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Full text of "Journal de la Société nationale d'horticulture de France"

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JOURNAL 


DE    L.V 


SOCIETE    NATIONALE 


D'HORTICULTURE 

DE  FRANGE 


PARIS.  —  IMPRIMERIE  G.   ROUGIER  ET  C'^ 

i,    KUE    CASSETTE,    1. 


JOURNAL 


DE     LA 


SOCIETE  NATIONALE 

D'HORTICULTURE 

DE  FRANCE 


3'  série 

TOME  YÏII.  —   1880 


«BW  YORK 
BOTAMCA! 

PARIS 

AU   SIÈGE   DE   LA   SOCIÉTÉ 

RUE    DE    GRENELLE,     84 

ET  CHEZ  M«^  V^  BOUCHARD-HUZARD,  TREMBLx\Y,  gendre  et  sucC" 
Libraire  de  la  Société 

RUE   DE  l'ÉPERON-SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS,   5 

1886 


AVIS  IMPOIITANT 


en 

CD 


lîyf 


Uaus  sa  séance  du  1 2  novembre  1 883,  le  Conseil  d'Admioislralion 
de  la  Société  nationale  d'Horticulture  a  décidé  qu'un  Congrès  horti- 
cole sera  tenu,  en  I88G,  dans  l'hôtel  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84, 
pendant  la  durée  de  l'Exposition  générale  qui  aura  lieu  du  3  au  9  mai. 
Les  personnes  qui  auraient  l'intention  de  prendre  part  aux  travaux 
de  ce  Congrès  sont  priées  d'en  informer  M.  le  Président,  au  siège  de 
la  Société,  rue  de  Grenelle,  8i,  et  de  lui  faite  connaître  le  plus  tût 
possible  les  questions  qu'elles  se  proposeraient  d'y  traiter  ou  qu'ellos 
croiraient  mériter  d'y  être  discutées. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1885 


Concours  permanent. 

Prix  Laisné.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  S*-  sér.,  IV,  1882,  p.  634 
et  753.) 

Concours  annuels. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration.  Pour  l'introduction  ou  l'obten- 
tion de  plantes  ornementales  méritantes.  (V.  le  Journal,  2«  série, 
XI,  1877,  p.  445.) 

Médaille  Pt^Uier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentstemon. 


y.  B.  La  Commission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs  des 
articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsabilité 
des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

crie  III,  T.  VIII.  Cahier  de  Janvier  publiù  le  28  février  1886.  1 


COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX 


Compte  rendu  des  travaux 
DE  LA  Société  nationale  D'HoRTicuLTUnE  pendant  l'année  1885, 

Par  M.  P.  DuCHARTRE. 

Messieurs, 

Dans  l'histoire  déjà  longue  de  notre  Société  peu  d'années  ont 
été  aussi  fécondes  que  celle  qui  vient  de  finir,  en  faits  impor- 
tants comme  en  améliorations  notables.  En  effet,  pour  ne 
rappeler  en  ce  moment  que  les  circonstances  les  plus  saillantes, 
pendant  son  cours,  une  Exposition  internationale  a  eu  lieu  et  a 
obtenu  un  succès  éclatant^  un  Congrès  international  horticole 
a  été  tenu,  enfin,  grâce  à  une  revision  scrupuleuse  des  Statuts 
qui  nous  régissent  ainsi  que  du  Règlement  qui  détermine  la 
nature  et  l'ordre  de  nos  travaux,  des  modifications  avantageuses 
ont  été  apportées  à  notre  organisation  sociale. 

Préparée  et  organisée  avec  autant  d'art  que  de  compétence 
par  la  Commission  spéciale,  l'Expoi^ition  internationale  a 
occupé,  du  20  au  31  mai  1885,  aux  Champs-Elysées,  le  grand 
pavillon  de  la  Ville  de  Paris  et  les  terrains  environnants  que 
l'Administration  municipale  veut  bien  mettre  annuellement  à 
la  disposition  de  notre  Société  avec  une  bienveillance  pour 
laquelle  on  ne  saurait  lui  exprimer  trop  de  gratitude.  Des  lots 
d'un  grand  intérêt  y  avaient  été  envoyés  par  des  horticulteurs 
étrangers,  surtout  belges,  et  l'émulation  de  nos  compatriotes, 
justement  stimulée  par  le  désir  de  ne  pas  se  laisser  dépasser,  y 
avait  amené  des  produits  horticoles  de  toute  nature  aussi  nom- 
breux que  méritants.  Les  effets  de  cette  concurrence  intelli- 
gente ont  été  tels  qu'il  était  permis  de  les  espérer,  et  le  public 
qui  n'a  pas  cessé  de  se  porter  en  foule  aux  Champs-Elysées, 
ainsi  que  la  presse  tant  étrangère  que  française,  ont  proclamé 
hautement  la  complète  réussite  de  l'Exposition.  Cette  fois,  en 
raison  du  nombre  immense  des  objets  exposés,  le  Compte  rendu 
à  rédiger  s'annonçait  comme  une  œuvre  considérable  ;  aussi  le 
Conseil  d'Administration  a-t-il  pensé  devoir  la  répartir  entre 
plusieurs  Rapporteurs  spécialement  compétents  dans  l'une  des 


DE   LA    SOCIÉTÉ   NAT.    d'huRTICULTURE   TENDANT    l'aNNÉE    1885     7 

branches  de  l'horticulture  ou  relativement  aux  diverses  indus- 
tries qui  s'y  rattachent.  Conformément  à  cette  décision,  il  a  été 
publié  quatre  Comptes  rendus  distincts  et  spéciaux  :  sur  les 
produits  de  la  Culture  potagère,  par  M.  Dybowski  (voyez  le 
Journal,  p.  471)  ;  sur  les  objets  rentrant  dans  le  domaine  de 
l'Arboriculture  tant  d'agrément  que  fruitière,  par  M.  Chatenay 
(Abel)  (p.  474)  ;  sur  les  végétaux  d'agrément,  par  M.  Hariot 
(p.  486);  enfin  sur  les  Arts  et  Industries  horticoles,  par 
M.  CuAunÉ  (Lucien),  (p.  311).  Ainsi  le  vaste  tableau  qu'il  s'agis- 
sait de  tracer  a  pu  être  étudié  dans  tous  ses  détails  en  parfaite 
connaissance  de  cause. 

La  revision  des  Statuts  et  du  Règlement  de  notre  Société  a 
déterminé  dans  l'état  de  choses  antérieurement  établi  quelques 
modifications  dont  les  unes  sont  secondaires,  mais  dont  quel- 
ques autres  ont  une  importance  réelle.  En  premier  lieu,  la 
qualification  de  Société  nationale  et  centrale  d'Horticulture  de 
France  q.ue  notre  association  portait  depuis  le  5  juin  1880  a 
été  modifiée  par  les  nouveaux  Statuts  en  celle  de  Société  natiO'- 
nale  d'IJorticultiire  de  France.  Eu  second  lieu,  le  conseil  d'Etat, 
autorité  supérieure  dont  les  décisions  sont  souveraines  en 
matière  statutaire,  a  supprimé  la  catégorie  des  membres  titu- 
laires à  vie  qui  avait  été  admise  jusqu'alors.  L'idée  qui  paraît 
avoir  motivé  cette  suppression  est  qu'en  rachetant  la  cotisation 
annuelle,  qui  est  de  20  francs,  par  un  versement  unique  de 
230  francs  dont  le  revenu  ne  représente  pas  même  la  moitié  de 
cette  cotisation  annuelle,  on  fait  une  opération  bien  plutôt 
onéreuse  que  profitable  à  la  caisse  sociale,  et  qui,  par  suite^  ne 
légitime  ni  privilèges  ni  distinctions. 

La  même  autorité  a,  d'un  autre  côté,  créé  une  Commission 
dite  de  contrôle,  que  doivent  composer  cinq  membres  de  la 
Société  pris  en  dehors  du  Conseil  d'Administration,  et  qui  est 
«  chargée  de  contrôler  et  vérifier  les  livres  et  comptes  du  Tré- 
«  sorier,  ainsi  que  le  bilan  de  la  situation  financière  qui  doit 
«  être  dressé  annuellement  par  ce  dernier  ;  de  vérifier  l'état  de 
«  la  bibliothèque,  des  archives  et  des  collections,  et  de  pré- 
ce  senter,  sur  le  tout,  un  Rapport  écrit  et  détaillé  à  l'Assemblée 
«  générale.  »  Quant  au  Règlement  revisé,  et  ensuite  approuvé 


8  COMPTE   RENDU    DES    TRAVAUX 

par  le  Ministre  de  l'Agricullure,  la  principale  modification  qu'il 
apporte  à  l'organisation  antérieure  de  notre  Société  consiste 
dans  la  création  de  trois  nouveaux  Comités  qui  élèveront  à  sept 
le  nombre  de  ces  groupes.  Deux  de  ces  créations  proviennent 
de  la  subdivision  de  deux  des  Comités  antérieurement  existants. 
Ainsi  le  Comité  d'Arboriculture  qui,  jusqu'à  ce  jour,  s'occupait 
de  tous  les  végétaux  ligneux  et  de  lours  produits,  devient  le 
«  Comité  d'Arboriculture  fruitière  et  de  Pomologie,  s'occupant 
«  des  arbres  ou  arbrisseaux  fruitiers,  en  culture  ordinaire  ou 
«  forcée  »,  tandis  que,  à  côté  de  lui,  existe  dès  ce  jour  un  «  Co- 
«  miié  d'Arboriculture  d'ornement  et  forestière,  s'occupant  des 
i.  végétaux  ligneux  de  plein  air  ».  De  même,  un  démembrement 
du  Comité  des  Arts  et  Industries  horticoles  a  donné  lieu  à  la 
formation  d'un  <■  Comltr  de  l'Art  des  Jardins  ,  s'occupant  de 
.<  tout  ce  qui  se  rapporte  à  la  création  des  parcs  et  des  jardins  » 
et  a  laissé  dans  le  domaine  du  Comité  ancien  «  toutes  les  indus- 
«  tries  ayant  un  rapport  direct  avec  l'Horticulture  ».  La  troi- 
sième création  est  celle  d'un  «  Comité  scientifique,  s'occupant 
«  de  lapplication  à  l'Horticulture  des  sciences  physiques  et 
«  naturelles  ».  La  pratique  horticole  ne  pouvait  que  gagner  à 
être  éclairée  des  lumières  de  la  science,  on  a  tout  sujet  d'ap- 
plaudir à  cette  création  qui,  du  reste,  n'a  fait  que  réaliser 
parmi  nous  ce  qui  existe  déjà  à  l'étranger,  notamment  dans  le 
sein  de  la  Société  horliculturale  de  Londres. 

Le  Journal  dans  lequel  sont  résumés  ou  reproduits  les  travaux 
de  la  Société  nationale  d'Horticulture  a  pris,  en  1885,  un  déve- 
loppement exceptionnel,  puisque  le  volume  que  forment  ses 
douze  cahiers  mensuels  ne  comprend  pas  moins  de  952  pages, 
c'est-à-dire  environ  cent  pages  de  plus  que  ceux  qui  corres- 
pondent à  chacune  des  années  précédentes.  Cette  étendue 
inusitée  tient  à  ce  qu'il  y  a  été  joint,  à  litre  de  supplément,  un 
ouvrage  considérable  dont  il  a  pu  paraître  jusqu'à  ce  jour, 
pendant  les  quatre  derniers  mois  de  l'année,  douze  feuilles  ou 
452  pages,  et  dont  la  suite  doit  occuper  encore  environ  deux 
feuilles.  Cet  ouvrage  porte  le  titre  de  Flore populah'e  des  Vosges; 
il  a  pour  auteur,  M.  Hailiant,  avoué  à  Épinal. 

Vous  vous  rappelez.  Messieurs,  que  notre  regretté  Président, 


DE 


LA    SOCIÉTÉ    NAT.    DUÛRTICLLTURE   PENDANT    l'aNNÉE    1885      9 


M.  Alph,  Lavallée,  avait  ouvert,  en  1882,  un  concours  pour  les 
meilleurs  travaux  sur  les  noms  patois  et  vulgaires  des  plantes^ 
principalement  cultivées,  11  avait  offert,  comme  prix  de  ce  con- 
coursjdeux  médailles  d'or  et  deux  médailles  d'argent.  Les  concur- 
rents ont  été  nombreux,  à  ce  point  que  la  Société  a  reçu  trente- 
six  mémoires  qui  lui  étaient  adressés  de  diverses  régions  de  la 
France.  Un  Jury  composé  de  dix  de  nos  collègues,  à  qui  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  sur  la  demande  qui  lui  en 
avait  été  adressée,  avait  bien  voulu  adjoindre  deux  éminents 
littérateurs,  M.  d'Arbois  de  Jubinville,  professeur  au  Collège  de 
France,  et  M.  Darmesteter,  professeur  à  la  Faculté  des  Lettres 
de  Paris,  a  rempli  la  lourde  tâche  de  lire  et  juger  tous  ces 
écrits.  Ainsi  que  nous  l'apprend  l'important  Rapport  sur  ce 
concours  qui  a  été  rédigé  par  M.  Darmesteter  [p.  408),  une 
élimination  basée  sur  la  nature  ou  l'insuffisance  de  la  plupart 
des  écrits  envoyés,  n"a  laissé  la  Commission  en  présence  que  de 
six  concurrents;  puis  finalemonl,  parmi  ceux-ci,  un  seul  a 
obtenu  une  médaille  d'or,  à  titre  de  premier  prix,  tandis  que 
les  rtcompenses  accordées  aux  autres  ont  été  trois  médailles 
d'argent  de  deux  degrés  différents  et  deux  mentions  honoraires. 
Le  travail  ainsi  distingua  et  couronné  comme  notablement 
sipérieur  aux  autres,  est  cette  Flore  populaire  des  Vosges,  due 
à  M.  Haillant^  dont  la  publication  par  la  Société  était  la  consé- 
quence naturelle  de  la  haute  distinction  qu'avait  méritée  son 
auteur. 

Parmi  les  éléments  de  notre  publication  mensuelle,  une 
première  division  distingue  ceux  qui  appartiennent  en  propre 
à  notre  Société  et  ceux  qui,  puisés  à  des  sources  étrangères, 
sont  publiés  en  vue  de  tenir  les  lecteurs,  dans  la  mesure  du 
possible,  au  courant  des  meilleurs  travaux  qui  paraissent,  tou- 
chant l'art  horticole,  en  dehors  de  notre  pays.  Ceux-ci  sont 
réunis  sous  le  titre  général  de  Revue  hibliographlque  étrangère. 
En  1885,  la  place  réservée  à  cette  Revue  a  été  forcément  res- 
treinte ;  néanmoins  elle  a  pu  faire  connaître  à  nos  collègues  un 
grand  nombre  de  plantes  entièrement  nouvelles  ou  récemment 
introduites  dans  les  cultures  européennes,  ainsi  que  plusieurs 
écrits  d'un  intérêt    réel,  notamment  un   savant  examen,   par 


10  COMl^TE    KKNDU    DKS    TKAVAUX 

M.  Baker  (p.  236),  des  Solanum  qui  produisent  des  tubercules; 
un  relevé  instructif  par  M.  Niepraschk  (p.  599),  des  Palmiers  et 
plus  généralement  des  grands  végétaux  d'ornement  qui  se 
prêtent  à  la  culture  dans  les  jardins  d'hiver  modernes,  suivi  de 
l'indication  de  la  marche  à  suivre  dans  cette  culture  spéciale  ; 
une  étude  par  M.  de  Thuemen  (p.  705),  de  trois  maladies  que 
causent  aux  Rosiers  des  Champignons  parasites,  enfin  des  notes 
plus  succinctes  consacrées  à  de  nouveaux  procédés  de  culture,  à 
des  faits  horticoles  intéressants,  etc. 

Quant  aux  documents  très  divers  de  natui-e  et  d'objet,  qui 
sont  les  fruits  de  l'activité  propre  de  noire  Société,  les  uns  sont 
plus  ou  moins  rigoureusement  réglementaires,  les  autres  sont 
dus  uniquement  à  la  libre  initiative  de  leurs  auteurs. 

Les  premiers  comprennent  :  en  premier  lieu,  les  procès- 
verbaux  de  nos  séances  qui  constituent  l'histoire  circonstanciée 
et  écrite  jour  par  jour  de  notre  Association  ;  en  second  lieu,  les 
Comptes  rendus  par  lesquels  MM.  les  Secrétaires  de  nos  divers 
Comités  nous  présentent  le  tableau  fidèle  et  précis  des  travaux 
qui  ont  été  accomplis  au  sein  de  chacun  de  ces  grands  groupes, 
pendant  le  cours  de  l'année  précédente.  Cette  fois,  les  auteurs 
de  ces  utiles  documents  ont  été  M.  Michelin,  pour  le  Comité 
d'Arboriculture  (p.  163),  M.  Delaville  (Ch.),  pour  le  Comité  de 
Floriculture  (p.  170),  M.  Lebœuf  (Henri),  pour  le  Comité  des  Arts 
et  Industries  horticoles  (p.  377).  Pour  rendre  ce  relevé  complet, 
il  faut  ajouter  qu'im  Compte  rendu  des  travaux  de  la  Société 
entière  pendant  l'année  1884  a  été,  conformément  au  Règle- 
ment, présenté  par  M.  P.  Duchartre  (p.  5). 

Quant  aux  écrits  de  toute  nature  qui  sont  dus  à  l'initiative  de 
nos  collègues,  la  division  adoptée  de  longue  date  les  fait  rentrer 
tous  dans  les  trois  catégories:  1°  des  Notos  et  Mémoires,  en 
d'autres  termes,  des  écrits  originaux  ;  2'  des  Rapports  ;  3"  des 
Comptes  rendus  d'Expositions.  Comme  ils  forment  le  fonds 
propre  de  notre  Société,  le  relevé  doit  en  être  fait  ici  en  détail 
de  manière  à  donner  une  idée  de  la  diversité  des  sujets  qui  ont 
été  traités  dans  cette  partie  fondamentale  du  volume  publié 
en  1885. 

1°  Notes  et  Mémoires.  —  Les  articles  originaux  que  la  Journal 


DE   LA    SOCIÉTÉ   NAT.    d'hORTICULTURE    PENDANT   l'aNNÉE    1885    li 

a  publiés  pendant  l'année  1885  se  rapportent  en  nombres 
presque  égaux  aux  trois  grandes  branches  de  l'art  horticole  : 
la  Culture  potagère,  l'Arboriculture  et  la  Floriculture. 

Dans  le  champ  de  la  Culture  potagère,  M.  Boullant  a  indiqué, 
dans  une  note  intitulée  :  «  Instructions  sur  la  culture  des  Arti- 
chauts (p.  31)  »,  comment  une  longue  expérience  lui  a  appris  à 
rendre  la  culture  de  l'Artichaut  à  la  fois  sûre  et  rémunératrice  ; 
M.  Delabarrière  a  montré,  en  premier  lieu  (p.  225),  que  les 
jeunes  pousses  de  Pois  sont  très  bonnes  à  préparer  en  potages 
de  verdure  et  en  étuvées  ;  en  second  lieu  (p.  351),  qu'on  peut 
obtenir  de  bonnes  couches  à  Champignons  pendant  l'hiver, 
sous  les  tablettes  des  serres  consacrées  à  d'autres  usages; 
M.  Hébrard  (Alexandre),  a  fait  connaître  (p.  404),  la  marcbs 
qu'il  convient  de  suivre  pour  obtenir  de  belles  pommes  du 
Fenouil  d'Italie,  et  M.  le  docteur  H.  Rousseau  a  exposé  (p.  406) 
celle  qui,  presque  sans  soins,  procure,  dans  le  court  espace  de 
trois  ou  quatre  mois,  de  bons  produits  du  Persil  à  grosses 
racines,  variété  trop  négligée  en  France,  mais  qui  est  justement 
appréciée  dans  d'autres  parties  de  l'Europe;  enfin  M.  Ch.  Joly. 
s'attachant  spécialement  à  l'utilisation  commerciale  des  pro- 
duits comestibles  de  l'Horticulture,  a  fait  ressortir  (p.  154)  les 
avantages  qu'amènerait  certainement,  sous  ce  rapport,  l'ad- 
mission des  conserves  de  légumes  et  de  fruits  dans  les  Expo- 
sitions d'horticulture. 

Parmi  les  végétaux  ligneux,  ce  sont  surtout  les  arbres  et 
arbrisseaux  fruitiers  qui  ont  fourni  la  matière  des  écrits  de  nos 
collègues.  Dans  deux  lettres  adressées  successivement  à  M.  le 
Président  de  la  Société  (p.  213  et  p.  347),  M.  J.  Courtois  s'est 
efforcé  de  faire  ressortir  les  avantages  de  la  taille  appelée  par 
lui  (c  taille  trigemme  »,  parce  qu'elle  se  fait  sur  trois  bourgeons 
ou  gemmes,  qu'il  applique  uniformément  à  toutes  les  variétés 
de  Poiriers  et  de  Pommiers,  et  relativement  à  laquelle  un 
Rapport  spécial  de  M.  Vilry  fils  (p.  1 12),  avait  formulé  quelques 
réserves.  Le  même  auteur,  sous  le  titre  de  «  Lutte  continuée 
contre  le  Puceron  lanigère  »,  a  fourni  à  notre  Journal  (p.  158), 
une  note  intéressante  sur  son  procédé  qui  lui  a  permis  de 
détruire  ce  redoutable  insecte  dans  son  jardin  et  dans  plusieurs 


12  COMPTK    UKMtL"    DKS    TltAXAt  \ 

autres,  procédé  qui  consiste,  avant  de  recourir  aux  insecticides, 
à  réduire  le  nombre  des  coursonnes  au  strict  nécessaire  et  a 
supprimer  lesexosloses  ainsi  que  les  chancres  secs  et  les  ulcères 
humides  sur  les  Pommiers  envahis.  M.  Chargueraud  a  discuté 
(p.  83)  la  question  de  savoir  si  l'on  doit  tailler  un  arbre  parce 
qu'on  le  replante,  et  cette  discussion  l'a  conduit  à  conseiller  de 
tailler  alors  les  arbres  dont  les  yeux  latéraux  l'emportent  en 
développement  sur  les  terminaux,  à  supprimer  au  contraire  ou 
à  modérer  fortement  la  taille  de  ceux  qui  se  trouvent  dans  l'étal 
inverse. 

M.  Glad\-  (Eug.),  dans  une  première  note  (p.  225),  nous  a 
communiqué  les  résultats  des  expériences  qu'il  a  faites,  dans 
l'Agenais,  pour  préparer  en  pruneaux  différentes  variétés  de 
Prunes,  noiamment  la  Prune  Coe's  Golden  Drop  qui,  malgré  ses 
qualités  incontest::bles,  lui  a  semblé  ne  pas  égaler  entièremeut, 
après  celte  préparation,  les  pruneaux  agenais  obtenus  avec  la 
Prune  d'EnU-;  puis,  d;  ns  un  second  article,  il  a  tracé  une 
monogiapliie  pomologique  (p.  X\2)  du  Cormier  à  fruit  comes- 
tible (SoiOns  donicstlca),  dont  il  recommande  deux  variétés 
nouve'les  à  gros  fruits,  jugées  par  lui  bien  supérieures  à  celles 
(jU'Gn  cullivj  principalement  dans  notre  Midi.  Dans  un  mémoire 
étendu  p.  356),  M.  Forney  a  exposé  et  développé  les  règles 
«lu'il  regarde  comme  devant  toujours  diriger  les  arboriculteurs 
dans  le  traitement  des  productions  fruitières  du  Poirier.  M.  Ch. 
Joly  se  préoccupant  justement  de  1';. venir  de  notre  viticulture, 
nous  a  présenté  (p.  33)  le  tableau  peu  rassurant  pour  nous  des 
progrès  considérables  (jue  fait  chaque  jour  la  culture  de  la  Vigne 
en  Californie,  et  cela  au  moment  même  où  elle  est  cruellement  , 
atteinte  en  France  par  l'extension  croissante  du  phylloxéra.  Le 
même  collègue  a  décrit  (p.  87),  en  accompagnant  sa  descrip- 
tion d'une  bonne  figure,  le  gigantesque  Peuplier  {Populus  nigra 
h.),  dit  de  l'Arbalète,  qui  existe  dans  le  Jardin  botanique  de 
Dijon,  et  qui,  à  la  date  de  six  ans,  avant  d'avuir  perdu  l'une  de 
ses  grosses  branches,  mesurait  55  mètres  de  hauteur  ;  enfin 
M.  Delabarrière  a  indiqué  (p.  153)  les  modifications  qu'il  con- 
viendrait d'introduire  dans  la  construction  habituelle  des  oran- 
geries et  dans  la  forme  des  caisses  pour  les  Orangers. 


DE  LA   SOCIÉTÉ    >AT.    d'hORTICULTURK    1'1;NJ)A.\T   lan.nék    1885      13 

Les  cultures  d'agrément  n'occupent  pas  moins  de  place,  dans 
le  volume  que  j'analyse  succinctement,  que  les  branches  de 
l'Horticulture  utilitaire.  Parmi  les  plantes  ornementales  qui  ont 
tixé  l'attention  de  certains  de  nos  collègues,  les  Chrysanthèmes 
d'automne  semblent  avoir  eu  cette  fois  la  préférence  ;  ils  ont 
en  elTet  fourni  la  matière  de  deux  bons  articles,  dont  l'un  (p.  90), 
dû  à  M.  Arnould-Baltard,  a  pour  objet  de  faire  connaître  les 
plus  belles  d'entre  les  variétés  de  ces  plantes  qui  avaient  été 
présentées  au  concours  spécial  ouvert  par  la  Société,  à  sa  séance 
du  13  novembre  1884,  tandis  que  l'autre,  dont  l'auteur  est 
M.  Brassac,  de  Toulouse,  après  un  aperçu  historique  sur  l'in- 
troduction de  ces  végétaux  et  sur  les  améliorations  rapides  qu'ils 
ont  ensuitesubies,  en  énumère  les  plus  belles  variétés  aujourd'hui 
connues,  en  les  rangeant  dans  cinq  sections,  d'après  leur  pré- 
cocité, leur  origine,  la  forme  ou  le  développement  de  leurs 
Heurs.  D'un  autre  côté,  les  plantes  grasses  ont  fourni  à 
M.  Brécy,  qui  les  cultive  avec  amour,  la  matière  d'une  note 
très  ftlogieuse  (p.  402),  et  le  Bégonia  rapporté  récemment  de 
Socotora  par  M.  J.-B.  Balfour  {Bégonia  socotmna  D.  Hook.)  a 
été  décrit  en  détail  par  M.  P.  Duchartre  dans  un  article  qu'ac 
compagnent  des  figures  surtout  analytiques  (p.  98).  Des  ques- 
tions plus  générales  ont  été  aussi  traitées  et  il  en  est  résulté 
deux  écrits  instructifs  dont  les  auteurs  sont  M.  Niepraschk,  de 
Cologne,  et  M.  Ch.  Joly.  Celui  de  M.  Niepraschk  avait  d'abord 
été  communiqué  par  lui  au  Congrès  qui  a  été  tenu  dans  l'hôtel 
de  la  Société,  pendant  l'Exposition  internationale  horticole  du 
mois  de  mai  1883.  Il  a  pour  objet  (p.  348)  d'établir,  d'a- 
près des  expériences  démonstratives,  que  la  température  de- 
l'eau  employée  pour  les  arrosages  influe  puissamment  sur  la 
végétation  ;  quant  à  celui  de  M.  Ch.  Joly  (p.  216),  il  ren- 
ferme une  description  précise  et  appuyée  sur  des  figures  ex- 
cellentes de  la  grande  serre  à  Palmiers  qui  a  été  construite 
en  1884,  dans  le  Jardin  botanique  de  Glasnevin^  près  de 
Dublin. 

Les  nombreux  articles  que  je  viens  d'énumérer  comme  ayant 
trouvé  place  dans  notre  t/oM?'«a/,  en  1885,  se  rapportent  à  la 
pratique  de  l'Horliculture;  mais  les  faits  culturaux  peuvent  être 


14  COMPTE  RENDU  DES  TRAVAUX 

envisagés  soit  en  eux-mêmes  et  tels  qu'ils  se  sont  présentés,  soit 
à  un  point  de  vue  plus  général  et  purement  philosophique.  C'est 
ce  qu'a  fait  M.  Carrière  (E.-A.),  dans  une  note  intitulée  «  Syn- 
thèse végétale  »  (p.  738),  dans  lequel  il  s'est  proposé  d'établir 
qu'il  n'y  a  jamais  motif  pour  contester  la  réalité  d'un  fait,  quel- 
que anormal  et  même  invraisemblable  qu'il  paraisse,  s'il  résulte 
d'observations  dignes  de  confiance. 

2°  Rapports.  —  Si  les  articles  originaux  insérés  dans  notre 
Journal^  et  on  vient  de  voir  que  le  nombre  en  est  élevé,  ont 
surtout  pour  but  d'élucider  des  questions,  de  faire  connaître  des 
procédés,  en  un  mot  d'aider  aux  progrès  de  l'horticulture,  les 
Rapports  présentés  à  notre  Société  ont  une  destination  plus 
individuelle,  si  on  peut  ainsi  parler,  mais  qui  néanmoins  se  relie 
directement  au  mode  d'action  des  Associations  horticoles.  En 
faisant  connaître  les  mérites  d'ouvrages, de  cultures, d'appareils 
qui  ont  élé  soumis  à  un  examen  attentif  par  des  personnes  com- 
pétentes, en  déterminant  même,  dans  la  plupart  des  cas,  soit 
une  approbation  que  la  publicité  rend  encore  plus  flatteuse, 
soit  l'attribution  de  médailles  de  divers  degrés,  qui  restent 
comme  de  vraies  décorations  spéciales,  ils  récompensent  les  uns 
pour  ce  qu'ils  ont  fait  de  louable  et  encouragent  les  autres  à 
suivre  les  bons  exemples  qui  leur  sont  donnés.  Aussi,  dans  le 
monde  horticole,  les  Rapports  émanant  de  Commissions  plus  ou 
moins  nombreuses  ou  même  de  personnes  individuellement 
désignées  ont-ils  toujours  une  haute  importance.  Comme  d'ha- 
bitude ceux  que  notre  Jouin^al  a  mis  sous  les  yeux  de  ses  nom- 
breux lecteurs,  pendant  l'année  qui  vient  de  finir,  ont  porté, 
presque  tous,  sur  des  ouvrages,  des  cultures  ou  des  appareils. 
Deux  seulement  sortent  de  ce  cadre  spécial  et  doivent,  pour  ce 
motif,  être  mentionnés  à  part. 

Dans  l'un  (p.  369),  M.  A.  Hardy  a  exposé  les  résultats  de 
l'examen  auquel  ont  été  soumis,  par  une  Commission  composée 
de  membres  de  notre  Société,  les  élèves  de  l'établissement  mu- 
nicipal des  Pupilles  de  la  Seine  qui  étaient  présentés  comme 
candidats  au  prix  généreusement  fondé  par  notre  collègue 
M.  Laisné;  dans  l'autre  (p.  39),  M,  Michelin  nous  a  fait  connaître 
les  travaux  importants  qui  ont  été  effectués  par  l'Association 


DE  LA    SOCIÉTÉ   NAT.    d'hORTICULTURE  PENDANT   l'aNNÉE    188o      15 

pomologique  de  l'Ouesl,  pendant  sa  deuxième  session  tenue  à 
Rouen,  le  o  octobre  1884. 

Les  ouvrages  qui  ont  été  l'objet  de  Rapports  spéciaux  sont  : 
)'■  un  petit  livre  in-12  de  M.  Paul  Renard,  intitulé  l'Agriculture 
dans  les  (koles,  quiaéléexsiminé  parMM.D.  Vitry  etJamin  (Ferd.) 
(p.  38);  2''  une  brochure  de  M.  J.  Courtois  sur  le  mode  de  taille 
qualifiée  par  lui  de  trigemme  (Voy.  plus  haut,  p.  Il),  au  sujet 
de  laquelle  M.  D.  Vitry  a  été  l'organe  d'une  Commission  de  trois 
membres  l'p.  H2);  3"  l'ouvrage  publié  en  Angleterre  par  M.  A.-F. 
Barron  sur  les  Pommes  de  la  Grande-Bretagne,  dont  nous 
ont  rendu  compte  MM.  Jamin  (Ferd.)  et  Bergman  fils  (p.  270); 
4"  le  Traité  de  Culture  potagère,  petite  et  grande  culture,  par 
notre  collègue  M.  Dybowski,  ouvrage  dont  M.  Hebrard  (Alexan- 
dre), choisi  comme  Rapporteur  par  le  Comité  de  Culture  pota- 
gère, a  complété  Téloge  en  demandant  et  obtenant  le  renvoi  de 
son  Rapporta  la  Commission  des  Récompenses  (p. 646). 

Les  Rapports  qui  ont  été  présentés  relativement  à  des  cultures, 
dans  le  cours  de  l'année  i88o,  ont  été  moins  nombreux  que  de 
^-outume.  M.  Hariot  en  a  fait  un  très  favorable  p.  226)  sur  les 
nombreuses  formes  d'Hellébores  cultivées  et  généralement 
obtenues  par  M.  Dugourd,  jardinier  chez  M.  le  comte  de  Cir- 
court,  à  Fontainebleau.  D'après  le  savant  Rapporteur,  toutes 
ces  plantes  sortent  des  Hellehorus  ntrorubens  de  Hongrie  et  cau- 
casict<s  de  l'Asie  Mineure.  Dans  un  second  (p.  416),  M.  Ed.  André 
a  décrit  de  main  de  maître  les  vastes  et  importantes  pépinières 
Groux  et  fils  que,  se  basant  sur  l'opinion  d'une  Commission  de 
treize  membres,  il  a  dépeintes  comme  l'un  des  établissements 
de  ce  genre  dont  notre  pays  a  sujet  de  s'enorgueillir.  Dans  un 
troisième  (p.  430),  M.  Arnould-Baltard  a  fait  ressortir  la  "bonne 
direction  donnée  par  M.  Joseph  Rigault,  cultivateur  à  Groslay 
'Seine-et-Oise),  à  ses  grandes  cultures  de  Pommes  de  terre  et  de 
Choux-fleurs  porte-graines.  Un  quatrième,  dû  à  M.  Delaville 
(Ch.),  a  mis  en  relief  les  progrès  considérables  effectués  relati- 
vement aux  Bégonias  tubéreux  par  M.  Robert  (Alexandre),  dans 
l'établissement  qu'il  a  créé  récemment  au  Vésinet  (p.  584).  Par 
un  cinquième,  M.  Templier  a  signalé  (p.  682)  les  améliorations 
apportées,  près  de  Saint-Germain-en-Laye,  par  M.  Yvert,  à  la 


16  COMPTE  RKXDU  DES  THAVAUX 

plantation  et  à  la  culture  des  Vignes  à  vin  qui,  comme  l'afaitjus- 
tement  observer  M.  le  Rapporteur,  rentrent  dans  le  domaine  de 
l'Agriculture  bien  plutôt  que  dans  celui  de  l'Horticulture.  Enfin 
M.  Ghatenay  (Abel)  n'a  donné  dans  le  dernier  (p.  741)  que  des 
éloges  à  l'art  consommé  avec  lequel  M.  Lepère,  digne  héritier 
d'un  nom  célèbre  en  Arboriculture,  dirige  à  Monlreuil  les 
arbres  de  son  propre  jardin  et  de  plusieurs  autres.  Les  Rapports 
de  MM.  Hariot,  Ed.  André,  Delaville  (Gh.)  et  Ghatenay  (Abel) 
ont  été  renvoyés  à  la  Gommission  des  Récompenses. 

Quant  aux  Rapports  sur  des  objets  rentrant  dans  le  domaine 
des  Arts  et  Industries  appliqués  à  l'Horticulture,  ils  se  sont 
réduits,  celte  année,  à  deux  :  l'un  (p.  46),  de  M.  Gellière  sur  les 
étiquettes  pour  jardins  fabriquées  par  MM.  Gouvreux,  Forney  et 
lleinié,  qui  toutes  ont  donné  prise  à  quelque  critique  ;  l'autre  de 
M.  Debray  (p.  684),  sur  une  chaudière  d'une  nouvelle  disposi- 
tion, construite  en  tôle  d'acier,  avec  plateaux  tubulaires  et  à 
doubles  fonds,  qui  a  été  imaginée  et  fabriquée  par  M.  Paul  Le- 
bœuf,  et  dans  laquelle  la  Gommission  dont  M.  Debray  a  été 
l'organe  reconnaît  d'importants  avantages.  Ge  dernier  Rapport 
a  été  renvoyé  à  la  Gommission  des  Récompenses. 

Pour  être  complet,  je  dois  rappeler  que  le  Journal  a  publié 
(p.  173)  une  série  de  documents  complémentaires  et  surtout  de 
ligures  à  l'appui  du  Rapport  important  qui  avait  été  rédigé  par 
M.  Grenthe  au  sujet  du  concours  ouvert,  en  18S4,  pour  les  ap- 
pareils destinés  au  chauffage  des  serres. 

3"  Comptes  rendus  (T Expositions.  —  Les  Expositions  dont  il 
vous  a  été  rendu  compte.  Messieurs,  pendant  l'année  1885,  ont 
été  nombreuses  et  même  ces  Gomptes  rendus  ne  se  sont  pas 
arrêtés  aux  limites  de  la  France,  puisque  M.  Bergman  (Ern.  ' 
vous  a  fait  connaître  (p.  656)  l'organisation  toute  spéciale  de 
celle  gui  a  eu  lieu  à  Berlin,  en  septembre  dernier  et  que 
M.  Ghargueraud  vous  a  dépeint  celle  qui  a  été  ouverte  à  Stras- 
bourg, le  19  avril  1885  (p.  229).  Parmi  ces  solennités  horticoles 
qui  ont  eu  pour  siège  une  ville  française  autre  que  Paris,  une  a 
été  toute  spéciale  et  a  été  consacrée  uniquement  aux  fruits;  c'est 
celle  de  Bourg  qui  a  été  décrite  par  MM.  Jamin  (Perd.)  et  Miche- 
lin (p.  695)  ;  les  autres  ont  été  générales  et  les  délégués  que  vous 


UK   LA    SOCIÉTÉ    NAÏ.    d'uORÏICULÏLRE   l'ENDAXT    LAN.NÉK    1885    17 

aviez  chargés  de  vous  y  représenter  vous  en  ont  donné  une  des- 
cription circonstanciée.  Ces  délégués  ont  été  :  M.  Bergman 
(Ern.)  pour  l'Exposition  de  Caen  (p.  273)  ;  M.  Chargueraud  pour 
celle  de  Saint-Germain-en-Laye  (p.  588);  M.  Chatenay  (Abel  ,  en 
premier  lieu  pour  celle  de  Goulommiers  (p.  06;,  en  second  lieu 
pour  celle  de  Gharleville  (p.  700);  M.  Ghauré  'Lucien)  pour  celle 
de  Nogent-sur-Seine  (p.  649)  ;  M.  Drouart  pour  celle  de  Rouen 
(p.  183);  M.  Jolibois  pour  celle  d'Yvetot  (p.  688)  ;  M.  Joly  (Gh  ) 
pour  celle  de  Nancy  (p.  379)  ;  M.  Lapierre  pour  celle  de  Aleaux 
(p.  181);  M.  Ijapierre  et  M.  Jamin  (Ferd.j,  pour  celle  qui  avait 
eu  lieu  à  Rouen  au  commencement  du  mois  doctob'e  188i 
(p.  114)  ;  M.  Millet  pour  celle  de  Chartres  (p.  592)  ;  M.  Savoye 
pour  celle  de  Pontoise  (p.  693)  ;  enfin  M.  Verlot  (B.)  pour  celle  de 
Lyon  tenue  en  septembre  1884  (p.  49). 

Mouvement  de  la  Société.  —  L'année  1885  n'a  pas  été  seuleoieiit 
pour  la  Société  nationale  d'Horticulture  une  année  de  travail 
incessant  et  fructueux;  elle  a  été  en  même  temps  une  année  de 
prospérité.  En  effet  le  nombre  des  personnes  qui,  pendant  sa 
durée,  sont  venues  joindre  leurs  efforts  aux  nôtres  a  atteint  le 
chiffre  sans  précédents  de  185,  qui  comprend  178  Membres  titu- 
laires et  7  Dames  patronnesses.  11  a  ainsi  dépassé  de  4  celui  de 
l'année  1865  qui  n'avait  pas  été  égalé  jusqu'à  ce  jour.  Malheu- 
reusement des  pertes  nombreuses  sont  venues  atténuer  en  partie 
les  heureux  effets  de  ce  remarquable  accroissement.  La  liste  en 
est  longue  et  cependant  il  est  à  craindre  qu'elle  ne  soit  encore 
incomplète,  les  familles  des  collègues  que  la  mort  nous  enlève 
oubliant  parfois,  dans  leur  profonde  douleur,  d'avertir  le  secré- 
tariat du  malheur  qu'elles  viennent  d'éprouver.  Telle  qu'il  a  été 
possible  de  la  dresser  elle  comprend  31  personnes  parmi  les- 
quelles la  plupart  étaient  des  horticulteurs  distingués,  ou  des 
amateurs  zélés,  quelques-unes  aussi  des  savants  justement  célè- 
bres. Consignons  ici  leurs  noms  avec  l'expression  de  nos  pro- 
fonds regrets. 

Ce  sont  :  Mil.  Bentham  (Georges),  correspondant^  l'un  des 
botanistes  anglais  les  plus  illustres,  à  qui  une  activité  qui  n'a 
pas  faibli  jusqu'à  son  dernier  jour,  aidée  d'une  rare  facilité,  a 
permis  de  doter  la  science  d'une  longue  série  d'ouvrages  d'une 

;2 


18  CUMPTK  RENDU  DES  TKAVALX 

haute  valeur,  entre  lesquels  il  faut  citer  surtout  plusieurs  gran- 
des monographies  de  familles  publiées  dans  le  Prodromus  et 
ailleurs,  le  Gênera  plantanim  rédigé  en  commun  avec  M.  J.-D. 
Hooker,  et  la /^/ora  australieiisis,  ouvrage  considérable  en  sept 
volumes  qui,  bien  que  portant  les  deux  noms  de  Bentham  (G.)  et 
Ferd.  Mùller,  est  essentiellement  dû  à  notre  défunt  collègue; 
Boutard  i Jules],  de  Mer;  Bonneault,  de  Ciiùtellerault,  amateur 
distingué,  qui  avait  formé  de  riches  collections  de  plantes  de 
serre;  Chantrier  père,  de  Mortefontaine  membre  honoraire, 
horticulteur  bien  connu,  dont  M.  Lecocq-Uumesnil,  dans  une 
allocution  bien  sentie  (p.  1o2)  a  retracé  la  vie  laborieuse  et 
rappelé  les  services  rendus  à  notre  Horticulture;  Chevalier 
(Jeanj;  Dutrou,  architecte  de  talent,  qui,  pen-dant  plusieurs 
années,  a  dirigé  les  travaux  &t  réparations  dans  l'hùlel  de  la 
Société;  Duval  (H.),  de  Montmorency;  Dector  ;  Dubois  (L.); 
Gaillard,  horticulteur,  qui  s'occupait  spécialement  des  Cucur- 
bitacées;  Girard,  ueMontreuil;  Jarland  ;  Leclair  (Ant.);  Marie 
(Joseph),  membre  honoraire;  Mennechet,  Président  de  la  So- 
ciété d'Horticulture  d'Amiens;  Morin  (Fr,);  Moynet,  membre 
honoraire,  qui,  depuis  longtemps  donnait  chaque  année  une 
grande  médaille  d'argent  à  titre  de  récompense  pour  les  plus 
nombreuses  et  les  plus  remarquables  présentations  de  pro- 
duits potagers;  Obé  (Bapt.i,  membre  honoraire;  Pertuzès, 
habile  horticulteur  toulousain;  Petit  (Ch.j;  Pierre  de  Saint- 
Germain;  Pissot,  conservateur  au  Bois  de  Boulogne,  plu- 
sieurs fois  Secrétaire  de  la  Société  aux  travaux  de  laquelle  il  a 
pris  longtemps  une  part  très  active;  Reinbold,  jardinier-chef  à 
l'Ecole  régionale  d'Agricidture  de  Grignon;  Sacrot;  Schwartz, 
l'un  des  Rosiéristes  lyonnais  les  plus  connus  pour  les  belles  va- 
riétés dont  ils  ontdoté  l'Horticulture  ;  Sigaut;  Talabot,réniinent 
ingénieur,  administrateur  du  chemin  de  fer  de  Paris-Lyon-Mé- 
diterranée; Thuyan;  Thierry,  membre  honoraire;  Vavin, 
membre  honoraire,  l'un  de  nos  collègues  les  plus  zélés,  de  qui 
le /ourno/ a  reçu  de  nombreuses  communications;  Verschaffelt, 
correspondant,  horticulteur  belge  bien  connu. 

Congrès.  —  Dans  l'exposé  qui  précède  j'ai  tâché  de  relever 
méthodiquement  tous  les  travaux  rentrant  dans  la  marche  habi- 


m 


DE   LA   SOCIÉTÉ   NAT.    d'hORÏICULTLRE   PENDANT   l'anNÉE    1883      19 

tuelle  de  la  Société  nationale  d'Horticulture,  qui  ont  été  exécu- 
tés ou  publiés  dans  le  cours  de  l'année  1883;  toutefois  cet  exposé 
n'est  pas  encore  complet  parce  que  la  série  de  nos  travaux  habi- 
tuels a  eu,  cette  année,  un  complément  amené  par  la  réunion 
d'un  Congrès  horticole  international  qui  a  été  tenu  dans  l'hôtel 
de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  les  21  et  22  mai  1885,  en 
même  temps  qu'était  ouverte,  aux  Champs-Elysées,  notre  bril- 
lante Exposition  internationale.  Malheureusement  la  tenue  de 
ce  Congrès  avait  été  décidée  et  par  suite  annoncée  fort  tard, 
presque  à  la  veille  de  son  ouverture;  or  les  communications  à 
faire  en  pareille  circonstance,  étant  presque  toujours  basées  sur 
des  observations  ou  des  expériences,  doivent  être  préparées  de 
longue  date  et  ne  peuvent  être  improvisées  ;  aussi  celles  que 
nous  avons  reçues  ont-elles  été  forcément  peu  nombreuses. 
Néanmoins,  sur  les  18  questions  qui  avaient  été  proposées  dans 
le  programme  (p.  278),  la  première,  qui  intéressait  tout  parti- 
culièrement le  commerce  horticole,  puisqu'elle  portait  sur 
«  l'examen  des  tarifs  des  Compagnies  de  chemins  de  fer  pour  le 
transport  des  végétaux  »,  a  été  traitée  à  fond  et  a  déterminé  la 
publication,  dans  le  Journal,  de  deux  mémoires  dus,  l'un  à 
M.  Desportes^  d'Angers  (p.  291),  l'autre  à  M.  Delaire,  d'Orléans 
(p.  299).  Deux  autres  questions,  la  11°  et  la  12^,  relatives,  la  11% 
aux  effets  que  peut  produire  la  température  de  l'eau  d'arrosage 
sur  la  végétation,  la  12®,  aux  causes  de  la  panachure,  ont  valu 
au  Congrès  l'envoi  de  deux  notes  intéressantes,  l'une  par  M.  Nie- 
praschk,  de  Cologne  (p.  348j,  l'autre  (p.  287)  par  M.  Sorauer, 
professeur  à  l'Institut  pomologique  de  Proskau  (Allemagne).  La 
plupart  des  autres  questions  ont  fourni  le  sujet  de  discussions 
verbales  instructives  qui  ont  été  fidèlement  résumées  par  MM.  les 
Secrétaires  du  Congrès,  Bergman  (Ern.)  et  Vilmorin  (Henri  de), 
dans  leurs  procès- verbaux  des  séances  du  21  et  du  22  mai  1885 
(p.  281  et  p.  282). 

Bien  que  ce  Congrès,  par  l'effet  de  sa  préparation  forcément 
insuffisante,  n'ait  pas  donné  des  résultats  aussi  complets  qu'on 
aurait  pu  les  désirer,  il  a  néanmoins  montré  qu'il  y  avait  lieu 
d'attendre  beaucoup  à  l'avenir  de  pareilles  assemblées;  aussi  le 
Conseil  d'Administration,  entrant  avec  empressement  dans  la 


20  PROCÈS-VERBAUX. 

voie  ainsi  ouverte,  a-t-il  décidé,  dans  sa  séance  du  ii  novembre 
dernier,  qu'une  seconde  réunion  du  même  ordre  aura  lieu,  dans 
la  première  quinzaine  du  mois  de  mai  1886,  pendant  la  tenue 
de  l'Exposition  horticole  qui  aura  lieu,  aux  Champs-Elysées,  du 
3  au  9  de  ce  mois.  Annoncé  longtemps  d'avance,  convenable- 
ment préparé  grâce  à  la  publication  déjà  effectuée  de  24  ques- 
tions, ce  second  Congrès  sera  certainement  plus  fructueux  que 
n'a  pu  l'être  le  premier,  et  contribuera  sans  le  moindre  doute  à 
l'élucidation  de  divers  points  qui  intéressent  tout  autant  la  théb- 
rie  que  la  pratique  de  l'Horticulture. 


PROCES-VERBAUX 


SÉANCE    DU     1-4    JANVIER     1886 

Présidence  de  M.  Hardy,  premier  Vice-Président. 

La  séance  est  ouverte  vers  deux  heures  et  demie.  On  y 
compte  deux  cent  dix  Membres  titulaires  et  vingt-six  Membres 
honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  trente-cinq  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la 
présentation,  faite  dans  la  dernière  séance,  n'a  déterminé 
aucune  opposition. 

Il  annonce  à  la  Compagnie  que  la  Société  vient  d'éprouver 
deux  pertes  cruelles  par  le  décès  de  MM.  Graillât  et  Lippold, 
Membres  titulaires. 

Il  apprend  enfin  à  ses  collègues  que  le  Conseil  d'Administra- 
tion_,  dans  sa  séance  de  ce  jour,  a  accordé  l'honorariat  à 
MM.  Beaucantin,  de  Rouen,  Donard,  Dormois,  Lhérault  (L.), 
Î/Iembres  titulaires  depuis  vingt-cinq  années  révolues,  qui  en 
avaient  fait  la  demande  par  écrit,  conformément  à  ce  qu'exige  le 
Règlement. 


4 


SÉANCK  DU  14  JANVIER  1886.  21 

M.  le  Secrétaire-général  communique  la  liste  des  radiations 
qui  ont  été  prononcées  aujourd'hui,  pour  défaut  ou  refus  de 
payement  de  la  cotisation  sociale,  par  le  Conseil  d'Administra- 
tion qui  a  décidé  que  cette  liste  serait  insérée  au  procès-verbal 
de  la  séance  de  ce  jour.  Elle  est  la  suivante  : 

1°  Membres  titulaires  :  MM.  Baudouin^  Benoît  (F  ),  Blazimet, 
Bineau,  Bourgeois,  Breton  (F.-E.),  Carie  (L.),  Chamton,  fils, 
Chantagrel,  Charpentier  (Amédée),  Coche  (H.),  Dubusc,  Du- 
doigt,  Drumez  (Cam.),  Fournier  (Victor),  Grapin,  Heurteur 
(Emile\  Houssemaine,  Klein,  Lavaud  (Juslinl,  Leclerc  (Isid.), 
Lesage  (Domin.),  Lichtenfelder,  Lefèvre  (Ch.),  Loise-Chaavière, 
Marin  (Jos.),  Martin  (Auguste),  Mathian  fils,  Monnerie,  Morel 
(Franc.),  Persidat  (L.),  Platel  (H.),  Potay,  Pottier  (Albert),  Pot- 
der  (Auguste),  Rautlin  de  la  l'oy  (Edouard),  Santini  (Jean), 
Thibaut  (Ernest),  Vergeot,  Viame,  Zannos. 

2°  Dame  patronesse  :  M"^  la  baronne  de  Reille. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1"  Par  M.  Gat,  a  qui  M.  Carrière  (E.-A.)  a  servi  d'intermé- 
diaire, un  lot  comprenant  deux  racines  de  Scolijme  d'Espagne 
des  Salsifis  à  fleur  rose,  un  Poireau  dit  perpétuel,  et  du  Céleri 
nain  rose.  M.  Gat  obtient  pour  la  présentation  de  ce  lot  une 
prime  de  3^  classe.  —  M.  le  Secrétaire  du  Comité  de  Culture 
potagère  fait  observer  que  la  racine  du  Scolyme  qui,  comme 
on  le  voit,  est  susceptible  de  prendre  un  très  grand  développe- 
ment en  longueur,  constitue  un  aliment  peu  usité;  que  le  Salsi- 
fis à  fleur  rose  paraît  ne  pas  présenter  d'autres  particularités 
que  la  couleur  de  ses  fleurs;  que  le  Poireau  dit  perpétuel  n'a 
qu'une  maigre  apparence,  mais  offre  ce  fait  curieux  qu'une 
seule  graine  semée  peut  donner  plusieurs  tiges,  d'où  il  faut 
conclure  qu'elle  renfermait  plus  d'un  embryon;  enfin  que  le 
Céleri  nain  rose  possède  le  mérite  d'avoir  toujours  ses  côtes 
pleines,  malgré  la  gelée. 

2°  Par  M.  Berthault  (Jean),  jardinier  à  Wissous  (Seine-et- 
Oise),  trois  pieds  en  pots  du  Fraisier  vicomtesse  Héricart  de 
Thury,  chargés  de  fruits  qui  sont  jugés  très  beaux,  tant  d'une 
manière  absolue  que  relativement  à  la  saison,  et  de  la  Chicorée 
Whitloof.  Il  est  accordé  pour  cette  présentation  une  prime  de 


22  PROCÈS-VERBAUX. 

2"  classe. — M.  le  Secrétaire  du  Comité  de  Culture  potagère, 
tout  en  déclarant  que  la  Chicorée  Whitloof  présentée  par 
M.  Jean  Berthault  est  belle,  reconnaît  qu'elle  est  cependant 
inférieure  en  beauté  au  produit  similaire  qui  nous  vient  en 
grande  quantité  de  la  Belgique. 

3"*  Par  M.  Hédiard,  négociant  en  comestibles  exotiques,  place 
de  la  Madeleine,  de  très  grosses  bulbilles  du  Dioscorea  bulbifera 
qu'il  présente  hors  concours,  ainsi  que  des  rhizomes  de  Cur- 
cuma.  Les  bulbilles  du  Dioscorea  bulbifera  sont  des  sortes  de 
tubercules  aériens  qui  se  produisent  à  l'aisselle  des  feuilles, 
absolument  comme  celles  de  l'Igname  de  Cliine  {Dioscorea  Bata- 
tas  DcNE),  mais  qui  prennent  un  volume  beaucoup  plus  consi- 
dérable que  celles-ci.  Ainsi  parmi  celles  que  M.  Hédiard  a  dépo- 
sées sur  le  bureau,  il  en  est  une  qui  pèse  350  grammes,  et  les 
autres  approchent  de  ce  développement.  —  M.  Dybowski  dit 
que,  ayant  reçu,  l'an  dernier,  de  M.  Hédiard,  une  de  ces  gros- 
ses bulbilles,  il  en  a  obtenu  un  pied  de  Dioscorea  bulbifera  qui 
a  bien  poussé  et  a  développé  à  son  tour  des  bulbilles  d'un  assez 
fort  volume;  malheureusement  cette  plante  ne  peut  être  culti- 
vée qu'en  serre,  sous  noire  climat. 

4°  Par  M.  Ledoux,  père,  de  Nogent-sur  Seine,  une  corbeille 
de  Poires  Doyenné  dhiver,  que  le  Comité  d'Arboriculture  frui- 
tière déclare  être  des  fruits  de  très  belle  apparence  et  annonçant 
une  culture  des  plus  soignées;  aussi  une  prime  de  l'"  classe 
est-elle  décernée  pour  cette  présentation. 

5"  Par  M.  Jourdain,  cultivateur  à  Maurecourt  (Seine-et-Oise), 
une  corbeille  de  Poires  Belle  Angevine,  remarquables  pour  leur 
grosseur  peu  commune  et  pour  leur  beauté,  qui  lui  valent  une 
prime  de  2^  classe.  —  M.  le  Secrétaire  du  Comité  d'Arboricul- 
ture fruitière  rappelle  que  la  Poire  Belle  Angevine  est  simplement 
destinée  à  faire  l'ornement  des  desserts,  attendu  qu'elle  n'est 
bonne  ni  crue  ni  cuite  ;  néanmoins  elle  se  vend  toujours  un  prix 
élevé  et,  par  suite,  la  culture  de  l'arbre  qui  la  produit  est  géné- 
ralement rémunératrice.  M.  Jourdain  est  l'un  de  nos  arboricul- 
teurs qui  se  livrent  à  cette  culture  le  plus  spécialement  et  avec 
le  plus  de  succès. 

6°  Par  M.  Dallé,  horticulteur,  rue  de  Javel,  un  lot  d'Orchi- 


SÉANCE  DU  14  JANVIER  1886.  23 

déee  et  de  Broméliacées  ([ui  comprend,  en  Orchidées,  le  Lxlia 
aulumnalh  Lindl.  atropurpurea,  le  Cœlogyne  cristata  Lindl., 
VOdontoglossum  Alexandrx  et  VOncidium  Cavendishianum'Q.vi.\ 
en  Broméliacées,  le  Vriesea  fenestralis  et  le  Caragiiata  cardina- 
lis.  L'avis  exprimé  sur  ce  lot  par  le  Comité  de  Floriculture  est 
qu'il  forme  un  bel  ensemble  et  que,  si  les  plantes  qui  le  compo- 
sent sont  bien  connues,  les  spécimens  qui  les  représentent  por- 
tent les  marques  d'une  très  bonne  culture.  Aussi  le  Comité  pro- 
pose-t-il  de  donner,  pour  la  présentation  qui  en  est  faite,  une 
prime  de  2''  classe  ;  cette  proposition  est  adoptée  par  la  Com- 
pagnie. 

7°  Par  M .  Fauvel,  jardinier  chez  M.  Picot,  à  Taverny  (Seine- 
el-Oise),  un  lot  d'Orchidées  fleuries  comprenant  V Angrecum 
sesqulpedale,  le  Snccolahhiin  giganteum  et  VOrnithocephalus 
grondifloi'us  que  M.  Picot  a  reçu  du  Brésil  en  1882.  Cette  pré- 
sentation vaut  à  M.  Fauvel  une  prime  de  3*  classe. 

8"  Par  M.  Bruant,  horticulteur,  boulevard  Saint-Cyprien,  à 
Poitiers  (Vienne),  des  rameaux  fleuris  d'un  bel  et  curieux  Bégo- 
nia obtenu  par  lui,  auquel  il  donne  le  nom  de  Bégonia  Amelise. 
Cette  plante  est  issue  du  Bégonia  Bruanti  à  fleurs  roses  (forme 
pygmée)  fécondé  par  le  B.  BoezH.  D'après  l'obtenteur,  elle  a  un 
port  compact  et  régulier,  un  beau  feuillage  ferme  et  d'un  vert 
vif,  et  une  quantité  extraordinaire  d'inflorescences  comprenant 
chacune  de  nombreuses  fleurs  colorées  en  beau  rouge  écarlate. 
»  Elle  est  si  florifère,  écrit  M.  Bruant,  qu'après  avoir  produit 
»  des  inflorescences  à  toutes  les  aisselles  de  feuilles,  elle  en 
»  développe  d'autres  jusqu'au  milieu  du  limbe,  comme  si  les 
»  ramifications  des  tiges  ne  suffisaient  pas  à  les  porter!  Nous 
»  avons  compté,  ajoute  M.  Bruant,  sur  notre  plante  de  semis, 
»  onze  feuilles  offrant  cette  anomalie  végétale,  et  déjà  nous 
)»  avons  pu  la  voir  se  reproduire  sur  nos  multiplications.  Nous 
»  croyons  donc  pouvoir  dire  que  ce  caractère  sera  constant  ; 
»  mais  il  se  manifestera  surtout  pendant  l'hiver,  lorque  les 
»  sujets  seront  en  pleine  floraison.  »  Sur  la  demande  du  Comité 
de  Floriculture,  il  est  accordé  à  M.  Bruant  une  prime  de  2^  classe. 

M.  le  Président  remet  les  primes  au  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 


ii  PROCKS-YERBAUX. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  cor- 
respondance, qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1"  Une  lettre  de  M.  Ch.  Guérin,  pharmacien,  membre  de  la 
Société,  qui  envoie  des  graines  récemment  reçues  par  lui  de 
Sierra-Leone  (Afrique).  Ces  graines  sont  remarquablement 
riches  en  matière  grasse,  à  ce  point  que,  se  basant  sur  l'analyse 
préalable  à  laquelle  il  les  a  soumises,  il  écrit  qu'elles  en  con- 
tiennent 60  pour  400  de  leur  poids.  Il  est  donc  convaincu 
qu'elles  pourraient  fournir  la  matière  d'un  commerce  important 
on  vue  de  cette  grande  quantité  de  graisse  saponifiable  qu'elles 
renferment.  Il  se  propose  du  reste  d'en  faire  l'objet  d'une  com- 
munication ultérieure  plus  complète.  Jlalheureusement,  en  lui 
envoyant  ces  graines,  on  ne  lui  a  donné  aucune  indication  sur 
le  ou  les  végétaux  qui  les  produisent.  Aussi,  en  vue  d'être 
éclairé  à  ce  sujet,  en  met-il  à  la  disposition  de  M.  R.  Jolibois, 
l'habile  jardinier-chef  du  Luxembourg,  qui  pourra,  il  y  a  lieu 
de  l'espérer,  en  obtenir  la  germination. 

2»  Une  lettre  de  M.  Berthier,  horticulteur  à  Andelot  (Haute- 
Marne),  à  laquelle  est  jointe  une  note  rédigée  par  lui  et  qui  est 
intitulée  :  Une  visileau  Jardin  duscminaire  de  Nancy.  Cette  note 
est  renvoyée  par  M.  le  Président  à  la  Commission  de  Rédaction. 
11  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents 
suivants  : 

Inobservations  sur  la  panachure  ou  albinisme  du  Laurier- 
Cerise;  par  M.  Harraca,  de  Pau. 

Après  la  lecture  de  cette  note,  dont  l'auteur  attribue  la  pana- 
chure observée  par  lui  sur  deux  pieds  de  Laurier-Cerise  «  à  un 
»  excès  de  sève  fournie  par  un  sol  humide,  favorable  à  une 
»  végétation  tardive,  qui  ne  permettrait  pas  aux  tissus  des 
»  extrémités  de  s'organiser  suffisamment  avant  l'arrivée  des 
»  froids  »,  M.  Margottin,  père,  dit  qu'il  croit  pouvoir  attribuer 
la  panachure,  au  moins  pour  certaines  plantes,  au  refroidisse- 
ment. Ainsi,  pour  les  Camellias,  si  on  néglige  de  fermer  la  serre 
qui  les  renferme,  lorque  le  temps  se  refroidit  notablement, 
on  voit  bientôt  après  les  feuilles  de  ces  arbustes  se  pana- 
cher. On  peut  même,  dit-il,  obtenir  ainsi  à  volonté  cette  pana- 
chure. 


SÉANCE    DU    14   JANVIER    1886.  25 

M.  Dvbowski  pense  qu'il  est  impossible  de  donner  une  théo- 
rie de  la  panachure  qui  s'applique  également  à  tous  les  végé- 
taux. Ainsi  d'abord,  fait-il  observer,  il  y  a  des  variétés  pana- 
chées, celle  du  Sureau  par  exemple,  qui,  développant  leurs 
feuilles  au  printemps,  les  conservent  également  panachées  pen- 
dant toute  la  belle  saison,  quelque  forte  que  soit  la  chaleur.  Il 
est  donc  évident  que,  chez  elles,  la  disparition  partielle,  parfois 
même  à  peu  près  totale  de  la  couleur  verte  ne  tient  pas  à  l'ac- 
tion d'un  refroidissement.  Il  semble  permis  de  croire  que  cet 
albinisme  est  dû  à  des  causes  presque  aussi  diverses  que  les 
plantes  chez  lesquelles  on  l'observe.  Toutefois  si  on  ne  connaît 
pas  les  influences  qui  en  déterminent  la  production,  on  peut 
dire  qu'il  en  est  une  qui  fréquemment  le  fait  disparaître  :  c'est 
la  vigueur  de  la  végétation.  Beaucoup  de  plantes  panachées 
cessent  de  l'être  quand  leur  végétation  devient  plus  vigoureuse. 
M.  Dybowski  cite  à  l'appui  de  cet  idée  l'observation  suivante  : 
ayant  trouvé  à  la  campagne  un  pied  d'Iris  des  marais  {Ji'is 
pseudo-Acorus  L.)  panaché,  il  l'a  transplanté  dans  un  bassin  où 
il  est  devenu  plus  vigoureux.  Les  nouvelles  feuilles  que  la  planta 
a  développées  dans  cette  situation  avantageuse  pour  elle 
n'étaient  point  panachées.  Chaque  année^  depuis  cette  époque, 
ce  pied  d'Iris  donne  des  feuilles  panachées  au  printemps  et  plus 
tard  d'autres  feuilles  parfaitement  verles. 

M.  Margottin,  père,  fait  observer  que  les  végétaux  une  fois 
bien  aoùtés  ne  se  panachent  plus  et  que,  d'un  autre  côté,  il  y  en 
a  qui  se  panachent  dès  la  germination  pour  conserver  ensuite 
définitivement  leur  panachure.  Il  rappelle  que,  comme  le  Su- 
reau, le  Negundo  panaché  conserve  sa  panachure  sans  altéra- 
tion pendant  toute  la  période  végétative. 

M.  Chargueraud  cite  cette  observation  opposée  à  celle  qui  est 
rapportée  dans  la  note  de  M.  Harraca,  que  le  Lamium  macula- 
tum  a  perdu  à  l'automne  la  macule  blanche  de  ses  feuilles  à 
laquelle  cette  espèce  doit  son  nom  spécifique. 

2"  Rapport  sur  la  Flore  pittoresque  de  la  France^  éditée  par 
M.  J.  Rothschild  ;  M.  P.  Duchartre,  Rapporteur. 

3°  Compte  rendu  de  l'Exposition  organisée  par  la  Société  de 
Neuilly,  à  Levallois-Perret,  en  juin  1885,  par  M.  E.  Delamarre, 


26  PROCÈS-VERBAUX. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce   de  nouvelles  présen- 
tations; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


SÉANCE     DU     2  8    JANVIER     1886 

Présidence  de  M.  Hardy,  premier  Vice-Président 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie.  Cent  soixante- 
trois  membres  titulaires  et  quatorze  membres  honoraires  ont 
signé  le  registre  de  présence. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

A  l'occasion  du  fait  signalé,  à  la  dernière  séance,  par  M.  Dy- 
bowski,  qu'un  Iris  des  marais  panaché  au  printemps  a  perdu  sa 
panachure  en  été.  M"-  Chrétien  dit  que,  dans  son  jiirdin,  elle  a 
au  moins  une  vingtaine  de  pieds  d'Iris  panachés  qui  gardent 
leur  panachure  toute  l'année. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  compagn.'3, 
l'admission  de  sept  nouveaux  membres  titulaires  dont  la  pré- 
sentation a  été  faite  à  la  dernière  séance  et  n'a  pas  rencontré 
d'opposition. 

Il  informe  la  Compagnie  d'une  perte  très  regrettable  que 
vient  d'éprouver  la  Société  par  le  décès  de  M.  Burelle  (Adol- 
phe), l'un  de  ses  Membres  les  plus  dévoués.  M.  Burelle  était  un 
horticulteur  distingué,  qui  avait  prêté  un  concours  actif  à  la 
Société  pendant  une  longue  suite  d'années.  Il  a  été,  pendant 
douze  années,  Président  du  Comité  de  Floriculture,  et  les 
plantes  présentées  à  des  séances,  qu'il  avait  examinées  en  cette 
qualité,  lui  ont  fourni  fréquemment  le  sujet  de  communications 
verbales  instructives  que  les  procès-verbaux  de  ces  séances  ont 
recueillies  avec  soin.  On  lui  a  dû  aussi  l'organisation  d'une 
grande  Exposition  tenue,  il  y  a  plusieurs  années,  dans  l'enceinte 
du  Palais  de  llndustrie,  et  ce  n'a  pas  été  la  moins  brillante  de 
celles  qui  ont  eu  lieu  dans  ces  conditions.  Enfin,  M.  Burelle 
était  membre  actif  de  la  Commission  de  Rédaction  dont  il  a 
souvent  présidé  les  séances. 


SÉANCE   DU   28  JANVIER    188G.  27 

M,  le  Président  apprend  à  la  Compagnie  que  deux  Membres 
de  la  Société,  M.  Joret  et  M.  Salomon,  de  Thomery,  viennent 
de  recevoir  la  décoration  de  la  Légion  d'honneur  à  la  suite  de 
la  grande  Exposition  internationale  d'Anvers.  On  ne  saurait, 
dit-il,  trop  se  féliciter  de  voir  cette  haute  distinction  accordée 
à  deux  de  nos  collègues,  l'honneur  en  rejaillissant,  dans  une 
certaine  mesure,  sur  la  Société  dont  ils  font  partie. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Par  M.  Dethou,  député,  propriétaire  à  Cannes,  un  fruit  du 
Chayotte  ou  Sechhtm  edule  Swartz  [Chayota  edulis  Jacq.), 
connu  dans  les  Antilles  sous  le  nom  de  Chocho  ou  Chouchou, 
ainsi  qu'une  rondelle  de  la  tige  d'un  Phytolncca  dioica  Lin. 
[Pircunia  dioica  MoQ.),  l'un  et  l'autre  venus  dans  son  jardin  de 
Cannes.  Il  obtient  pour  cette  présentation  une  prime  de  troi- 
sième classe. 

M.  Dethou  donne  de  vive  voix  les  renseignements  suivants  sur 
ces  deux  plantes.  La  Chayotte  est  une  Cucurbitacée  qui  se  déve- 
loppe avec  une  vigueur  extraordinaire.  Le  pied,  dont  un  fruit 
est  en  ce  moment  sous  les  yeux  de  la  Compagnie,  a  été  semé 
en  1884,  à  une  exposition  chaude  et  abritée.  En  1885,  il 
avait  déjà  pris  un  tel  développement  que  sa  tige  et  ses  branches, 
mises  bout  à  bout,  auraient  fait  plus  de  300  mètres.  Il  a  produit 
environ  200  fruits  qui  ont  atteint,  comme  on  le  voit,  leur  matu- 
rité parfaite,  et  qui  sont  devenus  très  beaux,  la  plupart  pesant 
de  700  à  800  grammes,  ou  même  un  peu  plus.  Or,  comme  on  le 
sait,  ces  fruits  constituent  un  bon  légume  qui  peut  être  préparé 
de  manières  assez  diverses.  La  croissance  en  est  tellement 
rapide  qu'ils  sont  déjà  mûrs  à  la  fin  de  novembre,  la  floraison 
de  la  plante  ayant  eu  lieu  vers  la  fin  d'octobre.  M.  Dethou  dit 
que  le  Sechium  edule  ne  mûrit  ses  fruits  ni  en  Espagne  ni  en 
Italie,  tandis  qu'il  peut  les  amener  à  leur  parfaite  maturité  sur 
toute  la  côte  de  la  Provence,  dans  tous  les  endroits  bien 
exposés.  Quant  au  Phytolacca  dioica,  c'est  un  arbre  qui  vient 
très  bien  en  Provence,  et  qui  est  remarquable  pour  l'abondance 
et  la  beauté  de  son  feuillage  persistant,  d'un  beau  vert  avec  la 
côte  rouge,  grâce  auquel  il  donne  une  ombre  épaisse,  ce  qui  lui 
a  valu,  dans  l'Amérique  du  sud,  d'où  il  est  originaire,  le  nom 


28  PROCES-VERBAUX. 

espagnol  de  Jiella  sombra,  c'est-à-dire  Belle  ombre.  Cet  arbre 
croît  avec  une  rapidité  prodigieuse,  puisque  la  rondelle  qui  est 
en  ce  moment  déposée  sur  le  bureau,  et  qui  mesurait  0™,35  de 
diamètre  au  moment  où  elle  a  été  coupée,  a  été  prise  dans  le 
tronc  d'un  pied  qui  provenait  d'un  semis  fait  au  mois  de  juin 
1883.  On  sent  que  la  substance  d'un  tronc  venu  avec  une  pa- 
reille promptitude  ne  peut  être  que  fort  peu  consistante  ;  aussi 
diminue-t-elle  considérablement  par  la  dessiccation.  M.  Dethou 
pense  que  lor.^^que  la  rondelle  qu'il  a  apf)orlée  sera  bien  sèche, 
elle  n'aura  guère  que  0°',1ode  diamètre  et  aura  dès  lors  diminué 
de  plus  de  moitié  (1). 

[\)  Pour  donner  une  idée  précise  de  la  rapidité  avec  laquelle  le 
singulier  bois  du  Phytolacca  dioica  (ou  Pircunia  dioica  Moq.)  dimi- 
nue de  volume  et  de  poids,  je  puis  fournir  les  chitTres  suivants. 
Lorsque  la  rondelle  apportée  par  M.  Dethou  m'a  été  remise,  le  28  jan- 
vier 1886,  après  la  séance  de  la  Société,  par  conséquent  à  4  heures, 
je  l'ai  mesurée  et  pesée,  sans  retard.  Pour  être  certain  de  la  mesurer 
toujours  dans  le  même  sens,  j'ai  tracé,  à  l'encre  et  à  la  règle,  une 
ligne  droite,  sur  son  plus  grand  diamètre.  Celte  ligne  avait  alors 
0'^,273  de  longueur.  Si,  comme  l'a  dit  M.  Dethou,  la  rondelle  avait 
0iii,3i0  de  diamètre  quand  elle  a  été  coupée,  elle  avait  déjà  perdu, 
depuis  ce  raomen  L,  dont  jignore  la  date,  0'»,017  de  diamètre.  Elle  avait 
donc  diminué  déjà  considérablement  ses  premières  dimensions, 
lorsque  je  l'ai  eue  entre  les  mains.  Or,  malgré  la  dessiccation  qu'elle 
avait  subie  alors,  ayant  été  mise  dans  une  pièce  habitée  et  chauffée, 
dans  laquelle  la  température  est  maintenue  constamment  entre  15 
et  18°,  le  7  février,  c'est-à-dire  après  dix  jours,  son  diamètre  n'était 
plus  que  de  0i>i,234  et  son  poids  que  de  ."oO  grammes.  Elle  avait  donc 
perdu,  dans  ces  dix  jours,  0"i,039  de  diamètre  et  ioG'^'',^  de  poids. 
Cinq  jours  plus  tard,  le  12  février,  son  diamètre  était  de  0">>,220  et 
son  poids  de  0'''',427.  Elle  avait  donc  perJu,  en  quinze  jours,  en  dia- 
mètre 0™,033,  en  poids,  BSS»'",^,  c'est-à-dire  plus  de  la  moitié  de  son 
poids.  Or  on  sait  que,  dans  la  tige  de  ce  végétal,  au  lieu  d'une  seule 
couche  ligneuse,  comme  dans  la  généralité  de  no?  végétaux  ligneux 
(Dicotylédons),  il  s'en  forme  plusieurs  dans  le  cours  d'une  seule  année. 
M.  Hetet  {Becherc.  expériment.  su7'  la  formation  des  couches  lig.  dans 
le  Pircunia;  Aiinal.  des  Se.  nal.,  4''  série,  XVI,  1862,  p.  218-222)  en  a 
compté  12  et  13  dans  des  rameaux  d'un  an.  Chacune  de  ces  couches 
se  divise  nettement  en  deux  zones  concentriques,  l'une  interne  assez 
ferme,  qui  est  la  seule  qu'on  puisse,  avec  assez  de  raison,  qualifier 
de  ligneuse,  parce  qu'elle  a  une  structure  analogue  à  celle  qui  carao* 


SÉANCE    DU    28    JANVIER    1886.  29 

S"  Par  ^î.  Remy,  père,  horticulteur  à  Pontoise,  une  Poire  de 
semis  qui  est  cultivée  aux  environs  de  cette  ville  et  dont  il  re- 
commande la  culture,  ainsi  qu'une  Pomme  également  de  semis. 
Le  Comité  d'Arboriculture  fruitière  déclare,  par  l'organe  de  son 
Secrétaire,  ne  point  partager  entièrement  la  bonne  opinion  que 
M.  Remy  exprime  relativement  à  ces  deux  fruits.  La  Poire  est 
peiite  et  de  qualité  seulement  passable.  La  Pomme  est  un  peu 
meilleure,  mais  ne  peut  être  qualifiée  que  de  «  assez  bonne  ». 
Il  y  aurait  donc  peu  d'intérêt  à  propager  l'une  ou  l'autre  de  ces 
deux  variétés. 

3°  Par  M.  Jourdain^  cultivateur  à  Maurecourt  (Seine-et-Oise), 
une  corbeille  de  Poires  Doyenné  d'hiver  qui  lui  vaut  une  prime 
de  3^  classe.  —  Le  Comité  compétent  déclare  que  ces  fruits 
sont  remarquables  pour  leur  volume,  mais  manquent  de  finesse. 

térise  la  généralité  des  bois  des  Dicotylédoas  \  l'autre  externe,  d'une 
épaisseur  souvent  plus  grande  que  celle  de  la  première,  composée 
uniquement  d'un  tissu  cellulaire  peu  consistant,  assez  semblable  à 
celui  qui  forme  la  moelle.  C'est  sur  ces  épaisses  zones  cellulaires 
interposées  aux  zones  ligneuses  qu'a  porté  essentiellement  la  diminu- 
tion qui  s'est  opérée  dans  la  rondelle  dont  il  s'agit  ici;  aussi,  à  cha- 
cune de  ces  zones  cellulaires  correspond  maintenant,  sur  les  deux 
faces,  un  enfoncement  profond,  de  telle  sorte  que  chacune  de  ces 
faces  offre  un  enfoncement  rentrai  formé  par  la  retraite  que  la  moelle 
a  subie  et  tout  autour  une  série  de  cercles  proéminents  séparés  par 
tout  autant  de  sillons  concentriques.  Quant  au  nombre  des  couches 
concentriques  qui  existent  dans  la  rondelle  apportée  par  M.  Dethou, 
il  n'est  pas  le  même  dans  tous  les  sens,  d'où  il  résulte  que  la  moelle 
est  lortement  excentrique.  J'en  compte  22  dans  le  sens  du  rayon  le 
plus  court  qui,  le  7  février  1886,  mesurait  0'",073  de  la  moelle  à 
l'écorce,  et  30  sur  le  rayon  le  plus  long  qui,  le  même  jour,  mesurait 
011,153.  Cette  inégalité  tient  à  ce  que  certaines  zones  ligneuses,  qui 
sont  simples  dans  la  portion  étroite  de  la  tige,  se  divisent  en  deux  en 
arrivant  au  point  où  celle-ci  augmente  d'épaisseur  et  que,  en  même 
temps,  une  zone  cellulaire  apparaît  entre  les  deux  zones  ligneuses 
ainsi  produites.  On  voit  même,  à  certains  endroits,  l'une  des  deux 
branches  d'une  pareille  bifurcation  s'arrêter  brusquement  après  une 
longueur  qui  reste  parfois  au-dessous  d'un  centimètre,  de  manière  à 
former  ainsi,  sur  la  tranche,  une  sorte  de  cap  s'avançant  plus  ou 
moins  au  milieu  d'une  zone  parenchyraateuse. 

