com- 
plète indique  que  le  sol  ne  leur  convient  pas. 

Le  résultat  des  recherches  que  nous  venons  de  faire  est  :  que 
nous  avons  trouvé  dans  les  départements  que  nous  venons  d'ex- 
plorer 30  Araucarias  produisant  des  organes  reproducteurs;  sur  ce 
nombre,  15  sont  mâles,  14  sont  femelles  et  un  seul  est  monoïque. 
Le  département  du  Finistère  en  possède  8  à  lui  seul,  dont  4  mâ^es 
et  4  femelles.  Les  départements  du  Nord  10,  dont  5  mâles,  4  fe- 
melle? et  celui  qui  est  monoïque  ;  ceux  du  Sud  12,  dont  6  mâles 
et  autant  de  femelles.  Il  s'en  trouve  encore  dans  nos  départements 
bretons  beaucoup  d'autres  qui  nous  ont  été  indiqués  comme  étant 
remarquables;  ils  rivalisent  peut-être  en  force  avec  ceux  que  nous 
venons  de  signaler,  mais  ils  ne  fructifient  pas,  ou  les  renseigne- 
ments qui  nous  ont  été  fournis  ne  nous  ont  pas  paru  suffisants  ; 
d'autres  enfin  fructifient  dans  des  conditions  anormales,  ce  qui 
nous  empêche  de  les  citer.  {A  suivre.) 

'-s>8.0.t-gg-- 

RAPPORTS 


Compte  rendu  des  Travaux    du  Comité   de  Culture  potagère 
■pExNDANT  l'année  1 879; 

Par  M.  SiRoy,  Sacre laire  de  ce  Comité, 

Messieurs, 

Je  viens  vous  rendre  compte  des  travaux  du  Comité  de  Culture 

potagère  pendant  l'année  qui  vient  de  s'écouler.  Nous  avons  eu  la 

bonne  fortune  cette  fois  d'avoir  2  médailles  à  distribuer,  affectées 

spécialement  aux  apports  faits  à  ce  Comité  :  premièrement  celle 


TRAVAUX   DU   COMITÉ  DE  CULTURE  POTAGÈRE.  103 

qui  est  donnée  tous  les  ans  par  M.  Moynet  au  jardinier  ou  ama- 
teur qui,  dans  le  courant  de  l'année,  fait  les  plus  nombreuses  et 
les  plus  belles  présentations;  l'autre  due  à  la  générosité  de  M. 
Tavin.  Celle-ci  est  attribuée  aux  plus  beaux  lots  de  Fenouil  d'Ita- 
lie présentés  pendant  toute  l'année.  C'est  afin  d'encourager  à  la 
calture  de  cette  plante  que  M.  Vavin  a  offert  cette  médaille.  On  a 
souvent  de  la  peine  à  s'habituer  aux  légumes  nouveaux;  celui-ci 
est  très  bon,  d'une  culture  assez  facile. 

Plusieurs  concurrents  se  sont  présentés  :  M.  Véniat,  jardinier 
chez  M.  Feyeux,  à  Crosnes  (Seine-et-Oise),  a  eu  les  plus  beaux  ; 
ensuite  venaient  M.  Pageot,  propriétaire  àMontrouge,  et  M.  Alex- 
andre, jardinier  chez  Mme  de  la  Renaudière,  au  château  de  la 
Herbellière  près  Vire  (Calvados).  M.  Véniat  a  présenté  cinq  fois  du 
Fenouil  d'Italie  et  chaque  fois  il  a  dépassé  de  beaucoup  les  antres 
concurrents.  Il  avait  sur  eux  l'avantage  de  l'avoir  cultivé  depuis 
plusieurs  années  ;  les  autres  débutaient.  Ils  méritent  pour  cela 
des  félicitations ,  car  leurs  lots  étaient  déjà  beaux.  Néanmoins  la 
médaille  revient  de  droit  à  M.  Véniat. 

La  médaille  de  M.  Moynet  a  été  obtenue  par  M.  Fouillot, 
jardinier  chez  M.  Sueur,  à  Montreuil,  qui  a  faitdetrèsbeauxapporis 
de  divers  légumes  pendant  toute  l'année.  5  primes  lui  ont  été 
accordées:  2  de  première  classe,  2  de  seconde  et  1  de  troisième. 
Si  nous  cherchons  qui  a  mérité  les  autres  primes  de  li'e  classe, 
nous  trouvons  M  JI.  Lhérault  (Louis)  et  Coltard,  tous  deux  culiva- 
teurs  àArgenteuil,  pour  apports  de  trèshelles  Asperges;  toutefois 
ces  messieurs,  satisfaits  d'avoir  acquis  le  suffrage  de  la  Compa- 
gnie, ont  renoncé  à  recevoir  ces  primes.  M.  Lhérault  a  rappelé  en 
quelques  mots,  dans  une  séance,  l'utilité  du  buttage  de  l'Asperge 
et  le  soin  qu'il  faut  prendre  de  soutenir  les  tiges  de  cette  plante 
lorsqu'elles  ont  pris  un  grand  développement;  car  si  elles  vien- 
nent à  se  rompre,  il  ne  pousse  rien  sur  les  griffes.  M.  Bain  (Louis), 
jardinier  chez  M.  R.-R.  Gauthier,  avenue  de  Suffren,  à  Paris, 
a  reçu  une  prime  de  lr»  classe  pour  un  magnifique  apport  de 
onze  Choux-fleurs  de  la  variété  obtenue,  il  y  a  quelques  années» 
par  M.  Pageot;  ces  Choux-fleurs  étaient  parfaitement  réussis. 

M.  Véniat,  en  outre  de  ses  5  apports  de  Fenouil  d'Italie,  nous 
•a  fait  plusieurs  présentations  intéressantes  :  premièrement,  au 


104  RAPPORTS. 

mois  de  février,  des  Choux  Pe-tsaï  ou  chinois,  plante  rustique, 
qui  n'exige  aucun  abri  pendant  l'hiver.  Celle-ci  paraît  consti- 
tuer une  variété  nouvelle  ;  ce  n'est  pas  le  Chou  chinois  que  nous 
connaissons  depuis  longtemps.  Secondement  des  racines  de 
Chervi.  Ce  légume  a  un  goût  tout  particulier;  il  a  été  d'un  grand 
usage  autrefois,  mais  il  est  très  délaissé  depuis  longtemps.  Il 
était  employé  dans  les  petits  soupers  du  temps  de  Louis  XV;  c'est 
plutôt  un  condiment  qu'un  légume  proprement  dit.  Les  racines 
du  Chervi  prennent  peu  de  développement  et  demandent  beau- 
coup de  temps  pour  répluchage  ;  toutefois  la  présentation  est 
assez  intéressante  ;  il  se  trouvera  certainement  quelques  person- 
nes qui  seront  bien  aises  de  connaître  cet  aliment  oublié  depuis 
longtemps.  Troisièmement  trois  variétés  de  Fèves,  une  à  fruits 
violets,  dont  la  semence  lui  a  été  envoyée  du  Japon.  C'est  pro- 
bablement la  première  fois  que  cette  Fève  est  cultivée  en  France; 
les  graines  en  sont  tendres,  sucrées  et  de  fort  bon  goût;  une 
deuxième  Fève  à  fleurs  pourpres,  variété  très-productive,  culti- 
vée en  Angleterre  sous  le  nom  de  Asper  Baan  ;  la  troisième 
est  une  Fève  mange-tout  du  Yucatan,  qui  est  aussi  très  recom- 
mandable.  Quatrièmement  deux  Melons  du  Japon,  l'un  nommé 
Siro  Ouri,  l'autre  Makowa  ;  ce  dernier  a  la  forme  d'une  Poire;  ils 
feont  tous  deux  très  sucrés  et  seraient  plutôt  des  Melons  de  des- 
sert. Cinquièmement  des  fruits  du  Physalis  peruviana  ou  Coqueret 
comestible;  c'est, à  notre  avis,  un  fruit  très  recommendable; 
pour  la  forme  il  ressemble  h.  l'Alkekenge  lequel  est  employé  comme 
plante  médicinale  et  quelquefois  comme  comestible;  M.  Va- 
vin  nous  en  a  présenté,  l'année  dernière,  confits  au  vinaigre 
comme  des  Cornichons.  Le  Physalis  peruviana  est  bien  préféra- 
ble. On  ie  mange  sans  aucune  préparation  ;  il  a  un  goût  aci- 
dulé, très  agréable  dans  l'été.  Nous  sommes  étonné  qu'il  ne  soit 
pas  plus  répandu  ;  la  culture  en  est  facile;  c'est  celle  des  Toma- 
tes. Au  Pérou  et  dans  l'Inde  il  s'en  fait  un  grand  usage. Différentes 
primes  ont  été  accordées  à  M.  Véniat  pour  tous  ces  apports  dignes 
d'intérêt,  car  la  plupart  de  ces  produits  sont  peu  ou  pas  connus. 

Dans  les  mêmes  conditions  nous  pouvons  citer  M.  Hédiard, 
négociant  en  fruits  et  légumes  exotiques.  Ses  apports  n'ont  pas 
cependant  pour  nous  tout  à  fait  ie  même  intérêt,  en  ce  sens  que^ 


TRAVAUX   DU   COMITÉ  DE   CULTURE  POTAGÈUE.  ItS 

la  plupart  de  ces  produits  ne  sont  pas  susceptibles  d'être  cultivés 
sous  le  climat  de  Paris  ;  mais,  étant  Société  centrale  de  France,  il 
ne  doit  pas  être  indifférent  pour  nous  de  savoir  ce  qui  peut  être 
cultivé  dans  le  Midi  ou  en  Algérie. 

Les  Patates  et  les  Ignames  de  la  Guadeloupe  et  de  la  Martinique 
sont  très  bonnes,  particulièrement  les  Patates  qui  sont  peut-être 
meilleures  que  nos  variétés  anciennement  connues  ;  mais  c'est  en 
vain  que  j'ai  voulu  essayer  de  cultiver  celles  qui  m'ont  été  con- 
fiées par  M.  Hédiard  -,  je  n'ai  pu  obtenir  que  de  très  petits  tuber- 
cules, tandis  que  les  deux  variétés  blanche  et  rose  me  donnent 
au  contraire  de  très  beaux  résultats.  Pour  l'Igname  de  la  Guade- 
loupe, qui  est  excellente,  plus  courte  que  l'Igname  de  Chine,  je 
réussis  encore  moins  bien.  Nous  devons  aussi  à  M.  Hédiard  le 
Gombo,  plante  de  la  famille  des  Malvacées,  qui  demande  beaucoup 
de  soin,  sous  le  climat  de  Paris.  Le  jardinier  de  M.  Lavailée  nous 
en  a  présenté  quelquefois  de  très  beau.  Dans  le  Midi  et  principa- 
lement à  Marseille,  on  l'obtient  très  facilement.  Nous  avons  eu  du 
même  des  Chayottes  récoltées  en  Algérie  ;  afin  que  chacun  pût 
les  goûter,  M.  Hédiard  en  a  fait  préparer  deux  plats  de  différentes 
manières. Ces  mets  ont  été  trouvés  très  bons. Le  goût  delà  Ghayotte 
rappelle  beaucoup  celui  du  Chou-fleur;  c'est  là  une  plante  alimen- 
taire très  recoramandable.  Plusieurs  variétés  de  Piments  ont  été 
aussi  présentées  par  M.  Hédiard  :  le  gros  Piment  doux  d'Espagne, 
le  Piment  du  Chili, le  Piment  Corail,  variété  nouvelle  peu  connue, 
dont  on  fait  une  grande  consommation  "  à  Marseille.  Plusieurs 
primes  ont  été  votées  pour  M.  Hédiard,  mais  il  a  l'habitude  d'y 
renoncer,  son  but  étant  seulement  de  faire  connaîire  tous  ces 
produits  exotiques. 

Le  10  avril,  M.  Philippon,  jardinier  à  Clichy,  nous  présentait 
des  Navets  hâtifs  semés  sur  couche,  le  12  janvier;  une  prime  de 
2^  classe  lui  a  été  accordée  pour  cet  apport.  Je  dois  faire  remar- 
quer que  la  culture  des  Navets  comme  primeur  a  pris,  depuis  une 
vingtaine  d'années,  une  importance  extraordinaire.  C'est  M.  Du- 
pont, qui,  le  premier,  eut  l'idée  de  semer  des  Navets  sur  couche 
et  sous  châssis.  Comme  il  a  bien  réussi,  un  grand  nombre  de 
jardiniers  l'ont  imité,  et  aujourd'hui  plus  de  trente  maraîchers  se 
livrent  à  ce  travail  sur  une  grande  échelle  ;  quelques-uns  en  font 
annuellement  plus  de  600  panneaux. 


406  RAPPORTS. 

M.  Dudoûy  et  C'c,  rue  Notre-Dame-des-Victoires,  à  Paris,  a 
fiit  plusieurs  présentations  de  Pois,  Fèves,  Haricots  secs  et  frais  ; 
la  plupart  sont  des  nouveautés  importées  d'Angleterre  ;  tous  sont 
en  général  très  jolis,  mais  il  est  difficile  et  même  souvent  impos- 
sible de  juger  à  première  vue,  sur  un  simple  échantillon,  du 
mérite  de  ces  légumes  ;  c'est  seulement  par  la  culture  comparée 
avec  celle  des  variétés  connues  et  déjà  si  nombreuses  qu'on  peut 
émettre  un  avis.  Il  importe  peu  qu'un  légume  soit  nouveau  s'il 
lie  constitue  pas  un  progrès  sur  les  anciens. 
,  Un  légume  que  nous  pouvons  regarder  comme  nouveau, 
quoiqu'il  soit  connu  depuis  longtemps  par  les  botanistes  et  même 
de  quelques  jardiniers,  c'est  le  Soja  hisptda.  Il  a  fait  son  appari- 
tion à  notre  Société  seulement  celte  année,  mais  il  ne  pouvait  pas 
nous  manquer.  Un  grand  nombre  de  présentations  nous  en  ont 
été  faites;  nous  les  citerons  toutes,  car  tous  les  présentateurs  ont 
droit  à  nos  remerciements.  Le  premier  a  été  M.  Cof6n,  jardinier  au 
château  de  Brunehaut,  chez  M"»*  Tutfeton,qui  paraît  l'avoir  cultivé 
tout  à  fait  en  grand;  le  second  notre  honorable  Président,  M.  La- 
vallée;  le  troisième  M.  Havenard  (Jules),  jardinier  chez  M™^  veuve 
Bordeauj  à  Sucy-en-Brie;  le  quatrième  M.  Dndoiiy  et  enfin 
M.  Vavin,  lequel  nous  en  a  seulement  présenté  un  petit  échan- 
tillon déjà  sec.  Nous  aurons  besoin  d'étudier  cette  plante; 
d'abord  il  y  en  a  plusieurs  variétés;  quelle  sera  la  meilleure? 
M.  Lavallée  en  a  mis  une  assez  grande  quantité  à  la  dispo- 
sition de  la  Société.  'Ga  légume  a  un  goût  tout  particulier 
qui  ne  peut  se  comparer  à  celui  d'aucun  légume  connu.  On  le  dit 
meilleur  à  l'état  sec;  dans  tous  les  cas,  il  sera  d'un  emploi 
plus  commode,  car  il  est  très  difffcile  à  écosser  à  l'état  tout 
frais.  Au  Japon,  d'où  il  paraît  être  originaire,  on  en  fait  un 
très  grand  usage.  L'analyse  chimique  nous  apprend  qu'il  con- 
tient une  très  grande  quantité  de  matières  azotées  et  de  matières 
grasses,  deux  propriétés  importantes  pour  une  plante  alimen- 
taire. 

M.  Melin  (Charles),  cultivateur,  rue  Dumontier,  à  Suresnes, 
nous  a  envoyé  de  la  graine  et  de  jeunes  plants  d'une  plante  qu'il 
nomme  Soap  root  ou  racine  à  savon.  Aucune  note  explicative 
n'accompagnait  l'envoi;  nous  ignorons  et  le  mode  de  culture  et  la 
manière  de  l'utiliser  ;  du  reste,  le  plant  que  nous  avons  eu  sous  les 


TRAVAUX  DU  COMITÉ  DE  CULTURE  POTAGÈRE.  107 

yeux  offrait  bien  peu  de  développement;  c'est  pourtant  un  semis 
de  deux  ans. 

M.  Curé,  jardinier,  rue  Lecourbe,  à  Paris,  a  présenté,  au  mois 
de  février,  des  Carottes  nouvelles  cultivées  à  la  chaleur  du  ther- 
mosiphon ;  c'est  la  première  fois,  croyons-nous,  que  cette  expé- 
rience est  tentée  avec  succès  pour  les  plantes  potagères.  Cet  essai 
a  parfaitement  réussi  ;  une  prime  de  2*  classe  a  été  votée  pour 
M.  Curé,  lequel  a  pour  habitude  d'y  renoncer.  Nous  avons  reçu  plu- 
sieurs apports  de  M.  Cottereau,  horticulteur,  rue  Javel,  àParis  :  au 
commencement  de  juin,  des  Artichauts  très  beaux,  surtout  pour 
l'époque  de  l'année.  Il  nous  a  présenté  aussi,  à  différentes  reprises, 
des  Fraises  Quatre-saisons  de  toute  beauté,  puis  des  Haricots,  dès 
le  mois  de  juin,  de  la  variété  dite  Flageolet  d'Étampes  ;  ce  Haricot 
est  fort  recomraandable  pour  sa  qualité,  sa  précocité  et  a  l'avan- 
tage de  durer  très  longtemps.  M.  Cottereau  nous  a  apporté,  au 
mois  de  septembre,  des  cosses  de  ce  Haricot  cueillies  sur  les 
mêmes  pieds  qui  avaient  déjà  produit  au  mois  de  juin.  Plusieurs 
primes  ont  été  accordées  à  M.  Cottereau  pour  ces  appDrts. 

La  Commission  des  Pommes  de  terre  continue  son  œuvre  avec 
zèle  ;  cependant  elle  a  encore  beaucoup  à  faire.  M.  Arnould- 
Baltard  a  donné  deux  Rapports  dans  lesquels  il  rend  un  compte 
très  détaillé  de  ce  qui  a  déjà  été  fait  ;  il  nous  dit  aussi  que  le  but 
est  encore  loin  d'être  atteint.  Plusieurs  Membres  ont  déposé  des 
tubercules  dans  le  but  de  faciliter  ce  travail  :  c'est  d'abord 
M.  Mayeux,  cultivateur  à  Villejuif,  lequel  prévoyant,  à  cause  du 
printemps  humide,  la  maladie  des  Pommes  de  terre  hâtives,  a 
arraché  les  tubercules  de  5  variétés  quand  les  tiges  étaient  encore 
vertes.  Déposés  au  Comité  depuis  les  premiers  jours  de  juillet,  ils 
sont,en  ce  moment  encore,  en  très  bon  état,  sauf  quelques-uns. 

M.  Lecaron,  horticulteur-grainier,  quai  de  la  Mégisserie,  20,  a 
fait  un  travail  qui  a  du  rapport  avec  celui  de  M.  Mayeux.  Sur  un 
champ  de  Pommes  de  terre  d'un  hectare  il  aperçut  des  traces  de 
maladie;  il  coupa,  sur  une  moitié  de  son  champ,  toutes  les  tiges  et 
■laissa  l'autre  moitié  intacte.  Il  s'est  trouvé  que  tous  les  tubercules 
des  tiges  coupées  étaient  très  sains,  tandis  que  les  autres  étaient 
€n  partie  perdus,  ce  qui  prouve  une  fois  de  plus  que  la  maladie 
commence  toujours  par  les  tiges  et  que,  si  on  les  supprime  à 


108  TRAVAUX  DU  COMITÉ   DE   CULTURE   rOTAGÈRE, 

temps,  on  peut  sauver  le  produit  ;  mais  les  tubercules  prennent 
alors  peu  de  développement,  la  végétation  étant  ainsi  brusque- 
ment arrêtée. 

M.  Rigault,  cultivateur  à  Groslay,  a  donné  aussi  une  belle 
collection  de  Pommes  de  terre  pour  servir  d'étude,  à  la  Commis- 
sion. Elles  resteront  au  Comité  jusqu'au  printemps  ;  chacun 
pourra  les  visiter.  M.  Rigault  est  très  connu  pour  ses  cultures  de 
Pommes  de  terre  ;  il  expose,  chaque  année,  aux  concours  agri- 
coles et  obtient  toujours  les  premières  médailles  ;  c'est  dire  que 
sa  collection  est  très  intéressante.  M.  Rigault  a  publié,  il  y  a 
quelques  années,  un  petit  traité  très  bien  fait  sur  la  Pomme  de 
terre. 

M.  Vavin  en  a  déposé  aussi  plusieurs  variétés  peu  connues  ; 
nous  en  citerons  une  entre  autres  :  c'est  la  Champion  d'Ecosse  qui 
est  très  belle;  elle  figurait  l'année  dernière  dans  les  belles  collec- 
tions des  Anglais  à  l'Exposition  du  Champ-de-Mars. 

M.  Welker,  jardinier-chef  au  château  de  la  Celle-Saint-Cloud, 
a  présenté  des  Romaines  Alphange  à  graines  noires.  Cette  variété, 
présentée  déjà  plusieurs  fois  aux  séances,  convient  surtout  aux 
propriétaires,  parce  qu'elle  monte  difficilement  ;  quant  aux. 
jardiniers-maraîchers  ,  c'est  différent;  ils  coupent  toutes  leurs 
salades  le  même  jour,  et  ils  ont  besoin  de  variétés  qui  poussent 
très  vite. 

M.  Rémy,  horticulteur  à  Pontoise,  a  présenté  de  très  beaux 
Choux  de  la  variété  dite  Chou  Milan  de  Pontoise,  et  a  offert  aux 
Membres  présents  de  la  graine  de  ce  Chou  obtenu,  il  y  a  quelques 
années,  par  M.  Chennevière  ;  ce  croisement  du  Chou  de  Vaugi- 
rard  avec  le  Chou  frisé  d3  Norwège  est  très  dur  à  la  gelée  et  peut 
se  conserver  longtemps  pendant  l'hiver. 

M.  Ledoux,  fils,  nous  a  présenté  différentes  variétés  dePraisiers 
en  pots,  et  parmi  eux  une  variété  nouvelle  qu'il  a  obtenue  par  un 
croisement  des  Fraisiers  Docteur Nicaise  et  Marguerite  Lebreton; 
le  fruit  diffère  peu  de  celui  de  celte  dernière  variété,  mais  il  en 
rappelle  tous  les  caractères  et  ne  lui  est  pas  supérieur  en  qualité. 
Une  prime  de  2«  classe  a  été  accordée  à  M.  Ledoux. 

M.  Carrière  nous  a  fait  connaître  un  Fraisier  à  fleurs  doubles. 
Cette  plante  n'a  d'intérêt  que  par  sa  rareté  ;  c'est  à  ce  point  de  vue 


SUR  l'orshidophile  de  m.  le  comte  du  buysson.        109 

qu'elle  nous  a  été  présentée.  Elle  appartient  à  la  variété  lu  Fraisier 
des  bois  et  ne  donne  qu'une  seule  fois. 

Pour  finir,  nous  rappellerons  que  M.  Pageot,  propriétaire  à 
Montrouge,  nous  a  montré  des  Romaines  d'une  grosseur  el  d'une 
beauté  tout  à  fait  exceptionnelles  ;  une  prime  de  2®  classe  lui  a  été 
votée  pour  ses  belles  salades,  prime  à  laquelle  il  a  renoncé. 

Les  Notes  et  Rapports  concernant  les  plantes  potagères  ont  été 
assez  nombreux  cette  année.  Au  mois  de  février  (page  87  du  Jour- 
nal), une  uotesur  la  culture  du  Cresson  ;  février  (page  132)  et  mars 
(page  21 0),  deux  Rapports  sur  les  Pommes  de  terre,  par  M.  Arnould- 
Bdltard  ;  avril  (page  247),  note  sur  le  Chou  Milan  de  Pontoise, 
par  M.  Rémy,  cultivateur  à  Pontoise  ;  avril  (page  253),  ncte  sur  la 
Courge  de  Siam,  par  M.  Paillieux  ;  mai  (page  21 8),  note  sur  le  Fe- 
nouil d'Italie,  également  par  M.  Paillieux;  un  article  intitulé  le  64^ 
concours  à  TËxposition  de  Brie-Comte-Robert,  également  de  M. 
Paillieux  en  septembre  (page  584). 

Pour  clore  ce  Compte  rendu,  je  risquerai  un  petite  critique; 
non,  je  ne  me  permettrai  pas  cela;  une  simple  observation  :  il  me 
semble  que  M.  Clievrier,  l'obtenteur  du  Haricot  toujours  vert,  a 
été  peu  récompensé.  Nous  n'avons  pas,  dans  tous  les  Haricots 
connus  comme  les  plus  recommandable-,  un  seul  qui  puisse  lui 
être  comparé,  car  il  réunit  toutes  les  qualités  des  autres  et  lui  seul 
reste  entièrement  vert  après  la  cuisson,  sans  addition  de  sel  de 
cuivre.  Si  ce  pauvre  Haricot  eût  été  une  fleur,  il  aurait  ceriai- 
nement  motivé  une  plus  belle  récompense;  mais  hélas!  ce  n'est 
qu'un  Haricot! 

Notice  sur  VOrckidophile,  Traité  théorique  et  pratique  de  la 
■  culture  des  Orchidées,  ouvrage  de  M.  le  comte  François  du 
Buysson; 

Par  M.   BERGMA.N. 

Chargé  par  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  France  de  lui 
faire  connaître  un  ouvrage  de  M.  le  comte  du  Buysson,  nous 
venons  aujourd'hui  lui  soumettre  nos  observations  à  cet  égard. 

M.  le  comte  François  du  Baysson  a  publié  un  traité  théorique 
et  pratiqua  de  la  culture  des  Orchidées.  •  Nous  ne  saurions  qu'ap. 
plaudir  à  la  bDune  idée  qu'a  eue  l'écrivain  d'écri  re  un  livre  utile 


410  RAPPORTS. 

au  botaniste  et  à  riiorticulteur,  mais  surtout  mis  à  la  portée  de 
l'amateur  etdu  jardinier.  Nous  devrions  tous,  amateurs  et  horticul- 
teurs, faire  de  notre  mieux  pour  répandre  en  France  la  culture 
de  ces  plantes  si  remarquables  à  tous  égards  et  dont  beaucoup 
peuvent  être  cultivées  en  serre  tempérée. 

Le  goùl  des  plantes  en  général  est  malheureusement  moins  ré- 
pandu en  France  qu'en  Angleterre  et  qu'en  Belgique.  A  quoi  cela 
tient-il?  Beaucoup,  croyons-nous,  à  l'apathie  des  amateurs  et  à 
leur  nombre  restreint.  Nous  avons  en  France  de  grandes  fortunes; 
mais  où  trouverons-nous,  pour  ne  pas  sortir  de  notre  sujet,  des 
collections  d'Orchidées  aussi  remarquables  que  celles  de  lordLon- 
desborough,  de  sir  Trevor  Lawrence,  de  M.  Day,  de  M.  Philbrick, 
à  Londres;  sans  oublier  les  collections  du  duc  de  Devonshire,  à 
Chatsworlh,  et  la  belle  serre  d'Orchidées  froides  du  duc  de  Sulher- 
land,  à  Trentham?  Quiconque  a  vu  cette  serre  au  moment  de  la 
floraison  ne  l'oubliera  jamais.  Nous  ne  manquons  pas  en  Fr-mce 
d'horticulteurs  très  intelligents  qui,  le  jour  où  ils  croiront  pou- 
voir vendre  des  Orchidées,  en  auront  des  collections  qui  pourront 
avec  le  temps  être  aussi  complètes,  sinon  aussi  nombreuses,  que 
celles  des  fameuses  maisons  anglaises  Veitch,  Williams  et  W. 
Bull,  de  Londres,  sans  oublier  celle  deM.Linden,  à  Gand.  Un  de 
nos  horticulteurs  français  que  nous  engagions,  à  Londres,  à  ache- 
ter des  Orchidées  de  500  francs  nous  répondit  ceci  :  «  Pourquoi 
faire  ?  quand  nous  demandons  4  00  francs  d'une  belle  plante  à  un 
amateur,  il  nous  rit  au  nez;  il  faut  donc  avoir  des  plantes  à  très- 
bon  marché,  et,  pour  les  Orchidées,  il  ne  faut  pas  encore  y  songer.» 
Nous  voilà  loin  des  prix  fabuleux  auxquels  on  vend  des  Orchidées 
en  Angleterre.  Nous  connaissons  une  maison  de  Londres  qui  a 
refusé  2  500  francs  d'un  bel  exemplaire  de  Cattleya  Exonlensis. 
La  manière  dont  M.  du  Buysson  a  écrit  son  livre  propagera,  nous 
l'espérons,  parmi  nos  amateurs,  l'amour  des  Orchidées,  si  on  peut 
s'exprimer  ainsi. 

L'ouvrage  dont  nous  nous  occupons  en  ce  moment  est  divisé 
par  son  auteur  en  quatre  parties.  La  première  partie  contient  des 
données  générales  de  Botanique  sur  les  Orchidées  ainsi  que  sur  les 
climats  où  elles  végètent.  Nous  sommes  de  l'avis  de  l'écrivain  qui 
recommande  aux  voyageurs   horticoles  de  donner  des  notions 


SUR  l'orchidophile  de  m.  le  comte  du  buysson.         1  1 1 

exactes  sur  la  température  ainsi  que  les  différents  détails  relatifs 
aux  endroits  où  ils  découvrent  leurs  nouveautés.  N'oublions  pas 
de  mentionner,  dans  cette  partie,  les  bonnes  indications  q\ienous 
y  trouvons  sur  l'établissement  et  la  construction  d'une  serre  à  Or- 
chidées. 

Une  chose  qui  nous  surprend  c'est  la  division  de  la  serre  de  M.  du 
Buysson  en  trois  compartiments  ayant  chacun  une  température 
différente.  La  division  de  ces  compartiments  entre  eux  a  lieu  au 
moyen  d'un  treillage  garni  de  plantes  grimpantes,  sans  portes. 
Nous  ne  comprenons  pas  comment  il  arrive  de  cette  façon  à  un 
résultat  aussi  heureux  que  celui  qu'il  nous  relate  dans  son  livre. 
D'après  notre  expérience  personnelle,  nous  avons  supprimé  les 
plantes  grimpantes  dans  nos  serres  à  Orchidées,  parce  que,  malgré 
tous  nos  soins,  ces  plantes  étaient  de  vraies  fabriques  d'insectes. 
Nous  sommes  heureux  de  voir  que  M.  du  Buysson  n'en  souffre 
pas.  Nous  engagerons  aussi  à  arranger  la  serre  à  Orchidées  avec  le 
moins  de  symétrie  possible  et  à  intercaler  des  plantes  à  feuillage 
panaché,  par  exemple  Bertolonia  Van  Houttei  et  autres,  Fittonia 
Pearcei  et  argyroneura ,  Maranta  Li'nden  i,  M.  Massanyeana ,  Panicum 
variegatum,  Adiantum  et  surtout  quelques  plantes  en  fleurs  d'An- 
thurium  Scherzeinanum  dont  la  belle  couleur  rouge  relèvera  la 
monotonie  d'une  serre,  quand  les  fleurs  y  sont  rares. 

La  deuxième  partie  est  intitulée  :  «  Gouvernement  des  serres  à 
Orchidées.  »  Nous  aimerions  à  donner  des  extraits  des  chapitres 
les  plus  intéressants,  mais  malheureusement  nous  sommes  restreint 
par  l'espace  et  obligé  de  passer  sans  nous  arrêter.  Cette  pattie 
comprend  différents  chapitres  sur  la  température  des  serres,  les 
thermomètres  ordinaires,  àminima  et  à  maxima,  paillassons,  hu- 
midité, lumière,  ombr*age,  ventilation,  arrosage  et  engrais.  M.  du 
Buysson  a  obtenu  de  bons  résultats  en  se  servant  de  guano  du 
Pérou.  N'ayant  jamais  fait  usage  d'engrais  pour  nos  Orchidées, 
nous  ne  pouvons  donner  notre  expérience  personnelle.  Nous 
conseillons  aux  amateurs  d'essayer  à  leur  tour,  mais  avec  prudence, 
et  de  communiquer  à  la  Société  les  résultats  qu'ils  obtiendront. 
La  troisième  partie  intéressera  beaucoup  le  praticien.  L'auteur  y 
traite  avec  énormément  de  justesse  du  groupement  horticole  des 
Orchidées  dans  les  trois  compartiments  de  sa  serre;  nous  engagerons 


11^  RAPPORTS. 

en  plus  tout  amateur  qui  ne  tient  pas  à  risquer  la  vie  de  ses  plantes 
en  les  mettant  dans  les  appartements  (nous  ])arlons  par  expérience) 
à  faire  construire,  attenant  à  sa  serre,  un  pavillon  où  il  pourra 
exposer  ses  Orchidées,  au  moment  de  la  floraison.  Ea  ayant  soin 
de  tenir  cette  partie  à  une  température  convenable  et  sans  humi- 
dité, on  y  conservera  longtemps  des  fleurs  qui,  laissées  dans  leur 
serre  ordinaire,  perdraient  vite  de  leur  beauté. 

Il  est  donné  au  chapitre  xvi  une  description  de  serre  à  Odonto- 
glossum  qui  nous  paraît  répondre  on  ne  peut  mieux  aux  besoins  des 
plantes  de  ce  genre;  nous  conseillerons  de  ne  jamais  en  faire  con- 
struire sans  y  mettre  au  moins  deux  tuyaux  de  chauffcige,  car  il 
faut  pouvoir  les  garantir  contre  les  froids  rigoureux.  En  parlant 
des  matériaux  de  plantation,  l'auteur  dit  se  servir  de  paniers  faits 
de  bois  de  sapin  raboté  puis  peint;  nous  préférons  de  beaucoup  le 
bois  naturel  avec  son  écorce.  Nous  faisons  usage  depuis  de  longues 
années  de  branches  d'Orme  galeux  ;  on  les  coupe  vivantes  et  on 
s'en  sert  Tannée  suivante.  Pour  les  Phahcnopsis,  nous  conseillons 
de  les  mettres  sur  bûchettes  de  Poirier  ou  de  Pommier,  coupées 
vivantes  et  que  l'on  emploie  la  deuxième  année;  on  pose  ces  bû- 
chettes dans  un  pot  avec  du  charbon  de  bois  et  du  sphagnum. 

Les  chapitres  sur  la  multiplication,  ainsi  que  ceux  sur  les  mala- 
dies et  sur  les  insectes,  doivent  être  lus  ayec  soin  par  toutes  les 
personnes  intéressées. 

La  quatrième  partie,  qui  est  la  plus  longue,  contient  une  mono- 
graphie complète  des  espèces  et  variétés  connues  d'Orchidées.  A 
chaque  genre  est  joint  l'exposé  de  la  culture,  puis  la  descrip- 
tion des  différentes  espèces.  Cette  description  est  faite  avec  beau- 
coup de  soin  et  d'une  façon  fort  claire.  L'écrivain  a  eu  raison  de 
donner  la  traduction  française  de  la  phipart  des  noms  latins 
(pourquoi  pas  tous?);  c'est  un  grand  point  de  répère  pour  les  per- 
sonnes qui  ignorent  le  latin  ;  par  exemple  :  Odontoglosaum  vexil' 
larium  (porte-étendard)  REicuENJBAcn ;  Illustration,  vol.  XX.,  pi. 
443;  Flore, vol.  XX,  page  2058  »  Suit  la  description  de  la  plante  et 
aussi,  pour  beaucoup,  par  qui  elle  a  été  découverte,  où  et  quand 
elle  a  fleuri  pour  la  première  fois  en  Europe. 

Nous  ne  voulons  pas  terminer  cette  trop  courte  notice  sans  dire 
qu'à  un  point  de  vue  au  moins,  nous  ne  sommes  pas  d'accord  avec 


BÉGONIAS  TUBÉREUX  DE   MM.    COUTURIER    ET  ROBERT.  113 

l'honorable  auteur.  Dans  sa  préface,  M.  le  comte  du  Buysson  dit 
ceci  en  parlant  des  Orchidées:  «  Leur  mode  de  végétation  si  anor- 
mal ferait  croire  qu'elles  sont  très-délicates  et  que  leur  culture 
présente  de  sérieuses  difficultés.  Il  n'en  est  rien  pourtant.  Je  ne 
connais  pas  de  plantes  plus  robustes  et  de  vie  plus  tenace  :  il  faut 
les  tuer  pour  les  voir  périr.  »  Tel  n'est  pris  notre  avis  ;  nous  conti- 
nuerons à  considérer,  et  cela  avec  beaucoup  d'autres  horticulteurs 
et  amateurs,  les  Orchidées  comme  demandant  beaucoup  de  soins 
et  des  connaissances  spéciales.  Pour  beaucoup,  comme  par 
exemple  pour  des  Cattkya,  Saccolabiwn^  Vanda,  Odontoglos- 
sum,  etc.,  etc.,  nous  avons  failli  perdre  et  nous  avons  même,  dans 
certains  cas,  perdu  des  plantes  qui  étaient  restées  un  jour  ou  deux 
dans  les  appartements,  et  cela  malgré  les  plus  grandes  précau- 
tions. Souvent  aussi  une  plante  que  l'on  a  cultivée  avec  succès 
dans  un  endroit  dépérit  ;  on  l'examine  attentivement,  on  ne 
découvre  rien  ;  on  la  change  de  serre,  on  lui  donne  un  traitement 
différent  et  malgré  tout  la  plante  me^rt. 

L'ouvrage  de  M.  du  Buysson  est  un  ouvrage  éminemment  utile, 
fort  bien  écrit  et  contenant  550  pages  dont  on  ne  devra  passer 
aucune  sans  la  lire.  Par  la  modicité  de  son  prix  (6  fr.),  il  esta  la 
portée  de  tout  !e  monde, et  nous  engageons  toute  personne  qui  pos- 
sède des  Orchidées  à  se  le  procurer  chez  Téditeur,  M.  Goin,  rue 
des  Écoles,  62,  à  Paris.  Nous  croyons  pouvoir  prédire  qu'après  en 
avoir  fait  la  lecture,  elle  augmentera  sa  collection  dOrchidées. 


Rapport  sua  le>  cultures  de  Bégonias  tubéreux  de  MM.  Kobert 
ET  Couturier,  horticulteurs  a  Chatoïï  (Seine-et-0ise); 

M.  Lequin,  Rapporteur, 

Messieurs, 

A  la  suite  d'une  demande  à  elle  adressée  par  MM.  Robert  et 
Couturier,  horticulteurs,  la  Société  centrale  d'Horticulture  de 
France  a  décidé,  dans  sa  séance  du  8  octobre  dernier,  qu'une 
Commission  prise  dans  son  sein  se  rendrait,  le  12  de  ce  même 
mois,  à  Ghatou,  à  l'effet  de  visiter  les  Bégonias  tubéreux  que  ces 
Messieurs  cultivent  sur  une  assez  grande  échelle.  Celte  Commission 


/H4  RAPPORTS. 

était  composée  de  MM.  Pigny,  Lequin,  Fontaine  (Gaston),  Bauer, 
Vincent,  Fontaine  (Joseph)  etliouchet.  A  l'exception  de  ces  deux 
derniers,  dont  la  Commission  a  regretté  l'absence,  tous  ces 
Membres  se  rendirent  à  Chatou,  au  jour  fixé.  M.  Drouet,  ingénieur 
et  jardinier  en  chef  de  la  ville  de  Paris,  accompagné  de  M.  Mathieu, 
horticulteur  à  Passy,  ainsi  que  M.  Drevault,  jardinier  en  chef  à 
l'École  de  pharmacie,  se  joignirent  à  eux. 

Tout  d'abord,  •  votre  Commission  remercie  vivement  ces 
Messieurs  de  lui  avoir  fait  l'honneur  de  l'accompagner  dans  cette 
visite  horticole  et  de  lui  avoir  apporté  le  concours  de  leurs  lumières. 

A  C'i  sujet,  le  Rapporteur,  au  nom  de  la  Commission,  croit 
devoir  rappeler  qu'il  est  toujours  utile  que  quelques  Membres 
s'adjoignent  librementaux  Commissions  chargées  de  visiterles  cul- 
tures et  participent  à  leurs  travaux;  car  il  arrive  souvent  que 
plusieurs  Membres  délégués  se  trouvent,  par  suite  de  circon- 
stancfis  imprévues,  dans  l'impossibilité  de  remplir  leur  mandat.  On 
ne  saurait  donc  trop  louer  et  remercier  les  Membres  de  notre 
Société  qui  se  dévouent  à  ces  intéressants  travaux. 

A  l'arrivée  des  Membres  de  la  Commission  à  la  gare  de  Chatou, 
MM.  Robert  et  Couturier,  qui  les  attendaient,  les  reçurent  de  la 
manière  la  plus  gracieuse  et  les  conduisirent  ensuite  dans  leurs 
cultures. 

Avant  de  commencer  ses  travaux,  la  Commission  se  consti- 
tua ;  elle  nomma  pour  son  Président  M.  Pigny  et  pour  Rappor- 
teur M.  Lequin  ;  puis  elle  procéda  à  l'examen"  faisant  l'objet  de 
sa  réunion  et  dont  voici  le  résultat  : 

L'établissement  que  dirigent  MM.  Robert  et  Couturier  est  divisé 
en  deux  parties  parfaitement  situées.  Dans  la  première  se  trouve 
la  maison  d'habilatiqn  ainsi  que  tout  le  matériel  horticole.  Ce 
matériel  se  compose  d'une  grande  serre  adossée  à  un  mur  d'une 
très-grande  étendue  ;  au  bout  de  celte  grande  serre  se  trouve  un 
pavillon  pouvant  servir  de  rempotoir  ou  de  logement  pour  les 
grandes  plantes,  local  souvent  nécessaire  dans  un  établissement. 

A  la  suite  de  ce  pavillon  est  une  petite  serre  à  multiplication 
indispensable  à  tout  établissement  d'horticulture.  Presque  en  face 
se  trouve  une  serre  hollandaise  tempérée,  d'une  assez  grande  lon- 
gueur ;  le  tout  est  d'une  bonne  construction,  fait  avec  économie 


BÉGONIAS  TUBÉIIEUX  DE   MM.    COUTURIER  ET   ROBERT.  415 

et  intelligence.  Un  carré  de  châssis  de  couche  relié  avec  les 
serres  complète  ce  matériel,  qui  constitue  un  très  bel  ensemble. 
L'autre  partie  du  jardin  nous  a  paru  entièrement  réservée  aux 
plantes  de  pleine  terre. 

Dans  chacune  des  deux  parties  de  cet  établissement  se  trouvent 
placés  ces  jolis  Bégonias  dits  erecta  qui  ont  tout  d'abord  frappé 
nos  yeux.  Nous  devons  vous  dire,  Messieurs,  que  nous  avons  été 
émerveillés  à  la  vue  d'une  culture  si  importante.  Tous  ces  Bégonias 
sont  cultivés  en  pleine  terre,  soit  dans  des  bâches  à  l'air  libre, soit 
en  planches,  soit  disposés  en  plates-bandes  ;  ils  sont  tous  en  par- 
fait état,  et. témoignent  d'une  culture  bien  entendue  et  parfaite- 
ment suivie.  C'est  ainsi  que  la  Commission  a  pu  les  admirer 
dans  toute  leur  beauté,  car  ils  sont  presque  tous  sortis  de  ce  beau 
type  connu  sous  le  nom  à'intermedia.  Nos  honorables  collègues 
cultivent  les  Bégonias  depuis  plusieurs  années,  et  ils  sont  arrivés, 
par  le  bon  choix  de  leurs  graines  et  par  plusieurs  semis  successifs, 
à  un  grand  degré  de  perfection  comme  forme  de  fleurs  et  tenue  des 
plantes.  Leur  but,  parait-il,  serait  d'obtenir  des  plantes  bien  fixées 
et  se  reproduisant  très-exactement  par  la  voie  du  semis, afin  de  pou- 
voir composer  des  massifs  ou  des  plates-bandfs  avec  des  plantes 
d'un  même  coloris.  Nous  avons  donc,  Messieurs,  constaté  un  grand 
progrès  dans  la  culture  de  ces  Bégonias  erecta  et  notamment,  nous 
ne  saurions  trop  le  répéter,  dans  la  bonne  tenue  des  plantes.  La  cou- 
leur dominante  est  surtout  le  rouge,  et  la  beauté  de  ces  fleurs,  qui 
sont  d'une  forme  parfaite,  produit  dans  son  ensemble  un  effet  ma- 
gnifique. Cependant,  Messieurs,  nous  devons  vous  dire  que,  malgré 
le  bon  soin  dans  le  choix  aes  graines  que  nos  collègues  ont  dû  ap- 
porter pour  faire  ce  semis  de  Bégonias,  nous  avons  été  étonnés 
d'y  trouver  mélangées  un  certain  nombre  de  plantes  à  petites 
fleurs  très-ordinaires,  ayant  des  coloris  qu'il  nous  serait  très-dif- 
ficile d'expliquer.  Cela  nous  prouve,  ce  qui  est  d'ailleurs  presque 
incontestable,que  les  Bégonias  ont  une  tendance  à  retourner  à  leur 
type  primitif.  Il  est  donc  de  toute  nécessité  que  MM.  Robert  et 
Couturier  apportent  le  plus  grand  soin  dans  le  choix  de  leurs 
porte-graines,  afin  d'éviter  de  retomber  dans  nos  premiers  types; 
car  il  ne  suffirait  que  d'un  mauvais  choix  de  graines  pour  détruire 
tout  le  travail  de  plusieurs  années  de  persévérance.  Comme  en 


1 1 6  RAPPOBTS. 

culture  et  en  améliorations  le  champ  est  très-vaste,  ces  Messieurs 
ont  l'espoir  d'obtenir  un  jour  un  rose  et  un  blanc  à  grandes 
fleurs,  se  reproduisant  aussi  par  le  semi?,  afin  d'arriver  à  compo- 
ser les  plus  heureux  contrastes  dans  la  décoration  de  nos  par- 
terres. Votre  Commission  a  engagé  ces  habiles  horticulteurs  à 
poursuivre  le  but  qu'ils  se  proposent  et  à  tâcher  que  ces  plantes 
soient  un  jour  nettement  fixées.  Le  nombre  des  Bégonias, que  votre 
Commission  a  examinés  attentivement,  peut  être  évalué  environ 
à  4  ou  5  Où 0,  et,  après  un  examen  sérieux,  elle  a  cru  devoir  en 
désigner  spécialement  quelques-uns  qui  lui  ont  paru  dignes  de 
figurer  dans  nos  meilleures  collections.  Elle  s'est  arrêtée  à  quatre 
seulement.  Ce  nombre  vous  paraîtra  sans  doute  bien  restreint  par 
rapport  à  la  si  grande  quantité  qui  vient  d'être  indiquée  ;  mais 
nous  avons  cru  devoir  êtie  sévères  dans  notre  choix,  ne  voulant 
nommer  que  des  plantes  vraiment  méritantes. 

Voici  les  noms  et  les  descriptions  de  ces  Bégonias  : 

\°  M.  Lequin^  plante  d'une  bonne  tenue,  sortant  bien  ses  fleurs 
du  feuillage  ;  fleurs  portées  sur  un  solide  pédoncule,  d'un  coloris 
vermillon  foncé  ;  très  florifère,  plante  extra. 

2°  M.Pignij,  plante  très  vigoureuse,  à  très-grandes  fleurs,  d'une 
forme  parfaite,  d'un  coloris  groseille  légèrement  carminé  ;  bonne 
tenue. 

3"  M.  Mathieu,  plante  très  florifère,  à  grandes  fleurs  cerise^ 
centre  légèrement  lavé  de  blanc  ;  tenue  parfaite. 

4°  M.  Henri  Couturier,  plante  d'une  tenue  irréprochable  ;  fleurs 
portées  sur  pédoncules  courts,  d'un  coloris  vermillon  couleur 
orange  ;  assez  florifère. 

Mais  les  Bégonias  tubéreux  ne  sont  pas  le  seul  objet  des  cultures 
de  MM.  Robert  et  Couturier  ;  ils  font  encore  plusieurs  genres  de 
plantes  de  serres,  telles  que  les  Dracxna  rubra^  congesta  et  mdïvisa 
qui  sont  disposés  dans  des  bâches  ou  en  serre  et  parfaitement  cul- 
tivés. Tous  ces  ûracsena,  encore  jeune?,  sont  rempotés  par  trois 
dans  des  pots  à  bords  de  <3  à  1 4  centimètres  ;  ils  ne  paraissent 
nullement  soufl'rir  de  ce  traitement,  car  ils  jouissent  tous  d'une 
santé  parfaite  et  poussent  très  vigoureusement.  Cette  manière 
d'opérer  nous  a  paru  commode  et  économique,  surtout  pour  les 
jeunes  plants.  Nous  avons  aussi  remarqué  un  semis  d'Aralias  et 


BÉGONIAS  TÏÏBÉREUX  DE  MM.   CODTUniEa  ET  ROBERT.  4^7 

•de  Phormium  tenax  ayant  déjà  de3  à  4  feuilles,  ainsi  que  des 
plants  de  Palmiers  dans  les  espèces  ordinaires,  le  tout  en  bon 
état  de  culture.  Une  certaine  quantité  de  Ficus  placés  dans  une 
serre  et  disposés  pour  la  multiplication  ont  été  encore  l'objet  de 
notre  attention.  Mais  ce  que  votre  Commission  a  regretté  de  ne 
pouvoir  juger,  c'est  une  serre  renfermant  environ  1  500  Gloxi- 
nias,  les  fleurs  de  ces  plantes  étant  malheureusement  passées. 
Leur  culture  nous  a  paru  parfaitement  suivie  et  nous  avons  pu 
toutefois  nous  faire  une  idée  de  la  beauté  de  leur  floraison  par  la 
quantité  de  fleurs  passées  qui  restaient  sur  chaque  pied.  Toutes 
ces  plantes  de  serre  servent  à  nos  collègues  pour  la  décoration 
des  appartements,  des  serres,  etc.  Les  plantes  molles,  telles  que 
Pelargonium  zonale,  Pétunias,  Coleus,  etc.,  sont  aussi  d'une 
certaine  importance  dans  cet  établissement;  elles  servent  à  la 
décoration  des  massifs  et  parterres  pendant  la  belle  saison.  La  mo- 
saïculture  s'y  trouve  également  représentée  par  les  AUemanthera^ 
Echeveria,  Sedum,  etc.,  ce  genre  de  garniture  étant  très  à  la 
mode  dans  ce  charmant  pays.  Joignons  à  cela  quelques  fleurs 
printanières,  telles  que  :  Pensées,  Giroflées,  Silènes,  Myosotis,  et 
vous  aurez,  Messieurs,  une  idée  de  la  quantité  de  plantes  que 
cultivent  MM.  Robert  et  Couturier.  La  totalité  de  ces  produits 
trouve  son  écoulement  dans  Chatoa  et  aux  environs. 

On  peut  dire  que  cet  établissement  est  une  véritable  fabrique 
dont  chaque  atelier  est  parfaitement  tenu.  Tout  y  est  bien  compris 
comme  matériel  et  culture,  et  votre  Commission  a  pu  constater 
qu'elle  avait  devant  elle  des  travailleurs  et  des  hommes  inteUi- 
gents,  méritant  l'attention  de  notre  honorable  Société. 

Elle  a  donc  l'honneur  de  solliciter  en  leur  faveur  le  renvoi  de 
€6  Rapport  à  la  Commission  des  Récompenses. 

Elle  gardera  le  meilleur  souvenir  de  l'accueil  sympathique 
qu'elle  a  reçu  et  de  l'excellente  impression  qu'elle  a  rapportée  de 
la  visite  de  ces  cultures. 


l'IS  COMPTES   EENDUS  d'EXPOSITIONS. 

COMPTES  RENDUS  D'EXPOSITIONS. 

Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  par  la  Société  d'Horticulture 

autunoise,  a  autun,  lis  7,  8  et  9  sept.  1879  ; 

Par  M.  Michelin. 

Messieurs, 

La  Société  Autunoise  d'Horticulture  avait  organisé  une  Expo- 
sition qui,  conformément  au  programme,  a  eu  lieu  les  7,  8  et  9  du 
mois  de  septembre  dernier  et  à  laquelle  étaient  conviés  à  prendre 
part  tous  les  horticulteurs,  amateurs  ou  commerçants  sans  dis- 
tinction de  résidence;  les  Jurés  devaient  être  rendus  à  Autun  dès 
le  6  septembre. 

Ayant  été  désigné  par  M.  le  Président  de  notre  Société,  dans  la 
séance  du  l'a  juin,  pour  prendre  part  aux  opérations  du  Jury,  je 
me  suis  trouvé  à  Autun  au  jour  indiqué. 

La  Société  de  cette  ville,  Messieurs,  remplit  sa  mission  avec 
zèle  et  régularité  ;  dans  des  Expositions  périodiques,  elle  cherche 
à  entretenir  l'activité  des  producteurs,  et  par  l'attrait  des  belles 
plantes  qui  sont  exhibées  elle  s'efforce  d'entretenir  le  goût  des 
consommateurs  et  desamateurs  et  de  le  développer  le  plus  possible. 

L'Exposition  avait  lieu  au  collège,  dans  les  salles  du  bâtiment, 
comme  en  plein  air  et  dans  le  jardin,  même  sous  une  tente  élevée 
à  dessein  :  on  profitait  ainsi  de  l'absence  des  élèves  en  vacances. 

Avant  de  me  rendre  à  la  réunion  du  Jury,  j'ai  parcouru  cette 
ville  située  à  287  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  d'une 
population  de  12  000  âmes,  placée  au  centre  d'un  beau  pays 
où  la  vue  se  prolonge  agréablement  jusqu'aux  célèbres  coteaux  de 
la  Bourgogne.  La  ville  d'Autun  est  ancienne,  paisible  ;  les  habi- 
tants des  grands  centres  agités  la  regarderaient  peut-être  même 
comme  un  peu  triste.  Elle  donne  beaucoup  â  réfléchir,  à  étudier  et 
même  à  discuter  sur  son  passé  d'origine  romaine,  dont  les  preuves 
d'antiquité  sont  palpables,  par  les  ruines  apparentes,  compae  aussi 
par  les  vestiges  que  le  sol  recouvre  et  que  les  fouilles  mettent  par- 
fois au  jour. 

Autun  est  une  ville  de  nos  jours  laissée  à  l'écart  et  qui,  aban- 


EXPOSITON  d'autan.  1  t  9 

donnée  par  l'industrie  active,  a  vu  successivement  réduire  des  deux 
tiers  le  périmètre  qui  Tenveloppait  du 'temps  des  Romains  el 
dont  les  anciennes  limites,  encore  très-appréciables,  sont  attestées 
par  les  anciens  remparts  et  les  deux  grandes  portes  romaines, 
sortes  d'arcs  de  triomphe  d'Arroux  et  Saint-André,  qui  sont  encore 
debout  et  solides. 

Les  monuments  du  moyen  âge  se  réunissent  à  ceux  de  l'époque 
gallo-romaine  et  parfois  même  se  confondent  avec  eux. 

La  cathédrale,  remontant  au  xi®  siècle,  ancienne  chapelle  des 
ducs  de  Bourgogne,  est  un  monument  historique  qui  a  été  agrandi 
et  remanié  vers  l'année  1463,  et  qui  est  sis  au  point  culminant  de 
la  ville  qui,  elle-même,  s'étend  sur  la  déclivité  d'un  plan  incliné. 
L'Évêché,  l'un  des  édifices  les  plus  imposants,  est  établi  dans  l'an- 
cien palais  des  ducs  de  Bourgogne  et  en  partie  sur  une  fondation 
romaine.  Le  petit  séminaire  est  dû  à  Louis  XIV  et  les  jardins  en 
ont  été  dessinés  par  Lenôtre;  le  grand  séminaire  occupe  les  bâti- 
ments d'un  ancien  hôpital  et  j'y  ai  vu  un  jardin  fruitier  dont  j'au- 
rai l'honneur  de  vous  entretenir  dans  une  note  spéciale.  Je  termi- 
nerai cet  aperçu  bien  sommaire  en  vous  disant  qu'Âulun  est  le 
centre  d'un  important  bassin  houiller  et  qu'après  en  avoir  parcouru 
.les  divers  quartiers,  je  siiis  resté  persuadé  que  les  habitants  doivent 
y  vivre  sous  l'influence  d'une  vie  paisible  qui  doit  les  porter  tout 
particulièrement  à  la  culture  des  jardins.  J'arrivai  à  l'Exposition 
avec  la  pensée  que  j'en  verrais  lapnuveet,  sous  ce  rapport,  je  ne 
fus  pas  trompé. 

D'après  le  programme,  quatorze  concours  divers  étaient  ou- 
verts; un  quinzième  était  réservé  pour  les  cas  imprévus;  tous 
n'ont  pas  été  remplis. 

Mes  collègues  du  Jury  étaient  M.  Chauvelot,  professeur  d'Horti- 
culture à  Besançon;  M.  Heniy  fils,  de  Dijon  ;  M.  Gaillard,  de 
Gbâlon  ;  MM.  Sirdey  et  Beliœuf,  tous  deux  horticulteurs-amateurs 
à  Autun. 

Je  ne  citerai  que  les  concurrents  qui  ont  eu  droit  à  des  récom- 
penses d'une  certaine  importance. 

i®""  CONCOURS.  —  Légumes. 

Le  premier  concours,  dit  d'ensemble,  avait  pour  objet  la  culture 
des  légumes.  Les  lots  dans  cette  partie  n'ont  pas  été  nombreux; 
mais  ils  ont  été  très-importants  et  méritants. 


120  CCMPTES  EENDUS  d'eXPOSITIONS. 

W.  Plks-t,  maraîcher,  placé  au  piemier  rang,  a  obtenu  une 
médaille  d'cr  pour  un  lot  nombreux  et  tiès-bien  assorti  en  fort 
beaux  spécimens. 

Encore  très  satisfaisant  a  été  le  lot  de  M.  Périgneux,  autre  ma- 
raîcher, auquel  a  élé  décernée  une  médaille  de  vermeil. 

Enfin,  au  troisième  rang,  est  arrivé  M.Sarf,raarchandgrainier, 
qui  a  été  récompensé  au  moyen  d'une  médaille  d'argent. 
•  2^  ET  3e  co^cou[lS.  —  Légumes. 

Djus  des  concours  spéciaux  pour  les  Choux  et  salades,  puis  pour 
les  plantes  tuberculeuses,  les  Pois  et  H<iricots,  ces  mêmes 
horticulteurs  ont  reparu,  pour  des  médailles  d'argent  et  de 
bronze. 

4®  COKCODRS.  —  Ensemble  de  fruits  à  pépins  et  à  noyau. 

Malgré  tout  ce  que  l'année  a  eu  de  défavorable  dans  le  pays 
pour  cette  culture,  M.  FiUion  Jeannot  a  mérité  la  médaille  d'or  qui 
avait  été  promise  au  plus  méritant. 

6*  CONCOURS.  —  Arb7'es  et  arbustes. 

Une  médaille  d'or  destinée  au  concours  pour  les  arbres  et  arbustes 
d'ornement  a  été  attribuée  à  M.  Fillion  Jeannot,  pépiniériste  à 
Autun,déjà  nommé;  une  d'argent  grand  module  à  M.  Poizeau 
(Claude),  fils,  horticulteur  de  la  même  ville  et  une  d'argent  petit 
format  à  M.  Charollois,  horticulteur  au  Creuzot,  qui,  au  profit  des 
amateurs  qui  n'ayant  pas  de  murs  d'espaliers  voudront  conquérir 
des  Poires  de  Doyenné  d'hiver,  a  introduit  dans  la  contrée  le 
système  des  arbres  fruitiers  cultivés  en  pots  de  M.  Firm.Chappellier  . 
dont  nous  avons  souvent  vu  les  œuvres  à  Paris. 

7*  CONCOURS.  —  Plantes  feuries  et  ornementales. 

Après  les  arbres  et  arbustes,  les  plantes  fleuries  et  ornementales 
pour  lesquelles  MM. Poizeau  jeune  et  Poizeau  (Claude),  fils,  ont  lutté 
et  ont  laissé  dans  l'embarras  le  Jury  qui.  a  donné  à  chacun  une 
semblable  médaille  de  vermeil,  destinant  celle  d'argent  grand 
module  à  M.  Bourgeois,  fils,  maraîcher  à  Autun. 

9«  CONCOURS.  —  Bouquets  montés. 

Il  y  a  eu  de  la  concurrtnce  pour  les  bouquets  montés  qui  ont 
paru  être  en  faveur  dans  le  pays  ;  les  œuvres  des  Exposants 
étaient  empreintes  de  goût  et  le  Jury  a  décerné  : 

Une  médaille  de  vermeil  à  M.  Poizeau  (Claude),  fil-  ; 

Une  d'argent  giand  module  à  M.  Poizeau,  jeune 


EXP>.S1TI0-N  d'aUTUN.  121 

Une  d'argent  ordinaire  à  M.  Bourgeois,  fils,  déjà  nommé. 

Tout  a  élé  embrassé  dans  le  cadre  qui  précède  à  l'égard  des 
horticulteurs  de  profession  ;  mais  la  Société,  voulant  encourager  et 
récompenser  tous  les  efforts,  ceux  des  cultivateurs  voués  exclusi- 
vement à  l'horticulture  comme  ceux  des  amateurs  qui  en  satisfai- 
•  sent  leur  goût  soutiennent  l'industrie  des  premirs,  a  ouvert  un 
concours  spécial  pour  les  amateurs  ou  les  jardiniers  travaillant 
pour  eux.  Les  subdivisions  ont  été  les  suivantes  : 

10*  et  8*  CONCOURS.  —  Plantes  fleuries  et  ornementales;  fleurs 
coupées. 

A  M.  Gonot  (Gabriel),  jaidinier  à  Dijon,  une  médaille  d'argent 
petit  module. 

A  M.Thibaut,  jardinier  à  Autun,  une  méJaille  semblable. 

\\^  coscouRS.  —  Les  meilleurs  et  les  plus  beaux  fruits. 

M.  Thibaut,  à  Autun,  d'éjà  nommé,  une  grande  médaille  d'ar- 
gent. 

M.  Delhomme,  jardinier  à  Autun,  médaille  du  même  ordre. 

M.  Cottin,  amateur  à  Autun,  petite  médaille  d'argent. 

42^  CONCOURS.  —  Ent?'e  les  Instiluteu7'S. 

M.  Graillot,  instituteur  communal  à  Autun,  s'applique  à  don- 
ner à  ses  élèves  des  leçons  qu'il  compose  de  telle  sorte  qu'elles 
profitent  à  l'horticulture,  d'une  manière  qui  est  avérée.  Une  mé- 
daille d'argent  a  été  oflerte  à  cet  instituteur  zélé  en  raison  des 
services  qu'il  s'efforce  ainsi  de  rendre  à  l'horticulture. 

CONCOURS   IMPRÉVUS. 

Je  termine  en  donnant  une  mention  à  la  mosaïculture,  cette 
fantaisie  à  la  mode  et  qui  joue  en  ce  moment  un  rôle  important 
dans  l'ornementation  des  jardins.  On  peut  ne  pas  en  aimer  les 
coquetteries  apprêtées,  mais  cet  art  a  une  place  dans  la  pratique 
et  on  doit  tenir  compte  du  talent  qui  s'y  révèle. 

M.  Pozieau  (  Claude  ),  fils,  a  fait  dans  ce  genre  un  travail  dont 
le  Jary  a  qualifié  la  réussite  en  décernant  à  son  auteur  une  mé- 
daille d'argent  grand  module. 

Pour  des  lots  de  plantes  propres  aux  suspensions,  M.  Poizeau, 
jeune,  a  obtenu  une  grande  médaille  d'argent  et  M.  Poizeau 
(Claude),  fils,  une  de  petit  module.  —  Ce  dernier  a  présenté,  à  côté 
de  ses  autres  plantes  de  suspension,  quelques  exemplaires  d'un 


12*2  COMPTES  RENDUS  d'ëXPOSITIOMS. 

Fuchsia  pleureur,  gain  acquis  par  lui  au  moyen  d'une  semence, 
arbuste  très-bien  caractérisé,  jugé  propre  aux  suspensions  et 
qui  seul  a  valu  à  son  obtenteur  une  médaille  d'argent  grand 
module. 

Celte  plante  a  attiré  l'attention  du  Jury. 

Il  est  dans  les  habitudes  de  la  Société  d'Autun  de  laisser  aux 
lauréats  le  droit  d'opter  entre  les  médailles  décernées  et  leur  va- 
leur équivalente  en  numéraire. 

Je  cite  cette  particularité  sans  commentaires,  par  cela  même 
qu'elle  révèle  une  mesure  rarement  appliquée  et  qui  cependant 
aurait  parfois  de  l'opportunité. 

1 3°  et  1  i®  CONCOURS. 

Un  treizième  et  un  quatorzième  concours  faisaient  appel  aux  ex- 
posants d'objet  d'art  et  d'industrie  horticole. 

Je  ne  m'attache  pas  à  des  instruments  et  objets  de  ferronnerie 
et  de  quincaillerie  en  assez  grand  nombre  déjà  signalés  dans  pres- 
que toutes  les  Expositions,  ou  légèrement  modifiés  ou  même  amé- 
liorés; je  me  renferme  plus  régulièrement  dans  mon  sujet  horti- 
cole en  ne  vous  citant  que  des  plants  de  parcs  et  jardins,  dénotant 
de  l'entente  et  du  goût,  qui  ont  été  exposés  par  M.  Jaux,  architecte 
paysagiste  à  Avallon,  et  qui  lui  ont  valu  une  médaille  d'argent. 

En  résumé,  dftns  cette  Exposition,  on  remarquait  des  lots  bien 
composés  et  bien  assortis,  de  bonnes  plantes  et  un  ensemble  dé- 
notant que  l'horticulture  est  dans  un  état  satisfaisant  à  Autun, 
ville  qui  avait  fourni  presque  tout  ce  qui  composait  l'exhibition. 

Rien,  Messieurs,  n'étonne  un  Délégué  de  notre  Société,  quand, 
arrivant  en  votre  nom  pour  remplir  une  mission,  il  est  bien  reçu 
par  les  membres  d'une  Société  départementale  qui  a  demandé 
notre  concours;  néanmoins,  c'est  un  devoir  de  reconnaissance 
pour  lui,  devoir  que  je  viens  remplir  aujourd'hui,  de  rendre  un 
public  hommage  aux  sentiments  de  bonne  confraternité  qui 
inspirent  ces  hôtes  qui  savent  accueillir  avec  une  si  délicate  cor- 
dialité ces  collaborateurs  étrangers,  venus  de  loin  pour  prendre 
part  à  leurs  fêtes  horticoles. 

Quant  à  moi,  Messieurs,  m'étant  trouvé  pour  la  première  fois 
au  milieu  des  membres  de  la  Société  Autunoise,  je  puis  dire  en 
toute  sincérité  que  j'ai  été  profondément  touché  de  leur  gracieux 


REVUE    BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE.  1*23 

accueil,  de  l'affdbilité  de  M.  le  marquis  de  Saint-Innocent,  leur 
honorable  Président,  membre  de  notre  Société  parisienne  et  que 
j'en  conserverai  un  bien  agréable  souvenir. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 


Gardeners'  Chronicle. 

Cypripedinm  Sfastersiannm  Reichb.  t.,  Gard.  Chron.,  26  jnill. 
4879,  p.  102.  —  Cypripède  de  Masiers.  —  Iles  delà  Sonde.  —  (Or- 
chidées). 

Curieuse  nouveauté  dont  les  grandes  fleurs  rappellent  celles  du 
Cypripedium  insigne^  tandis  que  ses  feuilles  ressemblent  à  celles 
des  espèces  du  groupe  du  C.  venustwn,  seulement  avec  les  ma- 
cules en  damier  beaucoup  moins  marquées.  Comme  espèce,  elle 
est  voisine  du  C.  Bulhnianum.  Son  pédoncule  floral  est  vigou- 
reux, allongé,  rouge-pourpre  foncé.  L'ovaire  de  sa  fleur  est  arqué, 
très-velu  :  le  sépale  supérieur  est  large,  ovale,  vert,  avec  une 
large  bordure  blanche  j  le  sépale  inférieur,  formé  par  la  con- 
fluence des  deux  latéraux,  est  beaucoup  plus  petit,  vert,  bidenté 
au  sommet  ;  les  pétales  sont  très-larges,  obtus,  de  couleur  de 
cuivre,  avec  de  nombreux  points  de  couleur  foncée;  le  labelle  est 
brun,  bordé  de  jaune  d'ocre,  très-renflé.  —  Cette  jolie  espèce  a  été 
introduite  par  ME.  Veitch.|j 

Pratia  ang:nla<a  D.  HooK.  —  Gard.  Chron.,  2  août  1879,  p.  136. 
—  Pratia  aDguleux.  —  Nouvelle-Zélande.  —  (Lobéliacées). 

Charmante  petite  plante  rampante,  parfaitement  rustique  et 
qui  est  très  propre  à  orner  desrocailles  ;  elle  a  été  importée  dans 
l'établissement  de  MM.  Veitch  par  M.  Peter  Veitch.  Sa  tige  ram- 
pante, grêle,  ports  des  feuilles  brièvement  pétiolées,  un  peu 
épaisses,  presque  orbiculaires,  bordées  de  grandes  dents  qui  sont 
presque  des  lobes.  De  l'aisselle  de  ces  feuilles  partent  des  pédon- 
cules grêles,  longs  de  Om  05,  sacs  bractée;  les  fleurs  sont  blanches; 
larges  d'environ  0°"  012,  nombreuses  et  bien  dégagées  du  feuillage. 


124  REVUE    BlBL:OGnAPHIQUE   ÉTRANGÈRE. 

Cette  plante  sera  trè-propre  à  orner  non-seulement  les  rocailles, 
mais  encore  le  bord  des  plates-bandes. 

Zin^iber  coloratnm  N.-E.  Br.,  Gard.  Chron.,  9  août  1879,  p.  166. 

—  Gingembre  coloré.  —  Bornéo.  —  (Zingibéracées). 

Nouvelle  plante  appartenant  à  la  section  de  son  genre  que  ca- 
ractérisent des  inflorescences  radicales.  Elle  a  été  découverte  par 
M.  Burbidge,  dans  la  partie  nord-ouest  de  l'î  e  de  Bornéo,  et  in- 
troduite par  lui  dans  rétablissemerlde  MM.  Veitch  comme  espèce 
d'ornement.  Elle  n'a  pas  grand  intérêt,  son  inflorescence  étant  peu 
visible,  en  raison  de  sa  situation  dans  le  bas  des  pieds.  Ce  qu'elle 
offre  de  plus  élégant,  ce  sont  ses  bractées  qui  sont  d'un  rouge  vif 
avec  une  bordure  blanche. 

Dracoccphaliim  Riiyschiana  là.,  var.  japoniciim  A  Gr\Y.  — 
Gard.Ckron.,  9  août  5  879,  p.  166,  fig.  29.--  Dracocépbale  de  Ruysch 
var.  japonais?.  —  Japon.  —  (Labiées). 

Le  Dracocephalum  Ruyschiana  est  un  vieil  habitant  de  nos 
jardins,  où  cependant  il  est  devenu  rare  dans  ces  derniers  temps. 
Il  croît  naturellement  sur  les  montagnes  de  l'Europe  centrale,  du 
Caucase,  de  l'Altaï,  ttc;  mais,  en  1859, M.  Asa  Gray  nous  a  appris 
que  le  Japon  en  possède  une  variété  assez  belle  pour  faire  meil- 
leure figure  dans  les  plates-bandes  que  le  type  même  de*  l'espèce. 
C'est  celte  variété  que  M.  Mories  a  envoyée  à  l'établissement  de 
MM.  Veitch.  C'est  une  plante  herbîrcée-vivace,  haute  de  0™  50  à 
€™60,  ramifiée  dès  sa  base,  dont  les  fleurs  violet-bleu  sont 
longues  de  O"  04,  en  plusieurs  faux-verticilles  rapprochés  presque 
tous  dans  le  haut  de  la  tige;  M.  Ma;  ters  vante  beaucoup  l'tfïet 
qu'elle  produit. 

Psychotrîa  jasmînifloraMA&T. ,Ga?'CÎ.  C^ron.,  16  août  1879,  p.  2C0, 
fig.  33-34.  —  Pàycbolrier  à  fleurs  de  Jasmin,  —  Brésil  méridional. 

—  (Rubiacées). 

Ce  bel  arbuste  de  serre  chaude  a  été  décrit  par  MM.  Linden  et 
André,  dans  Vlllustration  horticole,  1871,  Î^VllI,  pi.  .60,  comme 
le  type  d'un  genre  nouveau,  sous  le  nom  de  Gloneriajasminiflora; 
mais  MM.  Benlham  et  Hooker  ont  acquis  la  certitude  que  la  créa» 


PLANTES  NOUVELLES   OD    RARES.  125 

lion  de  ce  genre  repose  sur  de  mauvais  échantillons  qui  ont  induit 
en  erreur  MiM.  Linden  et  André,  et  que  leur  Gloneria  est  un  véri- 
table Psychotria,  qui  devient  dès  lors  le  Ps.  jasminiflora.  Cette 
espèce  forme  un  joli  arbuste  à  feuilles  ovales-lancéolées,  entières, 
aiguës,  brièvement  pétiolées,  et  dont  chaque  rameau  se  termine 
par  un  grand  corymbe  hémisphérique  et  assez  £erré  de  fleurs  blan- 
ches qui  mesurent  environ  O"»  03  de  largeur.  Ces  fleurs  ont  la 
corolle  à  quatre  lobes  ovales-oblongs,  obtus,  étalés,  à  peu  près  de 
la  même  longueur  que  le  tube  qu'ils  surmontent  ;  leurs  étamines 
dépassent  beaucoup  la  gorge  de  la  corolle. 

Alocasia  scabriascala  N.-E.  Br.,  Gard.  Chron.,  6  septembre  1879, 
.    p.  296.  —  Alocase  un  peu  s  cabre.  —  Boraéo.  —  (Aroïdées). 

Cet  Alocasia  n'a  pas  l'élégance  de  certains  de  ses  congénères 
tels  que  A.  Loivii,  metallica^  Thibautiana;  mais  il  a  par  com- 
pensation le  mérite  des  fortes  proportions,  car  il  est  l'une  des  plus 
grandes  espèces  de  son  genre.  Il  a  été  découvert  par  M.  Burbidge, 
dans  la  partie  iiord-ouest  de  l'î'e  de  Bornéo,  et  introduit  par  ce 
voyageur  dans  l'établissement  de  MM.  Veitch.  C'est  une  plante 
haute  de  1m  30  à  1^50,  dont  le  rhizome  épais  de  0^07  à 
0"^  08  s'élève  quelque  peu  au-dessus  de  terre.  Ses  grandes  feuil- 
les ont  un  pétiole  long  de  1  mètre  ou  un  peu  plus  et  un  limbe 
presque  cartilagineux,  en  fer  de  flèche,  étalé,  long  de  G™  55  à 
.OmSO,  large  de  0™  30  à  O'^  45,  à  bords  légèrement  sinueux 
.et  ondulés  ;  la  côte  médiane,  les  nervures  principales  et  le  pétiole 
de  ces  feuilles  sont  un  peu  rudes  au  toucher,  d'où  a  été  tiré  le  nom 
de  l'espèce.  Les  inflorescences  sont  ramassées  au  centre  de  la 
plante,  portées  chacune  sur  une  hampe  haute  de  Om  15  à  0™  20, 
qu'embrassent  par  deux  de  longues  gaines  rougeâtres.  Dans  cha- 
cune, la  spathe  est  blanche  tant  en  dehors  qu'en  dedans,  avec 
l'extrémité  verle;  elle  est  longue  de  0™  12  et  forme,  dans  son  tiers 
inférieur,  un  tube  ovcïde.  —  Celle  plante  est  deserre  chaude. 

€ra8sala  impressa  N.  E.  Ba.,  Gard.  Chron.,  13  sept.  1879,  p.  328. 
—  Crassule  à  fossettes.  —  Afrique  australe  (?)  —  (Crassulaeées) . 

Cette  nouvelle  plante  est  cultivée  dans  le  Jardin  botanique  de 
Kew  sans  qu'on  sache  au  juste  de  quel  pays  elle  y  a  été  envoyée  ; 


4  26  REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

mais  il  et  très-probable  qu'elle  est  originaire  de  l'Afrique  australe. 
Elle  est  voisine  du  Cra&sula  Bolusii  qui,  comme  elle,o2re  des  dé- 
pressions ou  fossettes  à  la  face  supérieure  de  ses  feuilles,  mais 
plus  larges  et  moins  nombreuses.  C'est  une  plante  herbacée-vi- 
vace,  très  petite,  dont  les  feuilles  radicales,  au  nombre  de  six  à 
une  douzaine,  forment  une  petite  rosette  lâche  et  sont  épaisses, 
planes  en  dessus,  convexes  en  dessous,  linéaires-lancéolées, 
aiguës,  longues  dé  3  ou  4  centim,,  ciliées,  plus  ou  moins  rougeâ- 
tres  à  leur  face  inférieure.  Sa  lige  florifère  feuillée  ne  dépasse  pas 
0^  10  de  hauteur  et  supporte  une  cyme  corymbiforme  de  fleurs 
rose  vif,  larges  d'environ  0™  08. 

Pescatorea  Ijehmanni  Reichb.  F.,  Gard.  Chvon,,  i  octobi  1879,  p. 
424. —  Pescatorée  de  Lehmann,—  Amérique  centrale. —  (Orchidées). 

Magnifique  plante  découverte  par  M.  F.-C.  Lehmîinn,  sur  les 
Andes,  à  l'altitude  de  300  à  400  mètres,  là  où  la  température  est 
de  17  à  49"  G.  Ses  feuilles  sont  rubanées,  aiguës,  longues  d'envi- 
ron O'^  30  ou  un  peu  plus,  larges  de  0"^  025  ;  ses  fleurs  sont  très 
grandes:  leurs  sépales  et  pétales  oblongs  et  rétrécis  en  coin  dans 
le  bas,  presque  obtus,  sont  blancs,  couverts  d'une  grande  quantité 
de  veines  lilas,  avec  le  labelle  lilas  intense,  ayant  sa  portion  anté- 
rieure oblongue,  révolutée,  obtuse,  toute  chargée  de  longues  pa- 
pilles qui  ressemblent  à  des  soies,  et  la  rendent  très-hérissée.  C'est 
une  très  belle  espèce,  mais  qui  ne  paraît  pas  avoir  été  encore  im- 
portée vivante  en  Europe.  Ce  sera,  si  elle  est  introduite,  une  re- 
marquable addition  à  un  genre  qui  renferme  déjà  des  plantes  jus- 
tement recherchées  par  les  amateurs  d'Orchidées.  M.  Reichenbach, 
fils,  dit  que,  en  raison  de  sa  beauté,  il  a  été  heureux  de  pouvoir  la 
dédier  au  voyageur  qui  l'a  découverte,  et  dont  les  explorations  ont 
été  fort  profitables  à  la  science. 


Le  Secrétaire  Rédacteur-Gérant  :  Impr.  de  E.  DOMNAUD,  rae Cassette,  i  , 

P.  DUCHAKTRE 


OBSERVATIONS   MÉTÉOROLOGIQUES.    —   JANVIER    1880.  427 


JANVIER   1880. 


OBSERVATIONS    MÉTÉOROLOGIQUES    FAITES     PAR     M.     F.     JAMIN,   A   BOURG-LA-REINE, 
PRÈS   PARIS,   (altitude  72m  ENVIRON.) 


JOURS  DE  LA 

TEMPÉRATUnE 

HAUTEUR 

du  baromètre. 

VEXIS 

û 

^^*-- ^ 

— ""^ 

'      ""^ — 

■^    " 

ÉTAT  DC  CIEL. 

- 

SEMAINE. 

Minim. 

Maxim. 

Matin. 

Soir. 

dominants. 

1 

Jeudi.  .  .   . 

+7 

+  10 

765 

770 

s.o.,s. 

Couvert. 

2 

Vendredi.  . 

+5 

+9 

770 

771 

s. 

Couvert,  puis  nuageux. 

3 

Samedi.  .  . 

—0,5 

+6 

774 

776 

0.,  N.  0. 

Clair. 

4 

Dimanche.. 

—2 

+1 

775 

774 

N.  E.,  N. 

Couvert  (brouillard    intense  de  2 
à  4  heures  du  soir). 

3 

Lundi  .  .  . 

0 

-U3 

773 

774 

N.,  N.  E. 

Couvert,  puis  nuageux. 

6 

Mardi. .  .  . 

— 1 

— 1 

773 

777 

N.  N.  E. 

Couvert. 

7 

Mercredi .  . 

2 

— ^,5 

777 

778 

N.  E. 

Couvert. 

8 

Jeudi.  .  .  . 

—4 

—2,5 

776 

774 

N.  E. 

Couvert, 

9 

Vendredi.  . 

—3,5 

2 

774 

774 

E.  N.  E. 

Couvert. 

40 

Samedi.  .  . 

—4 

+1,5 

773 

773 

N.  N.  E. 

Clair,  puis  nuageux. 

11 

Dimanche.. 

-O.o 

+1 

773 

774 

E. 

Couvert. 

12 

Lundi. .  .  . 

—8 

0 

774 

773 

E.  N.  E. 

Clair. 

13 

Mardi.  .  .  . 

—10 

-5 

773 

772 

E.,  S. 

Ciair,  puis  couvert. 

14 

Mercredi.  . 

2 

+0,5 

767,5 

769 

S.  E.,  N.  G. 

Couvert  (neige  le  matin). 

15 

Jeudi.  .  .  . 

—0,5 

-1,5 

769 

767 

E.,O.N.  U. 

Couvert. 

46 

Vendredi. . 

— 1 

—4 

764 

762 

S.,  N.  0.,  0. 

Couvert    (neige    le  matin,    pluie 

dans  l'après-midi). 

17 

Samedi.  .  . 

-1-2 

+3 

760 

761 

E,  N.  E. 

Couvert  (brouillard  le  malin). 

18 

Dimanche.. 

—3  . 

—  l 

760 

764 

K.  N.  E. 

Couvert   le   m^tin,  clair  l'après- 
midi,  couvert  le  soir. 

19 

Lundi  .  .  . 

—6 

—4 

7f6 

774.5 

N.  E. 

Clair  (avec  bise}. 

20 

Mardi.  .  .  . 

—11 

—4 

773 

776,5 

N. 

Clair,    puis   nuageux,    puis   cou- 
-vert. 

21 

Mercredi.  . 

—10 

0 

776,5 

775 

N.  G. 

Wuageux,  puis  couvert. 

22 

Jeudi.  .  .  . 

2 

-J-2 

771 

767 

E.,  N.  G. 

Couvert,    avec     quelques    rares 
éclaircies  (neige  dans  la  soirée). 

23 

Vendredi.  . 

0 

+1 

769 

772 

N.,  N.  E. 

Couvert, 

24 

Samedi.  .  . 

— 1 

+1     . 

771,5 

769 

N.E. 

Couvert,  clair  le  soir  à  partir  de 
5  heures. 

23 

Dimanche.. 

—9,0 

—6,5 

766 

766 

E.,  N.  E. 

Couvert,  clair  le  soir  à  partir  de 
3  heures  (givre). 

26 

Lundi  .  .  . 

—12 

— 1 

767 

769 

E.,N. 

Sans   nuage,  mais   un  peu   bru- 
meux. 

27 

Mardi..  .  . 

—12 

—2 

769 

768,5 

N. 

Sans  nuage,  un  peu  brumeux  dans 
le  milieu  du  jour. 

28 

Mercredi .  . 

—14,5 

2 

769 

767,5 

iN.  N.  E.,N. 

Clair. 

29 

Jeudi.  .  .  . 

-14 

+4 

768 

768 

E,  S.  E. 

Sans  nuage,  mais  un   peu  bru- 
'meiux. 

30 

Vendredi.  . 

—7 

+0,5 

768 

770 

S.,  E. 

Sans  nuage  mais  un  peu  brumeux; 
le  soir,  nuageux  à  l'horizon. 

31 

Samedi  .  . 

—6,5 

+2 

770 

771 

E.,  N.  E. 

Brouillard  le  matin,  quelques  nua- 
ges dans  l'après-midi, clair  le  soir. 

128 


OBiERVATIONS   MÉTÉOROLOGIQUES.    —  FÉVRIER   1880. 

FÉVRIER   1880. 


OBSERVATIONS    MÉTÉOROLOGIQUES    FAITES    PAR    M.     F.   JAMIN,   A    BOORG-LA- REINE, 
PRÈS    PARIS,     (altitude  72™    ENVIRON.) 


JOURS  DE   LA 
SEMAINE. 


Dimanche 
Lundi. .  . 
MarJi.  .  . 

Mercredi . 
Jeudi.  .  . 
Vendredi. 

Sanaedi.  . 

Dimanche. 

Lundi  .  . 
Mardi..  . 

Mercredi. 

Jeudi.  .  . 

Vendredi. 
Sam'di.  . 
Dimanche. 
Lundi. .  . 
Mardi.  .  . 

Mercredi. 

Jeudi.  .  . 

Vendredi. 
Samedi.  . 
Dimanche. 
Lundi  .  . 
Mardi. .  . 

Mercredi. 
Jeudi.  .  . 

Vendredi. 
Samedi.  . 
DimaDihe. 


TEMPERATLIIE 


Minim. 

.Maxim. 

—9 
—7 

—  0 

fo,o 

+".0 
-6 

—4,5 
-9 

+3,0 

-7 

—  4 

-9 

—  1 

rfS 

f4 

•!-S 

-1,0 

-^8 
+8.5 

f4,5 

fS 

-3 

4-6 

-0.3 
2 

-fi,o 

+6,o 

J-9 
J  8 
+11 
+1-2 
4-10,5 

-f^ 

+12 

+5 

+16 

+7 

—0,2 

+11 

-!-14,.^ 
4-13,5 

+il 
+8 
+4,2  2 

0 
— { 

+2 
+6 

4-0,4 

2 

+6,1 

+8 

+9,5 

+11 

HAUTEUR 

du  baromètre. 


771 
771 
773,; 

772 
768 
764 

739 

730 

T.")3 
7aU 

749 

7G0 

770 

763,; 

7d9 

743,; 

741 

750 

753 

733,  i 
739 
735,1 
757 

763 

771 
766 

760 
7o3 
756 


771 

772,3 

773 

709.  5 
763, 3 
762 


734 

736 

730 
743 

759 

764 

767 
761 
732 
740 
748 

733 

■732,  5 

736 

758,3 

736 

760 

769 

770,3 
760 

758 
736 
757 


VEXTS 

dominants . 


S.  E. 
S.,  S.  F. 
S.  E.,  E. 

.N.    N.  E. 
S.  E. 
S.  E. 

S.  E. 

S,  E.,  E, 

S.  E.,  S. 
S.  K. 

S.,   N.  G. 

S. 

S.,  E. 
S.  E. 

S.  S.  E.,E. 
S.  E. 
S.  E. 

S.,S.  0. 

S,  S.O. 

S.  S.  0. 
S.  S.O. 
S.S.O.,N.N.O. 
N. 

N.  N.  E. 

.\.  N.  E. 

^s.  s.  0. 

E.,S.,0. 

s.  s.  0. 
s. 


f.T\r   UU   CIEL. 


Brouillard,  nuageux,  clair. 

Brouillard,  clair. 

Brouillard  intense,  excepté  dans' 
le  milieu  du  jour. 

Brouillard  intense  surtout  le  matin. 

Brumeux,  clair.  1 

Quelques  nuages  le  matin  et  Icj 
soir,  clair  le  reste  .du  jour. 

Nuageux  puis  couvert,  pluie  (ine 
une  partie  de  l'après-midi. 

l'hue  le  matin,  nuageux  dans  la 
journée,  clair  le  soir. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

Nuageux,  couvert,  pluie  à  partir 
de  3  heures  du  soir. 

Pluie  dans  la  nuit  et  une  grande 
partie  de  la  journée. 

Nuageux  le  matin  et  le  soir,  pluie 
dans  le  milieu  de  la  journée. 

(louvert,  nuageux,  clair  le  soir. 

Nuageux. 

Petite  pluiç  dans  la  nuit,  couvert. 

Pluie  presque  continue. 

Pluie  d<<ns  la  nuit^c.l  dans  la  ma- 
tinée, couver!  l'après-midi. 

Pluie  dans  la  nuit,  couvert, quel-l 
ques  averses. 

Nuageux  et  couvert  aUernativement 
avec  averses  et  grand  vent. 

Nuageux,  beaucoup  de  venl. 

Nuageux,  pluie  dans  la  soirée. 

Couvert,  puis  nuageux. 

Couvert. 

Couvert,  le  temps  s'est  sensible- 
ment refroidi  1  apçès-midi. 

Couvert. 

Couvert,  avec  quelques  rares 
éclaircies, pluie  fine  l'après-midi. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

Brumeux  le  maiin,  puageux. 

Couvert,  quelques  rares  éclaircies. 


1  Température  de  l'après-midi. 
-  Température  du  malin. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOOIÉTÉ    EN  1880. 

Concours  permanetits. 

Médaille  PeUier pour  les  Pentstemon. 

Prix  Laisné pour  récompenser  l'aptilude  au  travail 

et  la  moralité  des  garçons  jardiniers. 

(V.   le   Journal,   3=  série,  I,    1879, 

p.  691.) 

Concours  annuels. 

Médaille   Moynet pour  les  apports  les  plus'remarqua- 

bles,  faits  pendant  l'année,  au 
Comité  de  Culture  palagère. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration,  pour  l'introduction  (  ul'oblention  de 

plantes  ornementales  méritantes. 
(V.  le  Journal,  V  série,  XI,  4  877, 
p.  145.) 


PROCÈS-VERBAUX  (1) 


SÉANCE    DU    \\     MARS      I8S0. 
PûÉ&lDEKCE  DE  M,   Hardy. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  Oa  y  comple  1 40  Membrei 
titulaires  et  4  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  deiDière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  uu  vote  de  la  Compagnie,  l'ad- 
mission de  deux  nouveaux  Membres  titulaires  dont  l?i  présenta- 
tion a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  pas  soulevé  d'oppo- 
sition.—  Il  annonce  que  M.  Courcier,  rue  Tailbou^,  80,  à  Paris, 
faisant  partie  de  la  Société  depuis  25  années  révolues,  a  été  admis 

(1)  Une  décision  du  Conseil  d'AlminisIration  a  suspendu  la  publication 
des  comptes  relatifs  à  l'exercice  '\H19  (voir  le  Journal,  cahier  de  février 
4  880,  p.  85). 

1-a  Coturaission  de  RéJaclion  déclare  laisser  aux  auteurs  des  articles  publiés 
dans  le  Journal  la  responsabilitc  des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

(Avis  de  la  Commission  de  Réd;;clion.) 
Série  3.  T.  il.  Cahier  dj  mars  1880  publié  le  30  avril  1880.  9 


1 30  PROCÈS-VERBAUX. 

à  l'honorariat,  sur  sa  demande  écrite,  par  le  Conseil  d'Aministra- 
tion,  conformément  à  l'ailicle  4  du  Règlement. 

M.  le  Sacrétaire-général  informe  la  Société  des  pertes  malheu- 
reusement nombreuses  qu'elle  -vient  d'éprouver  par  le  décès  de 
MM.  AUart,  avenue  Malakof,  11,  Aude  (Ernest),  Dufetelle,  horti- 
culteur, Esnault-Peltrie,  Guérin  (René),  Hayaux-du-Tilly,  Héri- 
court  (Isidore-Stanislas),  Lemoine-Montigny  et  Persin  (G.-J.). 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Par  M,  Remy,  père,  horticulteur  à  Pontoîse  (Seine-et-Oise), 
des  échantillons  d'une /^om^ne  qu'il  a  obtenue  de  semis,  à  laquelle 
il  donne  le  nom  de  Belle  de  Pantoise,  et  qu'il  a  déjà  présentée  au 
concours  permanent  ouvert  pour  les  fruits  de  semis. —  L'avis  du 
Comité  d'Arboriculture  sur  ce  fruit  est  que  la  chair  en  est  fine, 
tendre,  passablement  juteuse,  acidulée,  moyennement  sucrée  et 
manque  d'arôme.  C'est  un  fruit  d'un  assez  beau  volume  et  d'une 
longue  conservation,  m.ais  seulement  de  qualité  passable. 

2"  Par  M.  Venteclaye,  amateur,  des  Poires  de  Catillac,  des 
Pommes  d'Api  et  Calville  de  Saint-Sauveur.  Ces  fruits  proviennent 
d'arbres  qui  ont  été  cultivés  en  caisses.  La  dégustation  des  Pommes 
n'y  a  pas  fait  reconnaître  l'arôme  normal  et  les  a  montrées  sensi- 
blement acides.  Cela  tiendrait-il  ,  dit  M.  le  Secrétaire  du 
Comité,  à  ce  que  les  arbres  qui  les  ont  produites  étaient  plantés 
dans  un  sol  mélangé  d'une  forte  proportion  de  boue  d'étang  ?  Le 
Comité  désire  que  l'expérience  de  cette  culture  particulière  soit 
renouvelée  pendant  une  année  moins  défavorable,  pour  la  qualité 
des  fruits,  que  ne  l'a  été  l'année  18T9. 

3»  Par  M.  Thil,  amateur,  des  Oranges  et  des  Mandarines  de 
Blidah  (Algérie),  qu'il  a  reçues  directement. —  La  qualité  en  a 
été  trouvée  inférieure  à  celle  qui  distingue  habituellement  les  fruits 
similaires  récoltés  dans  celte  localité.  Gela  paraît  résulter,  dit 
M.  le  Secrétaire  du  Comité  d"Arboricullure,  de  ce  que  l'année  18/9 
a  été  mauvaise  pour  les  fruits  des  Aurantiacées,  et  cela  probable- 
ment par  suite  d'un  coup  de  sirocco  qui  avait  fait  tomber  les 
feuilles  de  ces  arbres. 

4°  Par  M.  Bonnel,  amateur  à  Palaiseau  (Seine-et-Oise),  des 
branches  de  Pêcher  qu'il  a  apportées  pour  montrer  quels  ont  été 
les  dégâts  faits  par  les  gelées  ligoureuses  de  cet  hiver. 


SÉANCE    DU    II    MARS    188}.  131 

Ces  branches,  dit  M.  leSecrélaire  du  Comité,  avaient  résisté  aa 
froid  très  rigoureux  mais  seulement  momentané  du  mois  de  dé- 
cembre i  871  ;  mais  elles  n'ont  pu  supporter  les  températures  encore 
plus  basses  et  de  longue  durée  qui  ont  marqué  tristement  l'hi- 
ver actuel.  En  1871,  leur  bois  avait  été  gelé  en  presque  totalité  ; 
mais  il  en  était  resté  cependant  une  couche  mince  en  état  de  livrer 
passage  à  la  sève;  aussi  ont-elles  continué  de  végéter  et  même  de 
fructifier.  D'où  on  doit  conclure  qu'il  n'y  a  pas  toujours  lieu  de 
désespérer  d'un  bois  qui  paraît  gelé  et  que  parfois,  en  le  laissant 
en  place,  on  voit  reprendre  la  végétation  qu'on  croyait  être  pour 
toujours  arrêtée  (1). 

5°  Par  M.  Bergman,  chef  de  cultures  chez  Mme  la  baronne  de 
Rothschild,  au  domaine  de  Ferrières-en-Brie  (Seine-el-Marne), 
4 "Un  Anthurium  qu'il  a  obtenu  de  graines  venues  à  la  suite  d'une 


{\)  Il  n'est  pas  inutile  de  rappeler  à  ce  propos  que,  d'après  M.  Gœp- 
pert  {TJeher  dib  W<erme-Entiiylckelimg  inden  Pflanzen;  Breslau;  1830-,  S°) 
chez  les  arbres  dicotylédons,  tels  que  nos  arbres  fruifiers,  sous  l'action 
de  fortes  gelées,  c'est  d'abord  le  tissu  cellulaira  situé  au  pourtour  delà 
moelle  qui  est  altéré  et  bruni;  l'altération  gagne  ensuite  les  rayons  mé- 
dullaires, du  centre  vers  la  périphérie,  ordinairement  sans  affecter  les 
parties  fibreuses  et  vasculaires  du  bois  que  le  microscope  montre  en  gé- 
néral comme  n'ayant  pas  changé  de  couleur.  Si  le  mal  s'arrête  à  ce  poiat, 
l'arbre  continue  à  végéter  faiblement,  puis  reprend  avec  plus  de  force.  Aussi 
Link  a-t-il  conseillé  depuis  longtemps  d'attendre  le  retour  de  la  végétation 
pour  couper  les  branches  et  les  arbres  qu'on  croit  gelés,  et  de  ne  suppri- 
mer flaalement  que  ceux  qui  ne  poussent  pas.  Les  expériences  faites  à 
Berlin  par  Lenné,  en  1823,  justifient  ce  conseil.  Dès  le  mois  de  mars, 
il  fit  rabattre  à  quelques  centimètres  du  sol  plusieurs  centaines  de  jeunes 
Cerisiers  qui  avaient  considérablement  souffert  de  la  gelée,  tant  dans  leurs 
racines  que  dans  leur  tige;  tous  ces  arbres  périrent,  à  l'exception  d'un 
petit  nombre.  Au  contraire,  des  arbres  semblables,  placés  à  coté  des 
premiers,  étant  restés  intacts,  poussèrent  faiblement  au  printemps,  mais 
prirent  ensuite  leur  force  et  leur  vigueur  premières,  à  la  seconde  pousse. 
11  est  bon  d'ajouter  que,  comme  l'a  constaté  encore  M.  Gœppert,  les 
tissus  altérés  par  la  geléo  n'influent  en  aucune  façon  sur  l'élat  des  tissus 
adjacents  qui  étaient  restés  sains,  et  que  dès  lors  on  n'a  pas  à  craindre 
qu'il  ne  se  produise,  dans  ce  cas,  quelque  chose  d'analogue  au  fait  d'une 
pourriture  gagnant  de  proche  en  proche. . 

{Note  du  Secrétaire-rédacteur) . 


132  PROCÈS-VERBAUX. 

fécondation,  opérée  en  1 876,  de  VAntkwium  Scherzerianum  par 
le  pollen  de  1'^ .  Williamsu.  Les  hybrides  ainsi  obtenus  ont  donné 
une  première  floraison  en  1879;  sur  25  qui  étaient  issus  du 
même  semis,  4  seulement  sont  semblables  au  pied  que  la  Com- 
pagnie a  sous  les  yeux  ;  les  20  autres  sont  rentrés  dans  le  type  A, 
Scherzeinanum.  La  plante  présentée  par  M.  Bergman  a  mainte- 
nant sa  seconde  floraison;  î^'Un  Boi-onia  megastigjna,  Rutacée- 
Diosmée  encore  très-peu  répandue,  qui  a  dû  être  introduite  en 
Angleterre  vers  1874,  et  qui  a  été  reçue  par  M.  Beigoian,  en  1877, 
de  chez  MM.  Veitch.  Cetle  plante  est  de  serre  tempérée  (f).  Ls 
Comité  de  Floricûlture  propose  d'accorder  à  M.  Bergman,  pour 
cette  remarquable  présentation,  une  prime  de  1'"'^  classe,  et  sa 
proposition  est  adoptée  par  la  Compagnie. 

6o  Par  M.  Lecaron,  horticulleur.-grainier,  quai  de  la  Mégisserie, 
20,  une  collection  de  20  pieds  fleuris  appartenant  à  tout  autant 
de  variétés  de  Primevère  de  Chine.  —  Le  Comité  de  Floricûlture 
a  trouvé  cttte  collection  fort  remarquahle;  il  y  a  distingué  sui  tout 
une  variété  dont  la  corolle  est  d'un  rouge  vif  et  foncé,  ainsi 
qu'une  à  fleurs  bltinches  bien  frangées,  notablement  plus  amples 
que  ne  le  sont  habituellement  les  fleurs  de  celle  cspècr.  Une 
prime  de  1'«  classe  est  demandée  pour  M.  Lecaron  et  accordée  par 
la  Compagnie. 

7o  Par  M.  S:hwarlz,  jardinier  chez  M.  L?mercier,  à  Bagneux 
(Seine),  1°  des  Cinéraires  hybrides,  les  unes  en  pieds,  les  autres 
«n  fleurs  coupées,  de  variétés  que  lui  ont  données  des  serais*; 
2^  un  pied  de  PeJargonium  zonale  à  fleur  double  et  un  Fuchsia 
grefl'és  l'un  et  l'autre  en  placage,  qu'il  présente  pour  montrer  l'ap- 
plication et  les  avantages  de  ce  procédé  de  grefle. —  Sur  la  pro- 
position du  Comité  de  Floricûlture,  une  prime  de  3«  classe  est  ac- 
cordée à  M.Schwarlz  pour  cette  présentation. 

8°  Par  M.  Jolibois  (li.),  jardiniei-chef  au  Luxembourg,  un  pied 
très  bien  fleuri  de  Sophronitis  grauliflora  Likdl.,  charmante 
Orchidée,  à  grandes  fleurs  colorées  en  beau  rouge-écarlate,  avec 


(1)  Voyez  riiistoirc  el  ladesciiptioa  du  Boronia  megastigma  Nées  dans 
le  Journal,  l^  iiéne,\ m,  1874,  p.  422. 


SÉAKCE   DU    \\    MARS    1880.  133 

lelabelle  jaunp,  qui  croît  naturellement  au  Brésil,  principalement 
sur  les  montagnes  des  Orgues,  jusqu'à  une  assez  grande  altitude 
pour  que  le  thermomètre  y  descende  quelquefois  à  zéro.  —  Une 
prime  de  1^^  classe  est  demandée  eu  raison  de  celte  intéressante 
présentation  et  accordée  par  la  Compagnie  ;  maisM.  Jolibois  déclare 
renoncer  à  la  recevoir. 

9"  Par  MM.  Chantrier,  frères,  horticulteurs  à  Mortefontaine, 
deux  beaux  pieds  des  Croton  {Codiœum)  Bergmanii  et  Carrierii^ 
qui  sont  l'un  et  Tautre  des  gains  obtenus  par  eux,  en  1875.  La 
piemière  de  ces  plantes  est  issue  du  Croton  maximum  fécondé  par 
le  pollen  du  C.  Veitchii,  tandis  que  la  seconde  provient  du  C. 
Hookeri  fécondé  avec  le  pollen  du  C.  Veitchii.  D'après  la  descrip- 
tion contenue  dans  une  note  envoyée  par  MM.  Chantrier,  \è  Croton 
Bergmanii  a  la  tige  grosse  et  vigoureuse,  verte,  pourvue  le  nom- 
breuses feuilles  étalées,  dont  le  pétiole,  de  longueur  moyenne, 
est  blanc  rosé  en  dessous,  vert  en  dessus,  dont  le  limbe  ovale-ellip- 
tique, gaufré  ou  ondulé  sur  les  bords,  est  vert  foncé,  parcouru  dans 
toute  s  ilongueurpar  une  bande  médiane  irrégulière,  large  de  2  ou  3 
centimètres,  et  d'unbeaublancd'ivoire; toutes lesnervuressontéga- 
lement  dessinées  par  des  bandes  blanches  ;  ces  feuilles  atteignent 
facilement  Qm  38  de  longueur  sur  O^i  11 -Om  12  de  largeur.  — 
Quant  au  Croton  Carrierii,  sa  tige  verte  atteint  plusieurs  mètres 
de  hauteur  ;  les  nombreuses  feuilUs  qu'elle  porte  sont  oblongue:- 
laneéolées,  avec  un  péfiole  jaune  d'or  long  de  0"^  06,  et  leur 
limbe,  qui  n'a  pas  moins  de  C™  iC-Oni  4o  de  longueur  sur 
Om  06-Om  07  de  largeur,  ebt  gracieusement  arqué  et  nuage  d'un 
beau  jaune  d'or  fort  luisant.  —  Le  Comité  de  Fioriculture  a  trouvé 
ces  deux  plantes  très  belles,  et  il  demande  qu'une  prime  de  l^e 
classe  soit  accordée  à  MM.  Chantrier.  Cette  demande  est  favora- 
blement accueillie  par  la  Co.iipagQie. 

10°  Par  M.  Remy,  père,  des  graines  du  Chou  de  Pantoise  dépo- 
sées par  lui  sur  le  bureau  pour  qu'elles  soient  distribuées  aux 
Membres  de  la  Société  qui  voudront  essayer  la  culture  de  cette 
Vdriéié  recoiumandable. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  Lepère,  fils,  a  la  parole  et  présente  des  observations  relatives 


134  PROCÈS-VERBADX . 

à  ce  qu'a  dit  M.  Chevalier,  aînp,  dans  la  séance  duî2  janvier 
dernier  (voir  ]q  Journal,  3^6  série,  '11,-1880,  p. 52).  11  n'admet  pas 
que  l'Amandier,  bien  qu'il  soit  fréquemment  employé  comme  sujet 
pour  les  greffes  de  Pêcher,  ait  les  avantages  particuliers  que  lui 
attribue  jM.  Chevalier.  Il  ne  partage  pas  non  plus  la  confiance  de 
M.  Chevalier  dans  l'tffdt  avantageux  des  entailles  pratiquées  aux 
arbres  ;  il  croit  que,  cette  année^  les  arbres  étant  souffrants,  de 
pareilles  entailles  en  amèneraient  la  mort  par  la  gomme.  Quant 
aux  chaperons  vitrés  que  recommande  M. Chevalier,  M.  Lepère,  fils, 
les  regarde  comme  ayant  nui  aux  espaliers  qu'ils  devaient  protéger. 
Il  pense  que,  pendant  les  grands  froids,  comme  il  fait  plus  chaud 
tous  ces  abris,  dès  quels  soleil  paraît,  qu'à  des  places  découvertes, 
cette  chaleur  succédant  brusquement  à  la  gelée  ne  peut  que  nuire 
aux  arbres,  et  que  c'est  là  ce  qui  a  eu  lieu  cet  hiver.  Il  admet  que  ces 
chaperons  peuvent  rendre  service  pendant  les  années  très  humi- 
des, mais  non  pendant  les  autres.  Ildit  qu'ilsfavorisent  lamullipli- 
cation  des  insectes  ;  qu'ils  empêchent  que  les  arbres  ne  reçoivent  la 
pluie,  dont  cependant  les  bons  effets  sont  connus;  qu'ils  intercep- 
tent de  la  lumière;  enfin  qu'ils  attirent  vers  le  haut  les  pousses 
contrôle  trop  grand  allongement  desquelles  on  a  toujours  à  lutter. 
Pour  ces  divers  motifs,  il  en  désapprouve  l'emploi. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°llue  lettre  de  l\\:  Laisné  qui  annonce  l'envoi  de  nombreux 
exemplaires  imprimés  du  programme  relatif  au  prix  qu'il  a 
institué  et  qui  portera  son  nom.  M.  Laisné  pense  qu'il  serait  bon 
qu'un  de  ces  exemplaires  fût  envoyé  avec  chacun  des  cahiers  d'un 
prochain  numéro  du  Journal,  car,  dit- il,  il  y  a  un  intérêt  de 
moralité  à  ce  que  la  Société  centiale  d'Horticulture  répande  la 
connaissance  du  règlement  qui  indique  les  conditions  requises 
pour  l'obtention  de  ce  prix.  Le  but  qu'il  s'est  proposé,  en  faisant 
cette  fondation,  a  été  d'exciter  les  garçons  qui  sont  appelés  à  deve- 
nir un  jour  chefs,  à  faire  de  bons  et  honi  êtes  jardiniers  ;  tan- 
dis que,  de  leur  côté,  les  patrons  ont  un  intérêt  majeur  à  faire  con- 
naître la  récompense  que  peuvent  obtenir,  dès  ce  jour,  ceux  de 
leurs  employés  qui  se  feront  distinguer  par  leur  moralité  et  par 
leur  application  au  travail. 


SÉANCE   DU    11    MA.RS    1880.  135 

2'  Des  demandes  de  Jurés  adressées  pour  les  Exposilions  qui  au- 
ront lieu:  à  Rennes,  les  21,  22  et  23  mai  prochain;  àPérigueux,du 
29  mai  au  7  juin  prochains,  l'une  et  l'autre  en  même  temps 
qu'un  concours  régional.  MM.  LouisLeroy,  d'Angers,  et  Malet,  fils, 
sont  priés  de  représenter  la  Société  centrale  d'Horticulture  de 
France,  le  premier  à  Rennes,  le  second  à  Périgueux. 

3°  Une  lettre  écrite  de  Boissy  près  Ghaumont(Oise),  par  M-.  Dau- 
din  et  dans  laquelle  sont  Indiquées  plusieurs  des  espèces  qui  ont 
succombé  au  froid  de  cet  hiver,  dans  la  propriété  de  cet  honora- 
ble collègue.  Les  renseignements  contenus  dans  cette  lettre  ne 
sont  donnés  que  comme  les  résultats  de  la  première  impression,  et 
M.Daudin  se  propose  de  répondre  plus  lard  avec  les  détails  conve- 
nables aux  questions  contenues  dans  le  programme  que  la  Société 
vient  de  publier.  De  ces  renseignements  il  résulte  que,  chez  M. 
Daudin,  presque  tous  les  Rosiers,  francs  de  pied  ou  greffés,  sont 
entièrement  perdus,  ainsi  que  tous  les  arbustes  à  feuilles  persistan- 
tes, Lauriers,  Mahonias,  etc.,  et  que  des  pertes  considérables  ont 
été  éprouvées  pour  les  Conifères,  notamment  en  fait  de  Pins  à  lon- 
gues feuilles,  de  Cèiire  Déodara,  de  divers  Abies^  des  Séquoia,  de 
Y Ai^aucaria  imbricaia,  etc. 

M.  Daudin  écrivant  que  VÂbies  Nordmanniana  est,  chez  lui,  tout 
roussi,  ainsi  que  le  Pinsapo,  M.  Pissot  dit  que,  dans  le  Bois  de  Bou- 
logne et  à  Auteuil,  cette  espèce  est  restée  en  parfait  état,  de  même 
que  les  Abies  cephalonica  et  canademis  ;  au  contraire,  le  Cedrela 
sinensis,  arbre  remarquable  à  divers  égards  et  qui  constituait  une 
introduction  d'un  grand  intérêt ,  n'a  pas  résisté  à  l'hiver.  De  son 
coté,  le  Paulownia  présente  en  ce  moment  un  fait  intéressant 
et  inattendu  :  à  la  date  de  quinze  jours  ou  trois  semaines,  les 
pousses  extrêmement  vigoureuses  que  cet  arbre  développe  et  dont 
des  spécimens  sont  en  ce  moment  sous  les  yeux  de  la  Compa- 
gnie, paraissaient  toutes  mortes.  Or,  hier  M.  Pissot,  en  ayant  exa- 
miné de  nouveau  un  certain  nombre,-  a  été  surpris  de  voir  leur  tissu 
sous-épidermiqne  redevenu  vert,  et  un  examen  attentif  qu'il  en  a 
fait  alors  lui  a  donné  la  conviction  que  la  plupart  de  ces  arbres 
survivront.  Sur  ces  Paulownia,  ainsi  que  sur  diverses  autres  espè- 
ces,le  bas  des  tiges  était  resté  vert,  dans  l'étendue  quelaneige  avait 
abritée  ;   plus  haut  tout  était  sec,  l'écorce  même  se  détachant 


136  PROCÈS-VERBADX. 

souvent  d'elle-même,  tandis  que  les  sommités  étaient  généralement 
vertes  ;  c'est  dans  la  portion  intermédiaire,  qui  étaitd'abord  sèciie, 
que  la  vie  paraît  reprendre  maintenant. 

M.  Aubréefait  observer  qu'on  nedoit  pas  trop  se  presser  dédire 
que  des  végétaux  dont  l'écorce  reverdit  plus  ou  moins,  ou  même 
qui  poussent  sont  pour  cela  définitivement  sauvés.  On  sait  en  effet 
que  la  sève  et  les  matières  nutritives  qui  étaient  Testées  dans  les 
tiges  peuvent  fournir  les  matériaux  nécessaires  pour  un  certain  dé- 
veloppement; mais  dès  que  ces  matières  nutritives  sont  épuisées, 
l'arbre  n'en  reste  pas  moins  mort  ;  il  n'y  avait  donc  eu  là  qu'une 
apparence  trompeuse  de  reprise  de  la  végétation. 

4"  Une  lettre  dans  laquelle  M.  Auriau,  jardinier  ch-rz  M.  le  doc- 
teur Roger,  à  Boulogne  (Seioe),  apprend  que  le  Bégonia,  remarqua- 
ble pour  la  beauté  de  son  développement,  qu'il  a  présenté  dans  la 
dernière  séance  et  qui  lui  a  valu  une  prime  de2,^  classe,  a  dû  essen- 
tiellement sa  luxuriante  végétation  à  ce  qu'il  a  été  arrosé  avec  la 
dissolution  .«aline  complexe  que  les  horticulteurs  français  ap- 
pellent engrais  Jeannel.  «  Voici  déjà,  dit-il,  plusieurs  années  que 
»  j'emploie  l'engrais  Jeannel  pour  ces  plantes,  dans  le  courant 
»  de  l'été,  et  je  m'en  trouve  très  bien.  Cet  engrais  leur  donne  une 
»  végétation  extraordinaire.  »  D'autres  engrais  chimiques  em- 
ployés comparativement  n'ont  pas  produit  un  aussi  bon  effet. 

5°  Une  lettre  de  M.  Chevalier,  rue  des  Quatre-Fils,  4,  à  Paris, 
qui  annonce  l'envoi  de  50  exemplaires  d'une  petite  brochure  avec 
figures  coloriées,  sur  le  Phylloxéra,  destinée  à  faire  bien  connaître 
ce  redoutable  insecte  {iux  différentes  phases  de  son  existence. 
Ces  exemplaires  sont  mis  à  la  disposition  des  Membres  de  la 
Société. 

M.  le  Vice- Président  Arnould-Baltard,  qui  vient  de  remplacer 
M.  Hardy  au  fauteuil  de  la  présidence,  avertit  la  Compagnie  que 
l'Exposition  qui  doit  être  tenue,  cette  année,  par  la  Société,  dans 
le  Palais  de  l'Industrie,  est  maintenant  fixée  au  5  juin  et  durera 
quatre  jours. 

Il  avertit  ensuite  que  M.  Curé  qui  a  déjà  ouvert  son  jardin  aux 
élèves  des  écoles  du15«  arrondissement,  l'ouvre  également  aux 
Membres  de  la  Société  qui  croiraient  pouvoir  y  trouver  des  sujets 
d'étude. 


SÉANCE  DU    II    MARS    !880.  137 

M.  P.  Duchai  tre  présente  à  la  Société,  de  la  part  de  leur  au- 
teur M.  E.  Dupont,  ingénieur  des  constructions  navales,   deux 
travaux  que  celui-ci  vient  de  publier  et  dans  lesquels  il  a  consi- 
gné les  résultats  d'observations  faites  par  lui  au  Japon.  L'un,  dont 
il  a  déjà  été  question  dans  la  séance  du  1 2  février  dernier  (voyez 
le  Journal,  cahier  de  février  1880,  p.  78)  est  intitulé  :  Les  essences 
foi^estières  du  Japon  (in-8o  de  172  pages;  Pari?,  iSSO;  chez  Ber- 
ger-Levrault,  rue  des  Beaux-Aits,  5);  c'est  la  réunion  de  plusieurs 
articles  insérés  dans  la  Revue  maritime  et  coloniale;  l'autre,  qui 
a  pou?  titre  :  Notes  relatives  aux  Kakis  cultivés  japonais,  a  été 
publié  dans  le  Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  d'Acclima- 
tation du  Var  (tirage  à  part  en  brochure  ir-S»  de  8  pages  et  i  pi.  ; 
Toulon;  1880).  C'est  à  ce  dernier  mémoire  que  M.  P.  Duchartre 
demande  à  la  Compagnie  la  permission  d'emprunter  quelques 
renseignements  qui  lui  semblent  n'être  pas  dépourvus  d'oppor- 
tunité. En  effet,  M.  Hédiard  ayant  présenté,  dans  la  séance  du 
i7  décembre  1879,  des  fruits  du  Diospyros  Kaki  h.  récoltés  en 
Algérie  et,  dans  celle  du  11  décembre  suivant,  des  fruits  qu'il 
attribuait  au  Diospyros  costata  Carr.,  qui  lui  venaient  de  l'île  de 
la  Réunion  (voyez  le  Journal,  3«  série,  I,  1879,  p.  691  et  p.  745), 
l'avis  du  Comité  d'Arboriculture,  qui  avait  dégusté  ces  fruits 
séance  tenante,  fut  nettement  défavorable.  Dans  l'un  et  l'autre 
cas,  M.  Hédiard  fit  observer  que  les  fruits  des  Plaqueminiers  ou 
Diospyros  en  général  n'ont  leurs  qualités  et  ne  doivent  dès  lors 
être  mangés  que  dans  l'état  de  surmaturation,  qui  les  rend  plus 
ou  moins  blets.  Or,  M.  E.  Dupont  nous  apprend  que,  tant  qu'ils 
sont  verts,  les  Kakis  cultivés  au  Japon  sont  très  riches  en  tannin, 
et  par  suite  fort  aslriagents,  à  ce  point  que,  dans  cet  état,  les 
Japonais  les  pilent  et  les  laissent  ensuite   digérer  dans  l'eau 
pour  obtenir  un  liquide  nommé  par  eux  Chiboukaki  qu'ils  em- 
ploient comme  mordant  dans  la  fabrication  des  laques,  dans  la 
teinture  et  dans  la  tannerie.    C'est  dans  cet  état  de  maturité 
imparfaite  que  le  Comité  d'4rboticulture  a  dégusté  les  échantil- 
lons de  ces  fruits  apportés  par  M.  Hédiard;  il  ne  pouvait  donc 
que  les  trouver  mauvais.  Le  tannin  disparaît  à  mesure  que  ces 
fruits  achèvent  leur  développement  et  mtirissent.  et  à  sa  place  se 
produisent  le  jus,  le  sucre  et  Tarome  qui  s'y  trouvent  au  maximum 


438  PROCÈS-VERBADK. 

quand  ils  sont  blets.  Il  faut  donc,  après  les  avoir  cueillis  lorsqu'ils 
sont  arrivés  à  leur  grosseur,  les  conserver  comme  nous  le  fai- 
sons pour  les  Nèfles,  ou  hâter  l'arrivée  de  cette  surmaturalion  par 
des  procédés  divers  employés  habituellement  au  Japon.  Le  plus 
usité  de  ces  procédés  consiste  à  placer  les  Kakis  ou  Caques  dans 
des  tonneaux,  par  couches  alternatives  de  fruits  et  de  menue 
paille  de  riz,  de  façon  que  chacun  soit  bien  isolé  de  ses  voisins. 
Ceux  qui  veulent  obtenir  plus  promptement  le  même  résultat 
mettent  ces  fruits  dans  un  tonneau  enveloppé  de  matières  iso- 
lantes, après  quoi  ils  y  versent  de  l'eau  chaude  qu'ils  laissent  re- 
froidir le  plus  lentement  possible.  Les  fruits  des  Kakis  cultivés 
sont  tous  comestibles,  mais  plus  ou  moins  agréables  à  manger. 
Il  en  est  (notamment  le  Tsouroumarou  et  le  Tsourounoko)  dont 
M.  Dupont  dit  qu'ils  sont  plus  fondants,  plus  sucrés  et  plus  juteux 
que  les  meilleures  Poires  de  Beurré  d'hiver.  —  On  distingue  des 
Kakis  d'été  très  fondants  et  des  Kakis  d'hiver  plus  fermes,  selon 
l'époque  à  laquelle  ces  fruits  atteignent  leur  cotnplète  maturité; 
ces  derniers  ne  perdent  leur  amertume  que  tard  dans  la  saison. 
Ces  fruits  se  consomment  tantôt  frais,  tantôt  secs.  A  l'état  frais,  il 
en  est  plusieurs  variétés  dont  la  substan(fe  est  tellement  molle 
qu'on  les  mange  à  la  cuiller.  Quant  à  ceux  qu'on  veut  faire  sé- 
cher, ils  sont  pelés,  suspendus  par  la  queue,  exposés  un  mois  au 
soleil,  après  quoi  on  les  aplatit  et  met  en  caisse  où  ils  se  conservent 
bien.  Un  lait  fort  remarquable  c'est  î'extrème  variabilité  de  forme 
et  de  couleur  qu'offrent  les  fruits  des  Plaqueminiers  japonais.  Là 
planche  in-folio  qui  est  jointe  au  mémoire  de  M.  E,  Dupont  en 
montre  le  profil  et  les  dimensions  dans  vingt-deux  sortes  diffé- 
rentes. On  y  voit  qu'il  en  e.-t  d'arrondis  et  notablement  déprimés 
(Sakoumiolaa),  de  globuleux  (Zendji),  de  globuleux-ovoïdes  (îsou- 
roukaki,  Torokoukaki),  d'ovoïdes  (Toyama,  Kochioumarou), 
d'oblongs  (Ghinanokaki,  etc.),  enfin  d'oblongs-lancéolés,  trois  fois 
plus  longs  qu'épais  (Foudékaki).  Leur  couleur  varie  beaucoup 
tant  pour  la  chair  que  pour  la  peau,  depuis  le  jaune  pàle(Na- 
chimiotan),  jusqu'au  rouge  très  foncé  (Kourocouma,  Tsourouma- 
rou, etc.).  Quant  à  leurs  dimensions,  un  tableau  donné  par 
M.  Dupont  montre  qu'elles  vont  de  Om  03-0"^  04  dans  certaines 
variétés  (A.mankaki,  Ghinomarou,  etc.),  jusqu'à  Om  09  (Miotan, 


SÉANCE  DU   1  \  MARS  1880.  139 

EDzakcki,  etc.)  et  même  0^  \2  (Deuhaï)  de  diamètre.  «Le  Kaki 
»  du  Japon,  écrit  M.  Dupont,  est  très  rustique;  c'est  un  arbre  de 
»  plein  champ  qui  supporte  vaillamment  les  froids  du  Japon  et 
»  dont  l'acclimatation  promet  d'êlre  facile  et  fructueuse.  »  Ces 
arbres  ont  les  dimeusions  des  beaux  Pommiers  de  la  Normandie  ; 
ils  sont  tellement  productifs  que,  lorsque  leurs  feuilles  tombent, 
au  début  de  l'automne,  il  reste  à  découvert  une  quautité  de  fruits 
souvent  assez  considérable  pour  cacber  les  branches. 

M.  P.  Duchartre  dit  que  M.  E.  Dupont  a  laissé  entièrement  de 
côté  la  question  botanique  des  espèces  de  Diospyros  fruitiers  du 
Japon  et  de  la  Chine,  et  il  ajoute  que  lui-même  ne  croit  pas  devoir 
Taborder,  tant  elle  a  été  embrouillée  dars  ces  dernières  années. 
Il  croit  devoir  sb  berner  à  rappeler  que  certains  botanistes  font 
dériver  tous  bs  Kakis  japonais  et  chinois  du  Diospyros  Lotus  L., 
qu'on  trouve  spontané  jusque  dans  l'est  de  l'Asie;  que  d'autres, 
au  contraire,  admettent  comme  espèces  distinctes  de  celui-ci  le 
Diospyros  Kaki  L.  f.,  des  régions  plus  ou  moins  chaudes,  le  D. 
Schi-tsé  BuNGE,  des  régions  froides,  auxquels  on  a  ajouté,  dans 
ces  dernières  années,  le  D.  costata  Garr.,  le  D.  Mazeli  Garr.,  etc.; 
que  d'autres  enfin,  notamment  M.  A.  Lavallée  [Arbor.  Segrez., 
p.  161),  rattachent  les  Diospyros  costata  et  Mazeli  de  M.  Carrière, 
comme  variétés,  du  D.  Schi-Tse  Bunge,  conservant  comme  espèce 
à  part  le  D.  Kaki  L.  f.  Il  est  vivement  à  désirer,  dit  M.  P. 
Duchartre  en  terminant,  que.  la  lumière  se  fasse  bientôt  à  cet 
égard . 

M.  Jacquin,  de  Bessancourf,  rapporte  que  M.  Uédiard  lui  ayant 
donné  deux  échantillons  des  Kakis  qu'il  avait  montrés  à  la  Société, 
il  goûta,  le  jour  même,  à  l'un  de  ces  fruits  qu'il  trouva  mauvais. 
Comme  il  n'avait  essayé  que  sur  une  moitié  d'un  échantillon,  il 
conserva  l'autre  moitié  et  l'échantillon  auquel  il  n'avait  pas 
touché.  Au  bout  d'un  mois  de  conservation,  celui-ci  fut  reconnu 
excellent,  et,  quinze  jours  plus  tard,  la  moitié  de  l'échantillon 
dégusté  en  premier  lieu  fut  trouvée  parfaitement  saine  et  déli- 
cieuse. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 

1°  Note  sur  les  Acariens  qui  se  nourrissent  de  végétaux  vivants  ; 
par  M.  le  docteur  Girard  (Maur.). 


HO  PROCÈS- VERBAUX. 

2o  Notice  sur  le  Jardin  d'Essai  ou  du  Hamma,  près  d'Alger; 

par  M.  P.  DUCHARTRE. 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présentations  ; 
Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


SÉANCE   DD    25   MARS    1880. 
Présidence  de  M.  Hardy. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  Le  nombre  des  Membres 
qui  y  assistent  est  de  129  titulaires  et  5  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté  après 
quelques  observations  de  M.  Lepère,  fils,  qui  reprcduit  les  ciiti- 
ques  faites  par  lui  (voyez  plus  haut,  p.  133),  dans  la  dernière  séance, 
de  ce  qu'avait  dit  M.  Chevalier,  aîné,  de  Montreuii-sous-Bois, 
aux  séances  du  22  janvier  et  du  12  février  derniers,  touchant 
les  avantages  ofïerts,  selon  celui-ci,  par  l'Amandier,  comme  sujet 
et  quant  aux  chaperons  vitrés  permanents  (voyez  le  yoMrna/,  18S0, 
p.  52  et  73.) 

M.  Lepère,  fils,  ayant  dit,  entre  autres  choses,  qu'on  ne  devrait 
pas  admettre  à  l'impression  dans  le  Journal  l'exposé  d'opinions 
qui  ne  rentrent  pas  dans  le  domaine  de  la  saine  horticulture, 
M.  le  Président  répond  que  la  Société  centrale  d'Horticulture  de 
France,  pas  plus  que  les  autres  Sociétés,  ne  se  porte  garante  des 
opinions  exprimées  dans  ses  séances  ou  dans  les  communica- 
tions qui  lui  sont  présentées.  L'expression  de  ces  opinions  étant 
toujours  donnée  avec  le  nom  de  leur  auteur,  c'est  à  celui-ci  que 
revient  la  responsabilité  de  ses  énoncés,  et  c'est  ce  qu'indique  de 
la  manière  la  plus  formelle  un  avis  imprimé,  au  nom  delà  Com- 
mission de  Rédaction,  en  tête  de  chaque  cahier  du  Journal. 

M.  le  Président  proclame,  api  es  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  cinq  nouveaux  Membres  titulaires  qui  ont  été  pré- 
sentés dans  la  dernière  séance  et  contre  qui  aucune  opposition 
n'a  été  formulée. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Par  M.  Leguay,  cultivateur  à  Argenteuil,  une  botte  à' Asperges 
variété  hâtive,  violette,  qui  ont  été  obtenues  dans  des  vignes  cul- 
tivées à  la  charrue  vigneronne.  —  M.  le  Président  du  Comité 
de  Culture  potagère    dit    qu'il    est   rare  de  voir  des  Asperges 


SÉANCE   DU   25  MARS    1880.  141 

aussi  belles,  à  celte  époque  de  Tannée,  que  le  sont  celles  de  M.  Le- 
guay.  Il  pense  que  cette  extrême  hâtiveté,  dont  on  n'a  pas  va 
d'exemple  depuis  une  dizaine  d'années,  est  due  essentiellement  à 
ce  que  les  gelées  rigoureuses  de  cet  hiver  ont  déterminé  un  ex- 
trême ameublissement  de  la  terre.  Quant  au  mode  de  culture  des 
Asperges  à  la  cliirrue,  que  M.  Leguay  regarde  comme  nouveau, 
le  Comité  de  Culture  potagère  y  voit  une  telle  analogie  avec  celui 
quiestmisenpratique,à  Ruei),  par  M.  Parent,  qu'illui  estdifficile 
d'en  admettre  la  nouveauté,  sous  ce  rapport.  Il  serait  donc  bon 
qu'une  Commission  fût  chargée  d'aller  examiner  sur  place  ce  mode 
de  culture,  afin  de  reconnaître  s'il  offre  en  effet  de  la  nouveauté 
à  un  point  de  vue  quelconque.  —  Une  prime  de  2^  classe  est 
demandée  pour  M.  Leguay  et  accordée  par  la  Compagnie. 

20  Par  M.  Hédiard,  négociant  en  comestibles  exotiques,  du 
Fenouil  doux  ou  d'Italie  qu'il  a  rfçii  d'Italie.  A  ce  propos,  M.  Hé- 
diard dit  que,  plusieurs  personnes  lui  ayant  conseillé  de  faire  venir 
d'Italie  une  certaine  quantité  de  ce  Fenouil  dont  la  culture  est 
très-répandue  dans  ce  pays,  il  a  suivi  ce  conseil,  à  une  date 
récente.  Cette  expérience  lui  a  prouvé  que  ce  serait  là  toujours 
un  aliment  d'un  prix  assez  élevé.  En  efllet,  un  envoi  qui 
en  contenait  80  kilogrammes  n'a  fourni  que  360  pommes  suscep- 
tibles d'être  vendue?,  Or,  en  raison  du  prix  d'achat,  qui  est  de 
1 5  francs  le  cent,  pris  sur  place,  des  frais  d'emballage,  de  port,  etc. , 
chaque  pomme  de  Fenouil  est  revenue  à  26  centimes  au  moins; 
cependant  la  vente  s'en  est  très  bien  faite,  même  avec  un  profit 
suffisant.  Il  pense  donc  que,  si  nos  maraîchers  s'adonnaient  à  la 
culture  de  cette  plante  alimentaire,  en  en  vendant  le  produit  à 
raison  de  25  francs  les  cent  pommes,  ils  pourraient  réaliser  un 
bénéfice  convenable.  Il  les  engage  à  joindre  désormais  cette  espèce 
polagère  à  celles  qu'ils  cultivent   aujourd'hui. 

M.  Garé  dit  qu'il  y  a  déjà  longtemps  que  la  culture  du  Fenouil 
doux  d'Italie  a  été  tentée  par  les  maraîchers  parisiens.  Lui-même 
s'en  est  occupé,  l'an  dernier.  Malheureusement  la  plante  monte 
facilement  et,  quand  cela  a  lieu,  le  produit  n'est  guère  de  nature 
à  trouver  des  acheteurs,  à  Paris,  au  prix  de  0  fr.  25  que  leur 
donne  M.  Hédiard.  Il  doute  même  que,  dans  les  circonstances 
ordinaires,  on  puisse  en  avoir  de  non  monté,  au  moins  avant  le 


142  PROCÈS-VERBAUX. 

mois  d'octobre.  Il  pense  que  le  même  fait  peut  hien  avoir  lieu 
en  Italie. 

M.  Hédiard  répond  que  le  Fenouil  qui  lui  a  été  envoyé  était 
très  bon,  même  mangé  cru,  en  salade.  Il  croit  qu'il  n'était  pas 
monté;  toutefois  il  offrait,  à  son  centre,  un  tube  assez  large  pour 
que  le  doigi  pût  y  entrer. 

M.  Curé  fait  observer  que  l'existence  de  ce  tube  central  semble 
prouver  qu'il  était  monté. 

3"  Par  M.  Rigault.  jardinier-chef  chez  M.  Bertrand,  à  Laqueue- 
en-Brie  (Seine-et-Oise),  un  pied  û'Anthurium  Scherzerianum 
Wardii  qui  offre  trois  tiges  florifères,  avec  diverses  anomalies 
dans  les  spathes,  et  un  pied  de  Tillandsia  Lindeni  vera.  —  M.  le 
Président  du  Comité  de  FloricuUure  dit  que  la  dernière  de  ces 
plantes  appartient  à  une  espèce  d'introduction  récente,  très 
bonne  à  cultiver,  rustique  et  néanmoins  encore  si  rare  qu'on  peut 
la  regarder  comme  une  nouveauté.  Aussi  le  Comité  (ieraande-t-il 
que  M.  Rigault  reçoive,  principalement  pour  la  présentation  qu'il 
en  a  faite,  une  prime  de  l""»  classe,  et  la  Compagnie  fait  droit  à 
cette  demande. 

Dans  une  note  écrite,  M.  Rigault  dit  que  son  Anthurium  ScheV' 
zerianum  appartient  à  une  variété  mise  au  commerce  par 
MM.  Veitch,  de  Londres,  à  la  date  de  quatre  ou  cinq  ans,  et  qui 
est  regardée  comme  l'une  des  plus  belles  que  l'on  possède,  en 
raison  de  l'ampleur  et  du  vif  coloris  de  ses  spathes.  Celles-ci,  sur 
le  pied  qui  se  trouve  en  ce  moment  sous  les  yeux  de  la  Compa- 
gnie, sont  affectées  de  deux  anomalies  différentes  :  l'une  est 
presque  foliacée  et  sa  couleur  a  beaucoup  perdu  de  sa  vivacité, 
surtout  à  la  face  externe  ;  les  autres,  dont  je  coloris  est  resté  rouge 
éclatant,  sont  accompagnées  à  leur  base  d'une  petite  pièce  ou 
spathe  supplémentaire,  qui  leur  est  opposée.  M.  Bigault  pense 
que  ces  anomalies  sont  dues  à  ce  que,  au  mois  de  juin  dernier,  on 
a  coupé  l'extrémité  de  la  tige.  C'est  du  talon,  écrit-il,  laissé  sans 
changement  dans  le  même  pot,  que  sont  parties  les  trois  tiges 
florifères  qui  existent  aujourd'hui,  et  les  anomalies  offertes  par 
les  inflorescences  que  portent  ces  tiges  pourraient  tenir  à  ce  que 
ropération  faite  en  juin  a  jeté  «  une  certaine  perturbation  dans 
»  l'équilibre  de  la  végétation,  car  jamais  cette  plante  n'avait  pré- 


SÉANCE  DU  25  MARS  1880.  143 

»  sente  la  moindre  variation,  ni  dans  ses  spadices,  ni  dans  ses 
»  spathes.  » 

M.  P.  Duchartredit  éprouver  quelque  difficulté  à  faire  découler 
de  la  suppression  d'une  tige  les  anomalies  qu'offrent  celles  qui 
sont  venues  à  sa  place.  Ce  sont  là  des  monstruosiîés  dont  la  cause 
serait  peu  facile  à  déterminer,  mais  dont  la  nature  est  plus  aisée  à 
comprendre,  surtout  pour  la  principale  d'entre  elles.  En  eff*it, 
on  sait  que,  dans  le  voisinage  des  fleurs,  les  feuilles  subissent 
chez  beaucoup  de  plantes  des  modifications  dans  leur  configuration, 
leurs  dimensions,  leur  couleur,  qui  les  fout  passer  à  l'état  de  ce 
qu'on  appelle  des  bractées.  La  spathe  de  VAnthurium  Scherze- 
rianum  et  des  Aroïdées  ou  Aracées  en  général,  ainsi  que  de  beau- 
coup d'autres  Monocotylédones,  est  une  bractée.  Or,  les  altérations 
qui  ont  changé  des  feuilles  en  bractées  peuvent  cesser  accideniel» 
lement  de  se  produire  et  alors  la  bractée  reprend  plus  ou  moins 
complètement  ses  caractères  primordiaux  de  feuille.  C'egt  ce  qui 
est  arrivé  dans  le  cas  présent.  La  spathe  d'an  rouge-feu  qui  dis- 
tingue Y Anthurium  Schei'zeriaman  est  redevenue  une  feuille  verte 
en  dehors,  faibleaient  teintée  de  rouge  en  dedans,  dont  la  forme 
générale  plus  allongée  que  de  coutume  rappelle  déjà  celle  des 
feuilles  ordinaires  de  la  même  plante,  et  qui  s'est  même  rétrécie  à 
sa  base  eu  un  pétiole  nettement  accusé,  tandis  que  les  spathes  bien 
caractérisées  de  cette  espèce  sont  toujours  parfaitement  sessiles. 

4»  Par  M.  Chenu,  jardinier  chez  M"^  la  comtesse  de  Nadaillac, 
un  pied  de  ûenirobium  densifïoriim  Lindl.,  splendide  Orchidée 
indienne,  appartenant  à  une  variété  rare,  remarquable  par  la 
richesse  du  coloris  oraagé  de  son  la'-ge  labelle,  qu'encadre  un 
périanthe  d'un  beau  jaune-citron.  Cette  magnifique  plante  ne 
porte  pas  moins  de  six  amples  inflorescences,  qui  réunissent  cha- 
cune un  grand  nombre  de  fleurs.  —  Sur  la  proposition  du  Comité 
de  Floriculture,  une  prime  de  1''«  classe  est  accordée  à  M.  Chenu 
pour  celte  présentation. 

5»  Par  M.  Lecaron,  horticulteur-grainier,  quai  de  la  Mégisserie, 
à  Paris,  six  pieds  en  pots  de  Cinéraires  naine?,  pour  la  présenta- 
tion desquelles  il  lui  est  donné  une  prime  de  2^  classe.  —  Ces 
plantes  ont  été  jugées  trè^  belles  et  M.  le  Président  du  Comité  fait 
observer  que  les  capitules  (vulgairement  appelés  fleurs)  en  sont 
assez  amples  pour  que  plusieurs  mesurent  0°^  07  de  largeur. 


144  PROCÈî-YERBAUX. 

M.  Lecaron  apprend  à  la  S^jciété  que  ses  Cinéraires  ont  été 
semées  en  terrine  du  10  au  15  juillet  1879.  Quand  le  jeune 
plant  a  eu  quatre  ou  cinq  feuilles,  il  a  été  repiqué  sur  une  vieille 
couche  et  finalement  mis  en  pots  à  la  fin  d'octobre.  Alors  on  1'? 
rentré  en  serre.  M.  Lecaron  fait  observer  que,  si  l'on  veut  obtenir 
une  belle  floraison  des  Cinéraires,  il  faut  leur  faire  subir  un 
second  rempotage  au  mois  de  février,  en  enlevant  un  tiers  de  la 
vieille  terre.  Cette  opération  donne  beaucoup  de  vigueur  à  ces 
plantes  et  en  détermine  la  ramification. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont  ob- 
tenues. 

M.  le  Secrétaire-général  procè  Je  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

]°  Une  lettre  de  M.  Léo  d'Ounous,  de  Saverdun,  adressée  à  IM. 
Vavin  et  communiquée  par  celui-ci.  Elle  est  relative  à  divers 
sujets,  notamment  aux  progrès  delà  culture  potagère  dans  le  sud- 
ouest  de  la  France. 

5,0  Une  lettre  de  M.  Ch.  Baltet,  horticulteur  à  Tioyes,  qui  fait 
hommage  à  la  Société  d'un  exemplaire  de  la  2"  édition  de  son  ou- 
vrage sur  l'art  de  greffer. 

3°  Une  demande  de  Commission  pour  l'examen  d'un  appareil 
de  chauffage  construit  par  M.  Fauriat.  Cette  demande  n'étant  pas 
accompagnée  de  l'autorisation  du  propriétaire  du  jardin  dans  le- 
quel est  posé  cet  appareil,  il  ne  peut  y  ôire  fait  droit  immédiate- 
ment. 

4»  Une  lettre  de  M.  Th.  Denis,  jardinier-chef  au  Paie  de  la 
Tète-1'Or,  à  Lyon,  à  laquelle  est  jointe  une  note  manuscrite  rela- 
tive à  la  continuation  de  ses  expériences  sur  la  destruction  de  l'œuf 
d'hiver  du  Phylloxéra  par  i'éboaillautag-i  de  la  Vigne  avec  du  lait 
de  chaux  additionné  de  potasse. 

Il  est  faii  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 

'|o  L'A, B,C  du  chaufi'dge  des  serres;  par  M.  Cu,  de  Vendeuvre. 

2°  Rapport  sur  la  4"=  édition  d'un  ouvrage  de  M.  A.  Dumas  sur 
la  culture  maraîchère  ;  M.  Laizier,  Rapporteur. 

M.  Cjré  avertit  que,  désirant  aider  le  plus  possible  à  la  propa- 
gation des  principes  de  l'tiorticulture,  il  a  ouvert  son  jardi:i  aux 
instituteurs  laïques  du  l  j«  arrondissement  qui  peuvent  y  donner 
des  leçons  à  leurs  élèves  au  vu  des  plantes  et  Jes  cultures  dont  ils 


SÉAWCE  ÛD  25  MARS    ISSO.  U5 

ont  à  leur  parler.  Il  ajoute  que  ceux  de  ses  collègues  qui  auraient 
intérêt  à  voir  par  eux-mêmes  les  détails  de  la  culture  potagère  se- 
raient les  bienvenus  dans  son  établissement. 

M.  Laizier  dit  que  ce  que  fait,  en  cette  circonstance,  M.  Curé 
est  déjà  méritoire  et  très  utile  ;  mais  les  résultats  seraient  encore 
bien  plus  avantageux  s',  au  lieu  de  laisser  les  instituteurs  faire 
des  leçons  à  leurs  élèves  sur  les  cultures  qu'ils  ont  devant  eux,  il 
donnait  aux  maîtres  eux-mêmes  des  leçons  que  ceux-ci  répéte- 
raient ensuite  à  leurs  élèves  ;  car  il  ne  faut  pas  se  dissimuler  que, 
dans  l'état  actuel  des  choses,  les  instituteurs  ne  sont  pas  assez 
versés  en  matière  de  culture  pour  donner  une  saine  instruction  à 
cet  égard. 

M.  le  docteur  Girard  (Maurice)  fait  observtr  que  l'on  commence  à 
peine  en  ce  moment  à  organiser  l'enseignement  agricole  et  hor- 
ticole par  les  instituteurs,  et  qu'il  faudra  du  temps  pour  complé- 
ter cette  vaste  organisation.  La  loi  donne  cinq  années  pour  cela 
et  ce  délai  ne  sera  certainement  pas  trop  long,  attendu  que  le  per- 
sonnel enseignant  actuel  non  seulement  est  étranger  aux  sciences, 
mais  encore  semble  être  peu  attiré  vers  elles.  Faisant  partie  de  la 
Commission  qui  doit  présider  à  cette  organisation,  il  a  dû  faire 
dernièrement  une  inspection  en  différentes  parties  de  la  France,  et 
c'est  ainsi  qu'il  a  reconnu  l'état  de  choses  dont  il  vient  de  parler.  Il 
n'a  trouvé  qu'un  petit  nombre  d'écoles  normales  dans  lesquelles  il 
fût  donné  des  leçons  d'horticulture.  Aujourd'hui  la  Commis-^ ion  a 
arrêté  un  plan  qui  sera  soumis  à  l'approbation  de  l'autorité  supé- 
rieure, et  il  y  a  lieu  d'en  espérer  d'abord  l'adoption,  puis  la  réalisa- 
tion. Elle  a  décidé  que  l'enseignement  de  l'agriculture  serait  séparé 
de  celui  de  l'horticulture  ;  elle  a  pensé  ensuite  qu'il  fallait  commen- 
cer par  ce  dernier  qui  sera  donné,  non  par  des  professeurs  faisant 
un  cours,  mais  par  un  praticien  qui,  pendant  trois  années,  mon- 
trera sur  place  aux  élèves  la  pratique  de  la  culture.  Les  jeunes  gens 
sont  en  général  bien  disposés  à  apprendre,  et  on  obtiendra  certaine- 
ment avec  eux  de  meilleurs  résultats  qu'avec  les  hommes  faits  à 
qui  s'adressent  les  conférences  des  professeurs  d'agriculture  dé- 
partementaux. Avant  tout,  dit  j\I.  Girard  (Maurice),  il  faudra  bien 
l'aire  comprendre  aux  jeunes  élèves  que  l'enseignement    qui 
leur  est  donné  n'est  pas  du  tout  celui  qui  convient  dans  une 


U6  NOMINATIONS.  —  SÉANCE   DO    11    MARS  1880. 

ferme-école,  et  qu'eux-mêmes  auront  plus  tard  à  faire  connaître, 
à  leur  tour,  les  bonnes  méthodes  agricoles  et  horticoles  qui  leur 
auront  été  enseignées.  On  devra  s'efforcer  de  leur  faire  aimer  la 
campagne  pour  les  y  attacher  et  pour  qu'ils  impriment  une  bonne 
dire>.'tion  aux  tPrtVaux  de  ceux  qui  ont  à  y  travailler;  il  faudra 
donc  leur  faire  comprendre  l'objet  de  ces  travaux  auxquels  eux- 
mêmes  ne  sont  pas  appelés  à  prendre  part.  C'est  là  le  but  que  l'on 
se  propose  et  il  y  a  lieu  d'espérer  qu'il  sera  atteint. 

M.  Hardy  dit  que  l'enseignement  de  l'horticulture  existe  déjà 
dans  quelques  écoles  normales.  Il  cite  comme  exemple  celle  de 
Versailles  dont  les  élèves  se  rendent  une  fois  par  semaine  à  l'Ecole 
nationale  d'Horticulture:  là  il  leur  lait  lui-même  chaque  fois  une 
leçon  d'une  heure  et  demie  sur  l'arboriculture  fruitière,  dans  le 
jnrdin  et  devant  les  arbres  fruitiers. 

M.  Michelin  fait  observer  qu'un  point  fondamental,  pour  l'orga- 
nisation de  l'enseignement  horticole,  c'est  que  chaque  école  ait 
son  jardin;  or,  les  choses  sont  encore  bien  loin  d'en  être  arrivées 
là.  Il  a  eu  cependant  occasion  d'en  voir  une  où  tout  était  bien  or- 
ganisé sous  ce  rapport;  mais  les  élèves  semblaient  dédaigner 
cette  nature  d'enseignement.  Il  importera  donc  d'en  développer  le 
goût  dans  leur  esprit. 
M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présentations; 
Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


NOMINATIONS. 


SÉANCE    DU    11    MARS   18  8  0. 

MM. 

1.  BRiSAC(le  généiaH,  rue  d'Hauteville,  5j!,    à  Paris,  présenté  par  MM. 

Lecocq-Dumesnil  et  Dczobry. 

2.  Grandveau    (Emile),   jardinier  chez  M"^  la  baronne  Nathaaiel    de 

Rothschild,  à  l'Abbaye-des-Vaux  de  Ternay,  par  lePerray  (Seice-et- 
Oise),  présenté  par  MM.  F.  Jamin  et  Duvivler. 

3.  Kaltenbach,  négociant,  rue  des  Petiles-Écuries,  46,  à  Paris,  présenté 

par  MM.  Courcier  et  VVauthier. 


CORRESPONDANCE. —  LETTRE   DE  M.    DAUBIN.  147 

4.  Leguay  (Paul),  cultivateur,  rue  des  Ouches,  36,  à  Argenleuil  (Seine- 

ei-Oise),  présenté  par  MM.  A.  Cottin  et  Lepère,  fils. 

5.  RoBLiN,  propriétaire,  boulevard  Magenta,  55,  à  Paris,  présenté  par 

MM.  R.  Jolibois  et  Duvivier. 


SÉANCE    DU    25     MARS'ISSO. 

MM. 

1.  Mallet  (Cyprien),  fabricant  de  vases  irrigateurs,  à  Moissac  (Tarn-et 

Garonne),  présenté  par  MM.  Charies  Joly  et  B.  Verlot. 

2.  Mélage  (Adrien),  jardinier  chez  M.  Hector  Poiret,  à  Gonesse  (Seine- 

et-Oise),  présenté  par  MM.  H.  Poiret  et  Lecocq-Dumesnil. 


ADMIS   A  l'hONORARIAT  PAR  LE  CONSEIL,  LE   H    JIARS   1880. 

M. 

CouRCiER,  rue  Taitbout,  80,  à  Pads. 


CORRESPONDANCE. 


Lettre  DE  M.  Daudin  a  M.  P.  Duchap.tre. 

Boissy  près  Chaumont  (Oise),  10  mars  1880. 
MONSIEDR   ET  CHER  COLLÈGUE, 

En  attendant  qu'i  1  soit  possible  de  donner  une  réponse  raisonnée 
aux  différentes  questions  indiquées  dans  le  programme  que  contient 
le  dernier  numéro  du  Journal  de  la  Société,  permettez-moi  de 
faire  connaître  en  peu  de  mots  les  effets  les  plus  sensibles  de  l'hiver 
désastreux  que  nous  venons  de  traverser. 

Dès  les  derniers  jours  de  novembre,  un  refroidissement  notable 
de  la  température  s'était  produit.  Le  27  et  le  28,  le  thermomètre, 
à  7  heures  du  matin,  maiquait7  et  9  degrés  de  congélation,  et  le 
30,  la  neige  commençait  à  tomber. 

Dans  la  journée  du  4  décembre,  de  nouveaux  tourbillons  de 
neige  chassés  par  un  vent  impétueux  ont  couvert  le  sol,  comblant 


148  CORRESPONDANCE.    —  LETTRE   DE   M.    DAUDIN. 

les  fossés  et  les  parties  creuses  des  chemins.  Jusqu'au  29  décembre, 
cette  couche  épaisse  et  glacée  s'est  conservée,  sous  l'influence  d'une 
rigueur  souvent  excessive. 

Une  circonstance  remarquable,  pendant  cette  longue  période 
sibérienne,  c'est  que,  du  6  décembre  au  28,  à  l'approche  du  dégel, 
un  calme  absolu  n'a  cessé  de  régner  dans  l'atmosphère;  la  neige 
qui  s'était  attachée  aux  rameaux  des  arbres  et  arbustes  à  feuilles 
persistantes,  n'étant  pas  chassée  par  le  vent,  y  est  demeurée  fixée 
pendant  plusieurs  semaines. 

Voici  les  principaux  eflets  produits  chez  nous  par  cet  état  de 
choses  exceptionnel. 

Presque  tous  les  Rosiers,  francs  de  pied  ou  greffés,  sont  entière- 
ment perdus  ;  il  ne  reste  rien  des  Rosiers  Thés,  Noisettes,  Ben- 
galfcs,  remontants  ;  et  j'ai  vu  à  peine  deux  ou  trois  Rosiers  Gent- 
feuilles  ayant  conservé  une  apparence  de  végétation. 

Je  dois  signaler  un  joli  Rosier  à  fleur  jaune,  de  la  variété  appelée 
Persian  Yellow,  franc  de  pied,  qui  ne  paraît  pas  avoir  soufTert. 

Tous  les  arbustes  à  feuilles  persistantes,  Lauriers,  Genêts,  Ma- 
honias  sont  atteints  d'une  manière  irréparable;  cependant  quel- 
ques-uns repousseront  du  pied  étant  rabattus. 

C'est  parmi  les  Conifères  que  les  pertes  les  plus  graves  et  les 
plus  regrettables  se  sont  produites. 

J'ai  entièrement  perdu  les  Araucaria  imbricata,  dont  un  sujet  de 
6  mètres  parfaitement  régulier  et  vigoureux. 

Tous  les  Cèdres  Deodara,  grands  et  petits,  sont  gelés  sans  res- 
source. 

Les  Cèdres  du  Liban  et  de  l'Atlas  ont  beaucoup  souffert,  même 
les  plus  vieux  ;  il  est  douteux  qu'ils  reprennent  leur  verdure. 

Les  Séquoia  gigantea  sont  gelés,  surtout  les  plus  jeunes  ;  quel- 
ques-uns des  plus  grands  ont  conservé  verts  leurs  rameaux  supé- 
rieurs ;  ils  sont  roussis  et  comme  brûlés  dans  les  deux  tiers  infé- 
rieurs. Toutes  les  feuilles  de  ces  rameaux  tomberont. 

Le  Séquoia  sem^jervirens  est  encore  plus  maltraité.  Parmi  les 
Sapins,  VAbies  bracteata  est  entièrement  gelé. 

Le  Pinsapo,  sans  être  trappe  à  mort,  est  tout  roussi  ;  il  perdra 
ses  feuilles. 

VAbies  Nordmanniana  est  dans  le  même  cas. 


NOTES   ET   MÉMOIRES   —   SUR   l'ARAUCARIA   IMBRIGATA.  149 

Parmi  les  Pins,  le  plus  délicat,  auquel  il  faut  renoncer  chez 
nous,  est  le  Pinvs  insignis.  J'avais  un  superhe  Pinus  Lambertiana^ 
dont  j'attendais  la  fructification;  je  le  regarde  comme  mort.  Pre?- 
que  tous  les  Pins  à  longues  feuilles  :  Pinus  Sabiniana,  Coulteri, 
Benthamiana^pinea,  Finaster,  disparsîiront  de  ma  collection. 

Il  en  est  de  même  des  Cephalotaxus  pedunculata  et  Fortunei  ; 
ils  sont  tout  à  fait  morts. 

Après  ce  martyrologe,  je  veux  mentionner  les  espèces  parfaite- 
ment rustiques  et  qui  n'ont  pas  souffert. 

Ce  sont  d'abord  les  espèces  anciennes,  l'A  è^es^^ce<^,  VA.  taxifoha\ 
puis  je  dois  citer  le  bel  Abies  nobilis,  VA.  Douglasii,  VA.canadensù. 

Parmi  les  Pins,  nos  anciens /^mMssîVyes^m,  P.  Laricio,  P.  aus~ 
triaca,  P.  Strobus,  P.  excelsa,  sont  intacts.  Je  veux  mentionner 
aussi  une  charmante  espèce,  restée  aussi  verte  qu'avant  l'hiver,  le 
Thuiopsis  dolabrata. 

En  ce  qui  concerne  les  arbres  fruitiers  et  autres  à  feuilles  tom- 
bantes, il  faut  attendre  le  premier  mouvement  de  la  sève  pour  ap- 
précier leur  état. 

Recevez,  etc. 

H.  Daudin. 

NOTES  ET  MÉMOIRES. 


Encore  l'Araucaria   imbricata. 

Revue  des  plus  beaux  exemplaires  de  cet  arbre  qui  existent 
EN  France.  Recherches  sur  la  répartition  des  sexes  dans 
CË  VÉGÉTAL,  sur  SA  CULTURE,  ETC.  {Suite  et  fin); 

Par  M.  J.-H.  Blanchard,  Jardinier-Chef  de  la  marine,  à  Brest. 

L'Araucaria  est  assez  connu  pour  que  nous  soyons  dispensé  d'en 
donner  ici  la  description  botanique  ;  mais  le  point  sur  lequel  les  au- 
teurs ne  sont  pas  d'accord  et  sur  lequel  nous  ne  pouvons  nous  em- 
pêcher d'attirer  l'attention  des  lecteurs,  c'est  la  répartition  des 
sexes  dans  ce  végétal. 


150  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

Il  est  monoïque  pour  les  uns  et  dioïque  pour  les  autres.  Cer- 
tains praticiens  vont  jusqu'à  dire  qu'ils  se  font  fort  de  recon- 
nsître  les  sexes  de  l'Araucaria  dans  s^î  jeunesse,  comme  on  recon- 
naît les  variétés  de  Poiriers  ou  de  Pommiers.  Tls  donnent  pour 
caractères  distinctifs  aux  suj-its  mâles,  un  port  très  élancé,  des  ver- 
ticilles  très  écartés  et  les  branches  presque  simples  ;  les  feuilles  sont 
aussi  assez  éloignées  les  unes  des  autres  et  la  plante  en  général  est 
d'un  vert  clair.  Les  sujets  femelles  au  contraire,  sont,  d'après  eux, 
beaucoup  plus  trapus,  à  verticilles  plus  rapprochés, à  branches  plus 
courtes  et  en  plus  grand  nombre  ;  la  plante  s'élève  moins  haut  et 
le  vert  en  est  plus  intense.  Pour  ces  praticiens  l'espèce  serait 
dioïque. 

Ceci  pouvait  bien  paraître  vrai,  lorsqu'on  ne  connaissait  pas  bien 
le  moie  de  fructification  de  l'Araucaria,  car  le  premier  qui  fruc- 
tifia à  Pénandreff  est  très  trapu  et  tronqué  au  sommet.  Cette  tron- 
cature, qui  est  due  au  peu  de  développement  de  sa  flèche,  le  fait 
paraître  différent  des  autres  qui  sont  plantés  à  côté  de  lui. 

Lors  de  notre  première  visite  à  Pénandreff,  en  1866,  iln'y  avait 
que  lui  qui  donnât  des  fruits  et  pût  en  donner  depuis  longtemps. 
En  voyant  le  spécimen  dont  nous  parlons  fructifier  et  n'en  ayant 
jamais  vu  d'autres,  nous  avions  cru  nous-même  qu'il  était  possible 
de  distinguer  les  sexes  de  cette  façon  lorsque  les  sujets  étaient 
jeunes  ;  mais  plus  tardnous  avons  pu  constater,  en  en  voyant  d'au- 
tres fructifies,  que  cette  troncature  est  due  à  une  modification  de 
l'individu  plutôt  qu'à  l'indication  d'un  sexe  ou  aux  suites  d'un 
accident  quelconque. 

En  examinant  l'espèce  de  près  on  trouve  déjà  plusieurs  va- 
riétés différant  tellement  du  type,  par  des  caractères  qui  leur  sont 
propres,  qu'on  serait  tenté  de  prendre  certains  exemplaires 
rour  des  espèces  particulières.  Dans  le  plus  grand  nombre 
des  cas,  la  tige  est  très  grosse, les  verticilles  écartés  et  les  branches 
simples  et  roides  (A  imb.  rigida).  D'autres  fois  ces  branches 
sont  courtes,  faibles,  pouvant  à  peine  se  soutenir  horizontale- 
ment et  donnant  à  l'arbre  un  air  triste  (A.  imb.  pendula).  On  en 
remarque  un  assez  bel  exemplaire  de  5  mètres  d'élévation  dans  le 
jardin  de  l'Hermiîage.  Le  parc  de  Partz-en-Trez,  à  Morlaix,  en 
renferme  aussi  une  variété  excessivement  curieuse,  plantée  à  l'une 


SDR  l'araucaria  jmbricata.  151 

des  extrémités  de  l'allée  dont  nous  avons  jîarlé.  Cet  exemplnire, 
qui  mesure  environ  6  mètres  de  hauteur,  diffère  da  type  par  ses 
branches  excessivement  abondantes  et  pas  plus  grosses  que  celles 
de  nos  Sapins  ordinaires,  par  ses  feuilles  très  fines  et  par  son  port 
rappelant  plutôt  celui  de  l'A.  Bidivillii  que  celui  de  l'.4.  imhricata 
[A.  imb.  intermedia).  Il  arrive  aussi  quelquefois  que  la  tig;e  de  cer- 
tains individus  pousse  jusqu'à  une  certaine  hauteur  et  s'atrophie 
ensuite;  alors  l'arbre  s'étale  et  ne  s'élève  que  très  lentement  (A. 
imb.  truncata),  comme  celui  de  Pénandreff  dont  nous  avons  parlé, 
et  un  autre  que  nous  avons  remarqué  chez  M.  Gillois,  à  sa  pro- 
priété de  Gramoire-en-Vertou.  Notre  jardin  botanique  en  possède 
aussi  u  a  exemplaire  dont  la  tige  s't^st  trifurquée  à  la  base,  ce  qui 
lui  donne  l'air  de  vouloir  plutôt  s'étaler  que  de  s'élever;  on  aura 
alors  un  Araucaria  nain  (A.  tmb.  nana).  M.  Lanctzeur  dit  aussi 
qu'il  en  possède  un  dans  son  établissement,  poussant  5  tiges  sur  • 
les  racine.-',  près  du  collet,  comme  le  ferait  un  Prunier  émettant 
des  rejetons.  Ce  sont  toutes  ces  formes  plus  ou  moins  caractérisées 
qui  font  dire  aux  praticiens  que  Ton  peut  reconnaître  les  sexes 
de  l'Araucaria  avant  l'apparition  des  organes  reproducteurs.  Ils  se 
figurent  que  les  sujets  mâles  doivent  s'élever  plus  haut  que  les  sujets 
femelles,  et  cependant  la  preuve  que  l'élévation  n'a  aucun  rapport 
avec  la  sexualité  nous  est  fournie  par  ceux  de  Hucheloup  et  ceux 
du  Plessis,  parmi  lesquelles  sujets  femelles  sont  plus  élevés  que 
les  sujets  mâles.  Tous  les  caractères  que  présentent  les  formes  ci- 
dessus  exposées,  ne  sont  que  des  modifications  produites  par  la 
culture  et  non  des  caractères  distinctifs  pour  faire  reconnaître  les 
sexes,  qui  ne  se  reconnaissent  généralement  chez  tous  les  végétaux 
que  par  la  floraison. 

Molina  (/.  c.)  dit  que  a  la  fleur  est  amentacée  et  ressemble  par- 
faitement à  celle  du  Pin.  »  S'il  en  est  ainsi  pour  lui,  l'espèce  est 
monoïque. 

Son  traducteur,  Gravel,  dit  qu'il  est  dioïque. 

Dans  son  traité  des  Conifères,  M.  Carrière  dit  aussi  que  cet  arbre 
est  dioïque.  Plus  tard,  dans  une  lettre  que  j'ai  reçue  de  lui,  lé  1 8  août 
1878,  il  dit  «  qu'il  est  monoïque;  ce  qui  a  pu  faire  croii e qu'il 
était  dioïque,  c'est  que  les  deux  sexes  ne  se  montrent  jamais  sur 
un  même  arbre  que  quand  il  est  très  âgé.  »  Mais  il  ne  dit  pas  qael 
est  le  sexe  qui  paraît  le  pr,emier. 


<52  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

Sur  quelle  base  M.  Carrière  fonde-t-il  sa  théorie  de  sexualité? 
Nous  n'en  savons  rien,  car  tous  les  Araucarias  que  nous  avons 
vus  jusqu'à  présent, à  l'exception  de  celui  de  Moncontour,  nous  ont 
paru  dioïques. 

Dans  son  Dictionnaire  de  Botanique,  fasc.  4,  p.  24R,  M.  Bâillon 
dit  aussi,  que  :  «  Le  genre  Araucaria  est  caractérisé  par  des  fleurs 
dioïques,  rarement  monoïques,  n 

Pour  peu  qu'on  examine  les  végétaux  monoïques, on  reconnaît  de 
suite  que  leur  floraison  commence  presque  toujours  par  des  fleurs 
staminées  ;  les  pistillées  ne  viennent  qu'en  second  lieu.  Tous  les 
genres  qui  composent  la  grande  famille  des  Conifères  produisent 
des  fleurs  unisexuées  ;  les  staminées  paraissent  généralement  un 
an  ou  deux,  quelquefois  même  davantage  avant  les  pistillées.  Si 
VA.  iinhricata  est  monoïque,  pourquoi  présente-t-il  des  individus 
portant  des  fleurs  pistillées  avant  les  fleurs  staminées,  et  pourquoi 
ne  montrerait-il  pas,  comme  les  autres  végétaux  de  cette  famille, 
des  fleurs  mâles  avant  les  fleurs  femelles  ?  Il  IVrait  donc  exception 
à  la  règle  générale  des  choses  en  produisant  sur  certains  individus 
des  cônes  avant  les  chatons.  Nous  ne  le  pensons  pas. 

Chez  les  végétaux  dioïques,  c'est  encore  l'individu  mâle  qui 
fleurit  le  premier  et  le  plus  jeune. 

Les  Araucarias  du  Plessis  et  ceux  du  Lion-d'Angers  provien- 
nent de  l'établissement  Leroy  et  paraissent  ê're  du  même  âge, 
quoique  nous  n'en  soyons  pas  parfaitement  sûr.  Ces  localités 
renferment  chacune  des  Araucarias  des  deux  sexes,  mais  aucune 
ne  nous  a  montré  des  individus  femelles  ayant  fleuri  avant  les 
individus  itiâles. 

Le  jardin  botanique  de  Brest  possède  deux  Chatnœrops  exceha 
du  même  semis  et  par  conséquent  du  même  âge,  plantés  le  même 
jour,  l'un  à  côté  de  l'autre,  dans  les  mêmes  conditions.  Ces  Pal- 
miers qui  sont  bien  dioïques  prouvent  que,  chez  ces  végétaux 
comme  chez  ceux  qui  sont  monoïques,  les  fleurs  staminées  appa- 
raissent toujours  les  premières. 

M.  Eiig.  Delaire,  Secrétaire  de  la  Société  d'Horticulture  d'Or- 
léans, publiait,  en  février  1873,  dans  la  Revue  horticole,  p.  64, 
une  note  sur  la  fructification  de  l'Araucaria  du  château  du  Co- 
lombier dans  laquelle  il  disait  qu'il  est  monoïque.  Le  fait  est  in- 


SUR  l'araucaria   IMBRICATA.  1o3 

contestable  puisque  chez  M.  de  Lorgeril  il  n'en  existe  qu'an  seul 
et  que  les  graines  qui  ont  été  données  par  cet  arbre  ont  fourni 
des  sujets  très  vigoureux.  Cet  arbre  paraît  être  jusqu'à  pré-ent  le 
seul  exemplaire  monoïque  existant  en  France.  Si  l'espèce  est  vrai- 
ment monoïque,  il  est  très  étonnant  que,  depuis  1855,  époque  où 
M.  Carrière  signalait  un  Araucaria  cultivé  au  jardin  de  Kew 
(Angleterre),  dont  les  cônes  n'ont  pas  atteint  leur  entier  dévelop- 
pement, le  même  cas  ne  se  soit  pas  représenté,  et  cependant,  de- 
puis ce  temps,  il  f  n  a  fleuri  ei  fructifié  plusieurs  autres  en  Eu- 
rope. 

M.  Rivière  a  observé,  au  Hamma,  des  Araucaria  excelsa  monoï- 
ques; mais  cet  Araucaria  appartient  à  la  section  des  ^wtoc^aENDL. 
plantes  appartenant  à  l'Australie  et  connues  sous  le  nom  de  Pin 
colonnaire  ou  de  Norfolk.  Cette  section  se  distingue  de  la  précé- 
dente section  Co/î/rném  Endl.,  à  laquelle  appartient  l'i4rfli/mm 
imbricata,  par  ses  feuilles  cylindriques  et  quatre  cotylédons  épïgés. 
11  en  est  de  mêmedes  Araucarias  cultivés  au  jardin  de  l'École  poly- 
technique de  Lisbonne  (Port'igal)  dont  parle  M.  Carrière,  dans  la 
Bévue  horticole  du  16  avril  1878,  p.  145. 

En  France,  on  n'a  pas  encore  vu  des  Ai^aucaria  imbricata  de- 
venir mocoïquesf 

Le  genre  Araucaria  n'est  pas  le  seul  qui  renferme  dfs  espèces 
monoïques  et  des  espèces  dioïques. 

Dans  sa  séance  du  7  juillet  1878,  !a  Société  nantaise  d'Horti- 
culture eut  aussi  à  discuter  la  question  de  sexualité  de  YArau- 
caria  imbricata.  L'avis  prédominant  fut  «  qu'il  devait  être  mo- 
noï:jue  ;  que  chaque  Araucaria,  dans  les  conditions  ordinaires, 
porte  des  fleurs  mâles  et  des  fleurs  femelles  sur  diverees  parties  du 
végétal;  que,  lorsque  les  organes  mâles  et  femelles  sont  séparés 
sur  des  sujets  différents,  il  y  a  exception.  »  Tout  ceci  est  très 
bien,  mais  où  sont  les  sujets  qui  portent  ces  exemples?  Pourquoi 
la  Société  nantaise  ne  les  cite-t-elle  pas? 

Laissant  de  côté  les  Araucarias  de  Pénandreô',  de  Ploumaguer  et 
de  Criquetot  qui  ont  été  semés  sur  place  et  dont  on  connaît  sûre- 
ment l'âge,  on  peut  dire  que  leur  âge  véritable  date  du  jour  de 
leur  naissance  que  nous  ne  pouvons  préciser;  mais  on  peut  bien 
admettre  qu'ils  n'avaient  pas  moins  de  6  à  8  ans,  lorsqu'ils  ont 


1  54  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

été  mis  en  place  ;  quelques-uns  même  devaient  être  plus  âgés. 
S'il  fallait  aussi  s'en  rapporter  au  nombre  de  verticilles  qu'ils 
portent,  on  n'en  arriverait  pas  plus  vite  à  connaîire  leurs  années 
d'existence,  puisqu'on  ea  trouve  qui  poussent  trois  verticilles  en 

2  ans,  comme  celui  de  l'Hermitage,  et  d'autres  qui  sont  âgés 
lie  40  ans  qui  n'ont  que  quelques  verticilles  et  1^50  ou  2 
mètres  d'élévation,  comme  la  majeure  partie  de  ceux  de  Plouma- 
guer. 

Pour  faciliter  nos  recherclies,  nous  avons  établi,  dans  le  tableau 
ci-joint,  l'âge  de  la  plantation  et  celui  de  la  floraison  de  ceux 
que  nous  considérons  comme  étant  les  plus  remarquables  et  crois- 
sant dans  les  meilleures  conditions  possibles,  sous  notre  climat, 
en  ajoutant  à  chaque  sujet  une  moyenne  de  8  ans  en  plus,  qui  est 
supposée  avoir  servi  à  l'élevage.  Ce  tableau  nous  donne  approxi- 
mativement l'âge  qu'avait  chaque  individu  au  moment  de  sa  pre- 
mière floraison  ou  fructification. 


z — 

o 

MALES 

§ 

FEMELLES      j| 

LOCALITÉS 

w  5 

a.  " 
-a  2 

il 

'^  r 

oc  ic'" 

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s 
0 

0 

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c 

s 

0 

0 

!      S 

a 

1 

L'HermiUige.  .   . 

1862 

1879 

1 

17 

25 

Quimper  .    .    .    . 

53 

73 

2 

20 

28 

Tiébéorel.   .   .   . 

n 

78 

4 

•i\ 

s9 

Sl-Léoiiard  .    .    . 

58 

76 

2 

18 

se 

Liimpatte  .... 

5C 

76 

I 

20 

2s 

Gtierbourg   .    .   . 

48 

1873 

\ 

n 

35 

M'JiUivilliers   .   . 

53 

76 

4 

23 

31 

St-Humaiis  .   .  . 

43 

76 

33 

41 

Lillebouno  .   .   . 

48 

78 

30 

38 

Bolbec 

56 

76 

\ 

20 

28 

Heniicbonl  .   .    . 

55 

76 

22 

30 

La   Cliaiireuse  . 

54 

75 

21 

29. 

rSantes 

33 

78 

46 

La  Gillardière.   . 

51 

76 

\ 

S5 

33 

Le  Plessis.  .   .   . 

46 

73 

2 

29 

37 

78 

29 

37 

Hucheloup  .  .    . 

?8 

64 

% 

11 

19 

69 

16 

24- 

Le  Lion- d'Angers 

48 

71 

^ 

23 

31 

71 

23 

31 

mâles 

15 

femelles 

9 

Ce  tableau,  quoique  très  imparfait,  cous  montre  que,  sur  24 


SUR  l'araucaria  imbricata.  455 

Araucarias  replantés  et  poussant  dans  les  meilleures  conditions,  il 
s'en  trouve  15  qui  sont  mâles,  dont  la  majeure  partie  a  fliuri  dans 
la  période  de  20  à  30  ans  et  9  qui  sont  femelles.  Si  à  ces  9  indi- 
vidus femelles  nous  ajoutons  ceux  de  Pénandrefî,  de  Ploumaguer 
et  de  Criquelot,  qui  sont  au  nombre  de  5,  nous  aurons  ainsi  14 
individus  femelles  dont  la  majeure  partie  a  fleuri  pendant  la  pé- 
riode de  30  à  40-  ans,  ce  qui  prouve  que  la  floraison  de  ce  végétal 
est  plus  précoce  chez  l'individu  mâle  que  chez  l'iudividu  femelle 
et  qu'il  est  bien  dioïque.  S'il  en  était  autrement,  on  ne  trouverait 
pas  à  nombre  égal  des  individus  portant  des  cônes  el  d'autres  por- 
tans  des  chatons,  et  certains  individus  portant  des  chatons  depuis 
quelque  temps  auraient  commencé  à  montrer  quelques  cônes. 
S'ils  ne  deviennent  monoïques  que  quand  ils  sont  très- âgés,  comme 
le  dit  M.  Carrière,  nos  Araucarias  français  ne  sont  probablement 
pas  assez  vieux  pour  permettre  de  constater  ce  fait,  et  celui  de  Mon- 
contour  nous  donne  encore  la  preuve  que  la  monoïcité  n'a  aucun 
rapport  avec  l'âge,  puisqu'il  a  montré  des  cônes  et  des  cha- 
tons en  même  temps  et  qu'il  est  plus  jeune  que  ceux  de  Pénan- 
dreff. 

Puisque  jusqu'à  présent  nous  n'avons  trouvé  que  cet  exem- 
plaire de  monoïque,  nous  n'avons  aussi  trouvé  que  lui  présentant 
des  particularités  qui  semblent  caractériser  cette  monoïaité  et  dé- 
montrer qu'elle  est  anormale  :  1°  par  les  intermittences  longues  et 
inégales  du  temps  qui  s'écoule  entre  chaque  apparition  des  cha- 
tons, qui  ne  se  montrent  pas  annuellement,  comme  le  font  ses 
cônes,  ou  comme  les  chatons  des  individus  unisexuésqui  parais- 
sent tous  les  ans  à  la  même  époque;  2°  par  le  peu  de  chatons  qu'il 
produit  dont  le  nombre  est,  d'après  M.  de  Lorgeril,  de  deux  ou 
trois,  qui  semblent  prouver  que  l'individu  est  plutôt  femelle  que 
mâle,  phénomène  qui  n'aurait  pas  lieu  si  l'espèce  était  vraiment 
monoïque  ;  3°  par  la  faible  quantité  de  graines  fertiles  qu'il  pro- 
duit qui  n'est  pas  en  rapport  avec*  l'abondance  des  cônes. 
M.  Lancezeur  dit  que,  sur  150  graines  qu'il  sema  cette  année,  il 
obtint  environ  50  sujets  ;  il  dit  aussi  qu'il  cassa  quelques-unes  des 
graines  qui  ne  levèrent  pas  et  remarqua  que  l'endosperme  était 
dépourvu  d'embryon.  Toutes  ces  particularités  tendent  à  prouver 
que  cette  monoïcité  n'est  qu'anormale. 


'ISô  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

Les  groupes  du  Plessis,  de  Hucheloup  et  du  Lie  a -d'Angers  se 
fécondent  aussi  naturellement,  et  les  graines  en  sont  bonnes. 

Celui  de  Criquetot  fut  fécondé  artificiellement  et  les  résultats 
furent  aussi  très  satisfaisants,  puisque  le  nombre  de  graines  fer- 
tiles fut  environ  de  57  par  cône. 

Si  l'espèce  est  vraiment  dioïque,  comme  nous  avons  tout  lieu 
de  le  croire,  on  doit  considérer  ce  spécimen  monoïque  comme 
une  anomalie  ou  un  cas  exceptionnel,  mais  qui  n'est  cependant 
pas  sans  exemple.  Notre  Chanvre  cultivé,  qui  est  aussi  une  plante 
dioïque,  nous  ofTre  quelquefois  des  individus  qui  sont  polygames. 
Ce  fait  n'est  pas  rouveau,  puisque  Dubois  le  signalait  déjà  en 
1803,  dans  sa  Flore  orléanaise.  De  plus,  il  nous  est  encore  dé- 
montré aujourd'hui  par  un  Chamxrops  excelsa  cultivé  au  jardin 
des  plantes  de  Nantes,  depuis  1867.  Ce  Palmier  avait  déjà  com- 
mencé à  fleurir  en  1865,  chez  M.  Alp.  Lefèvre  ,  oti  il  était  cultivé 
avant  que  d'être  au  jardin  ;  les  fleurs  qu'il  montra  jusqu'en  187 tj 
étaient  toutes  staminées.  En  1877,  il  en  montra  quelques-unes  de 
pistillées,  en  petite  quantité,  c'est  vrai,  mais  assez  pour  donner 
des  fruits  et  montrer  qu'il  devenait  monoïque.  Il  est  aussi  le  seul 
exemplaire  que  nous  connaissions  de  cette  espèce  présentant  ce 
phénomène  et  prouvant  que  les  végétaux  unisexués  peuvent  bien 
de  temps  à  autre  montrer  des  anomalies  dans  la  répartition  des 
sexes.  Aussi,  d'après  les  recherches  que  nous  venons  de  faire  et 
jusqu'à  preuve  du  contraire,  nous  continuerons  à  considérer 
VAraucaria  imbricata  comme  dioïque. 

Faire  l'histoire  d'un  végétal  sans  parler  de  sa  culture  ne  serait 
faire  que  la  moitié  de  la  besogne,  et  on  ue  peut  non  pk^s  traiter 
de  sa  culture  sans  le  connaître  lui-même,  sans  avoir  étudié  en 
outre  le  pays  où  il  croît,  l'attitude  et  la  position  où  il  se  trouve 
dans  la  nature.  Examinons  donc  la  répartition  naturelle  de  VA- 
raucaria imbricata  et  disons  quelques  mots  de  sa  patrie. 

Molina  (/.  c,  p.  254)  dit  que  «  c'est  le  plus  bel  arbre  du  Chili; 
qu'il  croît  naturellement  dans  la  province  des  Arauques;  mais 
qu'on  le  cultive  dans  tout  le  reste  du  pays,  »  ce  qui  porte  à 
croire  que  l'aire  qu'il  occupe  naturellement  est  assez  restreinte. 

Le  Chili  est  un  Étal  de  l'Amérique  méridionale,  situé  entre 
72°  et  77°  de  longitude  Ouest,  et  entre  25o  et  44'  de  latitude 


SUR   l'araucaria   IMBRICATA.  457 

australe.  Il  s'éttnd  le  long  des  côies  du  Grand-Océan,  sur  une 
longueur  de  plus  de  2  000  kil.  et  sa  plus  grande  largeur  est  de 
220  kil.  L'Araucanie  ou  pays  des  Arauques,  qui  est  la  patrie  de 
l'Araucaria,  en  est  une  province  située  entre  le  Biobio,  le  Valdivia 
et  la  mer;  elle  s'étend  de  3ô°  44'  à  39"  50'  de  latitude  australe, 
c'est-à-dire  qu'elle  occupe  un  sixième  de  l'étendue  du  Chili.  Si 
l'Araucaria  ne  croît  naturellement  que  dans  cette  province,  on 
voit  qu'il  n'occupe  pas  un  grand  espace  de  terrain. 

M.  Carrière  dit  qu'il  croît  entre  Sh"  et  5ô*  de  latitude  australe; 
selon  cet  auteur,  il  s'avancerait  jusqu'en  Patagonie. 

Si  l'Araucanie  se  trouve  sur  un  sixième  de  l'étendue  du  Chili  en 
longueur,  qui  est  de  333  kilora.,  sur  220  kilom.  de  largeur,  son 
aiie  est  de  74  3o0  kilom.  carrés  ;  là,  il  vit  depuis  les  bords  de  la 
mer. jusque  vers  le  milieu  des  montagnes,  mais  non  jusqu'à  une 
grande  hauteur  ;  il  n'habite  donc  que  la  région  maritine. 

Le  Chili  est  très  accidenté  ;  le  sol  s'y  élève  graduellement  à  partir 
de  la  mer  ;  de  nombreux  cours  d'eau  le  rendent  très  humide  ; 
son  climat  est  très  peu  varié  ;  la  chaleur  n'y  est  jamais  excessive. 
Le  ciel  y  reste  constamment  serein,  du  printemps  à  l'automne, 
principalement  entre  le  24^  et  le  36«  degré,  qui  est  la  latitude  sous 
laquelle  se  trouve  l'Araucanie.  De  plus,  cette  chaleur  est  tempérée 
par  les  brises  fraîches  venant  de  la  mer,  par  des  pluies  continuelles 
et  par  le  grand  courant  polaire  austral,  dont  une  des  branches 
baigne  les  côtes  du  Chili  et  du  Pérou.  Le  froid  n'y  est  pas  non  plus 
très  rigoureux,  puisque  la  neige  fond  en  tombant  sur  le  sol;  en  un 
mot,  le  climat  du  Chili  est  un  climat  très  égal,  doux  et  humide, 
qui  a  beaucoup  d'analogie  avec  notre  climat  breton. 

Désirant  comparer  les  terrains  et  climats  du  Chili  avec  ceux 
de  la  Bretagne,  nous  emprunterons  aux  savantes  recherches 
faites  sur  ce  pays  par  M.  le  D"^  Liégard  les  renseignements  sui- 
vants. 

Les  météorologistes  divisent  la  France  en  o  régions  climatéri- 
ques,  dont  la  deuxième  est  celle  du  Nord-Ouest  ou  climat  séqua- 
nien,  comprenant  l'étendue  des  départements  compris  depuis  les 
Ardennes  jusqu'à  la  Loire.  Il  conviendrait  de  diviser  le  climat 
séquanien,  pour  donner  à  l'Armorique  un  climat  particulier. 

En  effet,  la  Bretagne  jouit  de  conditions  climatériques  toutes 


458  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

spéciales  qui  en  font  un  pays  à  part  au  milieu  des  contrées  avoi- 
smanles. 

Les  conditions  qui  créent  ce  climat  particulier  sont  complexes; 
les  principa'es  sont  les  suivautes  :  lo  L'exposition  générale  de  la 
contrée,  2o  la  constitution  du  sol,  3o  la  direction  ordinaire  des 
vents,  40  le  voisinage  de  la  mer  et  l'influence  du  courant  d'eau 
tiède  qui  vient  effleurer  les  côtes  de  l'Armorique. 

40  Exposition  générale.  —  La  chafne  du  Menez,  qui  traverse  la 
Bretagne  de  l'est  à  l'ouest,  partage  cette  province  en  deux  ver- 
sants inégaux;  le  versant  méridional  comprend  au  moins  les 
trois  quarts  de  la  Bretagne  ;  cette  disposition  contribue  à  la  dou- 
ceur du  climat,  en  donnant  à  la  plus  grande  partie  de  la  contrée 
l'exposition  du  Midi  et  en  la  protégeant  contre  les  vents  rigoureux 
du  Nord. 

2"  Sol.  —  La  Bretagne  diffère  par  sa  constitution  géologique 
des  provinces  qui  l'avoisinent  ;  le  granité  et  l'argile  y  sont  com- 
muns, autant  que  le  calcaire  y  est  rare,  tandis  que  l'inverse  se 
montre  dans  les  contrées  limitrophes.  Le  sol,  en  général  peu  per- 
méable, conserve  une  humidité  qui  favorise  la  production  de 
l'humus  et  s'oppose  à  son  infiltration  dans  les  couches  profondes. 
L'absorption  du  calorique  trouve  des  conditions  propices  dans  la 
coloration  noiiâtre  du  sol,  avec  lequel  s'harmonisent  le  sombre 
feuillage  des  Pins  et  des  Chênes  et  la  teinte  foncée  des  Bruyères  et 
des  Landes.  D'un  autre  côté,  l'humidité  du  sol  en  s'évaporant 
dans  l'atmosphère  donne  naissance,  dans  les  nuits  sereines,  à  des 
brouillards  qui  diminuent  la  déperdition  du  calorique  en  com- 
battant ie  rayonnement  vers  les  espaces  célestes.  Aussi,  la  Bre- 
tagne souffre  peu  des  gelées  qui ,  pour  la  Gironde,  sont  souvent 
désastreuses. 

3°  Vents.  —  Le  vent  dominant,  eu  Bretagne,  est  le  vent  du  Sud- 
Ojestj  c'est  celui  que  les  Druides  appelaient  Kirck,  et  que  les 
Romains  nommaient  Circius  ;  c'est  celui  qui,  portant  contre  le  ri- 
vage méridional  de  l'Armorique  les  flots  soulevés  de  l'Océan,  a 
créé  les  baies  nombreuses,  creusé  les  grottes  profondes  et  découpé 
les  caps  étroits  qui  donnent  au  littoral  son  aspect  pittoresque.  C'est 
celui  qui,  dans  ces  parages,  courbe  la  cime  des  arbres  en  imprimant 
à^Lurs  rameaux  la  direction  du  Nord-Est.  Il  souffle  en  moyenne 


SLR   l'araucaria  IMBRICATA.  159 

150  jours  par  an  et  fait  passer  sur  la  Bretagne  un  air  réchauffé 
par  le  soleil  des  tropiques.  Plus  fréquent  en  hiver  qu'en  été,  il 
joue  pour  la  province  le  rôle  d'un  calorilère  providentiel  destiné 
à  tempérer  l'action  des  froids  rigoureux. 

4°  Mer.  —  L'observation  a  démontré,  depuis  longtemps,  que 
les  contrées  baignées  par  la  mer  jouissent  d'un  climat  plus  con- 
stant et  plus  tempéré  que  les  pays  placés  à  l'intérieur  des  conti- 
nents. Les  surfaces  liquides  s'échauffent  et  se  refroidissent  plus 
lentement  que  les  masses  solides;  sur  les  côtes,  l'équilibre  est  ré- 
tabli par  les  brises  diurnes  et  nocturnes  qui,  d'une  façon  générale, 
joaftlent  alternativement  sous  l'influence  solaire.  Ces  conditions 
tendent  à  donner  à  la  température  un  caractère  uniforme  qui 
établit  une  difl'érence  tranchée  entre  les  climats  maritimes  et  les 
climats  continentaux. 

L'Armorique  est  disposée  mieux  que  nulle  autre  contrée  de  la 
France  pour  bénéficier  de  cette  condition  favorable,  la  mer  s'y 
étendant  sur  une  étendue  de  côtes  d'environ  300  lieues.  C'est  bien 
le  pays  de  la  mer  par  excellence,  et  le  nomd'Ar-worquilui  fut  donné 
par  les  Celtes  traduit  admirablement  son  caractère  fondamental. 

Les  eaux  qui  baignent  l'Armorique  n'agissent  pas  seulement  sur 
son  climat  par  une  Simple  influence  de  voisinage,  elles  lui 
apportent  un  puissant  auxiliaire  constitué  par  la  température  des 
courants.  Un  rôle  important  doit  être,  à  notre  avis,  réservé  à  l'ac- 
tion du  courant  d'eau  tiède  connu  sous  le  nom  de  Gulf-strèam^ 
dont  un  rameau  pénètre  dans  le  golfe  de  Gascogne,  contourub  les 
côtes  de  la  Bretagne  et  traverse  la  Manche  pour  se  jeter  dans  la 
mer  du  Nord. 

La  vitesse  et  la  température  du  courant  diminuent  graduelle- 
ment à  mesure  que  les  eaux  s'avancent  vers  les  régions  boréales. 
M.  le  D''Liégard  a  constate  que,  entre  Ouessant  et  Cherbourg,  le 
refroidissement  peut  être  évalué  à  \  degré,  tandis  qu'entre  Cher- 
bourg et  Calais  il  est  de  plus  de  2  degrés,  pour  une  distance  à  peu 
près  égale. 

Si,  nous  comparons  maintenant  le  climat  elle  terrain  du  Chili 
au  climat  et  au  terrain  de  la  France,  nous  ne  trouvons  que  la  Bre- 
tagne qui  puisse  y  ressembler  par  son  climat  à  ia  fois  doux  et 
humide,  par  sa  température  égale,  par  son  terrain  el  sa  position 


460  ROTES   ET   MÉMOIRES. 

géographique  ;  tous  ces  éléments  y  sont  à  peu  près  identiques  à 
ceux  du  Chili.  Du  reste,  ceci  est  démoatré  par  TAraucaria  même, 
dont  la  culture  est  comprise  entre  les  rives  de  la  Loire  et  celles  de 
la  Seine.  Il  n'y  a  en  Europe  que  le  sud  de  l'Angleterre  qui  puisse 
rivaliser  avec  la  Bretagne  pour  cette  culture. 

La  constitution  robuste  de  cet  arbre,  la  rapidité  avec  laquelle  il 
croît,  la  grosseur  de  ses  membres,  indiquent  qu'il  exige  beaucoup 
d'eau.  De  plus,  son  élancement  et  son  port,  en  général,  indiquent 
auisi  qu'il  est  créé  pour  résister  aux  venls  les  plus  violents.Or,  étant 
construit  de  la  sorte,  on  comprend  qu'il  demande  à  être  planté  au 
grand  air  ;  sa  place  n'est  donc  pas  dans  les  petits  jardinets  envi- 
ronnant les  habitations,  ni  dans  les  parcs  très  boisés.  Si  on  veut 
le  voir  prospérer,  il  faut  le  placer  isolément  au  milieu  de  grandes 
pelouses,  à  l'air  et  à  la  lumière,  et  non  dans  des  endroits  où  l'un 
ou  Vautre  de  ces  éléments  lui  manquent.  Comme  au  Chili,  il 
arrive  jusque  sur  les  bords  de  la  mer.  Il  piéfère  au^si  l'air  salin 
des  brouillards  maritimes  à  l'air  sec  et  chaud  de  l'intérieur  des 
continents. 

Van  Houtte,  dans  la  //ore  des  serres,  t.  V,  p.  510-512,  dit  que 
«  pendant  l'hiver  de  1845,  plusieurs  pieds  d'Araucaria  furent 
plantés  dans  un  parc,  au  sud  deTAiiglelerre  (il  ne  cite  pas  l'en- 
droit). Malgré  les  diversités  assez  notables  dans  le  choix  d'exposi- 
tion et  de  sol,  tous  les  sujets  paraissaient  être  placés  sous  les 
conditions  les  plus  favorables  à  leur  croissance,  à  l'exception 
.  d'un  seul  auquel  on  crut  devoir  prédire  d'avance  une  destinée 
malheureuse  ;  exposé  en  effet  aux  longs  brouillards  et  aux  rafales 
d'une  vallée  basse,  ombragée  par  de  grands  arbres  durant  tout 
rhiver,  occupant  la  base  du  versant  septentrional  d'une  colline, 
reposant  enfin  sur  un  sol  où  l'on  trouve,  au-dessous  d'une 
couche  de  0"i  1 5  d'humus,  un  lit  composé  de  cailloux,  sa  posi- 
tion semblait  ne  pouvoir  être  plus  mal  choisie,  et  cependant, 
l'arbre  en  question  offre  aujourd'hui  (1 849)  l'aspect  le  plus  luxu- 
riant et  sa  croissance  dépasse,  dans  la  proportion  de  3  à  1,  celle 
des  pieds  du  même  âge  plantés  à  côté  de  lui.  On  ne  saurait  douter 
que  les  vents  impétueux,  le  lit  de  cailloux  et  la  privation  absolue 
de  soleil,  durant  plusieurs  mois  de  l'année,  n'aient  en  réalité  tout 
à  fait  tourné  à  son  avantage.  Sans  doute  (ajoute  la  rédaction  du 


SUR   l'araucaria  IMBRICATA.  <61 

Gardeners'  Ch?'omcli),  le  fait  s'explique  aisément  par  les  habi- 
tudes tt  la  station  de  l'arbre  dans  son  pays  natal.  » 

En  comparant  deux  Araucarias  du  même  âge,  dont  an  planté 
à  Paris,  dans  un  sol  sec  et  chaud,  sous  un  climat  variable  comme 
celui  de  Paris,  et  l'autre  planté  sous  un  climat  brumeux  comme 
celui  delà  Bretagne,  nous  verrons  que  ce  dernier  l'emportera  de 
beaucocp  en  force  et  en  vigueur  sur  celui  de  Paris,  qui  est  cepen- 
dant tous  la  même  latitude.  Ceux  du  Jardin  d'Acclimatation  pou- 
vaient avoir  1  m  25  de  hauteur,  lorsqu'ils  ont  été  mis  en  place.  Onze 
ans  plus  tard,  lors  de  leur  première  fructification,  ils  mesuraient 
2"  50  et  avaient  crû  en  moyenne  de  0""  H  par  aD,  ce  qui  donne, 
en  1879,  3"  62,  et  à  ptu  près  26  ans  d'âge  (ils  sont  certainement 
plus  âgés).  Si  nous  les  comparons  à  ceux  de  Saint-Léonard,  qui 
n'ont  que  deux  ans  de  plu^%  nous  trouvons  déjà  une  grande  diffé- 
rence dans  la  taille,  ceux  de  Guingamp  se  ressentant  déjà  de 
l'influence  exercée  par  la  mer.  Il  en  est  de  même  du  terrain  : 
celui  de  l'Hermitage,  qui  ne  date  que  de  186?,  mesure  10  mètres 
de  hauteur;  il  est  planté  dans  un  terrain  granitique  et  est  également 
beaucoup  plus  élevé  que  ceux  de  Paris  qui  sont  plantés  en  terrain 
calcaire. 

Si  nous  comparons  l'Araucaria  de  Moncontour  à  son  frère 
supposé  qui  est  au  jardin  de  Brest,  nous  le  voyons  plus  grand  dans 
toutes  ses  parties,  et  cependant  le  terrain  est  le  même  dans  les 
deux  localités  ;  mais  Moncontour  est,  dit-on,  placé  sur  la  fin  des 
montagnes  du  Menez,  où  l'air  et  la  lumière  arrivent  de  toute 
part,  tandis  qu  a  Brest  le  jardin  est  renfermé  dans  la  ville,  en- 
touré de  maisons  et  d'arbres  de  tous  côtés.  Il  en  est  de  même  du 
deuxième  cultivé  dans  ce  jardin,  dont  le  frère  est  à  Ploumaguer  ; 
ce  dernier,  qui  habite  les  bords  de  l'Océan,  constamment  exposé 
aux  tempêtes  et  aux  rafales  qui  viennent  souvent  visiter  ces  con- 
trées, est  aussi  plus  fort  que  celui  de  Brest. 

Le  plus  grand  Araucaria  de  Pénandreff  n'a  encore  donné  ni 
fleurs,  ni  fruit",  et  les  plus  petits  non  plus  ;  c'est  encore  au  manque 
d'air  que  l'on  doit  attribuer  cette  stérilité  :  le  plus  haut  est  placé 
à  l'est  et  au  milieu  du  groupe,  les  plus  petits  au  nord  ;  ils  ne  re- 
çoivent que  peu  ou  pas  de  lumière,  tandis  que  les  trois  qui  fruc- 
tifient sont  placés  à  l'ouest  et  au  sud  et  ne  sont  masqués  par  aucun 

11 


]  62  NOTES  ET  MÉMOIRES . 

arbre  ;  ils  reçoivent  toute  la  journée  le  soleil  et  le  vent  qui  souffle 
plus  souvent  en  Bretagne  du  sud-ouest  que  des  autres  points.  Ces 
Araucarias,  qui  sont  les  premiers  qui  aient  fructifié  en  France, 
étaient  porteurs,  en  1878,  d'au  moins  150  à  200  cônes.  Ce  n'est 
donc  pas  le  vent  qui  les  gêne. 

L'air  n'est  pas  le  seul  élément  qui  convienne  à  l'Araucaria  ;  il  lui 
faut  aussi  de  l'eau,  puisque  le  Chili  est  un  pays  humide.  Les 
Araucarias  de  la  Loire-loférieure  et  ceux  de  la  Seine-Inférieure 
sont  à  peu  près  semblables  entre  eux,  parce  que  les  terrains  et  les 
climats  sont  à  peu  près  pareils,  mais  ceux  du  Finistère  sont 
beaucoup  plus  forts  et  plus  vigoureux,  ce  département  étant 
beaucoup  plus  humide  que  les  autres. 

Nous  avons  vu  plus  haut  que  la  chaleur  n'était  pas  excessive 
au  Chili  ;  que  le  thermomètre  n'y  montait  pas  beaucoup  au-dessus 
de  So*»  et  que  cette  chaleur  était  tempérée  parles  brises  fraîches 
venant  de  la  mer.  Ces  mêmes  effets  se  produisent  également  sur 
notre  littoral  français  ;  les  brises  qui  viennent  de  l'Océan  rafraî- 
chissent aussi  notre  zone  maritime  et  en  rendent  la  température 
beaucoup  plus  uniforme  que  celle  de  l'intérieur  du  continent. 
C'est  à  ces  conditions  que  l'Araucaria  doit  sa  réussite  en  Angleterre 
et  en  Bretagne. 

A  mesure  que  l'on  s'éloigne  du  littoral,  on  voit  les  Araucarias 
diminuer  graduellement  en  force  et  en  vigueur,  ce  qui  tend  à 
prouver  que  le  manque  de  brouillards  et  la  plus  grande  quantité 
de  rayons  solaires  leur  est  nuisible  et  quelquefois  funeste.  Nous 
avons  remarqué  plusieurs  fois  que  des  exemplaires  assez  forts 
sont  morts  par  des  jours  de  chaleur  extraordinaire,  comme  il 
s'en  présente  quelquefois  dans  nos  départements  maritimes.  Le 
premier  de  ces  exemples  qui  attira  notre  attention  eut  lieu  au  jar- 
din botanique,  en  1876,  sur  un  Araucaria  âgé  de  dix-huit  ans, 
mesurants  mètres  de  haut  et  cultivé  en  pleine  terre  depuis  neufans. 
11  était  d'une  santé  parfaite  ;  il  commença  à  se  desi^écher  pendant 
l'été  et  mourut  quelque  temps  après  sans  qu'on  pût  en  connaître 
la  cause.  Le  même  fait  se  reproduisit  en  1877,  sur  un  autre  sujet 
d'environ  4  mètres  de  hauteur  planté  dans  le  jardin  du  palais  de 
justice,  à  Saint-Brieuc,  localité  très  élevée  au-dessus  du  niveau  de 
la  mer.  En  1878,  un  autre,  mesurant  également  3  mètres  de 


SUR  l'araucaria  imbricata.  463 

hauteur,  planté  dans  la  propriété  de  M.  Ansart,  à  Lambézellec, 
qui  se  portail  admirablement  la  veille  des  grandes  chaleurs  qui 
survinrent  le  2  et  le  3  juillet,  où  le  thermomètre  monta  à  32  degrés 
centigrades,  par  un  temps  très  calme  où  brillait  un  soleil  sénéga- 
lais, fut  tué  par  la  chaleur,  ainsi  que  d'autres  végétaux  ligneux 
cultivés  non  seulement  dans  ce  jardin  mais  encore  dans  plusieurs 
autres  des  environs  de  Brest. 

Si  l'Araucaria  n'aime  pas  les  grandes  chaleurs,  il  ne  craint  pas 
non  plus  les  grands  froids,  pourvu  toutefois  que  ces  froids  ne 
soient  pas  secs  et  vifs  comme  ceux  de  l'intérieur  de  la  France';  les 
froids  humides,  neigeux  de  nos  départements  de  l'Ouest  lui  con- 
viennent assez.  Ceux  de  Péoandrefï,  quoique  jeunes,  ont  passé 
en  pleine  terre,  sans  couverture,  l'hiver  de  1829-30,  sans  souffrir; 
celui  du  Jardin  botanique  de  Brest  a  supporté,  sans  couverture, 
l'hiver  de  1837,  où  le  thermomètre  est  descendu  à — 7  degrés. 
Nôumann  a  vu  celui  qu'il  avait  planté  à  Paris  supporter  6,  7  et 
8  degrés  de  froid  sans  souffrir.  Tous  ceux  du  Finistère  ont  égale- 
ment passé  le  désastreux  hiver  de  i  870-71 ,  qui  fut,  selon  M.  Borius, 
l'hiver  le  plus  dur  qu'on  ait  eu  à  Brest  depuis  le  commencement 
de  notre  siècle,  où  le  thermomètre  est  descendu  à  — 9  degrés,  au 
Jardin  botanique.  Les  Araucarias  de  la  Seine-Inférieure  n'ont  pas 
plus  soufiert  de  ces  gelées  que  ceux  du  Finistère;  le  vent  souf- 
flant de  l'est-nord-est  devait  rendre  la  température  plus  basse 
au  Havre  qu'à  Brest.  On  peut  donc  admettre  que  l'Araucaria  peut 
aisément  supporter  10  degrés  de  froid  sans  souffrir,  pourvu  que  ce 
froid  soit  humide. 

Le  terrain  qui  convient  à  l'Araucaria  doit  être  une  terre  franche, 
profonde,  légèrement  humide;  il  préfère  les  terrains  schisteux, 
granitiques  aux  terrains  calcaires  ;  la  terre  de  Bruyère  est  trop  lé- 
gère pour  lui,  elle  se  des-èche  trop  facilement.  La  terre  trop  ar- 
gileuse lui  est  également  funeste  ;  ses  racines  longues  et  peu  che- 
velues ne  peuvent  s'y  enfoncer  librement.  Il  n'aime  pas  non  plus 
les  labours;  on  fera  donc  bien,  pour  éviter  ces  inconvénients,  de 
le  planter  isolément  sur  les  pelouses,  où  le  gazon  entretient  tou- 
jours un  certain  degré  d'Itumiiité  à  son  pied,  et  si  lesgiandes 
cholturs  persistaient  pendant  longtemps,  on  fera  bien  aussi  de 
l'arroser  copieusement  de  temps  à  autre. 


^64  NOTES  ET  MÉMOIRES, 

Toutes  les  espèces  de  ce  beau  genre  peuvent  se  multiplier 
de  marcottes  qui  mettent  généralement  deux  ans  à  s'enraciner, 
ou  de  boutures  qui  s'obtiennent  en  coupant  la   cime  de  l'arbre 
qu'on  veut  multiplier  ;  il  en  repousse  alors  plusieurs  jets  qu'on 
peut  faire  servir  aux  mêmes  usages,  et  on  a  de  jeunes  plantes  pous- 
sant verticalement;  mais  ces  boutures  ne  réussissent  pas  toujours. 
Souvent  les  branches  horizontales  sont  préférables;  elles  réussis- 
sent généralement  mieux  que  les  verticales  ;  mais  elles  ont  l'in- 
convénient, quoique  bouturées,  de  conserver  toujours  leur  posi- 
tion horizontale,  comme  chez  beaucoup  d'autres  Conifères  ;  alors 
Oïï  est  obligé  de  couper  la  cime  de  l'espèce^ou  variété  qu'on  veut 
multiplier  et  delà  grelfer  au  bas  de  cette  branche  horizontal?,  et 
l'on  obtient  par  ce  moyen  une  plante  à  tige  verticale.  Les  sujets 
obtenus  de  marcottes  peuvent  également  servir  de  sujets  pour  re- 
cevoir des  greffes.  Toutes  ces  sortes  de  multiplications  ne  peuvent 
êire  appliquées  que  pour  1-s  plantes  qu'on  cultive  en  petite  quan- 
tité et  non  à  VAi^aucaiHa  imbricata  ;  elles  deviendraient  trop  coû- 
teuses ^t  peu  praticables  au  point  de  vue  agricole.  Les  espèces  ou 
variétés  d'Araucarias  qu'on  grtfft-,  pour  avoir  la  chance  de  réussir, 
doiventavoir  aussi  un  lien  de  parenté  entre  elles.  On  ne  pourrait  pas 
greffer  une  espèce  à  feuilles  cylindriques  sur  un  sujet  à  feuilles 
planes,  et  vice  versa  ;  elles  ne  réussiraient  pas.  C'est  généralement 
sur  ï Araucaria  imbricata  que  se  greffent  les  espèces  et  variétés  à 
feuilles  planes  ainsi  que  les  Dammara,  et  sur  V Araucaria  excelsa 
celles  à  feuilles  cylindriques. 

Le  moyen  le  plus  sûr,  en  même  temps  que  le  plus  commode, 
est  la  multiplication  par  le  semis.  Avant  que  nos  sujets  français 
ne  nous  donnassent  de  bons  fruits,  on  était  obligé  défaire  venir 
des  graines  du  pays  natal,  ce  qui  coûtait  fort  cher  et  ne  donnait 
pas  toujours  des  résultats  satisfaisants.  Aujourd'hui,  nous  n'avons 
plus  cesiûconvénients  à  craindre,  attendu  que  nous  sommes  à  la 
veille  d'en  récolter  chez  nous  plus  qu'il  ne  nous  en  faudra,  puisque 
nous  voyons  tous  les  ans  de  nouveaux  sujets  fleurirai  fructifier. 

Aussitôt  après  la  maturité  des  graines,  on  les  récolte  et  on  les 
sème  de  suite,  sous  un  châssis  où  l'on  a  préalablement  pi  éparé  un 
lit  de  (jm20  de  terre  de  bruyère  dans  laquelle  on  les  repique  la 
pointe ,€&  bas;  on  couvre  le  châssis  d'un  panneau,  en  ayant  ioin. 


SUR  l'araucaria  imbricata.  165 

de  donner  de  l'air  lorsque  le  temps  le  permet  et  de  tenir  la  terre 
toujours  modérément  humide.  Au  bout  d'un  mois,  toutes  les 
graines  qui  sont  bonnes  sont  pourvues  d'une  radicule  assez 
longue.  A  partir  de  cette  époque,  on  donne  de  l'air  à  profusion  et 
les  jeunes  plantes  ne  tardent  pas  à  atteindre  la  hauteur  de  C^Oô 
à  O'^OS.  Au  printemps  suivant,  on  les  repique  chacune  dans  un 
petit  pot  ;  on  les  remet  sous  châssis  pendant  quelque  temps  pour 
favoriser  la  reprise,  ensuite  on  les  livre  au  plein  air,  en  ayant  soin 
d'enterrer  les  pois  afin  que  la  chaleur  ne  les  dessèche  pas  trop. 

Les  jeunes  Araucarias  restent  pendant  3  ou  4  ans  à  la  taille  de 
Om  10  à  0™  15  ;  à  partir  de  cet  âge,  ils  commencent  à  se  dévelop- 
per; alors  on  leur  donne  chaque  annés  un  pot  un  peu  plus  grant^, 
ou  on  les  livre  définitivement  à  la  pleine  terre.  Les  pépiniéristes 
les  nnettent  quelquefois  en  panier  qu'ils  enterrent  ;  ce  moyen  de 
les  cultiver  permet  d'en  assurer  plus  facilement  la  reprise  au  mo- 
ment de  la  transplantation. 

L'Araucaria  peut  se  replanter  avec  chance  de  reprise  jusqu'à 
l'âge  de  4  2  ans;  passé  cette  limite,  il  ne  reprend  pas  toujours  faci- 
lement. C^ci  tient  à  ce  que  ses  racines  sont  assez  grosses,  très 
longues  et  peu  chevelues  ;  aussi,  lorsqu'on  l'arrache  pour  le  replan- 
ter, il  faut  avoir  soin  de  faire  un  trou  très  large,  afin  de  les  avoir 
de  toute  leur  longueur  sans  les  blesser.  Avant  cette  opération,  on 
aura  également  eu  le  soin  de  préparer  à  l'avance  un  trou  très  large 
et  très  profond,  afin  de  défoncer  le  terrain  et  de  rapporter  des  terres 
convenables  si  celles  du  lieu  ne  l'étaient  pas.  Dans  ce  cas,  celles 
qui  sont  préférables  sont  de  la  terre  de  gazon  dans  le  fond  et  de  la 
terre  franche,  friable  et  légère  pour  mettre  autour  des  racines, 
qu'on  tâche  d'allonger  obliquement  le  plus  possible  sans  les  bles- 
ser ni  les  casser  ;  si  quelques-unes  avaient  été  détériorées  par  des 
coup  de  bêche  pendant  l'arrachage,  on  fera  bien  de  les  supprimer 
près  de  la  blessure,  et  de  ne  pas  enterrer  la  plante  ni  plus  haut 
ni  plus  bas  que  le  collet  de  la  racine.  Après  la  plantation,  malgré 
le  temps  et  la  saison,  on  a  soin  d'arroser  copieusement  :  cette  opé- 
ration est  indispensable  pour  affermir  la  terre  sur  les  racines.  Si  la 
plante  est  un  peu  haute,  on  fera  bien  aussi  de  la  soutenir  au  mo- 
yen de  trois  tuteurs  piqués  en  arc-boutant  pour  empêcher  le  vent 
de  l'ébranler,  ce  qui  nuirait  beaucoup  à  la  reprise.  La  meilleure 


466         NOTES   ET   MÉMOIRES.    —   SUR   L'aRAUCARIA   IMBRICATA. 

saison  pour  faire  la  transplantation  de  l'Araucaria  paraît  être  les- 
mois  d'octobre  et  de  novembre;  en  plantant  à  cette  époque,  les  ra- 
cines ont  le  temps  de  pousser  déjeunes  radicelles  pendant  l'hiver 
qui  empêchent  la  piaule  de  souffrir  de  la  sécheresse,  l'été 
suivant,  inconvénient  qui  n'a  pas  lieu  lorsque  les  plantes  sont 
cultivées  en  pots,  ce  qui  permet  de  les  planter  en  toute  saison. 

Gomme  tous  les  autres  végétaux  résineux,  l'Araucaria  n'aime 
pas  la  suppression  de  ses  branches,  mais  il  arrive  cependant  qu'on 
est  quelquefois  obligé  d'en  couper;  on  fera  bien  alors,  en  les  sup- 
primant, de  conserver  à  la  base  de  chacune  un  tronçon  d'environ 
O'a  \  5,  qui  permet  à  la  plaie  de  se  cicatriser  plus  facilement  et 
d'entraîner  la  perte  d'une  moins  grande  quantité  de  sève  que 
lorsque  l'on  coupe  près  de  la  tige. 

Jusqu'à  présent  l'Araucaria  n'a  encore  été  employé  qu'à  l'orne- 
ment des  jardins  paysagers,  où  il  se  montre  le  plus  pittoresque  des 
végétaux  ligneux  ;  mais  il  n'est  pas  douteux  que,  dans  un  temps 
peui-être  peu  éloigné,  il  ne  devienne  un  arbre  forestier  de  premier 
mérite  dont  le  bois  pourrait  remplacer  avantageusement  celui  du 
Pin  dans  l'industrie.  Ses  fruits  pourraient  également  servir  de 
nourriture,  soit  à  l'homme,  soit  aux  animaux,. alors  ii  pourra 
rendre  des  services  immenses  à  l'agriculture  bretonne,  surtout 
si  on  le  plante  en  futaies,  sur  les  rivages  de  l'Océan  ou  de  la 
Manche.  Ces  futaies,  tout  en  rapportant  du  bois  et  d'autres  pro- 
duits économiques  comme  nos  Pins  et  nos  Chênes,  serviraient  en 
même  temps  d'abris  aux  récoltes,  en  les  protégeant  des  vents' des- 
tructeurs qui  ravagent  de  temps  en  temps  nos  départements  du 
littoral. 

Ici  se  termine  notre  tâche,  dont  le  but  était  de  faire  connaître 
les  plus  beaux  exemplaires  d'Araucaria  qui  se  trouvent  en  France, 
et  d'appeler  l'attention  des  agriculteurs  sur  les  services  immenses 
que  pourra  rendre  cet  arbre  à  notre  péninsule  bretonne,  dont  il 
est  la  plus  belle  acquisition  végétale  qui  ait  été  faite  depuis  le 
commencement  de  notre  siècle. 


RAPPORTS.    —  TRAVAUX    DU  COMITÉ   d'ARBORICULTURE  .  467 

RAPPORTS 


Rapport  sur  les  travaux  du  Comité    d'Arboriculture  en  1879  ; 
Par  M.  Th.  Buchetet,  Vice-Secrétaire  du  Comité  d'Arboriculture. 

Messieurs, 

Si  vous  avez  bien  voulu  reconnaître  jusqu'à  présent,  sans  qu'il 
y  ait,  je  crois,  de  contestation  à  cet  égard,  que  votre  Comité  d'Ar- 
boriculture est  un  Comité  laborieux,  ce  n'est  pas  l'année  qui  vient 
de  s'écouler  qui  vous  fera  repentir  de  votre  bienveillant  jugement, 
car  1879  nous  a  donné  une  forte  tâche.  En  dehors  de  nos  travaux 
courants,  la  grande  Exposition  universelle  nous  avait  légué  de 
nombreux  sujets  d'études  pomologiques  ;  aussi,  les  registres  où 
elles  sont  consignées  ont-ils  pu  s'enrichir  d'une  infinité  de  des- 
criptions de  fruits,  dont  l'intérêt  se  trouve  augmenté  par  la  diver- 
sité de  leurs  origines. 

■  Les  présentations  qui  nous  ont  été  faites  se  sont  montrées  sulli- 
samment  remarquables  pour  une  année  mauvaise  ;  nos  Commis- 
sions ont  eu  à  étudier  de  près  des  cultures  intéressantes,  et,  dans 
nos  conversations  intérieures,  quelques  sujets  n'ont  pas  été 
traités  sans  profit.  Nous  espérons  que  le  résumé  suivant  vous  en 
donnera  la  preuve. 

Les  travaux  préparés  dans  notre  intérieur,  et  qui,  reportés  à  dos 
séances,  sont  allés  ensuite,  grâce  à  vous,  grandir  et  prendre  un 
développement  utile,  vous  sont  déjà  connus  par  les  procès-verbaux 
insérés  dans  notre  Journal  ;  nous  n'insisterons  donc  point  sur 
ceux-là,  réservant  une  place  un  peu  moins  mesurée  aux  sujets 
qui,  n'ayant  pas  trouvé  l'occasion  d'être  traités  devant  vous,  pour- 
raient vous  sembler  avoir  quelque  intérêt.  C'est  toujours  dans  ce 
sens  qu'ont  été  rédigés  les  Comptes  rendus  annuels  de  nos  travaux, 
et  je  ne  saurais  m'écarter  de  cette  voie,  que  je  considère  comme  la 
plus  profitable,  et  qu'a  si  bien  suivie,  depuis  dix-sept  années 
notre  zélé  Secrétaire,  dont  un  chagrin  tout  récent,  et  que  nous 
avons  ressenti  tous,  m'oblige  à  prendre  aujourd'hui  la  plume. 


468  RAPPORTS. 

Arboriculiure . 

Il  est  bien  rare  que  les  étrangers  qui  sont  venus  s'instruire  à  la 
parole  et  à  l'exemple  de  nos  maîtres,  dans  toutes  les  branches  des 
sciences  ou  des  arts,  ne  gardent  pas  pour  nous  et  notre  pays  les 
meilleurs  de  leuis  souvenirs.  M.  Jai;ko"Wski  est  un  ancien  élève 
de  l'École  d'Arboriculture  de  la  ville  de  Paris  ;  devenu  jardinier 
en  chef  du  Jardin  poraologique  de  Varsovie,  il  a  voulu  prouver 
qu'il  avait  su,  à  son  tour,  appliquer  chez  lui  les  bons  principes 
qiV\l  tenait  de  M.  Du  Breui',  Dans  un  Mémoire  adressé  à  notre 
Société,  et  dont  M.  G  larles  Chevallier,  Président  de  noire  Comité, 
nous  a  donné  le  résumé,  il  nous  a  tenus  au  courant  de  ses  modes 
d'opérer,  appliquant  les  préceptes  qu'il  avait  acquis  ici,  ou  les 
modifiant,  d'après  son  intelligence  et  d'après  ce  que  semblaient 
devo  r  lui  conseiller  les  différences  de  climat  et  de  température. 
Notre  Comité  a  rendu  justice  au  zèle  de  M.  Jar;kow.-k'  ;  d'après 
les  conseils  de  nos  meilleurs  praticiens,  il  l'a  mis  en  garde  contre 
quelques  déceptions  que  pourraient  lui  apporter  des  essais  hasar- 
dés, et  l'a  engagea  persister,  autant  que  possible,  dans  l'applica- 
tion des  bons  systèmes  qui  ont  fait  leurs  preuves. 

Il  n'est  pas  besoin  devons  dire,  Messieurs,  que  notre  Comité 
d'Arboriculture  s'est  réjoui  de  la  création,  à  Varsovie,  d'un  Jardin 
d'étude-,  précurseur  de  celui  dont,  tôl  ou  tard  assurément,  notre 
Société  finira  par  se  doter  elle-même. 

Vous  rappelant  l'une  des  préoccupations  de  la  Société -des 
Agriculteurs  de  France,  dont  la  section  d'Hoiticuiture  a  recruté 
chez  nous  ses  membres  les  plus  compétents,  M.  Oonnel  nous  a 
engagés  à  reprendre  la  question  de  la  propagation  des  Poiriers 
par  le  bouturage.  D'a?sez  nombreux  essais,  qui  promirent  d'abord, 
ont  été  teatés  autrefois  :  les  boutures  reprenaient  assez  volon- 
tiers; les  jr^unes  sujets  semblaient  d'abord  vouloir  suivre  l'exem- 
ple de  certaios  arbustes  ligneux;  mais  ils  végétaient  deux  ans, 
trois  ans,  puis  dépérisiaient  en  général.  Oj  employait  alors 
des  boutures  ligneuses.  Plusieurs  d'entre  nous  renouvellent  en  ce 
moment  ces  expériences,  mais  au  moyen  de  boutures  herbacées. 
Nous  ne  saurions  dire  encore  quels  succès  ou  quelles  décep- 
tions les  attendant,  mais,  de  même  que   la  Société  des  Agricul- 


TRAVAUX   DU   COMITÉ   d'ARBORICULTURE.  <  69 

leurs,  nous  sommes  tout  disposés  à  les  encourager  au  besoin  et 
à  les  signaler  à  voire  attention,  s'ils  arrivent  à  quelque  résiltat 
sérieux. 

C'est  également  pour  aider  à  une  tentative  intéressante  que 
nous  nous  sommes  mis  en  rapport  avec  M.  Louet,  qui,  en  pré- 
sence de  l'envahissement  des  vignobles  par  le  Phylloxéra,  vou- 
drait amener  les  vignerons  à  introduire  chez  eux  la  culture 
en  plein  vent  des  Pêchers  et  des  Cerisiers,  au  point  iie  vue 
commercial.  L'honorable  Président  de  la  Société  vigneronne 
d'Issoudun  ([ndre)  nous  priant  de  lui  indiquer  quelles  variétés 
de  Pêchers  principalement  pourraient  !e  mieux  résister  en  plein 
vent,  nous  lui  avons  signalé  la  Madeleine,  la  Galande,  la  Mignonne 
hâtive,  la  Reine-des-Vergers,  qu'il  s'agirait  de  grefifer  sur  Pru- 
nier ou  sur  Amandier,  selon  la  nature  du  sous-sol,  selon  que 
celui-ci  offrirait  plus  ou  moins  de  profondeur  aux  racines,  en  se 
basant  sur  ce  que  celles  de  l'Amandier  demandent  à  pouvoir  y 
pénétrer  profondément,  tandis  que  celles  du  Prunier  sont  essen- 
tiellement traçantes. 

A  une  question  d'un  de  nos  expérimentateurs  les  plus  zélé?, 
M.  Vavin,  qui  désirerait  savoir  quels  sont  les  moyens  les  plus 
connus  pour  guérir  la  chlorose  des  Poiriers,  nous  avons  signalé 
principalement  le  sulfate  de  fer.  Notre  collègue  nous  ayant  an- 
noncé qu'il  en  expérimente  un  autre  dont  il  nous  fera  part  au 
moment  voulu,  nous  ne  pouvons  que  former  le  vœu  qu'il  réussisse 
selon  ses  désirs,  au  grand  avantage  de  l'arboriculture. 

Des  craintes  se  sont  manifestées,  au  sein  du  Comité,  tant  sur  la 
vigueur  du  Poirier  de  l'Assomption  que  sur  la  bonne  qualité  très 
généralement  reconnue  de  ses  fruits.  Pour  cette  dernière,  nous 
n'avons  pu  que  la  confirmer,  d'après  les  fréquentes  dégustations 
auxquelles  nous  nous  sommes  livrés;  quant  à  la  vigueur  de 
l'arbre,  nous  avons  fait  observer  qu'il  serait  dangereux  de  con- 
damner, d'une  manière  absolue,  une  variété  fruitière,  parce 
qu'elle  pousse  ou  fructifie  moins  bien  dans  certaines  conditions  ; 
ici,  nous  avons  toujours,  pour  venir  à  notre  aide,  le  secours  de  la 
contre-greflfe  que  peut  procurer  une  variété  interraéliaire  plus 
vigoureuse. 

Une  communication  du  Frère  Henri,  de  Rennes,  qui,  pour 


<70  RAPPORTS. 

obtenir  des  boutons  à  fruits,  emploie  trois  pincements  successifs 
au-dessus  des  trois  premières  feuilles  d'un  rameau, nous  a  fourni 
l'occasion  de  rappeler  encore  à  ceux  qui  dirigent  les  Poiriers, 
qu'il  est  nécessaire,  si  l'on  veut  opérer  en  comptant  le  nombre  des 
feuilles  au-dessus  desquelles  on  opère,  de  ne  compter  qu'à  partir 
de  celles  qui  ont  réellement  des  yeux  à  la  base,  attendu  que,  dans 
certaines  variétés,  il  n'en  existe  pas  à  la  base  des  premières 
feuilles. 

Quelques-uns  de  nospraticiensnoussouraettent quelquefois,  avec 
des  exemples  à  l'appui,  les  procédés  qu'ils  emploient  dans  leurs 
cultures  spéciales;  c'est  ainsi  que  MM.  Cottard  et  Lhérault  (L.) 
nous  ont  entretenus  de  la  manière  dont  ils  traitent  leurs  Figuiers, 
lesquels  demandent  des  soins  différents  selon  la  variété  à  laquelle 
ils  appartiennent.  Les  observations  qu'ils  nous  ont  faites  ont  été 
reproduites  dans  vos  séances  par  ces  habiles  horticulteur?,  et 
vous  avez  pu,  comme  nous,  juger  de  la  valeur  de  leur  pratique 
expérimentée. 

Par  l'entremise  de  notre  savant  collègue,  M.  Maurice  Girard, 
nous  avons  pu  faire  reconnaître  à  M.  Paul  Oliver,  de  GoUioures, 
le  Vesperus  Xatardi  comme  l'insecte  qui  attaque  ses  vignes,  et  ré- 
pondre à  M,  Henri  François,  de  Sauvigny,  que  la  destruction  des 
nids  aériens  de  la  guêpe  des  arbustes,  peut  se  faire  au  moyen  de 
l'asphyxie  par  des  gaz  toxiques,  notamment  par  le  sulfure  de  car- 
bons  ou  le  sulfhydrate  d'ammoniaque. 

Consultés  par  la  Société  d'Horticulture  de  Gholet,  nous  avons  eu 
encore  recours  à  notre  habile  entomologiste,  pour  étudier  des 
échantillons  de  feuilles  et  de  rameaux  de  Poiriers  gravement  ma- 
lades et  couverts  de  galles  dues  à  des  insectes.  Malheureusement, 
ce  n'est  qu'au  printemps  prochain  que  l'étude  de  ces  galles  pourra 
aider  à  résoudre  la  question.  Jusque-là,  M.  Maurice  Girard,  qui;  à 
côté  des  ravalées  qu'il  se  voit  obligé  de  décrire,  n'omet  jamais,  si 
la  chose  est  possible,  d'indiquer  les  moyens  de  les  combattre, 
regarde  comme  inutile  l'emploi  des  insecticides  liquides  ou  pulvé- 
rulents en  cette  circoùstance  ;  ils  ne  pourraient  aiieiudre  les  larves 
profondément  logées  dans  les  gallesjmaisc'est toujours  un  palliatif 
quedecouper  et  de  brûler  les  feuilles  et  les  rameaux  qui  les  portent. 

Nous  ne  pouvons  que  remercier,  en  même  temps  que  notre 


TRAVAUX   DU   COMITÉ   d'aRBORICDLTURE.  171 

collègue,  la  Société  de  Cholet  qui,  comprenant  le  lien  qui  doit 
unir  toutes  les  Sociétés  d'Horticulture,  nous  signale  les  dangers 
contre  lesquels  nous  pouvons  avoir  besoin  de  nous  prémunir. 

Notre  Vice-Président,  M.  Bonne! ,qui  déjà  nous  avait  fait  partde  la 
réussite  qu'il  avaitob!enue,enéloignantlesvsrs  blancs  deses  plates- 
bandes  au  moyen  du  goudron  degazépandusurla  terre  etenîoui  en- 
suite avecelle,nousa  signalé  le  non  emploi  qu'il  a  fait, pour  éloigner 
les  limaces, d'un  procédé  recommandé  dans  un  article  horticole  dont 
le  nom  de  l'auteur  m'échappe,  et  qui  consiste  à  placer,  autour  du 
végétalqu'il  veut  préserver,un  cordage  trempédans  une  solution  de 
1  kilog.  de  sulfate  de  cuivre  dans  20  litres  d'eau.  Les  limaces  recu- 
lent devant  cette  simple  barrière. 

M.  Victor  Ghatel,  de  Vdlcongrain,   a  reproduit,  dans   une  de 
nos  séances,   l'opinion  qa'il  avait   émise  devant  notre  Comité, 
d'après  laquelle  la  tavelure  des  fruits,  les  macules  plus  ou  moins 
frangées  qui  enlourent  leur  pédoncule,  et  même  les  taches  linéai- 
res qui  se  rencontreot  particulièrement  sur  certains  fruits,  entre 
autres  sur  les  Poires  de  Curé,  ne  seraient  dues  ni  aux  pluies,  ni 
aux  intempéries,  ni  à  l'humidité,  ni  à  un  Champignon,  mais  à 
l'action  d'un  petit  Acarus  qu'il  a  longtemps  étudié  etqai,  à  la  fa- 
veur des  ténèbres  de  la/ nuit  et  jimaispeniant  le  jour,  en  attaque 
répiderme.  Notre  Comité  n'a  pu  que  remercier  M.  Chatel  du  zèle 
passionné  qu'il  apporte  dans  ses  études   nocturnes,  regrettant 
toutefois  de  ne  pouvoir  le  suivre  jusqu'au  bout  dans  ses  conclusions 
enlomologiques. 

C^  serait  ici,  Messieurs,  le  cas  de  vous  citer  les  nombreux  et 
tristes  documents  que  notre  Comité  a  pu  entendre  sur  les  dégâts 
innombrables  qu'ont  causés  à  nos  arbres  fruitiers  les  longues  et 
cruelles  gelées  de  cet  hiver.  L'enquèie  qu'a  décidée  notre  Société 
les  réunira  sans  doute  à  ceux  que  nous  apporteront  nos  collègues 
éprouvés  de  la  Floriculture;  nous  les  réservons  donc  pour  cette 
lugubre  et  déplorable  liste  que  contiendra  plus  tard  notre  Journal 
et  qui  rappellera  bien  des  épreuves,  bieu  des  pertes,  et  peut-être, 
malheureusement,  quelques  ruines  ! 

Pomologie. 

Ainsi  que  je  vous  le  disais,  Messieurs,  au  commencement  de 
ce  Rapport,  nous  avons  eu,  en  1879,   à  étudier   de    nombreux 


172 


RAPPORTS. 


spécimens  de  fruits, dus  à  la  libéralité  toujours  aclive  de  plusieurs 
de  nos  collègues,  et  aussi  de  Sociétés  amies.  Les  uns  nous  ont 
été  offerts  daus  le  courant  de  cette  année;  d'autres  avaient  déjà 
reçu  asile  dans  notre  fruitier,  à  la  suite  de  dons  généreux  de 
fruits  tardifs,  provenant  de  l'Exposition  universelle  de  1878, 

Nous  ne  saurions  trop  vous  citer,  pour  les  signaler  à  vos  re- 
merciements: une  Société  d'Horticulture  de  Hollande;  celle  de  la 
Gironde;  puis  MM.  Léon  Simon,  de  Metz;  Baltet,  frères  et  Lar- 
roumets;  M.  Lepère  fils,  qui  rous  a  fiit  souvent  connaître  des 
fruits  cultivés  en  Allemagne;  M.  Charollois;M.  Sannier  et  M.  Des 
Nouhes  de  la  Gacaudière,  les  habiles  semeurs.  D'innombrables 
échantillons  mus  ont  été  offerts,  aidant  non  seulement  aux  études 
pomologiques  de  notre  Société,  mais  aux  études  centralisé«s  par 
le  Congrès  pomologique,  auquel  notre  zélé  Secrétaire  va  porter 
annuellement  les  résultats  de  notre  expérience,  y  tenant  tou- 
jours avec  honneur  la  grande  place  qui  vous  est  due. 

Je  ne  vous  parlerai  pas  ici  des  fruits  de  semis,  sur  lesquels  un 
Rapport  ne  tardera  pas  à  paraître  ;  qu'il  me  suffise  de  vous  dire 
que,  cette  année,  il  nous  «m  est  venu  en  grand  nombre  et  de  dix- 
neuf  endroits  différents.  C'est  une  nouvelle  preuve  que  notre  im- 
partialité et  notre  prudence  rencontrent  au  loin  des  approba- 
teurs. 

Je  puis  dire  que  la  quantité  des  fruits  déjà  nommés  et  classés, 
qui  nous  sont  passés  par  les  mains,  en  1879,  a  été  des  plus  consi- 
dérables. Vous  en  donner  la  liste  entière,  accompagnée  de  nos 
appréciations,  serait  un  travail  non  seulement  trop  long,  mais 
encore  inutile,  car,  nous  vous  le  dirons  franchement,  un  grand 
nombre  d'entre  eux  ne  méritent  pas  la  culture.  Il  nous  suffirait 
de  citer  ceux  q  Je  leur  qualité  a  fait  sortir  des  rangs,  et  seulement 
les  très  bons  et  les  bons. 

FeuHetant  donc  les  cent  soixante-dix  pages  de  nos  procès-ver- 
baux, nous  vous  recommanderons,  parmi  les  Poires  : 

Comme  trèi-bonnes,  les  suivantes,  dont  quelques-unes  sont  déjà 
connues  de  vous  :  Baronne  de  Mello,  Beurré  de  Mortillet,  Beurré 
de  Naghin,  Bon-Chrétien  François  Prevel,  Comte  de  Chambord, 
Comte  Lelieur,  Emile  d'Heyst,  Fondante  Thirriot,  Jules  d'Airoles, 
Madame'  Appert,  Raymond  de  MDutlaur,  Saint-Michel  Archange 
et  Thompson. 


TRAVAUX   DU   COMITÉ   d'aRBORICOLTURE.  173 

Comme  bonnes  :  Alexis  Luca?,  Barillet-Deschamps,  Beurré  Ca- 
piaumont,  Beurré  de  Ghélin,  Bon-Chrétien  Napoléon,  Bonneserre 
de  Saint-Denis,  Doyenné  roux  d'hiver.  Duchesse  de  Bordeaux 
(Beurré  Perrault),  Hélène  Grégoire,  Henri  de  Bourbon,  Léon  Rey, 
Maurice  Desportes,  Orpheline  d'Enghien,  Philippe  Delfosse,  Sou- 
venir de  Leioux-Durand  et  Winter.  Parmi  ces  dernières,  quel- 
ques-unes, cultivées  en  des  terrains  plus  favorables,  seraient  cer- 
tainement qualifiées  aussi  de  ti'és  bonnes^  de  même  que  nous  pour- 
rions en  recommander  d'auîres  que  nous  avons  dégustées  et  dont 
les  échantillons,  par  suite  de  leur  provenance,  ne  nous  ont  paru 
qu'assez  bons. 

Un  f  jrt  grand  nombre  d'autres  fruits  ont  eu  cette  note  :  cueilli 
avant  maturité  et  inappréciable.  C'est  une  recommandation  sur  la- 
quelle, Messieurs,  nous  n'insisterons  jamais  trop,  que  celle  de  ne 
cueillir  les  fruits  d'hiver  qu'à  la  dernière  extrémité;  sauf  en  des 
cas  particuliers  qui  obligent  à  une  cueillette  anticipée,  la  fin 
d'octobre  n'est  pas  une  époque  trop  tardive,  et  des  expériences 
dont  il  vous  a  éié  rendu  compte  vous  ont  même  prouvé  qu'une 
gelée  de  3  ou  4  degrés  leur  est  rarement  nuisible. 

Si  vous  voulez  bien,  tandis  que  nous  y  sommes,  nous  permet- 
tre de  vous  donner  un  autre  conseil,  nous  vous  dirons  de  n'intro- 
duire chez  vous  qu'avec  grande  réserve  les  nouveautés  trop  nouvelle?, 
dont  les  catalogues  ,  les  prospectus  et  quelquefois  des  jour- 
naux horticoles,  font  parfois  un  éloge  que  vient  détruire  l'expé- 
rience. La  beauté  de  quelques-unes  rend  souvent  beaucoup  trop 
indulgent  à  leur  égard  ;  ce  n'est  pas  la  peau  que  l'on  mange,  ni 
la  forme,  mais  la  chair.  Par  contre,  par  la  seule  raison  que,  dans 
la  première  année  de  son  apparition,  un  beau  fruit  semble  pécher 
par  la  qualité,  il  ne  faudrait  pas-  se  croire  en  droit  de  le  rejeter  à 
tout  jamais;  parfois  l'année  suivante  est  bien  plus  favorable,  et 
puis,  il  peut  avoir  été  récolté  sur  un  terrain  peu  propice,  trop  hu- 
mide, qui  ne  lui  a  pas  permis  d'acquérir  les  qualités  qu'on  y  trou- 
vera peut-ê!re,  lorsqu'il  arrivera  d'une  autre  provenance.  Avant 
de  porter  un  jugement  définitif,  il  faut  des  années,  et  c'est  avec 
celte  prudence,  vous  le  reconnaîtrez,  que  procède  votre  Comité 
d'Arboriculture. 

Parmi  les  Pommes,  nous  signalerons  comme  remarquées  par 


474  RAPPORTS. 

nous  :  Azérolly  anisé,  Fenouillet  de  Ribourg,  Greave's  Pippin, 
Hartford  sweet,  Non-pareille  de  Lodgemore,  Patte  de  loup  (excel- 
lente), Reinelte  Coulon,  R.  des  vignes  et  Springfield  Pippin. 

Comme  Pêches,  nous  avons  noté  de  nouveau  Alexis  Lepère,  et 
une  autre,  connue  depuis  longtemps  à  Montreuil,  la  pêche  Blon- 
deau,  dont  nous  avons  maintes  fois  reconnu  le  mérite,  et  qui, 
nous  ne  savons  pourquoi,  ne  se  propage  que  bien  lentement. 

Comme  Cerise  bonne  et  très  hâtive  :  la  Guigne  hâtive  de  Mai, 
que  nous  a  fait  connaître  M.  Charollois. 

Notre  collègue,  M.  Thil,  nous  a  mis  à  même  de  constater  de 
nouveau  les  qualités  des  Oranges  de  Blidah,  dont  nous  aurons  à 
vous  parler  encore. 

A  ceux  d'entre  vous.  Messieurs,  qui  semblent  envier  quelquefois 
le  sort  (!es  dégustateurs  de  tant  de  bons  fruits,  nous  rappellerons 
que  bien  des  médailles  ont  leur  revers.  Je  vous  ai  parlé  de  nombre 
d'échantillons  indégustable-,  mais  qu'il  nous  a  fallu  déguster 
quand  même;  j'ajouterai  qu'un  nombre  infini  ont  été  qualifiés  de 
passables,  et  qu'en  outre,  usant  d'une  assez  forte  indulgence,  nous 
en  avons  désigné  61  comme  médiocres,  et  que,  pour  53  autres 
nous  n'avons  pu  faire  autrement  que  d'employer  la  qualification  : 
mauvais.  Du  reste,  pour  peu  qu'il  vous  agrée  de  tenter  par  vous- 
mêmes  cette  laborieuse  expérience,  nous  vous  inviterons,  pour 
l'an  prochain,  à  vous  joindre  aux  95  collègues  qui,  cette  année,  se 
sont  fait  inscrire  comme  membres  de  notre  Comité;  en  nous  ser- 
rant un  peu,  nous  vous  ouvrirons  nos  rangs,  Messieurs,  avec  le 
plus  grand  plaisir. 

Votre  Commission  spéciale  de  Pomologie,  en  outre  de  ses  tra- 
vaux communs  avec  nous,  a  non  seulement  fonctionné  régulière- 
ment tous  les  jeudis  où  la  Société  ne  tient  pas  de  séance,  mais, 
par  suite  du  grand  nombre  de  fruits  qu'elle  a  eu  à  étudier,  elle  a 
tenu  souvent  des  séances  supplémentaires. 

Présentations  et  Primes. 

Malgré  la  saison  défavorable,  les  apports  ont  eu  leur  importance. 
Nous  avors  pu  voir  d'ass^z  belles  Cerises  de  MM.  Ledoux,  Chevalier 
aîné  et  Charollois;  des  Rai^im  de  M.  Marin,  de  M.  Templier, 
cueillis  à  la  saison  ou  conservés  de  l'année  précédente  ;  12  boîtes 


TRAVAUX   DU   COMITÉ   d'ARBORICULTURE.  175 

très  bien  préparées  pour  la  vente,  et  envoyées  par  M.  Gommeaux, 
de  Beaune  ;  de  jolies  Pêches  de  iNl  .Chevalier,  aîné,  et  de  M.Aubrée; 
puis  des  lots  fréquents  et  remarquables  de  MM.  Ledoux  et  Ber- 
taut. 

Les  Poires  nous  sont  arrivées  en  grand  nombre,  de  la  part  de 
MM.  Ledoux,  Marin,  AbelCbâtenay,Gomn)eaux,  Aubrée,  Poulain; 
puis,  abandonnées  à  nos  études,  celles  de  MM.  Baltet  frères,  Lar- 
roumets  et  Lepère  fils.  La  Société  d'Horticulture  d'Étampes  a 
soumis  à  notre  appréciation  un  lot  de  Pommes  dénommées  Cham- 
pion, que  nous  aurions  désiré  pouvoir  juger  plus  favorablement, 
et  M"*  Jourdain  nous  a  présenté  une  Poire  Beurré  Diel,  d'une 
forme  et  d'une  construction  tout  à  fait  anormales,  dont  le  type 
sera  conservé  dans  notre  collection. 

Les  Pommes  n'ont  pas  été  nombreuses  :  de  beaux  Calvilles  de 
MM.  Bertaut  et  Ledoux  ;  quelques  Canadas  de  M.  Foulon,  et  ks 
Pommes  longtemps  conservées  de  M.  Fresgot. 

Les  présentations  de  Figues  0Tiié\.ê  remarquables,  particulière- 
ment celles  de  M.  Defresne.  M.  Girardin  est  venu  ensuite  avec  de 
beaux  produits  ;  puis  M.  Cottard,  avec  la  Figue  du  Midi  qu'il 
apptUe  Figue  do7'ée,  mais  dont  il  faudra  étudier  plus  sérieuse- 
ment la  dénomination.  Je  ne  vous  parlerai  pas,  Messieurs,  de  la 
Figue  qui  commence  avenir  lutter,  àArgenteuil,  avec  les  deux 
variétés  qu'on  y  cultive  le  plus  spécialement  ;  trop  d'encre  et  de 
paroles  ont  été  usées  déjà  à  son  suj  )i  ;  je  mécontente  de  vous  rap- 
peler que  notre  Comité  admet  nettement  le  nom  de  ^a/*ôe7/onwe 
comme  celui  qui  lui  semble  le;  mieux  adapté  à  ce  gain. 

En  dehors  de  ces  fruils,  nous  avons  pu  apprécier  ceux  du  Sa- 
goutier,  les  Kakis,  les  Pistaches  et  les  Noix  d'Acajou,  que  nous 
a  offerts  M.  Hédiard,  toujours  à  l'aflùt  des  importatious  de  nos 
colonies  ;  les  Nèfles  du  Japon  de  Mme  Emile  Léon,  et  les  Oranges 
de  Blidah,  que  M.  Thil,  usant  du  zèle  et  de  la  complaismce  de 
son  fils  et  de  son  neveu,  a  fait  récolter,  en  différentes  localités 
d'Algérie.  Nous  ne  saurions  trop  remercier  les  deux  parents  de 
notre  collègue,  qui  n'ont  pas  craint  d'entreprenJre  plusieurs 
excursions  lointaines  pour  nous  ère  utiles.  Plusieurs  notes  ont 
accompagné  ces  envois,  notes  fort  intéressantes,  et  qui  formeront, 
avec  celles  que  nous  attendons  de  M.  Fontaine,  de  Blidah,  une 


1  ;  6  RAPPORTS. 

étude  que  nous  espéroES  vous  mettre  plus  lard  sous  Its  yeux, 
lorsque  celui-ci  nous  aura  fourni  la  notice  qu'il  nous  a  promise, 
en  avril  1879. 

Nous  avons  eu  à  examiner  également  des  fruits  à  noyau  : 
Cerises,  Reine-Claude,  et  Pêches,  mais  à  l'état  de  fruits  conservés 
au  moyen  d'un  procédé  décrit  à  la  page  629  de  notre  Journal. 
Ainsi  que  nous  avons  pu  le  constater,  depuis  le  jour  où  l'un  de 
nos  ancien*  Présidents,  M.Loiseleur-Dtslongchamps,  recevait  de 
la  Société,  en  1839,  une  médaille  d'or  pour  ses  premiers  essais 
dars  une  glacière,  U  conseivaiion  des  fruits  n'a  pas  fait  de  pro- 
grès remarquables. 

Nous  avons  déjà  rendu  compte,  en  séance,  de  notre  appréciation 
peu  favorable  de  3  boites  de  fruits  préparés  en  conserves,  et  que 
nous  avait  offertes  M.  Ch.  Joly,  afiu  que  nous  pussions  comparer 
ces  produits  des  Etats-Unis  avec  ceux  de  notre  pays.  Ces  conserves 
venaient  de  trois  fabriques  différentes,  mais  nous  n'avons  pu  les 
juger  que  très  inférieures  à  celles  qui  se  font  chez  nous.  Nous 
devons  ajouter  toutefois  que  nous  avons  appris  par  des  compa- 
triotes ayant  habité  les  États-Unis,  qu'Us  y  en  ont  rencontré 
d'excellentes. 

A  la  suite  de  ces  diverses  présentations,  nous  avons  cru  pouvoir 
vous  demander  28  primes  pour  leurs  auteurs  :  10  de  1"  classe 
(dont  1  rappel),  1 2  de  2«  classe  et  6  d«  3e  classe,  et  vous  avez  bien 
voulu  les  accorder  dans  nos  séances  générales. 

Commissions,  Rapports  et  Notes. 

Plusieurs  visites  sur  place  ont  été  faites  par  notre  Comité,  en 
1879. 

Une  Commission  a  visité  le  clos  fruitier  dirigé  par  M.  Jacques 
Simon,  jardinier  chez  M.  Quille,  à  Ecancouvt  (rapporteur,  M. 
Michelin  ;  page  403).  Une  autre  a  rendu  deux  visites  aux  cultures 
de  M.  Berlaut,  à  Rosny  (rapporteur  M.  Templier  ;  page  596)  ; 
une  aux  jardins  de  M.  Venteclaye,  à  Argenteuil  (rapporteur 
M.  Abel  Châlenay  ;  page  594). 

Plusieurs  d'entre  nous  sont  allés,  il  y  a  peu  de  temps,  examiner 
comment  M.  Vassaux  traite  ses  Pêchers  par  des  pincements 
courts,  à  Montreuii,  et,  d'autre  part,  quels  résultats  on  a  obtenus 


TRAVAUX   DU   COMITÉ  d'auBORICULTURE.  177 

à  l'École  d'Horticulture  de  Versailles,  en  préservant  les  Raisins  au 
moyen  des  sacs  en  papier  gommé  de  M.  Angiboust.  Les  deux 
Rapports  paraîtront  prochainement. 

Vous  avez  bien  voulu,  Messieurs,  donner  à  trois  d'entre  nous 
l'honorable  et  importante  mission  d'aller  visiter,  dans  le  départe- 
ment de  TArdèche,  les  grands  établissements  créés  par  la  famille 
Jacquemet-Bonnefond,  dans  le  siècle  dernier,  et  dont  le  siège 
principal  est  à  Annonay.  Le  Rapport  de  M.  Michelin  (1879, 
pages  713,  775)  vous  aura  prouvé  la  façon  consciencieuse  dont 
nos  collègues  ont  rempli  le  mandat  dont  vous  les  aviez  honorée 

Une  autre  Commission,  dont  les  études  devront  se  poursuivre 
sur  place,  est  chargée  de  donner  son  avis  sur  la  conservation  des 
Pêches  par  l'action  méthodique  du  froid,  à  rétablissement  spé- 
cial de  M.  Gh.  Tellier. 

Deux  ouvrages  ont  été  renvoyés  psrvous,  Messieurs,  àlexamen 
de  votre  Comité  :  îe  Cours  pratique  d' Arboriculture  fruitière  du 
frère  Henri,  de  Rennes,  dont  M.  Michelin  vous  a  rendu  compte 
au  mois  de  juin  (page  395),  et  les  deux  derniers  volumes  du  Dic- 
tionnaire de  Pomologie,  d'André  Leroy,  dont  j'ai  essayé  de  faire 
valoir  le  mérite  (page  385). 

En  outre  de  ces  Rapports  proveaant  de  C<^mmissions  spéciales, 
notre  Comité  a  fourni  au  Journal  l'intéressante  étude  compara- 
tive de  notre  Président,  M.  Gh.  Chevallier,  sur  les  divers  trai'.e- 
ments  usités  dans  la  culture  du  Pêcher  (page  637),  et  son  analyse, 
que  j'ai  citée  plus  haut,  du  mémoire  de  M.  Jackowski  (page  335»). 
De  son  côté,  M.  Michelio  nous  a  retracé  les  travaux  du  Congrès  po- 
mologiqtje,  en  sa  6essionde18"9,àNancy  (voir  ci-dessous,  p. 178); 
il  a  appelé  notre  attention  sur  la  culture  des  Abricotiers  à  Triel 
(page  70  i),  et  consigné  l'expression  de  nos  regrets  dans  une 
Notice  biographique  sur  M.Corriol  (page  699),  Président  et  Secré- 
taire donnant  ainsi  à  leurs  collègues  l'exemple  d'un  zèle  qui  ne  se 
dément  pas  et  d'une  compétence  que  nul  de  nous  ne  conteste. 

Collection  pomologique. 

Notre  collection  de  fruits  plastiques  est  restée  sans  accroisse- 
ment depuis  plusieurs  années;  nous  l'avons  un  peu  augmentée 
xîette  année-ci,  en  y  introduisant  46  fruits  :  il  Poires,  7  Pommes 

M 


78  RAPPORTS. 

et  42  Pêches.  Nius  les  avons  choisis  parmi  les  vaiiélés  dont  nous 
avions  reconnu  les  mérites,  et  nous  espérons  les  voir  bientôt 
réunis  à  ceux  qui,  depuis  leur  retour  de  l'Exposition  universelle, 
attendent  l'autorisation  de  s'installer,  sous  leurs  vitrines,  dans 
la  salle  que  vous  semblez  vouloir.leur  réserver. 

Telle  a  été,  Messieurs,  l'année  1879  pour  votre  Comité  d'Arbo- 
riculture. 

XXl™^  SESSION  DE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE  DE  FRANCE  AYANT  EU  LIEU 

A  Nancy,  le  4  août  1879  ; 
MM.  Jamin  (Ferdinand)  et  Michelin,  délégués.— M.  Michelin,  Rapporteur. 

Messieurs, 

La  Société  pomologique,  depuis  qu'elle  existe,  a  exploré,  dans  le 
cours  de  ses  sessions  annuelles,  presque  toutes  les  parties  de  la 
France;  elle  ne  s'était  pas  encore  dirigée  vers  la  région  de  l'Est; 
sa  vingt-unième  session  devait  lui  fournir  l'occasion  d'étudier  les 
fruits  produits  par  la  Lorraine,  cette  intéressante  province  si 
sympathique  à  la  France. 

La  Société  centrale  d'Horticulture  de  Nancy,  jeune  encore,  mais 
dont  les  membres  son*!  aussi  actifs  qu'éclairés,  avait  voulu  offrir 
sa  cordiale  hospitalité  à  la  Société  Pomologique,  et  son  honorable 
Président,  M.  Léon  Simon,  l'avait  invitée  avec  une  gracieuseté  et 
un  empressement  qui  présageaient  un  bienveillant  accueil. 

A  bien  des  titres,  Messieurs,  la  ville  de  Nancy  devrait  attirer 
des  membres  de  la  grande  famille  horticole;  car  elle  est  un  centre 
bien  intéressant  pour  eux,  possédant  un  certain  nombre  d'éta- 
blissements sur  lesquels  l'attention  est  fixée,  parce  qu'on  en  attend 
toujours  de  nouveaux  succès;  il  me  suffît  de  nommer  nos  collè- 
gues MM.  Crousse  et  Lemoine.  De  grHndes  fêtes  urbaines,  on  l'a 
su.  Messieurs,  devaient  avoir  lieu  à  Nancy,  à  l'époque  du  4  août 
dernier;  or,  dans  la  pensée  des  membres  de  la  Société  d'Horticul- 
ture de  cette  belle  ville,  la  capitale  de  la  Lorraine,  on  devait 
profiter  de  l'affluence  qui  y  régnerait  pour  y  organiser  non  seule- 
ment le  Congrès  pomologique  objet  de  ce  Rapport,  mais  encore 
une  Exposition  d'Horticulture  installée  dans  le  beau  parc  situé  à 
côié  du  palais  du  Gouvernement.  Deux  membres  de  notre  Société 


21''   SESSION   DE   LA   SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE.  179 

qui  ont  fait  pariie  du  Jury  vous  rendrout  compte  de  celte  intéres- 
sante Exposition  dans  laquelle  les  fruits  ont  presque  fait  défaut, 
sous  l'influence  de  la  mauvaise  saison  qui  leur  a  été  si  défavorable. 
Pour  moi.  Messieurs,  délégué  ainsi  que  notre  honorable  confrère 
M.  Jamin  (Ferdinand),  l'un  de  nos  Yice-Présidents,  pour  prendre 
part  aux  travaux  de  la  Société  pomologique,  je  me  renfermerai 
dans  le  cadre  tout  spécial  qui  m'est  tracé.  Poursuivant  ainsi 
l'œuvre  entreprise  par^moi,  il  y  a  une  quinzaine  d'années,  en  ajou- 
tant le  chapitre  de  la  session  de  1879,  je  continuerai  cet  exposé 
des  travaux  de  la- Société  Pomologiçue  qui  en  consigne  l'histo- 
rique dans  notre  Journal. 

Le  Rapport  relatif  à  Tannée  1879,  savoir  à  la  vingt-unième  ses- 
sion, vous  est  donc  présenté  au  nom  de  M.  Jamin  et  au  mien. 

La  réunion  proposée  par  M.  le  Président  de  la  Société  de  Nancy 
pour  le  4  août  pouvait  paraître  prématurée  au  point  de  vue  de  la 
collection  fruitière;  néanmoins  elle  devait  mettre  sous  les  yeux 
du  Congrès  des  espèces  dont  la  maturité,  dans  les  années  ordi> 
naires,  précède  habituellement  les  époques  choisies  pour  les  Con- 
grès pomologiques  ;  mais  le  dérangement  apporté  cette  année 
par  les  intempéries  de  Tété  a  été  suivi  d'un  retard  qui  a, 
pour  ainsi  dire,  exclu  les  fruits  à  noyau  sur  lesquels  on  devait 
compter. 

M.  Léon  Simon,  le  digne  héritier  de  la  maison  Simon  Louis, 
frères,  qui  habite  Nancy,  mais  continue  à  exploiter  sa  grande  et 
belle  pépinière  de  Plantières,  près  Metz,  voulut  présenter  à  la  réu- 
nion les  fruits  disponibles  à  cet  instant  et  fit  venir  de  son  établis- 
sement de  riches  collections  de  Groseilles  à  grappes  et  épineuses 
et  de  Framboises,  dont  la  description  sera  repioduite  ci-après  et 
donnera  à  Texposé  de  cette  année  un  caractère  qui  lui  est  propre. 

Après  ces  explications  préliminaires,je  n'ai  plus.  Messieurs,  qu'à 
vous  rendre  un  compte  fidèle  des  travaux  qui  ont  été  exécutés  et 
dans  Tordre  desquels  a  eu  lieu,  tout  d'abord,  Texposé  de  la  situation 
apporté  par  les  membres  qui  représentaient  le  Conseil  d'Adminis- 
tration dont  le  siège  est  à  Lyon  ;  savoir  :  MM.  de  la  Bastie,  Vice- 
Président;  Gusin,  Secrétaire- général  ;  Reverchon,  Trésorier  et 
autres  membres. 

L'absence  de  M.  le  Président  Réveil,  à  qui  sa  santé  délicate 


18)  RAPPORTS. 

ioterdit  d'entreprendre  de  longs  voyage?,  a  été  l'objet  d'un  regret 
partagé  par  toute  Tassem-blée.  • 

Conformément  au  règlement,  MM.  Michelin,  Besson  et  Baudet 
ont  été  nommés  Membres  de  la  Commission  chargée  'de  l'examen 
des  comptes. 

M.  Anatole  Leroy  a  fait  observer  que  les  dessins  de  fruits  pu- 
bliés dans  la  Pomologie  n'ont  pas  été  exécutés  avec  une  perfec- 
tion qui  réponde  à  l'importance  de  l'ouvrage  qu'ils  accompagnent 
et  il  a  exprimé  le  vœu  qu'ils  soient  rendus  avec  plus  de  précision 
et  détalent  parles  artis'es  auxquels  ils  sont  confiés.  M.  Cusin  ré- 
pondit  que  les  premières  publications  seraient  faites  d'après  un 
nouveau  mode  qui,  on  doit  l'espérer,  permettra  que  IfS  figur^^s 
aient  plus  de  perfection. 

Cette  première  partie  de  la  séance  étant  épuisée,  on  procéda  à 
la  constitution  du  bureau  de  la  session  qui  fut  composé  comme 
suit: 

!\î.  Léon'Simon,  Président  de  la  Société  de  Nancy,  fut  nommé 
Président  d'honneur;  puis  furent  élus  : 

Président  :    M.  Ferdinand  Jamin. 
Vice-Présidents  :  MM.  de  la  Bastie, 
Baltet, 

Anatole  Leroy, 
Pynaert, 
Alix. 
Secrétaire-général  :  Cusin. 

Secrétaires  :  Michelin, 

Gille, 
Jouin, 
Treyve. 

M.  Jamin  prit  place  au  bureau  ;  les  membres  qui  venaient 
d'être  élus  l'accorapagièrent. 

L'ordre  du  jour  appella  la  discussion  sur  les  fruits  mis  ou  main- 
tenus à  l'étude  l'année  précédente. 

ABRICOTS 

Chancelier  (Luizet).  Fruit  mûrissant  fin  juillet,  mis  à  l'étude 


21^  SESSION  DE   Là  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE.  184 

en  1878,  sur  la  recommandation  de  la  Commission  permanente  et 
de  M.  Luizet  qui  l'avait  présenté;  n'est  pas  encore  assez  connu. 
Maintenu. 

Pourpré  tardif.  Maturité  juillet;  présenté  par  M.  de  Morlillet, 
en  1872. 

Depuis  cttte  époque  reculée  n'a  pas  été  apprécié  et  appuyé. 
M.  Besson  a  renoncé  à  le  cultiver  parce  qu'il  n'est  pas  plus  avan- 
tageux que  rAbricot-Pêche;  il  est  décidé  qu'il  sera  rayé. 

CERISES 

Bigarrtau  des  capvcins.  Mis  à  l'étude  en  1875,  sur  la  propo- 
sition de  M.  Rodigas.  Maintenu.  Commission  permanente.  Pages 
299,  337. 

1874.—  Champagne,  mi-juin.  Pages  M 7,  175,  263,  297,  337. 

1873.  — Du  Palatinat,  tin  juin.  Pages  23,  35,  43,132,  163,262, 
297,  337,  374. 

1875.  —  Eugène  Funh,  mi-juin.  Pages  1 13,  253,  299,  337. 
1874. —  Guigne  blanche  de  Winkler,  mi-juin.  P;iges116,  125, 
175,255,297,337,375. 

1874.  —  Guigne  de  Zeisberg.  Pages  125,  176,  298,  338. 

1875.  —  Précoce  d'Espagne.  Pages  112,  253,  299,  338. 
187t.  —  Prince  de  Hanovre,  fin  juin.  Pdges126, 176,253,  298, 

338. 

1874.  —  Rose  noble  Burchardt,  mi-juin.  Pages  125,  176,  253, 
261,298,338. 

Ces  cerises  peu  connues  sont  toutes  maintenues  sur  la  liste 
dans  l'espoir  qu'elles  pourront  être  étudiées  pour  l'année  pro- 
chaine, de  telle  sorte  qu'on  puisse  se  prononcer  sur  leur  sort.  On 
doit  dire  que  la  Guigne  blanche  de  Winkler  est  appuyée  par  M.  Bu- 
chetet  et  que  celle  de  Zeisberg  l'est  par  M.  Luizet. 

FIGUES 

Figue  Dauphine.  Figue  violette,  grosse,  turbinée,  qui  entre  pour 
une  forte  partie  dans  la  culture  des  spécialistes  à'Argen(eui'(Seine- 
et-Oise)  qui  fournissent  la  Halle  de  Paris.  Depuis  longtemps  elle 
est  connue  sous  ce  nom  dans  le  pays.  Celte  figue,  mise  à  l'étude 
en  1878,  sur  la  proposition  de  la  Société  de  Versailles,  est  aussi 
recommandée  par  la  Société  de  Paris,  dont  le  climat  lui  convient 


<82  RAPPORTS.- 

aussi  bien  que  possible.  Elle  est  belle  et  aussi  bonne  que  le  com- 
porte la  région.  Elle  est  maintenue, 

FRAMBOISES 

La  Framboise  de  Herrenhausen,  d'obtention  récente  en  Alle- 
magne, a  éié  fortement  recommaDdée,en  1 875,  par  le  docteur  Lucas. 
Elle  a  été  éprouvée  et  notamment  dans  l'établissement  de  M.  Léon 
Simon.  Pages  300,  339.  On  la  voit  plutôt  sous  le  nom  de  Royale 
de  Herrenhausen^  sous  lequel  elle  sera  inscrite.  Elle  passe  pour 
la  plus  grosse  des  rouges  ;  elle  est  détiaitivement  admise. 

PÊCHES 

Avocat  Collignon.  Cette  IJêche  cultivée  en  Belgique  a  été  pré- 
sentée, en  1875,  par  M.  Rodigas  qui  annonçait  que  l'arbre  était 
propre  au  plein  vent.  Pages  302,  339.  Cette  Pêche  n'étant  pas 
assez  connue  en  France  est  maintenue  à  l'étude. 

Baron  Dufour.  G'esl  une  Pêche  de  septembre  mise  au  commerce 
par  la  maison  Simon  Louis  qui  la  recommande.  M.  Bizet  la  dit 
très  bonne  et  grosse,  et  iM.  Jamin  lui  attribue  un  fort  beau  coloris 
très  avantageux  pour  le  commerce,  une  très  bonne  végétation 
et  une  feriilité  caractérisée;  il  en  propose  Tadmission  qui  est  pro- 
noncée. Pages  176,  300,  306,  339. 

Claudine  WilWmoz.  Cette  Pêche,  mise  à  l'étude  en  1878  par  la 
Commission  permanente,  est  une  Madeleine  mûrissant  à  la  lin  de 
septembre,  dont  l'arbre  est  fertile  et  rustique,  et  dont  les  frnitsont 
étéjngés  excellents;  elle  a  été  obtenue  de  semis  à  Écully,  par 
M.  Willermoz;  elle  est  maintenue  en  attendant  de  nouveaux  ren- 
seignements. Pnge  375. 

Tardive  Gros.  Pêche  mise  à  l'étude  en  1874,  mûrissant  en  oc- 
tobre et  novembre;  très  bonne,  parfumée  et  très  grosse.  L'arbre 
est  assez  vigoureux  ;  le  bois  est  mince  et  toufifa;  les  glandes  sont 
réniformes;  la  chair  est  blanche  ;  c'est  la  dernière  Pèche  récoltée 
dans  le  Lyonnais;  elle  prend  un  beau  coloris. 

L'arbre  a  été  trouvé  par  M.  Treyve  dans  la  propriété  de  M.  Gros, 
à  Villefranche  :  le  même  membre  a  reconnu  que  l'exposition  au 
midi  est  contraire  à  la  végétation  et  à  la  fructification;  il  convient 
de  planter  l'arbre  au  levant  ou  au  couchant  ;  c'est  en  tout  cas  une 
observation  qui  est  personnelle  à  M.  Treyve. 


2I«   SESSION  DE    L4   SOCIÉTÉ   POMOLOGIQUE.  483 

Entrecueillie  et  mise  au  fruitier,  la  maturation  s'y  accomplit  et 
se  prolonge  eu  avant  dans  le  mois  de  novembre. 

Sur  ces  recommandations  favorables,  la  Pêche  est  admise  sous 
le  nom  de  Tardive  Gros  proposé  par  M.  Treyve.  Pages  71,  177, 
♦98,  301,340. 

Prince  de  Galles  (Prince  of  "Wales,  Rivers).  Ce  Pêcher,  d'après 
M.  Luizet,  a  les  glandes  réniformes,  les  fleurs  petites,  et  ses  fruits 
mûrissent  à  la  moitié  da  septembre.. 

M.  de  ia  Bastie  leur  trouve  peu  de  qualité.  M.  Jamin  leur  en 
accorde  davantage. 

L'arbre  est  vigoureux  et  fertile  ;  le  coloris  des  Pêches  est  par- 
ticulier, passant  du  blanc  au  vermillon.  Cette  variété  est  maintenue 
à  l'étude.  Pages  156,  305,  378. 

Princesse  de  Galles  (Princess  of  Wales).  Pêche  également 
d'origine  anglaise,  du  même  oblenteur,  mûrissant  fin  septembre, 
dont  la  peau  est  généralement  blanc  crémeux,  légèrement  colorée 
de  rouge  du  côté  de  l'insolation.  Chair  un  peu  rosée  auprès  du 
noyau  et  filamenteuse.  Mise  seulement  à  l'étude  en  1878,  sur  la 
proposition  de  M.  Jamin  ;  elle  y  est  encore  conservée. 

PÊCHES  NECTARINES  (LISSCS) 

Albert  (Rivers).  Fruit  superbe,  mûrissant  après  la  mi-septem- 
bre, très  estimé  dans  l'Ain,  très  gros,  à  chair  vineuse  relevée.  Mis 
seulement  à  l'étude  en  1878.  Maintenu.  Page  375. 

Jaune  magnifique  de  Padoue.  Page  377.  Grosse  et  jolie  Necta- 
rine dont  la  peau  jaune  très  vif  est  frappée  de  rouge  du  côté  du 
soleil;  chair  fine,  juteuse,  sucrée,  relevée.  Bon  fruit  du  milieu  de 
septembre.  Maintenu  à  l'étude. 

Lord  Napier  {RiveTs).  Page  152.  On  la  dit  excellente  quand 
elle  est  arrivée  à  maturité;  elle  est  maintenue  avec  recomman- 
dation. 

POIRES 

Ballet  père.  Poire  fort  grosse  et  belle,  d'obtention  récente, 
mûrissant  vers  le  mois  de  novembre  et  même  décembre,  dont  la 
qualité,  parfois  bonne,  ne  paraît  pas  assez  constante  pour  qu'on 
soit  fixé  avec  unanimité  sur  son  compte.  Elle  doit  être  encore 
étudiée.  Pages  5,  6,  201 ,  31 0,  343,  381 . 


184  RAPPORTS. 

Belle  d'Fcuily.  Très  gros  et  beau  fruit,  gain  de  M,  Cuissard, 
d'Ecully,  dont  la  maturité  se  prononce  dès  la  fin  du  mois  de 
septembre,  dont  la  qualité  est  variable  et  qu'il  est  difficile  de 
saisir  à  son  point  favorable.  Les 'nombreuses  épreuves  qu'il  a 
subies  n'ayant  pas  été  suffisammeni  ni  assez  uniformément  satis- 
faisantes, il  est  rayé  de  la  liste.  Pages  193,  209,  305,  349,  380. 

Beurré  FrOmentel  (Daras  de  Naghin).  Cette  Poire,  indiquée 
«omme  atteignant  le  mois  de  novembre,  a  été  vue  trop  mûre  en 
octobre.  Elle  ne  se  distingue  pas,  sous  le  climat  de  Paris,  par  sa 
qualité  parmi  les  nombreuses  variétés  de  premier  choix  qui  se 
mangent  à  la  même  époque  ;elle  sera  rayée.  Pages  310,  343,  381. 

Beurré  Gambier  (Gambier).  Ce  fruit,  mis  à  l'étude  depuis 
1875,  a  le  grand  avantage  de  mûrir  en  février;  les  dégustations 
lui  ont  été  favorables.  On  le  maintient  à  l'étude  en  attendant  qu'il 
se  répande  dans  la  culture.  Il  y  a  lieu  de  faire  ressortir  qu'il  est 
tardif,  se  conserve  bien,  ne  se  tavèle  pas  comme  beaucoup 
>  d'autres,  au  moins  dans  la  région  Lyonnaise,  mais  ne  pousse  pas 
bien  sur  Cognassier  et  doit  être  grefïé  sur  franc.  Il  est  maintenu 
à  l'étude  avec  recommandation  et  observation  qu'on  le  retrouve 
sous  le  nom  de  Beurré  et  hiver  nouveau.  Pages  233,  3H,  343. 

Beurré  Rovge  (Grégoire).  Cette  Poire  paraissant  atteindre  le 
mois  de  novembrd,  a  été  jugée  excellente  par  la  Commission  per- 
manente; M.  Baltet  déclare  l'arbre  vigoureux  et  fertile.  Cette 
variété  aurait  besoin  d'être  plus  répandue,  et,  en  attendant  qu'elle 
le  soit,  elle  est  maintenue  sur  le  tableau.  Pages  310,  344,  382. 

Beurré  Saint-Amand.  Poire  de  septembre  et  octobre.  A  l'égard 
de  ce  fruit,  originaire  de  Belgique,  je  ne  puis  que  me  reporter  à 
mon  Rapport  de  l'année  dernière,  en  ajoutant  qu'il  est  encore 
maintenu  à  l'étude.  Pages  310,  344,  383. 

Choùnard.  C'est  une  Poire  de  très  longue  conservation,  sur  le 
mérite  de  laquelle  les  avis  sont  partagés.  Elle  a  été  mise  à  l'étude 
en  1 878,  sur  la  proposition  de  la  Commission  permanente,  qui  s'est 
appuyée  sur  sa  qualité.  Jusqu'à  renseignements  plus  complets, 
elle  est  maintenue  à  l'étude.  Pages  348,  385. 

Comte  de  Chambord  (E.  des  Nouhes).  Poire  moyenne  ,  mûris- 
sant au  commencement  d'octobre.  Jugée  excellente  par  les 
membres  de  la  Société  de  Paris.  Dégustée  au  Congrès  de  l'année 


21^   SESSION    DE    LA  SOCIÉTÉ   POMOLOGIQUE.  -îSo 

18'v  8  et  qualifiée  de  très  bonne.  MM.  de  Bazillac,  Buchetet,  Mi- 
chelin, Janiia  et  Baltet  sont  d'accord  pour  la  déclarer  très  bonne. 
Cf  s  deux  derniers  expliquent  néanmoins  que  l'arbre  pousse  peu. 
On  fait  observer  que  beaucoup  de  bonnes  Poires  mûrissent  à  cette 
époque  ;  celle-fii  néanmoins  est  maintenue  à  l'étude. 

Congrès  de  Gand.  Poire  moyenne,  piriforme  (Daras  de  Na- 
ghin).  Maturité  fin  de  septembre;  mise  à  l'étude  en  1878,  après 
dégustation  favorable  par  le  Congrès;  maintenue  à  l'étude. 

Docteur  Gromier  (Morel).  Cette  Poire,  dont  la  maturité  est  in- 
diquée pour  octobre,  ne  paraît  ni  se  répandre,  ni  se  faire  con- 
naître; elle  sera  rayée  du  tableau.  Pages  3Î1  et  344. 

Docteur  Jules  Guyot  (Baltet).  Très  gros  fruit  hâiif,  mûrissant 
en  aoùtj,  passant  vite,  ayant  besoin  d'être  observé  et  étudié 
encore  ;  maintenu.  Pages  310,  345,  386. 

Doyenné  Bizet  (Bizet).  Obtention  récente.  Poire  très  tardive, 
grosse  et  excellente,  suivsint  l'appréciation  de  la  Commission  des 
études  qui.  le  12  mai  1877,  a  jugé  un  exemplaire  très  bon. 

En  maintenant  cette  variété  à  l'étude,  pour  qu'elle  soit  mieux 
connue,  on  doit  insister  pour  la  recommander  (page  28,  tome  II). 
L'arbre  est  peu  vigoureux  sur  Cognassier,  mais  très  fertile. 

Doyenné  Perrau.  Grosse  Poire  de  forme  de  Doyenné  d'hiver,  de 
longue  conservation  et  que  la  Commission  permanente ,  l'ayant 
dégustée  le  7  mars,  a  classée  parmi  les  fruits  de  premier  ordre. 
L'arbre,  dit-on,  greffé  sur  Cognassier,  est  trop  fertile  et  ne  pousse 
pas  assez  vigoureusement.  Le  nom  doit  être  écrit  Perrau  et  il  ne 
doit  pas  être  confondu  avec  le  ^exavé  Perrault  ou  Dachtsse  de 
Bordeaux,  qui  est  également  un  fruit  d'hiver  et  du  même  ob- 
tenteur.  Quoique  mise  à  l'étude  (tome  II,  page  30)  seulement 
en  1S78,  cette  Poire  superbe  et  tardive  qui,  selon  MM.  Jamin  et 
Baltet,  est  d'une  bonne  moyenne  vigueur,  est  définitivement 
admise. 

Favorite  Morel  (Morel).  1875.  Belle  Poire,  grosse,  allongée, 
très  bonne,  mlîrissant  en  octobre,  dont  l'arbre  est  très  vigoureux 
et  très  fertile.  Pages  305,  311,  34o,  386. 

L'admission  en  est  proposée  et  votée,  sur  la  demande  de  la  Com- 
mission des  études. 

Fondante  Thirriot.  Cette  Poire,  mise  à  l'étude  en  1872,  sur  la 


186  ^  RAPPORTS. 

proposition  de  la  Société  de  Paris,  a  toujours  été  recommandée, 
notamment  par  MM.  Baltet  et  Bjcbetet,  sans  qu'aucune  décision 
fût  prise  à  son  égard.  La  question  a  été  jugée  en  sa  faveur,  à  la 
présente  session,  et  elle  est  définitivement  admise.  Elle  est  assez 
grosse  et  grosse,  mûrit  en  décembre,  est  d'une  excellente  qualité; 
l'arbre  est  vigoureux,  fertile.  Pages  49,  167,  307,  345,  387,  et 
tome  II,  pages  64  et  88. 

Grégoire  Bordillon.  Ce  fruit,  bien  que  mis  à  l'étude  en  1876,  n'a 
paséié  répandu  et  n'est  pas  suffisamment  connu  ;  il  a,  en  outre, 
été  l'objet  d'appréciations  diverses.  En  somme,  sa  qualité  n'a  pas 
été  suffisante  pour  le  faire  remarquer  ;  il  sera  rayé  de  la  liste. 

Henri  de  Bourbon  (de  Boussineau),  Poire  d'octobre  et  no- 
vembre, présentée  en  1875,  par  M.  Bruneau,  de  Nantes.  Elle  est 
grosse  et  jugée  bonne;  décrite  avec  détail  dans  mon  Rapport  de 
l'année  dernière.  Maintenue  à  l'étude.  Pages  199,  209,  311,  345 
et  388. 

La  Quintînye.  Gain  de  M.  Boisbunel  :  poire  d'biver  désignée 
par  erreur  sur  le  tableau  de  1879  comme  mûrissant  en  novembre  ; 
mais  qui  n'a  pas  assez  de  qualité  pour  prendre  place  dans  une 
nomenclature  qui  doit  se  composer  de  fruits  de  premier  choix. 
L'assemblée,  sans  vouloir  dissuader  les  personnes  qui  voudront  la 
cultiver,  décide  qu'elle  sera  rayée  de  la  liste  des  Iruits  à  l'étude. 
Pages  76, 81,  348,  389. 

Précoce  de  Trévoux  (Treyve).  Des  exemplaires  de  cette  Poire  ont 
été  apportés  par  M.  Treyve  et  dégustés  cette  année,  dans  une 
séance  de  1879,  le  6  août;  en  ayant  emporté  une,  je  l'ai  dégustée 
vers  le  12  et  je  l'ai  trouvée  conforme  à  la  description  suivante. 
M.  Treyve  a  obtenu  la  première  fructification  en  l'année  1869, 
La  maturité,  dans  une  année  moins  défavorable  que  celle-ci,  pour- 
rait arriver  vers  la  fin  de  juillet  en  même  temps  que  celle  du 
Beurré  Gifi'ard.  En  1878,  elle  a  été  dégustée  le  8  août.  C'est  une 
Poire  d'une  bonne  moyenne  grosseur,  qui  doit  être  très  recom- 
mandée comme  précoce.  Elle  a  la  forme  de  la  William  allongée,  à 
chair  fine,  fondante,  richement  parfumée  et  relevée,  de  première 
qualité.  On  dit  l'arbre  très  vigoureux  et  se  chargeant  de  fruits. 
Cette  variété  est  mise  à  l'étude.  Page  112,  2^  volume. 

Président  Drouard.  Cette  Poire  répandue  par  M.  Louis  Leroy, 


21  «  SESSION    DE   LA.   SOCIÉTÉ   POMOLOGIQI'E.  487 

d'Angers,  est  un  gain  de  M.  Olivier,  à  classer  dans  un  bon  rang 
parmi  les  fruits  d'hiver.  Elle  est  assez  grosse,  un  peu  pyramidale. 
M.  Bachetet  la  qualifie  comme  ayant  la  chair  fine,  bien  blanche, 
fondante, quoique  ferme,  juteuse  et  vineuse;  en  somme,  elle  a  été 
bien  appréciée  à  la  Société  de  Paris. 

Elle  est  maintenue  à  l'étude;  je  me  permettrai  de  la  recom- 
mander, en  ajoutant  qu'on  dit  l'arbre  vigoureux  tant  sur  Cognas- 
sier que  sur  franc.  2®  volume,  page  55. 

Professeur  Willermoz  (Joanon).  Pages  36,68.151 ,  178, 309,346. 
Poire  à  chair  très  fine,  beurrée,  sucrée,  bien  parfumée,  à  jus 
abondant  ;  maturité,  commencement  d'août.  Beau  fruit  très-re- 
commandé. 

Souvenir  de  Léopold  premier .  Fruit  dont  la  maturité  a  lieu  en 
novembre.,  des  semis  de  M.  Grégoire,  de  Jodoigne;  souvent  bon, 
parfois  assez  bon.  Pages  349  et  394.  Ce  fruit  mûrit  au  milieu  de 
beaucoup  d'autres  qui  le  dépassent  par  leur  qualité.  Sera  retranché 
du  tableau. 

Sucrée  Troyènne  (Baltet).  Mise  à  l'étude  après  dégustation  fa- 
vorable tin  de  septembre  1878;  fruit  agréable  au  goût.  N'a  pas 
subi  une  épreuve  suffisante  ;  maintenu  à  l'étude. 

Triomphe  de  Vienne.  Cette  Poire  avait  été  mise  à  l'étude,  en  1 876, 
comme  mûrissant  en  septembre.  Semis  de  hasard;  origine,  Vienne 
(Isère).  Beau  fruit  rappelant  le  William  par  sa  forme.  Oa  dit  Tar- 
bre  vigoureux  et  fertile.  Dégusté  à  Lyon,  le  11  septembre  1875,  il 
a  été  trouvé  bon- Le  maintien  à  l'étude  est  décidé;  page  350.  Un 
fruit  apporté  par  M.  Besson  à  la  réunion  est  jugé  avantageuse- 
ment. M.  Jamin  trouve  cette  variété  très  bonne;  elle  est  recom- 
mandée à  l'attention. 

(A  suivre. \ 


COMPTES  RENDUS  D  EXPOSITIONS. 

COMPTES    RENDUS    D'EXPOSITIONS. 


Compte  rendu  'de  l'Exposition  de  Mon tauban  ; 
Par  M.  EuG.  Verdier. 