(Note  du  Secrétaire-rédacteur.) 


30  PROCÈS-VERBAUX. 

Ils  sont  tous  plus  ou  moins  tavelés,  ce  qui  jjrouve  qu'ils  sont 
venus  sans  être  protégés  par  un  abri.  S'ils  avaient  été  abrités, 
dit  M.  le  Secrétaire  du  Comité,  ils  n'auraient  pas  présenté  ces 
taches  et  auraient  eu  une  bien  plus  grande  valeur. 

4"  Par  M.  Glatigny,  bibliothécaire  de  la  Société,  une  Pomme 
de  forme  oblongue  et  un  peu  étranglée  dans  son  tiers  supé- 
rieur, qui  est  venue  sur  un  arbre  en  pyramide,  dont  les  fruits  en 
général  sont  de  forme  normale  et  arrondie.  Cet  arbre  offre  cette 
particularité  curieuse  qu'une  de  ses  branches  produit  régulière- 
ment, depuis  plusieurs  années,  des  fruits  anormaux,  semblables 
à  celui  qui  est  en  ce  moment  sous  les  yeux  de  la  Compagnie.  Il 
y  a  donc  là  une  anomalie  localisée  et  néanmoins  permanente. 
Aussi,  afin  de  voir  jusqu'à  quel  point  l'anomalie  est  imprégnée 
dans  la  constitution  de  cette  branche,  se  propose-t-on  d'en 
écussonner  des  bourgeons  sur  d'autres  arbres.  Il  sera  intéressant 
de  voir  si  les  Pommes  produites  par  ces  greffes  garderont  la 
forme  anormale  de  celles  que  donne  la  branche-mère. 

5°  Par  M.  Forgeot,  horticulteur-grainier,  quai  de  la  Mégis- 
serie, une  collection  de  22  variétés  de  Primevère  de  Chine  repré- 
sentées par  tout  autant  de  pieds  en  pots.  Une  prime  de  2"  classe 
lui  étant  accordée  pour  cette  présentation,  il  déclare  renoncer 
à  la  recevoir.  Ces  variétés  appartiennent  aux  catégories  à  fleurs 
semi-doubles,  à  fleurs  simples  et  à  feuilles  de  Fougère  (1). 

6°   Par   M.    Maurice   de   Yilmorin,   des   rameaux   de    divers 

{i}  La  Primevère  de  Chine  (Piimula  sint:nsis  Li>dl.)  est  indiquée 
partout  comme  originaire  de  la  Chine,  mais  sans  désignation  de  loca- 
litéprécisc.  Elle  est  cullivée  fréquemment  dans  leCéleste empire,  mais 
il  paraît  qu'aucun  botaniste  ne  l'avait  encore  trouvée  croissant  sponta- 
nément. Aujourd'hui  cette  lacune  est  comblée.  D'après  lesiudicatioos 
communiquées  récemment  à  la  Société  botanique  de  France  par 
M.  Franchel,  du  Muséum,  M.  l'abbé  Delavay  l'a  récoltée  parfaitement 
sauvage,  dans  la  province  de  Hou-pé,  sur  des  rochers  calcaires,  au 
bord  du  Fleuve  bleu,  au  milieu  des  gorges  de  Y-Tchan.  La  plante 
sauvage  ne  diflerc  de  celle  de  nos  cultures  qu'en  ce  qu'elle  est  plus 
grêle,  ce  qui  se  conçoit  aisément,  et  que  la  couleur  de  sa  corolle  est 
pourpre  inlense,  tournant  sensiblement  au  violet.  Cette  découverte 
de  M.  l'abbé  Delavay  est  très  intéressante  à  noter. 

(Note  du  Secrétaire-rédacteur.) 


SÉANCE    DU    28    JANVIER    '1886.  31 

arbustes  originaires  presque  tous  de  la  Nouvelle-Hollande  qui, 
cultivés  en  pleine  terre  sur  les  côtes  de  Provence^  y  sont  en  ce 
moment  fleuris.  Il  donne  de  vive  voix  quelques  renseignements 
sur  ces  végétaux.  VHakea  Victorue  est  une  belle  Protéacée  qui 
se  recommande  surtout  par  ses  larges  feuilles  et  qui  a  un  aspect 
général  assez  analogue  à  celui  d'un  Mahonia.  Cette  espèce  n'est 
pas  la  seule  qu'on  cultive  dans  les  jardins  des  bords  de  la  Médi- 
terranée ;  on  y  voit  encore  notamment  les  H  rosmarinifolia  et 
peciinata,  à  jolies  fleurs  rouges.  Le  Kennedija  ovata  est  une 
Légumineuse  dont  on  cultive  trois  variétés,  à  fleurs  roses,  à 
fleurs  violettes,  et  la  plus. belle  à  fleurs  blanches.  Cet  arbuste  a 
un  port  élégant  ;  il  se  développe  assez  vite  pour  acquérir  en 
deux  ans  environ  1"\50  de  hauteur.  Quand  on  le  cultive  en 
orangerie,  il  devient  plus  grêle,  mais,  par  compensation,  il 
fleurit  plus  abondamment.  Il  mérite  donc  la  culture  en  oran- 
gerie. Le  Templetonia  retusa  est  une  autre  Légumineuse  austra- 
lienne, dont  les  fleurs  sont  grandes,  rouges,  et  sont  produites 
très  abondamment.  Il  forme  un  arbuste  très  rameux  ([ui  peut 
s'élever  jusqu'à  trois  ou  quatre  mètres.  Il  fleurit  depuis  le  mois 
de  décembre  jusqu'à  la  fin  de  celui  de  mars.  On  le  multiplie  de 
boutures  et  par  la  greffe.  Le  Polygala  myrtifolia  est  originaire 
du  cap  de  Bonne-Espérance.  En  Provence  et  en  pleine  terre  il 
fleurit  maintenant. 

M.  Maurice  de  Vilmorin  dit  que,  sachant  que  la  Société  se 
propose  de  former  un  herbier  spécial  pour  les  arbres  et  arbustes 
d'ornement,  il  lui  abandonne  les  spécimens  qu'il  a  déposés  sur 
le  bureau.  Il  invite  ses  collègues  à  fournir  aussi  des  échantil- 
lons qui  puissent  constituer  les  éléments  de  la  collection  qu'il 
s'agit  de  former. 

M.  le  Président  s'associe  à  celte  invitation  et  adresse  des 
remerciements  à  M.  Maurice  de  Yilmorin  pour  le  don  qu'il  vient 
de  faire. 

Les  primes  sont  remises  aux  personnes  qui  les  ont  obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général-adjoint  procède  au  dépouillement  de 
la  correspondance,  qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°  Une  lettre  par  laquelle  M.  le  Président  Léon  Say  s'excuse 
de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance  de  ce  jour,   et  une   lettre 


32.  NOMINATIONS.    —   SÉANCfc:   DU    14    JANVIEK    1886. 

analogue    de  M.    le     Secrélaire-général    qu'une  indisposition 
relient  chez  lui. 

"2°  Une  lettre  par  laquelle  M.  Ant.  Rivoire,  fils,  marchand 
grainier,  rue  d'Algérie,  16,  à  Lyon,  donne  avis  que  cinquante 
horticulteurs  lyonnais  viennent  de  fonder  ,  sous  le  titre  de 
Syndicat  des  Horticulleurs  de  la  rrgion  Lyounaiae,  une  associa- 
tion qui  doit  s'occuper  «  de  toutes  les  questions  pouvant  inté- 
resser l'Horticulture  et  en  favoriser  le  développement  ».  11  fait 
connaître  la  composition  de  la  Chambre  syndicale^,  qui  a  pour 
Président  M.  B.  Comte,  horticulteur,  et  pour  Secrétaire  M.  An- 
toine Rivoire,  fils,  à  qui  doivent  être  adressées  les  adhésions  et 
les  demandes  de  renseignements. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 

1"  Groupement   méthodique  des  Chrysanthèmes   de   llnde  ; 

par  M.  GllARGLERAUD  ; 

2°  Rapport  sur  le  nouveau  sécateur  de  M.  Aubry  (successeur 
de  Stocker)  ;  M.  Delaville  (Ch.),  Rapporteur. 

Les  conclusions  de  ce  Rapport  tendant  au  renvoi  à  la  Com- 
mission des  Récompenses  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

3°  Rapport  sur  VArt  des  Jardins,  par  M.  le  baron  Ernouf  et 
M,  A.  Alphand  ;  M.  Joly  (Ch.)  Rapporteur. 

L'un  de  messieurs  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présen- 
tations ; 

Et  la  séance  est  levée  à  trois  heures  et  demie. 


NOMINATIONS 


Séa>ce  du  14  janvier  1886. 
M-M. 

1 .  ÂuBERT  (Madame  V"''  Charlotte),  fleuriste  en  gros,  rue  de  Rani- 

buteau,  85,  à  Paris,  présentée  par  MiM.  L.  Dallé  et  E.  Delamarre. 

2.  Barigny  (Jules),   Vice-Président  de   la  Société    d'Horiiculture  de 

Meaux,  à  Meaux  (Seiae-et-Marne),  présenté  par  MM.  E.  Berg- 
man ot  E.  Vauvel. 


NOMINATIONS,  33 

3.  Berexdorf  (Joseph),  propriétaire,  quai  de  Gèvres,  2,  à  Paris,  pré 

seaté  pir  MM.  E.  Bergman  et  F.  Bergman. 

4.  Blot  (Alfred),  tapissier  de  la  Société,  rue  de  Babylone,  52,  à  Pa- 

ris, présenté  par  MM.  Chouveroux  et  A.  Bleu, 
o.  BoRNET,  docteur,  quai  des  Tournelles,  27,  à  Paris,  présenté  par 
MM.  P.  Duchartre  et  E.  Malinvaud. 

6.  Carlu  (Eugène),  à  Mantes  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  E. 

Pottier  et  Choppart. 

7.  Charton  (Désiré;,  cultivateur,  rue  de  Romainville,  57,  à  Montreuil- 

sous-Bois  (Seine),  présenté  par  MM.  G.  Boucher  et  Lardm. 

8.  Chevalier  (Louis-Augustin),  arboriculteur,  rue  de  Vincennes,  11, 

à  Bagnolet  (Seine),  présenté  par  MM.  G.  Boucher  (t  Lardin. 

9.  Couturier  (Léon)  ,  horticulteur-pépiniériste,  à  Saint-Micliel-Bou- 

gival  (Sfinc-et-Oise),  présenté  par  MM.  Thiébaut  et  Bàlu. 

10.  Dl'sseris  (Henri),  rue  de  Rennes,  97,  à  Paris,  pr.'senté  par  MM.  A. 

Chouveroux  et  A.  Bleu. 

11.  Hendbicte,  propriétaire,  avenue  du  Perreux,  138,  au  Perreux,  à 

Nogenl-sur-Marne  (Seine),  présenté  par  MM.  Boucher  (G  ),  Hé- 
diard  et  Moucher  (K). 

12.  He.nrieu,  propriétaire,  rue  Saiat-Fargeau.  à  Paris,  présenté  par 

MM.  Chevalier  fils  et  Boudin . 
13    Hérault,  propriétaire,  rue  de  Paris,  14,  à  Angers  (Maine-et-Loire), 
présenté  par  MM.  Michelin  et  Bonnel. 

14.  Herscher  (Ernest),  ingénieur-constructeur  de  chauffages,  rue  du 

Chemin- Vert,  42,  à  Paris,  présenté  par  MM.  E.   Bergman   et 
F.  Bergman. 

15.  His  (Edouard),  adjudicataire  des  fumiers  de  l'armée,  des  omni- 

bus, etc.,  rue  Croix-des-Petils-Champs ,  ù  Paris,  présenté  par 
MM.  E.  Bergman  et  F.  Bergman. 

16.  Horat  (Charles),  jardinier  chez  M.  Laveissière,  au  château  de  la 

Folie,  à  Draveil  (Seine-et-Oise),  présenté  par   MM.  Moser  et 
Hardy. 

17.  HoTTiNGUER   (Joscph),    fue  LafHtte,  14,    à    Paris,    présenté   par 

MM.  Léon  Say  et  A.  Bleu. 

18.  Jacqmarcq  (Octave),  propriétaire,  avenue  du  Chemin-de-Fer,  ?1  tpv, 

à  Rueil  (Seine-et-Oise).  présenté  par  MM.  Billet  et  J.   Liasse. 

19.  Lebiois,  propriétaire  au  château  de  Verres,  par  Chelles  (Seine- 

et-Marne),  présenté  par  MM.  E.  Bergman  et  F.  Bergman. 

20.  Lefort  (Edouard),  Secrétaire  général  de  la  Société  d'Horticulture 

3 


34  NOMINATIONS.    —   SÉANCE   DU   28   JANVIER    1886. 

de  Mi'auXjà  Meaux  (Seine-et-Marne),  présenté  par  MM.  le  baron 
d'Avesne  et  Vauvel. 

21.  Lemerav,    horticulteur,   rue  Chevallier,   H  6,    à    Levallois-Perret 

(Seine),  présenté  par  MM.  Chaigueraud  et  Dybowski. 

22.  LoiSFAU  (Léon),  arboriculteur,   rue  de  Villiers,  40,  à  Montreuil- 

sous-Bois  (Seine),  présenté  par  MM.  Chevalier  fils  et  Boudin. 

2}.  Low  HuGH  fils,  horticulteur,  Upper-CIapton,  à  Londres  (Angle- 
terre), présenté  par  MM.  E.  Bergman  et  F.  Bergman. 

2i.  MoREL  (Ernesi),  propriétaire,  place  de  la  Bourse,  8,  à  Paris,  pré- 
senté par  MM.  E.  Bergman  et  F.  Bergman. 

25.  NiOLEr  (Jean-François),  propriétaire,  rue  d'Alleray,  50,  à  Paris, 

présenté  par  MM.  Laizier  et  Cottereau. 

26.  Renard  (Eugène),  jardinier-chef  chez  M.  le  prince  de  Joinville, 

à  Chantilly  (Oise),  présenté  par  MM.  Troussé  et  Lévêque. 

27.  Ressia    (Barthélémy),  jardinier-chef,  au    château  de  Fromont,  à 

Ris-Orangis  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Bauer  et  Chenu. 

28.  Reydellet  (de),  à  Valence  (Drôme),  présenté  par  MM.  Chouveroux 

et  Bleu. 

29.  RouDiLLON,  propriéiaire,  rue  de  Berlin,  47,  à  Paris,  présenté   par 

MM.  E.  Bergman  et  F.  Bergman. 

30 .  SANDEft  (F.),  importateur  d'Orchidées,  à  Saint-Albans,  Hertford  (An- 

gleterre), présenté  par  MM.  E.  Bergman  et  F.  Bergman. 

31 .  SiMOi\-Louis(Renéj,  horticulteur,  à  Plautières-les-Metz  (Lorraine), 

présenté  par  MM.  Ch.  Joly  et  F.  Jamin. 

32.  Urbain  (Heari),  horticulteur,  rue  Thiers,  3,  à  Clamart  (Seine),  pré- 

senté par  MM.  L.  Urbain,  J.  Urbain  etCourtoi?. 

33.  Vandelle  (Joseph-Auguste),  conducteur  du  service  des  travaux 

de  Paris,  rue  Greffulhe,  4,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Lequin  et 
Bouré. 

34.  Waterer  (John),  pépiniériste,  à  Bagshot-Surrey  (Angltterre),  pré- 

senté par  MM.  E.  Bergman  el  F.  Bergman. 

35.  Williams  (B.-S.),  horticulteur,  à  Victoria  and  Paradise  Nurseries, 

Upper-Holloway,  à  Londres  (Angleterre),  présenté  par  MM.  E. 
Bergmau  et  F.  Bergman. 

séance   DD    28   JA>V1KR    1886 

MM. 

i .  Chaucheprat  (^Gilbert),  jardinier-chef  de  la  Villa  Rothschild,  à 
Cannes  (Alpes-Maritimes),  présenté  par  MM.  E.  Bergman  et  F. 
Bergman. 


GROUPEMENT   MÉTHODIQUE   DES    CHRYSANTHÈMES    DE   l'iXDE,       33 

2.  Cocu  Hédiard,   quincaillier,    à  Mello  (Oise),  présenté  par  M.  De- 

lahaye. 

3.  Jeaucour,    receveur  de    l'earegistremeut,  rue  David- Johnston,  à 

Bordeaux  (Gironde),  présenté  par  MM.  A.  Bleu  et   B.  "Verlot. 

4.  Leclerc  (Paul),  jardinier  à  Argenteuil   (Seine-et-Oise),  présenté 

par  MM.  Godefroy-Lebeuf  et  Houllet. 
B.  Petit  (Georges),  jardinier  au   château  de  Nogent-les-Vierges,  près 
Creil  (Oise),  présenté  par  MM.R.  Jolibois,  Bonnet  et  A.  Huchez. 

6.  SouPERT  (Jean),    de  la  maison  Soupert  et  Notliog,  rosiérisles    à 

Luxembourg  (grand-duché    de    Luxembourg),    présenté    par 
MM.  Thibaut,  E.  Verdier  et  Vauvel. 

7.  ViLLOT  fils,  à  Taverny  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.   Fauvel 

et  Carrière. 


NOTES   ET   MEMOIRES 


Groupement  méthodique  des  Chrysanthèmes  de  l'Inde  (4), 
Par  M.  Chargueraud 

Le  Chrysanthème,  originaire  de  l'Inde,  cultivé  en  Chine  et  au 
Japon  depuis  les  temps  les  plus  reculés,  fut  introduit  en  France 
vers  i788. 

La  plante  importée  à  cette  époque  était  bien  certainement 
déjà  l'une  des  nombreuses  variétés  obtenues  parla  culture  dans 
les  jardins  chinois. 

D'après  les  descriptions  de  l'époque,  cette  première  variété 
cultivée  en  France  était  à  fleurs  pourpre  foncé,  de  moyenne 
grandeur  et  présentait  plusieurs  rangées  de  fleurons  ligules, 
rayonnant  autour  des  fleurs  normales  du  centre,  ou  disque 
central.  Les  botanistes  lui  donnèrent  le  nom  à' Anthémis  grandi- 
flora.  Plus  tard,  la  même  plante,  ou  peut-être  quelque  autre 
variété,  reçut  le  nom  de  Chrysanthemum  indicum,  Chr.  japo- 
ïiicum,  Chr.  sinense,  Chr.  tripa'>'titu}Ji,  eic.  Enfin  actuellement  le 

(0  Déposé  1p  28  janvier  I88G. 


36  NOTES  ET   MÉMOIRES. 

Chrysanthème  de  l'Inde  est  rangé,  à  cause  des  caractères 
tirés  de  la  conformation  de  la  graine,  dans  le  genre  Pyi'ethrum 
qui  est  un  démembrement  du  genre  Chî-ysanfhemum  :  c'est  le 
Pyrethrum  sinense  ou  ùidicum. 

Les  variétés  de  Ghrysan thèmes  aujourd'hui  cultivées  sont  à 
peu  près  innombrables;  quelques  horticulteurs  en  annoncent 
huit  cents  variétés  et  plus.  Elles  proviennent  des  variations  qui 
apparaissent  dans  la  multiplication  de  cette  plante  par  le  semis: 
variations  naturelles  ou  provoquées  à  l'aide  d'hybridations  rai- 
sonnées.  On  cite  aussi  quelques  variétés  provenant  de  dichro- 
misme  ou  de  dimorphisme  et  fixées  alors  par  le  bouturage. 

Un  certain  nombre  de  variétés  ont  été  rapportées  directement 
de  l'Inde  et  de  la  Chine;  plus  récemment,  en  1861,  quelques 
variétés  très  remarquables  importées  directement  du  Japon  par 
R.  Fortune  ont  provoqué,  on  peut  le  dire,  par  leur  hybridation 
avec  les  anciennes  variétés,  une  véritable  révolution  dans  la 
forme  et  dans  le  coloris  des  fleurs  de  Chrysanthèmes. 

Toutefois  il  est  intéressant  de  rappeler  que,  bien  avant  l'intro- 
duction en  France  de  ces  très  curieuses  variétés  japonaises, 
plusieurs  Horticulteurs  avaient  déjà  obtenu  quelques  variétés 
présentant  les  principaux  caractères  de  ces  variétés  japonaises. 

Toutes  ces  variétés  sont  aujourd'hui  groupées  dans  des  sec- 
tions arbitrairement  limitées  selon  les  Horticulteurs. 

Les  sections  établies  d'après  la  grandeur,  la  forme  ou  l'aspect 
général  de  la  fleur  sont  très  diversement  comprises  et  trop 
variables,,  étant  sans  bases  certaines,  sans  caractères  distinctifs 
déterminés  bien  définis. 

Les  principaux  groupes  le  plus  généralement  admis  sont  les 
Chrysanthèmes  pompons  ou  indiens,  les  Chr.  chinois  et  les 
Chr.  japonais;  enfin  le  groupe  des  Chr.  alvéoliformes  et  les  va- 
riétés à  fleurs  simples. 

Les  Chrysanthèmes  pompons  ou  indiens  sont  ceux  à  petites 
fleurs.  Quelques  Horticulteurs  réservent  le  nom  de  Clir.  indiens 
aux  variétés  à  fleurs  plus  grandes,  pour  ainsi  dire  intermédiaires 
entre  les  pompons  et  les  chinois. 

Les  Chrysanthèmes  chinois  sont  ceux  à  grandes  fleurs  ;  quel- 
quefois aussi  ce  nom  est  réservé  aux  variétés  à  grandes  fleurs  en 


GROUPEMENT  MÉTHODIQUE  DES  CHRYSANTHÈMES  DE  l'iNDE-   37 

forme  de  Pivoine,  c'est-à-dire  celles  dont  les  ligules  sont  (incur- 
ves) recourbées  sur  le  centre;  dans  ce  cas  on  nomme  alors 
Chr.  indiens  les  variétés  à  grandes  fleurs,  à  ligules  (récurves) 
ou  à  fleurs  de  Reine-Marguerite. 

Les  Chrysanthèmes  japonais  sont  surtout  caractérisés  par 
l'aspect  d'irrégularité  que  présentent  les  fleurs,  dont  les  ligules 
sont  longues,  contournées,  divariquées. 

Cependant  quelques  variétés  dites  japonaises,  à  cause  de  leur 
provenance,  ont  un  aspect  et  quelquefois  des  caractères  très 
différents  de  la  majorité  des  autres  variétés  de  même  prove- 
nance. 

Ces  divisions  ou  groupements,  qui  ont  pu  suffire  sans  qu'il  en 
résultât  trop  de  confusion  alors  que  les  variétés  étaient  relati- 
vement peu  nombreuses  et  assez  dissemblables  entre  elles,  sont 
aujourd'hui  absolument  impossibles  à  délimiter.  Aussi  voit-on 
que,  même  paimi  les  Horticulteurs  qui  adoptent  le  même  mode 
de  classement,  certaines  variétés  admises  par  exemple  parmi  les 
Chr.  pompons  par  les  uns  sont  comprises  dans  les  Chr.  indiens 
et  même  chinois  par  les  autres,  et  inversement  pour  d'autres 
variétés. 

Les  variétés  japonaises  et  les  variétés  chinoises  fécondées 
entre  elles  ont  donné  naissance  à  des  hybrides  qu'il  est  souvent 
impossible  de  lattacher  plutôt  à  l'un  qu'à  l'autre  des  groupes 
actuellement  formés.  En  même  temps  que  ces  groupes  ou  divi- 
sions diversement  composés  et  trop  variables  deviennent  plus 
difficiles  à  délimiter,  il  devient  aussi  plus  utile  pour  tous,  Horti- 
culteurs et  amateurs,  d'établir  un  classement  ou  groupement 
unique,  méthodique,  reposant  sur  des  caractères  déterminés, 
bien  définis,  moins  variables,  et  qui  devront  par  cela  même  tou- 
jours être  cités  dans  la  descriplion  des  variétés. 

La  classification  ou  groupement  méthodique  que  je  propo.-e 
dans  le  but  d'amener  de  l'uniformité  dans  les  descriptions  et  par 
suite  dans  la  nomenclature,  est  basée  sur  les  quatre  formes 
typiques  des  fleurons  qui  sont  manifestes  aujourd'hui  dans  ces 
fleurs  :  c'est-à-dire  sur  les  quatre  formes  spéciales  de  la  corolle 
de  la  fleur  proprement  dite  ou  fleurette.  Sans  vouloir  entrer 
ici  dans    des    considérations    botaniques,   je   dois  cependant 


38  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

rappeler  que  le  capitule,  plus  communément  appelé  fleur  du 
Chrysanthème  est  formé  par  la  réunion  de  petites  fleurettes, 
fleurs  véritables,  groupées  sur  un  réceptacle  commun. 

Ces  petites  fleurettes  constituent  donc  par  leur  réunion  ce 
qu'on  nomme  vulgairement  la  fleur,  et  c'est  la  corolle  de  ces  pe- 
tites fleurettes  qui  est  la  partie  ornementale,  par  sa  diversité 
de  coloris,  de  formes,  etc.  Cette  corolle,  de  dimension  et  aspect  si 
variés,  de  colorations  très  diverses,  se  montre  sous  quatre  formes 
principales  bien  distinctes,  qui  constitueront  les  quatre  groupes 
dans  lesquels  pourront  rentrer  toutes  les  variétés,  selon  leur 
forme  spéciale. 

Normalement,  dans  une  tleur  du  (îlirysanthème  del'Inde  cons- 
tituée selon  le  but  simple  de  la  nature,  on  constate  que  la 
corolle  de  la  fleurette  ou  fleuron  est  réduite  à  un  petit  tube  de 
quelques  millimètres  de  longueur.  Ce  petit  tube  est  formé  de 
cinq  pétales  soudés,  et  dont  les  extrémités  libres  forment  cinij 
dents  égales  plus  ou  moins  longues. 

La  modification  la  plus  simple  de  cette  corolle  primitive  seni, 
on  le  conçoit,  celle  qui  résultera  du  développement  régulier 
des  pétales;  c'est-à-dire   de  l'allongement  du  tube  du  fleuron. 

Cette  première  modificaiion  de  la  corolle  en  fleuron  plus  ou 
moins  longuement  tubuleux  formera  le  premier  groupe  déjà 
constitué  du  reste  des  Chrysanthèmes  à  fleuis  alvéoliformes, 
que  l'on  pourrait  appeler  Chrysanthèmes  à  corolle  régulière. 

Les  trois  autres  groupes  comprendront  les  Chrysanthèmes  à 
corolle  irrégulière. 

Cette  irrégularité  de  forme  que  présentent  ces  corolles  pro- 
vient de  ce  que  des  cinq  pétales  soudés  dont  elles  se  composent 
toujours,  trois  s'allongent  plus  que  les  deux  autres  qui  quelque- 
fois même  restent  tout  à  fait  rudimentaires. 

Trois  formes  distinctes,  caractéristiques  résultent  de  ce  déve- 
loppement irrégulier  des  pétales.  La  corolle  ou  autrement  dit 
le  fleuron  devient  Tuyauté,  Caréné,  Ligule. 

Le  fleuron  sera  dit  Tuyauté  lorsque  le  tube  formé  par  la 
corolle  sera  terminé  en  biseau  par  le  prolongement  des  trois 
pétales  qui  forment  une  petite  languette  ou  ligule  terminale. 

Le  fleuron   sera  dit  Caréné  lorsque  le  tube  de  la  corolle  sera 


GROUPEMENT  MÉTHODIQUE  DES  CHRYSANTHÈMES  DE  l'iNDE.   39 

peu  développé  et  que  la  ligule  plus  ou  moins  longue  aura  ses 
bords  latéraux  relevés  et  soudés  à  l'extrémité,  de  manière  à 
présenter  ainsi  la  forme  d'une  carène  (d'un  petit  canot). 

Enfin  le  fleuron  sera  dit  Ligule  lorsque  la  corolle  aura  la 
forme  d'une  languette  ou  ligule  qui  pourra  être  étalée,  re- 
courbée, plane,  contournée,  enroulée,  etc.,  mais  plus  longue 
que  le  tube   rudimentaire  qui  existe  toujours  à  sa  base. 

Gomme  exemples  de  chacun  de  ces  quatre  groupes  ainsi  dé- 
finis, caractérisés,  je  citerai,  rentrant  dans  chacun  d'eux,  quel- 
ques variétés  des  plus  connues, 

1"  GROUPE  ou  section:  Chrysanthèmes  à  fleurs  almoliformes  : 
Calliope,  M.  Chaté,  Timbale  d'argent. 

2*^  GROUPE  ou  SECTION  :  Chrysanthèmes  à  fleurs  tuyautées  : 
Amédée Bernard,  Etoile,  Léon  Brunnel. 

3«  GROUPE  ou  SECTION  i  Chrysanthèmes  à  fleurs  carénées  '.  Belle 
arboutine,  Vénus,  Yellow  Dragon. 

4^  GROUPE  00  section:  Chrysanthèmes  à  fleurs  ligulées  :  Mont- 
d'Or,  Jardin  des  Plantes,  M™«  de  Bouff"ard. 

Les  variétés  dites  à  fleurs  simples,  ainsi  que  les  variétée  à  co- 
rolle fimbriée  ou  laciniée  rentreront  également,  selon  la  forme 
spéciale  de  leur  corolle,  dans  l'une  ou  l'autre  des  quatre  sections 
ainsi  établies. 

On  devra  de  préférence  réserver  le  nom  de  fimbriées  aux 
variétés  à  fleurons  réguliers,  tubuleux,  appartenant  par  consé- 
quent au  groupe  des  Alvéoliformes,  mais  qui  présentent  cette 
modification  particulière  d'avoir  l'extrémité  de  leurs  cinq  pétales 
libre  sur  une  grande  longueur,  ce  qui  leur  donne  ce  caractère 
frangé  ou  fîmbrié. 

On  réservera  au  contraire  le  nom  de  iaciniées  aux  variétés  à  co- 
rolle irrégulière  dans  laquelle  les  divisions  ou  subdivisions  plus 
ou  moins  profondes  de  la  ligule  présentent  des  lanières  plus 
ou  moins  nombreuses. 

Il  est  bien  entendu  que  la  description  des  variétés  rentrant 
par  la  forme  spéciale  de  leur  corolle  dans  l'une  ou  l'autre  de  ces 
sections,  devra  être  complétée  par  la  détermination  delà  gran- 
deur de  la  fleur  (capitule),  sa  forme,  son  coloris,  etc. 

En  terminant,  je  dois   dire  que  l'étude,  le  description  des 


40  RAPPORT 

variétés  de  Chrysanthèmes  devra  toujours  se  faire,  pour  plus 
d'exactitude,  d'après  les  caractères  observés  sur  les  premières 
fleurs  d'une  plante  en  bon  état  de  végétation,  parce  que  sur  les 
pieds  de  Chrysanthèmes  mal  venants  ou  les  vieux  pieds  non  re- 
plantés, lorsque  le  sol  est  épuisé,  on  observe  souvent  que,  outre 
l'atténuation  du  coloris  et  la  réduction  de  toutes  les  parties, 
les  fleurs  ont  de  la  tendance  à  redevenir  simples,  régulières. 

On  constate  aussi  que,  même  sur  les  pieds  en  parfaite  santé, 
les  dernières  fleurs  qui  apparaissent  prennent  des  caractères 
quelquefois  très  différents  de  ceux  des  premières  fleurs  épa- 
nouies. 

A  cette  occasion  je  ne  puis  encore  que  signaler  la  remarque 
suivante,  c'est  que  les  dernières  fleurs  qui  arrivent  à  s'épanouir 
apparaissent  avec  des  fleurons  dont  la  forme  et  le  coloris  sont 
ceux  qui  caractérisent  les  fleurons  des  variétés  dont  elles  pro- 
viennent. Il  y  aurait  là  l'observation  d'un  fait  d'atavisme  tem- 
poraire des  plus  intéressants  à  vérifier. 


RAPPORTS 


Rapporteur  «  l'Art  des  Jardins  »  (1);  parcs,  jardins,  prome- 
nades, par  MM.  le  baron  Ernouf  et  A.  Alpuand  (2). 

M.  Ch.  Joly,  Rapporteur. 

L'Art  des  Jardins  a  été  l'objet  de  nombreuses  publications 
presque  toutes  faites  à  un  point  de  vue  personnel  et  donnant 
une  idée  de  l'art  spécial  à  un  siècle  et  à  une  contrée  particu- 
lière. Il  manquait  un  livre  donnant,  avec  des  figures  et  des  plans 

(1  )  L'Art  des  jardins.  —  Etude  historique.  Principes  de  la  composition 
des  jardins,  plantations,  etc.,  par  le  baron  Ernouf  ;  3"  édition  entière- 
ment refondue,  avec  le  concours  de  M.  A.  Alphand,  directeur  des 
travaux  de  la  Ville  de  Paris.  Un  fort  volume  in-40,  orné  de  512  illus- 
trations dans  le  texte.  —  J.  Rothschild,  rue  des  Sainls-Pères,  13,  à 
Paris. 

(2)  Déposé  le  28  janvier  1886. 


SUR  l'art  des  jardins  -41 

choisis  dans  tous  les  pays  une  idée  complète  de  Farchitecture, 
des  Jardins,  depuis  les  temps  les  plus  reculés  jusqu'à  nos  jours  ; 
il  fallait  réunir  des  documents  très  nombreux  et  faire  appel  aux 
meilleurs  procédés  modernes  de  la  gravure,  pour  arriver  à  pro- 
duire un  beau  et  bon  livre  comprenant  l'histoire  et  la  théorie, 
illustré  par  des  centaines  de  figures  intéressantes,  imprimé  sur 
papier  de  luxe  et  digne,  en  tous  points,  d'être  donné  en  prix  par 
toutes  les  Sociétés  d'Horticulture.  L'éditeur,  M.  .1.  Rothschild, 


Fig.  i.  —  .lardiu  des  Jardiusen  Chine. 

était  placé  mieux  que  personne  pour  réunir  les  dessins  néces- 
saires à  son  œuvre.  Avec,  le  concours  du  baron  Ernouf,  qui 
avait  déjà  publié  deux  éditions  sur  l'Art  des  Jardins  et  la  colla- 
boration de  l'éminent  directeur  des  travaux  de  Paris,  M.  Al- 
phand  (1),  on  ne  pouvait  que  produire  un  livre  utile   à   tous 


(I)  Il  y  a  trois  hommes  auxquels  le  peuple  parisien  devra  un  jour 
élever  des  statues  :  M.  Haussmaon,  pour  les  percements  et  les  plans  de 
circulation  dans  la  capitale,  M.  Belgrand,  pour  le  Paris  souterrain  et 


42  RAPPORT 

égards  et  complétant  tous  ceux  qui  avaient  été  publiés  sur  la 
matière. 

Deux  époques  ont  surtout  caractérisé  l'Art  des  Jardins  dans 
les  derniers  siècles  :  d'abord,  celle  de  Le  Nôtre,  avec  ses  créa- 
tions grandioses  et  aristocratiques,  mais  peut-être  trop  régulières 


Fig.  2.  —  Vue  à  vol  d'oiseau  du  Palais  et  des  Jardin?  du  Luxembourg 
au  xvi"  siècle. 

et  architecturales,  puis  celles  des  dernières  années,  dont  M.  Al- 
pband  et  M.  Barillet-Deschamps  ont  été  la  personnification  ;  je 


pour  l'alimentation  de  la  ville  par  des  eaux  de  source,  enfin,  M.  Al- 
phand,  pour  la  transformation  de  nos  promenades,  et  la  direction 
imprimée  aux  travaux  de  Paris,  depuis  1854. 


43 


SLR    LART    DKS    JARDINS. 

veux  parler  du  style  paysager  qui  se  rapproche  le  plus  de  la 
naliire  dans  ce  qu'elle  a  de  plus  gracieux  et  de  plus  riant. 


Aussi  l'éditeur  de  l'Ar(  des  Jardins  a  bien  fait  de  dédier  son  livre 
à  l'édilité  parisienne  qui  a  tant  contribué  à  l'assainissement  et  à 


RAPPORT 


l'embellissement  de  la  Métropole,  ainsi  qu'aux  progrès  de  l'Hor- 
ticulture. 


M,  le  baron  Ernouf,  dans  son  étude  très  complète  des  jardina 


SUR  l'art  des  jardins  -45 

de  l'antiquité  jusqu'à  Le  Nôtre,  accompagne  ses  descriptions  de 
figures  nombreuses,  qui  parlent  aux  yeux  bien  mieux  que  toutes 
les  descriptions.  Il  en  est  de  même  pour  tous  les  jardins  du 


'<iii/Ji/,nJiMâMLâL^'^A„/u/i ./ . 


iiiiii  1  A  U\  f  .  ih  ...^'  '«iffls  iHii(Siiti.-i;iuuaiiiiuaMUiïà 


Fit 


Château  et  Parc  de  la  Muette,  à  Passy. 


\.  Château  de  la  Muette.  —  2.  Aile  menue  du  Château.  —  3.  Vieux  bâtiments.  —  4.  Jardin  de  la 
Reine.  -- .5.  Jardin  du  Roi.  -  6.  Orangerie  d'été. —  7.  Laiterie  du  Roi.  — 8.  Pompe.  — 9. Logement 
du  jardinier.  —  10.  Pavillon  de  TObservatoire.  —  11.  Jardin  potager.  —  12.  Faisanderie.  — 
13.  Réserve  de  la  Faisanderie.  —  15.  Logement  de  l'inspecteur  des  chasses.  —  15.  Orangerie 
d'hiver.  —  16.  Porte  royale. 


46 


RAPPORT 


Fig.  6.  —  Parc  de  Sydeuhaui,  près  de  Londres,  exécuté  par  Paxlon. 

I.  Eiitiée  |iiincii>ale  du  Palais  de  Cristal.  —  2  Station  du  Chemin  do  fer  et  galerie  vitrée  conduisant 
au  Palais.  —  3.  Bassins.  —  4.  Réservoir  pour  l'alimentation  des  Fontaines.  —  5.  Tour  avec  ré- 
servoir au  sommet.  —  6.  Pavillons  d'où  jaillissent  les  eaux  pour  les  cascades.  —  7.  Bassins.  — 
8.  Lac.  —  9.  Grand  lac.  —  10.  Bassins.  —  11.  Balançoire  et  chevaux  de  bois.  —  12.  Emplace- 
ment des  serres  chaudes  et  de  la  pépinière.  —  13.  Fontaines.  —  14.  Pompe  servant  à  alimen- 
ter le  réservoir  4.  —  15.  Ménagerie.  —  16.  Pompe  servant  à  alimenter  le  réservoir  5.  —  17.  Puits 
artésien  servant  à  l'alimentation  des  pièces  d'eau  et  des  fontaines  jaillissantes.  L'eau  est  élevée 
par  les  pompes  n»«  14  et  16  dans  les  réservoirs  n°'  4  et  5.  —  IS.  Ciikct-Oround.  —  19.fAnerley.  — 
20.  Sydcnbam.  —  21.  Gare  de  High-Level.   —  52     Norwood. 


SUR  l'art  des  jardins.  47 

moyen  âge  dont  on  donne  des  plans  et  des  vues  qui  n'ont  nulle 
part  été  réunis  en  si  grand  nombre.  L'amateur  et  le  praticien 


l'"ig.  7.  —  Plan  du  Pru  (Jatelau,  au  Bois  de  Boulogne. 

^.  Théâtre  des  Fleurs.  —  1.  Buffet.  —  3.  Brasserie.  — 4.  Photographie.  —  5.  Théâtre 
de  Magie.  —  6.  Orchestre.  —  7.  Jeux  divers.  —S.  Aquarium.  —  9.  Cabinet.  —  10.  Va- 
cherie. —  H.  Bureau  de  Tabac,  —  12.  Croix  Catelan. 

trouveront  là  un  sujet  d'études  et  de  comparaisons  des   plus 
intéressantes  ;  car  l'architecture  du  jardin  comprend  aujour- 


48  RAPPORT 

d'hui  une  foule  de  branches  toutes  également  utiles  et  ayant  des 
exigences  spéciales  ;  je  veux  parler  des  jardins  botaniques,  des 
jardins  d'acclimatation  et  d'exposition,  des  jardins  d'hiver,  des 
cimetières  paysagers,  des  potagers  et  des  parcs  publics  ou  pri- 


vés ;  tous  demandent  des  dispositions  particulières  et  exigent 
les  connaissances  les  plus  variées. 

Toutes  les  branches  de  l'art  trouvent  leur  emploi  dans  leur 
création  :  l'architecture  dont  ils  furent,  à  l'origine,  une  dériva- 
tion immédiate,  la  sculpture  qui  concourut  de  tout  temps  à  leur 
embeUissement,  la  peinture  qui  fournit  des  enseignements  indis- 


SLR    L  ART    DES    JARDINS  49 

pensables  pour  grouper  les  massifs,  faire  ressortir  les  points  de 
vue  et  harmoniser  les  couleurs. 

S'il  s'agit,  par  exemple,  dans  une  vaste  propriété,  de  tirer 
parti  des  avantages  naturels  du  sol,  des  plantations  déjà  exis- 
tantes, du  régime  des  eaux,  il  faut,  comme  le  disait  notre  regretté 
Barillet-Deschamps,  faire  deux  paris  et  classer  :  1°  les  objets 
qu'il  faut  faire  voir  ;  2"  ceux  qu'il  faut  cacher;  puis  régler  son 
travail  en  conséquence.  C'est  le  cas  d'ajouter  ici  ce  que  je 
demande  toujours  dans  les  Jurys  oîi  je  suis  appelé  à  juger  un 
plan  ;  je  veux  :  1*'  l'état  primitif  des  lieux  ;  2"  le  parti  qu'on  en 
a  tiré  ;  3"  ce  que  cela  a  coûté. 

Pour  mieux  faire  sentir  le  goût  artistique  qu'exige  la  profes- 
sion d'architecte  de  jardins,  M.  le  baron  Ernouf  a  consacré  à 
l'étude  du  paysage  un  chapitre  spécial  où  il  donne  des  vues  et 
des  compositions  de  peintres  renommés,  N.  Poussin,  Claude 
Lorrain,  Berghem,  Isàac  Ostade,  Adam  Pynaker,  etc.  C'est  en 
imitant  ces  artistes  et  les  meilleurs  sites  naturels,  répandus  par- 
tout à  profusion,  que  l'architecte  arrivera  à  perfectionner  son 
art  ;  il  devra,  de  plus,  posséder  à  fond  la  connaissance  des  plantes 
et  de  leur  effet  décoratif,  car  il  dispose  aujourd'hui  de  feuillages 
de  dimensions  et  de  couleurs  multiples,  avec  lesquels  il  peut 
produire  les  tons  les  plus  variés.  Le  jardinier  est  devenu  un  véri- 
table peintre  :  on  en  a  la  preuve  dans  la  disposition  des  cor- 
beilles qui,  dans  certaines  de  nos  promenades,  sont  de  véritables 
œuvres  d'art. 

M.  le  baron  Ernouf  consacre  la  deuxième  partie  de  son  livre 
à  la  théorie  de  l'Art  des  Jardins.  Cette  partie  est  accompagnée 
d'excellents  dessins  représentant  les  végétaux  qui,  d'habitude, 
sont  choisis  pour  l'embellissement  de  nos  parcs.  On  voit  là  réu- 
nis les  plans  de  presque  tous  les  jardins  réguliers  et  irréguliers 
de  quelque  importance  qui  existent  en  Europe  ;  on  y  voit  aussi 
l'ensemble  des  cimetières  de  New- York  et  de  Cincinnati  qui,  par 
leur  position  et  leur  distribution,  n'ont  d'égaux  que  les  cime- 
tières de  Naples  et  de  Conslantinople. 

Je  donne,  dans  le  cours  de  ce  Rapport,  quelques-unes  des  gra- 
vures qui  accompagnent  le  livre  de  M.\L  Ernouf  et  Alphand.  Ces 

4 


50  RAPPORT 

gravures,  au  nombre  de  512,  font  de  l'ouvrage  un  véritable 
musée  de  l'Art  des  Jardins. 

Les  derniers  chapitres  sont  consacrés  à  l'étude  des  plus  belles 
créations  modernes  et  spécialement  aux  promenades  de  Paris, 
qui  servent  aujourd'hui  de  modèle  au  monde  entier  et  qui  cons- 
tituent une  ère  nouvelle  dans  l'ornementation  des  villes.  On  y 
trouve  des  modèles  et  des  plans  pour  les  administrations  urbaines 
qui  veulent  suivre  l'exemple  de  la  capitale,  par  exemple,  pour 
transformer  un  bois  ordinaire  en  parc  paysager.  Depuis  que  les 
municipalités  ont  accordé  la  déplorable  permission  d'élever  des 
maisons  à  six  étages  dans  des  rues  de  douze  mètres  et  de  suppri- 
mer les  jardins  des  villes  en  y  construisant  des  bâtiments  étroits 
et  obscurs,  on  a  appelé  à  soi  la  maladie,  car  «  là  où  le  soleil 
n'entre  pas,  le  médecin  entre  ».  Il  devient,  plus  que  jamais, 
indispensable  de  créer  dans  les  villes  de  larges  avenues,  des 
parcs  nombreux  disposés  pour  les  joyeux  ébats  de  l'enfance, 
pour  le  délassement  des  habitants  voisins  et  le  développement 
du  goût  de  la  nature.  Je  voudrais,  pour  compléter  ces  parcs^  que 
chaque  plante  de  quelque  importance^  que  chaque  corbeille 
portât  des  noms  botaniques  et  usuels  ;  cela  se  fait  déjà  dans  le 
square  Solférino,  à  Rouen,  et  dans  beaucoup  d'autres  ;  nos 
squares  perfectionnés  de  Paris  ont  déjà  exercé  l'influence  la  plus 
heureuse  sur  le  goût  des  fleurs  et  sur  leur  disposition  artistique; 
apprenons  aussi  à  nommer  ce  que  nous  voyons. 

Les  personnes  d'un  certain  âge  se  souviennent  du  Paris  de 
1840,  et  de  ce  qu'on  appelait  alors  des  plantations,  c'est-à-dire 
des  arbres  étiques,  plantés  dans  des  décombres,  irréguliers  de 
forme  et  d'essence,  puis  achevés  par  les  fuites  de  gaz.  Lorsqu'on 
fit  enfin  la  rue  de  Rivoli  et  qu'on  dégagea  la  tour  Saint-Jacques 
pour  y  créer  un  square,  en  1855,  ce  fut  une  révélation.  On  créa 
tour  à  tour  alors  les  squares  du  Temple,  Louvoio,  Sainte-Glo- 
tilde,  des  Arts  et  Métiers  ;  on  transforma  les  Champs-Elysées,  le 
bois  de  Boulogne,  les  buttes-Chaumont,  le  bois  de  Vincennes  . 
Autrefois,  les  classes  riches  avaient  seules  leurs  parcs  aristocra- 
tiques; aujourd'hui,  le  plus  modeste  ouvrier  peut  trouver  dans 
nos  squares  et  nos  promenades  publiques,  pour  lui  et  ses  enfants, 
des  lieux  de  repos,  ornés  de  plantes  et  de  fleurs,  comme  les 


SUR   LES    CULTURES   DE   M.    JOURDAIN   PÈRE  of 

jardins  les  mieux  cultivés.  Que  de  vies  sont  dues  aux  hommes 
éclairés  qui  ont  su,  depuis  trente  ans,  répandre  partout  l'air  et 
la  lumière,  améliorer  nos  voies  publiques,  amener  des  eaux  de 
sources  abondantes,  drainer  le  sol  de  la  capitale  et  la  rendre 
enfin  l'une  des  plus  salubres  de  l'univers  ! 

Le  livre  de  MM.  Ernouf  et  Alphand  nous  fait  assister  à  cette 
transformation  ;  c'est  un  nouveau  monument  consacré  à  l'Art  des 
Jardins,  et  nous  souhaitons  qu'il  soit  connu  et  répandu  par  tous 
ceux  qui  ont  le  bonheur  de  s'intéresser  aux  choses  de  la  nature. 


Visite  des  cultures  de  Poiriers  et  de  Chasselas  de, M..  Jourdain 
PÈRE,  A  Maurecourt  (Seine>-et-Oise)  (I); 

M.  MicHELhN,  Rapporteur. 

Notre  collègue,  M.  Jourdain  père,  nous  fait  connaître  assez 
souvent  les  produits  de  ses  cultures,  par  ses  apports  en  Raisins 
et  en  Poires,  notamment  en  Doyennés  d'hiver,  toujours  en  fruits 
volumineux  d'automne  et  d'hiver,  ceux-làétant  ceux  qui  offrent 
le  plus  d'avantage  pour  la  vente  aux  Halles.  Nous  étions  assez 
renseignés  sur  les  cultures  de  cet  habile  et  infatigable  arbori- 
culteur ;  en  effet,  un  Rapport  très  détaillé  de  notre  collègue, 
M.  Alexis  Lepère,  Rapport  inséré  dans  notre /owrna/  de  l'année 
1875,  page  234,  nous  en  avait  fait  connaître  la  nature  et  l'impor- 
tance. 

Le  compte  rendu  du  Rapporteur,  organe  d'une  Commission 
dont  le  Jugement  avait  été  très  favorable  à  cet  habile  et  labo- 
rieux cultivateur,  lui  avait  valu  de  la  part  de  la  Commission  des 
Récompenses  une  grande  médaille  d'argent  qui  avait  été  votée 
le  18  juin  1875  :  cette  récompense  avait  été  attribuée  aux  arbres 
fruitiers  et  aux  vignes. 

Depuis  ce  moment,  M.  Jourdain  a  très  souvent  mis  sous  les 
yeux  de  notre  Société  des  fruits  presque  toujours  primés  et  qui 
ont  prouvé  les  soins  qu'il  donne  à  ses  cultures. 

(1)  Déposé  le  10  décembre  188S. 


52  RAPl'OUT 

Or,  M.  Jourdain  ayant  demandé,  celte  année,  une  nouvelle 
Commissionde  visite,  ctlle-ci^composée  deMM.  Vilr}  fils,Bonnel, 
Charollois,  Michelin,  s'est  rendue  à  Maurecourt_,  le  3  octobre 
dernier. 

La  commune  de  Maurecourt  est  placée  en  Seine-et-Oise,  au 
confluent  de  l'Oise  et  de  la  Seine,  auprès  de  celles  de  Conflans- 
Sainte-Honorine  et  d'Andresy,  toutes  deux  bien  connues  pour  les 
cultures  de  fruits  qui  s'y  font  et  notamment  celles  du  raisin 
Chasselas. 

M.  Jourdain  possède  jjlusieurs  clos  entourés  de  murs;  ils  sont 
situés  dans  la  partie  basse  du  sol,  au  pied  des  coteaux  de 
Lautil  et  d'Andresy,  àproximilé  du  village.  Un  clos  d'un  hectare 
exclusivement  consacré  aux  Poiriers,  décrit  en  détail  par 
M.  Lepère,  est  seul  dans  la  partie  haute,  soit  sur  le  mont  de 
Lautil. 

On  voit  rarement  une  culture  aussi  importante  en  Chasselas 
que  celle  de  notre  collègue  et  tout  ce  qu'il  exploite  est  sa 
propriété.  La  longueur  des  murs  répond  à  {)eu  près  à  5,000  mè- 
tres; il  y  en  a  environ  2,700  à  bonne  exposition.  Le  terrain  des 
clas  estgénéralement  planté  de  Vignes  en  contre-espaliers,  étalées 
sur  fils  de  fer  :  la  longueur  des  lignes  totalisée  produirait 
environ  6,000  mètres.  Les  murs  sont  garnis  de  Vignes  en  pal- 
mettes  parfois  divisées  en  2  étages  alternés.  Des  abris  en  pail- 
lassons sont  placés  au  moment  où  les  raisins  atteigennt  leur 
maturité. 

La  culture,  à  Maurecourt,  comme  elle  se  fait  dans  les  clos 
voisins  de  Conflans,  se  pratique  en  vue  de  la  vente  journalière  à 
Ja  Halle,  jusqu'à  extinction  de  la  récolte. 

Tout  est  combiné  dans  cette  exploitation  considérable  que  le 
propriétaire  soigne  par  lui-même,  avec  sa  famille  et  fort  peu 
de  salariés,  deux  ou  trois  personnes  au  plus,  tout  est  combi- 
né, dis-je,  pour  économiser  la  main-d'œuvre;  aussi  les  labours,, 
les  binages  se  font  avec  des  instruments  traînés  par  un  cheval. 
Il  est  cependant  une  opération  minutieuse,  ne  pouvant  se  faire 
qu'à  la  main  et  avec  une  certaine  délicatesse,  à  laquelle  M.  Jour- 
dain ne  peut  se  soustraire,  vu  les  exigences  du  jour,  à  laquelle, 
il  se  soumet,  sans  la  faire  toutefois  aussi  sévèrement  qua  Tho- 


-^LK    LKS    iXLTLUr.S    HE    M.    JOURDAIN    PKRK  S-T 

mery  ;  c'est  celle  du  ciselage.  En  effet,  elle  peut  ne  pas  être  aussi 
rigoureuse  pour  les  Raisins  qui  ne  sont  pas  destinés  à  la  con- 
servation pendant  l'hiver.  Les  Raisins,  à  Maurecourt  comme  à 
Conflans,  n'atteignent  pas  dans  leur  ensemble  tout  à  fait  le 
même  volume  que  ceux  de  Thomery  ;  ils  ont  plus  d'aptitude 
pour  se  colorer,  disons  pour  se  dorer:  en  résumé,  ils  sont  très 
attrayants,  et  le  propriétaire  de  ces  vastes  clos  a  un  grand  mé- 
rite en  fournissant,  avec  si  peu  de  moyens  d'action,  une  telle 
somme  de  travail,  et  obtenant  des  résultats  si  satisfaisants. 

Le  clos  d'un  hectare  situé  à  Lautil,  dont  il  a  été  question  plus 
haut,  produit,  en  Poires,  la  masse  qu'on  peut  en  attendre.  Les 
Doyennés  d'hiver  y  abondent  ;  il  y  a  beaucoup  de  Beurrés 
Glairgeau  et  de  Belles  Angevines,  de  ces  fruits  cultivés  pour  la 
représentation  et  dont  le  maintien  à  l'arbre  est  assuré  par  de 
petites  planchettes  sur  lesquelles  ils  reposent.  Ces  fruits  volumi- 
neux donnent  satisfaction  à  des  fantaisies;  il  n'y  a  pas  de  motif 
pour  les  leur  refuser,  puisqu'ils  payent  les  soins  qu'ils  exigent. 

Les  Doyennés  d'hiver,  les  Beurrés  Diel,  les  Duchesses  d'An- 
goulème  forment  la  masse  des  récoltes.  Le  fond  de  la  culture 
reste  le  même  qu'au  moment  de  la  première  visite  de  la  Commis- 
sion ;  il  n'est  pas  à  dire  que  depuis  ce  moment  M.  Jourdain  n'ait 
pas  cherché  à  introduire  quelques  perfectionnements:  il  fait  le 
ciselagesur  les  espaliersavecautantde  rigueur  que  le  luipermet 
la  grande  masse  de  ses  récoltes  :  il  a  dû  trouver  une  augmenta- 
tion de  produits  qui  ne  doit  pas  lui  faire  regretter  ce  surcroit  de 
main-d'œuvre.  Il  pratique  aussi  très  correctement  l'etTeuillage. 
et  l'ensemble  dénote  de  sa  part  un  travail  prodigieux  et  néan- 
moins bien  entendu,  surtout  un  progrès  sensible  dans  sa  ma- 
nière de  traiter  les  Raisins  en  espalier.  Sous  l'impression  de  cette 
dernière  considération,  la  Commission  propose  le  renvoi  du 
présent  Rapport  à  la  Commission  des  Récompenses. 


54  COMPTE   RENDU 

COMPTES  RENDUS  D'EXPOSITIONS 


Compte  rendu  ds  l'Exposition  horticole  oui  a  eu  lieu 
A  Versailles  en  i88o, 

Par  M.  A.  Chargukravd. 

Messieurs, 

Ayant  eu  l'honneur  d'être  le  représentant  de  notre  Société, 
comme  Juré,  à  l'Exposition  organisée  par  la  Société  d'Horticul- 
ture de  Versailles,  je  viens  vous  présenter  le  Compte  rendu  qui 
doit  résulter  de  ma  délégation. 

Cette  Exposition  s'est  tenue  du  3  au  8  septembre,  sur  l'empla- 
cementhabituel,c'est-à-diredans  le  parc  de  Versailles,  non  loin 
du  Bosquet  d'Apollon, 

Vous  dire  que  .celle  Exposition  était  parfaitement  organisée, 
que  les  végétaux  y  étaient  généralement  beaux,  bien  cultivés 
ou  très  remarquables,  c'est  vous  redire  ce  qui  vous  est  dit  avec 
raison  chaque  fois  qu'il  est  fait  un  Rapport  sur  les  Expositions 
organisées  en  cette  ville  par  la  Société  d'Horticulture  de  Scine- 
et-Dise. 

,  Et,  à  vrai  dire,  il  n'en  peut  guère  être  autrement  :  l'habi- 
leté des  horticulteurs  de  la  localité  et  des  environs,  exposanls 
habituels,  étant  connue  ainsi  que  la  compétence  spéciale  des 
organisateurs. 

H  faut,  en  effet,  Messieurs,  ces  deux  conditions  réunies  pour 
produire  une  belle  Exposition  horticole  :  des  horticulteurs  ha- 
biles, exposant  de  beaux  végétaux  et  sachant  parfaitement  les 
présenter,  —  et  des  organisateurs  expérimentés,  sachant  faire  dis- 
poser toutes  les  présentations  individuelles  pour  en  former  un 
tout  harmonique,  où  chaque  lot,  chaque  groupe  soit  le  mieux 
placé  pour  lui-même  et  pour  l'aspect  général  de  l'Exposition. 

Cette  année  tout  particulièrement,  l'abondance  des  végétaux 
était  très  grande  et,  l'emplacement  pour  les  recevoir  étant  limité, 
nous  pouvons  dire  que  c'est  avoir  accompli  un  véritable  tour  de 

(1;  Déposé  le  12  novembre  188!3. 


DE   l'exposition    DE   VERSAILLES  DE    1885  55 

force  que  d'avoir  pu  en  grouper  un  si  grand  nombre  sous  la  tente 
habituelle,  sans  qu'il  en  soit  résulté  de  confusion  et  sans  avoir 
nui  à  l'effet  d'ensemble. 

Le  lauréat  du  grand  prix  d'honneur  donné  par  M.  le  Ministre 
de  l'Instruction  publique  a  été,  cette  année,  M.  Duval,  horticul- 
teur à  Versailles. 

Parmi  les  nombreux  lots  de  plantes  diverses  de  serre,  qui 
étaient  présentés  par  cet  horticulteur  bien  connu,  je  citerai 
surtout  les  plantes  à  feuillage  ornemental,  les  Dracœnas,  les 
Crotons,  les  Aroidées,  les  Bégonias,  les  Palmiers,  etc.,  toutes 
plantes  en  parfait  état  :  dans  les  lots  de  plantes  fleuries,  des 
Gloxinias  à  très  grandes  fleurs,  aux  brillants  coloris,  unis  ou 
pointillés,  de  beaux  Cyclamens,  des  Ixoras  dont  les  fleurs  ras- 
semblées en  corymbes  forment  naturellement  de  jolis  bouquets 
de  nuances  diverses,  mais  généralement  coccinés  ou  roses;  un 
lot  d'Orchidées  parmi  lesquelles  de  forts  exemplaires  d'Oncldium 
concolor  dont  les  inflorescences  forment  des  panicules  régulières 
d'un  très  beau  jaune,  VO.  Kramerianum,  le  curieux  petit  0.  dasi/- 
ii'le,  d'importation  récente,  dont  la  fleur  jaunâtre  présente  au 
centre  une  macule  noirâtre  du  plus  curieux  effet;  le  MasdevalUa 
Mlla,  etc. 

Les  plantes  à  feuillage  sont  véritablement  l'objet  d'une  cul- 
ture toute  spéciale  chez  quelques  Horticulteurs  de  Versailles. 

J'ai  noté^  dans  les  lots  de  ce  genre  de  plantes  présentés  par 
M.  Truffant,  le  Dracœna  Beal'û,  superbe  variété  à  feuilles  larges, 
tricolores;  le  D.  neo-caledonica,  plante  vigoureuse  à  feuilles 
vertes,  larges,  dressées  ;  le  D.  Gladstonei  aux  feuilles  pourpres» 
bordées  d'un  liseré  rose  ;  les  D.  Lindeni,  D.  regalis,  D.  Verlotii, 
D.  venaillensis  etc.,  toutes  variétés  des  plus  remarquables  et 
dont  l'état  de  végétation  attestait  des  soins  et  une  culture 
parfaitement  entendus. 

Il  y  avait  aussi  du  même  exposant  de  bien  belles  Aroidées 
appartenant  aux  genres  Anthurium,  Dieffenbàchia,  etc.,  mais 
surtout  un  magnifique  exemplaire  de  VAlocasia  Thibauùana, 
variété  déjà  ancienne  mais  toujours  l'une  des  plus'jolies,  dont 
les  feuilles  amples,  de  forme  régulière,  sont  rendues  des  plus 
remarquables  par  leurs   principales   nervures    qui,   d'un  vert 


56  COMPTE    «E.NDU 

glauque,  se  détachent  très  bien  sur  le  fond  pourpre  foncé  presque 
noir  de  ces  feuilles. 

Parmi  les  Broméliacées  je  citerai  de  forts  sujets  de  Tilland- 
sia iessellata,  T.  musaica;  le  Canhtrum  Snllierl  remarquable  par 
ses  grandes  feuilles  larges,  vertes,  pointillées  ou  marbrées  de 
pourpre;  les  Vt^iesea  fenestralis,,  V.  hieroglypJiica,  etc. 

Enfin  les  Orchidées,  qui  sont  l'objet  d'une  culture  toute  spé- 
ciale de  M.  Truffant,  formaient  l'un  de  ses  lots  les  plus  remar- 
quables. J'ai  noté  le  curieux  Boulletio,  aux  lirandesfleursde cou- 
leur fauve^  pointillées  de  "pourpre,  le  charmant  Phalxnopsis 
hJsmeralda,  aux  petites  fleurs  'roses,  rouges  au  centre,  de  très 
beaux  et  forts  exemplaires  abondamment  fleuris  de  Vanda  cœ- 
rulea,  V.  suavis,  elc  ;  le  CattleyaGaskelliana,  aux  grandes  fleurs 
plus  ou  moins  roses,  lavées  de  lilas,  le  C.  Sanderiana  aux  fleurs 
roses  et  ronges,  le  C.Ac/AanrfeVe,  etc.;  YOncidium  Lanceanum  avec 
son  labuUe  rose  pourpre  et  toute  une  série  ^i'Odonfoglossiwi 
Alexandrie. 

Un  beau  groupe  de  Palmiers  qui  formait  le  centre  de  la 
lente  était  exposé  par  M.  Moser ,  horticulteur  à  Versailles. 
On  y  remarquait  particulièrement  de  très  grands  Cocos  Bon- 
neti,  le  très  gracieux  Cocos  Weddelliana  ,  les  Kentia  robusta, 
K.  Balmoreana ,  les  Areca  Baueri^  A.  sapida^  des  Chanuerops 
elegans,  etc.  Toutes  ces  plantes  en  parfait  état  témoignaient  de 
soins  judicieux  et  d'une  excellente  culture. 

Il  y  avait  aussi  du  même  exposant  un  très  fort  spécimen 
bien  intact,  de  Cycas  revoluta  ;  un  groupe  d'Araucaria  Bid~ 
willii,  A.  Cunninghami,  avec  les  nombreuses  formes  de  Y  Arau- 
caria excelsa,  les  A.  glauca,  degans,  etc.  Enfin  un  groupe  do 
Ceanothus  americana,  de  semis,  dans  lequel  plusieurs  nou- 
veautés particulièrement  recommandables,  surtout  la  variété  à 
fleurs  bien  blanches,  formant  de  grandes  panicules,  qui  faisaient 
le  plus  bel  effet,  à  côté  de  la  jolie  variété  bien  connue,  à  fleurs 
bleues,  nommée  Gloire  de  Versailles.  Plusieurs  variétés  à  fleurs 
plus  ou  moins  roses  sont  aussi  très  recommandables. 

Les  nombreuses  Fougères  de  serre  étaient  l'objet  de  plusieurs 
présentations  dans  lesquelles  il  y  avait  de  beaux  exemplaires  de 
CibotiumSchiedeiy  de  Cyathca  australis,  de  Neolopleris  austra- 


DE   l'eXI'OSITIO.N    DE    VERSAILLES    EN    1885  o7 

lasica,  de  Blechnum  brasilienne,  le  gracieux  Gymnogramma- 
schizophylla  elegans,  YAdiantumdolabrifor'ne,  espèce  tout  parlicu 
lièrementrecommandable  comme  plante  de  suspension,  etc.  Les 
principaux  exposants  de  ces  genres  de  plantes  étaient  M.  Valle- 
rand,  jardinier  à  Bougival  ;  M.  Margueritte,  jardinier  à  Ver- 
sailles, et  M.  Lionnet,  jardinier  au  château  de  Jouy-en-Josas. 

Plusieurs  belles  corbeilles  étaient  formées  de  Bégonias  tubé- 
reux  à  fleurs  simples.  Les  variétés  présentées  par  M.  Robert, 
horticulteur  au  Vésinet,  étaient  remarquables  non  seulement 
par  la  grande  dimension  de  leurs  fleurs,  mais  aussi  par  les  colo- 
ris divers,  blancs,  roses,  rouges,  jaunes,  de  toutes  nuances  que 
présentaient  ces  fleurs. 

M,  Lequin,  horticulteur  à  Olamart,  dont  les  cultures  de  Bé- 
gonias sont  bien  connues,  avait  formé  un  beau  massif  avec  une 
variété  nouvelle  de  ses  semis,  issue  du  B.  Dcœisi,  nommée 
elegantissima.  Cette  dénomination  est  parfaitement  justifiée  par 
l'élégance  des  petites  fleurs,  nuance  corail,  brillantes  et  légères 
que  présente  cette  variété  qui  est  très  floribonde. 

M.  Couturier,  horticulteur  à  Chatou,  exposait  aussi  un  beau 
groupe  de  Bégonias  tubéreux  à  très  grandes  fleurs  et  à  coloris 
vifs. 

Les  Bégonia  Rex  étaient  l'objet  de  nombreux  apports.  J'ai 
noté  dans  le  lot  présenté  par  M.  Cogneau,  jardinier  à  Bièvres, 
les  variétés  Lucrèce  et  Triomphe  de  Lede,  dont  les  feuilles  pré- 
sentent des  reflets  métalliques. 

Je  dois  signaler  aussi  un  petit  groupe  de  Bégonias  variés,  hy- 
brides du  B.  subpellata  et  difi"érant  assez  sensiblement  du  type. 
Ces  hybrides  seront  peut-être  le  point  de  départ  d'une  série 
nouvelle  de  Bégonias  à  feuillage. 

Une  coUectian  assez  nombreuse  de  beaux  Coladium,  bien 
cultivés,  était  exposée  par  M.  Perrette,  jardinier  à  Bellevue. 

J'ai  noté  aussi,  dans  une  belle  corbeille  formée  de  plantes  de 
serre,  des  spécimens  très  remarquables  comme  développement, 
de  Maranta  {Calathea)  zebt'ina,  M.  sanguinea,  etc.,  etc.,  présentés 
par  M.  Laveau,  jardinier  à  Bellevue. 

Les  Pelaj-ganium  zonale-inquinans,  donl  les  variétés  sont  in- 
nombrables   et   qui    sont  l'objet    de  cultures    spéciales  chef 


o8  COMPTE    RENDU 

plusieurs  hoiiiculteuis  de  Versailles,  formaient  de  magnitiques 
corbeilles.  Les  variétés  les  plus  remarquées  étaient:  Avalanche, 
à  fleurs  d'un  blanc  pur,  très  florifère  ;  Gloire  lyonnaise,  à  fleurs 
simples  rouges,  à  pétales  très  larges,  formant  de  très  grandes 
ombelles;  Marie  Nicolle,  variété  naine,  à  fleurs  rouge  saumoné, 
très  jolie  ;  Bruant,  variété  à  fleurs  doubles,  grenat,  à  ombelles 
des  plus  volumineuses  ;  souvenir  de  Garpeaux,  belle  variété 
naine,  à  fleurs  doubles,  rouges;  enfin  une  des  plusjolies  variétés 
à  feuillage  panaché  blanc,  à  fleurs  roses,  Mislress  Parker,  etc. 
Les  principaux  exposants  étaient  MM.  Poirier,  Pigieret  Putaux- 
Ghaimbaultflls,  horticulteurs  à  Versailles. 

L'un  des  lots  les  plus  remarqués  a  été  certainement  celui  que 
formait  une  nombreuse  collection  d'Œillets  remontants  exposés 
par  M.  LévOque,  le  rosiériste  bien  connu.  Ges  Œillets,  généra- 
lement nains,  présentent  quelque  analogie  avec  la  race  dite 
Tige  de  fer.  Parmi  les  plus  belles  variétés,  je  citerai  :  Virgo 
Maria  et  Lea  Lévéque,  à  fleurs  blanches  et  se  tenant  très  bien  ; 
M"*  Lily,  à  fleurs  blanches  lisérées  de  rose;  M"''  Loury,  à  fleurs 
rayées  rose  sur  fond  blanc  ;  Irma,  à  fleurs  roses,  striées  rouge; 
Amiral  Courbet,  à  fleurs  roses,  largement  striées  pourpre  ;  Louis 
Lévéque,  à  fleurs  soufre  ;  M""=  Veitch,  à  fleurs  très  grandes,  jaunes 
faiblement  lisérées  de  rose,  etc. 

La  maison  Vilmorin-Andiieux  et  G'''  présentait  plusieurs  lots 
importants  de  plantes  annuelles  ou  bisannuelles  diverses:  des 
Amarantes  Grètede  coq  [Celosia  cristata  var.i,  auxformes  mons- 
trueuses etde  coloris  bien  variés,  des  Reines-Marguerites,  des  Zin- 
nias, enfin  une  collection  de  Glaïeuls,  de  Dahlias  et  aussi  un 
groupe  de  Lilium  auratum  aux  grandes  belles  fleurs  rayées,  poin- 
tillées  or,  dont  l'odeur  agréable  embaumait  une  partie  de  lEx- 
posiiion. 

M.  Torcy- Vannier,  horticulteur  à  Melun,  exposait  de  belles 
collections  de  Dahlias,  de  Glaïeuls,  de  Zinnias,  de  Reines-Mar- 
guerites. 

Outre  ces  divers  lots  de  fleurs,  la  maison  Vilmorin  exposait 
de  nombreuses  variétés  de  quelques  genres  de  plantes  potagères, 
des  Tomates,  des  Radis,  des  Aubergines  des  formes,  dimensions 
et  coloris  les  plus  divers. 


DE   l'eVPSOITION    DE    VERSAILLES,    EX    1883  59 

Les  collections  de  Pommes  de  terre  de  iMM.  Joseph  Rigaultet 
Hyacinthe  Rigault,  horticulteurs  à  Groslay,  étaient,  non  pas 
tant  à  cause  delà  quantité  des  variétés  réunies  que  par  l'aspect 
et  le  parfait  état  des  exemplaires  qui  les  représentaient,  les 
plus  belles  que  nous  ayons  encore  eu  occasion  de  voir. 

Toutefois  qu'on  me  permette  de  faire  ici  cette  restriction.  — 
Si,  quantaux  végétaux  cultivés  pour  l'agrément,  la  vue  et  l'odo- 
rat suffisent  pour  pouvoir  porter  un  jugement  judicieux  sur 
leur  qualité,  il  n'en  est  pas  de  même  pour  la  Pomme  de 
terre,  ni  du  reste  pour  les  autres  produits  horticoles  alimen- 
taires ;  ici^  la  vue  seule  ne  renseigne  pas  toujours  exactement 
sur  ce  quïl  faut  connaître;  la  mine  ne  suffit  pas  ;  ce  n'est  plus 
qu'une  qualité  accessoire;  ce  qu'il  faut  avant  tout,  c'est  la  qua- 
lité désirée,  puis  le  rendement  rémunérateur  selon  le  cas  et  le 
mode  de  culture. 

Ceci  dit,  je  signalerai  :  une  très  nombreuse  et  belle  collection 
de  plantes  potagères  provenant  de  l'établissement  de  Saint-Ni- 
colas, à  Igny,  et  une  autre  présentation  du  même  genre  prove- 
nant de  l'asile  départemental  de  Seine-et-Oise; 

Enfin  les  produits  très  remarquables  comme  développement, 
présentés  par  la  direction  des  travaux  d'assainisiement  de  Pa- 
ris et  provenant  des  cultures  maraîchères  faites  à  l'eau  d'égoùt 
dans  la  plaine  de  Gennevillers. 

Les  Fruits,  Poires,  Pommes,  Raisins,  Pêches,  étaient  repré- 
sentés par  de  belles  collections  formées  deo  variétés  le  plus  gé- 
néralement cultivées. 

M.  Deseine,  pépiniériste  à  Bougival,  exposait  de  beaux  arbres 
fruitiers:  Poiriers,  Pommiers,  Pruniers,  Cerisiers,  Vignes  de 
formes  diverses  et  de  différents  âges,  montrant  différents  degrés 
de  formation. 

Enfin,  je  signalerai  les  principaux  produits  des  Arts  et  Indus- 
tries horticoles:  serres,  châssis,  appareils  de  chauffage,  vases, 
outils  et  instruments  de  jardinage,  qui,  quoique  peu  nombreux, 
étaient  encore  suffisamnaent  représentés. 

En  terminant,  Messieurs,  permettez-moi  d'adresser  ici  mes 
plus  sincères  remerciements   à  Messieurs  les  Membres   de  la 


60      COMPTE   RENDU  DE  LEXPOSlTlOiV    DE   VERSAILLES,    EN    1885 

Société  d'Horticulture  de  Seine-et-Oise  pour  l'accueil  bienveillant 
qui  a  été  fait  au  délégué  de  la  Société  de  Paris. 

Le  Jury  pour  l'Horticulture  était  ainsi  composé  : 

M.  Chevallier,  Président  ;  M.  Victor  Bart,  Secrétaire;  MM.  Sa- 
lier,  Rouland,  Bergman,  Chemin,  Fauquet,  Isoré,  Jamin,  Lam- 
bin, Pavard,  Savoye,  Thibaut,  Yerdier  (Eug.),  Verlot,  Delaville 
fde  Beauvais),  et  Chargueraud,  Jurés. 

Les  bouquets  et  ornementations  diverses  en  fleurs  coupées  ont 
été  jugés  par  ti-ois  Dames  Patronnesses  de  la  Société: 

M™'^  Harting,  LadyPine,  M'"''  Sayvé. 

Les  lauréats  des  prix  d'honneur  ont  été  : 

M.  Duval,  horticulteur  à  Versailles;  —  grand  prix  d'honneur 
donné  par  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  Publique; 

M.  TrufTaut,  horticulteur  à  Versailles:  --  prix  d'honneur 
fondé  par  les  Dames  Patronnesses; 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'%  grainiers  à  Paris; —  l*"""  prix 
des  Dames  Patronnesses; 

M.  Deseine,  pépiniériste  à  Bougival;  —  r''prix  de  M.  le  Mi- 
nistre de  l'Agriculture; 

M.  Moser,  pépiniériste  à  Versailles; — 2^  prix  de  M. le  Ministre 
de  l'Agriculture; 

M.  Lionnet,  à  Jouy  ;  —  l^''  prix  du  Conseil  général  de  Seine- 
ct-Oise; 

M.  Laveau,  à  Bellevue;  —  prix  de  M""'  Heine,  Présidente  des 
Dames  Patronnesses; 

M,  Perrelte,  jardinier  à  Bellevue  ;  —  T""  prix  de  M"""  la  ba- 
ronne James  de  Rothschild  ; 

Etablissement  de  Saint-Nicolas  à  Igny  ;  —  1®''  prix  de  la  Com- 
pagnie des  Chemins  de  fer  de  l'Ouest  ; 

M.  Poirier,  horticulteur  à  Versailles  ;  —  prix  de  la  ville  de 
Versailles  ; 

M.  Alexandre  Robert,  au  Vésinel  ;  —  prix  Furtado; 

M.  Cogneau,  à  Bièvres  ;  —  2"  prix  de  M"*  la  baronne  James 
de  Rothschild  ; 

Direction  des  Travaux  de  Paris  ;  —  2'=  prix  de  la  Compagnie 
ries  Chemins  de  fer  de  l'Ouest  ; 


l'LANÏES    NOLVELLES    OU    RARES.  61 

M.  Joseph  Rigault,  cultivateur  àGroslay  ;  —  2'  prix  du  Con- 
seil général  de  Seine-et-Oise; 

M.  Pigier,  horliculleur  à  Yerrailles  ;  —  3'  prix  des  Dames  Pa- 
Ironnesses  ; 

MM,  Lévêque  et  fils,  à  Ivry;  —  prix  de  M"'^  Lusson,  Dame 
Patronnesse. 

cs^€:t^c^^c^^c^ 

REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

PLANTES  Nouvelles  ou  rares  décrites  dans  des 

PUBLICATIONS    ÉTRANGÈRES. 


GARTEN-ZEITUNG 


Ecliinocaetns  denuilatus  intermeilias  HrLDMiNN,  Gavt.-Zeit., 
8  oclob.  l88o,  fig.  III,  p.  479.  —  Echinocacte  dénudé  intermédiaire. 
—  (Caclées). 

Cette  plante  grasse  a  été  obtenue  dans  l'établissement  de 
M.  H.  Ilildmann,  à  Oranienbourg,  à  la  suite  d'un  croisement 
des  Echinocactus  denudatus  et  Moncillei,  ce  dernier  ayant  fourni 
le  pollen.  La  plante  entière  est  demi-globuleuse,  à  sommet 
aplati;  sa  couleur  générale  est  un  vert  grisâtre  ;  elle  est  relevée 
de  septouhuit  grosses  côtes  longitudinales,  larges  de  0"*, 02-0™, 03, 
hautes  de  0°'.01,  largement  bosselées  ;  les  faisceaux  d'épines  en 
comprennent  chacun  9,  dont  les  2  supérieures  sont  plus  faibles 
que  les  autres  qui  sont  fortes,  longues  de  0'",02,  arquées  en 
dedans  vers  le  corps  de  la  plante,  d'un  jaune  sale.  Les  fleurs 
sont  blanches  et  elles  sont  produites  avec  une  rare  facilité,  qui 
n'existe  pas  au  même  degré  chez  les  deux  parents.  Les  fruits 
se  développent  aisément  et  renferment  en  abondance  des 
graines  susceptibles  de  germer. 

Stcphanandra  incisa  SiEu.  et  Zccc,  —  Gart.-Zeit. ,  29  octob. 
lS8o,  p.  510,  fig.  120.  —  Stéphanandre  incisé.  —  Japon. — (Rosa- 
cées- Spiréacées). 

Arbuste  parfaitement  rustique,  qui  avait  été  décrit  par 
Thunberg  comme  un  Spirxa  et  qui  est  devenu  le  type  d'un 


62  REVUE    BIBLIOGRAPHIQUE    ÉTKANGKKE. 

genre  nouveau  pour  Siebold  et  Zuccarini.  Il  croît  naturellement 
au  Japon  dans  les  îles  de  Nippon  et  Kiusiu,  ainsi  qu'en  Corée 
et  dans  l'archipel  coréen.  Au  mois  de  juin  il  se  couvre  de  fleurs 
blanches,  petites,  mais  réunies  par  5  à  12  en  grappes  axillaires. 
L'arbuste  est  haut  d'un  mètre  à  1™,50  ;  ses  feuilles  d'un  joli 
vert  en  dessus,  plus  pâles  en  dessous,  à  contour  général  trian- 
gulaire avec  la  base  échancrée  en  cœur,  sont  divisés  profondé- 
ment en  3-5  grands  lobes  plus  ou  moins  subdivisés  et  dentés  à 
leur  tour.    On  ignore  la  date  de  son  introduction  en  Europe. 

Billberg^ia  Bakcri  E.  MoKR.,  var.  ^traussiana  Wittm.,  Gart.- 
Zeit.,  15  octob.  1885,  p.  487.  —  Billbergie  de  Baker.  —  Brésil.— 
(Broméliacées). 

Cette  variété  s'est  trouvée  dans  un  envoi  reçu  d'itajahy  par 
M.  H.  Strauss,  d'Ehrenfeld  près  Cologne.  Elle  se  dislingue  du 
type  au  premier  coup  d'œil  par  ses  feuilles  beaucoup  plus  larges 
qui,  à  leur  face  supérieure,  vers  la  base,  se  colorent  en  rouge- 
vineux  sale,  ainsi  que  par  ses  inflorescences  et  ses  fleurs  plus 
développées.  Même,  M.  Wittmack  en  ayant  gardé  un  pied  dans 
son  appartement  depuis  le  19  mai  jusqu'à  la  fin  de  juillet,  a  vu 
la  même  coloration,  quiétait  d'abord  liniitéeà  lu  face  supérieure 
des  feuilles,  s'étendre  bientôt  à  leur  face  inférieure  et  iinalement 
occuper  un  quart  environ  de  leur  longueur,  sur  leurs  deux 
côtés,  de  manière  à  donner  à  la  plante  une  apparence  toute 
difl"érente  de  ce  qu'elle  était  auparavant. 

WIENER   ILLUSTRIATE   GAHTEN-ZEITUXG 

Chamaïcyprias  Ijawsoniana  Bosenthallii  Wien.  ill.  Gart.- 
Zcit.,  décem.  1885,  pi.  i,  p.  493.  —  Chamœcyparis  de  Lawson,  var. 
de  Rosenthal.  —  (Conifères-Cupressinées.) 

he  Cupressus  Laivsoniana  qui  est  devenu  le  type  du  genre 
Chamœcyparis,  a  fourni  déjà  plusieurs  variétés.  Celle  dont  il 
s'agit  ici  est  remarquable  par  la  régularité  et  l'élégance  avec 
laquelle  elle  se  forme  en  pyramide  élancée.  Elle  a  été  obtenue 
de  semis,  à  la  date  d'une  douzaine  d'années,  par  M.  Julius 
Rùppel,  propriétaire  actuel  de  l'établissement  Peter  Smith  et  G'°, 
à  Bergedorf,  près  Hambourg.  On  la  multiplie  de  boutures 
faites  au  mois  de  septembre,,  qu'on  plante  dans  du  sable,   dans 


PLANTES    iNOUA'ELLES    OU    RARES.  G3 

des  pots  maintenus  dès  lors  à  une  température  de  20" ,  en 
moyenne.  Ces  boutures  commencent  à  s'enraciner  en  janvier, 
et  on  peut  les  repiquer  séparément  dans  de  petits  pots, 
au  mois  de  mars.  On  les  laisse  dans  ces  pots  au  moins  une 
année  et  c'est  seulement  au  printemps  de  l'année  suivante  qu'on 
les  plante  en  pleine  terre.  Là,  si  le  sol  est  bon  et  bien  préparé, 
les  jeunes  pieds  mesurent,  à  l'automne  suivant,  0™,50  à  0",70 
de  hauteur. 

GARTENFLORA 

Billberg^iaCilazioviana  Regel,  Gartenf.,  scplem.,  1S85,  pi.  1203, 
p.  260.  —  Billbergiede  Glaziou.  —  Brésil.  —  i^Broméliacées.) 

Cette  Broméliacée  nouvelle  a  été,  dit  le  Gartenflom ,  en- 
voyée par  M.  Glaziou  au  Jardin  botanique  de  Saint-Pétersbourg. 
Elle  est  voisine  du  BUlhergia  fasciata  Lindl.  [Hoplophijlum  fas~ 
ciatum  Béer;  BUlhergia  rhodocyanea  Leji.),  mais  tandis  que 
celui-ci  a  les  feuilles  arrondies  au  sommet  que  surmonte  brus- 
quement une  pointe  courte,  et  que  son  inflorescence  rameuse, 
en  forme  de  panicule,  comprend  de  nombreux  épis  latéraux  de 
fleurs  qu'accompagnent  des  brac'ées  àpeu  près  glabres,  étalées, 
plus  longues  qu'elles  et  colorées  en  beau  rose-rouge,  le  B.  Gla- 
zioviana  a  les  feuilles  rétrécies  graduellement  vers  leur  extré- 
mité et  l'inflorescence  en  épi  simple,  terminal,  comprenant  des 
fleurs  colorées  en  rose-violet  qui  passe  ensuite  au  rouge-cinabre 
foncé,  accompagnées  de  bractées  un  peu  plus  courtes  qu'elles, 
elliptiques-oblongues,  imbriquées,  revêtues  sur  leurs  deux  faces 
d'un  duvet  floconneux  assez  épais  et  d'un  blanc  d'argent. 


Le  Secrétaire-rédacieur-gérant, 

P.  DUGHARTRE. 


Parts.   —  Imprimerie  G.  Rougier  et  Cie,  rue  Cassette,  l. 


64 


JANVIER  1880. 


OliSlillVATIO.NS    MÉTÉOROLOGIQUES    FAITES    PAR     M.    F-    JaMIN,  A     BoURG-LA-ReINE 

PRÉS  Paris  (altitude  63""  environ). 


TEMPÉRATURE 


Minim. 


Maxim. 


HAUTEUR 

du  baromètre. 


Malin. 


Soir. 


VENTS 

dominant 


ETAT   DD   CIEL. 


14 


17 


13 

24 

!5 
26 
>J 
i8 

29 

30 

|31 


0,9 

8,8 

7,3 
8,1 

9.»; 

11,4 

8,0 
4,8 

y,  G 

3,6 

—  0,2 

-  6,9 

7,3 

;;,i 

0,4 

—  7,2 

2,4 

"  0,8 

-7,0 

3,;5 

—  0,6 

-  2,4 

4,1 

—   1,9 

;;,4 

^,1 

5,2 

—  0,2 
2,4 

6,3 

7,3 

-   1,  1 

3,8 

7,7 
7,2 

—  2,5 

—  "^,3 

3,2 

—  3,4 

—  Z,-2 

3,4 
0,1 

-  S.  4 

—  0,4 

76o 

76;;,') 

763 

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7o7 
758 
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761, o 
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761,0 
754 


—  9,5 

O.S 
0,2 

—  2,0 

—  1,0 

—  1,2 
1,0 
3,9 


10,4 
8,0 
b.l 
4,0 
5,5 

8,0 

10,  6 


751 


762 
7o(),5 


738 


746 
746 


746,5 
746 


748,5 

746 
251,5 
"56,  à 
759,5 
757,  6 

763,  o 

754,  5 


766 

76L; 

165,  S 

757,5 
759 

753,5 

762 

734 

75S,  5 

762,5 
760 

763 
744 


760,  5 

758 
758 

749,5 
741 

747 
74S 

746 
749 

751,5 

747 

746 
"55,5 
758,5 
760,  o 
757, 5 

756 

750 


SO. 

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SE.    N. 

SK. 

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SE.   SSE. 

SE. 
SE.    .\. 
N.  NO.  .N. 
E.   SE.  S. 

SO. 

SO. 


Couvert    el  léger,     brumeux,    petite 

pluie  dano  la  soirée. 
Couvert. 
Couvert  le  matin  et  le  soir,  belle  éclai 

cie  dans  le  milieu  de  l»  journée. 
Couvert,  pluie  le  soir. 
Pi.  et  V.  presque  toute  la  n.,  nuag.dr 

gr.  m.,  presque  cl.  le  rcsie  de  la  j 
Nuag.  et  pi.  le  m.,  pi.  plus  f.  l'ap.-m 
Nuag.  le  m.  presque  cl.  le  r.  de  la  j 
Léger,  nuag.  de  gr.   m.,  couv.   neig( 

assez  abond.  l'apr.-m.,  cl  le  soir, 
iNuag.  et  gr.  v.  dans  la  n.  et  d.  la  m. 

neige    picsque    toute  l'après-midi. 

nu'rigeux  le  soir. 
Un  peu  de  n.  de  gr.  m  ,  n.,  cl.  le  s 
Nuag,  d.  la  n.  el  le  m.,  couv.  l'apr.' 

m.  avec  un  pou  de  n.,  cl.  le  s. 
Clair  de  grand   matin,  nuageux. 
Neige  d.   la  n.,  couv.,  pi.  abond.    de 

1 1  h.  et  demie  à  3  li.  d  demie  avec 

l)Our.,  écluir.  dans  la  soirée. 
Gr.  V.  d.  la   nuit,  couv.  quel,  éclair. 

l'apr. -midi,  nuag.  le  soir. 
.Nuageux. 
l'I.  ores,  toute  la  n.,  léger,  a  ver.  d 

la  mal.,  nuag.,  clair  le  soir. 
Pluie  dans  la  nuit,  nuageux. 
l'Iuie  d.  la  nuit  et  près.  t.  la  journ., 

éclair,  dans  la  matinée. 
Nuageux  el  léger,  brumeux. 
Nuageux  el  léger,  brum.  le  m.,  couv 

le  reste  de  la  journée. 
Couvert  le  malin,  nuageux. 
Neige  abond.    d.   la  n.,   couv.,  neige 

moins  abond.  l'apr. -midi. 
Couvert  do  gr.  m.,    nuag.,    il  vol.  de 

la  neige,  clair  le  soir. 
Un  peu  de  neige  d.  la  n  ,  couv.,  lég 

pluvieux  l'apros-midi. 
Nuageux. 
Presque  clair. 

Nuageux  (le  grand  malin,   brumeux 
Légèrement  brumeux. 
Nuageux,  pi.  de  1  h.   à  3  li.  de  l'ap.- 

midi,  clair  le  soir. 
Clair  jus.  2  h.  de  l'ap.-m.,  nuageux, 

pluv     à  partir  de  1  h.  (lu  soir. 
Couvert  le  m.,  |jI.  el  bour.  l'apr.-m 

nuageux  le  soir. 


AVIS  IMPORTANT 


Daûs  sa  séauce  du  12  novembre  1883,  le  Conseil  d'Administration 
de  la  Société  nationale  d'Horticulture  a  décidé  qu'un  Congrès  horti- 
cole sera  tenu,  en  1886,  dans  l'hôtel  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84, 
pendant  la  durée  de  l'Exposition  générale  qui  aura  lieu  du  11  au  16  mai. 
Les  personnes  qui  auraient  Tintention  de  prendre  part  aux  travaux 
de  ce  Congrès  sont  priées  d'en  infoimer  M.  le  Président,  au  siège  de 
la  Société,  rue  de  Grenelle,  84,  et  de  lui  faiie  connaître  le  plus  tôt 
possible  les  questions  qu'elles  se  proposeraient  d'y  traiter  ou  qu'elles 
croiraient  mériter  d'y  être  discutées. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1886 


Concours  permanent. 

Prix  Laisné.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3«  sér.,  IV,  1882,  p.  631 
et  753.) 

Concours  annuels . 

Médaille  du  Conseil  d'Administration.  Pour  l'introduction  ou  l'obten- 
tion de  plantes  ornementales  méritantes.  (V.  le  Journal,  2«  série, 
XI,  1877,  p.  445.) 

Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentsleinon. 


N.  B.  —  La  Commission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  aute  »r3  de« 
articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsabilité 
des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

Série  III.  T.  VIII.  Cahier  de  Février  pubhé  le  31  Mars  IS.Sii.  r, 


66  PROCÈS-VEUBAUX. 


PROCÈS-VERBAUX 


SÉANCE     DU      M     lÉVIUF.K      1886 

Prksiiikncf.  de  M.  Hardy,  piemier  Vice-Pivsiileiil 

La  séanct'  est  ouverle  à  deux  heures  et  demie.  D"ajjn-s  les 
signatures  qu'a  reçues  le  registre  de  présence,  on  y  compte  cent 
soixante-douze  membres  titulaires  et  (|uinze  membres  hono- 
raires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  donne  une  nouvelle  qui  provoque  les  applau- 
dissements unanimes  et  chaleureux  de  la  Compagnie  :  M.  Léon 
Say,  l'homme  éminent  que  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  France  est  heureuse  d'avoir  à  sa  tête,  vient  d'obtenir  la 
distinction  la  plus  haute  et  la  plus  recherchée  dans  le 
monde  littéraire;  aujourd'hui  même  il  a  été  élu  membre  de 
l'Académie  française.  Il  vient  d'en  recevoir  l'avis  officiel,  il  y  a 
une  heure  à  peine,  pendant  qu'il  présidait  la  séance  du  Conseil 
d'Administration.  Déjà  membre  de  l'Instituf,  dans  la  classe  des 
sciences  morales  et  politiques,  M.  Léon  Say  lui  appartient  encore 
dès  ce  jour  pour  une  autre  classe,  l'Académie  française.  C'élail 
son  mérite  supérieur  comme  économiste  qui  lui  avait  valu  son 
entrée  dans  la  première  de  ces  deux  Académies;  c'est  son  talenl 
littéraire  et  oratoire  qui  a  motivé  aujourd'hui  son  élection  par  la 
seconde.  La  Société  nationale  d'Horticulture  peut,  ajuste  litre, 
être  fière  de  voir  figurer  en  tète  de  la  liste  de  ses  membres,  un 
nom  que  de  pareils  titres  placent  à  un  rang  des  plus  élevés 
parmi  ceux  des  hommes  qui  honorent  aujourd'hui  notre 
pays. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  huit  nouveaux  membres  titulaires  dont  la  présen- 
tation a  été  faite  cans  la  dernière  séance  et  n'a  pas  l'encontré 
d'opposition.  11  informe  ensuite  la  Société  de  deux  perles  cruel- 
les qu'elle  vient  d'éprouver  par  le  décès  de  M.  Cillet  (Joan-De- 


SÉANCE   DU    11    FÉVKIEH    1886,  67 

nis),  de  Sannois  (Seine-et-Oise),  et  de  ^\.  d'Orlier  (Léon)  marquis 
de  Saint-Innocent,  Président  de  la  Société  d'Horticulture  d'Autun 
'Saône-et-Loire).  M.  le  Marquis  de  Saint-Innocent  était  un  ama- 
teur d'Horticulture  aussi  zélé  qu'instruit.  Depuis  plusieurs  an- 
nées il  dirigeait  avec  une  parfaite  compétence  et  un  entier  dé- 
vouement les  travaux  de  la  Société  d'Autun  dont  on  peut  dire 
qu'il  était  l'àme.  Aussi  sa  mort  laisse-t-elle  un  vide  immense 
dans  le  sein  de  cette  association  et  sera-t-elle  vivement  sentie 
par  tous  ceux  qui  s'intéressent  aux  progrès  de  l'horticulture 
française  qu'il  favorisait  de  tous  ses  efforts. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Par  M.  Berthault  (Vincent),  jardinier  à  Rungis  (Seine),  un 
lot  de  Tomates  de  la  variété  naine  hâtive  et  une  corbeille  de 
Froisps,  Le  Comité  de  Culture  potagère  juge  ces  deux  produits 
tellement  remarquables,  soit  d'une  manière  absolue,  soit  relati- 
vement à  l'époque  à  laquelle  ils  ont  été  obtenus,  qu'il  demande 
qu'une  prime  del""^  classe  soit  accordée  pour  la  présentation  qui 
en  a  été  faite.  La  Compagnie  fait  droit  par  un  vot*  à  cette 
demande. 

2"  Par  M.  Chappellier  (Paul),  amateur,  un  lot  de  tubercules 
du  Slachys  affinis,  produit  alimentaire  nouveau  relativement 
auquel  il  donne  de  vive  voix  les  renseignements  suivants  : 

Le  Slachys  affinh,  dit  M.  Chappellier.  est  une  plante  de  la 
famille  des  Labiées,  qui  croît  naturellement  en  fihine  et  au  Ja- 
pon (1).  C'est  la  Société  d'Acclimatation  qui  l'a  introduite  en 
France,  il  y  a  quelques  années,  et  c'est  notre  collègue,  M.  Pail- 
lieax.  qui  en  a  relevé  le  mérite  comme  plante  alimentaire  dans 
son  excellent  livre  intitulé  :  Le  Potarjer  d'an  carieax.  La  culture 
de  cette  plante  est  des  plus  faciles^,  car  elle  s'accommode  de  tous 


il)  La  détermination  de  cette  espèce  n'est  peut-être  pas  à  l'abri  de 
toute  critique.  Sur  ces  168  e.spèces  de  Stachys  qui  sont  caractérisées 
par  Bentham  dans  le  Prodromus  (vol.  XII,  p.  462  et  suiv.),  une  seule 
est  indiquée  comme  croissant  naturellement  en  Chine;  c'est  le  Slachys 
(hinensis  Bc.xge,  voisin  de  notre  S.  paluslris  L.,  que  Bunge  <lonne 
lorarae  se  trouvant  dans  le  nord  du  céleste  empire,  et  que  Fortune  a 
trouvé  près  de  Amoy.  D'un  autre  côté,  Fresenius  a  donné  le  nom 
'|p  HfKchys'itfpiiis   h    un   sou^-arbrisspau  ranifiix,  convpil   dp  poil< 


68  PROCÈS-VERBAUX. 

les  sols  et  elle  est  d'une  rusticité  à  toute  épreuve,  ce  qui  permet 
d'en  prendre  les  tubercules  en  terre,  pour  la  consommation, 
pendant  toute  la  mauvaise  saison,  pourvu  que,  au  moyen  d'un 
paillis,  on  ait  empêché  la  congélation  du  sol.  W.  Chappellier  a 
même  constaté  que  des  tubercules  de  cette  plante,  laissés  à  dé- 
couvert, n'avaient  pas  souffert  par  une  gelée  de  — 16".  D'un  autre 
côté,  notre  collègue,  après  avoir  planté  ses  5'^acA^s  au  printemps 
dernier,  dans  un  terrain  sec  et  en  pente,  ne  s'est  plus  occupé 
ensuite  de  cette  plantation  que  pour  lui  donner  un  léger  binage 
et  un  petit  nombre  d'arrosements.  Dans  ces  conditions  très  peu 
favorables,  les  plantes  sont  bien  venues.  Aussi  est-il  convaincu 
que  ailleurs  et  dans  une  terre  moins  sèche,  il  serait  à  peu  près 
inutile  d'arroser.  On  multiplie  cette  espèce  au  moyen  de  ses  tu- 
bercules qu'on  plante  isolément,  en  les  espaçant  de  0",30-0'",40 
en  tous  sens.  Quant  à  l'époque  à  laquelle  on  doit  planter,  elle 
n'est  pas  facile  à  déterminer,  attendu  que,  à  toute  époque,  les 
tubercules  entrent  promptement  en  végétation.  Ainsi  ceux  que 
M.  Chappellier  a  cueillis,  à  la  date  de  8  jours,  ont  déjà  commencé 
de  pousser,  et  il  en  montre  un  qui,  ayant  été  retiré  de  terre,  il  y 
a  six  semaines,  et  étant  resté  depuis  l'arrachage  à  sec,  dans  une 
chambre,  a  déjà  donné  une  tige  longue  de  plus  de  0"',iO. il  pense 
donc  qu'il  n'y  aurait  aucun  inconvénient  à  faire  la  plantation 
dès  cet  instant.  La  production  de  cette  plante  est  assez  considé- 
rable pour  que,  dans  les  conditions  peu  avantageuses  dans  les- 
quelles il  l'a  cultivée,  elle  lui  ait  donné  40  à  50  pour  1.  Ail- 
leurs et  dans  des  conditions  plus  favorables,  on  l'a  vue  produire 
200  pour  1  ;  on  lui  a  mémo  assuré  en  avoir  obtenu  300  pour  1. 
Comme  aliment,  les  tubercules  du  Stachi/s  chinois  ont  été  recon- 
nus bons  ou   très  bons  par  toutes   les  personnes   qui  en   ont 

laineux  et  floconneux,  haut  de  O^jiJO  ii0'^,4b,  qui  a  été  trouvé  sur  le 
mont  Sinaï  par  Bové,  Schiniper,  Auchei-Eloy,  près  de  Damas  par  ri' 
dernier  voyageur  et  qui  croit  aussi  dans  la  Basse-Egypte.  Il  est  pou 
probable  que  ce  soit  la  même  piaule  qui  se  retrouve  en  Chine.  Toule- 
Ibis  n'ayant  jamais  vu  le  Slachys  dont  M.  Chappellier  (P.)  a  montré 
les  tubercules  à  la  Société, je  ne  puisque  soulever  un  doute  sans  rien 
(lire  de  précis  à  cet  égard. 

(Note  du  Secrétaire-rédacteur,} 


SÉANCE   DU    H    FÉVRIER   1886,  69 

mangé.  Ils  offrent  en  outre  cet  avantage  que,  avant  de  les  pré- 
parer pour  la  table,  on  n'a  qu'à  les  laver  sans  les  éplucher.  De- 
puis trois  ans  que  M.  Chappellier  (P.)  cultive  cette  nouvelle 
plante  potagère,  il  n'en  a  obtenu  que  de  bons  résultats;  aussi 
cons(ille-t-il  à  ses  collègues  d'en  essayer  à  leur  tour  la  culture. 
Pour  leur  en  fournil  les  moyens,  il  leur  offre  les  tubercules  qu'il 
a  déposés  sur  le  bureau.  D'ailleurs,  ajoute-t-il,  on  peut  aujour- 
d'hui se  procurer  les  éléments  de  la  plantation  chez  la  plupart 
des  horticulteurs-grainiers  et  des  marchands  de  comestibles.  Il 
pense  aussi  que,  pour  étendre  une  plantation  qu'on  jugerait  trop 
restreinte^  on  pourrait  multiplier  la  plante  par  le  bouturage  à 
chaud. 

3"  Par  M.  Rabier,  jardinier  à  PHay,  des  Pommes  Reinette  du 
Canada  et  des  Poires  Bergamotte  Espéren  d'un  volume  remar- 
quable, —  Celte  présentation  lui  vaut  une  prime  de  3^  classe, 

4"  Par  M.  Jourdain,  cultivateur  à  Maurecourt  {Seine-et-Oise}, 
des  Pommes  Reinette  du  Canada  et  Belle  Dubois,  Les  premières 
surtout  sont  très  belles  et  d'une  finesse  qui  indique  les  soins  assi- 
dus dont  elles  ont  été  l'objet,  — ■  Il  est  accordé  à  M.  Jourdain  une 
prime  de  1"  classe  . 

0°  Par  ]\P'°'  Chrétien,  propriétaires  à  Bagneux,  des  Poires 
présentées  sous  le  seul  nom  deBozyetdans  lesquelles  le  Comité 
d'Arboriculture  fruitière  voit  des  Passe-Colmar,  mais  déjà  trop 
mûres  et,  pour  ce  u;otif,  ayant  déjà  perdu  quelque  peu  de  leur 
saveur; 

6"  Par  M.  Hédiard,  négociant  en  comestibles  exotiques,  place 
de  la  xMadeleine,  à  Paris,  des  Oranges  rouges  de  Blidali,  des 
Oranges  d'Oran  et  de  petits  Citrons  Gallet  récoltés  à  Blidah.  — 
Une  prime  de  2"  classe  lui  étant  décernée  pour  cette  présenta- 
tion, M.  Hédiard  renonce  à  la  recevoir.  —  Il  fait  observer  que 
les  petits  Citrons  déposés  par  lui  sur  le  bureau  appartiennent  à 
une  variété  recommandable  par  l'abondance  du  jus  que  renfer 
ment  ces  fruits.  Ce  jus  est  très  acide,  mais  avec  un  arôme  spécial. 
L'arbre  qui  les  produit  est  cultivé  communément  à  la  Martini- 
que, et  c'est  aussi  de  cette  lie  que  M,  Hédiard  en  faisait  venir 
les  fruits  jusqu'à  ces  derniers  temps.  Malheureusement,  pour 
arriver  à  Paris,  ils  restaient  de  vingt  à  vingt-cinq  jours  environ 


iO  PRUOES-VERBAUX. 

en  route;  pendanl  ce  temps,  ils  s'échauffaient  et  perdaient 
leur  apparence  de  fraîcheur,  sans  que  toutefois  la  qualité  en  fût 
altérée.  Cet  inconvénient  a  disparu  aujourd'hui  qu'on  les  récolte 
à  Blidah.  Une  particularité  qu'il  est  bon  de  signaler  c'est  que 
des  graines  venues  de  la  Martinique,  ayant  été  semées  à  Blidah, 
par  M.  Fontaine,  ont  reproduit  la  variété  sans  la  moindre 
altération.  Le  (Utronnier  qui  donne  ces  fruits  est  un  joli  arbre 
très  productif. 

M.  Hcdiard  dit  qu'il  croit  devoir  donner  à  la  Compagnie  un 
renseignement  utile  sur  un  sujet  tout  différent.  On  vend  aujour- 
d'hui com.'niinément,  dans  les  rues  de  Paris,  des  Haricots  en 
grains  plus  ou  moins  verls,  qu'on  donne  comme  ties  Flageolets 
frais.  Or  ce  sont  des  Haricots  chevrier  et  autres,  conservant  ;i  la 
maturité  une  teinte  plus  ou  moins  verte,  qui  ont  subi  une  prépa- 
ration destinée  à  leur  donner  l'apparence  de  la  fraîcheur.  On 
commence  par  les  passer  à  la  vapeur,  après  quoi  on  les  traite, 
pour  les  verdir,  au  moyen  d'une  préparation  chimique  ([ui  peut 
n'être  pas  sans  inconvénient  pour  les  personnes  qui  prennent  cet 
aliment . 

7"  Par  M.  Horat  (Charles),  jardinier -chef  chez  M.  Laveissiôre, 
au  château  de  La  Folie  près  Draveil  (Seine-et-Oise),  une  grande 
et  belle  corbeille  de  fleurs  forcées,  Roses,  Violettes  de  Parme, 
fleurs  d'Oranger,  de  fi/iddodi'ndnni  et  àWnlhuriinn  Androanum, 
pour  laquelle  il  lui  est  accordé  une  prime  de  2"^'  classe.  M.  Horat 
présente  en  même  temps  une  R(n<o  qu'il  a  obtenue  de  semis  après 
fécondation  croisée  entre  les  Roses  Paul  Neyron  et  de  la  Reine. 
Le  Comité  de  Floricullure  déclare  que  cette  Rose  lui  semble 
belle,  mais  qu'il  ne  peut  en  faire  l'objet  d'un  jugement  précis 
d'après  une  fleur  venue  en  culture  forcée:  il  ajourne  donc  son 
jugement  jusqu'au  moment  où  il  pourra  la  voir  venue  dans  les 
conditions  normales. 

Dans  sa  lettre  d'envoi  M.  Horat  dit  qu'il  donne  à  cette  Rose  le 
nom  de  Madame  Emile  Laveissièrc 

8"  Par  M.  Maurice  de  Vilmorin,  des  rameaux  fleuris  de  plu- 
sieurs végétaux  ligneux  qui  sont  maintenant  en  fleurs  dans  les 
jardins,  sur  les  côtes  de  Provence.  Ces  rameaux  ont  été  pris  sur 
des  pieds  dont  la  plantation  ne  remonte  qu'au   mois  de  février 


SÉANCE   DU    11    KÉVltlEK    1880.  71 

1882.  Les  espèces  auxquelles  ils  apparliennent  sont  surtoul  des 
Protéacées ,  savoir  les  Hakea  Victorix  el  rosmarini folio ,  le 
Bnnhsla  pnemorsa,  ei  Q.\QC,  e\\e?>  deux  Scrophularinées,  le  Hal- 
Ifi'ia  lacida  L.  ei\e  Biiddhua  sal/rifolia  J\cQ.  iChiUnnlhm  arbo- 
reus  Benth.),  l'un  et  l'autre  originaires  de  l'Afrique  australe.  A 
ces  spécimens  d'arbustes  d'ornement  a  été  jointe  une  branche 
du  Quercm  oçi/ar/mMicu.  prise  sur  un  arbre  qui  se  trouve  sur  le 
domaine  des  Barres,  arrondissement  de  Montargis  (Loiret).  — 
Une  prime  de  1'''  classe  étant  décernée  pour  cette  présenta- 
tion, M.  deYilmorin  renonce  à  la  recevoir. 

y\.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  cor- 
respondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°  Une  lettre  de  M.  Bazin,  professeur  à  la  Société  d'Horticul- 
Lure  de  Glermont  (Oise),  relative  au  Chou  de  Bruxelles  nain. 
L'auteur  de  cette  lettre  rappelle  un  passage  de  procès-verba 
de  la  séance  du  24  décembre  1885  où  il  est  dit  que  le  Comité  de 
Culture  potagère  n'avait  pas  eu  encore  sous  les  yeux  cette  va- 
riété, et  il  en  conclut  ([ue  le  Comité  a  laissé  entrevoir  ainsi  que,  à 
ses  yeux,  c'est  là  une  nouveauté.  Or,  écrit-il,  c'est  une  variété 
déjà  connue  de  longue  date  puisque  c'est  lui  même  qui  l'a  obte- 
nue, en  1860,  lorsqu'il  était  jardinier  chez  M.  le  marquis  de  Clu- 
gny.  à  Liancourt  'Oise).  Après  l'avoir  fixée,  il  la  nomma  Chou  de 
Bruxelles  nain  extra-perfectionné.  En  1863,  il  présenta  ce  Chou 
à  la  Société  qui  lui  accorda,  pour  cette  présentation,  une  prime 
de  2"  classe^  A  l'Exposition  partielle  du  12  mars  I86i,  il  en  pré- 
senta un  lot  de  dix  pieds  qui  lui  valut  une  médaille  d'argent 
(Voy.  \q  Journal,  cahier  d'avril  1864,  p.  238).  Depuis  cette  épo- 
que, la  plante  a  fait  son  chemin  et,  notamment  dans  les  environs 
de  Glermont  (Oise),  M.  Bazin  dit  qu'on  ne  cultive  plus  d'autre 
sorte  de  Chou  de  Bruxelles.  Elle  figure  même  depuis  longtemps, 
ajoute-t-il,  dans  le  Catalogue  de  la  maison  Yilmorin-Andrieux, 
sous  le  nom  de  C'iou  de  Bruxelles  nain.  —  Il  en  est  du  reste  de 
même, dit-il  encore,  pour  d'autres  plantes  qu'on  présente  comme 
nouvelles  bien  qu'elles  existent  de  longue  date  dans  les  jardins. 
C'est,  par  exemple,  ce  qui   arrive   aujourd'hui  pour   la    Mâche 


72  PROCÈS- VERBAUX. 

panachée,  que  diverses  publications  horticoles  donnent  comme 
une  nouveauté,  mais  qu'il  possède  depuis  longtemps  sans  en 
faire  grand  cas,  et  dont  il  offre  de  la  graine  à  ceux  de  ses  col- 
lègues qui  en  désireront. 

2°  Une  lettre  de  M.  Charles  du  Pouey,  Membre  de  la  Société, 
qui  annonce  l'envoi  d'une  note  dont  il  est  l'auteur  et  qui  est  in- 
titulée :  Note  sur  le  Cotonnier  Subers.  Cette  note,  qui  est  jointe  à 
la  lettre,  est  renvoyée  par  M.  le  Président  à  la  Commission  de 
Rédaction. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée  M.  le  Secré- 
taire-général signale  le  Programme  de  l'Exposition  des  produits 
de  l'Horticulture  qui  au"a  lieu  à  Evreux,  du  26  au  30  mai  pro- 
chain, à  l'occasion  du  Concours  régional. 

Conformément  au  Règlement,  M.  le  Trésorier  Chouveroux 
communique  à  la  Société  le  budget  et  les  comptes  pour  l'année 
1885  qui  sont  renvoyés  à  la  Commission  de  Contrôle.  Il  reçoit  les 
remerciements  de  M.  le  Président  pour  le  soin  et  l'exactitude 
avec  lesquels  il  gère  les  finances  de  la  Société. 

M.  Charguerauda  la  parole  et  fait  une  communication  verbale 
en  vue  d'indiquer  la  marche  qu'il  a  suivie  avec  succès  pour 
retarder  la  floraison  des  Chrysanthèmes  d'automne  jusqu'à  l'é- 
poque actuelle,  et  même  jusqu'au  mois  de  mars.  Celle  maiche  a 
consisté  à  faire,  au  mois  d'août,  des  boutures  de  ces  plantes 
avec  des  rameaux  très  longs  et  déjà  presque  en  boutons.  Au 
mois  de  septembre,  ces  boutures  ont  été  replantées  et  leurs 
boutons  ont  été  supprimés.  Au  mois  de  décembre^  les  plantes 
ainsi  obtenues  ont  été  soumises  à  la  culture  forcée  ([ui  en  déter- 
mine la  floraison  pendant  les  mois  de  janvier,  février  et  mars. 
Une  précaution  essentielle,  pour  avoir  une  bonne  floraison, 
consiste  à  supprimer  aux  plantes  les  pousses  qui  parient 
du  bas  de  la  tige  et  à  ne  conserver  que  des  rameaux  axil- 
1  aires. 

Un  Membre  dit  qu'en  ce  moment  même  il  a  des  Chrysanthè- 
mes en  fleurs,  à  l'air  libre,  dans  son  jardin. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  d'un  document  intitulé  :  Note 
sur  un  Régonia  nouveau,  à  infloiescences  épiphylles,  par  M.  P. 

bUGBARTRE. 


SÉANCE  DU  25  FÉVRIER  1886.  73 

L'un  de  messieurs  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelle?  pré- 
sentations; 
Et  la  séance  est  levée  à  trois  heures  et  demie. 


SKANCE  DU  2o  FÉVRIER  1886 

Présidence  de  M.  Léon  8ay,  Président  de  la  Société 

La  séance  est  ouverte  vers  deux  heures  et  demie,  devant 
cent  soixante-et-un  Membres  titulaires  et  quatorze  Membres 
honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  remercie  vivement  la  Société  pour  la  sympa- 
thie qu'elle  lui  a  montrée  en  applaudissant  chaleureusement 
lorsqu'elle  a  appris,  pendant  la  dernière  séance,  qu'il  venait 
d'être  élu  membre  de  l'Académie  française. 

Il  lui  apprend  ensuite  avec  un  profond  regret  qu'elle  vient  de 
perdre  l'un  de  ses  membres  les  plus  illustres  par  le  décès  de 
M.  Jules  Jamin,  qui  lui  appartenait  depuis  l'année  1879.  M.  Ja- 
min  était  un  savant  justement  célèbre,  professeur  de  Physique 
à  la  Faculté  des  Sciences  de  Puris  et  l'un  des  deux  Secrétaires 
perpétuels  de  l'Académie  des  Sciences.  Ses  importants  travaux 
et  ses  découvertes  dans  le  champ  de  la  Phj-sique  l'avaient  placé 
depuis  longtemps  au  premier  rang  parmi  les  physiciens  de 
notre  époque  et  les  grands  ouvrages  dans  lesquels  il  avait 
présenté  le  tableau  complet  de  la  science  aux  progrès  de  laquelle 
il  avait  puissamment  contribué  étaient  devenus  classiques  dès 
leur  publication.  Doué  d'une  infatigable  activité  que  secondait 
une  facilité  merveilleuse,  M.  Jamin  avait  acquis^  en  dehors  de  la 
science  à  laquelle  il  s'était  dévoué,  des  connaissances  variées, 
surtout  en  botanique  et  en  horticulture.  Dans  ses  rares  moments 
de  loisir  il  était  heureux  de  se  livrer  aux  soins  de  la  culture,  et 
c'est  en  dirigeant  lui-même  les  arbres  fruitiers  d'une  propî'iélé 
située  dans  les  Ardennes  qu'il  aimait  à  se  reposer  des  travaux 
absorbants  du  laboratoire  et  des  fatigues  du  professorat.  Si 
en    lui  la   France   a  perdu   l'une  de-  ses  grandes  illustrations 


74  l'ROCÈS-VEHBAUX. 

scientifiques,  nalre  Société  s'est  vu  enlever  par  cette  niort  l'un 
de  ses  Membres  les  plus  compétents  et  les  plus  passionnés  pour 
l'art  des  jardins. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  six  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  pré- 
sentation a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  pas  soulevé 
d'opposition. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau: 

1"  Par  M.  Berthault  (Jean),  jardinier  chez  M.  Vallée,  à  Wis- 
sous  (Seine-et-Oise),  deux  pieds  du  Fraisier  Marguerite  (Lebre- 
ton)  chargés  de  fruits  mûrs,  un  pied  de  Toninfc  rouge  naine 
hâtive,  venu  d'un  semis  qui  a  été  fait  au  mois  de  septembre 
dernier,  portant  des  fruits  arrivés  à  leur  parfaite  maturité,  ainsi 
qu'une  corbeille  de  fruits  mûrs  appartenant  à  cette  même 
variété.  Ces  divers  produits  ont  été  obtenus  grâce  au  chauffage 
par  un  tbermosiphon  et  M.  le  Pi'ésident  du  Comité  de  Culture 
potagère  fait  observer  qu'ils  se  sont  développés  sous  l'influence 
d'un  temps  très  défavorable,  constamment  sombre,  brumeux  et 
froid  ;  néanmoins  ils  sont  si  beaux  que  le  Comité  demande  que 
le  jardinier  qui  a  su  les  obtenir  dans  ces  conditions  reçoive 
une  prime  de  1''^  classe.  Cette  demande  est  favornblemenl 
accueillie  par  la  Compagnie  . 

2"  Par  M.  Beurdeley,  horticulteur-maraîcher,  rue  des  Plantes, 
68,  à  Paris,  deux  pieds  du  Céleri  blanc  doré  de  M,  Chemin, 
qu'il  apporte  pour  faire  apprécier  par  ses  collègues  le  mérite 
de  celte  nouvelle  variété.  On  voit  en  effet  que  ces  pieds  sont 
parfaitement  blancs  sans  avoir  été  buttés.  Or  ils  ont  été  pris  au 
hasard  au  milieu  d'un  carré  sous  clifissis,  formé  de  pieds  d'un 
an,  par  conséquent  déjà  un  peu  âgés.  Des  plantes  datant  seule- 
ment du  mois  de  mai  auraient  été  dans  des  conditions  encore 
meilleures. 

3"  Par  M.  Berthault  (Jean),  deux  corbeilles,  l'une  de  Poires 
Bergamotte  Espéren,  l'autre  de  Pommes  Calville  blanc  et  Rei- 
nette du  Canada,  pour  la  présentation  desquelles  il  lui  est 
accordé  une  prime  de  '2°  classe.  Les  Poires  comprises  dans  cet 
apport  sont  d'une  grosseur  peu  commune,  mais  présentent 
quelques  tavelures. 


SKANCE    DU    25    FÉVRIER    188H.  75 

4°  Par  M.  Hédiard,  négociant  en  comestibles  exotiques,  place 
(le  la  Madeleine,  deux  spécimens  du  Citron  BergainoKe  ou 
Limon  doux.  La  forme  de  ces  fruits  est  curieuse  :  ils  sont  glo- 
buleux, légèrement  déprimés  et  portent,  au  milieu  de  leur  côté 
supérieur  aplani,  une  saillie  discoïde,  haute  d'environ  0™, 005,  du 
milieu  de  laquelle  part  un  prolongement  grêle  et  assez  long 
qui  semble  ne  pouvoir  pas  être  aulre  chose  que  le  style  persis- 
tant et  desséché. 

0*^  Par  M.  Henry  de  Vilmorin,  une  série  d'échantillons  la 
plupart  fleuris,  représentant  une  vingtaine  d'espèces  d'Euca- 
Jyptus  quil  cullive  dans  sa  propriété  du  Golfe  Jouan  (Alpes- 
Maritimes).  11  reçoit  pour  cette  importante  présentation  une*, 
prime  de  1'*' classe.  Il  donne  de  vive  voix  sur  ces  végétaux  les 
renseignements  suivants  : 

On  sait,  dit-il,  que  les  Eucalyptus  sont  des  arbres  presque 
tous  australiens,  dont  les  espèces  sont  assez  diversement  déli- 
mitées pour  que  certains  botanistes  en  portent  le  nombre  à  près 
de  200,  tandis  que,  d'après  M.  F.  Mueller,  qui  en  a  fait  l'objet  de 
longues  études,  ce  chiffre  devrait  être  réduit  de  moitié.  Ce  sont 
en  général  des  végétaux  remarquables  par  la  rapidité  de  leur 
croissance  et  par  les  proportions  gigantesques  auxquelles  ils 
peuvent  arriver.  L'incerlilude  qui  règne  au  sujet  de  la  délimi- 
tation de  leurs  espè.2es  tient  surtout  aux  modifications  dans  leur 
matière  d'être  qui  s'opèrent  pendant  le  cours  de  leur  existence 
l't  qui  sont  telles  que,  pour  les  bien  connaître,  il  est  indispen- 
sable de  les  observer  à  partir  de  la  germination  et  de  les  suivre 
ensuite  pendant  leur  développement,  ce  que  fait  en  ce  moment 
M.  Naudin,  àAntibes,  mais  ce  que  peu  de  personnes  sont  en  posi- 
tion défaire  comme  lui.  Les  plus  saillantes  de  ces  modifications, 
qu'on  observe  facilement  surtout  sur  V Evrahjptm  Globuhis, 
l'espèce  le  plus  fréquemment  cultivée,  soit  en  pleine  terre  sur 
les  bords  de  la  Méditerranée,  soit  plus  au  nord  en  orangerie, 
consistent  en  ce  que  l'arbre,  pendant  ses  trois  ou  quatre  premières 
années,  a  les  rameaux  relevés  de  quatre  angles  longitudinaux, 
et  pourvus  de  feuilles  opposées,  sessiles,  larges  et  horizontales, 
tandis  que  plus  tard  ses  rameaux  sont  arrondis  et  ne  portent 
plus  que  des  Quilles  alternes,  pétiolées,  étroites  et  dont  le  plan 


76  PROCÈS-VERBAUX. 

est  vertical.  Le  norn  à' Eucalyptus  est  tiré  de  ce  que   le  boulon 
de  ces  végétaux  est  et  reste  entièrement  fermé  jusqu'à  ce  que 
la  portion  supérieure  de  son  enveloppe  générale  se  détache  par 
l'effet  d'une  fissure   transversale  comme  un  couvercle  ou  oper- 
cule sous  lequel  étaient  entièrement  cachés  les  organes  repro- 
ducteurs.   Cet  opercule  est  le  plus  souvent  hémisphérique   ou 
sensiblement  déprimé;  mais,  chez  quelques  espèces,  il  est  consi- 
dérablement développé  en  hauteur  de  manière  à  prendre  l'appa- 
rence d'un  capuchon  très  haut  en   môme  temps  qu'étroit.  La 
plus  connue  aujourd'hui  des  espèces  d'Fiicalijptus  est  VE.  Glo- 
bulus,  arbre  dont  la  croissance  est  très  rapide  et  qui  acquiert 
des   proportions  de   beaucoup    supérieures  à   celles   des    plus 
grands  arbres  de  nos  pays.  Il  est  assez  peu  difficile  relativement 
à  la  nature  du  sol  ;  néanmoins  il  réussit  surtout  et  croît  vite  sur 
les  terres  d'alluvion   fraîches  et  profondes.  On  a  dit  souvent 
que  c'est  le  Peuplier  des  pays  chauds.  Ses  fleurs  viennent  par 
trois  à  l'aisselle    des   feuilles.    Ce   caractère  le   rapproche  de 
V Eucalyptus  viminalis,  l'arbre  à  la  rnanne  des  Australiens,  ainsi 
nommé  parce  que,  piqué  par  certains  insectes,  il  laisse  couler 
à  l'extérieur  un  liquide  qui,  concrète,  ressemble  à  la  manne  médi- 
cinale. Cette  espèce  est  susceptible  de  devenir  très  grande  et  la 
croissance  en  est  rapide.  Ses  feuilles  étroites,  rappelant  celles  de 
l'Osier,  d'où  lui  est  venue  la  dénomination  de  viminalis,  le  font 
souvent  confondre  avec  VE.  amyydalina,  sous  le  nom  duquel  il 
est  fréquemment  cultivé.  Il  est  un  peu  moins  sensible  aux  gelées 
que  VE.  Globulus  et  supporte  deux  ou  trois  degrés  de  froid  de 
plus  que  celui-ci.  M.  H.  de  A'ilmorin  exprime  cette  inégalité  de 
sensibilité  en  disant  que  VE.    Globulus  ne  peut  sortir,  pour  la 
pleine  terre,  de   la  région  de  l'Oranger,   tandis  que  V E.  vimi- 
nalis passe  très  bien  dans  la   région  de  l'Olivier.    Le  véritable 
E.  amygdalina  dépasse,  par  la   hauteur  qu'il  peut  atteindre, 
tous  les  arbres  aujourd'hui  connus,   même  le  Séquoia  giyantea 
de  Californie.  On  en  a  vu  en  Australie  des  inlividus  qui  mesu- 
raient 500  et  même  530  pieds  anglais,  c'est-à-dire  152'", 50  et 
Ifil"", 65  de  hauteur.  Il  pousse  très  vile  comme  les   précédent:'. 
On  en  connaît  une  variété  assez  tranchée.  VE.  Risdoni  est  une 
espèce  moins  intéressante  que  celles  dont  il  vient  d'êlre  ques- 


SÉANCE   DU   25    FÉVRIER    1886.  77 

lion,  mais  qui  présente  cette  particularité  de  conserver,  plus 
longtemps  que  celles-ci,  les  feuilles  opposées  des  premières 
années  et  d'en  avoir  ensuite  de  larges  à  l'âge  adulte.  Au  reste, 
quelques  espèces  de  ce  genre  ont,  pendant  toute  leur  existence, 
des  feuilles  opposées,  notamment  Y E .  cinerea,  qui  se  distingue 
en  outre,  parce  que  son  tronc  se  couvre  d'un  liège  épais  mais 
pas  assez  pour  devenir  exploitable.  VE .  reùnifera  est  le  Gom- 
mier rouge  des  Australiens.  Son  bois  est  d'excellente  qualité  ; 
on  le  confond  souvent  avec  \ E .  rostrata,  ainsi  nommé  à.  cause 
du  développement  en  hauteur  de  son  opercule  floral.  Celui-ci 
a  aussi  un  bois  de  irès  bonne  qualité,  et  il  possède  la  faculté 
souvent  précieuse,  de  pouvoir  venir  sur  des  teri-es  très  humides 
et  même  submersibles.  hE.  prjhjanthema  est  curieux  par  la 
forme  de  ses  feuilles  pétiolées  qui  sont  à  peu  près  arrondies  et 
échancrées  à  leur  extrémité.  Son  bois  est  très  compact  et  d'un 
grain  très  fin,  ce  qui  permet  de  l'employer  pour  la  gravure, 
comme  celui  du  Buis,  au  moins  pour  les  dessins  qui  n'exigent 
pas  une  très  grande  finesse  de  détails.  \i E .  boti'uoidesesl  un  très 
bel  arbre  qui  végète  avec  beaucoup  de  vigueur  et  dont  la  crois- 
sance est  tellement  rapide  <jue  M.  H.  de  Vilmorin  en  a,  dans  sa 
propriété  du  Golfe  Jouan,  des  pieds  hauts  de  plus  de  15  mètres 
après  quatre  années  de  plantation.  ]JE.  calophylla  justifie  ce 
nom  qui  signifie  E.  aux  belles  feuilles,  par  son  beau  feuillage 
qui  rappelle  celui  du  Laurier  de  Portugal.  Il  est  remarquable 
aussi  par  la  grosseur  de  ses  fruits  qui  ont  la  forme  d'une  urne 
et  le  volume  d'une  noix  moyenne.  V^E.  Lehmanni  forme  un 
arbre  de  dimensions  moyennes,  dans  lequel  l'opercule  floral  est 
très  haut  et  très  long.  LE.  robusta  est  l'une  des  plus  belles 
espèces  de  ce  genre.  Il  fleurit  dès  l'âge  de  trois  ans,  par  bou- 
quets axillaires  de  fleurs  dont  le  calyce  et  l'opercule  floral 
sont  d'un  blanc  d'ivoire.  Parfois  sa  floraison  est  d'une  abon- 
dance extrême.  Il  forme  un  grand  arbre  touffu  et  à  branches 
étalées.  L' E .  diversicoloi',  plus  connu  dans  le  commerce  horti- 
cole sous  le  nom  d'E.  colossea,  doit  sa  dénomination  spécifique 
à  ce  (|ue  le  dessus  de  ses  feuilles  étant  d'un  vert  foncé,  leur 
dessous  est  d'un  vert  grisâtre  qui  fait  contraste  avec  la  teinte 
de  la  face  opposée.  Cette  espèce  est  un  très  grand  arl»re  dont 


78  PROCÈS-VERBAUX. 

on  a  vu  la  lige  alleiiidre  quelquefois,  en  Australie,  au  milieu 
de  massifs,  jusqu'à  cent  mètres  de  hauteur  avec  seulement 
O'^jTO  ou  0'^,80  de  diamètre.  On  sent  que  le  bois  de  pareils 
arbres  doit  avoir  une  très  grande  force  de  résistance  pour  les 
maintenir  en  bon  état  dans  de  pareilles  conditions.  M.  H.  de 
Vilmorin  termine  son  instructive  communication  en  annonçant 
que,  plus  tard,  il  se  propose  de  mettre  sous  les  veux  de  ses 
collègues  des  spécimens  soit  d'autres  espèces  à'Eucahjplus, 
soit  de  différents  arbres  et  arbustes,  à  mesure  qu'ils  seront  en 
état  de  leur  être  présentés. 

6°  Par  M.  Th.  Devaux,  amateur,  rue  de  Rennes,  82,  des  bran- 
ches de  Laurier  Tin  'Vihurninn  l^inus  L  )  qui  présentent  un  fait 
très  curieux.  Dans  la  note  qu'il  a  jointe  à  ces  objets,  M.  Devaux 
dit  que,  sur  sa  propriété  sise  à  Nogent-le-Rotrou,  il  existe 
depuis  une  trentaine  d'années  un  massif  de  Lauriers  Tins  bien 
verts  et  sans  la  moindre  panachure.  Il  y  a  cinq  ans,  l'un  de  ces 
arbustes  mourut.  Pour  le  remplacer  sans  retard,  il  ne  trouva 
dans  le  pays  qu'un  pied  de  la  même  espèce  qui  était  panaché. 
Pendant  les  deux  premières  années  après  sa  plantation  cet 
arbuste  souffrit  beaucoup  et  perdit  même  presque  entièrement 
sa  panachure;  mais  en^^uite  il  se  rétablit,  se  mit  à  végéter  avec 
une  très  grande  vigueur  et  en  même  temps  devint  plus  pana- 
ché qu'il  ne  l'avait  jamais  été.  a  C'est  alors,  dit  la  note,  que 
"  celte  panachure  se  mit  à  se  propager  de  proche  en  proche  sur 
<<  les  Lauriers  Tins  voisins  qui  avaient  été  bien  verts  jusqu'à  ce 
H  moment,  et  à  s'étendre  comme  une  tache  d'huile,  .\ctuelle- 
".  ment,  elle  couvre  déjà  une  étendue  de  trois  mètres  et  elle 
n  continue  à  s'étendre.  >•  M.  Devaux  offre  obligeamment  à  ceux 
de  ses  collègues  que  ce  fait  intéresserait  assez  pour  leur  faire 
désirer  de  le  constater  par  eux-mêmes,  de  les  recevoir  et  de 
leur  ouvrir  son  jardin,  pendant  l'été  prochain  . 

7"  Par  M.  Paul  Leclerc,  jardinier  chez  M.  Fiiiet,  à  Argenteuil 
Seine-et-ÛisCj,  quatre  fort  belles  Orchidées  qui  lui  valent  une 
prime  de  P'^  classe.  Ce  sont  les  suivantes  :  Angrecinn  Leonis 
Reichb.,  plante  importée  des  îles  Comores  par  M.  Léon  llum- 
blot,  à  qui  elle  a  été  dédiée,  et  qui  paraît  avoir  plusieurs  florai- 
sons chaque  année.  L'individu  déposé  sur  le  bureau  est  remar^ 


SÉANCE  DU  25  FÉVRIER  1886.  TU 

quable  par  la  grandeur  de  sa  fleur.  La  culture  de  cette  plante 
n'offre  pas  de  difficultés.  Il  lui  faut  une  serre  moins  cbaudeque 
celle  (jui  convient  aux  Orchidées  de  l'Inde.  Odontoglossum  An- 
diirsunianwii,  l'une  des  plantes  les  plus  rares  qui  soient  venues 
de  la  Colombie  et  qu'on  présume  être  un  hybride  naturel  entre 
les  Odontoglossinn  Alexandrie  et  r/lonosiim.  Une  serre  froide  lui 
convient  très  bien.  Caltleya  Trianx  snperha,  belle  variété  dont 
l'introduction  de  Colombie  en  France  ne  date  que  de  1884.  L'in- 
dividu qui  la  représente  dans  le  lot  de  M.  Leclerc  (P.)  ne  porte 
pas  moins  de  quatorze  fleurs  ou  boutons.  Cattleya  amcf/tysto- 
(jlossa,  individu  appartenant  à  une  magnifique  variété  qui  a  été 
importée  tout  récemment  du  Brésil;  la  plante  n'a  pas  encore 
la  rare  beauté  qu'elle  aura  certainenient  quand  elle  aura  pris 
toute  la  force  dont  elle  est  susceptible.  II  suffit  de  la  tenir  en 
serre  tempérée,  à  une  chaleur  de  dix  à  quinze  degrés.  —  Dans  sa 
note  de  présentation  M.  P.  Leclerc  fait  observer  que  les  trois 
dernières  Orchidées  de  son  lot  sont  des  importations  dues  à 
M.  Godefroy-Lebeuf. 

8"  Par  M.  Terrier,  jardinier  chez  M.  le  D'  Fournier,  rue 
Sdint-James,  à  Neuilly  (Seinei,  deux  pieds  très  bien  fleuris  de 
/'haùenopsisSc/ul/erirma  appartenant  à  deux  variétés  qui  difl'è- 
rent  entre  elles  par  la  couleur  de  leurs  fleurs  et  de  leurs  feuilles. 
L'une  de  ces  Orchidées  est  fleurie  depuis  le  o  janvier  dernier 
et  l'autre  depuis  le  12  du  même  mois.  —  Il  est  accordé  à  M.  Ter- 
rier une  prime  de^'^  classe; 

V)"ParM.  Régnier,  horticulteur,  avenue  Marigny,  4i,  à  Fon- 
tenay-sous-Bois  (Seine  ,  trois  Orchidées,  savoir  :  Snccolahliini 
(jiganteum  illuslre,  Calanthe  Regnieri  type  et  la  même  espèce, 
variété  à  fleurs  rouges.  Il  obtient  pour  cette  présentation  une 
prime  de  3"  classe. 

10"  Par  M.  Dugourd,  jardinier  chez  M.  le  comte  de  Circourt, 
à  Fontainebleau  i Seine-et-Marne'',  une  corbeille  de  fleurs  cou- 
pées d'Hellébores  en  variétés  nombreuses  qui,  écrit-il,  ont  é(é 
cueillies  à  —  5*  C  et  après  avoir  enduré,  sans  en  souffrir,  outre 
la  neige  à  trois  reprises,  un  froid  de  —  13°  G.  Il  les  envoie, 
écrit-il,  afin  de  montrer  combien  est  grande  la  rusticité  des  Hel- 
lébores. 


80  PROCÈS-VERBAUX. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

A  propos  des  présentations,  M.  Michelin  communique  de 
nouveaux  renseignements  au  sujet  du  Pommier  dont  il  a  été 
question  à  l'avant-dernière  séance,  à  cause  de  l'une  de  ses  bran- 
ches qui  produit  des  fruits  de  forme  anormale  (Voyez  plus  haut, 
p.  30.).  L'arbre,  dit-il,  qui  présente  cette  particularité  se  trouve 
sur  l'un  des  coteaux  qui  bordent  la  vallée  de  l'Oise,  à  Vendeuil, 
canton  de  Moy,  arrondissement  de  Saint-Quentin.  Il  est  très  vieux 
et  a  reçu,  à  une, date  éloignée,  des  greffes  de  Pommiers  à  cidre. 
Pendant  longtemps  il  n'a  produit  que  des  Pommes- rondes.  Plus 
lard,  l'âge,  la  gelée  et  les  ouragans  lui  ont  fait  perdre  ses  bran- 
ches ;  il  a  poussé  des  rejetons  dont  l'un  est  sorti  au  point  où 
avait  été  posée  une  greffe.  C'est  ce  rejeton,  devenu  très  vigou- 
reux, qui  donne  des  fruits  différents  parleur  forme  de  ceux  qui 
viennent  sur  le  reste  de  l'arbre. 

Egalement  à  la  suite  des  présentations,  M.  Boizard,  jardinier 
chez  M"^  James  de  Rothschild,  met  sous  les  yeux  de  ses  collè- 
gues un  pied  d'Adiantum  qui  a  été  soumis  à  l'action  de  la  vapeur 
de  tabac  destinée  à  faire  périr  les  Kermès  dont  il  était  infesté  et 
qui  néanmoins  se  trouve  en  parfait  état.  Il  se  propose  de  mon- 
trer ainsi,  que  contrairement  à  ce  ({u'ont  dit  plusieurs  person- 
nes, la  destruction  des  insectes  au  moyen  de  la  vapeur  de  tabac 
ne  nuit  en  rien  aux  plantes  même  très  délicates,  comme  l'est, 
par  exemple,  la  Fougère  qu'il  dépose  sur  le  bureau.  On  voit  en 
effet  que  même  les  jeunes  pousses  de  celle-ci  n'ont  nullement 
souffert  du  traitement  qui  a  fait  périr  les  insectes.  Il  montre 
aussi  une  feuille  d'un  Arccn  lutescens  qui  était  chargé  de  Kermès 
fortement  adhérents.  Samedi  dernier,  ce  Palmier  a  été  traité 
par  la  vapeur  de  tabac  ;  les  Kermès  dont  il  était  chargé  ont  été 
détruits  et  on  voit  par  l'une  de  f^es  feuilles  que  lui-même  n'a  pas 
subi  de  dommage.  Si  ce  traitement  ne  donne  pas  un  résultat 
complet,  on  peut  sans  inconvénient  le  recommencer  au  bou*. 
d'une  quinzaine  de  jours,  au  besoin  même  le  répéter  une  troi- 
sième fois,  sans  que  les  plantes  en  éprouvent  un  effet  fâcheux. 
—  M.  Boizard  donne  lecture  d'une  note  au  sujet  de  ce  procédé 
imaginé  par  lui  pour  la  destruction  des  insectes  dans  les  serres, 


SÉANCE    DU    -26    IKVKIEK    1 8S6.  81 

ainsi  que  d'une  seconde  note  relative  à  la  destruction  des 
Cloportes  qui  causent  souvent  de  grands  dommages  aux  plantes 
de  serre. 

M.  Boizard  ajoute  que,  pour  la  vaporisation  du  jus  de  tabac 
et  la  projection  de  la  vapeur  ainsi  produite  de  Texlérieur  dans 
l'intérieur  desserres,  M.  Bleu  vient  d'imaginer  un  appareil  qu'il 
nomme  thanatophore  {mol  qui  signifie  portant  la  mort)  et  qui  a 
été  construit  par  M.  Martr-e.  Cet  appareil  fonctionne  parfaite- 
ment et  fait  disparaître  quelques  difficultés  pratiques  qu'offrait 
l'application  de  ce  procédé.  Des  expériences  doivent  être  faites 
sur  son  emploi,  lundi  prochain,  à  deux  heures,  dans  les  serres 
du  Luxembourg.  Les  membres  de  la  Socii'té  que  cette  question 
intéresse  sont  invités  à  y  assister. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée,  M.  le  Secré- 
taire-général signale  une  brochure  intitulée  :  La  sensibilité  et  Id 
motilitédes  végétaux^  discours  par  M.  Ed.  Morren,  professeur  à 
l'Université  de  Liège,  en  Belgique  (Broch.  in-8  de  5i  pages). 

M.  Barre,  Membre  de  la  Commission  de  Contrôle  qui  a  été 
créée  par  l'article  17  des  statuts  revisés,  donne  lecture,  confor- 
mément à  l'article  18  des  mêmes  statuts,  du  Rapport  de  celte 
Commission  dont  les  conclusions  sontadoplées  parla  Compagnie. 

M.  le  Président  annonce  que,  d'après  la  décision  prise  aujour- 
d'hui par  le  Conseil  d'Administration,  la  Société,  répondant  à 
l'invitation  officielle  qui  lui  a  été  adressée  à  ce  sujet,  prend 
part,  pour  une  somme  de  2,000  francs,  à  la  souscription  ouverte 
en  vue  des  fêtes  publiques  qui  doivent  avoir  lieu  au  mois  de 
mai  prochain.  Cette  somme  sera  spécialement  affectée  à  la 
décoration  du  char  de  IHorticulture. 

Il  apprend  ensuite  à  la  Société  que  le  Conseil  d'Administra- 
tion, a  décidé,  dans  sa  séance  de  ce  jour,  que  l'Exposition  qui 
était  annoncée  déjà  comme  devant  être  tenue  du  4  au  9  mai 
prochain  sera  retardée  et  n'aura  lieu  que  du  11  au  16  dumôme 
mois. 

Les  documents  suivants  sont  déposés  sur  le  bureau  : 

l°Des  hybrides;  par  M.  Carrière  (B.  A.). 

2°  Compte  rendu  des  travaux  du  Comité  des  Arts  et  Industries 
horticoles,  pendantl'année  1885  ;  par  M.  Henri  Lebeuf. 

6 


82       .NÛMl.NATlUNfe.    —    SEAiNCK    DEs    11    ET    tio    FÉVRIER    1886. 

3°  Compte  rendu  du  27*  Congrès  de  la  Société  pomologique 
de  France   ouvert  a  Bourg  Ain  ,  le   13   septembre  1885;  par 

M,  MlCUELIN. 

L'un    de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de    nouvelles  présen- 
tations ; 
Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


-^ï>=5>=ï>=ï;>^>- 


.N(  KM  IN  AT  ION  s 


Séance  ui;   Il  i  evuikh   l8!St') 
MM. 

1.  BoELtE  it'ieriv;,  propriélaire,  rue  du  Chàleau,  3,  à  Brest   (Finistèie  , 

présenté  par  MM.  A.  Bleu  et  B.  Verlot. 

2.  BoELLE  (1'"=  Elisa),  rue  du  Château,  3,  à  Brest,  ^l'inistère),  pe- 

sentée  par  MM.  A.  Bleu  et  Verlot. 

3.  Dethou,  Député  de  l'Yonne,  place  Jussieu,  3,  à  Paris,  présenté  par 

MM.  Léon  Say  et  Hédiard. 

4.  Di'posr  (Louis),  négociant,  rue  des  Trois-Burncs,  17,  à  Paris,  \)\x- 

senlé  par  MM.  Tliibaut  aîné  et  Bergman  fds. 

0.  Fouet  (Eugène-Aimé),   limonalicr,    marchand  de  tabacs,   rue  du 

Bac,  66,  à  Paris,  piésenté  par  MM.  D.  Vilry  et  E.  Savard. 

6.  Pertuis,  jardinier  chez  M.  Wcil,  rue  de  la  Fromagcre,  à  Neuilly- 

Plaisance  (Seine),  présenté  par  MM,  Hoibiau  et  Rabier. 

7.  BiviÉRE,  fabricauL  de  poterie  pour  l'horlicullure,  rue  de  la  Ro- 

quette, 36.  à  Paris,  présenté  par  MM.  Cornu  et  Lecaron, 

8.  Vi.vRD  (Théophile^  Secrétaire   de  la  Société  d'Horticulture  de  la 

Haute-Marne,  i'aubourg  Sainl-Dizior,  à  Langrcs,  (Haute-Marne), 
présenté  par  MM.  Maurice  L.  de  Vilmorin  etL.  Thibaut. 

SkaiNce  I)L  2-'i  KÉVRIEH   1881) 
MM. 

1 .  DtCHEFbELwiLLE  (Cliarlcs),  rue  Raspail,  k  Ivry  i^Seine;,  présenté  par 

.MM.  Savoye  et  Despierres. 

2.  DucHEFDELAviLLE^  aîné,  voie  du  Chevaleret,  à  Vitry  (Seine),  présenté 

par  MM.  Savoye  et  Despierres. 


RKLKVi:    MU.^ULiKAPUKjLfc:    DES    ANTUL'RIUM.  83 

3.   DuciiEFDELAVîLLE  (;Picrre;,  rue    de  la  Voyette,  44,  à  Ivry   (Seine;, 

préseaté  par  .MM.  Savoye  et  Despierres. 
4    DuciiEFDELWiLLE  ,01ivier-Léoii  ,  chemin  de  la  justice,  à  Saint-Denis 

(Seine),  présenté  par  MM.  Savoye  et  Despierres. 

5.  Oréve,  horticulteur,  rue  Louis-David,  M,  à  Passy-Paris,  présenté 

par  MM.  TrulTaut  et  Hardy. 

6.  Simon  (Jules),  jardinier  chez  M.  le  comte  de  Reydeville,  au  château 

de  Ghoisy-au-Bac,  parCompiègne  (Oise),  présenté  par  MM.  Du- 
cerf  et  Bleu. 


XUTES    ET    MÉMOIKES 


Relevé-  Munugrapuiuue  des  Anthurium  aujourd'uh  connus  (1j; 
par  M.  EriNEst   Behgman. 

i.  Anthariwn  acaale  ScnoTT.  — ■  Cette  espèce  originaire  de 
la  Martinique  a  de  grandes  feuilles  vertes  luisantes,  très  orne- 
mentales. 

2.  Anthurium  Andreanum  André.  —  Cette  magnifique  Aroi- 
dée  a  été  découverte,  au  mois  de  mai  1876,  dans  la  province  de 
Choco,  en  Colombie,  par  M.  Edouard  André  dont  elle  porte  le 
nom.  C'est  sans  contredit  Tune  des  nouveautés  les  plus  belles  et 
les  plus  distinctes  de  ces  dernières  années.  Les  spathes,  qui 
par  la  bonne  culture  peuvent  devenir  énormes,  se  présentent 
bien  au-dessus  du  feuillage;  elles  sont  en  forme  de  cœur,  du 
rouge  écarlate  le  plus  brillant;  la  surface  corruguée  irrégu- 
lièrement est  traversée  par  des  veines  profondes.  Le  spadice  est 
blanc  d'ivoire  à  sa  base,  jaune  verdàtre  au  sommet.  C'est  une 
plante  des  plus  extraordinaires,  dont  la  fleur  dure  au  moins 
trois  mois  en  bon  état,  ce  qui  en  fait  l'une  des  plantes  les  plus 
utiles  poiu'  la  garniture  des  serres  et  des  appartements.  Elle 
est  vigoureuse  etfloribonde.  Elle  a  fleuri  pour  la  première  fois 
en  France   dans   les    serres    de    Ferrières ,  par  les    soins  de 

1 .  Déposé  le  24  décembre  I8So. 


84  NOTES    ET   MEMOIRES. 

M.  Bergman,  en  décembre  1880.  Elle  était  arrivée  à  Ferrièresau 
mois  de  mai  de  la  même  année,  à  l'état  de  rhizome.  La  même 
plante  avait  déjà,  au  mois  de  mai  1881,  trois  belles  lieu  r)?  portant 
les  graines  d'où  est  sorti  Y Anthur'mm  ferrierense. 

3.  Anthurium  argenteo-mannoratmn.  —  Remarquable  par  son 
feuillage  richement  panaché. 

4.  Anthurium  andicolum  Liebmann.  —  Variété  qui  nous  vient 
du  Mexique; 

5.  Anthurium  Augustianum  Kunth.  —  Originaire  du  Vene- 
zuela. 

6.  Anthurium  Appunianum  Schott.  —  Venezuela. 

7.  Anthurium  assimile  Schott.  —  Venezuela. 

8.  Anthurium  Baucheanum  Kocn.  —  Venezuela. 

9.  Anthurium  Beyrichiammi  Kl.nth.  —  Provenant  de  la  pro- 
vince de  Rio  de  Janeiro. 

10.  Anthurium  Hinotli.  —  iNouveauté  provenant  sans  doute  du 
Brésil. 

n.  Anthurium  Bulieri.  —  Remarquable  surtout  par  les  fruits 
cramoisis  dont,  apiès  la  floraison,  se  couvre  son  spadice. 

12.  Anthurium  bellum  Scuott.  —  Celte  espèce  originaire  de 
Bahia  (Brésil)  se  trouvait  dans  la  collection  de  feu  W.  Wilson 
Saunders.  Les  feuilles  ont  de  20  à  30  centimètres  de  long,  sur 
15  à  20  de  large.  La  spalhe  en  a  10  à  12;  elle  est  vert  rougeâtrp 
sur  les  bords;  spadice  brunâtre,  aussi  long  que  la  spathe. 

13.  Anthurium  Broîvnii Masters. — Grandes  feuilles  en  forme 
de  cœur,  vert  foncé,  vigoureuses  ;  elles  atteignent  I  mèlre  à 
'l'",30de  long;  pétioles  aussi  longs,  vert  foncé  luisant;  la  texture 
de  la  feuille  ressemble  à  du  cuir.  La  spalhe  a  20  centimètres  de 
long;  elle  est  verdàtre  teinté  de  rose;  le  spadice  a  de  30  à 
35  centimètres  de  long.  Découvert  par  Gustave  Wallis,  à  la 
Nouvelle-Grenade,  en  1873,  il  a  été  mis  au  commerce  par  la 
maison  Veitch,  vers  1880. 

14.  Anthurium  candidum. 

ib.  Anthurium  corzacewm ExDLicnER.  —  Feuilles  de  0", 75  àO"", 90 
de  long  sur  0",15  à  0'°,20  de  large.  Spathe  verle  bordée  de 
pourpre,  de  0'",10  à  0™.12;  spadice  brun  roux  pâle,  de  0"\20  à 
0",25  de  longueur.  Originaire  du  sud  du  Brésil,  il  était  dans  la 


RELEVÉ   MOXOGPAPniQLE   DES    AXTITL'RIUM.  85 

collection  de  feu  W.  Wilson  Saunders.  Variété  fjlus  botanique 
qu'horticole. 

16.  Anthurium  crassifolium  N.  E.  Brow.\.  —  Espèce  distincte 
et  ornementale  cultivée  à  Kew  et  supposée  originaire  de  la 
Colombie. 

\7 .  Anthurhimcolocasixfoliitm.  —  Plante  acaule;  feuilles  ovales 
cordiformes,  mesurant  0™,40  de  long  sur  0"',32  de  large,  vert 
foncé  en  dessus,  le  dessous  plus  clair,  très  épaisses,  coriaces  et 
complètement  glabres,  à  bords  légèrement  ondulés  ;  nervures 
alternes,  apparentes  ;  limbe  étalé  ;  pétiole  noueux  au  sommet,  long 
de  60  à  70  centimètres,  vert,  canaliculé  ;  spalhe  verdàtre  :  spadice 
rouge  violacé.  Cette  espèce  est  supposée  originaire  de  l'Améri- 
que équatoriale. 

18.  Anthurium.  cartitagiupum  Kunth.  —  Venezuela. 

19.  Anthurium  crassinervium  ScnoTT.  —  Panama. 

20.  Anthurium  comtum   Schott.  —  Rio  de  Janeiro. 

21.  Anthurium  crystallinum  Ed.  Axdré.  — L'un  des  Anthurium 
les  plus  beaux  et  les  plus  utiles,  remarquable  par  la  grandeur 
et  Ja  beauté  de  son  feuillage  vert  noirâtre,  avec  des  nervures 
cristallisées  d'oii  du  reste  lui  vient  son  nom.  Feuilles  ovales, 
cordées^  très  fermes.  Vient  de  la  Nouvelle-Grenade  d'où  il  a  été 
introduit  par  M.  Linden  qui  l'a  mis  au  commerce. 

22.  Anthurium  cordifolium  Kuntii.  —  Feuilles  de  O'^jiO  à 
0'",50  de  long  sur  G™, 2-5  à  G™, 30  de  large.  Spalhe  pointue,  de 
0",18  à  0"',20  ;  spadice  un  peu  plus  long  que  la  spathe,  brun 
verdàtre.  Originaire  de  l'Amérique  du  Sud.  Dans  la  collection 
de  feu  W.  Wilson  Saunders. 

23.  Anthurium  cucullatum  KocH. 

24.  Anthurium  cuspidatum  Masters.  —  Feuilles  de  0'",30  de 
long  sur  0™, 18  de  large.  Spathe  réQéchie,  plus  petite  que  le 
spadice  qui  est  pourpré.  Originaire  de  la  Nouvelle-Grenade. 

25.  Anthurium  Dechardi   Ed.   André.    —  Paraît  avoir  pour 
synonymes  spathiphyllum   et   cannxfolium.    Espèce  à  spathe 
blanche  d'un  côté,  verte  de   l'autre:  ressemble  en  général  au 
Patini   et   au  floribiindum  ;  a  été  découvert  par  M.  Edouard 
André,  dans  la  Nouvelle-Grenade. 

26.  Anthurium  dentatum  [Hybr.  de  laDevansaye;  André).  — 


86  NOTES   ET    MÉMOinES. 

Celte  variété  a,  ainsi  (jue  son  nom  l'indique,  un  iVuillage  den- 
telé; elle  a  été  obtenue  de  semis  par  M.  A.  de  la  Devansaye,  le 
grand  amateur  d'Aroïdées  et  de  Broméliacées,  par  la  féconda- 
tion des  -l.  leuconeuram  et  /îssum. 

27.  Anthurhim  digitatiim  Kuntr.  —  Originaire  du  Pérou. 

28.  Anihiirium  Dichii. 

29.  Anihurium  JJominicoisr  ScnoTT.  —  Originaire  de  la  Domi- 
nique, ainsi  du  reste  que  l'indique  son  nom. 

30.  Anlhur'nnn  Doinbeyamtm  Broxgniart.  —  Feuilles  de0'",30 
de  long  sur  0"',10  à  0",'I3  de  large.  Spathe  verte,  longue  de 
0™,05  à  O^.Oe.  Spadice  robuste,  vert  p.ile,  long  de  0'%06  ù  0'".08. 
Originaire  des  forêts  du  Rio  Branco  (Brésil).  Introduit  par 
M.  Linden,   de  Gand.  Rare  et  intéressante  espèce. 

31 .  Anihurium  Erjregianum. 

32.  Anthnrinm  elegans  Engler.  —  Feuilles  vertes,  brillantes, 
avec  un  pétiole  long  et  cylindrique,  profondément  divisées  en 
sept  ou  neuf  lobes  lancéolés;  spathe  verte,  lancéolée;  spadice 
cylindrique,  de  même  longueur  que  la  spathe.  Originaire  de  la 
Colombie. 

33.  Anihurium  emarytiiulniK  Baker.  —  Feuille  de  0"',22  à 
0^,30  de  long,  sur  0",I0  à  0"',12  de  large.  Spathe  étroite,  ver- 
dâtre  ;  spadice  mince,  deO"',0.'>  à  O'^jOS  de  long.  Vient  de  l'Amé- 
rique tropicale;  variété  n'ayant  qu'un  intérêt  botanique. 

34.  Anthvrium  Aexanilie  Hort.  —  Feuilles  de  0"'..oO  à  0"',60 
de  long  sur  0°',2o  à0™,30  de  large;  spathe  dr  O'MO  à  0'M3  de 
long,  verte;  spadice  de  même  longueur  que  la  spathe  verte. 
Origine  inconnue. 

35.  Antlinriuin  Ferriprense  Bergman.  —  Premier  hybride 
obtenu  de  VAndreunum.;\[  l'a  été  par  M.  Bergman,  de  Ferrieres, 
en  1881  et  a  été  mis  au  commerce  parla  maison  Veitch,  de 
Londres.  C'est  le  résultat  d'une  f(^condalion  der.4.  Andreanum  par 
VA.  or/îrt/»»2.  Feuilles  larges  et  cordiformes;  port  de  VAndren- 
num :  tloraison  continuelle;  scape  de  0'",60  à  0"',75  de  long: 
spathe  cordiforme,  atteignant  0"', 20  de  long  sur  0"M7  de  large, 
rose  carminé  très  vif  et  comme  verni;  spadice  long,  blanc 
d'ivoire  à  la  base,  jaune  à  l'extrémité.  Plante  très  vigoureuse  et 
floribonde:  les  fleurs  sont  généralement  plus  belles  en  hiver 


KELKN'É    MO.NUGKAl'lUgLE   DKS    A.M'UURiUM.  87 

qu'en  été.  Excellente  plante  pour  les  garnitures  d'appartement. 
A  fleuri  pour  la  première  fois  en  mai  1882. 