Messieurs, 

Honoré  du  mandat  de  repréfîentant  de  la  Société  centrale 
d'Horticulture  de  France,  comme  membre  du  Jury,  composé  de  : 
MM.  Fabre-Tonnerre,  de  Périgueux;  Seinteix,  d'Aucli;  Arnault, 
conseiller  général  de  Tarn-et-Garonne,  membre  de  la  Société  des 
Agriculteurs  de  France,  et  de  votre  délégué  à  l'Exposition  horti- 
cole, viticole  et  œnologique  qui  a  eu  lieu  à  Montaiiban,  du  24  au 
27  septembre  1879,  je  viens  m'acquitter  de  mon  devoir  en  vous 
soumettant  le  Compte  rendu  de  ma  mission.  Il  sera  du  reste  très 
bref,  car,  il  m'est  pénible  d'avoir  à  le  dire,  je  me  trouve  dans  la 
triste  nécessité  de  vous  déclarer  que  celte  Exposition  n'avait  rien 
de  ce  que  nous  sommes  appelés  à  constater  chaque  fois  dans  les 
solennités  de  ce  genre  et  qu'elle  n'était  assurément  pas  de  celles 
pour  lesquelles,  quoique  pénétrée  des  meilleurs  sentiments  de 
bonne  confraternité ,  notre  Société  dût  s'imposer  le  sacrifice 
d'envoyer  si  loin  d'autres  délégués  que  ceux  de  ses  Membres  abso- 
lument les  plus  rapprochés  de  cette  localité.  Il  est  cependant  pos- 
sible ,  je  veux  le  croire ,  qu'une  Exposition  de  printemps 
y  soit  plus  brillante  et  que  les  exposants  y  soient  surtout  plus 
nombreux;  mais  elle  ne  peut,  ou  ne  pourrait  dans  tous  les  cas 
être  de  nature  à  modifier  sensiblement  mon  opinion  en  ce  qui 
concerne  le  devoir  de  notre  Société  dans  l'avenir;  car  il  n'y  a  pas 
dans  la  ville  et  ses  environs  d'autres  établissements  d'horti- 
culture assez  importants,  que  les  deux  dont  j'aurai  l'honneur  de 
vous  entretenir,  ni  aucune  propriété  particulière  susceptible  de 
prendre  une  large  part  à  ces  grands  tourcois  horticoles. 

Au  total,  quatorze  exposants  ont  pris  part  à  cette  lutte  pacifique 
à  laquelle  la  Société  Montalbanaise  elle-même  avait  voulu  parti- 
ciper, en  se  plaçant  toutefois  «  hors  concours.  » 

En  effet,  cette  Société,  grâce  à  la  libéralité  de  la  ville,  possède 
un  jardin  d'expériences  (sinon  de  Commission)  dont  elle  tire  profit 
par  une  perception  de  droit  d'entrée,  dans  lequel  elle  s'occupe  de 


EXPOSITION   DE  MOxNTADBAN.  189 

l'éducation  des  vers  à  scie  et  où  elle  a  réuni  l'une  des  plus  consi- 
dérables collections  de  Vignes,  tant  à  raisins  de  table  qu'à  raisins 
de  cuve,  collection  véritîvblement  tiès-remarquable  qu'elle  avait 
exposée  et  mise  sous  nos  yeux  avec  ordre  et  symétrie,  et  aussi 
avec  le  regret  de  ne  pouvoir  nous  la  montrer  dans  un  état  de  plus 
parfaite  maturité. 

Deux  exposants  de  plantes,  MM.  Castel  et  Foissac,  tous  deux 
horticulteurs  à  Monlauban,  avaient  rivalisé  de  zèle  et  décourage, 
car,  il  faut  aussi  le  regretter,  il  n'est  pas  jusqu'au  temps  qui  ne 
leur  fût  marchandé,  puisqu'ils  ne  pouvaient,  sous  aucun  prétexte, 
commencer  à  déposer  leurs  plantes  dans  l'enceinte  de  TEx position, 
dans  le  jardin  de  la  Sjciété  et  ses  dépendances,  que  la  veille  même 
de  l'ouverture,   et  leurs  lots  exposés  ne  contenaient  pas  m<)in£ 
chacun  d'un  millier  d'individus.  Le  premier,  M.  Castel,  obtenait 
une  médaille  d'or  du  Ministre  pour  ses  nombreuses  collections  de 
plantes  en  tous  genres,  qu'il  avait  su  placer  par  ordre  et  distincte- 
ment grouper  par  genres,  à  l'exception  des  nombreuses  espèces 
de   serres  chaude^  et  tempérée,  à  feuillages,  telles  que  Palmier^, 
Broméliacées,  Fougères  et  Lycopodes,  qui  étaient  réunies.  Oa 
remarquait  parmi  les  autres  :  40  Coleus,  30  Bégonia,  30  Fuchsias 
fleuris,  20  Giéraatites  fleuries,  30  Conifères,  etc.  —  Un  fort  joli 
groupe  de  25   belles   touffes  d'CEillets  remontants  Alégatière, 
variétés  naine  très-florifère,  de  coloris  rouge  vif,   ainsi  qu'une 
collection  de  ■lOO  variétés  de  Roses  en  fleurs  coupées,  bien  étique- 
tées, et  une  autre  de  63  Phlox  obtenus  de  semis,  compléteraient 
cette  exposition, si  je  n'avais  encore  à  mentionner  particulièrement 
de  ce  même  exposant  une  petite  collection  de  40  des  meilleures 
variétés  de  Poires  et  notamment  une  splendide  collection  de  75  à 
80  variéiés  de  premier  choix  de  Glaïeuls  dont  les  rameaux  vigou- 
reux et  bien  fleuris  rappelaient  aux  connaisseurs  les  magnifiques 
et  merveilleux  échantillons  exposés  naguère  à  Paris  par  MM.  Souil- 
lard  et  Brunelet,  de  Fontainebleau;   aussi    obtenait-elle   pour 
l'exposant,  M.  Castel,  une  médaille  spéciale  de  vermeil  offerte  par 
mesdames  les  Patronnesses. 

Le  second,  M.  Foissac,  avait  exposé  en  très-grand  nombre 
les  meilleures  plantes  à  feuillage  de  serres  chaude,  tempérée  et 
froide,  les  plus  connues  et  généralement  les  plus  répandues,  parmi 


490  COMPTES   RENDUS   l'EXPOSITIONS. 

lesquelles  on  remarquait  quelques  beaux  échantillons  de  Strelitzia, 
de  Phormium  Veitchii  fol.  varieg.,  ùe  Chumxrops  excelsa,  de 
Draccena  indivisa  et  lineata,  etc.;  une  colleclicn  de  50  Fougères 
et  Lycopodes  ;  quelques  beaux  Gloxinia  fleuris  et  nombre  de 
plantes  variées,  telles  que  Pelargonium  zonale,  Pétunia, 
Fuchsia,  etc.  Ces  plantes,  généralement  de  moyenne  force,  étaient 
en  très-bon  état  de  santé  et  de  végétation.  Une  médaille  de 
vermeil  a  été  la  récompense  de  cet  exposant  pour  cet  apport. 

La  confection  des  bouquets  est  à  Tétat  de  naissance  dans  cette 
ville.  M.  Foissac  en  avait  exposé  quelques-uns  montés,  pour 
lesquels  une  médaille  d'argent,  offerte  par  mesdames  les  Patron- 
nesses,  lui  a  été  accordée  à  titre  d'encouragement,  mais  dont  la 
forme  méridionale  ne  saurait  assurément  être  goûtée  par  les 
amateurs  des  gracieux  bouquets  Debrie. 

M.  Escard,  pépiniériste,  a  obtenu  une  médaille  d'argent  pour 
une  collection  de  120  variétés  de  fruits.  Poires,  Pommes  et 
Pèches. 

Une  autre  médaille  d'argent  a  été  accordée  à  M.  Baillère  pour 
un  lot  assez  nombreux  et  varié  de  légumes. 

Pour  le  concours  des  vin<,  institué  spécialement  pour  les 
produits  du  département  (Tarn-et-Garonne),  six  concurrents 
avaient  exposé  leurs  vins  de  différents  cépages  et  de  différentes 
années.  Que  vous  dirai-je  de  ces  vins?  mon  incompétence  pratique 
ne  peut  m'autoriser  à  en  parler  sciemment  ;  mais  si  je  puis  me 
permettre  de  donner  mon  avis,  j'avouerai  qu'en  général,  et  à  part 
quelques  échantillons  seulement,  ils  ne  m'ont  pas  paru  de  mer- 
veilleuse qualité. 

Un  objet  d'art  a  cependant  été  donné  à  M.  Dufaur; 

Une  médaille  d'aigent,  à  M.  Callelao  et  une  médaille  de  bronze, 
à  chacun  de  MM.  Léon  Renous  et  Dobia. 

Les  plans  de  jardins  de  M.  Casteras,  de  Toulouse,  ont  obtenu 
une  médaille  d'argent;  ceux  de  M.  Blanchard,  de  Bordeaux,  une 
médaille  de  bronze,  et  une  mention  honorable  a  été  attribuée  à 
M.  Fiacre. 

Du  reste,  ni  fêtes,  ni  tambours,  ni  trompettes  ;  rien  qu'une 
franche  et  cordiale  réception  de  la  part  de  MM.  les  Président, 
Secrétaire  et  Trésorier  de  la  Société  Montalbanaise. 


BEVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE.  194 

REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

GARDEiSERS'  ChRONICLE. 

Adiantum  BanseiT.   MooRE.  (hybr.),  Gard.   Chr07i.,\\   oct.   4879. 
p.  456.  fig.  69.  —  Adiante  <ie  Bause.  —  (Fougères). 

Cette  gracieuse  Fougère  est  le  produit  d'un  croisement  opéré 
avec  succès  par  M.  Bause,  chef  de  culture  chez  M.  Wills,  à  Anes- 
ley,  entre  les  Adiantum  trapezi forme  et  decotnim.  Ses  frondes 
étalées,  fermes,  sont  trois  ou  quatre  fois  penaées;  leurs  folioles  ou 
pinnules  sont  larges,  les  basilaires  obliquement  ovales  et  tron- 
quées à  la  base,  les  intermédiaires  un  peu  trapéziformes,  la  ter- 
minale en  coin,  toutes  peu  profondément  lobées,  portées  par  un 
peliolule  capillaire  et  noir.  Les  sores  ou  groupes  de  capsules  sont 
oblongs-réniformes,  situés  transversalement  au  sommet  des  lobes 
par  un  oiideux  sur  chacun  de  ceux-ci.  La  plante  végète  vigou- 
reusement et  mesure  Oin 40-011 60  de  hauteur;  elle  est  simple- 
ment d'orangerie,  en  quoi  elle  a  pris  le  caractère  de  V Adiantum 
décorum.  Sa  particularité  la  plus  saillante,  c'est  que  ses  pinnules 
sont  déjetées  de  côté  par  rapport  au  plan  du  rachis  qui  les  porte, 
ce  qui  donne  à  l'ensemble  du  végétal  un  aspect  particulier  qui,  avec 
la  forme  des  pinnules,  distingue  nettement  cet  hybride. 


REGTiFICrVTlONS. 

Dans  le  dernier  oahier  du  Journal,  p.  80,  ligne  24,  au  lieu  de  : 
«  ouverture  en  bas,  »  lisez  :  «  ouverture  en  haut.  ■» 

Même  cahier,  p.  92,  ligne  2,  au  lieu  de  :  «  Encore  I'Auracaria 
imbricata,  »  lisez  :  «  Encore  I'Araucaria  imbricata.  » 


Le  Secrètaire-Rèdacteur-Gérant  •  Impr.  de  E.  DONNaod,  rue  Cassette,  I. 

P.  Ddchartre 


49il  OBSERVATIONS   MÉTÉOROLOGIQOES.    —  MARS  1880. 


MARS   i  880. 


OBSERVATI  )NS  MÉTÉOROLOGIQDES  FAITES  PAR  M.  F.  JAMIN,  A  BOURG-LAREINE, 
PRÈS    PARIS,    (altitude  72™  ENVIRON.) 


HAUTEUR 

TEMPÉRATURE 

du  baromètre. 

VENTS 

H 

-"•""^ 

-^    ^ 

ÉTAT  DU  CIEL. 

< 

dominants. 

Minim. 

Maxim. 

Matin. 

Soir'. 

1 

-f6,2 

+10 

755 

753 

S. S. G. 

Couvert,  iiuis  nuageux. 

2 

+1.8 

+12,4 

757 

755, 5 

S.S.E.,S.S.U. 

Grôle  dans  la  nuil;  légèremeiU 
nuageux  dans  la  journée,  clair 
le  soir;  grand  vent. 

3 

+6,S 

+12,s 

754 

734 

S.  s.  0.,  E. 

Couvert,  beaucoup  de  vent,  pluie 
dans  l'après-midi  eldans  la  soirée. 

4 

+iO,Si 

+15 

737 

765,5 

M.  E.,  E. 

Couvert,  pluie  et  vent  le  matin. 

5 

+  9,8 

4-15 

706,5 

709 

K. 

Nuageux. 

6 

+8 

{  18 

768 

764,5 

N.  E. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

7 

+1 

+15 

706 

708 

E. 

Brouillard. 

8 

4-5,2 

+14,5 

769 

769 

N.  E. 

Nuageuxavec  nombreuses  éclaircies 

9 

+  1,8 

-!-^0  "' 

76H 

707 

M.  E. 

Nuageux,  puis  clair. 

iO 

+6 

+21 '" 

7(i7 

768 

S.  S.  E. 

Clair. 

U 

+2.3 

4-21,5 

770 

770,5 

N.  E. 

Clair. 

12 

+:^ 

•1-22 

770 

7<8,5 

N.  E.,0. 

Bruineux  le  matin,  clair  dans  la 
journée,  nuageux  le  soir. 

13 

+  6 

+  18,5 

768 

767 

!•:.,  s. 

Nuageux. 

14 

+3,6 

+17,3 

766 

705 

\.  N.B.,  A\ 

Nuageux. 

15 

4-6,2 

414,4 

:64,S 

764 

N.  N.  G. 

Couvert  le  matin,  puis  nuageux 
et  presque  clair. 

\6 

— 1 

+  17,2 

762 

761 

N.  E.,  E. 

Clair;  avec  légère  brume. 

17 

+4,4 

+16,3 

761 

764 

N.  E. 

Quelques  luiagrs  le  malin,  clair 
l'aprcs  miili,  hAlo. 

18 

—1,2 

+  '5,5 

:05 

767,5 

lî.  N.  E. 

Clair  ,  le  hûle  continue. 

19 

-0,5 

+16,5 

7r8 

767 

N.  K. 

Clair;  le  vent  perd  deson  intensité. 

20 

—4,1 

-"-18,2 

76t3 

765 

H.  E. 

Clair;  le  soir  le  vent  reprend. 

21 

+0,5 

-i-u 

763 

765 

N.  E. 

Quelques  nuages  dans  la  nuit  et 
dans  la  malinée.  clair  le  reste 
ihi  jour;  grand  hâle. 

22 

-1J 

4-11 

766 

763,5 

.N.  N.  E. 

Clair;  le  liAle  conlinuc. 

23 

—2 

+12 

766 

765,5 

N.  E.,  S.  E. 

Quelques  nuages  dans  la  nuit, clair. 

24 

—3.5 

+18,5 
+  20,5 

766,5 

765 

S.S.O.,N.E.,E. 

Clair.         ^ 

23 

—1,6 

765 

762 

E. 

A  peine   quelques  nuages,    si  ce 

• 

n'est  le  soir. 

2G 

—0,1 

+20,7 

761,5 

760 

Iv,  S. 

Clair  le  matin  el  le  soir,  nuageux 
dans  le  milieu  du  jour. 

27 

+1,5 

+20 

760,5 

762 

i:. 

iNuageux. 

+46,5 

TOa 

763 

N.  E,,N. 

Convertie  malin,  nuageux  l'après- 

28 

+6,2 

■  1  ■ 
midi. 

29 

—0,8 

+16 

763 

:60,5 

N.,N.  E. 

Brumeux  le  m;ilin,  clair  l'après- 
midi. 
Brouillard  le    matin,  nuageux  le 

30 

—2,9 

+16,5 

760,5 

758,5 

N.  E.,  N. 

reste  du  jour 

31 

-2,7 

+13,3 

756,5 

747 

S.  S.  E. 

Légère  brume  le  matin,  nuageux 
le  reste  du  jour. 

CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ    EN  1880. 

Concours  permanents. 

Médaille  Fellier pour  les  Pentstemon. 

Prix  Laisné pour  récompenser  l'aptiiude  au  travail 

et  la  moralité  des  garçons  jardiniers. 
^  (V.  le  Journal,  3»  série,  I,   i879, 

p.  691.) 

Concours  annuels. 

Médaille  iloynet pour  les  apports  les  plus  remarqua- 
bles^ faits  pendant  l'année,  au 
Comité  de  Culture  potagère. 

Médaille  du  Conseil  d' Administration,  pour  l'introduction  ou  l'obtention  de 

plantes  ornementales  méritantes. 
(V.  le  Journal,  £•  série,  XI,  1 877, 
p.  145.) 


PROCÈS-VERBAUX  (1) 


SÉANCE     DD    8    AVRIL     18S0. 
PaÉsiDENCE  DE  H.   Hardy. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  Ou  y  constate  la  préseace 
de  143  Membres  titulaires  et  de  sept  Membres  hoaoraires. 

Le  procès-vefbal  de  la  dernière  séance  est  la  et  adopté. 

M.  le  Président  annonce  que,  dans  sa  séance  de  ce  jour,  le  Con- 
seil d'Administration  a  admis  à  l'bonorariat  M.  Cochet  (Scipion) 
horticulteur-pépiniériste,  àSuisnes  par  Brie-C  imte-Robert  (Seine- 
ei-Mirne),  et  M.   A.  Malet,  horticulteur  au  Plessis-Piquet,  qui 


La  Go'Jiraission  de  Rédaclion  déclare  laisser  aux  auteurs  des  articles  publiés 
dans  le  Journal  la  responsabilité  des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

^Âvis  de  la  Commission  de  Rédaclion.) 
Série  3.  T.  IL  Cahier  d'avril  1880  publié  le  31   mai  1880.  i3 


494  PROCÈS-VEKBADX. 

faisant  partie  de  la  Société  depuis  vingt-cinq  années  révolues,  ont 
demandé  par  écrit  à  profiter  des  dispositions  consignées  dans 
l'article  4  du  règlement. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Par  M.  E.  Girardin,  cultivateur  à  Argenteuil  (Seine-el-Oise), 
une  boite  à' Asperges  de  la  variété  rose  bàlive,  que  le  Comité  de 
Culture  potagère  a  reconnues  assez  bellël  pour  motiver  une  de- 
mande, de  sa  part,  d'une  prime  de  2*  classe.  Cette  prime  est  ac- 
cordée par  la  Compaguie. 

2°  Par  M.  Leguay,  cultivateur  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise),  une 
botte  à' Asperges,  variété  rose  hâiive,  récoltées  sur  une  terre  qu'il 
dit  être  cultivée  à  la  charrue.  — Le  Comité  de  Culture  potagère 
les  juge  aussi  belles  que  les  précédentes,  et  propose  dès  lors  d'ac- 
corder aussi  à  M.  Lfguay  une  prime  de  2e  classe.  Mise  aux  voix 
par  M.  le  Président,  cette  proposition  est  adoptée. 

30  Par  M.  Drouet,  Directeur  du  Jardin  fl-!uriste  de  la  Ville  de 
Paris,  à  la  Muette  :  lo  un  Dendrobium  Farmeri,  var.  album, 
variété  délicate  et  très  élégante  d'une  charmante  Orchidée  in- 
troduite de  l'Himalaya,  en  1847,  chez  M.  Far  mer,  amateur  an- 
glaisa qui  elle  est  dédiée;  îo  uq  Dendrobium  albosanguineum  Lindl., 
fort  belle  Orchidée  découverte,  en  1851,  par  Lobb,  dans  les  forêts 
du  IMoulmein  et  introduite  par  lui  chez  MM.  Veitch  qui  l'ont  eue 
en  fleursdès  1852;  3°uneforte  touffe  d'FnchoUriwiwoseum  qui, de- 
puis 1870,  est  cultivée,  dans  l'établissement  de  la  Muette,  dans 
un  fragment  de  tronc  d'un  Balantium;  cette  Broméliacée  croît 
dans  le  Brésil  oriental,  en  épiphyte  sur  les  arbres  des  forêts  à  la 
fois  chaudes  et  humides.  Ces  trois  belles  plantes  sont  remarqtiable- 
ment  fleuries;  ho  enfia  un  fort  exemplaire  non  fleuri  du  Vt'iesea 
gigantea,  Broméliacée  remarquable  par  les  proportions  excep- 
tionnellement grandes,  pour  cette  famille,  de  sa  toufife  de  feuilles, 
et  originaire  du  Brésil  méridional.  —  Pour  cette  importante  pré- 
sentation, le  Comité  de  Floriculture  est  d'avis  qu'il  y  a  lieu  de 
donner  une  prime  de  T"  classe,  la  plus  haute  des  récompenses  que 
le  règlement  autorise  à  décerner  en  séance.  Cette  prime  est  ac- 
cordée par  un  vote  de  la  Compagnie,  mais  M.  Diouet  exprime  le 
désir  qu'elle  soit  remise  à  M.  Baner,  chef-mulliplicateur  à  la 
Muette.  La  Compagnie  se  rend  à  ce  désir. 


^  SÉANCE  ou  8  AVRIL    1880.  '  41)5 

4°  Par  M.  A.  Malef,  borliculteur  au  Pkssis-Piquet,  un  jeune 
pied  de  Staphylea  colchi'ca,  grf^ffe  d'un  an  qui  est  abondamment 
fleurie.  Sur  la  proposition  du  Comité  de  Floiicullure,  une  prime 
de  3e  classe  est  accordée  pour  cette  présentation.  AI.  le  Préident 
de  ce  Comité  fait  observer  que  ce  Staphylea  est  un  charmant  ar- 
brisseau connu  dejiuis  longtemps,  mais  beaucoup  trop  négligé, 
qui  esl  liés  floriière  et  qui,  obtenu  en  petits  pieds,  lel  que  celui 
qui  se  trouve  en  ce  moment  sur  le  bureau,  serait  très  bou  comme 
plan  le  de  marché. 

5»  Par  M.  Garoon,  jardinier  chez  M.  Hubert,  un  pied  d'un  Vic- 
lier  {Ckeiranthus  Ck'îriL,)a.  feuilles  panachées,  qu'il  a  obtenu  de 
semis,  en  4878.  Comme,  jusqu'à  ce  jour,  il  n'a  pu  multiplier  cette 
plante  que  par  le  bouturage»,  le  C)mité  de  Floriculture,  par  l'or- 
gane de  son  Président,  l'engage  à  faire  des  efforts  pour  fixer  celte 
forme  nouvelle  au  point  de  pouvoir  la  propager  par  voie  de  serai?.. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-générdl  procèJe  su  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°  Une  lettre  par  laquelle  MM.  Biudry,  anciens  pépiniéristes  à 
Glaraarl  (Seine),  et  M. Courtois  (Adolphe),  leur  successeur,  attes- 
tent que  iM.Kobin  (Jean-Joseph;,  né  àClamart,  le  10  octobre  18 £8, 
est  attaché  à  leur  établissement  en  qualité  de  premier  gaiçon, 
depuis  le  mois  de  mai  1840,  et  que,  dans  le  cours  de  ces  trente- 
quatre  années  de  service  effectif,  ils  ont  été  constcmmeni  satis- 
faits de  sa  conduite,  de  sa  probité  et  de  son  travail,  lis  sollicitent 
dès  lors  pour  loi  l'une  des  récompenses  que  la  Société  aceoirde  en 
raison  de  la  longue  dures  du  service  daas  la  même  maison.  — 
Cette  letire  est  renvoyée  par  M.  le  Président  à  la  Commission  dts 
Récompense?- 

2°  Une  demande  de  délégué  devant  remplir  les  fonctions  déluré 
à  l'Exposition  que  la  Société  4'"Horticu!lure  de  l'arrondissement 
de  Senlis  doit  tenir  du  1 1  i^u  H  septembre  prochain.  —  M.  Le- 
cocq-Dumesnil  veut  bien  représenter,  comme  délégué,  la  Société 
centrale  d'Horticulture,  à  l'Expositioa  de  Senlis. 

3"  Une  l'Eure  par  laquelle  M.  Hubinet  de  Soubise  exprime  le 
désir  que  des  Commissaires  spéciaux  soient  changés  u'examintr 


<96  ■  PROCÈS-VERBAUX.  * 

un  jardin  fruitier  qu'il  enlretient  lui-même,  rue  Lhoraond,  68,  à 
Paris.  —  Faisant  droit  à  cette  demande,  M.  le  Président  désigne 
comme  devant  composer  la  Commission  qui  sera  chargée  de  visiter 
les  cultures  fruitières  de  M.  Hubinet  de  Soubise  MM.  Chevreau, 
Jolibois,  Thil,  Chatenay  (L.-Abel),  et  Th'bauU  (Emile),  fils. 

4*  Une  lettre  de  M.  Alb.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  Directeur  du 
Jardin  d'Acclimatation,  qui  informe  M.  le  Président  que,  par 
suite  d'arrangements  pris  avec  M.  F.  Chappellier,  il  a  été  installé 
dans  cet  établissement  des  cultures  d'arbres  fruitiers  conduits  sous 
la  forme  spirale.  M.  A .  Geoffroy  S  lint-Hilaire  demande  qu'une  Com- 
mission désignée  par  M.  le  Président  soit  chargée  d'aller  examiner 
ces  arbres  qui,  dit-il,  ont  peu  ou  pas  souffert  des  gelées  rigoureuses 
de  cet  hiver.  —  Les  Membres  désignés  comme  devant  composer 
la  Commission  dent  il  s'agit  sont  MM.  Templier,  Raimbaud 
(Alexandre),  Siroy,  Cotlin,  CharoUois  et  Chauré.  Ils  voudront 
bien  se  rendre  au  Jardin  d'Acclimatation,  lundi  prochain,  ii  avril, 
à  une  heure. 

5»  Une  lettre  par  laquelle  M.  Maishall  P.  Wjlder  accuse  récep- 
tion du  Journal  qui  lui  est,  dit-il,  régulièrement  envoyé. 
M.  Marshall  P.  Wilder  envoie  sa  biographie  accompagnée  d'un 
beau  portrait  gravé.  Il  y  a  joint  un  fragment  d'un  journal  de 
Bosion  qui  renferme  le  compte  rendu  d'une  Exposition  d'Azalées 
et  de  Rosiers  tefaue  dans  celte  ville,  au  mois  de  mars  dernier. 

6°  Une  lettre  de  M.  Cellière,  de  Rosny,  demandant  que  la  Société 
centrale  d'Horticulture  organise  une  Exposition  consacrée  seule- 
:ueDt  aux  maladies  des  plautes  et  aux  parasites  de  toute  sorte  qui 
les  produisent.  L'auteur  de  celte  lettre  pense  que  de  pareilles  Ex- 
positions contribueraient  puissamment  à  éclairer  les  cultivateurs 
f  ur  un  sujet  qui  les  intéresse  au  plus  houi  point. 

M.  le  Pfts  dent  renvoie  celte  lettre  à  la  Commission  des  insec- 
licides. 

T  Une  lettre  par  laquelle  M.  le  Sous-Secrétaire  d'Étal  au  Minis- 
tère de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts  donne  avis  à  M.  le 
Piésident  de  sa  décision  par  laquelle  il  veut  Lien  donner  à  la 
Société  centrale  un  vase  de  porcelaine  de  Sèvres  qui  sera  remis 
comme  prix  à  la  prochaine  Exposition. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée,  M.  le  S^cré- 


SÉANCE    DU    8    AVRIL    18^0.  ^  97 

taire-général  signale  un  article  du  Journal  de  l'Agriculture,  no  3 
de  ce  mois,  qui  est  relatif  au  Soja  hispida  ou  Pois  oléagineux,  et 
qui  a  pour  auteur  M.  E.  Vhvin,  ainsi  que  la  3«  édition  de  l'ou- 
vrage publié  par  M.  le  docteur  Girard  (Maurice),  sous  le  titre  :  Le 
Phylloxéra  de  la  Vigne,  son  organisation,  ses  mœurs;  choix  des 
procédés  de  destruction  (\  in-32  de  160  pages,  avec  16  figures  et 
une  carte,  Paris,  1880;  chfz  Hîchs^tte).  Dans  cet  opuscule,  dit 
M.  le  Secrétaire-général,  l'auteur  cherche  avant  tout  à  réfuter  la 
théorie  du  Phylloxera-effet  en  fournissant  une  série  de  preuves 
péremptoires  contre  celte  manière  de  voir  qui  a  pour  conséquence 
d'égarer  les  vignerons  et  de  leur  faire  négliger  l'emploi  de  tous  les 
moyens  propres  à  combattre  le  fléau.  0:i  trouve  aussi  dans  ce 
livre  l'histoire  entomologique  détaillée  du  redoutable  Puceron, 
telle  que  l'ont  établie  des  observations  récentes,  notamment  celles 
de  M.  Balbiani.  Enfin  on  y  voit  reproduit  le  texte  des  dernières 
lois,  décrets  et  circulaires  relatifs  au  Phylloxéra,  dont  la  connais- 
sance est  essentielle  pour  tous  les  viticulteurs.  Une  carte  jointe  à 
ce  petit  volume  montre,  conformément  aux  derniers  renseigne- 
ments officiels,  la  diffusion  et  le  degré  d'intensité  du  fléau  dans 
les  quarante  départements  où  il  existe  en  ce  moment. 

M.  le  Président  informe  la  Compagnie  d'une  perte  des  plus 
cruelles  que  viennent  d'éprouver  l'Horticulture  française  et  la  So- 
ciété centrale  par  le  décès  de  M.  Socchet,  ancien  jardinier-chef  des 
jardins  et  du  parc  de  Fontainebleau,  dont  le  nom  est  depuis 
longtemps  européen,  grâce  au  nombre  considérable  et  à  la  beauté 
sans  égale  des  variétés  de  Glaïeuls  issus  du  gandavensis  dont  il  a 
enrichi  les  jardin-\  M.  Eug.  Verdier  est  prié  d'écrire  une  notice 
sur  ne  regretté  collègue. 

M,  Hardy  fait  connaître  un  procédé  fort  simple  pour  la  destruc< 
tion  des  Loches  ou  Limaces  qu'il  a  appris  d'un  vieux  jardinier  de 
Marnes  nommé  Loiselet,  et  qu'il  a  employé  avec  un  plein  succès 
daiiS  le  Potager  de  i'É!at,  à  Versailles.  Ce  procédé  consiste  à  cou- 
vrir des  planchettes  mesurant  environ  20  centimètres  en  carré 
avec  de  la  graisse  ou  du  beurre  que,  par  économie,  on  choisit 
vieux  ou  rance.  On  pose  ces  planchettes  dans  les  carrés  qu'on 
veut  préserver,  en  les  espaçant  de  8  bu  10  mètres.  Si  on  les  met 
eu  place  vers  le  soir,  on  les  trouve,  le  lendemain  malin,  couvertes 


198  PRCCk-VERBAUX, 

de  Lirùaces  dont  beaucoup  sont  tellemf  nt  petites  que  la  rechercha 
directe  en  aurait  été  impossible,  et  qu'on  enlève  alors  facilement 
pour  les  détruire.  Il  est  prudeot  de  ne  pas  laisser  ces  planchettes 
exposées  au  grand  soleil  qui  en  fond  la  graisse  et  la  fait  couler  ; 
mai&si  on  veut  néanmoins  les  laisser  en  place  pendant  le  jojr,  on 
évite  l'inconvénient  qui  vient  d'être  signalé  en  les  posant  à  l'en- 
vers, c'est-à-dire  la  graisse  en  dessous. 

M.  P.  Duchartre  dit  que,  puisqu'il  s'agit  de  la  deslruction  d'a- 
nimaux nuisibles  aux  jardins,  il  demande  la  permission  de 
signaler  un  moyen  commode  pour  prendre  les  Vers  blancs,  dont  il 
vierit  de  voir  l'indication  dans  une  lettre  écrite  de  Saiut-Jean-de- 
Maurienne  par  M.  Confévron,  qui  a  été  imprimée  dans  le  dernier 
cahier  du  Bulletin  mensuel  de  la  Société  d'Acclimatation  (janv. 
1880,  p.  24).  Ce  procédé  consiste  à  creuser,  de  distance  en  dis- 
tance, des  trous  qu'on  remplit  de  fumier  d'écurie  ou  d'étable.  Les 
Vers  blancs  se  rendent  dans  ce  fumier  où  il  est  facile  de  les  trouver 
pour  les  détruire. 

M.  Pissot  rapporte  avoir  employé  avec  succès  un  procédé  qui 
avait  une  assez  grande  analogie  avec  celui-là.  Des  planches  de 
Rhododendron  étant  dévastées  par  des  Vers  blancs,  il  a  eu  l'idée 
d'en  couvrir  la  terre  avec  une  couche  de  feuilles  épaisse  d'environ 
0*»0o.  Les  Rannetons  se  sont  rendus  au  milieu  de  ces  feuill'es 
pour  j  pondre.  Il  les  a  tous  détruits,  et  a  sauvé  ses  Rhododendron^ 
en  faisant  ramasser  et  brûler  ces  feuilles. 

M.  Davivier  rappelle  que  le  fumier  rend  de  grands  services  pour 
la  destruction  de»  Gourtilières.  Avant  l'hiver,  on  en  remplit  des 
caisses  percées  de  trous,  qu'on  enterre.  Quand  on  relire  ces  caisses 
vers  la  fin  de  l'hiver,  on  trouve  au  milieu  du  fumier  une  grande 
quantité  de  Counilières  dont  ou  se  débarrasse  alors  sans  peine. 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présentations  ; 

Et  la  séance  est  levée  à  trois  heures  et  demie. 


SÉANCE   DU    22    AVRIL   1880. 

Présidence  de  M.  Burelle. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  On  y  compte  453  Membres 
titulaires  et  4  Membres  honoraires. 


SÉANCE  DU  22  AVRIi,  1880.  199 

M.  le  Président  proaonce,  après  un  vote  de  la  Compagnie,  l'ad- 
mission de  quatre  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  présenta- 
tioa  a  été  faite  daus  la  dernièni  sérince  et  n'a  déterminé  aucune 
opposition.  Il  proclame  Membre  à  vie  M.  Glatigny(Jale?-Edouard), 
rue  Sainte-Anne,  14,  à  P.iris,  qui  a  rempli  les  conditions  pres- 
crites par  le  Règlement  pour  les  personnes  qui  désirent  être  ins- 
crites en  cette  qualité  sur  les  contrôles  de  la  Société. 

Il  informe  ensuite  la  Compagnie  d'une  perte  éminemment  re- 
grettable que  la  Société  vient  d'éprouver  par  le  décès  dô  M.  Kave- 
nean,  Membre  titulure,  hydraulicien  bien  connu  pour  ses  ingé- 
nieux appareils  destinés  principalement  à  l'arrose  ment  des  jardins 
et  lies  gazons. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau: 

4°  Par  M.  Leguay,  cultivateur  à  Argenteuil  (Sane-et-Oise), 
sept  bottes  d'Aspej^ges  provenant  de  cultures  qu'il  dit  être  faites 
à  la  charrue.  Ces  Asperges  sont  remarquables,  dit  M.  le  Président 
du  Comité  de  Culture  potagère,  pour  leur  couleur  tout  autant 
que  pour  leur  grosseur.  En  outre,  la  présentation  de  ce  jour  a  été 
déjà  précédée  de  deux  autres.  Aussi  le  Comité  Je  Culture  pota- 
gère propose-t-il  d'accorder  à  M .  Leguay  une  prime  de  1  ''''  clas  -e  et, 
mise  aux  voix,  sa  proposition  est  adoptée. 

2"  Par  M.  Lescot  (André),  cultivateur  à  Argenteuil  (Seine-et- 
Oîse),une  botte  d'Asperges  d'une  beauté  exception n- Me  pour  la 
présentation  de  laquelle,  sur  la  proposition  du  Comité  de  Culture 
potagère,  il  lui  est  donné  une  prime  de  2,^  classe. 

3"  Par  M.  Gottard,  fils,  cultivateur  à  Argenteuil,  une  botte 
^'Asperges  qui  lui  vaut  une  prime  de  3^  classe,  conformément  à  la 
demande  du  Comité  compétent. 

4°  Par  M.  Glrardin,  cultivateur  à  Argenteuil,  une  botte  d'As- 
perges dont  la  présentation  motive  la  demande  en  sa  faveur,  de 
la  part  du  même  Comité,  d'une  prime  de  3®  classe  qui  est  accordée 
par  la  Compagnie. 

5°  Par  M.  Joly  (Léon),  cultivateur  à  Houilles,  canton  d'Argen- 
teuil  (Seine-et-Oise),  des  tubercules  d'une  Pofnme  de  terre  qu'il 
a  obtenue  de  semis  et  à  laquelle  il  a  l'intention  de  donner  son 
propre  nom.  11  offre  ces  tubercules  pour  que  des  Membres  du  Co- 
mité de  Culture  potagère  puissent  en  easayer  la  culture.  M.  lé 


200  PROCÈS- VERBAUX, 

Pjësident  de  ce  Comilé  dit  que  cet  epsai  sera  fait  ;  aussi  ne  s'agit- 
il  pas  aujourd'hui  de  donnera  M.  Joly  (Léon),  une  récompense 
définitive  pour  l'obtention  de  la  variété  qu'il  présente  ;  mais  le 
Comité  est  d'avis  qu'il  y  a  lieu  de  lui  accorder  une  prime  de  3» 
classe  pour  l'encourager  à  continuer  la  culture  et  à  poursuivre 
l'amélioration  de  cette  variété.  —  Cette  prime  est  accordée  par  la 
Compagnie. 

6»  Par  M.  Dudouy,  fabricant  d'engrais  chimiques,  rue  Notre- 
Dame-des-Victoires,  à  Paris,  des  tubercules  de  deux  variétés  de 
Pommes  de  terre  obtenues  récemment  en  Angleterre.  M.  le  Prési- 
dent du  Comité  de  Culture  potagère  déclare,  au  nom  de  ce  Co- 
mité, que  ces  variétés  étant,  à  '.ause  de  leur  nouveauté,  impar- 
faitement connues,  il  y  a  lieu  d'en  poursuivre  la  culture  avant 
qu'un  jugement  sur  leurs  qualités  ou  leurs  défauts  puisse  être 
lormulé  avec  assurance. 

7°  Par  M.  Falaise,  aîné,  horticulteur  à  BouIogne-sur-Seine 
(Seine),  quatre  grandes  boîtes  de  fleurs  coupées  de  Pensées.  Le 
Comité  de  Floriculture  déclare,  par  l'organe  de  son  Secrétaire, 
q.ue  ces  fleurs  sont  des  plus  remarquables  pour  la  beauté  et  l'am- 
pleur, surtout  celles  à  fond  blanc;  aussi  demande-t-il  qu'une 
prime  de  4'®  classe  soit  donnée  à  M.  Falaise,  aîné,  pour  cette  re- 
marquable présentation,  et  la  Compagnie  fait  droit  à  sa  demande. 

8°  Par  M.  Jolibois,  jardinier-chef  au  Luxembourg,  un  pied  de 
Vriesea  Glaziouana,  Broméliacée  des  plus  fortes  proportions,  dont 
l'inflorescence  est  à  moitié  développée;  deux  Orchidées  abondam- 
ment fleuries,  le  Maxillaria  luteoalba  Lindl.  et  le  Trichopilia 
suavis  Lindl.  Le  Comité  de  Fioriculture  demande  qu'une  prime 
de  i^'  classe  soit  donnée  à  M.  Jolibois  pour  cette  remarquable  pré- 
sentation et,  consultée  à  cet  égard,  la  Compagnie  accorde  celte 
récompense  à  laquelle  l'honorable  jardinier-chef  déclare  renoncer, 
selon  son  habitude. 

Sur  l'invitation  de  M.  le  Président,  M.  Jolibois  donne  des  rensei- 
gnements louchant  ks  belles  plantes  qu'il  a  déposées  sur  le  bureau. 
Le  Vriesea  Giaziuuana  croît  naturellement  au  Brésil,  sur  les  mon- 
tagnes des  Orgues,  à  l'altitude  d'environ  600  mètres.  Il  égale 
pour  la  grandeur  le  Vriesea  gigantea  dont  un  pied  non  fleuri  a  été 
présenté  par  M.  D;ouet,  à  la  dernière  séance.  Il  s'en  distingue 


SÉANCE  DU  22  AVRIL  }880.  201 

parce  que  ce  dernier  a  les  feuilles  plus  courtes  et  presque  obtuses 
au  sommet,  tandis  que  les  siennes  sont  lancéolées  et  aiguës  dans 
cette  même  partie.  Le  pied  que  la  Compagnie  en  a  sous  les  yeux 
montre  sa  hampe  florifère  déjà  haute  d'environ  i^  25,  chargée  de 
nombreuses  bractées  vertes,  oblongues-lancéolées,  très  aiguës  au 
sommet,  et  poitant  des  fleurs  en  boutons.  Il  a  été  apporté  au"our- 
d'hui,  dans  cet  étal,  avant  l'épanouissement  de  ses  fleurs, parce  que 
la  floraison  en  sera  certainement  terminée  dans  trois  semaines, 
quand  aura  lieu  la  prochaine  séance.  Cette  grande  et  belle  Bro- 
méliacée n'a  fleuri  encore  que  dans  les  serres  de  l'Empereur 
d'Autriche;  elle  fleurit  donc  maintenant  pour  la  première  fois, 
en  France.  Il  en  existe  un  autre  pied  encore  plus  fart,  dans  les 
serres  du  Luxembourg.  La  plante  est  peu  exigeante  en  fait  de 
chaleur;  elle  a  été  tenue  dans  une  serre  tempérée  où  la  tempé- 
rature a  été  maintenue,  pendant  tout  l'hiver,  entre  8  et  12.^  au- 
tant que  possible,  miiis  dans  laquelle  même,  par  l'effet  d'acci- 
dents, il  y  a  eu  plusieurs  fois  piès  de  G»;  on  voit  cependant  qu'elle 
paraît  n'avoir  souffert  en  rien  de  ces  refroidissements.  Elle  a  été 
traitée  à  l'engrais  Jeanne!,  ce  qui  a  permis  de  la  tenir  dans  un 
pot  relativement  petit. 

9°  Par  M.  Scbwarz  (A.),  jardinier  chez  M.  Leraercier,  à  Ba- 
gneux  (Seine),  des  pieds  de  19  variétés  de  belles  Cinéraires  (Se- 
necio  cruentus  DG.)  à  fleurs  doubles,  pour  la  présentation  des- 
quelles, sur  la  proposition  du  Comité  de  Floriculture,  il  lui  est 
accordé  une  prime  de  2®  classe. 

M.  le  Président  remet  lés  primes  aux  personnes  qui  les  0!>t 
obtenues. 

A  l'occasioQ  de  la  prime  de  1"^®  classe  qui  a  été  donnée  à  M.  Le- 
guay,  d'Argenteuil,  pour  sept  bottes  d'Asperges  qu'il  dit  prove- 
nir de  cultures  à  la  charrue,  M.  Girardin.  d'Argenteuil,  nie  l'exac- 
titude de  cette  assertion. 

M.  Jolibois  fait  observer  qu'il  serait  en  effet  très  digne  de  re- 
marque qu'on  pût  obtenir  de  si  beaux  produits  en  cultivant  sim- 
plement à  la  charrue;  mais  il  n'«i  pas  eu  occasiou  de  voir  par 
lui-même  si  tel  est  en  effet  le  mode  de  culture  employé  par 
M.  Leguay. 

M.  Coitard,  d'Argenteuil,  affirme  qu'il  est  impossible  d'obtenir 


202  PHOCÈS-VliliRAUX. 

ainsi  des  Asperges  pareilles.  On  sait  en  effet,  dit-il,  qu'il  y  a  tou- 
jours beaucoup  de  griffes  qui  remoatent  vers  la  surface  du  sol,  et 
qui  seraient  blessées  par  le  soc  de  la  charme,  ce  qui  nuirait 
gravement  à  la  production. 

M.  le  Président  du  Comité  de  Culmre  potagère  fait  observer 
que,  s'il  a  dit  que  les  Asperges  de  M.  L^guay  ont  été  récoltées 
9ur  des  terres  cultivées  simplemeal  à  la  charme,  c'est  que  le  fait 
avait  élé  afûrmé  devant  le  Comité  par  ce  cuUivaienr.  Au  reste, 
ajoute-t-il,  il  est  parfaitement  constaté  que  M.  l'arent,  de  Rueil, 
travaille  à  la  charrue  les  terres  dans  lesquelles  sont  plantées  ses 
Asperges,  et  les  produits  qu'il  obtient  ainsi  sont  aussi  beaux  que 
ceux  que  mon'.re  aujourd'hui  M.  Leguay. 

M.  le  Secrétaire-géséral  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°  Une  lettre  par  laq'ielle  M,  Ferd.  Mauduit,  Secrétaire  de 
la  Société  argentine  d'Horiiculture,  à  Buenos-Ayres  (Répub'ique 
argentine),  prie  M.  le  Président  d'invit  r  les  horticulteurs  fran- 
,  çais  à  envoyer  leurs  catalogues  à  cette  Société,  afin  d'amener 
ainsi  l'établissement  de  relations  horticoles  entre  la  France  et 
cette  partie  de  l'Amérique  du  Sud.  L<î  sièg^î  de  la  Société  argen- 
tine d'Horticulture  est  à  Biienos-Ayres,  c;)Uy  Roconquista,   -lOl. 

2°  Une  lettre  pir  laquelle  M,  Luifour,  Secrétaire  de  la  Société 
d'Horticulture  de  Genève,  se  plaint  des  difîicullés  majeures  que 
rencontre,  à  la  frontière,  le  passage  des  produits  du  l'horticul- 
ture, quelle  qu'en  soit  la  nature,  ainsi  que  de  l'incerlilude  où  l'on 
est  quant  aux  formalités  qu'on  doit  remplir  pour  échapper  à  ces 
dif{ic'jllé5. 

Al.  Chaudèze  fait  observer  qu'ua  décret  publié  dans  i  i  Journal 
officiel,  il  y  a  trois  jours,  a  fait  disparaître  l'incertitude  dout  se 
plaint  M.  Dulour. 

M.  Guttia  dit  que,  depuis  un  mois,  il  a  fait  plusieurs  envois 
en  Suisse,  en  les  accompagnant  d'un  certifii^U  d'origine,  et  que 
.ses  envois  sont  parvenus  s.ins  difdculté  à  leur  destination. 

M.  Janiin(Ferd.)  déclare  avoir  été  moius  heureux.  Des  ballots 
expédiés  par  lui  ont  été  arrêtés  à  la  douane  de  Bellegarde  et, 
pour  en  obtenir  l'entrée  en  Suisse,  il  a  fallu  les  envelopper  tout 
entiers  dans  une  toile  d'emballage. 


SÉANCE   DU   2î    AVRFL    1880.  20Î 

î»  Pluisieurs  documents  relatifs  à  l'enquèts  ouverte  par  la  So- 
ciété relativement  à  la  constatation  des  dégâts  causés  par  le  froid 
exceptionnel  de  l'hiver  1879-Î8S0.  Ce  sont  les  suivants: 

M.  le  Ministre  de  rinstructici  publique  et  des  Beaux-Arts,  à 
qui  oat  été  envoyés  plusieurs  exemplaires  duquestionnaire  publié 
par  la  Société,  informe  M.  le  Secrétaire-général  qa'il  a  fait  adres- 
ser CES  exemplaires  aux  diverses  Sociétés  savantes  des  départe- 
ments. 

M.  le  comte  du  Puy-Montbrun,  Vice-Président  de  la  Société 
d'Agriculture  da  Montélimar  (Drôme),  adresie  les  réponses,  con- 
cernant l'arrondissement  de  Monîéiimar,  aux  questions  formulées 
dans  le  programme  publié  par  la  Swiélé  centrale. 

Lî  Société  d'Horticulture  d'Angers  et  du  département  de  Maine- 
et-Loire  a  fait  réimprimer  ce  programme  ou  questionnaire  et  elle 
Ta  envoy«  à  tousses  Membre?,  à  tous  les  horticulteurs  de  son  dé- 
parlement, ainsi  qu'aux  directeurs  des  journaux  d'Angers.  Une 
Commission  nommée  par  elle  voudra  bieu  résumer  dans  un  Rap- 
port tous  les  renseignements  qu'elle  aura  recueillis  et  transmettre 
ce  Rapporta  la  Société  centrale. Pour  obtenir  ces  renseignements, 
elle  a  fait  appel  à  toutes  les  personnes  dont  elle  peut  espérer  une 
réponse,  et  elle  adresse  un  exemplaire  de  la  circulaire  qu'elle  a 
imprimée  à  cet  efifet. 

MM.  le  Président  et  le  Sicréîaire-général  de  la  Société  d'Horti- 
culture de  la  Gironde  adressent  le  rélevé  des  dégâts  constatés  dans 
ce  département. 

Les  Sociétés  d'Horticulture  d'Epernay  et  des  Ardennes  annon- 
cent que  des  Commissions  spéciales  nommées  dans  leur  sein  ont 
été  chargées  de  rédiger  les  réponses  au  Q  lestiounaire  de  la  So- 
ciété centrale. 

La  Société  d'Horticulture  de  Mâcon  écrit,  par  l'entremise  de 
son  Seciétaire,  qu'elle  a  pris  en  très  sérieuse  considération  le 
programme  qui  lui  a  été  adressée  et  qu'elle  enverra,  en  temps 
convenable,  sa  réponse  aux  questions  qui  y  sont  formulées. 

Enfin  M.  Ch.  Baltet,  horticulteur  à  Trayes  (Aube),  en  accusant 
récepiion  du  programme  publié  par  la  Société  centrale,  exprime 
l'idée  qu'il  serait  utile  d'y  ajouter  une  question  relative  aux  effets 
que  les  fortes  gelées  de  l'hiver  dernier  ont  pu  produire  sur  les 
animaux,  soit  utiles,  soit  nuisibles  à  l'horticulture. 


204     PaOCÈS-VERBAUX.  —  SÉANCE  DU  22  AVRIL  1880. 

M.  Laizier,  en  présentant  deux  exemplaires  de  VAnnuaire 
Compte  rendu  de  la  Société  de  secours  nfiutuels  des  Jardiniers  hor- 
ticulteurs du  département  de  la  Seine,  rappelle  la  part  que  la  So- 
ciété centrale  d'Horticulture  a  eue  à  la  fondation  de  cette  utile 
association  et,  au  nom  de  celle-ci,  exprime  à  ce  sujet  une  vive 
reconnaissance.  Il  invite  en  même  temps  les  Membres  de  la  So- 
ciété centrale  à  donner  leur  appui  à  la  Société  de  secours  mutuels 
en  grossissant  la  liste  de  ses  Membres  honoraires. 

Les  documents  suivants  sont  lus  ou  déposés  sur  îe  bureau  : 

i"  Description  de  Glaïeuls  nouveaux,  pour  1879-1  >80,  obtenus 
par  MM.  Souillard  et  BruneleT;  de  Fontainebleau. 

2"  Note  sur  le  Soja  hispida  ou  Pos  oléagineux;  par  M.  Va- 
vin  (E.). 

3"  Compte  rendu  des  travaux  du  Comité  de  Floriculture,  pen- 
l'année  1879;  par  M.  E.  Delamarrf,  Secrétaire  de  ce  Comité. 

4''  Rapport  sur  l'ouvrage  intitulé:  L.s  Orchidées,  par  M.  de 
Puydt;  Rapporteur  M.  Keteleêr. 

5"  Rapport  complémentaire  sur  les  appareils  thermosiphons 
construits  par  M.  Ch.  de  Vendeuvre  pour  le  chauffage  des  serres 
de  M.  Vallerand,  à  Agnières  (Seine);  M.  A.  Lavialle  Rapporteur. 

6°  Rapport  sur  les  chauffi'ges  thermosiphons  établis  par  M.  Le- 
meunier  dans  les  serres  du  Fleuiiste  de  la  ville  de  Paris  et  du  Mu- 
séum d'Histoire  naturelle;  M.  A.  Lavialle  Rapporteur. 

7"  Rapport  sur  les  effets  produits  par  l'engrais  chimique  pré- 
senté par  M.  Dadouy  sous  le  nom  de  Floral;  M.  Michelin  Rap- 
porteur. 

Les  conclusions  des  quatre  derniers  Rapports  dus  à  MM. 
Keteleêr,  Lavialle  et  Michelin  tendant  au  renvoi  à  la  Commis- 
sion des  Récompenses  sont  successivement  mises  aux  voix  et 
adoptée?. 

8°  Note  sur  les  fleurs  doubles  des  Bégonias  tubéreux  ;  par 
M.  P.  Dijchartre. 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présentations; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 

Tian- OC? 'B  ^nri      ' — 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE.  -»  MARS  ET  AVRIL  1879.  205 

NOMINATIONS. 


SÉANCE    DU    8   AVRIL    4  8  8  0. 
ADMIS    A  l'uONORARIAT 

M. 

Cochet  (Scipioo),  horticulteur-pépiniériste,  à  Suisnes,   par   Brie-Corate- 
Robert  (Seine-et-Marne) . 


.    SÉANCE    DU    22     AVRIL     1880. 

MU. 

1 .  AiGUESPARSEs(L.),ruede  la  Paix,  3,  aux  Lilas,  à  Rotnainville  (Seine), 

présenté  par  MM.  Delahagac-Moreau,  R.  Jolibois  et  E.  Langlois. 

2.  Balochard  (Jules),  pépiniériste,  à  Farcy-les-Lys,  par  Melun  (Seine-et- 

Marne),  présenté  par  MM.  Bach  et  Hardy. 

3.  Bor>"iceau-Gesmon,  docteur  en  droit,  boulevard  Saint-Germain,  134, 

à  Paris,  présenté  par  MM.  Jolibois,  Fiel  et  Verwaest. 

4.  Cochet   (Pierre),    pépiniériste,    à    Suisnep,    par    Brie-Comt;-Robert 

(Seine-et-Marne),  par  MM.  Eugène  Delamarre  etR.  Jolibois. 

PROCLAMÉ   MEMBRE  A   VIE 

M. 

Glvtigny  (Jules-Edouard),  rue  Sainte-Anne,  44,  à  Paris.  • 


BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 


mois   D£   MARS  ET   D'AVRIL  1880. 

A  Catalogue  of  the  forest  Trees  of  North  America  (Catalogue  des  arbres 

forestiers   de    l'Amérique  du    nord,  par  M.     Ch.    S.    Sargent). 

Washington,  1880  ;  in-8  de  93  pages. 
Adiress  of  the  hon.  Marshall  P.  Wildei'  (Discours  de  l'honor.  Marshall 

P.  WiLDER  et  Compte  rendu  de  la  réunion  annuelle  de  la  Société 

d'Histoire  généalogique  de  la  ISouvelle-Angleterre).  Boston,  1880  ; 

in-8  de  47  pages. 
Annales  agronomiques  (avril  1880).  Paris-,  iii-8. 
Annales  de  la  Société  d'Agriculture  de  la  Gironde  (3e  et  4"  trimestres  de 

1879).  Bordeaux; in-8. 
A/maies  de  la  Société  d'Agricidlitre  de  la  Loire  (18Î9).  Saint-Etienne; 

in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Émulation  de  l'Ain  (1"  trimestre  de  1 880).  Bourg  ; 

in-8. 


206  BOLLETfN   UIBLJOGRAPHIQLK. 

Annales  de  hi  Soucié  d" Horticulture    de    la  Gironde    (\*'   trime^ro  de 

1880).  Bordeaux;  in -8, 
Annales  de  la  Société  d'Hoiticulture  de  la  Haute-Garonne  (septembre  à 

décembre  18"9;.  Toulouse;  in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'Allier  [a"  3  de  1879).  Moulins  ; 

in-8. 
An7iales  de  la  Société  d' Horticulture  de  Raincy-Livry-yillemomble  (1879). 

Raincy-Liv-y-Villemomble;  in-8. 
Amiales  de  la  Sociéli-  d'Horliculture  de  Villemomble  (1879).  Villemom- 

ble  -,  in-3. 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  et  d'Histoire  naturelle  de  l'Hérault 

(nov.  et  déc.   1879).  Monlpellier:  in-8. 
Annuaire  de  la  Société  d'Emulation  du  la  Vendée  (1879,  2'  série,  vol.  9). 

La  Hoche-sur-Yon  ;  in-8. 
Annales  de  la  Société  hoi  ticole,  vigneronne  et  forestière  de  l'Aube  (février 

4  880).    Troyes-,  in-8. 
Annali  délia  Società  agraria provviciale  di  Bologna  (Annales  de  la  Société 

provinciale  d'Agriculture  de  lîologûe,  vol.  X.\\).  Bologne,  -1879; 

in-8  de  29:)  pages. 
Aficultew  (L")  (avril  1^80  et  Cakndricr  apicole}.  Paris;  in-8. 
Betijique  horticole  (La)  (I"  trimestre  de  488»).    Liège;  in-8. 
Bota7iiS(hes  Centralblatt  (Bulletin  central  bolanique  édité  parle  docteur 

Oscar  Uhlworm,  1880,  n"*  1   à  4 1).  Casssl  ;  in-8. 
Bulletin   agricole    du   Puy-de-Dôme    (janviei    et  février   4S80).  Riom  ; 

in-8. 
Bulletin  de  la  Société  académique  d! Agnculture  de  Poitiers  (n»»  239  à  242 

en  1879j.  Poitiers  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Socicté  botanique  de  France  (u°  3  de  4878;  3  et  Revue 

E  de  1879).  Paris;  in-8. 
Bulletin    de   la   Société  centrale   d'Horticulture   de  la  Seine-Inférieure 

(3»  cahier  de  4  879).  Rouen  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  centrale  d' Agriculture  et  des  Comices  agricoles  de 

l'Hérault  (mai  à  décembre  1879).   Montpellier;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agrii.ulture  de  Boulogne-sar-Mer  (a"»  1  à  42  de 

4878;  f  t  *  à  8  de  1879).  Bnulogne-i^ur-MfT;  m-S. 
Bulletin  de  la  Sotiété  d'A<jriculture  de  Clcrmont  (Oise)  (décembre  4  879). 

Clermont;  in-8. 
Bu  llelin  de  la  Société  d' Agriculture  et  d'HoHiculture  de  Vaucluse  (mars 

et  avril  4  880).  Avignon;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France  (n^*  o,   6,  7  et  8  d.î 

4  880).  Paris;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Encouragement  (février  et  mars  1880).  Paris,  in-4. 
Bulletin   de  la  Société  de   Viticulture,  Horticulture  et  Silviculture   de 

Reims  (avril  1880).  Reims;  in-8. 


MGIS   DE   MARS   ET  AVRIL    1880.  207 

Bulletin  de  la  Société  d'SorticuUure,  d'Arboricultwe  et  de  Viticulture  du 

Doiibs  (3'  el  4'=  trimestres  de  18791.  Besançon;  in-S. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Clermont  [Oise)   (mars  4880). 

ClermoQt;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  deGe7iéve  (2«  trimestre,  avril  1880). 

Genève;  io-S. 
Bulletin    de  la  Société  d'Horticulture  de   la    Côte-d'Ov   (n»  6  de  4879 

et  n°  1  de  1880).  Dijon  ;  in-S. 
Bulletin  de  la  Société  d'HorlicuUure  de   la  Sarthe   (3'  et  4^  trimestres 

de  18*9).  Le  iMans,  iù-8. 
Bulletin  rnemuel  de  la  Société  d'BorlicuJture  el  d'Acclimatation  du  Var 

(mars  1830).  ïoulor. ;  in-8. 
Bulletin  de   la  Société  d'Horticulture  et  de  petite  Culture  de  Soisso7is 

''janvier,  fév.  et  mars  1880).  Soissons  ;  in-8. 
Bulletin  de   la  Société  d'Horticidture  et  de   Viticulture  d'Eure-et-Loir 

(février  et  mars  18à(  ).  Chat  1res  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  horticole  du  Loiret  (i<=  et  4*  trimestres  de  1879). 

Orléans  ;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  industrielle  et  agricole  d'Angers  (•.'  semestre  de 

1879).  Acgers  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  protectrice  des  animarix  (décembre  1870  et  janvier 

Î880).   Paris;  in-8. 
Bulletin  de    la   Société  régionale  d'Horticulture  de  Chaiiny   (janvier  et 

(février  1^80).  Chauny  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  ville  de  Paris  {a^^  1,  2,  5,  6,  8,  9, 10,  Il  et  12  de  1S80). 

Paris  ;  feuille  in-4. 
Bulletin  des   séances   de   la  Société   nationale  d'Agriculture  de  France 

(décembre  1879  et  janvier  18'<0).  Paris  ;  in-8. 
Bulletin  d'Insectologie  agricole  (février  1880%  Paris;  in-8. 
Bulletin  du  Comic.p.  agricole  d'Amiens  (n°»  194,  195,  196  et  197  de  1880). 

Amiens;  feuille  in-4, 
Bidlttîn  mensuel  de  la  Société  d'Acclimatation  (décembre  1879;  janvier 

et  février  4  880).  Paris;  in-8. 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  agricole  et  horticole  de  Mantes  (mars  el 

avril  18h0).  MaiitPS;  in-8. 
Bulletin  mensuel  du  Comice  agiicole  de  Tarbes  {6  mars  et  avril  1880) 

Tarbf?;  in-8. 
Bullttin  trimestriel  du  Comice  agricole,  horlicole  et  forestier  de  Toulon 

(4«  trimestre  de  l>-79).  Toulon  ;  in-8. 
Bulktino  délia  R.  Sodetà  toscana  di  Orticultura  (Bulletin  de  la  Société 
Roy  lie   toscane  d'Horticulture,  i."»  2   et  3  de  1880).    Florence; 
in-8. 
Cutaîogue  de  }iï .  A.    Godefrot-Lfbeuf  (A?perges),  horticulteur-pépinié- 
riste à  Argenleuil  (S3ine-et-0i-c). 


208  BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 

■Catalogue  de  M.Crousse  (printemps  et  été  de  4^80),  horticulteur  à  Nancy 
(Meurthe-et-Moselle). 

fommission  supérieure  du  Phylloxéra  (session  de  1879),  Paris-,  in-8. 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  V Académie  des  Sciences 
(tables  de  1879-,  n°»  9  à  <6  de  4880).  Paris  ;  in-4. 

Cultivateur  (Le  Bon)  (n°"  5,  6,  7  et  8  de  1880).  Nancy;  in-4. 

Cultivateur  (Le)  de  la  région  lyonnaise  (n"»  166  à  173  en  1880).  Lyon; 
in-8. 

Esercitazioni  delV  Accademia  agraria  di  Pesaro  (Travaux  de  l' Académie 
d'Agriculture  de  Pesaro,  15«  année,  2«  semestre).  Pesaro,  1879  ; 
in-8  de  283  pages. 

Flore  des  Serres  et  des  Jardins  de  l'Europe  (n°^  1,  2  el  3  du  volume 
XXIll).  Gand  ;  in-8. 

Garlenflora  (Flore  des  jardins,  Bulletin  mensuel  général  d'horticulture 
édité  et  rédigé  par  le  D'  Ed.  Regel,  avec  plusieurs  collabora- 
teurs ;  cahiers  de  mars  et  avril  1880).  Stuttgart;  in-8. 

Indiistry.  An  illustrated  tccckly  Journal  (L'Industrie;  journal  hebdoma- 
daire illustré  de  sciences  appliquées  aux  manufactures  et  à  l'art  ; 
n"  du  25  mars  1880).  Londres-,  iiJ-4. 

Journal  d'Agriculture  pratique  du  Midi  de  la  France  (janvier  et 
février  1S80).  Toulouse;  in-8. 

Journal  de  l'Agriculture  (n»»  569  à  577  de  1880).  Paris;  in-8. 

Jownal  de  la  Société  d'Horticulture  du  canton  de  Vaud  (mars  el  avril 
1880).  Lausanne;  in-8. 

Journal  des  Campagnes  [n°^  lOà  17  de  18S0).  Paris;  feuille  in-4. 

Lyon  horticole  (mars,  n"»  5,  6,  8  de  1880).  Lyon  ;  in-8. 

Maandblad  van  de  Vtrceniging  ter  bevordering  vari  Tuin-  en  Landhouw 
(Feuille  mensuelle  de  la  Société  pojr  le  perfectionnement  de  l'Hor- 
ticulture et  de  l'Agriculture,  n"»  de  mars  et  avril  1880).  Maeslrichl; 
in-8. 

Maison  de  Campagne  (La)  (n""  5,  6,  7  et  8  de  1880).   Paris  in-8. 

Monatschrift  des  Vereines  zur  Befœrdenmg  des  Gartenbaues  (Bulletin 
mensuel  pour  le  perfectionnement  de  l'Horticuliure  el  delà  Société 
des  Amis  du  jardinage  à  Berlin,  cahiers  de  mars  et  avril  1880). 
Berlin  ;  in-8. 

Moniteur  d'Horticulture  (Le)  (avril  et  mai  1880;.  Paris  :  in-8. 

Bvforme  de  la  nomenclature  botanique  ^  par  le  docteur  Sai.nt-Lager.  Lyon; 
in-8. 

Revue  agricole  ei  horticole  du  Gers  (oiars  et  avril  1880).' Auch;  in-P. 

Revue  des  Eaux  et  Forêts  (mars  et  avril  1880).  Paris;  in-8. 

Revue  géographique  (31  décembre  187i»  et  16  février  ISiO).  Paris  ;  in-4_ 

Revue  horticole  (i."»  6  et  7  de  1880).  Paris  ;  in-S. 

Kevue  horticole  des  £owc/ies  du-JR/iWiC  (février  cl  mars  1880).  Marseille  ^ 
in-8. 


MOIS-  DE    MABS  ET   AVRIL    1880.  109 

Riiista  agricola  romana  (Revue   agricole  romaine,  publicalion  ofliciel'e 
du   Comice  agricole  de   Rome,  cahier  de  janvier-février  1880}. 
Rome;  in-8. 
Science  pour  tous  (ii"^  13,  1  i,  15,  17  et  18  de  1880).   Paris  ;  feuille  ia-4. 
Sieboldia^  Weekblad  voor  den  Tuinbouw  in  Nederland  (Sieboldia.  Feuille 
hebdomadaire  pour  l'Horticulture  dans  les  Pays-Bas,  n"»  10  à  17 
de  1880).  Leyde;  in-4. 
Société d' Agrimlture  de  l' Allier  (avril  1880).  Moulins;  in-8. 
Société  de  Viticidture,  Horticulture  et  Apiculture  de  Brioiide  (n"»    39 

et  40  de  18S0).  Brioude  ;  in-8. 
Société  d'Horticulture^  de  Botanique  et  d'Agriculture  de  Montmorency 

(1879)    Montmorency;  in-8. 
Société  d' Horticidture  de  l'arrondissement  dEtampes  (  1879).  Elampes  ; 

in-8. 
Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Sentis  (noars  et  avril  1?80). 

Senlis;  in-8. 
Société  nantaise  d'HorticiJture  (1879).  Nantes;  in-8. 
Société  nationale  d'Agriculture,  Sciences  ei  Arts  d'Angers  (1876-1877- 

1878).  Angers;  in-8. 
Sud-Est  {Le)  (table  de  18';9;  février,  mars  et  avril  de  <880).  Grenoble-, 

in-8. 
The  Garden  (Le  Jardin,  journal  hebdomadaire  illustré  d'Horticulture  dans 
toutes  ses  branches  ;  ciihicrs  des  6,  13,  ÎO  et  27  mars,  3,  10,  17 
et  24  avril,  l'rmai    1880\  Londres;  in-4. 
The  Gurdeners'Chronicle  (La  Chronique  des  Jardiniers,  journal  hobdoma- 
•daire  illustré  d'Horticulture  et  des  sujets  voisins;    cahiers  des  6, 
43,  20  et  27  mars,   3,  10,  17  et  24  avril,  i"  mai  1S80).  Londres; 
in-4. 
Vigneron  champenois  (Le)  '"n"'  27  ù  33  et  li"  3o  de  188  i).E;jernay  ;  feuille 

in-4 . 
Vignoble  (Le)  (novembre  et  décembre  1879j.  Paris,  G.  Mds?on  ;  in-8. 
Wochenblatt  des  landwirthschaftlichen  Vereins  im  Grossherzogthum  Baden 
(Feuille    hebdomadaire   de    la    Société  d'Agriculture   du   Grand- 
Duché  de  Bade,  n»»  des  18  et  2j  février,  3,  10,  17,  24  et  31  mars 
1880).  Carlsruhe;in-4. 
ZAtschrifl  des  landwirthschaftlichen  Vtreiîis  in  Bayern  (Bulletin  de  la 
Société  d'Agriculture  de  Bavière,  cahiers  de  mars  et  avril  1880). 
Munich;  ic-S. 


U 


210  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

NOTES  ET  MÉMOIRES. 


Note  sur  l'Horticulture  en  Akgleterre  ; 
Par  M.  Ch.  Joly, 

Pendant  longtemps,  que  dis-je?  depuis  rorigine  du  monde,  les 
gouvernements  ne  se  sont  guère  préoccupés  que  de  leur  défense 
perfonnf  lie  et  des  moyens  perfectionnés  de  destruction.  Ce  qui 
caractérise  surtout  les  temps  modernes,  c'est  rtncouragement  et 
la  protection  de  la  production  agricole  tt  industrielle.  Mais, 
qu'il  y  a  loin  encore  du  budget  de  la  Guerre  à  celui  de  l'Agricul- 
lure?  C'est  par  centaiues  de  millions  qu'on  dote  le  premier  ;  le 
second  se  diiffraitchez  nous,  en  1879,  par  29  millions.  On  a  créé 
depuis  longtemps  partout  des  chaires  pour  enseigner  la  théologie 
et  les  langues  mortes,  qui  sont  plu;>  ou  moins  utiles,  et  il  y  a 
quelques  années  à  peine  que  nous  comptons  des  chaires  d'agricul- 
ture et  un  Institut  agronomique.  Qael  cottresens  !  L'étude  de  la 
première  industrie  du  pays,  celle  d'où  dérivent  loutes  les  autres 
et  qui  demande  les  connaissances  scientifiques  les  plus  variée?, 
a  un  budget  de  quelques  centaines  de  mille  francs  !  Li  première 
École  d'Horticulture  du  monde,  celle  de  Versailles,  n'a  qu'une 
cinquantaine  d'élèves  et  ne  reçoit  de  l'État  que  90  000  francs,  et 
cela  en  1880  !  Ah  !  si  Buffon  avait  réfléchi  sur  tous  ces  faits,  dirait- 
il  encore  que  l'homme  est  un  «  animal  raisonnable  »  ? 

En  attendant  que  l'enseignement  a^iricole  et  horticole  tienne  la 
piace  qui  lui  est  due  dans  l'opinion  publique,  il  n'e^t  pas  sans 
inléiêt  de  comparer  l'état  de  '/horticulture  dans  les  difTérentts 
parties  de  TEuiope  et  d'étudier  l'influence  qu'exercent  le  sol,  le 
climat,  la  richesse  et  l'intelligence  des  peuples  sur  les  cultures 
perfectionnées. 

Déjà,  dans  notre  pays,  un  grand  nombre  d'ouvrages  ont  été 
pub  iés  sur  !a  matière,  entre  autres,  celui  de  M.  Alphand,  pour  les 
grands  travaux  des  villes,  puis,  à  Londres,  ctluideM.W.  Robinson 
intitulé  0  Parhs,  Promenades  and  Gardemof  Paris  »,  cù  l'auteur 
expose  nos  méthodes  de  culture  et  décrit  nos  principaux  jardins, 
afin  de  faire  connaître  à  ses  compatriotes  ce  qui  [eut  utilement 
s'ImJter  et  s'implanter  chez  eux. 


SUR    L  HORTICULTURE   EN    ANGLETERRE.  211 

Pour  ceux  qui  désirent  connaître  la  Belgique,  notre  collègue, 
M.Ch.  Ballet,  a  publié,  en  1875, un  excellent  travail  «Z«  Belgique 
horticole  »,  où  il  trace  un  tableau  complet  des  ressources  scienti- 
fiques qu'on  trouve  chez  nos  voisins;  puis  est  venu  l'ouvrage  de 
M.  F.  Crépin,  paru  en  1878,  «Ae.  Guide  du  Botaniste  en  Belgique  », 
où  l'on  trouve  les  renseigaements  les  plus  intéressants  sur  tout  ce 
qui  concerne  la  Botiinique  et  l'Horticulture.  Citons  enfin  les 
excellents  Annuaires  publiés  par  les  Professeurs  de  l'Ecole  d'Hor- 
ticulture de  Gand. 

Il  serait  intéressant  d'avoir  un  pareil  travail  sur  chacun  des 
pays  de  l'Europe.  En  attendant  qu'une  plume  plus  compétente 
que  la  mienne  vienne  nous  éclairer  sur  l'Horticulture  anglaise, 
j'ai  pensé  qu'il  serait  peut-être  utile  d'en  donner  un  aperça,  afin 
d'engager  nos  spécialistes  à  passer  plus  souvent  le  détroit  pour  y 
étudier  une  industrie  immense,  soit  comme  importation  de  plantes 
exotiques,  soit  comme  production  artificielle  de  légumes  et  de 
fruits  sous  un  ciel  peu  favorable,  soit  enfin  comme  disposition 
générale  des  admirables  parcs  de  l'aristocratie  anglaise  dont  nous 
ne  nous  faisons  pas  idée. 

Nos  voisins  prétendent  que  c'est  à  Londres  qu'on  voit  les  plus 
belles  fleurs,  les  plus  beaux  légumes  et  ies  plus  beaux  fruits;  cela 
est  vrai,  bien  que  peu  vraisemblable.  C'est,  en  effet,  à  Londres  que 
sont  les  plus  grandes  fortunes:  nulle  pprt,  l'aristocratie  ne  déploie 
plus  de  faste  ;  nulle  part,  je  n'ai  vu,  dans  ies  Expositions,  la  cul- 
ture des  fleurs  et  des  fruits  poussée  à  un  plus  haut  point  de 
perfection;  nulle  part,  enfin,  je  n'ai  vu  la  décoration  florale  faite, 
sinon  avec  plus  de  goût,  du  moins  avec  p'us  de  luxe,  dans  les 
fêles  publiques  et  particulières.  Avec  quoi,  en  somme,  fabriqus-t- 
on  des  végétaux?avec  du  fer,  du  chaibon  et  du  verre  :  on  sait  ce  que 
la  nature  a  fait  pour  l'Angleterre  à  cet  égird.  Voilà  pour  les  serres. 
Quant  aux  maraîchers,  qu'on  se  figure  les  ressources  en  engrais 
qu'ofirent  4  millions  d'hommes  accumulés  autour  de  Saint-Paul, 
avec  des  animaux  en  proportion!  Les  grands  hurticulteurs  anglais 
ont  presque  tous  trois  ou  quatre  établissements  ou  pépinières  placés 
sur  des  tols  différents  et  aux  expositions  les  plus  favorables,  les  uns 
pour  les  plantes  de  serre,  les  autres  pour  les  arbres  fruitiers, ceux-ci 
pour  les  Roses  et  les  fleurs  coupées,  ceux-là  pour  les  Conifèies,  etc. 


!212  NOTES  ET  JUÉMOIUKS. 

N'es!-il  pas  intérîSiant  d'aller  élu.liersur  place  es  grandes  indus- 
tries, comme  le  font  les  jeunes  gens  Belges  ou  Allemands?  Ces 
derniers  font  des  stages  chez  les  principaux  horticulteurs  et  ren- 
trent dans  leur  pays  la  tête  pleine  d'observations  instructives  et, 
ce  qui  vaut  mieux  encore,  avec  des  amitiés  qui  leur  facilitent  plus 
tard  des  échanges  et  leur  créent  des  relations  précieuses. 

Faisons  remarquer  en  passant  qu'il  n'y  a  pas  en  Angleterre 
d'Ecole  d'Horticulture  spéciale  comme  à  Gand  et  à  Versailles  ; 
seulement,  à  Chiswick,  comme  dans  quelques  jardins  publics,  on 
fais  le  soir,  aux  é'èves  jardiniers  des  conférences  sur  la  chimie,  la 
physique  et  la  botanique:  de  là,  ils  passent  quelques  années 
dans  les  établissements  spéciaux,  pour  compléler  leurs  études 
pratiques. 

J'ai  dit  que,  chfz  nos  voisins,  le  goût  des  fleurs  était  plus  ré- 
pandu que  chtz  nous.  En  effet,  presque  partout,    comme  en 
Belgique,   les  fenêtres  ;ont  garnies  de  petites  serres  portatives 
où  l'on  cultive  dts  Fougères,  des  plantes  grimpantes,  etc.  Il  n'est 
pour  ainsi  dire  pas   une  maison  d'habitation  dans  les  environs 
des  villes,  qui  n'ait  sa  petite  serre  «  Vinery  »  ou  «  Orchard-  House  » 
annexée  à  l'une  des  pièces  du  rez-de-chaussée.  Lors  des  féies 
publiques,  nulle  part  on  ne  consacre  des  sommes  aussi  considé- 
rables aux  décorations  florales  dont  M.  J.  Wills,  d'Onslow  cres- 
c«^.nt,  est  le  principal  organisateur.  C'est  le  cas  de  dire  deux  mots 
d'une  ornementation  qu'il  emploie  quelquefois  et   qui  est  d'un 
grand  iïïtt:]e  veux  parler  des  rochers  de  glace  qu'il  construit 
temporairement  pour  les  grandes  réceptions.  Sur  un  plancher 
en  plomb,  il  dispose  une  grotte  et  un  rocher  formé  de  gros  mor- 
ceaux de  glace  de  50  à  100  kil.  Dans  les  interstices  et  sur  le  sol, 
il  place  des  plantes  appropriées,  des  Fougères,  des  Lycopodes,  des 
Sarracenia  et  le  Lysimachia  nitmmularia  :  un  jet  d'eau  et  une 
cascade    complètent  l'ensemble  ;  puis,  par  derrière,  de  larges 
miroirs  et  des  lampes  reflètent  des  lumières  de  diverses  couleurs  : 
l'efîet  de  cette  décoration  dans  de  vastes  salles  est  des  plus  piitc- 
resques.  C'est  aussi  M.  J.  Wills  qui,  lors  des  fêtes  royales,  four- 
nit par  mi'liers  des  bouquets  pour  les  boutonnières  des  cavaliers 
etd^s  bouquets  à  main  pour  les  dames.  Pour  donner  une  idée  du 
luxe  qu'on  déploie  en  certaines  occasions,  lors  du  retour  de  Lord 


SUR   l'horticulture   en   ANGLETERRE.  213 

B^acoiisliel  I,  après  le  congrès  de  Berlin,  on  a  fait  venir  33  wagons 
de  plantes  pour  orner  la  gare  de  Charing  Cross  et  la  dépense  de 
ce  chef  seul  a  été  de  75  000  fr. 

Chez  nous,  tout  ce  qui  touche  aux  art^  tr^.uve  des  connaisseurs 
et  des  encouragements  de  tout  genre  :  quant  à  l'horticulture,  qui 
est  cependant  l'expression  d'une  civilisation  très  avancé'^,  on  peut 
compter  les  vrais  amateurs  ayant  des  collections  ou  des  serre»  de 
quelque  valeur.  Nos  Sociétés  horticoles  sont  maigrement  soute- 
nues et  patronnées  ;  nos  introducteurs  de  plantes  rares  sont  peu 
encouragés. Rendons  hommage,  en  passant,  à  la  Villede  Paris  qui, 
depuis  quelques  années,  par  la  création  de  parcs  publics,  par  la 
culture  de  plantes  nouvelle?,  par  le  meiveilleux  entretien 
de  ses  plantations,  a  servi  de  modèle  aux  particuliers  et  a  prOiiagé 
le.goùt  des  plantes  ornementales.  Aujourd'hui,  toutes  les  villes  de 
province  et  de  l'éliauger  suivent  à  l'envi  son  exemple. 

Il  faut  le  dire,  Londres  n'a  aucun  établissement  municipal  qui 
apprccUti  du  rûtre:  aussi  ses  plantations  et  ses  promenades  sont 
loin  d'égaler  ce  que  nous  avons  aujourd'hui  à  Paris  :  pour  une 
somme  relativement  très  modique,  nous  avons  ici  des  résultats 
qui  font  le  plu^  grand  honneur  au  service  des  «  Promenades  et 
plantations  ».  J'aurai  occasion  de  revenir  sur  ce  sujet  pour 
rendre  justice  à  qui  de  droit. 

J'ai  déjà  parlé  précédemment  des  Expositions  anglaises  (i). 
J'ai  fait  remirquer  qu'elles  S3Qt  g '^néralement  partielles,  c'est-à- 
dire  qu'elles  ont  lieu  à  l'époque  la  plus  favorable  à  la  floraison 
de  chaque  famille  de  plantes.  Chez  nous,  il  serait  boa  d'avoir, 
outre  l'Exposition  générale  du  printemps,  motivés  par  la  présence 
à  Paris  des  classes  riches,  il  serait  bon,  dis-je,  d'avoir  une  deu- 
xième Exposition  d'automne  pour  cette  branche  si  imporlaote  de 
notre  production  nationale,  l'Arboriculture  fruitière  :  on  la  com- 
pléterait, bien  entendu,  par  l'apiort  des  fleurs  de  l'arricre-saison. 

En  outre  des  Expositions  de  la  Société  royale  d'Horticulture, 
à  South  Ken'>ington,il  y  a  celles  de  la  Société  royale  de  Botanique, 
dans  Regents'Park,  oii  l'on  fait  généralement  quatre  ou  cinq  Expo- 
sitions partielles.  Puis  viennent  les  Expoiilîons  du  Cryslal  Palace 

(!)  Voir  Journal  d'aoùi  1 879,  pago  535. 


214  •  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

de  Sydenham  et  celles  de  l'Alexandra  Palace.  On  y  offre  aux.  expo- 
sants des  primes  considérables  en  argent  et  de  plus,  comme  l'em- 
placement  s'y  prête  à  merveille,  on  y  fait  des  concours  pour  des 
décorations  de  table,  c'est-à-dire  que,  sur  des  tables  toutes  pré- 
parées, avec  argenterie,  crislaux,  etc,  on  expose  des  fleurs  mon- 
tées de  toute  manière,  non  seulement  pour  le  centre  des  tables, 
mais  aussi  pour  chaque  convive  en  particulier,  avec  allégories, 
suivant  les  âges,  les  sexes  et  la  position  sociale.  Il  y  a  en  outre 
des  prix  pour  les  ornementations  de  consoles,  devantures  de 
foyers,  pour  les  bouquets  de  mariées,  etc. 

Citons  encore  les  Expositions  faites  par  «  la  Société  pour  répan- 
dre le  goùi  des  fleurs  parmi  les  classes  laborieuses  o  .  Puis  celles 
de  la  Société  des  «  ouvriers  et  des  habitants  des  modestes  cotta- 
ges ».  Eotin  celles  de  «  la  Société  d'encouragement  pour  la  cul- 
ture des  plantes  sur  les  fenêtres  »  Société  patronnée  par  la  duchesse 
de  Westminster. 

D'après  «  V Horticultural  Dircctory  9  publié  dans  les  bureaux 
du  «Journal  d'Horticultute  »  du  Docteur  Ilogg,  on  compterait  à 
Londres  environ  iO  maisons  faisant  le  commerce  des  graines  et, 
dans  la  banlieue,  plus  de  200  industriels  qui  sont  à  la  fois  pépi- 
niéristes, grainetiers  et  fleuristes.  On  en  compte  en  outre  1200 
dans  la  Grande-Bretagne.  Le  nombre  des  Sociétés  horticoles  serait 
d'environ  264,  mais  la  lit-te  n'en  est  pas  complète.  Leurs  relations 
avec  la  Société  de  Londres  ne  se  bornent  pas  à  un  simple  échange 
de  leurs  bulletins  :  moyennant  une  souscription  annuelle  de 2 
guinées,  elles  annoncent  réciproquement  leurs  Expositions,  elles 
font  des  échanges  de  semences  et  de  bouture?,  enfin  elles  se  trans- 
raettent  des  billets  de  faveur  à  prix  réduit  peur  leurs  Exposi- 
tions. 

C'est  surtout  quand  on  examine  la  prêt  se  horticole  anglaise 
qu'on  voit,  une  incontestable  supériorité.  Nous  n'avons  à  Paris 
qu'un  journal  horticole  faisant  à  peine  ses  frais.  A  Londres,  il  y 
en  a  13  dont  8  sont  hebJoaiatiaires  et  5  mensuels.  Pour  donner 
une  idée  de  la  faveur  dont  \\>  jouissent,  il  me  suflira  de  dire 
qce  l'un  dts  journaux  à  un  penny,  le  «  Gardcning  i(lust7'ated  », 
compie  doj^  plus  de  iu  000  abonnes;  cVsi  le  cas  d'ajouter  que 
nous  n'avons  iien  en  France  comme  «  Y  Horticultural  Dircctory  » 


SUR   LHOJITICDLTURE  EN   ANGLETERRE.  215 

publié  parle  «Journal  d'HorticuUure  k,  ni  comme  les  Annuaires 
belges  qui  donnent  sur  l'industrie  horticole  les  renseignements 
les  plus  complets  et  les  plus  utiles. 

Pour  bien  connaître  l'état  de  l'horticulture  anglaise,  il  faut 
surtout  étudier  l'organisaticn  des  j  irdins  royaux  de  Kew  qui  sont, 
sans  contredit,  !e  premier  établissement  botanique  du  monde  ; 
puis  décrire  à  grands  traits  l'histoire  de  la  Société  royale  d'Hor- 
ticulture; c'est  ce  que  je  vais  essayer  de  faird  rapidement. 

Il  n'est  pas  un  étranger  arrivant  à  Londres  qui  ne  fasse  un 
pèlerinage  scientifique  aux  jardins  de  Kew.   Le  nombre  des  visi- 
teurs a  augmenté  dans  les  proportions  suivantes  : 
Il  a  éXé  de      9  174  en  1841 
238  900    »     1855 
577  084    »     1871 
725  422    »    1878 

En  août  dernier,  il  a  été  de  57  121  en  un  jour.  Les  jardins  ne 
sont  ouverts  au  public  qu'à  partir  d'une  heure  de  l'après-midi; 
la  matinée  est  consacrée  à  l'étude,  à  l'entretien,  des  collections  et 
aux  travaux  généraux  do  l'établissement.  Le  soir,  il  y  a  des  con- 
férences faites  pour  les  jeunes  jardiniers  sur  la  chimie,  la  phy- 
sique, la  météorologie  et  la  botanique.  En  outre  des  nombreuses 
serres  destmées  aux  plantes  de  tous  genres,  en  outre  de  l'Arbore- 
tum,  de  la  bibliothèque,  des  herbiers  et  des  musses  représentant 
chaque  plante  avec  ses  emplois  dans  l'industrie,  la  médecine,  etc., 
Kew  a  sa  splendide  serre  aux  Palmiers,  dont  la  longueur  est  de 
120  mètres,  la  largeur  de  20  mètres  et  la  hauteur  do  2  2  mètres.  Elle 
est  chauffée  par  6  600  mètres  de  tuyaux  de  0™12.  En  dernier  lieu, 
le  docteur  Hooker  a  lait  placer,  tout  autour  de  la  serre,  un  tuyau 
d'eau  chaude,  à  une  hauteur  de  10  mètres  au-dessus  du  sol,  atiu 
de  chauffer  les  parties  supérieures  et  d'éviter  en  partie  l'incon- 
vénient de  la  buée,  car  la  serre,  à  cause  de  sa  forme  arrondie,  est 
entièrement  construite  en  fer  et  fonte,  contrairement  à  l'usage 
des  pays  septentrionaux.  lYut  autour  et  à  une  hauteur  de 
i  0  mètres,  règne  une  galerie  qui  permet  aux  visiteurs  d'étudier  les 
plantes  vues  d'en  haut  et  par  conséquent  de  les  juger  sous  un 
aspect  tout  différent.  Chaque  année,  la  direction  publie  et  vend, 
à  un  prix  modique,  un  Rapport  officiel  donnant  les  résultats  des 


216  NOTKS   El    MÉMOIRES 

ifavaux  accomplis  dans  les  jardins,  le  nom  et  l'usage  des  plantes 
nouvellement  introduites,  ou  les  échanges  opérés  avec  les  diffé- 
rents jardins  botaniques  du  monde  entier  et  tous  les  documents  . 
scient  fiques  qui  peuvent  intéresser  le  public  :  elle  publie  en 
outre  un  guide  officiel,  vrai  modèle  de  clarté  et  de  simplicité 
pour  le  public  studieux,  qui,  le  livre  à  la  main  et  à  l'aide  de 
nombreuses  gravures,  peut,  en  quelques  heures,  admirer  et 
comprendre  les  productions  végétales  du  monde  entier. 

A  Londres,  il  n'y  a  rien  qui  ressemble  à  notre  Jardin  d'Âccli- 
'nataiion  :  c'est  à  K  w  que  s'élèvtnt  et  s'étudient  les  plantes 
dont  l'introduction  et  l'usage  peuvent  présenter  quelque  utilité; 
quant  à  l'introductioa  des  animaux  étrangers,  elle  est  entière* 
ment  entre  les  mains  de  la  spéculation  privée. 

Jetons  maintenant  un  rapide  coup  d'œil  sur  l'histoire  de  la 
«  Société  royale  d'Horticulture  »  qui  personnifie,  jusqu'à  un  cer- 
tain poin%  les  progrès  de  l'art  horticole  en  Angleterre.  Ses  tra- 
vaui  sont  consignés,  depuis  sa  fondation,  dans  des  publications 
"emarquables  qui  ont  pris  différents  titres  depuis  ^805  jusqu'en 
18:2  où  elles  ont  été  interrompues  pour  cause  de  difiicultés  finan- 
cières. Depuis  quelques  années,  la  Société  a  repris  la  publication 
d'un  journal  qui  en  est  aujourd'hui  à  son  5"  volume. 

C'est  en  Belgique  que  fut  fondée,  vers  1780,  la  première  Société 
horticole:  celle  de  Londres  ne  date  que  de  1804.  Ses  principaux 
fondateurs  furent   Th.   Andrew    Knight,  Sir  Joseph  Banks  tt 
John  Wedfewood.  En  1,v09,  une  charte  royale  lui  fut  accordée  et 
le  comte  de  Darmojih  fut  élu  président,  jusqu'en  1811,  tù  il 
eut  pour  successeur  un  homme  d'un  rare  mérite,  Thomas  An- 
drew Knight,  dont  la  présidence  dura  vingt-sept  ans.  Les  goerres 
du  continent  5  aleutirent  momenlanément  les  progrès  de  la  So- 
ciété et  cène  fut  qu'en  1815  qu'elle  commecça  à  se  procurer 
des  graines  et  des  plantes  à  l'étranger.  John  Reeves  introduisit 
le  premier  la  Glycine  de  la  Chine,  puis  des  Camélias,  des  Aza'é:S 
et  des  Chrysantbèmes.  Apres  iu',  la  Société  envoya  au  loin,  pour 
son  propre  compte,  des  collecteurs  de  plantes  :  d'abord  en  Afri- 
que, Georges  Don,  JohnForbeset  Potts;  en  Chine,  John  Dampier 
Parkes  ;  enfin  Davis  Douglas  aux  Eiali-Unis. 
Aujourd'hui,  en  Belgique,  Comme  en  Angleterre,  ce  sont  les 


SLR  l'horticulture  en  angleterue.  217 

grands  établissemeais  privés  qui  font  les  frais  de  ces  voyages 
loiQtains  et  qui  ajoutent  tous  les  jours  de  nouvelles  richess  s  à 
nos  serres  et  à  nos  jardins. 

Ea  1818,  la  Société,  qui  avait  ses  jardins  à  Ken>ingtoa  et  à 
Ealing,  les  abandonna  pour  louer  au  duc  de  Devonshire  les  jardins 
de  Chiswick  jusqu'au  29  septembre  18S1.  Puis,  en  1825,  on  com- 
mença une  série  d'observations  météorologiques,  qui  ont  con- 
tinué jusqu'à  nos  jours  et  qui  sont  du  plus  grand  intérêt  pour  l'é- 
tude du  climat  de  Londres.  Vers  1 830,  le  succès  de  la  Société  com- 
mença à  décroître  :  les  dépenses  dépassaient  de  beaucoup  les  re- 
cettes ;  les  Expositions  qu'on  avait  tentées  étaient  devenues  une 
cause  de  perte,  jusqu'au  moment  où  un  homme  de  grande  valeur, 
le  docteur  Lindiey,  les  transforma  et  en  fit  une  source  de  revenus 
pour  la  Société. 

En  1842,  M.  Rjbert  Fortune  fui  envoyé  en  Chine  et  au  Japon 
comme  collecteur  :  il  remplit  cette  fonction  pour  le  compte  de  la 
Société  jusqu'en  1846;  puis  il  continua  pour  lui-même  l'envoi  de 
plantes  nouvelles  dont  la  liste,  trop  longue  àéuumérerici,  est  des 
plus  intéressantes.  A)ièslui,  la  Société  d'Horticulture  envoya 
M.  Hartwôg  à  Mexico,  à  Guatemala,  au  Pérou  et  en  Californie  : 
ces  nombreuses  et  intéressantes  explorations  contribuèrent  beau- 
coup a  accroître  nos  richesses  botanique?. 

El  1858,  le  Prince  Albert  consentit  à  accepter  la  présidence  de 
la  Société.  C'est  de  là  que  date  une  convention  intervenue  entre 
la  «  Société  Royale  »  et  les  Commissaires  du  gouvernement  pour 
transformer  les  terrains  de  South  Kensiogton  en  jardins  entourés 
d'arca  'es  monumentales  avec  serres,  bassins  et  objets  d'art.  Cette 
convention,  irrégulièrement  tenue  de  part  et  d'autre,  a  donné 
lieu  à  des  difficultés  qui  ne  sont  pas  encore  aplanies,  et  qui  rem- 
plissent ia  presse  horticole  de  Londre?,  d-puis  plusieurs  années. 

La  mort  prématurée  du  Prince  Albert  fut  une  perte  in éparable 
pour  la  Société  :  les  dépenses  faites  pour  la  création  des  jardins 
étaient  hors  de  toute  proportion  avec  les  résultats  à  atteindre.  Il 
est  inutile  de  nous  arrêter  sur  les  difficultés  de  toiite  sorte  qu'à 
éprouvées  la  Société  dans  les  dernières  années  :  qu'il  nous  suffise 
de  savoir  que  ses  membres  sont  aujourd'hui  au  nombre  de  2039, 
dont  837  membres  à  vie,  430  membres  payant  4  guinées,  soit 


218  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

105  fr.  annuellement,  et  772  membres  payant  2  guinées,  soit 
52  ff .  50,  en  outre  d'un  premier  droit  d'admission  de  deux  gui- 
nées.  Parmi  les  avantages  que  procure  cette  admission,  il  faut 
mentionner  le  droit  d'entrée  avec  deux  amis  aux  jardins  de  Gliii- 
wich,  ainsi  qu'aux  Expositions  et  aux  fêtes  de  South  Kensington; 
puis  i»i  droit  de  recevoir  les  graines  et  les  boutures  que  donne  la 
Société;  l'année  dernière,  elle  a  distribué  10  21,0  plantes,  2  300 
collections  de  boutures  et  44  730  paquets  de  semences.  N'oublions 
pas  de  mentionner  les  noms  des  savants  distingués  qui  président 
les  différentes  Comités  :  parmi  eux,  on  compte  sir  J.-D.  Hooker, 
Rév.  M.-J.  Beikeley,  le  docteur  K.  Hogg,  Henri  Webb,  John 
Denny,  etc. 

Dans  le  Journal,  numéro  de  février  1877,  j'ai  comparé 
notre  Société  mutuelle  de  bienfaisance  pour  les  jardiniers  de  la 
Seine  avec  le  «  G^rdener'sroyal  benevolentlQsiitution.*Il  y  a,  en 
outre,  à  Londres,  pour  les  jardiniers,  une  Société  spéciale  de  bien- 
faisance, c'est  r  «  United  horiiciiltural  benefit  and  provident 
Society.  »  Elle  a  été  fondée  en  1S66,  et,  comme  nos  Sociétés  de 
secours  muluel«,  elle  demnnde  à  ses  membres  une  légère  sous- 
cription mensuelle  qui  leur  assure  des  secours  en  cas  de  maladie 
ou  de  vieillesse.  J'ajouterai  que,  fidè'eaux  habitudes  et  aux  goûts 
pour  les  Socié:és  spéciales  et  les  banquets,  on  a  fondé  à  Londres, 
dans  Arundel  Street,  un  «  Horticultural  club  »  qui  compte  parmi 
les  membres  de  son  Comité  les  noms  les  plus  respectables  :  c'est 
un  lieu  central  et  commode  de  réunion  pour  tous  les  horticulteurs 
de  profession  et  l'on  y  trouve  tout  le  confort  des  meilleurs  clubs 
du  Weit-End. 

Lorsqu'on  éti^die  l'horticulture  anglaise,  il  est  difficile  de  ne 
pas  dire  un  mot  des  parcs  et  des  jardins  publics  qui,  longtemps 
avant  que  Paris  n'y  eût  songé,  étaient  déjà  l'un  des  principai.x 
ornements  de  Londres.  Depuis  une  vingtaine  d'années,  Paris 
a  dépassé  son  modèle,  sous  le  rapport  du  goût  dans  la  plantation 
des  massifs,  et  rien  n'égale,  à  l'étranger,  l'habile  ornementation 
du  parc  j\lonceau,  ni  les  sites  si  pittoresques  des  Buttes- Ghaumont; 
mais  n'oublions  pas  que  Londres  a  donné  l'exemple, en  réservant, 
aux  quatre  points  cardinaux,  de  vastes  espaces  plantés  qui  sont 
comme  les  poumons  d'une  immense  capitale.  Tous  les  grands 


SUR   l'horticulture   en  ANGLETERRE.  2i9 

centres  populeux  de  l'Angleterre  ont  créé  à  l'envi  des  parcs  ma- 
gnifiques, parmi  lesquels  il  est  juste  de  citer  celui  de  Liverpool 
qu'a  dessiné  noire  collègue  Ed.  André.  Il  ne  faut  pas  juger  ces 
créations  à  notre  point  de  vue  pari-ien  :  on  s'en  ferait  une  fausse 
idée.  Le  climat  de  l'Angleterre  favorise  ses  magnifiques  pelouses 
qu'on  égaie  par  de  nombreux  dessins  en  mosbïculture.  Ici,  nos 
Champs-Elysées  et  nos  principaux  squares  sont  gais,  coquets, 
déchiquetés,  et  ornementés  de  toute  manière.  Lf'S  parcs  dt^  Lon- 
dres, au  contraire,  sont  plus  sévère,  plus  vastes  et  se  prêtent 
mieux  à  des  meetings  pour  une  immense  population.  Là,  en  gé- 
néral, pas  d'arbres  taillés  en  lignes  et  rognés  comme  chez  nous  : 
de  vastes  et  belles  pelouses,  de  grands  arbres  isolés  ou  réunis  en 
massifs;  puis,  pour  animer  le  paysage,  des  animaux  domestiques 
gardés  par  des  enclos  mobiles.  Dans  un  grand  nombre  de  jardins 
publics,  comme  au  Crystal  Palace,  on  a  mêlé  le  genre  paysager 
anglais  avec  le  style  italien  composé  de  terrasses  ornées  de  vases 
et  de  statues,  puis  de  plates-bandes  avec  dessins  géométriques  et 
plantations  en  mosaïculture  dont  on  a  malheureusement  fait 
abus. 

Depuis  longtemps,  on  a  compiis  que  la  population  des  villes  a 
besoin  d'air  et  de  lumière,  surtout  pour  les  enfants  :  il  faut  que, 
près  de  leur  domicile,  dans  un  lieu  ouvert  et  sûr,  ils  puissent 
prendre  leurs  ébats,  fortifier  leur  constitution  et  diminuer  cette 
anémie,  ces  chloroses  et  tout  ce  cortège  de  maladies  provenant 
d'une  atmosphère  insalubre  :  on  doit  élever  la  jeunesse,  non 
dans  les  cours  sombres  et  nues  de  nos  collèges,  mais  au  milieu 
des  fleurs  et  de  la  verdure.  Qu'on  mette  sous  les  yeux  du  public 
les  élégants  massifs  et  les  plantes  ornementales  qu'y  a  si  heureu- 
sement itifroduites  la*  Ville  de  Paris  et  l'on  aura  développé  de 
bonne  heure,  dans  nos  populations,  le  goût  du  beau  et  du  bien, 
et  i'araour  des  choses  de  la  nature  qui  ne  fera  que  grandir  à  la 
première  occasion. 

Donnons  ici  quelques  chiffres  sur  les  principaux  parcs  de  Lon- 
dres et  des  environs  : 


220 


NOTES   ET   MEMOIUES. 


KOMS    DLS    PARCS. 

SUPERFICIE 

en  acres. 

DÉl'E.NSES  d'eNTREIIF-î* 

pour  l'année 

1878-1879. 

Victoria 

2!10 
174 
200 
°'90 
380 
-104 
470 
7o 
2  253 

Liv.sl.     8  701 

2  810 
7  7',tl 
1  218 

.3Î)  71 0 

9  179 
?0 103      . 

3  016 

Grccnwicli 

Hallefsca 

Hydi;  l'ark 

Green  et  ^t-Jamcs 

Re^enl's 

Kew 

Kichiuond 

Il  y  a,  en  outre  des  parcs  ci-dessus,  une  foule  d'autres  jardins 
publics  entretenus,  soit  hux  fn-^is  de  la  Couronne,  soitpar  le  «Me- 
tropolitan lî>)arJ  of  woiks,  »  ou  par  des  compagnies  particulières, 
comme  Buckingh'.m  palace  gardens,  Hampton  court,  Windsor 
park,  le  Cryst.il  palace,  Wimbledon  Gommons,  Finsbury  Park, 
Alexandra  palace,  Bj^hy  Patk,  etc.  Tout  le  monde  a  entendu 
parler  de  la  fameuse  Vigne  <x  Black  llamburg  o  plantée  en  1768, 
à  Hampton  court,  cojvrant  2  20)  pie  Is  cariés  et  produisant 
chaque  année  de  2  900  à  3  000  grappes  de  raisin.  O.i  sait  aussi 
que  c'est  à  Windsor  que  se  trouvent  les  beaux  jardins  de  Frog- 
more,  cù  l'on  a  léini,  comme  à  Versailles,  tout  ce  que  l'art 
horticole  peut  oftrir  de  plus  recherché  pour  la  culture  des  fruits 
et  des  légumes  destinés  à  U  famille  royale. 

Il  est  difficile  de  comparer  les  dépenses  d'entretien  des  parcs 
publics  anglais  avec  le  service  des  promenades  et  plantations  de 
Paris  :  ici  l'extension  donnée  d,\ix  jardins  publics,  la  plantation 
des  avenues,  l'entretien  des  massifs,  l'obligation  dejfaire  l'orne- 
mentation florale  dans  tous  les  bâtiments  public.",  lors  des  fêtes 
offici^tlles,  exigeaient  une  quantité  énorme  d'arbres  et  de  fleurs  ; 
on  a  été  obligé  de  créer  de  vastes  pépinières  au  bois  de  B  ulogoe 
et  à  Bry-sur-Marne.  Puis  on  a  installé  une  véritable  manufac- 
ture de  plantes  sur  les  terrains  de  la  Muette,  où  se  trouvent  plus  de 
40  serres  ûivcrses,500m.de  châssis  de  couche  et  6  000  m. de  terrain 
pour  la  culture  des  plantes  de  pb  in  air.  Les  dépenses  de  premit-r 
établissement  n'ont  été  que  de  400  000  fr.  et  l'on  y  produit  annuel- 
lement près  de  3  millions  de  plantes,  au  prix  moyf  n  de  1 0  à  1 2  cent. 


SLR   l'HOUTICULTURE   EN   ANGLETERRE.  221 

Pardeséchauges  avec  les  établissements  horticoles  étranger?,  on  a 
vulgarisé  k  très  peu  de  frais  les  grandes  plantes  décoratives  qui 
étaient  pou  connues  chez  nous,  et  nos  jardins  publics  sont  devenus 
de  véritables  modèles  pour  les  paiticuliers.Gesmerveilleux résultats 
ont  été  obtenus,  en  1878,  ave.3  un  modique  budget  de  1  517  490  fr. 
dont  il  y  a  à  déduire  un  revenu  annuel  de  373  000  fr.  pour  locations 
diverses:  ces  chiffres  comprennent  l'entretien  des  deux  bois  de  Bou- 
logne et  de  Vincennes,  les  deux  parcs  des  Buttes-Chaumont  et  de 
.  Monisouris,  enfin  71  squares  ou  promenades  publiques  occupant 
dflns  Paris  98  hectares.  On  peut  dire  que  nulle  part  on  n'obtient  d.e 
tels  résultats  avec  d'aussi  minimes  ressources  et  cela,  grâce  à  l'im- 
pulsion donnée  par  M.  Alphand  et  au  dévouement  du  digne  et 
modcîte  directeur  des  serres  de  la  Muette,  M.  Drouet. 

Disons  maintenant  un  mot  des  marchés  de  Londres:  nous  étu- 
dierons ensuite  leurs  sources  d'approvisionnement  et  d'importa- 
tion. 

L'Angleterre  est  ccmme  Kome  ancienne  :  malgré  l'état  perfec- 
tionné de  son  agriculture,  elle  ne  produit  qu'une  faible  partie  de 
ce  qni  est  nécessaire  à  sa  vie  matérielle.  Aussi  n'ett-il  pas  sans  ii:- 
téièt  devoir  quelles  ressources  elle  offre  à  notre  commerce  de  fruits 
et  de  légumes  :  les  ricties  marchés  de  Londres  nous  montrent  en 
étalage  des  fruits  magnifiques,  mais  hors  de  prix;  quant  aux  mar- 
chés des  villes  de  l'intérieur,  lorsqu'on  y  voit  les  fruits  qui  s'y 
vendent, on  se  demande  si,  pour  cause  de  sanié  publique,  on  ne  de- 
vrait pas  en  interdire  le  débit;  c'est  bon  pour  donner,  surtout  en  été, 
des  maladies  iiilestinales  et  pas  autre  chose.  Aussi,  les  négociants 
importeurs  de  fruits  on'-ils  des  acheteurs  qui  parcourent  nos  pro- 
vinces et  y  achètent  des  récoltes  entières  dont  ils  tirent  bon  profit: 
les  quais  de  Dieppe  sont  bondés  chaque  année  des  fruits  qui  sont 
dirigés  sur  Londres,  comme  les  quais  des  ports  de  Normandie  où 
sont  accumulés  les  produits  de  l'industrie  laitière  pour  la  même 
destination.  En  cela,  les  Anglais  sont  plus  habile?  que  nous  et  ils 
savent  tirer  parti  de  notre  voisinage  pour  approvisionner  leurs 
marché*.  Nous,  au  contraire,  qui  avons  à  notre  porte  l'Algérie, 
c'est-à-dire  un  paradis  terrestre  peur  la  production  d'hiver  et  du 
printemps,  c'est  à  peine  si  nous  en  tirons  quelques  légumes  frais  : 
c'est  à  qui  sera  lo  pus  rétrograde  des  compagnies  de  chemin  de 


'222  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

fer  ou  des  bateaux  à  vapeur,  pour  se  retrancher  derrière  ses  tarifs 
et  rendre  impossible  le  transport  rapide  et  économiquedes  denrées 
alimentaires  qui  feraient  si  bonne  figure  sur  nos  tables,  au  mc- 
ment  où  la  production  ordinaire  de  notre  latitude  n'a  pas  encore 
paru  sur  nos  marchés. 

iVlais  revenons  à  ceux  de  Londres  :  le  principal  est  celui  de  Co- 
vent-garden,  aujourd'hui  complètement  insuffisant;  qui  ne  l'a 
pas  visité,  le  matin  de  bonne  heure,  ne  peut  se  faire  une  idéa 
de  l'encombrement  des  voitures,  delà  niasse  des  transactions  qui  * 
s'y  opèrent  et  de  l'ordre  relatif  qu'on  y  observe:  c'est  là  que  se 
vendent  les  plus  beaux  fruits  et  les  plus  beaux  légumes:  il  s'y  fait 
aussi  une  vente  considérable  de  fleurs  en  pots.  De  tous  les  fruits 
qu'on  y  importe  de  l'étranger,  le  plus  ancien  et  le  plus  important 
est  rOrînge  qui  vient  surtout  des  Açores,  puis  de  Lisbonne,  de  Va- 
lence, de  Messine  et  de  Palerme.  En  outre,  les  Florides  en  envoient 
maintenant  plus  de  £00  00}  caisses  annuellîment.  Les  Binanes 
arrivent  aussi  en  grandes  quantités  des  Indes  occidentales,  mais, 
comme  on  est  obligé  de  les  expédier  bien  avant  leur  époque  de 
maturité,  elles  n'aurooi  jamais  qu'un  débit  limité.  Au  contraire, 
l'Aiianas  qui  se  cultivait  en  grand,  il  y  a  quelques  années  encOie, 
dans  les  jaidins  de  luxe,  est  presque  abandonné  aujourd'hui  et 
remplacé  par  la  culture  des  Raisins.  En  effet,  il  en  arrive  des 
cbargements  entiers  des  Açores  et  des  Florides.  L'Ananas  est  un 
fruit  facile  à  transporter  et  à  conserver;  il  se  débite  maintenant 
dans  les  rues  de  Londres  à  un  prix  si  modique  que  la  culture  en 
est  devenue  inutile  sous  ce  climat.  Madère  même,  qui  voit  ses 
Vignes  envahies  par  le  phylloxéra,  les  remplace  anjourd.'hui  par 
des  plants  d'Ananas.  On  vepd  à  Londres  des  Raisins  de  serre  ma- 
gnifiques, non  pas  supérieurs  à  nos  Chasselas,  comme  qualité, 
mais  meilleurs  qu'on  ne  le  pense  généralement,  bien  que  les 
grappes  soient  d'un  \olume  colossal  comparativement  aux  nôtres. 
Dans  les  Expositions,  il  n'est  pas  rtre  d'en  voir  qui  pèsent  jusqu'à 
4  0  kilog.  L'Allemagne,  l'Espagne,  la  France  et  Jersey  surtout  sont 
des  sources  de  production  et  d'exportation  importantes.  Jusqu'à 
présent  les  Raisins  des  États-Cnis  sont  à  peau  trop  épaisse  et  plai- 
sent moins  que  ceux  du  continent.  Parmi  les  Poires  importées 
surtout  de  Guernesey  et  de  Jtrsty,  on  préfère  les  Bon-Chrétien 


SUR   L'eOrxTICULTURE   EN   A^GLETERRE.  22  î 

William,  les  Duchesse  d'Augoulème,"les  Louise  bonne,  les  Beurré 
Clairgeau.  La  Californie  en  fait  aujourd'hui  des  envois  considéra- 
bles, surtout  en  Doyenné  d'hiver  et  en  Winter  Nelis,  et  il  s'y  est 
établi,  comme  dans  les  États  de  l'Ouest  des  États-Unis,  des  mai- 
sons qui  font  sur  une  échelle  immense  la  conserve  et  la  dessicca- 
tion des  fruits.  C'est  l'une  des  industries  qui  ont  aujourd'hui  le 
plus  d'avenir.  Elle  a  un  doubla  avantage:  loaflrancbir  les  produc- 
teurs de  l'encombrement  des  marchés  et  par  suite  de  la  déprécia- 
lion  des  produits;  i°  porter  au  loin  et  dans  des  pays  moins  favo- 
risés une  source  d'alimentation  des  plus  favorables  à  la  santé. 

Parmi  les  fruits  importés  en  Angleterre,  la  Pomme  joue  aujour- 
d'hui le  premier  lôle.  Pour  en  donner  une  idée,  il  s'est  exporté,  en 
1878,  du  seul  port  de  Boston,  plus  de  500  OCO  barils  pour 
Liverpool  seulement.  Les  variétés  qui  se  vendent  le  plus  sont  les 
Ntwton  Pippin,  les  Bildvvin,  Northern  Spy,Ribston  Pippin;  puis, 
de  France  viennent  surtout  les  Calville  et  les  Reinettes.  En  fait 
de  légumes,  la  Bretagne  et  surtout  Roscoff,  pour  les  Choux-fleurs, 
Jersey  pour  les  Pommes  de  terre,  trouvent  en  Angleterre  leurs 
principaux  débouchés. 

D'après  des  documents  que  j'ai  tout  lieu  de  croire  exacts,  on 
aurait  importé  en  Angleterre,  en  1878  : 

Des  fruits  secs  pour Liv.  «i.      2  346  000 

Pommes  et  Poires 1  704  000 

Noix 467  000 

Oignons , 411  000 

Pommes  de  terre 2  386  000 

Légumes  divers 300  000 

Par  ce  qui  précède,  on  voit  que  les  sources  principales  de  pro- 
duction pour  l'Angleterre  ont  été  d'abord  la  Hollande  et  la  Bil- 
gique,  puis  la  Bretagne  et  la  Normandie,  enfin  les  îles  de  Jersey 
et  de  Guernesey.  Aujourd'hui  les  États-Unis  lui  envoient  non  seu- 
seulement  des  blés,  mais  aussi  du  bétail  vivant  et  des  fruits  à 
l'état  fiais  ou  conservés  par  la  dessiccation  et  les  procédés  Apfiert. 
La  récolte  de  fruits  auxÉtats-Unis  dépasse  maintenantl. 10  000  000 
de  dollars,  c'est-à-dire  qu'elle  égalera  bientôt  celle  du  blé.  11  y  a 
là  un  avenir  d'échanges  commerciaux  de  la  plus  haute  importance 
qui,  je  l'espère,  rendra  Ijs  peuples  solidaires  et  reculera  de  plus 
en  plus  les  guerres  fratricides. 


'^2  i  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

li  est  d'usage  à  Londres  de  vendre  à  Tencao,  à  Govent  garden, 
presque  tous  les  fruits  importés  de  l'étranger  ;  il  y  a  en  outre  deux 
maisons  spéciales  qui  font  des  ventes  énormes,  l'une  M.  J.-C. 
Stevens,  de  King  Street,  pour  les  Orchidées  et  les  plantes  bul- 
beusBvS  l'autre,  MM.  Protheroe  et  Morris,  pour  les  plantes  de 
serre  ou  autres,  qu'on  produit  spécialement  pour  les  ventes 
publiques.  Le  climat  oblige  nos  voisins  à  cultiver  en  sem  non 
stulement  lesp'antes  ornementales,  mais  aussi  les  arbres  fruitiers 
en  pots  dont  M.  Th.  Rivers,  de  Sawbridgewoith,  a  été  l'infaiigable 
propagateur  ;  son  livre  VOrchard  House  en  est  aujourd'hui  à  sa 
19«  édition. 

J'ai  lâché  dans  cette  note  de  faire  comprendre  à  mes  col'ègues 
toute  l'importance  des  marchés  anglais.  Je  ne  la  terminerai  pas 
sans  les  engager  de  nouveau  à  alltr  voir  de  près  un  peuple  grand 
consommateur  de  nos  produits  horticoles  et  grand  producteur 
lui-même  de  fleurs  et  de  fruits  remarquable?.  11  y  a  pour  lui  et 
pour  nous  tout  intérêt  à  lier  et  à  étendre  des  relations  plus  suivies 
qui  auront  ^ur  le  bien-être  et  la  prospérité  des  deux  peuples  l'in- 
fluence la  plus  heureuse. 


Note  sur  le  Mé[jlot  bled. 

(Trigonelle   bleue.  Baumier.  Lolier  odorant.    Trèfle  musqué.    Faux 
Baume  du  Pérou.  Mélilot  vrai.  Trèfle  miellé). 

[Trigonella  co'ndea  Seringe;  Irifolnim  Melilotus  cœrula\.\'si^t\ 
Tri/oliast7'um  cœruleum  MœNcn;  Melilotus  cœrulea  Lamk.) 

Lcguiuineuse  annuelle,  spontanée  dans  la  Bohême,  dans  la  Hongrie  et  dans 
l'Asie  Mineure; 

Par  M.  Paillieux. 

Lamark  donne  de  celte  plante  une  longue  description  à  laquelle 
nous  renvoyons  le  lecteur.  11  la  fait  suivre  d'observations  que  noi-s 
croyons  devoir  reproduire.Toule la  p'anle,  dit-il, mais  particulière- 
ment ses  Sommités  chargées  de  fleurs  ou  de  fruit?,  a  une  odeur 
forte,  agréable,  comme  balsamique,  qu'elle  conserve  très  longtemps, 
qui  se  développe  davantage  et  devient  plus  intense  par  la  dessic- 


SUR   LE   MÉLILOT  BLEU.  225 

cation.  Où  a  remarqué  qu'elle  exhalait  cette  odeur  en  plus  grande 
abondance  dans  les  temps  pluvieux  et  disposés  à  l'orage. 

Les  abeilles  en  recherchent  beaucoup  les  fleurs.  On  met  dans 
les  habits  la  plante,  quand  elle  est  sèche,  pour  les  garantir  des 
vers. 

Lss  habitants  de  la  Silésie  la  prennent  en  infusion  en  guise  de 
Thé.  Dans  quelques  contrées  de  la  Suisse  on  en  mêle  les  fleurs 
dans  certains  fromages  pour  les  rendre  plus  agréables  au  goût  et  à 
Todorat. 

Duchesne  présente  les  mêmes  observations  et  ajoute  que  la 
plante  donne  un  bon  fourrage  et  est  cultivée  en  prairie  artificielle. 

Culture  et  récolte. 

Nous  avons  semé  à  la  fin  d'avril  le  Mélilot  bleu,  en  lignes,  et 
nous  avons  éclairci  le  plant  en  temps  opportun.  La  culture  en  e&t 
d'ailleurs  facile  et  la  seule  recommandation  à  noter  c'est  qu'elle 
doit  être  pratiquée  de  manière  que  la  cueillette  des  fleurs  soit 
aisée.  Cette  cueillette  commence  trois  mois  après  le  semis  et  dure 
environ  trois  semaines.  La  fleur  exhale  une  odeur  d'abord  très 
faible  à  laquelle  la  dessiccation  donne  bientôt  une  intensité  extrar 
ordinaire. 

Lr>rsque  le  Mélilot  bleu  doit  être  employé  à  la  fabrication  du 
Schabzieger,  ce  n'est  plus  la  fleur  seule  qu'on  utilise,  mais  la 
plante  entière. 

On  sème,  en  automne  ou  au  printemps,  dans  une  terre  bien 
labourée,  à  raison  de  100  litres  de  graine  non  épurée  pour  30  ares 
ou  de  33  litres  seulement,  si  elle  est  bien  épurée.  On  sarcle  les 
mauvaises  herbes.  Vers  la  fin  de  juin,  lorsque  le  Mélilot  est  en 
fleur  et  que  les  premières  feuilles  sont  desséchées,  on  le  coupe  :  on 
rétend  sur  des  draps  au  soleil  pour  le  faire  sécher  et  on  le  pulvérise 
ensuite  à  l'aide  d'un  moyen  niécanique. 

Usages. 

Il  est  probable  que  les  fleurs  du  Mélilot  bleu  ont  été  d'abord  em- 
ployées en  infusion  chaude  comme  le  Thé.  Tel  en  est  l'usage,  nous 
dit-on,  en  Silésie.  Ces  fleurs  sont  aussi  très  communément  em- 
ployées dans  les  environs  de  Lons-le-Saulnier  sous  le  nom  de  ihé 
des  jardins;  on  les  mélange  quelquefois  au  Thé  ordinaire  ou  à 

45 


226  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

YAsperula  odo7'ata,  Thé  des  bois,  dont  on  use  également  beaucoup 
dans  la  même  contrée.  Nous  avons  fait  l'essai  des  fleurs  du  Mé- 
lilot  bleu.  Cette  boisson,  accompagnée  de  toasts  and  butter,  com- 
munique au  beurre  un  goût  extrêmement  agréable.  Cependant  il 
vaut  mieux,  ce  nous  semble,  donner  cette  saveur  au  beurre  en  le 
saupoudrant  de  Schabzieger  ou  de  fleurs  de  Mélilot  pulvérisées. 

Le  Mélilot  bleu  est  la  base  d'un  fromage  spécial  qui  se  fabrique 
en  Suisse,  dans  le  canton  de  Glaris,  sous  le  nom  de  Schabzieger 
ou  Serret  vert.  Ce  nom  éveille  chez  nous  des  souvenirs  d'enfance. 
Né  dans  une  famille  de  commerçants  qui,  chaque  année,  avant 
les  lois  prohibitives  de  1816,  se  rendaient  en  Suisse  pour  leurs 
achats,  nous  nous  rappelons  qu'ils  possédaient  tous  de  gros 
Shabzieger  enfermés  dans  des  boîtes  rondes  comme  le  Gérardmer 
et  que  ces  fromages,  râpés  et  servis  en  hors-d'œuvre  avec  du 
beurre  frais,  faisaient  les  délices  de  leur  table. 

Ces  gros  fromages  coûtaient  assez  cher,  mais  ils  duraient  plusieurs 
années  et  l'âge  ne  leur  enlevait  rien  de  leur  saveur.  Ils  étaient 
très  durs  et  se  râpaient  parfaitement. 

Le  Schabzieger  est  aujourd'hui  peu  connu  en  France.  On  le 
trouve  cependant  chez  les  marchands  de  comestibles,  chez  Cor- 
cellet,  chez  Chevet,  etc.;  mais' il  est  ordinairement  de  très  petit 
volume  et  souvent  trop  jeune.  Nous  croyons  qu'il  ne  s'en  vend 
qu'une  faible  quantité. 

Il  serait  aisé  de  le  fabriquer  en  France  à  un  prix  tellement  bas 
que  l'usage  pourrait  s'en  répandre.  Selon  M.  Frey,  il  se  vendait 
autrefois,  en  Suisse,  de  20  à  30  centimes  la  livre.  C'est  peut-être 
une  erreur,  mais  il  faut  observer  qu'on  n'emploie  que  le  caillé  de 
lait  écrémé,  absolument  maigre,  qui  ne  vaut  guère  que  8  à  10  c. 
la  livre.  Tout  ce  que  le  lait  peut  coiitenir  de  beurre  est  donc  ex- 
trait d'abord  et  le  Schabzieger  utilise  une  matière  de  valeur  à  peu 
pi  es  nulle. 

Voici  comment  ou  procède  :  Lorsque  le  lait  est  trait,  on  le  des- 
cend dans  des  caves  ratraîchies  par  des  sources  ou  des  fontaines. 
Les  terrines  qui  le  contiennent  sont  plongées,  par  le  fond,  de 
quelques  pouces  dans  ces  eaux  fraîches.  Elles  y  demeurent  trois 
ou  quatre  jours  pour  faciliter  la  séparation  de  la  crème. 

Les  Glaionais  vendent  le  beurre  à  Zurich,  à  Bàle,  etc.,  et  c'est 


SUR  LE  MÉLILOT  BLEU.  227 

avec  ce  qui  reste  que  l'on  confectionne  le  Serret  vert.  Lorsqu'on 
veut  faire  le  fromage,  on  monte  le  lait  hors  des  caves,  on  l'écréme 
et  l'on  verse  le  reste  dans  un  chaudron  en  y  mêlant  de  la  pré- 
sure ou  un  acide  faible,  tel  que  le  jus  de  citron  ou  le  vinaigre 
afin  de  produire  la  séparation  des  deux  principes  restants  du  lait. 
On  met  alors  le  chaudron  sur  le  feu  et  l'on  chauffe  fortement  en 
agitant  le  caillé  avec  force.  Lorsque  le  petit-lait  est  tout  à  fait 
sépare',  on  retire  le  fromage  du  feu,  puis  on  le  place  dans  des 
formes  percées  de  trous  afin  de  le  laisser  égoutter  pendant 
vingt-quatre  heures.  Après  ce  temps,  on  tire  les  fromages  des 
formes  pour  les  placer  près  du  feu,  dans  des  formes  plus  grandes 
où  ils  éprouvent,  sous  l'influence  d'une  douce  chaleur,  une  fer- 
mentation nécessaire. 

Au  bout  de  quelque  temps,  on  les  en  tire  pour  les  placer  dans 
des  tonneaux  perforés  dont  on  charge  les  couvercles  de  pierres 
qui  doivent  comprimer  fortement  le  Serret.  Il  reste  quelquefois 
dans  cet  état  jusqu'à  l'automne,  moment  où  on  le  porte  au  moulin 
à  broyer. 

L'automne  est  le  seul  temps  où  l'on  descende  le  Serret  des 
Alpes  pour  le  porter  aux  moulins.  Ces  moulins  sont  quelquefois 
communaux,  ou  bien  appartiennent  à  plusieurs  propriétaires  et 
chacun  broie  à  son  tour. 

Par  cette  opération  on  mêle  à  100  livres  de  Serret  5  livres  de 
feuilles  sèches  et  pulvérisées  de  Mélilot  bleu  et  8  à  10  livres  de 
sel  fin,  bien  sec.  Lorsque  le  mélange  de  ces  trois  substances  est 
bien  faif,  on  en  emplit  des  formes  qui  ressemblent  à  un  cône 
tronqué,  de  la  contenance  de  7  à  10  livres,  et  on  le  comprime  for- 
tement à  l'aide  d'un  tampon  de  bois.  Huit  ou  dix  jours  après,  on 
le  tire  des  formes,  on  le  fait  sécher  avec  précaution  afin  qu'il  ne  se 
gerce  point  par  l'impression  d'un  courant  d'air  trop  vif. 

On  enduit  légèrement  de  beurre  et  d'huile  d'olive  l'intérieur 
des  formes,  avant  de  les  remplir,  pour  en  faire  sortir  le  Serret 
plus  facilement.  On  perce  à  leur  fond  un  petit  trou  par  lequel  on 
souffle  pour  aider  à  la  sortie  (1). 

(1)  Annales  scientifiques,  littéraires  et  industrielles  de  l'Auvergne. 
Mote  sur  le  Serret  vert  ou  Schabzieger,  par  M..  Frev,  ingénieur. 


228  -NOTES  ET  MÉMOIRtS. 

La  simplicité  du  procédé  de  fabrication  du  Schabzieger  fait  voir, 
dit  M.  Frey,  ingénieur,  auquel  nous  avons  emprunté  textuelle- 
ment les  détails  qui  précèdent,  le  parti  que  l'on  peut  tirer  du 
caillé  qui,  dans  diverses  campagne',  est  à  si  bas  prix.  Sa  valeur 
au  moyen  de  cette  manipulation  serait  bientôt  quintuplée,  en  sus 
des  avantages  qu'il  peut  offrir  comme  ressource  d'hiver  aux  fer- 
miers et  aux  éleveurs  (1). 

Quant  à  nous  qui  n'avons  jamais  fait  usage  du  Schabzieger 
que  pour  aromatiser  le  beurre  frais,  nous  eu  avons  fait  l'essai  et 
nous  engageons  les  amateurs  de  Serret  vert  à  nous  imiter. 

Le  jour  même  où  nous  déposons  cette  note  sur  le  bureau  de  la 
Société  nous  présentons  au  Comité  de  Culture  potagère  un  flacon 
de  poudre  de  Mélilot  qui,  nous  l'espérons,  satisfera  les  dégustateurs. 

Là  ne  s'arrêtent  pas  nos  visées.  Nous  croyons  que  les  fleurs  de 
Mélilot  pulvérisées  pourraient,  à  faible  dose,  être  employées  à 
aromatiser  un  grand  nombre  de  fromages.  C'est  ainsi  que  l'on 
fait  u^age  du  Cumin  en  Hollande  et  du  Garvi  dans  les  Vosges. 
Nous  Itérons  bientôt,  sur  un  fromage  nouveau,  une  expérience  qui 
semble  devoir  être  heureuse  et  nous  en  rendrons  compte,  s'il  y  a 
lieu,  par  une  communication  ultérieure. 


Sur  l'Anthracnose  ou  Maladie  charbonneuse  de  la  VigiNE  ; 
Par  M.  pRiLLiEux  (Ed.). 

La  Vigne  n'est  pas  exposée  seulement  aux  attaques  terribles  du 
Phylloxéra  dont  il  est,  hélas!  si  difficile  d'entraver  les  progrès 
envahissants  ;  elle  a  à  souffrir  en  outre  plus  ou  moins  de  divers 
parasites  végétaux  qui,  sans  être  aussi  redoutables  que  les  petits 
insectes  qui  ont  dévasté  tant  de  vignobles,  causent  encore  des 
dégâts  parfois  fort  graves. 

Je  ne  parlerai  pas  de  ce  qu'on  nommait  exclusivement,  il  y  a 
trente  ans,  la  maladie  delà  Vigne. On  sait  aujourd'hui  comment, 
grâce  au  soufrage,  on  peut  se  mettre  à  peu  près  à  l'abri  des 
dommages  de  l'Oïdium  ;  mais  il  est  une  autre  maladie,  à  peu  près 
inconnue  aux  environs  de  Paris,  sur  laquelle  je  désire  attirer  spé' 


(1)  On  ne  se  borne  pas  en  Suisse  à  saupoudier  le  beurre  frais  de  Serret 
verl  râpé-,  en  l'emploie  aussi,  comme  condiment,  à  la  préparation  des 
pommes  do  terreau  lard  el  de  cerl;.iacs  soupes. 


SUR  l'anthracnose  de  la  vigne.  229 

cialement  l'attention  de  la  Société  d'Horticulture  parce  que  j'en 
ai  constaté  la  présence  à  Avon  près  de  Fontaineblf  au,  et  qu'il  me 
paraît  prudent  de  se  préoccuper  dès  à  présent  des  ravag'-s  que  l'on 
aurait  à  redouter  si  elle  envahisfait  quelque  jour  les  cultures  de 
Chasselas  de  Thoraery.  Pour  combattre  avec  chance  de  succès 
une  épidémie,  le  mieux  est  certainement  de  chercher  à  en  arrêter 
la  propagation  aussitôt  qu'elle  apparaît  et  que  l'on  n'en  voit  encore 
que  quelques  cas  isolés  çk  et  là,  sans  attendre  qu'elle  soit  assez 
répandue  pour  causer  déjà  à  la  culture  de  grands  dommages, 
r/est  quand  le  mal  est  encore  peu  apparent  et  qu'il  semble  sans 
importance  et  négligeable,  c'est  alors  surtout  qu'il  est  utile  de  le 
signaler,  parce  que  c'est  alors  qu'on  peut  y  remédier  le  plus  ef- 
ficacement. 

La  maladie  des  Vignes  dont  j'ai  reconnu  l'existence  à  Avon  et 
qui  paraît  nouvelle  pour  les  environs  de  Paris,  s'est  montrée  de- 
puis longtemps  sur  divers  points  de  l'Europe  et  a  été  observée 
dans  tous  les  climats  oïl  on  cultive  le  raisin.  On  l'a  décrite  pour  !a 
première  foi«,  à  ma  connaissance,  en  Prusse  sous  le  nom  de  petite 
vérole  de  la  Vigne  (Schwindpockenkraukheit,  voy.  Meyen,  Pflan- 
zenpathologie,  1 841 ,  p.  204  et  suiv.)-  Elle  avait  pris,  de  1 835  à  1 840, 
un  développement  considérable  aux  environs  de  Berlin  où  elle 
dévastait  les  treilles  dans  les  jardins  ;  elle  ravagea  tout  particuliè- 
rem.ent  les  espaliers  des  terrasses  du  château  royal  de  Sans-Souci,  à 
Potsdam.  Dans  le  midi  de  la  France  où  elle  est  depuis  longtemps 
répandue,  on  la  désigne  souvent  sous  le  nom  de  Charbon.  Dunal, 
de  Montpellier  et  Espr.  Fabre,  d'Agde,  l'ont  nommée  Anthracnose, 
c'est-à-dire  maladie  chaibonneuse.  Le  terme  anthracnose  est  formé 
de  deux  mots  grecs  :  anthrax,  charbon  et  nosos,  maladie.  Cette  dé- 
nomination a  été  généralement  adoptée  dans  notre  pays. En  Allema- 
gne la  maladie  est  désignée  sous  le  nom  de  brûleur  noir  (Brenner), 
eu  Italie  sous  celui  de  variole  (Vajolo)  ;  on  l'a  reconnue  aussi  en 
Suisse,  où  elle  est  fort  répandue,  et  dans  tout  le  midi  de  l'Europe 
depuis  le  Portugal  jusqu'à  la  Grèce,  où  elle  dévaste  de  la  façon  la 
plus  inquiétante  les  vignes  de  Corinttie. 

Les  caractères  généraux  de  l'Anthracnose  sont  très  frappant?, 
très  nettement  marqués,  et  chacun  peut  reconnaître  aisément  et 
avec  certitude  s'il  a  des  Vignes  attaquées  par  cette  maladie.  Sur 


230  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

les  Vignes  frappées  par  l'Anthracnose,  tous  les  parties  delà  plante, 
jeunes  sarments,  feuilles,  vrilles  et  grappes  portent  des  taches 
d'un  brun  noirâtre,  de  forme  arrondie  ou  ovale,  très  nettement  li- 
mitées et  noires  surtout  au  pouitour;  souvent  elles  sont  fort  rap- 
prochées les  unes  des  autres  et  elles  s'unissent  de  bonne  heure  par 
les  côtés  en  grandissant  et  se  confondent  en  une  tache  large  à 
contours  sinueux  ;  cela  se  voit  très  fréquemment  sur  les  grains  de 
raisin.  Il  est  toujours  extrêmement  aisé  de  distinguer  à  la  netteté 
des  contours  les  taches  d'Anthracnose  des  marques  brunes  à  limi- 
tes vagues  que  l'Oïdium  laisse  sur  les  parties  qu'il  a  couvertes. 

Les  taches  d'Anthracnose  sont  d'abord,  quand  elles  apparaissent, 
d'un  brun  pâle  ;  puis  elles  prennent  une  couleur  plus  foncée  et  elles 
se  dépriment  vers  le  milieu.  Là  le  tissu  frappé  de  mort  commence 
à  se  désorganiser  ;  puis  la  nécrose  atteint  peu  à  peu  les  couches 
plus  profondes  et  la  tache  se  transforme  en  une  plaie  pénétrante 
qui  s'enfonce  déplus  en  plus  et  dont  le  fond  est  toujours  tapissé 
de  cellules  oiortes  et  d'un  brun  noirâtre. 

Si  c'est  un  sarment  qui  est  attaqué,  la  nécrose  détruit  d'abord 
les  parties  extérieures  de  l'écorce,  sur  les  points  correspondant 
aux  taches  ;  elle  ronge  tout  le  parenchyme  et  ne  respecte  que  les 
fibres  corticales  qui  se  montrent  souvent  comme  des  fils  blanchâ- 
tres, tendus  à  travers  les  grandes  plaies  noires  qui  pénètrent  jus- 
qu'au bois.  Quand  les  taches  charbonneuses  sont  nombreuses  et 
qu'elles  désorganisent  profondément  une  grande  partie  de  l'écorce 
en  atteignant  jusqu'au  bois  et  même  jusqu'à  la  moelle,  elles  en- 
traînent souvent  la  mort  des  sarments.  Sur  les  pieds  fortement  at- 
teints la  nécrose  des  rameaux  peut  se  propager  jusqu'aux  ceps  et 
les  faire  périr.  Un  vigneron  expérimenté  des  environs  de  Ven- 
dôme m'a  assuré  qu'un  pied  de  Vigne  fortement  attaqué  est 
d'ordinaire  perdu  sans  retour  au  bout  de  trois  ans. 

Les  taches  charbonneuses  se  produisent  en  grand  nombre  aussi 
sur  les  feuilles  et  elles  y  causent  des  dégâts  qui  sont  essentielle- 
ment les  mêmes  que  sur  le  bois.  Seulement  comme  le  tissu  des 
feuilles  est  fort  mince,  chaque  tache  rongeante  l'a  vile  percée  à 
jour  ;  à  chaque  tache  brune  correspond  un  trou.  Sur  les  pétioles, 
sur  les  nervures,  les  suites  de  la  désorganisation  senties  mêmes  que 
sur  les  tiges  ;  les  plaies  qui  s'y  forment  se  creusent  et  s'entourent 


SUR  l'anthracnose  de  la  vigne.  231 

de  bourrelets  tuméfiés.  Quand  les  feuilles  sont  attaquées  jeunes, 
elles  se  développent  d'une  façon  très  inégale  ;  leur  croissance  est 
plus  ou  moins  entravée  par  places  et,  quand  elles  ont  grandi,  elles 
se  montrent  non  seulement  criblées  de  trous  qui  s'unissent  sou- 
vent les  uns  aux  autres  en  longues  déchirures  irrégulières,  mais 
elles  sont  contournées,  gaufrées  et  déformées  de  la  façon  la  plus 
bizarre. 

'La  corrosioû  des  raisins  est  tout  à  fait  comparable  à  celle  des 
rameaux.  Les  dommages  causés  sont  plus  ou  moins  grands  selon 
le  moment  où  les  taches  apparaissent.  Quand  elles  se  produisent 
sur  le  pistil  à  peine  gonflé,  peu  après  la  floraison,  elles  empê- 
chent complètement  le  développement  du  grain.  Si  elles  ne  se 
montrent  que  quand  les  grains  ont  atteint  déjà  la  grosseur  d'une 
graine  de  Chènevis,  alors,  si  elles  ne  sont  pas  trop  nombreuses 
ni  trop  étendues,  le  raisin  peut  grossir  et  mûrir.  11  se  produit  dans 
ce  cas,  au-des:ous  de  la  tache,  une  mince  couche  cicatricielle 
qui  forme  séquestre  et  protège  la  partie  saine  du  grain  :  mais 
comm*^  alors  la  cro's^ance  est  inégalement  entravée,  il  arrive  sou- 
vent que  le  grain  craque  et  se  fend.  Néanmoins,  en  général,  les 
grains  qui  n'ont  qu'une  seule  tache  charbonneuse  mûrissent  le 
plus  souvent,  gprès  qu'elle  s'est  cicatrisée,  et  ne  diffèrent  des 
grains  intacts  que  par  leur  taille  un  peu  plus  petite. 

On  peut,  d'après  cette  description  des  caractères  de  la  maladie, 
juger  combien  elle  est  facilement  reeonnaissable  et  aussi  com- 
bien elle  peut  causer  de  ravages  sur  les  Vignes  où  elle  se  déve- 
loppe avec  intensité. 

Les  taches  noires  et  rongeantes  de  l'Anthracnose  sont  dues  à  la 
pénétration  dans  les  tissus  d'un  très  petit  Champignon  qui  a  reçu 
de  M.  de  Bary  le  nom  de  Sphaceloma  ampelinum.  Ce  dangereux 
parasite  est  d'une  telle  ténuité  et  si  caché,  qu'on  ne  peut  le  distin- 
guer même  à  la  loupe  et  qu'il  faut  recourir  pour  l'étudier  aux 
plus  puissants  grossissements  du  microscope.  Il  pénètre  dans  les 
tissus,  mais  couvreen  été  de  corps  reproducteuis  la  surface  des 
plaies  charbonneuses.  Si  on  dépose  une  goutte  d'eau  sur  une  de 
ces  plaies,  elle  devient  bientôt  un  peu  trouble,  et  le  microscope 
montre  alors  qu'elle  tient  en  suspension  des  milliers  de  très  pe- 
tits corpuscules  reproducteurs.  Une  de  ces  gouttes  déposée  sur 


232  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

une  feuille  ou  un  jeune  rameau  d'une  Vigne  saine  y  produit, 
quand  les  conditions  sont  favorables,  une  tache  noire  d'Anthrac- 
nose. 

A  l'automne  ou  au  commencement  de  l'hiver,  il  se  forme  des 
myriades  de  ces  corpuscules  reproducteurs  à  l'intérieur  même  de 
l'écorce.  Je  viens  de  le  constater  sur  des  sarments  de  Chasselas  an- 
thracnosés  qui  m'ont  été  envoyés  d'Avon. 

La  situation  du  parasite  de  l'Anthracnose  à  l'intérieur  des  tissus 
ne  permet  pas  d'espérer  que  le  soufrage  puisse  être  un  remède 
efficace  contre  la  maladie.  Il  faut  trouver  une  substance  capable 
de  détruire  les  germes  du  Champignon  non  seulement  à  la  sur- 
face des  plaies  mais  jusque  dans  l'écorce.  L'acide  sulfurique 
étendu,  le  sulfate  de  fer  paraissent  pouvoir  produire  de  bons  ef- 
fets. Ce  dernier  remède  est  particulièrement  préconisé  par  un 
grand  propriétaire  de  Suisse,  M.Schnorf  qui  l'emploie  avec  succès 
depuis  vingt  ans. 

Une  note  sur  ce  sujet  publiée  dars  le  Schweizer  Monatssckrift 
fur  Obst-  vnd  Weinbau,  1878,  IX,  155,  a  été  traduite  en  français 
par  M.  Reich  et  imprimée  dans  le  journal  La  Vigne  américaine ^ 
publié  sous  la  direction  de  M.Planchon  (3«  année,  18:9,  p.  10  )). 

Il  peut  être  utile  d'indiquer  ici  la  façon  dont  il  opère.  Au  prin- 
temps, avant  que  la  Vigne  entre  en  végétation,  il  fait  dissoudre 
du  sulfate  de  fer  dans  l'eau  bouillante,  dans  la  proportion  d'un 
demi-kilo  de  sulfate  par  litre  d'eau.  Après  le  refroidissement  du 
liquide,  on  le  verse  dans  des  pots  de  terre  dans  lesquels  les  ou- 
vriers chargés  de  l'opération  trempent  des  chiffons  avec  lesquels 
ils  frottent  les  sarments.  L'opération  ne  se  fait  qu'une  fois  par  an 
et  à  l'époque  indiquée.  M.  Schnorf  préfère  le  lavage  des  sarments 
avec  un  chiflon  à  l'application  du  liquide  avec  un  pinceau  ou 
une  brosse  ;  il  a  reconnu  que  l'opération  se  fdit  ainsi  plus  rapi- 
dement et  réussit  plus  complètement.  Un  ouvrier  peut,  dit-il, 
traiter  400  ceps  par  jour  dans  un  pays  où,  comme  en  Suisse,  ils 
sont  très  courts  et  ne  portent  qu'un  eu  deux  sarments. 

Je  pense  qu'il  sera  bon  d'essayer  ce  remède  qui  paraît  fort  pra- 
ticable, là  où  on  reconnaîtra  sur  les  Vignes  les  caractères  de  l'An- 
thracnose; mais  il  n'en  faudra  pas  moins  pour  cela  recommander 
avant  tout  d'enlever  aussi  complètement  que  possible  et  de  biù- 


RESTAURATION   ET   RAJEUNISSEMENT    DES   ARBRES.  233 

1er  toutes  les  parties  attaquées  et  tout  particulièrement,  dans  le 
courant  de  l'été,  les  sarments  à  mesure  qu'il  s'y  montre  des  ta- 
ches, car  ces  taches  sont  couvertes  de  myriades  de  corps  reproduc- 
teurs qui  peuvent  se  répandre  dans  les  goultes  d'eau  de  pluie  et 
être  entraînées  ainsi  sur  d'autres  parties  de  la  Vigne  ou  sur  des 
Vignes  voisines  où  elles  vont  germer  et  propager  le  mal.  Les  sar- 
ments, l'hiver,  p<^uvent  contenir  des  corps  reproducteurs  dans 
l'intérieur  de  l'écorce;  on  devra  soigneusement  enlever  à  la  taille 
tout  le  bois  infecté  et  le  brûler.  Ce  n'est  qu'après  cette  opération 
préliminaire  qu'on  lavera  !e  bois  avec  la  solution  de  sulfate  de 
fer  pour  détruire  les  germes  du  parasite  qui  peuvent  rester  encore 
soit  à  la  surface,  eoit  dans  la  profondeur  de  l'écorce. 


Restauration  et    Rajeunissement   des    Arbres    dépérissant  de 

MALADIE   ou   DE    VÉTUSTÉ.   —  VlSITE  AU    JaRDIN  DU  GRAND    SÉMI- 
NAIRE d'Adtun  ; 

Par  M,  Michelin. 

La  restauration  et  le  rajeunissement  d'arbres  mal  dirigés,  vieux 
et  en  état  de  dépérissement,  est  une  opération  connue  des  arbori- 
culteurs, pratiquée  souvent  par  eux  avec  iuccès  et,  depuis  quel- 
ques adnées,  j'ai  eu  moi-même,  comme  Rapporteur,  lieu  d'en 
signaler  des  exemples  remarquables.  Dans  un  Rapport  sur  les 
Jardins  cultivés  par  M.  Jupinet,  inséré  aux  pages  684  et  694,  an- 
née \816,  je  retrouve  ce  qui  suit  :  «  Sur  un  mur  de  2™  80  de 
»  hauteur  se  développent  vingt-cinq  Poiriers  formés  en  palmettes 
»  à  branches  horizontales,  plantés  à  4  mètres  d'écartement.  Ces 
»  arbres  âgés  d'environ  trente  ans  et  dont  la  décrépitude  était 
»  imminente,  ont  été  rajeunis,  il  y  a  quatre  ans,  au  moyen 
»  d'un  ravalement  complet,  jusqu'à  l'empâtement  des  cour- 
»  sonnes  qui  garnissaient  les  branches  de  charpente.  Le  mur, 
»  qui  a  près  de  10O  mètres  de  longueur,  est  couvert  de 
»  verdure,  et  la  fructification  encore  partielle  est  en  excellente 
»  voie  de  préparation.  »  Dans  d'autres  cas,  M.  Jupinet  procède 
plus  radicalement;  par  exemple,  en  retranchant  tous  les  bras' 
d'une  palmette  à  droite  et  à  gauche  de  la  tige  et  en  ne  conservant 
que  des  tronçons  de  8  ou  10  centimètres  de  longueur    destinés  à 


334  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

produire  de  nouvelles  pousses  et  par  suite  de  nouvelles  branches 
latérales. 

De  Pêchers  mal  dirigés,  en  désordre  par  suite  d'abandon  el 
condamnés  à  des  dénudatlons  partielles,  qui,  à  cause  de  leur 
manque  d'équilibre,  devaient  infailliblement  réduire  leur  exis- 
tence, M.  Lepère,  fils,  a  su,  en  une  seule  année,  obtenir,  par  un 
traitement  habile  et  bien  combiné,  des  arbres  à  grandes  formes, 
d'un  aspect  agréable  et  constitué?,  grâce  à  un  équilibre  irrépro- 
chable, pour  donner  longtemps  un  bon  produit. 

Dans  un  procès-verbal  du  12  mars  1874,  inséré  à  la  page  2013 
du  Journal  de  notre  Société  de  la  même  année,  j'ai  rendu  compte 
d'une  restauration  remarquable  de  Pêchers  exécutée  à  Yincejines 
par  notre  habile  collègue. 

Ces  Pêchers  devant  être  conduits  en  palmeîtes  et  en  candéla- 
bres, les  branches  d'intérieur  avaient  été  abattues  au  proGt  des 
inférieures  ;  par  une  taille  sévère,  tout  le  bois  inutile  avait  été  en- 
levé; rébourgeonnement  et  l'éborgnage  des  yeux,  pratiqués  avec 
entente  et  graduellement,  avaient  fait  naître  une  multitude  de 
bourgeons  parmi  lesquels  il  n'y  avait  qu'à  choisir  ceux  qu'il  im- 
portait d'utiliser.  Le  redressement  des  branches  à  fortifier,  les 
greffes  par  approche  des  bourgeons  herbacés  avaient  porté  la  sève 
sur  les  points  qu'elle  semblait  abandonner;  les  incisions  longi- 
tudinales avaient  facilité  la  circulation  de  la  sève;  enfin,  la 
combinaison  de  tous  ces  moyens  connus  en  arboriculture,  mais 
qui  doivent  leur  succès  à  un  emploi  inlellig'^nt  et  guidé  par  l'ex- 
périence, avait  fiit,  depuis  le  mois  de  février  jusqu'à  l'automne, 
une  tranformation  surprenante  par  sa  promptitude  et  sa  perfec- 
tion. 

Après  cette  exécution  énergique  et  hardie,  je  puis  citer  le  pro- 
cédé de  rajeunissement  de  M.  Bonuel,  sûr  et  lent,  qui  évite  pour 
ainsi  dire  à  ses  Pêchers  le  dépérissement  de  la  vieillesse. 

Les  arbres  sont  soumis  à  la  forme  en  V  sur  deux  branches 
verticales.  Lorsque  ces  deux  bras  qui  forment  l'arbre  commencent 
à  se  dégarnir  de  coursonnes,  à  décliner  en  un  mot,  un  jeune  bour- 
geon est  choisi  à  la  base  de  chacun  et  il  est  dressé  au  devant,  en 
vue  de  le  remplacer.  Mais  le  retranchement  des  anciennes 
branches  ne  se  fait  que  la  troisième  année,  après  deux  années 


RESTAURATION   ET  BAJEUNISSEMENT   DES  ARBRES.  235 

de  pousse,  lorsque  les  jeunes  ont  acquis  un  développement  suifisant 
pour  recevoir  sans  dommage  la  sève  qui  leur  arrive  avec  abondance 
et  ne  p:^s  être  perdues  par  la  gomme. 

Pendant  cette  période,  il  est  nécessaire  de  supprimer  sur  les 
vieilles  branehes  un  certain  nombre  de  coursonnes  pour  faire  de 
la  place  aux  jeunes  et  éviter  la  confusion. 

Pendant  ce  temps  d'éducation  des  nouveaux  bras,  ils  auront 
produit  des  fruits  comme  les  anciens  et,  au  .résumé,  la  récolte 
aura  été  à  peu  près  égale  à  celle  d'un  arbre  qui  n'aurait  subi  au- 
cune opération.  Au  moment  où  les  anciennes  branches  djivent 
être  retranchées,  les  nouvelles  atteignent  déjà  le  haut  du  mur. 

Il  n'est  pas  hors  de  propos  d'indiquer  comment  M.  Bonnel  a 
été  mis. sur  la  voie  de  ce  procédé.  Après  les  fortes  gelées  de  Tan- 
née 1871,  il  s'était  aperçu  que  ses  Pêchers  se  maintenaient  en  vé- 
gétation, mais  que  les  branches  étaient  pourries  à  l'intérieur.  Il 
craignit  de  les  perdre  et  eut  l'idée  de  remplacer  les  anciennes 
branches  par  de  nouvelles. 

Le  moyen  réussit  parfaitement  et  il  devint  alors  tout  naturel  de 
le  mettre  en  pratique.  Le  succès  obtenu  depuis  ne  pouvait  qu'y 
encourager. 

On  se  demande  s'il  n'est  pas  à  propos  de  faire  connaître  ce  ré- 
sultat et  s'il  n'aurait  pas  une  application  utile  après  un  hiver  aussi 
dur  que  celui  de  cette  année  et  qui,  on  peut  le  craindre,  aura  oc- 
casionné bien  des  dégâts  sur  les  arbres.  Ou  donne  ainsi  aux  Pê- 
chers une  existence  pour  ainsi  dire  indéfinie  et,  opérant  sans  se- 
cousse, on  parvient  à  n'en  pas  diminuer  la  récolte. 

On  est  généralement  dans  l'habitude  de  coucher  la  Vigne  pour 
la  renouveler;  je  citerai  quelques  horticulteurs  qui  préfèrent 
remplacer  les  vieilles  souches  par  de  jeunes  bourgeons  poussés  au 
pied  des  espaliers.  M.  Bonnel,  très  habile  cultivateur  en  matière 
de  treille,  est  du  nombre  et  y  a  été  amené  par  l'expérience. 

Un  de  nos  habiles  viticulteurs  de  Gonflans  Sainte-Honorine, 
M.  Crapoite,  est  dans  le  même  cas. 

Or,  m'étant  trouvé,  du  7  au  10  septembre  dernier,  délégué 
à  Autun  où  avait  lieu  une  Exposition  d'Horticulture,  j'en- 
tendis parler  avec  beaucoup  d'éloges  du  talent  dont  faisait 
preuve,  pour  le  rajeunissement  des  vieux  arbres  et  la  restauration 


236  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

de  ceux  qui  dépérissaient,  M.  Delliomnie,  jardinier  au  grand 
Séminaire.  11  importe,  à  mon  avis,  que  les  délégués  de  la  Sociélé 
augmentent  l'utilité  de  leurs  voyage?,  en  recherchant  tout  ce  qui 
peut  tourner  au  profit  de  l'art  horlicole  et,  dans  ce  but,  je  témoi- 
gnai le  désir  de  visiter  le  jardin  que  cultive  cet  arboriculteur 
renommé  dans  son  pays;  ce  désir  fut  satisfait. 

Le  jardin  du  grand  Séminaire  est  vaste  ft  de  très  ancienne 
création;  i\  contient  un  grand  nombre  de  ces  vieux  Poiriers  de  25 
et  30  ans  qu'on  est  généralement  habitué  à  arracher  comme  ayant 
fait  leur  temps  et  n'offrant  plus  de  ressources  pour  l'avenir. 

Lorsque  ces  vieux  sujets  sont  arrivés  à  cet  état  qui  fait  craindre 
l'extinction,  lorsque  d'autres  plus  jeunes  mais  invalides  présagent 
le  dépérissement,  M.  Delhomme  entreprend  le  traitement  qui  lui 
est  propre.  En  praticien  expérimenté  et  sûr  du  résultat  de  ses 
actes,  il  sonde  l'écorce  et,  s'il  y  aperçoit  quelques  légères  traces 
de  sève,  quelques  éléments  de  végétation,  il  procède  ainsi  :  il 
découvre  entièrement  les  racine?,  en  retranche,  s'il  y  a  lieu, 
les  quelques  parties  qui  seraient  défectueuses»  et  pratique  sur 
toutes,  entre  deux  terre?,  des  incisions  longitudinales  qui  leur  per- 
mettent de  se  dilater  et  d'offrir  un  passage  plus  libre  à  la  circula- 
tion de  la  sève.  Il  provoque  ainsi  la  naissance  déracines  nouvelles. 
Il  remplit  ensuite  les  trous  avec  une  terre  neuve  amendée,  plus 
riche,  propre  en  un  mot,  avec  l'aide  de  l'opération  qui  précède, 
à  favoriser  une  recrudescence  de  la  végétation. 

Je  ferai  remarquer  en  passant  que  M.  Delhomme  cherche  à 
équilibrer  les  racines  aussi  bien  que  les  branches  entre  elles.  Le 
tronc  est,  après  les  racines,  l'objet  d'un  examen  très  attentif  de 
la  part  de  l'opérateur;  il  est  raclé,  gratté,  nettoyé,  mis  à  vif  sur 
tous  les  points  où  l'écorce  est  desséchée,  comprimée  ou  chancreuse, 
sans  que  toutefois  le  bois  soit  endommagé. 

A  cet  égard,  je  distinguerai  les  aThves  jeunes  mais  malades  ou 
chancreux,  languissants  tt  dépérissants  en  un  mot,  de  ceux  qui 
sont  en  voie  de  mourir  par  vétusté.  Dans  le  premier  cas,  celui 
des  sujets  jeunes,  mais  langu.ssants  et  malades,  M.  Delhomme 
considère  que  cet  état  se  produit  particulièrement  sur  ceux  qui 
sont  greffés  sur  Cognassier,  et  que  l'état  de  souffrance  a  pour 
point  de  départ  l'intersection  même  des  deux  espèces  mariées 


RESTADRATION  ET   RAJEUNISSEMENT  DES  ARBRES.  237 

ensemble  par  la  grefife  et  pour  cause  le  défaut  d'analogie  entre  les 
deux  partifis  qui  n'ont  pas  la  même  aptitude  pour  appeler  la  sève 
et  la  conduire  a'jx  branches. 

D  i  cet  engorgemeut  qui  se  forme  à  la  jonction  du  sujet  et  de  la 
greffe,  il  résulte,  selon  les  observations  du  praticien,  que  la  partie 
la  plus  généralement  malade  est  celle  qui  est  la  plus  rapprochée 
de  la  greffe  et  par  conséquent  de  la  terre. 

C'est  donc  dans  la  partie  basse  du  tronc  que  doit  se  localiser 
l'action  la  plus  énergique  du  traitement  qui  consiste  dans  la  per- 
foration de  part  en  part  du  tronc  à  l'aide  d'un  marteau  et  d'un 
ciseau. 

Le  ciseau,  ayant  ainsi  traversé  la  tige  dans  la  partie  de  son  axe, 
y  laisse  une  fente  maintenue  ouverte  à  l'intérieur  à  l'aide  d'un 
petit  coin,  qui  peut  s'étendre  même  au  delà  de  la  partie  malade, 
mais,  que  l'on  ferme  avec  du  mastic  pour  empêcher  le  contart  de 
l'air.  Des  incisions  longitudinales  ont  été  pratiquées  dans  toute  la 
longueur  du  tronc  et  surtout  aux  places  où  l'écorce  paraissait 
comprimée  et,  au  m-yen  d'un  marteau  et  d'un  poinçon,  on  a 
parsemé  tout  au  pourtourdt  cette  même  écorcedes  trous  s'arrêtant 
au  bois  dur  et  larges  de  2  centimètres  au  minimum.  J'ai  dans 
let<  mains  un  tronçon  de  13  centimètres  de  longueur,  pris  sur  un 
jeune  arbre  de  4  centimètres  de  diamètre,  qui,  étant  sur  le  point 
de  périr,  au  printemps  de  1879,  a  subi,  l'été  dernier,  dans  toutes 
ses  phases,  l'opération  ainsi  décrite,  ce  qui  l'avait  amené  à  un 
état  très'  satisfaisant  :  on  l'a  coupé  en  novembre  dernier  et  on  me 
l'a  envoyé  comme  type. 

Lî  sève  a  rempli  les  piqûres  et  les  incisions  longitudinales  sur  la 
surface;  elle  a  recouvert  la  fente  transversale,  mais  seulement  à  la 
partie  extérieure,  laissant  encoredu  videàl'intérieur.Ca  spécimen 
appuie  parfaitement  la  démonstration,  conservant  la  trace  des  opé- 
rations pratiques. 

Je  passe  aux  arbres  très-vieux  en  voie  de  dépérissement,  dont  les 
troncs  sont  trop  forts  pour  permettre  ce  transpercement  d'outre 
en  outre  au  ciseau  dont  il  a  été  question. 

Ils  sont  soumis  comme  les  autres  au  traitement  des  racines,  aux 
incisions  longitudinales  sur  lesdites,  et  au  renouvellement  de  la 
terre  qui  les  enveloppe. 


238  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

Le  bois  mort  est  enlevé,  les  trous  sont  bouchés^  les  écorces  sont 
nettoyées,  les  parties  creuses,  décomposée?,  malsaines  sont  grattées 
jusqu'au  vif  puis  mastiquées,  recouvertes  d'onguent  de  saint  Fia- 
cre ou  de  tout  compost  analogue  ;  la  surface  est  couverte  de 
piqûres  faites  avec  une  pointe  acérée,  à  une  distance  rapprochée 
et  suffisante  pour  appeler  la  sève  sur  le  plus  grand  nombre  de 
points  possible,  arrivant  jusqu'au  vif  et  de  manière  à  ce  que  les 
canaux  conducteurs  de  la  sève  soient  atteints,  sans  que  le  bois  par- 
fait néanmoins  en  soit  fatigué. 

Les  vieilles  branches  de  charpente,  qui  montrent  comme  le 
tronc  des  parties  inertes,  peuvent  utilement  recevoir  le  même  trai- 
tement; quant  à  celles  qui,  rugueuses,  malades,  mal  placées  et  con- 
trariant l'équilibre,  ne  plaisent  pas  au  praticien  ou  ne  lui  inspi- 
rent pas  confiance,  il  les  réduit  par  tiers,  au  printemps,  à  l'été  et  à 
l'automne;  finalement  il  les  rapproche  jusqu'à  une  longueur  de 
3  ou  4  centimètres,  suffisante  pour  qu'elles  puissent  recevoir,  s'il 
y  a  lieu,  la  greffe  en  couronne,  en  vue  d'y  appliquer  de  nouvelles 
variétés.  M.  Delhomme  est  très-partisan  de  celte  insertion  par  les 
greff'es,  parce  que,  dans  son  opinion,  cette  introduction  de  nou- 
veau bois  est  un  moyen  puissant  d'activer  la  circulation  de  la 
sève,  de  la  soutirer  plusénergiquement,  de  provoquer  le  développe- 
ment de  nouvelles  racines  et  d'établir  l'équilibre  entre  les  parties 
souterraine  et  aérienne  de  l'arbre,  but  essentiel  à  atteindre  et 
qui  se  combinera  avec  les  systèmes  adoptés  pour  la  mise  à  fruit, 
qui  Sfra  l'objet  d'un  examen  particulier. 

Après  cet  exposé  détaillé  de  la  théorie,  je  puis  exprimer  mon 
appréciation  sur  le  résultat  en  bien  peu  de  mots  et  en  disant  qu'il 
est  superbe,  au  point  de  vue  de  la  végétation  comme  de  la  mise  à 
fruit.  —  On  voit  avec  étonnement  et  satisfaction  ces  vieux  arbres 
merveilleusement  rajeunis,  couverts  de  branches  jeunes,  lisses, 
vigoureuses,  portant  des  fruits  sains  et  abondants  ou  préparées 
pour  en  donner;  des  palmettes,  des  pyramides,  des  arbres  en 
parasol,  dont  les  jeunes  rameaux  retombent  jusqu'à  terre,  por- 
tant leurs  fruits  et  semblant  vouloir  donner  raison  au  système  si 
généralement  critiqué  de  M.  Dolivot,  ce  préconisateur  ardent 
des  arbres  fruitiers  pleureurs,  disons  mieux,  à  végétation  ren- 
versée. 


REoTAURATION   ET   RAJEUNISSEMENT  DES   ARBRES.  '239 

Le  traitement  des  Poiriers  s'appliquera  sans  distinction  aux 
Pommiers,  mais  avec  beaucoup  plus  de  réserve  aux  arbres  à 
fruits  à  noyau  et  encore  à  condition  de  n'opérer  qu'à  Tarrière- 
saison,  c'est-à-dire  après  l'épuisement  de  la  sève. 

L'auteur  du  procédé  entend  que  les  arbres  ainsi  traités,  peuvent 
vivre  pour  ainsi  dire  indéfiniment,  à  la  condition  que  les  opérations 
dont  ils  sont  l'objet  seront  renouvelées  quand  le  besoin  s'en  fera 
sentir. 

Pour  remplir  les  grandes  cavités  ou  recouvrir  les  simples  plaies 
d'écorce,  M.  Delhomme  emploie,  selon  le  cas,  le  mortier,  même 
avec  addition  de  pierres,  les  mélanges  composés  avec  la  chaux 
éteinte,  les  onguents  et  mastics  ayant  de  l'adhérence;  mais  les 
compositions  à  base  d'huile  de  lin  lui  ont  donné  des  résultats 
supérieurs  à  tous  les  autres. 

Je  ne  chercherai  pas  à  expliquer  les  efiets  produits  par  ces 
opérations  minutieuses  en  apparence;  mais,  dont  j'ai  re- 
tracé autant  que  possible  les  détails.  —  Est-ce  ici  leur  en- 
semble qui  a  causé  ce  résultat?  E*t-ce  plus  particulièrement 
quelqu'une  d'entre  elles  qui  l'a  déterminé?  Je  l'ignore;  mais  ce 
qae  j'ai  vu  et  constaté,  c'est  que  M.  Delhomme  n'est  pas  au-des- 
sous de  sa  réputation;  c'est  que  les  exemples  de  restauration  et  de 
rajeunissement  que  renferme  le  jardin  du  grand  Séminaire,  qui 
lui  est  confié  depuis  nombre  d'années,  sont  remarquables;  c'est 
que,  à  l'exception  de  ces  perforations  des  troncs  qui  ont  un  carac- 
tère tout  exceptionnel,  je  n'ai  rien  vu  qui  ne  fût  en  usage  parmi 
les  arboriculteurs. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  arbres  en  question  ont  une  vétusté  que 
leur  tronc  atteste,  et  leurs  branches  lisses,  bien  vivantes,  chargées 
de  fruits,  prouvent  une  régénération  qui  leur  promet  une  vie 
nouvelle  et  une  abondante  tructification,  et  des  travaux  si  bien 
réussis  m'ont  paru  devoir  être  signalés. 


240  notes  et  mémoires. 

Descriptions  de  Glaïeuls,  nouveautés  de  1879-<880  ; 
Par  MM.  Souillard  et  Brunelet,  de  Fontainebleau. 

La  Société  centrale  d'HorticultQre  de  France  ayant  bien  voulu 
admettre  d^s  son  Journal,  depuis  plusieurs  années,  les  descrip- 
tions de  nos  nouveautés  en  fait  de  Glaïeuls  issus  du  Gandavensis, 
Dous  mettons  encore  cette  année,  grâce  à  elle,  sous  les  yeux  des 
amateurs  de  ces  magnifiques  Iridées,  l'indication  et  les  caractères 
des  variétés  de  ces  plantes  que  nous  venons  d'obtenir  et  que  nous 
leur  offrons  dès  cet  instant.  Ce  sont  les  suivantes  : 

André  Leroy  :  Très  beau  cerise  flammé  plus  foncé  sur  les  bords  ; 
grande  macule  blanche.  Bel  épi  de  fleurs  larges,  très  bien  faites. 

Arcliiduchesse  Marie  Christine  :  Blanc  légèrement  teinté  de 
rose  flammé  de  rose  lilacé  plus  foncé  sur  les  divisions  inférieures; 
fleurs  très  amples  ;  épi  très  bien  fait.  Belle  nouveauté. 

Baroness  Burdett  Coutts  -.  Magnifique  épi  de  fleurs  rose  tendre 
lilacé  flammé  carmin  sur  les  divisions  inférieures;  macule  carmin 
foncé  sur  fond  plus  clair  ;  fleurs  très  amples,  parfaitement  grou- 
pées. 

Dumont  d'Urville  :  Beau  rose  cerise  très  éclairé  au  centre,  plus 
foncé  sur  les  bords  et  légèrement  flammé  violet,  les  divisions  li- 
gnées blanc  pur;  grande  macule  blanche  très  légèrement  teintée 
de  jaune;  ti es  long  épi,  fleurs  bien  rangées.   Plante  très  hâtive. 

Flamengo  :  Rouge-1'eu  très  vif  et  brillant  ;  macule  pourpre  sur  les 
divisions  inférieures  ;  fleurs  très  bien  rangées.  Très  belle  variété 
d'un  grand  effot. 

Mademoiselle  Marie  Mies  :  Beau  rose  tendre  flammé  carmin  ; 
macule  carmin  foncé,  sur  fond  blanc  ;  magnifique  épi  de  fleurs 
grandes,  très  bien  faites. 

Multiflora  :  Fond  blanc  légèrement  teinté  de  rose  tendre  flam- 
mé rose  carminé  ;  très  gros  épi  de  fleurs  très  nombreuses,  en- 
tourant toute  la  tige  et  formant  un  véritable  bouquet  au  sommet. 
Nouveauté  toute  particulière. 

Rayon  d'or  :  Très  beau  jaune-paille  panaché  de  carmin  foncé 
sur  les  bords  ;  macule  carmin  foncé  lavé  de  rose. 


RAPPORTS,    OUVRAGE   DE   M.    MORLET.  24-1 

RAPPORTS 


Rapport  sur  dn  Ouvrage  de  M.  Morlet  (Gust.)  intitulé  : 

Les  Conifères  de  petites  et  grandes  dimensions  [\). 

M.  Keteleêr,  Rapporteur. 

Après  les  ouvrages  qui  ont  paru  depuis  quelques  années  sur 
les  Gonifère.«,  où  tout  ce  qui  avait  été  écrit  d'important  sur  ces  vé- 
gétaux a  été  résumé  en  y  ajoutant  les  découvertes  récemment 
faites,  il  semblait  difficile,  même  impossible  d'entreprendre  un 
livre  nouveau  sur  ce  sujet. 

C'est  pourtant  ce  travail  qu'a  osé  faire  M.  Gustave  Morlet, 
horticulteur-pépiniériste  au  Monceau  près  Fontainebleau.  Nous 
devons  dire  toutefois  que,  reconnaissant  lui-même  la  difficulté 
d'un  semblable  travail,  il  a  eu  soin,  dans  la  préface,  de  prévenir 
le  lecteur  que  son  intention  n'était  pas  de  faire  une  œivre 
transcendante.»  Je  n'ai  certes  pas  la  prétention,  dit-il, de  faire  une 
»  nouvelle  édition  de  l'ouvrage  si  complet  de  M.  Carrière  (2)  ;  je 
»  m'étends  seulement  sur  les  espèces  rustiques  qui  peuvent  être 
»  de  quelque  utilité  dans  l'industrie  ou  produire  un  effet  agréa- 
»  ble  dans  les  parcs  et  jardins,  citant  tous  les  genres  connus 
»  aujourd'hui,  mais  ne  disant  que  quelques  mots  des  plantes 
»  délicates  qui  ne  sauraient  prospérer  sous  notre  climat  ni  sous 
»  celui  de  l'Algérie.  » 

Pour  atteinire  le  but  qu'il  s'était  proposé,  M.  Morlet  a  passé  eri 
revue  tous  les  genres  et  espèces  en  les  classant  d'après  leurs  carac- 
tères organiques,  s'appuyant  pour  cela  sur  le  Traité  général  des 
Conifères  ou  le  copiant  en  partie;  puis  il  indique  sommairement 
les  moyens  a  employer  pour  en  opérer  la  multiplication. 

Quant  à  la  synonymie  des  espèce',  ce  qui  est  un  point  impor- 
tant, il  a  cité  les  principales  dénominations, celles  qui  sont  les  plus 
usitées,  et  il  a  fait  de  même  poar  les  variétés  de  chaque  esfè&e 
dont  il  a  aussi  indiqué  l'origine. 

(1)  Un  volume  in-ll,  de  446  pages.  A.  Goin,  libraire-éditeur,  rae  de» 
École?,  6?,  à  Paris. 

(2)  Traité  général  des  Conifères^  2*  édition,  par  M.  Carrière  (E.-A.;. 
chez  A.  Ooin. 

16 


2l2  BAFIOBTS. 

Tel  qu'il  est,  ce  travail  relativement  assez  complet  est  appelé 
certainement  à  rendre  des  services  aux  amateurs  et  horticulteurs 
qui  ne  possèdent  pas  le  Traité  ycnéral  des  Conifères.  Son  prix 
minime  le  met  d'ailleurs  à  la  portée  de  tous.  Aussi  noois  n'iiési- 
tons  pas  à  le  recommander,  ojoutant  que  nous  serions  heureux  de 
voir  la  Société  lui  faire  bon  accueil. 


Rapport  sdr  le  Traité   pratique   de  Chimie   et  de   Géologie 

AGRICOLE   DES   PROFESSEURS    JoHXSTON    ET   CamERON,   TRADUIT   SDR 
LA    11®  ÉDITION,  PAR   M.    STANISLAS   MeUNIEH  ; 

M.  Arnould-Baltard,  Rapporteur. 

L'auteur,  après  avoir  exposé  sommairement  les  principales  no- 
tions de  chimie,  dcnne  les  éléments  constitutifs  des  plantes,  des 
animaux  et  des  sols.  Il  passe  en  revue  successivement  l'action  ré- 
ciproque qu'ils  ont  les  uns  sur  les  autres  dans  toutes  les  opérations 
agricoles,  lorsqu'ils  sont  soumis  à  l'influence  de  l'humidité  et  des 
agents  atmosphériques.  Ainsi,  les  effets  des  labours,  du  drainage, 
del'écobuage,  des  irrigations,  etc.,  sont  précisés  avec  soin. 

Di  nombreux  chapitres  sont  consacrés  à  l'étude  détaillée  de 
presque  tous  les  engrais  animaux  et  végétaux,  à  leur  application 
et  à  leurs  effets.  L'auteur  termine  par  l'examen  chimique  des  pro- 
duits végétaux  et  des  produits  animaux,  tels  que  fourrages,  graiû€S, 
racines,  lait,  beurre,  viande.  Enfln  les  derniers 'cha,pitres  sont  con- 
sacrés à  la  nutrition  animale. 

Le  traducteur  a  employé,  probablement  à  la  suite  des  auteurs, 
une  notation  chimique  dont  on  ne  peut  contester  l'importance; 
mais  comme  elle  diffère  de  la  notation  généralement  employée 
dans  l'enseignement  en  France,  et  comme  ce  livre  ne  s'adresse 
pas  à  des  chimistes  de  profession,  il  aurait  é*é  opportun,  ou  d'a- 
dopter la  notation  habituelle,  ou  au  moins  d'en  expliquer  les  dif- 
férences. 

Ce  livre  est  spécial  pour  l'agriculteur  qui  y  trouvera,  consignés 
sommairement^  tous  les  résultats  que  la  chimie  a  pu  constater 
jusqu'à  ce  jour  dans  les  faits  relatifs  à  l'économie  agricole;  ces  faits 
sont  toujours  discutés,  et  lorsque  leurs  conséquences  ne  sont  pas 
certaines,  cette  incertitude  est  bien  constatée. 


TRAITÉ   DE   CHIMIE   ET  DE  GÉOLOGIE   AGRICOLE.  243 

L'horticulteur  ne  poursuit  pas  le  même  but  que  l'agriculteur  ; 
celui-ci  agit  sur  une  surface  de  terrain  plus  ou  moins  étendue;  il 
ne  peut  modifier  entièrement  son  sol,  mais  seulement  l'améliorer; 
son  but  est  d'en  tirer  les  produits  animaux  et  végétaux  les  plus 
avantageux,  au  moyen  d'engrais  qu'il  confectionne  le  plus  souvent 
lui-même.  L'horticulteur,  plus  maîire  de  son  sol,  qu'il  mo  lifie 
quelquefois  complètement,  travaille  le  plus  souvent,  sa  position 
étant  donnée,  en  vue  d'un  produit  végétal  déterminé  ;  rarement 
il  fabrique  ses  engrais;  il  les  achète.  Ses  connaissances  ne  doivent 
donc  pas  être  absolument  les  mêmes  ;  elles  doivent  porter  davan- 
tage sur  les  faits  qui  relèvent  de  la  botanique. 

Après  avoir  lu  ce  livre  dans  lequel  les  faits  relatifs  à  la  physio- 
logie animale  et  végétale,  reconnus  vrais  par  la  chimie,  sont  ex- 
posés d'une  façon  nette  et  précise,  nous  ne  pouvons  nous  empêcher 
d'exprimer  le  vœu  qu'un  traité  analogue  soit  publié  à  l'usage  des 
horticulteurs.  Dans  ce  traité,  à  côté  des  faits  chimiques  mis  encore 
plus  simplement  à  la  portée  du  lecteur,  les  faits  que  la  physique 
et  surtout  que  la  botanique  a  le  mieux  constatés  seraient  succinc- 
tement résumés.  Un  pareil  traité,  édité  par  la  maison  Rothschild, 
avec  la  beauté  d'impression  et  le  luxe  des  gravures  et  même  de  la 
reliure  qui  caractérisent  cette  maison,  en  pourrait  faire,  outre  sa 
grande  utilité,  un  livre  précieux,  digne  d'être  donné  en  jécom- 
pense  dans  les  écoks  et  même  dans  les  Sociétés  d'Horticulture. 

L'ouvrage  dont  nous  venons  d'avoir  l'honneur  de  vous  présenter 
le  compte  rendu  est  fort  répandu  en  Angleterre  et  en  Amérique 
où  il  est  arrivé  à  sa  onzième  édition.  11  est  déjà  connu  en  France, 
depuis  1849,  par  une  traduction  à  laquelle  a  collaboré  M.  Rieffel, 
le  célèbre  directeur  de  Grand-Jouan,  et  éditée  par  la  maison  Bou- 
chîrd-Huzard. 

Nous  avons  l'honneur  de  vous  proposer  de  remercier  M.  I. 
Rothschild,  éditeur,  de  l'envoi  du  Traité  pratique  de  chimie  ayri- 
eo/e  de  Johnston  et  Cameron,  traduit  par  M.  Stanislas  Meunier, 
et  de  renvoyer  ce  Compte  rendu  à  la  Commission  de  Rédaction. 


244  RAPPOhTS, 

Rapport  sur  un  ouvrage  de  M.  Filion  (Alphonse)  ; 
M.  Carrière  (E.-A.),  Rapporteur. 

Le  reboisement  par  les  essences  résineuses,  tel  est  le  titre  d'un 
petit  livre  que  vient  de  publier  M.  Rothschild,  libraire-éditeur, 
rue  des  Saints-Pères,  <5,  et  dont  l'examen  nous  a  été  confié. 

Le  sujet  est  certainement  des  plus  intéressants  ;  il  serait  même 
oiseux  d'en  discuter  et  l'iraportance  et  l'opportunité.  A  vrai  dire 
pourtant,  le  livre  dont  rous  parlons  n'est  pas  ce  qu'on  peut 
appeler  «  nouveau  »  puisque  c'est  une  seconde  édition  et  qui 
même  a  reçu  la  sanction  d'un  des  principaux  corps  savants  de 
notre  pays,  de  la  Société  d'Agriculture  de  France  qui  l'a  récom- 
pensé d'une  médaille  d'or. 

L'auteur,  du  reste,  M.  Alph.  Filion,  sous-inspecteur  des  foiêts, 
est  placé  dans  des  conditions  spéciales  qui  lui  ont  permis  de  bien 
connaître  son  sujet,  et  par  suite  de  le  traiter  en  conséquence,  ce 
qui  lui  lait  écrire  ceci  dans  l'introduction,  dans  ce  qu'on  nomme 
un  avis  au  lecteur  :  a  On  se  ferait  illusion  si  l'on  croyait  que  les 
reboisements  à  effectuer  avec  les  essences  résineuses  ne  présentent 
aucune  difficulté,  et  l'on  serait  exposé  à  commettre  des  erreurs 
coûteuses  si  l'on  ne  tenait  compte  des  conditions  diverses  de  ter- 
rains à  planter  ou  à  semer. 

x>  Combien  d'insuccès  n'a-t-onpas  éprouvés  là  où  tout  paraissait 
avantageux  aux  semis  et  même  à  la  plantation  1  Ces  insuccès  se 
présentent,  la  plupait  du  temps,  avec  le  défaut  de  travaux  pré- 
paratoires convenables,  et  c'est  surtout  dans  ce  cas  que  la  tem- 
péiature  contraire  agit  d'une  manière  nuisible.  » 

Après  ces  quelques  observations  et  d'autres  non  moins  judi- 
cieuses, l'auteur  aborde  son  sujet.  L'ouvrage  comprend  <1  cha- 
pitres dont  voici  les  litres  : 

1o  Des  terrains  non  accidentés  complètement  dénudés;  —  2°  Ter- 
rains situés  en  plaine  et  en  pente  douce,  dont  la  surface  est  enva- 
hie par  des  Graminées,  des  Bruyères,  des  Ajoncs  ;  —  3o  Terrains 
situés  en  montagr-e  ;  —  4°  Des  terrains  très  humides  ou  maréca- 
geux et  de  ceux  d'une  faible  épaisseur  déterre  végétale  ;  —  5°  Des 
terrains  tourbeux  et  de  l'assainissement  en  général;  —  6°  Terrains 
boisés,  clairières  envahies  par  àis  Bruyères  et  d'autres  plantes  pa- 


SUR   UN    OUVRAGE  DE   M.    fILLON.  245 

rasites  ;  —  7o  Examen  des  divers  autres  modes  de  plantation  et  de 
semis  usités;  —  80  De  l'établissement  des  pépinières,  de  leur  cul- 
ture et  de  leur  entretien  ;  —  9o  De  l'étude  des  essences  résineu- 
ses à  implanter  dans  les  divers  sols  pauvres  ou  médiocres  ;  —  i  Oo 
Considérations  complémentaires  en  faveur  de  la  culture  des  arbres 
résineux  dans  les  terrains  moyens  ou  médiocres  peuplés  actuelle- 
ment de  bois  feuillus  ;  —  1 1 0  Prix  de  revient  des  divers  modes  de 
semis  et  de  plantation  décrits.  Aperçu  des  dépenses  s'appliquant  à 
quelques  opérations  de  boisement  comparées  entre  elles,  et  divers 
autres  calculs  se  rapportant  aux  indications  du  présent  livre. 

Cette  énumération  démontre  mieux  que  tous  les  détails  que 
nous  pourrions  donner  toute  l'importance  du  livre  dont  nous 
parlons,  surtout  si  l'on  réfléchit  que  cette  énumération  n'indique 
que  le  litre  général  des  chapitres  et  que  chaque  sujet  fait  ensuite 
l'objet  d'examens  particuliers  comprenant  les  différentes  condi- 
tions dans  lesquelles  on  peut  se  rencontrer,  de  manière  à  in- 
diquer et  à  préciser  même  chacun  des  points  et  à  faire  du  tout 
un  ensemble  à  peu  près  complet,  une  sorte  de  vade  mecum  qui 
devient  le  guide  du  reboiseur. 

Ajoutons  encore  qu'une  table  analytique  très-bien  faite,  termi- 
nant l'ouvrage,  présente  cet  immense  avantage  de  faciliter  les  re- 
cherches en  paîticularisaut  le  sujet,  ce  qui  permet,  instantanément 
pour  ainsi  dire,  de  trouver  le  fait  sur  lequel  on  cherche  à  s'é- 
clairer. 

Nous  croyons  pourtant  devoir  signaler  à  l'auteur  de  cet  ouvrage 
une  importante  lacune  :  celle  de  n'indiquer  aucune  nouveauté  et 
de  se  borner  à  l'indication  et  à  l'étude  des  vieilles  essences  connues 
et  recommandées  depuis  un  temps  presque  immémorial  et  qui, 
aujourd'hui  encore,  sont  à  peu  près  les  seules. 

Nous  savons  bien  que,  dans  un  livre  pratique  destiné  à  guider 
dans  les  travaux  de  reboisement,  on  ne  doit  rien  avancer  lé- 
gèrement, et,  qu'au  contraire  tous  les  procédés  recommandés 
doivent  avoir  été  sanctionnés  par  la  pratique  afin  d'éviter  les  mé- 
comptes. Néanmoins  noas  avons  la  conviction  que  l'indication  de 
certaines  plantes  nouvelles,  formant  un  chapitre  qu'on  aurait  pu 
intituler  :  Essais  à  faire,  eût  été  une  chose  importante,  car  il  faut 
bien  reconnaître  que  sij  parmi  toutes  les  nouvelles  introductions, 


256  RAPPORTS. 

le  plus  grand  nombre  ne  sont  propres  qu'à  rorneraentation,  il 
en  est  aussi  dont  rintroduction  dans  le  système  forestier  serait 
avantageuse. 

D'un  autre  côté  et  en  prévision  des  objections  qu'on  pourrait  par- 
fois faire  a  qu'il  ne  faut  que  des  plantes  rustiques  »,  il  faut  bien  se 
pénétrer  de  ce  fait  que  le  reboisement  est  surtout  nécessaire  dans 
les  parties  char. des  de  l'Europe,  là  où  précisément  la  plupart  des 
montagnes,  parfois  même  des  f  laines  sont  dénudées,  ce  qui  rend 
le  climat  aride,  même  peu  propre  à  être  habité,  précisément  par 
suite  de  l'absence  de  végétaux  ligneux.  Ainsi  par  exemple  et  sans 
rien  préjuger,  nous  croyons  que  les  Abies  Nurdmanniana  et  Dou- 
glasii,  les  Cèdres,  les  Pinus  excelsa,  halepemis^  Salzmanm\  le 
Séquoia  sempervirens,  le  T/noa  Lobbii  et  le  Tlua'opsis  dolabrala 
pourraient,  suivant  les  cas,  être  employés  au  reboisement. 

Toutefois,  et  malgré  ces  quelques  observations  qui  sont  moins 
une  critique  qu'un  desiderata,  nous  avons  la  conviction  que  le 
livre  dont  nous  parlons  peut  rendre  dd  grands  services  à  la  syl- 
viculture et  nous  serions  heureux  si,  après  une  délibération,  la 
Société  centrale  d'Horticulture  »ie  France  le  trouvait  digne  d'une 
récompense. 


Compte  Rendu   des  Travaux  bu  Comité  de  Floriculture ,   pen- 
dant l'année    187&; 
Par  M.  Delamarre  (Eugène},  Secrétaire  de  ce  Comité. 

Messieurs, 

Eq  venant  aujourd'hui  vous  donner  le  Compte  rendu  des  tra- 
vaux du  Comité  de  Floriculture,  je  dois  vous  dire  tout  d'abord 
que  l'année  1879  n'a  pas  été,  pour  ce  Comité,  au-Jessous  des 
années  précédentes  ;  les  communications  aux  séacces  et  les  visites 
de  culture  ont  été  nombreuses;  quant  aux  apports,  ils  ont  été 
plus  importants  qu'ils  n'avaient  été  auparavant  :  et  cependant 
l'année  qui  vient  de  s'écouler  a  été  peu  favorable  à  l'hoiticulture 
en  général,  à  cause  de  l'humidité  presque  constante  qui  n'a  cessé 
de  régner  depuis  le  mois  de  janvier  et  des  froids  rigoureux  de  la 
première  période  de  Thiver  qui  vient  de  finir. 

Le  Comité  a  fait  une  perle  sensible  dans  la  personne  de  M.  Gue- 


TRAVAUX    DU   COMITÉ    DE   FLOrilCULTURE.'  247 

not,  membre  zélé,  dont  les  appréciations  rous  ont  été  souvent 
utiles,  à  cause  de  ses  connaissances  théoriques  et  pratiques  en 
horticulture. 

Six  Commissions  ont  été  visiter  :  1"  Les  cultures  de  Gloxinias 
de  M.  LéonDuval,  horticulteur  à  Versailles;  2Mes  cultures  de 
Rosiers  de  M.  Hippolyte  Jamain,  horticulteur,  rue  de  la  Glacière, 
à  Paris;  S°  la  floraison  des  Rosiers  de  M.  R.-H.  Gauthier,  horticul- 
teur, avenue  de  Suffren,  18,  à  Paris;  4°  les  travaux  de  jardinage 
exécutés  par  M.  Mangin,  jardinier  chez  M"^^  Despomraiers, 
rue  Saint-Romain,  4,  à  Par's  ;  5°  la  culture  des  plantes  de  serre 
chaude  en  plein  air,  pendant  l'éttS  de  M.  V.  Lesueur,  jardinier- 
chef  au  parc  de  Boulogne-sur-Seine,  chez  Mi»e  la  Barcnne 
James  de  Rothschild;  Ç»"  les  cultures  spéciales  de  Bégouias  tubé- 
ïeux  de  MM.  Robert  et  Couturier,  horticulteurs  à  Chatou. 

Les  Rapports  sur  ces  visites  ont  été  publiés  dans  le  Journal  de 
la  Société,  à  l'exception  de  celui  sur  les  Rosiers  de  M.  H.  Jamain 
qui  ne  rous  a  pas  encore  été  remis. 

Trois  Commissions  spéciales  ont  été  chargées  de  donner  leur 
appréciation  pour  l'attribution  :  1°  de  la  médaille  en  or  que  le 
Conseil  d'Administration  a  décidé  de  décerner  chaque  année,  s'il  y 
a  lieu,  pour  une  plante  signalée  pour  son  mérite  ;  2°  de  la  mé- 
daille en  or  offerte  par  M.  Alphonse  Lavallée  pour  une  plante 
rare  ;  30  du  don  de  Mme  veuve  Laffay,  en  souvenir  de  son  mari, 
pour  les  semis  de  Roses. 

Le  Conseil  d'Administration  de  la  Société  a  ratifié  les  décisions 
de  ces  Commissions  qui  ont  attribué  :  à  M.  Victor  Lemoine,  hor- 
ticulteur à  Nancy,  la  médaille  en  or  du  Conseil,  pour  ses  gains 
de  Bégonias  tubéreux  ;  à  M.  E.  Simon,  agent  consulaire  français, 
la  médaille  en  or  de  M.  Lavallée,  pour  l'introduction  du  Cedrela 
sinmsis;  à  MM.  Lacharme  et  Guillot,  fils,  chacun  une  médaille  en 
or  et  à  Mme  veuve  Ducher  une  médaille  de  vermeil,  pour  les  Roses 
de  semis  obtenues  dans  leurs  établissements  de  Lyon. 

Les  Rapports  de  ces  Commissions  ont  été  également  publiés 
dans  le  Journal  de  la  Société,  ainsi  qu'une  note  intéressante  sur 
la  culture  des  Bégonias  tubéreux  que  notre  collègue  M.  A.  Malet  a 
bien  voulu  nous  communiquer. 

Des  discussions  intéressantes  ont  été  soulevée?,  à  plusieurs  de 


i48  •  BAPi'ORTS. 

ncs  séances,  au  sujet  de  l'arrosage  des  plantes  de  serre  à  l'eau 
froide.  Des  expériences  contradictoires  doivent  être  faites  par 
plusieurs  membres  du  Comité,  et  nous  pensons  pouvoir  en  donner 
le  résultat  dans  notre  Compte  rendu  de  l'année  prochaine. 

132  présentations  ont  été  faites  au  Comité  par  71  membres  de 
la  Société  :  77  primes  ont  été  proposées,  dont  43  de  1"  classe, 
48  de  2»  et  16  de  3». 

Le  nombre  des  primes  de  l"  classe  qui  ont  élé  accordées  vous 
montre  que  la  plupart  des  plantes  qui  nous  ont  élé  présentées 
avaient  un  grand  mérite  pour  leur  culture,  leur  floraison,  îeur 
nouveauté  ou  leur  rareté. 

Notre  dévoué  Secrétaire-général,  M,  Alphonse  Lavallée,  nous  a 
présenté, à  douze  de  nos  séances,  des  rameaux  pourlaplupart  fleuris 
de  90  espèces  ou  variétés  de  plantes  ligneuses  rustiques  qu'il  cul- 
tive avec  un  soin  tout  particulier,  dans  sa  propriété  de  Segrez  ;  il  a 
accompagné  chaque  apport  de  nctes  ou  d'explications  verbales 
fort  intéressantes  sur  l'origine,  la  culture,  lafloraisou  et  lescarac- 
tères  particuliers  de  ces  plantes  doul  je  vous  donne  ici  lanomen- 
clainre. 

Barnbusa  ftagamowskii ; —  Bej'beris  elegans  ;  B.  stenophylla;  £. 
Thunberg'u;  B.  sp.  uov.,  variété  non  déterminée;  —  Cerasus 
Psmdjctrasus,  variété  à  fleurs  blanches;  —  Ciioisya  temata;  — 
Cissus  aconitifolia;  C.  heterophylla  ;  C.  Imrr.uhfolia;  C.serjatiix- 
fulia;  —  Clematis  apiifoUa  ;  Cl.  biio-nata;  —  Co7'nus  alternifo- 
lia;  C.paniculata  ;  —  Corylopsis  spicata;  —  Cotoneasler  frigida; 
C.  rotundifolia;  —  Cytisus  elongatus  longespicatus;  —  Dahlia  gra- 
cilis;  —  Deutzia  crenala  candidissima;  D.  crenata  à  fleurs  doubles; 

—  Eixagnus  umbellata  ;  —  Eremurm  robuitus;  —  Evonynais  ala- 
tus  ;  —  Hydrangea  cyanea;  H.  japonica  sinensis;  II.  stellala  et  sa 
variété  à  fleurs  doubles;  —  Jdesia  po/ycarpa;  —  Iris  stbirica;  I. 
xiptiioides  en  plusieurs  variété»;  —  Ligustruin  longifolium ; 
L.  lucidum  Puniis  coriœceum  ;  —  Nandùia  denudata;  N.  domestica; 

—  Nuttallia  cerasiformis;  —  Olea^naHoastii;  —  Pernettia  mucro- 
nata;  —  Philadelphus  californicus;  —  Phyllirea  Vilmoreano;  — 
Plagianthus  divaricata; —  Rharnnus  libanottcus ;  —  R/ius  ambigua; 
R.  arornatica;  R.  radicans,  R.  silveJris  ;  R.  suaveolens;  R. 
ornata;  R.    Toxicodendron;  R.  varieLbala;  R.  venenata; — Rosa 


TRA'AIJX  DU  COMITÉ  DE  FLORICULTURE,  EN  I8i9.  2é9 

gracilis;  R.  rugosa;  —  Spirsea  canescens ;  S.  luxicriosa;  S.  sallci- 
folia  et  ses  variétés  Bethlehemensis,  major;  Spirsea  salicifolia 
Billardii  et  ses  variétés  longepedunculata,  paniculata,  rosea,  un- 
dulala;  S.  carpinifolia  &t  ses  variétés  a/èa  et  roseola;  S.  For- 
tunei  et  ses  variétés  ati'osangiiinea,  corymôiflora,  Foxii,  macî'o- 
phylla  et  paniculata;  S.  Nobleana  et  ssl  vàneté  intermedia ;  S, 
callosaei  ses  variétés  a/6a  et  superba;  S.  opulifolia  et  sdi  variété 
lutea  ;  —  Stachyurus  prsecox  ;  —  Vaccinium  stamineum;  — 
Veronica  eUiptica  decussata; —  Viburnum  dentatwn;  V.  For- 
tunei  ;  V.  Opulus;  V.plicatum  stérile;  V.  Ojcycoccos;  —  Zenobia 
glauca;  Z.  speciosa. 

Notre  collègue  M.  Jolibois,  chef  des  cultures  des  jardins  du  pa- 
lais du  Luxembourg,  à  Paris,  continue  toujours  ses  apports  in- 
téressants de  plantes  ileuries  généralennent  rares  ou  récentes;  il 
nous  a  montré,  dans  12  séances,  les  15  plantes  suivante?,  dont  les 
<0  premières  tont  des  Broméliacées:  JEchmea  Maria  Regina, 
assez  récenîe,  I''*  lloraison;  Billbergia  Liervalli;  B.  Saundersii, 
récemment  iatroduite  ;  Bromelià  sjjkndida;  Hechtia  Joinvilleana, 
belle  Broméliacée  du  Mexique;  Canistrum  viride,  làve;  Hechtia 
species  du  Mexique,  nouveauté;  Hohenbergia  erythrostachys  ^ 
belle  plante;  Pitcaimia  coralUna,  peu  répandu;  Vriesea M alzinei ; 
Oncidium  indéterminé,  Orchidée;  Trichopilia  tortilis,  curieuse 
Orchidée;  Selenipedium  caudatum  (Orchidée);  Hxmanthus  pu- 
niceus,  Amaiyllidée  curieuse;  Heterotropa  asaroides,  Aristolo- 
chiée  intéressante. 

M.  Le  docteur  Bâillon  nous  a  présenté  le  Berberidopsis  carat- 
lina,  un  pied  sec  de  Phelipxa  segyptiaca  el  des  rameaux  fleuris 
de  Lopezia  maovphylla,  plante  abandonnée  parce  qu'elle  ne 
fleurissait  pas.  M.  Florentin,  jardinier  du  Jardin  de  la  Faculté 
de  médecine,  a  reconnu  que  par  la  taille  sur  le  vieux  bois  on  la 
fait  fleurir  abondamment,  au  mois  de  décembre. 

MM.  Ghantrier,  frères,  hoftieulteurs  à  Moilefontaine  (Oise), 
nous  ont  fait  voir  un  magnifique  exemplaire  du  Croton  {Codiœum) 
Baronne  James  deRotbschild  obtenu  par  eux,  en  l»78. 

M.  Chenu,  jardinier  chez  Mme  la  Comtesse  de  Nadaillac,  a 
présenté  des  pieds  d'Orchidées  admirablement  fleuris  des  belles 
espèces  suivantes:  Phalœnopsis grandi fltr a; P .  amabilis;  P.  Scliil- 
leriana  et  Selenipedium  caudatum  giganteum. 


2c  0  RAPPORTS. 

M.  Drouet,  directettP  du  Fleuriste  de  la  ville  de  Pari?,  a  l'habi- 
luJe  de  nous  montrer,  parmi  les  plantes  qui  sont  cultivées  dans 
cet  établissemeat,  celles  quL  kii  paraissent  avoir  un  mérite  re- 
connu. Il  nous  a  fait  voir  trois  splendides  Orchidées  en  fleur?,  le 
Phaj us  grandi f<  Ihis,  V  Ut^pediam  Lindeni  et  le  Dendrobiu7n  Gui- 
herti,  deux  pieds  d'Abutilon  de  sei*iis  et  dix  Dracsena  également 
de  semis,  qui  paraissent  devoir  être  méritaoîs. 

M.  Evrard,  horticulteur  à  Caea,  nous  a  envoyé  en  plusieurs 
fois  des  inflorescences  vraiment  splendides  d'Orchidées  diver- 
ses,, plantes  qu'il  cultive  admirablement,  ce  so«t  ;  Aerides 
Lobbii ;  Ae.  quinquevulnerum ;  — Angrecum  sesquipedale ;  —  Catt- 
leia  Dowiana  ;  C.  Eldorado  splendens;  C.  elegans;  C.  labiata 
Luddemanniana ;  C.  Pei^rini;  C .  puperba  ipendida;  —  Renanthera 
JLowii;  —  Dendrobium  densiflorun  album;  —  Pli4xleenopsis  Ludde- 
manniana oc/wacea;  P.rosea  eguestris:  — Saccolabium  ampulla- 
ceum;  S.  Blumei  mojus;  S<  curvifolium; —  Vanda  tricolor  ftr- 
mosa.. 

Mu  Rjgault,  jardinipp  cbfz  M.  Bertrand,  à  la  Queue-en-Brie 
(Seine-et-Oise),  nous  a  aussi  envoyé  des  fleurs  coupées  du  Disa 
grajudiflora,  très  belle  Orchidée  terrestre  de  l'Afrique  australe,, 
plante  trop  peu  culiivée. 

MM.  Thibaut  et  Keteleêr,  horticulteurs  à  Sceaux,  ont  apporté 
des  rameaux  fleuris  à'Andromeda  japonica,  arbuste  d'introduc- 
tion récente. 

M.  Albert  Truffaut,  horticulteur  à  Versailles,  nous  a  m\)ntré  un 
pied  fleuri  à' Himantophi/llum  miaiatum  maximum,  trois  serais 
obtenus  par  lui  de  Ci/clamenpersicum  fort  remarquables  et  un  pied 
fleuii  tiès  beau  A'Hsemanthus  Kalbreyeri. 

M.  Lequesne,  horiiculieur  à  Rouen,  a  présenté  un-TVarffsean /m 
zebrina  muUicolor,  nouveauté  obtenue  de  bouture. 

M.  Chaié  (Emile),  horticulteur,  rue  Sibuet,  à  Paris,  a  obtenu 
de  semis  un  Pelargonium  zonale  double,  qu'il  nous  a  montré  par- 
faitement fleuri,  d'un  coloris  saumon;  il  l'a  nommé  Madame 
Henri  Baillotu 

M.  Fdlaiîe,  aîné,  de  Billancourt,  a  apporté  une  nombreuse 
collection  de  Pensées  en  fleurs  coupées,  remarquables  par  le  coloris 
et  l'ampleur  des  fleurs. 

M.  Berger,  de  Verrières  (Seine-et-Oise),  a  envoyé  des  G'aïeuls 


TRAVAUX  DU  COMITÉ  DE  FLORICULTURE,  EN  1879.  251 

obtenus  par  lui  de  semis,  dont  deux  ont  surtoutfrappé  le  Comité  par 
la  richesse  du  coloris  et  par  leur  bonne  forme  ;  ils  ont  été  nommés 
Maria  Berger  et  Gloire  de  Verrières. 

M.  Brot-Delahaye,  horticulteur,  rueduMoulin-des-Prés,  à  Paris, 
nous  a  montré,  une  belle  collection  de  Roses  trem; ères  de  ses 
semis. 

M.  Hocbard,  à  Pierrefilte,  a  apporté  une  fort  belle  collection 
d'OEillets. 

M.  Lecaron,  horticulteur,  quai  de  la  Mégisserie,  a  présenté 
plusieurs  pieds  de  Celosia  cristata  et  de  Celosia  à  panache,  très 
beaux  comme  port  et  comme  coloiis,  de  très  belles  Reines-Mar- 
guerites et  une  collection  de  Zinnias  à  fleurs  doubles. 

M.  Victor  Lesueur,  jardinier-chef  au  parc  de  Boulogne,  a  pré- 
senté 4  pieds  très  forts  en  pleine  floraison  de  Cœlogyne  cristata. 

M.  Verdier  (Charles),  horticulteur,  rue  Baudricourt,  à  Paris, 
nous  a  présenté  des  pieds  fleuris  du  Basa  polyantha  Ma  Pâque- 
7'e^^e,  variété  très  remontante,  une  Rose  nouvelle  très-méritante 
Madame  Pieire  Oger  (île  Bourbon)  et  plusieurs  pieds  très  bien 
fleuris  à'^Hydi^angfa  Thomas  Bogg,  variété  appelée  à  un  grand 
avenir. 

La  maison  Vilmorin-Andrieux  et  Cie,  quai  de  la  Mégisserie,  à 
Paris,  a  apporté  trois  belles  collections  de  Cinéraires,  hybrides  à 
grandes  fleurs,  hybrides  naines  à  grandes  fleurs,  et  doubles  va- 
riéts. 

M.  Roy  (Auguste),  avenue  d'Italie,  à  Paris,  nous  a  montré  un 
petit  arbuste  charmant  qui  paraît  peu  répandu  ;  c'est  le  Lïgustrwn 
saUcifoUum. 

M.  Touchais,  jeune,  de  Bagneux  (Seine),  a  apporté  dfs  Mu- 
guets de  mai  en  pleine  fleuret  une  botte  de  fleurs  d'un  Œillet  nou- 
veau, Charles  Benoii,  qui  parait  très  florifère. 

Il  me  reste  encore  à  vous  citer  :  les  belles  variétés  de  Violettes 
que  nous  a  montrées  M.  Millet,  de  Bourg-la-Reine;  les  présenta- 
tions nombreuses  de  Pétunias  de  M.  Tabar,  de  Sarcelles;  les  Dah- 
lias de  semis  de  MM.  Lecocq-Dumesnil  et  Çhardine,  et  les  nom- 
breux apports  de  Bégonias  tubéreux  de  MM.  Alexandre  (Jules), 
Fontaine  (Gustave),  Fontaine  (Joseph),  Lequir,  Tabernat,  R  jbert 
et  Couturier,  et  les  apports  divers  de  MM.    Bachcux,    B'avet, 


252  RAPPORTS. 

Bonne],  Boulet,  Brard,  Clian trier  (Alfred),  Rose  Charmeux,  P. 
Chappellier,  Charpentier,  Cliaté  (Louis),  Gomesse,  Deschamps, 
Danzanvilliers,  Eberlé,  Forcy,Foroy,  Florentin,  Fromentin,  Gon- 
douin,Hérivaux,F.  Jjmin,  Jaossen? ,  Landry,  Lange, Ledoux  père, 
Mme  Emile  Léon,  Louvet,  Loyseau,  Léon  de  Saint-Jean,  A.  Malet, 
Morlet,  Paintèche,  Pernel,  Peigné,  Six,  Valette,  Welker  et  Yvon. 
Je  ne  puis  terminer  sans  coustaler  le  zèle  et  l'assiduité  de  nos 
collègues  à  assister  à  nos  séances  de  quinzaine  et  remercier  la 
plupart  des  membres  de  la  Saciété  qui  nous  ont  fait  des  apports 
de  leurs  intéressantes  communications.  Je  dois  cependant  les  en- 
gager à  joindre  à  chaque  présentation  une  note  explicative  des 
plantes  qu'ils  présentent,  pour  faciliter  le  travail  du  secrétariat  et 
de  la  rédaction. 


XXI*  SESSION  DE  LA  SoClÉTÉ  POMOLOGIQUE  DE  FrAKCE,  AYANT  EU  UED 

A  Nancy,  le  4  août  1879; 

MM.  Jamin  (Ferd.)  et  Michelin,  délégués.  —M.  Miciielun,  Rapporteur. 

(Suite  et  fin.) 

POMMEE 

Belle  de  Fumes.  Belle  Pomme  d'hiver  cultivée  ea  Belgique,  où 
elle  est  assez  estimée,  mais  qui  n'étant  pas  répandue  en  France 
ne  peut  y  être  utilement  connue.  Signalée  en  1875,  elle  n'a  été 
appuyée  par  aucun  renseignement;  sera  rayée.  Pages  313,  351. 

Belle  de  Lippe.  Pomme  atteignant  le  mois  d'avril  ;  bonne, 
mais  ne  pouvant  rivaliser  par  sa  qualité  avec  nos  meilleures  va- 
riétés, se  conservant  aussi  jusqu'à  la  fin  de  l'hiver.  Rayée.  Pages 
313,351,396. 

Jacques  Lebel  (Lebel),  Pomme  d'hiver  grosse  et  belle,  mais, 
d'après  M.  Biltet,  lombaatfacilementie  l'arbre  ;  agréable  au  goût, 
mais  manquant  un  peu  de  celevé  ;  mûrissant  d'octobre  à  décembre; 
arbre  d'une  vigueur  extraordinaire  et  d'une  fertilité  régulière.  On 
peut  la  cultiver  avec  avantage;  mais  elle  n'a  pas  assez  de  qualité 
et  n'est  pas  d'une  assez  longue  conservation  peur  èlre  admise  au 
milieu  des  meilleurs  fruits  ;  sera  rayée.  Page  94,  2«  volume. 


21®  SESSION   DE  LU   SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE.  253 

Michel  Chevalier.  Fruit  ni  connu  ni  recommandé.  Rayé. 

Non  pareille  blanche  (Non  pareil  vvhite).  Fruit  d'hiver  petit, 
recommandé  par  la  maison  Simon  Louis;  Pomme  grisp,  de  gros- 
seur moyenne,  de  tiès  bonne  qualité.  Gbair  d'un  blanc  à  peine 
verdâtre,  très  fine,  bien  sucrée  et  parfumée;  arbre  peu  vigoureux 
mais  très  fertile.  Pages  178,  229,  3^2,  3!.2.  Avait  été  présentée 
par  MM.  Thomas  et  Mas.  Maintenue  à  l'étude. 

Pearmain  rouge  d'hiver.  Grosseur  moyenne;  peau  jaune,  colorée 
de  rouge  du  côté  du  soleil.  Chair  fine,  blanche,  assez  tendre,  mais 
très  agréablement  relevée  par  un  goût  de  Reinette  ;  arbre  connu 
comme  fertile.  Renseignements  très  bons;  mais  manque  de  noto- 
riété. Maintenue  à  l'étude.  Pages  207,  314,  352,  400. 

Reinette  musquée .  Hiver;  avait  été  proposée  par  MM.  Thomas  et 
Mas  qui  l'ont  qualifiée  de  fruit  petit,  propre  aux  vergers,  aux  pays 
élevés  et  froids;  est  d'un  joli  coloris.  La  Commission  permanente 
craint  que  l'identité  de  cette  variété  ne  soit  pas  bien  établie  ;  le 
Congrès  la  maintient  à  l'étude  jusqu'à  information  plus  concluante. 
Pages  13,  78,  178,202,  313,  353,  402.  MM.  Baltetet  André 
Leroy  la  citent  comme  de  l''"  qualité.^ 

Prunes. 

/^w/^on.  Prune  jaune,  ovale,  tardive,  sur  laquelle  les  renseigne- 
ments manquent.  Rayée.  P<<ges  53,  171,  314,  354. 

Jaune  tardive.  Maturité  fin  de  septembre;  présentée  par  M.  Bal- 
let, de  grosseur  moyenne  et  jugée  bonne  à  la  dégustation;  propre 
au  département  de  l'Aube.  Pages  315  et  354.  L'arbre  est  vigou- 
reux et  le  fruit  y  lieni  bien;  il  est  jaune  foncé  et  ayant  un  goût 
d'Abricot,  et  de  grosseur  moyenne.  Variété  maintenue  à  l'étude. 

Mas  (Baumann).  Reine  Claude  violette,  obtenue  à  Bollwiller, 
par  M.  Baumann  et  dédiée  au  regretté  M.  Mas,  d'une  grosseur 
moyenne  et  d'une  chair  ruisselante  de  jus,  sucrée  et  agréable  ; 
mûrissant  dans  la  première  quinzaine  d'août.  Pages  153,  179,  314 
et  354.  Elle  a  été  bien  appréciée,  mais  il  lui  manque  d'être 
connue.  Maintenue  avec  recommandation. 

Rnne  Claude  d'Ecully  (Luizet).  Obtenue  dans  les  pépinières  de 
M.  Luizet,  mûrissant  en  aoùf,  même  dé  >  juillet,  plus  tardivement 
que  le  type  dont  on  dit  qu'elle  a  la  couleur,  les  mérite?,  avec  un 


25Â  RAPPORTS. 

plus  fort  \oVame.  Maintenue  à  rétud«  en  aitsndaut  qu'elle  ait 
plus  de  notoriété.  Pages  i56,  355,  I"  volume  ;  pages  35  et  M  6, 
2*  volume. 

Reine  Claude  d'AUhan.  UsUe  Prune  de  premier  mérite  ;  fruit 
d'une  beauté  remarquable  et  de  bonne  qualité,  originaire  d<i 
Bohème  et  mûiissaaten  septeaibre.  Très  grosse,  arrondie,  elle 
est  rouge  violacée,  à  chair  jaune  d'or  .succulente  et  à  peau  épaisse 
qui  la  rend  propre  au  transport.  Elle  sera  maintenue  à  l'élude 
avec  recommandation  parliculère,  en  attendant  qu'elle  soit  plus 
répandue.  Pages  154,  479,  Si 4,  354. 

On  dit  que  l'arbre  est  vigoureux,  d'une  belle  végélalion,  rus- 
tique, précoce  au  rapport  et  fertile. 

RaIsINS. 

Barbaroux.  Sar  la  proposition  de  M.  Besson,  mis  à  l'élude 
en  1873  :  il  est  à  gros  grains  roses,  ronds  et  serrés.  La  grappe  est 
forte  et  remarquable  par  sa  be^îuté  ;  le  grain  n'esi  que  d'une 
qualité  assez  bonne.  Iltst  à  remarquer  qu'on  ne  doit  pas  le  con- 
fondre avec  le  Barbarossa,  ni  le  Birbaroux  ou  Grec  rose. 
Pages  54,  172, 1355.  C'est  une  variété  du  midi  de  la  France,  dont 
les  feuilles  sont  très-découpées,  et  dont  le  fruit  sert  pour  la  table 
et  pour  la  cuve  ;  maturité  fin  de  septembre.  Maintenu  à 
l'étude. 

Blauer  Portufji'ese?'  (Bleu  de  Portugal) .  Bon  raisin  noir,  très 
hàtif,  mis  à  l'étude  sur  la  proposition  delà  Commission  perma- 
nente, qu'on  appelle  aussi  Rùsin  des  Roses  :  il  sert  pour  la  cuve 
et  pour  la  table;  c'est  à  ce  dtraier  point  de  vue  qu'il  en  est  ques- 
tion ici.  Pages  1 93,  356,  tome  1  "  ;  52  et  64,  tome  2.  On  a  dit  que 
le  cep  n'est  pas  très  productif,  mais  cette  observation  n'a  pas  eu 
un  caractère  général.  On  l'appelle  aussi  Portu-gais  bleu  ou  Por- 
tugais noir  :  il  mûrit  huit  ou  dix  jours  avant  les  Chasselas  de 
Fontainebleau.  Il  est  à  remarquer  cette  particularité  qu'il  mûrit 
aussitôt  qu'il  change  de  couleur.  Après  une  étude  qui  paraît  suf- 
fisante et  qui  a  tourné  à  son  profit,  cette  variété  a  été  admise. 

Buchetet  (Basson).  Maturité  fin  de  septembre;  d'obtention 
récente.  Beau  Raisin,  de  bonne  qualité,  en  grappe  ailée,  à  grains 
gros  et  arrondis,  à  peau  épaisse,  jaune  ambré,  un  peu  transparente; 
à  pulpe  bien  juteuse.  Maintenu  à  l'étude. 


2'l*  SESSION   DE    LA   SOCIÉTÉ   POMOLOGIQIE.  2"5 

Cliasselt7s  Michelin  (Besson).  Variété  tiâtive,  semis  de  fructifica- 
tion nouvelle.  Grappe  ailée  ;  à  grains  ronds,  ntîoyens  ou  petits, 
d'un  jaune  doré  transparent,  peu  serr4s.;  à  pulpe  juteuse,  bien 
sucrée,  très  boone;  maintenue  à  l'élude. 

Clairette  Mazel  (Besson).  Raisin  blanc,  transparent,  un  peu 
ambré;  grains  moyennement  serré»,  oblong*  Juteux,  assez  sucrés, 
bons.  Peau  ferme  et  de  résistance.  Maintenu  à  l'étude. 

Comte  de  Kerchove  (Besson).  Grains  presque  ronds,  Manc  ver- 
dâlre,  assez  gros,  à  peau  épaisse  ;  grains  charnus,  fermes,  assez 
serrés.  Pages  <92,  357.  Â  étudier  encore, 

Elvira,  Herbemont,  Jaquez.  Ces  cépages  américains  sont  plu'lôt 
cultivés  pour  le  vignoble  que  pour  la  table;  pour  cette  raison,  il 
est  décidé  que  la  Société  pomologique  cessera  de  s'en  occuj)er. 

Hardy  (Besson).  Gain  coijveau  de  M.  Besson.  Gros  grains  violets, 
rond.«,  très  serrés,  dont  la  pulpe  est  charnue,  juteuse,  sucrée, 
bonne.  Il  appert  que  le  cep  est  vigoureux,  fertile  et  que  le  fruit 
mûrit  facilement.  Ce  Raisin  fortbeau,  dédié  à  l'honorable  premier 
Vice-Pré-iflent  de  notre  Société,  est  maintenu  à  l'étude. 

Madeleine  Royale  (MoTeau-Robert).Cel:e  variété  de  Raisin  blanc, 
originair-i  de  l'Anjou,  est  remarquable  par  sa  précocité  ;  elle  a  une 
bonne  réputation  sous  le  rappoit  de  la  qualité.  Les  grains  sont 
arrondis,  assez  gros  et  espacés  ;  on  dit  le  cep  vigoureux  et  fertile. 
Pages  150-4  57.  Maintenu  à  Tétode  avec  recommandation. 

Muscat  Talabot  (Besson),  Raisin  hâtif,  mûrissant  dans  le  Midi 
vers  le  15  août  et  même  avant,  et  ayant  le  caractère  des  Clairettes, 
à  grains  ovoïdes,  jaune  ambré,  la  pulpe  bien  juteuse,  fondante, 
sucrée,  musquée,  très  bonne.  Maintenu  à  l'étude.  Page  C6,  2«  vo- 
lume. On  dit  le  pied  vigoureux  tt  fertile. 

Saint-Tronc  (Besson)  Le  mérite  de  cette  nouvelle  variété  ne 
semble  pasjusiifier  son  admission;  on  le  dit  susceptible  de  couler; 
sa  radiation  est  décidée.  M.  Besson  a  des  Raisins  bien  préféraoles 
dans  les  nombreux  semis  qu'il  a  faits  souvent  avec  un  grand 
succès. 

Sultanieh  sans  pépins.  Grains  charnu?,  juteux,  moyennement 
sucrés,  blancs  ambré?,  juteux,  ovoïies  très  allongés,  â  belles 
grappes  ailées  et  remarquables  comme  étant  sans  pépins.  Variété 
maintenue  à  l'étude  comme  de  collection. 


256  RAPPORTS. 

Après  avoir  achevé  l'exameû  de  la  liste  des  fruits  qui  ont  été 
mis  a  l'étude  peudant  les  années  précédentes  et  qui  n'ont  pas 
-encore  été  jugés,  l'assemblée  a  procédé  à  la  dégustation  de  fruits 
de  diverses  espèces  qui  ont  été  apportés  aux  séances  et  dont  voici 
le  détail. 

Poires. 

Poire  précoce  de  Trévoux.  Gain  de  M.  Treyve,  de  Trévoux, 
déjà  mise  à  l'étude;  matui'ité  normale  du  20  juillet  au  10  août. 
Arbre  vigoureux  et  très  fertile,  jugé  très  favorablement  quant  au 
goût.  La  forme  est  un  peu  cylindrique  allongée:  la  Poire  est  as- 
sez grosse,  de  couleur  verdâtre. 

Pommes. 

Pomme  Couchine.  D'été  ;  présentée  par  M.  Besson,  de  Marseille; 
très  hâtive,  petite,  blanche,  un  peu  ronde;  juteuse,  cassante,  trè> 
parfumée;  fruit  de  verger,  très  fertile,  légèrement  strié  de  rouge, 
dont  la  maturité  a  lieu  le  15  juillet,  à  Marseille,  et  se  prolonge 
pendant  15  à  20  jours.  Cette  Pomme  est  mise  à  l'étude  sur  l'exa- 
men qui  en  est  fait  en  séance. 

Framboises. 

Framboise  Hornet.  Cette  framboise  est  fortement  recomman- 
dée par  plusieurs  membres,  bien  qu'elle  ait  été  rayée,  sans  doute 
sur  des  renseignements  inexacte,  d^ns  un  Congrès  précédent.  On 
ne  lui  connaît  pas  le  défaut  signalé  de  se  détacher  de  la  tige 
étant  à  peine  mûre.  Il  est  décidé  que,  comme  fruit  de  premier 
mérite,  elle  sera  remise  à  l'étude. 

Poires. 

Bergamotte  Groslier.  Petite,  ronde,  aplatie,  verte.  Pédoncule 
court  et  charnu,  œil  moyen  dans  une  petite  dépressiorf;  chair 
très  fine,  bien  juteuse,  relevée,  assez  sucrée,  un  peu  acidulée; 
eau  rafraîchissante,  agréable  au  goût;  véritable  fruit  d'été.  Cette 
Poire  est  originaire  de  Saint-Rémy  près  Tarascon.  On  la  trouve 
parfois  jaune  à  maturité  :  elle  a  beaucoup  de  rapport  avec  la 
poire  O-'nonet.  Il  est  décidé  qu'elle  sera  mise  à  l'étude. 


21»   SESSION   DE    LA  SOCIÉTÉ   lOMOLOGlQUE.  257 

Bcrgamotte  Hertrick  qui,  suivant  le  catalogue  descriptif  de 
M.  Simon  Louis,  doit  être  appelée  Bergamotte  de  Stryck'^ri  il  y 
a  là  une  question  d'identité  à  résoudre.  Cette  Poire  petite  et  bonne, 
recommandée  par  M.  Laurent  présent  à  la  réunion,  s  rait  pro- 
pre au  plein  vent  et  l'arbre  devrait  être  cultivé  sur  franc.  En  tout 
cas,  elle  est  mise  à  l'étude. 

La  Poire  Passe-Colmar  Belanos,  des  semis  de  M.  Collette,  de 
Rouen,  est  également  mise  à  Tétude.  Elle  mûrit  d'octobre  à  dé- 
cembre. A  la  fin  de  septembre  1878,  la  Commission  permanente 
a  trouvé  la  chair  d'un  blanc  jaunâtre,  demi-fine,  très  tendre,  fon- 
dante, 1res  juteuse,  ayant  Tagréable  parfum  des  Rousselets. 

Poire  Souvenir  de  Leroux  Durand.  Grosse,  mûrissant  en  octobre 
et  novembre;  mise  à  l'étude,  présentée  par  M.  Bal  tel  ;  semis  de 
M.  Leroux  Durand,  de  Tours.  Rappelle  le  Colmard'Aremberg  avec 
moins  d'àpreté. 

Cerises. 

■  Bigarreau  Esperen.  Très  gros,  assez  foncé,  cordi forme  ;  matu- 
rrié.premièrequinzainede  juillet  (pages  133,  258);  chair  blanche, 
assez  ferme,  assez  juteuse,  sucrée  et  relevée.  Très  bon  et  très  beau 
fruit.  Le  plus  beau,  le  plus  gros,  le  meilleur  des  Bigarreaux;  mis  à 
l'étude. 

Pêches. 

Pêche  Baltetpè}'e,mvinssdLr\t  dansTarrière-saison;  une  des  bonnes 
parmi  les  Pêches  tardives  ;  à  chair  blanche;  semis  de  la  maison 
Baltet,  de  Troyes.  Ondil  l'arbre  rustique  et  fertile.  Mise  à  l'étude. 

Pêche  Lady  Palmerston  (Rivers-).  Pêchegrosse,  tardive,  d'un  riche 
coloris,  à  chair  jaune  pâle,  mûrissant  en  octobre;  bonne.  Ces  deux 
Pêches,  sur  la  proposition  de  M.  Baltet,  mises  à  l'étude. 

Pommes. 

Calville  de  Maussion. Fiuii  gros,  allongé;  chair  d'un  blanc 
jaunâtre,  tendre,  fine,  fondante,  sucrée,  parfumée,  excellente; 
maturité  de  janvier  à  mai.  Arbre  très  vigoureux  et  très  fertile. 
Sur  la  propo:>ition  de  M.  Ballet,  mise  à^ l'étude.  2®  volume,  182. 

Belle  d'Angers.  Pomme  grosse,  de  première  qualité,  d'hiver. 


258  RAifOia's. 

mise  à  réliitic,  chair  jaunissanie  à  texture  de  Calville,  tendre^ 
bien  juteuse,  bien  sucrée,  agréablement  acidulée  ;  bonne.  2,*  vol. 
pqge  180. 

Fruits  rekvoyés  a  la  Commission  permanente  de  Lyon,  pour  être 
préalablement  étudiés  par  elle. 

Poires. 

Poire  Charles  Cognée.  Assez  grosse,  semis  de  M.  Cognée,  de 
Troyes;  très  tardive,  de  forme  de  Doyenne  d'Aîençon,  bonne, 
fondante,  mûrissant  du  15  mars  au  15  avril.  A  étudier  par  la 
Commission. 

Charles  Ernest  (Baltel).  —  Poire  d'automne  très  grosse,  pyra- 
midale régulière,  d'un  beau  coloris  oùlej^une  domine  à  maturité; 
chair  tendre,  bonne  ;  très  beau  fruit. 

Marie  Cuisse.  Poire  verdâtre,  forme  de  Saint-Germain,  se  con- 
servant jusqu'à  la  fin  de  Thiver,  assez  bonne,  ayant  du  mérite  au 
point  de  vue  çle  sa  longue  conservation.  Pages  10,  50,  169,  308. 

Ce  fruita  été  longtemps  à  l'étude  et  enfin  supprimé;  on  le  ren- 
voie de  nouveau  à  la  Commission  des  études. 

Poire  mouillebouche.  Présentation  de  M.  Besson.  Petite,  co- 
nique, verdâtre  (synonyme,  Brute-Bonne  en  Provence]  ;  pédoncule 
assez  long,  sortant  de  la  pointe  du  fruit;  œil  mi-ouverl,  assez 
grand,  à  fleur  du  fruit  ;  chair  grossière,  mi-fondante,  granuleuse, 
juteuse,  sucrée  acidulée,  légèrement  parfumée,  passable;  bois  et 
feuilles  cendrées.  A  examiner  par  la  Commission. 

ISotaire  Lepin  (Rollet).  Gain  de  M.  Rollet,  de  Villefranche. 
Grosse  Poire  ayant  un  peu  la  forme  du  Colmard'ArembergȈpeau 
fine,  jaune  d'or  foncé  et  très  légèrement  marbrée  de  fauve. Jugé  de 
bonne  qualité,  le  1  !  janvier  1>*79  ;  beau  et  bon  fruit  à  chair  fine, 
serrée  et  agréablement  parfumée.  Toine  2,  page  176. 

Sucré-vert.  Peiite  Poire  dénommée  ainsi  en  Pi ovence,  présentée 
par  M.  Besson:  forme  turbinée;  chair  verdâtre,  un  peu  crriise  et 
granuleuse,  assez  juteuse,  assez  sucrée,  légèrement  musquée. 
C'est  un  assez  bon  fruit  comme  hâlif,  dans  lequel  on  ne  reconnaît 
pas  celui  qui  est  généralement  connu  comme  Sucré- Vert.  Aétudier 
j)ar  la  Commission  permanente. 


21°  session  de  la  sociéié  tomologique.  s  59 

Pommes. 
Pomme  Cooper^  fruit  gros,  de  première  qualité  ;  maturité  hiver. 
Reinette  Graesdonk.  Fruit  petit,  sphérique,  déprimé,  jaune  doré 
lavé  de  rouge  léger,  à  chair  bien  fine,  croquante,  parfumée;  matu- 
rité courant  et  fin  d'hiver.  Variété  signalée  à  l'attention. 

Rose  de  Bohême.  Fruit  assez  gros,  aplati,  d'un  beau  rose  cra- 
moisi ;  à  chair  blanche,  juteuse  ;  de  première  qualité  pour  cuire  ; 
maturité  août;  arbre  de  vigueur,  modérée,  très  fertile,  propre  au 
verger  clos;  l'une  des  plus  jolies  Pommes  d'été  ;  avantageuse  pour 
le  marché.  A  étudier  par  la  Gonamission. 

Wagener.  Fruit  moyen,  jaune-citron  lavé  de  rooge,  à  chair 
fine,  bien  sucrée  ;  de  toute  première  qualité;  maturité  fin  d'au- 
tomne et  courant  d'hiver  ;  origine  américaine.  A  étudier. 

L'événement  à  signaler  dans  la  session  de  1879  a  été  la  présen- 
tation par  la  maison  Simon  Louis  de  trois  riches  collections  d'es- 
pèce s  qui  n'avaient  jamais  paru  dans  les  Congrès  pomologiques, 
les  Framboises,  les  Groseilles  à  grappes  et  les  Groseilles  épineuses 
ou  à  msquereau.  Trois  Gommissions  furent  chargées  de  la  dé- 
gustation de  ces  trois  espèces  de  fruits  et  du  Rapport  paiticulier 
qui  devait  faire  connaître  le  mérite  de  chaque  variété. 

Je  fus  moi-même  chargé  du  Rapport  sur  les  Framboises.  Je  le 
reproduis  ci-après  dans  son  entier,  en  le  divisant  de  manière  à 
faire  connaître  :  \°  les  fruits  mis  à  l'étude  ;  'i°ceux  qui  n'ont  pas 
offert  assez  de  qualité  pour  appeler  l'attention  ;  Jo  ceux  qui,  déjà 
étudiés,  ont  pris  place  définitivement  dans  la  nomenclature  de  la 
Société  pomologique.  Je  dois  néanmoins  faire  observer  que  les 
intempéries  qui  ont  retardé  d'une  manière  insolite  ia  maturation 
de  ces  espèces  et  nous  ont  permis  d'en  avoir  la  collection  sous  ks 
yeux,  le  4  aoiif,  ont  pu  tiès  probablement  exercer  une  influence 
fâcheuse  sur  leur  qualité  et  fausser  quelque  peu  les  jugements 
qui  sont  exprimés  dans  les  Rapports  qui  vont  suivre  :  il  sera  donc 
sage  de  ne  les  accepter  que  sous  toutes  réserves. 

Framboises  . 
\°  Variétés  rouges  mises  à  l'étude. 
Eudson  River.  Bois  grêle  ;  fruit  petit,  manquant  de  parfum,  était 
trop  mûr.  En  étude.  Bonne  note  du  présentateur. 


i6  )  RAPPORTS. 

Superbe  d'Angleterre.  Variété  non  bifère,  grosse,  ronde,  bien 
mûre,  mais  modérément  parfumée;  bois  fort,  bien  garni  de 
fruits. 

Hornet.  G'.os5e,  conique,  sucrée,  bon  parfum  ;  beau  fruit  ;  bois 
moyennement  fort  ;  très  bonne,  non  biière. 

Rouge  de  Hollande.  Assez  grosse,  ronde,  un  peu  conique,  rouge 
un  peu  foncé,  acide,  médiocre,  néanmoins  bien  notée  par  le  pré- 
sentateur. Élude. 

Fillbasket.F luii  rond,  gros,  Toùge  foncé,  sucré,  parfumé,  doux, 
bon;  bois  grêle;  non  bifère.  Étude. 

Clarhe.  Moyenne,  un  peu  conique,  manquant  de  goût,  paraissant 
faible  en  qualité  ;  bois  fort  ;  cependant  bien  notée  à  la  pépinière. 
Étude. 

Princesse  Alice. ^  As  moyen,  assez  fertile  ;  fruit  moyen,  rond,  un 
peu  paifumé,  un  peu  sucré,  bon.  Étude.  Maturité  tardive. 

Fertile  deGlœde.  Bois  gros;  fruit  moyer,  oblong,  sans  parfum, 
sans  sucre,  sans  qualité,  néanmoins  bien  noté  à  l'étab  issemcut. 
Sera  étudiée. 

Fertile  de  Carter.  Bois  grêle  ;  fruit  assi  z  grcs,  rouge,  sans  goût, 
fans  parfum,  médiocre.  Néanmoins  note  favor.ible  du  présentateur. 

Vice-jrésident  French.  Bois  grêle  ;  fruit  petit,  rond,  doux,  un 
peu  parfumé,  passable;  également  bien  jugé  à  la  pépinière  ;  non 
bifère.  Élude. 

2»  Variétés  jugées  non  susceptibles  d'être  mises  à  l'étude,  faute 

de  qualité  suffisante.- 
De  Bi^abant. 
Semper  Fidelis. 
Improved  Black. 

3«  Variétés  à  fruit  rouge  déjà  admises  par  la  Société  pomo- 
logique. 

Royale  de  Herrenhausen.  Admise  à  la  session  même  de  N.mcy. 
Non  bifère. 

Belle  de  Foitenoy.  Bifère. 

Sur/.asse  Fahtoff.  Très  remontante,  la  plus  recommandable. 

Merveille  rouge.  Bifère.  Déjà  admise  sous  le  nom  de  Merveille 
des  Quatre  saisons  ;  à  fruits  rouges. 


21  «  SESSION   DE  LA  SOCIÉTÉ  POilOLOGIOnE.  26Î 

Framboises  a  frcits  blancs. 
1°  Framboises  mises  à  r étude. 

Oi-angede  Brinckle.  Fruit  de  couleur  saumonée,  orange,  conique, 
doux,  légèrement  parfumé  et  acidulé,  passable.  Bien  noté  par 
M.  Simon  ;  non  bifère. 

Large  Orange.  Bois  fort;  bifère;  gross?,  légèrement  oblongup, 
jaune  clair,  un  peu  fleurie,  acidulée,  assez  bonne. 

Surpasse  7nerveille.  Bois  moyen;  bifère;  fruit  gros,  légèrement 
oblong,  doux,   sucié,   bon.  S'gnalée  comme  de  premier  choix. 

Semis  deSiedhoff.  Bois  gros  ;  fruit  jaune,  orangé,  moyen,  rond, 
doux  et  un  peu  acidulé,  bon. 

Colonel  Wilder.V:OS  moyen  ;  fruitmoyen,  un  peu  oblong,  un  peu 
acidulé,  passable.  Recommandée  par  l'établissement  de  M.  Simon. 

2°  Variétés  jugées  non  susceptibles  d'être  mises  à  l'étude. 

Sweet  yellow  Antwerp.  Bois  très  épineux  ;  fruit  petit,  rond, 
jaune,  acide,  mauvais. 

3°  Variétés  déjà  admises  parla  Société  pomologiqup. 

Merveille  blanche.  Bifère,  admise  £Ous  le  nom  de  Merveille  des 
Quatre  saisons  à  fruits  jaunes. 
Surprise  d'automne.  Bifère. 
Sucrée  de  Metz.  Bifère. 
Jaune  de  Hollande.  Non  bifère. 

GROSEILLIERS  A   GRAPPES. 

Dégustation  du  4  août  <879.  —  M.  de  la  Bastie,  Rapporteur. 

\°  Fruits  rouges  de  bonne  qualité,  admise  l'étude. 

Tardive  de  Pearson.  Feriile  ;  grappes  moyennes  ;  grains 
moyens;  bois  moyen;  douce  et  bonne. 

Du  Caucase.  Grappe  très  longue;  fertile;  grains  gros,  assez  doux, 
peu  relevés,  ayant  beaucoup  de  jus,  des  pépins  très  petits  ;  fruit 
propre  aux  confitures. 

G7'osse  rouge  de  Boulogne.  Grosse,  rouge,  fertile,  moyenne; 
grains  gros,  assez  sucrés.  Bonne. 

Belle  de  Fontenay.  Feriile;  grappe  moyenne  ;  grains  gros,  peu 
sucrés.  A'îsez  bonne. 


262  RAPPORTS. 

Prince  Albert.  Fertile;  grappe  assez  grosse  ou  moyenne;  grains 
assez  gros,  acidulés,  sucrés,  de  bon  goût.  Bonne. 

Grosse  rouge  ancienne.  Fertile;  grappe  moyenne;  grains  moyens. 
Bonne. 

Rouge  de  Willmott.  Assez  fertile  ;  grappe  assez  longue,  assez 
grosse;  grains  moyens,  rouges. 

Victoria.  Très  fertile;   grappes  longues;  grains  petits,  rouge 
clair.  Assez  bonne. 

Hâtive  de   Bertin.    Assez    fertile;  grappe   moyenne;   grains 
moyens,  trè>  foncés  en  couleur.  Bonne. 

Chenonceau.  Fertile;  grappe  moyenne;  grains  gros,  assez  foncés. 
Assez  bonne. 

Fertile  d  Angers.  Grappe  assez  grande  ;  grains  assez  gro-,  rou- 
ges, un  peu  foncés.  Bonne. 

EyatCs  Nova.  Peu  fertile;  grappe  grosse,  longue,  peu  garnie; 
grains  moyens,  légèrement  jcidubs.  Assez  bons. 

2o  Variéîés  à  fruits  rouges,  dégustées  également,  mais  n'ayant 
pas  eu  une  qualité  suffisante  pour  être  admises  à  l'étude. 

Hed  Hougton  castle. 

Versaillaise. 

Fertile  de  Palluau. 

Grosse  rouge  de  Knight. 

Belle  de  Saint-Gilles. 

Impériale  rouge. 

Cerise. 

Rouge  de  Hollande. 

Corail  clair, 

Fox's  new  Red. 

Gondouin  rouge. 

Warner't  Grape.  ' 

Roxge  de  Pitmaston. 

Rouge  clair  de  Buddens. 
1"  Groseilliers  à  grappes,  à  fruits  blancs,  admis  à  l'étude, 
le  4  août  1879. 

Blanche  transparente.  Fertile  ;  grappe  moyenne;  grains  moyens, 
douce.  Bonne. 

De  la  Roche  posée.  Fertile;  grappe  petite;  grains  assez  gros, 
douce.  Bonne. 


21^   SESSION  DE  LA.   SOCIÉTÉ   POMOLOGIQUE.  263 

Attractor.  Peu  fertile  ;  gr/ippe  moyenne  ;  grains  moyens,  assez 
sucrés.  Bonne. 

2°  Groseilliers  à  fruits  blancs,  non  admis  à  l'étude 
après  dégustation. 
Grosse  blanche  ancienne. 
Impériale  blanche. 
Grosse  blanche  de  Boulogne, 
Blanche  de  Hollande. 
Perle  blanche. 
Grosse  iveisse  Dessertbeere. 
Jaune  Allemande. 
Blanche  de  Verrières, 

GROSEILLIERS    ÉPINEUX. 

4"  Fruits  admis  à  l'étude. 

M.  Anatole  Leroy,  d'Angers^  Rapporteur. 

Dnck  Wing.  Jaune,  grosse,  lisse.  De  bonne  qualité.- 
Victory.  Fruit  assez  gros,  rouge  vineux,  légèrement  duveteux. 
Bon. 
Balloon.  Fruit  assez  gros,  vert,  lisse,  rond.  De  prerrièpi  ijoalité. 
Achilles.  Fruit  gros,  rouge  verdâlre,  lisse.  Bon. 
Favorite.  Fruit  vert  clair,  strié  de  jaunt.  Bon. 
Golden-Gourd.  Fruit  assez  gros,  jaune.  liLèS.  Bon. 
Jolly-Anglers.  Fruit  gros,  vert,  lisse.  Très  bon. 
Viper.  Fruit  gro?,  vert  jaunître,  lisse.  Bon. 
Sparklet.  Assez  gros,  vert,  rond,  lisse.  Bon. 
LordByron.  Assez  gros,  lisse,  vert,  presque  rond.  Boa. 
Blood  hound.  Assez  gros,  rouge  vineux,  duveteux.  Bon. 
Golden  fleece.  Moyert,  jaune  verdâlre, légèrement  duveteux.  Bon. 
Lord  Douglas.  Gros,  vert  jaunâtre,  légèrement  duveteux.  Bon. 
Green  prince.  Moyen,  vert  jaunâtre,  rond,  hérissé.  Bon. 
Golden  purse.  Rouge  clair,  assez  gros,  lisse.  Bon. 
Lady  Delamore.  Moyen,  verdâtre,  lisse.  Bon. 
Husbandman.  Assez  gros,  jaune,  rond,  lisse.  Bon. 
Cottage  Girl.  Moyen,  rouge,  presque  rond,  duveteux.  Bon. 
JSailer.  Gros,  vert  jaunâtre,  lisse.  Bon. 
Èlarigold.  Gros,  jaune  verdâtre,  duveteux.  Bon. 


264  RAPPORTS. 

Freedom.  Assez  gros,  oblong,  vert,  lisse.  Bon. 
Thumper.  Assez  gros,  jaune,  hérissé.  Bon. 
WandeiHngGirl.  Moyen,  vert,  lond,  duveteux.  Bon. 
Sckutle  yellow.  Moyen,  vert  clair,  rond.  Bon. 
Briton.  Assez  gros,  jaune,  oblong,  duveteux.  Bon. 

2"  Fruits  jugés  assez  bons  à  la  dégustation  et  dont  la  mise- 

à  l'élude  n'a  pas  été  adoptée. 
Wellington  Gloi^y.  Rouge,  hérissé. 
Robin  wood.  Vert,  hérissé. 
Défiance.  Rouge,  hérissé. 
.4/;o/fo.  Vert  clair,  lisse. 
Atlas.  Rouge  clair,  hérissé. 
Alicante.  Rouge,  lisse. 
Queen  Mub.  Ronge,  hérissé. 
Aaron.  Vert  clair,  lisse. 
•ScAanort.  Jaune,  lisse. 
Lord  Nelson.  Jaune  verdâtre. 
Gi^een  Océan.  Vert  lisse. 
Britonnia.  Jaune,  duveteux. 
White  Bear.  Gros,  jaune  verdâlre,  lisse, 
Richmond  Hill.  Rouge,  lisse. 
Printer.  Veit  clair. 
Dobsons  Seedling.  Rouge,  hérissé. 

3"  Fruits  jOgés  médiocres  ou  mauvais,  dont  on  ne  pourrait 

aucunement  encourager  la  culture. 
Green  River.  Rose  clair,  hérissé.  Médiocre. 
Hùjhlanâer.  Rose  violacé,  lisse.  Mauvais. 
Echo.  Rose  foncé,  lisse.  Mauvais. 
Conqueror.  Rose,  lisse.  Mauvais. 
■     Roaring  Lion.  Rouge,  lis^e.  Médiocre. 
Rob  Roy.  Rouge,  lisse.  Passable. 
Dudley  Stand.  Rose,  lisse.  Mauvais. 
Favorite  (Anglaise).  Vert,  lisse.  Mauvais. 
Fliur  de  Lis.  Jaune,  lisse.  Mauvais. 
Trasher.  Vert,  lisse.  Mauvais. 
British  croivn.  Rouge,  hérissé.  Médiocre. 
Golden  chain.  Jaune,  lisse.  Médiocre. 


21»  SESSION  DE   LA   SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE.  265 

Profit.  Vert,  lisse.  Mé'hocre. 

40  Groseilliers  inermcs  (sans  épines). 

Il  est  une  sorte  de  Groseilliers  appartenant  à  une  race  toute 
spéciale,  qui  n'a  pas  encore  de  rf-jeton«,  mais  qui  pourrait,  par  des 
essais  persévérants,  se  multiplier;  je  veux  parler  du  Groseillier 
sans  épineS;  dont  feu  M.  Billiard,  de  Fontenay-aux-Roses  (Seine) 
a  obtenu  un  spécimen  qui  pourrait  servir  de  type  ;  sans  vanter 
sa  qualité,  qui  ne  peut  aucunement  le  faire  rechercher,  je  lui  dois 
une  mention  dans  cette  nomenclature  assez  étendue. 

Cet  arbuste,  en  effet,  a  la  particularité  d'être  à  peu  près  inerme. 
Son  fruit  est  assez  gros,  roug<',  lisse,  à  peau  épaisse,  mais  médiocre. 
Il  serait  à  souhaiter  qu'on  pût  en  obtenir  dessous-variétés  de  bonne 
qualité;  on  y  parviendra  peut-être  avec  le  temps  et  la  patience. 

Les  détails  qui  précèdent,  vous  ont  initiés,  Messieurs,  aux  tra- 
vaux pomologiques  accomplis  par  le  Congrès;  il  me  reste  main- 
tenant à  vous  parler  des  opéra  lions  qui  devaient  les  clore.  Je  me 
bornerai  à  vous  citer  l'approbation  des  comptes  et  la  nomination 
des  membres  devant  compléter  le  Conseil  d'Administration  et  la 
Commission  permanente  des  études  siégeant  à  Lyon  et  qni  a  pour 
mission  d'élaborer  les  matériaux  qui,  chaque  ann-ée,  doivent  être 
soumis  aux  décidions  de  la  Société  réunie  en  Congre?. 

Par  un  vote  de  l'assemblée,  une  médaille  d'or  doit  être  attribuée, 
chaque  année,  à  la  personne  qui  a  rendu  le  plus  de  services  à  la 
Pomologie. 

G'ost  ici  le  cas  de  vous  rappeler  que  notre  vénéré  et  regretté 
collègue,  Jamin  (Jean-Laurent),  avait  été  le  premier  pomologiste 
honoré  de  cette  distinction. 

La  Société  de  Nancy  avait  gracieusement  offert  la  médaille  qui 
devait  être  attribuée  au  lauréat  de  (879. 

Le  vote  à  cet  égard  a  été  unanime  et  la  médaille  a  été  décernée 
à  M.  Thomas,  auteur  du  Guide  pratique  de  Vamateur  de  fruits^ 
œuvre  de  labeur  et  de  science,  utile  entre  toutes,  de  Tun  des  pomo- 
logues  les  plus  érudils,  appuyée  sur  des  études  des  plus  conscien- 
cieuses, faites  au  milieu  des  pépînières  de  MM.  Simon  Louis,  dont 
M.  Thomas  avait  été  sous-directeur. 

Le  nouveau  lauréat,  averti  par  un  télégramme,  accourut  en  peu 


266  RAPPORTS. 

d'heures  de  Metz  et  arriva  au  milieu  d'un  banquet  gracieusement 
offert  aux  membres  de  la  Société  pomologique  par  leurs  confrères 
de  la  Société  d'Horticulture  de  Nancy. 

M.  Thomas,  resté  forcément  habitant  de  Melz,  aux  applaudis- 
sements chaleureux  de  l'assemblée,  reçut  avec  une  profonde  émo- 
tion le  témoignage  d'estime  et  d'affection  de  ces  horticulteurs 
français  auxquels  il  reste  uni  par  le  cœur  et  lié  par  cette  distinc- 
tion qui  le  tiendra  à  tout  jamais  attaché  à  notre  association  pomo- 
logique française.  M.  Thomas  dut  être  bien  sensible  aussi  à  l'accueil 
touchant  et  cordial  que  lui  fit  à  son  entrée  dans  la  salle  M.  Léon 
Simon,  à  l'établissement  duquel  il  avait  si  bien  fait  honneur. 

La  médaille  préparée  par  l'association  pour  le  lauréat  de  l'année 
restait  donc  disponible.  Or,  Messieurs,  à  côlé  des  services  rendus 
à  la  science,  qui  est  son  but,  l'association  a  besoin  de  la  sollici- 
tude des  membres  dévoués  qui  l'administrent.  Dans  le  cours  de 
son  existence,  qui  remonte  à  plus  de  vingt  années,  elle  a  eu  des 
phases  difficiles,  et  on  peut  dire  qu'elle  les  a  traversées  grâce  au 
rare  dévousment  et  aux  sacrifices  d'administrateurs  qui  ont  eu  à 
lutter  contre  les  obstacles  et  qui,  l'ayant  aidée  par  des  sacrifices 
personnels,  dès  son  berceau,  l'ont  suivie  avec  un  attachement  à 
toute  épreuve.  En  l'année  4874,  une  médaille,  que  je  qualifierai 
de  récompense  de  dévouement,  avait  été  décernée,  à  la  joie  de  tous 
les  membres,  à  son  honorable  et  aimé  Trésorier,  M.  Louis  Rever- 
chon.  Cette  année,  sous  l'impression  d'une  pensée  unanime  de 
reconnaissance,  la  seconde  médaille  a  été  décernée  au  vénérable 
M.  Réveil,  Président  de  la  Société  depuis  son  origine,  et  je  suis 
aujour  l'hui  en  mesure  de  vous  dire  que  notre  excelleLt  collègue, 
M.  Jamin  (Ferdinand),  a  eu  l'extrême  satisfaction,  comme  Prési- 
dent de  la  vingt  unième  seision,  de  remettre  en  main  propre  à  l'ho- 
norable M.  Réveil,  à  sa  propriété  de  la  Pape  (Ain),  auprès  de 
Lyon,  en  compagnie  de  MM.  Reverchon  et  Cusin,  ce  témoignage 
des  sentiments  dévoués  et  reconnaissants  de  tous  les  sociétaires. 

Tous  nos  travaux  terminés,  Messieurs,  nous  ne  devions  pas  être 
quittes  des  délicates  attentions  de  notre  hôte,  M.  Léon  Simon, 
Président  de  celte  Société  nancé^ne,  sous  les  auspices  de  laquelle 
nous  avions  été  réunis.  Exploitant  actuel  du  célèbre  établissement 
des  frères  Simon  Louis,  situé  à  Piantières-les-Metz ,  à  la  po";te 


21^    SESSION   DE   LA   SOCIÉTÉ  POMOIOGIQDE.  267 

de  cetîe  grande  ville,  M.  Léon  Simon  nous  ofintde  faire  le  voyage 
de  Metz  et  de  nous  montrer  ses  ciilîures.  Le  trajet  de  trois  heures 
qui  nous  faisait  tranchir  calte  froatière  trop  voisine  nous  causait 
à  tous  une  vive  émotion  ;  elle  fut  néanmoins  dominée  par  nos 
sentiments  de  cordiale  confraternité  pour  notre  hôte.  Nous  mar- 
chions avec  lui  et,  arrivés  à  l'établissement,  nous  nous  trouvâmes 
encore  au  milieu  d'une  famille  toute  française  d'employés,  aussi 
dévoués  que  capables.  Bien  que  contrariés  par  une  pluie  battante, 
nous  parcourûmes  avec  de  véritables  sentiments  d'admiration 
cette  belle  et  grande  pépinière  des  frères  Simon  Louis,  de  vieille 
réputation  en  France  et  en  Allemagne,  partagée  aujourd'hui  entre 
les  fils  des  deux  frères,  l'un,  M.  Simon  Léon,  qui  exploite  les 
pépinières,  l'autre,  son  cousin  germain,  M.  Emile  Simon,  qui  est 
à  la  tête  de  la  partie  de  l'établissement  qui  concerne  les  graines  et 
dont  la  succursale  est,  depuis  l'annexion,  à  Bruyères-le-Châtel 
(Seine-et-Oise). 

Les  pépinières  dont  à  regret  je  ne  puis  faire  ici  qu'un  tableau 
trop  succinct,  sont  vastes,  admirables  de  tenue  et  d'organisation. 

Les  collections  sont  considérables  en  arbres  fruitiers,  forestiers, 
d'ornement,  bien  étiquetés  et  servant  aux  études  et  à  la  multi- 
plication. 

L'établissement  Simon  Louis  a  une  collection  de  variétés  frui- 
tières des  plus  nombreuses  qu'on  connaisse  et  a  mis  au  com-  . 
merce  un  bon  nombre  d'espèces  végétales,  particulièrement  d'or- 
nement, dues  à  ses  recherches  et  à  ses  semis  ;  elle  a  marché  et 
marche  encore  secondée  par  des  contre-maitres  et  employés  dé- 
voués, intelligents  et  expérimeniés. 

A  Metz,  comme  à  Nancy,  Messieurs,  l'honorable  famille  des 
Simon  devait  encore  nous  tendre  une  main  amie  et,  sous  le  toît 
hospitalier  de  M.  Emile  Simon,  nous  nous  retrouvâmes  sous  le 
pavillon  français,  avec  ces  souvenirs,  ces  sympathies,  ces  atta- 
chements qui  suivent  partout  nos  horticulteurs,  leur  inspirent 
des  sentiments  de  confraternité  et  les  réunissent  en  toute  occasion 
comme  les  enfants  d'une  grande  famille. 

MM.  Simon  voulurent,  avant  notre  départ,  nous  faire  visi- 
ter la  cathédrale,  le  monument  le  plus  important  de  la  ville  et 
cette  belle  terrasse,  au  pied  de  laquelle  se  dév.eloppe  un  magnifique 


268        RAPPORTS.  — 2r  SESSION  DE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE. 

panorama,  celte  riante  campagne  qui  fut  le  théâtre  d'un  drame  si 
terrible  pour  la  France. 

Le  pèlerinage  de  Plantières  a  donné  à  vos  deux  délégués  la  sa- 
tisfaction du  devoir  accompli  et  celle  d'avoir  vu  un  établissement 
à  tant  de  points  de  vue  remarquable  ;  ils  éprouvèrent  le  plaisir  de 
retrouver  en  France,  à  Nancy,  iMM.  Léon  et  Emile  Simon,  leurs 
hôtes  du  jour,  leurs  amis  du  lendemain. 

En  terminant  ce  Rapport,  je  puis  annoncer  que  la  session  pro- 
chaine se  tiendra  à  Moulins  (Allier). 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

Plantes  nouvelles  ou   rares  décrites  dans  des  publications 
étrangères. 

GaRDENERS'  CURONICLE. 

Oncidiam  Leucotis  Reiciib.  f.,  GanL  Ckron.,  4  oct.  1879,  p.  424. 

—  Oocidie  à  oreilles  blanches.  —  États-Unis  de  Colombie.  —   (Or- 
chidées). 

Cette  nouvelle  espèce,  qui  est  cultivée  dans  l'établissement  de 
M.  W.  Bull,  ressemble  assez  à  VOncidium  obrizatum  Lindl.; 
mais  elle  en  diffère  au  premier  coup  d'œil  par  sa  panicule  beau- 
coup plus  raide,  à  ramifications  courtes  et  flexueuses,  portant  des 
fleurs  colorées  en  jaune  uniforme,  sans  macules  brunes.  Ces  fleurs 
ont  les  sépales  et  les  pétales  en  coin-oblongs,  très  obtus,  et  le  la- 
belle  étroit,  échancré  des  deux  côtés  en  violon,  muni  à  sa  base 
d'une  callosité  qui  se  termine  par  deux  longues  pointes  arquées. 
La  colonne  ou  gynoslème  est  arquée  ;  elle  présente,  au-dessus  du 
stigmate,  une  partie  plane,  inclinée,  quadrilatère,  et  latéralement 
deux  ailes  étroites,  aiguës,  très  blanches,  qui  lui  ont  valu  son 
nom  spécifique. 

HasdeTallia  nidiflca  Reichb.    F.,  Gard.    Chron.,  H  oct.   1879,  p, 
456.  —Amérique  méridionale,  Ecuador.  —  (Orchidées). 

Petite  et  gracieuse  Orchidée  qui  a  été  découverte  par  M.  F.-G. 
Lehmann,  sur  le  versant  occidental  des  Andes,  croissant  prin- 
cipalement sur  les  branches   des  arbres  morts,  et  fleurie  avec 


REVUE  BIBLIOGRAPUJQUfi  ÉTRANGÈRE.  269 

profusion  pendant  les  fortes  pluies  de  février.  Plus  tard  elle  a 
été  trouvée  fleurie  peulélre  plus  abondamment  encore,  dans  la 
saison  sèche,  en  septembre;  aussi  ce  voyageur  dit-il  que  ces 
Masdevallia  n'ont  pas  de  période  de  repos,  et  que  les  espèces  à 
petites  fleurs  sont  beaucoup  plus  florifères  que  celles  à  grandes 
fleurs.  Le  Masdevallia  nidifica  est  une  petite  espèce  cespiteusa  et 
touffue,  dont  les  feuilles  n'ont  guère  que  G™  05  de  longueur  totale, 
leur  pétiole  étant  aussi  long  que  le  limbe  qui  est  oblong  et  obLus. 
Elle  produit  de  nombreux  pédoncules  aussi  longs  ou  un  peu  plus 
longs  que  les  feui!les,dontcbacun  porte  une  seule  fldurjaune,  un  peu 
variée  de  rouge  pourpre  et  dans  laquelle  les  pièces  du  périanthe 
se  terminent  chacune  par  une  très  longue  queue  de  couleur  foncée. 

Uiltonia  Bluntil  Rbicub .   F.,   Gard.  Chron.,\S  oct.  1879,  p.  489. 
—  Milloaie  de  Blunt.  —  Brésil.  —  (Orchidées). 

Elégante  Orchidée  découverte  par  M.  Henri  Blunt,  à  qui  elle 
est  dédiée,  et  que  M.  Reichenbach,  fils,  regarde  comme  n'étant 
pas  autre  chose  qu'un  hybride  naturel  entre  les  Miltonia  specta' 
bilis  et  Clowe&ii.  Sa  fleur  a  les  dimensions  de  celle  du  Miltonia  spec- 
tabilis,  mais  les  sépales  en  sont  lancéolés-aigus,  tandis  que  les  pé- 
tales sont  oblongs-lancéolés,  moins  aigus;  les  uns  et  les  autres 
sont  d'un  jaune  blanchâtre,  et  présentent,  surtout  à  leur  centre, 
quelques  grandes  macules  pourpre-cannelle.  Lô  labelle  a  exacte- 
ment la  forme  ûe  celui  du  Miltonia  spectabilis,  mais  il  offre  à  sa 
base  deux  carènes  saillantes,  nues  et  abruptes;  il  est  blanc  avec  un 
espace  pourpre  à  sa  base.  La  colonne  est  épaisse,  très  courte,  avec 
deux  ailes  de  couleur  pourpre  violet  foncé  ;  au  total,  cette  fleur  est 
très  élégante. 

Cypripcdiam  porphyrospilum.  (liybr.).  —  Gard.  Chro7l.,  18    oct. 
4  87,9,  p.  489.  —  CypripèJe  à  macules  pourpres.  —  (Orchidées). 

C^  nouvel  h.ybride,  obtenu  chez  MM.  Veitch,  est  issu  des  Cypri- 
pedium  Loivei  et  Hookerx.  Il  a  les  feuilles  du  premier,  mais  plus 
courtes  et  moins  lustrées,  un  peu  plus  larges  dans  leur  portion 
médiane.  Son  pédoncule  porte  deux  fleurs  écartées  l'une  de  l'au- 
tre, accjmpagnées  de  bractées  très  courtes.  Ce  péJoncule  et  l'o- 
vaire sont  revêtus  d'un  duvet  en  manière  de  velouté.  La  fldur  res- 
semble à  celle  du  Cypripedium  Lowei;  elle  en  a  les  pétales  spatules, 


270  REVUE   BlBL'OCrUPHIQUE   ÉTRANGÈRE. 

tordus,  mais  avec  des  macules  foncét s,  calleuses  et  1res  épaisses, 
qui  rappellent  celles  du  Cypripedium  Hookerœ;  leur  extrémité  est 
pourpre  violet  sur  une  faible  étendue.  Quant  au  staminode,  c'est 
tout  à  fait  celui  de  cette  dernière  espèce. 

Aiithiirium  liindenianom  K.  KoCH.  —  Gard.  Chron.,  1"  novem. 
1879,  p.  554.  —  Anihurie  de  Linden.  —  Nouvelle-Grenade.  — 
(Aroidées). 

Aroïdée  ornementale  dont  les  feuilles  Font  amples,  à  contour 
général  arrondi  et  profondément  eu  cœur,  longuement  pétiolées, 
dont  la  spathe  est  blanche  et  cache  le  spadice.  M.  N.-E.  Brown, 
auteur  de  l'article  qui  la  concerne  dans  le  Gardene?^s'  Chronicle, 
dit  que  c'est  la  même  plante  qui  a  élé  décrite,  en  1866,  par 
M.  Hérmcq,  àausVHorticulteur  français,  sous  le  nom  de  Anthu- 
rium  Lindigi,  parce  qu'elle  avait  élé  importée  par  M.  Lindige  ; 
mais,dè^  1857,  Karl  Koch  lui  avait  donné  le  nom  A' Anthu7Hum  Lin- 
denianmn  qui,  étant  antérieur  de  plusieurs  années,  doit  lui  rester. 

Stanhopea  florida  Reiciib.  F.,  Gard.  Chron.,  io  nov.  1879,  p.  615. 
—  StaLhopée  à  fleurs  nombreuses.  —  Patrie  (?).  —  (Orchidées). 

Belle  Orchidée  qui  a  les  pseudobulles  et  les  feuilles  du  Stan- 
hopeaoculata,  mais  dont  la  hampe  florale  ne  porte  pas  moins  de 
sept  grandes  fleurs  rapprochées,  blanches  avec  de  petites  macu- 
les pourpres  sur  la  face  interne  des  sépales  et  des  pétales  ;  le  la- 
helle  est  couvert  de  semblables  ponctuations,  et  la  colonne  est 
verte  à  ailes  blanches  translucides. 

llicrostylis  calophylla    Reich.    F.,    Gard.    Chron.,    déc.   1879,   p. 

718.  —  Microstylide  à  belles  feuilles.  —  Java  (?).  —  (Orchidées). 

Orchidée  qu'on  a  vue  pour  la  première  fois  exposée  à  Amster- 
dam, par  MM.  Groonewegen,  en  avril  1877;  elle  parait  être  ori- 
ginaire des  possessions  hollandaises  malaises,  prob!:blement  de 
Java;  elle  se  recommande  principalement  par  son  feuillage.  Son 
pseudobulle  conique  porte  plusieurs  feuilles  à  pélioîe  court,  à 
limbe  oblong-lancéolé,  aigu,  colorées  au  milieu  d'une  teinte  bru- 
nâtre, qui  est  presque  terre  de  Sienne  brûlée,  très  pâles  sur  les 
bords  où  sont  tracées  des  lignes  fines  transversales  brunâtves.  Les 
fleurs  sont  jaunâtres  et  réunies  en  une  grappe  assez  longue  sur 
une  hampe  vigoureuse. 


observations  météorologiques.  —  avril  1880.  271 

The  Garden. 
Pontederia    azurea  Sw.    —  The  Gard.,  6  mars  ISS*^,  p.  220,  pi. 

color.  —  Ponlédérie  â  fleur  bleue    —  Amérique  chaude.  —  (Ponté- 

dériacées). 

Très  belle  plante  aquatique  et  fldttantc,  qui,  bien  que  décrite 
depuis  longtemps,  n'avait  jamais  été  figurée  en  couleur,  et  avec 
laquelle  il  paraît  que  l'on  confond  habituellement  le  Pontederia 
r.rassipes  ou  speciosa,  qui,  comme  elle,  est  généralement  rangé 
dans  le  genre  Eichhornia  Kunth.  Le  vrai  Pontederia  azurea  vient 
de  fleurir  dans  la  serre  à  Victoria  de  la  Société  botanique  de 
Londres,  à  Regent's  Park.  C'est  une  plante  vigoureuf^e,  à  grosse  tige 
émettant  à  ses  noeuds  des  racines  flottantes;  à  grandes  feuilles 
ovales,  émergées,  dont  le  pétiole,  coudé  vers  la  surface  de  l'eau, 
offre,  au-dessous  de  ce  coude,  un  reciflement  oblong,  spongieux  à 
l'intérieur,  qui  la  fait  nager,  et  duquel  sort  le  rameau  redressé 
qui  porte  l'inflorescence.  Celle-ci  est  une  forte  grappe  serrée  de 
fleurs  bleues,  marquées  au  centre  d'un  œil  noir,  presque  ent.ère- 
ment  encadré  de  jaune. 

AVRIL   \  880. 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES  FAITES  PAR  M.  F.  JAMIN,  A  BOURG-LA-BEINE, 
PRÈS    PARIS,    {altitude  72m   ENVIRON.) 


HACTECU 

. 

TEMPERATURE 

du  baromètre. 

VENTS 

H 

'~^— ' 

— "^^ 

'   -^ 

— ■■  ^ 

iTiT  DU   CIEL. 

a 

Minim. 

Maxim. 

Matin. 

Soir. 

dominants. 

1 

4,4 

43,4 

748 

7uS 

s.s.o. 

Couvert  le  matin,  nuageux  le  reste 
de  lajournée,  clairîesoir;  quel- 
ques giboulées,  dont  une  avec 
grêle;  quelques  coups  de  ton- 
nerre. 

2 

2,4 

43,7 

756,0 

752 

S.S.  E. 

Nuageux  puis  couvert,  pluie  dans 
l'après-raidi. 

3 

6,0 

49,5 

733,5 

7o4- 

S.,  0. 

Couvert  le  matin,  nuageux  et  ora- 
geux l'après-midi,  un  peu  de 
pluicet  quelques  coups  de  ton- 
nerre (! 'orage  a  éclaté  sur  Paris). 

4 

40,3 

48,0 

730 

751,5 

s.  s.  0. 

Pluie  dans  la  nuilel  presque  toute 
!a  journée,  temps  orageux  l'a- 
près-nuidi;  clair  le  soir. 

5 

2,0 

4o,0 

7o4 

749 

s.,  s.  0. 

Clair  le  malin,  nu&gpux  le  reste  de 
la  journée;  quelques  petites 
averses. 

6 

2,3 

43,0 

748 

748 

s.  s.  0. 

Nuageux,  quelques  averses. 

272 


OPSERVATIONS  MÉTÉOKOLOGIQUES.  —  AVRIL    ISSO. 


14 


15 

\ù 
17 

18 
19 
20 
21 


22 

23 

24 

25 

26 
27 

28 
29 

30 


TEMPERATURE 


Minim.  Maxim. 


i,i 

—  1.2 

4,5 
4,6 
4,2 
0,2 

-2,0 


7,1 

7 

1,'i 

6 
1,5 

5,0 
1,7 


1,5 

2,5 

-0,4 
1,2 

6.5 

0,9 

4 
4,7 

1 


15,0 


17,0 


12,0 
9,5 
9,0 

16,0 

i9,5 


18,8 


22,9 

17,f^ 
19,6 

19,0 
23,0 
i9,0 
19.6 


18,2 


HAUTEUR 

du  baromètre 


Matin. 


750 


7J3,5 


759 

761.5 

757,5 


Soir. 


(00,  •) 

757,5 


753,5 

757,  5 
758,5 

763 
703,5 
758 
765 


■61 


757,5 


762 
759 
756 
757,5 


VE.>"TS 

dominants . 


755,5 


'54 


759,5 
759,5 

765 
7,;8 
76'J 
763 


17,7  76-2 


20,5 
18 

15 

li,5 

-12 
10 

14,7 


765 
761 


760 

765 

j762 
1759 


758,5  758.5 
759,5,758,5 


757 
760 


759 
764,5 


764, 5  765,5 


M.   0.,  S. 


S.,  N.  N.  E. 


'«.  N.  E. 

N.  N.  E. 
.N.N.E.,N.N.O, 
N.  N.O.,S.  E 

S.  E.,  E. 


S.  S.  E. 


S.  E.,  S.  0. 

S.  E. 
S.S.E.,S.S.O. 


S.  s.  E. 

t-:.  N.  E.,  s.  0, 
N.  E.,  S. 


S.  E.,  N. 

N. 

S.  E..  N. 

N.  N.  E. 
N.  N.  E. 

N.  N.  E. 
N.  N.  E. 

N.  N.E. 


ETAT  DU   CIEL. 


Couvert  le  malin,  nuageux  dans  la 
journée  avec  quelques  petites 
averses;  clair  le  soir. 
Clair  le  malin,  nuageux  dans  la 
journée,  couvert  le  soir;  quel- 
ques petites  averses. 
Nuageux;  vent  assez  fort. 

ouvert. 
Couvert. 

Couvert  le  malin,  nuageux  l'après- 
midi,  clair  le  soir. 
Brumeux  le  malin,  clair  ensuite, 
avec  quelques    nuages    seule- 
ment. l>e  soir  le  temps  se  cou- 
vre, et  il  tombe  quelques  gouttes 
deau. 
Couvert  le  malin  avec  un  peu  de 
pluie;  nuageux  dans  la  journée; 
quelques  averses  avec  rafales; 
pluie  plus    abondante  dans  la 
soirée. 
Nuageux,  orage    l'après-midi    et 
grande  pluie;    couvert  le  soir. 
Nuageux,  clair  le  soir. 
.Nuageux  le  malin,  à  peine  quelques 
nuages  après-midi,  clair  le  soir. 
Clair. 

Claii',  nuageux  le  soir. 
Nuagc;ix,  pluie  le  matin. 
Nuageux   le    malin,   le    temps  se 
nelloie  peu  à  peu  et  il  Cst  clair 
le  soir. 

Le  matin  à  peine  quelques  nuages, 
nuageux  le  milieu  du  jour,  pluie 
de  D  à  7  heures  du  soir. 
Légèrement  brumeux  le  malin, 
nuageux  dans  la  journée,  clair 
le  soir. 
Clair  le  matin  ;  quelques  nuages 

l'après-midi. 
Couvert  avec  quelques  rares éclaif- 

cies  dans  la  journée. 
Nuageux. 

Nuageux  le  malin;  couvert  dans 
la'journée  avec  quelques  rares 
éc  aircies  et  beaucoup  de  vent; 
pluie  le  soir. 
Pluie  dans  la  nuit  et  dans  la  ma- 
tinée, couvert  dans  la  journée. 
Pluie  dans  la  nuit  cl  dans  la  ma- 
tinée ;  le  soir  le  temps  s'éclair- 
cil. 
Clair   la    nuit,  nuageax   dans    la 
matinée  avec  beaucoup  do  vcnl, 
clair  le  reste  de  la  journée. 


Le 


Secrclaire-RédacUur-Géranl . 

P.   DUCHAKXnE 


laipr.de  E.  UONNiCb,  rue  Cassette,  t. 


MODIFICATION  DU  TITRE  DE  LA  SOCIÉTÉ/ 

On  lit  dans  le  Journal  officiel  de  la  hépublique  française,  na- 
méro  du  6  juia  1880,  partie  oiûcielle,  p.  6149: 

«  Par  décret  en  date  du  5  juin  1880,  rer«du  sur  la  proposition 
du  Minisire  de  l'Agriculture  et  du  Commerce,  il  a  é!é  décidé  que 
la  Société  centrale  d'Horticulture  de  France  prendrait  à  l'avenir  le 
titçe  de  «  SocrÉTÉ  nationale  et  centrale  d'Horticulture  de 
France.  » 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SO:iÉTÉ  EN  1880. 
Concours  permanents. 
Médaille  Pellier.   .......  pour  les  Pentstemon. 

Prix  Laisné pour  récompenser  l'aptilude  au  travail 

et  la  moralité  des  garçons  jardiniers. 
(V,  le  Journal,  3®  série,  I,  1879-, 
p.  691.) 

Concours  annuels. 

Médaille  Moynet. pour  lesapports  les  plus  remarqua- 
bles, faits  pendant  l'année,  au 
Comité  de  Culture  potagère. 

Médaille  du  Conseil  d' Administration,  pour  l'introduction  ou  l'obtention  de 

plantes  ornementales  méritantes, 
(V.  le  Journal,  ^*  série,  XI,  1 877, 
p.  H5.) 

-=^8  0-î'-=-- ■ 


PROCÈS-VERBAUX  (1) 


SÉANCE    DU     13     MAI     18S0. 
Présidknce  de  m.  Alph.   liaïalléc.  Président  de   la  Socilté. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  On  y  compte  1  ;.  2  Membres 
titulaires  et  7  Membres  honoraires. 


La  Gcninission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs  des  articles  publiés 
dans  le  Journal  la  responsabilité  des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

^Avis  de  la  Coraraission  de  Rédaction.) 
Série  3.  T.  II.*  Cahier  de  mai  1880  publié  le  30  juin  1880.  18 


i74  PROCÈS-VKRBAUX. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
Fadmission  d'un  nouveau  Membre  titulaire,  dont  la  présentation 
a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  pas  rencontré  d'opposi- 
tion. —  II  annonce  ensuite  que  le  Conseil  d'Administration,  dans 
sa  séance  de  ce  jour,  a  prononcé  l'admission  à  l'honorariat  de 
AIM.  Brunette,  rue  Saint-Remi,  7,  à  Epernay  (Marne)  et  Flandre, 
horticulteur,  rue  du  Vivier,  54,  à  Amiens  (Somme),  qui,  faisant 
partie  de  la  Société  depuis  î25  années  révolues,  ont  demandé  par 
écrit  à  profiter  des  dispositions  de  l'article  4  du  Règlement. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

V  Par  M.  Gauchin  (Vincent),  cultivateur  à  Montmagny,  une 
botte  d'Asperges  et  des  Laitues  appartenant  à  trois  variétés  diffé- 
rentes. Les  Asperges  et  les  Laitues  sont  données  comme  provenant 
de  cultures  en  plein  champ,  et  elles  sont  assez  belles  pour  que  le . 
Comité  de  Culture  potagère  propose  d'accorder,  pour  la  présenta- 
tion qui  en  est  faite,  une  prime  de  3®  classe.  Mise  aux  voix,  cette 
proposition  est  adoptée. 

â'^  Par  M.  Le?cot  (André),  cultivateur  à  Argenteuil  (Seine-et- 
Oise;,  deux  bottes  à'Aspe)gcs,  de  la  variété  hâtive,  pour  l'une, 
de  la  variété  tardive,  pour  l'autre.  Le  Comité  de  Culture  potagère 
déclare,  par  l'organe  de  son  Président,  que  ce  sont  là  des  produits 
d'une  beauté  peu  commune,  et  il  demande  qu'une  prime  de 
2*  classe  soit  accordée  à  M.  Lescot.  '—  La  Compagnie  consultée 
accède  à  celte  demande. 

3°  Par  M.  Henri  (Antoine),  de  Bry-sur-Marne  (Seine),  trois  bottes 
de  pétioles  de  Rhubarbe  appartenant  aux  variétés  Queen  Victoria 
et  Royal  Albert  de  Mitchell,  ainsi  qu'à  une  autre  variété  dont  il 
ignore  le  nom.  En  raison  de  la  beauté  de  ce  produit,  le  Comité 
compétent  demande,  pour  M.  Henri  (Antoine),  une  prime  de 
2®  classe  que  la  Compagnie  accorde  par  un  vote  spécial. 

Dans  une  note  jointe  à  ces  objets,  cet  horticulteur  dit  que  ses 
Rhubarhes  viennent  de  pieds  dont  les  graines,  fournies  par 
la  maison  Legendre-Garriau,  ont  été  semées  en  mars  1878 
et  qui  ont  été  mis  en  place  en  mars  1879.  Il  en  cultive  un 
peu  plus  de  2  000  pieds  sur  un  terrain  qui  a  près  de  4  000 
mètres  de  surface.  Ceux  de   la    variété  dont    le   nom   lui  est 


SÉANCE  DU    13  M.VT    I88Q.  275 

inconnu,  qui  ne  sont  qu'au  nombre  de  huit,  se  font  remarquer 
parmi  tous  les  autres  par  la  teinte  vert  foncé  de  leurs  feuilles,  qui 
sont  tiès  frisées,  par  le  peu  d'œilletons  qu'ils  produisent  et  par 
la  lenteur  avec  laquelle  ils  végètent;  il  pense  que  ce  pourrait  être 
là  une  variété  nouvelle. 

Des  Membres  du  Comité  de  Culture  potagère  pensent  que 
cette  dernière  variété  pourrait  bien  être  la  Saint-Martin  de 
Johnston. 

M.  Siroy  fait  observer  que  la  culture  de  la  Rhubarbe  peut  être 
fort  profitable  pour  nos  maraîchers,  attendu  que  son  produit,  étant 
employé  journellement  dans  la  Grande-Bretagne,  s'y  vend  par- 
faitement. En  outre,  cette  culture  est  facile  et  la  plante  qui  en 
est  Tobjet  supporte  sans  difficulté  les  froids  de  nos  hivers. 

4°  Par  M.  Paillet,  horticulteur  à  Chatenay  (Seine),  un  panier  de 
très  belles  Pommes  de  terre  de  la  variété  anglaise  Gentennial, 
qu'il  met  sous  les  yeux  de  la  Compagnie  pour  lui  montrer  les 
avantages  qu'offre  cet:e  variété  par  suite  de  sa  longue  conser- 
vation. 

Une  note  écrite  de  M.  Paillet  apprend  que  cette  Pomme  de  terre, 
obtenue  aux  Etats-Unis,  a  été  introduite  par  lui,  en  1878.  Eile 
est  ronde,  à  peau  rouge  et  lisse,  avec  la  chair  blanche,  comparable 
et  même  supérieure,  pour  la  bonne  qualité,  à  la  variété  nommée 
Balle  de  farine  (Flour  Bail).  En  outre,  sa  faculté  de  conservation 
est  telle  que,  au  moment  présent,  ses  tubercules  indiquent  sira- 
plemeat  qu'ils  vont  entrer  en  végétation.  M.  Paillet  est  convaincu 
qu'ils  peuvent  arriver  au  commencement  de  juin  sans  perdre 
d'une  manière  tant  soit  peu  sensible  pour  la  vente.  Il  en  évalue  le 
rendement  moyen  à  30  000  kilog.  à  l'hectare. 

5°  Par  M.  Dijdoiiy  (Alfred),  fabricant  d'engrais  chimiques,  rue 
Notre-Dame-des-Victoires,  à  Paris,  des  Laitues  venues  dans  du 
sable,  grâce  à  l'emploi  de  son  engrais  Le  Floral  et  des  Haricots 
Flageolet  d'Étampes,  de  primeur.  Ces  produits  sont  reconnus  fort 
beaux  par  le  Comité  de  Culture  potagère  qui  propose  d'accorder, 
principalement  en  vue  du  dernier,  une  prime  de  2"  c'asse.  Mise 
aux  voix,  cette  proposition  est  adoptée;  mais  M.  Dudoùy  renonce 
à  recevoir  cette  prime, 

M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère  fait  remarquer 


276  Pi.OCÈS- VERBAUX. 

la  beauté  des  Laitues  qui  ont  été  déposées  sur  le  bureau  plantées 
encore  dans  le  sable  dans  lequel  elles  sont  venues.  On  a  ainsi 
sous  les  yeux,  dit-il,  la  preuve  qu'un  sol  infertile  par  lui-même 
peut  devenir  fertile  par  l'addition  d'engrais  chimique^.  Mais, 
ajoute-t-ii,  fertiliser  un  mauvais  sol  n'est  pas  le  propre  des  engrais 
chimiques;  le  fumier  agit  absolument  de  même,  comme  on  le  voit 
tous  les  jours  et  comme  l'expérience  en  a  été  faite  en  grand  aux 
portes  de  Paris.  Les  agrandissements  rapides  de  la  ville  ayant,  à 
la  date  d'environ  un  demi-siècle,  envahi  beaucoup  de  jardins  ma- 
raîcher?, des  jardiniers  en  grand  nombre  ont  transporté  leurs 
cultures  ailleurs,  notamment  à  Saint-Mandé.Là  le  sol  se  composait 
alors  de  sable  pur  qui  semblait  absolument  impropre  à  des  cultures 
de  ce  genre;  néanmoins,  grâce  îu  fumier,  ces  cultures  y  ont 
réussi  et  aujourd'hui  la  terre  dts  jardins  de  Saint-Maadé  est  tx- 
cellente. 

6**  Par  M.Pasquier  (Eugène),  jardinier  à  Juilly  (Seine-et-Marne), 
une  corbeille  contenant  onze  Poires  Bergamotte  Espéren,  très 
beaux  fruits,  bien  conservés,  pour  la  présentation  desquels,  sur 
la  demande  du  Comité  d"Arboriculture,  il  lui  est  accordé  une  prime 
de  2"  classe. 

7o  Par  M.  Fresgot,  amateur,  quatre  assiettées  de  Poires  Berga- 
motte Espéren  et  de  Pommes  Reinettes  du  Canada.  Ces  fruits  sont 
•très  bien  conservés,  et  malgré  l'époque  avancée  à  laquelle  nous 
sommi  s  parvenus,  le  Comité  d'Arboriculture  a  constaté  qu'ils  ont 
gardé  presque  entièrement  leur  savtur;  aussi  est-il  accordé,  sur 
sa  demande,  pour  la  présentation  qui  en  est  faite,  une  prime  de 
2«  classe  que,  selon  son  habitude,  M.  Fresgot  renonce  à  re- 
cevoir. 