36.  AnfJnirium  Fendleri  Sciiott.  —  Feuille  de  O'^.oO  à  0'",60 
de  long,  sur  0'",17  à  O'",20  de  large;  spattie  de  0'",08  à  0'",10, 
verte;  spadice  mince,  de  0",15  à  O^jlS  de  long,  rougeâtre.  Ori- 
ginaire du  Venezuela  où  il  a  été  découvert  par  Fendler. 

37.  AntJoinvm  floribundnin  André.  —  Natif  de  la  Nouvelle- 
Grenade  et  mis  au  commerce  par  la  maison  Linden.  Feuilles 
lancéolées  sur  de  longs  pétioles;  spathe  blanc  d'ivoire  ;. jolie 
plante. 

38.  Anthiiiiuin  fissinuQ,.  Kocu.  — Espèce  caulescente.  Pétiole 
très  robuste,  un  peu  plus  long  que  le  limbe.  Celui-ciest  vert  pâle, 
pédatifide,  à  lobes  lancéolés,  aigus,  presque  divisé  jusqu'au 
pétiole,  avec  des  oreillettes  obliques  et  très  saillantes. 

Z^.  Anihurium  fissum  l'icf/ans. 

40.  Antkurium  fissum  superhum. 

41.  Anfhurium  Fontanesii  Schott.  —  Du  Venezuela. 

42.  Anthvriwn  Galeottianum  Horï. 

43.  Anfhurium  f/ladifoliiim  (Nouveauté?) 

44.  Anthurium  glancum  Hort.  —  Plante  acaule,  à  feuilles 
érigées,  oblongues-lancéolées,  coriaces,  longues  de  plus  d'un 
mètre,  ondulées  et  légèrement  obliques  à  la  base,  à  nervure 
médiane  proéminente  sur  les  deux  faces,  munies  d'une  nervure 
marginale;  pétiole  noueux  au  sommet,  demi-cylindrique.  Pé- 
doncule floral  raide,  terminé  par  une  spathe  dressée,  ovale-lan- 
céolée, acuminée,  d'un  vert  paie,  plus  courte  que  le  spadice  qui 
est  vert  blanchâtre,  passant  au  violacé  à  la  maturité. 

45.  Anthurium  grandiflorum  Schutt.  —  Province  de  Bahia. 

46.  Anfhurium  Gustavi.  —  Belle  espèce,  à  grandes  feuilles 
vertes,  cordées-ovales,  d'une  croissance  rapide. 

47.  Anthurium  Gaudichaudianum  Kl'.xth.  — Feuilles  de  0'",40 
à  0",50de  long,  sur  0",0o  à  0'".08  de  large  ;  spathe  vert  pâle, 
réfléchie,  d'environ  0"', 08  de  lonji;  spadice  mince,  vert,  long  de 
O'^jlO;  voisin  de  IM.  Hnrrisii.W.  est  originaire  do  Santa-Cata- 
rina,  dans  le  sud  du  Brésil,  Découvei  t  par  Tlaudichaud  et  intro- 
dui  tpar  la  maison  Van  Houtle. 

48.y\///A?'/V>/w//'armnENDLi(.JiKR.-— FeuillesdeO'",40  à 0", 60 de 


88  NOTlilS    ET   MÉMOIRES. 

long,  de0°\08.à0'^,10delarge;  spathe  rénéchie,de  0"S06  k0",08 
de  lon.i:,  vert  rougeâtre;  spadice  rouge,  de  moitié  aussi  long 
que  la  spathe.  Originaire  du  Brésil.  Dans  la  collection  de  feu 
Wilson  Saunders. 

49.  Anthurium  Harrhii pulchrum.  — Forme  panacliée  du  très 
TdiVQ  Anth.  UaiTlsii,  introduite  du  Brésil.  Le  caudex  est  court; 
pétioles  verts,  qui  supportentdes  feuilles  longues,  lancéolées, d'un 
vert  pâle,  fortement  tachetées  de  marques  blanches,  entremêlées 
de  vert  foncé,  lui  donnant  l'apparence  d'une  panachure  argentée. 
La  hampe  a  environ  Om.SO  de  long,  vert  pâle  ,  et  porte  une 
spathe  réfléchie,  blanc  crème  rosé  à  son  extrémité  ;  le  spadice 
est  cramoisi  foncé.  Variété  attrayante. 

50.  Anthufhnn  Hugolii.  ~  Ainsi  nommé  en  l'honneur  du 
baron  Hûgel,  grand  amateur  à  Tienne  (Autriche). 

51.  Anthurium  Hookeri  Kuntii  et  Scoott.  —  Brésil. 

52.  Anthurhnn  Hiunholdlii  (nouveauté). 

53.  Anthurium  /v/lji'idum.  Syn  :  Spalld'plujlluui  hi//j)idut)i.  — 
Hybride  obtenu  et  mis  au  commerce  par  la  maison  Linden,  de 
Gand,  en  1883.  C'est  le  résultat  d'un  croisement  entre  le  iS. 
Patini  et  le  .S.  cann.rfolium  (ou  Dechardi). 

Son  feuillage  ressemble  à  celui  du  Dechardii,  mais  le  pétiole 
est  plus  grêle,  et  les  lamelles  plus  étroites.  Spathe  d'un  blanc 
pur.  Spadice  blanc. 

54.  Anihiivium  Illekii  Scuott.  —  Brésil. 

55.  Anlhiirhnn  impériale  Miquel  et  Scuott.  —  Brésil. 

56.  Anthurium  insigne  Masters.  —  Belle  Aroïdée,  introduite 
de  la  Colombie.  Le  lobe  central  est  lancéolé,  les  deux  de  côté 
semi-ovales.  Les  jeunes  feuilles  ont  une  teinte  bronzée  avant 
d'acquérir  la  teinte  verte  foncée  du  feuillage  mûr. 

57.  Anthurium  intermedium.  —  Résultat  d'un  croisement  entre 
VA.  hijbridum  et  ÏA.  crgstallinum.  Les  limbes  des  feuilles  (Leaf- 
i)lades)  sont  réfléchis,  d'environ  un  pied  de  long,  oblongs,  ova- 
tés,  cordés  à  la  base,  le  sinus  ouvert,  arrondi,  la  surface  supé- 
rieure vert  velouté,  avec  une  légère  teinte  olive  ;  la  côte  et  les 
veines  principales  sont  blanchâtres.  La  spathe  lancéolée,  d'un 
ton  rouge  pâle  ;  le  spadice  est  rouge  rosé. 

58.  Anthurium  Kolbreyeri.  —  Introduit  de  la  Nouvelle-Gre- 


RELEVÉ    MO.VOGKAPIIIOLE    DES    ANTHLRllM.  89 

nade  par  Kalbreyer  et  mis  au  commerce  par  Veitch,  en  1882. 
Pétiole  cylindrique  ,  plus  fort  en  haut  qu'en  bas  ;  limbe 
palmipartile  à  neuf  segments  obovales ,  oblongs,  acuminés, 
épais,  d'un  riche  vert  foncé,  glabres.  Lés  feuilles  les  plus  éloi- 
gnées de  la  tige  ont  deux  fois  la  longueur  de  celles  qui  se 
trouvent  près  de  l'axe.  Belle  plante  de  serre  chaude. 

59.  Anthurium  Kelhrmani  Schubert.  —  Hort.  Scliœnbru- 
nensis. 

60.  Anthurium  lancifoliwn  ScnoTT.  —Volcan  de  Turialba. 

61.  Anlhurium  Lauchennum  Kocn.  —  Brésil. 

62.  Anthurium  Leodiense  Makoy.  -  Hybride  issu  d'un  croise- 
ment entre  lesAntli.  Andreamtm  et  Veitchii.  Feuilles  longues,  à 
nervures  parallèles  et  presque  perpendiculaires  à  la  médiane. 
Spathes  grandes,  ondulées,  vernissées,  d'un  rouge  sang  très 
foncé  ;  spadice  assez  gros,  blanc,  parfois  à  bout  jaune.  Pédon- 
cules assez  longs. 

63.  Anthurium  leptostachijum  Sciioït.   —  Brésil. 

64.  Anthurium  hucocarpum  Schott.  —  Mexique. 

65.  Anthurium  leuconeurum  Gh.  Lemaire.  —  Plante  acaule. 
Feuilles  vert  intense  et  velouté,  nervées  de  vert  pâle,  ovales- 
cordées,  aiguës  au  sommet  et  profondément  échancrées  à  la 
base.  Petit  spadice  vert.  Spalhe  verte  et  étalée. 

6ô.  Anthurium  Libonianum  Linden  et  Regel. 

67.  Anthurium  Lievensii,  Catal.  Bull.,  1884,  p.  21.  —  Belle 
Aroïdée.  Les  feuilles  sont  ovales,  acuminées,  les  lobes  arrondis 
à  la  base  avec  un  sinus  prononcé,  traversées  par  des  veines 
courbes,  un  peu  gonflées.  Spathe  légèrement  teintée  de  rouge  et 
spadice  rouge  vif. 

68.  Anthurium  Lindenianum.  —  Aroïdée  ornementale,  de  la 
Nouvelle-Grenade.  Les  feuilles  sont  amples^  à  contour  générale- 
ment arrondi  et  profondément  en  cœur,  longuement  pétiolées; 
la  spathe  est  blanche  et  cache  en  partie  le  spadice.  La  même 
plante  a  été  décrite,  en  1866,  par  M.  Hérincq  dans  V Horliculleur 
français  sous  le  nom  de  Lindigi,  parce  qu'elle  avait  été  intro- 
duite par  M.  Lindige;  mais,  dès  1837,  Karl  K')ch  lui  avait  déjà 
donné  le  nom  de  Lindenianum  qui,  étant  antérieur  de  plusieurs 
années,  doit,  ce  nous  semble,  lui  être  conservé. 


90  NtriKS    ET    MÉMOIRKS. 

69.  Atil/airiuiii  longifolhtm  Kunth.  —  Brésil. 

70.  Anthurinm  longtpes  N.  E,  Browîs',  Gard  Chron.,  1882, 
vol.  Il,  p.  293.  — Espèce  distincte,  venant  de  Bahia,  cultivée 
en  1854  à  Kew,  où  elle  Fut  envoyée  par  M.  J.  AVetherell. 

71.  Anthurinm  lufidnm  Kunth.  —  Feuilles  de  0"\?o  à  0"',30 
de  long,  0"\10  à  0™,12  de  large;  spathe  étroite,  de  O^jOG  à  0"\07 
de  long,  brun-rougeàtre  ;  spadico  mince,  de  ()"',I0  à  0"'.1o  de 
long,  pourpre  brillant.  Originaire  du  sud  du  Brésil. 

72.  Antlnir'nnn  maeroJnhum  .  —  Espèce  vigoureuse,  à  grande? 
teuilles  lobées,  vert  foncé,  avec  nervures  plus  claires. 

73.  Antliurhnn  mficropinjlhnn  ScirorT.  —  Feuilles  de  0"',50  à 
0"^,60  de  long,  deO"M5  à  0™,1S  de  large.  Spathe  étroite,  de 
0'",'I1  de  long,  verte  ;  spadice  graduellement  eîfi'é  vers  le  haut, 
de  O",30  à  0"',3.^  de  long,  pourpre  glauque.  Originaire  de 
l'Amérique  du  Sud.  Introduit  par  M.  I>inden,  de  Gand. 

74.  Anthurium  macrospadi.r. 

75.  Anihirium  magyjifctnii  (»yn.  (jrtindi-,  midifoUtim  . 

76.  Anihurbim  Mal;/  Maxim.   —  Province  de  Bahia. 

77.  Anthurium  margarifafeiimBxKER.  —  Syn.  de  F. l.  Lindeni 
jHoRTj.  —  Feuille  de  0"\2:)  à  O^^SO  de  large.  Spathe  de  0'",08  à 
O^jOO  de  long,  blanc  pei'le  ;  spadice  pourj^re.  Originaire  de 
rAiiiérique  tropicale.  Introduit  par  M.  Linden,  de  Gand.  A'oisin 
de  VA.  ornntnm. 

78.  Anthurium  Marliannm  C.   Kocii.  —   Guyane  Hollandaise. 

79.  Anlharinin  MaximiUanii  Sdiiutt.  —  Brésil. 

80.  Anthurium  mi'mbranulifrrnm  StiimTT.  —  Brésil. 

81.  Anthurium  mexicanurn. 

82.  Anthurium  microphyllum  Kocii.  —  Brésil. 

83.  Anthurium  Miquelinnum  Kocir.  —  Originaire  du  Brésil.. 
Tige  caulescente,  émettant  des  racines  à  l'aide  desquelles  elle 
se  fixe  aux  corps  qu'elle  rencontre,  et  qui  souvent  s'implantent 
dans  le  sol.  Feuilles  lancéolées-elliptiques,  longues  de  0"',60,  y 
compris  le  pétiole  qui  est  gros  et  charnu.  La  longueur  du  limbe 
seul  est  de  0"\50  sur  0™,2.')  à  O'",30  de  largeur,  vert  luisant  et 
parcouru  d'une  forte  nervure  saillante  sur  les  deux  faces. 

84.  Anthurium  Moritzinnum  Schott.  —  Brésil. 
8.T.  Anthurium  nymph.T^foUuni , 


RKLEVÉ    MONOGRAPHIOLE    DES    ANïHURIUM.  91 

86.  Anthurium  ocliranthum  C.  Kocif.  —  Cosla  Rica. 

87.  Anthurium  OlfersianumY>x'si\\.  —  Feuille  de  O^^.SO  à  0™,40 
de  long,  de  0'"J2  à  O^/IS  de  large.  Spathe  étroite,  de  0'",07  à 
O^jOQ  de  long,  verte;  spadice  mince,  pourpre  brillant.  Origi- 
naire du  Brésil,  dans  le  voisinage  de  Rio  de  Janeiro.  Autrefois 
cultivé  dans  l'établissement  Van  Houtte,  de  Gand. 

88.  Anlhur'nnn  ornntum.  —  Belle  planle  remarquable  par  son 
beau  feuillage  vert  pràle  et  ses  fleurs.  Les  pétioles  atteignent 
un  mètre  de  long  ;  les  fleurs  bien  au-dessus  du  feuillage,  sur  une 
forte  tige;  la  spathe  d'un  blanc  pur,  de  0°\15  à  O^jSO  de  long 
et  0™,07  de  large,  a  un  parfum  agréable  :  le  spadice  qui 
atteint  0'",15  de  long  se  tient  bien  droit,  et  est  presque  noir  avec 
une  teinte  violet  foncé.  Originaire  du  Venezuela.  Cette  plante  a 
été  mise  au  commerce,  soit  par  Linden,  de  Gand.  soit  par 
M.  Williams,  de  Londres  ;  quoi  qu'il  en  soit,  c'est  une  fort  belle 
plante  très  utile  comme  porte-graines. 

89.  Anthurium  Otfoninnum  KuNin.  — -  Brésil. 

90.  Anthurium  Patini  Masters.  —  Découvert  en  Nouvelle - 
Grenade,  par  M.  Palin  et  mis  au  commerce  par  la  maison  B.  S. 
Williams.  Feuilles  lancéolées,  vert  foncé:  pédoncule  droit,  por- 
tant un  spadice  droit,  oblong,  traversé  d'une  veine  centrale 
verte  ;  spadice  plus  court  que  la  spathe. 

91.  Anthurium  pfdato-radiatum  Schott.  —  Brésil. 

92.  Anthurium  pi'ntaphijllum  AvBL.  —  Guyane  Hollandaise. 

9  j.  Anthurium  podophijUum  Schlecht.  et  Cham.  —  Mexique. 

94.  Anthurium  Prochaskaianum  Makoy.  —  Hybride  des  A)it. 
Andreonum  et  Lindigi.  Feuilles  amples  et  cordiformes.  Fleurs 
très  nombreuses;   larges  spathcs  ondulées,  d'un  rose  clair  à  la 

■  face  supérieure,  teintées  et  lignées  à  la  face  inférieure  ;  assez 
distinct  de  ïAnth.  Ferrierense  si  justement  apprécié  pour  la  dé- 
coration. 

95.  Anthurium  radicnnsKocn.  —  Feuille  en  cœur,  horizontale, 
de  0°^,lo  à  0'",17  de  long,  de  O'^.Oô  à  0"\08  de  large.  Spathe 
carnée  et  jaune-rougeàtre  pâle  ;  spadice  aussi  long  que  la 
spathe,  vert  rougeâtre,  d'une  épaisseur  de  O^jOS.  Originaire  de 
l'Amérique  tropicale.  Autrefois  cultivé  dans  l'établissement  L. 
Van  Houtte,  de  Gand.  Plante  remarquable. 


92  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

96.  Antliurium  reflexum  Brongniart.  —  Beau  feuillage  vert 
foncé,  atteignant  de  grandes  dimensions.  Amérique  tropicale. 

97.  Anlhuriu-n  regale,  syn.  de  Lindeni,  d'après  le  Ca/al.  de  Bull. 

98.  Anthurium  Regeli. 

99.  Anthurium  RoezUi  Regel.  —  Natif  de  Santa  Martha, 
Nouvelle-Grenade.  Feuilles  de  17  pouces  de  long;  pétioles  pe- 
tits, de  '2  pieds  de  haut.  Spathe  blanclie,  de  i  pouces  et  demi  de 
Ion". 

400.  Anthurium  ruhrineivium  Link.  —  Venezuela. 

101.  Anthurium  rubricaulo  Kunth.  —  Feuilles  de  0"\'iO  il 
0™,68  de  long,  de  0^,08  à  0",10  de  large.  Spathe  de 
O^jlO  à  0™,i2  de  long,  vert  rougoàlre  ;  spadice  verdâtre,  de 
0'",18  à  0",20  de  long.  Originaire  du  Brésil,  dans  le  voisinage 
de  Rio  Janeiro.  Recueilli  par  D.  Bowmam  pour  le  compte  de 
feu  Wilson  Saunders.  Plante  plutôt  botanique  quhorticole. 

102.  Anthurium  sançjuinoum  (nouveauté!. 

103.  Anthurium  Schubertii  Hortus  Vindob.  —  Produit  des 
jardins  de  la  Société  d'Horticulture  de  Vienne. 

104   Anthurium  SeUowianum  Kcxth.  —  Brésil. 

105,  Anthurium  signatum  Bexth.  — Brésil. 

106.  Ant huriuin  Sklechtenvahli  Ki'^TE.  — Mexique. 

1m7.  Anthurium  sp/endidiim. —  Aroïdée  remarquable,  nous 
venant  de  l'Amérique  du  Sud.  Diflere  entièrement  de  ce  que 
nous  avions  en  ce  genre  jusqu'à  présent;  la  surface  des  feuilles 
est  très  curieuse.  Elle  a  un  court  caudex  d'où  sortent  les  feuilles 
cordée:^,  qui  ont  un  sinus  ouvert,  les  lobes  se  rencontrant  en 
arrière.  Le  cours  des  nervures  est  marqué  par  une  large  bande 
d'un  vert  foncé,  lustrée;  les  espaces  intermédiaires  sont  au  con- 
traire d'un  vert  pâle  jaunâtre.  La  surface  de  la  feuille  est  ru- 
gueuse; les  parties  entre  les  côtes  sontfortement  huilées,  comme 
si  elles  étaient  soulevées  par  un  vésicatoire.  La  spathe  éiroite, 
blanchâtre,  légèrement  teintée  de  rose,  est  d'environ  o  pouces 
de  long. 

i08.  Anthurium  smilaci forme? 

109.  Anthurium  subcordatum . 

110.  Anthurium  subsignatum.  —  Grandes  feuilles  d'un  vert 
clair,  remarquables  par  leur  forme  en  trèfle. 


KKLKVÉ    MOiNUGRAl'lligLt;    DKS    A.MIll  KIL  .\l.  'J3 

IH.  Anthurium  trifidam  Oliver.  —  Origine  inconnue. 
Tiges  très  courtes,  cachée.s  par  des  écailles  ;  feuilles  de  0"\2.5  à 
O^iSo  de  long,  divisées  en  trois  grands  lobes  dont  le  médian  est 
oblong-lancéolé,  acuminé,  les  deux  latéraux  étant  oblongs, 
ovales  et  obtus.  Pétiole  long  d'environ  50 centimètres,  brun-rou- 
geâtre,  avec  un  renflement  à  son  extrémité.  Spathe  rouge  brun, 
étalée  ou  réfléchie,  oblongue,  acuminée,  plus  courte  que  le  spa- 
dice  lequel  est  long  et  cylindrique. 

112.  Anthurium  trilobum. 

113.  Anthurium  triumphans.  —  Nouveauté  du  Brésil,  Tige 
droite  avec  fenilles  alternes;  pétiole  cylindrique  et  plus 
tard  quadrangulaire  ;  les  feuilles  sont  en  forme  de  cœur,  d'un 
vert  brillant,  avec  les  veines  proétninentes,  d'un  vert  plus  pâle. 
Le  pédoncule  quadrangulaire  porte  une  spathe  étroite,  verte, 
avec  un  fort  spadice  blanc  verdàtre. 

.114.  Anthurium  undatum  Schott.  —  Rio  de  Janeiro. 

115.  Anthurium  undulatum  Schott.  — Brésil. 

116.  Anthurium  Urvilleanum  Schott.  —  Feuilles  de  0'",45  à 
O'",50  de  long,  de  O'^jQ  à  O^jlO  de  large.  Spathe  élroile,  verdà- 
tre, de  O^.Of)  à  0",08  de  long.  Spadice  grêle,  long  de  0"",  10,  ver- 
dàtre au  moment  de  l'épanouissement,  teinté  de  pourpre  à  la 
maturité.  Originaire  du  Brésil. 

117.  Anthurium  variabile  Klxtu.  —  Feuille  digitée,  de  O'",6o 
de  long  et  généralement  de  O™,09  à  0"\12  de  large.  Spathe  de 
0",08  de  long,  verte;  spadice  violet  pourpre,  aussi  long  que  la 
spathe.  Originaire  du  Brésil.  Belle  espèce  cultivée  dans  l'établis- 
sement Van  Houtte,  de  Gand. 

M 8.  Anthurium  Veitchii  Masters.  —  Nouveauté  de  tout  pre- 
mier ordre,  à  grand  effet;  les  feuilles  en  sont  très  longues,  re- 
tombantes, très  coriaces,  d'un  vert  foncé  reflété  d'une  teinte 
métallique  luisante  ;  les  nervures  sont  arquées  et  profondément 
creusées,  ce  qui  donne  à  la  surface  de  la  feuille  une  apparence 
ondulée.  Introduit  de  Colombie  par  M.  Gustave  Wallis,  en  1873 
et  mis  au  commerce  par  MM.  Veitch,  en  1878. 

110.  Anthurium  violaceum  Schott.  —  Amérique,  du  Sud  du 
Mexique.  Feuilles  oblongues -lancéolées,  de  0'",07  à  0'°,15  de 
long;  spathe  tendre,  verte  ;  spadice  verdàtre. 


94  NOTES    ET    MEMOIRES. 

'120.  Antiuuiaiii  violascens. 

121.  Anllwriam  Wallisii. —  Découvert  en  Nouvelle-Grenade 
et  mis  au  commerce  par  la  maison  Veitch.  Feuilles  cordiformes, 
allongées-oblongues.  Spathe  révolutée,  presque  aussi  longue 
.que  le  spadice  jaune  verdâtre. 

1-22.  Anthuriurn  Waluiewii.  —  Feuilles  cordiformes,  de  0'",30 
à  0'",40  de  long,  sur  0", 20  à  O^^^de  large,  d'un  vert  olive,  pres- 
que rouge  dans  le  jeune  âge;  ressemble  quelque  peu  au  iiKtijni- 
ficuni;  originaire  de  Venezuela. 

123.  Anthiirium  Warfjcf/ueanum  \EnGR.  —  Nouveauté  splen- 
dide,  faisant  pour  ainsi  dire  pendant  à  VA.  Veilclin.  Les  feuilles 
atteignent  1  mètre  de  long  sur  0"\30  de  large  ;  elles  sont  d'un 
vert  riche,  velouté,  contrastant  avec  les  nervures  médiane  et 
secondaires  qui  sont  d'un  vert  plus  paie.  Introduit  de  la  Nou- 
velle-Grenade par  Wallis  et  mis  au  commerce  en  1878  par  la 
maison  Veitch.  Il  a  été  dédié  à  M.  Warocqué,  l'amateur  belge. 

•124.  Anthuriurn  Willdenoivii  Kustu.  —    Rio  de  Janeiro. 

12').  Anthuriurn  Scherzcrianuin.  SciiOTT.  —  Découvert  au 
Guatemala  par  Scherzer  et  pi  us  tard  par  Weiidland  à  Costa  Rica, 
il  fut  introduit  en  Europe  pa!'  ce  dernier,  dans  les  jardins  royaux 
de  Ilerrenhausen,  au  Hanovre,  d'oii  il  a  été  répandu  sur  tout  le 
continent.  Feuilles  étroites,  vert  très  foncé,  avec  une  veine  plus 
claire  au  centre.  Spathe  ovale,  variant  de  grandeur.  C'est  le  plus 
bel  Anthuriurn  au  point  de  vue  de  la  beauté  et  de  la  quantité  des 
fleurs  qu'il  produit,  une  vraie  ac(|uisition  pour  l'horticulture  en 
général.  Il  a  donné  les  variétés  suivantes: 

a.  A.  ScJierzcriamon  Adriani. 

h.  A.  Scherzcrianuin  alhuni.  —  Comme  port  et  vigueur  c'est  un 
.Vc/<e/':er?an«m  rouge,  mais  la  spathe  en  est  d'un  blanc  crème,  et 
le  spadice  citron  pâle.  Forme  bien  contraste  avec  le  rouge. 

c.  A.Scherzerianum  andegavense.  —  Se  dislingue  par  ses  pédon- 
cules blancs,  ponctués  de  rouge  violacé.  Spathe  subcordiforme, 
tordue  et  à  pointe  acuminée  ;  face  intérieure  d'un  fond  blanc 
légèrement  parcouru  par  des  nervures  longitudinales,  transluci- 
des et  constellé  de  deux  maculatures  rouge  vermillon  cerise, 
les  unes  en  groupe  de  points  transversaux  comme  vermiculés, 
les  autres  rosespulvérulents,  d'une  ténuité  extrême;  face  exté- 


KKLEVE    .MO.NOGKAPlIlgli;    UKS    A.NÏHUKIL.M.  '.>n 

rieure  beau  vermillon  vif.  non  maculée,  mais  sablée  régulièremenl 
de  points  blancs  plus  abondants  sur  la  nervure  médiane  ;  spa- 
dice  cylindracé,  en  spirale  dressée,  obtuse,  jaune  d'or.  Obtenu 
par  M.  delà  Devansaj-e,  l'amateur  bien  connu. 

d.  A.  Scherzerianum  Devansayamun.  —  Superbe  variété  : 
grande  spatbe  blanche,  tachetée  et  ponctuée  de  rouge  cinabre; 
obtenue  par  M.  de  la  Devansaye. 

e.  A.  Scherzerianum  giganteuni. 

f.  A.  Scherzerianum  grandiflorurn. 

g.  A.  Scherzejmmiim  Hendersoni.  —  Distinct  par  la  longueur 
et  l'élroitesse  de  sa  fleur. 

h.  A.  Schi'rzerianum  Madame  Jules  Vallerand.  —  A  deux 
spathes,  une  de  chaque  côté  du  pédoncule,  l'une  au-dessus  de 
l'autre. 

i.  A.  Scherzerianum  maximum.  —  Variété  donnant  des  fleurs 
géantes  du  rouge  le  plus  brillant. 

j.  A.  Scherzeriayium  Palw.eri.  —  Se  dislingue  particulière- 
ment par  la  longueur  et  l'étroitesse  de  ses  spathes,  qui  sont  d'un 
très  beau  rouge'vif. 

k.  A.  Scherzerianum pygmieum.  —  Ainsi  quel'indique  son  nom 
un  vrai  nain.  Yaiiété  poussant  bien  et  floribonde:  feuilles  étroi- 
tes, de  0'",10  à  O'",!-)  de  long  et  un  peu  plus  d'un  centimètrre 
de  large. 

Les  fleurs  qui  ont  le  même  brillant  que  la  variété  type  ont  un 
spadice  pedicellé,  et  la  tige  de  la  fleur  dépasse  d'au  moins 
2  centimètres  la  spathe. 

/.  A.  Scherzerianum  Rolhschildianum. — Charmante  variété 
obtenue  par  M.  Bergman,  de  Ferrières.  Spathe  blanche, couverte 
de  macules  et  de  points  d'un  rose  cinabre  du  plus  brillant  eflet; 
spadice  jaune  orangé. 

m.  A.  Scherzeinnnum splendens. 

n.  A.  Scherzerianumn  Veruaenum.  —  Se  distingue  des  autres 
variétés  à  fleur  blanche  par  ses  spathes  ovales,  aiguës,  à  pointe 
incurvée  et  rouge,  avec  macule  rose  à  la  base  de  l'insertion  du  spa- 
dice; belle  nuance  blanche,  uniforme,  bien  claire,  bien  pure  de 
toute  la  spathe;  spadice  dressé  et  tordu,  d'un  beau  jaune  d'or. 

0.  A.  Scherzerianum    ^Vardii.  —  Variété  obtenue  par  M.  Ward 


Hf)  MUTKS    KT    MÉMOIHKS. 

et  mise  au  commerce  par  la  maison  Yeilch,  en  1878.  Peut-être 
la  plus  belle  des  variétées  du  Scherzerianum.  Les  spathcs  sont 
énormes,  atteignant  O'^.lo  de  long  et  0"°, 10  de  large.  Coloris 
des  plus  brillants;  feuillage  fort  et  vert  noirâtre,  feuilles  plus 
larges  que  d'ordinaire. 

p.  A.  Scherzerianum  Willlamsii.  —  Variété  mise  au  com- 
merce par  M.  S.  Williams,  à  l'automne  de  '875;  même  feuillage 
que  le  Scherzerianum  type,  mais  la  spathe  est  blanc  d'ivoire, 
et  le  spadice  est  jaune  buffle.  Plante  plus  délicate  et  fleur  plus 
petite  que  dans  le  type. 


Note  sur  la  maîsière  nE  détruire  les  Cloportes, 
DANS  les  serres  (1); 

par  M.  BoizARD. 

Tous  les  jardiniers  qui  ont  des  serres  connaissent  ces  petits 
aniujaux  nocturnes;  je  les  appelle  ainsi,  parce  qu'ils  ne  font  leurs 
ravages  que  la  nuit,  ce  qui  en  rend  la  destruction  très  difficile, 
surtout  dans  les  serres  à  Orchidées  oii  ils  trouvent  beaucoup  de 
refuges  contre  le  jour  qu'ils  redoutent.  Aussitôt  la  nuit  venue, 
ils  s(>rtent  et  s'en  vont  chercher  leur  nourriture  sur  les  plantes. 
Ils  s'attaquent  aux  jeunes  pousses,  aux  tiges  à  fleurs  et  aux 
jeunes  racines,  surtout  des  Orchidées.  Je  n'ai  pas  besoin  d'énu- 
mérerici  toutes  les  plantes  auxquelles  ils  s'attaquent,  ni  tous  les 
procédés  qui  sont  employés  pour  leur  destruction  ;  ceux-ci  sont 
tous  plus  ou  moins  pratiques  et  demandent  beaucoup  de  temps. 
Je  les  ai  tous  essayés,  et  je  me  suis  arrêté  au  suivant,  qui  est  très 
simple  et  peu  coûteux.  Il  consiste  à  avoir  quelques  balais  de 
bouleau,  à  les  mettre  dans  la  serre,  couchés  ou  debout, toujours 
dans  un  endroit  humide  et  un  peu  obscur,  dans  les  sentiers  ou 
sous  les  gradins  et  même  entre  les  plantes.  Ces  balais  ofîrent 
aux  Cloportes  un  refuge  qu'elles  préfèrent  à  tout  autre  pour  y 
passer  la  journée.  Tous  les  deux  ou  trois  jours,  vous  prenez  vos 


;'l)  Déposée  le  2o  Février  188f5. 


SUR   LA   PANACllURE    OU   ALBINISME   DU   LAURIER-CERISE  i)7 

balais,  et  vous  les  secouez  fortement,  pour  en  fnire  tomber  les 
Cloportes,  que  vous  écrasez  immédiatement.  Si  vous  avez  un  seau 
d'eau  chaude,  vous  pourrez  y  tremper  vos  balais  ;  il  faut  pour 
cela  de  l'eau  presque  bouillante,  car  ces  animaux  ont  la  vie 
très  dure.  11  m'est  arrivé  souvent  de  trouver  aussi  sous  mes  ba- 
lais de  grosses  Limaces,  que  j'avais  cherchées  bien  longtemps. 
Par  ce  procédé  fort  simple  on  détruit  aussi  beaucoup  de  Mille 
pattes  qui  affeclionnent  également  ces  sortes  de  refuges.  Ce  que 
je  voudrais  voir  dans  les  serres,  ce  sont  des  Rainettes.  Ces  peti- 
tes grenouilles  vertes,  qui  ne  vivent  exclusivement  que  d'insectes 
et  de  pelits  animaux  tels  que  les  Cloportes,  Loches  et  Millepat- 
tes,  méritent  d'être  considérées  comme  des  auxihaires  très 
utiles  aux  Jardiniers  dans  les  serres. 


Obsekvations  sur  la  panachure  ou  albinisme 

DU  laurier-cerise  (I), 

par   M.  Harraca,   de  Pau. 

J'ai  dans  ma  pépinière  deux  Lauriers-cerise  panachés  très 
différemment,  obtenus  de  semis  qui  ont  été  f&its  à  l'automne 
de  1881  ;  ils  ont  quatre  ans  de  végétation.  Le  plus  vigoureux  de 
ces  arbres  a  2"', 80  de  hauteur,  du  collet  des  racines  à  l'extré- 
mité supérieure  de  la  tige.  Sur  ce  sujet  la  panachure  n'est  pas 
très  prononcée  ;  cependant  elle  est  facile  à  constater  en  ce 
moment,  et  j'ai  aussi  remarqué  qu'elle  apparaissait  et  dispa- 
raissait selon  les  saisons.  Ainsi  pendant  l'été  elle  est  invisible, 
et  l'arbre  ne  présente  rien  de  particulier  dans  sa  végétation; 
mais  à  l'automne,  lorsque  les  froids  ont  ralenti  le  mouvement 
de  la  sève,  la  panachure  se  manifeste  sur  une  partie  des  feuilles 
portées  par  des  branches  latérales  de  second  ordre  et  de  vi- 
gueur moyenne. 

Le  deuxième  Laurier-cerise  a  2™, 10  de  hauteur,  y  compris  la 
pousse  de  l'été  dernier,   qui  est  de   0",80  pour  la  flèche  ou 


(4)  Déposé  le  14  Janvier  1886, 


•JS  .NOTES    KT   MÉ.MOIKES. 

rameau  de  prolongement  de  la  tige.  Les  branches  latérales  ont 
poussé  proportionnellement  à  l'axe.   L'arbre  n'a  subi    aucune 
taille';  il  est  intact  de  coupures  et  blessures.  Son  écorceest  d'un 
vert  foncé   recouvert    d'une    mince  couche   grisâtre,    sur  les 
deux  tiers  inférieurs  de  la  tige  et  des  branches;  mais  plus  haut, 
vers  la  base  ou  naissance  du  rameau  de  la  dernière  végétalion, 
on  voit  sur  l'écorce  des  panachures  ayant  l'aspect  de  taches,  et 
qui  se  trouvent  le  plus  souvent  placées  au-dessous  du   pétiole 
des   feuilles.  Plus  au-dessus,    sur    lecorce    de  formation  plus 
récente,    ces  taches  s'étendent   et  deviennent  des  rayures  ou 
lignes  d'un  blanc  jaunâtre,  alternant  avec  des  lignes  vertes. 
Mais  ces  dernières  vont  en  s'altérant,  vers  l'extrémité  du  ra- 
meau et  finissent  par  disparaître  complètement.  Ce  rameau  de 
prolongement  de  la  tige  est  presque    entièrement  blanc  jau- 
nâtre, sur  une  longueur  de  0™,20  à  0"",25;  il  porte,  vers  son 
extrémité  supérieure,  deux  bourgeons  secondaires  latéraux  et 
presque  connés.  Ces  deux  bourgeons  n'ont  que  0'",02  à  O'",03  de 
longueur,  leur  développement  ayant  été  arrêté  par  le  froid,  et 
ils  sont  d'un  blanc  jaunâtre,    couronnés  par  onze  feuilles  de 
grandeur  moyenne  ou   normale.  Neuf  de  ces  feuilles  sont  com- 
plètement  dépourvues    de  couleur    verte  et  deux  seulement 
paraissent  comme  lavées  de  vert  et  de  blanc.  Des  lignes  vertes 
et  d'autre  blanc  jaunâtre  correspondent  de  la  tige,   par  le  pé- 
tiole, dans  le  limbe  de  ces  deux  feuilles,    et  s'y   étendent  très 
irrégulièrement  en  ponctuations  et  taches.  Enfin,  si  l'on  consi- 
dère l'arbre  dans  son  aspect  général,  on  voit  que  la  panachure 
est  très  prononcée  et  presque  complète  sur  ses  organes  supé- 
rieurs   et  d  végélation  récente,  qu'elle  a  disparu  sur  les  par- 
ties inférieures  de  la  tige  et  des  brau'ihes  latérales  anciennes  ; 
mais  on  ta  retrouve  encore  vers  l'extrémité  de  ses  branches,  sur 
l'écorce  et  les  feuilles  de  l'avant-dernière,  et  de   la  dernière 
végétation. 

Voici  des  exemples  de  feuilles  arrivées  à  divers  degrés  de  pa- 
nachure : 

Dans  une  feuille  do  J.  le  développement  est  récent,  prise  sur 
la  pousse  >.  0  septembre-oclobie  dernier,  la  matière  verte  qui 
col»re  une  faible  partie  de  la  face  inférieure   du  liml)e  semble 


SUK   LA    PANACUÙRE    OU    ALBIMSMK   DU   LAURIER-CERISE  99 

avoir  été  apportée  par  les  canaux  fibro-vasculaires  colorés  en 
vert  qui,  partant  de  la  tige,  viennent,  par  le  pétiole  de  la 
feuille,  se  répandre  et  comme  se  fondre  dans  les  tissus  du 
limbe.  De  plus,  il  est  à  remarquer  que  la  coidear  verte  se  mani- 
feste seulement  et  d'abord  au-dessous  de  la  feuille,  du  cùié  /^ 
m  nul  s  exposé  A  la  lumière. 

Dans  une  autre  feuille  qui  s'est  développée  vingt  à  trente 
jours  avant  celle  dont  il  vient  d'être  question,  la  chlorophylle 
s'est  formée  d'une  manière  plus  complète;  la  feuille  est  de  cou- 
leur vert  clair,  sur  une  grande  partie  du  limbe. 

Dans  une  troisième  feuille  cueillie  sur  une  branche  de  la 
pousse  du  printemp,  la  chlorophylle  se  montre  d'un  vert  plus 
foncé. 

Dans  une  quatrième  feuille  qui  appartient  à  une  branche  de 
la  végétation  de  1881,  la  panachure  semble  être  complètement 
fixée  sur  une  partie,  tandis  que  l'autre  partie  est  d'un  vert 
foncé,  franchement  détaché  du  blanc. 

Un  autre  fait,  que  je  crois  devoir  noter,  est  que  la  première  de 
ces  feuilles  placée  avec  les  autres  dans  un  local  chauffé  à  12", 
s'est  contractée  ou  plutôt  contournée  de  manière  à  former  une 
sorte  de  tube,  par  le  rapprochement  des  deux  bords  opposét.  du 
limbe^  pendant  que  le  même  fait  était  à  peine  visible  sur  les 
trois  autres  feuilles  en  partie  vertes. 

J'ai  conclu  de  ce  fait  que  cette  feuille  blanche  contient  une 
sève  très  aqueuse,  peu  chargée  de  matériaux  solides,  et  par 
conséquent  susceptible  de  s'évaporer  rapidement  sous  l'action 
de  la  chaleur;  que  ce  même  fait  peut  se  produire  sur  les  feuilles 
vertes,  mais  moins  rapidement,  la  quantité  de  chaleur  reslant  la 
même. 

Ces  faits  sembleraient  indiquer  que  la  panachure  provient 
(l'un  excès  de  sève,  fourni  par  un  sol  humide,  favorable  à  une 
végétation  tardive,  qui  ne  permettrait  pas  aux  tissus  des  extré- 
mités de  s'organiser  suffisamment  avant  l'arrivée  des  froids, 
l3où,  formation  lente  de  la  chlorophylle  et  persistance  de  la  pa- 
nachure pendant  plus  ou  moins  longtemps. 

l^our  compléter  autant  que  possible  ces  observations,  j'y  jo<ins 
l'exposé  d'une  analyse  chimirfue  d'un  terrain   contigu  à  celui 


100  RAPPORTS. 

dans  lequel  poussent  les  Lauriers-cerise  panachés  cités  ci-dessus. 
Cette  analyse  a  été  faite  par  M.  Aubin,  le  savant  directeur  du 
laboratoire  des  Agriculteurs  de  France. 


Analyse  pfiysico-chiinique . 


Eau 

Sable  siliceux.   .    . 
Argile  ..... 
Calcaire  .  .    .    .    . 
Matière  organique. 
Acide  humi4ue.    . 


2,17  0/0 
84,2o  0/0 
0,1)9  0 '0 
d,47  0  0 
4,97  0/0 
1,15  0/0 


Analyse  chimique. 

Azote 0,1800  O'O 

Acide  phospUorique.     0,0970  0/0 
Chaux  assimilable 
Magnésie      — 
Potasse         — 
Potasse  totale  .   . 

Soude 

Silice  assimilalile. 


Acide  sulfuriqui 


0,8200  0/0 
0,0000  0/0 
0,04o0  0/0 
0,0884  0/0 
0,0174  0/0 
0,1200  0/0 
0,0o33  0/0 


RAPPORTS 


Rapport  sur  le  nouveau  Sécateur  de  M.  Aubry  (successeur 
DE  Stocker),  fabricant  de  coutelli:rie  horticole,  a  Paris, 
rue  Yieille-du-Te.mple,  131  (1)  ; 

M.  DeL.WILLE  (Ch.)  RAPPORfElR. 

Messieurs, 

A  la  séance  du  26  novembre  dernier,  le  Comité  des  Arts  et 
Industries  Horticoles  à  nommé  une  Commission,  sur  la  demande 
de  M.  Aubry,  afin  d'expérimenter  un  nouveau  sécateur.  La 
Commission  était  composée  de  MM.  Dormois,  Jolibois,  Tem- 
plier et  Delaville  Ch.,  Rapporteur.  Le  11  janvier,  à  dixheures  du 
matin, eJle  s'est  rendue  au  jardindu  Luxembourg. 

M.  Dormois  a  présidé  notre  Commission.  Pour  bien  faire  res- 
sortir les  avantages  du  nouveau  sécateur  de  M.  Aubry,  je  ne 
ferai  pas  l'histoire  du  sécateur  depuis  l'origine,  en  passant  en 


(1)  Déposé  le  28  janvier  1886. 


SLR   LE    NOUVEAU    SÉCATEUR   DE    M.    AUBRY.  101 

revue  tout  ce  qui  a  été  inventé  jusqu'à  ce  jour;  il  me  suffira  de 
ne  mentionner  que  ceux  de  ces  instruments  qui  ont  été  le  plus 
en  faveur.  Les  premiers  qui  furent  reconnus  avantageux  pour  la 
forme,  la  qualité  et  la  précision  delà  coupe,  furent  les  Sécateurs 
de  Lemagnan,  fabricant  à  Montreuil.  Puis  ce  furent  ceux  de  la 
maison  Vigier^  Saladin  successeur,  qui  avait  pour  enseigne  à 
l'As  de  Trèfle  rouge,  faubourg  Saint-Antoine  ;  et  enfin,  dans  les 
mêmes  formes  toujours,  la  maison  Stocker,  Aubry,  successeur. 
Celui  ci  est  suffisamment  connu  de  tous  les  Arboriculteurs,  Jar- 
diniers et  .Amateurs,  qui  ont  conscience  des  bons  outils,  pour 
que  je  n'aie  pas  à  en  faire  la  description  dans  tous  ses  détails. 
Le  sécateur  que  nous  présente  AI.  Aubry  n'a  réellement  de 
nouveau  que  le  ressort  et  son  application,  qui  est  très  ingé- 
nieusement comprise  ;  on  peut  dire  même  que  rien  de  semblable 
n'a  été  fait  jusqu'à  cejour.  Est-ce  à  dire  pour  cela  qu'il  soit 
parfait?  On  répondrait  à  cette  question  :  qui  et  ([uoi  est  parfait? 
C'est  le  grand  mot  applicable  à  toutes  choses. 

L'avantage  du  nouveau  ressort  consiste  dans  sa  simplicité  par 
suite  de  laquelle  il  ne  produit  aucune  gêne  pour  l'opérateur, 
et  lui  épargne  beaucoup  de  petits  inconvénients  qui  se  produi- 
saient par  les  anciennes  formes  de  ressorts,  tels  que  pinçons  aux 
mains,  les  brindilles  d'arbres  ou  toutes  autres  choses  s'introdui- 
sant  entre  les  branches  du  sécateur  et  le  ressort,  et  souvent 
aussi  la  rupture  ;  en  général,  tous  ces  inconvénients  étaient  d'au- 
tant plus  fâcheux  que  les  réparations  ne  pouvaient  être  faites 
que  par  le  fabricant. 

Le  nouveau  ressort  prenant  sa  course  autour  du  centre  de 
l'axe  de  la  vis  centrale  le  rend  plus  libre  pour  l'ouverture  du 
sécateur  ;  de  cette  manière  il  est  rendu  presque  incassable,  vu 
son  peu  de  course. 

Pour  le  dé'Vionter  rien  de  plus  facile:  il  suffit  de  dévisser  la 
vis  supérieure  avec  un  tourne-vis.  même  un  couteau,  ou  sim- 
plement un  sou,  vu  qu'elle  est  façonnée  pour  ce  genre  de  démon- 
tage ;  de  soulever  la  petite  plaque  de  métal  et  de  tirer  le  ressort  à 
soi  pour  en  remettre  un  autre.  Cette  nouvelle  invention  n'aug- 
mente pas  les  prix  de  M.  Aubry:  ce  nouveau  genre  d'outil  est 
vendu  comme  les  anciens,  6  francs  noir  et  7  franc    poli.  Chaque 


102  liAI'l'uHT 

ressuri  en  plus  vaut  oO  centimes.  Ces  [H-'w  sonl  ceux  du 
détail.  Comme  un  peut  le  voir,  ce  sécateur  est  d'une  réparation 
très  facile  et  des  moins  dispendieuses. 

Un  seul  inconvénient  que  nous  avons  signalé  à  M.  Aubr>-,  qui 
du  reste  l'a  très  bien  compris  lui-nième, 
c'est  l'ensemble  de  la  vis  qui  fait  un  peu 
trop  saillir  la  plaque  de  métal  ;  ce  qui  peut, 
dans  certains  cas,  être  gênant  pour  l'in- 
troduire entre  des  branches  très  rappro- 
chées. Mais  cet  inconvénient  est  peu  de 
chose,  en  comparaison  de  tous  ceux  qu'of- 
ffraient  les  devanciers.  Du  reste  M.  Aubry 
nous  a  montré  qu'il  pouvait  beaucoup  mo- 
difier le  volume  de  l'outil,  surtout  en  sui- 
vant les  conseils  de  M.  Templier  que  nous 
avons  été  unanimes  à  reconnaître  bien  fondés.  Enfin  ce  que 
nous  nous  accordons  à  dire,  c'est  que  le  sécateur  de  M.  Aubry 
réalise  un  grand  perfectionnenient,  et  (juc  nous  ne  saurions  trop 
le  recommander  en  raison  de  l'ingénieuse  innovation  qu'il  réa- 
lise. La  Commission  le  recommande  à  la  Commission  des  Ré- 
compenses et  demande  l'insertion  du  présent  llapport  dans  le 
Journal  de  la  Société. 


kArrOHT    SL'H    1,A  TROISIEME   UKr.Mo.N    K.N    Cti.MlHKS    DK  l/AsSOniATKiN 
POMOLOGIQUE    ])K   l'OiEST    {]): 

]>ar  M.  MiniKLix. 

Pour  la  troisième  fois,  l'Association  pomulogique  do  l'Ouest 
est  venue,  en  I880,  affirmer  son  institution,  et  après  avoir  été, 
en  1883  à  Rennes,  en  1881  à  Rouen,  elle  a  tenu  un  Congrès  pomo- 
logique  quia  eu  lieu  au  Mans(Sarthe),  sous  les  auspices  de  l'ad- 
ministration municipale  de  celle  ville,  centre  important  de  la 
production  du  cidre,  dans  une  contrée  de  la  France  oîi,  sans  y 
être  exclusif,  l'usage  du  cidre  est  très  répandu. 


(d)  DépnsH  le  10  (léreiii])ri'  JS8.'). 


SUR   l'association    IMIMOLOCIOLE    DE   LOLEST.  JOo 

Le  Clongrès  a  tenu  ses  assises  du  30  octobre  au  9  novembre,  et 
devant  s'occuper  des  questions  théoriques  relatives  à  la  planta- 
tion des  meilleures  variétés  de  fruits,  comme  à  la  fabrication 
des  boissons,  il  avait  organisé,  sous  le  litre  de  la  première 
classe  du  programme,  une  Exposition  de  fruits,  pour  la  se- 
conde classe,  une  autre  de  boissons  fabriquées,  et  enfin  pour  la 
troisième  classe,  une  exhibition  des  Instruments  propres  à  la 
fabrication,  tels  que  concasseurs,  pressoirs,  et  appareils  de  dis- 
tillation pour  les  alcools. 

Les  délégués  de  notre  Société  nationale  d'Horticulture  ont  été 
MM.  Colleu,  Directeur  du  Jardin  des  plantes  de  Rennes, 
Lebatteux,  horticulteur  au  Mans,  et  Michelin,  Secrétaire  du 
Comité  d'Ai'boriculture  de  la  Société  nationale  de  France. 

Un  Jury  a  fonctionné  pour  chacune  des  trois  classes  mention- 
nées ci-dessus.  Les  Membres  de  notre  Société  ont  été  incorporés 
dans  le  Jury  chargé  de  l'Exposition  des  fruits  de  pressoir;  j'ai 
eu  l'honneur  d'en  être  élu  Président. 

Les  lots  étaient  présentés  par  des  exposants  de  Normandie,  de 
Bretagne,  du  Maine  et  de  l'Anjou;  quelques-uns,  collectifs,  par 
des  Sociétés. 

L'examen  a  prouvé  une  fois  de  plus  la  confusion  qui  existe 
dans  les  dénominations  des  fruits  et  la  nécessité  de  la  composi- 
tion d'une  nomenclature  nouvelle  dont  l'emploi  devra  se  géné- 
raliser et  permettre  de  s'entendre  sur  les  fruits  qu'on  voudra 
désigner,  dans  les  régions  où  le  cidre  est  produit.  Un  lot  exposé 
par  M.  Lesueur  de  Saint-Lô  (Manche)  a  fixé  tout  particulière- 
ment l'attention  du  Jury,  comme  annonçant  une  très  grande  com- 
pétence de  la  part  de  l'auteur  :  il  était  accompagné  d'une  nomen- 
clature manuscrite,  historique  et  descriptive  des  fruits,  et  de 
leur  dessin  au  trait.  Ce  lot  a  mérité  le  premier  prix;  il  a  été 
récompensé  par  un  objet  d'art,  offert  par  M.  le  Président  de  la 
République,  La  liste  générale  des  récompenses  obtenues  se  trou- 
vera à  la  fin  du  présent  Rapport. 

L'Exposition  a  eu  lieu  à  couvut,  dans  la  halle  aux  toiles, 
vaste  local  mis  à  la  disposition  de  la  Société  par  M.  le  Maire,  et 
dans  lequel  on  a  pu  faire  manœuvrer  les  instruments  broyeurs,  con- 
casseurs, les  pressoirs,  !e  tout  mis  en  mouvement  par  des  manèges. 


loi  RAPPORT 

Les  queslioD»  que  le  programme  portail  à  l'ordre  du  jour 
étaient  les  suivantes  : 

1"  Des  moyens  à  employer  pour  grouper  et  faire  connaître 
rapidement  le?  meilleures  sortes  de  Pommes  appropriées  au 
sol  ; 

'2°  Des  procédés  pour  améliorer  rapidement  et  d'une  façon 
générale  la  fabrication  du  cidre  ; 

3°  Du  chauffage  des  cidres; 

4"  De  la  congélation  des  cidres  pour  en  augmenter  la  force 
alcoolique; 

5"  De  la  bouture  du  Pommier; 

6°  Fabrication  de  l'eau-de-vie  de  cidre  ; 

7"  Des  meilleurs  moyens  et  procédés  à  employer  pour  faciliter 
le  transport  des  cidres; 

8"  De  l'Influence  de  l'Écusson  ou  de  la  Grefle  sur  la  produc- 
tdon  fruitière. 

Ces  questions  très  variées  ont  fourni  un  aliment  aux  réunions 
des  membres  qui  ont  eu  lieu  tous  les  jours  et  dans  lesquelles  des 
observations  du  plus  haut  intérêt  ont  été  échangées  sur  les  ques- 
tions pratiques,  aussi  bien  que  sur  les  questions  scientifiques 
et  relatives  à  la  culture  comme  à  la  fabrication. 

Le  choix  des  fruits  reconnus  les  plus  riches  en  éléments  cons- 
titutifs des  jus  a  été  cité  comme  le  moyen  le  plus  efficace  pour 
obtenir  de  bonnes  boissons  et  a  été  mis  en  première  ligne  ;  l'a- 
nalyse est,  d'un  commun  accord,  acceptée  comme  le  procédé  le 
plus  sûr  pour  constater  la  valeur  relative  des  fruits;  aussi  le 
nombre  des  Pomm-îs  jusqu'ici  soumises*à  cette  opération  chi- 
mique se  compte  par  centaines,  et  les  laboratoires  des  stations 
agronomiques  de  Rennes  et  de  Nantes,  sous  la  Direction  de 
MM.  Andouard  et  Lechartier,  chimistes,  ont  fourni  une  très 
large  part  de  contingent  dans  les  résultats  obtenus.  Gomme 
moyen  efficace  pour  obtenir  des  boissons  plus  alcooliques  et  plus 
aptes  au  transport  et  à  la  conservation,  on  a  cité  le  chauf- 
fage des  cidi'es  fait  à  l'instar  de  celui  des  vins;  on  a  aussi  men- 
tionné le  glaçage  qui,  permettant  d'en  retirer  l'eau  sous  forme 
de  glaçon,  fournit  le  moyen  d'obtenir  des  boissons  dans  les- 
quelles la  force  alcoolique  est  plus  concentrée  et  qui  doivent 


.>LK  L  ASSUClATlU.N    l'O.MuLUGIgL't;    UK    LUUKST.  105 

même  devenir  plus  agréables  au  goût.  Ces  moyens  de  nature 
si  opposée  et  qui  convergent  vers  le  même  but  seront  expéri- 
mentés, et  on  espère  avoir  pour  le  Congrès  de  l'an  prochain  des 
résultats  qui  seraient  concluants. 

L'étude  des  fruits  restant  dans  l'opinion  générale  la  base  fon- 
damentale de  la  production  des  boissons,  il  a  paru  utile  de  l'or- 
ganiser sérieusement  et  d'instituer  une  Commission  perma- 
nente à  laquelle  incombera  la  lâche  de  provoquer  les  document-;, 
de  les  concentrer  et  de  les  mettre  à  profit. 

Les  Sociétés  agricoles,  horticoles  et  toutes  celles  qui  sont 
compétentes  à  des  titres  divers,  seront  invitées  à  faire  des  envois 
d'un  petit  nombre  de  variétés  reconnues  les  meilleures  dans  leurs 
localités  et  la  Commission  avisera  à  en  tirer  parti.  J'ai  été  élu 
Président  de  cette  Commission  et,  en  acceptant  cette  tâche  et  la 
responsabilité  qui  en  découle,  j'ai  compté  sur  la  coopération  ef- 
ficace des  collègues  compétents  et  zélés  que  réunit  cette  Com- 
mission. 

Je  me  repose  tout  particulièrement  sur  le  concours  de  l'ho- 
norable M.  de  Coniac,  Président  de  la  Société  d'Horticulture  de 
Rennes  qui,  sur  ma  demande,  a  été  nommé  Secrétaire  de  cette 
Commission  et  qui  a  bien  voulu  accepter  cette  fonction. 

Que  vous  dirai-je.  Messieurs?  Il  est  difficile  de  constituer  une 
Société  dont  les  Membres  sont  répandus  dans  deux  ou  trois  pro- 
vinces; espérons  néanmoins  que  l'organisation  du  détail,  cher- 
chée et  combinée  après  trois  ans  d'essais,  va  porter  ses  fruits, 
et  que,  soutenus  par  un  désir  commun  d'amélioration  qui  devient 
une  nécessité,  des  hommes  convaincus  et  résolus  finiront  par 
persuader  les  cultivateurs  récoltant,  et  avant  tout  les  planteurs, 
puis  les  brasseurs,  du  soin  qu'il  faut  dorénavant  apporter  dans 
le  choix  des  fruits,  comme  dans  la  fabrication  des  boissons, 
pour  répondre  aux  besoins  de  progrès  de  notre  époque. 

11  y  a  du  reste,  sur  ce  point,  un  exemple  qui  est  encoura- 
geant :  de  1860  à  1872,  les  deux  Sociétés  d'Horticulture  de 
Rouen  et  de  Paris  ont  persévéré  à  envoyer  dans  les  principaux 
centres  de  consommation  du  cidre,  chacune  un  délégué  pour 
y  provoquer  et  y  organiser  l'étude  des  fruits  de  pressoir  et 
les   procédés  pour   en    tirer  parti  ;    il  en  est  résulté  le   Traité 


lOG  RAI'I'OUT 

remarquable  de  MM.  de  Boutteville  et  Hauchecuine,  et  \in  inuii- 
vement  accentué  vers  le  progrès  qui  s'étendra  inévitablement 
vers  la  Brelagne  moins  favorisée  jusqu'ici  pour  la  qualité  des 
boissons. 

On  ne  change  pas  en  peu  de  temps  des  plants  d'arbres  qui  ne 
donnent  leur  produit  complet  qu'à  l'âge  de  vingt  ans,  mais  on 
base  les  plantations  nouvelles  sur  des  choix  mieux  raisonnes . 
Un  rii  aujourd'hui  de  ceux  qui,  pour  faire  de  bon  cidro,  re- 
cherchent encore  l'eau  infecte  des  mares  et  recommandent  un 
mélange  de  Pommes  pourries;  somme  toute,  avec  des  soins 
mieux  entendus,  on  fabrique  mieux  et  on  obtient  des  boissons 
meilleures. 

Tout  s'accorde  d'ailleurs  pour  porter  vers  le  développement 
des  cultures  fruitières  de  pressoir.  Le  Phylloxéra,  la  reclïerche 
du  bon  marché,  un  goût  même  de  fantaisie  concourent  pour 
mettre  le  cidre  en  faveur  dans  les  villes,  et  les  wagons  de  che- 
mins de  fer  emportent  les  Pommes  au  loin,  jus(]u'au  centre 
avancé  de  la  France,  jusqu'à  l'étranger.  Une  source  de  ri- 
chesse se  prépare  pour  les  pa3'S  que  la  nature  a  rendus  si  favo- 
rables pour  la  production  des  fruits;  il  faut  que,  dans  un  avenir 
peu  éloigné,  ces  pays  expi'dient  des  cidres  tous  fabriqués  par  de 
véritables  spécialistes  et  qui  n'auront  pas  de  peine  à  être  meil- 
leurs que  ceux  qu'on  brasse  dans  les  pays  distants  du  lieu  de 
production  des  fruits, 

La  Société  de  l'ouest  a  cela  de  particulier  qu'elle  peut  dispo- 
ser de  forces  très  puissantes  si  elle  parvient  à  les  concentrer  et 
à  les  diriger  vers  un  but  bien  déterminé.  Il  y  a,  pour  inspirer  le 
désir  d'atteindre  ce  but,  de  sérieux  intérêts  qui  se  confondent, 
ceux  des  horticulteurs  comme  ceux  des  agriculteurs  ;  ces  doux 
branches  ont  ici  besoin  l'une  de  l'autre.  Si  l'exploitation  rurale 
se  fait  par  les  cultivateurs  des  champs,  les  études  minutieuses 
pomologiques,  les  semis,  les  élevages  en  pépinières,  se  font  par- 
les horticulteurs.  Tous  les  propriétaires  du  sol  ont  de  grands 
avantages  à  attendre  dfts  développements  bien  dirigés  de  la 
production  du  cidre  et,  au  milieu  de  tous  ces  efforts  déjà  asso- 
ciés, il  y  a  un  fait-  incontestable  à  constater  :  c'est  que  ce  sont 
les    Sociétés   d'Horticulture  qui   ont  pris  l'initiative  pour  les 


SLH    L  ASSOClATKi.N    l'(i.\l(iL(i(.  loi  K    KK    LnLKST.  1(1/ 

études  récentes  et  qui  les  ont  poursuivies  avec  persévérance. 
Notre  Société  natioDale  a  marché  dans  cette  voie  d'intérêt 
public;  elle  a  au.-:si  persévéré  dans  son  concours  et  elle  le 
continuera,  je  veux  le  croire,  avec  dévouement,  en  faveur  de  la 
nouvelle  Association  de  ["Ouest  qui  évidemment  aura  à  diriger 
particulièrement  ses  efforts  vers  la  Bretagne. 

M.  le  sénateur  Cordelet,  maire  du  Mans,  a  prouvé  son  intérêt 
à  la  Société  qn.'il  recevait,  en  assistant  à  plusieurs  de  ses  réu- 
nions et  en  les  présidant,  et  M.  Tisserand,  inspecteur  général, 
dii-ecleur  de  l'Agriculture  au  Ministère,  venu  de  Paris,  a  assisté 
à  une  desdites  réunions.  Ce  haut  fonctionnaire  a  pu  se  con- 
vaincre de  l'importance  des  questions  à  l'ordre  du  jour  et  de  la 
compélence  des  hommes  «distingués  qui  les  ont  traitées.  Avant 
de  se  séparer,  les  membres  ont  été  réunis  en  un  banquet;  puis 
le  dimanche,  8  novembre,  a  eu  lieu,  en  séance  publique  et  solen- 
nelle, la  distribution  des  récompenses. 

Il  n'a  pu  être  pris  de  décision  sur  le  lieu  de  la  réunion  de 
l'année  prochaine';  cette  question  sera  résolue  par  le  Conseil 
d'Administration. 

Pendant  la  session  ont  eu  lieu  des  conférences  publiques  surles 
questions  qui  se  rattachaient  à  l'objet  du  Congrès.  En  répandant 
les  lumières  delà  science  sur  ces  questions  d'un  si  haut  intérêt, 
ces  communications  inspirent  aux  populations  vivant  dans  la 
routine  le  désir  d'entrer  dans  !a  voie  des  améliorations; 
l'exemple  en  est  donné  p^r  la  Normandie  où,  sous  l'effet  des 
travaux  de  MM.  de  Boutleville  et  Hauchecorne,  se  signale  déjà 
une  tendance  vers  le  progrès. 

A  tort  ou  à  raison,  mais^  à  mon  humble  avis,  sans  beaucoup 
d'espoir  d'obtenir  un  résultat  tout  à  fait  pratique  et  sans  qu'on 
puisse  en  attendre  non  plus  de  sérieux  avantages,  on  s'est  beau- 
coup occupé  du  bouturage  du  Pommier  :  la  question  est  restée 
à  l'étude.  Très  encourageante  pour  la  consommation  du  cidre 
commeboisson  alimentaire  a  été  une  conférence  de  M.  leD""  Denis 
Dumont,  depuis  trente  ans  chirurgien  de  Thôpital  de  Caen,  qui 
a  observé  que  les  personnes  qui  usent  du  cidre  comme  boisson 
habituelle  sont  généralement  épargnées  par  certaines  maladies 
redoutables,  beaucoup  plus  communes  dans  d'autres  pays. 


108  KAPPOKT 

Je  m'arrête  dans  ]e  développement  de  ces  considérations  qui 
sont  dans  le  domaine  de  la  notoriété  et  je  reviens  aux  détails 
des  opérations  du  Congrès  de  l'Association  de  l'Ouest. 

Des  élections  étaient  à  faire,  des  membres  du  bureau  ayant 
atteint  le  temps  réglementaire  de,  la  duré^  de  leurs  fondions. 

j\l.  Lechartier,  Vice-Président,  a  été  nommé  Président  en 
remplacement  de  M.  Desplanques  qui  a  été  nommé  Président- 
Fondateur  honoraire,  membre  à  vie  du  Conseil  d'Administra- 
tion 

Ont  été  ensuite  élus  Vice-Présidents  ;  MM.  le  D''  Denis  Du- 
mont,  chirurgien  en  chef  de  l'hôpital  de  Caen;  Héron,  Président 
de  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  Rouen;  Michelin,  mem- 
bre delà  Société  nationale  d'Horticulture  de  France;  Secrétaire- 
général,  M.  Alexandre,  ancien  élève  de  l'Institut  agronomique, 
attaché  au  laboratoire  de  la  station  agronomique  de  Rennes. 

K  est  bon  de  rappeler  que  M.  Lechartier,  qui  est  tout  dévoué 
pour  apporter  à  la  Société,  comme  il  l'a  fait  depuis  sa  fondation, 
le  concours  de  sa  science,  est  membre  correspondant  de  l'Insti- 
tut, professeur  de  chimie  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Rennes  et 
Directeur  de  la  station  agronomique  de  cette  ville.  La  Société, 
en  témoignage  de  sa  reconnaissance  et  à  titre  de  souvenir,  a 
remis  une  médaille  d'or  à  M.  Desplanques  qui,  après  avoir  été 

son  fondateur,   a  dirigé  ses  travaux   avec  un  zèle  infatigable 

« 
pendant  trois  ans. 

Je  ne  puis  quitter  cette  im.portante  ville  du  Mans  sans  vous 
dire  quelques  mots  sur  ce  qui  la  concerne.  C'est  une  vieille  cité 
bâtie  sur  un  coteau,  qui  contient  des  vestiges  de  l'époque  gallo- 
romaine,  quelques  beaux  produits  de  l'art  roman  et  de  l'art 
gothique  et  qui  a  subi  les  transformations  et  améliorations 
introduites  par  le  goût  et  les  exigences  de  l'époque  moderne.  On 
y  remarque  la  cathédrale,  monument  imposant,  qui  porte  des 
traces  des  époques  romane  et  gothique,  et  deux  autres  églises 
notamment,  celle  de  Notre-Dame-de-la- Couture,  ancienne  ab- 
baye dont  les  bâtiments  servent  pour  la  bibliothèque  et  pour  la 
Préfecture.  L'architecture  de  cette  grande  église  annonce  aussi 
les  travaux  de  nos  grandes  époques  historiques. 

Dans  les  rues  marchandes  et  centrales  règne  une  grande  ani- 


SUR  l'association'  pomologique  de  l'olest.  109 

mation  et  sur  un  côté  de  la  ville,  il  en  est  de  modernes,  exclusi- 
vement bordées  de  maisons  bourgeoises,  où  il  ne  se  fait  pas 
de  commerce,  et  où  se  montrent  l'aisance  et  le  bien-être.  De 
vastes  places  publiques,  bien  entourées,  rgndent  de  grands  ser- 
vices pour  les  foires  et  marchés  :  au  milieu  de  l'une  d'elles 
s'élève  une  belle  statue  en  bronze  du  général  Chanzy  qui  sur- 
monte un  groupe  de  combattants  très  habillement  rendu  :  cette 
place  porte  le  nom  du  brave  général.  De  larges  avenues  et  des 
promenades  bien  plantées  de  grands  arbres  procurent  de  l'agré- 
ment aux  habitants  et  sont  pour  l'ensemble  de  la  ville  un  élé- 
ment assuré  de  salubrité. 

Le  Mans  fut  considérable  sous  les  Romains  et  sous  Charle- 
magne,  puis  au  ix*^  et  au  x"  siècle  ravagée  par  les  Normands. 
Cette  ville  a  perdu  de  son  importance  ;  aujourd'hui,  malgré  sou 
apparence  de  prospérité,  on  n'y  compte  qu'environ  .30,000  habi- 
tants. Elle  est  entourée  par  la  Sarthe  du  côté  de  sa  partie  la 
plus  ancienne,  au  milieu  de  laquelle  on  découvre  des  vestiges  de 
remparts  gallo-romains. 

Les  produits  de  l'agriculture,  les  céréales,  les  marrons,  les 
chanvres,  les  bestiaux,  les  volailles  et  les  chevaux  du  Perche 
y  abondent,  et  les  foires  y  sont  importantes  et  fréquentes.  On  y 
fabrique  des  tissus  divers,  des  toiles,  des  étamines,  des  mou- 
choirs, et  l'horticulture  y  est  en  faveur. 

La  ville  possède  un  jardin  public,  aussi  vaste  que  bien  planté 
de  beaux  arbres,  bien  accidenté  et  muni  de  pièces  d'eau  spa- 
cieuses et  copieusement  alimentées.  Ce  jardin,  modérément  éloi- 
gné du  centre,  offre  aux  habitants  une  agréable  promenade  et 
en  outre  une  précieuse  école  pour  les  personnes  qui  ont  du  goût 
pour  l'horticulture. 

Par  suite  de  conventions  particulières  et  avec  une  subvention 
déterminée,  le  terrain  en  est  livré  à  la  Société  d'Horticulture 
locale  qui  doit  alimenter  de  fleurs  et  plantes  tous  les  squares  et 
parterres  de  la  ville.  La  charge  est  lourde  et  il  faut  autant 
d'activité  que  d'entente  de  la  part  de  la  Société  pour  remplir 
les  conditions  du  marché  :  on  le  comprendra  quand  j'ajouterai 
que,  cette  année,  la  Société  a  dû  fournir  un  contingent 
13,000  plantes  d'ornement  à  la  ville. 


110  RAPPORT 

L'honoiable  Président  de  la  Société,  un  colonel  retraité,  ama- 
teur passionné  et  connaisseur  à  toute  épreuve,  dirige  avec  un 
zèle  infatigable  cette  difficile  entreprise,  qui,  dans  ses  mains, 
tourne  largement  au  profit  de  la  science  horticole  qu'il  sait 
répandre  dans  le  pays,  en  mettant  sous  les  yeux  des  habitants 
une  véritable  école  fruitière,  potagère  et  florale,  où  les  meil- 
leures méthodes  sont  enseignées  par  le  choix  des  végétaux  el 
par  les  procédés  de  la  culture.  Aux  éloges  que  mérite  cette 
exploitation  rendue  ainsi  d'vlHUr  pii/>licjiie,  je  suis  heureux  de 
l'occasion  qui  se  présente  ici  pour  joindre  l'expression  de  ma 
gratitude  et  de  celle  de  mes  collègues  pour  l'accueil  cordial  que, 
dans  notre  visite,  nous  avons  reçu  de  nos  confrères  de  la  Société 
d'Horticulture  du  Mans,  dont  l'exemple  devrait  être  suivi  dans 
beaucoup  d'autres  villes. 

Entre  autres  volatiles  qui  peuplent  le  jardin  et  donnent  de 
l'animation  aux  abords  des  lacs,  j'ai  remarqué  des  Cigognes,  non 
seulement  amies,  mais  encore  auxiliaires  de  l'homme,  qui,  se 
tenant  auprès  des  laboureurs,  picotaient  avec  leurs  longs  becs 
la  terre  soulevée  par  la  bêche  et  la  purgeaient  des  vers,  larves 
et  insectes  nuisibles  qu'elle  renfermait. 

Les  prix  attribués  aux  Exposants  par  les  Jurys  ont  été  décernés 
ainsi  qu'il  suit  : 

1'"  CLASSE.  —  Fiuirs  nii;  phessoir 
Fruits  do  Aormandie. 

1"'  prix,  médaille  d'or  :  M.  Raoult  iDésiré),  à  Saint-Clair 
(Manche)  ; 

2'  prix,  médaille  de  vermeil  :  M.  Digeon,  à  Neufbourg  i^Eure)  ; 

3"  prix,  médaille  d'argent  :  M.  Dan,  à  Dangy  (Manche). 

De  vives  félicitations  ont  été  adressées  par  le  Jury  à  M.  Lacaille. 
de  Friche-Mesnil  (Seine-Inlérieure),  membre  du  hwy,  qui  avait 
exposé,  hors  concours,  un  lot  de  80  variétés  de  Pommes  parfai- 
tement étudiées  et  étiquetées. 

Pruhs  de  Bretagne, 
Médaille  de  vermeil  à  M.  Ollivier,  ;i  Trevenec  (Côtes-du-Nord^. 


SUK    l'aSSOCIATKî.N    l'U.MitLiKUnL't;    1>K    l'oLKST.  1I| 

Fruila  du  Maine  et  de  V Anjou. 

Médaille  de  ve'-meil  à  M.  Régouin,  à Gongé-siir-Orne  (Saillie) ; 
Médaille  d'argent  ;"i  M.  Desnos,  à  Écommoy  (Sarthej. 
Pommes  de  semis. 

Nouveaux  comxjlimenls  à  M.  Lacaille  précité,  pour  sa  collfc- 
tion  de  i'ruils  de  semis,  hors  concours. 
Médaille  de  vermeil  à  M.  Dan,  prénommé. 

Fruits  exposés  par  des  Sociétés,  des  comices  ou  des  amateurs. 

Prix  d'honneur,  vase  de  Sèvres,  delà  manulacture  de  lElat  : 
M.  Lesueur,  amateur,  pour  une  riche  collection  accompagnée 
du  dessin  des  fruits,  d'une  note  descriptive  et  analytique 
desdits  : 

Médaille  d'or  au  musée  du  Sap  (Ornei  ; 

Autre  médaille  d'ur  à  M.  Mercier,  à  Ballon  (Sarthei; 

Médaille  de  vermeil  à  la  commune  de  Rouperroux  (Sarlhe   ; 

Médaille  de  vermeil  h  M.  Hurson,  à  Lucé-sur-Ballon  i Sarlhe). 

Collections  de  fruits  exposées  par  des  instituteurs  ou  des 
Ecoles  : 

Médaille  d'or  au  cours  professionnel  d'Agriculture  de  l'Ecole 
de  Sartilly  (Manche)  ; 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Laurence,  instituteur  à  La  Rochelle 
(Calvados). 

2'^    CLASSE.    —   C.IDUES 

Cidres  de  fûts  de  Normandie. 

Médaille  d'or  à  M.  Guérin,  à  Quibou  (Manche); 

Médaille  de  vermeil  à  la  Chambre  syndicale  des  Brasseurs  du 

Havre,  avec  mention  spéciale  pour  les  produits  de  M.  Levasseur: 

Médaille    d'argent    pour    M.    Baudoin,    à    Condé-sur  Noirot 

(Calvados), 

Cidres  en  bonteillts. 

Médaille  d'or  à  M.  Guérin,  précité  ; 

Médaille  de   vermeil   à  M,  Huesnel,    à  Bonneville-lc-Louvet 
Eure  ; 


112  RAPPORT 

Médaille  d'argent  grand  module,  à  M.  Dan,  précité  ; 
Médaille  d'argent  petit  module,  au  musée  du  Sap,  précité; 
Médaille  semblable  à  M.  Yardon,  à  Lyon-la-Forêt  (Eure). 

Cidres  de  fûts  de  Bretagne. 

Médaille  d'or  à  M.  Ragot,  à  Loudéac  (Côtes-du-Nord)  ; 

Médaille   d'argent  à  M.  Tanquerey,  à  Lamballe  (Côles-du- 

Nord). 

Cidres  de  Bretagne  en  bouteilles. 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Tanquerey,  précité  ; 

Médaille  d'argent  à  M.  Agaesse,  à  Gesson  (lUe-et-Vilaine). 

Cidres  de  fûts  du  Maine  et  de  l'Anjou. 

Médaille  d'or  à  M.  Hurson,  prénommé; 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Philippard,  au  Mans  (Sarthe). 

Cidres  en  bouteilles  de  même  provenance. 

Médaille  d'or  à  M.  Philippart,  déjà  nommé  ; 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Urson,  déjà  nommé  ; 

Grande  médaille  d'argent  à  M.  Ptézé,  à  Grez-en-Buuère 
(Mayenne)  ; 

Médaille  d'argent  petit  module,  à  M.  Desnos,  à  Ecommoy  (Sar- 
the), déjà  nommé. 

Cidrps  de  fûts  de  toute  provenance. 

Médaille  d'argent  à  M.  Fondeur,  à  Viry  (Aisne). 

Cidres  en  bouteilles  de  même  provenance. 
Médaille  d'argent  à  M.  Fondeur,  précité. 

Poirés  de  toute  provenance,  en  fûts  ou  en  bouteilles. 
Médaille  d'argent  à  M.  Beaudoin,  prénommé. 

Cidres  faits  arec  une  seule  variété  de  fruits. 
Médaille  de  vermeil  à  M.  Rézé,  précité; 


SUR  l'association    l'OMOLOGlQUE   DE   l'OUEST.  il3 

Médaille  d'argent  à  M.  Tanquerey,  précité. 
Eaux-de-vie  de  cidre.     ' 

Médaille  d'or  au  musée  du  Sap,  précité; 
Médaille  de  vermeil  à  M.  Quétel,  à  Fiers  (Orne)  ; 
Médaille  de  vermeil  à  M.  Digeon,  précité; 
Médaille  d'argent  à  M.  Hurson,  précité  ; 
Médaille  d'argent  à  M.  Beaume,  à  Elven  (Morbihan). 

Faux-de-vie  de  Poiré. 
-    Médaille  de  vermeil  à  M,  Dan,  à  Dongy  (Manche). 

Troisième  classe  —  Imruments 

Broyeuis  à  bras. 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Benecli,  à  Saint-Lô  (Manche)  ; 
Médaille  d'argent  grand  module,  à  M.  Piquet,  à  Sartrouville 
(Seine-et-Oise); 
Même  médaille  à  M.  Hérissant,  à  Rennes. 

Broyeurs  à  manège. 

Médaille  d'or  à  M.  Piquet,  précité  ; 
Médaille  de  vermeil  à  M.  Hérissant,  précité  ; 
Médaille  d'argent  à  M.  Benech,  précité. 

Pressoirs. 

Médaille  d'or  à  M.  Chappellier,  à  Ernec  ; 
Médaille  de  vermeil  à  M.  Piquet,  précité  ; 
Médaille  d'argent  à  M.  Gathelineau,  à  Rennes. 

Appareils  de  distillation . 

Médaille  d'argent  à  M.  Lebled  (Edouard),  au  Mans. 
Le  département  de  la  Sarthe,  en  outre  du  cidre,  produit  aussi 
du  vin.  Or,  la  ville  du  Mans,  profitant  de  la  circonstance,  avait 


HA  COMPTE   RENDU 

organisé  en  raênie  temps  un  concours  pour  les  vins  rouges,  les 
vins  blancs  et  les  eaux-de-vie,  dont  il  n'est  pas  da  ma  compé- 
tence de  rendre  compte;  je  le  cite  pour  faire  comprendre  toute 
l'importance  qu'a  eue  cette  exhibition  de  boisson  alimentaires. 


COMPTES  RENDUS  D'EXPOSITIONS 


Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Hortkjlltuke  de  Wassv  tenue 
DU  12  AU  16  septembre  1885  M); 

Par  M.  Chauué  .Lucien} 

Pour  la  troisième  l'ois  depuis  sa  fondation  (1882)  et  pour  la 
première  fois  à  Wassy,  la  Société  d'Horticulture  de  la  Haute- 
Marne  a  tenu  son  Exposition  annuelle  du  12  au  16  sept- 
tembre  1885. 

Nous  avons  été  heureux  de  constater  sa  parfaite  réussite, 
grâce  au  concours  dévoué  de  plusieurs  exposants  importants 
dont  les  riches  collections  s'offraient  aux  regards  des  visiteurs. 
Wassy  est  un  centre  des  moins  horticoles;  on  n'y  rencontre  que 
peu  d'amateurs  et,  par  suite,  peu  d'horticulteurs;  aussi  le  der- 
nier t^ecrélaire-général  de  celte  Société  a-t-il  dû  déployer  une 
grande  activité  pour  mener  à  bien  cette  œuvre,  et  nous  recon- 
naissons que,  malgré  le  temps  contraire,  il  a  satisfait  le  Jury. 

L'emplacement,  choisi  au  miheu  de  vastes  promenades  plan- 
tées d'Ormes  séculaires  et  entourées  d'eau,  répondait  parfaite- 
ment à  sa  destination,  etil  serait  à  souhaiter  que  la  municipalité 
y  établit  un  square,  qui  développerait  le  goût  de  l'horticulture 
parmi  les  populations. 

Le  prix  d'honneur  (objet  d'art)  a  été  attribué  à  M.  Thomas 
(Florent),  jardinier  aux  forges  de  Brousseval,  qui  passait  en 
première  hgne  dans  tous  les  concours. 


(1)  Déposé  le  10  décembre  1885. 


DE  l'kxpositiun  u'horticlltlrl;  de  WASSï.  115 

Parmi  les  plantes  de  serres,  il  exposait  des  Draaena  amabtlis, 
D.  rubra,  D.  fragrans,  D.  robusta;  des  Adiantum  Farhyense  et 
tenerum  ;  des  Anthurlum  Scherzerianum  ;  des  Chama.'rops  exceha  .- 
des,  Kentca  Forsteriana  et  Balmoreana  ;  des  Prilchardia  pacifîca; 
des  Pandanus  ornatus,  Veitchi,  ufilis  ;  des  Imantophyllum  mi- 
niatum;  des  Caladiums,  variétés  M""^  Alfred  Bleu,  candidum; 
Mistress  Laing,  etc.  ;  de  nombreux  Bégonia  Rex,  parmi  lesquels  : 
Enfants  de  Nancij,  Lucienne,  Colonel  Denfert,  Perle  de  Paris,  etc.; 
des  Broméliacées  en  tous  genres,  et  en  belles  plantes^  des  Nidu- 
larium  fui  gens,  Innocenti,  des  Tillandsia  splendens,  Zahni,  etc. 

On  remarquait  aussi  plusieurs  massifs  de  Pelargonium  zonale 
à  fleurs  simples  et  à  fleurs  doubles,  renfermant  les  variétés  les 
mieux  choisies,  telles  que  New-Life,  P.-L.  Courier,  Alice 
Ciousse^  le  IViagara,  etc.,  des  Bégonias  tubéreux,  des  Coleus, 
parmi  lesquels  h  Progrès,  Etincelle,  D^  Noirot,  etc. 

Dans  la  section  des  fruits,  cet  habile  jardinier  exposait  des 
Ananas,  à  tous  les  degrés  de  maturité,  dont  il  fait  une  culture 
spéciale;  les  principales  variétés  sont  :  Comte  de  Paris,  Monl^ 
Serrât,  etc.  Ce  lot  lui  a  valu  une  médaille  d'argent  grand 
module. 

Sa  nombreuse  collection  de  Poires,  Pommes,  Pèches  et  Rai- 
sins (méd.  d'argent)  comprenait  nos  bonnes  variétés;  quant  à 
ses  apports  en  légumes,  qui  lui  ont  valu  une  médaille  de  ver- 
meil, la  culture  en  était  bien  soignée.  Pour  compléter  cette 
exhibition,  cet  exposant  avait  placé  <;a  et  là,  à  droite  et  à 
gauche,  dans  le  jardin,  difl"érentes  fortes  plantes  isolées  telles 
que  Palmiers,  Ficus  et  Musa  dont  un  en  fleur,  ce  qui  est  exces- 
sivement rare  dans  la  localité. 

Nous  avons  remarqué  avec  surprise  le  peu  d'exposants  dans 
la  culture  potagère,  trois  ou  quatre  au  plus;  et  pourtant  le  pays 
possède  de  nombreux  maraîchers;  il  y  a  là  un  groupe  de  tra- 
vailleurs qu'il  faut  réveiller  et  stimuler  et  à  qui  il  faut  faire 
comprendre  que  c'est  par  les  Expositions  qu'ils  pourront  con- 
naître le  mérite  des  nouvelles  variétés  et  améliorer  leur  culture 
et  leurs  revenus. 

A  part  une  corbeille  de  Pommes  de  terre  Belle-dê-Vincennes 
(Forgeot  et  C''')  exposée  par  un  amateur,  nous  avons  remarqué 


1 16  COMPTE    RENDU 

que  les  légumes  elposés  étaient  les  vieilles  variétés  courantes. 

Comme  importance  d'exposition  venait  ensuite  celle  de 
M.  Charles  Bolut^  horticulteur  à  Chaumont,  qui  a  obtenu  une 
médaille  d'or  pour  son  énorme  lot  de  plantes  à  feuillage,  dont 
la  culture  ne  laissait  rien  à  désirer.  En  admirant  tous  ces  lots, 
on  comprend  dans  quelles  proportions  cet  établissement  a  dû 
développer  le  goût  de  l'horticulture  dans  le  département.  Les 
Palmiers,  les  Broméliacées,  les  Phormium,  les  Ficus,  etc.,  de 
toutes  variétés  s'y  rencontrent;  en  donner  la  liste,  autant  vau- 
drait publier  un  catalogue. 

Pour  ses  Dahlias  (120  variétés),  Glaïeuls,  (75  var.),  Reines-Mar- 
guerites (45  var.),  Verveines,  etc.,  cet  horticulteur  obtient  une 
médaille  de  vermeil,  ainsi  qu'une  autre  de  même  valeur  pour 
ses  remarquables  bouquets,  couronnes^  garnitures  de  tables,  au 
milieu  desquelles  on  admirait  un  éventail  en  dentelles  coquet- 
tement garni  de  Roses  et  de  Violettes. 

Les  fruits  occupaient  une  large  place,  et  deux  exposants  im- 
portants ont  rivalisé  d'ardeur.  La  médaille  d'or  a  été  obtenue 
par  MM.  Baltet  frères,  de  Troyes,  et  la  médaille  de  vermeil, 
grand  module,  par  M.  Valentin,  pépiniériste  à  Fresnes  en  Woë- 
vre  (Meuse). 

Dans  le  lot  des  premiers,  composé  de  250  var.  de  Poires  et  de 
iOO  var.  de  Pommes,  se  trouvaient  plusieurs  nouveautés  et 
semis  inédits,  telles  ({ue  la  France,  Pierre  Joigneaux,  Margue- 
rite Marillaû,  etc. 

Les  collections  de  M.  Valentin  comprenaient  les  bonnes  va- 
riétés courantes  :  Beurré  Clairgeau,  B.  Diel,  Triomphe  de 
Jodoigne,  Doyenné  du  Comice,  D.  d'hioer,  Duchesse  d'Angoulcme, 
etc.;  Pommes  :  Belle  de  Pon(oise,Cox's  orange  Pippin,  Reinette 
de  Caux,  B.  dorée,  Calville;  Pêches  :  Madeleine  rouge,  Grosse  mi- 
gnonne, Bo7iouvrier;  Raisins  :  Chasselas  de  Fonlainehleaudoré,  Ch. 
rose,  Madeleine  royale,  etc. 

M.  ïhiriat,  horticulteur  à  Wassy,  s'est  vu  décerner  une  mé- 
daille de  vermeil  grand  module  pour  son  lot  de  plantes  à  feuil- 
lage et  ses  plantes  en  fleurs,  parmi  lesquelles  plusieurs  impor- 
tants massifs  de  Géraniums  à  fleurs  simples  et  à  fleurs  doubles, 
en  variétés  choisies,  telles  que  Jean  Odier,  M^^  Binot,  Caprice 


DE  l'exposition  d'uurticultuhe  de  wassv.  117 

des  Dames,  Blanc  parfait ,  et  des  Géraniums*  feuille  de  Lierre. 
T^jmo  Croasse,  Gloire  de  Nancij,  71/°""  Thibaut,  etc.  des  Bouvar- 
dias  blancs  et  roses,  des  Bégonias  lubéreux,  des  Ficus,  etc. 
Pour  un  lot  de  fruits  cet  horticulteur  avait  déjà  obtenu  une  mé- 
daille d'argent  ainsi  que  deux  autres  d'argent  pour  ses  lé- 
gumes, ses  bouquets  et  couronnes,  et  une  en  bronze  pour  ses 
Conifères. 

M.  Miot  Cholot,  horticulteur  à  Langres  et  M.  Rode  Pouyra^ 
de  Chaumont,  exposaient,  le  premier,  différentes  fleurs  coupées, 
Zinnias,  Dahlias,  Glaieuls,  Reines-Marguerites,  de  semis,  et  le 
second,  une  magnifique  corbeille  de  fleurs  de  Bégonias,  égale- 
ment de  semis.  Le  Jury  leur  a  accordé  à  chacun  une  médaille 
d'argent.  Des  médailles  d'argent  ont  encore  été  attribuées  à 
M.  Ghoppin,  jardinier  chez  M.  Pessut,  à  M.  JVIonginot,  jardinier 
chez  M.  Le  Bachellé,  et  à  M.  Remy  Boirame,  architecte,  pour 
leurs  massifs  et  corbeilles  de  plantes  décoratives.  M,  Tournier, 
jardinier  chez  M""'  Parisun,  obtient  une  médaille  de  bronze 
pour  ses  B(''gonias  et  ses  Musa . 

Nous  citerons  encore  parmi  les  Lauréats  M.  Couchoux,  jardi- 
nier à  Epinal,  qui  reçoit  la  médaille  du  Ministre  de  l'Agriculture 
pour  son  lot  de  légumes. 

Un  vigneron  de  Rouvray,  M.  Dormoy  Brouillon,  par  ses  difl'é- 
rents  produits  et  ses  écriteaux  explicatifs,  a  fourni  la  note  gaie 
de  cetteExposition  ;  néanmoins  parmi  ses  Raisins  nousavons  re- 
marqué une  variété  de  Gamay  précoce,  qu'une  juste  observa- 
lion  lui  a  fait  mettre  de  côté,  et  qui  a  l'avantage  de  mûrir  au 
moins  trois  semaines  avant  les  autres.  La  grappe  est  belle, forte, 
et  le  grain  en  est  beau  ;  aussi,  pour  encourager  la  propagation 
decette  variété,  lui  avons-nous  décerné  une  médaille  de  bronze. 

L'industrie  et  les  arts  horticoles  figuraient  aussi  à  cette  Expo- 
sition, sise  en  plein  centre  de  la  métallurgie:  nous  avons  admiré 
les  kiosques,  les  vases,  et  les  articles  de  jardins  provenant  des 
usines  de  Joinville,  ainsi  que  les  instruments  de  jardinage  et 
la  taillanderie  de  Nogent,  Wassy,  etc. 

Le  Jury  était  composé  de  M.  Grousse,  horticulteur  à  Nancy, 
Président,  M.  Lucien  Ghauré,  directeur  du  Moniteur  d'Horticttl- 
fure  à  Paris,  délégué  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 


118  Cit.MI'TK    RENDU 

France,  Secrétaire,  M.  Oscar  Arlet,  Secrétaire-général  de  la  So- 
ciété d'Horticulture  d'Epernay,  M.  J.  Weber  de  Dijon,  M.  Meusy 
de  Troyes,  M.  Jeanninel  de  Langres,M.  Paul  Valade  deNogent. 
A  l'issue  de  ses  travaux,  et  pour  récompenser  le  zèle  et  le 
dévouement  apportés  à  cette  Exposition  par  M.  Ch.  Bolut,  Secré- 
taire-général de  la  Société,  les  membres  du  Jury  ont  décidé  de 
lui  accorder  une  grande  médaille  de  vermeil.  De  son  côté,  la 
Société  nationale  d'Encouragement  à  l'agriculture  faisait  remet- 
tre par  M.  Danelle  Bernardin  une  médaille  de  vermeil  à  M.  Dubé, 
Président  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Haute-Marne,  pour  le 
remercier  de  son  dévouement  envers  le  Société.  Les  applaudis- 
sements qui  ont  salué  l'appel  de  ces  deux  récompenses  ont  ratifié 
les  décisions  prises  en  faveur  de  ces  deux  sympathiqueslauréats. 
L'accueil  qui  a  été  fait  aux  membres  du  Jury  par  le  bureau  de 
la  Société  a  été  on  no  peut  plus  cordial,  et  nous  en  conservons 
tous  le  meilleur  souvenir. 


Compte  RENDU  DE  l'Exposition  d'Horticulture  de  Neuilly  (Seine); 
Par    M.   Eugène  Dixamvriîk 

M.  le  Président  m'a  fait  l'honneur  de  me  désigner  pour  repré- 
senter la  Société  à  la  quatrième  Exposition  organisée  par  la 
Société  d'Horticulture  de  Neuilly,  du  6  au  11  juin  1885. 

Cette  exposition  était  installée  à  Levallois-Perret,  sur  la  place 
de  la  République,  en  face  de  la  mairie  :  cette  place  avait  été 
transformée,  par  les  soins  de  la  Commission  d'organisation,  en  un 
jardin  moitié  à  la  française,  moitié  à  l'anglaise,  dans  lequel  les 
végétaux  de  plein  air  et  les  gros  objets  d'art  et  d'industrie 
étaient  disposés  avec  beaucoup  de  goût. 

Au  milieu  de  l'emplacement  étaient  dressées  deux  tentes  assez 
spacieuses,  qui  contenaient  les  plantes  délicates  et  les  objets  d'art 
et  d'industrie  susceptibles  d'altération.  Malheureusement  ces 
tentes,  comme  toutes  les  tentes  ordinaires  (tentes  de  bals),  trop 

(1)  Déposé  le  14  janvier  1880. 


IIE   l'eXPuSITIOX   D'nOKTlCLlLTURb;   DE   NEUILLY.  119 

généralement  employées  dans  les  Expositions  horticoles,  étaient 
trop  basses,  trop  sombres  et  pas  assez  aérées,  surtout  avec  30" 
de  chaleur. 

Les  plantes  et  les  fleurs  figuraient  dignementà  cette  Exposition 
ainsi  que  les  objets  d'industrie  horticole.  Nous  avons  regretté 
de  ne  pas  y  voir  un  seul  lot  de  légumes. 

En  somme,  Exposition  bien   organisée  et  qui  fait  honneur  à 
une  jeune  Société  bien  dirigée  par  son  Président  etson  Secrétaire 
général. 

Le  Jury  s'est  réuni  à  deux  heures,  au  local  de  l'Exposition.  Il 
t'tait  composé  de  MM.  Charles  Baltetj  délégué  de  la  Société  de 
Troyes  ;  Camille  Bernardin,  de  Brie-Comte-Robert,  Secrétaire- 
généi'al  de  la  Société  de  Goulommiers  ;  Groizé,  délégué  de  la 
Société  de  Picardie  ;  Blondeau,  délégué  de  la  Société  de  Saint- 
Maur  :  Doit,  délégué  de  la  Société  du  Haincy  ;  Godard,  délégué  de 
la  Société  de  Gorbeil;  Piquenot,  délégué  de  la  Société  de  Saint- 
Germain  ;  Plaisant,  délégué  de  la  Société  de  Goulommiers  et  de 
votre  délégué. 

Mes  collègues  du  Jury  m'ont  fait  l'honneur^  en  ma  qualité  de 
représentant  de  la  Société  nationale  d'Horticultinc  de  France, 
fie  me  désigner  comme  Président  ;  M.  Groizé,  d'Amiens,  à  été 
nommé  Secrétaire. 

MM.  PetilfVère,  Président  ci  Cyrille  Robert,  Secrétaire-géné- 
ral de  la  Société,  accompagnaient  le  Jury. 

Les  principales  récompenses  ont  été  attribuées  dans  l'ordre 
suivant: 

Prix  d'honneur,  objet  d'art  offert  parle  Président  de  la  Répu- 
blique, à  M.  Terrier,  chef  des  culturesdeM.  le  docteur  Fournier, 
rue  Saint-James  28,  à  Neuilly,  pour  ses  beaux  apports  d'Orchi- 
dées, Cnladium,  Marantées,  Aroïdées,  etc. 

Nous  avons  remarqué  dans  ce  lot  :  Aerides  Fieldingii;  Den- 
dvobium  Farmeri,  plante  très  ra^'e  portant  douze  tiges  fleuries, 
Dendrohhim  f/vjrsiflorum,  Wardianum,  aggregatum  •  Udonto- 
glossu)7i  rexil/orhim ,  cordntum,  Lindleyanwn ,  Alexandrx , 
Irhtmphans  ;  Masdevallia  Chhnxra  vera ,  Harryana,  Lindeni; 
Cattloya  Gaskeliana,  Mossix,  Mendelli-  LkUo  superba ^  Nanodes 
Medimv    :  Cypripeditim  Lainrcncoanum:    au  total,    collection 


120  COMPTE   RENDU 

d'Orchidées  en  cinquante-cinq  sortes  ;  et  parmi  les  plantes  diver- 
ses :  les  Crinum  amabile;  Phœnicophorium  Serhellariim;  Calamus 
Lœvisanus;  Medinilla  magnifica  ;  Cibotium  Princeps  et  Scfiie- 
deî,  etc.,  etc. 

Médaille  d'or  offerte  par  M'"°  veuve  Vavin  à  M.  Millet;  hor- 
ticulteur à  Bourg-la-Reine,  pour  son  magnitlque  apport  d'arbres 
fruitiers  en  pots,  forcés  avec  fruits  à  maturité,  comprenant  plu- 
sieurs variétés  de  Raisins,  Prunes.  Cerises,  Groseilles,  plusieurs 
variétés  de  belles  Fraises,  des  Melons  et  Concombes  jaunes 
comme  l'or,  enfin  un  lot  qui  faisait  honneur  à  ce  primeuriste 
distingué. 

Médaille  d'or  à  M.  Delavier,  horlicuUeur,  rue  Saussure,  2,  à 
Paris,  pour  un  beau  lot  de  plantes  de  serre. 

Dans  ce  lot  nous  avons  remarqué  les  Kenlkt  robusta  et  Fors- 
teriana  en  forts  exemplaires,  le  Balmoreana  en  sujet  admirable 
et  plusieurs  autres  ;  des  Calamus  en  plusieurs  variétés;  des  Areca 
variés  ;  un  bel  Qy^em^XdÀve  à'Anlliwium  Sckerzerianum  et  plu- 
sieurs Maranta  de  bonne  culture  ;  un  très  beau  Ceroxylon 
niveum  ,un  superbe  Ci/cas  revohda  et  plusieurs  variétés  de  Fou- 
gères bien  cultivées. 

4  grandes  médailles  de  vermeil: 

1°  A  M.  Rothberg,  horticulteur  à  Gennevilliers,  pour  les 
plantes  vertes  de  plein  air  et  Rosiers  forcés  (haute  tige)  qui 
étaient  malheui-eusement  trop  avancés. 

2°  A  M.  Deseine,  pépiniériste  ràBougival,  pour  un  bel  apport 
de  Conifères  et  de  plantes  vertes  de  plein  air  (belle  collection)  ; 

3°  A  M.  Gouffier,  horticulteur  à  Levallois,  pour  un  bel  apport 
de  plantes  de  marché  en  pots,  en  pleine  floraison  :  Giroflées 
variées,  Pelargonium  à  grandes  fleurs,  Pervenches  de  Madagas- 
car, et  quelques  Datura; 

4°  A  M.  Bonnet,  horticulteur  à  Levallois,  pour  ses  apports  de 
bouquets  montés  variés,  couronnes,  etc. 

Médaille  de  vermeil  du  ministre  de  l'Agriculture  à  M.  Lévêque, 
horticulteur  à  Ivry,  pour  son  bel  apport  en  pots  du  Rosier 
variété  Merveille  de  Lyon  (variété  splendide) . 

2  Médailles  de  vermeil  du  Conseil  municipal  de  Levallois  : 

1°  A   M.    Godât,  jardinier    chez  M'""   Marquez-Rodrigues,  à 


DE  l'exposition  d'horticulture  de  nelilly.  l'ai 

Neuilly,  pour  son  lot  de  Plantes  vertes  de  serre,  Caladium,  Bégo- 
nia, etc.  ; 

2"  A  M.  Georges  Boucher,  horticulteur.  Maison  hlanche,  à 
Paris,  bel  apport  de  Clématites  à  grandes  fleurs  et  diverse 
variétés  de  Fusains,  Yucca  et  Chrysanthèmes  (nouveauté). 

Trois  médailles  de  vermeil  : 

1°  A  M.  Leuret,  horticulteur  à  Arcueil,  pour  Calcéolaires  her- 
bacées et  ligneuses  ; 

2°  A  M.  Gillard,  horticulteur  à  Boulogne,  pour  apport  de 
Réséda  à  grandes  fleurs  et  de  forts  exemplaires  de  Chrysanthè- 
mes comtesse  de  Chambord  et  Chrysanthèmes  jaunes; 

3"  A  M™^  veuve  Maupoil,  horticulteur  à  Levallois,  pour  bou- 
quets montés,  couronnes^  coussins,  etc.  . 

Des  médailles  d'argent  à  : 

M.  Blanchard,  jardinier  chez  M.  Hébert,  à  Neuilly,  plantes  de 
serra  etBégoniasfleuris  ; 

M.  Gricourt,  horticulteur  à  Boulogne,  pour  Bégonias  variés  ; 

M.  Fournier^  horticulteur  à  Neuilly,  pour  plantes  variées  et 
Bégonias  tubéreux  ; 

M.  Brisson  (Eugène),  rosiériste  à Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne), 
pour  un  bel  apport  de  Roses  coupées  ; 

M.  Bi-ot-Delahaye,  horticulteur,  rue  du  Moulin-des-Prés,  à 
Paris,  pour  bel  apport  d'OEillets  variés; 

M.  Schwarz,  jardinier  chez  M.  Lemercier,  à  Bagneux,  pour 
une  collection  de  Reines-Marguerites  en  pots,  d'une  culture 
hâtée  très  bien  comprise  ; 

M.  Gardien,  horticulteur  à  Port-Marly,  pour  bonne  culture  de 
Champignons  ; 

M.  Berland,  horticulteur  à  Levallois,  pour  Pétunias  de  semis  ; 

M.  Coudeyras,  professeur  à  Levallo's,  pour  son  herbier  bien 
classé. 

Pour  la  section  des  arts  et  industries  horticoles, 

Grandes  médailles  d'argent  à  : 

M.  Deniau,  de  Billancourt,  pour  produits  en  ciment; 

M"®  Menon,  directrice  de  l'Ecole  professionnelle  de  Levallois, 
pour  produits  céramiques  décorés  par  ses  élèves; 

M.  Bergerot,  de  Paris,  pour  serre  en  fer; 


l'â^  REVUE    BIBLIOGIUPQIQUE    ÉTRANGÈRE. 

M.  Savard,  quincailler  à  Levallois,  pour  outils  de  jardinage; 

M.  Martre,  constructeur  à  Paris,  pour  appareils  de  chauffagp; 

M.  Maillary,  rocailleur  à  Levallois,  pour  rocher. 

Enfin  plusieurs  autres  médailles  d'argent  et  de  bronze. 

A  la  suite  de  ces  opérations,  le  Jury  a  exprimé  au  Président 
de  la  Société  le  désir  de  voir  récompenser  le  Président  de  la 
Commission  d'Exposition.  Le  Bureau  de  la  Société  a  fait  droil 
à  ce  désir  en  accordant  une  grande  médaille  d'argent  à  M.  Ro- 
nAtre. 

Le  soir,  un  banquet  a  été  offert  aux  membres  du  Jury  et  à  la 
municipalité  de  Levallois,  par  la  Société  d'Horticulture  de 
.\euilly. 

Après  les  toasts  d'usage^  bien  que  les  légumes  aient  brillé  par 
leur  absence  à  l'Exposition,  on  s'est  beaucoup  entretenu  de  la 
Pomme  de  terre  et  de  la  slalue  à  élever  à  son  infatigable  propa- 
gateur, Parmenlier. 

Je  dois,  en  terminant,  remercier  en  votre  nom  la  Société  de 
Neuilly  de  l'accueil  gracieux  et  confraternel  qu'elle  a  fait  à  notre 
délégué. 


RhTVLIE  BlBLIOfiRAPllIOUE  ÉTRANGÈnK 

PLANTE*    XOUVELLES    OU   RARES    DÉCRITES    r»A.\S    DES 
riîRLICATIONS    ÉTRANGÈRES. 


GARDENERS  CRROMCLE 

Cœîog-jne  sU'llaris  Reigiib.  î.,Gard.  Chron.dll  2  janv,  1880.  p.  80 
—  Cœlogyne  étoilée.  —  Bornéo.  —  (Orchidées). 

Nouvelle  espèce  que  M.  Reichenbach,  en  la  décrivant,  qualifie 
de  modeste  mais  jolie,  dans  le  genre  du  Cœliigi/ne  tmlaren.  Ses 
pseudobulbes  sont  fusiformes,  obtuses,  tétragones,  relevées  de 
quatre  côtes  principales  obtuses  et  de  plusieurs  autres  moins 
prononcées.  Ses  feuilles  ressemblent  à  celles  du  C .  planfog'inea, 
mais  sont  plus  petites.  Ses  fleurs  en  grappe  ont  les  st'pales  et  les 


PLANTES    NOUVELLES    OU   RARES.  <23 

pétales  verts  et  le  labelle  blanc  à  trois  lobes  dont  les  latéraux 
sont  raj^és  alternativement  debrun-sépia  et  de  blanc,  tandis 
que  le  moyen  a  une  saillie  jaune-soufre  et  deux  macules  brun 
foncé.  Cette  plante  avait  été  découverte  par  le  célèbre  collecteur 
Thomas  Lobb,  mais  elle  paraît  avoir  été  importée  beaucoup 
plus  récemment. 

lUierostylis  bella  Reichb,  f.,  Gard.   Chron.  du  2  janv.  1886,  p.  9. 

—  Microstylide  belle.  —  lies  de  la  Sonde,  —  (Orchidées). 

M.  Reichenbach  déclare  ne  pas  connaître  de  Miorost)ilh  du 
même  groupe  que  celui-ci,  qui  atteigne  d'aussi  fortes  pro- 
portions. La  plante  est  haute  d'environ  0"\30.  Ses  pseudobulbes 
sont  cylindro -coniques  ;  ses  feuilles  sont  très  grandes,  larges, 
ondulées,  oblongues  avec  la  base  réirécie  en  coin  et  le  sommet 
pointu.  Elle  développe  une  grappe  de  fleurs  dans  lesquelles  les 
sépales  et  les  pétales  sont  d'un  pourpre  pâle  avec  le  bout  vert 
et  dont  le  labelle  longuement  sagitté  avec  neuf  dents  à  l'extré- 
mité est  de  couleur  pourpre.  On  doit  la  découverte  et  l'intro 
duction  de  cette  gracieuse  nouveauté  à  MM.  Aug.  Linden  et 
Aug.  de  Rhonne,  collecteurs  pour  le  compte  de  la  Compagnie 
continentale  d'Horticulture. 

Slpathog^lottis  i4iig^us(oruni  lÎEiGiiB.  {.^(iard. Chron. du 2 janv.  1886 
p.  î).  —-  Spathoglotiide  des  Auguste.  —  Iles  de  la  Sonde.  — (Orchidées) 

Cette  très  belle  nouveauté  est  dédiée  à  MM.  Auguste  Linden 
et  Auguste  de  Rhonne  qui  l'ont  découverte  et  introduite  en  Eu- 
rope. Elle  a  de  très  grosses  pseudobulbes  colorées  enbrun-rou- 
geâtre  etbrun  v-erdàtre.  Ses  feuilles  oblongues-ligulées,  formant 
coin  dans  le  bas  et  pointues  au  sommet  sont  plissées  longitudi- 
nalement.  Son  pédoncule  très  fort  est  terminé  par  une  grappe 
presque  en  tète  de  fleurs  dans  lesquelles  les  sépales  et  pétales 
sont  lilas  clair,  plus  foncé  à  leur  base,  et  le  labelle  Iflas  avec  la 
base  blanche  est  partagé  en  trois  lobes  dont  le  médian  est  beau- 
coup plus  long  que  les  latéraux,  onguiculé,  bilobé  au  sommet. 

ISnromis  zambesiara  Bak(lr,  Gard.  Chron.  du  2  janv.  1886,  p.  0. 

—  Eucorais  du  Zambèse.  —  Afrique  tropicale.  — ^(Liliacées). 

Cette  nouvelle  Liliacée  présente  un  fait  curieux  de  géographie 
botanique.  Jusqu'à  présent  les  sept  espèces  d'Fxcomîs  qu'on 


124  REVUE    BIBLIOGRAPHIQUE   ÉTRANGÈRE. 

avait  trouvées  en  Afrique  appartenaient  loutesà  la  flore  du  Cap  de 
Bonne-Espérance,  tandis  que  celle-ci  habile  l'Afrique  tropicale, 
sur  les  montagnes.  Elle  avait  été  découverte  en  1859,  par  sir  John 
Kirk,  pendant  l'expédition  de  Livingstone,  sur  les  montagnes, 
le  long  du  Zambèse,  à  Mambane,  à  l'altitude  d'environ  2,000  mè- 
tres. Des  oignons  en  avaient  été  expédiés  avec  d'autres  plantes 
dans  une  caisse  qui  fut  égarée  de  telle  sorte  que  c'est  seulement 
à  la  fin  de  1883  qu'on  l'a  reçue  à  Kew.  Elle  a  été  aussi  récoltée, 
beaucoup  plus  récemment,  près  du  lac  Nyassa  et  envoyée  en 
Angleterre  où  elie  a  fleuri,  notamment,  l'automne  dernier,  dans 
le  jardin  bolanique  de  Cambi-idge.  La  plante  est  intermédiaire 
entre  les  Eucomis  punctala  et  vndulala.  Elle  a  un  gros  oignon 
globuleux  duquel  parlent  des  feuilles  en  courroie,  presque  ob- 
tuses, d'une  texture  ferme,  longues  d'environ  0™,60,  sans  ma- 
cules ni  rîiies.  Sa  hampe  cylindrique,  sans  macules,  longue  de 
O^JS  à  0™,22  jusqu'à  l'inflorescence,  porte  une  grappe  longue 
de  0"',10  à  0™,20  de  fleurs  varies  qui  n'ont  que  0™,015  environ 
de  largeur. 

LœliaporphyritiH  (hybr.  natur.?)  -  Gard.  Chron.  du16janv.l886, 
p.  73.  —  Brésil.  —  l'Orchidées). 

Belle  plante  qui  a  été  reçue  du  Brésil  par  un  amateur  bien 
connu,  M.  J.  Day.  M.  Reichenbach.  qui  la  décrit  dans  le  Gurde- 
ners'Chronirle,  présume  que  c'est  un  hybride  naturel  issu  d'un 
Z.a?/m  et  d'un  Cnilkya  ;  le  premier  pourmit  élre  le  L.  pvmiia  ;  mais 
il  ne  voit  pas  quel  peut  être  le  second  parent  à  moins  que, 
comme  le  présume  M.  Day,  ce  ne  soit  le  C.  norinaniann.  (Juoi 
qu'il  en  soit  à  cet  égard,  la  fleur  de  cette  Orchidée  peut  élre 
comparée  à  celle  du  hella  pumila  :  ses  sépales  ligules  et  pointus 
sontpurpurins  etverdàtres;  ses  pétales,  un  peu  plus  larges  que 
les  sépales,  sontpurpurins;  son  labelle  forme  trois  lobes  dont  le 
médian  plus  long  que  les  deux  latéraux  est  large,  obtus  et  obs- 
curément échancré,  coloré  en  un  beau  pourpre  vif,  qui  se  re- 
pi'oduit  au  bout  des  lobes  latéraux,  tandis  que  le  reste  est  d'un 
pourpre  clairet  que  le  disque  de  ce  même  labelle  est  blanc-jau- 
nâtre. La  colonne  porte  quatre  poUinies. 


PLANTES    NOUVELLES    OU    RARES.  125 

Cypripedinm  Thîbautianuiii,(hybr).  —  Gard.  Chron.  du  23  jaav. 
1886,  p.  ^04.  —  Cypripède  de  Thibaut  (hybr).  —(Orchidées). 

Nouvel  hybride  qui  a  été  obtenu  chez  MM.  Veitch  entre  les 
Cypripedium  Harrisianum  et  C.  insigne  Maidei.  La  plante  a  le 
port  élancé  de  ce  dernier.  Dans  sa  fleur  le  sépale  supérieur  est 
presque  semblable  à  celui  du  C.  insigne  Maulei,  intérieurement 
vert  bordé  de  blanc  dans  le  haut,  avec  de  nombreuses  verrues 
presque  alignées  de  couleur  brun-sépia,  extérieurement  vert 
bordé  en  haut  de  blanc,  avec  le  sommet  rougeàtre.  Les  sépales 
latéraux  connés  sont  à  peu  près  de  même  longueur  que  le  la- 
belle,  marqués  de  quelques  rangées  de  macules  brunes  sur  fond 
vert.  Les  pétales  à  leur  face  interne  sont  d'un  beau  brun  lustré, 
avec  la  portion  supérieure  et  interne  d'un  vert  clair  et  avec  de 
petites  macules  brunes.  Quant  au  labelle,  il  est  jaunâtre  pâle, 
avec  ses  parties  antérieures  d'un  beau  brun.  Le  pédoncule  qui 
porte  cette  fleur  est  coloré  en  brun  pourpre  foncé  et  garni  de 
poils  assez  courts.  Cet  hybride  est  dédié  à  M.  Thibaut,  l'horti- 
culteur distingué  de  Sceaux. 

IVerine  xManselli  (hybr.),  Gard.  Ch'on.  du  23janv.  1886,  p.  104. 
—  Nérine  de  Mansell,  —  (Amaryllidées). 

Très  belle  plante  qui  a  été  obtenue  chez  M.  O'Brien,  à  la  suite 
d'une  fécondation  croisée  des  Nerine  flexuosa  et  FothergiUii 
major.  L'obtenteur  rapporte  que,  à  la  date  de  quelques  années, 
le  semis  des  graines  qui  étaient  issues  de  cette  fécondation 
donna  un  certain  nombre  de  plantes  vigoureuses  qui  fleurirent 
et  qui,  ayant  toutes  produit  des  fleurs  rouge-vermillon,  furent  ap- 
pelées par  lui  Nerine  X  cinnabarina.  Un  seul  pied  n'ayant  pas 
fleuri,  fut  envoyé  à  M.  L.  Mansell,  de  Guernesey,  qui  s'occupe 
beaucoup  de  la  culture  des  Nerine.  Quand  ce  pied  est  venu  à 
fleurir,  il  s'est  montré  tout  différent  des  premiers  par  ses  fleurs 
colorées  en  joli  rose-rouge  clair  et  non  vermillon.  C'est  celui-ci 
qui  constitue  le  Nerine  X  ManseUi.  Il  a  fleuri  abondamment,  et 
a  développé  six  inflorescences  comprenant  chacune  de  dix  à 
vingt  tleurs  larges  de  six  centimètres.  Cet  hybride  est  très  flori- 
fère, car  l'oignon  le  plus  fort  qu'en  possède  M.  Mansell  a  donné 
des  fleurs  en  abondance  quatre  années  de  suite.  La  floraison  a 


li>(;  REVUE   BIBLIOGKAPHIQOE   ÉTKANGliUl!;. 

lieu  du  milieu  de  décembre  jusqu'au  commencement  de  janvier 
suivant.  Les  intlorescences  se  montrent  quand  les  feuilles  n'ont 
encore  que  0"',15  de  longueur,  tandis  que,  lorsque  celles-ci  sont 
entièrement  développées;  elles  mesurent  souvent  O'^juO  de  lon- 
gueur sur  0™,04  de  largeur.  L'aspect  général  de  la  plante  rappelle 
plutôt  un  Agapanthe  qu'une  Nérine. 

Polypodiiim  iPhymatodes)  macrourum  ^R.xKF.n,  Gard.  Chron.  du 
30  janv,  1886,  p.  136.  —  Polypode  à  longue  queue.  —  Australie? 
—  (Fougères). 

Le  jardin  botanique  de  Kew  a  reçu  cette  Fougère  du  jardin 
botanique  de  Brisbane,  mais  sans  renseignements  précis  sur  son 
origine,  et  les  doutes  sur  sa  pairie  australienne  tiennent  à  ce 
que  les  espèces  dont  elle  est  voisine  croissent  naturellement 
dans  l'Asie  tropicale  et  la  Polynésie.  La  plante  ressemble  au 
Poli/podiinn  Phyinatodes  pour  le  port,  les  dimensions  et  la  tex- 
ture ;  mais  elle  se  dislingue  surtout  parce  que  ses  feuilles  ou 
frondes,  qui  atteignent  jusqu'à  un  mètre  de  longueur  sur  O^jlo 
à  0"\30  de  largeur,  sont  rétrécies  dans  leur  portion  supérieure  en 
une  sorte  de  queue  qui  mesure  jusqu'à  prés  de  0"', 60  de  lon- 
gueur. La  portion  moyenne  de  ces  feuilles  est  seule  profondé- 
ment [linnatifide,  tandis  que  leur  partie  inférieure,  sur  une 
longueur  de  0'"ylo-0"','20;  est  réduite  à  deux  ailes  étroites  qui 
bordent  la  cùle  ou  nervure  médiane.  Ces  feuilles  portent  en 
dessous  de  nombreux  groupes  de  capsules,  ou  sores,  qui  seuil 
arrondis,  petits  et  épars.  La  plante  entière  est  d'un  jolie  verdure 
fraicbe. 

Cypripediuni  Ijeeanuiu  suiierbuiu.  —  Gard.  <'hroii.  du  6  fé- 
vrier 1886,  p.  168.  —  Cypripèdc  de  Lee  var.  superbe.  —  (Orchidées}. 

Nouvelle  plante  obtenue  en  Angleterre,  que  M.  Reichenbach 
qualifie  de  beauté  phénoménale,  qu'il  désigne  comme  nouvelle 
variété  hybride,  mais  dont  il  n'indique  pas  autrement  l'origine 
qu'en  disant  qu'il  l'a  reçue  de  M.  iïarry  Veitch  qui  lui-même  en 
tenait  les  fleurs  du  baron  von  Schrœder,  de  Dell,  près  de  Wind- 
sor. Ces  fleurs  surpassent  toutes  celles  du  C.  Leeanum  qu'ait 
vues  jusqu'à  ce  jour  le  savant  allemand  ;  elles  sont  même  regar- 
dées comme  supérieures  en  beauté  à  celles  du  C.  Spxcerianum 


PLA.NTES    NULVIXLES    OU    HAKES  1*27 

par  tous  ceux  qui  n'aiment  pas  les  contrastes  lieurtés  de  cou- 
leurs. Leur  sépale  dorsal  est  très  grand,  vert  à  sa  base,  varié  de 
lignes  pourpres  nombreuses,  qui  s'irradient  en  éventail.  A  cela 
se  borne  ce  qu'en  dit  le  recueil  anglais. 

Primnla  Reedi  DuTHiE.  —  Gard.  Chron.da  6  février  1886,  p.  168. 
—  Primevère  de  Rééd.  —  Indes  orientales.  —  (Primulacées). 

Espèce  nouvelle  qui  a  été  découverte  dans  les  montagnes  de 
Kumaon  par  le  docteur  Duthie,  du  jardin  botanique  de  Saha- 
ranpur  et  décrite  par  lui  dans  son  dernier  rapport  sur  cet  éta- 
blissement scientifique  C'est  encore  à  iM.  Duthie  que  les  princi- 
paux cultivateurs  de  Primevères  de  la  Grande-Bretagne  doivent 
les  graines  qui  leur  ont  permis  d'ajouter  cette  nouvelle  espèce  à 
leur  collfction.  La  plante  a  des  feuilles  ovales,  lancéolées,  re- 
vêtues d'un  duvet  soyeux.  Sa  lige  florifère,  dressée  et  ferme  mais 
haute  seulement  de  O'",0o  à  0'",10,  porte  une  ombelle  de  deux 
ou  trois  Heurs  penchées  dans  lesquelles  le  calyce  large,  terminé 
par  cinq  dents  triangulaires  et  pointues,  est  intérieurement  d'un 
blanc  de  neige  ;  la  corolle,  dont  le  tube  déborde  le  calyce,  est 
large  de  C^jOâS,  de  couleur  de  crème  et  presque  blanche  à  la 
base;  h  ces  Heurs  succèdent  des  capsules  globuleuses.  D'après 
cette  description,  cette  nouvelle  espèce  parait  n'être  pas,  dans 
son  état  naturel,  d'un  effet  extrêmement  brillant;  mais  il  est 
probable  que  la  culture  Taméliorera  et  quel'hybrydation  avec 
des  congénères  dont  les  fleurs  sont  plus  riches  de  ton  en  fera 
sortir  de>  formes  d'un  plus  grand  mérite  horoeh.i. 


Le  Secrétaire-rédacteur-gérant, 

P.  DUHARTRE. 

Pans.   --  Imprimerie  G.  Roagier  et  Cie,  rue  Cassette,  1. 


12» 


FÉVRIER  1886. 


Observations  météorologiques  faites  par   M.  F.  Jamin,  a  Bourg-la-Reink 
PRÉS  Paris  (altitude  63™  enviro). 


^^ 

1 

HAUTEUR 

TEMPÉRA.TCRE 

du  baromètre. 

VENTS 

s 

^— ^— /^ 

— «""^ 

-—■^     ~ 

ÉTAT   DD   CIEL. 

< 

dominants. 

Q 

Minim. 

Maxim. 

Malin. 

Soir. 

1 

5,5 

y,  4 

747,5 

Vb!, 

SSU.   0. 

Pluie  près,  toute  la  nuit  et  une  pHrti( 
de  la  matinée,  nuag.,  un  peu  de  gr 
clair  le  soir. 

2 

1,3 

y. 3 

7o3,H 

7b4,  b 

o>;o.  N. 

Nuageux,  un  peu  de  grêle. 

3 

0,4 

8,M 

7o0,b 

7o3 

NO. 

l'iuic  dans  la  n.  et  une  gr.  partie  de  la 
journée,  quelques  écLircies. 

4 

i>,  '.) 

3,4 

7o8 

76b, b 

1\. 

Pluie  dans  la  nuit,  légèrement  brum. 
et  nuageux. 

5 

-  0,1 

3,4 

7Ga,b 

762,0 

yo.  N, 

Lu  peu  de  gr.  dans  la  n.,  nuag.  a.  un 
p.  de  n.  dans  la  m.  et  dans  l'ap-m. 

6 

—   1,!» 

4,2 

761,0 

76b, b 

.N.  MK. 

Un  p.  de  n.  dans  la  n.  léger,  brura.  cl 
c.  le  m.,  n.  l'ap.-m.  n.,  assez  abond. 
vers  3  h.,  clair  le  soir. 

7 

—  '2,0 

1,3 

770 

774 

NE. 

Un  peu  de  gr.  et  de  n.,  dans  la  n.,  c., 
éclaircies  dans  le  m.,  de  la  journée. 

8 

—  6,1 

2^2 

777 

778,5 

NK.  E. 

Couvert,  clair  le  soir. 

9 

—  7,1 

2,'3 

778 

775 

N.NE. 

Clair  de  grand  matin  et  le  soir,  léger. 
i)rumeux  dans  la  journée. 

10 

--  4,4 

4,7 

776,0 

768 

N. 

Nuageux  et  légèrement  bruineux. 

M 

-  1,3 

0,ô 

766,0 

76".,  b 

nm:. 

Couvert  et  légèrement  brumeux. 

l"2 

0 

3,8 

764 

764 

SU. 

Un  peu  de  neige  de  gr.  malin,  couv. 

13 

1,1 

0,7 

764 

763 

SO. 

Léger,  brum.  le  matin,  couvert,  belle 
éclaircic  le  soir. 

14 

—  1,4 

8,6 

761 

760 

SK. 

Clair,  quelques  nuages  l'nprès-midi. 

Ib 

--   1,7 

8,8 

760 

7  38 

NNE. 

Légèrement  nuageux. 

16 

—  0,2 

11,8 

7.S8 

757,0 

V..  N. 

Nuageux,  couvert  le  soii'. 

17 

^',0 

8,4 

7o7,o 

760 

NE. 

Légèrement  brumeux  le  matin,  nuag., 
couvert  le  soir. 

18 

1,8 

10,6 

762 

762,3 

NNE,  E. 

Couvert  de  grand  malin,  nuageux. 

n; 

-  0,2 

8,4 

762,0 

763,  3 

E. 

Couvert. 

♦0 

-  1,1 

S, 2 

764 

764,3 

E. 

Couvert. 

21 

-  0,1 

i,4 

764 

767 

NE. 

Couvert. 

l\ 

1,4 

2,1 

769 

770 

NNE. 

Couvert. 

i-i 

(1,7 

2,2 

769 

766 

NE. 

Couvert. 

24 

-  9,8 

3^8 

76b 

763 

E. 

Couvprt  degrand  malin, nuageux,  clair 
le  soir. 

!5 

-  2,6 

8,9 

762,0 

761,5 

N.  NO. 

Nuageux  et  brumeux. 

26 

—  0,2 

3,6 

761 

767,3 

NO.  N. 

Neige  et  pluie  dans  la  nuit,  neige  ab. 
le  matin,  n.  l'ap. -midi,  clair  le  soir. 

27 

-  4,0 

6,2 

768,0 

768 

NO. 

Nuageux,  couvert  le  soir. 

2» 

—  0,5 

4,9 

767 

763 

NE. 

Couvert. 

AVIS  IMPORTANT 


Dans  sa  séance  du  12  novembre  1885,  le  Conseil  d'Administration 
de  la  Société  nationale  d'Horticulture  a  décidé  qu'un  Congrès  horti- 
cole sera  tenu,  en  1886,  dans  l'hôtel  de  la  Société,  rue  de  Grenelle,  84, 
pendant  la  durée  de  l'Exposition  générale  qui  aura  lieu  du  11  au  16  mai. 
Les  personnes  qui  auraient  l'intention  de  prendre  part  aux  travaux 
de  ce  Congrès  sont  priées  d'en  informer  M.  le  Président,  au  siège  de 
la  Société,  rue  de  Grenelle,  8i,  et  de  lui  faire  connaître  le  plus  tôt 
possible  les  questions  qu'elles  se  proposeraient  d'y  traiter  ou  qu'elles 
croiraient  mériter  dy  être  discutées. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1886 


Concours  permanent. 

Prix  Lawié.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3«  sér.,  IV,  1882,  p.  631 
et  753.) 

Concours  annuels. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration.  Pour  l'introduction  ou  l'obten- 
tion de  plantes  ornementales  méritantes.  (V.  le  Journal,  2^  série, 
XI,  1877,  p.  445.) 

Médaille  Pellîer.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Penfstemon. 


N.  B.  —  La  Commission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs  de? 
articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsabilité 
des  opinions  qu'ils  y  expriment. 

Série  III.  T.  VIII.  Cahier  de  Mars  publié  le  30  Avril  1886.  9 


AVIS 

Le  Conseil  d'Administration,  dans  sa  séance  du  8  avril,  a 
décidé  qu'il  sera  ouvert,  à  l'une  des  séances  des  inois  de  juillet, 
août,  septembre,  octobre  et  novembre  prochains,  des  concours 
analogues  à  ceux  qui  ont  eu  lieu  en  1885.  Il  en  a  déterminé 
comme  il  suit  les  dates  et  les  objets  : 

8  juillet:  Roses  coupées  ;  Œillets  ;  Amaryllis  ;  Delphi  nhnn. — 
Fruits  des  Guciirbitacées. 

26  août:  Glaïeuls  en  fleurs  coupées;  Reines-Margueriles  en 
pots  ou  en  fleurs  coupées  ;  Phlox.  —  Fruits  en  général. 

23  septembre  :  Bégonias  tubéreux  en  pots  ;  Dahlias  en  fleurs 
coupées.  —  Fruits,  notamment  Pèches  et  Fraises  tardives, 

21  octobre  :  Asters.  —  Fruits.  —  Choux-fleurs. 

25  novembre  :  Chrysanthèmes  d'automne.  (L'exposition  de 
ces  plantes,  dans  la  salle  des  séances  delà  Société,  durera  qua- 
tre jours.)  Ce  concours  sera  divisé  de  la  manière  suivante  : 

-y°  Plantes  en  pofs. 

La  plus  belle  collection  de  plantes  en  pots. 
Le  plus  beau  lot  formé  des  plus  belles  variétés  les  mieux  cul- 
tivées. 
Les  plus  beaux  spécimens  en  fortes  plantes. 

.2"  Fleurs  coupées. 

Les  variétés  les  plus  méritantes  obtenues  de  semis  et  n'ayant 
pas  été  encore  mises  au  commerce. 

La  plus  belle  collection  en  fleurs  coupées  avec  rameau. 

Le  27  janvier  1887,  un  concours  aura  lieu  pour  le  Willoof, 
ou  Chicorée  de  Bruxelles,  présenté  en  lots  de  80  à  100  pieds, 
avec  racines. 


SÉANCK    DU    11    MAliS    1880.  131 

PROCÈS-VERBAUX 


SÉANCE     DU    11     MARS    1886 

Présidence  de  M.  Léon  Say,  Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  un  quart.  D'apràs  les 
signatures  qu'a  reçues  le  registre  de  présence,  on  y  compte 
cent  soixante-huit  Membres  titulaires  et  onze  Membres  hono- 
raires. 

M.  le  Président  apprend  à  la  Compagnie  que  la  séance  est 
honorée  de  la  présence  de  M.  le  général  Greig,  ancien  Ministre 
des  finances  de  Russie,  actuellement  Président  de  la  Société 
impériale  d'Horticulture  de  Saint-Pétersbourg.  Il  invite  M.  le 
général  Greig  à  prendre  place  au  bureau,  à  côté  de  lui. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  dix  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  présen- 
tation a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  rencontré  aucune 
opposition.  —  Il  annonce  que  le  Conseil  d'Administration,  dans 
sa  séance  de  ce  jour,  a  admis  une  Dame  patronnesse.  — Il  in- 
forme ensuite  la  Société  d'une  perte  douloureuse  qu'elle  vient 
d'éprouver  par  le  décès  de  M.  Mayeux  (Louis-Jules-Rustique), 
qui  lui  appartenait  depuis  l'année  1877.  M.  Mayeux  était  un 
habile  cultivateur,  qui  présentait  souvent  des  produits  de  la 
culture  potagère  obtenus  par  ses  soins  ei  toujours  assez  remar- 
quables pour  lui  valoir  des  primes  aux  séances  ou  des  médailles 
aux  Expositions.  Il  s'occiipait  surtout  de  la  culture  et  du  perfec- 
tionnement de  la  Pomme  de  terre,  et  ses  succès  dans  cette  voie 
l'avaient  fait  nommer,  à  une  date  peu  éloignée,  chevalier  du 
Mérite  agricole.  En  lui,  le  Comité  de  Culture  potagère  perd 
l'un  de  ses  membres  les  plus  compétents. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

i"  Par  M.  Horat  (Charles;,  jardinier  au  château  de  la  Folie, 
près   Draveil    (Seine-et-Oise),  un  panier  de   Fraises  Margue- 


13i  PROCÈS-VERBAUX. 

rite  (Lebreton),  fruits  jugés  très  beaux  et  bien  colorés,  malgré  la 
saison,  par  le  Comité  de  Culture  potagère  qui  propose  d'ac- 
corder une  prime  de  l""^  classe  pour  celte  présentation.  Cette 
proposition  est  adoptée  par  la  Compagnie. 

2°  Par  M.  Chemin  (Georges),  horticulteur-maraîcher,  boule- 
vard de  la  Gare,  à  Issy  (Seine),  une  botte  d'Asperges  forcées 
d'une  beauté  peu  commune.  Une  prime  de  l""*^  classe  lui  étant 
accordée  pour  cette  présentation,  M.  Chemin  renonce  à  la  re- 
cevoir. 

3°  Par  M.  Hédiard,  négociant  en  comestibles  exotiques, 
place  de  la  Madeleine,  des  bulbilles  d'Igname  [Dioscorea)  pro- 
venant de  deux  espèces  de  ces  plantes,  et  qui  lui  ont  été  en- 
voyées de  la  Martinique.  Les  unes  appartiennent  à  l'Igname 
bulbifère  [Dioscorea  balbifera)  et  sont  dès  lors  semblables  à  celles 
de  la  même  espèce  que  la  Société  a  eues  plusieurs  fois  déjà  sous 
les  yeux;  les  autres  sont  venues  également  à  l'aisselle  de  feuilles, 
mais  sur  une  espèce  relativement  à  laquelle  M.  Hédiard  n'a 
reçu  aucun  renseignement.  Celles-ci  sont  beaucoup  plus  petites 
que  les  premières,  et  leur  substance  estblanche  intérieurement. 
Afin  de  savoir  quelle  est  la  plante  qui  les  produit,  M.  Hédiard 
se  propose  d'en  envoyer  à  Cannes  où  on  les  plantera. 

4°  Par  M.  Jourdain,  cultivateur  à  Maurecourt  (Seine-et-Oise),- 
une  corbeille  de  Pommes  de  Calville  blanc,  beaux  fruits  pour  la 
présentation  desquels  il  lui  est  décerné  une  prime  de  2"  classe. 

5°  Par  M.  Hédiard,  un  régime  de  Sagoutier,  c'est-à-dire  la 
masse  des  fruits  de  ce  Palmier  encore  attachés  à  la  branche  ra- 
mifiée (inflorescence)  qui  a  porté  d'abord  les  fleurs. 

Sous  le  nom  de  Sagoutier,  on  confond  souvent  deux  espèces 
de  Palmiers  indigènes  de  l'archipel  des  Indes,  des  îles  de  la 
Sonde' et  de  quelques  parties  de  l'Asie  méridionale,  parce  que 
c'est  de  l'une  et  l'autre  qu'on  retire  le  sagou.  Ces  deux  es- 
pèces sont  le  Sagoutier  lisse  {Metroxylon  laeve  Mart.  ou  Sagus 
Ixvis  RuMPH.)  qui  fournit  à  peu  près  en  totalité  le  sagou  du 
commerce,  et  le  Sagoutier  de  Rumphius  [Metroxylon  Rumphii 
Mart.  on  Sagus  Rumphii  Willd.).  Ces  deux  arbres  ont  été  répan- 
dus par  la  culture  dans  la  plupart  des  régions  intertropicales. 
Le  Sagoutier  de  Rumphius  donne  un  sagou  qui  est  à  peu  près 


SÉANCE    DU    11    MARS    1886.  133 

entièrement  consommé  sur  place.  Dans  l'un  et  l'autre,  la  fécule 
est  retirée  du  tronc  même  de  l'arbre  antérieurement  à  sa  florai- 
son, au  moment  où  il  commence  à  développer  sa  gigantesque 
inflorescence,  c'est-à-dire  vers  l'âge  de  sept  ou  huit  ans.  Or,  ce 
tronc  n'a  qu'une  zone  de  bois  peu  épaisse  et  extérieure,  et 
l'intérieur  en  est  occupé  par  une  moelle  volumineuse  qui  est 
gorgée  de  fécule.  On  le  divise  en  billes  longues  d'un  à  deux 
mètres  qu'on  fend  ensuite  longitudinalement.  On  en  extrait 
alors  la  moelle  qu'on  broie  et  qu'on  lave  de  manière  à  obtenir 
ainsi  la  masse  féculente  à  l'état  d'une  pâle  qu'on  fait  sécher, 
et  dont  un  mode  de  préparation,  qu'on  dit  avoir  été  imaginé 
par  des  Chinois,  permet  d'obtenir  finalement  le  sagou  granulé 
que  le  commerce  nous  apporte  des  lieux  de  production. 

A  ce  propos,  M.  P.  Duchartre  donne  de  vive  voix  des  indica- 
tions sur  les  usages  extrêmement  nombreux  et  variés  auxquels 
on  emploie  les  diverses  parties  des  Palmiers  en  général,  dans 
les  régions  qui,  en  raison  de  leur  climat  chaud,  possèdent  na- 
turellement ces  arbres  ou  en  permettent  la  culture. 

6°  Par  M.  Fauvel,  jardinier  chez  M.  Picot,  à  Taverny  (Seine- 
et-Oise),  un  très  beau  groupe  de  fleurs  à'Orchldées  dans  lequel 
il  en  a  réuni  quinze  espèces  ou  variétés,  savoir  :  trois  Cypripe- 
dium,  deux  Odontoglossum,  quatre  variétés  du  CattleyaTriatiœ, 
le  Miltonia  cuneata,  le  Pkalœnopsis  Schilleriana,  VAda  auran- 
tiaca,  le  Saccolabium  giganteum,  le  Zygopetalum  crinitum  et  le 
Cœlogyne  cristaia.  Il  obtient,  pour  cette  présentation,  une  prime 
de  2®  classe. 

7°  Par  M.  Leclerc,  jardinier  chez  M.  Finet,  à  Argenteuil 
(Seine-et-Oise),  un  beau  pied  fleuri  de  Coryanthes  maculata 
HooK.  punctaia.  Orchidée  dont  on  obtient  très  rarement  les 
fleurs,  et  quatre  pieds  de  Gloxinia  dont  il  a  pu  déterminer  la 
floraison  longtemps  avant  l'époque  à  laquelle  elle  a  lieu  habi- 
tuellement. Il  lui  est  accordé  une  prime  de  1''°  classe  pour  son 
Coryanthes  et  une  prime  de  2^  classe  pour  ses  Gloxinias. 

D'après  une  note  spéciale,  communiquée  par  M.  Godefroy- 
Lebeuf,  le  Coryanthes  maculata  punctata  croît  naturellement  à 
la  Guyane,  sur  les  Inga  qui  viennent  aux  bords  des  fleuves. 
Il  développe  une  grande  quantité  de  racines  qui  s'emmêlent  et 


134  PROCÈS- VERBAUX. 

s'enchevêtrent  en  un  lacis  au  milieu  duquel  s'établissent  des 
tribus  de  fourmis.  Chaque  pied  de  la  plante  abrite  ainsi  une 
colonie  de  fourmis,  comme  le  font,  du  reste,  d'autres  espèces 
d'Orchidées,  telles  que  cerlains  Fpidendntm,  des  Cntasetum,  etc. 
Dans  son  pays  natal,  le  Conjanthes  dont  il  s'agit  ici  fleurit  ré- 
gulièrement et  abondamment;  mais  à  l'état  cultivé  il  montre 
fort  rarement  ses  fleurs,  sans  doute  parce  qu'on  ne  connaît  pas 
la  culture  qui  lui  convient.  M.  Godefroy-Lebeuf  pense  qu'il  im- 
porte d'en  laisser  les  pieds  fixés  sur  leur  support  naturel,  c  II  ne 
faut  pas  chercher,  écrit-il,  à  maintenir  la  fraîcheur  aux  ra- 
cines en  les  entourant  de  sphagnum.  Naturellement,  elles  sont 
à  l'air  libre  et  les  fourmis  qui  les  habitent  doivent  encore  faci- 
liter par  leurs  galeries  l'introduction  de  l'air  entre  leurs  ra- 
cines. Ces  plantes  doivent,  comme  toutes  les  Orchidées,  de- 
mander un  repos  accusé;  toutefois,  il  faut  tenir  compte  des 
conditions  climatériques  de  leur  pays  natal.  La  floraison  de 
ces  plantes  a  lieu  à  diverses  époques  de  l'année,  parce  que, 
dans  la  Guyane,  les  saisons  des  pluies  et  les  saisons  sèches 
sont  entrecoupées  de  périodes  de  peu  de  durée  pendant  les- 
quelles des  pluies  excitent  la  végétation  et  amènent  une  flo- 
raison inattendue.  En  outre,  les  pseudobulbes  cannelées  et 
cannelées  d'autant  plus  que  la  plante  est  plus  sèche,  doivent 
servir  de  conduits  à  la  rosée  abondante  qui  permet  aux  plan- 
tes des  tropiques  de  résister  au  soleil  et  à  la  sécheresse  de  la 
saison  aride.  Je  crois  donc  qu'aussitôt  la  pousse  terminée,  ces 
plantes  doivent  être  tenues  presque  sèches  jusqu'à  l'apparition 
de  nouvelles  racines  :  mettons  une  période  de  six  à  sept  se- 
maines; puis  les  arrosages  doivent  être  repris  jusqu'à  la  for- 
mation de  nouvelles  bulbes  et  une  seconde  période  de  repos 
succède.  C'est,  je  crois,  par  ce  système  qu'on  arrivera  à  con- 
server ces  belles  plantes  et  à  leur  faire  produire  leurs  fleurs.  ■> 

Relativement  à  ses  Gloxinias,  M.  Leclerc  dit,  dans  sa  note  de 
présentation,  que  ces  plantes  avaient  fleuri  pour  la  première  fois 
aux  mois  de  juillet  et  août  1885.  Elles  ont  été  remises  en  végé- 
tation au  mois  de  novembre,  après  être  restées  en  repos  pendant 
deux  mois  seulement.  Dès  les  premiers  jours  du  mois  de  février 
dernier,  quelques-unes  de  leurs  nouvelles  fleurs  ont  commencé 


SÉANCE  DU  11  MARS  iSSG.  135 

de  s'épanouir  et,  ainsi  que  pour  celles  qu'on  voit  maintenant,  le 
coloris  ne  s'est  ressenti  nullement  du  peu  de  lumière  qu'elles  ont 
reçue.  En  outre,  les  pieds  en  sont  aussi  trapus  et  aussi  abondam- 
ment fleuris  qu'ils  auraient  pu  l'être  à  l'époque  de  l'année  la 
plus  favorable. 

8°  Par  M.  Parisot,  amateur^  rue  de  Babylone,  à  Paris,  un 
Saccolabium  qui  lui  a  été  envoyé  directement  de  Cochinchine, 
au  mois  de  mars  1883,  et  qu'il  croit,  sans  en  être  certain,  pou- 
voir être  le  giganteum.  Il  envoie  cette  plante,  pour  savoir  si  c'en 
est  là  le  vrai  nom.  — ■  Le  Comité  de  Floriculture  déclare  ne  pas 
reconnaître  dans  cette  Orchidée  le  S.  giganteum. 

9°  Par  M.  Schwartz,  jardinier  chez  M.  Lemercier,  à  Bagneux 
(Seine),  trois  pieds  de  Reine-Marguerite  naine,  réunis  dans  une 
corbeille  de  liège  et  parfaitement  fleuris,  qu'il  présente  hors 
concours.  —  M.  le  Président  du  Comité  de  Floriculture  fait  res- 
sortir le  mérite  de  cette  floraison  hors  saison  et  exprime  le 
regret  que  M.  Schwartz  ait  mis  la  Société  hors  d'état  de  lui  at- 
tribuer une  récompense  pour  cette  remarquable  présentation. 

10°  Par  M"^'  Chrétien,  propriétaires  à  Bagneux  (Seine),  qua- 
tre feuilles  à' Iris  fœtidissima  variegata  panachées. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

A  la  suite  des  présentations,  M.  Chargueraud  entretient  la 
Compagnie  d'un  plante  alimentaire,  nouvelle  pour  nos  pays, 
qu'il  tient  de  notre  zélé  collègue,  M.  Paillieux.  D'après  une  note 
que  M.  Paillieux  a  communiquée  à  la  Société  d'Acclimatation, 
cette  plante  africaine  est  usuelle  dans  le  Transvaal,  à  Mada- 
gascar et  même  à  l'île  Maurice.  Elle  est  appelée  par  les  indi- 
gènes du  Transvaal  (Afrique  sud-est)  Matambala. 

C'est  une  Labiée  du  genre  Coleus,  peut-être  nouvelle,  ou  bien 
constituant  simplement  une  variété  du  Coleus  tuberosus.  C'est 
sous  cette  dernière  dénomination  qu'on  la  désigne  provisoire- 
ment. C'est  une  plante  tubéreuse  dont  les  tubercules  servent 
d'aliment  et  qui  est  cultivée,  pour  ce  motif,  dans  l'Afrique  aus- 
trale. M.  Paillieux  en  a  reçu  des  tubercules  au  mois  de  juillet 
1884,  puis  au  mois  d'octobre  suivant.  Ceux  du  premier  envoi 
lui  étant  parvenus  en  bon    état,  il  a  pu  en  obtenir  quatre  pieds 


136  PROCÈS-VERBAUX. 

dont  un  est  mort  après  être  resté  quelque  temps  fort  chétif! 
néanmoins,  il  avait  produit,  au  i*'"  juillet  1885,  une  douzaine  de 
petits  tubercules  réunis  en  groupe  serré  immédiatement  au-des- 
sous du  collet.  Les  trois  autres  pieds  ont  bien  végété  et  ont 
fourni  un  grand  nombre  de  boutures  qui  ont  repris  sans  diffi- 
culté. M.  Chargueraud  ayant  reçu  une  de  ces  boutures  a  pu 
ensuite  en  faire  à  son  tour  de  nouvelles,  au  commencement  de 
novembre  dernier.  Le  pied  mère  a  fleuri  et  a  produit  des  tu- 
bercules situés  près  de  terre,,  à  droite  et  à  gauche  des  feuilles; 
aussi  pense-t-il  que  le  buttage  de  la  plante  aurait  pour  effet 
d'en  augmenter  la  production.  Il  restera  maintenant  à  savoir  si 
les  tubercules  de  ce  Coleus  pourront  être  acceptés  chez  nous 
comme  alimentaires;  or,  les  indications  qui  ont  été  fournies  à 
M.  Paillieux  relativement  à  leur  saveur  ne  sont  point  entière- 
ment concordantes,  car  tandis  que  l'un  des  correspondants  de 
notre  collègue  leur  attribue  une  saveur  fade,  un  autre  lui  a 
écrit  qu'ils  possèdent  «  un  petit  goût  particulier  qui  peut-être 
ne  conviendra  pas  au  premier  abord  à  des  palais  européens  ». 
L'expérience  pourra  seule  instruire  à  cet  égard. 

M.  P.  Duchartre  communique  à  la  Compagnie  quelques  pas- 
sages d'une  lettre  qu'il  vient  de  recevoir  de  M.  le  Docteur  Sagot, 
botaniste  bien  connu,  qu'un  séjour  de  plusieurs  années  à  la 
Guyane  a  familiarisé  avec  la  végétation  interlropicale.  L'objet 
principal  de  cette  lettre  est  de  déterminer  la  nature  et  l'origine 
de  la  chair  dans  le  fruit  des  Bananiers  alimentaires,  qui  sont 
dépourvus  de  graines.  A  cet  égard^  M.  Sagot  signale  ce  fait  re- 
marquable que  le  MusaFehi,  grand  Bananier  sauvage,  spontané 
dans  l'île  de  Taïti  et  qui  produit  des  rejetons,  donne  des  fruits 
charnus,  ne  renfermant  pas  de  graines  sur  les  pieds  qui  crois- 
sent dans  les  parties  basses  du  pays,  en  contenant  au  contraire 
de  petites  et  imparfaites  sur  les  individus  qui  végètent  à 
une  altitude  un  peu  considérable.  Il  rappelle  l'observation  ana- 
logue qui  a  été  faite  par  Faucher  à  la  Nouvelle-Calédonie,  où  les 
fruits  des  Bananiers  sont  dépourvus  de  graines  quand  ces  végé- 
taux se  trouvent  dans  le  bas  des  montagnes,  surtout  dans  les 
ravins  où  le  sol  est  riche  et  la  température  élevée,  tandis  qu'ils 
en  contiennent  souvent  à  l'altitude  de  800  à  1.200  mètres,  leur 


SÉANCE    DU    11    MAKS    188(3.  137 

limite  supérieure,  le  sol  étant  là  beaucoup  plus  pauvre  et  le  cli- 
mat plus  frais.  La  chair  est  en  général  moins  développée  dans 
les  fruits  des  Bananiers  qui  ont  plus  ou  moins  complètement 
formé  leurs  graines;  on  voit  même  le  fruit  rester  sec  dans  les 
espèces,  telles  que  le  Musa  Enseté,  d'Abyssinie,  qui  produisent 
de  grosses  graines  fertiles.  De  là  M.  Sagot  se  demande  si  la  chair 
de  ces  fruits  ne  serait  pas  due  à  une  hypertrophie  soit  de  l'axe 
central  de  l'ovaire,  soit  des  placentas,  soit  encore  des  funicules 
qui  ont  porté  les  ovules.  Cette  manière  de  voir  lui  paraît  vrai- 
semblable, mais  il  désirerait  apprendre  si  quelqu'un  a  pu  faire 
des  observations  qui  viennent  à  l'appui  de  cette  opinion.  — 
M.  P.  Duchartredit  être,  au  contraire,  porté  à  croire  que  la  chair 
des  Bananiers  est  bien  due  au  développement  considérable 
qu'ont  pris  les  parois  de  l'ovaire,  comme  cela  est  évident  pour 
la  généralité  des  fruits  charnus  ou  succulents.  11  rappelle  que 
plusieurs  plantes  cultivées  donnent  des  fruits  charnus  constitués 
incontestablement  par  le  péricarpe;,  qui  n'est  pas  autre  chose 
que  les  parois  de  l'ovaire  h3-pertrophiées,  et  ne  renfermant  pas 
trace  de  graines.  Pourquoi  en  serait-il  autrement  dans  les  Ba- 
naniers? Il  rappelle  aussi  que  dans  la  figue-banane,  fruit  du 
Musa  sapientum  L.,  avant  sa  complète  maturité,  on  voit  géné- 
ralement une  cavité  centrale  qui  ne  peut  guère  provenir  que  de 
l'avortement  et  de  la  disparition  des  parties  que  l'organisation 
normale  plaçait  au  centre  de  l'ovaire.  C'est  en  cet  état  que 
Gœrtner  représente  ce  fruit  dans  son  grand  et  classique  ouvrage 
sur  les  fruits  et  les  graines.  Dans  le  Bananier  de  Chine,  dont 
M.  P.  Duchartre  a  eu  occasion  d'examiner  l'organisation,  l'o- 
vaire de  la  fleur  a  déjà  des  parois  très  épaisses  autour  d'une 
cavité  centrale  unique  dont  l'existence  prouve  qu'il  y  a  eu  là 
de  bonne  heure  avortement  de  l'axe  central,  des  cloisons  et  des 
ovules,  par  conséquent  aussi  de  leurs  supports.  Il  est  évident 
que,  dans  ce  cas,  c'est  uniquement  des  parois  ovariennes,  qui 
existent  seules,  que  pourra  provenir  la  masse  charnue  qui 
constituera  toute  la  substance  du  fruit.  En  somme,  il  déclare 
voir  là  des  arguments  contraires  plutôt  que  favorables  à  l'opi- 
nion vers  laquelle  parait  incliner  M.  Sagot. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 


138  PROCÈS-A'ERBAUX. 

1"  Le  vent  de  bise,  l'œil,  le  bouton  à  feuilles  et  le  bouton  à 
fleurs  des  Poiriers  et  des  Pommiers;  par  M.  Courtois  (Jules). 

2°  Rapport  sur  les  travaux  du  Comité  d'Arboriculture  et  de 
Pomologie,  en  1885;  par  M.  Michelin. 

3°  Note  sur  les  tarifs  applicables  aux  produits  de  l'Horticul- 
lure;  par  M.  Hédiard. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions; 

Et  la  séance  est  levée  à  trois  heures  et  demie. 


SÉANCE    DU     25   MARS     1886 

PRÉsiDiiiscic  de  M.  Hardy,  premier  Vice-Président. 

La  séance  est  ouverte  vers  deux  heures.  D'après  le  registre  de 
présence,  les  Membres  qui  y  assistent  sont  au  nombre  de  cent 
soixante-dix-huit  titulaires  et  quinze  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vole  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  dix  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  présen- 
tation a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  pas  rencontré 
d'opposition. 

Il  annonce  ensuite  que  la  Botanique  et  l'Horticulture  viennent 
de  faire  une  perle  immense  par  le  décès  de  M.  Ed.  Morren,  cor- 
respondant de  la  Société,  professeur  de  Botani(]ue  à  Liège  (Bel- 
gique) et  rédacteur  de  la  Belgique  horticole.  Fils  de  Charles 
Morren,  botaniste  d'un  grand  mérite,  M.  Ed.  Morren  avait  marché 
avec  distinction  sur  les  traces  de  son  père  et  avait  donné  à  la 
science  des  plantes  plusieurs  ouvrages  et  mémoires  qui  lui  avaient 
fait  une  grande  et  légitime  réputation.  Il  avait  en  même  temps 
dirigé  sa  haute  intelligence  et  son  activité  vers  l'Horticulture,  aux 
progrès  de  laquelle  il  avait  largement  contribué  par  la  rédaction 
de  la  Belgique  horticole  et  par  la  publication  des  travaux  de  la 
Fédération  des  Sociétés  horticoles  belges,  dont  il  était  le  Secré- 


SÉANCE   DU   2o    MARS    188t).  139 

taire  et  par  cela  même  le  directeur  réel.  Depuis  longtemps  il 
s'occupait  particulièrement  des  Broméliacées  dont  il  avait  réuni, 
dans  les  serres  de  Tlnstitut  botanique  de  Liège,  la  plus  riche 
collection  qui  existe  aujourd'hui.  Il  en  avait  déjà  décrit  et  figuré 
un  grand  nombre  ;  mais  il  se  proposait  de  publier  une  mono- 
graphie complète  de  cette  belle  et  intéressante  famille.  On  ne 
saurait  trop  regretter  que  la  mort  Fait  empêché  de  terminer  cet 
important  ouvrage.  M.  Ed.  Morren  a  succombé,  dans  toute  la 
force  de  l'âge  (cinquante-deux  ans)  et  du  talent,  à  une  maladie 
d'estomac  qui  le  tourmentait  depuis  plusieurs  années. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1''  Par  M.  Bourgeois  (Amable).  de  Chambourcy,  une  corbeille 
de  Pommes  Reinette  du  Canada  qui  sont  jugées  belles  et  bien 
conservées  et  pour  la  présentation  desquelles  il  lui  est  accordé 
une  prime  de  1''°  classe.  — M.  le  Secrétaire  du  Comité  d'Arbori- 
culture fruitière  fait  observer  que  les  Pommes  sont,  de  même  que 
les  Choux-fleurs,  le  produit  principal  de  la  culture  sur  le  terri- 
toire de  Chambourcy. 

2°  Par  M.  Maurice  de  Vilmorin,  des  branches  fleuries  de  nom- 
breuses espèces  d'Acacia  prises  par  lui  dans  les  jardins  du  dé- 
partement des  Alpes-Maritimes,  et  principalement  dans  celui  de 
la  Villa  Thuret  qui,  comme  on  le  sait,  créée  par  le  savant  célè- 
bre dont  elle  porte  le  nom,  est  devenue,  après  sa  mort,  établisse- 
ment de  l'État  et  constitue  une  succursale  du  Muséum  d'Histoire 
naturelle  de  Paris.  Parmi  ces  espèces^  au  nombre  total  de  vingt- 
cinq,  se  trouvent  les  Acacia  obliqua,  avec  ses  variétés  ghabra  et 
pubescens,  imbricafa,  cultriformis,  rigetis,  linifolia,  juniperina, 
verticillala,  decwrens,  etc.  Une  prime  de  l'*^  classe  est  décernée 
pour  cette  présentation. 

3"  Par  M.  Bullier,  amateur,  avenue  de  l'Observatoire,  29,  deux 
très  beaux  pieds  d'Orchidées  remarquablement  fleuries,  savoir 
un  Phalœnopsis  Schilleriana  et  un  Dendrobiimi  fimbriatum  ocu- 
lalum.  —  M.  le  Président  du  Comité  de  Floriculturefait  ressortir 
l'admirable  floraison  de  ces  deux  plantes,  dont  chacune  vaut 
à  M.  Bullier,  sur  la  demande  du  Comité,  une  prime  de  2^  classe. 
L'inflorescence  du  Phalsenopsis  a  un  développement  excep- 
tionnel, et  quant  au    Dendrobium,  il  porte  à  la  fois   quatre 


140  PROCÈS- VERBAUX. 

magnifiques  inflorescences  entièrement  développées,  une  cin- 
quième dont  les  fleurs  commencent  à  s'ouvrir  et  plusieurs  autres 
encore  jeunes. 