8o  Par  M.  Margottin,  fils,  horticulteur  à  Bourg-la-Reine,  une 
superbe  corbeille  de  Raisins  frais  blancs  et  noirs- des  trois  variétés 
Forstei's  seedling,  Black  H^mburgh  et  Gradi>ka,  auxquels  ont  été 
ajout 'es  des.  Censés  Early  Rivers  et  Impératrice  Eugénie,  ainsi  que 
des  Prunes  Tsar  et  Prolifique  hâtive.  Les  Raisins  sont  jugés  ma- 
gnifiques e»,  de  même  que  les  Cerises  et  les  Prunes,  ils  ont  été 
récoltés  sur  des  sujets  cultivés  en  pots.  Pour  cette  pré;entation 
d'un  mérite  exceptionnel,  le  Comité  demande  qu'il  soit  accordé  à 
M.  Margottin,  fils,  une  prime  de  T*  classe,  la  plus  haute  des  ré- 


SÉANCE  DU  13  MAI   f880.  277 

compenses  que  le  Règlement  autorise  à  accorder  en  séance,  et  sa 
demandées!  favorablement  accueillie. 

9°  Par  M.  Cottard,  cultivateur  à  Ârgenleuil  (Seiûe-:t-Oist),  des 
rameaux  clun  Figaier  dont  le  fruit  a  la  peau  jaune  avec  la  chair, 
rouge,  et  qu'il  cultive  so'jsle  nom  de  Figae  dorée.  Il  fait  observer 
que,  comparée  à  la  blanche  d'Argenteuil,  ceite  variété  semble  être 
plus  hâtive  et  tenir  mieux  ses  fruits.  Eu  outre,  dans  les  bonnes 
années,  elle  donne,  tard  daus  la  saison,  une  seconde  récolte  qui  en 
augmente  le  méiiie. 

W  Par  M.  V.Lemoine,  horticulteur  à  Nancy  (M^uithe-et-Mo- 
selie),  des  inflorescences  d'un  LUaî.  à  fl:>urs  doubles,  obtenu  par 
lui,  pour  la  présentation  duquel,  sur  la  demande  du  Comité  de 
Floriculture,  il  lui  est  accordé  une  prime  de  2«  classe. 

11°  Par  Vi.  Lequin,  horticulteur  à  Glamart  (Seine),  deux  pieds 

fleuris  de  Bégonias  tubéreux,  à  fleurs  doubles,  que  le  Comité  de 

Foriculture  trouve  très  beaux,  ce  qui  le  détermine  à  demander, 

pour  cet  horticulteur,  une  prime  de  1'^  classe  que  la  Compagnie 

accorde. 

12°  Par  M.  Paillet,  des  fleurs  coupées  de  2j  variétés  de  Pivoine 
en  arbre  déjà  répandues  darîs  les  jardins,  pour  la  présentation 
desquelles  il  lui  est  accordé  une  prime  de  3"  classe. 

1 3°  PàT  M.  Alph.  Lava' lée ,  Piésident  de  la  Société,  des  rameaux 
fleuris  à'arbustes  au  sujet  desquels  il  donne  de  vive  voix  les  dé- 
tails suivants  :  l'Azalée  de  Chine  {Aznleu  sineiuis  Lodd.,  Az. 
mollis  Bldm.),  arbrisseau  spontané  en  Chine  et  surtout  au  Japon, 
a  parfaitement  résisté,  à  l'air  libre,  aux  gelées  exceptionnelles  de 
l'hiver  dernier  ;  il  est  donc  parfaitement  rustique.  Dans  son  pays 
natal,  il  croît  naturellement  dans  les  régions  montagneuses,  entre 
les  pierres  ;  aussi,  seul  parmi  toutes  les  Édcacées,  n'exige-t-il  pas 
la  terre  de  bruyère  pure  et  s'accommode-l-ii  fort  bien  d'un  mé- 
lange dans  lequel  il  n'entre  qu'un  dixième  environ  de  terrede 
bruyère.  A  ces  avantages,  il  joint  le  mérite  d'être  abondamment 
florifère  et  d'avoir  donné  de  nombreuses  variétés  dont  la  fleur 
très  belle  est  simple  dans  les  unes,  double  dans  les  autres.  Son 
feuillage  d'un  vert  gai  est,  en  outre,  charmant  et,  en  somme, 
c'est  l'une  des  espèces  les  plus  .inléressantes  à  cultiver.  —  L« 
Viburnum  pirifolium  PoiR.,  espèce  de  Ptnsylvanie,  est  encore 


278  PRCCÈ?-T£RBAUX. 

parfaitement  rustique.  M.  A,  Lavallée  le  met  sous  les  yeux  de  la 
CorapRgnie,  moins  à  cause  de  sa  beauté  qu'en  raison  de  sa  rareté 
qui  est  telle  qu'il  ne  le  connaît  que  dans  sa  propre  collection,  à 
Segrez.  Enfin,  M.  A.  Lavallée  a  déposé  sur  le  bureau  des  rameaux 
fleuris  de  divers  Ledum  et  du  Leiophyllwn  buxifoUum  Ell.,  Éri- 
cacées  très  rustiques  et  abondamment  florifères,  dont  il  est  d'avis 
que  l'on  néglige  trop  la  culture.  Non  seulement  ces  aibustes 
réussissent  fort  bien  en  pleine  terre,  mais  encore  l'expérience 
lui  a  prouvé  qu'ils  se  prêtent  sans  difficulté  à  la  culture  forcée. 
M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

A  la  suite  des  présentations,  M.  le  Secrétaire  du  Comité  d'Arbo- 
riculture apprend  à  la  Compagnie  que  Mme  Musset,  rue  Dupin, 
13,  a  déposé  sur  le  bureau  une  colieciion  nombreuse  d'aquarelles 
bien  exécutées  représentant  des  Poires,  qu'elle  désirerait  vendre. 
Cette  collection  a  été  estimée  de  300  à  400  francs;  mais  Mme  Mus- 
set pourrait  s'entendre  à  l'amiable  avec  les  personnes  qui  se  pro- 
po-eraient  d'en  faire  l'acquisition. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1o  Une  lettre  par  laquelle  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du 
Commerce  avertit  M.  le  Président  qu'il  a  bien  voulu  accorder  à  la 
Société  centrale  d'Horticulture  de  France  deux  médailles  d'or  pour 
être  décernées  en  son  nom  à  la  suite  de  la  prochaine  Exposi- 
tion. 

2°  Une  lettre  par  laquelle  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du 
Commerce  informe  M.  le  Secrétaire-général  qu'il  a  bien  voulu 
faire  parvenir  aux  Sociétés  ou  Comices  agricoles  de  France,  re- 
connus par  l'État,  et  conformément  à  la  demande  qui  lui  avait 
été  adressée  à  ce  sujet,  le  questionnaire  imprimé  par  la  Société 
centrale  à  l'efi^et  d'obtenir  des  renseignements  touchant  l'action 
des  gelées  rigoureuses  de  l'hiver  dernier. 

3°  Une  lettre  de  M.  le  Préfet  de  la  Seine  qui  annonce  que,  sur 
sa  proposition,  le  Conseil  général  du  département  a  bien  voulu 
accorder  à  la  Société  centrale  d  Horticulture  sa  subvention  habi- 
tuelle. 
4°  Des  demandes  de  délégués  devant  remplir  les  fonctions  de 


SÉANCE  DU   13   MAI  1850.  279 

Jurés  aux  Expositions  horticoles  qui  auront  lieu  :  au  Mans,  du  5  au 
13  juin  prochain  ;  à  Orléans,  du  3  au  14  juin  prochain  ;  à  Bf- 
sançin,du  6  au13  juin  prochain.—Les  délégués  désignés  par  M.  le 
Président  sont,  pour  le  Mans,  M.  Audusson-Hiron,  fils  ;  pour  Or- 
léans, M.  Verdier  (Eugène);  pour  Besançon,  M.  Michelin. 

5"  Une  lettre  de  M.  le  maire  de  Neuilly  (Seine)  qui  prie  M.  le 
Secrétaire-général  de  lui  fournir  les  renseignements  et  indications 
nécessaires  pour  l'organisation  d'une  Exposition  florale  que  l'ad- 
ministration municipale  de  Neuilly  a  l'intention  de  tenir,  dans 
cette  commune,  pendant  la  seconde  quinzaine  du  mois  de  juin 
prochain. 

6°  Une  lettre  par  laquelle  M.  Angiboust,  de  Savigny-sur-Orge, 
annonce  l'envoi  de  diverses  pièces  dans  lesquelles  sont  constatés 
les  bons  effets  que  produisent  ses  capuchons  en  papier  pour  la 
préservation  des  Raisins  sur  treille. 

7"  Une  lettre  de  M.  Le  Bian,  de  Brest,  qui  annonce  que  les  ré- 
sultats de  la  propagande  qu'il  fait  en  vue  de  favoriser  l'exten- 
sion de  la  culture  du  Panais  ont  été  très  satisfaisants,  en  1879. 
Environ  mille  personnes  lui  ont  déclaré  avoir  eu  lieu  de  se 
louer  de  la  culture  de  cette  racine  fourragère  dont  il  avait  donné 
de  la  graine  à  tous  les  propriétaires  qui  lui  en  avaient  demandé. 
8"  Une  lettre  dans  laquelle  M.  Roux,  jardinier  chez  M.  Pou- 
pinel,  à  Montreuil-sous-Bois  (Seine),  conseille,  pour  empêcher 
l'invasion  des  Vignes  par  le  Phylloxéra,  de  semer,  dans  la  terre 
où  la  Vigne  doit  être  plantée,  un  an  avant  la  plantation,  du  Tabac 
dont  les  pieds  seraient  ensuite  enterrés. 

9°  Une  réponse  détaillée  aux  questions  formulées  dans  ie  pro- 
gramme relatif  aux  dégâts  causés  par  les  froids  de  l'hiver  dernier 
est  adressée  par  M.  le  Président  du  Comice  agricole  de  l'arrondis- 
sement d'Agen  (Lot-et-Garonne).  —  Des  remerciements  seront 
adressés,  au  nom  de  la  Société,  à  M.  le  Président  du  Comice 
agricole  d'Agen. 

Comme  pièce  de  la  correspondance  imprimée,  M.  le  Secrétaire- 
général  signale  une  brochure  que  vient  de  publier  M.  Ch.  Joly, 
sous  le  titre  :  Etude  sur  le  matériel  horticole,  à  V Exposition  uni- 
verselle de  1878. 
A  la  suite  de  la  correspondance,  M.  le  Secrétaire-général  donne 


280  PROCÈS-VERBADX. 

lecture  d'une  protestation  signée  de  dix  cultivateurs  d'Asperges 
d'Aigenttuil  contre  l'assertion  émise  dans  le  sein  du  Comité  de 
Culture  potagère  et  devant  la  Société  elle-même,  par  M.  Leguay, 
cultivateur  de  la  même  commune,  d'après  laquelle  les  Asperges 
présentées  par  ce  dernier,  aux  séances  du  25  mars,  des  8  et  22 
avril  dernier,  proviendraient  de  terres  cultivées  à  la  charrue. «  Nous 
w  affirmons,  écrivent  les  signataires,  que  M.  Leguay  a  obtenu  les 
»  produits  qu'il  a  présentés  à  l'aide  d'une  culture  semblable  à 
»  celle  que  nous  employons,  c'est-à-dire  à  la  houe  et  dans  des 
»  terres  plantées  de  Vignes  chevauchées.  » 

M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère  fait  observer  que 
M.  Leguiiy  avait  dit,  dans  le  sein  de  ce  Comité,  que  les  A-perges 
présentées  par  lui  avaient  été  récoltées  sur  des  terres  cultivées  à 
la  charrue,  mais  sans  produire  aucune  preuve  à  l'appui  de  son 
assertion.  Gomme  ce  cultivateur  n'a  pas  demandé  que  la  Société 
lîl  constater  par  une  Cnirùission  spéciale  l'exactitude  de  ce  qu'il 
avait  avancé,  et  qu'il  n'a  mènle  plus  rien  dit  à  ce  sujet,  il  est  pro- 
bable qu'il  y  avait  eu  dans  ses  énoncés  tout  au  moins  une  géné- 
ralisation un  peu  exagérée. 

Ri.    Ch.  Baltet,  horticulteur-pépiniériste  à  Trôyes  (Aube),  a  la 
parole  et  app<  lie  l'attention  de  la  Société  sur  la  situation  déSHS- 
îreuse  qui  est  faite  à  l'hoiticulture  par  les  dispositions  arrêtées  à 
la  convention  de  Berne,  dans  le  but  d'empêcher  la  propagation  du 
Phylloxéra.  C;s  dispositions,  dit-il,  doivent  entraîner  la  ruine  de 
l'horticulture;  en  effet,  il  en  résulte  que  «  les  plantes,  arbustes 
etpro  fuits  divers  des  pépinières,  jardins,  serres  et  orangeries  »  ne 
peuvent  être  expédiés  que  «  solidement  emballéf:,  les  racines  dé- 
garnies de  terre  »,  ce  qui  revient  à  dire  que  les  plantes  de  serres, 
d'orangeries  et  beaucoup  d'autres   ne  pourront  être  expédiées. 
Encore  mêine  l'Espagne  et  l'Italie,  qui  ont  déjà  le  Phylloxéra  dans 
leurs  vignes,  n'onl-elles  pas  adhéré  à  cette  convention  parce  que, 
selon  elles,  elle  n'est  pas  assez  rigoureuse.  Dans  ce  triste  état  de 
choses,  continue  RI.  Baltef,  les  horliculteuis  français  vivement 
émus  se  sont  réunis,  dans  la  grande  salle  de  la  Société  centrale, 
sous  la  présidence  de  M.  le  comte  Horace  de  Citoiseul,  dé^mté. 
Dans  cette  léunion,  où  se  trouvaient  des  délégués  de  nombreuses 
Sociétés  d'Horticulture,  il  a  été  dicidé  qu'on  s'adiesserail  au  Gou- 


SÉANCE  DU  13  MAI  1880.  281 

vernemeut  pour  le  prier  de  demander  aux  Etats  signataires  de  la 
convention  de  Berne  de  vouloir  bien  revenir  sur  certaines  dispo- 
sitions trop  draconiennes  et  manifestement  non  justifiées  de  C3lte 
convention.  Un  document  précis  a  été  rédigé  à  cet  effet  et  a  déjà 
été  remis  à  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du  G^^mmerce.  Sans 
''.oute  si  cette  démarche  doit  êlre  couronnéfi  de  succès,  le  résultat 
en  sera  long  à  obtenir,  attendu  qu'on  ne  pourra  y  ariiverque  par 
voie  diplomatique;  mais,  malgré  cette  fâcheuse  perspective,  il 
importe  de  ne  rien  négliger  pour  tâJier  d'atténuer  la  gêne  sans 
précédents  et  en  grande  Y-artie  sans  oLjet  qui  a  été  imposée  k  une 
industrie  dorït  l'importance  est  reconnue.  M.  Biltet  déclare  se 
tenir  pour  assuié  que  la  Société  centrale  s'associera  sans  réserve 
aux  efforts  qui  seront  faits  pour  obtenir  une  modification  favo- 
rable de  la  convention  de  Berne,  et  il  en  a,  dit-il,  pour  garant  ce 
qui  a  déjà  été  fait  par  elle,  notamment  lorsque  l'Algérie  .a  fjrmé 
ses  po  te>  sans  distinction  à  tout  ce  qui  pouvait  provenir  du  règne 
végétal. 

M.  le  Piésident  dit  que  le  G  )nsfcil  d'Administration  s'est  occupé 
sérieusement  aujourd'hui  même  de  cette  grave  question,  et  que 
certainement  ritn  ne  sera  négligé  par  la  Société  en  corps  ni  par  ses 
Membres  individuellement  pour  amener,  s'il  est  possible,  un 
amoinchissement  des  restrictions  désastreuses  qui  ont  été  impo- 
sées au  commerce  horticole. 

M.  le  Secrétaire-général  fait  connaître  la  composition  du  Jury 
de  la  prochaine  Exposition  généia'e  qui  aura  lieu  dans  le  Palais 
de  rindustrie  et  qui  s'ouvrira  le  5  juin  prochain.  La  liste  de 
M^L  les  Jurés  ei  leur  répartition  par  sections  ont  été  arrêtées 
aujourd'hui  par  le  Gonseil  d'Administration.  Voici  quelles  sont  et 
cette  liste  et  cette  répartition.  —  La  première  section  s'occupera 
des  plantes  d'agrément  qui  sont  cultivées  en  plein  air  ;  son  Jury 
comprend  MM.  Carrière  (E.-A,),  Fontaine  (Gustave),  de  Sceaux, 
Jamin  (Ferd.),  Lapipe  et  Urbain.  —  La  seconde  section  aura  dans 
ses  attributions  les  plantes  de  serre.  MM.  les  Jurés  qui  en  seront 
charges  sont  MM.Bauer,  Chenu  (Jules),  JoUbois,  Sallier  et  Wdiker. 
A  ces  deux  sections  sont  rattachés  comme  suppléants  MM.  Boizard, 
Leprieur,  Verdier  (Eug.).  —  La  troisième  section  examinera  les 
produits  de  la  Culture  maraîchère.  Les  Jurés  pour  cette  section 


282  PROCÈS-VERBAUX. 

sont  MM.  Beurdeley,  Fouirot  etL;iizier,  avec  M.  Noblet  en  qualité 
de  suppléant.  La  quatriè.iîe  section  a  dans  son  ressort  les  objets 
d'art  et  industrie  horticoles.  Ses  Jurés  sont  MM.  Aubert,  Cellière, 
Glatigny,  Héringer  et  Lebeuf,  fils,  avec  MM.  Dopfeld,  Grentheet 
Péan  comme  suppléants.  Cette  section  du  Jury  aura  la  faculté  de 
se  subdiviser  en  deux  sous- sections,  si  elle  le  juge  utile  en  raison 
du  nombre  des  objets  qui  seront  soumis  à  son  examen. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents 
suivants  : 

1  °  Nouvel  emploi  du  sulfate  de  fer  ;  par  M.  Vavin. 

M.  Michelin  fait  observer  que  ce  nouvel  emploi  consiste  en  ce 
que,  au  lieu  d'administrer  aux  arbres  chloroses  le  sulfate  de  fer 
en  dissolution,  on  le  répand  en  poudre  sur  le  sol,  après  quoi  on 
arrose.  Il  dit  ne  pas  apprécier  la  différence  qui  peut  résulter  pour 
les  arbres  de  ce  que  le  sel  de  fer  est  dissous  avant  d'être  administré 
aux  arbres  ou  seulement  après  qu'il  a  été  répandu.  M.  Yavin 
conseillant,  dans  sa  note,  de  mettre  de  la  limaille  de  fer  près  des 
racines  des  arbres  atteints  de  chlorose,  M.  Michelin  rappelle  que 
le  même  conseil  a  été  donné  depuis  longtemps  par  Aug.  Rivière. 

M.  Forney  dit  qu'il  croit  devoir  indiquer  un  procédé  encore 
plus  simple  et  dont  il  a  déjà  parlé  à  la  Société.  C'est  de  placer  au 
fond  du  trou  dans  lequel  on  veut  planter  un  arbre,  de  vieille  tôle 
hors  de  service  et  par  conséquent  sans  valeur.  Sous  cette  forme,  le 
fer  a  le  double  avantage  d'être  un  obstacle  à  l'allongement  trop 
grand  des  racines  dans  la  profondeur  du  sol  et  de  remplacer  le 
sulfate  de  fer.  Il  dit  avoir  des  arbres  jeunes  qui,  ayant  été  traités  de 
cette  manière,  se  portent  parfaitement. 

2*5  Rapport  sur  les  arbres  fruitiers  en  spirale  cultivés  par 
M.  Firm.  Chappellier,  au  Jardin  d'Acclimatation;  M.  Templier 
Rapporteur. 

M.  Gottin  dit  que  les  arbres  que  la  Commission  a  dû  examiner 
sont  presque  tous  des  Poiriers  Doyenné  d'hiver.  Or,  les  sujets  de 
cette  variété  ont  partout  résisté  aux  froids  de  l'hiver  dernier,;  il 
n'y  a  donc  rien  d'étonnant  si  ceux  de  M.  Firm.  Chappellier  ont 
fait  de  même, 

3"  Rapport  sur  le  jardin  fruitier  de  M.  Hubinet  deSoubise; 
M.  CiiATENAY  (Abel)  Rapporteur. 


SÉAKCE  LU  27  MAI  1860.  283 

4»  Rapport  sur  les  cultures  de  M.  Jàmain  (Hipp.),  horticulteur  à 
Paris;  M.  Marggttin,  père,  Rapporteur.  —  Les  conclusions  de  ce 
rapport  tendant  au  renvoi  à  la  Commission  des  Récompenses,  en 
faveur  de  M.  Cordeau,  chef  de  Cultures  dans  l'établissement  de 
M.  Jamain  (Hiopol.),  son*;  mises  aux  voix  et  adoptées, 

5°  Rapport  de  la  Commission  des  Insecticides;  M.  Girard 
(Maur.)  Rapporteur. 

A  propos  de  ce  Rapport,  M.  C'Vitard,  d'Argenteuil,  dit  que  s'é- 
tant  servi  du  liquide  insecticide  de  M.  Reinié,  en  en  mettant  un 
litre  dans  trente  litres  d'eau,  il  en  a  obtenu  des  effets  très  avanta- 
geux pour  la  destruction  des  Pucerons. 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présentations; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  un  quart. 


SÉANCE    DU    27  MAI    1880. 

Présidence  de  M.  liavallée,  Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  —  On  y  compte  1 45 
Membres  titulaires  et  3  Membres  honoraires. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

A  l'occasion  du  procès-verbaî,  RI.  le  Président  exprime  le  regret 
de  n'avoir  pas  pris  la  parole,  dans  la  dernière  séance,  à  propos  de 
l'inflorescence  de  Lilas  double  qui  avait  été  envoyée  de  Nancy, 
par  M.  V.  Lemoine.  Il  croit  devoir  remplir  aujourd'hui  la  lacune 
qu'il  a  laissée  alors.  Il  regarde  ce  nouveau  gain  de  Thabile  horti- 
culteur de  Nancy  comme  pouvant  être  le  point  de  départ  d'une 
nouvelle  race  de  Lilas  dont  la  floraison  durera  plus  longtemps 
que  celle  de  nos  Lilas  actuels,  et  qui  aura  ain.iun  intéi et  spécial. 
Du  reste,  dit  M.  A.  Lavallée,  l'histoire  de  ce  Lilas  double  est 
intéressante  à  noter. 

M.  Lemoine  avait  obtenu,  il  y  a  quelques  année?,  un  Lilas 
double  en  fécondant  les  fleurs  du  Lilas  azurea  plena  avec  le  pollen 
de  belles  variétés  à  fleurs  simples,  surtout  avec  celui  de  l'espèce 
chinoise  Syringa  oblata.  Cette  fécondation  est  très  difficile  à 
effectuer,  la  plante  mère  ayant  souvent  le  pistil  atrophié;  aussi 
de  plus  de  cent  fleurs  fécondées  artificiellement  i!  n'obtint,  une 


284  PROCÈS-VERBADX. 

première  année^  que  sept  graiues.  L'année  suivante,  il  en  récolta 
une  trtntaine.  C'est  en  1876  que  l'un  des  pieds  issus  du  semis 
de  ces  graines  fleurit  pour  la  première  fois.  En  1877,  M.  V. 
Lemoine  envoya  des  fleurs  de  ce  gain  remarquable  à  l'Exposition 
tenue  par  la  Société,  dans  le  Palais  de  l'Iudustrie.  Enfin,  au  m'o- 
mtnt  piésentjcethab'le  et  pfrsévérant  horticulteur  a  déjà  obtenu, 
comme  on  l'a  vu  à  la  dernière  séance,  une  notable  amélioration 
de  sa  plante,  et  aujourd'hui  il  croit  avoir  tout  lieu  d'espérer  que 
ses  Liias  ne  tarderont  pas  à  donner  des  thyrses  aussi  amples  que 
ceux  des  plus  belles  variétés  simples,  tout  en  conservant  les  fleurs 
doubles. 

fil.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie,  l'ad- 
mission de  six  nouveaux  M  mbres  titulaires  qui  ont  été  présentés 
dans  la  dernière  séance  et  contre  qui  aucune  opposition  n'a  éié 
formulée. 

L"s  ciltj»^ts  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau: 
1»  Par  M.  Diidoùy,  rue  Notre-Dame  des  Victoires,  à  Paris,  des 
pieds  de  Pois  appartenant  aux  quatre  variétés  anglaises  B.ue  Peter 
de  Mac  Lean  (nain),  Emeraude  gcm  de  Sui.ton,  Ringleader  de 
Sutlon,  Alpha  de  Laxton,  ces  tro's  derniers  à  petites  rames,  ainsi 
qu'un  pied  de  tj-aisier  Marguerite  (Lebreton)  venu  de  tilets  de 
l'an,  ée  dernière  plautéi  eu  septembre.  Cultivé  dans  du  sàblepur, 
mais  à  l'aide  de  l'engrais  chimique  le  Floral,  ce  Fraisier  porte  de 
beaux  fiuits. 

M.  lePiésidentdu  Comité  de  Culture  potagère  dit  que  ce  Comité 
a  reconnu  ces  produits  potagers  cGmn:e  beaux  et  q  «e,  pour  encou- 
rager W.  Dudoiiy  à  continuer  ses  essais  relatifs  à  l'emploi  de  son 
engrais  dans  la  culture  maraîchère,  il  propose  de  lui  accorder 
une  prime  de  3®  classe.  Mise  aux  voix,  celte  proposition  est 
adoptée;  mais,  M.  Dudciiy  déclare  renoncer  à  recevoir  la  récom- 
pense qui  lai  est  décernée. 

A  l'occasion  de  la  présentation  qu'il  a  faite.  M.  Dadoûy  fait  res- 
sortir les  avantages  que  lui  semble  devoir  amener  l'emploi  des 
engrais  chimiques  dans  les  cultures  jardinières  de  toute  sorte.  Il 
est  loin,  dit-il,  de  contester  les  services  que  rend  actuellement  et 
que  rendra  loujour.>  le  fumier  ;  mais  il  est  certain  que  les  engrais 
chimiques  peuvent  remplacer  le  fumier  et  même,  sous  certains 


SÉA.NCE    DU    27   MAI    ISS"».  285 

rapportp,  avec  profit.  Ainsi,  dans  l'état  actuel  des  relations  inter- 
nationales, la  concurrence  que  font  sur  nos  marchés  les 
produits  étrangers  à  ceux  de  notre  pays  ne  peut  être  soutenue  que 
si  nous  obtenons  ceux-ci  en  abondance,  économiquement  et  en 
bonne  qualité.  Or,  selon  lui,  remploi  des  engrais  chimiques  per- 
met de  réaliser  ces  trois  conditions.  Pour  se  fixer  à  cet  égard  au 
moyen  d'expériences,  il  cultive  lui-même  différents  légumes  com- 
parativement au  fumier  et  à  l'engrais  chimique;  il  dit  avoir  géné- 
ralement constaté  une  avance  d'une  quinzaine  de  jours  pour  le 
développement  complet  de  ceux  qui  ont  reçu  l'engrais  chimique 
sur  ceux  qui  avaient  été  traités  au  fumier.  Une  pareille  avance 
n'est  certainement  pas  indifférente  surtout  aujourd'hui  que  les 
primeurs  sont  de  plus  en  plus  recherchée':,  et  que  le  commerce 
en  apporte  de  différents  pays.  En  outre,  il  annonce  qu'il  commu- 
n'quera  plus  tard  à  la  Société  un  résumé  précis  de  ses  expériences, 
et  il  pense  prouver  ainsi  que,  par  l'emploi  des  engrais  chimiques, 
on  peut  réaliser  une  économie  de  30  pour  iOO  au  moins  sur  la 
culture  au  fumier.  M.  Dudcûy  ajoute  que  si  l'agriculture  emploie 
aujourd'hui  une  grande  quantité  de  ces  engrais,  l'horticulture 
commence  aussi  à  en  faire  usage,  et  il  cite  comme  exemple  les 
cultivateurs  de  Navets  et  d'Oignons  de  Groissy  qui  s'en  trouvent 
si  bien  qu'ils  lui  achèteijt  maintenant  pour  environ  i  8  000  francs 
par  an  de  son  Floral . 

2°  Par  M.  Chenu,  jardinier  chez  M""  la  comtesse  de  Naiaillac, 
à  Pas>y-P.iris,  une  inflorescence  de  Dendrobium  Dalhousianum  et 
une  ù'Acrides  Schrœderi,  deux  très  belles  Orchidées  épiphytes, 
dont  la  dernière  est  rare  dans  les  collections  et  ne  fleurit  que  dif- 
ficilement. —  Sur  la  proposition  du  •  Comité  de  Floriculture 
adoptée  par  la  Compagnie,  il  lui  est  accordé,  pour  cette  remar- 
quable présentation,  une  prime  de  2*  classe. 

3°  Par  M.  Alph.  Lavalléf ,  Président  de  la  Société,  propriétaire  à 
Segrez  (Seine-et-Oise),  une  hampe  fleurie  à'Fremurus  l'obustus  et 
une  branche  portant  une  panicule  de  fleurs  du  Ligustrina 
amurensis.  Au  sujet  de  ces  deux  belles  plante?,  pour  la  présentatioa 
desquelles  il  reçoit  de  vifs  remerciements  du  Comité  de  Floricul- 
ture, M.  Alph.  Lavallée  donne  de  vive  voix  les  renseignements 
suivants: 


586  PR0CÈ3-VEUBà.UX. 

VEremurus  rohmtus  a  été  déjà  présenté  par  lui,  l'an  dernier, 
à  la  Société;  mais  alors  il  n'était  pas  entièrement  fixé  sur  sa  rus- 
ticité. Aujourd'hui,  au  contraire,  la  certitude  est  complète  pour 
lui  à  cet  égard  :  la  plante  est  absolument  rustique  puisqu'elle  a 
supporté,  sans  le  moindre  abri,  les  gelées  exceptionnellement  ri- 
goureuses de  l'hiver  que  nous  venons  de  traverser.  Il  y  avait  un 
autre  point  sur  lequel  il  avait  encore  besoin  de  s'éclairer,  l'année 
dernière.  Il  avait  bien  vu  en  effet  que  chaque  rosette  de  feuilles 
donnait  une  hampe  florifère;  mais  il  ignorait  si  ces  rosettes 
étaient  persistantes  et  fleurissaient  chacune  plusieurs  fois.  Il  a 
reconnu  maintenant  que  de  chaque  rosette  il  ne  provient  qu'une 
hampe;  !a  rosette  meurt  ensuite,  après  avoir  donné  préalablement 
une  nouvelle  rosette.  Ainsi  à  chaque  pied  il  en  succède  un. seul 
autre,  et  la  plante  ne  se  multiplie  point  par  voie  végétative;  mais 
heureusement  elle  fructifie  abondamment,  non  pas  seulement  dans 
la  portion  moyenne  de  son  inflorescence,  comme  chez  la  plupart 
des  plantes  qui  ont  les  fleurs  en  grappes,  mais  dans  toute  l'étendue 
de  cette  très  longue  inflorescence.  Les  graines  qu'elle  produit 
ainsi  germent  sans  la  moindre  difficulté.  Par  là  cette  magnifique 
espèce,  la  plus  belle  du  genre  auquel  elle  appartient  et  que  M. 
Alph.  Lavallée  regarde  comme  devant  figurer  au  milieu  des  pelou- 
ses tout  aussibienque leGynerïum,  devient  facile  àmultiplier,et  il 
en  existe  déjà  à  Segrez  de  jeunes  pieds  en  grand  nombre  issus  de 
la  floraison  de  l'année  dernière.  —  Quant  au  Ligmtrina  amu- 
rensi's,  c'est  un  charmant  arbuste  intermédiaire  aux  Lilas  ou 
Syringa  et  aux  Troènes  ou  Ligustrum.  Il  tst  aussi  interniédiaire 
jusqu'à  un  certain  point  aux  arbustes  toujours  verts  et  à  ceux  à 
feuilles  tombantes,  car  il  perd  annuellement  la  plus  grande  partie 
de  ses  feuilles,  à  l'automne,  mais  il  en  garde,  pendant  tout  l'hiver, 
un  certain  nombre  qui  ne  tombent  que  lorsque  les  nouvelles  se 
développent;  l'arbuste  montre  S€S  grandes  panicules  de  fleurs 
blanches  un  peu  plus  tard  que  le  Lilas,  ce  qui  ajoute  à  soii  intérêt. 
Il  est  en  outre  complètement  rustique,  car  il  n'a  nullement  souffert 
des  froids  de  l'hiver  dernier,  et,  ce  printemps,  il  a  une  floraison  tout 
aussi  belle  que  l'a  été  celle  de  l'an  dernier.  En  somme,  c'est  une 
espèce  d'un  grand  mérite  qui  n'est  certainement  pas  encore  aussi 
répandue  dans  les  cultires  d'agrément  qu'elle  mériterait  do  l'être. 


SÉANCE  DD  27  MAI  1S80.  287 

W.  Lavallée  pense  que  les  pieds  qu'il  en  possède  n'appartiennent 
pas  au  vrai  type  de  l'espèce,  tel  qu'il  a  été  trouvé  dans  la  région 
de  l'Araur  par  M.  de  Maximowicz,  à  qui  on  en  doit  l'importation 
en  Europe,  mais  bien  une  variété  qui  croît  naturellement  en 
Chine. 

4°  Par  M.  Daudin,  propriétaire  à  Boissy  près  Chaumont  en  Vexin 
(Oise),  un  cône  de  Pinus  Coulteri  venu  sur  ua  beau  pied  âgé  de  20 
à  25  ans,  quia  succombé  au  froid  de  cet  hiver,  et  des  cônes  du 
Pinus  tuberculata  récoltés  par  lui  sur  un  arbre  de  sa  collection  qui 
a  été  également  tué  par  lefioid. 

5°  Par  M.  Tavernier,  dix  fldcons  d'une  poudre  insecticide  com- 
posée par  lui,  dont  il  ne  fait  pas  connaître  la  composition. 

6»  Par  M.  Eon,  rue  des  Boulangers,  13,  à  Paris,  un  thermomé- 
/ro^ra/jAe  électrique  inventé  par  lui.  — Une  Commission  nom- 
mée dans  le  sein  du  Comité  des  Arts  et  Industries  est  chargée 
d'examiner  cet  appareil  et  d'en  faire  l'objet  d'un  Rapport  spé- 
cial. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes: 

1°  Une  lettre  par  laquelle  M.  Audusson-Hiron,  fils,  d'Angers, 
qui  avait  été  prié  de  représenter  la  Sociélé  centrale  à  l'Exposition 
du  Mans,  exprime  son  regret  de  ne  pouvoir  remplir  cette  mission. 
—  M.  Fargeton  (Louis),  horticulteur  à  Angers,  voudra  bien  rem- 
placer M.  Audusson-Hiron  à  cette  Exposition. 

2°  Une  lettre  de  M.  Leguay,  rue  des  Ouches,  36,  à  Argenteuil 
(Seine-et-Oise),  qui  demande  qu'une  Commission  soit  chargée 
d'aller  visiter  ses  cultures  de  Vignes  et  d'Asperges  effectuées  à 
l'aide  de  la  charrue  vigneronne.  M.  Leguay  exprime  le  désir  que 
la  visite  de  cette  Commission  ait  lieu  vers  la  fin  de  cette  semaine, 
la  saison  étant  déjà  très  avancée,  pour  les  Asperges.  —  La 
Commission  chargée  de  visiter  les  cultures  de  Vignes  et  d'As- 
perges de  M.  Leguay  sera  composée  de  MM.  Beurdeley,  Curé, 
Hébrard,  Lhérault  (L.j,  iPageot  et  Siroy.  Elle  se  rendra  chez  ce 
cultivateur,  le  1^' juin  prochain. 

^^   Quatre  réponses  au  questionnaire  publié   par  la   Sociélé 


^88  PllOCÈS-VERBADX.    —   fÉAXCE   DU   27    MAI    1880. 

cenirale  en  vue  d'obtenir  des  renseignements  précis  sur  les  elTets 
produits  par  le  froid  exceptionnel  de  l'hiver  dernier,  dans  les 
cultures  de  toute  la  France.  Elles  sont  dues  à  M.  Seillau,  conseil- 
ler généra',  ?i  Mirande  (Gers);  à  M,  Hautin  (Fréd.),  horticulteur- 
pépiniériste,  à  Lambézellec  près  Brest  ;  à  M.  L.  Hcbrard,  rue  de 
Wattignie,  13,  à  Paris,  qui  s'est  occupé  des  janlins  situés  dans  la 
section  de  Bercy-Paris;  enfin  à  M.  Hémar,  de  Saint-Denis,  qui 
a  relevé  les  dégâts  subis  par  la  culture  potagère  dans  la  circon- 
scription de  Saint-Denis  et  Stains.  —  Ces  utiles  documents  sont 
renvoyés  par  M.  le  Président  à  la  Commission  chargée  de  l'en- 
quête sur  les  effets  du  froid  de  l'hiver  dernier. 

4°  Une  demande  de  Délégué  devant  prendre  part  aux  travaux 
du  Jury  de  la  prochaine  Exposition  de  Melun.  —  M.  Hérincq 
veut  bien  se  charger  de  représenter  la  Société  centrale  en  cette  cir- 
constance. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée, M.le  Secrétaire- 
général  signale  un  article  récemment  publié  par  M.  le  docleur 
Maurice  Girari^,  dans  le  Manuel  général  de  l Instruction  primaire^ 
n°du  8  mai  1880,  sur  la  manière  dont  doit  être,  selon  lui,  ensei- 
gnée la  Botanique  dans  les  écoles  primaires  et  primaires  supé- 
rieures rormales.  Il  donne  un  résumé  de  cet  article  qui  a  ét<^, 
dit-il,  inspiré  par  une  parfaite  connaissance  des  moyens  dont 
dispose  la  pédagogie  en  même  temps  que  des  besoins  et  des 
ressources  delà  science. 

M.  le  Prési  lent  rappelle  que  l'Exposition  générale  qui  doit 
être  tenue  p^r  la  So  iété,  dans  le  Palais  de  l'Industrie,  s'ouvrira  le 
5  juin  prochain.  Il  ajoute  que,  comme  de  coutume,  MM.  les  Mem- 
bres de  la  Saciété  y  seront  admis  gratuitement,  en  compagnie 
d'une  dame,  sur  la  présentation  de  leur  carte  de  Sociétaire. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  les  bureau  des  documents 
suivants: 

{^  Note  sur  des  Insectes  et  sur  un  Mollusque;  par  M.  Girard 
(Maurice)  . 

2"  Rapport  sur  le  moulin  à  vent  conoïde  de  M.  Debray;  M. 
Hanoteau  Rapporteur.  — Les  conclusions  de  ce  Rapport,  tendant 
au  renvoi  à  la  Commission  des  Récompense?,  sont  mises  aux  voix 
et  adoptée?. 


NOMINATIONS.  —  SÉANCES   DES  13   ET   27   MAI  1880.  289 

3",  Compte  reaJu  île  l'Exposition  crHoriiculture  de  Rennes  ;  par 
JVL  Leroy  (Louis),  pépiniériste  à  Angers  (Maiae-et-Loire). 
M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présentations; 
Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


NOMINATIONS. 


SÉANCE  DU   13   MAI   1880. 
ADMIS   COJLME   MEMBRE   TITULAIRE 

M. 

Re-Ndu  (Henri),   ingénie  ir,    rae  de  Chabrol,  49,   à  Pari?,  préseoté  par 
MM.  A.  Hardy,  Hector  Poiret  et  Lecocq-Dumesnil, 


SÉAXCE   DU    13   MAI   1880. 
ADMIS  COMME   MEMBRES   HONORAIRES 

MM. 

1 .  Brunette,  rue  Sainl-Remi,  7,  à  Epernay  (Marne). 

2.  Flandre,  horticulteur,  rue  du  Vivier,  54,  à  Amiens  (Somme). 

3.  M.\LEr  (A.),  horticulteur,  a-i  Plessis-Piquet  (Seine). 


SÉiNCE  DU    27    MAI    1880. 
ADMIS   COMME   MEMBiŒS   TITULAIRES 

MM. 

1.  Gaucher  (J:an),    chef  des  cultures   de  TE-ablissemeat  horticole  de 

M.  F.  Jamin,  Graade-Rup,   1,  à  Biurg-la-Reine  (Seine),  présenté 
par  MM.  Ferdinand  Jamin  et  Charollois. 

2.  Launay,  fils  (Charles),  entreproneur  d^  jardins,  rue  du  Petit-Chemin, 

30,  à  Sceaux  (Seiae),  préseaté  pir  MAI.  Lequin  et  G.  Fontaine. 

3.  Meumer,    propriétaire,    rue  de  Trévise,  5,   à   Paris,  et  à  Thjrigny 

(Indre),  présenté  par  MM.  Duvivier  et  Verlot. 

4.  Normand   (J.-M.-A.),   jardinier  chez  M.  Boginval,  à  Bellecojrt,   par 

ChâlilIoa-sur-Loing  (Loiret),     présenté  par   MM.    A.     Landry   et 
A.  Roy. 

5.  Roux  (Auguste),  jardinier  chez  M.  Poupinel,  rue  Marchande,  15,  à 

M)Qtrcuil-sous-Bois  (Seine),  présenté  par  MM.  Lepère  et  Chevreau. 

6.  Théault  (^Auguste),  jardinier  au  chà'.eaade  Vaucresson  (Sciae-et-Ûise), 

présenté  par  MM.  Biuër  et  Bourré. 


>f9 


290  NOTES   ET   MÉMOIIIES. 

NOTES  ET  MÉMOIRES. 


Notice  sur  le  Jardin  d'essai  ou  du  Kamma,  près  d'Alger  (1); 

Par   M.    P.   DUCHARTRE. 

Parmi  lés  établissements  consacrés  à  la  culture  des  végétaux 
qu'on  recherclie  pour  leur  beauté  ou  leur  utilité,  il  en  est  bien 
peu  qui  égalent  en  importance  et  en  intérêt  le  Jardin  d'essai  ou 
du  Hamma  situé  aux  portes  d'Alger;  aussi,  outre  les  publica- 
tions officielles  dont  il  a  été  l'objet,  plusieurs  articles  lui  ont-ils 
été  consacrés,  dans  des  journaux  d'Horticulture  étrangers  -,  même, 
en  4872,  M.  J.  Clialon  en  a  fait  le  sujet  d'une  notice  étendue  (2) 
qui  doune  une  bonne  idée  de  l'ensemble  de  ce  jardin  ainsi  que 
des  richesses  végétales  qui  s'y  trouvent  réunies.  En  France,  la 
Société  centrale  d'Horticulture  a  souvent  entendu  le  regretté 
A.  nivière  qui,  en  1869,  avait  été  chargé  de  diriger  ce  grand  éta- 
blissement, lui  signaler  des  faits  curieux  de  végétation  qu'il 
y  avait  observés,  ou  décrire  avec  un  légitime  enthousiasme 
les  plus  remarquables  d'entre  les  végétaux  exotiques  qu'on  y 
admire  (3).  Toutefois  je  ne  crois  pas  que,  à  une  date  récente, 
personne  parmi  nous  ait  songé  à  donner  une  description  générale 
de  ce  jardin,  et  cependant  il  me  semble  que,  même  après  la  no- 
tice instructive  de  M.  J.  Clialon,  qui,  du  reste,  date  aujourd'hui 
de  huit  années,  et  l'article  spécial  publié  par  A.  Rivière  à  une 
date  antérieure,  il  peut  n'être  pas  inutile  de  dépeindre  à  grands 
traits  cette  belle  création,  afin  d'en   montrer  l'état  actuel,  en 


(!)  Présentée  à  la  Société  dans  la  séance  du  U  mars  1880. 
N.  B.  Ea  verlu  d'uae  décision  de  la  Commission   de   Ilédaclion,  le 
Journal  indiquera  déiormais  la  date  de  présentation  de  tous  les  articles. 

(2)  Le  Jardia  d'essai  d'Alger;  notes  d'un  touriste;  par  M.Jean  Chalon; 
Belgique  horticole,  1872,  p.  200-229. 

(3)  Note  sur  cerlaius  végétaux  cultivés  au  Jardin  d'essai  du  Hamma, 
près  Alger  (Algérie);  par  A.  Rivière,  iarduiicr-chef  au  Jardin  du 
L'.ixcrabuurjr,  Directeur  du  JarJia  d'essai  {Jown.  de  la  Soc.  iinp.  et  ccntr. 
d'Horticulture,  %"  série,  111,  1869,  p.  408-116,  166-173). 


NOTICE   SUR   LE  JARDIN  d'eSSAI   OU   DU   HAMJTA.  291 

s'appuyant  sur  des  données  exactes,  mais  non  détaillées  à  l'excès. 
C'est  ce  que  je  vais  essayer  de  faire  en  me  basant  en  majeure 
partie  sur  les  notes  et  les  renseignements  que  j'ai  pu  recueillir, 
pendant  un  voyage  en  Algérie  qui  a  eu  lieu  au  mois  d'octobre 
4879. 

Le  Jardin  d'essai  doit  ce  nom  à  ce  qu'il  fut  créé  par  le  Gouver- 
nement français,  en  vue  d'essais  de  culture  des  différents  végé- 
taux exotiques  dont  il  pouvait  y  avoir  avantage  à  enrichir  l'Al- 
gérie ;  quant  à  son  nom  de  Jardin  du  Hamma,  il  est  formé  d'un 
mot  arabe  signifiant  marais,  fièvre,  et  il  rappelle  l'état  ma- 
récageux, à  l'origine,  du  sol  sur  lequel  il  a  été  établi.  Depuis 
longtemps  cet  état  primitif  a  été  complètement  modifié  et  l'insalu- 
brité première  de  cette  localité  a  cédé  à  des  travaux  d'assainisse- 
ment que  rendait  du  reste  nécessaires  la  création  même  de  cul- 
tures soignées.  Le  terrain  consacré  primitivement  à  ces  cultures 
était  assez  peu  étendu  et  ne  comprenait  que  5  hectares;  mais  il  a 
été  ultérieurement  agrandi,  à  ce  point  que  la  surface  qu'il  occupe 
actuellement  n'est  pas  de  moins  de  60  hectares.  Un  souvenir  his- 
torique se  rattache  à  l'emplacement  qu'il  occupe.  Ce  lut  en  efiet 
sur  ce  point  de  la  côte  que,  le  23  octobre  1541,  fut  débarquée 
l'armée  avec  laquelle  Charles-Quint  voulait  punir  l'insolente  au- 
dace des  pirates  algériens,  et  dont,  huit  jours  plus  tard,  l'amiral 
Doria  ne  put  rembarquer  que  des  débris  sur  ceux  des  navires  de 
sa  flotte  qui  avaient  échappé  à  une  violente  tempête  survenue  icj 
26  octobre. 

Créé  en  1832  par  l'État  et  ensuite  entretenu  par  lui,  pendant 
trente-cinq  années,  comme  Pépinière  centrale  du  Gouvernement, 
le  Jardin  d'essai  fut  cédé,  au  mois  de  décembre  1867,  à  la  Société 
générale  Ali^érienne  qui  s'engagea  à  lui  conserver  le  triple  carac- 
tère de  promenade  publique,  de  pépinière,  et  ds  Jardin  scientifique 
ainsi  que  d'acclimatation  pour  les  végétaux  exotiques.  Le  premier 
de  ces  caractères  s'est  maintenu  et  même  développé,  grâce  à  sa 
proximité  de  la  ville  d'Alger  et  à  la  multiplicité  des  moyens  de 
transport  qu'on  trouve  pour  s'y  rendre,  grâce  encore  à  la  mei- 
-veilleuse  beauté  des  plantations  qui  le  garnissent  et  aux  magni- 
fiques ombrages  qui  en  résultent;  quant  aux  deux  autres,  la  suiie 
de  cette  note  montrera  qu'ils  sont  nettement  accusés  dans  ce  bel 


292  NOTES  ET  SIÉMOIRES. 

établissement.  Depuis  fa  création  jusqu'à  l'époque  où  il  a  été  cédé 
à  la  Société  générale  A'gérienne,  qui  en  est  encore  aeluellemect 
propriétaire,  c'est-à-dire  pendant  trente-cinq  années,  ce  jardin  a 
eu  successivement  pour  directeurs,  pendant  quelque  temps  M.Bar- 
nier,  ancien  capitaine  de  vaisseau,  M.  Bérard,  enfin  ut  pendant  la 
plus  grande  partie  de  cette  longue  période,  M.  Hardy.  En  1869,  la 
direction  en  fut  confiée  à  A.  Rivière,  qui  resta  en  même  temps 
jardinier-chef  au  palais  du  Luxembourg,  et  dont  l'un  des  fils, 
M.  Ch.  Rivière  résida  sur  les  lieux  en  qualité  de  sou£-directeur; 
depuis  la  mort  de  notre  regretté  collègue,  c'est  M.  Ch.  Rivière 
qui  en  est  devenu  directeur. 

Le  Jardin  d'essai  est  situé  à  cinq  kilomètres  de  la  ville  d'A'ger 
à  laquel'e  le  rtlient  la  route  de  Constantiue  voisine  de  la  mer  et 
celle  d'Aumale,  rapprochée  des  coteaux  et  que  suit  la  ligne  du 
tramway  conduisant  à  Hussdn  D-y.  Cette  dernière  route  le  divise 
en  deux  parties  inégales  d'étendue  et  de  situation  :  au  nord  s'é- 
tend le  jardin  proprement  dit  ou  la  partie  plane,  dont  l'étendue 
est  d'environ  35  hectares,  nommée  dans  le  pBjs  Jardin  public,  et 
qui  s'étend  jusqu'à  la  mer  tout  près  de  laquelle  elle  est  traversée 
par  la  route  de  Co/utantine  ;  au  sud  se  trouve  la  partie  trace'e  sur  le 
flanc  d'un  grand  coteau,  qui  ne  mérite  guère  le  nom  de  jardin, 
mais  qui  eA  occupée  par  des  plantations  considérables  et  très 
intéressantes  de  végétaux  l'gneux.  C'est  à  peu  pi  es  uniquement 
de  la  première  de  c  s  deux  parties  qu'il  sera  question  dans  cette 
notice.  L'entrée  principale  en  est  située  sur  la  route  d'Aumale, 
en  face  d'un  groupe  pittoresque  de  constructions  arabes  qui  com- 
prend une  fontaine  ou  plutôt  un  abreuvoir,  et  un  café  en  dôme, 
connu  sous  le  nom  de  café  des  Platanes  à  cause  des  grands 
aibres  de  celte  espèce  qui  ombragent  l'espèce  de  terrasse  située 
au-devant. 

C'est  principalement  à  la  culture  des  végétaux  originaires  de 
centrées  plus  ou  moins  chaudes  qu'est  consacré  le  Jardin  d'essai, 
et  ce  sont  en  (  tî>t  les  magnifiques  exemplaires  par  lesquels  ces 
vt  gétiux  y  sont  représentés  qui  frappent  d'admiiation  le  visiteur 
quel  qu'il  soit,  dès  qu'il  pénètre  dans  cette  enceinte  privilégiée. 
11  faut  que  ces  végétaux  plus  ou  moins  délicats  trouvent  là  un 
climat  favorable  à  leur  développement,  ou  qui  tout  au  moins  n'a- 


NOTICE    SUR   LE   JiKOIN   d'eS?AI   00    DU    HAJIMA.  23 i 

mène  pas,  en  hiver,  des  températures  ^ssez  bisses  pour  leur  êtr^ 
sérieuenient  nuisibles  ;  c'est  en  eff:;t  ce  qui  a  lieu.  La  bande  de 
terre  en  plaine  qui,  au  fond  du  golfe  d'Alger,  et  sous  le  parallèle 
de  la  ville,  s'étend  entre  la  mer  et  les  coteaux,  jouit  d'un  clim  t 
local  terapéré-chaud,  qui  permet  la  cu'ture  eu  plein  air  des  végé- 
taux délicate.  E  le  le  doit  non  seulement  à  la  latitude  de  36°  47' 
sous  laquelle  elle  est  située,  mais  encore  au  voisinage  de  la  mer 
qui  est  toujours  plus  chaude  en  hiver,  mais  au  contraire  un  peu 
plus  fraîche  en  été  que  Tair  atmosphérique.  Voici  1-s  chiffres  précis 
que  fournissent  à  cet  ég^rd  les  observations  faites  à  Alger  par 
MM.  Ch.  Gra  1  et  P.  Hagenmû'ler  (1). 

Tableau 
des  températures  moyennes  i"  dans   l'air  2°  dans  la  mer. 

Janvier . \2°i  14°i 

Février IS^S  MH- 

Mais 45°5  IS"! 

Avril  .  : 1607  45°7 

Mai 19°3  'I7°7 

Juin 22°o  2003 

'    Juillet 2ô°3  22»5 

Août 27°i  2t°5 

Septembre 2i°8  2i°5 

Octobre 2000     •  2')°2 

Novembre 16°»  16"9 

Décembre 'l3«o  14°3 

Ce  qui  donne  pi;ur  la  température  moyenne  des  saisons  : 

Hiver I  3''3  Vt'o 

Printemps 17°l  'i6"2 

Été 2503  2205 

Automne 20°3  19''8 

Dans  de  pareilles  conditions  th'ermométriques  on  peut  dire  que 
le  froid  ne  se  fait  presque  jamtiis  sentir  ;  il  se  produit  seulenunf, 
dans  les  hivers  relativement  rigoureux,  quelques  gelées  passagères 

(1)  Sur  la  température  de  la  mer  Mfdilerranée  le  long  des  côtes  de 
l'Algérie  {Bull,  de  la  Soc.  des  Scienc.  physiq  ,  natur.  et  cUmatologiq. 
d'Alger,  4  877,  p.  59-62,  avec  1  labl.) 


T94  KOTliS  ET  MÉMOIUES. 

déterminées  par  un  rayonnement  énergique,  ions  un  ciel  re- 
marquablement pur  (1).  Un  jardin  placé  sous  un  pareil  climat  est, 
si  l'on  peut  ainsi  parler,  une  vaste  serre  découverte  dans  laquelle 
viennent,  sans  difficulté  dss  espèces  que  cependant  leur  origine 
rend  exigeantes  en  fait  de  chaleur.  Mais  il  importe  de  faire  obser- 
ver que  c'est  là  un  climat  tout  local  ;  que  déjà  les  conditions  de- 
viennent moins  avantageuses. quand  on  s'élève  sur  les  hauteurs  au 
pied  desquelles  s'étend  la  plaine  littorale,  el  que,  surtout,il  faudrait 
bien  se  garder  de  voir  là  l'expression  du  climat  général  de  l'Algé- 
rie. 

Dans  tout  jardin  et  à  plus  forte  raison  dans  un  jardin  soumis  à 
de  fortes  chaleurs  pendant  la  plus  grande  partie  de  l'année,  la 
question  de  l'eau  d'arrosement  a  une  importance  capitale.  Sous  le 
climat  d'Alger,  les  pluies  étant  à  peu  près  circonscrites  dans  la 
seconde  moitié  de  l'automne  et  la  première  de  l'hiver,  se  rédui- 
sant enfuife  à  quelques  orages  pendant  la  saison  chaude  f2),  il 
importait  avant  tout  de  se  procurer  de  l'eau  en  quantité  suffi- 
sante pour  entretenir  en  tout  temps  une  vigoureuse  végétation. 
On  est  parvenu,  sous  ce  rapport,  à  un  résultat  satisfaisant  grâce 
à  un  bon  aménagement  de  sources  qui  existent  dans  les  monta- 
gnes voisines,  et  la  masse  de  ce  liquide  qu'on  peut  ainsi  fournir 
au  Jardin  d'essai  est  évaluée  à  environ  500  mètres  cubes  par  Si- 
heures.  Mais  tout  énorme  qu'elle  paraisse,  cette  quantité  n'est 
que  suffisante,  et  même  quand  le  débit  des  sources  diminue,  au 
mois  de  juin,  les  irrigations  deviennent  forcémentplus  ou  moins 
inconaplètes.  Un  calcul  peu  compliqué  me  permettra  de  justifier 
cette  assertion. 


(I) Toutefois  pendant  l'hiver  de  1 877-1 87S,  le  rayonnement  du  sol  a  été 
assez  énergique  pour  abaisser,  pendant  quelque  temps,  la  température  de 
la  couche  d'air  comprise  entre  sa  surface  el  Om  30  de  hauteur,  jusqu'à 
—408.  Par  opposition,  le  8  août  1877,  un  coup  violent  de  sirocco  a  élevé 
la  température,  à  l'ombre,  jusqu'à  44»  9,  en  abaissant  l'état  hygromé- 
trique de  l'air  au-dessous  de  12  pour  100.  Les  végétaux  du  Chili  et  du 
Japon  en  ont  souffert  horriblement. 

(2)  Il  y  a  rarement  des  orages  en  juillet,  août  et  septembre. 


NOTICE   SUR   LE   JARDIN   DRESSAI   OU   DU   HAMMA.  295 

Des  personnes  bien  au  fait  de  la  culture  jardinière  dans  les  par- 
ties chaudes  du  liUoral  de  notre  Provence  m'ont  assuré  avoir 
recon;  u  par  leur  expérience  que  là,  pour  obtenir  en  tout  temps 
une  bonne  végétation,  il  faut  donner  annuellement  un  mè're  cube 
d'eau  par  mètre  carré  de  terre.  Si  cette  mesure  est  exacte  pour 
la  Provence,  elle  ne  peut  guère  être  regardée  comme  exagérée 
pour  le  climat  et  le  sol  de  l'Algérie  littorale.  Or,  à  raison  de  500 
mètres  cubes  d'eau  par  jour,  le  Jardin  d'essai  reçoit  15  000  mètres 
cubes  par  mois  et  180  000  par  année.  Si  sa  surface  est  de  35  bec- 
tares,  en  réduisant  cette  étendue  de  o  hectares  pour  la  portion  oc- 
cupée, tant  par  les  allées  et  sentiers  que  par  les  bâtiments  et  les 
plantations  con  irriguées,  il  reste  encore  30  bectares,  c'est-à-dire 
300  000  mètres  carrés  de  terre  exigeant  des  arrosements  abon- 
dants. Gbf-que  mètre  carré  ne  pourrait  donc  recevoir  la  totalité  du 
volume  d'eau  qui  est  regardé  comme  nécessaire  sur  un  point  sep- 
tentrional de  la  région  méditerranéenne,  et  il  importe  d'ajouter 
que,  surtout  depuis  quelques  années,  les  pluies  sont  trop  peu 
abondantes  pour  compenser  cette  insuffisance  (1).  Si  le  résultat  de 
ce  calcul  était  exact,  il  me  semblerait  donner  l'explication  d'un 
fait  qui  m'a  frappé  ;  c'est  qu'une  grande  pièce  d'eau  consacrée  à 
la  culture  des  plantes  aquatiques  se  trouvait  presque  à  sec  à  l'épo- 
que oiî  j'ai  visité  le  Jardin  d'essai,  dans  la  première  quinzaine 
d'octobre,  et  que  les  Nelumbium  qui  en  forment  le  peuplement 
principal  faisaient  alors,  pour  ce  motif,  assez  piètre  figure  (2). 
Quoi  qu'il  en  soit  à  est  égard,  des  rigoles  s'étendent  dans  toutes 
les  parties  du  jardin  qui  doivent  être  arrosées  et  leur  nombie 
ainsi  que  leur  multiplicité  permettraient  de  donner  aux  cultures. 


(1)  La  quantité  moyenne  d'eau  que  donnent  les  pluies,  au  Hamnaa,  est 
de  Om  70  j  mais  ce  chiilre  a  éié  rarement  atteint  dans  ces  dernières  an- 
nées, et  il  descendu  au-dessous  de  0™  SO,  en  1878  et  1879. 

(2)  D'après  les  renseignements  que  je  dois  à  M.  Ch.  Rivière,  la  végé- 
tation àes  Nelumbium  est  belle  jusque  vers  la  mi-juillet  ;  mais  elle  perd 
rapidement  de  sa  vigueur,  à  partir  de  cette  époque,  la  sécheresse  étanl  alors 
grande,  et  la  diminution  notable  du  volume  d'eau  que  donnent  dès  lors 
les  sources  ne  permettant  pas  d'en  neutraliser  les  efTets. 


296  ^  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

surtout  de  jeunes  planis,   une  quanlilé  dVau  plus  considérable 
encore  que  celle  dont  on  peut  disposer. 

Le  tracé  du  jardin  d'essai  proprement  dit  est  fort  simple  :  le 
terrain  qu'il  occupe  en  pkine  est  à  peu  près  rectangulaire  et  bordé, 
au  nord,  c'est-à-dire  près  de  la  mer,  par  la  route  de  Constantine 
et  le  chemin  de  fer  d'Alger  à  Oran,  au  sud,  c'est-à-dire  au  pied 
des  coteaux,  par  la  route  d'Aumale.  Ce  grand  espace  est  comme 
encadré  par  une  large  allée  ou  boulevard  périphérique,  sur  ses 
trois  côtés  sud,  nord  et  ouest,  et  il  est  bordé  au  sud  par  une  allée 
droite,  la  célèbre  allée  de  L^taniers,  qui  laisse  entre  elle  et  la 
limite  méridionale  du  jardin  un  large  espace  occupé  par  de  vastes 
bâtiments  d'habitation  et  d'exploitation,  ainsi  que  par  certaines 
plantations.  Le  grand  rectangle  ainsi  encadré  est  divisé  par  deux 
longues  allées  transversales,  par  conséquent  parallèles  à  l'allée  des 
Lataniers,  c'est-à-dire  allant  à  peu  près  de  l'ouest  à  l'esî,  en  trois 
larges  bandes  que  trois  allées  longitudinales  ou  dirigées  du  sud  au 
nord,  subdivisent  en  douze  grands  cairés  de  culture  ;  ces  vastes 
carrés,  subdivisés  à  leur  tour  par  des  sentiers  et  creusés  de  nom- 
breuses rigoles  d'irrigation,  sont  consacrés  aux  pépinières,  à  la 
multiplication  et  à  l'élevage  du  plant. 

Ce  tracé  fort  simple  est  moditié  dans  l'angle  sud-est  du  terrain; 
là,  en  effet,  a  été  établi  un  jardin  dit  anglais,  dont  les  allées  si- 
nueuses circonscrivent  de  magnifiques  massifs  formés  chacun 
d'espèces  d'un  même  groupa  naturel  ou  d'un  petit  nombre  de 
groupes  naturels  analogues.  Dans  ce  jardin  anglais  a  été  creusée 
une  grande  pièce  d'eau  à  contour  ovale,  peuplée  de  Nelumbium^ 
au  milieu  de  laquelle  s'élève  une  île  occupée  par  une  masse  com- 
pacte de  Cyperus  Papyrus  bauts  de  3  à  4  mètres,  qu'entoure  une 
élégante  bordure  de  Cyperus  alternlfoUus  moins  élevés.  Il  est  diffi- 
cile de  se  faire  une  idée  de  la  légèreté  et  de  l'élégance  de  cet 
énorme  bouquet  de  Papyrus  dont  les  proportions  sont  au  moins 
doubles  de  celles  qu'on  voit  bdbiluellement  à  cette  Cypéracée  dans, 
nos  jardins. 

Les  végétaux  qui  les  premiers  frappent  d'élonnement  et  d'ad- 
miration le  visiteur  européen,  dès  qu'il  se  mtt  à  parcourir  le 
Jardin  d'essai,  sont  ceux  qui  bordent  les  allées,  soit  longitudi- 
nales, soit  transversales. 


NOTICE   SUR  LE  JARDIN  D'eSSAI   OU    LU    HAlIMA,  297 

Eq  face  de  la  grande  porte  d'entrée  située  le  long  de  la  route 
d'Aumale  s'étend  la  première  des  trois  allées  longitudina'es,  dont 
la  direction,  on  vient  de  le  voir,  est  à  peu  près  du  sui  au  nord. 
Elle  est  bordée  de  Platanes  qui,  bien  que  n'étant  âgés  encore 
que  de  34  à  35  ans,  ont  acquis  déjà  de  trè;-fortes  propoition?, 
indice  certain  d'une  riche  végétation  ;  mais  ces  beaux  arbres, ap- 
partenant à  une  espèce  fréquemment  adoptée  en  Europe  po  ir  les 
plantations  d'agrément,  n'ont  rien  de  particulièrement  saisissant 
•pour  le  visiteur.  li  en  est  tout  autrement  pour  les  végétaux  qui 
bordent  les  deux  autres  allées  parallèles  à  celle-ci,  qui  sont,  en 
allant  de  l'ouest  à  l'est:  iM'allée  des  Dattiers;  2o  l'allée  des  Fi- 
cus Roxburghii. 

L'allée  des  Dattiers,  plantée  en  1847,  est  bordée,  sur  une  lon- 
gueur de  410  mètres,  de  deux  lignes  de  magnifiques  Dattiers 
dont  les  troncs  ou  stipes  mesurent  pre-que  tous  une  quinzaine  de 
mètres  de  hauteur,  et  dépassent  même  assez  fréquemment  ces 
proportions.  Avec  ces  beaux  arbres  alternent  des  Lataniers  et  de 
beaux  Dragonniers  {Dracœna  Draco)  dont  le  tronc  porte  de  gros- 
ses branches  de  manière  à  ressembler  assez  à  un  gigante.'que 
candélabre  et  dont  plusieurs  monlraietit  encore  des  f  >  uctiûsations 
à  l'époque  de  ma  visite  L'effet  de  cette  belle  allé3  est  saisis- 
sant. 

La  troisième  des  allées  longitudinales  est  borJée  de  magnifiques 
Ficus  Roxburghii   entremêlés  de  Magnolia  gi^andiflora.  Le   Ficus 
Roxburghii  est  une  espèce  très  voisine  du  Ficus  {Urostigma)  elas- 
tica  vulgairement  connu  sous  le  nom  de  Caoutchouc,  mais  qui  se 
distingue  sans  peine  de  celui-ci  par  ses  feuilles  échancrées  en 
cœur  à  la  base.  Ces  arbres  frappent  d'étonnemeni  non  seule- 
ment  par  la  beauté  tju'ils  doivent  à  leur  magnifique   feuillage, 
mais  aussi  et  bien  plus  encore  par  le*s  particularités  de  leur  végéta- 
tion qui  se  sont  dessinées  là  presque  aussi  bien  qu'elles  puissent  le 
faire  sous  le  climat  natal.  Ces  particularités  se  montrent  princi 
paiement  dans  les  plus  fots  d'entre  eux  qu'on  admire,  soit  à  l'in- 
tersection de  cette  allée  avec  celle  des  Chamœrops,  dont  il  sera 
bientôt  question,   soit  dans  le  massif  consacré    aux  Ficm  en 
général.  Qu'on  se  figure  en  effet  un  gros  troac  assez  irrégalier, 
souvent  reltvé  de  fortes  côtes  arrondies,  se  ramiûauL  à  une  faible 


298  NOTES   ET    JIÉMUIKES. 

hauteur  en  grosses  branches,  les  unes  étalées,  les  autres  plus  ou 
moins  dressées;  qu'on  ajoute,  partant  de  ces  branches  et  des- 
cendant directement  vers  le  sol,  de  nombreuses  racines  ad- 
ventivep,  quelques-unes  encore  grêles  et  parfois  contournées 
plusieurs  ensemble  comme  en  corde,  la  plupart  énormes,  ayant 
pris,  depuis  qu'elles  ont  atteint  la  terre,  la  grosseur  et  l'apparence 
de  sortes  de  tiges  supplémentaires,  parfois  aussi  s'étant  soudées 
à  leurs  voisine?;  qu'on  se  rerrésente  enfin  cet  a-^semblage  for- 
mant, au  lieu  d'un  tronc  unique,  une  masse  irrégulièie  et  plus  ou 
moins  discontinue,  dans  une  épaisseur  de  4  ou  5  mètres,  et  on 
aura  une  idée  de  ce  que  sont  et  de  l'effet  que  produisent  les  étran- 
ges et  magnifiques  Ficus  du  Jardin  d'essai.  J'ajoute  que  ce  re- 
marquable développeraenis'est  effectué  avec  une  rapidité  vraiment 
prodigieuse,  s'il  est  vrai,  comme  on  l'atteste,  que  la  plantation 
des  plus  beaux  d'entre  ces  arbres  ne  remonte  qu'à  l'année  1863  ! 

Les  trois  allées  transversal  s  du  Jardin  d'essai  ne  le  cèdent  pas 
en  intérêt  à  celles  dont  il  vient  d'être  question.  Ce  sont,  succes- 
sivement et  du  sud  au  nord,  l'aUée  des  Lataniers,  celle  des  Bam- 
bous et  celle  des  Chamarops  excelsa. 

L'allée  dite  des  Lataniers,  qui  s'étend  de  l'allée  des  Platanes  à 
celle  des  Ficus,  est  bordée  de  ces  beaux  Palmiers  {Livistona  chi- 
nensis  R.  Br;  Latania  borbonica'LkWL.  ti  Hortul.),  à  gigantesques 
feuilles  en  éventail,  qui  s'y  trouvent  au  nombre  de  près  d'une 
centaine.  Ces  arbres  sont  très  beaux,  et  leur  tronc,  qui  n'a  pas 
moins  de  40-45  centimètres  d'épaisseur,  est  haut  en  général  de  4 
ou  5  mètres.  On  en  remarque  même  une  variété  à  feuilles  dressées 
{Latania  borbonica  ereclaàu  Catalogue)  et  à  développement  rapide, 
qui  mesure  plus  du  double  de  cette  hauteur. 

L'allée  de  Bambous  est  la  merveille  du  Jardia  d'essai.  Elle 
constitue  le  lieu  de  promenade  le  plus  agréable  qu'on  puisse  désirer 
dans  un  pays  chaud,  la  voûte,  élancée  en  ogive,  que  forment  les 
gigantesques  chaumes  de  ces  Graminées,  étant  impénétrable  aux 
rayons  du  soleil , grâce  à  leurs  innombrables  ramifications  qui  s'en- 
trecroisent en  tout  sens  et  qui  portent  un  abondant  feuillage.  Et 
cette  volîte,  qui  s'élève  à  20  ou  même  25  mètres  de  hauteur,  se  pro- 
longe sur  une  longueur  de  340  mètres  !  L'état  de  cette  allée  a  été 
considérabkm. nt  aniéiloié  sous  la  direction  d'Aug. Rivière;  la  vé- 


NOTICE   SLR   LE  JARDIN    d'ESAI   OU   LU   HAMMA.  £99 

gélation  y  est  devenue  plus  vigoureuse  et  plus  uniforme  dès  le  jour 
cù,  l'eau  ayant  été  amenée  en  abondance  au  Hamma,  on  a  creusé 
au  pied  des  Bambous  de  larges  rigoles  d'arrosement  qui  réalisent 
pour  eux  la  locution  arabe,    «  le  pied  dans  l'eau,  la  tête  dans  le 
feu  y>  ;  en  outr-^,  le  sol  en  a  été  empierré  et  nivelé,  pendant  l'au- 
tomne de  Tannée  1876,  opération  importante  qui  non  seulement 
l'a  rendue  plus  commode  pour  la  promenade,  mais  encore  a  déter- 
miné plus  d'égalité  entre  les  diverses  parties  de  cette  plantation 
dont  l'âge  n'est  pas  identique.  L'espèce  employée  pour  la  formation 
de  cette  allée  est  un  très  grand  Bambou,  à  végétation  automnale 
et  formant  une  touffe  cespiteuse,  que  MM.  Auguste  et  Ch.  Rivière 
regardent  comme  ayant  été  confondu  à  tort  avec  le  vrai  Bambusa 
arundinacea  Retz,  et  auquel  ils  donnent  le  nom  de  B.  macrocul' 
mis,  «  en  attendant,  disent-ils,  qu'onle  rapporte  aune  plante  déjà 
nonrimée  (1).  »  Cette  magnifique  plante  est  celle  «  qui  produit,  en 
»  Algérie,  les  plus  grosses  touffes,  les  plus  longues  et  les  plus  fortes 
»  tiges;  au  Jardin  du  Hamma,  celles-ci  atteignent  rapidement  la 
»  hauteur  prodigieuse  de  15  à  25  mètres,  sur  un  diamètre  de  15  à 
1»  19  centimètres  »  (ÂrG.  et  Ch.  Riv.,  Le,  p.  184);  seulement 
elle  ne  peut  venir  convenablement  dans  toutes  les  parties  de  notre 
colonie  africaine,  parcequ'elle  nô  résiste  pas  aux  hivers  tant  soit 
peu  Iroids,  que  d'ailleurs  elle  a  besoin  d'un  sol  frais  et  de  beau- 
coup d'eau. 

Quant  à  l'allée  des  Chamœrops  excclsa  ou  Palmier  Chanvre  de 
la  Chine,  elle  est  plus  remarquable  par  la  beauté  des  sujets  qui  la 
bordent,  sur  une  longueur  de  534  mètre?,  que  par  l'effet  que  pro- 
duisent ces  arbres.  Il  faut  convenir  en  effet  que  leur  faisceau  de 
feuilles  en  éventail,  de  dimensions  tout  au  plus  moyennes  pour  la 
famille  à  laquelle  ils  appartiennent,  semble  un  peu  maigre  à 
Textrémité  d'un  tronc  qui,  pour  la  majorité,  ne  mesure  pas  moins 
^e  quatre   ou   cinq  mètres  de  hauteur,  et  qui,  pour  plusieurs, 


(1)  AuG.  Rivière  et  Charles  Rivière  :  Les  Bambous,  végétation,  cul- 
ture, mulliplicatioa  en  Europe,  en  Algérie  et  généralement  dans  tout  le 
bassin  méditerranéen  ;  tirage  à  part  de  plusieurs  articles  publiés  dans  le 
Bulletin  de  la  Société  d'Acclimatation',  in-8  de  364  pag.  et  nombr.  fig; 
Paris  ;  \  879. 


300  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

dépasse  plus  ou  moins  notablement  ce  chiffre.  Ce  qui  m'a  beaucoup 
frappé  dans  cette  allée  c'est  un  groupe  de  tiès  beaux  Chamœrops 
envahis  parun  Lantana  Camara  [\)  fleuri,  qui,  comme  on  en  voit 
fréquemment  en  Algérie,  s'est  allongé  au  point  de  devenir  une 
liane,  et  auquel  s'entremêlaient  dans  tous  les  sens  des  tiges  grim- 
pantes du  beau  Pharbitis  Nil  Choi-t  charg'^es  de  grandes  et  belles 
fleurs.  Cet  élégant  fouillis  couvert  de  feuilles  et  de  fleurs  sem/Dlait 
être  un  échaiilillon  dépaysé  de  l'opulente  végétation  des  tropiques. 
La  large  allée  péiiphérique  qui  entoure  le  Jardin  d'essai  sur  ses 
trois  côtés  ouest,  sud  et  est,  et  qui  forme  un  boulevard  bien  plus 
propre  que  les  allées  dont  il  vient  d'être  pai  lé  à  la  circulation  îles 
voitures,  off"re  un  intérêt  principalement  botanique.  C'est  là  sur- 
tout qu'a  été  réalisée  l'une  des  conditions  imposées  par  i'"Etat  à  la 
Société  générale  Algérienne,oellequi  exigeait  que  l'on  conservât  au 
Jardin  le  caractère  d'établissement  scientifique  en  même  temps 
que  celui  de  jardin  d'agrément  et  d'utilité  directe.  Ea  effet,  dans 
la  platj-baode  qui  longe  le  bord  intérieur  de  ce  boulevard  a  été 
efi'ectuée  la  plantation  de  nombreux  végétaux  ligneux,  pour  la 
plupart  frutescents,  qui  ont  été  groupés  par  familles,  dans  la 
généralité  des  cas,  sans  qu'on  se  soit  assujetti  à  ks  ranger  toujours 
selon  un  ordre  rigoureusement  méthodique,  ce  qui  du  reste  im- 
portait peu.-  Souvent  les  espèces  sont  représentées  là  par  des  indi- 
vidus qui  ont  acquis  un  beau  développe  Tient  ;  mais  parfois  aussi 
IdS  plantes  sont  chétives,  soit  que  les»soins  leur  aient  un  peu 
manqué,  soit  plutôt  que  le  sol  ou  le  climat  ne  leur  aient  pas  été 
favordbl;?.  J'di  même  remarqué  un  certain  nombre  de  lacunes 
probablement  assez  récentes  pour  qu'on  n'ait  pas  encore  eule  temps 
de  les  faire  disparaître  (2).  Sur  la  ligne  occidentale  du  boulevarr^, 

(1)  Dans  les  environs  d'Alger,  le  Lantana  Camara  est  quelquefois 
planté  en  haies  de  c'ôlure.  Oq  emploie  aussi  et  itême  plus  fr- quemment 
au  niêiDc  usage  V Acacia  Farnesiana  Willd.  {l'achelia  Farnesiana  Wiciix 
et  Arn.),  le  Cassier  des  Provençaux  et  des  Languedociens,  qui,  sur  les 
points  excep'ionnellement  abrités  des  Alpes- Mariiimes,  est  l'objet  d'une 
culture  très  lucrative,  à  cause  de  l'odeursuave  de  ses  fleurs. 

(2)  Depuis  que  ceci  a  été  écrit,  j'ai  appris  que  les  lacunes  que  j'avais 
remarquées  dans  cette  plantation  sont  l'effet  des  sécheresses  exception- 
nelles de  ces  dernières  années,  ainsi  que  des  extrêmes  de  température 
dont  il  a  été  question  plus  haut  (voyez  p.  294,  2'J5,  en  note). 


Notice  sur  le  jardin  û'£î?ai  ou  du  hamma.  301 

j'ai  distingué  par-dessns  tout  de  nombreuses  et  belles  Araliacées, 
Aralia,  Oreopanax,  Paratropi'a,  et  del)eaux  Cordia,  des  séries  de 
Jasmins,  de  Ligustrum,  etc.;  sur  la  ligne  orientale,  ce  sont  les 
Acacias  phyllodinés  de  la  Nouvelle-Hollande,  en  riche  collection  et 
par  individus  remarquables,  qui  forment  la  portion  principale  de  la 
plantalioD. Cette collectionest  assez  nombreuse  pourgarniraussi  une 
partie  de  la  ligae  méridionale;  celle-ci  offre  surtout  une  belle  série 
de  Myrtacées,  Metrosideros,  CalUstemon,  Eucalyptus  elj'par-dessiis 
tout,  i'nndes  trésors  du  jardin,  une  rangée  deGrevilkarobustaen 
grands  ai  bres  auxquels  leurs  feuilles  psnnée^  à  plnuules  très  divi- 
sées et  blanches  eu  dessous,  do  ment  beaucoup  de  l-^gèreté,  mais 
dont  Ui  cime  est  un  peu  irrégulière.  On  sait  que-cette  Proléacée 
fournit  un  bois  d'excellente  qualité,  et  le  beau  développement 
qu'elle  aprisau  Hamraa,  sur  un  point  très  rapproché  du  bord  de 
la  mer,  où  dès  lors  elle  est  soumise  sans  abri  à  toute  la  violence 
du  veat  du  nord,  atteste  en  elle  une  rusticité  qui  pourra  permettre 
d'en  tirer  un  bon  parti  en  diverses  circonstances. 

Dans  cette  partie  du  Jardin  et  dans  la  plupart  des  autres,  les 
plantes  sont  Êouvent^étiquetées;  mais  plusieurs  lacunes  exittent  à 
cet  égard.  En  outre,  les  éiiqueties  élant  simplement  en  bois  et 
portant  les  noms  peints  à  l'huile,  n'ayant  d'ailleurs  élé  ni  re- 
nouvelées ni  même  repeintes  depu's  longtemps,  sont,  dans  beaucoup 
de  ca^  illisibles  ou  entièrement  effacées.  Il  existe  pour  certaines 
plantes,  notamment  pour  une  très  belle  collection  d'Agaie,  dans 
le  voisinage  de  la  grande  pièce  d'eau,  des  étiquettes  en  fer  qui 
portent  les  noms  peints  à  l'huile  ;  mais  là  aussi  le  temps  a  parfois 
proJuit  son  eflet  destructeur,  et  ça  et  Sa  j'ai  eu  le  regret  de  ne 
voir  qae  quelques  lettres  inintelligibles  en  place  de  noms  que  je 
désirais  connaître.  En  somme,  l'étiquetage  des  plantes  appelle 
des  améliorations  (  <  )• 


(t)  Ces  améliorations  soat  à  la  veille  d'être  réalisées.  En  ce  monieat 
mè:ae,  l'un  des  savauls  proiesseurs  du  Muséum  d'Histoire  naturelle 
s'occupe  activement  delà  déiermiQatioa  rigoureuse  des  espèces  cultivées 
au  Hamma.  Dès  que  ce  grand  travail  sera^^suffisamment  avancé,  l'étique- 
tage des  plautes  du  jardia  sera  refait  aux  poiuts  de  vue  scieatilique  et 
matériel. 


302  NOTES   ET    MÉMOIUi-S. 

Je  m'étendrai  peu  sur  les  grands  carrés  compr.s  entre  les  di- 
verses allées  dont  il  vient  d'être  question.  Ils  sont  tous  consacrés 
à  la  multiplication  et  surtout  à  l'élevage  des  plantes  de  tout  genre 
qui  doivent  être  livrées  au  commerce.  Ceux  de  ces  carrés  qui  oc- 
cupent le  côté  septentrional  du  Jardin  renferment  les  pépinières  de 
végétaux  rustiques,  particulièrement  d'arbres  fruitiers  de  nos 
climats. 

Quant  aux  arbres  fruitiers  de  climats  plus  chauds  qui  peuvent 
être  utilement  cultivés  en  Algérie,  Anona,  Persea  ou  Avocatier, 
Psidium,  Diospyros^  etc.,  ils  ont  une  large  place  réservée  dans  les 
carrés  destinés  à  la  poterie,  parce  qu'ils  reprennent  mal  ou  même 
pas  si  on  en  arrache  le  plant  de  la  pleine  terre  et  qu'ils  doivent  dès 
lors  être  élevés  en  pots.  Ces  arbres  fructifient  parfaitement  au 
Ilamma  et  y  donnent  des  fruits  aussi  bons  que  beaux;  ainsi  on  a 
récolté  dans  ce  jardin  des  fruits  (syncarpes)  de  l'Awona  muricata 
pesant  800  grammes, du  Persea  gratissima  ruhra  pesant  450gr.,etc. 
Les  Goyaviers,  Psidium  pomiferum  et  piriferum  y  fructifient  assez 
abondamment  pour  servir  à  faire  d'excellentes  confitures.  On  a 
même  obtenu  sur  place  de  bonnes  variétés  de  ces  espèces  (1). 

Les  carrés  situés  plus  vers  le  sud  sont  spécialement  afiectés  aux 
plantes  délicates  qui,  en  Europe,  devraient  être  tenues  en  serre. 
Tels  sont  des  Palmiers  d'espèces  diverses  et  nombreuses,  des 
SirelUzia  variés,  plusieurs  sortes  de  Ficus,  le  Panicum  piicatutiit 
etc.,  etc.  Ces  vastes  surfaces  sont  protégées  contre  les  vents  et  en 
même  temps  contre  les  trop  grandes  ardeurs  du  soleil  au  moyen 
d'un  immense  voile  terme  de  claies  en  roseaux  que  des  iils  de 
fer  attachent  à  des  traverses  généralement  en  bambous.  Ce  voile 


(i)  J'ai  vu  aussi  la  culture  do  ces  arbres  fruitiers  exotiques  prospérer 
dans  le  beau  jardin  du  couvent  des  Trappistes,  à  Staouéli.  Il  y  a  là,  entre 
autres,  une  plantation  à'A7iona  Cherimolia  Mill.,  en  pieds  déjà  beaux, 
dont  plusieurs  portaient  des  fruits  au  moment  de  ma  visite  ;  de  nombreux 
Goyaviers  (Psidium),  etc.  II  existe  même  dans  ce  jardin  quelques  plates- 
bandes  d'Ananas  que  l'on  cullive  en  pleine  terre,  bans  autre  précauliou 
que  de  les  garantir  des  vents  par  des  abris,  surtout  par  des  claies  posées 
au-dessua.  I^es  fruits  (syncarpes)  que  portaient  ces  plantes  étaient  beaux; 
mais  plusieurs  montraient  une  fâcheuse  tendance  à  se  ramifier  dans  leur 
partie  supérieure. 


NOTE   SUR  LES   ACARIENS   PHYTOPHAGES.  303 

protecteur  est  soutenu  par  des  pieds  droits,  à  2  mètres  environ 
au-dessus  des  jeunes  plantes  qu'il  doit  abriter.  Des  rigoles  rap- 
prochées amènent  en  abondance  et  à  volonté  dans  ces  divers  car- 
rés de  pépinière  l'eau  qui,  combinant  son  action  avec  celle  de  U 
chaleur,  détermine  dans  les  plantes  de  toute  sorte  une  végétation 
vigoureuse  et  un  accroissement  rapide.  Là  sont  appliqués  pour 
certaines  plantes,  notamment  pour  les  Palmiers,  des  procédés 
spécia'jx  de  semis  et  d'élevage,  qui  sont  dus  en  général  à  A. 
Rivière,  et  dont  on  trouve  l'exposé  dans  divers  passages  du 
Journal  de  la  Société  centrale  d'Horticulture.  Cette  portion  indus- 
trielle et  commerciale  du  Jardin  d'essai  est  la  principale  raison 
d'être  de  ce  grand  établissement,  depuis  qa'il  est  devenu  la  pro- 
priété d'une  puissante  société  financière  qui,  sans  mettre  de  côté 
la  question  d'utilité  générale,  ni  même",  dans  une  certaine  me- 
sure, celle  d'intérêt  scientifique,  doit  se  préoccuper  avant  tout  de 
la  quantité  de  produits  à  livrer  au  commerce  et  des  bénéfices  à 
réaliser.  Il  est  donc  tout  naturel  que  cette  vaste  portion  éminem- 
ment productive  du  jardin  soit  celle  vers  laquelle  se  portent  in- 
cessamment les  soins  intelligents  de  la  direction. 

(A  suivre.) 


Note  sur  les  Acariens  qui  se  nourrissent  de  végétaux  vivants (1  )  ; 
Par  M.  Maurice  Girard. 

Diverses  communications  récemment  adressées  à  la  Société  et  qui 
ont  été  renvoyées  à  mon  examen,  ont  appelé  mon  attention,  non 
plus  exclusivement  sur  les  Insectes,  mais  sur  des  Arachnides,  Ar- 
ticulés d'une  autre  classa,  et  spécialement  sur  l'ordre  dégradé  des 
Acariens.  Les  connaissances  que  nous  possédons  sur  ces  animal- 
cules sont  encore  fort  incomplètes  et  bien  des  détails  donnés 
dans  les  mémoires  les  plus  récents  seront  rectifiés  par  des  obser- 
vations ultérieures.  Cette  note  rapidement  rédigée  n'a  nullement 
la  prétention  d'établir  des  faits  nouveaux  et  inédits,  mais  de 
fournir  des  indications  utiles  à  beaucoup  d'horticulteurs,  car  les 
Acariens  ont  été  encore  bien  moins  étudiés  que  les  Insectes. 

(1)  Présentée  à  la  séance  du  il  mars  1880. 


30  ir  AOl'ES    ET   MÉMOIRES. 

L^s  Acaiiens  adultes  ont  huit  pattes  généralement  très  courUs 
ou  très  grêles,  pouvant  porter  des  crochets,  des  cupules  ou  ven- 
touses de  longs  poils.  Il  en  est  qui  sont  de  véritables  farasites 
des  animaux  et  qui  .^ont  ca|  ables  de  causer  des  affections  j  Bori- 
ques, parfois  fort  redoutables;  ce  sjnt  les  Saicoptides.  Les  Aca- 
riens qui  attaquent  Its  feuilles  des  Végétaux  vivants  ne  doivent 
pas  être  regardés  comme  des  parasites.  Ils  se  nourrissent  de  ces 
feuille?,  en  causant  à  la  plante  un  préjudice  plus  ou  moins  grave, 
absolument  comme  hs  Allises  et  les  Gbléruques,  les  Chenilles, 
les  Limaces  et  les  Golimr.çons.  Les  horticulteurs  qui  voudront  se 
faire  une  idée  des  Acariens  n'ont  qu'à  examiner  une  des  plus 
grandes  espèces,  le  Trombidion  jaliné  ou  Araignée  rouge  des 
jardins. 

Notre  collègue,  M.  Laizier,  m'a  remis,  de  la  part  de  la  M.  A. 
Gillard,  horticulteur  à  Boulogne-sur-Seine,  une  sorte  de  toile 
d'Araignée  «  coupant,  dit  la  lettre  d'envoi,  les  boutures  et  les 
semis  à  raz  le  collet,  mène  quand  les  bouturts  sont  reprises  et 
les  semis  assez  forts.  »  11  y  avait  encore  des  Acariens  dans  les  dé- 
bris peu  reconnaissablts  que  j'ai  reçus.  Les  auteurs  du  dommage 
sont  des  Tétianyques,  dont  une  espèce  semble  dominer  toutes 
les  autres  parce  qu'elle  est  la  plus  commune  et  la  (lus  facile  à 
observer.  C'est  l'ancien  Acanis  telarius  de  Linné,  le  Tetranychus 
telarius  \iç,l\xt\,  nu.  Gamusm  puur  Lalreille,  Fabricius  et  Guvier. 
De  Géer  et  même  antérieurement  Réaumur  s'étaient  au!^si  occupés 
de  ((  celte  petite  mite  qui  revêt  Us  plantes  de  toiles  semblables  à 
celle  des  Araignée?.  » 

Lts  Tetranyques  les  mieux  connus  sont  ceux  qai  ont  reçu  le 
nom  général  de  Tisserands,  parce  qu'ils  sécrètent  en  abondance 
des  fils  d'une  soie  très  fine  dont  ils  recouvrent  les  végétaux. 
L'opinion  commune  est  que,  conformément  à  ce  qui  a  lieu  chez 
les  Araignées,  dont  les  Acariens  sont  une  dégradation  organique, 
les  filières  sont  placées  à  la  réjgioa  anale  et  que  lis  Tetranyques 
tirent  et  étendent  les  fils  avec  leurs  pattes  agissant  avec  une 
grande  rapidité.  G^peniant  le  dernier  observateur  des  Tetrany- 
ques, M.  Donnadieua  complètement  r^jeié  cette  opinion;  d'après 
ses  observations,  la  nidtière  visqueuse  qui,  durcie  à  l'air,  forme 
le  fil  de  soie,  sort  de  la  bouche,  glissant  le  long  des  mâchoires  en 


NOTE   SUR   DES   ACARIENS    THYTOPHAGES.  305 

Stylet;  les  loDgs  palpes  qui  entourent  la  cavité  buccale  brossent 
ces  stylets,  ramassent  la  matière  visqueuse  et  l'étircat  en  fils 
entre  leurs  extrémités. 

Selon  le  même  auteur,  ce  5ont  les  mâles  presque  seuls  qui  éta- 
blissent les  toiles,  en  passant  d'uue  feuille  à  l'autre.  Les  femelles, 
qui  tissent  très  peu,  se  glissent  sans  cesse  sous  ces  toitures  lé- 
gères et  pondent  contiouellement  des  œufs  enduits  d'une  matière 
collante,  les  abritant  surtout  contre  les  nervures  des  feuilles;  ces 
œufs  sphériques  et  à  peu  près  incolores  sont  très  gros  eu  égard  à 
la  taille  des  pondeuses;  il  en  sort  des  larves  qui  restent  sous  l'abri 
en  piquant  et  suçant  la  feuille;  d'abord  n'ayant  que  six  pattes, 
elles  en  prennent  deux  de  plus  à  leur  dernière  mup.  Alors,  de- 
venus adultes,  les  Tétranyques  se  hâ'ent  de  quitter  les  feuilles 
sous  lesquelles  ils  se  sint  développés,  pour  aller  fonder  de  nou- 
velles colonies  sur  les  parties  de  la  plante  encore  indemnes  ou 
sur  d'autres  plantes.  Protégés  par  leurs  toiles,  ces  microscopiques 
Arachnides  se  propagent  avec  une  rapidité  désolante;  aux  appro- 
ches de  rhiver,  ils  abandonnent  les  plantes  sur  lesquelles  ils 
avaient  vécu  pendant  toute  la  belle  saison,  et  vont  se  réfugier 
sous  les  p'erres,  sous  les  écorces,  sous  les  moussss,  sous  tous  les 
détritus  à  leur  portée,  attendant  le  printemps  pour  se  montrer  de 
nouveau. 

Le  genre  Tétranyque  propre  renferme  des  Acariens  dont  le 
corps  est  ovoïde  chez  la  femelle,  très  atténué  dans  sa  partie  pos  ■ 
térieure  chez  le  mâle,  qui  est  beaucoup  plus  petit  que  la  femellf^. 
Sur  les  côlés  de  la  tête  sont  des  yeux  noirs  ou  rouges.  Les  pattes 
sont  propres  à  la  marche  et  inégales,  les  antérieures  plus  longues 
que  les  autres;  elles  se  terminent  pnr  des  tarses  munis  de  deux 
crochets  bifides  et  de  quatre  soies  portant  à  l'extrémité  des  cu- 
pules contractiles,  prises  à  tort  pour  des  ongles  par  Léon  Dufour, 
qui  s'est  servi  de  ce  caractère  pour  créer  le  genre  Tétranyque. 
Entre  les  pattes  de  devant  on  aperçoit  une  masse  conique  qui 
peut,  à  volonté,  s'allonger  dans  le 'sens  du  corps  ou  s'incliner 
presque  perpendiculairement  au-dessous.  Ce  rostre  ou  si  ç  )ir  est 
un  assemblage  de  pièces  variées  qui  entourent  la  cavité  de  la  bou- 
che; des  palpes  fort  gros  et  allongés,  partant  des  côtés  de  la  lèvre 
inféiieure,  terminés  par  des  crochets  et  des  épines,  entoufent 

20 


306  NOTES   ET  MÉMOIRE?. 

deux  mandibules  munies  d'un  crochet,  entre  lesquelles  et  en 
dessous  se  trouvent  deux  longues  soies  ou  acicules.  Ce  sont  ces 
pièces  qui  perforent  le  tissu  de  la  feuille,  afin  d'opérer  la  succion 
de  la  sève.  Lorsque  le  Tétranyque  veut  se  procurer  de  la  nourri- 
ture, on  le  voit  se  promener  activement  sur  la  face  inférieure  des 
feuilles,  en  l'explorant  avec  l'extrémité  du  rostre,  jusqu'à  ce  qu'il 
ait  trouvé  un  point  facilement  attaquable.  Alors  i'Acarien  semble 
piqué  debout,  par  son  rostre,  sur  la  face  inférieure  de  la  feuille. 
En  efiet,  le  rostre  h'est  renversé  en  dessous,  le  corps  se  soule- 
vant, et  le  Tétranjqae,  attaché  par  ses  pattes  antérieures,  relève 
ses  paltes  pû»térieule^,  qu'il  replie  contre  la  région  terminale  du 
corps,  redressée  presque  verticalement.  Toutes  les  parties  du 
rostre  entrent  en  mouvement  et  forment  devant  la  bo'iche  un 
îube  d'aspiration  par  lequel  les  matériaux  nutritifs  sont  absorbés. 
Les  aliments  se  composent  non  seulement  des  sucs  contenus  dans 
les  feuilles,  mais  encore  de  la  chlorophylle,  des  membranes  des 
cellules  végétales,  c'est-à-diie  de  tout  ce  qui  entre  dans  la  consti- 
tution du  parenchyme  de  la  feuilie,  les  nervures  seules  résistant, 
en  général,  à  cause  de  leur  dureté. 

Les  Tétranyques  tisserands  ont  les  glandes  à  soie  très  développées 
et  font  tous  une  toile,  tantôt  épaisse  et  fournie,  tantôt  mince  et 
claire,  quelquefois  à  l'état  de  véritable  tissu,  d'autres  fois  à  l'état 
de  simples  fils.  Ce  serait  par  centaines  qu'on  en  compterait  les 
espèces  si,  à  l'instar  de  certains  auteurs,  comme  Koch  et  Boisdu- 
vàl,  on  tirait  leur  nom  du  végétal  sur  lequel  on  les  rencontre.  La 
même  espèce  peut  se  nourrir  de  végétaux  très  différents,  et,  en 
réalité,  on  ne  connaît  encore  qu'un  petit  nombre  d'espèces  de  ces 
Tétranyques  à  toiles,  réellement  distinctes  par  des  caractères 
anatomiques  extérieurs.  En  outre,  le  corps  mou  de  ces  Acariens 
est  translucide  et  paraît  de  couleurs  très  variées  suivant  l'âge  et 
la  nature  des  végétaux  dont  les  sucs  remplissent  le  canal  digestif 
de  l'animal.  Le  mieux  connu  et  le  plus  répandu  de  tous  les  Té- 
tranyques de  ce  groupe  est  le  Teti^anychus  telai^ius  Linn.,  le  Té- 
tranyque tisserand  par  excellence.  La  femelle  est  longue  de  l"""  3, 
le  mâle  de  0""  7  à  0'"'"8.  La  couleur  varie  beaucoup,  carnée,  jau- 
nâtjre,  verdâtre  ou  brunâtre;  les  pattes  et  le  rostre  d'un  jaune 
pâle;  les  yeux  noirs:  le  rostre  conique  et  obtus;  les  palpes  très 


NOTE   SUR   DES  ACARIENS   PErTCrHAGES.  307 

forts  et  très  bien  armés;  le  corps  ovoïde,  bombé  eu  dessus  et  en 
avant;  les  pattes  armées  de  crochets  forts  et  recourbés,  celles  du 
mâle  beaucoup  plus  longues  et  plus  fortes  proportionnellement 
que  celles  de  la  femelle.  L'œuf  est  globuleux,  d'un  jaune  pâle, 
et  donne  naissance  à  une  larve  dont  le  développement  est  très 
rapide.  Ce  Tétranyque  se  montre  au  printemps,  se  propage  très 
vite  pendant  l'été  et  disparait  au  début  de  l'automne;  c'est 
l'espèce  dont  la  vie  est  la  plus  longue.  Elle  s'attaque  à  tous  les 
végétaux  et  se  trouve  liéquemment  sur  les  Haricots,  les  Campa- 
nule?, la  Rose  d'Iode  et  l'Œillet  d'Inde,  les  Roses  trémières,  le 
Dahlia,  l'Acacia  rose,  les  Liserons,  le  Sureau,  le  Charme,  l'Orme 
et  surtout  le  Tilleul,  dont  elle  paraît  beaucoup  affectionner  les 
feuilles. 

Une  seconde  espèce,  très  analogue  à  la  précédente,  et>t  le  Té- 
tranyque du  Tilleul,  Tetranychiis  iiliarius  Hermann  ou  major 
HermaNxX.  La  femelle  devient  très  grande  (i""""  5),  est  brune,  avec 
deux  yeux  rouges,  tandis  que  le  mâle  reste  très  petit  (0°""  5)  et 
d'un  jaune  verdâtre.  C'est  de  juillet  à  août  que  ce  Tt^tranyque  se 
développe  le  mieux  et  envahit  les  plus  grands  végétaux.  La 
femelle  pond  avec  rapidité  et  reste  voU-ntiers  immobile,  tandis 
que  le  mâle,  très  agile,  est  sans  cesse  occupé  à  la  fabrication  de 
la  toile.  L'espèce  peut  attaquer  tous  les  végétaux,  mais  semble 
préférer  les  arbres  ou  arbustes  à  feuilles  aisément  attaquables,  et 
principalement  le  Tilleul,  au  point  de  couvrir  de  toile  l'aibie  en 
entier  en  quelques  jours.  En  moins  d'une  semaine,  des  allées  de 
cent  cinquante  à  deux  cents  Tilleuls  sont  envahies,  à  ce  point  que 
presque  pas  une  feuille  ne  reste  inhabiiée.  Il  y  a  encore  quelques 
autres  espèces  de  Tetranychus  :  ainsi  le  T.  Ulmi  Koch,  se  rencon- 
trant surtout  sur  l'Orme  et  sur  le  Broussonetia  papyrifei^a  ;  le  T. 
minor  ou  socius  Hermann,  verdâtre,  le  plus  petit  des  Acariens  tis- 
serands, n'ayant  que  O""""?,  et  très  précoce;  le  T.  phmistoma 
DoNNADiEU,  en  sociétés  beaucoup  moins  nombreuses  que  les  autres 
Tetranychus,  ne  s'élevant  pas  sur  les  arbres,  mais  lestani  sur  les 
plantes  herbacées,  surtout  très  basses;  le  T.  lapidum  Hermann 
ou  rubescens  Donnadieu,  à  corps  entièrement  rouge,  souvent  très 
foncé,  ne  faisant  qu'une  toile  légère,  se  rencontrant  très  souvent 
sur  le  Prunier,  le  Cognassier,  sur  les  Pétunias,  etc. 


308  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

Le  fil  d'un  seul  Tétranyque  tisserand  échappe,  par  sa  ténuité 
extrême,  non  seulement  à  la  vue  simple,  mais  même  à  l'œil  armé 
d'une  forte  loupe;  mais  comme  les  Tétranyques  soat  groupés  par 
masses  prodigieuses,  les  fils  produits  partons  les  individus  s'ajou- 
tent les  uns  aux  autres  et  finissent  par  former  des  toiles,  extrê- 
mement fines  à  la  vérité,  mais  pouitant  très  apparentes,  qui 
enveloppent  les  feuilles,  parfois  même  les  fleurs  et  les  jeunes 
tiges,  retombant  souvent  au  hasard,  si  elles  n'ont  pas  été  bien 
fixées  de  toute  part.  Les  plantes,  déjà  gravement  affiiblies  par  les 
succions  multiples  des  Acariens,  prennent  bientôt  une  apparence 
pitoyable.  Les  toiles,  d'abord  blanchâtres,  retenant  l'eau  et  la 
poussière,  paraissent  promptement  très  sales  et  se  collent  de  plus 
en  plus  sur  les  feuilles  et  les  fleurs.  La  fonction  de  respiration 
est  fortement  entravée  ;  les  fr^uilles  deviennent  jaunâtres  ou  gri- 
sâtres en  dcsîus  (maladie  de  U  grise  des  jardiniers),  avec  des 
parties  plus  claires,  formant  des  marbrures.  Les  bords  (les  feuilles  ■ 
sont  repliés  ei  roulés  en  dessous,  la  face  inférieure  blancbâ'.re  et 
un  peu  luisante.  Comme  les  dégâts  peuvent  s'étendre  beaucoup 
et  en  très  peu  de  temps,  il  est  tiès  essentiel  pour  les  horticulteurs 
de  s'occuper  de  la  destruction  des  Tétranyq'ies  tisserands.  Les 
toiles,  toujours  très  visibles,  avertissent  aisément  les  jardiniers  de 
la  préfence  de  ces  hôtes  malfaisants.  Si  quelques  feuilles  ou  quel- 
ques liges  s  ulement  sont  envahies,  le  mieux  est  de  les  couper  et 
de  les  biùler  aussitôt.  S'il  s'agit  de  plantes  annuelle»,  le  plus 
simple  et  le  plus  court  est  d'en  faire  le  sacrifice,  de  sarcler  à 
blanc,  passer  la  herse,  puis  le  rouleau  et  ne  rien  laisser  subsister. 
Quand  les  plantes  attaquées  sont  des  arbres  ou  des  arbustes  qu'on 
ne  peut  enlever,  la  question  est  plus  difficile.  Les  injections  de 
fleur  de  soufre  ou  de  décoction  de  tabac  sont  peu  efficaces,  car  les 
toilfS  empêchent  le  mouillage.  Oa  se  trouvera  mieux  de  puissantes 
injections  d'eau,  avec  de  fortes  pompes  Raveneau,  qui  entraîne- 
ront beaucoup  de  Télranyques,  comme  le  font  les  grandes  pluie» 
d'orage,  qui  neitoy.-nt  les  plantes  infestées.  On  peut  encore  ir  jecter 
des  solutions  de  polysulfure  de  calcium  ou  de  sulfo-carbonale  de 
po'asi=p,  qui  dégagent  des  g^^z  ou  des  vapeurs  toxique?. 

En  conservant  au  mot  Téiranyque  l'extension  que  lui  donne 
M.  Donnadieu,  il  comprend  d'autres  Acariens  phytophages  très 


KOTE  SUR   DES   ACARHNS   PHYTOrHAGiS.  309 

nuisibles,  qui  ne  foQt  pas  de  toiles,  mais  déterminent,  directe- 
ment ou  indirectement,  la  production  d'excroissances  cheveiues 
quiépuisent  rapidement  les  plantes.  Ici  la  question  entomologi- 
que  se  lie  intimement  à  une  question  botanique  de  crypiogHmie, 
comme  nous  le  verrons.  Il  existe  des  Tetranyques  extrêmement 
petits,  de  0°"°4  à  0'°"6,  d'un  jaune  pâle  habituellement,  parfois 
verts  si  les  feuilles  qu'ils  sucent  ont  beaucoup  de  chlorophylle, 
qui  sont  isolés  et  voyageurs  à  l'état  adulte,  mais  dont  la  piqûre 
détermine  sur  un  grand  nombre  de  végétaux,  et  notamment  sur 
les  feuilles  de  Vigne,  la  production  de  galles  érinéiformes  dans 
lesquelles  vivent  les  larves  issues  de  ces  adultes.  Ils  appartiennent 
au  genre  Phyloptus  Dujardi:;  ou  Phy'ocoptes  Thomas.  La  forme 
extérieure  est  tiès  analogue  à  celle  des  Tétranyques  tisserands; 
le  rostre  est  court  et  volumineux  ;  les  palpes  ne  sont  armés  que 
d'un  seul  crochet  au  lieu  de  deux,  et  les  lancettes  aciculaires  de 
la  bouche  sont  courtes  et  fortes.  Au  sortir  de  l'œuf  au  printemps, 
ils  sont  à  l'état  de  larves  à  quatre  pattes  seulement,  placées  à  la 
région  antérieure  du  corps,  près  du  rostre  et  dirigées  en  avant; 
le  corps  est  allongé  et  vermiforme  et  porte  des  poils  raides,  lar- 
gement espacéf.  Ces  larves  s'abritent  dans  le  feutrage  déterminé 
par  les  poils  des  Erineum  et  trouvent  là  le  parenchyme  à  nu, 
facile  à  percer  par  le  rostre.  En  outre  ces  larves  quittent  souvent 
leurs  demeures  et  font  des  excursions  à  la  surface  des  feuilles. 
Les  anciens  auteurs,  Réaumur,  Turpin,  Dugès  avaient  aussi 
constaté  que  ces  «  mites  »  peuvent  quitter  leurs  galles  de  refuge. 
Dujardin  avait  établi  le  genre  Phytoptus  pour  ces  larves  à  quatre 
pattes,  car  il  leur  voyait  pondre  des  œufs  et,  à  cette  époque,  on 
ne  connaissait  aucunement  les  faits  de  la  parthénogenèse.  Les 
métamorphoses  que  subissent  ces  larves  ont  été  étudiées  en  Alle- 
magne par  M.  Scheuten,  puis  en  France  par  M.  Donnadieu,  qui  a 
beaucoup  observé  les  galles  é.inéiformes  sur  les  Vignes  et  sur  les 
Saules. 

11  y  a  là,  d'après  ce  dernier  auteur,  une  forme  transitoire  de 
reproduction  asexuée  par  des  œjfs,  donnant  une  série  de  géné- 
rations dans  la  saison  chaude,  comme  les  Phylloxéras  aptères  des 
racines  de  Vigne  pondent  des  œufs  sans  le  concours  de  mâles. 
Ces  larves  tétrapodes,  après  avoir  vécu  tout  l'été  dans  les  galles 
érinéiformes,  s'enkystent  en  automne,  à  l'aisselle  des  feuilles. 


310  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

dans  des  kystes  ovoï'ies  postérieurement  et  amincis  antérieure- 
ment et  qui  passent  l'hiver.  Il  sort  de  ces  kystes,  au  printemps, 
d'autres  larves,  celte  fois  à  six  pattes,  pareilles  à  celles  des  Té- 
tranyqaes  tisserands  et  donnant,  après  une  mue,  la  forme  adulte 
et  sexuée,  à  huit  pattes.  Ces  adultes  vivent  peu  de  tempv»,  s'ac- 
couplent, pondent  et  de  leurs  œufs  naissent  les  larves  à  quatre 
pattes  qui  recommencent  le  cycle  morphologique  de  l'Âcarien  des 
galles. 

Tels  sont  les  faits  très  étranges  qui  ont  été  publiés  sur  les  Ar- 
ticulés producteurs  des  galles  ériné'formes  et  qui  ont  grand  betoin 
de  nouvelles  études.  Deux  opinions  ont  été  émises  sur  ces  galles 
et  mes  connaissances  en  botanique  ne  sont  pas  assfz  spéciales 
pour  me  permettre  de  me  prononcer.  M.Donnadieu  parait  admet- 
tre que  les  galles  résultant  delà  piqûre  des  Galiacares  sont  uni- 
quement des  productions  pathologiques  dues  à  la  sève  et  aux 
matières  féculentes  détournées  de  la  fonction  habituelle,  et  ana- 
logues aux  galles  chevelues  ou  Bédéguars  des  Églantiers,  produites 
par  la  piqûre  de  la  tarière  des  femelles  de  Cynipiens  (Hyménop- 
tères) du  genre  Rlioditcs  Hartig.  D'autres  auteurs,  ainsi  Tulasne 
et  M.  Géhin,  de  Metz,  auteur  de  travaux  sur  les  insectes  nuisibles 
particulièrement   à  divers  arbre?  et  aux  Poiriers,  supposent  que 
la  succion  de  l'Acarien  fait  naître  une  galle  qui  sert  bientôt  de 
support,  comme  un  terrain  propice,  aux  sporules  d'un  Crypto- 
game.  Comme  on  le  voit,   rAriiculé  intervient  toujours,    soit 
comme  cause  unique, soit  comme  cause  primordiale,  dans  l'appa- 
rition de  ces  galles  ou  de  ces  Champignons. 

Cette  question  vient  se  rattacher  à  l'examen  de  ces  productions 
chevelues  des  Poiriers,  qui  ont  été  adressées  à  notre  Société,  de 
la  part  de  la  Société  d'Horiiculture  de  Cholet  (Maine-et-Loire), 
à  la  fin  de  1  année  1879.  Je  ne  m'étais  probablement  pas  éloigné 
de  la  vérité  en  soupçonnant  l'intervention  d'animaux  articulés, 
bien  qu'on  n'en  trouvât  aucune  trace  dans  ces  galles  {Journal  Soc. 
cent)\  d'Hortic.,Z^  série,  l,  1879). Il  sera  très  important  de  recevoir 
un  nouvel  envoi  de  ces  galles  chevelues,  au  printemps, lorsqu'elles 
commencent  à  se  développer  sur  les  premières  feuilles  des  Poi- 
riers, Peut-être,  si  Ton  rencontre  des  Acariens,  pourrc-t-on  recon- 
naître en  eux  l'espèce  décrite  par  M.  Scheuten  sous  le  nom  de 
Typhiodromus  Piri  et  trouvée  sur  les  Poiriers.  Les  horticulteurs 


NOTE   SUÎÎ    DES   ACARIENS   PHYTOPHAGES.  31  f 

ont  à  s'occuper  fort  peu  de  ces  questions  d'entomologift  ci  de  cryp- 
togamie.  Le  seul  point  qui  les  intéresse  c'est  qu'on  ne  peut  son- 
ger à  détruire  par  les  insecticides  des  animalcules  véritabiemînt 
microscopiques  et  dont  IVffi  ayante  fécondité  serait  augmentée 
par  des  larves  ovipares  asexuées.  La  seul  remède  c'est  de  couper 
et  brûler  et  de  sacrifier  même  ks  arbustes  fortement  atteints. 

Un  dernier  groupe  de  Tétranyques,  d'après  la  classification  de 
M.  Donnadieu,  est  celui  des  Errants,  vivant  en  société  sans  cons- 
truire d'abri  d'aucune  espèce,  n'ayant  que  des  glandes  à  soie  ru- 
diraentaires  et  la  bouche  faiblement  armée  de  palpes  labiaux  peu 
développés,  courts,  parfois  renflés  {Brevipalpus),  parfois  amin- 
cis et  effilés  [Tenuipalpus) .  Tous  ces  Acariens  sont  très  petits  (de 
0mm  3  à  Qmni  (^^^  colorés  eu  rouge,  ainsi  que  leurs  yeux  qui  se  dis- 
tinguent tîès  difficilement  du  corps.  Les  Tenuipalpus  ont  surtout 
été  rencontrés  à  la  face  inférieure  des  feuilles  garnie  de  poils  nom- 
breux et  serrés,  où  ces  Acariens  rencontrent  un  abri  qu'ils  seraient 
incapables  de  se  créer;  ainsi  sous  les  feuilles  du  Laurier-Tin, 
de  la  Ronce  ordinaire,  parfois  de  l'Églantier.  Chez  le  genre  Brevi- 
palpm,\d  faiblesse  de  l'armature  buccale  ne  permet  pas  la  .succion 
de  feuilles  sèches  ou  coriace*^  ;  on  les  trouve  courant  sous  les  feuil- 
les de  braucoup  de  plantes,  comme  /^Aî/^/floca,  Primevère,  etc. 

Voici  l'indication  de  mémoires  parus  à  diverses  époques  sui 
les  Acariens  phytophages  sur  lesquels  cous  appelons  de  nouvelles 
observation^. 

Réaumur';  Mémoire  sur  les  Insectes,  lll,  p.  511. 

A.  DuGÈs  ;  Nouvelles  obsei^vations  sur  les  Acariens  [Anîi.  des 
Se.  nalur.,  l^sé^ie,  1834,  II,'  -104.) 

F.  DcJARDiN  ;  Sur  des  Acariens  à  quatre  pieds  parasites  des  vé- 
gétaux {Ann.  Se.  natur.^  3^  ^éùe,  l8ai,  XV.) 

Scheuten;  Eimges  l'.ber  Milben{Archiv.  fûrNaturg.  (23- anné  •, 
4857,  p.  i04.) 

Boisddval;  Ordre  des  Acarides  (Essai  sur  r Entomologie  horti- 
cole; Paris,  Donnaud,  48«7,  p.  76  et  suiv.)  Les  déterminations 
spécifiques  sont  très  insuftisantes. 

A.  L.  Donnadieu;  Recherches  pour  servir  à  V  histoire  des  Tetra- 
nyques;  1875,  Lyon,  fï.  Geoig;  Paris,  J.B.  Baillière  et  fiis. 


3)2  RAPPORTS. 

RAPPORTS 


Rapport  sur  l'ouvrage  intitulé  Les  Orchidées,  par  M.  P.-E.  de 
PiTDT,  Secrétaire  delà?  ociéié  royale  d'Horticulture  de  Mons; 

(Éditeur  J.  Rothschild,  à  Paris)  (1). 
MM.  Thibault  cIKeteleêr,  Rapporteurs. 

Cet  ouvrage  est  divisé  en  trois  paities,  la  première  contient 
huit  chapitres  :  Notions  historiques,  Oigancgraphie  et  botanique, 
Distribution  géographique,  Climaîologie,  Importation  des  pays 
d'origine,  Séries  et  jardinage,  les  ennemis  des  Orchidées,  Cul- 
tures spéciales. 

Celte  partie  est  la  plus  considérable  de  l'ouvrage  et  est  traitée 
avec  beaucoup  de  développements. 

Dans  les  ciuq  premiers  cliapltres  l'auteur  donne  d'abord  d'une 
manière  très  intéressante  l'histoire  ancienne  et  moderne  des 
Orchidées;  puis  la  description  de  leurs  organes,  leur  classifica- 
tion botanique  et  des  notes  sur  la  variation  des  espèces.  Ensuite 
il  passe  en  revue  toutes  les  contrées  du  globe  où  elles  croissent. 

Tout  cela  est  accompagné  de  nombreuses  vignettes  intercalées 
dans  le  texte,  donnant  la  représentation  d'une  partie  des  genres 
de  la  famille,  leurs  fleurs,  leur  facits  et  leur  mode  de  végéta- 
tion. 

Vient  ensuite  une  étude  de  climatologie  appliquée  qui  sera  très 
utile  à  consulter  pour  la  culture  des  différentes  espèces  suivant 
les  régions  et  Tallitude  où  elles  croissent;  enfin  leur  récolte,  la 
manière  de  les  emt aller,  leur  culture  à  l'arrivée  et  les  soins  à 
prendre  pour  leur  reprise. 

Le  chapitre  \l  indique  les  conditions  requises  pour  la  con- 
struction d'une  bonne  serre  à  Orchidées,  le  chaufTage,  l'aérage, 
l'aménagement  intérieur  et  la  disir.bution.  L'auteur  examine  le 
sol  et  les  composts  pour  leur  culture  en  pots,  corbeilles,  sur  bois, 
etc.,  les  engrais  et  agents  chimiques,  les  arrosements  et  l'humi- 
dité atmosphérique. 

(\)  Piésenléle  22  aviil  4î8a. 


SUR  LES  ORCHIDÉES  PAR  M.  DE  PUYDT.  313 

Suit  une  liste  rjombreuse  d'espèces  ou  variétés  de  choix  les 
plus  faciles  à  cultiver.  Cette  liste  se  compose  d'espèces  et  variétés 
dites  de  serre  tempérée-froide  et  est  recommandée  aux  amateurs 
commerçmts.  Il  y  aurait  bien  quelques  réserves  à  Lire  sur  ces 
Orchidées  dites  de  serre  fioide,  car  notre  expérience  nous  a  appris 
qu'elles  se  trouvent  beaucoup  mieux  à  une  température  de  8  à 
4  0  degrés  C.  l'hiver  qu'à  une  températute  plus  basse.  D.ius  tous 
les  cas,  une  bonne  serre  tempérée  est  ce  qui  leur  convient  le 
mieux. 

Le  chapitre  VU  est  relatif  aux  maladies  et  aux  insectes  nuisibles 
et  donne  les  moyens  connus  de  détruire  ces  derniers  ou  d'atténuer 
leurs  ravages. 

Le  chapitre  YIII  est  consacré  à  la  culture  des  Orchidées  fleuries 
dans  les  appartements,  il  est  suivi  d'un  article  très  bien  fait  du 
Journal  of  Horticulture  de  Londres  sur  la  culture  spéciale  des 
CypripediLm.  Ce  genre  mérite  d'être  beaucoup  plus  répandu  qu'il 
ne  l'est  encore;  il  ne  demande  pas  de  soins  particuliers,  la  plu- 
part de  ses  espèces  pouvant  se  cultiver  dans  une  serre  chaude 
ordinaire  donnant  de  8  à  12  degrés  C.  en  hiver.  Ce  sont  des 
plantes  t! es  attrayantes  par  leur  floraison  facile,  par  la  beauté 
de  leurs  fleurs,  leur  divejsité  de  formes  et  de  couleurs  et  sur'out 
par  leur  longue  durée.  Avec  une  collection  d'un  certain  nombre 
d'espèces  tt  variétés  on  est  certain  d'avoir  des  fleurs  toute 
l'année. 

La  deuxième  partie  est  une  revue  descriptive  des  Oichidées 
cultivées  en  Europe.  Tous  les  genres  y  sont  classés  par  otdre 
alphab^'tiqup,  chaque  genre  accompagné  d'une  courte  description 
et  de  l'indication  des  principales  espèces  et  variétés  avec  quelques 
mots  sur  leur  culture. 

La  troisième  partie  se  compose  de  cinquante  chromolithogra- 
phies représentant  cinquante  belles  espèces  ou  variétés  accom- 
pagnées de  leur  description  et  culture.  Les  planches  sont  géné- 
ralement bien  faites;  malheureusement,  quelques-unes  des 
grandes  espèces  sont  représentées  à  une  échelle  trop  réduite  pour 
donner  une  idée  exacte  de  leur  beauté. 

En  résumé,  c'est  là  un  bon  livre  qui  devrait  être  entre  les 
mains  de  tous  les  amateurs  de  belles  plantes.  Puisse-t-il  accroître 


314  RAPPCRT   SUR   UX   TRAITÉ   DE   CULTURE   MARAÎCHÈRE. 

UD  peu  le  goût  pour  les  Orchidées  en  France  cù  le  nombre 
d'amateurs  de  ces  plantes  si  intéressantes  par  la  bizarrerie  et  la 
diversité  de  leurs  formes  et  la  richesse  de  leurs  couleurs,  est  vrai- 
ment trop  restreint.  A  ceux  qui  se  font  un  épouvantail  de  leur 
culture  ce  livre  prouvera  qu'elle  n'est  pas  plus  difficile  qn'autre 
chose,  et  qu'il  n'est  pas  nécessaire  d'avoir  une  étuve  pour  se 
donner  la  jouissance  d'une  jolie  collection  d'Orchidées. 

En  raison  de  rimportance  de  l'ouvrage  et  des  recherches  con- 
sidérables que  l'auteur  a  dû  fdire,  en  outre  de  ses  observations 
personnelles,  pour  le  composer,  nous  propasons  que  ce  Rapport 
soit  renvoyé  à  la  Commission  des  Récompenses. 


Rapport  sur    un  Traité  de   Culture    maraîchère 
PAU  i\I.  A.   Dumas  (I); 

M.  N.  Laizieu,   Rapporteur. 

Messieurs, 

Le  26  février,  vous  m'avez  fait  l'honneur  de  me  charger  d'exa- 
m'ner  un  ouvrage  sur  la  culture  maraîchère,  traité  pratique,  par 
M.  A.  Dumas,  professeur  d'Horticulture  et  d'Agriculture  à  l'école 
normale  a'Auch.  Ce  travail  n'est  pas  nouveau,  puisqu'il  est  arrivé 
à  sa  4e  édition.  Apres  l'examen  attentif  que  j'en  ai  fait,  permettez- 
moi  de  vous  dire  qu'il  mérite  les  plus  grands  éloges,  surtout  rela- 
tivement aux  cultures  potagères  des  contrées  méridionales  et  du 
centre  delà  France,  qui  deviennent  de  jour  en  jour  une  nécessité 
indispensable  pour  ks  nombreuses  populations  de  ces  départe- 
ments, C'et>taYec  bonheur  que  je  lemarque  dans  cet  ouvrage  que 
l'auteur  a  bien  voulu  s'étendre  un  peu  sur  tout  ce  qui  concerne 
les  jardins  de  campagne,  et,  s'il  m'était  permis  de  former  un  vœu, 
je  dirais  qu'il  y  a  lieu  d'engager  l'honorable  auteur,  dans  la  pro- 
chaine édition  de  son  ouvrage,  à  le  perfectionner  encore  par 
l'addition  des  cultures  de  primeurs  qui  deviennent  de  plus  en  plus 
indispensables  pour  tous. 

(1)  Présenté  le  25  mars  1880. 


RAPPORT   OE   LA   COMMISSION  DES   INSECTICIDES.  315 

RAPrORT    ADRESSÉ    A    LA    SOCIÉTÉ    CENTRALE     d'HORTICULTURE 
AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  DES   INSECTICIDES  (1); 

M.  Maurice  Girard,  Rapporteur. 

La  Commission  des  Insecticides  s'est  réunie  le  27  avril  1880. 

]"  M.  Rosedu  (Adolphe),  de  Deuil,  a  fait  de  nouveaux  envois 
de  ^d.  poudre  foudroyante,  qui  ont  été  remis  à  M.  Alfred  Gottin,  de 
Sannois  ;  M.  Charo'lois,  de  Vaugirard;  M.  Laizier,  de  Clicby. 

2°  M.  Reinié,  d'Argenteuil,  a  adressé   des  échantillons  d'une 
poudre,    dite     Végétalùie,    contre    les    Pucerons,  Chenilles    et 
Fourmis.  Ils  ont  été  remis,  pour  faire  des   essais,  aux  horticul- 
teurs précédemment  cités,  et   ces  messieurs  voudront  hien  en- 
rendre  compte  à  la   Commission. 

3"  La  Commission  était  saisie  par  le  Conseil  d'une  proposition 
de  M.  Cellière,  tendant  à  joindre  à  notre  Exposition  annuelle  des 
spécimens  de  plantes  et  d'arbustes  atteints  de  maladies  causées 
par  les  Insectes,  Cryptogames  et  autres  causes,  spécimens  qui  por- 
teraient une  inscription  indiquant  le  nom  de  la  maladie  et  les 
moyens  qui  sont  le  plus  en  usage  pour  la  combattre. 

M.  Burelle  propose  que  cette  demande  soit  renvoyée  à  la  Société 
d'Insectologie,  dont  les  Expositions  bisannuelles  sont  bien  plus 
en  rapport  avec  cet  objet  que  l'Exposition  de  notre  Société. 

La  Commission  reconnaît  tout  l'intérêt  du  p-ejetde  M.  Cellière 
et  la  grande  utilité  qu'une  Exposition  de  ce  genre  peut  offrir. 

Elle  adopte  et  soumet  à  la  Société  d'Horticulture  et  à  son  Con- 
seil les  conclusions  suivantes  : 

1»  La  proposition  de  M.  Cellière  est  rejetée  pour  le  Palais  de 
l'Industrie,  pour  les  motifs  suivants  :  Des  plantes  malades  produi- 
raient un  effet  désagréable  et  contraire  aux  intérêts  des.  horticul- 
teurs si  elles  faisaient  partie  d'une  Exposition  dont  l'objet  est,  au 
contraire,  de'présenter  aux  regards  du  public  les  plus  beaux  exem- 
plaires du  règne  végétal  ;  en  outre,  il  pourrait  y  avoir  de  graves 
dangers  d'infection  des  plantes  saines  par  les  plantes  malades 
placées  dans  la  même  enceinte,  et  la  Société  s'exposerait  à  des 
plaintes  légitimes  de  la  part  des  horticulteurs. 

(1)  Présenté  le  13  mai  4  880. 


316  RAPPORTS. 

2^  La  Commission  exprime  le  vœu  que  l'utile  Exposition  indi- 
quée par  iM.  Cellière  soit  faite  cette  année  par  la  Société  d'Insec- 
tologie  qui  aura  son  Exposition,  et  qu'une  demande  lui  soit 
adressée  en  ce  sens  par  le  Conseil. 

3^  La  Cjmmission  propose  qu'en  1881,  où  la  Société  d'Issecto- 
logie  n'exposs  pas,  une  Exposition  de  plantes  malades,  hors  du 
voisinatre  de  toute  plante  saine,  ait  lieu  dans  le  local  de  notre 
Société.  L^  programme  de  cette  Exposition  sera  délibéré  par  la 
Commission  des  Insecticides  et  soumis  au  Conseil. 


Rapport  sur  la  Culture  forcée  des  Asperges  au  Thebmosiphon 
PAR  M.  CuEÉ  (Charles)  (1); 

M.  Arnould-Baltard,  Rapporteur. 

Messieurs, 

A  la  demar  de  de  M.  Curé,  une  Commission  a  été  nommée  pour 
examiner  son  syj-tème  de  culture  forcée  des  Asperges  au  iheirao- 
siphon.  LaGommissions'estrenduechtzM.Curé,rueLecourbp,  315, 
le  27  janvier;  elle  était  composée  de  MM.  Cotterenu,  Millet,  No- 
blet,  Trillieux,  Siroy,  Vauvel  et  Arnould-Baltard,  Rapporteur.  Ss 
sont  adjoints  à  la  Commission  MM.  Burelle,  Carrière,  Clurollois, 
Mailleux  et  Ihrcly  accompagné  de  ses  deux  jardiniers  principaux, 
MM.Dumur  et  Pilon.  La  présence  de  ces  nouveaux  Membres  montre 
toute  i'impoi  tance  attachée  au  nouvel  essai  de  M.Guré,  dont  l'intel- 
ligence et  l'initiative  oit  déjà  été  appiécioes  plusieurs  fois  par  la 
Société.  En  eflfet,  depuis  l'arrivée  des  légumes  provenant  du  Midi, 
les  maraîchers  recherchent  les  moyens  de  lutter  contre  cette  re- 
doutable concurrenceet  même  delà  devancer  par  l'étude  à  nouveau 
de  l'emploi  du  thermosiphon. 

Nous  croyons  utile,  pour  comparer  la  culture  des  Asperges  au 
thermosiphcn  avec  la  culture  forcée  des  Asperges  aii  fumier,  telle 
qu'elle  se  pratique  à  Paris,  de  rappeler  celle-ci  ;  il  ne  restera  plus 
qu'à  indiquer  les  différences  entre  les  deux  procédés. 

Dans  la  culture  ordinaire  forcée  au  fumier,  la  graine  ftt  semée 
sur  couche  chaude,  au  commencement  de  février;  quelques  cul- 

(1)  Présenté  le  26  février  1880. 


SUR  LA  CULTURE  FORCÉE  DES  ASPERGES  AU  THERMOSIPHON.        .'^7 

tivateurs  la  repiquent  en  avril,  également  sur  couche;  puis,  au 
mois  d'août,  le  plant  est  mis  en  place. 

Le  terrain  destiné  aux  Asperges  est  généralement  celui  des  cou- 
ches qui  viennent  de  donner  leur  récolte  de  Melons;  les  sentiers 
sont  défoncés  et  la  terre  rejelée  sur  les  couches,  puis  tout  le  ter- 
rain est  nivelé,  défoncé  à  environ  deux  fers  de  bêche,  de  façon  à 
bien  mélanger  terre  et  fumier;  les  planches  sont  dressées  avec  la 
largeur  ordinaire  de  1"  33,  et  elles  sont  séparées  entre  elles  par  un 
sentier  de  Om  50  à  0^  66  de  largeur. 

Les  Asperges  sont  plantées  sur  quatre  rangs,  de  manière  à  en 
mettre  de  seize  à  vingt  par  panneau,  mais  plus  ordinairement  seize. 

L'année  qui  suit  la  plantation,  les  planches  sont  recouvertes  de 
bon  paillis  ;  puis  on  y  fait  une  première  saison  de  salades  avec  se- 
mis de  Carottes;  ensuite  on  peut,  le  long  des  planches,  planter  une 
rangée  de  Choux,  ou  bien,  de  fin  octobre  à  janvier,  y  mettre  du 
plant  de  salade  en  pépinière. 

Dans  la  deuxième  année  il  n'est  fait  aucune  récolte  sur  les 
planches. 

C'est  pendant  l'hiver  qui  suit,  c'est-k-dire  deux  ans  après  laplan- 
tation,  que  l'Asperge  e^t  forcée;  pour  cela,  ordinairement  dès  le 
mois  de  novembre,  après  avoir  placé  les  coffres,  on  creuse  les  sen- 
tiers de  0°  63  à  0™  70  de  profondeur,  en  coupant  toutes  les  ra- 
cines que  l'on  rencontre;  la  terre  est  rejetée  sur  les  planches.  Quand 
on  veut  commencer  à  forcer,  on  remplit  les  sentiers  de  fumier 
neuf  dont  la  hauteur  atteint  de  Cm  80  à  Cm  90;  les  coffres  sont 
recouverts  de  leurs  châssis.  Qaand  on  constile  que  les  réchauds 
se  refroidissent,  on  les  remanie  eu  ajoutant  une  certaine  quantité 
defumier  neuf;  cette  opération  se  fait  à  peu  près  tous  les  quinze  jours, 
suivant  Télat  de  la  températurf  ;  les  réchauds  sont  généralement 
remaniés  trois  fois  ;  quelquefois  cependant  il  faut  le  faire  une  qua- 
trième fois. 

Le  p'us  ordinairement,  vingt-cinq  jours  après  le  commencement 
de  Tojjérdtion.les  A^perg^^s  commencent  à  être  bonnes  à  èlre  cueil- 
lies. La  cueille  dure  de  cinq  à  six  semaines;  naturellement  les 
premières  Asperges  à  cueillir  se  trouvent  le  long  des  sentiers; 
mais  ce  sont  aussi  les  griffes  ainsi  placées  qui  sont  le  plus  vite 
détruit-^s. 


3)8  RAPPORTS. 

La  cueille  se  fait  à  la  main  et  jamais  au  couteau  ;  on  descend 
avec  le  doigt  aussi  près  que  Ton  peut  de  la  griffe  et  on  brise  l'As- 
perge sur  le  collet  de  la  racine. 

Après  la  récolte,  on  enlève  coffres  et  châssis  qui  sont  employés  à 
d'autres  cultures,  particulièrement  pour  la  première  saison  de  Me- 
lon?; puis  les  sentiers  sont  remplis  avec  la  terre  qu'on  a  jetée  sur 
les  planches,  en  creusant  les  sentiers. 

Les  planches  d'Asperges  donnent  ensuite  une  ou  deux  saisons 
de  Radis  qui  arrivent  à  une  fort  bonne  époque  pour  la  vente. 

Les  maraîchers  ont  constaté  qu'il  y  avait  avantage  à  forcer  tous 
les  ans  les  mêmes  planches  d'Asperges.  Si  on  les  laisse  reposer 
une  année,  l'année  qui  suit  donne  une  trèi  grande  quantité  d'As- 
perges, mais  fort  petites. 

Un  plant  d'Asperges  dure  de  sept  à  dix  ans,  y  compris  les  deux 
années  de  plantation. 

La  récolte  est  (ienrès  d'une  botte  par  panneau,  la  première  année; 
puis  elle  tombe  presque  aussitôt  à  deux  tiers  et  enfin  à  une  demi- 
botte  par  panneau,  car  elle  diminue  chaque  année  par-suite  de  la 
disparitionetde l'épuisement  successifs  des  grifi'es-  Comme  nous  l'a- 
vons dii, ce  sont  les  griffes  placées  le  long  des  sentiers  qui  meurent 
les  premières. 

La  grosseur  des  bottes  est  uniforme;  on  les  fait  dans  un  moule 
constant,  presque  circulaire,  qui  donne  à  la  botte  de  Om  45  à  Om  60 
de  (  ourtour.  S  livant  la  grosseur  des  Asperges,  une  botte  en  con- 
tient de  quarante  à  soixante-cinq. 

Le  prix  en  est  très  variable,  suivant  l'époque,  l'abondance  et  la 
beauté.  Les  premières  peuvent  se  vendre  de  40  à  50  francs,  puis 
tomber  de  1 0  à  1 2  francs.  A  20  francs  la  vente  en  est  très  facile, 
et  alors  elles  sont  vendues  très  facilement  pour  l'étranger.  Ce  prix 
est  un  peu  supérieur  à  la  moyenne  des  deux  dernières  années 
pour  les  mois  de  janvier  et  février. 

Pour  la  culture  au  thermosiphon,  telle  qu'elle  est  pratiquée  par 
M.  Curé,  l'ensemble  des  travaux  préparatoires  difïère  peu  des 
travaux  et  de  la  culture  au  lumier. 

M.  Curé  a  toujours  soin  de  repiquer  en  avril  le  plant  d'Asper- 
ges. Lors  de  la  mise  en  place,  en  août,  les 'griffes  sont  établies 
sur  deux   rangs   qui   sont   éloignés   l'un  de  l'autre  de  0'"  40  à 


SUil  LA  CULTURE  FORCÉE  DES  ASPERGES  AU  THERMOSIPHON.        319 

Om  50  pour  le  passage  du  tuyaux.  Les  planches  ne  sont 
séparées  entre  elles  que  par  un  sentier  de  Om  30  ;  celui-ci, 
dans  la  culture  des  Asperges  forcées  au  fumier,  doit  avoir  de 
Cm  50  à  0™  tO  pour  la  confection  des  réchauds. 

Lorsque  le  moment  du  forçage  est  arrivé,  c'est-à-dire  dans 
l'hiver  qui  suit  la  troisième  année  de  la  plantation,  après  avoir 
posé  les  coffres,  les  tuyaux  sont  placés  au  milieu  de  la  planche 
d'Asperges  entre  les  deux  rangs.  On  les  descend  le  plus  près  pos- 
sible de  la  racine,  toutefois  sans  y  toucher  pour  ne  pas  l'altérer  ; 
enfin  toute  la  plancha,  y  compris  le  tuyau,  est  recouverte  de 
Om  25  à  Om  30  de  bon  terreau.  Dans  trois  planches,  M.  Curé  a 
séparé  le  tuyau  du  terreau  par  de  petites  voliges  ;  mais  il  a 
trouvé  que  le  chauffage  se  faisait  mieux  lorsque  le  tuyau 
était  en  contact  direct  avec  le  terreau.  Les  sentiers  sont 
remplis  sur  une  épaisseur  de  Cm  25  à  Om  30  avec  du  fumier 
dont  le  but  principal  n'est  pas  de  donner  de  la  chaleur,  mais 
d'empêcher  le  refroidissement  des  coffres.  Au  commencement 
de    la   cueille,  M.  Curé  a  donné  un  fort  arrosage  à  ses  planches. 

La  température  de  l'air  des  coffies  a  été  tenue  de  15  à  20»; 
la  terre  contre  les  tuyaux  était  à  près  de  40o  et  ctlle  contre  les 
coffres  de  25  à  30».  Le  chaufiage  a  commencé  le  <3  décembre; 
le  28,  c'est-à-dire  quinze  jours  après,  on  a  pu  commencer  la 
récolte  qui  a  duré  jusqu'au  15  février  et  qui,  cette  année,  a  été  celle 
d'une  bonne  récolte  ordinaire. 

Après  la  récolte,  les  coffres,  ainsi  que  la  chaudière  et  ses 
tuyaux,  sont  tranportés  ailleurs  pour  le  chauffage  d'autres  cul- 
tures. 

Le  terreau  mis  pour  charger  les  planches  doit  être,  dans  1  in- 
tention de  M.  Curé,  laissé  sur  ces  planches  et  servir  ainsi  les  an- 
nées suivantes. 

La  culture  de  M.  Cyré  comprend  six  longueurs  de  panneaux 
composées  chacune  de  1 5  panneaux.  La  chaudière  se  trouve 
placée  au  milieu  de  l'un  des  côtés  ;  l'eau  chaude  en  sort  par  un 
tuyau  qui,  se  bifurquant,  s'étend  à  droite  et  à  gauche  ;  sur  ce 
tuyau  se  branchent  quatre  tuyaux  de  Om  09  de  diamètre  et 
qui  CQjarentau  milieu  de  quatre  bâches  ;  arrivés  à  l'extrémité,  ils 
aboutissent  à  un  tuyau  commun  qui  revient  à  la  chaudière  en  se 


32)  RAPPORTS. 

divisant  pour  chauffer  les  deux  autres  bâches.  Sur  la  longueur 
des  bâche»,  qui  est  de  19  mètre?,  ou  a  donné  aux  tuyaux  une 
pente  qui  donne  une  surélévation  de  Om  Ma  l'extrémité  la  plus 
éloignée  de  la  chaudière.  Les  tuyaux  sont  formés  de  bouts  de 
quatre  mètres,  dont  la  pose  et  la  dépose  se  font  très  facilement;  ils 
sont  emmanchés  à  brides.     - 

Pour  comparer,  au  point  de  vue  des  frais,  la  culture  forcée  des 
Asperges  au  thermosiphon  avec  cette  même  culture  au  fumier, 
il  faut  tenir  compte,  dans  l'une,  de  la  dépense  eu  fumier  plus  de 
celle  de  main-d'œuvre  et,  dansl'auire,  de  la  dépense  en  chauffage 
comprenant  le  combustible  et  bs  frais  propres  à  l'appareil  de 
chauffage;  à  celte  dépense  il  faut  ajouter  aussi  celle  de  main- 
d'œuvre. 

Pour  évaluer,au  moinsapproximativement, les  frais  de  la  culture 
au  fumier  et  pour  se  rendre  compte  de  la.  dépense  en  fumier,  il 
est  utile  de  rappeler  que  les  marnichers  achètent  les  fumiers,  soit 
par  tête  et  par  journée  de  cheval,  soit  au  mètre  cube,  et  que  les 
prix  sont  très  variables.  Nous  avons  pu  constator  en  ce  moment 
des  prix  variant  de  0  fr.  10  à  0  fr.  18  par  jour  et  par  tète  de  che- 
val :  dans  les  années  précédentes,  il  avait  atteint  jusqu'à  0  fr.  24. 
Dans  ce  mode  d'achat,  le  fumier  est  enlevé  à  la  voiture  qui  forme 
ce  qu'on  appelle  une  voie  cubant  environ  six  mètres  cubes,  ce  qui 
correspond  à  peu  près  à  la  quantité  d'une  journée  de  cent  chevaux. 

Ce  fumier  est  long,  paillcux,  et  par  conséquent  tiès  léger.  Il  re- 
vient alors  à  3  francs,en  moyenne,  le  mètre  cube,  charrois  non  com- 
pris. Qiiand  il  est  acheté  au  mètre  cube  et  qu'il  provient  des  ca- 
sernes ou  de  grandes  administrations  comme  celle  des  omnibus, 
il  est  beaucoup  plus  fait,  renferme  moins  de  paille  et  est  par  con- 
séquent beaucoup  plus  lourd  ;  le  prix  moyen  est  actuellement  de 
4fr.  50  le  mèlre  cube  à  prendie  au  dépôt. 

Il  faut  environ  un  mètre  cube  par  panneau,  tant  pour  la  con« 
fection  des  réchauds  des  sentiers  que  pour  les  réchauds  qui  en- 
tourent toutes  les  planches  et  pour  le  fumier  nouveau  ajouté  lors 
des  trois  ou  quatre  rentaniements  des  réchauds.  Pendant  le  for- 
çige,  ce  fumier  diminue  de  volume  d'une  façon  variable,  selon 
qu'il  est  plus  ou  moins  consommé  au  moment  de  son  emploi  : 
quand  il  esttiès  pailleux,  des  mai aichers  estiment  celte  diiuinu- 


SUR  LA  CULTURE  FORC/^E  DES  ASPERGES  AU  THERMOSIPHON.      321 

tien  aux  deux  tiers;  mais  on  peut  estimer,  en  moyenne,  que  Ton 
retirera  après  le  travail  une  quantité  de  fumier  moitié  de  celle 
qui  a  été  primitivement  employée.  Ce  fumier,  quand  il  est  re- 
vendu, se  vend  à  la  culture  de  3  fr.  ai  fr.  50  le  mètre. 

A  la  dépense  en  fumier  il  faut  ajouter  celle  en  main-d'œuvre 
dont  le  travail,  non  compris  la  pose  des  coffres  et  des  châàiis,  qui 
a  lieu  dans  les  deux  cultures,  consiste  dans  la  fouille  des  sen- 
tiers, l'apport  du  fumier,  la  confection  des  réchaud?,  les  trois  ou 
quatre  maniements  de  ces  réchauds,  l'enlèvement  du  fumier  et 
enfin  la  remise  dans  les  sentiers  de  la  (erre  qui  a  été  employée  à 
recharger  les  planches  d'Asperges. 

Les  frais  de  la  culture  au  thermosiphon  comprennent  d'abord 
la  dépense  du  chauffage  qui  se  compose  de  la  dépense  en  com- 
bustible et  des  frais  propres  à  l'appareil.  La  dépen^^e  en  charbon 
s\st  élevée  à2fr.  50  par  jour,  du  13  décembre  au  13  février;  il 
est  juste  d'ajouter  que  M.  Curé  a  employé  en  plus  environ  1  dCO  k. 
de  charbon  pour  faire  dégeler  le  sol  des  planches  d'Asperges 
avant  de  les  charger  de  terreau.  Le  mois  de  décembre  a  été  cette 
année  un  mois  exceptionnellement  froid  ;  il  est  probable  que, 
dans  une  année  ordinaire,  cette  dernière  dépense  n'eût  pas  été 
nécessaire.  M.  Garé  estime  qu'il  n'aurait  pas  dépensé  plus  de 
■chaufîage  s'il  avait  chauffé  ses  120  panneaux  au  lieu  de  n'en 
chauffer  que  90.  La  dépense  propre  au  thermosiphon  se  compose  de 
rintéièt  et  de  l'amoriissement  des  appareils.  La  chaudière  est  du 
«ystème  Vaillant  perfeciionné;  elle  a  coûté  240_ francs;  il  y  a  pour 
près  de  1 1 00  francs  de  tuyaux  pour  1 28  mètres  à  8  francs,  ce  qui 
fait  un  total  d'environ  1 300  francs  pour  le  coût  de  l'appareil. 

A  cette  dépense  il  faut  i-jauter  celle  en  main-d'œuvre  qui  est 
employée  à  la  pose  et  à  la  dépose  des  tuyaux  et  de  la  chaudière, 
au  temps  nécessaire  chaque  jour  pour  le  chauffige,  à  l'apport  du 
terreau  pour  recharger  les  planches  et  à  l'apport  de  la  petite 
quantité  de  fumier  mis  dans  les  sentiers.  Quant  à  la  dépense  de 
l'apport  du  terreau,  dans  les  projets  de  M.  Curé,  elle  ne  doit  pas 
se  renouveler,  le  terreau  restant  en  place  et  devant  servir  pour 
plusieurs  années. 

Nous  n'avons  pas  voulu  préciser  par  des  chiffres  la  dépense  en 
main-d'œuvre  nécessiire  dans  l'un  et  l'autre  sysiè  ne  ;  mais  après 

21 


322  luriMUiS. 

en  avoir  causé  avec  plusieurs  praticiens,  il  a  >-en:blé  que  cette 
dépense  était  moins  élevée  dans  la  culture  au  theimosiphon  que 
dans  la  culture  au  fumier. 

Nous  avons  rassemblé  avec  le  plus  de  soin  possible  les  éléments 
de  tous  les  frais,  laissant  à  chacun  le  soin  d'établir  ses  calculs 
suivant  sa  position. 

M.  Curé,  qui  pratique  également  la  culture  forcée  des  Asperges 
au  fumier,  pense  que  la  culture  au  thermosiphon  est  plus  avanta- 
geuse et  qu'en  tout  cas,  elle  permet  au  maraîcher  primeurisie 
o'è  re  m:îlre  de  son  travail  ;  il  peut  combattre  le  froid  ou  l'ex- 
cès d'humidité  qui,  l'uQ  comme  l'autre,  exercent  une  si  grande 
influence  sur  la  régularité  du  chauffage  par  le  fumier,  et  en 
conséquence  les  Aspet^^es  ou  le  produit  cultivé  arriveront  à  l'épo- 
que prévue  et  la  plus  avantageuse  pour  la  vente. 

;M.  Curé  attribue  à  i'us;ige  liu  thcrmosiphon  l'absence  complèlô 
de  rouille,  maladie  assez  fréquente  Ci.tle  année  sur  les  Asperges 
forcé(;s  au  fumier.  Il  espère  que  ses  Asperges  dureront  plusloog- 
temps  et  que  leur  produit  ne  s'affaiblira  pas  autant  que  dans  la 
culture  au  fumier,  par  ce  fait  que  les  racines  ne  sont  pas  détruite?, 
ce  qui  arrive  lorsqu'on  prend  la  terre  des  sentieis;  eu  outre,  cette 
culture  écouoajise  un  peu  de  terrain  puisque  les  sentiers  n'ont  que 
0"'  30  iiu  lieu  d.eO'"60. 

Nous  devons  dire  toutefois  que,  bien  que  les  Asperges  de  M.  Curé 
fussent  fort  belles,  nous  en  avons  rembarqué  d'un  peu  plus  fortes 
peut-être  provenant  de  cultures  au  fumier;  ce  résultat  pouvait 
êtieilûàun  chauffage  peut-être  trop  énergique  qui,  en  faisant 
pousser  trop  vile  l'Asperge,  l'empêchait  de  pieudrrî  du  corps.  Si  la 
légère  infériorité  remarquée  tient  à  cette  cause,  l'expérience  saura 
y  remédier. 

Après  une  seule  ann-'-e  d'expériences,  la  Commission  ne  peut 
pas  se  prononcer  sur  la  valeur  maraîchère  de  la  culture  des  A.- 
peigesau  iheimosiphon. 

L'emploi  du  tliermuiiphon  en  France  remonte  à  près  de  cin- 
quante ans;  il  a  été  de  suite  appliqué  avec  le  plus  grand  succès 
au  chaufiage  des  serres,  puis  peu  à  peu  au  forçage  de  quelques 
arbres  fruitiers  et  d'arbustes  à  Heurs,  eomuie  Rosieis  et  Lilas.Il  est 
à  remarquer  que,  pour  ces  arbres  et  ces  arbustes,  les  éléments 


SJR  LA  CU.IUaE  FORCÉE   DZS  ASPERGES  AU  THERMOSIPHON.       û23- 

destinés  à  nourrir  les  prodr-its  demandés,  fruits  et  fleurs,  sont 
comme  emmagasinés  d'.iViince  dansle  sujet.  Le  cas  est  analogue  dans 
la  culture  de  !a  Chicorée  sauvage,  dite  Barbe  de  capucin.  L'horti- 
culteur ne  demande  pour  ainsi  dire  rien  aux  lacmes,  qui  qiiel- 
quiifois  sont  abandonnées  à  une  température  très  i)asse;  la  partie 
aérienne  donne  ses  produits  sans  le  secours,  pour  ainsi  dire,  delà 
partie  souterraine. 

Si,  au  contraire,  on  veut  provoquer  une  végétation  complète  d.;ns 
laquelle  les  racines  jouent  leur  rôle  indispensable,  celles-ci  doi- 
vent être  fortement  constituées  afin  de  faire  parcourir  au  végétal 
toutes  les  phases  de  sa  végétation,  depuis  les  plus  jeunes  feuilles 
jusqu'aux  fruits;  alors  le  jeune  végétal  ou  la  graine  est  placé  dans 
le  sol  dont  la  température  doit  être  bien  supérieure  à  celle  de  l'air 
où  la  tige  et  les  feuilles  de  la  plante  doivent  se  développer.  Ce 
sont  les  conditions  dans  lesquelles  on  se  place  pour  la  culture 
forcée  des  légumes  en  primeurs,  tels  que  Melons,  Concombres, 
Carottes,  Navets,  etc.  Ces  légumes  sont  semés  et  élevés  sur  cou- 
ches chaudes,  dont  la  tempéra' ure  est  bien  f.u))érieurtf  à  celle  de 
l'air  où  se  développe  le  légume  ;  c^est  égalcmpnt  ce  qu'on  réalise 
dans  les  bâches  à  élevage  et  à  multiplioation.  Pour  ces  bâches,  la 
chaleur  est  donnée  ou  par  une  couche  chaude,  ou  par  un  thermo- 
siphon placé  dans  un  double  fond,  sous  la  bâche  ;  il  n'eu  est 
séparé  que  par  un  plancher  très  mince,  en  sorte  que  la  tempéra- 
ture do  sol  est  beaucoup  plus  élevée  que  celle  de  l'air,  sinon  on 
arrive  à  ne  produire  que  des  plantes  pour  ainsi  dire  étiolées  et 
sans  fcrce.  Peut-être  est-ce  pour  avoir  négligé  celte  relation 
indispensable  entre  la  température  du  sol  et  cell-e  de  l'air  que 
souvent  r«;mp!oi  du  thermosipbon  n'a  pas  donné  les  résultats 
qii'on  en  att-ndail;  il  nous  semble  que  M.  Curé  en  plaçant  les 
tuyaux  du  thermosiphon  aussi  près  que  possible  des  racines  et  en 
chauffant  le  sol  a  agi  d'une  façon  rationnelle. 

Il  paraîtrait  que  déjà  Gontier,  qui  le  premier  a  appliqué  en 
grand  à  la  culture  forcée  des  légumes  le  thermosiphon,  dans  son 
établissement  de  Montrouge,  aurait  essayé  son  emploi  pour  le 
forçage  des  Asperges.  Un  essai  analogue  aurait  été  également  fait 
par  Lenormand,  l'habile  miraîche''  dont  le  nom  est  at'.aché  à  la 
culture  des  Cioux-fleur^..   loi  les  tuyaux  étaient  placés  dans  le 


3*24  RAPJ'ORTS. 

fond  des  sentiers  ouverts  et  recouverts  de  planches.  Ces  essais 
aura'enl  échoué  par  suite  de  l'insuffisance  de  température,  ce  qui 
se  comprend ,  les  tuyaux  étant  au  contact  de  l'air,  celui-ci  ayant  une 
tiès  fdihle  capacité caloiitique  et  se  renouvelant,  quelques  précau- 
tions qu'on  ait  prises.  Il  y  a  six  ans,  en  1873,  M.  Parent,  de  Rueil, 
s'appliqua,  pendant  trois  années  (onséculives,  à  li  culture  forcée 
des  Asperges  au  theimosiphor,  dans  des  conditions  à  peu  près 
analogues  à  celles  dans  lesquelles  se  place  M.  Curé. 

Depuis  plusieurs  années,  il  est  fait  des  efforts  sérieux  pour 
arriver,  par  des  applications  nouvelles  et  judicieuses  du  thermosi- 
phon, à  des  cultures  fructueuses  et  pouvant  lutter  contre  les  pro- 
duits que  les  chemins  de  fer  apportent  du  Midi.  Des  résultats  pc- 
siiifs  semblent  acquis  dans  celte  voie,  particulièrement  pour  la 
culture  des  Carottes  nouvelles,  de  la  Giicorée  sauvage,  etc.,  sans 
parler  de  la  culture  des  Asperges  vertes  dont  le  succès  est  certain 
depuis  longtemps.  M.  Curé  e&t  un  de  ceux  qui  maichtntle  plus 
résolument  dans  cette  voie  de  progrès  ;  les  conditions  dans  les- 
quelles il  s'est  placé  semblent  être  les  meilleures,  car  nous  avons 
appris  que  plusieurs  maraîchers  se  proposeût  de  limiter.  Autant 
pour  encourager  M.  Curé  à  persévérer  dans  cette  voie  de  progrès 
que  pour  reconnaître  la  libéralité  avec  laquelle  il  a  fourni  à  la 
Gommi.sion  tous  les  renseignements  relatifs  à  sa  culture,  en  fai- 
sant abstraction  de  tout  intérêt  personnel,  nous  avons  l'honneur 
de  vous  proposer  de  renvoyer  ce  Rapport  à  la  Commission  des 
récompenses  et  d'en  demander  l'insertion  au  Jou7'nal  de  la  Société. 

Permettez-nous  d'adresser  ici  nos  remerciements  à  MM.  Alle- 
aume  et  Blandin,  primeurisles  d'As'perges  au  fumier;  Jahs  Curé 
fct  Joseph  Laurent,  primeuristes  de  Carottes  forcées;  Lemaître, 
primeuriste  d'Asperges  vertes;  Parent,  de  Rueil,  primeuriite; 
-Millet,  de  Bourg-la-Reine,  primeurisie  de  légumes  et  de  fleurs, 
pour  leur  obiigeaiice  à  nous  montrer  leur  culture  et  à  nous  four- 
nir les  renseignements  contenus  dans  ce  Rapport. 


SUR  LES  CHAUFFAGES-THEEMOSIPflONS  DE  M.  LEMEUNIEK.         b2o 

Rapport  sur  les  Chauffages-thermosiphons  établis  par  M.  Le- 

MEUNIER,    DANS    LES   SERRES  DU    FLEURISTE   DE   LA    VILLE  DE  PaRIS 

et  du  xVuséum  d'Histoire  naturelle  (I); 

M.  A.  Lavialle,  Rapporteur. 

Messieurs, 

Dans  la  séance  du  26  février  1880,  M.  le  Président,  sur  la  de- 
mande de  notre  collègue  M.  Lemeunier,  a  nommé  une  Commission 
chargée  de  visiter  divers  chauffages  deserres  établis  d'après  son 
système  et  de  vous  rendre  compte  de  cet  examen. 

La  Commission  était  composée  de  MM.  drrière,  Président, 
Cellière,  Dormoi?,  Drouet,  Hanoteau,  Hélye,  Houllet,  L-rbeuf,  Mi- 
rande,  Ozanne,  Riveneau  et  Livialle,  Rapporteur;  elle  s'est 
réunie,  le  10  mars  dernier,  au  Fleuriste  de  la  ville,  à  la  Maelte. 

L\  première  installation  qa'elle  a  visitée  est  un  appareil  destiné 
au  chauffage  de  deux  grandes  serres  de  forme  hollandaise,  dites 
serres  aux  collections  :  l'une  {n°  7),  serre  chaude,  a  2i  mètres  de 
longueur  sur  8™  30  de  largeur  et  5iii  05  de  hauteur  à  la  rencontre 
des  deux  versants.  Le  volume  d'air  à  chauffer  y  est  de  673  mètres 
cubes,  et  la  surface  vitrée  de  459  mètres  carrés.  L'autre  (n»  8), 
serre  tempérée,  a  28  mètres  de  loL'gueur  sur  8^  30  de  largeur  et 
4m  55  de  hauteur  à  la  rencontre  des  deux  versants  ;  le  volume  d'air 
à  chauffer  y  est  de  770  mètres  cubes,  et  la  surface  vitrée  de  521 
mètres  carrés. 

L'appareil  destiné  au  chauffage  de  ces  deux  serres  se  compose 
d'une  chaudière  en  cuivre  rivé,  horizontale,  à  f  jyer  intérieur,  à 
double  retour  de  fumée,  à  section  elliptique,  de  telle  sorte  que  les 
gaz  ne  s'échappent  dans  la  cheminée  qu'après  avoir  parcouru  trois 
fois  la  masse  d'eau  à  échauffer,  dans  sa  plus  grande  longueur.  Li 
surface  de  chauffe  est  de  Sm  80  ;  le  volume  d'eau  contenu  par  la 
chaudière  de  380  litres. 

Nous  entrons  ici.  Messieurs,  dans  la  description  de  dispositions 
complètement    nouvelles    sur    lesquelles    nous   appelons  votre 

(1)  Présenté  le  22  avril  1880. 


32(5  RAPIOIiTS. 

atteiitior!,  car  elles  contribuent  singulicrerr.ent  à  l'économie  qui 
vous  est  signalée  et  que  vous  nous  avez  appelés  à  constater. 

Jusqu'à  présent  les  chaudières  et  leurs  foyers  étaient  entoutés 
d'uue  maçonnerie  en  briques  destinée  à  les  préserver  du  contact 
immédiat  de  l'air  froid.  Les  gaz,  en  circulant  entre  cette  maçon- 
ncrie  et  la  cba'.'dièie,  avant  leur  échappement  à  l'air  libre,  étaient 
aussi  un  préservatif  ;  mais  la  pei  te  de  la  chaleur  émise  par  la  chau- 
dière était  considérable,  la  vitesse  de  circulation  et  d'évacuation 
aciivée  par  le  tirage  de  la  cheminée  augmentant  encore  cette 
déperdition.  M.  Lemeunier  envoie  cet  air  chauffé  dans  les  serres. 
A  cet  eflfet,  il  enveloppe  sa  chaudière  d'une  sorte  de  chemise  en 
lôte  rivée  laissant  entre  les  deux  un  espace  libre  appelé  chambre 
à  air;  il  introduit  dans  cette  chambre,  par  une  piiae  ou  conduit, 
qu'il  ouvre  ou  ftrme  à  volonté,  à  l'aide  d'un  registre,  de  l'air  pris 
à  l'extérieur.  Gyt  air  s'échai  ffe  au  contact  des  parois  de  la  chau- 
dière et  du  foyer  et  est  envoyé  dans  les  serres  par  des  couduils 
munis  d'uu  certain  nombre  d\.r,rices  ou  bouches  d'air.  Tout 
l'appareil  est  entour»^  de  la  maçonnerie  préservatrice  en  briques. 
L'air  chaud  ainsi  utilisé  dans  la  serre  a  pour  eff'et  immédiat  et 
incontestable  de  contribuer,  dès  que  la  combustion  commence,  à 
élever  la  température  et  détermine  une  économie  très  sensible. 

Une  deuxième  disposition  heureuse  adoptée  par  M.  Lemeunier 
consiste  dans  la  forme  qu'il  a  donnée  aux  tuyaux  ou  conduits 
d'eau  chaude  dans  les  serres  et  auxquels  il  donne  le  nom  de  bouil- 
lottes. Se  basant  sur  ce  principe  que  la  chaleur  émise  est  propor- 
tionnelle à  la  surface  de  rayonnement,  il  a  recherché  la  forme  à 
donner  à  la  section  de  ses  bouillottes  pour  obtenir  la  plus  grande 
surface  de  rayonnement  pour  un  même  volume  d'eau.  Par  l'emploi 
de  ses  bouillottes  on  obtient,  par  mètre  linéaire,  aller  et  retour 
d'eau,  1  mètre  superficiel  de  surface  productive  de  chaleur,  tandis 
que  par  l'emploi  de  tuyaux  cyhndriques  on  n'obtient  que  Ô™  75 
superficiel. 

Les  bouillottes  ont  1  mètres  de  longueur.  Le  tube  d'émission  et 
Celui  de  retour  d'eau  accompli  dans  toute  leur  longueur,  préseu- 
t-int  l'aspect  de  deux  tuyaux  cylindriques  reliés  au-dessus  par  une 
surface  plane  et  au-dessous  par  une  surface  concave.  La  largeur 
totale  est  de  Om  40  et  l'épaisseur  la  plus  forte  de  Om  \\).  Chaque 


SUR  LES  CHAUFFAGES-TSERMOSIPHONS  DS  M,  LEMEUNIER.         327 

bouillotte  est  rt  velue  à  ses  extrémités  de  deux  tubulures  à  brides; 
elles  sont  reliées  entre  elles  contîme  les  tuyaux  ordinaires  par  des 
boulons  et  écrous. 

Dans  chaque  intervalle  entre  deux  bouillottes  est  installée  une 
bouche  d'air  dont  nous  pariions  plus  haut  sur  laquelle  la  bouil- 
lotte, à  une  plus  haute  température  que  l'atmosphère  de  la  serre, 
fait  appel  et  active  constamment  le  courant. 

Vous  voyez,  Messieurs,  eu  quoi  consiste  le  nouviau  et  Téco- 
nomie  de  ce  système.  Aussitôt  que  la  combustion  commence  à 
s'opérer  dans  le  foyer,  la  chambre  à  air  fonctionne,  envoie  l'air 
chaud  dans  les  serres,  dont  lu  température  s'élève  immédiate- 
ment, ce  qui  active  nécessairement  la  circulation  dans  les  bouil- 
lottes; celles-ci  ne  tardeni  pas  à  former  appel  d'air  sur  les  bouches 
de  chaleur;  ces  bouillottes  offrant  une  surface  de  rayonnement  et 
par  suite  de  refr(*idi?seraent  plus  considérable,  la  circuiatio'i  est 
activée  et  la  transmission  de  la  chaleur  du  foyer  plus  rapidement 
utilisée. 

Ces  résultats  basés  sur  des  principes  trop  connus  pour  être 
, contestés,  nous  sont  du  reste  pleinement  confirmés  par  les  e.ip^ 
riences  comparatives  que  l'un  des  membres  de  votre  Commission, 
M.  Drouet,  a  bien  voulu  consigner,  pendant  Is  mois  de  janvier 
1880,  et  nous  conamuniquer.  Ces  expériences  sont  tellement  con- 
cluantes que  nous  n'hésitons  pas  à  déclarer  que  réconomie  de 
combustible  pourra  s'élever  à  plus  de  25  p.  100,  lorsque  M.  Le- 
meunier  aura  pu,  par  la  disposition  appropriée  des  loc^^ux  cù  il 
aura  à  établir  ses  appareils,  coordonner  plus  parfaitement  les 
différentes  parties  de  son  système  et  diminuer  les  frais  d'instal- 
lation et  de  réparation,  noiamraent  en  ce  qui  concerne  les  bouil- 
lottes. Est-ce  à  dire,  Messieurs,  que  l'œuvre  de  M.  Lemeunier  ne 
doive  pas  être  préconisée  dès  maintenant?  Tel  n'est  pas  l'avis  de 
votre  Commission  qui  a  étudié  avec  le  plus  vif  intérêt  ce  système 
nouveau  et  a  apprécié,  avec  rinstillation  que  nous  venons  de 
décrire,  les  appareils  construit?,  sur  les  mêmes  données,  au 
Muséum  d'Histoire  Katurelle,  où  elle  a  recueilli,  grâce  au  concours 
bienveillant  et  éclairé  de  M.  Houllet,  qui  suit  avec  inléiêt  la 
marche  de  ces  chauffages,  les  renseignements  les  plus  élogieux 
sur   ces    appareils,    leur    fonctionnement   et    leur    {..ioduction 


328  RAPPORT  SUR  LES  CHArPFAGFS  LEMEDNIER. 

économi'^ue  de  chaleur.Elle  conclut  que  cet  intéressant  système  de 
cliauffage-thermosiphon  est  appelé  à  rendre  de  très  grands  ser- 
vice ,  non  seulement  à  rhoiliculture,  n)ais  encore  à  l'économie 
domestique. 

Notre  visite  au  Jardin  des  Plantes  nous  a  conduits  à  Texamen^ 
d'un  appareil  de  chauffage  étubli  sur  les  mêmes  bases  au  pavillon 
dit  Singerie.  Dans  ce  pavillon,  d'une  capacité  de  600  mètrea 
Ciibe?,  avec  une  surface  vitrée  de  70  mètres,  on  n'avait  jamais  pu 
obtenir  une  chaleur  uniforme  et  suffisante  à  l'aide  de  trois  calo- 
rifères chauffés  au  bois.  La  dépense  était  considérable  et  l'aération 
tellement  imparfaite  que  la  santé  des  animaux  était  toujours  com- 
promise, et  la  circulation  des  plus  désagréables  à  cause  des  odeurs 
malsaines  qui  étaient  stagnantes.  Ua  thermosiphon  de  M  Le- 
meunier,  complété  d'un  appareil  d'appel  d'air  vicié,  dirigeant 
l'air  daas  un  conduit  placé  d'une  manière  concentrique  dans  la 
cheminée  dont  la  température  pics  élevée  active  le  courant,  ont 
été  iutallés  et  fonctionnent  parfaitement.  La  température  a  été 
uniformément  maintenue,  du  15  décembre  1879  au  10  mars 
4880,  entre  -|-18°  et  -|-22o.  Le  renouvellement  de  l'air  est  aussi 
satisfaisant  que  possible  et  la  dépense  de  combustible  considé- 
rablement diminuée, 

M.  Lemeunier  n'a  pas  terminé,  Messieurs,  ses  travaux  d'études 
et  de  recherches  pratiques  pour  l'amélioration  du  chauffage  des 
serres,  mais  il  est  arrivé  à  la  solution  d'une  des  questions  princi 
pales,  l'économie  du  combustible;  il  va  maintenant  suivre  la  voie 
des  perfectionnements  pour  réduire  les  frais  d'installation  de  ses 
appareils. 

C'est  à  l'unanimité  que  votre  Commission  vient  solliciter  vos 
remerciements  pour  ce  qu'il  a  obtenu  déjà  et  vos  encour?gements 
pour  ce  qui  lui  reste  à  faire,  et  vous  prie  de  vouloir  bien  proposer 
M.  Lemeunier  à  la  Commission  des  récompenses  et  ordonner 
l'impression  de  ce  Rapport  dans  le  Journal  de  la  Société  centrale 
d'Horticulture  de  France. 


EXPOSITION    DE    RENNES.  329 

COMPTES    RENDUS    D'EXPOSITIONS. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Horticulture  de  Kennes  (1); 
Par  M.  Louis  Leroy,  pépiniériste  à  Angers. 

Messieurs, 

Le  vendredi  25  mai  a  eu  lieu  à  Rennes  l'Exposition  d'Horti- 
culture pour  laquelle  vous  m'aviez  fait  l'honneur  de  me  nommer 
délégué. 

Malgré  tous  les  efforts  de  la  Société  d'Horticulture  de  Rennes, 
je  dois  dire,  à  mon  grand  regret,  que  cette  Exposition  n'a  pas  eu 
l'intéiêt  et  l'importance  que  les  ressources  bien  connues  de  la 
yille  de  Rennes,  au  point  de  vue  horticole,  nous  avaient  fait 
espi^rer. 

A  l'exception  de  quelques  beaux  lots  de  légumes  et  de  quelques 
corbeilles  de  plantes  flmrie  ,  le  tout  exposé  par  des  jardiniers  d'a- 
mateurs ou  d'institutions  privées,  aucun  apport  ne  méritait  d'être 
spécialement  mentionné  dans  un  C)mpte  rendu. 

Trois  médailles  d'or  avaient  été  mises  à  la  disposition  du  Jury. 
M.  Guillemin,  jardinier  dans  un  château  des  environs,  en  a  ob- 
tenu une  pour  des  produits  martichers  vraiment  remarquables. 

Les  deux  autres  ont  été  décernées  au  fière  Henri,  chef  de  cul- 
ture ddns  un  établissement  religieux  d'instruction  primaire  de 
Rennes.  La  première  lui  a  été  accordée  pour  ses  nombreuses  cor- 
beilles de  plantes  fleuries  et  son  massif  de  mosaïculturt  ;  la  se- 
condf,  pour  s  m  traité  bien  connu  d'Arboriculture  fruitière  et 
pour  des  services  exceptionnels  rendus  à  l'horticulture  dans  la 
contrée  pi^r  cet  intelligent  travailleur. 

Le  fière  Henri  fait  en  eflet,  chaque  semaine,  a  Rennes,  depuis 
de  longues  années,  un  cours  pub'ic  d'arboriculture,  et  jesuisheu- 
reux  de  pouvoir  ici  lui  exprimer  la  satisfaction  que  m'a  causée  une 
de  ses  intéressantes  leçons,  à  laquelle  M.  le  Président  de  la  Société 
d'Horticulture  de  Rennes  avait  bien  voulu  convier  le  Jury. 

(1)  Présenté  le  27  mai  188  0 


S30  COAÎPTES  RENDUS   d'eXPCSITIONS. 

J'ai  constaté  que  le  frère  Henri  mettait  lui-même  ses  leçons  en 
pratique. 

Le  jardin  qu'il  dirige  est  planté  de  plusieurs  centaines  d'ar- 
bres fruitiers  admirablement  taillés.  La  Vigne  et  les  Fraisiers 
forcés  y  sont  également  l'objet  d'une  culture  toute  spéciale  ainsi 
que  les  produits  maraîchers. 

Pour  ces  derniers,  ^e  frère  Henri  s'était  mis  hors  concours  pour 
le  lot  exposé  par  lui  et  qui  était  assurément  l'un  dts  plus  nom- 
breux et  des  mieux  cultivés. 

Des  médailles  de  vermeil  ont  récompensé  les  apports  de 
MM.  Aîaudet  et  Lechaux  pour  leurs  produits  maraîchers,  M.  Fa- 
laise pour  ses  magnifiques  Pensées. 

M.  CoUen,  l'habile  jardinier  en  chef  au  Jardin  des  plantes  de 
Rennes,  avail  exposé,  avrC  l'auionsation  de  l'adminiitraiiou  mu- 
nicipale, de  nombreux  et  splen.iides  Agaves  et  un  magnifique  lot 
de  Palmiers  d'ime  culture  remai  quable. 

Le  Jury  a  particulièrement  apprécié  la  valeur  de  cet  apport 
qu'il  ne  pouvait,  à  son  grand  regret,  récompenser,  M.  Collen  ayant 
exposé  hors  concours. 

MM.  les  horticulteurs  de  Renues  s'étaient  abstenus  de  prendre 
part  à  l'Exposition. 

Le  Jury  en  a  manifesté  à  plusieurs  d''jntre  eux  ses  regrets  et  son 
•éfonnenif.nt;  or,  voici  quel  a  été,  paraît-il,  le  motif  de  cette  abs- 
tention. 

Il  y  a  à  Rennes  un  spleudide  Jardin  des  plantes  dessiné,  il  y  a 
une  quiLzaine  d'années,  par  MM.  Buhler  et  dont  la  ville  est  fière  à 
juste  litre.  Lessacriticts  qu'elle  s'est  imposés  pour  une  semblable 
création  sont  assurément  considérables,  et  on  comprend  qu'elle 
cherche  à  tirer  le  meilleur  parti  possible  des  serres  et  des  châssis  de 
ce  jardin.  M.  Collen,  le  jardinier  eu  chef,  doit  donc,  chaque  année, 
fournir  à  la  ville  toutes  les  plantes  nécessaires  à  l'ornemen- 
tation des  massifs  et  corbeilles  des  différents  square;s  de  la  ville. 
Mais  en  outre  l'administra'ion  l'a  autorisé  à  vendre,  au  profit 
de  la  caisse  municipale,  toutes  Us  plantes  qui  ne  sont  pas  utilisées 
pour  les  jardins  publics.  Celte  vente  atteint,  paraît-il,  chaque 
année,  plusieurs  milliers  defrancs. 

C'est  contre  cette  concurrence  de  la  ville  que  les  horlicuUturs 


EXPOSITION    DE    HENNLS.  331 

qui  lui  paient  des  impôts  ont  voulu  protester  en  ne  prenant  pas 
parla  l'Exposition. 

Je  n'ai  pas  mtssieurs,  à  apprécier  ici  la  conduite  des  horticul- 
teurs de  Rennes,  dont  les  plaintes  me- semblent  néanmoins  légi- 
times. Mais  je  constate  que  leur  refus  d^xpoter  met  la  Société 
d'Horticulture  dans  un  singulier  embarras. 

Aussi,  au  banquet  qu'elle  a  eu  l'amabiliié  d'cff  ir  au  Jury,  après 
avoir  remercié  en  votre  nom  la  Société  d'Horticulture  de  Rennes, 
du  bienveillant  accueil  qu'elle  me  faisait,  ainsi  qu'âmes  collègues 
du  Jury,  ai-je  cru  devolT",  dans  l'intérêt  de  rborticulture,  prier  le 
Président  de  la  Société,  l'honorable  M.  de  Plainé-Lepine,  d'in- 
tercéder auprès  de  la  municipalité  pour  lui  signaUr  la  fâcheuse 
situation  faite  aux  horticulteurs  de  Rennes. 

Il  m'a  semblé, en  tffet,que  les  intérêts  des  horticulteurs  et  ceux 
de  la  Société  étaient  les  mêmes  en  cette  circonstance,  et  que,  loin 
de  se  diviser,  ils  devaient  au  contraire  unir  tous  leurs  efforts  pour 
atteindre  le  même  but,  c'esL-à-dire  le  développement  et  le  progrès 
de  l'horticulture. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 


Plantes  nodvelles  ou   rares  décwtes  dans  des  publications 
étrangères. 

Gartenflora. 

Alonsoa    ^%%'arscew2czi    Regel.    — Gartenf.,   1879,  pi.  978,  p.  193, 
—  Alousoa  de  VVaiscewicz.  —  Pérou.  —  (Scrofalariacées). 

Cette  charmante  plante  annuelle,  la  plus  belle  de  son  genre,  a 
donné,  dans  ces  derniers  temps,  différentes  variétés  distinguées 
par  la  couleur  de  leurs  fleurs,  parmi  lesquelles  l'une  des  plus 
remarquables  a  la  corolle  couleur  de  chair  ou  rose  clair  et  a  reçu 
fort  à  tort  le  nom  à' Alonsoa  Muiisii,  qui  pourrait  faire  croire,  sans 
motif  cependant,  que  c'est  une  espèce  particulière  et  non  une 
simple  variété  de  coloris.  Une  autre  a  la  fleur  d'an  rose  assez  vif 
avec  le  centre  pourpre  ;  une  troisième  et  une  quatrième  se  distin- 
guent par  leur  corolle  d'un  orangé  vif  dans  Tune,  plus  pâle  dans 


332  BEVUK   BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

l'autre,  etc.  La  planche  du  Gartenflora  %uv  laquelle  sont  réunUs 
les  figures  de  ces  différentes  v.^riétés  a  été  faiie  d'après  des  dessins 
communiqués  par  la  maison  Haage  el  Schraidt,  d'Erfurt,  qui  en 
vend  les  graines. 

Areca   Alicae  Ferd,  Mcller,  Gartenf.,  ^STO,  p.  199  —  201.  —  Arec 
à'Alice.  —Australie  nord-est,  —  (Palmiers). 

L'Australie  n'est  pas  riche  en  Palmiers  ;  la  découverte  de  celui 
que  vient  de  faire  connai're  le  baron  Ferd.  Mûller  et  qu'il  dédie 
à  feu  la  princesse  Alice,  n'en  a  par  cela  même  que  plus  d'inté- 
rêt. C'est  d'ailleurs  une  espèce  de  taille  peu  élevée,  puisqu'il  ne 
dépasse  pas  3"^  050  de  hauteur,  et  qu'il  peut  dès  lors  convenir  à  des 
amateurs  qui  ne  possèdent  pas  de  grandes  serres.  Il  a  été  décou- 
vert par  M.  Walter  H^ll,  dans  des  bois,  à  dix  milles  anglais  au 
nord  de  Trinity-Bay.  Il  vient  par  touffes  de  tiges  lisses,  qui  n'ont 
pas  plus  de  Om  03-Om  Oo  d'épaisseur.  Ses  feuillt  s  pennées  sont  lon- 
gues d'enviion  im30;  leurs  segments  sont  au  nombre  d'une 
ving'aine,  de  chaque  côté  du  pétiole  commun  ou  racbis  qui  est 
cylindrique  dans  sa  portion  inférieure;  ils  sont  sessiles  à  base 
large,  longs  d'environ  0™  15;  les  supérieurs  restent  plus  courts 
et  ceux  du  bout  sont  confluents;  ils  sont  acuminés  au  sommet,  à 
peu  près  également  verts  et  lustrés  à  leiirs  deux  faces.  Le  régime 
est  pourvu  d'une  spathe  longue  de  plus  de  0"»  30,  concave  et  de 
forme  générale  allongée-lancé  jlée;  il  sort  d'entre  les  feuilles  et 
il  est  tiès  ramifié,  à  rameaux  étalés  ou  reje'és  en  dehors.  L^s  fleurs 
mâles  sont  unilatérales,  triandres,  généralement  gérninées  ou 
venant  par  deux,  les  deux  du  bas  dechac^ue  rameau  placées  à  côté 
d'une  fleur  fimelle  en  général  solitaire.  L'^s  fruits  de  ce  Palmier 
n'ont  guère  que  2-3  centim.  de  long  et  ont  la  forme  d'une  petite 
Poire  allongée  ;  ils  sont  colorés  en  orangé-rouge  ou  en  écarlale; 
leur  mésocarpe  est  fibreux  et  leur  endocarpe  très-mince.  Cette 
nouvelle  espèce  est  voijine  de  VAj^eca  oxycarpa  MiQ  ,  des  Célèbes, 
et  de  l'A.  triandra  Roxb.,  de  l'Inde  et  de  Java. 

Corydalis  licdebonriana  Kar.  et  Kiril.  —  Gartenf.,  1879,  pi.  981, 
p.  225.  —  Corydalis  de  Ledcbour.  — Asie  centrale,  —  (l-'umariacées.) 

Plante  entièrement  rustique,  même  à  Saint-Péter>bourg,  qui 
fleurit  de  1res  bonne  heure,  et  qui  mériterait  parfaitement  d'être 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES.  333 

cultivée  comme  espèce  d'ornement.  Elle  avait  été  trouvée  à 
l'origine  par  Karelin  et  Kirilow,  sur  les  moûts  Tarbagatai  qui 
s'étendent  au  sud-est  de  l'Altai;  mais,  depuis  ^a  découverte,  elle 
n'existait  que  dans  des  herbiers  ;  elle  a  é  é  récemment  importée 
vivaiite  par  M.  A.  Regel,  fils.  Li  plante  forme  en  terre  un  tuber- 
cule arrondi  et  sensiblement  déprimé,  qui  mesure  4  à  5  centira. 
de  diamètre;  du  haut  de  ce  tubercule  il  part  plusieurs  tiges 
ascendantes,  hautes  seulement  de  20  à  23  centim.,  dont  chacune 
por'le,  sur  toute  sa  moitié  supérieure,  une  grappe  de  fl-urs  longues 
d'eûviron  2  centim.,  dont  le  limbe  est  pourpre  funcé,  tandis  que 
leur  long  et  gros  éperon  obtus  est  couleur  de  chair.  Les  feuilles 
sont  d'un  vert  glauque,  partagées  chacune  en  trois  segments  obo- 
vales  ou  obovales-oblongs. 

Bibes  KoezU  Regel,  Gartenf.,  4  879,  pi.  982,  fi^.    1-3,  pi.  226.  — 
Groseillier  de  Ro;z!.  —Amérique  nord-ouest.  — (Ribésiacées.) 

M.  E.  Regel  a  eu  ce  nouveau  Groseillier,  dont  les  fruits  sont 
comestibles,  de  graines  que  lui  avait  envoyées,  il  y  a  plusieurs 
années,  le  voyageur  collecteur  B.  Ro(zî.  C'est  un  petilarbrisseau 
très  rameux,  du  groupe  des  Groseilliers  épineux,  qui  ressemble 
beaucoup  aux  Bibes  Menziesu  et  Lobbii.  Sss  ft^uilles  presque 
arrondies  dans  leur  contour  général  sont  échancrées  eu  coeur  à  la 
base,  divisées  à  leur  pourtour  eu  3-5  lobes  à  grandes  crénelures, 
glabres  aux  deux  fdces,  avec  un  pétiole  daveté  en-iessus  ;  elles 
sont  groupées  en  fascicules  à  la  base  de  chacun  desquels  se  trouve 
une  épine  bi-  ou  trifurq'iée,  étalée.  Les  fleurs  viennent  par  nue  ou 
deux  sur  un  asstz  long  pédoncule,  et  sont  pendantes  :  leur  calyce, 
long  d'environ  Om  02,  forme  un  tube  graduellement  élargi  de  la 
base  au  sommet,  rosé,  que  terminent  5  lobes  oblongs,  obtus,  révo- 
lutés,  d'un  rouge-brun  foncé  à  Itur  face  interne.etqui  porte  5 
pétales  bianc?,  beaucoup  plus  courts  que  ces  lobes.  Les  élamines 
dépassent  les  pétales  et  sont,  à  Itur  tour,  longuementdépassées  par 
le  style  qui  est  bifi  Je.  Ce  Groseillier  a  supporté  l'hiver  sans  couver- 
ture, dans  les  pépinières  du  Jardin  botanique  de  St-Pétersbourg. 

Chorispora  Greig^i  Regel,  Gartenf.,  1879,    pi.  984,  p.  257.   —  Ctio- 
rispore  de  Greig.  —  Asie  centrale.  «ï-  (Crucifères). 

Très  jolie  plante  de  pleine  terre  dont  M.  A.  Regel,  fils,  a  rap- 
porté les  graiues  de  la  vallée  du  Soharyn,  dans  le  district  de  Thian- 


33  !•  REVUE   LlBLiOGKArUKJiJi;    Éir.ANGÈRE. 

Shii/.  Elle  est  voisine  d-j  Choriapora  tenella  DC.  ;  mais  elle  n'est 
pa-,  comme  celui-ci,  touîe  revêtue  de  p'nls  glandulil'ères  courts,  et 
elle  s'en  distingue,  en  outre,  par  ses  feui:les  et  ses  siliques.  C'est 
une  espèce  annuelle  ou  bisannuelle,  qui  développe  plusieurs  tiges 
feuillées  dans  le  bas  et  porîanî  dans  le  haut  une  grappe  longue  de 
30  à  40  centim.  de  fleurs  colorées  en  violel-purpurin  vi^■.  Ses 
feuilles  oblongues-lancéolées  dans  leur  contour  général,  sont  si- 
nuées-pinnatifides,  et  leurs  lobes  sont  souvent  eux-mêm(!S  plus  ou 
moins  sioués  ;  les  pétales  de  ses  fleurs  ont  le  limbe  obcordé.  Les 
siliques  sont  cylindriques,  resserrées  à  chaque  intervalle  entre  les 
graines.  C'est  là  une  bonne  acquisition  pour  les  cultures  de  pleine 
terre. 

Priinula  capitata  IIooK.—  G(i)'ie)}f.,  1879,  pi.  985,  p.  257.—  Prime- 
vère à  fleurs  eu  têle.  —  Himalaya.  —  (Primulacées). 

Bel'e  Primevèie  qui  croît  naturellement  sur  THimalaya,  à  une 
altitude  de  plus  de  3  000  mèires,  et  qui,  cultivée  en  pleine  terre, 
supporte  sans  en  souTrir  les  rigueurs  de  l'biver  de  Saint-Péiers- 
buurg.  Elle  appartient  au  groupe  du  Primula  farinosa  L.  et, 
comme  celui-ci,  elle  off"re  un  revêlement  d'appartince  farineuse,  à 
la  face  inférjeurede  sesfecilles  qui  sont  ovales-ohlongues.ob'.uses. 
Ses  fleurs,  dont  la  couleur  tst  rose  rouge,  sont  réunies  en  grand 
nombre  en  tête?  serrées,  arrondies.  C'est  une  plante  vigoureuse  et 
élégante,  qu'on  multiplie  de  graines  semées  en  terrine  au  premier 
printemps,  ou  par  division  des  pieds  opérée  en  été,  après  la  florai- 
son, comme  pour  toutes  les  Primevères  du  groupe  de  la  Primevère 
farineuse. 

Erythrina  iusi^nis  Todaro.  —  Gartmf.,  1879,   pi.  988,  p.  290.  — • 
Erylhrine  remarquable.  —  (Légumineuses.) 

CettL'  magnifique  espèce  est  un  arbre  dans  son  pays  natal  et 
même  en  Sicile  oii  elle  supporte  la  pleine  terre.  Elle  existait  de- 
puis longtemps  dans  le  Jardin  royal  de  rioceadifalco;  de  là  elle  a 
été  introduite  dans  le  Jardin  botanique  de  Palerme,  où  elle  a  été 
distinguée  et  décrite  par  iM.  Todaro.  Elle  s'y  couvre  de  magnifi- 
ques grappes  de  grandes  fleurs  du  rouge  le  plus  éclatant,  pendant 
les  mois  d'avril  et  de  mai.  Plus  au  nord,  il  faut  la  cultiver  comme 
la  généralité  des  E:ylhrines.  La  plante  est  peu  épineuse;  s'^-.s  ra- 


PLANTES  ^'OUVELLES  OU  RAUES.  335 

mifîcations  5ont  peu  nombreuses,  presque  dressées,  et.  portent  de 
grandes  feuilles  à  trois  folioles  en  cœur,  acuminées,  d'abord  co- 
tonneuses, finalement  pre.^qje  glabrrs  en  dessus,  duve'ées  endes- 
sous,  dont  la  terminale  est  plus  longuemtiiil  pétioluléeque  les  deux 
latérales.  Ses  grappes  de  fleurs  sont  situées  sur  un  rameau  court 
et  sans  feuilles.  Les  gousses  que  produisent  ses  fleurs  sont  lon- 
guement rétrécies  et  comme  stipitées  à  leur  base,  resserrées  dans 
l'intervalle  des  graines  et  terminées  par  une  sorte  de  long  bec 
que  forme  le  style  persistant  et  durci. 

Bo:;onia  Schmititiana  Regel,  Gartenf.,  1879,  pi.  990, p.  321.  —  Bé- 
gonia de  Schmidl.  —  Brésil.  —  (Bégoniacées). 

Ce  nouvf.au  Bégonia  a  été  trouvé  au  Brésil,  dans  la  province  de 
Rio  grande  do  su!.  Il  rentre  dans  la  seule  section  de  ce  grand 
genre  que  K'.otzsch  eût  (onservée  comme  genre  Bégonia  et  dont 
M.  A.  de  Gandolle  a  fiit  la  section  Begoniastrum.W  se  place  à 
cô'.e  du  Bégonia  subvïllosa  Kl.  C'est  une  espèce  sous-frutesceute, 
haute  de  0'^33  environ,  dont  la  tige  épaisse  et  ascendante,  ra- 
meuse dès  la  base-,  est  rouge  ain^i  que  ses  ramifications  qui  sont 
hérissées.  Ses  feuilles  longues  de  4  à  5  centim.  et  larges  de .3, 
sont  obliquement  ovales-cordétis,  d'un  tissu  ferme,  hérissées  aux 
2  faces,  d'un  vert  foncé  et  lustré  en-dessu?,  rouges  en-dessous. 
Ses  fleurs,  disposées  par  3-7  en  cymes  axillaires,  sont  laiges  de 
O'-'  02  :  les  mâles  ont  leurs  deux  sépales  rougeàtres  ei  velus  en 
drhors,  blancs  en  dedans  ainsi  que  les  deux  pétales  qui  sont 
étroits  el  obovales,  très  obtus;  les  femelles  ont  le  périanlhe  de 
5  folioles  dont  les  2  externes  sont  rougtâlres  et  velues  en  dehors, 
un  peu  plus  longues  que  les  intérieures  qui  sont  blanches  et 
glabres.  L'ovaire  porte  3  ailts,  —  G^tte  plante  foi  me  un  joli  petit 
sous-arbrisseau  touffu,  qui  fleurit  aboudararae/it  en  juin  et  juillet. 
Elle  n'est  nuilea)ei)t  délicate  ei,  se  raulliplie  aisément  de  boutu- 
res ou  de  graines.  Elle  demande  la  serre. 


Le  Secrétaire-Rédacteur-Gérant:  Impr.  de  E.  DOMMu:',  rue  Cassette,  f. 

P.  UUCUARTKE. 


MAI    188  0. 


OBSERVATI  jNS  MÉTÉOROLOGIQUES  FAlTliS  PAR  M.  F.  JAMIN,  A  B  JURG-LAREINK, 
PRÈS    PARIS,    (altitude   7  2ni   ENVIRON.) 


HAUTEUR 

TEMPÉRATURE     du  baromètre. 


Minim.  Maxim.  Matin.    Soir 


VENTS 

dominants. 


ETAT  DU  CIEL. 


1,5 

3,0 

7,2 
2,6 


6,8 
6,1 

4,7 

0,4 

5,0 

2,5 

.^.8 
5,8 

8,9 

9,8 

11,0 
12,9 

7,:; 

5,S 

3,5 


9,0 
6.1 
9,'t 


9,2 
9,0 

4,7 

10  6 

13,0 

9,0 

*0,5 


3.0 


IX, 3 
21,7 

23,7 
22,2 


764,5 
737 


760 


7.51,5  753 
755      758,5 


19,0 
17,4 

16,4 

11,5 

1G,0 

17,8 

19,0 
2i;,7 

26.0 

28,8 

3ti,0 

28,0 

19,0 
16,5 
18,5 


18,7 
24,0 
24,4 


20,5 
2V.7 
3  i,5 

34.5 
2t5," 
2l,"J 
21,0 

51,5 

23,4 


7o9 

757 

759 
762 


N. 

N.  N.  E. 

N.  E.,  N.  0. 
N,  N.O. 


764 

762,5 

737 
756, 5 

760 

761 

739,5 
738 

:6l 

76  î 

766 


58 
757,5 

762 

763 

763, 5 
758,3 

756 ,5 

57 

01 

760 

758 
759,5 

761 

763,5 


N. 

N.  IN.  E. 

N.  N.  E. 

N.  N.  E. 

N. 

N.,  N.  E. 


76V  768 
T67,5  703 
762      760 


762 
764 
7G3,  3 

:63,5 
759 
"08 
773,5 

771 
763 


N. 
N. 

N.  E. 
N.  0. 

N. 

,  E. 

N 

,  N.  E 

N. 
N. 

N.  E. 
E. 

N. 

E. 

N 

E. 

N. 

N.E. 

N.  N.  E. 
!<.N.E.,0.,S.E, 
E.,  U. 


0.,  S.  0. 

S.  S.  0. 


763 
763 
763,5  S.  E.,  E. 

760      E.,  S.  S.  0. 
-.62,5  S.S.E.,S.S.O, 


772,5 
772 

767 
761,5 


N.  0. 
N.  0. 

N.  N.   E. 
N.E.,0. 


N  u:igcux  une  pn  nie  de  la  nuit, clair 
Nuageux,    belles  cclaircies   dans 

le  railiGU  du  jour. 
Nuageux. 
Brumeux  le  mat.,  clair  le  mil.  du 
jour,  orages  l'ap.-midi,  avec  un 
peu  de  pluie. 
Nuageux,  clair  le  soir. 
Couvert,  q  q.  rares éclaircics  l'ap.- 
midi  et  légère  averse. 
Nuageux,  grand  hâle,  clair  le  soir 

et  moins  de  vent. 

Clair  dans  la  nuit,  couvert  dans 

la    journée,    avec     q.q.    rares 

cclaircies,  clair  le  soir. 

Clair  le  malin  et  le  soir,  quelques 

nuages  raprès-mitii. 
Clair  le  mal.,  nungenx  te  mil.  du 
jour, couv.  le  rjslcde  lajourn 
Nuageux,  clair  le  soir. 
Couvert  le  malin,  nuageux  le  restej 

de  la  journée. 
Couvert  de  grand  malin,  clair  le 

reste  de  la  journée. 
Clair,  couvert  une  partie  de  l'ap.- 

niidi. 
Clair,  nuageux  l'après-mifli. 
Nuas'ux,   clair  le  soir,  beaucoup 

dehille. 
Apeine  q.q.  nuages, clair  le  soir; 

ic  hâle  continue. 
.\  peine  q.q.  nuages  l'apr.-midi, 

toujours  grand  lu\le. 
A  peine  q.q.  nuages  le  raat.,  le 
lemps   se  couvre    peu    à   peu 
l'après  midr. 
Couvi rt,  q.q.  éclaircies  j'apr.-mid 
Nuageux.q.q.éclairciesl'apr.  raid. 
iNuageux,  couvert   une   p^aiie  de 
l'ap.-midi,    avec  fort    vent    de 
l'ouest. 
Couvert,  à  peine  q.q.   éclaircies 
.Nuageux  'e  u'alin,clairra|i.-midi 
A    peine  q.q.   nuages    le   matin, 

nuageux  l'après-midi. 
Clair  le  mat.,  nuageux  l'ap.-midi. j 
Nuageux. 

Nuageux. q.q.  goutlesd'eau  lemat.l 
Clair  le  malin  et  le  soir,  nuageux 

dans  la  joun.ée. 
Clair. 
Brumeux  le  malin,  nuageux. 


*  Il  a  gelé  dans  la  plupart  des  terrains  bas.  même  à  quel()ues  centaines  de  mètres  du 
point  d'observation;  les  jeunes  pousses  de  Platanes,  de  Châtaigniers,  de  Paulownia,  de 
Catalpa  et  de  nombre  d'autres  arbres  et  arbustes  ont  été  entièrement  ou  partiellement 
détruites. 


RÉPUBLIQUE  FRANC AiSE 

Ministère  de  l'Agricjltuue  et  du  Commerce. 

L'j  Piéiident  de  la  République  fia  ne  lise, 
Sur  le  rapport  du  Ministre  de  rAgricuUure  et  du  Commerce, 
Vu  le  décret  du  11  août  1855; 

Vu  la  demande  formée  par  la  Société  impériale  et  centrale  d'Hor- 
ticulture de  France,  en  date  du  15  mai  1880,  par  laquelle  cette 
association  sollicite  une  modification  au  titre  qu'elle  porte  actuel- 
lement, 
Décrète  : 

Article  l^"". —  La  Société  impériale  et  centrale  d'Horticulture 
de  France  prendra  à  l'avenir  le  litre  de  Société  nationale  et  ceri' 
traie  d'Horticulture  de  France. 

Article  2,  —  Le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du  Commerce  est 
chargé  de  l'exécution  du  présent  décret. 
Fait  à  Paris,  le  5  juin  1880. 

Signé  :  Jules  Grlvy. 
Par  le  Président  de  la  République, 

Le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du  G)mme:ce, 
Signé  :  P.  Tirard. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ  EN  188}. 
Concours  permanents. 
Médaille  PelHer,  .......  pour  les  Pentstemon. 

Prix  Laisné pour  récompenser  l'aptiiude  au  travail 

et  la  moralité  des  garçons  jardiuiers. 
(V.  le  Journal,  3*  série,  I,  1879, 
p.  691.) 

Concours  annuels. 

Médaille  Moynet pour  les  apports  les  plus  remarqua- 
bles, faits  pendant  l'année,  au 
Comité  de  Culture  potagère. 

Médaille  du  Conseil  d' Xdministration.  pour  l'introduction  ou  l'obtention  de 

plantes  ornementales  méritantes. 
(V.  le  Journal,  V  série,  XI,  1 877, 
p.  145.) 

Série  3.  T.  II.  (jahler  de  juin  1880  publié  le  31  juillet  1880.  22 


338  PR0CÈ5-VERBAUX. 

PROCÈS-VERBAUX  (1) 

SÉANCE    DU     10    JUIN      1880. 
Présidence  de  M.  Alph.  lia  vallée.  Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  La  feuille  de  présence 
porte  les  signatures  de  cent  Membres  titulaires  et  quatre  Membres 
honoraires. 

Dès  l'ouverture  de  la  séance,  M.  le  Président  annonce  que,  par 
un  décret  rendu  le  5  de  ce  mois,  sur  la  proposition  de  M.  le  Mi- 
nistre de  l'Agriculture  et  du  Commerce,  le  titra  de  la  Société  re- 
çoit une  modification  importante,  puisqu'elle  s'appellera,  dès  ce 
jour,  Sociélé  nationale  et  centrale  d'Horticultwe  de  France.  Il 
fait  ressortir  les  avantages  qui  se  rattachent  à  l'addition  du  mot 
nfl//o??fl/e  de  laquelle  résulte  pour  la  Société  un  lien  plus  direct 
avec  le  Gouvernement.  Depuis  que  la  Société  centrale  d'Agricul- 
ture a  été  qualifiée  de  nationale,  elle  est  consultée  par  le  Gouver- 
nement quand  il  s'agit  de  questions  agricoles  ;  il  y  a  lieu  d'espérer 
qu'il  en  sera  de  même  pour  la  Société  nationale  et  centrale  d'Hor- 
ticulture relativement  aux  questions  horticoles.  Une  considération 
d'un  ordre  moins  élevé,  mais  néanmoins  intéressante,  c'est  que 
plusieurs  Sociétés  d'Horticulture  de  départements  ont  le  titre  de 
Société  centrale,  ce  qui  parfois  pouvait  amener  une  confusion 
avec  la  Société  centrale  de  France  ;  aujourd'hui  pareille  confusion 
devient  impossible. 

M.  le  Président  proclame  ensuite,  après  un  vote  de  la  Compa- 
gnie, l'admission  de  quatre  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la 
présentation  a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  pas  ren- 
contré d'opposition.  Il  annonce  que  le  Conseil  d'Administration^ 
dans  sa  séance  de  ce  jour,  a  prononcé  l'admission  d'une  Dame 
patronnesse . 

M.  le  Secrétaire-général  fait  part  à  la  Société  de  quatre  pertes 


La  Commission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs  des  articles  publiés 
dans  le  Journal  la  responsabilité  des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

(Avis  de  la  Commission  de  Rédaction.) 


SÉANCE  DU   10  JUIN   'IS80.  339 

cruelles  qu'elle  vient  d'éprouver  par  le  décès  de  M"""  Blondeau, 
Dame  pationnesse,  et  de  MM.  Doridot  (J.-E.-M.),  propriétaire; 
Merli,  propriétaire;  Gaulois  (Constant),  jardinier,  tous  trois  Mem- 
bres titulaires. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Par  M.  A.  Lavaliée,  Prc^sident  de  la  Société,  propriétaire  à 
Segrez  (Seine-et-Oise),  une  tige  fleurie  à' /ris  gigantea,  grande  et 
belle  espèce  rustique,  dont  les  fleurs  sont  blanches,  avec  le  limbe 
des  sépales  jaune  au  centre.  —  Le  Comité  de  Fioriculture  remercie 
M.  le  Président  de  lui  avoir  montré  celte  plante  peu  répandue. 

2°  Par  M.  Piée,  jardinier  chez  M.  BuUier,  amateur,  à  Sarcelles 
(Seine),  un  pied  fleuri  de  Tillandsia  mosaica,  pour  la  présenta- 
tion duquel  il  lui  est  accomé  une  prime  de  2*=  classe,  sur  la  pro- 
position du  Comité  de  Fioriculture.  —  M.  le  Président  de  ce 
Comité  fait  observer  que  c'est  la  première  fois  que  cette  plante 
remarquable  est  prétentée  à  la  Société. 

30  Par  M.  A.  Malet,  horticulteur  au  Plessis-Piquet  (Seine),  des 
fleurs  coupées  de  sept  variétés  de  Bégonias  tubéreux  obtenues  par 
lui,  au  sujet  desquelles  le  Comité  compétent  lui  adresse  ses  re- 
merciements. 

40  Par  M.  Schwariz,  jardinier  chez  M.  Lemercier,  à  Bagneux 
(Seine),  trois  Fuchsias  greffés,  deux  Pelargonium  zonale  également 
greffés,  dont  un  est  le  résultat  d'un  semis  de  la  variété  Tom 
Pouce. 

M.  le  Président  du  Comité  de  Fioriculture  dit  que  M.  Schwartz 
a  greftè  ces  deux  sortes  de  plantes  parce  qu'il  est  convaincu  que 
des  variations  se  produisent  plus  facilement  sur  les  pieds  greffés 
que  sur  ceux  qui  ne  l'ont  pas  été.  Le  Comité  a  pensé  qu'il  y  avait 
des  essais  à  faire  afin  de  reconnaître  si  cette  idée  est  ou  non  fondée, 
et  en  vue  d'encourager  ce  jardinier  à  poursuivre  ces  essais,  il 
propose  de  lui  accorder  une  prime  de  3*  classe,  proposition  qui, 
mise  aux  voix,  est  adoptée  par  la  Compagnie.  —  Les  Fuchsias  pré- 
sentés par  M.  Sciiwarlz  ont  été  greffés  avec  le  Fuchsia  coccinea 
qui  est  plus  rustique  que  les  autres,  mais  qui  néanmoins,  bien 
que  l'introduction  en  soit  très  ancienne,  est  aujourd'hui  peu  ré- 
pandu dans  les  jardins. 

M.  Ghandèze  confirme  ce  qui  vient  d'être  dit  touchant  la 


340  PROCÈS-VERBAUX. 

rosticilé  du  Fuchsia  coccinea.  Il  rap|  orte  que  M.  A.  Malet  en  ayant 
apporté,  il  y  a  peu  d'années,  à  une  séance  de  la  Société, desbran- 
ehes  fleurie?,  il  en  a  fait  des  boutures.  Lîs  pieds  qu'il  a  ainsi  ob- 
tenus ont  passé  l'hiver  dernier,  garantis  simplement  avec  des 
feuilles,  et  néanmoins  ils  n'ont  nullement  souffert.  Ci^tte  espèce 
est,  fn  outre,  intéressante  comme  fleurissant  presque  toute 
l'année. 

M.  A.  Lavaliée  dit  qu'il  cultive  ce  Fuchsia  et  qu'il  en  a  constaté 
la  rusticité  qui  s'explique  parce  que  l'espèce  e&t  originaire  des 
terres  magrîHariiques  où  l'hiver  est  rigoureux.  Il  ajoute  que  le 
Fuchsia  Ricartoni  des  Anglais,  qui  est  de  fortes  -dimensions,  et 
\q  F.  repens,  qui  n'a  presque  pas  l'aspect  d'un  Fuchsia,  sont  tout 
aussi  peu  délicats. 

M.  Aubrée  cultive  le  Fuchsia  coccinea  depuis  25  ans  et,  pendant 
l'hiver,  il  le  couvre  à  peine,  sans  qu'il  ait  encore  soufl'ert  du  froid, 
même  cette  année.  Les  pieds  qu'il  en  possède  sont  superbes  en  ce 
moment.  Cette  espèce  a  d'ailleurs  l'avantcige  de  reprendre  de  bou- 
tures avec  une  facilité  extrôme. 

M.  Forney  dit  que  cette  espèce  devient  un  arbrissr^au  de  forte 
taille  dans  les  pays  dont  le  climat  lui  convierit;  ainsi  il  en  a  vu,  à 
Cherbourg,  des  pieds  qui  atteignaient  trois  et  même  quatre  mè- 
tres de  h  tuteur  et  qui  produisaient  un  efî'et  magnifique  par  l'abon- 
dance extraordinaire  des  fleurs  qu'ils  portaient. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1o  Des  lettres  de  remerciement  écrites  par  MM.  les  Présidents 
du  Conseil  général  de  la  Seine  et  du  Conseil  municipal  de  Paris, 
au  sujet  de  l'invitation  qui  leur  avait  été  adressée  pour  l'ouverlure 
de  l'Exposition. 

2°  Une  lettre  par  laquelle  M.  Gauthier  (R.-R.),  avenue  de 
Suffren,  18,  invite  les  amateurs  de  Rosiers  à  venir  voir  ceux  de 
son  jardin. 

3°  Une  lettre  par  laquelle  M.  Ch.  Baltet,  horticulteur-pépinié- 
riste à  Troyes  (Aube),  prie  M,  la  Président  de  confier  à  un  Membre 
de  la  Société  la  mission  de  faire  un  Rapport  sur  la  â*  édition  de 


SÉANCE   DU   10  JUI^   18'' 0.  341 

son  ouvrage  intitulé  :  L'Art  de  greffer.  —  M,  Carrière  (E.-A.)  est 
prié  par  M.  !e  Piésideiit  d'examiaer  l'oiivrage  de  M.  Gh.  Baltet  et 
d'en  faire  l'objet  d'un  RipporK 

4o  Plusieurs  doci.»r.ents  envoyés  en  réponse  au  questionnaire 
publié  par  la  Société  relativement  aux  effets  produits  par  les  froids 
de  l'hiver  dernier.  Ils  sont  dus:  à  la  G)mmission  départe- 
mentale météorolog'que  de  l'Allier  ;  à  la  Société  d'Horticulture  de 
•"  l'arrondibsement  de  Coutances  ;  à  la  Société  libre  d'Agriculture, 
Sciences,  Arts  et  Belles- Lettres  du  département  de  l'Eure,  saction 
de  Bernay;  à  la  Société  d'Hoiticulture  et  d'Histoire  naturelle  de 
l'Hérault;  à  MM.  Jacquemet-Bonnefont,  d'Annonay  (Ârdèche);  à 
M.  Dandin,  de  Boissy,  prèsGhaumont-en-Vexin  (Oise).  Ges  impor- 
tants documents  sont  renvoyés  par  M.  le  Président  à  la  Gommis- 
sion  d'enqi  êle  sur  les  effets  du  froid  de  l'hiver  dernier. 

M.  le  Piési dent  entretient  la  compagnie  de  la  visite  qui  a  été 
fdite  à  l'Exposition  générale  horticole,  terminée  hier  au  soir,  par 
M.  le  Président  de  la  République  qu'accompagnaient  M.   le  Mi- 
nistre de  l'Agriculture  et  du  Commerce  et  M.  le  Directeur  de 
l'Agriculture.  M.  le  Président  de  la  République,  à  qui  M.  le  Pré- 
sident et  le  bureau  ont  fait  les  honneurs  de  l'Exposition,  a  lémoi- 
gné  beaucoup  de  bienveillance  pour  la  Société  qu'il  a  félicitée  sur 
le  succès  obtenu  par  elle  en  cette  circonstance.  L'Exposition  a 
été  visitée  aussi,  mais  à  différents  moments,  par  M\J.  les  Ministres 
de  l'Intérieur,  de  la  Justice,  l'ambassadeur  d'Angleterre  et  plu- 
sieurs autres  grands  personnages.  D'an  autre  côté,  la  Presse  %'en 
est  beaucoup  occupée  et  M.  le  Président  cite  les  nombreux  jour- 
naux qui  en  ont  fait  l'objet  d'articles  élogieux.  Enfin  la  foule  des 
visiteurs  y  a  été  grande,  pendant  toute  sa  durée,  et,  en  somme,  la 
Société  a  tout  lieu  de  se  réjouir  d'avoir  obtenu  un  nouvel  et  in- 
contestable succès  dans  une  année  qui  a  été  désastreuse  pour 
l'horticulture  en  général,  par  conséquent  dans  des  circonstances 
qui  semblaient  autoriser  à  redouter  un  véritable  échec. 

M.  le  Secrétaire-général  dit  que,  si  l'Exposition  de  cette  année 
a  si  bien  réussi,  c'est  que  tous  ceux  qui  y  ont  pris  part  ou  qui  l'ont 
organisée  y  ont  mis  une  activité  et  un  zèle  pour  lesquels  la  So- 
ciété ne  saurait  leur  témoigner  trop  de  gratitude.  MM.  les  horti- 
culteurs et  plusieurs  amateurs  distingués  ont  envoyé  au  Palais  de 


342  PROCÈS-VERBAUX, 

riodustrie  de  magnifiques  lots  de  plantes  aussi  bien  choisies  et 
aussi  belles  que  bien  cultivées,  et,  de  son  côté,  la  Coramission 
organisatrice  tout  entière  n'a  épargné  ni  temps  ni  peine  pour 
préparer  d'abord  et  pour  assurer  ensuite  le  succès.  Tous  ses  mem- 
bres  sans  exception  ont  rivalisé  de  zèle,  et  la  Société  peut  s'ap- 
plaudir d'avoir  mis  en  eux  sa  confiance,  dans  cette  circonstance 
importante. 

M.  Forney  a  la  parole  et  fdit  à  la  Compagnie  deux  communica- 
tions verbales  successives  sur  des  sujets  d'arboriculture. 

L'an  dernier,  dit-il,  une  chèvre  s'étant  introduite  dans  un  clos 
planté  d'arbres  fruitiers,  ronirea,  sur  de  grandes  étendues,  l'écorce 
de  plusieurs  jeunes  Pruniers.  Un  certain  nombre  se  trouvèrent 
ainsi  complètement  décortiqués  sur  une  large  zone  et  ne  tardèrent 
pas  à  périr;  mais  d'autres,  bien  que  ayant  perdu  leur  écorce  sur 
une  large  surlace,  en  avaient  néanmoins  conservé,  d'un  côté,  une 
bande  qui,  faisant  communiquer  le  haut  et  le  bas  de  l'arbre, 
rendait  encore  possible  un  passage  de  la  sève.  M.  Forney  s'est 
proposé  d'amener  le  recouvrement  graduel  de  cette  large  plaie. 
Dans  ce  but,  après  avoir  bien  nettoyé  la  surface  dénudée, 
il  a  disposé  des  rameaux  taillés  en  biseau  à  leurs  deux  extré- 
mités de  telle  façon  que,  introduits  entie  le  bois  et  l'écorce,  tant 
dans  le  haut  que  dans  le  bas  de  la  plaie,  ils  formaient  des 
voies  de  communication  entre  ces  deux  parties.  Il  a  recouvert 
ensuite  le  tout  avec  de  la  terre  et  un  linge.  Ces  greffes  ayant 
repiis  aux  deux  bouts,  la  circulation  de  la  sève  s'est  rétablie  et  il 
y  a  lieu  de  penser  que  la  plaie  se  recouvrira  graduellement.  Il  en 
probable  qu'un  bourrelet  se  formera,  que  cette  partie  du  tronc 
aura  une  surface  irrégulière  ;  mais  enfin  les  arbres  qui  ont  subi 
l'opération  seront  certainement  sauvés,  et  c'est  là  le  résultat  qu'il 
importait  avant  tout  d'obtenir.  —  Ce  que  M.  Forney  a  fait  en 
cette  circonstance,  il  avait  conseillé  de  le  faire  dans  un  article  d'un 
Journal  horticole  qui  a  paru  à  la  date  de  dix  ou  douze  an«.  Cet 
article  a  été  analysé  ou  reproduit  dans  diverses  publications 
étrangères,  d'où  il  nous  est  revenu,  et  M.  Du  Breuil,  ayant  vu  ce 
procédé  indiqué  dans  un  journal  américain,  sans  doute  sans  indi- 
cation d'origine,  a  donné  à  ce  genre  de  gretfe  le  nom  de  Greffe 
américaine  sous  lequel  il  le  décrit  habituellement  dans  ses  cours 


SÉANCE  DU   10  JUIN   '1880.  343 

d'arÎDori culture.  M.  Forney  cite  d'autres  cas  dans  lesquels  il  a  fait 
usage  du  même  procédé. 

M.  Jamin  (Ferd.)  demande  à  M.  Forney  s'il  a  essayé  cette 
greffe  sur  des  arbres  qui  eussent  subi  une  décortication  circulaire. 

M.  Forney  répond  qu'il  n'a  pas  fait  cet  essai. 

La  seconde  communication  verbale  de  M.  Forney  est  relative 
aux  effets  que  produisent,  selon  lui,  les  incisions  longitudinales 
qui  entrent  dans  la  pratique  courante  de  l'arboriculture  fruitière. 
Il  dit  avoir  constaté  que  ces  effets  sont  finalement  défavorables 
et  même  généralement  mauvais.  D'abord,  dit-il,  l'influence 
exercée  par  ces  débridements  semblerait  être  avantageuse;  mais 
plus  tard  l'écorce  du  bourrelet  qui  s'est  produit  devient  chan- 
creuse  et  se  détruit  plus  ou  moins  complètement;  le  bois  qui  se 
trouve  ainsi  dénudé  s'altère,  et  l'arbre  souffre,  puis  meurt.  Il  assure 
avoir  perdu  un  bon  nombre  d'arbres  par  cette  seule  cause. 
Instruit  par  l'expérience,  il  a  remplacé  les  incisions  longitudinales 
de  l'écorce  par  une  autre  opération  dont  il  n'a  qu'à  se  louer  jus- 
au'à  ce  jour.  Cette  opération  consiste  à  enlever  avec  la  serpette 
de  minces  copeaux  d'écorce  ;  il  se  forme  dans  l'écorce  ainsi  amincie 
de  petites  crevasses,  et  le  résultat  définitif  est  que  l'arbre  grossit 
et  prospère.  Sur  des  arbres  qui  étaient  envahis  par  le  kermès  et 
dont  la  végétation  souffrait  beaucoup,  il  a  ramené  la  vigueur 
en  enlevant  deux  languettes  d'écorce,  d'après  ce  procédé,  sur  deux 
côtés  opposés;  la  reprise  de  la  végétation  n'a  été  accompagnée  de 
la  formation  d'aucune  difformité  ni  d'aucun  bourrelet. 

M.  Arnould-Baltard  dit  qu'il  lui  est  difficile  de  partager  l'opi- 
nion défavorable  de  M.  Forney  sur  les  incisions  longitudinales. 
Il  en  a  pratiqué  plusieurs  fois  sur  des  arbres  forestiers  et  jamais 
il  n'en  a  vu  résulter  des  conséquenctis  regrettables. 

M.  Lepère,  fils,  déclare  aussi  ne  pouvoir  partager  à  cet  égard 
la  manière  de  voir  de  M.  Forney.  Les  incisions  longitudinales 
pratiquées  à  l'écorce  rendent  tous  les  jours  de  grands  services; 
seulement  il  faut  choisir  pour  les  faire  l'époque  convenable  et  ne 
pas  enfoncer  profondément  l'outil  avec  lequel  on  les  fait.  Aussi 
est-il  convaincu  que,  quoi  qu'on  dise  contre  cette  opération,  les 
arboriculteurs,  qui  généralement  ont  eu  à  s'en  louer,  n'y  renon- 
ceront pas. 


344  PRCCÊî-YiLRBADX. 

M.  Jaiiiin  (Fird.)  fait  obseiver  qu'il  semble  que  pareille  chose 
ait  lieu  parfois  dans  les  arbres  abandonnés  à  eux-mêmes,  car  on 
voit  quelquefois  récorce  éclater,  et  le  grossissement  se  ressent 
eu  général  avantageusement  de  ce  fait. 

M.  P.  Duchartre  a  la  parole  pour  signaler  un  fait  qu'il  a  observé 
dans  son*jardin  et  qui  lui  semble  avoir  un  certain  intérêt.  Il 
rappelle  que,  à  la  séance  du  \\  août  1864,  il  avait  dit  avoir  vu, 
sur  une  vieille  treille  de  Chasselas,  une  pousse  de  l'année  produire 
à  sa  base,  par  un  temps  sec  et  chaud,  à  trois  mètres  environ  au- 
dessus  du  sol,  quelques  mamelons  qui  semblaient  être  des  racines 
adventives.  Pour  reconnaître  si  telle  était  en  effet  leur  nature,  il 
boutura  ce  sarment  et,  au  bout  d'un  mois,  ces  mamelons  s'étaient 
développés,  dans  la  terre,  en  racines  longues  de  8  ou  9  centimètres. 
M .  Jamin  (FerJ.)  fît  observer  alors  que  des  racines  adventives  se 
produisent  assez  souvent  sur  les  pieds  de  Vigne  cultivés  en  serre, 
mais  non  sur  ceux  qui  se  trouvent  à  l'air  libre.  Or,  pendant  i'été 
de  1879,  un  pied  de  Morillon  hâtif  cultivé  en  treille  dans  le  même 
j^jrdin,  à  Meudon  (Stine-et-Oise),a  été  le  siège  d'une  formation  ex- 
trêmement abondante  de  racines  adventives  parfaitement  caracté- 
risées, tandis  que  rien  de  pareil  ne  s'est  produit  sur  d'autres  pieds 
delà  même  variété  de  Vigne  qui  se  trouvaient  à  côté  du  premier  et 
qui  faisaient  partie  de  la  mêro.e  tonnelle.  C'est  de  la  vieille  tige, 
âgée  certainement  de  plus  de  vingt  ans,  que  sont  sorties  ces  racines 
qui  étaient  réparties  par  groupes  allongés  et  serrés,  depuis  20  à 
25  centloi êtres  du  sol  jusqu'à  une  hauteur  d'environ  deux  mètres. 
Au  commencement  du  mois  d'août,  elles  avaient,  en  moyenne, 
près  de  deux  centimètres  de  longueur,  sur  deux  ou  trois  milli- 
mètres d'épaisseur;  leur  couleur  était  claire  et  plus  ou  moins 
rougi  âtre.  Elles  se  sont  pea  allongées  dans  le  reste  de  la  saison, 
mais  uu  flacon  à  large  goulot  et  rempli  d'eau  ayant  été  disposé 
de  sorte  qu'une  portion  d'un  groupe  plongeât  dans  ce  liquide, 
celles  qui  étaieLt  ainsi  immergées  se  sont  asstz  rapidement  déve- 
loppées ;  elles  avaient  atteint  dix  centimèties  de  Lngueur,  sans 
se  ramifier,  lorsque,  à  partir  des  premiers  jours  d'octobie,  une 
absence  prolongée  les  a  fait  perdre  de  vue.  Ensuite  les  gelées 
rigoureuses  du  mois  de  décembre  ont  fait  périr  jusque  près  de 
terre  U  tige  qui  avait  été  le  siège  de  ce  singulier  développement. 


SÉANCE   DU  24  JDIN    fSfO.  345 

M.  le  Secrétaire-général  aononce  de  nouvelles  présentations  ; 
Eî  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


SÉANCE    DU    24  JUIN    18  8  0. 

Li  séance  est  ouverte  à  deux  heures,  en  présence  de  cent- 
vicgt-cinq  Membres  titulaires  et  de  quatre  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  33ance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie,  l'ad- 
mission de  douzi  Membres  titulaires  dont  la  présentation,  faite 
dans  la  dernière  séance,  n'a  soulevé  aucune  opposition. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1*^  Par  M.  Caachin  (Vincent),  cultivateur  àMontmagay,  un  lot 
important  de  légumes  variés,  savoir:  des  Choux-fleurs  Lemaitre, 
des  Pois  Serpette  verts,  des  Oignons  blanc  hâtif  et  gros  tardif,  et 
trois  sortes  de  salades  :  Romaine  blonde  maraîchère,  Liitue-chou 
de  Naples,  Laitue  verte  grasse.  —  Relativement  à  cette  dernière 
variété  de  Laitue,  qui  a  éié  mise  au  commerce,  à  la  date  de  quelques 
années, par  la  maison  Vilmorin-Andrieux,  M.  Gauchinfait  obser- 
ver qu'elle  n'est  pas  encore  cultivée  aussi  fréquemment  qu'elle 
mérité  de  l'être,  attendu  qu'elle  est  de  première  qualité. 

M,  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère  déclare  que  tous 
ces  légumes  sont  fort  beaux.  11  fait  remarquer  entre  autres  la 
Romaine  blonde,  qui  a  été  semée  et  cultivée  en  plein  champ,  et 
qui  néanmoins  est  fort  belle  et  sans  trace  de  maladif,  fait  rare 
maintenant,  ainsi  que  l'Oignon  blanc  tardif  dont  la  beauté  est 
remarquable  pour  l'année.  Aussi  le  Comité  es  t-il  d'avis,  quoique 
tous  ces  produits  soient  de  pleine  saison,  d'accorder  à  M.  C  luchin, 
pour  la  présentation  qu'il  en  a  faite,  une  prime  de  2'  classe.  Cette 
prime  est  votée  par  la  Compagnie. 

M.  Laizier  dit  que  la  variété  de  Chou-fleur  dont  M.  Cauchin  a 
présenté  deux  beaux  spécimens,  a  reçu  de  M.  Lpmaîire  son  propre 
nom,  bien  qu'elle  fût  connue  antérieurement  à  cet  horticulteur. 

2"  Par  M.  Bain  (Louis),  jardinier  chtz  M.  Gauthier  (R.-R.), 
avenue  de  SafiFren,    18,  à  ?ànSf\i\x\\.  Choux-fleurs  de  la  variété 


346  PROCÈS-VERBAUX. 

Pageot,  qui  sont  d'une  telle  beauté  que  le  Comité  de  Culture  po- 
tagère propose  d'accorder  pour  récompense  à  ce  jardinier  une 
prime  de  2"  classe.  Mise  aux  voix  par  M.  le  Président,  celte  pro- 
position est  adoptée. 

M.  Gauthier  dit  que  plusieurs  des  Choux-fleuis  qu'il  a  déjà  ré- 
coltés, la  semaine  dernière,  mesuraient  jusqu'à  I-^IO  et  même 
l"»  20  de  circonférence,  c'est-à-dire  environ  0"  40  de  diamètre.  11 
donne  lecture,  à  cette  occasion,  d'une  noie  rédigée  par  lui,  qui  a 
pour  titre  :  Moyen  d'obtenir  des  Choux- flews  ayant  plus  d'un 
mfitre  de  chconférence. 

3"  Par  M.  Régnier  (Alexandre),  horticulteur,  avenue  Marigny, 
à  Fontenay-sous-Bois  (Seine),  des  Pommes  de  terre  qu'il  présente 
comme  étant  de  la  vaiiélé  Maijolin  et  des  Fraises  Qualre-saisons. 
Ces  deux  produits  ayant  été  reconnus  beaux,  il  est  donné  à  cet 
horticulteur  une  prime  de  3"=  classe. 

M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère  déclare,  à  ce 
propos,  que  les  tubercules  déposés  sur  le  bureau  par  M.  Régnier 
sont  très-beaux,  mais  ont  laissé  quelques  doutes  au  Comité  quant 
à  la  légitimité  du  nomdeMarjolin.  Comme  ils  proviennent  d'une 
culture  faite  en  plein  champ,  il  serait  possible  qu'il  y  eût  eu 
mélange  dans  la  plantation.  Il  se  pourrait  aussi  que  ce  fût  une 
variété  nouvelle  qui,  dans  ce  ca?,  constituerait  une  bonne  acqui- 
sition. 

4°  Par  M.  Dudciiy,  me  Notre-Darae-des-Victoires,  à  Paris,  des 
tubercules  des  trois  variétés  de  Pomme  de  terre  à  feuilles  d'ortie, 
«entennial  et  Ash-Leaf,  dont  la  détermination  est  parfaitement 
sûre  et  qu'il  apporte  comme  termes  de  comparaison  avec  ceux  qui 
ont  été  présentés  dernièrement  sous  ces  noms.  —  Le  Comité  de 
Culture  potagère  lui  adresse,  pour  l'attention  qu'il  a  eue  en  cette 
circonstance,  Hes  remerciements,  par  l'organe  de  son  Président  qui 
rappelle  en  outre  que  AI.  Paillet  avait  déposé  sur  le  bureau,  à  la 
dernière  séance,  des  tubercules  de  la  Pomme  de  terre  centennial 
afin  de  montrer  combien  elle  est  lente  à  se  mettre  en  végétation. 
D'après  M.  Dudoiiy,  continue  M.  le  Président  du  Comité,  cette 
lenteur  est  telle  que  la  Pomme  de  terre  ne  pousse  pas  ;  mais,  s'il 
en  est  ainsi,  fait-il  observer,  comment  parvient-on  à  la  multiplier 
et  à  en  obtenir  les  beaux  spécimens  qu'a  montrés  M.  Paillet  ? 


SÉANCE  DU  24  JUIN  1880.  3i7 

0°  Par  M.  Pâillieux.  un  fromage  fait  avec  la  graine  du  Soja 
hispidn. 

A  l'appui  de  cette  présentation  M.  Paillieux  fait  une  commu- 
nication  verbale  sur  ce  mode  d'utilisation  de  la  graine  du  Soja. 
Peut-être,  dit -il,  ce  produit  serait-il  plutôt  du  ressort  de  l'Agri- 
culture que  de  l'Horticulture  ;  néanmoins  comme  c'est  encore 
surtout  dans  les  jardins  qu'on  cultive  cette  Légumineuse,  il  n'est 
pas  hors  de  propos  d'en  parler  dev^int  la  Société  d'Horticulture. 
Le  fromage  de  Soja  est  la  matière  d'une  immense  consommation 
en  Chine,  au  Japon  et  dans  tout  Textrôme  Orient.  La  graine  avec 
laquelle  on  le  prépare  peut,  enraison  de  sa  composition  chimique, 
être  regardée  presque  comme  du  lait  à  l'état  solide.  Pour  en  faire 
du  fromage,  on  la  met  tremper  dans  l'eau  pendant  vingt-quatre 
heures;  on  la  moût  ensuite.  On  ajoute  un  peu  de  lait,  puis  de  la 
présure  pour  fairele  caillé,  après  quoi  on  confectionne  le  fromage. 
Sans  doute  ce  n'est  pas  là  un  fromage  fin  ;  mais  son  extrême  bon 
marché  le  rend  populaire.  Comme  il  n'a  guère  de  saveur  à  lui 
propre,  les  Chinois  l'aromatisent,  et  on  pourra  suivreleur  exemple, 
si  l'on  se  décide  à  en  fabriquer  en  France.  Cette  préparation 
laisse  un  résidu  que  tous  les  animaux  domestiques  mangent  vo- 
lontiers. Au  reste,  dit  M.  Pâillieux,  les  feuilles  et  les  gousses  de 
la  même  plante  sont  acceptées  par  le  bétail  qui,  en  outre,  est 
friand  de  sa  graine.  Il  est  donc  certain  qu'on  trouverait  différents 
avantages  à  la  culture  de  cette  Légumineuse. 

f>°  Par  M.  Gauchin  (Vincent),  des  rnmeaux  de  Pommier  Rei- 
nette du  Canada  atteints  d'une  maladie  qu'il  croit  être  produite 
par  un  Oïdium. 

M.  le  Secrétaire  du  Comité  d'Arboriculture  dit  que  ce  Comité  a 
pensé  que  c'était  le  mal  connu  des  jardiniers  sous  ie  nom  de  La 
Grise  ou  le  Tigre  sous  feuilles,  mal  que  Ton  combat  avec  de  l'eau 
de  savon  noir. 

7°  Par  M.  Roy  (A.),  horticulteur,  avenue  d'Italie,  162,  un  pied 
fleuri  d'une  Clématite  qui  a  été  obtenue  de  semis  par  M.  Rousselot, 
de  Nantes,  à  laquelle  a  été  donné  le  nom  de  Docteur  Blanchet. 
Elle  est  issue  da  Clematis  lanuginosa. 

8"  Par  M.  Vauvel,  chef  des  pépinières  au  Muséum  d'Histoire 
rialurelle,  un  pied  fleuri  d'un  Œillet  dont  il  désire  apprendre  le 


ii\8  PROCÈS- VERBADX. 

nom,  et  que  le  Comité  deFloriculture  j'iga  voisin  de  la  variété 
nommé  Beauceron  qui  rentre  dans  le  Dianthus  semperflorens.  — 
M.  Vauvel  écrit  que  ce  pied  e&t  une  bouture  faite,  à  l'automne 
dernier,  par  M. Naudin,  horticulteur,  rueYvart,  à  Pari?.  M.  Naudin 
a  rapporté  le  p'ed-mère  d'Alsac»,  où,  dans  un  voyage,  il  le  vit 
sur  la  fenêtre  d'une  personne  qui  consentit  à  le  lui  vendre.  Cette 
plante  a  parfaitement  supporlé  l'hiver  dernier,  étant  en  pleine 
terre;  elle  e^t  donc  entièrement  rustique;  elîe  est  vivace,  à  fleurs 
doubles.  La  floraison  en  est  abondante  et  paraît  être  de  longue 
durée,  puisque  le  pied  qui  se  trouve  en  ce  moment  sur  le  bureau 
est  fleuri  depuis  plus  d'un  mois. 

90  Par  la  maison  Vilmoriu-Andrieux  que  représente  M.  Michel, 
chef  de  culture,  une  série  de  p'antes  fleuries,  savoir  :  Godetia 
Lady  Albemarle,  Thlaspi  [Iberis)  nain  hybride  rose,  variété  fixée, 
Pétunia  nain  compacta  panaché,  Campanula  [Piismalocarpus) 
Spéculum  procumbens  blanc,  enfin,  Réséda  pyramidiil  à  grandes 
fleurs,  présenté  comme  objet  de  comparaison  avec  deux  variétés 
allemandes,  nommées,  l'une  compacla  nain,  rautreDiamant,dont, 
dit  M.  le  Président  du  Comité,  on  a  fait  grand  bruit  en  Allemagne 
et  qui  cependant  n'approchent  certainement  pas  du  premier.  — 
Une  prime  de  2"^  classe  est  demandée  et  accordée  en  raison  de  la 
b?au!é  de  cette  présentation;  mais  MM.  Vilmorin-Andrieux  renon- 
cent à  la  recevoir. 

M.  Michel  apprend  à  la  Compagnie  que  le  Pétunia  dont  un  pied 
fleuri  est  déposé  sur  le  bureau  est  sorti  deVinimitahilis .Vàv  sélec- 
tion on  est  arrivé  à  en  f dire  une  plante  très-naine,  propre  aux 
bordure?.  Ayant  fécondé  cette  nouvelle  variété  avec  le  pollen  de 
variétés  doubles,  M.  Michel  a  obtenu  des  plantes  qui  semblent 
devoir  être  doubles. 

Il  fait  l'éloge  du  charmant  Godétia  Lady  Albemarle  et  en  géné- 
ral des  Godétias  qui  ont  le  mérite  de  se  maintenir  en  bon  état  de 
floraison  pendant  dix  ou  douze  jours,  dans  des  appartements. 

10°  Par  M.Godefroy-Lfcbeuf,  horticulteur,  route  de  Sannois,  26, 
à  Argenteuil  (Seine-et-Oise),  plusieurs  plantes  d'introduction 
récente  :  Bolbophyllum  Beccari^  Orchidée  grimpaKte,  à  énormes 
feuilles  ovales,  et  à  fleurs  nombreuses,  d'un  brun  lavé  de  lilas, 
avec  le  labelle  de  couleur  foncée.  Cette  grande  et  cuiieuse  espèce 


SÉANCE  DU  24-  JUIN  ,'880.  349 

qui,  dit  M.  Godefroy-Lebeuf,  est  cultivée  chez  MM.  Veitch  et  à 
Gind,  a  élé  découverte  dans  l'île  de  B  jrnëo,  par  le  botaniste- 
voyageur  italien  Beccari.  Begoniat  Daveauana,  petite  plante  à 
feuillage  él<^ganiment  coloré,  qui  a  été  introduite  par  M.  Godefroy- 
Lebeuf,  et  découverte  par  lui  sur  les  montagnes  de  Bay  Dor,  dans 
l'île  de  Phu  Quo',  go'fede  Siam.  Elle  n'a  pas  encore  fleuri,  de 
forte  que  le  noœ  qui  lui  est  donné  est  provisoire  ;  elle  vient  tou- 
jours à  Tombie  et  nes'éiiole  jamais,Z?'^M/anamacro;j^y//<2,  Com- 
posée de  tiès  fortes  p rojiortions,  dont  le  pied  placé  sous  les  yeux 
de  la  Compagnie  a  émis,  du  milieu  d'une  touffe  de  très  grandes 
feuilles ovales-oblongues,  deux  tiges  florifères  hautes  de  près  de 
deux  mètres;  les  fleurs  en  sont  jaunes.  C  ate  plante  figurait  dans 
le  lot  remarquable  d'espèces  de  l'Asie  centrale  que  M.  le 
docteur  Ei.  Regel  avait  envoyé  à  l'Exposition  du  Champ  de 
Mars,  en  1878.  Daphne  elegantissima.  Primula  copitata  Eook., 
charmante  espèce  de  rHimaiaja,  dont  l'introiuction  ea  due  au 
docleur  Dalton  Hooker,  et  dont  la  floraison  dure  trois  mois;  elle 
a  trèj  bien  supporté  en  plein  air  les  froids  de  l'hiver  dernier, 
ce  qui  prouve  sa  rusticité.  Spirsea  elegans,  hybride  obtenu  entre 
les  Sp.  venusta  et  japonica.  Enfin  Juncus  ::ebrmus,  variété  rusti- 
que, remarquable  parce  qu'elle  est  panachée  de  zones  alternatives 
vertes  et  blanchâtres. 

Le  Comité  de  Floriculture  propose  d'accorder  à  M.  Godefroy- 
Lebeuf,  pour  cette  présentation  du  plus  haut  intérêt,  une  prime 
de  1'®  classe,  la  p'us  haute  récompense  que  le  règlement  autorise  à 
donner  en  séance.  G^tte  proposition  est  adoptée,  mais  M.  Gode- 
froy-Lebeuf renonce  à  recevoir  la  prime  dont  il  a  été  reconnu 
digne. 

11°  Par  M.  Schwarlz,  jardinier  chez  M.  Lemercier,  à  Bagneux 
(Seine),  un  Zinnia  double  panaché  et  deux  pieds  d'un  Pelargo- 
nium  zonalek  fleurs  rouge  vif,  obtenu  par  lui  de  semis.  Pour  cette 
nouvelle  plante,  à  laquelle  il  donne  le  nom  de  Karl  Silnvind,  il 
lui  est  accordé  une  prime  de  3®  classe,  sur  la  demande  du  Comité 
de  Floriculture. 

12°  Par  M.  Jolibois,  jardinier-chef  au  Luxembourg,  un  pied  fleuri 
de  Pitcairma  violacea,  forte  Broméliacée  remarquable  par  la  cou- 
leur violet  foncé  de  ses  grandes  fleurs  qui  sont  en  grappe  composée, 


350  PROCÈS-VEllBAUX. 

lerminant  une  tige  florale  longue  d'environ  l-^aO.  Celte  plante 
fleurit  très-rarement.  M.  Jolibois  apprend  à  la  Compagnie  que» 
surtrois  pieds  qu'il  en  possède,  un  a  fleuri,  à  la  date  d'une  quin- 
zaine d'années,  et  n''a  plus  relleuri,  tandis  que  les  deux  autres 
viennent  de  fleurir  maintenant  pour  la  première  fois.  Une  prime 
de  4''' classe  est  accordée  pour  cette  remarquable  présentation, 
mais  M.  Jolibois  renonce  à  la  recevoir. 

D'après  les  renseignements  qu'il  donne  de  vive  voix,  le  Pitcair- 
nia  violacea  est  une  plante  de  serre  foide,  très-peu  délicate,  qu'on 
ne  voit  guère  aujourd'hui  que  dans  des  jardins  botaniques.  La 
multiplication  en  est  difficile  et  s'opère  péniblement  par  division. 
Les  fragments  qu'on  en  sépare  ainsi  perdent  toutes  leur^  feuilles 
extérieures,  ne  gardant  que  celles  du  centre  qui  se  rident,  do 
sorte  que  le  tout  semble  presque  mort;  cependant  plus  tard  la  vie 
se  manifeste  et  le  nouveau  pied  entre  en  végétation. 

'13°  l^ar  i\i"e Marie  de  laRouvray«,  d'Orbec-eu-Auge  (Calvados), 
des  fleurs  de  Pelargomum  grandiflorum  qui  malheureusement 
sont  arrivées  en  trop  mauvais  état  pour  qu'il  ait  été  possible  de 
les  apprécier.  —  A  ce  propos,  M.  le  Président  du  Comité  de 
Floriculture  fait  observer  que,  lorsqu'on  expédie  des  fleurs  coupées, 
on  a  tort  de  les  enfermer  dans  des  boîtes  parfaitement  closes;  il 
vaudrait  mieux  les  disposer  de  manière  que  l'air  eût  libre  accès 
jusqu'à  elles.  On  trouverait  mèaie  avantage,  si  la  chose  était  pos- 
sible, à  les  laisser  soumises  à  l'influence  de  la  lumière. 

14°  Par  M.  Aubrée,  de  Cliatenay,  des  branches  fleuries  du 
Fuc/isia  coccinea,  dont  il  a  été  question  dans  la  séance  précédente. 
Il  les  ofl're  à  ceux  de  ses  collègues  qui-  voudront  en  l'aire  des  bou- 
tures. M.  Aubrée  dit  que  cet  arbuste  est  tellement  rustique  qu'il 
le  laisse  constamment  en  pleine  terre.  11  se  borne  à  le  rabattre  k 
l'automne  et  à  le  recouvrir  quelque  peu  de  feuilles.  Au  printemps, 
il  le  voit  repousser  avec  vigueur,  après  quoi  les  pousses  ne  tardent 
pas  à  se  couvrir  de  fleurs.  La  reprise  de  cette  espèce  par  boutures 
est  tellement  facile  que  même  les  branches  qu'on  en  coupe  acci- 
dentellement et  qui  tombent  à  terre,  ou  celles  qu'on  utilise 
comme  tuteurs  forment  tout  autant  de  pieds. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 


SÉANCE   DU  24  JUIN  1880.  351 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°  Une  lettre  par  laquelle  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du 
Commerce  annonce  à  M.  le  Président  qu'il  a  bien  voulu  accorder 
à  la  Société  la  subvention  habituelle. 

20  Une  lettre  de  M.  Rosenthal  qui  annonce  l'envoi  d'un  tirage  à 
part  du  Wiener  illustrirte  Garten-Zeitung  (Gazette  horticole  illus- 
trée de  Vienne),  organe  de  la  Société  I.  R.  d'Horticulture  de 
Vienne  (Autriche),  dont  il  est  rédacteur  en  chef.  Cette  brochure 
renferme  trois  Rapports  rédigés  par  lui  :  le  premier  donne 
l'énumération  des  variétés  de  Poiriers,  au  nombre  de  182,  aux- 
quelles a  nui  plus  ou  moins  le  froid  de  l'hiver  dernier  qui,  à 
Vienne,  est  descendu  jusqu'à  —  22oR.,  c'est-à-dire  —27°  b  cent.; 
le  second  relève  les  variétés  de  Poiriers,  au  noranre  de  3i0,  qui, 
au  contraire,  dans  les  cultures  de  l'auteur,  ont  supporté  ces  g-elées 
exceptionnellement  rigoureuses,  sans  en  éprouver  de  dommages 
sensibles  ;  enfin  dans  le  troisième  se  trouvent  des  relevés  compa- 
ratifs analogues  pour  les  Pommiers,  les  Abricotiers  et  les  Pêchers. 

3o  Une  série  de  réponses  au  questionnaire  publié  par  la  Société 
relativement  aux  effets  produits  par  les  gelées  de  l'hiver  dernier. 
Elles  sont  dues  à  la  Société  horticole-rosiériste  de  Brie-Comte- 
Robert  et  Grisy-Suisnes,  à  la  Société  nantaise  d'Horticulture,  à  la 
Société  d'Horticulture  deFontenay-le-Gomte  (Vendée),  à  la  Société 
d'Horticulture  et  d'Arboriculture  des  Dâux-Sèvres,  à  la  Société 
centrale  d'Agriculture  du  département  de  la  Seine-laférieure, 
entin  à  M.  Bigot,  Membre  de  la  Société,  qui  écrit  de  Dieppe.  — 
M.  le  Président  dit  que  de  vifs  remerciements  seront  adressés  aux 
Sociétés  qui  ont  bien  voulu  rédiger  et  envoyer  ces  importants  do- 
cuments dans  lesquels  la  Commission  d'enquête  sur  les  dégâts 
causés  par  l'hiver  dernier  trouvera  de  précieux  renseignements. 

M.  le  frèi*e  Henri,  professeur  d'Arboriculture  à  Rennes  (lUe-et- 
Vilaine),  expose,  de  vive  voix,  le  système  de  pincement  court  qu'il 
applique  au  Pêcher  et  dont  il  a  exposé  en  détail  la  méthode  diins 
son  Traité  d' Arboiicultwe  fruitière.  Il  raconte  que,  à  la  date  d'une 
vingtaine  d'années,  se  réglant  en  partie  sur  les  indications  de 
M.  Grin,  de  Chartres,  il  pratiquait  ce  pincement  sur  deux  feuilles 
ayant  un  œil  à  leur  aisselle;  mais  il  n'a  pas  tardé  à  reconnaître 


352  PaOCÈS-VERBAUX.   —  SÉANCE  DU  24  JUIN   1880. 

qu'il  résultait  des  inconvénients  sérieux  de  cette  manière  d'opérer. 
Aujourd'hui  il  pince  en  laissant,  en  moyenne,  quatre  feuilles  au- 
dessus  de  ce  qu'il  nomme  la  rosette  de  la  base,  et  il  assure  qu'il 
se  trouve  bien  de  cette  manière  d'opérer;  aussi  i'enseigne-l-il  dans 
ses  leçons  et  dans  soa  livre. 

M.  Lepère,  fils,  déclare  ne  pouvoir  partager  la  confiance  de 
M.  le  frère  Henri  dans  les  efîets  du  pincement,  tel  qu'il  a  été 
conseillé.  11  croit  que,  même  modifié  comme  il  l'est  actuellement, 
il  ne  vaudra  pas  mieux  que  ceux  qui  ont  été  conseillés  par  M.Grin, 
M.  Picot,  etc.  Pour  lui,  il  préfère  sans  hésitation  le  palissage  à 
tous  les  pincements  qu'on  essaie  d'y  substituer,  et  il  assure  que 
divers  arboriculteurs  qui  ont  essayé  cette  substitution  ont  perdu 
finalement  les  arbres  sur  lesquels  ils  l'avaient  efi'ectuée. 

M.  Forney  conteste  l'un  des  efiets  que  les  partisans  du  pince- 
ment attribuent  à  cette  opération  et  qui  consiste  à  changer  les 
boutons  à  bois  en  boutons  à  fleurs.  Il  affirme  que  cette  transfor- 
mation est  impossible,  car,  sur  le  Pécher,  la  fleur  est  déjà  formée 
dcins  le  bourg-on  au  moment  cù  il  devient  visible. Pour  le  Poirier, 
ajoutt-l-il,  la  formation  de  la  fleur  est  plus  tardive  et  n'a  pas  lieu 
avant  le  mois  de  novembre. 

M.  Jamin  pense  que  celte  dernière  assertion  n'est  point  parfai- 
tement exacte  et  que,  dès  le  mois  de  juillet  ou  au  moins  d'août, 
les  boutons  à  fleur  des  arbres  fruitiers  à  pépins  sont  formés  et 
caractérisés. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents 
suivants  : 

4»  Rapport  sur  un  thermomètre  avertisseur  électrique  construit 
par  M.  Eon;  M.  Ch.  de  Vendeuvre,  Rapporteur.  —  Les  conclu- 
sions sont  que  la  Commission  aurait  demandé  le  renvoi  à  la  Com- 
mission des  Récompenses  si  l'appareil  qui  en  est  l'objet  n'avait  valu 
déjà  une  médaille  à  M.  Eon,  à  l'Exposition  qui  vient  d'avoir  lieuv 

2°  Rapport  sur  la  i'  édition  d'un  ouvrage  de  M.  Ch.  Baltet  inti- 
tulé :  L'art  de  greffe?';  M.  Carrière  (E.-A.),  Rapporteur.  —  Les 
conclusions  de  ce  Rapport  tendant  au  renvoi  à  la  Commission  des 
Récompenses  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présentations  ; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  un  quart. 


NOMINATIONS.  —  SÉANCES   DES   10   ET   24   JLIN  1880.  353 

NOMINATIONS. 


SÉANCE    DU     40     JUIN     4880. 

MM. 

\.  Cornu  (Miximo),   aide-naturaliste  au  Muséum,  rue  des  Ecoles,  1,  à 
Paris,  présenté  par  MM  .  Carrière  et  Vauvel. 

2.  Fastré,  propriétaire,  rue  des  Martyrs,  57,  à  Paris,  présenté  par  MM. 

E.  Robert  et  Duvivier. 

3.  L'Herron,  horlicullcur,  à   Brest  (Finislère),  présenté  par  M. M.   Borel 

et  Glatigoy. 

4.  Rondeau  (Alexandre),  jardinier-chef  chez  M.  le  comte  de  Germiny,  au 

château  de  Gouville,  par  Gailly    (Seine-Inférieure),   présenté  par 
MM.  Hûullcl  et  B.  Verlot, 

COMME   DAME   PATRONNESSE. 

M""'  Poupon,   rue  de  Rmnes,  89,  à  Paris ,  présentée  par  MM.    Eugène 
Tesloû  et  Lecocq-Duoiesnil. 


SÉANCE  DU  24  juin  18S0. 
MM. 
S.  Alliou,  peintre-»,  avenue   de   Clichy,   47,  à  Paris,  présenté  par  MM. 
Borel  et  Duvivier, 

2.  Blanquier,  fabricant  de  chauffages,   rue  de   TEvangile,  20,  à  Pdris, 

présenté  par  MM.  de  Vendeuvre  et  Marand. 

3.  Carpentier,  fabricant  de  châssis-cloches,  à  D  oullens  (Somme),  pré- 

senté par  MM.  Duvivier  et  Borel. 

4.  Dehu  (Elie),  jardinier  chez   M.  Rouquier,   à  Dugny,  par  le  Bourget 

(Seine),  présenté  par  MM.  Chargueraud  et  È.   Chouvet. 
.5.   Du/iLLARD  (AUmJ  ),  horticultenr,    rue  Bertbollet,  à  Arcueil  (Seine), 
présenté  par  MM.  Carrière  et  Curé. 

6.  Hebrard  (Alexandre),  horticulteur,    rue  de  Reuilly,  S5,  à  Paris,  pré- 

senté par  MM.  Curé  et  Cuvier. 

7.  Jeanninel,  horticulteur,  à  Langres  (Haute-Marne),  présenté  par  MM. 

Ballet,  Bonnel  et  Michelin. 

8.  Laurent  (Narcisse),  horticulteur,  rue  de  Lourmel,  20?,  à  Paris,  pré- 

senté par  MM.  Carrière  et  Curé. 

9.  Rot  (François-Vincent),  entrepreneur  de  menuiserie,  rue  de  Grenelle- 

Saint-Germain,  37,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Duvivier  et  Verlot. 

10.  ScHMiDv  (Georges),  au  Château  des  Mure?,  à  Avranches  (Manche), 

présenté  par  MM.  Duvivier  et  de  Vendeuvre. 

23 


354  BOLLETrN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

1 1 .  Thomas  (Albert),  inspecteur  du  gouvcrnemeat ,   architecte  de  la 

Société,   boulevard  Malesherbes,   112,  à   Paris,  présenté  par   MM. 
Henri  Lallemand  et  Lecocq-Dumesnil. 

12.  TRA^soN  (Eugène),  de  la  maison  Transon  frères,  pépiniéristes,  à  Or- 

léans (Loiret),  présenté  par  MM.  Chatenay  (Abel),  Coulombier  et 
Eugène  Verdier^  fils  aîné. 


BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 


MOIS    DE    MAI  ET  JUIN    1880, 

Actualité  (L'j,  office  général  de  l'Industrie  cl  du  Commerce  (n'*  46  à  66. 

Paris  ;  feuille  in-4. 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Ilaute-Garonne  (janvier-févr., 

mars  et  avril  1880).  Toulouse;  in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  Maine-et-Loire  ÇZ"  et  4^  trimestres 

de  1879).  Angers;  in-8. 
Annales  de  la  Société  hoiticole,  vigneronne  et  forestière  de  l'Aube  (avril 

el  mai  1880).    Troyes-,  in-8. 
Annales  de  Vlnititid  expérimenal  agricole  du  Rhône  (mars  et  avril  1880). 

EcuUj'-lcs-Lyon;  in-8. 
Apiculteur  [L')  (mai  et  juin  1880).  Paris;  in-8.   • 

Botanisches  Centralblatt,  refcrirendes  Organ  fur  das  Gesammtgebict  der 

Botanik  iFeuille  centrale  botanique,  recueil  analytique  pour  toute 

la  botanique,  édité  par  le  docteur  Oscak  Uiilworm,  n"»  1   à  17). 

Cassel  ;  in-8. 

Bulletin  agricole    du   Puy-de-Dôme   (mars,  avril  et  mai   1880).  Riora; 

in-8. 
Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  {a""  1  et  2  des  Comptes  rendus, 

Revue  bibliographique  A  de  1880).  Paris  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  Nancy  (mars-avril  1880). 

Nancy  ;  iu-8, 
Bulletin  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  des  Ardennes  (n»  13   en 

1t80).  Charleville;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  de  l'arrondissement  de  Clermont  (Oise) 

(avril  1a80).  Clermont;  in-8. 
Bulletin  de   la   Société  d'Agriculture  de  l'Indre  (n°  4  de   1879).    Châ- 

leauroux  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  et  d'Horticidture  de  Tontoisc  (3*  tri- 
mestre de  1879).  Pontoise;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  et  d'Horticulture  de  Vaucluse  (mai 
cl  juin  1880).  Avignon;  in-8. 


MOIS    DE    MAI    ET  JUIN    1880.  3oO 

Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  Poligny  (février  et 

mars  1880).   Poligny,  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Encouragement  (avril  1880).  Paris;  in-4. 
Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France  (n"'  9,   10   et  1 1   do 

1880).  Paris;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d^ Horticulture  de  Chdlon-sw-Saone  (1^'  trimestre 

de  1880).  Châlon;  in-8. 
Bulletin  de  la   Société  d'Horticulture  de  Cholet  (aaaée  1879).    Cholet; 

i:i-S. 
Bulletin  de  la  Sociétd  d'Horticulture  de  Clermont  {Oise)    (mai    1880). 

Clerraont;  in-S. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Compiègne  (1er  trimestre  de  1880). 

Cimpiègne  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Coulommiers 

no*  32,  33  en  1879  ;  34  et  3.5  en  !880).  Coulommiers  :  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  d' Horticulture  de  Meaur;  (n^s  2  à  ô  de  ISIO)  Meaux; 

in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'HorticuUure  d'Orléans  et  du  Loiret  (4e  trimestre 

de  1879).  Orléans;  ia-8. 
Bidletin  de   la  Société  d'Horticulture  de  Picardie  (janvier-février-rnarà 

■1880).  Amiens;  in-8. 
Bulletin  de   la  Société  d'Horticulture  et  de  petite  Culture  de  Soissons 

favril-mai  18.80).  Soissons  ;  in-8. 
Bidletin  de    la  Société  d'Horticulture  et  de   Viticulture  d'Eure-et-Loir 

(avril  et  mai  1830).  Chartres  ;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture  des  Vosges  {a"  29 

en  18,S0).  Ëpinal  ;  in-8. 
Bulletin   de  la  Société  de    Viticulture,  Horticulture  et  Silviculture   de 

Reims  (n"*  16, 17  et  18  de  1880).  Reims;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  protectrice  des  animaux  (février-mars-avril  1880). 

Paris  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  ville  de  Paris  {a"^  13,  15,  16,  17,  18,  19  et  20  de  1880). 

Paris  ;  feuille  in-4. 
Bulletin  des  séances   de   la  Société   nationale  d'Agriculture  de  France 

(février  et  mars  1880).  Paris  -,  in-8. 
Bulletin  d'Insectologie  agricole  (mars  et  avril  1880).  Paris;  in-8. 
Bulletin  du  Cercle  horticole  du  Nord  (février,  mars  et  avnl  1880).  Lille  ; 

in-8. 
Bulletin  du  Comice  agricole  d'Amiens  (n°'  198  à  201).  Amiens;   feuille 

in-4. 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  agricole  et  horticole  de  Mantes  (mai  et 

juin  4880).  Manies;  in-8. 
Bulletin    mensuel   de  la  Société   d'Acclimatation  (mars    1880).    Paris; 

in-8. 


356  BDLLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

Bulletin  mensuel  de  la  Société  d'Agriculture,  d'Borticulture  et  d'Accîi- 
matation  du  Var  (avril  et  mai  4880).  Toulon;  in-8. 

Bulletin  mensuel  du  Comice  agricole  de  l'arrondissement  de  Tarbes  (mai 
et  juin  1880).  Tarbes;  ia-8. 

Bulletin  semestriel  de  la  Société  d'Agriculture  de  Joigny  (a°  \M  en 
1879).  Joigny  ;  in-8. 

Bulletin  trimestriel  du  Comice  agricole,  horticole  et  foresiier  de  Toidon 
(no  1  de  1880).  Toulon;  in-8. 

Bidletlino  délia  R.  Società  toscana  di  Orticultura  (BuUelin  de  la  SociéLé 
Royale  toscane  d'Horticulture,  l°  d'avril  1880).  Flo<ence;  in-8. 

Catalogue  de  M.  Linden,  horticulteur  à  Gand  (Belgique). 

Cercle  pralique  d'Horti'Mlture  et  de  Botanique  du  Havre  (1",  2'  et  3^ 
bulletins  de  18H0).  Le  Havre;  in-8. 

Chronique  hoiticole  de  l'Ain  (1*'  noars,  1^'  avril,  1^'  mai,  1"  juin  de 
1880).  Bourg;  feuille  in-4. 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences 
(n°»  17  à2J  de  1880).  Paris  ;  in-4. 

Cultivateur  {Le)  agenais  (mai  et  juin  1880).  Agen  ;  in-8. 

Cidtivateur  {Le  Bon)  (n°'  9  à  13  de  1880).  Nancy;  feuille  in-4. 

Cultivateur  {Le)de  la  région  lyonnaise  [a"'  174  à  182de  1880).  Lyon;in-8. 

Garlenflora  (Flore  des  Jardins,  Bulletin  mensuel  général  d'Horticulture 
édité  et  r<5digé  par  le  D'  Ed.  Regel,  avec  plusieurs  collabora- 
teurs ;  cahiers  de  mai  et  juin  1880).  Stuttgart;  in-8. 

Journal  d'Agriculture  itratique  du  midi  de  la  France  (mars,  avril 
et  mai  1880)-  Toulouse;  in-8. 

Journal  de  l'Agriculture  (n°*  578  à  585  en  1880).  Paris;  in-8. 

Journal  de  la  Société  d'IIorticuUitre  du  département  de  Seine-et-Oise 
(janvier,  février  et  mars  1880).  Versailles;  in-8. 

Journal  des  Campagnes  (n^s  18  et  de  20  à  26  de  1880).  Paris;  feuille  in-4. 

Journal  des  connaissances  utihs  (n"  46,  47  et  48  de  1880).  Paris;  in-4. 

Journal  de  vulgarisation  de  l'Horticulture  (avril,  mai  1880).  Paris  ;  in-S. 

Lyon  horticole  (n"*  9,  10,  11  et  12  de  1880).  Lyon  ;  in-8. 

MaandUad  vaii  de  Vereeniging  ter  bevordeiing  van  Tuin-  en  Landbouw 
(Feuille  mensuelle  de  la  Société  pojr  le  perfectionnement  de  l'Hor- 
ticulture et  de  l'Agriculture,  n'*  de  mai,  juin,  juillet  1880).  Maes- 
Iricht  ;  in-8. 

Maison  de  Campagne  {La)  (n""  9,  10,  11  et  12  de  1880).  Paris  in-8. 

Massachiissetts  Ploughman,  Journal  of  Agriculture  (Le  laboureur  du  IMas- 
sachussett,  journal  d'Agriculture;  n°  du  24  avril  1S80).  Boston; 
feuille  in-foiio. 

Monatschrift  des  Vereines  zur  Befœrderung  des  Gartenbaues  (Bulletin 
mensuel  de  la  Société  pour  le  perfectionnement  de  l'Horticulture  et 
de  celle  des  Amis  du  jardinage  à  Berlin,  cahier  de  mai  1880^V 
Berlin;  ia-8. 


MOIS    DE    MAI  ET  JUIN    1880.  357 

Moniteur  d'Horticulture  (Le)  (juin  et  juillet  <880).  Paris  ;  io-S. 

Revue  agricole  et  horticole  du  Gers  (mai  et  juin  1880).  Âuch-,  in-8. 

Revue  des  Eaux  et  Forêts  (mai  et  juin  1880).  Paris  ;  in-8. 

Hevue  horticole,  par  M.  Carrière  (É.-A.)  (i.o»  10,  11,  12  et  13  de  1880). 
Paris  ;  in-8. 

Revue  horticole  des  Bouches-du-Bhône  {ai\nl  <880).  Marseille-,  in-8. 

Rivista  agricola  romana  (Revue  agricole  romaine,  publication  officielle 
du  Comice  agricole  de  Rome,  mars,  avril,  mai  1880).  Rome; 
in-8. 

Science  pour  tous  (La){a'>^  19  à  26  de  1880).  Paris;  feuille  in-4. 

Sieholdia^  Weekblad  voor  den  Tuinboiiw  in  Nederland  (Sieboldia.  Feuille 
hebdomadaire  pour  l'Horticulture  dans  les  Pays-Bas,  n"«  19  à  26 
da  1880).  Leyde;  iii-4. 

Société  d'Agriculture  de  l'Allier  (juin  1880).  Moulins;  ia-8. 

Société  d'Horticulture,  de  Botanique  et  d' Agriculture  de  Montmorency 
(l^'  trimestre  de  1880).  Montmorency;  io-8. 

Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Sentis  (mai  et  juin  1S80). 
Senlis;  in-8. 

Société  d'Horticulture  de  Limoges  (n°s  3  et  4  do  1879).  Limoges;  in-8. 

Société  d'Horticulture  de  Nogent-sur-Seino  (Bullelin.no4  de  1880).Nogent; 
in-8. 

Société  d'Horticulture  pratique  du  Rhône  (Liste  générale  des  Membres  en 
1880).  Lyon;  in-8. 

Société  Lmnéenne  de  Bordeaux  (6e  livraison  de  1879  et  procès-verbaux  de 
l'année  1879,  tome  111).  Bordeaux-,  in-8. 

Société  royale  d' Agriculture  et  de  Botanique  de  Gand  (143^  Exposition,  en 
4  380).  Gand;  in-8. 

Sud-Est  {Le)  (mai  1880).  Grenoble;  in-8. 

Tarif  der  K.  K,  chemisck-physiologischen  Versuchs-Statio)ien  fur  Wein- 
und  Obsthau  (Tarif  des  stations  chimico-pliysiologiques  1.  R.  pour 
la  Viticulture  et  l'Arboriculture;  2e  édition;  grand  in-S  de  15 
pages.  Vienne;  1880. 

The  Garden  (Le  Jardin,  journal  hebdomadaire  illustré  d'Horticulture  dans 
toutes  ses  branches  ;  cahiers  des  8,  15,  22,  29  mai,  5,  12,  19,  26 
juin  1880).  Londres;  in-4. 

The  Gardeners'Chronicle  (La  Chronique  des  Jardiniers,  journal  hebdoma- 
daire illustré  d'Horticulture  et  des  sujets  voisins;  cahiers  des  8, 
15,  22,  29  mai,  5,  12,  19,  26  juin  1880).  Londres;  in-4. 

Vigneron  (Le)  champenois  (n*»'  36,  37,  38,  39,  40,  41,  42  et  43  de 
4880).  Epernay;  feuille  in-4. 

Woche7iblatt  des  land'wirthschaftlichen  Verei^is  im  Grossherzogthum  Baden 
(Feuille  hebdomadaire  de  la  Société  d'Agriculture  du  Grand- 
Duché  de  Bade,  nos  15  a  21  de  1880).  Carlsruhe;  in-4. 


358  LISTE   DES  RÉCOMPENSES 

Zeitschrifl  des  landwirlhschaftîichen  Vereins  in  Bayern  (Bulletin  de  la 
Société  d'Agriculture  de  Bavière,  cahier  de  juin  ^880).  Munich; 
in-8. 


LISTE    DES    RECOMPENSES 

ACCORDÉES    PAU   LES   JURYS  DE    l'ExPOSITION  TENUE    PAR   LA  SOCIÉTÉ 

nu  5  AU  8  JUIN  1880,  dans  le  Palais  de  l'Industrie  (1). 
Dressée  'par  le  Secrétariat  de  la  Société. 

La  Société  centrale  d'Horticulture  de  France  qui,  par  décret 
en  date  du  5  juin  1880  a  pris  le  titre  de  Société  nationale  et  cen- 
trale d'Horticulture  de  France,  a  tenu,  du  5  au  8  juin  dernier,  son 
Exposition  principale  (2).  Les  plantes  présentées,  ainsi  que  les 
objets  d'grt  et  d'industrie  se  rattachant  à  l'Horticulture,  ont  été 
examinés,  le  5  juin,  par  le  Jury  nommé,  suivant  le  règlement, 
par  le  Conseil  d'Administration. 

Le  Jury  s'est  divisé  en  quatre  sections.  La  première  avait  à 
examiner  les  plantes  d'agrément  de  plein  air,  la  seconde  les 
plantes  d'ornement  de  serre  chaude,  tempérée  et  d'orangerie,  la 
troisième  les  plantes  légumières  et  la  quatrième  les  objets  d'art  et 
d'industrie  horticoles. 

La  composition  des  Jurys  était  la  suivante  : 

{''"section.  —  M.  A.  Hardy,  premier  Vice-Président  de  la  Société, 
Président;  Secrétaire,  M.  Duchartre;  Membres:  MM.  Carrière, 
Fontaine  (Gustave),  Jamin  (Ferd.),    Lapipe  et  Urbain  (Louis). 

2«  section.  —  M.  Barelle,  Vice-Président  de  la  Société,  Prési- 

(1)  Membres  de  la  Commissiou  chargée  d'organiser  l'Exposition  de  1880 
et  constituée  en  Jury  d'admission  :  —  M.  Teston,  Vice-Président  de  la 
Société,  Président;  M.  A.  Lavialle,  Secrétaire;  Membres:  MM.  Appert, 
Arnould-Baltard,  D'  Bâillon,  Borel,  Cotlereau,  Courcier,  Delamarre, 
Drouet,  Durand  aîné,  (.efebvre  (E.),  «^uénat,  et  Siroy,  Adjointe  :  MM. 
Duvivier,  Secrétaire-général;  B.  Verlot,  Secrétaire -général-adjoint  ; 
-Moras,  Trésorier;  Lecocq-Dumesnil,  Trésorier  -  adjoint  ;  P.  Duchartre, 
Sccrétaii'e-Rédacteiir  ;  et  Dutrou,  Architecte  de  la  Société. 

(2)  Par  décision  du  Conseil  d'Administration,  la  séance  solennelle  pour 
la  dislribuiioQ  des  récompenses  aura  lieu  en  décembre  prochain. 


DÉCERNÉES  A  LA  SUITE  DE  l'eXPOSITION  DE  18S0,  359 

dent;  Secrétaire,  M.  Chargueraud ;  Membres:  MVl.Bauer,  Chenu 
(Jules),  Jolibois,  Sallier  etWeiker.  Suppléants  pour  les  deux  sec- 
tions: MM.  Boizard,  Leprieur,  Verdier  (Eug.). 

3«  section.  —  M,  Arnould-Baliard,  Vice-Président  de  la  Société, 
Président;  Secrétaire,  M.  Curé;  Membres:  MM.  Beurdeley, 
Feuillet,  Laizier  et  Noblet. 

4^  section.  —  M.  Teston,  Vice-Président  de  la  Société,  Prési- 
dent; Secrétaire,  M.  A.  Lavialle;  Membres:  MM.  Auberf,  Cel- 
lière,  Glaiigny,  Héringer,  Lebôuf,  fils  ;  suppléants,  MM.  Dopfeld, 
Grenlhe,  Péan. 

Les  récompenses  suivantes  ont  été  attribuées  par  les  Jurys  (1). 

A.  PARTIE  HORTICOLE. 

1°  Plantes  nouvellement  introduites. 

A.  Léguœières. 

Médaille  d'argent  à  M.  Hamelin,  boulevard  de  l'Hôpital,  34,  à 
Paris,  pour  une  Fève  mexicaine. 

B.  Plantes  fleurissantes  ou  non  de  serre  ou  de  plein  air. 

Médaille  de  bronze  à  M.  Poirier,  à  Villeneuve-!e-Roi  pour  des 
Bégonia  semperfloi^ens  v^T.rosea. 

Médaille  d'argent  à  M.  Vyeaux-Duvaux,  horticulieur,  rue  Picpus, 
à  Paris,  pour  des  Chrysanthèmes  Bijou-d'or. 

Médaille  d'argent  à  M.  Thiébaut-Legendre,  horticulteur,  avenue 
Victoria,  8,  à  Paris,  pour  des  Œillets  grenadins. 
2°  Plantes  obtenues  de  semis. 

Le  Jury  n'a  point  eu  a  examiner  de  semis  de  plantes  légumières 
et  fruitières  ;  mais  il  a  récompensé  un  certain  nombre  de  plantes 
d'agrément.  Il  a  décerné  trois  médailles  d'or  à  : 

M.  Bleu  (Alfred),  horticulteur,  avenue  d'Italie,  48,  à  Paris,  pour 
8  Caladium  non  encore  au  commerce. 

M.  Evrard,  horticulteur,  rue  Basse,  62,  à  Caen  (Calvados),  pour 
12  variétés  de  Pelargonium  simples  et.doubles. 

M.  Le'^uin,  horticulteur,  à  Clamart  (Seine),  pour  ses  gains  de 
Bégonias  tubéreux  simples  et  doubles. 

(1)  Suivant  l'article  21  du  Programme,  les  médailles  d'honneur  ont 
remplacé  toutes  celles  qui  avaient  été  obtenues  par  le  même  exposant. 


360  LISTE    DES   RÉCOMPINSES 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Morle',  horticulteur,  à  Avon  (Seine- 
et-Marne),  pour  36  variétés  nouvelles  de  Colens. 

Mé.iaille  d'argent  grand  module  à  M.  Dufoy  (Alph.),  horticul- 
teur, rue  des  Vignes,  12,  plateau  d'Avon  (Seine-et  Oise),  pour 
2  Pelargonium  nouveaux  et  non  encore  au  commerce. 

Médaille  d'argent  à  M.  Lemoine,  horticulteur,  à  Nancy  (Meur- 

thi -et -Moselle),  pour  des  semis  de  Potentilla  atrosangumea  ya.riès. 

Médaille  de  bronze  à  M.  Lemoine,  déjà  nommé,  pour  2  variétés 

à  fleurs  simples  et  doubles  de  Pelargonium  inquinans  et  zonale. 

Le  Jury  a  accordé  des  félicitations  à  M.  Ménard,  horticulteur, 

à  Melun,  pour  fes  Coleus  de  semis;  à  M.  Samson,  horticulteur,  à 

Étampes  (Seine-et- Oise),  pour  2  Pelargonium  de  semis  et   à 

M.  Robert,  jardinier,  cbfz  M.  Grêlant,  à  Étampes,  pour  I  semis 

de  Pelargonium  zonale  fantaisie. 

3°  Plantes  de  belle  culture  fleuries  ou  non. 
Médaille  d'or  à  M.  Saison-L'erval,  horticulteur,  rue  de  Rou- 
\ray,  5,  à  Neuilly  (Seine),  jour  divers  Palmiers  présentés  en  forts 
exemplaires. 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Larousse,  rue  des  Pavillons,  21,  à 
Putfaux  (Seine),  pour  deux  volumineux  exemplaires  en  pleine 
floraison  de  Chrysanthème  Comtesse  de  Chambord. 

Médaille  d'argent  grand  module  à  M.  Clievet,  horticulteur,  rue 
de  Picpu?,  103,  à  Paris,  pour  2  Dracxna  Boerrhavi  remarquables 
par  leurs  dimensions. 

4°  Légumes  variés  de  la  saison  et  légumes  forcés. 
Médaille  d'honneur  en  or  donnée,  au  rom  de  la  Ville  de  Paris, 
à  l'association  des  Jardiniers-maraîchers  de  la  Seine  pour  une  très 
belle  collection  de  légumes  variés. 

Médaille  d'honneur  de  la  Scciété  nationale  et  centrale  d'Horticul- 
ture de  France  à  M.  Louis  Lhérault,  horticulteur-cultivateur,  rue 
des  Ouches,  i9,  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise),  pour  Asperges  et 
Fraisiers. 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Chommet,  jardinier  chez  M.  le  baron 
de  Limnander,  au  château  de  Moignanville,  par  Gironville(Seioe- 
et-Oise),  pour  ses  légumes  variés  (environ  <00  variétés). 
Médaille  d'argent  grand  module  à  M.  Leguay,  cultivateur-hor- 


DÉCERNÉES  A  LA  SUITE  DE  l'eXPOSTION  DE  1880.  "361 

ticulteur,  rue  des  Ouches,  36,  à  Argenteuil  (Seine-et-Dise),  pour 
ses  Asperges  et  légumes  divers. 

Médaille  d'argent  à  M.  Glaziou,  jardinier,  rue  de  la  Colonie,  36, 
à  Paris,  pour  ses  Champignons. 

Mélaille  d'argent  à  M.  Lefèvre  (Auguste),  horticulteur,  à 
Napoléon-Sainl-Leu-Taverny,  rue  du  Château,  26  (Seine-st-Oise), 
pour  des  Fraisiers. 

Médaille  d'argent  à  M.  Berger,  horticulteur,  à  Verrières- le- 
Buisson  (Ssine-et-Oise),  pour  ses  corbeilles  de  Fraises  D^'Morière. 

Médaille  d'argent  à  M.  Girardin  (E.),  horticulteur-cultivateur, 
rue  GailloD,  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise),  pour  ses  Asperges. 

Médaille  d'argent  à  M.  Lescot  (André),  cultivateur,  rue  de  la 
Liberté,  23,  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise),  pour  ses  Asperges. 

Médaille  d'argent  à  M.  Girardin  (Jean- Jacques),  cultivateur- 
horticulteur,  rue  des  Gobelins,  6,  à  Argenteuil  (Seine-el-Oise), 
pour  ses  Asperges. 

Médaille  d'argent  à  MM.  Forgeot  et  Cie,  négociants,  quai  de  la 
Mégisserie,  8,  pour  des  Haricots  Chevrier. 

Médaille  de  bronze  à  M,  Bertaud  (Alphonse),  cultivateur-ma- 
raîcher, rue  de  Noisy,  3,  à  Rosoy-sous-Bois,  pour  son  Cerfeuil 
bulbeux. 

Mention  honorable  à  M.  Dugué-Jouvin,  cultivateur-maraîcher, 
à  Champlan  par  Longjumeau  (Seine-et-Oise),  pour  des  Asperges, 

5°  Fruits  forcés  ou  conservés. 

Médaille  d'honneur  en  or  donnée  par  M.  le  Ministre  de  l'Agri- 
culture et  du  Commerce,  à  M.  Millet  fils,  horticulteur  à  Bourg- 
1  a-Reine,  pour  ses  apports  de  fruits  et  légumes  de  primeur. 

Médaille  d'or  à  M.  Margottin  (Jules),  horticulteur  à  Bourg-la- 
Reine,  pour  Vignes  forcées  en  fruits  miirs. 

Médaille  de  vermeil,  à  M.  Hédiard,  négociant,  rue  Notre- 
Dame-d  e-Lorelte,  à  Paris,  pour  ses  fruits  et  légumes  exotiques. 

6"  Plantes  d'agrément  de  serre  chaude 
Grand  Prix  d'honneur  consistant  en  un  objet  d'art  donné  par 
M.  le  Ministre  de  llnslruction  publique,  à  M.  A.  Chantin,  horti- 
culteur, route  de  Ghâtillon,  32,  à  Paris,  pour  l'ensemble  de  son  ex- 
position de  plantes  de  serre. 


•^62  LISTE   DES   RÉCOLIPEKSES 

Médaille  d'or  à  M.  Ghantin,  déjà  nommé,  pour  ses  Palmiers, 
Pritchardia  et  Kentia,  Gycadées,  Fougères  arborescentes  et  Bro- 
méliacées. 

Médaille  d'or  à  M.  Ghantin,  pour  ses  Aroïdées. 

Médaille  d'honneur  en  or  de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et 
du  Gommerce,  à  M.  Bleu  (Alfred),  déjà  nommé,  pour  ses  Cala- 
dium  (environ  100  variétés)  réunis  en  collection. 

Médaille  d'argent  à  M.  Bleu  (Alfred),  pour  ses  Bégonia  Rex 
(environ  70  variétés). 

Médaille  d'honneur  en  or  donnée  par  M.  le  Préfet  de  la  Seine, 
au  nom  du  département,  à  M.  J,  Vallerand,  horticulteur  à  Bois- 
Colombes,  pour  sa  magnifique  collection  de  Gloxiuias. 

Médaille  d'honneur  en  or  des  Dames  patronnesses  de  la  So- 
ciété à  MM,  Gbanlrier,  frères,  horticulteurs  à  Mortefoutaine 
(Oise),  pour  leur  bel  apport  de  Coleus. 

Médaille  d'honneur  en  or  fondée  par  le  Conseil  d'Administration 
en  mémoire  de  M.  le  maréchal  Vaillant,  ancien  Président  delà 
Société,  à  M.  Sàvoye,  horticulteur,  chemin  d'Asnières,  44,  à 
Bois-Colombes  (Seine),  pour  son  bel  apport  de  plantes  diverses. 

Médaille  d'honneur  de  la  Société  à  M.  Mathieu,  horticulteur, 
rueSpontini,  54,  à  Passy-Paris,  pour  des  plantes  diverses. 

Médaille  de  vermeil,  à  M.  Mathieu,  déjà  nommé,  pour  ses 
Broméliacées. 

Médaille  d'or,  à  M.  Morin  (Louis),  jardinier  chez  M.  At.tias, 
boulevard  du  Château,  à  Neuilly  (Seine),  pour  la  tonne  culture 
de  ses  plantes  de  serre. 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Landry  (Louis),  horticulteur,  rue  de 
la  Glacière,  92,  à  Paris,  pour  ses  plantes  variées. 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Lacroix,  jardinier  chez  madame 
Horson,  avenue  de  Paris,  à  Versailles  (Seine-et-Oise),  pour  ses 
Coleus  (environs  180  variétés). 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Poirier,  jardinier  chez  M.  Noël,  à 
Villeneuve-le-Roi  (Seine-et-Oise),  pour  des  Ca/arf/ww  en  collec- 
tion. 

Médaille  d'argent  grand  module,  à  M.  Landry  (Louis),  déjà 
nommé,  pour  sa  collection  de  Broméliacées. 

Médaille  d'argent  à  M.   Marchand,  jardinier  chez  M.   Héricé, 


DÉCERNKES  A  LA  SUITE  DE  l'exPOSITION  DE  4880.  363 

route  de  Versailles,   21,  à  Chaville  (Seine-et-Oise),    pour  des 
Colocasia  odora. 

/Ville  de  Paris.  —  M.  Drouef,  directeur  des  cultures, 

Bors      \     Plantes  de  serres  en  beaux  exemplaires. 
concours   (Jardin  du  Luxembourg.  —  M.   Jolibois,  jardinier 
^     en  cbef.  —  Collection  de  Broméliacées. 
7°  Plantes  d' agrémerd  de  serre  tempéi^ée  et   d'orangerie. 

Médaille  d'argent  à  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'e,  quai  de 
la  Mégisserie,  4,  pour  des  Gilcéolaires  hybrides  naines. 

Médaille  d'or  à  MM.  Thibaut  et  Keteleêr,  horticulteurs  à  Sceaux 
(Seine),  pour  des  Pelargonium  grandiflorum  (60  variétés)  et  fan- 
taisie (18  variétés). 

Médaille  d'or  à  M.Eberlé,  horticulteur,  avenue  deSaint-Ouen, 
446,  à  Paris,  pour  ses  collections  d'Agaves,  Aloès  et  Euphorbes 
cactiformes. 

Médaille  d'or  à  M.  Simon,  horticulteur,  Chemin  des  Epinettes, 
à  Saint-Ouen  (Seine),  pour  des  Cactées,  Echeveria,  Aloe,  Agaves 
et  autres  plantes  grasses. 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Poirier,  horticulteur,  rue  Boniiaven- 
ture,  à  Versailles  (Seine-et-Oise),  pour  Pelargonium  inquinans  et 
zonale  (environ  1 00  variétés). 

Médaille  de  vermeil  à  MM.  Couturier  et  Robert,  horticulteurs, 
rue  des  Calèches,  22,  à  Ghatou  (Seine-et-Oise),  pour  leurs  Bégo- 
nias lubéreux. 