4"  Par  M.  Landry,  horticulteur,  rue  de  la  Glacière,  92,  un 
pied  bien  fieux'i  du  Scuticaria  Slcelii  Lindl.,  Orchidée  originaire 
de  la  Guyane  anglaise.  Une  prime  de  S*^  classe  lui  étant  décernée 
pour  cette  présentation,  M.  Landry  renonce  à  la  recevoir.  Il  n'a, 
dit-il,  mis  cette  plante  sous  les  yeux  de  ses  collègues  que  pour 
leur  en  faire  apprécier  l'intérêt.  En  effet,  outre  sa  beauté,  elle  a 
le  mérite  d'être  fort  peu  délicate  en  culture  et  très  facile  à  obte- 
nir en  bon  état  de  floraison.  Il  suffit  de  l'appliquer  contre  une 
planchette  ou  un  morceau  d'écorce,  puis  de  la  suspendre  dans 
une  serre  tempérée,  où  la  température  soit  maintenue  de  10  à 
lo"  C,  de  lui  donner  enfin  de  l'eau,  de  temps  à  autre,  pour  la 
voir  végéter  vigoureusement  et  bien  développer  ses  inflores- 
cences. 

o"  Par  M.  Fauvel,  jardinier  chez.  M.  Picot,  ii  Taverny  (Seine- 
et-Oise),  un  lot  de  trois  belles  Orchidées  fleuries  qui  lui  vaut  une 
prime  de  3«  classe.  Ces  plantes  sont  :  une  brillante  variété  du 
Cattleya  Trianx  qui  montre  sa  première  floraison,  un  Caftiei/a 
amethystoglossa  et  un  Cypripedium  Boxai U. 

6°  Par  M.  Dallé,  horticulteur,  rue  de  Javel,  108,  un  pied 
fleuri  de  Phalœnopsis  amabilis  Blu.ve,  qu'il  présente  afin  de  mon- 
trer à  ses  collègues  les  résultats  du  traitement  qu'il  lui  a  fait 
subir.  Quand  les  Pkalœnopsis  ont  fleuri,  ils  semblent,  dit-il, 
fatiguéi;  aussi  les  laisse-t-on  alors  généralement  au  repos.  Lui 
a  procédé  tout  autrement  :  après  la  floraison  de  celui  que  la 
Compagnie  a  sous  les  yeux,  il  en  a  supprimé  la  tige  florifère,  il 
lui  a  donné  plus  de  sphagnum  pour  le  mieux  nourrir,  et  il  l'a  vu 
ainsi  développer  bientôt  une  nouvelle  inflorescence.  Il  a  agi 
de  même  trois  fois  successivement,  et  la  plante  ainsi  traitée  en  est 
maintenant  à  sa  quatrième  floraison,  pour  l'espace  d'une  année. 

M.  A.  Bleu  dit  à  ce  propos  qu'il  a  vu,  dans  ses  serres,  un  pied 
de  cette  même  Orchidée  donner  une  succession  non  interrompue 
d'inflorescences  pendant  cinq  années  de  suite. 

7°  Par  M.  R.  Jolibois,  jardinier-chef  au  Luxembourg,  un 
Cypripedium  Haynaldianum  et  un  Schomburgkia  crispa  en  belle 


SÉANCE    DU   25    MAHS    1886.  141 

floraison.  Une  prime  de  2°  classe  lui  étant  décernée  pour  la 
présentation  de  ces  deux  Orchidées,  il  renonce  à  la  recevoir. 

M.  R,  Jolibois  fait  observer  que  \eCypripedium  Haynaldianum 
est  voisin  du  C.  Lowi  sur  lequel  il  l'emporte  en  vigueur  et  en 
rusticité.  La  culture  en  est  facile  en  serre  tempérée  chaude.  Quant 
au  Schomburgkia  crispa,  il  vient  bien  en  paniers  ou  en  pots  rem- 
plis de  sphagnum  pur;  mais  il  faut  être  prévenu  de  ce  fait  que, 
dès  l'instant  où  la  plante  commence  à  développer  son  inflores- 
cence, on  ne  doit  plus  y  toucher  sous  peine  de  voir  avorta'  la 
floraison  qui  jusqu'alors  était  en  bonne  voie. 

8"  Par  M.  André  (Ed.),  architecte-paysagiste,  rue  Chaptal,  30, 
un  pied  de  Caraguata  Morreniana,  Broméliacée  découverte  et 
introduite  par  lui,  inédite  jusqu'à  ce  jour,  pour  la  présentation 
de  laquelle  il  obtient  une  prime  de  l"""  classe.  Cette  plante  est 
accompagnée  de  la  note  suivante,  écrite  et  signée  par  M.  André 
(Ed.). 

«  La  Broméliacée  que  j'ai  l'honneur  de  présenter  aujourd'hui 
à  la  Société  nationale  d'Horticulture  est  une  espèce  toute  nou- 
velle pour  la  science  et  pour  l'Horticulture.  Je  l'ai  trouvée  en 
mai  1876,  dans  les  forêts  humides  qui  s'étendent  du  sommet  des 
Andes  méridionales  de  la  Nouvelle-Grenade,  près  du  Rio  Cuaï- 
quez,  par  1°  15'  de  latitude  nord.  La  région  où  elle  croît  est 
tempérée-chaude.  A  Lacroix  (Indre-et-Loire),  où  vient  d'avoir 
lieu  sa  première  floraison  en  Europe,  je  l'ai  toujours  tenue  en 
bonne  serre  tempérée.  Elle  s'est  montrée  d'une  culture  facile  et 
d'une  grande  vigueur.  Je  ne  possède  que  quelques  pieds  de  cette 
espèce  absolument  inédite.  —  En  souvenir  de  mon  excellent 
ami,  Edouard  Morren,  dont  la  science  déplore  la  perte  récente, 
et  qui  m'avait  récemment  dédié  un  autre  Caraguata  de  mes  in- 
troductions, je  donne  à  cette  nouvelle  venue  le  nom  de  Cara- 
guata Morreniana,  comme  un  hommage  rendu  à  sa  mémoire, 
chère  à  tous  les  botanistes  et  en  particulier  aux  amateurs  de 
Broméliacées.  » 

9°  Par  MM.  Marie  et  Treyre,  horticulteurs  à  Moulins  (Allier), 
dont  l'intermédiaire  est,  en  cette  circonstance,  M.  L.  Delaville, 
deux  cadres  renfermant  des  fleurs  coupées  de  soixante  variétés 
de  Gamellias,  parmi  lesquelles  il  s'en  trouve  une  nouvelle  nommée 


142  PROCÈS-VERBAUX. 

Madame  Marie^  qui  appartient  à  Ja  catégorie  des  Pseoniformes 
et  qui  est  issue  de  la  variété  Aurora  nova.  Cette  variété  a  été 
obtenue  et  fixée  par  M.  Marie;  elle  est  très  florifère  et  n'est  pas 
sujette  à  laisser  tomber  ses  boutons.  —  Il  est  donné  une  prime 
de  !'■'=  classe  pour  cette  brillante  présentation. 

1 0°  Par  M.  Hermitte,  horticulteur  à  OlUoules  (Yar),  deux  bo'j- 
quets  de  fleurs  blanches  d'un  Allium  nouveau  qu'il  nomme 
Allium  Hermitti  grandi flo)'um.  Une  prime  de  2"  classe  est  décernée 
à  M.  Hermitte.  —  M.  Delaville  (Léon),  qui  a  servi  d'intermédiaire 
pour  cette  présentation,  dit  que  cet  Allium  se  distingue  par  sa 
tige  droite  qui  s'élève  à  0'"  50,  par  son  feuillage  large  et  abon- 
dant qui  est  d'un  beau  vert,  surtout  par  ses  fleurs  en  ombelle 
qui  sont  très  grandes  et  d'un  blanc  pur.  A  Ollioules,  la  floraison 
de  cette  plante  dure  depuis  le  mois  de  décembre  jusqu'à  la  fin 
d'avril.  En  outre,  ses  fleurs  coupées  se  conservent  longtemps,  ce 
qui  les  rendra  précieuses  pour  la  confection  des  bouquets. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  cor- 
respondance qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

\°  Une  lettre  par  laquelle  M.  le  Président  Léon  Say,  retenu 
au  Sénat,  s'excuse  de  ne  point  assister  à  la  séance  de  ce  jour. 

2°  Une  lettre  de  M.  Emile  Beaucantin,  architecte-paysagiste, 
ex-directeur  du  Jardin  des  plantes  d'Evreux  et  ex-professeur 
d'Arboriculture  de  la  Ville  de  Rouen,  qui  envoie  la  liste  imprimée 
des  parcs  et  jardins  créés  par  lui  jusqu'à  ce  jour  dans  les  dé- 
partements de  l'Eure,  de  la  Seine-Inférieure,  de  Seine-et-Marne 
et  de  Seine-et-Oise. 

Parmiles pièces  delà correspondîince imprimée, M. le  Secrétaire- 
général  signale  les  suivantes  :  1°  A'otc  suri  enseignement  agricole 
en  France  et  à  l'étranger;  par  M.  Joly  (Ch.);  (in-8  de  70  pages; 
Paris,  1886).  —  2°  Etude  sur  les  plantations;  par  M.  J,  Bert  ; 
(^in-lSde  91  pages;  Algei',  1886). —  3°  Proceedings  of  llie  Ameri- 
can Academy  of  Arts  aiid  Sciences  {Aciesde  l'Académie  américaine 
des  Arts  et  des  Sciences,  nouvelle  série,  XIII,  l'*^  partie  ;  in-8  de 
247 pages;  Boston,  1883).  —  i°  Annual Report  ofthe  Comptroller 
ofthe  Curi'ency  of  tJte  first  session  ofthe  49*=  Congress  ofthe  United 


SÉANCE  DU  25  MAKS  1886.  143 

States  (Rapport  annuel  sur  la  P^  session  du  49"  Congrès  des 
États-Unis;  in-8  de  234  pages;  Washington,  1885).  —  5°  Third 
anmial  Report  of  the Bureau  of  Etlinologij  (3'^  Rapport  annuel  du 
Bureau  d'Ethnologie  à  Tlnstitut  smithsonien;  in-4  de  lxxix  el 
606  pages,  avec  43  pi,;  Washington,  1884). 

M.  Michelin  présente  à  la  Société  les  deux  premiers  tomes  du 
Bulletin  de  l'Association  pomologique  de  l'Ouest,  relatifs  aux 
années  1883  et  1884,  et  donne  de  vive  voix  des  indications  sur 
l'objet  et  les  travaux  de  cette  utile  association,  au  sujet  delaquelle 
de  nombreux  renseignements  ont  été  déjà  publiés  dans  le 
Journal. 

M.  Ghargueraud  met  sous  les  yeux  de  la  Compagnie  des  ra- 
meaux fleuris  de  Chrysanthèmes  d'automne  et  dit  à  ce  propos 
que  lorsqu'il  a  parlé  de  la  culture  grâce  à  laquelle  il  obtient  la 
floraison  de  ces  plantes  pendant  l'hiver,  il  n'a  pas  donné  cette 
culture  comme  forcée,  mais  bien  comme  retardée;  cela  revient 
à  dire  que  les  Chrysanthèmes  qu'il  fait  fleurir  à  l'époque  actuelle 
ne  sont  pas  avancés  de  manière  à  donner  maintenant  les  fleurs 
qu'ils  n'auraient  développées,  selon  la  marche  naturelle  des 
choses,  qu'à  l'automne  prochain,  mais  que  leur  floraison  est 
simplement  retardée  et,  par  conséquent,  reportée  de  l'automne 
dernier  au  moment  présent. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents 
suivants  : 

1°  Culture  de  la  Vigne  en  serre  ;  par  M.  Bouzigues  ; 

2°  Note  sur  le  Palmier  de  Staouëli;  par  M.  Joly  (Gh.)  ; 

3°  Rapport  sur  un  livre  de  MM.  Portes  et  Ruyssen;  par 
M.  Gaillardon; 

.  4°  Rapport  sur  un  mémoire  de  M.  D""*^  Ledoux;  Rapporteurs  : 
MM.  Chatenay  (Abelj  et  Bertrand, 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions; 

Et  la  séance  est  levée  à  trois  heures  el  demie. 


144  NOMINATIONS. 


NOMINATIONS 


Séance  du  1 1  mars  1886 
MM. 

1 .  Baldrati  Giuulaino,  horticulteur  à  Imola,   province   de  Bologne 

(Italie),  présenté  par  MM.  Nanol  et  Bleu  (A.). 

2.  Buisson  (Ch.),  horticulteur,  rue  Lambrechts, à  Courbevoie  (Seine), 

présenté  par  MM.  Delamarre  (E.)  et  Bleu  (A.). 

3.  CoRPET   (Lucien),  ingénieur   civil,  avenue  Philippe-Auguste,    à 

Paris,  présenté  par  MM.  Carrière  et  Rougier-Chauvière. 

4.  DoucET  (Charles),  arboriculteur,  vue  Franklin,   29,  à  Montreuil- 

sous-Bois  (Seine),  présenté  par  MM.   Lepèrc  iA.)et  Lardin  (A.). 

5.  GiANOccA,  entrepreneur  Je  vitrerie,  rue  Pastourelle,  <5,  à  Paris, 

présenté  par  MM,  Delamarre  (E.)  et  Robert  (A.). 

6.  Neveu  (Paul),  fabricant  de  poterie  pour  le  jardinage,  rue  Voie- 

Petite,  M,  à  Vanves  (Seine),  présenté  par  MM.   Brécy  (H.)  et 
Naudin  (L.). 

7.  Noël  (A.  ),  rue  de  Dunkerque,  23,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Berg- 

man (E.)  et  Bergmann  (F.). 

8.  Marchand  (A.)  fils,  serres  et  pépinières,  rue  du  Calvaire,  à  Poi- 

tiers (Vienne),  présenté  par  MM.  Godefroy-Lebeuf  et  Lévêque. 

9.  Ménard,  quai  Saint-Michel,  29,  à  Paris,  présenté  par  MM.    Joli- 

bois  et  Hardy. 
10.  Savart  (Léopold),  propriétaire,  rue  Victor-Hugo,  24,  à  Mootreuil- 
sous-Bois  (Seine),  piésenté  par  MM,  Savart  (Ernest)  et  Vitry 
(Désiré)  fils . 

Séance  du  2.'>  mars  188G 
MM. 

1.  Be.noist  (^le  baron  Albert  de),  à  Thonne-les-Prés,  par  Montinédy, 

(Meuse),  présenté  par  MM.  Joly  (Ch.)  et  Michelin. 

2.  Couturier  (Alfred),    horticulteur-fleuriste,  rue  de  Rome,    58,  a 

Paris,  présenté  par  MM.  Lange  et  Mouré  (L.). 

3.  Fauvel(Z.),   fleuriste   et   entrepreneur  de  jardins,  rue  Pigalle, 

59  bis,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Lange  et  Mouré  (L.). 

4.  Fontaine  (Edmond),  jardinier,   rue  de  Bécon,  63,    à  Courbevoie 

(Seine),  présenté  par  MM.  Fontaine  (G.)  et  Fortin  (C). 


NOMINATIONS.    —    SÉANCKS    DE<    11    ET    :to    MAKS    1886.      I  i.'i 

o.  Frémin,  quincaillier,  boulevard  Magenta,  87,  à  Paris,  présenlé  par 
MM.  Anfroy  et  Delaville  (L.). 

6.  Ibos,  fleuriste,  rue  de  Grenelle,  69,  à  Paris,  présenté  par  MM.  De- 

laville (L.)  et  Rothberg. 

7.  Lfbossé  (Victor),  horticulteur,  rue  de  la  Tour,  38,  à  Paris,  pré- 

senté par  MM.  Delamarre  (E.)  et  Yvon  (J.-B.1. 

8.  Man'ckau  (Théodore),  propriétaire,  rue  Meslay,   24,  à  Paris,  pré- 

senté par  MM.  Chappellier  (P.)  et  Michelin. 

9.  Maru:  (Ferdinand),  jardinier  au   château  de  la  Ronce,  à   Ville- 

d'Avray  (Seine-et-Oiseï,  présenté  par  MM.  Fauvel  (P.)  et  Car- 
rière (A.). 
10.  Perrier  de  la  Maison  Perrier-Monin,  constructeur  d'appareils  de 
chauffage  pour  serres, rue  Michel-Bizot,  1 64,  à  Paris,  présenté  par 
MM.  Bleu  et  Brindeau. 

Dame  patronnessk 

M"»  Veuve  Bizon,  entrepreneur  de  peinture,  rue  du  Cherche-Midi,  98, 
à  Paris,  présentée  par  MM.  Gonet  et  Bleu  (A.). 


BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE 


MOIS    DE    JANVIER,    FÉVRIER    ET    MARS    1886 

Algà-ic  agricole,  Bulletin  de  la  Colonisation,  Agriculture,  Viticulture, 
Horticulture,  etc.,  n"*  M6  à   120  inclusivement.  Paris;   in-4, 

Ahnanach  de  l'Ain,  pour  1886,  foires  du  département,  publié  parla 
Société  d'Horticulture,  22<'  année.  Bourg;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d' Agriculture  du  département  de  la  Gironde, 
janvier  I880.  Bordeaux;  in-8. 

Annales^  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Commerce  du  dé- 
partement de  la  Charente,  décembre  1 885,  janvreret  février  <886. 
Angoulême;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Émulation,  Agriculture,  Lettres  et  Arts  de  l'Aiv. 
18" année,  1885;  octobre,  novembre  et  décembre.  Bourg;  in-8. 

Annuaire  de  la  Société  d'Émulation  de  la  Vendée,  32°  année,  I880. 
La  Roche-sur-Von-,  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Émidation  du  département  des  Vosges,  année  l88o. 
Epinal;  in-8. 

10 


146  BULLETIN    BlBLIOGKAl'UlyUE. 

Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Haute-Marne,  r°*  24  et  25. 

Chaumont;  in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  et  d'Histoire  naturelle  de  l'Hérault 

n'^  4,  5  et  6,  juillet  à  décembre  1885.  Montpellier;  in-8. 
Annales   de  la   Société  horticole,   vigneronne  et  forestière  de  l'Aube, 

n»"  146,  anaée  1885  et  n»  I,  année  1886.  Troyes;  in-8. 
Annales    de  la   Société  régionale  d'Horticulture  du  Baincy  (Seine-et- 

Oise),  mars  à  novembre  1883.  Paris;  in-8. 
Annales  du  Commerce  extérieur,  année  1886,  1",  2' et  3^  fascicules. 

Paris;  in-4. 
Apicidteur,  Journal  des  cultivateurs  d'Abeilles,  marchands  de  miel  et  de 

cire,  par  M.   H.  Hamet,  n»-  1  à  4  inclusivement.  Paris;  in-8. 
Annual  Report  of  the  Board  of  Régents  of  the    Smithsoitian  Institution 

(Rapport  annuel  du  Conseil  des  Régents  de  l'Institution  smith 

sonienne   pour  l'année  1883;  in-8  de  xxxvir  et  959   pages). 

Washington;  1885. 
Bolelim  da  Socicdade  Broleriann  (Bulletin  de  la  Société  brotérienne. 

fasc.  3  et  4;  in-8  de  p.  129-251,  1  pi.).  Coïmbre;  1885. 
Belgique  horticole  (La),  Annales  de  Botanique   et  d'Horticulture,  par 

M.  Edouard  Morren,  juillet  et  août  1883.  Gand;  in-8. 
Bon  Cultivateur  [Le),  Recueil   agronomique,    organe   de   la    Société 

d'Agriculture  de  Meurthe-et-Moselle,  n"'   1   à  7  inclusivement. 

Nancy  ;  in-4. 
Bulletin  agricole  du  Puy-de-Dôme,  août  à  décembre  1885,  et  janvier, 

1886.  Clermont-Ferrand;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  académique  d'Agriculture,  Belles-Lellres,  Sciences 

et  Arts  de  Poitiers,  n"*  276  à  280  inclusivement,  avril  à  décem- 
bre 1885.    Poitiers:  in-8, 
Bidletin  de  la  Société  botanique  de  France,  tome  XXX,  2^  série,  année 

1883,  session  extraordinaire  cà  Antibes;  tome  XXXII,  2«  série, 

1885.  Comptes  rendus  des  séances,  n»  7,  revue  bibliographique 

E,  et  session  extraordinaire  à  Charleville,  en  1885.  Paris;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  centrale  d'Agricidture  etdes  Comices  agricoles  du 

département  de  l'Hérault,  72'  année,  1885.  Montpellier;   in-R. 
Bulletin   de  la  Société    centrale   d'Horticulture  de  ^ancy,  n°    6,    no- 
vembre et  décembre  1885.  Nancy;  in-8. 
Bulletin   de   la  Société   centrale  d'Horticulture  des  Ardennes,   n"    30. 

Charleville;  in-8. 
Bulletin  de   la    Société  centrale  d'Horticulture    da  département  de    la 

Seine-Inférieure ,  3"  cahier,  1885.  Rouen;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  d'Agriculture  de  l'arrondissemeid  de  Bouloyne-iur- 

Mer,  janvier-février  1886,  n"'  1  et  2,  Boulogne-sur-Mer;  in-S, 
Bulletin,  de. la  Société  d' Agriculture  et  d'Horticulture  de  l'arrondisacment 

de  Pontoise,  n"  96,  4»  trimestre  de  1885.  Pontoise;  in-S. 


MOIS    DE    JANVIEH,    FÉVHŒK    ET    MAUS     188G.  147 

Bulletin  de  la  Société  d'Encouragement  pour  Vlndustrie  nationale, 
n"^  143  et  144,  novembre  et  décembre  4  885  et  11»'=  I  et  2,  jan- 
vier et  février  1886.  Paris  ;  in-4. 

Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  Poligng,  n"''  10, 
Il  et  12,  année  l8!<o.  Poligny  ;  in-^. 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture,  d'Arboriculture  et  de  VUicidture 
du  Doubs,  2"^  et  3''  trimestres  de  18S5.  Besançon;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture,  de  Botanique  et  d'Apiculture  de 
Beauvais,  décembre  I880  et  janvier  1886.  Beauvais  ;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture   de  Compiégnc,  n""   10,  H  et  12. 
Compiègne;  in-8. 

Bidletin  de  la  Société  cV Horticulture  cVÈpernay,  janvier,  février  et  mars 
1885  et  liste  des  membres  de  la  Société  au  I""'' janvier  1886. 
Épernay;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Genève,  32''  année,  I88G,  l'*^  et 
2"=  livraisons,  janvier  et  février.  Genève;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  cV Horticulture  de  l'arrondissenunt  de  Clcrmont 
(Oise),  n"*'  19  et  20,  janvier  à  avril  1886.  Clermont  lOisc)  ;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  i'arrondis^emcnt  de  Coulommiers, 
n»^  62  et  63,  novembre  et  décembre  I880.  Coulomniiers;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Meaux,  n°-  4 
0  et  6,  47'^  année,  I880.  et  n"  1,  année  48'^.  .Meaux;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Sentis, 
n°^  43,  14  et  15,  année  1886.  Senlis  ;  in-8. 

Bidletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'Orne,  S*"  semestre,  1885,  Alen- 
çon;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Picardie,  juillet  à  décembre 
1885.  Amiens;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Saint-Germain-en-Laye^  juillet 
.à  décernbre  1885.  Saint-Germain-en-Laye;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  du  canton  de  Dammartin  (Seine-et- 
Marne;,  n"  4,  année  I880.  Dammartin;  in-8. 

Bulletin  delà  Société  d'Horticulture  du  Rhône,  n"  24,  décembre  1885,  et 
n"'  1,  2,  3  et  4,  année  1856.  Lyon;  in-8. 

Bidletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  petite  Culture  de  Soissons^ 
novembre  et  décembre  1885.  Soissons;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture  d'Eure-et-Loir, 
noMl  et  12,  1885  et  13,  14  et  15,  année  1886.  Chartres:  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France,  n"^  1  à  6  inclusive- 
ment, et  comptes  rendus  de  la  session  de  1886,  l^-"  fascicule. 
Paris  ;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  d' Horticulture  et  de  ViticuUure  d-es  Vosges,  n"'  48, 
49  et  32.  Épinal  ;  in-8. 

Bulletin    de  la  Société   de   Viticulture,  Horticulture  et  Sylviculture  de 


118  P.LLLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 

l'arrondissement  de  Reims,  n»*  H,  12,   13  el  ii,  aimée    1880. 

Reims;  ia-8. 
Pidlelin  de  la  Société  hoiiicole  d'Orléans  et  du  Loiret,  2-  el  3"^  trimestres 

de  1885.  Orléans;  iii-8. 
Bulletin  de  la  Société  horticole  du  Loiret,  n°  13,  3''  trimestre  de  1885. 

Orléans;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  nationale  d' Acclimatation  de  France^  n«-  W  et  12, 

novembre,  décembre  ISSo,  n«*  1  et  2,  janvier  et  février  1886. 

Paris;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  pomologique  de  France,  n°  7,    3«  série,    1885. 

Lyon;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  pratique  d'Horticulture  de  l'arrondissement  d'Yve- 

tot,  23c  année,  1 88 i- 1885.  Yvetot  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  régionale  d'Horticulture  de    Vincennrs,  1"''   tri- 
mestre, 1885,  n»  7.  Vincennes;   in-8. 
Bulletin  de  la  Société  tourangelle  d'Horticulture,  i*"  trimestre  de  1885. 

Tours;  in-8, 
Bulleli7i  des  séances  de  la   Société  nationale  d'Agriculture  de  France, 

Compte  rendu,   année  1885,    novembre  et  décembi'e.    Paris; 

in-8. 
Bulletin  d'Insectologic  agricole.  Journal  mensuel  de  la  Société  centrale 

d'Apicultureetd'lnsectologie,  Entomologie  appliquée,  11  •'année, 

n"  1 .  Paris;  in-8. 
Bulletin,  Documents  officiels.  Statistique,  Rapports,  Comptes  rendus  de 

missions  en  France  et  à  l'étranger,  4*  année,  1885,  u"  8  et  n«  1, 

5"  année,  1886.  Paris;  in-8. 
Bulletin  du  Cercle  horticole  du  Nord,  n"'  Il  et  12,  année  1885,  et  n"  1, 

année  1886.   Lille  ;  in-8. 
Bulletin  du  Comice  agricole  de  l'arrondissement  d'Amiens,  1  2'"  année, 

1886,  n"  336,  337,  338,  340  et  341.  Amiens;  feuille  in-4. 
Bulletin  mensuel  de   la  Société  agricole  et  horticole  de  l'arrondissement 

de  Maiitesy  n"  76,  décembre  1885,  et  n"'  77.  78,  79,  année  1886. 

Mantes;  in-8. 
Bidletin  offi,ciel  du  Conseil  départemental  d'Agriculture  et  de  toutes  les 

Associations  agricoles  de   l'Isère,  n"-^  76,  78  et  79.  Grenoble; 

in-8. 
Bulletin  trimestriel  de  la  Société  d'Horticulture  de  Limoges,  8"  année, 

1885,  n"  4.  Limoges;  in-8. 
Bulletin  trimestriel  du  Comice  agricole  de  t'arrondissemerit  de   Taries, 

n"  1,  1886.  Tarbes;  in-8. 
BnUrllino  délia  R.  Società  toscana  di  OrticuUura  (FiuUetin  de  la  Société 

toscane  d'Horticulture,  cahiers  de  décembre  1885,  janvier,  fé- 
vrier et  mars  1886\  Florence  ;  in-8. 


MOIS    UE    JANNIKI!,    llhltlEK    KT    MAKS    liS80.  \i\) 

Cercle  pratique  d'Horticulture  et  de  Botanique  de  l' arrondissement  du 
Havre,  4"",  0'=  et  6<'  bulletins.  Le  Havre;  in-8. 

Chronique  de  la  Société  nationale  d'Acclimatation  de  France,  Journal 
d'annonces  et  de  faits  divers,  n»'  1,  2,  4  et  6,  année  1886. 
Paris:  in-8. 

Chronique  horticole  (Journal  de  la  Société  d'Hovliculture  de  l'Ain, 
n"*  1  et  3,  année  1886.  Bourg;  feuille  in-4. 

Compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  centrale  d'Horticulture  du  dépar- 
tement d'Ille-et-Vilaine,  année  1883.  Rennes;  in-8. 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences, 
n»'  1  à  1'2  inclusivement,  janvier  à  mars  1886.    Paris;  in-*. 

Correspondance  Besson,  nouvelles  agricoles,  scientifiques,  industrielles 
et  commerciales,  n»*  161  à  173  inclusivement,  janvier  à  mars 
1886.  Paris;  feuille  in-4. 

Deutsche  Garten-Zeitiing  (Gazette  horticole  allemande  éditée  par 
xMM.  le  D'"  L.  WiTTMACK  et  W.  Perring,  cahiers  du  31  décem- 
bre 1885,  des  G,  13,  20,  27  janvier,  3,  10,  17,  2o  février, 
3,  tO,  17,  24  et  31  mars  1886).  Berlin;  in-8. 

France  agricole  (La),  4"  année,  1886,  n""^  1  à  13  inclusivement.  Paris; 
in-4, 

France  horticole  (La),  Journal  spécial  d'annonces  et  de  propagande 
horticole  et  agricole,  n°'  1,  3,  5,  6  et  7,  par  M.  Brassac. 
Toulouse;  feuille  in-4. 

Gartenflora  (Flore  des  jardins.  Recueil  mensuel  pour  l'Horticulture  et 
la  Floriculture,  édité  par  M.  B.  Stein,  cahiers  d'août,  septembre, 
octobre,  novembre  1883, 15  février,  l^'etlo  mars,1«"'  avril  1686). 
Berlin;  in-8. 

Het  Nederlandiche  Tuinbouicblad  (Feuille  horticole  néerlandaise , 
organe  de  la  Société  néerlandaise  d'Horticulture  et  de  Bota- 
nique, n»*  des  2,  9,  16,  30  janvier,  13,  20,  27  février,  6,  13,  20  et 
27  mars  1886).  Groningue;  feuille  in-4. 

Horticulteur  châlonnais,  Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  le  Cha- 
lon-sur-Saône, février  et  mars  1886.  Chalon-sur-Saône;  in-8. 

Illustration  horticole  [L'),  Revue  mensuelle  des  serres  et  des  jardins, 
par  M.  L.  Lisden,  I''^  et  2^  livraisons  de  1886.  Gand;  in-8. 

Index  seminum  quae  Eortus  botanicus  Universitatis  Valentinae  pro  miitua 
commutatiom  offert  (Liste  des  graines  que  le  Jardin  botanique 
de  l'Université  de  Valence  oflre  pour  échanges  réciproques). 
Valence  (Espagne);  in-4. 

Journal  d'Agriculture  pratique  et  d'Économie  rurale  pour  le  Midi  de  la 
France,  publié  par  les  Sociétés  d'Agriculture  de  la  Haute- 
Garonne,  de  l'Âriège  et  du  Tarn,  novembre  et  décembre  1883, 
janvier  1886.  Toulouse;  in-8. 

.Journal  de  l'Agriculture,  de  la  Ferme  et  des  Maisons  de  rampague,  p 


150  BULLETIN    BIBLIOGKAPIIIUUE. 

la  Zootechnie,  de  la  VUÎculUire,  de  l'Horlkidiure,  etc.,  par 
M.  Henry  Sagnieb,  n"''  874  à  886  inclusivement.  Paris;  in-8. 

Journal  de  la  Société  de  Statistique  de  Paris,  n»'  I,  2  et  3,  année  '1886. 
Paris  ;  in-8. 

Journal  de  la  Société  d'Horticulture  du  département  de  Seine-et-Oise, 
n»**  9,  <0,  Il  et  '12,  année  '1885  et  n»  4,  année  l«86.  Versailles; 
in-8. 

Journal  de  la  Société  régionale  d'Horticulture  du  Nord  de  la  France, 
n"'  12,  1885,  et  1,  2  et  3,  année  1886.  Lille,  Pahiis-Ranieau  ; 
in-8. 

Journal  des  Campagnes  et  Journal  d'Agriculture  progressive,  n^"  \  à 
13  inclusivement.  Paris;  feuille  in-4. 

Journal  des  Roses,  publication  mensuelle  spéciale,  par  M.  S.  Cochet, 
n^s  1,2  et  3,  année  1 8^6.  Pans  :  in-8. 

Journal  de  vulgarisation  de  l'Horticulture,  Recueil  de  jardinage  pra- 
tique, par  M.  L.  Vauvel,  n°^  1,  2  et  3  de  1886.  Paris;  in-8. 

Jj.yon  horticole.  Revue  bi-mensuelle  d'Horticulture,  par  M.  Viviakd- 
IMor.F.L,  n»  24,  décembre  188"),  n"-"  1  à  6,  année  1886.  Lyon  ;  in-8. 

Maandblad  van  de  Vereeniging  ter  bcvordering  van  Tuin- en  Landbouw 
(Bulletin  mensufl  de  la  Société  pour  le  , perfectionnement  de 
l'Horticulture  et  de  l'Agriculture  dans  le  duché  du  Limbourg, 
n°^  de  décembre  1885,  janvier  et  février  1886).  Maëstricht;  in-8. 

Maison  de  Campugne  {La\  Journal  horticole  et  agricole  illustré  des 
Châteaux  et  des  Villas,  par  M.  L.  in:  L\  Roque,  n"*  I  à  7  inclu- 
sivement. Paris;  in-4. 

Monatsschnft  des  Gartenbauvereins  zu  Darmstadt  (Bulletin  men-suel  de 
la  Socic'té  d'Horticulture  de  Darmstadt,  n"*  de  janvier  et  fé- 
vrier 1886).  Darmstadt;  in-8. 

Moniteur  d'Uortindture  (Le).  Organe  des  amateurs  de  jardins,  par 
M.  Lucien   Chaurk,  janvier,  février  et  mars  1886.  Paris;  in-8. 

Nouvelles  de  l'aris  (Les),  b"  année,  1886,  n«»  4  à  13  inclusivement. 
Paris;  feuille  in-4. 

Orchidophile  (L'),  Journal  des  amateurs  d'Orchidées,  par  M.  GontFROv- 
Lebel'f,  janvier,  février  et  mars  1886.  .Vrgenteuil  (Seine-et- 
Oise);  in-8. 

Petit  Cultivateur  (Le),  n"*  49  à  60  inclusivement.  Paris  ;  feuille 
in-4. 

Revue  des  Eaux  et  Forées,  Annales  forestières,  Économie  forestière,  etc., 
1)0'  4  à  6  inclusivement.  Paris;  in-8. 

Revue  du  Portugal  et  de  ses  Colonies  (La),  directeur  M.  Carlos  Lisboa, 
décembre  1885.  Lisbonne;  in-4. 

Revue  horticole  des  Bouclies-du-Rhône,  Journal  des  travau.\  de  la  Société 
d'Horticulture  et  de  Botanique  de  Marseille,  n"*  379  et  380, 
année  1880.  Marseille:  gr.  in-8. 


MOIS    DE    JANVIER,    FÉVRIER    ET    MARS    1886.  151 

Revue  horticole,  Journal  d'Horticulture  pratique,  par  MM.  E.-A.  Carrière 

et  E.  André,  n"'  I  à  7  inclusivement.  Paris  ;  in-8. 
Rivisti  agricola    romana     (Revue    agricole     romaine ,     publicatioa 
mensuelle  du  Comice  agricole  de  Rome,  organe  de  la  Société 
d'Horticulture  de  Rome,  dirigée   par  M.  Aug.  PoGot,  cahiers  de 
janvier  et  février  1886).  Rome;  in-8. 

Schcdule  of  prizes  offered  by  the  Massachussets  HorticuUural  Society 
(Programme  des  prix  offerts  par  la  Société  d'Horticulture  du 
Massachussett  pour  1886).  Boston;  in-8  de  39  pages. 

Science  pour  tons  (La),  Revue  hebdomaditire  illustrée,  n°'  là  13  inclu- 
sivement. Paris;  in-4. 

Sempervirens,  Geillustreerd  WeeJihlad  voor  den  Tuinhouiv  in  Nederland 
(Sempervirens, feuille  hebdomadaire  illustrée  pourl'Horticultuie 
des  Pays-Bas,  n»»  2  à  13  de  1886).  Amsterdam;  feuille  gr.  in-4. 

Société  centrale  d' Agriculture ,  d'Horticulture  et  d'Acclimatation  de  Nice 
et  des  Alpes-Maritimes,  10  h  bulletin,  octobre,  novembre  et  dé- 
cembre I88;j.  Nice;  in-8. 

Société  centrale  d'Agriculture  du  département  de  la  Seine-Inférieure, 
(Extrait  des  travaux),  209"  cahier,  4"  trimestre  1885.  Rouen; 
in-8. 

Société  d'Agriculture,  d'Horticulture  et  d'Acctiniafation  du  Vur,  la  Tro- 
vence  agricole  et  horticole,  n"  24,  décembre  1883,  n»*  1  et  2, 1886  . 
Toulon  ;  in-8. 

Société  d'Agriculture  de  TA '/f'e?',  Bulletin-Journal  de  la  Société,  no  12. 
décembre  1883,  n»'  1  et  2,  188€.  Moulins;  in-8. 

Société  d'Agricullure  du  département  du  Cher,  Rulletins  19  et  20,  jan- 
vier et  février  1886.   Bourges;  in-8. 

Société  d'Encouragement  pour  l'industr'ie  nat'ionale,  décembre  1885, 
janvier,  février  et  mars  188G. Paris;  in-8. 

Société  des  Sciences  et  Arts  agricoles  et  horticoles  du  Havre,  33e  bulle- 
tin, 4'^  trimestre  de  1883.  Le  Havre;  in-8. 

Société  d'Horticulture,  d'AgncuUure  et  de  Botanique  de  Montmorency , 
Bulletin  des  travaux  delà  Société,  4"  trimestre,  1885.  Mont- 
morency; in-8. 

Société  d'Horticulture  de  la  Gtconde  (Nouvelles  annales  de  la),  octobre 
novembre  et  décembre  1883.  Bordeaux;  in-8. 

Société  d'Horticulture  de  V arrondissement  de  Corbeil  (Seine-et-Oise)» 
Bulletin  des  travaux  de  la  Société,  11"  livraison,  1884-1885, 
Corbeil;  in-8. 

Société  d'Horticulture  de  l' arrondissement  d'Étampes,  Bulletin  des  tra- 
vaux de  la  Société,  année  1883.  Étampes,  in-8. 

Société  d'Horticulture  de  Nogent-sur-Seine,  Bulletin,  n»  15.  Nogent- 
sur-Seine;  in-8. 

Société  horticole  et  botanique  de  l'arrondissement  de  Melun,  2"  bulletin, 
année  1883.  Melun;  in-8. 


152  BULLETIN    BlRLIOGRAPllinUE. 

Société  régionale  d'Horticulture  de  Vincennes,  Bulletin,  3«  trimestre, 
1885.  Vincennes;  in-8. 

Sud-Est  (Le),  Journal  agricole  et  horticole,  7*  région  agricole,  jan- 
vier, février  et  mars  1886;  Grenoble  ;  in-8. 

The  american  Florist  (Le  Fleuriste  américain,  journal  demi  mensuel 
pour  le  commerce,  n"'  des  45  août,  1"  et  15  septembre,  1»'  et 
15  octobre,  l'""  et  15  novembre,  15  décembre  1885,  1"  et  15  fé- 
vrier, 1"  et  15  mars  1886).  Chicago;  in-4. 

The  Garden,   Woods   and  Forests    (Le    Jardin,    les  Bois  et    Forêts, 
journal  hebdomadaire  illustré  d'Horticulture  et  d'Arboricul- 
ture, cahiers  des  9,  16,  23  et  30  janvier,  6,  13,  20  et  27  fé- 
vrier, 6,  13,  20  et  27  mars  1886).  Londres;  in-4. 

The  Gardeners'  Chronicle  (La  Chronique  des  jardiniers,  fondée  en  1841, 
cahiers  des  9,  16,  23  et  30  janvier,  6,  13,  20  et  27  février, 
6,  13,  20  et  27  mars  1886).  Londres;  in-4. 

The  Report  of  the  Orchid  Conférence  (Rapport  sur  la  Conférence  rela- 
tive aux  Orchidées  qui  a  eu  lieu  à  South-Kensington,  les  12  et 
13  mai  1885  ;  extrait  du  Jown.  of  thc  li.  UoriicuH.  Soc,  Vil, 
n°  1).  In-8;  1886. 

Veneichniss  des  essbaren  Pflunzen  Jupans  (Liste  des  plantes  alimen- 
taires du  Japon,  par  M,  Mueller-Beeck).  Berlin  ;  1886;  broch. 
in-8  de  18  pages. 

Viestnik  Sadovodstva,  PlodovoJstva  i  Ogorodnitchestva  (Le  Messager  de 
l'Agriculture,  de  l'Arboriculture  et  de  l'Horticulture,  n«"  des 
11, 18,  25  octobre,  I"',  8,  15,  ii,  29  novembre,  6,  20,  27  dé- 
cembre 1885,  4,  11,  18,  25  janvier,  1<"',  8,  15,  22  février,  1«'  et 
8  mars  1886).  Saint-Pétersbourg;  in-8. 

Vigneron  champenois  (Le),  S'iticulture,  AgricuUure^  HorticuUure,  Com- 
merce et  Industrie,  \'M  année,  1886,  n""  1  à  13  inclusivement. 
Épernay  ;  feuille  iu-i. 

Yie  champêtre  [La),  journal  d'élevage  pratique,  par  M.  Georges  i>i; 
Nay,  3»  année.  1886,  n"»  45,  46  et  47.  Paris  ;  in-4. 

Wochenblatt  des  landivirthschaftlkhen  Vereins  im  Grossherzogthum  Baden 
(Feuille  hebdomadaire  de  la  Société  d'Agriculture  du  Grand- 
Duché  de  Bade,  n««  50  à  52  de  1885,  là  11  de  1886).  Karls- 
ruhe;in-4. 

Wiener  illustrirte  Garten-Zeitung  (Gazette  horticole  illustrée  de  Vienne, 
cahiers  de  janvier,  février,  mars  1886).  Vienne;  in-8. 

Zeitschrift  des  landwirthschaftlichen  Vereins  in  Baycrn  (Bulletin  de  la 
Société  d'Horticulture  de  Bavière,  cahiers  de  décembre  1885, 
janvier  et  février  1886).  Munich  ;  in-8. 


SUR    UN    BKGONIA    NOUVEAl".  153 

NOTES    ET    MÉMOIRES 


Note   sur  un  Bégonia  nouveau,  a   ixklorescences   épiphylles, 
[Bégonia  Arneilie  Bruant)  (1)  ; 

par  M.  P,  DCCHARTRE. 

M.  Bruant,  horticulteur  à  Poitiers  (Vienne),  a  envoyé  à  la 
Société  nationale  d'Horticulture,  pour  la  séance  du  14  jan- 
vier 1886,  quatre  rameaux  fleuris  d'un  Bégonia  qui  a  été  obtenu 
par  lui  et  qui  constitue  une  nouveauté  remarquable  à  la  fois  par 
l'eflet  ornemental  qu'elle  produit  et  parce  qu'elle  offre  une  par- 
ticularité d'organisation  fort  rare  dans  le  règne  végétal.  Voici 
les  renseignements  qu'il  donne  au  sujet  de  cette  plante  dans  son 
catalogue  n"  180,  qui  porte  la  date  de  janvier,  février,  mars 
4886  (p.  4): 

a  Bégonia  Atnelix  Bruant.  Cette  nouvelle  et  remarquable 
"  variété  est  issue  d'un  de  nos  Bégonia  Bruantl  à  fleurs  roses 
«  (forme  pygmée),  fécondé  par  le  Beg.  Boezli.  C'est  une  plante 
<<  à  beau  feuillage  (vert  vif),  au  port  compact  et  régulier,  et  si 
»  florifère  qu'après  avoir  produit  des  inflorescences  à  toutes  les 
I'  aisselles  des  feuilles,  il  en  naît  d'autres  jusqu'au  milieu  du 
«  limbe,  comme  si  les  ramifications  des  tiges  ne  suffisaient  pas 
u  à  les  porter.  Nous  avons  compté  sur  notre  plante  de  semis 
■'  onze  feuilles  offrant  cette  anomalie  végétale,  et  déjà  nous 
i<  avons  pu  la  voir  se  reproduire  sur  nos  multiplications.  Nous 
«  croyons  donc  pouvoir  dire  que  ce  caractère  sera  constant;  mais 
u  il  se  manifestera  surtout  pendant  l'hiver,  lorsque  les  sujets 
«  seront  en  pleine  floraison.  » 

Je  n'ai  pas  eu  sous  les  yeux  un  pied  entier  du  Bégonia  Amelix  / 
j'en  ai  vu  seulement  d'abord  les  quatre  fragments  que  M,  Bruant 
avait  envoyés  à  la  Société,  le  14  janvier  dernier,  puis  trois  au- 
tres qu'il  a  bien  voulu  me   communiquer  directement  et  parmi 

1^  Déposée  le  H  février  1880. 


1 5i 


.NOTES    ET   MEMOIRES. 


lesquels  était  celui  qui  a  fourni  les  sujets  des  figures  I  et  2.  Ce  sont 
ces  derniers  seuls  que  j'ai  eus  entièrennent  à  ma  disposition, 
et  que  j'ai  pu  ainsi  examiner  avec  attention.  Je  ne  puis  dès  lors 
donner  de  cette  curieuse  plante  une  description  complète, 
pour  laquelle,  du  reste,  on  peut  consulter  la  Revue  horti- 
cole, numéro  du  16  novembre  1885;  néanmoins,  d'après  les 
échantillons  que  j'ai  examinés,  d'après  le  passage  ci-dessus  re- 
produit et  d'après  la  petite  figure  d'ensemble  qui  se  trouve  à  la 


'uirnm^j 


'^^mMmmmm^" 


fois  dans  la  Revue  horticole  et  dans  le  catalogue  n"  180  de 
M.  Bruant^  ligure  reproduite  ici,  je  crois  qu'on  peut  se  faire 
l'idée  suivante  de  la  marche  générale  de  sa  végétation.  Dans  les 
premiers  temps  de  son  développement,  la  tige  ne  prodoit  à 
peu  près  ou  même  exclusivement  que  des  feuilles  normales  ; 
puis,  dans  la  pleine  activité  de  sa  végétation,  surviennent  des 


SL'U    LN    BÉGONIA    NOUNEAU.  155 

feuilles  florifères  en  même  temps  que  d'autres  non  florifères; 
enfin,  à  mesure  que  la  plante  perd  de  son  énergie  végétative, 
l'anomalie  devient  de  moins  en  moins  fréquente  et  cesse  bientôt 


de  se  montrer.  De  là  les  sommités  de  tige  que  j'ai  vues  ne  por- 
taient que  des  feuilles  normales  (fig.  2),  quoique  plus  bas  il  put 
en  exister  de  florifères  (fig.  4).  Il  semble  donc  que  c'est  à  une 
exubérance  d'activité  vitale  qu'est  dû  le  développement  d'in- 
florescences   sur  des   feuilles,  c'est-à-dire,   comme    on  peut 


136  NOTES    ET   MÉM01Rt:s. 

l'appeler  pour  abréger,  VépiphylUe  florale  qui  dislingue  le  Bé- 
gonia Amelix. 

En  quoi  consiste  et  comment  se  présente  cette  épiphyllie,  cette 
monstruosité  singulière,  qui,  d'après  ce  qu'écrit  M.  Bruant,  pa- 
raît devenir  un  caractère  constant  de  cette  plante  ? 

Son  inflorescence  normale  offre  un  pédoncule  rougeâtre, 
cylindrique,  légèrement  côtelé,  qui,  partant  de  l'aisselle  d'une 
feuille,  se  partage  à  son  extrémité  en  deux  ramifications  diver- 
gentes et  bifurquées  à  leur  tour  ;  les  quatre  rameaux  ainsi  produits 
se  ramifient  eux-mêmes  pour  porter  plusieurs  fleurs  colorées 
en  rose  carmin  et  larges  d'environ  deux  centimètres.  La  plupart 
de  ces  fleurssont  femelles,  formées  d'un  périantheà  quatre  ou  cinq 
folioles,  et  d'un  ovaire  à  trois  ailes  obtuses,  médiocrement  iné- 
gales, que  surmonte  un  style  court,  à  six  branches  stigmatiques 
fortement  spiralées.  Quant  aux  fleurs  mâles,  elles  ont  un  périan- 
the  de  deux  folioles  rénifonnes  et  un  pinceau  d'étamines  égales 
entre  elles.  En  d'autres  termes,  cette  inflorescence  est  ce  qu'on 
nomme  une  cyme  bipare,  portée  sur  un  pédoncule  axillaire 
(/>',  fig.  2),  qui  peut  atteindre  ou  même  dépasser  dix  centimètres 
de  longueur. 

Les  inflorescences  épiphylles  se  distinguent  seulement  par 
leur  point  de  départ  et,  du  moins  celles  que  j'ai  eues  sous  les 
yeux,  parce  que   les   fleurs   mâles   y  sont  en   forte   majorité 

Les  feuilles  florifères  (/'.,  fig.  \)  acquièrent  les  mêmes  di- 
mensions et  la  même  configuration  que  les  autres  (/"',  fig.  1  ; 
/"',  fig.  2j.  Elles  sont  obliquement  réniformes,  fortement  inéqui- 
latérales,  faiblement  sinuées-dentées  aux  bords,  lisses  et  lustrées 
à  leurs  deux  faces,  d'un  vert  frais  à  la  face  supérieure,  beaucoup 
plus  pâle  à  l'inférieure .  La  pâleur  de  celle-ci  tient  essentielle- 
ment à  ce  que  son  épidémie  est  composé  de  cellules  incolores 
deux  ou  trois  fois  plus  longues  que  larges,  et  dont  le  grand  diamètre 
est  perpendiculaire  au  plan  du  limbe.  Cette  forme  des  cellules 
épidermiques  est  remarquable  ;  on  sait  en  effet  que  générale- 
ment l'épiderme  des  feuilles  est  formé  de  cellules  plus  larges 
que  hautes  dans  le  sens  perpendiculaire  au  limbe,  c'est-à-dire, 
comme  on  les  qualifie^  en  table. 


SLH    L'N    BÉtiO.MA    NOLVEAL".  157 

Les  feuilles  du  Bégonia  Ameliœ,  florifères  ou  non,  sont  gran- 
des ;  j'en  ai  vu  qui  mesuraient  0",lo  dans  leur  plus  grande 
longueur.  Leurs  nervures  partent  en  rayonnant  de  la  base  du 
limbe  en  dessous  duquel  elles  font  assez  fortement  saillie; 
elles  sont,  pour  chaque  feuille,  au  nombre  de  neuf  à  treize.  C'est 
sur  la  base  même  du  limbe,  immédiatement  au-dessus  de  l'ex- 
trémité du  pétiole  et  au  point  autour  duquel  rayonnent  les  ner- 
vures que,  dans  les  feuilles  florifères,  prend  naissance  l'inflores- 
cence épiphylle  dont  le  pédoncule  {p,  fig.  I)  s'épaissit  tout  au 
bas  en  un  léger  épatement  circulaire,  coloré  en  rouge  assez  vif. 
Le  pédoncule,  comme  on  le  voit  sur  la  figure  1,  fait,  d'un 
côté  avec  le  plan  du  limbe,  de  l'autre  avec  la  direction  du  pé- 
tiole, un  angle  plus  ou  moins  obtus.  Il  est  en  général  moins 
long  que  celui  des  inflorescences  axillaires.  M.  Bruant  dit,  dans 
le  passage  rapporté  plus  haut,  qu'il  sort  de  ces  inflorescences 
épiphylles,  «  jusqu'au  milieu  du  limbe.  »  Toutes  celles  que  j'ai 
vues  partaient  également  du  point  que  je  viens  d'indiquer.  En 
outre,  chaque  feuille  n'en  porte  qu'une  seule. 

C'est  un  fait  des  plus  remarquables,  au  point  de  vue  des 
théories  de  l'organisation  végétale,  que  la  production  d'une  fleur 
ou  d'une  inflorescence  composée  sur  une  feuille.  Parmi  les 
plantes  en  petit  nombre  qui  sont  connues  comme  présentant 
constamment  et  dans  leur  état  naturel  cette  particularité, 
la  plupart  portent  l'inflorescence  à  la  face  supérieure  de 
leurs  feuilles  ;  une  seule  est  habituellement  citée  comme  la 
présentant  à  la  face  inférieure.  Celle-ci  est  une  Diosmée 
américaine,  un  Erythrochiton  auquel  M.  J.-E.  Planchon, 
qui  l'a  fait  connaître,  a  donné  pour  ce  motif  la  dénomination 
spécifique  de  Hypophyllanthus,  c'est-à-dire  ayant  les  fleurs 
en  dessous  des  feuilles.  Quant  aux  autres,  leurs  inflores- 
cences sont  portées  en  dessus  des  feuilles,  sur  la  côte 
médiane.  La  plus  connue  de  celles-ci  est  Y Helwingia  riiscifloro 
WiLLD.,  petit  arbuste  japonais  dont  la  place  dans  la  série  végé- 
tale est  encore  controversée,  dont  Decaisne  et  Ch.  Morren  (1) 

(1)  DECAig>E  et  Ch.  MoRREX  :  Observations  sur  quelques  platUes  du 
Japon  {Bull,  de  VAcad.  des  Se.  de  B)'uxelles,  4836,  n'S,  p.  169). 


\:')H  -NOTKS    KT    MÉMOIRES. 

avaient  fait  le  type  de  la  petite  famille  des  Helwingiacées,  et 
qui  avait  reçu  d'abord  de  Thunberg  le  nom  âiOsyris  japon'ira. 
L'oi'ganisalion  est  la  même  chez  le  Dulongia  acinmnata  H.  B.  K., 
arbuste  ou  arbre  du  Mexique  et  de  la  Nouvelle-Grenade,  qu'on 
a  longtemps  regardé  comme  appartenant  à  la  famille  des 
Rhamnées,  mais  que  MM.  D.  Hookev  et  Benlham,  dans  leur 
Gênera  planiarum{\,  p.  648),  ont,  dans  ces  derniers  temps,  rap- 
porté au  genre  Phyllonoma  Willd.,  de  la  famille  des  Saxifra- 
gées.  On  indique  comme  rentrant  dans  la  même  catégorie  des 
Chaillétiacées^  notamment  le  Chailkiw  pedunculala  DC,  arbre 
de  la  Guyane,  et  les  deux  Stephanopodimn  Poepp.,  arbres  l'un 
péruvien,  l'autre  brésilien  ;  seulement  dans  ces  espèces,  les 
Heurs  partent,  non  du  limbe  de  la  feuille,  mais  de  l'extrémité 
de  son  pétiole.  Il  y  a  encore  épiphyllie  florale  dans  les  Tilleuls 
(Tiliacées)  et  les  Bougainvillea  fNyctaginées),  avec  ces  deux  par- 
ticularités toutefois  :  1"  que,  chez  les  uns  et  les  autres^  le  pédon- 
cule part  de  la  côte,  non  d'une  feuille  ordinaire,  mais  de  l'une  de 
ces  feuilles  modifiées  sous  l'influence  du  voisinage  des  fleiirs 
qu'on  nomme  des  bractées  ;  2°  que,  dans  le  dernier  de  ces 
genres,  chaque  bractée  ne  porte  qu'une  fleur,  à|quelques  milli- 
mètres au-dessus  de  sa  base. 

L'apparence  et  l'organisation  sont  les  mêmes  chez  les  /{iiscas 
[Liliacées-Asparaginées)  dont  nous  avons  un  exemple  vulgaire 
dans  notre  Fragon  ou  Petit-Houx  [Jiusciis  acule^'lus  L.).  Dans 
celui-ci,  par  exemple,  un  examen  un  peu  attentif  fait  reconnaître 
que  la  lige  et  ses  ramifications  portent  des  feuilles  de  deux  sor- 
tes très  dissemblables  :  les  unes  sont  réduites  à  l'état  d'écaillés 
petites,  élargies  à  leur  base  à  partir  de  laquelle  elles  se  rétrécis- 
sent longuement  en  pointe,  minces  et  plus  ou  moins  scarieuses; 
les  autreS;  beaucoup  plus  grandes,  bien  vertes,  raides,  ovales- 
lancéolées,  très  pointues  et  piquantes  au  sommet,  semblent  de 
prime  abord,  en  raison  de  leurs  dimensions  et  de  leur  apparence, 
être  les  seules  feuilles  de  la  plante.  Chacune  de  celles-ci  sort  de 
l'aisselle  de  l'une  des  premières;  parfois  elle  ne  porte  rien,  mais 
plus  souvent,  vers  le  tiers  inférieur  de  sa  ligne  médiane,  celle 
de  ses  deux  faces  qui  regarde  en  général  abliquement  en  haut 
porte  une  petite  bractée  lancéolée,  à  l'aisselle  de  laquelle  naît 


SUR    UN    BÉGONIA   KOUVEAL".  i-V' 

une  inflorescence.  Ces  lames  vertes  et  florifères  étaient  regar- 
dées avec  raison  par  les  anciens  botanistes  comme  de  véritables 
feuilles;  puis  s'était  introduite  dans  la  science  l'idée,  exprimée 
d'abord  par  Turpin,  que  ce  n'étaient  en  réalité  que  des  rameaux 
fortement  aplatis  en  expansions  minces,  ou,  comme  on  les  a 
appelées,  des  cladodes.  Mais  déjà  Nées  d'Esenbeck  et  Koch 
étaient  revenus  à  l'ancienne  manière  de  voir  ;  plus  récemment, 
Duval-Jouve  l'a  aussi  adoptée  et  l'a  appuyée  sur  de  bonnes  obser- 
vations (i)  ;  enfm,  en  1884,  M.  Van  Tieghem  l'a  mise  désormais 
à  l'abri  de  toute  contestation  (^2).  Les  inflorescences  des  Ruscus 
sont  donc  épiphylles  au  même  titre  que  celles  des  plantes  dont 
on  vient  de  voir  i'énumération  ;  mais,  dans  la  même  espèce,  on 
peut  les  voir  partir  de  l'une  ou  l'autre  des  deux  faces  de  la 
feuille,  presque  toujours  de  celle  qui  regarde  plus  ou  moins 
obliquement  en  haut  (abstraction  faite  de  sa  détermination 
morphologique)  chez  le  Ruscus  aculeatus  L.,  le  plus  souvent  de 
celle  qui  regarde  en  bas  dans  le  R.  Hfjpoglossum  L.,  presque 
indifféremment  de  l'une  ou  de  l'autre,  rarement  aussi  des  deux 
à  la  fois,  chez  le  R.  ffypopkyllum  L.,  enfin  des  bords  de  cet 
organe  dans  le  Semcle  androgyna  Kunth  (Ruscus  àndrogynus  L,). 
Dans  toutes  ces  plantes  l'épiphyllie  n'est  qu'apparente, 
attendu  que  le  petit  rameau  florifère  ou  pédoncule  naît  chez 
elleS;,  comme  dans  tous  les  cas  normaux,  à  l'aisselle  de  la  feuille 
sur  la  surface  de  laquelle  on  le  voit  cependant  s'élever;  seule- 
ment au  lieu  de  rester^  comme  d'ordinaire,  libre  et  distinct  à 
partir  du  point  où  il  est  né,  il  se  soude  et  se  confond,  soit  avec 
le  pétiole  de  la  feuille  adjacente,  comme  dans  le  Chailletia 
pedunculata  et  les  Stephanopodium,  soit  à  la  fois  avec  le  pétiole 
et  une  portion  du  limbe  de  cette  même  feuille,  comme  dans  les 
autres  plantes  citées  plus  haut.  Aussi  jusqu'au  point  où  il  se 


(')  DuvAL-JoivE  :  Élude  hislolaxique  de  ce  qu'on  appelle  les  cladodes 
'iu  Ruscus  [Mém.  de  l'Acad.  de  Montpellier,  IX.  p.  71-85,  pi.  4.  Bull. 
Soc.  bot.  de  Fr.,  XXIV,  1877,  p.  143-U7). 

(2)  Van  Tieghem  iPh.)  :  Svr  les  feuilles  assimilatfices  et  l'inflores' 
cerne  des  Danae,  Ruscus  et  Semele  (Bull.  Soc.  bot.  de  Ff.  y  XXXÎ,  1884. 
p. 81 -90). 


IGO  NOTES    ET    MEMOTRKS. 

dégage  de  ce  limbe,  la  côte  est-elle  notablement  plus  épaisse 
que  plus  loin,  c'est-à-dire  à  partir  du  point  où  cette  fusion  se 
termine.  Pour  VHelwingia,  Decaisne  donne  sans  hésiter  cette 
explication  de  l'épiphyllie,  dans  la  phrase  suivante  (1)  :  «  Les 
«  fleurs  sont  disposées  en  petits  groupes  à  la  face  supérieure  et 
"  sur  la  nervure  moyenne  de  la  feuille,  par  le  résultat  de  la 
«  soudure  du  pédoncule  avec  cette  nervure,  comme  il  est  facile 
«  de  s'en  assurer  d'après  le  diamètre  qu'elle  présente  jusqu'à 
'<  la  place  occupée  par  les  fleurs.  »  Pour  cette  même  espèce, 
la  fusion  du  pédoncule  avec  la  nervure  moyenne  ou  côte  de  la 
feuille  adjacente  est  décrite  par  Payer  plus  en  détail  et  en  termes 
plus  précis  dans  le  passage  suivant  (2)  :  «  L'inflorescence  tout 
'<  entière,  d'abord  complètement  libre  de  la  feuille  à  l'aisselle 
'<  de  laquelle  elle  est  née,  devient  connée  avec  cette  feuille  en 
«  grandissant,  et  finalement  se  trouve  placée  sur  le  milieu  de 
"  cette  feuille  lorsque  les  fleurs  sont  sur  le  point  de  s'épanouir. 
«  Il  résulte  donc  de  ce  mode  de  développement  deux  choses  : 
"  la  première,  c'est  que  l'inflorescence  ne  naît  pas  sur  la  feuille, 
"  mais  est  soudée  congénitalement  à  elle  dès  l'origine,  c'est-à- 
«  dire  connée;  la  seconde,  c'est  que  dans  les  feuilles  c'est  la 
'(  partie  supérieure  qui  apparaît  la  première.  »  Les  figures 
données  par  Payer,  sous  les  numéros  22,  23  et  24  de  sa  planche 
109,  montrent,  à  des  âges  différents,  comment  s'eff'ectue  le  déve- 
loppement décrit  dans  ce  texte. 

Cette  soudure  du  pédoncule,  dans  une  portion  de  sa  longueur, 
avec  la  feuille  à  l'aisselle  de  laquelle  il  a  réellement  pris  nais- 
sance, est  mise  en  évidence,  pour  le  /{uscus  aculeatvs,  par  les 
études  anatomiquesde  Duval-Jouve  {loc.  cit.),  surtout  par  celles 
de  M.  Van  Tieghem  qui  a  étendu  sa  démonstration  aux  trois 
espèces  de  Ruscus,  ainsi  qu'au  Semele,  et  qui  a  expliqué  pour- 
quoi, à  la  suite  de  cette  fusion  des  deux  organes,  l'inflorescence 
peut  se  dégager  de  la  face  supérieure  ou  de  la  face  inférieure  de 
la  feuille,  pourquoi  même  il  peut  y  avoir  une  inflorescence  s'éle- 

(1)  Decaisne  (J.)  :  Remarques  sur  les  affinités  du  genre  Helwîngia 
{Annal,  des  Se.  natur.,  r  série,  VI  (1836^,  p.  65-76,  pi.  6-7). 

(2)  Païer  :  Traité  d  Or  g  anogàiie  comparée,  1857,1,  p.  429. 


SUI{    UX    BÉCONIA   NOUVEAU.  IGI 

vant  d'une  face,  puis  une  seconde  partant  de  la  face  opposée, 
pourquoi  enfin,  dans  le  Semele  androgyna,  on  voit  une,  deux  et 
jusqu'à  quatre  inflorescences  partir  de  chaque  bord  de  la  feuille 
[loc.  cit.). 

La  soudure  du  pédoncule  s'opère,  dans  YErythrochiton  Hypo- 
phyllanthus,  non  seulement  avec  la  côte,  à  la  face  inférieure 
de  la  feuille,  mais  encore  avec  une  certaine  longueur  de  la  tige 
au-dessous  du  point  où  s'attache  cette  feuille.  M.  Planchon  n'a 
pas  hésité  à  expliquer  ainsi  l'organisation  qu'offre  cette  plante 
et  à  dire  que  là  le  pédoncule  prend  réellement  naissance  à  l'ais- 
selle d'une  feuille  située  plus  bas  que  celle  qui  porte  l'inflores- 
cence et  que,  défelors,  ce  rameau  florifère  s'est  confondu  d'abord 
avec  la  tige,  puis  avec  le  dessous  de  la  cote,  jusqu'au  point  où 
on  le  voit  se  dégager  et  devenir  libre. 

En  résumé,  on  voit  que  dans  ces  divers  cas  d'inflorescences 
épiphylles  qui  ont  été  signalés  comme  caractérisant  un  certain 
nombre  de  plantes,  il  y  a  seulement  apparence  et  non  réalité 
d'épiphyllie. 

En  est-il  de  même  chez  le  Bégonia  Ameliœ  de  M.  Bruant?  Je 
n'hésite  pas  à  répondre  non.  Cette  curieuse  plante  nous  off're 
un  cas  de  véritable  épiphyllie  florale,  c'est-à-dire  de  production 
d'une  inflorescence  sur  et  par  le  point  même  de  la  feuille  duquel 
part  son  pédoncule.  Cela  résulte  nettement  de  la  manière  dont 
les  choses  se  présentent  chez  elle,  tant  à  l'extérieur  qu'à  l'in- 
térieur. 

A  l'extérieur,  le  pétiole  d'une  feuille  florifère  (/*,  fig.  1)  se 
montre  absolument  semblable  à  celui  d'une  feuille  non  florifère 
(/"",  fîg.  1)  :  il  a  les  mêmes  dimensions  et  la  même  forme  que  ce 
dernier  ;  comme  lui,  il  est  arrondi  en  dessous  et  aplati  en  dessus 
où  il  est  creusé  d'un  sillon  longitudinal.  D'un  autre  côté,  l'angle 
très  ouvert  que  fait  le  pédoncule  tant  avec  le  pétiole  qu'avec  la 
côte  de  la  feuille  qui  le  porte  (fig.  1)  semble  bien  montrer  aussi 
qu'il  a  pris  naissance  sur  le  point  même  d'où  on  le  voit  partir. 

A  l'intérieur,  la  preuve  qu'il  y  a  eu  là  formation  locale  devient 
plus  nette  et  plus  concluante. 

Le  pétiole  d'une  feuille  non  florifère,  par  conséquent  normale, 
enferme  comme  base  fondamentale  de  sa  constitution  un  assez 

11 


162 


NOTES    ET   .MEMUIHES. 


grand  nombre  de  cordons  ou  faisceaux  fibro-vasculaires  lon- 
gitudinaux^ sensiblement  inégaux  en  grosseur.  Sur  une  coupe 
transversale  {Cig.  S,  A)  on  voit  ces  faisceaux  (c,  c,  fîg.  3,  A)  ran- 
gés sur  une  courbe  fermée,  c'est-à-dire  sur  un  cercle  déjtrimé 
duu  côlé  et  parallèle  au  contour  du  pétiole.  Leur  ensemble 


C    - 


cnluiirc  une  moelle  volumineuse  (ni,  fig.  'ij;  il  est  enveloppé  à 
son  tour  par  un  cylindre  de  parenchyme  cortical  {p.  c,  fig.  3),  et 
de  larges  communications  cellulaires  (?•,  r,  fig.  3)  interposées  aux 
faisceaux,  retient  la  moelle  au  parenchyme  cortical.  Celte  struc- 


suK  UN  béCtOma  nouveau .  163 

ture  anatomiquese  retrouve  sans  la  moindre  modification  dans  le 
pétiole  d'une  feuille  florifère,  comme  le  montre  au  premier  coup 
d'œil  une  section  transversale  de  ce  dernier  (fîg.  4,  A)  :  on  y 
voit  en  effet  que  le  contour  général,  le  nombre  et  la  disposition 
des  faisceaux,  le  volume  de  la  moelle  et  du  parenchyme  cortical 
sont  absolument  semblables  de  part  et  d'autre.  On  remarque 
en  outre,  en  comparant  les  deux  figures  3  A  et  4  A,  que  ceux 
de  ces  faisceaux  qui,  dans  l'un  et  l'autre  pétiole,  sont  situés  du 
côté  supérieur,  au-dessous  du  sillon  longitudinal,  ne  sont  pas 
plus  volumineux  que  ceux  qui  se  trouvent  du  côté  opposé  ou 
inférieur.  Il  n'y  a  donc  dans  le  pétiole  de  la  feuille  florifère 
rien  de  plus  que  dans  celui  de  la  feuille  normale,  c'est-à-dire 
pas  de  pédoncule  adhérent  comme  nous  avons  vu  qu'il  en 
existe  un  chez  VHelii'ingia ,  les  liuscus,  etc.  On  peut  dès 
lors  affirmer,  d'après  cet  examen  et  cette  comparaison,  que. 
dans  le  Bégonia  Amelise^  le  pédoncule  de  l'inflorescence  ne 
prend  pas  naissance  à  l'aisselle  de  la  feuille  florifère,  mais  bien 
réellement  au  point  même  où  on  le  voit  (fîg,  1  partir  de  la  base 
du  limbe,  point  qui  est  le  centre  autour  duquel  rayonnent  les 
nervures.  Cette  inflorescence  est  ainsi  épiphylle  dans  toute  la 
rigueur  de  ce  mot. 

Il  importait  de  reconnaître  comment  cette  inflorescence  épi- 
phylle  se  rattache  anatomiquement  à  la  feuille  sur  laquelle  elle 
se  développe.  Yoici  ce  que  les  échantillons  en  petit  nombre 
dont  j'ai  pu  disposer  pour  cette  étude  m'ont  permis  de  recon- 
naître à  cet  égard. 

Dans  une  feuille  non  florifère  du  Bégonia  Amelix  (/',  fig.  1  i 
les  nervures  partent  en  éventail  de  l'extrémité  du  pétiole  et 
s'étalent  plus  ou  moins  perpendiculairement  à  la  direction  de 
celui-ci;  il  en  résulte  que  le  limbe  foliaire  entoure  celte  extrémité, 
n'y  laissant  à  découvert  et  inoccupé  par  lui  qu'un  espace  large 
d'environ  un  millimètre,  sur  leprolongement  du  sillon  pétiolaire. 
Comme  on  vient  de  le  voir,  à  l'intérieur  du  pétiole  les  faisceaux 
fîbro-vasculaires,  qui  doivent  former  la  partie  essentielle  et 
fondamentale  des  nervures,  sont  rangés,  en  section  transversale, 
selon  un  cercle  déprimé  d'un  côté.  Au  niveau  où  le  limbe  com- 
mence à  se  former,  le  sillon  pétiolaire  se  creuse   fortement 


164  NOTES   ET   MEMOIRES. 

(fig.  3,  B)  et  les  faisceaux  qui  se  trouvaient  sous  lui  sont  par  cela 
même  rejetés  à  droite  et  à  gauche;  par  suite,  le  circuit  fermé 
que  décrivait  leur  ensemble  s'ouvre  et  devient  un  arc  ouvert  en 
dessus,  tel  que  le  montre  la  figure  3,  B;  ils  se  coudent  en  même 
temps,  en  faisant  à  ce  niveau  quelques  anastomoses,  et  arrivent 
ainsi  dans  les  nervures. 

Pour  une  feuille  florifère,  les  choses  se  passent  autrement^  tant 
à  l'extérieur  qu'à  l'intérieur  :  à  l'extérieur^  le  sillon  du  pétiole 
ne  se  prolonge  pas  jusqu'à  l'extrémité  de  celui-ci  qui,  à  ce 
niveau,  prend  un  contour  d'abord  circulaire  (fig.  4,  B),  puis 
aplati  d'un  côté  sur  le  milieu  duquel  se  forme  bientôt  une 
saillie  arrondie  [a,  fig.  o,  B)  ;  cette  saillie  est  due  au  pédon- 
cule qui  là  commence  à  être  distinct.  A  l'intérieur,  les  faisceaux 
se  comportent  de  deux  manières  différentes  selon  qu'ils  se 
trouvent  dans  la  moitié  postérieure  de  la  section  transversale  ou 
dans  sa  moitié  antérieure.  Les  premiers  {c,  fig.  5,  A,  B)  s'incli- 
nent et  se  coudent  pour  se  porter  dans  les  nervures  moyennes 
du  limbe,  en  se  réunissant  généralement  deux  par  deux;  les 
seconds  se  distinguent  en  deux  catégories  qui  suivent  deux 
marches  différentes  :  les  uns  (c",  fig.  5,  A,  B)  restent  extérieurs 
et  se  portent  dans  les  nervures  plus  ou  moins  rapprochées  de  la 
base  du  limbe;  les  autres  {c',ê'  fig.  5,  A,  B),  qui  alternent  plus 
ou  moins  régulièrement  avec  les  précédents,  se  redressent  au 
contraire  en  se  portant  de  plus  en  plus  vers  l'intérieur  de  la 
section.  Ils  ne  tardent  pas  à  se  ranger  ainsi  sur  deux  arcs  laté- 
raux (c',  c',  fig.  5,  B).  Puis  ces  arcs  s'étendent  et  rapprochent 
leurs  extrémités,  grâce  à  la  subdivision  des  faisceaux  qui  les 
composent,  et  le  pédoncule  étant  alors  nettement  formé  et  dis- 
tinct, ils  se  rejoignent  par  ces  extrémités,  d'abord  d'un  côté 
(fig.  6),  ensuite  de  l'autre  et  constituent  ainsi  bientôt  le  cercle 
fermé  que  présente  (fig.  7)  dès  lors  la  section  transversale  du 
pédoncule.  Quand  la  constitution  de  ce  pédoncule  s'est  ainsi 
complétée,  on  remarque,  comme  le  montre  la  figure  7,  qu'une 
ligne  circulaire;,  très  visible  {z.  f,  fig.  7)  sur  la  coupe  transversale, 
relie  tous  les  faisceaux,  séparant,  dans  chaque  espace  intermé- 
diaire entre  ceux-ci,  la  moelle,  m,  du  parenchyme  cortical,/»,  c. 
Cette  ligne  correspond  à  une  zone  mince,  composée  de  deux  ou 


SUR    L.N    BKGOMA    NOUVEAU.  16o 

trois  assises  de  fibres  étroites  et  à  parois  épaisses,  qui  s'étend 
même  en  travers  des  faisceaux,  séparant  leur  moitié  interne  ou 
ligneuse  de  l'externe  qui  est  libérienne  et  qui  se  termine  à 
l'extérieur  par  un  arc  épais  de  fibres. 

Ces  observations  me  semblent  légitimer  parfaitement  l'idée 
que  l'inflorescence  épiphylle  du  Bégonia  Amelix  a  pris  naissance 
au  point  d'où  on  la  voit  s'élever,  c'est-à-dire  à  la  base  du  limbe 
de  la  feuille  florifère,  au  point  même  autour  duquel  rayonnent 
toutes  les  nervures.  Il  a  dû  se  former  en  ce  point  un  foyer  d'acti- 
vité qui,  alimenté  par  certains  faisceaux  pétiolaires  déviés  de 
leur  direction  normale,  a  produit  le  pédoncule,  ses  ramifications 
et  ses  fleurs. 

11  est  à  présumer  que  les  choses  se  passent,  dans  ces  feuilles 
florifères,  à  peu  près,  si  ce  n'est  même  exactement_,  comme 
M.  Hielscher  a  montré  qu'elles  ont  lieu  dans  \e  Streptocarpus 
pohjanthm  chez,  lequel,  au  point  où  va  se  produire  un  rameau 
florifère,  sur  la  côte  de  la  grande  feuille  séminale  quia  persisté, 
il  se  forme  d'abord  un  mamelon  cellulaire  superficiel  qui 
s'organise  bientôt  en  se  reliant  au  système  fibro-vasculaire  de 
la  côte,  et  qui  ne  tarde  pas  ensuite  à  se  développer  en  rameau 
à  fleurs.  Il  faudrait  suivre,  à  partir  de  sa  première  apparition, 
ce  qui  doit  devenir  une  inflorescence  épiphylle  du  Bégonia 
Amelix  pour  savoir  s'il  en  est  réellement  ainsi  dans  cette 
curieuse  plante. 

J'ai  tâché  de  voir  s'il  existe  un  ordre  quelconque  dans  la 
répartition  sur  ce  Bégonia  des  feuilles  florifères  et  non  florifères  ; 
mais  je  n'ai  [rien  reconnu  de  précis  à  cet  égard,  peut-être  à 
cause  du  nombre  insuffisant  des  spécimens  que  j'ai  eus  sous  les 
yeux.  Ainsi  la  branche  la  plus  forte  que  j'ai  pu  examiner  portait 
successivement  et  de  bas  en  haut  :  \°  une  feuille  florifère; 
2°  une  feuille  sans  fleurs  ni  à  l'aisselle  ni  sur  le  limbe  ;  3°  trois 
feuilles  accompagnées  chacune  d'une  inflorescence  axillaire  ; 
4°  une  feuille  jeune  sans  fleurs  ;  5"  le  bourgeon  terminal  peu 
développé.  Une  autre  branche  moins  forte  m'a  montré  :  1°  une 
feuille  avec  une  inflorescence  axillaire;  2°  une  feuille  florifère 
et  de  l'aisselle  de  laquelle  partait  en  même  temps  une  autre 
inflorescence;  3"  une  feuille  jeune  (/"',  fig.  2)   avec  une  jeune 


166  NOTES    KT   MEMOIRES. 

inflorescence  axillaire  {p',  fig.  2);  4°  une  feuille  encore  plus 
jeune  non  accompagnée  d'inflorescence;  5°  le  bourgeon  ter- 
minal {b,  fig.  2).  La  seule  conséquence  qu'il  me  semble  possible 
de  tirer  de  l'examen  de  ces  spécimens  et  de  quelques  fragments 
moins  complets  c'est  que  généralement  les  feuilles  à  l'aisselle 
desquelles  s'est  produite  une  inflorescence  n'en  portent  pas  sur 
la  base  de  leur  limbe  et  réciproquement.  Toutefois  ce  n'est  pas 
là  une  règle  sans  exceptions,  comme  le  prouvait  l'un  des  deux 
spécimens  que  je  viens  de  décrire.  Seulement,  dans  le  cas  que 
présentait  celui-ci,  l'inflorescence  qui  avait  pris  naissance  à 
l'aisselle  de  la  feuille  s'étant  très  bien  développée,  celle  qui 
était  née  sur  la  base  du  limbe  de  la  même  feuille  était  restée 
très  faible  et  ne  portail  que  trois  fleurs  au  bout  d'un  pédoncule 
épiphylle  dont  la  longueur  dépassait  à  peine  un  centimètre. 
C'était  là  visiblement  un  effet  de  la  loi  de  balancement  qui  pré- 
side ^à  la  généralité  des  développements  dans  les  végétaux. 