Médaille  de  vermeil,  à  M.  Eberlé,  déjà  nommé,  pour  sa  collec- 
tion de  Cactées  (environ  120  sortes  distinctes). 

Médaille  d'argent  à  M.  Boutreux  fils,  horticulteur,  rue  de  Paris, 
à  Montreuil-sous-Bois  (Seine),  pour  une  collection  d'environ  100 
variétés  de  Pelargonium  inquinans  et  zonale. 

Médaille  d'argent  à  M.  Jolly,  horticulteur,  boulevard  de  THô- 
pital,  130,  à  Paris,  pour  sesAraliacées  et  Araucaria  ayant  servi  à 
l'ornementation  de  l'Exposition. 

Médaille  de  broBzeà  M.  Chaté  (Louis),  pour  des  Pelargonium 
inquinans  bicolor. 

Médaille  de  bronze  à  M.  Marchand,  rue  du  Bac,  1 46,  à  Paris, 
pour  Cereus  flagelliformis  et  peruvianus. 

Félicitations  à  M.  Dufoy  (AlphDnse),  pour  ses  Pelargonium 
réunis  en  collection. 


334  LISTE   DES  BÉCOMPENSES 

8°  Plantes  d'agrément  de  plein  air. 
A.    Arbustes   ou    arbrisseaux    fleurissants. 

Médaille  d'or  à  MM.  Croux  et  fils,  p épiuiérisles,  vallée  d'Aul- 
nay,  à  Sceaux,  pour  l'ensemble  de  leurs  apports  :  Kalmias,  Coni- 
fères,  etc. 

Médaille  d'argent  grand  module  à  M.  A.  Roy,  horticulteur, 
avenue  d'Iîalie,  142,  a  Pari?,  pour  ses  Clématites  ligneuses. 

Hors  concours.  MM.  Levêque  et  fil?,  horticulteurs,  rue  de   Lié- 

gat,  à  Ivr^-sur-Stine,  Splendide  collection  formée  d'environ  600 

variétés  de   Rcsiers-liges  et  nains  parfaitement  fleuris,  cultivés 

en  pots  et  appartrrant  aux  races  dites  Hybrides,   Bourbons    et 

Thés. 

Hors  concours.  M.  Moser,  horticulteur  à  Versailles  (Seine-el- 
Oise).  Ccl'ection  importante  de  Rhododendrons,  Kalmias*,  Ar- 
bustes et  arbrisseaux  à  ft-uillage  persistant,  etc. 

B.  Arbustes  ou  arbPisseaux  à  feuillage  persistant. 

Médaille  de  vermeil,  à  M.  Moreau,  horticulteur,  à  Foi-tenay- 
aux-Roses,  Conifères  variées,  ayant  contribué  à  l'ornemeutation 
de  l'Exposition. 

9°  Plantes  d'agrément  herbacées,  annuelles  ou  vivaces. 

Médaille  d'honneur  en  or  (^eM.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et 
du  Commerce,  à  MM.  Vilmorin-Andiieux  et  C'e,  quai  de  la  Mégis- 
serie, 4,  à  Paiis,  pour  leur  magnifique  collection  de  plantes  her- 
bacées d'ornement  se  reproduisant  fidèlement  par  le  semis. 

Médaille  d'argent  grand  module  à  MM.  Vilmorin-Andrieux  et 
C'e,  jiom  Lol/elia  Erinus  variés. 

Médaille  d'argent  à  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'c,  pour 
Chrysantliemum  carinatum  en  collection. 

Mèdnil]e  d'ajgenl  à  MM.  Vilmoric-AndrieuxeiCie,  pour  Tjo- 
pxolum  majus  et  minus  variés. 

Médaille  d'argent  à  MM.  Vilmoric-Andrieux  et  Cie ,  pour  Réséda 
grandiflore  pyramidal. 

Médaille  de  bronze  à  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'e,  pour 
Mimulus  variés. 

Médaille  de  bronze  à  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  Cie,  pour 
Mufliers  nains  en  collection. 


DÉCERNÉES  A  LA  SUITE  DE  l'eXPOSITION  DE  1880.  365 

Médaille  de  bronze  à  M\f.  Vilfnorin-Aadrieux  et  de,  pour 
Phlox  Drummondi  variés. 

Médaille  d'argent  grand  module,  offerte  par  M™^  Lusson,  Dame 
patronnesse  deJa  Société,  pour  une  Rose  ou  un  lot  de  R°séla,  à 
M.  Thiébaut-L^gendre,  déjà  nommé,  pour  un  lot  formé  d'environ 
80  pots  de  Réséda  à  grandes  fleurs. 

Médaille  d'or  à  M.  Lecaron,  horticulteur-grainier,  quai  de  la 
Mégisserie,  20,  à  Paris,  pour  un  bel  ensemble  de  piaules  herbacées 
d'ornement. 

Médaille  d'or  à  M.  Gomesse,  horticulteur,  rue  Bellini,  6,  à 
Paris,  pour  dessin,  mosaïque  et  plantes  employées  pour  mosaï- 
culture. 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Delahaye,  horticulteur-grainier,  quai 
de  la  Mégisserie,  18,  à  Paris,  pour  son  exposition  de  fleurs  cou- 
pées comprenant  diverses  Liliacées  et  Iridées,  des  Anémones  et 
Renoncules,  Delphinium,  etc. 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Paintêche,  horticulteur,  rue  Dacamps, 
21,  à  Paris,  pour  collection  de  plantes  et  dessins  de  mosaïoul- 
ture. 

Médaille  d'argent  grand  module  à  M.  Lecaron,  déjà  nommé, 
pour  plantes  annuelles  diverses  :  Peasées,  Zinnias^  etc. 

Médaille  d'argent  grand  module  à  M.  Renault,  horticulteur,  rue 
de  l'Arcade,  1 5,  à  Paris,  pour  uue  corbeille  de  Pyrethrum  roseum 
variés. 

Médaille  d'argent  grand  module  à  M.  Chaté  (Louis), déjà  nommé, 
pour  une  collection  très  intéressante  de  Joubarbes  de  plein  air. 

Médaille  d'argent  grand  module,  à  M.  Paillet,  horticulteur  à 
Ghatenay-'.es-Sceaux  (Seine),  pour  une  collection  de  Pivoines  de 
Chine  présentées  en  fleurs  coupées. 

Médaille  d'argent  grand  modale  à  M.  Bjurnisien,  herboriste  à 
Meaux  (Seine-st-Mirne),  pour  sou  herbier  intitulé  Flore  de 
Meaux. 

Médaille  d'argent  grand  modale  à  M.  Poitevin  (Ernest),  place 
de  l'Église,  à  Sianois  (Seine-et-Oise),  pour  un  herbier  de  Fou- 
gères et  Sélaginelles. 

Médaille  d'argent  à  M.  Thiébaut-L^gendre,  déjà  nommé,  pour 
ses  Pensées  à  grandes  fleurs. 


366  LISTE   DES   RÉCOMPENSES 

Médaille  d'argent  à  M.  LecaroD,  déjà  nommé,  pour  ses  Galcéo- 
laires  et  Mimulus. 

Médaille  d'argent  à  M.  Charollois,  rue  de  Javel,  196,  à  Paris, 
Saxifrages  et  CEiUels  de  Poète. 

\  0.  Bouquets  et  garnitures  de  fleurs. 

Médaille  d'argent  grand  module  à  M.  Debrie  (Gustave),  horti- 
culteur, rue  de  la  Ghaussée-d'Antin,  46,  à  Paris,  pour  ses  bouquets 
et  parures  en  fleurs  naturelles. 

Mention  honorable  à  M.  Cordeau,  rue  Croix-des-Petits-Ghamps, 

19,  à  Paris,  pour  bouquets  de  Graminées  sèches. 

B.  PARTIE  INDUSTRIELLE. 

MM. 

Nattier  (Serre  en  bois),  argent  petit  module,  avenue  de  Saint- 
Mandé,  33,  à  Paris. 

Dormo.'s  (Serres  en  fer),  vermeil,  faubourg  du  Temple,  92. 

Ozanne  (Serres,  grilles,  kiosque.^),  or,  rue  Marqfoy,  7,  à  Paris. 

kambert  (Serres  en  fer),  argent  petit  module,  boulevard  JMazas, 
7*,  à  Paris. 

Lamotle  (Serres en  fer), argent  petit  module,  rue  Lecourbe,  lis, 
à  Paris. 

Leblond  (Serres  en  fer),  argent  petit  module,  à  Montmorency 
(Seine-et-Oise). 

De  Vendeuvre  (Ghauffages),  vermeil,  à  Asnières  (Seine). 

Lepaulard  (Isidore)  (Arrosoir  à  brise-jet),  bronze,  rue  Roche- 
chouart,  4o,  à  Paris. 

Leteslu  (Pompe  à  étrier),  bronze,  rue  du  Temple,  118,  à  Paris. 

Girodias  (Pompe  sans  clapets),  argent  petit  module,  rue 
d'Oi-an,  20,  à  Paris. 

Debray  (Pompes,  manège  mobile),  rappel  de  méd.  de  vermeil, 
rue  Fontaine-au-Roi,  24,  à  Paris. 

Rothschild  (Librairie  horticole),  argent  grand  module,  rue 
des  Saints-Pères,  13,  à  Paris. 

Larivière  (Coutellerie  horticole),  argent  grand  module,  rue  des 
Canettes,  7,  à  Paris. 

Pelletier  (Guêpiers,  porte-fraises),  bronze,  rue  de  )a  Banque, 

20,  à  Paris. 


DÉCERNÉES  A  LA  SUITE  DE  l'eXPOSITION  DE   1880.  367 

Pean  (Coutellerie  horticole),  argent  petit  module,  rue  du  Four- 
Saint-Germain,  55,  à  Paris. 

Villain  (Peinture,  anti-corrosif),  bronze,  rue  Vitruve,  17, à  Paris. 

Aubry  (Coutellerie  horticole),  bronze,  rue  Vieille-du-Temple, 
131,  à  Paris. 

Dufour  (Pulvérisateur  hydraulique),  bronze,  rue  du  Faubourg- 
Saint-Denis,  48,  à  Paris. 

"Willemot  (Coutellerie  horticole),  bronze,  rue  Vieille-du-Tem- 
ple, 26,  à  Paris. 

Wiriot  (Poteries  usuelles),   vermeil,  boulevard  Saint-Jacques, 
29,  à  Paris. 

Buquet  (Verres,  diamants),  argent  petit  module,  rue  deBuci,  15, 
à  Paris. 

Carpentier  (Ghàssis-cloches),  bronze,  à  Doullens  (Somme). 

Monier  (Bacs  en  ciment),  vermeil,  rue  delà  Pompe,  191,  à  Paris. 

Chassin  (Rocailleur),  argent  petit  module,  rue  de  Bagnolef,  141, 
à  Paris- 

Allioli  (Serres  d'appartements),  mention  honorable,  avenue  de 
Glichy,  47,  à  Paris. 

Marand  (Bacs),  rappel  de  médaille  d'argent,  quai  de  la  Mégis- 
serie, 12,  à  Paris. 

Loyre  (M"^)  (Bacs),  argent  petit  module,  rue  de  la  Pompe,  179, 
à  Paris. 

Delaluisant  (id.),  mention  honorable,  avenue  de  Villieis,  \\\, 
à  Paris. 

Méry  (id.),  argent  petit  module,  à  Noailles  (Oise). 

Goulas  et  Bonnet  (id,),  argent  petit  module,  à  Senlis  (Oise). 

Marchai  (Claies),  bronze,  rue  Bagnolet,  89,  à  Paris. 

Lebœuf  père  (id.),  argent  petit  module,  rue  Vésale,  7,  à  Paris. 

Jean  (Vases  pour  fleurs),  mention  honorable,  rue  d'Hauteville, 
64,  à  Paris. 

Pescheux  (Tuteurs  et  meubles  de  jardins),  argent  petit  module, 
rue  de  Grenelle,  32,  à  Paris. 

Martin  (ratissoires),  argent  petit  module,  rue  Clignancourt,  17, 
à  Paris. 

Couette  (Tentes),  bronze,  rue  de  Montreuil,  119,  à  Paris. 

Paris  (Vases  en  fonte  émaillée),  argent  grand  module,   au 
Bourget  (Seine). 


368  NOTES   ET  MÉMOIRES. 

Hanoteau  (Serrurerie  pour  jardins),  or,  rue  de  la  Roquetle,  <59, 
à  Paris. 

Lavaud  (id.)>  argent  grand  module,  rue  du  Débarcadère,  8, 
à  Paris. 

Personne  (Faïences  artistiques),  bronz»,  rue  Royale,  8,  à 
Paris. 

Méry-Picard  (Serrurerie  artistique),  argent  petit  module,  ave- 
nue Malakofi,  120,  à  Paris. 

Louet  frères  (Jardineurs,  tondeuses),  argent  petit  module,  à 
Issoudun  (Indre). 

Eon  (Thermomètre  avertisseur),  argent  grand  module,  rue 
des  Boulangers,  13,  à  Paris. 

Lavialle  (Tracés  de  jardins),  vermeil,  rue  de  Passy,  37,  à 
Paris. 


NOTES  ET  MÉMOIRES. 


Notice  sur  le  Jardin  d'essai  ou  du  Hamma,  près  l'Alger; 

(Suite  et  fin.) 
Par  M.  P.  DuciiARTRE. 

Pour  achever  la  visite  de  la  partie  plane  du  Jardin  d'essai,  il  me 
reste  à  en  parcourir  l'angle  sud-ou-'st,  c'est-à-dire  toute  la  por- 
tion de  sa  surface  qui  a  été  dessiaée  en  jardin  anglais.  C'est  là 
surtout  que  l'amateur  de  plantes  trouve  à  chaque  pas  des  sujets 
d'admiration,  que  les  espèces  les  plus  belles  ou  les  plus  rares  se 
montrent  avec  une  vigueur  de  végétation  que  nous  ne  leur  voyons 
jamais  dans  nos  cultures  européennes,  et  sous  des  dimensions  qui 
déjà,  bren  que  la  date  de  leur  plantation  soit  assez  peu  éloignée, 
rappellent  celles  qu'on  les  voit  acquérir,  dans  leur  pays  nhtal. 
Gomme  dans  tous  les  jardins  de  ce  genre,  les  allées  décrive  nt  ici  des 
courbes  variées;  mais  les  espaces  qu'elles  circons  crivent,  au  lieu 
d'être  consacrés  en  majeure  partie  à  des  pelouses,  sont  occupés  par 
des  massifs  de  trrands  végétaux  groupés  d'après  leurs  affinités  na- 


NOTICE   SUR  LE  JARDIN   d'eSSAI  OD   DU   HAM.MA.  369 

turellis.  En  général,  chDqae  massif  ne  comprend  que  des  espèces 
de  la  même  famille;  pa-fois  aussi  on  voit  réunies  les  unes  à  côté 
des  autres  des  plantes  de  familUs  dislinctes  mais  voisines  et 
entre  lesquelles  il  existe  d'ailleurs  une  analogie  marquée;  de  ve'gé- 
tatioD. 

Il  était  naturel  que  cette  riche  collection  de  végétaux  générale- 
ment rares  et  tous,  à  peu  près  sans  exception,  représentés  par 
des  individus  d'une  grande  beauté,  fixât  plus  que  toute  autre 
partie  du  Jardin  d'essai  l'attention  de  ceux  qui  ont  décrit  les  ri- 
chesses de  ce  magnifique  établissement.  Aussi  A.  Rivière  lui  a-t-iT 
consacré  presque  exclusivement  son  mémoire  que  j'&i  eu  déjà  oc- 
casion de  ciîer,  et  M.   J.  Ghalon  en  a-t-il    fait,   de  son  côté, 
l'objtt  principal  de  son  intéressante  nolice.  Je  ne  pourrais  les 
imiitr  shi'S  dépasser  les  limites  que  doit  avoir  cet  article,  sans 
entrer  d'ailleurs  dans  les  détails  un  peu  arides  d'une  longue  énu- 
méretion  d'espèces  que  ne  comporte  pas  une  description  rapide 
comme  celle  que  j'ai  voulu  essayer  de  tracer.  Je  me  bornerai  donc 
à  signaler  les  plus  remarquables  decesmastifs,  et  à  indiquer  dans 
chacun  d'eux  les  sujets  qui  m'ont  le  plus  frappé.  Les  dimensions 
que  j'assignerai  à  ces  sujets  sont  quelquefois  baiées  sur  une  esti- 
mation faite  approximativemcLt  et  à  vue  d'oeil  j  mais,  dans  beau- 
coup de  ca?,  elles  reproduisent  les  chifl'res  donnés  par  A.  Ri\  ière  ou 
par  M.  J.  Chalon  et  dès  lors  elles  sont  certainement  au-dessous  de 
la  vérité,  puisqu'il  y  a  déjà  plusieurs  années  qu'ont  été  prises  les 
mesures  dont  ces  chiffres  sont  les  résultats  (1). 

Parmi  les  massifs  formés  de  végétaux  monccotylés,  je  citerai 
ceux  des  Palmiers,  des  Musacées  et  des  Yucca. 


(1)  J'ai  pu  rectifier  quelques-unes  de  ces  mesures  et  j'en  ajouterai,  dans 
des  notes,  un  certain  nombre  d'autres,  grâce  à  la  communication  obli- 
geante d'une  assez  longue  liste  d'espèces  mesurées,  il  y  a  deux  ans^  qu'a 
bien  voulu  me  faire  M.  Cb.  Rivière.  J'avais  eu  le  vif  regret  de  ne  pas 
trouver  au  Hamma  cet  honorable  Directeur  qui  s'était  rendu  er>  France 
au  moment  où  je  partais  moi-même  pour  l'Algérie;  mais  pour  éviter  les 
inexactitudes  qui  auraient  pu  se  glisser  dans  des  notes  prises  pendant  une 
visite  faite  sans  guide,  je  lui  ai  communiqué  le  manuscrit  de  cette  notice, 
«t  il  a  bien  voulu  me  transmettre  à  ce  sujet  quelques  observations  dont 
j'ai  fait  mon  profit, 

24 


370  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

! .  Palmiers.  —  Les  Palmiers  forment,  au  Jardin  du  Hamma,  un 
grand  groupe  riche  en  espèces  et  très  remarquable  par  la  beauté 
des  individus  qu'il  comprend.  Au  premier  rang  par  ordre  de  mérite 
se  place  incontestableraeut,  selon  moi,  le  Palmito  de  Cuba,  ou 
VOi^eodoxaregia  II.  B.  K.  Les  sept  ou  huit  pieds  qui  représentent 
là  cette  espèce  se  font  remarquer  entra  tous  parleur  tronc  uni  et 
verdâtre,  élancé,  marqué  d'anneaux  espacés,  qui  mesure  neuf  ou 
dix  mètres  de  hauteur  et  qui  porte  au  sommet  une  gaîae  verte, 
cylindrique,  longue  d'environ  deux  mètres,  surmontée  d'un 
grand  et  élégant  faisceau  de  feuilles  pennées.  Les  troncs  de  plu- 
sieurs espèces  de  Cocos,  notamment  C.  Datil,  C.  botryophora 
Mart.,  C.lapidea  GjERTN.,arrivent,enmoyenne,àlamèmehauteur 
et  on  voit  même  celui  de  l'une  d'elles,  le  Cocos  flcxuosa  Mart., 
s'élever  à  15  mètres.  Des  représentants  de  plusieurs  autres  genres 
approchent  deces  proportions;  tels  sont  notamment  le  Ca?7/otoM?'e// .s 
L.,  VArenga  saccharifera  Labill.,  le  Pluenix  senegalensis.  Tous  ces 
Palmiers  ont  un  tronc  élancé  et  allient  ainsi  la  légèreté  à  la  gran- 
deur; mais  à  côté  d'eux  il  en  est  qui  se  font  remarquer  au  contraire 
par  leur  tige  remarquablement  épaisse;  tel  est  surtout  le  beau 
Pàlm'er  du  Chili,  Jubxa  spectabilis  Hi'mb.  et  Ktu.,  dont  on  voit, 
dans  ce  massif,  trois  ou  quatre  magnifiques  individus.  Le  stipede 
ces  arbres,  haut  d'environ  quatre  mètres,  a  plus  d'un  mètre  d'é- 
paisseur; tel  est  aussi  le  Phœnix  farinifera  Roxb.  dont  le  tronc 
offre  à  peu  près  la  même  grosseur  en  ne  mesurant  guère  que  1™  50 
de  hauteur,  dimension  qu'il  paraît  ne  pas  dépasser  dans  l'Inde,  son 
pays  natal.  , 

Si  l'on  se  rappelle  l'époque  peu  éloignée  à  laquelle  le  Jardin  du 
Hamma  a  été  créé,  puis  amené  par  des  agrandissements  ultérieurs 
à  l'étendue  et  à  l'état  qu'il  présente  aujourd'hui,  on  se  fera  une^ 
idée  de  la  rapidité  avec  laquelle  ont  dû  pousser  les  beaux  Palmiers 
dont  je  viens  de  parler  pour  arriver,  en  un  nombre  d'années  rela- 
tivement peu  considérable,  à  leurs  proportions  actuelles.  Cette  ra- 
pidité a  tenu  presque  du  prodige  pour  quelques-uns;  ainsi  A.  Ri- 
vière nous  apprend  qu'un  Jubica  spectabilis  fut  planté  lorsque  sa 
tige  n'avait  encore  que  sept  ou  huit  centimètres  de  tour.  Au  bout  de 
six  années, celtemème  tige  mesurait  3  '"oO  de  circonférence  et  l'arbre 
entier  atteignait  cinq  mètres  de  hauteur.   On  trouverait  difti- 


NOTICE   SUR   LE   JABDIN   D  ESSA.I   OU   DU   HAMMA. 


371 


cilement  ailleurs  d'autres  exemples  d'un  si  prompt  développs- 
ment(<). 

2.  MusACÉEs. — Uû  mas>ifgénéralement  fort  remarqué  parce  qu'il 
reporte  immédiatement  la  pensée  vers  les  régions  tropicales,  c'est 
celui  des  Musacées.  La  base  en  est  formée  par  une  plantation  de 
grands  Bananiers  appartenant  aux  deux  espèces  du  Bananier  ordi- 
naire ou  3/asa  paradisiacaL.,  à  gros  fruit,  et  du  Bananier  des 
S9ses,MusasapientumL.,kïru\lp\\isTRCco\iTc\  et  ordinairement  plus 
petit  mais  plus  sucré  et  plus  savoureux  à  si  maturité  que  celui  du 
précédent.  Ces  magnifiques  végétaux  prennent  là  tout  leur  déve- 
loppement; au  mois  d'octobre,  ils  portaient  des  régimes  encore 
incomplètement  mûrs.  Ils  sont  entremêlés  de  gigantesques  pieds 
du  Bananier  d'Abyssinie,  Musa  Ensete  Bruce,  dont  les  feuilles  ont 
le  limbe  long  d'au  moins  trois  mètres  et  de  quelques  autres  espèces. 


(I)  Voici  les  proporlions  do  quelques  autres  Palmiers  qiji  se  trouvent 
soit  dans  le  même  massif,  soit  dans  d'aulres  parties  du  jardin. 


Diamètre  du 

Hauteur  totale, 

Noms  des  espèces. 

tronc  ou  stipe. 

feuilles  comprises. 

Acrocomia  sclerocarpa. 

0°'4o 

5m 

Brahea  conduplicata.  . 

O-"!^ 

'Jm 

—     dulcis  .  .   .   .  . 

0"53 

4-50 

Caryota  Cumingii  .   .  . 

O-^IS 

5""  (à  plusieurs  tiges 
en  toufle). 

—      exceîsa  .   .   . 

O-^^o 

gm 

Cbaraaeropa  Birrha.  .  . 

0'°40 

3m 

—      Martiana  .  .  . 

O^IO 

4'"50 

—      stauracantha. 

0-»20 

3™ 

Cocos  auslralis  .   .   . 

c-go 

A^oO 

—    coronala 

o-^ao 

gm 

Corypha  australi»  .    . 

0-"35 

gm 

Phœoix  leonensis  .   . 

0"3o 

"Jm 

-•-      pumila  .   .   . 

O^'SS 

O-^oO      • 

—      recliaala  ,  . 

O-^go 

40, 

Sabal  Adansonii.  .   .  . 

O^oO 

3"' 

—    Blackburniana. 

c^as  • 

gm 

—    Ghiesbreghtii . 

o^es 

4m 

—     havanensis  .  , 

0>"65 

4m 

—    Princeps  .  .   . 

O-^ûO 

5™ 

372  ^■OTES  ET  MÉMOIRES. 

comme  les  .]/.  rosacea  Jacq.,  M.  Troglodytannn,  etc.  Le  Bavé- 
nalà  madagascariensis  Pom.,  vulgairement  nommé  arbre  du  voya- 
geur à  cause  de  l'eau  limpide  qui  sort  de  la  base  de  ses  feuilles 
quand  on  les  coupe,  prend  au  Hamraa  des  proportions  considéra- 
bles. A.  Rivière  en  cite  un  exemplaire  qui  avait  aUeint  sis  mètres 
de  hauteur  et  dont  les  grandes  feuilles,  qu'on  sait  être  disposées 
tn  éventail  £ur  un  seul  plan,  surmontaient  un  tronc  épais  d'en- 
viron 0™  25.  Ce  beau  groupe  de  Monocotylédons  se  complète  par 
plusieurs  espèces  de  Strelilzia,  dont  les  fortes  toi.fîcs  fleurissent 
abondamment,  et  parmi  lesquelles  b'élève  majfstueuitement  le 
beau  Str.  augusta  Thdnb.,  dont  les  fleurs  blanc  hes  sortent  d'une 
spalhe  pour^jre  foncé. 

Le  succès  de  la  culture  des  Bananiers  au  Hamma  et  dans  la  plu- 
part des  jardins  vois  ns  fournit  une  expression  frappante  de  la 
douceur  du  climat  dont  jouit  la  plaine  a'Alger  ;  en  effet,  comme  le 
fait  observer  avec  raison  M.  J.  Chalon,  et  s  végétaux  ne  prospèrent 
que  là  ;  sur  les  grands  coteaux  qui  limitent  cette  plaine  au  sud, 
non  seulement  ils  ne  fructifient  pa?,  mais  encore  ils  sont  habi- 
tuellement tués  par  le  froid  de  chaque  hiver,  jusqu'au  niveau  du 

sol. 

3.  Yucca.  —  L'un  des  groupes  de  végétaux  qui,  dans  le  Jardin 
d'essai,  frappent  le  plus  par  leur  étrangeté  est  celui  des  Yucca. 
Il  est  difficile  de  se  figurer  l'effet  bizàrre  que  produit  celte  masse 
compacte  de  plantes  chargées  de  longues  feuilles  roides  et  poin- 
tues, tantôt  dressées,  tantôt  plus  ou  moins  étalées  ou  retombante?, 
desquelles  émergent  çà  et  là  de  grandes  panicules  de  fleurs  blan- 
ches, et  que  dominent  fortement  un  certain  nombre  de  pieds 
beaucoup  plus  hauts  que  Us  autres.  La  plupart  de  ces  Yucca  ont 
la  lige  haute  de  quatre  ou  cinq  mètres,  dénudée  dans  sa  partie 
inférieure  qui  est  épaissie  en  cône  au  point  d'avoir  souvent  deux 
mètres  de  tour  près  du  sol ,  et  notablement  comprimée  par  les  côt.éf  ; 
quelques-uns,  appartenant  aux  Yucca  aloifoliaL.  eiY.Dj'aconisl,., 
dépassent  fortement  le  groupe  entier;  il  en  est  surtout  un  de 
l'aspect  le  plus  singulier,  étiqueté  Yucca  carudiculata,  dont  le 
tronc  simple  s'élève  au  moins  à  dix  mètres  et,  chargé  d'une 
énorme  quantité  de  feuilles  étalées  ou  rabattues,  qui  deviennent 
plus  longues  du  bas  vers  le  haut  de  la  plante,  se  coude  brusque- 


NOTICE   SUR   LE  JARDIN   d'eSSAI   OU    DU    HaMMA..  37.3 

ment  vers  sou  extrémité  supérieure  pour  se  diriger  à  peu  près 
horizontalement  sur  une  longueur  d'environ  deux  mètres. 

Je  me  bornerai  à  mentionner  à  cause  de  sa  richesse  une  grande 
collection  d'Âgavécs,  située  à  côté  de  la  pièce  d'eau,  dont  plusieurs 
pieds  étaient  en  fleuron  en  fruit,  au  moment  de  ma  visite,  et 
dans  laquelle  se  faisaient  remarquer  avant  tout  trois  individus  gi- 
gantesques du  Fo'urcroya  Dalevantl  dont  la  hampe  pan' culée 
dans  le  haut  atteignait  le  niveau  du  sommet  des  arbres  voisins. 
G^tte  riche  coUeclion  est  celle  longtemps  célèbre  de  Cels,  que 
A  Rivière  avait  achetée  pour  le  Hamma,  en  i86J. 

Ce  serait  m'exposer  à  prolonger  cette  cote  outre  mesure  que 
d'énumé  er  tous  les  massifs  et  groupes  de  végétaux  dicotylédous 
qui  existent  dans  la  portion  paysagoe  du  Jirdin  d'essai  et  qui 
émerveillent  autant  le  botaniste  par  leur  richesse,  que  l'horticul- 
teur par  la  force  des  sujets  dont  ils  sont  formés.  Je  me  contenterai 
donc  d'en  signaler,  un  peu  au  hasard,  trois  qui  pourront  donner 
une  idée  de  la  beauté  de  ceux  dont  i!  ne  sera  pas  question  ici.  Ce 
sont:  les  groupes  desCycadées,  des  Ficus  et  des  Bombacées. 

4.  Cycadées,  —  Le  groupe  des  Cycadées  est  l'un  des  plus  grands 
et  certainement  Tun  des  plu?  étranges  d'ospect  parmi  ceux  que 
renferme  le  Jirdin  d'e:sai.  Dans  son  ensemble  il  rappelle  certains 
des  paysages  antédiluviens  que  les  ^^cherches  des  savants  mo- 
dernes ont  permis  de  reconstituer  avec  l'apparence  toute  spéciale 
qu'ils  ont  dû  offrir.  Il  léunit  un  grand  nombre  d'espèces  appar- 
tenant aux  genres  Cycas,  Zamia^Encephalartos,  Dioon,  etc.,  c'est- 
à-dire  de  végétaux  dont  le  tronc  gros  et  court,  tout  relevé  à  sa 
surface  de  proérninences  serrées  ou  d'émergences,  comme  les 
rfomme  JNl.  G.  de  Saporla,  qui  correspondent  chacune  à  une 
feuille  tombée,  supporte  un  f  lisceau  de  grandes  feuilles  pennées 
et  rodes,  à  nombreuses  folioles  coriaces.  La  végétation  de  ces 
Gymnospermes,  s'opérant,  sous  le  climat  de  la  plaine  d'Alger,  à 
peu  prés  aussi  énergiquement  que  sous  leur  ciel  natal,  plusieurs 
d'entre  eux  émettent  au  bas  de  leur  tige  et  aussi  sur  leurs  parties 
souterraines  une  irè  >  grande  quantité  de  bourgeons  qui  fournissent 
pour  eux  un  moyen  fort  commode  de  multiplication.  On  sait  au 
reste  que,  dans  les  pays  où  ils  croissent  na'urellement,  ces  cu- 
rieux végétaux,  particulièrement  les  Cycas,  sont  des  plus  faciles  à 


374 


KOTES  ET   ilÉMOIRES. 


multiplier,  leur  tronc  coupé  entier  ou  tronçonné  s'enracinantavec 
une  remarquable  facilité. 

5.  Ficus.  —  Le  groupe  des  Ficus  est  riche  en  espèces  qui  toutes 
y  sont  représentées  par  de  très  beaux  exemplaires.  Ce  sont  des 
arbres  de  45  à  20  mètres  de  hauteur,  dont  le  tronc  a  le  plus  sou- 
vent 0™  80  à  1  mètre  d'épaisseur,  ou  même,  comme  pour  les 
Ficus  elastica  ei  Rcxburghii,  se  compliquant  par  des  végétations 
secondaire?,  arrive  à  former  une  masse  considérable,  ainsi  qu'on 
l'a  vu  plus  haut.  Les  plus  forts  de  ces  arbres  qui  existent,  soit 
dans  ce  massif,  soit  dans  d'autres  parties  du  Jardin,  indépendam- 
ment des  deux  que  je  viens  de  nommer,  appartiennent  aux  Ficus 
racemosa,  laurifoUa,  nitida,  Sycomorus,  le  célèbre  Figuier  de 
Pharaon,  dont  le  bois  dur  et  incorruptible  a  fourni  aox  anciens 
Egyptiens  la  matière  des  caisses  à  momies,  cordifolia,  etc.  En 
outre,  le  Figuier  ordinaire  {Ficus  Carica  L.)  n'a  pas  été  négligé 
dans  un  pays  cù  il  est  l'un  des  arbres  fruitieis  habituels  ;  le 
Hamma  en  cultive  un  grand  nombre  de  variétés  et  en  possède  des 
pieds  d'une  force  remarquable  (I). 


(1)  Vcici  les  proportions  de  quelques  Ficus  c 
Noms  des  espèces.         Dianèlre  du  tronc. 

ultivés  au  Hamma  : 
Hauteur  de  l'arbre. 

Ficus 

Battersi  .  .   . 

0™60 

U™ 

— 

Benjamina.  .  . 

o-'eo 

12™ 

— 

benghalensis. . 

0™40 

e™ 

— 

capensis.  .   . 

1 '"20  (A.  Rivière).        13™ 

— 

coronala..   . 

0'"35 

gm 

— 

cordifolia  .  . 

12'"  (A.  Riv.) 

— 

elastica.  .  . 

2'",2'"o0 

15™  (J.  Chalon.) 

;   — 

Ifpvigata  ,   , 

4  "'20  (A.  Riv.) 

14™ 

— 

laurifolia  .  .  . 

2™65 

20™  (A.  Riv.) 

— 

Lichtensleinii 
nitida 

0™40 

9™ 
18"'  (J.  Chalon.) 

— 

populifolia  . 
Pergamina  .  . 
racemosa.    . 

0™45 
0™40 
2™60 

13™ 
12™ 
20™  (A.  Riv.) 

= 

reclinala .  .   . 
Roxburgliii .  , 

o-^eo 

M™ 

14™  (une  touffe a2C™ 
de  diamètre  ) 

— 

rubiginosa. . 
Sycomorus. . 

1™05(A.  Riv.) 
2'»  10  (A.  Riv.) 

15'" 
12™ 

NOTICE   SUR   LE  JARDIN    d'eSSAI   OU   DU   HAMMA.  373 

6.  Bomba cÉES.  —  Le  massif  des  Borabacées  attire  rattention  et 
provoque  rétonnement,  non  seulement  par  les  fortes  proportions 
des  arbres  qui  le  forment,  par  l'abondance  et  la  beauté  de  leurs 
fleurs,  dont  le  sol  était  littéralement  jonché  à  plusieurs  places,  au 
moment  de  ma  visite,  mais  encore  et  surtout  par  la  quantité  de 
très  gros  piquants  pyramidaux  qui  généralement  en  arme  le  tronc 
et  les  branches.  On  trouve  là  en  grands  et  magnifiques  arbres,  di 
vers  Erlodendron,  pour  lesquels  il  serait  intéressant  de  voir  si,  en 
Algérie,  ils  offrent  l'étrange  mode  de  développement  qui  a  été  re- 
connu en  Amérique  sur  certains  d'entre  eux  et  qui  soulève  de  plus 
en  plus  leur  tige.  Ce  sont  notamment  :  E .  macrophyllum^  E.  an- 
fractuosum,E .  Rivieri  Decne  (sp.  nov.),  fort  bel  arbre^qui  se  couvre 
de  fleurs  rouge  corail,  pendant  l'hiver,  après  sa  défeuillaison;  les 
Pachira  oleaginosa  Decne  (sp.  nov.),  P.  alba  Lodd.,  P.  macrocarpa 
Fl.  d.  ser.,  etc.  Je  rappellerai  que  dans  cette  collection  se  trouve 
un  grand  et  bel  arbre  qui  était  étiqueté  Chorisiaspeciosa.  En  octo- 
bre 1869,  cet  arbre  ayant  fleuri  pour  la  première  fois,  A.  Rivière 
en  envoya  un  échantillon  à  M.  J.  Decaisne  ;  ce  savant  botaniste 
reconnut  que  c'était  là  un  espèce  non  décrite,  à  laquelle  ses 
grandes  fleurs  brunes  le  déterminèrent  à  donner  le  nom  à^Erio- 
dendron  phœosanthum  Decne,  c'est-à-dire  Eriodendre  à  fleurs 
brunes.  La  description  de  cette  belle  espèce  a  été  publiée  dans 
une  note  {Journal,  2«  série,  IV,  1870,  p.  90-94)  de  A.  Rivière  où 
se  trouvent  également  les  résultats  d'observations  sur  la  croissance 
permanente  et  basilaire  des  piquants  ou  aiguillons  de  diverses 
Bombacées. 

Abstraction  faite  des  végétaux  qui  bordent  les  grandes  allées 
ou  qui  composent  les  massifs  du  Jardin  d'essai,  il  existe,  dans  cette 
riche  collection,  de  nombreuses  espèces  représentées  par  des  indi- 
vidus souvent  isolés,  qui  méritent  tout  autant  que  les  premiers 
de  fixer  l'attention  du  botaniste  et  de  l'amateur.  Je  n'ai  nullement 
l'intention  de  les  énumérer;  mais  il  peut  n'être  pas  inutile  de 
dire  quelques  mots  d'un  petit  nombre  d'-entre  elles  à  c^use  de 
l'extrême  difîérence  d'aspect  et  de  proportions  avec  laquelle  elles 
se  présentent  d'un  côté,  dans  nos  départements  septentrionaux, 
de  l'autre,  dans  les  parties  chaudes  de  la  région  méditerranéenne. 

L'un  des  aibres  les  plus  utiles  dans  la  région  méditerranéenne 


37Ô  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

pour  les  promenades  et  plus  généralement  pour  les  plantations 
d'agrément  est  le  Pircunia  dioica  Moq.-Tand.  [Phytolacca  dioica 
L.),  de  l'Amérique  du  Sud,  auquel  son  beiii  feuillage  lustré  et 
persistant,  qui  jette  une  ombre  épaisse,  a  fait  donner  le  nom 
vulgaire  de  Bell  ombra.  Cette  espèce  dioïque  est  surtout  repré- 
sentée par  des  individus  mâles;  on  en  voit  aussi  cependant  des 
individus  femelles,  mais  ceux-ci  salissent  la  terre  des  allées  de 
leurs  nombreuses  grappes  de  petits  fruits  qui  s'écrasent  sous 
les  pieds  des  promeneurs.  Elle  formel  dans  les  parties  chaudes 
de  la  région  méditerranéenne,  un  grand  et  bel  arbre  qui  malheu- 
reusement ofTre  un  inconvénient  assez  sérieux  quand  on  le  plante 
en  allées  :  à  si  base;  son  tronc  s'élargit  considérablement  et  forme, 
en  passant  aux  racines  souterraines,  de  grosses  ramifications  qui 
rampent  en  quelque  sorte,  en  rayonnant  et  en  faisant  plus  ou  moins 
saillie  au-dessus  de  la  surface  du  sol,  sur  une  longueur  d'un  à  trois 
mètres.  Or,  le  B.lî'ombra  atteignant  assez  souvent  0""  80  à  1  mètre 
de  diamè'.ve  (1),  c'est  autour  de  chaque  pied,  un  cercle  de  six  ou 
sept  mètre»!  de  diamètre  sur  lequel  il  est  impossible  de  marcher 
—  Le  Schinus  molle  L.,  Térébintharée  connue  dans  nos  jardins, 
où  elle  exige  l'orangerie  pendant  l'hiver,  sous  les  noms  vulgaires 
de  Mùllé  et  Poivrier  d'Amérique,  est  un  arbre  d'une  rare  élégance, 
surtout  quand  son  f -^.uillage  persistant  et  très  léger  est  entremêlé 
de  nombreuses  grappes  de  jolis  petits  fruits  (drupes)  globuleux  et 
rouges.  A.  Rivière  en  citait,  en  1869,  des  pieds  qui,  dans  le 
Jardin  d'essai,  atteignaient  déjà,  à  cette  époque.  Il  mètres  de 
hauteur,  avec  une  circonférence  de  1"  80  à  la  base  du  tronc; 
mais  il  en  existe  ailleurs  de  plus  hauts  encore,  notamment  dans 
la  cour  d'entrée  de  l'arsenal  de  Carthagène  (2),  en  Espagne.  — 
Je  citerai  encore  les  Erylhrines  comme  des  végétaux  qui  étonnent 
au  plus  haut  point  C'ux  qui  ne  les  avaient  encore  vus  que  dans  les 
jardins  de  nos  départements  septentrionaux.  Au  lieu  de  plantes  qui 

(1)  A  Murcie,  sur  la  place  du  théâtre,  j'ai  mesuré  les  troncs  de  deux 
Pircunia  qui,  à  ua  mètre  du  sol,  ont,  l'un  2™  63,  l'autre  2'"80de  circonfé- 
rence. 

(2)  Dans  le  jardia  qui  occupe  le  milieu  de  cotte  cour  se  trouvent  aussi 
des  Lauriers-roses  {Nei'ium  Oleander  L.)  dont  la  tige  a  de  12  à  15  cent, 
d'épaisseur,  avec  une  hauleur  proportionnée. 


NOTICE   SUR   LE   JARDIN  d'eSPAI   OU   DU   BAjOIA.  277 

ne  prennent  la  consistance  ligneuse  que  dans  leur  portion  infé- 
rieure, dont  on  est  forcé  de  rentrer  la  souche  en  hiver  pour  la  tenir 
à  fec,  à  l'abri  de  la  gelée,  et  pour  la  remettre  en  pleiDe  terre  au 
printemps,  ce  sont,  au  Jardin  d'essai,  des  arbres  de  fortes  pro- 
portions, qui  donnent  en  abondance  leurs  grandes  fleurs  d'un 
rouge  éclatant;  ils  produisent  alors  un  effet  dont  on  peut  se  faire 
une  idée  en  songeant  à  la  beauté  qu'ils  ont  déjà  avec  les  faibles 
dimensions  que  notre  climat  parisien  lear  permet  d'atteindre.  Au 
Hamma,  ÏErythrina  Corallodenchon  forme  un  arbre  de  15  mè- 
trè?  de  haufeur,  dont  le  tronc  mesure  OoiTS-O"^  80  d'épaisseur,,  et 
les  E.  Crista-galli,  E.  iimbrosa,  etc.,  égalent  ces  proportions  ou 
en  approchent  beaucoup.  —  Il  en  est  plus  ou  moins  de  mène  des 
Ricins,  des  élégantes  Myrtacées  que  nous  voyons  simpleiient 
frutescentes  dans  nos  orangeries,  Metrosideros,  Callistemoyi,  Mela- 
îeuca,  etc.;  mais  je  dois  taire  observer  que,  quant  à  cette  énorme 
différence  de  développement  qu'amène  un  climat  favorable,  elle 
est  dpjà  presque  également  accusée  dans  les  parties  chaudes  de  la 
côe  de  Provence  et  des  Alpes-Maritimes  ;  on  y  voit  en  effet  sous 
la  forme  arborescente  des  Erythrines,  des  Ricins,  des  Myrta- 
cées, etc.  Ua  bel  exemple  à  citer,  sous  ce  rapport,  est  i'énorme 
Melaleuca  linarufolia  Smith  qui  existe  dans  le  jardin  du  lycée  de 
Nice  et  qui,  se  trifurqaant  presque  au  niveau  du  sol,  forme 
comme  la  réunion  de  trois  beaux  arbres  divergeant  à  partir  d'une 
base  commune. 

Le  grand  établissement  horticole  du  Hamma  se  complète  par 
des  plantations  considérables  de  végétaux  ligneux  établies  sur  le 
versant  nord  du  grand  coteau  qui  s'élève  immédiatement  à  partir 
du  bord  de  la  route  d'Alger  à  Aumale  ;  cette  route  sépare  ainsi  la 
partie  eu  coteau  de  la  partie  en  plaine  de  ce  jardin.  Giite  portion 
montagneuse  oflfre  pour  tout  tracé  des  allées  qui  serpentent  au 
milieu  des  massifs  et  qui  permettent  ainsi  d'arriver  jusqu'au 
sommet  de  la  hauteur.  Quant  aux  essences  qu'on  y  voit,  et  dont 
presque  toujours  le  développement  est  très  remarquable,  elles 
sont  empruntées  en  majeure  partie  à  l'Australie,  en  nombre 
moindre  au  Cap  de  Bonne-Espérance,  aux  Canaries,  etc.  Ce  sont 
notiimment  des  Acacias  australiens  en  espèces  nombreuses,  des 
Myrtacées  variées,  telles  que  des  Eucalyptus,  Metrosideros,  etc.. 


378  SÛTES  ET  MÉMOIRES. 

des  Protéacées  plus  abondantes  là  que  dans  le  jardin  de  la  plaine, 
divers  Casuorma  devenus  pour  la  plupart  de  beaux  arbres  et 
dont  les  fructifications  jonchent  le  sol,  de  forts  Gamphiers  {Lcmvus 
Camphora  L.),  enfin,  pour  ne  pas  étendre  davantage  cette  énumé- 
ration,  des  Conifères  en  grand  nombre.  Parmi  ces  dernières,  on 
admire  surtout  de  magnifiques  Ai^aucana  exccha,  qui  me  rappe- 
laient ceux  qu'on  voit  à  Napîes,  dans  un  jardin,  le  long  de  la 
Chiaja,  A.  Cookii  et  Cunninghami^  une  nombreuse  collection  de 
Podocarpus  dont  plusieurs  en  aibres  hauts  d'au  moins  dix  mètres, 
de  beaux  Dammara^  divers  Pins  tant  exotiques  {Pinus  canariensis, 
P.  longifolia,  etc.)  qu'indigènes  [surtout  P.  halepensis,  très  beau 
en  Algérie  (1)]  qui  ont  fourni  les  éléments  pour  la  plantation  de 
véritables  bois  (2). 


(4)  Pour  donner  une  idée  du  développement  que  peut  prendre  ce  Pin 
en  Algérie,  j'en  citerai  un  pied  qui  existe  tout  près  de  Blidali,  dans 
le  jardin  d'une  villa  jadis  liabitée,  dit-on,  par  le  pacha  gouverneur  de 
celte  ville.  Cet  arbre  vraiment  admirable  porte  sa  cime  gigantesque 
sur  un  tronc  régulier  et  uni  dont  ia  hauteur  dépasse  certainement  10  mè- 
tres et  dont  j'ai  trouvé  la  circonférence,  à  \  mètre  au-dessus  du  sol,  égale 
à  4™  30.  Quelques-unes  de  ses  branches  inférieures  restent  coupées  à 
\  "  50  environ  du  tronc,  parce  que,  raccnle-t-oa  dans  le  pays,  elles  servaient 
à  attacher  la  corde  pour  des  exécutions. 

(2)  Pour  que  ces  indications  soient  moins  incomplètes,  j'en  ajoute  un 
certain  nombre  d'autres  prises  dans  la  liste  qu'a  bien  voulu  me  com- 
muniquer M.  Ch.  Rivière.  Les  espèces  citées,  qui  toutes  sont  dicotylé- 
dones, font  rangées  d'après  l'ordre  alphabétique  des  familles. 

Famille  des  Diamètre        Hauteur  Epaisseur 

Anacardiacées.  du  tronc.  totale.  des  touffes. 

Odina  atrosanguinea  ....  0"'So  43'" 

Schiuus  molle 4™  9"' 

—       terebinthifolius..    .   .  C'iO  14'" 

Apocynées . 

Alstonia  scholaris O^'oo  15'"  3    tiges  réunies 

dans  le  bas, 

Plumeria  rubra  .' 0™06  2"'  3'" 

Thcvetia  neriifolia 0'»08  6""        '  6'"  Plusieurs  tiges 

Araliacées. 

Aralia  reticulala C^SO  3"'50       Plusieurs   tiges , 

Orcopanax  capitatum.    .   .   ,  O^fO  5""  5"' 


NOTICE    SUR    LE    JARDIN   d'eSSAI  OU    DU    UAilMA.  379 

Je  bornerai  là  ces  indications  et  ne  prolongerai  pas  davaniage 


Oreopanax  daclyliferuna  .  . 

—  nymphsesefolium 
Paratropia  elliplica.    . 

—  subobtusa. 
terebiothacea 

—  Wallichiana 
Sciadopbyllum  pulchrum 

AURANTIACÉES. 

/Egle  sepiaria..  .  . 
Citrus  califoraica.  . 
Cookia  punclata .  . 
Limonia  australis.  .    . 

BiGNOMACÉES. 

Jacaranda  mimosaefolia 
Spathodea  Wallichii.  . 
Tecoma  spectabilis  .   . 
—     stans 

BORRAGINÉES. 

Ehretia  tinifolia.  ... 

Brexiacées. 
Brexia  madagascariensis 

BUTTNÉRIACÉES. 

Dombeya  palmata . .   . 


—  viburaaefolia. 
Casuarinées. 

€asuarina  equiselifolia. 

—  leptoclada.   . 
Cédrélacées. 

Cedrela  odorata. .  .   . 
Swietenia  senegalensis. 

Célastrinées. 
Celastrus  edulis.  .  .  • 

Combrétacées. 
Conocarpus  latifolius  , 

Composées. 
Eurybia  argophylla.   . 

CO.NIFÈRES. 

Araucaria  Bidwillii .  . 


0>"23 
0™20 

0'"40 
0^30 

0-^20 

€■"25 
O'"30 


4'"50 

gm 

S-^SO 

9™ 

^m 

4111 

5m 

6°» 

5-» 

r^m 

^m 

gm 

4°i 

4°» 

3m 

2m 

2'"30 

3m 

gm 

gm. 

gni 

Touffe  de  3  tiges. 

IT-^CA-Riv.) 


gm 
5m 

13"  (à  6  ans) 

4<n 


411 


"Jm 
gm 

€■» 

£U1 


Touffede3Uges. 


3S0  NOTES   ET   MÉMOinES. 

cetfe  notice  par  laquelle  j'ai  seulement  voulu  montrer  que, 


dans 


Araucaria  brasiliensis.. 
X     —        Cookii .   .   . 

—  Cunninghami 

—  excelsa.   .   . 
Pious  canariensis.  .   . 

—  ioDgitolia,  .    .   . 

CORDIACÉES. 

Cordia  domestica.    .  . 

EuPIIORBIACÉES. 

Aleuriles  triloba  .   .   . 
Hippomane  spiaosa     . 
Poinsellia  pqlcherrima. 
Stillingia  scbifera.   .    . 

Laurinées. 
Catnphora  officinalis.  . 
Cinnamomum  dulce.  . 

—  zey'anicura 
Cryptocarya  Peumus  . 
Daphnidium  gracile.    . 
Laurus  indica  .... 

—  tomentosa.  .■  . 
P.rsea  gralissima.  .  . 
Piiœbe  lanceolata.  .  . 
Tiîlranthcra  ferrugioea. 

"    —         japonica  . 

Légumineuses  . 

Acacia  arabica.   , 

—  Adansouii 

—  Lcbbck . 

—  Nanduban 

—  nilotica  . 
Caesalpinia  mimosoides. 

-7-        Sappan..   . 
Erylhrina  Corallodendron 

—  Crista  galli. 

—  umbrosa..  . 
Lythrariées 

Lagerslroemia  elegans. 

—  iûdica.. 


0™45 


26°» 

gm 


O^ib 

ill" 

0"25 

gm 

0°»08 

4°'.'J0 

0"40 

M<° 

0™30 

gm 

gm 

0""ij 

7m 

O-IO 

gm 

7-"  (7  on  8  t 

0™50 

gm 

O^lo 

5m 

gm 

0"25 

gm 

0"35 

42m 

0"dO 

12'"  (A 

Riv.) 

0'"30 

gm 

gm 

o-^as 

4'"o0 

4m 

0"25 

5m 

5>° 

0".5 

5m 

6« 

0'"I5 

4m 

c^ao 

IJm 

0"20 

gm 

o^ao 

gm 

Û^IS 

fi  m 

C^Oô 

gm 

gm 

o^ai 

4  0'" 

Touffe  de  3 

O^ÔD 

40-" 

1""00 

45m 

0"'4O 

gm 

o-^o? 

gm 

gm 

igcs). 


lises. 


NOTICE   SUR   LE   JARDIN   d'eSSAI   OU   DU    HAMMA.  381 

'  son  état  actuel,  le  Jardin  d'essai,  près  d'Algfcr,  justifie  la  célébrité 

Malpighi\cées. 

Banisteria  chrysophylla..  .   .  0^07  6""  S"" 

Malvacles. 

Hibiscus  cubensis 0™20 

—  liliiflorus O'^IS 

Myrtacées. 

Eugenia  crassifolia 0"18 

—  eliiptica  ......  C^IS 

Eucalyptus  globulus 0""80 

—  pulverulenta,   .    .  0'"30 

—  resinitera O^SS 

—  robusta  ......  0'"2d 

Jambosa  australi? 0™70 

—  teïnifolia O'^IO 

—  vulgaris O'°20 

Leplospermura  flexuoium.  .  .  O^âO 

Melaleuca  cuticularis 0™50 

—  ericaefolia 0™80 

Melrosidercs  diffusa O^SO 

Myrtus  caryophyliala  ....  O'^IO 

—  Pimenta 0'"07 

Sizygium  jambolanum.  .   .   .  0'"45 

Tristania  neiiifolia  ......  0™07 

—  speciosa 0'"25 

MïRSlINÉES. 

Theophrata  itnperialis.  .  *.  .  0™20  6"" 

Nyctaginées. 

Bougainvillea  brasiliensis .  .  O^IS  8"^  ^^ 

—  glabra O-^aO  8°i  5"» 

—  Warscewiczii»  .  0'"C0  10™ 

PiPÉRACÉES. 

Piper  articulalum O^OO  4'"50      (7  à  10  tiges). 

PiTTOSPORÉES. 

Pitlosporum  undulatum .   .   .  O^iO  8"»  (3-4  tiges). 

Rhamnées. 
Zizyphus  crihacaatha  ....  0"40  9™ 

Sapindacées. 
Euphoria  Longan 0'"20  4°» 


4ni 

&"" 

7'"50 

4m 

4m 

17-^ 

gm 

13°» 

4  uni 

\lm. 

401 

3m 

gm 

5ni 

gm 

6""  (8  tiges). 

3m 

4m 

7m 

"ym 

5>"50 

5"» 

gm 

4m 

3» 

•fim 

^m 

382  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

dont  il  jouit  et  qu'il  constitue,  pour  quiconque  aime  les  plantes,  un 
centre  d'attraction  bien  capable  de  motiver,  à  lui  seul,  un  voyage 
en  Algérie. 


L'ABC  DU  Chauffage  des  Serres  (1); 
Par  M.  Charles  de  Vendeitvre. 

Quel  est  le  but  d'un  chauffage?  Qu'appelle-t-on  calories?  Gom- 
ment doit-on  déterminer  la  quantité  de  combustible  à  brûler, 
la  puissance  des  appareils  à  construire,  le  nombre  de  tuyaux  à 
établir  pour  chauffer  une  serre  à  un  degré  déterminé  ? 

Telles  sont  les  questions  que  je  vais  essayer  de  résoudre  d'une 
manière  claire  et  concise  en  me  servant  du  Traité  de  la  chaleur 
de  Péclet,  du  Manuel  de  chauffage  et  de  ventilation  du  général 
Morin,  m'appuyant  sur  les  expériences  des  professeurs  T^edgold  en 
Angleterre  et  Clément  en  France. 

J'y  ajouterai  les  observati(fns  que  j'ai  faites  moi-même,  avec  le 
concours  éclairé  de  MM.  Jules  et  Clément  Vallerand;  qu'ils 
reçoivent  ici  mes  plus  sincères  remerciements;,  pour  le  dévoue- 
ment dont  ils  ont  lait  preuve,  pendant  cette  longue  suite  d'expé- 
riences. 


Sapiûdus  emarginata.. 
—      indica.  .  .   . 


—  saponana   .  .  . 

—  surinamensis .  . 
Sapotacées. 

Achras  Sapota 

Sideroxylon  alrovirens.  . 

SOLANÉES. 

Brugmansia  suaveolens  • 
locbroma  tubuiosum  .    • 

Verbéxacées. 
Cilharexylon  lucidum  .   . 

—          quadrangulare 
Clerodendron  ternifolium. 
Duranta  Plumieri .... 
Tectona  grandis 

(1)  Présenlé  le  25  mars 


O'^TO 

14™ 

0"25 

<2™ 

0'"J5 

gm 

0°>20 

11-" 

O^lo 

4„, 

O^iO 

7m 

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4". 

5"' 

0™Û8 

4m 

(douzaine  de  liges' 

0"'40 

IB» 

C™35 

45" 

o^ao 

gm 

o-^so 

e-" 

gm 

C^li 


1880, 


l'abc  du  chauffage  des  serres.  383 

Etd'abord,  avant  d'entrer  dans  la  question,  et  pour  la  bien 
préciser,  quel  est  le  but  d'un  chauflage?  C'est  d'élever  d'abord,  de 
maintenir  ensuite  à  une  température  déterminée,  par  un  froid 
prévu,  un  local  dont  on  connaît  la  nature  et  l'étendue  des  cloisons. 
Or  élever  la  température  n'est  rien,  car  un  kilog.  de  houille, 
suffisant  à  élever  de  2oo  degrés  la  température  de  560  mètres 
cubes  d'air,  s'il  n'y  avait  pas  de  déperdition  par  les  parois,  le  chauf- 
fage des  plus  grandes  serres  ne  coûterait  presque  rien  ;  le  plus 
petit  poêle  suffirait  souvent  et  au  delà  pour  produire  la  tempéra- 
ture demandée,  alors  que  des  installations  très  coûteuses,  et  une 
dépense  considérable  de  combustible  se  renouvelant  chaque  jour 
sont  indispensables. 

Pour  ces  raisons,  je  pense  avec  Péclet  qu'il  n'y  a  pas  à  s'occuper 
du  cube  des  serres,  mais  uniquement  de  la  manière  dont  elles 
sont  closes  et  couvertes. 

Dans  le  cours  des  observations  qui  vont  suivre,  nous  nous  ser- 
virons souvent  des  mots  calories,  unités  de  chaleur.  Or  ces  deux 
mots  expriment  la  quantité  de  chaleur  nécessaire  pour  élever 
de  1°  la  température  de  1  litre  d'eau. 

Pour  élever  de  0  à  lOOo,  c'est-à-dire  porter  à  l'ébuUition un  litre 
d'eau,  il  faut  dépenser  100  calories.  On  estime  que  1  kilog.  de 
houille  ou  de  coke  contient  7000  calories,  que  par  conséquent  un 
kilog.  de  ces  combustibles  suffirait,  si  tout  leur  pouvoir  calorifique 
était  utilisé  au  chaufî'age  de  l'eau,  pour  porter  de  0  à  l'ébuUition 
70  litres  de  ce  liquidé. 

Or,  dans  la  pratique,  les  pertes  par  le  rayonnement,  le  refroi- 
dissement des  parois,  l'évacuation  des  gaz  de  combustion  par  les 
cheminées,  sont  considérables.  Il  faut  des  appareils  sérieusement 
construits,  à  grandes  surfaces  de  chaufl'e,  à  longs  parcours  de  gaz, 
pour  arriver  à  utiliser  les  5/7  de  la  chaleur  produite  par  le  com- 
bustible, soit  à  faire  produire  5000  calories,  à  faire  bouillir  50  li- 
tres d'eau  en  brûlant  un  kilogramme  de  combustible,  houille  ou 
coke. 

Ceci  posé,  il  résulte  d'expériences  faites  en  Angleterre  par  Tred- 
gold  1°,  que  pour  une  ditférence  de  69°  entre  les  températures  ex- 
térieure et  intérieure,  1  mètre  carré  de  verre  laisse  échapper  par 
heure  780  unités  de  chaleur. 


384  XOIES   ET   MÉMOIRES. 

Si  la  différence  entre  les  deux  températures  était  de  85°,  ce  qui 
airiverait  si  h  température  intérieure  étant  à  100°  'a  température 
extérieure  se  trouvait  à  45°,  la  quî;ntité  de  chaleur  qui,  dans  ces 
conditiors,  traverserait  un  mètre  carré  de  verre  serait  égale  à 

788  X~l  =  968  unitt's. 
69 

Si  la  différence  des  températures  était  de  40°,  ce  qui  arrive- 
rait si  la  température  de  la  serre  étant  à  -|-  25",  la  tempérôture 
exléneure  descendait  à — 15%  la  quantité  de  chaleur  qui, dans  ces 

conditions,  passerait  au  ti avers  de  I  mètre  carré  de  veire serait  de 

40 
780  X  ?77r,  soit  de  450  unités. 

d9 

Pour  une  différence  de  1",  la  chaleur  que  laisse  passer  i  mètre 
carré  de  vitrage  est  de  780  X  —  =  I  <  unités. 

On  le  voit  par  ce  qui  précèJe,  pour  connaître  ce  qui  passe 
d'unités  de  cheleur  à  travers  I  mètre  carré  de  verre,  il  suffit  de 
multiplier  780,  nombre  trouvé  par  M.  Tredgol  J  pour  une  différence 
de  69°,  par  le  rapport  qui  existe  entre  la  différence  des  températures 
que  l'on  veut  obtenir  et  la  différence  qui  existait  lors  des  expé- 
rier.ces  de  M.  Tredgold. 

'2°  Pour  une  différence  de  68°,  I  mèîre  carré  de  fonte 
neuve,  laisse  passer  801  unités  de  chaleur  par  heure  ;  mais  si, 
au  lieu  de  68°,  la  dif?érence  des  températures  était  de  850,  la  quan- 
tité de  chaleur  transmise  a  travers  1  mètre  cari  é  de  tôle  ou  de  fonte 

85 
neuve  serait  de  801   X7^=  1002  unités. 

DO 

Pour  une  différence  de  i°  seulement,  la  quantité  de  chaleur  qui 
traverse  un  mètre  carré  de  fonte  sera  85  fois  moins  considérable, 
soit  de  12  unités. 

3°  L'expérience  a  démontré  que  \  mètre  carré  de  fonte  rouillée, 
état  dans  lequel  se  trouvent  habituellement  les  tuyaux^  pour 
une  différence  de  température  de  85°,  laisse  passer  par  heure 
H  55    unités  de    chaleur   :  sois  pour    une  différence    de  1°, 

il55X  o  =  ii  unités. 

Dans  les  mêmes  condition',  le  cuivre  ne  laisserait  passer  que 

1 
SOS  unités, soit,  pour  une  différence  de  1°,  808  X  -^=  9  1/2  uni- 

5o 

tés. 


LABC  DU   CHAUFFAGE   DES   SERRES.  385 

Des  expériences  que  nous  venons  de  citer  il  résulte  que,  pour 
une  dififérence  de  1°  entre  les  températures  extérieure  et  inté- 
rieure,  1  mètre  carré  de  verre  laisse  passer  1 1  unités  de  chaleur, 

—  —        de  cuivre  9  1/2 

—  —        de  fonte  neuve  42' 

—  —        dé  fonte  rouillée  \  4 

Ceùi  étant  admis,  pour  déterminer  ce  qu'il  faudra  produire  de 
chaleur  pour  maintenir  la  température  d'une  serre  close  par 
10  mètres  carrés  de  vitrage  à  -f  5°,  -|-  15°,  +  30%  la  température 
extéiieure  étant  à  — 10°,  nous  n'aurons  qu'à  multiplier  dans 
chaque  cas  ii,  nombre  exprimant  les  unités  de  chaleur  qui  pas- 
sent à  travers  un  mètre  carré  de  verre,  pour  une  différence  de  1o, 
par  Irf  nombre  de  degrés  dont  diffèrent  les  températures. 

Nous  trouverons  ainsi,  Hans  le  premier  cas,  pour  I  mètre  carré 
de  verre,  H  X  15  =  165  et,  pour  10  mètres,  16*50  unités. 

Dans  le  second  cas,  où  il  s'agit  de  maintenir  une  différence  de 
25°  entre  les  deux  températures,  il  nous  faudra  multiplier  1 1  par 
25  d'abord,  par  10  ensuite;  le  produit  27c0  nous  indiquera  la 
quantité  de  calories  qui,  dans  ces  conditions,  traverçeront  10  m. 
carrés  de  vitrage. 

Si  enfin  il  s'agissait  de  maintenir  un  écart  de  40°  entre  les 
deux  températures,  il  suffirait,  pour  connaître  les  quantités  de  ca- 
lories que  laissera  passer  le  vitrage,  de  remplacer,  dans  les  calculs 
qui  précèdent,  25  par  40  et  nous  aurions,  1 1  x  40  X  10  =  4400. 

La  quantité  de  chaleur  à  produire  étant  ainsi  déterminée,  afin  de 
connaître  le  nombre  de  tuyaux  nécessaires  pour  la  transmettre,  si 
nous  rous  servons  d3  tuyaux  en  fonte  laissant  passer  H  unités 
de  chaleur  par  mètre  carré,  et  pour  une  différence  de  1°,  en 
admettant,  ce  qu'il  est  facile  d'obtenir  dans  la  pratique,  que  l'eau 
contenue  dans  les  tuyaux  soit  à  80°,  la  température  de  la  serre 
étant  à -|-  5°,  la  différence  entre  les  deux  températures  sera  alors 
de  75",  et  pour  obtenir  la  quantité  de  calories  qui,  dans  ces  con- 
ditions, traverseront  un  mètre  carré  de  fonte,  il  nous  suffirait  de 
multiplier  14,  nombre  exprimant  hs  unités  de  chaleur  qui  traver- 
sent 1  mètre  cube  de  fonte  pour  une  différencj  de  1°,  par  75,  ce 
qui  nous  donnera  1059. 

Or  nous  avons  précédemment  trouvé  que,  pour  maintenir  la 

25 


386  K0TE3   ET   MÉMOIRLS. 

température  de  la  serre  dont  il  s'agit  à  o",  la  température  extérieure 
étant —  10%  il  nous  fallait  produire  l65f)  unités  de  chaleur; 
en  divisant  ce  nombre  par  1050,  nombre  exprimant  les  calories 
qui  passent  à  travers  un  mètre  carré  de  fonle  pour  une  différence 
de  75°  entre  la  température  de  l'eau  contenue  dans  les  tuyaux  et 
celle  du  milieu  où  ils  sont  placés,  nous  trouverons  1650  divisé 
par  ^ 050  égale,  en  chiffres  ronds,  1  mètre  carré  60  décimètres 
carrés.  Ce  nombre  indique  la  surface  de  tuyaux  nécessaire  pour 
laisser  passer  les  unités  de  chaleur  reconnues  indispensables. 

Si  au  lieu  de  5"  nous  en  voulions  maintenir  15,  la  différence 
des  températures  des  tuyaux  et  delà  serre  n'étant*  plus  que  de 
65°,  il  nous  faudrait  multiplier  14  par  65,  ce  qui  nous  donnerait 
910  pour  la  quantité  de  calories  qui  traverseraient  1  mètre  cane  de 
tuyaux  de  fonte.  Or  nous  avons  précédemment  reconnu  qu'il  nous 
en  fallait  2750  ;  il  nous  suffira  de  diviser  ce  nombre  par  910  et  le 
quotient  exprimera  en  mètres  carres  la  quantité  de  tuyaux  né- 
cessaire. 

iinfin  si  la  température  de  la  serre  devait  être  maintenue  à  30°, 
la  différence  entre  cette  température  et  celle  des  tuyaux  ne  serait 
plus  que  de  50»,  la  chaleur  qui,  dans  ces. conditions,  traverserait  1 
mètre  carrédefonte  serait  de  14X50^=700. Les  vitres,  nous  l'avons 
reconnu,  en  laissent  passer  4400  ;  or,  4400  divisés  par  700  nous 
donnent  6,30;  c'est  donc  6  mètres  carrés  30  décimètres  carrés  de 
tuyaux  qui,  dans  ces  circonstances,  nous  seraient  nécessaires. 

En  comparant  les  trois  nombres  que  nous  venons  d'obtenir  à  la 
surface  vitrée,  nous  trouvons  que,  pour  unediftérencede  15  degrés 
entre  les  températures  extérieure  tt  intéiieure,  il  nous  faut  en 
tuyaux  développés  1/6  de  la  surface  vitrée;  pour  une  différence  de 
25»,  1/3  serait  nécessaire,  alors  que,  pour  une  différence  de  40o, 
les  calculs  en  indiquent  les  2/3. 

Si  nous  nous  servions  de  tuyaux  en  cuivre,  le  cuivre,  pour  une 
différence  de  1o,  ne  laissant  passer  que  9  1/2  unités  de  chaleur  au 
lieu  de  1 4,  il  faudrait,  pour  déterminer  la  quantité  de  tuyaux  néces- 
saire, remplacer  dans  les  calculs  qui  piécèdent  14  par  9  1/2. 

Onlrouveraitainsi  quelecuivrene  laissant  passerque75 pour  100 

de  ce  que  laisse  passer  la  lonte,  il  faudrait  1/4  de  tuyaux  en  plus. 

Si  nous  employions  des  tuyaux  de  zinc,  quels  avantages  présen- 


l'abc  du  chauffage  des  serres.  357 

leraient-ils?  Ces  tuyaux,  en  raison  de  leur  grande  dilatabilité,  ne 
pouvant  être  maintenus  à  une  température  supérieure  à  30°,  leur 
température  moyenne  sera  inférieure  à  cechifire;admeltons,cequi 
ne  sere'alisera  pas  dans  la  pratique,  que  cechiffre  exprime  la  tem- 
pérature moyenne  de  l'eau  contenue  dans  les  tuyaux,  admettons 
également  que,  comme  le  verre,  pour  une  différence  de  1  degré,  le 
zinc  laisse  p^s?ef,  par  heure  et  par  mètre,  i  !  unités  de  chaieur,  et 
voyons  ce  qu'il  faudrait  de  mètres  carrés  de  tuyaux  de  ce  métal, 
pour  entretenir  à -]-'^°  la  température  d'une  serre  close  par  10 
mètres  de  vitres. 

Li  différence  entre  la  température  ds  la  serre  et  celle  des  tuyaux, 
sera  de  33  degrés;  la  quantité  de  chaleur  qui,  dansces  conditions,  pas- 
sera à  travers  1  mètre  carréde  zinc, sera  égale  àll  X 33=^385  unités; 
dans  ces  conditions, atin  de  produire  les  2730  calories  que  nous 
avons  reconnues  nécessaires  pour  chauffer,  par  un  froid  extérieur 
de  —  10",  à  -|-  13"  une  serre  close  par  10  mètres  de  verre,  nous 
diviserons  2730  par  383,  nombre  exprimant  les  unités  qui  passent 
à  travers  i  mètre  carré  de  tuyaux  en  zinc  ;  le  quotient  7,14  nous 
indiquera  le  nombre  de  mètres  carrés  qui  seront  nécessaires  pour 
laisser  passer,  dans  ces  conditions,  la  chaleur  indispensable  au 
•chauffage  de  la  serre. 

Or, nous  avons  ptécédemment  établi  qu'avec  des  tuyaux  en  fonte, 
3  mètres  carrés  suffisaient,  alors  que  si  Ton  emploie  du  zinc  il  eu 
faudra  plus  du  double.  Les  tuyaux  en  zinc,  à  cause  de  leur 
graude  faculté  de  dilatation,  demandent  de  grandes  et  onéreuses 
précautions  d'installation;  il  raudra,nous  venons  de  le  prouver,en 
doubler  et  plus  l'étendue.  Dans  ces  conditions,  je  serais  surpris 
qu'ils  réalisassent  des  avantages  économiques  sérieux  ;  je  crois 
même  que  posés,  sans  offrir  les  mêmes  garanties  de  solidité,  ils 
coijteraient  plus  cher. 

La  surface  de  tuyaux  nécessaire  pour  transmettre  la  chaleur  re- 
connue indispensable  au  chauSage  d'une  serre,  ayant  été  ainsi 
déterminée,  voyons  comment  on  calculera  la  quantité  de  combus- 
tible à  brûler. 

Avec  des  appareils  à  grandes  surfaces  de  chauffera  long  parcours 
de  gaz,  ^  kilogramra^e de  houille  produit  5000  calories;  nous  avons 
reconnu  que,  pour  maintenir  unécartde  15°entre  les  températures 


388  NOTES  Eï  MÉMOIRES. 

extérieure  et  intérieure  d'une  ?erre  close  par  10  mètres  de  vitres,  il 
nousfallait  produire  1630  unités  de  chaleur;  1  klog.de  combustible 
en  contient  5000  ;  en  divisant  1630,  nombre  d'unités  à  produire, 
par  5000,  nombre  exprimant  les  unités  contenues  dans  1  kilog.de 
combustible,le  quotient  303  nous  indiquera  en  grammes  la  quantité 
à  brûler. 

Si  l'écart  entre  les  deux  températures  devait  être  de  23°,  de  40o, 
la  quantité  de  chaleur  à  produire  étant,  dans  le  premier  cas  de 
2730, dans  le  deuxième  de  4400, il  nous  faudrait  diviser  ces  nombres 
par  5000;  les  quotients  51 0,880  exprimeraient  en  grammes  les 
quantités  de  combustible  à  biûlerdans  chaque  cas. 

Si  nous  remarquons  les  lois  qui  règlent  le  refroidissement  de 
l'eau  contenue  dans  les  tuyaux,  suivant  les  milieux  dans  lesquels 
ils  sont  placés,  il  en  résulte  qu'une  chaudière  ne  pouvant  brûler 
utilement  qu'une  quantité  déterminée  de  combus'ible,  suffira  en 
serre  chaude  pour  maintenir  à  80"  l'eau  contenue  dans  7  mètres 
carré.^  35  de  tuyaux,  tandis  qu'en  serre  froide,  4  mitres  carrés  90 
épuiïeront  la  même  quantité  de  chaleur  produite;  une  même 
chaudière  alimentera  donc  en  serre  chaude  2/3  de  plus  de  tuyaux 
qu'enserre  froide. 

Quelles  sont  les  proportions  à  t'onner  aux  générateurs  de  cha- 
leur, les  épaisseurs  de  combustible  à  maintenir  sur  les  grilles,  les 
parco::rs  à  donner  aux  gaz  avant  leur  évacuation  dans  les  chemi- 
nées? Telles  sont  les  proportions  que  je  vais  déterminer,  d'après  les 
règles  admises  pour  la  construction  des  générateurs  à  vapeur, 
par  des  hommes  d'une  compétence  indéniable. 

En  général,  on  admet  que,  pour  utiliser  convenablement  la 
chaleur  produite  par  un  kilog.  de  combustible,  il  faut  donner  aux 
parties  de  la  chaudière  eu  contact  avec  les  gaz  40  décimètres 
carrés  pour  1  kilog.  de  houille  devant  êtie  brûlé  à  l'heure.  Les  gez 
doivent  avoir  un  parcours  assez  longautuur  de  la  chaudière  pour 
qu'ils  arrivent  à  la  cheminée  à  une  température  rigoureusement 
suffisante  pour  établir  le  tirage. 

La  couche  de  combustible  à  entretenir  sur  la  grille  peut  varier 
suivant  l'énergie  du  tirage  ;  elle  doit  être  régulière,  et  telle  qu'au- 
cune parcelle  d'air  ne  la  traverse  sans  être  complètement  décom- 
posée. 


l'abc  du  chauffage  des  serres.  389 

En  géûëral,  dans  les  appareils  de  serre,  une  épaisseur  de  0"*  16 
<;':'ntimètres  doit  être  regardée  comme  maximum. 

Quand  les  grilles  sont  couvertes  de  couches  épaisses  de  combus- 
tible, il  s'y  produit  une  combustion  qae  j'appellerai  occulte.  Une 
partie  du  combustible  se  consume  sans  transmettre  de  chaleur 
appréciable  à  l'extérieur  ;  dans  ces  circonstances,  il  se  produit  le 
même  phénomène  que  l'on  remarque  dans  les  cheminées  où, 
brûlant  du  bois,  on  emmagasine  le  soir  sous  les  cendres  un  beau 
brasier  bien  incandescent,  dans  l'espoir  de  trouver  du  feu  le  len- 
demain matin  ;  on  est  heureux  quand  il  en  reste  quelques  trace?, 
les  9/10,  sinon  tout,  se  sont  consumés  en  pure  perte  pcn'lant  la 
nuit;  pour  ces  motifs,  je  crois  mauvais  de  couvrir  le  feu  avec  des 
cendres  mouillées;  ralentissez  le  tirage,  mais  évitez  les  pâtées. 

Ce  sont  ces  principes  bien  simples  qui  m'ont  guidé  dans  la 
construction  de  mes  chaudières.  Ces  idées,  je  le  sais,  ne  ^ontpas 
encore  partagées  par  tout  le  monde.  Des  expériences  seules  peuvent 
prouver  où  est  la  vérité  :  je  suis  à  la  disposition  de  toute  personne 
qui  voudra  en  faire  de  sérieuses. 

Nous  avons  établi  en  commençant  qu'il  n'y  avait  plus,  en  géné- 
ral, à  tenir  compte  du  cube  des  serres  ;il  n'y  a  pas  non  plus  à 
s'occuper  de  la  quantité  d'eau  contenue  dans  les  tuyaux;  la  tempé- 
rature qu'ils  transmettent  dépend  uniquement  de  la  tempér.-.tuie 
de  l'eau,  quelle  qu'en  soit  la  quantité,  et  de  la  surface  des  tuyaux 
qui  la  contiennent.  1  litre  d'eau  à  \  00  degrés  contenu  dans  1  mètre 
carré  de  tuyaux,  transmettra  immédiatement  moitié  plus  de  cha- 
leur que  4  litres  d'eau  à  50  degrés  contenus  dans  la  même  quantité 
de  tuyàux;  seulement  avec  une  grande  quantité  d'eau  il  y  a  beau- 
coup plus  de  chaleur  emmagasinée;  par  ccnïéquent,  avec  des  chau- 
dières à  foyers  ordinaires,  le  refroidissement  étant  plus  lent,  la 
chaleur  se  continuera  plus  longtemps  dans  la  serre  après  les  feux 
éteints. 

Mais  l'eau  produisant  d'autant  plus  de  chaleur  que  sa  tempéra- 
ture est  plus  élevée,  j'estime  qu'avec  des  chaudières  à  marche 
continue,  il  y  a  avantage  à  opérer  sur  de  plus  petites  quantités 
d'eau  dont  on  élèvera  plus  facilement  la  température,  dont  on 
obtiendra  un  résultat  plus  immédiat  ;  voilà  pourquoi  je  préfère  les 
tuyaux  de  80  millimètres  à  ceux  de  diamètres  plus  considérables. 


390  KOTES   ET   MÉMOIRES. 

Je  préconise  également  les  tuyaux  en  fonte,  1"  parce  que,  plus 
solides  que  ceux  en  cuivre,  contrairemeni  à  ce  qui  est  généra- 
lement admis,  la  fonte  laisse  passer  20  p.  100  plus  de  chaleur  que 
le  cuivre. 

2».  Parce  que  leur  pose  ne  nécessite  point  d'ouvriers  spéciaux. 

3^  Enfin  parce  qu'ils  ccûtent  moins  cher  ;  en  tôet,  pour  répon- 
dre à  un  pn^jugé  qui  se  traduit  par  cette  phrase,  le  cuivre  est 
toujours  le  cuivre  ;  vieux  il  représente  de  l'argent  en  magasin  ; 
jadis  :  cet  argenf,il  vaut  mieux  l'avoir  c-n  portefeuille. 

100  mètres  de  tuyaux  de  fonte  posés  devront  au  plus  coûter  600 
francs  ;  le  même  chauÉfage  en  cuivre  pesant  200  kilog.  reviendra 
à  plus  de  1000  francs,  différence  en  faveur  de  la  fonte,  40 0  francs. 
100  mètres  de  tuyaux  en  fonte  pesant  1400  kilcg.,  vaudront  au 
moins  5  francs  les  100  kilog.,  70  francs.  Le  vieux  cuivre  trouvera 
plus  difficilement  acquéreur  à  1  fr.  50  le  kilog.  Or  200  kilng. 
vendus  à  ce  prix  représenteront  300  francs.  Ainsi  on  aura  dépensé 
400  francs  pour  avoir  un  beau  jour  300  francs  de  vieux  cuivre  à 
vendre. 

Comment  doit-on  placer  les  tuyaux  ?  Horizontalement  ;  tel 
est  du  moins  mon  avis.  En  voici  les  raisons:  avec  des  tuyaux 
placés  horizontalement,  la  circulation  se  fait  parfaitement  ;  ils  se  • 
videraient  aussi  complètement  que  s'il  existaitune  pente,  du  point 
extrême  vers  la  chaudière.  La  pression  exercée  sur  les  parois  de 
cette  chaudière  sera  la  même  dans  les  deux  cas,  juste  égale  à  la 
différence  des  niveaux,  du  point  culminant  de  la  conduite  au 
fond  de  la  chaudière. 

Dans  ces  conditions,  tant  qu'il  restera  de  l'eau  dans  les  tuyaux, 
ne  fût-ce  qu'un  filet  de  1  centimètre  d'épaisseur,  la  circulation 
continuera  ;  on  pourra  entretenir  l'eau  en  ébullition,  et  même  la 
vaporiser,  ce  qui  permettra  de  transmettre  beaucoup  plus  de  cha- 
leur au  local  à  chauffer;  si,  au  contraire,  les  tuyaux  étaient  incli- 
nés, suivant  que  cette  inclinaison  serait  plus  ou  moins  grande,  il 
pourrait  arriver  qu'il  n'y  eût  plus  d'eau  au  point  culminant,  et 
par  conséquent  plus  de  circulation  possible,  alors  que,  la  chaudière 
étant  parfaitement  pleine,  les  tuyaux  le  beraient  au  9/10. 

Enfin  comme  la  plupart  du  temps  les  tuyaux  sont  placés  sur 
des  traverses  éiabliÉ s  d'avance  par  les  constructeurs  de  serre,  il 


l'a  b  g  du  chauffage  des  serres.  391 

serait,  extrêmement  difficile  de  leur  donner  unti  inclinaison  quel- 
conque. 

Les  expériences  qui  ont  été  faites  chez  MM.  Vallerand 
prouvent  clairement  que  le  cube  des  serres  n*a  aucune  influence 
sur  leur  chauff'age.  Ainsi  la  serre  no  2  de  M.  Jules,  close  par  70 
mètres  carrés  de  vitres  et  cubant  ioO  mètres,  devrait  nécessiter,  si 
le  cube  jouait  un  rôle  prépondérant  dans  les  chauifages,3  fois  plus 
de  tuyaux  que  la  serre  n°  4  qui,  close  par  42  mètres  de  vitrage,  ne 
cube  que  50  mètres.  Or,  le  chauffage  de  la  première  étant  assuré 
par  57  mètres  de  tuyaux,  1/3  ou  iO  mètres  devraient  suffire  au 
chauffrigede  la  seconde,  alors  qu'il  enfant  42  mètres  ou  les  4/5. 
Ces  tuyaux  ayant  27  centimètres  de  circonférence,  les  42  mètres 
de  longueur  nous  donnent  en  surface  M  mètres  carrés  34  déci- 
mètres carrés,  un  peu  moins  du  tiers  delà  surface  vitrée,  et  celte 
quantité  a  suffi  pour  maintenir  les  deux  serres  à  la  même 
lempératura.  Eu  moyenne,  nous  avons  maintenu  un  écart  de 
25  à  30"  entre  les  températures  intérieure  et  extérieure  ;  c'est 
juste  ce  que  les  calculs  avaient  indiqué  précédemment.  Mais  si 
nous  sommes  d'accord  sur  ce  point  avec  les  auleurs  susmention- 
nés, pour  le  nombre  de  tuyaux  nécessaiies  au  chauffage  d'une 
serre,  nous  difiérons  d'appréciation  sur  les  quantités  de  combus- 
tible à  brûler.  Ainsi  les  serres  de  M.  Jules  Vallerand,  closes  par 
327  mètres  de  vitres,  sont  chauffées  par  300  mètres  de  tuyaux 
de  27  centimètres  de  circonférence  ;  en  surface  ils  développent 
81  mètres  carrés,  placés  dans  un  milieu  à  15  degrés.  Ils  auraient 
dû  laisser  passer,  en  moyenne,  81  fois  884  unités  de  chaleur,  soit 
66  744  calories  pour  fournir  ce  nombre,  étant  admis  que  I  kilog. 
de  combustible  en  produise  5  000 ,  il  nous  aurait  fallu  brûler  15 
kilog.  à  l'heure  ;  jamais,  dans  les  jours  les  plus  froids  de  cet 
hiver  exceptionnellement  rigoureux,  nous  n'en  avons  biûlé  la 
moitié. 

Les  paillassons,  je  le  sais,  ont  une  grande  influence,  mais  très 
certainement  insuffisante  à  diminuer  d'autant  la  perte  de  chaleur 
et  la  dépense  de  combustible. 

Des  horticulteurs  distingués,  MM.  Hardy,  directeur  de 
L'École  d'Horticulture  à  Versailles,  et  Vallerand  estiment  que  les 
paillassons  défendent  de  6  degrés  de  gelée. 


392  RAPPORTS. 

Enfin,  pour  conclure  d'aue  raanière  utile,  je  prie  tous  ceux  que 
la  q  jeslion  intéresse,  de  me  soumettre  les  observations  que  leur 
suggérera  la  lecture  de  celte  étude;  s'ils  le  veulent  bien,  nous 
discuterons  leurs  critiques  ;  ces  discussions,  j'en  suis  sûr,  établiront 
enfin  les  règles  qui  doivent  présider  à  l'établissement  d'un 
chaufirtge,  fixeront  d'une  manière  certaine,  sans  rien  laisser  à 
décider  au  hasard,  ce  qui  est  nécessaire  et  amplement  suffisant 
pour  obtenir,  par  un  froid  prévu,  les  températures  dont  on  a  be- 
soin ;  il  en  résultera  souvent  de  bien  sérieuses  économies  d'ins- 
tallation d'abord,  de  combustible  ensuite. 


»-raBP®qgar-» 


RAPPORTS 


Rapport  sur  les  cultures  de  ivi.  Jamain  (Hipp.)  (I); 
M.    Makcottin   père.    Rapporteur. 

Messieurs, 

Par  suite  d'une  demande  faite  par  M.  Hipp.  Jamain,  horticul- 
teur, rue  de  la  Glacière,  i27  (xii^  arrondissement),  à  Paris, 
M.  le  Président  a  bien  voulu  nommer  une  Gommit^sion  composée 
de  MM.  Eug.  Verdier,  Burelle,  Quihou,  Boizard,  Levêque  fils  et 
Margottin  père,  qu'il  a  chargée  de  visiter  l'établissement  de  cet 
liorticulteur,  que  dirige  M.  GorJeau,  chef  de  culture. 

Les  Orangers  y  sont  cultivés  avec  soin  ;  on  trouve  là  depuis 
de  jeunes  .^ujets  d'un  an  jusqu'à  dm  gros  exemplaires  de  60  ans  et 
plus,  dans  toutes  les  plus  belles  variétés  du  commerce.  M.  Jamain, 
père,  avait  acquis  une  grande  réputation  pour  la  culture  de  ces 
belles  plantes,  et  nous  félicitons  son  fils  d'avoir  continué  à' 
marcher  dans  la  même  voie. 

Les  Camellias,  les  Grenadiers,  les  Lauriers-roses  et  autres  plan- 
tes sont  également  bien  cultivés  dans  cet  établissement  ainsi  que 
les  Lilas,  particulièrement  la  variété  CharlesX,  qui  sont  mis  en  pots 
pour  fleurir  l'hiver.  Cette  culture  a  été, pendant  de  longues  années, 
unespérialiié  parisienne  ignorée  à  l'étranger,  et  même,  en  France, 

•     (1)  Présenté  le  13  mai  1880. 


SUR  I.ES   CULTURES  DE   M.    JAMAIN  (HIPP.)  ù93 

dans  les  villes  de  province  ;  mais  depuis  quelque  temps,  elle  s'est 
beaucoup  répandue. 

M.  Jamain  joint  à  toutes  ces  cultures  les  Rosiers,  principale- 
ment sous  le  rapport  de  la  multiplication  des  Roses  nouvelles,  en 
grefïes  forcées  qui  sont  exécutées  chez  lui  avec  succès.  Nous  avons 
vu  une  serre  contenant  plus  de  2000  sujets  qui  avaient  été  grefifés 
dans  le  courant  de  janvier  et,nîalgrè  la  petitesse  des  pots  (9  cent.), 
les  plantes  avaient  atteint  de  30  à  70  centimètres  et  même  assez 
souvent  1  mètre  de  hauteur.  Ce  résultat  est  ce  que  l'on  peut  dési- 
rer de  mieux.  Parmi  les  variétés  qui  étaient  fleuries,  nous  avons 
remarqué  les  suivantes. 

Thé.  —  Reine  Marie-Henriette,  variété  dite  Gloire  de  D  jon  à 
fleurs  rouges  :  fleur  grande,  bien  faite,  d'un  beau  rouge  cerise. 

Noisette.  —  ^Yll!iam  Allen  Richardson  :  fleur  grande,  d'un 
beauJHune  orange. 

Ile  Bourbon. —  Madame  Pierre  Oger:fl.eur  moyenne,  blanc 
légèrement  crémé. 

Hybride  remontant.  —  Deuil  du  colonel  Denfert  :  fleur  grande, 
pleine,  bien  faite,  pourpre  non  velouté. 

Hybride  remontant.  —  Jules  Chrétien  :  fleur  grande,  pleine, 
rouse  ponceau  vif. 

Hybride  remontant.  —  Linnée:  fleur  grande,  pleine,  beau  rouge 
cerise  brillant. 

Hybride  remontant.  —  Madame  Alphonse  Lavallée  :  fleur 
grande,  beau  rouge  foncé  vif. 

Hybinde  remontant. —  Madame  Eug.  Verdier  ;  fleur  très  grande, 
pleine,  beau  rose  vif  satiné. 

Hybride  remontant. — Madame  Morane  jeune:  fleur  grande, 
pleine,  forme  en  coupe,  beau  rose  glacé. 

Hybride  remontant.  — Paul  Jamain:  fleur  grande,  pleine,  beau 
rouge  foncé  brillant. 

Hybride  remontant.  —  Souvenir  de  Lufi^ay:  fleur  moyenne, 
pleine,  bien  faite,  rouge  cramoisi  vif. 

Hybride  remontant.  —  Souvenir  de  Madame  Robert  :  fleur 
grande,  rose  glacé  teadre  saumoné. 

Hybride  remontant.  —  Souvenir  de  Victor  Verdier  :  fleur 
grandi ,  pleine,  bien  faite,  rouge  ponceau  écarlate. 


39 i  RAPPORTS. 

Pendant  plusieurs  années  et  encore  récemment-,  M.  Jamain  a 
donné  la  plus  grande  partie  de  son  temps  à  l'Administration 
municipale,  comme  l*^""  adjoint  de  son  arrondissement.  Pendant 
ce  temps,  son  établissement  n'a  pas  cessé  d'être  parfaitement 
dirigé  par  M.  Cordeau  qui  est  à  son  service  depuis  plus  de  vingt- 
cinq  ans,  homme  intelligent,  actif,  extrêmement  honnête,  et 
dévoué  aux  intérêts  ie  son  patron  comme  on  en  rencontre  peu  ; 
aussi  votre  Commission,  à  l'unanimité,  vous  prie-t-elle  de  ren- 
voyer ce  Rapport  à  la  Commission  des  Récompenses  en  faveur  de 
M.  Cordeau. 


Rapport    complémentaire    sur    les    appareils    Thermosiphons 

CONSTRUITS    par  M.  Gh.   DE   VEx\DEUVRE,   POL'R  LE    CUAUFFAGE  DES 

Serres  de  AIM.  C.  et  J.  Vallerand,  a  Asmères  (Seine)  (1)  ; 
M.  A.  Lav;alle,  Rapporteur. 

ûIessiel'rs, 

La  Commission  que  vous  aVez  nommée,  dès  l'année  dernière., 
pour  examiner  le  chauffage  établi  par  M.  de  Vendeuvre,  chez 
M.  Constant  Vallerand,  vous  signalait,  le  14  août,  la  bonne 
installation  de  cet  appareil  et  vous  exprimait  son  intention  de 
l'observer  à  nouveau, dans  le  courant  de  l'hiver, pour  vous  donner 
son  appréciation  définitive,  si  l'usage  confirmait  sa  bonne  opinion 
sur  ce  chaufïage. 

Invitée  en  temps  utile  à  compléter  sa  mission,  votre  Commis- 
sion s'est  réunie  chez  M.  Vallerand,  le  31  janvier  dernier,  sous  la 
présidence  de  M.  E.-A.  Carrière.  Notre  honorable  Président  du 
Comité  des  Arts  el  Industries  horticoles,  M.  Glatigny,  a  bien 
voulu  prendre  part  à  ses  travaux. 

Nous  ne  reviendrons  pas,  Messieurs,  sur  la  description  de  ces 
appareils  de  chauflage;  nous  nous  contenterons  de  dire  que  celui 
que  nous  avions  à  revoir  a  fonctionné,  pendant  tout  cet  hiver  si 
exceptionnellement  rigoureux,  de  la  manière  la  plus  satisfaisante, 
sans  nécessiter  aucune  modification,  ni  réparation,  à  la  grande 
satisfaction  de  M.  Constant  Vallerand,  notre  collègue,  qui  nous  a 

(1)  Présenté  le  2  î  avril  «880. 


SUR   LES    THEKMOSIPHONS    DE    M,    LE    YENDELVKE.  395 

assuré  avoir  réalisé  une  grande  économie  sur  la  dépense  de  com- 
bustiblf,  eu  égard  à  la  température  obtenue.  Du  l^*"  au  19  décem- 
bre 1879,  la  température  intérieure  de  la  serre,  dans  le  comparti- 
ment le  moins  chaud,  a  été  de  -{-\îL°  h  +25°,  tandis  que  la  tem- 
pérature extérieure  était  de  —  1  o"  à  —  24".  Le  fonctionnement  des 
grilles  et  du  réservoir  a  été  parfait,  et  le  foyer  n'a  dû  être  rallumé 
que  lorsqu'on  laissait  épuiser  le  combustible.  Nos  prévisions  se 
sont  donc  réalisées  de  point  en  point. 

M.  de  Vendeuvre,  profitant  de  notre  visite,  a  soumis  à  notre 
examen  une  autre  installation  chez  M.  Jules  Vallerand,  notre 
confrère  bien  connu  par  ses  cultures  de  Gloxinias.  11  s'agit  ici 
d'un  chauffage  du  même  système,  mais  plus  considérable.  Les 
serres  chauffées  par  ua  seul  appareil  sont  au  nombre  de  cinq, 
reliées  à  l'une  de  leurs  extrémités  par  un  couloir  vitré.  Chacune 
de  ces  serres  a  13  mètres  de  longueur  ;  leur  largeur  est  de  2.™  70 
pour  trois  d'entre  elles, de  4™  50  pour  la  4%  et  de  5"^  40  pour  la  5^ 
Le  couloir  vitré  a  2m  20  de  largeur  ;  les  hauteurs  varient  de  im20 
pour  la  plus  étroite  à  2^195  pour  la  plus  large.  La  surface  totale 
de  la  vitrerie  est  de  327™  90. La  température  doit  varier  depuis  celle 
de  la  serre  tempérée  jusqu'à  celle  de  la  serre  la  plus  chaude,  suivant 
l'usage  auquel  chacune  est  destinée.  Deux  appareils  de  chaufl'age 
ordinaires  n'avaient  jamais  produit  le  résultat  demandé,  même 
avec  la  plus  grande  dépense  de  combustible.  Aujourd'hui  un 
appareil  de  J\I.  de  Vendeuvre,  de  la  capacité  de  l'un  des  deux, 
premiers,  lait  parfaitement  fonctionner  les  300  mètres  de  tuyaux 
répartis  dans  les  cinq  serres,  et  M.  Vallerand.  se  déclare  très 
satisfait  du  résultat  obtenu  aussi  bien  pour  la  bonne  culture  que 
pour  l'économie.  Nous  avons  pu  nous  rendre  compte  de  la 
luxuriante  végétation  produite  par  la  régularité  du  chauffage.  La 
température  de  la  serre  la  moins  chauffée  a  été,  par  le  plus  grand 
froid,  de  -|-6°;  celle  de  la  serre  la  plus  chauffée  de  +18»,  le  jour 
oà  la  température  extérieure  descendait  à  —  24». 

M.  de  Vendeuvre  ne  s'occupe  pas  seulement  du  chauffage  des 
serres  par  l'eau  chaude  ;  il  construit  également  des  appareils  à 
air  chaud  d'un  excellent  fonctionnement.  Nous  avons  été  conduits 
à  examiner  le  calorifère  qu'il  a  établi  dans  les  ateliers  d'héliogra- 
vure de  M.  Goupil,  situés  à  Asnières.  Le  directeur  de  cet  établisse- 


396  BEVUli  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

ment,  en  appelant  noire  attent.on  sur  la  nécessité  d'avoir  toujours 
dans  les  étuves  une  haute  et  égale  température,  nous  affirmait 
que  seul  l'appareil  de  M.  de  Vendeuvre  avait  produit  le  résultat 
désiré  et  qu'en  outre,  la  dépense  du  combustible  était  de  beaucoup 
réduite;  il  rous  marquait  également  sa  satisfaction  sur  l'ingé- 
nieuse disposition  et  la  facilité  d'entretien  et  d'aliraentstion  de  ce 
calorifère. 

Vous  le  voyez,  Mpssieyrs.  si  les  installations  de  M.  de  Vendeu- 
vre ne  sont  certainement  pas  le  dernier  mot  de  cette  question  si 
multiple  «  les  chatffages,  »  elles  sont  un  réel  progrès  ;  c'est  en 
conséquence  de  cette  conviction  que  votre  Commission  vient,  à 
l'unanimité,  solliciter  pour  ce  constructeur,  chercheur  laborieux, 
le  renvoi  du  présent  Rapport  à  la  Commission  des  Récompenses 
et  son  insertion  dans  le  Journal  de  la  Société. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 


Plantes  nouvelles  ou  rares  décrites  dans  des  pcblicaiions 
étrangères. 

Gartenflora. 

Primula  Steiuii  (hybi)    Obrist,  Gartenf.,  4879,  pi.  9^)1,  fig.  1,  2,  3-, 
p.  322.  —  Primevère  de  Stein.  —  Alpes  da  TiroL—  (Primulacées). 

Cette  charmante  miniature  a  été  découverte  dans  les  Alpes  cen- 
trales du  Tirol,  à  2000  mètres  d'altitude, par  M.  Obrist,  jardiuier- 
chi'f  du  jaidin botanique  d'Iunsbruck.  C'est  un  hybride  naturel  du 
Primula  minima  L.  et  du  P.  hlrsuta  All.,  au  milieu  desquels  elle 
se  trouvait. Elle  forme  de  petites  rosettes  rapprochées  en  g«zon  court 
et  toulfn,  qui,  à  la  floraison,  disparaissent  sous  une  masse  de  fleurs 
rose-violacé  à  œii  clair,  larges  de  près  de  Om  02,  dans  lesquelles  le 
limbe  de  la  corolle  étalé  forme  cinq  lobes  échancrés  ou  terminés 
par  trois  crénelures  ;  ses  feuilles  spatulées-obovales,  dentées  dans 
leur  tiers  supérieur,  ont  au  plus  Qm  02  de  long  sur  0°»  G 1 2  —  0™  0 1 5 
de  large.  En  décrivant  cette  plante,  M.  Slein  dit  qu'il  ne  connaît 
pas  de  Primevère  européenne,  espèce  ou  hybride,  qui  fleurisse 


PLANTES  NOUVELLES  OU   RARES.  397 

avec  autant  de  profusion.  Ce  sera,  en  somme,  une  excellente  addi- 
tion aux  collections  de  plantes  alpines  et  derocailles; 

n.tlierlea  rhodopensis  Frivaldsky.— Gflr/e?z/".,  1879,  pi.  991,  fig.  4, 
p.  323.  —  Haberlée  du  Rhodope.  —  Versant  sud  des  monts  Balkans, 
Rhodope-Dagh.  — (Screfulariacée  ?) 

L'histoire  de  cette  jolie  petite  plante  mérite  d'être  conservée. 
Elle  fut  découver-e,  en  1832,  croissant  sur  deâ  rochers  de  gneiss, 
près  de  Kalefer,  par  le  botaniste  autrichien  Haberle  qui  fut  déva- 
lisé et  tué,  quelques  années  plus  tard,  dans  la  même  locilité.  Elle 
ne  fut  retrouvée  qu'en  juin  1871 ,  par  le  botaniste  hoiigrois  Victor 
de  Janka,  qui  la  vit  sur  des  rochers  presque  inaccessibles,  et  qui 
ne  put  en  saisir  quelques  pie  Js  qu'en  se  tenant  debout  sur  la  selle 
de  son  chcval.  Néanmoins  ces  pieds  ayant  é:é  envoyés  presque 
morts  au  jardin  botanique  dlnnsbruck,  pendant  lliiver  de  1872, 
à  force  de  soins,  on  est  parvenu  à  les  sauver,  et  même  à  en  obte- 
nir par  division,  à  l'automne  de  1875,  onze  petits  individus  qui 
ont  pris  force  l'année  suivante  et  dont  certains  ont  fljuri  en  1 877. 
Le  genre  Haberlea  est  regardé  par  M.  Stein,  auteur  de  l'article  qui 
le  concerne,  comme  étant  plutôt  une  Gesnériacée  qu'une  Screfula- 
riacée. La  pUntequi  en  est  le  type  est  une  petite  espèce  vivace,  ga- 
zonnante,  dont  les  feuilles  ovales-oblongues  ou  spatulées,  rétrécies 
dans  le  bas,  bordées  de  grandes  dents,  longaes  de  4-5  centim., 
larges  de  3-3  1/2,  vertes  en  dessus,  en  général  rougeâtres  en  des- 
sous, couvertes  d'un  duvet  jaunâtre,  forment  une  rosette  serrée 
de  laquelle  s'élèvent  des  tiges  florifères  nues,  hautes  seulement  de 
7  ou  8  centim.;  chaque  tige  porte  trois  fleurs  grandes  relativement, 
dont  le  tube  violet  clair  est  long  d'environ  0™  02,  et  dont  le  limbe 
bien  ouvert  et  blanchàire  forme  cinq  lobes,  les  deux  supérieurs 
courts,   les  trois  inférieurs  notablement  plus  longs,  échancrés. 
La  floraison  de  cette  plante  dure  longtemps.  Ce  sera  une  élégante 
addition  à  la  flore  des  rocailles.  On  devra  la  planter  dans  de 
l'humus  mélangé  modérément  de  terre  forte. 

Fritillaria   Walujewi  Regel,  Gartenf.,  1879,  pi.  993,  p.  353.  — 
Fiitillaite  de  VValisjew.  — Asie  ceutrale.  —  (Liliacées). 

Jolie  plante  qui  a  été  découverte  par  M,  A.  Rege' ,  fils,  dans  la 
chaîne  des  monts  Alata ,  et  dans  la  vallée  du  fleuve  Tschirtsch'k,  en 


39 s  REVUE   BIBLIOGRAPHIQUE   ÉTRANGÈRE. 

compagnie  du  l^dijja  Greigi,  du  Lycoris  Sewerzoïvi,  eic.  Elle  est 
voisine  du  Fritillaria  verticillata,  tout  en  en  différant  à  plusieurs 
égards.  Sa  tige  glauque  est  haute  de  20-30  cent., et  porte  des  feuilles 
lancéolées-linéaires,  glauques  en  dessous,  qui  se  roulent  toutes  en 
vrille  à  leur  extrémité,  et  dont  les  inférieures  sont  opposées  de 
même  que  les  supérieures,  tandis  que  les  intermédiaires  sont 
verticillées  de  même  que  celles  qui  sont  situées  tout  au  sommet. 
Chaque  tige  se  termine  par  une  ou  plusieurs  fleurs  retombantes, 
tubuleuses-campanulées,  longues  de  5  centim.,  larges  de  4  centim., 
remarquables  par  leur  couleur  gris  de  plomb  uniform^en  dehors, 
qui  contraste  avec  leur  coloration  en  pourpre  noir,  maculé  de 
blanc,  à  l'intérieur.  —  Cette  curieuse  Liliacée  plantée  en  pleine 
terre,  dans  le  Jardin  botanique  de  Saint-Pétersbourg,  y  a  fleuri 
pour  la  première  fois  en  juillet  1879.  Elle  vient  bien  dans  une 
terre  de  jirdin  meuble,  bien  mélangée  de  terreau  de  feuilles. 

Primula  rosea  Royle.  —  Gartcnf.^  4879,  pi.  994,  p.  3S4.  —  Prime- 
vère rose.  —  Montagnes  du  nord-est  de  l'Inde.  —  (Primulacces). 

Charmante  espèce  à  grandes  fleurs  ombellées,  d'un  beau  rose 
rouge,  avec  un  œil  jaune,  à  feuilles  minces,  ovales-oblongues, 
aiguës,  dentées  en  scie,  glabres  aux  deux  faces  mais  revêtues 
d'une  poussière  farineuse;  sa  corolle  a  les  lobes  obcordés,  profon- 
dément éch-încrés.  Elle  appartient  au  groupe  du  Primula  farinosa 
et  doit  être  cultivée  comme  celui-ci.  Elle  supporte  la  pleine  terre 
dans  l'Europe  moyenue;  elle  fleurit  au  mois  de  mai.  Le  compost 
qui  paraît  lui  être  le  plus  avantageux  est  un  mélange  de  deux 
parties  de  terreau  de  feuilles  ou  de  terre  de  bruyère  et  d'une 
partie  de  terre  franche. 

Sitatice  (Cioniolimon)  Kanfmanniana  Regel,  Gartenf.,  1880,  pi. 
996,  p.  < .  —  Statice  de  Kaufmann.  —  Turkestan  oriental.  —  (Plooi- 
baginées). 

Espèce  découverte  par  M.  A.  Regel,  fils,  à  12-1 500"  d'altitude, 
sur  les  monîs  Achburtan,  dans  le  Turkestan  oriental.  Elle  se  dis- 
tingue de  toutes  les  espèces  de  Statice  connues  jusqu'à  ce  jour  par 
sa  rosette  de  feuilles  coriaces,  linéaires-lancéolées,  rétrécies  en 
pétiole  dans  le  bas,  acuminées,  munies  d'une  bordure  calleuse, 
longues  de  5-7  centim.,  qui  sont  parfaitement  entières,  mais  for- 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES.  399 

lement  ondulées  et  comme  frisées  sur  leurs  bords,  ainsi  que  par 
la  grandeur  de  ses  fleurs  roses  qui  ont  environ  1  centim.  4/2  de 
long  ;  ces  fleurs  forment  plusieurs  épis  sur  les  côtés  d'une  hampe 
haute  de  20-40  centim.  C'est  une  plante  vivace,qui  fleurit  abon- 
damment en  été,  et  qui  supporte  les  froids  du  climat  de  Saint- 
Pétersbourg,  en  pleine  terre,  sans  couverture. 

Eremnrus  turkestanicns    Regel,   Gartenf.,   1880,  pi.   997,  p.   2. 
—  Erémure  du  Turkestan.  —  Turkeslan.  —  (Liliacéss). 

Cette  espèce  d'Erémure  est  une  fort  belle  plante,  mais  qui 
n'égale  pas  tout  à  fait  en  beauté  son  congénère,  VEremurus  ro- 
bustus.  Comme  celui-ci,  elle  vient  bien  en  pleine  terre  sous  le 
climat  de  l'Europe  moyenne,  et  y  produit  un  très  bel  effet.  Ses 
feuilles  linéaires  et  sa  tige  sont  glabres;  ses  fleur-;  brun-rouge 
bordées  de  blanc,  larges  de  2  à  2  1/2  centim.,  forment,  sur  une 
haute  et  forte  hampe,  une  grappe  très  longue  et  serrée  ;  chacune 
d'elles  est  portée  sur  un  pédoncule  épaissi  vers  son  extrémité 
supérieure;  leur  périanthe,  à  moitié  étalé  pendant  la  pleine  flo- 
raison, recourbe  ensuite  le  haut  de  ses  segments  vers  l'intérieur. 
—  Les  Eremurus  ont  un  oignon  ou  plutôt,  dit  M.  E.  Regel,  un 
tubercule  qui  rappelle  en  petit  celui  des  Dalhias,  mais  qui  n'a 
jamais  qu'un  seul  bourgeon  terminal;  aussi  ne  peut-on  les  multi- 
plier par  division  et  est-on  forcé  de  recourir,  dans  ce  but,  au 
semis.  On  doit  planter  ce  tubercule  tard  en  automne,  à  une 
exposition  sèche  et  chaude,  dans  un  sol  meuble,  sableux  et  nu- 
tritif. Quand  les  graines  sont  mûres,  on  retire  le  tubercule  de 
terre  pour  le  garder,  pendant  l'hiver,  dans  un  endroit  sec  et 
chaud,  enterré  dans  du  sable.  Cette  dessiccation  est  essentielle 
pour  ces  plantes,  de  même  que  pour  les  Tulipes  de  l'Asie  centrale, 
où  la  fin  de  l'été  et  l'automne  sont  généralement  très  secs.  Si  l'on 
agit  autrement,  la  plante  ne  fleurit  pas  l'année  suivante,  le  tuber- 
cule devient  de  plus  en  plus  petit  d'année  en  année  et  finit  par 
pourrir. 


Le  Secrètaire-Rédacleur-Gérant  :  impr.  de  E.  DONNadD,  rae  Cassette,  I. 

P.  DUCHARTRE. 


JUIN   1880. 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES  FAITES  PAR  M.  F.  JAMIN,  A  BOURG-LA  REINE, 
PRÈS    PARIS,    (altitude  72'ïi  ENVIRON.) 


1 

HADTECR 

TEMPÉRATURE 

du  baromètre. 

VENTS 

H 
H 

^-^^m.^ 

-— *~^ 

-^    ^ 

ÉTAT  DD  CIEL. 

dominants. 

Minim. 

Maxim. 

Matin. 

Soir. 

1 

8,6 

22,4 

761 

759 

N.E.,0.,N.O. 

A  peine  nuageux  le  matin,  couv. 
presque  loute  i'apr.-midi,  q.q. 
gouttes  de  pluie. 

2 

9,0 

20,0 

7o8 

758 

N.  E.,  S.  E. 

Pliuc  le  mat.  et  le  soir,  couv.  le 
reste  de  la  journée,  avec  q.q. 
rares  éclaircies. 

3 

8,0 

22,3 

737,3 

757,3 

NNE,SO,MNE. 

Brouillard  intense  le  matin,  nua- 
geux le  reste  de  la  journée  ;  pe- 
tit orage  avec  pluie  dans  l'ap.-ra. 

4 

9,3 

14,0 

730 

738 

N. 

Couvert,  temps  sombre,  pluie  fine 
et  froide  une  parliede  l'ap.-midi 
et  du  soir. 

S 

4,0 

17,0 

760 

761 

N.  N.O. 

>tuagcux. 

6 

7,0 

13,(1 

703 

762 

S.  G. 

Couvert,  pluie  dans  l'après-midi. 

7 

10,0 

17,7 

700 

761 

S.  0. 

Pluie  dans  la  nuit,  couvert,  clair 
le  soir. 

8 

6,7 

20,0 

761,0 

739,5 

s.  s.  G. 

Nuageux,  forte  averse  dans  l'ap, -m. 

9 

10,D 

23,4 

7o9.  5 

756,5 

S.E.,  E. 

Couvert  le  matin  de  bonne  heure, 
nuageux  le  reste  de  la  jiuirncc. 

10 

9,8 

24,0 

737 

736 

S.  E. 

Couvert  le  matin,  nuageux  l'ap.- 
midi,  pluie  le  soir. 

il 

10,3 

26,7 

733,5 

736 

S.  E. 

Nuageux,  orage  et  forte  pluie 
dans  l'après-midi. 

12 

11,0 

19,8 

738 

763 

N.  N.  G. 

Pluie  dans  la  nuit  pr.  continue, 
couvert  le  malin,  nuageux  l'ap.- 

mi.li 

13 

3,8 

26, 

703 

762 

(I.,S. 

mi<'  I  • 
Clair  le  malin,  nuageux  l'ap.-ra. 

14 

12,2 

2o,o 

762 

76i,3 

N.  N.  G. 

Nuageux. 

15 

9.8 

2V,0 

76  > 

760,5 

.N.  G. 

Nuageux. 

16 

12,4 

24,4 

700 

76'3 

S.  E. 

Couvert  le  mat.,  nuag.  lap.-mid. 

17 

13,;; 

23,0 

762,2 

762,5 

N.  N.  G. 

Pluie  dans  la  nuit,   brumeux  le 
malin,  nuageux  l'ap.-midi. 

18 

9,9 

30,2 

T61 

738 

N.  G. 

Brouillard  le  matin,  nuageux  et 
orageux  l'après-midi. 

19 

13,0 

26,1 

737 

75^,5 

E. 

Pluie  dans  la  nuit,  nuageux,  orage 
le  soir  et  pluie  abondante. 

20 

13,4 

24,0 

734 

755 

S.  E. 

La  pluie  continue  une  partie  de 
la  nuit,  nuageux,  petite  pluie 
l'après-midi. 

21 

9,5 

24,9 

733, 3 

755 

S.,E.,  S. 

Nuageux  et  orageux,  pluie  abon- 
dante de  5  à  6  h.  1/2  du  soir. 

22 

10,0 

19,3 

73o 

739 

E.,  S.  E. 

Nuageux  le  matin,  orageux  l'ap.- 
midi,  avec  fortes  averses. 

23 

8,5 

22,9 

738,5 

757 

S.  S.  E. 

Nuageux. 

24 

10,8 

20,0 

753 

760 

S.  E. 

Pluie  toute  la  nuit  et  une  partie 
de  la  matinée;  très-forte  averse 
avec  grêle  dans  l'après-midi. 

23 

9,2 

23,2 

760 

738 

S.  E.,  S.  0. 

Couvert  avec  quelques  éclaircies. 

•26 

11,6 

23,0 

737 

762 

S.O.,N.  N.  0. 

Couvert  le  malin,  par  moments  le 
ciel  s'obscurcit  considérablem., 
nuageux  l'après-midi  avec  q.q. 
petites  averses. 

27 

8,3 

26,3 

766 

770 

N.  N.  0. 

Clair  le  malin,  nuageux  l'ap. -m. 

28 

10, S 

27,2 

770,3 

708,5 

N.N.G.,G.N.G. 

Nuageux  le  malin,  clair  l'apr.-m. 

29 

10,0 

31,7 

767,5 

701,3 

N.E.,S.S.E. 

Clair. 

30 

12,1 

32,3 

739, 3 

756,3 

S. S.  E.,  S. 

Clair  le  malin,  nuageux  et  ora- 
geux l'après-midi,  pluie  le  soir. 

CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ  EN  1880. 

Concours  permanents. 

Médaille  Pellier pour  les  Pentstemon. 

Prix  Laisné pour  récompenser  l'aptilude  au  travail 

•  et  la  moralité  des  garçons  jardiuiers. 

(V.  le   Journal,   3«  série,  I,    1879, 

p.  691.) 

Concours  annuels. 

Médaille  Moynet pour  les  apports  les  plus  remarqua- 
bles, faits  pendant  l'année,  au 
Comité  de  Culture  potagère. 

Médaille  du  Conseil  d'  .administration,  pour  l'iatroductioa  oul'obtention  de 

plantes  ornementales  méritante?. 
(V.  le  Journal,  %^  série,  XI,  1 877, 
p.  145.) 


►s-o-s- 


PROCÈS-VERBAUX  (1) 


SÉANCE    DU     8   JUILLET    1880. 

Présidence  de  M.  Alph.  liavallée.  Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  Le  registre  a  reçu  les 
signatures  de  cent  trente  Membres  titulaires  et  de  sept  Membres 
honoraires. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie,  l'ad- 
mission de  sept  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  présentation  a 
été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  soulevé  aucune  opposition. 
11  annonce  ensuite  que,  dans  sa  séance  de  ce  jour,  le  Conseil  d'Ad- 
ministration a  admis  à  l'honorariat,  sur  leur  demande  écrite,  con- 
formément au  règlement,  MM.  Sinei  (Eugène),  arboriculteur,  rue 


La  Commission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs  des  articles  pul)liés 
dans  le  Journal  la  responsabilité  des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

(Avis  de  la  Commission  de  Rédaction.) 
Série  3.  T.  il.  Cahier  de  juillet  1880  publié  le  31  août  1880.  26 


402  PROCÈS-VERBAUX. 

des  Prés-Hauts,  30,  à  Châtenay,  par  Aatony  (Seine),  et  Tabar, 
grainier-flt^uriste,  à  Sarcelles  (Seine-et-Oise). 
Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 
4®  Par  M.  Bergman,  chef  de  culture  chez  M™«  la  baronne  de 
Rothschild,  à  Ferrières-en-Brie  (Seine-et-Marne),  un  Ananas  d'une 
i-spèce  nouvelle,  très  remarquable  par  son  volume,  et  que  AT.  le 
Président  du  Comité  de  Culture  potagère  dit  avoir  été  reconnu 
excellent.  Sur  la  proposition  de  ce  Comité,  une  prime  de  1  re  classe 
est  accordée  pour  cette  présentation. 

Dans  une  note  jointe  à  cette  plante,  M.  Bergman  rapporte  les 
paroles  par  lesquelles  M.  Linden  en  fait  l'historique,  dans  un  de 
sis  catalogues.  L'importation  en  est  due  au  voyageur  Warscewicz 
qui  en  vit,  pour  la  première  fois,  le  produit  sur  le  marché  de  la 
petite  ville  de  Juan-de-Bracamoros,  et  qui  de  là  donna  à  la  plante 
le  nom  d'Anatiassa  Bracamorensis,  c'est-à-dire  Ananas  de  Braca- 
inoros.  D'après  ce  voyageur,  nul  Ananas,  dans  les  deux  Amériques, 
n'aurait  un  goût  aussi  exquis  et  n'approcherait  des  dimensions 
auquel  il  arrive,  puisque  son  poids  varie  de  12  à  15  kilogr.  Le 
spécimen  qui  se  trouve  en  ce  moment  sur  le  bureau  provient  d'un 
œilleton  d'introduction;  ayant  souffert  pendant  son  importation, 
il  n'avait  certainement  pas  la  vigueur  que  peut  avoir  l'espèce; 
mais  M.  Bergman  pense  que,  quand  la  plante  sera  Tobjet  d'une 
culture  qui  lui  convienne,  elle  pourra  facilement  donner  des  fruits 
du  poids  de  6  à  8  kilog.,  puisque  celui  qu'on  a  sous  les  yeux  pèse 
déjà  un  peu  plus  de  4  kilog.  et  mesure  26  centimètres  de  hauteur 
sur  51  centimètres  de  circonférence,  c'est-à-Jire  17  centimètres 
de  diamètre.  Il  est  à  peu  près  certain  que  ce  fruit  (^yncarpe)  est  le. 
premier  qu'on  ait  encore  obtenu  en  Europe.  Ceux  de  toutes  les 
variétés  que  l'on  connaissait  jusqu'à  présent  étant,  à  leur  matu- 
rité, de  couleur  jaune  d'or,  celui-ci  se  distingue  nettement  parce 
qu'il  est  agréablement  coloré  eu  rouge-cuivre  luisant.  La  plante 
qui  donne  ce  géant  des  Ananas  est  elle-même  très  forte,  et  ses 
feuilles  atteignent  \  '^  50  de  longueur.  M.  Bergman  fait  observer 
que  ce  nouveau  fruit,  quoique  fort  bon,  n'a  pas  la  finesse  de  ceux 
de  plusieurs  variétés  de  l'Ananas  ordinaire  qui  sont  déjà  culti- 
vées. 

2^  Par  M.  Thiébaut-Legenri.re,  horticulteur-grainier,   avenue 


SÉANCE   DU   8   JUILLET    J8S0.  408 

Victoria,  8,  un  pied  d'une  variété  de  Pois  appelée  Téléphone, 
variété  à  gros  grains  ridés,  mais  très  productive,  comme  le  fait  re- 
marquer M,  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère.  Il  est  ac- 
cordé pour  cette  présentation  une  prime  de  3^  classe. 

3«  Par  M.  Villette,  jardinier  au  château  de  Polangis,  près  Join^ 
ville-le-Pont  (Seine),  un  panier  de  racines  de  Cerfeuil  bulbeux, 
venu  de  graines  stratifiées  qui  ont  été  semées  au  mois  de  février 
dernier.  G^  proiuit  est  très  beau,  et  il  y  a  d'autant  plus  de  mérite 
à  l'avoir  obtenu  tel ,  que  la  sécheresse  du  printemps  de  cette  année 
a  nui  partout  au  développement  de  la  plante  qui  le  donne  ;  aussi  ce 
jardinier  recevra-t-il  une  prime  de  2e  classe,  sur  la  proposition  du 
Comité  de  Culture  potagère. 

4o  Par  M.  Véniat  (Henri),  jardinier  chez  M.  Feyeux,  à  Crosnes, 
des  Laitues  frisées  de  Californie  qu'il  présente  hors  concours,  et 
dont  la  variété  n'a  pas  été  encore,  paraît-il,  mise  sous  les  yeux  de 
la  Société. 

M.  Duvivier  dit  que  cette  nouvelle  variété  mérite  d'être  bien 
accueillie.  Elle  est  des  plus  jolies  et  fort  tendre  ;  seulement  elle 
n'est  pas  encore  connue  des  maraîchers  parisiens. 

5*  Par  M.  Dadoûy^  rue  Notre-Dame-des- Victoires,  que  repré- 
sente M.  H.  Birot,  son  chef  de  culture,  des  pieds  chargés  de  cosses 
de  sept  variétés  de  Pots  qui  ont  été  obtenues  en  Angleterre,  et 
qu'il  a  introduites  en  France  depuis  deux  ans.  Ce  sont  les  sui- 
vantes :  1°  le  Pois  Princesse  royale,  haut  de  1.  mètre,  à  grain 
blanc  ridé;  2°  le  Pois  Docteur  Mac  Lean,  haut  de  Om  90,  à  grain 
vert  ridé;  3°  le  Pois  Prince  Léopold,  haut  de  1  mètre  à  ^ m 20,  à 
grain  blanc  ridé;  ¥  le  Pois  Émeraude  géant,  haut  de  1^50,  à 
grain  blanc  ridé;  S»  le  Pois  Duc  d'Edimbourg,  haut  de  4 m  50  à 
1m  80,  à  grain  blanc  ridé;  6»  le  Pois  Challenge  de  Berkshire,  haut 
de  1  m  50  à  1m  80,  à  grain  blanc  rond;  enfin  le  Pois  Royal  Berk- 
shire, de  la  même  hauteur,  à  grain  bleu  rond. Les  trois  premières 
de  ces  variétés  peuvent  très  bien  se  passer  de  rames;  les  quatre 
dernières  ont  le  mérite  de  résister  parfaitement  à  la  sécheresse  et 
sont  dès  lors  d'une  grande  ressource  pour  l'été.  M.  le  Président  du 
Comité  de  Calture  potagère  fait  observer  que  ces  diverses  sortes  de 
Pois  ont  le  grain  gros,  comme  du  reste  tous  les  Pois  anglais,  et 
qu'ils  paraissent  produire  beaucoup.  Il  propose  de  donner  une 


404  PROCÈS-VERBAUX. 

prime  de  2*  classe  à  M.  Dudcûy  pour  la  présentation  qu'il  en  a 
faite.  Sa  proposition,  mise  aux  voix,  est  adoptée,  mais  M.  Dudoûy 
déclare  renoncer  à  recevoir  celte  récompense. 

6°  Par  M.  Rigauld,  cultivateur  à  Groslay,  des  Pommes  de  terre 
Marjolin  qu'il  présente  hors  concours,  pour  montrer  le  type  pur 
de  cette  variété,  et  pour  la  présentation  desquelles  il  reçoit  de  vifs 
remerciements  du  Comité  compétent. 

>*•  Par  M.  Cauchin  (Vincent),  cultivateur  à  Montmagny,  de  très 
beaux  Choux  et  Choux- fleurs,  pour  la  présentation  desquels  il 
lui  est  accordé  une  prime  de  i®  classe,  sur  la  demande  du  Comité 
de  Culture  potagère. 

8o  Par  M.  Jamin,  horticulteur-pépiniériste,  à  Bourg-la-Reine 
(Seine),  deux  petites  corbeilles  dans  lesquelles  a  été  disposée  avec 
ordre  une  collection  de  14  variétés  anglaises  de  Groseilles  à  ma- 
quereau, collection  intéressante  et  composée  de  bonnes  variétés, 
déclare  le  Comité  d'Arboriculture,  qui  remercie  vivement  M.  F.  Ja- 
min pour  cette  présentation.  Les  variétés  présentées  par  cet  ar- 
boriculteur sont  les  suivantes  :  Companion,  Catherina,  Dau's 
Mistake,Keepsake,  London,  London  city,  Monarch,  Napoléon-le- 
Grand,  Peru,  Queen  of  ihe  West,  Queen  of  trumps,  Saowdrop, 
Snowdriff,  Speedwell. 

9°  Par  M.  Roy  (Auguste),  horticulteur  à  la  Maison-Blanche, 
Paris,  des  Pêches  Amsden,  des  Poù-es  Doyenné  de  juillet  et  Ci- 
tron des  carmes.  Pour  la  présentation  de  ces  fruits,  il  lui  est  ac- 
cordé une  prime  de  2°  classe,  sur  la  proposition  du  Comité  d'Ar- 
boriculture dont  la  feuille  porte  l'avis  suivant  :  «  La  Pêche  Amsden 
»  est  toute  nouvelle;  elle  paraît  être  la  plus  hâtive  de  toutes  les 
»  Pèches  connues  jusqu'à  présent,  et,  comme  elle  est  bonne,  fon- 
»  dante,  bien  juteuse,  assez  sucrée,  elle  est  appelée  à  avoir  du 
»  succès  comme  primeur.  Les  échantillons  présentés  sont  encore 
»  petits,  mais  d'un  beau  coloris  et  de  forme  régulière.  La  prime 
»  demandée  pour  le  présentateur  a  pour  objet  de  le  remercier 
»  d'avoir  fait  connaître  ce  fruit  à  notre  Société  et  de  l'encourager 
»  dans  la  propagation  qu'il  fait  de  l'arbre.  Contrairement  à  ce  qui 
»  avait  été  constaté  en  certains  endroits,  le  noyau  de  l'exemplaire 
»  dégusté  par  le  Comité  n'était  pas  adhérent  à  la  chair.  » 

10°  Par  M.  A.  Lavallée,  Président  de  la  Société,  propriétaire  à 


SÉANCE    DU    8   JUILLET    1880.  405 

Segrez  (Seine-3t-0ise),  des  rameaux  fleuris  de  quelques  végétaux 
ligneux,  relativement  auxquels  il  donne  de  vive  voix  les  rensei- 
gnements suivants  :  —  Le  Maackia  amurensîs,  Légumineuse  qui 
tire  son  nom  spécifique  de  la  région  de  l'Amur,  dans  laquelle  elle 
croît  naturellement,  est  une  espèce  des  plus  rares  dans  les  collec- 
tions européennes.  Il  avait  été  introduit  à  la  date  d'une  quinzaine 
d'années  ;  mais  il  a  été  certainement  perdu  à  peu  près  partout,  si 
ce  n'est  même  partout,  sauf  à  Segrez.  C'est  un  arbre  petit,  mais 
ayant  un  port  tout  à  fait  arborescent,  à  un  seul  tronc  qui  supporte 
une  cime.  Ou  l'a  rattaché  au  genre  Virgilia  ou  Cladrastis,  mais 
certainement  à  tort,  car  il  s'en  distingue  par  différents  caractère? 
du  feuillage  et  de  la  floraison  qui  est  chez  lui  annuelle,  tandis 
qu'elle  est  bisannuelle  chez  le  Cladrastis.  I(  est  du  reste  parfaite- 
ment rustique,  puisqu'il  n'a  nullement  souffert  des  froids  rigou- 
reux de  l'hiver  dernier.  L'histoire  du  pied  de  cette  espèce  que  pos- 
sède M.  A.  Lavallée  est  assez  curieuse  pour  mériter  d'être  rapportée. 
Il  lui  a  été  envoyé  d'Allemagne  par  quelqu'un  qui  ne  s'est  pas  fait 
connaître  ;  il  est  resté  grêle,  chétif,  et  ses  fleurs,  à  toutes  ses  flo- 
raisons, ont  été  monstrueuses.  Craignant  de  le  perdre,  on  a  cherché 
à  le  multiplier;  par  couchage,  on  en  a  obtenu  un  nouvel  individu 
qui  s'est  montré  vigoureux  et  qui,  ayant  fleuri  l'année  dernière 
et  cette  année,  a  donné  chaque  fois  des  fleurs  parfaitement  nor- 
males. De  sa  première  floraison  sont  provenues  quelques  graines, 
et  tout  annonce  qu'on  en  récoltera  un  plus  grand  nombre  cette 
année.  —  Vlsoineris  arborea  est  une  Capparidée  du  midi  de  la 
Californie  qui  supportera  le  plein  air  dans  nos  départements  mé- 
ridionaux, mais  qui,  sous  le  climat  de  Paris,  gè^e  chaque  hiver, 
dans  ses  parties  extérieures  ;  seulement,  comme  il  repousse  ensuite 
du  pied,  cet  inconvénient  se  trouve  presque  supprimé.  Il  a  l'ap- 
parence d'un  Edwardsia.  —  Le  Rhus  viridiflora  est  très  analogue 
au  Rhus  coriaria;  mais  il  est  de  proportions  moindres,  tandis  que 
sa  panicule  est  plus  ample;  c'est  un  arbuste  qui  mérite  de  prendra 
place  dans  les  collections. 

H°  Par  M.  Bergman,  un  pied  remarquablement  fleuri  de 
VOdontoglossum  vexillanum,  magnifique  Orchidée  des  Andes  de 
la  Nouvelle-Grenade,  où  il  paraît  qu'elle  a  été  trouvée  d'abord 
par  Baumann  qui  ne  put  parvenir  à  en  importer  un  seul  pied 


406  PROCÊS-VERBAUX. 

vivant.  Pius  récemment  M.  Chesterton,  qui  voyageait  pour  la 
maison  Veitch,  a  été  plus  heureux,  de  sorts  que  c'est  à  lui  qu'on 
en  doit  l'introduction  en  Europe.  L'espèce  est  encore  tort  rare 
dans  les  collections  françaises.  L'individu  qu'en  montre  au- 
jourd'hui M.  Bergman  porte  des  fleurs  plus  amples. que  toutes 
celles  qu'il  avait  données  jusqu'à  ce  jour.  —  Le  Comité  de 
Floriculture  demande  qu'une  prime  de  U^  classe  soit  accordée, 
pour  cette  remarquable  présentation, à  l'habile  jardinier-chef  de 
M""*  la  baronne  de  Rothschild,  et  ia  Compagnie  l'ait  droit  à  cette 
demande. 

<2,*>  Par  M.  Pernel,  horticulteur  à  la  Varenne-Saint-Hilaire 
(Seine),  un  pied  d'Agapanthus  umbellatus  à  fleurs  blanches,  qu'il  a 
eu  de  graines  récoltées  sur  le  type  à  fleurs  bleues  de  cette  espèce. 
Il  lui  est  accordé,  pour  cette  plante,  une  prime  de  3^  classe  à  titre 
d'encouragement.  CeJt  horticulteur  présente  aussi  deux  Pentste- 
mon  obtenus  par  lui  de  semis,  pour  le  concours  permanent  ou- 
vert par  M.  Pellier. 

13"  Par  M.  Hochard,  horticulteur  à  Pierrefitte (Seine),  les  fleurs 
coupées  de  60  variétés  nouvelles  d'Œillets,  et  de  60  variétés  de 
collection  de  la  même  espèce  de  plantes.  ~-  Ces  deux  séries  de 
fleurs  sont  trouvées  si  belles  que  le  Comité  de  Floriculture  pro- 
pose d'accorder,  pour  la  présentation  qui  en  est  faite,  une  prime 
de  \^^  classe.  Cette  proposition  est  adoptée. 

14°  Par  M.  Thiébaut-Legendre,  les  fleurs  coupées  de  150  varié- 
tés dH Œillets  fantaisie,  flamands,  remontants,  saxons,  avran- 
chins  et  ardoisés,  ainsi  que  de  4  variétés  non  nommées.  —  Pour 
cette  collection  jugée  très  remarquable ,  le  Comité  de  Floricul- 
ture demande  qu'il  soit  accordé  une  prime  de  ^®  classe,  et  sa 
demande  est  favorablement  accueillie  par  la  Compagnie. 

15*  Par  M.  Tabernat  (Désiré),  jardinier  à  Sceaux  (Seine),  un 
Œillet  obtenu  par  lui  de  semis  et  qu'il  nomme  Adèle  Tabernat. 
—  Le  Comité  de  Floriculture  a  trouvé  une  analogie  marquée 
entre  cette  plante  et  l'Œillet  tige  de  fer  qui  est  cultivé  dans 
notre  Midi. 

16»  Par  MM.  Robert  et  Couturier,  horticulteurs  à  Chatou, 
(Seine-et-Oise),  trois  Pétunias  en  pots  accompagnés  de  fleurs 
coupées  et  trois  Bégonias  tubéreux  en  pots,  —  Pour  ces  diverses 


SÉANCE  DU  8  JUILLET    J880.  407 

plantes,  qu'ils  ont  obtenues  de  semis  et  qui  sont  reconnues  mé- 
ritantes, MM.  Robert  et  Couturier  recevront  une  prime  de 
2*  classe. 

''7o  ParMM.  Vilmorin-Andrieux,  horliculteurs-grainiers,  quai 
de  la  Mégisserie,  4,  une  collection  de  pieds  d'Alouette  noms  [Delphi- 
nium  Ajacis  L.)  en  fleurs  coupées  et  un  échantillon  à'Eschscholt- 
zia  variété  crocea  flore  pleno.  —  Ils  obtiennent,  pour  cette  préseo- 
tatioD,  une  prime  de  3«  classe  à  laquelle  ils  déclarent  lenoncec. 

18°  Par  M.  Duval,  horticuiteur,  rue  du  Plessis,  64,  à  Versailles 
(Seine-et-Oise),  un  Tydœa  qu'il  a  obtenu  de  semis  à  la  suite 
d'un  croisement  de  la  variété  nommée  Sape  avec  le  T.  HiVii,  et 
qu'il  nomme  le  Vésv.ve.  Une  prime  de  Ir^  classe  lui  est  accordée 
pour  cette  présentation. 

Dans  une  note  jointe  à  cette  plante,  M.  Duval  dit  que  ce  gain 
date  de  1878  et  qu'il  Ta  multiplié  assez  pour  pouvoir  le  mettre  au 
commerce  l'an  prochain.  Ce  Tydxa  est  franchement  rhizomateux, 
ce  qui  permet  de  le  garder  à  l'état  de  repos  complet  pendant  les 
mois  d'hiver.  Il  est  d'une  bonne  tenue,  et  sa  floraison,  qui  est 
abondante,  dure  depuis  avril  et  mai  jusqu'en  novembre.  Sa  fleur 
est  d'un  rouge-feu  presque  uniforme,  sans  tigrures,  ce  qui  consti- 
tue une  nouveauté  pour  ce  genre. 

19°  Far  M.  Painlèche,  horticulteur,  rue  Decamps,  à  Passy-Pa- 
ri?,  un  pied  d'un  Pelargonium  zonale  qu'il  a  obtenu  à  la  suite 
d'un  croisement  des  variétés  Guillaume  Angeli  et  Madame  Thi- 
baut. Il  lui  est  accordé  pour  cette  plante  une  prime  de  3^  classe. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont  ob- 
tenues. 

■    M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1"  Une  demande  de  Délégué  devant  prendre  part  aux  travaux 
de  l'Exposition  qui  doit  s'ouvrir  à  Gaen  (Calvado^),  le  25  août 
prochain.  —M.  Verlot  est  prié  de  représenter  la  Société  nationale 
d'Horticulture  à  l'Exposition  de  Gaen. 

20  Une  lettre  dans  laquelle  MM.  le  Président  et  le  Secrétaire-gé- 
néral de  la  Société  d'Agriculture,  d'Horticulture,  et  d'Acclimata- 
tion du  Var,  à  Toulon,  annoncent  que  cette  association  a  protesté 
contre  les  mesures  inutilement  restrictives,  par  lesquelles  la 


408  PROCÈ'-ViiRBADX. 

convention  de  Berne  a  rendu  à  peu  près  impossible  tout  commerce 
horticole.  Gomme  exempk  et  preuve  ils  rapportent  ce  fait  que 
plusieurs  de  leurs  collègues  ayant  demandé  des  Camellias  à  l'éta- 
blissement des  frères  Rovelli,  à  Pallanza,  sur  le  lac  Majeur,  la 
douane  française  ne  voulait  laisser  entrer  ces  arbustes  qu'à  ra- 
cines nues,  couformémenl  à  la  convention  de  Berne,  par  consé" 
C[uent  en  rendait  le  transport  impossible. 

30  Une  lettre  de  M.  Tourasse,  Membre  à  vie  de  la  Société,  qui 
annonce  avoir  obtenu  la  mise  à  fruit  de  Vignes,  de  Cytises  Au- 
bours  [Cytisus  Laburnnm  L.)  et  d'un  Poirier,  à  l'âge  de  deux  ans 
seulement.  A  celte  lettre  est  jointe  une  attestation  par  laquelle 
M.  Larmanou,  Membre  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 
France  et  M.  Guillet,  agronome  diplômé  des  écoles  supérieures 
de  l'État,  déclarent  avoir  vérifié  par  eux-mêmes  l'exactitude  de 
cette  assertion. 

4°  Une  lettre  par  laquelle  M.  Arnould-Baîtard,  l'un  des  Vice- 
Présidenls  de  la  Société,  annonce  à  M.  le  Président  que  Mme  S"^ 
Baltard,  Dame  patronnesse,  offre  à  la  Société  «  une  somme 
»  de  cinquante  francs  qui  serait  donnée,  en  1881,  soit  en  une 
»  médaille,  soit  en  espèces,  au  présentateur  du  plus  beau  lot 
»  à.' Œillets  gris  ».  —  M. le  Président  apprend  à  la  Compagnie  que 
le  Conseil  d'Administration  accepte  avec  gratitude  l'otïre  faitt;  par 
Aime  \oT  Baliard  ;  seulement  avant  d'annoncer  le  concours  spé- 
cial qui  sera  ouvert  conformément  au  désir  de  cette  honorable 
Dame  patronnes? e,  il  la  prie  de  déterminer  avec  précision  la  na- 
ture de  rCEillet  ou  des  Œillets  dont  elle  désire  encourager  les 
horticulteurs  à  s'occuper  d'une  manière  particulière,  la  qualifi- 
cation d'Œillet  gris  étant  parfois  appliquée  avec  un  peu  de  vague. 

50  Une  lettre  par  laquelle  M.  Guilbert  (Arsène},  de  Saint-Ger- 
main d'Aunay,  par  Le  Sap  (Orne),  annonce  n'avoir  pas  réussi  à 
à  obtenir  des  Champignons  de  couche  en  suivant  les  indications 
qui  ont  été  données  à  la  Société  pour  obtenir  du  blauc  en  semant 
des  spores,  non  pas  comme  elles  ont  été  imprimées  dans  le  Journal 
de  la  Société,  mais  telles  qu'elles  ont  été  reproduites  un  peu 
inexactement  dans  un  autre  journal  qu'il  n'indique  pas.  —  Il  lui 
sera  répondu  de  manière  à  le  fixer  sur  ce  sujet  mieux  qu'il  ne  pa- 
rait l'avoir  été. 


SÉANCE   DU   8   JUILLET    1880.  409 

6''  Des  réponses  au  questionnaire  publié  par  la  Société  relative- 
ment aux  efiets  du  froid  de  l'hiver  dernier.  Elles  sont  dues  1"^  à 
la  Société  d'Agriculture  et  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de 
Pontoise;  2°  à  un  Instituteur  communal  de  Ghâlons-sur-Vesle 
(Marne),  dont  la  signature  est  illisible;  3o  à  M.  Gharollois. 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  que  la  Société  vient  d'éprouver 
une  nouvelle  perte  par  le  décès  de  M.  Pierre  Truillot,  Membre  ti- 
tulaire. 

Il  est  donné  lecture  d'un  document  intitulé  :  Rapport  sur  la 
réunion  des  délégués  agricoles  et  horticoles,  au  Concours  régional 
de  Melun;  vœu  en  faveur  de  l'Horticulture;  par  M.  Fr.  Hérincq. 
Le  vœu  dont  il  y  est  question  se  trouve  exprimé  dans  les  termes 
suivants  :  «  Il  n'y  aurait  que  l'horticulture  utile,  arbres  forestiers, 
»  fruitiers,  légumes,  etc,  qui  seraient  admis  dans  les  Concours 
»  régionaux,  aux  mêmes  titres  et  droits  que  les  produits  de  l'a- 
»  griculture.  La  proposition  ainsi  réduite  a  été  votée  à  l'una- 
»  nimité.  » 

A  la  suite  de  cette  lecture,  M.  Michelin  exprime  l'avis  que  la  So- 
ciété nationale  d'Horticulture  ne  peut  s'associer  à  un  vœu  si  res- 
treint. L'horticulture  est  sœur  de  l'agriculture  et,  comme  celle-ci, 
elle  est  utile  au  pays  dans  toutes  ses  branches,  sans  qu'il  y  ait  lieu 
de  distinguer  spécialement,  comme  on  l'a  fait  à  Melun,  une  hor- 
ticulture utile  qui  implique  logiquement  une  horticulture  inu- 
tile. En  effet,  si  ce  qu'on  a  semblé  regarder  là  comme  la  seule 
horticulture  utile  fournit  des  produits  qui  entrent  pour  une 
part  considérable  dans  l'alimentation,  les  cultures  dites  d'agré- 
ment, qu'on  est  trop  souvent  porté  à  regarder  comme  inutiles, 
ainsi  que  semblent  l'avoir  pensé  MM.  les  délégués  au  Concours 
régional  de  Melun,  sont  la  base  d'une  industrie  importante, 
s'étendent  sur  une  très  grande  surface  de  terre  et  détermi- 
nent un  roulement  de  fonds  qui  mérite  d'être  pris  en  sé- 
rieuse considération.  Il  n'y  a  donc  aucun  motif  pour  la  traiter  si 
dédaigneusement.  Aussi  la  plupart  des  Sociétés  d'Horticulture 
des  départements  n'ont-elles  pas  hésité  à  demander  que  ce  tût 
l'horticulture  tout  entière  et  non  pas  simplement  telle  ou  telle  de 
ses  branches  qui  fûl  admise  aux  Concours  régionaux,  sur  le  même 
pied  que  l'agriculture,  et  M.  Michelin  ne  pense  pas  que  la  Société 


410  PROCÈS-VERBAOX. 

nationale  puisse  faire  autrement  à  cet  e'gard  que  ses  sœurs  des  dé- 
partements. 

M.  Duvivier  est  d'avis  qu'on  n'est  peut-être  pas  dans  une  bonne 
voie  en  demandant  que  Thorticulture  figure  à  côté  de  l'agricul- 
ture dans  les  Concours  régionaux  qui  sont  institués  spécialement 
en  vue  de  celle-ci.  Jusqu'à  ce  jour,  lorsqu'elle  a  paru  dans  ces  so- 
lennités essentiellement  agricoles,  elle  n'y  a  figuré  que  tout  à 
fait  en  sous-ordre,  et  il  est  à  craindre  que,  quoi  qu'on  fasse  ou 
qu'on  dise,  il  n'en  soit  toujours  de  même.  Il  y  a  donc  tout  avan- 
tage pour  elle  à  marcher  seule,  à  faire  seule  ses  Expositions  qui 
peuvent  bien  être  critiquées  par  des,  esprits  chagrins,  mais  aux- 
quelles le  public  éclairé  ne  s'accorde  pas  moins  en  général  à  re- 
connaître un  intérêt  considérable  et  dans  lesquelles  d'ailleurs  ses 
produits  ne  jouent  pas  à  côté  de  ceux  de  l'agriculture  le  rôle  d'un 
cadre  doré,  destiné  uniquement  à  faire  ressortir  un  tableau  mé- 
diocrement brillant  par  lui-même. 

M.  Michelin  persiste  à  préférer  pour  l'horticulture  l'association 
à  l'indépendance.  Il  rappelle  que,  dans  la  Société  des  Agriculteurs 
de  France,  la  section  horticole  ayant  demandé  que  les  produits 
des  jardins  fussent  admis  dans  les  Concours  régionaux  aux  mêmes 
titres  et  avec  les  mêmes  droits  que  les  produits  des  champs,  cette 
grande  association  a  favorablement  accueilli  cette  demande  et  a 
émis  le  vœu  qu'il  en  fût  ainsi  désormais. 

M.  Buchetet  fait  observer  que  si ,  au  Concours  régional  de 
Melun  ,  le  délégué  de  la  Société  nationale  s'cst  associé  au  vœu 
relatif  à  l'admission  de  la  seule  horticulture  qu'on  ait  jugé  à 
propos  de  qualifier  d'utile,  la  Société  se  trouve  par  cela  même  liée 
et  ne  peut  plus  émettie  le  même  avis  que  ceux  qui  n'admettent 
pas  dans  l'art  horticole  cette  étrange  distinction. 

M.  Président  répond  que,  dans  son  Rapport,  M.  Hérincq  a  été 
simplement  historien  tt  qup,  au  Concours  de  Melun,  il  n'a  pas  eu 
à  s'associer  au  vœu  restreint  dont  l'initiative  avait  été -prise  par 
M.  le  délégué  de  la  Société  de  Senlis.  Au  reste,  ajoute-t-il,  la 
question  est  assez  importante  pour  qu'il  y  ait  lieu  d'en  confier 
l'exnmen  au  Conseil  d'Administration  qui  sera  invité  à  s'en  occuper 
dans  l'une  de  ses  prochaines  séances. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  d'un  travail  intitulé  :  Note  sur 


SÉANCE   DU   8   JUILLET    ^f>80.  411 

les  importations  et  les  exporlatioûs  de  fruits  et  légumes,  en  1879  ; 
par  M.  Ch.  Jolt. 

M.  Millet,  inspecteur  des  forêts,  entretient  successivement  la 
Compagnie  de  deux  sujets  différents. 

En  premier  lieu,  il  montre  la  différence  du  développement  qu'ont 
pris  de  jeunes  plants  de  Chêne  pédoncule  {Quercus  pedunculata 
Ehrh.)  dont  les  uns  viennent  de  glands  semés  dans  de  la  terre 
ordinaire,  tandis  que  les  autres  ont  été  produits  par  la  germination 
de  glands  semés  dans  une  planche  de  terre  semblable,  mais  qu'on 
avait  eu  la  précaution  de  recouvrir  d'une  couche  de  tannée.  Ceux- 
ci  sont  d'environ  un  tiers  plus  forts,  leur  chevelu  est  plus 
abondant  et  leur  pivot  moins  enfoncé  en  terre.  En  outre,  la  plan- 
che qui  était  restée  sans  couverture  a  été  dévastée  par  les  mulots 
qui  ont  respecté  celle  où  avait  élé  placée  une  couverture  Je  tan- 
née. Or,  la  dépense  qu'on  a  faite  pour  se  procurer  la  taniiée  a  été 
minime,  puisque  un  mèlre  cube  de  cette  matière  a  suffi  pour  en 
couvrir  une  planche  longue  de  20  mètres  ;  elle  a  donc  été  large- 
ment compensée  par  l'excès  de  croissance  qu'y  ont  pris  les  jeunes 
plants.  Cette  expéiience  instructive  a  été  faite  chez  M.  Barrau  de 
Muratel,  dans  le  département  du  Tarn. 

La  seconde  communication  de  M.  Millet,  qu'il  se. propose  de  ré- 
diger en  note  spéciale,  est  relative  à  l'action  du  froid  sur  les  in- 
sectes. Les  observations  dont  elle  donne  les  résultats  démontrent 
une  fois  de  plus  combien  est  dépourvue  de  fondement  la  croyance 
répandue  parmi  les  cultivateurs  que  les  hivers  rigoureux  font  périr 
des  quantités  considérables  d'insectes  nuisibles  aux  cultures.  Par 
opposition,  ces  mêmes  hivers  causent  la  mort  d'une  grande  quan- 
tité d'oiseaux  et  autres  animaux  insectivores,  de  sorte  que  le  bien 
qu'on  en  attend  à  tort  est  remplacé  par  des  maux  de  deux  natures 
différentes.  M.  Millei  met  sa  confiance  sous  ce  rapport  bien  moins 
dans  les  gelées  de  l'hiver  que  dans  les  grands  vents  et  les  orages 
des  mois  de  mai  et  juin  qui  font  périr  beaucoup  d'insectes. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


412.  PR0CÈ5-VEBB.\DX. 

SÉANCE    DU    22   JUILLET    1880. 

Présidence  de  M.  Teslon,  Vice-Président. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  On  y  compte  cent  trente-sept 
llembres  titulaires  et  sept  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1o  Par  M.  Millet,  horticulteur  à  Bourg-la-Reine  (Seine),  un  pa- 
nier de  tubercules  d'uuePot727ne  de  terre  qu'il  a  obtenue  de  semis. 
Cette  nouvelle  vaiiétéest  issue  d'un  croisement  de  la  Royal  Kid- 
ney  et  de  la  Marjolin.  Elle  se  recommande  par  le  peu  de  dévelop- 
pement de  ges  fanes,  particularité  qui  la  rend  commode  pour  la 
culture  sous  châssis  et  dans  les  petits  jardins.  Le  présentateur  la 
donne  comme  de  pr»emière  qualité  et  très  haiive,  fournissant 
néanmoins  de  beaux  produits,  ainsi,  qu'on  peut  en  juger  par  les 
échantillons  déposés  sur  le  bureau. Il  la  nomme  Excellente  naine. 

—  Le  Comité  de  Culture  potagère,  reconnaissant  tout  l'intérêt  de 
cette  présentation,  propose  d'accorder  à  M.  Millet  une  prime  de 
2*  classe  et,  mise  aux  voix,  sa  proposition  est  adoptée. 

2°  Par  M.  Girardin  (Emile),  cultivateur-horticulteur  à  Argen- 
teuil,  rue  Gaillon,  3,  douze  tubercules  de  la  Pomme  de  ferre  Early 
rose  qui  pèsent  4  kilog.  500.  —  M.  le  Président  du  Comité  de  Cul- 
ture potagère  fait  observer  que  la  variété  Early  rose  est  très  pro- 
ductiveet  hâtive,  mais  quels  produit,  quoique  beau,  n'en  estquede 
seconde  qualité. 

3o  Par  M.  Dudoiiy,  rue  Notre-Dame-des-Vicloires,  à  Paris,  des 
tubercules  avec  des  fanes  des  quatre  variétés  suivantes  de  Pommes 
de  terre:  Semis  de  Fox  amélioré,  variété  ronde;  Early  Shaw  (Shaw 
précoce)  améliorée,  à  tubercule  arrondi;  International  Kidney,  à 
tubercule  oblong;  Early  rose  (Rose  hâtive),  à  tubercule  oblong. 

—  En  raison  du  soin  avec  lequel  a  été  préparée  cette  intéressante 
présentation, le  Comité  de  Culture  potagère  demande  pour  M.  Du- 
doiiy une  prime  de  3»  classe  que  la  Compagnie  accorde,  mais  que 
cet  honorable  membre  renonce  à  recevoir. 

Dans  une  note  jointe  à  sa  présentation,  M.  Dudoùy  dit  que, 
d'après  ses  expériences,  les  quatre  sortes  de  Pommes  de  terre  dont 
il  a  déposé  des  échantillons  sur  le  bureau  peuvent  être  rangées 


SÉANCE  DU  22  JUILLET  1880.  413 

dans  l'ordre  suivant,  sous  le  rapport  de  leur  qualité  :  1'^  Semis  de 
Fox;  2o  lateniationai  Kidney;  3°  Early  Shaw  ;  4»  Early  rose. 
Quant  au  rendement,  leur  classement  est  le  suivant  :  1o  Interna- 
tional Kidney;  2"  Early  rose;  3°  Early  Sbaw,  4°  semis  de  Fox. 
Cette  dernière  variété  donne  des  tiges  peu  élevées;  les  trois  autres 
ont  à  peu  près  la  même  végétation  et  doivent  être  espacées  de 
0™  70  en  tous  sens.  L'International  Kidney  est  la  plus  vigoureuse 
de  toutes  et  a  produit,  l'année  dernière,  30  000  kilog.  à  l'hectare. 
Il  n'est  pas  rare,  écrit  M.  Dudoiiy,  qu'elle  donne  de  20  à  30  tuber- 
cules par  pied, 

4o  Par  M.  Siroy,  un  Chou  de  Ghaves  (Portugal)  dont  la  graine 
lui  a  été  donnée  par  M.  Vavin  qui  lui-même  l'avait  rfçue  de  la 
Société  d'Acclimatation.  —  Ce  Chou,  dit  M.  le  Président  du 
Comité  de  Culture  potagère,  n'est  pas  pommé  et  ressemble  assez  à 
la  Poirée  carde  par  le  développement  de  la  côte  et  du  pétiole  de 
ses  feuilles  qui  sont  très  bons  à  manger. 

M.  Birot,  chef  de  culture  de  M.  Dudoiiy,  dit  qu'il  est  cultivé 
communément,  depuis  une  trentaine  d'années,  en  Angleterre  où 
on  en  mange  les  côtes  comme  celles  de  la  Poirée  carde. 

M.  Miiihel  ajoute  à  ce  renseignemen  t  qu'il  existe,  au  commerce, 
trois  variétés  de  ces  Choux  verts  à  grosse  c  ôte  :  une  verte,  une 
blonde  et  une  frisée.  Celle  dont  la  Société  a  sous  les  yeux  un 
échantillon  est  la  variété  verte,  qu'on  mange  en  hiver. 

5°  Par  M.  Vavia  (Eug.),  boulevard  Bineau,  à  Neuilly  (Seine), 
un  pied  d'un  Pois  dont  la  graine  lui  a  été  donnée  par  la  Société 
d'Acclimatation  comme  étant  d'origine  américaine;  deux  fruits 
d'une  Cucurbitacée,  sortes  de  petites  Coloquintes  japonaises,  dont 
l'une  est  jaune  et  l'autre  vert  foncé;  entin  un  pied  d'une  Crucifère 
également  japonaise,  dont  il  ne  sait  si  s'est  un  Chou,  un  Navet  ou 
autre  chose.  —  La  variété  de  Pois  présente  cette  particularité  que, 
sa  tige,  atteignant  environ  deux  mètres  de  hauteur,  ne  fructifie 
que  dans  sa  partie  supérieure.  M.  Vavin  désirerait  en  connaître  le 
nom. 

M.  Duvivier  dit  à  ce  propos  qu'on  a  cultivé,  à  une  certaine  date, 
un  Pois  qn'on  nommait  Pois  turc  ou  couronné,  que  distinguait 
eette  même  particularité  de  ne  fructifier  qu'à  son  extrémité  supé-' 
rieuie. 


4l4  PROCÈS-VERBAUX, 

60  Par  M.  Véniat,  jardinier  chez  M.  Feyeux,  à  Crosnes  (Seine- 
et-Oise),  un  panier  de  la  Laitue  frisée  de  Gilifornie  dont  il  avait 
déjà  déposé  des  spécimens  sur  le  bureau,  à  la  dernière  séance,  et 
qu'il  présente  hors  concours. 

M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère  dit  que  ce 
Comité  avait  l'intention  de  récompenser  ce  jardinier  pour  cette 
présentation,  mais  qu'il  a  déclaré  ne  prétendre  à  aucune  récom- 
pense. 

A  ce  propos,  M,  Paillieux  fait  connaître  sur  quel  motif  est  basé, 
le  ref  js  par  M.  Véniat  de  toute  récompense  pour  ses  présentations. 
S'attachant  d'une  manière  toute  particulière  à  essayer  la  culture 
de  plantes  nouvelles  qui  puissent  être  des  introductions  utiles  dans 
notre  culture  maraîchère,  M.Pailleux  en  fait  venir  de  la  semence  de 
tous  les  côtés,  et  il  confie  la  culture  des  plantes  qui  en  proviennent  à 
M.  Véniat,  jardinier  chez  son  gendre.  Or,  les  présentations  raulti- 
phéesdes  résultatsde  ces  essais  ont  valu  à  cejardinier,  delà  partde 
la  Société,  pendant  plusieurs  années,  de  nombreuses  récompenses. 
Ilestd'avisque,toutencontinuantcesprésentations,ily  alieudeles 
faire  désormais  hors  concours,  et  celle  d'aujourd'hui  a  été  faite  dans 
ces  conditions.  — Relativement  à  la  Laitue  qui  forme  la  matière  de 
cette  présentation,  M.  Paillieux  dit  qu'elle  a  l'avantajie  de  ne  pas 
monter. On  en  mange  chez  lui  depuis  deux  mois  et  elle  est  encore 
bonne  en  ce  moment.  Elle  est  moins  aqueuse  que  les  Laitues  ordi- 
naires, et  sa  saveur  la  rapproche  delà  Scarole.  MM.  Vilmorin,  qui 
avaient  cru  d'abord  la  connaître,  ont  déclaré  aujourd'hui  qu'elle 
est  décidément  nouvelle  pour  eux. 

M.  Forney  dit  avoir  goûté  à  cette  salade,  dimanche  dernier,  et 
en  avoir  gardé  une  opinion  peu  favorable  ;  il  l'a  trouvée  dure  et 
de  gaveurpeu  agréable. 

7°  Par  M.  Cottereau,  jardinier-maraîcher  à  Vaugirard-Paris, 
4  Artichauts  récollés  sur  des  pieds  qui  ont  été  plantés  en  <87o,  et 
que  le  Comité  compétent  a  trouvés  beaux,  fait  d'autant  plus 
remarquable  que  l'hiver  dernier  a  été  généralement  très  nuisible  à 
cette  plante.  Aussi  le  Comité  demande-t-il  pour  M,  Cottereau  une 
prime  de  3"  classe  qui  est  accordée  par  la  Compagnie. 

80  Par  M.  Chauré,  directeur  du  journal  le  Moniteur  de  l'Horti- 
culture^ un  insecte  qui  ravage  actuellement  les  plantations  d'Arti- 


SÉANCE   DU   22   JUILLET    1880.  415 

chauts  et  dont  l'examen  est  confié  par  M.   le   Président  à  M*,  le 
docteur  Girard  ('>ïaur.). 

9°  Par  M.  Berland,  horticulteur  à  Levallois  (Seine),  deux  pieds 
A' Onopordum  Acantkium,' ChaTàon  naturellement  de  forte  taille 
qui,  cultivé  avec  soin,  est  devenu  gigantesque,  s'est  ramifié  for- 
tement et  porte  une  très  grande  quantité  de  capitules  fleuris.  — 
M.  le  Président  du  Comité  de  Floriculture  rappelle  que  M.  A.  Malet 
conseillait  de  cultiver  différentes  plantes  indigènes  afin  de  voir  les 
modifications  et  les  améliorations  qui  pourraient  s'opérer  en  elles. 
M.  Berland  a  suivi  ce  conseil  et  on  voit  que,  grâce  à  la  culture, 
l'un  de  nos  vulgaires  Chardons  est  devenu  une  plante  qui  pro- 
duirait certainement  de  l'effet  au  milieu  d'une  pelouse.  Pour  l'en- 
courager à  poursuivre  ces  essais,  le  Comité  de  Floriculture  popose 
de  lui  accorder  une  prime  de  2*^  classe. 

M.  Forney  pense  qu'il  y  a  quelque  danger  à  encourager  à  cul- 
tiver des  Chardons,  ces  plantes  ne  se  propageant  que  trop  d'elles- 
mêmes  et  nuisant  très  souvent  par  l'abondance  avec  laquelle  elles 
viennent  dans  les  terres  cultivées. 

M.  Jolibois  fait  observer  que  VOnopordum  étant  bisannuel  est 
par  cela  même  moins  à  redouter  que  les  Cirsium  et  autres 
Cliardons  vivaces. 

M.  Cottereau  rappelle  que  la  loi  interdit  la  culture  des  Char- 
dons. 

M.  Duvivier  est  d'avis  que  les  Onopordum  de  M.  Berland  seraient 
plus  beaux  si  leur  floraison  était  notablement  moins  avancée. 

Après  ces  différentes  observations,  la  Compagnie  consultée 
accorde  la  primede  2*  classe  qui  a  été  demandée  pour  M.  Berland. 

10"  Par  M.  Plée,  jardinier  chez  M.  Bullier,  amateur,  à  Sarcelles 
(Seine),  deux  belles  Orchidées  remarquablement  fleuries,  Savoir 
Dendrobium  denslflorum  et  Cattleya  Ti'ianœi.  Une  prime  de  1" 
classe  est  demandée  et  accordée  ponr  cette  présentation. 

1 1  °  Par  M.  R.  Jolibois,  jardinier-chef  au  palais  du  Luxembourg, 
un  pied  fleuri  d'une  gigantesque  Broméliacée,  dont  les  nom- 
breuses et  très  longues  feuilles  en  gouttière,  bordées  de  dents 
piquantes,  forment  un  touffe  large  de  deux  mètres,  du  centre  de 
laquelle  une  grosse  hampe  chargée  de  bractées  lancéolées,  de 
couleur    rouge-pourpre,    porte    des  fleurs  également    rouges, 


416  PROCÈS-VERBAUX. 

bordées  de  blanc.  La  couleur  rouge  des  bractées  s'étend  à  la  partie 
inférieure  des  feuilles  du  centre.  Cette  curieuse  plante  a  émis 
deux  énormes  stolons  dont  chacun  se  termine  par  une  volumi- 
neuse touffe  de  feuille?. Elle  est  présentée  sous  la  seule  désignation 
de  i?rowe/m  spec,  mais  M.  Jclibois  exprime  un -vif  désir  d'ap- 
prendre son  vrai  nom,  si  elle  est  déjà  connue.  Elle  a  été  cultivée  à 
l'engrais  Jeannel  qui  a  pu  en  favoriser  la  floraison. 

Une  prime  de  l"^^  classe  est  demandée  pour  cette  présentation; 
mais  M.  Jolihois  renonce  comme  toujours  à  la  recevoir. 

12°  Par  M.  Godefroy-Lebeuf,  horticulteur,  rrute  de  Saunois,  26, 
à  Avgenteuil(Seine-tt-Oise),  une  nombreuse  série  déplantes  pour 
lesquelles,  sur  la  proposition  du  Comité  de  Floriculture,  il  lui  est 
accordé  une  prime  de  I»"'  classe.  Ces  plantes  sont  les  suivantes: 
Drosera  dichotoma,  capensis,  spatulata,  espèces  originaires  du 
Cap  de  Bonne-Espérance,  même  la  dernière  qu'on  dit  appfsrtenir 
à  l'Australie,  mais  dont  les  pieds  se  sont  trouvés  dans  des  mottes 
de  terre  rapportées  du  Cap  cù  végétait  le  Disa  grandiflora.  Ces 
curieuses  plantes  sont,  écrit  M.  Godefroy-Lebeuf,  faciles  à  cultiver 
si  on  les  tient,  en  été,  sous  une  cloche  au  nord,  et,  en  hiver,  dans 
une  serre  froide,  surtoui  si  on  a  soin  de  ne  les  arroser  qu'avec  de 
l'eau  de  pluie,  toute  eau  calcaire  leur  étant  mn^ibX^.Aspidium  fra- 
grans,  Fougère  recherchée  pour  son  odeur  de  Violette,  qui  croît  na- 
turellement aux  chutes  du  Niagara,  sur  les  rochers.  Elle  est  rus- 
tique, mais  exige  une  atmosphère  humide.  Agave  macrodonta  et 
Consideranti,  espèces  fort  rares  dans  les  collections,  dont  la  der- 
nière, après  avoir  reçu  en  France  le  nom  sous  lequel  elle  est  dési- 
gnée ici,  a  été  débaptisée  en  Angleterre  cù  on  l'a  nommée  Agave 
Victorise  Reginx.  Campanula  Smithi  et  turbinata  albida,  ti  es  jolies 
plantes  pour  rocailles.  Liatris  s/j/caf a, Composée  américrjne  encore 
peu  répandue  dans  les  jardins,  bien  qu'elle  soit  connue  depuis 
longtemps.  Veronica  longifolia  subsessilis^  plante  japonaise  rus- 
tique, très  vigoureuse,  que  M.  Godefroy-Lebeuf  dit  être  la  plus 
belle  des  Véroniques  de  pleine  terre.  Aponogeton  juncewn  var. 
spathacewn.  Myosotis  elegantissima,  charmante  Borraginée  nou- 
velle que  M.  Godefroy-Lebeuf  regarde  comme  destinée  à  occu- 
per bientôt  une  place  importante  dans  les  massifs  du  printemps, 
iiinfin  Anœctochilm  Lowï  el  Dawsonianus ,  jolies  petites  Orchidées 


SÉANCE  DU   22   JUILLET   1880.  417 

à  feuillage  élégamment  orné,  qui  viennent  de  l'île  de  Bornéo  et 
dont  la  culture  n'offre  pas  de  difficultés,  dit  M.  Godefroy-Lebeuf. 
13»  Par  MM.  Vilmorin-Andrieux,  quai  de  la  Mégisserie,  4,  une 
collection  de  Pétunias  formée  de  10  pieds  en  pots  à  grandes  fleurs 
panachées  et  variées,  de  4  pieds  à  petites  fleurs  variées  et  1  pied 
d'une  variété  naine  à  fleur  double  ;  une  collection  de  Pentstemon 
de  semis,  en  fleurs  coupées;  une  série  de  Verveines  et  une  de  Salpi- 
^Zossès,également  en  fleurs  coupées  ;  une  hampe  fleurie  d'une  belle 
Liliacée  à  fleurs  blanches,  en  cloche  et  pendantes,  étiquetée  Hya- 
cinthus  candicans  ;  des  variétés  de  Chrysanthemum  carinatum,  en 
fleurs  coupées;  enfin  le  Gaillardia  aurea  bot^ealis.  —  Distinguant 
plusieurs  de  ces  plantes  comme  très  méritantes,  le  Comité  de 
Floricullure  propose  d'accorder  à  MM.   Vilmorin-Andrieux  une 
prime  de  1**  classe  pour  leurs  Pétunias,  une  de  2°   classe  pour 
leurs  charmants  Salpiglossis    très  variés,  et  une  de  3«  classe 
pour  leur  Gaillardia.  Ces  trois  propositions  sont  adoptées  par  la 
Compagnie,  mais  MM.  Vilmorin-Andrieux  renoncent  à  recevoir 
ces  récompenses. 

1 4°  Par  M.  Vavin  (Eug.),  des  fleurs  de  Zinnia  elegans  et  un  ra- 
meau fleuri  de  Carthamus  tinctorius,  jolie  Composée  à  fleur  tinc- 
toriale, qui  est  connue  sous  le  nom  vulgaire  de  Safran  bâtard. 

15°  Par  M.  Pernel,  horticulteur  à  la  Varenne-Saint-Hilaire, 
une  série  de  Pentstemon  obtenus  par  lui  de  semis,  qu'il  présente 
pour  le  concours  spécial  ouvert  à  la  suite  d'un  don  de  M.  Pellier. 
16°  Par  M.  Brot-Delahaye,  horticulteur,  spécialiste  pour  les 
CEillet;!,  une  série  de  21  variétés  à.' Œillets.  Une  prime  de  3®  classe 
lui  est  accordée  pour  cette  présentation;  mais  il  déclare  reuoncer 
à  recevoir  cette  récompense,  attendu,  dit-il,  qu'il  a  apporté  ces 
plantes  surtout  afin  de  voir  si  le  Comité  de  Fioriculture  recon- 
naîtrait parmi  elles  le  véritable  Œillet  gris. 

17°  Par  M.  de  Morsan,  à  Morsan,  canton  de  Brionne  (Eure), 
un  échantillon  d'un  engrais  insecticide  inventé  par  lui,  dont  l'exa- 
men et  l'essai  sont  confiés  par  M.  le  Président  à  la  Commission 
des  Insecticides. 

18°  Par  M.  Beaucantin,  de  Rouen  (Seine-Iaférieure),  des  spéci- 
mens d'une  brique  dont  la  forme  et  l'agencement  ont  été  inventés 
par  lui  et  qu'il  propose  comme  pouvant  servir  avantageusement 

27 


418  PROCÈS-VERBAUX. 

à  titre  de  bordures  pour  les  plates-bandes.  —  L'examen  de  ces 
briques  est  confié  à  une  Commission  qui  en  fera  l'objet  d'un 
Rapport,  après  que  l'emploi  en  aura  été  essayé  dans  l'un  des  squares 
de  la  ville. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont  ob- 
tenues. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1"  Une  lettre,  en  date  du  20  courant,  dans  laquelle  M.  Ch.  Joly 
donne  de  Bruxelles  des  nouvelles  de  l'Exposition  horticole  qui  a 
lieu  en  ce  moment  dans  cette  ville.  Dans  le  Jury,  dont  il  fait  partie, 
se  trouvent,  entre  autres  Membres  de  la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture de  France,  MM.  Lemoine,  Lévêque,  Cochet, 
Carrière,  B^gman,  Prillieux,  Ed.  André,  Thibaut,  Luddeman, 
Ghanlin,  Trufifaut  (Albert),  etc.  L'Exposition,  écrit  M.  joly,  est 
très  belle  et  surtout  remarquable  sous  le  rapport  des  plantes  à 
feuillage  ornemental  et  de  celles  qui  ont  été  récemment  intro- 
duites. 

2°  Des  demandes  de  Commissions  pour  la  visite  de  jardins 
adressées  par  M.  Louis  Morio,  jardinier  chez  M.  Attias,  boulevard 
du  Château,  30,  à  Neuilly-sur-Seine  (Seine),  et  par  M.  Chantrier, 
jardinier  chez  M.  Bocher,  au  Château-Caradac,  près  Bayonne 
(Basses-Pyrénées).  L'autt)risation  des  propriétaires  est  jointe  à 
ces  deux  demandes. 

La  Commission  chargée  d'examiner  les  cultures  de  M.  L.  Morin, 
à  Neuilly,  sera  composée  de  MM.  Bergman  père,  Bullier,  Gom- 
messe,  Florentin,  Uérincq,  Jolibois,  Malet  (A.),  Michel  (Ed.), 
Pernel  (A.),  et  Pigny,  père. 

3°  Une  lettre  de  M.  le  Vice-Président  de  la  Société  d'Horticul- 
ture de  Cholet  (Maine-et-Loire)  relative  aux  excroissances  prises 
d'abord  pour  des  galles  qui,  dans  les  environs  de  cette  ville,  se 
sont  montrées  sur  des  feuilles  de  Poiriers,  caractérisant  une  ma- 
ladie très  nuisible  à  ces  arbres.  L'auteur  de  la  lettre  rappelle  que 
ces  excroissances  ont  été  l'objet  d'une  note  rédigée  par  M.  le  doc- 
teur Girard  (Maur.),  qui  a  paru  dans  le  Journal^  en  1879  {Journal 
2«  série,  I,  1879,  p.  696),  et  dont  l'objet  principal  était  de 
constater  qu'aucun  insecte  n'y  avait  été  rencontré.  Cette  année. 


SÉANCE  DO  22  JUILLET  18S0.  419 

ajoute-t-il,  !a  maladie  a  fait  des  progrès  très  rapides.  Tous  les 
arbres  des  jardins  en  sont  atteints  d'un»  manière  fort  grave,  sauf 
ceux  qui  sont  exposés  au  levant.  Les  Poiriers  exposés  au  midi  sont 
les  plus  malades;  la  plupart  sont  devenus  tout  noirs  et  dépérissent 
à  vue  d'oeil.  Ayant  eu  connaissance  de  cette  triste  circonstance, 
M.  le  docteur  Thomas,  professeur  à  Ohrdruf,  près  Gotha 
(Allemagne),  a  demandé,  au  mois  de  juin  dernier,  qu'on  voulût 
bien  lui  envoyer  de  Gholet  des  branches  et  des  feuilles  attaquées 
par  cette  maladie  et,  après  avoir  vu  ces  échantillons,  il  a  écrit  à 
M.  le  Président  de  la  Société  d'Horticulture  de  cette  ville  une  lettre 
dont  une  copie  est  jointe  à  celle  de  M.  le  Vice-Président. 

Il  résulte  de  la  lettre  de  M.  le  docteur  Thomas  que  la  maladie  des 
Poiriers  de  Gholet  n'est  pas  autre  que  celle  que  détermine  sur  ces 
arbres  un  très  petit  Champignon  de  Tordre  des  Urédinées,  qui 
passe  par  des  états  successifs  et  qui,  sur  les  feuilles  du  Poirier, 
constitue  le  hœstelia  cancellata  Rebentisch. Comme  avant  d'arriver 
sur  le  Poirier  il  a  pris  naissance  sur  des  Conifères,  principalement 
sur  le  Genévrier  sabine,  ou  moins  fréquemment  sur  les  Juniperus 
Oxycedrus,  virginiana,  phœnicea,  même  selon  M.  Thomas,  sut  le 
Penws  ^a/e/5i?ws?s  MiLL.,  constituant  là  un  premier  état  qui  avait 
été  désigné  sous  le  nom  de  Gymnosporangium  fuscum  DC,  il  s'en 
suit  que  le  moyen  d'empêcher  l'invasion  de  ce  mal  est  de  ne  laisser 
aucun  pied  d'une  de  ces  Conifères  à  moins  de  50-1 00  mètres  de 
distance  des  Poiriers,  afin  que  les  spores  du  Gymnosporangium  (ou 
Podisoma)  ne  puissent  en  être  transportées  sur  ceux-ci  et  leur 
donner  la  maladie  dont  il  s'agit. 

A  l'occasion  de  cette  lettre,  M.  P.  Duchartre  rappelle  que  les 
premières  notions  exactes  sur  la  nature  réelle  de jîette  maladie  des 
Poiriers  et  sur  la  migration  du  Champignon  qui  la  produit  ont 
été  données  par  M.  l'abbé  Biais,  curé  de  Beaurain,  en  Normandie, 
et  M.  Massé,  pépiniériste  à  la  Ferté-Macé,  qui  communiquèrent 
des  observations  démonstratives  sur  ce  sujet  à  la  Société  cen- 
trale d'Horticulture,  à  la  date  de  plus  d'une  quinzaine  d'années. 
En  effet,  ils  avaient  remarqué  que  c'était  toujours  sous  le  vent 
des  pieds  de  Genévrier  Sabine,  qu'on  plante  assez  souveit 
dars  les  jardins,  en  Normandie,  qne  les  Poiriers  présentaient 
sur  leurs  feuilles  les  excroissances  de  VJScidïum,  ou  Roesteliu. 


420  PnOCÈS-VERBAUX    —  SÉANCE  DU  22  JUILLET  1880. 

Ils  firent  même  venir  de  ces  excroissances  en  transportaot  sur  des 
feuilles  de  Poiriers  \e^Podisoma  de  la  Sabine.  Néanmoins 
ces  données  précises  ne  rencontrèrent  qu'une  complète  incré- 
dulité dans  l'esprit  des  cryptogamistes  les  plus  distingués,  même 
après  que,  en  juin  1865,  un  savant  botaniste  danois,  M,  Oersted, 
eut  fait  et  publié  à  ce  sujet  des  expériences  et  des  observations 
précises.  Mais  plus  tard  les  preuves  se  sont  multipliées  ;  et  au- 
jourd'hui le  doute  n'est  plus  permis  à  ce  sujet. 

A  la  suite  de  la  correspondance  M.  P.  Ducliartre  présente  à  la 
Société,  au  nom  de  l'auteur,  la  première  livraison  de  l'ouvrage  con- 
sidérable que  M.  Alph.  Lavallée  commence  de  publier  aujourd'hui 
même,  et  qui  est  destiné  adonner  la  description  avec  la  figure  des 
espèces  nouvelles,  rares  ou  critiques  de  TArboretum  de  Segrez  (1). 
A  en  juger,  dit-il,  par  la  première  livraison,  cet  ouvrage,  qui 
doit  former  deux  beaux  volumes,  aura  une  très  grande  importance 
aux  points  de  vue  botanique  et  horticole;  il  comprendra  en  effet 
un  texte  renfermant  la  drescription  détaillée,  la  synonymie,  la 
distribution  géographique,  etc.,  de  nombreuses  espèces  ligneuses, 
soit  entièrement  nouvelles,  soit  incomplètement  connues,  et  en 
même  temps  les  observations  qui  ont  été  faites,  depuis  plusieurs 
années,  à  Segrez,  sur  la  culture  qui  leur  convient,  sur  leur  degré 
de  rusticité,  etc.  Ce  texte  sera  accompagné  de  magnifiques  plan- 
ches gravées  par  M.  Picard,  d'après  les  dessins  de  nos  artistes  les 
plus  distingués  et  représentant  toutes  les  espèces  décrites,  non 
seulement  dans  leur  ensemble,  mais  encore  dans  tous  les  détails 
analytiques  que  puisse  réclamer  la  science  la  plus  exigeante.  La 
première  livraison  qui  est  aujourd'hui  déposée  sur  le  bureau  ren- 
ferme 20  pages  de  texte  et  6  planches.  Elle  est  consacrée  aux  cinq 
espèces  suivantes  :  Juglans  Sieboldiana  Mnim.  (pl.1  et  2),  Ostryo- 
psh  Davidiana   Decne,  Elxagnus  longipcs  Asa  Gray,   Cratxgus 

(1)  Arboretum  Segrezianum.  Icônes  seleclœ  arborum  et  fruticum  in 
hortis  Segrezianis  collectorum.  —  Descriptions  et  figures  des  espèces 
nouvelles,  rares  ou  critiques  de  l'Arboretutn  de  Segrez;  par  Alph.  Laval- 
lée, Président  de  la  Société  nationale  et  centrale  d'Horlicullure,  Trésorier 
perpétuel  de  la  Société  nationale  d'Agriculture,  Membre  de  la  Société 
botanique  de  France,  etc.  Paris,  1880,  grand  in-4°,  chez  J.-B.  Baillière 
et  fils,  rue  Hautefeuilie,  19. 


NOMINATIONS.    —  SÉANCE   DU  8   JUILLET  1880.  421 

cuneata  Sieb.  et  Zocc,  Jamesia  americana  Torr.  et  Gray.  Il  est  vi- 
vement à  désirer  que  ce  beau  travail  soit  mené  à  bonne  fin  le 
plus  promptement  possible,  et  il  suffit  de  connaître  l'amour  de 
M.  Alpb.  Lavallée  pour  les  plantes,  la  parfaite  connaissance  qu'il 
en  a,  ainsi  que  l'activité  qui  l'anime,  pour  ne  pouvoir  douter 
qu'il  n'en  soit  ainsi. 

M.  le  Président  charge  M.  P.  Duchartre  de  présenter  à  la 
Société  un  Rapport  sur  le  grand  ouvrage  de  M.  A.  Lavallée,  quand 
le  ier  volume  en  aura  été  publié. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 

1o  Notice  nécrologique  sur  le  docteur  de  Boisduval  ;  par 
M.  Girard  (Maurice). 

2*^  Végétation  de  quelques  Marronniers  hâtifs,  en  1879  et  1880  ; 
par  M.  P.  Duchartre. 

3o  Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Horticulture  d'Orléans  ;  par 
M.   Verdier  (Charles). 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présentations  : 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  un  quart. 


NOMINATIONS. 


SÉANCE    DU    8    JUILLET   1880. 

MM. 

1 .  Anfroy  (Louis-Auguste),  fabricant  de  claies,  à  Aadilly  (Seiae-et-Ûise), 

présenté  par  MM,  A.  Péan  et  Duvivi;r. 

2.  Ch.vtel,  propriétaire  à  Fontenay-sous-Bois  (Seine),  présenté  par  MM. 

Delahogue-Morcau  et  Jolibois. 

3.  Fauriat  (Féréol),  fabricant  de  chauffages,  rue  de  Seine,  37,  à  Ivry 

(Seine),  présenté  par  MM.  Borel  et  Glaligny. 

4.  FouCARD   (Adolphe),   horticulteur,   avenue   de  Brémont,  6,  à  Chatou 

(Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Louis  Vincent  et  Lange. 

5.  GiRODiAs  (L.  C),  fabricant  de  pompes,  rue  d'Oran,  20,  à  Paris,  pré- 

senté par  MM.  A.  Péan  et  Eugène  Teston. 

6.  Leroy  (Pierre-Honoré),  propriétaire,   rue  de  Paris,  78,  à  Charenton 

(Seine),  présenté  par  MM.  Hébrard  et  Laizier. 

7.  Legendre-Richard  (Jules),  grainier-pépiniériste,   rue  de  l'Hôpital,  20, 

à  Neufchàleau  (Vosges),  présenté  par  MM.  Charles  Verdier  fils  et 
Rougier-Ghauvière. 


42^  ^^OTES  ET  MÉMOmES. 

ADMIS  A  l'hONOKARIAT  A  LA  SÉANCE  DU  MÊME  JOUR  *. 

MM. 

SiNET  (Eugène),  arboriculteur,  rue  des  Prés-Hauts,  30,  à  Chatenay,  par 

Anlony  (Seine). 
Tabar,  grainier-fleuriste,  à  Sarcelles  (Seine-et-Oise). 

NOTES  ET  MÉMOIRES. 


Notice  nécrologique  sur  le  D*"  de  Boisduval  (1  ;  ; 
Par  M.  Maurice  Girard. 

Messieurs, 

Vous  avez  bien  voulu  me  confier  la  mission  de  rappe*Ier  à  vos 
souvenirs  un  collègue  qui  nous  fut  cher  à  tous  et  dont  la  mémoire 
est  restée  vivante  parmi  nous.  J'aurai  à  vous  indiquer  ses  travaux 
nombreux  en  entomologie,  science  qui  a  rendu  sa  réputation 
européenne,  mais  qu'il  ne  séparait  pas  de  la  botanique,  à  laquelle 
elle  est  profondément  unie.  Si  Boisduval  n'avait  pas  eu  de  grandes 
connaissances  botaniques,  il  ne  se  serait  pas  élevé  au  rang  si  dis- 
tingué qu'il  occupe  parmi  les  entomologistes  de  notre  pays. 

Mais  ce  qui  domine  en  quelque  sorte  ses  travaux  dans  ces  deux 
branches  de  la  science,  ce  qui  est  resté  profondément  gravé  dans 
la  mémoire  des  Membres  de  notre  Saciété,  c'est  la  verve  intaris- 
sable de  Boisduval,  son  accueil  cordial,  son  empressement  à 
être  utile  pour  tous  les  renseignements,  l'accès  sans  réserve  de 
sa  magnifique  collection  de  Lépidoptères  et  de  sa  riche  bibliothè- 
que. Je  puis  dire  que  notre  regretté  docteur  a  été  une  figure 
éminemment  originale  et  sympathique,  ayant  le  privilège  de  se 
créer  des  amis  parmi  ceux  si  nombreux  qui,  pendant  sa  longue 
carrière,  ont  eu  recours  à  sa  complaisance  et  demandé  ses  conseils. 
Je  tiens  personnellement,  et,  je  crois  pouvoir  le  dire  également 
au  nom  de  beaucoup  d'entre  vous,  à  bien  établir  ce  préambule 
affectueux  et  honorable  pour  lui,  avant  de  vous  retracer  en  quel- 

(1)  Présentée  le  2  juillet  4880. 


NOTICE  SUR   LE   DOCTEUR  DE  BOISDUVAL.  423 

ques  mots  la  série  des  faits  d'une  longue  existence,  dont  les 
débuts  ont  bien  peu  de  témoins  actuels. 

Jean -Baptiste-Alphonse  Déchaufifour  de  Boisduval  est  né  en 
1799,  à  TichevilJe  (Orne),  issu  d'une  famille  qui  compte  cinq 
siècles  de  médecins  parmi  ses  membres.  Après  avoir  fait  ses  étu- 
des au  collège  de  Vimoutiers,  il  se  rendit  à  Rouen,  à  l'âge  de 
dix-huit  ans,  comme  élève  en  pharmacie.  A  l'âge  de  vingt  ans, 
il  avait  passé  ses  examens  de  bachelier  et  devenait  à  Paris  étu- 
diant en  médecine,  honoré  de  plusieurs  prix  et  récompenses  de  la 
Faculté.  Il  devint  docteur  en  médecine  en  1827  et  docteur  es 
sciences  naturelles  en  1828.  C'est  de  ces  deux  années  que  datent 
ses  premiers  travaux. 

En  1828  parut  un  Manuel  complet  de  Botanique,  en  2  vol. 
in-12,  de  350  pages  chacun,  et,  en  1829,  l'Essai  sur  une  monogra- 
phie des  Zygéûides,  suivi  du  tableau  méthodique  des  Lépidop- 
tères d'Europe.  Ce  travail  avait  été  présenté,  le  1 0  septembre  1827, 
à  l'Académie  des  Sciences  et  fut  l'objet  d'un  Rapport  très  favorable 
de  Latreille.  Boisduval  avait  recueilli  beaucoup  de  matériaux 
pour  ces  deux  ouvrages  dans  un  voyage  aux  Alpes  françaises,  oii 
il  accompagnait  M.  de  Brébisson.  Le  tableau  méthodique  des 
Lépidoptères  d'Europe  est  en  latin,  la  langue  universelle  des 
sciences  {Index  methodicus  europseorum  Lepîdopterorum),  et 
comprend  les  insectes  de  cet  ordre  connus  jusqu'alors  en  Europe, 
avec  leurs  localités,  jusqu'aux  Noctuelles  inclusivement.  Cet  index 
commença  immédiatement  la  réputation  entomologique  de  Bois- 
duval, et  devint  aussitôt  le  guide  des  amateurs  de  Papillons  en 
France. 

Boisduval  s'était  fixé  à  Paris  et  avait  commencé  sa  clientèle 
médicale  ;  en  même  temps  il  était  le  conservateur  des  collections 
du  général  comte  Dejean.  Eu  1832,  il  reçut  la  croix  de  la  Légion 
d'honneur  pour  sa  belle  conduite  et  son  dévouement  pendant  la 
terrible  épidémie  cholérique  qui  frappait  la  ville  de  Paris.  Le 
fléau,  encore  dans  toute  sa  virulence  asiatique,  répandait  alors  un 
efiroi  universel.  C'est  beaucoup  plus  tard,  au  commencement  du 
ministère  de  M.  Duruy,  que  Boisduval  fut  honoré  des  palmes 
d'officier  d'Académie.  Plusieurs  Sociétés  savantes  comptaient 
Boisduval  parmi  leurs  membres.  Ea  1832,  il  fut  un  des  membres 


iZi  NOTES  ET  MEMOIRES. 

fondateurs  de  la  Société  entoraologique  de  France.  En  1853, 
stimulé  à  la  fois  par  son  goût  pour  la  botanique  et  par  le  désir 
de  mettre  ses  connaissances  d'entomologie  au  service  des  horti- 
culteurs parisiens,  il  devint  Membre  de  notre  Société  centrale 
d'Horticulture,  puis  successivement  membre  du  Conseil,  à  plu- 
sieurs reprises  l'un  de  ses  Vice-Présidents  et,  pendant  les  der- 
nières années  de  son  séjour  à  Paris,  Président  de  la  Commission 
de  Rédaction.  11  fut  nommé  Vice-Président  honoraire  en  1875.  Il 
présida  plusieurs  fois  la  Société  entomologique  de  France  et  fut 
nommé  par  elle  membre  honoraire  en  1866,  la  plus  haute  dignité 
qu'elle  puisse  conférer.  En  1 860,  il  avait  été  choisi  comme  mem- 
bre honoraire  par  la  Société  entomologique  de  Belgique. 

Nous  allons  continuer  la  liste  des  nombreux  travaux  de  Boisdu- 
val  :  Iconographie  et  description  des  Coléoptères  d'Europe, en  colla- 
boration avec  Dejean.  —  Iconographie  des  Lépidoptères  et  des  che- 
nilles de  l'Amérique  du  Nord,  en  collaboration  avec  John  Le  Conte. 
— Faune  des  Lépidoptères  de  Madagascar,  Bourbon  et  Maurice,  1 833 , 
chez  Roret. —  Faune  entomologique  de  l'Océan  Pacifique,  1835, 
d'après  les  documents  recueillis  par  Dumont-Durville,  dans  le 
voyage  de  découvertes  de  V Astrolabe,  de  1826  à  1829.  —  Icônes 
historique  des   Lépidoptères   nouveaux   ou  peu    connus,  1832- 
1841.  —  Faune  entomologique  des  environs  de  Paris,  Coléoptères, 
en  collaboration  avec  Lacordaire,  1833.  —  Species  général  des 
Lépidoptères,  suites  à  Buffon,  Paris,  chez  Roret,  1836, 1. 1  compre- 
nant une  partie  des  Succinct  l^  Papilionides  et  partie  des  Piérides. 
—  Collection  iconographique  et  histoire  naturelle  des  chenilles 
d'Europe,  en  collaboration  avec  Ramburet  de  Graslin,  1832-1837, 
4  fasc.  de  texte  et  de  planches  (inachevé).  —   Gênera  et  Index 
methodicus  europœorum  Lepidopterorwn,  pars  I,  sistens   Papi- 
liones,   Sp/nnges,  Bombyces^  Noctuas;  Paris,  chez  Roret,  18i0 
(c'est  une  nouvelle  édition,  revue  et  augmentée  de  Vlndex  de 
1829).  —  Lépidoptères  de  Madagascar  [Nouv.  Ann.  du  Muséum, 
t.  il,  1833).  —  Lépidoptères  d'Oiessa  et  du  Caucase  {Ann.  Soc. 
entom.de  France,  1848).  — Lépidoptères  delà  Californie  (Anji. 
Soc.  entom.  de  France,  1834).  —  Lépidoptère*  nouveaux  de  la 
nouvelle  Galédonie  {Ann.  Soc.  entom.  de  France,  1839)";  Lépi- 
doptères nouveaux  de   la  République  Argentine  {ibid.).  —  Mé- 


NOTICE    SUR   LE   DOCTEUR   DE   BOISDUVAL.  425 

moire  sur  les  Lépidoptères  recueillis  eu  Californie  par  M.  Lor- 
quia  {Ann.  Soc.  entom.  de  Belgique^  1868). —  Monographie  des 
Cératocampides  (Ann.  4S0C.  entom.  de  France,  1868).  —  Consi- 
dérations sur  les  Lépidoptères  du  Guatemala,  1870.  —  Note  sur 
la  tribu  des  Adelocéphalides  (Bombyciens)  {Ann.  Soc.  entom.  de 
Belgique,  1872).  —  Histoire  naturelle  des  Sphingides,  Sésiides 
et  Castnides,  suites  à  Buffon,  Paris,  chez  Roret,  1874  (cet  ouvra- 
ges, fait  avec  d'anciennes  notes,  n'est  réellement  pas  à  sa  date  et 
peu  au  courant  des  découvertes  récentes).  —  Monographie  des 
Agaristidées  (Ghélonides)  (^eywe  et  Magas.  de  Zool.^  1874).  — 
Lépidoptères  de  la  Californie  [Ann.  Soc.  entom.  de  France,  187?). 
—  Aperçu  monographique  du  genre  lo  (Altaciens)  [Ann.  Soc. 
entom.  de  Belgique,  \  87^). 

J'ai  omis  à  dessein  de  citer,  dans  la  liste  des  travaux  entomo- 
logiques  de  Boisduval,  son  Essai  sur  VEntomologie  horticole, 
Paris,  chez  Donnaud,  1867,  ouvrage  destiné  à  faire  connaître  aux 
horticulteurs  les  insectes  ennemis  des  jardins  et  des  serres  et  les 
meilleurs  procédés  de  destruction.  Ce  livre  correspond  à  un 
changement  très  important  dans  la  vie  scientifique  de  Boisduval, 
changement  dont  le  mérite  appartient  évidemment  i  l'influence 
de  la  Société  centrale  d'Horticulture. 

Pendant  la  plus  grande  partie  de  sa  vie,  Boisduval  a  été  un 
amateur  d'entomologie,  possesseur  d'une  collection  célèbre  dans 
toute  l'Europe  et  doué  d'une  remarquable  sagacité  pour  préciser 
les  déterminations.  Les  savants  du  monde  entier  avaient  accès  au- 
près de  lui,  et  il  permettait  à  tous  de  publier  les  sujets  inédits  de 
sa  collection.  Herrich-Schseffer,  Hewitson,  West^^ood  et  bien 
d/autres  eurent  fréquemment  recours  à  ses  obligeants  conseils. 

Mais  Boisduval  finit  par  comprendre  que  le  plaisir  de  collec- 
tionner n'est  pas  le  seul  but  de  la  science;  il  n'en  est  que  le  côté 
étroit.  Piquer  des  petites  bêtes  dans  des  boîtes,  leur  donner  des 
noms,  les  soumettre  à  la  curiosité  des  amateurs,  ne  constitue 
qu'une  faible  partie  des  devoirs  du  véritable  savant.  Il  importe 
encore  plus  de  connaître  l'anatomie  et  la  physiologie  du  monde 
des  insectes  et  surtout  d'étudier  leurs  mœurs,  les  services  qu'ils 
peuvent  rendre  et  leurs  méfaits  incessants.  Dans  Y  Entomologie 
horticole  il  y  a  certaines  parties  faibles,  au  point  de  vue  des 


^26  NOTES  ET   MÉMOIRES. 

caractères  exacts  de  plusieurs  groupes.  Elles  montrent  le  défaut 
des  études  trop  spéciales,  comme  le  sont  d'ordinaire  celles  des 
simples  amateur?,  et  la  nécessité  des  connaissances  dogmatiques 
générales. 

Boisduval  avait  contribué  à  la  fondation  d'une  Société  d'Ento- 
mologie appliquée,  dite  à'Insectologie  agricole,  et  publia  divers 
articles  pratiques  dans  ses  bulletins.  Le < 8  et  le  26  août  1868,  Bois- 
duval fit,  au  Palais  de  l'Industrie,  deux  remarquables  conférences, 
à;  l'Exposition  des  Insectes,  sur  les  insectes  qui  avaient  ravagé 
les  plantes  exposées  par  MM.  Burelleet  A.  Rivière  et  sur  les  ra- 
vages que  causent  les  chenilles  à  l'économie  rurale  et  domestique. 

Cette  nouvelle  direction  donnée  aux  travaux  de  Boisduval  ne 
fit  que  resserrer  les  liens  d'affection  qui  unissaient  le  savant  et 
aimable  docteur  aux  horticulteurs  parisiens  ,  dont  beaucoup 
étaient  en  même  temps  ses  clients  médicaux.  Les  horticulteurs 
connaissaient  bien  k  maison  de  la  place  de  la  Vieille-Estrapade  ; 
ils  se  plaisaient  à  approvisionner  le  jardin  et  la  serre  et  à  orner 
l'appartement  de  leurs  plus  belles  fleurs,  cherchant  à  reconnaître 
ainsi  le  zèle  et  les  soins  de  Boisduval  pour  concourir  à  l'éclat  des 
Expositions  horticoles  de  notre  Société. 

Ddns  les  dernières  années  de  sa  vie,  Boisduval,  sous  les  attein- 
tes de  l'âge  qui  ralentissait  ses  forces  et  son  ardeur  au  travail, 
s'étiiit  défait  de  sa  collection  de  Lépidoptères  et  de  sa  bibliothèque. 
11  se  retira  à  Ticheville,  son  pays  natal,  auprès  de  la  famille 
de  son  fils  et  de  ses  petits-enfants,  pour  qui  il  avait  une  vive  affec- 
tion. Le  climat  rigoureux  de  cette  vallée  exposée  au  vent  et  à  l'in- 
clémence du  terrible  hiver  de  1879-1880  ont  certainemen  tabrégé 
ses  jours.  On  peut  dire  qu'il  a  été  frappé  par  les  neiges  comme 
ses  plantes  qu'il  aimait  tant  et  qui  périssaient  autour  de  lui. 

Il  fut  atteint,  à  la  fin  de  1879,  d'un  catarrhe  de  vessie  et  d'une 
affection  du  tube  digestif.  Il  supporta,  pendant  neuf  semaines, 
avec  un  remarquable  courage  de  vives  et  continuelles  souffrances, 
ne  pouvant  plus  prendre  de  nourriture,  même  liquide,  et  suc- 
combant littéralement  à  la  faim.  H  mourut,  entouré  des  siens  et 
dans  des  sentiments  de  grande  piété,  !e  30  décembre  1879,  à 
quatre  heures  du  matin. 


NOTE    SUR  DES   INSECTES   ET    U.N  MOLLUSQUE.  427. 

Note  sur  des  Insectes  et  sur  un  Mollusque  (I); 
Par  M.    Maurice   Girard. 

Dn  de  nos  collègues,  jardinier  à  Embourg-Souvigny  (Allier), 
M.  Henry,  a  adressé  à  notre  Société  des  insectes  dévorant  les 
feuilles  et  les  tiges  des  Pois.  Ce  sont  des  Gurculioniens  ou  Cha- 
rançons, du  genre  Sitones,  des  espèces  très  communes,  Sitones 
lineatus  Linné  et  S.  crinitus  Oliv.  Les  Sitones  sont  des  insectes 
très  vifs  par  la  chaleur  et  volant  bien.  Je  ne  vois  pas  d'autre  moyen 
de  diminuer  le  nombre  de  ces  espèces  nuisibles  qu3  de  recueillir 
sur  des  draps  ou  dans  des  poches  de  toile  ces  Charançons,  en 
opérant  de  très  grand  matin  et  secouant  les  Pois  ;  les  insectes 
encore  engourdis  par  la  fraîcheur  tombent  et  ne  se  sauvent  ni  au 
vol  ni  à  la  course. 

M.  Henry  demande  également  des  renseignements  sur  une 
sorte  de  Limace  du  genre  Testacelle,  dont  il  a  envoyé  un  individu 
et  qu'il  n'a  jamais  vue  mangeant  des  plantes,  mais  seulement  des 
vers  de  terre.  L'observation  de  M.  Henry  est  très  exacte.  Le  genre 
Testacelle,  présentant  une  petite  coquille  rudimentaire  à  l'extrémité 
dorsale  de  l'abdomen,  est  formé  de  Mollusques  gastéropodes  terres- 
tres carnassiers.  Ils  n'offrent  que  peu  d'espèces,  restent  profondé- 
ment cachés  en  terre  où  ils  vivent  de  Lombrics  et  ne  sortent  parfois 
qu'à  la  nuit  très  noire.  Si  on  place  des  morceaux  de  viande  sur  le  sol, 
dans  les  jardins  maraîchers,  et  si  on  vient  les  visiter  au  milieu  de 
la  nuit,  avec  une  lanterne,  on  y  trouvera  des  Testacelles  festinant. 
Ces  animaux,  de  mœurs  si  distinctes  de  celles  des  Limaces  et  des 
Arions,  ne  sont  donc  pas  nuisibles  aux  jardiniers,  mais  indiflé- 
rents.  L'espèce  envoyée  par  M.  Henry  est  la  Testacella  haliotidea 
Draparnaud,  variété  Scutulum  Sowerby. 

Un  autre  membre  de  la  Société,  M.  Ch.  Gourcier,  m'a  adressé 
des  Charançons  qui,  en  Russie,  envahissent  les  plantations  de 
Betteraves,  dont  ils  compromettent  la  récolte.  Il  y  a  deux  espèces, 
de  genres  peu  éloignés  et  dérivés  de  l'ancien  grand  genre  Cleonus, 
L'une  est  le  Tanymecus  palliatus  Fabr.,  espèce  commune  partout, 
vivant  près  de  Paris  sur  de  grands  Chardons,  les  Onopordum  ; 

(I)  Présentée  le  27  mai  4880. 


428  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

l'autre,  de  plus  grande  taille,  également  bruDâtre,  avec  mar- 
brures grisâtres,  est  le  Bothynoderes  punctiventris  Germar,  qui 
n'est  pas  des  environs  de  Paris,  mais  a  été  signalé  dans  l'Hérault 
(collection  Wencker),  et  que  les  catalogues  indiquent  de  Russie 
méridionale,  d'Allemagne,  de  Hongrie,  du  Tyrol,  de  Sibérie. 

Ces  Coléoptères  qui  attaquent  les  Betteraves  en  Russie  ont  fait 
l'objet  d'une  récente  notice,  publiée  à  Breslau  en  1878,  par  M.  le 
professeur  Gohn.  Il  y  distingue  :  1°  un  Chrysomélien,  \e^Camda 
nebulosa,  qui  ravage  aussi  les  champs  de  Betteraves  en  Silésie  et 
qui  fait  également  des  dégâts  en  France.  En  Allemagne,  sans  doute 
dans  le  Sud,  l'insecte  dépose  ses  œufs  sur  les  feuilles,  au  commen- 
cement de  mai  ;  en  Russie,  il  n'y  a  pas  encore  de  feuilles  à  cette 
époque.  L'insecte  a  deux  générations  par  an  ;  2."  des  Charançons 
variés. 

Ce  sont  :  le  Cleonus  {Bothynoderes)  punctiventris,  qui  a  son 
analogue  en  Autriche  dans  le  Cleonus  sulcirostris  dont  la  larve 
cause  du  dommage  aux  Betteraves.  On  ne  peut  songer  à  atteindre 
les  larves  de  ces  Charançons  qui  rongent  les  racines  de  la  Bette- 
rave très  profondément  sous  le  sol;  on  doit  se  contenter,  dit 
M.  Cohn,  de  ramasser  les  adultes  ;  le  Cleonus  albidus  Fabr.,  pro- 
bablement sans  action  funeste;  le  Tanymecus palliatus  Fabr.,  plus 
petit  et  assez  dangereux. 

Eu  Russie,  on  ne  rencontre  ces  Charançons  que  tant  que  la 
Betterave  est  jeune  ;  ils  en  mangent  les  feuilles  au  moment  où 
elles  sortent  de  terre,  et  sont  surtout  dangereux  quand  la  plante 
n'a  encore  que  ses  deux  petites  feuilles  cotylédonaires.  On  voit 
les  adultes  depuis  les  premiers  beaux  jours  jusqu'en  juillet,  et 
c'est  presque  toujours  le  manque  de  pluie,  qui,  en  arrêtant  la 
végétation,  leur  donne  le  temps  d'exercer  leurs  ravages.  L^  où 
abondent  ces  insectes,  on  est  obligé  de  compter  avec  eux,  et  on 
emploie  trois  fois  autant  de  semence  que  dans  les  pays  où  ils  ne 
se  montrent  pas.  Quand  la  Betterave  a  acquis  une  certaine  force 
et  une  grande  quantité  de  feuilles,  elle  ne  craint  plus  ces  insectes, 
et  des  pluies  survenues  à  temps  sauvent  une  plantation.  Ces  Cha- 
rançons hivernent  et  sortent  de  terre  dès  les  premières  journées 
chaudes  du  printemps. 

Comme  nous  avons  ces  espèces  en  France,  nous  pouvons  les 


NOTE    SUR   LE    SOJA   HISPIDA.  429 

rencontrer  d'un  moment  à  l'autre  parmi  nos  fléaux  agricoles  ; 
l'une  d'elles  n'est  chez  nous  que  'dans  l'extrême  Midi,  où  on  r.e 
cultive  pas  la  Betterave  ;  mais  un  accident  de  transport  peut  Ja 
porter  au  centre  ou  au  nord,  et  l'espèce  supporterait  parfaitement 
le  climat  puisqu'elle  résiste  au  froid  des  hivers  de  la  Russie. 

Le  second  des  Charançons  des  Betteraves  de  Russie  est  celui 
qui  est  décrit  par  M.  Chevrolat  sou*  le  nom  de  Bothynodens 
hetavorus  Ghevr.,  dans  sa  monographie  des  Cléoaides  [Mémoires 
de  la  Société  royale  des  Sciences  de  Liège,  2*  série,  t.  V).  Cette 
espèce  a  causé  des  pertes  énormes  sur  la  Betterave  cultivée  en 
Grimée  pour  la  production  du  sucre.  Il  me  paraît  très  probable 
qu'il  y  a  synonymie  entre  punctiventris  Germar  et  betavorus  Che- 
vrolat. 


Note  sur  le  Soja  hispida  ou  Pois  oléagiiseux  (1); 
Par  M.  EuG.   Vavin. 

Si  les  nouveaux  produits  sont  toujours  fort  longtemps  à  se  pro- 
pager, et  leurs  qualités  à  être  reconnues,  il  n'en  a  pas  été  ainsi 
du  Soja  hispida,  ou  petit  Dolique  du  Japon.  Ce  Pois  oléagineux, 
depuis  quelques  années  que  notre  Société  d'Acclimatation  en  avait 
confié  l'essai  de  culture  à  l'un  de  ses  membres,  n'était  à  peu  près 
répandu  que  dans  l'arrondissement  d'Etampes,  lorsque  la  pro- 
priétaire du  domaine  de  Brunehaut  m'en  fit  apprécier  les  quali- 
tés culinaires.  Je  m'empressai,  en  juin  1879,  d'appeler  l'attention 
de  tous  les  agriculteurs  et  horticulteurs  sur  cet  excellent  produit. 
Je  suis  excessivement  satisfait  de  cet  appel,  car  beaucoup  y  ont 
répondu  et  le  Soja  alimentaire  et  fourrager  me  semble  être  jus- 
tement apprécié.  C'est  un  honneur  pour  moi  de  m'être  joint  au 
Président  de  la  Société  d'Etampes  pouf  répondre  à  la  sollicitude 
de  notre  chère  Société,  si  heureuse  lorsque  l'acelimatation  des 
produits  des  graines  qui  lui  sont  envoyées,  qu'elle  confie  à  ses 
membres,  répond  à  ses  espérances. 

Je  devrais,  avant  de  m'étendre  sur  les  qualités  reconnues  au  Soja 
coTiime  plante   fourragère   et  sur    lesquelles  je  désire  appeler 

(1)  Présentée  le  22  avril  i880. 


430  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

rattention,  rappeler  l'emploi  que  font  les  Japonais  de  ce  Pois  oléa- 
gineux et  les  ressources  culinaires  qu'il  nous  offre.  Kaempfer  dans 
son  remarquable  ouvrage  intitulé;  Amœnltatum  exoticarum... 
fasciculi  V,  publié  en  1712,  fait  connaître  les  usages  culinaires  du 
Daidsu  que  les  Japonais  nomme  aussi  Marne.  Mais  les  détails  qu'il 
donne  à  ce  sujet  ont  été  déjà  imprimés,  dans  le  procès-verbal  de 
la  séance  du  13  novemhre  <879  (voyez  le  Journal,  3® série,!, 
p.  687). 

Le  Soja  hispida  croît  au  Japon,  dans  Tlnde,  aux  Moluques. 

Depuis  le  commencement  du  siècle,  il  figure  dans  tous  les 
jardins  botaniques,  où  il  graine  très  bien. 

On  lit  dans  un  livre  japonais  que  m'a  confié  le  D""  Bâillon, 
qu'il  en  existe  près  de  trente  variétés. 

La  tige  du  Soja  est  droitej  haute  de  Om  50,  striée  ou  can- 
nelée dans  sa  partie  supérieure  et  abondamment  chargée  de  poils 
roussâires;  ses  feuilles  sont  composées  de  3  folioles  ovales,  obtu- 
ses, velues,  molles,  soutenues  sur  des  pétioles  communs  velus  et 
striés.  Ses  fleurs  sont  petites,  purpurines,  disposées  dans  les  aiselles 
des  feuilles  en  grappes  droites.  Les  gousses  sont  velues,  longues 
de  Omio,  pendantes,  un  peu  comprimées,  pointues,  dispermes, 
c'est-à-dire  renfermant  2  graines . 

Culture. 

On  sème  le  Soja  du  15  avril  au  15  mai,  en  lignes,  à  0™15 
de  distance,  en  laissant  entre  les  lignes  0™50,  dans  un  sol  qui 
ne  soit  ni  trop  humide,  ni  trop  sec,  mais  plutôt  sec  ;  la  culture 
est  la  même  que  celle  du  Haricot.  On  met  trois  graines  au  plus 
par  trou  ;  la  plantation  se  fait  en  quinconce.  Dans  les  années 
ordinaires,  on  peut  commencer  à  manger  les  grains  verts  depuis 
la  fia  d'août  jusqu'au  15  octobre,  avant  qu'ils  soient  entièrement 
mûrs.  Une  fois  les  gousses  sèches  on  les  bat  au  fléau. 

Lorsque  la  température  descend  à  3  degrés  au-dessous  de  glace, 
les  feuilles  seules  sont  endommagées;  mais  les  graines  renf  rmées 
dans  les  gousses,  qui  sont  fermées  à  Tépoque  de  ces  froids,  ré- 
sistent parfaitement.  Les  Haricots  qui  se  trouvent  placés  à  côté 
sont,  dans  ce  cas,  complètement  détruits. 

Un  autre  avantage  à  signaler,  c'est  que  ce  Dolique  est  entière- 


NOTE   SUR  LE   SOJA   HISPIDA.  431 

ment  indemne  de  la  Bruche,  qui  fait  tant  de  tort  aux  Pois,  Ha- 
ricots, Lentilles,  etc. 

Chose  très  remarquable,  cette  plante  soufîre  peu  de  l'absence 
de  la  lumière;  ainsi  sous  l'ombre  des  arbres  ou  de  plantes  voi- 
sines elle  végète  également  bien. 

En  1877,  on  sema  5  870  kilog.  de  semences  dans  les  différents 
endroits  où  le  professeur  Haberlandt,  de  l'Institut  agronomique  de 
Vienne,  faisait  exécuter  des  recherches  sur  cette  précieuse  plante. 
On  récolta  cette  même  année  plus  de  400  000  kilogrammes  de 
graines.  On  peut  donc  regarder  l'introduction  de  cette  plante, 
dans  l'Europe  centrale,  comme  un  fait  accompli.  On  n'est  pas 
bien  certain  sur  l'origine  de  ce  légume,  qui  fut  introduit  en  Eu- 
rope vers  1790. 

Le  grain  est  presque  rond  à  l'état  sec  et  du  volume  d'un  petit 
Pois;  mais,  dès  qu'on  l'a  fait  tremper  dans  l'eau  pendant  quelques 
heures,  ainsi  qu'on  le  fait  pour  les  légumes  secs,  avant  la  cuisson, 
son  volume  augmente  du  double  et  plus  ;  sa  forme  devient  alors 
celle  d'un  petit  Haricot  très  bien  fait.  Par  cette  extension  considé- 
rable, la  pellicule,  qui  est  souvent  si  désagréable  dans  certaitits 
Légumineuses,  est  ici  pour  ainsi  dire  nulle, -ce  qui  est  un  grand 
avantage. 

La  variété  jaune  mûrit  ses  graines,  même  au  delà  de  la  limite 
nord  du  Maïs  et,  mieux  que  celui-ci, elle  résiste  à  des  températures 
basses  que  ne  supportent  ni  le  Maïs,  ni  le  Haricot.  Les  fleurs  de 
cette  variété  sont  nombreuses,  nouent  très  bien  et  les  gousses  ne 
laissent  point  tomber  les  graines  sur  le  sol. 

M.Blavet,PrésidentdelaSociétéd'Horticultured'Etampes,  a  re- 
connu que,  parmi  les  variétés  de  cette  Légumineuse,  il  y  en  avait 
surtout  trois  supérieures,  comme  qualité,  aux  autres.  Il  m'an- 
nonce qu'il  vient  de  remettre  à  la  maison  Vilmorin,  sous  le  nom 
de  Soja  comestible  d'Etampes,  pour  le  distinguer  de  ceux  qui 
Sont  exclusivement  fourragers,  9  litres  de  ce  Pois  oléagineux,  et 
qu'il  en  a  envoyé  dans  plusieurs  départements  ainsi  qu'à  l'étran- 
ger. Il  ajoute  que  les  premières  graines  lui  ont  été  offertes  par  la 
Société  d'Acclimatation,  en  1874,  et  qu'rl  serait  heureux  que  cet 
excellent  légume  ftît  apprécié  comme  il  le  mérite.  Certes  la  viande 
offre  un  mets  savoureux,  mais  le  prix  en  est  élevé,  et  je  puis 


432  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

ajouter  que  la  viande  n'est  indispensable,  ni  à  l'existence,  ni  à  la 
force  musculaire.  En  Alsace,  la  population  est  certainement  vi- 
goureuse et  cependant  les  bûcherons  ne  mangent  que  rarement 
de  la  viande.  Je  suis  du  nombre  de  ceux  qui  croient  qu'une  nour- 
riture végétale  laisse  l'esprit  plus  libre. 

Un  savant  chimiste,  qui  fait  sans  aucun  doute  autorité  dans  une 
pareille  question,  Payen  a  démontré  qu'à  poids  égal,  les  Fèves, 
les  Pois  et  les  légumes  analogues  contiennent  plus  de  protéine  que 
la  viande  sans  os. 

Maintenant  que  nous  nous  sommes  éclairé  sur  l'emploi  que 
l'on  fait  du  Soja  et  sur  les  qualités  nutritives  de  cette  graine 
comme  produit  alimentaire,  je  dois  montrer,  en  m'appuyant 
sur  des  chiffres  fournis  par  des  personnes  compétentes,  ce 
que  nous  sommes  assurés  d'obtenir  en  utilisant  les  fanes  et  les 
cosses  de  ce  Dolique,  comme  plante  fourragère.  Il  a  été  publié 
récemment  une  Etude  sur  l'alimentation  des  animaux  avec  le 
Soja  hùpida,  d'après  des  observations  laites  à  la  Station  agrono- 
mique de  Proskauj  par  MM,  Weiske,  Dehmel  et  Schulze.  En  voici 
le  résumé. 

2  moutons  ont  reçu,  dans  une  première  période,  du  8  au 
45  janvier,  puis  du  16  au  23  janvier  1879,  1  000  grammes  de  cos- 
ses de  Soja  séchées  à  l'air.  D3  nombreuses  analyses  il  résulte 
que  ces  deux  moutons  ont  digéré  en  moyenne  : 

61,  83  pour  cent  de  matières  sèches, 

62,  63       —        de  matières  organiques, 
44,  37        —  —        azotées, 
57,  19       —  —        grasses, 
50,  74       —        de  cellulose, 

73,  06       —        de  matières  non  azotées, 
54,  02       —  —        minérales. 

Ces  chiffres  démontrent  que  ce  fourrage  est  digestible  à  uû 
très  haut  degré  pour  les  moutons. 

Dans  la  2e  période,  du  24  janvier  au  15  février,  chaque  mouton 
reçut  journellement  1000  gr.  de  fanes  de  Soja  séchées  à  l'air.  Les 
fanes  furent  consommées  avec  plus  d'avidité  que  les  cosses,  bien  que 
les  moutons  ne  fissent  aucun  déchet  avec  ces  dernières.  Les  fanes 
furent  bâchées;  les  moutons  mangèrent  tout,  sauf  quelques  extré- 


NOTE  SUR  LE  SOJA  HISPIDA.  433 

mités  de  tiges  par  trop  ligneuses.  De  nouvelles  analyses  ont  per- 
mis de  constater  que  dans  cette  expérience,  les  moutons  digé- 
raient : 

54,  93  pour  cent  de  matières  sèches, 
57,  95        —  —        organiques, 

60,  81         —  —        azotées, 

62,  21        —  —        grasses, 

33,  60        —      de  cellulose, 
69,02        —      de  matières  exti'actives  non  azotées, 
36,  32        —  —        minérales. 

Il  résulte  de  ces  chiffres  que  la  paille  de  Soja  est  beaucoup 
mieux  digéréeque  lescosses  de  cette  plante,  parce  que  les  matières 
azotées  et  les  matières  grasses  sont  surtout  celles  qu'il  est  onéreux 
de  produire  et  qui  par  conséquent  doivent  être  utilisées  au  maxi- 
mum dans  les  fourrages. 

Si  l'on  compare  ces  derniers  nombres  à  ceux  qui  ont  été  obtenus 
pour  la  consommation  d'autres  fourrages,  on  remarque  que  la 
fane  du  Soja  se  rapproche  beaucoup  comme  valeur  alimentaire  du 
foin,  du  trèfle  et  du  foin  de  prairie. 

Cette  question  est  assez  intéressante  pour  engager  nos  agricul- 
teur à  essayer  la  culture  de  cette  Légumineuse,  puisqu'ils  auront 
double  profit  :  la  graine  qui  donne  un  mets  excellent,  et  en  mê  ne 
temps  un  bon  fourrage  pour  les  moutons  principalement. 

Haberlandt  a  comparé  la  composition  du  Soja  à  celle  des  grai- 
nes d'autres  Légumineuses  renommées  pour  les  matières  nutritives 
qu'elles  renferment. 
Voici  le  tableau  de  ses  analyses  : 

Soja.  Haricot.  Pois.    •   Lentille.  Fève.        Lupin  jaune. 

Eau 6,91  15,0  I3/J2  13,4  16,46  12,61 

Matières  azotées.  .  .  38,i29  26,9  2-2,72  24,0  24,S8  35,32 

Matières  grasses ..  .  18,71  3,0  2,01  26,0  1,67  4,97 

Extractifs  non  azotés.  '26,20  48,8  o4,27  49,4  47,16  29,17 

Cellulose 3,33  2,8  4,51  6,9  6,87  14,13 

Cendres.. 4,56  3,5  2,57  3,7  2,28  3,78 

La  graine  du  Soja  serait  donc  la  plus  nutritive,  puisqu'elle  ren- 
ferme le  plus  de  matières  azotées  et  de  matières  grasses. 


98 


434  notes  et  mémoires. 

Observations  sur  les  Fleurs  doubles  des  Bégonias  tubéreux  (0  ; 

,  Par   M.   P.   DUCHARTRE. 

Il  n'y  a  guère  qu'une  douzaine  d'années  que  l'horticulture 
européenne  s'est  enrichie  des  espèces  les  plus  remarquables  de 
Bégonias  tubéreux  (2)  sud-américains;  en  effet  si  lamise  en  vente, 
par  la  maison  Veitch,  du  Bégonia  Pearcei  D.  Hook.  date  de  1866, 
ceWe  des  B.  boliviensis  Alph.  DC,  B.  Veitchiil).  Hook.  et  ^. 
rosœflora  D.  Hook.  parce  granJ  établissement  ne  remonte  pas  au 
delà  de  l'année  1868.  Dans  cet  espace  de  temps  peu  considé- 
rable, ces  espèces  sont  devenues  la  souche  principale  de  formes 
nouvelles  en  grand  nombre,  variétés  et  hybrides,  qui  déjà  aujour- 
d'hui occupent  une  place  importante  dans  les  jardins  d'agrément, 
et  que  la  facilité  avec  laquelle  on  les  obtient  rend  plus  nombreuses 
de  jour  en  jour. 

(1)  Note  présentée  à  la  séance  du  22  avril  1880. 

(2)  Je  dois  faire  observer  qu'il  ne  s'agit,  dans  cette  note,  que  des  Bégo- 
nias désignés  habituellement  par  les  horticulteurs  sous  la  dénomination 
spéciale  de  Bégonias  tubéreux  (parfois  improprement  sous  celle  de  Bégo- 
nias bulbeux),  plantes  propres  aux  Andes  du  Pérou  et  de  la  Bolivie,  dont, 
par  des  observations  que  je  me  propose  de  faire  connaître  prochainement, 
j'ai  constaté  que  le  tubercule  est  dû  à  la  portion  supérieure  de  l'axe  hypo- 
cotylé.  Si  l'on  adoptait  le  morcellement  du  genre  Bégonia  Plum.,  qui  a 
été  opéré  par  Ivlotzsch  (Begoniaccen  Gattungen  und  xirten,  1855),  ces  es- 
pèces rentreraient  dans  trois  des  quarante-trois  genres   {Huszia,  Eiqieta' 
lum,  Barya)  proposés  par  ce  botaniste  ;  mais  dans  son  Rapport  sur  iei> 
Bégonias  tubéreux  obtenus  de  semis  par  M.  A.  Malet  {Joiirn.    de  la 
Soc.  centr.  d'Hortic.  de  France,  3«  série,  I,  1879,  p.  197-210,  275-288), 
M.  Eug.  Fournier  les  a  tous  réunis  dans  un  sous-genre  auquel  il  a  donné 
le  nom  de  iemoî'nea,  etauquel  il  assigne  les  caractères  suivants  (loe.cit., 
p.  205)  :  «  Fleur  mâle  à  quatre-huit  pétales,  femelles  à  cinq  pétales;  pla- 
»  centas  fendus;  styles  persistants;  bandes  de  tissu stigmalique  entourant 
■»  en  fer  à  cheval  le  côté  externe  de  la  bifurcation  stylaire,  et  montant  en 
»  spirale  le  long  de  ses  branches  pour  en  couronner  le  sommet,  sans  des- 
»  cecdre  vers  la  base  du  style;  souche  tubéreuse;  plante  monoïque.  »  En 
dehors  de  cette  section,  certains  Bégonias  ont  un  tubercule,   notamment 
la  plus  connue  des  espèces  de  ce  genre,  le  Bégonia  discolor  Ait.;  mais 
leur  tubercule  se  présente  sous  une  autre  apparence,  dans  d'aulres  condi- 
tions, et  je  crois  qu'il  a  une  origine  difFérente. 


FLEDRS   DOUBLES   DES   BÉGONIAS  TUBÉREUX.  435 

Parmi  ces  diverses  formes,  l'une  des  catégories  les  plus  inté- 
ressantes es{  celle  des  variétés  et  hybrides  à  fleurs  plus  ou  moins 
doubles,  dont  la  première  obtention  paraît  être  due  à  M.  Lemoine, 
de  Nancy,  et  ne  pas  remonter  au  delà  de  l'année  1874.  Cette  pre- 
duciion  de  flours  doubles  se  présente,  chez  ces  Bégonias,  dans 
des  conditions  particulières  qui  n'ont  que  bien  peu  d'analogues, 
si  même  elles  en  ont  du  tout,  dans  le  reste  du  règae  végétal  :  en 
effet,  les  fleurs  de  ces  plantes  sont  à  la  fois  unisexuées  et  à  ovaire 
infère;  or,  dans  la  liste  des  espèces  connues  comme  ayant  offert 
jusqu'à  ce  jour  des  variétés  à  fleurs  doubles  qui  a  été  publiée  par 
Seemann  dans  son  Journal  of  Botany  (II,  p.  177  et  suiv.),  et  re- 
produite avec  des  additions  par  M.  Maxw.  T.  Masters  dans  sa  Vege- 
table  Teratology  (1869,  p.  493-507  et  510),  je  n'en  trouve  aucune 
qui  réunisse  ces  deux  caractères.  Une  autre  particularité  que  les 
Bégonias  tubéreux  ne  partagent  guère  avec  d'autres  plante?,  ré- 
sulte de  la  siiualioa  relative  de  leurs  fleurs  mâles  et  femelles.  Rob. 
Brown  avait  érigé  en  une  sorte  de  loi  que,  dans  les  inflorescences 
qui  réunissent  des  fleurs  de  chacun  des  deux  sexes,  celles  du  sexe 
femelle  sont  placées  à  la  base,  quand  il  s'agit  d'un  épi,  ou  bien 
fe  trouvent  chacune  entre  deux  mâles,  quand  cette  inflorescence 
est  triflore  (cyme).  L'inflorescence  des  Bégonias  tubéreux  est  géné- 
ralement dans  le  dernier  de  ces  deux  cas,  et  cependant  on  y  voit 
une  fleur  mâle  entre  deux  fleurs  femelles;  il  y  a  donc  pour  elle 
une  disposition  inverse  de  celle  qu'on  observe  dans  la  généralité 
des  plantes. 

Un  fait  bien  digne  de  remarque  c'est  que  les  fleurs  mâles  ayant 
une  tendance  marquée  à  devenir  doubles,  les  fleurs  femelles 
échappent  le  plus  souvent  à  cette  tendance  au  point  qu'on  les  re- 
garde en  général  comme  ayant  été  jusqu'à  ce  jour  rebelles  à  la  du- 
plicature.  C'est,  par  exemple,  ce  que  M.  Ed.  Morren  disait  dans 
une  séance  du  Congrès  de  Botanique  et  d'Horticulture,  pendant 
l'Exposition  de  1 878  ;  c'est  aussi  ce  que  ce  savant  botaniste  a 
exprimé  dans  le  passage  suivant  d'une  Note  sur  les  Bégonias  tu- 
héreux  à  fleurs  doubles  [Belgîq.  hortic,  cahier  de  mars,  avril  et 
mai  1879,  p.  66):  a  Les  Bégonias  doubles  présentent  ce  singulier 
»  phénomène  de  porter  à  la  fois  et  momentanément  des  fleurs 
»  doubles  et  des  fleurs  simples.  En   eff"et,  les  fleurs  pistillées 


436  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

»  (femelles)  de  ces  végétaux  monoïques  n'ont  éprouvé  jusqu'ici  au- 
»  cune  duplication  ni  déduplication  ;  elles  ne  semblent  même  pas 
»  avoir  éprouvé  quelque  modification  appréciable  à  nos  yeux  ;  elles 
»  sont  bien  conformées;  leur  style  est  normal  et  elles  donnent  vo- 
))  lontiers  et  en  abondance  des  graines  fertiles.  Quant  aux  fleurs 
»  staminées  (mâles),  elles  ont,  au  contraire,  subi  de  profondes 
»  modifications;  toutes  leurs  étamines  sont  métamorphosées  en 
»  pétales  et  elles  ont  ainsi  pris  l'apparence  de  jolies  rosaces  formées 
»  de  pétales  chifionnés  et  entremêlés.  » 

Cependant,  contrairement  à  cet  énoncé  général,  M.  Eug.  Four- 
nier,  dans  son  excellent  Rapport  sur  les  Bégonias  tubéreux  obte- 
nus de  serais  par  M.  A.  Malet,  dit  eri  termes  formels  que  les  fleurs 
femelles  des  plantes  dont  il  s'agit  ici  peuvent  devenir  doubles. 
«  Les  fleurs  femelles,  écrivait  ce  botaniste  au  commencement  de 
»  1879  {loc.  cit.,  p.  28i),  peuvent  aussi  se  doubler,  quoique  plus 
»  rarement  (que  les  mâles).  On  a  pu  les  observer  doubles  sur  la 
»  Gloire  de  Nancy  de  M.  Lemoine.  Ici  le  procédé  employé  par 
»  la  nature  est  tout  difl'érent  du  précédent  (pétalisation  des  éta- 
»  mine."-).  Il  n'y  a  plus  seulement  transformation  ;  il  y  a  d'abord 
»  multiplication,  c'est-à-dire  production  d'éléments  nouveaux. 
B  Au  lieu  de  trois  styles  que  la  fleur  doit  normalement  contenir, 
»  il  s'en  développe  une  infinité,  tous  partant  du  centre  de  la  fleur, 
»  et  chacun  de  ces  styles  se  transforme  lui-même  en  un  pétale... 
»  Tandis  que  les  fleurs  femelles  ainsi  modifiées  voient  s'exagérer 
»  la  partie  supérieure  de  leur  appareil  sexuel,  au  contraire,  par 
»  une  sorte  de  balancement  organique,  la  partie  inférieure  de  cet 
»  appareil,  c'est-à-dire  l'ovaire,  tend  à  avorter  et  avorte  presque 
»  toujours  plus  ou  moins  complètement.  Les  fleurs  de  la  Gloire 
»  de  Nancy  ont  souvent  au-dessous  d'elles  un  oviire  avorté.  » 

Enfin  une  particularité  qui  mérite  encore  d'être  relevée  c'est 
la  parfaite  unisexualité  des  fleurs  simples  des  Bégonias.  Cliez  un 
grand  nombre  d'espèces  à  fleurs  unisexuées,  on  trouve,  dans  les 
fleurs  mâles,  desrudiments  plusou  moins  caractérisés  de  pisli  1 ,  dans 
les  femelles,  des  vestiges  plus  ou  moins  apparents  d'étamines  ; 
rien  de  pareil  n'existe  chez  les  Bégonias,  et  je  ne  sache  pas  que, 
dans  la  fleur  d'aucune  de  leurs  nombreuses  espèces,  à  côté  des 
organes  de  l'un  des  sexes,  on  ait  observé  le  moindre  indice  de 


FLEURS   DOUBLES   DES   BÉGONIAS   TUBÉREDX.  437 

ceux  de  l'autre.  Aussi  les  botanistes  ont-ils  accueilli  avec  une  lé- 
gitime surprise  le  fait  signalé,  il  y  a  plusieurs  années,  dans  le 
Botanical  Magazine  (1859,  pi.  5160,  fig.  4),  d'une  fleur  mâle  du 
Bégonia  frigida  qui  était  devenue  hermaphrodite  en  développant, 
à  son  centre,  quatre  ovaires  ovoïJes,  alternes  avec  un  égal  nombre 
d'étamines  et  entièrement  supères,  et  qui  dès  lors  s'était  éloignée 
de  l'organisation  florale  caractévislique  de  ces  plantes,  non 
seulement  par  l'hermaphroditisme,  mais  encore  par  une  réduc- 
tion considérable  du  nombre  habituel  des  étamines,  ainsi  que 
par  un  changement  total  dans  la  situation  typiquement  infère 
de  l'ovaire.  On  va  voir  que,  contrairement  à  ce  qui  a  lieii  chez 
les  fleurs  simples,  les  fleurs  doubles  des  Bégonias  tubéreux, 
offrent  souvent  les  uns  à  côté  des  autres  les  organes  caractéris- 
tiques des  deux  sexes  et  montrent  même  pour  ces  organes  une  sorte 
de  promiscuité  dont  je  ne  crois  pas  qu'il  existe  ailleurs  beaucoup 
d'exemples. 

Les  considérations  qui  précèdent  m'ayant  fait  penser  qu'il  y 
aurait  intérêt  à  examiner  de  près  les  fleurs  doubles  de  difî'érents 
Bégonias  tubéreux  hybride?,  j'ai  eu  recours,  en  vue  de  me  procu- 
rer les  matériaux  nécessaires  pour  cette  étude,  à  l'obligeance  de 
M.  A.  Malet,  horticulteur  au  Plessis-Piquet,  qui  cultive  fort  en 
grand  les  Bégonias  tubéreux,  et  à  qui  l'importance  de  ses  gains  en 
ce  genre  a  fait  accorder,  en  1876,  une  grande  médaille  d'argent 
et,  en  1879,  une  médaille  de  yermeil,  par  la  Société  centrale 
d'Horticulture  de  France.  M.  A.  Malet  a  bien  voulu  me  remettre, 
en  septembre  dernier,  des  fleurs  de  six  sortes  de  Bégonias  doubles, 
dont  quatre  sont  des  gains  de  M.  Lemoine,  de  Nancy,  et  deux 
sont  dues  à  M.  Bouchet.  J'ai  pu  eu  outre  examiner,  à  la  même 
époque,  celles  d'un  hybride  (Gaston  Malet)  obtenu  par  M.  A. 
Malet  lui-même  et  dont  je  possédais  un  pied  vivant  dans  mon 
jardin,  à  Meudon.  Enfin  j'ai  reçu  de  M.  Alexandre  (Jules), 
jardinier  chez  M.  Cavelier,  à  Bourg-la-Reine  (Seine),  des 
fleurs  de  trois  sortes  de  ces  plantes  qui  provenaient  de  ses  se- 
mis, mais  qui  malheureusement  m'ont  été  données  sans  noms. 
Ainsi  j'ai  pu  faire  porter  mon  examen  sur  dix  variétés  différentes 
de  Bégonias  tubéreux  à  fleurs  doubles  rentrant  dans  la  gamme  de 
couleurs  qui  s'étend   du  blanc  au  rouge  écarlate  et  au  ponccau. 


438  NOTES   ET  MÉMOIRES. 

Pour  mettre  de  l'ordre  dans  l'exposé  qui  va  suivre,  j'examinerai 
les  fleurs  doubles  des  Bégonias  en  les  divisant  d'après  leur  sexe 
et  d'après  les  particularités  diverses  qui  se  rattachent  à  leur  du- 
plication. 

A.  —  Fleurs  mâles  doubles. 

1"  Ordinaires. 

Il  est  bien  connu,  comme  je  l'ai  déjà  rappelé,  que  ce  sont  les 
fleurs  màl^'s  des  Bégonias  tubéreux  qui  doublent  habituellement, 
les  fleurs  femelles  restant  simples  ;  comme,  d'un  autre  côté,  ce  sont 
ces  mêmes  fleurs  qui  ont  généralement  le  plus  d'ampleur  et  que  la 
duplicature  rend  les  plus  belles,  on  conçoit  très-bien  que  ce 
soient  celles  dont  les  horticulteurs  cherchent  le  plus  à  favoriser 
la  production,  dans  la  limite  de  leur  action.  Un  fait  remarquable 
c'est  que,  sous  ce  rapport,  la  tendance  naturelle  des  choses  vient 
singulièrement  à  leur  aide.  Certaines  variétés  ne  donnent  que  ra- 
rement des  fleurs  femelles;  telle  est  notamment  Ghjire  de  ISancy 
(Lero.);il  en  est  même  qui  paraissent  aussi  peu  disposées  que 
possible  à  produire  des  fleurs  à  pistil  ;  ainsi  M.  Eug.  Fournier  dit 
[loc.  cit.,  p.  282)  que  «  le  Bégonia  brillant  (Thib.  et  Ketel.)  mis 
»  au  commerce  cette  année  par  MM.  Thibaut  et  Keteleêr,  n'a 
)>  jusqu'à  présent  produit  que  des  fleurs  mâles  »  ;  ainsi  encore  je 
tiens  de  M.  A.  Malet  qu'un  charmant  Bégonia  tùbéreux  h  fleur 
jaune  double  obtenu  récemment  dans  son  établissement  n'a  pu 
être  encore  multiplié  par  lui  de  semis,  faute  d'avoir  donné  une 
seule  fleur  femelle  à  côté  de  plus  de  200  fleurs  mâles.  Une  circon- 
stance que  je  crois  devoir  noter  c'est  que,  même  dans  le  cas  de 
fleurs  uniquement  mâles  dans  la  même  inflorescence,  il  semble 
exister  des  indices  de  la  tendance  naturelle  des  choses.  Je  m'expli- 
que: les  fleurs  mâles  sont  généralement  plus  amples  que  les  fe- 
melles, et  on  sait  que,  dans  une  cyme  de  trois  fleurs,  il  y  a  norma- 
lement une  fleur  mâle  entre  deux  femelles,  c'est-à-dire  que  la  mé- 
diane est  plus  ample  que  les  latérales;  or,  dans  deux  inflorescences 
de  Gloire  de  Nancy  (Lem.)  qu'a  bien  voulu  me  remettie  M.  A. 
Malet,  toutes  les  fleurs  étant  également  doubles  et  également 
mâles,  je  n'en  ai  pas  de  doute,  la  médiane  était  cependant  plus  large 
et  plus  double  que  les  latérales. 

On  sait,  et  je  l'ai  rappelé  en  donnant  différents  détails  à  l'appui, 


FLEURS  DOUBLES  DES  BÉGONIAS  TUBÉREDX.         439 

dans  une  note  intitulée  :  Notions  sur  T organisation  des  fleurs  dou- 
bles, à  propos  du  Liliura  tigrinum  Gawl., flore  pleno  (  Voyez /owr- 
Journ.  de  la  Soc.  centr.  dHort.  de  Fr.,  2'  série,  XI,  1877),  que 
les  pétales  supplémentaires  qui  rendent  les  fleurs  doubles  ont 
deux  odgioes  principales:  tantôt  ils  proviennent  d'une  multipli- 
cation de  la  corolle,  tantôt  et  plus  fréquemment  ils  sont  dus  à 
une  transformation  des  étamines  en  pétales.  Cette  dernière  ori- 
gine est  certainement  celle  à  laquelle  il  faut  attribuer  la  plupart 
souvent  même  la  totalité  des  pétales  qui  rendent  doubles  les  fleurs 
mâles  des  Bégonias  tubéreux;  mais  je  crois  qu'elle  n'est  pas  la 
seule  et  que  la  multiplication  de  la  corolle  peut  aussi  intervenir, 
dans  ces  fleurs,  comme  l'une  des  causes  de  la  dupli<;atioD(l).  Sous 
ce  rapport,  je  ne  puis  partager  entièrement  l'opinion  de  M.  Eug. 
Fouruier  {loc.  cit.,  p.  282)  formulée  par  lui  dans  les  termes 
suivants  :  «   Les  fleurs  mâles  qui  doublent  ainsi  le  font  par 

(I)  li  n'est  pas  inutile  de  faire  observer  que  la  part  prise  dans  la  dupli-  , 
cature  par  la  multiplication  de  ia  corolle  et  par  la  pélalisation  des  étamines 
peut  différer  considérablement  dans  des  plantes  fort  analogues  entre  elles 
par  Torganisation  normale  de  leurs  fleurs.  En  voici  un  exemple  remar- 
quable. Le  Pnmus  triloba  Lindl.  et  ï Amygdalus  sinensis  Hort.  sont 
deux  espèces  chinoises,  de  la  même  famille  des  Amygdalées,  dont  leurs 
jolies  fleurs  doubles,  roses  dans  le  premier,  blanches  dans  le  second,  font 
de  charmants  arbrisseaux  d'ornement;  or,  toutes  les  fleurs  du  Prunus 
triloba  que  j'ai  examinées  ce  printemps,  au  Jardin  des  Plantes,  m'ont 
offert  plusieurs  verticilles  de  pétales  alternes  entre  eux,  au  nombre  de  cinq 
en  moyenne,  semblables  de  forme  et  de  dimensions,  et,  plus  intérieure- 
ffisnt,  une  cinquantaine  d' étamines,  toutes  en  parfait  état,  dont  aucune  ne 
■montrait  le  moindre  commencement  de  pélalisation  ;  il  est  donc  évident 
que  cette  fleur  ne  double  que  par  la  multiplication  de  sa  corolle.  D'un 
autre  côté,  les  fleurs  à' Amygdalus  sinensis  que  j'ai  vues  à  la  même 
époque  et  dans  le  même  jardin  n'avaient  pas  une  seule  étamine  qui  ne  se 
fût  changée  en  pétale,  et  leurs  pétales  supplémentaires  indiquaient  presque 
tous  leur  origine  par  leur  rétrécissement  inférieur  en  un  onglet  plus  ou 
moins  long,  en  général  aussi  parce  qu'ils  étaient  écluncrés  ou  lobés  dans 
leur  partie  supérieure.  Cette  origine  était  encore  bien  plus  évident*  dans 
l'une  de  ces  fleurs,  car  ces  pétales  onguiculés  et  échancrés  ou  lobés  por- 
taient, vers  le  milieu  de  leur  face  supérieure,  une  anthère  à  deux  loges 
non  sensiblement  déformée.  Il  eçt  donc  certain  que  les  fleurs  pleines  de 
l'Amandier  de  Chine  ûoivent  leur  parfaite  duplication,  sinon  entièrement, 
du  moins  presque  entièrement  à  la  pélalisation  de  leurs  étamines. 


440  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

»  transformation  de  leurs  étamines  en  pétales  surnuméraires. 
»   Pour  cette  transformation,  le  pollen  avorte  dans  les  loges  de 
»  l'anthère;  le  connectif  s'arrondit  sur  le  dos,  se  dilate  sur  les 
»  bords,  se  colore  en  arrière  et  au  milieu  d'abord,  et  prend  enfin 
»  l'aspect  pétaloîde,  »  Voici  en  effet  ce  que  m'ont  présenté,  entre 
autres,  les  fleurs  de  Gloire  de  Nancy  que  j'ai  eues  à  ma  disposition. 
Dans  les  fleurs  médianes  on  trouve,  en  allant  de  la  circonfé- 
rence au  centre:  i»  deux  grandes  folioles  pétaloïdes,  caractérisées 
comme  sépales,  opposées  l'une  à  l'autre,  arrondies  et  presque  réni- 
iormes,  d'un  tissu  assez  épais,  lustrées,  faciles  à  distinguer  de 
toutes  les  folioles  pétalines  plus  internes;  2°  une  dizaine  de  pétales  de 
la  même  grandeur  que  les  deux  sépales,  obtus  et  arrondis  à  leur 
partie  supérieure  et  doat  le  caractère  essentiel  est  d'êire  sessiles 
ou  tout  au  plus  attachés  par  un  onglet  à  la  fois  court  et  large;  3" 
une  cinquantaine  de  pétales,  moins  grands  d'ordinaire  que  les  pré- 
cédents, en  général  plus  ou  moins  profondément  échancrés,  fixés 
par  un  onglet  loDg  et  grêle.  Dans  chacun  de  ces  derniers  pétales, 
à  l'onglet,  qui  est  assez  épais  et  jaune,  fait  suite  une  bande  mé- 
diane également  jaune  et  sensiblement  épaissie,  qui  s'étend  jus- 
qu'au milieu  de  la  longueur  du  limbe  ou  un  peu  au  delà.  Ces 
pétales  deviennent  graduellement  plus  petits  vers  le  centre  de  la 
fleur  ;  ils  s'attachent  sur  un  support  commun,  sorte  de  colonne  cen- 
trale longue  d'environ    un  millimètre,  analogue  à  la  partie  infé- 
rieure de  ce  que  M.  Eug.  Fournier  appelle  «un  andtocés  en 
pompon.» 

Les  fleurs  latérales  m'ont  présenté  une  diff'érence  notable  relati- 
vement aux  médianes:  je  n'y  ai  trouvé  en  dedans  des  deux  se-, 
pales,  et  en  crcix  avec  eux,  que  deux  grands  pétales  externes  ar- 
rondis et  sessiles,  formant  la  corolle  normale;  tous  les  autres  pé- 
tales étaient  plus  ou  moins  longuement  onguiculés,  semblables 
de  forme  et  de  disposition  à  ceux  qui  occupent  la  place  interne 
dans  les  fleurs  médianes.  Or,  dans  les  unes  et  les  autres  de  ces  fleurs, 
les  pétales  internes  onguiculés,  fréquemment  échancrés  dans  le 
uaut,  sont  dus  évidemment  à  la  pétalisation  des  étamines  et  la  fi- 
gure 1  (p.  444)  semble  montrer  comment  s'opère,  au  moins  dans  la 
plupart  des  cas,  cette  pétalisation;  mais,  dans  les  fleurs  médianes, 
en  dehors  de  ces  pétales  provenus  d'une  transformation  des  éta- 


FLEURS   DOUBLES   DES   BÉGONIAS   TUBÉREDX.  4H 

mines,  se  montrent  les  grands  pétales  sessiles  auxquels  leurs  ca- 
ractères et  leur  situation  ne  permettent  pas  de  supposer  la  même 
origine,  et  dont  je  crois  ne  pouvoir  attribuer  l'existence  qu'à 
une  multiplication  des  deux  pétales  externes  et  normaux.  En 
somme,  les  fleurs  médianes  du  Bégonia  Gloire  de  Nancy  m'ont 
offert  de  dehors  en  dedans:  1°  2  sépales;  2°  2  pétales  normaux; 
3°  9  ou  i  0  pétales  formés  par  multiplication  ;  4°  de  nombreux 
pétales  issus  d'une  transformation  des  étamines,  tandis  que  les 
fleurs  latérales  m'ont  présenté  seulement:  <»  2  sépales;  2"  les  2 
pétales  normaux  ;  3°  de  nombreux  pétales  provenant  de  la  péta- 
lisation  des  étamines. 

2°  Fleurs  mâles  doubles  à  pétales  ovulifères. 

Ua  fait  très-remarquable  se  montre  fréquemment  dans  les  fleurs 
mâles  doubles  des  Bégonias  tubéreux:  un  certain  nombre,  quelque- 
fois même  la  plupart  de  leurs  pétales  surnuméraires  présentent, 
vers  le  bas  de  leur  face  interne  et  le  long  de  chaque  bord,  un 
groupe  plus  ou  moins  considérable  de  saillies  ou  papilles.  A  la 
vue  simple,  ces  papilles  offrent  souvent  deux  aspects  différents  : 
les  unes  sont  pointues,  de  la  substance  et  de  la  couleur  des  pé- 
tales qui  les  portent,  tandis  que  les  autres  sont  obtuse?  et  incolores. 
Sous  le  microscope  on  reconnaît  que  ces  dernières  sont  des  ovules 
parfaitement  conformés,  dans  lesquels  un  examen  attentif  ne  révèle 
pas  la  moindre  différence  relativement  à  ceux  que  renferme  l'ovaire 
normal  de  la  fleur  femelle,  et  que  les  premières  sont  de  simples 
saillies  ou  émergences  non  modifiées  de  la  substance  du  pétale.  Le 
mélange  de  ces  deux  sortes  de  productions  se  fait  sans  ordre  et  dans 
des  proportions  très  diverses;  mais,  en  somme,  les  ovules  sont 
plus  fréquents  que  les  simples  papilles,  et  souvent  même  ils  exis- 
tent seuls  en  l'absence  de  celles-ci.  Quelquefois  on  trouve  en 
outre,  au  centre  de  la  fleur  ,  un  ou  plusieurs  corps  épais,  nulle- 
ment pétaloïdes,  de  forme  plus  ou  moins  irrégulière,  dont  la  sur- 
face est  chargée  d'ovules  et  dont  la  nature  est  difficile  à  déter- 
miner. 

Les  pétales  à  ovules  ou  ovulifères  sont  en  général  placés  plus 
ou  moins  près  du  centre  de  la  fleur;  mais  quelquefois  aussi  j'en 
ai  trouvé  jusque  vers  la  périphérie  de  celle-ci.  Cette  remarquable 
particularité  qui  fait  intervenir  dans  des  fleurs  certainement  mâles 


442  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

l'organe  le  plus  caractéristique  du  sexe  femelle,  puisqu'un  ovule 
fécondé  devient  une  graine,  s'est  offerte  à  moi  dans  les  Bégonias 
Lemo inei  {Lem.),  Marie  Lemoine  (Lem.),  C/ov/s  (Douchet),  Gaston 
Malet  (A.  Malet),  et  dans  une  variété  à  fleur  blanche  double  obte- 
nue par  M.  Alexandre  (Jnles). 

3»  Fleurs  mâles  prolifères. 

La  duplication  des  fleurs  mâles  chez  les  Bégonias  tubéreux  se 
complète  quelquefois  par  une  prolifération  plus  ou  moins  abon- 
dante. Parmi  les  exemples  que  j'en  ai  observés,  le  plus  remar- 
quable m'a  été  offert  par  la  variété  J/ane  Lemoine  (Lem.).  Ici  la 
fleur  était  absolument  pleine  et,  en  dedans  de  nombreux  pétale?, 
se  trouvaient  quatre  fleurettes  pédiculées  également  pleine*,  réu- 
nissant de  petits  pétales  en  grand  nombre.  J'ai  renooniré  une 
prolifération  analogue,  mais  encore  plus  curieuse  dans  le  Bégonia 
Lemomei  (Lem.).  Il  y  existait  aussi,  dans  le  milieu  d'une  fleur 
mâle  pleine,  4  fleurettes  pédiculées,  mais  dont  chacune  n'avait 
que  quatre  ou  cinq  petits  pétales  entourant  un  groupe  de  styles 
terminés  par  tout  autant  de  stigmates  capités,  papilleux  et  jaunes. 
J'aurai  à  revenir  plus  loin  sur  ce  fait. 

B.  —  Fleurs  femelles. 

]°  Simples,  à  styles  plus  ou  moins  pétalisés. 

Les  Bégonias  tubéreux  qui  forment  pour  M.  Eug.  Fournier 
{loc.  cit.)  le  sous-genre  Lemoinea  présentent,  au  sommet  de  leur 
ovaire  infère  à  trois  ailes  et  trois  loges,  une  colonne  stylaire  bien- 
tôt subdivisée  en  trois  branches  qui  ne  tardent  pas  à  se  bifurquer 
à  leur  tour.  Les  papilles  stigmatiques,  sur  l'existence  desquelles 
repose  l'accomplissement  delà  fécondation,  sont  très  abondantes 
sur  ce  pistil  :  elles  coifl'ent  d'abord  l'extrémité  de  chaque  branche 
stylaire,  descendent  ensuite  en  grand  nombre,  formant  par  leur 
réunion  une  bande  qui  tourne  autour  de  cette  branche  en  spi- 
rale à  deux  ou  trois  tours  ;  les  deux  spirales  de  chaque  bifurca- 
tion stylaire  vont  ensuite  se  réunir  horizontalement  à  la  base  et 
sur  le  côté  externe  de  cette  bifurcation.  La  tendance  à  la  dupli- 
cation se  manifeste  en  altérant  plus  ou  moins  profondément  cet 
état  normal,  et  eu  pétalisant  plus  ou  moins  complèlement  les 
styles.  Jusqu'à  un  degré  très  élevé  de  cette  transformation,  il  per- 
siste, au  moins  à  l'extrémité,  soit  de  chacun  des  deux  bords  latt- 


FLEDRS  DOUBLES   DES   BÉGONIAS   TUBÉREUX.  443 

faux,  soit  de  la  ligne  médiane  du  pétale  qui  s'est  ainsi  produit,  un 
groupe  de  papilles  stigmatiques  qui  ne  permet  pas  de  méconnaître 
l'organe  femelle.  La  pétalisation  peut  s'opérer  de  deux  manières 
différentes  :  tantôt  elle  est  médiane,  le  pétale  auquel  elle  a  donné 
lieu  conservant  deux  stigmates  ou  même  deux  styles  et  stigmates 
marginaux,  et  tantôt  elle  est  bilatérale,  le  pétale  stylaire  n'offrant 
alors  qu'un  style  stigmatifère  médian.  Je  n'ai  vu  le  premier  de  ces 
deux  cas  que  dans  des  fleurs  femelles  simples,  dont  les  styles 
étaient  restés  au  nombre  normal  de  trois^  tandis  que  les  exemples 
du  second  cas  m'ont  été  offerts  uniquement  par  des  fleurs  femelles 
doubles,  c'est-à-dire  dont  la  constitution  normale  avait  été  profon- 
dément altérée. 

Les  exemples  de  fleurs  femelles  simples  dont  les  styles  non  mul- 
tipliés avait  subi  la  pétalisation  médiane  se  sont  présentés  sur  les 
variétés  Monsieur  Keteleêr  (Lem.)  et  Marie  Lemoine  (Lem.).  Les 
•fleurs  femelle?  delà  première  de  ces  variétés  que  j'ai  eues  sous 
les  yeux  avaient  conservé  leurs  5  pétales  (1)  normaux,  leur  ovaire 
à  trois  ailes  inégales  avec  trois  loges  bien  formées  et  enfin  leurs 
trois  styles;  mais  ceux-ci  étaient  tous  les  trois  largement  pétalisés. 
Gomme  le  montrent  les  figures  2  et  3  (p.  444),  les  deux  branches 
de  chacun  d'eux  avaient  encore  à  leur  sommet  un  fort  amas  de 

(1)  11  importe  de  faire  observer  que  si,  dans  la  fleur  mâle  de  ces 
plantes,  on  peut  facilement  distinguer  un  calyce  et  une  corolle,  il  n'en 
est  pas  de  même  dans  la  fleur  temelle  o'';  la  distinction  entre  deux  enve- 
loppes florales  devient  généralement  impossible.  Aussi,  la  plupart  des 
botanistes, notammentMM.D.  Hooker  et  Bentham,  Eichler,  etc.,  voient-ils 
dans  toutes  ces  fleurs  un  périanthe  unique,  que  Klolzsch  regardait 
comme  une  corolle,  donnant  le  nom  de  pétales  à  toutes  les  folioles  qu'il 
comprend,  et  si  M.  Alph.  de  Candolle  (Prodr.,  XV,  Ir^part.,  p.  266) 
admet  l'existence  de  sépales  caractérisés  dans  les  fleurs  mâles,  il  ne  parle 
plus,  quand  il  s'agit  des  fleurs  femelles,  que  de  lobes,  mot  qui  ne  préjuge 
rien,  et  il  ajoute  entre  parenthèses  que  ces  lobes  peuvent  être  considérés, 
soit  tous  également  comme  des  sépales,  soit  les  uns  comme  des  sépales, 
les  autres  comme  des  pétales  (sepala,  v3l  sepala  vel  petala).  Malheureuse- 
ment ce  savant  botaniste  ne  dit  pas  quelles  sont  celles,  parmi  les  folioles 
florales  des  Bégonias,  qui  sont  des  sépales  et  celles  qui  sont  des  pélales. 
En  présence  de  cette  difficulté  sérieuse,  on  peut,  faute  de  moyen  plus  ra- 
tionnel, suivre  l'exemple  de  Klotzsch,  et  employer  pour  toutes  les 
folioles  du  périanthe  des  Bégonias  le  nom  de  pétales. 


444  NOTES   ET  MÉMOIRFJS. 

papilles  sligmatiquesqui  caractérisait,  pour  chacune,  un  gros  stig- 
mate capité;  même  sur  l'une  des  branches  stylaires  de  l'un  d'eux 
(fig.  3),  il  y  avait  un  commencement  de  la  bande  spirale  de  pa- 
pilles; mais  ces  deux  branches  incontestablement  stylaires,  au  lieu 
d'être  restées  libres,  comme  dans  l'état  normal,  étaient  rattachées 
l'une  à  l'autre  par  une  grande  lame  pétaloï  ie  rose  qui  eu  dépassait 
fortement  l'extrémité,  et  qui  se  montrait  ovale  et  obtuse  dans  Uti 
cas  (Gg.  3),  largement  trilobée  dans  un  autre  (fig.  2). 

Une  fleur  de  la  variété  Marie  Lemoine  (Lera.)  avait,  comme  les 
précédentes,  conservé,  à  l'état  normal,  son  péxianthe  et  son  ovaire 
surmonté  des  trois  styles;  mais  deux  de  ceux-ci  s'étaient  changés 
chacun  en  une  sorte  de  grand  cornet  pétaloï  le,  ouvert  dans  toute 
la  longueur  de  son  côté  interne,  et  dont  le  bord  supérieur  trans- 
versal était  irrégulièrement  denté  (fig.  4).  Les  branches  stylaires 


avaient  entièrement  disparu  dans  la  pétalisation,  maisil  était  res- 
té, aux  deux  extrémités  du  bord  supérieur,  deux  gros  stigmates 
papilleux  (s/,  st).  Quant  au  troisième  style,  il  était  imparfait  et 
ne  constituait  qu'un  filet  simple,  long  detrois  millimètres,  terminé 
par  un  stigmate  papilleux,  en  tête,  et  semblable  à  ceux  des  styles 
transformés. 


FLEURS   DOUBLES   DES  BÉGONIAS  TUBÉREUX.  445 

Ces  deux  exemples  nous  montrent  un  essai,  si  l'on  peut  ainsi 
parler,  de  duplication  des  fleurs  femelles  par  pétalisation  des 
siyle.s. 
2°  Fleurs  femelles  doubles. 

Des  exemples  de  fleurs  incontestablement  femelles  et  en  même 
temps  bien  doubles  m'ont  été  offerts  par  trois  variétés  qu'avait  bien 
voulu  me  communiquer  M.  Alexandre  (Jules)  et  dont  la  corolle 
était  blanche  pour  l'une,  carnée  pour  la  seconde,  rose  pour  la  troi- 
sième. Ces  variétés  m'ayant  été  données  sans  nom,  je  les  désigne- 
rai seulement  par  la  couleur  de  leurs  fleurs.  J'en  ai  vu  un  autre 
exemple  sur  la  variété  Gaston  Maki. 

Ea  même  temps  que  des  fleurs  femelles  complètement  simples, 
formées  d'un  périanthe  à  5  folioles  en  quinconce  et  à  3  styles  sur- 
montant un  ovaire  triloculaire  normal,  et  dans  lesquels  les    2 
branches  portaient  chacune  une  longue  bande  spirale  de  papilles 
stigmatiqueF,    la    variété    blanche    (Alex.)   m'en    a   offert    de 
doubles  qui  avaient  l'organisation  suivante:  le  périanthe  présentait 
d'abord  deux  grandes  folioles  externes,  opposées,  verdâtres,  ayant 
assez  l'aspect  sépalin,   que  suivaient  .plus  en  dedans  H  péiales 
oblongs,  obtus  et  entiers  disposés  sur  deux  rangs  concentriques  ; 
plus  intérieurement  se  montraient  20  pétales  plus  ou  moins  pro- 
fondément échancrés  à  leur  partie  supérieure.   3  seulement  de 
ceux-ci,  et  c'étaientles  plus  externes,  n'avaient  rien  de  particulier 
au  fond  de  leur  échancrure;  mais  les  autres,  examinés  de  la  péri- 
phérie au  centre  du  groupe,  présentaient  en  ce  point  d'abord  un 
épaississement  jaune,  chargé  de  papilles, c'est-à-dire  une  ébauchede 
stigmate,  puis  un  vrai  stigmate  renflé,  terminant  un  commen- 
cement de  style,  comme  sur  la  figure  5  ;  ensuite  un  gros  stigmate 
biparti  au  bout  d'un  siyla  bien  caractérisé  (fig.  6).  Plus  intérieu- 
rement se  trouvaient  des  organes  semblables  à  celui  que  repré- 
sente la  figure  7,  dans  lesquels  un  long  style  bifurqué  à  son  ex- 
trémité en  deux  branches  stigmatifères  n'offrait  que  de  très  faibles 
rudiments  (a,  a)  d'expansions  latérales;  enfin  tout  au  centre  de  la 
fleur  existait  un  groupe  assez  nombreux  de  styles  stigmatifères  nor- 
maux sans  le  moindre  indice  d'expansions   pétaloïJes.  Une  par- 
ticularité remarquable  sur  laquelle  j'aurai  à  revenir  c'est  qu'à  ce 
groupe  de  styles  normaux  se  trouvait  mêlée  une  étamine  parfaite 


446  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

formée  d'un  filament  en  massue  etde  deux  loges  placées  sur  la  face 
interne  d'un  connectif  très  épais. 

Il  semble  difficile  de  concevoir  une  transition  mieux  ménagée 
entre  l'état  de  style  stigmatifère  et  celui  de  pétale  parfait,  de  di- 
mensionsnormales.Ii  me  semble  donc  évident  que  la  fleur  qui  vient 
d'être  décrite  est  une  fleur  femelle  devenue  double  par  la  transfor- 
mation en  pétales  de  styles  qu'une  multiplication  avait  rendus  très 
nombreux  et  secondairement  par  une  multiplication  de  la  corolle. 

La  transformation  des  styles  en  pétales  était  sans  doute  plus 
avancée  encore  dans  une  autre  fleur  de  la  même  variété  où  j'ai 
trouvé:  en  premier  lieu,  16  pétales  oblongs  et  entiers,  issus  prin- 
cipalement, ce  me  semble,  d'une  multiplication  des  pétales  nor- 
maux; en  second  lieu,  et  plus  en  dedans,  19  pétales  de  plus  en 
plus  profondément  écbancrés  ou  bilobés,  dont  les  trois  plus  in- 
ternes portaient  seuls,  au  fond  de  leur  échancrure,  un  style  stig- 
matifère et  ressemblaient,  lun  à  la  figure  5,  les  deux  autres  à  la 
figure  6  (p.  444). 

Une  fleur  femelle  de  la  variété  roso  obtenue  par  M.  Alexandre. 
(Jules)  m'a  offert  extérieurement  1 5  pétales  oblongs  et  entiers  ;  plus 
en  dedans  20  pétales  échanctésou  bilobés,  tous,  sauf  deux,  pour- 
vus, au  fond  de  leur  écbancrure,  d'un  style  stigmatifère;  quelques- 
uns  de  ces  styles  étaient  absolument  semblables  à  ceux  du  pistil 
normal  ;  enfin  au  centre  de  la  fleur  il  existait  trois  styles  courts, 
filiformes,  non  bifurques  et  terminés  chacun  par  un  stigmate  en 
tête. 

Une  fleur  delà  variété  ca/'/jec  obtenue  par  M.  Alexandre  était 
encore  plus  double  que  les  deux  précédentes  et  off^i-ait  une  nou- 
velle particularité.  J'y  ai  observé,  en  dedans  des  verticilles  formés 
par  25  pétales  ovales-oblongs  et  entiers,  tout  autant  de  pétales 
écbancrés  ou  bilobés,  tous  plus  ou  moins  nettement  stylifères, 
auxquels  étaient  entremêlés  plusieurs  styles  grêles,  simples,  munis 
chacun  d'un  stigmate  en  tête;  enfin,  au  centre,  plusieurs  pétalts 
écbancrés,  émettant  au  fond  de  leur  échancrure  un  style  avec  son 
stigmate  et  chargés,  en  outre,  de  nombreux  ovules  portés  sur  leur 
lace  interne  et  vers  leur  base.  N'est-on  pas  en  droit  de  considérer 
ces  derniers  organes  comme  des  carpelles  complets,  mais  ouverts 
et  en  partie  pétaliséâ? 


FLEURS   DOUBLES  DES   BÉGONIAS   TUBÉREUX.  4i7 

Il  me  semble  démontré  par  les  descriptions  précédentes  que, 
comme  les  fleurs  mâles,  les  fleurs  femelles  des  Bégonias  tubéreux 
sont  susceptibles  de  devenir  doubles,  grâce  à  trois  ordres  de  faits 
tératologiques  dont  elles  sont  alors  le  siège:  1°  multiplication  des 
pétales  normaux  ;  2o  multiplication  considérable  des  styles;  3°  pé- 
talisation  des  styles  ainsi  multipliés. 

M.  Eug.  Fournier  avait  déjà  constaté  [loc.  cit.,  p.  284)  que. 
dans  les  fleurs  femelles  des  Bégonias  qui  sont  devenues  doubles, 
"ovaire  tend  à  avorter,  et  avorte-  presque  toujours  plus  ou  moins 
complètement  ;  seulement  il  ajoutait  que  les  fleurs  de  la  variété 
Gloire  de  Nancy  «ont  souvent  au-dessous  d'elles  un  ovaire  avorté.» 
Je  n'ai  eu  sous  les  yeux  que  des  fleurs  mâles  de  cette  variété  qui 
produit  rarement  des  fleurs  femelles;  je  n'ai  donc  pu  constater  par 
moi-même  si  celles-ci  ofirent  «souvent  un  ovaire  avorté»  ;  mais  je 
n'ai  pas  vu  le  moindre  vestige  d'un  ovaire  dans  les  fleurs  femelles 
de  Bégonias  examinées  par  moi  qui  étaient  devenues  doubles.  Une 
observation  vient  même  de  me  prouver  qu'il  n'est  pas  du  tout  né- 
cessaire que  les  fleurs  femelles  doublent  pour  perdre  leur  ovaire. 
En  effet,  j'ai  reçu  récemment  de  M.  A,  Malet  une  cyrae  triflore 
de  la  variété  Monsieur  Malet  (Lequin)  qui  était  démons'rative  à 
cet  égard:  les  deux  fleurs  latérales  et  femelles  de  cette  cyrae  étant 
restées  simples,  tandis  que  la  médiane  mâle  était  pleine,  l'ovaire 
était  normal  dans  Tune  et  avait  complètement  disparu  dans  l'autre  ; 
cependant  les  styles  de  ces  fleurs  n'avaient  subi  que  de  faibles  alté- 
rations de  leur  état  naturel  et  avaient  conservé  en  bon  état  leurs 
longues  bandes  spirales  de  papilles  sligmatiques. 

Je  suis  d'ailleurs  porté  â  croire  que,  dans  les  fleurs  à  ovaire 
infère,  quand  le  pistil  concourt  à  la  duplication,  sa  portion 
ovarienne  disparait  généralement  ;  je  me  suis  du  moins  assuré 
que  ce  n'est  pas  là  utl  fait  propre  aux  Bégonias,  car  je  n'ai 
va  aucun  reste  de  Tovaire  dans  les  fleurs  doubles  des  Nm-cisms 
hkolor  L.  Qi  Pseuio-Narcissus  L.  que  jai  examinées  en  assez  grand 
nombre. 

C.  — fleurs  doubles  devenues  hermaphrodites. 

Il  y  a  lieu  de  faire  entrer  dans  cette  catégorie  la  fleur  du  Bégo- 
nia à  fleurs  blanches  femelles  et  doubles  de  M.  Alexandre  (Jules) 
dont  la  description  a  montré  (p.  445)  qu'une  étamine  non  altérée 


448  NOTES  ET   MÉMOIRES. 

dans  son  organisation  naturelle  se  trouvait  placée  au  milieu  d'un 
groupe  de  styles  stigmatifères  nullement  pétalisés.  Les  organes 
des  deux  sexes,  ayant  conservé  leurs  caractères  naturels,  se  trou- 
vaient ainsi  côte  à  côte  dans  le  milieu  de  cette  fleur  devenue  par 
là  hermaphrodite.  • 

Dans  d'autres  cas,  des  fleurs  évidemment  mâle?,  étant  devenues 
doubles,  ont  produit  en  même  temps  un  nombre  plus  ou  moins 
considérable  de  styles  stigmatifères;  même,  dans  une  fleur  de  la 
variélé  Gaston  Malet  (A.  Malel),  j'ai  vu  entremêlés  à  ces  siyles  des 
corps  épais,  verdàtres,  chargés  d'ovules  à  leur  surface,  parfois 
prolongés  supérieurement  en  un  style  même  bifurqué,  mais  sans 
papilles  stigmaliques,  et  qui  semblaient  être  des  carpelles  impar- 
faits et  libres. 

Cette  fleur  de  la  sMxéih. Gaston  Malet  {k.  Malet)  était  remar- 
quable à  plusieurs  égards.  Elle  faisait  partie  d'une  cyme  biflore 
dans  laquelle  les  deux  pédoncules  s'étaient  soudés  entre  eux  dans 
toute  leur  longueur,  de  sorte  que  ce  support  unique  se  terminait  par 
deux  fleurs  également  doubles  évidemment  mâles,  et  adossées  exac- 
tement l'une  à  l'autre.  Celle  de  ces  deux  fleurs  dont  il  s'agit  en  ce 
moment  ofl'rait  extérieurement  10  pétales  ovales-oblongs,  un  peu 
rétrécis  en  coin  veis  le  bas,  entiers  et  arrondis  dans  le  haut,  portés 
et  comme  échelonnés  sur  un  support  commun  dont  l'existence 
accusait  leur  origine  staminale.  Plus  en  dedans  se  trouvaient  : 
1"  trois  pétales  à  peu  près  aussi  grands  que  les  premiers  mais  ovu- 
lifères,  comme  ceux  que  j'ai  décrits  plus  haut  dans  des  fleurs 
mâles  doubles;  2°o  pétales  plusoa  moins  incomplètement  formés, 
chargés  d'ovules  dans  leur  portion  inférieure  épaisse,  dont  les  plus 
internes  étaient  prolongés  supérieurement  en  un  filet  stylaire 
simple  ou  bifurqué,  mais  sans  papilles  stigmatiques;  3°  enfin  un 
groupe  central  composé  de  5  styles  cylindriques,  bien  caractérisés, 
diviirésdans  le  haut  en  deux  branches  stigmatifères,  et  dont  l'un 
offrait,  sur  ses  dtux  branches,  deux  bandes  spirales  de  pa- 
pilles venant  se  rattacher  l'une  à  l'autre  transversalement,  comme 
dans  le  pistil  normal  des  fleurs  simples.  A  ces  styles  étaient 
interposés  quatre  corps  épais,  courts,  verdàtres,  chargés  d'ovules 
sur  toute  leur  surface,  qui  semblaient  n'être  que  la  portion  placen- 
taire isolée  d'ovaires  imparfaits. 


FLEURS   DOUBLES  DES    BÉGONTAS  TUBËREUX.  449 

Si,  comme  tout  me  porte  à  le  croire,  cette  fleur  était  mâle,  sa 
duplication  avait  amené  en  elle  Thermaphrodilisme. 

Le  même  fait  s'éfait  produit,  en  se  compliquant  même  de  proli- 
fération, dansunefleurdu  Bégmia. Lan n'nei  (Lem.)  Celle-ci  faisait 
partie  d'une  cyme  biflore,  dans  laquelle  elle  était  accompagnée 
d'une  fleur  femelle  simple, noiablement  plus  petite.  La  fleur,  évi- 
demment mâle,  offrait  à  l'extérieur  deux  grands  sépales  opposés, 
arrondis,  lustrés,  immédiatement  endedansdesquels  se  montraient 
8  pétales,  les  uns  sessiles,  les  autres  munis  d'un  onglet  large  et 
court.  Trois  de  ces  grands  pétales  portaient  de  nombreux  ovules 
vers  leur  base  et  à  leur  face  interne  ;  au  bas  de  trois  autres  se  rat- 
tachaient des  corps  irréguliers,  qui  n'étaient  évidemment  que  des 
pistils  imparfait?,  et  qui  montraient,  sur  une  portion  basilaire 
verte  et  épaissie,  d'un  à  trois  styles  surmontés  d'une  tête  papil- 
leuse,  c'est-à-.iire  d'un  stigmate.  Plus  en  dedans  se  trouvaient  de 
nombreux  pétales,  à  peu  près  aussi  grands  que  les  externes  et  peu 
abondamment  ovulifères;  enfin,  au  centre,  quatre  pédicules  por- 
taient chacun  une  fleurette  composée  de  quatre  ou  cinq  pétales 
inégaux  entre  eux  et  d'un  groupe  de  styles  surmontés  chacun  d'un 
stigmate  capilé,  papilleux  et  jaune. 

Ici  encore,  l'hermaphrodilisme  était  venu  à  la  suite  de  la  dupli- 
cation, la  fleur  évidemment  mâle  ayant  produit  des  styles  et  stig- 
mates parfaitement  caractérisés  et  même,  par  prolifération,  des 
fleurettes  exclusivement  femelles. 

En  somme,  les  observations  dont  on  vient  de  voir  les  résultats 
me  semblent  prouver:  \o  que  si,  chez  les  Bégonias  tubéreux,  ce 
sont  les  fleurs  mâles  qui  ont  la  plus  forte  tendanc3  à  doubler,  les 
fleurs  femelles  n'échappent  pas  toujours,  de  leur  côté,  à  cette  ten- 
dance, et  qu'on  voit,  dans  certaines  de  celles-ci,  tous  les  .degrés 
possibles  de  transition  entre  des  pétales  très-bien  formés  et  des 
styles  stîgraatifères  parfaitement  constitués,  pourviis,  comme  je 
m'en  suis  assuré,  d'un  canal  central  et  de  faisceaux  fîbro-vascu- 
laires  longitudinaux  ;  2"  que,  chez  ces  plantes,  dont  la  fleur  est  ha- 
bituellement considérée  comme  ofl"rant  l'un  des  types  les  plus  par- 
faits de  l'unisexualité,  la  duplication  amène  fréquemment  une  vé- 
ritable promiscuité  de  sexes  et  l'hermaphroditisme  ;  3°  enfin  que 
ces  fleurs,  en  doublant,  deviennent  facilement  prolifères  et  passent 
ainsi  à  l'état  de  véritables  inflorescences. 

39 


450  rapports. 

Explication  des  figures. 

1 .  Une  étamine  pétalisée  d'un  Bégonia  double  à  fleur  blanche 
obtenu  par  M.  Alexandre  (Jules).  On  voit  en  a,  a,  les  restes  des 
deux  loges  de  Tanthère,  et  on  peut  apprécier  ainsi  la  part  qu'ont 
prise  le  filet  et  le  connectif  à  la  formation  de  ce  pétale  encore  sta- 
minifère.  Grossi  près  de  trois  fois. 

2  et  3.  Styles  pétalisés,  à  pétalisation  médiane,  pris  dans  une 
fleur  femelle  simple  du  Bégonia  Monsieur  Keteleêr  (Lem.)  Grossis 
de  2  à  3  fois. 

4.  Style  à  pétalisation  médiane  très  avancée,  pris  dans  une  fleur 
femelle  simple  du  Bégonia  Marie  Lemoine  (Lem.).  st,  st,  deux 
stigmates  qui  ont  persisté  s^uls.  Grossi  de  2  à  3  fois. 

5,  6,  7.  Styles  à  pétalisation  bilatérale  effectuée  à  3  degrés  iné- 
gaux; ils  sont  pris  dans  une  fleur  femelle  double  du  Bégonia  à 
fleur  blanche  obtemi  par  M.  Alexandre  (Jules),  qui  a  fourni,  dans 
une  fleur  mâle,  le  sujet  de  la  figure  1 .  Sur  la  figure-  7,  le  style  est 
presque  normal  et  n'ofl're,  en  a,  a,  que  de  faibles  indices  d'épa- 
nouissement en  pétale.  Grossis  de  même. 


RAPPORTS 


Rapport  sur  VArt  de  greffer  (2^  édit.)  de  M.  Ch.  Baltet  (I); 
M.  Carrière  (E.-A.),  Rapporteur. 

Messieurs, 

Le  live  dont  nous  allons  parler,  V  Art  de  greffer  (2),  estun  de  ceux 
dont  la  réputation  n'est  plus  à  faire,  car  c'est  certainement,  parmi 
lés  ouvrages  spéciaux  horticoles,  l'un  des  plus  connus  et  des  plus 
répandus,  ce  qui  s'explique,  car  c'est  aussi  un  de  ceux  dont  l'usage 
€£t  le  plus  général.  En  eflfet,  il  n'est  personne,  non  seulement 
parmi  ceux  qui  ont  un  jardin,  mais  même  parmi  ceux  qui  possè- 

(1)  Présenté  le  24  juin  1880. 

(2)  G.  Massoû,  éditeur,  boulevard  Saint-Germain,  120,  à  Paris. 


SUR  l'art  de  greffer,  r.VR  m.  ch.  baltet.  451 

dent  seulement  quelques  plantes,  qui  ne  trouve  à  faire  usage  de  la 
greffe.  Toutefois  il  fallait  en  faire  la  démonstration,  prévoir 
les  cas,  et,  après  avoir  montré  les  besoins,  enseigner  le  moyen  de 
les  satisfaire.  Pour  cela  il  fallait  être  non  seulement  «  du  métier  », 
comme  Ton  dit,  mais  avoir  pratiqué  celui-ci  pendant  longtemps 
et  dans  les  couditions  les  plus  diverses  et  les  plus  variées,  mais 
encore  avoir  beaucoup  vu  autour  de  soi,  car,  quelque  compétent 
que  soit  un  homme,  quelles  que  soient  ses  connaissances,  il  y  a 
quelqu'un  qui  en  sait  plus  que  lui  :  ce  quelqu'un  c'est  Tout  le 
monde  ! 

Eh  bien!  toutes  ces  conditions,  l'auteur  de  Y  Art  de  greffer, 
M.  Ch.  Baltet,  les  réunissait  au  premier  degré;  aussi  le  livre  dont 
nous  parlons  est-il  un  de  ceux  que  tout  jardinier  ou  amateur  devra 
posséder.  Sa  concision,  la  clarté  des  démonstrations,  le  choix  des 
exemples,  font  de  ce  livre  un  véritable  guide,  un  vade  mecum 
indispensable  que  l'on  aurait  pu  intituler  :  La  grefie  mise  à  la 
portée  de  tout  le  monde. 

Le  qualificatif  «  2*  édition  »  bien  qu'exact,  est  insuffisant  ;  c'est 
nouvelle  édition  qu'il  eût  fallu  dire.  En  effet,  outre  les  remanie- 
ments et  les  modifications  apportées  à  l'ouvrage,  bon  nombre 
d'additions  y  ont  été  faites  ;  une  entre  autres  des  plus  importantes 
est  le  «  rétablissement  de  la  Vigne  par  la  greffe,  »  opération 
aujourd'hui  de  premier  ordre  par  suite  de  l'envahissement 
constant  de  nos  vignes  par  le  Phylloxéra  et  de  la  nécessité  dans 
laquelle  on  se  trouve  de  greffer  sur  des  sortes  qui,  par  la  vigueur 
et  la  rusticité,  sont  à  l'abri  du  redoutable  puceron. 

Pour  rendre  les  démonstrations  plus  faciles  et  vulgariser  les 
opérations,  quelques  dessins  ont  été  ajoutés,  de  sorte  qu'aujour- 
d'hui VA7't  de  greffer  comprend  1 27  figures  qui  ont  été  intercalées 
dans  le  texte.  Aussi  cet  ouvrage  est-il  non  seulement  le  plus 
complet  mais  le  plus  pratique  de  tous  ceux  qui  ont  été  écrits  sur 
ce  sujet,  ce  qui  va  ressortir  de  l'énumération  que  nous  allons 
faire  des  principales  divisions  qu'il  comprend. 

Définition  et  but  de  la  greffe.  Conditions  du  succès  du  greffage. 
Outillage  et  accessoires  du  greffage.  Choix  des  sujets  et  des 
greffons.  Greffage  sous  verre.  Greffage  par  approche.  Greffage  par 
rameau  détaché.  Greffage  par  œil.  Travaux  complémentaires. 


452  RAPPORTS. 

Végétaux  ligneux  à  multiplier  par  la  greffe.  Restauration  des 
arbres  par  la  greffe. 

Si  nous  ajoutons  que  chacune  de  ces  divisions  se  sectionne  en 
une  iûfîailé  de  paragraphes,  de  manière  à  embrasser  toutes  les 
particularités  connues  ou  qui  peuvent  se  présenter,  on  comprendra* 
toute  Timporlance  du  livre  V .hH  de  greffer  et  comh'ien  nous  avons 
raison  lorsque  nous  disons  qu'il  est  un  des  plus  complets  de  tous 
ceux  qui  ont  été  écrits  sur  ce  sujet.  Aussi  n'hésitons-nous  pas  à  le 
recommander  au  public,  et  croyons-nous  devoir  appeler  tout  parti- 
culièrement sur  lui  l'attention  de  la  Commission  des  Récompenses. 


Rapport  sur  les  arbres   de  M.   Firm.  Chappellier,  au  Jardik 
d'Acclimatation  (1)  ; 

M.   Templier,    Rapporteur. 

Messieurs, 

Sur  la  demande  de  M.  le  directeur  du  jardin  zoologique  d'Ac- 
climatation du  bois  de  Boulogne  près  Paris,  le  Comité  d'Arbori- 
culture, dans  sa  séance  du  8  avril,  nommait  une  Commission,  à 
l'effet  d'examiner  des  Poiriers  cultivés  en  pots  et  de  constater  l'état 
dans  lequel  ils  se  trouvent  après  le  rude  hiver  que  nous  venons 
de  traverser  et  dont  tant  de  cultures  ont  plus  ou  moins  souffert. 

Cette  Commission,  composée  de  MM.Charollois,  Chauré,  Raira- 
baud,  Sirroy  et  Templier,  Rapporteur,  se  trouvait  réunie,  le  lundi 
42  avril,  à  1  heure,  et  commençait  immédiatement  sa  visite, 
accompagnée  parM.  Geoffroy  Saini-Hilaireet  M.  Quihou,  chef  des 
cultures. 

Nous  retrouvons  au  Jardin  d'Acclimatation  les  mêmes  arbres 
que  nous  avions  vus  et  suivis  chez  M.  Firmin  Chappellier,  en  1876 
et  1877. 

Nous  ne  reviendrons  pas  sur  ce  mode  de  culture  dont  il  a  été 
rendu  compte  dans  le  Journal  de  la  Société,  année  1877.  Tous  ces 
arbres,  au  nombre  d'environ  500,  ont  été  apportés  au  Jardin 
d'Acclimatation,  à  l'entrée  de  l'hiver,  c'est-à-dire  avant  la  neige  et 
la  gelée. 

(1)  Présenté  le  13  mai  1880. 


SUR   LE  JARDIN  DE   M.   HUBIXET   DE   SOUBISE.  4b3 

Les  pots  ont  été  enterrés  ou  couverts  de  feuilles,  comme  il  est 
d'usage  de  le  faire  pour  les  garantir  du  froid. 

Les  arbres  (en  pots)  de  trois  à  cinq  ans  sont  en  bon  état  ;  sur 
environ  400  arbres,  c'est  à  peine  si  nous  trouvons  20  morts.  L°s 
varié'.és  ainsi  cultivées  sont  le  Doyenné  d'hiver,  pour  les  neuf 
dixièmes,  et  quelques  exemplaires  de  Gatillac,  Beurré  Diel,  Triom- 
phe de  Jodoigne,  Bergamote  Espéren  et  Belle  de  Bruxelles  pour 
le  reste. 

Tous  ces  arbres  sont  en  pleine  fleur  et  paraissent,  quant  à  pré- 
sent, devoir  donner  une  récolte  normale. 

Il  n'en  est  pas  de  même  des  arbres  plus  âgés  ;  dans  un  groupe  de 
40  Poiriers  de  13  à  15  ans,  nous  trouvons  4  morts,  15  malades,  et 
le  reste  ayant  plus  ou  moins  souffert. 

Quelques  Pommiers  également  en  pots  sont  en  moins  bon  état 
que  les  Poiriers. 

Nous  ne  parlerons  que  pour  mémoire  des  Poiriers  en  pleine 
terre,  qui,  dans  le  jardin  de  M.  Firmin  Chappellier,  étaient  déjà 
moins  bien  portants  que  ceux  en  pots;  la  déplantation  et  le  voyage 
qu'ils  ont  fait  de  l'avenue  Daumesnil  au  Jardin  d'Acclimatation, 
les  ont  bien  fatigués,  et  c'est  à  peine  isi  la  végétation  commence 
à  se  manifester  sur  la  plupart  d'entre  eux. 


Rapport  sur  le  jardin  de  M.  Hubinet  de  Soubise  (1)  ; 
M.  Abel  Ciiatenay,  Rapporteur. 
Messieurs, 
Dans  la  séance  du  8  avril  dernier,  notre  Société  nommait  une 
Commission  composée  de  Mi\l.  Chatenay,  Clievreau,  Thil,  Joli- 
bois  et  Thibaut,  chargée  de  visiter,  à  Paris,  un  jardin  appartenant 
à  M.  Hubinet  de  Soubise,  qui  en  avait  fait  la  demande.  Cette  Com- 
mission,  a  laquelle  s'était  adjoint  notre  collègue  M.  Loury,  s'est 
trouvée  réunie,  le  mardi,  1  2  avril,  à  deux  heures,  rue  Lhomond, 
dans  le  quartier  du  Val-de-Grâce.  M.  Chevreau,  n'ayant  pas  été 
averti  à  temps,  était  absent. 

Votre  Commission  se  constitua  immédiatement  en  nommant 
M.  Thil  Président  et  M.  Chatenay  Rapporteur. 

(1)  Présenté  le  4  3  mai  1880. 


454  RAPPORTS. 

La  rue  Lhomond  est  située  dans  un  des  rares  quartiers  qui 
n'ont  pas  encore  été  atteints  par  la  transformation;  aussi,  chose 
rare  à  Paris,  sommes-nous  entourés  de  jardins  fruitiers.  Celui 
que  nous  venons  visiter  n'est  pas  très  grand,  il  est  vrai  ;  le  tout, 
plates-bandes,  carrés  et  allées,  est  renfermé  dans  environ  cent 
mètres  carrés.  Nous  allons  voir  ce  que  d'un  petit  espace,  intelli- 
gemment aménagé,  il  est  possible  de  tirer.  Dans  ce  terrain  de 
cent  mètres  de  superficie,  nous  n'avons  pas  examiné  moins  de 
deux  cents  pieds  d'arbres.  Ce  chiiïre  pourrait,  dans  ces  conditions, 
sembler  extraordinaire,  et  pourtant  aucun  de  ces  arbres,  qui 
n'ont,  à  vrai  dire,  que  deux  ou  trois  années  de  plantation,  ne  gêne 
son  voisin.  Le  jardin,  entouré  sur  trois  côtés,  nord-est,  nord- 
ouest  et  sud-est,  de  murs  assez  élevés,  est  partagé,  dans  le  sens 
de  sa  longueur,  en  six  plates-blandes  de  l°^20  de  largeur,  sépa- 
rées entre  elles  par  une  allée  étroite.  Chaque  plate-bande  est 
entourée,  au  lieu  et  place  de  Buis,  de  petits  carreaux  de  terre 
cuite  ;  ces  carreaux  tiennent  moins  de  place  que  le  buis  et  par 
conséquent  rentrent  dans  les  conditions  de  ce  jardin  minuscule, 
dans  lequel  le  plus  petit  espace  est  soigneusement  utilisé.  Une 
bordure  de  Fraisiers  règne  tout  autour  de  ces  carrés. 

Les  arbres  plantés  dans  les  plates-bandes  sont  tous  des  Poiriers 
et  Pommiers,  les  Poiriers  en  fuseaux,  les  Pommiers  en  doubles 
cordons  soudés  ensemble  par  approche. 

Nous  n'avons  rien  à  dire  de  ces  derniers  qui,  bien  taillés  et  se 
portant  assez  bien,  présentent  tout  ce  que  l'on  peut  attendre  de 
ces  arbres  au  bout  de  deux  ou  trois  ans  de  plantation.  Quant  aux 
Poiriers,  sauf  quelques-uns  atteints  de  chlorose,  ils  montrent  une 
bonne  végétation  et  ne  paraissent  avoir  souffert  de  l'hiver  rigou- 
reux que  nous  venons  de  subir,  que  dans  une  très  faible  propor- 
tion. Aussi  sont-ils  couverts  de  fleurs  en  ce  moment,  et,  s'il  ne 
survient  pas  de  revers,  ils  présagent  une  abondante  récolte.  Dans 
les  plates-bandes  faisant  le  tour  des  murs,  M.  Hubinet  de  Sou- 
bise  a  adopté  la  forme  spirale,  que  préconise  notre  honorable 
collègue  M.  Firm.  Gbappellier.  Nous  n'avons  pas  à  apprécier  au- 
jourd'hui cette  forme,  dont  de  plus  autorisés  que  nous  ont  depuis 
longtemps  indiqué  les  avantages  et  les  inconvénients.  Seulement 
nous  constatons  que  ces  arbres,  qui  n'ont  été  commencés  que 


SLR    LE   JARDIN   DE    M.    HUBINET    DE    SOUBISE.  455 

depuis  deux  ans,  sont,  de  même  que  les  fuseaux,  couverts  de 
fleurs.  Deux  grandes  palmettes  de  Poiriers  sur  le  mur  du  nord- 
ouest,  et  une  dizaine  d'obliques  au  nord-est,  sont  dans  les  mêmes 
conditions  de  bonne  taille  et  de  floraison  que  les  autres  arbres 
que  nous  venons  de  citer. 

Pour  faire  entrer  tant  d'arbres  dans  si  peu  d'espace,  il  a  fallu 
naturellement  les  planter  plus  serrés  qu'on  ne  le  fait  habituelle- 
ment; ainsi  les  Poiriers  fuseaux  ne  sont  qu'à  1  mètre  l'un  de 
l'autre,  distance  évidemment  très  courte.  M.  I]ubinet  de  Soubise 
a  donc  dû  choisir  des  variétés  rapportant  vite  et  s'écartant  peu, 
telles  que  Louise-bonne,  Doyenné  d'hiver,  William,  Bergamote 
Espéren,  Beurré  d'Aremberg,  Passe-crassane  et  quelques  autres. 
Ces  variétés,  se  prêtant  à  une  faille  rapprochée,  permettent  aux 
arbres  de  grandir  sans  s'étouffer,  laissant  à  chacun  l'air  et  l'es- 
pace qui  lui  sont  nécessaires. 

Lorsque  M.  Hubinet  de  Soubise  entreprit  la  création  de  ce 
jardin  fruitier,  il  ne  fut  pas  encouragé  par  les  essais  de  ses  voisins 
qui,  paraîl-il,  n'ont  jamais  pu  réussir  à  bien  faire  venir  les  Poi- 
riers dans  leurs  jardins.  A  quoi  donc  devons-nous  attribuer  sa 
réussite  si  complète?  D'abord  à  ce  que  les  soins  les  plus  minutieux 
sont  appliqués  à  tous  les  arbres  sans  exception,  de  même  qu'au 
terrain,  qui  est  tenu  dans  un  état  constant  de  fraîcheur  et  de 
propreté.  Ce  terrain  est,  devons-nous  le  dire?  composé  en  grande 
partie  de  terres  rapportées,  sur  lesquelles  il  a  été  répandu,  l'année 
dernière,  environ  100  kilog.  de  phosphate  contenant  5  p.  100 
d'azote,  soit  1  kilog.  par  mètre,  ce  qui  naturellement  a  dû  donner 
aux  arbres  un  surcroît  très  sensible  de  végétation. 

Nous  avons  aussi  à  parler  de  l'arrosage,  qui  est  pratiqué  au 
moyen  de  tuyaux  de  drainage  enfoncés  verticalement  en  terre. 

Ces  tuyaux,  enterrés  par  deux  l'un  sur  l'autre,  pénètrent  à  envi- 
ron 0""  60  de  profondeur,  et  sont  disposés  de  façon  qu'à  leur 
jonction,  c'est-à-dire  à  O'^SO  sous  terre,  l'eau  puisse  se  répap- 
dre  tout  autour.  M.  Hubinet  n'a  donc  qu'à  verser  sou  eau  dans 
les  tuyaux,  et  Tarrosage  se  fait  entre  deux  terres  sans  traverser  la 
couche  supérieure,  faisant  ainsi  pénétrer  la  fraîcheur  dans  les 
racines,  tout  en  ne  rendant  pas  compacte  la  terre  de  la  surface. 
Ces  tuyaux  sont  placés  dans  le  milieu  de  chaque  plate-bande, 


456  RAPPORTS. 

à  1  mètre  de  distance  l'un  de  l'autre.  Nous  n'avons  pa?,  du  reste, 
va  fonctionner  cet  arrosage  que  nous  pensons  être  très  bon,  mais 
peu  praticable  dans  un  grand  jardin. 

Il  eût  été  malheureux  que  tous  ces  soins  n'eussent  pas  abouti  à 
un  bon  résultat;  mais  cela  pouvait  parfaitement  arriver;  aussi 
devons-nous  féliciter  M.  Hubinet  de  Soubise  d'avoir  persévéré  dans 
son  entreprise,  malgré  tous  les  obstacles  qu'il  a  dii  surmonter,  et 
nous  constatons  avec  plaisir  la  parfaite  tenue  et  la  belle  floraison 
des  arbres  de  ce  jardm  minuscule,  auquel  n'ont  manqué  jusqu'à 
présent,  ni  les  soins  intelligents,  ni  aussi,  il  faut  bien  le  dire,  les 
dépenses  sans  lesquelles  il  n'aurait  pas  été  possible  de  si  bien 
réussir.  Le  but  que  se  proposait  M.  Hubinet,  et  qu'il  a  demandé  à 
à  notre  Société  de  venir  constater,  est  donc  atteint,  et  votre  Com- 
mission lui  en  adresse,  en  votre  nom,  ses  plus  sincères  félicita- 
tions. 


Rapport  sdr  le  moulin  a  vent  conoïde  de  M.  Debray, 

CONSTRUCTEUR   A  PaRIS  (1  )  ; 

M.    Hakoteau,    Rapporteur.     • 

Messieurs, 

M.  Debray,  constructeur  de  pompes  et  appareils  d'arrosage,  rue 
Foniaine-au-Roi,  à  Paris,  avait  demandé  qu'une  Gommis-sion  lût 
chargée  d'aller  examiner,  à  Verneuil-Chaumet,  un  moulin  à  vent 
de  sa  construction,  destiné  à  élever  l'eau  d'un  puits  et  à  aiimentf-r 
un  bassin  d'une  certaine  étendue. 

Je  viens  vous  rendre  compte  du  résultat  de  cet  examen. 

Tout  d'abord  la  Commission  se  divisa  en  deux  Sous-Gommiî- 
sions  qui  devaient  faire  séparément  leur  visite  afin  d'obtenir  des 
appréciations  dans  des  conditions  atmosphériques. différentes. 

Votre  Commission  {1),  en  prenant  toutes  ces  précautions,  mon- 


(1)  Présenté  le  27  mai  1880. 

(î)  La  Commission  était  composée  de  MM.  Dopfeld,Dormois,  Glaligny, 
Hanoleau,  Pescbetx,  Ponce,  Villain,  de  Vendeuvre. 
Président,  M.  Dopfeld  ;  Rapporteur,  M.  llanoteau. 
Étaient  présents  :  MiM.  Domiois,  Glaiigny,  Hanoleau,  Pescheux,  Villain. 
Étaient  absents  :  MM.  de  Vindœuvrc,  Dopleld,  Pouce. 


n:R  r.E  moulin  a  vent  de  m.  debray.  457 

trait  rimportaiice  qu'elle  attachait  à  pouvoir  juger  ce  moteur 
d'une  façon  sérieuse  et  aussi  complète  que  possible. 

Ea  effet,  l'utilité  d'un  moulin  à  vent  fonctionnant  par  tous  les 
temps,  insensible  aux  bourrasques,  serait  très  grande  ;  non  pas 
qu'un  moulin  à  vent  puisse  jamais  remplacer  un  bon  manège  et 
produire  une  quantité  d'eau  assez  grande  pour  suffire  aux  besoins 
d'yne  exploitation  horticole  ;  mais,  dans  bien  des  cas,  son  emploi 
judicieux  peut  permettre  à  l'architecte  paysagiste  o'ajouter  un 
élément  de  décor  à  son  jardin. 

C'est  le  prétexte  à  la  vieille  tour  en  ruines,  si  pittoresque  quand 
on  sait  la  placer  convenablement. 

Gomme  utilité,  il  ne  faut  pas  dédaigner  la  quantité  d'eau, 
même  restreinte,  que  nous  donne  un  bon  moulin,  quantité  qui 
peut  alimenter  une  cascade,  une  petite  rivière,  ou  tout  simplement 
remplir  un  bassin  à  une  hauteur  suffisante  pour  permettre  l'arro- 
sage à  la  lance  des  pelouses,  l'irrigation  d'une  prairie,  la  submer- 
sion des  vignes,  seul  remède  peut-être  contre  le  terrible  fléau  dn 
Phylloxéra. 

L'attente  de  la  Commission  n'a  pas  été  déçue. 

Le  moteur  à  vent  que  nous  avons  examiné  fonctionne  réguliè- 
rement. Dans  les  deux  visites  des  deux  Sous-Commissions  et  par 
des  temps  différents,  sa  marche  était  constante,  et  cette  observation 
nous  a  été  confirmée  par  divers  habitants  du  pays  qui  ont  sans 
cesse  cet  appareil  devant  les  yeux. 

Il  a,  depuis  sa  construction  qui  remonte  à  quatre  années, 
éprouvé  toutes  les  variations  atmosphériques  et  mémo  supporté 
des  coups  de  vent  assez  violents. 

Il  n'a  donné  lieu  à  aucune  réparation. 

La  construction  en  est  simple  et  solide. 

Il  se  compose  de  quatre  cônes  placés  sur  l'extrémité  de  deux 
diamètres  à  angle  droit,  et  reliés  entre  eux  par  des  cercles  et  avec 
le  sommet  par  des  tirants. 

Cet  appareil  tourne  horizontalement  et  peut  emmagasiner  les 
vents  les  plus  faibles  qui  suffisent  à  le  mettre  en  mouvement. 

Pendant  nos  expériences,  il  a  extrait  960  litres  à  l'heure,  qu'il 
montait  à  la  hauteur  de  7  mètres  en  allant  la  prendre  à  7  n  êtres 
de  profondeur  et  45  mètres  de  distance  horizontale.  Le  vent  nous 


458     RAPPORTS.  SUR  LE  MOULIN  A  VENT  DE  M.  DEBRAY. 

a  paru  à  ce  moment  avoir  une  force  moyenne,  et  nous  avons 
conclu  que  ce  chiffre  pouvait  être  considéré  comme  le  rendement 
à  espérer. 

L'avantage  de  ce  moteur  est  de  ne  pas  nécessiter  de  frais  autres 
que  ceux  de  première  installation,  frais  qui  ne  sont  pas  très  élevés. 
Nous  avons  dû  nous  préoccuper  de  cette  partie  de  la  question,  qui 
a  bien  son  importance. 

L'appareil  complet,  mis  en  place,  coûte  700  francs. 

C'est  le  prix  du  moteur. 

Il  faut  ajouter  le  prix  de  la  pompe,  qui  est  une  pompe  ordinaire 
à  deux  pistons,  ainsi  que  les  tuyaux  d'aspiration. 

Reste  la  question  de  support. 


Dans  la  pratique,  on  se  sert  souvent  d'une  charpente,  d'un 
pignon  ou  du  toit  d'une  maison  sans  qu'il  y  ait  ébranlement  causé 
par  le  mouvement,  et  sans  que,  point  essentiel,  le  bruit  causé  par 
la  marche  de  l'appareil  soit  très  sensible. 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES.  459 

Pour  nous,  nous  préférons  la  tour,  un  peu  distante  de  l'habita- 
tion et  placée  de  manière  à  donner  une  perspective  agréable. 

Votre  Commission  est  unanime  pour  déclarer  que  ce  moteur, 
qui  a  reçu  le  nom  de  moulin  à  vent  conoïde,  mérite  d'être  recom- 
mandé aux  horticulteurs  à  qui  il  pourra  rendre  des  services,  et 
aux  propriétaires,  qui  sauront  en  tirer  un  bon  parti  dans  des 
situations  spéciales;  et,  considérant  que  ces  sortes  d'appareils  ne 
peuvent  être  jugés  sainement  dans  nos  Expositions,  elle  demande 
l'insertion  du  ))ré5ent  Rapport  dans  notre  Journal,  et  le  renvoi  à 
la  Commission  des  Récompenses. 


■TBgXSgli . 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

Plantes  nouvelles  ou   rares  décrites  dans  des  publications 
étrangères. 

Gartenflora. 

Iris  Albepti  Regel,    Gm'tenf.,  1880.  pi.  999,  p.   33.  —  I"is  d'Albert. 
—  Turkestan.  —  (T  ridées). 

Cet  Iris  a  été  découvert  dans  le  Turkestan,  près  de  Wernoge, 
à  1  300  mètres  d'altitude,  par  M.  A.  Regel,  fils;  il  se  rapproche  des 
7m  germanica  et  lurida;  sou  rhizome  ressemble  à  celui  de  la 
première  de  ces  espèces.  Sa  tige  est  plus  courte  que  les  feuilles  ou 
les  égale  à  peu  près  en  longueur;  celles-ci  ont  jusqu'à  5  centim. 
de  largeur;  elle  porte  plusieurs  fleurs  d'un  beau  bleu  violacé,  à 
segments  jaunâtres  avec  des  lignes  blanches  dans  leur  portion 
inférieure,  les  sépales  barbus  sur  leur  ligne  médiane,  de  la  base 
jusqu'au  delà  du  milieu  de  leur  longueur,  les  pétales  larges  et 
presque  arrondis,  se  rétrécissant  graduellement  en  long  onglet, 
dans  le  bas;  les  branches  pétaloïdes  du  style  sont  bilobées,  à  lobes 
tronqués-arrondis,  légèrement  crénelés;  ces  fleurs  sont  accom- 
pagnées de  bractées  ovales-lancéolées,  plus  longues  que  le  tube 
du  périanthe,  vertes  et  herbacées  dans  leur  moitié  inférieure, 
scaiieuses  dans  la  supérieure.  La  plante  n'est  nullement  délicate 
et  supporte  sans  couverture  les  hivers  de  Saint-Pétersbourg. 


460  BEVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

iinoplanthns  Bieberateinii  Reuter,  Gartenf.,  1880,  pi.  1000, 
p.  34.  —  Anoplanlhe  de  Bieherstein.  —  Caucase.  —  (Oroban- 
chacées). 

Au  point  de  vue  ornemental,  cette  plante  n'a  qu'un  médiocre  i.o- 
térêt,  bien  que  sa  grande  fleur,  de  forme  et  position  assez  étranges, 
colorée  en  rouge-cinabre  vif  à  l'intérieur,  ne  soit  pas  dépourvue  de 
beauté;  mais  elle  mérite  attention  comme  un  nouvel  exemple  d'un 
parasite  sur  racines  qui  a  été  obtenu  en  culture,  et  dont  le  déve- 
ioppementa  offert  des  particularités  fort  remarquables.  Voici  en  effet 
comment  elle  est  venue,  d'après  le  récit  deM.G.-A.Poscbari>ky,inf- 
pecteurdu  jardin  botanique  de  Dresde,  qui  en  a  dirigé  la  culture. 
—  M.  Poscbarsky  avait  reçu  du  Caucase,  en  1876,  quelques  pieds 
de  celte  plante  qui  lui  avaient  été  envoyés  par  le  docf^  H.  K  'Ch, 
alors  médecin  militaire.  La  plupart  de  ces  pieds  arrivèrent  mort?, 
mais  deux  tenaient  encore  à  des  fragments  de  la  plante  à  laquelle 
ils  étaient  attacbés  en  parasites;  dans  ces  fragments  on  crut  re- 
connaître \eCentaurea  dealbala.  Les  pieds  paraissaient  être  encore 
vivants;  ils  furent  plantés  immédiatement  en  pleine  terre  de  jardin. 
Au  bout  de  4  semaines,  on  vit  apparaître  des  feuilles  du  Cen- 
taurea,  et  en  même  temps  VAchillea  tanacetifolia,  sur  lequel  il 
ne  paraît  pas  que  VAnoplanlhus  s'attache  en  parasite  ;  mais  ni 
cette  première  année  ni  la  suivante  le  parasite  ne  donna  signe  de 
vie,  et  on  commençait  à  désespérer  du  résultat  de  cet  essti,  lors- 
que tout  à  coup,  au  mois  de  juin  suivant,  on  vit  sortir  de  terre  deux 
tiges  dont  chacune  eut  développé  sa  fleur  au  bout  de  14  jours.  La 
floraison  dura  8  jours.  L'une  des  fleurs  fut  détruite  par  accident, 
mais  l'autre  donna  une  capsule  dans  laquelle  les  graines  atteigni- 
rent leur  maturité.  C'est  la  première  fois  que  cette  ancienne  Oro- 
banche  {Lalhrxa  Phellpxa  L.  ;  Orobanche  coccinea  Willd.  ; 
Phelipxa  Bieberstcinii  FiscH.)  a  été  obtenue  dans  un  jardin  ; 
mais  on  ne  sait  si  l'individu  qui  a  fleuri  à  Dresde  était  un  reje- 
ton des  deux  qu'on  avait  plantés,  ou  s'il  est  provenu  de  graines  qui 
se  trouvaient  dans  la  terre  adhérente  à  ces  pieds.  —  A  ce  pro- 
pos, M.  E.  Regel  fait  observer  que  la  culture  des  Orobanche,  Plie- 
/z/>ia?a  et  analogues  n'est  pas  difficile,  puisqu'il  suffit,  pour  les 
obtenir,  d'en  semer  les  graines  à  trois  centimètres  environ  en 
terre,  sur  les  racines  des  plantes  qui  Us  nourrissent  habituelle- 


PLANTES   NOUVELLES   OU    RARES.  461 

ment  ;  seulement  quand  l'espèce  semée  est  vivace,  la  production 
de  sa  tige  florifère  n'a  lieu  qu'au  bout  d'une,  deux  ou  même 
trois  années,  quand  elle  51  pu  développer  dans  le  sol  son  rhizome 
renflé.  Le  développement  est,  on  le  conçoit,  plus  rapide  s'il  s'agit 
d'espèces  annuelles,  comme  les  Phelipxa  ramosa,  indica,  etc.  Pour 
celle--ci,  on  doit  semer  les  graines  sur  les  racines  de  la,  plante 
nourricière  peu  après  qu'elle  a  germé. 

IncarTillea  Olgœ    Regel,   GaWen/".,  1880,  pi.  4001,  p.  3.  —    lacar- 
villée  d'Olga.— Asie  centrale,  dans  le  Kokaad. —  (Bignoniacées). 

Belle  plante  qui  paraît  n'exister  encore  que  dans  le  jardin  de 
M.  MaxLeichllin,  àBaden-Baden,!ainsiqa'àPotsdam.  Elleaétédé- 
couverle  par  le  voyageur  russe  0.  Fedschenko,  à  l'altitude  de  130O 
mètres,  entre  Soch  et  Ochna.  C'est  une  espèce  herbacée,  qui  paraît 
être  bisannuelle;  dont  la  tige  dressée,  s'élevant  à  Im  -  im  50,  est 
simple,  arrondie  et  porte  des  feuilles  opposées,  pennées  à  folioles 
liaéaires-oblongues,  aiguë-,  entières  ou  entaillées  de  grosses  dents 
de  scie  vers  le  sommet.  Ses  fleurs  sont  nombreuses,  rose-pourpre, 
en  grande  panicule  terminale  ;  leur  calyce  ofl're  5  dents  courtes  et 
larges  et  leur  corolle,  longue  de  3  ceniim.  environ,  forme  un  tube 
fortement  élargi,  à  partir  de  son  tiers  inférieur,  dont  l'orifice  est 
bordé  d'un  limbe  étalé,  assez  étroit,  divisé  en  cinq  lobes  arrondis, 
à  fort  peu  près  égaux  ;  enfin  leur  stigmate  est  très  petit.  Cette  es- 
pèce est  voisine  de  VIncaruillea  sinensis,  mais  elle  en  diffère  par 
ses  feuilles,  par  son  calyce  et  son  stigmate.  En  culture  elle  se  com- 
porte comme  celui-ci,  et  elle  paraît  supporter  la  pleine  terre 
jusqu'à  Berlin. 

JLnthericum  Maliojannin  Regel,  Gartenf.,  1880,  p.  t0û7,  p.  36.  — 
Antheric  de  Makoy.  —  Patrie  inconnue.  —  (Liliacées). 

Belle  plante  vivace,  à  feuilles  bordées  et  striées  de  blanc  ou 
de  jaune  sur  fond  d'un  vert  frais,  qui,  lorsqu'elle  n'est  pas  en 
fleujs,  rappelle  un  peu,  dilM.  Rege\,  le  Pandaiius  Veitchi.  Le 
jardin  botanique  de  Saint-Pétersbourg  l'a  reçue  de  l'établissement 
Makoy,  de  Liège,  sous  le  nom  de  Phalangium  lîneare.  Elle  a  de 
nombreuses  feuilles  radicales  linéaires-lancéolées,  longues  de  40  à 
50  centimètres  et  larges  de  1  1/2  à  2  1/2  centim.,ployées  en  gout- 
tière dans  le  bas,  planes  dans  le  haut,  rétrécies  en  pointe  au 


462  REVUE    BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

met.  Sa  hampe  haute  de  60-80  oentim.  se  divise  supérieurement 
de  manière  à  former  une  grappe  rameuse  de  fleurs  blanches,  bien 
ouvertes,  larges  d'environ  2  centimètres.  Cette  Liliacée  est  fort 
élégante  par  son  feuillage  ;  il  lui  suffit  d'une  serre  froide;  elle  vient 
très  bien  à  un  emplacement  bien  éclairé,  dans  delà  terre  de  gazon 
meuble.  Pour  en  obtenir  de  beaux  exemplaires,  il  faut  les  tenir 
dans  des  pots  un  peu  grands; 

Iris Isevigpata  FiscH.,    var     Ksempferi,    Gartenf.^  1880,    pi.     1003, 
p.   65.  —  Iris  lisse.  —  Asie  nord-ouest  et  Japon.  —   (Iridées). 

Cette  magnifique  plante  est  plus  connue  sous  le  nom  dVns 
Kœmpferi  ou  Iris  deKcemofer,  que  lui  a  donné  Siebold  qui  la  re- 
gardait comme  une  espèce  à  part,  tandis  que  M.  Ed.  Regel  n'y 
voit  qu'une  variété  de  1'/.  Ixvigata  Fisch.,  espèce  répandue  dans 
toute  l'Asie  nord-ouest,  du  Baïkal  jusqu'au  Kamtschatka  vers  le 
nord,  et  qui  descend  au  Japon  vers  le  sud.  Le  type  de  cette  espèce 
a  les  fleurs  larges  de  10-1 2  centimètres,  colorées  en  violet-pourpre 
foncé,  avec  une  macule  d'un  beau  jaune  d'or  tripartie,  dans  le 
bas  des  sépales.  M.  Maximowicz  l'a  trouvé  croissant  communé- 
ment au  Japon,  mais  en  outre  il  en  a  vu,  dans  les  jardins  japo- 
nais, unefurme  à  fleurs  plus  grandes,  mesurant  jusqu'à  18  cen- 
timètres de  largeur  et  offrant  des  variétés  de  couleur  depuis  le 
pourpre-violet  le  plus  foncé  jusqu'au  blanc  pur,  qui  est  devenue 
Vlris  A'œmpferi  pour  Siebold.  C'est  cette  forme  qui  a  été  intro- 
duite en  Europe,  il  y  a  quelques  années,  et  dont  on  possède 
plusieurs  sous-variétés  à  fleurs  diversement  colorées. 

M.  Ed.  Regel  rapporte,  relativement  à  cette  plante,  une  obser- 
vation très  intéressante,  que  nous  croyons  devoir  reproduire.  Le 
type  de  Vlris  Ixvigata  était  cultivé  depuis  nombre  d'années  en 
pleine  terre,  dans  le  jardin  botanique  de  Saint-Pétesbourg,  où  il 
supportait  sans  souffrir  le  moins  du  monde  les  hivers  les  plus  ri- 
goureux, mais  où  il  était  resté  parfaitement  invariable  n'étant,  il 
est  vrai,  multiplié  que  par  division  des  pieds,  pour  ce  motif  qu'il 
ne  fructifiait  pas.  Le  jardin  botanique  reçut  d'Allemagne  ,  il  y  a 
quelquesannées,denomîjreusessous-variétésderi. /«y2"^a<«A>m;}- 
feri  qu'on  crut  devoir  planter  en  pleine  terre,  le  type  de  l'espèce 
y  venant  très  bien.  Toutes  sans  exception  périrent  de  froid,  l'hi- 
ver suivant  ;  on  pensa  donc  que  ces  belles  plantes  étaient  iiica- 


RECTIFICATION.  463 

pables  de  supporter,  à  l'air  libre,  le  rude  climat  de]  Saint-Péters- 
bourg. 11  y  a  cinq  ans,  le  même  établissement  reçut  des  montagnes 
de  la  Chine  occidentale  des  graines  d'un  Iris  sans  nom.  Dès  que 
ces  graines  eurent  germé,  le  jeune  plant  fut  repiqué  en  pleine 
terre  où  il  devint  bientôt  assez  fort  pour  former  de  grosses  touffes, 
mais  sans  fleurir.  On  ne  s'en  occupa  plus  ;  mais  l'étonnement  fut 
grand  lorsque,  au  mois  d'août  1879  ,  on  vit  s'épanouir,  sur  l'un 
de  ces  pieds,  une  fleur  à' Iris  Ksempferi  que  suivirent  bientôt  quel- 
ques autresdecolorisdififérents.  Troisdecespiedsontfleurietchacun 
d'eux  a  donné  des  fleurs  diff"érentes  :  pourpre-violet  très  foncé  sur 
l'un,  violet  clair  comme  flammé  et  linéolé  de  violet  foncé  sur  le 
second,  blanc  pur  sur  le  troisième,  toujours  avec  la  grande  macule 
jaune  d'or  tripartie  ou  rayonnante.  M.  Ed  Regel  conclut  de  là  que 
les  variétés  d'espèces  très  rustiques  deviennent  délicates  quand  elles 
sont  cultivées  sous  un  climat  plus  doux  que  celui  d'origine,  tan- 
dis qu'elles  restent  aussi  rustiques  que  leur  type  quand  elles 
viennent  de  leur  pays  natal.  Il  ajoute  qu'il  a  fait  des  observations 
analogues  sur  plusieurs  autres,  plantes. 

RECTIFICATION. 

Dans  la  liste  des  récompenses  décernées  par  les  Jurys  de  l'Ex- 
position qui  a  eu  lieu  du  5  au  8  juin  dernier,  dans  le  Palais  de 
l'Industrie,  il  s'est  glissé  une  erreur  qu'il  importe  de  rectifier.  A 
la  page  362,  6"  alinéa,  cahier  de  juin  1880,11  est  dit  que  MM.Chan- 
trier,  frères,  horticulteurs  à  Mortefontaine  (Oise),  ont  obtenu  une 
Médaille  d'honneur  en  or  des  Dames  patronnesses  de  la  Société 
«  pour  leur  bel  apport  de  Coleus,  »  Or,  l'apport  de  MM.  Chantrier, 
frères,  consistait  non  en  Coleus  mais  en  Croton  de  semis. 


Le  Secrètaire-Rèdacteur-Gérant :  Impr.  de  E. DONNIdd,  rue  Cassette,!. 

P.  DnCHARTRE. 


JUILLET   1880. 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES  FAITES  PAR  M.  F.  JAMIN,  A  BOURG-LA-REINK, 
PRÈS    PARIS,    (altitude  72m   ENVIRON.) 


HAUTECR 

TEMPÉRATURE 

du  baromètre. 

VENTS 

H 

■  -— ^"^ 

,— ^^ — .*■     ^ 

ÉTAT  DC  CIEL. 

■< 

dominants. 

Minim. 

Maxim. 

Matin. 

Soir. 

i 

14,4 

27,1 

738 

757 

S.,  S.  0. 

Couvert,  puisnuag.,  q.q.  averses, 
orage  el  forte  pluie  !e  soir. 

2 

11,2 

24,4 

759 

760 

0.  s.  G. 

iXuageux. 

3 

12,3 

24  2 

759,5 

758 

S.  S.  0. 

Nuageux  le  mat.,  dans  l'ap.-midi 
le  temps  se  couvre  et  il  tombe 
{^.lusieurs  averses. 

4 

11,7 

22,0 

759 

764 

S.O.,N.  N.  E. 

Couvert,  avec  de  rares  éclaircies 
et  q.q.  averses,  nuag.  l'ap.-m. 

5 

8,9 

2o,o 

766 

767 

N.  N.O. 

Nuageux  le  matin,  clair  le  soir. 

6 

6,5 

27,0 

766,5 

763 

N.N.O.,S.  0. 

G  air  le  matin,  nuag.  l'apr.-midi. 

7 

9,0 

23,5 

760 

756 

E.  S.  E. 

Nuageux  le  matin,  couv.  l'ap.-m., 
pluie  de  4  à  6  heures. 

8 

10,7 

24,2 

756,5 

738 

S.  S.  G. 

Clair  de  gr.  mat.,  nuag.  l'ap.-m., 
puis  couvert  avec  q.q.  averses 
et  coups  de  tonnerre. 

9 

8,1 

25,5 

758 

757.5 

E.S.  E.,  S.O. 

Clair  de  gr.  tnal.,  nuag.  dans  le 
milieu  de  la  journée,  couv.  le  s. 

10 

13,0 

24,0 

738,5 

764,5 

S.  S.  0. 

Petite  pluie  dans  la  nuit,  nuag., 
clair  le  soir. 

H 

8.5 

27,5 

765,0 

766  _ 

N.  N.  0. 

Nuageux. 

42 

11,5 

28,0 

766,5 

766,5 

N.  N.  0. 

lirum.  le  mat.,  nuag.  dans  la  jour- 
née, couvert  le  soir. 

i3 

13,4 

29,0 

766 

76i 

N.  N.  G. 

Couvert  lemaL  avec  petite  pluie, 
nuageux  dans  le  mil.  delajourn 

14 

13,0 

33,0 

703 

760,5 

N.  E.,  S.  E. 

Nuag.  et  orag.,  tonnerre  le  soir, 
et  petite  pluie. 

15 

16,7 

31,5 

761 

761 

E.,>t.  N.  E. 

Couvert,  légère  averse  le  matin. 

46 

16,2 

20,9 

76-2 

762,3 

N.  N.  G. 

t'.ouvcrt  le  mat.  avec  averses  fré- 
quentes, nuageux  l'apr.-midi. 

17 

14,S 

32,8 

763 

760 

S.  S.  E., 

Orage  et  pluie  dans  la  nuit,  clair 
le  mal.,  nuageux  l'ap.-m.,  cou- 
vert le  soir. 

18 

14,5 

29,2 

762,5 

764 

S.,S,0.,G.N.G 

Couvert  de  gr.  matin,  clair  le  soir, 
nuag.  le  reste  de  la  journée. 

19 

8,7 

29,8 

765 

764,5 

N.  0. 

Clair  de  gr.  mat.,  légèrem.  nuag. 
le  reste  de  la  journée. 

20 

10,0 

28,8 

765 

761 

N,,  N.  0. 

Couvert  de  gr.  matin,  nuageux  le 
reste  de  la  journée. 

21 

14,1 

30,0 

761 

762 

N.,  N.  N.  E. 

Nuageux,  pluie  de  811  10  h. dus. 

22 

14,2 

27,8 

760 

761,5 

N.  G.,  N. 

Couvert,  puis  nuageux. 

23 

9,1 

31,2 

762 

761,5 

N. 

Clair  le  matin,  nuag.  l'ap.-midi, 
couvert  le  soir. 

24 

11,0 

32,2 

760,5 

761 

S.  E. 

Clair  de  grand  malin,  nuageux  le 
reste  de  la  journée. 

25 

12.7 

27,6 

761,5 

758 

N.  N.  G. 

Nuageux. 

26 

17,0 

23,4 

753,5 

757 

n.,  s.  s.  G. 

Petite  pluie  dans  la  nuit,  puis 
couvert  avec  q.q.  tr.  rares  éclair- 
cies et  averses  fréquentes;  le 
vent  s'élève  l'ap.-midi,  et  le  soir 
la  pluie  recommence. 

27 

14,0 

23,9 

759 

761 

0.  s.  0. 

Nuageux  le  g  alin,  couv.  l'ap.-m., 
clair  le  soir. 

28 

10,4 

28,0 

760 

757 

s.  E.,S.  S.O. 

Clair  le  malin  el  le  soir,  nuageux 
dans  le  milieu  de  la  journée. 

29 

n,\ 

28,2 

755,5 

757 

s.  s.  G.,E. 

Nuag.,  q.q.  averses  dans  l'ap.-m. 

30 

10,3 

26,9 

757,5 

757 

S.  s.  E. 

Clair  de  gr.  malin,  nomb.  averses 
dans  la  journée,  Ir.  foric  pluie 
entre  7  et  8  heures  du  soir. 

31 

10,5 

22,6 

759 

758 

S.  E.,  S. 

Nuag.   le  malin,   couvert  l'ap.-m. 

CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ  EN  1880. 

Concours  permanents. 

Médaille  Pellier pour  les  Pentstemon. 

Prix  Laisné pour  récompenser  l'aptiiude  au  travail 

et  la  moralité  des  garçons  jardiniers. 

(V.  le  Journal,  i"  série,  I,    1879, 

p.  691.) 

Concours  annuels. 

Médaille  Moynet pour  les  apports  lés  plus  remarqua- 
bles, faits  pendant  l'année,  au 
Comité  de  Culture  potagère. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration,  pour  l'introduction  ou  l'obtention  de 

plantes  ornementales  méritantes. 
(V.  le  Journal,  a»  série,  XI,  i  877, 
p.  145.) 

— a-.  S-O-f^ss^ 


PROCÈS-VERBAUX  (1) 


SÉANCE    LU    12    AOUT    1880. 
Présidence  de  M.  Alph.  liavallée.  Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 

Le  registre  de  présence  a  reçu  les  signatures  de  cent  vingt 
Membres  titulaires  et  de  huit  Membri  s  honoraires. 

Dès  l'ouverture  de  la  séance,  M.  le  Président  annonce  la  perte 
cruelle  que  vient  d'éprouver  la  Société  par  le  décès  de  M.  le  docteur 
Victor  Andry,  Vice-Président  honoraire.  Il  rappelle  le  rôle  im- 
portant que  M.  Andry,  pendant  plusieurs  années,  a  joué  dans  le 
sein  de  la  Société  et  la  part  considérable  qu'il  a  prise  à  la  fusion 
des  deux  Sociétés  horticoles  qui,  avant  1855,  existaient  concur- 
remment dans  Péris  et  qui,  bien  qu'étant  seulement  animées 
d'une  louable  émulation  sans  mélange  d^antagonism*^,  offraient, 

La  Gommissioa  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs  des  articles  publiés 
dans  le  Journal  la  responsabilité  des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

^Avis  de  la  Commission  de  Rédaction.) 

Série  3.  T.  II.  Cahier  d'août  1880  publié  le  30  septembre  1880.  30 


466  PROCÈS- VERBAUX. 

comme  résultat  de  leur  coexistence,  l'inconvénient  de  diviser  en 
deux  ui^  faisceau  dont  la  force  aurait  été  beaucoup  plus  grande 
s'il  avait  été  indivis.  M.  Andry  qui,  depuis  le  5  mai  <846,  était 
Secrétaire-général  de  la  Société  de  la  Seine,  songea  à  en  amener 
la  réunion  avec  la  Société  a'ors  appelée  Société  impériale  d'Horti- 
culture de  France  et,  ayant  réussi  dans  celte  entreprise,  il  déter- 
mina la  formation  de  la  Société  actuelle  à  laquelle  il  apporta, 
comme  Secrétaire-général,  le  précieux  concours  de  son  activité, 
de  ses  connaissances  horticoles  et  de  son  dévouement  sa«)S  bornes. 
Dans  la  puissante  association  ainsi  formée,  M.  Audiy,  par  l'a- 
ménité de  son  caracère  et  de  ses  manières,  par  son  esprit  de  con- 
ciliation, sut  gagner  l'afieclion  et  l'estime  de  tousses  collègues; 
aussi  sa  mort  cause-t-elle  aujourd'hui  des  regrets  unanimes  dont 
AI.  le  f  ié-:ident  a  été  l'interprète  auprès  de  M.  Audry,  fils,  dans 
une  lettre  de  condoléance  qu'il  lui   a  écrite,  tant  au  nom  de  la 
Société  entière;  qu'eu  son  piopre  nom,  quand  la  triste  nouvelle  lui 
est  parvenue  à  la  campagne,  trop  tard  pour  qu'il  pût  se  rendre  aux 
obsèques.  Désirant  conserver  parune  iostitution  durable  le  souvenir 
de  ce  Membre  nimé  de  tous,  de  ce  fonctionnaire  qui  a  rendu  à  la 
Société  de  très  grands  services  le  Conseil  d'Administration  a  dé- 
cidé aujourd'hui,  sur  la  proposition  de  MM.  les  Trésoriers,  que 
dorénavant  il  sera  donné  chaque  année,  à  la  suite  de  l'Exposition, 
une  médaille  c.'or  désignée  sous  le  npm  du  regretté  Secrétaire- 
général  et  Yice-Président  honoraire. 

M.  le  Président  accorde  ensuite  la  parole  à  M.  P.  Duchartre  qui 
donne  lecture  de  l'allocution  prononcée  par  lui  aux  obsèques  de 
ûl.  le  docteur  Anliy.  (Voy.z  p,  485.) 
Le  procès  verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 
A  la  suite  du  procès-verba',  M.  PdiUieux  rappelle  que,  à  la 
dernière  séance,  une  conversation  ayant  eu  lieu  au  sujet  d'une 
Laitue  dite  Fripée  de  Californie,  dont  M.  Henri  Véuiat  avait  pré- 
senté des  spécimens,  M.  Forney  a  dit  qu'il  avait  eu  occasion  de 
manger  de  cette  Liitue  et  que,  contrairement  à  ce  qui  venait 
d'être  affir.né,  lui  l'avait  trouvée  dure  et  de  saveur  peu  agréable. 
M.  Paillieux  craint  que  M.  Forney  n'ait  confondu  deux  va- 
riétés l'une  avec  l'autre,  attendu  que  la  Laitue  frisée  de  Cali- 
fornie est  encore  si  rare  que  M.  H.  Vilmorin  a  déclaré  aujourd'hui 


SÉANCE  DU  42  AOUT  1880.  467 

même  ne  l'avoir  jamais  vue  avant  que  M.  H.  Véniat  l'eût  dé.jos^^e 
sur  le  bureau  de  la  Société. 

M.  le  Secrétaire-général  apprend  à  la  Compagnie  que  1^^  décès 
de  M.  le  docteur  Andry  n'est  pas  le  seul  que  la  S  ciété  nationale 
d'Horticulture  ait  à  déplorer  aujourd'hui;  elle  a  perdu,  en  cuire, 
deux  de  ses  Membres  titulaires  :  M.  Isaac  Pereire,  le  banquier  bien 
connu,  et  M.  Desfossé-Thuillier,  horîiculteur  à  O.léans. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie,  l'ad- 
mission de  six  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  présentation, 
faite  dans  la  dernière  séance,  n'a  pas  soulevé  d'opposition. 

L'îs  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

4'>  Par  M.  Rigault,  cultivateur  à^  Groslay,  des  tubercules  de 
26  sortes  de  Po  «mes  de  teire.  Parmi  ces  nombreuses  variéiés,  il 
en  est  qai  ne  sont  pas  encore  nommées  ;  M.  Rigault  dit  que  ce  n'est 
pas  lui  qui  les  a  obtenues  de  semis,  mais  qu'il  est  probablement  le 
seul  qii  les  possède.  —  Toutes  les  Pommes  de  terre  présenté  s 
par  M.  Rigau't  ayant  été  reconnues  très  belles,  le  Comité  de  Cul- 
ture potagère  propose  d'accorder  à  ce  cultivateur  une  prime  de 
1""*  classe.  Mise  aux  yoîx,  cette  proposition  est  adoptée. 

2°  Par  M.  Joly  (Léon),  cultivateur  à  Ho*jilles  près  A-genîeuil 
(Seine-et-Oise),  cinq  tubercules  de  la  variété  de  Pomme  de 
terre  qui  porte  son  nom.  Ces  tubercules  sont  énormes,  mais 
M. le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère  dit  que  ce'Comité  ne. 
peut  se  prononcer  encore,  faute  de  renseignements  suffisant!:,  sur 
le  mérite  de  la  variété  nouvelle  à  laquelle  ils  appartiennent.  Il 
renvoie  donc  son  jugement  à  plus  tard. 

3''  Pcir  M.  Dudoûy  (Alfred),  rue  Notre-Dame-ies-Victoires,  à 
Pari?,  des  tubercules  des  trois  variétés  de  Pommes  de  terre  Flocon 
de  neige,  à  feuilles  d'ortie  et  Reading  Abbey,  celle-ci  toute  nouvelle 
et  n'ayant  été  mise  au  commerce,  en  Angleterre,  que  cette  année 
même  ;  des  Haricots  de  la  variété  Nain  Canadien,  enfin  un  gros 
Ctiou  pommé  Tambour  hâtif.  —  Le  Comité  compétent  demaud-:! 
que  M.  Dudcûy  reçoive,  pour  sa  présentation,  une  prime  de 
2"  classe,  et  la  Compagnie  fait  droit  à  sa  demande  ;  mais  M.  Du- 
doiiy  déclare  renoncer  à  recevoir  cette  récompense. 

A  ce  propos^  M.  Dudoûy  appreûd  à  la  Compagnie  que  le 
Haricot  nain  canadien  est  remarquable  par  la  force  extraordinaire 


468  PROCÈS-VERBAUX, 

de  sa  tige  et  par  sa  résistance  aux  maladies  auxquelles  sont  su- 
jets no^  Flageolets  ;  c'est  un  mérite  qui  lui  docne  un  intérêt  par- 
ticulier. Quant  au  Chou  Tambour,  c'est  une  variété  magnifique 
tt  tièt-hâtive,  dont  on  fait  beaucoup  de  cas  en  Angleterre  cù  elle 
est  cultivée  priucipalement  comme  fourragère.  Tous  les  légumes 
que  M.  Dudciiy  a  déposés  aujourd'hui  sur  le  bureau  ont  été  culti- 
vés sars  fumier  et  eiclusivemect  à  l'engrais  chimiq-ie  ;  on  voit 
que  les  résultats  de  cette  culture  ont  été  satisfaisants.  Il  fait  obser- 
ver, en  outre,  que  ses  Pommes  de  terre  n'ont  pas  été  alleinles 
par  la  maladie  spéciale  qui  s'est  déclarée  sur  celles  de  la  propriété 
voisine  de  'a  i-itnne  auxquelles  on  avait  donné  pour  engrais  des 
boues  de  Paris.  Il  est  persuadé  ^ue  ce  genre  d'engrais  rend  la 
Pcmme  de  terre  accessible  à  la  maladie  tandis  que,  parmi  les 
engrais  thimiques,  les  superphospbates  Ty  rendent  rebelle. 

4»  Par  M.  Gauthier  (R.-R.),  avenue  de  Suffren,  à  Paris,  un 
panier  de  Fraises  Quatrt-saisons  d'une  telle  beauté  que,  sut*  la 
proposition  du  Comité  de  Culture  potagère,  il  lui  est  accordé  une 
prime  de  2°  classe  pour  la  présentation  qu'il  en  a  faite.  —  M.  le 
Président  de  ce  Comité  fait  observer  que  cette  année  est  partout 
très  défhvoralle  aux  Fraises,  ce  qui  fait  encore  ressortir  le  mérite 
qu'a  eu    M.   Gauibitr  d'obtenir  celles  qu'il  a  déposées  sur  le 

bureau. 

A  ce  propos,  M.  Gauthier  (R.-R.)  donne  lecture  d'une  note  ré- 
digée par  lui  daLS  laquelle  il  expose  L  marche  qu'il  suit  dans  la 

culture  du  Fraisier. 

5"  Par  M.  L'eniselle,  jardinier  chez  M.  Bonnel,  à  Palaiseau 
(Seint-Êl  Oise),  7  Pa/zes  IMignonne  bâtive,  beaux  fruits,  déclare 
k  Comité  o'Aiboriculiure,  qui  propose  d'accorder,  pour  cette  pré- 
sentatier,  une  prime  de  ^^^  classe.  La  Compagnie  adopte  celte 

proposition. 

6°  Par  M.  Bertaut,  de  Rosny-sous-Bois,  20  Pêches  Mignonne 
hâtive,  que  le  Ccmiié  compétent  juge  assez  belles  pour  l'année  et 

dont  la  présentation  vaut  à  JM.  Bertaut  une  prime  de  2®  classe. 
7°  Par  M.Charollois,  amateur,  à  Paris,  des  Pèches  récoltées  sur 

un  arbre  qui  lui  est  venu  d'un  semis  fait  en   1875,  et  qui  a  déjà 

fructifié  l'an  dernier.  L'avis  du  Comité  d'Arboriculture  est  que 

ces  fruits  sont  d'un  faible  volume,  mais  que,  comme  ils  provitn- 


SÉA.NCE   DU   M  AOUT  1880.  469 

nent  de  l'arbre-mère,  il  y  a  lieu  de  penser  que  la  greffa  en  aug- 
menten  la  grosseur.  Ils  sont  du  reste  bien  colorés  ;  U  cbair  en 
est  fine,  juteuse,  vineuse  et  sucrée,  non  adhérente  au  noyau.  C^ 
sera,  en  outre,  une  variété  remariuablement  hâlive  puisqu'elle 
donnait  déjà  des  fruits  mûrs  le  10  juillet  dernier. 

8"  Par  M.  G  rardin  (Emile),  d'A^g^nteuil,  un  panier  de  Figues 
Diuphine  a?s  z  belles  pour  l'améa,  qui  lui  valeit  uQi  prim^  de 
3'  classe. 

9"  Par  M.  Ven^eclaye,  amateur,  des  /^ojn'nesBirowitzki,  beaux 
fruits  pour  la  présentation  desquels,  sur  la  proposition  du  Comité 
d'Arboriculture,  il  lui  est  accordé  une  prim^  de  3'  classe  à  la- 
quelle il  déclara  renoncer.  —  Il  fait  observer  que  son  intention, 
en  déposant  ces  Pommes  sur  le  bureau,  a  été  de  les  faire  con- 
naître plus  qu'elles  ne  paraissent  l'être  encore  parmi  nous.  C'est, 
dit-il,  un  fruit  hâtif,  ass.^z  bon,  d'un  assez  fort  volume,  qui, 
pour  ces  divers  motifs,  mérite  d'être  répandu. 

10°  Par  M"»^  Léon,  Dame  pitronnesse,  à  Sûnte-Groix-ks- 
Biyonne  (Basses-Pyrénées),  a  été  envoyé,  le  2S  juillet  dernier, 
un  fort  et  beau  bouquet  de  Verveines  variées,  dont  malheureuse- 
ment on  n'a  plus  aujourd'hui  que  des  restes  desséchés. 

iJoPar  M.  Ghantrier  (Â.lfrel),  j irdinier-'h^.f  au  château  de 
Garadoc,  près  Bayonn^  (Basses-Pyréuée'^),  une  série  de  fleurs 
coupées  de  Gloximas,  venus  d'un  semis  qui  a  été  fait  le  3  février 
dernier.  11  lui  est  décerné  une  prime  de  %"  c'asse  pour  cette  pré- 
sentation. Se  trompant  quant  au  jour  où  la  Société  devait  tenir 
sa  seconde  séance  de  juillet,  M.  Gaantrier  avait  faU,  à  la  fia  de  ce 
mois,  un  premier  envoi  de  G'oxiaias  que  la  Comité  de  FI  )ricul- 
ture  n'a  pu  examiner.  Son  second  envoi,  pour  lequel  il  obtient 
aujourd'hui  une  prime  de  2^  classe,  comprend  les  produits  de  la 
dernière  fl  =raisoa  de  la  2^  série  de  ses  plantes,  et  il  fait  observer 
dans  sa  lettre  d'envoi  que  ces  fleurs  sont  bien  moins  amples  que 
les  premières. 

12°  Par  M.  Bruant,  horticulteur  à  Poitiers  (Vienne),  en  pre^ 
mier  lieu,  une  nombreuse  série  de  fleurs  coupées  de  Pétunias, 
les  uns  simples,  les  autres  doubles,  qui  sont  jigés  très  remar- 
quables, et  pour  lesquels  il  lui  est  accordé  une  prime  de  1'"''  classe  ; 
en   second  lieu,  une  série  de  fl'.irs  coupées  de  Pilrrj  -lim 


470  PROCÈS-VERBADX. 

z(tnale  tant  doubles  que  simples. Pour  cette  seconde  sorte  de  fleur?, 
M.  le  Président  du  C  nui  té  de  Fioriculture  propose  à  la  Compa- 
gnie de  décider  que  M.  Bruant  aurait  droit  à  une  prime  de 
';"'''  classe,  attestant  ainsi  le  mérite  supérieur  de  ses  plantes;  mais 
!e  règlement  du  Comité  ne  lui  permettant  de  décerner  des  primes 
pour  des  Pelm^gonium  zonale  qu'à  la  vue  de  pieds  entiers  et  non 
d'après  de  simples  fleurs  coupées,  cette  récompense  ne  sera  re- 
mise à  M.  Bruant  que  lorsqu'il  aura  rempli  la  condition  exigée. 

''So  Par  M.  Pernel,  grainier-horticulteur  à  la  Varenne  Saiut- 
Hilairé  (Seiuf),  une  série  de  fleurs  coupées  de  Zinnias  doubles  et 
de  Penistemon.  Les  Zinnias  sont  très  amples,  bien  variés  de  cou- 
leur, ei,  sur  la  proposition  du  Comité  de  Fioriculture,  ils  valent 
à  M.  Fer;  el  une  prime  de  ^^  classe  ;  quant  aiix  Pentstemon,  ils 
sont  destinés  an  concours  Pdiier. 

'l4o  Par  M.  Forcy  (Victor),  jardinier  à  Sèvres  (Seine-et-Oise), 
17  sortes  de  Pelargonium  zonale,  obtenus  par  lui  de  semis.  — 
M.  le  Président  du  Comité  de  Fioriculture  déclare  que  ce  Comité 
aurait  demandé  pour  ce  jardinier  une  prime  de  3®  classe  à  cause 
du  mériie  qu'il  a  reconnu  à  ses  plantes,  mais  que  celles-ci  ayant 
été  apportées  sans  noms  ni  numéros,  le  règlement  interdit  de  dé- 
cerner une  récompense  pour  des  présentations  faites  dans  ces 
condition?. 

<oo  Par  M.  Tabar, 'horticulteur  à  Sarcelles  (Seine-et-Ois*),  des 
tleurs  coupées  de  Pétunias  en  nombreuse  série  el  bien  variés, 
pour  la  présentation  desquelles  il  lui  est  accordé  une  prime  de 
2®  c'asse. 

16°  Par  M.  Lecaron,  grainier-horticulteur,  quai  de  la  Mégii- 
serie,  des  Zinnias  ordinaires  tt  panacbés,  pour  lesquels  il  obtient 
une  prime  de  i*  classe,  et  des  Amarantes  crête  de  coq  [Celosia 
cristata  L.)  qui  lui  valent  une  prime  de  3*^  classe. 

17°  Par  M.  Crousse,  horticulteur,  faubourg  Stanislas,  à  Nancy 
(Meurthc-et-Mo:ell«  ),  des  fliurs  coupées  de  1o  variétés  de 
Bégonias  tubéreux  à  fleurs  doubles,  qui  proviennent  de  ses  semis 
et  qu'il  n'a  pas  encore  mis  au  commerce.  —  M.  le  Président  du 
Comité  de  Fioriculture  déclare,  au  nom  de  ce  Comité,  que  ces 
Bégonias. 'ont  très  beaux,  et  qu'il  aurait  été  demandé,  pour  cette 
présentation,  une  prime  de  1^^ classe  si,  au  lieu  de  simples  fleurs 


SÉANCE  DU  12  AOUT  1880.  \1\ 

isolées,  M.  Grousse  avait  envoyé  des  branches  fleuries  qui 
permissent  de  se  faire  une  idée  du  portai  de  la  tenue  des  plantes. 

'l8o  Par  M.  Dudoûy  (Alfred),  deux  bouquets  de  fleurs  coupées 
à' Œillets  de  Chine  nains  doubles  et  deux  plantes  en  pots,  savoir 
un  Bégonia  Rex  et  un  Coleus,  qui  ont  été  cultivées  Tune  et  l'autre 
en  recevant  son  engrais  chimique  auquel  il  donne  le  nom  de 
Floral  no  2.  —  Pour  cette  présentation  et  particulièrement  f  our 
les  (Eillets  de  Chine,  le  Comité  de  Floriculture  propose  d'accor- 
der une  prime  de  3^  classe.  Cet. j,  proposilion  est  adoptée,  mais 
M.  Dudoûy  renonce,  comme  d'habitude,  à  recevoir  cette  récom- 
pense. 

19oParM.  Godefroy-Lebeuf,  horticulteur,  route  de  Sannois, 
26,  à  Argenteuil,  deux  Orchidées  fleuries,  savoir  Cypripedium 
selligerum,  hybride  qui  a  été  obtenu  chez  MM.  Veitch,  à  la 
suite  d'un  croisement  opéré  entre  les  Cypripediu  i  barbatum  et 
lœvigatum  ;  une  charmante  variété  de  VOncidium  Forbesii^ 
plante  originaire  du  Brésil,  aux  environs  de  Rio-Janeiro,  qui  se 
prête  très  bien  à  la  culture  en  serre  froide  ;  un  pied  fleuri  à'Aga- 
panthus  umbellatus  flore  pleno,  belle  variété  obtenue  en  Angle- 
terre, dont  M.  Godefroy-Lebeuf  a  acquis  l'édition  en  majeure 
partie.  Elle  présente  cette  particularité  que,  loin  de  s'élever 
comme  le  fait  celle  du  type  simple,  la  hampe  de  cette  variété  ne 
dépasse  que  faiblement  les  feuilles.  —  Une  prime  de  l''e  classe  est 
demandée  par  le  Comité  de  Floriculture  et  accordée  par  la  Com- 
pagnie pour  M.  Godefroy-Lebeuf  qui  renonce  à  la  recevoir  (1). 

20o  Par  M.  A.  Lavallée,  Président  de  la  Société  et  propriétaire 
à  Segrez  (Seine-et-Oise),  des  échantillons  en  fruits  de  deux  espèces 
ligneuses  au  sujet  desquelles  il  donne  de  vive  voix  les  renseigne- 
menls  suivants.  Le  Cerasus  [Padus)  cornuta,  de  l'Himalaya,  où  il 
se  trouve  à  une  grande  altitude,  est  un  bel  arbre  ruslique,  éga- 
lement remarquable  en  fleurs  et  en  fruits.  Ses  jolis  fruits  ont 
même  un  mérite  particulier  qui   ajoute  à  son  intérêu   :   dans 

>i         ■  ..,-■-  ■—  ■  -  ■  ■    ■  ■■  ■  ■  —      ^.        - 

(1)Dans  une  noie  jointe  aux  objets  qu'il  présente,  M.  Godefroy-Lebeuf 
avertit  que  la  plante  qu'il  a  déposée  sur  le  bureau,  à  la  séance  du 
24  juin  dernier,  sous  le  nom  provisoire  de  Bégonia  (?)  Daveauana 
(Voyez  le  Journ.  ,  cahier  de  juia  1880,  p.  349)  a  été  reconnue  plus 
récemment  comme  n'étant  pas  un  Bégonia,  mais  un  Pellionia  (P.  Da- 
veauana). 


472  PROCÈS-VERBAUX. 

l'Asie  centrale,  en  dislillant  sur  eux  de  l'eau-de-vip,  on  confec- 
tionne une  liqueur  analogue  de  saveur  à  celle  que  l'oa  pré- 
pare en  Améiique,  avec  les  fruits  du  Cerasus  Capidi,  et  qui  est 
connue  sous  le  nom  de  Liqueur  de  la  veuve  A'ifoux.  L^  Sot^bus 
americana  et  un  arbre  moins  grand  que  notre  Sorbus  aucuparia, 
mais  qui  porle  une  plus  grande  quantité  de  fruilsetqai  perd  ses 
feuilles  plus  tard,  au  moment  où  les  froids  commencent  à  se  faire 
bien  sentir.  La  floraison  duSjrbier  d'Amérique  est  d'nillears  plus 
belle  que  celle  du  Sorbier  des  oiseleurs.  —  A  ce  propos,  M.  A.  La- 
vallée  dit  que  cette  dernière  espèce  a  une  variété  à  petits  fruits 
et  qu'en  visitant  les  glaciers  des  Grisons,  il  en  a  observé  une  dont 
les  frui's  étaient  extrêaiement  petits.  Il  a  greffé  celle-ci  sur  le 
type  de  l'espèce,  mais  la  greffe  qa'il  en  a  faite  n'a  pas  ffuctifié 
jusqu'à  ce  jour. 

21°  Par  M.  Pissot,  conservateur  du  Bois  de  Boulogne,  une  col- 
lection d'écbanii lions  représentant  4  variétés  de  Pi7nis  japonica 
et  2S  espèces  ou  variétés  de  Pommiers  (Malus)  ornementaux  par 
les  fruits  petits  et  diversement  colorés  qu'elles  pro  luisent  en 
quantité  extraordinaire.  C'î  sont,  entre  autres,  les  Malus  Ringo 
et  Ringo  lucida,  cerasiformis,  expansa,  magnifica,  pulchella, 
stnata,  rubicunda,  spectabilis,  translucens,  Cori'ngo,  cocci'netz, 
ornata,  sulfurea,  etc.  —  Sur  la  proposition  du  Comité  de  Fiori- 
culturo,  il  est  accor.\é,  pour  celte  présentatii-n,  une  prime  de 
2^  classe  qui,  conformeraient  au  désir  de  M.  Pissot,  est  attribuée 
à  M.  Victor  Brossand,  chef  de  section  chargé  de  diriger  la  pépi- 
nière de  Lmgcharap  dans  laquelle  se  trouvent  les  arbres  qui  ont 
fourni  ces  échantillons. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillem-mt  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°  Une  lettre  par  laquelle  M.  Gusin,  Secrétaire-général  de  la 
Société  pomologiqus  de  France,  prie  M.  le  Président  de  nommer 
des  délégués  ayant  mission  de  représenter  la  Société  nationale 
d'Horticulture  de  France  à  la  prochaine  session  annuelle  de  cette 
association,  qui  sera  tenue  à  Moulins  (Alliei),  le  29  septembre 
prochain.  — M.  le  Secrétaire-général  apprend  à  la  Compagnie  que 


SÉANCE  DU  12  AOUT  1880.  473 

le  Conseil  d'Admiaistration  a  nommé  délégués  au  Congre;  pomo- 
logique  MM.  Michelin  et  Jamin  (Ferd.). 

2^  Des  demandes  de  délégués  devant  prendre  part  aux  travaux 
des  Jurys  des  Expositions  qui  auront  lieu:  à  Versailles,  du  22  au 
25  aoùi  ;  à  ViUeniomble,  du  29  au  31  aoù':  ;  à  Viucenn^s,  du  29 
au  31  aoù'  ;  à  E  ampes,  le  21  aoù;  ;  à  Lyon,  par  l'Asso^iitioa 
horticol 3  lyonnaise,  du  9  au  13  septembre.  Les  déléguée  nommés 
sont  MM.  Hirincq,  à  Versailles  ;  Lepère  fils,  à  Villemomble  ; 
Carrière  (E.-A.),  à  Vincennes  ;  Lavialle,  àEtampes  ;  et  B.  Verlot 
à  Lyon. 

3°  Des  demandes  de  Commissions  adressées:  1o  par  M.  Foucart, 
horticulteur  à  Ghatou  (Seine-et-0"se),  qui  désire  voir  examinées 
ses  cultures  et  particulièrement  sa  collection  de  Pelargonium 
zonale  ;  2°  par  M.  Pdtit-Flamey,  con^truetsur-shaudroanier  à 
Versailles,  qui  se  proposa  de  soumettre  à  i'exameo  da  Gom- 
missaires  un  nouvel  appareil  mobile  de  ctiauffage  chiuffiat 
avec  tous  les  liquides  et  combustibles.  — La  Commission  chirgée 
de  se  rendre  chez  M.  Foucart  comprend  Mil.  Chaté  (Enile), 
Lequio,  Malet  [k.),  Poiret-Dilan  et  Triibaut;  celle  qui  devra  exa- 
miner l'appareil  de  chauffage  de  M.  Petit-Fiamey  sera  la  Commis- 
sion spéciale  des  chauffages  à  laquelle  sera  adjoint  M .  Curé. 

M,  le  Secrétaire-général  annonce  que  le  Conseil  d'Aiministra- 
tion,  dans  sa  séance  de  ce  jour,  a  prononcé  la  radiation,  pour 
refus  de  paiement  de  la  colisation  sociale,  dé  MM  Biilly  (E  louard). 
Daudé  (Jean),  Foin  (François),  Montarlot  (Paul)  etOpoix  (Joseph). 

Il  e=t  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents 
suivants  : 

1»  Note  sur  la  culture  du  Fraisier  des  Q  aatre-saisons  ;  par 
M.  GAOïmER  (R.-R  ) 

2*»  Note  sur  un  insecte  qui  dévore  l'Artichaut  ;  par  M.  Girard 
(Maor.) 

3o  Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Besançon  ;  p^r  MM.  Boxnel 
et  Michelin. 

4»  Compte  rendu  de  l'Exposition  horticole,  au  Cjncours  régio- 
nal de  Périgueux  ;  par  M.  MALPT(GDSTiVE). 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présent  itions  ; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


47i  PROCÈS-VERBAUX. 

SÉANCE    DU    26    AOUT     1880. 

Présidence  de  M.  Teslon,  Vice-Président. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 

On  y  compte  cent  huit  Membres  titulaires  et  deux  Membres 
honoraires. 

Le  procè-"-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  delà  Comp?ignie,  l'ad- 
mission de  trois  Membres  titulaires  qui  ont  été  ptésentés  dans  la 
dernière  séance  et  contre  qui  aucune  opposition  n'a  été  formulée. 

Les  objets  suivants  ont  été  dépn  es  sur  le  bureau  : 

i°  Par  M.  Courbron  (J.),  jardinier  chez  M.  Marie,  à  Bougival, 
(Seine-et-0'se),  des  tubercules  de  8  variétés  de  Pommes  de  terre 
parmi  lesquelles  deux  sont  innommées,  le  nom  n'eu  étant  pas 
connu  de  lui.  —  Une  prime  de  b®  cla«se  lui  est  accordée  pour  cette 
présentation. 

2"  Par  M.  Cauchiu  (Vincent),  cultivateur  à  Monln^agny,  5 
Choux  des  deux  variétés,  Chou  des  Vertus  et  Chou  de  Brunswick, 
des  Haricots  de  Bignolet,  une  Lotte  de  Carottes  courtes  et  des 
Cornichons  qu'il  apporte  pour  montrer  le  triste  état  auquel  les  a 
réduits  une  maladie  dont  ils  sont  atteints.  Le  Comité  de  Culture 
potagère  a  trouvé  les  Choux  et  les  Carottes  d'une  beauté  peu  com- 
mune ;  or  celles-ci  sont  venues  en  plein  champ,  tandis  que  c'est 
habituellement  sous  châssis  qu'on  les  élève.  En  outre,  elles  sont 
parfaitement  franches,  saines  et  enHères,  et  cependant  on  les  voit 
presque  partout  plus  ou  moins  fendues  à  cause  des  interruptions 
et  des  reprises  de  la  végétation  qui  ont  été,  cette  année,  la  con- 
séquence de  nombreux  changements  de  température  et  d'humi- 
dité dus  à  de  fréquents  orages.  Eq  considération  de  la  beauté 
des  C  houx  et  des  Carottes,  le  Comité  de  Culture  potagère  demande 
qu'il  soit  donné  à  M.Cauchinuneprime  de  2^  classe,  et  la  Com- 
pagnie fait  droit  à  cette  demande. 

3"  Par  M.  Véniat  (Henri),  jardinier  chez  M.  Feyeux,  à  Crosnes 
(Seine-et-Oise),  des  racines  de  la  Bardaneàn  Japon  et  un  flacon 
de  grain  es  du  Soja  luspida  torréfiées  à  la  manière  du  café  auquel 
elles  ressemblent  par  l'odeur  et  la  saveur.  Pour  ces  produits  pré- 
sentés hors  concours  M-  H.  Véniat  reçoit  les  remerciements  du 
Comité  de  Culture  potagère. 


SÉANCE  DU  26  AOUT   1880.  475 

Dans  une  note  jointe  à  ces  objets  on  lit  que  la  Bardane  du  Japon 
aune  racine  analogue  d'aspect  au  Salsifis  et  qui  a  les  mêmes 
usages.  C'est  un  assez  bon  aliment.  La  plante  porte  au  Japon  le 
nom  de  Gôbo.  Elle  a  un  développement  rapide  puisque  les  spé- 
cimens de  sa  racine  qui  sont  rais  sous  les  yeux  de  la  Compagnie 
proviennent  d'un  semis  qui  a  été  fait  le  10  mii  dernier.  Qaant 
aux  graines  torréfiées  du  Soja,  leur  emploi  comme  succédané  du 
café  paraît  être  usuel  dans  certains  pays.  Ainsi  on  lit  dans  le  mé- 
moire sur  cette  Légumineuse  qui  a  été  publié,  en  1878,  à  Vienne 
(Autriche),  par  M.  F.  Haberlandt,  le  passage  suivant  qui  est  ex- 
plicite à  ce  sujet  :  «  Le  directeur  de  l'Institut  ygricole  du  Tvrol 
»  méridional,  M.  le  D'^  E.  Mach,  m'envoya,  Tété  dernier,  un 
»  exemplaire  d'une  p'ante  qui  doit  y  êUe  connue  depuis  longtemps 
»  et  qui  n'était  autre  qu'un  pied  de  Soja.  On  l'appelle  dans  le  pays 
»  graine  de  café  et  on  en  emploie  la  graine  comme  équivalent  du 
y>  café....  On  assure  qu'il  n'y  a  aucune  différence  entre  cette  succé- 
3  dauée  et  le  café.  » 
.4°  Par  M.  Bonnel,  amateur  à  Palaiseau  (Seine-et-Oise),  des 
Pommes  de  Fenouil  d'Italie  que  le  Comité  compétent  a  jugées 
belles  et  pour  la  présentation  desquelles  il  propose  d'accorder  une 
prime  de  3®  classe.  Celte  proposition  est  acceptée  par  la  Compa- 
gnie, mais  M.  Bonnel  renonce  à  recevoir  la  récompense  dont  il  a 
é'.é  reconnu  digne. 

M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère  fait  observer  que 
ce  Fenouil  n'est  pas  monté,  et  qu'il  est  rare  d'en  voir  de  tel  à  cette 
époque  de  l'année;  par  compensation,  il  semble  qu'on  a  négligé 
de  le  butter,  opération  qui  l'aurait  blanchi. 

5°  Par  M.  Dadoûy  (Alfred),  rue  Notre-Dame-des-Victoires,  à 
Paris,  des  échantillons  de  deux  sortes  de  Pois  et  de  deux  sortes 
de  Haricots^  sdiVoii:  Pois  duc  d'Edimbourg,  Pois  royal  de  Berk- 
shire, Haricot  beurre  à  rames  du  Mont-d'Or,  Haricot  mange-tout 
Beauté  tachetée;  ce  dernier,  encore  nouveau  en  Angleterre, 
dit  M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère,  n'est  pas 
connu  en  France.  —  Une  prime  de  3^  classe  est  demandée  par 
le  Comité  et  accordée  par  la  Compagnie,  pour  cette  présentation, 
mais  M.  Dudouy  renonce  à  la  recevoir. 

Dans  une  note  jointe  aux  objets  qu'il  a  présentés,  M.  Diidouy 


476  PROCÈS-VERBAUX. 

apprend  que  le  Haricot  beurre  du  Mont- d'Or  atteint  l-^âO  de 
hauteur  et  produit  beaucoup;  que  le  Haricot  Beauté  tachetée 
s'élève  de  l""  20  à  i""  50  et  se  montre  encore  plus  productif  que  le 
précédent;  que  les  Pois  Royal  de  Berkshire  et  duc  d'Edimbourg 
atteignent  1°»  50  de  hauteur  et  sont  excellents  poar  l'arrière-sai- 
son.  A  l'état  sec,  le  grain  du  premier  est  bleuâtre  et  peu  ridé, 
tandis  que  celui  du  second  est  blanc  et  ridé. 

6"  Par  M.  Chalenay  (Henri),  de  Doué-la-Fontaine  (Indre-et- 
Loire),  un  spécim-^n  de  greffe  en  fente,  modifiée  par  lui,  qui, 
paraît-il,  lui  donne  de  bons  résultats. 

M.  le  Secrétaire  du  Comité  d'arboriculture  décrit  la  manière 
dont  M.  Ghatenay  (Henri)  exécute  sa  greffe.  Il  opère  dans  le  sujet 
tronqué  une  fente  qui  ne  le  traverse  pas  d^  part  en  part,  après 
quoi,  dans  Tune  des  parois  de  cette  fente,  il  enlève  du  bois  selon'un 
plan  doublement  oblique;  il  produit  ainsi  un  vide  en  coin  limité 
par  deux  plans  latéraux  dont  l'un  est  vertical  et  l'autre  oblique 
sur  celui-ci.  L"  greffon  est  taillé,  à  sa  partie  iaférieure, de  manière 
à  remplir  ce  vide.  C'est  d'abord  aux  Abricotiers  qu'a  été  aippli- 
qué  ce  genre  de  greff'e  dont  l'application  a  été  ensuite  étendue  à 
d'autres  arbres. 

M.  Aubrée  dit  qu'en  Normandie  on  emploie  souveni  une  greffe) 
fondée  sur  le  même  genre  d'entaille;  seulement  on  applique,  un 
greffon  à  chaque  extrémité  du  même  diamètre,  tandis  que  M. 
Chatenay  (H.)  n'en  po?e  qu'un,  à  une  extrémité  de  la  fente. 

M.  Burelle  fait  observer  que,  dans  l'horticulture  d'ornement, 
on  se  sert  d'un  procédé  de  greffage  analogue,  avec  enlèvîment  de 
bois  sur  l'un  des  côtés  de  la  fente;  tout;  la  différence  consiste 
en  ce  que  cette  greffe  nommée  Greffe  à  la  Pontoise  se  pratique 
généralement  aux  deux  bouts  de  la  fente.  La  greffe  à  la  Poutoise 
est  usitée  surtout  pour  les  Orangers;  son  nom  vient  de  ce  qu'elle 
a  été  imaginée  par  Huart,  horticulteur  à  Pontoise. 

7°  Par  M.  Grozy,  fils  aîné,  Grande-Rne-Guillotière,  246,  à  Lyon 
(Rhône),  une  série  de  fl;urs  coupées  de  Canna,  de  nombreuses 
variétés  qu'il  a  obtenues  de  semis,  et  pour  la  présentation  des- 
quelles il  obtient  une  prime  de  3®  classe. 

8°  Par  M.  Dudouy  (Alfred),  plusieurs  tiges  fleuries  de  Balsami- 
nes Camellias  très  pleines  et  une  série  de  fleurs  coupées  de  belles 


SÉANCE  DD  26  AOUT  1880.  477 

Reines-Marguerites  Victoria.  Sur  la  proposition  du  Comité  de 
Floriculture,  il  lui  est  accordé,  pour  la  présentation  de  ces  belles 
plautfis,  une  \  rime  de  2^  classe  à  laquelle  il  déclare  renoncer. 

9°  Par  M.  Godefroy-Lebeuf,  horticulteur,  route  de  Sannois,  26,  à 
Argenteuil  (Seine-et-Oise),  plusieurs  plantes  rares  et  remarqua- 
bles sous  des  rapports  différents;  ce  sont  les  suivantes:  deux 
Orchidées  exotiques  fleuries,  un  Bi f renaina  ti^^ec,  introduit  du 
Brésil  par  M.  Binot,  dont  la  fleur  est  plus  singulière  qu'élégante, 
mais  exhale  une  bonne  odtur  d'abricot,  et  le  Lœlia  furfuracea, 
élégatte  espèce  mexicaine  dont  la  floraison  est  difficile  à  obtenir  ; 
VMsemanthm  Kalbreyeri^  Amaryllidée  nouvelle,  originaire  du  Gap 
de  BonDf-Ef=pérance,  dont  la  floraison  dure  plus  d'un  mois;  le 
Solidago  strkta,  Coroposée-radiée  de  l'Amérique  septentrionale, 
que  M.  Godefroy-Lebeuf  dit  remporter  sur  ses  congénères  par  sa 
floraison  plus  abondante,  par  son  port  plus  trapu  et  par  ses  t'ges 
plus  fermes;  enfin  VEryngium  Carrieri^  belle  variété  obtenue  par 
M.  Chaté,  qui  l'emporte  sur  les  autres  Eryngium  bromélii formes 
par  son  port  plus  régulier  et  par  ses  feuilles  plus  robustes.  — 
Pour  cette  remarquable, présentation  M.  Godefroy-Lebeuf  obtient 
une  prime  de  i«  classe  qu'il  renonce  à  recevoir. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  cor- 
respondance qui  comprend  les   pièces  suivantes  : 

1°  Une  demande  de  Juré  pour  l'iiixposition  que  la  Société  d'Hor- 
ticulture de  la  Dordogne  va  ouvrir  à  Périgueux,le  samedi  28  août. 
—  M.  Gappe  (Emile)  sera  prié  de  représenter  à  l'Exposition  de 
Périgueux  la  Société  nationale  d'Honiculture. 

2o  Une  lettre  dans  laquelle  M.  J.  Goston,  ex-capitaine,  à  Paris, 
décrit  un  procédé  imaginé  par  lui,  qu'il  regarde  comme  devant 
détruire  non  seulement  le  Phylloxéra  de  la  Vigne,  mais  encore 
«  tous  les  insectes  qui  viendront  se  réfugier  autour  du  cep.  »  Ce 
procédé  repose  sur  l'emploi  de  cendres  de  Vigne,  qu'on  devrait 
arroser  avec  de  l'eau  tenant  en  suspension  500  grammes  de  fleur 
de  soufre  pour  100  litres  de  Iquide.  M.  Goston  ne  dit  pas  en 
avoir  essayé  l'application  à  des  Vignes  phylloxérées. 

30 Une  lettre  avec  laqutl'e  M.  Vaussenat,  ingénieur  civil  des 


418  PROCÈS-VERBAUX. 

mines,  Président  de  la  Société  a'Encouragement  pour  l'agricul- 
ture et  l'industrie  de  Bagnères-de-Bigorre  (Hautes-Pyrénées), 
transmet  une  réponse  manuscrite  rédigée  par  M.  CîZ'-s,  horlicul- 
teur,  au  questionnaire  publié  par  la  Société  relativement  aui 
effets  qu'ont  produits  le»  froids  de  l'hiver  dernier. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée  M.le  Secrétaire- 
général  signale  \q  Rapport  sur  les  effets  de  V hiver  dé  1879  à  1880, 
qui  vient  d'être  publié  par  la  Société  centrale  d'Horticulture  de 
Caen  et  du  Calvados  et  qui  a  été  rédigé  par  M.  Paul  Le  Vardols, 
membre  de  cette  Société. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sut*  le  bureau  des  documents 
suivants: 

1°  Les  Mimosa  Julibrisin,  les  Cerisiers  à  fleurs  double?,  les 
Yuccas,  en  jain  et  juillet  1880  ;  par  M.  Léo  dOunous,  de  Saver- 
dun  (Ariège) .     " 

2o  Rapport  sur  les  cultures  d'Asperges  de  M.  Lpguay,  à  Argen- 
teuil  ;  M.  SiROY,  rapporteur. 

3o  Rapport  sur  les  cultures  de  M.  Morin,  jrsrdinier  chez 
M.  Atiias,  à  Neuilly-sur-Seine  ;  M.  Hérincq  Rapporteur.  —  Les 
conclusions  de  ce  Rapport  tendant  au  renvoi  à  la  l'ommist^ion  des 
Récompenses  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

M.  P.  Ducbartre  a  la  parole  pour  signalera  la  Compagnie  un 
fait  qu'il  a  observé  dans  son  jardin,  à  Meudon  (Seine-et-Oisc),  et 
qui  lui  semble  avoir  quelque  intérêt.  C'est  un  nouvel  exemple 
venant  se  joindre  à  ceux  déjà  connus  qui  prouvent  que  certaines 
plantes  ou  parties  de  plantes  peuvent  conserver  une  sorte  de  vie 
latente  qui  ne  se  manifeste  par  aucun  développement  extérieur  et 
qui  cependant  les  rend  susceptibles  de  reprendre  et  de  recom- 
mencer à  végéter,  quand  les  circonstances  changent,  au  bout  d'un, 
temps  parfois  très  long.  11  rappelle  ce  qu'on  observe  fréquemment 
sur  des  plantes  grpsïes,  notamment  le  fait  cité  par  A. -P.  de 
CandoUe  d'un  iSem/>eryiî;M»î  des  Canaries  qui,  ayant  été  gardé 
dix-huit  mois  en  herbier,  était  resté  assez  vivant  pour  que,  ayant- 
été  planté,  il  ait  parfaitement  repris  (1).  Des  végétaux  non  cbar- 


(1)  a  J'ai  vu  uue  bulbe  de  Narcisse  desséchée  et  placée  dans  mon  herbier 
pousser  quatre  ans  de  suite  de  jeunes  feuilles,  au  printemps.  Un  pied 
d'une  nouvelle  espèce  de  Sempcrviviim  des  Canaries,  après  avoir  été  coa- 


SÉANCE  DU  26  AOUT  }880.  479 

nus  ont  montré  quelquefois,  mais  beaucoup  plus  rarement,  une 
surprenante  persistance  de  vilalité.  L'une  des  observations  les 
plus  remarquables  sous  ce  rapport  est  celle  que  Pépin  a  fait  con- 
naître, à  la  date  d'une  trentaine  d'années.  Elle  est  relative  à 
un  gros  Oranger,  qui  paraissant, mort,  lut  arraché  et  jeté 
dans  un  coi-Q  de  l'orangerie.  Le  tronc  en  fut  ensuite  taillé 
en  bûche  qui  servit  de  chantier  pour  supporter  un  tonneau. 
Gomme  au  bout  de  trois  années  on  reconnut  que  son  écorce  était 
encore  fraîche,  on  eut  l'idée  de  le  planter  ;  il  s'enracina  et  figura 
dès  lors  de  nouveau  à  son  rang  dans  l'orangerie.  Le  fait  observé 
par  M. P.  Ducharlre  se  rapporte  à  un  pied  de  Vigne  Gbasselas  âgé  de 
huit  à  dix  ans  qui, vers  la  fin  de  l'automne  de  1S78,fut  arraché  avec 
précaution  pour  être  replanté  sans  retard  dans  une  autre  partie 
du  même  jardin,  au  pied  d'un  mur,  au  midi.  Dans  cette  transplan- 
tation, on  lui  conserva  environ  1  mètre  de  tige.  En  1879,  il  ne  se 
montra  pas  la  moindre  pousse  si  sur  cette  tige  ni  sur  la  racine* 
Le  cep  paraissait  tellement  mort,  à  l'automne  de  1879,  qua  sa 
tige  ayant  été  coupée  au  niveau  du  sol,  on  allait  l'arracher  lors- 
qu'une circanstance  particulière  empêcha  cet  arrachage.  Or, 
cette  année,  dans  la  première  quinznne  du  mois  de  juin,  il  est 
parti  delà  racine  une  pousse  qui  s'est  maintenue  jusqu'à  ce 
moment  en  bon  état,  et  qui  égale  en  développement  le  jet  parti 
d'un  jeune  pied  d'une  autre  variété  qu'on  a  planté  tout  à  côté, 
l'hiver  dernier.  C'est  donc  dix-huit  mois  après  sa  plantation  que 
le  pied  de  Chasselas  dont  il  s'agit  s'est  mis  en  végétation,  sans 
avoir  donné  auparavant  U  moindre  signe  de  vie. 

Une  conversation  s'engage  à  ce  propos. 

M.  Jamin  (Ferd.)  rapporte  qu'un  Robinier  fut  débité  au  mois 
d'octobre  et  une  bille  qui  en  provint  fat  taillée  et  remisée  pen- 
dant l'hiver.  Au  printemps  suivant,  on  l'employa  comme  poieau 
qui  fut  enfoncé  en  terre  par  un  bout  à  grands  coups  de  maillet. 
L'enracinement  eut  lieu  néanmoins,  et  M.  Jamin  a  vu  un  grand 
arbre  qui  était  venu  de  ce  poteau. 

serve  dix-huit  mois  dans  mon  heibier,  a  repris  vie  lorsqu'il  a  été  planté.» 
(A. -P.  DE  Candolle,  Théorie  élément,  do  la  Botan.,  2^  édit.,  18i9, 
p.  ol9,  ea  Do;e.) 


480  NOMINATIONS.  —  SÉANCE  DU  12  AOUT  1880. 

M.  Bonnel  dit  avoir  eu  dans  son  jardin  un  Rosier  Gi  oire  de 
Dijon  qui,  après  sa  plantation,  est  resté  vert  sans  pousser  pen- 
dant trois  armées.  C'est  seulement  la  quatrième  auLéa  qu'il  est 
entré  en  végétation. 

M.  Brécy  avait  fait  couper  dans  son  jardin»  à  Montauban,  de 
forts  Yucca  àont  les  troncs  coupés  restèrent  abandonnés  dans  un 
coin.  Des  ouvriers  ayant  eu  un  peu  plus  tard  à  construire  un  de  ces 
murs  de  clôture  qu'on  forme  en  terre  argileuse  gâchée,  à  laquelle 
on  mélange  de  la  paille  ou  des  fragments  végétaux  quelconques, 
eurent  l'idée  de  réduire  les  Yuccas  en  morceaux  qu'ils  incorpo- 
rèrent à  la  matière  du  mur.  Au  bout  de  quatre  ou  cinq  années, 
ces  fragments  s'étaient  comportés  comme  des  boutures  et  on  les 
vit  pousser  des  deux  côtés  dû  mur. 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  une  nouvelle  présentation  ; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


NOMINATIONS. 


SÉANCE  DU    12  AOUT  4880. 

MM. 

1 .  Berlaisd  (Pierre),  horliculleur  et  entrepreneur  de  jardins,  rue  Perrier, 

21,  à  Levallois-Perret  (Seine),  présenté  par  MM.  Pigny  père  et  A. 
Malet. 

2.  Cassedanne   (Adrien),   jardinier   chez   M.    Iléraon  ,    à  Villiers-sur- 

Mame  (Seine-et-Oise),    présenté  par   MM.    Héraon  et   Ferdinand 
Jamin. 

3.  LocKROY  père  (Josepli),  rue   Washington,  32,  à  Paris,  présenté  par 

MM.  F.  Cbappellier  et  A.  Quihon. 

4.  LoYA  (Pascal),  jardinier  chez  M.   Louvean,  à  Châlillon  (Seine),  pré- 

senté par  MM.  Baucr,  Bouré  el  Lcquin. 

5.  Raulot  (Ch.),  fabricant  d'engrais  à  Neauphle-le-Châleau  (Seine-el- 

Oise),  présenté  par  MM.  Debray   et   Pe^cheiix. 

6.  RiGALLT    (Jules-Charles-Emile),     horticulteur-viticulteur,    place    de 

l'Eglise,  à  Thomery  (Seine-et-Marne),  présenté  par  MM.  Rafarin  et 
Vilmorin  (H.). 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE.   —  JUILLET    ET   AOUT  1880.         481 
SÉANCE    DU    26   AOUT   <880. 

MM. 

^  .  AupÉ  (Paul),  jardinier-chef  chez  M.  Eltling,  villa  Madrid,  à  Cannes 
(Alpos-Maritimes),  présenté  par  MM.  Bauër  et  Lesueur  fils. 

2,  Massonnet  (Charles),  éditeur  de  médailles,  faubourg  Saint-Denis,  64, 

à  Paris,  présenté  par  MM  .  Aufroy  et  A.  Péan. 

3.  Rabier  (Emile),  jardinier  chez  M^»*  veuve  Perrin,  rue  du  Val,  à  l'Hay, 

par  Bourg-la-Reine  (Seine),  présenté  par  MM.  Ferdinand  Jamin  et 
Margottin  père, 

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BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 


MOIS   DE   JUILLET  ET  d'août    1880. 

Actualité  (!'),  (n^^  68,  70,  72  et  73  de  18  80).  Paris  ;  feuille  in-4. 

Annales  agronomiques  (juillet  1880).  Paris;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Agriculture  d'Indre-et-Loire  (n*'  7,  8,  9  et  10  de 

4879).  Tours;  in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Agriculture  du  département  de  la  Gironde  {\"  et 

2*  trimestres  de  1880).  Bordeaux;  in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  et  d'Histoire  naturelle  de  l'Hérault 

(mars  et  avril  1880).  Montpellier;  in-8. 
Annales  de  la  Société  horticole,  vigneronne  et  forestière  de  VAube  (juin 

el  juillet  1880).  Troyes-,  in-8. 
Annales  de  VInstitut  expérimental  agricole  du  Rhône  (mai  4880).  Lyon; 

in-8. 
Apiculteur  [L')  (août  1880).  Paris;  in-8. 
A  retail  List  of  new,  beautiful  and  rare  Plants  (Catalogue  des  plantes 

nouvelles,  belles  et  rares,   n°  164,  1880,  de  M.    Will.   Bull, 

King'sroad,  Chelsea,  Londres  S.  W.l.  Londres;  in-8  de  160  pages 

el  fig. 
Belgique  horticole  (La)  (avril-mai-juin-juillet  1880).  Gand;  in-8. 
Bulletin  agricole   du  Pi<?/-de-Dôme  (juin  et  juillet  1880).  Riom;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  académique  d'Agriculture  de  Poitiers  (n»»  243  à  246 

de  1880}.  Poitiers;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  botanique  de  France  (a"»  3  de  1880  et  la  table  de 

1878).  Paris;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  botanique  et  horticole   d".  Provence  (avril-juin 

1880).  Marseille;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  centrale  d'Agriculture  et  des  Comices  agricoles  de 
l'Hérault  (janv,,  fév.  el  mars  ISSO").  Montpellier;  in-8. 

'ô{ 


482  BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 

Bulletin  de  la  Société  centrale  cV Horticulture  de  Caen  et  du  Calvados 

(année  1879).  Caen  ;  in-S. 
Bulletin    de   la   Société  centrale   d'IIorticuUure    de  la  Seine-Inférieure 

(4e  cahier  de  ISIO)    Rouen  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  Nancy  (u'^  3  et  4  de 

1880).  Nancy;  iti-8. 
Bulletin  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  des  A^'dennes  (n»  4  4  en 

1880).  Gharleville^  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d" Agriculture  et  d'Horticulture  de  Pontoise  (4"  tri- 
mestre de  1879).  Pontoise  ;  ia-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  et  d'Horticulture  de  Vaucluse  (juillet 

1880).  Avignon;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Ac/riculture,  Sciences  et  Arts  de  Poligny  (avril  et 

mai  1880).    Poligny;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Encouragement  (mai  et  juin  1880),  Paris;  in-4. 
Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France  (n"»  13,  14,  15  et  16 

de  1880).  Paris  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Clermont  {Oise)  (juillet  1880), 

Ciermont;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Chàlon-sur-Suone  (2e  trimestre 

de  1880).  Châlon;  in-8. 
Bidktin  de  la  Suciété  d' Horticulture  de  Coinpiégiie  {'i^  trimestre  de  1880). 

Compiègne  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  d'Èpemay  (n°  1  de  1880).  Epernay; 

in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Fontenay-le-Cumte  (4*  trimestre 

de  1879  et  1"  semestre  de  1880).  Fontenay-le-Ccrnle  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Genéve{i''  trimestre,  juillet  1880), 

Genève;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Côte-d'Or  (mai  et  juin  1880). 

Dijon  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Sarthe  (1"  et  2^  trimestres 

de  1880).  Le  Macs-,  ia-8. 
Bulletin  de   la  Société  d'Horticulture  de  Soissons   (juin,  juillet  1880). 

Soissons  ;  iu-8. 
Bïdleti'i  de   la  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture  d'Eure-et-Loir 

(juin  et  juillet  188(').  Chartres  ;  ia-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  pratique  du  Bhône  (u°*  30  à  35  de 

1880).  Lyon;  iti-8. 
Bulletin  de  la  Société  de   Viiiculture,  Horticulture  et  Silviculture  de 

Reims  (hoûI  1880).  Reims;  ia-8. 
Bulletin    de   la  ville  de  Paris  (n^^  22  à  29  de  1880).    Paris;  feuille 
in-4. 


MOIS    DE     JUILLET  ET   AOUT   1880.  483 

Bulktin  des  séances   de   la  Société   nationale  d'Agriculture  de  France 

(avril  et  mai  1880).  Paris  ;  in-8. 
Bulletin  des  travaux  de  la  Société  d'Agriculture  de  Sai7it-Pol  (6  janv. 

1879..  Saitit-Pol  ;in-8. 
Bulletin  d'Insectologie  agricole  (n"^'  5,  6  et  7  de  1880).  Paris;  in-8. 
Bulletin  du  Cercle  horticole  du  Nord  (a»*  5  et  6  de  1880).  Lille;  ia-8. 
Bulletin  du   Comice  agricole  d'Amiens  (û°'  202  à  205,  1880).  Amiens; 

feuille  ia-4. 
Bulletin   mensuel  de  la  Société  agricole  et  horticole   de  Mantes  (juillet 

18S0).  Mantes;  in-8. 
Bulletin  mensuel  de  la   Société  d'Acclimatation  (n"»  4,  5  et  6  de  1 880). 

Paris;  in-8. 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  d'Agriculture,  d'Bùrticidture  et  d'Accli' 

mutation  du  Var  (juin  et  juillet  1880).  Toulon;  in-8. 
Bulletiino  délia  R.  Société  toscana  di  Orticultura  (Bulletin  de  la  Société 

Royale  toscane  d'Horticulture     (cahier    5    de  1880).    Florence; 

in-8. 
Ccdalogue  de  M.  Bruant,  horticulteur  à  Poitiers  (juillet  188C).  Poitiers  ; 

in-8. 
Chronique    horticole  de  l'Ain  (l^"^  juillet    et  le'  août   1880).  Bourg; 

feuille  in-4. 
Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences 

(28  juin  1 880  ;  n°»  i ,  2,  3,  4, 5,  6,7  et  8, 2^  semestre  de  1 880).  Paris 

in-4. 
Cultivateur  {Le)  agenais  (juillet  et  août  1880).  Agen  ;  in-8. 
Cultivateur  {Le  bon)  (n"'  14,  15,  16  et  17  de  1880).  Nancy  ;  feuille  in-iij 
Cultivateur  (Le)  de  larégion  lyonnaise  (n»"  1S3, 184,1^5  et  188  de  1880),j 

Lyon;  in-8. 
Dreiundzioanzigster  Jahres-Bericht  des  Gartenhau-Vereins  fur  Bremen 

(23«  Rapport  annuel  de  la  Société  d'Horticulture  pour   Brème  et 

ses  environs).  Brème;  in-8  de  40  pages. 
Garlenflora  (Flore  des  Jardins,  Bulletin  mensuel  général  d'Horliculture 

édité  et  rédigé  par  le  D'  Ed.  Regel,   avec   plusieurs  coUaboi tu- 
teurs ;  cahier  de  juillet  1880).  Stuttgart;  in-8. 
Haage  und  ScHMiDT,  Erfurt.  Verzeichniss  von  Blumenzwiebeln,  Knollen" 

gewachse,  etc.  (Catalogue  des  Oignons  à  fleurs,  tubercules,  etc 

pour  1880-1881).  Erfurt;  in-8  de  48  pages. 
Journal  d'Agriculture  du    midi   de  la  France  (juin  1880).  Toulouse; 

in-8. 
Journal  de  l'Agriculture  (n"*  587  à  594,  1880).  Paris-,  in-8. 
Journal  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Basse-Alsace  (n»  5  de  18F.0). 

Strasbourg  ;  in-8. 
Jownal  de  la  Société  d'Horticulture  du  canton  de  Vaud  (24  juillet  1880). 

Lausanne;  in-8. 


484  BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 

Journal  de  la  Société  d'Horticulture  du  déipartement  de  Seine-et-Oise 

(n"^  4,  5  et  6  de  4880).  Versailles;  in-8. 
Journal  des  Campagnes  (nos  28  à  34  de  1880).  Paris;  feuille  in-4. 
Journal  des  connaissances  utiles  (n"  49  à  57,  iSSO).  Paris;  in-4. 
Journal  de  vulgarisation  de  l'Horticulture  (juillet  1880).  Paris  ;  ia-8. 
Lyon  horticole  (n^^  13  à  46  de  1880).  Lyon  ;  in-8. 
Maandblad  van  de  Vereeniging  ter  bevordering  van  Tuin-  en  landbouw 

(Feuille  mensuelle  de  la  Société  pour  le  perfectionnement  de  l'Hor- 
ticulture et  de  l'Agriculture  dans  le  duché  de  Limbourg,  n"  d'août 

1880).  Maestricht;  in-8. 
Maison  de  Campagne  {La)  (n»*  43,  45  et  46  de  4  880).  Paris  in-8. 
Monatschrift  des  Vereines  zur  Befœrderung    des  Gartenbaues  (Bulletin 

mensuel  de  la  Société  pour  le  progrès  de  l'Horticulture,  cahiers  de 

juin,  juillet  et  août  4  880).  Berlin;  ia-8. 
Moniteur  d'Horticulture  {Le)  (août  4880).  Paris  ;  in-S. 
Revue  agricole  et  horticole  du  Gers  (juillet  et  août  1880).  Auch;  in-8. 
Bévue  des  Eaux  et  Forêts  (juillet  et  août  1880).  Paris;  in-8. 
jRevue  horticole  (ii«»  4  4,  4  5  et  46  de  4  880).  Paiis  ;  in-8. 
Revue  horticole  des  Bouches-du-RhÔ7ie  (mai  1880),  Marseille;  in-8. 
Rivista  agricola  romana  (Revue  agricole  romaine,  publication  officielle 

du  Comice  agricole  de   Rome,  cahiers  6  et  7  de  4880).   Rome; 

in-8. 
Science  pour  tous  {La)  (n«s  28  à  33  de  1880).  Paris  ;  feuille  in-4. 
Sieboldia,  Weekblad  voor  den  Tuinbouw  in  Nederland  {Sieboldia.  Feuille 

hebdomadaire  pour  l'Horticulture  des  Pays-Bas,  n^^  27  à  33  de 

4  880).  Leyde;  in-4. 
Société  centrale  d'Agriculture,  d'Horticulture  et  d'Acclimatation  de  Nice 

et  des  Alpes-Maritimes  (avril,  mai  et  juin  1880).  Nice;  in-8. 
Société  d'Agriculture  de  l'Allier  (n»»  7  el  8  de  4  880).  Moulins  ;  in-8.     » 
Société  d' Agriculture  et  des  Arts  du  département  de  Seme-ei-0Jse(1  "jan- 
vier au  34  décembre  1879).  Versailles;  in-8. 
Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Sentis  (juillet  et  août  4  880). 

Senlis;  in-8. 
Société  d'Horticulture  de  la  Gironde  (avril,  mai  et  juin  4  880).  Bordeaux, 

in-8. 
•'  Société  d'Horticulture  de  Limoges  (janvier,  février  et  mars  4 880). Limoges; 

in-8.  • 

Société  horticole-rosiériste   de  Brie-Comte -Robert  et  Grisy-Suisnes  (bul- 
letin de  4  879).  Melun;  iu-8. 
Société  royale  d'Horticulture  et  d'Agriculture  d'Anvers  (435'^  Exposition, 

en  4880;.  Anvers  ;  in-8. 
Sud-Est  {Le)  (juin  el  juillet  1880).  Grenoble;  in-8. 
The  Garden  (Le  Jardin,  journal  hebdomadaire  illustré  d'Horticulture  dans 


NOTES  ET  MÉMOIRES.  —  ALLOCDTION  SDR  M.   V.   ANDRY.        485 

toutes  ses  branches  ;  n'»  des  3,  iO,  17,  24,31  juillet,  7,  14,  21  et 
28  août  1880).  Londres-,  in-4. 

The  Gardeners'Chronide  (La  Chronique  des  Jardiniers,  journal  hebdoma- 
daire illustré  d'Horticulture  et  des  sujets  voisins;  n»»  des  3,  10, 
17,  24,  31  juillet,  7, 14,  21  et  28  août  1880).  Londres;  in-4. 

Vigneron  (Le)  champenois  (n«*  44  à  51  de  1880).  Epernay;  feuille 
in-4. 

Wochenblatt  des  landwirthschaftlichen  Vereins  im  Grossherzogthum  Baden 
(^Feuille  hebdomadaire  de  la  Société  d'Agriculture  daus  le  Grand- 
Duché  de  Bade,  nos  25  à  31  de  1880).  Carlsruhepn-4. 

Zeitschrift  des  landwirthschaftlichen  Vereins  in  Bayern  (Bulletin  de  la 
Société  d'Agriculture  de  Bavière,  cahiers  de  juillet  et  août  1880). 
Munich;  in-8. 


NOTES  ET  MÉMOIRES. 


Allocution  prokoncéb  aux  Obsèques  de  M.  le  Docteur  V**'  Andry, 

AU  NOM  DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE  D  HORTICULTURE  ; 
Par  M.   P.  DUCHARTRE. 

Messieurs, 

Je  n'ai  aucun  titre  pour  prendre  la  parole  devant  la  tombe  de 
rhomme  de  bien  que  la  mort  vient  de  nous  ravir;  mais,  au  mo- 
ment cù  nous  allons  lui  adresser  un  éternel  adieu,  il  me  serait 
cruel  de  ne  pouvoir  dire  devant  cette  foule  émue  combien  il 
était  digne  de  Taffection  qu'il  inspirait  à  tous,  quels  importants 
services  il  a  rendus  à  notre  grande  Société  d'Horticulture,  enfin, 
s'il  m'est  permis  de  parler  ici  de  moi-même,  combien  est  vive 
la  reconnaissance  que  je  lui  garde  pour  l'indulgente  bienveillance 
qu'il  m'a  toujours  témoignée,  et  pour  l'inépuisable  bonté  dont  il 
m'a  fait  souvent  ressentir  les  effets. 

En  M.  le  docteur  Andry  je  n'ai  pas  à  considérer  ici  Tbomme 
privé,  ni  à  rappeler  les  trésors  qui  remplissaient  son  cœur  ;  la 
profonde  douleur  de  sa  famille  et  de  ses  amis  est,  à  cet  égard, 
plus  éjoquenle  que  tous  les  discours  ;  mais,  parlant  au  nom  de  la 
Société  d'Horticulture  dont  il  fut  Tâme  pendant  une  longue  suite 
d'années,  je  dirai  que  les  services  qu'il  lui  a  rendus  sont  tels  que 
t(us  les  jours  elle  en  éprouve  encore  les  heureuses  conséquences. 


486  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

Passionné  pour  l'art  horticole,  M.  Andry  comprit  de  bonne 
heure  que  celte  importante  branche  de  la  culture  est  de  celles 
que  vivifie  le  plus  sûrement  l'association  et  pour  lesquelles  les 
efforts  de  chacun,  trop  souvent  stériles  quand  ils  restent  isolés,^ 
deviennent  au  contraire  féconds  si  une  main  intelligente  et  ferme 
sait  les  coordonner  avec  méthode  et  les  faire  converger  vers  un 
but  commun.  Sentant  que  cette  main  pouvait  être  la  sienne,   il 
réunit  quelques  amis  imbus  da  même  goût,  et  bientôt  fut  créée  la 
Société  qui  s'appela,  un  peu  plus  tard,  Société  d'Horticulture  de  la 
Seine,  Chargé  bientôt  comme  Secrétaire-général  de  la  direction 
effective  de  cette  nouvelle  Compagnie,  il  sut  lui  imprimer  une 
marche  rapidement  ascendante,  en  fît  sortir  les  Expositions  flo- 
rales de  îa  voie  un  peu  étroite  qu'elles  avaient  suivie  jusqu'alors 
en  France,  et  eut  ia  vive  satisfaction  de  voir  le  nombre  de  ses 
collaborateurs  atteindre  en  peu  d'années  un  chiffre  sans  précédent. 
Mais  alors  le  besoin  d'union  qui  avait  fait  créer  la  Société  de  la 
Seine  ne  tarda  pas  à  rapprocher  celle-ci  de  rA>sjciation  horticole 
qui  l'avait  précédée  dans  Paris  de  quatorze  années,  et  de  la  fusion 
des  deux  naquit  la  Société  d'Hoiticuliure  de  France.  Toujours 
animé  du  même  zèle  pour  l'art  horticole,  M.  Andry  accepta  les 
hautes  fonctions  de  Secrétaire-général  dans  la  Société  ainsi  régé- 
nérée, et  lui  apporta  de  précieux  éléments  de  succès  en  mettant 
à  son  service  l'expérience  qu'il  avait  acquise,  avec   sa  parfaite 
connaissance  des  choses  et  des  besoins  de  l'horticulture.  Sa  situa- 
tion de- fortune  lui  créant  des  loisirs,  il  les  consacrait  sans  réserve 
à  ses  utiles  fonctions.  Ne  s'épargnant  en  rien,  il  était  toujours 
sur  la  brèche  et  n'abandonnait  à  personne  les   détails  multiples 
d'une  administration  cependant  bien  complexe.  Li  construction 
d'un  hôtel  par  cette  Société  dont  il  avait  fait  sa  seconde  famille 
vint  encore  alourdir  sa  charge  ;  mais  son  infatigable  activité  lui 
permit  de  satisfaire  également  à  ces  nouvelles  exigences  de   sa 
position  ;  même  !a  compétence  à  laquelle  il  était  arrivé  en  sur- 
veillant en  propriétaire  une  importante  con.^truction  le  mit  à 
même  d'épargner  parfois  des  erreurs  dont  les  suites  auraient  été 
certainement  regrettables. 

Cette  grande  œuvre  terminée  et  l'avenir  de  là  Société  centrale 
d'Horticulture  étant  désormais  assuré,  M.  Andry  sentit  le  besoin 


MOYEN   d'obtenir   DE   GROS    CHOUX-FLEtffiS.  487 

d*UR  repos  que  de  longues  années  d'incessante  activité  lui  avaient 
rendu  nécessaire.  Sa  santé  avait  d'ailleurs  éprouvé  quelques 
atteintes  dont  ses  connaissances  en  médecine  lui  permettaient 
d'apprécier,  peut-être  même  de  s'exagérer  un  peu  la  gravité. 

D'uQ  autre  côté,  la  digne  compagne  de  sa  vie  était  aux  prises 
avec  un  mal  douloureux  qui  s'aggravait  de  jour  en  jour  et  qui 
exigeait  des  soins  de  tous  les  instants.  Dès  lors  M.  Andry  ne 
s'appartenait  plus;  il  résigna  les  fonctions  qu'il  avait  si  longtemps 
et  si  admirablement  remplies  ;  mais,  même  après  l'ioimense 
malheur  qui  ne  tarda  pas  à  le  frapper,  sa  pensée  et  sou  cœur 
étaient  encore  avec  nous.  Devenu  l'un  de  nos  Vice-Présidents 
honoraires,  il  venait  aussi  souvent  que  cela  lui  était  possible 
nous  apporter  le  concours  de  ses  lumières,  les  conseils  de  sa  pru- 
dence et  les  fruits  de  son  expérience.  Il  y  a  un  mois  à  peine,  il 
assistait  à  l'une  de  nos  séances  et,  en  voyant  la  vigueur  avec 
laquelle  il  supportait  le  poids  de  ses  80  années,  nous  espérions 
pour  lui  de  longs  jours.  La  mort  en  a  décidé  autrement  et,  en 
le  frappant  presque  à  l'improviste,  elle  a  ouvert  dans  nos  cœurs 
un  vide  qui  ne  se  remplira  pas  de  longtemps. 

Adieu,  bon  et  cher  Docteur!  Votre  belle  âme  est  retournée 
à  Dieu  ;  mais  votre  souvenir  vit  en  nous  et  il  ne  s'y  éteindra  ja- 
mais. 


Moyen  d'obtenir  de?  Choux-Fleuus  de  plus  d'un  mètre 
de  circonférence  (1  )  ; 

Par   M.    Gauthier    (R.-R.). 

Sous  le  Climat  de  Paris,  on  doit  faire  les  semis  du  1 0  au  20  juin, 
pour  la  récolte  d'automne  ;  du  10  au  20  septembre,  sous  châssis, 
pour  la  récolte  du  printemps.  Il  faut  semer  la  graine  sur  de  bon 
terreau  ou  sur  de  bonne  terre,  et  arroser  de  façon  que  le  plant  soit 
toujours  tendre. 

Lorsque  les  Choux  ont  quelques  feuilles,  il  faut  les  repiquer  eu 

(1)  Présenlé  le  24  juin  1880. 


488  NOTES   ET  MÉMOIRES. 

pépinière,  à  7  ou  8  ceûti  mètres  de  distance.  Lorsqu'ils  sont  assez 
forts  pour  être  mis  en  place,  on  les  soulève  avec  une  fourche, 
ou  mieux  encore  avec  un  bâton  afin  d'éviter  de  casser  le  chevelu. 
Il  dcil  rester  de  la  terre  attachée  aux  racines. 

On  laboure  la  terre  profondément;  on  trace  ensuite  une  plan- 
che de  1^33,  où  on  fait  deux  rangs  que  l'on  écarte  de  1  mètre  en 
tous  sens,  comme  pour  la  plantation  des  Artichauts;  dans  la 
planche  on  creuse  des  trous  de  33  centimètres  de  large  sur  autant 
de  profondeur.  On  les  remplit  de  bon  terreau  et,  à  défaut  de  ter- 
reau, on  emploie  du  fumier  bien  consommé. 

On  f  galise  la  planche  ,  dans  laquelle  on  peut  semer  des  Carottes 
oudts  Kadis.On  peut  planter  ensuite  les  Cbou.v  à  leur  place.  Dans 
les  intervalles  on  peut  encore  meitie  quelques  salades,  en  ayant 
soin  de  ne  pas  les  planter  trop  près  des  Choux. 

il  est  très  important  d'éviter  que  les  Choux  ne  montent  trop 
sur  trognons  ;  le  vent  les  ébranlerait  et  casserait  le  jeune  che- 
velu. 

Lorsque  les  salades  sont  retirée?,  il  est  utile  de  couvrir  la  terre 
d'un  bon  paillis,  surtout  autour  de  chaque  pied. 

Lorsque  les  Choux-fleurs  sont  jeunes,  on  ne  les  arrose  que  mo- 
dérément. Dès  qu'ils  prennent  de  la  force  il  faut  augmenter  la 
quantité  d'eau  de  la  manière  suivante  :  Bassiner  les  feuilles  tous 
les  jour?,  avec  2  eu  3  litres  d'eau.  Lorsque  la  pomme  commence 
à  se  montrer,  on  donne  10  litres  d'eau  tous  les  deux  jours  et, 
lorsqu'ils  sont  liés  forts,  .0  litres.  On  doit  avoir  soin  d'arroser 
avec  la  pomme  d'anosoir  et  non  au  goulot. 

Aussitôt  que  le  bouton  se  montre,  il  faut  bien  l'envelopper 
avec  les  feuilles  de  dessous  de  fdçon  à  éviter  l'action  directe  de 
l'air. 

Si  les  petites  feuilles  qui  accompagnent  la  pomme  sont  trop  hau- 
tes, il  faut  les  casserpourpouNoir  couvrir  les  Choux  plus  facilement. 
Dans  bien  des  endroits  on  casse  les  feuilles  du  sommet  par  la 
moitié  et  on  les  rabat,  mais  presque  toujours  le  vent  déplace  ces 
feuillts,  la  pomme  verdit  et  n'a  plus  dès  lors  la  même  qualité  que 
lorsqu'elle  est  blanche. 

Tous  les  deux  jours  il  faut  avoir  soin  de  visiter  les  Choux-fleurs 
pour  retirer  les  limaces  tt  tout  autre  animal  qui  les  ronge.  On  re- 


SUR   UN   INSECTE   QUI   ATTAQUE   L  ARTICHAUT.  489 

tire  alors  les  feuilles  jaunes  que  l'on  remplace  par  des  feuilles 
fraîches.  On  recouvre  ces  dernières  avec  les  anciennes.  A  défaut 
de  feuilles  de  Choux-fleurs,  rien  n'empêche  d'employer  des  feuilles 
d'autres  Choux. 

Dans  la  culture  maraîchère  de  Paris  ,  tous  ces  soins  sont  indis- 
pensables. Un  beau  Chou-fleur  bien  blanc  peut  valoir  2  à  3 
francs  ;  mal  soigné,  quoique  de  même  grosseur,  il  ne  vaut  pas 
plus  de  20  à  30  centimes. 


Note  sur  un  insecte  qui  attaque  l'Artichaut  (<); 
Par  M.    Maurice   Girard. 

Des  insectes  1res  nuisibles  aux  Artichauts,  dont  ils  réduisent  les 
feuilles  en  dentelle,  m'ont  été  adressés  par  le  Conseil  de  la  Société, 
à  la  suite  de  la  séance  du  22  juillet  1880.  J'y  ai  reconnu  les  larves 
du  Cassida  viridis  Fabr.  ou  rubiginosa  Illiger,  Coléoptère  Chryso- 
mélien  ou  phytophage  indiqué  dans  les  auteurs  comme  tunesteaux 
Artichauts. 

On  pourra  consultfr  à  ce  sujet  :  Victo?.  Rendu;  Insectes  nuisibles 
à  l'agricultwe;  Hachette,  1876,  p.  100;  Catalogue  raisonné  des 
animaux  nuisibles  de  la  France',  Hachette,  1879,  p.  75. 

Leslaives  sont  noirâtres,  hérissées  de  longues  aspérités  et  por- 
tent à  la  région  anale  une  fourche  formée  de  deux  piquants  rele- 
vés, sur  lesquels  s'accumule  le  paquet  stereoral,  constituant  ainsi 
un  parasol  protecteur  contre  la  dessiccation. C'est  un  perfectionne- 
ment du  mécanisme  des  larves  des  Criccères  du  Lis  {Criocerismer- 
digéra  T,inn.)  et  de  l'Aspeige,  qui  se  contentent  de  déposer  les 
excréments  sur  leur  face  dorsale,  au  moyen  d'un  anus  retroussé  en 
l'air. 

Il  importe  de  débarrasser  les  Artichauts  de  ces  larves  dont  l'as- 
pect répugnant  peut   dégoûter  beaucoup  .les  acheteurs.   Il  faut 

(I)  Présentée  le  12  août  1880. 


490 


KOTES   ET   MEM01R£S. 


secouer  les  plantes  et  faire  tomber  larves  et  adultes  ;  ceux-ci  res- 
semblent à  de  petites  tortues  sur  les  feuilles.  On  peut  aussi,  poui 
empêcher  les  pontes, répandre  à  la  volée  un  mélange  de  naphtaline 
brute  et  de  sable,  dont  la  forte  odeur  éloigne  les  insectes. 


Note  sur  les  importations  et  les  exportations  des  Fruits 
ET  DES  Légumes,  en  1879  (1); 

Par  M.  Ce.  Joly. 

L'Administration  des  Douanes  vient  de  publier  ses  Documents 
habituels  sur  le  commerce  de  la  France.  Nous  en  extrayons  ce  qui 
iniéresse  l'horticulteur,  en  commençant  par  les  importations  : 


o 

-03 

es 
o 
o, 

Citrons,  oranges 
et  leurs  variétés. 

1877 

1878 

1879 

Espagne 

Italie 

Algérie 

Autres  pays..  .  . 

Totaux,  kil.  . 
Valeur,  francs. 

.<il.  31,450.878 

2,553,120 

2,227,3.58 

845,771 

30,12,«.982 

1,878,149 

1,719,641 

806,167 

33,339.841 

1,929,359 

1,596,048 

465,199 

37,077,107 
12,321,970 

34,352,927 
9,240,713 

37,340,454 
10,083,912 

FRUITS   FRAIS 

de  table. 

1877                           1,878 

1879 

Angleterre.  .  .  . 

Belgique 

Alk- magne.  .  .  . 

Italie 

Suisse 

Autres  pays.  .  . 

Totaux,  kil.  . 
Valeur,  francs. 

kil.  362,982 

2,018,134 

708,27 

1,290,082 

82,692 

1,305,525 

107,074 
1,&44,519 

654,632 
2,269,181 

117,107 
2,647,727 

42.840 
3,908,770 
2,791,650 
4,284,537 
347,672 
3  984,636 

5.767,792 
6,152,928 

7,740,208 
3,083,240 

15,420,441 
6,152,928 

Les  prix  qu'indiquent  les  Documents  de  l'Administration  des 
Douanes  sont  déterminés  par  la  «  Commission  des  Valeurs.  »  Oa 
remarquera  dans  les  Tableaux  qui  précèdent  l'énorme  accroisse- 
ment de  l'importation  des  Fruits  de  table  en  1879,  et  surtout  les 
progrès  que  fait  Tltalie  dans    cette  voie.  J'aurai  occasion    de 


(1)  PréseDlée  le  8  juillet  1880. 


IMPORTATIONS   ET   EXPORTATIONS   DE   FRUITS    ET   LÉGUMES.      491 

revenir  sur  ce  sujet  en   étudiant  plus  tard  l'Horticulture   en 
Italie. 

Pour  compléter  ce  qui   a  rapport  aux  importations,  citons 
encore  quelques  chiffres. 

Il  est  entré  en  France,  de  Pommes  de  terre, 

En  1877,         11,919,448  quint,  met.  Valeur    1,070,428  fr. 

1878,  10,348,828    —        —   1,033,251 

1879,  17,550,500    ~        —   1,751,330 

Passons  aux  Exportations. 


z: 

O 

■< 
&-< 

O 
a. 
X 

CITRONS,  ORANGES 

et  leurs  variétés. 

1877 

1878 

1879 

Poids,  kilog.  . 
Valeurs,  francs. 

3,743,630 
1,497,412 

2,814,495 
928,782 

2,576,893 

850,32» 

FRUITS  FRAIS. 

de  table. 

1877 

1878 

1879 

Angleterre,  kil. . 

Belgique 

Allemagne.  .  .  . 

Suisse 

Autres  pays.  .   . 

Valeur,  francs. 

19,603,273 

11,535,627 

2,728,338 

1,060,625 

784,435 

24,325,815 

10,304,572 

3,790,311 

667,^63 

710,199 

1 3,072,99  î 

4,061,223 

529,989 

598,946 

300,334 

21,410,592 

19,899,381 

9,281,739 

POMMES    DE  TERRE 

1877 

1878 

407,639,313 

27,826,794 

17,123,311 

1,262, lî6 

3,682,732 

9,6.16,645 

20,470,652 

1879 

Angleterre,  Q.m. 
Belgique  .   .   .   . 

Suisse 

Egypte 

Brésil 

Algérie 

Autres  pays..  .  . 

Totaux,  Q.  m. 
Valeur,  francs. 

103,801,182 

20,851,538 

9,071,801 

1,089,220 

4,164,839 

10,017,821 

28,150,320 

84,0'?7,189 

S6,682,977 

d0,e00,401 

844,984 

7,227, -222 

9,466,02& 

22,594,007 

177,360,386 
17,714,522 

187,727,090 
18,770,159 

171,549.735 
17,15i;280 

On  voit  par  les  chiffres  qui  précèdent  que  l'année  1879  a  été  des 
plus  défavorables,  surtout  pour  les  fruits  de  table.  L'hiver  dernier 
n'a  fait  qu'aggraver  le  mal  dans  plusieurs  départements,  mais 
notre  pays  a  une  telle  vitalité  et  notre  climat  est  en  général  si 
propice  à  la  production  fruitière,  que  nos  horticulteurs  doivent 
envisager  l'avenir  avec  plus  de  confiance  et  persévérer  dans  des 


492  NOTES  ET   MÉMOIRES. 

cultures  qui  seront  toujours  une  source  féconde   de    richesse 
pour  notre  pays. 


VÉGÉTATION  DE  QUELQUES  MARRONNIERS  HATIFS,  eU  1879  et  1880(1)  ; 
Par    M.   P.   DUCHARTRE. 

J'ai  exposé,  l'an  dernier,  les  résultats  de  mes  observations  sur 
les  époques  auxquelles  ont  eu  lieu  les  différentes  phases  de  l'évo- 
lution  printanière  sur  six  Marronniers  hâtifs  qui  se  trouvent 
épars  au  milieu  d'un  grand  nombre  d'autres  à  végétation  nor- 
male, dans  le  Jardin  des  Tuileries,  aux  Champs-Elysées  et  sur  le 
Cours-la-Reine  (2)  ;  j'ai  montré  que,  en  1879,  ces  arbres  ont  été 
en  avance  d'un  mois,  en  moyenne,  pour  le  développement  de 
leurs  bourgeons  et  de  leurs  feuilles  sur  la  masse  de  ceux  qui  sont 
placés  dans  leur  voisinpge  tt  par  conséquent  dans  les  mêmes  con- 
ditions, sous  le  rapport  des  influences  extérieures.   Cet  exposé 
n'était  peut-être  pas  fans  intérêt,  comme  donnant  une  mesure  de 
retendue  dans  laquelle  peuvent  varier  les  époques  de  végétation 
pour  les  individus  d'une  même  espèce,  sans  autre  cause  appré- 
ciable pour  nous  qu'une  compensation  plus  ou    moins  exacte 
entre  la  promptitude  du  développement  végétatif  et  la  faiblesse 
ou  même  la  nullité  de  la  production  de  graines  ;  il  laissait  toute- 
fois une  regrettable  inconnue,  puisque  j'ai  dû  faire  observer  que, 
si    les  Mari  onniers- hâtifs  s'étaient  montrés  à  moi  stériles  ou  à 
peu  près,  d'autres,  qui  avaient  accompli  leur  feuillaison  k  l'époque 
Eormale,  i. valent  éé  néai  moins  affectés,  la  même  année,  d'une 
stérilité  complète.  Cette  inconnue  vient  de  s'étendre  encore,  pen- 
dant l'année  If  80,  dans  un  sens  et  dans  des  proportions  qu'il  eût 
été  difficile  de  scuj  çonner,  et  dent  je  crois  qu'il  importe  de 
donner  une  idée  en  fournissant,  à  cet  (gard,  des  données  pré- 
cises. 

(1)  Présenté  Je  22  juillet  1 880 . 

(2)  Observations  sur  des   Marronniers  hâtifs.  (JEsculus  Hippocasta- 
nnm   L.)  {ar  P.    Dicharire.  (Jonrn.    de  la  Soc.   centr.  d'Hort.   d» 

France,  2« série,  I,  1879,  p.  568-58?.) 


VÉGÉTATION  DE  QUELQUES  MARRONNIERS.  493 

On  sait,  en  effet,  que  les  deux  hivers  à  travers  lesquels  nous 
venons  de  passer  successivement  ont  eu  des  caractères  entière- 
ment dissemblables.  Celui  de  1878-1879  avait  été  méiiocrement 
rigoureux,  mais  il  avait  été  suivi  d'un  printemps  froid,  pendant 
lequel  la  température  mensuelle  moyenne  des  mois  de  mars, 
avril  et  mai,  avait  été  inférieure  de  5°3  à  la  moyenne  de  la  période 
correspondante  dans  la  longue  série  d'années  pour  lesquelles  on 
possède  des  observations  météorologiques  faites  avec  soin  à  Paris; 
au  contraire,  l'hiver  de  1879-1880  a  été  exceptionnellement  rude, 
puisque  la  température  moyenne  des  mois  de  décembre  et  jan- 
vier a  été  seulement  —  ô^S  et  —  0o7  (au  lieu  de  0°8  et  0°0)  en 
4878-1879),  mais  il  a  été  suivi  d'un  printemps  remirqaablemant 
doux  pour  lequel  la  moyenne  des  mois  de  mars  et  avril  a  été  supé- 
rieure d'environ  deux  degrés  à  celle  de  ces  deux  mois  pendant 
la  même  série  d'années. 

Il  était  naturel  de  penser  que  la  reprise  de  la  végétation  se 
ferait  cette  année  notablement  plus  tard  que  d'ordinaire,  et  que 
les  arbres  qui  éprouveraient,  sous  ce  rapport,  le  plus  grand  retard 
seraient  précisément  les  Marronniers  qui  se  distinguent  par  l'ex- 
trême promptitude  avec  laquelle  ils  reprennent  leur  activité  vé- 
gétative, longtemps  avant  le-  retour  du  printemps  astronomique. 
On  sait,  en  effet,  que  le  développement  des  bourgeons  commence 
de  très  bonne  heure,  et  les  observations  rigoureuses  de  M.  Ask^- 
nasy  et  de  Géleznoff  ont  prouvé  que,  dès  le  premier  janvier  d'une 
année  ordinaire,  il  se  traduit  par  une  augmentation  de  poids  et  de 
dimensions  reconnaissable  par  des  pesées  et  des  mesures  exactes. 
Le  mois  de  décembre  1879  ayant  eu  vingt-huit  jours  de  gelées  dont 
la  plus  rigoureuse  a  fait  descendre  le  thermomètre  à  — 23o9,  et  celui 
de  janvier  en  ayant  eu  vingt-quatre  avec  un  minimum  de  — I0o8, 
il  semble  que  des  froids  si  rigoureux  et  presque  continus  auraient 
dû  empêcher  le  commencement  de  la  croissance  dans  les  germes 
de  pousses  que  renferment  les  bourgeon?,  et  que,  ce  point  de 
départ  étant  ainsi  retardé,  le  grossissement  et  l'ouverture  de  ces 
bourgeons  auraient  dû,  par  une  conséquence  naturelle,  avoir 
lieu  beaucoup  plus  tard  que  dans  une  année  normale,  notamment 
qu'en  1879.  Contrairement  à  toutes  l^is  prévision»,  c'est  l'inverse 
qui  a  eu  lieu,  et  la  reprise  de  la  végétation  a  été  notablement 


494  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

plus  hâiive,  pour  les  arbres  dont  il  s'agit  ici,  api  es  le  rude  hiver 
de  1879-1880,  qu'elle  ne  l'avait  été  après  le?  froids  modérés  de 
l'hiver  précédent.  Ce  fait  inattendu  et  pour  lequel  je  ne  vois  pas 
d'explication  plausible,  sera  établi  par  les  détails  dans  lesquels  je 
vais  entrer.  ' 

Je  prendrai  pour  principal  exemple  le  plus  hâtif  des  Marron- 
îiiers  d'Inde  qui  oot  été  les  sujets  de  mes  observations.  C'est  celui 
que,  dans  ma  note  de  l'année  dernière,  j'ai  désigné  par  la  lettre  A, 
€t  qui  se  trouve  à  droite,  le  long  de  l'avenue  des  Champs-Elysées, 
au  septième  rang  avant  le  rond-point. 

En  1879,  cet  arbre  gonflait  déjà  visiblement  ses  bourgeons  (*) 
<1ès  le  15  février,  et  il  en  avait  rabattu  les  écailles  (xternes  brunes 
1«  1er  mars,  jour  où  la  température  moyenne  diurne  fut  de -|-6o1, 
mais  qui  avait  été  précédé  de  huit  jours  de  gelée.  Ses  bourgeons 
terminaux  se  montraient  alors  formant  un  corps  vert,  un  peu 
ovo'ide,  de  la  grosseur  d'une  noix  moyenne  ;  c'était  la  fin  de  la  pre- 
mière période  de  l'évolution  de  ces  bourgeons.  Le  4  mars,  l'arbre 
verdoyait  nettement  à  distance;  toutes  les  écailles,  tant  brunes 
que  vertes  de  ses  bourgeons,  s'étaient  rabattues  et  laissaient  à 
découvert  le  faisceau  des  jeunes  feuilles  qui  se  montraient 
encore  dressées  et  rapprochées,  pour  chaque  pousse,  en  une 
masse  longue  de  six  ou  sept  centimètres;  c'était  la  fin  de 
ta  seconde  période.  Le  8  mars,  cette  masse  de  jeunes  feuilles 
«ncore  dressées  atteignait  huit  ou  dix  centimètres  de  longueur  ; 
deux  bourgeons  avaient  rabattu  leur  première  paire  de  feuilles, 
€t  celles  de  plusieurs  autres  s'écartaient  pour  se  rabattre  ;  cet  état 
marquait  la  fin  de  la  troisième  période.  Le  13  mars,  l'arbre  était 
tout  feuille  et  se  faisait  remarquer  de  loin  par  sa  verdure  au  mi- 
lieu de  ses  voisins  dans  lesquels  l'état  hivernal  persistait  sans 
changement  appréciable  à  l'œil.  Tous  ses  bourgeons,  à  un  très 

(1)  Il  est  à  peine  besoin  de  dire  que  je  prends  toujours  le  mot  bour- 
geon avec  sa  signification  réelle,  c'est-à-dire  comme  s'appliquant  aux 
germes,  protégés  par  des  écailles,  qui  doivent  devenir  les  pousses  et  non 
•à  ces  pousses  elles-mêmes  déjà  plus  ou  moins  développées,  cette  dernière 
application  étant  abusive,  non  jusiifiée,  bien  qu'elle  ne  soit  que  trop  fami- 
lière aux  arboriculteurs. 


v/:gétation  de  quelques  marronniers.  495 

petit  nombre  près,  avaient  leurs  six  ou  huit  feuilles  étalées,  avec 
les  folioles  pendantes  et  ployées  en  gouttière.  Le  18  mars, 
ces  feuilles  devenues  horizontales,  avec  leurs  folioles  planes 
et  divergentes  au  bout  du  pétiole,  caractérisant  ainsi  la  fin 
de  la  quatrième  période,  touchaient  à  leur  état  adulte,  auquel 
peu  de  jours  suffirent  pour  les  amener.  A  ce  moment  (18  mars), 
les  bourgeons,  sur  la  moitié  au  moins  des  Marronniers  des 
Champs-Elysées,  n'étaient  pas  encore  visiblement  gonflés  ; 
seuls  les  bourgeons  terminaux,  sur  un  certain  nombre  d'entre 
eux,  commençaient  à  montrer  une  portion  de  leurs  écailles  inté- 
rieures vertes  au  delà  de  leurs  écailles  extérieures  brunes  ;  ces 
arbres  se  trouvaient  donc,  à  la  date  du  18  mars,  dans  un  état 
tout  au  plus  analogue  à  celui  que  leur  voisin  précoce  avait  atteint 
dès  le  15  février,  c'est-à-dire  plus  d'un  mois  auparavant.  Cette 
différence  considérable  entre  les  époques  auxquelles  se  sont  ac- 
complies de  part  et  d'autre  les  phases  successives  de  la  végéta- 
tion printanière  s'est  maintenue  par  la  suite  sans  changement 
notable,  et  tandis  que  l'arbre  hâtif  avait  rabattu  ses  premières 
feuilles  le  8  mars,  c'est  seulement  le  10  avril,  en  moyenne,  que  le 
même  fait  a  eu  lieu  pour  la  majorité  des  autres. 

Par  une  sorte  de  compensation  avec  sa  précocité  végétative,  le 
Marronnier  hâtif  dont  je  parle  paraît  être  complètement  stérile. 
En  1879,  il  n'avait  montré  que  deux  ou  trois  inflorescences  dont 
les  fleurs  tombèrent  toutes  sans  s'ouvrir;  en  1880,  il  n'a  pas 
produit  une  seule  inflorescence,  montrant  ainsi  une  fois  de  plus 
que,  s'il  appartient  à  une  variété  du  Marronnier  d'Inde  caracté- 
risée par  sa  feuillaison  remarquablement  hâtive,  cette  variété  ne 
pourra  être  propagée  par  voie  de  semis. 

Voyons  maintenant  comment  le  même  arbre  s'est  comporté 
après  le  rude  hiver  de  1879-1880. 

Le  15  février  1880,  le  gonflement  de  ses  bourgeons  était  net- 
tement appréciable  à  l'œil,  certainement  plus  qu'il  ne  l'avait 
été  à  la  même  date,  en  1879;  néanmoins,  comme  il  m'a  été 
impossible  de  déterminer  exactement  le  moment  où  ce  gonflement 
était  égal  à  ce  qu'il  avait  été  le  1  o  février  de  l'année  précédente, 
je  prendrai  comme  point  de  départ  cette  même  date  du  15  février, 
tout  en  reconnaissant  qu'elle  est  trop  tardive  de  quelques  jours. 


496  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

Le  22  (1)du  même  mois,  tous  ses  bourgeons  avaient  rabattu  leurs 
écailles  extérieures  brunes  et  formaient  chacun  une  masse  d'un 
vert  roussâtre,  longue  de  six  ou  sept  centimètres,  qui  communi- 
quait à  l'arbre  entier  une  teinte  géaérale  appréciable  à  distance; 
même  un  assez  grand  nombre  écartaient  déjà  de  cette  masse  leur 
première  paire  de  feuilles.  Je  crois  donc  être  plutôt  au-dessous 
qu'au-dessus  de  la  réalité  des  faits  en  fixant  au  22  février  le  mo- 
ment où  cet  arbre  avait  atteint  l'état  auquel  il  n'était  parvenu 
que  le  l»'  mars,  en  <879,  et  au  28  février  au  plus  tard  celui  où  il 
avait  terminé  la  période  dont  la  fin  avait  eu  lieu  pour  lui  le  4  mars, 
en  1879.  Le  4  mars  1880,  à  peu  près  tous  ses  bourgeons  avaient 
rabattu  horizontalement  deux  ou  même  trois  paires  de  feuilles,  et 
Tarbre  se  faisait  remarquer  de  loin  par  sa  verdure  au  milieu  de 
tous  ses  voisins  qui  n'avaient  pas  modifié  leur  aspect  hivernal  ;  il 
était  ainsi  parvenu  à  un  état  au  moins  analogue  à  celui  qu'il 
avait  atteint  seulement  le  13  mars,  l'année  précédente.  Enfin,  le  9 
mars  ^880,  ses  feuilles  à  peu  près  sans  exception  étaient  étalées 
avec  leurs  folioles  horizontales  et  planes,  déjà  à  peu  près  complète- 
ment développées,  arrivées  par  conséquent  au  point  oîi  elles 
étaient  parvenues  le  18  mars,  en  1879. 

Appliquons  maintenant  aux  faits  que  je  viens  de  rapporter  la 
méthode  des  sommes  de  chaleur,  afin  de  voir  si  elle  sera  en  accord 
ou  en  désaccord  avec  ces  faits.  Pour  que  la  comparaison  soit  plus 
rigoureuse  et  la  conclusion  plus  nette,  je  ferai  cette  application 
au  seul  Marronnier  hàlif  dont  il  ait  été  question  jusqu'ici  dans 
cette  note. 

On  sait  que  cette  méthoJe  consiste,  à  partir  d'une  date  consi- 
dérée comme  point  de  départ,  à  relever  jour  par  jour  les  tempé- 
ratures moyennes  supérieures  à  0°,  et  à  en  additionner  ensuite  les 
nombres  relevés  jusqu'au  jour  où  s'est  produit  le  phéaomène  vé- 
gétatif que  l'on  considère.  L^i  somme  de  cette  addition  indique  avec 
suffisamment  de  précision  la  quantité  de  chaleur  que  la  plante  a 
dû  recevoir  pour  être  en  état  d'accomplir  le  phénomène  végétatif 


(4)  C'est  par  erreur  que  dans  le  résumé  de  mes  observations  qui  a  été 
imprimé  dans  les  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences,  Séance  du 
8  juillet  1880,  p.  22-28,  j'ai  écrit  24  février  au  lieu  de  22  février. 


VÉGÉTATION  DE   QljELQUES  MARRONNIERS.  497 

dont  il  s'agit.  Il  est  admis  que  ce  phénomène  arrive,  dans 
deux  années  cnsécutives,  quand  la  plante  a  reçu,  pour  chacune 
de  ces  deux  années,  à  fort  peu  près  la  même  somme  de  cha- 
leur. 

Si  je  fais  cette  somme  en  me  basant  sur  les  tableaux  météoro- 
logiques publiés  mensuellement  dans  les  Comptes  rendus  de  l'Aca- 
démie des  Sciences  de  Paris,  et  en  prenant  pour  point  de  départ 
le  1®""  janvier  (1),  je  trouve  que  l'arbre  pour  lequel  j'ai  exposé  la 
marche  du  développement  printanier  avait  reçu,  en  1879:  du 
l*'  janvier  au  15  février,  130° 6;  le  1*'^  mars,  182'' 8  ;  le  4  mars 
193°3;  le  8  mars,  •224»  4;  le  13  mars,  260°  8;  enfin  300«3  le  18 
mars,  moment  où  il  était  entièrement  feuille,  et  où  ses  feuilles 
bien  étalées  avaient  atteint  leur  développement  presque  complet. 
Il  lui  avait  donc  fallu  130°  6  pour  l'amener  à  l'état  dans  lequel  le 
gonflement  de  ses  bourgeons  était  directement  appréciable  à  l'œil, 
et  ensuite  169°  7  l'avaient  conduit  à  l'épanouissement  et  au  déve- 
loppement à  fort  peu  près  complet  de  ses  feuilles. 

En  1880,  les  résultats  numériques  ont  été  tout  autres  pour  les 
mêmes  étapes  du  développement. 

Le  45  février,  l'arîjre  dont  il  s'agit  ici  avait  reçu  69°  9  ;  le  22 
février,  1 34°  8  ;  le  28  février,  1 55°  0  ;  le  4  mars,  204°  0  ;  le  9  mars, 
3120  0.  Ainsi  il  était  entré  en  végétation  de  manière  appréciable  à 
l'œil  lorsqu'il  n'avait  encore  reçu  que  la  moitié  environ  de  la  cha- 
leur qui  Tavait  amené  au  même  point  l'année  précédente;  mais, 
par  compensation,  le  temps  qui  s'était  écoulé  entre  ce  premier 
état  et  celui  de  la  feuillaison  complète  lui  avait  apporté  242°  1  (au 
lieu  de  169°  7),  c'est-à-dire  72° 4  déplus  qu'il  n'en  avait  reça  en 
1879  pour  passer  par  les  mêmes  phases  du  développement  prin- 
tanier. 

Pour  rendre  la  comparaison  plus  facile  je  résume  les  données 
qui  précèdent  sous  la  forme  de  tableau  : 


(1  )  Dans  ma  note  sur  les  Marronniers  hâtifs  qui  a  paru,  en  1879,  dans 
le  Journal  (p.  568-ob3),  j'ai  dit  pourquoi  je  crois  plus  exact,  quand  il 
s'agit  du  développement  des  bourgeons,  de  prendre  empiriquement  pour 
point  de  départ  le  i"  janvier,  leur  croissance  ayant  déjà  commencé  à 
cette  date. 

32 


498  NOTES  ET   MÉMOIRES. 

DATES   A  LA   FW  SOMMES  DE  CHALECR  t,       fa     ■ 

PÉRIODES  d'évolction             de  ces  périodes.            à  ces  dates.  ,  "'''     ^"'^^^ 
^    des   sommes 

DES  POUSSES.  ;i879  1880       ■   1879  1880        comparé  à  1879. 

\.  Gonflement  Tisible  des 

bourgeons ISfév.         ISfév.    130°  6        69''9     70"  7  en  moins. 

2.  Rabutlcment  des  écail- 

les brunes;  fin  de  la 

ire  période ^rmar-      -2-2fév,    d82o8      'l34o8     48o0ea  moins. 

3.  /d.dcs  écailles  vertes; 

fin  de  la  2e  période.    4niars      28fév.     193"3      loooQ     38"  3  en  moins. 

4.  /(/.desprcraicres  fer*'- 

Ics;  fin  de  la  3^  pé- 
riode  8  mars      4  mars    2240  4      204"  0      20°  4  en  moins. 

5.  Expansion      complète 

des  feuilles;   fin  de 

la  4«  pOriode 1  *-aars      Omars    300''3      312"  0       H»  7  en  plus. 

Les  données  consignées  dans  ce  tableau  conduisent  aux  coaclu- 
sions  suivantes  : 

4°  Bien  que  la  température  ait  été  beaucoup  plus  basse,  en  dé- 
cembre et  janvier,  pendant  l'hiver  de  1879-1880,  que  pendant  les 
mois  correspondants  de  l'biver  de  1878-1879  (I),  la  reprise  de  la 
végétation  a  été  notablement  plus  hâtive  pour  le  Marronnier  qui 
m'a  servi  d'e.  principal  exemple,  dans  cette  note,  à  la  fin  du  pre- 
mier de  ces  deux  hivers  qu'à  la  fin  du  second.  Nous  verrons  qu'il 
en  a  été  de  même,  avec  des  retards  peu  considérables,  pour  les  eiuq 
autres  arbres  de  la  même  espèce  sur  lesquels  j'ai  suivi  révolution 
des  pousses,  et  j'ajoute  qu'il  en  a  été  encore  de  même,  après  un 
intervalle  marqué,  pour  la  généralité  des  Marronniers  d'Inde 
plantés  dans  Paris. 

2^  La  méthode  des  sommes  de  chaleur  me  semble  impuissante 
à  expliquer  un  pareil  avancement  dans  la  végétation  qui  s'est 
jiroduit  malgré  l'influence  et  à  la  suite  de  gelées  plus  nombreuses 
et  incomparablement  plus  rigoureuses. 

3°  On  ne  peut  songer  à  l'aire  intervenir,  en  vue  d'expliquer 
cette  plus  grande  précocité  dans  l'année  la  plus  froide,  radoucis- 
sement cousidéraLle  de  la  température  qui  est  survenu  entre  les 
Iroids  exceptionnels  du  mois  de  décembre  1879  et  ceux  moins 
excessifs  mais  encore  rigoureux^de  janvier  1880,  car  un  adoucis- 
sement plus  marqué  et  plus  prolongé  avait  eu  lieu  à  la  même 


(1;  JOimS    DE   CEI.ÉI 

Hiver  de  1878-1879  ^.jt  Hiver  d«  1879-1880 
28/, 


Déceiiibie.  2-2), g 
Janvier  .  .  24r 


U) 


52 


lEMPÉnATriiK    »10\K.NNE    SIENSIEI.I.E 

Hiver  de  1878-1879        Hiver  de  1879-1860 
0"  9  —  6"  8 

00  0  —  0»  7 


VÉGÉTATION   DE   QDELQUES   MARRONjNIERS.  499. 

époque,  pendant  l'hiver  de  1878-1879.  La  période  intermédiaire 
de  temps  doux  sans  gelée  a  été  de  huit  jours  avec  une  température 
moyenne  maximum  de  +  10°  0,  pendant  l'hiver  que  nous  venons 
de  traverser;  elle  avait  été  de  onze  jours  avec  une  température 
moyenne  maximum  de  -}-  ]\°  3,  pendant  l'hiver  de  l'année  der- 
nière.D'un  autre  côté,  les  quinze  premiers  jours  de  février  1880  ont 
donné  41 0  9  pour  la  somme  de  leurs  températures  moyennes, 
tandis  que  cette  somme  avait  été  de  86"  2  pour  la  première 
moitié  du  mois  de  février  1879.  Là  n'est  donc  pas  non  plus  la 
cause  de  la  hâtiveté  plus  grande  qui  a  été  observée  en  1880. 

4°  La  différence  entre  les  sommes  de  la  chaleur  rf  eue  par  l'ar- 
bre en  1879  et  1880  va  en  diminuant  rapidement  à  partir  de  la 
reprise  de  la  végétation.  Elle  était  d'abord  plus  que  du  simple  au 
double;  ensuite  non  seulement  elle  a  fini  par  s'efiacer,  mais 
encore  elle  a  été,  en  dernier  lieu,  remplacée  par  un  excès,  au 
moment  où  les  feuilles  étaient  complètement  étalées  et  presque 
adultes.  Il  résulte  de  là  que  le  Marronnier  en  question  a  reçu 
plus  de  chaleur  en  1880  qu'en  1879,  depuis  la  reprise  de  la  végé- 
tation jusqu'au  complet  épanouissement  de  ses  feuilles. 

Après  avoir  exposé  en  détail  la  marche  de  révolution  pvin- 
tanière  sur  le  Marronnier  A,  il  me  reste  à  comparer  succinctement 
cette  marche  avec  celle  qu'ont  suivie  les  cinq  autres  Marronniers 
hâ.ifs  sur  lesquels  ont  également  porté  mes  observations. 

Celui  de  ces  arbres  qui  a  suivi  de  plus  près  le  précédent  a  été 
désigné  par  F,  dans  ma  note  de  1879.. C'est  le  vingtième,  à  partir 
de  la  place  de  la  Concorde,  dans  la  deuxième  rangée  à  .droite  de 
l'avenue  des  Champs-Elysées.  Presque  tous  ses  bourgeons  avaient 
rabattu  leurs  écailles  brunes  le  2o  février  (fin  de  la  1''^  période);  le 
2  mars,  ses  bourgeons  terminauxrabattaieut  leurs  écailles  vertes  ou 
montraient  au  delà  de  celles-ci  la  masse  de  leurs  feuilles  encore 
dressées  (fin  de  la  2^  période).  Le  6  ou  7  du  même  mois,  un  bon 
nombre  de  ses  bourgeons  avaient  rabattu  leur  première  ou  même 
leurs  deux  premières  paires  de  feuilles  (fin  de  la  3®  période)  ; 
enfin  du  1 0  au  1 2  mars,  ses  feuilles  étaient  généralement  étalées, 
avec  leurs  folioles  horizontales  et  aplanies,  peu  éloignéesde  leurs 
proportions  définitives  (fin  delà  4^  période).  En  somme,  l'arbre 
F  n'a  été,  en  1880,  en  retard  sur  Aque  de  deux  ou  trois  jouis 


500  KOTES  ET   MÉMUlULS. 

Au  troisième  rang  par  ordre  de  hâtiveté  est  venu,  cette  année, 
l'arbre  désigné  par  B  dans  ma  première  note,  c'est-à-dire  le  quator- 
zième le  long  duquai,en  allant  dupont  des  Invalides  vers  la  place  de 
la  Concorde,  sur  le  Gpuis-la-Reine.  Celui-ci^  a  terminé  les  quatre 
périodes  successives  de  l'évolution  de  ses  pousses  les  1,  4,8  et  14 
mars  1880.  Il  a  donc  suivi  l'arbre  A  à  huit  jours  environ  d'inter- 
valle pour  la  reprise  de  la  végétation,  et  à  cinq  ou  six  jours  seule- 
ment pour  la  complète  feuillaison,  la  température  chaude  de  la  pre- 
mière quitzainedumoisdemars.pendant  laquelle  lamoyennegéné- 
rale  diurne  a  été  de  -f-  1 0°,  avec  un  maximum  de  1 3o  9,  le  11  mars, 
ayant  abrfgé  de  plus  en  plus  la  durée  des  périodes  d'évolution. 
Le  Marronnier  C,  placé  sur  le  Cours-la-Reine,  à  la  porte  sud-ouest 
du  jardin  des  concerts  d'été,  n'a  été  en  retard  sur  le  précédent  que 
d'un  ou  au  plus  deux  jours.  Enfin  les  arbres  D  (Marronnier  du 
20  mars)  etE  (sur  le  Cours-!a-Reine,  le  long  du  quai,  devant  un 
repère  d'altitude)  ont  suivi  à  fort  peu  près  également  ce  dernier 
avec  un  re  tard  de  deux  ou  trois  jours  au  début.  11  n'y  a  donc  eu, 
en  scn'mp,  qu'u)  inleivalle  de  dix  ou  onze  jours,  pour  la  reprise 
apparente  de  la  végétatioD,  entre  l'arbre  A  le  plus  hâtif  des  six, 
et  les  aibres  D,  et  E  placés  au  dernier  rang  par  ordre  de  hâtiveté. 

J'ai  dit  plus  haut  que  la  végétation  a  été  en  avance  en  1880  sur 
1 879,  non  seulement  pour  les  six  Marronniers  d'Inde  hâtifs  qai  sont 
l'objet  de  celte  note,  mais  encore  pour  l'ensemble  des  arbres  de 
cette  €spèce  qui  sont  plantés  eu  grand  nombre  sur  les  promena- 
des etks  boulevards  de  Paris.  Ce  fait  a  été  assez  frappant  pour 
ne  pouvoir  passer  inaperçu.  En  1879,  j'avais  cru  pouvoir  fixer  au 
20  mars,  en  moyenne,  le  moment  tù  le  gonflement  des  bourgeons 
éiail  devenu  nettement  appréciable  sur  la  plupart  de  ces  arbres; 
au  10 avril  celui  où  ils  avaient  étalé  leurs  premières  feuilles; 
enfin  au  10  mai  celui  oùjls  avaient  commencé  d'ouvrir  leurs  fleurs. 
En  1880,  les  dates  correspondantes  ont  été,  d'après  mes  observa- 
tions, 1 0  mars,  25  mars  et  20  avril,  avec  quelque  peu  d'avance 
quant  aux  arbres  du  Jardin  des  Tuileries.  Les  sommes  de  cha- 
leur reçues  par  la  moyenne  des  arbres  avait  été,  en  1879,  323">3  le 
20  mars,  iee^b  le  1 0  avril,  704°1  le  1 0  mai;  elles  ont  été  pour  1880, 
272«3  le  10  mars,  4'15°7  le  25  mars,  674o2  le  ïO  avril  :  elles  ont 
donc  été  toutes  plus  faibles  en  1880,  aux  trois  moments  princi- 


VÉGÉTATION   DE   QUELQUES  MARRONNIERS.  501 

paux  de  révolution  printanière  qu'elles  ne  l'avaient  été  en  1879, 
à  ces  mêmes  moments.  Eotre  l'époque  où  les  bourgeons  étaient 
visiblement  gonflés  et  celle  où  les  feuilles  ont  commencé  de 
s'étaler,  la  somme  de  chaleur  reçue  a  été  U3o2  en  1879  et  U3°4 
en  1880;  de  cette  dernière  époque  à  l'épanouissement  des  fleurs, 
les  arbres  ont  reçu  237o6  en  1879,  288oi  en  1880  (1).  Du  premier 
au  second  de  ces  faits,  il  s'est  écoulé  20  jours  en  1879,  et  seule- 
ment 15  en  1880  ;  l'intervalle  entre  le  second  fait  et  le  troisième 
s'est  trouve  être  de  un  mois  en  1879,  de  23  jours  en  1880,  G'îtte 
différence  résulte,  ce  me  semble,  de  ce  que  les  mois  de  mars  et 
avril  ont  été  beaucoup  plus  chauds  (surtout  mars)  dans  la  dernière 
période  de  ces  deux  années.  Leurs  moyennes  ont  été  de  9°8  pour 
marset9o6  pour  avril,  en  1880;  elles  avaient  été  seulement  d^6o9 
pour  mars  et  7o9  pour  avril,  en  1879. 

J'ai  établi,  dans  ma  première  note,  que  sur  les  six  Mirronaiers 
hâtifs  des  Tuileriers  et  des  Ghamps-E'ysées  «  les  uns  (A,  F)  fleu- 
»  rissent  à  peine  et  n'amènent  pas  jusqu'à  leur  développement 
»  complet  les  inflorescences  peu  nombreuses  qu'ils  ont  pu  mon- 
»  trer  d'abord  ;  les  autres  peuvent  montrer  un  plus  grand 
»  nombre  d'inflorescences  (B,  G,  D,  E),  mais  la  plupart  de  leurs 
»  fleurs  tombent  avant  leur  développement  complet  (ou  sans 
»  avoir  noué  de  fruits  (D);  d'où  l'on  voit,  ai-je  ajouté,  que,  en 
»  en  général,  la  précocité  végétative  exerce  une  influence  défa- 
»  vorable  sur  la  fleuraison  »  (et sur  la  fructification).  Get  énoncé, 
basé  sur  les  observations  de  1878  et  1879,  a  été  pleinement  con- 
firmé par  celles  de  1880. 


(1)  Ces  nombres  ne  doivent  évidemment  pas  être  pris  comme  ayant 
une  exactitude  matliémalique.  Il  est  clair  en  effet  que  si,  quand   il  s'agit 
d'un  seul  arbre,  on  peut  déterminer  les  dates  des  périodes  végétatives  avec 
une  approxiraaiioa  satisfaisante,  il  n'en  est  pas   de   même  lorsqu'il    est 
question  de  prendre  une  date  moyenne  pour   ces  mêmes   périodes    sur 
un  grand  nombre  de  sujets.  Daus  ce  dernier  cas,  il  est  à  peu  près  certain 
que  les  déterminations  faites  par  différentes  personnes  seraient  assez  dis- 
semblables pour  que  les    données  numériques  qui  en    découleraient  en 
devinssent  nolabl  ment  inégales.  —  Toutefois,  dans   l'exemple  présent, 
il  me  semble  digne  de  remarque    que  les   quantités  dp  chaleur  reçues, 
pendant  les  deux  années  sur  lesquelles  ont  porté  mes  observations,   aient 
été  identiques  de  la  reprise  do  la  végétatioo  jusqu'à  l'épaocaissement  des 
premières  feuilles  et  peu  différentes  depuis  cette  dernière  date  jusqu'à 
l'épanouissement  des  (leurs. 


502  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

Les  deux  arbres  A  et  F  (de  l'avenue  des  Champs-Elysées)  ont 
été  complètement  stériles  et  n'ont  pas  montré  une  seule  inflores- 
cence en  1880.  Le  Marronnier  du  20  mars  ou  D,  en  a  produit  un 
petit  nombre,  seulement  dans  sa  partie  supérieure;  mais  il  ne  m'a 
point  paru  avoir  noué  un  seul  fruit.  Qaant  aux  trois  autres  B,  C, 
E  (sur  le  Gours-la-Reine),  ils  ont  eu  une  floraison  à  peu  près 
normale;  les  deux  derniers  seuls  ont  noué  un  ass€Z  grand  nom- 
bre d'ovaires,  surtout  C  et  E,  mais  sans  que  le  résultat  définitif 
ait  été  bien  avantageux  pour  cela,  au  point  de  vue  de  la  fructifica- 
tion. Eq  effet,  en  examinant  attentivement  ces  arbres,  au  commen- 
cement d'aoùH  880,  je  n'ai  vu  quun  seul  fruit  bien  développé  tout 
au  sommet  de  l'arbre  B  ;  j'en  ai  compté  seulement  7  ou  8  en  bon 
état  sur  E  et  une  dizaine  sur  C,  tandis  que  leurs  voisins  en  por- 
taient un  nombre  bien  plus  considérable.  J'ai  même  remaïqué 
sur  E  cette  particularité  qu'un  bon  nombre  de  ses  inflorescences 
avaient  noué  la  plupart  de  leurs  fruits,  mais  sans  que  ceux-ci,  à 
cette  époque  avancée  de  l'année,  où  ceux  qui  avaient  eu  leur 
croissance  normale  étaient  déjà  parvenus  à  leur  grosseur  à  peu 
près  définitive,  eussent  dépassé  le  volume  d'une  noisette;  ils 
étaient  cependant  restés  en  place,  malgré  leur  atrophie. 

En  somme  :  r  Les  Marronniers  d'Inde  qui  ont  fourni  le  sujet  de 
celte  seconde  note  ont  été  encore  plus  hâtifs  après  l'hiver  excep- 
tionnellement rigoureux  de  1879-1880  qu'ils  ne  l'avaient  été 
après  celui  incomparablement  plus  doux  de  1878-1879.  2o  Cette 
plus  gi'&nde  hâtiveté  inhérente  à  des  particularités  inconnues  de 
leur  organisation  est  en  contradiction  avec  la  théorie  des  sommes 
de  chaleur  appliquée  à  l'explication  des  phénomènes  végétatifs. 
30  Ils  se  sont  comportés,  au  point  de  vue  de  la  reproduction,  en 
1880  comme  en  1879  :  deux  d'entre  eux  (A,  F)  n'ont  pas  même 
montré  une  fleur  ;  un  troisième  (D)  a  très  peu  fleuri  sans  donner 
un  Sful  fruit;  les  trois  autres  (B,  G,  E)  ont  fleuri  presque  autant 
que  la  généralité  de  leurs  voisins,  mais  l'un  d'eux  (Bj  n'a  mené 
à  bien  qu'un  seul  fruit,  et  les  deux  autres  (C,  E)  n'eu  ont  amené 
au  volume  défiailif  qu'un  nombre  bien  faible,  tant  d'une  manière 
absolue  que  relativement  à  la  quantité  des  fleurs  qu'ils  avaient 
épanouies. 


RAPPORTS,  —  l'horticulture  AU  CONCOURS  RÉGIONAL   DE   MELL'N.  o03 

RAPPORTS 


Rapport  sur  la  Réunion  des  Délégués  agricoles  et  horticoles 
AU  Concours  régional  de  Melun; —  Vœu  en  faveur  de  l'Horti- 
culture (1). 

Par  m.  F.  Hérincq, 

Messieurs, 

A  roccasion  du  Concours  régional  de  Melun,  M.  le  Ministre  ae 
l'Agriculture  et  du  Commerce  avait  convoqué  les  exposants,  lô 
Jnry,  et  les  délégués  des  associations  agricoles  et  horticoles  de  \a 
région,  pour  proposer  les  modifications  qu'il  conviendrait  d'ap- 
porter à  l'arrêté  du  concours  de  l'anné^  prochaine. 

La  réunion  a  eu  lieu  le  18  juin  dernier,  à  l'Hôtel  de  ville  de. 
Melun,  sous  la  présidence  de  M.  le  Cammissaire  général  de  l'Ex- 
position agricole. 

L'Horticulture  était  représentée  pa^*  les  Sociétés  de  Paris,    de 
MeluD,  de  Senlis  et  de  Montmorency.  Délégué  de  la  Société  natio- 
nale et  centrale  de  France,  pour  assister  à  cette  sorte  de  Congrès, 
je  dois  rendre  compte  des  résultats  obtenus,  ou  mieux,  des  vœux 
.  qui  ont  été  émis  par  cette  assemblée  régionale. 

Parmi  ces  vœux,  un  seul  intéresse  nos  Horticulteurs.  Il  a  été 
formulé  par  le  délégué  de  la  Société  de  Melun,  et  consiste  à  faire 
admettre  l'Horticulture  dans  les  concours  régionaux,  aux  mêmes 
titres  et  avec  les  mêmes  droits  que  l'Agriculture,  c'est-à-;lire  de 
la  faire  participer  aux  récompenses  accordées  aux  produits  agri- 
coles. 

Cette  proposition  a  soulevé  tout  d'abord  une  assez  vive  opposi- 
tion. On  a  fait  remarquer  que  l'Horticulture  recevait  chaque  année 
des  récompenses  des  Sociétés  locales;  que  ces  Sociétés  étaient  sub- 
ventionnées par  le  département,  ou  par  la  ville  dans  laquelle  est 
le  siège  de  la  Société  ;  qu'ensuite  l'Horticulture  était,  avant  tout, 
une  science  agréable,  et  que  les  Concours  régionaux  avaient  prin- 
cipalement pour  but  d'encourager  la  production  de  cnoses 
utiles,  eic,  etc. 

(t)  Présenlé  le  8  juillet  1880. 


504  RAPPORTS. 

C'est  alors  que  M.  le  délégué  de  la  Société  de  Senlis  proposa  un 
amendement  d'après  lequel  il  n'y  aurait  seulement  que  l'Horticul- 
ture utile  :  arbres  forestiers,  fruitiers,  légumes,  etc.,  qui  seraient 
admis  dans  les  Concours  régionaux  aux  mê  mes  titres  et  droits 
que  les  produits  de  l'Agriculture.  La  proposition  ainsi  réduite  a 
été  votée  à  l'unanimité  et  le  bureau  s'est  chargé  de  la  soumettre 
à  l'appiéciation  de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du  Com- 
merce. 


Rapport  sur  un  Thermomètre  avertisseur  électrique  construit 
PAR  M.  EoN,  A  Paris  (1); 

M.  Cn.  DE  Vendeuvre,  Rapporteur. 

Messieurs, 

La  Commission  que  vous  avez  chargée  d'étudier  et  d'apprécier 
le  thermomètre  avertisseur  de  M.  Eon  s'est  réunie,  le  mercredi 
2  juin,  au  dépôt  de  la  Compagnie  des  omnibus  de  l'avenue 
de  Wagram. 

Cette  Commission  était  composée  de  MM.  Heringer,  P  résident, 
Hanoteau,  Villain  et  de  Vendeuvre,  Rapporteur. 

Le  thermomètre  que  nous  avons  eu  à  examiner  est  une  ingé- 
nieuse transformation  du  thermométrographe  de  Bellani,  dans 
lequel  M.  Eon  a  remplacé  les  index  par  deux  fils  de  platine;  mais 
par  cela  même  que  les  index  sont  supprimés,  il  cesse  d'inscrire, 
d'enregistrer  pour  avertir;  aussi  son  inventeur  Ta-t-il  appelé,  avec 
beaucoup  de  sens,  thermomètre  avertisseur. 

Cet  instrument  est  un  thermomètre  à  alcool  recourbé  en  forme 
d'U.  Une  colonne  de  mercure  remplit  la  partie  cintrée  de  l'appa- 
reil. Sous  l'action  des  variations  de  la  température,  la  liqueur 
alcoolique,  contenue  dans  le  réservoir,  augmentant  ou  diminuant 
de  volume,  déplace  dans  un  sens  ou  dans  l'autre  la  colonne 
de  mercure  dont  les  extrémités  viendront,  dans  certains  cas 
prévu?,  immerger  l'un  ou  l'autre  des  fils  de  platine  ajustés  dans 
les  branches  du  thermomètre,  de  telle  sorte  que  le  contact  du 
mercure  (qui  est  un  véritable  trait  d'union)  et  de  l'un  des  fils  de 


(1)  Présenté  le  24  juin  i880. 


SDR   UN  THERMOMÈTRE    AVERTISSEUR  DE    M.    EON.  505 

platine  se  produira  sous  une  température  prévue.  Chacun  des 
deux  fils  est  en  communication  avec  l'un  des  pôles  d'une  pile.  Le 
mercure  contenu  dans  la  partie  cintrée  de  l'appareil  est,  au 
moyen  d'un  3«  fil,  en  communication  constante  avec  l'autre 
pôle  de  la  pile. 

Quand,  sous  l'action  de  variations  de  température,  le  mercure 
montant  dans  l'une  des  branches  du  tube  viendra  immerger  le 
bout  inférieur  de  l'un  des  fils,  les  deux  pôles  se  trouveront  en 
contact,  la  sonnerie  sera  mise  en  mouvement,  pour  ne  s'arrêter 
qu'après  la  cessation  du  contact.  Cette  sonnerie  peut  être  placée  à 
une  distance  quelconqtie  de  l'appareil,  pourvu  qu'elle  y  soit  reliée 
par  deux  fils;  on  sera  ainsi  averti  que  les  températures  prévues 
sont  atteintes.  Le  fil  de  platine  qui  indique  le  minimum  ne  peut 
être  changé  à  volonté,  il  a  dû  être  fixé  d'avance  par  le  construc- 
teur ;  le  maximum  au  contraire  est  variable  à  volonté. 

Au  dépôt  de  l'avenue  W^gram,  12  appareils  sont  installés  dans 
des  silos  de  7  mètres  de  profondeur  contenant  chacun  200  tonnes 
de  grains,  avoines,  orges,  féveroles,  maïs;  ils  y  fonctionnent 
depuis  18  mois  avec  une  précision  qui  ne  s'est  jamais  démentie. 

Or,  dans  de  telles  conditions  d'agglomération,  les  fermentations 
sont  fréquentes;  si  elles  se  prolongeaient,  elles  détermineraient 
l'avarie,  la  perte  même  des  produits  emmagasinés,  quelquefois 
pourraient  aussi  causer  des  incendies. 

Il  est  donc  important  de  connaître  les  perturbations  qui-  peu- 
vent se  produire  dans  des  milieux  où  il  est  impossible  de  péné- 
trer :  là,  l'appareil  Eon  est  un  avertisseur  certain. 

Au  moment  de  notre  visite,  le  chef  du  dépôt  qui  nous  a  reçus, 
conduits  et  renseignés  avec  la  plus  exquise  bienveillance,  faisait 
vider  deux  silos  pleins  de  maïs,  qui  commençaient  à  fermenter  ; 
il  avait  été  averti  en  temps  utile,  parce  que,  cette  fermentation 
commençant  à  20",  le  thermomètre  placé  dans  la  masse  avait 
été  préalablement  réglé  à  cette  température  ;  le  contact  s'étant 
produit,  la  sonnerie  correspondant  aux  deux  thermomètres  placés 
dans  le  silo  s'était  mise  en  mouvement  et  avait  prévenu  que  la 
fermentation  commençait,  qu'il  fallait  aviser. 

Nous  avons  pu  constater  au  toucher  et  à  l'odorat  que  les  pro- 
nostics du  thermomètre  étaient  rigoureusement  exacts.  Le  chef 


506  RAPPORTS. 

du  dépôt  reconnaît  que  ces  appareils  lui  sont  de  la  plus  grande 
utilité,  qu'ils  rendent  à  la  Compagnie  les  plus  réels  services. 

Les  lieux  où  les  appareils  Eon  ont  leur  place  marquée  sont 
nombreux.  Ils  peuvent  prévenir  des  incendies,  assurer  le  succès 
d'opéraiions  qui  nécessitent  une  grande  régularité  de  température; 
si  les  serres,  les  magnaneries  de  quelque  importance  en  étaient 
pourvues,  on  éviterait  bien  des  perles  que  causent  des  abaissements 
subits  de  température  résultant  du  bris  d'une  vitre,  do  la  négli- 
gence d'un  chauËfeur,  de  l'extinction  d'un  feu. 

Dans  l'introduct  on  du  fil  de  platine  à  travers  le  verre  il  y  a  une 
très  grande  difficulté  vaincue  qui  prouve  un  habile  praticien. 

Enfin,  M.  Eon  a  trouvé  le  moyen  d'empêcher  le  mercure 
de  s'oxyder  et  par  suite  de  se  diviser  en  globules  ;  il  en  résulte 
que  ses  instruments  sont  toujours  parfaitement  réglés,  prêts  à 
fonctionner. 

L'appareil  Eon,  avec  tous  ses  accessoires,  ne  coûte  que  65  francs; 
il  est  donc  abordable  à  toutes  les  bourses. 

Pour  ces  motifs,  votre  Commission  vous  aurait  proposé  le  renvoi 
de  ce  Rapport  à  la  Commission  des  Récompenses;  mais  cet 
appareil  ayant  été  récompensé  par  le  Jury  de  la  dernière  Exposi- 
tion, nous  nous  bornons  à  demander  l'insertion  dudit  Rapport 
dans  le  Journal  de  la  Société. 


Rapport  sur  les  Ekgrais  chimiques  et  notamment  sur  le  Floral, 

APPLIQUÉ  FAR   M.  DUDOUY   A  l'HoRTICDLTDRE; 

M.    Michelin,  Rapporteur. 
Messieurs, 

M.  Dudoûy,  fabricant  de  produits  chimiques,  membre  de  notre 
Société,  a  soumis  à  notre  appréciation,  vers  la  fin  de  i'année  1877, 
un  engrais  auquel  il  donne  le  nom  de  Floral. 

Une  Commission  a  été  nommée  et  prise  dans  les  deux  Comités 
d'Arboriculture  et  de  Floriculture.  iMM.  Boizard,  Ronnel,  Cha- 
rollois,  Corriol,  Delamarre,  Dupuy,  Loury,  Michelin,  Pigny, 
Preschtz  et  Remy  père,  devaient  en  faire  partie  :  M.  Preschez  en 
fut  nommé  Président  et  M.  Delamarre  Secrétaire;  mais  comme  ce 
dernier,  ayant  été  indisposé,  n'a  pu  assister  aux  réunions  qui  ont 


SUR  l'enguais  chimique  le  floral.  o07 

suivi  la  première,  j'ai  été  appelé  à  le  remplacer,  et  par  suite  à 
rédiger  ce  Rapport. 

Si  la  formation  de  cette  Commission  remonte  à  une  époque 
éloignée,  ne  blâmez  pas  son  silence  longtemps  prolongé,  et  surtout 
ne  l'accusez  pas  d'indifférence,  mais  attribuez  le  retard  qu'a  subi 
ce  Rapport  à  l'importance  de  l'étude  qu'elle  avait  à  faire,  au  peu 
d'ancienneté  de  l'emploi  des  Engrais  chimiques  dans  l'Horiicul- 
ture,  enfin  au  vif  désir  qu'elle  a  eu  de  ne  vous  remettre  qu'un 
travail  dont  elle  pût  affirmer  les  conclusions. 

La  Commission  un  peu  nombreuse  et  obligée  à  plusieurs  visites, 
examens  et  déplacements,  n'a  pu  réunir  toujours  tous  ses  Mem- 
bres ;  MM.  Dupuy  et  Loury  n'ont  pu  se  rendre  aux  convocations 
qui  leur  ont  été  adressées. 

Avant  d'entrer  en  matière,  je  dois  expliquer  que  M.  Dudoiiy  ne  se 
présente  pas  comme  inventeur^  mais  simplement  comme  élève  du 
professeur  Georges  Ville  dont  les  leçons  et  les  expériences  ont  con- 
tribué à  donner,  depuis  une  quinzaine  d'années,  une  impulsion  très 
utile  par  l'effet  de  laquelle  l'Agriculture  emploie  aujourd'hui  en 
grande  quantité  les  engrais  chimiques  composés  avec  l'acide phos- 
phorique^  Vazote,  la  potasse  et  la  chaux,  conjointement  avec  les  fu- 
miersde  ferme  qui  ne  sont  nullement  exclus,  pour  rendre  à  la  terre 
les  substances  que 'les  plantes  ont  épuisées.  Les  cultivateurs  répan- 
dent sur  le  sol  ces  substances  dans  des  proportions  différentes,  basées 
sur  l'état  des  sols  auxquels  ils  les  destinent  et  ils  les  enfouissent  par 
les  labours.  Dans  certains  cas,  elles  peuvent  être  employées  de  la 
même  manière  pour  donner  de  l'activité  aux  cultures  maraîchères. 
Il  paraissait  plus  à  propos,  pour  certaines  plantes  délicates,  et  no- 
tamment pour  celles  qui  sont  élevées  en  pots,  de  les  introduire 
par  les  arrosages  ;  de  là  est  venue  l'idée  de  préparer  pour  l'horti- 
culture des  engrais  toujours  composés  avec  les  mêmes  substances, 
mais  employés  à  l'état  de  sels  c<implètement  solubles  comme  de- 
vant agir  plus  énergiqueraent  sur  les  végétaux.  M.  Dudoiiy,  s'ap- 
puyant  sur  cette  donnée,  a  offert  aux  horticulteurs  une  prépara- 
tion spéciale  à  laquelle  il  donne  le  nom  de  Floral. 

La  ferme  produit  ses  fumiers  et,  pour  une  culture  intensive,  ils 
lui  suffisent  à  peine  ;  l'horticulture  est  obligée  de  les  achètera  des 
prix  élevés,  de  les  transporter  à  grands  frais  à  cause  de  leur  poids 


508  BAPPORTS. 

et  de  leur  volume  ;  elle  trouvera  sans  doute  certains  avantages 
dans  ces  substances  non  encombrantes  qui,  introduites  dans  le 
sol,  peuvent  déterminer  l'accroissement  des  plantes.  L'expérience 
fixera  les  praticiens  sur  l'usage  qu'ils  peuvent  faire  de  ces  engrais 
et  sur  la  manière  de  les  approprier  aux  différents  végétaux  qu'ils 
ont  à  traiter.  Quant  à  la  Commission,  son  devoir  consiste  à  rendre 
compte  des  faits  qu'elle  a  observés. 

J'en  retracerai  sommairement  le  récit  ;  les  procès-verbaux  des 
séances  de  la  Commission  en  contiennent  le  détail  circonstancié  ; 
ils  seront  conservés. 

J'ai  seulement  besoin  d'expliquer  que  le  Floral  est  à  l'état  de 
poudre  ou  mieux  de  sel,  et  doit  être  mêlé  à  très  petite  dose  à  l'eau 
pour  être  administré  par  arrosages.  11  réunit  les  substances 
indiquées  plus  haut  dont  on  fait  usage  dans  la  culture,  mais  à  un 
état  de  grande  pureté,  de  manière  à  les  rendre  immédiatement 
solubles  et  assimilables  aux  plantes.  Il  est  bien  entendu  que  là  où 
l'arrosage  n'est  pas  praticable,  c'est  l'engrais  chimique  ordinaire, 
l'engrais  pulvérulent  qui  doit  être  employé. 

Visites  de  la  Commission. 

M.  Dudoûy,  à  Saini-ODen-l'Aumône,  en  facR  de  la  ville  de  Pon- 
toise  dont  il  n'est  séparé  que  par  la  rivière  de  l'Oise,  occupe  des 
magasins  contenant  en  grande  quantité  les  engrais  destinés  à  l'a- 
griculture. 

Auprès  des  bâtiments  est  son  champ  d'expériences,  vaste  ter- 
rain dans  lequel  il  cultive  tous  les  produits  habituels  de  l'horti- 
culture, les  fleurs,  les  plantes,  les  arbres  et  arbustes  d'ornement, 
les  arbres  fruitiers,  les  légumes  de  toute  sorte.  Là,  les  végétaux 
sont  confiés  à  des  terrains  de  diverses  nature  et  qualité  ;  il  en  est 
que  l'expérimentateur,  pour  rendre  plus  palpable  l'effet  des  en- 
grais chimiques,  a  placés  dans  des  sable?  de  natures  diverses, 
certains  même  dans  des  sables  absolument  inertes,  dans  du 
ballast  par  exemple. 

La  première  visite  de  la  Commission  a  eu  lieu  le  18  décembre 
1877.  Fut  examiné  en  premier  lieu  un  lot  de  14  arbres  fruili'^rs  : 
4  Poiriers,  2  Pommiers,  2  Pêchers,  2  Pruniers,  2  Abricotiers, 
2  ceps  de  Vigne  âgés  de  2  et  3  ans  et  plantés  depuis  un  an  dans  des 


SUR  l'engrais  chimique  le  floral.  £09 

bacs  en  bois  de  40  centimètres  de  diamètre,  remplis  de  sable  de 
plaine  ou  ballast. 

Ces  arbres,  ai  rosés  avec  du  Floral,  ont  très  bien  poussé  en  ra- 
cines et  en  bois;  les  racines  sont  longues  ;  les  radicelles  sont  nom- 
breuses. L'arrosage  a  été  fait  à  raison  de  2  grammes  de  Floral  par 
litre  d'eau.  Des  Fraisiers  en  plein  air  ont  très  bien  végété  et  sont 
munis  de  radicelles  fort  belles  :  même  observation  sur  de  l'Oseille, 
des  Roses  de  Noël,  Chicorée  de  Meaux,  Lis,  Iris,  etc.;  sur  un 
Dracœnaeu  pot  très  bien  enraciné,  un  Ficus  d'un  an,  des  Yucca 
gloriosa  et  beaucoup  d'autres  plantes. 

Observation  a  été  faite  que  les  pots  employés  étaient  trop  grands 
et  que  les  effets  du  procédé  seraient  plus  sensibles,  s'il  était  fait 
usage  des  godets  dont  on  se  sert  en  horticulture  ;  qu'il  serait  utile 
que  des  expériences  comparatives  fussent  faites  pour  les  mêmes 
plantes,  avec  k s  mêmt s  arrosages,  dans  des  sables  de  ditïérente 
nature,  dans  de  la  terre  ordinaire  de  rempotage,  dans  la  terre 
de  Bruyère,  enfin  traitées  par  les  moyens  habituels.  Enfin,  au  sujet 
des  sables,  M.  Dudoûy  a  déclaré  que  la  plus  belle  végétation 
avait  été  obtenue  dans  le  sable  blanc  ;  qu'elle  avait  été  moins  belle 
dans  le  sablcbrun  et  inférieure  dans  les  sables  de  plaine  ou  bal- 
last. 

La  Commission  a  constaté  des  résultats  très  satisfaisants  dans 
l'emploi  du  Floral,  pour  la  végétation  souterraine,  savoir  le  déve- 
loppement des  racines;  elle  désire  suivre  les  expériences  pour  se 
rendre  compte  de  ce  que  l'engrais  en  question  peut  produire  hors 
de  terre,  sur  l'accroissement  des  branches,  feuilles,  fleurs  et 
fruits. 

L'Exposition  internationale  du  Champ-de-Mars  a  fourni  l'occa- 
siop,  en  <878,  de  plusieurs  visites  de  la  Commission  à  l'efîet  d'y 
examiner  les  végétaux  que  M.  Dudoûy  y  avait  plantés  et  traités 
par  les  arrosages  au  Floral. 

Un  pavillon  en  terre  cuite,  kiosque  élégant,  a  été  entièrement 
garni  et  orné  avec  les  plantes  de  M.  Dudoûy  traitées  selon  sa  mé- 
thode, savoir  des  Canna,  Perilla,  Solanum,  Ferdinanda,  Pétunia, 
Pelargonium  zonale,  Pelargonium  Lierre,  Bégonias  tubé- 
leux,  etc.: 

Les  feuilles  abondent,  la  végétation  est  luxuriante;  elle  a  peut- 


519  H APPORTS. 

être  un  peu  nui  à  la  floraison  des  Pelargonium  ;  la  charpente  lies 
plantes  est  forte  et  bien  raembrée  ;  d'aiileurs  à  l'effet  des  engrais 
liquides  devait  se  joindre  celui  de  la  terre  d'excellente  qualité  qui, 
par  les  soins  de  rAdmlDistration,  avait  formé  les  massifs.  Dans 
des  v^ses,  on  voit  des  Pelargonium  Lierre  dont  le  feuillage  très 
toufîuest  essentiellement  fort  et  nerveux.  Un  Aspidistra  en  vase, 
planté  exclusivement  dans  le  sable,  est  dépoté  et  se  montre  garni 
d'un  appareil  de  racines  très  bien  constituées.  Une  série  d'arbres 
fruitiers  plantés  dans  une  couche  de  sable,  de  O'^TO  d'épaisseur, 
s'est  maintenue  dans  un  état  de  végétation  ordinaire,  sans  égaler 
toutefois  une  partie  d'arbres  de  même  nature  traités  pareillement 
par  l'engrais  liquide,  mais  plantés  dans  de  bonne  terre  végé- 
tale. 

Le  fait  qui  paraît  saillant,  dans  l'espèce,  est  la  manière  dont 
les  arbres  plajités  dans  la  plate-bande  de  sable  se  sont  soutenus. 
Des  plates-bandes  garnies  de  Belles  de  nuit.  Pétunias,  SolanurUy 
Ricins,  Fcrdinanda,  Maïs,  présentent  des  résultats  inégaux,  et  qui 
ne  sont  pas  à  l'avantage  des  grandes  plantes  qui  forment  les  fonds 
des  plrites-bandes.Il  est  expliqué  que  les  plantations  avaient  é'.é  faites 
un  peu  tard  et  qu'ici,  comme  dans  plusieurs  cas,  l'A'lministrHtion 
du  Cliamp-de-Mars  avait  eu  à  employer  le  Floral  pour  ramener  au 
point  normal  des  végétations  arriérées.  Cette  observation  s'applique 
entre  autres  à  un  massif  de  Wigandia  qui,  au  début,  ne  marchaient 
pas  convenablement  et  qu'on  trouve  aujourd'hui  bien  corsés  et  en 
bon  chemin  pour  atteindre  une  force  satisfaisant^^,  au  moment 
voulu.  Uu  groupe  de  Dahlias  présente  un  excès  de  végétation  qui 
certainement  a  trompé  le  jardinier  et  a  été  nuisible  à  la  floraison, 
à  causede  la  grande  confusion  qui  règne  dans  les  tiges  et  étouffe 
les  fleurs  trop  couvertes  par  le  feuillcige. 

La  Commission,  après  un  examen  ayant  porté  sur  un  assorti- 
ment très  varié  de  plantes  de  pleine  terre,  a  constaté  des  résultats 
très  efficaces  sous  le  rapport  de  la  vigueur  des  plantes,  parfois  as- 
sez exagérée  pour  amoindrir  la  floraison.  L'effet  produit  sur  la  vi- 
gueur des  plantts  a  été  affirmé  par  les  agents  de  l'Administration 
chargés  de  l'ornenientation  du  Ghamp-de-Mars  et  qui  ont  fait  usage 
du  Floral  sur  certaines  parties  où  la  végétation  des  pelouse?, 
massifs,  plates-bandes  laissait  à  désirer. 


SUR  l'engrais  chimique  le  floral.  511 

Un  point  essentiel  a  été  acquis  par  eux  :  c'est  que  l'engrai  s  n'a 
pas  été  nuisible  aux  plantes,  lorsque,  dans  certains  cas,  ils  ont 
augmenté  outre  mesure  la  dose  indiquée  par  M.  Dudoiiy.  On 
peut  en  conclure  que  l'usage  ne  présente  aucun  danger  pour 
les  végétaux,  mais  que,  pour  en  faire  un  emploi  avantageux,  il 
faut  agir  judicieusement,  avec  des  soies  intelligents  et  les  lumières 
de  l'expérience. 

Deux  autres  visites  eurent  lieu  au  Champ-dt-Mars  et  au 
Trocadéro  ;  elles  portèrent  spécialement  sur  Tapplicalion  du 
Floral  aux  gazons  des  pelouses  et  à  une  cressonnière  sise  au 
Tfocadéro.  Cette  dernière  était  étagée  en  deux  parties  distinctes 
dont  Tune,  ayant  été  arrosée  avec  du  Floral,  eut  un  avantage  très 
marqué  sur  l'autre  qui  ne  l'avait  pas  été. 

Les  plantes  de  Cresson  traité  à  l'engrais  étaient  plus  forte?, 
les  feuilles  étaient  plus  tendres,  moins  piquantes  et  plus  agréables 
au  goût;  suivant  la  déclaration  des  exploitants,  la  récolle  des  par- 
ties traitées  par  l'engrais  minéral  se  faisait  moitié  plus  tôt  que 
dans  la  culture  ordinaire,  par  exemple  &ix  jours  après  la  cueil- 
lette. 

Qaant  au  gazon ,  l'épreuve  comparative  fut  basée  sur  les  dosages 
suivants  portés  sur  six  carrés  de  1"  50  de  superficie,  savoir  20,  40, 
60,  80,  100  et  même  200  grammes  de  poudre  pour  chaque  arro- 
soir contenant  uniformément  10  litres  d'eau. 

Les  observations  faites  sur  ces  carrés  ont  démontré  qu'avec  la 
plus  faible  dose  de  20  grammes  on  obtient  une  amélioration  ap- 
préciable ;  mais  que,  pour  avoir  un  gazon  également  fourni,  pous- 
sant bien,  conservant  la  nuance  tandre  qui  lui  donne  tout  son 
charme,  il  ne  faut  pas  dépasser  la  dose  de  60  grammes  correspon- 
dant environ  à  la  moyenne. 

Il  était  important  de  reconnaître  ce  qu'avaient  pu  produire  les  do- 
sages, exagérés  à  dessein  par  l'expérimentateur,  de  80  à  200  gram- 
mes. Or,  donnant  au  gazon  une  vigueur  déplus  enplus  énergique, 
ces  dosages  ne  parvinrent  pas  à  lui  être  nuisibles,  même  au  degré 
excessif  de  200  grammes  ;  seulement  l'aspect  agréable  du  gazon 
perdit  à  cette  épreuve  et  il  se  produisit  dans  la  végétation  un 
temps  d'arrêt  d'autant  plus  acceatué  que  l'eau  était  plus  chargée 
de  poudre. 


512  RAPPORTS. 

M.  Pigny,  membre  de  la  Commission,  avait  reçu  de  M.  Dudoûy 
du  Floral  pour  en  faire  l'épreuve  dans  ses  cultures.  Telle  fut  la 
manière  de  procéder  de  notre  collègue  et  tels  furent  les  r<5sultats 
obtenus  par  lui  sur  des  plantes  en  pots,  choisies  à  dessein  parmi 
celles  dont  la  végétation  était  inférieure  ;  toutes  ayant,  bien  en- 
tendu, été  traitées  delà  même  manière. 

N"  i .  Pritchardia  filifera.  Sable  de  grès  fin,  avec  un  peu  de 
terre  franche.  Ce  mélange  est  celui  qui  a  le  mieux  réussi.  Une 
plante  semblable  laissée  dans  sa  vieille  terre  et  arrosée  a  eu 
moins  de  végétation  que  celle  qui  a  été  laissée  dans  le  sable. 

N°  2.  Chamxrops  excelsa.  Terre  de  jardin  pure  avec  un  peu  de 
terre  de  Bruyère.  Un  exemplaire  ayant  été  rempoté  et  laulre 
ne  l'ayant  pas  été  et  ayant  été  laissé  dans  sa  vieille  terre,  ce  der- 
nier n'a  pas  autant  profité  que  le  premier,  et  est  resté  dans  son 
état  normal,  tout  en  étant  bien  portant. 

N°  3.  Dracœiia  brasUiensis.  Terre  de  Bruyère  pure.  Cette 
plante,  qui  était  malade,  a  repris  une  belle  végétation  ;  ses  ra- 
cines étaient  devenues  fortes  et  parfaitement  blanches  ;  ses 
feuilles  étaient  superbes. 

No  4.  Latania  borbonica  Hort.  Exemplaire  laissé  dans  sa  vieille 
terre  ;  bonne  végétation,  feuilles  et  racines. 

Un  Chamserops  humilis  non  retiré  de  même  de  sa  vieille  terre  a 
eu  des  racines  splendides  et  remplissant  tellement  le  pot  qu'il 
n'y  avait  plus  de  terre  et  que  la  plante  n'était  plus  alimentée  que 
par  l'engrais. 

No  5,  Un  autre  Chamserops  humilis  rempoté  avec  terre  et  sable. 
Végétation  extraordinaire  et  à  tel  point  qu'il  n'y  a  plus  de  terre  et 
que  celle-ci  est  remplacée  par  les  racines  qui  remplissent  telle- 
ment le  pot  qu'elles  en  font  sortir  la  plante. 

No  6.  Chamxrops  excelsa.  Sable  de  giès  très  fin,  pur.  Végéta- 
tion aérienne  splendide,  racines  superbts. 

Je  ferai  remarquer  que  l'épreuve  a  été  faite  sur  des  Pandanus, 
avec  l'insuccès  le  plus  complet,  sans  qu'on  ait  su  à  quoi  l'at- 
tribuer. 

Il  est  bien  entendu  que  les  plantes  soumises  à  l'expérience 
étaient  toutes  jeunes,  de  même  âge  et  les  plus  délicates  parmi 
les  autres,  ou  même  souffrantes 


SUR  l'engrais  chimique  le  floral.  513 

M.  Pigijy  conclut  en  reconnaissant  la  grande  efficacité  du 
Floral  sur  la  végétation  des  plantes  en  pots.  Avec  l'aide  de  cet 
engrais  minéral ,  elles  peuvent  vivre  avec  vigueur  pour  ainsi 
dite  sans  terre  végétale,  en  exceptant  néanmoins ,  par  une  réserve 
inévitable,  celles  que  l'expérience  démontrerait  ne  pouvoir,  par 
exception,  s'accommoder  de  ce  régime. 

M.  Pigoy  croit  aussi  à  la  nécessité  de  continuer  h  traitement 
une  fois  qu'il  a  été  entrepris;  Cette  exigence  ne  paraît  pas  à  tous 
les  Membres  présents  devoir  s'imposer  avec  un  caractère  absolu. 
Ce  fait  devrait  alors  S'^  reproduiie  dans  tous  les  cas  où  des  végé- 
taux auraient  été  traités  par  des  procédés  particulièrement  éner- 
giques ;  ainsi  les  plantes  livrées  au  commerce,  après  avoir  été 
excitées  à  pousser  vigoureusement  par  des  arrosages  faits  avec  les 
engrais  humains  délayés  ou  par  d'autres  moyens  analogues,  ne 
sont  pas  condamnées  à  périr  parce  qu'elles  cessent  d'être  sous 
l'influence  de  ces  puissants  engrais. 

Plus  tard,  en  j'ùn  1879,  quatre  Membres  de  la  Commission  se 
sont  transportés  de  nouveau  à  Saint-Oaen-rAumÔQe,où  ils  ont  re- 
trouvé les  vastes  jardins  de  M.  Dudoiiy  en  pleine  végétation  et 
toujours  avec  des  combinaisons  ayant  pour  but  les  études  compa- 
ratives indiquées  plus  haut.  Avec  les  plantes  d'ornement  il  y 
avait  des  plates-bandes  couvertes  de  Pois  en  collection,  de  Fèves, 
d'arbres  fruitiers  de  belle  venue  et  bien  fructifères ,  en  partie 
cultivés  avec  le  fumier  et  en  partie  avec  l'engrais  minéral,  ce 
dernier  ayant  généralement  l'avantage  et  tçujours  satisfaisant 
même  pour  les  cultures  faites  dans  du  sable. 

Même  observation  favorable  pour  de  jeunes  plantes  cultivées 
en  pot?,  dans  la  terre  ordinaire,  telles  que  Ficus,.  Dracxna,  As  - 
pidistra,  et  beaucoup  d'autres  espèces  arrosées  avec  le  Floral  et 
comparées  à  d'autres  non  soumises  à  ce  mode  spécial. 

Le  24  juin  1879,  la  Commission  se  rendait  à  Villeneuve-le-Roi 
(Seine-et-Oise),  chez  M.  Godefroy,  propriétaire,  ancien  cultivateur, 
membre  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France,  Secrétaire  de  la 
section  d'Agriculture,  etc.,  qui,  très  compétent  en  ces  matières, 
a  fait  des  applications  très  étudiées  et  comparatives  des  engrais  de 
M.  Dudoûy.  Je  passe  sur  les  cultures  de  légumes  très  variées  du 
jardin  qui  étaient  fructifères,  en  bonne  végétation,  et  je  cite,  comme 

33 


514  RAPrORTS. 

vues  au  dehors  :  1°  une  pièce  de  terre  couverte  de  Pommes  de  terre 
qui,  fumre  uniquement  audit  engrais,  chaque  année,  a  donné 
trois  récoltes  successives  exemptes  de  maladie  et  d'un  fort  bon  rap- 
port. Plus  loip,  à  droite,  en  remontant  la  route,  est  un  grand  champ 
d'expérierces  avec  allées  au  milieu,  planches  à  droite  et  à  gau- 
che ensemencées  des  mêmes  végétaux  ;  cinq  Graminées  anglaises. 
Betteraves,  Choux,  Carottes,  Mai*,  Haricots,  etc.  ;  d'un  côté  du  fu- 
mier de  ferme,  de  l'autre  de  l'engrais  chimique.  Or  on  signalait  une 
supériorité  relative  accusée  sur  le  côté  fumé  au  moyen  des  engrais 
minéraux  ,  mais  qui  était  particulièrement  caractérisée  sur  les 
Graminées,  cù  le  résultat  était  très  appréciable. 

On  ne  peut  vraiment  raisonner  sur  l'usage  des  engrais  chimi- 
ques appliqués  à  l'horticulture  sans  chercher  quels  services  ils 
peuvent  rendre  pour  la  culture  des  légumes;  aus«i,  la  Commission 
jijgea-t-f  lie  utile  de  se  transporter,  le  l»""  juillet  •!  879,  à  Croissy, 
prèsChatou  (Seiue-et-Oise),cù  elle  savait  devoir  trouver  des  cultu- 
res importantes  de  Navels  et  Carottes  récoltés  en  grand  dans  le  pays, 
et  pour  lesquelles  on  emploie  une  quantité  considéiable  d'engrais 
chimiques. 

M.  Philippe,  cultivateur  audit  lieu,  fit  parcourir  à  la  Commission 
une  grande  pièce  de  terre  sise  à  proximité  du  village,  semée  en 
Carottes.  Dans  un  champ  traité  avec  le  fum'er,  un  carré  avait  en 
outre  été  arrosé  une  seule  fois  ôvec  l'engrais  minéral  liquide,  le 
Floral,  Or,  il  présentait  des  tiges  plus  fortes  et  d'un  vert  plus 
foncé  que  celles  de  la  partie  qui  n'avait  pas  subi  l'arrosage  ;  les 
racines  étaient  d'unrougeun  peu  p!us  accentué. 

Un  grand  carré  avait  été  amendé  avec  l'engrais  en  poudre  :  la 
végétation  en  était  plus  satisfaisante;  les  racines  étaient  éga- 
lement plus  avantageuses.  Une  bande  avait  été  soupoudrée  avec 
l'engrais  chimique,  puis  arrosée  ;  elle  était  supérieure  par  les 
tiges  et  les  racines  ;  les  tiges,  plus  vertes,  étaient  aus^i  plus 
cor.'ées. 

M.  Philippe  est  d'avis  qu'il  faudrait  enterrer  les  poudres  et  ne 
pas  se  contenter  de  les  répandre  sur  le  sol.  D'ailleurs,  quand  on 
fait  ainsi  et  lorsque  la  plante  est  déjà  levée,  il  faut  arroser 
après;  car,  sens  cette  précaution,  on  risquerait  de  biùler  les 
fanes. 


SUR  l'engrais  chimique  le  floral.  515 

La  terre,  comme  celles  de  la  vallée  de  la  Seine,  est  légère, 
sableuse,  fine,  et  a  30  ou  40  centimètres  de  profondeur.  0  i  trouve 
un  gou'^-sol  de  sable  caillouteux,  très  profond  et  rappelantrancien 
lit  du  fleuve. 

L=îs  Navets  de  ce  cuUivateur  étaient  récoltés,  ce  qui  n'avait 
rien  d'étonnant  dans  ce  pays  où  on  cultivait  en  ce  moment  ceux 
de  la  troisième  récolle.  Il  déclara  avoir  fait  usage  de  l'engrais 
chimique  orclinair"?,  en  pondre, répandu  sur  le  sol,  et  nous  dit  que, 
là  où  il  ne  l'avait  pas  chj ployé,  les  fanes  étaient  jaunes,  maigres, 
plus  cbé'ives  ;  les  Navets  éiaien.t  plus  petits,  tandis  que,  dans  les 
parties  soumises  au  traitement,  les  tiges  étaient  vertes  et  forte?, 
les  racines  plus  belles.  Il  s'est  déclaré  convainca  de  l'efficacité  de 
l'engrais.  La  Commission  l'a  engagé  à  se  rendre  compte  du  pro- 
duit qu'on  obtiendrait  en  employant  l'engrais  min^^ral  seul  et 
s>ns  fumier. 

La  Commission  s'est  ensuite  dirigée  vers  le  milieu  de  la  plaine, 
à  peu  de  distance  du  territoire  du  Vésinet,  sur  un  champ  de 
grande  étendue  où  elle  a  trouvé  le  sieur  Bonnet,  père.,  occupé 
à  arracher  des  Navets,  à  les  botteler  et  à  en  charger  une  voi- 
ture. 

La  récolte,  belle  et  satisfaisante  à  tous  les  titT'îs,  avait  été  sau- 
poudrée d'engrais,  lorsque  les  plantes  étaient  encore  jeunes.  Au 
bout  de  dix  jours,  nous  dit-il,  on  voyait  déjà  les  suites  de  l'opéra- 
tion dont  il  reconnaissait  l'efficacisé  avec  une  conviction  d'autant 
plus  arrêtée  qu'elle  était  basée  sur  son  expérience.  Il  préférait  cei 
engrais  au  guano,  qui  demandait  une  préparation  et  une  main- 
d'œuvre  que  ii'exige  aucunement  la  poudre  fournie  par  M  Da- 
douy. 

M.  Jean  Bonnet,  fils  du  précédent,  a  constaté  les  mêmes  résul- 
tats que  son  père,  dans  ses  cultures  qui  sont  également  fort 
importantes. 

Il  &  amené  à  une  belle  végétation  des  champs  dont  le3  Navets 
poussaient  peu  ou  mal.  Il  était  en  train  d'arracher  et  de  charger 
sur  une  voiture  des  racines  qui  étaient  de  toute  beauté. 

Ce  dernier  propriétaire  noas  fit  remarquer  un  autre  champ  de 
Navets  contigu  au  sien  et  appartenant  à  un  cultivateur  de  la  com- 
mune voisine  de  Montesson  et  dans  lequel  cinq  planchas,  traitées 


516  RAPPORTS.  —  SUR  l'engrais   CHIMIQUE   LE   FLORAL. 

par  l'engrais,  dépassaient  sensiblement  pour  la  beauté  desplantes 
le  restant  de  la  pièce  qui  n'avait  aucunement  reçu  les  engrais  dont 
est  question. 

De  très  belles  récoltes  en  racines  de  Navets  surmontées  de  belles 
tiges  ont  enfin  été  remarquées  dans  la  culture  de  M.  Emile  Brenu. 

La  dernière  épreuve  devait  porter  sur  une  culture  de  Carottes, 
dans  la  propriété  de  M.  Brunet,  derrière  sa  maison  sise  dans  le 
village.  Le  terrain  Javait  été  en  grande  partie  fumé  au  moyen  de 
l'engrais  chimique,  sous  la  forme  de  Floral,  à  l'état  liquide 
et  non  plus  en  poudre  sèche.  Les  arrosements  avaient  été  donnés, 
tantôt  une  fois  et  parfois  jusqu'à  trois.  Les  piaules  avaient 
résisté  à  cette  forte  excitation  ;  mais  la  Commission  constata  [que 
celles  qui  avaient  été  arrosées  une  fois  et  deux  au  plus  étaient 
dans  des  conditions  meilleures,  plus  normales  et  en  tout  cas  préfé- 
rables, parce  qu'il  y  avait  à  chaque  pied  plus  de  racines  et  moins 
de  fanes. 

Les  Carottes  n'étaient  pas  encore  à  leur  terme  ;  on  les  aurait 
mieux  jugées  si  elles  fussent  arrivées  à  maturité.  Il  est  bien  en- 
tendu que  le  fumier  d'écurie  avait, été  enfoui  partout,  avant  que 
le  mélange  chimique  y  fût  répandu. 

Ici  encore,  la  comparaison  faite  avec  des  parties  privées  d'engrais 
chimiques  a  été  à  l'avantage  bien  prononcé  de  celles  qui  les  avaient 
reçus.   M.   Brunet,  invité  par  la  Commission  à  expérimenter  le 
mélange  chimique,  sacs  que  la  terre  reçût;  de  fumier,  a  annoncé 
qu'il  en  ferait  l'expérience  et  en  rendrait  compte. 

En  résumé,  plus  de  quarante  cultivateurs  de  Croissy  ont  fait 
emploi  du  procédé,  ayant  acheté,  suivant  la  déclaration  de 
M.  Dudoiiy,  750  kilos  en  1877,  2  700  en  1878,  5  200  depuis  le 
i«"janvier  1879  jusqu'au  <«'"  juillet  de  la  même  année.  L'usage  s'en 
répand  dans  le  pays,  grâce  au  parti  qu'on  en  a  tiré  ;  il  reste  à 
savoir  quel  en  sera  l'eflet  lorsqu'il  sera  seul  et  tout  à  fait  subs- 
titué au  lumier  d'écurie  et  d'étable;  il  faut  espérer  qu'on  verra 
l'usage  s'en  répandre  dans  ces  communes  à  grandes  cultures 
spéciales  telles  que  Choux,  Choux-fleurs,  Artichauts,  Asperges, 
Cresson,  etc. 

{La  suite  au  prochain  cahier,) 


COMPTES  RENDUS  d'eXPOSITIONS.  517 

COMPTES   RENDUS   D'EXPOSITIONS. 

Compte  rendu  i»e  l'Exposition  d'Horticulture  d'Orléans  (1); 
Par  M.  Verdœr  (Charles)  , 

Messieurs, 
Le   3   juin    dernier  s'ouvrait  la  quarante-sixième  Exposition 
de  la  Société  d'Horticulture  d'Orléaus  et  du  Loiret. 

Délégué  par  vous  pour  prendre  part  aux  opérations  du  Jury, 
je  viens  vous  rendre  compte  de  ma  mission. 

Cette  Exposition  a  eu  lieu  dans  h  jardin  du  Piésideut  de  la  So- 
ciété, M.  JM&xime  de  la  Rochettrie,  qui  avait  bien  voulu,  à  cette 
occasion,  le  mettre  à  la  disposition  de  la  Société. 
1^  Ce  jardin  est  situé  boulevard  du  Chemin-de-Fer,presque  en  face 
la  nouvelle  gare. 

Après  un  hiver  désastreux  et  un  printemps  d'une  aridité  pres- 
que sans  exemple,  on  aurait  pu  douter  du  succès  d'une  Exposi- 
tion horticole.  Hâtons-nous  de  dire  qu'il  en  a  été  tout  autrement 
et  que  celte  Exposition  était  des  mieux  réussies, ainsi  que  vous  le 
verrez  par  la  liste  des  principaux  lauréats, 

M.  Lanson-Gautry,  paysagiste  habile,  avait  été  chargé  de  l'exé- 
cution du  jardin,  et  il  a  su  en  tirer  un  parti  très  avantageux.  Au 
milieu  de  grands  arbres  séculaires  il  avait  tracé  de  gracieuses 
allées;;  les  pelouses  parfaitementf^vallonnées  et  bien  disposées 
pour  recevoir  les  groupes  de  plantes  exposées,  étaient  traversées 
par  une  rivière  en  miniature,  dont  la  source  prenait  naissance 
dans  un  tiès  beau  rocher  adossé  à  l'hôtel  d'habitation 

Une  serre  avait  été  tout  spécialement  érigée  pour  recevoir  les 
plantes  délicates  qui  ne  pouvaient  supporter  le  plein  air. 

Le  Jury  était  composé  de  MM.  de  Saint-Laumer,  délégué  de  la 
Société  d  Horticulture  de  Chartres,  Desjardins,  délégué  de  celle 
d'Étempes,  Joseph  Tarblay  et  Duplessis,  delà  Société  des  Agri- 
culteurs de  France,  Charles  Joly  et  Scipion  Cochet,  conviés  par  la 
Société  d'Orléans,  et  enfin  votre  serviteur.  H  est  entré  en  fonction 

(<)  Présenté  le  22  juillet  1880. 


518  COMPTES  RENDUS  D'exPOSITIONS. 

le  3  juin,  à  9  heures  du  matin,  conduit  par  MM.  Delaire,  Secré- 
taire-général et  Dauvesse,  Secrétaire. 

64  concours  étaient  ouvert?  ;  tous  n'ont  pas  été  remplis,  notam- 
ment ceux  pour  Rhododendrons,  aibres  et  arbustes  à  feuilles 
peràstantes,  arbustes  de  pleine  terre  à  feuillage  d'ornement, 
Conifères,  ^.bres  frul^'ers,  etc.  Il  faut  s'en  prendre  à  l'hiver  ri- 
goureux que  nous  venons  de  traverser,  car  vous  connaissez  tous 
la  réputation  des  cultures  orléanaises,  surtout  pour  ces  genres  de 
plantes. 

43  médailles  ont  été  attribuées  aux  exposants,  dont  4  d'or,  12 
de  vermeil,  20  d'argent  et  7  de  bronze,  plus  une  mention  hono- 
rable. 

La  Société  a  en  outre  décerné  26  autres  médailles  de  vermeil, 
argent  et  bronze,  dont  10  pour  les  instituteurs  qui  ont  le  plus 
aidé  à  la  propagation  de  l'Horticulture  et  qui  ont  le  mieux  tenu 
leur  jardin,  3  pour  bons  et  loyaux  sei vices,  et  entin13  pour 
visiles  faites  aux  jardins  pendant  le  cours  de  l'année  par  des 
Commissions  spéciales  de  la  Société. 

Le  cadre  de  notre  Journal  ne  permettant  pas  de  signaler  tous 
les  lauréats,  je  vais  seulement  vous  nommer  les  principaux,  en 
vous  désignant  les  plantes  les  plus  remarquables  de  chacun  d'eux. 
Médailles  (Tor. 
Aîédaille  d'or  (des  dames  palronnesses)  à  M.  Montigny,  horticul- 
teur à  Orléans.  Cet  exposant  avait  montré  deux  collections  de 
Rosiers  élevés  en  pots,  l'une  à  haute  tige,  l'autre  à  basse  lige  : 
celle  à  haute  tige  composée  en  grande  partie  de  variétés  apparte- 
nant à  la  section  des  Roses  thé;  celle  à  basse  tige  en  bonnes  va- 
riétés du  commerce,  telles  que  la  France,  Boule  de  Neige,  Paul 
Neyron,    Capitaine  Christy,  M.  Boncenne,  Marquise  de  Gastel- 
lane,  etc.  Le  même  exposait  une  collection  de  Pelargonium  à 
grandes  fleurs  et  de  fantaisie  où  se  faisaient  remarquer  plus  parti- 
culièrement les  variétés  Vénus,  variété  trapue  à  fleurs  blanches, 
Stéphanie,  rose  clair  h.  fond  blanc,  Grand  monarque,  de  coloris 
foncé,  Queen  Victoria,  à  fleurs  doubles.  Egalement  du  même 
exposant  on  voyait  une  collection  de  Pelargonium  inquinans  et 
zonale,  parmi  lesquels  on  distinguait  Edmond  About,  doubl<», 
saumoné  vif,  Coquette  de  Suresnes,  saumon  nificuié  blanc,  Her- 


EXPOSITION  d'orléans.  519 

raine,  beau  blanc,  New  Liîe,  rouge  minium  vif,  sirié  blanc  et 
M-^^Thiers,  blanc  double.  Ce  même  horticulteur  exhibait  aussi  une 
belle  collection  de  Fuchsias,  dont  les  variétés  Nabab  et  Ville  de 
Nancy  tenaient  la  tête.  Enfin  il  y  avait,  toujours  dn  même,  une 
exposition  de  50  suspensions  garnies  de  40  espèces  ou  variétés  de 
plantes  retombantes  (ce  genre  de  plantes  ne  se  voit  pas  assez 
souvent  aux  Expositions  horticoles)  ;  toutes  ces  plantes  étaient  en 
bon  état  de  culture. 

Médaille  d'or  (de  la  vill-)  à  M.  Ribotton,  horticulteur,  pour  un 
lot  de  légumes  des  plus  beaux  et  des  plus  complets.  Ce  même 
exposant  avait  aussi  des  B  '^goaias  genre  du  Rex  et  des  Calcéolaires. 

Médaille  d'or  (de  la  Société)  à  M.  Feucher,  amateur,  qiii  avait 
exposé  plus  particulièrement  un  très  beau  lot  de  plantes  de  serre 
chaude,  composé  surtout  de  Palmiers,  Cycadées,  Dracxna,  Fou- 
gères, etc.,  loas  d'une  très  belle  santé.  On  remarquait  tout  spé- 
cialement un  splendide  Musa  Fnsete,  Cocos  Weddelliaaa,  La- 
tania  borbonica,  etc. 

Médaille  d'or  (offerte  par  M.  Thouvenel)  à  M.  Vigneron,  horti- 
culteur à  Olivet.  Les  lots  de  ce  rosiériste  distingué  étaient  à  la 
hauteur  de  sa  réputation.  En  outre  d'un  lot  de  Rosiers  à  basse 
tige  et  en  pots,  d'une  bonne  culture  mais  pas  assez  fliuris,  il 
exposait  un  groupe  assez  nombreux  de  Roses  coupées,  plus  un 
autre  lot  de  Rosiers  nouveaux  r ù  l'on  remarquait  les  nouvelles  va- 
riétés hybrides  de  Thés,  vendues  eu  Aagleierre  par  M.  H.  B^nnett, 
telles  que  Jean  Sisley,  Vicomtesse  Falmouth,  Duchesse  de  Val- 
lombrosa.  Ces  Rosiers  n'étaient  pas  complètement  fleuris,  mais  la 
nature  de  leurs  ovaires  annonçait  que  les  fleurs  doivent  s'épanouir 
difficilement.  Je  ne  pense  pas  que  ces  nouveaux  gains  anglais 
doivent  détrôner  les  Rosiers  français  de  la  même  section,  tels  que 
La  France^Mme  Etienne  Levet,  Mn^e  Alexandre  Bernaix  et  M^e Bri- 
gitte Violet.  M.  Vigneron  présentait  à  un  concours  spécial  une 
vmgtaine  de  Roses  de  semis  non  encore  au  commerce.  L^  Jary,  ne 
pouvant  juger  de  la  valeur  de  ces  nouveaux  gains  sur  de  simples 
échantillons  coupés,  s'est  transporté  dans  les  pépinières  de  M.  Vi- 
gneron. Malheureusement  il  ne  possédait  qu'un  très  petit  nombre 
de  sujets  de  chaque  variété  dont  les  fleurs  avaient  été  coupées 
pour  l'Exposition.  Dans  ces  conditions,  le  jagement  en  a  été  laissé 


520  COMPTES  RENDUS  1>'EXP0S1T[0NS. 

à  Ja  Société  d'Horticulture  d'Orléans  et  du  Loiret,  qui  pourra  les 
faire  visiter  par  une  Commission,  lorsque  les  plantes  seront  plus 
multipliées. 

Médailles  de  vermeil. 

A  M.  Alfred  Leveau,  amateur.  Cet  exposant  avait  orné  avec 
g(ût  le  rccher  désigné  plus  haut  avec  une  collection  de  plantes 
de  serre  cbabde  à  feuillage  ornemental,  telles  que  Chamserops 
exceha  et  hvmilis,  Cycas,  etc.  Onremarquaittout  particulièremert 
un  Dracœna  indivisa  ne  mesurant  pas  moins  de  4  mètres  de  hau- 
teur et  fleuri. 

A  M.  Liger,  horticulteur,  pour  une  très  belle  collection  de 
Fuchsias  d'une  excellente  culture.  J'ai  surtout  remarqué  les  va- 
riétés Halteras,  à  corolle  trè:»  large  et  bien  ouverte,  Baltet  frères,  à 
fleurs  doubles,  de  coloris  violet  bleuâtre.  An  même  exposant 
appartenait  une  collection  très  remarquable  de  Bégonias  tubéreux 
des  meilleures  variétés  du  ccromerce,  telles  que  Gloire  de  Nancy, 
Massarge  de  Louviers,  etc.,  plus  un  semis  de  1879,  à  fleurs  bien 
pleines,  à  pétales  bien  rends,  de  coloris  rouge  saumoné  brillant. 

A  M.  Thomas,  amateur,  pour  une  collection  de  Caladium  bul- 
bosum,  en  petites  plantes. 

A  M.  Lebrun,  amateur,  pour  des  Bégonias  var.  fiexeides  Coleus. 

A  M.  Samson,  horticulteur,  pmr  un  Pelargonium  zonale  de 
stmis  et  ncn  encore  au  commerce,  qui  a  été  dédié  par  le  Jury  à 
Mme  Maxime  de  la  Rochtterie.  La  plante  est  bien  trapue,  à  feuil- 
lage fortement  zone;  les  on  belles  sont  bien  garnies  de  fleurs 
larges,  bien  rouc^es,  d'un  coloris  beau  rose  très  frais  saumoné. 

A  M.  Jachet,  horticulteur,  pour  un  Pelargonium  à  grandes 

fleurs,  de  semis  et  non  encore  au  commerce,  nommé  Gloire  d'Or- 

If'ans;  c'est  une  variété  se  fermant  bien,  très  florifère,  interm^ 

diaire  entre  les  variétés  Triomphe  de  S^int-Mandé  et  Gloire  de 

Crimée.   Ce  Pelargonium  pourra    faire   une  bonne  plante  de 

marché. 

A  M.  Dugué,  cultivateur  à  Dcurdan,  pour  son  exposition  d'As- 
perges. Cette  exposition  était  montrée  d'une  façon  très  intelligente: 
à  côté  de  trois  belles  bottes  d'Asperges  de  la  variété  Violette  d'Ar- 
genteuil  étaient  exposées  des  gr)ff"es  de  1,  2  et  3  années  où  elles 
commencent  à  produire. 


EXPOSITION  d'orléans.  o2I 

Des  médailles  d'argent  ont  été  la  récompense  pour  deux  belles 
collections  de  Coleus  exposées  par  M.  Morlet,  d'Avon,  et  Pynaert 
Van-Geert,  de  Gand.  Ces  deux  collections  contenaient  toutes  les 
nouveautés  françaises  et  anglaises. 

Une  médaille  de  vermeil  a  été  accordée  à  M.  Raffard,  de  Gien. 
Ce  savant,  correspondant  de  l'Observatoire  de  Paris,  avait  exposé 
des  tableaux  météorologiques,  lesquels  sont  publiés  par  les  An- 
nales de  la  Société  d'Horliculture  d'Orléans  et  du  Loiret.  Le 
même  exposant  av  it.  aussi  montré  une  collection  de  bois  et  de 
cônes  très  inlértssdUtL'.     • 

M.  Théophile  Grange,  horticulteur,  exposait  une  collection  de 
Fougères,  la  plupart  rustiques,  parfaitement  dénommées. 

M.  Briolet  Goiffon,  horticulteur,  avait  un  Abiespolita  d'environ 
un  mètre  de  hauteur,  qui  a  parfaitement  résisté  sans  abri  au  ré- 
cent hiver;  c'est  donc  une  Conifère  qui  a  fait  ses  preuves  et  qui 
pourra  être  plantée  sans  crainte  sous  n'importe  quel  climat. 

M.  Pierre  Falloux  avait  exposé  hors  concours  une  collection 
très  remarquable  de  Palmiers  et  autres  plantes  de  serre  à  feuillage 
ornemetiial  d'uLe  très  bonne  santé  et  qui  faisait  un  des  beaux 
ornements  de  l'Exposition. 

Les  bouquets  et  garnitures  étaient  assez  faiblement  représentés. 

La  partie  des  arts  et  industries  se  rattachant  à  l'HarlicuUure 
était  nombreuse  ;  on  y  remarquait  bon  nombre  de  serres  hollan- 
daises et  adoisées,  thermosiphons,  pompes,  bancs  de  jardins, 
cuves  en  briques,  coutellerie  horticole,  le  tout  d'un  bon  travail 
mais  ne  présentant  rien  de  nouveau.  Ces  concours  ont  motivé 
l'attribution  de  plusieurs  récompenses  dont  les  principales  sont  les 
suivantes  : 

Médaille  de  vermeil  (offerte  par  M.  Gh.  Joly)  à  M.  Isambeit, 
constructeur  à  Paris,  pour  une  serre  adossée,  des  châssis  de 
couches  et  un  thermosiphon. 

Également  une  médaille  de  vermeil  à  M.  Marin  pour  ses  ther- 
mosiphons et  ses  pompes. 

Aussi  une  médaille  de  vermeil  à  M^  Guillot-Pelletier,  pour  sa 
se  ire  -ddos^ôe. 

Enfin  une  médaille  de  vermeil  à  M.  Lanson-Gautry  poui-  l'exé- 
cution du  jardin  de  rExposilion. 


52i{  BEVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

Aa  banquet  traditionnel,  qui  clôt  le  plus  souvent  la  journée 
d'ouverture  des  Expositions  d'Horticulture  eu  province,  après 
une  très  sympathique  allocution  du  Président,  M.  Maxime  de  la 
Rocheterie,  M.  Delaire,  Secrétaire-général,  a  rappelé  la  mémoire 
de  l'honorable  Présideut,  M.  P.'rch-T,  qui  a  été  le  fondateur,  et, 
pendant  quarante  années,  le  Président  de  la  Société,  et  que  la 
mort  a  récemment  enlevé. 

Je  ne  terminerai  pas  sans  remercier  les  représentants  de  la 
Société  d'Horticulture  d'Orléans  et  du  Loiret  de  leur  bon  accueil 
et  de  la  place  d'honneur  qu'ils  m'avaient  attribuée  tant  au  Jury 
qu'au  banquet  ;  c'est  à  ma  qualité  de  délégué  de  la  Société  natio- 
nale et  centrale  d'Horticulture  de  France  qu'il  faut  attribuer  cet 
honneur  plutôt  qu'à  mon  mérite  personnel. 

Je  joins  à  ce  Compte  rendu,  pour  être  conservées  dans  les  ar- 
chives de  notre  Société,  trois  vues  photographiques  de  cette  Expo- 
sition, don  gracieux  de  M.  le  Président. 


REVUE  BIBLIOGRAPPIIQUE  ÉTRANGÈRE. 

Plantes  nouvelles  ou   rares  décrites  dans  des  publications 
étrangères. 

Gartenflora. 

Anthurinni  \%'alniewi  Regel,  Gartcnf.,  \8^0,  pi.   4004,   p.  167. — 
Anlhurie  de  Waluiew.  —  Venezuela.  —  (Aroïdées;. 

Aroïdée  qui  rappelle  VAnthurium  magni/icum  par  le  port  et  par 
la  grandeur  ainsi  que  par  la  forme  des  feuilles  ;  mais  celles-ci  n'ont 
pas  le  même  réseau  de  veines  blanches  sur  leur  fond  vert-olive 
lustré  et  comme  soyeux.  En  outre,  YAnthwium  magnificum  étant 
acaule,  celui-ci  a  une  tige  courte  mais  bien  accusée  et  dressée,  de 
laquelle  partent  de  grosses  racines;  de  plus,  ses  feuilles  en  coeur 
sont  plus  larges,  simplement  aiguës,  non  acumiuées,  et  son  spa- 
dice  est  de  la  même  longueur  que  la  spaihe  ovale-lancéolée  qui 
l'accompagne.  La  découverte  et  l'introduction  en  Europe  de  cette 
plante  sont  dues  au  voyageur  Wallis,  qui  la  trouva  dans  la  pro- 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES .  523 

vince  de  Cauca,  dans  le  Venezuela.  M.  Ed.  Regel  conseille  de 
la  tenir  dans  une  serre  chaude  basse. 

liietzia    brasiliensis    Ed.    Regel    el    ScHMiDT,    Gartcnf.,    1880, 
pi.  1005,  p.  97.  —  Lieizie  du  Brésil.  —  Brésil.  — (Gesaéracées). 

Gesliéracée  constituant  un  nouveau  genre,  qui  a  été  trouvée  sur 
les  bords  du  Rio  Doce,  au  Brésil,  par  M.  Lietze  à  qui  est  dédié  le 
genre.  Elle  existe  et  a  fleuri  dans  l'établissement  de  M.  Schmidt, 
maison  Haage  et  Schmidt,  à  Erfur?.  C'est  une  plante  curieuse  par 
la  coloration  et  la  forme  de  ses  fleurs  dont  la  corolle  est  verte, 
abondamment  ponctuée,  surtout  à  l'intérieur,  d'un  brun-pourpre 
foncé.  Le  tube  de  cette  corolle  esi  large  et  court,  largement  ouvert, 
renflé  à  sa  base  en  deux  bosses  postérieure?;  son  limbe  bien  ouvert 
forme  deux  lèvres  à  peine  réparées  Tune  de  l'autre,  dont  l'infé- 
rieure est  large  et  courte,  plutôt  anguleuse  que  trilobée,  tandis 
que  la  supérieure,  plus  longue,  dressée,  est  tronquét-bilobée, 
pourvue,  au-dessous  de  ses  deux  lobes  et  de  chaque  côté,  d'une 
grande  dent  saillante  et  triangulaire,  hérissée  de  poils;  les  quatre 
étamines  didynamts,  saillante^  ont  leurs  anihères  cohérentes  en 
croix;  un  disque  forme  un  anneau  continu  et  tronqué  autour  de  la 
base  de  l'ovaire  ovoïde-conique  et  presque  entièrement  supère.  — 
Le  Lietzia  brasiliensis  est  une  espèce  vivace,  à  rh  zome  tubéreux, 
d'un  port  analogue  à  celui  des  Gesnçra,  dont  la  tige  dressée  et 
velue,  ainsi  que  les  pétioles  et  les  pédoncule?,  porte  des  feuilles 
ovaks-Iancéolées,  les  supérieures  lancéolées,  rétrécies  inférieure- 
ment  en  pétiole  court,  ciénelées,  vert  foncé  en  dessus,  plus  pâles 
en  dessous  où  elles  sont  duvetées  principalement  sur  les  nervures. 
Ses  fleurs,  solitaires  à  l'aisselle  de  bractées  lancéolées  et  opposées, 
forment  par  leur  ensemble  une  grappe  terminale.  —  Celte  nou- 
Yelle  Gesnéracée  demande  la  culture  des  vrai»  Gesnera,  c'est-à-dire 
conservation  des  tubercules  à  sec  pendant  1  hiver  et  leur  plantation 
dans  de  la  terre  neuve,  au  mois  de  mars,  en  serre  chaude  ou  sur 
une  couche  où  on  la  laisse  pour  la  fair^  fleurir. 

Uimulus  primuloides  Bemh.  —  Gar^enf, 1880,  pi.  1009, fig.  1,  p. 
130.  —  Mimule  Primevère.  —  Amérique  Nord  Ouest,  sur  les  mon- 
lagaes  bleues.   —  (Scrofulariacées). 

Charmante  petite  plante  vivace,  à  feuilles  elliptiques-lancéolées, 
fortement  trinervées  ;  à  fleurs  grandes  relativement,  jaunes, 


t24  REVUE    BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

solitaires  au  bout  d'un  long  pédoncule  grêle  et  axiilaire,  se  succé- 
dant en  si  grande  quantité  que  la  floraison  se  prolonge  presque 
sans  interruption  depuis  le  commencement  de  juin  jusqu'à  l'au- 
tomne. La  plante  est  rustique  et  forme  un  épais  tapis  de  feuillage 
tout  parsemé  de  nombreuses  fleurs.  Elle  se  plaît  à  une  demi- 
ombre,  dans  une  terre  franche,  meuble  et  non  fumée.  On  la  mul- 
tiplie par  division  des  pieds  faite  en  été  ou  par  le  semis.  Elle  émet 
des  stolons  filifoimes.  A  Saint-Pétersbourg,  elle  a  déjà  supporté 
cirq  hivds  n'ayant  qu'une  légère  couverture  d'aiguilles  de  Pin. 

Silène  Elisabethœ  Jan.  —  Gartenf.,  1880,  pi.  1009,  fig.  2, 
p.  130.  —  Silène  d'Elisabeth.  —  Alpes  du  Tyrol  méridional.  —  (Ca- 
ryophyllées) . 

Plante  des  plus  gracieuses,  qui  croît  naturellement  dans  les 
fentes  des  rochers.  Toute  entière  et  la  fleur  comprise,  elle  n'a 
guère  que  10-12  centimètres  de  hauteur.  Elle  forme  une  rosette 
de  feuilles  oblongues-lancéolées,  pointues,  de  laquelle  s'élèvent 
des  tiges  florifères  feuillées,  que  terminent  une  ou  plusieurs  fleurs 
développées  successivement,  larges  de  4  centimètres,  d'un  rose 
vif,  dans  lesquelles  les  pétales  conformés  régulièrement  en  cœur 
sont  dentés  tout  autour.  En  pleine  terre,  elle  n'a  pas  supporté  le 
rigoureux  climat  de  Saint-Pétersbourg;  mais  il  est  fort  vraisem- 
blable qu'elle  sera  rustique  dans  l'Europe  moyenne,  et  dôjà  eUe 
paraît  se  comporter  ainsi  dans  les  cultures  de  M.Frœbel,  à  Zaricii. 
Comme  elle  vient  naturellement  dans  les  fentes  des  rochers,  M.  Ed. 
Regel  conseille  de  la  planter  dans, un  mélange  déterre  de  bruyère 
et  de  gravier. 

Kicotiana    alata    LiNK    et    OiTO.    —  Gartenf.^  1880,    pi.  1010, 
p.  131.  —  Nicotiane  ailée.  —  Brésil.  —  (Solanées). 

Belle  et  forte  plante,  haute  d'environ  1m  50,  à  grandes  fleurs 
blanches  agréablement  odorante?,  qui  a  été  remise  récemment  au 
commerce  |.ar  l'établissement  Haage  et  Schmiilt,  d'Erfurt.  Elle  se 
dislingue  de  toutes  ses  congénères  à  fleurs  blanches  parce  que  ses 
feuilles  ovales,  ondulées,  qui  sont  revêtues,  ainsi  que  la  tige,  de 
poils  glanduiifères,  se  prolongent  le  long  de  la  lige  qu'elles  ren- 
dent ainsi  ailée.  Il  faut  semer  de  bonne  heure  les  graines  de  celte 
espèce  sur  couche  ou  en  serre  chaude,  et  mettre  ensuite  en  pleine 


PLANTES  NOUVELLES  OU   RARES.  525 

terre,  pendant  la  belle  saison,  à  une  bonne  exposition,  dans  une 
terre  meuble,  sablonneuse,  mais  nutritive. 


The  Florist  and  Pomologist. 

Pêche    Briig'non  (Nectarine   Peach).    — Flor,  andPomol.f  OCt. 
4879,  pi.  500,  p.  153. 

Cette  variété  est  un  gain  de  M.  Rivers  qui  l'a  obtenue  par  le 
semis  du  noyau  d'un  Brugnon  appelé  Grand  Noir  importé  de 
Hollande.  L'arbre  est  à  grandes  fleurs  et  ses  feuilles  portent  des 
glandes  réniformes.  Ls  fruit  est  gros,  ovoïJe-ra^courci,  muni 
au  sommet  d'une  petite  pointe  conique,  marqué  d'un  sillon  latéral 
bien  prononcé  ;  la  peau  en  est  presqie  lisse  et  se  rapproche,  sous 
ce  rapport,  de  celle  d'un  Brugnon  ;  elle  est  jaunâtre  mais  devient 
d'un  rouge  foncé  sur  tout  le  côté  exposé  au  soleil  ;  la  chair  est 
fondante,  demi-transparente,  de  couleur  rouge  dans  la  partie  si- 
tuée autour  du  noyau  duquel  elle  se  détache  facilement  ;  la  saveur 
en  est  relevée,  délicieuse,  d'après  le  journal  anglais.  Ce  fruit  mûrit 
vers  la  mi-septembre. 

Dipladenia  carissima.  —  Flor.   and  Pomol.,  nov.   i879,  pi.  502, 
p.  169.  —  Dipladénie  très-chère,  —  (Apocyuées). 

Magnifique  plantegfimpante,  de  serre  chaude,  quia  été  obtenue 
de  semis  par  M.  W.  Bull,  de  Chelsea.  Sa  tige  ligneuse  porte  des 
feuilles  oblonguey-elliptiques,  presque  sessiles,  rétrécies  graduel- 
lement en  pointe  et  acuminées  au  sommet,  opposées,  longues  de 
9-10  centim.,  larges  de  3  ;  de  l'aisselle  de  ces  feuilles  partent  les 
grappes  de  fleurs.  Celles-ci  sont  très  grandes  puisqu'elles  ne  me- 
surent pas  moins  de  12-13  centimètres  de  largeur,  et  leur  cou- 
leur est  un  rose  pâle  très  délicat,  surlequelss  détachent  trois  lignes 
longitudinales  d'un  rose  plus  vif,  tracées  à  lagorgede  lacorolle  sur 
le  milieu  de  chacun  des  cinq  lobes;  ces  lobes  sont  en  cœur  et  assez 
larges  pour  se  recouvrir  l'un  l'autre  par  Tun  de  leurs  côtés.  Le 
pédoncule  de  ces  fleurs  est  fort,  de  sorte  que  les  inflorescence  s  se 
tiennent  mieux  que  dans  la  généralité  ài^s  Dipladenia.  C'est  une 
plante  d'un  grand  effet. 


526  REVUE    BIBLIOGRAPHIQUE   ÉTRANGÈRE. 

Pelarg^oniura    Saint-Georges.  — Flor.  and  PomoL,  décemb.  1879, 
pi.  503,  p.  HT. 

Ce  Ptlargonivm  hybride  a  été  obtenu  par  M.  J.  George,  de  Par 
Dey  Heath,  à  la  suite  d'un  croisement  opéré  entre  le  Pclargo- 
gnniwn  peltatum  elegons  lît  une  variété  du  Pelargomum  zônale. 
Depuis  quelques  années  M.  J,  George  s'occupe  d'hybridations 
entre  les  Pelargonium  à  feuilles  de  Lierre  et  zonale  ;  dans  ces  es- 
sais, il  prend  la  première  de  ces  deux  espèces  pour  porte-graines, 
afin  de  conserver  aux  hybrides  le  port  de  cette  plante,  tout  en 
leur  donnant  les  amples  inflorescences  bien  fournies  et  les  fleurs 
vivement  colorées  des  variétés  du  P.  zonale  qui  fournit  le  pollen  ; 
mais  il  a  reconnu  que  les  hybrides  ainsi  obtenus  ne  donnent  pas 
de  bonnes  graines.  Ces  plantes,  tout  en  conservant  le  port  spé- 
cial du  Pelargonium  à  feuilles  de  Lierre,  qui  les  rend  très  propres 
à  couvrir  la  terre  et  aux  suspensions  ainsi  qu'à  garnir  les  vases 
placés  sur  des  piliers,  l'emportent  beaucoup  sur  les  diverses  va- 
riétés de  cette  espèce  parleurs  inflortsences  bien  plus  fournies  et 
de  couleur  bien  plu^'  vive.  L'hybride  Saint-George  dont  il  s'agit 
ici  a  les  fleurs  d'une  belle  teinte  saumon  tirant  sur  le  ponceau, 
et  l'obtenteur  dit  en  avoir  eu  des  inflorescences  qui  portaient 
jusq  u'à  seize  fleurs  épanouies  en  même  temps. 

Brugnon     Galopin    (\>cfarine  Galopin).  —   Tlor.    ani.  Pomol.^ 

décemb.  187),  pi.  504,  p.  t85. 

Ce  Brugnon  a  été  obtenu  par  M.  G  liopiîl,  d-^  Liège  (B-lgique), 
dont  il  a  reçu  le  nom.  Il  n'est  pas  précisément  beau  d'aspect,  mais 
lise  recommande p^r  de  nombreuses  qualités  essentielles.  Tl  res- 
semble au  Brugnon  S'anwick  dont  il  n'a  pas  les  défauts.  Il  est 
gros,  bien  arrondi,  un  peu  aplati  du  côté  de  l'attache,  creusé  d'un 
profond  sillon  latéral.  La  peau  en  est  un  peu  épa'sse,  de  couleur 
vert  jaunâtre,  lavée,  du  côfé  exposé  au  soleil,  de  brun  foncé  et 
maculée  ç\  et  là  de  violet  rougeâtre.  La  chair  en  est  verdâtre, 
colorée  en  rouge  vif  autour  du  noyau,  dont  elle  se  détache 
bien,  de  consistance  ferme,  mais  extrêmement  juteuse  et  fon- 
dante, su  rée,  relevée  et  légèrement  parfumée.  L'nrbre  qui  pro- 
duit ce  fruit  pousse  bien  et  a  une  production  abondante  ;  ses 
feuilles  sont  accompagnées  de  gUndes  réaiformes  ;  ses  fleurs 
sont  grandes  et  de  teinte  pâte. 


RECTIFICATIONS.  527 

Primula  sînensis  purpupea  puuctata  ^Vilm.).  — Flor .  and  Pomol.^ 
janv.  1880,  pi.  505,  p.  3.  —  Primevère  de  Chine  pourpre  ponctuée. 
—  (Primulacées). 

La  primevère  de  Chine  est  l'une  des  plantes  que  l'horticulture 
moderne  a  le  plus  modifiées  à  peu  près  sous  tous  les  rapports, 
sans  excepter  même  la  forme  des  feuilles  qui,  étant  palmatilobées 
dans  la  plante  type,  sont  devenues  oblongues  et  pinnatifîdes  dans 
une  race  obtenue  à  la  date  de  vingt  ou  vingt-cinq  années.  Mais 
l'une  des  modifications  les  plus  curieuses  qui  en  aient  été  obtenues 
est  certainement  celle  que  figure  le  Florist  and  Pomologist,  d'api  es 
des  plantes  venues,  à  Chiswisck,  de  graines  qui  ont  été  mises  au 
commerce  par  MM.  Vilraorin-Andrieux,  sous  le  nom  de  Primula 
sinensïs purpurea  punctata.  En  effet,  dans  cette  nouvelle  race,  la 
fleur,  qui  est  ample,  bien  arrondie  et  à  contour  continu,  présente, 
près  du  bord  de  ses  lobes,  une  rangée  de  points  blancs  qui  tran- 
chent nettement  sur  la  couleur  générale  rouge-carmin  vif  de  la 
corolle  ;  en  outre,  le  centre  de  cette  corolle  est  occupé  par  un  grand 
cercle  jaune  au  centre  duquel  se  dessine  une  étoile  verte.  Déjà 
même  le  semis  fait  par  M.  Barron  des  graines  qu'il  avait  reçues 
de  la  maison  Vilraorin-Andrieux  lui  a  donné  des  variétés  de  cou- 
leur, conservant  néanmoins  la  bordure  de  points  blancs,  parmi 
lesquelles  deux,  nommées  par  lui  Chisivick  Red  (Rouge  de  Ghis- 
wick)  et  rubro-ùolacea  (rouge-violacée),  lui  ont  valu  deux  certifi- 
cats de  mérite  à  South  Kensiogton. 


REGTIFIG.*.T10NS. 


Dans  le  cahijer  de  mai  1880,  à  la  page  296,  ligne  9,  au  lieu  de 
«  sud,  nord  et  ouest,  »  il  faut  «  est,  nord  et  ouest;  »  à  la  page  300, 
ligne  iO,  au  lieu  de  «  ouest,  sud  et  est,  »  il  faut  «  ouest,  nord  et 
est;  à  la  page  301,  ligne  7  au  lieu  de  a  ligne  méridionale,  »  il 
faut  «  ligne  septentrionale.  » 


Le  Secrétaire-Rédacteur-Gérant:  Impr.  de  E.  donnacd,  rne  Cassette,». 

P.  Udchartre. 


AOUT   1880. 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES  FAITES  PAR  M.  F.  JAMIN,  A  BOURG-Ll-REINE, 
PRÈS    PARIS,    (altitude  75m  ENVIRON.) 


HAUTEUR 

. 

TEMPÉRATURE 

du  baromètre. 

VENTS 

H 

^— *fc^ 

■,-»-^ 

1 

ÉTAT  DU  CIEL. 

Minim. 

Maxim. 

Matin. 

Soir. 

dominants. 

i 

12,0 

22,3 

73  4" 

753 

S.  S.  E., 

Pluiedansla  nui l, averses nomb.  dans 
la  journée  el  très  forle  pluie  le  soir. 

2 

11,5 

23,3 

754 

755 

S.  G.,  N.  0, 

Couvert  le  mat.,  nuag.  et  orag.  l'apr.- 
midi,  q.q.  averses. 

3 

11,0 

22,0 

757,5 

761 

N.  0. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

4 

9,4 

28,3 

760,5 

760 

N.  0. 

Nuageux. 

5 

8,2 

28,. 3 

759 

753,5 

O.S.  0.,E, 

Clair,  q.q.  nuages  l'ap.-midi. 

6 

1-2,3 

26,0 

753,5 

753,5 

S.  E. 

Nuageux  le  matin,  orageux  l'ap.-midi 
avec  nombreuses  averses. 

7 

12,2 

23,7 

755 

750 

E.,  S.  0. 

Gr.  vent  ia  nuit,  nuag.  le  matin,  couv. 
l'ap.-ra.,  pluie  fine  de  3  à  7  h.  soir. 

8 

12,7 

22,'2 

752, 5 

759 

S.  G. 

Gr.  vent  dans  la  nuit,  nuag.  dans  la 
journée,  clair  le  soir. 

9 

10,4 

26,5 

761,5 

766 

N. 

Couv.  de  gr.  mat.,  nuag.  dans  ia  jour- 
née, clair  le  soir. 

dO 

7,2 

27,0 

769 

768 

N.  N.  0.,N. 

Clair,  quelques  nuages  l'ap.-midi. 

dl 

10,8 

25,8 

767 

764 

N. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

12 

12,0 

20,0 

764 

762 

N. 

Clair  de  gr.  mat.,  nuag.  le  reste  de 
la  journée,  pluie  le  soir. 

13 

15,3 

27,1 

761,5 

761 

N.  G.,  G. 

Brum.  le  mat.,  nuag.  dans  lemii.  de  la 
journée,  orage  et  pluie  vers  5  h.  dus. 

14 

16,3 

27,3 

761 

761 

N.  0.,  N. 

Couvert  le  matin,  nuageux  l'ap.-midi, 
clair  le  soir. 

15 

17,5 

29,0 

760,5 

760 

N. 

Couv.  leraat.,nuag.ierestedelajourn. 

46 

17,4 

30,3 

760,5 

761 

N. 

Couvert  le  matin,  nuageux  l'ap.-midi, 
orage  et  pluie  le  soir. 

17 

16,9 

30,0 

760,5 

761 

N.,E.,  0. 

Nuag.,  orage  avec  pluie  diluvienne  et 
grêle  vers  5  h.   1/2. 

18 

16,2 

28,4 

761 

760 

N.,  N.  E. 

Couv.  degr.  mat.,  nuag.  le  reste  de  laj. 

19 

l.i.l 

31,0 

760,5 

760 

N.,  E. 

Brum.degr.  mat.,  nuag.ensuite,  ton- 
nerre et  petite  pluie  de  5  à  6  1/2. 

20 

13,9 

30,0 

760 

761 

N.N.G.,  N. 

Nuageux. 

21 

13,9 

29,2 

760 

759 

N. 

Nuageux,  orageet  pluie  vers9h.  du  s. 

22 

16,3 

23,1 

759 

760 

E. 

Pluie  la  nuit,  couv.  le  mat.  avec  pluie 
fine,  éclaircies  l'après-midi. 

23 

14,7 

27,9 

760 

7.Ï9 

E.,  E.  S.  E. 

Nuageux. 

24 

'14,4 

'Î7,5 

759,5 

700,5 

E. 

Clair  de  gr.  mat.,  puis  couv.  et  nuag. 

25 

12,4 

30,5 

760,5 

761 

N.  N.  E.,  S.E. 

Peu  nuag.  le  n.<lt.,  nuag.  l'ap.-midi, 
orage  de  8  à  9  h.,  pluie  abond.  à  la 
suite. 

26 

14,7 

25,6 

759 

760,5 

S.S.E.,S.S.O. 

Couvert  le  matin  avec  légère  averse, 
nuageux  l'après-midi. 

27 

12,0 

29,6 

762 

765 

S.S.C.N.N.E. 

BrouTllard  intense  de  gr.  matin,  clair, 
puis  nuageux. 

28 

15,4 

25,0 

763 

:63 

N.O.,  N.N.E. 

Couv.  le  mat.,  nuag.  l'ap.-midi,  orage 
et  pluie  dans  la  soirée. 

29 

15,2 

27,0 

761 

758 

N.,  E.  N.  E. 

Pluie  la  nuit,  couvert  le  matin,  puis 
nuag.  et  orag. 

30 

13,2 

29,6 

738 

789,5 

N. 

Orag.  la  nuit,  brum. et  nuag.  le  mat. 
q.q.  nuages  l'après-midi. 

31 

11,5 

30,1 

760,5 

765 

N. 

Clair. 

CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ  ENM880. 

Concours  permanents. 

Médaille  Pellier pour  les  Pentstemon. 

Prix  Laisné pour  récompenser  l'aptiiude  au  travail 

et  la  moralité  des  garçons  jardiniers. 

(V,  le  Journal,  3*  série,  I,    1879, 

p.  691.) 

Concours  annuels. 

Médaillé  Moynet .  pour  les  apports  les  plus  remarqua- 
bles, faits  pendant  l'année,  au 
Comité  de  Culture  potagère. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration,  pour  rintroductionouTobtention  de 

plantes  ornementales  méritantes. 
(V.  le  Journal^  1*  série,  XI,  1 877, 
p.  145.) 


►«-O-t- 


PROCÈS-VERBAUX  (1) 


SÉANCE    DU    9     SEPTEMBRE    1880. 
Présidence    de  I\f.    Burelle. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 

Le  nombre  des  Membres  qui  ont  signé  la  feuille  de  présence 
€st  de  cent  neuf  titulaires  et  six  iionoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  a  dopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie,  Tad- 
raission  d'un  Membre  titulaire  qui  a  été  présenté  dans  la  dernière 
séance  et  au  sujet  de  qui  personne  ne  fait  opposition. 

Il  annonce  que  le  Conseil  d'Administration,  dans  sa  séance  de 
ce  jour,  a  admis  à  l'honorariat,  sur  leur  demande  écrite,  confor- 
mément au  règlement,  quatre  Membres  titulaires  qui  font  partie 
de  la  Société  depuis  25  années  révolues.  Ce  jont  MAf.Defresne 

l<a  Goaaraission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs  des  articles  publiés 
dsLQs  le  Journal  la  responsabilité  des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

^Âvis  de  la  Commission  de  Rédaction.) 

Série  3.  T.  II.  Cahier  de  septembre  1880  publié  le  31  octobre  1880.  34 


53D  PROCÈS-YERBADX. 

(Germaifl),  pépiniériste,  faubourg  Bacchus,  40,  à  Vitry  (Seine)  ^ 
Dubuc  (Jean-François),  fabricant  de  pompes  de  jardin,  rue  des 
Amaoïiiers^  14,  à  Paris;  Marchai,  grainier-cultivateur,  à  Gré- 
teil  (?eine)  ;  Testard  (Augiisie),  jardinier-chef  chez  M.  le  duc 
d'Aiimaie,  au  domaine  de  Chantilly  (Oise). 

M.  le  Secrétaire-général  informe  la  Société  d'une  perte  émi- 
nemment regrettable  qu'elle  vient  d'éprouver  par  le  décès  de 
M.  Donnaud,  l'un  de  ses  Membres  dévoués  et  son  imprimeur  depuis 
l'époque  de  la  fusion.  Comme  imprimeur  du  Journal,  M.  Donnaud 
a  toujours  été  auss-i  soigneux  qu'exact,  et  c'est  particulièrement 
grâce  à  lui  que  cette 'publication  a  pu  paraître  chaque  mois  avec 
une  régularité  qui  ne  s'est  pas  démentie  depuis  plus  de  vingt 
années;  comme  Membre  de  la  Société,  il  avait  su  se  concilier  l'es- 
time et  l'affection  de  tous  ceux  de  ses  collègues  avec  lesquels  il 
avait  été  en  rapport  ;  aussi  sa  mort  prématurée  leur  cause-t-elle 
à  tous  de  vifs  regrets.  Malheureusement  ses  obsèques  ayant  eu 
lieu  à  Clamart  (Seine),  aujourd'hui  jour  de  séance,  et  à  l'heure 
même  où  se  réunissait  le  Conseil  d'Administration,  cette  fâcheuse 
coïucidence  a  mis  les  Membres  du  Bureau  et  du  Conseil  dans 
l'impossibilité  d'aller,  en  l'accompagnant  à  sa  dernière  demeure, 
lui  donner  un  supième  témoignage  de  sympathie.  —  Il  ajoute 
que  la  Société  a  eu  le  malheur  de  perdre  encore  six  de  ses  Mem- 
bres, savoir  :  MM.  Demouille,  horticulteur  à  Toulouse;  Plessier; 
Roy  (Auguste),  horiiculieur,  barrière  d'Ilalie,  à  Paris,  qui  s'était 
fait  counnîtie  avantageusement,  et  qui  avait  obtenu  des  médailles 
à  plusieurs  Expositions,  même  à  celle  de  cette  année;  Trotte- 
mant  ;  Vauthier  (J.-B.)  et  Verschaffelt  (Jean-Nuytens),  l'un  des 
priuci[a«xhoiticullturs  de  G^nd  (Belgique). 

L' s  olijnts  suivants  ont  é  é  déposés  sur  le  bureau  : 

1»  Par  M.  Michel  ïbibau»,  hoiticulteur  à  Louveciennes,  une 
branche  avec  fruits  de  Tomate-Cerise^  variété  connue,  dit  M.  le 
Président  du  C"mité  de  Culture  potagère. 

2"  Par  MM.  Baltet,  frères,  horticulteurs-pépiniéristes,  à  Troyes 
(Au le),  quatre  Pommes  de  la  variété  Transparente  de  Croncels, 
qu'  a  aé  obtenue  par  eux  de  semis.  C'est  une  belle  et  bonne  va- 
riété hâiive,  qui  égale  au  moins  les  meilleures  de  celles  de  cette 
saison.  Elle  a  été  adoptée  pnr  le  Congrès  pomologique  de  France. 


SÉANCE   DD   9   SEPTEMBRE    1S80.  b'i" 

3o  Par  M.  Tourasse,  amateur,  à  Pau  (Basses-Pyrénées),  ud 
échantillon  des  fruits  d'un  Poirier  dont  il  a  obtenu  la  fructifica- 
tion à  l'âge  de  deux  ans.  La  feuille  du  Comité  d'Arboriculture 
porte  à  ce  sujet  la  déclaration  suivante  :  «  Le  Comité  prend  note 
»  de  la  présentation  de  M.  Tourasse,  et  exprime  Tespoir  que  la 
»  persistance  des  succès  obtenus  par  cet  habile  amateur  démon- 
»  trera  l'importance  des  essais  auxquels  il  s'est  livré.  » 

4"  Pdf  M.  de  la  Houvrayp,  propriétaire  à  Orbec-en-Auge  (Cal- 
vados), un  échantillon  de  la  Pèche  de  la  Rouvraye^  variété  qu'u 
a  obtenue  de  serais.  —  Le  Comité  d'Arboriculture  déclare  que  ce 
fruit  est  d'un  beau  volume  et  d'un  beau  coloris.  La  chair  est  d'un 
blanc  verdâtre,  très  juteuse,  très  fondante  et  assez  bonne;  elle 
manque  un  peu  de  sucre. 

5°  Par  M.  Chevalier,  aîné,  arboriculteur  à  Montreuil-sous-Bois 
(Seine),  deux  coibeiHes  de  Pêches  comprenant  8  Belle  impériale, 
8  Belle  Bausse,  8  Comtesse  de  Montijo  et  3  Princesse  de  Galles. 
Ces  fruits  sont  reconnus  très  beaux  par  le  Comité  d'Arboriculture 
qui  demande  qu'une  prime  de  1'^  classe  soit  accordée  pour  cette 
présentation.  Cette-  demande  est  favorablement  accueillie  par  la 
Compagnie  ;  mais  M.  Chevalier,  aîné,  renonce  à  la  récompense 
dont  il  a  été  reconnu  digne. 

En  même  temps  que  ces  beaux  fruits,  M.  Chevalier,  aîné,  a 
déposé  sur  le  bureau  une  branche  du  Pêcher  Comtesse  de  Montijo 
qui  porte  deux  grosses  Pêches  et  sur  laquelle,  quand  elle  était 
encore  à  l'état  de  rameau,  il  a  été  pratiqué  une  fente  longitudinale. 
M.  le  Secrétaire  du  Comité  d'Arboriculture  fait  connaître  les  cir- 
constances dans  lesquelles  cette  opération  a  été  pratiquée  et  les 
résultats  qu'elle  a  produits.  Une  forte  branche  gourmande  s'étant 
développée,  au  lieu  de  la  supprimer,  M.  GHevaliera  eu  l'idée,  en 
vue  d'en  modérer  la  végétation,  de  la  fendre  sur  une  longueur 
d'environ  vingt  centimètres  à  partir  de  quelques  cenlimèties 
au-dessus  de  sa  base.  La  végétation  en  a  été  notablement  affaiblie  ; 
on  n'a  pas  eu  besoin  de  pincer  ni  le  j^t  terminal  ni  les  pousses 
latérales  ;  il  n'y  a  pas  eu  de  gomme,  et  il  est  venu  trois  belles 
Pêches,  dont  une  est  tombée  et  dont  les  deux  autres  sont  en  ce 
moment  sous  les  yeux  de  la  Compagnie. 

6"  Par  M.  Bertaut,  arboriculteur  à  Rosny,  une  corbeille  contenant 


532  PROCÈS-VERBAUX. 

13  Pêches  Blondeau,  bons  et  beaux  fruits  d'une  variété  dont 
la  culture  doit  être  recommandée,  déclare  le  Comité  d'Arboricul- 
ture qui  propose  d'accorder  à  M.  Bertaut,  pour  cette  présentation, 
une  prime  de  2*  classe  ;  cette  proposition  est  adoptée  par  la  Com- 
pagnie. 

':°  Par  M.  Godefroy-Lebeuf,  horticulteuf,  route  de  Sannois,  26, 
à  Argenteuil  (Seine-et-Oise),  un  pied  en  pot  du  Figuier  Osborn 
prolific  poilant  des  fruits,  qui  e^t  présenté  par  lui  hors  concours. 
M.  le  Secrétaire  du  Comité  d'Arboriculture  fait  observer  que  ce 
Figuier  se  force  dès  bien  et  fructifie  liés  jeune.  Il  apprend  à  la 
Compagnie  que  le  pied  de  cette  variété  qui  est  en  ce  moment  sur 
le  bureau  en  est  à  sa  troisième  fructification  de  cette  année. 

8°  Par  M.  Charolloi«,  amateur,  du  Raisin  Chasselas  qui,  déclare 
le  Comité  d'Arboriculture,  dénote  une  bonne  culture. 

9"*  Par  xM.  Leguay,  cultivateur  à  Argenteuil,  des  grappes  du 
Gamay  noir  d" Argenteuil,  variété  cultivée  pour  la  cuve,  dont  il  dit 
faire  la  culture  en  grand  au  moyen  de  la  charrue  vigneronne. 
Le.  Gcimité  d'Arboriculture  déclare  que,  n'ayant  pas  dans  §es  attri- 
butions l'étude  (!es  raisins  de  cuve,  il  ne  peut  que  prendre  acte  de 
cette  présentation. 

10°  Par  M.  Vtniat  (H,),  jardinier  chez  M.  Feyeux,  à  Crosnes, 
un  pied  de  Piquilina,  arbrisseau  à  petits  fruits  comestibles  et  un 
pied  d'un  Lycium  du  Chili  {?),  arbrisseau  dont  les  fruits  sont  aussi 
comestible?,  et  dont  il  existe  trois  variétés  distinguées  par  la  cou- 
leur des  fruits  qui  sont  jaunes,  rouges  ou  noirs.  Les  graines  de  ces 
deux  arbustes  ont  été  reçues  de  Mendoza  (République  argentine). 
—  Les  deux  sujets  présentés  aujourd'hui  seront  confiés  à  M.  Alph. 
Lavaliée  dont  les  observations  pourront,  à  une  époque  ultérieure, 
fournir  des  données  précises  sur  la  valeur  des  fruits  qu'ils  produi- 
sent. 

ir  Par  MM.  Baltet,  frères,  horticulteurs-pépiniéristes  à  Troyes 
(Aube),  des  fruits  de  £4  variétés  du  Pommier  baccifère  {Malus 
baccata  Desf.),  entre  autres  aù-opurpurea,  cerasifera,  cxruhscens, 
coccinea,  fruciu  albo,  subcoccinea,Ringo,translucens,  violacea,  etc., 
pour  la  présentation  desquels,  sur  la  proposition  du  Comité  de 
Fioriculture,  il  leur  est  accordé  une  prime  de  3^  classe. 

Dans  la  note  jointe  à  cet  envoi,  MM.  Baltet  disent  que  leur  col- 


SÉANCE    1)U   9   SEPTEMBRE    1880.  533 

lection  de  Pommiers  baccifères  se  compose  de  60  variétés  qui 
toutes  ont  résisté  aux  24,  28  et  30  degrés  de  froid  qu'il  y  a  eu  à 
Troyes,  au  mois  de  décembre  1879.  Les  Pommiers  à  fleurs  doubles 
se  sont  montrés  moins  robustes.      • 

1 1°  Par  M.  C^anlrier  (Alfred),  jardinier-chef  an  châ'eau  Ga- 
radoc,  près  Biyonne  (Basses-Pyrénées),  des  fleurs  coup4es  de 
Zinniai  doubles  que  le  Comité  de  Floricullure  trouve  amples  et 
bien  variées,  ft  pour  la  présentation  desquelles  il  propose  d'ac- 
corder une  prime  de  3*  classe.  Mise  aux  voix,  cette  proposition  est 
adoptée. 

13°  Par  M.  Tabar,  horticulteur  à  Sarcelles  (Seine),  des  fleurs 
coupées  de  six  variétés  de  Pelargonium  zonale  obtenues  par  lui 
de  ses  semis. 

M°  Par  M.  Rousseau,  jardinier  chez  M.  Salvador,  à  Neuilly 
(Siinf^),  un  bouquet  de  fleurs  de  Reine -Marguerite. 

16°  Par  M.  Pernel,  horticulteur  à  la  Varenne-Saint-Hilaire 
(Seine),  des  fleurs  coupées  de  plusieurs  variétés  de  Pentstemon 
qu'il  a  obtenues  de  semis.  Cette  présentation  est  faite  en  vue  du 
concours  Pellier. 

1C«  Par  M.  A.  Malet,  horticulteur  au  Pîessis-Piquet  (Seine),  des 
fleurs  coupées  de  Bégonias  tubéreux  doubles,  qui  sont  le  produit 
de  ses  semis  de  Tannée. 

170  Par  M.  Alexandre  (Jules),  jardinier  chez  M.  Guvelier,  à 
Bourg-!a-Reine  (Sein?),  un  pied  fleuri  d'un  Bégonia  tubéreux  à 
fleurs  doubles  obtenu  par  lui  de  semis,  et  des  fleurs  coupées  de 
7  variétés  de  la  même  catégorie  de  Bégonias  qui  sont  également 
dues  à  ses  semis.  Une  prime  de  2,^  classe  est  demandée  par  le  Go- 
mité  de  Floriculture  et  accordée  par  la  Compagnie  à  ce  zélé  se- 
meur. 

18°  Par  M.  Fontaine  (Gustave),  jardinier  chez  M.  Bienaimé,  à 
Bourg-la-Reine  (S-ine),  des  pieds  de  sept  Bégonias  qu'il  a  obtenus 
de  semis,  à  la  suite  de  croisements  opérés  entreles  ^e^onm  Rex  et 
discolor.  Parmi  ces  belles  plantes,  pour  la  présentation  desquelles 
il  est  accordé,  sur  sa  proposition,  une  prime  de  1'^  classe,  le  Co- 
mité de  Floriculture  distingue  plus  particulièrement  les  quatre 
suivantes:  no  I,  Louis  Hachette;  no  3,  Général  Farre;  no  4, 
Madame  Lequin;  n»  10,  Midame  Pigoy- 


534  PROCÈS-VERBAUX. 

iQ°  Par  M.  Godefroy-Lebeuf,  différentes  plantes  qu'il  présente 
hors  conconr?,  mais  en  raison  de-quelles  le  Comité  de  Florici  1- 
ture  juge  qu'il  y  aurait  lieu  de  lui  donner  une  prime  de  3*  cla-se 
si  cet  horticulteur  n'avait  déclaré  d'avance  renoncer  à  toute  lé- 
compense.  Ce  sont  les  suivantes  :  Miltonia  Clowesii,  tiès  belle 
var  été  à  fleurs  beaucoup  plus  foncées  que  dans  le  type  de  l'espèce, 
qui  a  été  introduite  duBiébil  par  M.  Bioot.  G  est  particuhèrement 
à  cette  Orchidée  que  le  Comité  rattache  la  prime  qu'il  aurait  voulu 
accorder  à  M.  Godefroy-Lfbeuf.  Le  Miltonia  Clowe&ii  fleurit  plus 
facilement  que  ses  congt^nères,  Stnecio  speci jsus,  belle  Coniposée- 
radiée  originaire  de  l'Afrique  australe,  que  M.  Godefroy-Lebeuf 
regarde  comme  pouvant  devenir  la  souche  de  nombreux  Semcio 
à  floraison  estivale,  de  même  que  le  Senecio  cruentus  a  été  le 
point  de  départ  de  nos  G  oéraires  hybrides.  Symp/iytum  offici- 
nale foliis  variegatis,  belle  variété  à  feuilles  entourées  d'une  large 
bordure  jaune  [»âle,  <!ont   la  présentation  est    faite  en  vue  de 
montrer  que  sa  panachure  a  parfaitement  résisté  à  l'action  des 
chaleurs  par  lesquelles  nous  venons  de  passer.  Cette  Borraginée 
est,  dit  le  présentateur,  une  bonne  vieille  plante  trop  négligée. 
Enfin  Liatris  eleyans,  Composée  de  TAméiique  du  Nurd,  la  plus 
belle  du  genre  auquel  elle  a|  parlient  (I  ). 

M.  le  Président  remet  les  primes  qui  viennent  d'être  ac- 
cordées. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pon-iance  qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1»  Une  lettre  par  laquelle  M.  le  Seciétaire-général  de  la  Société 
d'Horticulture  de  la  Bdssf -Alsace  prie  M.  h  Piésident  de  nommer 
un  délégué  qui  ait  mission  de  remplir  les  fonctions  de  Juré  à 
l'Expobition  horticole  dont  l'ouverture  aura  lieu  à  Strasbourg  le 
18  de  ce  moi?.  M.  Léon  Simon  sera  prié  de  représenter  la  Société 


(»)  Dans  la  séance  du  24  juin  dernier,  M.  Godefroy-Lebeuf,  en  pré- 
sentant un  écbanlillon  du  Bolbophyllum  Beccarii,  avait  dit  qu'il  avait 
acquis  celte  gigantesque  Orchidée  chez  MM.  Weilîh,  ce  qui  n'im|i]iquait 
pas  du  tout  que  la  plante  eût  été  introduite  par  ces  horliculleurs.  Au- 
jourd'hui, il  complète  cette  indication  en  ajoutant  que  ce  Bolbophyllum  a 
été  ictrcduit,  en  1877,  par  M.  W.  Bull,  de  Chelsca. 


SÉANCE   DU   9    SEPTEMBRE    1880.  535 

nationale  d'Horticulture  de    France  à  l'Exposition    de    Slras^ 
bourg. 

2o  Une  lettre  de  M.  Thirion,  Vice-Président  de  la  Société  d'Hor- 
ticulture de  l'arrondissement  de  Senlis,  relative  au  vœu  qui  a  été 
émis  au  Congrès  régional  de  Melun.  M.  Thirion  constate  d'abord 
qu'il  n'était  question  ni  des  Expositions,  ni  des  produits  exposés 
qui  concourent  déjà  pour  les  prix.  «  La  proposition,  écrit -il, 
»  visait  spécialement  les  exploitations  horticoles,  et  nous  deman- 
»  dions  qu'elles  pussent  concourir  pour  l'obtention  d'une  prime 
»  d'honneur,  semblable  à  l'une  de  celles  qui  sont  décernées  aux 
»  divers  genres  d'exploitations  agricoles.  Quand  M.  le  Gummis- 
»  saire-général  proposa  la  restriction  signalée  dans  la  séance  du 
»  8  juillet,  il  nous  parut  à  propos  d'y  adhérer,  pour  deux  motifs  : 
•a  d'abord  l'analogie  paraissait  devoir  Texiger,  les  produits  de 
»  l'Agriculture  étant  essentiellement  alimentaires  ou  industriels  ; 
»  en  second  lieu,  parcâ  que  c'était  déjà  un  premier  succès.  En 
»  résumé,  ce  que  la  Société  de  Senlis  m'avait  chargé  de  demander, 
»  et  ce  sur  quoi  il  m'a  semblé  qu'il  faut  insister  auprès  de  l'Ad- 
»  ministration  supérieure,  c'est  l'institution  d'une  prime  d'hon- 
»  neur  pour  les  établissemenls  horticoles.  Tout  le  reste  suivra, 
»  dans  la  mesure  du  possible  et  de  l'utile.  » 

3o  Une  lettre  dans  laquelle  M.  EJ.  André  rectifie  l'historique 
de  l'introduction  de  VAnanassa  bracarnorensis  qui  avait  été  pré- 
senté inexactement,  selon  lui,  dans  le  procès-verbal  de  la  séance 
du  8  juillet  dernier  (voyez  le  Journal,  cahier  de  juillet  1880, 
p.  402),  d'après  une  note  manuscrite  de  M.  Bergman.  Il  dit  que 
l'introduction  de  cet  Ananas  géant  n'est  pas  due  à  Warscewicz, 
mais  à  M.  Nœtzli  qui  était  son  préparateur  dans  le  voyage  qu'il 
a  fait  lui-même,  en  1875,  dacs  l'Améiique  du  Sud,  et  qui  étant 
resté  sur  les  lieux  après  que  M.  Ed.  André  fut  parti  pour  les 
Etats-Unis,  put  en  expédier  à  M.  Linden  une  quarantaine  d'oeil- 
letons. 

4o  Une  lettre  par  laquelle  M.  Suire,  horticulteur  à  Philippeville 
(Algérie),  demande  le  nom  d'une  très  belle  Amaryllidée  à  grandes 
fleurs  blanches  agréablement  odorantes,  qu'il  a  trouvée  croissant 
spontanément,  en  Algérie,  dans  les  endroits  sablonneux,  et  dont 
il  envoie  une  photographie  représentant  deux  pieds  fleuris.  Cette 


536  PROCÈS-VERBAUX, 

plante  est  certainement  le  Poncradum  maritlmum  L.,  espèce  de  la 
région  méditerranéenne,  qu'on  trouve  dans  les  sables  de  notre 
littoral,  tant  au  nord  qu'au  sud  de  la  MéditerraDée. 

50  Une  lettre  de  M.  Léo  d'Ouuous,  de  Siverdun  (Àriège),  rela- 
tive à  une  maladie  due  à  l'invasion  d'un  Champignon  microsco- 
pique, qui  cause  de  sérieux  dégâts,  dans  cette  partie  du  Midi,  sur 
les  Framboisiers  et  les  Groseilliers,  et  qui  attaque  aussi  le  Pau- 
loionia.  Des  feuilles  atteintes  de  cette  maladie,  ayant  été  envoyées 
par  M.  Léo  d'Ounous,  sont  remises,  ainsi  que  la  lettre,  à  M.  Max. 
Cornu,  avec  prière  de  déterminer  le  Champignon  parasite  qui  les 
a  envahies. 

60  Une  lettre  par  laquelle  M.  Miot,  de  Semur,  prie  M.  le  Prési- 
dent de  nommer  une  Commission  pour  l'examen  d'une  collection 
d'insectes  nuisibles  ou  utiles,  qu'il  a  formée  avec  autant  de  soin 
que  de  persévérance,  et  qui  figure  en  ce  moment  à  l'Exposition 
organisée  par  la  Société  d'Insectologie,  dans  l'Orangerie  des  Tui- 
leries. 

M.  Forney  entretient  la  Compagnie  d'une  expérience  faite  par 
lui,  dont  les  résultats  intéressent  les  arboriculteuriî.  Il  y  a  quel- 
ques années,  dit-il,  ayant  à  tailler  des  Pêchers  qui  avaient  la 
gemme,  il  essaya  différents  procédés  en  vue  de  faire  disparaître 
cette  maladie.  Celui  dont  il  eut  le  plus  à  se  louer  fut  d'entourer 
la  partie  malade  avec  de  la  terre  humide.  Sur  un  tronc  déjà  fort 
il  ne  restait  plus,  dans  le  bas,  de  l'écorce  que  sur  environ  un  tiers 
du  pourtour.  Il  rafraîchit  la  plaie  à  la  serpette,  après  quoi,  ayant 
fait  apporter  deux  brouettées  de  terre,  il  en  fil  une  butte  qui  re- 
couvrait toute  la  portion  altérée  ;  la  plaie  ne  tarda  pas  à  se  cica- 
triser. Ailleurs,  quand  les  plaies  se  trouvaient  un  peu  haut  et  en 
même  temps  peu  étendues,  il  a  entouré  les  parties  malades  de 
boîtes  à  conserves  ou  de  tout  autre  récipient  qu'il  a  rempli  de 
terre  humide.  Il  a  toujours  obtenu  ainsi  la  guérison  des  plaies.  Il 
fait  observer  que  ce  mode  de  traitement  devient,  ou  le  conçoit, 
inapplicable  quand  la  gomme  se  généralise  sur  les  arbres.  M.  For- 
ney ne  donne  pas  ce  procédé  comme  nouveau,  mais  comme  trop 
peu  employé  en  raison  de  son  efficacité. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents 
suivants  : 


SÉANCE  DU  23  SEPTEMBRE  }880.  537 

i»  Rapport  sur  un  livre  de  MM.  Pdillieux  et  Bois  ayant  pour 
litre  :  Nouveaux  légumes  d' hiver  ;  M.  Siroy,  Rapporteur.  L°s  con- 
clusions de  ce  Rapport  tendant  au  renvoi  à  la  Commission  des 
Récompenses  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

2"  Compte  rendu  de  rExposiîion  de  Vincennes;  par  M.  Carrière 
(E-A.). 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présentations; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


SÉANCE    DU     23    SEPTEMBRE     1880. 

Présidence  de  M.  Teston,  Vice-Président.' 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  Ou  y  compte  cent  treize 
Membres  titulaires  et  quatre  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie,  Tad 
mission  de  trois  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  présentation 
a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  rencontré  aucune  oppo- 
sition. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Par  M.  Giuchin  (Vincent),  cultivateur  à  Montmagny  (Seine- 
et-Oise),  un  lot  considérable  de  légumes  provenant  de  cultures  en 
pleine  terre,  d  sont  quatre  sortes  de  Navets^  trois  de  Poireaux, 
deux  de  Haricots,  des  Artichauts,  de  la  Scarole,  de  la  Chicorée 
frisée,  du  Cerfeuil  bulbeux ^Qic.  A  l'exception  du  C^ifeuil  bulbeux, 
tous  ces  produits  sont  fort  beaux,  et  leur  ensemble  constitue  une 
présentation  importante,  bien  qu'ils  appartiennent  tous  à  la  culture 
courante  et  de  saison;  aussi  le  Comité  de  Culture  potagère  pro- 
pose-t-il  d'accorder  à  M.  Cauchin  une  prime  de  2®  classe.  Misa 
aux  voix  cette  proposition  est  adoptée. 

2"  Par  M.  Rertaut,  cultivateur.à  Rosny,  trois  paniers  de  racines 
de  Cerfeuil  bulbeux  produites  par  des  pieds  qui  sont  venus  de 
graines  stratifiées.  En  raison  de  la  beauté  de  ce  produit,  il  lui  est 
accordé  une  prime  de  2^  classe. 

3°  Par  M.  Millet,  horticulteur  à  Bourg-la-Reine  (Seine),  des 
tubercules  d'une  variété  de  Pomme  de  terre  qu'il  a  obtenue  de 
semis  et  à  laquelle  il  donne  le  rom  de  La  Parisienne.  Le  Comité 


538  PROCÈS- VERBAUX. 

de  Culture  potagère  n'étant  pas  encore  fixé  définitivement  sur  le 
mérite  de  cette  nouveauté,  propose  d'accorder  à  M.  Millet  une 
prime  de  3*  classe,  à  titre  de  récompense  en  quelque  sorte  provi- 
soire. Sa  proposition  est  adoptée,  mais  M.  Millet  renonce  à  cette 
récompense. 

4°  Par  M.  Robert,  jardinier  au  château  de  Petit-Val,  à  Sucy-en- 
Brie,  dix  tubercules  de  la  Pomme  de  terre  rubanée.  — M.  le  Pré- 
sident du  Comité  de  Culture  potagère  fait  observer  que  cette 
variété  est  connue  d^^puis  une  quinzaine  d'années;  elle  donne  de 
très  beaux  produits,  comme  on  le  voit  par  les  échantillons  qui 
sont  sous  les  yeux  de  la  Compagnie;  malheureusement  la  qualité 
en  est  fort  médiocre. 

5°  Par  M.  Vavin,  amateur,  à  Neuilly-sur-Seine,  un  petit  lot  de 
y  Oignon  de  Trebons,  qui  est  rouge  et  oblong.  —  M.  le  Président 
du  Comité  compétent  dit  que  cette  variété  n'est  pas  très  connue 
et  que,  par  sa  saveur,  elle  rappelle  un  peu  l'Éthalotte  de  Jersey. 

6»  Par  M.  G'jttereau,  propriétaire  à  Vaugirard-Paris,  des  Hari- 
cots Flageolet  d  Eiampes  et  des  Pois  de  Géorgie,  présentés  les  uns 
et  les  antres  hors  concours.  Ces  deux  plantes  sont  recommanda- 
bles  comme  donnant  de  bons  produits  jusque  dans  cette  saison 
avancée.  En  outre,  le  Pois  de  Géorgie  est  une  variété  productive. 
7°  Par  M.  Chevalier,  aîné,  arboriculteur  à  Montreuil-sous-Bois 
(Seine),  deux  (Corbeilles  de  Pèches  de  5  variétés,  savoir  :  six  Com- 
tesse de  Montijo,  six  Princes-e  de  Galles,  six  Belle  Impériale, 
six  Bourdine  et  deux  Borouvrier.  Ces  fruits  ont  été  reconnus  très 
beaux  par  le  Comité  d'Arboriculture  qui  demande  qu'il  soit  donné 
une  prime  de  1''^  classe  pour  la  présentation  qui  en  est  faite. 
Cette  demande  est  favorablement  accueillie  ;  mais  M.  Chevalier, 
aîné,  déclare  renoncer  à  la  récompense  dont  il  a  été  reconnu 
digtie. 

8"  Par  MM.  Baltet,  frères,  horticulteurs-pépiniéristes  à  Troyes 
(Aube),  des  Noix  en  grappe  provenant  d'un  arbre  qui  a  été  trouvé 
à  Souligriy  (Aube),  chez  M.  Houzelet.  Tous  les  ans  cet  arbre  donne 
des  gruppes  de  fruits  malheureusement  petits  et  de  qualité  ordi- 
naire. Il  n'est  cependant  pas  sans  mérite,  parce  qu'il  produit 
beaucoup  et  qu'il  s'est  montré  jusqu'à  cè  jour  insensible  au  froid, 
même  à  celui  de  l'hiver  dernier. 


SÉANCE  DU  i3  SEPTEMBRE  1880.  539 

Sous  ce  dernier  rapport,  M.  Millet  fait  observer  qu'il  y  a  eu, 
l'hiver  dernier, bien  des  inégalités,  selon  les  lieux  et  les  individus; 
ainsi  tandis  que  dans  sa  propriété,  à  Bourg-la-Reine,  et  dans 
plusieurs  autres  voisines,  les  Noyers  ont  été  gelés,  on  en  voit  un 
grand  nombre,  à  quelques  centaines  de  mètres  de  là,  qui  n'ont 
nullement  souffert  et  qui,  en  ce  moment,  sont  chargés  de 
fruits. 

9°  Par  M.  Tabar  (François),  horticulteur  à  Sarcelles  (S8ine-et- 
Oise),  une  série  de  fl^^urs  coupées  de  Pétunias,  les  uns  simples, 
les  autres  doubles,  pour  la  présentation  desquelles  il  lui  est 
accordé  une  prime  de  3^  clasee,  sur  la  demande  du  Comité  de 
Floriculture.  En  même  temps  M.  Tabar  a  déposé  sur  le  bureau 
des  inflorescences  de  divers  Pelargonium  zonale  qu'il  a  obtenus 
d'un  semis  de  cette  année. 

10°  Par  M.  Lequio,  horticulteur  à  Clamart  (Seine),  des  tiges 
fleuries  de  ^é^onias  tubéreux  à  fleurs  doubles  qu'il  a  eus  de  semis 
faits  en  1879  et  1880.  —  Il  lui  est  accordé  pour  ces  plantes,  que 
le  Comité  de  Floriculture  a  jugées  fort  belles,  une  prime  de 
2^  classe. 

Ces  Bégonias  forment  trois  variétés  distinguées  par  les  noms  et 
les  caractères  suivants  :  N°  1,  Monsieur  Delamarre  :  fleur  d'un 
rouge  vif,  à  larges  pétales  ;  plante  d'une  bonne  tenue;  N°  6,  MoU' 
sieur  Fontaine:  fleur  rouge-cerise,  s'riée  saumonée;  plante  vigou- 
reuse, d'une  bonne  tenue  ;  N"  7,  Duchesse  de  Galliéra  :  fleur  d'un 
rose  tendre  ;  plante  assez  vigoureuse,  très  florifère. 