Je  crois  ne  devoir  pas  terminer  cette  note  sans  faire  observer 
qu'il  n'est  pas  très  rare  de  voir,  dans  l'ensemble  du  règne  végé- 
tal, des  feuilles  produire,  en  des  points  divers  et  parfois  nom- 
breux, soit  de  simples  expansions  foliacées,  soit  des  bourgeons 
susceptibles  de  se  développer  en  pousses  et  pouvant  même 
émettre  des  racines  de  manière  à  végéter  bientôt  isolément  en 
tout  autant  de  nouveaux  pieds.  Ainsi,  difl'érentes  espèces  de 
Bégonias  sont  remarquables  comme  donnant  les  unes  des  expan- 
sions foliacées  auxquelles  leurs  feuilles  doivent  un  aspect  parti- 
culier, les  autres  de  véritables  bourgeons.  Dans  la  première  de 
ces  deux  catégories  rentrent  notamment  et  en  ordre  ascendant 
les  Bégonia  strigillosa  Dietr.,  nummidarùefolia  PuïZ.,  manicata 
Brong.  (1),  surtout  phyllomaniacci  Mart.,  chez  lequel  ces  pro- 
ductions superficielles  peuvent  passer  graduellement  à  l'état  de 
feuilles;  à  la  seconde  appartient  le  B.  gemmiparaT).  Hook.,  qui 
doit  à  cette  circonstance  sa  dénomination  spécifique,  mais  chez 
lequel  les  bourgeons  advenlifs  paraissent  se  rattacher  aux  sti- 
pules et  non  aux  feuilles  proprement  dites. 

{\)  Voyez,  relativement  à  cette  espèce,  Weiss.  (Ad.),  dans  Schriften 
i.h  zoolog.'botan.  Vereinsin  Wien,  iSJSS. 


SLK    U.N    IJÉGOMA    .N(tU\  K.Vl  .  KiT 

Quant  aux  plantes  d'autres  genres  chez  lesquelles  on  peut 
observer  des  productions  analogues,  on  cite  entre  autres: 
1°  comme  émettant  de  simples  expansions  foliacées,  les  Choux 
frisés  qui  en  deviennent  souvent  très  élégants;  2"  comme  pro- 
duisant des  bourgeons  épiphylles  :  le  Bryop/iijUum calijcinum'DC 
qui  en  donne  à  peu  près  habituellement,  de  même  que  certaines 
Fougères,  puis  le  Ccn^damine  pratensis,  le  Drosera  intermedia, 
le  Chelidoniummajus,  VEpiscia  hkolor,  le  Chou  Palmier  (1),  les 
Tomates  cerise  [Lycopersicmn  ceraslformc  Dun.)  et  Poire  [Lyc. 
pi)'i forme  Dux.)  (2),  etc.,  qu'on  a  vus  en  émettre  accidentelle- 
ment, dans  des  cas  plus  ou  moins  nombreux.  Je  crois  toutefois 
qu'on  ne  peut  assimiler  enlièi'ement  cette  production  de  bour- 
geons sur  des  points  divers  des  leuilles  avec  la  formation  de 
l'inflorescence  épiphylle  du  Bégonia  Amelix  qui  paraît  ne 
pas  provenir  d'un  vrai  bourgeon,  et  qui,  dans  tous  les  cas,  a 
lieu  toujours^  au  moins  d'après  ce  que  j'ai  vu,  sur  un  point  dé- 
terminé. 

En  résumé,  les  particularités  les  plus  saillantes  par  lesquelles 
se  dislingue  le  Bégonia  Amelix  de  M.  Bruant  sont  les  suivantes  : 
1°  il  produit  ses  inflorescences,  non  seulement  à  leur  place  nor- 
male, l'aisselle  des  feuilles,  mais  encore  assez  fréquemment  sur 
la  base  du  limbe,  au  point  d'où  partent  en  rayonnant  toutes  les 
nervures;  quelquefois  môme  il  en  développe  à  la  fois  à  l'aisselle 
et  sur  la  base  du  limbe  d'une  même  feuille;  2°  les  inflorescences 
qui  surgissent  de  la  base  de  ses  feuilles  sont  réellement  épi- 
phylles, nées  au  point  même  d'oîi  on  les  voit  s'élever,  et  sous 
ce  rapport  elles  diffèrent  de  la  généralité  des  inflorescences  qui 
ont  été  signalées  comme  épiphylles,  celles-ci  naissant  en  réalité 
à  l'aisselle  d'une  feuille  avec  laquelle  elles  s'unissent  intimement 
sur  une  plus  ou  moins  grande  longueur,  puis  devenant  libres  au 
delà;  3°  cette  variété  offre  le  fait  remarquable  d'une  anomalii^ 
qui  n'est  pas  générale,  mais  localisée  sans  ordre  appréciable,  et 

(1)  Dlchartre  l'P.)  :  Note  sur  des  ftiùUesramiféres  de  Chou  {BaU.  S'.:':. 
bot.  deFr.,XXYm,  1881,  p.   256-264). 

(2)  DucHARTRE  (P.)  :  Notes  sur  des  feuilles  ramif ères  de  Tomates  {Anna! . 
.  Se.  7uU.,  r  série,  XIX,  1833,  p.  24l-2ol,  pi.  14). 


16K  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

qui,  néanmoins^  se  reproduit  dans  les  mêmes  conditions  sur  les 
pieds  obtenus  de  bouture.  Pour  ces  divers  motifs,  et  en  raison 
de  l'abondance  extraordinaire  avec  laquelle  il  fleurit,  le  Be- 
gonia  Amelise  offre  un  haut  intérêt,  tant  pour  les  botanistes  que 
pour  les  amateurs  de  plantes  ornementales. 

Explication  des  figures. 

<.  Portion  de  tige  du  Beoonia  Amclix  Bruant  qui  porte  une  feuille 
florifère  /"et  une  feuille  stérile  ou  non  accompagnée  de  fleurs,  f'.  p, 
pédoncule  de  l'inflorescence  éphipliylie.  La  figure  a  été  dessinée  au 
iers  environ  de  la  grandeur  naturelle. 

t.  Extrémité  de  la  tige  qui  a  fourni  le  sujet  de  la  figure  4  ;  elle 
est  dessinée  presque  de  grandeur  naturelle,  f",  feuille  jeune  à  l'ais- 
selle de  laquelle  est  venue  une  inflorescence  {p')  encore  peu  dévelop- 
pée; h,  extrémité  du  bourgeon  terminal  ;  s,  stipules  delà  feuille/"". 

3.  Deux  coupes  transversales  du  pétiole  d'une  feuille  non  florifère 
menées,  en  A,  au  tiers  environ  de  la  longueur,  en  B,  très  près  de  son 
extrémité,  à  0'"001  environ  au-dessous  du  limbe.  Ces  deux  coupes 
sont  représentées,  de  même  que  les  suivantes,  grossies  environ  cinq 
fois  en  diamètre. 

Sur  les  figures  3,  4,  5,  6, 7,  m  désigne  la  moelle  ;  p.  c,  le  parenchyme 
cortical  ;  r,  les  rayons  cellulaires  qui  relient  la  moelle  au  parenchyme 
cortical  ;  c,  les  faisceaux  fibro-vasculaires  ou  libéro-Iigneux. 

4.  Deux  coupes  transversales  du  pétiole  d'une  feuille  florifère  menées 
à  deux  niveaux  correspondantsà  ceux  des  coupes  fig.  3,  A  et  fig.  3,  B, 
c'est-à-dire  en  A,  au  tiers  environ  de  la  longueur  de  ce  pétiole,  en  R 
presque  à  son  extrémité  et  à  OmOOl  au-dessous  du  limbe. 

5.  Deux  coupes  successives  du  même  menées  en  travers  de  la  ré- 
gion où  se  fait  l'expansion  du  pétiole  en  limbe  et  où  s'effectue  la  sé- 
paration des  faisceaux  ;  c,  faisceaux  s'inclinant  pour  se  porter  aux 
nervures  moyennes  qui  sont  les  plus  fortes;  c",  faisceaux  destinés  aux 
nervures  plus  externes  et  plus  faibles;  c',  faisceaux  qui  se  portent  de 
plus  en  plus  en  dedans  pour  entrer  dans  le  pédoncule.  La  fig.  o,  B, 
prise  moins  d'un  millimètre  plus  haut  que  le  niveau  où  a  été  faite  la 
section  représentée  sur  la  fig.  5,  A,  montre  que  là  le  contour  exté- 
rieur du  pédoncule  est  déjà  bien  formé  du  côté  qui  regarde  la  base 
de  la  feuille,  puisque  c'est  lui  qui  produit  la  saillie  arrondie  a.  Elle 
montre  de  plus  que,  à  ce  niveau,  les  faisceaux  destinés  au  pédoncule, 
c',  c',  sont  rangés  sur  deux  arcs  latéraux  situés  plus  intérieurement 
que  les  faisceaux  c  et  c",  destinés  aux  nervures  du  limbe. 

6.  Coupe  menée  à  travers  le  pédoncule  et  à  sa  base.  On  voit  que 
les  deux  arcs  de  faisceaux  c",  qui  étaient  largement  séparés  sur  la 
figure  5  se  sont  étendus  en  multipliant  leurs  faisceaux  et  se  sont  réu- 


.lAHlUN    DL     SKMINAlhE    1»K    NANCY.  IH'J 

nis  du  côté  qui  regarde  le  sommet  du  limbe,  tandis  qu'ils  sont  encore 
bien  séparés  du  côté  opposé. 

7.  Coupe  menée  à  travers  le  même  pédoncule  àOmOI  environ  au- 
dessus  de  sa  base.  Son  organisation  interne  est  complète  :  les  fais- 
ceaux t'  y  sont  rangés  en  un  cercle  fermé;  ils  sont  en  outre  reliés 
entre  eux  par  une  zone  fibreuse,  z.  /",  interposée  entre  la  moelle  m  et 
le  parenchyme  cortical,  p.  c. 


r.Nfc:  VISITE  AU  Jahdix  du  Séminaihe  de  Nancy  (Ij, 
par  M.  Berthirr 

Messieurs  et  chers  Collègues, 

Dans  le  courant  de  l'année  1883,  j'ai  été  chargé  par  la  Société 
d'Horticulture  de  la  Haute-Marne,  comme  Président  de  la  Gocn- 
mission  d'Arboriculture,  de  faire  un  Rapport  sur  uue  publica- 
tion de  l'abbé  Lefèvre  (aumônier  de  l'hospice  Saint-Julien,  à 
Nancy,  et  chanoine  honoraire  de  la  cathédrale),  intitulée  : 
Culture  et  conduite  des  arbres  fruitiers. 

Les  résultats  consignés  dans  ce  petit  manuel  m'ont  paru  tel- 
lement satisfaisants  que  cette  année,  étant  de  passage  à  Nanc}', 
je  me  suis  rendu  au  séminaire,  où  j'ai  trouvé  M.  Lefèvre.  Celui- 
ci,  avec  la  plus  grande  courtoisie,  dès  que  je  lui  eus  expliqué 
le  but  de  ma  visite,  s'est  offert  à  me  conduire  dans  le  jardin  du- 
dit  établissement  où,  depuis  quatre  ans,  il  applique  sa  méthode 
sur  une  grande  échelle. 

Tout  d'abord  j'ai  été  frappé  du  coup  d'œil  qui  s'est  offert  à 
mes  yeux  :  tous  ces  murs  recouverts  d'espaliers  affectant  des 
formes  variées  et  tous  sont  recouverts  de  superbes  fruits.  Toutes 
les  plates-bandes  plantées  d'arbres  ainsi  chargés  de  fruits  m'ont 
donné  à  penser  que  j'avais   affaire  à  un  véritable  arboriculteur. 

Les  démonstrations,  appuyées  sur  des  résultats  pratiques,  que 
m'a  données  M.  Lefèvre  n'ont  fait  que  confirmer  ma  première 
impression. 


{\)  Déposé  le  24  jan\ier  1886. 


170  NUTES    ET    MÉMOIRES. 

Revenu  de  ma  surprise  de  trouver  un  jardin  si  bien  tenu 
dans  un  établissement  religieux,  j'ai  été  tout  étonné  de  consta- 
ter que  la  plupart  de  ces  arbres  avaient  la  forme  de  vases.  J'en 
demandai  la  raison  à  mon  interlocuteur  et  pourquoi  il  adoptait 
celte  disposition  de  préférence  aux  autres,  ce  à  quoi  il  me  fut 
répondu  : 

<(  L'hiver  de  1879-80  ayant  été  très  rigoureux,  une  partie  de 
nos  arbres  ont  été  gelés.  J'ai  donc  dû  rechercher  le  moyen  de 
les  remettre  en  rapport  le  plus  vile  possible  et  d'utiliser  en  même 
temps  toute  la  vigueur  restant  dans  leur  tronc.  J'ai  fait  receper 
tous  les  arbres  gelés  et  les  pousses  survenues  ont  formé  des 
vases  qui  aujourd'hui  ont  quinze  branches  avec  1  "'50  de  diamètre 
pour  les  Cognassiers  et  2  mètres  pour  les  francs,  nous  rappor- 
tant de  très  beaux  et  bons  fruits.  »  Je  n'ai  pu  que  constater  ce 
qu'avançait  M.  Lefèvre. 

De  si  beaux  résultats  obtenus  en  si  pou  de  temps  paraîtront 
peut-être  surprenants  à  ceux  qui  n'ont  pas  parcouru  les  Con- 
seils sur  le  rhoic  et  la  forme  des  arbres,  de  M.  Lefèvre.  Je  leur 
répondrai  en  quelques  mots,  et  s'ils  veulent  bien  y  ajouter  foi, 
je  leur  dirai  de  se  reporter,  pour  de  plus  amples  renseignements, 
au  Traité  ci-dessus  où  la  méthode  est  détaillée  avec  beaucoup 
de  clarté. 

Tons  les  arbres  dont  je  parlais  précédemment, après  avoir  été 
recepés,  ont  été  soumis,  dès  que  les  pousses  de  l'année  le  per- 
mirent, à  un  genre  de  taille  qui  diffère  de  celui  qui  est  employé 
journellement. 

Beaucoup  de  célèbres  arboriculteurs  ont  indiqué  la  formation 
du  bouton  à  fruit  à  la  troisième  végétation  ;  l'abbé  Lefèvre 
l'oblient  à  la  deuxième.  La  mise  à  fruit  est  préparée  la  première 
année  psr  le  pincement,  la  deuxième  année  par  le  cassement  du 
rameau  pincé,  à  une  longueur  de  trois  à  cinq  boutons,  selon  la  vi- 
gueur du  sujet,  et  quelquefois  par  un  demi-cassement  au  milieu 
du  rameau  trop  vigoureux  ;  elle  s'obtient  à  l'aide  d'opérations 
faites  pendant  le  cours  de  la  végétation.  En  opérant  de  cette 
manière,  on  obtient  un  bouton  à  fruit  à  la  deuxième  végétation, 
c'est-à-dire  une  année  plus  tôt  qu'en  employant  un  autre  genre 
de  taille. 


JARDIN    DU    SÉMINAIRE    DK    NANCY.  171 

J'ai  pu  constater  généralement,  sur  le  bois  de  trois  ans,  l'exis- 
tence de  fruits  très  gros,  très  bien  venus  et,  sur  le  bois  de  deux 
ans,  de  boutons  à  fruit  parfaitement  formés.  Les  conclusions 
pratiques  sont  que  M.  Lefèvre  a  récolté  près  de  cinq 
mille  Poires  très  belles  et  très  bonnes,  sur  environ  cinquante 
de  ces  vases  formés  de  pyramides  toutes  recepées  en  1880,  plu- 
sieurs recepées  à  nouveau  en  1881,  la  plupart  transplantées 
depuis  le  recepage,  et  que  presque  tous  ces  arbres  n'ont  pas 
souffert  de  celte  surabondante  production.  Leur  fertilité  égale 
leur  vigueur  et  M.  Lefèvre  devra  abattre  à  la  taille  d'hiver  un 
très  grand  nombre  de  boutons  à  fruit,  tant  sur  le  bois  de 
deux  ans  que  sur  le  bois  plus  âgé. 

D'après  ces  résultats,  qui  sont  assez  rares  pour  ne  pas  dire 
exceptionnels,  on  nesaurait  trop  recommandera  tous  nos  établis- 
sements horticoles  et  surtout  pour  nos  campagnes  ce  genre  de 
taille,  puisqu^il  procure  des  fruits  dès  la  troisième  année. 

Combien  de  personnes  se  refusent  à  faire  une  plantation,  ne 
sachant  dans  combien  de  temps  elles  pourront  en  tirer  quelques 
produits,  qui,  connaissant  cette  méthode  essentiellement  simple 
et  très  facile  à  mettre  en  pratique,  couvriraient  leurs  murs  de 
beaux  espaliers. 

De  mon  côté,  je  partage  essentiellement  les  idées  de  M.  Lefè- 
vre et,  celte  année,  je  commencerai  à  appliquer  ses  principes 
sur  quelques  arbres. 

Si  quelques-uns  d'entre  vous,  Messieurs,  ont  occasion  de 
passer  à  Nancy,  je  leur  conseille  d'aller  visiter  le  jardin  du 
grand  séminaire.  Comme  moi,  ils  ne  regretteront  pas  le  temps 
passé  en  compagnie  de  M.  Lefèvre. 


172  RAPPORT 

RAPPORTS 


RArroHT  SUR  la  Floke  pittoresque  de  la  France 
éditée  par  M.  J.  Rothschild  (I); 

M.  P.  DuciiARTRE,  Rapporteur. 

M.  J.  Rothschild,  Hbraire-éditeur  bien  connu,  qui  avait  déjà 
fait  paraître  un  grand  nombre  de  beaux  livres  relatifs  aux 
diverses  branches  de  l'histoire  naturelle  ainsi  qu'à  l'art  des  jar- 
dins^ vient  d'en  éditer  un  nouveau  qui  ne  le  cède  pas  en  élé- 
gance à  ceux  qui  l'ont  précédé.  Celui-ci  porte  le  titre  de  Flore 
pifloresque  de  la  France.  Il  forme  un  volume  in-4"  comprenant 
473  pages  de  texte  dans  lesquelles  sont  intercalées  989  figures, 
outre  beaucoup  de  charmantes  vignettes,  et  82  planches  chro- 
molithographiées  (2).  C'est  ce  nouvel  ouvrage  que  M.  le  Président 
m'a  chargé  de  faire  connaître  à  la  Société. 

Les  diverses  branches  des  connaissances  humaines  et  particu- 
lièrement les  sciences  peuvent  fournir  la  matière  de  deux  caté- 
gories d'ouvrages  destinés  à  en  répandre  les  notions  :  les  uns 
sont  des  œuvres  d'initiation  dont  les  auteurs  se  bornent  à  poser 
les  bases  d'une  saine  éducation  scientifique  sans  se  proposer  de 
la  compléter,  mais  en  s'imposant  la  tâche  toujours  délicate  de 
se  faire  lire  sans  effort  et  de  charmer,  presque  d'amuser  tout  en 
instruisant;  ce  sont  des  œuvres  de  vulgarisation  qui  s'adressent 
à  la  majorité  du  public  même  jeune,  et  dont  l'exécution  offre 
toujours  de  réelles  difficultés;  les  autres,  généralement  plus 
étendus,  plus  approfondis,  par  cela  même  plus  sévères,  ont  pour 
but  de  terminer  l'éducation  scientifique  déjà  commencée  et  ans 
ce  but,  de  tracer,  non  une  ébauche  légère  et  attrayante,  mais  un 
vaste  tableau  arrêté  jusque  dans  ses  moindres  détails.  C'est  à  la 

(1)  Déposé  le  14  janvier  1886. 

(2)  Flore  pittoresque  de  la  France,  anatomie,  physiologie,  classifica- 
tion, description  des  plantes  indigènes  et  cultivées.  Paris,  in-4  de 
473  pag.,  82  planch.  color.  et  989  fig.  noires  avec  vignettes;  sans 
date;  chez  .1.  Rothschild,  lihraire-éditeur,  rue  des  Saints-Pères,  13. 


SUR    LA    FLOKK    PlTToRESQUK    DE    LA    KKA.NCi:.  173 

première  de  ces  deux  catégories  qu'appartient  l'ouvrage  de  bo- 
tanique qui  vient  de  paraître  à  la  librairie  J.  Rothschild.  En 
effet  il  n'est  pas  destiné  à  présenter  une  histoire  complète  et 
approfondie  de  la  flore  française,  mais  à  en  donner  une  con- 
naissance satisfaisante  à  tous  ceux  qui  désirent  avoir  une  bonne 
idée  des  formes  végétales  qui  croissent  sur  notre  sol.  Le  plan 
du  livre  a  été  tracé  en  raison  de  sa  destination. 

Supposant  le  lecteur  absolument  étranger  à  toute  connais- 
sance botanique,  les  auteurs  s'attachent  d'abord  à  lui  donner, 
dans  une  introduction,  des  notions  sommaires  de  l'organisation 
des  plantes,  de  leur  structure  anatomique  et  des  phénomènes 
fondamentaux  qui  s'accomplissent  en  elles.  Ils  lui  exposent 
ensuite  les  principes  des  classifications  qui,  seules,  permettent 
d'établir  un  ordre  rigoureux  au  milieu  de  l'extrême  multi- 
plicité des  végétaux  et  qui  d'ailleurs  permettent  seules  de  ré- 
soudre sans  peine  un  problème  d'importance  majeure  qu'on 
peut  formuler  en  ces  termes  :  rencontrant  pour  la  première  fois 
une  plante  quelconque,  découvrir  la  famille  et  le  genre  aux- 
quels elle  appartient,  puis  le  nom  qu'elle  a  reçu,  à  l'aide  seule- 
ment d'un  livre  rédigé  selon  l'une  de  ces  classifications.  Comme 
application  de  ces  principes,  le  même  chapitre  expose  avec 
les  détails  nécessaires  les  principales  classifications  ou  mé- 
thodes. Après  une  indication  succincte  mais  suffisante  de  la  ma- 
nière tant  d'herboriser  que  de  préparer  ensuite  par  la  dessicca- 
tion et  de  conserver  finalement  en  herbier  les  produits  des  her- 
borisations, l'introduction  donne  encore,  sous  le  titre  de  Glos- 
saire botanique,  un  re\e\é  explicatif,  par  ordre  alphabétique,  des 
termes  employés  pour  la  description  des  plantes  ;  après  quoi 
arrive  la  Flore  proprement  dite,  c'est-à-dire  l'énumération 
méthodique  des  principales  espèces  de  notre  pays  rapportées 
chacune  au  genre  et  à  la  famille  à  laquelle  elle  appartient.  Cette 
énumération  constitue  la  partie  essentielle  et  de  beaucoup  la 
plus  étendue  de  l'ouvrage  (p.  63  à  314). 

Toute  celte  partie  de  la  flore  pittoresque  de  la  France  rentre 
spécialement  dans  le  domaine  de  la  Botanique.  Le  lecteur  qui 
s'en  sera  servi  avec  profit  ne  sera  pas  encore  un  botaniste  con- 
sommé,  mais  il  aura  déjà  une  connaissance  satisfaisante  de 


17 i  RAPPORT 

notre  végétation  indigène;  il  aura  même  une  assez  bonne  idée 
de  l'organisation  et  de  la  vie  des  végétaux;  mais  ceux-ci  n'ont 
pas  été  créés  simplement  pour  le  plaisir  des  yeux  et  ne  doivent 
pas  être  considérés  seulement  comme  les  sujets  d'une  étude 
attrayante  et  qui  fait  le  charme  de  ceux  qui  s'y  livrent,  soit  en 
pleine  campagne,  soit  dans  le  silence  du  cabinet;  ils  ont  pour 
nous  une  utilité  majeure,  les  uns  comme  faisant  l'objet  de  la 
grande  culture,  beaucoup  comme  peuplant  nos  jardins,  d'autres 
aussi  comme  constituant  les  forêts.  Enfin  ce  n'est  pas  uniquement 
à  la  terre  arrivée  à  l'état  sous  lequel  nous  la  voyons  aujourd'hui 
qu'ils  fomnissent,  depuis  une  série  de  siècles,  son  élégante  et  utile 
parure.  Ils  ont  pris  naissance  presque  à  l'origine  des  choses  et 
ceux  qui  existaient  déjà  à  des  périodes  reculées  de  la  formation 
du  globe  ont  laissé  ou  leurs  empreintes  ou  les  restes  de  leur 
substance  au  milieu  des  couches  successives  de  l'écorce  ter- 
restre, à  mesure  qu'elles  se  produisaient.  Ces  divers  points  de 
vue  auxquels  doit  se  placer  quiconque  veut  connaître  le  monde 
végétal  tant  en  lui-même  que  dans  ses  applications,  n'ont  pas 
été  négligés  dans  le  livre  dont  il  s'agit  ici.  Il  se  complète  en 
effet  par  quatre  chapitres  d'un  réel  intérêt  qui  traitent,  le  pre- 
mier de  «  la  Flore  au  point  de  vue  agricole  en  France  »,  le 
second  de  w  la  Flore  au  point  de  vue  horticole  en  France  »,  le 
troisième  de  <>  la  Flore  au  point  de  vue  forestier  en  France  »,  le 
quatrième  et  dernier  «  des  Flores  fossiles  de  la  France  ».  On 
voit  en  somme  que  le  p'an  de  l'ouvrage  édité  par  M.  J.  Roths- 
child est  vaste  et  méthodiquement  tracé.  Sans  sortir  des  limites 
qu'ils  s'étaient  posées  ni  dépasser  le  niveau  des  notions  facilement 
accessibles  à  tout  le  monde,  les  auteurs  l'ont  réalisé  de  manière 
à  ouvrir  largement  la  voie  pour  des  études  plus  spéciales  et  plus 
approfondies. 

Jusqu'ici  je  n'ai  parlé  qu'en  ternies  vagues  des  auteurs  de  la 
Flore  pittoresque  de  la  France  ;  c'est  qu'une  seule  des  parties 
qui  composent  cet  ouvrage  porte  une  signature  :  c'est  celle  qui 
traite  des  Flores  fossiles  de  la  France.  Elle  est  due  à  M.  StaniS" 
las  Meunier,  aide-naturaliste  au  Muséum  d'Histoire  naturelle, 
savant  bien  connu  pour  ses  nombreux  travaux  sur  les  diverse» 
branches  de  la  géologie.  On  lit  en  outre  sur  la  couverture  du 


SLR   LA    FLORE   l'UTuHKSyLI-:    DK    LA    FKA.NCK.  1/5 

volume  que  les  rédacteurs  des  autres  chapitres  sont  :  MM.  Gustave 
Heuzé,  inspecteur  général  de  l'Agriculture  ;  Bouquet  de  la  Grve, 
conservateur  des  forêts  ;  J.  Pizzetta,  lauréat  de  l'Institut;  et 
notre  collègue,  M.  B.  Verlot,  chef  de  l'école  botanique  au 
Muséum.  Il  est  à  peine  besoin  de  dire,  tant  sont  connues  les 
aptitudes  spéciales  de  ces  savants,  que  la  partie  agricole  de 
l'ouvrage  est  due  au  premier,  la  partie  forestière  au  second,  la 
partie  horticole  au  dernier,  tandis  que  c'est  M.  Pizzetta  qui  a 
rédigé  l'introduction  et  la  partie  descriptive  de  la  Flore. 

La  Flore  pilloresque  de  la  Fiance  se  distingue  essentiellement 
de  tous  les  livres  qui  ont  traité  jusqu'à  ce  jour  de  notre  végéta- 
tion indigène  par  un  mérite  spécial  qui  en  augmente  considéra- 
blement l'utilité  immédiate  et  qui  ne  peut  manquer  de  la 
rendre  populaire;  ce  mérite  immense  résulte  du  développe- 
ment exceptionnel  qui  a  été  donné  à  sa  partie  iconographique. 
Pour  faire  connaître  les  plantes  ou  les  détails  de  leur  organisa- 
lion,  le  texte  le  mieux  rédigé  et  le  plus  clair  ne  peut  remplacer 
des  figures  bien  faites  qui,  en  on  seul  coup  d'œil,  en  appren- 
nent plus  que  les  meilleures  descriptions.  Or,  sous  ce  rapport, 
l'ouvrage  dont  il  s'agit  ici  offre  des  facilités  tout  à  fait  excep- 
tionnelles. Les  82  planches  chromolithographiées  donnent  des 
figures  bien  faites  et  en  couleur  de  Ml  plantes  différentes,  pour 
lesquelles  la  reproduction  de  l'individu  fleuii  est  parfois  accom- 
piignée  de  détails  destinés  à  montrer  plus  nettement  ou  sous  un 
autre  aspect  la  fleur  surtout  ou  le  fruit.  En  oulre^  de  bonnes 
figures  intercalées  dans  le  texte,  et  qui  s'élèvent  au  nombre  d'un 
millier,  représentent  soit  des  détails  d'organisation,  soit  des 
plantes  non  comprises  sur  les  planches  coloiiées,  soit  enfin  des 
arbres  entiers  ou  des  empreintes  de  fossiles.  Je  ne  crois  pas 
qu'il  existât  encore,  au  moins  en  France,  d'atlas  aussi  étendu, 
aussi  accessible  à  toutes  les  bourses,  ni  aussi  propre  à  faciliter  la 
connaissance  de  notre  Flore  indigène.  Je  crois  donc  qu'on  ne 
saurait  adresser  de  trop  vives  félicitations  à  l'éditeur  et  aux 
auteurs  d'un  livre  si  recommandable  et  si  utile. 


17(i  KAl'PORT 

Rapport  sur  le  Thanatophore  de  M.  Martre  (1). 
M.  Ch.  JoLY,  Rapporteur. 

De  tous  temps  les  horticulteurs  ont  cherché  les  moyens  les 
plus  efficaces  de  détruire  les  nombreux  parasites  qui  infestent 
leurs  serres. 

Le  lavage  des  feuilles,  comme  on  le  fait  généralement,  est 
une  opération  très  longue  ;  l'on  n'atteint  pas  toujours  les  parties 
profondes  où  se  déposent  les  larves  et  l'on  ne  peut  détruire  par 
ce  moyen  les  parasites  sur  les  fleurs. 

On  a  employé  les  fumigations  de  tabac.  11  est  bien  entendu 
que  nous  ne  parlons  ici  que  des  enceintes  closes  et  que  la  des- 
truction des  parasites  dans  les  jardins  et  les  vergers  demande 
d'autres  procédés. 

Quel  est  l'effet  des  fumigations?  Elles  détruisent  un  certain 
nombre  d'insectes,  mais  elles  sont  souvent  fatales  aux  plantes, 
et  cela  pour  plusieurs  motifs  :  d'abord  elles  dessèchent  l'air 
dans  les  serres;  mais  leur  défaut  principal  est  surtout,  lorsqu'on 
allume  les  réchauds,  de  remplir  l'atmosphère  d'dxyde  de  car- 
bone, d'acide  sulfureux  quelquefois  et,  en  général,  de  gaz 
délétères  provenant  de  la  combustion  dans  les  réchauds  sur 
lesquels  se  trouve  le  tabac. 

On  a  essayé  la  puloérisalion  des  insecticides  liquides  avec  des 
appareils  spéciaux  que  l'on  dirige  par  des  tubes  mobiles  sur  les 
diverses  parties  des  plantes;  mais,  quoiqu'on  fasse,  ce  moyen  ne 
porte  pas  l'insecticide  sur  toutes  les  parties  des  feuilles  où  se 
cachent  communément  les  parasites,  et  l'on  réussit  encore  moins 
par  la  projection  des  insecticides  en  poudre  impalpable 

Depuis  plusieurs  années,  notre  collègue,  M.  E.  Boizard,  avait 
essayé  non  pas  les  fumigations,  mais  la  vaporisation  du  jus  de 
labac,  et  ses  expériences,  contrôlées  par  une  Gommissionspéciale, 
avaient  été  consignées  par  lui  dans  une  note  insérée  dans  notre 
Journal^  en  février  1882. 


(I)  Déposé  le  25  mars  1886  et  publié  par  anticipalioQ,en  vertu  d'une 
décision  spéciale  de  la  Commission  de  Rédaction. 


SLH    LE    TllA.NATltl'lluHh:    LIK    M.    MAKTHK.  1/7 

Comment  opérait  la  vaporisation  du  jus  de  tabac  pour  la  des- 
truction des  parasites  ? 

On  a  essayé  de  l'expliquer  de  diverses  manières  ;  mais  que 
nous  importe  la  théorie,  pourvu  que  le  fait  existe  ? 

Il  restait  à  trouver  un  appareil  simple,  économique,  pouvant 
se  placer  en  dehors  de  la  serre  et  vaporisant  le  jus  de  tabac 
dont  la  densité  pourrait  varier  suivant  l'effet  à  produire. 

Quelques  personnes  se  contentent  de  chauffer  fortement  des 
briques  qu'elles  déposent  sur  le  sol  de  la  serre  ;  sur  ces  briques, 
elles  projettent  du  jus  de  tabac  qui  se  vaporise  instantanément. 
Mais  ce  procédé,  bien  que  très  simple,  ne  permet  pas  de  régler 
la  vaporisation  comme  on  le  désire  et  rien  ne  prouve  qu'il  n'y 
ait  pas  décomposition  de  la  matière  extractive  du  tabac. 

D'après  les  conseils  de  M.  Bleu,  Tun  de  nos  collègues  les  plus 
autorisés  et  les  plus  compétents,  M.  Martre,  constructeur, 
rue  du  Jura,  15,  à  Paris,  a  inventé  un  appareil  appelé  à  rendre 
les  plus  grands  services  aux  horticulteurs.  Des  expériences 
répétées  par  plusieurs  de  nos  collègues  ont  prouvé,  non  seule- 
ment que  la  destruction  des  parasites  est  à  peu  près  complète, 
mais  encore  que  la  vapeur  du  jus  de  tabac^  sans  dessécher  les 
plantes,  pénètre  dans  les  moindres  interstices  et  n'a  aucun  effet 
fâcheux  sur  les  feuilles  les  plus  délicates  ni  même  sur  les  fleurs 
dont  les  anciennes  fumigations  altéraient  souvent  la  couleur. 

Je  n'ai  pas  besoin  d'ajouter  qu'un  horticulteur  prudent  fera 
d'abord  dans  ses  serres  des  vaporisations  préventives,  puis  que 
cette  opération  sera  répétée  suivant  l'état  des  plantes,  car 
l'ennemi  qu'on  a  à  combattre  renaît  sans  cesse,  soit  par  ses 
larves  non  écloses  encore,  soit  par  des  plantes  venues  du  dehors. 
Mais  désormais  la  vapeur  ira  l'atteindre  partout  et  cela,  je  le 
répète  à  dessein,  sans  nuire  ni  aux  feuilles  ni  aux  fleurs  les 
plus  délicates. 

Il  sera  toujours  préférable  de  mettre  l'appareil  sous  le  vent 
et  de  faire  l'opération  le  soir,  parce  que  l'atmosphère  de  la 
serre  est  plus  chargée  d'humidité. 

Décrivons  maintenant  l'appareil  de  M.  Martre,  qui  a  été  contrôlé 
en  mars  dernier  par  une  Commission  composée  de  :  MM.  Hardy, 
Président  ;  Arnould-Baltard  ;  F.  Bergman;  A.  Bleu  ;  E.  Boizard; 

12 


178 


RAPPORT 


Carrière;  Chargueraud  ;  Chouveroux;  L.  Chaiiré  ;  Delamarre; 
L.  Delaville  ;  Dybowski  ;  Glaligny  ;  Godefroy-Lebœuf  ;  Alex. 
Hébrard;  Jolibois  ;  Landry  ;  Isid.  Leroy;  Paul  Lebœuf;  Margot- 
tin  père  ;  Millet  ;  Rougier-Chauvière  ;  Savoye  ;  Savart  ;  Taver- 
nier  ;  Thibaut  ;  Truffant  fils  ;  Ch.  et  Eug.  Verdier  ;  Yilry  fils;  et 
Ch.  Joly,  Rapporteur. 

M.  Jolibois  avait  mis  obligeamment  les  serres  du  Luxembourg 
à  la  disposition  de  la  Commission. 


Comme  on  le  voit  par  le  dessin  ci-joint,  l'appareil  que  ron 
place  près  de  la  serre,  de  préférence  en  contre-bas,  pour  que  la 
vapeur  s'introduise  sous  les  bâches  ou  par  un  trou  percé  dans 
le  vitrage,   l'appareil,  dis-jc,  se   compose   d'un    fourneau  en 


SUR    LE   TUANAïOr'UORE    DK   JI.    iAIAHTHE.  179 

fonte  A  avec  cendrier  et  ouverture  B  pour  l'introduction  du 
combustible.  Sur  ce  fourneau  se  place  la  chaudière  G  surmontée 
d'un  tube  articulé  D  que  Ton  place  dans  le  trou  de  la  serre 
qu'on  lui  a  préparé. 

La  partie  essentiellement  nouvelle  de  l'appareil  que  construit 
M.  Martre  consiste  dans  une  bouteille  alimentaire  F,  munie 
d'un  tube  à  niveau.  Cette  bouteille,  remplie  à  l'avance,  se  place 
sur  la  douille  G  et  son  tube  plonge  jusque  dans  la  couche  infé- 
rieure en  ébuUilion  dans  la  chaudière,  pour  y  entretenir  un 
niveau  constant. 

Il  se  produit,  après  quinze  à  vingt  minutes  de  chauffage, 
une  véritable  vaporisation  chargée  des  principes  volatils  du  jus 
de  tabac  qui  se  répandent  dans  la  serre  et  sur  les  plantes  sans  les 
altérer  en  aucune  manière.  Un  litre  et  demi  d'insecticide  à  8°, 
versé  dans  la  chaudière  avec  quatre  litres  environ  contenus 
dans  le  réservoir,  suffisent  pour  désinfecter  une  serre  de  100  à 
12'J  mètres  cubes. 

La  vapeur  produite  par  l'appareil  renferme  une  certaine 
quantité  d'ammoniaque  bien  sensible  à  l'odeur  et  favorable  à  la 
végétation. 

L'avantage  de  ce  procédé  consiste  surtout  : 

1"  A  diviser  à  l'infîni  les  parties  volatiles  du  tabac  qui  pénè- 
trent dans  les  moindres  interstices  des  fleurs  et  des  feuilles; 

2°  A  permettre  à  l'opérateur  de  faire  l'allumage  et  la  combus- 
tion en  dehors  de  la  serre,  puis  de  mouvoir  facilement  son 
appareil  en  réglant  son  action  suivant  les  besoins  ; 

3°  A  ne  pas  dessécher  et  à  n'altérer  en  rien  les  fleurs  et  les 
plantes  les  plus  délicates. 

La  Commission  est  unanime  pour  remercier  M.  Bleu  de  son 
intelligente  initiative  et  pour  recommander  l'appareil  de 
M.  Martre  à  tous  les  horticulteurs. 


180  compte  he^du 

Compte  Rendu 

DES  TRAVAUX    DU  COMIÏÉ  DES  ArTS   ET  INDUSTRIES  HORTICOLES 
PENDANT   l'année  I  88o  {]), 

par  M.  Lebceuf  (Henri),  Secrétaire  de  ce  Comité. 

Messieurs, 

Pendant  Tannée  qui  vient  de  s'écouler,  le  Comité  a  été  appelé 
à  donner  son  appréciation  sur  différents  objets  qui  lui  ont  été 
présentés  d'abord  : 

Par  M.  Lefébure,  jardinier  à  Maisons-Laffite,  qui  a  présenté 
un  Appareil  destiné  à  fondre  la  neige  et  le  ijivre  sur  les  arbres. 
Malheureusement  l'instrument,  fonctionnant  un  jour  de  dégel, 
n'a  pu  donner  les  résultats  désirables;  on  a  dû  renvoyer 
l'expérience  à  un  moment  plus  propice,  et  adjoindre  à  la 
Commission,  composée  de  MM.  Debray,  Aubry,  Pescheux,  Eon, 
Chauré,  Cellière  et  Ponce,  plusieurs  membres  du  Comité  d'Ar- 
boriculture. 

Par  M.  DuneulTour,  à  Asnières,  une  Cuvette  en  zinc,  s'agra- 
fant  sur  le  côté,  pour  pouvoir  arroser  les  arbres  sur  un  plan 
droit  ou  incliné.  Une  prime  de  3'  classe  a  été  donnée  au  présen- 
tateur, ainsi  que  des  remerciements  pour  ses  étiquettes  en  verre 
bon  marché. 

Par  M.  Caillot,  constructeur  à  Beaune  (Côte-d'Or),  un  Flam- 
beur automatique  destiné  à  détruire  par  la  projection  de  la 
flamme  toutes  les  larves  et  les  insectes  parasites  de  la  Vigne  et 
des  arbres.  Après  avoir  assisté  aux  explications  de  l'Inventeur 
et  aux  expériences  qui  ont  été  faites  dans  la  cour  de  l'Hôtel  de 
la  Société,  nous  avons  reconnu  que  cet  appareil  était  très  intel- 
ligemment construit,  mais  que,  vu  la  saison  avancée,  nous  ne 
pouvions  nous  prononcer  sur  sa  valeur.  On  a  conseillé  au  Pré- 
sentateur de  le  soumettre  à  l'examen  du  Jury  de  l'Exposition 
internationale  d'Horticulture. 

Par  M.  Huet,  jardinier  à  Boult-sur-Luippes  : 

1°  Plusieurs  modèles  de  raccord  pour  tuyau  d'arrosage  soit  en 


(1)  Déposé  le  26  février  1886. 


DES    THAVALX    DU    COMITÉ    OKS    AUTS    KT    INDUSTRIES    lIOHTinOLES.    181 

toile,  soit  en  caoutchouc,  quiluiont  valu  une  prime  de  l'" classe; 

2"  Un  projet  de  Serre  avec  chauffage,  ventilation,  habitation 
du  Jardinier  attenant  à  la  serre,  etc.  La  Commission,  composée 
de  MM.  Dormois  et  Ferrj',  n'a  trouvé  aucune  nouveauté  dans  ce 
projet,  et  elle  a  conclu  à  ce  qu'il  fût  adressé  des  remerciements 
au  Présentateur^  ainsi  que  pour  son  jet  brisé  ; 

3"  Un  nouveau  système  de  Raidisseur  que  MM.  Aubry  et 
Mouillet  doivent  expérimenter  et  sur  lequel  ils  présenteront  un 
Rapport  aussitôt  que  possible. 

Par  M.  Aubry,  rue  Vieille-du-ïemple,  un  Sécateur  dont  le 
ressort,  au  lieu  de  se  trouver  entre  les  branches,  se  trouve  fixé 
autour  de  la  vis  de  l'axe.  Une  Commission,  composée  de 
MM.  Jolibois,  Templier,  Dormois  et  Delaville  (des  Buttes-Chau- 
mont),  doit  se  prononcer  et  faire  son  Rapport  sur  ce  nouveau 
perfectionnement  (Voyez  le  Journal,  cahier  de  février  1886). 

M.  Paul  Lebœaf,  rue  Vésale,  à  Paris,  a  demandé  qu'il  fût 
nommé  une  Commission  pour  expérimenter  une  nouvelle 
chaudière  qu'il  comptait  montrer  au  Jury  de  l'Exposition  In- 
ternationale, au  mois  de  mai.  Cette  Commission,  composée  de 
MM.  Aubry,  Ponce,  Pescheux,  Mirande,  Lecœur,  Debray,  Blan- 
quier,  Landry,  Laurent  Hébrard,  u  rendu  son  Rapport  concluant 
au  renvoi  à  la  Commission  des  Récompenses  et  à  l'insertion  au 
Journal  de  la  Société  (Voyez  le  Journal,  cahier  de  novembre 
1883,  p.  684). 

M.  Mouillet,  à  Marly-le-Roi,  a  demandé  aussi  une  Commission 
pour  examiner  différents  appareils  de  chauffage  de  son  sys- 
tème. La  Commission,  composée  de  MM.  Landry,  Millet,  Ponce, 
Chauré,  Aubry,  Grenthe,  Paul  Lebœuf,  Lecœur,  Blanquier, 
Zani,  Debray,  Mirande,  Laurent  Hébrard  et  Lecomte,  n'a  pu 
encore  donner  son  appréciation  ;  le  Rapporteur,  M.  Grenthe, 
ayant  été  indisposé,  n'a  pu  le  remettre  à  temps. 

M.  Petit-Flamey,  de  Versailles,  avait  prié  par  lettre  messieurs 
les  fabricants  de  chauffages  devenir  chez  lui  examiner  différents 
perfectionnements  apportés  par  lui  au  chauffage  des  serres. 
On  lui  a  répondu  qu'il  devait  faire  à  la  Société  d'Horticulture 
une  demande  officielle  de  Commission,  demande  qui  n'est  pas 
encore  parvenue  au  Comité. 


182  TRAVAUX    DU   COMITÉ    DES    ARTS    ET    INDUSTRIES 

M.  Pescheux,  rue  de  Grenelle,  32,  a  présenté  un  Grattoir  à 
dents  (très  bon  marché),  pour  lequel  une  prime  de  3''  classe  lui 
a  été  accordée. 

Des  remerciements  ont  été  adressés  à  M.  Eon,  rue  des  Boulan- 
gers, pour  le  don  qu'il  a  fait  à  la  Société  de  son  Thermomètre 
de  couche,  ouvert,  qui  figurera  dans  le  musée  des  Arts  et  Indus- 
tries horticoles. 

Une  prime  de  l'''  classe  a  été  accordée  à  MM.  Lenoir  et  Par- 
mentier,  de  Raon-l'Étape,  pour  des  spécimens  de  Bordures  en 
fonte  pour  parcs  et  jardins.  Ces  bordures  se  posent  très  facile- 
ment et  sont  d'un  prix  modique. 

Parmi  les  Mastics  à  greffer  et  les  Insecticides  qui  ont  été  remis 
à  une  Commission  comprenant  MiM.  Dormois,  Ladois,  Chauré, 
Gellière,  ainsi  que  plusieurs  membres  des  Comités  de  Floricul- 
ture  et  d'Arboriculture,  nous  citerons: 

Le  Mastic  des  Amateurs,  présenté  par  MM.  Giot  et  G'®; 

Le  Paras! flcidc,  présenté  par  MM.  Faurc  et  Kessler,  de  Gler- 
mont-Ferrand; 

Le  Mastic  à  greffer,  présenté  par  M.  Dantin  ; 

L'Engrais  Guihoiirg,  présenté  par  M.  Guibourg,  d'Asnières; 

La  Poudre-foudroyante  Roseau,  présentée  par  MM.  Choux,  à 
Yilleneuve-Saint-Georges  ; 

Le  Mastic  Dotynier,  présenté  par  M.  Dormier  ; 

JjC  Mastic  des  Rosi<''ristes ,  présenté  par  M.  Pierre  Oger,  de 
Caen; 

Goudron  combiné  à  l'extrait  végétal j 

Vernis  Colombien; 

Peinture  Robert; 

Ces  trois  produits  présentés  par  M.  d'Eshouges,  rue  d'Au- 
maie,  à  Paris. 

Aucun  Rapport  n'a  été  fait  sur  ces  produits.  Nous  espérons 
que  ceux  de  nos  collègues  du  Comité  qui  font  partie  de  la  Com- 
mission nommée  se  mettront  en  mesure  pour  le  déposer  le  plus 
tôt  possible. 

Tel  est,  Messieurs,  le  résultat  de  nos  travaux  pendant  l'an- 
née 4885. 


n 


L  IIVIÎKlIiATKt.N    DKS    (IMCIIIDKKS.  183 


REV  UE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 


L'hybridation  des  Orchidées  (The  Hybridisation  of  Orchids); 
par  M.  H.-J.  Veitch  {The  Journal  of  Uie  R.  Hortic.  Society, 
VII,  n"  \,  p.  22-36,  pi.  \-o). 

Les  lecteurs  du  Journal  se  rappellent  certainement  l'excellent 
article  dans  lequel  M.  Bleu  a  consigné  les  résultats  de  ses  nom- 
breuses expériences  sur  la  fécondation  des  Orchidées  et  sur  les 
effets  qu'elle  produit  (voyez  le  Journal,  1884>  p.  725-730). 
M.  H.-J.  Veitch,  le  célèbre  horticulteur  anglais  dans  l'établisse- 
ment duquel  ont  pris  déjà  et  prennent  chaque  jour  naissance 
tant  d'Orchidées  hybrides,  a  traité  avec  plus  de  détails  le  niême 
sujet,  en  s'attachant  spécialement  à  la  fécondation  croisée  de 
ces  plantes  et  aux  produits  qu'elle  donne.  Son  mémoire  a  été  lu 
au  Congrès  pour  les  Orchidées  qui  a  eu  lieu  à  South-Kensington, 
les  12  et  13  mai  1886,  en  même  temps  qu'une  magnifique  Expo- 
sition de  ces  plantes,  et  il  vient  de  paraître  dans  le  compte 
rendu  des  actes  de  ce  Congrès,  qui  a  fourni  la  matière  d'un 
cahier  du  Journal  de  la  Société  R.  d'Horticulture  de  Londres. 
Cet  important  travail  offre,  on  le  conçoit  sans  peine,  un  très 
haut  intérêt;  aussi  croyons-nous  devoir  en  donner  une  analyse 
détaillée. 

Les  premiers  essais  de  fécondation  d'Orchidées  ont  été  faits  par 
le  célèbre  Herbert,  de  Manchester,  et  les  résultats  en  ont  été  pu- 
bliés par  lui,  en  1847,  dans  le  2"  volume  du  journal  de  la 
Société  d'Horticulture  de  Londres.  Par  une  cause  accidentelle, 
aucune  des  plantes  obtenues  par  lui  de  semis  après  fécondation, 
soit  directe,  soit  croisée,  n'est  venue  entièrement  à  bien.  A  cette 
époque,  et  plus  tard  encore,  les  horticulteurs  étaient  convaincus 
que  l'hybridation,  même  la  fécondation  artificielle  chez  les  Or- 
chidées étaient  absolument  impossibles  ;  cela  tenait  surtout,  dit 
M.  H.-J.  Veitch,  à  ce  qu'ils  n'avaient  aucune  connaissance  de  la 
nature,  ni  de  la  disposition  des  organes  reproducteurs  dans  ces 
plantes. 


18'j  hEVUE    BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTBANGÈRE. 

Ce  fut  en  1853  que  M.  Dominy,  attaché  à  l'un  des  établisse- 
ments de  MM.  Veitch  (l'Exeter  Nursery),  commença  à  ouvrir, 
sous  ce  rapport,  la  voie  dans  laquelle  il  a  marché  dès  lors  avec 
le  plus  grand  succès,  et  ce  qui  le  détermina  à  y  entrer  fut  une 
simple  conversation  qu'il  eut  avec  M.  John  Harris,  «chirurgien  à 
Exeler,  qui  lui  fit  connaître  l'organisation  florale  propre  aux 
Orchidées  et  lui  apprit  qu'appliquer  les  masses  polliniques  ou 
pollinies  de  ces  plantes  sur  la  surface  stigmatique  revient  abso- 
lument au  même  que  déposer  la  poussière  poliinique  sur  le 
stigmate  des  autres  fleurs,  M.  Harris  lui  fit  dès  lors  comprendre 
qu'il  ne  devait  pas  y  avoir  de  difficultés  à  transporter  les  polli- 
nies d'un  genre  ou  d'une  espèce  d'Orchidée  sur  le  stigmate  d'une 
plante  appartenant  à  une  autre  espèce  ou  même  à  un  autre  genre 
et  que,parsuitede  cette  fécondation  croisée,  on  devait  obtenir  des 
hybrides  comme  on  en  obtient  tous  les  joursdans  d'autres  famil- 
les. Se  mettant  aussitôt  à  l'œuvre,  l'habile  jardinier  féconda  des 
Cattleija,  LxHa,  Calant he,  elc,  par  les  pollinies  d'autres  espèces 
des  mêmes  genres  et  même  de  genres  différents  mais  voisins. 
11  obtint  des  capsules  en  abondance  et  dans  celles-ci  des  graines 
en  bon  état.  Mais  alors  se  présenta  la  difficulté  considérable, 
encore  aujourd'hui  non  entièrement  surmontée,  de  déterminer 
la  germination  de  ces  graines. 

Pour  tâcher  de  reproduire  autant  que  possible  les  conditions 
naturelles,  on  sema  ces  graines  sur  des  pièces  de  bois,  sur  des 
fragments  de  tiges  de  Fougères  arborescentes,  sur  des  lames  de 
liège,  sur  la  mousse  qui  couvrait  la  terre  de  pots  où  croissaient 
des  plantes;  mais,  alors  comme  aujourd'hui,  les  insuccès  furent 
très  nombreux,  par  suite  de  l'altération  des  conditions  de 
climat,  surtout  du  man(|ue  de  lumière  solaire  et  du  traitement 
artificiel  qu'on  est  forcé  de  donner  dans  les  serres.  Dans  ces  con- 
ditions défavorables,  les  capsules  n'atteignent  pas  le  même 
degré  de  perfection  que  dans  le  pays  natal,  et  n'amènent  à 
l'état  parfait  qu'un  petit  nombre  de  graines,  surtout  quand 
elles  proviennent  d'une  hybridation.  D'un  autre  côté,  les  jeunes 
plantes  naissent  dans  des  conditions  tellement  différentes  de  celles 
du  pays  natal  qu'il  n'est  pas  surprenant  qu'un  très  grand  nombre 
périssent  dès  les  premiers  moments  de  leur  développement. 


LllYliKIU.VTloN    DKS    itKCIIlDKKS.  '1 8o 

Pour  donner  une  idée  de  la  différence  de  situation  des  plantes 
dans  leur  patrie  et  dans  nos  serres,  M.  H.-J.  Veitch  rapporte 
l'exemple  suivant  : 

Les  CaUleija  du  groupe  du  Labiala  viennent  à  la  Nouvelle- 
Grenade^,  principalement  dans  les  ravins  et  les  vallées  des  Cor- 
dillères, à  l'altitude  de  2.000  (6  lO"")  àyi.OOO  (1.52o™)  pieds  anglais 
au-dessus  de  la  mer,  entre  2  et  10  degrés  de  latitude  nord.  Là, 
tout  près  de  l'équateur,  pendant  les  journées  claires,  le  soleil 
darde  ses  rayons  perpendiculairement  ou  presque  perpendicu- 
lairement sur  eux,  et,  là  aussi,  l'atmosphère  livre  librement  pas- 
sage à  ces  rayons.  La  différence  d'éclairage  et  de  chaleur  d'inso- 
lation est  grande  dans  nos  contrées  où  ces  mêmes  rayons 
n'arrivent  aux  objets  que  sous  une  forte  inclinaison  et  à  travers 
une  atmosphère  généralement  brumeuse.  Aussi,  pendant  l'hiver, 
même  par  les  plus  belles  journées,  les  plantes,  dans  nos  serres, 
ne  reçoivent  pas  plus  que  les  5/8  ou  un  peu  plus  que  la  moitié 
de  la  lumière  solaire  qui  les  éclaire  à  la- Nouvelle-Grenade;  leur 
situation  est  donc  beaucoup  moins  favorable,  en  supposant  que 
les  autres  conditions  soient  analogues,  11  est  très  probable  que, 
dans  le  pays  natal,  les  capsules  de  ces  Ca(fle>/as  mûrissent  pen- 
dant les  deux  ou  trois  mois  de  ce  qu'on  appelle  la  saison  sèche, 
durant  laquelle,  néanmoins,  tombent  de  fréquentes  averses. 
Dans  nos  serres,  ces  mêmes  capsules  du  C.  labkita  exigent  pour 
mûrir  de  11  à  13  mois;  il  faut  environ  9  mois  pour  celles  du 
Lœlia  purpurata,  6  mois  pour  celles  du  Phalœnopsis  Schille- 
riana,  M  à  12  mois  pour  celles  du  Cypripedium  Spicerianum, 
10  mois  pour  celles  du  C.  insigne;  de  même,  la  maturation  du 
fruit  dure  4  mois  pour  les  Masdevallia,  3  ou  4  mois  pour  les 
Calanthe,  6  mois  pour  le  Zijgopetalum  Mackayi  croisé  avec  un 
Maxillaria,  12  mois  pour  VOdontoylossum  maculatum,  le  Dendro- 
hium  aureum,  VAnguloo  Clowesii,  le  Chysis  hmctescem  et  le 
Maxillaria  Harrisoniana . 

Malgré  les  conditions  défavorables  dans  lesquelles  on  opère 
en  vue  d'obtenir  des  capsules,  il  en  vient  beaucoup,  même  à  la 
suite  de  croisements  que  les  physiologistes  jugeraient  impos- 
sibles; seulement  la  difficulté  est  d'avoir  de  bonnes  graines.  Les 
semences  se  produisent  en  profusion,  mais  il  en  germe  si  peu 


186  REVUE    BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE. 

que  la  patience  la  plus  robuste  est  poussée  à  bout.  Les  graines 
de  centaines  de  capsules,  dit  M.  Veitch,  ont  été  semées  souvent 
sans  donner  le  moindre  résultat.  Dans  beaucoup  de  cas,  un 
seul  pied  est  venu  après  qu'on  avait  semé  les  milliers  de  graines 
que  renfermait  une  capsule;  il  n'y  a  que  fort  peu  d'exemples 
dans  lesquels  les  pieds  de  semis  issus  d"un  seul  croisement  soient 
arrivés  à  une  centaine.  Il  est  bon  de  faire  remarquer  que,  à 
l'exception  des  Cypripedium,  beaucoup  de  plantes  sont  très 
affaiblies  quand  elles  portent  une  capsule.  Pendant  que  celle-ci 
mûrit,  la  végétation  du  pied  s'arrête  et  si  ce  pied  qui  a  été 
fécondé  n'est  pas  très  fort,  assez  fréquemment  il  périt  avant  que 
son  fruit  soit  mûr. 

Les  influences  qui  nuisent  à  la  maturation  des  capsules  ne 
sont  pas  plus  favorables  au  premier  développement  des  semis. 
Pour  ceux-ci,  la  période  la  plus  critique  est  celle  qui  s'étend  de 
la  germination  à  la  formation  des  premières  racines,  et  elle  l'est 
surtout  pour  les  Cypripedium,  Calanthe  eiPhalsenopsis.  Une  suite 
de  jours  sombres,  ou  seulement  quelques  heures  de  brouillard 
épais  suffisent  pour  faire  mourir  beaucoup  de  très  jeunes  plantes 
et  même  une  fois  qu'elles  ont  formé  des  racines,  les  soins  et  la 
surveillance  ne  doivent  pas  diminuer,  car  toute  négligence  dans 
les  arrosages,  toute  erreur  dans  le  réglage  des  températures, 
amènent  des  conséquences  funestes.  Enfin  si  tout  a  bien  marché, 
combien  de  temps  faut-il  attendre  la  première  floraison  qui 
récompensera  de  toute  la  peine  qu'on  a  prise? 

Les  Orchidées  pour  lesquelles  l'intervalle  est  le  plus  court  de 
la  germination  à  la  floraison  sont  les  Dendrolium ;  ainsi  le  D.  au- 
reum  croisé  avec  le  D.  nohile,  et  vice  versa,  fleurit  au  bout  de 
3  ou  4  années.  Le  même  temps  suffit  aux  Phajns  et  Calanthe; 
il  faut  4  à  5  années  aux  MardevalUa  et  aux  C/iysis.  Les  Zyyo- 
pelalum  exigent  de  5  à  9  années,  selon  le  croisement;  ainsi  o  an- 
nées suffisent  pour  le  Z.  maxillare  croisé  avec  le  Z.  Mackayi, 
tandis  que  les  plantes  venues  d'un  croisement  en  sens  inverse 
exigent  9  années;  de  même  les  hybrides  venus  du  Cypjripe- 
dium  Schlimii  fécondé  avec  le  C.  longifolium  fleurissent  au  bout 
de  4  ans,  tandis  qu'il  faut  6  ans  pour  ceux  qui  proviennent  du 
croisement  en  sens  inverse.  Ces  inégalités  sont  inexplicables. 


l'hybridation  des  okchidéks.  187 

La  iloraison  des  Lycaste  de  semis  arrive  au  bout  de  7  ou  8 
années,  et  celles  des  LœliaQi  Cattleya  au  bout  de  10  à  12  années. 

M.  H.-.I.  Veitch  résume  les  principaux  résultats  obtenus  chez 
lui  en  fait  d'hybridation  d'Orchidées,  dans  ces  trente-deux  derr 
nières  années,  par  M.  Dominy  à  partir  de  1853,  par  M.  Seden 
depuis  1866.  Le  premier  de  ces  habiles  expérimentateurs  a  ob- 
tenu d'abord  le  Calanthe  Dominii  \}voàn\i  du  C.  masuca  fécondé 
par  le  C.  furcata^  et  l'hybride  a  montré  ses  premières  tleurs  en  oc- 
tobre '1856.  Le  premier  Cattleya  h3'bride  qu'on  ait  vu  fleurir  est 
le  C.  hybrida,  qui  a  été  perdu  et  après  lequel  on  a  vu  le  C.  Bra- 
hantlse.  Le  premier  Cypripedium  hybride  dont  on  ait  eu  la  fleur 
est  le  C.  Harrhlanum  dédié  à  Harris  qui  avait  en  premier  lieu 
conseillé  d'hybrider  les  Orchidées.  Parmi  les  autres  hybrides 
obtenus  à  Exeter  par  Dominy,  M.  H.-J.  Veitch  cite  le  Cattleya 
Dommiana,  les,  Lxlia  exonienshei  Veitc/iu,\e  Calanthe  Veitcldi. 
On  lui  a  dû  aussi  des  Vanda,  mais  qui  ont  été  perdus  ensuite. 

Les  gains  de  M.  Seden  ont  été  plus  nombreux  et  ils  ont  été 
en  s'améliorant.  Ainsi,  dit  M.  H.-J.  Veitch,  les  Cypripedium  car- 
dinale, Sc'n'œdene^  Sedeni  candidum  l'emportent  évidemment 
sur  le  primitif  C.  Schlimii,  et  la  même  supériorité  s'observe 
dans  les  C.  œnanthum  superbum,  Leeanum  supcrbum,  Morganiœ, 

Parmi  les  Cattleya,  tous  ceux  du  groupe  du  Z«èmto  et  aussi 
tous  les  brésiliens  à  deux  feuilles,  comme  C.  intermedia,  C. 
Aclandiie,  C.  superha,  etc.,  se  croisent  bien  entre  eux  et  aussi 
dixecles  Lxlia  du  Brésil  qui,  de  leur  côté,  s'hybrident  aisément 
entre  eux;  mais  ni  Cattleya  ni  Lxlia  brésiliens  ne  s'hybrident 
facilement  avec  les  Lxlia  mexicains,  tels  que  L.  albida,  au- 
tumnalis,  maialis,  rubescens,  etc.  Les  capsules  obtenues  dans 
ces  croisements  n'ont  jamais  renfermé  de  bonnes  graines.  Il 
parait  y  avoir  exception  pour  le  Lxlia  anceps  qui  graine  bien 
croisé  avec  un  Cattleya  ou  avec  un  LxUa  brésilien.  —  Le  Lœlia 
triophthalma  issu  d'un  semis  de  '1875  a  eu  sa  première  fleur 
en  '1883,  tandis  que  le  L.  caloglossa,  semé  en  1858,  n'a  fleuri 
qu'en  1877,  au  bout  de  dix-neuf  ans. 

Pour  les  Cypripeidum,  les  espèces  indiennes  se  croisent  bien 
entre  elles,  et  il  en  est  de  même  pour  celles  de  l'Amérique  du 
Sud  ou  les  Selenipedium;  mais  l'hybridation  des  premières  avec 


188  REVUE    BlBLlOiiHAPHlQUE    ÉTRANGÈKK. 

les  dernières  donne  infiniment  moins  de  graines  susceptibles 
de  germer,  et  le  petit  nombre  de  pieds  qu'on  en  a  pu  avoir 
n'ont  pas  encore  fleuri,  bien  qu'ils  végètent  fort  bien.  Un  fait 
remarquable,  c'est  que  les  Selenipedium,  à  ovaire  triloculaire, 
sont  très  bien  fécondés  par  les  Cypripedium  dont  l'ovaire  n'a 
qu'une  loge;  ainsi  chez  M.  Veitch,  on  a  des  plantes  venues  du 
Selenipedium  candatum  fécondé  avec  le  Gi/pripediinn  horbatum, 
et  plusieurs  hybridations  analogues  ont  également  réussi.  Un 
autre  fait  curieux,  c'est  que  deux  espèces  bien  caractérisées  de 
f'iipripediiun  hybridées  avec  une  troisième  ont  quelquefois 
donné  des  plantes  semblables  entre  elles;  ainsi  les  hybrides 
venus  du  Cypripedium  lonr/ifoliuin  fécondé  par  le  C.  Snhihnii 
d'une  part,  et  du  C.  ffoezlii  fécondé  avec  le  C.  Sehlimii  d'autre 
part,  ont  des  fleurs  absolument  semblables.  Quant  au  port  et 
au  feuillage  des  Gypripèdes  hybrides,  ils  sont  généralement  in- 
termédiaires entre  ceux  des  parents,  mais  quelquefois  ils  offrent 
un  caractère  de  vigueur  plus  prononcé  que  dans  le  père  et  la 
mère. 

Eu  égard  au  vaste  champ  qu'ofl'rait  pour  la  formation  d'hybri- 
des le  grand  genre  Dendr)bium,  les  résultats  qu'on  en  a  obtenus 
sont  relativement  faibles.  Dominy  a  obtenu,  il  y  a  longtemps, 
à  Exeter,  l'hybride  qui  porte  son  nom.  Quelques  années  plus 
tard,  en  1871,  survint  le  D.  Ainsworlkii,  obtenu  chez  le  docteur 
Ainsworth,  à  Manchester;  puis  le  />.  spletididissinnim  de  M.  Se- 
deii,  le  /).  Lcecliianum  de  M.  Swann,  issu  du  D.  nobile  parle 
D.  aureum,  etc.  En  somme,  les  huit  Dendrobes  hybrides  qui  ont 
déjà  fleuri  ont  eu,  sauf  les  /).  micans  et  lihodostoma,  les  I).  nobile 
ou  aureum  pour  l'un  de  leurs  parents. 

On  a  plusieurs  fois  hybride  des  Phalsenopsis;  mais  le  plus 
souvent  on  n'a  obtenu  que  des  capsules  sansgraines.  Cependant, 
MM.  'Veitch  ont  eu  d'abord  des  semis  du  P .  grandiflora  croisé 
avec  le  P.  rosea;  quelques-uns  vivent  encore;  puis  des  P.  ama- 
bilis  et  rosea,  enfin  du  P.  Schilleriana  avec  le  P .  rosea,  du 
P.  grandiflora  avec  le  P.  Luddemanniana  et  deux  ou  trois 
autres. 

Le  genre  Calanthe  est  probablement  celui  dans  lequel  on  a 
opéré  le  plus  d'hybridations  à  cause,  sans  doute,  de  la  rapidité 


L  HVHHIDATION    IIKS    URCIUDÉKS.  '189 

relative  avec  laquelle  sont  obtenus  les  résultats  de  cette  opéra- 
tion. La  capsule  de  ces  Orchidées  mûrit  généralement  en  trois  ou 
■  quatre  mois,  et  leur  graine  germe  en  deux  ou  trois  mois  ;  les  pieds 
de  semis  fleurissent  dans  la  troisième  ou  quatrième  année.  Aussi 
des  hybrides  de  Calanthe  ont-ils  été  les  premiers  dont  on  ait  vu 
les  fleurs.  Le  Calanthe  Veitchii  fleurit  en  1859,  et  on  le  regarda 
alors  comme  hybride  de  deux  genres,  opinion  qu'il  faut  aban- 
donner puisque  le  Limatodes  rosea,  père  de  cette  plante,  a  été 
rapporté  par  Bentham  aux  Calanthe.  Toutefois,  ce  sont  bien  des 
hybrides  bigénériques  que  le  Phnjus  hroratus,  obtenu  par  M.  Do- 
miny  du  P.  fjrandifoUus  avec  le  Calanthe  nivalis,  \e,P.  irroraius 
purpureus  que  M.  Seden  a  eu  en  fécondant  le  Phajus  grandi fo- 
lius  avec  le  Calanthe  vestita  rubro-maculata,  et  un  troisième  que 
le  même  horticulteur  a  obtenu  entre  le  P.  grandi foUus  et  le 
Calanthe  Veitchii.  On  ne  possède  des  uns  et  des  autres  qu'un  très 
petit  nombre  de  pieds;  mais  ils  sont  bien  intermédiaires  entre 
leurs  parents. 

On  a  commencé  tard  à  s'occuper  de  l'hybridation  des 
Masdevallia  et  les  insuccès  ont  été  d'abord  nombreux  ;  enfin  le 
M.  Chelsoni  a  été  obtenu  du  M.  amabilis  avec  le  M.  Veitchiana; 
M.  Fraser  a  eu  le  M.  Fraseri  du  M.  ignea  fécondé  avec  le  M.  Lin- 
déni;  tout  récemment,  le  M.  Gairiana  est  né  des  M.  Veitchiana  et 
Davisii.  Des  capsules  ont  été  produites  par  le  M.  Veitchiatia  avec 
le  M.  infracta,  par  le  M.  polysticta  avec  le  M.  tovarensis,  par  le 
JA  Harryana  avec  le  M.  Veitchiana ,  et  par  quelques  autres; 
mais  tous  les  essais  tentés  en  vue  de  croiser  le  M.  Cliirnœra  et  ses 
voisins  avec  les  espèces  à  fleurs  brillantes  sont  restés  sans 
résultat. 

Quelque  grandes  difficultés  qu'off're  le  traitement  des  semis 
d'Orchidées  ayant  besoin  de  chaleur,  celui  des  plantes  qu'on 
peut  cultiver  à  froid  en  off"re  de  plus  grandes  encore,  exception 
faite  des  Masdevallia.  Ainsi,  de  nombreux  croisements  d^Odon- 
toglossum  suivis  de  production  de  capsules  n'ont  pas  encore 
donné  une  seule  plante,  et  celles  qui  avaient  levé  chez  M.  Cookson, 
de  Newcastle,  ont  toutes  péri.  Il  en  a  été  de  même  pour  les 
Miltonia. 

M.  H.-J.  Veitch  termine  son  mémoire  si  riche  de  faits,    en 


I9U  REVUE    BIBLIOGHAI'UIQUE    ÉTRANGÈRE. 

examinant  la  question  de  savoir  si,  dans  les  cas  fort  peu  nom- 
breux d'Orchidées  hybrides  enfre  deux  genres,  il  faudra  modifier 
les  lois  de  la  nomenclature  usitée.  Il  se  prononce  pour  la  négative. 


Plantes  nouvelles  ou  rares  décrites  dans  des 
publications  étrangères. 


GaRDENERS"    CURONICLE 

Cypripediam  Cierminyannm  (hybr.),  Gard.  Chron.  du  13  fé- 
vrier 1886,  p.  200.  —  Cypripède  de  Germiny.  —  (Orchidées). 

Encore  un  hybride  obtenu  dans  l'établissement  de  MM.  Veitch. 
Celui-ci  est  issu  d'une  fécondation  opérée  entre  les  Cypripcdium 
villosum  et  hirsutissimum.  Il  est  dédié  au  comte  de  Germiny, 
l'amateur  distingué  de  Jon ville,  près  Rouen.  La  fleur  en  est  un 
peu  plus  grande  que  celle  du  C.  hirsiitissinuiin  dont  elle  a  l'as- 
pect général.  Son  sépale  dorsal  est  oblong,  ondulé,  d'un  beau 
vert,  avec  la  partie  médiane  largement  colorée  en  vert  clair 
tirant  sur  la  teinte  sépia,  tandis  que  les  deux  sépales  latéraux 
connés  forment  une  foliole  ligulée,  oblongue,  verte  avec  l'extré- 
mité poui'pre,  parsemée  à  sa  base  de  nombreuses  macules  bru- 
nes. Les  pétales  sont  étalés,  ligulés-oblongs,  avec  leur  portion 
antérieure  élargie  et  pourpre,  tandis  que,  dans  le  reste  de  leur 
étendue,  ils  sont  verts,  maculés  de  brun  à  la  base.  Le  labelle 
ressemble  à  celui  du  C.  villosum  ^  il  est  jaujie-verdùtrc  clair, 
brun  sépia  en  avant.  Les  feuilles  de  cet  hybride,  ligulées  et 
aiguës,  sont  marquées  d'un  réseau  de  lignes  foncées  très  fines. 

Adianliiiu  elcgans  MoouE  (hybr.?)  —  Gard.  Chron.  du  13  fé- 
vrier 4886,  p.  200.  —  Adiante  élégant. 

Cette  légère  et  très  gracieuse  Fougère  toujours  verte  s'est 
trouvée,  il  y  a  deux  ans,  dans  un  semis  fait  avec  des  spores 
qu'avait  fournies  un  groupe  de  divers  Adiantum,  dans  l'établis- 
sement Victoria  HoUoway.  Il  est  donc  très  probable  qu'elle  est 
de  nature  hybride.  Elle  forme  une  touffe  bien  fournie,  haute 


PLANTES    NOUVELLES    OU   RARES.  191 

d'environ  O'°,60,  dans  laquelle  sont  réunies  de  nombreuses 
feuilles  ou  frondes,  dont  le  contour  général  est  ovale  ou  trian- 
gulaire-ovale, et  qui  sont  quadripennées  ou  divisées  quatre  fois, 
à  divisions  dernières  constituant  des  folioles  longues  seulement 
de  cinq  ou  six  millimètres,  arrondies,  bi  ou  trilobées,  à  lobes 
obtus,  qui  portent  chacune,  à  la  face  inférieure,  deux  à  quatre 
sores  ou  groupes  de  capsules.  Cette  Fougère  très  élégante  par  la 
légèreté  et  l'abondance  de  son  feuillage,  le  devient  encore  da- 
vantage parce  que  ses  jeunes  feuilles,  développées  au  printemps 
ou  en  été,  sont  colorées  en  très  joli  rose.  Comme  VAdiantum 
cuneatum,  elle  vient  fort  bien  dans  une  orangerie  chaude  ou 
dans  une  serre  fraîche. 

Ctoniophlebiiim  caiidiceps  MooRE,  Gard.  Chron.  du  20  février  1886, 
p.  234.  —  Goniophlébie  à  long  rhizome.  —  Formose.  —  (Fougères). 

Petite  Fougère  à  feuilles  simples,  d'un  beau  vert,  d'un  tissu 
ferme  et  coriace,  prolongées  au  sommet  en  pointe  ou  en  queue^ 
oblongues-lancéolées,  qui  a  été  importée  dans  rétablissement 
de  M.  B.-S.  Williams,  Upper  Holloway.  En  raison  de  son  origine, 
elle  doit  être  tenue  en  serre  chaude.  Ses  feuilles  sont  largement 
espacées  sur  un  long  rhizome  grêle,  qui  porte  en  outre  des 
écailles  brunes  et  appliquées. 

OendrobiumStratiotesREiCHB.  L^Gard.  Chron.  du2*  février  1886, 
p.  266.  —  Dendrobe  Straliote.  —  lies  de  la  Sonde.  —  (Orchidées), 

Belle  plante  dont  la  découverte  est  due  aux  collecteurs  de  la 
Compagnie  continentale  d'Horticulture,  MM.  A.  Linden  et  A. 
Khonne.  N'en  ayant  vu  que  des  fleurs  sèches  ou  conservées  dans 
l'alcool^  M.  Reichenbach,  dans  la  description  qu'il  en  donne, 
dit  seulement  qu'elles  paraissent  devoir  être  blanches  et  pour- 
pres, grandes  du  reste  et  réunies  en  intlorescences  d'un  bel 
eliet.  L'espèce  appartient  à  la  section  des  Antennata. 

Le  Secrétaire-rédacteur-géranl, 

P.  DUCHARTRE. 


Paris.  —  lûipiimerie  G,  Kougier  et  Cie,  rue  Cassette,  1. 


192 


MARS   1886. 


OdSLUVATIOISS  météorologiques    FAITKS  PAR    M.  F.   Jamin  ,  A    B0URG-LA-ReIiNE, 

PRÉS  Paris  fALTiTUDE  63"  environ). 


TEMPÉRATURE 


Minim.   Maxim, 


HAUTEUR 

du  baromètre. 


Matin.    Soir 


VENTS 

dominants. 


ÉTAT   DD   CIEL. 


9 
10 
M 

1-2 

13 

14 
15 

16 

n 

(8 

19 
♦0 

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24  ! 

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29 

30 
31 


—  1,1 

2,.T 

760 

751,5 

2,0 

8,6 

7Ï1 

74!j 

0,9 

2,4 

745, 5 

755, 5 

—  3,1 

—  1,1 

7.7 
3,9 

758 
746,5 

757 
738 

—  0,5 

0,4 

743 

760,5 

-  0,1 

-  2,(i 

-  4,4 
"  5,4 

-  6,0 

6,4 
5,1 
•j,4 
b,  1 
4,4 

7ô4,b 
766,5 
769,  5 
766,5 
767,0 

767 
769 
767 
768 
766 

—  5,0 

6,2 

7C6 

766,5 

-  b,0 

6,6 

767 

767 

—  4,8 

—  4,7 

6,2 

76o,B 
760 

761.5 
758 

-  2,2 

4,7 

7.57 

757 ,5 

—  4,8 

0,8 

758 

759,5 

-  2,0 

17,2 

760 

763 

4,0 
1,1 

18,7 
19,1 

763,5 
763.0 

76:i,  5 
767 

4,4 

14,1 

7Ô0,  5 

765,3 

10,0 
0,1 

16, 2 
19,6 

765,  5 
766,5 

TG7 
764,5 

3,3 

23,2 

763 

761 

4,0 

22, 1 

762,5 

762,5 

11,0 

11,1 
11,7 

20,8 
20,9 
17,8 

764,5 

765 

763,5 

765 
76-'; 
764 

7.0 

23,1 

763 

765,5 

3,0 

4,8 

14,4 
16,1 

7(i9 
762,5 

767 
767 

SSE.  SE. 
K.  N. 
0.  NO. 


nm:.  no. 
so.  ssi:. 

N.  0.  .NO 


ENIi. 
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N. 

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S. 

s.  0. 

s.  0. 

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s.  SE.  E, 
SE. 
S. 

SSO. 

S. 
0. 

so.  0. 

s. 

SSO. 