11°  Par  MM.  Robert  et  Couturier,  horticulteurs  à  Chatou 
(Seine-et-Oise),  des  Bégonias  tubéreux  à  fleurs  simples,  venus 
d'un  serais  de  1880,  qui  sont  présentés  les  uns  par  pieds  fleuris, 
en  pots,  les  autres  en  fleurs  coupée*.  Ces  nouveautés  sont  jugées 
assez  belles  pour  que  le  Comité  de  Floriculture  propose  d'accorder 
à  leurs  obtenteurs  une  prime  de  V  classe.  Cette  récompense  est 
accordée  par  la  Compagnie,  mais,  selon  le  règlement,  elle  ne  sera 
remise  que  lorsque  les  plantes  auront  été  nommées. 

12°  Par  M.  Gadefioy-Lebeuf,  horticulteur,  route  deSannois,  26, 
à  Argenteuil  (Seine-et-Oise),  un  pied  fleuri  de  YUiricularia 
montana,  plante  curieuse,  oiiginaire  de  la  Nouvelle-Greuadi^,  à 
grande  fleur  d'un  blanc  crémeux,  qui  a  été  introduite  en  Belgique 


540  PR0CÈS-VERB.4UX. 

en  1871,  mais  qui  est  encore  peu  jépaudue.  —  Ea  raison  de  la 
rareté  et  de  la  beauté  de  celte  plante,  1<^  Contiité  de  Floriculture 
demande  qu'il  soit  décerné  une  prime  de  1"  classe.  Gjtte  récom- 
pense est  accordée,  mais  M.  Godefroy-Lebeuf,  fiJè'fl  à  son  habi- 
tude, renonce  à  la  recevoir.  —  M.  le  Secrétaire  du  Comité  fait 
observer  que  cette  Uriculaire  est  de  serre  froide  etfx'ge  beaucoup 
d'humidiié. 

13°  Par  M.  R.  Jolibois,  Jardinier-chef  au  Palais  du  Luxembourg, 
un  pied  fleuri  de  Neumannia  petiolata,  intéressante  et  rare  Bro- 
méliacée, encore  fort  peu  répandue,  qui  fleurit  pour  la  seconde 
fois  en  Franc?.  Une  prime  de  2*  classe  lui  étant  accordée  pour 
cette  présentaîion,  il  déclare  y  renoncer,  comme  d'habitud-'. 

M.  Jolibois  donne  de  vive  voix  quelques  détails  sur  cette  Bro- 
méliacée. Le  genre  auquel  elle  appait'eat  a  été  formé  par  B;on- 
goiart  pour  une  espèce  mexicaine,  le  Neumannia  inbricata 
Brong.,  qui  avait  été  intioduite  au  Jardin  des  plantes  de  Paris  de 
graines  apportées  par  Andrieux  et  dont  le  nom  indique  le  carac- 
tère, fort  prononcé  aussi  dans  l'espèce  qui  se  trouve  eu  ce  moment 
sur  le  bureau,  d'une  longue  inflorescence  en  épi  serré,  à  nom- 
breuses bractées  rouge-brun,  qui  sont  imbriquées  sans  disconti- 
nuité. Les  fleurs  elles-mêmes  sont  peu  apparentes  entre  ces 
bractées.  Le  Neumannia  petiolata  est  pou  exigeant  en  fait  de 
chaleur,  mais  il  a  besoin  de  beaucoup  d'eau. 

A  propos  de  la  floraison  de  cette  plante,  M.  Jolibois  apprend  à 
la  Société  qu'il  y  a  aussi  en  fleurs,  en  ce  moment,  au  Luxembourg, 
une  espèce  qu'on  voit  rarement  fleurir  à  Paris  ;  c'est  le  Dasylirion 
glaiicum,  graude  Broméliacée,  dont  un  pied  avait  fleuri  au  mois 
de  juillet  dernier  et  dont  un  autre  pied,  qui  se  trouve  près  de  la 
font:iine  Médicis,  est  également  en  fleurs  au  moment  présent. 

14°  Par  M.  Véniat  (Henri),  jardinier  chez  M.  Feyeux,  à  Crosnes 
(Seine-et-Oise),  un  pied  de  Maïs  de  Gizco  qui  mesure  près  de  cinq 
rbètres  de  hauteur,  mais  dont  les  grains  ne  sont  pas  mûrs,  et  un 
pied  de  Solanuin  belacewn  Cavan.  Une  prime  de  S"  classa  lui  est 
accordée  pour  celle  présentation. 

15°  Par  M.  Aubrée,  propriétaire  à  Chatenay  (Seine),  des  bran- 
ches fleuries  de  Fuchsia  coccinea  qu'il  distribue  entre  ceux  de 
ses  collègues  qui  veulent  en  faire  des  boutures. 


SÉANCE  DU  23  SEPTEMBRE  1880.  54i 

•  M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

En  Tabsence  de  M.  le  Secrétaire-général  qui  s'est  excusé,  ne 
pouvant  assister  à  la  séance  de  ce  jour,  l'un  de  MM.  les  Secrétaires 
procède  au  dépouillement  de  la  correspondance  qui  comprend  les 
pièces  suivantes  : 

1o  Une  lettre  par  laquelle  M.  le  docteur  El.  Regel,  Directeur 
du  Jardin  botanique  impérial  de  Saint-Pétersbourg,  annonce  l'envoi 
fait  au  nom  de  la  direction  de  ce  grand  établissement  scientifique 
du  second  fascicule  du  tome  VI  des  Acta  Horti  petropolitanî 
(Actes  du  Jardin  de  Saint-Péterbourg.  Ia-8°  ;  pag.  279-517).  Ce 
fascicule  est  déposé  sur  le  bureau. 

2°  Une  lettre  par  laquelle  M.  Ch.  Joly  prévient  qu'il  dépose  sur 
le  bureau  de  la  Société,  de  la  part  de  M.  Duarle  de  Oliveira 
junior,  trois  volumes  en  langue  portugaise  publiés  par  celui-ci  et 
dont  voici  les  titres  :  Diccionario  das  Feras  po)'tuguezas  (Diction- 
naire des  Poires  portugaises;  actes  du  premier  Congrès  pomolo- 
gique  tenu  en  Portugal.  Grand  in-S"  de  50  pages.  Porto  ;  1879). 
Jornal  de  Agricultw^a  pralica  (Journal  d'Agriculture  pratique 
rédigé  par  M.  Dcarte  de  Oliveira  .tunior;  vol.  ix,  1878,  et  vol.  x, 
1879.  Porto;  gr.  in-8).  Le  rédacteur  de  ce  Journal  en  demande 
l'échange  avec  celui  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 
France. 

3°  Des  demandes  de  Commissions  adressées  par  M.  Gauthier 
(R.-R.),  avenue  de  SufFren,  18,  à  Paris,  et  par  MM.  Couturier  et 
Robert,  horticulteurs  à  Chatou  (Seine-et-Oise).  La  Commission 
chargée  de  se  rendre  chez  M.  Gauthier  devra  examiner  l'ensemble 
du  Jardin  de  ce  collègue,  plus  parliciUièrement  les  arbres  fruitiers, 
les  Rosiers  et  les  Dahlias;  elle  comprend  MM.  Chenu  (Jules), 
Drevault,  Jolibois  (R.),  Leroy  (Isidore)  etSiroy;  celle  qui  doit  ré- 
pondre au  désir  exprimé  par  MM.  Couturier  et  Robert  aura  à  s'oc- 
cuper des  Bégonias  tubéreux  que  ces  horticulteurs  ont  obtenus  de 
semis,  celte  année.  Elle  est  composée  de  MM.  Barré,  Fontaine 
(Gustave),  Landry,  Ltquin,  Painlèche,  Robert  (Cyrille),  Tabernat 
et  Yauvel. 

4°  Deux  documents  envoyés  en  réponse  au  questionnaire  publié 
par  la  Société  relativement  aux  effets  produits  par  les  froids 


542  PROCÈS-VERBAUX. 

rigoureux  de  l'hiver  dernier.  —  L'un  est  dû  à  M.  Demay  (H-nri), 
horticulteur  à  Arras  (Pas-,ie-Calais),  Membre  honoraire  de  la  So- 
ciété. Il  consiste  en  une  lettre  doanant  des  indications  sur  les  hivers 
les  plus  rigoureux  depuis  celui  de  1829-1830  inclusivement,  et  en 
tableaux  météoro'ogiques  relatifs  aux  mois  d'octobre,  novembre, 
décembre  1879  et  janvier  1880.  —  L'autre  est  un  dossier  consi- 
dérable adressé  par  M.  H.  Salleron,  Président  de  la  Société  d'Hor- 
ticulture et  de  Petite  Culture  de  l'arrondissement  de  Soissons.  Il 
comprend,  en  une  nombreuse  séi  ie  de  tai)leaux  dressés  avec  le  plus 
grand  soin,  le  relevé  tiès  circonstancié,  pour  toutes  les  communes 
comprises  dans  le  cant  >n  d'Anzy-le-Château,  des  dommages 
éprouvés  par  les  arbres  tant  fruitiers  que  forestiers  et  d'alignement, 
ainsi  que  le  chiffre  de  ceux  de  ces  aibres  qui  n'ont  éprouvé,  pa- 
raît-il jusqu'à  ce  moment,  aucune  atteinte.  L'auteur  de  ce  travail 
considérable,  M.  l'instituteur  Voiron,  résumant  les  données  en 
grand  uombre  qui  lui  ont  été  founits,  a  divisé  les  arbres  en  trois 
catégories:  1o  ceux  qui  ont  succombé;  2o  ceux  qui  ont  plus  ou 
moins  so'ifïert  et  sont  des  lors  compromis  ;  3"  ceux  qui  sont  restés 
sains  et  saufs.  Malheureusement  il  a  constaté  que,  chaque  jour 
encore,  les  deux  premières  de  ces  catégories  deviennent  plus  nom- 
breuses, c'est-à-Jire  que  des  arbres  regardés  comme  simplement 
compromis  périssent  et  que  d'autres  qui  avaient  lougtemps  paru 
être  en  bon  état  se  montrent  maintenant  plus  ou  moins  sérieuse- 
ment compromis.  —  Ces  importants  documents  sont  renvoyés  par 
M.  le  Président  à  la  Commission  d'enquête  sur  les  effets  de  l'hiver 
dernier. 

M.  le  Secrétaire  annonce  à  la  Société  qu'elle  vient  d'éprouver 
une  nouvelle  perte  par  le  décès  de  M.  Ghauvard,  de  Si-Denis,  l'un 
de  ses  Membres  titulaires. 

M.  Gcirrièie  (E.  -A.)  met  sous  les  yeux  de  la  Compagnie  plusieurs 
tubercules  de  Pomme  de  terre  sur  lesquels  il  s'est  produit  des  tu- 
bercules nouveaux  qui ,  nés  à  l'intérieur  du  premier,  sont  venus  fina- 
lement se  faire  jour  au  dehors  en  en  causant  la  déchirure.  Ce 
développement  remarquable  peut,  dit-il,  être  déterminé  à  volonté. 
Il  suffit  pour  cela,  sur  des  Pommes  de  terre  mises  en  cave  à  l'au- 
tomne, de  supprimer  toutes  les  pousses  à  mesure  qu'elles 
parlent  des  yeux.  La  force  végétative  ainsi  contrariée  manifeste 


SÉANCE  DU  23  SEPTEMBRB  i880.  543 

son  eflfft  intérieurement  et  amène  ainsi  la-  formation  de  tubercules, 
non  à  l'extérieur  delà  Pomme  de  terre  mère,  mais  dansl'épaisseur 
même  de  sa  substance.  Ces  productions  nouvelles  ayant  besoin 
d'être    convenabien>ent    nourries,    l'expérience    réussit    mieux 
sur  les  Pommes  de  terre  un  peu  grosses  que  sur  celles  qui  sont 
d'un  f  ùble  volume,  l/i  variété  n'a  pas  d'mflaence  sous  ce  rapport, 
car  M.  Carrière  a  obtenu  des  résultats  semblables  sur  une  soixan- 
taine de  sortes  différentes.  Le  développement  de  tubercules  secon- 
daires a  lieu  de  manières  assez  diverses^  selon  les  circonstances  et 
même  selon  les  individus.  Le  plus  souvent  en  ouvrant  la  Pomme 
de  terre  mère,  que  M.  Carrière  appelle  mère  de  famille,  ou  voit, 
dans  son  intérieur,  une  sorte  de  petite  tige  à  nombreuses  ramiflca- 
tions,  dont  les  unes  se  renflent  en  tubercule,  s'enfonç^^nt  pou^ 
cela  de  plus  en  plus  dans  la  substance  du  tubercule  mère  qu'elles . 
finissent  par  crever,  dont  les  autres,  au  contraire,  ont  une  crois- 
sance beaucoup  plus  limitée  et  s'atrophient  à  leur  extrémité  san* 
se  tubériser.   Dans  quelques  cas,  et  M.  Carrière  en  montre  un 
exemple,  il  ne  se   produit  pas  de  tubercules   secondaires,  mais 
de  chaque  œil  il  part  un  groupe  déracines.  En  raison  de  la  variété 
qu'offrent  ces  développements  secondaires,   il  y  aurait  intérêt  à 
répéter  l'expérience  afin  de  constater  lesdifi^érentscas  qui  peuvent 
se  présenter;  aussi  M.  Carrière  engage-t-il  ses  collègues  à  expé- 
rimenter comme  il  l'a  fait  lui-même.  Quant  à  la  cause  du  fait 
dont  il  s'agit  et  à  l'explication  qu'on  peut  en  donner,  l'honorable 
Membre  croit  devoir  se  tenir  sur  la  réserve  ;  il  lui  semble  cepen- 
dant que  les  ramifications  internes  qni  se  renflent  en  tubercules 
ne  pouvant  provenir  des  yeux   ou   bourgeons  normaux   de  la 
Pomme  de  terre  mère_,  puisqu'on  les  a  tojs    supprimés,  il  a 
fallu  que  le  tissu  de  celle-ci  s'organisât  sur  certains  points  en 
bourgeons  adventifs  qui  ont  donné  naissance  aux  productions 
nouvelles.  —  Pour  s'éclairer  expérimentalement  à  cet  égard,  il  a 
coupé  des  Pommes  de  terre  en  rondelles  qu'il  a  mises  en  cave; 
il  a  vu  quelquefois,   ^u^  certains  points  des  tranches,  des  sories 
d'amas  comme  granulés  qui  pouvaient  être  des  ébauches  de  bour- 
geons; une  fois  même  il  lui  a  semblé  qu'un  bourgeon  commençait 
à  pousser;  malheureusement  une  limace  est  venue  détruire  cette 
ébauche  de  pousse.  Sans  doute,  dit  eu  terminant  M.  Carrière,  le 


544  NOMINATIONS.  —  SÉANCE  DU  9   SEPTEMBRE  1880. 

fait  dont  il  vient  d'être  question  ne  semble  pas  destiné  à  avoir 
une  application  pratique  ;  mais  il  est  assez  curieux  au  point  de 
vue  physiologique  pour  qu'il  y  eût  intérêt  à  le  faire  connaître  ; 
d'ailleurs  on  ne  peut  jamais  savoir  d'avance  si  des  données  qui 
d'abord  semblaient  être  exclusivement  du  domaine  de  la  science 
pure,  ne  s(ront  pas  un  jour  susceptibles  d'une  utilisation  directe. 

A  l'appui  de  l'idée  émise  par  M.  Carrière  que  le  tissu  du  tuber- 
cule mère  doit  s'organiser,  sur  certains  points,  en  bourgeons  des- 
quels proviendront  les  nouvelles  productions,  M.  P.  Ducbartre 
rappelle  ce  qui  se  passe  dans  la  multiplication  de  l'Igname  da 
Chine  (Dioscorea  Batatas  Degne).  Chacun  des  longs  tubercules  de 
cette  plante  n'ayant  qu'un  œil  ou  bourgeon  à  son  extrémité  supé- 
rieure, on  coupe  ces  tubercules  en  rondelles,  qui  sont  par  consé- 
quent dépourvues  de  bourgeon,  et  qui  néanmoins,  quand  on  les 
plante,  en  organisent  un,  puisque  chacune  de  celles  qu'on  a  plan- 
tées peut  donner  naissance  à  un  nouveau  pied. 

Tl  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents 
suivants  : 

1"  Rapport  sur  les  jardins  de  M.  Arrault,  propriétaire  à  Goubert 
(Seine-et-Marne);  M.  Michelin,  Rapporteur. 

2°  Rapport  sur  l'établissement  de  JMM.  Foucart,  père  et  fils, 
horticulteurs  à  Ghatou  (Seine-et-0:se),  et  sur  leurs  cultures  de 
Pelm^gonium  zonale;  M.  Lequin,  Rapporteur. —  Les  conclusions 
de  ce  Rapport  tendant  au  renvoi  à  la  Commission  des  Récompenses 
sont  mises  aux  voix  tt  adoptées. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


NOMINATIONS. 


SÉANCE   DU    9    SEPTEMBRE  4880. 

MM. 

Paintendre  (Nicolas),   propriétaire,    boulevard    Richard-Leaoir,   81,   à 
Paris,  présenté  par  MM.  Charles  Rolland  et  Dumontier. 


CORIlESPOiNDANCE.  —  LETTRE   DE   M.   ANDRÉ.  54  i 

ADMIS   A  l'hO.NORAUIAT   CE  MÊME   JOUR. 

MAI. 

1.  Defhes.ne    (Garmaiu),   peplaiérisle,   faubour^^  Bicchus,   40,  à  Vilry 

(Seine). 

2.  DuBUC  (Jiian-François),  fabricant  de  pftlites  pompes  de  jardins,  rue  des 

Amandiers,  14,  à  Paris. 

3.  Marchal,  grainier-cultivateur,  à  Créleil  (Seine). 

4.  Testard  TAugusle),  jardloier-chef chez  M.  le  ducd'Aumale,  au  domaine 

de  Chantilly  (Oisej. 

SÉANCE  DU   23  septembre  1880. 

MM. 

1.  Chate.>a¥  ,'Henry),  pi^piniériste,  à  D.mé-ld-Fontaiae  (Maiae-et-Loire), 

présenté  par  MM.  "Ferdinand  Jaaiia  et  Âlexi-;  Lepère,  fil*. 

2.  David   (Fraoçois),   serrurerie   d'art  et  de   Lxe  de  jardins,  rue  Yan- 

ddnime,  13,  à  Paris,  prés  nié  pai'  MM.  Larivièrc  et  Davivier. 

3.  Fourmer  (Victor),  horticulteur,   rue   Basse-Saint-Prre,  à  Montreuil- 

sous-Bjis  (Seine),  présenté  par  MM.  Carrière  et  Carrelet. 


COBRESPONDANCE. 


A  M.    P.    DUCHAP.TRE. 
Lacroix -Bléré  i.Iiulre-cl-Loire},  3  septembre  1880. 

Cher  Monsieur^ 

Jeviei]',par  les  riélails  suivant?,  compléter  et  rectifier  en 
partie  la  uole  iburnie  par  M.  Bergman  à  la  Société  nationale  d'Horti- 
culture, dans  la  séance  du  8  juillet  dernier  en  présentant  un 
beau  pied  fructifié  de  ^Anana^sa  Bracamorensis. 

L'introduction  de  celte  plante  en  Europe  nVst  pas  due  à  Wirs- 
cewicz.  Ce  voyageur  l'avait  vue,  paraît-il,  sur  le  marché  de  Jaen 
(et  non  Jaao)  deBracimoros  (Péiou)  et  en  avait  parlé  à  M.  J.  L  n 
den  qui  me  l'avait  signalée  à  mon  dép.irt  pour  l'Anériquedu  Su  i, 
en  1B7o.  C'est  à  mon  employé  .M.  Kœ^zi,  que  j'avais  emmené 
comme  préparateur  et  qui  a  continué  le  voyage  pour  mon  compte 
après  mon  départ  pour  les  É  ats-Unis,  que  revient  l'honneur 
d'avcir  envoyé  vivant  cet  Ananas  monstre,  adressé  par  lui,  en 
mon  nom,  à  AI.  Liuden,  conformémeût  aux  termes  de  mon  contrai, 

33 


546  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

DaviS  la  letire  qui  accompagnait  cet  envoi,  —  et  que  je  vous 
commnrdquerai  à  mon  retour  à  Paris,  —  M.  NœtzU  me  disait  qae 
les  oeilletons  expédiés  par  lui  provenaient  de  deux  fruits  dont  l'un 
pesait  23  et  l'autre  29  livres.  Il  ajoutait  qu'il  m'aurait  envoyé  l'un 
de  ces  fruits  dans  l'alcool  s'il  n'avait  reculé  devant  les  frais  élevés 
du  transport.  Lesœilîetons  arrivèrent  assez  desséchés,  mais  enrore 
vivants,  au  nombre  d'une  quarantaine  environ.  L'un  des  plus 
forts  fut  adressé  par  M.  Linden  à  M.  Vaiocqué,  àMariemont  (Bal- 
,  gique):  M.  Biigm&n  eut  également  un  des  meilleurs  pieds.  C'est 
celui  qui  vient  de  fructifier  à  Ferrières,  probablement  jour  lapre- 
mière  fois  en  Europe. 

Je  suis  peisuadé  que  des  plants  bien  cultivés  pourront  acquérir 
dans  nos  serres  des  dimensions  égales  à  celles  qu'ils  atteignent 
dans  la  région  du  Pérou  septentrional  d'où  ce  géant  des  Ananas  a 
été  introduit. 

Il  reste  à  examiner  la  question  synonymique  par  rapport  h 
cette  -plante,  dont  je  reparlerai  dès  que  j'aurai  i\  çu  les  documents 
qui  m'ont  été  promis  à  ce  sujet.  En  attendant,  je  ne  puis  qu'engager 
les  spécialistes  à  la  travailler  avec  ardeur,  afin  de  nous  prouver  que 
lesdimuisions  et  le  poids  indiqués  par  les  \oyageurs  qui  l'ont  ren- 
contrét:  n'ont  rien  d'exagéré. 

Je  serais  heuretx,  monsieur  et  cher  collègue,  quo  cette  lettre 

pût  trouver  place  dans  le  plus  prochain  cahier  du  Journal  de  la 

Société  centrale  d'Horticulture.  Je  vous  prie  d'agi éer  l'assurance 

de  mes  sentiments  dévoués. 

Ed-  André. 


NOTES  ET  MÉMOIRES. 


KoTE  fcUR  LA  Culture  uu  Fraisier  des  Quatre-saisons  (1); 
Par   M.    Gauthier    (R,-R.). 

J'ai  eu  l'honneur  de  présenter  à  !a  Société  nationale  d'Horti- 
culture, le  12  aoiît  1880,  des  Fraises  de  semis  que  je  nomme: 

(I)  Préseutée  le  12  août  1880. 


CULTURE   DU  PRAISIER  DES  QUATRE-SAISONS.  547 

«  Reine  des  Qaatre-saisons.»  Il  en  était  qui  pesaient  près  de  cinq 
grammes,  ce  qui  ferait  220  Fraises  au  kilogramme. 

La  beauté  de  ces  Fraises  est  due  à  une  culture  spéciale  au  sujet 
de  laquelle  je  crois  utile  de  donner  quelques  détails. 

La  terre  a  été  labourée  profondément.  Les  pieds  des  Fraisiers 
sont  espacés  de  60  centimètres,  et  non  pas  ce  16  centimètres, 
comme  k-s  espacent  baucoup  de  personnes,  ils  ont  plus  d'air  et 
mûrissent  mieux  leurs  fruits. 

Il  jr  a  longtemps  que  je  recommande  de  ne  pas  trop  arroser  les 
Fraisiers.  Dans  le  Midi,  beaucoup  de  personnes  l^s  l'ont  arroser 
tous  les  j  jurs.  Ils  deviennent  alors  très  tendres  etjauiîistent.  Dans 
cet  état,  quelques  heures  de  fortes  chaleurs  sutfîsent  pour  les 
brûier.  Si  on  les  maintient,  au  contraire,  dans  un  état  de  végé- 
tation un  peu  ferme,  non  stulernent  ils  résistent  mieux,  rnaid 
encore  les  fruits  ont  plus  de  parfum. 

II  ne  faut  assurément  pas  ies  laisser  dépérir.  On  les  arrose  au 
goulot.  Les  autres  jours,  on  arroie  entre  ies  touffes.  S'il  survient 
de  la  pluie  ou  un  orage  qui  n'aient  pas  suffisamment  mouillé  là 
terre,  il  faut  les  arroser  copieusement  avec  les  arrosoirs  garnis  de  la 
pomme.  La  température  s'étant  modifiée,  cela  ne  peut  leur  être 
nuisible. 

Il  faut  pour  les  Fraisiers  une  terre  bien  meuble,  perméable 
à  l'humidité  et  à  la  chaleur.  L'excès  d'humidité  e-ît  contraire 
à  la  végétation.  On  s'en  aperçoit  par  les  terrains  qui  sont 
drainés. 

LejardinierdeM.  le  comte  Vigier,  au  château  de  la  Morlaye 
(Oise),  a  suivi  mes  indications  et  s'en  est  bien  trouvé.  Ses  Fraises 
sont  superbes.  Si  elles  ne  sont  pas  tout  à  fait  aussi  grosses  que  les 
miennes, cela  tient  à  la  nature  de  son  terrain, et  surtout  à  ce  qu'il 
a  planté  les  pieds  trop  près,  à  50  cent,  au  lieu  de  60,  et  aussi  à 
ce  qu'il  n'a  pas  supprimé  assez  longtemps  les  rûontants  à  fleurs, 
fi  il  mai  au  10  juin. 

J'ai  pensé  que  ces  renseignements  méritaienL  d'être  publies 
dans  noire  Journal. 


548  notes  et  mémoires. 

•  Emploi  du  sulfaie  de  fer  contré  la  Chlorose  (1); 
Par  M.  Va  VIN  (E.) 

Au  mois  de  mars  dernier,  notre  savant  collègue,  M.  Buchetet, 
disait,  dans  son  Rapport  sur  les  travaux  du  Coraiié  d'Arboricul- 
ture, que  j'avais  annoncé  l'expérimentation  d'un  procédé  pour 
combattre  la  jaunisse  ou  chlorose  du  Poirier.  Certes,  je  serais 
heureux  que  mes  recherches  et  mes  travaux  pussent  m'amener 
à  combattre  cette  terrible  maladie,  qui  nous  fait  perdre,  lentement 
il  est  vrai,  mais  sûrement,  des  arbres  donnant  cependant  les  plus 
belles  espérances.  Non,  ce  n'est  pas  d'un  nouveau  produit 
qu'il  éiait  question,  mais  d'une  manière  différente  d'employer  celui 
que  nous  connaissons  tous,  pour  combattre  la  jaunisse  ou  chlo- 
rose du  Poirier,  le  sulfate  de  fer.  Celte  altération  de  la  végéta- 
ticu  a  généralement  pour  cause  l'état  maladif  des  racines  qui 
sont  ou  attaquées  par  les  mans,  ou  placées  dans  un  sol  qui  ne  leur 
convient  pas.  Pour  rendre  la  force  végétative  aux  Poirier.^,  on  se 
sert  depuis  longtemps  du  sulfate  de  fer  dissous  dans  l'eau,  et  on 
en  asperge  les  feuilles  et  les  racines  ;  le  résultat  maheureusc- 
ment  ne  répond  pas  toujours  aux  espérances  que  l'on  ^vait 
conçues. 

En  1876,  en  allant  voir  de  bons  amis,  au  château  de  Brune- 
haut,  près  d'Étampes,  je  fus  navré  de  voir  tout  un  immense 
espalier  de  Poiriers  obliques  attaqué  par  la  chljrose.  J'engageai 
le  sieur  Coffin,  jardinier-chef,  à  employer  le  sulfate  de  fer,  pour 
combattre  cette  teri'ible  maladie.  Il  suivit  mes  conseils.  Ka  1879  , 
je  vis  ces  mêmes  arbres  couverts  d'une  végétation  luxuriante  et 
promettant  une  abondante  récolte.  M.  Gjffiu  me  dit  que,  vers  la 
lin  de  février  ou  au  commencement  de  mars,  il  sème  à  la  volée 
environ  un  kilogramme  de  sulfate  de  fer  sur  10  mètres  de  long 
et  un  mètre  de  large.  lia  soin  de  ne  faire  aucun  labour  au  pied 
des  arbres,  si  ce  n'est  quelques  binages  avec  la  fourche.  Ces 
arbres  sont  actuellement  d'une  végétation  luxuriante  et  la  chlo- 
rose a  entièrement  disparu.  Il  avait  ainsi  compris  mon  conseil. 
Pour  rétablir  des  arbres  maUdes,  il  pense  qu'il  faut  tiois  an- 
nées. 

(I)  Présenté  le  23  mai  'I82O. 


EMPLOI  DU  SULFATE  DE  FER  CONTRE  LA  CHLOROSE.     '  5i9 

J'engage  donc  nos  collègues  à  essayer  cette  méthode  bien 
simple  (<). 

J'avais  indiqué,  il  y  a  déjà  bien  des  années,  pour  éviter  cette 
maladie,  un  autre  moyen  dont  les  bons  résultats  m'ont  encou- 
ragé à  continuer.  Le  sol  de  la  maison  de  campagne  que  j'avais  à 
Bessancouit  (Seine-et-Oise)  est  remarquable  par  les  qualités 
de  la  terre  végétale  qui  s'y  trouve..  Tous  les  légumes,  les  arbres 
fruitiers,  etc.,  y  donnent  d'abondantes  récoltes;  cependant  les  Poi- 
riers, soit  sur  franc,  soit  sur  Coignassier,  y  font  triste  figure. 

J'eus  l'idée  de  faire  placer,  lors  de  la  replantation,  à  un  mètre 
environ  de  profondeur,  un  carreau  de  plâtre  de  0'"60  sur  0™0i 
d'épaisseur. 

Les  racines,  au  milieu  desquelles  j'avais  répandu  de  la  vieille 
ferraille,  furent  obligées  de  s'étendre  horizontalement,  puisqu'elles 
rencontrèrent  un  obstacle  qui  les  empêcha  de  trouver  1«  mau- 
vais sol  (21). 

On  sait  que  le  plâtre  durcit  à  l'humidité.  Je  suis  donc  certain 
que  bien  des  années  s'écouleront  avant  que  le  pivot  des  racines 
soit  endommagé.  J'ai  pour  moi  l'expérience,  car  il  y  a  plus  de 
dix  ans  que  j'ai  planté  des  Poiriers  de  cette  façon  ;  ils  sont  actuel- 
lement en  pleine  végétation,  tandis  que  ceux  qui  ont  été  plantés 
comme  on  le  fait  habituellement  sont  jaunes  et  malades. 

(1)  Voyez  le  pro  ces- verbal  de  la  séance  du  13  mai  1880,  p.  282. 

(2)  La  Commission  de  Rédaction  croit  devoir  faire  observer  que  ce 
moyen  d'arrêter  le  pivot  des  arbres  est  employé  depuis  longtemps,  no- 
tamment à  Rouen. 


-Î-Ot- 


s 50'    •  RAPPORTS. 

RAPPORTS 


Rapport  sdr  les  cultures  d'Asperges  de  M.  Leguay, 
A  Argenteuil  (J); 

M.     SiROY,    Rapporteur. 

Messieurs, 

M.  Leguay,  culf  valeur  à  Argenteuil,  a  présenté,  à  plusieurs 
séancesf^elîiSocif'té,  des  Aspergesenannoîiçantqu'eUesprovenaient 
de  cultures  faites  à  la  charrue  et  que,  par  ce  moyen,  le  prix  de 
ifvient  était  beaucoup  diminué.  Des  cultivateurs  d'Arg  nttuil 
présents  aux  séances  ont  prolesté  contre  le  dire  du  présentateur, 
en  assurant  que  ces  Asperges  venaient  de  cultures  ordinaires. 
M-L^^gnay  prit  alors  la  résolution  de  demander  à  la  Société  qu'elle 
voulût  bien  envoyer  des  délégués  pour  visiter  ses  culture',  disant 
qu'il  prouverait  la  vérité  du  fait  par  lui  annoncé.  En  raison  de 
cette  demanda,  une  Commission  fut  immédiatement  nommée  et 
composée  de  MM.  Beur;3e!ey,  Curé,  Hébrard  (Laurent),  Lhérault 
(Louis),  Piigeot  et  Siroy.  M.  Pageot  emi-êché  s'est  fait  excuser.  En 
outre  se  sont  joints  à  cette  Commission  MM.  Arnould-Baltard, 
Cottin  (Alfred),  Noblet  et  Pinget. 

La  Commission  réunie  chtz  M.  Leguay  entendit  les  explications 
qu'il  tenait  préalablement  à  lui  donner  :  c'est,  dit-il,  en  voyant 
comme  tout  le  monde  la  grande  importance  prise  depuis  quelques 
années  par  les  cultures  d'Asperges  et  de  Vignes,  dans  la  commune 
d'Argentenil,  qu'il  a  fongé  à  simplifier  ce?  cultures.  Il  est  bon  de 
noter  ici  en  passant  que  la  culture  de  la  Vigne  et  des  Asperges 
ensemble,  d'après  l'opinion  de  tous  les  cultivateurs  de  la  localité, 
est  très  avantageuse,  et  que,  loin  de  se  nuire,  l'Asperge  et  la 
Vigne  gagnent  toutes  deux  à  être  cultivées  à  côlé  l'une  de  l'autre. 
M.  Leguay  t»  ouvant  que,  malgré  l'importance  nouvelle  des  cultures 
d'Argentenil,  le  cultivateur  ne  profitait  pas  de  C9t  avantage  à  cause 
da  l'augmentation  sensible  du  prix  de  la  main-d'œuvre,  voulut 
diminuer  ses  frais  en  .--ubstituant  le  travail  à  la  cbarrue,  pour  la 
plus  grande  partie,  au  travail  à  la  main  tel  qu'il  s'est  toujours 

(1)  Présenté  le  26  août  1880.' 


SUR  LES    CULTURE.vi    d'A'PEKGES    DE    M.    LEGUAT.  551 

fait.  C'est,  à  la  suite  de  l'Exposition  de  1878  qu'il  acheta  une 
charrue  vigneronne  ;  mai'-^.  il  fallut  changer  les  dispositions  des 
Vignes  et  des  Asperges  qui,  dans  la  culture  ordinaire,  ne  sont  pas 
placées  en  ligne  droite  mais  chevauchées  ou  en  échiquier  et,  pour 
se  servir  du  terme  employé  à  Argenteuiî,  plantées  en  foule,  dis- 
position qui  ne  pouvait  convenir  pour  la  culture  à  la  charrue. 
M.  Leguay  changea  cela  ;  il  coucha  les  ceps  qui  ne  sa  trouvaient 
pas  dans  l'alignement,  pui^  il  arracha  les  pieds  d'A>perges  quj  ne 
pouvaient  p^^s  s'aligner,  en  utilisant  tout  ce  qu'il  était  possible 
de  conserver.  De  là  une  grande  irrégularité  ;  les  Asperges  ne  se 
trouvent  pas  également  espacées  et  les  lignes  ne  sont  pas  non  plus 
très  droites;  msis  cet  inconvénient  n'aura  pas  lieu  dans  les  plan- 
tations nouvelles,  lorsqu'elles  seront  faites  en  vue  du  travail  à  la 
charrue.    . 

Après  ces  explications  préliminaire?,  la  Gonamission  se  rendit 
dans  la  plaine,  escortée  d'un  grand  norahre  de  cultivateurs  d'Ar- 
genteuil  dont  les  opinions  étaientlrès  divisées. Tel  voy  dt  dans  cette 
culture  un  grand  avfinlage  ;  tel  autre  au  contraire  assurait  que 
l'on  n'en  obtiendrait  jamais  rien  de  bon;  mais  nous  n'avions  aucune 
raison  pour  écouter  l'un  plus  que  l'autre,  ét'^mt  venns  pour  visit-rr 
les  champs  d'Asperges  et  entendre  les  explications  de  M.  Leguay. 

Li  première  pièce  qu'il  fit  voir  à  là  Commission  fut  piantée  de 
Vignes  en  1875,  sansq<ï'il  pensât,  dit-il,  à  la  cultiver  autrement 
que  par  le  passé.  Par  bonheur  les  ceps  furent  plantés  en  face  les 
uns  des  autres,  sans  alignement,  mais  dans  l'intenlim  de  faire  des 
co  ichages  ou  provins,  comme  il  ^st  d'usage  d'en  faire  dans  le 
pays.  Deux  ans  plus  tard,  en  1877,  il  planta  des  Asperges  juste 
sur  les  pieds  de  Vigne,  ce  qui  produi-^it  des  lignes  droites  en  tra- 
vers et  en  longueuv;  puis,  pendant  l'hiver  de  1878  à  1879,  il  fît  de 
petits  provins  de  deux  ceps  seulement  en  face  les  uns  des  autres; 
ensuite  la  terre  fut  unie.  La  pièce  Fe  trouvait  dispo^é^  pour  pou- 
voir y  faire  passer  l'exiirpateuf  vigneron,  première  opération  qui 
se  fait  au  mois  de  novembre.  L'engrais  est  ensuite  répamlu  dans 
le  sillon;  puis  on  fait  passer  la  charrue  vigneronne,  en  rejetant 
la  terre  de  ch.ique  côté.  Ce  travail  remplace  le  buttage.  Au  mois 
de  mars,  labour  de  Vigne  à  la  main;  enfin  il  est  donné  cinq  façons 
pendant  Tannée  entière,  dont  une  très  petite  partie  à  la  main. 


552  BAPPORTS. 

Dans  cette  première  pièce,  les  ados  sont  de  0"  50  et  les  rayons  à 
■l'^SO  de  distance  les  uns  des  autres.  L'espacement  des  Asperges 
intercalées  entre  les  ceps  de  Vigne  n'est  pas  égal.  Dans  la  transfor- 
raaiion  de  la  pièce  on  a  utilisé  les  pieds  qui  ont  pu  être  conservés 
pour  l'alignement,  comme  cela  a  déjà  été  dit  plus  haut.  La  Com- 
mifsion  n'a  remarqué  dans  cette  pièce  de  terre  aucune  touffe  d'As- 
perges a=sez  belles  peur  être  présentées  à  la  Société. 

La  spcon'le  pièce,  située  un  peu  plus  loin  dans  la  plaine,  est 
également  transformée.  G'<  st  une  plantation  d'Asperges  de  quatre 
ans  ;  là  nous  avons  pu  en  voir  de  très  belles,  toutefois  pas  en  grand 
nombre.  Il  estévidtnt  quecette  transformation  a  dû  nuire  à  la 
beauté  d( s  produits;  du  rtste,  pas  u'obseivalion  autre  que  celle 
que  nous  avons  faite  pour  la  première  pièce.  Il  n'y  a  de  dif- 
férence qu'en  ce  que  la  planta'ioa  de  l'une  est  de  quatre  ans, 
l'auire  étant  de  deux  seulement. 

Nous  sommes  ensuite  arrivés  plus  loin  à  une  autre  p'èce  tout  à 
fait  disposée  pour  la  culture  à  la  charrue;  malheureusement  cette 
plantaticn  est  récente  ;  elle  date  à  peine  de  deux  mois.  Lt  Com-' 
mission  ne  peut  que  constater  ce  qu'elle  voit  en  ce  moment  et  il 
faudra  quatre  ans,  ou  mieux  encore  six  ans,  pour  vuir  les  résul- 
tats que  pourra  obtenir  M.  Leguay, 

Voici  les  dispositions  de  celte  plantation  :  les  lignes  sont  à  H  30 
de  distance;  les  ceps  sont  plantés  à  0"  80  l'un  de  l'autre  ;  puis  un 
pied  d'A-pergo  est  en're  deux  ceps.  Ce  que  ce'a  donnera  dans  l'ave- 
nir, nous  n'en  savons  rien  ;  nous  ne  pouvons  faire  que  des  hypo- 
thèses; en  culture,  plus  encore  qu'ailleurs,  ce  ii'esl  passulfisanf. 
Eu  somme,  la  Commission  a  atteint  le  but  qu'elle  se  proposait  et 
c'était  (!e  savoir  si  M.  Leguay  cultivait  à  la  charrue  ;  or  cela  ne 
peut  faire  i'objel  d'un  doufe.  Nous  avons  vu  les  champs  di>posé3 
pour  ce  travail,  les  instruments  qui  y  servent  et  y  ont  servi.  C'est 
d'abord  une  charrue  à  7  couteaux,  dite  bineuse  et  saicleuse;  puis 
une  charrue  à  double  versoir  :  enfin  une  charrue  à  simple  »  ffet  ou 
exlirpateur.  La  Commission  a  ifçu  en  outre  des  certificats  de  cul- 
tivateurs, conseillers  municipaux  à  Argenteuil,  lesquels  attestent 
avoir  vu,  dfpuis  deux  ans,  M.  Leguay  travailler  ses  plantations 
de  Vignes  et  d'Asperges  avec  les  instruments  ci-dessus  énuraérés  ; 
il  n'y  a  donc  pas  de  dcute,  et  le  fait  est  certain. 


SUR  l'engrais   chimique    le   floral.  00 3 

Q  iG  toutes  les  Asp-^rges  présentées  à  la  Société  p.ar  M.  Leguay 
viennent  de  ces  cultures-là,  nous  ne  le  pensons  pas  et  d'ailleurs 
M.  Leguay  lui-mêmene  nous  apas  assuré  qu'elles  vinssent  toutes  de 
ses  cultures  à  la  charrue.  Ces  apports,  disait-il,  venaient  et  pou- 
vaient venir  de  cultures  à  la  charrue.  Le  Comité  savait  donc  à  quoi 
s'en  tenir,  et  s'il  a  demandé  que  la  Société  donnât  des  récompenses 
pour  ces  présentations  d'Asperges,  c'est  qu'elles  étaient  fort  belles. 

En  résumé,  la  Commission  trouve  que  la  Société  doit  féliciter 
M.  Leguay  sur  l'essai  de  culture  nouvelle  qu'il  a  entreprise,  car 
il  est,  pensons-nous,  le  premier  qui  ait  cultivé  à  la  charrue  des  As- 
perges intercalées  dans  une  V^gne.  Si  déjà,  depuisplusiears  années, 
on  cultive  des  Asperges  et  la  Vigne  à  la  charrue,  c'est  foutes  deux 
séparément,  mais  pas  côte  à  côte,  ce  qui  est  bien  différent.  Toute 
tentative  d'amélioration  en  culture  doit  être  encouragée,  et  il  est 
possible  que  celle-ci  ait  de  grands  avantages  quant  à  la  réduction 
du  prix  de  revient  ;  l'espace  entre  les  lignes  étant  plus  large  peut 
s'utiliser  pour  différentes  plantes  potagères  de  prem'ère  saison, 
avant  que  les  Asperges  aient  fris  tout  leur  développement.  M.  Le- 
guay conclut  de  tout  cela  à  une  grande  diminution  dans  les  frais 
d'exploitation;  il  nous  donne  des  ch  ffres  que  nous  ne  pouvons 
contrôler  ;  d'ailleurs  il  peut  bien  se  tromper  lui-même  ;  attendons. 
Mais,  en  attendant,  la  Commission  prie  la  Société  de  vouloir  bien 
permettre  que  ce  Rapport  soit  imprimé  àd^ns  son  Journal;  la  publi- 
cité peut  être  utile  à  M.  Leguay  aussi  bien  qu'aux  cultivateurs  qui 
voudront  essayer  son  procédé.  S'il  est  bon,  il  fera  son  chemin;  al- 
lons en  avant  ;  ne  restons  pas  stationnaires,  pas  plus  pour  les  As- 
perges que  pour  autre  chose. 


Rapport  sur  les  E.\grais  chimiques  et  notamment  sur  le  Floral, 

APPLIQUÉ  PAR    M.  DUDOUY   A  l'HoRTICULTURE  ; 

M.    Michelin,  Rapporteur. 
(Suite  et  fin.  Voyez  le  cahier  d'août  -1880,  p.  506-516). 

Je  ne  quitterai  pas  cei  détails,  que  je  n'ai  pas  ménagés  à 
cause  de  l'importance  du  sujet,  sans  bien  préciser  que  les  applica- 
tions faites  à  Croissy  l'ont  été  en  majeure  partie  avec  l'engrais 
chimique  ordinaire  en  poudre,  répandu  sur  les  jeunes  plantes 


55  4  RAPPORTS. 

et  suivi  immédiatement  d'arrosements,  et  que  l'arrosôment  par  le 
Floral  en  solution  a  eu  lieu  plus  rarement  mais  également  avec 
succès. 

Enfin,  Messieurs,  le  5  juillet  1879,  moi-même  je  me  suis 
rendu  de  nouveau  à  Saint-Oiien-l'Aumôie  où  je  me  suis  trouvé 
avec  M.  Remy,  père,  de  Pontoise,  membre  de  la  Commission  ;  et 
ensemble,  nous  n'avons  eu  qu'à  co|îfirmer  les  faits  précédemment 
observés. 

Nous  nous  rendîmes  à  Pontoise,  où,  du  château,  ancienne  ci- 
tadelle qui  était  placée  snr  la  plate^  forme  d'une  roche  où  l'on  ne 
trouve  pour  sol  des  jardios  que  des  déblais  rapportés,  à  peine  re- 
couverts d'une  mince  couche  de  terre,  nous  vîmes  une  vaste 
peloL's^ft  semée  en  g-izon  par  iM.  Remy  lui-même,  puis  arrosée  au 
F.oral.  Le  bel  effet  de  ce  tapis  vert,  à  la  date  du  5  jnillef,  était 
évidemment  dû  à  l'influence  de  l'arrosage  composé,  objet  de  ce 
Rapport.  Le  gazon  était  touffu  et  verdoyant,  comme  s'il  eût  été 
semé  bur  un  sol  d'une  bonne  nature. 

M.  CharoUois,  membre  de  la  Commission,'  ancien  mar  dcher* 
lui-même,  a  éprouvé  le  Fioral  au  point  de  vue  de  la  culture  ma- 
raîchère, pendant  le  cours  de  Tanné)  1879. 

10  Dans  son  jardin,  rue  de  Jdvel,à  Paris,  quartier  de  Vaugirard, 
il  a  eu  de  bons  résultats  sur  des  Carottes  et  des  Haricots;  il  fait 
observer  que  son  terrain  est  naturellement  maigre. 

2o  Ciiez  M.  CharoUois,  maraîcher,  rue  de  Lourrael,  à  P  ir's, 
dont  le  terrain  est  bon,  ayant  éprouvé  l'engrais  sur  des  Choux 
d'Yo:k^  de  la  Chicorée  et  de  la  Romaine,  il  n'en  a  pas  eu  de  résultat. 

ào  Chez  M.  Leutreau  (Auguste),  maraîcher,  également  rue  d  ! 
Lourmel,  qui  exploite  une  bonne  terre  de  marais,  il  r;'y  a  pas  eu 
de  bons  résultats  sur  des  Choux  d'Yoïk,  des  Choux-fleur-,  de  la 
Chicorée  et  de  la  Romaine. 

4°  Chez  M>n*  Montécot,  à  Issy,  dans  une  terre  maigre,  il  a  réussi 
sur  des  Garnîtes. 

5o  Chez  M.  Lacour,  à  Issy,  dont  les  cultures  se  font  sur  un  sol 
maigre,  il  y  a  eu  une  bonne  récolte  de  Choux  d'York,  de  Choux- 
fleurs,  de  Romaine,  de  Scarole  et  d'Oseille, 

fio  Chez  M.  Joseph,  à  Issy,  terrain  maigre.  Rons  résultais  sur  ut^ 
l'Oseille  et  des  Navets. 


SUR  l'engrais  chimique  le  floral.  £55 

7°  Chez  M.  Loupaux,  àlssy,  dont  les  jardins  sont  établis  sur  un 
terrain  de  qualité  inférieure,  il  y  a  eu  un  bon  produit  sur  du 
gazon. 

Oii  déduit  tout  catiirellement  de  ces  observations  que  le  Floral 
est  utile  là  où  les  éléments  de  la  végétation  manquent,  soit  par 
épuisement,  soit  par  la  mauvaise  qualité  du  sol  ;  il  apporte  l'élé- 
ment réparateur;  il  alimente  la  plante  et  la  secorde  dans  son 
évolution  végétative. 

Le  contraire  se  produit  dans  les  sols  riches  et  munis  de  tous  les 
éléments  de  la  végétation.  Il  n'agit  pas  parce  qu'il  ne  rempli-  pas 
de  lacune  ;  parce  qu'il  est  surabondant  et  ne  sert  qa'à  former  un 
excès  des  substances  qui  sont  déjà  suffisantes. 

Les  expériences  faites  par  M.  Bonnel,  sur  un  grand  nombre  de 
végétaux  de  son  jardin,  confirment  en  tout  point  les  remarques 
faites  par  M.  Gharollois,  dont  il  appuie  complètement  la  conclu- 
sion. 

CONCLUSION 

Les  faits  sont  recueillis,  Messieurs  ;  la  question  a  été  pendan-e 
durant  plus  de  deux  années  ;  les  membres  de  I?.  Commission  ont  été 
éclairés,  dans  le  cours  de  leurs  nombreuses  visites,  sur  la  n  tture 
des  engrais,  sur  leur  mode  d'emploi,  comme  sur  les  résultais 
qu'on  peut  en  obtenir;  la  tâche  du  Rapporteur  est  df  se  pénétrer 
de  l'cpinion  de  ses  collègues  et  de  l'exprimer  ;  mais  je  déclare  ■ 
qu'il  a  fallu  que  le  devoir  me  commandât  pour  que  j'entreprisse 
de  traiter  devant  vous  cette  question  d'un  si  haut  intérêt,  dans 
l'étude  de  laquelle,  notre  S  iciété  centrale  et  nationale  devait,  à  un 
moment  donné,  apporter  son  concours. 

Avant  de  ciors  ce  Rapport,  ^Jessieurs,  mes  collègues  et  moi 
nous  devons  porter  nos  souversirs  et  nos  reurets  sur  notre  sym- 
pathique collègue,  M.  Corriol,  chimiste  instruit  et  expérimenté, 
qui,  ayant  pris  part  aux  visites  de  la  Gomm  ssion  j'  sqa'à  !a  ciu- 
quième  inclusivement,  a  terminé  sa  longue  carrière,  si  honora- 
ble et  si  laborieusement  remplie.  M.  Corriol  nous  a  quitt^^s  après 
r  ous  avoir  puissamment  aidés  et  éc'airés  dans  nos  recherches  sur 
cette  applicadon  de  la  chimie  à  l'horiiculture,  si  activement  rai-e 
en  œuvre  par  M.  Dudoûy. 

Cette  introduction,  Messieurs,  elle  est  de  notre  époque  et  el'e 


556  RAPPORTS. 

nous  arrive  d'ailleurs  bien  préparée,  car,  du  professeur  Georges 
Ville,  qui  a  enseigné  et  enseigne  encore  aujouro-'hui  la  théorie 
des  engrais  chimiques  appropriés  à  la  culture  du  sol,  elle  nous 
vient  élucidée,  éprouvée  par  la  grande  culture  de  qui  nous  pou- 
vons la  prendre  avec  confiance,  celle-ci  usant  largement  des 
eograis  minéraux  ronjointcment  avec  le  fumier  qu'elle  ramasse 
dans  les  écuries  et  'es  étables. 

Rien  ne  paraît  plus  rationnel  que  de  rendre  à  la  terre  les  sels  que 
les  plantes  y  ont  puis(^s  et  qu'ils  absorbent  dans  une  n  grande 
proportion  depuis  que  le  sol  est  partout  exploité  par  la  culture 
intensive  et,  par  suite  aussi  du  manque  de  repos,  fatigué  plus  que 
jamf'is  il  ne  l'avait  été. 

Le  fumier  de  paille  n'est  pas  détrôné;  loin  de  là,  il  contient 
seul  tout  ce  qui  concourt  à  la  formation  des  plantes  ;  mais  il  est 
composé  avec  des  proportions  à  peu  près  uniformes,  tandis  que  les 
beso'ns  auxquels  il  doit  satisfaire  ne  sont  pas  identiques.  On  peut 
lui  venir  en  aide  eu  introduisant  dans  la  terre  les  substances  dont 
l'action  est  particulièrement  réclamée,  soit  à  cause  de  la  nature 
du  sol,  soit  à  cause  de  celle  des  végétaux  qui  lui  sont  confiés. 

Son  action  est  lente  ;  elle  se  fait  sentir  à  la  seconde  année  et  en 
Horticulture  on  doit  marcher  vite. 

L'Horticulteur  ne  produit  pas  le  fumier  comme  l'Agriculteur, 
il  doit  l'acheter.  Ct-t  engrais  est  coûteux  ;  il  réunit  le  poids  au 
volume,  ce  qui  rend  les  charrois  et  la  main-d'œuvre  fort  dispen- 
dieux. 

A  une  époque  où  la  science  est  venue  partout  en  aide  à  l'indus- 
trie, cù  la  théorie  des  engrais  chimiques  est  mise  en  pratique 
dars  ces  champs  qui  n'auront  qu'une  récolte  par  an  à  fournir,  il 
parait  à  propos  d'en  vulgariser  l'emploi  dans  celte  exploitation  ac- 
tive, factice,  insatiable  de  production  qu'a  créée  l'Horticulture 
moderne.  Les  engrais  chimiques  en  poudre  ordinaires  qui  se  ré- 
pandent dans  les  champs,  pour  le  jardinier,  pour  le  marcîcher,  ne 
se  décomposent  pas  assez  vite  et  ne  s'assimilent  pas  assez  promp- 
tement  aux  végétaux;  il  leur  faut  plutôt  dans  ç,e  cas  l'aj^rosa g e;  il  faut 
le  Floral,  composé  plus  pur  et  plus  riche  en  éléments,  qui,  mêlé 
avec  l'eau,  agira  immédiatement,  hâtera  leur  accroissement  et  les 
foitifîera. 


SUR  l'engrais  chimique  le  floral.  557 

La  Gjmmiision  en  a  observé  les  effels  et  l'a  jugé  comma  un 
excitant  très  énergique  de  la  végétation  ;  aussi,  elle  n'Léiite  pas 
à  dire  qu'il  doit  être  accuelli,  et  que  M.  Dudoûy  l'un  de  ses  vulga- 
risateurs doit  être  encouragé.  Ceci  peut  se  poser  comme  principe, 
mais  ne  résout  pas  toutes  les  questions  de  d3tail. 

Or,  dans  la  pratique,  il  fau ira  tenir  compte  de  l'état  du  terrain 
et  savoir  ce  qui  lui  manque,  pour  le  lui  procurer  :  une  seule 
analyse  suffira  pour  faire  conuaîire  la  composition  du  sol.  Mais 
les  végétaux  demanderont  un  traitement  qui  leur  soit  propre  : 
ils  sont  nombreux  ;  ils  diffèrent  entre  eux  et  changent  par  année, 
par  saison  ;  leur  nature  varie  beaucoup.  A  cet  égard,  il  est  indis- 
pensable que  M.  Dudoiiy,  éclairé  par  ses  consciencieuses  études, 
arrête  des  foi  mules  simples,  nettes,  peu  nombreuses,  dosées  juste 
à  point  pour  répondre  à  la  constitution  des  plantes  arrosées. 

Etant  données  les  substances  connues  comme  base  des  engrais 
chimiques,  l'acide  phosphorique,  l'azote,  la  potasse  et  la  chaux, 
il  faut  qu'il  détermine  invariablement  quelques  formules  qui 
conviendront  par  exemple  : 

Aux  végétaux  dont  on  utilise  les  feuilles,  comme  sal-diS,  Epi- 
nards,  Oieille,  Choux-fleurs  ; 

A  ceux  dont  les  racines  sont  comestibles  :  Carottes,  Nivets, 
Pommes  de  terre,  B-tteraves,  Salsifi:; 

Au  plantes  légumineuses  du  genre  d-^sPois,  Fèves,  Haricots; 

Aux  arbres,  arbustes,  arbres  fruitiers,  etc. 

Un  grand  pas  a  déjà  été  fait  dans  cette  voie  par  M.  Dudoûy;  la 
Commission  a  insisté  auprès  de  lui  pour  qu'il  y  marche  plus 
avant  et  perfectionne  son  œuvre  ;  il  la  rendra  d'autant  plus  utile 
qu'il  deviendra  mieux  fixé,  en  persévérant  dans  ses  études,  ainsi 
qu'il  s'est  engagé  à  le  faire. 

La  néce  si  lé  d'une  grande  modération,  d'une  grande  réserve, 
dans  le  dosage  des  engrais,  le  besoin  d'en  régler  les  proportions 
suivant  la  nature  des  plantes,  la  sécurité  qu'on  peut  avoir  pour 
leur  existence  dans  le  cas  de  charges  exagérées  en  minéraux, 
voilà  des  vérités  aujourd'hui  acquises. 

Les  plantes  traitées  par  M.  P/gny,  prises  en  mauvais  état  et 
amenées  à  une  puissante  végétation  ;  les  champs  de  Navets  et 
de   Carottes  de   Gioissy  saupoudrés    d'engrais,  immédiatement 


558  RAPPORTS. 

j  oussant  hvec  plus  de  précocité  et  une  vigueur  plus  accentuée  ;  les 
épreuves  de  M.  Gharollois  et  de  M.  Banntl,  membres  de  la  Com- 
mission, et  donnynt  des  produits  satisfaisants  dans  des  terrains 
maigres  ;  la  végétation  énergique  dans  des  sables  inertes,  voilà 
des  faits  concluants  et  suffisants  pour  faire  classer  les  engrais 
chimiques  comme  substances  d'ui  e  haute  utilité. 

En  résumé,  M.  Dudoûy,  parmi  les  autres,  aura  eu  sa  grande 
part  d'action  dans  l'œuvre  de  l'introduction  des  engrais  chimi- 
ques daLs  1  Horticulture  ;  il  mérite  une  récompense  en  rapport 
avec  l'impirtance  du  service  rendu. 

La  Société  des  Agriculteurs  de  France,  sur  la  proposition  de  sa 
cinquième  stction,  celle  de  l'Horticulture,  dans  sa  session  de  fé- 
vrier 1880,  a  émis  le  vœu  suivant  : 

«  Que  l'étude  de  la  théorie  des  Engrais  chimiques,  et  celle  de 
»  leur  tmploi,  soit  introduite  dans  les  écoles  d'Hoiticulture  et  que 
»  les  Sociétés  d'Horticulture  favorisent  les  essais  pratiques  de  ces 
»  engrais.  » 

Vous  montrertz.  Messieurs,  que  vous  vous  associez  à  ce  vœu, 
en  décidant  le  renvoi  de  ce  Rappoit  à  la  Commission  des  Récom- 
penses. 


Rapport  sur  lesGlltdres  de  h.  "v'orixN',  jardinier  de  M.  Attias, 
A  NfcuiLLY  (1); 

M.   F.  IlÉRiNCQ,  Rapporteur. 

Messieurs, 

Dans  la  séance  du  22  juillet  dernier,  une  demande  de  Commis- 
sion a  été  formulée  par  notre  collègue  M.  Louis  Morin,  jardinier 
de  M.  Attias,  pour  visiter  Its  cultures  et  l'ornementation  du  jardin 
confié  à  ses  soins.  La  Commission  composée  de  MM.  Bergmann, 
Président,  Leroy  (Isidore),  Jolibois,  Pigny,  Commesse,  Bullier  et 
Héfincq,  Rapporteur,  s'est  rendue  boulevard  du  Château,  30,  à 
Neuilly,  le  29  suivant. 

Ce  j.irdin,  d'une  contenance  d'environ. 7  OOD  mètres,  est  tout 
simplement  un   petit  bijou.  La  maison   occupe  le   centre.  En 

(1)  Préseulé  le  26  août  1880. 


SUR   LES   CULTURES   DE   M.   MORIN,  559 

avaùt,  du  cô;é  de  rentrée,  est  une  pelouse  habilement  et  gra- 
cieusemeLt  vallonnée,  sur  laquelle  sont  jttées  plusieurs  corbeilles 
et  une  longue  guirlande  de  plantes  variées. 

Ces  corbeilles  bordées  de  Gnaphalium  laineux  [G.  petiolaium\ 
sont  composées  de  zones  de  Coleus  GolJen  géra,  Cintraria  mari- 
tima.Achyranthes Liyideni  di'.ns  lesquels  sOLt  jetés  quelques  Gaura 
Lindheimeri;  le  centre  est  occupé  par  une  Fougère  en  arbre 
{Alsophila  australis).  Une  autre  tst  constituée  par  des  Fougèies 
et  Pa'miers  variés,  très  intelligemment  mélr.cgés,  etc. 

La  guirlande,  parallèle  à  la  maison  d'habitation,  est  formée 
de  plusieurs  lignes  courbes  qui  convergent  toutes  vers  un  centre 
commun  dont  le  milieu  est  occupé  par  un  Chamœt^ops  excelsa. 
Les  plantes  qui  entrent  dans  la  composition  de  cette  guirlande 
sont:  Pelargonium  Manglesii,  EcheMria  glauca^  Alternanthera 
amœna,  Pyièihre  {Mairicaria  inodora  var.  multiplex),  Lobelia 
Erinus;  le  milieu  est  forjné  par  des  zoues  concentriques  de  Cen- 
taurea  7'agusma,  Iresine  Herbstii,  Bégonia  lucida,  Pelargo- 
nium Manglesii. 

Les  massifo  d'arbres  du  pourtour  qui  cachent  la  clôture,  sont 
garnis  à  la  base  de  forts  Fuchsias  et  de  Bégonia  Bidwilliana 
en  bordure. 

Sur  UQ  autre  point  du  jardin,  dans  l'axe  de  la  maison  des 
maîtres,  M.  Morin  a  élevé  un  monument  à  la  déesse  du  jour  :  la 
mosaiculture.  C'est  une  colonne  tronquée,  haute  de  plus  de  deux 
mètres,  surmontée  d'un  Dracxna  australis.  Elle  est  composée 
iVEcheveria  glauca  dans  hquel  sont  jetées  des  palmes  à'Alter- 
nanthera  amœna  bordées  àe  Calamintha  alpina  ayant  pjur  cadre 
le  Pyrèthre. 

La  partie  située  derri^îre  la  maison  est  une  sorte  de  bosquet 
fleuri,  dessiné  à  l'acglaise,  et  dans  lequel  viennent  tour  à  tour  les 
plantts  de  saison.  En  hiver,  ce  sont  le& arbustes  à  feuilles  per- 
sistantes :  Aucubas,  Laurier-;in,  Fusain  du  Japon,  Buis,  etc., 
au  milieu  desquels  de  grosses  touffes  à'Helleborus  niger  épanouis- 
.  sent  leurs  Roses  de  Ncël.  Au  printemps,  ce  sont  les  Giroflées  Pri- 
mevères, Dûroniques,  Corbeilles  d'or  et  d'argent.  Cinéraire-,  etc., 
qui  prennent  place  dans  ces  massifs  ;  enfin,  à  la  saison  d'été, 
apparaissent  les  Çoleus  Verschafelti  nigra,  Rosalie,  Golden-gera, 


560  RAPPORTS. 

Fuchsia,  Bégonia,  Hortensia,  Phlox  variés,  tic.  Ici,  toules  ces 
p'aiites  ne  sont  pas  symétriquement  plantéts  comme  pour  les 
corbeilles  de  la  pelouse;  elles  sont  dispersées  sans  ordre,  entre 
et  devant  les  arbustes,  et  le  feuillage  sombre  de  ces  ligneux  est 
un  excellent  repoussoir  à  ce  délicieux  mélange  de  couleurs 
florales. 

D  ins  le  fond  du  jardin  est  une  longue  allée  droite  qui  conduit 
à  une  entrée  donnant  sur  le  boulevard  Bineau.  Là  c'est  encore 
un  autre  mode  d'ornementation  :  ies  plantes  sont  en  lignes  sur 
trois  rangées,  mais  par  séries  alternantes: 

La  première  ligne  est  composée  de  séries  de  trois  espèces  : 
Pyrèlbre,  Pdarg unium  Mangleui,  Lobelia  Erinm  ;  la  2*,  Agera- 
tum,  Salvia  coccinea,  Heliotropium  Voltairianwn  ;  la  3®,  Coleus 
Verschafjeltii,  Cinerarïa  maritima,  Fuchsia,  eU.  Ce  mélange 
symétrique  de  couleurs  variées  est  du  plus  ravissant  effet;  i!  re- 
tient Its  yeux  qui  découvrent  à  chaque  instant  de  nouvelles 
fleurs,  et,  s'il  est  vrai  que  renuui.naic  de  l'uniformité,  cette  allée 
doit  mettre  beaucoup  de  temps  à  le  faire  naîtr.'. 

Ainsi,  dans  ce  charmant  petit  jardia,  M.  JMorin  a  réuni  tous  les 
genres  d'ornementation,  depuis  la  froide  mos/ique,  jusqu'à  la 
ligne  droite  variée  par  séries  alternantes. 

Pour  obtenir  ce  résultat,  M.  Moriu  emploie  30  OOJ  plantes, 
et  pour  faire  ces  30  000  planlei,  noire  confrère  n'a  avec  lui 
qu'un  stul  aide,  un  garçon  jardinier.  Votre  Commission, 
Aiessieurs,  a  vivement  félicité  M.  Morin  de  son  activité  et  de  son 
zèle. 

Car,  non  seulement  il  a  à  s'occuper  du  jardin  d'ornement,  mais 
il  a  encore  un  petit  jardin  fruitier  dont  les  arbres  sont  admira- 
blement tenus,  et  trois  serres  chaudes  qui  renferment  les  plus 
beaux  spécimens  de  Croton  undulatum,  Sphœnogyne,  Mai^anta 
tnetallica,  Dieffenbachia  Baumanni,  Tillandsia  Lindeni,  Bégonia 
imper ialis,'-Xz.^  de  charmants  Gloxiuias  de  semis,  et  un  très  btau 
choix  de  Coleus  :  les  G.  Butterfly,  Hippoiyie  Jamain,  M.  Carrière, 
Claire  de  Chanteneux  (?j,  Aurora,  K':!ntischfire,  Georges  Bongard, 
Duchesse  d'E.limbourg,  multicolore,  Carnet,  Distinction,  Golden* 
gem,  Rosalie,  nigraVerschaffeltii,  etc.  Tous  ces  Coleus,  et  du  reste, 
toutes  les  plantes  de  M.  Morin  sont  admirables  de  végétation. 


SUR  l'Établissement  de  mm.  foucard.  561 

On  sent  que  l'homme  qui  les  soigne  est  un  jardinier  aussi  intelli- 
gent qu'habile,  et  qu'il  est  animé  du  feu  sacré  de  l'art  horticole; 
car  ce  n'est  pas  l'homme  indolent,  ami  des  plaisirs  populaires, 
qui  obtient  de  pareils  succès. 

Aussi,  Messieurs,  votre  Commission,  à  l'unanimité,  vous  de- 
n:ande-t-elle  en  faveur  du  jjîidinier  actif,  laborieux  et  intelligent 
de  M.  Attias,  nn  encouragement  bien  mérité  par  l'insertion  de  ce 
Rapport  dans  le  Journal  <ie  la  Soniéié,  et  par  son  renvoi  à  la 
Commission  des  Récompenses. 


Rapport  SUR  l'Établissement  DE  M \1.  Foucard,  père  et  fils,  horti- 
culteurs A    GhaTOU  (SeUNE-ET-OiSE),  et  SDR  LEURS  CULTURES  DE 

Pelargonium  zonale  (1); 

M.  Lequin,  Rapporteur. 
Messieurs, 
A  la  suite  d'une  demande  adressée  à  la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture de  France  par  MM.  Fjucani,  père  et  fils,  horticulteurs 
à  Chatou,  demande  par  laquelle  ils  sollicitaient  qu'une  Commis- 
sion fût  nommée  à  l'effet  de  visiter  leur  établissement  horticole 
et  notamment  une  collection  de  Pelargo/,ium  zonale  en  variétés, 
ainsi  qu'un  semis  de  ces  plantes  obtenues  par  eux,  la  Société  a  dé- 
cidé de  faire  droit  à  leur  requête  et  a  nommé  une  Commission  de 
cinq  Membres,  qu'elle  a  chargée  d:;  se  rendre  à  Gkatou,  le 
n  août  1880,  à  trois  heures  de  i'après-midi,  afin  de  procéder  à 
l'examen  des  produits  de  ces  Messieurs.  Celte  Commission 
était  composée  de  MM.  Thibaut,  Lequin,  Poiret-De'an,  Malet  et 
Châté,  mais  les  trois  premiers  seulement  se  trouvèrent  à  Chatou 
aux  jour  et  heure  indiqués.  Ils  regrettèrent  vivement  l'ab- 
sence de  MM.  Malet  et  Chaté  dont  le  concours  leur  eût  été  fort 
utile  en  raison  de  leurs  connaissances  très  étendues  en  ce.  genre  de 
cultures  :  néanmoins  ils  décidèrent  de  procé  1er  aux  intéressants 
travaux  qui  faisaient  l'objet  de  leur  mission.  En  conséquence, 
ils  constituèrent  l-i  Commission  en  nommant  Président  M.  Thi- 
baut et  Rapporteur  M.  Lequin,  qui  vient  vous  rendre  compte  du 


(1)  Présenté  le  23  septembre  1880. 

36 


562  RAPPORTS. 

résultat  des  travaux  de  votre  Commission  et  des  impressions  qu'elle 
a  rapportées  de. la  visite  dont  elle  était  chargée. 

L'établissement  que  dirigent  MM.  Foucard,  père  et  fils,  depuis 
plus  de  vingt  ans,  est  titué  avenue  Brémont,  n"  6,  à  Ghatou  ;  il 
se  trouve  dans  de  bonnes  conditions,  tant  au  point  de  vue  de  la 
culture  et  de  la  production  qu'à  celui  de  la  vente,  et  il  est  muni 
d'un  matériel  assez  important,  composé  de  plusieurs  serres  hol- 
landaises très  bien  construites  en  fer  et  en  bois,  tt  de  deux  serres 
adossées.  Tune  servant  à  la  mulliplicalion  et  l'autre  à  la  culture 
des  plantes  de  serre  chaude. 

A  ce  matériel  il  faut  joindre  une  certaine  quantité  de  châssis 
de  couche  servant  à  la  fabrication  de  plantes  destinées  à  la  garni- 
ture des  jardins  et  des  appartements. 

C'est  ijans  une  des  serres  hollandaises  que  nous  avons  vu  et 
admiré  la  riche  collection  de  Pelargonium  zonale  composée  en 
grande  partie  de  nouveautés  et  aussi  de  plantes  déjà  anciennes 
dont  !e  mérite  n'est  plus  à  contester.  MM.  Foucard,  père  et  fils, 
:.'occupet.t  spécialement  de  ce  beau  genre  de  plantes  et  leur  ma- 
nière de  les  cullïver  est  irréprochable.  Rien  ne  manque  à  leurs 
plantes:  belle  culture  et  splendide'lloraison.  Voici,  Messieurs, 
les  noms  des  variétés  qui  ont  le  plus  frappé  notre  attention  :  Pré- 
sident Grévy,  Député  Brice,  Marquis  de  Chambon,  Comtesse  de 
Gouicy,  New  Life,  variété  anglaise  très  remarquable  par  'a  pana- 
chure  de  ses  fleurs,  Audifî'red-Pa^quier,  Waddirgton,  Roi  df  s  Vio- 
lets, iM.  Feray,  et  une  grande  quantité  d'autres  dont  l'énumératioa 
serait  trop  longue,  mais  dont  le  mérite  est  égal  comme  culture  et 
comme  floraison. 

Dans  la  même  serre  MM.  Foucard  nous  firent  remarquer  un 
semis  de  Pelargonium  zonale  qu'ils  nomment  Docteur  Salet.  Celte 
plante  est  issue  d'une  variété  déjà  ancienne,  connue  sous  Je  nom 
d'Eclat  (Je  Schmidt). 

En  voici.  Messieurs,  la  description  :  Belle  plante  à  beau  feuil- 
lage, se  ramifiant  bien  et  portant  de  fortes  ombelles  d'un  coloris 
rougt-veimillon  caiminé.  Elle  est  fort  bonne  pour  la  pleine  tt;rre 
et  très  hâtive  à  fieurir.  Nous  pensons  qu'elle  sera  une  excellente 
acquisition  pour  la  cultuïe  en  pots  et  pour  l'approvisionnement 
des  marchés.  MM.  Foucard  te  proposent  de  mettre  ce  nouveau 


S'jR  l'établissement  de  mm.  fougard.  S6i 

gain  au    commerce  prochainemeatj  car  ils    en  possèdeat  une 
grande  quantité. 

A  la  suite  de  l'examen  de  ces  Pelai^gonium,  nous  remarquâmes 
dans  une  autre  serre  des  Gloxinias,  des  Bégonias  à  feuillage 
ornementa!,  quelques  Broméliacées  et  le  nouveau  Tradescantia 
«  M  jdame  Lequesne  » ,  accompagnés  de  plusieurs  Bégonias  tubéreux 
simples  et  doubles,  qui  malheureusement  avaient  passé  fliur,  le 
tout  en  bon  élat  de  culture.  Dans  la  serre  adossée  servant  à  Ja 
multiplication  nous  n'avons  vu  rien  de  remarquable,  à  part  une 
certaine  quantité  de  Bégonias  Louise  Ghiétien,  à  beau  feuillage 
bien  caractérisé. 

Une  autre  serre  chaude,  dans  laquelle  nous  avons  remarqué 
quelques  Bracsena,  des  Palmiers,  des  Aspidistra,  et..'.,  parfiite- 
ment  soignés  et  d'une  belle  végétation,  attira  aussi  notre  attention 
et  mérite  ici  une  mention. 

Mais  les  travaux  de  MM.  Foucard,  père  et  fil?,  ne  s'arrêtent  pas 
à  !a  culture  de  ces  plantes.  Ils  se  sont  attachés  à  l'entreprise  des 
jardin?,  et  en  ont,  paraît-il,  créé  un  bon  ncmbre  à  Chatou  et 
aux  environs,  dont  ils  ont  l'entretien  et  les  fournitures  ;  ce  qui 
les  oblige  à  culiiver  une  quantité  relativement  considérable 
de  plantes  printauières,  telles  que  Pensées,  Giroflée?,  Silènes, 
Myosotis,  etc.,  pour  première  saison,  Pehrgonium  zonate,  Coleus, 
Canna,  etc.,  destinées  à  remplacer  ces  premières,  et  enfin  un 
certain  nombre  de  plantes  de  mosoïculture  dont  la  mode  est  très 
répandue  dans  ce  charmant  pays- 
Tous  ces  produits  servent  à  la  décoration  des  massifs  des  ma- 
gnifiques propriétés  existant  à  Chatou  et  aux  alentours. 

Tel  est.  Messieurs,  le  résultat  de  l'examen  auquel  s'est  livrée  votre 
Commiss'on  qui  a  pu  constater  qu'elle  était  en  présence  d'hommes 
dévoués  au  travail  et  méritant  l'attention  ainti  que  les  encoura- 
gements de  notre  Société. 

Elle  sollicite  donc,  pour  ces  travailleurs  intelligents,  le  renvoi 
de  ce  Rapport  à  la  Commission  des  Récompenses.  Quant  à  ses 
Mtmbres,  ils  conservtront  le  meilleur  souvenir  de  l'accueil  sym- 
pathique qu'ils  ont  reçu  de  MM.  Foucard,  et  ils  garderont  nue 
excellente  impression  de  la  visite  qu'ils  ont  faite  des  cultures  de  ctis 
habiles  horticuleurs. 


56'»  RAPPORTS. 

Rapport  sur  un  livke  de  MM.  Pailli£Ux  et  Bois  ayant 
POUR  TITRE  :  Nouveaux  légumes  d'hiver  (1); 

M.  SiRoy,  Rapporteur. 

Messieurs, 

A  la  première  séance  de  janvier  dernier,  M.  Paillieux  déposait 
sur  le  bureau  de  la  Société  un  livre  ayant  pour  titre  :  Nouveaux 
légumes  d  hiver.  Un  Membre  du  Comité  de  Culture  potagère  fut 
prié  de  vous  rendre  compte  de  cet  ouvrage;  mais,  absorbé  par  de 
nombreux  travaux  scientifiques,  notre  collègue  n'a  pu  jusqu'à  ce 
jour  remplir  cette  mission.  Eu  attendant  que  cela  lui  soit  possible 
et  certain  que,  dans  le  livre  de  MM.  Paillieux  et  Bois,  il  envisagera 
surtout  le  côté  physiologique,  j'ai  pen^é  qu'il  ne  serait  pas  inutile 
de  vous  entretenir  de  ce  travail  en  le  considérant  spécialement  au 
point  de  vue  pratique. 

Comme  plantes,  rien  de  nouveau  ;  le  nouveau  est  que  nous  en 
délaissons  uue  foule  qui  pourraient  être  utilisées.  L'idée  première 
n'est  pas  de  MM.  Paillieux  et  Bois  ;  ils  nous  le  disent  eux-mêmes 
en  donnant,  au  commencement  de  l'ouvrage,  un  article  de  H. 
L°coq,  professeur  d'Histoire  naturelle  à  Glermont-Ferrand,  ex- 
trait des  Annales  scientifiques,  littéraires  et  industrielles  de  V Au- 
vergne. 

Dans  cette  note,  l'auteur  disait  que  l'on  pourrait  facilement 
trouver  deux  cents  légumes  nouveaux  et  même  beaucoup  plus. 
MM.  Paillieux  et  Bois  se  sont  contentés  pour  le  moment  de  faire 
des  expériences  sur  cent  plantes  dont  douze  environ  leur  ont 
donné  des  résultats  satisfaisants.  11  est  très  probable  que  ces  expé- 
riences seront  continuées  et  alors  on  arrivera  à  en  utiliser  un  plus 
grand  nombre  ;  toutefois,  nous  serons,  je  crois,  loin  d'atteindre  le 
chiffre  donné  par  H.  L-.coq,  qui  nous  assure  que  c'est  par  mo- 
destie qu'il  restreint  son  chiffre  à  deux  cents;  il  pourrait  être  de 
cinq  cents  et  même  de  mille.  Il  y  a  là,  croyons-nous,  beaucoup 
d'exagération,  et  i)J[M.  Paillieux  et  Bois  Tout  parfaitement  compris 
en  bornant  leurs  essais  à  un  nombre  bien  moindre;  aussi  ont-ils 
pu  arriver  à  un  résultat  pratique,  tandis  que  H.  L;coq  en  est  resté 
à  la  théorie, puisque  nous  ne  voyons  pas  que,  depuis  1851,  époque 

(1)  Présenté  le  9  septembre  1880. 


SUR    UN    LIVRE    DK    MM.    PAlLLItUX    ET    B-^'IS.  565 

OÙ  sa  note  a  élé  publiée,  il  ait  jamais  été  fait  d  expérience  dé- 
monstrative. 

Les  plantes  potagères  actuellement  en  usage  sont  prises  dans  un 
très  petit  nombre  de  familles,  les  Crucifères,  les  Composées,  les 
Légumineuses,  les  Ombellifères,  les  Papillonacées,  les  Liliacées  et, 
si  nous  y  ajoutons  les  Solanées.  dont  la  Pomme  de  terre  est  la  plus 
importante,  nous  avons  là,  à  peu  d'exceptions  près,  toutes  les  fa- 
milles utilisées  jusqu'à  ce  jour  pour  l'alimentation. 

Eh  bien  !  H.  Lecoq  et  après  lui  MM.  Paillieux  et  Bois  se  sont 
dit  :  Mais  pourquoi  n'y  aurait-il  pas  diins  ces  mêmes  familles  et 
dans  quelques  autres,  des  plantes  susceptibles  d'être  utilisées,  et 
n'en  rencontrons-nous  pas  chaque  jour,  dans  nos  promenades, 
qui  pourraient  figurer  sur  nos  tables?  . 

Beaucoup  de  ces  plantes,  il  est  vrai,  sont  coriaces,  acres,  ont 
de  l'amertume  ou  tout  au  moins  une  saveur  trop  forte.  Mais  ces 
principes  ne  se  développent  que  sous  l'influence  de  la  lumière,  et 
plus  celle-ci  est  vive,  plus  les  propriétés  des  plantes  ou  leurs  dé- 
fauts pournoussont  développés. 

Il  suffit  donc  de  priver  ces  végétaux  de  la  lumière,  ce  que 
nous  faisions  déjà  pour  le  Céleri,  les  Salade?,  etc. 

Je  n'ai  pas  besoin  de  vous  indiquer  les  moyens  employés  ;  il 
faut  simplement  appliquer  à  ces  végétaux  les  procédés  connus  et 
notamment  celui  qui  consiste  à  mettre  ces  plantes  dans  une  cive, 
comme  cela  se  fait  pour  la  Chicorée  sauvage  avec  laquelle  on  ob- 
tient la  salade  connue  sous  le  nom  de  Baibe-de-Capucin,  qui  est 
l'objet  d'un  très  grand  commerce  à  Paris  ;  c'est  par  là  que 
MM.  Paillieux  et  Bois  ont  complété  leurs  expérience?.  Il  ont  fait 
étioler,  l'hiver  dernier,  une  foule  de  plantes  dont  je  ne  vous  don- 
nerai pas  les  noms  ;  vous  les  trouverez  indiqués  dans  leur  livre. 

D'ailleurs,  les  personnes  qui  ont  visité  la  dernière  Exposition 
agricole  qui  a  eu  lieu  au  mois  de  février,  au  palais  de  l'Iudus'rie, 
aux  Gtiamps-Élysées,  ont  pu  voir  un  lot  de  ces  plantes  étiolées  et 
par  cela  même  susceptibles  d'êlre  mangées,  les  unes  en  salade, 
d'autre»,  qui  avaient  encore  conservé  un  goût  trop  aromatique, 
pouvant  seulement  servir  de  condiment. 

Quoique  exposés  tardivement  et  mal  placés,  ces  légumes  ont 
beaucoup  intéressé  les  visiteurs,  et  M.  D.  Bois,  préparateur  de 


566  RAPPORTS.' 

Botanique  au  Muséum,  avait  beaucoup  à  faire  pour  répocdre  au 
grand  nombre  de  questions  qui  lui  étaient  faites  par  les  personnes 
attirées  au  spectacle  tout  nouveau  de  légumes  que  l'on  ne  ren- 
contre pas  ordinairement  dans  les  Expositions  agricoles. 

M,  D,  Bois,  mieux  que  tout  autre,  pouvait  r.^pondre,  car  il  a  été 
le  collaborateur  assidu  de  M.  Pdillieux  pour  la  partie  botanique  du 
livre;  il  s'est  chargé  delà  nomenclature  des  plantes  dont  il  donne 
les  noms  îcie- 1  tiques  et  vulgaires,  la  syoonyipie,  la  famille,  les 
nrms  des  botani.-tes  qui  les  ont  claNsées  ;  tout  cela  est  très  bien 
fait.  C'S  Messieurs  ont  eu  évidemment  beaucoup  de  peine  dans 
leurs  recherches  assrz  longues  pour  arriver  à  accomplir  ce  travail 
qui  re  sera  pas  sans  utilité  et  que  l'on  pourra  consulter  souvent 
avec  intérêt. 

Quelques  personnes  pourront  contester  l'utilité  de  ce  livre, 
trouvant  que  tout  est  pour  le  mieux  dans  le  meilleur  des  potagers 
possible.  Mais  ces  Messieurs  ne  prétendent  pas  remplacer  nos 
plantes  potagères  en  usage;  ils  veulent  simplement  augmenter  nos 
ressources  culinaires. 

Nous  ne  savons  pas  dans  quelle  situation  nous  pourrons  nous 
trouver  un  jour  ;  nos  malheurs  récents  ne  sont  pas  oubliés.  Ceux 
d'entre  vous  qui  étaient  à  Paris  à  cette  époque  se  souviennent  sans 
doute  des  feuilles  de  Chou  à  moitié  gâtées  qui  servaient  à  donner 
dd  goût  au  bouillon  fait  avec  le  cheval  qui  nous  était  délivré  si 
parcimonieusement  dans  les  boucheries  nationales.  Nous  espérons 
bien  ne  plus  revoir  ces  mauvais  jours;  mais,  dans  les  cas  moins 
gravts,  il  est  toujours  bon  de  pouvoir  tirer  parti  des  produits  du 
sol  et  il  y  a  encore  bien  des  plantes  que  nous  pourrions  rendre 
alimentaires  si  nous  leur  donnions  des  soins  de  culture  appro- 
prifs. 

Je  veux  me  borner  ici  à  faire  comprendre  le  but  d'utilité  auquel 
tend  le  travail  deûIM.Paillieux  et  Bois,  avec  l'cspoir  de  démontrer 
que  le  dernier  mot  n'est  pas  dit,  que  l'alimentJit'on  de  l'homme 
civilisé  est  un  point  très  important  qui  demande  à  être  étudié  avec 
beaucoup  de  soin,  et  que  nous  devons  mettre  toute  notre  sulliciiu 'e 
à  améliorer  les  plantes  potagères  actuelles  et  à  eu  augnnentcr  le 
nombre. 

En  finissant  leur  livre,  MM.  Pdillieux  et  Bois  recommandent  la 


SUR   UN    LIVRE   DE   MM.    PAILLIEDX   ET   BOIS.  567 

culture  du  Chou  Crarabé  qui  est  déjà  depuis  longtemps  connue  mais 
peu  pratiquée;  puis  celle  de  la  Ghicorée  sauvage  à  grosse  racine  de 
Bruxelles,  dite  Witioof,  culture  plus  récente  qui  devrait  être  plus 
répandue  chez  nous.  Oa  en  fait  venir  chaque  hiver  une  grande 
quantité  de  Bruxelles  ;  il  est  fâcheux  que  nous  soyons  tributaires 
de  rétranger  pour  une  chose  si  facile  à  obtenir  chez  nous  ;  la 
culture  de  cette  plante  est  indiquée  par  les  deux  auteurs  et  se 
rapporte  en  effet  avec  le  sujet  de  leur  livre  qu'elle  finit  bien. 

Voilà,  Messieurs,  je  crois,  tout  ce  que  je  dois  vous  dire  pour 
vous  engager  à  lire  cet  ouvrage;  puis,  pensant  que  nous  devons, 
nous  Membres  de  la  Société,témoigner  notre  satisfaction  à  M.  Pail- 
lieux  en  le  récompensant  de  sa  peine  et  du  dévouement  désin- 
téressé qu'il  montre  pour  notre  Société,  je  vous  prie  de  vouloir 
bien  permettre  que  ce  Rapport' soit  inséré  dans  uoktq  Journal  ei  soit 
renvoyé  à  la  Commission  des  Récompenses  qui  saura  apprécier 
le  mérite  de  notre  collègue. 

Pour  dernière  conclusion,  je  crois  ne  pouvoir  mieux  faire  que 
de  copier  textuellement  la  fin  d'an  article  de  M.  Carrière,  publié 
dans  la  Bevuê  horticole  du  16  février  dernier,  relativement  au 
livre  de  MM.  Paillieux  et  D.  Boi?,  car  il  rend  ma  pensée  mieux 
que  je  ne  pourrais  le  faire  moi-même. 

«  Toutefois,  et  en  accordant  nos  vives  félicitations  aux  auteurs 
»  des  Nouveaux  légumes  d'hiver^  nous  exprimons  cependant  yn 
»  regret:  c'est  que  M.  Paillieux,  qui  ne  s'est  pas  borné  à  l'examen 
»  des  plantes  indigènes,  mais  qui  a  fait  un  nombre  considérable 
»  d'expériences  sur  des  espèces  exotiques,  dont  plusieurs  ont  été 
»  suivies  d'un  très  bon  résultat,  n'en  ait  rien  dit.  Admettant  que 
»  cette  réserve  lui  a  été  dictée  par  la  prudence  et  parce  qu'il 
»  n'était  pas  suffisamment  éclairé  sur  certains  points,  nous  espé- 
))  rons  que  cette  lacune  sera  comblés  dans  la  deuxième  édition 
w  qui,  nous  en  avons  la  conviction,  ne  se  fera  pas  longtemps 
»  attendre.  » 


568  COMPTES   BENDDS  D'EXPOSITIONS. 

COMPTES    RENDUS    D'EXPOSITIONS. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  horticole,  au  Concours 

RÉGIONAL  DE   PÉRIGUEUX   (I); 

Par  M.  Malet  (Gust.). 
Messieurs, 

Cette  Exposition,  conformément  au  programme  arrêté  par  l'édi- 
lité  périgourdine  ou  plutôt  par  la  Commission  d'Horticulture 
choisie  à  cet  effet,  a  eu  lieu  du  29  mai  au  7  juin  derniers. 

L'emplacement  désigné  pour  son  installation  était  le  champ  des 
anciennes  Arènes  romaines,  les  plus  considérables  comme  surface 
q\x''û  y  ait  en  France,  dit-on,  après  celles  de  Nîmes  ;  il  est  disposé 
en  jardin  anglais  ayant  8  000  mètres  de  surface^  et  destiné  à  servir 
de  promenade  aux  habitants  d*uu  faubourg  déjà  ville,  jusque-là 
peu  favorisés  sous  ce  rapport.  Le  dessin  en  est  agi  éable,  les  contours 
et  la  disposition  des  allées  bien  compris,  les  corbeilles  et  les  mas- 
sifs convenablement  distribués.  Il  y  aurait  lieu  peut-être  de  re- 
gretter l'accentuation  trop  prononcée  des  vallonuemeuis,  l'exi- 
guïté et  la  forme  peu  harmonieuse  de  la  pièce  d'eau;  mais,  ces 
légères  réserves  faites,  il  convient  de  reconnaître  que  la  transfor- 
mation en  un  joli  jirdin  d'un  endroit  naguère  difficile  à  visiter, 
fait  honneur  aux  personnes  qui  en  ont  eu  l'idée,  comme  à  l'auteur 
du  plan,  à  la  direction  et  à  l'exécution  des  travaux.  Il  faut  ajouter 
que  ce  nouveau  jardin,  avec  ses  corbeilles  fleuries  où  pourront  être 
exposées  d'une  façon  permanente  les  bonnes  nouveautés  pour  l'or- 
nementalion  des  jardins,  deviendra  pour  la  Société  d'Horticulture 
un  puissant  auxiliaire  comme  moyen  de  propagation. 

Prise  dans  son  ensemble,  cette  Exposition  était  fort  remarquable 
et  les  lots  principaux  appartenant  à  MM. Léo  Mazy,  Louis  Richard, 
Nada',  Dupuy  Dabsîc  et  fils,  horticulteurs  à  Périgueux  ;  ceux  de 
M.  Gaston  Aubier,  amateur  et  propriétaire  également  à  Périgueux, 
de  M.  Tdboury,  amateur  et  propriétaire  à  Limoges,  et  entiti  de 
M.  Picaud,  propriétaire  à  Hibeyrolles,  auraient  pu  figurer  sans 
trop  d'infériorité,  et  pour  certaines  coUectioas  avec  succès,  même 
dans  les  Expositions  de  no>  grands  centres  horticoles. 

(1)P  résenlé    12  août  4  880  . 


EXPOSITION    DE    PÉR'SUEUX.  569 

L'apport  le  plus  intéressanf,  quoique  moins  brillant  que  ceux 
de  ses  confrère?,  était  certainement  la  collection  de  légumes  ex- 
posée par  M.  Léo  Mazy. 

Cette  collection,  qui  était  très  complète,  dénotait  une  entente  sé- 
rieuse du  métier.  Il  a  fallu  beaucoup  de  soins  pour  réunir  et 
cultiver  afin  de  présenter,  frai  :hes  comme  elles  Tétaient,  un  si  grand 
nombre  d'e«pèces  ou  variétés  alimentaires,  dont  beaucoup  avaient 
atteint  le  développement  convenable  pour  être  livrées  à  la  con- 
sommation. 

Pour  indiquer  sommairement  la  composition  de  ce  remarquable 
lot,  et  sans  nous  arrêter  aux  espèces  encore  peu  cultivées  en 
France,  à  tort  peut-être,  telles  que  :  Alk^kenge,  Arachishypogsea, 
Igname  de  Chine,  Tc:tragone  étalée,  Choux  et  Navets  chinois  Pak- 
choi  et  Petsai,  Chervis,  nous  dirons  que  tous  les  légumes  sérieux 
étaient  représentés  par  des  échantillons  généralement  pur?, 
comme  l'indique  l'énumération  ci-dessous  dans  laquelle  n'e)trent 
pas  les  espèces  ou  variétés  d'un  intéiêt  secondaire  :  Artichauis  %  va- 
riétés, Aperges  2  var., Betteraves  3  variétés, Carottes ÎO  variétésdout 
4  ou  5  de  grande  culture,  Céleris  4,  Chicorées  et  Scaroles  19,  Choux 
17,  Fèves  9,  Fraises  6,  Haricots  16,  parmi  lesque'.s  h  Flageolet  à 
feuilles  gaufrées,  le  très  hâtif  ti'Etarnpes  et  le  Bagnolet,  ce  der- 
nier incontestablement  Tun  des  meilleurs  et  des  plus  productifs 
pour  manger  en  vert;  30  variétés  de  Laitues pomméeset  Romaine», 
23  de  Navets,  13  d'Oignons,  45  de  Pois,  28  de  Radis  et 
enfin  32  variétés  de  Pommes  de  teire  présentées  vivantes  et  dont 
une  grande  partie  avaient  des  tubercules  nouveaux  bons  à  manger. 
Elles  éiaient  accompagnées  d'un  lot  correspondant  de  tubercules 
conservés  et  préparés  pour  planter,  des  mêmes  variétés  et  bien 
choisis. 

L'apport  si  considérable  et  si  varié  de  M.  Léo  Mazy  explique 
que,  malgré  Tabsence  de  concurrents  sérieux,  il  ait  obtenu  la 
grande  médaille  d'honneur  en  or.  Il  fait  regretter  vivement  l'abs- 
tention des  autres  horticulteurs  maraîchers  des  environs  et  de  Pé- 
rigueux  même;  un  seul  des  confrères  de  M.  Mazy  a  pris  part  au 
concours;  c'est  M.  Puijeanne-Finet,  qui  obtient  une  médaille  d'ar- 
gent de  1'®  classe  pour  ses  légumes  de  saison. 

Afin  d'en  finir  avec  les  produits  du  potager,  nous  signalerons 


570  COMPTES   RENDUS  B'eXPOSITIONS. 

encore  la  collection  de  Pommes  déterre  de  M.  Riyual, ama- 
teur, propriélaire;  celle  de  M.  Fieyrac,  composée  de  Fiaises  et 
de  Cerises,  et  enfin  ]es  Asperges  de  M.  l'abbé  Delmas  (1^' prix) 
et  celles  de  M.  l'abbé  Duchaine  (2°^^  prix). 

A  propos  du  lot  de  M.  Mnzy,  nous  nous  permfittrons  de  sou- 
mettre à  ce  jardinier  une  petite  observation:  les  échantillon^  qui 
composaient  sa  collection  si  considérable  et  si  intéressante  à  étu- 
dier, n'étaient  pas  toujours  disposéi  de  façon  à  permerre  d'ap- 
précier leur  valeur  entière;  les  genres  n'étaient  pas  assez  séparés 
et  les  varié'.ésdans  chacun  étaient  trop  tassées  pour  être  étudiées. 
Cette  défectuosité  dans  l'arrangement  n'enlève  rien  à  la  valeur 
réelle  de  l'apport,  mais  le  but  principal,  supérieur  de  l'Exposition 
n'est  pas  complètement  atteint. 

Les  plantes  de  serre  et  d'ornement  avaient  des  représentants 
nombreux  et  bien  choisis.  Les  lots  principaux  se  ressemblant 
bear.coup,  il  a  fallu  aux  Jarés  un  examen  attentif  et  bien  détaillé 
des  C(.l!ections  pour  choisir  entra  MM.  Louis  Richard,  Nadal  et 
Dupuy  Dabzacet  fils. 

Le  premier,  M.  Richard,  obtient  le  prix  d'honneur,  pour  l'en- 
semble de  son  lot  de  plantes  de  serres  chaude  et  tempérée.  Ce  ju- 
gement est  motivé  par  l't  btention  de  sept  premiers  prix  pour  ses 
collections  de  Palmiers,  CalacUum,  Iihododendro7i  ûemis,  Rosiers, 
Roses  et  Pivoines  en  fleurs  coupées,  Graminées,  et  enfin  de  Pe- 
largoni'um  zonale- inquiaans. 

Deux  deuxièmes  prix  pour  Dracxna,  Croton  et  Pandanus; 
trois  troisièmes  prix  et  une  mention  honorable  pour  :  Bégonias  à 
feuillage  et  tubéreux  réunis  ;  Gloxinias  et  Pelaj^gonium  à  grandes 
fleurs. 

Les  plantes  à  noter  dans  les  différents  apports  de  M.  Richard, 
sont  nombreuses,  et  il  faudrait  dépasser  les  bornes  d'un  Compte 
rendu  pour  citer  toutes  celles  qui  sont  remiirquables  ;  citons 
ct  pendant  :  L'^s  Af^eca  s'opida,  Verschaffeltii,  lutescens;  le  Sea- 
fort/lia  robusta,]e  Kentia  Balmoi'eana,  parmi  les  Palmiers;  les 
Dracœna  gloriosa,  Baptisti,  terminalis  strkta.  ttc;  le  Pandanus 
Veitchii  ;  Y  Araucaria  excelsa;  le  Theophrasta  imperialis;  les  Co- 
leus  Kenti^bfire,  Baronne  de  Spare,  vert  Rocher,  Junos,  etc. 
Les  Bhododend? on,  sans  être  tout  à  fait  nouveaux,  sont  de  très 


EXPOSITION  DE   PÉRIGUEDX.  571 

bonnes  variétés  de  plein  air.  Parmi  les  Fougères  il  faut  citer  le 
Cyathea  dealbata  et  le  Neopteris  australasica  en  plantes  d'une 
bonne  force. 

M.  Nadal  vient  après,  pour  un  apport  de  collections  à  peu  près 
identiques  aux  précédentes  et  comme  culture  et  comme  composi- 
tion. Cependant  les  différences,  sans  être  trop  accentuées,  sont 
a^sf  z  sensibles,  puisque  les  prix  accordés  se  décomposent  comme 
suit  : 

Première  médaille  en  or  de  i""^  classe,  pour  l'ensemble  de  ses 
plantes  de  serres  chaude  et  tempérée. 

Deux  premiers  prix  : 

4°  Pour  l'ensemble  des  collections  de  Dracxna,  Croton  et 
Pandanm  réunis  ; 

£°Pour  ses  Pelargonium  à  grandes  fleurs  et  lateripes. 

Sept  deuxièmes  prix  : 

Pour  ses  lots  de  Palmiers,  Bégonias,  Colevs,  Azalea  îndi'ca 
fleuris,  Gloxinias  variés  et  Pelargonium  zonale-inquin^ns. 

Deux  troisièmes  prix  : 

Pour  ses  Rosiers  et  les  deux  lots  réunis  de  Pétunias  et  de  Ver- 
veines. 

Enfin  .deux  mentions  honorables,  l'une  pour  ses  Fougères, 
l'autre  pour  des  Lantanas. 

Eli  somme,  M.  Nadal  a  montré  un  ensemble  de  végétaux  bien 
cultivés,  composé  de  nombreuses  collections.  "C'a  n'est  que  le 
deuxième  lot  de  l'Exposition  comme  ordre  de  mérite,  mais  il 
approche  de  très  près  de  celui  de  son  heureux  concurrent. 

Iji  encore  il  faudrait  cit^r  presque  toutes  les  plantes  exposées, 
car  elles  ont  été  bien  choisies  comme  spécimens  d'Expositioa  ; 
mais  nous  devons  nous  restreindre,  pour  ne  pas  trop  étendre  ce 
Compte  rendu,  aux  espèces  et  variéiés  suivantes  :  Bromeiia  Bino- 
tii;  ISidularium  spectahile  ;  Hechtia  speciosa;  Pteris  serrulata  cri's- 
tata  major  ;  Cyanophyllum  pulchrum  ;  Dracxna  fragrantissi'ma, 
Mooreana,  amabi'Us,  Jaspida,  stricta  ;  Colens  Alphoose  Lavallée, 
G^ow,  Ratarin,  M.  Thibaut,  FireFly;  Cyanophyllum  pulchrum; 
Dasylirion  pulchrum;  Croton  variés  ;  Philodendron  gloriosum,  etc. 

Pour  ce  lot  surtout  nous  aurions  désiré  un  arrangement  qui, 
sans  nuire  à  l'ensemble,  eût  permis  de  bien  voir  séparément 
chaque  groupe  ;il  était  très  méritant,  il  y  eût  gagné  encore. 


572  COMPTES  RENDUS   d'ex POSITION-. 

Nous  arrivons  à  la  deuxième  médaille  en  or,  accordée  pour  les 
plantes  composant  l'exposiiion  faite  par  MM.  Dupuy  Dabzac  et 
fils,  également  horticulteurs  à  Périgueux,  et  qui  obtiennent  en 
outre  : 

Un  premier  prix  pour  leur  lot  de  Bégonias  à  feuillage  et 
hybrides  du  discolor  et  du  Rex; 

Un  autre  premier  prix  pour  des  Broméliacées  ; 

Un  deuxième  i  our  leur  collection  intéressante  de  Pelargomum 
à  grandes  fleurs. 

Et  enfin  un  troisième  prix  pour  leurs  Coleus  variés  présentés  en 
petites  plantes  bien  cultivées  et  ramifiées. 

Nous  pourrions  citer,  dans  cette  intéressante  exhibition,  beau- 
coup de  belles  plantes  de  choix  et  dont  la  culture  étaitremarquable. 
Nous  itérons  seulement  la  collection  de  Caladium  à  feuilbige  co- 
loré; un  très  beau  pied  de  Cibotium  Princeps,  le  Pothoscordata,  le 
Dracsena  excelsa,  \e.s  Imantophi/llum  miniatum^  Theophrasta  impe- 
rialis,  lihopala  corcovademis,  Casuarina  sumatrana,  Artocarpus 
Cameroni  (?),  Bégonia  discolor-Rex  variés,  Pritchardia  filifera 
et  les  Broméliacées  suivantes  :  Tillandsia  Zahni,  Nidularium 
fulgens,  yEchmea  corallina,  Encholirlon  corallinum.  Nous  n'ou- 
blierons pas  le  Bégonia  semperflorens  rosea,  nouveau  gain  précieux 
d'une  plante  excellente  pour  la  décoration  des  corbeilles  en  plein 
air  l'été. 

M.  Biptiste  Mazy  obtient  une  médaille  d'argent  de  1™  classe 
pour  son  exposition  de  plantes  marchandes,  Hortensia,  Bégo- 
nias, Dracsena  indwisa  et  ses  variétés,  Aralia  Sieboldii,  etc., 
servant  à  l'ornementation  du  jardin  des  Arènes.  Cet  exposant  e.-t 
horticulteur  à  Périgneux  ;  une  médaille  lui  a  été  décernée  en  outre 
pour  une  collection  de  graines  variées. 

Nous  commencerons  l'examen  des  lots  exposés  par  les  amateurs, 
qui  étaient  trop  peu  nombreux,  nous  regrettons  d'avoir  à  le  cons- 
tater, par  celui  de  M.  Gaston  Aubier,  qui  a  obtenu  dans  cette  division 
(2^  et  3*  série!>)  une  médaille  d'or  de  l""*  classe  pour  ses  plantes  de 
serres  chaude  et  tempérée,  bien  choisies  et  bien  cultivées.  Nous 
signalerons  dans  sacoUeclion:  les  Dracsena  Elisabethse,  Goldieana, 
speciosa,  les  Caladium  Perle  du  Brésil,  Pyrrhus,  Louise  Du- 
plessis,  VAreca  sapida^  le  Cocos  Weddelliana,  le  Sp/un-ogyne  fer- 
rvginosa,  \es>  Maranta  Kegeljanii,  Mokoyana^  etc.  Ces  noms  su f- 


EXPOSITION   DE   FÉRIGUEUX.  573 

fisent  pour  indiquer  que  l'apport  de  M.  Aubier  méritait  bien  la 
récompense  supérieure  qui  lui  a  élé  décernée. 

Un  autre  envoi  était  très  méritant  et  très  intéressant,  surtout  en 
ce  sens  que  les  familles  de  plantes  auxquelles  il  appartient,  Cac- 
tées et  quelques  Euphorbiacées,  sont  rarement  représentées  en  col- 
lections nombreuses  dans  les  Expositions  horticoles  ;  cependant 
ces  plantes  sont  bien  curieuses,  et,  chez  beaucoup  d'espèces,  les 
fleurs  ne  le  cèdent  en  rien,  ni  comme  coloris,  ni  comme  ampleur 
aux  plus  belles  fleurs  connues;  de  plus  leur  culture  ne  présente 
pas  de  difficultés  considérables.  A  ces  difi^érents  titres,  le  goût  de 
ces  bizarres  végétaux  mérite  d'être  encouragé  ;  aussi  le  Jury  a-t-il 
cru  devoir  accorder  une  médaille  de  vermeil  de  l""®  classe 
à  M.  Taboury,  l'habile  présentateur,  amateur  à  Limoges. 

M.  Picaud,  propriétaire  à  Ribeyrolles,  obiient  une  médaille 
d'argent  de  1'^  classe  pour  ses  beaux  spécimens  bien  cultivés  et 
très  forts  de  Dracœna^  Phormium  et  Chamœrops. 

Deux  dames,  M-"®  Rougerie,  de  Limoges,  et  M'"^  Reynal,  de 
Périgueux,  avaient  aussi  exposé  :  M.'^^  Rsynal,  une  collection  de 
Roses  en  fleurs  coupées  qui  lui  a  valu  une  médaille  de  bronze  ; 
M-"^  Rougerie,  deux  bouquets  faits  avec  art  et  une  guirlande 
de  fleurs  d'Oranger  naturelles,  gracieusement  arrangée.  Une 
médaille  d'argent  de  1^®  classe  lui  a  été  décernée  (M-^^  Rougerie 
est  horticulteur  à  Limoges  ). 

D'autres  exposants  avaient  apporté  des  bouquets;  ce  sont 
MM.  l.éo  Mazy  et  Thibauf,  de  Périgneux,  et  M.  Foissac,  de 
Montauban.Une  médaille  d'argent,  une  de  bronze  et  une  mention 
honorable  ont  récompensé  ces  apports,  les  deux  derniers  à  titre 
d'encouragement. 

Des  lots  peu  nombreux  d'outils  et  d'objeis  d'ornementation 
ou  d'utilité  pour  les  jardins  avaient  été  exposés  par  MM.  Louet, 
d'Issoudun,  dont  nous-  avons  remarqué  plus  particulièrement 
la  toûdeuse  de  gazon  ;  M.  Reignier  fils  (outils  divers)  ;  M.  Marti- 
neau,  cascade  et  pièce  d'eau  du  jardin  ainsi  que  des  bancs  en 
ciment;  et  enfin  M.  Ponet,  que  nous  signalerons  pour  la  porte 
en  treillage  du  jardin  de  l'Exposition,  et  pour  un  kiosque  en 
bois  de  Châtaignier  en  grume,  assemblé  et  broché,  couvert  en 
thaume. 


574  COMPTES   RENDUS  D  EXPOSITIONS. 

Il  est  juste  de  citer  encore  les  plans  de  jardins  de  M.  Perdoux, 
horticulteur  à  Bergerac,  et  d'adresser  en  outre  des  compliments 
à  M.  Taboury  pour  son  herbier  qui  lui  a  valu  une  médaille  d'ar- 
gent, le  Jury  étant  d'avis  que  l'étude  de  la  Botanique  est  indis- 
pensable à  qui  veut  s'occuper  d'Horticulture. 

En  terminant  ce  Compte  rendu,  votre  délégué,  Messieurs,  doit 
remercier  ses  collègues  :  MM.  Pertuzè?,  de  Toulouse,  Gandy,  de 
Limoges,  et  Lapone,  de  Périgueux,  pour  l'honneur  qu'il  luiont  fait 
en  le  chargeant  de  les  présider,  honneur  qu'il  doit  uniquement 
à  sa  qualité  de  représentant  de  la  Société  nationale  et  centriile 
d'Horticulture  de  France. 

Il  conserveun  bon  souvenir  des  hommes  dévoués  qui  composaient 
la  Commission  de  l'Exposition  horticole  de  Périgueux,  et  j1  estheu- 
reux  de  penser  que,  réorganisée  bientôt  par  les  soins  de  MM.  Four- 
nier,Lauiière,  Fabre,  Tonnes ie,  Pradier,  Jean  Richard, etc.,  la  So- 
ciété d'Horticulture  du  chef-lieu  de  la  Dordogne  installera  à 
l'avenir  des  Expositions  sinon  plus  brillantes  au  moins  plus  com- 
plètes que  celle  de  1880,  et  que,  sous  son  influence  heureu.se,  la 
culture  des  jardins,  qui  contribue  si  puiïsamment  à  rembellis- 
sement  de  nos  demeures  par  les  plus  aimables  productions  de  la 
terre,  tt  qui  enrichit  nos  tables  d'aliments  sains  et  variés,  progres- 
sera rapidement  dans  cette  conliée  favorisée,  il  faut  le  dire,  par  un 
climat  qui  permet  de  faire  beaucoup  en  Horticulture. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Horticulture  de  Besançon  (<); 
M.  Michelin,  l'un  des  Délégués,  Rapporteur. 
Messieurs, 

Le  Concours  régional  d'Agriculture,  enveloppant  dans  sa  cir- 
conscription les  départements  de  la  Franche-Comté,  avait  lieu 
celte  année  à  Besançon,  et,  à  cette  occasion,  la  Société  d'Horti- 
culture de  cette  ville  voulut  organiser  une  Exposition  des  produits 
de  la  contrée  qui,  d'ailleurs,  n'avaient  pas  été  exhibés  depuis  trois 
ans. 

L'occasicn  devait  être  bonne  pour  obtenir,  parmi  les  habitants 

(1)  Présenté  le  12  août  4  880. 


EXPOSITION   DE    BESANÇON.  575 

de  la  Fnnchç-Gomté,  le  bon  etfet  que  doivent  produire  les  Expo- 
sitions d^  végétaux  perfectionnés  ;  le  Concours  agricole,  qui  n'avait 
pas  eu  lieu  dans  la  ville  depuis  sept  ans,  devait  y  attirer  une 
grande  affluence  de  visiteurs.  Malheureusement  une  semaine 
pluvieuse  contraria  considérablement  le  zèle  des  amateurs  et  prati- 
ciens voués  au  culle  des  jardins  et  des  fleurs.  Le  Jury  ne  remplit 
pas  moins  sa  mission  dès  le  5  juin,  conformément  au  programme; 
il  réunissait  MM,  t'harles  Baltet^  délégué  de  la  Société  de  Troyes, 
Adam,  président  de  celle  d'Epinal,  Jeanninel,  horticulteur  à  Lau- 
gres,  Eonnel  et  Michelin  représentant  notre  Société  centrale.  C'est 
donc  au  Eom  de  ce  dernier  et  au  mien  que  j'ai  l'honneur  de  vous 
présenter  ce  Compte  rendu. 

Deux  promenades  publiques  avaient  été  appropriées  aux  besoins 
du  moment.  Celle  de  Chamars  plantée  d'arbres  séculaires  et  au- 
jourd'hui en  partie  envahie  par  le  service  de  i'artillerie,  donnait 
asile  aux  animaux,  aux  instruments  agricoles,  aux  laiteries  et  aux 
exhibitions  ayant  trait  à  l'industrie  locale  de  la  fromagerie;  celle 
de  Mîcaud,  sise  dans  une  autre  partie  de  la  ville,  formée  au  moyen 
d'une  île  prise  sur  la  rivière  et  qui  a  été  comblée,  dominée  par 
des  montagnes  dont  l'effet  est  pittoresque  et  imposant,  bien 
plantée,  bordant  la  rivière  sur  une  grande  longueur  et  en  face 
d'un  barrage  dont  la  chute  briiyanle  anime  puissamment  le 
tableau,  offrait  son  enceinte  aux  horticulteurs  en  trop  petit 
nombre  pour  que  leurs  lots  puissent  en  remplir  et  en  orner  la 
vaste  étendue. 

Dans  une  partie  réservée,  on  avait  établi  des  baraques  longues, 
peu  profondes  et  garnies  de  planches  étagées  sur  lesquelles  les  lots 
pouvaient  s'étaler  avantageusement.  Mais  si  les  toits  qui  les  cou- 
vraient n'eurent  pas  à  garantir  les  plantes  contre  l'ardeur  nuisible 
des  rayons  solaires,  il  les  abrita  bien  utilement  contre  l'excès  des 
pluies  qui,  constantes  pendant  huit  jours,auraient  détruit  les  fleurs. 
Des  groupes  d'arbustes  et  de  plantes  en  pleine  terre  complétaient 
l'Exposition  des  horticulteurs. 

Des  récompenses  nombreuses  offertes  aux  exposants  auraient  pu 
exciter  leur  empressement  ;  raa?s  on  peut  croire  facilement  que  la 
gelée,  non  moins  préjudiciable  dans  la  Franche-Comté  que  sous 
le  climat  de  Paris,  a  dû  sévir  sur  les  végétaux  exposés  à  ses 


576  COMPTES  RENDUS   d'eXPOSITIOKS. 

rigueurs,  et  tantôt  détourner  des  horticulteurs  découragés,  tantôt 
amoindrir  sensiblement  les  lots  que,  malgré  tout,  ils  ont  ap- 
portés. 

Le  Jury,  présidé  par  M.  Baltet,  a  suivi  le  programme  du  con- 
cours. Je  viens  vous  rendre  compîe  de  ses  appréciations. 

La  première  section  était  réservée  pour  la  culture  maraîchère. 
T.es  praticiens,  dans  cette  branche  si  utile  de  rHorticuiture,  sem- 
blent eux-mêmes  ne  pas  lui  faire  honneur  autant  qu'elle  le  mérite, 
venant  généralement  en  trop  petit  nombre  dans  les  E\positions 
horticoles  pour  en  faire  remarquer  les  plus  beaux  produits.  Ce  fut 
le  cas  à  l'Exposition  de  Besançon  où  cependant,  malgré  le  nombre 
restreint  des  concurrents,  le  Jury  put  constater  l'apport  de  très 
beaux  légumes  variés. 

Ceux  de  M.  Pape  (Pierre),  maraîcher  à  Fontaine-Argent,  ter- 
ritoire de  Besançon,  formant  un  beau  lot  d'ensemble,  lui  valurent 
une  médaille  d'or  comme  premier  prix.  M.  Viuter  (Juiei-),  aux 
Chaprais,  faubourg  de  Besançon,  a  obtenu  une  médaille  de  ver- 
meil pour  une  exhibition  du  même  genre,  dans  laquelle  on 
remarquait  des  Poireaux ,  des  Pommes  de  terre  et  des  Choux-fleurs, 
et  MM.  Converîet  (Charles),  à  Baume-les-Dames  (Doubs),  et 
Lamblin  (Auguste),  aux  Chaprais,  ont  reçu  chacun  une  médaille 
d'argent  pour  des  lots  jugés  égaux. 

Une  récompense  semblable  a  été  accordée  à  M.  Tisserand,  jar- 
dinier amateur,  à  Chalezeule  (Doubs). 

M.  Jules  Bey,  de  iNIarnay,  a  eu  une  médaille  de  bronze  pour 
des  Pommes  de  terre  ;  M.  Thunot  (Louis),  à  Besançon,  une  d'ar- 
gent pour  un  lot  d'Asperge?,  et  M.  Besancenot,  à  Noidans-k-Fer- 
roux,  une  de  bronze  pour  le  même  objet. 

La  culture  des  Asperges,  dans  la  Franche-Comté,  demanderait 
à  être  encouragée  et  perfectionnée;  elle  est  encore  bien  éloignée 
du  poiat  qui  a  été  atteint  dans  la  contrée  parisienne. 

La  deuxième  section  avait  pour  objet  les  fleurs,  qui  ont  donné 
lieu  à  l'altribulion  de  deux  médailles  d'or,  l'une  à  M.  Calame, 
horticulteur  aux  Chaprais,  membre  de  notre  Société,  et  l'autre 
à  M.  Jean  III,  harticuUeur  à  Montbéliard. 

M.  Calame  réunissait  dans  son  lot  des  plantes  de  serres  chaude 
et   tempérée  répondant   à    plusiturs  coucourï,    notamment  des 


EXPOSITION    DE    BESANÇON.  577 

Palmiers,  Pan'^rmées,  Gycadées,  Fougère?,  Draccena,  Maranta, 
Bégonia  etc.,  des  plantes  grasses,  des  Pelargonium  zonale  à 
fleurs  simples  et  double?,  des  Fuchsia?,  etc.  La  culture  de  ces 
plantes  était  bonne;  cel!e  des  Pelargonium  zonale  a  éié  particu- 
lièremeut  constatée  telle. 

Dans  le  lot  <e  M.  Jean  111  il  y  avait  un  fort  bel  rissortiment  de 
plantes  du  même  genre,  des  Palmiers,  Cycadées,  Fougères,  Dra- 
cxna',  Bëgoma,  Coleus,  Pelargonium,  Fuchsia,  Pétunia  ;  on  y 
remarquait  des  Hortensias  blancs  tt'un  bel  aspect,  les  seuls  apportés 
à  i'Expo-itiou. 

Les  plantes  grasses  ont  fixé  l'attention  d'une  manièie  inté- 
rêt: santé. 

M.  Paillot,  savant  collectionneur  dans  cette  branche,  demeurant 
aux  Ghaprais,  a  gagné  une  médaille  d'argent  de  1""^  classe,  et,  en 
même  temps,  M.  Lallemand,  horticulteur  arix  Ghaprais,  en  a 
obtenu  une  de  second'^  o'asse  pour  un  lot  qui  mettait  fous  les  yeux 
de  nombreuses  ft  curieuse?  applications  des  greffes  de  plantes 
grasses.  Sur  Pereskia  pariiculièremeut,  on  voyait  végéter  très 
librement  des  Epi[jhyllum,  Echinocactus,  Mamillaria,  Echinopsis, 
Opuntia.  En  faifant  cette  citation,  je  donnerai  peut-être  plus 
d'assurance  aux  personnes  qui  hésiteraient  à  tenttr  l'épreuve. 
M.  Toito^,  àGoiiille  (Doub;-),  est  venu  à  la  suite  avec  une  médaille 
de  brorze. 

Les  Rosiers  ont  eu  leur  place  malgté  les  désastres  de  l'hiver;  ils 
ont  valu  une  médaille  d'argent  à  M.  Pape,  déjà  nommé,  qui  avait 
également  apponté  des  Orangers.  M.  Caiame,  précité,  a  rtça  une 
médaille  d'argent  pour  un  joli  choix  de  Roses  coupées. 

Après  les  fleuïs  viennent  les  bouquets  qui,  fort  richem.ent  com- 
posés, tout  en  manquant  peut-être  un  peu.  de  légèreté,  ont  valu  : 
une  médaille  de  vermeil  à  M.  Mourey,  de  Besançon  ;  une  médaille 
d'argent  de  T*  classe  à  M.  Jean  IH,  de  Montbéliard;  une  d'argent 
ordinaire  à  M™^  Galame,  de  Ghaprais,  et  une  de  même  sorte  à 
M.  Gonverset,  de  Baume. 

Pour  la  troisième  section,  destinée  aux  fruits  de  saison,  l'époque 
de  TExposition  n'a  permis  qu'aux  Fraises  d'y  paraître  ;  celles  qui 
avaient  été  apportées  par  M.  Galame  lui  ont  produit  une  médaille 
d'argent  de  r®  classe. 

3? 


578  COMPTES    RENDUS    d'eXPOSITIONS. 

Les  arbastes  de  pleine  terre  ont  été  Totjet  de  la  quatrième 
section. 

Pour  des  Conifères  et  arbustes  verts,  il  a  été  décerné  à  MM.  Bey- 
Rczet,  frères,  de  Marnay,  une  médaille  d'or;  à  M.  Galame,  déjà 
nommé,  une  de  vermeil;  à  M.  Bey  (Jules),  de  Marnay,  une  sem- 
blable. On  doit  savoir  gré  à  cts  horticulteurs  des  efforts  qu'ils  ont 
faits  pour  former  ces  lots  après  les  désastres  de  l'hiver. 

Il  ne  me  reste  plus  à  parler  que  des  concours  imprévus  qui, 
sur  plusieurs  points,  ont  méri;é  des  récompenses. 

Il  a  éié  décerné  spécialement:  à  M.  Jean  III,  déjà  cité,  une 
médaille  de  vermeil  pour  des  Phormium  teaax  hors  ligne  et  une 
médaille  d'argent  pour  les  Hortensias  blancs  que  j'ai  mentionnés 
plus  haut.  M.  Ecarnot,  à  Velotte,  a  reçu  une  médaille  d'argent 
pour  un  gigantesque  Chrysanthème. 

Des  récompenses  pioposées  pour  les  primeurs  et  pour  les  con- 
serves de  fruits  et  légumes  ont  été  appliquées  par  une  médaille 
d'argent  à  l'adresse  de  M.  Louis  Thuiiot,  de  Besarçon^  pour  des 
conserves  de  sa  fabricalion,  et  une  de  vermeil  à  M.  Coloma,  mar- 
chand de  comestibles,  pour  des  conservas  vaiiées,  confectionnées 
par  lui,  et  pour  une  corbeille  remarquable  et  très  assortie  de  fruits 
superbes  de  primeur  forcés,  du  pays  ou  exotiques,  dont  la  vente 
est  à  encourager  parce  qu'elle  procure  un  utile  débouché  à  l'in- 
dustrie des  uul.ivateurs  primeuristes. 

Les  objets  d'art  à  l'usage  de  l'Horticulture  formaient  une  cin- 
quième section  à  laquelle  plusieurs  médailles  étaient  destinées. 
Après  vous  avoir  dit  que  M.  Batifoulier,  fabricant  de  pompes,  et 
MM.  Zani,  frères,  et  Clère,  fabricants  d'appareils  de  chaufTageà 
Besançon,  ont  eu  chacun  uue  médaille  de  vermeil,  je  n'entrerai 
pas  dans  plus  de  détails,  la  généralité  des  exposants  n'ayant 
apporté  que  des  objets  bien  connus  de  vous,  Mesiieurs,  et  déjà 
répandus  dans  le  commerce. 

Je  terminerai  maintenant  en  donnant  une  mention  tiès  hono- 
rable à  un  produit  de  la  Vigne  que  j'ai  conservé  pour  la  fin  de  ce 
Compte  rendu,  comme  bouquet:  un  vin  blanc  délicieux,  fort 
peu  connu,  très  peu  abondant,  non  classé,  je  le  crois,  dans  le 
commerce,  et  enfin  pouvant  appartenir  à  la  famille  de  ceux 
du  Jura.  Il  porte  le  nom  de  Jallerange,  celui  du  château  sur 


EXPOSITION  DE   BESANÇON.  579 

le  domaine  duquel  il  se  récolte  et  qui  appartient  à  M.  Dalmasse. 
La  satisfactioa  du  Jury,  à  l'occasion  de  ce  produit  de  choix,  a  été 
exprimée  par  l'attribution  d'une  médaille  d'argent. 

Je  n'insisterai  pas,  Messieurs,  sur  l'excellent  accueil  qui  a  été 
fait  par  les  Menabres  de  la  Société  de  Besançon  à  vos  deux  délé- 
gués et  auquel  personnellement  je  dois  être  particulièrement  sen- 
sible puisque,  en  raison  de  ma  résidence  périodique  dans  leur 
ville,  ils  veulent  bien  me  traiter  en  concitoyen.  Nos  confrères  du 
Doubs  auraient  droit  de  s'étonner  et  même  de  s'ofïenser  si,  avec 
des  éloges  trop  pompeux,  je  présentais  comme  exceptionnels  ces 
témoignages  de  l'hospitalité  franc-comtoise  qui  leur  est  si  natu- 
relle et  dont  la  pratique  leur  est  habituelle.  Ils  sont  au  milieu  d'un 
grand  centre  cù  leur  action  peutêtre  un  bienfait,  si  elle  est  active 
et  énergique.  La  Société  du  Doubs  procure  renseignement  horti- 
cole dans  sa  circonscription,  mais  elle  n'ouvre  peut-être  pas  assez 
fréquemment  la  voie  à  ces  exhibitions  qui  mettent  sous  les  yeux 
des  types  de  choix,  excitent  l'émulation  et  favorisent  le  progrès- 
Le  pays  est  bon  ;  s'il  est  un  peu  froid  en  hiver,  la  chaleur  en  éio 
y  est  franche  et  elle  active  les  évolutions  de  la  maturation.  Au 
bas  des  montagnes,  le  terrain  est  propre  aux  légumes  et  aux 
arbres  fruitiers  ;  et  cependant  les  légumes  qu'on  y  voit  sur  les 
marchés  sont  ordinaires,  un  peu  locaux.  On  n'y  connaît  pas  les 
remarquables  produits  maraîchers  que,  depuis  plusieurs  années, 
on  s'habitue  à  voir  aux  halles  de  Paris,  surtout  dans  les  Asperges, 
les  Artichauts,  les  Choux-fleurs,  etc.  Les  fruits  y  sjnt  le  plus  sou- 
vent inférieurs.  Il  y  a  Jà  un  service  important  à  rendre  au  pays. 
Celte  tâche  intéressante,  la  Société  d'Horticulture  du  Doubs  saura 
l'accomplir. 

En  résumé,  avec  le  souvenir  d'une  cordiale  et  affable  réception, 
vos  délégués  peuvent  emporter  de  Besançon  celui  d'une  ville 
active,  très  peuplée,  industrieuse,  dominée  et  presque  entourée 
par  de  hautes  montagnes  qui  sont  la  première  étape  du  Jura,  très 
pittoresques,  et  les  préludes  déjà  attrayants  de  la  Suisse. 


580 


COMPTES   RENDUS  D  EXPOSITIONS. 


CCMPTE   EENDU   DE    l'ExPOÎITION   d'HorTICCLTURE  DE   ViNCENKES  (1  ); 
Par  m.  Carrière  (E.-A.) 

Cette  Exposit'OD,  à  laquelle  j'ai  été  délégué  comme  Juré  par  la 
Société  nationale  et  centrale  d'Horticulturede  France,  s'est  tenue  à 
Vincennes,  dans  les  écoles  communale?,  rue  de  l'Egiiité,  du  29  août 
au  6  sepiembie.  Elle  était  non  seulement  jolie,  mais  très  bien 
comprije,  car,  outre  que  toutes  les  parties  de  l'Horticulture  y  étaient 
repréientées,  l'arrangement  et  la  disposition  des  objet>\  ajoutaul 
encore  à  l'harmonie  de  l'ensemble,  faisaient  ai^sez  l'éloge  des  or- 
ganisateurs. 

D'une  autre  par',  la  municipalité  de  Vincennes,  sous  le  patro- 
nage de  laquelle  se  faisait  l'Exposition  et  qui  lui  prêtait  son  appui, 
avait  avec  raison  jugé  convenable  que  les  travaux  des  élèves  des 
écoles  communales  y  figurassent. 

L'idée  certainement  était  excellente,  car,  outre  la  diversion  que 
produisaient  ces  choses,  leur  admis.^ion  était  déjà  pour  les  élèves 
un  encouragement,  une  sorte  d'hommage  public,  de  manière  que 
l'ensemble  constituait  une  sorte  de  tournoi  civique  où  arts  et  in- 
dustriesdiveise.s,  se  joignant  à  Ihorticullure,  se  confondaient  dans 
une  même  pensée  :  la  science^  véritable  base  du  progrés,  et  qui 
toujours  va  de  pair  avec  h  liberté  et  le  bien-être. 

On  pourra,  du  reste,  se  faire  une  idée  de  l'importance  de  cette 
fête  quand  on  saura  que,  pour  la  paitie  horticole  seulement  et 
quelques-unes  des  industries  qui  s'y  rattachent  directement,  le 
Jury  a  accordé  7  médailles  en  or,  15  de  vermeil,  41  en  argent, 
10  en  bronze:  total,  73  médailles,  sans  compter  les  récompenses 
que  le  Jury  préposé  aux  arts  a  accordées. 

Les  deux  grands  pi^ix  ou  prix  d'honneur  ont  été  attribué?,  l'un 
à  M.  Croux,  pépiniériste,  vallée  d'Auluay,  à  Sceaux,  pour  des  Go- 
n  leres  et  des  ai  bustes  à  feuilles  persistantes  en  pots  ou  en  caisses, 
toutes  plantes  tiès  fortes,  et  un  lot  d'arbres  fruitiers,  ainsi  qu'une 
jolie  collection  de  fruits  (Poires  et  Pommes)  comprenant  150 
variétés.  —  Médaille  d'or  grand  module. 
Le  deuxième  grand  prix  a  été  accordé  à  M.  Paillet,  horticui- 

(1)  Présenté  le  9  septembre  1880. 


EXPOSITION   DE  VINCENNESc  &8i 

leur  à  Ghâtenay-lès-Sceaux,  qui  avait  exposé,  avec  un  lot  de  six 
fortes  plantes  de  Thuiopsis  rfo/aôrafa,  une  magnifique  collectioa  de 
Pommes  de  terre,  de  petite  et  de  grande  cultures,  comprenant 
plus  de  1 60  variétés. 

Gomme  fruits  et  légumes,  deux  collections  surtout  se  distin- 
guaient :  c'étaient  celle  de  la  Société  d'Horticulture  de  Montreuil, 
qui  avait  exposé  collectivement  des  fruits,  des  légumes  et  même 
quelques  fleurs;  l'autre  collection,  également  collective,  était  pré- 
sentée par  un  certain  nombre  de  jardiniers  de  Fontenay-sous-Bois. 
Ces  deux  collections  ont  obtenu  chacune  une  médaille  de  ver- 
meil. 

Ea  ce  qui  concerne  les  légumes,  je  crois  devoir  citer  parti- 
culièrement une  Pomme  de  terre  obtenue  par  M.  Joly  (Léon),  r-jI- 
tivateur  à  Houilles  (Seine-et-Oise)  et  à  laquelle  il  a  donné  son  nom. 
C'est  certainement  une  sorte  des  plus  grosses  et,  assure-t-on,  des 
meilleures;  elle  est  jaune,  un  peu  allongée  et  légèrement  aplatie; 
elle  a  peu  d'yeux  et  ceux-ci  sont  petiis  et  peu  profonds. 

Pour  les  fruits,  on  remarquait, outre  le  lot  deM.Croux,  déjà  cité, 
celui  de  M.  Guénault,  entrepreneur  de  jirdinsà  Vincennes,  et  celui 
de  M.  Glievalier,  fiis,  arboriculteur  à  Montreuil,  qui  comprenait, 
eu  égard  à  l'année,  une  trèi  belle  collection  de  Pêches. 

Les  bouquets  étaient  représentés  par  rapport  de  M"^^  Scoccard, 
horticulteur-fleuriste  à  Moptreuil,  qui  avait  exposé  diff'érentes 
pièces  montées,  telles  que  garnitures  et  surtouts  de  table,  bouquets 
de  mariée,  etc. 

M.  Commesse,  horticulteur  à  Passy,  l'ingénieux  mosaïculteur, 
avait  de  magnifiques  collections  à'Fcheveria,  de  Sedum,  de  Sefn- 
pervivum,  de  Coleus,  de  Yucca  qui  lui  ont  valu  une  médaille  d'or. 

Une  collection  de  Bégonias  dits  àfeuillage,  d'une  force  et  d'une 
beauté  peu  communes,  a  valu  à  son  présentateur,  M.  Rieuile-Poli- 
gny,  une  médaille  d'or.  —  M.  Gaénez,  jardinier  en  maison 
bourgeoise,  obtenait  une  semblable  récompense  pour  un  magni- 
fique lot,  nombreux  et  très  varié,  de  plantes  de  serre  chaude  :  Pan- 
{;ratmm,  Maranta^  Pandanus,Achimenes,  Caladium,  etc.,  etc. 

L'indusl!  ie  horticole  pratique  :  serres,  chauff'ages,  pompes,  objets 
rustiques,  poterie,  coutelitrie,  taillanderie,  était  également  repré- 
sentée. —  L'établissement  de  la  Ménagère  de  Paris  a  obtenu  une 


582      COMPTES  RENDUS  D'EXPOSITIONS. — EXPOSITION  DE  VINCENNES. 

médaille  d'or  pour  ses  nombreux,  divers  et  remarquables  objets 
propres  à  la  décoration  des  jardins. 

Trois  arcbiiectes-paysagistes,  MM.  Péan,  de  Paris,  Lavialle,  de 
Passy,  et  Lasseau,  de  Bourg-la-Reine,  avaient  exposé  des  plans  de 
jardins  qui  ont  valu  à  chacun  de  ces  exposants  une  grande  mé- 
daille d'argent  de  l'e  classe. 

Dans  les  semis  de  plantes  d'ornement  on  remarquait  un  lot  très 
important  de  Coleus  exposé  par  M.  Pacotot,  horticulteur  à  Vin- 
cennes,  dans  lequel  on  voyait  un  grand  nombre  de  variétés 
très  jolies  et  d'un  mérite  vraiment  supérieur,  pour  lequel  il  a 
obtenu  une  médaille  de  vermeil. 

Les  Pelargonium  zonale  à  fleurs  simples  et  à  fleurs  doubles 
étaient  représentés  par  un  magnifique  lot,  qui  faisait  l'aimiration 
de  tous  les  visiteurs. 

M.  Alliaume,  jardinier  en  chef  à  l'hôpital  militaire  de  Vin- 
ceanes,  exposait,  avec  difl'érentts  plantes  propres  à  l'ornementa- 
tion, quatre  forts  pieds  en  caisses  du  Solanum  betaceum  qui, 
couverts  de  fleurs  et  de  fruits  à  différents  états,  montraient  tout 
le  grand  avantage  que  l'on  peut  retirer  de  cette  plante  pour  l'or- 
nementation. 

Quant  à  l'arboriculture  fruitière,  cette  partie  si  importante  du 
jardinage,  elle  était  représentée  par  deux  arboriculteurs  des  plus 
distingués  de  Montreuil  :  MM.  Carrelet  et  Raimbault,  qui  avaient 
exposé  des  arbres  de  formes  diverses  et  de  diCféreuts  âges,  pou  r 
esquels  ils  ont  obtenu  chacun  une  médaille  de  vermeil  de  pre- 
mière classe;  et  aussi  par  Jl.  Croux,  déjà  cité,  qui  avait  également 
exposé  un  lot  d'arbres  fruitiers,  pour  lequel  il  a  obtenu  une  mé 
daille  d'argent,  qui  a  été  confondue  avec  ses  autres  lots  pour 
l'obtention  d'un  grand  prix. 

Enfin,  et  pour  terminer  cet  aperçu  très  incomplet,  sans  doute, 
par  l'Exposition  de  Vincennes,  je  suis  heureux  de  déclarer  que 
j'ai  été  accueilli  avec  la  plus  grande  cordialité;  c'est  certaine- 
ment un  honneur  pour  moi  auquel  j'ai  été  très  sen  sible,  mais  que 
je  m'empresse  de  reporter  à  qui  de  droit,  c'est-à-dire  à  la  Société 
nationale  et  centrale  d'Horticulture  de  France,  dont  j'étais  le 
représentant  à  l'Exposition  de  Vincennes. 


REVUE    BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE.  583 

REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 


Plantes  nouvelles  ou  rares  décrites  dans  des  pdblications 
étrangères. 

The  Florist  and  Pomologist. 

Amaryllis  (Eippeastrum)   llistres    Baker.    —  Flor .   andPomoL, 
1880,  pi.  509.  p.  33.  —Amaryllis  Madame  Raker.  —  (Amaryllidées). 

Cette  splen'^ide  variété  a  été  obtenue  par  M.  G.  Baker,  jarii- 
nier  chez  M.  E.-C.  Baring,  à  C)ombe  B^nk,  Surrey,  et  acquise  par 
MM.  Veitch  et  fils,  de  Ghelsea.  Elle  est  des  plus  remarquables 
pour  l'ampleur  et  la  beauté  de  ses  fleurs  qui  ne  mesurent  pas 
moins  de  17-18  centimètres  de  largeur  et  dont  la  couleur  est  un 
rouge  écarlate  intense,  tirant  sur  le  rouge-sang.  D'après  la  figure 
donnée  par  le  journal  anglais,  chaque  segment  du  périanthe  pré- 
sente inférieurement  une  grande  macule  du  même  rouge  très 
foncé,  dans  la  base  de  laquelle  vient  se  perdre  en  rayonnant  une 
autre  macule  d'un  vert  clair.  La  fleur  est  de  consistance  ferme 
et  se  tient  très  bien. 

Peach  Rivers'  Eârly  SîlTcr  (Pêche  blanche  précoce  de  Rivers).   — 
Flor.   and  PowoL,  1880,    pi.  510,  p.  41.  —  (Rosacées-Amygdalées). 

Cetie  Pêche  a  été  obtenue  par  M.  Rivers,  en  1859,  d'un  semis  de 
Nectarine  blanche.  Lh  grosseur  en  est  appréciée  différemment 
par  M.  le  docteur  Hogg,  qui  la  dit  très  grosse,  et  par  M.  T.  Moore 
qui  donne  le  spécimen  décrit  par  lui  comme  de  volume  moyen. 
L^  forme  en  est  ovale  ou  ov?le-arrondJe,  avec  un  sillon  latéral 
bien  marqué,  et  quelquefois  une  petite  pointe  au  sommet.  La  peau 
est  d'un  blanc  crémeux,  couverte  d'une  couche  de  points  rouges 
sur  le  côté  exposé  au  soleil.  La  chair  se  sépare  très  bien  du  noyau; 
elle  est  blanche  dans  toute  son  épaisseur,  fondante  et  juteuse, 
parfumée  et,  au  total,  délicieuse  :  M.  Hogg  dit  que,  lorsqu'elle  est 
bien  mûre,  c'est  l'une  des  meilleures  Pêches  connues.  Elle  mûrit,  à 
l'air  libre,  du  milieu  à  la  fin  du  mois  d'aoù',  et,  venue  en  culture 
forcée,  elle  conserve  sa  qualité  mieux  que  toute  autre  variété.  Les 
fleurs  de  ce  Pêcher  sont  grandes,  et  ses  feuilles  sont  accompagnées 
de  glandes  réni  formes. 


Jj84  revue  bibliographique  étrangère. 

Choice  Gooseberries  (Groseilles  à  maquereau  de  choix).  —  Flor.  and 
Pomol.,  1880,  pi.  512,  p.  57.  —  (Ribésiacées). 

La  planche  512  du  journal  anglais  représente  quatre  variétés 
de  Groseilles  à  maquereau  choisies  parmi  les  plus  recomman- 
dables  par  M.  C.  Leicester,  pépiniériste  qui  publie  annuellement 
un  volume  sur  ces  arbustes  fruitiers,  sous  le  titre  de  :  Goo&eberry 
Growers'  Regisier,  ou  Manuel  du  cultivateur  de  Groseilliers  à. 
maquereau.  Cvs  vnriétés  sont  les  suivantes  :  1.  Telegroph  (Poul- 
gen),  obt-nue  en  18o0  par  feu  Ed.  Poulsen,  do  Baothen  :  baie  à 
peau  lisse,  moyennement  allongée,  renflée,  d'un  b  au  vert  foncé;  de 
bon  goût;  son  poids  moyen  est  de  "il  grammes.  L'arbuste  est  très 
productif,  de  forme  compacte,  à  bois  roide,  formé  d'enlre-nœuds 
couris. —  2.  London  (Banks),  obtenue  en  1831  par  J.  B  mks, 
d'Acton  près  Northwicb,  Clieshire  :  baie  à  peau  lisse,  rouge  foncé; 
la  plus  grosse  et  la  plus  estimée  des  Groseilles  à  maquereau,  dont 
le  poids  atteint  et  dépasse  même  quelquefois  65  grammes.  — 
3.  Snowdrop  (Bratheriou),  obtenue  par  feu  Joseph  Bratherton. 
Baie  à  peau  hérissée,  blanclie  avec  des  veines  vertes,  très  appa- 
rentes; bel  et  excellent  fruit,  qui  a  pesé  jusqu'à  54  grammes, 
c'est-à-dire  plus  que  celui  de  toutes  les  autres  variétés  blanches. 
L'arbuste  e:-t  très  productif,  vigoureux,  à  long  bois  de  force 
moyenne,  et  se  forme  bien.  —  4.  Fascination  (Weslon).  Biie  à 
peau  hérissée,  moyennement  allongée,  blanche  ;  dès  la  première 
récolte,  en  1877,  e'Ie  a  pesé  41  grammes.  L'arbuste  est  très  pro- 
ductif, vigoureux  et  éla'é. 

Primnla  spectabilis  Tratt.,  P.  TÏllosa  Jacq.,  P.  rosea  Royle. 
—  Flor.  ani  Pomol.,  1>80,  pi.  514,  p.  73.  —  Primevère  élégante,  P. 
velue,  P.  rose.  —  (Primulacées). 

La  culture  des  plantes  à  floraison  printanière  étant  fort  en 
faveur,  en  ce  moment,  en  Angleterre,  les  horticulteurs  anglais 
introduisent  dans  leurs  cultures  un  grand  nombre  d'espèces  fleu- 
rissant de  bonne  beuri'.  C'est  à  ce  titre  et  à  cause  de  leur  élégance 
qu'ont  été  importées  les  trois  Primevères  figurées  dans  le  Florist 
and  Pomologisl.  \ .  Le  Pi  imula  spectabilis  est  une  espèce  qui  croît 
naturellement  dans  la  partie  orientale  de  la  chdoe  des  Alpes, 
dans  le.s  graviers,  et  qui  y  fleurit  en  juillet  et  aoiT.  C'est  une, 
pbiit'j  vigoureuse,  qui  a  presque  les  dimen.^i  ."ii  'l'i^ni  Au.''  c-.e 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES.  585 

OU  Oreille  d'ours,  et  qui  présente  une  rosette  de  feuilles  charnues, 
elliptiques-laDcéo'.ée?,  à  bord  entier,  cartilagineux.  De  cette 
rosette  s'élève  un  pédoncule  droit,  surmonté  d'une  ombelle  qui 
comprend  plusieurs  fleurs  larges  de  près  de  3  cenlim.  et  colorées 
en  beau  rose-pourpre  intense.  C'est  une  des  plus  belles  Primevères 
alpine:.  —  2.  Le  Primula  villosa  est  une  plante  bien  connue  et 
cultivée  depuis  longtemps,  qui  vient  naturellement  sur  les  hauts 
rochers  granitique?,  dans  les  Alpes  mériiiionales  tt  dans  les  Pyré- 
nées, où  elle  flourit  en  mai  et  juin.  C'est  sa  variété  à  fleur  blanchrî 
qu'on  cultive  assez  fréquemment  sous  le  nom  erroné  de  Primula 
nivalis.  —  3.  Primula  rosea.  Pour  cette  espèce  de  l'Himalaya 
voyez  le  Journal,  1879,  p.  675. 

Rose  lier  lîajesty  (Rose  sa  Majesté).   —  Flor.  ani.  Pomol.^  4880, 

pi.  515,  p.  81.  —  Rosacées). 

Très  belle  Rose  hybride  qui  a  été  obtenue  par  M.  H.  Bennett, 
de  Manor  Farm,  Stapleford,  près  de  Salisbury.  Elle  provient  d'un 
croisemeni  opéré  entre  la  H. -P.  Mabel  Morrison  et  le  Thé  Canari, 
celui-ci  ayant  é!é  le  porie-graines.  L'arbuste  est  très  robuste  et 
sou  bois  est  peut-être  le  plus  fort  de  tous  les  Roders  connus  ; 
même  sur  le  sol  très  maigre  de  Stapleford,  il  a  donné  des  pousses 
hautes  de  plus  de  deux  mètres  avec  deux  centimèires  d'épaisseur. 
Il  a  tous  les  caractères  d'un  hybride  perpétuel  pour  la  forme  des, 
feuilles,  les  épines,  etc.,  et  néanmoins  ses  feuilles  ont  le  lustre 
de  celles  des  Rosiers-thé*.  La  fleur  est  d'une  ampleur  exception- 
nelle, d'un  rose  clair  el  tendre,  très  pleine,  parfaitement  faite,  ses 
pétales  étant  disposés  avec  beaucoup  de  symétrie.  Celle  qui  est 
figurée  dans  le  Florist  and  Pomologist  éiait  la  seule  qu'on  eût  eue 
encore  à  l'air  libre,  et  était  venue  sur  un  pied  de  semis  âgé  de 
dix-huit  mois  ;  mais  d'autres  pieds  ont  très  bien  fleuri  en  serre, 
au  printemps  dernier.  —  M.  H.  Bennett  ne  se  propose  pas  de 
mettre  ce  beau  Rosier  immédiatement  au  commerce,  obligé  qu'il 
est  de  déplacer  toutes  ses  cultures,  à  cause  de  la  mauvaise  qualité 
de  la  terre  sur  laquelle  elles  se  trouvent  actuellement. 

Anthurinm  Andreauum  Linden.  —  Flor.  and  Pomol.,  1 880^  pi.  517 , 
p.  97.  —  Aulhurie  d'Aadré.  —  Colombie.   —  (Aroïdées;. 
Cette  magnifique  Aroïdér^,  qui  détrône  sans  difficulté  VAnthu- 

rium  Scherzei  ianum^  a  été  découverte,  au  mois  de  mai  1876,  daos 


586  BEVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

la  province  de  Cauca,  en  Colombie,  par  M.  Ed.  André,  pendant 
son  fructueux  voyage  botanique  en  Amérique.  L'introduction  n'a 
pu  en  être  faite  sans  d'assez  grandes  difficultés  :  le  premier  envoi 
que  M.  Ed.  André  en  fit  lui-mêm3  réussit  fort  mal,  et  ce  n'est 
guère  qu'en  1878  que  notre  collègue,  après  son  retour  d'Amérique, 
en  reçut  un  certain  nombre  de  pieds  en  bon  état  qu'il  livra  à 
l'établissement  de  M.  Linden.  Il  paraît  aussi  que  la  plante  n'est 
pas  encore  au  commerce  ou  que  tout  au  plus  elle  vient  seulement 
d'y  ê're  mise  par  M.  Linden.  UAnthninum  Andreanum,  dans  son 
pays  natal,  vit  en  épiphyte  ou  bien  k  terre,  au  milieu  des  Mousses 
et  des  Sélaginelles.  Il  a  un  rhizome  rampant,  grêle,  coloré  en 
brun-rougeâîre,  d'un  nœud  duquel  partent  à  la  fois  la  touffe  de 
ses  feuilles  et  sa  hampe  florale.  Ses  feuilles  sont  munies  d'an  long 
pétiole  droit,  grêle,  mais  épaissi  dans  sa  partie  supérieure  où  il 
forme  un  coude  marqué  ;  leur  limbe  plus  ou  moins  pendant  au 
bout  de  ce  pétiole  est  en  cœur  oblong,  acuminé,  entier,  glabre, 
de  consistance  coriace,  vert  foncé  en  dessus,  plus  pâle  en  dessous, 
à  nervures  proéminentes,  long  de  20  à  2'3  centimètres.  La  hampe 
dressée  s'élève  beaucoup  au-dessus  de  la  touffe  de  feuilles  ;  elle 
se  termine  par  un  spadice  arqué  et  déjeté  en  bas,  long  dr?  7-8  cen- 
timètres, cylindrique,  d'un  blanc  pur  avec  le  sommet  jaune-ver- 
dâtre,  à  la  base  duquel  se  trouve  une  grande  spath'?  en  forme  de 
cœur  avec  une  pointe  terminale,  étalée, relevée  en  dessus  de  grosses 
lignes  saillantes  qui  s'unissent  en  réseau,  de  consistance  coriace,  et 
dont  la  couleur  est  un  très  bel  écarlate  lustré,  plus  vif  et  plus  beau 
que  celui  qui  fait  rechercher  V Anthuriujn  ScliTzerianum.  M.  Ed. 
André  a  mesuré  de  ces  spafhes  qui  atteignaient  12-13  centimètres 
de  longueur;  on  assure  qu'elles  conservent  toute  leur  beauté  pen- 
dant quatre  mois,  même  quand  les  fleurs  ont  fait  place  à  des  fruits. 
— La  culture  de  celte  admirable  nouveauté  n'ofï.e  pas  de  difticulté; 
la  température  qui  lui  convient  le  mieux  est  de  15  à  20»  C. 

BoTANiCAL  Magazine. 

^chmea    Mariie -reg'inie    Wendl.    —   Bot.    JUagaz.,  .pi.     6441. — 
iEchmée  de  la  reine  Marie.  —  Costa-Rica. —  (BroTtiéliacées\ 

Cette  élégante  Broméliacée,  dans  la  partie  de  l'Amérique  cen- 
trale où  elle  croît  spontanément,  sert  à  orner  les  autels,  dans  les 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES.  587 

églises,  à  la  fête  du  Corpus  Christi  ;  ou  l'y  nomme  «  Flor  de  Sinta 
Maria  »  et  c'est  de  là  qu'a  été  tiré  son  nom  spécifique.  Elle  existe 
dans  les  serres  d'Europe  depuis  près  de  vingt  ans  ;  mais  on  l'y  voit 
rarement  fleurir  ;  or  son  principal  mérite  consiste  dans  les.  nom- 
breuses et  longues  bractées  lancéolées,  bordées  de  dents  épineuses, 
colorées  en  beau  rouge-pourpre  et  réfléchies,  qui  sont  groupées  à 
l'extrémité  de  sa  grosse  hampe  et  au-dessous  de  son  épi  ovoïie  et 
serré  de  fleurs  à  ovaire  et  calyce  blancs,  que  dépasse  la  corolle 
^'abord  violette  puis  rouge.  La  plante  forme  une  touflfe  de  1o  à 
20  feuilles  bordées  de  dents  piquantes,  aiguë?  et  acuminées, 
atteignant  jusqu'à  un  mètre  environ  de  longueur,  dont  la  verdure 
est  plus  ou  moins  pâlie,  aux  deux  faces,  par  une  couche  de  petites 
écailles  blanches. 

Colchicam  montannm  L.  —  Bot ,  Magaz.,  p.  6443.  —  Colchique  de 
montagne.  — Région  méditerranéenne.  —  (Liliacées-Mélanthacées). 

Petite  plante  bulbeuse,  à  jolie  fleur  lilacée,  qui  se  trouve  depuis 
le  Portugal  et  l'Espagne,  par  l'Algérie  et  l'Egypte,  jusqu'en  Syrie, 
en  Arménie  et  dans  le  Kurdistan;  elle  vient  aussi  en  Italie  ;  aussi 
a-t-elle  reçu  plusieurs  noms  que  M.  J.-G.  Bak^r,  dans  l'article 
qu'il  lui  consacre,  déclare  n'être  qua  de  simples  synonymes. 
Malgré  cette  large  répartition  géographique,  elle  est  rare  dans  les 
jardins  où  cependant  sa  floraiîîon  très  hâlive,  qui  a  lieu  en  même 
temps  que  celle  de  la  Perce-neige  et  des  Sifrans  printaoiers,  lui 
donnerait  un  intérêt  particulier. 

Bomarea  acntifolia  Herb.,  var.  Ehrenber;arîana  KuNTH .  —  Bot. 
Magaz.^  pi.  6444.  —  Boraarée  à  fou'Iles  aiguë?,  var.  d'Ebrenberg.— 
Mexique  et  Guatemala .  —  (Âmaryllidées) . 

Il  existe  deux  formes  de  Bomarea  acutifolia  ;  la  plus  belle  est 
celle  dont  le  Botanical  Magazine  publie  une  figure  et  la  descrip- 
tion. C'est  une  vigoureuse  plante  grimpante  qui,  après  avoir  été 
rencontrée  par  difi'érents  botanistes  ou  collecteurs,  a  été  récoltée  en 
dernier  lieu  par  MM,  Salvin  et  Godman,  sur  le  volcan  de  Fuego, 
à  l'altitude  de  2  530  mètres. M.  Elwes  l'a  eue  en  fleur,  au  printemps 
de  1879,  à  Girencester.  Sa  beauté  consiste  dans  ses  fleurs  réunies 
au  nombre  d'une  vingtaine  en  une  ombelle  terminale,  à  la  base  de 
laquelle  se  trouvent  plusieurs  bractées  foliacées  à  peu  près  de  la 


S88  REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

longueur  des  péloncules.  Ces  fleurs,  longues  d'environ  quatre  cen- 
timètres, ovaire  compris,  ont  les  trois  sépales  étroits  et  rouges, 
et  les  trois  pétales  plus  larges,  jaunes  et  ponctués  ;  leur  forme  est 
à  peu  près  en  côae  renversé. 

Arissema  nepenthoides  Mart  .  — Bot.  Magaz.,  pi.  6i4(>.  —  Arisème 
faix  Nepenlhes.  —  Himalaya  oriental,  —  (A.roïJée&). 

Cet  encore  chfz  M.  Elwes  qu'a  fleuri  cette  curieuse  Aroïdée. 
Dans  le  Népaul  et  le  Sikkim,  elle  est  abondante  à  l'altitude  de 
2  600  à  3  OOO  mètres.  Chacun  de  ses  pieds  n'a  que  deux  feuilles, 
à  long  pétiol  î  marqué  de  zones  transversales  rouge  terne  sur 
fond  vert  pâle,  qui  sont  divisées  en  cinq  segments  oblongs-lan- 
céolés,  longuement  acuminés,  très  profondément  séparés  de 
manière  à  parai  re  tout  autant  de  folioles,  et  ofifrant  une  bordure 
vert  clair  qui  tranche  avec  le  vert  notablement  plus  intense  du 
reste  de  leur  surface  ;  ces  feuilles  sont  longues,  dans  leur  entier, 
de  30  à  50  centimètres.  La  hampe  est  à  peu  prèi  de  la  lon- 
gueur du  pétiole  et,  comme  lui,  zébrée  transversalement  de  rouge 
terne;  elle  se  termine  par  une  spathe  qui  atteint  jusqu'à  près  de 
15  centimètres  de  long  et  qui  est  enroulée  sur  presque  la  moitié  de 
sa  longueur  en  une  gaîue  cylindrique,  surmontée  de  deux  grandes 
oreillett'S  arron'iies  et  d'un  limbe  m-^di-in  ovale-lancéo  '^,  acu- 
miiié,  recourbé  et  infléchi  dans  le  haut.  Cette  spathe  est  assez 
curieusement  bigarrée f  sa  gaîne  est  verdâtre,  marquée  de  nom- 
breuses macules  oblongues  brunes;  ses  deux  oreillettes  sont  d'un 
vert  foncé  avec  de  nombreuses  macules  et  une  large  bordure 
brunes;  enfin  son  limbe  est  blanc  en  dedans,  fauve  clair  en  dehors 
où  se  voient  des  macules  iuégaks  fauve-brun. 

Draca>na  floribunda  Baker.  —  Bot.  Afajflz.,  pi.  6447.   —   Dragoa- 
nier  tloribond.  —  Pairie  inconnue.  —  (Liliacées). 

Ce  nouveau  Dracxna  est  une  grande  espèce,  d'origine  inconnue, 
qui  existe  depuis  plusieurs  années  dans  la  grande  serre  aux  Pal- 
miers du  Jardin  botanique  de  Kew,  mais  qui  n'avait  pas  fleuri 
avant  Téié  de  1879.  Il  avait  été  envoyé  du  Jardin  botanique  de 
l'Ile  M iuiice.  L'espèce  dont  il  se  rapproche  le  plus  est  le  Dracxna 
arborea  Likk.  L'individu  cultivé  à  Kewa  un  tronc  haut  d'tnviron 
2  mètres,    notablement  renflé  dans  le  bas  où  il  se   bifurque; 


PLANTES    -NOUVELLES   OU    RARES.  58^ 

chacune  des  deux  liges  qu'il  forme'  ainsi  se  termine  par  une  grande 
touffe  de  feuilles  lancéolées,  acuminées,  longues  d'environ  un 
mèire,  à  peu  près  également  vertes  aux  deux  faces.  Son  inflores- 
cence est  une  très  grande  panicule  touflfue,  brièvement  péd.onculée, 
longue  d'tn  mètre  à  1  m  25,  pendante,  que  ferment  quinze  à  vingt 
grappes  cylindriques  de  flcurs  blanches  verdàtres,  assez  serrée?,  à 
segments  du  périacthe  ligule?,  légèrement  spatules  et  obtu',  de 
même  longueur  que  les  étamines. 

Salvia  eleg^ans  Vahl.  —  Bot.  Maguz.,  pî.  6448.  —  Sauge  élégante. 

Mexique,  —  (Labiées). 

Gliarmaate  plante  qui  paraît  être  commune  au  Mexique,  à  l'al- 
tilude  d'environ  3  000  mètre?,  et  qui  cependant  n'a  été  intro- 
duite que  récemment,  et  ne  s'est  pas  répandue  à  beaucoup  pi  es 
autant  qu'elle  mérite  de  le  faire.  C'est  uue  herbe  haute  d'un  mètre 
en  moyenne,  plus  ou  moins  velue  ou  duvetée,  dont  [es  fleurs 
rouge -écarlate,  cotonneuses,  longues  de  près  de  3  centimètres, 
rangées  par  faux-verticilles  nombreux  et  assez  rapprochés,  qui  en 
comprennent  chacun  de  quatre  à  six,  forment  ainsi  de  grandes 
IhAorescences  terminales  d'un  bel  effet.  L3s  élamines  et  le  ttyle 
de  ces  fleurs  dépassent  notablement  le  sommet  de  la  lèvre  supé- 
rieure de  la  corolle. 

Rhododendron  iepidotum  Wall.,  var.  oboTatnm.  —  Bot.  Maqaz. 
pi.  (4o0.  —  Rosage  écailleux,  var.  à  feuilles  obovales.  —  Sikkim 
Himalaya.  -^  (Éricacées-Rhodorées) , 

burla  chaîne  de  l 'Himalaya,  le  Rhododendron  Iepidotum  habite 
à  de  grandes  hauteurs  et  arrive  jusqu'à  près  de  5  000  mètres  d'al- 
titude. La  variété  dont  il  s'agit  ici  avait  été  regardée  d'abord 
comme  une  espèce  à  part  ;  mais  la  distinction  qui  avait  été  établiî 
à  cet  égard  est  regardée  par  M.  D,  Hcker  comme  non  fondée.  Le 
Rhododendron  Iepidotum  obovatum,  avec  ses  fleurs  solitaires  ou  au 
moins  peu  nombreuses,  de  couleur  pourpre-marron,  larges  seule- 
ment de  Om02o,  avec  ses  feuilles  petites  et  obovales,  couvertes 
comme  toute  la  plante,  d'une  couche  de  petites  écailles,  ne  res- 
semble gaère  d'aspect  à  la  généralité  des  gran 's  Rossges  indiens. 
La  planche  qui  le  représente  dans  le  Botanical  Magazine  Bl  été  faite 
d'après  un  pied  cultivé  au  Jardin  botanique  de  K:w,  qai  a  ffeuri 
au  mois  de  mai  1879. 


590  REVUE   BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

Geraninm  atlanticum  Boits.  '-Bot.  Magaz.,  pi.  6452. —  Géranium 
de  l'Atlas.  —  Algérie.  — (Géraniacéos). 

Ce  Géranium  est  l'une  des  belles  espèces  de  son  genre.  C'est  une 
plante  vivace,  revêtue  de  poils  soyeux  plus  ou  moins  appliqués, 
mais  sans  g'andes;  sa  tige  grêle,  simple  et  flexueuse,  s'élève  de 
25  à  40  centimètres;  ses  feuilles  longuement  pétiolées,  sauf  les 
supérieures,  ont  leur  contour  général  arrondi  et  sont  profondé- 
ment divisées  en  cinq  ou  septsfgmenis  plus  ou  moins  subdivisés 
à  leur  tour.  Ses  fleurs  larges  d'environ  3  centimètres,  colorées  en 
pourpre  pâle  sur  lequel  se  dessinent  des  veines  rouges,  sont  portées 
par  deux  îur  des  pédoncules  qui,  se  groupant  en  plus  ou  moins 
grand  nombre  dans  le  haut  de  la  plante,  y  forment  des  inflores- 
cences d'un  joli  effet.  Cette  e.'pèce  est  cultivée  dans  quelques  jar- 
dins en  Angleterre. 

Cbionodoxa    iiana   Boiss.  et  Heldr.  —  Bot.  Magaz..,  pi.    6453.  — 
Chionodoxe  nain.  —  Crète.  —  (Liliacées). 

Petite  et  gracieuse  plante  bulbeuse  rustique,  qui  toutefois  le  cède 
beaucoup,  à  titre  d'esi^èce  crnementale,  à  sa  congénère,  le  Chio- 
nodoxa  Lucilix  (Voyez  le  Journ.,  ':879,  p.  615).  Toute  la  plante 
est  plus  petite,  plus  g  êlp,  et  ses  fleurs  blanches,  légèrement 
lavées  de  bleu  violacé,  poiiées  par  deux  sur  une  hampe  grêle  et 
fourchue  dans  le  haut,  n'ont  guère  que  15  millimètres  de  largeur. 
£on  petit  oignon  ovoïde,  duquel  partent  deux  feuilles  linéaires- 
lancéolées,  est  quelquefois  remarquable  par  la  grosseur  de  certaines 
d'entre  les  racines  qui  en  naissent. 

Psycliotrla  Jasminiflera  D.  HoOK.  —  Bot.   Magaz.,  pi.   6454,  — 
Psycholrie  à  fleurs  de  Jasmin.  —  Brésil  méridional.  —  (Rubiacées). 

ioli  arbuste  à  fleurs  blanches,  velues  extérieurement,  disposées 
au  bout  des  branches  en  cimes  terminales  tricliofomes,  que 
MM.  Linden  et  André  ont  fait  connaître  dans  V lUmtration  horti- 
cole (vol.  XVIII,  page  76,  pi.  60)  sous  le  nom  de  Gloneriajasmini- 
flvt^a,  mais  que  M.  J.-D.  Hooker  croit  devoir  rapporter  au  grand 
genre  Psychotria.  Ce  savant  botaniste  dit  en  elïet  que,  parmi 
les  caractères  sur  lesquels  avait  été  fondé  le  genre  Gloneria,  la 
plupart  n'existent  pas,  et  qu'il  a  dû  y  avoir  quelque  confusion 
opérée  par  les  premiers  descripteurs  de  cette  plante.  Le  Psycho- 


PLANTES   ^OUVELLES   OU    RARES.  591 

i7na  Jasthimflora  a  été  uécouvert  par  Libon  dans  la  province  de 
Sainte-Catherine  dans  le  siid  du  Brésil,  en  1860  et  introduit  en 
Europe  par  M.  Linden. 

Odontog^Iossum   macnlatnm   Llave.  —  Bot.  Magaz.,  pi.  6453.  — 
Odontoglosse  à  fleur  maculée.  —  Mexique.  —  i^OrchiJées). 

Cette  belle  Orchidée,  qui  fleurit  au  mois  de  juin,  doit  son  nom 
à  ce  que  ses  fleurs,  avec  trois  sépales  linéaires-lancéolés  et  lon- 
guement acuminés,  de  couleur  brune  uniforme,  ont  les  pétales 
et  le  labelle  jaunes  avec  de  nombreuses  macules  brunes.  Ces 
fleurs,  larges  de  7  ou  8  centimètres,  foiment  une  grappe  pen- 
dante lâche.  Leur  labelle  a  la  forme  d'un  triangle  à  côtés  si- 
nueux et  ondulés,  surmontant  un  onglet  quie^t  relevé  en  dessus 
de  deux  ciètts  fortement  proéminentes.  Leur  colonne  est  blanche. 
Le  pseudobulbe  ovcïie  comprimé  porte  à  son  sommet  une  seule 
feuille  obloDgue,  lancéolée,  longue  de  4  5  à  20  centimètres. 

Veroaica  l.yallii  J.-D.  HooK.    —  Bot.  Magaz.,  ^\.  6436.  —  Véro- 
nique de  Lyall.  —  Nouvelle-Zélande.  —  (Scrofularinées). 

Jolie  plante  rameuse,  plus  ou  moins  rampante  ou  parfois  pres- 
que droite,  qui  a  été  obtenue  de  graines  par  M.  Isaac  Anderson 
Hem  y,  et  qui  a  fleuri  dans  son  jardin,  pour  la  première  fois,  au 
mois  de  mai  1879.  Elle  devient  un  peu  ligneuse;  ses  branches 
rouges  portent  des  feuilles  coriaces,  longues  seulement  d'environ 
2  centimètres,  ovales,  aiguës,  dentées  en  scie,  à  pétiole  et  côte 
rouges.  Ses  fleurs  blanches,  marquées  de  veines  rouges  près  de  la 
gorge,  sout  larges  d'environ  15- 18  millimètres  et  forment  de 
nombreuses  grappes  dont  chacune  termine  un  long  pédoncule 
axiliaire.  L'espèce  est  voisine  du  Veronica  m'vea.  Elle  habite  les 
grandes  lies  de  la  Nouvelle-Zélande,  à  l'altitude  de  600  mètres  et 
davantage.  Elle  est  dédiée  au  docteur  Lyall,  mé  îecin  et  natura- 
liste du  navire  anglais  Acheron  qui  la  découvrit  pendant  une 
exploration  des  côtes  de  la  Nouvelle-Zélande. 

RECTIFICATION. 
Dans  le  dernier  cahier,  à  la  page  498,  à  la  dernière  colonne  du 
tableau,  5*  ligne,  au  lieu  de  70°  7  lisez  60°  7. 


Le  Secrètaire-Rédacteur-Gérant:  Impr.  de  E.  DONNiOD,  me  Cassette,!. 

P.  JJDCHARTRE. 


592 


OBSERVATIONS   MÉTÉOROLOGIQUES.    —   SEPTEMBRE  1880. 

SEPTEMBRE    1880. 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES  FAITES  PAR  M.  F.  JAMIN,  A  BOURG-LA-RE£NP^, 
PRÈS    PARIS,    {altitude  72m  ENVIRON.) 


HAfTEUR 

TEMPÉnATURE 

du  baromètre. 

VENTS 

t- 

-— ' — ~ 

--"""- — —-      . 

ÉTAT  DC  CIEL. 

dominants. 

Minim. 

Maxim. 

Matin. 

Soir. 

d 

8,8 

29,0 

768 

770 

N.  N.  0. 

Clair. 

2 

11,0 

29,0 

771 

770 

N.  N.  0. 

Fort  brouill.  le  mat.,  clair  le  reste  de 
la  journée. 

3 

1-2,0 

3i,l 

769 

766 

.N.,  N.  K. 

Brurae  léiière  le  matin,  clair  ensuite. 

4 

14,4 

3-2,0 

764,0 

763 

E.,S. 

Clair  le  mat.,  nuageux  l'ap.-midi. 

5 

16,5 

29,4 

766 

767,  5 

0.,  S.  0. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

6 

13,0 

32,1 

767,5 

:60 

0.  S.  0. 

Clair  le  soir. 

7 

14,0 

24,0 

761 

76i 

N.  0. 

Violcnl  orage  dans  la  nuit  avec  pluie 
diluvienne.  Couvert. 

8 

14,1 

2i,4 

761 

758 

E.N.  E.,S. 

Couvert,  violent  orage  à  2  h.  1/2  ap.- 
midi,  avec  pluie  diluvienne. 

9 

12,4 

26,4 

759 

758 

S. 

Coiiverl,  clair  le  soir. 

10 

11,2 

27,6 

756 

737,5 

S.  c,  s. 

Nuageux. 

n 

11.8 

27,8 

756,5 

7c;4 

s.  s.  E. 

Nuag.,  orage  et  pluie  dans  l'ap.-m. 

12 

9,9 

22,5 

757 

755,5 

S.,  E. 

Couvert. 

13 

12,0 

21,6 

754 

760 

S.  S.  E. 

Pluie  de  gr.  mat.,  nuag.  avec  nombreu- 
ses averses,  clair  le  soir. 

14 

6,7 

23,4 

758 

751 

E.  S.  E. 

.Nuageux  le  niât.,  couv.  l'après-midi, 
forie  averse  à  6  h.  du  soir. 

15 

13.4 

19,3 

748,5 

730 

S. 

Nuageux,  q.q.  petites  averses. 

16 

9,8 

16,3 

748,5 

750 

S.  s.  E. 

Pluie  ilans    la  nuit,  couvert  presque 
toute  la  journée. 

17 

8,6 

2-2,0 

755,5 

761 

0.,  N.   G. 

Nuageux,  légère  averse  dans  l'après- 
midi. 

18 

8,3 

20,8 

762 

760,5 

S. 

Petite  pluie  dans  la  nuit,  couv.  avec 
q.q.  rares  éclaircies,  légères  averses 
dans  raprès-muli. 

19 

8,1 

17,1 

760 

75:;,  5 

S.  0. 

Petite  pluie  dans  la   nuit,   nuag.  le 
n.at.,  pluie  continue  l'ap.-midi. 

20 

6,0 

18,2 

7r.8.  5 

762 

s.  G.,  G. 

Pluie  ui;e   pariie  de  la  nuit,  clair  de 
gr.  maL  ut  le  soii-,  nuag.  le  reste  la 
journée,  q.q.  légères  averses. 

21 

6,5 

18,5 

762 

762 

S.  S.  0. 

Couv.,  q.q.  éclaircies  l'ap.-midi, petite 
pluie  le  soir. 

22 

10,0 

21,5 

763 

765,5 

G.  S.  G. 

Couv.  le  matin,  nuag.  l'ap.-m.,   clair 
le  soir. 

23 

11,5 

21,5 

765 

764,5 

S.  G.,  N.  G. 

Couvert,   pluie    fine     dans   la  soirée. 

24 

13,6 

22,9 

764,5 

764 

N. 

Légèrem.  brura.  de  gr.  mat.,  nuageux 
le  mutin,  clair  l'apr.-midi. 

25 

7,7 

23,3 

764 

764 

N.,  N.  E. 

Brouillaid,  clair  lu  matin,  nuageux  et 
couvert  l'aprés-midi. 

26 

10,2 

23,8 

764,5 

707 

N. 

Couvert  le  malin,  clair  l'ap.-midi. 

27 

8  4 

2-2,8 

767 

768,5 

N. 

Clair. 

28 

95 

21,0 

770,5 

"2 

N.N.G. 

Brum.  le  mat,,  clair  ensuite. 

29 

7,5 

2;;  2 

773 

772 

E.,  N.,   S.  E. 

Brum.  le   malin,   clair  ensuite. 

30 

1 

6,7 

2:''2 

771 

770 

Ë.    N.    E. 

Brum.  le  malin,  clair  ensuite. 

SOCIÉTÉ  NATIONALE  &  CENTRALE  D'HORTICULTURE  DE  FRANCE 


EXPOSITION  DE  1881 


PROGRAMME 


La  Société  nationale  et  centrale  d'Horticulture  de  France,  pour 
répondre  aux  progrès  toujours  croissants  de  l'Horticulture  française 
et  au  vœu  expressément  formulé  par  la  grande  majorité  des  hor- 
ticulteurs, dans  leur  réunion  du  12  février  1880,  décide: 

i  0  Que,  pour  donner  le  plus  de  solennité  et  d'éclat  possible  à 
ses  Expositions  annuelle?,  elle  tiendra  celle  de  1881  sans  le 
concours  d'aucune  autre  manifestation  des  Arts  ou  des  Industries 
n'ayant  pas  un  rapport  direct  avec  l'Horticulture. 

2°  Que,  pour  assurer  la  plus  parfaite  émulation  entre  les  expo- 
sants, ainsi  que  la  plus  grande  facilité  d'étude  des  produits  expo- 
sés, un  jardin  sera  établi  par  ses  soins,  et  disposé  de  manière  à 
recevoir  aussi  bien  les  plantes  de  serres  que  celles  de  pleine-terre, 
les  produits  de  l'Arboriculture  fruitière  et  forestière,  les  produits 
maraîchers,  et  enfin,  ceux  des  Arts  et  Industries  horticoles,  avec 
un  classement  répondant  aux  besoins  multiples  de  chacun  de  ces 
groupes. 

(L'emplacement  du  jardin  sera  indiqué  dans  un  avis  ultérieui). 

30  Qu'elle  fixe,  pour  l'année  1881,  sa  principale  Exposition  à  k 
deuxième  quinzaine  de  mai. 

■  40  Que  la  durée  de  cette  Exposition  sera  de  huit  jours.   (Des 
Expositions  spéciales,  correspondant  aux  saisons  de  floraison  , 

Série  3.  T.  II.  Cahier  d'octobre  1880,  publié  le  30  novembre  1880.  38 


894  PROGRAMME 

pourront  avoir  lieu  au  siège  de  la  Société  et  seront  annoncées  dans 
le  Journal,  au  moins  deux  mois  à  l'avance.) 

5°  Quele  Jury  sera  divisé  en  sections  de  la  manière  suivante  : 

La  première  section  jugera  les  produits  maraîchers  et  fruitiers; 

La  deuxième,  les  plantes  de  serre  proprement  dites; 

La  troisième,  les  plantes  de  pleine-terre; 

La  quatrième,  les  produits  des  Arts  et  Industries  horticoles  ; 

La  cinquième,  exclusivement  composée  de  Dames  patronnasses, 
les  bouquets  et  garnitures  de  fleurs  coupéos, 

6<J  Que  le  Jury  sera  composé  de  Membres  de  la  Société  et  de 
Membres  de  Sociétés  correspondantes,  invités  à  cet  effet. 

7°  Que  l'Exposition  principale  sera  divisée,  quant  aux  produits 
présentés,  en  deux  grandes  catégories  : 

La  première  catégorie,  qui  fera  l'objet  principal  de  l'Exposition, 
concernera  les  concours  spéciaux  relatifs  à  chaque  branche  de 
l'Horticulture  et  des  Arts  et  Industries  horticoles,  ainsi  qu'il  est 
détaillé  plus  loin. 

La  deuxième  catégorie  concernera  tous  les  produits  présentés 
qui  auront  été  remarqués  par  le  Jary  ou  considérés  par  lui  comme 
ayant  le  plus  contribué  à  Tornem  entation  et  à  l'éclat  de  l'Exposi- 
tion. 

8»  Que  les  récompenses,  qui  consistent  en  objets  d'art,  grandes 
médailles  d'or,  médailles  d'or,  médailles  de  vermeil,  médailles 
d'argent  grand  module,  médailles  d'argent,  médailles  de  bronze 
et  mentions  honorables,  seront  particulièrement  attribuées  aux 
produits  qui  sont  l'objet  de  concours. 

Des  médailles  d'or,  vermeil,  etc.,  seront  mises  à  la  disposition 
du  Jury  pour  récompenser  les  apports  ne  concourant  pas, 
mais  jugés  méritants  et  ayant  le  plus  contribué  à  l'ornementation 
et  à  l'éclat  de  l'Exposition. 

9°  Que  le  jardin  de  l'Exposition  sera  l'objet  d'un  concours  et  que 
le  Jury  aura  la  faculté  d'accorder,  pour  l'exécution  de  ce  jardin, 
jusqu'à  une  grande  médaille  d'or. 

10"  Que  le  Jury  aura  la  faculté  de  n'accorder  aucune  récom- 
pense, même  pour  les  lots  ayant  rempli  les  conditions  du  concours, 
s'ils  n'étaient  pas  jugés  méritants. 

1  |o  Qu'il  sera  créé  des  certificats  appelés  Diplômes  d'honneur 


%    DE  l'exposition  DE  1881.  593 

del"  mérite  qui  seront  délivrés  par  décision  du  Conseil  d'Ad- 
ministration, sur  l'avis  du  Jury,  en  raison  de  plantes  oa  d'ar- 
bres remarquables,  et  ce,  aûn  d'en  propager  la  culture. 

CONCOURS     SPÉCIAUX 

0BS8RYATI0K3  GÉNÉRALES. 

Tout  exposant,  concourant  comme  amateur,  ne  peat  également 
concourir  comme  horticulteur  ou  producteur. 
LTout  exposant  ne  peut  concourir  que  pour  un  seul  lot  dans 
chaque  concours. 

La  valeur  du  premier  prix  n'est  pas  déterminée.  Le  Jury  seul 
décidera. 

Il  n'y  aura  pas  addition  de  plusieurs  récompenses   obtenues, 
pour  Tattribution  d'un  prix  supérieur. 

floriculture. 
Plantes  cCintroduction. 

.  1  er  concours .  La  plante  fleurie  le  plus  récemment    introduite    en 

France. 
2^  concours.  La  plante  à  feuillage  ornemental  le  plus  récemment 

introduite  en  France. 
3e  concours.  Collection  de  plantes  introduites  le  plus  récemment  en 

France. 

Semis . 

4e  concours.  Une  ou  plusieurs  plantes  d'ornement,  ligneuses  ou 
herbacées,  obtenues  de  semis,  non  encore  dans  le 
commerce. 

Belle  culture. 

6e  concours.  Plante  fleurie  ou  non  fleurie  que  sa  bonne  culture 
aura  fait  approcher  le  plus  près  de  son  maximum  de 
développement. 

€e  concours.  Le  plus  beau  lot  de  plantes  à  feuillage  ornemental, 
de  serre,  remarquables  par  leur  développement,  à 
quelque*  genre  qu'elles  appartiennent.  • 


596  PROGRAMME  * 

7e  concours.  Lot  de  plantes  à  feuillage  ornemental,  à  quelque  genre 
qu'elles  appartiennent  et  servant  à  la  décoration 
des  appartements  en  hiver,  des  jardins  en  été. 

8e  concours,  (Lot  d'ensemble).  Collection  de  plantes  fleuries  remar- 
quables par  leur  développement  et  leur  floraison,  à 
quelques  cotégories  qu'elles  appartiennent. 

Qe  concours.  (Lot  d'ensemble).  Lot  de  plantes  marchandes  à  feuil- 
lage, en  collections,  à  quelque  genre  qu'elles  appar- 
tiennent. 
<0e  concours.  (Lot  d'ensemble).  Lot  de  plantes  marchandes  fleuries, 
en  collection. 

Serre  chaude. 

41e  concours .  1  <>  Collection  de  quarante  à  cinquante  plantes  variées, 
de  serre  chaude. 

—  2o  Collection  de  vingt-cinq  à  trente  plantes  variées,  de 

serre  chaude. 

—  30  Collection  de  dix  à  quinze  plantes  variées,  de  serre 

chaude. 
4 Se  concours.  1»  Collection  de  quinze  à  vingt  Palmiers. 

—  2°  Collection  de  dix  à  douze  Palmiers. 

—  30  Trois  Palmiers  remarquables  par  leur  développe- 

ment. 
i3e  concours.  \^  Trois    plantes  de  serre  chaude  remarquables  par 
leur  développement. 

—  2°  Deux  plantes  de  serre  chaude  remarquables  par 

leur  développement. 

—  3°  Une  plante  de  serre  chaude  remarquable  par  son 

développement. 
He  concours.  1»  Collection  d'Orchidées  exotiques  en  fleurs. 

—  2o  Trois-  Orchidées  remarquablement  belles  par  leur 

développement  et  leur  floraison. 

15c  concours.  <o  i^a   plus  belle   et  plus    nombreuse   collection    de 

(iloxinias,  en  variétés  nommées. 

—  2°  Vingt  à  trente  Gloxinias  nommés. 

16e  concours.  Collection  de  Gloxinias    de    semis  non  encore   pré- 
sentés. 
17e  concours.  1°  Achimenes  fleuris,  en  collection. 

—  2°  Six  Achimenes  fleuris,  remarquables  par  leur  déve- 
f  loppcment  et  leur  florais(Jn. 


DE  l'exposition  DE  <88I.  597 

iSe  concours.  Collection  de  Tydœa,  Nœgèlia  et  autres  Gesnériacées 
autres  que  les  Gloxinias  et  les  Achimenes. 

49e  concours.  Collection  de  plantes  de  serre  chaude  obtenues  de 
semis,  non  encore  présentées. 

JOe  concours.  Collection  de  treote  à  quarante  espèces  de  Cactées 
fleuries  ou  non. 

21^  concours,  i»  Collection  de  Bégonias. 

—  2°  Dix  Bégonias    remarquables  par  leur  développe- 

ment.' 
âîe  concours.  Collection  de  Bégonias  tubéreux. 
3e  concours.  Collection  de  Bégonias  tubéreux  de  semis,  non  encore 

préseutés. 
24e  concours.  1°  Collection  de  Croion.. 

—  2°  Dix  Croton  remarquables  par  leur  développement. 

25e  concours.  \°  Collection  de  Broméliacées. 

—  2°  Dix  Broméliacées  remarquables  par  leur  rareté  et 

leur  développement. 

26e  concours.  Broméliacées  obtenues  de  semis  ou  récemment  intro- 
duites en  France  et  non  encore  présentées. 

27e  concours.  I»  Collection  de  Caladium. 

—  2»  Quinze  à  vingt  Caladium  remarquables  par  leur 

développement. 

—  3«>  Six  à  dix  Caladium  rares,  ou  très  remarquables  par 

leur  développement. 
28e  Concours.  1»  Collection  en  fleurs,   de   plantes  grimpantes,   de 
serre  chaude  ou  de  serre  tempérée. 

—  2°  Vingt  à  trente  plantes  grimpantes,  en  fleurs,  de  serre 

chaude  ou  tempérée. 

—  3°  Dix  à  quinze  plantes  grimpantes,  en  fleurs,  de  serre 

chaude  ou  tempérée. 
29e  concours.  1°  Collection  de  Fougères,  de  serre  chaude  ou   tem- 
pérée. 

—  2°  Dix  à  quinze  Fougères,  de  serre  chaude  ou    em- 

pérée. 

—  3°  Six  à  neuf  Fougères,  de  serre  chaude  ou  tempérée, 

remarquables  par  leur  développement. 
30e  concours.  4°  Collection  de  Bracœna,  de  serre  chaude  ou  tem- 
pérée. 

—  2°  Dix  à  quinze  Dracœna,  de  serre   chaude  ou  tem- 

pérée. 


598  PROGRAMME 

30^  concours.  3»  Six  knewlDracsena,  très  remarquables  par  leur  port 

et  leur  développement. 
31e  concours,  i»  Collection  de  Coleus  en  variétés  ne  se  répétant  pas 

par  plus  de  deux  spécimens  de  chacun. 

—  2o  Quarante  à  cinquante  Coleus,  ne  se  répétant  pas  par 

plus  de  deux  exemplaires  de  chaque  variété. 

—  30  Vingt  à  trente  Coleus,  ne  se  répétant  pas  par  plus 

de  deux  exemplaires  de  chaque  variété. 

Seire    tempérée. 

32e  concours.  1f>  Collection  en  fleurs  de  quarante  à  cinquante  Pelar- 
gonhim  zonale  et  inquinans  en  variétés  distinctes,  ne 
se  répétant  pas  par  plus  de  deux  ou  trois  sujets  de 
chaque  variété. 

—  2»  Vingt  à  trente,  idem,  idem. 

—  30  Quinze  à  vingt,  idem,  idem,  ne  se  répétant  pas  par 

plus  de  deux  de  chaque  variété. 

—  40  Six  à  dix  idem,  remarquables  par  leur  floraison  et 

leur  développement. 

33e  concours.  Lot  de  Pelargoniiim  zonale  et  inquinans,  obtenus  de 
semis  ou  récemment  introduits,  mais  non  encore 
présentés. 

34e  concours.  Lot  de  Pelargonium  à  grandes  fleurs,  en  variétés  dis- 
tinctes, ne  se  répétant  pas  par  plus  de  deux  sujets  de 
chaque  variété. 

35e  concours.  Loi  de  Pelargonium  à  grandes  fleurs,  obtenus  de  se- 
mis, ou  récemment  introduits,  mais  non  encore 
présentés. 

36e  concours.  Collection  de  Verveines   fleuries. 

37e  concours.  Dix  à  quinze  Verveines  fleuries,  en  variétés  distinctes 
nommées. 

38e  concours.  4°  Collection  de  Fuchsias  fleuris. 

—  2°  Dix  à  quinze  Fuchsias  fleuris,   remarquables    par 

leur  développement.  ^ 

39e  concours.  Fuchsias  obtenus  de  semis,  ou  récemment  introduits, 
mais  non  encore  présentés. 

40e  concours.  \o  Collection  de  cinquante  à  soixante  Pétunias  fleuris, 
remarquables  par  leur  développement  et  leur  flo- 
raison. 

—  2°  Vingt  à  trente,  idetn,  idem. 


DE  l'exposition  DE  1881.  599 

44e  concours.  Pétunias   obtenus  de  semis,  mais   non   encore    pré- 
sentés. 

42e  concours.  Collection  d'Agave  et  d'A/oe. 

43e  concours.  Collection  de  Yucca. 

44e  concours.   Collection  de  Penstemon,  en  fleurs. 

45e  concours.  Collection  de  Bouvardia,  en  fleurs. 

46e  concours.  Collection  de  Lantana,  en  fleurs. 

47e  concours.  Collection  de  Canna. 

48e  concours.  Caniia  obtenus    d%  semis  ou  récemment  introdu 
mais  non  encore  présentés. 

49e  concours.  Collection  d'Orangers,    Citronniers,    Myrtes,    etc,  en 
fleurs. 

50e  concours.  Collection  de  Phormium, 

51  e  concours.  Phormium  obtenus  de  semis  ou  récemment  introduits 
en  France,  mais  non  encore  présentés. 

Pleine  terre. 


52e  concours.  1»  Collection  de  Conifères. 

— '  2°  Vingt  à  vingt-cinq  Conifères. 

53e  concours.  Six  à  dix  Conifères  remarquables  par  leur  forme  et 
leur  développement. 

54e  concours .  Groupe  de  trois  ou  de  cinq  Conifères  de  même  espèce, 
de  première,  deuxième,  ou  troisième  grandeur. 

55e  concours.  Collection  de  Conifères  ayant  parfaitement  résisté  à 
l'hiver  de  1879-1880,  solis  le  climat  de  Paris. 

56e  concours.  1"  Collection  de  Rosiers  haute  tige,  en  fleurs,  repré- 
sentés par  deux  exemplaires,  au  plus,  de  chacun. 

—  2°  Cent  Rosiers  haute  tige,  idem. 

—  30  Cinquante,  idem,  idem. 

—  4"  Vingt-cinq,  idem,  idem. 

57e  concours,  1°  Collection  de  Rosiers  basse  tige  greffés  ou  francs 
de  pied,  en  fleurs,  représentés  par  deux  exemplaires, 
au  plus,  de  chacuiK 

—  2°  Cent  Rosiers,  idem,  idem. 

—  3°  Cinquante  Rosiers,  idem,  idem. 

—  4°  Vingt-cinq  Rosiers,  idem,  idem, 

58^  concours.  Rosiers  obtenus  de  semis  ou  récemment  introduits, 
mais  non  encore  présentés. 


600  PROGRAMME 

.59e  concours.  Rosiers  basse  tige,  assortis,  cultivés  en  vue  de  l'ap- 
provisionnement des  marchés  ou  de  la  garniture  des 
massifs  ou  corbeilles. 

6C«  concours.  Dix  Rosiers  basse  tige,  remarquables  par  leur  déve- 
loppement et  leur  floraison. 

61*  concours.  Cinq  Rosiers,  idem,  idem. 

6ï«  concours.  Collection d'QEillets. 

63e  concours.  Collection  de  plantes  vivaces,  fleuries. 

64*  concours.  Collection  de  Quarantaines  françaises  ou  allemandes, 
fleuries.  - 

65e  concours.  Collection  de  plantes  ou  arbustes  de  tous  genres, 
remarquables  par  le  port  et  le  feuillage. 

66*  concours.  Collection  d'arbustes  à  feuillage  persistant  (autres 
que  les  Conifères  résineuses). 

67*  concours.  Six  à  dix  arbustes  à  feuillage  persistant  (autres  que  les 
Conifères  résineuses),  remarquables  par  leur  déve- 
loppement et  leur  forme. 

68''  concours.  Collection  de  Fougères. 

69*  concours.  Collection  de  Résédas. 

70'  concours    Collection  d'arbres  et  arbustes  d'ornement. 

71*  concours.  Belle  disposition  d'un  massif  d'arbres  et  arbostes  d'or- 
nement à  feuillage  caduc. 

72e  concours.  Belle  disposition  d'un  massif  de  plantes  à  feuillage. 

73*  concours.  Belle  disposition  d'un  massif  ou  corbeille  de  plantes 
fleuries. 

74e  concours.  Motifs  de  mosaîculture. 

75e  concours.  Collection  do  plantes  spéciales  à  la  mosaîculture. 

Fleurs  coupées  et  (jarnîtures  d'appartement. 

76»  concours.  Collection  de  Fleurs  coupées. 

77*  concours.  Garniture  dun  petit  salon  de  fleurs. 

78*  concours.  Garniture  d'un  surtout  de  table  (milieu  et  deux  bouts). 

79*  concours.  Bouquets  d'appartement. 

80*  concours.  Bouquets  de  mariée. 

81*  concours,  Garnftures  de  jardinières  d'appartement. 

82e  concours.  Garniture  de  suspensions  d'appartement. 

Arboriculture. 

83e  concours.  Lot  d'arbres/  fruitiers,  formés  par  la  taille  pour  espa- 
liers et  contre-espaliers,  en  au  moins  cinq  variétés, 
et  par  deux  spécimens  de  chaque  variété. 


DE  l'exposition  DE  i881.  601 

84»  concours.  Lot  d'arbres  fruitiers,  formés  par  la  taille,  à  tige,  à 
tête,  idem,  idem. 

85e  concours.  Lot  d'arbres  fruitiers,  formés  par  la  taille  en  pyramide, 
idem,  idem . 

86e  concours.  Lot  d'arbres  fruitiers,  formés  par  la  taille  en  que- 
nouille, idem,  idtm. 

87e  concours,  \°  Lot  d'arbres  fruitiers  forcés,  en  pots,  portant  leurs 
fruits  (autres  que  les  Vignes). 

—  2°  Vignes  en  pots  (collection  la  plus  complète). 
88e  concours.  4  «  Lot  de  fruits  conservés. 

—  2°  Fruits  exotiques  (collection). 

Culture  maraîchère. 

89e  concours.  Lot  d'ensemble  de  légumes  forcés. 
90|  concours.  Lot  d'ensemble  de  légumes  de  saison. 
9Je  concours.  Quatre  Melons,  à  maturité. 
92e  concours .  \  o  Quatre  bottes  d'Asperges . 

—  2o  Deux  bottes  d'Asperges. 
93e  concours.  Six  Choux-fleurs,  au  moins. 

.94e  concours.  Lot  de  légumes  d'un  même  genre, 

95e  concours.  Fraisiers  en  pots,  avec  fruits  à  maturité. 

96e  concours.  Collection  de  Fraises  cueillies. 

97e  concours.  Légumes  exotiques  (collection). 

Arts  et  Industries  .horticoles. 

Les  concours  seront  divisés,  pour   les  produits  présentés,  en  deux 
grands  groupes  : 
Le  premier  comprendra  dix  classes. 
Le  deuxième  comprendra  sept  classes. 
Les  dix  classes  du  premier  groupe  sont  : 

Ire  Plans  et  reliefs  de  jardins  ; 

2e  SeiTCS,  châssis,  viirerie,  cloches,  etc.; 

3e  Pompes  et  appareils  d'arrosage  ; 

4e  Chauffages  de  serres,  thermomètres  etinstruments  de  physique 
utiles  à  l'horticulture  ; 

5e  Instruments  de  jardinage,  coutellerie  horticole,  tondeuses,  etc.; 

6e  Poteries,  caisses  et  bacs  servant  à  la  culture; 

7e  Claies  à  ombrer  ; 

8e  Insecticides  et  engrais  ; 


^02  PROGRAMME  DE   l'eXPOSITION  DE    ISSI. 

9e  Tuteurs,  raidisseurs,  palissage,  etc.; 

-lOe  Ouvrages  traitant  de   l'horticulture  et  objets  servant  à  l'ins- 
truction horticole. 

Les  sept  classes  du  deuxième  groupe  sont  : 
li'e  Ameublements  de  jardins,  tentes,  etc.; 
2^  Treillages,  grillages,  clôtures,  grilles,  ponts,. etc.; 
3e  Jardinières  et  aquarium  ; 
4e  Poteries  artistiques  et  d'ornementation  ; 
5e  Dessins  déplantes,  étiquettes  ; 
6«  Constructions  rustiques,  rochers,  grottes,  etc.; 
7e  Statues,  fontes  et  groupes  pour  l'ornementation  des  jardins.; 

Les  classes  admises  au  concoui*s  pour  1881  sont  : 

1«r  concours.  Premier  groupe,  2^  classe  :  Serres,   châssis,  vitrerie, 
cloches. 

2«  concours.    Premier  groupe,  3"  classe  :  Pompes  et  appareils  d'ar- 
rosage. 

3e  concours.  Premier  groupe,   6"  classe:  Poteries,  caisses  et  bacs 
servant  à  la  culture. 

4"=  concours.  Deuxième  groupe,  1'®  classe:  Ameublements  de  jar- 
dins, tentes,  abris. 

5«  concours.  Deuxième  groupe,  2c  classe  :  Treillage,  grillage,  clô-' 
tures,  grilles  et  ponts.' 

Les  autres  produits  des  premier  et  deuxième  groupes  pourront  ôtro 
récompensés,  comme  il  est  dit  plus  haut,  s'ils  ont  été  remarqués  par 
le  Jury,  ou  lorsqu'ils  auront  le  plus  contribué  à  l'éclat  de  l'Expo- 
sition. 


PROCÈS-VERBAUX,  —   SÉANCE   DU    H   OCTOBRE    1889.  60] 

CONCOCRS  OUVERTS  DEVANT  LA.  SOCIÉTÉ  EN  1880. 

Concours  permanents. 

Médaille  Pellier ^oar  les  Pentstemon. 

Prix  Laisné pour  récompenser  l'aptiiude  au  travail 

et  la  moralité  des  garçons  jardiniers. 

(V.   le  Journal,  3»  série,  I,    1879, 

p.  691.) 

Concours  .annuels. 

Médaille  Moynet pour  les  apports  les  plus  remarqua- 
bles, faits  pendant  l'année,  au 
Comité  de  Culture  potagère. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration,  pour  l'introduction  ou  l'obtention  de 

plantes  ornementales  ovéritantes. 
(V.  le  Journal,  2"  série,  XI,  1 877, 
p.  145.) 


-S-O-t- 


PROGÈS-VERBAUX 

SÉANCE    DU    14     OCTOBRE    1880. 
Présidence    de  M.    Burelle. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  On  y  compte  cent  trente 
Membres  titulaires  et  sept  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  annonce  que  le  Conseil  d'Administration,  dans 
sa  séance  de  ce  jour,  a  inscrit  sur  la  liste  des  Membres  honoraires, 
à  la  suite  de  leur  demande  adressée  par  écrit,  ainsi  que  l'exige  le 
Règlement,  M.  Buanton  (Joseph),  horticulteur  à  Rodez  (Aveyron), 
et  M.  Lesbre,  à  Ebreuil  (Allier),  qui  l'un  et  l'autre  appartiennent 
à  la  Société  depuis  25  années  révolues. 


La  Commission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs  des  articles  publiés- 
dans  le  Journal  la  responsabilité  des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

(Avis  de  la  Commission  de  Rédaction.) 


604  PROCÈS-VERBAUX. 

M.  le  Secrétaire-général  signale  les  pertes  énainemment  regret- 
tables que  la  Société  vient  d'éprouver  par  le  décès  de  MM.  Fleury 
(J.-B.-L.).  Membre  honoraire,  Cabin,  grainier  à  Lyon,  Haudré- 
cby  (Joseph),  et  B  jcquet,  intendant  militaire  en  retraite. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

i"  Par  M.  Petit  (Léon),  jardinier  chez  Mme  v^  Torchon,  à  Belle- 
vue  (Seine-et-Oise),  un  lot  de  légumes  comprenant  des  Céleris  à 
côte  et  sans  drageons,  de  la  Chicorée  frisée  de  Meaux,  un  pied  de 
Cardon  plein  inerme,  des  Choux  de  deux  variétés,  des  Carottes  de 
deux  sortes,  trois  variétés  de  Navels,  des  Poireaux,  etc.  Ces  divers 
légumes  accusant  une  bonne  culture,  le  Comité  de  Culture  pota- 
gère propose  d'accorder  une  prime  de  troisième  classe  pour  la 
présentation  qui  en  est  faite.  Sa  proposition  est  adoptée. 

2°  Par  il.  Véniat  (Henri),  jardinier  chez  M.  Feyeux,  à  Crosnes 
(Seine-et-Oise),  un  lot  de  piaules  potagères  nouvelles  pour  nos 
jardiLS.  Ce  sont  :  des  pieds  de  Pourpier  tubéreux  [Portulaca  tube- 
rosa  RoxB.)  munis  de  leurs  tubercules  ;  des  touffes  de  Natsou 
Adzuki,  Adzuki  d'été  [Phaseolus  radlatus  L.),  du  Japon,  et  un 
pied  chargé  de  fruits  d'une  plante  dont  le  nom  botanique  est 
inconnu  et  qui  est  piésentée  sous  la  dénomination  vulgaire  de 
Àwatades  Arabes.  Le  fruit  de  l'Awata  est  employé  à  titre  de  con- 
diment (1).  Cette  présentation  est  faite  en  vue  d'un  concours 
permanent. 

3°  Par  M.  Hediard,  négociant  en  fruits  et  légumes  exotiques, 
rue  Notre-Dame  de  Lorette,  des  Piments  doux,  les  uns  jaunes, 
les  autres  rouges,  des  gousses  du  Haricot  sabre  récoltées  à  Alger, 
du  Gombo  Févy  [Hibiscus  csculentus  L.)  venant  de  notre  Midi,  et 
des  Patates  rouges  d'Algérie.  Sur  la  proposition  du  Comité  de 
Culture  potagère,  une  prime  de  i®  classe  est  accordée  à  M.  He- 
diard qui  renonce  à  la  recevoir, 

4°  Par  M.  Bain,  jardini-r  cbtz  M.  Gauthier  (R.-R.),  avenue  de 


(<)  Dans  une  note  jointe  à  ces  objets,  M.  Véniat  rappelle  qu'on  trouve 
des  renseignements  sur  ces  trois  plantes  dans  uce  note  de  M.  Paillieux, 
qui  a  été  insérée  dans  le  Jowmai  (1879,  p.  584-594).  11  fait  observer  que 
l'Awala  des  Arabes  est  aussi  appelé  dans  cette  note  (p.  590)  Piment- 
Tomate,  et  que  ce  nom  ne  lui  appartient  pas. 


SÉANCE  DU  U  OCTOBRE  J880.  605 

SuffreD,'  6  pieds  de  Céleri-Rave  et  6  pieds  de  Céleri  turc,  ainsi 
que  des  Pommes  de  terre  provenant  de  la  récolte  de  i8i9,  même 
de  celle  de  1878,  qui,  ayant  été  enveloppées  de  plaire,  se  sont  très 
bien  conservées.  Parmi  les  tubercules  déposés  sur  le  bureau,  il  en 
est  un  de  la  variété  nommée  Saucisse  qui  a  produit  dans  son  inté- 
rieur ds  petits  tubercules  secondaires,  comme  ceux  que  M.  Gir- 
rière  (E.-A.)  a  montrés  à  la  Société,  dans  sa  précédente  séance 
(voyez  le  Journal,  cahier  de  septembre  1880,  p.  542).  —  M.  Bain 
obtient  une  prime  de  3^  classe  pour  sa  présentation. 

5°  Par  M.  Dudouy  (Alfred),  rue  Notre-Dame  des  Victoires,  38,  à 
Paris,  une  collection  de  Pommes  de  terre  ne  réunissant  pas  moins 
de  75  variétés.  —  M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère 
fait  le  plus  grand  éloge  de  cette  collection  qui  a  pu,  dit-il,  être 
quelquefois  égalée  pour  le  nombre  des  variétés  mises  sous  les 
yeux  de  la  Société,  mais  dont  les  spécimens  sont  en  général 
supérieurs  en  beauté  à  tous  ceux  qui  ont  été  présentés  jusqu'à  ce 
jour,  en  collections  nombreuses.  Aussi  le  Comité  demande-t-il 
qu'une  prime  de  1''®  classe,  la  plus  haute  des  récompenses  qui  peu- 
vent être  accordées  dans  les  séances,  soit  donnée  à  M.  Dudouy 
pour  cette  présentation.  Cette  récompense  est  accordée  par  un 
vote  de  la  Compagnie,  mais  M.  Dudi  ûy  renonce  à  la  recevoir. 

M.  H.  Birot,  chef  de  culture  chez  M.  Dudoiiy,  fait  observer  que 
la  plupart  des  Pommes  de  terre  déposées  sur  le  bureau  sont  des 
variétés  anglaises  d'origine,  et  il  en  signale  particulièrement 
quelques-unes  comme  fort  recommandables  à  des  points  de  vue 
différents.  Ainsi  celles  qu'il  regarde  comme  les  plus  avantageuses 
pour  la  culture  sont  l'Internationale  et  le  Flocon  de  neige  qu'on 
peut  récolter  même  un  peu  avant  leur  maturité  complète.  La 
variété  Magnum  bonum  est  très  productive  et  excellente  pour  la 
table.  La  variété  Champion  est  très  utile  comme  venant  bien  sur 
les  terres  maigres  et  pouvant  être  plantée  serrée;  sur  les  bonnes 
terres  elle  est  moins  avantageuse  parce  qu'elle  a  trop  de  lige»  ; 
son  produit  est  bon  surtout  pour  la  féculerie. 

M.  Dudouy  dit  à  son  tour  qu'il  croit  devoir  insister  sur  ce  fait 
que  toutes  les  Pommes  de  terre  présentées  par  lui  et  qui  ont  été 
trouvées  fort  belles  par  le  Comité  compétent,  ont  été  cultivées 
aux  engrais  chimiques,  et  qu'il  en  attribue  sans  hésitation  la  rare 


606  PROCÈS-VERBAUX. 

beauté  à  l'action  de  ces  engrais.  L'analyse  qui  en  a  été  faite  dans 
son  laboratoire  a  montré  qu'elles  sont  très  riches  en  amidon  ou 
fécule,  matière  qui  leur  donne  leur  valeur,  et,  au  contraire,  pau- 
vres en  cellulose  dont  la  faible  porpoition  est  ici  un  mérite.  Gela 
s'explique,  selon  lui,  de  la  manière  suivante  :  La  Pomme  de  terre 
ne  restant  pas  longtemps  en  terre  doit  être  abondamment  nourrie 
pour  donner,  dans  l'espace  de  temps  assez  circonsciit  que  dure  sa 
végétation,  la  masse  considérable  de  produits  qu'on  en  attend. 
Dès  lors  si  l'aliment  qu'on  lui  fournit  se  décompose  lentement 
dans  le  sol,  elle  en  profite  mal  et  ne  se  nourrit  qu'incomplète- 
ment; c'est  ce  qui  arrive  avec  le  fumier  dans  lequel  certaines 
matières  (matières  azotées)  se  décomposent  vite  et  sont  par  suite 
promptement  absorbées,  tandis  que  la  décomposition  des  autres 
en  matières  assimilables  pour  les  plantes  exige  beaucoup  plus  de 
temps.  Dans  ces  conditions,  la  plante  imparfaitement  nourrie 
forme  peu  de  fécule  proportionnellement  à  la  quantité  de  cellulose 
qui  compose  les  tissus  de  ses  tubercules  ;  elle  devient  aussi  par  cela 
même,  pense  M.  Dudcûy,  très  sujette  à  la  maladie  spéciale  dont 
la  cause  est  inconnue,  dit-il,  mais  dont  tout  le  monde  connaît  les 
effets  désastreux.  Au  contraire,  les  engrais  chimiques  employés 
en  place  de  fumier  offrent  dès  l'abord  à  la  plante,  à  l'état  soluble, 
par  conséquent  de  manière  à  être  facilement  absorbées  et  assimi- 
lées, les  quatre  substances  sur  lesquelles  repose  essentiellement 
la  végétation  ;  ils  fournissent  donc  à  la  Pomme  de  terre  tous  les 
éléments  d'une  bonne  nutrition  ;  la  plante,  bien  nourrie  dès  l'ori- 
gine par  un  mélange  d'azotate  de  potasse  et  de  superphosphate  de 
chaux,  qui  lui  donne  à  la  fois  l'azote,  la  potasse,  le  phosphore  et 
la  chaux  dont  elle  a  besoin,  produit  beaucoup  de  fécule  et  une 
moindre  proportion  de  cellulose,  ce  qui  élève  notablement  la 
qualité  et  la  beauté  de  ses  produits. 

M.  P.  Duchartre  demande  et  obtient  la  parole  pour  présenter 
une  observation  sur  une  assertion  que  vient  d'émettre  M.  Dudoiiy. 
Dans  le  cours  de  l'explication  qu'il  a  donnée  de  l'action  comparée 
du  fumier  et  des  engrais  chimiques,  cet  honorable  collègue  a  dit 
que  la  cause  de  la  maladie  spéciale  de  la  Pomme  de  terre  n'est  pas 
encore  connue  ;  or  M.  P.  Duchartre  regarde  la  cause  de  cette 
maladie  comme  étant  depuis  assez  longtemps  déjà  parfaitement 


SÉANCE    DU    14    OCTOBRE    1880.  607 

eonnue.  Des  observations  multipliées  et  concluantes,  appuyées 
même  sur  les  expériences  démonstratives  de  MM.  Speerschneider, 
H.  Hofifman  et  autres,  ont  prouvé  que  l'altération  qui  résulte  de 
cette  maladie  est  due  à  l'action  d'un  Champignoa  microscopique 
interne,  pendant  la  plus  grande  partie  de  son  existence.  Ce  Cham- 
pignon est  le  Peronospora  infestans  Casp.  {Phytophthora  infestans 
BARY).On  a  suivi  la  marche  des  filaments  (mycélium)  de  ce  parasite 
au  milieu  des  tissus  de  la  plante  envahie  ;  on  a  vu  tout  autour  de  ces 
filaments  le  tissu  jaunir,  puis  brunir  à  mesure  que  son  altération 
faisait  des  progrès.  Enfin  on  a  constaté  que  ces  filaments  végétatifs, 
quand  ils  se  sont  étendus  dans  la  fane  de  la  plante  nourricière  et 
qu'ils  ont  suffisamment  pris  force  aux  dépens  de  celle-ci,  produi- 
sent, perpendiculairement  à  leur  propre  direction,  d'autres  fila- 
ments plus  courts,  qui  sortent  par  les  orifices  naturels  de  l'épi- 
derme  ou  stomates,  se  ramifient  en  un  arbre  microscopique 
dans  leur  portion  extérieure  et  y  donnent  naissance  aux  corps 
reproucteurs  (conidies)  du  parasite.  C'est  alors  qu'on  voit  appa- 
raître des  tâches  brunes  sur  les  tiges  et  les  feuilles  de  la  Pomme 
de  terre.  Quand  les  corps  reproducteurs,  dont  le  mode  de  forma- 
tion et  de  développement  est  bien  connu,  tout  complexe  qu'il  est, 
sont  entraînés  par  les  pluies  dans  le  sol  jusqu'aux  tubercules  en 
voie  de  croissance,  ils  germent  à  la  surface  de  ceux-ci  et  alors  ils 
introduisent  à  travers  la  peau  un  filament  germinatif  extrême- 
ment délié  qui,  une  fois  entré,  commence  à  se  nourrir  et  à  s'ac- 
croître aux  dépens  de  ce  tubercule,  constituant  dès  lors  un  nouveau 
pied  du  parasite.  Telle  est  la  marche,  telle  est  la  cause  de  la  ma- 
ladie de  la  Pomme  de  terre,  et  on  voit  que  cette  cause  est  connue. 
Sans  doute  un  pied  de  Pomme  de  terre  bieu  nourri  et  par 
conséquent  vigoureux  pourra  mieux  résister  aux  attaques  du  para- 
site qu'un  autre  qui,  étant  mal  nourri,  serait  faibl:;  et  chétif; 
mais  dire  que  des  Pommes  de  terre  n  auront  pas  la  maladie  par 
cela  seul  qu'elles  sont  vigoureuses,  c'est  avancer  que  le  parasite 
ne  pourra  pas  les  envahir,  et  M.  P.  Duchartre  est  d'avis  que  cette 
assertion  aurait  besoin  d'être  appuyée  sur  autre  chose  que  des 
observations  faites  en  gros. 

M.  Dudoûy  précise  plus  qu'il  ne  Tavaitfait  d'abord  sa  première 
assertion  en  disant  que  les  plantes  mal  nourries  résistent  mal  aux 


608  PROCÈS-VERBAUX, 

maladies  qui  les  atteignent.  Il  appuie  cette  opinion  sur  un  autre 
exemple  et  assure  que  la  Vigne  fumée  avec  des  engrais  chimiques 
résiste  au  Phylloxéra 

M.  Delavallée  rappoite  que,  dans  le  département  de  l'Aisne,  on 
s'est  mis  à  fumer  à  l'avance  et  pendant  l'hiver,  avec  du  fumier, 
les  terres  où  Ton  se  propose  de  planter  des  Pommes  de  terre,  et  il 
dit  que,  grâce  à  cette  pratique,  on  n'a  plus  de  Pommes  de  terre 
malades. 

6°  Par  M.  Gougibu?,  jardinier  chez  M.  Talabot,  près  Limoges 
(Haute-Vienne),  un  lot  de  Céleri  panaché  qu'il  présent",  non 
comme  un  simple  accident  se  montrant  çà  et  là,  ainsi  que  cela 
se  voit  dans  les  jardins  potagers,  mais  comme  une  variété  fixée  et 
se  reproduisant  bien.  Une  prime  de  3"  classe  lui  est  accordée  pour 
cette  présentation  ;  mais  M.  Bachoux,  par  l'intermédiaire  de  qui 
ces  plantes  ont  été  présentées  à  la  Société,  déclare  que  ce  jardi- 
nier renonce  à  toute  récompense  et  que  son  seul  but,  en  faisant 
son  envoi,  a  été  de  faire  connaître  une  variété  qui  lui  semble 
avoir  de  l'iatérêt. 

7°  Par  M.  Siroy,  deux  Patates  roses  relativement  auxquel'es 
M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère  déclare  que  ce 
sont  les  plus  belles,  de  provenance  parisienne,  que  la  Société  aii 
eues  encore  sous  les  yeux. 

8°  Par  M.  Vavin  (Eug.),  amateur,  à  Neuilly  (Seine),  des  Bette- 
raves d'Egypte,  variété  d'un  rouge  foncé,  qu'il  dit  être  hâtive, 
d'excellente  qualité,  et  dont  il  donne  de  la  graine  à  ceux  de  ses 
collègues  qui  en  désirent. 

t°  Par  M.  Malfondet,  maraîcher  à  \augirard,  et  transmis  par 
l'intermédiaire  de  M.  CharoUois,  un  énorme  Champignon  à  peu 
près  globuleux,  qui  mesure  environ  0"  30  de  diamètre.  —  Le 
Comité  de  Culture  potagère,  considérant  cet  objet  comme  une 
curiosité  intéressante,  avait  proposé  d'accorder  à  M.  Malfondet 
une  prime  de  3^  classe  ;  mais,  sur  les  obseivations  faites  par  quel- 
ques Membres,  sa  proposition  n'est  pas  adoptée. 

M.  Jacquin,  de  Bessancourt,  en  particulier,  fait  observer 
que  ce  Champignon  est  simplement  le  Lycoperdon  giganteum 
vulgairement  nommé  Vessede-loup  des  Bouviers,  Vesse-de-loup 
Citrouille,  qui  se  montre  çà  et  là  comme  accidentellement,  et  sans 


I 


SÉANCE  DU    14    OCTOBRE  1880.  609 

que  l'homme  intervienne  en  rien  dans  son  apparition.  Il  n'est 
même  pas  fort  rare  dans  les  bois  à  sol  sableux  et  ailleurs.  Quel- 
ques personnes  ont  dit  qu'il  est  comestible,  mais  M.  Jacquin  pensa 
qu'on  doit  s'abstenir  de  le  manger  parce  qti'il  est  indigeste  (1). 

1 0"  Par  MM.  Couturier  et  Robert,  horticulteurs  à  Ghatou  (Seine- 
et-Oise),  un  loi  de  Bégonias  tubéreux  obtenus  par  eux  de  semis, 
qui  sont  présentés  tant  en  tiges  florifères  qu'en  fleurs  coupées.  — 
Une  prime  de  2®  classe  leur  est  accordée  pour  cette  présentation, 
sur  la  proposition  du  Comité  de  Floriculture. 

1 1  "  Par  M.  Urbain  (Louis),  horticulteur  à  Clamart  (Seine),  douse 
Bégonias  hybrides  obtenus  à  la  suite  de  fécondations  du  Begoma, 
discolor  par  le  Bégonia  Rex.  Ces  plantes  sont  jugées  très  remiir- 
quables  par  le  Comité  de  Floriculture  qui  propose  d'accordée  à 
leur  obtenteur  une  prime  de  1''®  classe.  —  Cette  propo-itiou  est 
adoptée. 

12°  Par  M.  Mézard,  horticulteur  à  Rueil,  des  fleurs  d'un  Dahlia 
jaune  qu'il  nomme  Eugène  Mézard,  et  qu'il  a  mis  au  commerce  ea 
'1878.  Celte  présentation  est  faite  hors  concours. 

13°  Par  JNl.  Godefroy-Lebeuf,  horticulteur,  route  de  Sannois, 
26,  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise),  diverses  espèces  de  plantes  rares 
qu'il  présente  hors  concours,  d  tont  les  suivantes:  1.  Oncidium 
Marshallianum  (?)  Reichb.,  Orchidée  très  rare  qui  constitue  uae 


(1)  Le  Lycqperdon  giganteum  Batsch  {Bovista  gigaidta  Kee^)  coU  i, 
terre,  dans  les  bois  et  les  prés,  en  automne.  Il  atteint  jusqu'à  0"^  40  éa 
diamètre.  Il  est  presque  sessile,  à  peu  près  globuleux,  p!us  ou  moins  dé- 
formé dans  certains  cas.  Blanchâtre  tant  qu'il  est  jeune,  il  devient  ensuite 
jauûâ'.rej  el  finalement  plus  ou  moins  gris.  Des  changements  de  couleur 
assez  analogues,  mais  encore  plus  prononcés  à  la  fin,  se  produisent  dans 
sa  chair  qui  finit  par  passer  à  l'élat  d'une  poussière  extrêmement  fine  et 
brune,  constituée  essentiellement  par  un  nombre  imm.ense  de  corps  repro- 
ducteurs ou  spores.  Ea  dernière  analyse,  ohair  et  enveloppe  générale 
(peridium),  tout  disparaît,  ne  laissant  que  la  portion  inférieure  de  cette 
é::orme  production.  Quant  aux  usages  de  ce  Champignon,  «  on  le  mange 
»  lorsqu'il  est  jeune,  c'est-à-dire  tant  que  la  c'iair  reste  ferme  el  blanche; 
»  il  fournit  même,  dans  ces  conditions,  un  aliment  excellent,  recherciié 
»  en  Italie.  La  chair,  devenue  grise,  n'est  plus  alimentaire,  on  peut  alors 
»  en  fabriquer  un  excellent  amadou.  »  (F. -S.  Cordier,  Les  Champignons, 
2®  partie,  p.  215.)  •  {Note  du  Secrétaire-Rédacteur,] 

39 


G10  PROCÈS-VERBAUX. 

variété  de  VOncidium  crispum^  et  qu'il  a  reçue  dans  un  lot  de  cette 
dernière  espèce  envoyé  du  Brésil  par  M.  Binot.  La  plante  est  au 
commencement  de  sa  floraison.  Ce  qui  donne  à  M.  Godefroy-Le- 
beuf  quelques  doi;tes  sur  la  détermination  qu'il  en  a  faite,  c'est 
que  M.  du  Buysson,  dans  son  récent  ouvrage  sur  les  Orchidées, 
indique  VO.  Marshallianum  comme  du  Pérou,  tandis  que  le  pied 
déposé  Hujourd'liui  sur  le  bureau  est  venu  du  Brésil.  Un  pied  en 
boutons  de  VOncidium  crispum  a  été  apporté  pour  permettre  de 
comparer  ces  deux  Orchidées.  —  2.  Torenia  dicolor  (Lemoine), 
hybride  qui  est  issu  d'une  fécondation  du  Torenia.  asiatica,  A  fleur 
bleue,  par  le  T.  BaïUoni  qui  a  la  fleur  jaune.  Cette  plante  a  été 
obtenue  par  M.  Victor  Leraoine,  de  Nancy.  —  3.  Herpest/s  reflexa, 
Scrofularince  aquatique,  originaire  du  Brésil  et  d'introduction 
récente.  Elle  doit  sa  beauté  peu  commune  à  son  feuillagf^,  ses 
fleurs  étant  peu  apparentes.  C'est  une  espèce  très  vigoureuse,  qui 
prend  beaucoup  de  développement  quand  on  la  place  dans  un 
grand  bassin.  —  Le  Comité  de  Floriculture  adresse  de  vifs  remer- 
ciements à  M.  Godefroy-Lebeuf,  pour  son  instructive  présenta-- 
tion. 

]M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obteniTes  dans  la  si'ance  de  ce  jour;  en  outre  il  donne  à  M.  Le- 
quin  ainsi  qu'à  MM.  Couturier  et  Robert  celles  qui  leur  avaient  été 
décernées  dans  h  dernière  séance,  pour  des  Bégonias  tubéreux, 
mais  qui  n'avaient  pu  alors  leur  être  remises  parce  qu'ils  n'avaient 
pas  encore  donné  de  noms  à  leurs  plantes.  Cette  condition  essen- 
tielle est  aujourd'hui  remplie,  déclare  M.  le  Secrétaire  du  Comité 
de  Floriculture. 

1    M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°  Deux  lettres,  l'une  de  M.  Léon  Simon  qui  exprime  ses  regrets 
de  ne  pouvoir  aller  comme  délégué  de  la  Société  à  l'Exposition 
4e  Stras^bourg,  l'autre  de  M.  Victor  Lemoine,  de  Nancy,  qui  an- 
nonce que,  sur  l'invitation  de  M.  le  Président,  il  veut  bien  remplir 
«ette  mission. 

2o  Une  lettre  de  3\I.  Angiboust,  de  Savigny-sur-Orgc,  qui  a 
inventé  des  sor'es  de  capuchons  destinés  à  abriter  les  Raisms  sur 
ireille,  pendant  leur  maturation.  Une  Commission  qui  avait  été 


SÉANCE   DU  14    OCTOBRE   1880.  611 

chargée  d'apprécier  l'effet  de  ces  abris  n'a  pu  en  prendre  une  idée 
suffisante,  l'an  dernier,  les  circonstances  météorologiques  n'ayant 
pas  amené  la  parfaite  maturation  des  Raisins.  Elle  s'était  donc 
ajournéd  à  cette  année.  Mais  les  Vignes  ayant  été  gelées  pour  la 
plupart  par  les  froids  rigoureux  de  l'hiver  dernier,  les  sujets  d'ex- 
périmentation font  défaut.  Cependant  M.  Jourdain,  père,  de 
Maurecourt,  ayint  quelques  grappes  sur  ses  treilles,  a  offert  d'es- 
sayer sur  celles-ci  l'emploi  des  capuchons,  et  M.  Angiboust 
annonce  que  les  résultats  de  ces  expériences  seront  soumis  pro- 
chainement au  Comité  d'Arboriculture. 

3°  Une  lettre:  par  laquelle  M.  A.  Oudin  annonce  que,  depuis  la 
mort  de  M.  Boucicaut,  il  a  repris  sa  profession  d'architecte-pay- 
sagiste, rue  Oadinot,  23,  à  Paris. 

40  Une  lettre  de  M.  Salleron,  Président  de  la  Société  d'Horticul- 
ture et  de  petite  Culture  de  l'arrondissement  de  Soissons,  qui 
annonce  l'envoi  d'un  ouvrage  de  M.  Lnmbin,  directeur  du  jardin- 
école  de  cette  Société.  M.  le  Secrétaire-général  dit  que  cet  envoi 
n'est  pas  encore  parvenu  au  secrétariat. 

M.  le  Secrétnire-général  apprend  à  la  Compagnie  que  le  Conseil 
d'Administration,  dans  sa  séance  de  ce  jour,  a  nommé  le  titulaire 
de  la  bourse  dont  la  Société  fait  les  frais  à  l'Ecole  d'Horticulture 
<le  Versailles,  depuis  que  cette  utile  institution  a  été  fondée. 

Il  l'informe  ensuite  de  la  composition  d'une  Commiïsion  qui  a  été 
chargée  d'aller  examiner  les  cultures  de  Bégonias  de  iM.  Pigny,  à 
Rueil,  sur  la  demande  de  cet  horticulteur.  La  Commission  com- 
prend MM.  Bachoux,  Barré,  Bauer,  Burelle,  Carrière,  Commesse, 
Fontaine  (Gust.),  Landry,  Lequin,  Sallier,  Tabernat  et  Urbain. 
M.  Pigny  a  déclaré  d'avance  qu'il  renonce  à  toute  récompense,  si 
la  Commission  jugeait  à  propos  de  lui  en  accorder  une. 

M.  Carrière  (E.-A.),  ayant  apporté  des  tubercules  de  Pommes 
de  terre  sur  lesquels  il  a  fait  des  expériences  analogues  à  celles 
dont  il  a  entretenu  la  Société,  dans  la  dernière  séance^  donne  à  ce 
sujet  quelques  nouveaux  détails.  Dans  sa  précédente  communica- 
tion il  avait  dit  que,  sur  le  tissu  cellulaire  même  d'un  tubercule, 
en  l'absence  par  conséquent  de  tout  organe  foliacé,  il  peut  se 
produire  des  bourgeons  adveatifs.  Il  ajoute  aujourd'hui  qu'il  a  vu 
ce  fait  sur  une  Pomme  de  terre  qui,  ayant  perJa  sa  peau  et  même 


6i2  PROCÈS-VERBAUX, 

une  certaine  épaisseur  du  tissu  sous-jacent,  n'en  avait  pas  moins 
développé  un  bourgeon.  D'un  autre  côté,  il  avait  exprimé  l'idée 
que  de  pareils  bourgeons  peuvent  se  produire  partout,  sur  et  dans 
les  tubercules.  Il  en  montre  un  qui  paraît  justifier  cette  asser- 
tion, les  développements  qui  ont  eu  lieu  sur  presque  toute  sa 
surface  en  ayant  fait  une  sorte  de  hérisson.  Enfin  il  montre, 
sur  la  tranche  d'une  rondelle  de  Pomme  de  terre,  un  amas 
de  tissu  cellulaire  proéminent  qui  s'est  produit  et  qui  lui  semble 
ne  pouvoir  être  que  l'ébauche  d'un  bourgeon. 

A  l'occssion  de  cette  communication,  M.  P.  Ducharlre  donne 
lecture  d'une  lettre  qui  lui  a  été  adressée  de  Versailles  par 
par  M.  Paimer,  et  dans  laquelle  ce  zélé  collègue  rapporte  que, 
après  avoir  entendu  la  première  communication  de  M.  Carrière, 
il  a  examiné,  dans  sa  cave,  les  iOO  ou  110  Pommes  de  terre  qui 
formaient  le  reste  de  sa  provision  de  l'année.  Il  les  a  trouvées 
toutes  ridées  et  racornies,  mais  entremêlées  de  tubercules  nou- 
veaux qui,  pour  la  plupart,  tenaient  à  la  surface  des  vieux,  dont 
quelques-uns  terminaient  t'es  pousses  longues  de  trois  à  cinq  cen- 
timètres, enfin  dont  un  asstz  grand  Koml)re  sortaient  de  l'intérieur 
des  vieux  tubercules  et  reproduisaient  absolument  les  résullats 
des  expériences  de  M.  Carrière.  Il  fait  observer  que  ses  Pommes 
de  terre  avaient  été  mises,  au  mois  de  septembre  1879,  dans  une 
cave  sèche  et  saine,  qu'elles  avaient  été  remuées,  et  que  les  pousses 
en  avaient  été  arrachées  deux  fois  successivement,  d'abord  en 
avril,  ensuite  en  juin.  Ayant  pensé  qu'il  y  avait  intérêt  à  recon- 
naître la  valeur  alimentaire  des  tubercules  produits  ainsi  directe- 
ment par  des  Pommes  de  terre  mères,  il  en  a  pris  une  douzaine  de 
difî'érentes  grosseurs,  et,  les  ayant  fait  cuire  au  four,  il  les  a 
trouvés  ensuite  excellents,  1res  farineux,  bien  supérieurs  en  un 
mot  aux  tubercules  de  primeur  que  l'on  vend  au  printemps,  les- 
quels ?ont  toujours  aqueux. 

4  M.  le  docteur  Girard  (Maurice)  donne  lecture  d'une  note  dont  il 
est  l'auteur,  relative  à  un  insecte  qui  dévore  l'Oseille  (Voy.  p.  628). 
A  la  suite  de  sa  lecture  et  d'après  une  remarque  judicieuse  faite 
par  M.  Duvivier,  M.  Girard  (Maur.)  dit  qu'un  bon  moyen  de  des- 
tçuction  sera  de  faucher  de  grand  matin  au  ras  du  sol  et  de  brûler 
avec  soin  l'Oseille,  avec  les  œufs,  les  larves  et  les  insectes  adultes 


SÉANCE   DU    14    OCTOBRE    1880.  613 

qui  s'y  trouveront.  Quand  l'Oseille  aura  repoussé,  il  est  peu  pro- 
bable qu'il  soit  revenu  d'ailleurs  des  insectes  en  assez  grand 
nombre  pour  causer  un  dommage  sérieux. 

M.  Héringer  ayant  exprimé  l'idée  que  peut-être,  en  projetant 
sur  l'Oseille  attaquée  de  l'acide  nitrique  ou  azotique  fortement 
étendu  d'eau,  on  parviendrait  à  faire  périr  cet  insecte,  M.  Laizier 
dit  qu'il  a  essayé  depuis  longtemps,  contre  ce  petit  animal,  l'emploi 
de  la  Chaux  qui  a  détruit  l'Oseille  sans  nuire  à  son  ennemi.  Il  a 
même  couvert  ces  plantes  de  paille  à  laquelle  il  a  mis  le  feu.  Il  a 
trouvé  ensuite  Tinsecte  parfaitement  vivant  sous  les  cendres.  Pour 
donner  une  idée  de  l'abondance  avec  laquelle  se  montre  cet 
animal,  il  dit  que,  sur  une  seule  feuille  d'Osîille,  il  en  a  compté 
un  jour  vingt-cinq  individus. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents 
suivants  : 

\o  Effets  du  froid,  en  1879-1880,  à  Trigny  (Marne);  par  M.  Ar- 
nodld-Baltard. 

2°  Trois  notes  par  M.  G.-D.  Huet,  de  Boult-sur-Suippe,  par 
Bazancourt  (Marne),  intitulées  :  1<*  Hausses  mobiles  pour  châssis 
de  couche  :  —  2°  Arrosoir  à  robinet  pour  couches  de  primeur  et 
pour  serres  ;  -   3«  Appareil  d'arrosage  pour  serres. 

3«  Rapport  sur  les  Bégonias  tubéreux  de  MM.  Couturier  et 
Robert,  àChatou;  M.  Barré,  Rapporteur.  Les  conclusions  de  ce 
Rapport  tendant  au  renvoi  à  la  Commission  des  Récompenses  sont 
mises  aux  voix  et  adoptées. 

4°  Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Villemomble  ;  par  M.  Le- 
PÈRE,  fils. 

5°  Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Strasbourg  ;  par  M.  V. 
Lemoine,  de  Nancy. 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présentations  ; 

Et  la  séince  est  levée  à  quatre  heures  et  un  quart. 


séance    du    â'J   OCTOBRE     1880. 
Présidence  de  M.  Teston,  Vice-Président. 
La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  Le  registre  de  présence  a 
reçu  les  signatures  de  cent  trente-sept  Membres  titulaires  et  de 
cinq  Membres  honoraires. 


6 1  4  PROCÈS-VERBAD  X . 

Le  procè?-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté  après 
deux  observations  présentées  par  M.  Delavallée.  La  première  porte 
sur  l'emploi  des  engrais  chimiques  qu'il  dit  être  toujours  inférieurs 
au  bon  fumier  ;  la  seconde  a  pour  objet  le  Lycoperdon  gigan- 
tesque, dont  il  a  été  question  dans  la  dernière  séance,  qu'il  dit 
être  vénéneux,  mais  sans  donner  de  preuve  à  l'appui  de  cette 
assertion.  Il  est  réponr'u  à  la  première  de  ces  observations  par 
M.  Birot,  chef  des  cultures  de  M.  Dudoûy,  à  la  seconde  par  M.  P. 
Duchartr*  qui  fait  remarquer  que  puisque  en  Italie,  en  diverses 
parties  de  l'Angleterre  et  ailleurs,  on  mange  fréquemment   ce 
Champignon  quand  il  est  jeune,  c'est-à-dire  à  l'âge  où  sa  chair  est 
mangeable,  il  est  démontré  par  cela  même  qu'il  n'est  pas  nuisible. 
M.   le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  trois  nouveaux  Membres  titulaires  qui  ont  été  pré- 
sentés dans  la  dernière  séance  et  dont  la  présentation  n'a  soulevé 
aucune  opposition. 
Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 
1°  Par  M.  Furet  (Isidore),  jardinier  chez  M.  Larroumets,  à 
Arpajon  (Seine-et-Oise),  deux  lots  de  Patates,  les  unes  très  belles, 
courtes  et  renflées,  pour  lesquelles  il  lui  est  accordé  une  prime 
de  3'^  classe,  les  autres  plus  longues,  notablement  plus  minces  et 
moins  volumineuses.  Dans  une  note  jointe  à  ces  objets,  M.  Furet 
fait  connaître  la  marche  qu'il  a  suivie  pour  obtenir  ces  produits. 
Les  plus  belles  de  ces  Patates  sont  venues  en  pleine  terre,  dans 
une  planche  défoncée  à  0-"  40  de  profondeur,  bien  fumée  et  dis- 
posée en  ados.  La  plantation  a  été  faite  au  moyen  de  fragments 
de  tubercules  munis  de  bons  yeux  ;  les  autres  ont  été  cultivées  sur 
couche,  et  la  plantation  en  avait  été  faite  par  le  bouturage  de 
pousses,  comme  d'habitude.  C'est  surtout  dans  la  différence  de 
ces  deux  modes  de  plantation  qu'il  voit  la  cause  de  la  dissemblance 
entre  les  produits  obtenus  dans  les  deux  cas. 

M.  le  représentant  du  Comité  de  Culture  potagère  ne  pense  pas 
que  cette  différence  tienne  aux  deux  modes  dissemblables  de  plan- 
talion.  Lui-même  a  cultivé  longtemps  la  Patate  en  la  plantant 
par  boutures,  et  il  a  toujours  eu  de  beaux  produits  surtout  pour 
les  variétés  jaune  et  rouge.  Au  total,  dit-il,  c'est  là  une  culture 
facile. 


SÉANCE   DO   28   OCTOBRE    1880.  6' 5 

2°  Par  M.  Dudoûy,  rue  Notre-Dame  des  Victoires,  des  Laitues 
de  deux  sortes,  dont  une  est  nouvelle  et  porte  le  nom  de  Commo- 
dore Nutt  ;  elle  est  à  graines  noires.  Ces  laitues  ont  été  semées, 
l'une  le  20  août,  l'autre  le  1^'  septembre;  elles  ont  été  cultivées 
sous  châssis  froid . 

3"  Par  M.  Dedouve,  rue  du  Moulin-de-la-Pointe,  à  Paris,  des 
graines  de  Soja  hispida  et  deux  pieds  chargés  de  gousses  de  la 
même  plante,  qui  ont  été  semés,  l'un  en  mars,  l'autre  en  mai. 
Les  fruits  de  ce  dernier  ne  paraissent  pas  être  complètement  mûrs. 
Toutefois,  M.  le  représentant  du  Comité  de  Culture  potagère  dit 
que  diiférents  Membres  de  la  Société  assurent  avoir  semé  cette 
plante  au  mois  de  juin  et  en  avoir  récolté  la  graine  mûre  au  mois 
de  septembre. 

4«  Par  M.  Delaville,  grainier-fleuriste,  quai  de  la  Mégisserie,  2, 
une  Courge  qu'il  dit  être  de  bonne  qualité  et  de  bonne  conserva- 
tion, mais  dont  il  ignore  le  nom.  Elle  a  été  reconnue  dans  le  sem 
du  Comité  comme  étant  la  Courge  de  Boston. 

S*»  Par  M.  Gommeau,  instituteur  à  Beaune  (Gôte-d'Or),  deux 
.  paniers  de  fruits  à  pépins  (Poires  de  Curé,  Belle  Angevine  et 
Beurré  Clairgeau,  Pommes  Reinette  du  Canada,  Coings)  et  quatre 
boîtes  de  Raisins  Chasselas  en  renfermant  chacune  un  kilogramme. 
Les  Raisins  sont  reconnus  par  le  Comité  d'Arboriculture  comme 
tellement  beaux  qu'il  est  demandé  par  lui  une  prime  de  l""®  classe 
en  raison  de  la  présentation  qui  en  est  faite;  quant  aux  Poires  et 
Pommes,  elles  sont  assez  belles.  La  prime  demandée  pour  M.  Com- 
meau  est  accordée  par  la  Compagnie. 

6"  Par  M.  Jourdain,  cultivateur  à  Maurecourt,  des  Raisins 
Chasselas  de  Fontainebleau  et  des  Poires  Duchesse  d'Angoulême, 
beaux  fruits,  déclare  le  Comité  d'Arboriculture,  sur  la  proposition 
duquel  une  prime  de  2^  classa  est  accordée  par  la  Compagnie. 
M.  le  Secrétaire  du  Comité  dit  que  les  Raisins  présentés  par 
M.  Jourdain  sont  sucrés  ;  mais  il  exprime  le  regret  qu'ils  n'aient 
pas  été  ciselés,  le  ciselage  ayant  pour  effet  d'amener  tous  les 
grains  au  même  développement  et  d'ajouter  ainsi  beaucoup  à 
la  beauté  des  grappes.  Ces  Raisins  avaient  été  recouveris,  mais  fort 
tard,  des  capuchons  en  papier  huilé  qui  ont  été  imaginés  par 
M.  Angiboust  ;  cet  abri  a  empêché  qu'ils  ne  se  ressentissent  de  la 
gelée  du  25  du  mois  courant. 


616  PROCÈS-VERBAUX. 

1°  Par  M.  Charolloi?,  amateur,  à  Yaugirard-Paris,  38  Poires 
appartenant  à  17  variétés  bien  choi  ies.  Ces  fruils  sont  mis  sous 
les  yeux  de  la  Société  moins  à  caus:;  de  leur  beauté,  bien  que  plu- 
sieurs soient  remarquables  sous  ce  rapport,  qu'en  raison  du  mérite 
de  leur  variété.  Tous  sont  venus  sur  des  arbres  de  plein  vent.  Une 
prime  de  2^  classe  est  demandée  pour  M.  Charollois  par  le  Comité 
et  accordée  par  un  vote  spécial. 

8°  Par  M.  Bernard,  aux  Prés  Saint-Gervais,  deux  Poires,  ac- 
compagnées du  bois  et  des  feuilles  de  l'arbre  qui  les  produit,  dont 
i)  désire  connaître  le  nom.  Malheureusement  ces  fruits  ne  peuvent 
être  reconnus  au  simple  aspect,  et  la  maturité  n'en  est  pas  assez 
avancée  pour  qu'on  puisse  les  déguster. 

9°  Par  M.  Cellière,rue  de  la  Sorbonne,  un  petit  lien  en  caoutchouc 
pour  ligature  des  greffes  en  écus  on.  C'est  simplement  un  de  ces 
petits  anneaux  de  caoutchouc  qu'on  emploie  journellement,  dans 
des  circonstances  très  diverses.  M.  Cellière  le  pose  à  plat  autour  du 
rameau  greffé  de  façon  que  l'écusson  sorte  librement  entre  ses 
deux  brins  rendus  ainsi  à  peu  près  parallèles  ;  après  quoi  il  le 
maintient  en  place  en  passant  dans  ses  deux  anse?,  du  côlé  du 
rameau  opposé  à  l'écusson,  une  petite  baguette  de  bois. 

40»  Par  M.  Héringer,  à  Bil'ancourt,  quatre  tlacons  de  son  insec- 
ticide qu'il  désigne  tous  le  nom  de  Mixture  aline.  Il  les  offre  à 
ceux  de  ses  collègues  qui  voudront  essayer  des  expériences  au 
moyen  de  cette  composition.  Entrant  de  vive  voix  dans  quelques 
détails  sur  les  avantages  qu'il  reconnaît  à  sou  insecticide,  il 
affirme  que  cette  substance  détruit  également  tous  les  parasites 
tant  végétaux  qu'animaux,  sur  les  arbres  ainsi  que  sur  les  plantes 
herbacées. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  Michelin  donne  lecture  d'une  note  succincte  dans  laquelle 
il  résume  en  quelques  lignes  les  principales  décisions  prises  par  le 
Congrès  pomologique  de  France,  dans  sa  vingt-deuxième  session 
qui  s'est  ouverte  à  Moulins  (Allier),  le  29  septembre  dernier.  Les 
fruits  qui,  cette  année,  ont  été  admis  et  classés  par  le  Congrès  sur 
ses  listes  de  bonnes  variétés  sont  les  suivants  :  Cerises  :  Biganeau 
E  pértn;  Framboises  :  Framboise  rouge  de  HoDiet;  Pêches  duve- 


SÉANCE  DU    28   OCTOBRE    1880.  617 

teuses  :  Pêche  Princesse  de  Galles  (Rivers);  Pêches  lisses  ou  Nec- 
tarines: à  chair  jaune,  Magniûque  de  Padoue,  Lord  Napier  (Ri- 
vers);  Poires  :  Doyenné  Bizet  (hiver).  Précoce  de  Trévoux  (été), 
Triomphe  de  Vienne  (septembre);  Raisins:  Madeleine  royale 
(précoce).  La  note  se  termine  comme  il  suit  :  «  Je  suis  heureux 
»  de  vous  annoncer  que,  celte  année,  la  médaille  d'or  du  Congrès 
»  pomologique  destinée  à  la  personne  qui  a  rendu  le  plus  de 
»  services  à  la  pomologie,  a  été  décernée,  par  un  vote  unanime,  à 
»  notre  collègue  et  ami  M.  Buchetet  qui,  à  divers  titres,  s'est 
))  acquis  des  droits  aux  suffrages  de  tous  les  horticulteurs.  Le 
»  prix  de  cette  médaille  est  d'autant  plus  grand  qu'elle  n'a  été 
»  encore  accordée  qu'à  un  fort  petit  nombre  de  personnes.  A 
»  l'aide  de  ses  reproductions  modelées  de  fruits,  qui  sont  toutes 
))  d'une  admirable  fidélité,  il  fournit  les  éléments  de  collections 
»  d'une  utilité  évidente;  en  outre,  il  possède  des  fruits  qui  ont 
»  passé  par  ses  mains  une  connaissance  parfaite  qui  donne  à  ses 
»  appréciations  une  sûreté  sans  égale.  Les  deux  délégués  de  la 
»  Société  nationale  d'Horticulture  auprès  du  Congrès,  MM.  Mi- 
»  chelin  et  Jamin,  sont  heureux  de  déposer  entre  les  mains  de 
»  M.  le  Président,  pour  qu'il  veuille  bien  la  remettre,  cette  mé- 
>)  daille  qui  est  un  éclatant  témoignage  de  l'appréciation  faite  par 
>•  la  Société  pomologique  de  France  des  services  et  du  mérite  de 
»  JVI.  Bachetet.  » 

Se  rendant  au  désir  qui  vient  d'être  exprimé,  M.  le  Président 
remet  à  M.  Buchetet  la  grande  médaille  du  Congrès  pomologique 
de  France  et  la  Société  applaudit  chaleureusement  à  ce  juste 
homirage  rendu,  en  parfaite  compétence,  à  l'un  de  ses  Membres 
les  plus  distingués. 

M.  Michelin  annonce  à  la  Société  la  triste  nouvelle  de  la  mort  de 
M.  Doumet,  amateur  passionné  et  très  instruit  d'Horticulture, 
Président  de  la  Société  d'Horticulture  de  Moulins.  M.  Doumet  est 
décédé  à  l'âge  de  80  ans.  Il  avait  non  seulement  conservé,  mais 
encore  développé  et  enrichi  la  grande  et  richs  collection  de  végé- 
taux remarquables  qui  avait  été  formée  par  sa  mère,  M""^  Aglaé 
Adanson,  fille  de  notre  célèbre  botaniste  ;  il  avait  en  outre  écrit 
avec  succès  sur  diverses  branches  de  la  culture.  M.  Doumet  était 
membre  de  la  Sociélé  nationale  d'Horticulture  de  France,  et  il  lui 


618  PROCÈS-VERBAUX. 

a  fait  plusieurs  fois  des  communications  intéressantes,  notamment 
à  propos  d'une  variété  à  tubercule  court  de  l'Igname  de  Chine 
qu'il  avait  trouvée  dans  un  semis. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  procède  au  dépouillement  de  la 
correspondance  qui  comprend  plusieurs  documents  envoyés  en  ré- 
ponse au  questionnaire  sur  les  effets  du  froid  de  l'hiver  dernier.Ge 
sont  les  suivants  : 

1°  Liste  des  Conifères  qui  ont  plus  ou  moins  souffert  du  froid 
dans  l'établissement  de  MM.  Thibaut  et  Keteleêr,  à  Sceaux;  par 
M.  Keteleêr. 

2o  Aperçu  au  minimum  des  pertes  occasionnées  par  le  froid 
dans  l'établissement  de  M.  F.  Moreau,  à  Fontenay-aux-Roses;par 
M.  More  AU. 

3o  Effets  des  gelées  de  1879-1880  au  Bois  de  Boulogne;  par 
M.  PisfOT,  conservateur  du  bois  de  Boulogne. 

4°  Constatation  des  dégâts  causés  par  les  gelées  de  1879-1880, 
résumé  des  observations  de  la  Société  d'Horticulture  de  :^iâcon 
(Sdône-et-Loire). 

5°  Renseigoeraents  sur  les  effets  du  froid,  en  1879-1880,  dans 
la  commune  de  Saint-Augustin  (Seine-et-Marne). 

60  Hiver  1879-1880  (Travail  imprimé,  publié  par  la  Société 
d'Horticulture  de  l'Ain,  dû  à  M.  Tardi',  mais  non  signé). 

M.  Laizier  entretient  la  Compagnie  du  projet  qu'ont  MM."  les 
Ingénieurs  de  la  ville  de  Paris  de  créer  une  école  de  Culture  pota- 
gère, avec  le  concours  effeclif  de  l'Administration  municipale.  Les 
auteurs  de  ce  projet  désirent  avoir  à  son  sujet  l'opinion  et  les 
conseils  de  la  Socié'.o  nationale  d'Horticulture  de  France  ;  aussi 
M.  le  Président  décide-t-il  que,  lorsqu'il  aura  été  formulé  par 
écrit,  il  sera  l'objet  d'une  délibération  spéciale  dans  le  sein  du 
Conseil  d'Administration. 

M.  Carrière  (E.-A.)  a  la  parole  et  appelle  successivement  l'atten- 
tion de  la  Compagnie  sur  deux  sujets  différents. 

Eq  premier  lieu,  il  parle  d'un  fait  remarquable  qui  s'tst  pro- 
duit dans  une  propriété  située  à  5  kilomètres  de  Rouen,, à  Des- 
villes, et  qu'il  est  allé  observer  lui-même  sur  place,  après  en 
avoir  vu  l'indication  dans  des  journaux  de  Rouen.  C'est  la  pro- 
duction par  un  Pombiier  à  cidre  de  fruits  nombreux  dont  les  uns 


SÉANCE  DU  28  OCTOBRE  1880.  619 

ont  conservé  la  forme  et  tous  les  caractères  normaux  de  Pommes, 
tandis  que  les  autres  ont  pris  la  conformation  caractéristique  de 
Poires,  même  de  forme  élancée. M.  Carrière  montre  des  spécimens 
des  uns  et  des  autres;  il  fait  même  voir  une  branche  sur  laquelle 
sont  encore  fixés,  à  peu  de  centimètres  Tun  de  l'autre,  deux  fruits 
qui  ont  ces  deux  formes  dissemblables.  Il  fait  observer  toutefois 
que  ceux  de  ces  fruits  qui  sont  conformés  en  Poires  n'en  ont  pas 
moins  pour  cela  conservé  leur  nature  propre,  leur  i^ubstance  étant 
restée  celle  de  Pommes  avec  sa  consistance  et  sa  saveur  distinc- 
tives.  Ce  n'est  probablement  pas  la  première  fois  que  s'est  produit, 
sur  le  même  arbre,  ce  dimorphisme  remarquable  ;  le  propriétaire 
l'avait  vu,  il  y  a  deux  ans,  mais  sans  y  attacher  la  moindre  atten- 
tion ;  d'ailleurs  le  fait  parait  avoir  été  alors  moins  prononcé  que 
cette  année.  L'an  dernier,  le  fruit  avait  entièrement  manqué  sur 
cet  arbre;  mais  cette  année,  il  est  abondant  sous  ses  deux  formes. 
Le  sujet  paraît  être  âgé  d'une  quarantaine  d'années.  M.  Carrière 
ne  sait  pas  s'il  a  été  greffé  ;  mais  il  fait  remarquer  que  la  greffe 
pourrait  être  difficilement  invoquée  pour  l'explication  du  fait, 
attendu  qu'on  sait  que  le  Poirier  ne  se  greffe  pas  avec  le  Pommier 
ou  que  tout  au  moins  l'union  de  ces  deux  espèces  est  toujours  de 
courte  durée  ;  aussi  croit-il  devoir  se  borner  à  communiquer  son 
observation  sans  tenter  d'en  donner  une  explication  quelconque. 
Le  second  point  dont  s'occupe  M.  Carrière  est  relatif  aux  Pommes 
de  terre  qui,  à  la  suite  delà  suppression  de  leurs  pousses,  ont 
donné  des   productions  secondaires.  Dans  ses  commudcations 
antérieures  sur  ce  sujet  il  avait  dit  que  parfois  ces  Pommes  de  terre, 
au  lieu  de  tubercules,  émettent  des  racines  qui,  dans  certains  cas, 
en  sortent  en  assez  grande  abondance  pour  en  former  des  sortes  de 
hérissons.  Aujourd'hui  il  présente  un  sujet  de  ce  genre  dans  lequel 
les  coupes  transversales  montrent  que  les  racines,  qui   sont  très 
nombreuses,  partent  de  l'intérieur  même  du  tubercule  mère,  sans 
relation   avec  les  yeux  ou  bourgeons.  Il  n'est  donc  pas  douteux, 
dit-il,  en  terminant  sa  communication  verbale,  que  ces  produc- 
tions n'émanent  de  la  substance  même  du  tubercule  qui  s'est 
organisée  sur  divers  points  de  manière  à  leur  donner  naissance. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents 
suivants  : 


620      NOMINATIONS   —   SÉANCES   DES  H   ET   28  OCTOBRE    1880. 

]°  Le  Peronospoi^a  viticola  (Mildeio  des  Américains)  dans  le 
Vendômois  et  la  Touraine  ;  par  M.  Prillieux. 

2°  Rapport  sur  un  livre  de  MM.  Paillieux  et  Bois  intitulé  NoU' 
veaux  léc/umes  d'hiver;  expériences  d'étiolement  pratiquées  en 
chambre  obscure  sur  cent  plantes;  M.  Prillieux  (Ed.),  Bap- 
porteur. 

3»  Rapport  sur  une  visite  faite  au  jardin  de  M.  Gauthier  (R.-R.); 
M.  SiROY,  llapporteur. 

4°  Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Senlis;  par  M.  Lecocq- 
Ddmesnil. 

M.  le  Secrétaire  annonce  une  nouvelle  présentation; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


NOMINATIONS. 


ÉANCE     DU     <4    OCTOBRE    1S80. 

Admissions  à  l'honorariat. 
MM. 

1.  BuANTON    (Joseph),    horticulteur,    faubourg   Sainl-Cyrice,    à    Rodez 

(Aveyron). 

2.  Lesbre,  à  Ebreuil  (Allier). 


gÊAKCE    DU    58   OCTOBRE   1880. 

Membres  titulaires. 
MM. 
Carbonneaux  (Huberi),  propriétaire,  au  parc  du  Ferreux,  à  Nogenl- 

sur-Marne  (Seine),  présenté  par  MM.  Carrière  et  Guénault. 
Patry,  jardinier-chef  au  Jardin  zoologique  d'Acclimatation,  à  Neuilly 

(Seine),  présenté  par  MM.  Geoffroy-Saint-Ililaire  et  A.  Lavallée. 
PoTAY,  jardinier-cbef  au  Jardin  zoologique  de  Marseille,  à  Marseille 
(Bouches-du-Rhôae),  présenté  par  MM.  Geoffroy-Saint-IIilaire  et 
A.  Lavallée. 


BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE.  C21 

BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 


MOIS   DE    SEPTEMBRE  ET  d'oCTOBRE    1880. 

Actualité  (L'),  (a'«  74,  '75,  77  et  79  à  83).  Paris  ;  iD-4. 

Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'Allier  (q»  4  de  ■!  880).  Moulins  ; 

in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  Maine-et-Loire(\^'  et  2e  trimestres 

de  4880).  Angers;  in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  et  d'Histoire  naturelle  de  l'Hérault 

(d»  3  de  1880).  Montpellier;  in-8. 
Annales  de  la  Société  horticole,  vigneronne  et  forestière  de  l'Aube  (août 

1880).  Troyes-,  iii-8. 
Annales  de  l'Imtitut  expérimental  agricole  du  Rhône  (juia  et  juillet  de 

4880).  Lyon;  in-8. 
Annales  de  Vlnstitut  national  agronomique  (  1878-1879^  n°  3).  Paris; 

in-8. 
Apiculteur  [L')  (juillet,  octobre  et  novembre  4  880).  Paris;  in-8. 
Application  du  sulfure  de  carbone  au  traitement  des  vignes  phylloxérées' 

4*  année  ;  Rapport  sur  les  travaux  de  l'année  4  879  et  sur  les  ré- 
sultats obtenus  ;  par  M.  Marion,  professeur  à  la  Faculté  des  Sciences 

de  Marseille  (ic-â  rie  118  pages  et  4  pi,  color,).  Paris;  4880. 
Bulletin  agricole   du  Puy-de-Dôme  (àoûi  \H80).  Riom;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  (session  d'Aurillac  en  4 879  et 

Revue  B  de  1880).  Paris  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  centrale  d'Agriculture  du  département  du  Cantal 

(2*  semestre  de  1879  et  1er  semestre  de  1880).  Aurillac;  in-8. 
Bulletin    de  la  Société  centrale   d'Horticulture   de  la  Seine-Inférieure 

(le'  cahier  de  1880).  Rouen;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  des  Ardennes  {ù°  4  5  en 

1880).  Charleville;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  et  d'Horticulture  de  Vaucluse  (août, 

septembre  et  octobre  1880).  Avignon;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  Poligny  (juin  et 

juillet  1880).   Poligny;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Encouragement  (juillet  et  août  1880).  Paris  ;  in-4. 
Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France  (n*-'  47  à  20  de  4880). 

Paris  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Clermont  [Oise)  (septembre  1880). 

Clermont;  in-8. 
Bulletin    de   la  Société  d'Horticulture  d'Épernay    (mai    et  juin  4880). 

Epernay;  io-8. 


622  BULLETIN    BIBLIOGRAi'HlQUE. 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Genève^i'^  trimestre,  octobre  1880). 

Genève;  in-S. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Côte-d'Ûr  (juillet  et  août  1880). 

Dij'in  ;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  l arrondissement  deMeaux  (n»  4  de 

1880)  Meaux;in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Saint-Quentin 

{]"  semestre  de  1880).  Saint-Quentin  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  d'Orléans  et  du  Loiret  (1"  trimestre 

de  1880).  Orléans;  in-8. 
Bulletin  de   la  Société  d'Horticulture  de  Picardie  (avril-mai-juin1880). 

Amiens;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  petite  culture  de  Soissons  (août 

et  octobre  1880).  Soissons  ;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  d'Horticidture  et  de  Viticulture  des  Vosges  (a"  30 

18.'^0).  Epiaal;  in-8. 
Bulleti'i  de   la  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture  d'Eure-et-Loir 

(25  août  4  880).  Chartres  ;  ia-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  pratique  du  Bhône  (q»'  37,  38,  39, 

à  42  et  44  de  1880).  Lyon;  iu-8. 
Bulletin  de  la  Société  pomoloijiquc  de  France  (n»  7  de  1880).  Lyon;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  protectrice  des  animaux  (mai,  juin  et  juillet  1880). 

Pans  ;  in-8. 
Bidletin  de   la  Société  régionale  d'Horticulture  de  Chauny  (2»  trimestre 

de  1880).  Cbauny;  in-8. 
Bulletin   de  la  Société  de    Viticulture,  Horticidture  et  Sylviculture   de 
Bulletin    de    la  ville  de  Paris  (n«"  30  à  38).  Paris  ;  feuille  in-4. 

Beims  (novembre  1880).  Reims;  in-8. 
Bulktin  des  séances   de   la  Société   nationale  d'Agriculture  de  France 

(juin  1880).  Paris;  in-8. 
Bulletin  d'Insectologie  agricole  (août  1880).  Paris;  in-8. 
Bulletin  du  Cercle  horticole  du  Nord  (juillet  et  août  1880).  Lille  ;  in-8. 
Bulletin  du  Comice  agricole  d'Amiens  (n°'  206  à  208  de  1880).   Amiens; 

feuille  in-4. 
Bulletin  du  Comice  agricole  et  Société  de  Viticulture,  Horticulture  et  Api- 
culture de  Brioude  (n"  39  et  40).  Brioudc;  in-8. 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  d'Acclimatation  (juillet    et   août  1880). 

Paris;  in-8. 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  agricole  et  horticole  de  Mantes  (octobre 

18s0).  Mautes;  in-8. 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  d'Agriculture,  d'Bjrticulture  et  d'Accli- 
matation du  Var  (août  et  septembre  1880).  Toulor. ;  ia-8. 
Bulletin    mensuel  du  Comice  agricole  de    l'arrondissement   de   Tarbes 
(n"«  5,  6,  7,  et  8  de  1880).  Tarbes;  in-8. 


MOIS  DE  SEPTEMBRE  ET  CCTOBRE  1880.  623 

Bulletin  semestriel  de  la  Société  d'Agriculture  de  Joigny  (1  *'  semestre 
d.;  1 880) .  Joigny  ;  in-8. 

Bidletlino  délia  R.  Société  toscana  di  Orticultiira  (Bulletin  de  la  Sociélé 
Royale  toscane  d'Ilorticullure (cahier  de  juin  1880).  Florence; in-8. 

Catalogue  lie  MM.  Baltet  frères,  pépiniéristes  à  Troycs  (Aube) , 

Catalogue  de  SI.  Basset  (C),  pépiniériste-horticulleur,  à  Dreux  (Eure-et- 
Loir)  . 

Catalogue  de  MM.  Baudry  et  Hamel,  horticulteurs  à  Avranches  (Manche). 

Catalogue  de  M.  Bruant,  horiiculleur  à  Poitiers  (Vienne). 

Catalogue  de  MM.  Jacquemet-Bonnkfont,  père  et  fils,  horticulteurs  à 
Aononay  (Ardèche). 

Catalogue  de  M.  Louis  Leroy,  pépiniériste  à  Angers  (Maice-et-Loire). 

Catalogue  (extrait  du)  d'AKDRÉ  Leroy  (1"  août  1880),  pépiniériste  à  An- 
gers (Mainc-el-Loirc). 

Chronique  horticole  de  l'Ain  {\"  septembre  et  1^'  octobre  1880).  Bourg; 
feuille  in-8. 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences 
(n°»  9,  11  à  17). Paris,  in-4. 

Cultivateur  {Le)  agenais  (n«8  3  et  4  de  1S80).  Agea  ;  in-8. 

Cultivateur  {Le  bon)  de  Meurthe-et-Moselle  (n°»  18,  20,  21  et  22  de  1880). 
Nancy  ;  feuille  in-4. 

Bescriptiones  plantarum  novarum  et  minus  cognitarum  (Description  de 
plantes  nouvelles  et  peu  connues;  par  M.  Ed.  Regel;  fascic.  vu). 
Saint-Pétersbourg,  1879;  in-S  de  263  pages. 

Garlenflora  (Flore  des  Jardins,  Recueil  mensuel  général  d'Horticulture, 
édité  et  rédigé  par  le  D'  Ed.  Regel,  avec  le  concours  de  plu- 
sieurs collaborateurs;  cahiers  d'août  et  septembre,  octobre  1880). 
Stuttgart  ;  in-8. 

Journal  d'Agriculture  du  midi  de  la Fi-ance  {imWst  et  août  1S80).  Tou- 
louse; in-8. 

Journal  de  V Agriculture  (n<"  595  à  603).  Paris;  in-8. 

Journal  des  Campagnes  (n»»  36,  37  et  39  à  44  de  18S0).  Paris;  feuille iii-4. 

Journal  des  connaissances  utiles  (n'»  58  à  66).  Paris,  in-8. 

Journal  des  Roses  (1«'  septembre  1880).  Melun;  in-8. 

Journal  de  vulgarisation  de  T Horticulture  (août  et  septembre  1880).  Paris; 
in-6. 

Lyon  horticole  (n»*  17,  18  et  19  de  1880).  Lyon  ;  in-8. 

Maandblad  van  de  Vereeniging  ter  bevordering  van  Tuin-  en  Landbouw 
(Feuille  mensuelle  de  la  Société  pour  le  perfectionnement  de  l'Hor- 
ticulture et  de  l'Agriculture  dans  le  duché  de  Limbourg,  n"'  de  sep- 
tembre et  octobre  1880).  Maeàlricht;  in-8. 

Maison  de  Campagne  (La)  {n°^  17  à  21  de  1880).   Paris  in-8. 

Monatschrift  des  Vereines  zur  Beforderung  des  Gartenbaues  (Bulletin 
mensuel  de  la  Société  pour  le  perfectionnement  de   l'Horticulture 


624  BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 

en  Prusse  et  de  la  Société  des  amis  des  jardins  à  Berlin,  rédigé 
par  le  docteur  L.  Wittmack  ;  cahiers  de  septembre  et  d'octobre 
4  8»0).  Berlin;  ia-8. 

Moniteur  d'Eorticidture  (Le)  (septembre,  octobre  et  novembre  1880). 
Paris  ;  ia-8. 

Revue  des  Eaux  et  Forêts  (septembre  et  octobre  1880).  Paris;  in-8. 

Hevue  horticole,  par  M.  E.-A.  Carrière  (uo»  17,  18,  19  et  21  de  1880). 
Paris  ;  in-8. 

Revue  horticole  des  Bouches-du-Bhô^ie  (juillet  et  août  1880).  Marseille; 
in-8. 

Science  pour  tous  (La)  (3  juillet  1880).  Paris  ;  feuille  in-4. 

Sieboldia,  Weekblad  voor  den  Tuinbouw  in  Nederland  (Sieboldia.  Feuille 
hebdomadaire  pour  l'Horticulture  des  Pays-Bas,  n»»  36  à  44  de 
1880).  Leyde;  iû-4. 

Société  d'Agriculture  de  TAZ/ter  (octobre  et  novembre  1880).  Moulins; 
in-8. 

Société  d'Agriculture,  Scioices  et  Arts  de  Meaux  (1*"^  janvier  au  31  dé- 
cembre 1879).  Meaux;  in-8. 

Société  d'Horticulture  de  la  Gironde  (juillet-août-seplembre  1880).  Bor- 
deaux; in-8. 

Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Senlis  (septembre  et  octobre 
1s80).  Senlis;  in-8. 

Société  royale  d'Horticulture  et  d'Agriculture  de  Toitmai  (122«  Exposition, 
en  1880).  Tournai;  in-8. 

Sud-Est  (le)  (août  et  septembre  1880).  Grenoble;  in-8. 

The  Garden  (Le  Jardin,  journal  hebdomadaire  illustré  d'Horticulture  dans 
toutes  ses  branches,  cahiers  des  4,  11,  .18,  25  septembre,  2,  9, 
16,  23  et  30  octobre  1880).  Londres;  iQ-4. 

The  Gardeners'  Chronicle  (la  Chronique  des  jardiniers,  journal  hebdoma- 
daire illustré  d'Horticulture  et  des  sujets  voisins,  n"  des  4,  11, 
18,  25  septembre,  2,  9,  16,  23  et  30  octobre  1880).  Londres;  in-4. 

Vigneron  champenois  (Le)  (i'^',  8  septembre  et  les  no'  1,  2,  3,  4,  5  et  6  au 
27  octobre  1830).  Epernay;  feuille  in-8. 

Wiener  illuslrirte  Garten-Zeitung  (Gazette  horticole  illustrée  de  Vienne, 
rédigée  par  MM.  A. -G.  Kose.mhal  et  Jos.  Bermann,  cahiers  de 
janvier  à  juillet  1880).  Vienne  ;  grand  iu-8. 

Wochenblait  des  landioîrthschaftlichen  Vcreins  im  Grossherzogthum 
Badtn  (feuille  hebdomadaire  de  la  Société  d'Agriculture  du  Grand- 
Duché  de  Bade,  n«^  22  à  24,  32  à  39  de  1880).  Karlsruhe;  in-4. 

Zeitschrijt  des  landwirthschaftlichen  Vcreins  in  Bayerii  (Bulletin  de  la 
Société  d'Agriculture  de  Bavière,  cahiers  de  septembre  et  octobre 
1880).  Munich;  in-S. 

r-S^IO-fr-CB». 


NOTES  ET  MÉMOIRES.  —  LE  PEROiS'OSPORA  YITICOLA.  625 

NOTES  ET  MÉMOIRES. 


Le  Peronospora  viticola  (Mildeiv  des  Américains)  dans  le  Vendômois 

ETLA  TODRAINE  (^); 

PAR  M.  Ed.  Prillieux. 

Les  vignes  présentaient  cette  année,  vers  l'époque  de  la  ven- 
dange, aux  environs  de  Vendôme,  un  aspect  tout  à  fait  inaccoutu- 
mé. Au  lieu  d'être  couvertes  d'un  feuillagevert  encore  ou  déjàteinté 
des  couleurs  automnales,  elles  ne  portaient  plus  que  des  feuilles 
brunes,  desséchées  et  crispées,  qui  paraissaient  brûlées  comme  si 
la  flamme  ou  la  gelée  les  avait  ravagées.  Bon  nombre  du  reste  de 
ces  feuilles  mortes  étaient  déjà  tombées  au  pied  des  ceps,  ou  du 
moins  il  n'en  restait  plus  sur  les  sarments  que  les  pétioles  d'où 
le  limbe  s'était  détaché  de  telle  façon  que  les  branches  ne  portaient 
plus  que  des  feuilles  desséchées  ou  de's  queues  de  feuilles.  A  l'ex-  ' 
trémité  des  rameaux  seulement  on  voyait  assez  souvent  quelques 
petites  feuilles  naissantes  dont  le  développement  annonçait  un  ré- 
veil tardif  de  la  végétation. 

hans  d'autres  pièces,  la  brûlure^des  feuilles  était  moins  complète 
et  on  voyait  seulement  des  places  desséchées  sur  des  feuilles  encore 
vivantes.  C'est  en  cet  état  que  jh  trouvai  les  vignes  des  environs 
de  Tours  et  en  particulier  de  Mettray,  dans  les  premiers  jours  du 
mois  d'octobre.  Les  places  brunes  et  desséchées,  d'abord  isolées 
grandissent  aux  dépens  du  tissu  vivant  ;  elles  se  multiplient,  se 
confondent  et  finissent  par  envahir  la  feuille  entière,  comme  on  le 
voit  à  la  mi-octobre,  dans  le  Vendômois. 

Si  on  examine  ces  feuilles  prématurément  desséchées,  on  voit 
qu'elles  portent  au  côté  inférieur  des  elflorescences  d'un  blanc  de 
neige  qui  ont  quelque  ressemblance  avec  un  dépôt  de  gelée  blanche. 
C'est  là  un  petit  Champignon  parasite  qui  cause  la  mort  du  tissu 
de  la  feuille  qu'il  attaque.  Quand  il  vient  de  se  développer,  il  est 
ainsi  d'un  blanc  pur  ;  mais  plus  tard  il  devient  d'une  couleur  terne, 

(I)  Présenté  le  28  octobre  1880, 

40 


626  NOTES   ET  MÉMOIRES. 

ua  peu  rousse  et  il  est  alors  moins  visible.  Il  a  reçu  le  nom  de  Pe- 
ronospora  viticola.  Il  est  fort  analogue  par  son  organisation  et  ses 
mœurs  au  Peronospora  infestans  qui  attaque  la  Pomme  de  terre  et 
qui,  en  produisant  ce  qu'on  nomme  par  excellence  la  maladie  de 
la  Pomme  de  terre,  a  causé  dans  les  cultures  de  si  terribles 
ravages. 

Ce  Peronospora  de  la  Vigne  est  un  nouveau  venu  dans  notre 
ancien  monde.  Jusqu'à  ces  dernières  années,  on  ne  l'avait  observé 
que  dans  les  vignobles  de  l'Amérique  du  Nord  où  il  est  fort  répan- 
du et  où  il  est  désigné  sdus  le  nom  de  Moisissure  des  Vignes  (Grape- 
vine  Miidew).  M.  Max.  Cornu,  dès  -1877,  en  France,  signalait  le 
nouveau  danger  que  ce  parasite  de  la  Vigne  pourrait  fuire  courir 
aux  culture?,  si  l'introduction  inconsidérée  des  cépages  américains 
amenait  dans  les  vignobles  de  France  une  maladie  qui  semblait 
être  des  plus  à  craindre  {Compt.  rend.  deVAcad.  des  Sciences,  \ SI 7 ^ 
2®sero.,p.  210);  tandis  qu'en  Italie  M.  Pirofta  exprimait  l'espoir  que 
'le  Pero7iospora  viticola  ne  viendrait  pas  comnae  le  Phylloxéra 
infester  les  vignobles  de  la  vieille  Europe  (/  Funghi  parassiti  del 
Vitifjni.  Milan;    1877). 

Cette  invasion  redoutée  du  vignoble  français  par  le  parasite 
américain  est  aujourd'hui  accomplie.  En  1878,  M.  Planchpn  le 
reconnaissait  sur  les  feuilles  d'un  cépage  américain,  le  Jacqucz, 
dans  le  sud-ouest  de  la  France;  en  1879,  on  le  signalait  encore 
dans  la  vallée  du  Rhône,  dans  l'Est,  dans  la  Savoie  et  dans  le  dé- 
partement du  Doubs  (M.  Vaissier,  n°  du  3J  octobre  du  Courrier 
Franc-Comtois). 

Je  viens  de  l'observer  à  la  limite  n(.rd-ouest  de  la  culture  des 
vignes  en  France  ;  il  n'y  a  plus  à  douter  que  notre  pays  tout  entier 
est  aujourd'hui  envahi. 

Qu'a-t-on  à  redouter  dans  notre  pays-  de  ce  nouvel  ennemi  de 
nos  vignes? 

Les  opinions  sont  asstz  partagées  sur  ce  point  :  il  semblerait 
en  eCfet  qu'en  Améiique  le  Peronospora  de  la  Vigne  cause  des 
dommages  fort  différents,  selon  les  climats.  «  D'après  M.  Georges 
Hussmann  {The  cultivation  of  the  native  grapc;  Nfw-Yoïk),  le 
Wildew  emporte  parfois  dans  le  Missouri,  dit  M.  Planchon  {Vigne 
américaine,  1880  p.  14), les  deux  tiers  de  la  récoltedu  Gattiwba.  » 


LE  PERONOSPORA  VITICOLA  627 

Mais  il  a  soin  d'ajouter  que  «  sous  ce  climat  excessif,  il  apparaît 
du  I^'"  au  4  5  juin.  »  Dans  le  Massacliussels,  au  contraire,  il  ne  se 
montre  qu'en  automne  et  ne  cause  aux  vignes  à  peu  près  aucun 
dommage.  Voici  les  intéressants  renseignements  que  donne  à  ce 
sujet  le  savant  professeur  de  Cambric'ge  (Massachussets), 
M.  Fariow  (Bulleûin  of  the  Bussey  Inslitution  ;  mars  1876): 
et  On  doit  naturellement  supposer  qu'un  Champignon  aussi 
»  commun  que  le  Peronospora  viticola,  qui  se  trouve  souvent 
»  sur  toutes  les  feuilles  de  la  Vigne,  a  des  effets  désastreux  sur  la 
ï)  récolte.  Ce  n'est  cependant  pas  le  cas.  Ce  Champignon  n'attaque 
»  pas  les  grappes  elles-mêmes  :  en  outre,  du  moins  dans  la  Nou- 
»  velle- Angleterre,  il  n'apparaît  pas  avant  le  1«'  août,  et  son 
» 'action  de  biûlure  n'est  pas  tiès  évidente  sur  les  feuilles  avant 
»  le  mois  de  septembre.  En  ce  qui  touche  la  culture  en  plein  air 
»  dans  les  Etats  du  Nord,  nous  sommes  disposés  à  penser  que 
»  non  seulement  il  n'y  arien  à  craindre  du  Pei^onospora  viticola, 
»  mais  encore  qu'au  contraire  ce  parasite  est  même  utile  dans 
»  la  pratique.  Nos  Vignes  indigènes  ont  une  végétation  luxuriante 
»  et  une  quantité  surabondante  de  feuilles  ;  ce  qu'il  y  a  à  craindre, 
»  c'est  que,  dans  nos  courts  étés,  les  grappes  ne  soient  pas  assez 
»  expo.-ées  au  soleil  pour  mûrir.  Le  Peronospora  arrive,  croyons- 
»  nous,  à  un  moment  où  la  Vigne  a  atteint  toute  sa  croissance 
»  pour  la  saison  et  où  le  point  important  est  que  les  grappes  que 
»  couvre  le  feuillage  puissent  mûrir.  En  desséchant  les  feuilles 
»  le  Peronospora  permet  au  soleil  de  frapper  les  raisins  et  il  ne 
»  nuit  pas  aux  Vignes  qui  continuent  de  vivre  durant  des  années, 
»  sans  souffrance  apparente.  » 

En  sera-l-il  de  même  en  Europe?  Ce  que  j'ai  vu  cette  année 
dans  le  Vendômois  permet  de  Tespérer.  Sans  aller  aussi  loin  que 
M.  farlow  et  considérer  le  développement  du  Peronospora  sur 
nos  Vignes  comme  un  bienfait,  on  peut  du  moins,  je  crois,  re- 
garder comme  exagérées  les  craintes  que  Ton  avait  d'abord  con* 
eues  et  se  rassurer  sur  les  nouveaux  désastres  dont  nos  vignobles 
paraissaient  menacés. 

Gomme  dans  le  nord  de  l'Amérique,  le  Peronospora  n'a  apparu 
cette  année  en  Tourairie  et  dans  le  Vendômois  que  vers  le  com- 
mencement de  septembre.  En  brûlant  les  feuilles  il  n'a  en  aucune 


628  NOTES  ET   5IÉM0IRES. 

façon  nui  à  la  complète  maturatioD  des  rares  grappes  que  por- 
taient cetîe  année  les  ceps. 

Uû  propriétaire  des  environs  de  "Vendôme,  M.  DujarJin-Beau- 
metz,  que  j'interrogeais  sur  l'état  de  ses  vignes,  me  répondait  : 
«  Les  vignerons  du  Vendômois  ne  sont  nullement  émus  de  la 
chute  des  feuilles  dont  vous  me  parlez;  ils  considèrent  que  sa 
cause  toute  naturelle  est  une  gelée  blanche...  Cette  circonstance 
n'a  eu  aucune  conséquence  fâcheuse  pour  les  vendanges  fort  peu 
fructueuses  que  nous  avons  faites.  Les  grappes  étaient  fort  rares, 
mais  elles  se  sont  développées  et  ont  pu  mûrir  dans  de  bonnes 
conditions...  Cette  chute  des  feuilles  paraît  être  sans  mauvaise  in- 
fljence  sur  la  santé  de  la  Vigne  qui  est  satisfaisante.  Le  bois  a 
déjà  une  excellente  couleur  et  la  taille  semble  devoir  se  faire  dîns 
de  bonnes  conditions.  »  A  ces  renseignements  était  jointe  une 
feuille  de  Pinot  d'Aunis  dont  le  dessèchement  prématuré  était 
attribué  à  la  gelée  blanche  et  où  je  reconnus  sans  peine  de  nom- 
breuses toufles  du  Peronospora  viticola. 

J'espère  que  des  renseignements  nouveaux  venant  d'autres  con- 
trées de  la  France  viendront  confirmer  les  renseignements  rela- 
tivement rassurants  que  j'ai  l'honneur  de  communiquer  à  la  So- 
ciété sur  les  conséquences  de  l'inva&ion  de  nos  vignes  par  le 
Mildfew  des  Américains. 


Note  sur  un  insecte  nuisible  a  l'Oseille  cultivée  (1); 
Par  M.  Maurice  Girahu. 

A  la  suite  de  la  séance  du  23  septembre  <880,  le  bureau  de  notre 
Société  m'a  adressé  un  bocal  contenant  des  insectes,  avec  cette  seule 
note  :  «  ces  insectes  attaquent  particulièrement  les  feuilles  d'O- 
seille. H 

L'espèce  appartient  aux  Coléoptères,  à  la  tribu  des  Chrysoméliens 
ou  Phytophages,  à  la  famille  des  Chrysomélides  ou  Chrysomèles 
vraies.  On  sait  que  dans  celles-ci  il  y  a  un  ceitain  nombre 
d'espèces  oflrant  de  vives  et  riches  couleurs,  au  point  que  certaines 


(1)  Présentée  le  14  octobre  1880. 


SUR  UN   INSECTE   NUISIBLE   A   l'oSEILLE.  629 

sont  employées  pour  la  parure,  mêlées  aux  fleurs  artificielles. 
L'espèce  qui  dous  a  été  remise  est  une  très-jolie  Chrysomèle,  de 
trois  àqiia're  millimètres  de  longueur,  d'un  éclat  métallique  bril- 
lant, vert  doré  dans  la  plupart  des  sujets,  paifois  d'un  vert  iranc, 
tirant  plus  ouitioinssur  le  bleu.G'estle  Gastrophysa  Raphani  Fabr., 
espèce  commune  partout,  trouvée  d'abord  sur  une  mauvaise 
herbe  irritante  qu'il  faut  détruire,  la  lïapiste  ou  Ravenelle^ 
Baphanus  jRaphanislrum  Linn.  ou  Raphanistrum  arvense  MÉRiT. 
On  la  rencontre  fréquemment  sur  les  Rumex  sauvages,  notamment 
sur  les  bords  de  la  Marne.  A  l'état  d'adulte  et  surtout  de  larve,  cette 
Chrysomèle  crible  leurs  feuilles  de  trous.  iMalheureusement  elle 
a  passé  avec  prédilection  sur  l'Oseille  cultivée,  et  tous  les  catalogues 
l'indiquent  principalement  comme  vivant  sur  cette  plant^;.  La 
femelle  pond  sur  les  feuilles  des  amas  de  petits  œufs  jaunes,  d'où 
naissent  des  larves  qui  rongent  les  feuilles.  Il  y  a  peu  de  temps, 
cet  insecte  était  envoyé  à  la  Société  d'insectologie  (I)  par  le  Prési- 
dent de  la  Société  d'Horticuitured'Etampes;  il  avait  complètement 
détruit,  en  huit  jour?-,  une  surface  de  mille  mètres  d'Oseille,  au 
point  qu'on  avait  dû  renoncer  à  la  culture  de  l'Oseille  dans  ce 
jardin. 

Le  meilleur  remède  à  employer  contre  ce  G^léoptère  qui  vole 
bien  est  de  ramasser  les  adultes  de  grand  matin ,  engourdis  par  la  f  raî- 
cheur,tt  de  les  biûler.Commece  moyen  peut  ê  recoûleux,  pourun 
légume  d'aussi  peu  de  valeur  que  l'Ostille,  il  sera  probablement 
plus  .'•impie  de  jeter  de  la  chaux  en  poudre  sur  la  plante  ou  mieux, 
de  la  naphtaline  brutemêlée  de  sable,  dont  la  forte  odeur  éloignera 
les  Ghrysomèles,  de  même  qu'elle  chasse  les  Attises  des  Crucifères. 
On  lavera  bien  l'Ofeille  avant  de  l'employer. 

Oa  pourrait  aussi  faucher  l'Oseille,  de  grand  matin,  au  ras  du 
sol  et  la  brûler  ensuite  avec  les  œufs,  les  larves  et  les  insectes 
adultes  qui  s'y  trouveraient.  Quand  l'oseille  aura  repoussé,  il  est 
peu  probable  qu'il  soit  revenu  d'ailleurs  des  Chrysomèles  en  assez 
grand  nombre  pour  causer  un  dommage  sérieux. 


(_1)  DnU.d'Insectol.  agricole,  n°  6,juiQ  !8î0,  p.   82. 


630  EAPPORTS. 

RAPPORTS 


Rapport  sur  les  Bégonias  tubéredx  de  MM.  Coutdrier  et  Robert, 

HORTICULTEURS  A  ChATOU   (Se1NE-ET-0iSE)  (1)  *, 

M.  Barré,  Rapporteur.  * 

Messieurs, 

Au  commencement  de  l'année  dernière^  MM.  Robert  et  Coutu- 
rier, les  grands  cultivateurs  de  Bégonias  tubéreux,  obtenaient  de 
la  Société  centrale  d'Horticuliure  de  France  qu'une  Commission 
fût  chargée  d'aller  visiter  leurs  cultures. 

Après  cette  visite,  il  fut  fait  un  B apport  favorable  demandant 
une  récompense  pour  ces  habiles  horticulteurs  qui  sèment  et  cul- 
tivent, depuis  plusieurs  années,  les  Bégonias  tubéreux  par  milliers, 
et  qui  en  ont  obtenu  des  nouveautés  très  belles. 

Les  nouveaux  succès  qu'ils  ont  encore  eus  cette  année  les  ont 
déterminés  à  adresser  une  riouvelle  demande  de  Commission  pour 
l'examen  de  leurs  nouveaux  semis. 

Dans  la  séance  du  23  septembre  dernier,  M.  le  Président  a  dé- 
signé pour  faire  partie  de  cette  Cornission  MM.  Lequin,  qui  a  été 
élu  Président  de  cette  Commission,  Landry,  Tabernat  et  Barré, 
Rapporteur.  Se  sont  excusés  ppr  lettre,  MM.  Paintèche,  Fontaine 
^Gustave)  et  Vauvel. 

^.'ette  Commission  s'est  rf-ndue,  le  26  septembre,  chez  MM.  Ro- 
bert et  Couturier,  rue  des  Calèches,  n»  22,  à  Chatou  (Seine-et-Oise), 
qui  nous  ont  rfçus  pour  nous  guider  dans  leur  établissement  où 
sor'-  leurs  cultures  de  Bégonias  tubéreux  objet  de  notre  mission. 

Dans  la  première  partie  de  cet  établissement  sont  les  semis  de 
cette  année  qui  sont  fn  fleur.  Il  y  a  là  environ  douze  mille 
plantes  qui,  presque  toutes,  ont  atteint  le  but  désiré  qui  était  d'a- 
méliorer et  de  fixer  le  beau  type  auquel  elles  appartiennent,  for- 
mant une  race  nouvelle  et  précieuse  pour  l'ornement  des  jardins  en 
raison  de  sa  rusticité  et  de  son  abondante  floraison.  Dans  cette 
race  les  fleurs  se  détachent  nettement  du  feuillage  étant  portées 
par  des  pédoncules  forts  et  droits,  longs  de  20  à  30  centimètres  ; 
elles  sont  grandes,  de  couleur  rouge  ou  vermillon  et  bien  érigées, 

{1)  Présenté  te  U  octobre  1880. 


SUR  LES  BÉGONIAS   TUBÉREUX  DE  MM.  COUTURIER  ET  ROBERT.    631 

ce  qui  a  fait  nommer  erecta  cette  nouvelle  catégorie  obtenue  par 
M.  Vallerand,  il  y  a  déjà  plusieurs  années.  Aujourd'hui  les  semis 
l'ont  à  peu  près  fixée  et  bien  améliorée.  On  en  voit  la  preuve  dans 
les  semis  de  celte  année  que  nous  avions  devant  nous,  qui  rentrent 
à  peu  près  pour  neuf  dixièmes  dans  ce  beau  type,  tandis  que  l'autre 
dixième  ofîre  d'autres  coloris,  plus  ou  moins  beaux  mais  inférieurs 
aux  autres. 

Dans  l'autre  partie  de  l'établissement  il  y  avait  environ  sept  à 
huit  mille  Bégonias  tubéreux  en  plantes  provenant  des  semis  de 
l'année  dernière  et  des  années  antérieures,  ainsi  que  des  semis  de 
cette  année  qui  ont  été  repiqués  tard  et  qui  commençaient  seule- 
ment à  fleurir. 

M.  Couturier  nous  a  montré  une  planche  de  semis  venus  de 
fécondations  opérées  avec  des  ei-ecta  et  d'autres  variétés  du  com- 
merce. Il  n'est  provenu  rien  de  bon  de  ce  croisement  ;  la  plus 
grande  partie  des  plantes  ont  des  coloris  faux  et  des  petites  fleurs. 
C'est  ce  qui  prouve  la  supériorité  de  cette  variété  nommée 
erecta  superba  qui,  fécondée  par  elle-même,  se  reproduit  bien  sans 
dégénérer. 

Nous  avons  remarqué  dans  celte  visite  que  les  semis  de  celte 
année  sont  mieux  fixés  et  plus  beaux  que  ceux  de  l'année  dernière; 
les  fleurs  en  sont  plus  grandes.  Nous  avons  surtout  remarqué  une 
plate-bande,  au  nord  d'un  mur,  où  étaient  des  semis  de  cette  année. 
La  Commission  a  été  unanime  à  dire  que.  ces  plantes  sont  le  nec 
plus  ultra  des  plantes  à  grand  ejffet  pour  l'ornement  des  jardins. 
Mais  l'exposition  nord  où  elles  étaient  contribuait  pour  beaucoup 
à  leur  beauté  ;  car  on  a  vu  des  plantes  belles  l'année  du  semis  qui, 
l'année  d'après, ne  produisaient  aucun  efl'et  en  d'autres  mains  parce 
que,  pour  hâter  la  végétation,  on  les  avait  fait  pousser  en  serre  trop 
chaude  et  n'ayant  pas  assez  d'air  ;  de  là  on  les  avait  livrées  brus- 
quement à  la  pleine  terre  et  au  plein  soleil.  Dans  cette  situation 
la  végétation  s'était  arrêtée  ;  les  plantes  avaient  pris  la  Grise  et  ne 
produisaient  pas  l'effet  qu'elles  auraient  produit  si  elles  avaient 
été  plantées  ayant  encore  peu  poussé  et  à  une  exposition  nord  ou 
à  mi -ombre. 

Il  faut  espérer  qu'en  multipliant  en  grande  quantité  cette  belle 
variété,  comme  plusieurs  horticulteurs  le  font,  on  encouragera  à 


6S2  RAPPORTS. 

propager  ce  beau  type  de  plantes  qui,  par  rhybridation,  a  donné 
de  belles  plantes  entre  des  mains  habiles,  mais  qui,  entre  d'autres 
mains,  a  produit  la  plus  grande  partie  des  mauvaises  plantes 
livrées  au  commerce  et  répandues  jusque  dans  les  plus  petits 
bourgs  de  province  où  on  en  voit  des  quantités  à  petites  fleurs,  de 
coloris  faux  et  sans  effet. 

Il  est  heureux  que  des  horticulteurs  multiplient  en  grande  quan- 
tité le  beau  type  du  Bégonia  erecta  superha  qui  est  presque  fixé 
par  le  semis,  fécondé  par  lui-même.  Tels  sont  MM.  Robert  et  Cou- 
turier qui  obtiennent  ces  planles  en  grande  quantité.  D'après  leurs 
calculs,  en  retirant  de  leurs  semis,  pour  les  anéantir,  les  plantes 
dequalité  inférieurequi  en  forment  environ  un  dixième,  il  leur  reste 
encore  dix-huit  à  vingt  mille  tubercules  à  livrer  au  commerce. 

En  résumé,  la  Commission  a  félicité  MM.  Couturier  et  Robert 
du  succès  qu'ils  ont  obtenu  dans  leurs  semis  de  cette  année  ;  elle 
sera  très  heureuse  de  voir  ces  habiles  horticulteurs  recevoir  la 
juste  récompense  que  la  Commission  qui  a  visité  leurs  cultures 
l'année  dernière  a  déjà  demandée  pour  eux. 


Rapport  sur  l'odvrage  te  MiM.  Paillieux  et  Bois  intitulé  :  Nou- 
veaux Légumes  d'hiver.  Expériences  d'étiolement  pratiquées 

EN  chambre  obscure,  SUR  CENT  PLANTES  (1)  ; 

M.  Ed.  Prillieux,  Rapporteur. 
Messieurs, 
La  lumière  a  sur  la  végétation  et  sur  la  croissance  des  plantes 
une  influence  considérable;  quand  elle  vient  à  manquer,  la  vie 
s'allère,certainesfonctionsnes'accomplissentplus,  certains  organes 
se  déforment,  certains  produits  disparaissent.  Lr  plante  qui  s'est 
développée  à  l'obscurité  a  un  aspect,  une  couleur,  une  consistance 
et  même  une  composition  et  par  suite  une  saveur  autres  que  celle 
qui  a  poussé  en  plein  jour:  ellese  décolore  etblanchit;  les  parties  qui 
au  soleil  seraient  ligneuses  et  dures  restent  tendres  et  s'allongent 
démesurément  ;  les  saveurs  brûlantes  ou  amères  s'affaiblissent.  Ces 
modifications  de  la  structure  et  de  la  composition  normales  dues 

4)  Présenté  le  28  octobre  1880. 


SUR  UN   OUVRAGE   DE  MM.    PAILLIEDX   ET   BOIS.  633 

à  l'absence  de  la  lumière  sont  désignées  sous  le  nom  d'étiolement  ; 
elles  constituent  pour  la  plante  un  état  maladif  qui  devrait  à  la 
longue  entraîner  la  mort,  mais  que  parfois  nous  savons  utiliser  et 
que  nousproduisons  artificiellement  pour  faire  de  certaines  plantes 
un  aliment  plus  agréable.  Depuis  longtemps  en  effet  l'horticulture 
a  recours  à  l'étiolement  pour  produire  des  légumes  et  des  salades 
moins  acres  et  moins  amères. 

Ne  pourrait-on  pas,  en  faisant  blanchir  à  l'obscurifé  certaines 
plantes  que  l'on  ne  cultive  pas  parce  qu'elles  ont  un  goût  trop  fort 
et  désagréable,  en  tirer  des  aliments  nouveaux  qui  seraient  bons 
à  manger?  Telle  est  la  question  que  M.  Paillieux  s'est  proposé  de 
résoudre  expérimentalement,  avec  l'aide  de  son  collaborateur 
M.  Bois,  —  Déjà  H.  Ltcoq  avait  signalé  ce  sujet  de  recherches 
comme  offrant  un  grand  intérêt  pour  l'horliculture.  MVI.  Paillieux 
et  Bois  sont  les  premiers  à  reconnaître  et  à  proclamer  l'initiative 
de  Lecoq,  car  ils  publient,  en  tête  du  petit  traité  qu'ils  vous  ont 
présenté,  la  note  dans  laquelle  le  savant  professeur  d'Histoire  na- 
turelle de  Glermont-Ferrand  promettait  de  doter  l'Horticulture  de 
plus  de  deux  cenis  légumes  nouveaux.  MM.  Paillieux  et  Bois  ont 
présenté  dans  leur  petit  livre  l'exposé  méthodique  des  expériences 
qu'ils  ont  faites  dans  la  voie  indiquée  par  Lecoq  et  les  résultats  di- 
vers qu'ils  ont  obtenus  en  soumettant  à  l'étiolement, soit  desplantes 
sauvagjes  qui  ne  sont  pas  considérées  comme  alimentaires,  soit  des 
plantes  qui  sont  cultivées  déjà  mais  pour  d'uutres  organes  que  les  tiges 
et  les  feuilles  que  l'étiolement  peutrendre  comestibles. —  Toutes  les 
plantes  étiolées  ne  produisent  pas  de  bons  légumes  ni  même 
des  salades  agréables.  Il  y  a,  pour  employer  un  terme  nouveau 
dont  se  servent  MM.  Paillieux  et  Bois,  des  étiolais  trop  fades,  d'autres 
de  trop  haut  goût  ;  parfois  le  mélange  des  uns  avec  les  autres  pour- 
rait fournir  une  assez  bonne  salade,  mais  il  faut  bien  reconnaître 
qu'il  y  en  a  un  certain  nombre  tout  à  fait  sans  valeur. 

MM.  Paillieux  et  Bois  ont  fait  porter  leurs  expériences  sur 
100  plantes:  ils  les  classent,  d'après  lesproduits  qu'ils  en  obtiennent, 
en  trois  séries.  Dans  la  première  ils  placent  celles  qui  donnent  des 
étiolais  de  bon  goût  et  dont  on  peut  recommander  la  production; 
elles  sont  au  nombre  de  18.  La  seconde  série  comprend  les  plantes 
qui  n'ont  donné  que  des  résultats  médiocrement  satisfaisants,  et 


634  RAPPORTS. 

enfin ,  la  troisième  celles  dont  les  éliolats  ne  sont  pas  utilisables. 
MM.  Paillieux  et  Bois  ont  jugé  non  sans  raison  qu'il  ne  suffisait  pas 
d'indiquer  les  plantes  dont  ils  pensent  qu'on  peut  obtenir  des 
légumes  et  des  salades  dignes  d'entrer  dans  la  consommation, 
mais  qu'il  serait  utile  pour  ceux  qui  voudraient  continuer  des  re- 
cherches dans  cette  voie  de  connaître  aussi  les  insuccès  ;  on  pourra 
ainsi  éviter  de    renouveler   des   tentatives  reconnues   stériles. 
MM.  Pdillieux  et  Bois  recommandent  particulièrement  de  sou- 
mettre à  l'étiolement  des  plantes  qui,  comme  le  Céleri-rave,  le 
Salsifis,  lf3  Persil,  le  Radis  rose  d'hiver  de  Chine,  etc.,  peuvent 
être  cultivées  à  deux  fias.  Les  excédents  de  plantes  non  employées 
fourniraient  aussi  en  hiver  des  produits  d'une  autre  nature  qui 
seraient  très  avantageusement  utilisés.  Muis  la  plante  sur  laquelle 
ils  attirent  le  plus  particulièrement  l'attention  et  dont  l'étiole- 
ment devrait  à  leur  avis  procurer  de  grands  profits  est  l'Artichaut. 
Quand  les  plants  de  cette  espèce  sont  épuisés  par  trois  années 
de  production,  on  les  arrache.  Les  vieilles  racines  sont  jetées  au 
feu  et  au  fumier  par  millions,  chaque  année.  MM.  Paillieux  et  Bois 
assurent  qu'on  en  pourrait  encore  obtenir  aisément  et  à  peu  de 
frais,  en   les  soumettant  à  l'étiolem-nt,  des  cardes  d'Artichaut 
d'uQ  goût  très  délicat  et  qui  étaient  autrefois  préférées  même  aux 
G  irdons  d'Espagne,  lis  pensent  que  l'étiolement  des  cardes  d'Ar- 
tichaut pourrait  se  pratiquer  comme  celui  de  la  Barbi-de-Capucin 
et  que  les  producteurs  de  ces  salades  pourraient  facilement  donner 
à  leur  industrie  une  extension  considérable  en  y  ajoutant  la  pro- 
duction des  Cardes. 

Les  recherches  et  observations  de  MM.  Paillieux  et  Bais,  quisonl 
exposées  avec  la  plus  grande  sincérité,  dans  le  petit  livre  qu'ils 
ont  ofl'ert  à  la  Sooiété  nationale  d'il  jrticulture,  méritent,  je  pense, 
Messieurs,  tous  vos  encouragements.  J'espère  être  approuvé  de 
tous  en  proposant  non  seulement  d'adresser  à  nos  collègues  les  fé- 
licitations et  les  remerciements  de  la  Société,  maisen  les  engageant 
à  poursuivre  leur  œuvre  et  à  faire  produire  en  assez  grande  abon- 
dance ceux  des  étiolats  auxquels  ils  reconnaissent  le  plus  démé- 
rite pour  que  nous  puissions  tous  en  apprécier,  nous-mêmes  l'a- 
gréable saveur. 


SUR  LES  JARDIXS  DE  M.  ARRAULT.  63^ 

Rapport  sur  les  jardins  de  M.  Arrault,  a  Coubert  (Seine-et- 
Marne)  (I); 

M.    Michelin,  Rapporteur. 

Messieurs, 

Une  Commission  composée  de  MM.  Hardy,  Jamin,  Bonnel  et 
Michelin,  a  été  nommée,  le  13  mai  dernier,  à  l'efifet  de  visiter,  à 
Coubert  (Seine-et-Marne),  la  propriété  de  M.  Arrault,  membre  de 
notre  Société,  Ce  propriétaire  achetait,  en  1874,  une  maison  de 
campagne  avec  jardin  ayant  un  hectare  environ  de  superficie. 
Ce  jardin  entouré  de  murs,  fournissant  350  mètres  d'espaliers 
dont  20O  au  nord  et  150  au  sud,  avait  un  sol  un  peu  épuisé  qui 
donnait  peu  d'espoir  au  nouveau  possesseur,  amateur  très  zélé 
d'horticulture  et  qui  voulait  s'adonner  tout  particulièrement  à  la 
culture  des  arbres  fruitiers.  Désireux  de  pratiquer  celle-ci  sur  une 
grande  échelle,  M.  Arrault,  pour  mieux  atteindre  son  but,  fit,  en 
1875,  Tacquisition  d'un  nouveau  terrain  de  deux  hectares  environ, 
séparé  de  son  domaine  par  un  chemin,  mais  situé  en  face  et  pris 
sur  les  champs  en  labour.  L'examen  de  la  Commission  devait 
donc  porter  sur  environ  trois  hectares  en  majeure  partie  consa- 
crés aux  arbres  fruitiers  et  en  pleine  exploitation. 

Ce  fut  le  6  juillet  dernier  que  la  Commission  se  rendit  à  Coubert 
pour  remplir  son  mandat.  Au  dernier  moment,  au  grand  regret 
de  ses  collègues,  M.  Hardy  fut  empêché  de  se  joindre  à  eux. 

C'est  en  l'année  1875  que  le  nouveau  jardin  fut  pris  sur  la 
plaine.  Sa  plantation,  commencée  la  même  année,  était  terminée 
en  1876;  il  fut  préalablement  nivelé,  défoncé,  fumé,  préparé  avec 
le  plus  grand  soin  et  entouré  de  murs  destinés  à  recevoir  des 
arbres  fruitiers. 

Ces  murs  crépis  en  plâtre  sont  hauts  de  trois  mètres  et  cou- 
verts  de  deux  rangs  de  tuiles  gaufrées,  posées  sur  une  gorge  ou 
console  en  plâtre,  de  5  ou  6  centimètres  de  saillie  et  soutenant  les 
tuiles  dont  elles  diminuent  la  portée  :  la  saillie  protectrice  est 
d'environ  30  centimètres.  L'étendue  des  murs  ssrvant  d'espa- 
liers, dans  la  nouvelle  propriété,  est  de  615  mètres;  il  y  a  donc 
dans  les  deux  propriétés  960  mètres  de  longueur  de  murs  affectés 


(1)  Présenté  le  23  septembre  1880. 


636  RAPPORTS. 

à  la  culture  des  arbres  fruitiers.  L'étendue  des  grands  contre- 
espaliers  élevés  à  la  hauteur  des  murs  et  sur  lesquels  sont  étalés 
des  Poiriers  est  de  479  mètres. 

Celle  des  petits  contre-espaliers  à  trois  brandies  verticales,  de 
513  mètres. 

Celle  des  cordons  de  Pommiers  et  Poiriers  à  deux  étages  de 
1  800  mètres. 

Ces  chiflfres  n'ont  rapport  qu'à  la  nouvelle  propriété. 

Toutes  les  plantations  sont  dressées  en  palmettes  Verrier  sur 
des  fils  de  fer  galvanisés,  avec  raidisseurs,  et  tendus  sur  des  arma- 
tures en  fer  avec  contre-forts  aux  extrémités  et  solidement  établis. 
Les  poteaux  en  fer  qui  soutiennent  les  fils  de  fer,  dans  les  grands 
contre-espaliers,  et  qui  sont  espacés  de  7  mètres,  sont  surmontés 
de  supports  en  fer  placés  au  sommet,  en  travers  et  qui  sont  des- 
tinés à  recevoir  des  abris.  Tous  ces  appareils,  tous  ces  murs, 
toutes  ces  plantations  ont,  en  résumé,  pour  objet  la  culture  de  plus 
de  3  000  pieds  d'arbres.  Les  cordons  de  Pommiers  en  bordure 
d'allées,  dressés  sur  fils  de  fer,  se  voient  partout. 

Le  sol  est  de  première  qualité  et  composé  de  O^  40  à  0^80  de 
terre  noire  sous  laquelle  eet  une  couche  de  1'"  50  à  3  mètres  de 
terre  rouge  sur  un  lund  de  pierre  de  meulière. 

Ici,  Messieurs,  vous  le  voyez  l'art  est  uni  à  la  nature  pour 
prépaier  une  belle  et  intéressante  exploitation  arboricole  et,  sans 
rien  exagérer,  on  attribuerait  à  cet  ensemble  la  qualification  de 
jardin-modèle,  de  jardin-école,  surtout  lorsqu'on  s'est  rendu 
compte  du  choix  très  éclairé  des  variétés  qui  ont  été  réunies.  La 
Commission  aurait  vu  le  tout  en  pleine  végétation,  en  plein  rap- 
port, si  les  gelées  exceptionnelles  de  l'hiver  dernier  n'étaient 
venues  assombrir  le  tableau  et  y  produire  ou  des  lacunes  ou  au 
moins  des  atteintes  sérieuses.  C'est  cette  circonstance  même  qui 
a  engagé  M .  Arrault  à  mettre  à  même  notre  Société  de  faire 
constater  la  nature  des  dégâts  éprouvés  sur  un  point  donué  des 
environs  de  Paris  et  en  même  temps,  la  nature  des  travaux  qu'il 
avait  faits  pour  créer  une  culture  fruitière  de  première  importance. 
Mon  Rapport,  pour  répondre  à  ces  vues,  sera  donc  à  deux  fins; 
et,  après  cet  aperçu  préliminaire,  je  retracerai  le  parcours  suivi 
par  la  Commission,  en  intercalant  dans  la  description  des  lieux 


SUR   LES    JARDINS   DE    M.    ARRAULT.  637 

et  des  cultures  le  détail  des  dégâts  dont  les  arbres  portent  des 
traces. 

Notre  point  de  départ  ayant  été  à  la  maison  d'habitation,  je 
commencerai  par  le  jardin  qui  l'entoure.  Néanmoins,  avant  d'en- 
trer dans  ces  détails  descriptifs,  je  dois  vous  faire  envisager  la 
position  topographiquft  de  la  propriété  dont  il  est  question  et  que 
vous  pourrez  vous  représenter  sur  un  vaste  plateau  très  élevé,  peu 
avancé  dans  la  Brie  et  peu  au  delà  de  Brie-Comte-Robert.  De 
Brie-Comte-Robert  à  Coubert,  les  arbres  de  la  plaine,  les  Pom- 
miers à  haute  tige  surtout,  offrent  le  tableau  d'un  désastre  très 
étendu;  aussi  la  Commission  devait  s'attendre  à  constater  des 
dommages  sérieux  en  arrivant  au  terme  de  son  voyage;  vous 
verrez^  Messieurs,  que  ses  prévisions  étaient  malheureusement 
fondées. 

Ancien  jardin. 

Auprès  de  la  maison  est  un  bosquet  de  grands  arbres  d'agré- 
ment et  à  côté  se  trouve  un  jardin  potager  entouré  de  murs. 

Sur  l'espalier  exposé  au  su  i  : 

Un  Poirier  en  palmette  double  à  trois  séries,  variété  Olivier 
de  Serres,  a  bien  résisté  ; 

Un  Poirier  Beurré  Diel,  dans  les  mêmes  conditions,  est  aux  trois 
quarts  mort  ; 

Un  Cerisier  à  haute  tige,  variété  Reine-Hortense,  dont  le  tronc 
avait  40  centimètres  de  diamètre,  est  entièrement  perdu. 

En  reprenant  l'espalier,  on  voit  un  Pécher,  variété  Bonouvrier, 
paraissant  en  partie  gelé,  mais  reprenant  fort  bien. 

Sur  le  mur  au  levant  : 

Trois  Abricotiers  en  espalier  ont  bien  résisté. 

Un  Doyenné  d'hiver  à  la  suite  est  en  bon  état  ;  mais  un  Bru- 
gnonier  est  perdu. 

Espalier  au  nord  : 

Un  Cerisier  en  espalier  Belle  de  Sceaux  est  bien  conservé;  il  en 
est  de  même  pour  les  arbres  suivants  qui  sont  dans  la  même  posi- 
tion :  Poiriers  Louise  Bonne,  Conseiller  de  la  cour.  Beurré  Diel. 
Les  Noisetiers  n'ont  pas  souffert  ;  plusieurs  arbres  de  diverses 
natures  ont  souffert  ;  plusieurs  Ifs  sont  morts;  un  seul  ne  l'est  pas 
tout  à  fait. 


6cl8  RAPPORTS. 

Une  fois  pour  toutes,  j'expliquerai  que  tous  les  arbres  dressés 
en  palmettes  le  sont  dans  la  forme  Verrier. 

Jardin  et  clos  nouvellement  annexés. 
Après  être  sorti  de  l'enceinte  et  avoir  traversé  un  chemin 
communal  dit  de  la  Messe,  on  entre  dans  la  partie  nouvellement 
acquise  où  se  trouve  d'abord  une  cour  renfermant  la  maison  du 
jardinier  et  des  bâliments  accessoires  construits  en  1876,  tels  que 
hangars,  poulaillers,  serres,  pompe  avec  manège,  réservoir.  Le 
tout  se  divise  en  deux  parties  à  peu  près  égales  :  à  droite,  un  pré 
planté,  disposé  en  verger  de  forme  carrée,  dont  les  quatre  côtés 
sont  plantés  d'espaliers  et  contre-espaliers;  dans  le  milieu,  cinq 
massifs  d'arbres  fruitiers  et  une  plantation  d'arbres  à  haute  tige; 
à  gauche,  un  jardin  potager  qui  sera  décrit  ci-après. 

Verger  ou  pré  planté. 
En  premier  lieu,  la  Commission  entrant  dans  le  pré  a  suivi, 
h  l'est  et  en  longeant  le  chemin  de  la  Messe,  une  allée  de  i  00  mè- 
tres de  longueur  bordée  d'un  côté  de  112  Pommiers  Api  sur 
Paradis  à  trois  branches  et,  de  l'autre,  d'un  cordon  double  d'Api. 
Les  Pommiers  dirigés  en  cordons  doubles  sont  partout  greffes  sur 
Paradis  pour  le  cordon  inférieur,  sur  Doucin  pour  le  cordon 
supérieur. 

Celte  bordure  de  Pommiers  est  non  seulement  intacte,  mars  en 
pleine  et  remarquable  fructification.  De  ce  côié,  un  simple  treillage 
en  bois  iépare  le  clos  du  chemin  de  la  Messe  qui  le  longe.  Dans 
le  haut  à  l'est,  comme  dans  le  bas  à  l'ouest  de  cette  enceinte, 
on  a  évité  les  murs,  pour  ne  pas  masquer  la  vue  de  la  maison. 
Eu  suivant  cette  allée  on  signale  : 

20   Poiriers  Beurré  Diel  ;  , 

12       —       Curé  pour  greffer;    /  palmettes  Verrier 
1   Olivier  de  Serres  ;  l    à  sept  branche  s. 

33   Poiriers  y 

On  a  remarqué  en  pasant  plusieurs  Coignassiers  à  haute  tige  et 
des  Néfliers  qui  sont  morts,  et  au  contraire  un  Poirier  Olivier  de 
Serres  en  espalier  et  un  en  plein  vent  qui  sont  en  bon  état. 

En  suivant  et  en  passant  à  l'exposition  du  sud  se  présente  un 
mur  de  clôture  de  106  à  HO  mètres  de  longueur  environ,  cons- 


SDR    LES   JARDINS   DE   M.    ARRAULT.  639 

truit  sur  le  plan  indiqué  plus  haut;   il  est  garni  de  palmettes 
Verrier,  à  deux  ou  trois  séries,  soit  cinq  ou  sept  branches. 

14  Poiriers:  \  Belle  Angevine;  5  Passe-Crassane;  2  Doyenné 
d'Alençon;  2  Bergamotte  Crassane;  2  Bon-Chrétien  d'hiver; 
2  Saint-Germain  d'hiver  sont  exempts  de  toute  atteinte  des  gelées. 

Au  milieu  sont  21  Pêchers  de  16  variétés  différentes. 

Sur  ces  21  arbres  il  eu  est  qui  sont  morts  ;  mais  on  a  dû  receper 
tous  ceux  qui  ne  l'étaient  pas.  Je  dois  dire  qu'entre  autres  les 
Pêchers  Early  Rivers  et  Salway  ont  bien  résisté. 

16  Poiriers  (f  5  Doyenné  d'hiver  et  1  Belle  Angevine)  dressés 
sur  cinq  branches  terminent  le  mur;  non  seulement  ils  ont  bien 
supporté  l'hiver,  mais  encore  ils  sont  superbes  et  couverts  de 
fruits. 

Devant  ce  mur,  et  à  S."  65  d'écartement  dudit,  est  un  contre- 
espalier  de  127  Pommiers  Calville  blanc,  sur  Paradis,  à  trois 
branches. 

De  l'autre  côté  de  l'allée  et  bordant  la  prairie  est  un  double 
cordon  de  Calville  blanc  espacés  de  6  mètres,  l'inférieur  greffé  sur 
Paradis,  à  0"°  40  au-dessus  du  sol,  le  supérieur  à  0"80,  sur 
Doucin.  Ces  arbres  ont  souffert  ;  on  a  dû  en  rabattre. 

Au  fond  du  terrain,  par  rapport  à  la  maison  d'habitation,  et  à 
l'exposition  de  l'ouest,  il  y  a  absence  de  mur,  comme  à  l'extrémité 
opposée,  et  un  simple  treillage  en  bois,  de  1'"65  de  hauteur,  sépare 
le  clos  de  la  plaine,  sur  une  longueur  approximative  de  100  mètres. 
Ce  côté  est  exposé  aux  coups  de  vent  du  couchant. 

Une  plantation  de  48  Poiriers  en  contre-espalier,  palmettes 
Verrier  à  sept  branches,  fait  face  au  treillage  dans  toute  sa  lon- 
gueur; on  y  relève  10  Bergamotte  Espéren,  6  Bioom  Parck  (sur 
franc),  10  Passe-Colmar,  10  Doyenné  d'Alerçon,  12  Catillac. 

Devant,  toujours  d'après  le  mêmemoie,  123  Pommiers  Reinette 
de  Canada  sur  Paradis,  à  trois  branches  ;  et  en  face,  au  bord  du 
pré,  un  cordon  double  de  Pommiers  également  variété  Reinette  de 
Canada. 

Bien  que  cette  variété  ait  généralement  succombé  sous  les 
atteintes  du  froid,  je  dois  dire  qu'ici  ces  arbres  ont  pu  n'être  qu'en 
partie  rabattus,  attendu  qu'ils  ont  été  protégés  par  les  neiges  qui 
ont  été  amoncelées  en  cet  endroit. 


640  RAPPORTS. 

Le  quatrième  côlé  du  pré,  opposé  à  l'espalier  du  sud,  est  ainsi 
composé  :  sur  une  longueur  de  100  mètres,  un  mur  de  45  mètres 
sépare  l'enclos  de  la  cour  du  jardinier  ;  il  est  semblable  aux  précé- 
dents, et  la  ligne  qui  le  sépare  du  potager  est  continuée  par  un 
treillage  en  bois  devant  lequel  est  une  rangée  de  Framboisiers  re- 
montants. 

Le  mur  est  couvert  par  16  Poiriers  Beurré  d'Hardenpont  à 
sept  branches,  et  5  Pommiers  Reinette  de  Canada.  Les  16  Poiriers 
d'Hardenpout  exposés  au  nord  ont  un  peu  souffert;  plusieurs  ont 
perdu  des  branches  ;  mais  aucun  n'a  dû  être  recépé  ;  tous  seront 
sauvés,  on  l'espère,  avec  du  temps  et  des  soins. 

Devant  le  mur,  et  avec  l'écartement  indiqué  plus  haut,  une 
ligne  parallèle  de  50  Pommiers  en  contre-espalier  à  trois  branches, 
de  Calville  de  Saint-Sauveur,  et,  de  l'autre  côté  de  l'allée,  en 
bordure  du  pré,  un  cordon  double  de  Pommiers  appelés  ci-devant 
par  erreur  Lineous  pippin  et  qu'il  convient  de  dénommer  Yellow 
belle  tleur,  et  en  avant  des  Framboisiers,  une  ligne  en  contre-espa- 
lier à  trois  branches  de  65  Pommiers  même  variété  Yellow  belle 
fleur  eu  belle  fleur  jaune,  et  du  côlé  du  pré,  un  cordon  double  de 
Pommiers  semblables. 

Au  centre  de  ce  verger,  sur  la  pelouse,  sont  plantés  six  massifs 
détachés,  composés  comme  suit  : 

No  1,  au  nord.  Le  premier,  de  Groseilliers  à  grappes,  collection 
qui  n'a  pas  soulïert  du  froid. 

No  2,  au  nord,  à  la  suite,  en  se  dirigeant  vers  l'ouest,  dans  un 
massif  en  forme  de  triangle,  19  Pruniers  en  buisson,  plus,  dans 
Jes  intervalles,  des  Pommiers  Yellow  belle  fleur  en  fuseau.  No- 
tons que  cette  variété  a  bien  résisté  à  la  gelée.  Grâce  à  leur  jeu- 
nesse, les  Pruniers  ont  peu  soulïert;  deux,  le  Montfort  et  Bleu  de 
Belgique  ont  été  un  peu  atteints  ;  mais  il  est  juste  de  dire  qu'ils 
manquaient  de  vigueur.  On  voit  groupés  les  Monsieur,  Monfort, 
Sainte-Catherine,  Agen,  Damas,  Jeff'erson,  Kirks,  Laurence  Gage, 
Coe's  Golden,  les  différentes  sortes  de  Reine  Claude,  etc. 

Le  no  3,  à  l'ouest,  est  en  Pommiers  Reinette  de  Canada  et  Cal- 
ville. 

N°  4,  également  à  l'ouest,  86  Pommiers  de  18  variétés  diflë- 
rentes  représentées  chacune  par  5  pieds,  une  seule  exceptée. 


1 


SUR   LES   JARDINS   DE   M.    ARRAULT.  641 

Les  massifs  nos  3  et  4  sont  traités  en  gobelet  ;  le  froid  les  avait 
tous  atteints  ;  ils  ont  dû  être  recépés  ;  mais  ils  repoussent  parfaite- 
ment et  seront  refaits  en  deux  ans. 

L'î  massif  n°  5  renferme  une  collection  de  Cerisiers,  la  plupart 
de  la  catégorie  des  Montmorency,  en  pyramide.  Ils  ont  très  peu 
souffert  et  ont  repris  de  la  vigueur. 

Le  massif  n°  6  est  formé  d'une  collection  de  Groseilliers  épi- 
neux qui  ont  peu  souffert  et  de  2  Néfliers  qui  ont  été  gelés, 
mais  qui  repoussent  du  pied.  Enfin  quelques  Gassis&iers  et  quel- 
ques Apis  sont  dans  les  vides  :  les  premiers  ont  peu  soufierL  Con- 
trairement à  ce  qu'on  a  déjà  remarqué,  les  Apis  ont  dû  êire  en 
partie  recepés. 

Arbres  à  haute  tige  dans  le  pré. 

4o  25  Pommiers  en  17  variétés  tous  moris,  moins  trois  d'ori- 
gine russe.  Ces  Pommiers  se  composent  des  variétés  les  plus  ré- 
pandues. 

2°  27  Poiriers  tige  dont  le  détail  est  à  observer  pour  l'eff'et  des 
gelées  de  l'hiver. 

2  Beurré  d'Angleterre  un  peu  atteints  ;  1  Baronne  de  Melio, 
idem;  1  Bonne  de  Maline?,  idem;  2  Dayenné  d'Alençon  n'ont 
pas  de  mal;  i  Bioom  Parck,  idem  ;  1  Olivier  de  Serres,  idem; 
1  Bargamotte  Espéren,  idejn;  2  Catiihc  ont  souffert;  \  Chat 
brûlé,  peu  de  mal  ;  3  M  irtin  Sec,  idem  ;  2  Joséphine  de  iMalines, 
assez  malades  ;  1  Louise  Bonne  d'Avranches,  mort  ;  1  Epargne, 
idem;  1  Doyenné  de  juillet,  malade;  4  Beuné  d'Apremont,  mort; 
6  Passe-Colmar,  très  malades  ou  morts.  — Total,  27. 

3°  Cerisiers  :  1  Impératrice  Eugénie,  état  de  souffrance  ;  3  Reine 
Hortense,  1  atteint,  2  intacts  ;  2  Royale  ont  souffert;  2  Belle 
de  Sceaux  se  refont  ;  1  Guigne  Aigie  noir,  idem  ;  1  Bigarreau 
Napoléon,  très  malade;  \  Bigarreau  d'Espéren,  malade. — Total,!  I. 

4"  Pruniers  :  3  Goe's  Galden  drop,  2  morts,  1  bon  ;  3  Jtfferson, 
ideiyi;  3  Kirks,  2  malade?,  1  bon  ;  2  Mirabelle,  état  de  souffrance; 
4  Montfort,  assez  bon  état  ;  1  Monsieur,  idem;  3  Reine  Claude 
ordinaire,  idem  ;  1  Reine  de  Bavay,  ide7n.  —  Total,  17. 

5°  Abricotiers  :  1  Royai,  assez  bon  ;  1  Pèche,  malade  ;  \  Beaugé, 
assez  bon  ;  1  Viart,  mori;  1  Aîbergier  de  Tours,  mort.  —  Total,  5. 

&o  Divers  :  1  Mûrier  noir  d'E -pagne,  mort  ;  3  Cliàiaiguiers,  tige 

41 


642  COMPTES   RENDUS  d'eXPOSITIONS. 

morte,  repousse  du  pied  ;  2  Coiguassiers  du  Portugal,  idem  ;  S  Pê- 
chers tige,  idem.  —  Total,  10. 

La  plantation  d'arbres  à  haute  lige,  comme  on  le  voit,  a  été 
très  maltraitée.  Dans  cet  examen,  on  remarque  que  les  mêmes 
variétés,  selon  les  circonstances  qui  leur  étaient  propres,  ont  eu 
un  sort  différent  ;  néanmoins,  dans  l'ensemble,  on  retrouve  à  peu 
près  la  même  susceptibilité  et  les  mêmes  effets  sur  les  mêmes 
variétés,  non  seulement  dans  cette  propriété,  mais  encore  au  de- 
hors. Ainsi,  la  Louise-Bonne  est  partout  atteinte,  et  l'Urbaniste  se 
trouve  partout  en  tête  de  la  résistance. 

{La  suite  au  prochain  cahier.) 

COMPTES    RENDUS    D'EXPOSITIONS. 

Compte  rendu  de  l'Exposition  de  la  Société  d'Horticultdre 
DÉ  YiLLEMOMBLE  (Seine)  (1) 
Par  M.  A.  Lepkre,  fils. 
Messieurs,  * 

L'Exposition  à  laquelle  j'ai  eu  l'honneur  d'être  votre  délégué  a, 
je  suis  heureux  de  pouvoir  vous  l'annoncer,  réussi  de  tout  point. 
C'est  le  28  acùt  dernier  que  je  me  suis  rendu  à  Villemombie 
pour  me  joindre  aux  autres  délégués  qui  devaient  composer  le  Jury. 
Les  Sociétés  représentées  étaient  les  suivantes  : 
La  Société  de  Meaux  (représentée  par  Al.  Lefrançois,  fils); 

—  de  Goulommiers  (par  M.  Framchon); 

—  de  Montmorency  (par  M.  Tabar,  père)  ; 

—  de  Villemombie  (par  M.  Duprt). 

Sur  l'offre  instante  de  mes  collègues,  je  dus,  en  ma  qualité  de 
délégué  de  la  Société  nationale,  accepter  la  présidence  du  Jury.  De 
son  côté,  M.  Lefrançois,  (ils,  se  voyait  confier  les  fonctions  de  Se- 
crétaire. 

Le  Jury,  assisté  de  M.  le  Président  et  de  M.  I3  Secrétaire  de  la 
Société  de  Villemombie,  a  passé  immédiatement  à  l'examen  des 
lots  exposés,  et  a  reçu  de  M.  le  Commissaire  général  les  rensei- 
gnements qui  lui  ont  paru  nécessaires. 

(<)  Présenté  le  14  octobre  1880. 


EXPOSITION  LE   VILLEMOMBLE.  643 

C'était  SOUS  une  vaste  tente  en  forme  de  parallélogramme  que 
s'étendait  un  jardin  savamment  conçu  et  élégamment  dessiné, 
dont  les  massifs,  corbeilles  ou  groupes  étaient  d'autant  plus  riches 
qu'ils  se  composaient  en  grande  partie  de  plantes  de  ferre  chaude. 
De  nombreux  Palmiers,  Croton  et  Maranta,  vraiment  exception- 
nels comme  culture,  et  avant  tout  un  groupe  merveilleux  de 
Caladium  attiraient  les  regards  et  faisaient  illusion  à  tel  point 
qu'on  se  serait  cru  en  présence  de  la  collection  si  réputée  de 
M.  Bleu.  Deux  corbeilles  d'admirables  Gloxinias  de  semis  se  fai- 
saient remarquer  par  leur  fraîcheur,  leur  port  et  ia  vivacité  de 
leur  coloris.  Ajoutons  à  cela  des  masbifs  de  Pelargonium  zonale  à 
fleurs  simples  et  doubles  très  variées,  des  Bégonias  à  feuillage  des 
plus  variés  également,  des  Cokus  au  feuillage  fantastiquement 
découpé  et  aux  teintes  les  plus  bizarres,  de  charmants  Lantana^ 
des  groupes  d'arbustes  fleuris,  etc. 

Comme  encadrement  bien  compris  de  ce  jardin,  l'œil  rencon- 
trait des  fruits  de  toute  beauté,  et,  ce  qui  en  rehaussait  singuliè- 
rement le  mérite,  cueillis  prématurément  et  à  la  suite  du  rigou- 
reux hiver  que  nous  avons  subi.  Il  nous  faut  citer  dans  le  nombre 
les  Pêches,  et  surtout  les  Pommes  de  Calville  blanc  a'hiver  de 
notre  collègue  M.  Bertaut,  de  Rosny-sous-Boi?,  localité  dont  les 
cultures  étaient,  du  reste,  dignement  représentées. 

On  remarquait  encore  des  fleurs  coupées  et  des  tableaux  en 
moSc.ïculture,  enfin  une  collection  importante,  surtout  au  point  de 
vue  de  l'éUide  botanique,  celle  de  M.  Bournisien,  collection  com-- 
posée  de  580  plantes  desséchées,  c'est-à-dire  d'un  hetbier  complet 
de  la  flore  de  Meaux. 

N'oublions  pas  de  citer  aussi  les  jardinières,  corbeilles  et  élûij 
gères  rustiques  faites  d'écorces  d'arbres  revêtues  de  Mousses  et 
de  Lichens  qu'exposait  M.  Santini  ;  elles  témoignaient  d'un  goût 
artistique  assez  rare  et  convenaient  parfaitement  aux  fleurs  qu'elles 
contenaient  ou  supportaient. 

Du  côté  opposé  aux  fruits  et  aux  fleurs  se  trouvaient  placés  les 
légumes  ;  ils  se  présentaient  en  grand  nombre  et  ofiraieat  un 
développeuient  extraordinaire.  On  remarquait,  entre  autre?,  ceux 
de  M.  Petit,  de  Pontault,  et  une  assez  nombreuse  tt  belle  collec- 
tion de  Pommes  de  teire  de  notre  collègue  M.  Ledoux,  de  Nogent- 
sur-Marne. 


644  COMPTES  RENDUS  D'EXPOSITIONS . 

Exlérieurement,  et  en  plantations  détachées,  se  trouvaient  les 
arbres  fruitiers  dont  la  plus  importante  collection  était  celle  de 
hU.  Gi'oux,  père  et  fils,  nos  collègues,  qui  avaient  rassemblé  de 
très  beaux  exemplaires,  soit  en  palmeltes,  soit  en  pysaraides,  fu" 
seaux  et  tiges.  Venait  ensuite  la  collection  digne  de  mention  de 
M.  Thuret,  de  Vitry. 

Enfin,  dans  le.  fond  de  la  tente,  et  toujours  extérieurement,  se 
dressaient  de  superbes  et  nombreux  arbustes  à  feuillage  persistant 
et  une  grande  collection  du  Conifères  provenant  également  des 
pépinières  de  MM.  Croux. 

Nous  aurions  pu,  Messieurs,  nous  étendre  encore  sur  la  savante 
organisation  de  celle  Exposition  relativement  remarquable,  et 
qui  fournit  la  preuve  manifeste  de  rintéièt  qu'y  apportent  les 
jardiniers,  les  cultivateurs  et  les  propriétaires  de  la  contrée.  Qu'il 
nous  suffise  de  signaler  les  soins  et  les  sacrifices  que  réclameut  de 
pareilles  cultures,  par  exemple,  celles  de  serre  chaude,  qui,  là,  se 
montraient  si  brillantes.  On  ue  peut  qu'admirer  la  sollicitude  qu'y 
ont  apportée  les  exposants. 

Ce  qui  ressort  surtout  des  succès  obtenus,  c'est  la  munificence 
des  pei soignes  qui  ont  pationué  la  Société  et  son  Exposition  avec 
une  générosité  exceptionnelle. 

Dans  le  banquet  tout  patriarchal  qui  nous  a  réunis  ensuite, 
nous  avoiis  été  vivement  imprts/ionné  par  les  paroles  éloquentes 
du  digne  Président,  M.  Heimar,  qui,  en  remerciant  le  Jury  avec 
une  exquise  bienvtillaiice,  n'a  pjs  oublié  de  iDentionner  la  part 
éminente  que  prend  la  So  jiélé  nationale  aux  progrès  de  l'Horticul- 
ture. 

Avant  de  vous  donner  la  liste  des  lauréats  de  celte  Exposition, 
il  m'est  impossible  de  ne  pas  vous  signaler  la  réception  cordiale  et 
affectueuse  qui  nous  a  été  faite,  réception  dont  nous  conserverons 
UD  éternel  souvenir. 

En  somme,  l'impression  qui  nous  est  restée  est  que  l'Horticul- 
ture de  celte  localité,  sous  une  telle  présidence  et  avec  les  éléments 
qui  la  composent,  ne  peut  que  prospérer  et  progresser  de  plus  en 
plus. 

Je  me  hâte  de  vous  communiquer  maintenant  la  liste  des  ré- 
compenses décernées  par  le  Juiy  après  un  minutieux  examea. 

Premier  grand  prix  d'honneur,  médaille  d'or  offerte  par  la  corn* 


EXPOSITION   DE   STRASBOURG.  645 

mune  de  Villemorable,  et  prime  de  55  fr.  offtrte  pav  la  SociétP,  à 
M.  Goulet  (Arthur),  jardinier-chef  chrz  M.  Heimar. 

Deuxième  grand  prix  d'honneur,  médaille  d'or  offerte  par  les 
Dames  patroniiesses  de  la  Société,  à  M.  R^iin  (Paul),  jardinier 
chez  M.  Ghibousf. 

Deuxième  grand  prix  d'honneur,  médaille  d'or  offerte  par 
M.  Broquin,  à  M.  Thieival,  jardinier  chez  M.  Broqnin. 

Deuxième  prix  d'honneur,  grande  méiailie  de  vermeil,  à 
M.  Laruelle,  jardinier  chez  M.  Detouche. 

Deuxième  prix  d'honnerr,  grande  médaille  de  vermeil,  à 
M.  Sornin,  pépiniériste  à  Moutreuil-sous-Bois. 

Premier  grand  prix,  grande  médaille  d'argent,  à  M.  Lecomte, 
jardinier  au  Raincy. 

Premier  grart  ,..ix,  grande  médaille  d'argent,  à  M.  Bertaut 
Alphonse),  cultivateur  à  Rosny-souî-Boi'. 

Deuxièmes  grand  prix,  médailles  de  vermeil  ;  à  MM.  Gouillard, 
cultivateur  à  Rosny-sous-Bois  ;  Saniini,  à  Paris  ;  Bournisien,  à 
Meaux  ;  Ledoux,  à  Nogent-sur-Marne  ;  Morguet,  à  Rosny-sous- 
Bois  ;  Petit,  à  Pontault,  avec  félicitations  du  Jury  pour  sa  belle 
culture. 

Premiers  pr'x,  médailles  d'argent  :  à  MM.  Armandies,  pour  ap- 
pareils de  chauffage  ;  Aubry,  pour  coutellerie  horticole;  Thuret 
pépiniériste,  à  Vitrysur-Seine. 

Deuxièmes  prix,  médailles  d'argent  :  à  MM.  Pétrus  et  Hoberf, 
pour  treillage;  Sablonnère  et  Aofroy,  pour  légume?!. 

Concours  imprévu,  M.  Morlet. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Strasbourg  (I); 
par  M.  Victor  Lemoine,  horticulteur  à  Nancy. 

Messieurs, 

L'Exposition  ti'Horticullure  de  la  Basse-Alsace  se  tenait  sur  la 
place  Kléber,  à  Strasbourg.  J'y  assistais  pour  prendre  part  aux 

(\)  Présenté  le  14  octobre  1880. 


646  COMPTES  RENrus  d'expositions. 

opérations  du  Jury  en  qualité  de  délégué  di  !a  Société  nationale 
d'Horticulture  de  France.  Les  anciens  locaux  du  gyninase  Heiser 
ayant  changé  de  propriétaire  et  le  marché  couvert  où  se  tenaient 
ordinairement  les  Expositions  étant  affermé,  n'ont  plus  été  mis  à 
la  disposition  de  la  Société  d'Horticulture;  le  public  n'a  pas  eu  à 
s'en  plaiudre,  tant  s'en  faut,  car,  si  ces  emplacements  offraient 
un  ensemble  plu^  coquet,  le  défaut  d'espace  empêchait  souvent 
d'admettre  des  produits  nombreux  ou  des  plantes  de  grandes  di- 
mensions, nécessaires  pour  agran  !ir  le  cadre  d'une  Exposition. 
Sur  la  place  K'éber,  l'espace  n'étant  pas  ménagé,  les  horticulteurs 
et  les  amateurs  en  ont  profité  pour  étaler  les  richesses  de  leurs 
jardins  et  de  leurs  serres.  Trois  ou  quatre  mille  mètres  carrés, 
c'est-à-dire  la  moitié  de  la  place,  étaient  entourés  d'une  haute 
palissade;  une  galerie  couverte  qui  s'étendait  à  l'intérieur  le 
long  d'une  partie  de  cette  palissade,  servait  à  abriter  les  fruits,  les 
légumes,  les  produits  de  l'industrie  horticole,  etc. 

Le  centre,  transformé  en  jardin  paysager,  par  les  soins  de 
M.  Lcjealle,  jr-.rdinier-chef  de  la  promenade  de  l'Orangerie,  ren- 
fermait les  beil  s  collections  de  plantes  que  les  horticulteurs  et 
les  nombreux  amateurs  de  Strasbourg  et  de  ses  environs  ont 
exposées  avec  un  z>>le  des  plus  louables. 

Les  deux  entrées,  dominées  par  la  statue  imposante  de  Kléber, 
étaient  ornées  de  feuillage  et  d'oriflammes  qui  conviaient  les 
curieux  à  venir  visiter  ce  lieu  privilégié.  L  ;  goiî'.  des  plantes  est 
fort  en  honneur  dans  ce  fertile  pays  d'Alsace.  Malgré  un  droit 
d'entrée  assez  élevé,  plus  de  quatre  mille  visiteurs  se  sont  pressés 
aux  portes  le  jour  de  l'ouverture. 

Maintenant,  pour  donner  une  idée  de  l'importance  de  l'Expo- 
sition, il  suffira  de  dire  que  l'on  comptait  plus  de  40  exposants 
pour  la  partie  maraîchère  et  industrielle,  et  un  nombre  presque 
aussi  grand  d'horticulteurs  et  d'amateurs  exposant  des  plantes, 
bouquets  ou  fldurs  coupées. 

Sous  la  galerie  couverte,  notre  collè-;ue,  M.  Paillet,  étalait 
IbO  variétés  de  Pommes  de  terre  bien  classées,  qui  attiraient 
l'attention  des  agronomes  de  la  contrée;  le  Jury  lui  a  accordé  une 
médaille  de  vermeil.  Divers  amateurs  avaient  exposé  des  collec- 
tions de  Poires  et  de  Pommes,  cueillies  sur  des  arbres  qui  avaient 


EXPOSITION   DE  STRASBOURG.  647 

échappé  aux  ravages  de  l'hiver.  Uae  des  plus  remarquable?,  celle 
de  M.  Wagner,  le  Secrétaire  de  la  Société,  se  distinguait  par  un 
classement  par  ordre  de  maturité.  Venaient  ensuite  des  fruits  de 
toutes  sortes,  40  variétés  de  Raisins,  des  oignons  à  fleurs,  des  bou- 
quets, des  fleurs  coupées,  des  produits  légumier?,  des  instruments 
de  jardinage,  etc. 

L'emplacement  spécial  pour  les  plantes  avait  été  disposé  avec 
une  entente  tout  artistique  par  M.  Lejealle.  A  l'extrémité  se  trou- 
vait une  tente  élevée,  ouverte  à  la  base,  de  façon  à  ne  nuire  en 
rien  à  l'aspect  général.  Sous  cette  tente  nous  retrouvons  notre 
ancien  collègue,  M.  A.  Weick,  dont  les  Palmiers,  Dracaena,  Phor- 
mium,  Coleus,  etc.,  im  ont  fait  décerner  un  prix'd'honneur.  En 
ace  de  lui,  M.  Martin  Millier  fils,  jeune  horticulteur  doublé  d'un 
artiste,  le  serrait  de  très  près  :  ses  Dracsena,  25  à  30  variétés 
exposées  au  nombre  de  pins  de  450  sujets,  étaient  d'une  vigueur 
qui  ferait  honneur  à  une  Exposition  parisienne;  ses  bouquets 
montés  et  sa  collection  de  grandes  plantes,  quoique  moins  nom- 
breuse que  celle  de  M.  Weick,  présentait  cependant  des  qualités 
qui  lui  ont  fait  attribuer  une  récompense  analogue  ;  ses  Coleus 
nouveaux  et  anciens  avaient  atteint  leur  maximum  de  développe- 
ment. Ceux  de  M.  Weick  étaient  moins  forts,  mais  plus  variés. 
En  outre,  MM.  Weick  et  MûUer  fils,  les  deux  principaux  expo- 
sants, avaient  d'autres  lots,  tels  que  collections  de  Pelargonium 
zonale,  Dahlias,  Bégonias  tubéreux  et  autres,  etc.,  pour  lesquels 
des  prix  spéciaux  leur  ont  été  accordés. 

Les  exposants  qui  venaient  ensuite  étaient, pour  la  Floriculture: 
MM.  Bientz,  Hocher,  Ch.  Beinert  de  Molsheira,  Grandjean  de 
Nancy,  etc.  M.  Ch.  Beinert  exposait  un  lot  de  Pelargonium  zonale 
de  semis  dans  lequel  le  Jury  a  remarqué  quelques  jolies  va- 
riétés dignes  d'être  répandues. 

Des  arbres  fruitiers  formés  ainsi  qu'une  très  nombreuse  collec- 
tion de  Conifères  étaient  exposés  par  M.  Millier  père;  le  tout,  bien 
étiqueté  et  classé  par  genres,  faisait  reconnaître  un  praticien  expé- 
rimenté, un  horticulteur  instruit.  La  collection  de  Conifères  de 
M.  Hodel  n'était  en  rien  inférieure  à  la  précédente  ;  les  sujets, 
d'une  belle  force  et  d'une  forme  -irréprochable,  montraient  le 
savoir-faire  de  l'exposant  ;  aussi  les  deux  lots  ont-ils  été  jugés 


648  COMPiT  RENDU  DE  l'eXPOSITIONDE  STRASBOCBG. 

dignes'  d'une  même  récompense.  Bon  nombre  d'autres  lot?,  que  le 
cadre  de  ce  Compte  rendu  ne  permet  pas  de  relater,  sont  dignes 
d'une  mention  spéciale,  ceux  surtout  des  amateurs  de  la  ville,  en 
tête  desquels  il  faut  placer  M.  Giûber,  pour  ses  Palmiers  et  ses 
plantes  variées;  le  Président  de  la  Société,  M.  Wœhrlin,  Palmiers, 
Bananes,  etc.;  M.  le  comte  de  Pourtalès,  Caladium;  M.  de  Regel, 
Bégonias  tubéreux. 

Manquant  de  compétence  pour  apprécier  les  produits  maraîchers 
ainsi  que  ceux  de  l'industrie  horticole,  je  n'ai  plus  qu'à  men- 
tionner les  premiers  prix  obtenus  par  les  exposants. 

Ces  prix  se  divisaient  en  : 

2  diplômes  d'honneur  qui  ont  été  décernés  :  1°  à  M.  Wagner, 
le  Secrétaire  de  la  Société  d'Horticulture,  pour  ses  collections  de 
fruits  ;  2°  à  l'Ecole  d'Arboriculture  de  Brumath  (M.  Schiile,  di- 
recteur), pour  ses  collections  de  légumes  et  d'arbres  de  pépinière. 
Ces  deux  lots  étaient  exposés  hors  concours. 

6  objets  d'arf,  offerts  comme  prix  d'honneur  par  les  Dames  pa- 
ironnesses,  qui  ont  été  décernés  à  MM.  Martin  Millier  fils.  Ad. 
Weick,  J.  Bientz,  Lejealie,  Martin  Millier  père,  Hodel. 

3  médailles  d'or  accordées  à  : 

MM.  Heitzler,  jardinier  du  baron  de  Wangen,  pour  fruits. 

A.  Loreniz,  jardinier  du  baron  de  Bussières,  pour  fruits. 

Léopold  Leuthardt,  jardinier  de  M.  Lièvre,  pour  40  variétés 
de  Raisins. 
\  \  médailles  de  vermeil  à  : 
MM.  Martin  MuUer  père,  pour  arbres  fruitiers,  etc. 

J.  Bientz,  pour  Conifères  et  arbres  fruitiers. 

Paillet,  deChâtenay,  pour  Pommes  de  terre. 

Ad.  Weick,  pour  Dahlias. 

Ad.  Weick,  pour  Pelargmium  zonale. 

J.  Huck,  jardinier  du  Prof.  Scbiitzenberger,  pour  légumes. 

J.  Buch,  jardinier  de  M.  Cornélius,  pour  fruits. 

Hollweg,  jardinier  de  M.  de  Regel,  pour  Bégonias  tubéreux. 

jVliie  Weick,  pour  bouquets. 

Vollz  et  Witlmer,  pour  fontaines  jaillissantes. 

Fiechter,  pour  kiosque,  etc. 
En  outre,  1 5  médailles  d'argent  de  l""*  classe  et  15  de  ?e  classe 


PLANTES   NOUVELLES   OU    RARES.  649 

ont  été  distribuées  à  divers  exposants  parmi  lesquels  nous  retrou- 
vons M.  Mûiler  fils,  qui,  pour  sa  part,  en  a  rfçu  4  de  1'*  classe. 

En  résumé,  cette  Exposition  était  de  tous  points  bien  ordonnée, 
ce  qui  n'étonne  pa?,  quand  on  connaît  le  zèle  que  déploie  le  Con- 
seil d'Administration  de  la  Société  et  les  talents  des  organisateurs. 
Le  succès  qu'elle  a  obtenu  était  bi'  n  mérité. 

Je  ne  veiix  pas  terminer  ce  court  Compte  rendu  s^ns  adresser 
des  remerciements  à  tous  les  membres  de  !a  Société  de  Strasbourg, 
particulièrement  à  son  Président,  M.  Wœhrlin  et  au  Secrétaire, 
M.  Wagner,  pour  le  bon  accueil  qu'ils  ont  fait  à  Notre  délégué, 
qui  a  eu  rhonneur  de  présider  le  Jury.  Les  attentions  dont  il  a  été 
l'objet  ne  peuvent  être  attribuées  qu'à  la  sympathie  de  nos  anciens 
compatriotes  pour  la  Société  nationale  d'Hoiticulture  de  France, 
sympathie  que  la  nouvelle  frontière  n'a  pas  altérée. 

REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

Plantes  nouvelles  ou   rares  décrites  dans  des  publications 
étrangères. 

Gartenflora. 

iSalTia  farinacea  Benth.  —  Gartenf.,  1880,  pi.  1002,  p.  65.  —  Sauge 
farineuse.  —  Texas.  —  (Labiées) - 

Sous-arbrisseau  d'environ  fo  centimètres  de  hauteur  qui  avait 
été  importé,  il  y  a  35  ans,  dans  les  jardins  botaniques  de  Heidel- 
berg  et  Berlin,  mais  qui,  malgré  sa -beauté,  s'était  peu  répandu, 
jusqu'à  ces  derniers  temps.  Sa  tige  et  ses  feuilles  ovales-lancéolées 
ou  lancéolées,  pointues  et  bordées  de  dents  de  scie  espacée?,  sout 
glabres  et  d'un  vert  gai  ;  ses  fleurs  d'un  joli  bleu  violacé,  avec  le 
disque  de  la  lèvre  inférieure  blanc,  ont  le  calyce  blanchi  par  un 
duvet  abondaat  ;  elles  viennent  en  grand  nombre  dans  le  haut  de 
la  lige  et  des  ramifications  supérieure?,  de  manière  à  former  là 
de  grandes  et  belles  inflorescences  par  le  rapprochement  de  nom- 
breuses cymes  axillaires  multiflores.  —  Pour  voir  cette  plante 
dans  toute  sa  beauté,  il  faut  la  planter,  pendant  la  belle  saison, 
dans  une  planche  de  terre  meuble  et  nutritive,  puis  la  rçlever 
et  la  mettre  en  serre  froide  pendant  l'hiver. 


650  REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

Pescatorea    fîmbriata  Regel,  Gartenf.,  1880,  pi.  1008,  p.  129.— 
Pescatorée  frangée .   —  Colombie  ?  —  (Orchidées.) 

M.  Regel  décrit  et  figure  sons  ce  nom  une  Orchidée  qui  paraît 
provenir  des  montagnes  de  Colombie  et  qu'il  a  reçue  du  jardin  bo- 
tanique de  Zurich  éfiqueiée  Pescatorea  Dayana;  elle  est  très  voisine 
des  Pescatorea  Backhousiana  Reichb.  fil.  et  coronan'a  Reichb.  fil. 
C'est  une  plante  sans  pseudobulbes,  à  feuilles  distiques,  ployées 
en  gouttière  et  embrassisntes  à  leur  base,  pointues  au  sommet. 
Sa  grande  fleur  solitaire  sort  vers  le  bas  de  la  touffe  de  feuilles, 
portée  sur  un  pédoncule  gros  et  court  ;  elle  est  blanche  dans  sa 
moitié  inférieure  et  colorée  en  pourpre  violacé  dans  la  supérieure, 
à  sépales  et  pétales  oblongs,  pointus,  un  peu  plus  longs  que  le 
labelle  ;  celui-ci  a  un  onglet  linéaire  et  un  limbe  à  trois  lobes, 
dont  les  deux  latéraux  sont  courts  et  blancs,  tandis  que  le  mé- 
dian est  irrégulièrement  frangé,  panaché  de  blanc- jaunâtre  et  de 
rose,  relevé, à  sa  face  supérieure, de  callosités  pourpre-noir  en  crête 
lacérée,  et  à  sa  base,  d'une  crête  circulaire  pourpre-noir.  Cette 
fleur  est,  en  somme,  assez  étrange  d'aspect. 

BoTANicAL  Magazine. 

Enkianfhus    himalaicus    D.    HoOK.    et    Thoms.  —    Bot.    Magaz.^ 
pi.  6460.  —  Enkianthe  de  l'Himalaya  oriental.  —  (Ericacées). 

Ce  grand  arbrisseau  ou  petit  arbre  qui  habite  THimalaya;  a 
l'altitude  de  2  500  à  3  000  mètres,  avait  été  découvert  par  Grifûth 
dans  le  Bhotac  ;  mais  cette  découverte  était  demeurée  complète- 
ment ignorée,  les  collections  formées  par  ce  botanit.te  étant  restées 
longtemps  sous  clef,  dans  les  magasins  delà  Compagnie  des  Indes; 
aussi  quand  M.  J.-D.  Hooksr  le  trouva  de  nouveau,  il  crut  avoir 
été  le  premier  à  le  rencontrer.  Dans  son  pays  natal,  l'Enkianthe 
de  l'Himalaya  forme  un  petit  arbre  haut  de  6  ou  7  mètres,  dont  les 
branches  sont  couvertes  d'une  écorce  brun-rouge,  tandis  que  les 
jeunes  rameaux  sont  colorés  en  rouge  vif,  de  même  que  le  pétiole, 
la  côle  et  le  bord  des  feuilles.  Celles-ci  sont  longues  de  5  à  7  cen- 
timètres, ovales-lancéolées,  acuminées,  dentées  en  scie,  duvetées 
en  dessous  dans  leur  jeunesse.  Les  fleurs  sont  rapprochées  au 
nombre  d'environ  une  douzaine  vers  le  bout  des  branches  et  à  la 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES.  651 

base  des  jeunes  rameaux,  de  manière  à  former  là  une  sorte  de 
fausse  ombelle;  elles  sont  pendantes  sur  un  long  pédoncule  vêla, 
et  leur  corolle  canipanulée,  à  cinq  lobes  courts  et  triangulaires, 
longue  de  12-15  millimètres,  est  de  couleur  fauve  aTec  des  lignes 
longitudinales  rouges  et  le  bout  des  lobes  également  rouge  vif.  La 
planche  du  recueil  anglais  a  été  exécutée  d'après  un  pied  qui  a 
fleuri,  au  mois  de  juin  1 879,  dans  le  Jardin  botanique  d'Edimbourg. 

iSolanum  Torreyi  A.   Gray.  —  Bot.  Magaz.,  pi.  6461.  —  Morelle  de 
Torrey.  —  Texas  et  Arkansas,  —  (Solanacées) 

Belle  espèce  rustique  de  Solanum  qui  croît  naturellement  dans 
les  prairies  do  l'intérieur  de  l'Amérique  du  Nord,  à  l'est  des  mon- 
tagnes Rocheuses.  Elle  a  été  obtenue  de  graines  au  Jardin  bota- 
nique de  Cambridge,  cil  elle  a  fleuri  en  1877  pour  la  première 
fois.  Elle  forme  une  grande  herbe  vivace,  dont  la  tige  se  lignifie 
dans  le  bas  et  elle  possèie  un  rhizome  rampant.  Ses  feuilles,  lon- 
gues de  5-7  centimètres,  sont  ovales,  sinuées-lobées,  avec  la  base 
en  cœur  tronquée  ou  hastée.  Ses  fleurs  disposées  en  cimes  termi- 
.  nales,  larges  de  5-6  centimètres,  violettes  avec  une  forte  côte  mé- 
diane verdâlre,  j  iune  dans  le  bas  et  des  veines  rougeâtres,  sont 
produites  en  grande  abondance;  leur  corolle  a  le  limbe  bien  étalé, 
divisé  jusqu'au  milieu  de  sa  largeur  en  cinq  grands  lobes  triangu- 
laires et  pointu?,  plus  ou  moins  chiffonnés  sur  les  bords. 

Crladiolus  bracliyandras  J.-G.    Baker.  —  Bot.   Magaz,.,   pi.    6463. 
—  Glaïeul  à  étamines  courtes. —  Afrique,  daas  le  Zambèse.  —  (Iridées). 

L'Afrique  a  déjà  fourni  de  nombreuses  espèces  de  Glaïeuls  dont 
certaines,  grâce  à  une  grande  quantité  d'hybrides  et  métis,  même 
desimpies  variations  qui  en  sont  provenus,  occupent  aujourd'hui 
une  place  très  distinguée  dans  les  jardins  ;  mais  cette  mine  fé- 
conde n'est  pas  épuisée,  comme  on  le  voit  par  la  nouvelle  es- 
pèce du  même  genre  que  fait  connaître  le  Botanical  Magazine. 
Ce  nouveau  Glaïcul  est  originaire  de  l'Afrique  tropicale;  il  a  été 
envoyé,  à  la  date  de  trois  ans,  au  jardin  botanique  d'Edimbourg, 
des  monts  Shire,  par  M.  John  Buchanan.  Il  est  voisin  du  Gladio- 
lus  Eckloni,  de  Natal,  et  du  Gl.  blandus,  mais  il  se  distingue  de 
l'un  et  de  l'autre  par  la  brièveté  de  ses  étamines,  qui  lui  a  valu 
son  nom  spécifique  et  par  la  grande  inégalité  des  segments  du 


652  REVUE   BIBLIOGRAPHIQUE   ÉTRANGÈRE. 

périantbe  de  sa  fleur  doni  les  trois  supérieurs  sont  très  larges,taiidis 
que  les  trois  inférieurs  sont  beaucoup  plus  étroits.  Cette  fleur  est 
en  forme  d'entonnoir  assez  ouveil  ;  elle  est  louge-miuium  vers  l'o- 
rifice de  l'entonnoir,  blanchâtre  au-dessous.  L'inflorescence  longue 
d'environ  0™  30  comprend  une  douzaine  de  fleurs  assez  espacées 
et  dont  chacune  est  embrassée  à  sa  base  par  der.x  bractées  men- 
braneuses,  beaucoup  plus  courtes  qu'elle.  Cette  plante  a  un  oignon 
à  tuniques  brunes,  large  d'environ  5-6  centimètres  (  t  déprimé  ;  ses 
4  ou  5  feuilles  basilairf  s  sont  courtes,  fortement  nervées,  presque 
coriace?  ;  sa  tige  florifère  a  en  tout  30  à  40  centiraèlres  de  hauteur, 
inflorescence  comprise,  et  elle  ne  porte  qu'une  ou  deux  feuilles  de 
faibles  dimensions. 

liuznriasra    radicans  Rliz  et  Pav.  —  Bot.   Magaz.,  pi.  6465.  — 
Luzuriage  radicante.  —  Chili.  —  (Srailacées). 

Elégante  plante  d'orangerie  qui  croit  naturellement  sur  une 
grande  étendue  de  la  côte  du  Chili,  de  la  latitude  de  Valdivia  jus- 
qu'au détroit  de  Magellan  et  aussi  dans  les  plaires  de  Chiloe,  dans 
les  forêts  où  elle  s'allonge  en  s'enracinantsur  les  troncs  couverts  de 
mouese.  Dans  ce  pays  on  en  emploie  les  racines  en  médecinepour 
remplacer  la  Salsepareille,  et  on  dit  que  ses  tiges  longues  et  grêles 
servent  à  faire  des  cordes.  Ses  feuilles  distiques,  elliptiques  plus 
ou  moins  oblongues,  aiguës,  glauques  en  dessous  où  plusieurs 
nervures  se  dessinent  en  tout  autant  de  lignes  longifudiniiles  d'un 
vert  plus  intense,  sont  longues  seulement  d'environ  à  0""  04;  ses 
fleurs  blaiiches,  ordinairement  stlitaires,  pendantes,  dont 
le  périantbe  est  étalé,  vaiient  de  4  à  5  centimètres  de  largeur; 
leur  ovaire  globuleux,  qui  devient  plus  tard  une  baie  globuleuse, 
du  volume  d'un  pois,  renferme  une  douzaine  d'ovules  sur  trois 
placentas  paiiétaux. 

Apbelandra  pnmila    W.  BuLL.  —  Bot.   Magaz.,  pi.  6467. —  Aphé- 
landre  petite.  —  Brésil.  —  (Acanlhacées). 

Cette  plante  introduite  chez  M.  Will.  Bull  difl'ère  complètement 
par  son  port  de  tous  les  autres  Aphelandra  connus  jus- 
qu'ici. Sa  t'ge  très  courte  porte  plusieurs  feuilles  presque  appli- 
quées sur  terre,  ramassées,  ovales-oblongues,  tan lôt  aiguës,  tan- 
tôt obtuses,  profondément  en  cœur  à  la  base,  d'un  vert  foncé  en 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES.  653 

dessus,  fiaernent  duvetées  aux  deux  faces, qui  atteigneal  12-1 3  cen- 
timètres de  loagueur,  et  qui  sont  munies  d'un  très  gros  pétiole. 
De  la  tige  part  un  gros  pédoncule  court  qui  porte  un  épi  long  de 
7-8  centimètres.  L'axe  de  cet  épi  est  entièrement  caché  par  de 
nombreuses  bractées  imbriquées,  longues  d'environ  2  centimètres, 
obovales  et  dentées  en  scie,  colorées  en  violet  sombre,  de  l'aisselle 
desquelles  sortent  les  fleurs  qui  les  dépassent  beaucoup  et  dont  la 
couleur  est  un  rouge-écarlate  vif.  Cette  plante  exige  la  serre 
chaude. 

Bsea    hygrometrîca  Brow N .    —  Bot.    Magfflz.,  pi.  6468.  —  Bée  hy-^ 
grométrique.  —  Chine  septentrionale.  —  (Gesnéracées-Cyrtandrées). 

Celte  petite  p-ante  rustique  rappelle  assez  par  son  aspect  géné- 
ral le  Ramondia  des  Pyrénées.  Le  nom  Bsea  du  g-nre  auquel  elle 
appartient  vient  de  ce  que  C  )ramersoii,  en  le  créant,  l'avait  dédié 
à  M.  Bu-au,  son  beau-frère.  Sts  feuilles  toutes  radicales,  orbicu- 
laires-vivales  ou  obovales,  obluses,  rétrécies  vers  le  bas,  crénelées, 
longues  de  7-8  ceniimètres,  forment  une  rosette  étalée;  elles  por- 
tent en  dessus  de  longs  poils  et  sont  laineuses  en  dessous.  De 
cette  rosette  partent  quelques  pédoncules  grêles  et  nus  qui  portent 
chacun  un  petit  nombre  de  fleurs  plus  ou  moins  penchées,  larges 
d'environ  2  centimètres  ;  la  corolle  de  ces  fleurs  campanulée,  à 
5  lobes  inégaux  disposés  en  deux  lèvres  dont  l'inférieure  est  plus 
grande  que  la  supérieure,  est  colorée  en  bku  violacé  pâle.  Celte 
plante  a  fleuri  au  mois  d'aoù'-  1879,  au  Jardin  botanique  deK  w. 
Elle  éiait  venue  de  graines  envoyées  par  le  D'  Bushell,  médecin 
attaché  à  l'ambassade  anglaise  de  Pékin. 

Brownea  Ariza  Benth.  .  —  Bot.  Magaz.,  pi.  6469.  —  Browûée  Ariza. 

—  Nouvelle-Grenade.  —  (Légumineuses). 

La  première  fois,  dit  M.  J.-D.  Hooksr,  qu'un  Brownea  fleurit 
dans  la  Grande-Bretagne,  et  ce  fut  en  18i2,  dans  le  jardin  bota- 
nique d'Edimbourg,  on  le  proclama  l'un  des  plus  beaux  végétaux 
que  l'on  connût  pour  l'élégance  des  flears  et  la  vivacité  de  leur 
coloris.  C'était  le  Br.  coccinea  qui  est  aujourd'hui  classé  au  plus 
bas  degré  dans  ion  genre,  pac  ordre  de  mérite,  ses  inflorescences 
n'ayant  guère  plus  de  5  centimètres  de  largeur.  Puis,  en  ISoo,  on 
vit  fleurir  le  Brownea  grandiceps  qui  fat  regardé  comme  très 


654  REVDK  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

supérieur  à  la  première  espèce,parce  que  ses  inflorescences  n'ont  pas 
moins  de  20  centimètres  de  diamètre,  mais  chez  lequel  toutefois 
les  fleurs  qui  composent  ces  ijiflorescences  sont  bien  moios  riches 
de  ton  que  celles  du  B.  coccinea.  Maintenant  on  vient  de  voir 
fleurir  le  Brownea  Ariza  qui  combine  la  grandeur  ci  es  inflores- 
cences du  Broivneagrandiceps  avecla  vivacité  de  coloris  des  fleurs 
du^.  coccinea.  Ce  magnifique  végétal  fut  découvert  en  1842,  par 
Har'iweg,  à  la  Nouvelle- Grenade,  dans  les  forêts  de  la  province 
de  Bogota,  à  Taltitude  de  400-500  mètres.  Les  babitanls  du  pays 
l'appellent  V Ariza,   et  ce  nom  lui  a  été  conservé  comme  nom 
d'espèce  par  M.  Bentham.  Contrairement  à  ce  qu'a  écrit  Paxton, 
ce  n'est  pas  Hârlwc-g  qui  a  introduit  cette  magnifique  Légumi- 
neuse  dans  les  cultures  européennes  ;  même  la  platte  que  Paxton  a 
décrite  et  figurée  sous  ce  nom  dans  son  Flower  Garden,  et  dont 
la   figure  a  été  reproduite  dans  le  Jardin  fleuriste  de  Lemaire, 
diffère  entièrement  du  B.  Ariza  et  paraît  être  le  B.  grandiceps, 
—  Le  Brownea  Ai'iza  est  un  arbre  haut  de  10  à  12  mètres.  Ses 
feuilles  pennées,  longues  de  0"  30  ou  davantage,  ont  chacune  six 
à  huit  paires  de  folioles  ovales-lancéolées  ou  oblongues-lancéolées, 
prolongées  brusquement  au  sommet  en  une  sorte  de  longue  queue, 
entières,  glauques  en  dessous;  leur  pétiole  commun  est  fortement 
renflé  à  sa  base,  de  même  que  le  court  pétiolule  des  folioles.  Les 
fleurs,  larges  chacune  de  5  centimètres,  sont  colorées  en  rouge- 
écarlate,  et  cette  couleur  est  commune  à  leur  corolle,  à  leur  calyce, 
ainsiqu'auxbracléesetauxbractéoles  dont  elles  sont  accompagnées; 
elles  sont  réunies  en  grand  nombre  en  une  volumineuse  tête  serrée, 
arrondie  ou  un  peu  allongée,  qui  n'a  pas  moins  de  15  centimètres 
de  largeur.  La  floraison  de  celte  spendide  plante  est  abondante. 
M.  J.-D.  Hooker  fait  observer  que  cette  espèce  est  portée  dans  le 
Catalogue  de  M.  Linden  pour  1877,  n°  98,  p.  33,  scus  le  nom  de 
Brownea  Ptinceps.  En  raison  de  son  origine,  le  Brownea  Ariza 
exige  la  serre. 

Cientiana  {Pneumonanthe)  Kurroo  Royle.  ■—  Bot,  Magaz.,  pi.  6470. 
—  Gentiane  Ivurroo.  —  Himalaya.  — (Gentianées.) 

Cette  Gentiane,  qui  est  certainement  l'une  des  plus  gracieuses 
de  son  genre,  cruît  sur  les  parties  tempérées  de  l'Himalaya  occi- 
dental, depuis  Garwhal  jusqu'au  Kaslimir  on  Cachemire,  à  l'alti- 


PLANTES  NOUVELLES   OU  RARES.  655 

tude  de  1  500  à  2  500  mètres.  C'est  une  herbe  vivace,  dont  la 
souche,  qui  a  l'épaisseur  du  doigt,  porte  une  touffe  de  feuilles 
lancéolées,  obtuses  ou  presque  aiguës,  longues  de  8  à  12  centimè- 
tres. Vers  le  collet  de  la  plante  et  au-dessous  de  la  toufiFe  de 
feuilles  sortent  plusieurs  rameaux,  longs  de  10  à  20  centimètres, 
qui  portent  des  feuilles  op'posées,  linéaires,  et  qui  se  terminent 
par  une  à  quatre  fleurs  dressées  ou  plus  ou  moins  penchées,  longues 
de  3  ou  4  centimètres,  dont  la  corolle  a  son  tube  étroit  à  la  base, 
fortement  élargi  et  campanule  un  peu  plus  hauî,  avec  1^  limbe 
étalé  à  cinq  lobes  largement  ovales,  aigus,  de  couleur  bleu  d'azur, 
abondamment  pointillés  de  blanc  vers  la  gorge  ;  celle-ci  est 
blanche,  tandis  que  l'intérieur  du  tube  est  verdâtre.  —  Cette 
charmante  plante  a  été  récemment  introduite  en  Angleterre  et, 
paraît-il,  cbez  M.  Will.  Bull,  chez  qui  elle  a  fleuri  pour  la  pre- 
mière fois  en  octobre  1879.  C'est  une  précieuse  acquisition  pour 
les  rocailles. 

Pachystoma  (?)  Thomsoniannm  Reichb.  F.  —  Bot.  Magaz.^^l, 
6471 . —  Pachystome  (?)  de  Thomson.  —  Afrique  tropicale  occidentale, 
—  (Orchidées). 

Dans  sa  description  de  cette  charmante  et  singulière  Orchidée, 
M.  J.-D.  Hocker  avertit  que  c'est  seulement  avec  doute  qu'il  la  rap- 
porte au  genre  Pachystoma^  d'après  l'autorité  de  M.  Reichenbach, 
fils.  La  plante  a  été  découverte  par  M.  Kalbreyer,  probablement 
dans  le  vieux  Galabar  ;  elle  a  fleuri  dans  l'établissement  de 
MM.  Veitch,  au  mois  d'octobre  1879.  EUeofire,  posé  sur  le  sol,  un 
petit  pseudobulbe  globuleux,  un  peu  déprimé,  dont  le  plus  grand 
diamètre  est  d'environ  deux,  centimètres,  et  du  sommet  duquel 
part  une  seule  feuille  oblongue-lancéolée,  aiguë,  réîrécie  en  pé- 
tiole à  sa  base,  longue  d'environ  15  centimètres.  De  la  base  de 
ce  même  pseudobulbe  sortent  les  bampes  (la  figure  en  représente 
deux)  dout  chacune  porte  deux  fleurs  larges  de  8  centimètres 
environ,  d'un  blanc  pur,  avec  le  labelle  à  trois  grands  lobes  dont 
le  médian  est  allongé,  linéaire-lancéolé,  recourbé,  rouge  vif;  les 
deux  lobes  latéraux  de  ce  labelle  sont  grands,  redressés,  bordés 
et  striés  intérieurement  de  rouge. 


Le  Secrètaire-Rédacteur^Gérant  : 

P.  L'UCHAKTRE. 


Impr.  de  E.  DOMiSAU»,  rue  Cassette,  1. 


OCTOBRE   1880. 


OBSERYATI JNS  MËlÉOilOLOGlQUËS  FAITES  PAR  M.  F.  JAMIX,  A  D  JURG-LA-REINE, 

ruÈs  PARis.  (altitude  T^ni- environ.) 


i 

HALTE un 

TEStPÉRATDRE     1 

du  baromètre. 

VENTS 

t— """^ 

-^ — ^ 

ÉTAT  DD  CIEL. 

< 

dominants. 

« 

Minim. 

Mavim. 

Matin. 

Soir. 

i 

3,8 

24,4 

7G9 

766 

E.  N.  E.,S.O. 

Brumeux  le   uiatin,  clair  ensuite. 

2 

3,5 

19,5 

764 

760 

E.    S.    E. 

Clair  le  m;itiii,  nuageux  l'ap.-midi. 

3 

4,2 

14,- 

761 

759 

N.O.,  O.N.'J. 

Clair  le  luat.,  couv.  le  soir. 

4 

5,0 

■    14,9 

757,5 

750 

S. 

Piuic  Unuil  cl  pluie  conlinuc  le  ma- 
lin, couv.  laprcs-midi. 

5 

10,6 

23,4 

749 

749 

S.S.U.,S.S.E. 

Pluieabondanlelanuit,  Couv.  le  mat., 
avec  q.»!-  rares  celai icics,  couvert 
raprès-ujidi,  pluie  le  soir. 

6 

13,4 

23,7 

748 

748 

S.  S.  g. 

Coivcrl  avec   q.q.    rares   cclaircîes 
et  pluie  douce  par  moraenls,  éclairs 
cl  coups  de  tonnerre  l'ap. -raidi,  et 
la  soirée. 

7 

13,3 

2i,7 

750 

751,5 

S.  s.  E. 

l'iuie  continue  la  nuit,  couv.  avec 
(j.q.éclaireieset  averses,  orage  dans 
la  soirée. 

8 

9,9 

20,0 

753, 5 

756 

S. 

Couvert  le  matin  avec  q.q.  éclaircies, 
q.q.  averses  l'apr.-raidi. 

9 

9,7 

17,0 

752,0 

755 

s.  E. 

Couvert,  q.q.  averses,  presque  clair 
le  soir. 

dO 

9,0 

10,1 

757,5 

764 

E.  S.  E. 

Nuageux. 

11 

3,0 

lï.. 

764 

763 

!:.,  N.  E. 

Brouillard  le   mat.,   ciuvcrt  ensuite. 

42 

2,7 

11,4 

701,5 

762 

N. 

Légcrcm.  bruni.,  à  peini;  quelques 
nuages,  clair  le  soir,  nuag.  la  nuit. 

•l'3 

—1,0 

9,0 

7G4 

768 

N. 

Bruni,  et  nuag.  le  mat.,  couvert  avec 
pluie  fine  l'ap. -midi. 

14 

8,0 

15,0 

770 

769,5 

N. 

Couvert  avec  q.q.  rares  éclaircies, 
moutonneux  le  soir. 

15 

3,5 

14,8 

768 

704 

N.  E. 

Nuageax. 

16 

(i,8 

14,7 

761,5 

761,5 

S,  S.  S.  E. 

Couvert  la  mat.,  nuag.  l'après-midi 

17 

8,0 

15,8 

76:2 

763,5 

N.  E.,  N. 

Clair,  un  peu  de  brume. 

18 

4,5 

15.7 

762,5 

763 

E.,  N.,  E. 

Brumeux  le  matin,  clair  ensuite. 

19 

0,4 

16,7 

762 

759 

E. 

.Nuageux. 

20 

6,1 

11,7 

754 

751 

S.S.E.,U.N.O. 

l'Iuic  line  le  mat.,  continue  à  partir 
•  de  1  il.  1/2  . 

21 

0,5* 

**8,1 

754,  5 

756,5 

N.  N.  0. 

Brumeux  le  mat.,  pluie  froide  et  con- 
tinue à  partir  de  1  h.  1/2,  par  mo- 
meuts,  il  voltige  de  la  neige. 

22 

1.0 

5,0 

751 

749 

N.  N.  E. 

Pluie  conlinuc. 

23 

4,0 

18,7 

751 

760 

S.  S.  0. 

Clair  de  gr.  mat., couvert  puis  nuag., 
q.q.  averses  l'ap.-midi,  brum.  le  s. 

24 

0,5 

10,1 

764,5 

767,5 

N. 

Couvert  de  gr.  mat.,  couv.  au  milieu 
de  la  journée,  clair  en.>;uitc. 

2o 

-5,3 

11,5 

768 

760 

N.,  S.  S.  E. 

Clair  le  malin,  nuageux  l'ap.-midi. 

26 

—3,0 

12,4 

751 

749, 5 

S.E.,  S.,  S.O. 

Couver:  do  gi-.  mat.,  pluie  continue 
ensuite,  d'abord  avec  grêle. 

27 

10,3 

18,5 

749 

745. 5 

S. 

Couveit,  q.q.  légères  averses. 

28 

10,9 

14,1 

745 

744 

S. 

Couver:,  q.q.  éclaircies  dans  la  mal. 

29 

5,3 

13,7 

748 

7o9 

s.  s.  0. 

Cr.vent  la  nuit,  Icgèrom.  nuag,  Icmat., 
nuag.  l'ap.-midi. 

30 

—2,7 

12,0 

762,5 

766 

N.  0. 

Clair. 

31 

—i,'.} 

10,7 

706 

766 
1 

N.  N.  0. 

Clair  le  matin,  q.q.  nuages  l'ap. -m. 

» 

Tempér 

at\ire  ob 

servée 

1 
l'après- 

midi. 

** 

Tempét 

attire  observée  1 

e  matin 

CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LÀ  SOCIÉTÉ,  EN  1880. 
Concours  permanents. 

Médaille  Pellier pour  les  Pentstemon. 

Prix  Laisné pour  récompenser  l'aptiiude  au  travail 

et  la  moralité  des  garçons  jardiniers. 

(V.  le  Journal,  3"  série,  I,    4879, 

p.  691.) 

Concours  annuels. 

Médaille  Moynet pour  les  apports  les  plus  remarqua- 
bles, faits  pendant  l'année,  au 
Comité  de  Culture  potagère. 

Médaille  du  Conseil  d' .administration,  pour  l'introduction  ou  l'obtention  de 

plantes  ornementales  méritantes. 
(V.  le  Journal,  V  série,  XI,  1 877, 
p.  145.) 

Médaille  de  M^'^  Baltard    ....  pour  le  plus  beau  lot  de  véritables 

OEillets  gris  (la  variété  la  plus 
odorante)présenté  en  juillet  1 88 1 . 


-3♦0-^ 


PROCÈS-VERBAUX 

SÉANCE    LU    M     NOVEMBRE    1880. 

Présidence  de  M.  Alph.  liavallée.  Président  de  l\  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 

Le  registre  de  présence  a  reçu  les  signatures  de  cent  trente-et-un 
Membres  titulaires  et  de  six  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Société,  l'admission 
d'un  nouveau  Membre  titulaire  dont  la  présentation  a  eu  lieu  dans 
la  dernière  séance  et  n'a  motivé  aucune  opposition.  —  Il  annonce 


La  Commission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs  des  articles  publié 
dans  le  Journal  la  responsabilité  des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

(Â.vis  de  la  Commission  de  Rédaction.) 

Série  3.  T.  II.  Cahier  de  novembre  1880,  publié  le  31décembrc  1880. 


658  PROCÈS-VERBAUX. 

que  le  Conseil  d'Administration,  dans  sa  séance  de  ce  jour,  a  admis 
comme  Membres  honoraires,  sur  leur  demande  écrite  confor- 
mément au  Règlement,  M.  Brun,  docteur  en  médecine,  rue 
d'Aumale,  23,  à  Paris, et  M.  Mirgueritte,  jardinier,  rue  Wierbowa, 
612,  palais  de  Bruh',  à  Varsovie  (Pologae  russe),  qui  font  partie 
l'un  et  l'autre  de  la  Société,  depuis  25  années  révolues. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau: 

<o  Par  M.  Vavin  (Eug.),  propriétaire  à  Neuilly  (Seine),  cinq 
tubercules  de  la  Pomme  de  terre  Cbanipion;  une  petite  Courge 
originaire  de  la  République  aigentine  où  on  la  nomme  Zapallito 
de  tronco  parce  que  la  plante  qui  la  produit  ne  trace  pas  et  donne 
ses  fruits  ramassés  autour  du  pied;  enfin  du  sirop  préparé  avec  les 
fruits  du  PhysaUs  edulis,  sorte  d'Alkékenge  mexicaine.  —  Dans 
une  note  jointe  à  ces  objets  M.  Vavin  dit  que  la  Pomme  de  terre 
Champion  fst  très  farineuse,  donne  un  produit  considérable  et 
n'est  jamais  malade.  Il  recommande  d'en  saupoudrer  les  tubercules 
avec  de  la  suie,  avant  de  les  planter.  Il  assure  que  le  sirop 
préparé  avec  les  baies  du  PAysaZ<s  erf«/w  est  excellent  pour  le  trai- 
tement des  maladies  des  bronches. 

2°  Par  M.  Hédiard,  négociant  en  légumes  et  fruits  exotiques, 
rue  Notre-Dame  de  Lorette,  à  Paris,  onze  Piments  doux  d'Espagne, 
et  une  assiettée  de  Piment  dur  ou  enragé  récolté  à  Marseille.  Pour 
cette  présentation  il  a  l'honneur  d'un  rappel  de  prime  de  2° 
classe. 

M.  Hédiard  montre  à  la  Compagnie  un  Piment  doux  qui  a  subi  la 
première  opération  à  la  suite  de  laquelle  on  prépare  ce  fruit  pour  le 
manger.  Cette  opération  se  fait  simplement  en  le  posant  sur  uu 
feu  modéré.  Ainsi  rôti,  il  peut  être  aisément  dépouillé  de  sa  peau, 
après  quoi  oa  le  coupe  en  tranches  qu'on  assaisonne  pour  les 
manger  en  salade,  ou  qu'on  accommode  de  différentes  manières, 
surtout  comme  garniture  pour  des  ragoûts.  Il  dit  que  le  Piment 
doux  a  été  cultivé  avec  sUccès  dans  les  environs  de  Paris;  il  cite 
notamment  un  jardinier  de  Champigny  qui  s'est  livré  à  cette  cul- 
ture plusieurs  années  de  suite  et  qui  vendait  très  bien,  aux  halles 
centrales,  les  pioduits  qu'il  en  obtenait.  Ces  Piments  deviennent 
très  gros  et  M.  Hédiard  rapporte  en  avoir  vu  qui  pesaient  300  et  350 
grammes. 


SÉANCE  DU  M  NOVEMBRE  1880.  659 

30  Par  1\I.  Dapuis,  jardinier  chez  M™^  Baltard,  à  Sceaux  (Seine), 
des  Chicorées  atteintes  d'une  maladie  dont  il  désirerait  connaître  la 
cause.  —  Les  Membres  du  Comité  de  Gulturepotagère  pensent  que 
cette  maladie  provient  de  l'état  du  sol  et  priDcipalementde  l'action 
du  froid. 

M.  Curé  dit  qu'il  partage  cette  manière  de  voir  et  que  la  gelée  a 
été  la  cause  essentielle  des  altérations  qu'on  observe  sur  ces  Chicorées, 

4** Par  M.  Péan,  propriétaire  à  Longpont  (Seine-et-Oise),  20 
Pommes,  savoir;  5  Belle  Dubois,  8  Reinette  du  Canada,  et  7  Cal- 
ville blanc.  —Ces  fruits  sont  jugés  beaux  par  le  Comité  d'Arbo- 
riculture qui  propose  d'accorder  une  prime  de  2^  classe  pour  la 
présentation  qui  en  est  faite.  Mise  aux  voix,  cette  proposition  est 
adoptée. 

50  Par  M.  Bertaud,  cultivateur  à  Rosny-sous-Bois  (Seine),  45 
Pommes  de  Calville  blanc,  dont  une  notamment  mesure  Om  38  de 
circonférence  et  pèse  520  grammes. —  Cei  fruits  sont  juges  ma- 
gnifiques parje  Comité  d'Arboriculture,  sur  la  proposition  duquel 
une  prime  de  1"^®  classe  est  décernée  à  M.  Bertaud. 

60  Par  M.  Tabar,  père,  horticulteur  à  Sarcelles  (Seine),  des 
fleurs  coupées  de  Pétunias  appartenant  à  des  variétés  obtenues  par 
lui  de  semis. 

7°  Par  M.  Pdrtuzès,  horticulteur  à  Toulouse  (Haute-Garonne), 
des  fleurs  coupéesde  douze  Chrysanthèmes  qu'il  a  eus  de  semis. 

80  Par  M.  Hérivaux  (L.)  horticulteur,  boulevard  Lefèvre,  33,  à 
Paris,  des  pieds  fleuris  de  5  variétés  de  Bouvardia,  pour  la  présen- 
tation desquels,  sur  la  proposition  du  Comité  de  Floriculture,  il 
recevra  une  prime  de  1'®  classe. 

M.  le  Président  de  ce  Comité  fait  ressortir  l'intérêt  de  ces 
arbustes  dont  la  floraison  a  lieu  à  cette  époque  avancée  de  l'année 
pendant  laquelle  les  fleurs  sont  fort  rares.  Cet  intérêt  s'accroît 
encore,  dit-il,  par  l'effet  de  cette  circonstance  que,  d'autres  variétés 
de  Bouvardia  fleurissant  en  été,  on  peut  avoir  ainsi  une  longue 
succession  de  ces  charmantes  fleurs  qui  sont  très  propres  à 
entrer  dans  la  composition  des  bouquets.  En  raison  de  cet  in- 
térêt et  des  avantages  qae  l'horticulture  d'agrément  trouverait  à 
donner  aux  Bouvardia  plus  de  place  qu'elle  ne  leur  en  accorde 
maintenant,  le  Comité  de  Floriculture  réunira  sur  la  manière  de 


660  PROCÈS-VERBAUX. 

cultiver  ces  arbustes  des  renseignements  dont  il  fera  communication 
à  la  Société. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

Eq  l'absence  de  M.  le  Secrétaire-général,  l'un  de  MM.  les  Se- 
crétaires procède  au  dépouillement  de  la  correspondance  qui  com- 
prend les  pièces  suivantes  : 

\o  Une  lettre  de  M.  Salleron,  Président  de  la  Société  d'Horti- 
culture et  de  Petite  Culture  de  l'arrondit  sèment  de  Boissons,  qui 
annonce  l'envoi  duRapport  rédigé  dans  le  sein  de  cette  Société  sur 
les  dégâts  causés  par  l'hiver  de  1879-1880.  Ce  travail  considérable 
est  basé  sur  des  relevés  circonstanciés  qui  se  rapportent  à  toutes 
les  communes  de  l'arrondissement  deSoissons.  Il  est  accompagné 
de  tous  ces  relevés  à  titre  de  pièces  justificatives.  On  y  a  joint, 
en  outre,  le  résumé  des  observatioriS  météorologiques  qui  ont  été 
faites parM.  Tassio,  Secrétaire-gt^néraldela  Société soissonnaise.— 
Ce  dossier  important  est  renvoyé  par  M.  le  Président  à  la  Com- 
mission d'enquête  sur  l'hiver  de  1879-1880. 

2o  Une  lettrede  M.  Léo  d'Ounous,  au  château  de  Verdais  (llaute- 
Garonne),  adressée  à  M.  le  Président  et  communiquée  par  lui. 
Elle  renferme  des  'renseignements  sur  les  plantations  considérables 
d'arbres  et  arbustes  qui  ont  été  faites  par  M.  Léo  d'Ounouset  par 
son  père,  et  qui,  ayant  été  commencées  aune  époque  éloignée^  sont 
devenues  aujourd'hui  aussi  remarquables  pour  leur  étendue  que 
pour  la  beauté  des  sujets  qu'elles  comprennent.  On  trouve  aussi  là 
plusieurs  variétés  ^locales  ou  peu  connues  d'arbres  fruitiers  dont 
M.  Léo  d'Ounous  donne  l'énumération  et  qu'il  s'attache,  dit-il,  à 
répandre. 

3o^Une  lettre  de  M.  Vavin  (Eug.)  adressée  à  M.  le  Président  et 
qui  a  pour  objet  de_'^  faire  savoir  que  la  Société  de  l'Union  des 
jardiniers  de  Neuilly  vient  de  le  nommer  son  Président.  «  J'espère, 
écrit  M.  Vavin, et  tous  mes  efforts  tendront  à  ce  but,  que  des  senti- 
ments de  bonne]]  confraternité  uniront  toujours  la  Société  de 
Neuilly  à  la  grande  Société  nationale  d'Horticulture  de  France.  » 

4°  Une  lettre  par  ^.laquelle  M.  Michelin,  auteur  d'un  Rapport 
publié  récemment  dans  le  Journal  (1880,  p.  506-516,  5b3-558), 
surTengrais  chimique  Le  Floral  ({\i%  prépare  M.  Dudoiiy,  demande 


SÉANCE  DU  il    NOVEMBRE   1880.  661 

que  ce  document  soit  soumis  le  plus  tôt  possible  aux  délibérations 
de  la  Commission  des  Récompenses.  —  M.  le  Président  fait  obser- 
ver que  les  conclusions  du  Rapport  de  M.  Michelin,  tendant  au 
renvoi  à  la  Commission  des  Récompenses,  ont  été  adoptées  par  la 
Société,  et  que  dès  lors  ce  que  demande  M.  le  Rapporteur  est  de 
droit  strict  ;  seulement  une  circonstance  particulière  que  M.  le 
Rapporteur  connaît  mieux  que  personne,  a  mis  cette  Commission 
dans  l'impossibilité  de  s'occuper  de  ce  Rapport  lorsqu'elle  s'est 
réunie,  dans  le  cours  de  l'été  ;  elle  aura  donc  à  en  faire  l'objet  de 
ses  délibérations  dans  une  séance  que  divers  motifs  l'obligent  à 
tenir  prochai oement. 

5o  Une  lettre  par  laquelle  M.  Ch.  Joly  offre  à  ses  collègues  plu- 
sieurs exemplaires  de  son  Rapport  sur  la  classe  85  à  l'Exposition 
universelle  de  1878.  Ces  exemplaires  sont  déposés  sur  le  bu- 
reau. 

M.  le  Secrétaire  apprend  à  la  Société  que  le  Conseil  d'Administra- 
tion, dans  sa  séance  de  ce  jour,  a  prononcé  la  radiation,  pour  défaut 
ou  refus  de  payement  de  la  cotisation,  de  MM.  Baura  (Charles),  jar- 
dinier; Billiard,  fi's  (Louis),  jardinier;  Caron  (Achille),  jardinier; 
Delmas  (leD'L.H.),  à  Cuba;  Fouquin  (Victor), constructeur;  Henry 
(A.-J),  jardinier  ;  Huré  (J.-F.),  jardinier;  Joret  (Henri)  ;  Lacroix 
(Alfred), jardinier;  Leneveu  (Jules),jardinier;Lucot  (Pierre),  horti- 
culteur; Marache  (Origène),jardinierj  Minot  (Auguste),  fabricant; 
Mcsea  (Ambroglio;,  jardinier  ;  Salvy  (Augustin),  amateur  ;  le  Baron 
Le  Pin,  amateur, 

M.  le  Secrétaire  annonce  aussi  que  M.  Forney,  Membre  de  la 
Société,  ouvrira  son  cours  public  et  gratuit  de  taille  des  arbres 
fruitiers,  à  la  mairie  du  2^  arrondissement,  rue  Drouot,  le  di- 
manche <4  novembre,  à  deux  heures.  Il  le  continuera  les  diman- 
ches et  jeudis  suivants,  à  la  même  heure. 

M.  Héringer  appelle  de  nouveau  l'attention  de  ses  coilègues 
sur  l'insecticide  composé  par  lui,  auquel  il  donne  le  nom  de 
mixture  Aline.  I.  annonce  qu'il  vient  de  lever  une  difficulté 
sérieuse  en  imaginant  le  moyen  d'émulsionner  ce  composé  gras 
de  sa  natnre  et  de  le  rendre  ainsi  soluble  dans  l'eau.  Dans 
beaucoup  de  circonstances,  il  suffît,  dit-il,  d'en  mettre  douze 
gouttes  dans  un  litre  d'eau,  pour  obtenir   un   liquide  d'une 


662  PROCÈS-VERBADX. 

application  facile  et  sûre  contre  les  insectes.  Il  fait  observer  que 
èbn  insecticide  ne  peut  être  rangé  parmi  les  remèdes  secrets,  puis- 
qu'il en  a  indiqué  la  formule  à  la  Société,  et  il  ajoute  qu'il  n'en 
fait  pas  l'objet  d'un  commerce  puisqu'il  en  donne  à  ceux  qui  lui 
en  demandent. 

M.  P.  Duchartre  donne  de  vive  voix  quelques  indications  sur  le 
Peronospwa  vùicola,  Champignon  parasite  de  la  Vigne  qui  vient 
de  nous  arriver  des  États-Unis  avec  les  cépages  de  ce  pays  et  qui 
déjà  a  été  vu  dans  le  Midi  de  la  France,dansle  centre  et  jusque  dans 
le  Vendomois.  Il  dit  que  ces  indications  sont  puisées  principale- 
ment dans  une  note  manuscrite  de  M.  Prillieux,  qui  a  été  déposée 
sur  le  bureau  de  la  Société,  à  la  dernière  séance  (Voir  le  Journ., 
<880,  p.  625). 

M.  Forney  dit  à  ce  propos,  que  si  le  Phylloxéra  et  le  Champi- 
gnon parasite  dont  il  vient  d'être  question  sont  des  ennemis  de  nos 
vignobles  qui  nous  sont  déjà  venus  d'Amérique,  il  est  fort  à 
craindre  que  quelque  jour  un  autre  (léau  qui  existe  dans  ce  pays 
ne  soit  apporté  en  Europe,  sans  doute  involontairemen?,  et  ne 
vienne  causer  de  très  grands  dommages  à  la  plus  précieuse  de  nos 
cultures.  Il  a  appris  en  effet  qu'aux  États-Unis  il  existe  un  insecte 
qui  perce  de  milliers  de  petits  trous  à  contour  parfaitement  net  les 
feuilles  des  Vignes  qu'il  réduit  ainsi  à  l'état  d'une  sorte  de  crible 
fin.  M.  Forney  a  vu  de  ces  feuilles  et  il  se  propose  d'en  faire  venir 
d'autres  qu'il  mettra  sous  les  yeux  de  la  Société. 

M.  A.  Lavallée  offre  à  la  Société  le  second  fascicule  de  son 
Arboretwn  Segrezionum,  ouvrage  renfermant  la  description  et  la 
figure  des  espèces  nouvelles,  rares  ou  critiques  de  végétaux 
ligneux  que  réunit  l'Arboretum  de  Segrez.  Cette  livraison  com- 
prend les  pages  21  à  40  du  texte  et  les  planches  VII  à  XII.  Les 
espèces  dont  elle  renferme  l'histoire  sont  au  nombre  de  5  savoir  : 
Cratœgus  Lavallcl  F.  Hérincq,  petit  arbre  dont  la  patrie  est 
inconnue  et  qui  parait  n'être  cultivé  qu'à  Segrez  ;  DierviUa  sessili- 
foUa  ScHUTTLEw.  {Wcigda  splmdcns  Hort.),  petit  arbuste  des 
montagnes  de  la  Caroline  supérieure  et  du  Tennessee  ;  Nuttallia 
cerasiformis  Torr.  et  Gray,  abrisseau  qui  croît  à  l'ouest  des 
États-Unis,  depuis  le  35^  jusqu'au  50^  degré  de  latitude,  et  qui, 
placé  par  certains  auteurs  parmi  les  Rosacées-Amygdalées,  semble 


SÉANCE   DU    H    NOVEMBRE    1S80.  663 

à  M.  Lavallée  appartenir  aux  Spiréacées  ;  Catalpa  Ksempferi  Sieb. 
et  Zucc.  {C.  bignonioides  Walt.  var.  Kœmpferi  DG  ),  bel  arbre 
japonais  qui  est  souvent  nommé  à  tort  par  les  horticulteurs 
C.  Bungel;  Exochorda  grandiflora  Lindl.,  abrisseau  de  la  famille 
des  Spiréacées  qui  croit  naturellement  dans  la  Chine  septentrio- 
nale. M.  Lavallée  rappelle  qu'il  a  eu  déjà  occasion  d'entretenir  la 
Société  de  ces  différentes  espèces  et  de  lui  en  montrer  des  échan- 
tillons. 

M.  Chevalier,  de  Montreuil-sous-Bois  (Seine),  montre  à  la  Com- 
pagnie les  résultats  d'une  expérience  qu'il  a  faite  cette  année. 
M.  le  comte  de  St  Prix,  propriétaire  du  château  de  TrofouQtainioa 
(Finistère),  lui  ayant  remis  des  cloches  de  verre  à  douille  hautes 
d'environ  0°»  15  et  larges  de  0""  10-0'"! 2,  il  y  a  introduit  par  l'ou- 
verture supérieure  un  rameau  de  Poirier  Bfurré  Dielsur  lequel  se 
trouvait  un  fruit  trè>  j  une,  après  quoi  il  a  fermé  la  cloche  dans  le 
bas  au  moyen  d'une  rondelle  de  liège.  La  Poire  qu'il  met  sous  les 
yeux  de  ses  collègues  s'est  parfaitement  développée  sous  cet  abri 
et  elle  n'offre  aujourd'hui  aucune  tavelure,  tandis  qu'une  qui  se 
trouvait  à  côté,  sur  le  même  arbre  et  qui  n'a  pas  été  protégée 
présente  des  tavelures  nombreuses.  M.  Chevalier  pense  que,  pour 
les  variétés  de  Poires  sujettes  à  se  taveler,  comme  le  Doyenné 
d'hiver,  le  Beurré  (i'Hardenpont,  etc.,  il  y  aurait  grand  avantage 
à  les  abriter,  au  moyen  de  ces  petites  cloches,  dès  leur  première 
jeunesse,  pour  les  soustraire  à  l'aclion  prtsque  toujours  funeste 
des  pluies  froides  du  printemps.  Le  prix  des  fruits  sains  et  sans 
taches  qu'on  obtiendrnit  ainsi  dédommagerait  en  une  seule  année 
de  la  dépense  qu'aurait  entraînée  Tacquisition  des  cloches.  M.  de 
St-Prix  assure  que  ce  procédé  off're  encore  l'avantage  d'avancer  de 
plusieurs  jours  la  maturité  des  fruits.  V-..  Chevalier  est,  de  son  côté, 
convaincu  que  pour  d'autres  fruits,  surtout  pour  les  Pêches,  l'em- 
ploi des  cloches  serait  très  utile.  Il  ne  manquera  pas  de  faire  des 
expériences  pour  se  fixer  à  cet  égard. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents 
suivants  : 

1°  Rapport  sur  la  collection  d'insectes  nuisibles  ou  utiles  de 
M.  Miot;  M.  Ch.  Chevallier  Rapporteur. — Les  conclusions  de  ce 
Rapport  tendant  au  renvoi  à  la  Commission  des  Récompenses 
sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 


664  PROCÈS-VERBAUX. 

2°  Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Gaen;  par  M.  Hélte. 
M.  le  Secrétaire  annonce  une  nouvelle  présentation  ; 
Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


SÉANCE    DU    25    NOVEMBRE    1880. 

Présidence:  de  M.  Hardy. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures.  La  feuille  de  présence  a 
reçu  les  signatures  de  cent  trente-cinq  Membres  titulaires  et  de 
cinq  Membres  honoraires. 
Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 
A  la  suite  du  procès-verbal  et  à  propos  du  passage  où  est 
reproduite  une  communication  verbale  de  M.  Forney  sur  un  insecte 
qui  perce  les  feuilles  des  Vgnes  de  trous  âssez  nombreux  pour  en 
faire  souvent  comme  une  dentelle,  M.  le  docteur  Girard  (Maurice) 
dit  que  malheureusement,  dans  nos  départements  méditerranéens 
ainssi  qu'en  Algérie,  il  existe  déjà  un  petit  insecte  qui  se  com- 
porte de  même.  C'est  une  Altise,  VAltica  ampelophaga  Guérin 
Mén.  M.  Girard  (Maur.)  en  a  reçu,  à  différentes  reprises,  des  spéci- 
mens pris  sur  divers  points  de  notre  M  di  et  en  Espagne;  mais  il 
ne  croit  pas  qu'il  ait  été  signalé  jusqu'à  ce  jour  dans  le  centre 
de  la  France. 

M.  P.  Duchartre  dit  que  cette  Altise  s'est  montrée,  à  la  date 
de  quelques  années,  assez  abondante  dans  certaines  parties  du 
fléparlement  de  l'Hérault  pour  exercer  sur  les  vignobles  d'immen- 
>es  dégâts.  Ne  connaissant  pas  de  moyen  pour  la  détruire,  on 
lui  faisait  une  chasseactive  avant  que  la  Vigne  entrât  en  végétation. 
Pour  donnT  une  idée  de  l'abondance  avec  laquelle  ce  petit  ani- 
mal se  multipliait  fréquemment,  il  rapporte  avoir  connu  un 
propriétaire  qui  d'une  vigne  dont  l'étendue  était  moindre  qu'un 
hectare  en  avait  retiré  une  quantité  suffisante  pour  remplir  sept 
des  sortes  de  grands  vases  en  bois,  contenant  environ  un  hectolitre, 
qu'on  désigne  dans  le  pays  sous  le  nom  de  comportes. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  G  >mp3gnie, 
l'admiision  de  deux  nouveaux  Membres  titulaires  qui  ont  été 


SÉANCE   DU  25    NOVEMBRE   1880.  665 

présentés  dans  la  dernière  séance,  et  dont  la  présentation  n'a  dé- 
terminé aucune  opposition. 
Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 
4«  Par  M.  Véniat  (Henri),  jardinier  chez  M.  Feyeux,  à  Crosnes 
(Seine-et-Oise),  quatre  sortes  de  Courges  dont  trois  sont  originaires 
du  Japon  et  dont  la  quatrième  est  désignée  comme  Courge  de  Tur- 
quie. Parmi  les  premières,  l'une  est  le  fruit  du  Cucurbita  meloni- 
jformis,  qui  est  de  très  bonne  qualité,  à  chair  très  fine  et  très  ser- 
rée; les  deux  autres,  nommées,  Tune  Kabotcha  et  l'autre  Yoko- 
hama, sont  de  bonne  qualité  et  se  conservent  longtemps.  Quant 
à  la  Courge  de  Turquie,  elle  est  belle  et  bonne,  et  la  plante 
qui  la  produit  a  le  mérite  de  ne  pas  courir.  Ces  quatre  Courges 
sont  présentées  en  vue  d'un  concours  permanent. 

2»  Par  M.  Jean  Dybourski,  répétiteur  à  l'école  de  Grignon, 
les  fruits  de  deux  Cucurbitacées  qui  sont  des  variétés  du  Cucur- 
bita Pepo.  Il  en  a  reçu  les  graines  de  son  frère  qu'une  mission 
ministérielle  a  appelé  au  Japon.  Le  semis  de  ces  graines  a  été 
fait  par  lui  sur  couche,  à  la  fin  du  mois  d'avril.  Il  a  mis  ensuite  le 
plant  en  place,  sous  cloche  et  sur  couche  sourde.  Les  fruits  de 
ces  deux  pfèntes  sont  de  dimensions  inégales.  Le  plus  gros  appar- 
tient à  une  variété  nommée  par  les  Japonais  Tirimon  Tônashou;  il 
n'a  pu  arriver  à  une  maturité  complète  ;  la  plante  qui  le  produit 
se  divise  en  branches  longues  d'environ  deux  mètres.  Le  plus 
petit  de  ces  fruits  a  au  contraire  miîri  parfaitement.  La  chair  en 
a  été  trouvée  très  fine. La  plante  endorme  un  grand  nombre  ;  elle 
se  montre  peu  coureuse,  ses  branches  n'atteignant  guère  que 
4  m  50  de  longueur.  Cette  seconde  variété  reçoit  des  Japonais  le 
nom  de  Ndïto  Tônashou.  «  Cette  forme  du  Cucurbita  Pepo,  écrit 
»M  J.  Dybourski,  dans  une  note  qui  accompagne  les  objets  présen 
»  tés  par  lui,  est,  je  crois,  1res  voisine  de  celle  que  cultive  M.  L. 
»  de  Lunaret  et  que  M.  Carrière  a  décrite,  dans  la  Bévue  horticole, 
»  sous  le  nom  de  Cucurbita  meloniformis.  »  M.  le  Président  du 
Comité  de  Culture  potagère  fait  observer  que,  bien  que  la  pré  en- 
tation  faite  par  M.  J.  Dybourski  ne  manque  pas  d'intérêt,  le 
Comité  ne  s'est  pas  trouvé  assez  renseigné  sur  les  objets  qui  la 
composent  pour  se  prononcer  nettement  àleurégard  en  attribuant 
une  récompense. 


666  •  PROCÈS-VERBADX. 

3°  Har  M.  Jourdain,  cultivateur  à  Manrecourt,  un  lot  de  Poires 
comprenant  5  Crassane,  5  Beurré  d'Hardenpont,  5  Saint-Ger- 
main, 5  Poires  de  Curé,  2  Saint-Germain  Vauquelin  et  2  Triomphe 
de  Jodoigne.  —  Ces  fruits  ont  été  trouvés  beaux  par  le  Comité 
d'Arboriculture  qui  propose  d'accorder  une  prime  de  3®  classe  pour 
la  présentation  qui  en  est  faite.  —  Cette  proposition  est  mise  aux 
voix  et  adoptée  par  la  Compagnie. 

4'*Par  M.  Venteclaye,  amateur,  une  corbeille  de  dix  Poires  Ber- 
garaotteEspéren,  venues  en  contre-espalier,  beaux  fruits,  déclare 
le  Comité  d'Arboriculture  qui  demande,  en  raison  de  cette  pré- 
sentation, une  prime-de  3^  classe.  —  Celte  récompense  est  accordée 
par  la  Compagnie,  mais  M.  Venteclaye  renonce  à  la  recevoir. 

Cet  honorable  Membre  dit  qu'il  a  apporté  ces  fruits  pour  sou- 
mettre, à  ce  propos,  une  question  à  la  Société.  Ils  ont  été  récoltés 
sur  des  arbres  disposés  en  cordons  doubles  verticaux,  plantés  à 
0"^  00  de  distance  les  uns  des  autres.  En  faisant  cette  plantation 
il  a  suivi  les  conseils  de  MM.  A.  Rivière  et  Dubreuil  ;  mais  divers 
arboriculteurs  assurant  que  les  arbres  ainsi  plantés  n'ont  qu'une 
courte  durée,  il  voudrait  savoir  si  cette  crainte  est  basée  sur  des 
motifs  sérieux.  11  y  a  déjà  onze  années  que  sa  plantation  existe. 
Les  arbres  qui  la  composent,  au  nombre  de  250,  se  sont  parfai- 
tement comportés  jusqu'à  ce  jour,  tant  pour  la  végétation  que 
pour  la  fructiflcation.  Cette  année  notamment,  après  l'épreuve  que 
leur  a  infligée  l'hiver  dernier,  ils  ont  produit  douze  cents  Poires 
dont  on  peut  prendre  une  idée  en  voyant  celles  qu'il  a  déposées  sur 
le  bureau  ;  en  etîef ,  celles-ci  ne  sont  pas  de  rares  exceptions,  et  la 
moyenne  de  ses  Bergamotte  Espéren  n'est  pas  inférieure  à  2b0 
gramme!^.  Si,  comme  plusieurs  personnes  le  disent,  cet  espacement 
de  Om  60  pour  les  arbres  est  insuffisant,  il  demande  à  quelle  dis- 
tance il  serait  plus  avantageux  de  les  planter. 

M.  Michelin  dit  qu'on  ne  peut  répondre  d'une  manière  absolue 
à  la  question  posée  par  M.  Venteclaye.  L'espacement  à  adopter, 
dans  la  plantation  des  arbres,  est  une  question  d'appréciation  qui 
doit  être  résolue  d'après  la  nature  du  terrain,  la  vigueur  des  va- 
riétés, etc.  Pour  lui,  à  la  forme  en  cordons  verticaux  il  préfère 
celle  en  fuseau  qui  se  place  au  premier  rang  pour  l'abondance  de 
la  production. 


SÉANCE  DO  2o  NOVEMBRE   1880.  667 

M.  Aubrée  n'aime  pas  la  forme  en  cordons.  Toutes  les  fois 
qu'il  l'a  adoptée,  il  est  arrivé  à  des  résultats  défavorables.  Les 
arbres  ainsi  dirigés  avaient  d'abord  une  bonne  végétation,  mais  ils 
étaient  entièremeont  épuisés  au  bout  de  dix  à  douze  années  et 
il  fallait  alors  les  remplacer. 

M.  Venteclaye  fait  remarquer  que,  comme  il  vient  de  le  dire, 
ses  Poiriers  en  cordons  en  sont  déjà  à  leur  onzième  année  de 
plantation  et  que  néanmoins  rien, dans  leur  végétation  ni  dans  leur 
production,  n'annonce  qu'ils  soient  en  voie  de  dépérissement. 

5°  Par  M.  Lesueur,  jardinier-chef  chez  M.  de  Rothschild,  à  Bou- 
logne (Seine),  onze  pieds  en  pots  de  Chrysanthèmes  venus  de  bou- 
tures qui  ont  été  faites  le  8  juin  dernier.  Ces  plantes  ontété  trouvées 
fort  belles  par  le  Comité  de  Floriculture  qui  demande  qu'une  prime 
de  l'®  classe  soit  accordée  à  M.  Lesueur.  —  Cette  demande  est 
favorablement  accueillie  par  la  Compagnie. 

6°  Par  M.  Drouet,  inspecteur  des  promenades  de  la  Ville  de 
Paris,  un  pied  fleuri  du  Selenipedium  Dominyanum^  belle  Orchidée 
hybride  qui  a  été  obtenue,  dans  l'établissement  de  MM.  Veitch, 
à  la  suite  d'un  croisement  du  Selenipedium  caudatum,  pris  comme 
porte-graines,  par  le  S.  Pearcei  qui  a  fourni  le  pollen.  Le  Comité 
de  Floriculture  est  d'avis  que  cette  plante  est  inférieure  à  la 
mère  pour  la  beauté  de  la  fleur,  mais  supérieure  au  père  sous  ce 
même  rapport.  En  outre,  elle  se  recommande  parce  que  ses  fleurs 
sont  réunies  par  cinq  ou  six  dans  une  même  inflorescence,  au  lieu 
d'être  solitaires.  —  Il  propose  d'accorder,  pour  cette  présentation, 
une  prime  de  2®  classe.  Cette  récompense  est  votée  par  la  Compa- 
gnie, mais,  sur  la  demande  de  M.  Drouet,  en  faveur  de  M.  Bauer^ 
chef  de  section  au  Fleuriste  municipal,  dans  le  service  de  qui  cette 
remarquable  Orchidée  a  été  amenée  à  sa  floraison. 

7o  Par  M.  Jolibois,  jardinier-chef  au  Palais  du  Luxembourg, 
deux  Broméliacées  remarquables,  savoir  :  Nidularium  latifolium 
et  Canistrum  eburneum.  —  M.  Jolitois  fait  observer  que  la  der- 
nière de  ces  plantes  a  l'inflorescience  trop  raccourcie  pour  produire 
un  bel  effet,  mais  que  le  pied  lui-même  est  assez  beau  pour  lui 
donner  du  mérite  à  titre  d'espèce  ornementale.  Il  ajoute  que, 
parmi  les  espèces  du  genre  Canistrum,  il  en  .possède  une  qui  se 
montre  fort  polymorphe,  au  point  qu'il  en  existe,  dans  la  collection 


668  PROCÈS-VERBAUX. 

du  Luxembourg,  sept  ou  huit  formes  tranchées.  —  Sur  la 
proposition  du  Comité  de  Floriculture,  il  est  accordé  à  M.  Joli- 
bois  une  prime  de  2®  classe  que,  fidèle  à  son  habitude,  il  renonce 
à  recevoir. 

8°  Par  M.  Arnould,  jardinier  chez  M.  Truelle,  à  Savigny-sur- 
Orge  (Seine-et-Oise),  plusieurs  pieds  fleuris  de  Primevère  de 
Chine  à  feuilles  de  Fougères,  à  grandes  fleurs  frangées,  de  cou- 
leurs variées,  pour  la  présentation  desquels,  sur  la  demande  du 
Comité  de  Floriculture,  il  lui  est  accordé  une  prime  de  3^  classe. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

A  la  suite  des  présentations,  M.  Héringer  montre  à  la  Compa- 
gnie un  estomac  de  Poule  de  Bruyère  extrait  d'un  de  ces  oiseaux 
qui  lui  a  été  envoyé  d'Ecosïe.  Cet  estomac  ayant  été  ouvert  a  fourni 
la  preuve  que  cette  espèce,  au  lieu  d'être  insectivore  ou  granivore, 
comme  on  le  pense  généralement,  est  herbivore  et  frugivore.  Il 
s'y  est  Irouvé  en  effet  des  fragments  de  feuilles  appartenant  à  des 
plantes  fort  diverses,  notamment  à  des  Bruyères  et  des  Fougères, 
ainsi  que  de  petites  baies  qu'il  serait  peu  facile  de  déterminer 
exactement. 

M.  Millet  dit  qu'il  a  souvent  tué,  dans  les  Pyrénées,  des  Coqs 
de  Bruyère  et  qu'en  ouvrant  leur  estomac,  il  y  a  toujours  trouvé 
des  fragments  de  végétaux,  notamment  des  bouts  de  rameaux 
d'Epicéa.  Des  observations  analogues  ont  été  faites  en  beaucoup 
d'autres  circonstances  ;  elles  expliquent  pourquoi  les  forestiers 
allemands  accusent  cet  oiseau  de  causer  la  déformation  des  Epicéas, 
soit  en  cassant  la  cime  de  ces  arbres  lorsqu'il  s'y  pose,  soit  en 
en  brisant  les  pousses  pour  les  manger.L'Epicéa  privé  de  se?  extré- 
mités perd  son  port  naturel  et  devient  buissonnant. 

En  l'absence  de  M.  le  Secrétaire-général,  qui  se  trouve  en  voyage, 
l'un  de  MM.  les  S^crélaires  procède  au  dépouillement  de  la 
correspondance  qui  comprend  seulement  une  lettre  adressée  à 
M.  le  Président  par  M.  le  docteur  Jeannel.  Cet  honorable  Membre, 
qui  se  trouve  en  ce  moment  à  Cannes  (Alpes-Martimes),  a  été 
surpris, écrit-il,  de  voir  que  le  Rapport  imprimé  récemment  dans  le 
Journal  (cahier  d'août  et  septembre  1880),  qui  a  pour  objet  l'en- 
grais chimique  composé  par  M.  Alfred  Dudciiy  en  vue  de  l'Horti- 


SÉANCE  DU  25   NOVEMBRE   1880.  669 

culture  et  nommé,  pour  ce  motif,  le  Floral,  ne  fait  aucune 
mention  de  l'engrais  horticole  dont  lui-même  a  communiqué  la 
formule  à  la  Société  et  conseillé  l'emploi,  à  la  date  de  plusieurs 
années.  Il  rappelle  que,  le  9  juillet  1872,  il  a  fait,  au  Jardin  d'Ac- 
climation,  sur  l'application  des  engrais  chimiques  à  l'Horticulture, 
une  conférence  qui  a  été  imprimée,  la  même  année,  dans  le 
Bulletin  mensuel  de  la  Société  d' Acclimatation^  et  qu'il  en  a  offert 
sans  retard  un  exemplaire  à  la  Société  centrale  d'Horticulture  ;  il 
ajoute  que  le  Journal  renferme  le  relevé  de  nombreuses  expé- 
riences faites  par  divers  Membres  de  la  Société  avec  son  engrais 
horticole  (voyez  le  Journal,  1873,  p.  94,  p.  570  ;  1875,  p.  159) 
et  que  la  formule  ainsi  que  le  mode  d'emploi  en  avaient  été  in- 
diqués par  lui.  Il  exprime  son  étonnement  de  ce  que  tout  cela 
n'est  pas  mentionné,  même  au  point  de  vue  historique,  dans  Tim- 
portant  Rapport  de  M.  Michelin.  Enfin  il  indique  la  composition 
et  le  mode  d'application  de  son  engrais  horticole  que  l'expérience 
lui  a  fait  reconnaîlre  comme  les  plus  avantageux. 

M.  Ch.  Joly  entretient  la  Compagnie  d'un  Annuaire  publié  en 
Angleterre  dans  lequel  sont  réunies  toutes  les  indications  possibles 
sur  les  établissements  horticoles  et  sur  ceux  qui  se  rattachent  de 
près  ou  de  loin  à  l'horticulture.  Il  exprime  des  regrets  de  ce  qu'il 
n'existe  en  France  aucune  publication  de  ce  genre,  tandis  que 
l'Angleterre  et  la  Belgique  sont  très  riches  sous  ce  rapport.  H 
émet  le  vœu  que  cette  lacune  regrettable  soit  comblée  le  plus  tôt 
possible. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 

1 0  Note  sur  une  Exposition  de  Géographie  botanique  et  horti- 
cole organisée  par  la  Société  d'Horticulture  de  Nancy;  par 
M.  Ch.  Joly. 

2o  Rapport  de  la  Commission  d'enquête  sur  l'hiver  de  1879- 
1880,  et  sur  les  dégâts  qu'il  à  causés  à  l'Horticulture;  M.  P.  Du- 
CHARTRE  Rapporteur. 

M.  le  Secrétaire  annonce  une  nouvelle  présentation  ; 

Et  la  séance  est  levée  à  trois  heures  et  demie. 


-670  CORRESPONDANCE. 

NOMINATIONS. 


SÉANCE     DU     \\    NOVEMBRE   4  880. 

M.  Mauduyt,  rue  Saint- Pierre-le-Puelicr,  à  Poitiers  (Vitnnd),  présenté 
par  MM.  Bruant  et  Michelin. 

Admis  2  VhonorariaU 
MM. 

1 .  Brun,  docteur  en  médecine,  rue  d'Aumale,  23,  à  Paris. 

2.  Margueritte,  jardinier,  rue  Wierbowa,  642,  palais  de  Bruhl,  à  Var- 

sovie (Pologne  russe). 


SÉANCE    DU    25     NOVEMBRE   1880. 

MM. 

4.  Gascard  (Paul),  jardinier  au  domaine  de  Bue,  par  Versailles  (Seine- 
et-Oise),  présenté  par  MM.  A.  Lavallée  et  F.  Pothier. 

2.  GuiBOREL  (Victor),  horticulleur,  à  Saiut-Aubin-les-Elbeuf  (Seine- 
Inférieure),  présenté  par  MM.  Carrière  et  Gentilhomme. 


CORRESPONDANCE. 


Lettre  de  M.  le  docteur  Jeannel. 

Cannes,  14  novembre  1880. 

A   M.  le  Président    de   la  Société  ■  nationale  et  centrale 
d'Horticulture  de  France. 

Monsieur  le  Président, 

Je  viens  de  lire  dans  les  deux  derniers  numéros  du  Journal  de 
la  Société  nationale  et  centrale  d' Horticulture  le  Rapport  sur 
l'engrais  chimique,  le  Floral,  appliqué  par  M.  Dudoûy  à  l'horti- 
culture. 

Je  demande  la  permission  de  soumettre  respectueusement  à  la 
Société,  à  l'occasion  de  ce  Rapport,  quelques  observations. 

Le  9  juillet  <872,  j'ai  fait  au  Jardin  d'Acclimatation  une  con- 
férence sur  l'application  de  l'engrais  chimique  à  Thortigulture 


LETTRE  DE  M.  LE  DOCTEUR  JEANNEL.  671 

d'ornement.  Celte  conférence  a  élé  imprimée  dans  ie  Bulletin  de 
la  Société  d'Acclimatation  (Yoy.  1872)  et  j'ai  fait  hommage  peu 
de  temps  après  à  la  Société  centrale  d'Horticulture  d'un  exem- 
plaire du  tirage  à  part  de  cette  conférence.  Depuis  cette  époque, 
et  notamment  dans  le  cours  des  années  1873,  1874  et  1875,  j'ai 
fait,  sur  les  applications  des  engrais  chimiques  à  l'Horticulture, 
soit  à  la  Société  d'Acclimatation,  soit  à  l'Académie  des  Sciences, 
soit  à  notre  Société,  de  nombreuses  communications.  Toutes  ont 
été  publiées.  Le  regretté  M.  A.  Rivière,  M.  Jolibois,  M.  Drouet, 
M.  Lesueur  et  plusieurs  autres  praticiens  distingués  ont  entre- 
tenu la  Société  des  expériences  concluantes  qu'ils  avaient  faites 
relativement  à  l'emploi  horticole  \le  l'engrais  chimique  dont 
J'avais  donné  la  formule,  employé  en  dissolution  dans  l'eau  des 
arrosages. 

Avant  ces  communications,  personne  que  je  sache,  n'avait 
émis  l'idée  de  fournir  aux  plantes  des  jardins,  sous  la  forme 
de  solutions  salines  très  étendues,  les  éléments  nutritifs  analogues 
à  ceux  qui  résultent  de  la  décomposition  des  fumiers. 

Jà  crois  pouvoir  faire  observer  en  outre  que,  dès  ma  première 
communication,  j'ai  publié  la  formule  du  mélange  salin  qui 
m'avait  donné  les  meilleurs  résultats,  après  avoir  toutefois  rendu 
justice  et  hommage  à  Tmitiative  de  M.  Boussingault  et  aux 
recherches  de  M.  G.  Ville. 

Citte  publication  permettait  à  chacun  de  contrôler  mes  expé- 
riences et  pouvait  servir  de  point  de  départ  à  d'autres  recherches. 

J'avais  pensé  qu'une  formule  gardée  secrète  pouvait  être  fruc- 
tueuse au  point  de  vue  commercial,  mais  qu'elle  devait  rester 
nécessairement  stérile  au  point  de  vue  scientifique. 

J'applaudis  aux  applications  faites  par  M.  Dudoiiy  et  je  n'ai 
garde  de  réclamer  contre  les  conclusions  de  l'important  Rapport 
de  l'honorable  M.  Michelin  ;  mais  j'avoue  le  découragement  que 
j'éprouve  en  voyant  que,  dans  la  Société  dont  je  suis  membre, 
mes  recherches  si  largement  mises  à  profit  par  un  grand  nombre 
de  praticiens  et  la  publication  de  mes  formules  sans  aucune 
réticence,  na  sont  même  pas  honorées  d'une  mention  purement 
historique. 

D'ailleurs,  je  demande  si,  à  l'occasioa  du  Rapport  de  notre 


672  NOTES  ET  MÉMOIRES. 

honorable  confrère  M.  Michelin,  il  ne  serait  pas  opportun  de 
publier  de  nouveau  les  diverses  formules  d'engrais  chimique  hor- 
ticole qui  ont  été  données  par  moi. 

Voici  la  dernière  à  laquelle  je  me  suis  arrêté  et  que  je  recom- 
mande comme  donnant  des  résultats  excellents  : 

Engrais  chimique  horticole  : 

Prenez  :' Azotate  d'ammoniaque  brut 380  gr, 

Biphosphate  d'smmoniaque  brut 300 

Azotate  de  potasse  brut 260 

Biphosphate  de  chaux  en  poudre  fine.  ...  50 

Sulfate  de  fer  (couperose  verte) 10 

Total 1000  gr. 

Pulvérisez  ;  mêlez.  Gardez  à  l'abri  de  l'air. 

Nota  :  Les  sels  bruts  étant  achetés  dans  le  commerce  de  la 
droguerie,  le  mélange  revient  à  moins  de  2  fr.  le  kilog. 

Faites  dissoudre  le  mélange  dans  la  proportion  de  I  à  2gr. 
par  litre  d'eau,  pour  l'arrosage  des  plantes  une  ou  deux  fois  par 
semaine  et  même  plus  fréquemment,  selon  les  effets  obtenus. 

Il  est  entendu  que  les  conditions  de  température,  de  lumière 
et  d'humidiié,  etc.,  doivent  êire  favorables  à  la  végétation.  Le 
sol  peut  être  maigre  et  même  purement  sablonneux  ;  la  condition 
essentielle  est  qu'il  soit  perméable  aux  racines. 

ReceveZi  monsieur  le  Président,  l'hommage  de  mon  respect, 

J.  Jeannel. 


NOTES  ET  MÉMOIRES. 


Note  sur  une  Exposition  de  Géographie  botanique  et  horticole, 

ORGANISÉE  PAR  LA  SOCIÉTÉ  CENTRALE  d'HORTICULTURE  DE  NanCY  (1); 

Par  M.  Ch.  Jolt. 

Lors  du  Congrès  national  français  des  Sociétés  de  Géographie 
qui  eut  lieu  à  Nancy,  du  5  au  10    août  dernier,   le  Secrétaire- 
Ci)  Présentée  le  25  novembre  1880. 


SUR   UNE   EXPOSITION   DE   GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE.  673 

général  de  la  Société  de  Géographie  de  l'E-t,  M.  Barbier  invita 
la  Société  d'Horticulture  à  prendre  part  au  Congrès  et,  sous 
prétexte  d'ornementer  et  de  garnir  les  abords  et  la  salle  du  Palais 
de  l'Académie  de  Stanislas,  il  proposa  l'essai  d'un  plan  jusqu'alors 
inusité  dans  les  Expositions  florales.  En  effet,  les  sciences  sont 
sœurs;  la  B  .tanique  et  rHorliculture  ont  trop  d'attaches  avec 
la  Géographie-  pour  ne  pas  avoir  leur  place  marquée  au  sein  du 
Congrès  qui  se  préparait. 

L'honorable  Président  de  la  Société  de  Nancy,  M.  L.  Simon, 
dont  le  nom  est  synonyme  de  science  et  de  dévouement,  adopta 
avec  empressement  l'off^re  de  la  Société  de  Géographie  et  invita 
jses  collègues  à  profiter  de  cette  occasion  pour  donner  l'exemple 
d'une  Exposition  complète  et  instructive  au  plus  haut  degré  pour 
le  public.  M.  Crousse,  Vice-Président  et  M.  Em.  Galle,  Secrétaire- 
général,  furent  chargés  de  stimuler  tous  les  horticulteurs  et  les 
amateurs  de  plantes.  Aucun  concoirs  n'était  établi  entre  les 
exposants  dont  le  but  était  tout  désintéressé  et  purement  scienti- 
fique. Toutefois,  le  Congrès,  très  frappé  de  cet  effort  et  du  carac- 
tère original  de  ce  travail,  a  voulu  récompenser  la  Société  d'Horti- 
culture de  Nancy  par  un  diplôme  d'honneur  attribué  à  son 
Secrétaire-général,  M.  E.  Galle;  puis  elle  a  fait  asseoir  à  son 
bureau,  à  plusieurs  de  ses  séances,  un  horticulteur. 

Résumons,  en  quelques  mots,  le  but  des  organisateurs  de  cette 
Exposition  pour  en  faire  ressortir  l'importance  et  l'intérêt.  Et 
d'abord,  constatons  que  le  temps  manquait  pour  grouper  un  en- 
semble complet  de  toutes  les  dernières  introductions  ;  mais  le 
but  de  la  Société  de  Nancy  était  surtout  d'attirer  l'attention  sur 
une  idée  neuve  et  éminemment  utile  qui  ira  germer  ailleurs,  dans 
des  conditions  de  temps,  d'espace  et  de  maturité  plus  complètes. 
Il  fallait  rappeler  au  public  l'origine,  la  patrie,  l'histoire  des  plantes 
reçues  depuis  plusieurs  années,  puis  renseigner  l'horticulteur  sur 
l'altitude,  la  station  où  une  plante  croit  spontanément,  l'état 
d'humidité  ou  de  sécheresse,  de  chaleur  ou  de  froid  de  son  climat 
natal:  c'était,  en  même  temps,  l'occasion  de  rendre  un  juste 
hommage  aux  courageux  explorateurs  qui  ont  été  souvent  victimes 
de  leur  zèle  en  fouillant  des  régions  incoimues  pour  y  décoavrir 
de  nouvelles  plante?,   sources  de  plaisirs  ou  de  richesses   pour 

43 


674  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

l'humanité.  Ea  répandant  ûes  notions  de  Géographie  distributive 
des  espèces,  on  peut  éviter  d'amères  déceptions  aux  praticiens 
dans  leurs  essais  de  naturalisation.  Privées  de  ces  données, 
certaines  cultures  ne  sont  parfois  qu'un  long  tâtonnement,  et  les 
prétendues  acclimatations,  vienne  un  hiver  rigoureux,  causent  de 
sérieuses  pertes  de  temps  et  d'argent  :  témoin  les  essais  faits  lup 
les  Eucalyptus  et  sur  tant  d'autres  plantes.  Au  point  de  vue 
industriel,  des  notions  plus  complètes  sur  nos  plantes  ornemen- 
tales pourraient  suggérer  à  nos  joailliers,  à  nos  céramistes,  à  nos 
dessinateurs  d'étoffes  et  de  papiers  peints,  par  un  enchaînement 
d'idées  allant  de  la  flore  d'un  pays  au  style  de  l'objet  qu'il  s'agit 
de  décorer,  une  mine  de  renseignements  originaux,  une  source 
féconde  où  ils  puiseraient  la  couleur  locale  et  la  note  vraie.  Cette 
partie  du  programme  était  démontrée  par  le  rapprochement  de 
certaines  plantes  et  d'objets  d'art  industriel  rappelant  par  leur 
forme,  leur  matière  et  leur  ornementation,  ces  mêmes  plantes. 
Mise  en  regard  de  l'objet  artistique,  peinture,  Jaque,*  sculpture,  la 
plante  en  donnait  une  vivante  explication  tt  montrait  tout  le 
parti  que  certains  peuples,  les  Japonais,  par  exemple,  ont  su 
tirer  de  leur  flore  indigène,au  point  de  vue  de  la  décoration.  Enfin, 
l'Exposition  prouvait  que,  si  la  Géographie  rend  des  services  à 
l'Horticulture,  celle-ci  a  beaucoup  aidé  à  étendre  le  réseau  des 
explorations  du  globe,  et  que  souvent  le  premier  pionnier  de  la 
science  et  de  la  civilisation  est  un  chercheur  de  plantes,  un  pour- 
voyeur de  nos  serres  et  de  nos  marchés. 

J'ai  dit  que  l'Exposition  avait  eu  lieu  dans  l'ancienne  Académie 
de  Stanislas:  là,  les  plantes  étaient  distribuées  au  milieu  des  cartes, 
des  globes,  du  matériel  de  l'enseignement,  des  collections  d'armes 
et  des  publications  de  nos  grands  éditeurs.  Les  groupes  principaux 
étaient  indiqués  par  de  grandes  pancartes  rappelant  les  diverses 
portions  de  nos  continents  subdivisées  en  diverses  régions  suivant 
les  latitudes  et  les  productions  principales. 

Un  catalogue  de  1 G7  pages  in-8%  véritable  tour  de  force  de 
science  et  de  dévouement, a  été  dressé  et  imprimé  en  huit  jours  par 
les  soins  de  M.  E.  Galle,  Secrétaire-général  de  la  Société  :  chaque 
plante  portait  un  numéro  ostensible,  correspondant  au  catalogue 
(fiii  donnait  les  indications  suivantes  :  latitude,  longitude  et  région 


SDR   ONE  EXPOSITION   DE    GÉOGRAPHIE   BOTANIQUE.  675 

OÙ  croît  la  plante  à  l'état  spontané,  sa  famille,  son  espèce,  sa 
synonymie,  son  nom  local,  l'année  de  son  introduction,  le  nom 
du  voyageur  qui  l'a  fait  connaître,  les  détails  sur  sa  culture,  ses 
usages  dans  l'industrie  ou  l'alimentation,  etc.  On  comprend  quel 
intérêt  peut  offrir  un  semblable  travail,  surtout  quand  il  est  fait 
avec  la  conscience,  le  zèle  et  l'amour  des  plantes  qui  distinguent 
si  éminemment  M.  E,  Galle.  Pour  donner  une  idée  de  ce  catalogue 
et  du  nombre  considérable  de  données  qu'il  réunissait,  nous  en 
reproduisons  textuellement  trois  articles  pris  au  hasard. 

ASIE  CENTRALE  ET  ORIENTALE 

1501     CHAM^ROPS  FORTUNEI  Hook.  Ch.  excelsa  "^avi. 

(Non  Thunb.) 

Palmier  à  chanvre  (PALMÉES  .  Ornemental  et  industriel  nattes, 
cordages,  chapeaux  et  vêtements  imperméahles). 

CHINE  et  HIMALAYA.  ATélat  spontané  :  Vallée  neigeuse  (Tché-Kiang) . 

Le  Père  A.  David,  4868. 
Cultivé  sur  les  côtes  orientales  de  Chine  (entre  25e  et  3S«  latitude), 

dans  l'île  de  Chusan  (30e  de  latitude).  Rob.  Fortune;  à  Pékin  avec 

abri  durant  l'hiver,  et  à  Canton  dans  les  jardins,  sans  abri.  Le  père 

A.  David. 
Voyageur  introducteur  :  Robert  Fortune,    commissionné  par  la  Royal 

Horticultural  Society  dans  les  provinces  N.-E.  de  la  Chine  (tSiS- 

484;-),  1853-1806). 

Sujets  adultes  présentés  par  M.  CROUSSE,  horticulteur  à  Nancy. 

Semis  présentés  par  M.  GALLE,  de  graines    obtenues  en  plein   air  à  Segrer 

(Seine-et-Oise),  sur  des  sujets  ayant  perdu,  en  4870-71,  toutes  leurs  feuilles 

et  ayant  fructifié  en  1878. 
Feuille  présentée  par  M.  GALLE,  coupée  sur  un  sujet  ayant  passé  dehors  avec 

abri,  à  Nancy,  l'hiver  de  1879-80. 

4  561  MAGNOLIA  STELLATA  Maxmow. 

[Bùrgeria  stellata  Sieb.  et  Zucc.) 
Magnoliacées.  Ornement. 

JAPON.  Spontané  au  mont  Fusi-Yama,  et  dans  l'île  de  Niphon.  Très 

cultivé  au  Japon  pour  les  garnitures. 
Découvert  en  4862  par  le  D""  Hall,  cédé  par  lui  à  M.  Parsons,  de  Hus- 

ting;  exposé  en  4877  à  Gand,  par  Veitch.  —  Rustique  de  pleine 

terre  à  Nancy. 

Présentation  de  M.  GALLE, 


676  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

1721.  ANTHURIUM    SCHERZERIANUM    Schott.       Anthunum 

de  Scherzer. 

Aroïdées. 

GUATEMALA. 

Découvert  par  Scherzer,  botaniste-collecteur,  au  Guatemala.  Introduit 
vers  1 860  par  Wendland  qui  l'apporta  de  Costa-Rica  au  Jardin  bo- 
tanique de  Herren-Hausen  (Hanovre).  Première  floraison  en  Europe 
au  Jardin  botanique  de  Kew  (1862).  Exposé  à  Mayence  par  Veitch 
(4861). 
Présenté  par  M,  CROrSSE,  horliculleur  à  Nancy. 

Parmi  les  plantes  remarquables  de  l'Exposition,  il  nous  faut 
signaler  environ  60  nouveautés  exposées  par  M.  Alph.  Lavallée, 
le  sympathique  Président  delà  Société  de  Paris.  M.  L.  Simon, 
Président  de  la  Société  de  Nancy,  avait  apporté  une  centaine  d'es- 
pèces asiatiques,  d'ornement  et  de  curiosité,  pour  la  pleine  terre. 
Les  pépinie'ristes  de  Nancy,  RIM.  A'ix,  Muller,  Atnould  fils,  expo- 
saient surtout  des  nouveautés  de  Californie  ;  MM.  L^moine  et  Ger- 
beaux,  des  espèces  de  pleine  terre  nouvelles  et  rares  ;  M.  E.  Galle, 
des  espèces  japonaises  pouvant  supporter  nos  rudes  hivers.  Le 
Prince  Pierre  Troubetskoy  avait  envoyé  des  tiges  de  Bambous 
d'espèces  variées,  cultivées  dans  sa  propriété  d'Intraet  un  échan- 
tillon de  ['Eucalyptus  amygdalina  qu'il  a  introduit  de  l'Australie, 
il  y  a  quelqnes  années  et  qu'il  considère  comme  le  plus  rustique 
de  tous.  M.  Lemoine,  de  Nancy,  montrait  des  Bambous,  le  B. 
verticillata,  qui  avaient  5  centimètres  de  diamètre  et  qui,  obtenus 
en  plein  air  à  N^ncy,  pourraient  être  employés  dans  l'ini  ustrie. 
Parmi  les  plantes  asiatiques  on  remarquait  le  Rosa  rugosa,  envoi 
de  M.  A.  Lavallée,  avec  d'énormes  fruits  en  bouquets,  d'un  rouge 
éclatant;  le  Pin  de  Bunge,la  seule  des  espèces  asiatiques  qui  ait  sup- 
porté l'hiver  dernier  en  L  irraine;  lesEulalies  et  les  Joncs  zébrés; 
les  Thuiopsis;  les  Faux-Cyprès  plumeux,  dorés  et  argentés.  Parmi 
les  plantes  industrielles  exotiques,  celle  qui  attirait  le  plus  l'at- 
tention était  le  Slioja,  préseuté  par  M.  Paillieux,  qui  a  fait  du 
fromage  avec  ses  graines  et  qui  lui  prédit  de  l'avenir  pour  l'ali- 
mentation directe  de  l'homme.  M.  Alix  montrait  le  Ye  Goma, 
cette  plante  économique  japonaise,  dont  les  propriétés  oléagi- 
neuses sont  si  dignes  d'attention.  L  s   espèces  délicates     et  rares 


SUR  UNE  EXPOSITION   DE  GÉOGftAPBIE   BOTANIQUE.  677 

étaient  présentées  dans  des  vases  précieux,  de  vrais  bronzes  chi- 
nois, des  laques  dorées.  M.  Galle  avait  voulu  que  cert-iins  types 
de  plantes  populaires  fussent  représentés  et  rapprochés  de  leurs 
figurations  artistiques.  Ainsi  le  Lilium  auratum,\es  Chrysanthèmes, 
les  Bambous,  les  Eulalies,  se  miraient  dans  des  plateaux  du  Japon  : 
tel  bac,  en  bois  de  Cedrela  ou  en  Camphrier,  montrait  la  plante 
en  spécimen  vivant.  Sur  des  boîles  en  laque  argentée  s'étalaient 
le  Saxifraga  sarmentosa,  le  BegoniaEvansiana  ;  aux  branches  d'un 
Diospyros  Kaki  était  suspendu,  en  gu'srf  détruit  que  la  saison  ne 
permettait  pas  de  présenter,  un  Kaki  en  porcelaine,  dv-îc  son  ca- 
lyce  à  4  sépales  ;  les  fleurs  des  Lespedeza  virgata  et  bico'or,  de? 
Desmodium,s\  héq\iemment  reproduits  parles  peintres  japonais, 
se  détachaient  sur  des  étoffes,  des  écrans  et  des  faïences  chinoises 
qui  les  reproduisaient.  Le  Torenia  Fournieri  étalait  ses  corolles 
bleues  dans  un  vase  cochinchinois. 

Les  apports  des  régions  chaudes  étaient  naturellement  plus 
brillants.  MM.  Crousse,  Taillandier,  Lemoine  et  autres,  nous 
montraient  des  Orchidées,  des  Aroïdées  et  des  Broméliacées  qui 
rehaussaient  particulièrement  l'Exposition  géographique  des 
contrées  baignées  par  le  fleuve  des  Amazones.  En  somme,  l'Ex- 
position organisée  par  les  soins  de  la  Société  de  Nancy  offrait, 
comme  on  le  voit,  un  grand  attrait  et  un  véritable  caractère  d'u- 
tilité pour  intéresser  le  public  aux  choses  del'hordculture.  Il  est 
à  désirer,  maintenant,  que  cet  exemple  soit  suivi  et  que  les  So- 
ciétés des  grands  centres  scientifiques  comprennent  que,  s'il  n'e^t  pas 
de  fête  complète  sans  l'intervention  de  l'horticulteur,  ce  dernier 
doit  prendre  le  rang  qui  lui  appartient  dans  les  Comices  agricoles, 
dans  les  Expositions  géographiques,  comme  dans  toutes  les  fêtes- 
scientifiques,  puisque  la  plante  est  pour  tous  une  source  inépui- 
sable de  richesse,  de  plaisir  et  d'utilité. 


-I-O-I- 


678  RAPPORTS. 

RAPPORTS 


Rapport  de  la  Commission  b'enquête  sur  l'hiver  de  1879-1880 

ET   SUR    LES    DEGATS   QH'iL   A    CAUSÉS    A    l'HORTICILTURE   (1); 
M.  p.  DucHARTRE,  Rapporteur. 

Les  climats  tempérés,  tels  que  celai  dont  jouit  la  France,  offrent, 
au  point  de  vue  de  l'Horticulture, des  avantages  marqués  quel'art, 
secondant  puissamment  la  nature,  a  su  rendre  encore  plus  appré- 
ciables. L^s  végétaux  qui  peuvent  y  être  cultivés,  soit  librement, 
soit  grâce  à  certaines  précautions,  sont  nombreux  et  variés;  les 
produits  qu'on  en  obtient  sont  susceptibles  d'y  arriver  à  un  déve- 
loppement satisfaisant,  parfois  remarquable,  et  surtout  ils  y 
acquièrent  une  finessr,  une  délicatesse  auxquelles  n'arrivent  pas 
ceux  des  contrées  plus  chaudes  avec  leur  richesse  souvent  exces- 
sive en  sucre  et  leurs  arômes  presque  toujours  exaltés.  Ces  avan- 
tages tiennent  particulièrement  à  ce  que  la  température  qui  y 
règne  habituellement  s'y  maintient  dans  des  limites  assez  resser- 
rées entre  lesquelles  la  végétation  s'accomplit  sans  fougue  mais 
aussi  sans  danger  et,  dans  sa  marche  modérée,  élabore  jusqu'à  un 
degré  en  rapport  avec  le  goût  des  peuples  civilisés,  les  substances 
qui  donnent  à  ses  produits  leurs  qualités  dislinctives.  Malheureu- 
sement, par  iVfïfct  de  causes  cosmiques  contre  lesquelles  l'homme 
est  désarmé,  ces  climats,  favorisés  à  tant  d'égards,  subissent  par- 
fois des  oscillations  considérables,  et  éprouvent  alors  des  extièmes 
de  tem^iérature  dont  l'tffet  est  tel  que  le  pays  tout  entier  se  trouve 
comme  transporté  tout  d'un  coup,  tantôt  au  milieu  de  la  zone 
torride,  tantôt  sous  le  ciel  glacé  des  régions  voisines  des  pôles. 
Dans  le  premier  de  ces  deux  cas,  les  végétaux  cultivés  peuvent 
souflrir,  mais  d'ordinaire  sans  succomber,  et  d'ailleurs  il  est  rare 
que  ces  périodes  accidentelles  d'extrême  chaleur  aient  une  longue 
durée,  ou  que  l'élat  du  sol  ne  puis«e  en  contrebalancer  plus  ou 

(i)  Celte  ComaiissioD,  qui  a  été  nommée  au  mois  de  janvier  i880,  est 
composée  de  la  manière  suivante:  ]\1M.  Arnould-Ballard,  Président; 
Burelle,  Vice-Président  ;  Bergman,  Beurdcley,  Bonnel,  llérincq,  Jamir?, 
Keleleêr,  Laizier,  Margotlin  père,  Pissol,  Prillieux,  Quihou  ;  P.  Du- 
chartre,  Rapporteur. 


SUR  l'hiver  DE  1879-1880.  679 

moins  les  effets;  dans  le  second,  au  contraire,  l'action  est  telle- 
ment puissante,  l'eff'et  est  si  étendu  et  le  plus  souvent  si  pro- 
longé que  d'immenses  désastres  en  deviennent  inévitables. 

C'est  ce  dont  notre  pays  et  la  plus  grande  partie  de  l'E  irope 
moyenne  viennent  de  faire  la  triste  expérience.  Un  hiver  pendant 
lequel  le  froid  a  été  d'une  rigueur  sans  précédents  connus,  s'est 
prolongé  pendant  longtemps  et,  se  faisant  sentir  pendant  deux 
périodes  faiblement  espacées,  a  frappé  presque  toutes  les  branches 
de  rborticulture  de  pleine  terre  d'un  coup  dont  elle  se  ressentira 
longtemps  ;  il  a  causé  des  pertes,  des  ruines  même  dont  la  Société 
nationale  d'Horticulture  s'est  vivement  émue  et  dont  elle  a  pensé 
qu'il  importait  de  tracer  le  triste  tableau.  Peut-être  de  cet  exposé, 
que  le  présent  Rapport  a  pour  objet  de  présenter,  sortira-t-il,  outré 
la  constatation  des  faits  qu'il  y  a  intérêt  à  relever,  une  instruction 
utile  quant  aux  espèces  et  variétés  que  la  culture  doit  s'attacher  à 
multiplier  dans  nos  contrées,  el  quant  aux  conditions  dans  les- 
quelles il  importe  de  les  placer  pour  qu'elles  soient  le  plus  pos- 
sible à  l'abri  de  semblables  malheurs. 

Ayant  à  exposer  les  effets  qui  ont  été  produits  dans  pres- 
que toutes  les  parties  de  notre  pays  par  l'hiver  de  1879-1880,  je 
dois  avant  tout  rattacher  ces  effets  à  leur  cause  et, pour  cela, tracer, 
avec  les  détails  convenables,  un  tableau  aussi  précis  que  possible 
de  cette  désastreuse  saison.  Ce  sera  là,  dans  ce  Rapport,  le  su  jet  d'une 
première  partie  essentiellement  météorologique,pour  la  rédaction  de 
laquelle  je  me  baserai  sur  diverses  publications,  sur  les  documents 
qui  ont  été  gracieusement  envoyés  à  la  Société  nationale  d'florti- 
culture  en  réponse  à  son  questionnaire  imprimé,  enfin  sur  des 
communicationsqu'ontbien  voulu  mefaire  M.  Mascart,  directeur  du 
bureau  central  météorologique,  MM.  Edm.  et  H.  Becquerel,  et 
M.  Ch.  Naudin.  Quant  à  la  seconde  partie,  qui  sera  exclusive- 
ment culturale,  elle  sera  principalement  destinée  à  résumer  les 
renseignements  qui  ont  été  fournis  à  notre  Société  par  ses  sœurs 
des  départements  et  par  plusieurs  de  ses  propres  Membres.  Sa  vive 
gratitude  leur  est  acquise  pour  le  précieux  concours  qu'elle  en  a 
obtenu  en  cette  circonstance. 


680  RAPPORTS. 

PREMIÈRE  PARTIE 
HIVER  DE  1 879-1 880. 

Pendant  l'hiver  de  1879-1880,  la  température  s'est  abaissée 
jusqu'àun  degré  dontle  chiffreestsansprécédenls, c'est-à-dire  n'a 
pas  encore  été  atteint  depuis  qu'on  a  commencé  à  faire  des  obser- 
vations précises  au  moyen  de  bons  thermomètres  ;  c'est  ce  qu'il  est 
facile  de  prouver  relativement  à  Paris,  où  des  observations  de  ce 
genre  sont  en  cours  depuis  environ  deux  siècles.  Les  tableaux 
météorologiques  mensuels  qui,  jusqu'à  la  date  de  quelques  moi?, 
étaient  publiés  régulièrement  dans  lesComptes  rendus  de  l'Académie 
des  Sciences  nous  apprennent  que  le  froid  le  plus  rigoureux,  à 
Paris,  à  l'observatoire  météorologique  de  iVontsouris,  a  été,   le 
40  décembre  1879,  de--23»9,  c'est-à-dire  en  nombre  rond  et  à  un 
seul  dixième   de  degrés  près,  24°  degiés  au-dessous  de  zéro.  Or, 
si  nous  consultons  les  relevés  publiés  dans  V  Annuaire  de  F  observa- 
toire de  Montsouris  pour  1880  (p.  92-94),  nous  y  voyons  que,  par- 
mi  les  hivers  que  leur  extrême  rigueur  a  rendus  célèbres,  un 
seul    a    donné    un  minimum  de  température  presque   égal  à 
celui  de  cette  année;  c'est  celui  de  1794-1793,  dont  les  effets 
ont  été  désastreux,  et  qui,  le  25  janvier  1793,  a  abaissé  le  ther- 
momètre centigrade  jusqu'à-  23"  3,  c'est-à-dire  à  4/10  seulement 
de  degré  moins  bas  qu'il  ne  l'a  été  le  10  décembre  1879.  Le  terri- 
ble hiver  de  1788-1789,  dont  le  souvenir  est  encore  vivant  dans 
toute  la  France,  avait  donné  comme  minimum,  le  31  décembre 
4788,  —  21°  5.  C'est  par  un  nombre  presque  identique  (  —  21*3) 
qu'est  exprimé  le  minimum  constaté  le  9  décembre  1871;  mais 
cette  tempéi'ature  extrêmement  rigoureuse,  même  en  termes  plus 
généraux  les  très  grands  froids  de  cet  hiver,  ont  été  de  courte 
durée,  et,  par  cela  même, ils  ont  été  beaucoup  moins  nuisibles  que 
s'ils  se  fussent  prolongés  pendant  longtemps  (1). 

(4j  Voici  le  relevé  des  températures  les  plus  basses  inférieures  à  — 15°  C. 
qui  aient  été  observées  à  Paris,  depuis  le  commencement  du  siècle  der- 
nier, pendant  les  tiivers  les  plus  rigoureux  :  1709,  — 18»7;  1746, 
— 19<>7,  le  22  janvier;  <729,  —15°  3,  le  19  janvier;  1742,  —16°  5;  1776, 
—! 9°  1,1e  29  janvier;  1783,  — 19°  1,  le  30  décembre;  1788,  —21° 5,  le 
31  décembre;  1795,  — 23o5,  le  25  janvier;  1798,  —17°  6,  le26décem- 


SUR  l'hiver  de  1879-1880.  •     681 

C'est  en  efîet  une  cause  puissante  d'aggravation  du  mal  produit 
par  le  froid  que  sa  durée.  Dans  nos  départements  méditerranéens, 
la  pureté  habituelle  du  ciel  amène  assez  souvent,  par  le  simple 
rayonnement,  un  abaissement  de  température  qui  peut  faire 
descendre  le  thermomètre  jusqu'à  quelques  degrés  au-dessous  de 
zéro,  sans  que  cependant  des  végétaux  délicats  de  leur  nature  en 
souffrent  bien  sensiblement.  La  cause  en  est  que  ces  froids  sont 
ordinairement  passagers,  circonscrits  dans  l'espace  d'une  nuit, 
de  quelques  heures  vers  le  matin,  ou  même  plus  courts  encore  ; 
ainsi  M.  Ch.  Martins  écrivait,  il  y  a  quelques  années,  qu'une 
longue  série  d'observations  faites  à  Montpellier  lui  avait  montré 
le  thermomètre  descendant  jusqu'à  —  11»  sans  que  la  température 
eût  manqué  une  seule  fois  de  remonter  au-dessus  de  zéro  pendant 
le  jour.  Ajoutons  que,  dans  ces  mêmes  départements  méridionaux, 
les  tissus  des  végétaux  sont  moins  aqueux,  mieux  aoûtés,  et  dès 
lors  moins  sujets  à  être  altérés  par  le  froid  que  dans  nos  contrées 
septentrionales  dans  lesquelles  la  belle  saison  est  de  bien  moindre 
durée,  la  chaleur  plus  faible  et  où  par  suite  la  végétation  moins 
énergique  forme  des  tissus  à  la  fois  moins  aoûtés  et  plus  gorgés 
de  sucs. 

La  moyenne  du  nombre  des  gelées  qu'ont  donnée?,  à  Paris,  les 
hivers  les  plus  froids,  depuis  l'année  1788,  étant  de  46,53,  c'est- 
à-dire  en  nombre  rond,  de  47,  l'hiver  de  18:9-1880  se  place  au 
quatrième  rang  parmi  ceux  qui  ont  le  plus  fortement  dépassé  celte 
moyenne.  Pendant  les  mois  de  novembre,  décembre,  janvier  et 
février,  il  n'a  pas  donné  moins  de  76  gelées  (12  en  novembre,  29 
en  décembre,  25  en  janvier  el  10  en  février),etil  n'a  été  inférieur 
sous  ce  rapport  qu'à  ceux  de  1788-89,  1844-45,  et  1837-38 
pendant  lesquels  il  y  a  eu  86,  79  et  77  gelées.  Ce  nombre  consi- 
dérable de  gelées  qui,  dès  la  fin  du  mois  de  novembre,  avaient 
atteint  —6»  9,  dont  1 8  pendant  le  mois  de  décembre  et  deux  vers  la 
fin  du  mois  de  janvier  ont  été  inférieures  à  — IQo  0,  ne  pouvait 
qu'amener  un  désastre,  et  le  désastre  a  malheureusement  eu  lieu. 

bre;  1802,  —15° 5,   le  16  janvier  ;   1803,  —iëo  4,  le  12  février;  1829, 
— 170  0,  le  24  janvier;  1830, —17o  2,  le  17  janvier  ;  1838,-190  0,16  20 
janvier  ;  1859,  — 16o2,  le  20  décembre-,  1871,  —21°  3,  le  9  décembre 
1879,  —2309,  le  10  décembre. 


682  RAPPORTS. 

Toutefois  une  circonstance  heureuse  est  venue  en  amoindrir  la 
gravité  dans  une  mesure  appréciable  ;  la  neige  s'est  étendue  sur 
le  sol  et  sur  les  plantes  basses  comme  un  manteau  protecteur  qui 
a  considérablement  atténué  l'action  des  grands  froids  continus 
par  lesquels  ont  été  marqués  si  tristement  les  %9  ^premiers  jours 
du  mois  de  décembre.  Dès  le 31  novembre  et  le  ]'"'  décembre,  elle 
tombait  fine  et  peu  abondante;  mais  s'étant  bientôt  après  produite  à 
flots  pressés,  à  la  date  des  5  et  6  décembre,  elle  a  formé  prompte- 
ment  une  couche  dont  l'épaisseur,  exceptionnelle  pour  le  climat 
de  Paris,  atteignait  de2J  à  30  centimètres.  Tout  ce  qui  vivait  sous 
ce  puissant  abri  était  dès  lors,  tant  qu'il  persistait,  en  état  de 
braver  la  rigueur  de  l'hiver. 

En  effet,  l'expérience  des  cultivateurs  leur  avait  déjà  fait  appré- 
cier, en  diverses  circonstances,  l'influence  avantageuse  qu'exerce 
la  neige  sur  les  cultures,  à  différents  points  de  vue  ;  leurs  obser- 
vations de  cette  année  ont  été  démonstratives  dans  beaucoup  de 
localités  ;  en  outre,  la  science  a  fourni  à  cet  égard  des  indications 
rigoureuses.  Au  Jardin  des  Plantes  de  Paris,  MM.  Edmond  et 
Henri  Becquerel  ont  recueilli  sous  ce  rapport  des  données  d'une 
exactitude  parfaite,  dont  les  unes,  allant  jusqu'au  15  décembre 
1879,  ont  été  publiées  par  eux  (1),  tandis  que  les  autres,  encore 
inédites  au  moment  où  nous  écrivons,  nous  été  communiquées 
par  eux,  avec  une  obligeance  pour  laquelle  nous  ne  saurions  leur 
off'rir  trop  de  remerciements. 

D'après  les  observations  de  ces  savants  physiciens,  dans  un  sol 
dénudé  de  toute  végétation  à  sa  surface,  la  gelée,  qui  avait  com- 
mencé dans  l'air,  le  26  novembre,  avait  pénétré,  le  lendemain  27, 
jusqu'à  cinq  centimètres  de  profondeur  où  le  thermomètre  était 
déjà  descendu  quelque  peu  au-dessous  de  0°.  A  mesure  que  le 
froid  augmentait  dans  l'air,  il  sefaiaait  sentir  aussi  plus  vivement 
dans  la  terre  et,  le  29  novembre,  à  6  heures  du  matin,  il  y  attei- 
gnait—  2°  65.  Le  3  décembre,  la  température  de  l'air  s'étant 
abaissée  jusqu'à  —  12°  environ,  et  la  neige  fine  qui  était  tombée 
ne  formant  encore  qu'une  couche  très  mince,  nullement  protec- 

(1)  Sur  le  froid  du  mois  de  décembre  et  son  influence  sur  la  tempéra- 
ture du  sol  couvert  de  neige.  [Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences^ 
LXXXIX,  45  décembre  4879,  p.  1001-1005). 


SUR  l'hiver  de  1879-1880.  683 

trice,  la  température  du  fol,  à  la  même  profondeur  de  0m05,  était 
descendue,  de  son  côlé,  jusqu'à  —  3o  17.  Mais,  à  ce  moment,  la 
couche  de  neige  commença  de  gagner  beaucoup  en  épaisseur  et 
dès  lors,  bien  que  le  tVoid  extérieur  devînt  de  plus  en  plus  rigou- 
reux pour  arriver  à  sa  plus  grande  intensité  ( — 21  o),  à  la  date  du 
10,  la  terre  qu'elle  recouvrait  ne  tarda  pas  à  se  réchauffer  sensi- 
blement pour  ne  plus  dépasser,  pendant  le  reste  du  mois,  un 
minimum  de  — r  70,  qui  fut  observé  les  23  et  24,  lorsque  le 
thermcmètre  extérieur  marquait  —  13°  et  —  14»  sur  le  même 
point,  au  Jardin  des  Plantes. 

Pendant  cette  période  des  grands  froids  du  mois  de  décembre, 
la  température  la  plus  basse,  dans  le  sol,  s'est  montrée  le  11  dé- 
cembre ;  elle  a  été  seulement  de  —  1  o  1 7  à  C"  1 0  de  profondeur,  de 
—  Oo  84  à  Om  iO,  de  —  Qo  33  à  0™  30  ;  enfin  ni  alors,  ni  pendant  le 
reste  de  l'hiver,  le  thermomètre  n'est  descendu  jusqu'à  0^,  à  Om  60 
en  terre. 

Cette  preuve  par  les  faits  du  puissant  abri  que  forme  une  couche 
épaisse  de  neige  a  sa  contre-épreuve  dans  ce  qui  a  eu  lieu 
pendant  la  suite  de  l'hiver  dont  il  s'agit  ici.  Un  adoucissement 
prononcé  de  la  température  ayant  eu  lieu  pendant  les  trois  der- 
niers jours  de  décembre  18î9  et  les  trois  premiers  jours  de  janvier 
i880,  il  en  est  résulté  la  fonte  de  la  neige.  Les  conditions  sont 
dès  lors  devenues  tout  autres  que  précéJemment,  tant  pour  les 
plantes  basses  que  pour  les  parties  souterraines  de  tous  les  végé- 
taux sans  exception.  En  effet,  le  froid  a  repris  dès  le  4  janvier  et 
ne  s'est  guère  plus  interrompu  jusqu'au  7  février.  Pendant  cette 
seconde  période,  sans  arriver  aux  degrés  tout  à  fait  exceptionnels 
qu'il  avait  atteints  dans  le  cours  de  la  première,  il  a  été  encore 
assez  intense  pour  faire  descendra  le  thermomètre  à  dix  degrés 
de  froid  (~9o  9  le  20  janvier  ;  —  9o  6  et  —  1 0o  1  les  28  et  i  9),  dans 
Paris  même,  au  Jardin  des  Plantes.  Pendant  tout  ce  temps,  la 
terre  n'étant  plus  couverte  de  neige,  puisqu'il  n'en  était  tombé 
que  des  quantités  imignifiantes,  les  14  et  15  janvier,  la  gelée  y 
est  devenue  intense  :  à  O-^  05  Je  profondeur,  elle  était  de  —  4o  42 
le  20  janvier,  et  du  26  au  30  inclusivement,  elle  arrivait  de  — 4o  82 
jusqu'à  —  6o  82,  c'est-à-dire  presque  à  —  7o.  Knfin,  à  cette  pro- 
fondeur, elle  n'a  cessé  de  se  faire  sentir  que  le  9  février,  deux 


684  RAPPORTS. 

jours  après  qu'il  avait  cessé  de  geler  dans  l'air.  Pendant  cette 
même  période,  MM.  Becquerel  ont  constaté  que  le  froid  a  atteint,  le 
29  janvier,— 50  42  à  Om  1 0  de  profondeur,— 3o  72  à  O»  20,  et  —  1 0 95 
à  O"  30.  Est-il  étonnant  que  de  pareilles  et  si  nombreuses  gelées 
sévissant  sur  les  parties  souterraines  des  végétaux  aient  complété 
le  mal  qu'avaient  déjà  produit,  en  décembre,  sur  leurs  parties 
extérieures,  les  températures  exceptionnellement  basses  aux- 
quelles était  descendue  l'atmosphère  ? 

Des  observations  qui  n'ont  plus  la  même  précision  scientifique, 
mais  qui  sont  néanmoins  concluantes,  ont  été  faites  sur  divers 
points  de  la  France,  et  les  résultats  en  ont  été  communiqués  à  la 
Société  nationale  d'Horticulture  dans  les  réponses  à  son  question- 
naire imprimé.  En  voici  des  exemples  : 

Le  froid,  ayant  été  rigoureux  avant  la  chute  abondante  de  neige 
qui  a  eu  lieu  au  comencement  du  mois  de  décembre,  s'était  fait 
sentir  en  général  plus  ou  moins  profondément  dans  le  sol.  Le 
travail  consciencieux  et  considérable  qui  a  été  envoyé  par  la 
Société  d'Horticulture  et  de  petite  Culture  de  Boissons,  et  qui 
comprend  un  résumé  rédigé  par  M.  l'instituteur  Voiron,  pour  le 
canton  d'Aozy-le-Ghâteau,  par  M.  Remy,  pour  les  autres  cantons 
de  l'arrondissement,  nous  apprend  que,  dans  diverses  localités  de 
cet  arrondissement,  le  sol  était  gelé  jusqu'à  Cm  35,  au  commen- 
cement du  mois  de  décembre  par  l'effet  des  fortes  gelées  qui  ont 
eu  lieu  dans  la  seconde  quinzaine  du  mois  de  novembre  ;  mais  cet 
état  s'est  sensiblement  amélioré  dès  l'instant  où  une  chute  abon- 
dante de  neige  est  venue  former  une  couche  continue  de  Om  45 
d'épaisseur,  qui  a  même  atteint  Om  65-Oni  75,  dans  le  canton 
d'Oulchy-le-Ghâteau.  Le  minimum  de  température  dans  l'air  s'est 
cependant  produit  alors  et  il  est  arrivé  jusqu'à  —  £80,  — 30».  La 
même  communication  nous  apprend  encore  que,  dans  le  sol  dé- 
pourvu de  neige,  la  gelée  s'est  fait  sentir  alors  jusqu'à  O^SO  de 
profondeur. De  même  un  très  bon  Rapport  manuscrit  envoyé  par  la 
Sociélé  nantaise  d'Horticulture  renferme  cette  observation  dé- 
monstrative que,  à  Nantes  où  le  froid  le  plus  rigoureux  a  été  de 
— 170  à  la  campagne  et —  13°  5  dans  la  ville,  la  terre  a  été  à  peine 
gelée  superficiellement  sous  la  neige  qui,  à  partir  du  3  décembre, 
est  arrivée  rapidement  à  0"»  30- 01^35  d'épaisseur.  Le  dégel  qui 


SUR  l'h.ver  de  1879-1880.  685 

est  survenu  à  la  fia  de  décembre  et  dans  les  premiers  jours  de 
Tannée  1880  ayant  fait  disparaître  cet  abri,  le  sol  dès  lors  dénudé 
a  gelé  jusqu'à  O^SO  et  0 m  40  par  les  froids  du  mois  de  janvier 
qui,  du  20  au  29,  se  sont  maintenus  de  —  5°  à  —  lO». 

Des  faits  analogues  ont  été  constatés  à  Angers,  à  Ghâlons-sur- 
Vesle  par  M.  Maussenet,  instituteur,  etc. 

Dans  quelques  localités,  particulièrement  de  l'Ouest,  la  neige 
tombée  en  abondance,  au  commencement  du  mois  de  décembre, 
n'a  point  persisté,  et  là  le  froid  s'est  fait  sentir  profondément  en 
terre.  Ainsi  M.  Alfred  Rousse,  rapporteur  de  la  Société  d'Horti- 
culture de  Fontenay-le-Gomte  (Vendée),  nous  apprend  que,  dans 
le  territoire  de  cette  ville,  où  le  froid  le  plus  rigoureux,  survenu 
le  10  décembre,  a  été  seulement  de  —120,  une  couche  de  0°»  30 
de  neige,  qui  était  tombée  les  3  et  4  décembre,  ayant  fondu  en 
24  heures,  le  sol  resté  découvert  a  gelé  dans  une  épaisseur  de  0™  40 . 
A  plus  forte  raison  la  terre  devait-elle  geler  profondément  dans 
les  localités  où  la  neige  n'est  tombée  qu'en  quantité  insignifiante 
ou  même  a  fait  entièrement  défaut  ;  or,  ces  localités  ont  été  nom- 
breuses dans  l'Ouest,  dans  l'Est,  surtout  dans  le  Midi. 

M.  Magny,  Yice-Pré.ident  de  la  Société  d'Horticulture  deCou- 
tances,  dont  il  a  été  l'organe  pour  la  réponse  au  questionnaire  de 
la  Société  nationale  d'Horticulture,  constate  que  là,  où  heureuse- 
ment la  gelée  la  plus  rigoureuse  n'a  été  que  de  —  10°  et  où,  selon 
son  expression,  Thiver  a  laissé  des  traces  peu  sensibles,  il  n'est 
tombé  qu'une  neige  très  fine,  le  3  décembre  jusqu'à  la  nuit  du 
lendemain  ;  il  en  a  été  de  même  à  Niort,  où  M.  Laurence,  dans 
le  Rjpport  qu'il  a  rédigé  au  nom  de  la  Société  d'Horticulture  des 
Deux-Sèvres,  dit  qu'il  est  tombé  fort  peu  déneige  les  1,  3  et 
9  décembre  ;  mais  là  encore  le  minimum  n'a  eu  rien  d'excessif 
{ —  10o6,  le  16  décembre).  Par  opposition  avec  ces  parties  de 
l'Ouest  où  la  neige  a  manqué,  peut-on  dire,  dans  d'autres  elle  a 
été  abondante.  On  Ta  déjà  vu  plus  haut  pour  Nantes;  mais  le  fait 
a  été  encore  plus  saillant  pour  l'extrémité  de  la  B/etagne,  dont,  il 
est  vrai,  le  climat  est  des  plus  humides;  ainsi  M.  Hautir),  horti- 
culteur à  Lambézellec  près  Brest,  nous  apprend  que,  dans  cette 
localité,  la  couche  de  neige  a  atteint  O-"  40  d'épaisseur;  cette  cir- 
constance, jointe  à  ce  que  le  minimum  observé  n'a  été  que  de 


686  RAPPORTS. 

—  8°,  a  valu  à  l'arrondissement  de  Brest  d'être  «  l'un  des  moins 
maltraités  de  France  » . 

Les  conditions  ont  été  bien  plus  mauvaises  dans  les  localités 
cù,  le  froid  ayant  été  long  et  rigoureux,  la  surface  du  sol  est 
restée  entièrement  ou  presque  entièrement  découverte.  M.  Tardy 
signale,  dans  son  Rapport  écrit  au  nom  de  la  Société  d'Horticul- 
ture de  l'Ain,  qu'à  Bourg,  où  le  thermomètre  a  marqué  —  17» 
sous  un  abri  et  —  23o  à  découvert,  la  neige  tombée  dans  les  pre- 
miers jours  de  décembre  ayant  presque  fondu  en  trois  jours,  la 
gelée  a  pénétré  à  0""  60-0™  80  de  profondeur,  et  le  sol  n'a  été  bien 
dégelé  que  vers  le  -18  février.  A  Saint-Etienne  (Loire),  d'après  le 
Rapport  manuscrit  de  M.  Ctin,  envoyé  au  ncm  de  la  Société 
d'Horticulture  de  cette  ville,  il  n'est  rmôme  pas  tombé  de  neige, 
et  le  thermomètre  est  descendu  jusqu'à  —  18o  en  décembre,  jus- 
qu'à—  16°  en  janvier  ;  aussi  la  gelée  est-elle  arrivée  jusqu'à 
Cm  80,  en  terme  ferme,  jusqu'à  Om  30-Oni  40  dans  les  terres  culti- 
vées. 

La  pénétration  la  plus  considérable  de  la  gelée  dans  le  sol  nous 
a  été  signalée  par  M.  Jacquemet-Bonnefont,  comme  ayant  été 
observée  par  lui  à  Annonay  (Ardèche).  Là,  la  neige  ne  s'est  pas 
montrée  pendant  toute  la  durée  des  grands  froids  qui  ont  oscillé 
longtemps  entre  —  10»  et  —  44",  et  qui  sont  même  arrivés  jus- 
qu'à —  iTo  dans  les  parties  basses;  aussi,  dans  ces  mêmes  par- 
ties, la  terre,  ayant  eu  sa  surface  constamment  découverte,  a-t- 
elle  été  gelée  jusqu'à  Cm  90  et  1  mètre  de  profondeur.  Il  en  a  été 
presque  de  même  non  loin  de  là,  à  Montélimart  (Drôme)  d'où 
M.  le  comte  de  Labrousse  du  Puy-Montbrun  écrit  qu'avec  un  froid 
assez  analogue,  dont  le  minimum  a  été  — 15",  la  terre  restée 
sans  abri' de  neige  a  gelé  jusqu'à  0m60.  La  neige  a  également 
manqué  dans  diverses  localités  du  Sud-Ouest  :  par  exemple, d'après 
le  Rapport  de  M.  Seillan,  à  Mirande  (Gers),  où  le  minimum  a  été 
—  11o;d'aprèsM.  Gazes, à Bagnères-de-BIgorre (Hautes-Pyrénées), 
où  le  minimum  a  été  —  1 0o  et  où  la  congélation  du  sol  a  été 
constatée  jusqu'à  Om  30. 

Enfin  si,  sur  les  bords  de  la  Méditerranée,  la  neige  s'est  montrée 
en  quantité  un  peu  notable,  elle  n'a  pas  tardé  à  fondre  et  elle  a 
laissé  la  terre  sans  abri.  Ainsi,  d'après  le  Rapport  manuscrit  de 


fUR  l'hiver  de  1879-1880.  687 

M.  Bravy,  adressé  au  nom  de  la  Société  d'Horticulture  et  d'Histoire 
naturelle  de  l'Hérault,  il  en  est  tombé  environ  dix  centimètres,  à 
Montpellier,  le  3  décembre;  mais  elle  n'a  pas  tardé  à  fondre,  et 
dès  lofs  la  gelée,  qui  a  donné  un  minimum  de  — 11°  3,  au  Jardin 
des  Plantes,  s'est  fait  sentir,  jusqu'à  Om  25-Om  30. 

En  fomme,  une  couche  de  neige,  épaisse  en  général  de  0m30- 
Om  40,  a  formé  un  abri  efficace  pour  les  plantes  basses  et  pour  les 
organes  souterrains,  surtout  dans  le  nord  et  dans  le  centre  de  la 
France;  cet  abri  a  considérablement  amoindri  l'action  des  froids 
rigoureux  du  mois  de  décembre;  malheureusement  il  a  générale- 
ment disparu  en  janvier,  et  là,  pendant  ce  mois,  dont  la  tempé- 
rature, quoique  moins  rigoureuse,  a  été  longtemps  basse,  ainsi  que 
dans  les  parties  de  l'ouest,  de  l'est  et  du  midi  où  tout  abri  a 
manqué,  la  gelée  a  pénétré  profondément  ajoutant  ses  funestes 
efifets  à  ceux  qu'avait  produits  la  rigueur  plus  grande  encore  du 
froid  de  l'atmosphère. 

Après  avoir  comparé  l'hiver  de  1 879-1 880avec  ceux  qui, pendant 
une  longue  suite  d'années  antérieure?,  ont  mérité  d'être  classés 
parmi  les  plus  rigoureux,  indiquons-en  la  marche,  telle  qu'elle  a 
été  constatée  à  Paris.  Nous  basant  ensuite  sur  les  données  qui  ont 
été  fournies  à  la  Commission  d'enquête  par  ses  obligeants  corres- 
pondants (1),  ainsi  que  sur  celles  que  nous  avons  pu  puiser  à 


(1)  Voici  la  liste  des  Sociétés  françaises  et  des  personnes  qui,  avec  une 
obligeance  pour  laquelle  le  bureau  de  la  Société  nationale  d'Horticulture 
et  sa  Commission  d'enquête  ne  sauraient  leur  offrir  de  trop  vifs  remercie- 
ments, ont  bien  voulu  répondre  au  Questionnaire  publié  relativement  aux 
efifets  de  l'hiver  de  1879-1880  : 

A.  Paris  et  centre  de  la  France. 

1 .  Société  horticole  rosiériste  de  Brle-Comte-Robert  ;  réponse  au  Ques- 

tionnaire, par  M.  Louis  Petit.  (Recule  24  juin  1880.) 

2.  Société  d'Agriculture  et  d'Horticulture  de  Pontoise;  réponse  au  Ques- 

tionnaire, par  M.  Latouche.  (Reçu  le  8  juillet  1880.) 

3 .  Commission  départementale  de  l'Allier;  observations  météorologiques, 

par  M.  Pons.  (Reçu  le  10  juin  -1880.) 

4.  Commune  de  Saint-Augustin    (Seine-et-Marne)  ;  réponse  au  Ques- 

tionnaire par  une  Commission.  (Reçu  le  28  octobre  1880.) 


688  RAPPORTS. 

différentes  sources,  nous  essaierons  de  tracer  la  carte  de  cette  ter- 
rible saison  dans  l'ensemble  de  notre  pays, en  montrant  les  carac- 
tères qu'elle  a  présentés  dans  d'autres  parties  de  la  France  de  plus 
en  plus  éloignées  de  notre  point  de  départ. 

5.  Société  d'Agriculture,  Industrie,  Sciences,   Arts  et  Belles-Lettres  du 

déparlement  de  la  Loire  ;  réponse  au  Questionnaire  par  une  Com- 
mission  (en  épreuve).  (Reçu  le  18  octobre  <880.; 

6.  M.  PissoT  :  Effets  des  gelées  de  4879-1880,  au  bois  de  Boulogne. 

(Reçu  le  28  octobre  1880.) 

7.  M.  Ch.vrollois  :  Notice  sur  les  dégâts  occasionnés  aux  arbres  fruitiers 

par  l'hiver  de  1879-1880,  dans  la  région  de  Vaugirard  et  des  en- 
virons. (Reçu  le  8  juillet  1880.) 

8.  M.    L.  HÉBRARD  :   Résultat  de  l'enquête  faite  sur  les  perles  qu'ont 

éprouvées  les  jardiniers-maraîchers  de  la  ssction  de  Bercy,  pendant 
l'hiver  de  1879-1880.  (Reçu  le  27  mai  1880.) 

9.  M.  Hémar  :  Renseignements  sur  les  pertes  causées  dans  les  jardins  po- 

tagers, dans  la  région  de  Saint-Denis  et  de  Stains,  par  l'hiver  de 

1879-1880.  (Recule  27  mai  1880.) 
40.  M.  Keteleer  :  Note  sur  les  elTets  du  froid  de  l'hiver  1879-1380  sur 

les  Conifères,  à  Sceaux  (Seine).  (Reçu  le  28  octobre  1880.) 
<1 .  M.  Marcottin,  père  :  Note  relative  à  l'influence  de  la  gelée  sur  les 

Rosiers.  (Reçu  le  5  février  1880.) 

12.  M.  M  OR  EAU  :  Aperçu  au  minimum  des  pertes  causées  par  l'hiver  de 

1879-1880,  à  Fontenay-aux-Roses.  (Reçu  le  28  octobre  1880.) 

13.  M.  Bergman  :  Effets  de  la  gelée  dans  le  domaine  de  Ferrières-en-Brie, 

en  décembre  1879.  (Reçu  le  8  juillet  et  le  10  décembre  1880.) 

14.  M.  CoTiiN  (Alf.)  :  Effets  de  l'hiver  de  1879-1880,  à  Sannois  (Seine- 

et-Oise).  (Reç'i  le  H  novembre  1880.) 

B.  iNord  cl  Nord-Est. 

15.  Société  d'Horticu'lure  et  de  petite  Culture  de  Soissons'.  deux  dossiers 

considérables,  l'un  pour  l'arrondissement  de  Soissons  (reçu  le  28 
octobre  1880),  l'autre  pour  le  canton  d'Anizy-le-Château  (reçu  le 
23  septembre  1880). 

16.  M.  Daudin,  à  Boissy,  près  Clermont  (Oise)  ;  Réponse  au  Question- 

naire. (Reçu  le  lu  juin  1880.) 

17.  M.   Demav,  à  Arras  (Pas-de-Calais)  :  Tableaux  d'observations  météo- 

rologiques pour  octobre,  novembre  et  décembre  1879,  janvier  et 
février  1880.  (Reçu  le  23  septembre  1880.) 

18.  M.  Malssenet,  à  Châlons-sur-Vesle  (Marne):  Réponse  au  Question- 

naire. (Reçu  le  8  juillet  1880.) 

19.  M.  Arnould-Baltard  :    Effets    du   froid    en  1879-1880,    ù  Trigny 

(Marne).  (Reçu  le  14  oclobre  1880.) 


SUR  l'hiver  de  <  879-1 880.  689 

L'été  de  1879  avait  été  humide  et  peu  chaud  ;  mais,  à  Paris,  le 
commencement  des  gelées  n'a  pas  été  plus  hâtif  que  de  coutume 
et  une  seule  foi?,  pendant  le  mois  d'octobre  (le  17),  le  thermo- 
mètre est  descendu  un  peu  au-dessous  de  zéro  (— 0»  7)  ;  or  dans 
la  série  de  84  années,    commençant  à   1788-89  et  finissant  à 

C.  Est  et  Sud'Est. 

20.  Société  d'Horticulture  de  Mâcon  (Saône-ct-Loire)  ;  Constatation  des 

dégâts  causés  par  les  gelées  de  1879-1880.   (Reça  le  28  octobre 
1880.) 

21 .  Société  d'Horticulture  de  l'Ain  :  Hiver  de  1879-1880.  (Ea  épreuve.) 

22.  Société  d'Agriculture  de  l'arrondissement  de  Montélimart  (Drôme); 

Réponse  au  Questionnaire  par  M.  le  Comte  de  Labrousse  du  Puy- 
MoNTBRUN.  (Reçu  le  22  avril  1880.) 

23.  MM.  Jacquemet-Bonnefont,  père  et  fils  ;  Réponse  au  Questionnaire. 

(Reçu  le  10  juin  1880.) 

D.  Midi. 

24.  Société  d'Horticulture  et  d'Histoire  naturelle  de  rHérdull,  Rapport 

par  M.  Bravy  :  Etfets  de  l'hiver  de  1879-1880  dans  le  département 
de  l'Hérault.  CReçale  10  juin  1880.) 
2b.  Société  pour  l'Encouragement  de  l'Agriculture  et  de  l'Industrie  de 
Bîgnères-de-Bigorre;  Rapporteur  M.  Gazes  :  Dégâts   causés   par 
Ihiver  de  1879-1880.  (Reçu  le  2Ô  août  1880.) 

26.  M.  Seillan,  à  Mirande  (Gers);  Réponse  au  Questionnaire,  (Reçu  le 

27  mai  1880.) 

E.  Sud-Ouest  et  Ouest. 

27.  Comice  agricole  de  l'arrondissement  d'Agen:  Rapport   par  M.  de 

Dréme.  (Recule  13  ii:ai  1880.) 

28.  Société  d'Horticulture  de  la  Gironde,  Lettre  à  M.  le  Président  Laval- 

lée  (Reçue  le  22  août  1830.) 
S9.  Société  nantaise  d'Horticulture  :  Réponse  au  Questionnaire.    (Reçu 
le24  juin  1880.) 

30.  Société  d'Horliculture  de  Maine-et-Loire:  Rapport  (imprimé)  de  la 

Commission  d'enquête  sur  les  tfifets  du  froid  en  Anjou,  pendant 
l'hiver  de  1879-1880  ;  par  M.  Gaston  Allard.  (Reçu  le  14  octobre 
1880  ) 

31.  Société  d'Horticulture  de  Fontenay-le-Comle:  Réponse  au  Question- 

naire, par  M.  Alfred  Rou.-se.  (Reçu  le  24  juin  1880.) 

32.  Société  d'Horticullore  des  Deux-Sèvres:  Réponse  au  Questionnaire 

par  M.  Laurence.  (Reçu    le  21  juin  1880.) 

33.  Société  centrale  d'Agriculture  de  la  Seine-Ioférieure.  Rapport  (Reçu 

le  24juin  18S0.> 

44 


690  MProMS. 

4871-72,  pour  lesquelles  on  a  relevé  le  nombre  mensual  des  jours 
de  gelée,  on  en  trouve  -10  qui,  sous  ce  rapport,  remportent  sur 
l'année  dernière  et  dans  lesquelles  il  y  a  eu  de  2  à  4  gelées  en 
octobre.  Toutefois  la  température  pendant  ce  mois  a  été  un  peu 
plus  basse  que  de  coutume,  et  la  moyenne  mensuelle  a  été  seule- 
ment de -f  lOo  3,  tandis  que  celle  qui  résulte  de  67  années 
d'observations,  comprises  entre  1806  et  1872,  est  de  -f-  11"  3,  ou 
de  UQ  degré  plus  élevée. 

La  première  quinzaine  de  novembre  a  présenté  le  même 
caractère  et  une  seule  fois,  le  10,  le  thermomètre  est  descendu  à 
près  d'un  degré  au-dessous  de  géro  (  —  0°  9).  C'est  en  réalité  le  15 
de  ce  mois  que  le  froid  a  fait  son  apparition  et,  dès  le  lendemain 
46,  la  gelée  était  assez  rigoureuse  pour  donner  un  minimum  de 
— 5°  I .  Ce  chiffre  a  même  été  dépassé  les  27,  28  et  29  ;  le  premier 
de  ces  trois  jours,  on  a  noté  un  minimum  de  —  6*^  9,  et,  en 
somme,  la  moyenne  du  mois  entier  n'a  été  que  -|-  3»  6,  tandis  que 
celle  qui  résulte  de  la  série  des  observations  antérieures  n'est  pas 
inférieure  à  -|-  6o  5  et  se  trouve  dès  lors  presque  double.  Le  mois 
de  novembre  1879  a  donc  été  un  mois  froid,  pendant  lequel  on 
n'a  pas  compté  moins  de  12  gelées  dont  11  sont  comprises 
dans  sa  seconde  moitié.  Des  flocons  de  neige'  étaient  déjà 
tombés  le  20  et  le  21  ;  il  en  est  également  tombé  le  26  et 
le  30  ;  mais  sans  que  la  terre  ait  pu  en  éprouver  un  effet  appré- 
ciable de  protection. 

C'est  au  mois  de  décembre  que  l'hiver  de  1879-1880  a  pris  son 
caractère  de  rigueur  exceptionnelle.  Du  le  au  29  inclusi- 
vement, les  gelées  se  sont  succédé  sans  interruption,  atteignant, 
pendant  la  nuit,  les  chiffres  excessifs  de  —  15^0, —  18o  2, —  23° 9» 

34.  Société  d'Horticulture  de  Coutanccs  (Manche)  :  Iléj.onse  au  Question- 

naire, par  M.  Albert  Macnï.  (Roçu  le  10  juin  1880.) 

35.  Société  libre  d'Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Be^es-Lettres  du  dépar- 

lement de  l'Eure  :  Rapport,  par  M.  Piéton.  (Reçu  le  25  novembre 
1880. 

36.  Même  Société,  section  de  Bernay  :  Réponse  au  Questionnaire,  par 

M.  I  erenard-Ravalle .  (Reçu  le  10  juin  1880.) 

37.  M.  Hauiin  (Fréi).),  à  Lambézellec,  piès  Brest:  Lettre  à  M.  le  Pré- 

sident, du  26  mai  1880,; 

38.  M.  Bigot,  à  Dieppe:  Lettre  à  M.  le  Président,  du  13  juin  1880. 


SUR  l'hiver  de  1 879-1 8S0.  691 

les  8,  9  et  10,  de  —  15°  0,  —  IBM,  les  16  et  17,  de  —  15°  9  et 
— 1 5°6,  les  27  et  28,  ne  s'élevant  un  peu  au-dessus  de  zéro  dans  le 
jour,  que  le  l*"",  le  6  et  le  13,  donnant  enfin  comme  maxima  diurnes 
les  9,  2 1  et  37,  le  chiffres  de  —  9°  9 ,  —  9o  I ,  —  9°  7  que  n'atteignent 
pas  même  les  gelées  les  plus  rigoureuses  de  beaucoup  de  nos 
hivers  (1);  aussi  la  moyenne  de  ce  terrible  mois  a-t-elle  été  —  6o8, 
lorsque  celle  qu'établissent  les  observations  de  67  années  anté- 
rieures est  de  -\-  3°7,  supérieure  par  conséquent  de  1 0°  5  à  celle  de 
l'hiver  dernier.  On  a  vu  plus  haut  que  la  neige,  ayant  commencé 
de  tomber  dès  le  commencement  de  ces  gelées  exceptionnelles, 
n'avait  pas  tardé  à  former  une  couche  épaisse  d'environ  Om  30  qui 
avait  fortement  amoindri  l'aciion  du  froid,  pour  les  plantes  basses 
et  pour  les  parties  souterraines,  en  général  ;  malheureusement  un 
adoucissement  notable  de  la  température  amené  sans  doute  par  le 
passage  du  vent  au  sud-ouest,  et  qui  s'est  continué  pendant  les  pre- 
miers jours  de  janvier  1880,  en  donnant  un  maximum  de-f-  ^  1°  0 
le  l*"",  a  déterminé  un  dégel  qui  a  fait  disparaître  presque  partout 
cet  abri  protecteur. 

Et  cependant  le  mois  de  janvier  1880  a  été  encore  une  période 
froide,  bien  que  la  rigueur  en  ait  été  moindre  que  celle  de  décembre 
1879.  Après  trois  journées  de  temps  doux,  le  froid  a  repris  le  4 
( —  2"  5)  et  les  gelées  ue  se  sont  plus  interrompues  que  trois  fois,  les 
5,17  et  23,  dans  tout  le  reste  du  mois.  D'abord  modéré,  il  a  gagné 
ensuite  en  intensité  au  point  d'arriver  à  —  9°  6  le  20,  —  9"  4  le  26 
—  10"  3  et  —  10°  8,  les  28  et  29.  En  somme,  la  température 
moyenne  mensuelle  a  été  —  0°  7,  lorsque  celle  qui  a  été  déduite 
des  observations  poursuivies  depuis  1806  jusqu'à  1872  est  de 
-{•  2°  4,  c'est-à-dire  plus  haute  de  3°  1 .  Il  n'est  pas  douteux  que 
ce  froid  prolongé  et  rigoureux,  exerçant  son  action  sur  une  terre 
non  abritée  par  la  neige  et  y  pénétrant  dès  lors  profondément, 
n'ait  aggravé,  dans  bien  des  cas,  le  mal  qu'avaient  déjà  produit 
les  gelées  rigoureuses  du  mois  précédent. 

Cette  période  froide  s'est  prolongée  encore  sans  interruption 
pendant  les  six  premiers  jours  de  février,  après  quoi  le  règne  du 
vent  de  sud  et  de  ses  voisins  vers  Test  ou  vers  l'ouest  s'étant  établi, 

(1j  De  \6')9  jusqu'à  ce  jour,  près  de  la  moitié  des  hivers  n'oat  pas  eu 
de  gelée  qui  alteigoît  —  9°  0. 


692  RAPPORTS. 

la  température  s'est  définitivement  élevée  au-dessus  de  z^ro  et 
l'hiver  réel  a  pris  fin.  Pendant  tout  le  reste  du  mois  de  février,  on 
n'a  plus  compté  que  trois  gelées  fort  légères  et  largement  espa- 
cées enlre  elles.  Le  temps  est  même  bientôt  devenu  chaul  pour 
la  saison,  et,  le  19  février  le  thermomètre  abrité  a  marqué  ie°0 
comme  maximum  diurne.  En  somme,  le  mois  de  février  1880 
n'a  offert  rien  d'anormal  dans  la  marche  de  la  température  et  sa 
moyenne  a  été  -j-  4°  6,  c'est-à-dire  égale,  à  im  dixième  près,  à 
celle  qu'ont  donnée  les  67  années  d'observations  antérieures. 

L'exposé  qui  précède  s'applique  spécialement  à  la  ville  de 
Paris  considérée  avec  la  vaste  étendue  qu'entoure  son  enceinte 
fortifiée.  Les  degrés  de  froid  qu'il  indique  étant  ceux  qui  ont  été 
relevés  à  l'observatoire  météorologique  de  Montsouris  qui  se 
trouve  à  la  périphérie  de  cette  étendue  et  dans  une  situation  très 
dégagée,  sont  certainement  des  termes  extrêmes  qui  n'ont  pas  été 
atteints  sur  les  points  moins  excentriques  et  par  cela  même  plus 
abrités  de  la  ville.  On  en  a  la  preuve  dans  ce  fait  que  les  9  et  10 
décembre,  pendant  que  le  thermomètre  descendait  à  Montsouris 
jusqu'à  —  1 8°  2  et  —  23°  9,  températures  les  plus  basses  de  tout 
l'hiver,  il  restait  à  —  17°  0  et  --■  20°  2  au  Muséum  d'Histoire  natu- 
relle qui  cependant  est  reconnu  comme  l'une  des  parties  fioides 
de  notre  capitale. 

Tout  exceptionnel  qu'il  est  pour  notre  climat,  le  froid  observé 
dans  Paris  même  est  encore  inférieur  à  celui  qui  a  sévi  sur  les  en- 
virons de  la  ville.  A  Meudon  (Seine-et-Oise),  dans  un  grand  jardin 
exposé  au  nord-est  et  situé  à  60  mètres  environ  au-dessus  du 
niveau  de  Paris,  un  thermomètre  à  minima  sous  abri  est  descendu 
à  —25°;  à  l'observatoire  météorologique  de  Saint-Maur  (Seine),  on 
a  observé  des  minima  de  —  25°  6  le  1 0  décembre,  —  1 1  °  5  le  28 
janvier.  A  Bourg-la-Reine,  plusieurs  de  nos  collègues  ont  signalé 
des  minima  de —  25°  et — 26°;  certains  d'entre  eux  indiquent 
même  le  froid  extrême  de  —  28°  comme  ayant  été  constaté  sur 
certains  points  du  territoire  de  celte  commune.  C'est  également 
—  28°  qui  est  indiqué  par  M.  Bergman  comme  ayant  été  observé 
par  lui  à  Ferrières-en-Brie,  propriété  de  M.  de  Rothschild.  Des 
données  analogues  ont  été  fournies  relativement  à  difiFérentes 
autres  localités  des  environs  de  Paris. 


SUR  l'hiver  de  <  879-1 880.  .  693 

Si  nous  nous  éloignons  de  Paris  vers  le  nord,  le' nord-est  et 
Tesl,  nous  verrons  que  là  ces  températures  sibériennes  ont  été 
parfois  dépassées.  Dans  une  lettre  adressée  à  la  Société 
(séance  du  9  septembre  1880;  voyez  \e  Journal,  1880,  p.  533), 
MM.  Baltet  disent  qu'à  Troyes  (Aube),  le  froid  est  arrivé  jusqu'à 
—  28"  et  même  —  30°.  M.  Arnould-Baltsrd  nous  apprend  qu'à 
Trigny  (Marne), on  a  noté  —  2  5°,  sur  les  bords  de  la  Vesle,  et  fout 
extrêmes  qu'ils  sont,  ces  froids  de  —  29°  —  30"  sont  indiqués 
comme  ayant  été  constatés  également  à  Charleville  (*)  et  dans 
d'autres  localités  du  département  des  Ardennes,  dans  le  départe- 
ment de  l'Aisne,  à  Soissons,  à  Anzy-le-Cbâteau,  etc.  Même, 
malgré  le  voisinage  de  l'Océan,  ces  terribles  gelées  se  sont 
étendues  j  usque  dans  le  département  du  Pas-de-Calais  ;  les  tableaux 
des  observations  régulières  faites  à  Arras  par  M.  H.  Demay  et 
communiqués  par  lui  à  la  Société  montrent  que  là  le  thermomètre 
a  marqué  —  15"  dans  la  nuit  du  8-9  décembre,  —  20°  dans  celle 
du  16-17  du  même  mois. 

Le  centre  de  la  France  n'a  pas  été  plus  épargné  que  le  Nord  et 
l'Est;  des  gelées  de  —  26°  et  —  28"  s'y  sont  fait  sentir  en  décembre, 
notamment  dans  l'Orléanais  ( —  28"  à  Orléans,  d'après  M.  Dau- 
vesse).  Le  froid  a  été  de —  27"  2,  le  10  décembre,  à  Moulins 
(Commission  départementale).  A  Glermont-Ferrand  (Puy-de- 
Dôme),  les  températures  les  plus  basses  ont  été  encore  de  —  23"  0 
le  10  décembre,  —  14"  2  le  25  janvier  (Bureau  central  mét-^orolo- 
gique)  ;  et  il  faut  descendre  jusque  dans  le  département  de  la 
Loire,  à  Saint-Étienne,  pour  voir  la  limite  inférieure  du  froid 
s'arrêter  à  —  18"  (Rapport  de  M.  Otin). 

Par  opposition,  nos  départements  de  l'Ouest  ont  été,en  général, 
moins  cruellement  atteints,  grâce  sans  doute  à  l'influence  de 
l'Océan,  et  les  gelées  y  ont  été  d'autant  moins  rigoureuses  que 
cette  influence  y  était  plus  puissante.   Ainsi  les  deux  presqu'îles 

(1)Ile8tprobablequeccrtainsde  ces  nombres  extrêmes  ont  élé  obtenusavec 
des  thermomètres  médiocres,  ou  sur  des  points  exceptionnellement  froids, 
car,  parmi  les  données  précises  que  M.  Mascart,  directeur  du  bureau  cen- 
tral météorologique,  a  bien  voulu  me  communiquer,  je  trouve  Charleville 
indiqué  comme  ayant  eu  pour  minimum  de  l'hiver  — 26°  0,1e  10  décembre. 


694  ,  RAPPORTS.  I 

normande  et  surtout  armoricaine  ont  été  relativement  épargnées  : 
à  Goutances  (Rapport  de  M.  Magny),  les  minima  n'ont  pas  dépassé 
— 10°,  en  décembre,  —  8"  5  en  janvier,  et  à  Lambézellec,  près    • 
Bresf,   le  plus  grand   froid  a  été  —  8°,  Même  en   dehors  des 
deux  presqu'îles,  sur  le  rivage  ou  à  une  faible  distance  de  l'Océan, 
beaucoup  de  localités  ont  eu  des  gelées  plus  ou  moins  modérées 
comparativement  à  celles  qui  se  sont  fait  sentir  dans  le  reste  de 
la  France  ;  c'est,  par  exemple,  ce  que  nous  ont  appris  M.  Bigot 
pour  Dieppe,  MM.  Laurence  et  Rousse  pour  la  Vendée  (Voyez 
plus  haut,  p.  685),  et  ce  qui  a  eu  lieu  surtout  dans  l'extrême  Sud- 
Ouest,  notamment  à  Saint-Martin  de  Hinx,  près  Rayonne  (Basses- 
Pyrénées),  où  les  plus  grands  froids  ont  été  de  —  8»  2  le  H  dé- 
cembre, —  6»  6  le  23  janvier  (Bureau  central  météorologique). 
Toutefois,  dans  une  situation  assez  analogue,  quelques  localités 
ont  moins  ressenti  l'influence  salutaire  de  la  masse  de  TOcéan  ; 
■  entre  autres,  les  environs  de  Nantes  ont  éprouvé  des  minima  de 
—  i1°  en  décembre,  de —  10°  en  janvier;  à  Sainte-Honorine,  près 
de  Caen  (Calvados),  il  y  a  eu  —  IS»  4  le  i2  décembre,  —  9°  9  le 
28  janvier  (Bureau  central  météorologique).  En  outre,  à  mesure 
que  les  localités  sont  moins  rapprochées  de  l'Océan,  le  froid  y  a 
été  plus  rigoureux  ;  c'est  ainsi  qu'à  Evreux  (Eure),  les  tableaux 
d'observations  météorologiques  de  M.  Piéton  portent  —  2i°2 
le  17  décembre,  —  14°  2  le  22  janvier;  qu'à  Bernay  (Eure),  le 
rapport  manuscrit  de  M.  Lerenard-Ravalle  signale  un  minimum 
«le  —  23o,  et  qu'à  Angers,  le  Rapport  publié  par  la  Société  d'Hor- 
ticulture de  cette  ville  en  indique  un  de  —  20'*. 

A  l'Est  et  au  Sud-Est,  dans  la  grande  vallée  de  la  Saôoe  et  du 
Rhône,  si  l'on  part  des  localités  supérieures  où  la  rigueur  de 
l'hiver  a  été  très  grande,  et  qu'on  descende  vers  la  Méditerranée, 
on  voit  les  minima  observés  diminuer  graduellement,  mais  aussi 
la  neige  décroître  et  ne  pas  tarder  à  laisser  la  terre  sans  protec- 
tion. A  Mâcon  (Saône-et-Loire),  le  plus  grand  froid  a  été  peu  infé- 
rieur à  —  20o,  et  la  neige  n'a  formé  qu'une  couche  de  0™i8 
(Rapport  de  la  Société  d'Horticulture  de  Mâcon).  Sous  une  latitude 
presque-identique,  à  Bourg  (Ain),  il  a  été  de  — 1 7»,  et  la  neige  n'a 
persisté  que  peu  de  jours  (M.  Tardy)  ;  à  Annonay  (Ardèche),  le 
même  nombre  de  degrés  a  été  observé  comme  terme  extrême. 


SDR  l'hiver  de  I  879-1 S80..  695 

mais  la  neige  a  manqué  entièrement  (M.  Jacquemet-Bonnefont)  ; 
enfin  à  Montélimart  (Drôme),  la  température  la  plus  basse  n'a 
plus  été  que  de  —  1 5°,  sans  neige  (comte  de  Labrousse  du  Puy- 
Mootbrun).  On  arrive  ainsi  dans  le  Sud  où  la  neige  a  également  fait 
défaut  ou  à  peu  près,maisoù  les  gelées  ^yantété  moins  rigoureuses, 
les  dégâts  n'ont  pas  été  considérables.  Il  est  toutefois  à  noter  que 
le  froid  y  a  sévi  en  général  un  peu  plus  rigoureusement,  malgré 
la  différence  de  latitude  et  l'action  du  soleil  méridional  qui  a  été 
rarement  voilé,  que  dans  le  climat  essentiellement  humide  de 
notre  extrême  Ouest;  ainsi  les  minima  ont  été  de  — S»  et  —  9°  à 
Ântibes  (M.  Naudin);de — lOo  4,  le  11  décembre,  à  Marseille  (Bu- 
reau central  météorologique);  de — H^b  à  Montpellier  (M.  Bravy); 
de  —  1  C°  2,  le  1 0  décembre,  et  —  7°  2,  le  22  janvier,  à  Toulouse 
(Bureau  central  météorologique);  de  —  lOo  à  BagLères-de-Bi- 
gorre  (M.  Gazes)  ;  de  —10°  à  Mirande  (Gers)  (M.  Ssillan),  pour 
arriver  jusqu'à  —  13°  à  Agen,  localité  plus  rapprochée  du  centre 
(M.  Drème).  Une  heureuse  exception  à  ces  rigueurs  exception- 
nelles s'est  présentée  dans  le  département  des  Pyrénées-Orientales 
où,  à  Perpignan,  le  thermomètre  n'est  pas  descendu  plus  basque 
—  2°  5  en  décembre  et —  2°  3  en  janvier  (Bureau  central  météorolo- 
gique). Ce  fait  est  d'autant  plus  digne  d'être  noté  qu'un  froid  à 
peu  près  semblable  s'est  étendu  vers  le  Sud  jusqu'à  Biskra  (Al- 
gérie), à  l'entrée  du. grand  désert  africain,  au  cœur  de  la  région 
du  Dattier. 

La  répartition  des  gelées,  dans  les  deux  mois  les  plus  rigoureux 
de  l'hiver,  ainsi  que  leur  durée,  ont  été  dans  les  différentes  parties  de 
la  France,  assez  analogues  à  ce  qu'elles  ont  été  à  Paris;  néanmoins 
il  a  existé,  sous  ces  deux  rapports  et  dans  certaines  localités, 
quelques  différences  assez  notables  pour  mériter  d''ètre  signalées. 

Ainsi  à  Paris  la  limite  inférieure  du  froid  a  été  beaucoup  plus 
basse  en  décembre  qu'en  janvier,  puisqu'elle  s'est  étendue  jusqu'à 
— 23°  9  pendant  le  premier  de  ces  mois  et  qu'elle  s'est  arrêtée  à 
— 10°  8  pendant  le  second  ;  c'est,  on  le  voit,  une  différence  plus 
que  du  simple  au  double.  L'écart  aété  généralement  analogue  dans 
les  localités  ou  le  froid  a  été  le  plus  rigoureux  ;  mais  il  est  devenu 
iseaucoup  plus  faible  pour  approcher  de  l'égalité  dans  celles  où  les 
gelées  ont  notablement  diminué  d'intensité  pendant  le  mois  de 


696  RAPPORTS. 

décembre,  c'est-à-dire  dans  l'Est,  l'Ouest  et  le  Sud.  C'est  ainsi 
que,  à  Bourg,  le  mois  de  décembre  ayant  donné  un  mini- 
mum de  — 1 7°,  celui  de  janvier  a  été  — 1 6°  ;  que,  à  Saint-Etienre, 
les  deux  nombres  correspondants  ont  été  —  1 8»  et  —  1 6»  ;  et  que 
l'excès  du  minimum  de  décembre  sur  celui  de  janvier  a  été  de  2 
degrés  (—  lOo  6,  —  8o  6)  à  Niort,  de  <»  5  à  Coutances  (—'10%— 
8»  5),  de  20  9  à  Montpellier  (  —  Mo  3,  —  8o  4). 

Quant  au  nombre  des  jours  de  gelée  pendant  les  quatre  mois 
d'biver,  il  a  été,  autant  du  moins  qu'on  peut  l'établir  d'après  les 
renseignements  reçus,  qui  sont  peu  nombreux  sous  ce  rapport,  un 
peu  plus  fort  qu'à  Paris  au  nord  et  à  Test  de  cette  ville,  plus  faible 
au  contraire,  quoique  en  restant  toujours  considérable,  vers  l'ouest 
et  le  sud.  Ainsi  M.  H.  Demay  en  a  compté  83  à  Arras,  tandis  que 
la  Société  d'Horticulture  de  Màcon  en  indique  72  pour  celte  loca- 
lité et  que  M.  Laurence  en  a  observé  seulement  63  à  Niort.  Ce 
dernier  nombre  n'a  pas  été  atteint  le  long  de  la  Méditerranée  et 
notamment  sur  la  côte  de  Provence  où  on  a  compté  de  35  à  40  ge- 
lées, cbiffre  encore  exceptionnel  pour  ces  contrées  (39  à  Marseille). 
Toujours  favorisé,  Perpignan  n'a  eu  que  13  gelées,  dont  8  en 
décembre  et  5  en  janvier  (Bureau  central  météorologique).  Les 
cbiffres  les  plus  élevés  qui  paraissent  avoir  été  notés  en  France 
sont  celui  de  86  gelées  que  M.  Tardy  a  relevé  à  Bourg  (15  en  no- 
vembre, 31  en  décembre,  28  en  janvier,  12  en  février),  et  celui  de 
88  qui  a  été  indiqué  pour  Clermont-Ferrand  (19  en  novembre, 
30  en  décembre,  28  en  janvier,  1 1  en  février  (Bureau  central 
météorologique). 

Une  question  d'une  haute  importance  pour  la  connaissance  et 
l'explication  des  dégâts  causés  par  le  froid  de  l'hiver  dernier  con- 
siste à  savoir  si,  dans  une  même  localité,  il  s'est  fait  sentir  avec  la 
même  intensité  à  tous  les  niveaux.  Déjà  des  observations  faites  à 
un  point  de  vue  général  par  quelques  météorologistes,  surtout  par 
M.  Ch.  Martins  etM.  Fournet,  avaient  appris  que,  pendant  une  nuit 
froide,  en  s'élevant  d'une  vallée  sur  les  pentes  qui  la  circonscrivent, 
on  rencontre  en  général,  jusqu'à  une  certaine  hauteur,  des  tem- 
pératures sensiblement  moins  basses  ;  ce  fait  a  été  mis  en  pleine 
lumière  sur  divers  points  de  la  France,  pendant  l'hiver  de  1879- 
4880.  Dans  une  foule  de  cas,  on  peut  même  dire  généralement, 


scR  l'hiver  de  1879-1880.  697 

les  dégâts  ont  été  beaucoup  plus  grands  dans  les  vallées  et  dans 
les  parties  basses  que  sur  les  hauteurs  ;  on  a  même  vu  des  pieds 
delà  même  espèce  végétale  succomber  au  froid  dans  une  vallée, 
tandis  que  les  similaires  ont  résisté,  sans  paraître  même  éprouver 
de  dommage,  sur  les  coteaux  ou  les  montagnes  qui  la  dominent. 
Donnons  à  cet  égard  quelques  chiffres  précis.  Dans  le  canton  de 
Soissons,  M.  Remy  constate  que  la  température  étant  descendue 
jusqu'à  —  30°  et  même  — 31°  dans  les  vallées,  on  ne  l'a  pas  vue 
s'abaisser  au-dessous  de — 24"  sur  les  hauteurs;  à  Anzy-le-Châ- 
teau  (Aisne),  M.  Voiron  dit  qu'elle  est  descendue  à  —28°  et  même 
—  30°  dans  les  parties  basses,  lorsqu'elle  était  à  —  20°,  sur  les 
coteaux,  à  100  mètres  plus  haut;  près  de  Pontoise,  le  Rapport  de 
M.  Latouche  indique  une  inégalité  assez  analogue,  —  28°,  —  30° 
dans  les  vallées,  —22»  sur  les  hauteurs.  Gstte  inégalité  s'est  montrée 
extrême  à  Annonay  où  M.  Jacquemet-Bonnefont  nous  apprend  que, 
pendant  le  mois  de  décembre,  le  froid  s'est  maintenu,  presque 
toutes  les  nuits,  dans  les  parties  basses,  entre — 10°  et  — 14°, 
s'abaissant  même  une  fois  à  —  17s  tandis  que,  sur  les  hauteurs, 
il  restait  entre  —  2»  et  —  3o  ;  ici  les  labours  ont  pu  être  effectués 
à  volonté  ;  au  contraire,  au  pied  de  ces  hauteurs,  la  terre  est  restée 
longtemps  gelée  jusqu'à  0°  90  et  un  mètre  de  profondeur. 

L'inégalité  de  température  a  été  d'autant  plus  grande  que  la 
différence  d'altitude  était  plus  considérable  entre  les  deux  stations 
que  l'on  comparait,  et,  quand  celles-ci  étaient  à  des  niveaux  très 
différents,  on  y  a  constaté  un  reaversement  couiplet  des  conditions 
habituelles,  on  pourrait  presque  dire  des  saisons  :  l'hiver  sévissait 
en  bas  avec  la  plus  grande  rigueur,  tandis  que  c'était  presque  le 
printemps  qui  régnait  dans  le  haut.  M.  AUuard,  le  savant  direc- 
teur de  l'Observatoire  établi  au  sommet  du  Puy-de-Dôme,  faisant, 
avec  toute  la  rigueur  scientifique  désirable,  des  observations  si- 
multanées entre  les  deux  stations  de  Glerraont  et  du  sommet  de  la 
montagne,  entre  lesquelles  la  différence  d'altitude  est  de  1 1 00  mè- 
tres, amis  en  pleine  évidence  ce  fait  remarquable;  il  a  même 
établi  à  cet  égard  celte  loi  générale  que  :  «  Toutes  les  fois  qu'une 
»  zone  de  hautes  pressions  couvre  l'Europe  centrale  et  surtout  la 
»  France,  il  y  a,  dans  nos  climats,  interversion  de  la  tempéra- 
»  tuie  avec  l'altilude;  »  en  d'autres  termes,  quand  le  baromètre 


Au  sommet 

A  Clermont. 

du  Puy-de-Dome. 

Différences. 

— 1607 

—20  i 

U05 

—1307 

+3o2 

1609 

— l3o6 

+2»4 

4  6O0 

— «5o6 

-[-407 

izc°3 

— 15o7 

-fa»! 

iS^S    # 

— 14o0 

+  3°  1 

170* 

698  RAPPORTS. 

eit  haut,  il  fait  plus  froid  dans  les  vallées  et  les  lieux  bas  que  sur 
les  hauteurs.  Ce  renversement  des  choses  a  lieu  surtout  pendant 
la  nuit  ;  mais  on  l'observe  aussi  pendant  le  jour,  quoique  plus 
rarement.  Voici  à  cet  égard  des  données  précises  (1). 

Minima 
Dates. 

n  déc. 
21     — 
24    — 

26  —    à  8  h.  du  m. 

27  — 

28  — 

Pendant  le  mois  de  janvier,  la  différence  entre  les  températures 
aux  deux  stations  a  été  moindre,  mais  encore  notable  puisqu'elle 
s'est  élevée  à  1 0°  3;  on  l'a  observée  aussi  en  février  et  mars  ;  et. en 
somme,  M.  Ailuard  dit  que,  dans  l'espace  de  deux  mois  et  demi, 
5!  nuits  ont  été  moins  froides  au  Piiy-de-Dôrae  qu'à  Clermont- 
Ferrand, 

Des  faits  analogues  ont  été  relevés  à  Lyon,  où  des  observations 
sont  faites  comparativement,  d'un  côté,  au  Parc  de  la  Tête  d'Or, 
de  l'autre  au  fort  du  Mont-Verdun,  qui  est  situé  430™  plus  haut 
et  à  10  kilom.  de  distance.  Comme  nous  l'apprend  M.  Ch.  André, 
directeur  de  l'Observatoire  de  Lyon  (2)  la  supériorité  de  la  tem- 
pérature minimum,  à  la  station  la  plus  haute,  sur  celle  de  la  sta- 
tion la  plus  basse,  a  alteint  1 3°  4  le  22  décembre  (—  1 3"  4  en  bas, 
0°Oen  haut),  U"' 61e25  décembie  (— 15oG  en  bas,  —  1«0  en 
haut),  même  i  60  6,  le  29  décembre  (—  I  £0  8  en  bas,  -f-  3°  8  en 
haut). 

Enfin  quand  la  différence  d'altitude  était  faible,  la  température 
de  la  station  la  plus  haute  n'a  été  que  faiblement  supérieure  à 
celle  de  la  station  la  plus  basse,  comme  l'ont   prouvé,  à  Lyon 

(1)  Alluard  :  Hiver  de  1879-1880,  à  Clermont  et  au  Puy-de-Dôme 
{Compt.  rend.,  XC,  5  avril  1880,  p.  793-798). 

(2)  André  (Gh.)  :  Sur  l'interversioa  des  températures  de  l'air  avec  la 
hauteur  {Compt.  rend.,  XC,  17  mai  1880,  p.  1161-1163). 


SUR  l'hiver  de  1879-1880.  699 

encore,  les  observations  suivies  de  M,  Maxime  Benoît,  à 
Saint-Irénée,  faubourg  de  Lyon,  comparées  à  celles  du  Parc  de 
la  Tête-d'Or,  deux  stations  entre  lesquelles  il  y  a  65  mètres  de 
distance  en  hauteur.  Dans,  ce  cas,  les  plus  grandes  inégalités  des 
minima  n'ont  pas  dépassé  2°2  le  22  décembre  ( —  '13«  4  en  bas,  — 
1 1o2  en  haut)  et  lo  s  le  25  décembre  (—  1 5  o6  en  bas,  -L  1 2«  8  en 
haut). 

On  peut  donc  considérer  aujourd'hui  comme  rigoureusement 
démontré  ce  fait  remarquable  que,  jusqu'à  une  limite  encore  in- 
connue mais  certainement  très  haute,  la  température  des  nuits 
va  en  s'élevant  avec  la  hauteur,  toutes  les  fois  que  le  baromètre 
est  haut,  c'est-à-dire  que  la  pression  atmosphérique  est  forte. 

Sur  une  hauteur  très  peu  considérable  on  a  observé  des  faits 
jusqu'à  un  certain  point  du  môme  ordre,  et  on  a  vu  fréquemment 
un   arbre  éprouver  des  effets   inégaux   à  différentes  distances 
du  sol  ;  ainsi,  au  bois  de  Boulogne,  près  Paris,  M.  Pissot  dit  que 
le  plus  grand  froid  s'est  fait  sentir  depuis  la  surface  de  la  neige 
jusqu'à  deux  mètres  environ  de  hauteur  et  qu'il  a  vu  profondément 
atteints  dans  cette  étendue  des  arbres  dont  les  parties  situées  plus 
haut  n'avaient  pas  souffert  d'une  manière  appréciable.  Il  pense 
dès  lors  que  l'air  était  fortement  refroidi  dans  cette  zone  d'environ 
deux  mètres  par  le  contact  de  la  neige  glacée.  En  termes  généraux, 
on  a  remarqué,  dans  maintes  localités,  des  arbres  épargnés  vers  le 
haut  et  fortement  atteints  dans  le  bas  ;  il  est  vrai  que,  dans  bien 
des  cas  aussi,  c'est  l'inverse  qui  a  eu  lieu  et  que  la  cime  a  été  la 
portion  de  l'arbre  qui  a  le  plus  souffert  du  froid.  Ces  inégalités 
d'action  du  froid  s'étant  produites  généralement  sur  une  grande 
étendue,  dans  les  localités  où  elles  ont  été  observées,  semblent 
prouver  l'existence  de  couches  horizontales  inégalement  refroidies 
dans  la  portion  inférieure  de  l'atmosphère  ;  d'un  autre  côté,  cer- 
tains faits  qui  ont  été  observés  dans  le  cours  de  l'hiver  de  1879- 
4880  montrent  qu'il  a  pu  se  former  parfois  des  courants  d'air  froid 
assez  restreints  pour  que  leur  influence  ne  s'exerçât  que  sur  un 
côté  d'un  même  végétal  ou  sur  une  bande  prise  dans  un  massif 
dont  le  reste  était  épargné.  C'est  ce  que  M.  Ch.  Naudin  a  observé 
près  d'Antibes,  dans  le  grand  et  beau  parc  de  la  villa  Thuret. 
-Selon  la  pittoresque  expression  qu'il  emploie  dans  une  lettre,  le 


700  RAPPORTS. 

courant  d'air  froid  écornait  pour  ainsi  dire  les  plantes  qu'il  ren- 
contrait, sans  toucher  au  reste.  Celte  localisation  des  efifets  du 
froid  est  assez  remarquable  pour  mériter  d'être  signalée. 

Après  avoir  décrit  en  détail  l'hiver  de  1879-1880  dans  les  diffé- 
rentes parties  de  la  France,  et  avoir  rattaché  à  ce  tableau  les  prin- 
cipales circonstances  qui  peuvent  en  expliquer  les  efiels,  il  reste  à 
dresser  le  relevé  des  dégâts  qu'il  a  causés  dans  les  cultures  princi- 
palement jardinières  et  qui  en  ont  été  tantôt  les  résultats  immé- 
diats, tantôt  les  conséquences  plus  ou  moins  prochaines.  Ce  sera 
l'objet  de  la  seconde  partie  de  ce  Rapport.  (A  suivre.) 


Rapport  sur  les  jardins  de  M.  Arrault, 
A   CouBERT   (Seine-et-Marne)  ;  (Suite   et  fin); 

M.  Michelin,   Rapporteur. 
observations  générales  s'appliqdant  exclusivement  a  l'enceinte 

DU   PRÉ. 

Au  milieu  des  Pommiers  à  haute  tige  qui  sont  morts  dans  cet 
enclos,  deux,  appartenant  aux  variétés  Grand  Alexandre  et  Bo- 
rowitsky,  sont  en  bon  état  et  portent  des  fruits.  On  sait  que  la 
résistance  de  cette  dernière  variété  contre  la  gelée  a  été  générale- 
ment remarquée,  et  que  même  cette  observation  s'étendrait  aux 
autres  variétés  de  Pommiers  provenant  de  Russie. 

En  résumé,  près  de  1  250  pieds  d'arbres,  sous  toutes  les  formes, 
ont  été  plantés  dans  l'enceinte  du  pré  et  ont  été  profondément 
ravagés  l'hiver  dernier.  Les  Pommiers  à  haute  tige  sont  presque 
tous  moits  ,  et  ceux  à  basse  tige,  soit  en  cordons,  soit  à  trois  bran- 
ches, ont  dû  être  en  partie  recepés;  il  est  vrai  qu'ils  se  reforment 
assez  bien. 

La  plupart  des  Poiriers  à  haute  tige  ont  résisté,  sauf  les  Passe- 
Colmar  sur  Coignassier.  Eq  espalier,  les  Doyenné  d'hiver,  les 
Saint-Germain  d'hiver  se  sont  bien  comportés;  des  Belle  Angevine 
ont  dû  être  recepés  ;  des  Passe-Crassane  à  moitié  rabattus  ;  les 
Doyenné  d'Alençon,  les  Bon-Chrétien  d'hiver,  des  Beurré  d'Har- 


SUR   LES  JARDINS  DE   M.    ARRAULT.  TOI 

denpont  ont  souffert  ;  les  Bergamotte  Crassane  n'ont  pas  eu  de  mal 
au  midi,  tandis  qu'au  levant  elles  ont  été  endommagées. 

Les  Pêchers  à  haute  tige  sont  complètement  morts  ;  sur  2i  en 
espalier  plusieurs  sont  morts  ;  les  autres  recepés  annoncent  vou- 
loir repousser. 

Plusieurs  Pruniers  à  haute  tige  ont  péri;  presque  tous  ont  souf- 
fert. Les  Abricotiers  sont  fort  atteints  ;  les  Cerisiers  ont  du  mal, 
mais  paraissent  vouloir  résister.  Les  Châtaigniers,  Goignassiers, 
Amandiers,  Mûriers  noirs  d'Espagne  n'ont  pas  donné  signe  de  vie, 
si  ce  n'est  du  pied.  Parmi  les  Poiriers  en  contre-espalier,  les  Ga- 
tillac,  Passe-Colmar,  Doyenné  d'Alençon,  Beurré  Diel,  ont  dû 
être  recepé?,  c'est-à-dire  coupés  à  O"  23  au-dessus  du  sol  ;  les 
Bergamotte  Espéren  et  les  Curé  ont  eu  moins  de  mal. 

Ces  remarques  faites  psr  M.  Arrault,  d'après  les  faits  observés 
par  lui,  ont  été  en  harmonie  avec  tout  ce  qui  a  été  constaté  par  la 
Commission. 

Jardin  potager. 

En  quittant  l'allée  que  borde  le  treillage  et  en  suivant  la  ligne 
droite,  on  entre  dans  le  jardin  potager  par  une  allée  qui  se  pro- 
longe entre  deux  murs  :  à  droite,  le  mur  d'enceinte  long  de  121 
mètres,  et  à  gauche,  à  8  mètres  d'écartement,  un  mur  parallèle 
d'une  longueur  de  408  mètres,  construit  à  dessein  pour  en  obtenir 
des  deux  côtés  des  surfaces  d'espaliers  et  multiplier  ainsi  les 
chances  de  récoltes.  Le  mur  de  clôture,  élevé  seulement  au  prin- 
temps de  1880  pour  remplacer  un  ancien  treillage,  va  être  couvert 
en  octobre  de  68  variétés  de  Poiriers  et  Pêchers  et  surtout  de  Poi- 
riers Doyenné  d'hiver. 

Devant  sont  restés  \  45  Pommiers  en  contre-espalier  à  trois 
branches,  Reinette  de  Canada,  dans  le  mode  usité  pour  ce  qui 
précède. 

Ces  deux  murs,  de  même  hauteur  que  les  précédents,  avec  le 
même  avant-toit,  sont  garnis  de  fils  de  fer  fixés  par  des  bandes  de 
fer  scellées  verticalement  tt  sur  champ  sur  les  murs  et  percées  de 
trous  donnant  passage  aux  fils  de  fer  éloignés  de  1 2  mètres  les  uns 
des  autres,  k  gauche,  sur  ce  dernier  mur  dit  de  côtière  ou  de 
refend,  dans  le  langage  horticole,  et  à  l'exposition  de  l'ouest,  oa 
voit  d'abord  59  palmettes  de  Poiriers  à  trois  branches,  variétés  de 


702  RAPPORTS. 

choix, savoir:  Zéphirin  Grégoire,  Marie  Benoist,  Beurré  de  Luçon, 
Président  Mas,  Assomption,  Royale  Vendée,  Madame  Treyve, 
Beurré  superfin  ;  puis  22  Poiriers  à  cinq  branches,  Passe  Colmar, 
Bon-Chrétien  Prévost  et  Bon-Chrétien  de  Rans,  Joséphine  de  Ma- 
lines,  Prince  Napoléon.  Ces  arbres  ont  un  peu  souffert,  m.ais,  en 
somme,  ils  sont  dans  un  état  assez  satisfaisant. 

1 0  Pêchers,  dont  5  à  sept  branches,  4  à  cinq  branches  et  1  à  trois 
branches.  On  y  reconnaît  des  variétés  bonnes  et  très  répandues  : 
Galande,  Madeleine  rouge,  Grosse  Mignonne,  Bourdine,  Belle  de 
Vitry,  Early  Béatrice  et  Salway. 

Devant  le  mur  de  clôture  indiqué  plus  haut,  de  408  mètres  de 
long,  49  Pommiers  Reinette  d'Angleterre,  19  Reinette  très  tar- 
dive cordon  à  deux  étages. 

Derrière  et  à  l'exposition  du  levant,  sur  ledit  mur,  18  Poiriers 
palmettes  Verrier  à  trois,  cinq  et  s^pt  branches  :  4  Beurré  C!air- 
geau  ;  2  Belle  Angevine;  2  Beurré  gris;  4  Doyenné  d'Alençon;  3 
Saint-Germain  d'hiver  ;  3  Crassane. 

Le  mur  se  termine  par  1 1  Pêchers  à  trois,  cinq  et  sept  branches, 
des  mêmes  variétés  à  peu  près  que  celles  qui  sont  sur  la  face 
opposée  du  mur  et  qui  viennent  d'être  indiquées,  de  bonnes  sortes 
connues. 

En  cordon,  au-devant  et  au  bord  de  l'allée,  36  Pommiers  Cal- 
ville blanc.  Faisant  face  à  ce  mur  et  parallèlement  est  une  plan- 
tation de  40  Poiriers  en  contre-espalier  à  sept  branches,  sur 
armature  de  fer  comme  le  surplus,  de  la  variété  Beurré  d'Harden- 
pont,  devant  lequel  est  une  ligne  de  cordons  doubles  de  Poiriers 
d'hiver  et  de  bonne  qualité  connue,  Belle  des  Abrès,  pour  le 
cordon  supérieur,  et  Doyenné  Perrau  pour  l'inférieur.  Les  Beurré 
d'Hardenpont  ont  beaucoup  souffert  de  la  gelée  et  on  a  dû  les 
rabattre. 

De  même  un  contre-espalier  en  Duchesse  d'Angoulême,  qui 
précédemment  avait  beaucoup  rapporté,  n'a  pas  perdu  ses  arbres, 
mais  on  a  dû  rabattre  les  arbres  à  15  centimètres  du  sol,  tant  ils 
avaient  souffert. 

Une  bordure  d'allée,  comme  essai,  est  plantée  de  Poiriers 
Doyenné  d'hiver  dressés  en  cordons  à  double  étage  sur  des  fils  de 
fer  disposés  pour  recevoir  des  paillassons  comme  abris  au-dessus, 


SUR   LES  JARDINS  DE   M.    ARRAULT.  703. 

sur  de  petites  traverses  en  fer  posées  comme  je  l'ai  indiqué  pour 
les  contre-espaliers  élevés. 

Le  peu  de  hauteur  de  ces  cordons  donnera,  on  peut  le  croire, 
à  ces  abris,  une  efficacité  que  n'auront  pas  sans  doute  ceux  qui, 
étant  dans  la  même  position,  sont  à  plusieurs  mètres  au-dessus  du 
sol.  De  l'autre  côté,  petites  palmettes  de  Pommiers  à  trois  bran- 
ches, Reinettes  franche,  dorée  et  grise. 

Je  dois  encore  relater  qu'un  grand  carré  long,  livré  à  la  culture 
des  légumes  au  centre  du  jardin  est  bordé  de  cordons  de  Pom- 
miers. 

J'arrive  à  deux  allées  importantes  dans  l'ensemble  parce  qu'elles 
contiennent  des  pyramides  dont  on  n'a  pas  vu  pour  ainsi  dire  de 
spécimen  dansée  qui  précède. L'une  traverse  le  jardin  parallèlement 
aux  deux  derniers  murs  décrits  plus  haut.Elie  est  plantée  de  61  Poi- 
riers en  pyramide  qui  étaient  d'une  bonne  venue,  de  variétés  bien 
choisies  et  dont  la  maturité  doit  s'espacer  d'octobre  et  novembre 
à  mai.  L'autre,  qui  croise  celle-ci,  contient  15  Poiriers  également 
en  pyramide,  dont  les  fruits,  mûrissant  de  septembre  à  décembre, 
sont  un  peu  plus  précoces.  Parmi  les  arbres  qui  ont  résisté,  on  peut 
citer  les  Beurré  Hardy,  Joséphine  de  Malines,  Nouveau  Poiteau, 
Figue  d'Alençon,  Zéphirin  Grégoire,  Fondante  du  Panisel  ;  parmi 
les  variétés  qui  ont  souffert  on  signale  Bergamotte  Espéren,  Passe- 
Crassane,  Suzette  de  Bavay,  Passe-Colmar,  Beurré  Sterckmans, 
Beurré  Diel,  Doyenné  du  Comice,  Triomphe  de  Jodoigne,  Nec  plus 
Meuris,  Doyenné  d'Automne,  Louise  Bonne  d'Avranches,  Beurré 
superfin,  Doyenné  de  Mérode,  Beurré  d'Angleterre,  Bonne  d'Ezée, 
Assomption,  Beurré  Giffard,  Duchesse  d'Angoulême,  Conseiller  de 
la  cour,  Soldat-Laboureur;  dans  le  nombre  quelques  arbres  sont 
morts.  Ici  comme  trop  souvent,  on  voit  des  Beurré  Diel  et  Du- 
chesse d'Angoulême  ayant  succombé  (1). 

On  ne  peut  vraiment  concevoir  une  propriété  mieux  combinée 

(1)  D'après  des  renseignements  très  certains  qui  ont  été  reçus  par  les 
membres  de  la  Commission,  depuis  leur  passage,  le  mal  s'est  sensible- 
ment accru,  principalement  sur  les  Poiriers  et  Pruniers,  qui  paraissaient 
moins  atteints  au  printemps;  les  Cerisiers,  au  contraire,  et  quelques 
Abricotiers  paraissent  s'améliorer,  et  les  petits  Pommiers,  les  Pêchers 
et  k  plupart  des  Poiriers  qui  ont  été  rccepés  se  refont  assez  vile. 


704  RAPPORTS. 

pour  le  rendement  en  fruits  à  pépins,  surtout  pour  ceux  de  garde, 
bien  que  l'assortiment  y  soit  très  complet. 

Les  deux  grandes  allées  dont  je  viens  de  parler  sont  bordées  des 
deux  côtés  par  des  Poiriers  à  deux  étages. 

46  arbres  forment  le  cordon  du  bas,  composé  des  Poiriers 
Broora  Parck,  Orpheline  d'Enghien  surgreffée  sur  Curé,  Maréchal 
Vaillant,  Beurré  superflu,  Beurré  gris  sur  franc  greffé  sur 
Épargne,  Royale  Vendée,  Beurré  Perrault,  Beurré  Glairgeau, 
Beurré  Giflard  surgreff'é  sur  Curé. 

Les  cordons  supérieurs  offrent  47  arbres  en  Beurré  Diel,  José- 
phine de  Malines,  Olivier  de  Serres,  Bergamotle  Espéren,  Passe- 
Crassane,  Doyenné  d'Alençon,  Bonne  de  Malines, Figue  d'Alençon, 
Louise  Bonne,  Beurré  Hardy. 

Au  bord  de  l'allée,  s'enlre-croisant  avec  la  précédente,  place 
est  donnée  aux  Poires  d'été  et  d'automne,  bonnes  et  particulière- 
ment remarquables  par  leur  volume;  ainsi,  à  8  Doyenné  du 
Comicf,  cordon  du  haut,  et  6  Madame  Treyve,  o  Assomption 
pour  le  cordon  du  bas. 

Dix-sept  arbres  de  la  variété  Curé  ont  été  plantés  en  espalier, 
pour  être  surgrefiés  avec  des  variétés  de  choix.  Ces  greffes  ont  été 
en  partie  détruites  par  la  gelée. 

En  quittant  ce  jardin,  je  puis  dire  qu'il  ne  renferme  pas  moins 
d'arbres  que  le  verger,  et  qu'on  peut  en  compter  environ  1  250. 

Je  suis  entré  dans  un  détail  qu'on  pourra  trouver  exagéré  en  ci- 
tant toutes  les  variétés  plantées  et  qui  ont  été  recherchées  pour 
leurs  avantages  de  volume,  de  précocité,  de  longue  conservation, 
de  qualité,  de  vigueur,  etc.  Ja  l'ai  fait  avec  intention,  parce  que 
dans  cette  grande  agglomération  on  retrouve  les  variétés  qui 
offrent  le  plus  d'intérêt,  et  qu'elle  donnera  de  la  publicité  à  une 
liste  qui  mérite  d'être  consultée  par  les  personnes  peu  renseignées 
et  qui  voudront  créer  des  plantations  de  grand  rapport. 

Un  pavillon  a  été  construit  à  l'entrée  du  jardin  pour  l'habita- 
tion du  jardinier  et  d'autrts  usages.  On  en  a  utilisé  les  murs  en 
y  appliquant  des  Poiriers. 

Un  Bon-Chrétien  d'hiver  n'a  pas  résisté  à  la  gelée;  un  autre  n'a 
pas  souffert  à  la  même  exposition  de  l'ouest;  des  Crassanes  et 
Beurrés  d'Hardenpont,  au  sud,  sont  superbes.  Des  Abricotiers 


SUR   LES  JARDINS   DE   M.    ARBAULT,  705 

ont  été  placés  sur  les  murs  aux  expositions  les  plus  chaudes  de  la 
basse-cour. 

Dans  le  sous-sol  de  ce  bâtiment  se  trouve  un  local  pour  la  con- 
servation des  légumes  d'hiver,  et  à  côté,  un  plus  spacieux  pour 
usage  de  fruitier,  garni  d'étagères,  qui  paraît  frais,  sans  humidité, 
suffisamment  éclairé,  et  qu'on  peut  bien  facilement  priver  de  lu- 
mière, et  surtout  garantir  contre  les  gelées. 

Cet  emplacement  est  assez  vaste,  et  cependant  on  peut  craindre 
qu'on  ne  puisse  pas  y  loger  plus  tard  le  monceau  de  fruits  que 
fournira  cette  propriété,  quand  elle  sera  en  plein  rapport.  En  tout 
cas,  il  parait  conçu  dans  de  très  bonnes  conditions. 

La  part  du  Raisin  n'a  pas  été  faite  très  large  dans  cette  exploita- 
tion ;  il  y  a  peut-être  des  circonstances  locales  qui  n'ont  pas  en- 
couragé le  propriétaire  à  développer  ce  genre  de  culture.  Peut-être, 
n'entendant  récolter  que  ce  qui  sera  nécessaire  à  la  consommation 
de  sa  maison,  se  contente-t-il  de  ce  qui  existe  en  Raisins  dans  son 
ancien  jardin. 

OBSERVATIONS  GÉNÉRALES  SDR   LES  ARBRES  DU  POTAGER. 

H  me  paraît  utile,  en  terminant  ce  Compte  rendu,  de  trans- 
crire quelques  lignes  dans  lesquelles  M.  Arrault  indique,  d'après 
ses  propres  observations,  les  variétés  qui,  dans  son  jardin  potager, 
ont  le  mieux  résisté  aux  froids  exceptionnels  de  l'hiver.  Ce  sont  : 
•loen  espaliers,  les  Doyenné  d'hiver,  Saint-Germain  d'hiver,  et 
Zéphîrin-Grégoire. 

2°  En  contre-espalier  et  pyramide  :  l'Urbaniste  en  première 
ligne,  comme  le  Zéphirin-Grégoire;  en  seconde  ligne,  le  Beurré 
Hardy,  le  Beurré  de  Sterckmans,  la  Suzelte  de  Bavay  ;  en  troi- 
sième ligne,  la  Joséphine  de  Malines,  la  Figue  d'Alençon,  la  Fon- 
dante du  Panisel. 

CONCLUSION. 

Pour  conclure,  la  Commission  considère  que  la  fondation  de  ce 
Jardin-Ecole  est  conçue  avec  goût,  entente  et  savoir-fau-e,  et  que, 
dans  peu  d'années,  il  y  aura  un  intérêt  réel  à  le  visiter,  à  en 
suivre  la  conduite  et  les  progrès,  et  à  se  rendre  compte  de  son 
rendement,  au  point  de  vue  de  la  spéculation. 

Les  plantations  ont  été  faites  d'après  les  bonnes  règles,  et  il  faut 

45 


706  COMPTES  RENDUS   d'eXPOSITIONS. 

s'en  prendre  aux  désordres  causés  par  les  froids  excessifs  de  l'hi- 
ver dernier  si,  après  quatre  années  d'existence,  il  ne  présente  pas, 
dans  des  conditions  normales,  les  résultats  acquis. 

Le  choix  des  variétés  fruitières  est  fort  bon,  et  dénote  un  pro- 
priétaire planteur  éclairé  et  zélé  pour  le  progrès,  mais  dont  l'œuvre 
ne  doit  être  étudiée  et  jugée  en  dernier  ressort  que  dans  un  cer- 
tain temps. 

M.  Arrault  a  déjà  des  droits  aux  éloges  de  notre  Société  ;  elle 
doit  l'encourager  à  continuer  son  œuvre. 

COMPTES    RENDUS    D'EXPOSITIONS. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Senlis  (1); 
par  M.    Lecocq-Dumesml. 
Messieurs, 

Vous  m'aviez  confié  l'honorable  mais  lourde  mission  de 
vous  représenter  à  l'Exposition  de  Senlis.  Malheureusement,  le 
Jury  ne  s'est  pas  trouvé  au  complet.  Deux  de  ses  membres,  MM. 
Chevallitr,  l'honorable  président  de  notre  Comité  d'Arboriculture, 
et  Lesacher,  empêchés  pour  cause  d'indisposition,  manquèrent  à 
l'appel,  le  premier  comme  délégué  de  la  Société  d'Horticulture  de 
Versailles,  le  second,  comme  délégué  de  la  Société  de  Beau  vais.  Le 
Jury  ne  se  composait  plus,  dès  lors,  que  de  trois  membres  :  M.  La- 
ridan,  jardinier- chefde  l'établissement  de  Bethléem,  représentant 
la  Société  de  Reims;  M.  Porrion,  représentant  la  Société  de  Cier- 
mont  (Oi!>e),  et  moi.  Un  membre  de  la  Société  d'Horticulture  de 
Senlis,  M.  Bourbonneux,  nous  fut  adjoint,  à  titre  de  Juré  sup- 
pléant. Ainsi  formé,  le  Jury  fut  introduit  dans  le  lieu  où  se  tenait 
l'Exposition  par  M.  Vernois,  Président  de  la  Société,  et  par 
M.  Bruiet,  Secrét.iire-général,  et  il  commença  ses  opérations. 

Disons,tout  d'abord , que  cette  Exposition,  la  1 0°^^  depuis  la  créa- 
tion de  la  Société  en  1866,  en  tenant  compte,  bien  entendu, 
des  désastres  causés  par  les  rigueurs  du  dernier  hiver,  était  trèj 
réussie.  Les  lots,  habilement  disposés  dans  la  grande  nef  et  le  chœur 

(1)  Présenté  le  28  octobre  1880. 


EXPOSITION   DE  SENLIS.  707 

de  l'ancienne  église  de  Saint-Pierre,  transformée  en  jardin,  par 
les  soins  de  MM.  Brochon  et  Vinet,  organisateurs  de  l'Exposition, 
offraient  le  plus  séduisant  aspect.  Les  branches  diverses  de  l'Hor- 
ticulture y  étaient  représentées ,  et  c'est  après  un  long  et  j'ajoute 
très  consciencieux  travail  que  le  Jury  acheva  ses  opérations  dont 
voici  le  résultat  : 

1"  Concours, — Plantes  de  serre  chaude. 

Nos  collègues  MM.  Chanlrier,  frères,  horticulteurs  à  Mcrtefontaine 
(Oise),  exposaient  les  magnifiques  Croton  [Codiseum)  que  nous  avons 
déjà  vusàParis,  au  mois  de  juin,  à  Versailles,  au  mois  d'août  de 
cette  année.  Vous  les  connaissez  tous;  ce  sont,  parmi  un  grand 
nombre,  le  Croton  baronne  James  de  Rothschild,  d'une  forme  si 
élégante,  aux  nuances  si  variées  et  si  vives  ;  le  Croton 
baronne  Franck  Sellière,  véritable  arbuste  de  2  mètres  de 
hauteur,  dont  les  feuilles,  vertes  et  blanches,  atteignent 
45^  centimètres  de  longueur,  sur  12  centimètres  de  largeur;  le 
Croton  elegans,  rouge  à  feuilles  interrompues,  et  d'un  aspect  si 
original;  le  Croton  Albert  Truffaut;  le  Croton  Bergmani, ■  d'une 
formes!  ornementale;  le  6Vorow Carrieri aux  feuilles  abondantes, 
lancéolées,  d'uiié  nuance  verte,  presque  entièrement  recouverte 
jaune  d'or.  Enfin,  diverses  autres  variétés  obtenues  de  semis, 
fort  belles  pour  la  plupart,  et  que  nos  collègues  n'ont  pas 
encore  mises  au  commerce. 

Leur  lot  de  Dracaena  comprenait  le  D.  Régis  qui  a  fait,  aux  der- 
nières Expositions  de  la  Belgique,  Tun  des  principaux  ornements 
du  massif  présenté  par  M.  Linden,  le  D.  Chantrieril^leD.  Verloti, 
leZ>.  Bergmani,  enfin  le  Dracxna  que  MM.  Chantrier,  frères,  ont 
bien  voulu  dédier  à  ma  mère,  gracieuseté  dont  je  leur  suis  très 
reconnaissant. 

Vous  avez  compris,  mes  chers  collègues,  qu'en  appelant,  aussi 
longtemps  que  je  viens  de  le  faire,  votre  attention  sur  les  deux 
lots  de  plantes  de  serre  de  MM.  Chantrier,  frères,  j'avais  tenu 
à  vous  bien  prouver  que  c^s  deux  lots  étaient  digues  de  la  plus 
haute  récompense  mise  à  la  disposition  du  Jury,  c'est-à-dire  de  la 
médaille  d'hunneur  offerte  par  la  ville  de  Senlis. 
Dans  la  catégorie  des  amateurs  et  jardiniers  bourgeois,  pour  ce 


708  COMPTES  RENDUS  d'EXPOSITIONS. 

même  concours,  M.  Prinveille,  jardinier-chef  chez  M.  Ducoulom- 
bier,  au  château  de  la  Victoire,  près  Senlis,  obtenait  la  mé- 
daille d'or  ofierle  par  M.  le  Ministre  de  rAgriculture,  pour  ses 
remarquables  lots  de  Caladium  et  de  Bégonias. 

M.  Lozet,  jardinier- 2bef  chez  M.  Boissonnas,  à  Villemetrie,  a 
reçu  une  médaille  d'or,  petit  module,  pour  un  lot  de  Caladium. 

2®  COiNCOURS.  —  Cokus. 

Les  Coleus  étaient  fort  nombreux,  et  les  lots,  généralement 
beaux,  dénotaient  une  bonne  culture.  Quatre  médailles  ont  dû 
leur  être  accordées.  La  plus  importante,  une  médaille  de  ver- 
meil de  l"^*  classe,  a  été  pour  M.  Deslandes,  jardinier-chef  chez 
M.  Lefèvre,  au  château  de  Ghamant.  Ses  plantes,  grandes,  fortes, 
bien  tenues  et  placées  avfc  un  goût  parfait,  occupaient  tout  un 
massif  au  milieu  du  chœur  de  l'église.  Nous  adressons  nos  sincères 
félicitations  à  cet  habile  jardinier. 

M.  Prinveille,  déjà  cité,  obtint  une  médaille  de  vermeil  de 
3*  classe. 

•  3"  Concours.  —  Pelargom'um  zonalc. 

Les  collections  de  Pelargonium  zonale  laissaient  beaucoup  à 
désirer  au  point  de  vue  de  la  culture  et  du  choix  des  variétés. 
C'est  une  revanche  à  prendre.  Le  Jury  ne  crut  devoir  leur  attri- 
buer que  des  médailles  d'argent.  Selon  l'usage  adopté  dans  notre 
Compagnie,  je  n'en  donnerai  pas  ici  le  détail.  Il  en  a  été  de 
même  pour  le  4^  concours,  plantes  de  pleine  terre. 

5^  Concours.  —  Conifères. 

Le  concours  des  Conifères  ne  comprenait  que  deux  lots.  Celui  de 
MM.  Chantrier,  frères,  et  celui  de  M.  Croux,  delà  Vallée  d'Aulnay 
(Seine). 

Le  premier  l'emportait  sur  le  second  d'une  façon  indiscutable;  le 
Jury  n'eut  pasuH  n.oment d'hésitation. Il  renfermait  environ90  es- 
pèces ou  variétés  paimi  lesquelles:  un  Abies  concolor,  nouvelle 
intioduciion  de  la  Californie,  spécimen  de  1  mètre  de  hauteur, 
le  plus  fort,  peut-être,  qui  existe  aujourd'hui  en  France  ;  un 
Pinus  Peuce,  de  2'°50,  provenant  d'un   des    premiers    semis 


EXPOSITION  DE  SENLIS.  709 

faits  chez  nous;  el,  au  milieu  des  nouvelles  Conifères  du  Japon 
qui  ont,  fort  heureusement,  bien  résisté  à  notre  dernier  hiver,  on 
remarquait  :  un  Thuiopsis  dolabrata;  un  Thuîopsis  borealis 
glauca;  un  Sciadopilys  verticillata  ;  des  Abiés  polita  ;  des  Reti' 
nospora  squarrosa,  leptoclada,  plumosa  aurea  ;  Cryptomeria  ele- 
gans  ;  et  bien  d'aulres  belles  espèces  ou  variétés  dont  je  passe  la 
désignation. 

Ce  magnifique  lot  a  obtenu  la  médaille  offerte  par  Mgr  le  duc 
d'Aumale,  Président  du  Conseil  général  de  l'Oise. 

6«  CoNCOUfiS. 

La  culture  maraîchère  marchande  si  renommée  de  l'arrondis- 
sement de  Senlis  aurait  pu,  je  dois  le  dire  à  regret,  exposer  des 
produits  plus  dignes  d'elle.  Aussi  a-t-ellé  été  complètement  bat- 
tue dans  cette  lutte  toute  pacifique  par  la  culture  maraîchère  des 
amateurs  et  des  jardiniers  bourgeois. 

La  médaille  d'or,  offerte  par  M.  Franck-Ghauveau,  député,  a 
été  accordée  à  M.  Prinveille,  déjà  récompensé.  Son  lot,  disposé 
avec  le  plus  grand  soin,  comprenait  environ  250  variétés  de  choix, 
généralement  bien  cultivées,  parmi  lesquelles  une  importante  col- 
lection de  Pommes  de  terre  a  été  très  remarquée. 

Un  second  lot,  presque  aussi  méritant,  aussi  complet,  offrant  de 
beaux  spécimens,  mais  présenté  dans  des  conditions  moins  heu- 
reuses, n'a  obtenu  qu'une  médaille  de  vermeil  de  l""®  classe.  11 
appartenait  à  M.  Pichon,  jardinier-chef  de  M.  Edmond  Blanc,  au 
domaine  de  La  Chapelle-en-Serval.  Je  ne  crois  pas  être  trop  indis- 
cret en  constatant  ici  l'embarras  du  Jury  quand  il  s'est  agi  de 
donner  à  Pun  de  ces  deux  lots  de  légumes,  je  le  répète  avec  inten- 
tion, également  beaux,  également  complets,  d'une  culture  égale- 
ment irréprochable,  une  suprématie  sur  l'autre.  Ce  n'est  qu'après 
un  long  examen,  après  une  discussion  sérieuse,  qu'il  s'est  détermi- 
né à  prendre  la  décision  que  je  viens  de  vous  signaler,  en  se  réser- 
vant d'adresser  des  compliments  au  jardinier  Pichon. 

La  troisième  médaille,  médaille  de  vermeil,  a  été  donnée  à 
M.  Lozet. 

Je  ne  dois  pas  négliger  de  mentionner  dans  ce  Compte  rendu  un 
lot  de  légumes  fort  remarquable  aussi,  exposé  par  M.  Rousse, 
jardinier-chef  de  l'hôpital  de  Senlis.  Bien  qu'il  fût  présenté  hors 


710    '  COMPTES   RENDUS   d'eXPOSITIONS, 

concours,  le  Jury,  en  raison  de    l'importance  de  ce  lot,  a  jugé 
qu'il  devait  accorder  à  l'exposant  un  rappel  de  la  médaille  d'or 
qui  lui  avait  été  décernée  à  la  dernière  Exposition. 
7*  Concours.  —  Arboriculture. 

La  médaille  de  vermeil  ofîefte  par  M.  de  CosséBrissac,  député, 
a  été  obtenue  par  M.  Groux,  horticulteur,  Vallée d'Aulnay  (Seine). 
Notre  honorable  collègue  avait  exposé  des  arbres  tout  dressés,  et 
vous  savez  quel  est  son  talent  en  ce  genre,  ainsi  qu'une  très-nom- 
breuse collection  de  fruits,  chose  toujours  rare  dans  le  département 
del'Oisequiestsisouvent  éprouvé  par  les  gelées printanières,  et  plus 
rare  encore  cette  année,  puisque  tous  les  arbres  fruitiers  ont  été 
détruits  par  des  gelées  de  26  et  28  degrés  de  froid. 

Parmi  les  amateurs,  M.  Brimeur,  jardinier-chef  depuis  cinquante 
années  chez  Mme.  Corbin,  au  domaine  de  Mortefontaine, 
avait  présenté  une  collection  de  fruits  assez  importante.  Le  Jury 
l'en  a  récompensé  en  lui  attribuant  une  médaille  de  vermeil 
de  3*  classe. 

8*  Concours.  —  Bouquets. 

Quatre  lots  de  bouquets  et  fleurs  montées  ont  été  soumis  à  l'ap- 
préciation du  Jury.  M.  Thomas-Jazé,  horticulteur  à  Senlis,  a  reçu 
la  médaille  de  vermeil  offerte  par  M.  Gaillard,  conseiller  général. 
9"*'  Concours.  —  Arts  horticoles. 

Les  deux  médaillesde  vermeil  données  par  M.  Chevreau, député, et 
M.  Roblin,  conseiller  d'arrondissement,  ont  été  décernées,  l'une  à 
MM.Goulaset  Bonnet,  de  Senlis,  pour  leurs  bacs  coniques, 
découpés  tout  d'une  même  pièce  dans  un  bloc  de  bois,  système, 
assure-t-on,  qui  rendra  de  grands  services  à  l'horticulture,  l'autre 
à  M.  Laquais,  fabricant  de  serres,  à  Presles,  près  Beaumont. 
40*  Concours.  —  Instituteurs. 

La  Société  d'Horticulture  de  Senlis  encourage,  et  nous  l'en  com- 
plimentons très  chaudement,  encourage  par  tous  les  moyens  en 
son  pouvoir  le  zèle  des  instituteurs  qui  s'adonnent  à  la  culture  des 
jardins.  En  cela,  elle  est  parfaitement  secondée  par  son  jar- 
dinier-professeur M.  Dubarle,  dont  les  excellentes  leçons  pro- 
duisent, dans  les  différentes  sections  de  l'arrondissement,  les 
meilleurs  résultats.  Déjà  quelques  instituteurs  ont  fourni  des 


REVUE    BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE.  71  1 

preuves  de  leur  bonne  volonté.  Nous  signalerons  particalièiement 
M.  Jolibois,de  Silly-le-Long,  à  qui  le  Jury  a  été  heureux  de  décer- 
ner une  médaille  de  vermeil  pour  l'ensemble  de  son  exposition  de 
fruits  qu'accompagnait  untableau  contenant  les  insectes  nuisibles 
aux  produits  des  jardins. 

Enfin  les  médailles  offertes  par  M.  Ernest  Dupuis,  conseiller 
d'arrondissement,  ont  été  remportées  par  MM  Lozet.  et  Rhéry. 

En  résumé,  la  /[O"  Exposition  delà  Société  de  Senlis prouve  les 
progrès  de  toute  nature  que  l'art  horticole  fait,  chaque 
année,  dans  l'arrondissement,  et  je  ne  terminerai  pas  ce  Compte 
rendu  sans  adresser  mes  bien  sincères  compliments  à  M.  Vernois, 
son  digne  Président,  et  à  son  Secrétaire-général,  M.  Bruiet,  qui 
vient  de  remplacer  l'honorable  M.  Thirion,et  qui  se  montre  son 
digne  successeur. 

REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

Plantes  nouvelles  ou  rares  décrites  dans  des  publications 

ÉTRANGÈRES. 

BoTANicAL  Magazine. 

Polygoiium  affine  DoN.    —  Bot.   Magaz.,   pi.   6472.   —   Renouée 
voisine.  —  Himalaya.  —  (Polygonacées;. 

M.  D.  Hooker  vante  l'effet  que  produit  dans  la  nature  cette 
Renouée,  qu'ontrouve  suspendue  à  des  rochers  lmmîdes,en  masses 
roses.  Elle  abonde  dans  les  vallées  de  l'Himalaya,  à  pariir  de 
Kumaon  vers  l'ouest  jusqu'au  Kashmir,  à  l'altitude  de  2  700  à 
4  200  mètres.  Il  y  a  longtemps  qu'on  la  cultive  dans  le  jardin  de 
Kew  où  elle  fleurit  en  pleine  terre, "en  septembre  et  octobre.  Son 
introduction  en  Angleterre  remonte  en  1845.  C'est  une  herbe 
vivace  à  rhizome  ligneux,  couché,  rameux,  émettant  plusieurs 
tiges  florifères  dressées,  hautes  de  15  à  20  centimètres  et  des 
pousses  feuillées  plus  ou  moins  étalées  ou  couchées.  Ses  feuilles 
sont  pour  la  plupart  radicales,  obovales-oblongues,  aiguës  ou 
obtuses  au  sommet,  longuement  rétrécies  en  pétiole  dans  le 
bas;  ses  fleurs  d'un  joli  rose-rouge  sont  disposées  en  un  épi  cylin- 
drique terminal,  long  de  5  à  7  centimètres.  Leur  couleur  est  plus 
vive  en  dehors  qu'en  dedans. 


7J2  REVUE   BIBLIOGRAPHIQUE   ÉTRANGÈRE. 

Ariseema  utile  D.  HooK.  —  Bot.  Magaz.,  1880,  pi.  6474. —  Arisème 
utile.  —  Sikkim  Himalaya.  —  (Aroïiées). 

Le  nom  de  cette  plante  est  tiré  de  ce  que  les  sauvages  habitants 
des  vallées  de  l'Himalaya  font  leur  principale  nourriture  de  son 
tubercule  qui  cependant  n'est  que  de  la  grosseur  d'une  noix  ou  un 
peu  plus  gros,  qui,  en  outre,  est  médiocrement  féculent  et  ren- 
ferme un  principe  acre  et  dangereux.  Ils  font  disparaître  ce  prin- 
cipe en  laisant  fermenter  dans  l'eau  la  matière  des  tubercules  qu'ils 
ont  préalablement  écrasés.  Celte  Aroïdée  abonde  dans  les  forêts, 
à  l'altitude  de  2  500  à  3  500  métrés.  Elle  a  été  introduite  en 
Angleterre  par  M.  H.-J.  Elwes,  de  Crencester,  le  savant  et  zélé 
monographe  du  genre  Lis,  dans  le  jardin  de  qui  elle  a  fleuri  en 
même  temps  qu'au  jardin  de  Kew  qui  l'avait  reçue  de  lui.  Chaque 
pied  de  cette  plante  n'a  que  deux  feuilles  formées  d'un  pétiole 
épais,  long  de0'"30,  qui   porie  trois  foli  )les  sur   lesquelles  les 
deux  latérales  sont  ovales-trapézoïles  tandis  que  la  médiane  est 
plus  large  que  longue,  et  mesure  de  0"  <2  à  0""  20  dans  son  plus 
grand  diamètre  ;  toutes  sont  rétrécies  en  coin  dans  le  bas,  d'un 
vert  gai,  avec  la  côie  et  les  grosses  nervures  rougeâtres  ;  elles  sont 
entourées  d'une  bordure  jaunâtre,  oudulée  et  gaufrée.  L'inflores- 
cence   surmonte  un  gros  pédoncule,  beaucoup  plus  court  que 
le  pétiole  :  sa  spathe  forme  inférieurement  un  tube  dans  lequel 
est  renfermé  le  spadice  et  qui  a  de  sept  à  dix  centimètres  de 
long  ;  elle  s'élargit  ensuite  brusquement  en  une  grande  lame 
arrondie  en  cœur  à  la  base,  longue  et  large  de  sept  à  dix  centi- 
mètres, dont  la  couleur  est  un  rouge  brunâtre  sur  lequel  tranchent 
des  veines  obliques,  vertes.  La  plante  est  dioïque  ;  le  spadice  mâle 
se  prolonge,  dans  sa  portion  "stérile,  en  une  queue  grêle  qui  n'a 
pas  moins  de  Om  20  de  longueur. 

Polygronnm  compactiim  D.  IlooK.  — Uo^.  Magaz,,  4880, pi.  6ne.— 
Renouée  compacte.  —  Japon.  —  (Polygonacées). 

Plante  herbacée,  réellement  ornementale  par  le  grand 
nombre  de  ses  grappes  axillaires  et  terminales,  qui  ont  de 
5  à  7  centimètres  de  longueur.  L'espèce  étant  dioïque,  les  pieds  fe- 
melles, dont  un  est  figuré  et  décrit  dans  le  Botanical  Magazîhe,ont 
lesfleuis  blanches,  tandis  qu'il  paraît  que  les  mâles  ont  les  leurs 


PLANTES  NOUVELLES  OU   RARES.  ,  713 

roses.  La  tige  de  cette  Renouée  est  couchée,  longue  de  30  à  60 
centimètres;  il  en  part  des  branches  plus  ou  moins  dressées, 
rouge  foncé  ou  rouge-brun,  légèrement  duvetées  vers  l'extrémité, 
ainsi  que  les  pétioles  et  les  grappes.  Ses  feuilles  sont  fermes  et 
roides,  ovales,  élargies,  tronquées  ou  un  peu  en  cœur  à  la 
base,  acuminéesau  sommet,  ondulées  sur  les  bords.  M.  D.  Hooker 
est  porté  à  penser  que  ce  pourrait  bien  être  là  une  forme  du 
Polygonum  cuspidatum  Sieb  et  Zucc . 

Maxiliaria  porph:rrosteie  Reichb.  F.  —  Bot.  Magaz.,  4  880,  pi. 
6477.  —  Maxillaire  à  colonne  pourpre.  —  Brésil  méridional.  —  (Or- 
chidées). 

Orchidée  de  proportions  assez  faibles,  qui  croît  naturellement 
dans  le  Kio-Grande  do  Sul,  an  Brésil,  et  qui  a  été  introduite  par 
M.  W.  Bull,  chez  qui  elle  a  fleuri  pour  la  première  fois  en  1873. 
Elle  est  voisine  du  Maxiliaria  picta  Hook.  Elle  est  remarquable 
pour  l'abondance  de  sa  floraison  qui  a  lieu  dans  les  premiers  mois 
de  l'année.  Ses  pseudobulbes  ovoïdes,  un  peu  comprimés,  rele- 
vés d'angles  longitudinaux,  sont  longs  d'environ  trois  centimètres 
et  un  peu  moins  épais;  chacun  d'eux  à  son  extrémité  deux 
feuilles  ligulées  presque  linéaires,  obtuses  au  sommet,  rétrécies  à 
la  base  ;  ses  hampes  radicales,  embrassées  par  plusieurs  gaines, 
beaucoup  plus  courtes  que  les  feuilles,  se  terminent  chacune  par 
une  fleur  inodore,  d'un  jaune  pâle,  marquée  d'une  ligne  médiane 
pourpre  en  dedans  et  vers  la  base  des  pétales,  qui  sont  plus  courts 
que  les  sépales  et  qui  se  placent  sous  le  sépale  supérieur.  Le  pé- 
rianthe  entier  est  à  moitié  ouvert  par  l'effet  de  l'inflexion  des 
sépales  et  pétales  ;  le  labelle,  un  peu  plus  court  que  les  pétales, 
forme  trois  lobes  dont  les  deux  latéraux  sont  redressés  et  le  mé- 
dian étalé;  la  colonne  est  pourpre. 

Calochortus  Bentbami  Baker.    —  Bot,    Magaz.,    1880,  pi.    6475. 
—  Caloshorte  de  Benlham.  — Californie. —  (Liliacéos). 

Petite  plante  bulbeuse  qui  croît  naturellement  dans  la  Califor- 
nie,sur  la  chaînede  la  Sierra  Nevada,  où  elle  avait  été  découverte 
par  Harlweg,  en  1848.  Son  oignon  ovoïde  et  assez  petit  est  cou- 
vert de  tuniques  brunes,  fermes,  qui  se  prolongent  en  gaîne  au- 
tour de  la  base  de  la  tige.   GiUe-ci  n'a  que  15-30  centimètres  de 


7H  REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTBANGÈRE. 

hauteur  ;  elle  porte  une  seule  feuille  sessile,  linéaire-lancéolée, 
aiguë;  au-dessus  de  laquelle  elle  forme  une  sorte  de  corymbe  lâ- 
che de  trois  à  six  fleurs  larges  d'environ  0™  025  ;  celles-ci  ter- 
minent chacune  un  long  pédicule  grêle,  qui  naît  de  l'aisselle  d'une 
feuille  florale  linéaire  ;  elles  offrent  trois  sépales  ovales-lancéolés, 
d'un  jaune  pâle  et  trois  pétales  arrondis,  concaves,  plus  grands 
que  les  sépales,  de  couleur  jaune-orangé,  dont  la  face  interne  est 
chargée  de  poils  glandulifères  et  qui  présentent  une  fossette  bordée 
au-dessus  de  leur  base.  —  Quoique  curieuse,  cette  plante  n'a  pas 
l'élégance  de  quelques-unes  de  ses  congénères,  notamment  des 
Calochortus  venustus,  luteus,  splendens,  etc. 

Phytenma  comosnm  L.—  Bot.  Magaz.,  1880,  pi.  6478.  —  Phyteuma 
à  toupet. —  Alpes  d'Autriche. —  (Campanulacées). 

Petite  plante  rustique,  aussi  rare  que  curieuse,  et  qui,  bien  que 
connue  depuis  longtemps,  n'a  été  introduite  dans  l'horticulture 
anglaise  que  récemment  pur  M.  George  Maw,  qui  s'en  est  procuré 
des  pieds  dans  le  Tyrol  méridional,  et  chez  qui  ejje  a  fleuri  pour 
la  première  fois  en  juillet  1 879.  Elle  croît  principalement  sur  des 
roches  nues,  à  l'altitude  de  1  200  à  1  500  mètres.  L'aspect  en  est 
assez  étrange  :  en  efifet,  d'un  rhizome  court  partent  plusieurs  petites 
tiges  grêles,  dont  la  longueur  ne  dépasse  pas  1 2  centimètres  et  qui, 
ayant  leur  portion  inférieure  couchée,  se  redressent  dans  leur  por- 
tion supérieure.  Les  feuilles  ovales,  plus  ou  moins  oblongues,  ai- 
guës, sont  bordées  de  grandes  dents  de  scie  pointues  ;  les  supé- 
rieures forment  comme  un  involu:re  sous  le  capitule  qui  termine 
chaque  tige  et  qui  comprend  de  1 0  à  30  fleurs  longues  d'environ 
OmOi,  de  couleur  lilas-violet,  fort  singulières  parce  que  leur 
corolle  est  renflée  dans  le  bas  où  elle  est  entaillée  de  5  fentes 
longitudinales,  et  se  rétrécit  en  un  tube  grêle  et  indivis  à  l'extré- 
mité duquel  on  voit  saillir  le  style  surmonté  de  deux  stigmates 
grêles  et  divergents. 

Pitcairnia  Andreana  Linden.  —  Bot.  Magas.,  1880,  pi.  6480.  — 
Pitcairnie  d'André.  —  Venezuela  et  Nouvelle-Grenade.  —  (Bromélia- 
cées). 

Jolie  Broméliacée  remarquable,  dans  le  genre  auquel  elle  ap- 
partient, par  ses  faibles  proportions,  puisque  la  plante  entière  ne 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES.  715 

dépasse  pas  30  centimètres  de  hauteur,  et  par  ses  feuilles  nulle- 
ment dentées  au  bord,  longuement  rétrécies  en  pointe  au  sommet, 
dont  la  face  supérieure  d'un  vert  frais  est  plus  ou  moins  parsemée 
de  petites  écailles  blauches  et  dont  la  face  inférieure  est  entière- 
ment blanchie  par  une  couche  d'écaillés  analogues  qui  la  fait  pa- 
raître comme  enfarinée.  L'inflorescence  de  cette  plante  est  une 
grappe  terminale,  longue  de  dix  à  quinze  centimètres,  "qui 
comprend  une  douzaine  de  fleurs  brièvement  pédonculées,  longues 
de  sept  ou  huit  centimètres,  dans  laquelle  la  corolle,  rouge  dans 
sa  partie  inférieure,  passe  graduellement  au  jaune  qui  colore  sa 
partie  supérieure;  les  trois  pétales,  rapprochés  en  tube  plus  ou 
moins  arqué  dans  la  plus  grande  partie  de  leur  longueur,  se  réunis- 
sent d'HD  seul  côté,  à  leur  extrémité,  en  uue  sorte  de  voûi.e  sous 
laquelle  se  placent  les  anthères  et  le  style. —  Cette  Broméliacée  a 
été  importée,en  1 872,dans  l'établissement  de  M  Linden,  venant  de 
la  province  du  Ghoco,  dans  la  Nouvelle-Grenade,  et  presque  en 
même  temps  elle  a  été  introduite  du  Venezuela  par  Roezl. 

Il^ablenberg^ia  tennifolia  A .  DC.  —  Bot.  Magaz.,  <880,  pi.  6482.— 
Wahlenbergie  à  feuilles  étroitss. .  —  Dalmatie.  —  (Campanulacées). 

Petite  plante  rustique,  propre  aux  rocailles,  qui,  de  même  que 
trois  ou  quatre  de  ses  congénères  spontanées  comme  elle 
dans  le  midi  de  l'Autriche,  a  un  port  asstz  différent  de  celui  de 
la  généralité  des  Wahlenbergia  pour  que  M.  Alph.  de  Candolle  ait 
fait,  dans  le  Prodromus^un  genre  particulier  {Edraianthus)  pour  ce 
petit  groupe.  En  effet,  de  son  collet  partent  à  la  fois  une  touffe  de 
feuilles  linéaires  et  plusieurs  petites  tiges  florifères  couchées,  qui 
se  redressent  plus  ou  moins  à  leur  extrémité  où  se  trouve  un  capi- 
tule de  six  ou  huit  fleurs  campanulées,  de  couleur  violet-bleu. 
Le  bas  de  chaque  capitule  est  embrassé  par  un  involucre  de 
grandes  bractées  foliacées,  dont  la  base  fortement  élargie  se  pro- 
longe en  un  limbe  linéaire. 

Crinam  podophyllum   Baker.  —Bot.  Magaz.,  1880,  pi.  6483.  — 
Crinole  à  feuilles  pétiolées.  —  Afrique,  dans  le  vieux  Calabar.  —  (Ama- 
ryllidacées). 
Espèce  nouvelle  dont  les  oignons  ont  été  envoyés,  à  une  date 

récente,  par  M.  Hugh  Goldie,au  Jardin  botanique  deKewoù  elle  a 


71  6  REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

fleuri  pour  la  première  fois  en  novembre  1 879.  Sa  bulbe  est  ovoïde, 
épaisse  d'environ  4  centimètres,  et  la  figure  d'ensemble  du  recueil 
anglais  la  montre  comme  posée  sur  le  sol.  Il  en  part  une  demi- 
douzaine  de  feuilles  étalées,  lancéolées-oblongues,  aigués  au 
sommet,  longues  d'environ  Oi^SO,  larges  de  0""  03-Om  04,  forte- 
ment ondulées  sur  les  bords,  rétrécies  inférieurement  en  pétiole 
canaliculé  ;  sur  un  côté  de  la  rosette  formée  par  ces  feuilles  sort 
de  l'oignon  une  hampe  nue,  à  deux  angles  longitudinaux,  haute 
au  plus  de  Co^SO,  q^ii  se  termine  par  deux  fleurs  blanches  qu'ac- 
compagne une  spathe  à  deux  valves  foliacées,  étroites  ;  ces  fleurs 
sont  presque  inodores  et  d'une  longueur  peu  commune,  qui  atteint 
jusqu'à  23  ou  Si  centimètres  ;  environ  les  deux  tiers  de  cette  lon- 
gueur sont  formés  par  le  tube  du  périanihe  qui  est  grêle,  cylin- 
drique et  vert,  arqué  dans  le  haut  ;  le  tiers  supérieur  comprend  le 
limbe  de  ce  même  périanthe  dont  les  six  segments  oblongs  sont 
terminés  par  une  petite  pointe  verte  ;  les  étamines  et  le  style  sont 
à  peu  près  de  la  longueur  du  périanthe  et  déclinés.  Dans  son 
article  sur  cette  plante  M.  J.-G.  Baker  exprime  l'espoir  que  la 
culture  pourra  augmenter  le  nombre  de  ses  fleurs. 

Conandron  ramondioldea  SiEB.  et  Zlcc.  —  Bot.  Magaz  ,  4880, 
pi.  6i84.  —  ConaDdre  faux-Ramondia.  —  Japon.  —  (Gesnéracces- 
Cyrtandrées). 

Celle  Gesnéracée  est  très  remarquable  par  ses  fleurs  parfaite- 
ment régulières,  qui  en  font  une  exception  unique  non  seulement 
dans  la  famille  à  laquelle  elle  appartient,  mais  encore  dans  le 
groupe  plus  étendu  qui  comprend  celle-ci.  Elle  est  assez  répandue 
au  Japon  où  on  la  trouve  croissant  sur  les  rochers  humides,  dans 
les  montagnes  de  Nippon  et  de  Kiusiu.  Elle  a  un  rhizome  tubè- 
reux,  qui  porte  une  touffe  de  poils  soyeux,  bruns.  Ses  feuilles 
toutes  radicales,  sesiiles  ou  presque,  longues  de  0"^  10-0'»  lo, 
ovales  ou  elliptiques,  aiguës  ou  acuminées  au  sommet,  bordées 
de  petites  dents  pointues  et  inégales,  sont  glabres  et  généralement 
comme  gaufrées.  De  son  rhizome  il  part  un  à  quatre  pédoncules 
un  peu  plus  courts  que  les  feuilles,  nus,  dont  chacun  porte  six  à 
douze  fleurs  en  cyme,  pédicellées,  blanches  ou  rouges  avec  un  œil 
purpurin,  bien  ouvertes,  larges  d'environ  deux  centimètres  et 
demi,  penchées  ou  pendantes.  Le  fruit  de  cette  espèce  herbacée 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES.  717 

vivace  est  une  capsule  oblongue,  renfermant  beaucoup  de  graines 
très  fines  qui  fourniront  un  bon  moyen  de  multiplication. 

The  Florist  and  Pomologist. 

Dahlia  coccinea  scarlet  dwarf.    —   Flor .   and    PomoL,  1880,  pi. 
519.  —  Dahlia  rouge  écarlate  nain. 

Le  Dahlia  coccinea  est  maintenant  en  faveur  en  Angleterre, 
surtout  celles  de  ses  variétés  qui  sont  de  taille  peu  élevée,  comme 
celle  que  figure  le  Florist  and  Pomologist.  Jusqu'à  ce  jour  les 
capitales  (vulgairement  nommés  fleurs)  de  cette  espèce  sont  sim- 
ples, mais  ils  sont  déjà  plus  larges  que  dans  le  type  primitif  j 
ainsi  ceux  de  la  variété  dont  il  s'agit  ici  ont  sept  centimètres 
environ  de  largeur  ;  leur  couleur  est  un  rouge-vermillon  vif,  et 
les  demi-fleurons  qui  en  forment  le  rayon  sont  ovales,  assez 
larges  pour  se  recouvrir  par  les  bords,  dans  leur  moitié  inférieure  ; 
ils  sont  de  plus  longuement  pédoncules  et  se  dégagent  bien  du 
feuillage.  La  plante  est  bien  ramifiée,  d'un  bon  port  et  abondam- 
ment florifère.  Elle  est  d'un  bel  eflet  dans  le  jardin,  et  ses  fleurs 
sont  très  propres  à  entrer  dans  la  composition  des  bouquets  d'ap- 
partements. Cette  variété  a  été  obtenue  de  semis,  dans  le  jardin 
de  la  Société  botanique  de  Londres,  à  Chelsea.  Elle  a  dû  être 
mise  au  commerce  cet  hiver  par  M.  Gannell,  de  Swanley. 

Figroier  Brown  Turkey.  —  ilor .  and  Pomol.,  1880,  pi.  523. 

Cette  variété  de  Figuier  n'est  pas  nouvelle,  mais,  d'après  l'ar- 
ticle qui  lui  est  consacré  dans  le  Florist  and  Pomologist,  c'est  la 
meilleure  de  celles  que  Ton  cultive  en  Angleterre,  et  elle  est  aussi 
bonne  pour  le  plein-vent  que  pour  la  culture  forcée.  Le  fruit  en 
est  gros  et  piri forme,  coloré  en  rouge  brunâtre,  avec  une  fleur  ou 
pruine  bleue  ;  la  chair  en  est  rouge  et  sucrée.  L'arbre  est  très 
productif.  Son  fruit  mûrit  en  août  et  septembre.  Cette  variété 
a  beaucoup  de  synonymes  dont  le  plus  répandu,  en  Angleterre, 
est  Lee's  Perpétuai  ou  Perpétuel  de  Lee. 

Rîepenthes  hybrides.  —  Flor.  and.  PomoL,  octob.  1880,  p.  156  avec 

fig.  noire. 

Depuis  quelques  années,  des  horticulteurs  surtout  anglais  et 
américains  ont  opéré  des  hybridations  entre  différents  Nepenthes 
et  ont  ainsi  obtenu  des  plantes  dont  les  urnes  ou  ascidies  partici- 


718  REVDE   BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

pent  des  caractères  des  parents,  et  qui  ont  surtout  le  mérite  d'être 
beaucoup  moins  délicates,  en  culture,  que  celles  d'où  elles  sont 
issues/Plusieurs  nouveautés  de  ce  genre  ont  été  mises  au  com- 
merce par  MM. Veitch,  de  Ghelsea,  et  maintenant  M.B.-S.Williams 
en  annonce,  de  son  côté,  d'autres  parmi  lesquelles  le  Florist  and 
Pomologist  en  fait  connaître  deux  qu'il  dit  avoir  été  obtenues  ori- 
ginairement en  Amérique.  Ce  sont  les  suivantes  :  1 .  Nepenthes 
Outramiana  ou  Nepenthes  d'Outram  (fîg.  \),  grande  plante  dont 
les  urnes  ont  environ  treize  centiaoètres  de  long  et  sont  déforme 
élégante.  La  couleur  générale  de  ces  urnes  est  un  vert-jaunâtre 
pâle,  sur  lequel  se  trouvent  de  nombreuses  macules  rouge-sang 
sombre,  qui  parfois  se  rejoignent  de  telle  sorte  qu'elles  en  cou- 
vrent presque  toute  la  surface  ;  l'orifice  et  l'intérieur  sont  aussi 
élégamment  maculés.  La  plante  pousse  bien  et  produit  abondam- 
ment fBs  urnes.  La  Société  horticulturale  de  Londres  a  donné 
pour  cet  hybride  un  certificat  de  T'  classe.  —  2.  Nepenthes 
robusta  ou  Nepenthes  robuste  (fig.  3).  Celui-ci  est  le  produit  d'un 
croisement  qui  a  été  opéré  entre  le  Nepenthes  Hookeri  et  le  N. 
phyllamphora.  Ses  urnes  sont  intermédiaires  entre  celles  de  ses 
deux  parents,  tout  en  rappelant  surtout  le  N.  Hookeri  pour  la 
couleur  générale  et  la  marbrure.  Ces  urnes  ont  une  forme  très 
distincte,  leur  portion  inférieure  étant  notablement  renflée  et 
leur  portion  supérieure  resserrée.  Cet  hybride  ayant  été  présenté 
aussi  à  la  Société  horticulturale  de  Londres,  a  valu  à  M.  B.-S. 
Williams  un  certificat  de  \^^  classe. 

Castilleja  indirisa.  —  Flor.  and  PomoL,  novem.   1880,  pi.  525.  — 
Castilleie  indivise.  — Texas.  —  (Scrofulariacées). 

Cette  plante  annuelle  est  certainement  l'une  des  plus  curieuses 
et  on  peut  même  dire  des  plus  élégantes  qui  existent  dans  les  jar- 
dins. Elle  appartient  à  un  genre  à  peu  près  inconnu  aujourd'hui 
aux  horticulteurs  et  amateurs,  bien  qu'une  de  ses  espèces,  le 
Castilleja  coccinea,  ait  été  cultivée,  à  la  date  d'une  trentaine  d'an- 
nées, dans  les  jardins  d'agrément  d'où  elle  a  disparu  ensuite.  La 
beauté  du  Castilleja  indivisa  est  bien  moins  due  à  ses  fleurs  qu'à 
ses  feuilles  sessiles,  oblongues-ligulées,  presque  coupéf^s  transver- 
salement à  leur  extrémité  où  elles  forment  trois  grandes  dent''. 


PLANTES   NOUVELLES   00   RARES.  719 

Ea  effet,  ces  feuilles,  qui  sont  nombreuses  sur  la  tige  rameuse  et 
haute  de  30  à  35  centimètres,  et  qui  ont  elles-mêmes  environ 
3  centimètres  de  long,  dès  la  distance  de  10  ou  12  centimètres  de 
l'inflorescence,  commencent  à  colorer  en  rouge-minium  vif  le 
bout  de  leurs  trois  dents  terminales;  à  mesure  qu'elles  se  trouvent 
placées  plus  haut  sur  la  tige  et  les  branches,  la  coloration  de 
leur  extrémité  devient  de  plus  en  plus  étendue,  et  finalement 
celles  à  l'aisselle  desquelles  naissent  les  fleurs  offrent  cette  même 
couleur  sur  la  moitié  environ  de  leur  longeur  et  en  outre  leur 
portion  ainsi  colorée  s'est  beaucoup  élargie  ;  or,  comme  là  es 
feuilles  florales  sont  nombreuses  et  serrées,  leur  ensemble  produit 
un  effet  aussi  brillant  que  singulier.  —  La  culture  de  cette  plante 
remarquable  parait  ne  pas  offrir  de  difficultés,  moyennant  quel- 
ques précautions.  Les  graines  étant  très  fines  doivent  être  semées 
dans  une  terre  légère,  à  la  chaleur  d'une  serre  tempérée  ou  d'une 
bonne  orangerie.  Le  semis  ne  doit  pas  être  fait  trop  tôt  pour  que 
les  jeunes  pieds  ne  restent  pas  trop  longtemps  sous  verre  ou 
enfermés  et  ne  commencent  pas  à  pousser  leurs  liges  florifères 
avant  la  plantation  à  l'air  libre,  sans  quoi  la  coloration  des  feuilles 
perdrait  presque  toute  sa  vivacité.  Les  jeunes  pieds  de  semis  doi- 
vent être  repiqués  le  plus  tôt  possible,  soit  isolément  dans  de  petits 
pots,  soit  par  deux  ou  trois  dans  des  pots  un  peu  plus  grands.  Les 
pots  sont  placés  près  des  vitres,  et  la  plantation  en  pleine  terre  se 
fait  quand  les  gelées  ne  sont  plus  à  craindre.  On  peut  aussi  cul- 
tiver la  plante  en  pots  ;  elle  forme  alors  des  pieds  plus  forts,  mais 
sur  lesquels  la  coloration  est  moins  vive.  I!  faut  à  cette  espèce  un 
compost  léger,  par  exemple  un  mélange  de  terre  franche 
sableuse  ,  engraissée  avec  du  terreau  bien  consommé  ou  avec 
du  terreau  de  feu'lles.  £n  faisant  plusieurs  semis  successifs,  du 
commencement  de  février  à  la  fin  de  mars,  on  obtient  une  série 
de  floraisons,  depuis  le  mois  de  juin  jusqu'à  celui  d'octobre. 


ERRATUM.  —  C'est  par  erreur  que,  dans  le  cahier  de  juin  18S0,  p,  367,  ligne  22 
Mlle  Loyre  a  été  portée  sur  la  liste  des  récompenses,  comme  ayant  obtenu  une  médailla 
d'argent  pour  des  bacs  exposés.  Mlle  LojTe  s'était  mise  hors  concours. 


Le  Secrétaire-Rédacteur-Gérant  : 

P.  OCCUARTRC. 


Impr.  de  E.  DONNiCD,  rne  Cassette,  I. 


720 


NOVEMBRE   1880. 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES  FAITESPAR  M.F.  JAMIN,  A  BOtJRG-LA-REINR, 
PRÈS    PARIS.    (ALTITDDE  72m  ENVIRON.) 


TEMPERATURE 


Minim.  Maxim. 


HAUTEDR 

du  baromètre. 


Matin.    Soir. 


VENTS 

dominants. 


ÉTAT  DU  CIEL. 


6 
7 
8 

9 

11 

12 
13 

14 
15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 
24 

2S 

26 

27 

28 
29 
30 


3,5 

1,1 

0,0 

2,7 

— 4'7 


—  1,5 
1,7 
5,0 

—0,2 

—3,0 

3,8 

7,0 
10,0 

9,8 
9,2 

5,7 

3,8 

—0,2 

5,2 

-0,1 

—4,5 

2  7 

0,5 
6,5 

6,8 

8,2 

-2,2 
0,2 
0,5 


11,5 

8,1 
7,3 
6,0 
7,5 


766 

764,5 
736,0 
763, 5 
768 


6,2 
11,3 
12,1 

8,0 

10,0 

12,0 

12,4 
13,7 

12,5 
12,5 

11,3 

10,3 

10,6 

10,5 

7,8 

-  0,4 
0,8 

7,2 
12,1 

12,1 


767 

57,5 

62 
767 
770 


770,5 

770 

766 

768 

764,5 

766,5 

766 
764 

758 
754 

744,5 

743 

746 

740 

757 

768,0 
760,5 

'761 
765,5 

761 


14,3 

14,0 

12,0 
2,0 

4,0 


.\.  0. 

E. 

N. 

N, 
N. 


770,5 
76^',  5 
767,5 

766 
767 
767 

765 
762 

750 
754.5 

741,5 

740 

730 

752 

768 

762 
761 

764 
764 


764,5 

744,5 

773 

774,0 


N.  N.  E. 
S.  S.  G. 
S.S.E.,N.N.E, 

N.N.  E. 
S.  S.E. 
S.  S.E. 

S,  S.  E.,S. 

S. 

S. 

s. 

s.  s.  0. 

S.S.O.,N.N.E. 
N.  N.  E.,  S. 
SSO.,NE.,N. 

N. 

N. 

N.O.,  S.O. 

h;.s.e.,s.s.e, 

E.  s.  E. 


765,  5  S 


760,5 

772,5 

776 
775,5 

772 


S.  S.  0. 

s.  s.  0. 

E.  S.  E. 
E.  S.  E. 
E.  S.  E. 


Nuag.  le  mat.,  couv.  l'ap.-midi.  avec 
pluie  légère. 

Clair  le  mat.,  nuag.  et  couv.  l'ap.-m. 
Nuag.  le  mat.,  clair  l'ap.-m.,  gr.  hâle. 
Clair,  le  hâle  continue. 
Le  vent  s'apaise  la  nuit,  ciel  mou- 
tonneux le  matin,  brumeux  puis 
couvert  l'ap.-midi. 
Brumeux. 

Légèrement  brumeux. 
Légèrement  brumeux  avec  pet.  pluie 
l'ap-midi,  presque  clair  le  soir. 
Clair  le  matin,  nuageux  l'ap.-midi. 
Couv.  le  matin,  nuageux  l'ap.-midL 
Légèrem.  brum.  le  mat.,  nuag.  l'ap.- 
Thidi,  q.q.  petites  averses. 
Couv.  le  mat.,  pet.  pluie  fine  l'ap.-m. 
Petite  pluie  très  fine  la  nuit  et  la  ma- 
tinée, couvert  après  midi. 
Nuageux,  q.q.  légères  averses  le  soir. 
Pluie  cl  vent  la  nuit,  couv.  le  malin, 
nuageux  l'ap.-midi,  pluie  le  soir. 
Pluie  et  gr.   vent  la  nuit,   nuag.  et 
couv.  l'ap.-m.,  avec  forte  averse. 
Nuag.   de  gr.  mal.,  couv.  ensuite  et 
grande  pluie,  clair  le  soir. 
Couv.  et  moutonn.  le  mat.,  vent  et 
pluie  l'ap.-midi. 

Tenipôte  la  nuit,  couv.  le  mat.,  avec 
q.q.  éclaircics,  couvert  l'ap.-midi, 
piesque  clair  le  soir. 
Pluie  et  vent  la  nuit  et  la  matinée, 
nuageux  l'ap.-midi,  clair  le  soir. 
Clair  la  nuit,  nuag.  le  jour,  couv.  les. 
Couv.  le  malin,  nuageux  l'ap.-midi,  à 
peine  q.q.  nuages  le  soir. 
Nuageux,  convertie  soir. 
Nuag,  le  mat.,  ap.-midi  splendide,  à 
peine  q.q.  nuages. 
Pluie  la  nuit  et  le  mat.,  couv.  l'ap.- 
midi,  avec  q.q.  éclaircies,  éclairs  le 
soir  dans  la  direction  du  nord-est. 
Pluie  la  nuit,  couv.  toute  la  journée, 

pluie  le  soir. 
Couvert   de  gr.  mat.,  nuag.   dans  la 
journée,  clair  le  soir. 
Presque  clair  le  mat.,  brouill.  le  soir. 
Brumeux. 
Légèrem.   brum.,  pet.  pluie  le  soir. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1880. 


Concours  permanents. 


Médaille  Pellier. 
"Prixtaisné.  .  . 


pour  les  Pentstemon. 

pour  récompenser  l'aptiiude  au 
travail  et  la  moralité  des  garçons 
jardiniers.  (V.  le  Journal,  3" 
série,  I,  1879,  p.  691.) 


Concours  annuels. 


Médaille  Moynet. 


Médaille  du  Conseil  d' Administration. 


Médaille  de  M^^  Baltard. 


pour  les  apports  les  plus  remarqua- 
bles, faits  pendant  l'année,  au 
Comité  de  Culture  pnlagère. 

pour  l'introduction  ou  l'obtention  de 
plantes  ornementales  méritan- 
tes. (V.  le  Journal^  i"  série, 
XI,  1877,p.  145.) 

pour  le  plus  beau  lot  de  véritables 
Œillets  gris  (la  variété  la  plus 
odorante)préseutéen  juillet  1 881 . 


-î-o-^ 


PROCÈS-VERBAUX 


SÉANCE  GÉNÉRALE  DU  9  DÉCEMBRE  1880. 

Présidence  de  M.  Alph,  liavallée.  Président  de  la  Société. 

Le  9  décembre  488 D,  la  Société  nationale  et  centrale  d'Horiicul- 
ture  de  France  se  réunit  en  assemblée  générale,  à  deux  heures  de 
relevée,  pour  vaquer  à  ses  travaux  habituels  etprincipalement  pour 
procéder  à  la  distribution  des  récompenses  accordées  à  la  suite  de 
l'Exposition  générale  qu'elle  a  tenue  du  5  au  8  juin  dernier,  dans 
le  palais  de  l'Industrie.  La  grande  salle  de  l'hôtel,  dans  laquelle 


La  GoainQission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs  des  articles  puûliés 
dans  le  Journal  la  responsabilité  des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

(Avis  de  la  Commission  de  Rédaction.) 

Série  3.  T.  II.  Cahier  de  décembre  1880,  publié  le  31  janvier  1831.        46 


722  PROCÈS-VERBAUX. 

se  tient  la  séance,  a  été  brillamment  décorée  de  draperies,  d& 
faisceaux  de  drapeaux  et  de  beaux  groupes  de  végétaux  de  haut 
ornement  qu'a  bien  voulu  fournir  le  Fleuriste  de  la  Ville  de 
Paris.  L'excellente  musique  du  1 24«  de  ligne  vient  ajouter  à  l'éclat 
de  la  solennité  et  fait  entendre,  à  différents  moments,  plusieurs 
morceaux  choisis  qu'elle  exécute  avec  un  ensemble  et  un  goût 
parfaits.  L'assemblée  est  nombreuse  et,  outre  un  grand  nombre 
de  dames  et  d'invités,  on  y  compte  deux  cent  trente-cinq  mem- 
bres titulaires  et  treize  membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie,  l'ad- 
mission d'un  Membre  titulaire  qui  a  été  présenté  dans  la  dernière 
séance  et  contre  qui  personne  n'a  fait  opposition. 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  que  la  Société  vient  d'avoir  le 
malheur  de  perdre  quatre  de  ses  Membres  titulaires  par  le  décès 
de  MM.  Bouchet  (G.-Ed.),  Lorillon  (J.-B.),  marquis  de  Nicolaï,  et 
Kramer,  de  Hambourg  (Allemagne),  le  jardinier  bien  connu  du 
sénateur  Jenisch,  à  Flott])eck. 

Les  objels  suivants  ont  été  présentés  et  soumis  à  l'examen  des 
Comités  : 

i°  Par  M.  Perrette,  jardinier  chez  M.  le  baron  de  Bussières,  à 
Bellevue  (Seine-et-Oise),  six  Ananas^  dont  trois  sont  de  la  variété 
diteCayenne  à  feuilles  lisses,  un  est  de  la  variété  Cayenne  à  feuilles 
épineuses  ei  deux  sont  des  Charlotte  Rothschild.  —  Ces  produits 
sont  assez  beaux  pour  que,  sur  la  proposition  du  Comité  de  Cul- 
ture potagère,  il  soit  accordé  à  M.  Perrette  une  prime  de 
I'"''  classe. 

2°  Par  M.  Laizier,  une  belle  Igname  de  Chine. 

3"  Par  M,  Hédiard,  négociant  en  fruits  et  légumes  exotiques, 
rue  Notre-Dame  de  Lorette,  des  Patates  rouges  et  blanches  de  la 
Martinique,  des  Chayottes,  fruit  du  Sechium  cdule,  récoltées  en 
Algérie  et  deux  Caraùacelles  provenant  aussi  de  cultures  algé- 
liennes.  Pour  ces  diverses  présentations  M.  Hédiard  a  l'honneur 
d'un  rappel  de  prime  de  2*^  classe. 

4"  Par  le  même,  trois  Anones,  fruit  de  VAnona  Cherimolia,vé- 
collées  dans  les  environs  d'Alger.  Ce  fruit  (syncarpe)  est  connu, 
dans  les  colonies,  sous  les  noms  de  Pomme  cannelle,  aux  Antilles, 


I 


SÉANCE    GÉNÉRALE     DU    9    DÉCEMBRE    1880.  723 

Cœur  de  bœuf,  dans  l'Inde,  Guanabana,  à  Cuba.  M.  Hédiard  offre 
à  ses  collègues  des  graines  de  Tarhre  qui  le  produit. 

5°  Par  M.  Margottin,  fils,  horticulteur  àBourg-la-Reine(SeiQe), 
une  corbeille  garnie  de  Baisins  des  trois  variétés  Golden  Queen 
(Reine  dorée),  Foster's  seedling  blanc  (semis  blanc  de  Poster)  et 
Boudalès  noir.  Les  Vignes  qui  ont  produit  ces  Raisins  ont  été  cul- 
tivées en  serre.  —  Le  Comité  d'Arboriculture  ne  saurait  trop  louer 
la  rare  beauté  de  ce  produit  de  la  culture  forcée;  aussi  demande- 
t-il  que  M.  Margottin,  fils,  reçoive,  pour  cette  présentation  dont 
le  mérite  est  hors  ligne,  une  prime  de  1'*  classe,  le  règlement  ne 
lui  permettant  pas  d'accorder,  en  séance,  une  plus  haute  récom- 
pense. Cette  proposition  est  adoptée. 

6°  Par  M.  Hérivaux,  horticulteur,  boulevard  Lefèvre,  33,  à 
Paris,  un  pied  fleuri  de  Griffinia  purpurea,  Amaryllidée  origi- 
naire du  Brésil,  pour  la  présentation  duquel  il  lui  est  accordé  une 
prime  de  3^  classe,  sur  la  proposition  du  Comité  de  Floriculture. 
7°  Par  M.  Deschamps,  amateur,  propriétaire  à  Boulogne  (Seine), 
un  magnifique  bouquet  de  Chrysanthèmes  à  grandes  fleurs  et  ja- 
ponais. —  Le  Comité  de  Floriculture  propose  d'accorder  pour 
cette  présentation  une  prime  de  2®  classe  et  sa  proposition  mise 
aux  voix  est  adoptée. 

8°  Par  M.  Godefroy-Lebeuf,  horticulteur  h  Argenteuil  (Seine- 
et-Oise),  un  pied  fleuri  de  Vanda  cxrulea  Griff.,  belle  Orchidée 
de  l'Inde,  daus  le  Khasiya.  Sur  la  proposition  du  Comité  de  Flori- 
culture, il  est  accordé,  pour  cette  présentation,  une  prime  de 
2*  classe  que  M.  Godefroy-Lebeuf  renonce  à  recevoir. 

Dans  une  note  d'envoi  cet  horticulteur  fait  observer  que  la 
culture  du  Vondacxrufea  est  regardée  comme  difficile;  mais  il 
pense  que  cette  difficulté  présumée  tient  principalement  à  ce  qu'on 
tient  celte  plante  trop  au  chaud  ;  en  effet,  elle  vient  en  général 
sur  des  montagnes,  à  l'altitude  de  plus  de  1000  mètres,  en  même 
temps  que  diverses  espèces  qui  se  contentent,  en  culture,  d'une 
serre  tempérée  ou  même  froide,  pendant  l'hiver.  Il  est  donc  con- 
vaincu qu'il  suffit  de  donner  à  la  serre  dans  laquelle  on  tient  cette 
Orchidée,  pendant  la  mauvaise  saison,  12o  la  nuit  et  'I5<>  le  jour. 
M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 


724  PROCÈS-VERBAUX. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  corres- 
pondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

10  Une  lettre  dans  laquelle  M.  Ed.  André,  à  propos  de  l'article 
publié  dernièrement  dans  le  Jowmal  sur  le  Broicnea  Ariza,  d'après 
le  Boianical  Mogazme{\oj.  cahier  d'octobre  1880,  p.  653),  décrit, 
avec  l'enthousiasme  du  voyageur,  l'effet  admirable  produit  par 
celte  magnitique  Légumineuse,  sur  les  bords  d'une  petite  rivière 
nommée  Quebrada  Cochimbulo.aupiedde  la  Cordillère  orientale 
de  Colombie. 

2oUne  letire  écrite  par  M.  L^o  d'Ounous,  du  château  de  Ver- 
dais  (Haute-Garonne),  au  sujet  de  Framboisiers  qui  lui  ont  été 
donnés  par  M.  Hardy  et  qu'il  cultive  avec  succès  au  Vigne 
(Ariège). 

M.  le  Secrétaire-général  avertit  que  MM.  les  Membres  qui  dési- 
rent faire  partie  de  l'un  des  quatre  Comités  auront  à  se  faire 
inscrire  au  bureau  de  l'Agent  de  la  Société,  avant  le  31  décembre 
courant. 

11  annonce  ensuite  que  les  élections  de  fonctionnaires  de  la 
Société  qui  doivent  avoir  lieu,  cette  année,  par  suite  des  renou- 
vellements réglementaires  étant  fixées  à  la  séance  prochaine,  en 
date  du  23  décembre  courant,  une  salle  de  l'hôlel  sera  mise, 
le  dimanche  19  décembre,  à  la  disposition  de  ceux  de  MM.  les 
Membres  qui  voudraient  tenir  une  séance  préparatoire,  pour 
s'entendre  sur  les  noms  des  candidats  à  proposer  au  choix  de 
leurs  collègues. 

3»  Une  lettre  dans  laquelle  M.  Fromage,  de  Meulan  (Seine-et- 
Oist),  rapporte  les  résultats  de  eon  expérience  relativement  à  la 
Pomme  de  terre  anglaise  Magnum  bonum  ;  ces  résultais  ont  été 
chez  lui  également  désavantageux  pour  la  quantité  et  pour  la 
qualité.  M.  Fromage  signale  aussi  ce  fait  difficile  à  expliquer 
qu'un  Pommier  fortement  attaqué  par  le  Puceron  lanigère  s'en 
est.  montré  entièrement  débarrassé  après  que  du  Cerfeuil  a  été 
cultivé  autour  de  son  pied. 
Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  du  document  suivant  : 
Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Horticulture  tenue,  du  9  an 
13  septembre  1880,  par  l'Association  horticole  lyonnais?;  par 
M.   LJ.  Yehlot. 


SÉANCE   GÉNÉRALE   DD  23   DÉCEMBRE    'ISSO.  725 

M.  le  Secrétaire- général  annonce  la  présentation  de  nouveaux 
Membres  pour  1881. 

La  série  des  travaux  habituels  de  la  Société  étant  alors  épuisée, 
il  est  procédé  à  la  distribution  des  récompenses  décernées  à  la 
suite  et  à  l'occasion  de  TExposiiion  qui  a  eu  lieu  celle  année. 

M.  le  Président  ouvre  cette  partie  importante  de  la  solennité 
de  ce  jour  en  prononçant  un  discours  auquel  l'assemblée  applaudit 
chaleureusement. 

M.  P.  Dachartre  donne  lecture  du  procès-verbal  des  deux  séances 
qui  ont  été  tenues  par  la  Commission  des  Récompenses,  le  23  août 
et  le  26  novembre  4880,  en  vue  de  déterminer  le  degré  des  mé- 
dailles qui  pouvaient  être  accordées,  soit  à  des  jardiniers  pour  la 
longue  durée  de  leur  service  dans  la  même  maison,  soit  à  la  suite 
de  Rapports.  Immédiatement  après  la  locture  de  l'article  qui  le 
concerne,  chacun  des  lauréats  vient  recevoir,  aux  applaudisse- 
ments de  rassemblée,   la  récompense  qui  lui  a  été  accordée. 

M.  P.  Duchartre  lit  ensuite  la  partie  générale  de  son  Compte 
rendu  de  l'Exposition  horticole;  M.  E.  Delamarre  donne  lecture 
du  Compte  rendu  de  la  partie  industrielle  de  cette  Exposition  qui 
a  été  rédigée  par  M.  Lavialle;  après  quoi,  l'un  de  MM.  les  Secré- 
taires appelle  successivement  les  lauréats  de  l'Exposition  qui 
viennent  recevoir  des  mains  de  M.  Président  et  des  autres  Membres 
du  bureau  le  prix  légitime  de  leurs  travaux.  Cette  partie  delà 
séance  a  Heu  avec  un  ordre  parfait;  et  la  séance,  qui  se  termine 
par  l'exécution  de  l'hymne  national,  est  levée  à  quatre  heures. 


SÉANCE  GÉNÉRALE  DU  23  DÉCEMBRE  1880. 

Présidence  de  iM.  Ijavallée,  Président  de  la  Société. 

Le  23  décembre  1880,  la  Société  nationale  et  centrale  d'Horti- 
culture de  France  se  réunit  en  assemblée  générale,  à  une  heure 
de  relevée,  pour  vaquer  à  ses  travaux  habituels  et  ensuite  pro- 
céder aux  élections  de  fonctionnaires  et  de  Membres  du  Conseil 
d'Administration  qui  devront  remplir  les  vacances  déterminées,  à 
chaque    fin  d'année  ,   par  les    prescriptions  des  statuts  et  du 


726  PROCÈS-VERBAUX, 

règlement.  Le  registre  de  présence  a  reçu  les  signatures  de  cent  soi- 
xante dix-sept  Membres  titulaires  et  quatre  Membres  honoraires. 
Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 
Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 
1°  Par  M.  Ducerf  (Auguste),  jardinieT  au  château  de  Franeport, 
par  Corapiègne  (Oise),  des  Asperges  récoltées  sur  des  pieds  qui 
ont  trois  ans  de  plantation,  six  Fatales,  quatre  pieds  de  Chou 
marin  ou  Grambé  maritime,  de  la  Chicorée  Witloof  et  des  Choux 
à  feuillage  ornemental.  Sur  la  proposition  du  Comité  de  Culture 
potagère,  une  prime  de  deuxième  classe  est  accordée  pour  cette 
présentation  ;  mais  M.  Ducerf  a  déclaré  d'avance  renoncer  à  toute 
récompense,  s'il  lui  en  était  accordé  une. 

Dans  une  note  qui  a  accompagné  les  lé^^umes  par  lui  envoyés, 
ce  jardinier  donne  des  renseignements  précis  sur  la  manière  dont 
il  cultive  la  Patate,  en  faisant  observer  que,  toute  facile  qu'elle 
est  en  somme,  la  culture  de  cette  plante  exige  néanmoins  quel- 
ques précautions.  Les  pieds  desquels  sont  venus  les  tubercules 
déposés  par  lui  sur  le  bureau  ont  été  plantés,  dans  la  seconde 
quinzaine  du  mois  de  mai,  sur  une  vieille  couche  sourde  qui 
avait  donné  auparavant  une  récolte  de  Laitues.  La  couche  a  été 
couverte  d'un  châssis  dont  les  vitres  avaient  été  barbouillées  de 
blanc;  ce  châssis  a  été  soulevé  au  bout  de  quelques  jours,  puis 
définitivement  enlevé  au  bout  d'un  mois.  Ces  pieds  provenaient 
de  tubercules  qui  avaient  été  rais  en  végétation  dans  le  courant 
du  mois  d'avril,  sur  une  couche  tiède,  et  la  plantation  en  avait 
été  faite  an  plantoir,  au  moyen  de  pousses  longues  d'environ 
dix  centimètres  ,  détachées  du  tubercule-mère  avec  beaucoup 
de  soin,  en  vue  de  leur  conserver  toutes  les  racines  de  la  base. 
M.  Ducerf  recommande  ce  mode  de  plantation  directe  des 
boutures  comme  préférable  au  repiquage  en  pots,  parce  que,  dans 
ce  dernier  cas,  les  racines  sont  forcées  de  se  contourner  plus  ou 
moins  dans  les  pois,  ce  qui  rend  les  tubercules  plus  ou  moins 
difiormes  et  contournés.  Une  autre  précaution  qu'il  recommande 
comme  essentielle  consiste,  quand  les  tiges  prennent  du  déve- 
loppement, à  empêcher  qu'elles  ne  reposent  sur  le  sol,  en  recou- 
vraut  celui-ci  avec  des  rames  à  Pois;  sans  cela,  dit-il,  il  se  pro- 
duit, sur  les  tiges  et  leurs  ramifications,  des  racines  adventives 


SÉANCE  GÉNÉRALE    DU  23  DÉCEMBRE    1880.  727 

qui  nuisent  au  développement  des  tubercules.  Quant  à  la  Chi- 
corée à  grosse  racine  de  Bruxelles  ou  Witloof,  transplantée  en 
pots  qui  ont  été  mis  en  serre  chaude,  près  des  tuyaux  de  chauf- 
fage, elle  est  arrivée  en  huit  jours,  sous  un  pot  renversé  destiné 
à  la  mettre  dans  l'obscurité,  à  l'état  dans  lequel  on  la  voit. 

20  Par  M.  Véniat  (Henri),  jardinier  chez  M.  Feyeux,  à  Crosnes 
(Seine-et-Oise),  des  bottes  de  huit  plantes  à  feuilles  étiolées  sous 
châssis  obscur  de  manière  à  être  rendues  comestibles.  Ces  plantes 
provenaient  toutes  de  semis  faits  dans  l'année;  on  a  obtenu  leur 
étiolement  qui  les  rend  alimentaires  en  huit  jours,  pour  le  Pis- 
senlit, la  Scorzonère,  le  Radis  rose  d'hiver  de  Chine,  et  le  Ct^epis 
biennis;  en  douze  jours  pour  le  Garvi  [Caruni  Carvi  L.),  la 
Patience  [Rumex  Patientîa  L.),  et  un  Liondent  étiqueté  Leôn- 
todon  glaber;  en  dix-sept  jours  pour  le  Bon  Henri  {Chenopodium 
Bonus  Henricus  L.).  Ces  produits  sont  présentés  hors  concours. 

3''  Par  M.  Rigault,  cultivateur  à  Groslay  (Seine-et-Oise),  des 
tubercules  de  douze  variétés  de  Pommes  de  terjx  que  le  Comité  de 
Culture  potagère  juge  magnifiques  et  pour  la  présentation  desquels 
il  propose  d'honorer  ce  jardinier  d'un  rappel  de  la  prime  de  l""* 
classe  qu'il  a  obtenue  antérieurement  en  raison  de  présentations 
analogues.  —  Cette  proposition  est  adoptée  par  la  Compagnie. 

40  Par  M.  Mayeux  (Jules),  cultivateur  à  Villejuif,  des  Pommes 
de  terre  des  deux  variétés  Zélande  et  Farineuse  rouge,  pour  la 
présentation  desquelles  il  lui  est  accordé  une  prime  de  3^  classe, 
sur  la  demande  du  Comité  de  Culture  potagère.  —  M.  le  Président 
de  ce  Comité  dit  que  la  Pomme  de  terre  de  Zélande  est  une 
variété  à  peau  rouge  et  chair  jaune,  dont  la  qualité  est  meilleure 
que  celle  de  la  Saucisse  et  de  l'Early  rose  et  qui  est  très  productive. 
M.  Mayeux  en  estime  la  production  à  31  200  kilogrammes  par 
hectare.  Cette  variété  est  tardive,  rustique  et  son  produit  est  de 
très  longue  garde.  —  Quant  à  la  Farineuse  rouge,  c'est  également 
une  variété  tardive,  dont  M.  Mayeux  estime  le  produit  comme 
étant  de  \  6  000  kilogrammes  à  l'hectare.  Le  tubercule  en  est  rouge, 
à  chair  blanche.  —  Ce  cultivateur  oâre  à  ses  collègues  des  tubej- 
cules-semence  de  ces  deux  Pommes  de  terre. 

5°  Par  M.  Fouillot,  jardinier  chez  M.  Sueur,  à  Montreuil-sous- 
Bois  (Seine),  douze  Patates  de  la  variété  rose,  pour  la  présentation 


728  PROCÈS-VERBADX. 

desquelles  le  Comité  propose  de  lui  donner  une  prime  de  3^  classe. 
—  Mise  aux  voix,  cette  proposition  est  adoptée. 

6"  Par  M.  Barbier  (Germain),  champignonniste  à  Malakoff 
(Seine),  deux  très  gros  Champignons  de  couche  qui,  ayant  poussé 
en  direction  oblique  l'un  vers  l'autre  et  étant  ainsi  arrivés  à  se 
presser  fortement  Tun  l'autre,  se  sont  greffés  et  confondus  par 
une  grande  partie  de  la  surface  de  leur  chapeau. 

7"  Par  M.  Jourdain,  arboriculteur  à  Ma urecourt  (Seine-et-Oise), 
vingt  Poires  Doyenné  d'hiver,  récoltées  sur  un  espalier;  elles 
sont  d'une  telle  beauté  que  le  Comité  d'Arboriculture  demande 
qu'une  prime  de  i"^  classe  soit  accordée  pour  la  présentation  qui 
en  est  faite.  —  Cette  demande  est  favorablement  accueillie  par  la 
Compagnie. 

8°  Par  M.  Bergman,  jardinier-chef,  au  domaine  de  Ferrières- 
en-Brie,  chez  iM'"''  la  baronne  de  Rothschild,  un  pied  fleuri 
à'Anthurium  Andreanum  Linden  (voyez  le  Journal,  sept.  1880, 
p.  585)  —  M.  le  Président  du  Comité  de  Floriculture  fait 
remarquer  à  la  Compagnie  que  le  pied  de  cette  magnifique  Aroïdée 
qu'elle  a  en  ce  moment  sous  les  yeux  est  certainement  le  premier 
qui  ait  encore  fleuri  en  France  ;  aussi  propose-t-il  d'accorder  à 
M.  Bergman,  pour  celte  remarquable  présentation,  une  prime  de 
4'"^  classe.  Sa  proposition  est  mise  aux  voix  et  adoptée. 

M.  Ed.  André  raconte  dans  quelles  circonstances  il  a  découvert 
et  ensuite  introduit  en  Europe  la  magnifique  Aroïdée,  supérieure 
en  beauté  à  VAnthurlum  Scherzerianum,  qui  lui  a  été  justement 
dédiée.  C'était  au  mois  de  mai  1876,  pendant  son  voyage  botanique 
dans  l'Amérique  du  Nord.  H  se  trouvait  alors  sur  les  pentes  de  la 
Cordillère  de  la  Nouvelle-Grenade,  dans  la  province  de  Cauca, 
dans  une  partie  qui,  avant  lui,  n'avait  été  explorée  que  par 
M.  Hermann  Karsten  et  par  M.  Triana.  Dans  ce  pays,  où  il  pleut 
toute  l'année,  il  suivait  un  jour  un  chemin  tellement  mauvais  que 
les  indigènes  l'appellent  le  chemin  terrible.  Il  aperçut  à  quelque 
distance,  dans  une  enfourchure  d'un  Ficus  elliptica,  une  assez 
petite  surface  d'un  rouge  très  vif  qui  n'était  certainement  qu'une 
spathe  de  VAnthurlum^  mais  qu'il  prit  de  loin  pour  un  oiseau 
d'un  plumage  très  brillant  nommé  Cardinal. 

Un  peu  plus  loin,  près  du  chemin,  il  vit,  croissant  à  terre  au 


SÉANCE  GÉNÉRALE    DU   23   DECEMBRE    1880.  729 

milieu  de  Sélaginelle?,une  quarantaine  de  pieds  fleuris  de  la  même 
plante,  qu'il  s'empressa  de  cueillir  et  qu'il  expédia  à  la  maison 
Linden.  Malheureusement  ces  plantes  arrivèrent  eu  si  mauvais 
état  que  l'introduction  de  cette  belle  espèce  ne  put  encore  être 
regardée  comme  acquise.  Après  son  retour  en  Europe,  M.  Ed. 
André,  sur  le  refus  de  M.  Linden  d'envoyer  à  la  recherche  de  cet 
Anthurium,  expédia  lui-même  à  ses  frais  un  collecteur  chargé  de 
le  rapporter.  Il  en  reçut  ainsi  un  bon  nombre  de  pieds  qui,  ayant 
été  placés  dans  les  serres  de  M.  Linden,  y  périrent  pour  la  plu- 
part; cependant  quelques-uns  survécurent  et  rendirent  l'intro- 
duction définitive.  On  en  a  même  vu  un  pied  en  fleurs  au  com- 
mencement de  1880.  C'est  d'après  celui-ci  que  le  Gardeners' 
Chronicle  a  publié,  en  avril  1880.  une  figure  de  cette  espèce  qui 
accompagne  un  article  descriptif.  C'est  probablement  cette  publica- 
tion qui  a  déterminé  des  Anglais  à  aller  à  la  recherche  de  la 
plante  dont  ils  ont  ensuite  fait  des  ventes  publiques,  à  Londres, 
à  l'établissement  Stevens.  Grâce  à  eux  surtout,  VAnthurium 
Andreanum  est  aujourd'hui  complètement  acquis  à  l'horticulture 
européenne.  M.  Ed.  André  ajoute  que,  bien  que  l'individu  de 
cette  espèce  dont  M.  Bergman  a  obtenu  la  floraison  et  qui  se 
trouve  sous  les  yeux  de  la  Compagnie,  ne  soit  pas  extrêmement 
vigoureux,  sa  spathe  est  à  peu  près  dans  les  dimensions  qu'on 
voit  à  la  plupart  des  pieds  spontanés.  Il  justifie  cette  assertion  en 
montrant  des  échantillons  de  son  herbier  récoltés  sur  place.  Tou- 
tefois, dit-il,  cette  spathe  atteint  parfois  une  douzaine  de  centi- 
mètres de  longueur. 

De  son  côté,  M.  Bergman  dit,  dans  une  note  jointe  à  son  apport, 
que  ?on  Anthurium  Andreanum  fleuri  en  ce  moment  provient  de 
la  vente  qui  a  été  faite  publiquement  à  Londres,  chez  M.  Stevens, 
le  o  mai  1880,  de  pieds  de  cette  espèce  importés  par  M.  F.-C. 
Lehmann,  vente  qui  a  produit  environ  12  500  francs.  Le  rhizome 
quia  donné  l'individu  déposé  sur  le  bureau  est  arrivé  à  Ferrières 
dans  un  étit  tel  qu'on  ne  pouvait  savoir  s'il  était  encore  vivant. 
Une  culture  soignée  l'a  amené,  au  bout  de  huit  mois,  non-seule- 
ment à  végéter,  mais  encore  à  fleurir,  d'où  M.  Bergman  conclut 
que  cet  Anthurium  doit  être  aussi  résistant  et  aussi  robuste  que 
l'A.  Scherzerianum.   Il   n'hésite  pas  à  dire  que  cette  nouvelle 


730  PROCÈS-VERBAUX. 

Aroïdée  sera  l'un  des  plus  beaux  ornements  des  serres  pour  l'em- 
bellissement desquelles  elle  sera  d'autant  plus  utile  que  sa  flo- 
raison dure  de  deux  à  trois  mois. 

9°  Par  M.  Alph.  Lavallée,  Président  de  la  Société,  propriétaire 
à  Segrez  (Seine-et-Oise),  deux  pieds  en  pots  de  plantes  qu'il  vient 
de  recevoir  du  Japon;  ce  sont  le  Chlo)'cmthvs  brachystachys  et 
une  variété  panachée  de  V Andromeda  japonica.  —  Le  Comité  de 
Floriculture  demande  que,  pour  ces  deux  nouveautés,  M.  A.  La- 
vallée reçoive  une  prime  de  l'"''  classe.  La  Compagnie  adopte  cet 
avis,  mais  M.  A.  Lavallée  renonce  à  recevoir  la  récompense  qui 
lui  a  été  accordée. 

Il  donne  de  vive  voix,  au  sujet  de  ces  deux  plantes,  les  rensei- 
gnements suivants  :  Le  Cloranlhus  b/nchystachys  croit  naturelle- 
ment dans  le  Japon  méridional  et  dans  l'île  de  Formose.  Il  n'est 
qu'à  demi-ligneux,  et  il  est  probable  qu'il  ne  sera  pas  entièrement 
rustique  sous  notre  climat.  Ou  s'est  beaucoup  occupé  de  cette 
plante,  il  y  a  quelques  années,  par  suite  de  ce  l'ait  que,  une 
redoutable  épidémie  de  typhus  ayant  alors  sévi  à  Java,  le  botaniste 
et  médecin  hollandais  Blume  eut  l'idée  d'administrer,  en  place  de 
médicaments  qui  lui  manquaient,  les  feuilles  de  ce  Chloranthus, 
dont  il  obtint  de  très  bons  effets.  —  Quant  à  V Andromeda  japo- 
nica, M.  A.  Lavallée  rappelle  qu'il  en  a  déjà  montré  le  type  à  la 
Société.  C'est  un  arbrisseau  qui  atteint  2""  50  de  hauteur,  dont  le 
feuillage  est  persistant,  qui  donne  en  abondance  des  grappes  de 
fleurs  blanches,  pendant  les  mo's  de  janvier,  février  ou  mars. 
Cet  arbrisseau  est  assez  rustique  pour  que  les  gelées  exceptionnel- 
lement rigoureuses  de  l'hiver  de  '1879-1880  ne  lui  aient  nui  en 
rien,  n'en  aient  pas  même  empêché  la  floraison  qui  a  "été  seulement 
retardée  jusqu'en  mars.  M.  A.  Lavallée  ne  possédait  pas  la  variété 
panachée  de  cette  charmante  espèce;  il  vient  de  la  recevoir  du 
Japon,  dans  l'état  où  la  Société  la  voit  en  ce  moment. 

lO»  Par  M.  Bullier,  amateur,  un  pied  fleuri  d'une  belle  Or- 
chidée, le  Lxlia  purpurata  variété  Bullio-/,  pour  la  présentation 
de  laquelle  le  Comité  de  Floriculture  lui  adresse  tous  ses  remer- 
ciements. 

Mo  Par  M.  Truffaut  (Albert),  horticulteur  à  Versailles  (Seine- 
et-Oise),  deux  belles  Broméliacées  fleuries,  savoir:  un  Vrieseaqni 


SÉANCE   GÉNÉRALE    DU  23   DÉCEMBRE    1880.  731 

paraît  appartenir  à  une  espèce  nouvelle,  encore  non  dénommée, 
et  un  Tillandsia  Lindeni  remarquable  parce  qu'il  présente  sept 
hampes  fleuries,  ainyi  qu'un  magnifique  pied  très  abondamment 
fleuri  de  Cyclamen  persicum  provenant  d'un  semis  et  dont  les 
fleurs  sont  d'un  très  beau  pourpre  intense.  —  Conformément  à 
la  proposition  faite  par  le  Camité  de  Floriculture,  il  est  accordé 
à  M.  Truffant  (Albert)  une  prime  de  1"^®  classe  pour  ses  deux  Bro- 
méliacées et  une  prime  de  2^  classe  pour  son  Cyclamen. 

M.  Troffauf  (Albert)  apprend  à  la  Société  qu'il  a  trouvé  son 
Vriesea  chez  un  horticulteur  d'Angers.  La  plante  a  quelque  res- 
semblance avec  le  F.  brachystachys,  mais  elle  paraît  avoir  une 
végétation  beaucoup  plus  active  que  celui-ci,  à  ce  point  qu'en  peu 
de  temps  elle  forme  des  pieds  assez  forts  pour  fleurir;  de  plus  elle 
en  difl'ère  par  son  infljrescence.  Son  Tillandsia  Lindeni,  dit-il 
ensuite,  ne  doit  pas  à  un  simple  accident  passager  ses  nombreu- 
ses tiges  florifères  ;  il  doit  appartenir  à  une  variété  plus  florifère 
que  le  type,  car,  toutes  les  fois  qu'il  l'a  vu  fleurir,  il  y  a  eu  dévelop- 
pement de  quatre  à  sept  hampes.  • —  Quant  au  Cyclamen,  il  a  été 
choisi  parmi  plusieurs  centaines  de  pieds  en  ce  moment  fleuris, 
qu'il  a  eus  à  la  suite  de  croisements  opérés  par  lui  entre  les  plus 
belles  variétés  anglaises,  françaises  et  allemandes.  Ces  plantes 
viennent  d'un  semis  opéré  à  la  date  de  1 5  mois. M.  Truûaut  (Albert) 
donne  à  ce  propos  Tindication  du  mode  de  culture  qui  lui  a 
permis  d'obtenir  un  pareil  développement  de  ses  plantes  dans  cet 
espace  de  temps  relativement  court.  Autrefois,  dit-il,  on  cultivait 
les  Cyclamen  persicum  sous  châssis  froid  ;  mais  alors  on  n'en 
obtenait  la  floraison  qu'à  la  troisième  ou  quatrième  année  ;  en 
modifiant  ce  traitement  on  est  arrivé,  en  Angleterre,  à  en  avan- 
cer beaucoup  la  floraison,  et  on  voit  que  le  même  résultat  peut 
très  bien  être  obtenu  en  F  rance.  Pour  y  parvenir,  M.  Trufiaut 
sème  les  graines  de  Cyclamen  aussitôt  après  leur  maturité,  en 
juillet  et  août,  en  terrines  et  sur  couche.  Il  repique  le  jeune 
plant  dès  le  mois  de  novembre  et  il  renouvelle  un  peu  plus  tard  ce 
repiquage  en  tenant  les  plantes  sur  unecouche  modérément  chaude, 
par  ce  motif  que  ces  plantes  redoutent  la  trop  grande  chaleur.  D'un 
autre  côté,  comme  elles  aiment  beaucoup  l'air,  on  leur  en  donne 
le  plus  possible  et,  quand  arrive  la  belle  saison,  on  dépanneaute 


732  PROCÈS-VERBAUX. 

enlièrement,  pendant  la  nuit,  Les  coffres  dans  lesquels  on  les 
tient. 

M.  P.  Ducliarlre  fait  observer  que  ce  n'est  pas  seulement  en 
Angleterre  que  des  horticulteurs  sont  parvenus  à  abréger  considé- 
rablement la  durée  du  développement  des  Cyclamen.  Ainsi,  en 
1877,  au  mois  d'cGiobre,  une  Exposition  ayant  été  tenue  par  la 
Société,  dans  fon  hôtel,  l'un  des  lots  qu'on  y  admira  le  plus  fut 
celui  de  1 00  Cyclamen  persicum  exposés  par  M.Wood,de  Rouen. Ces 
plantes  étaient  toutes  très  fortes  et  abondamment  fleuries  ;  or  elles 
étaient  présentées  comme  n'étant  âgées  que  d'un  an.  Interrogé  sur 
la  culture  qui  lui  donnait  ce  remarquable  résultat,  M.  Wood 
répondit  que  le  point  qu'il  regardait  comme  le  plus  important 
était  la  nature  de  la  ter;e  qu'il  donnait  à  ses  plantes  ;  il  les  plan- 
tait, dit-il,  dans  du  terreau  qu'il  obtenait  en  pulvérisant  des 
feuilles  d'arbres  à  bois  dur  qu'il  avait  préalablement  fait  sécher 
pendant  l'hiver.en  évitant  qu'elles  ne  subissent  une  fermentation. 

M.  Truffant  (Alb.)  ne  pense  pas  que  M.  Wood  lui-même  attache 
une  grande  importance  à  la  nature  de  la  terre,  car  aujourd'hui  il 
cultive  ses  Cyclamen  dans  un  compost  qui  ne  ressemble  pas  beau- 
coup au  terreau  de  feuilles  dont  il  vient  d'être  parlé.  Quant  à. 
M.  Truffaut  lui-même,  il  tient  ces  plantes  dans  de  la  terre  de 
bruyère. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont  obte- 
nues. 

M.  le  Secrétaire-général  annonce  de  nouvelles  présentations,  et 
dès  lors,  la  série  des  travaux  ordinaires  de  la  Sjciété  étant  épuisée, 
M.  le  Prévsident  avertit  qu'il  va  être  procédé  aux  élections  que 
rend  nécessaires  le  renouvellement  partiel  prescrit  par  les  statuts 
et  le  règlement,  pour  le  Bureau  de  la  Société  et  pour  son  Conseil 
d'Administration.  Il  rappelle  que,  comme  MM.  les  Membres  l'ont 
appris  déjà  par  la  lettre  de  convocation  qui  leur  a  été  adressée 
pour  la  séance  de  ce  jour,  le  scrutin  va  être  ouvert  pour  la  nomi- 
nation de  deux  Vice-Présidents  en  remplacement  de  MM.  le  docteur 
Bâillon  et  Burelle,  sortants  ;  de  deux  Secrétaires  en  remplacement 
de  MM.  Lepère  tils  etCbargueraud,  sortants;  d'un  Bibliothécaire- 
adjoint  en  remplacement  de  M.  Courcier,qui  a  résigné  ses  fonctions  ; 
enfin  en  remplacement  de  MM,  Drouet,  Appert  et  Girard  (Maurice), 


SÉANCE  GÉNÉRALE.  DU  23  DÉCEMBRE  4880.  733' 

qui  sonl arrivés  au  terme  de  leur  raandatcommeCoiiseillers.il ajoute 
que  le  nombre  des  Conseillers  à  élire  pourra  s'augmenter  et  donner 
lieu  à  un  second  tour  de  scrutin  si  le  premier  tour  appelait  l'un 
ou  l'autre  des  Conseillers  non  sortants  à  remplir,  comme  Membres 
du  Bureau,  des  fonctions  qui  leur  donnent, de  droit,  entrée  au  Con- 
seil. Enfin  il  désigne  les  Scrutateurs  qui  veilleront  à  la  mise  des 
bulletins  dans  les  urnes  et  qui  présideront  au  dépouillement  des 
scrutins  avec  l'aide  d'assesseurs  dont  il  fait  également  connaître 
les  noms,  d'après  les  désignations  qui  ont  été  arrêtées  par  le  Con- 
seil d'Administration,  dans  sa  séance  de  ce  jour. 

Conformément  aux  dispositions  réglementaires,  il  a  été  déposé 
sur  le  bureau  autant  d'urnes  qu'il  doit  y  avoir  de  scrutins.  Chacune 
de  ces  lirnes  est  sous  la  garde  de  l'un  de  MM.  les  Scrutateurs,  et, 
tous  les  scrutins  devant  avoir  lieu  simultanément,  MM.  les  Mem 
bres  présents  viennent  successivement  remettre  leurs  bulletins 
aux  Scrutateurs  dont  chacun  les  dépose  immédiatement  dans 
l'urne  qui  est  remise  à  sa  garde.  Ces  opérations  successives  ont  lieu 
avec  un  ordre  parfait  ;  après  quoi,  aucun  des  assistants  ne  récla- 
mant le  vote,  M.  lé  Président  déclare  que  le  scrutin  est  clos,  et 
MM.  les  Scrutateurs  et  leurs  assesseurs  se  retirent  dans  différentes 
pièces  de  l'hôtel  pour  procéder  aux  dépouillements  dont  ils  ont 
été  chargés.  Ces  dépouillemeiats  donnent  les  résultats  suivants  : 

Dans  le  scrutin  pour  l'élection  de  deux  Vice-Présidenls ,  le 
nombre  des  suffrages  exprimés  étant  de  182,  la  majorité  absolue 
est  de  92.  Elle  est  obtenue  par  M.  Jdmin  (Ferd.),qui  a  156  voix,  et 
parM.  Malet  (A.),  père,  qui  en  a  110.  Après  eux, il  y  a  32  voix  don- 
nées à  M.  le  baron  d'Avesne,  30  à  M.  Hérincq,  16  à  M.  Carrière 
(E.-A.),  6  à  M.Margottin,père,  et  6  autres  Membres  obtiennent  au 
maximum  3  voix  chacun.  MM.  Jamin  (Ferd.)et  Malet  (A.),  père, 
ayant  obtenu  la  majorité  des  suffrages,  sont  proclamés  Vice-Prési- 
dents de  la  Société  nationale  et  centrale  d'Horticulture  de  France 
pour  les  années  1881  et  1882. 

Dans  le  scrutin  pour  l'electioa  de  deux  Secrétaires  l'urne  reçoit 
180  bulletins.  La  majorité  absolue,  qui  se  trouve  ainsi  être  de  9»!, 
est  obtenue  par  M.  Delamarre  (Eug.),  avec  1 18  voix  et  par  M.Bu- 
chetet  avec  105  voix.  Les  sutfrages  se  portent  ensuite,  au  nombre 
de  82  sur  M.  Joliboi?,  de  42  sur  M.  Thil,  et  12  autres  Membres 


*  734  PROCÈS-VERBAUX. 

en  obtiennent  chacun  de  1  à  5.  MM.  Delamarre  (Eug.)  etBuche- 
tet,  ayant  eu  la  majorité  des  suffrages,  sont  proclamés  par  M.  le 
Président  Secrétaires  pour  les  années  1881  et  1882. 

Pour  l'élection  du  Bibliothécaire-adjoint  on  compte  182  votants, 
ce  qui  porte  la  majorité  absolue  à  92.  M.  Siroy  ayant  réuni  169 
voix  est  proclamé  élu  à  ces  fonctions.  4  Membres  obtiennent,  en 
outre,  au  maximum  3  voix  chacun  et  on  compte  6  bulletins  blancs. 

Les  votants  étant  au  nombre  de  182,  dans  le  scrutin  pour  l'élec- 
tion de  3  Membres  du  Conseil  d'Administration,  la  majorité  ab- 
solue se  trouve  être  de  92.  Elle  n'est  acquise  qu'à  M.  Millet,  fils, 
qui  obtient  94  voix.  On  compte  ensuite  59  voix  données  à  M.  La- 
pipe,  53  à  M.  Lefèvre,  49  à  M.  Lepère,  fils,  46  à  M.  Preschez,  45 
à  M.  Pnliieux,  29  à  M.  Burelle,  28  à  M.  Hébrard,  2o  à  M.  Hédiard, 
24  à  M.  Jolibois.Uà  M.  Ghargueraud,9à  M.  Courcier,8  àM.Pail- 
lieux,  7  à  M.  le  baron  d'Avesne,  et  des  nombres  moindres  à  trois 
autres  Membres.  En  conséquence  de  ce  scrutin,  M.  le  Président 
proclameM.  Millet  (Armand),  fils,  élu  Membre  du  Conseil  d'Admi- 
tration,  pour  quatre  années,  et  annonce  qu'il  va  être  procédé  à  un 
nouveau  scrutin  pour  la  nomination  de  cinq  Conseillers  dont  les 
deux  premiers  rempliront  les  deux  places  auxquelles  il  n'a  pas  été 
pourvu  par  le  vote  qui  vient  d'avoir  lieu,  et  dont  les  trois  autres 
remplaceront  dans  le  Conseil  MM.  Jamin  (Ferd.),  Malet  (A  ),  et 
Delamarre  qui  viennent  d'être  appelés  à  faire  partie  du  Bureau  et 
qui  par  suite  sont  Conseillers  de  droit. 

Dans  ce  nouveau  tour  de  scrutin  on  ne  compte  plus  que  98  vo- 
tants; la  majorité  est  ainsi  de  50.  Elle  est  obtenue  par  M.  Lepère, 
fils,  avec  86  voix,  par  M.  Jolibois,  avec  75,  par  M.  Lapipe,  avec  66, 
par  M.  Lefèvre  (Eug.),  avec  56,  et  par  M.  Prillieux,  avec  52-  Il  y 
ensuite  32  voix  données  à  M.  Preschez,  lOà  M.  Ghargueraud,  16 
àM.  Verdier  (Eug.),  8  à  M.  Hébrard,  et  des  nombres  encore  moin- 
dres à  plusieurs  autres  Membres.  En  conséquence,  M.  le  Président 
proclame  élus  Membres  du  Conseil  d'Administration,  dans  l'ordre 
des  voix  que  chacun  d'eux  a  obtenues  :  MM.  Lepère  et  Jolibois 
pour  quatre  années,  M.  Lapipe  pour'  trois  années, en  remplacement 
de  M.  Jamin  (Ferd.),  M.  Lefèvre  (Eug.)  pour  deux  années,  en 
remplacement  de  M.  Malet  (A.),  M.  Prillieux  (Ed.)  pour  une  an- 
née, en  remplacement  de  M.  Delamarre. 


SÉANCE    GÉNÉRALE   DU    23   DÉCEMBRE    1880.  735 

Par  suite  des  élections  ci-dessus  énumérées,  le  Bureau  et  le 
Conseil  d'Administration  de  la  Société  nationale  et  centrale  d'Hor- 
ticulture de  France  sont  composés,  pour  1881,  de  la  manière 
suivante  : 

Bureau  : 

Président MM.  Lwallée   (Alph). 


Premier  Vice-Président. 
Vice-Présidents 


Secrétaire-général.  ... 
Secré  ta  ire-généra  l-adjo  in  t 
Secrétaires 


Trésorier , 

Trésorier-adjoint.  .  . 
Bibliothécaire  .  .  ,  . 
Bibliothécaire- ad  joint 


Hardy. 

Teston    (Eug-.),    Arnould- 

Baltard,    Jamin  (Ferd.), 

Malet  (A.). 
duyivier. 
Verlot  (B.). 
Lavialle,  Cdré, 
Delamarre,  BucnETET. 

MORAS. 

Lecocq-Dumesnil. 
Wauthier. 

SiROY. 


Conseil  d'Administration. 

Pour  une  année. 


MM.  Borel,  père.  .  . 
COTTIN,  (Alf.) .  . 
Prillieux  ^Ed.). 

Lefebvre  (Eug.) 

Thibaut 

Trdffaut    père. 

Carrière  (E.-A.). 
Lapipe 

Margottin,  père. 


JOLIBOIS.    .    .    . 

Lepère,   fils.  . 

Millet   (Arm.). 


Pour  deux  années. 


Pour  trois  années. 


Pour  quatre  années. 


7^6  BULLETIN    BIBLIOGRAÏ'HIQUE. 

NOMINATIONS. 


SÉANCE     DU     9     DÉCEMBRE    1880. 

M.  Wéber  (E.),  pépiniériste,  Graade-flue,  23,  à  Nancy  (Meurthe-et-Mo- 
selle), présenté  par  MM.  Léon  Simon  et  Emile  Galle. 


BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 


MOIS   DE   NOVEMBRE  ET    DE  DÉCEMBRE   \  880 

Actualité  (!'),  (q^^  84,  et  86  à  92).  Paris  ;  in-4. 

AnnalfS agronomiques  (octobre  1880).  Paris;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Émulation  du  département  des  Vosges  (1880). 

Epiual  ;  in-8 . 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Haute-Garonne  (juillet  et  août 

•1880,\  Toulouse;  in-8. 
Annales  de  la  Société  horticole,  vigneronne  et  forestière  de  VAube  (84-85 

et  86  de  1880).  Troyes;  in-8. 
Annales    de    l'Imtitiit  expérimental   agricole   (août  et  octobre  1880j. 

Lyon;  in-8. 
Apiculteur  (L')  (décembre  1880  et  janvier  <881).  Paris;  in-8. 
Belgique  horticole  {La)  (août  1880).  Liège;  io-8. 
Bolètin  mensual  der  Dcpartamento  nacional   de  Agricultura  (Bulletin 

mensuel  du  département  national  de  l'Agriculture  ;  n°'  d'octobre  et 

novembre  1880).  Buenos-Ayrcs  ,  ia-8. 
Botanisches  Centralblatt,  referirendes  Organ  fur  das  Gesammtgebiet  der 

Botanik  (Feuille  centrale  botanique.    Comptd    rendu  des  travaux 

publiés  en  Allemagne  et  à  l'étranger  relativement  à  la  bolaaique 

entière,  publié  par  le  docteur  Oscar  Uhmyorm,  à  Leipzig.  IN»"  36- 

37,40,    44-45,    46,  47-48,   49-50,  51-52  de  1880,  l'^' de  188l). 

Cassel  ;  in-8. 
Bulletin  agricole   du  Puy-de-Dôme   (u«»  9,  10   et   H   de  1880).  Paris; 

in-8. 
Bulletin  de  la  Société  botanique,  de  France  (n''*  4,  5,  et  Revue  bibliogru' 

phique  C  de  1880).  Paris  ;  in-8. 
Bulletin   de  la  Société  centrale  d'Horticulture   de  la  Seine-Inférieure 

(àe  cahier  de  1880),  Rouen;  in-8. 


MOIS   DE    NOVEMBRE  ET   DÉCEMBr.E    1880.  737 

Bulletin  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  Nancy  (septembre  et 

ocîobre  '1880).  Nancy;  it!-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  de  l'arrondissement  de  Clermont  (Oise) 

(juillet  1880).  Clermont;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  de  l'arrondissement  de  Mayenne 

(décembre  1879).  Mayenne;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  de  l'Indre  (l^""  et  2«  trimestres  de 

1830).  Châteauroux;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  et/  d'Horticulture  de  Pontoise  (  I  ^  tri- 
mestre de  1880).  Pontoise;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  Poligny  (a»'  8, 

9  et  10  de  1880).   Polijrny;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Encouragement  (septembre  et  octobre  1880).  Pa-ns; 

in-4. 
Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France  (n'-^  21  à  24  de  1880). 

Paris  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture,  de  Botanique  et  d'Apicidture  de  Beau- 

vais  (oc'.obre,  novembre  et  deceaiDre  1680;.  Beauvais;  in-S. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Clermont  {Oise)  (novembre  1880), 

Clermont;  in-8. 
Bulletin    de    la   Société  d'Horticulture  d'Épemay  (juillet  et  août  1880). 

Epernay;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  deMeaux  (n°'  5  el 

6  dj  1880);.Meaux;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Soissons  {novembre  1880).  Sois- 
sons  ; iu-8. 
Bidleiin  de  la  Société  d'Horticidture  et  de  Viiiculture  des  Vosges  (n°  31 

eu  18.S0).  Epiaal;  in-8. 
Bidletin  de   la  Société  d'Horticulture  et  de   Viticulture  d'Eure-et-Loir 

(n°^  21  et  22  de  4 881).  Chartres  -,  iu-8. 
Bulletin   de  la  Société  de    Viticulture,  Horticulture  et-  Sylviculture   de 

Reims  (décembre  1880  et  janvier  1881).  Reims;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  pratique  du  Rhône   (d°*  43  à  aS  ; 

5»,  52  de  1880  et  n«  I  de  I88I).  Lyon;  ia-8. 
Bulletin  de  la  Société  horticole  du  Loiret  (l^""  et  '^^  trimestres  de  1880). 

Uriéaus  ;  in-8. 
Bu'letindela  Société  libre  d'Emulation  (exercice  1879-1 880). Rouen, in-8. 
Bulletin  de  la  Société  pomologique  de  France  (a"  9  de  1880).  Lyon;  iu-8. 
ButltUu  dt  la  Société  prottictrice  des  animaux  (s  ptembre-octobre  1880). 

Fans  ;  iu-8. 
Bulletin  de  la  ville  de  Paris  (a"^  39,  40,  42  à  47  et  no  1  de  1881).  Paris  ; 

teuilie  iu-4. 
Bulktin  des  séances   de   la  Société   nationale  d'Agriculture  de  France 

(u"»  7  et  8  de  1880).  Paris  ;  in-8. 

47 


738  BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 

Bulletin  d'hisedologie  agricole  (septembre-octobre  1880).  Paris;  in-8. 

Bulletin  du  Cercle  horticole  du  Nord  (septembre  et  octobre  1880).  Lilfe; 
ifl-8. 

Bulletin  du  Comice  agricole  d'Amiens  (1-15  novembre,  1-15  décembre 
1880  et  1"  janvier  1881).  Amiens;  feuille  in-4. 

Bulletin  industriel  et  agricole  d'Angers  (1*'  semestre  de  1880).  Angers; 
in-8. 

Bulletin  mensuel  de  la  Société  agricole  et  horticole  de  l'arrondissement  de 
Mantes  (décembre  1880).  Mantes-,  in-8. 

Bulletin  mensuel  de  la   Société  d'Acclimatation  (no'  9  et  10  de  1880). 
Paris;  in-8. 

Bulletin  mensuel  de  la  Société  d'Agriculture,  d'Borticulture  et  d'Accli- 
matation du  Var  (n<^»  7,  8  et  9  de  1880).  Toulon;  ia-8. 

Bulletin  mensuel  du  Comice  agricole  de  l'arrondissement  de  Tarbes 
(29  novembre  1880).  Tarbes;  in-8. 

Builetlino  délia  R.  Société  toscana  di  Ortiùultura  (Bulletin  de  la  Société 
Royale  toscane  d'Horticulture  (no^S,  9,  10,  M  de  1880).  Florence; 
in-8. 

Catalogue  de  la  maison  Lebeuf  (plantes  vivaces),  horticulteur  à  Argen- 
teuil  (Seine-el-Oise). 

Catalogue  de  M.  Bruant  (plantes  nouv.),  horticulteur  à  Poitiers  (Vienne). 

Catalogues  de  M.  Louis  Van  Houtte  (n"'  190  et  191  de  1881),  horticulteur 
à  Gand  (Belgique). 

Cercle  pratique  d'Horticidture  et  de  Botanique  du  Havre  (4*  et  5«  bul- 
letins de  1880).  Le  Havre;  in-8. 

Chronique   horticole  (2  novembre  et  1«'  décembre  1880).  Bourg;  in-8. 

Comptes  rendus  des  travaux  de  la  Socicté  des  Agriculteurs  de  France, 
onzième  session  générale  annuelle,  XI.  Paris,  1880  ;  in-8  de  578 
et  19  pages. 

Comptes  rendus  hcbdomadaii^es  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences 
(Tables  du  1"  semestre  de  1880,  et  n°»  18  à  26  du  2»  semestre  de 
1880).  Paris,  in-4. 

Connaissances  utiles  (no»  67,  68,  69,  72  et  75).  Paris;  in-4. 

Cultivateur  {Le  bon)  (n»»  23,  24,  25  et  26  de  1880).  Nancy;  feuille  in-4. 

Cultivateur  (Le)  agenais  (1*'  novembre  et  l'^'  décembre  1880).  Agen;  in-8. 

Garlen/lora  (Flore  des  Jardins,  Recueil  mensuel  général  d'Horticulture, 
édité  et  r«5digé  par  le  D'  Ed.  Regel,  avec  plusieurs  collabora- 
teurs; cahiers  de  novembre  et  décembre  1880).    Stuttgart;  in-8. 

Generalversammlung  des  Gartenbau-Vereins  -u  Darmstadt^  am  1  ^'  dscem- 
ber  1880  (Assemblée  générale  de  la  Société  d'Horticulture  de  Darm- 
stadt,  tenue  le  l^''  décembre  1880  ;  Rapport  annuel  du  Président). 
Darmstadt;  1880  ;  in-8  de  24  pages. 

Hamburger  Garten-  und  Blumenzeitung  (Gazette  de   Jardinage    et  de 


J 


MOIS   DE   NOVEMBRE    ET    DÉCEMBRE    1880.  733 

Floricullure  de  Hambourg;  cahiers  12  de  18'80  et  l"    de   1881). 

Hambourg;  in-8. 
Jownal  d'Agriculture  pratique  du  midi  de  la  France  (août  et  novembre 

1880.)  Toulouse-,  in-8. 
Journal  de  l'Agriculture,  par  M.  J. -A.   Baural  (n"^  60',  605  et  607   à 

612  de  1880).  Paris-,  in-8. 
Journal  de  la  Société  d'Horticulture  du  canton  de  Vaud  (1 0   novembre 

1880).  Lausanne;  in-8. 
Journal  de  la   Société  dHorticuUure  du  département  de  Seine-et-Oise 

(n"'  7,  8  et  9  de  1880).  Versailles;  in-8. 

Journal  des  Campagnes  {n°^  ib  et  47  à  52  de  18S0,  n°  1  de  1881).  Paris; 

feuille  in -4. 
Journal  de  vulgarisation  de  V EorticuUure  (octobre   et  novembre  1880). 

Paris  ;  in-8. 
Lyon  horticole  (n°^  20,  2! ,  22,  23  et  24  de  1880).  Lyon  ;  in-S. 
Maandblad  van  de  Vereeniging  ter   bœordering  van  Tuin-  en  Landbouw 

(Feuille  mensuelle  de  la  Société  poar  le  perfectionnement  de  l'Hor- 

ticullure  et  de  l'Agriculture  dans  le  duché  de  Limbourg,  n"  H  et  12 

de  1880).  Maestrichl;  in-8. 
Maison  de  Campagne  {La)   (16  novembre,   1^'    et  16  décembre   1880). 

Paris  in-8. 

Monatschrift  des  Vereines  zur  Befœrderting  des  Gartenbaues  (Bulletin 
mensuel  de  la  Société  pour  le  perfeclionnement  du  Jardinage  en 
Prusse  et  de  Jia  Société  des  amateurs  de  jardins  à  Berlin,  rédigé 
par  le  docteur  L.  Wittmack  ;  cahiers  de  novembre  et  décembre 
1880).  Berlin;  in-8. 

Moniteur  d'Horticidture  {Le)  (décembre  1880  et  janvier188l). Paris;  in-S. 

Revista  horticola  andaluza  (Revue  horticole  andalouse  ;  n»  1,  li'e  année, 
1881).  Cadix;  in-8. 

Revue  agricoleet  horticole  du  Gers  (n^s  10,  Il  et  12  de  1880).  Auch;  in-8. 

Revue  des  Eaux  et  Forêts  (novembre  et  décembre  1880j.  Paris;  in-8. 

Revue  géographique  (16  juin  et  16  juillet  18^0).  Paris  ;  iQ-4. 

Revue  horticole  (16  novembre  1880  et  ^"'  janvier  1881).  Paris:  in-8. 

Revue  horticole  des  Bouches-du-Rhône  (octobre  et  novembre  1880).  Mar- 
seille ;  in-8. 

Rivista  agricola  romana  (Revue  agricole  romaine,  publication  oflîcielle 
du  Comice  agricole  de  l\ome,  rédigée  par  M.  Aug.  Poggi; 
n»  d'aoùl-seplembro  1880).    Rome;  in-8. 

Sieboldia^  Weekblad  voor  den  Tuinbouw  in  Nederland  {Sieboldia.  Feuille 
hebdomadaire  pour  l'Horticulture  des  Pays-Bas,  n"s  45  à  52  de 
1880,  le'' de  1881).  Leyde;  in-4. 

Société  centrale  d'Agriculture  du  département  de  la  Seine -Inférieure 
(2%  3'=  et  4*  trimestres  de  187y).  Rouen;  in-8. 


740  BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 

Société  centrale  d'Horticulture  et  d'Agriculture  de  Nice  et  des  Alpes- 
Maritimes  (3«  bulletin  de  1880).  Nice  -,  in-S. 

Société  d'Agriculture  de  V Allier  (novembre  el  décembre  1880)'.  Moulins; 
in-8. 

Société  d'Horticulture^  de  Botanique  et  d'Aginculture  de  Montmorency 
(t^  pl3*  irimestres  de  ISSO).  Montmorency;  in-S. 

Société  d'Horticulture  de  Bourg  (Almanach  de  1881).  Bourg;  in-8. 

Société  d'ihriiculture  de  V arrondissement  de  Corbeil  (l' livraison,  4878, 
1 879  et  1 880) .  Corbeil  ;  in-8 . 

Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Se7ilis  (novembre  et  décem- 
bre 1s80).  Senlis;  in-8. 

Société  d'Horticulture  de  Limoges  (Q°3de  1880).  Limoges;  in-8. 

Société  d'Horticulture  de  IScuily  (Exposition  de  1880).  Neuilly -,  in-8. 

Société  d'Horticulture  de  Nogent-sur- Seine  (décembre  1880).  Nogent  ;  iQ-8. 

Société  royale  d'Horticulture  et  d'Agriculture  d'Anvers  {iih^  Exposition, 
en  18801.  Anvers;  in-8. 

Sud-Est  (le)  (octobre  el  novembre  1880).  Grenoble;  in-8. 

The  Garden  (Le  Jardin,  journal  hebdon^adaire  illustré  d'Horticulture  dans 
toutes  ses  branches,  n«»  des  6,  13,  20,  27  novembre,  des  4, 11, 18, 
25  décembre  1880,  1"  janvier  1881).  Loadres;  in-4. 

The  Gardeners"  Chronicle  (La  Chronique  des  jardiniers,  journal  hebdoma- 
daire illustré  d'iloiticulture  el  des  sujets  voisins,  n"'  6,  13,18, 
25  novembre,  4,  11,  18,  25  décembre  1880,  l"  janvier  1881). 
Londres;  in-4. 

Vcrzeichniss  der  empfehlenswcrthestLU   Obstsorten  ^Liste  des  variétés  de 

Poiriers  Its  plus  recommandables  pour  planter  en  plein  champ,  le 

long  des  voies  el  dans  les  jardins  fruitiers  de  la  province  Starken- 

burg;  parM.RuuoLPH  NoACK;.  Darmstadt,  1880;  in-8  de  12  pages. 

Vigneron  champenois  (Le)  fn«»  7,  8,  9,  10  et  12  à  16  de  1880).  Epcrnay  ; 

feuille  in-4. 
Ville  de  Paris  [La]  1'='',  2  et  3  décembre  1880).  Paris;  iû-4. 

Wochenblatt  des  landuirthscha/tlichen  Vcreins  im  Grossherzogthwn 
Bad.n  (feuille  hebdomadaire  de  la  Société  d'Agriculture  du  Grand- 
Duché  de  Bade,  n"*  40  à  46,  49-50  de  1880).  Karlsruhe;  in-4. 

Zeitschri/t  des  landicirthschaftlichcn  Vcreins  in  Bayern  (Bulletin  de  la 
Soo  éié  d'Agriculture  de  Bavière,  cahiers  de  novembre  et  décembre 
1880).  Munich;  in-8. 
Zur  Verbieitung  der  Obstcultur  (Pour  la  diffusion  de  la  culture  fruitière. 
Instructions  sur  la  conduite  des  arbres  fruitiers  en  cordons  \  par 
M.  W\u{.  Schwab).  Darmstadt,  1874  ;  ïn-8  de  14  pages. 


D'STRIBUTION    DES   RÉCOMPENSE^.  7i1 

DOCUMENTS    RELATIFS  A  LA  SÉANCE  DE 
DISTRIBUTION  DES  RÉCOMPENSES 


Discours    de   M.   le  Président    Alp.  Lâvallée. 
Mesdames, 
Mes  chers  Collègues, 

J'avais  l'espérance  que  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du 
Commerce  pourrait  nous  faire  l'honneur  de  présider  cette  séance  ; 
les  travaux  parlementaires  l'en  empêchent.  Je  vous  apporte  ici 
les  regrets  qu'il  a  bien  voulu  m'exprimer,  ainsi  que  le  témoi- 
gnage de  toute  sa  sympathie  pour  nos  utiles  travaux;  son  appui  ne 
nous  fera  pas  défaut.  Il  appartient  au  gouvernement  de  la  Répu- 
blique, protecteur  éclairé  des  sciences  et  des  arts,  de  ne  pas  mé- 
nager ses  encouragements  à  rflorticulture  nationale  et  de  donner 
tout  son  concours  à  notre  grande  Société,  son  représentant  le 
plus  autorisé. 

Mesdames, 

Mes  chers  Collègues, 

L'objet  principal  de  la  réunion  solennelle  d'aujourd'hui  est, 
vous  ]e  savez,  la  distribution  des  récompenses  à  ceux  que  vous 
avez  jugés  dignes  d'obtenir  un  témoignage  de  leur  mérite,  de 
leur  savoir,  de  leur  zèle,  ou  des  qualités  morales  qui  les  dis- 
tinguent. 

Avant  d'appeler  les  lauréats  à  recevoir  les  médailles  qui  leur 
sont  décernées,  avant  que  notre  éminent  Secrétaire-réâac- 
teur  nous  ait  soumis  le  Compte  rendu  de  notre  Exposition, 
permettez-moi  de  vous  entretenir  brièvement  de  notre  chère 
Société  et  de  son  avenir. 

Fondée  en  1826,  elle  avait  alors  le  titre  de  Société  d'Horticul- 
ture de  Paris;  ce  n'est  que  beaucoup  plus  tard,  et  seulement  après 
sa  fusion  avec  le  Cercle  pratique  d'Horticulture  de  la  Seine,  qu'elle 
prit  la  place"  importante  que  lui  assignait  sa  grande  prépondé- 
rance dans  toute  la  France.  C'est  alors  seulement  qu'un  décret 
daté  du  i  I  août  ISoo  la  reconnut  Établissement  d'utilité  publique. 


742  DISTRIBUTION   DES   RÉCOMPENSES. 

et  lui  conféra  le  titre  de  Centrale,  destiné  à  préciser  le  rôle  qu'elle 
était  désormais  appelée  à  jouer. 

Cette  année,  un  décret  de  M.  le  Président  de  la  République  est 
venu  grandir  et  consacrer,  si  je  puis  m'exprimer  ainsi,  celte  légi- 
time influence  de  notre  Société,  en  lui  conférant  le  titre  de 
nationale.  Ce  titre  implique  tout  naturellement  l'idée  d'une 
attache  gouvernementale  et  témoigne  tout  au  moins  de  la  faveur 
et  de  la  confiance  que  nous  avons  su  conquérir  auprès  des  pouvoirs 
public:>.  Nous  saurons,  j'en  suis  sûr,  mes  chers  Collègues,_afdrmer 
chaque  jour  davantage  notre  rang,  en  marchant  résolument  dans 
la  voie  du  progrès. 

Ne  vous  étonnez  donc  pas  que  votre  Conseil,  dont  vous  con- 
naissez la  haute  compétence  et  la  profonde  sagesse,  cherche,  par 
des  innovations  longtemps  et  mûrement  étudiées,  à  développer  le 
goût  de  rhorticulture,  à  le  faire  pénétrer  dans  un  public  parfois 
encore  indifférent  et  à  grossir  ainsi  nos  rangs  par  l'adhésion  de 
nouveaux  Membres. 

Votre  Conseil  a  pensé,  et  je  suis  certain  que  vous  serez  tous  à 
cet  égard  en  communauté  d'opinion  avec  lui,  que  nos  Exposi- 
tions, dans  le  vaste  vaisseau  où  elles  sont  faites  depuis  tant 
d'années,  offrent  de  si  grands  inconvénients  qu'ils  ne  sauraient  être 
compensés  par  les  quelques  avantages  qui  avaient  déterminé  nos 
prédécesseurs  à  demeurer  dans  le  cercle  étroit  où  nous  tournons 
depuis  trop  longtemps. 

Nos  Expositions  avaient  forcément  lieu  à  une  époque  invariable, 
et  les  plantes  qui  y  figuraient  restaient  nécessairement  les  mômei;; 
nous  devions  remplir  les  mêmes  plates-bandes,  conserver  les 
mêmes  distances,  les  mômes  hauteurs;  nous  étions  privés,  pour 
nos  produits  maraîchers  et  fruitiers,  ainsi  que  pour  ceux  de  l'In- 
dustrie horticole,  non  pas  seulement  de  soleil,  mais  même  de 
lumière.  Enfin,  nous  nous  trouvions  réduits  depuis  quatre  ans  à 
ne  plus  compter  sur  le  stimulant  bien  naturel  de  nos  recettes, 
puisque  une  somme  fixe  nous  étaU  allouée,  et  que  nous  ne  pou- 
vions plus  dès  lors  connaître  le  degré  de  faveur  dont  nous 
jouissions  auprès  du  public. 

Ne  fallait-il  pas  rechercher  un  autre  mode  d'Exposition  et 
recourir  à  de  nouveaux  moyens?  Un  projet  élaboré  avec  un  soin 


DISCOURS  DE  M.   LE  PRÉSIDENT.  743 

minutieux  par  votre  Commission  des  Expositions  a  reçu  l'una- 
nime approbation  de  votre  Conseil.  Nous  abandonnons  donc,  cette 
année,  le  Palais  de  l'Industrie  pour  les  Champs-Elysées;  nous 
ne  doutons  pas  que  la  ville  de  Paris  ne  réserve  un  accueil  favo- 
rable à  notre  demande  et  ne  témoigne  ainsi  une  fois  de  plus  du 
grand  intérêt  qu'elle  porte  à  l'horticulture  nationale,  source 
féconde  de  productions  si  précieuses  pour  notre  grande  cité. 

Le  changement  de  lieu  n'est  pas  le  seul  progrès  que  nous  ayons 
voulu  réaliser  pour  nos  Expositions.  Nous  désirons  augmenter  un 
peu  leur  durée,  et  surtout  les  multiplier.  Faire  tout  à  la  fois  dans 
l'avenir  une  seconde  Exposition  aux  Champs-Elysées  et  en  orga- 
niser de  partielles  dans  notre  bel  Hôtel.  Celles-ci,  nécessairement 
beaucoup  plus  restreintes,  seraient  réservées  spécialement  soit 
aux  fruits,  soit  aux  produits  maraîchers,  soit  à  des  genres  de 
plantes  qui,  pour  divers  motifs^,  n'apparaissaient  pas  au  Palais  de 
l'Industrie.  Nous  n'y  voyons  jamais  figurer  en  effet  toutes  ces 
Jolies  plantes  du  Cap  et  de  la  Nouvelle-Hollande,  ces  belles  Eri- 
cacées,  qui  réclament  des  soins  assidus  et  un  véritable  savoir,  les 
Camellias,  les  Rhododendron  du  Sikkim  et  de  l'Himalaya,  ni 
même  les  Azalées  de  l'Inde.  J'en  dirai  autant  de  ces  genres  à 
espèces  nombreuses  que  de  patients  et  savants  amateurs  pour- 
raient nous  présenter,  tels  que  les  Anémones,  les  Lilium,  les 
Tulipes,  les  Iris,  les  Fuchsias,  les  Oxalis,  les  Penstemon,  jus- 
qu'aux modestes  Aster,  et  tant  d'autres.  Les  Orchidées,  un  grand 
nombre  de  Broméliacées  et  même  certains  Palmiers  s'accommo- 
daient mal  de  l'immense  nef  du  Palais  de  l'Industrie.  Vous 
applaudirez  donc  à  la  résolution  prise  par  votre  Conseil.  Souhai- 
tons qu'une  période  de  beaux  jours  nous  assure  le  succès  que 
nous  espérons. 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  là  :  nous  étudierons  encore  si  à 
chacune  de  nos  Expositions  partielles,  faites  en  quelque  sorte  en 
famille,  chez  nous,  simplement,  et  sans  appel  au  grand  public, 
mais  à  celui  qui  a  le  goût  des  plantes  et  peut  venir  à  nous,  nous 
étudierons,  dis-je,  si  à  ces  Expositions  il  ne  serait  pas  à  propos 
de  charger  un  spécialiste  de  faire  une  courte  conférence  sur 
l'histoire  et  la  culture  des  plantes  ainsi  soumises  à  votre  appré- 
cialion. 


744  DISTRIBUTION   DES   RÉCOMPENSES. 

Cette  question  des  Conférences  soulevée  par  l'un  de  nos  Vice- 
Présidents,  dont  nous  connaissons  le  dévouement  à  notre  Société, 
mérite  aussi  d'être  examinée  avec  tout  notre  soin,  car  elle  doit 
conduire  à  répandre  le  goût  des  plantes  et  Tamour  des  jardins, 
par  la  diffusion  des  connaissances  pratiques,  s' appuyant  sur  des 
données  scientifiques  certaines  et  précises.  L'organisation  de  Con- 
férences dans  notre  Hôtel  sera  bientôt  soumise  à  l'examen  de 
votre  Conseil. 

J'ai  fait  une  proposition  que  votre  Conse  il  a  accueillie  favorable- 
ment :  celle  de  créer  des  diplômes  de  mérite  qui  seront  décernés, 
non  pas  aux  présentateurs  d'une  plante  exceptionnellement  inté- 
ressante., mais  à  ia  plante  elle-même.  Ces  diplômes  sont  destinés 
à  signaler  d'une  façon  toute  spéciale  des  espèces,  ou  parfois  des 
variétés  d'un  mérite  hors  ligne  et  bien  reconnu;  ils  doivent,  pour 
conserver  la  haute  valeur  que  nous  voulons  leur  donner,  n'être 
décernés  qu'avec  une  très  grande  circonspection,  et  après  un 
examen  rigoureux.  Aussi  lorsqu'une  plante  vous  sera  présentée 
pour  obtenir  ce  témoignagne  indélébile  de  son  mérite,  voulons- 
nous  qu'elle  réunisse  à  la  fois  les  suffrages  de  l'un  de  nos  Comités 
et  ceux  du  Conseil;  si  je  ne  craignais  pas  d'employer  un  terme 
trop  prétentieux,  je  dirais  que  chacune  devra  conquérir  l'appro- 
bation de  deux  juridictions  diflérentes.  Les  plantes  ainsi  anoblies 
feront  facilement  leur  chemin.  Ce  sera  une  gloire  pour  leur  pos- 
sesseur de  nous  les  avoir  fait  connaître  et  la  Société  aura  mérité 
de  nouveaux  titres  à  la  reconnaissance  publique. 

Enfin,  mes  chers  collègues,  j'espère  que  nous  parviendrons  à 
ouvrir  chaque  jour  notre  riche  bibliothèque;  elle  permettra 
d'établir  l'histoire  de  beaucoup  de  plantes  qui  se  rencontrent 
dans  nos  jardins  sous  des  noms  incorrects  ou  douteux,  de  déter- 
miner d'une  façon  rigoureuse  les  nouvelles  introductions  ;  elle  sera 
pour  les  érudits  et  les  studieux  l'outil  nécessaire  à  leurs  recherches 
sur  l'histoire  de  l'horticulture  française,  histoire  dont  notre  pays 
a  certainement  lieu  de  se  glorifier  beaucoup  plus  qu'il  ne  le 
fait. 

Notre  musée  carpologique  aura,  bien  entendu,  sa  place  à  côté 
de  notre  bibliothèque,  et  le  public,  désormais  à  même  d'étudier  la 
belle  collection  plastique  des  plus  précieuses  variétés  de  fruits, 


COMMISSION   DES   BÉCOMPENSES.  74> 

se  familiarisera  de  plus  en  plus  avec  celte  partie  de  l'horticulture 
si  pleine  d'intéiôt  et  qui  témoigne  d'un  art  si  avancé. 

Vous  voyez,  mes  chers  collègues,  l'horizon  qui  s'ouvre  devant 
nous  :  C'est  l'avenir.  Ne  devoas-nous  pas  jeter  aussi  un  regard  sur 
le  passé?  L'année  qui  vient  de  s'écouler  nous  a  privés  d'un  collègue 
bien-aimé  de  nous  tous  et  dont  notre  Société  conservera  toujours 
le  souvenir,  car  il  a  eu  sur  sa  destinée  un  rôle  prépondérant; 
je  veux  parler  de  l'excellent  docteur  Andry,  votre  Secrétaire- 
général  pendant  de  longues  années. C'était  un  amateur  passionné, 
comme  il  en  existait  beaucoup,  il  y  a  vingt  ou  trente  ans,  mais  dont 
le  nombre  malheureusement  tend  à  diminuer  depuis  que  la  mode 
s'est  portée  vers  la  culture  des  plantes  à  feuillage  ou  vers  celles 
qu'une  floraison  prolongée  permet  d'employer  à  la  grande  orne- 
mentation. Le  D'"  Andry  a  largement  contribué  à  développer  notre 
Société,  à  grandir  son  influence  et  à  assurer  sa  prospérité. 

J'ai  cherché,  mes  chers  collègues,  à  vous  faire  comprendre  les 
tendances  de  votre  Conseil;  dorénavant  vous  connaissez  ce  qu'il 
veut  faire,  le  but  vers  lequel  il  dirige  notre  grande  Société.  Nous 
sommes  tous  intimement  unis;  c'est  là  une  force  considérable; 
'aussi  soyez-en  assurés,  le  succès  continuera  à  couronner  nos  efl'orts 
et  rhorticulture  française  grandira  incessamment  dans  l'estime 
publique. 


GOMiMISSION  DES  RÉCOMPENSES 


Procès-verbal  de  la  Séance  du  23  août  1880.. 
Présidence  de  M.  Bcrelle,  l'un  des  Vice-Présidents  de  l\  Société. 

La  Commission  des  Récompenses  s'est  réunie,  le  23  août  1880, 
aune  heure  de  relevée,  pour  statuer  :  lo  sur  les  demandes  de  mé- 
dailles adressées  par  des  jardiniers  qui  ont  justifié  de  la  longue  du- 
rée de  leur  service  dans  la  même  maison  ;  2o  sur  les  récompenses 
qui  peuvent  être  accordées  à  la  suite  de  Rapports  favorables  qui 
lui  ont  été  renvoyés  par  la  Société,  en  séance.  En  l'absence  deM.le 
docteur  Bâillon, Président  désigné  par  le  Conseil  d'Administration, 


746  COMMISSION   DES  RÉCOMPENSES. 

M.  Burelle,  qui  est  également  l'un  des  Vice-Présidents  de  la  Société, 
occupe  le  fauteuil  de  la  présidence.  Sont  présents  :  MM.  Apperî, 
.Drouet,Lecocq-Dumesnil,Membresdela  Commission, Laiz'er,Pré- 
sident  du  Comité  de  Culture  potagère,  et  Duchartre,  Secrétaire-Ré- 
dacteur, remplissant  les  fonctions  de  Secrétaire,  conformément  au 
Règlement.  Sont  absents:  MM. Duvivier,  Secrétaire-général, Durand, 
aîné, Hardy, A. Malet,  Membres  de  la  Commission, et  Glaiiguy,  Pré- 
sident du  Comité  des  Ans  et  Industries.  M.  Ch.  Chevalier,  Président 
du  Comité  d'Arboriculture,  a  fait  présenter  ses  excuses. 

Après  mûre  délibération  sur  chacun  des  sujets  en  vue  desquels 
elle  avait  été  convoquée,  la  Commission  des  Récompenses  a  pris 
les  décisions  suivantes  qui  ne  deviendront  définitives  qu'après 
avoir  été  approuvées  par  le  Cjnseil  d'Administiation. 

A.    RÉCOMPENSES   ACCORDÉES   A   DES   JARDINIERS   POUR   BONS 
ET    LONGS   SERVICES. 

Plusieurs  demandes  de  récompenses  pour  des  jardiniers  travail- 
lant depuis  un  espace  de  temps  plus  ou  moins  long  dans  la  même 
maison  avaient  été  adressées,  dans  le  cours  de  cette  année,  à  la  So- 
ciété nationale  d  Horticulture  de  France,-  malheureusement  la  plu- 
part n'ont  pu  être  accueillies,  soit  parce  que  les  postulants  ne 
comptent  pas  encore  le  nombre  d'années  de  service  qu'exige  le  rè- 
glement, soit  parce  que  l'on  a  négligé  de  formuler  la  demande  autre- 
ment que  par  une  simple  lettre,  sans  pièces  oUicielles à  l'appui.  Par 
l'eflFet  de  ces  diverses  circonstances,  deux  médailles  seulement  ont 
pu  être  accordées. 

lo  M.  Robin  (Jean-Joseph),  né  à  Clamart  (Seine),  le  10  octobre 
1828,  est  entré,  en  mai  1848,  dans  l'établissement  horticole  de 
M.  Baudry.  Il  y  est  resté  en  qualité  de  premier  garçon,  après  que 
rétablissement  est  passé  entre  les  mains  de  M.  Comtois,  et  il  y 
travaille  encore  aujourd'hui.  Un  certificat  en  bonne  forme,  signé 
de  MM.  Baudry  et  Courtois,  atteste  que  ces  horticulteurs  n'ont  eu 
qu'à  se  louer  de  sa  conduite, de  sa  probité  et  de  son  travail.  M.  Ro- 
bin compte  dès  lors  quarante  années  de  bons  services  dans  la  même 
maison  ;  mais  le  règlement  portant  que  le  service  effectif  est  compté 
seulement  à  partir  de  dix-huit  années  révolues,  il  en  résulte  que 
de  ce  chiffre  total  on  doit  déduire  six  années.  Dans  ces  conditions, 


PROCÈS-VERBAL  DE   LA  SÉANCE   DU   23   AOUT    1880.  747 

M.  Robin  (Jean-Joseph)  a  droit  à  une  médaille  d'argent,  récom- 
pense réglementaire  pour  les  jardiniers  qui  comptent  plus  de 
trente  et  moins  de  40  années  de  service  dans  la  même  maison. 

2o  M.  Daveau  (Théodore),  né  à  Château-Lavallière  (Indre-el- 
Loire),  le  15  mars  1829,  est  entré,  le  10  mars  1850,  en  qualité  de 
contre-maîlre  en  chef,  chez  M.  Louis  Leroy,  pépiniériste-fleuriste, 
au  Grand-Jardin,  à  Anger.s  (Maine-et-Loire).  Depuis  celte  époque, 
c'est-à-dire  pendant  trente  années,  il  a  dirigé  en  celte  qualité  le  per- 
sonnel de  cet  étah^ssemeat,  à  la  complète  satisfaction  du  proprié- 
taire qui  atteste,  dans  un  certificat  des  plus  flatteurs  et  en  bonne 
forme,  que  son  employé  s'est  tenu  constamment  à  la  hauteur 
de  la  tâche  qu'il  avait  à  remplir  et  que,  si  aujourd'hui  le  mauvais 
état  de  sa  santé  l'oblige  à  abandonner  ses  fonctions,  il  laisse  après 
lui  de  très  vifb  regrets.  La  durée  de  son  service  lui  donne  droit  à 
une  médaille  d'argent  que  la  Commission  est  heureuse  de  lui 
accorder. 

M.  Jacquemet-Bonnefont,  horticulteur-pépiniériste  à  Annonay 
(Ardèche),  avait  écrit  à  M.  le  Président  de  la  Société  pour  deman- 
der que  les  médailles  réglementaires  fussent  accordées  à  plusieurs 
employés  de  son  important  établissement  qui,  pour  la  plupart, 
comptent  déjà  un  grand  nombre  d'années  de  service  ;  malheu- 
reusement sa  demande  est  consignée  dans  une  simple  lettre  qui, 
non  seulement  n'a  que  la  forme  privée,  mais  encore  ne  fournit 
piS  les  renseignements  nécessaires  à  la  Commission  pour  une 
décision  à  prendre  en  connaissance  de  cause.  La  Commission 
a  donc  pensé  qu'il  y  avait  lieu  d'ajourner  cette  décision  à  l'an  pro- 
chain, dans  l'espoir  qu'alors  toutes  ks  formalités  réglementaires 
auront  été  remplies. 

M.  Dagneau  (Charles),  jardinier  chez  Mme  Smith,  à  Nogent- 
sur-Marne  (Seine),  a  produit  deux  certificats  en  bonne  forme  des- 
quels il  résulte  que  son  service  dans  la  propriété  de  cette  dame 
a  commencé  en  juin  1852  et  qu'il  a  constamment  donné  pleine  sa- 
tisfaction à  ses  maîtres,  dans  cet  espace  de  vingt-huit  années.  Mal- 
heureusement le  règlement  n'autorise  à  donner  des  récompenses 
aux  jardiniers  qu'à  partir  de  trente  années  de  service.  Il  manque 
donc  deux  années  à  M.  Dagneau,  pour  que  la  Commis.-ion  des  Ré- 
compenses puiss3  lui  décerner  une  médaille  d'argent. 


748  COMMISSION   UES    UKCOMPENSES. 

A  plus  forte  raison  la  Commissioa  se  voit-elle  dans  la  même 
impossibilité  relativement  à  M.  Gathelot  (Etienne),  pour  lequel  un 
certificat  en  bonne  forme  délivré  par  M.  Auguste  de  Montgolfier, 
propriétaire  à  Marm.agne(Côte-d'Or),  constate  qu'il  est  entré  au 
service  de  ce  propriétaire  en  185t ,  étant  alors  âgé  de  quatorze  ans. 
Ce  jardinier  ne  compte  donc,  au  moment  présent,  que  vingt-quatre 
années  de  service  effectif  compté  à  partir  de  l'âge  de  dix-huit  ans, 
conformément  au  règlement. 

B.  Récompenses  accordées  a  la  suite  de  Rapports. 

Gomme  de  coutume,  les  Rapports  qu'un  vote  spécial  de  la  So- 
ciété a  renvoyés  à  la  Commission  des  Récompenses  ont  eu  pour 
objet  des  ouvrages  récemment  publiés,  des  cultures  ou  des  appa- 
reils rentrant  dans  le  domaine  des  aris  et  industries  horticoles. 

1.  Ouvrages  : 

1o  En  offrant  à  la  Société  nationale  d'Horticulture  la  seconde 
édition  de  son  ouvrage  qui  a  pour  titre  :  IJartde  gre.fjer,  INl.  Gh. 
Ballet,  de  Troyes,  l'horliculteur-pépiniériste  bien  connu,  a  de- 
mandé que  cet  ouvrage  devînt  l'objet  d'un  Rapport  spécial.  Dési- 
gné comme  Rapporteur,  M.  Carrière  (E.-A)  a  fait  ressortir  l'in- 
térêt et  l'utilité  de  ce  travail  et  a  signalé  les  modifications  et  amé- 
liorations par  lesquelles  l'auteur  a  su  distinguer  la  seconde  édition 
de  la  première  que  déjà  un  Rapport  antérieur  avait  jugée  avanta- 
geusement. Mue  par  cette  considération,  la  Commission  accorde 
à  M.  Cil.  Baltet  une  médaille  d'argent. 

2°  Le  même  membre  a  fait  un  Rapport  très  favorable  sur  un 
ouvrage  de  M.  Fillon  intitulé  :  Reboisement  par  les  essences  rési- 
neuses (voyez  le  Journ.,  avril  1880,  p.  244-246).  La  Commission 
a  reconnu  toute  l'importance  de  ce  sujet  considéré  au  point  de 
vue  lie  l'intérêt  général,  mais  il  lui  a  semblé  que  l'intérêt  qu'il 
peut  offrir,  au  point  de  vue  exclusivement  horticole,  est  asst  z  faible 
puisqu'il  ne  résulte  guère  que  de  surfaces  peu  étendues  qu'on 
peut  avoir  à  boiser  ou  reboiser  dans  l'enceinte  de  quelques  grands 
parcs  ;  néanmoins,  malgré  cette  restriction  naturelle,  les  éloges 
donnés  par  M.  le  Rapporteur  à  l'œuvre  de  M.  FiUon  l'ont  déter- 
minée à  décerner  à  cet  habile  forestier  une  médaille  de  bronze. 

30  L'un  des  écrivains  horticoles  les  plus  connus  de  la  Belgique, 


PROCÈS-VERBAL  DE  LA  SÉANCE  DU  23  AOUT  1880.     749 

M.  de  Puydt  a  publié  récemment,  sur  Les  Orchidées,  un  livre  dans 
lequel  ces  plantes  justemeat  recherchées  des  amateurs  sont  consi- 
dérées tant  en  elles-mfimes  qu'au  pointde  vue  de  la  culture  qui  leur 
convient.  Dans  le  Rapport  qu'ils  ont  présenté  à  la  Société  sur  cet 
ouvrage,  MM.  Thibaut  et  Keteleêr,  juges  parfaitement  compétents 
en  cette  matière,  «n  ont  (Voyez  le  Journ.,  mai  4880,  p.  312-314) 
fait  ressortir  l'utilité  et  ont  montré  qu'on  y  trouve  non  seulement 
le  résumé  de  ce  qui  a  été  publié  jusqu'à  ce  jour  sur  les  Orchidées, 
mais  encore  les  fruits  d'observations  faites  par  Fauteur  et  les  ré- 
sultats de  la  pratique  culturaie  d'habiles  horticulteurs  spécialistes. 
Aussi  la  Commission  accorde-t-elle  à  M.  de  Puydt  une  médaille 
d'argent. 

II.  Cultures. 

1o  Les  vastes  jardins  et  pépinières  de  M.  Jacquemet-Bonnsfont, 
à  Annonay  (Ardèche),  après  avoir  été  visités  en  détail  par  une 
Commission  composée  de  MM.  Hardy,  Jamin  (Ferd.)  et  Michelin, 
ont  fourni  au  dernier  de  ces  collègues  la  matière  d'un  Rapport 
circonstancié  et  des  plus  favorables  (Voyez  le  Jdurn.,  cahiers  de 
novembre  et  décembre  1879,  p-  713,  775).  La  Commission  des 
Récompenses,  considérant  qu'il  s'agit  là  d'un  établissement  d'im- 
portance majeure,  aussi  bien  dirigé  que  soigneusement  tenu, 
dont  l'existence  est  aujourd'hui  séculaire,  et  qui  n'a  que  bien  peu 
d'égaux,  soit  dans  notre  pays,  soit  à  l'étranger,  n'hésite  pas  à 
décerner  à  M.  Jacquemet-Bonnefont  une  médaille  d'or. 

2o  M.  Curé,  horticulteur,  rueLecourbe,  à  Paris,  et  l'un  des  Se- 
crétaires de  la  Société,  a  essayé  cette  année  avec  un  plein  succès 
la  culture  des  Asperges  forcées  non  plus  au  moyen  du  fumier, 
comme  toujours,  mais  à  l'aide  de  la  chaleur  produite  par  un  ther- 
mosiphon. L'essdi  a  été  fait  par  lui  non  pas  timidement  mais  dans 
de  fortes  proportions  et  le  résultat  en  a  été  décidément  avantageux, 
^ant  sous  le  rapport  du  produit  que  sous  celui  de  l'économie.  C'est 
ce  qu'a  très  bien  établi  dans  son  Rapport  (Voyez  le  Journ.,  mai  1 880, 
p.  316-32i)  M.  Arnould-Baltard  qui  a  été  en  cette  circonstance 
l'organe  d'une  nombreuse  Commission  spéciale.  La  Commission 
des  Récompenses,  appréciant  tout  l'intérêt  de  l'innovation  intro- 
duite par  M.  Curé,  accorde  à  cet  habile  horticulteur  une  médaille 
de  vermeil. 


750  COMMISSION   DES  BÉCOMFENSES. 

30  M,  Victor  Lesueur,  jardinier-chef  chez  M^e  la  baronne  de 
Rothschild,  à  Boulogne  (Seine),  a  fait  aussi,  en  1879,  une  tentative 
hardie,  mais  dans  la  réalisation  de  laquelle  son  habileté  connue  et 
la  mise  à  profit  de  circonstances  locales  lui  ont  permis  de  réussir 
parfaitement  :  il  a  cultivé  en  plein  air,  pendant  toute  la  durée  de 
la  belle  saison,  la  frileuse  population  des  serres  chaudes.  Les  dif- 
ficultés sérieuses  qu'il  a  dû  vaincre  pour  parvenir  à  préserver  ces 
plantes  de  tout  mal,  malgré  l'inconstance  du  climat  parisien,  et 
même  pour  leur  donner  plus  de  vigueur,  tout  en  obtenant  un  re- 
marquable effet  décoratif,  M.  le  D'  Eug.  Fournier  les  a  signalées 
dans  son  Rapport  sur  cette  grande  et  intéressante  expérience.  La 
Commission  des  Récompenses,  convaincue  qu'il  y  a  lieu  d'encou- 
rager de  pareils  essais  qui  semblent  agrandir  le  domaine  de  l'art 
horticole  en  lui  créant  des  ressources  nouvelles,  accorde  à 
M.  Victor  Lesueur  une  médaille  de  vermeil. 

4o  M.  Duval  (Léon),  horticulteur,  rue  Duplessis,  à  Versailles 
(Seine- et-Oist),  fait,  depuis  quelques  années,  sa  principale  spé- 
cialité de  la  culture  et  de  la  multiplication  par  voie  de  semis  des 
variétés  de  Gloxinia.  Sur  sa  demande,  une  Commission  nommée 
par  M.  le  Pré^ident  s'est  rendue  dans  son  établissement  et  a  pro- 
cédé à  un  examen  attentif  du  nombre  considérable  de  ces  char- 
mantes plantes  qui  s'y  trouvaient  alors,  à  différents  degrés  de 
développement.  Chargé  par  ses  collègues  d'être  leur  interprète, 
M.  Victor  Lesueur  a  fait  connaître,  dans  un  Rapport  élogieux 
(Voyez  le  Joitm.,  acût  4879,  p.  oi7-549),  l'excellente  impression 
que  MM.  les  Commissaires  avaient  éprouvée  dans  cette  visite;  il 
a  même  signalé  et  décrit  les  plus  remarquablesd'entre  les  nouvelles 
variétés  obtenues  par  M.  Duval  (Léon).  —  La  Commission  des 
Récompenses  accorde  à  cet  horticulteur  une  médaille  de  vermeil. 

50  Dans  son  établissement  situé  dans  Paris,  à  la  Glacière, 
M.  Jamain  (Hippol.)  s'attache  princip3lement  à  deux  cultures, 
dont  une  particulièrement  lui  a  valu  de  nombreux  succès  dans  les 
Expositions  horticoles;  ce  sont  :  la  culture  des  Orangers  et  Cit7'us 
en  général,  dont  il  possède  une  précieuse  collection,  et  celle  des 
Rosiers-thés  en  greffes  forcées.  Au  nom  d'une  Commission  qui 
avait  été  chargée  de  visiter  l'établissement  de  cet  horiiculteur, 
M.  Margotiin  père  a,  dans  son  Rapport  (Voyez  le  Journ.,  inm 


PROCÈS-VERBAL   DE   LA   SÉANCE   DU   23    AOUT    1880.  751 

1880,  p.  392-394),  rais  en  lumière  rimportaoce  des  résultats  qui 
y  sont  obtenus  dans  ces  deux  directions  ;  mais  en  même  temps  il 
a  fait  observer  que,  depuis  quelques  année?,  le  propriétaire  de  ces 
cultures  en  abandonne  la  direction  réelle  à  son  employé,  M.  Cor- 
deau, pour  se  consacrer  lui-même  tout  entier  aux  fonctions  de  pre- 
mier adjoint  de  son  arrondissement,  et  que,  mû  par  un  sentiment 
auquel  on  ne  peut  qu'applaudir,  il  désire  que  celui-ci  soit  seul 
récompensé,  si  là  Société  juge  qu'il  y  ait  lieu  de  donner  une  ré- 
compense. —  Satisfaisant  à  ce  désir,  la  Commission  des  Récom- 
penses accorde  une  grande  médaille  d'argent  à  M.  Cordeau,  chef  de 
culture,  depuis  une  longue  série  d'années,  chez  M.  Jamain  (Hipp.), 
6°  La  Société  a  renvoyé  à  la  Commission  des  Récompenses  deux 
Rapports  favorables  qui  lui  ont  été  présentés  successivement  par 
M,  Templier  (Voyez  le  Journ.,  septembre  1879,  p.  596-599),  à  la 
suite  de  deux  visites  convenablement  espacées,  relativement  à  la 
manière  dont  M.  Bertaut,  de  Rosny,  cultive  et  dirige  les  arbres 
fruitiers  en  vue  d'en  obtenir  une  abondante  fructification,  sans 
s'inquiéter  de  la  régularité  de  leurs  formes.  Le  résultat  obtenu 
est  satisfaisant,  sous  le  rapport  de  la  récolte. —  La  Commission  des 
Récompenses  accorde  à  M.  Bertaut  une  médaille  d'argent. 

70  MM.  Couturier  et  Robert,  horticulteurs  à  Chatou,  cultivent 
très  en  grand  et  avec  succès  les  Bégonias  tubéreux,  et  ils  ont  même 
obteou,  en  plusieurs  circonstances,  des  primes  de  divers  degrés 
pour  les  spécimens  des  charmantes  variétés  obtenues  par  eux 
qu'ils  ont  présentés  à  la  Société,  dans  ses  séances  ordinaires.  Vou- 
lant faire  juger  l'ensemble  de  celles  qu'ils  possèdent,  ils  ont  de- 
mandé, cette  année,  qu'une  visite  de  leur  établissement  fut  faite 
par  une  Commission  composée  de  personnes  compétentes.  C'est 
de  cette  Commission  qu'a  été  l'organe  M.  Lequin  dans  un  Rapport 
(Voyez  le 7owm.,  février  1880,  p.  11 3-1 17) dont  les  termes élogieux 
déterminent  la  Commission  des  Récompenses  à  décerner  à  ces 
horticulteurs  une  médaille  d'argent. 

80  M.  Mangin,  jardinier  chez  M™'  Despommiers,  rue  Saint- 
Romain,  est  parvenu,  à  force  de  soin  et  d'habileté,  à  créer,  dans 
l'enceinte  même  de  Paris,  une  charmante  ornementation  par  des 
plantes  d'une  maison  et  d'un  jardin.  Au  nom  d'une  Commission 
qui  avait  été  chargée  de  visiter  cette  culture  qui  sort  quelque  peu 


752  COMMISSION   DES   RÉCOMPENSES. 

des  conditions  habituelles,  M.  L.  Urbain  en  a  parlé  favorablement 
dans  un  Rapport  (voyez  le  Joimi.,  oclob.  1879,  p.  658-660)  qui  a 
été  renvoyé  à  la  Commission  des  Récompenses.  Cette  Commission 
accorde  à  M.  Mangin  uue  médaille  d'argent. 

9°  M.  Peau  avait  été  chargé  de  modifier  considérablement  et 
restaurer  le  vaste  parc  de  Rcbécourt  près  Hara  (Somme).  C'était 
là  une  oeuvre  délicate  en  raison  de  conditions  locales  peu  favora- 
bles et 'de  la  nécessité  de  conserver  une  grande  quantité  de  beaux 
arbres  à  la  situation  desquels  il  fallait  approprier  le  nouveau 
tracé.  M.  Péan  s'en  est  tiré,  nous  apprend  M.  Lavialle  dans  un 
Rapport  élogieux  (voyez  le  Journ.,  novemb.  1879,  p.  708-713), 
h  son  honneur  et  à  la  complète  satisfaction  du  propriétaire.  La 
Commission  des  Récompenses  lui  décerne,  pour  ce  motif,  une 
médaille  de  vermeil. 

m.  Appareils  industriels. 

La  question  des  appareils  de  chnuffage  est  l'une  de  celles  qui 
intéressent  le  plus  l'horticulture  de  nos  régions  dans  lesquelles 
il  s'agit,  pour  cultiver  des  végétaux  originaires  de  contrées 
chaudes,  de  les  soustraire,  pendant  nos  longs  hivers,  à  l'influence 
de  froids  souvent  prolongés  et  toujours  beaucoup  trop  rigoureux 
pour  eux.  L'adoption  aujourd'hui  générale  du  thermosiphoa  a 
fait  disparaître  plusieurs  des  inconvénients  qui  existaient  avec  les 
autres  appareils;  mais  il  rtste  toujours  à  résoudre  le  problème 
difficile  de  produire  le  plus  de  chaleur  possible  avec  le  moins  de 
combustible  possible.  C'est  principalement  vers  la  solution  de  ce 
problème  que  ttndent  les  eflorts  des  constructeurs. 

\°  Parmi  ceux-ci,  M.  Cii.  de  Vendeuvre  a  construit  chez 
aiM.  Vallerand,  à  Aînières,  des  thermosiihcus  dont  la  bonne  dis- 
position a  permis  de  maintenir,  avec  une  économie  notable,  une 
température  convenable  ou  même  élevée,  pendant  les  gelées  les 
plus  rigoureuses  de  l'hiver  deruier,  dans  une  série  de  serres  consa- 
crées principalement  à  la  culture  des  Gloxinias.  Dans  sts  deux 
Rapports  successifs  sur  tes  appareils  de  chauff"age,  M.  Lavialle  a 
exprimé  une  opinion  de  tous  points  lavorable,  au  nom  de  Id  Com- 
mission qui  a  eu  soin  d'en  examiner  le  fonctionnement  à  deux 
époques  diflérentes  et  dans  des  conditions  atmosphériques  dissem- 
blables (voyez  le  ^oMni.,  septemb.  1879,  p.  599  60J,  et  juiu  1880, 


PROCÈS- VERBAL  DE  LA  SÉANCE  DU  23  AOUT  1880.     753 

p.  394-396).  Cet  appareil  ayant  valu  à  M."  de  Vendeuvre  une 
reéJaille  de  vermeil,  à  l'Exposition  de  celte  année,  la  Commission 
n'a  pas  eu  à  statuer  de  nouveau  sur  un  objet  déjà  jugé. 

a°  De  son  côté,  M.  Lemeunier,  dans  des  chauffages  établis  au 
Fleuriste  de  la  ville  de  Paris  et  au  Muséum  d'Histoire  naturelle,  a 
réalisé  deux  innovations  qui  sont  des  améliorations  notables  au 
point  de  vue  de  l'utilisation  de  la  chaleur  produite  par  une  quan- 
tité donnée  de  combustible.  Ces  améliorations  consistent,  nous 
apprend  M.  Livialle,  dans  son  Rapport  sur  ces  appareils  (voyez  le 
Journ.,  mai  1880,  p.  325-328),  dans  l'emploi  d'une  chambre  à 
air  qui  jette  de  l'air  chaud  dès  que  le  feu  est  allumé,  et  dans  une 
forme  particulière  donnée  aux  tuyaux  qui  en  reçoivent  une  plus 
grande  surface  rayonnante.  Malheureusement  la  pose  de  ces  in- 
génieux appareils  est  dispeadieuse,  et,  sous  ce  rapport,  M.  Le- 
meunier aura  encore  des  simplifications  à  introduire.  Néanmoins 
et  malgré  cette  réserve,  la  Commission  des  Récompenses  n'hésite 
pas  à  donner  à  cet  habile  constructeur  une  grande  médaille 
d'argent. 

3"  On  a  souvent  songé  à  utiliser  le  vent  mettant  en  jeu  des  ailes 
de  moulin  pour  élever  sans  frais  l'eau  destinée  à  l'arrosement  des 
jardins  ;  mais  les  plus  ingénieux  de  ces  appareils  gardaient  encore 
des  défauts,  soit  qu'ils  fussent  trop  peu  sensibles  aux  brises  faibles, 
soit  qu'ils  ne  pussent  supporter  sans  dérangement  les  coups  de  vent 
violents,  soit  encore  que  leur  orientation  sa  fit  imparfaitement  ou 
exigeât  une  trop  grande  surveillance.M.  Debray,enconstruisantson 
moulin  à  vent  conoïle,  lui  a  donné  une  orientation  constante  par 
l'horizontalité  et  l'a  rendu  sensible  aux  plus  faibles  brises  comme 
inébranlable  par  les  grands  vents,  grâce  au  remplacement  des 
ailes  planes  par  des  cônes  creux  dans  lesquels  l'air  s'emmagasine 
en  quelque  sorte,  selon  l'expression  de  M.  Hanoteao,  Rjpporteur 
d'une  Commission  spéciale  qui  a  examiné  le  fonctionnement  de 
cet  ingénieux  appareil  dans  des  circonstances  très  différentes.  Il  y 
a  dès  lors  là,  d'après  l'avis  de  MM.  les  Commissaires,  une  amélio- 
ration notable  en  considération  de  laquelle  la  Commission  des 
Récompenses  accorde  à  M.  Debray  une  grande  médaille  d'ar- 
gent. 

Les  résolutions  précédentes  de  la  Commission  des  Récompenses 

48 


754  COMMISSION   DES   RÉCOMPENSES. 

ont  été  soumises,  le  9  septembre  1 880,  au  Conseil  d'Administration 
qui,  en  les  approuvant,  les  a  rendues  détinitives. 


Séance  du  26  novembre  1880. 
Présidence  de  M.  Burelle,  l'un  des  Vice-Présidents  de  la  Société. 

La  séance  de  distribution  des  Récompenses  décernées  à  la  suite 
de  l'Exposition  de  1880,  ayant  été  considérablement  retardée  pour 
des  motifs  quft  le  Con&eil  d'Administration  a  jugés  décisifs,  plu- 
sieurs Ripports  concluant  au  renvoi  à  la  Commission  des  Récom- 
penses ont  pu  être  présentés  à  la  Socié  é  postérieurement  à  la 
réunion  de  cette  Commission  qui  avait  eu  lieu  le  23  août  1880.  Il 
importait  donc  que  la  Commission  se  réanif  de  nouveau  pour 
déterminer  le  degré  des  Récompenses  qui  pouvaient  être  accor- 
dées à  la  suite  de  ces  Rapports.  Sa  nouvelle  réunion  a  été  tenue  le 
2o  novembre  1880,  à  une  heure  de  relevée.  Y  assistaient  MM.  Bu- 
relle,  Président  ;  Hardy,  Drouet,  Moras,  Membres  nommés  par 
le  C  iriseil  d'Administration;  P.  Duchartre,  Secrétaire,  conformé- 
ment au  règlement;  Glatigny,  Piésiilent  du  Comité  des  Arts  et  In- 
dustries horticoles.  Après  qu'il  a  été  donné  lecture  des  Rapports 
qui  lui  avaient  été  renvoyés  par  suite  d'un  vote  de  la  Société,  et 
qu'elle  a  eu  délibéré  sur  chacun  de  ces  documents,  la  Commission 
a  pris  les  résolutions  suivantes  : 

10  MM.  Foucard,  père  et  fils,  possèdent  et  dirigent,  à  Cliatou 
(S^ine-et-Oise),  lin  éablissemeut  d'Horticulture  dans  lequel  ils 
cultivent  et' surtout  multiplient  en  vue  du  commerce  et  pour  la 
garniture  des  jardins  qu'ils  entretiennent,  une  grande  quantité 
de  plantes  diverses  parmi  lesquelles  dominent  les  Pelargoniurn 
zona/?. Une  Commission  nommée  sur  leur  demande  êî  dont  M.  Le- 
quin  a  été  l'organe  [Journal,  cahier  de  septembre  1880,  p.  561), 
a  fa't  l'éloge  de  l'babileté  avec  laquelle  ils  dirigent  leurs  cultures 
et  du  soin  avec  lequel  ils  tiennent  leur  jardin.  Reconnaissant 
leur  mérite,  la  Commission  des  Récompenses  leur  accorde  une 
médaille  d'argent. 

2»  M.  Morin  dirige  avec  autant  de  succès  que  de  goût  la  culture 
et  rornementation  du  jardin  de  M.  Attias,  à  Neuilly  (Seine).  Avec 
l'aide  d'un  seul  ouvrier,  il  parvient  à  obtenir  annuellement  envi- 


PROCÈiS-VERBAL    DE  LA  SÉANCE  DU  26  NOVEMBRE  1880.      755 

ron  30000  pieds  de  plantes  variées  qui  en  composent  la  décoratioa 
aux  dififérentes  époques  de  l'année  et,  en  outre,  il  dirige  les  arbres 
fruitiers  qui  se  trouvent  dans  une  partie  de  la  même  propriété.  Il 
justifie  ainsi  les  éloges  que  lui  a  donnés  M.  F.  Hérincq  dans  un 
Rapport  rédigé  par  lui  (/owrw.,  sept,  1880,  p.  558),  au  nom  d'une 
Commission  spéciale.  La  Commission  des  Récompenses,  désirant 
encourager  ce  jeune  jardinier  à  persévérer  dans  la  bonne  voie  où 
il  est  entré,  lui  accorde  une  médaille  d'argent. 

2o  Dans  leur  important  établissement  de  Chalou,  MM.  Couturier 
et  Robert  s'adonnent  avec  une  fructueuse  persévérance  et  fort  en 
grand  à  la  multiplication  par  semis  des  Bégonias  tubéreux.  Ils 
s'attachent  particulièrement  à  perfectionner  et  à  fixer  la  belle 
forme  de  ces  plantes  qui  est  connue  dans  les  jardins  sous  le  nom 
ài'erecta  superba.  Les  nombreux  produits  de  ces  semis  qu'ils 
avaient  obtenus  en  1 879  avaient  été  examinés  par  une  Commission 
au  nom  de  laquelle  M.  Lequin,  Rapporteur,  avait  demandé  et 
,  obtenu  le  renvoi  de  son  Rapport  [Journ.,  fév.  1880,  p.  113)  à  la 
Commission  des  Récompenses.  Ceux  qu'ils  ont  eus  en  1880  ont 
été  examinés  par  une  nouvelle  Commission  dont  M.  Barré  a  été 
i'organe  et  quia  formulé  une  conclusion  analogue  {Journ.,  octob» 
1880,  p.  630).  La  Commission  des  Récompenses  qui,  dans  sa 
séance  du  23  août  dernier,  avait  trouvé  dans  le  Rapport  de  M.  Le- 
quin des  motifs  suffisants  pour  accorder  à  MM.  Couturier  et 
Robert  une  médaille  d'argent,  voyant  dans  celui  de  M.  Barré  que 
les  plantes,  au  nombre  d'une  vingtaine  de  mille,  qui  ont  été  obte- 
nues en  1880  par  ces  horticulteurs,  l'emportent  encore  sur  celles 
de  l'année  précédente  aux  points  de  vue  de  l'ampleur  des  fleurs 
et  de  la  fixation  du  type,  élève  cette  récompense  à  la  grande 
médaille  d'argent. 

40  II  y  a  déjà  trois  années  que  M.  Alfr.  Dudciiy,  qui  se  livre 
en  grand  à  la  fabrication  et  au  commerce  des  engrais  chimiques 
pour  Tcigriculture,  a  appelé  l'attention  de  la  Société  sur  un  de 
ces  engrais  qu'il  prépare  en  vue  spécialement  de  rhorticiill.ure  et 
auquel  il  donne  le  nom  de  Floral.  Dès  celte  époque,  sur  sa 
demande,  une  Commission  nombreuse  s'est  occupée  de  la  consta- 
tation des  effets  produits  par  cet  engrais;  elle  a  examiné  succes- 
sivement,  en  plusieurs  localités  et  à^  différentes  époques,  des 


736  COMMISSION   DES   RÉCOMPENSES. 

cultures  jardinières  auxquelles  il  était  appliqué,  et  finalement,  cette 
année,  M.  Michelin  choisi  par  elle  comme  son  organe,  a  exposé» 
dans  un  Rapport  très  circonstancié,  les  résultats  qu'elle  a  reconnus 
avec  l'opinion  favorable  à  laquelle  elle  est  arrivée.  La  Commission 
des  Récompenses  se  range  à  cette  opinion,  et  tout  en  regrettant 
que  M.  Dudoiiy  n'ait  pas  suivi  l'exemple  de  l'un  de  ses  prédéces- 
seurs dans  la  même  \oie  et  n'ait  donné  sur  la  composition  de 
son  Floral  n"  1,  n"  2  et  n"  3  qu'une  indication  vague,  sans  utili- 
sation possible,  elle  lui  accorde  une  médaille  d'argent. 

5°  JNIM.  Paillieux  et  Bois  ont  fait  hommage  à  la  Société  d'un 
petit  livre  intitulé  :  Nouveaux  légumes  d'hiver,  dans  lequel  ils  ont 
consigné  les  résultats  de  leurs  expériences  faites  en  vue  de  modi- 
fier par  l'étiolement  la  saveur  et  la  consistance  d'une  centaine  de 
plantes  dans  l'espoir  de  les  rendre  alimentaires.  Ce  travail  de 
tous  points  intéressant  a  été  l'objet  de  deux  R  ipporis  également 
favorables  et  dus,  l'un  à  M.  Siroy  [Joum.,  sept.  1880,  p.  564), 
l'autre  à  M.  Ed.  Prillieux  (Journ.,  octob.  1880,  p.  6S2y.  Saisie  de 
ces  Rapports  par  un  vote  de  la  Société  et  partageant  la  bonne 
opinion  qui  y  est  exprimée  sur  le  livre' de  MM.  Paillieux  et  Bois, 
la  Commission  des  Récompenses  accorde  aux  deux  auteurs  une 
médaille  d'argent. 

o'^  La  Commission  des  Récompenses  n'a  eu  qu'à  enregistrer 
l'attribution  qui  avait  été  arrêtée  déjà  par  le  Comité  de  Culture 
potagère,  agissant  en  vertu  d'une  délégation  spéciale,  de  deux 
médailles  offertes,  l'une  par  M,  Moynet  pour  les  plus  beaux  et  les 
plus  nombreux  apports  de  produits  potagers,  faits  dans  le  cours 
de  l'année,  l'autre  par  M.  Vavin  pour  les  plus  beaux  lots  de 
Fenouil  d'Italie  apportés  également  pendant  l'année.  La  médaille 
de  M.  Moynet  est  accordée  à  M.  Fouillot,  jardinier  chez  M.  Sueur, 
à  Montreuil-sous-Bois  (Seine),  et  celle  de  M.  Vavin  est  donnée  à 
M.  H.  Véniat,  jardinier  chez  M.  Feyeux,  à  Crosnes  (Seine-it-Oise). 

Les  décisions  qui  viennent  d'être  indiquées  ont  reçu  l'ap- 
probatiou  du  Conseil  d'Administration,  dans  sa  séance  du 
9  décembre  1880. 

Le  Secrétaire  Le  Président 

DUCHARTRE.  LaVALLÉE. 

--S»-|.0   I    Bi  


COMPTE  RENDU  DE  l'eXPOSITION  DE   1880.  757 

Compte  rendd  de  l'Exposition  générale  tenue  par  la  Société 

NATIONALE    ET  CENTRALE    d'HORTICULTURE   DE   FRANCE,  EN     1880; 

(partie  horticole)  ; 

M.  p.  DucHARTRE,  Rapporteur. 

Messieurs, 

Réussir  dans  une  entreprise  est  toujours  une  cause  de  vive  satis- 
faction; mais  la  satisfaction  devient  encore  bien  plus  vive,  si  cette 
entreprise,  au  moment  où  elle  a  été  abordée,  semblait  devoir 
amener  un  résultat  peu  favorable.  Or,  telle  est  l'impression  qu'a 
éprouvée,  cette  année,  la  Société  nationale  d'Horticulture  relati- 
vement à  l'Exposition  générale  qu'elle  a  tenue  dans  le  Palais  de 
l'Industrie.  A  la  suite  d'un  hiver  qui  restera  tristement  célèbre 
par  les  dégâts  considérables  qu'il  a  causés  à  beaucoup  de  cultures 
horticoles,  il  semblait  téméraire  de  venir  demander  à  ces  cultures 
les  éléments  d'une  Exposition  capable  de  compter  dignement  à  la 
suite  de  celles  que  les  amateurs  de  plantes  ont  vues  successivement 
à  Paris  depuis  plusieurs  années.  Aussi,  sous  l'infliience  d'une 
émotion  récente  et  ne  pouvant  mesurer  encore  l'étendue  réelle  des 
pertes  subies,  le  Conseil  d'Administration  de  notre  Société  jugea- 
t-il  prudent  de  ne  prendre  aucune  détermination  à  cet  égard  sans 
consulter  ceux  que  la  question  intéressait  directement,  je  veux  dire 
les  horticulteurs  qui  fournissent  la  presque  totalité  des  éléments 
de  nos  Expositions  parisiennes.  On  pouvait  craindre  que  la  réunion 
provoquée  par  lui  n'amenât  une  réponse  négative;  cette  réponse 
fut  au  contraire  nettement  affirmative,  et  l'Exposition  de  1880  fut 
aussitôt  résolue.  L'événement  a  justifié  de  tout  point  et  cette 
réponse  des  intéressés  et  la  détermination  qui  en  fut  la  consé- 
quence immédiate;  l'Exposition  de  1880  n'a  pas  été  inférieure  a 
celles  qui  l'ont  précédée  ;  l'Horticulture  parisienne  compte  ainsi 
un  succès  de  plus,  et  ce  succès  est  d'autant  plus  honorable  pour 
elle  qu'il  a  été  obtenu  après  une  épreuve  plus  cruelle  que  toutes 
celles  dont  la  tradition  a  conservé  le  souvenir. 

Ainsi  exprimé,  le  résultat  heureux  dont  nous  avons  à  nous 
féliciter  pourrait  paraître  invraisemblable  bien  qu'il  soit  rigou- 
reusement vrai  ;  il  n'est  donc  pas  inutile  de  rechercher  pourquoi 
et  comment  il  a  été  obtenu. 


758  COMPTE   RENDU   EE   l'eXPOSITIOX   DE    1880. 

L'explication  en  est  à  ia  fois  dans  les  conditions  et  l'emplace- 
ment de  l'Exposition,  dans  l'époque  à  laquelle  elle  a  eu  lieu,  enfin 
dans  l'étendue  des  ressources  dont  disposent  les  horticulteurs 
de  Paris  et  des  environs. 

Le  Palais  de  l'Industrie  où  a  été  tenue  l'Exposition  offre,  pour 
toute  solennité  à  laquelle  on  désire  voir  accourir  le  public,  des 
avantages  incontestables.  Placé  le  long  du  grand  courant  de  la 
circulation,  il  appelle  la  foule  par  sa  seule  situation,  et  il  l'attire 
plus  sûrement  encore  loTsque  dans  son  enceinte  sont  réunies  des 
attractions  diverses.  Il  donne  donc  pleine  satisfaction  au  point  de 
vue  de  la  publicité.  Malheureusement  ces  avantages  sont  notable- 
ment amoindris,  peut-être  même  en  grande  partie  contrebalancés 
par  des  inconvénients  sérieux  parmi  lesquels  je  dois  me  borner  à 
signaler  ici  ceux  qui  touchent  directement  à  l'objet  de  ma  démons- 
tration. 

Quoi  qu'il  puisse  en  coûter  à  notre  amour  de  l'horticulture,  et 

même  à  notre  amour-propre  national  de  faire  un  pareil  aveu, 

nous  sommes  forcés  de  reconnaître  que-  l'art  horticole  n'est  pas 

encore  arrivé  en  France  à  occuper  dans  l'opinion   du  public,  ni 

peut-être  dans  celle  de  la  haute  administration,  une  place  égale  à 

celle  qui  lui  est  accordée  sans  hésitation  chez  plusieurs  nations 

voisines.  Chez  nous  on  peut  dire  que^  si  les  deux  branches  de  la 

culture  sont  sœurs,  ce  sont  deux  sœurs  entre  lesquelles  a  été  trop 

religieusement  conservée  l'inégalité  qui  présidait  jadis  à  la  répar- 

tition  des   fortunes  dans  les   familles.  L'une  est  une  aînée  à 

laquelle  on  témoigne  un  intérêt  constant  et,  je  m'empresse  de  le 

dire,  légitime  ;  l'autre  est  une  humble  sœur  cadette  qui  doit  se 

sentir  heureuse  lorsque  vers  elle  te  dirige,  presque  à  la  dérobée, 

un  regard  bienveillant.  Pour  la  première,  c'est  l'État  lui-même 

qui  n'hésite  pas  à  organiser  les  moyens  de  publicité,  à  multiplier 

les  encouragements,  à  donner  avec  une  intelligente  et  fructueuse 

libéralité  l'espace  et  les  ressources  nécessaires  pour  des  Expositions 

et  Concours  de  tous  les  degrés  ;  pour  la  seconde,  l'espace  et  les 

ressources  ont  été  si  parcimonieusement  mesurés  jusqu'à  ce  jour 

qu'admise  une  fois  par  aa  dans  l'enceinte  du  Palais  de  l'Industrie, 

moins  peut-être  pour  elle-même  que  comme  fournissant  un  cadre 

gracieux  aux  objets  réunis  par  l'Exposition  des  Beaux-Arts,  elle 


PARTIE    UORTICOLE.  719 

paye  un  gros  loyer  pour  le  terrain   qu'elle  n'occupe  pas  seule  et 
qu'elle  embellit  utilement  pour  d'autres. 

Certes  chacun  de  nous  ne  peut  qu'applaudir  aux  faveurs  méri- 
tées qu'obtient  l'agriculture  ;  chacun  de  nous  est  convaincu  que 
le  mot  célèbre  de  Sully  est  l'expression  d'une  vérité  incontestable  ; 
mais  chacun  de  nous  aussi  peut  désirer  que  la  part  faite  à  l'agri- 
culture restant  tout  aussi  large,  devenant  même,  si  l'on  veut, 
plus  large  encore  qu'elle  ne  l'a  été  jusqu'ici,  celle  dont  doit  se 
contenter  l'horticulture  soit  désormais  un  peu  moins  exiguë.  Car, 
disons-le  assez  haut  pour  que  celte  vérité  arrive  à  toutes  les  oreilles, 
l'importance  même  matérielle  et  productive  de  l'horticulture  est 
mal  appréciée  en  France.  Elle  ne  s'adresse  pas  seulement  à  cet 
amour,  ce  besoin  du  beau  qui  est  inné  chez  l'homme  et  que  déve- 
loppe encore  la  civilisation  ;  elle  fournit  aussi  à  l'alimentatiou  pu- 
blique des  ressources  immense?,  qu'un  Rappoit  officiel,  publié  il  y 
a  quelques  anne'es,  évaluait,  pour  Paris,  presque  à  la  moitié  de  la 
consommation  ;  elle  constitue  une  industrie  au  moins  aussi  im- 
portante, pour  les  capitaux  qu'elle  met  en  oeuvre^  que  certaines 
de  celles  sur  lesquelles  l'Etat  veille  avec  la  plus  légitime  sollici- 
tude ;  en  un  mot,  elle  est  l'une  des  sources  les  moins  appréciées 
peut-être,  mais  certainement  les  plus  fécondes  de  la  richesse  delà 
France. 

L'Exposition  horticole  étant  admise  dans  le  Palais  de  1  ladus- 
trie  comme  un  accessoire  utile  de  l'Exposition  des  Beaux-Arts,  doit 
nécessairement  subir  des  conditions  réglementaires  qui  sont  loin 
de  tourner  à  son  avantage  et  contre  l'application  desquelles  les 
exposants  ont  toujours  élevé  de  vives  réclantations. 

Autour  des  bustes  et  statues  répartis  dans  la  nef  du  Palais,  l'ad- 
ministration des  Beaux-Arts  ne  tolère  que  les  plus  élégants,  les 
plus  décoratfs  d'entre  les  produits  des  jardins  ;  par  une  consé- 
quence nécessaire,  tous  les  produits  de  la  culture  potagère  et  de 
l'arboriculture  fruitière,  c'est-k-dire  ceux  que  fournissent  les  deux 
branches  le  plus  directement  utiles  et  les  plus  étendues  de  l'hor- 
ticulture française,  sont  relégués  dans  des  bas-côtés  mal  éciaiiés, 
et  fermés  en  partie  par  des  cloisons  derrière  lesquelles  se  hasardent 
bien  peu  de  visiteurs.  C'est  là  aussi  qu'il  faut  aller  chercher  tous 
les  objets  d'art  et  d'industrie  qui  prennent  une  part  considérable  à 


760  COJIPTE   RENDU   DE    LEXPOSITION   DE    1880. 

l'ornemenlation  des  jardins  ou  sur  l'emploi  desquels  repose  toute 
culture  jardinière.  Mais,  même  parmi  les  végétaux  verts  ou  fleuris 
auxquels  est  ouverte  la  nef  du  Palais,  le  règlement  opère  un  choix 
rigoureux.  Les  arbres  fruitiers  formés,  dont  la  beauté  résulte 
essentiellement  de  la  régularité  de  leur  forme,  en  sont  exclus 
comme  peu  décoratifs  ;  les  végétaux  d'ornement  eux-mêmes  n'y 
sont  admis  qu'à  la  condition  de  ne  pas  dépasser  de  faibles  propor- 
tions, par  conséquent  de  ne  pas  posséder  Tun  des  mérites  que 
l'on  considère  le  plus  jusiement  eneux,  la  majesté  du  port  ou  la 
force  du  développement.  Cette  m.esure  se  traduit  par  l'exclusion  à 
peu  près  conaplète  des  arbres  tant  fruitiers  qu'ornementaux;  aussi 
leur  destruction  en  nombre  immense  par  les  rigueurs  du  dernier 
hiver  n'a'pas  fait  naître  une  lacune  dans  le  jardin  de  l'Exposition, 
puisque  leur  absence  éminemment  regrettable  y  est  habituelle  et 
réglementaire. 

L'un  des  principaux  attraits  des  Expositions  parisiennes  avait 
consisté  jusqu'à  ce  jour  dans  de  grandes  collections  de  Rosieis 
fleuris  que  le  public  ne  se  lassait  pas  d'admirer.  Mais  les  Rosiers 
ont  été  cruellement  atteints  parles  gelées  exceptionnelles  du  mois 
de  décembre  1879  ;  nos  priixipaux  spécialistes  ont  subi,  sous  ce 
rapport,  des  pertes  immenses,  et  il  était  à  craindre  qu'on  ne  vît 
pour  la  première  fois  ce  fait  ef^senliellement  anormal  d'une  Expo- 
sition frar  çaise  sans  roses.  Heureusement,  grâce  à  leurs  vaillants 
efforts  qu'a  couronnés  un  brillant  succès,  MM.  Levêque,  père  et 
fil.S  de  Vitry,  ont  bien  voulu  combler  la  lacune  qui  aurait  existé 
sms  eux.  Les  ressources  de  leur  important  établissement  leur  ont 
pi^rmis  de  maintenir,  à  force  de  soins,  hors  de  tout  danger  un 
nombre  considérable  de  sujets  et,  le  moment  venu,  ils  ont  pu 
apporter  au  Palais  de  l'Industrie  une  série  exceptionnellement 
nombreuse  de  Rosiers  dans  lesquels  on  ne  savait  ce  qu'on  devait 
le  plus  louer,  du  choix  des  variétés  ou  delà  splendeur  de  la  flo- 
raison. Ainsi,  de  ce  côté  encore,  l'Exposition  de  1880  s'est  à  peine 
ressentie  des  rigueurs  de  l'hiver. 

Parmi  les  arbustes  à  feuillage  persistant  qu\  occupent  toujours 
une  place  importante  dans  les  Expositons  horticoles,  beaucoup  de 
ceux  qu'une  expérience  déjà  longue  autori;ait  à  regarder  tomme 
rustiques  sous  noire  climat  n'ont  pu  résister  aux  24  degrés  de 


PARTIE   HORTICOLE.  761 

froid  qui  se  sont  fait  sentir  au  mois  de  décembre  1879  ;  mais  d'au- 
tres en  assez  grand  nombre  encore,  se  sont  montrés  plus  résis- 
tants ou  ont  pu  être  efficacement  protégés,  et  ceux-ci  réunis  en 
lots  importants,  surtout  par  M.  Moseret  M.  Croux,  ont  à  peu  près 
dissimulé  l'absence  des  premiers. 

Enfin  dans  la  catégorie  des  végétaux  qui^  supportent  la  pleine 
terre  sous  notre  climat,  les  arbres  et  arbustes  retranchés,  il  reste 
la  série  des  plantes  herbacées,  tant  annuelles  que  vivaces,  qui, 
grâce  à  l'art  consommé  de  quelques  horticulteurs  parisiens,  figu- 
rent toujours  avec  honneur  dans  nos  Expositions.  Mais  parmi  ces 
plantes,  les  espèces  vivaces  ont  en  gérjéral  été  soustraites  à  l'ac- 
tion destructive  des  fortes  gelées  par  la  couche  épaisse  de  neige 
QKi  a  couvert  le  sol  pendant  la  période  la  plus  critique  du  terrible 
hiver  ;  et,  quant  aux  esj;  èces  annuelles,  l'époque  de  leur  semis  ou 
la  manière  dont  elles  sont  habituellement  élevées  en  vue  des 
Expositions  les  met  entièrement  ou  presque  entièrement  à  l'abri 
des  froids  rigoureux.  Aussi  avons-nous  vu  les  unes  et  les  autres 
non  moins  nombreuses  et  non  moins  fleuries  que  de  coutume, 
grâce  surtout  à  MM.  Vilmorin- Andrieux  etLecaron. 

En  somme,  c'était  spécialement  au  point  de  vue  des  cultures 
de  pleine  terre  que  l'Exposition  de  1880  pouvait  rester  en  dessous 
de  celles  des  années  précédentes  ;  mais  je  viens  de  montrer  que, 
par  reflet  de  diverses  circonstances,  cette  infériorité  qui  était  à 
craindre  ne  s'est  pas  réalisée.  D'ailleurs  les  végétaux  qui  sont 
l'objet  de  la  culture  à  l'air  libre  n'occupent  pas  une  place  aussi 
étendue  dans  les  Expositions  prinlanières  que  dans  celles  qui  ont 
lieu  plus  tard,  et  c'est  une  Exposition  printanière  qui  a  été  tenue 
cette  année.  Quant  aux  nombreuses  espèces  que  leur  sensibilité 
au  froid  oblige  à  tenir  pendant  l'hiver  en  serre  chaude  ou  tempé- 
rée, même  simplement  en  orangerie,  leur  conservation  pendant 
des  gelées  rigoureuses  n'est  qu'une  question  de  combustible  et 
de  couvertures  supplémentaires  ;  dès  lors  les  pertes  qu'on  a  pu 
éprouver  sous  ce  rapport  doivent  être  imputées  pour  la  plupart 
à  une  liégligence  peu  concevable  ou  à  une  économie  mal  enten- 
due. Les  horticulteurs  parisiens  ont  trop  d'intelligence  et  d'amour 
de  leur  art  pour  se  rendre  coupables  de  l'une  ou  l'autre  de  ces 
erreurs.  Aussi  les  beaux    et  nombreux  apports  que  beaucoup 


762  COMPTE    KENDU    DE  l'eXPOSITION   DE   1880. 

d  entre  eux  ont  fait  figurer  dans  !e  Palais  de  l'Industrie  ont-il  prouvé 
qu'ils  avaient  su  conjurer  le  danger  qui  menaçait  leurs  précieuses 
cultures.  Ce  sont  les  conservatoires  de  toute  sorte  qpi  habituelle- 
ment fournissent  en  majeure  partie  les  éléments  des  Expositions 
printanières;  il  est  donc  naturel  que  celle  de  cette  année  n'ait  pas 
été  inférieure,  à  cet  égerd,  à  celles  qui  l'ont  précédée.  Ajoutons  que 
les  ressources  dont  disposent  plusieurs  de  nos  établissements 
horticcles  sont  assez  grandes  pour  leur  permettre,  même  après 
des  pe:  tes  notables,  de  concourir  utilement  à  l'organisation  d'une 
grande  Exposition.  Nous  en  avions  eu  la  preuve  en  1872,  lorsque, 
presque  au  lendemain  de  nos  désastres  politiques,  qui  avaient 
causé  dans  le  monde  horticole  tant  de  pertes,  même  de  ruines, 
ils  ont  fourni  les  éléments  d'une  Exposition  dont  le  souvenir  est 
resté  ;  ceite  preuve  vient  d'être  confirmée  cette  année  après  la 
rude  épreuve  que  leur  a  infligée  un  hiver  d'une  rigueur  sans 
précédents. 

Ainsi  l'Exposition  horticole  de  1880  a  été  riche  et  variée;  elle  a 
fait  naître  pour  beaucoup  de  nos  horticulteurs  l'occasion  d'un 
nouveau  succès.  Même,  par  une  exception  dont  nous  ne  saurions 
trop  nous  applaudir,  quelques  propriétaires  amateurs  ont  bien 
voulu  ouvrir  leurs  serres  pour  lui  fournir  des  lots  plus  ou  moins 
remarquables  qui  ont  valu  à  leurs  jardiniers  des  médailles  de  divers 
ordres.  Honneur  leur  soit  rendu  et  puisse  leur  excellent  exemple 
trouver  désormais  de  nombreux  imitateurs!  Les  Expositions 
parisiennes  ne  pourraient  qu'y  gagner  et,  dans  tous  les  cas,  elles 
cesseraient  d'cfifrir,  sous  ce  rappcrf,  un  contraste  frappant  avec 
celles  qui,  en  Belgique  et  en  Angleterre,  puisent  d'ordinaire  une 
portion  importante  des  richesses  qu'ellts  étalent  dans  les  collections 
de  zélés  amateurs. 

Une  bonne  fortune  dont  notre  Société  a  tout  lieu  de  se  réjouir 
c'est  d'avoir  obtenu,  pour  son  Exposition  de  cette  année,  le  con- 
cours précieux  et  tout  désintéressé  de  deux  grands  établissements 
publics  où  abondent  les  plantes  rares  et  les  beaux  spécimens.  Mù  par 
une  bienveillance  dont  il  nous  a  déjà  donné  de  nombreuses  preuves, 
M.  l'ingénieur  en  chef,  directeur  des  travaux  de  la  Ville  de  Paris, 
a  bien  voulu  autoriser  notre  dévoué  collègue,  M.  Drouet,  inspecteur 
des  promenades  municipales,  a  faire  figurer  au  Palais  de  l'Industrie 


PARTIE   HORTICOLE.  763 

une  précieuse  collection  de  plantes  de  serre  aussi  remarquable 
pour  le  choix  des  espèces  que  pour  la  beauté  des  individus.  La 
Société  nationale  d'Horiiculture  adresse,  par  ma  voix,  à  l'un  et 
à  l'autre,  l'expression  de  sa  vive  gratitude,  et,  comme  marque 
durable  de  ce  sentiment,  elle  prie  M.  Drouet  d'accepter  la  médaille 
d'or  qu'elle  lui  offre.  De  son  côté,  M.  R.  Jolibois,  l'habile  et  z^lé 
successeur  du  regretté  A.  Rivière,  a  bien  voulu  enrichir  l'Exposi- 
tion de  la  riche  collection  de  Broméliacées  qui  existe  dans  les 
serres  du  Luxembourg  et  qui  aujourd'hui  n'a  guère  d'égales  en 
Europe.  Notre  Société  qui,  en  toute  circonstance  le  trouve  prêt  à 
lui  rendre  service,  lui  adresse,  par  mon  organe,  ses  vifs  remercie- 
ments. 

Mais  là  ne  s'est  pas  bornée  cette  bonne  fortune.  Deux  horticul- 
teurs justement  renommés,  qui  ont  déjà  épuisé  la  série  des  dis- 
tinctions honorifiques  par  lesquelles  peuvent  être  récompensés  les 
travaux  horticoles,  ont  bien  voulu  exposer  hors  concours  deux 
collections  considérables  qui  ont  figuré  parmi  les  plus  brillants 
ornements  de  notre  Exposition.  J'ai  déjà  mentionné  la  magnifique 
série  de  six  cents  Rosiers  choisis  et  parfaitement  fleuris  doRt 
MM.  Levêque,  père  et  fils,  avaient  orné  le  jardin  du  Palais  de 
l'Industrie  et  qui  seule,  en  raison  des  circonstances,  a  dignement 
soutenu  l'honneur  des  rosiéristes  françiis;  M.  Moser,  de  Ver- 
sailles, lui  avait  donné,  avec  le  même  désintéressement,  un  pen- 
dant des  plus  brillants  dans  sa  nombreuse  collection  de  Rosages,. 
Kalmias  et  autres  arbustes  d'une  catégorie  que  n'avaient  pas 
épargnés  en  général  les  gelées  extraordinaires  du  dernier  hiver. 
A  l'un  et  à  l'autre  de  ces  distingués  collègues  le  Jury,  ne  pouvant 
offrir  une  récompense  à  laquelle  ils  se  sont  dérobés,  adresse  ses 
plus  vives  félicitations  et  notre  Société  leur  exprime  ses  chaleureux 
remerciements. 

Toute  Exposition  d'Horticulture  est  une  œuvre  laborieuse  et  de 
longue  haleine  qui  doit  être  préparée  longtemps  d'avance,  orga- 
nisée avec  méthode  et  intelligence,  enfin  dont  la  bonne  exécu- 
tion exige  une  direction  et  une  surveillance  aussi  compétentes 
qu'assidues.  Sous  ces  différents  rapports,  notre  Société  a  trouvé 
tout  ce  qu'il  lui  était  permis  d'espérer  dans  les  membres  de  la 
Commission  organisatrice  qui  tous,  à  l'envi  et  à  l'exemple  de  leur 


764  COMPTE    RENDU  DE   l'eXPOSITION   DE    1880. 

zélé  Président  M.  Teston,  n'ont  épargné  ni  temps  ni  peine,  et  se 
sont  fait  un  devoir  de  conscience  de  remplir  scrupuleusement  la 
tâche  absorbante  qu'ils  avaient  acceptée.  La  réussite  de  l'Exposi- 
tion a  été  la  première  récompense  de  leurs  tfforts  soutenus;  la  gra- 
titude de  leurs  collègues,  qui  leur  est  acquise  sans  réserves,  sera 
pour  eux  encore  un  prix  qu'ils  ne  dédaigneront  pas,  j'en  ai  la 
ferme  conviction. 

Par  une  innovation  qui  a  rendu  moins  long  et  par  cela  même 
moins  fatigant  l'examen  des  objets  exposés,  le  Jury  qui  était 
chargé  de  juger  les  plantes  et  leurs  produits  a  été  divisé,  celle 
année,  en  trois  sections  ayant  dans  leurs  attributions,  la  première 
les  végétaux  de  plein  air,  la  seconde  ceux  qui  exigent,  pendant 
l'hiver,  la  serre  ou  chaude  ou  tempérée,  la  troisième  les  produits 
de  la  culture  potagère.  Comme  de  coutume,  une  section  spéciale 
avait  pour  mission  d'apprécier  le  mérite  des  objets  fort  divers  qui 
rentrent  dans  le  domnne  des  arts  et  industries  se  rattachant  à 
l'horticulture.  Cette  division  a  eu  pour  effet  d'abréger  considéra- 
blement la  durée  des  opérations  et,  en  outre,  en  rendant  chaque 
Jury  partiel  homogène,  de  mettre  une  parfaite  harmonie  entre  les 
jugements  qu'il  rendait. 

On  peut  regarder  comme  une  expression  presque  mathéma- 
tique de  la  richesse  des  Expositions  le  nombre  des  récompenses 
accordées  par  le  Jury  pour  les  objets  qui  s'y  trouvaient  réunis. 
Ce  nombre  est  cette  fois  assez  cocsidérable  pour  prouver  que 
TExposition  de  1880  a  dû  satisfaire  les  plus  exigeants.  Eu  effet, 
il  résulte  de  la  liste  imprimée  de  ces  récompenses  qu'il  a  été 
accordé,  pour  la  partie  exclusivement  horticole  de  l'Exposition  : 
un  grand  prix  consistant  en  un  objet  d'art  donné  par  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  22  médailles  d'or  dont  8  sont 
des  médailles  d'honneur;  14  médailles  de  vermeil,  14  grandes 
médailles  d'argent,  21  médailles  d'argent  et  un  rappel  d'une 
médaille  de  cet  ordre,  8  médailles  de  bronze,  6  mentions  hono- 
rables ou  félicitations  spéciales;  c'est-à-dire  en  tout,  87  récom- 
penses de  tout  ordre,  abstraction  faite  des  collections  considé- 
ables  qui  avaient  été  exposées  hors  concours.  De  son  côté,  la 
section  du  Jury  qui  était  chargée  de  l'examen  des  objets  d'arts 
et  industries  horticoles  a  décerné  2  médailles  d'or,  5  médailles 


PARTIE    HORTICOLE.  765 

de  vermeil  et  un  rappel  de  récompense  antérieure  du  même  degré, 
5  grandes  médailles  d'argent,  16  médailles  d'argent,  ii  médailles 
de  bronze  et  3  mentions  honorables,  en  tout  43  récompenses  de 
tout  ordre  qui  complètent,  pour  l'ensemble  des  objets  exposés,  un 
total  général  de  130  récompenses.  Ce  chiffre  élevé  dit  éloquem- 
ment  combien  a  été  complète  la  réussite  de  l'Exposition  générale 
de  1880,  et  combien  étaient  peu  fondées  les  craintes  qui  d'abord 
avaient  fait  hésiter  à  en  entreprendre  la  préparation. 

Après  avoir  considéré  dans  son  ensemble  l'Exposition  générale 
tenue,  en  1880,  par  la  Société  nationale  d'Horticulture  et  avoir 
rappelé  les  conditions  dans  lesquelles  elle  a  eu  lieu,  ainsi  que  les 
résultats  généraux  qu'elle  a  donnés,  je  dois  l'examiner  dans  ses 
détails  pour  indiquer  les  lots  qui  en  étaient  les  éléments  et  les 
récompenses  dont  chacun  d'eux  a  motivé  l'attribution.  Je  dois 
seulement  faire  observer  que,  cette  année,  cette  partie  de  la 
tâche  qui  incombe  au  rédacteur  de  ce  Compte  rendu  est  devenue 
beaucoup  plus  difficile  que  par  le  passé.  Le  Jury  horticole  ayant 
été  divisé  en  trois  sections  qui  opéraient  simultanément,  il  n'a 
pu  accompagner  que  l'une  des  trois  et  recueillir,  pour  celle-là 
seule,  de  la  bouche  de  MM.  les  Jurés,  l'expression  des  motifs  qui 
leur  ont  inspiré  leur  jugement.  Quelques  notes  qu'ont  bien  voulu 
lui  remettre  MM.  les  Secrétaires  des  deux  autres  sections  ne  peu- 
vent combler  une  pareille  lacune.  Il  devra  donc  se  tenir  à  cet  égard 
dans  une  grande  réserve  et  se  borner,  dans  la  plupart  des  cas,  à 
indiquer  succinctement  la  nature  des  lots  exposés  ainsi  que  les 
récompenses  accordées,  sans  rechercher  les  motifs  pour  lesquels 
elles  ont  été  données. 

L'ordre  à  suivre  pour  cette  partie  du  Compte  rendu  de  l'Expo- 
sition est  tout  tracé  par  la  liste  des  Récompenses  qui  a  paru  dans 
le  cahier  du  Journal  pour  le  mois  de  juin  dernier  (p.  358-368). 

1»  Plantes  nouvellement  inteoduites 

A.  Légumières. 

Dans  celte  catégorie  toujours  fort  peu  nombreuse  d'objets 
exposés  le  Jury  n'a  distingué  qu'une  Fève  importée  du  Mexique 
qu'il  a  jugée  égale  en  beauté  aux  plus  remarquables  d'entre  celles 


766  COMPTE   RENDU   DE   l'eXPOSITION  DE    1880. 

dont  on  a  essayé  jusqu'à  ce  jour  l'introduction  dans  nos  jardins 
potagers.  Il  a  décerné  pour  ce  beau  produit  une  médaille  d'argent 
à  M.  Hamelin,  boulevard  de  l'Hôpital,  34,  à  Paris. 

B.  Ornementales  ou  non,  de  serre  ou  de  plein  air. 

Trois  médailles  ont  été  décernéfs  pour  des  plantes  ornemen- 
tales récemment  introduites  en  France;  ce  sont  deux  médailles 
d'argent  et  une  de  bronze. 

Les  deux  premières  ont  été  obtenues,  Tune  par  M.  Thiébaut- 
Legendre,  horticulteur-grainier,  avenue  Victoria,  8,  à  Paris,  qui 
avait  exposé  un  joli  groupe  d'Œillets  dits  grenadins  ou  à  rati^fia, 
à  fleurs  rouge  vif  doubles,  auquel  était  joint  un  pied  d'une  variété 
distinguée  par  sa  teinte  moins  vive;  l'autre  à  M.  Vyéaux-Duveaux, 
horticulteur,  rue  Picpus,  à  Paris,  qui  avait  apporté  au  Palais  de 
i'Industiie  environ  irente-cinq  pieds  fleuris  du  joli  Chrysanthème 
Étoile  d'or  à  rayons  d'un  jaune  d'or,  variété  du  Chrysanthemum 
frutescens  qui  a  été  obtenue  de  semis  par  M.  Goûtant,  dans  le 
midi  de  la  France  et  qui,  bien  qu'elle  ait  été  décrite  dans  la //euMe 
horticole,  par  Pépin,  dès  l'année  1844,  n'est  pas  encore  très 
répandue  ;  elle  est  cependant  recommandable  pour  sa  beauté  et 
parce  qu'on  en  obtient  sans  beaucoup  de  peine  la  floraison  pen- 
dant presque  toute  l'année.  Quant  à  la  médaille  de  biooze,  elle  a 
été  accordée  à  M.  Poirier,  jardinier  chez  M.  Ncë',  à  Villeneuve- 
le-Roi,  pour  un  lot  de  Bégonia  semperflorens  variété  rosea,  char- 
mante variété  que  la  couleur  rose  de  ses  fleurs  rend  plus  orut- 
mentale  que  le  type  ù  fleur  blanche  de  l'espèce  bien  connue  à 
laquelle  elle  appartient. 

2o  Plantes  obtenues  de  Semis. 

Comme  presque  toutes  les  Expositions  horticoles,  celle  de  1880 
n'offrait  au  public,  en  fait  de  résultats  de  semis,  que  des  plantes 
ornementales;  mais  le  nombre  en  était  assez  considérable  et  le 
mérite  ass^z  grand  pour  que  les  obtenteurs  de  cespUnus  nient 
rfçu  du  Jury  trois  médailles  d'or,  une  médaille  de  vermeil,  une 
grande  mélaiile  d'argent,  une  médaille  d'argent,  une  mi  aille 
de  bronze,  et  trois  mentions  ou  félicitations. 

Les  trois  médailles  d'or  ont  été  décernées  :  1°  à  M,  BUu  (Al- 


PARTIE   UORTICOLE.  767 

fred),  horticulteur,  avenue  d'Italie,  48,  à  Paris,  pour  huit  de  ces 
admirables  Caladium  à  feuilles  panachées  et  maculées,  dont  il  a 
déjà  obtenu  tant  et  de  si  nombreuses  variétés.  Les  nouveaux  venus 
égalent  ou  surpassent  en  beauté  tous  leurs  devanciers;  ils  n'ont 
pas  été  encore  mis  au  commerce.  Les  pieds  qui  figuraient  dans  le 
jardin  de  l'Exposition  ont  été  reconnus  par  le  Jury  comme  joi- 
gnant au  mérite  de  la  variété  qu'ils  constituaient  tous  les  indices 
d'une  culture  des  plus  parfaites. Citons  parmi  celhs  de  ces  variétés 
qui  ont  été  déjà  nommées  ;  Gérard  Dow,  Souvenir  du  docteur  Bleu, 
comtesse  de  Maillé,  Rubens  et  Anna  de  Condeixa;  2°  à  M.  Evrard, 
horticulteur,  rue  Bas?e,  62,  à  Caen  (Calvados),  pour  12  Pelargo- 
nium  grandiflorum,  à  fleurs  semi-doubles  dans  la  plupart  des  cas, 
formant  de  charmantes  plantes  basses  et  abondamment  fliiuries, 
dans  lesquelles  se  montrait  un  perfectionnement  marqué  rela- 
tivement aux  variétés  analogues  que  le  même  horticulteur  avait 
fait  figurer  à  l'Exposition  universelle  de  1878;  3o  à  M.  Lequin, 
horticulteur  à  Clamart  (Seine),  pour  un  beau  groupe  de  Bégonias 
tubéreux,  à  fleurs  simples  dans  les  uns,  doubles  dans  les  autres, 
aussi  remarquables  pour  leur  ampleur  que  pour  la  richesse  et  la 
diversité  de  leur  couleur;  ces  plantes  se  distinguaient,  en  outre, 
par  la  beauté  de  leur  port  et  par  leur  vigueur. 

La  médaille  de  vermeil  a  été  attribuée  à  M.  Morlet,  horticulteur 
à  Avon  (Seine-et-Marne), qui  avait  exposé  un  lot  de  trente-six  Coleus 
nouveaux,  fort  beaux  et  très  variés.  La  grande  médaille  d'argent 
a  été  donnée  à  M.  Dafoy  (Alph.),  horticulteur,  rue  des  Vigaes,  12, 
plateau  d'Avron  (Seine-et-Oise),  pour  deux  beaux  Pelargonium 
grandiflorum  obtenus  par  lui  et  qui  n'ont  pas  été  mis  encore  au 
commerce.  Ces  plantes  étaient  représentées  par  environ  vingt-cinq 
pieds  ;  elles  ont  été  jugées  fort  belles,  surtout  celle  qui  a  reçu  le 
nom  de  Gloire  de  l'Exposition  ;  la  fleur  en  est  blanche  à  deux  ma- 
cules pourpres,  flammées.  Enfin  c'est  M.  V.  Lemoine,  horticul- 
teur à  Nancy  (VIeurthe-et -Moselle),  qui  a  reçu  la  médaille  d'ar- 
gent et  celle  de  bronze,  la  première  pour  une  série  de  fleurs  doubles 
du  PotentiUa  atrosanguinea,  ofirant  une  série  de  coloris,  depuis 
le  j  lune  plus  ou  moins  mélangé  de  brun-marron  jusqu'au  marron 
foncé  et  uni,  la  seconde  pour  deux  nouveaux  Pelargonium  zonale. 


768  COMPTE   RENDU   LE   l'eXPOSITION   DE  I    80. 

30  Plantes  de  belle  culture  fleuries  ou  non. 

Les  Expositions  horticoles  doivent  souvent  une  part  notable  de 
leur  beauté  aux  sujets  que  l'art  et  la  persévérance  des  jardiniers 
ont  su  amener  à  un  développement  considérable  ou  à  une  floraison 
exceptionnellement  abondante  ;  c'est  même  pour  ces  sujets  dépas- 
sant les  proportions  moyennes  que  les  amateurs  peuvent  obtenir 
assez  souvent  la  supériorité  sur  les  horticulteurs  commerçants  qui 
ont  tout  intérêt  à  renouveler  le  plus  fréquemment  possible  les 
plantes  sur  lesquelles  s'exerce  leur  habileté  cuUurale.  A  Paris,  où 
les  amateurs  ne  prennent  pas  souvent  part  aux  concours,  ces<sujels 
exceptionnels  de  beauté  sont  d'ordinaire  peu  nombreux  ;  toutefois 
on  en  a  vu,  à  l'Exposition  de  celte  année,  trois  lots  plus  ou  moins 
remarquables. 

L'un  consistait  en  une  quinzaine  de  forts  Palmiers,  tels  qu'un 
Rhapis  flabelliforniis,  un  fort  Latanier  de  Bourbon,  un  Areca  sa- 
pida,  des  Chamxrops  excelsa  et  humilis,  un  Kentia  Forsteriana, 
etc.,  exposés  par  M.  Siison-Lierval,  horticulteur,  rue  deRouvray, 
à  Neuilly,  à  qui  ils  ont  valu  une  médaille  d'or.  Le  second  com- 
prenait deux  très  forts  pieds  à^Chrysanthemum  frutescens  Comtesse 
deChambord,  qu'avait  apportés  M.  Larousse,  de  Puteaux  (Seine), 
à  qui  a  été  accordée  une  médaille  de  vermeil.  Le  troisième  était 
formé  de  deux  Dracœna  Boerrhavil  de  proportions  remarquables, 
pour  lesquels  M.  Chevet,  horticulteur,  rue  de  Picpus,  à  Paris,  a 
obtenu  une  grande  médaille  d'argent. 

40  Légumes  variés  de  la  saison  et  légumes  forcés. 

La  culture  potagère  est  tellement  perfectionnée  à  Paris  qu'on  est 
à  peu  près  certain  d'en  voir  les  produits  faire  très  belle  figure  à 
toutes  eOî  Expositions  horticoles.  Elle  y  fournit  en  général  la 
matière  de  deux  sortes  de  lots,  les  uns  généraux,  les  autres  plus 
ou  moins  spéciaux;  mais  les  premiers  y  sont  peu  nombreux  par 
suite  de  l'organisation  des  jardiniers-maraîchers  du  département 
de  la  Seine  en  une  grande  association  à  laquelle  ils  appartiennent 
à  peu  près  tous.  Cette  association  réunit  une  collection  nom- 
breuse en  eu  puisant  les  éléments  dans  les  jardins  de  plusieurs 
de  ses  membres  ;  elle  forme  ainsi  une  Exposition  à  elle  propre, 
aussi  remarquable  pour  la  variété  que  pour  la  beauté  des  objets 


PARTIE  HORTICOLE.  769 

qu'elle  comprend,  mais  nécessairement  unique  et  à  laquelle  ne 
peuvent  faire  concurrence  qu'avec  un  désavantage  marqué  les 
rares  jardloiers  en  maison  qui  exposent  des  lots  d'ensemble  con- 
posés  uniquement  avec  les  produits  qu'ils  ont  pu  obtenir  eux- 
mêmes. 

Cette  année,  l'apport  fait  par  l'association  des  jardiniers-maraî- 
chers de  la  Seine  était  considérable  et  fort  beau.  On  y  voyait,  à 
côté  de  Laitues  et  Romaines  d'une  rare  beauté,  de  Choux-fleurs 
dont  il  eût  été  difficile  de  trouver  ailleurs  les  pareils,  enfin  de 
légumes  très  divers  déjà  coupés  et  préparés  comme  pour  le  mar- 
ché, une  meule  à  Champignons  abondamment  garnie,  un  châssis 
occupé  par  des  pieds  de  Melons  portant  leurs  fruits  presque  mûr?, 
et  jusqu'à  un  pied  de  celte  plante  préparé  pour  montrer  au  pu- 
blic sur  quels  points  porte  la  taille  qu'on  lui  fait  subir,  même  de 
fort  beau  Fenouil  d'Italie  dont  la  culture  est  encore  très  peu  ré- 
pandue en  France,  et  qui  cependant  pouvait  rivaliser  avec  celui 
que  iavent  obtenir  les  jardiniers  italiens,  sous  un  climat  beaucoup 
plus  favorable.  Le  Jury  spécial  a  décerné  pour  ce  très  beau  lot 
collectif  la  médaille  d'honneur  en  or  que  la  Société  devait  à  la 
bienveillance  de  l'administration  municipale. 

Un  seul  jardinier  bourgeois  avait  apporté  au  Palais  de  l'Indus- 
trie un  grand  lot  d'ensemble;  c'était  M.  Chiommet,  jardinier  chez 
M.  le  baron  de  Limnander,  au  château  de  Moigaanville,  par  Gi- 
rouville  (Seine-et-Oise),  qui  a  reçu  une  médaille  de  vermeil.  Ce 
lot  était  considérable  et  comprenait  plus  de  80  sortes  différentes 
de  légumes  bien  choisis,  y  compris  4  Melons  mûrs,  et  tous  ces 
produits,  dus  à  une  excellente  culture,  étaient  soigneusement  éti- 
quetés, mérite  malheureusement  trop  rare  dans  presque  toutes  les 
Expositions. 

Quant  aux  lots  spéciaux,  ils  étaient  nombreux  et  généralement 
remarquables.  Au  premier  rang  a  été  placé  par  le  Jury  celui  qui 
a  valu  à  M.  LhérauU(L.),  horticulteur  à  Argenteuil(Seine-el-Oise), 
«ne  médaille  o'honneur  en  or  de  la  Société.  Il  faisait  en  quelque 
sorte  la  transition  entre  les  deux  sortes  de  lots  ;  en  efifet,  il  consis- 
tait principalement  en  Fraisiers  cultivés  en  pots  et  bien  pourvus 
de  fruits,  dont  oa  comptait  103  variétés  choisies  parmi  celles  qui 
existent  dans  les  jardins  et  55  variétés  obtenues  de  semis  ;   ces 

49 


770  COMPTE    RENDU   DE  l'eXPOSITICN   DE    1880. 

plantes  étaient  accompagrées  d'une  corbeille  de  Fraises  cueillie* 
des  variétés  les  plus  estimées  ;  mais  on  y  voyait  aussi  de  magnifi- 
ques Asperges,  un  lot  de  Haricots  pour  la  culture  forcée,  des  Pom- 
mes de  terre  nouvelles,  etc.  C'étaient  surtout  de  fort  belles  As- 
perges, auxquelles  étaient  joints  quelques  légumes  de  diverses 
sortes,  qui  ont  valu  une  grande  médaille  d'argent  à  M.  Leguay, 
d'Argenteuil.  En  outre,  celte  localité  justement  renommée  avait 
fourni  la  matière  de  trois  apports  d'Asperges  qui  ont  fait  attribuer 
chacun  une  médaille  d'argent  à  MM.  Girardin  (E.),  Lescot  (André), 
et  Girardin  (Jean-Jacques).  Ajoutons  que  cette  culture,  qui  tend  à 
se  répandre  de  plus  en  plus  dans  les  environs  de  Paris,  ét-^it  re- 
présentée encore  par  un  cultivateur  deChamplanprèsLongjumeau 
(Seine-et-Oise),  M.  Dugué-Jouvin,  à  qui  le  Jury  a  fait  l'honneur 
d'une  mention  honorable. 

D'un  autre  côié,  les  Fraisiers  et  leur  produit  ne  figuraient  pas 
seulement  dans  le  grand  apport  de  M.  Lhérault  (L.):  M.  Lefèvre 
(Auguste),  horticuleur  à  Napoléon-Saint-Leu-Taverny  (Seine-et- 
Oise),  avait  exposé  un  joli  lot  de  Fraisiers  appartenant  à  des  va- 
riétés recommaiidables,  et  M.  Berger,  horticulteur  à  Verrières-le- 
Buisson  (Seine-et-Oise),  avait  apporté  de  très  belles  Fraises  cueil- 
lies de  la  variété  Docteur  Morère  qu'il  cultive  avec  une  prédilec- 
tion marquée.  Il  a  été  donné  à  chacun  de  ces  exposants  une 
médaille  d'argent. 

Quelques  autres  produits  potagers  avaient  fourni  encore  la  ma- 
tière de  lots  spéciaux  :  c'étaient  une  belle  meule  à  Champignons, 
accompagnée  de  blarc  en  très  bon  état  qui  a  valu  une  médaille 
d'argent  à  M.  Glazion,  jardinier,  rue  de  la  Colonie,  à  Paîis  ;  des 
Haricots  Ghevrier,  tant  en  cosse  qu'en  grains  secs,  ayant  bien 
conservé  la  couleur  verte  qui  recommande  cette  nouvelle  variéié, 
pour  lesquels  il  a  été  donné  une  médaille  d'argent  à  MM.  Forgeot 
et  C'«,  négociant?,  quai  de  la  Mégisserie,  8;  enfin  de  joli  Cer- 
feuil bulbeux  présenté  par  M.  Bertrand  (Alphonse),  cultivateur  à 
Rosny-sous-Bois,  qui  a  obtenu  pour  Cl t  apport  une  médaille  de 
bronze.  On  voit  donc  qu'au  total  la  culture  potagère  avait  fourni 
à  l'Exposition  de  1880  des  produits  aussi  nombreux  que  beaux  et 
variés. 


PARTIE   HORTICOLE.  771 

5o  FRUITS  FORCÉS  ET    CONSERVÉS. 

L'époque  à  la'ïuelle  a  eu  lieu  rExpositioa  de  cette  année  est 
comme  une  époque  de  transition  médiocrement  favorable  aux  pro- 
duits de  la  culture  forcée  ;  cependant  on  en  voyait  au  Palais  de 
l'Industrie  deux  lots  vraiment  remarquables,  qui  représentaient 
aussi  bien  que  possible  cette  branche  difficile  et  très  perfectionnée 
de  l'horticulture.  L'un  appartenait  à  M.  Millet,  fils,  horticulteur  à 
Bourg-la-Reine  (Seine),  qui  a  eu  une  médaille  d'honneur  en  or  don- 
néeà  la  Société  par  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du  Commerce; 
l'autre  était  exposé  par  M.  Margottin,  fils,  horticulteur  également  à 
Bourg-'a-Reine  (Seine),  à  qui  a  été  accordée  une  médaille  d'or. 
Le  premier  de  ces  exposants  avait  réuni  des  arbres  fruitiers  forcé?, 
notamment  des  Pêchers  et  un  Brugnonnier,  à  des  Vignes  portant 
des  fruits  mûrs,  à  des  Fraisiers,  etc.;  le  second  avait  formé  un 
groupe  de  Vignes  forcées  portant  de  belles  grappes  et  appartenant 
aux  variétés  Black  Alicante  et  Muscat  deFrontignan. 

Enfin,  dans  cette  catégorie  a  étâ  rangé  un  apport  nombreux  et 
intéressant  fait  par  M.  Hédiard,  négociant  en  fruits  et  cornes- 
libles  exotiques,  rue  Notre-Dame-de-Lorette,  à  Paris,  dans  lequel 
étaient  réunis  divers  fruits  d'origine  étrangère,  Oranges  et 
Ctrons,  B mânes,  Bibaces,  Litchi,  Cocos,  etc.,  et  des  tubercules 
également  exotiques,  notamment  des  Patates,  du  Manioc  doux, 
du  Gingembre,  etc.  Le  Jury  a  donné  à  M.  Hédiard  une  médaille 
de  vermeil. 

6°  Plantes  D'AGRÉiiEiST  de  Serre  ghadde. 

La  nombreuse  série  des  plantes  de  serre  chaude  occupait  une 
large  place  à  l'Exposition  de  1880,  et  elle  l'occupait  avec  beau- 
coup de  distinction.  On  en  a  la  preuve  dans  l'importance  majeure 
et  le  nombre  des  récompenses  qui  ont  été  décernées  pour  cette 
catégorie.  En  effet,  9  médailles  d'or,  4  médailles  de  vermeil, 
4  grande  médaille  d'argent  et  2  médailles  d'argent,  telle  est  la 
part  qui  revient  aux  exposants  de  ces  végétaux  empruntés  à  toutes 
les  contrées  chaudes.  Il  importe  cependant  de  faire  observer 
que,  conformément  à  un  article  du  règlement,  ce  nombre  a  été 
modifié  par  la  conversion  des  raédj^illes  de  tout  ordre  qui  avaient 


772  COMPTE   REi\DU   DE   l'eXPOSITION   DE    1880. 

pu  être  accordées  à  un  même  Exposant  pour  des  lots  distincts  et 
séparés  en  une  médaille  d'houneur. 

Le  premier  rang  a  éié  assigné  par  le  Jury  à  M.  A.  Chaniin, 
horticulteur,  route  de  Ghâtillon,  3?,  à  Paris,  pour  uneexpv'si- 
tion  aussi  remarquable  par  le  nombre  et  la  variété  des  espèces 
que  par  la  beauté  des  sujets  qu'elle  comprenait.  Le  grand  prix, 
consistant  en  un  très  beau  vase  de  porcelaine  de  Sèvres,  donné  à 
la  Société  par  M.  le  Ministre  de  riuitruction  publique  et  des 
Beaux-Arts,  a  été  décerné  à  M.  Ghantin.  Presque  toutes  les  famil- 
les de  plantes  de  haut  ornement  qui  exigent  la  serre  chaude  fîgu- 
raientdans  le  grand  et  précieux  apportde  cet  horticulteur  distingué. 
Ony  voyait  en  effet:  1°  une  nombreuse  collection  de  Palmiers  géné- 
ralement en  beaux  exemplaires,  tels,  entre  autres,  que  Thrinax 
œrgentea,  gracilis,  /tavanensis  ;  WuUichia  caryotxfoli'a  et  Bcnneti  ; 
Keniia  robusta,  australis,  Forsteriana  ;  Pritchardla  pacifica, 
aurea,  Gaudichaudii,  macrocarpa;  Cocos  australis,  Mikuniana ; 
Hhapis-Siej'otsi/c  ;  Latania  rubra  ;  Ceroxylon  niveum,  andicola; 
Areca  et  Phœm'x  divers,  etc.  ;  lo  de  belles  et  nombreuses  Cyca- 
dées,  comme  Cycas  revolvta,  neocaledonica,  cochinchinensis  ; 
Zamia  Peroivskyana,  spiralis,  horrlda,  glauca;  Ceratozamla  Mi- 
queUana  ;  Dioon  edule,  etc.  ;  3°  de  très  fortes  Fougères  arboies- 
centes,  telles  que  Alsophila  australis  ^  Cyathea  medidlaris  et 
dealbata;  Clbotium  Princeps,  etc.;  4o  une  nombreuse  série  de 
Broméliacées,  parmi  lesquelles  on  peut  citer  JSidularium  fulgens, 
Innocenta  ;  Bromelia  undidata  ;  Ortyicsia  palleolata  ;  Tilland- 
sioides',  Tillandsia  tefsellata^  Lindeni  ;  Guzmannia  fragrans; 
Vi'iesea  Glaziouana;  EncholijHum  corallinuni\  plusieurs  Billbei- 
gia,  etc.;  5o  un  beau  lot  d'Aroïdées;  des  Pandanus,  Arau- 
caria, etc. 

Des  collections  intéressantes  aussi,  mais  moins  nombreuses, 
avaient  été  exposées  par  M.  Savoye,  horticulteur  à  Bois-Colombes 
(Seine),  par  M.  Mathieu,  horticulteur,  rue  Spontini,è  Passy- 
Paris,  par  M.  L.  Morin,  jardinier  chez  M.  Attias,  à  Neuilly  (Seine), 
et  par  M.  Lau^try  (L.),  horticulteur,  rue  de  la  Glacière,  à  Paris. 
Le  Jury  a  accordé  :  lu  premier,  une  médaille  d'houueur  en  or 
fondée  itar  la  Société  en  mémoire  de  son  ancien  Président  le  ma- 
réchal Vaillant;  au  second,  une  médaille  d'honneur  en  or  de  la 


PARTIE   HORTICOL"^.  773 

Société;  au  troisième,  une  médaille  d'or;  au  quatrième,  une  mé- 
daille de  vermeil.  —  Le  lot  de  M.  Savoye  comprenait  principale- 
ment des  plantes  qui  peuvent  servir  à  orner  les  appartements, 
telles  que  d(S  Palmiers  de  petites  proportions,  des  Dracœna,  des 
Fougère*,  les  Anthurium  Scherzerianum  et  Dechardi  en  fleurs,  le 
Tillandsia  tessellafa,  des  espèces  à  feuillage  ornemental,  comme 
des  Maranta,  le  Sanchezia  nobilis,  le  Cissus  discolnr,  le  Pandanus 
Veitchii,  des  Croton  [Codiseum),  etc.,  le  tout  fort  bien  cultivé. 
Celui  de  M.  Mathieu  offrait  plusieurs  beaux  exemplaires  de  Pal- 
miers, un  fort  Dracxna,  des  Fougères  dont  une   avait  sa   tige 
haute  de  trois  mètres,  des  Cycadées  parmi  lesquelles  un   beau 
Cycas  revoluta,  etc.  D.ms  celui  de  j\I.  Morin  on  voyait  des  Croton 
[Codiseum),  des  Dracxna,  plusieurs  Aroïdées,  le  Medinilla  ma- 
gnifica,  des  Bégonia,  etc.  Enfin  celui  de  M.  L^ndry  se  composait 
de  plusieurs  Palmieis,  Latanier,  Rhapis  flabellifurmis,  Phœnix, 
Charucerops  et  Livistona  divers^  du  Cycas  revoluta,  de  quelques 
Fougères,  de  plantes  à  feuillage  ornemental,  de  trois  pieds  fleuris 
^' Himantophyllum  miniatum,    de    plusieurs   Orchidées    fleuries  , 
comme  Selenipedium  caudatum,Cypripedium  barbatum  superbum, 
villosum   etc. 

A  ces  collections  de  plantes  deserre  chaude  variées  se  joignaient 
plusieurs  lots  importants  composés  chacun  de  végétaux  d'une  seule 
famille,  d'un  seul  genre  ou  même  de  variétés  horticoles  d'une 
espèce. 

Les  plus  remarquées  de  ces  collections  ont  été  certainement  celle 
des  Caladium  de  M.  Alfred  Bleu,  et  celle  des  Gloxinias  de  M.  J. 
Vallerand ,  horticulteur  à  Bois-Golorabes,  qui  Tune  et  l'autre  avaient 
le  rare  mérite  de  ne  comprendre  que  des  plantes  d'une  admirable 
beauté  et  toutes  issues  de  semis  faits  par  leurs  possesseurs.  M.  Bleu 
a  reçu  du  Jury  l'une  des  deux  médailles  d'honneur  en  or  de  M.  le 
Ministre  de  l'Agriculture  et  du  Commerce  ;  de  son  côié,  M.  J.  Val- 
lerand  a  obtenu  la  médaille  d'honneur  e::  or  de  M.  U  Préfet  de  la 
Seine.  Tout  a  été  dit  sur  le  mérite  hors  ligne  des  Caladium  à 
feuillage  maculé  et  panaché  que  l'horticulture  du  monde  entier 
doit  à  M.  Bleu,  ainsi  que  sur  la  richesse  et  la  vaiiété  du  coloris  de 
la  corolle  des  Gloxinias  dont,  après  son  père,  M.  J.  Vallerand  s'est 
fait  une  brillante  spécialité;  je  n'ai  donc  pa>  à  répéter  ici  des 


77i  COMPTE   RENDU  DE   l'eS POSITION   DE    1883. 

éloges  qui  se  trouvent  sous  toutes  les  plumes  et  dans  toutes  les 
bouches.  Je  dirai  seulement  que  le  premier  de  ces  exposants  avait 
réuni  dans  sa  collection  une  centaine  de  variétés  en  pieds  de  la 
plus  belle  végétation,  auxquels  il  avait  joint  trois  Orchidées 
fleuries  {Oncidium  et  Brassia  verrucosa),  et  qu'il  avait  exposé  à 
part  une  série  d'environ  1 0  Bégonias  issus  du  B.  Rex  pour  laquelle 
il  lui  a  été  décerné  une  médaille  d'argent.  De  son  côté,  M.  J.  Val- 
lerand  avait  réuni  dans  son  lot  de  Gloxinias  un  grand  nombre  de 
variétés  choisies,  toutes  présentées  en  pieds  fleuris  avec  une  abon- 
dance exceptionnelle. 

C'était  aussi  une  précieuse  collection  que  celle  de  Croton 
{Codixum)  obtenus  par  MM.  Chantrier,  frères,  horticulteurs  à 
Mortefontaine,  à  qui  elle  a  valu  une  médaille  d'honneur  en  or  des 
Dames  patronnesses  de  la  Société.  A  côté  de  plusieurs  de  ces  bril- 
lantes Euphorbiacées,  justement  recherchées  aujourd'hui,  qui  ne 
portaient  encore  qu'un  numéro,  plusieurs,  d'obtention  moins 
récente,  étaient  nommées.  Citons,  parmi  celles-ci,  plusieurs  beaux 
individus  de  la  variété  bien  connue  déjà.  Baronne  James  de 
Rothschild,  Truffauti^  Carrieri,  Droueti,  Buvait,  Chantrierii, 
Bergmani,  et:. 

Les  Broméliacées  qu'on  ne  voyait  qu'en  petit  nombre  dans  Us 
Expositions  parsiennes,  à  la  date  de  quelques  années,  étaient 
nombreuses  à  celle  du  printemps  dernier.  J'ai  déjà  parlé  de 
celles  qui  figuraient  dans  le  grand  apport  de  M.  Cbantin;  on  en 
voyait  encore,  dans  le  jardin  du  Palais  de  l'Iaduslrie,  trois  autres 
collections  dont  l'une,  encadrée  d'une  rangée  à.'Anlhurium  Scher- 
zerianum  fleuris,  a  valu  à  M.  Mathieu  une  médaille  de  vermeil  ; 
dont  une  autre  a  fait  accorder  à  M.  Landry  une  grande  médaille 
d'argent;  enfin  dont  la  troisième  n'était  pas  autre  que  la  riche  et 
précieuse  collection  qui  est  cultivée  dans  les  serres  du  Palais  du 
Luxembourg.  Celle-ci  ayant  é;é  exposée  hors  concours  par 
M.  R.  Jolibois,  jardinier-chef,  qui,  en  cette  circonstance,  est  resté 
fidèle  à  ses  habitudes  de  zèle  pour  l'horticulture  et  de  désintéres- 
sement, le  Jury  n'a  pas  eu  à  en  apprécier  le  rare  intérêt  et  a  dû 
se  borner  à  adresser  ses  remerciements  et  ses  félicitations  à  notre 
honorable  collègue.  Parmi  les  espèces  que  réunissait  le  remar- 
quable apport  de  M.  R.  Jolibois,  je  citerai  avant  tout  le  Vricsea 


PARTIE   HORTICOLE.  775 

Glaziouana  flfiuri,  dont  la  hampe  haute  d'environ  deux  mètres 
portait  une  grappe  de  grandes  fleurs  blanches  à  trois  longs  pétales 
rubanés  et  recourbés;  les  Tillandsia  guttata  (fleuri),  tessellata, 
tenuifoUa;  plusieurs  Bromelia  parmi  lesquels  le  curieux  B.  agave- 
folia;  les  Nidularium  Innocentli,  spectabile,  splendens,  guyanense; 
YHoplophyllum  calyculatmn  ;  le  Dickya  rnmotiflora  portant  ses 
fleurs  orangées;  les  Billbcrgia  Porteana,  quadricolor  (fleuri,  à 
bractées  roses),  nudicaulis;  VHechtia  pitcalrnixfolia;  un  Hohen" 
hergia  innommé,  de  Gayenne  ;  le  Caraguata  llngulata,  etc.,  etc. 

Les  Caladium  de  M.  Bleu  n'étaient  pas  les  seuls  que  l'Exposi- 
tion eût  reçus.  M.  Poirier  en  avait  formé  un  fort  massif  qui  lui  a 
valu  une  médaille  de  vermeil.  Une  autre  collection  de  plantes 
recherchées  pour  l'élégance  de  leur  feuillage  avait  été  apportée 
par  M.  Lacroix,  jardinier  chez  Mme  Horson,  avenue  de  Paris,  à 
Tersailles;  elle  ne  comprenait  pas  moins  de  180  variétés  de  Coleus 
bien  choisis,  pour  lesquels  il  lui  a  été  accordé  une  médaille  de 
vermeil.  Enfin  la  série  des  lots  spéciaux  formés  de  plantes  de 
serre  chaude  se  complétait  par  un  groupe  de  Colocasia  [Alocasia) 
odora  présenté  paf  M.  Marchand,  jardinier  chez  M.  Héricé,  à 
Chaville  (Seine-et-Oise),  à  qui  le  Jury  a  décerné,  pour  ces 
grandes  et  belles  Aroïdées,  une  médaille  d'argent. 

La  série  des  lots  de  plantes  de  serre  chaude  que  je  viens  d'énu- 
mérer  est  déjà  longue  et  cependant  il  me  reste  à  y  joindre  une 
collection  qui  y  figurait  à  un  rang  élevé  :  c'était  celle  dont 
M.  Drouet,  avec  l'autorisation  de  M.  le  Directeur  des  travaux  de 
Paris,  avait  bien  voulu  puiser  les  éléments  dans  les  serres  du 
Fleuriste  municipal,  et  qui  était  exposée  par  lui  hors  concours. 
Elle  était  fort  remarquable  pour  la  force  des  plantes  dont  elle 
était  formée.  Ainsi,  parmi  les  Palmiers,  la  plupart  étaient  de  fortes 
proportions,  notamment  un  Sabal  umbraculifera  ,  deux  Rhapis 
flabelliformis  en  très  grosses  toufles,  un  beau  Tvithrinax  mam^i- 
tiœformis;  un  Chamœrops  humilis  ayant  Im  50  de  tige;  un  bi^au 
Pritchardia  pacifica,  un  Areca  lutescens  en  forte  loufl'e,  etc.  On 
peut  encore  citer  comme  plus  ou  moins  beaux  deux  Pandanus 
Veilchii  très  bien  rubanés  et  un  P.  Panchcri;  un  fort  Curatella 
imperialis ,  plus  connu  sous  le  nom  de  Theophrasta  imperialis  qui 
ne  lui  appartient  pas,  un  charmant  Aralia  à  folioles  linéaires, 


776  COMPTE   RENDU   DE  L'EXFOSITION   DE    1880. 

obtenu  de  semis  au  Fleuriste  même  ;  des  AroïJées,  comme  Dieffen- 
bachia  Borraquiniana,  Anthnrium  Hookeri^  Alocasia  zebrina, 
Xanthosoma  violacea,  etc.,  etc.  Le  Jury  n'a 'pas  eu  à  exprimer 
son  avis  sur  ce  grand  et  M  apport;  mais  la  Société  reconnais- 
sante envers  M.  D rouet  qu'elle  trouve  toujours  bienveillant  pour 
elle,  lui  offre  une  médaille  d'or  comm'i  témoignage  durable  de  sa 
gratitude;  en  même  temps  elle  remet  deux  médailles  d'argent  à 
MM.  Leconte  et  Bourré,  jardiniers  attachés,  au  Fleuriste,  à  litre 
de  remerciement  pour  le  soin  qu'ils  ont  mis  au  transport  et  à 
l'arrangement  des  plantes  dans  le  jardin  de  l'Exposition. 

7°  Plantes  d'agrément  de  Serre  tempérée  ou  d'orangerie. 

Les  végétaux  tant  ligneux  qu'herbacés  qui,  sous  le  climat  pari- 
.sien,  exigent,  en  hiver,  l'abri  d'une  serre  tempérée  ou  simplement 
d'une  orangerie  sont  nombreux,  variés  et  pour  la  plupart  élé- 
gants; aussi  figurent-ils  d'ordinaire  avec  honneur  dans  les  Expo- 
sitions surtout  printanières.  Celle  que  la  Société  a  tenue  cette 
année  en  a  offert  au  public  des  lots  importants,  mais  en  quantité 
un  peu  moins  grande  que  de  coutume,  et  une  particularité 
regrettable  qu'on  ne  peut  passer  sous  silence,  c'est  que  diverses 
catégories  de  ces  végétaux  y  ont  fait  entièrement  défaut.  Il  y  aurait 
peu  sujet  d'être  étonné  qu'il  en  ait  été  ainsi  des  Bruyères  [EiHca), 
ces  charmantes  plantes  étant  aujourd'hui  presque  entièrement 
délaissées  par  l'horticulture  parisienne  ;  mais  il  est  plus  difficile 
de  s'expliquer  l'abience  complète  de  quelques  autres  plantes 
parmi  lesquelles  on  peut  citer  les  Azalées  indiennes  et  les  Pétunias 
qui  avaient  été  presque  toujours  très  bien  représentées  dans  les 
Expositions  antérieures.  Il  est  à  présumer  que  les  tristes  circon- 
stances amenées  par  l'hiver  précédent  n'ont  pas  été  sans  influence 
sous  ce  rapport.  Abstraction  faite  de  ces  lacunes,  la  série  des 
espèces  de  serre  tempérée  et  d'orangerie  avait  fourni  au  Jardin  de 
TExposition  une  partie  notable  de  ses  richesses. 

Les  Pelargordiim  grandiflores  se  faisaient  remarquer  au  premier 
rang,  grâce  à  un  très  beau  lot  exposé  par  MM.  Thibaut  et  Keteleêr, 
horticulteurs  à  Sceaux  (Seine),  dont  on  connaît  de  longue  date  la 
rare  habileté  pour  la  culture  de  ces  magnifiques  plantes.  Dms  ce 
lot  éiaient  réunies  environ  60  variétés  de  Pelargonium  grandiflores 


PARTIE   HORTICOLE.  777 

proprement  dits  et  18  variétés  de  la  race  dite  de  fantaisie.  Toutes 
ces  plantes  étaient  abondamment  fleuries,  parfaitement  formées 
et  Ips  variétés  en  étaient  très  bien  choisies.  Une  médaille  d'or  a 
été  décernée  à  MM.  Thibaut  et  Keteleêr.  —  Un  groupe  de  ces  mêmes 
plantes  a  valu  à  M.  Dufoy  (Alph.)  des  félicitations  du  Jury. 

Les  Pelm^gonium  inquinans  et  zonale  avaient  fourni  la  matière 
de  trois  apports  pour  lejquels  il  a  été  décerné  :  une  médaille  de  ver- 
meil à  M.  Poirier,  horticulteur,  rue  Bonuaventure,  à  Versailles; 
une  médailled'argent  à  M. Boutreux,  fils,  horticulteur,  àMontreuil- 
sous-Bois  (Seine);  une  médaille  de  bronze  à  M.  Chaté  (L.).  Les 
deux  premiers  comprenaient  chacun  environ  cent  variétés,  et  la 
différence  des  récompenses  accordées  aux  deux  exposants  indique 
celle  qui  a  été  reconnue  entre  les  deux  collections,  soit  pour  le 
choix  des  variétés,  soit  pour  la  culture  et  la  floraison  des  plantes 
qui  les  composaient.  Quant  au  lot  présenté  par  M.  Chaté  (L.),  il 
était  beaucoup  moins  considérable  et  se  composait  de  Pelargonium 
zonale  bicolor. 

Dans  la  série  des  plantes  de  serre  tempérée  recherchées  spéciale- 
ment pour  leurs  fleurs  se  trouvent  encore  à  un  rang  distingué  les 
Bégonias  tubéreux  et  les  Calcéolaires.  Un  très  beau  lot  des  pre- 
miers, à  fleurs  simples,  appartenant  surtout  à  la  race  nommée  erecta 
superba,  avait  étéj  exposé  par  MM.  Couturier  et  Robert,  horticul- 
teurs à  Chatou,  qui  font  leur  principale  spécialité  de  la  culture  de 
ces  plantes,  et  dont  la  Société  nationale  d'Horticulture  a  eu  plu- 
sieurs fois  occasion  de  reconnaître  et  proclamer  les  succès  dans 
cette  spécialité.  Le  Jury  leur  a  attribué  une  médaille  de  vermeil. 
Pour  leur  lot  des  dernières,  MM.  Vilmorin-Andrieux  ont  reçu  une 
mtdaille  d'argent.  Leurs  plantes  étaient  de  la  catégorie  des  Calcéo- 
laires hybrides  naines  et  rentraient  dans  une  quarantaine  de 
variétés  bien  tranchées  ;  la  floraison  en  était  abondante. 

Une  division  toute  particulière  dans  la  même  série  est  celle  des 
plantes  grasses  qui  sont  cultivées,  toutes  en  raison  de  l'étrangeté  de 
leur  forme,  beaucoup  aussi  pour  la  grandeur  et  la  beauté  de  leurs 
fleurs.  L'Exposition  a  été  riche  sous  ce  rapport,  cette  année,  à  ce 
point  qu'il  a  été  accordé  par  le  Jury,  pour  des  plantes  grasses,  deux 
médailles  d'or  à  M.  Eberlé  et  à  M.  Simon,  une  médaille  de  vermeil 
au  même  M.  Eberlé,  et  une  médaille  de  bronze  à  M.  Marchand. 


778  COMPTE   RENDU   DE   L'EXPOSITION  DE   1880. 

M.  Eberlé,  horliculîeur,  avenue  de  Saint-Oaen,  à  Paris,  suc- 
cesseur de  feu  Pfersdorff,  avait  réuni,  dans  le  premier  de  ses 
deux  lofs,  ses  riches  collections  d'Aloès,  d'Agaves  et  d'Euphorbes 
charnues;  dans  le  second,  des  Cactées  au  nombre  d'environ  1 20  es- 
pèces ou  variétés.  Toutes  ces  plantes  sont  en  fort  bon  état  et  la 
plupart  forment  des  pieds  remarquables  pour  leur  force  qui  est 
parfois  tout  à  fait  exceptionnelle.  De  son  côté,  M.  S  mon,  horti- 
culteur à  Saint-Ouen  (Seine),  offrait  une  collection  nombreuse 
dans  laquelle  on  retrouvait  presque  toutes  le^  catégories  de  plantes 
grasses,  forts  Aloès,  Cactées,  plusieurs  Echevcria^  quelques  Aga- 
ves, etc.  Quant  à  M.  Marchand,  il  n'avait  mis  à  l'Exposition  que 
deux  beaux  pieds  de  Cereus  flagelliformis  et  un  de  C.  peruvianm, 

80  Plantes  d'agrément  de  plein  air. 

A.  Végétaux  ligneux^ 

Les  végétaux  ligneux,  surtout  arborescents,  qui  occupent  une 
place  des  plus  importantes  dans  les  p'antations  de  pleine  terre, 
sont  relégués  à  un  rang  assez  peu  élevé,  dans  la  généralité  des 
Expositions  horticoles,  en  raison  des  difficultés  qu'on  éprouve 
pour  les  relever  de  terre  sans  leur  nuire,  quand  ils  sont  en  pleine 
végétation,  ou  des  proportions  considérables  qu'ils  sont  suscep- 
tibles d'acquérir  et  qui  ne  tardent  pas  à  en  rendre  le  transport  peu 
praticable  sans  l'emploi  de  moyens  et  appareils  spéciaux.  Plu- 
sieurs de  ces  difficultés  deviennent  des  impossibilités  absolues 
pour  une  Exposition  tenue  dans  l'enceinte  du  Palais  de  l'Industrie 
où  le  règlement  local  assigne  des  limite';  restreintes  à  la  hauteur 
que  peuvent  atteindre  les  objets  exposés.  Malgré  ces  conditions 
défavorables,  auxquelles  venait  encore  s'ajouter  l'influence  dé- 
sastreuse de  l'hiver  précédent,  l'Exposition  de  cette  année  pou- 
vait soutenir  sans  désavantage  marqué  la  comparaison  avec  celles 
des  années  antérieures.  MM.  Croux  et  fils,  pépiniéristes  à  la  vallée 
d'Aulnay,  à  Sceaux  (Seine),  y  avaient  apporté  un  lot  important 
de  Conifères  qui  formait  un  fort  massif  et  dans  lequel  des  espèces 
bien  choisies  étaient  représentées  par  des  pieds  bien  faits  et  en 
bon  état.  Ils  y  avaient  joint  un  fort,  groupe  de  Kalmia  latifolia 
variés  avec  lequel  se  trouvaient  des  Azalées  de  pleine  tyrre  et 
environ  vingt-cinq  pieds  de  la  jolie  et  petite  variété  nommée 


PARTIE   HORTICOLE.  779 

Kalmia  myrtifolia  ou  parvifolia.  Cet  important  ensemble  leur  a 
valu  une  médaille  d'or.  —  Une  collection  de  Conifères  avait  été 
aussi  apportée  par  M.  Moreau,  horticulteur  à  Fontenay-aux- 
Roses  (Seine),  au  Palais  de  l'Industrie  dont  elle  a  complété  Torne- 
mentation  pendant  toute  la  durée  de  l'Exposition  des  Beaux- 
Arts.  Les  sujets  en  étaient  un  peu  inférieurs  à  ceux  de  MAf .  Groux, 
mais  cette  infériorité  a  été  compensée  par  l'utilité;  car  il  ne  faut 
pas  oublier  que  le  programme  annonçait  qu'il  serait  tenu  compte 
du  concours  donné  à  la  garniture  du  jardin,  en  dehors  de  la 
courte  durée  de  l'ExposUion  proprement  dite.  Aussi,  tout  com- 
pensé, les  deux  lots  de  CoDifères  ont-ils  été  classés  au  mêma  rang, 
et  M.  Moreau  a  reçu  une  médaille  de  vermeil.  Dans  cette  même 
catégorie  rentre  un  lot  de  Clématites  ligneuses  exposé  par  M.  A. 
Roy,  horticulteur  distingué,  que  la  mort  a  enlevé  peu  de  temps 
après  l'Exposition.  Le  Jury  a  décerné  pour  ce  lot  une  grande  mé- 
daille d'argent.  Les  Clématites  de  M.  A.  Roy  étaient  des  variétés 
du  commerce,  dent  les  fleurs  blanches  ou  violacées  et  simples 
pour  la  plupart  étaient  encore  peu  avancées;  toutefois  les  plantes 
indiquaient  une  bonne  culture. 

J'ai  déjà  dit  que  deux  des  apports  qui  ont  été  le  plus  admirés, 
à  l'Exposition  de  cette  année,  avaient  été  mis  généreusement  hors 
concours  par  hurs  exposants.  C'étaient  ceux  de  MM.  Levêque  et 
fils,  de  Vitry,  et  de  M.  Moser,  de  Versailles.  Les  premiers  de  ces 
horticulteurs  n'avaient  pas  moins  de  600  Rosiers  rentrant  dans 
les  catégories  des  Hybrides,  Bourbons  et  Thés,  en  nombres  à 
peu  près  égaux  à  haute  tige,  à  rai-tige  et  nains,  étages  sur  trois 
côtés  de  l'un  des  grands  carrés  du  Jardin.  Ces  arbustes  élevés  en 
pots  étaient  admirablement  fleuris  et  leurs  fleurs,  amenées  à  point 
avec  une  exactitude  rigoureuse,  émerveillaient  les  visiteurs  par 
leur  fraîcheur.  C'était  là,  au  total,  un  lot  hors  ligne  pour  lequel 
aucune  récompense  n'aurait  été  trop  haute,  si  MM.  Levêque  n'y 
avaient  renoncé  d'avance  avec  un  parfait  désintéressement.  On 
peut  en  dire  autant  du  grand  lot  de  Rhododendron,  Kalmias  et 
Arbrisseaux  toujours  verts  que  M.  Moser,  horticulteur  à  Versailles, 
avait  exposé  dans  les  mêmes  conditions.  A  voir  ces  arbustes,  les 
uns  si  frais,  les  autres  si  fleuris,  on  ne  se  serait  pas  douté  qu'ils 
venaient  de  traverser  une  saison  pendant  laquelle  leurs  analogues 


780  COMPTE  RENDU    DE   l' EXPOSITION   DE    1880. 

avaient  été  presque  partout  cruellement  éprouvés.  Les  plus  vives 
félicitations  du  Jary  et  les  chaleureux  remerciements  de  notre 
Société  sont  acquis  sans  réserve  à  ces  habiles  et  généreux  expo- 
sants. 

B.   Végétaux  herbacés. 

La  nombreuse  et  brillante  série  des  végétaux  herbacés  de  pleine 
tf  rre  cultivés  pour  leurs  fleurs  s'ouvrait  par  l'énorme  et  magnifique 
apport  de  MM.  Vilmoriu-Anirieux  qui  se  subdivisait  en  huit  lots 
distincts,  inégaux  pour  le  nombre  des  sujets  que  comprenait 
chacun  d'eux,  mais  tous  également  remarquables  pour  la  perfec- 
tion de  la  culture  et  pour  l'abondance  de  la  floraison.  L'une  des 
deux  médailles  d'honneur  en  or,  que  la  Société  devait  à  la  bien- 
veillance de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  et  du  Commerce,  a  été 
donnée  à  ces  honorables  exposants,  comme  résumant  toutes  les 
récompenses  qui  leur  avaient  été  accordées  pour  chacan  de  leurs 
lots  jugés  séparément.  Ce  grand  ensemble  comprenait  :  i"  une 
grande  collection  de  plantes  fleuries,  réunissant  toutes  ces  char- 
mantes espèces  et  variétés  que  la  mode  des  jardins  uniformes 
fait  trop  négliger  aujour>l'hui.  Citons  au  hasard  dansée  nombre 
les  Nycterinia,  \e&  Linariamaroccana,rcliculata  à  fleur  moitié  or, 
moitié  pourpre,  le  Lin  à  grandes  fleurs,  \esSalplijlossis,  les  Schi- 
zanthus,  le  Godetia  Lady  Albemarle,  les  Collomia,  V Acroclinium 
roseum,  la  Saponaire  de  Calabre  rose  et  blanche,  les  Silène,  Oxalis, 
Agrostemmes,  etc.,  etc.  En  accordant  pour  celte  collection  une  mé- 
daille d'or,  le  Jury  avait  joint  à  cette  haute  récompense  une  recom- 
mandation particulière.  1°  Une  charmante  série  ôeLobelia  Erinus 
variés,  plantes  naines,  chargées  de  fleurs,  et  au  nombre  d'une 
trentaine,  pour  laquelle  a  été  donnée  une  grande  médaille  d'argent; 
3°  un  groupe  de  Chrysanthèmes  à  carène  variés,  un  de  nom- 
breuses et  élégantes  variétés  de  Cipucinesou  Tropœolicm  majuset 
minus  et  un  de  pieds  de  Réséda  grandiflore  pyramidal  remarquables 
de  culture,  pour  chacun  desquels  il  leur  a  été  décerné  une  mé- 
daille d'argent;  'i  un  lot  de  Mwiulus,  un  de  Mufliers  (,4n/i>- 
rhinum  majus  L.)  nains  et  très  variés  et  un  de  Phlox  Drunnnondi 
jolis,  mais  un  peu  moins  divers  qu'on  n'aurait  été  en  (iroit  de 
l'espérer.  Chacun  de  ces  trois  derniers  lots  a  valu  à  MM.  Vilmo 
rin-Andrieux  une  médaille  de  bronze. 


PARTIE  HORTICOLE.  7H\ 

M.  Lecaron,  horticulteur-grainier,  quai  de  la  Mégisserie,  à 
Paris,  avait  exposé  trois  lots  inégaux  :  l'un  était  une  collection  nom- 
breuse et  bien  composée  d'tspèces  mêlées,  généralement  bien  fleu- 
ries, qui  lui  a  valu  une  médaille  d'or;  un  autre,  moins  nombreux, 
comprenait  un  mélange  dans  lequel  dominaient  les  Pensées,lesZin- 
nias,  mais  oij  l'on  voyait  aussi  du  Réséda,  des  Cla}-kia,Butoca,  des 
Capucines,  le  Collomiacoccinea,  l'Œillet  de  poète  noirâtre  {Dian- 
thus  barbatus  nigrlcans),  etc.  ;  enfin  le  troisième,  pour  lequel  il  a 
reçu  une  médaille  d'argent,  consistait  en  Galcéolaires  et  Mimulus 
Vkriés,  dont  la  culture  a  été  jugée  bonne,  mais  dont  les  fleurs  étaient 
généralement  de  coloris  plus  ou  moins  pâles.  Dans  son  principal 
apport  se  trouvaient  la  plupart  des  jolies  espèces  que  j'ai  indiquées 
comme  entrant  dans  les  diverses  collections  deMM.Yilmoriu-An- 
drieux,nolamment  des  Mufliers  variés,  diverses  variétés  de  Capuci- 
nes, de  Claïkias,  de  Némophiles,  des  Collinsia,  Leptosiphùn,  Rho- 
danthe,  ScMzanthus,  etc.;  toutes  ces  plantes  portaient  les  marques 
d'une  culture  bien  dirigée. 

A  un  rang  un  peu  moins  élevé  s'est  placé  M.  Thiébaut-Legendre 
qui  a  obtenu  :  une  grande  médaille  d'argent  ofl'erte  à  la  Société 
par  M™^  Lusson,  Dame  patronnesse,  et  destinée  à  une  Rose  nou- 
velle ou  à  un  lot  de  Réséda,  et  une  médaille  d'argent.  Le  lot  de 
Réséda  à  grandes  fleurs  qui  lui  a  valu  la  médaille  de  M-^^  Lusson 
consistait  en  84  pieds  très  bien  cultivés  et  très  forts  ;  quant  à  son 
autre  lot,  il  se  composait  de  Pensées  dont  la  floraison  était  bonne 
pour  l'époque  à  laquelle  avait  lieu  l'Exposition. 

Le  Jury  a  décerné  encore,  pour  des  lots  spéciaux  de  plantes  her- 
bacées fleuries,  une  médaille  de  vermeil  et  trois  grandes  médailles 
d'argent.  La  première  a  été  donnée  à  M.  Delahaye,  horticulteur- 
grainier,  quai  de  la  Mégisserie,  pour  une  belle  série  de  fleurs  cou- 
pées de  Delphinium,  à'Ama^'ylh's,  de  Renoncules  et  d'Anémones, 
d'OEillets  de  poète  [Dianthus  barbatus) ,  auxquelles  il  avait  joint 
une  inflorescence  d'Ixia  viridiflora,  deux  de  Dracunculus^  etc.  Les 
triois  grandes  médailles  d'argent  ont  été  attribuées  :  à  M.  Re- 
nault, horticulteur,  rue  de  l'Arcade,  à  Paris,  pour  un  groupe  de 
Pyrethrum  roseum,  bien  cultivés  et  portant  des  capitules  bien 
doubles,  dont  les  couleurs  cuiraient  une  gamme  continue  du  blanc 
au  pourpre  vif  ;  à  M.  Ghaté  (L.),  pour  une  intéressante  collection 


782  COMPTE   RENDU   DE   l'eXPOSITIlN   DE    1880. 

de  Joubarbes  ou  Sempervivum  de  plein  air,  qui  occupaient 
une  centaine  de  grandes  terrines;  à  M.  Paillet,  horticulteur  à  Cba- 
tenay-les-Sceaux  (Seine),  pour  un  jolie  collection  de  Pivoines  de 
Chine  en  fleurs  coupées.  Quant  à  la  médaille  d'argent,  elle  a  été 
accordée  à  M.  GharoUois,  amateur,  rue  de  Javel,  à  Paris,  pour  un 
lot  d'OEilletâ  de  poète  (Dianthus  barbatus  L.)  variés,  auxquels  était 
joint  un  très  fort  pied  d'une  Saxifrage. 

La  mosaïculture,  cette  importation  récente  qui  commenceà 
prendre  rang  dans  nos  jardins  et  qui  peut  contribuer  efficacement 
à  leur  ornementation  quand  on  sait  la  contenir  entre  de  justes  iV 
mites,  la  mosaïculture  occupait,  dans  le  jardin  de  l'Exposition,  une 
place  assez  distinguée  pour  qu'elle  ait  valu  une  médaille  d'or  et 
une  de  vermeil  à  MM.  Comesse,  horticulteurs,  rue  Bellini,et  à 
M.  Paintèche,  horticulteur,  rue  Decamps,  ses  deux  représentants. 
M.  Comesse  a  eu  la  médaille  d'or  pour  la  réunion  de  deux  lots  dont 
le  plus  considérable  oflfrail  une  tête  et  une  lyre  dessinées  sur  le  sol, 
avec  un  grand  nombre  de  plantes  ayant  toutes  pour  destination 
spéciale  la  décoration  figurée,  tandis  que  l'autre  consistait  en  pieds 
peu  développés  mais  bien  hi\s  d'Yucca  variés,  ayant  la  même 
destination;  quant  à  M.  Paintèche  son  lot  était  composé  d'une 
manière  analogue,  dans  des  proportions  moins  étendues. 

Ici  se  termine  en  réalité  la  longue  série  des  plantes  heibacées  de 
pleine  terre  ;  toutefois  le  Jury  y  a  rattaché  deux  présenta- 
tions qu'il  lui  eût  été  impossible  de  classer  autrement  :  c'étaient 
deux  herbiers  dont  l'un,  envoyé  par  M.  Bournisien,  herboriste  à 
Meaux  (Seinc-et  Marne),  renfermait  une  partie  notable  des  plantes 
qui  forment  la  flore  de  cette  ville,  dont  l'autre,  dû  à  M.  Poite- 
vin (Ernest),  de  Sannois(Seine-et-Oise), comprenait  des  échantillons 
de  Fougères  et  de  Sélaginelles.  Il  a  été  décerné  à  chacun  de  ces 
exposants  une  grande  médaille  d'argent.  Il  serait  à  désirer  que  l'at- 
tribution de  ces  deux  lécorapenses  déterraiEât  l'envoi  decoUections 
déplantes  desséchées  à  nos  Expositions  horticoles;  maif,  si  ce 
déiir  venait  à  se  réaliser,  il  semblerait  prudent  d'adjoindre  au  Jury 
purement  horticole  un  ou  deux  botanistes  capables  d'apprécier 
sûrement  les  mérites  comme  les  défauts  de  pareilles  collections. 


PARTIE  HORTICOLE.  783 

90  BOUQUETS  ET  GARNITURES  DE  FLEURS. 

Cette  partie  de  J'Exposition  a  été,  il  ne  faut  pas  craindre  de 
l'avouer,  inférieure,  en  1880,  à  ce  qu'elle  avait  été  en  1879  ;  il  e^t 
vrai  que  rarement  on  la  voit  b'élever  au  niveau  qu'elle  avait  atteint 
l'année  dernière.  Ces  inégalités,  dans  des  Expositions  successives, 
n'ont  rien  qui  doive  surprendre  quand  il  s'agit  d'objets  qui  rentrent 
essentiellement  dans  le  domaine  du  goût,  car  si  le  goût  est  un  don 
naturel  accordé  aux  uns,  refusé  aux  autres,  il  a  aussi  ses  inspira- 
tions heureuses  comme  ses  défaillances,  c'e!>t-à-dire  ses  oscilla- 
tions chez  tous  ceux  qui  sont  appelés  à  le  manifester  journellement 
dans  leurs  œuvres.  Or,  la  confection  des  bouquets  est  avant  tout 
sous  la  dépendance  du  goût  et  dès  lors  il  n'y  a  pas  lien  d'être 
étonné  que  parfois  des  artistes  habituellement  heureux  dans  leurs 
œuvres  manquent  leur  but  ou  passent  à  côté,  soit  parce  que  l'inspi- 
ration leur  a  fait  momentanément  défaut,  soit  aussi  et  le  plus 
souvent  parce  qu'ils  se  sont  égarés  à  la  recherche  d'un  etîet  nou- 
veau ou  excentrique. 

Le  principal,  on  peut  même  dire  l'unique  exposant  de  bouquets 
et  garnitures  en  fleurs  fraîches  a  été,  cette  année,  M.  Debrie 
(Gustave^),  horticulteur,  rue  de  la  Chaussée-d'Antin,  à  Paris.  Ses 
bouquets  et  la  corbeille  de  fleurs  qui  faisaient  partie  de  son  lot 
montraient  son  goût  bien  connu;  mais  le  reste  de  son  exposition, 
notamment  un  grand  casque  en  applique  sur  une  glace,  un 
piédestal  surmonté  d'une  vasque  avec  Fuchsias  et  Hoteia?,  ont 
été  moins  appréciés  par  le  Jury  qui,  prenant  en  quelque  sorte  une 
moyenne  entre  ses  jugements  partiel?,  lui  a  donné  une  grande 
médaille  d'argent.  —  Quant  aux  bouquets  exposés  par  M.  Cordeau, 
rue  Croix-des-Petits-Champs,  à  Pari?,  ils  consistaient  uniquement 
en  Graminées  desséchées,  Agrostis  pulchella,  Siïpa  pennata,  etc., 
auxquelles  étaient  entremêlées  des  fleurs  artificielles  de  Coquelicots 
et  de  Bleuets.  Une  mention  honorable  a  été  accordée  pour  cet  apport 
dans  lequel  le  Jury  aurait  désiré  voir  une  manifestation  plus 
pure  du  goût  et  de  l'art. 

Telle  a  été,  dans  son  ensemble  et  dans  ses  détails,  la  partie 
horticole  de  l'Exposition  générale  que  la  Société  nationale  et  cen- 
trale d'Horticulture  de  France  a  tenue,  en  1880,  dans  le  Palais  de 


784  COMPIE   RENDU    DE   L  EXPOSITION  DE     1880. 

l'Industrie.  Il  résulte,  j'ose  le  croire,  du  Compte  rendu  précédent 
qu'elle  a  eu  le  mérite  d'abord  iuespéré  de  ne  pas  garder  de  traces 
sensibles  du  rude  hiver  qui  l'avait  précédée  et  qui  avait  marqué 
profondément  son  action  sur  diverses  cultures  jardinières.  Elle 
s'est  donc  ajoutée  dignement  et  sans  déchéance  à  la  série  déjà 
longue  de  celles  qui  ont  eu  lieu  dans  le  même  édifice.  Aujourd'hui 
cette  série  semble  terminée -,  du  moins,  se  rendant  au  vœu  exprimé 
avec  une  insistance  constante  par  l'unanimité  des  horticalleurs 
parisiens,  le  Conseil  d'Administration  a  décidé  que  l'Exposition  de 
4881  aurait  lieu  hors  deTenceinte  du  Palais  de  l'Inîiustrie  et  non 
plus  comme  une  simple  annexe  de  l'Exposition  des  Beaux-Arts,  mais 
avec  une  pleine  indépendance;  espérons  que  l'essai  qui  va  être  tenté 
sera  couronné  de  succès,  et  qu'en  entrant  dans  cette  nouvelle  voie, 
notre  Société,  par  uneheureuse compensation  des  sacrificesauxquels 
elle  s'expose,  fera  naître,  pour  les  futu.-s  exposants,  l'occasion  de 
triomphes  plus  complets,  pour  elle-même  la  certitude  d'aider  plus 
encore  que  par  le  passé  aux  progrès  de  l'Horticulture  française. 


Compte'  rendu  de  l'Expositiom  générale  d'Horticulture  tenue 

EN  1880  (Partie  relative  aux  Arts  et  Industries  uorticoles); 

Par  M.  A.  Lavialle. 

Mesdames  et  Messieurs,  » 

Après  le  remarquable  exposé  dont  vous  venez  d'entendre  la 
lecture,  se  place  nécessairement  le  Compte  rendu  de  la  partie  artis- 
tique et  industrielle  de  l'Horticulture. 

L'industrie  qui  contribues!  puissamment  aujourd'hui  au  progrès 
horticole,  est  venue  timidement  d'abord  se  placer  sous  l'égide  de 
votre  Société;  vous  l'avez  accueillie;  vous  l'avez  encouragée  ;  et 
vous  en  êtes  venus  à  la  considérer  comm3  tellement  \ô:re  que  vous 
lui  décernez  aujourd'hui  une  paît  de  vos  plus  hautes  récom- 
penses. 

Aussi,  puissamment  encouragés,  les  Arts  et  Industries  horticoles 
français  se  sont  tellement  développés  que  vous  êtes  aussi  fiers  de 
la  place  que  vous  leur  accordez  qu'ils  sont  heureux  de  se  sentir  de 
votre  belle  famille. 


PARTIE  industrielle;  785 

C'est  en  effet  à  cette  quatrième  section  de  l'Horticulture,  si  je 
puis  m'exprimer  ainsi,  que  nous  devons,  en  grande  partie,  le 
goût  si  vif  et  toujours  croissant  des  fleurs  et  des  jardins. 

La  Société  nationale  et  centrale  d'Horticulture  de  France,  qui 
aujourd'hui  convie  ses  Membres  à  venir  acclamer  ses  lauréats,  a 
bien  compris  qu'elle  poursuivait  son  but  en  appelant  à  elle  : 

Les  architectes  paysagistes,  qui  savent  grouper  dans  un  ensem- 
ble harmonieux  aussi  bien  les  produits  de  l'industrie  horticole 
que  les  nombreuses  variétés  de  végétaux  ; 

Les  constructeurs  de  serres  qui  établissent  de  si  utiles  et  si 
élégantes  constructions,  et  qui  partagent  avec  les  constructeurs  de 
chauflfages  l'honneur  d3  nous  conserver,  par  les  hivers  les  plus 
rigoureux,  notre  magnifique  richesse  de  végétaux  exotiques; 

Les  fabricants  de  l'outillage  horticole  qui  ont  amené  à  un 
si  grand  état  de  perfectionnement  la  coutellerie,  les  bacs,  la 
poterie,  etc.; 

Les  constructeurs  de  grilles,  ponts,  kiosques,  rochers,  etc., 
dont  les  produits  contribuent  tant  à  l'ornement  de  nos  jardins. 

Vous  avez  admiré.  Messieurs,  toute  cette  richesse  des  Arts  et 
Industries  horticoles  au  Palais  de  l'Industrie,  et  votre  Jury  n'a 
eu  que  l'embarras  du  choix  pour  récompenser  cette  si  belle  et  si 
intéressante  Exposition. 

Les  récompenses  décernées  par  votre  Jury  consistent  en  : 

Deux  médailles  d'or  : 

à  MM.  Ozanne,  pour  l'ensemble  de  son  exposition,  serres,  grilles, 
kiosque  en  lames  de  fer. 
Hanoteau,  pour  l'ensemble  de  son  exposition,  grilles  en  fer 
tordu,  barrières,  etc. 

Six  médailles  de  vermeil  : 

à  MM.  Dormois,  pour  ses  serres,  avec  application  de  nouveaux  fers 
à  chevrons. 
Debray  (rappel)  pour  ses  pompes  et  appareils  d'arrosage  et 

son  manège  mobile. 
Monier,  pour  ses  bacs  et  réservoirs  en  ciment. 
Lavialle,  pour  ses  plans  de  parcs  et  jardins. 

50 


786  COMPTE  RENDU   DE   l'BXPOSITION   DE    <880. 

à  MM.  De  Vendeuvre,  pour  ses  chauffages  de  serres. 
Werriot,  pour  ses  poteries  en  terre  cuite. 

Cinq  grandes  médailles  d'argent  : 

à  MM.  Larivière,  pour  sa  coutellerie  hotlicole. 

Lavâud,  pour  ses  grilles,  barrières,  gradins,  etc. 
Eon,  pour  son  thermomètre-avertisseur. 
Paris,  pour  ses  vases  de  jardins  en  fonte  émaillée. 
Rothschild,  pour  ses  publications  d'ouvrages  horticoles. 

Quinze  médailles  d'argent  : 

à  MM.  Buquet,  pour  ses  verres-diamants. 

Chassin,  pour  ses  constructions  en  ciment. 

Goulas  et  Ronnet,  pour  leurs  bacs  en  bois  de  hêtre  'd'une 

seule  pièce. 
Girodias,  pour  ses  pompes  et  appareils  d'arrosage. 
Izambert,  pour  ses  serres  et  châssis. 
Lamotte,  pour  ses  serres. 

Lebeuf,  père,  pour  ses  claies  à  ombrer  les  serres. 
Louet,  frères,  pour  leurs  tondeuses  de  gazons  et  tuteurs. 
Leblond,  pour  ses  serres. 
Maraud  (rappel),  pour  ses  bacs  coniques  et  ses  nouveaux 

bacs  en  bois  de  sapin. 
Martin,  pour  ses  ratissoires. 
Méry-Picard,  pour  ses  ponts,  barrières  et  kiosques  en  fers 

rustiques. 
Nattier,  pour  ses  serres  en  bois. 
Péan,  pour  sa  coutellerie  horticole. 
Pescheux,  pour  ses  tuteurs  à  Fraisiers  et  ses  meubles  de 

jardins,  bois  et  fer. 

Onze  médailles  de  bronze  : 

à  MM.  Aubry,  pour  Si  coutellerie  horticole. 
Carpentier,  pour  ses  châssis-cloches. 
Couette,  pour  ses  tentes,  abris  et  sièges  de  jardins. 
Dufour,  pour  son  pulvérisateur. 
Letestu,  pour  sa  pompe  à  étrier. 
^laichal,  pour  ses  claies  à  ombrer. 


PARTIE   INDUSTRIELLE.  787 

à  MM.  Personne,  pour  ses  vases  de  jardins. 

Peltier,  pour  ses  porte-fraisiers  et  ses  guêpiers. 

Raveneau  (ancienne  maison),  pour  son  système  d'arrosage  à 

orifice  mobile. 
Viliain,  pour  ses  peintures  et  mastics  anti-corrosifs. 
Willemoz,  pour  sa  coutellerie  horticole. 

Trois  mentions  honorables  : 

à  MM.  Ailloli,  pour  ses  petites  serres  d'appartement. 
Delaluisant,  pour  ses  bacs. 
Jean,  pour  ses  vases  à  fleurs  en  verre. 

Les  récompenses  qui  vont  être  décernées  aux  lauréats  indus- 
triels vous  diront  ceux  qui  se  sont  fait  remarquer  à  cette  Expo- 
sition ;  mais  beaucoup  d'autres  industriels  suivent  de  très  près  les 
lauréats  de  ce  jour,  ils  sauront  certainement  bientôt  se  faire  éga- 
lement remarquer  par  votre  Jury. 

Nous  croirions,  Messieurs,  notre  tâche  incomplètement  remplie, 
si  nous  omettions  de  remercier  en  votre  nom  les  exposants  placés 
hors  concours,  soit  de  leur  plein  gré,  parce  qu'ils  ont  déjà  obtenu 
les  plus  hautes  récompenses,  soit  parce  qu'ils  ont  fait  partie  de 
votre  Jury.  Ce  sont  MM.  Borel,  toujours  à  la  recherche  de  la 
meilleure  fabrication  des  outils  et  meubles  de  jardins; 

Hardivillier,  dont  les  grefifoirs,  les  lève-greffe  pour  la  Vigne, 
les  sécateurs,  serpettes,  échenilloirs,  etc.,  toujours  perfectionnés, 
tiennent  le  premier  rang; 

Grenthe,  dont  la  construction  des  serres,  châssis  et  grilles 
est  si  estimée; 

M"'^  Loyre  qui  continue  à  maintenir  au  premier  rang  la  fa- 
brication des  bacs  coniques  et  caisses  à  fleurs. 

Les  Arts  et  Industries  horticoles,  vous  le  savez,  Messieurs,  con- 
tinuent leur  marche  ascendante  dans  la  voie  du  progrès;  ils 
sauront  constamment,  croyez-le  bien,  se  montrer  à  la  hauteur  des 
besoins  toujours  nouveaux  créés  par  les  découvertes  continues  de 
r Horticulture  proprement  dite. 


788 


DÉCEMBRE  1880. 


OBSERVATIONS  MÉTÉOROLOGIQUES  FAITES  PAR  M.F.  JAMIN,  A  BOURG-LA-REINE, 
PRÈS    PARIS,    (altitude  7'2m   ENVIRON.) 


HACTECR 

TEMPÉRATURE 

du  baromètre. 

VESTS 

M 

^-^     y 

_^-^ 

>       -  --«^ — ■ 

ÉTAT  DU  CIEL. 

5 

dominants. 

a 

Minim. 

Maxim. 

Matin. 

Soir. 

i 

0 

2,0 

770 

767 

S.  E. 

Légèrement  brumeux. 

2 

0,3 

8,4 

767,5 

769 

S.  S.  E.,  S. 

Légèrera.  brum.,  pet.  pluie  l'après- 
midi. 

3 

5 

9,0 

770, 

773 

S.  E. 

Brum.  de  gr.  m.,  nuag.  le  r.  de  la  j. 

4 

3,7 

^    11,7 

773,0 

775 

S.E,S,N.N  0. 

Couv.  le  m.  et  le  s.,  nuag.  l'apr.-m. 

5 

5,9 

12,4 

775 

776 

N..N.O,N.N.E. 

Nuageux. 

6 

4,0 

13,6 

776 

775 

N.N.O.-S.S.O. 

Nuag.,  pr.ciair  rapr.-ra.,couv.le  soir. 

7 

8,2 

11,0 

777 

778 

N. 

Pluie  dans  la  nuit,  couvert. 

8 

0,? 

7.0 

778 

777 

N. 

Brouillard  toute  la  journée. 

9 

3,1 

li,0 

774,5 

772 

>.  0. 

Couvert  avec  q.q.  éclaircies. 

iO 

7,6 

11,6 

771,0 

771 

i\.  0. 

Couvert,  pluie  fine. 

11 

G,  Il 

10,0 

771 

770 

N.,S.  0. 

Couv.  avec  q.q.  éclaircies. 

12 

6,7 

11,7 

768 

767,5 

S.O,N,S.K,E. 

Couvert  le  matin,  nuageux  l'apr.-midi. 

13 

7,0 

11,2 

7(i5,  •') 

764,5 

E.N. 0,0.8.0. 

Couvert  avec  q.q.  éclaircies. 

14 

8,0 

12.8 

764,  t: 

762 

0. 

Couvert. 

15 

5,-' 

10,9 

761 

7o5 

S.,0. 

Pluie  dans  la  nuit,  couvert  avec  pet. 
pluie  l'après-midi. 

16 

4,8 

11, .'5 

7o4,5 

754 

S.  S.  0. 

Clair  de  grand  matin,  nuageux  le 
reste  de  la  journée. 

il 

4,7 

I0,.j 

753 

753 

S.  S.  E. 

Pluio  dans  la  nuit  et  dans  la  soirée, 
nuageux  et  couv. le  reste  de  la  jour. 

18 

4,3 

10,2 

7.;.3 

757 

N.  0.,  S.  0. 

Pluie  dans   la  nuit,  couvert. 

19 

4,3 

11,2 

755,5 

754,5 

S. 

Pluie  dans  la  nuit  et  dans  la  soirée, 
couvert  le  reste  de  la  journée. 

20 

6,8 

10,2 

753,5 

751 

s. s.  0. 

"Grand  vent  et  pluie  dans  la  nuit  et 
toute  la  journée. 

21 

2,3 

8,0 

758 

766,5 

S.,S.O,  N. 

Grand  vent  toute  la  nuit,  nuageux, 
presque  clair  le  soir. 

22 

^3^2 

12,0 

765 

760 

S.  S.  0. 

Le    temps    se  couvre   dans    la    nuit. 

•    pluie  fine  presque  toute  la  journée. 

23 

11,0 

13,0 

756,5 

750,5 

S.  s.  0. 

Pluie  dans  la  nuit,  beaucoup  de  vent 

et  pluie  dans  la  journée. 

24 

7, ci 

11,7 

746,5 

749,5 

s.  0. 

Pluie  de  6  h.  à  9  h.  du  malin,  nua- 
geux, clair  le  soir. 

2o 

2,4 

5,3 

748,5 

756,5 

N.,  N.  E. 

Pluie  une  partie  de  la  nuit  et  de  la 
matinée,  nuageux,  clair  le  soir. 

"26 

—4,0 

3.7 

756 

752 

S. 

Nu.igeux  le  matin  et  le  soir,  couvert 
dans  la  journée.      . 

•27 

—0,8 

14,4 

750,5 

755 

S. 

Pluie  dans  la  nuit,  nuageux  dans  la 
journée,  couvert  le  soir. 

28 

9,0 

12,6 

756 

757 

S. 

Pluie  dans  la  nuit  et  le  soir,  couvert 
dans  la  journée. 

29 

7,2 

11,6 

754 

747 

S.  s.  E. 

Pluie  de  grand  matin  et  le  soir,  cou- 
vert dans  la  jour.,  q.q.  r.éclaircies. 

30 

1,0 

11,1 

7d3 

752,5 

0.,  S.  0. 

Vent  dans  la  nuit  et  l'après-midi, 
clair  le  matin,  puis  couvert  et  nua- 
geux avec  un  peu  de  pluie. 

31 

0,7 

^,7 

759 

7T0 

0.,  N.  0. 

Couvert  le  matin,  nuageux  l'après- 
midi,  clair  le  soir. 

i 


TABLE   DU   VOLUME   POUR    1880. 


789 


TABLE   ALPHABÉTIQUE 

DES     MATIÈRES 

CONTENUES    DANS    LE    TOME   II    DE    LA  3"    SÉRIE 

DU  JOURNAL 

DE  LA  SOCIÉTÉ  NATIONALE  ET  CENTRALE  D'HORTICULTURE  DE  FRANCE. 


N.  B.  Dans  cette  table,  les  titres  d'articles,  noms  déplantes  et  d'auteurs  qui 
appartiennent  à  la  section  du  Journal  intitulée  Revue  bibliographique  étran- 
gère, sont  précédés  d'un  astérisque  (*);  les  noms  d'auteurs  sont  tous  en  petites 
CAPITALES,  tandis  que  les  noms  latins  de  plantes  et  les  titres  d'ouvrages  sont  en 
italiques. 


PAG  ij 

*  Afhelaîidra  piimila 032 

Arbres  ;  leur  restauration  et  ra- 
jeunissement; M.  Michelin.  233 

Araucaria  imbricala  (Encore 
1');  M.   J.-H.  Blanchard. 

92,    149 

*  Areca  Alicae .  332 

*  Arisœma  galeatum .  .   ,  .   .     C4 

*  Arisœma  utile 712 

Arnould-Baltard.  —  Rapport 

sur  la  culture  forcée  des  As- 
perges au  thermosiphon  par 
M.  Curé 316 

Arnould-Baltard. —  Rapport 
sur  la  traduction  du  Traité 
de  Chiïïdeet  de  Géologie  agri- 
coles de  Johnston  et  Came  - 
ron 242 

Arrault^  Rapport  sur  ses  jar- 
dins ;  M.  Michelin.   .  635,  700 

Artichaut  ;  Note  sur  un  insecte 
qui  l'attaque;  M.  Girard 
(Maur.) 489 

Asperges;  Rapport  sur  leur 
culture  forcée  au  Ihermosi- 


PAGES. 

phon  par  M.  Garé;  M,  Ar- 
nould-Baltard  316 

Acariens  se  nourrissant  de  végé- 
taux vivants  (Note  sur  les)  ; 
M.  Girard  (Maur.).   ...  303 

*  Adiantum   Bausei 191 

*  Mchmea  Marix  Reginse .  .  .  586 

*  Mchmea  nepenthoides .   .    .  588 
Allocution   sur   M.  le  docteur 

V'.  Andry;  M.  Duchartre 
(P.) .485 

*  Alocasiascabriuscida.   .  .   .125 

*  Alonsoa  Warscewicsii .  .  .    331 

*  Amaryllis  Mistress  Baker.  .  583 
Ananassa  bracamorensis  (Let- 
tre sur  1');  M.  André  (Ed.)  545 

André  (Ed  .  ).  -Lettre  sur  V  Ana- 
nassa  Bracamorensis.   .    .  545 

Andry  (Docteur  V"')  ;  Allocution 
sur  luij  M.  Duchartre  (P.)  485 

*  Anoplanthus   Biebersteinii .  460 

*  AnthericumMackojanum.  .  461 
Aulhracnose  ou  maladie  char- 
bonneuse de  la  Vigne;  M. 
Pkillieux 228 


790 


TABLE  DU  VOLUME  POUR   1880. 


PAGES. 

*  Anthurium  Andreanum.  .  .  585 

*  Anthurium  Lindenianum.  .   270 

*  Anthurium  Waluiexvi  .   .    .  ^22 

*  Baea  hygromeirica 653 

Baltel  (Ch.j  ;  Rapport  sur  son 

\\vtqV  Art  de.  greffer  (Xéà\\.); 

M.  Carrière  (E.-A.).   .    .   .  450 

*  Bégonia  Schmidtiana .  .   .   .  335 
Bégonias    Uibéreux    de    MM. 

Couturier  et  Robert  (Rapport 
sur  les);  M.  Barré.   .   ,   .  630 

Bégonias  tubéreux  de  MM. 
Couturier  et  Robert  (Rapport 
sur  les);  M.  Lequin.    .    .   .113 

Bégonias  tubéreux-,  leurs  fleurs 
doubles-,  M.  Duchartre  (P.)  424 

Bergman.  — Notice  sur  VOr- 
chidophile  de  M.  du  Buys- 
son 109 

Bienfaiteurs  de  la  Société.  .   .       7 

Blanchard  (J. -IL).  —  Encore 
r Araucaria  imbricata  .  92,  149 

Boisduval  (docteur  de)  ;  Notice 
sur  lui  ;  M.  Girard (Maur.)  422 

*  Bomarea  acutifolia  Ehren- 
bergiana 587 

*  Botanical     Magazine    586, 

650,  711 

*  Broumea  Ariza 653 

*  BrugnoQ  Galopin 526 

BrUNELET      et      SOUILLARD.     — 

Glaïeuls  pour  1879-1880.  .  241 
BucHETET.  — Compte  rendu  des 
travaux  du  Comité  d'Arbori- 
culture en  1879 167 

Bulletin  bibliographique. 

Mois  de  janvier  et  février  1 880.     88 

—  de  mars  et  avril  1880.   .  2(.o 

—  de  mai    ftt  juin  4  880.   .   3  4 

—  de  juillet  et  août  1880.  4SI 

—  de  septembre  et  octobre 

1880 621 

—  de  novembre   et  décem- 
bre 1 880  ......    .  736 


Bureau  de  la  Société  pour  1 880  ; 
sa  composition.  ......      5 

Bureau  honoraire  de  la  So- 
ciété-, sa  composition.    .   .      5 

*■  Calochortus  Benthami.  ...  7' 3 

Carrière  (E.-A.)  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition  de 
Vincennes 5'^0 

Carrière  (E.-A.).  —  Rapport 
sur  l'Art  de  greffer  de  M .  Ch. 
Baitet  (2».   édit.) 450 

Carrière  (E.A.). —  Rapport 
sur  un  ouvrage  de  M.  Fillon 
{Reboisement  far  les  essences 
résineuses) 244 

*  Castilleja  indivisa 718 

Chappellier   (Firm.);  Rapport 

sur  ses  arbres  ;  M.  Templier  452 
Chatenay  (Abel).  —  Rapport 

sur  le  jardin  de  M.  Hubinet 

de  Soubise 453 

Chauffage  des  serres  (L'A.  B. 

C.  du);  M.  DE  Vendeuvre.  382 

*  Chionodoxa  nana 590 

*  Chorispwa  Grcigi 333 

Choux-fleurs  ;  moyeu  d'en  ob- 
tenir de  beaux;  M.  Gauthier 
(R.-R.) 487 

Circulaire  pour  l'enquête  sur 
l'hiver   de   1879-1880,  ".   .     16 

*  Colchicum   montanum.   .   .  587 
Comitéd'Arboriculture;  Compte 

rendu  de  ses  travaux,  en 
1879  ;  M.  BucHETET.   ...   167 

Comité  d'Arboriculture;  com- 
position de  son   Bureau.   .       6 

Concité  de  Culture  potagère; 
composition  de  son  Bureau.       6 

Comité  de  Culture  potagère; 
Compte  rendu  de  ses  travaux, 
en  1879;  M.  Siroy.   .   .   .102 

Comité  de  Floriculture  ;  com- 
position  de   son  Bureau.   .       6 

Comité  de  Floriculture;  Compte 


TABLE  DU   VOLUME  POUR  J 880. 


791 


rendu  de  ses  travaux,  en 
1879;  M.  Delamarre.    .   .   ^46 

Comïlé  des  Arts  el  Industries; 
composition  de   son  Bureau      6 

Commission  de  Rédaction  ; 
composition  de  son  Bureau.       7 

Commission  des  Cultures  expéri- 
mentales^ composition  de  son 
Bureau. 7 

Commission  des  Expositions; 
sa    composition 7 

Commission  des  Récompenses; 
procès-verbal  de  sa  séance 
du  23  août   1880 745 

Commission  des  Récompenses  ; 
procès -verbal  de  sa  séance 
du  26  novembre  1880.   .   .  7o4 

Compte  rendu  de  l'Exposition 
de  1880,  par  la  Soc.  nation. 
d'Horticult. 

—  1°  Partie  horticole;  M.  Du- 
CHARTRE  (P.) 757 

—  2°  Partie  industrielle  ;  M.  La- 
VIALLE 784 

Commission  des  Secours  ;  com- 
position de  son  Bureau.   .   .       7 

Compte  rendu  de  l'Exposition 
d'Autun;   M.Michelin.   .   .   118 

Compte  readu  de  l'Exposition 
de  Montauban  ;  M.  Verdier 


(Eue). 


1! 


Compte  rendu  de  l'Exposiiion 
d'Orléans;  M.Verdier  (Char- 
les)  517 

Compte  rendu  de  l'Exposition 
de  Périgueux  ;  M.  Malet 
(GusT.) 568 

Compte  rendu  de  l'Expositioa 
de  Rennes;    M.  Leroy  (L.)  329 

Compte  rendu  de  l'Exposition 


de  Senlis;  M.  Lecocq-Du- 
MESNIL. 706 

Compte  rendu  de  l'Exposition 
de  Strasbourg;  M.  Lemoine 
(V"-.) 645 

Compte  rendu  de  l'Exposition 
de  Villemomble  ;  M.  Lepére, 
FILS 642 

Compte  rendu  de  TExposition 
de  Vincennes  ;  M.  Carrière 
(E.-A.) 580 

Compte  rendu  des  travaux  de 
la  Société,  en  1879;  M.  P. 
Duchartre '.     20 

Compte  rendu  des  travaux  du 
Comité  d'Arboriculture,  en 
1879;  M.  Buchetet.  .   .   .167 

Compte  rendu  du  Comité  de  Cul- 
ture potagère,  en  1879;  M. 
SiROY .    .    .102 

Compte  rendu  des  travaux  du 
Comité  de  Florticulture,  en 
1879;  M.  Delamarre.  ...   246 

*  Conandronramondioides.   .  716 
Concours  ouverts  devant  la  So- 
ciété, en  1880 15 

73,    129,  193,  273,    337, 
401,  465,  529,   603,    657.  7'21 
Conseil    d'Administration  ;   sa 
composition 5 

*  Corydalis  Ledehouriana .    .  332' 
Couturier  et  Robert  ;  Rapport 

sur  leurs  Régonias  tubéreux  ; 

M.  Rarré 630 

Couturier  et  Robert;  Rap- 
port sur  leurs  Bégonias  tubé- 
reux;  M.  Lequin 113 

*  Crassula  impressa 125 

*  Crinum  podophyllum.   .    ,   .715 
Curé  ;  Rapport  sur  sa  culture 


792 


TABLE  DD  VOLUME   POUR  1880. 


forcée  des  Asperges  au  ther- 
mosiphon ;  M.  Arnould-Bal- 

TARD.    .    .     ., 316 

*  Cypripedium  Mastersianum  123 

*  Cypripedium  porphyrospi- 
lum 269 

*  Dahlia  coccineaécait[àtena.\a  717 
Dame  patronnesse  à  vie.  .  .  8 
Dames  patronnasses  admises  en 

1878  et  1879 8 

Daudin.—  Lettre  sur  les  effets 
de  l'hiver,  à  Boissy(Oi?e).  .  147 

Debray  \  Rapport  sur  son  mou- 
lin à  vent  conoïde  ;  M.  Ha- 
NOTEAU 656 

Décret  modifiant  le  titre  de  la 
Société  centrale  d'Horlicul- 
ture  de  France 337 

Delamarre.  —  Compte  rendu 
des  travaux  du  Comité  de 
FloricuUure,  en    1879,   .   .  246 

*  Dipladenia  carissima  .  .  .  525 
Discours  de  M.  le  Président 

Alph.  Lav allée  .  .  .   .   .  .  T4l 

Distribution  des  Récompenses 

(Documents  relatifs  à  la).   .  741 

*  Dracaena  floribunda.  .   .   .  588 

*  Dracocephalum  Ruyschiana 
japonicum 124 

DucHARTRE  (P.),-Allocution  sur 
le  docteur  Y"'.  Audry,   .    .  485 

Duchartre(P.j.— Compte  rendu 
des  travaux  de  la  Société,  en 
1879  .   .  • 20 

Duchartre  (P.)'  ■"■  CompiC 
rendu  de  la  partie  horticole 
de  l'Exposition  de  1880  i^Soc 
nation.  d'Honicult.).   .  .   .  757 

Duchartre  (P.) .  —  Notice  sur  le 


Jardin  d'essai  ou  du  Hamma, 

près   d'Alger 290  368 

Duchartre  (P.).  —  Observa- 
lions  sur  les  fleurs  doubles  des 

Bégonias  tubéreux 434 

Duchartre  (P.)  —  Végétation 

de     quelques     marronniers 

hâlifs,  eu  1879  et  1880.   .  .  492 

Duchartre  (P.).—  Rapport  sur 

l'hiver  de  1879-1880  et  ses 

effets  (1'^  partie) 678 

Dudoûy,Rapportsurson  engrais 
chimique  Le  Floral;  M.  Mi- 
chelin   506,  553 

Dumas  (A.);  Rapport  sur  son 
Traité  de  Culture  maraîchère; 

M.  Laizier 314 

Emploi  du  sulfate  d.i  fer  contre 

la  chlorose;  M.  Vavin  (E.)  548 
Encore  VAraucai'ia  imbricata; 

M.  J.-H.  Blanchard.    .  92,  149 
Engrais     chimique    horticole; 

Lettre  de  M.  Jeannel  (J.) .   670 
Engrais   chimique  Le   Floral 
de  M.  Dudoiiy  (Rapport  sur 
1');  M. Michelin.  .  .  .506,  553 
"  Enkianthus  himalaicus.  .  .  651 
Bon;  Rapport  sur  son  Thermo- 
mètre   avertisseur;    M.  de 

Venoeuvre 504 

■•■  Eremurus  turkestanicus.  .  399 
*  Eryihrina  insignis.  .  .  .  334 
Exposition    d'Autun  ;    Compte 

rendu;  M.  Michelin.  .  -  .  118 
Exposition  de  Géographie  bo- 
tanique et  horticob  (Note 
sur  une);  M.  JolY(Ch.).  .  672 
Exposition  de  1880  (Soc,  na- 
tion. d'Horlicult.);  Compte 
renda  de  la  partie  horticole  ; 


TABLE  DU  \OLUME  POUR   1880. 


793 


PPAES. 

M.  P.   DUCHARTRE 757 

Exposition  de  4  880  (Soc.  na- 
tion. d'Horticult.)  ;  Compte 
rendu  de  la  partie  indus- 
trielle; M.  Lavialle.  .   .    .  T84 

Exposition  de  1880  (parla  Soc. 
nation.  d'Horticult.;  Docu- 
ments pour  la  distribution 
des  récompenses).   .    .   .    .741 

ExposiJicnde  1881  (parla  Soc. 
nation.  d'Horlic);  Pro- 
gramme  593 

Exposition  de  Montauban  ; 
Compte  rendu  ;  M.  Verdier 
(Eu6.) 18S 

Exposition  de  Périgueux  ; 
Compte  rendu  ;  M.  Malet 
(GtST.).  ...    ! 568 

Exposition  de  Rennes;  Compte 
rendu;  M.  Leroy  (L.).    .   .   329 

Exposition  de  Senlis;  Compte 
rendu;  M.  Lecocq-Dumesml.  706 

Exposition  do  Strasbourg; 
Compte  rendu  ;  M.  Lemoine 
(VO 645 

Exposition  de  Villemomble  ; 
Compte  rendu  ;  M ,  Lepère, 
FILS 642 

Exposition  de  Vincennes  ; 
Compte  rendu  ;  M.  Carr'ére 
(E.-A.) 580 

Exposition  d'Orléans;  Compte 
rendu  ;  M.  Verdier  (Ch.).  51 '7 

Exposition  générale  de  1880; 
Liste  des  Récompenses.  .    ,   358 

Exposition  générale  du  5  au  8 
juin  4  880  ;   Programme.    .     65 

*  Figuier  Brown  Turkey.    .    .717 

Fillon  ;  Rapport  sur  son  livre: 
Reboisement  par  les  essen- 


pàgei, 

ces    résineuses;  M,    E.-A. 

Carrière 2  i4 

Fleurs  doubles  des  Bégonias 
tubéreux;  M.  Duchartril 
(P.) 434 

*  Florisland  Pomologist.  525, 

583,  717 
Foucard,  père  et  fils  ;  Rapport 
sur  leur  établissement  ;  M. 

Leqlin 561 

Fraisier    des    Quatre-saisons  ; 
Note  sur  sa  culture  ;  M.  Gau- 
thier (R.-R.).    .....  5i6 

"  Fritillaria  Walujewi.  .   .   .397 

Fruits  et  légumes  importés  et 
exportés  en  1879;  M.  Joly' 
(Ch.) 490 

*  Garden  (The) 271 

*  Gardeners'    Chronicle.    62, 

123,  191,  268 

*  Gartenflora.  331,  396,  459, 

522,  649 
Gauthier  (R.-R.).  —  Moyen 
d'obtenir  de   beaux   Choux- 
fleurs 487 

Gauthier  (R.-R.).  —  Note  sur 
la  culture  du  Fraisier  des 
Quatre-saisons 546 

*  Gentiana  Kurroo ()54 

'  Géranium  atlanticum.    .   .  590 
Girard  (Maur.).   —  Note  sur 

des  Insectes  et  sur  un  Mol- 
lusque  427 

Girard  (Maur.).  —  Note  sur 
les  Acariens  se  nourrissant 
de  végétaux  vivants.   .   .    .  303 

Girard  (Macr.).  —  Note  sur 
un  insecte  nuisible  à  l'O- 
seille  62k 


794 


TABLE   DU    VOLUME   POUR    <880. 


Girard  (Maur.).  —  Note  sur 
un  insecte  qui  attaque  l'Ar- 
tichaut  489 

Girard  (Maur.).  —  Notice  sur 
le  docteur  de  Boisduval.    .  422 

Girard  (Maur.).  —  Rapport 
au  nom  de  la  Commission 
des  Insecticides 31 5 

"  Gladîolm   brarhyanJrus.    .  6ol 

Glaïeuls  pour  1879-4880  ;  MM. 
Souillard       Brunelet.  .   .  S-iO 

*  Groseilles  à  maquereau  de 
choixc b84 

*'  Haberlen  rhodopensis.    .   .  397 

Hanoteau.  —  Rapport  sur  le 
moulin  à  vent  conoïde  de 
M.  Debray 456 

Hérincq.  —  Rapport  sur  la 
réunion  des  Délégués  agri- 
coles et  horticoles  à  Melun.  503 

HÉRINCQ.  —  Rapport  sur  les 
cultures  de  M.  Moriii.  .    .  ^'Cs 

*  Hcterostalis   Huegeliana.   .     63 
Hiver  de  \  879-1 880  ;  Circulaire 

sur  l'enquête  à   ce  sujet.    .     16 

Hiver  de  1879-1880  et  ses 
effets  (Rapport  suri');  1'»  par- 
tie; M.  DUCHARTRE  i,P.).    .    .    678 

Hiver  de  !  879-1 880  ;  Question- 
naire à  ce  sujet 17 

Hiver  de  1879-1880;  ses  effets 
à  Boissy  (Oise)  ;  Lettre  de 
M.   Daudin 147 

Horticulture  en  Angleterre 
(Note  sur  1')  ;  M.  Ch.  Joly.  210 

Hubinet  de  Soubise;  Rapport 
sur  son  jardin  ;  ,M.  Cuatenay 
(Abel) 453 

*  Incarvillea  Olgœ.  .   .   .    .   .  4')1 

Insecticides    (Rapport     de    la 


Commission  des);  M.  Girard 
(Maur.) 315 

*  Iris  Alberti. .  459 

*  Iris  laevigata  Ksempferi.  .  .  462 
Jamain   (Hipp.)  ;   Rapport  sur 

ses  Cultures;  M.  Margot- 
tin,  père 392 

Jamin  (F.)  et  Michelin.  —  21  « 
session  pomologique  de 
France  à  Nancy,  4  août 
1879. 178,  252 

Jardin  botanique  de  Copenha- 
gue; Note  sur  ses  serres; 
M.  Cii.  Joly 56 

Jardin  d'essai  ou  du  Hamma, 
près  d'Alger  (Notice  sur  le)  ; 
M.  P.  Duciiartre.  .  .  .  290,  368 

Je.knnel  (J.).  — 'Lettre  sur  son 
Engrais  chimique  horticole.  670 

Johnston  et  Cameron:  Rapport 
sur  la  traduction  de  leur 
Traité  de  Chimie  et  Géologie 
agricoles  ;  M.  Arnould-Bal- 

TARD. 242 

Joly  (Ch.).  —  Note  sur  les  im- 
portations et  exportations  de 
fruits  et  légumes,  en  1879.  490 

Joly  (Ch  ).  —  Note  sur  les 
serres  du  Jardin  botanique 
de  Copenhague 56 

Joly  (Ch.).  —  Note  sur  THor- 
liculture  en  Angleterre.  .  .  210 

Joly  (Ch.).  —  Note  sur  une 
Exposition  de  Géographie 
botanique  et  horticole.  .   .  .  672 

Keteleêr  et  Thibaut.  —  Rap- 
port sur  le  livre  Les  Orchi- 
dées de  M.  de  Puydl.  .   .  .  312 

Keteleêr.  —  Rapport  sur  un 
ouvrage  de  M.  Morlet  {Coni- 


TABLE  DD  VOLUME  POUR  1880. 


795 


PAGES. 

fères) 241 

L'A.  B.  C.  du  chauffage  des 
serres;  M.  de  Venueuvre.   .  382 

*  Lxlia  FMJbricMana 64 

Laizier.  —  Rapport  sur  un 
Traité  de  Culture  maraîchère 
par  M.  A.  Dumas.  .   .   .  .  314 

Lavallée  (Alph.).  —  Discours 
à  la  séance  de  distribution 
des  récompenses 741 

Lavulle.  —  Compte  rendu  de 
la  partie  industrielle  de 
TExposition  de  1880  (Soc. 
nation.  d'Horticult.  ....  784 

Lavialle.  —  Rapport  com- 
plémentaire sur  les  Thermo- 
siphons  de  M.  de  Vendeuvre.  394 

Lavialle.  —  Rapport  sur  les 
Therraosiphons  de  M.  Le- 
meunier .  325 

Lecocq-Dcmesnil.  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition  de 
Senlis 706 

Leguay;  Rapport  sur  ses  cul- 
tures d'Asperges;  M.  Siroy.  530 

Lemeunier  ;  Rapport  sur  ses 
Thermosiphons:  M.  Lavialle.  3?5 

Lemqine  (V<"").  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition  de 
Strasbourg .   .   .645 

Lepère,  fils.  —  Compte  rendu 
de  l'Exposition  de  Villemom- 
ble 642 

Leqtjin.  —  Rapport  sur  les 
Bégonias  tubéreux  de  MM. 
Couturier  et  Robert.   .   ,   .  113 

Leqcin.  —  Rapport  sur  l'éta- 
blissement de  MM.  Foucard, 
père  et  fils 5^61 


Leroy  (L.).  —  Compte  rendu 

de  l'Exposition  de  Rennes.  329 
Lettre  de  M.  Daudin  (Effets  de 

l'hiver,  à    Boissy) 14" 

Lettre  de  M.  Ed.   André  sur 

VAnanassa  bracamorensis .  545 
Lettre  de  M.  Jeannel  sur  son    . 

Engrais  chimique  horticole.   670 

*  Lietzia   brasiliensis .   .   .  .  523 
Liste  des  Récompenses  accor- 
dées à  la  suite  de  l'Exposi- 
tion de  1880 358 

*  Luzw'iaga  radicans  ....  652 
Malet  (Gust.].  — Compte  rendu 

de  l'Exposition  de  Périgueux.  568 
Margottin,  père. —  Rapport  sur 
les    cultures    de  M.  Jamain 

(Hip.) 392 

Marronniers  hâtifs;  leur  végéta- 
tion en  1879  et  1880;  M. 
Dichartre  (P.).    .....  49â 

*  MasdevalUa  nidifica.  .   .   .268 

*  Maxillaria     porphyrostele  .  71 3 
Mélilot    bleu  CNote    sur    le) 

M.  Paillieux .   224 

Membres  à  vie 8 

Membres  fondateurs 8 

Membres  perpétuels 7 

Membres   titulaires    admis  en 

1878  et  1879 9 

Michelin.   —   Compte    rendu 

de  l'Exposition  d'Autun.  .  .  118 
Michelin  et  Jamin  (F.).  —  21° 
session  de  la  Société  pomolo- 
logique  de  France,  à  Nancy, 
le  4  août  1879.  .  .  .  178,  252 
Michelin.  —  Rapport  sur  l'En- 
grais   chimique    Le  Floral 


796 


TABLE   DD   VOLUME   POUR   1880. 


PAGES. 

de  M.  Dudouy.  ,  .  .  506,  553 
Michelin.  —  Rapport  sur   les 

jardins  de  M.  Arraull.  C35,  700 
Michelin.    -  Restauration  et 

rajeunissement   des   arbres.  233 

*  Microstylis  calophylla.  .  .  .  270 
Mildew    des    Américain?    ou 

'Peronospora  viticola  dans  le 
Vendomois  et  la  Touraine  ; 
M.    Prillieltc G2o 

*  Mimxdus  pnmuloides.   .  .  .523 

*  Miltonia  Bluntii 269 

Monn;  Rapport  sur  ses  cultu- 
res;   M.  Hérincq 558 

Morlef  ;  Rapport    sur  son  ou- 
vrage relatif  aux  Conifères; 

M.  Keteleèr 241 

Moyen    d'obtenir    de     beaux 
Chûux-ûeurs;    M.  Gauthier 

(R.-R.}.  ) 487 

*Nepenthcs  hybrides 717 

•*  Nepenthes   Outramianu.  .  .  718 

*  Nepenthes  rohusta 7i8 

*  Nicotiana  alata 524 

^omiuations  : 

Séance  du  42  février  1880.    ..    86 

—  du  26  février  1880.    .     87 

—  du  11  mars  1880.    .    .   146 

—  du  25  mars  1880.    .    .  147 

—  des  8  et  22  avril  1880.   iO.j 

—  des  13  et  27  mai  1880.  2S9 

—  des  10  et  24  juin  1880.  333 

—  du  8  juillet  1880.   .    .  41l 

—  du  12  août  1880.   .   .  480 

—  du  26  août  1880.    .    .   481 

—  du  9  septembre  1880.   544 

—  du  23  septembre  1880.  oio 

—  des  14  et  28  oct.  188»'.   620 

—  desH  et25nov.  1880,   670 

—  du  9  décembre  1880.  .  736 


Note  sur  des  Insectes  et  sur 
un  Mollusque;   M.    Girard 

(Maur.) 427 

Note  sur  la  culture  du  Frai- 
sier des  Qualre-saisons  ;  M. 

Gauthier  (R.-R.) 546 

Note  sur  le  Mélinot  bleu  ; 
M.  Paillieux 224 

Note  sur  les  Acariens  qui  se 
nourrissent  de  végétaux  vi- 
vants; M.  GiKARD  (Mair.).  303 

Note  sur  les  importations  et 
exportations  de  fruits  et  lé- 
gumes, en  1879;  M.  Joly 
(Ch.) 490 

Noie  sur  le  Soja  hispida  ou 
Pois  oléagineux;  par  M.  Va- 
vi.N  (E.) 429 

Noie  sur  les  serres  du  Jardin 
botanique  de  Copenhague; 
M.  Ch.   Joly 56 

Note  sur  uno  Expisiliou  de 
Géographie  botanique  et 
horticole;  M.  Joly  (Ch.).   .  672 

Note  sur  un  inse:te  nuisible 
à  l'Oseille;  M.  Girard 
(Maur.) 628 

Note  sur  un  insecte  qui  atta- 
que l'Artichaut;  M.  Girard 
(VIaur.) 489 

Notice  sur  le  docteur  de  Bois- 
duval  ;  M.  Girard  (Mxur-).   422 

Note  sur  l'Horlicullure  en  An- 
gleterre ;  M.  Ch.  Joly.   .   .  210 

Nolice  sur  le  Jardin  d'essai  ou 
du  Hamma,  près  d'Alger  ; 
M.  P.  DuciiARTRE.  .    .   290,  368 

Nolice  sur  l'Orchidophilc  de 
M.duBuysson;M.  Bergman.  109 


TABLE  DU  VOLUME  POUR    1880. 


797 


Observations  météorologiques; 
par  M.  Jamin  (F.). 

Janvier  1880 127 

Février  1880 128 

Mars  1880 192 

Avril  1880 272 

Mai  1880 .   336 

Juin   1880.    .......    400 

Juillet  1880 464 

Août  1880 528 

Septembre  1880 592 

Octobre    1880 6-56 

Novembre   1880 720 

Décembre  1880 788 

*  Odontoglossmn  maculatum.  591 

*  Oncidium  Leucotis 268 

Orchidophile  de  M.  du  Buys- 

£on    (Notice    sur    1');    M. 
Bergman.    ........  109 

Oseille;  Note  sur  un  insecte 
qui  lui  est  nuisible  ;  M.  Gi- 
rard (Maur.) 628 

*  Pachysioma  (?)  Thomsonia- 
niim 655 

Paillieux  et  Bois  ;  Rapport  sur 
leur  ouvrage  :  Nouveaux  /é- 
gumes d'hiver ;M.?KiLLiEVx.  632 

Paillieux  et  Bois;  Bapport  sur 
leur  ouvrage  :  Nouveaux  lé- 
gumes d'hiver;  M.    Siroy.  564 

Paillieux.  --  Note  sur  Ivi  Mc- 
lilot  bleu 224 

*  Passif!  or  a  chelidonea.  ...     63 

*  Pêche  blanche  précccn  de 
Rivers 583 

*  Pêche  Brugnon 525 

*  Pelargonium  Saint-Georges.  526 
Peronospora  viticola  (Mildew 

des  Américains)  dans  lé  Ven- 
dômois  et  la  Touraine  ;  M. 


PAGES. 

Prillieux 625 

*■  Pescatorea  fimbriata.  .   ,   .  650 

*  Pescatorea  Lehmanni.    .   .  126 

*  Phyteuma  comosum.    .   .  .714 

*  Pitcairnia  Andreana.  .  .   .714 

*  Plantes  nouvelles  ou  rares. 
62.  123,  191,  268,  321, 
3"4,  459,   522,    583,   649,    711 

*  Polygonum  affine 71 1 

*  Polygonum  compactum.  .   .  712 

*  Pontederia  azurea 271 

*  Pratia   angulata 123 

Prillieux.  —  Le  Peronospora 

viticola  (Mildew  des  Améri- 
cains) dans  le  Vendômois  et 
la  Touraine «  .   •  625 

Prillieux.  — Rapport  sur  l'ou- 
vrage de  MM.  Paillieux  et 
Bois  :  Nouveaux  légumes 
dhiver 632 

Prillieux.  —  Sur  l'Anthrac- 
nose  ou  Maladie  charbon- 
neuse de  la  Vigne 228 

*  Primula  capitata 334 

*  Primula  rosea.   .   .   .  398,  584 
*■  Primula  sinensis  purpurea 

punctata 527 

*  Primula  spectabilis.    .    .    .  584 

*  Primula  Steinii 396 

*  Primula  villosa.  .....  584 

Procès-verbaux  des  séances  de  la 

Commission  des  Récompenses  : 
Séance  du  23  août  1880.   .    .  745 

—  du  26  novembre  1880.  754 
Procès- verbaux  des  séances  de 

la  Société  : 

Séance  du  8  janvier  4880.  .   .  39 

—  du  22  janvier  1880.'.  48 

—  du  12   février  1880.   .  73 

—  du  5i6  février  1880.   .  81 


798 


TABLE  DU  VOLUME  POUR    '1880. 


Séance  du  M  mars  4880..  .419 

—  du  25  mars  4  880.    .    .  4  40 

—  du  8  avril  4880.   ...  493 

—  du  22  avril  1880.    .   .   198 

—  du  4  3  mai  1880.  ...  273 

—  du  27  mai  1880.  ...  283 

—  du  40  juin  1880.  ...   338 

—  du  24  juin  4880.  ...  345 

—  du  8  juillet  4880.    .    .  401 

—  du  22  juillet  4880.   .    .  412 

—  du  42  août  4880.     .    .  465 

—  du  26  août  1880.    .   .   474 

—  du  9  septembre    1880.  529 

—  du  23  septembre  1880.  537 

—  du  14  octobre  4  880.   .  603 

—  du  28  octobre  4880,    .613 

—  du  41  novembre  4  880.  657 

—  du  25  novembre  4880.  664 

—  du  9  décembre  1880.    .  721 

—  du  23  décembre  1880.  .  725 
Programme  de  l'Exposition  de 

4881    (par  la  Soc.    nation. 

d'Uortic.) 593 

Programme  de  l'Exposition 
géùérale,  du  5  au  8  juin 
4880  (par  la  Soc.  nation. 
d'Horlic.) 65 

*  PsijchotriajasminifloraAH,  590 
Puydt  (de)  ;   Rapport  sur  son 

livre   Les   Orchidées;  MM. 
Thibaut  et   Keteleêr.   .   .  312 

*  Quaqua  Hottentotorum.  .   .     62 
Questionnaire  sur  les  effets  de 

l'hiver  de  4879-1880.  ...  47 
Rapport    complémentaire    sur 

les  ThermosiphoQS  de  M,  de 

Vendeuvre;  M.  Lavialle.  .  394 
RappoK  sur  des  Insecticides; 

M.  Girard  (Maur.).  .  .  .315 
Rapport  Bur  la  culture  forcée 


des  .Asperges  par  M.  Curé; 
M.   Arnûuld-Baltard.    .   .  316 

Rapport  sur  la  réunion  des 
Délég'jés  agricoles  et  horti- 
coles à  Melun  ;  M.  Hérincq.  503 

Rapport  sur  VA^-t  de  greffer 
(20  éd.)  de  M.  Ch.  Ballet; 
M.  Carrière  (E. -A. j.  ...  450 

Rapport  sur  la  24^  session  de 
la  Société  pomologique  de 
France,  à  Nancy,  le  4  août 
4879;  MM.  Jamin  (F.)  et 
Michelin 178,  252 

Rapport  sur  le  jardin  de  M.  Hu- 
bioet  de  Soubise;  M.  Cha- 
TEXAY  (Abel) 453 

Rapport  sur  le  livre:  Les  Orchi- 
dées de  M.  de  Puydt;  MM. 
Thibaut  et  Keteleêr.  .    .    .342 

Rapport  sur  le  livre  :  NoU' 
veaicx  légumes  d'hiver  de 
MM.  Paillieux  et  Bois; 
M.  SiROY 564 

Rapport  sur  le  moulin  à  vent 
conoïde  de  M .  Debray  ; 
M.  1ÎAN0TEA0 456 

Rapport  sur  l'engrais  chimique 
Le  Floral  de  M.  Dudoûy; 
M.  Michelin 506,  553 

Rapport  sur  les  arbres  de  M. 
Firm.  Chappellier;  M.  Tem- 
plier  452 

Rapport  sur  les  Bégonias  tubé- 
reux  de  MM.  Couturier  et 
Robert;  M.  Barré 630 

Rapport  sur  les  Bégonias  tubé- 
reux  de  MM.  Couturier  et 
Robert;  M.  Lequin.  ...  143 

Rapport  sur  les  cultures  de 
M.  Jamain  (Hipp.)  ;  M.  Mar- 


,    TABLE   DU   VOLOME    POUR   1889. 


799 


PAGES. 

GOTTiN,  père 392 

Rapport  sur  les  cultures  de 
M.  Morin  ;  M.  Hérincq.  .   .  558 

Rapport  sur  les  cultures  d'As- 
perges de  M.  Leguay;  M. 
SiROY. 550 

Rapport  sur  les  jardins  de 
M.  Arrault  ;  M.   Michelin. 

635,  700 

Rapport  sur  les  Thermosiphons 
de  M.  Lemeunier;  M.  La- 
VIALLE. 325 

Rapport  sur  l'établissement  de 
MM.  Foucard,  père  et  fils; 
M.  Lrquin 561 

Rapport  sur  le  Thermomètre 
avertisseur  de  M.  Eon;  M.  de 
Vendeuvre .   .  ûC'4 

Rapport  sur  le  Traité  de  Chi- 
mie et  Géologie  agricoles  de 
Johnslon  et  Cameion,  traduc- 
tion; M.  Arnould-Baltard,  24 î 

Rapport  sur  l'hiver  de  1879- 
4880  et  ses  effets;  (lr«  par- 
tie);   M.    DUCHARTRE    (P.).    678 

Rapport  sur  l'ouvrage  Nou- 
veaux légumes  d'hiver  de 
MM.  Paillieux  et  Bois  ;  M. 
Prillieux 632 

Rapport  sur  un  livre  de  M.  Fil- 
Ion  (Reboisement  par  les 
,  essences  résineuses)  ;  M.  E.- 
A.   Carrière, 244 

Rapport  sur  un  traité  de  Cul- 
ture maraîchère  par  M.  A, 
Dumas;  M.  Laizier.   .   .   .  314 

Rapport  sur  un  ouvrage  de 
M.  Morlet  {Conifères);  M. 
Keteleêr i4J 

Récompenses  (Documeuts  pour 


la  distribution  des) 741 

Rectifications.   191,  463,  527,  591 
Restauration  et  rajeunissement 

des  arbres-,  M.  Michelin.    .  233 
''■  Revue  bibliographique  étran- 
gère. 62, 123, 191,268,  331, 
394,  459,   52^,  .583,    649,   711 

*  Rhododendron  lepidotumobo- 
vatum 689 

*  Ribes  Roezli 333 

*  Rose  sa   Majesté 585 

*  Salvia   elegans 589 

*  Salvia  farinacea 649 

Serres  du  Jardin  botanique  de 

Copenhague;  M.  Ch.  Joly.     56 
Session  (21*)  de  la  Société  po- 
mologique     de    France,    à 
Nancy,  4  août  1879;  MM. 
J.uiin(F.)  et  Michelin.  178,  252 

*  Silène  Elisabethœ 524 

SiROY  :  Compte  rendu  des  tra- 
vaux du  Comité  de  Culture 
potagère,  en  1879 102 

SiROY.  —  Rapport  sur  le  livre  : 
Nouveaux  légumes  d'hiver 
de  MM.  Paillieux  et  Bois.   .  564 

SiROY.  —  Rapport  sur  les  cul- 
tures d'Asperges  de  M.  Le- 
guay 550 

Société  centrale  d'Horticulture 
de  France  ;  Décret  modifiant 
son  titre 337 

Société;  composition  de  son 
Bureau  honoraire 5 

Société;  composition  de  son 
bureau  pour  1880 5 

Société  ;  Composition  de  son 
Conseil  d'Administration.   .       5 

Société;  Compte  rendu  de  ses 
travaux    en    1879;   M.    P. 


BW 


TABLE   DU   VOLUME  POUR   1880. 


PAGES. 

DOCHARTRÈ 20 

Société;  Liste  des  Récompenses 
accordées  à  la  suite  de  son 
Exposition    de  1880.    .   .    .  358 

Société  ;  Documents  relatifs  à  la 
séance  de  distribution  des 
récompenses 741 

Société  pomologique  de  France; 
sa  21"  session,  à  Nancy, 
4  août  (879;  MM.  Jamin  (F.) 
et  Michelin < 78,  252 

Société;  Programme  de  son 
Exposition  de  «881 593 

Société  ;  Programme  de  son 
Exposition  générale  du  5  au 
8  juin   4880 65 

Soja  hispida  ou  Pois  oléagineux 
(Note  sur  le)  ;  M.  Va  vin  (E.)  429 

*  Solanum    Torreyi 651 

SouiLLARD    et    Brunelet.    — 

Glaïeuls  pour  1879-1880.    .  240 

*  Stanhopea   florida 270 

*  Stanhopea  Reichenbachianit .  62 

*  Statice    Kaufinanniana. .   ,  398 
Sulfate  de  fer;  son  emploi  con- 
tre   la  chlorose;    M.   Vavi.n 
(E.) 648 

Templier  .  —  Rapport  sur  les 
arbres  de  M ,  Cliappellier 
(Firm.).   ..   ...   ....  452 

Thermomètre     avertisseur   de 


M.  Eon  (Rapport  sur  le)  ; 
M.  de  Vendeuvre 504 

Thibaut  et  Keteleêr.  —  Rap- 
port sur  le  livre  :  Les  Orchi- 
dées àe.  M.  de  Puydt.  ...  318 

Vavin  (E.).  —  Emploi  du  sul- 
fate de  fer  contre  la  chlorose  548 

Vavin  (E.).  —  Note  sur  le 
Soja  hisplia  ou  Pois  oléagi- 
neux  429 

Végétation  de  quelques  Marron- 
niers hàlifs,  en  1 879  et  \  880  ; 

M.    DUCHARTRE  (P.) 492 

Yendeuvre  (Ch.  de.).  —  L'  A. 
B  C.  du  cha'iffoige  des 
sîrres 382 

Vcndeuvre  (de);  Rapport  com- 
plémentaire sur  ses  Thermo- 
siphons; M.  Lavialle.  ...  304 

Verdier  (Charles).— Compte 
rendu  derExposIlion  d'Orlé- 
ans  517 

Verdier  (Elg.).  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition  de 
Montauban 188 

*  Veronica  Lyallii 591 

Vigne  ;    son   Anthracnose    ou 

maladie    charbonneuse;  M. 

Prillieux 228 

Wahlenbergiatenuifolia.  .  .  .715 

*  Zingiber    coloratum.   .   .   .124 


Le  Secrètaire-Rédacteur-Gérant  ■ 

P.   [ÎDCHARTRE. 


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New  York  Botanical  Garden  Librar 


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