Couvert,  un    peu   de     neige   dans   le 

milieu  delà  journée,  pluie  ensuite 
i'iuie  dans  la  nuit  el  de  grand  matin 

pluie  continue  l'ap.-nî^idi. 
Couveil,    quel(|ues    éclaireies,   neijje 

assez  abondante  dans  la  matinée  el 

dans  l'ap.-midi. 
Nuageux. 
Neige  al)ondante  de  5  à  7  h.  du  mal 

pluie  continue  jusqu'à  3  [...couvert. 
Grand    vent    et    neige    dans  la  nuit 

neige   moins    al)o::dante   le    malin 

jusqu'à  9  h.,  belle  éclaircic  ensuite. 
Nuag.  le  malin,  il  voltige  de  la  nei 
Clair  de  gr.  mat.  cl  le  soir,  nuageux. 
Clair  le  mal.  cl  le  s.,  nuag.  gr.  hAlç. 
Clair,  le  hâle  continue. 
Clair,  lég.  nuag.  dans  le  milieu  de  la 

journée. 
Clair,    bruni,  à  l'horizon  au  coucher 

du  soleil. 
Lég.  bruni,    le    mat.,quelq.  nuag.  à 

l'horizon  le  soir. 
Clair  le  malin,  lég.  brumeux. 
Lcg.  brum.  le  mal.,  nuag.  l'ap.-midi 

couvert  le  soir. 
Couv.  le  mat.,quclq.  éclaireies,  nuag. 

I  ap.-midi,  claii  le  soir. 
Nuag.  le  mat  ,  presq.  clair  le  reste  de 

Ih  journée. 
Nuag.  et  lég.  brum.  le  mat  ,  couv.  el 

un  peu  de  pluie;  l'ap.-midi. 
Nuageux. 
Nuag.,  très  pel.  pi.  vers  11  h.  1/2  dt 

malin. 
Couv.  et    lég.  pluv.,  pluie  plus   forte 

vers  10  h.  du  soir. 
Couverl.    ■ 
l'ehlc  pi.  de  gr.  mat.,  nuag.,  clair  le 

soir. 
Brum.  de  gr.  mat.,  clair,  nuag.l'apr 

midi. 
PcLile  pluie  le  mat.,  nuag.,  pluie  plus 

aboi.danle  le  soir. 
Nuageux. 

Petite  pluie- dans  la  nuit,  nuageux. 
Petite  pluie  dans  la  nuit,  couv.,  pluie 

abon.  l'ap.-midi  de  3  à  6  h. 
Couv., forte  giboulée  l'ap.-midi,  quelq. 

éclaireies,  clair  le  soir. 
Clair  le  mat.  el  le  soir,nuageux. 
Clair  de  gr.  mat.,  nuag.,  pluie,    vers 

3  h.  1  ,'2  ci  8  h.  du  s.,  clair  ensuite 


I 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1886 

Concours  permanent. 

Prix  Laisné.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3"  sér.,  IV,  1882,  p.  631 
et  753.) 

Concours  onnuels. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration.  Pour  l'introduction  ou  l'obten- 
tion de  plantes  ornementales  méritantes.  (V.  le  Journal,  2<^  série, 
XI,  1877,  p.  445.) 

Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentstemon. 


AVIS 

Le  Conseil  d'Administration,  dans  sa  séance  du  8  avril,  a 
décidé  qu'il  sera  ouvert,  à  l'une  des  séances  des  naois  de  juillet, 
août,  septembre,  octobre  et  novembre  prochains,  des  concours 
analogues  à  ceux  qui  ont  eu  lieu  en  1885.  Il  en  a  déterminé 
comme  il  suit  les  dates  et  les  objets  : 

8  juillet:  Roses  coupées  ;  Œillets  ;  Amaryllis  ;  Delphinixnn. — 
Fruits  des  Cucurbitacées. 

26  août:  Glaïeuls  en  fleurs  coupées;  Reines-Margueriles  en 
pots  ou  en  fleurs  coupées  ;  Phlox.  —  Fruits  en  général. 

23  septembre  :  Bégonias  tubéreux  en  pots  ;  Dalilias  en  fleurs 
coupées.  —  Fruits,  notamment  Pêches  et  Fraises  tardives. 

21  octobre  :  Asters.  —  Fruits.  —  Choux-fleurs. 

25  novembre  :  Chrysanthèmes  d'automne.  (L'Exposition  de 
ces  plantes,  dans  la  salle  des  séances  delà  Société,  durera  qua- 
tre jours.)  Ce  concours  sera  divisé  de  la  manière  suivante  : 

j°  Plantes  en  pots. 

La  plus  belle  collection  de  plantes  en  pots. 
Le  plus  beau  lot  formé  des  plus  belles  variétés  les  mieux  cul- 
tivées. 
Les  plus  beaux  spécimens  en  fortes  plantes. 
Série  III.  T.  VIII,  Cahier  d'Avril  publié  le  31  Mai  1886.  13 


194  PROCÈS-VERBAUX 

^°  Fleurs  coupées. 

Les  variétés  les  plus  méritantes  obtenues  de  semis  et  n'ayant 
pas  été  encore  mises  au  commerce. 

La  plus  belle  collection  en  fleurs  coupées  avec  rameau. 

Le  27  janvier  1887,  un  concours  aura  lieu  pour  le  Witloof, 
ou  Chicorée  de  Bruxelles,  présenté  en  lots  de  80  à  100  pieds, 
avec  racines. 


■-=S>^:r==?>^ï>dt>- 


PROCÈS-VERBAUX 


SÉANCE     DU     8     AVUIL     1886 

Présidence  de  M.    Joly  (Ch.),  Vice-Président. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie.  D'après  le 
registre  de  présence,  les  iMembres  qui  y  assistent  sont  au  nombre 
de  cent  cinquante-neuf  titulaires  et  onze  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  quinze  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  pré- 
sentation a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  pas  rencon- 
tré d'opposition.  Il  annonce  ensuite  que  M.  Ed.  André,  faisant 
partie  de  la  Société  depuis  ving-cinq  années  révolues,  a  été 
admis  à  Thonorariat,  sur  sa  demande  écrite,  par  le  Conseil 
d'Administration,  dans  la  séance  de  ce  jour. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1"  Par  M.  Chemin  (Georges),  jardinier-njaraicher,  à  Issy 
(Seine),  boulevard  de  la  Gare,  quatre  Romaines  variété  plate, 

iV.  B.  —  La  Commission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs  de» 
articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsabilité 
des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉANCE  DU  8  AVRIL  1886  196 

qui  ont  été  plantées  sur  couche  le  20  février  dernier  et  que  le 
Comité  de  Culture  potagère  a  jugées  très  belles;  aussi,  sur  sa 
proposition,  une  prime  de  2'  classe  est-elle  accordée  à  M.  Che- 
min, qui  renonce  à  la  recevoir. 

M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère  dit  que  la 
Romaine  plate  est  une  variété  bonne  à  cultiver  sous  cloche.  Sa 
végétation  a  lieu  de  telle  sorte  qu'on  croirait  d'abord  qu'elle 
n'a  pas  de  cœur;  mais  le  cœur  s'y  forme  ensuite  et  elle  se  rem- 
plit très  bien.  Les  spécimens  qu'en  présente  M.  Chemin  sont 
fort  beaux,  soit  d'une  manière  absolue,  soit  relativement  aux 
circonstances  éminemment  défavorables  sous  l'influence  des- 
quelles ils  sont  venus.  En  effet,  cette  année  les  froids  se  sont 
prolongés  pendant  fort  longtemps,  et  ensuite  est  survenue  brus- 
quement une  température  exceptionnellement  élevée  pour 
l'époque,  dont  l'effet  a  été  de  faire  monter  immédiatement 
presque  toutes  les  salades;  aussi  les  maraîchers  ont-ils  éprouvé 
pour  cette  cause  des  pertes  considérables. 

2°  Par  M.  Horat  (Charles),  jardinier  au  château  de  la  Folie, 
près  Draveil  (Seine-et-Oise),  un  panier  de  Haricots  Flageolet  à 
feuilles  gaufrées,  venus  en  culture  forcée,  et  quatre  pieds  de 
Céleri  plein  blanc  conservés.  Il  obtient  pour  cette  présentation 
une  prime  de  2°  classe. 

M.  le  Président  du  Comité  fait  observer  que  les  Haricots  pré- 
sentés par  M.  Horat  sont  un  peu  avancés.  Hsont  été  chauffés  au 
thermosiphon.  Ceux  qui  se  trouvaient  près  de  l'appareil  de 
chauffage  ont  péri  par  excès  de  chaleur,  et  les  autres  ont  fait 
des  progrès  très  rapides;  néanmoins,  le  Comité  compétent  les  a 
jugés  beaux.  Quant  aux  Céleris,  ils  sont  bien  conservés,  sans 
être  toutefois  aussi  pleins  qu'ils  l'auraient  été  au  mois  de 
décembre.  Aussi  M.  le  Président  du  Comité  conseille-t-il  de  ne 
pas  conserver  les  Céleris  jusqu'au  mois  d'avril,  époque  où  les 
autres  salades  sont  déjà  fort  abondantes. 

3"  Par  M.  Charollois  (Eugène),  jardinier,  rue  Lourmel,  406, 
à  Paris,  trois  Champignons  de  couche  d'un  tel  développement 
que  leur  poids  total  est  de  \  .150  grammes,  et  qui  cependant  sont 
en  parfait  état  et  fort  tendres.  H  est  donné  pour  cette  présenta- 
tion une  prime  de  2°  classe. 


196  l'ROCÈS-AERBAUX 

M.  Charollois  apprend  à  la  Compagnie  que  la  meule  qui  a 
donné  ce  remarquable  produit  est  en  production  depuis  plus  de 
trois  mois,  sans  paraître  devoir  s'arrêter  encore.  Les  Champi- 
gnons qui  en  sont  provenus,  sans  être  tous  aussi  développés  que 
les  trois  qui  sont  déposés  sur  le  bureau,  ont  été  beaux  sans  excep- 
tion. On  pense  généralement  que  le  plant  vierge  est  le  seul  qui 
donne  de  beaux  produits;  M.  Charollois  est  plutôt  disposé  à 
croire  que  dans  le  Blanc  ou  Mycélium,  qui  est  la  partie  végéta- 
tive du  Champignon,  il  y  a,  comme  chez  tous  les  végétaux,  des 
dispositions  individuelles  en  raison  desquelles  on  récolte  parfois 
des  produits  plus  ou  moins  développés  que  la  moyenne,  selon 
le  pied  qui  les  donne.  Il  y  a  donc^  d'après  lui,  toutes  choses 
égales  d'ailleurs,  du  Blanc  qui  développe  de  beaux  Champignons 
tandis  qu'un  autre  n'en  produit  que  de  fort  ordinaires. 

4"  Par  M.  Hédiard,  négociant  en  comestibles  exotiques,  place 
de  la  Madeleine,  une  Igname,  tubercule  du  Dioscorea  alata,  qu'il 
a  reçue  de  la  Martinique  et  qui  offre  cette  particularité  qu'elle  a 
développé  sept  ou  huit  germes  dans  sa  partie  supérieure  et 
d'autres  à  sa  base.  M.  Hédiard  a  détaché  ces  germes  et  les  a 
plantés  sous  châssis.  Il  pense  qu'on  pourrait  cultiver  cette 
Igname  dans  nos  départements  méditerranéens.  —  Cette  présen- 
tation a  été  faite  hors  concours. 

M.  Truffant,  père^  fait  observer  que  toutes  les  Ignames  peu- 
vent développer  des  germes  comme  celle  qu'a  apportée 
M.  Hédiard. 

5»  Par  M.  Horat  (Gh.),  une  assiettée  de  Cerises  anglaises,  obte- 
nues en  culture  forcée.  Une  prime  de  3°  classe  lui  est  accordée 
pour  cette  présentation. 

6°  Par  M.  Bullier,  amateur,  avenue  de  l'Observatoire,  un 
pied  fleuri  de  Dendrobium  macrophijllwn,  variété  à  fleurs  rose- 
violacé,  belle  Orchidée  qui  lui  vaut  une  prime  de  2»  classe. 

7»  Par  M.  Godefroy-Lebeuf,  horticulteur,  avenue  de  Sannois, 
à  Argenteuil  (Seine-et-Oise),  un  Odontoglossum  cuspidatum  xan- 
thoglossum,  Orchidée  originaire  de  Bogota,  qui  est  présentée 
par  lui  hors  concours. 

8°  Par  M.  Fauvel,  jardinier  chez  M.  Picot,  à  Taverny  (Seine- 
et-Oise),  un  Vanda  cinnnmomen  et  un  Lyrasfe  Skinneri,  avec  un 


SÉANCE  DU  8   AVRIL    1886  197 

Anthurium  Scherzerianum  de  semis.  Ce  lot  lui  vaut  une  prime 
de  3'  classe. 

9°  Par  M.  Leclerc,  jardinier  chez  M.  Finet,  à  Argenleuil  (Seine- 
et-Oise),  un  lot  d'Orchidées  fleuries  qui  comprend  :  un  Catlleya 
Mossix,  variété  donnée  comme  méritante  et  à  floraison  hâtive, 
un  Lycaste  Skinneri,  un  Odontoglossum  vexillarium,  variété  à 
grandes  fleurs,  un  Oncidium  concolor  importé  des  montagnes  des 
Orgues  en  1885,  enfin  un  Burlingtonia  candlda{?)  du  Brésil. — ;  Il 
lui  est  donné  une  prime  de  2®  classe  pour  cette  belle  présenta- 
tion. 

10°  Par  M.  Truffant  (Albert),  horticulteur,  rue  des  Chantiers, 
à  Versailles  (Seine-et-Oise),  en  premier  lieu  un  fort  lot  d'Orchi- 
dées fleuries  comprenant  :  un  Zygopetalum  o^initum  roseum, 
variété  dont  le  labelle  est  veiné  de  rose,  avec  une  autre  variété 
très  belle  de  la  même  espèce  et  dans  laquelle  le  labelle  est  for- 
tement marqué  de  violet  foncé;  un  Catlleya  nobilior,  plante 
encore  rare,  dont  on  doit  l'introduction  à  la  maison  Linden,  de 
Gand  (Belgique);  un  Catlleya  Laivrenceana,  espèce  nouvelle, 
introduite  de  l'Ecuador,  par  MM.  Sander,  de  Saint-Albans 
(Grande-Bretagne),  et  dont  la  première  floraison  en  Europe  a  eu 
lieu  cette  année  même  ;  un  Sophronilis  grandiflora,  variété  à 
très  grandes  fleurs;  plusieurs  belles  variétés  de  V Odontoglossum 
Alexandre  en  pieds  qui  ont  été  importés  l'année  dernière;  en 
second  lieu^  un  lot  de  quinze  Azalées  de  l'Inde  appartenant  h 
tout  autant  de  variétés  que  M.  Alb.  Truffant  regarde  comme  des 
plus  remarquables  et  des  plus  dignes  d'être  cultivées  parmi 
celles  en  grand  nombre  qui  ont  été  mises  au  commerce,  dans  le 
cours  de  ces  dernières  années,  tant  en  France  qu'en  Belgique  et 
en  Allemagne.  Ces  variétés  sont  les  suivantes  :  Gérés,  Comte  de 
Ghambord,  Comte  de  Kerchove,  Czar  Alexandre  III,  Dame 
Mathilde,  Hélène  Bruggeman,  Jean  Nuytens  Yerschaffeit, 
M""  A.  Van  Geert,  M""^  Estelle  Guvellier,  Phébus,  Président  Van 
Geert,  Princesse  Victoria,  Reine  des  Amateurs,  Souvenir  d'Arthur 
Veitch,  Versicolor.  —  Sur  la  demande  du  Comité  de  Floricul- 
ture,  il  est  accordé  à  M.  Truffant  (Alb.),  pour  celte  importante 
présentation,  une  prime  de  S"  classe  se  rapportant  à  ses  Catlleya, 
une    prime    de  3«  classe  motivée  par  l'apport  de   ses  autres 


198  PROCÈS-VEHBAUX 

Orchidées,  enfin  une  prime  del"  classe  en  raison  de  ses  Azalées. 

Relativement  à  ces  deinières  plantes,  M.  Truffant  (Alb.)  dit 
que  l'Europe  est  encore  tributaire  de  la  ville  de  Gand  (Belgique), 
qui  en  fournit  chaque  année  à  l'horticulture  des  quantités  con- 
sidérables ;  mais  depuis  quelque  temps,  la  ville  de  Versailles  est 
entrée  résolument  dans  cette  voie  et  essaie,  non  sans  résultat, 
de  lutter  à  cet  égard  contre  la  Belgique.  Toutefois,  la  lutte  est 
difficile,  attendu  que  les  horticulteurs  belges  peuvent  élever  leurs 
plantes  économiquement,  le  charbon  étant  chez  eux  à  un  prix 
bien  moins  élevé  qu'en  France.  Malgré  ces  conditions  défavo- 
rables, l'horticulture  versaillaise  a  donné  beaucoup  de  dévelop- 
pement à  la  culture  des  Azalées.  Les  quatre  établissements  qui 
s'y  consacrent  le  plus  spécialement  en  ont  produit  60.000  pieds, 
l'année  dernière,  et  celui  de  M,  Truffant  (Alb.)  est  entré  dans 
ce  nombre  pour  un  quart.  Seulement  il  a  fallu  modifier  la 
marche  qui  était  habituellement  suivie  ;  ainsi  M.  Truffaut  (Alb.) 
tient  ses  Azalées  non  en  serre,  mais  dans  des  bâches  chauffées 
par  un  thermosiphon  dont  le  tuyau  en  fait  le  tour,  et  ses  serres 
n'en  abritent  que  les  pieds  encore  tout  jeunes.  La  dépense  en 
combustible  est  ainsi  moins  considérable. 

i\°  Par  MM.  Forgeot  et  G'",  marchands-grainiers,  quai 
de  la  Mégisserie,  une  nouvelle  Violette  des  Quatre-saisons,  nom- 
mée Marie  Guérin,  dont  les  feuilles  sont  marquées  d'un  réseau 
de  lignes  jaune  d'or.  Getle  plante  a  été  obtenue  de  semis,  il  y  a 
sept  ans,  et  elle  est  aujourd'hui  bien  fixée.  M.  Forgeot  la  donne 
comme  produisant  un  charmant  effet  en  bordures  et  comme  étant 
tellement  hâtive  qu'elle  commence  à  fleurir  au  mois  d'octobre 
ou  même  en  septembre.  Il  la  présente  aujourd'hui  hors  con- 
cours, et  il  annonce  qu'il  se  propose  de  la  mettre  au  commerce 
à  l'automne  prochain. 

12°  Par  M^  Delaville  (Léon),  grainier-fleuriste,  quai  de  la 
Mégisserie,  une  potée  d'une  Jacinthe  à  fleurs  blanches  nommée 
Jacinthe  hâtive  de  Fontainebleau,  qu'il  avait  déjà  mise  sous  les 
yeux  de  la  Société,  au  mois  d'avril  1885.  Il  assure  qu'elle  fleurit 
quinze  jours  plus  tôt  que  toutes  les  variétés  hâtives  qui  sont  cul- 
tivées dans  diverses  communes  des  environs  de  Paris,  notam- 
ment à  Montreuil,  à  Bagnolet,  etc.,  et  qu'elle  sera  très  avanta- 


SÉANCE  DU  8  AVRIL  1886  199 

geuse  par  ses  fleurs  qui  sont  aussi  belles  et  aussi  grandes  que 
celles  des  Jacinthes  de  Hollande.  En  outre,  elle  est  de  pleine 
terre  et  n'a,  dès  lors,  aucun  rapport  avec  la  Jacinthe  romaine 
blanche  dont  la  culture  se  fait  en  pots  et  en  serre. 

13°  Par  M.  Schwartz,  jardinier  chez  M.  Lemercier,  à  Bagneux 
(Seine),  un  pot  présenté  par  lui  hors  concours,  qui  est  garni  de 
mousse  et  dans  lequel  se  trouvent  trois  pieds  fleuris  de  ^eme- 
i/ar^î<(?ri^e  appartenant  à  tout  autant  de  variétés.  —  M.  le  Pré- 
sident du  Comité  de  Ploriculture,  après  avoir  fait  ressortir  l'in- 
térêt de  cette  présentation,  exprime  le  regret  que  M.  Schwartz 
ne  fasse  pas  connaître  la  culture  grâce  à  laquelle  il  obtient  la 
floraison  de  la  Reine-Marguerite  à  contre-saison. 

14°  Par  la  maison  Vilmorin-Andrieux,  horticulteurs-grainiers, 
quai  de  la  Mégisserie,  deux  pieds  abondamment  fleuris  d'Impa- 
tiens Sultani,  l'un  très  fort,  l'autre  jeune,  et  une  potée  à'Ionopn- 
dium  acaule,  variété  à  fleurs  blanches.  Cette  présentation  est 
faite  hors  concours. 

M.  Michel,  chef  de  culture  de  la  maison  Vilmorin-Andrieux, 
donne  quelques  renseignements  culturaux  sur  les  plantes  que  la 
Co.T:!pagnie  a  maintenant  sous  les  yeux.  V Impatiens  Sulfani,  dit- 
il,  venu  de  semis  qui  ont  été  faits  en  février  ou  mars,  commence 
à  fleurir  dès  le  mois  de  mai  et  sa  floraison  se  prolonge  jusqu'en 
octobre.  Il  faut  alors  le  rabattre  et  on  le  voit  repartir,  puis 
refleurir  au  bout  de  peu  de  mois.  Le  pied  le  plus  fort  de  cette 
plante,  qui  se  trouve  en  ce  moment  sur  le  bureau,  a  été  traité 
de  cette  manière  et  il  est  eh  fleurs  depuis  un  mois.  L'expérience 
a  appris  qu'il  vaut  mieux  multiplier  ï Impatiens  Sultani  au  moyen 
de  semis  que  par  boutures.  Les  jeunes  pieds  venus  de  graines 
semées  sur  couche,  tenus  à  chaud,  puis  repiqués  et  rempotés  à 
plusieurs  reprises,  viennent  très  bien  et  fleurissent  de  bonne 
heure;  ceux  qu'a  donnés  le  bouturage  ont  une  végétation  plus 
faible.  —  M.  Michel  dit  aussi  que  V lonopsidium  a  été  présenté  à 
la  Société  en  vue  d'attirer  l'attention  sur  cette  espèce  qui  mérite 
de  prendre  faveur  comme  plante  ornementale,  et  qui  est  d'ail- 
leurs assez  rustique  pour  supporter  sans  en  souffrir  jusqu'à  cinq 
ou  six  degrés  au-dessous  de  zéro. 

15°  Par  MM.  Moreau,  photographes,  rue  du  faubourg  Saint- 


2C0  PROCÈS- VERBAUX- 

Jacques,  plusieurs  reproductions  de  grandeur  naturelle  de 
plantes  fleuries  et  de  fruits,  obtenues  par  la  photographie  et 
coloriées  à  l'aide  dé  couleurs  trunsparenles.  Le  Comité  de  Flo- 
riculture  les  a  examinées  avec  intérêt,  en  a  reconnu  la  par- 
faite fidélité  et  remercie  MM.  Moreau  de  les  avoir  mises  sous  ses 
yeux. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général  pi'ocède  au  dépouillement  de  la  cor- 
respondance qui  comprend  la  pièce  suivante  : 

Une  lettre  par  laquelle  M.  Laisné,  membre  de  la  Société,  fon- 
dateur du  prix  qui  porle  son  nom  et  qui  est  décerné  chaque 
année,  à  ses  frais,  à  l'élève  reconnu  le  plus  instruit  en  horticul- 
ture, dans  l'établissement  municipal  des  Pupilles  de  la  Seine,  à 
Villepreux,  avertit  que,  convaincu  de  l'utilité  majeure  d'un  pro- 
gramme pour  les  élèves  à  examiner  en  vue  du  prix,  il  en  a 
rédigé  un  qu'il  a  fait  imprimer  et  dont  il  envoie  un  exemplaire. 
Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée,  M.  le  Secré- 
taire-général signale  les  suivantes:  1°  le  progrdmme  avec  sup- 
plément de  la  3"  Exposition  nationale  de  la  Fédération  horticole 
italienne,  qui  aura  lieu  à  Rome  du  8  au  17  mai  prochain.  Un 
Congrès  d'horticulteurs  italiens  sera  ouvert,  au  Capitole,  le  len- 
demain de  l'ouverture  de  l'Exposition;  2"  les  programmes  des 
Expositions  d'Horticulture  qui  auront  lieu  en  France  :  àCorbeil, 
les  H,  12  et  13  septembre  1886;  à  Evreux,  du  26  au  30  mai 
1886;  à  Limoges,  du  29  mai  au  7  juin  1886;  à  Orléans,  du  2  au 
14  juin  1886;  au  Raincy,  les  8  et  9  août  1886;  à  Sedan,  en  juin 
1886,  à  l'occasion  du  Concours  régional  agricole. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 
1°  Deux  belles  variétés  de  Figues  à  propager;  par  M.  Glady 
(Eug.). 

2°  Rapport  sur  un  petit  ouvrage  ayant  pour  titre  :  Fsaai  sur 
le  Chrysanthème;  M.  Chargueraud,  Rapporteur. 

La  conclusion  de  ce  Rapport,  tendant  au  renvoi  à  la  Commis- 
sion des  Récompenses,  est  mise  aux  voix  et  adoptée. 

3°  Inauguration  des  séances  du  Comité  scientifique,  le  11  fé- 
vrier 1886;  discours  de  M.  Joseph  Bouzigues,  Président. 


SÉANCE  DU  22  AVRIL  1886  201 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions ; 

Et  la  séance  est  levée  à  trois  heures  et  demie. 


SÉANCE     DU     2^    AVRIL    1886 

Présidence  de  M.  Léon  Say,  Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  vers  deux  heures  et  demie.  Le  registre 
de  présence  a  reçu  les  signatures  de  cent  cinquante-neuf  Mem- 
bres titulaires  et  de  dix-huit  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  seize  Membres  titulaires  dont  la  présentation  a 
été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'fl  pas  rencontré  d'oppo- 
sition. Il  apprend  ensuite  à  la  Société  que  le  Conseil  d'Admi- 
nistration a  prononcé,  dans  sa  séance  de  ce  jour,  l'admission 
d'une  Dame  patronnesse.  11  annonce  enfin  que  la  Société  vient 
d'éprouver  deux  perles  cruelles  par  le  décès  de  M.  Pétot 
iPhilibert-Auguste),  de  Beaune,  qui  se  livrait  surtout  à  la  cul- 
ture des  Orchidées,  et  qui,  faisant  partie  de  la  Société  depuis 
l'année  1859^  était  devenu  Membre  honoraire,  à  une  date  peu 
éloignée,  ainsi  que  par  celui  de  M.  Ansemant  (Gharles-Désiré), 
de  Groissy,  Membre  titulaire  depuis  l'année  1877. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 
1°  Par  M.  Chemin  (Georges),  maraîcher  à  Issy  (Seine), 
boulevard  de  la  Gare,  une  botte  de  Carottes  Grelot,  venues  d'un 
semis  quia  été  fait  sur  couche  à  la  fin  de  décembre  1885, et  une 
botte  de  Navets  qui  ont  été  semés  sur  couche  le  25  février  der- 
nier. Ces  produits  ont  été  jugés  fort  beaux  par  le  Comité  de 
Culture  potagère,  sur  la  proposition  duquel  il  est  accordé  à 
M.  Chemin  une  prime  de  2'^  classe  qu'il  renonce  à  recevoir. 

2°  Par  M.  Bouzigues,  rue  de  la  Mare,  à  Neuilly-Plaisance 
(Seine-et-Oise),  deux  Choux- fleur  s  Lenormand,  selon  sa  note  de 
présentation,  mais  que  le  Comité  de  Culture  potagère  regarde 
plutôt  comme  des  Brocolis.  M.  Bouzigues  dit,  dans  sa  note  de 


202  PROCÈS-VERBAUX 

présentation,  que  25  de  ces  Choux  ont  été  mis  en  place  par  lui 
au  mois  de  juillet  dernier  en  même  temps  qu'une  centaine 
d'autres  de  différentes  variétés.  Parmi  ceux-ci,  la  plupart  ont 
été  bons  à  manger  avant  l'hiver  et  ceux  qui  étaient  en  retard 
ont  succombé  au  froid.  Quant  aux  25  autres,  ils  ont  parfaite- 
ment supporté  les  g.elées  sans  abri  ;  vers  le  15  mars,  ils  ont  com- 
mencé à  former  leur  pomme  et  on  a  pu  en  récolter  dès  le 
10  avril. 

3°  Par  M,  Lefort  (Edouard),  Secrétaire-général  de  la  Société 
d'Horticulture  de  Meaux,  des  semis  du  Fraisier  à  gros  fruit 
nommé  Général  Chanzy,  qui,  en  grande  partie,  présentent  les 
caractères  de  Fraisiers  des  Quatre-saisons.  M.  Lefort  avait  déjà 
obtenu  le  même  résultat  dans  des  semis  précédents.  A  la  fin  de  la 
récolte  de  1885,  il  a  pris  les  éléments  d'une  nouvelle  expérience 
sur  deux  Fraises  venues  du  même  pied,  et  une  terrine  déposée 
sur  le  bureau,  dans  laquelle  se  trouvent  de  jeunes  plantes  en 
grand  nombre  issues  de  ce  nouveau  semis,  présente  un  mélange 
de  Fraisiers  à  grosses  fraises  et  Quatre-saisons.  Pareil  mélange 
n'est  pas  venu,  dit-il ,  des  semis  duFraisier  Marguerite  (Lebreton), 
mais  bien  de  ceux  du  Fraisier  Belle  de  Meaux. 

4°  Par  M.  Fauvel,  jardinier  chez  M.  Picot,  à  Taverny  (Seine- 
ct-Oise),  deux  Orchidées  et  une  Aroïdée  fleuries  dont  la  pré- 
sentation lui  vaut  une  prime  de  2*  classe.  Ce  sont  :  un  Cijmbi- 
dium pendulum ,  nn  Dendrobium  cknjsotoxum  et  un  Antlmrium 
issu  d'un  semis  de  l'A.  Scherzerianum. 

5°  Par  M.  Paul  Leclerc,  jardinier  chez  M.  Finet,  cà  Argenteuil 
(Seine-et-Oise),  quatre  Orchidées  fleuries  pour  la  présentation 
desquelles  il  lui  est  accordé  une  prime  de  l"  classe.  Ces 
plantes  sont  les  suivantes  :  Cattleya  Lawrencp.ana  Reiciib.  f., 
espèce  sujette  à  de  nombreuses  variations,  qui  provient  d'une 
exploration  récente  de  la  montagne  de  Ro-raima,  dans  la 
Guyane  ;  le  sujet  présenté  a  la  fleur  plus  foncée  qu'elle  ne  l'est 
d'ordinaire;  Aerides  Ballantinianum Reiceb.  t.,  espèce  introduite 
l'an  dernier  par  M.  Sander,  très  probablement  de  Mindanao.  Le 
sujet  déposé  sur  le  bureau  est  le  premier  qui  ait  fleuri  en  France  ? 
comme  il  est  encore  fort  jeune,  il  ne  donne  pas  une  idée  com- 
plète de  la  plante  bien  développée,   qu'on  dit  être    abondam- 


SÉANCE  PL'  22  AVRIL  1886  203 

ment  florifère  ;  Masdevailia  Shultleivorthii  Reichb.  f. ,  représenté 
par  une  bonne  variété  ;  l'espèce  a  été  introduite  de  Colombie,  à 
la  date  de  trois  ou  quatre  années,  par  M.  Shuttleworth,  à 
qui  elle  est  dédiée  ;  Cypripedium  mocroc/ulnm,  hybride  obtenu 
chez  MM.  Veitch  entre  les  C.  niveum  et  Druriji. 

6°  Par  M.  Crépeaux  (A.)^  horticulteur,  rue  Lacordaire,  à 
Paris,  un  pied  fleuri  A'Epiphyllum  Russellianuin  Gaertneri, 
variété  nouvelle,  que  le  présentateur  dit  être  abondamment 
florifère.  Les  fleurs  de  cette  plante  ont  une  très  longue  durée  ; 
celles  que  porte  le  pied  déposé  sur  le  bureau  existent  depuis 
quinze  jours  ;  elles  s  épanouissent  pendant  le  jour  et  se  ferment 
la  nuit.  Le  Comité  de  Floriculture  exprime  son  regret  de  ce  que, 
la  présentation  de  cet Fpiphijllum  ayant  été  faite  hors  concours, 
il  n'ait  pas  à  proposer  de  récompense  pour  l'horticulteur  à  qui 
elle  est  due. 

7°  Parle  même,  un  pied  en  pot  et  abondamment  pourvu  de 
fleurs  colorées  en  blanc  carné  d'un  Rhododendron  issu  d'an 
semis  du  Rhododendron  de  l'Himalaya  nommé  Princesse  Alice. 
Ce  semis  est  dû  à  M.  Cavron,  de  Cherbourg.  La  variété  qui  en 
est  sortie  a  été  apportée  à  Paris  en  1880.  Elle  y  a  été  cultivée 
depuis  cette  époque,  à  l'air  libre,  en  pleine  terre  de  bruyère. 
Elle  a  bien  supporté  les  froids  de  nos  hivers,  à  cela  près  que  ses 
boutons  de  fleurs  n'ont  pas  résisté  aux  gelées.  Quant  au  pied  que 
la  Compagnie  a  sous  les  yeux,  il  a  été  relevé  de  la  pleine  terre 
à  l'automne  dernier  et  tenu  pendant  l'hiver  en  serre  froide  où, 
comme  on  le  voit,  ses  fleurs  se  sont  parfaitement  développées. 
Cette  variété  a  une  floraison  abondante.  Sur  la  proposition 
du  Comité  d'Arboriculture  d'ornement  et  forestière,  une  prime  de 
2°  classe  est  accordée  à  M.  Crépeaux. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général-adjoint  procède  au  dépouillement  de 
la  correspondance  qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°  Par  M.  Amédée  David,  entrepreneur  du  filtrage  des  eaux 
de  Paris,  etc.,  une  lettre  relative  aux  ravages  considérables 
qu'un  insecte  a  faits  dans  son  jardin.  Cet  hiver,  M.  Am.  David 
a  fait  disposer  en  potager,  à  Luzency,  canton  de  la  Ferté-sous- 


204  PROCÈS-VERBAUX 

Jouarre  (Seine-et-Marne),  un  enclos  de  26  ares  qui  lui  avait 
donné,  l'année  dernière,  une  très  belle  récolte  d'Avoine,  venue  à 
la  suite  d'un  défrichement  de  Luzerne.  11  y  a  une  quinzaine  de 
jours,  son  jardinier  fut  fort  désagréablement  surpris  de  ne  plus 
trouver  le  moindre  vestige  d'une  plantation  comprenant  275 
pieds  de  Romaine  qu'il  avait  repiqués  à  la  date  de  quelques 
jours  et  qu'il  avait  vus  en  très  bon  état,  le  matin  même.  Le 
lendemain,  les  bordures  de  Fraisiers  et  d'Oseille  eurent  égale- 
ment disparu.  Puis  ce  furent  successivement  les  Salsifis,  les 
Laitues,  les  Asperges,  finalement  les  Poiriers  et  Vignes,  surtout 
en  espalier,  qui  furent  dévorés.  L'auteur  de  cette  destruction  est 
un  insecte  Goléoptère  qui,  écrit  M.  Am.  David,  a  une  certaine 
ressemblance  avec  le  Hanneton,  mais  qui  est  beaucoup  plus 
petit  que  celui-ci  et  grisâtre,  qui  vit  sous  terre  et  dans  les  anfrac- 
tuosités  des  murs,  surtout  aux  places  éclairées  par  le  soleil,  et 
qui  se  laisse  saisir  sans  difficulté.  Tandis  qu'il  abonde  dans  le 
potager  de  M.  Am.  David,  on  ne  le  trouve  point  dans  les 
propriétés  limitrophes.  Pour  le  détruire,  l'auteur  de  la  lettre 
a  employé  contre  lui  sans  succès  l'acide  sulfureux,  le  lait  de 
chaux,  le  jus  de  tabac,  l'huile  de  lin  et  l'essence  de  térébenthine. 
Sur  sa  propriété  on  en  détruit  tous  les  jours  des  milliers;  mais 
comme  on  ne  parvient  pas,  par  ce  moyen,  à  le  faire  disparaître,  il 
désirerait  vivement  connaître  un  mode  de  traitement,  s'il  en 
existe,  dont  l'efletfùt  plus  prompt  et  assuré. 

M.  Margottin,  père,  dit  (jue  l'insecte  dont  il  est  question  dans 
la  lettre  de  M.  Am.  David  est  fort  connu.  Il  se  trouve  en  général 
dans  les  terres  incultes  et  la  culture  de  ces  terres  le  fait  dispa- 
raître. Rien^  à  sa  connaissance,  n'agit  sur  ce  petit  animal;  mais 
au  bout  d'un  mois  ou  six  semaines  après  qu'il  a  commencé  ses 
ravages,  il  disparaît  de  lui-même. 

M.  Girard  (Maurice)  regarde  comme  fort  probable,  d'après  les 
termes  de  la  lettre  qui  vient  d'être  lue,  que  l'insecle  dont  il  s'a- 
git est  VOtiorhynchus  Ligustici,  l'un  des  Charançons  les  plus 
nuisibles,  qui  dévore  indistinctement  toutes  les  plantes.  C'est 
un  insecte  nocturne  qui  s'enterre.  Le  seul  moyen  connu  de  s'en 
débarrasser  consiste  à  lui  faire  la  chasse.  A  Grignon,  l'année 
dernière,  on  Ta  vu  détruire  entièrement  un  champ  de  Vesces. 


SÉANCE   DU    22   AVRIL    1886  205 

A  propos  des  moyens  employés  pour  détruire  les  insectes, 
M.  P.  Duchartre  dit  qu'il  vient  de  lire  dans  V Illustriste  Garten- 
Zeitung  de  Vienne  (Cahier  de  mars  i886,  p.  150)  une  indication 
qu'il  croit  devoir  communiquer  à  ses  collègues.  On  sait  que  les 
Groseilliers,  tant  à  grappes  qu'épineux  ou  à  maquereau,  sont 
sujets  à  être  dévorés  en  été  par  des  Chenilles  qui  les  dénudent 
complètement.  Un  jardinier,  chez  qui  ces  arbustes  étaient  envahis 
par  ces  insectes,  après  avoir  employé  sans  succès  contre  ceux-ci 
différentes  substances,  a  essayé  l'emploi  d'une  solution  du  sel 
connu  vulgairement  sous  le  nom  de  salpêtre  du  Chili,  qui  est  du 
sulfate  de  soude.  Il  a  fait  dissoudre  dans  de  l'eau  chaude  envi- 
ron 17  décagrammes  de  ce  sel  et  il  a  versé  cette  solution  dans 
20  litres  d'eau.  Il  a  aspergé  ensuite  ses  Groseilliers  avec  ce 
liquide.  Deux  opérations  ont  suffi  pour  faire  périr  toutes  les  Che- 
nilles. Le  même  procédé  a  donné  des  résultats  également  avan- 
tageux contre  d'autres  Chenilles,  même  contre  les  Pucerons. 
M.  P.  Duchartre  ajoute  que  l'un  de  nos  collègues,  qui  est  un 
chimiste  éminent,  à  qui  il  parlait  des  bons  effets  du  salpêtre 
du  Chili,  lui  a  exprimé  son  étonnement  de  ce  qu'on  n'avait  pas 
songé,  en  horticulture,  à  employer,  pour  la  destruction  des 
insectes  sur  les  végétaux,  la  solution  de  sulfure  de  carbone  dont 
l'action  serait  certainement  efficace  et  dont  l'application  serait 
aussi  facile  que  peu  coûteuse.  Pour  obtenir  cette  solution,  il 
suffit  de  mettre  du  sulfure  de  carbone  au  fond  d'un  grand  vase 
qu'on  achève  de  remplir  d'eau.  On  agile  le  tout.  L'eau  prend 
tout  le  sulfure  de  carbone  qu'elle  est  capable  de  dissoudre,  et 
l'excès  de  celte  substance  reste  au  fond  du  vase  pour  une  nou- 
velle solution.  Le  liquide  qui  a  dissous  une  certaine  proportion 
de  sulfure  de  carbone  peut  aisément  être  projeté  sur  les  plantes 
avec  une  seringue  de  jardinier  ou  tout  autre  appai'eil  analogue. 
Le  sulfure  de  carbone  ne  coûtant  aujourd'hui  que  4  0  francs  les 
cent  kilogrammes,  les  frais  de  ce  traitement  seraient  évidem- 
ment très  faibles. 

M.  Truffant  (Albert)  dit  que,  ayant  eu  des  Palmiers  dont  les 
racines  étaient  chargées  de  Kermès  qui  leur  nuisaient  beau- 
coup, il  a  essayé  de  détruire  ces  insectes  au  moyen  du  sulfure 
de   carbone   employé  non   en   solution,  mais  en   nature.    Les 


206  PROCES-VERBAUX 

plantes  ainsi  traitées  ont  péri.  Il  a  recouru  alors  à  la  solution 
du  sulfocarbonate  de  potassium  et  il  a  détruit  les  Kermès  sans 
nuire  aux  plantes.  Depuis  cette  expérience,  il  n'emploie  plus 
d'autre  moyen  et,  en  somme,  il  regarde  la  solution  de  sulfocar- 
bonate de  potassium  comme  un  insecticide  parfait. 

M.  Forney  déclare  que  des  substances  assez  diverses  peuvent 
être  avantageusement  employées  comme  insecticides.  Ainsi  le 
silicate  dépotasse,  ou  verre  soluble,  fortement  étendu  d'eau  fait 
périr  les  insectes  parce  que,  en  séchaut,  il  forme  autour  d'eux 
une  enveloppe  ou  croûte  qui  empêche  l'accès  de  l'air.  Sur  les 
Kermès  les  résultats  que  donne  l'emploi  de  cette  substance  sont 
très  remarquables.  La  benzine  ajoutée  à  l'eau  en  faible  quantité 
produit  un  excellent  effet  contre  les  Pucerons  ordinaires;  mais 
l'action  est  très  inégale  sur  le  Puceron  lanigère.  Heureusement, 
il  est  une  substance  qui  agit  sur  celui-ci  de  la  manière  la  plus 
efficace  :  c'est  le  résidu  épais  que  le  pétrole  laisse  au  fond  des 
tonneaux;  or  c'est  une  matière  absolument  sans  valeur  commer- 
ciale. Appliquée  avec  un  pinceau  sur  les  arbres  envahis  par  le 
Puceron  lanigère,  cette  matière  les  en  débarrasse  complètement 
dans  l'année  même.  Enfin  quand  il  s'agit  d'arbres  à  haute  tige 
attaqués  par  ce  même  Puceron,  M.  Forney  conseille  de  mettre  à 
leur  pied  de  la  suie,  pendant  l'hiver.  Comme,  dit-il,  l'insecte 
s'enfonce  en  terre  pour  y  passer  la  mauvaise  saison,  la  suie 
l'empêche  de  remonter  sur  les  arbres  à  la  fin  de  l'hiver  et  les 
arbres  en  sont  ainsi  délivrés. 

2°  Une  lettre  de  M.  Hérault  (A.),  d'Angers,  sur  la  greffe  en 
fente  du  Poirier  pratiquée  en  septembre,  à  laquelle  il  trouve 
divers  avantages  et  qui  cependant,  d'après  les  informations  qu'il 
a  reçues,  n'est  pratiquée  nulle  part.  Dans  une  note  imprimée 
qui  accompagne  sa  lettre  on  lit  ce  qui  suit  :  «  Lorsque  l'on 
«  veut  surgreffer  le  Poirier  pour  le  transformer  en  une  autre 
«  variété,  ou  bien  lorsque,  à  la  tin  de  l'été,  les  rameaux  ou  les 
«  sujets  n'ont  plus  assez  de  sève  pour  permettre  d'écussonner, 
«  dans  ces  divers  cas,  la  greffe  en  fente,  pratiquée  à  cette 
«  époque,  réussit  parfaitement.  » 

3°  Une  lettre  dans  laquelle  M.  J.  Ricaud,  Président  de  la 
Société  vigneronne   de   l'arrondissement   de  Beaune,   appuie 


SÉANCE   DU  22   AVRIL   1886  207 

l'idée  que  la  solution  de  sulfate  de  cuivre  dont  on  a  aujourd'hui 
constaté  l'efficacité  contre  le  Mildiou  ou  Peronospora  viticola, 
qui  d'un  autre  côté  détruit  sur  le  grain  de  Blé  les  spores  de  la 
Carie  {Tilletia  CariesTuL.),  produirait  également  de  bons  effets 
contre  le  Champignon  qui  détermine  la  maladie  de  la  Pomme 
de  terre  et  qui  a  reçu  des  botanistes  le  nom  de  Peronospora 
[Pfiylophthora  Ae'QkKx)  infestans.  «  Me  basant^,  écrit  M.  Ricaud, 
«  sur  ce  qui  se  fait  pour  la  semence  du  Blé,  je  suis  persuadé 
«  que  les  plants  de  Pommes  de  terre,  plongés,  au  moment  de 
«  leur  mise  en  terre^  dans  une  solution  de  sulfate  de  cuivre, 
«  seraient  débarrassés  des  germes  de  la  Cryptogame  et,  comme 
«  conséquence,  la  plante  en  serait  également  garantie  lors  de 
«  son  développement.  Toutefois,  de  peur  que  la  pousse  des 
«  yeux  ou  bourgeons  de  la  plante,  c'est-à-dire  ce  qu'on  appelle 
«  vulgairement  sa  germination,  ne  soit  entravée  par  l'influence 
«  du  sel  de  cuivre,  j'engage  les  cultivateurs  à  faire  des  expé- 
«  riences  avec  des  dosages  différents  (depuis  3  grammes  jusqu'à 
•;(  10  grammes  de  sulfate  par  litre  d'eau).  » 

Comme  pièce  de  la  correspondance  imprimée,  M.  Gh.  Joly 
offre  à  la  Société,  de  la  part  du  vénérable  M.  Marshall  P.  Wyl- 
der,  le  compte  rendu  du  Congrès  horticole  annuel  qui  a  eu  lieu 
aux  États-Unis,  en  1885.  Il  annonce  qu'il  rendra  compte  dans 
le  Journal àe  cet  important  travail.  Egalement  comme  pièce  de 
la  correspondance  imprimée,  M.  le  Secrétaire-général-adjoint 
dépose  sur  le  bureau  une  brochure  intitulée  :  Le  Verger. Conseils 
sur  la  culture  et  la  restauration  des  arbres  à  fruits  à  haute  tige, 
par  M.  l'abbé  Lefèvre  (gr.  in-18  de  24  pages.  Nancy,  1886). 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  d'un  Rapport  sur  un  livre  d' hor- 
ticulture de  M.  Bazin:  M.  Cii.  Chevallier,  Rapporteur. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions ; 

Et  la  séance  est  levée  à  trois  heures  et  demie. 


208  NOMINATIONS 

NOMINATIONS 


SÉAXCE   du   8   AVRIL    1886 

MM. 
\ .  Barbot  (Jules),  horticulteur,  rue  du  Chemiu  de  Fer,  56,  à  Ville- 
momble  (Seine,  présenté  par  MM.  Mies,  Bricha  et  Michel. 

2.  Bethell  (Georges),  jardinier-chef  du  duc  de  Malborough,  Bien- 

heim.  Palace  Gardens,  Woodstock  (Angleterre),  présenté  par 
MM.  Bergman  (E.)  et  Bergman  (F.). 

3.  Brossier  (Henri),  spécialité  d'écorce  de  liège  pour  l'horticulture, 

boulevard  de  Strasbourg,  34,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Ber- 
gman (F.)  et  Bergman  (E.). 

4.  Brousse,  ingénieur-constructeur   de    la  maison   Charpentier   et 

Brousse,  spécialité  d'installation  de  potagers  et  fruitiers, 
avenue  de  la  Défense,  9,  à  Puteaux  (Seine),  présen'é  par 
MM.  Moser  et  Christen  (L.). 

5.  Charpentier,  ingénieur-constructeur  do  la  maison  Charpentier  et 

Brousse,  spécialité  d'installation  de  potagers  et  fruitiers, 
avenue  de  la  Défense.  9,  à  Puteaux  ('^"eine),  présenté  par 
MM.  Moser  et  Christen  (L.). 

6.  Charpillon  (Louis),    propriétaire-agriculteur,  rue  Saiut-Louis- 

en  l'Ile,  ."io,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Josié  de  Lamariôres  et 
Huchez. 

7.  Colin,  entrepreneur  de  menuiserie,  faubourg  Montmartre,  10,  à 

Paris,  présenié  par  MM.  Jolibois  (R.)  et  Couturier  aîné. 

8.  Dablin  (Albert),  distillateur,  rue  du   Temple,  4  87,  à   Paris,  pré- 

senté par  MM.  Michelin  et  Baulot. 

9.  DçsEiNNE,  quincaillier-armurier,  spécialité  d'outillage  pour  l'hor- 

ticulture, rue  de  Paris,  19,  à  Courbevoie  (Seine),  présenté  par 
MM.  Moser  et  Christen  (L.). 

10.  Gérard-Triplet  (Emile),  artiste-peintre,  impasse  Compans,  2,  à 

Paris,  présenté  par  MM.  Bergman  (E.)  et  Bergman  (F.). 

11.  Hummel  (Jean-Jacques-Alfred),  propriétaire,  administrateur  de  la 

Caisse  d'Épargne  de  Paris,  rue  du  Plessis-Piquet,  8,  à  Fon- 
tenay-aux-Roses  (Seine),  présenté  par  MM.  Auguste  (L.)  et 
Vauvel  (L.). 

12.  Lellieux    (Félix),  horticulteur,  rue  Saint-Honoré,  2G7,  à  Paris, 

présenté  par  MM.  Bauer,  Bouré  et  Guinlé. 


SÉANCES   DES   8   ET    22    AVKIL    1886  200 

13,  MoNiN  (Pierr>-),  de  la  maison  Perrier  et  Moain,  constructeur  d'ap- 
pareils de  chauffage,  rue  Michel-Bizot,  164,  à  Paris,  présent 
par  MM.  Roy  et  Bleu. 

H,  SmoTEAu,  rue   de  Tournon,  33,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Joli- 
bois  (R.)  et  Bullier  iTh.). 

15.  Testevcide,  à  Montgeron  et  boulevard  Poissonnière,  21,  à  Paris, 
présenté  par  MM.  Rouiller  (A.)  et  Rolland. 

Séance  du  22  avril  1886 

MM. 

1.  Beaujouan  (Joseph),  jardinier-chef  au  château  de  Coubertia,  par 

Saint-Remy-les-Chevreuse       (Seine-et-Oise),      présenté      par 
MM.  Boizard,  Welker  et  Fichot. 

2.  Bourgeois   (Jules),  arboriculteur  à  Chambourcy  (Seine-et-Oise), 

présenté  par  MM.  Lecointe(A.)  et  Bour^'eois  (A.). 

3.  Bréchet,  jardinier  chez   M.  Groult,  place  du  PetitVitry,  à  Vitry 

(Seine),  présenté  par  MM.  Bleu  (A.)  et  Verlot  ;B.). 

4.  Caquet  (François),  ancien  élève  de  l'École  forestière,  directeur  de 

la  France  agricole  et  forestière,  au    château  de  Fontaine,  par 
Cercy-la-Tour  (Nièvre),   présenté  par  MM.  Forgeot  et  Chauré 
(Lucien), 
o.   Galesloot  (J.-P.-R.\  horticulteur, à  Amsterdam  (Hollande),  pré- 
senté par  MM.  Charles  Verdier  et  Hardy. 

6.  Gérard  (Albert),  rue  Drouot,  8,  à  Paris  et  à  Nanteuil-le-Haudouin 

(Oise),  présenté  par  MM.  Bleu  (A.)  et  Verlot  (B.). 

7.  GuiLLoux  (Edmond),  manufacture  de  tentes,  toiles  et  bâches,  rue 

Bertin-Poiréc,  15,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Couesse  et  Bleu  (A.). 

8.  Latour  (Edmond),  jardinier  chez  M.  Révillon,  boulevard  Richard- 

Wallace,  9,  à  Neuilly-sur-Seine  (Seine),  présenté  par  MM.  Poi- 
ret-Delan  et  Bourin. 

9.  Martichon  (Léopold)  fils,  horticulteur,  route  de  Fréjus,  à  Cannes 

(Alpes-Maritimes),  présenté  par  MM.  Forgeot  et  Truffaut   (A.), 
lu.  Moreau  (Alphonse),  boulevard  Saint-Jacques,  21,  à  Paris,  présenté 

par  MM.  Uelahogue-Moreau  et  Tainturier. 
W  .  MouET,  jardinier  chez  M.  Mathieu  Beaudet,  route   Nationale,  87, 
àMontretout-Saint-Cloud  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Bleu 
(A.)et  Verlrjt  (B.). 
12.  RiFFAUT,  jardinier-chef  de  la  Villa  Donien,  à  Cannes  (Alpes-Mari- 
times) présenté  par  MM.  Solignac(C.)  et  Verdier  (Ch.). 

44 


210  NOTES   ET    MÉMOIRES 

43.  Saintier  (Clément),  jardinier-chef  chez  M.  Poupinel,  à  Saint- 
Arnoult  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Boizard,  Welker  et 
Fichot. 
14.  Sellier  (Eugène),  jardinier-chef  chez  M.  Munster,  au  château  de 
Chevincourt,  par  Saint-Remy-les-Chevreuse  (Seine-et-Oise), 
présenté  par  MM.  Boizard,  Welker  et  Fichot. 

15.  Thomassin  (Jules),  industriel,  boulevard  Poissonnière,  27,  à  Paris, 

présenté  par  MM.  Lebœuf  (P.)  et  Hébrard  (A.). 

16.  ViLLAiN   (Henri),  fabricant,  rue  Pastourelle,  30.  à  Paris,  présenlé 

par  MM,  Bleu  (A.)  et  Chouvet. 

Dami:  Patronnesse 

Madame    Finet,    rue    de    Miromesnil,    \0\,  k   Paris,   présentée   pur 
MM.  Bleu  (A.)  et  Thibaut. 


NOTES   ET   MÉMOIRES 

Deux  belles  variétés  de  Figues  a  propager  (1); 
PAR  M.  Glady  (Eue). 

Nil  sub  sole  novum.  —  Si  nous  débutons  par  ces  mots,  c'est 
que  nous  n'avons  pas  la  prétention  d'annoncer  du  nouveau  à 
nos  collègues.  Cependant  nous  tenons  à  leur  signaler  deux  très 
beaux  fruits,  déjà  connus  de  quelques-uns  sans  doute,  mais 
encore  assez  rares,  et  qui  ne  sont  pas  propagés  comme  ils 
méritent  de  l'être.  Notre  but  est  donc  de  les  faire  bien  connaître, 
parce  qu'ils  possèdent  des  qualités  exceptionnelles  qui  doivent 
les  faire  rechercher  de  tous  les  amateurs. 

Ces  deux  superbes  Figues,  les  plus  remarquables  de  notre 
riche  collection,  portent  les  noms  de  Figue  Adam  et  Figue  San 
Pietro. 

La  Figue  Adam  est  très  ancienne,  quoique  peu  connue;  elle 
nous  est  venue  des  frères  Audibert,  de  Tarascon.  C'était  la  plus 
grosse  Figue  de  leur  nombreuse  collection.  Bien  que  nous  la 

(1)  Déposa  le  S  avril   ISHfi. 


i 


DEUX    FIGL'ES   A    PROPAGER  2H 

possédions  depuis  plusieurs  années,  nous  avons  négligé  à  tort 
de  la  multiplier,  l'arbre  qui  la  produit  étant  planté  dans  notre 
propriété  de  l'Agenais,  tandis  que  nos  principales  cultures 
d'arbres  fruitiers  étaient  dans  nos  propriétés  de  la  Gironde. 

C'est  depuis  que  nous  avons  pris  notre  retraite  sur  notre  pro- 
priété de  famille  de  l'Agenais,  qu'il  nous  a  été  possible  de  bien 
apprécier  les  mérites  réels  de  la  Figue  Adam. 

L'arbre  est  vigoureux  et  productif;  les  fruits  viennent  par 
groupes  échelonnés  de  six  à  huit,  au  bout  de  chaque  branche  ; 
leur  maturité  arrive  ici  du  10  au  15  juillet.  Cette  Figue  mûrirait 
sans  doute  à  Paris  dans  les  premiers  jours  d'août  ;  elle  suivrait 
de  près  la  Figue  à  trois  récoltes,  !a  plus  hâtive  de  toutes,  la 
Figue  d'Argenteuil  et  la  Figue  Dauphine.  Elle  ressemble  un  peu, 
pour  la  teinte  grisâtre,  à  cette  dernière.  Elle  est  plus  grosse  et 
plus  renflée  dans  le  milieu  de  son  pourtour.  Plusieurs  de  ses 
fruits  pèsent  150  grammes. 

La  chair  de  la  Figue  Adam  est  blanche,  très  ferme,  assez 
juteuse,  très  sucrée,  excellente.  L'arbre  est  bifère,  mais  rarement 
on  voit  mûrir  ici  les  fruits  de  la  seconde  saison  ;  la  récolte  de 
juillet  est  assez  abondante  pour  qu'on  puisse  se  contenter  de 
ce  premier  produit. 

La  Figue  San  Pielro,  originaire  de  la  Dalmatie^  fut  introduite 
à  Bordeaux  par  notre  collègue  M.  Jaubert  ;  elle  diffère  totale- 
ment de  la  Figue  Adam, 

Elle  est  énorme  comme  cette  dernière,  mais  de  forme  plus 
allongée,  assez  semblable  à  un  Beurré  Glairgeau.  Sa  teinte  est 
d'un  gris  vert  violacé  assez  foncé  ;  sa  chair  est  d'un  rouge  san- 
guinolent, très  juteuse,  très  sucrée,  délicieuse. 

La  Figue  San  Pietro  est  franchement  bifère;  des  fruits  de  la 
seconde  récolte  ont  été  présentés  par  M.  Bernède,  de  Bordeaux, 
à  la  dernière  session  de  la  Société  pomologique  de  France,  tenue 
à  Bourg,  où  cette  Figue  très  appréciée  a  été  mise  à  l'étude  par 
cette  Société. 

M.  Ferdinand  Jamin,  de  Bourg-la-Reine,  et  M.  Groux,  de  la 
vallée  d'Aulnay,  à  Sceaux,  l'ont  déjà  propagée,  de  même  qu'ils 
ont  mis  en  multiplication  le  remarquable  Figuier  Adam. 

La  Figue  San  Pietro  a  été  présentée  sous  le  nom  impropre  de 


212  NOTES    ET   MEMOIRES 

Figue  Saint-Dominique,  qui  appartient  à  une  autre  Figue  d'un 
mérite  très  secondaire. 

M.  Jaubert,  l'inlroducteur,  nous  fit  rectifier  le  nom  et  nous 
donna  celui  de  San  Piefro,  qui  accompagnait  l'envoi  qui  lui  fut 
fait  de  cet  arbre  précieux. 

Cette  Figue  lui  fut  aussi  donnée  sous  le  nom  de  Meclingea. 
Celui  de  San  Pietro  doit  être  seul  conservé.  Ce  fruit  doit  mûrir 
en  Dalmalie,  à  la  Saint-Pierre,  de  là  sans  doute  le  nom  de  San 
Pietro  qui  lui  a  été  donné. 

On  sait  que  les  boutures  de  Figuiers  faites  sous  cloche,  au 
printemps  et  tout  l'été,  s'enracinent  très  facilement. 

Nous  engageons  vivement  les  amateurs  à  multiplier  ces  deux 
variétés  qui  nous  paraissent  à  bon  droit  remarquables  entre 
toutes;  leur  beauté,  leur  bonté,  leur  précocité,  doivent  leur 
valoir  une  place  dans  tous  les  jardins,  dans  tous  les  vergers. 


Le  vent  de  bise,  l'œil,   le  bouton  a  feuilles  et  le  bouton 

A    FLEURS    DES    PoiRIERS    ET     DES   POMMIERS   (i), 

par  M.   Courtois  (Jules). 

Le  vent  de  bise  est  un  vent  d'Est  plus  ou  moins  Nord,  âpre,  sec 
et  froid,  dur  à  tous  :  végétaux,  bêles  et  gens. 

Moins  violent  que  le  mistral  qui,  soufflant  du  Nord-Ouest, 

ravage  la  Provence,  le  vent  de  bise,  dans  une  large  région,  est 

aussi  très  malfaisant.  On  dit  de  lui:  froid  et  sec  comme  bise,  et 

encore  : 

De  la  bise  le  rude  vent 

Suspend  tous  les  travaux  aux  champs. 

Nous  écrivons  ces  lignes  le  25  février  1886,  sous  l'impression 
que  nous  cause  ce  vent,  qui  souffle  depuis  plus  d'une  quinzaine, 
maintenant  nuit  et  jour  le  thermomètre  à  plusieurs  degrés  au- 
dessous  de  zéro. 

Dans  cette  saison,  les  arbres  fruitiers  (nous  pensons  à  eux  par- 
ticulièrement) n'ont  rien   encore  à  redouter  du   froid,  s'il  n'est 

(1)  Déposé  le  14  mars  1886. 


LE   VENT   DE    BISE   ET    LES    BOUTONS  213 

excessif,  et,  nous  occupant  plus  particulièrement  encore  des 
Poiriers  et  des  Pommiers,  nous  dirons  que  des  écailles  très  artis- 
tement  imbriquées  protègent  leurs  boutons  à  fleurs,  leurs  bou- 
tons à  feuilles,  et  leurs  yeux. 

Ces  trois  organes  offrent  ici  un  intérêt  spécial  parce  qu'on  ne 
les  rencontre  bien  distincts  que  sur  les  Poiriers  et  les  Pommiers. 
Sur  la  ^'igne,  par  exemple,  il  n"y  a  ni  boutons  à  feuilles,  ni  bou- 
tons à  fleurs;  on  ne  voit  que  des  yeux,  qui  naturellement,  chose 
monstrueuse  sur  les  Poiriers  et  les  Pommiers,  ainsi  qu'il  sera  dit 
ci-après,  donnent  dans  l'année  bois,  feuilles,  fleurs  et  fruits  et 
de  plus  des  yeux  nouveaux  pour  l'année  d'après.  C'est  cet  organe 
unique  quirend  la  taillede  !a  Vigne  si  simple.  Elle  se  fait  toujours 
à  deux  yeux  sur  nos  treilles;  c'est  la  taille  bigemme  pratiquée 
déjà  du  temps  de  Columelle  (6U  ans  après  J.-C).  11  l'appelle 
putatio  bigemmis  (1). 

Un  autre  intérêt  s'attache  auxdits  trois  organes  ;  ce  sont  les 
seuls  organes  de  végétation  qui  se  montrent  sur  les  Pommiers  et 
les  Poiriers  en  hiver,  les  seuls  dont  aient  à  s'occuper  le  sécateur 
et  la  serpette,  à  la  taille  en  sec;  c'est  aussi  sur  eux  trois  que 
repose  le  principe  de  la  taille  trigemme  (2).  Ils  représentent  les 
trois  phases  d'élaboration  de  l'œil,  quand  il  n'est  pas  sorti  de  la 
voie  delà  fructification,  depuis  son  germe  primitif  jusqu'à  la 
fleur,  savoir  : 

{'"phase:  l'œil  à  l'aisselle  d'une  feuille  principale  accompa- 
gnée quelquefois,  à  sa  droite  et  à  sa  gauche,  d'une  ou  deux 
feuilles  secondaires;  fin  de  la  première  année. 
»-  2"«  phase  :  le  bouton  au  centre  d'un  bouquet  de  feuilles, 
ouïes  principales  aussi,  trois  ou  quatre  formant  une  rosette;  fin 
de  la  deuxième  année. 

3'"''  phase  :  Le  bouton,  devenu  plus  gros,  au  centre  d'un  bou- 
quet de  feuilles,  toutes  principales  également,  cinq  à  sept  for- 
mant une  rosette  plus  large;  fin  de  la  troisième  année. 

Quand  unboulon  a  septfeuillesles  jardiniersl'appellent  un  sept. 


(I)  Putatio  d'où  amputation  en  français. 

(ï)  Voir  sur  la  Taille  trigemme  le  Journal  de  la  Société,  année  1885, 
février  page  M3,  avril  page  202,  et  juin  page  347. 


214  NOTES    ET    MÉMOIRES 

Ce  nombre  est  l'indice  d'une  élaboration  achevée,  d'une  flo- 
raison certaine,  le  printemps  suivant  de  la  quatrième  année. 

Telles  sont  les  phases  normales  par  lesquelles  passe  l'organe 
primordial,  l'oeil^  chez  le  Poirier  et  le  Pommier,  pour  devenir 
bouton  à  fleur,  bien  qu'il  y  ait  à  celte  règle  des  exceptions  nom- 
breuses d'élaboralions  plus  rapides. 

En  effet,  sur  certaines  variétés,  des  boutons  à  fleurs  se  mon- 
trent souvent  dès  la  deuxième  année  pour  s'épanouir  au  prin- 
temps de  la  troisième;  on  en  voit  même  qui  se  forment  dans  le 
cours  de  la  première  année,  s'épanouissant  au  printemps  de  la 
deuxième  ;  on  signale  encore  des  yeux  généralement  terminaux, 
monstruosités  végétales,  accomplissant  toutes  les  [ihases  l'année 
même  de  leur  venue  au  monde  et  fleurissant  vers  l'automne. 
Dans  ces  exceptions,  c'est  la  nature,  qu'on  nous  passe  le  mot, 
qui  a  doublé  les  étapes;  par  contre,  que  de  boutons  privés 
d'air  et  de  soleil  qui  mettent  un  nombre  inflni  d'années  à  tourner 
à  fleurs,  quand  ils  ne  s'éteignent  pas  avant  ! 

Mais  les  boutons  à  fleurs  les  mieux  constitués  sont  générale- 
ment ceux  qui  ont  suivi  la  marche  normale  sus-indiquée.  Ils 
donnent  de  plus  beaux  bouquets  de  fleurs  (1).  Disons  encore  que 
l'épanouissement  des  trois  organes,  qui  se  fait  d'avril  à  mai,  a 
lieu  dans  l'ordre  qui  suit  : 

D'abord  les  boutons  à  fleurs,  puis  les  boutons  à  feuilles,  et 
en  dernier  lieu  les  yeux.  C'est  cet  ordre  qui  fait  au  printemps  la 
beauté  des  Poiriers  et  surtout  des  Pommiers  en  fleurs,  la  fleur  se 
montrant  avant  la  feuille. 

Protégés  comme  ils  le  sont,  les  dits  trois  organes,  surtout 
quand  ils  sont  bien  constitués,  bravent  la  bise  généralement  jus- 
qu'à la  fin  de  mars.  Mais  il  n'en  est  plus  de  même  quand  viennent 
avril  et  mai  ;  la  bise  alors  est  à  tous  redoutablo,  à  cette  époque 
principalement,  que  la  tradition  a  caractérisée  par  ces  mots  : 
Lune  rousse  et  personnifiée  avec  les  noms  de  saints  appelés  les 
trois  saints  de  glace  :  saint  Mamert,  saint  Pancrace  et  saint  Ger- 
vais,  dont  les  fêtes  tombent  les  H.  12|[et  13  mai,  époque  à 
laquelle  sévissent  généralement  et  avec  trop  derégularité  chaque 

(1  )  Et  aussi  de  plus  beaux  et  de  meilleurs  fruits. 


Sum.    SIJK   LE   l'ALMIER    DE    STAULELI  215 

année  les  gelées  printanières.  C'est  par  un  vent  de  bise  toujours 
que  ces  dernières  causent  leurs  dégâts. 

En  temps  de  bise,  il  n'est  pas  prudent  de  faire  voyager  les 
arbres  ni  de  les  planter.  Le  hàle  les  saisit  et  les  dessèche. 

Le  vent  de  bise  est  redouté  aussi  des  animaux. 

Le  moineau,  pour  ne  parler  que  de  lui,  quand  ce  vent  souffle, 
sort  le  moins  qu'il  peut,  et,  si  le  besoin  de  se  nourrir  le  tire  de 
sa  cachette,  il  va  au  plus  vite  chercher  sa  pâture  et  rentre  chez 
lui  sans  bruit,  sans  jacasser,  lui  si  bavard  ! 

Quant  aux  insectes,  nos  ennemis  pour  la  plupart,  ils  sont 
doués  d'un  instinct  qui  leur  fournit  le  moyen  de  se  protéger,  soit 
à  l'état  d'insecle  parfait  et  parfaitement  caché  aussi,  soit  à  celui 
de  chrysalide,  de  larve  ou  d'œuf.  Aucun  ne  se  montre  tant  que 
souffle  la  bise. 

Quand  la  bise  fut  venue, 
Pas  un  seul  petit  morceau 
De  mouche  ou  de  vermisseau. 

Point  d'éclosion,  point  d'amour  en  temps  de  bise,  laquelle 
sévit,  comme  nulle  part,  sur  le  vaste  plateau  de  laBeauce  Ghar- 
traine  où,  de  Chartres  à  Pithiviers,  rien  ne  l'arrête,  pas  le  moin- 
dre monticule. 

Pour  terminer,  nous  dirons  avec  l'école  de  Salerne  ; 

Vieillards,  ne  sortez  pas  en  temps  de  bise. 


Note  sur  le  Palîuer  de  Staoueli  ((), 
par  M.  Ch.  Joly. 

Lorsque,  le  14  juin  1830,  les  Français  débarquèrent  en  Afrique, 
à  Sidi-Ferruch,  à  25  kilomètres  d'Alger,  l'armée  ennemie 
était  campée  sur  un  plateau  éloigné  de  6  kilomètres  et  domi- 
nant de  150  mètres  les  dunes  voisines.  Les  chefs  arabes  avaient 
planté  leurs  lentes  près  du  Palmier  séculaire  dont  il  sera  parlé 
plus  loin  et  autour  duquel  on  devait  fonder  plus  tard  l'abbaye 

(1)  Déposée  le  23  mars  1886, 


216  NOTES   ET   MEMOIRES 

de  la  Trappe.  Ce  fut  près  de  là  que  fut  livré,  le    19  juin,    le 
combat  qui  commença  celte  série  de  luttes  sanglantes  qui  nous 

livra  l'Alaérie. 


àhlf  ., 


Treize  ans  après,  un  arrêté  du  25  juillet  1843  concédait  aux 
TrappisteS;,  à  17  kilomètres  d'Alger,  un  terrain  de  1.020  hec- 
tares, couvert  alors  par  des  broussailles  et  par  des  Palmiers 
nains.  Les  religieux,  au  nombre  de  quarante  environ,  bien  que 


NOTE   SUR    LE   PALMIER    DE    STAOUELI  217 

décimés  par  les  lièvres,  finirent  par  assainir  le  sol.  Ils  construi- 
sirent une  ferme  et  des  ateliers  de  toute  espèce.  On  défricha 
profondément  le  terrain  ;  on  fit  des  plantations  d'arbres  et  de 
vignes;  on  cultiva  les  céréales,  en  un  mot  on  transforma  le  dé- 
sert, au  point  qu'aujourd'hui  rétablissement  agricole  de  Staouëli 
est  l'un  des  plus  beaux  et  des  mieux  cultivés  de  l'Algérie.  Les 
jardins  seuls  occupent  une  superficie  de  plus  de  50  hectares 
enclos  de  murs  ;  en  dehors,  o  0  hectares  sont  défrichés  et  ense- 
mencés en  céréales.  Les  cultures  comprennent  ensuite  le  Sorgho, 
la  Betterave  et  surtout  la  Vigne  qui  partout  vient  remplacer  le 
Palmier  nain.  Depuis  vingt  ans,  on  a  boisé  40  hectares  en  essen- 
ces forestières,  surtout  en  Eucalyptus,  qui  déjà,  à  dix  ans,  me- 
surent 1  m.  20  de  circonférence.  La  deuxième  culture  la  plus 
importante  à  Staouëli  est  celle  du  Géranium  rosat,  dont  les 
feuilles  donnent  à  la  distillation  une  huile  ayant  une  odeur  qui 
ressemble  à  l'essence  de  Rose  véritable  :  à  la  Trappe,  cette  cul- 
ture s'étend  sur  plus  de  30  hectares. 

L'abbaye  proprement  dite,  dont  la  première  pierre  a  été 
posée  par  le  maréchal  Bugeaud,  forme  un  rectangle  de  50  mè- 
tres de  côté  dont  le  milieu  est  occupé  par  un  jardin  entouré 
d'un  cloître  à  deux  rangs  d'arcades.  Les  visiteurs  étrangers  sont 
admis  avec  la  plus  grande  courtoisie  à  visiter  l'établissement, 
et^  dans  le  cabinet  du  Père  abbé,  on  fait  voir  le  bureau  sur 
lequel  fut  signé,  en  1830,  dans  la  villa  Gouput,  àEI-Biar,  l'abdi- 
cation de  Hussein-Dey  et  la  cession  de  l'Algérie  à  la  France. 

C'est  dans  l'intérieur  de  la  cour  du  cloître  que  se  trouve  le 
Palmier  dont  je  donne  ici  le  dessin.  Il  est  composé  de  dix  tiges 
formant  une  espèce  de  gerbe,  dont  les  branches  s'élèvent  à 
'12  mètres  environ;  on  suppose  qu'il  peut  avoir,  à  l'heure 
actuelle,  une  centaine  d'années. 

Le  personnel  de  l'exploitation  agricole  de  Staouëli  se  com- 
pose de  MO  religieux  trappistes,  de  60  domestiques,  de  70  con- 
damnés militaires  et  de  150  à  180  travailleurs  espagnols  ou 
défricheurs,  qui  reçoivent  110  francs  à  l'hectare  mis  en  culture. 

La  Vigne  est,  à  Staouëli,  la  culture  la  plus  importante  :  les 
plantations  couvrent  déjà  300  hectares  et  se  continuent  sans 
cesse.  Les  plan'*  qu'on   cultive    sont  l'Espar  ou  Mourvédre  de 


"â'iS  NOTES    ET    MÉMulHES 

Pj-ovence,  1»^  Morastel,  le  Garignan  et  l'Aramon.  Leur  ennemi 
principal  est  TAItise  bleue  que  l'on  recueille  dans  des  enton- 
noirs d'envii'on  60  centimètres  de  diamètre;  on  présente  l'en- 
tonnoir sous  chaque  cep  et  avec  une  baguette  on  frappe  la 
feuille  et  les  sarments  pour  en  faire  tomber  les  insectes  et  les 
brûler. 

On  sait  qu'en  Algérie  l'étendue  des  terres  affectées  à  la  cul- 
ture de  la  Vigne  va  sans  cesse  croissant  :  l'année  dernière,  la 
récolte  a  passé  un  million  d'hectolitres  et  dans  peu  de  temps 
elle  sera  doublée;  aussi  y  a-t-il  lieu  de  s'étonner  qu'on  n'ait  pas 
établi  pour  nos  colons  une  école  de  viticulture,  car  c'est  parla 
que,  dans  un  avenir  peu  éloigné,  s'opérera  la  conquête  véri- 
table de  l'Algérie. 

L'excursion  du  couvent  de  la  Trappe  est  l'une  des  plus  inté- 
ressantes à  conseiller  aux  touristes  qui  ont  le  bonheur  de  s'in- 
téresser à  la  culture  du  sol  et  de  faire  une  visite  à  notre  belle 
colonie. 


Des  Hybrides  (1), 
par  M.  Carrière  (E. -A.). 

Au  moment  où  tout  le  monde  horticole,  à  propos  de  tout  et 
même  de  rien,  comme  l'on  dit  parfois,  parle  constamment 
d'hybrides  et  à' hybridation,  nous  avons  cru  qu'un  article  sur  ce 
sujet  présenterait  un  certain  intérêt,  d'abord  par  lui-même,  c'est- 
à-dire  par  l'examen  des  faits,  ensuite  par  les  discussions  qu'il 
pourrait  provoquer,  ce  qui,  nous  en  avons  la  conviction,  aurait 
un  double  avantage  :  de  servir  la  science  et  la  pratique.  De  là 
l'explication,  sinon  la  justification,  du  présent  article. 

La  première  question  qui  se  présente  ou  plutôt  qui  s'impose 
et  qui,  pour  cette  raison,  peut  être  appelée  préjudicielle,  est 
celle-ci  :  Qu  est-ce  qu'un  hybride  ? 

Cette  question,  beaucoup  plus  complexe  qu'on  ne  le  suppose 
généralement,  bien   que  très  importante,  n'est  cependant  que 

(I)  .Note  déposée  le  ï\  février  IS8(). 


DES    HYBRIDES  219 

secondaire;  elle  se  rattache  à  une  autre,  qui  la  précède  même, 
—  celle  de  l'espèce  dont  elle  est  une  conséquence.  En  effet,  si 
l'on  demande  à  la  science  —  et  ici  le  cas  l'exige  —  qu'est-ce 
qu'un  hybride?  elle  répond:  c'est  le  produit  de  la  fécondation 
de  deux  espèces  entre  elles!  Mais  alors  surgit  une  nouvelle  diffi- 
culté; celle-ci  :  qu  est-ce  qu'une  espèce? 

Tant  que  l'on  a  cru  qu'il  existait  des  types  immuables  et  indé- 
finiment permanents,  avec  tous  leurs  caractères,  on  avait  là  une 
base  en  apparence  stable,  autorisant  une  définition  absolue. 
C'était  donc  une  sorte  d'étalon  qui  permettait  le  contrôle.  C'est 
à  ce  type,  idéal  plutôt  que  réel,  qu'on  avait  donné  la  qualifica- 
tion d'espèce.  Mais  aujourd'hui  que  l'on  sait  que  tout  est  indéfî- 
iiiment  et  continuellement  niuable,  l'espèce,  ainsi  qu'on  l'avait 
définie  tombe,  et  avec  elle  les  hybrides,  du  moins  comme  on  les 
comprenait.  De  plus  encore,  on  avait  admis  comme  règle  que  les 
véritables  hybrides  devaient  être  stériles  ou,  dans  le  cas  con- 
traire, qu'ils  devaient,  dans  un  temps  très  court,  disparaître  en  se 
confondant  avec  les  types  dont  ils  étaient  sortis.  Théorique- 
ment, ces  faits  étaient  simples  et  clairs  ;aussipartantdeces  points 
avait-on  créé  d'autres  types  secondaires  et  de  diverses  valeurs 
que  l'on  avait  même  essayé  de  déterminer,  cest-à-dire  de  fixer 
la  valeur.  Ces  sous-types  étaient  au  nombre  de  deux  :  les  races 
et  les  variétés. 

On  admettait  aussi  que  ces  sous-types  pouvaient  se  féconder 
entre  eux  et  donner  naissance  à  des  individus  également  fertiles. 
Aujourd'hui,  la  pratique  a  démontré  —  et  démontre  tous  les 
jours — qu'il  en  est  tout  autrement;  d'abord  qu  il  n'y  a  pas  de 
types  absolus,  par  conséquent  plus  d'espèces,  telles  du  moins 
qu'on  les  comprenait,  que  la  stérilité  est  une  exception  due  à 
une  imperfection  d'organe  et  qu'au  contraire  tous  les  individus 
tendent  à  produire  des  graines.  Mieux  même  :  que  tous  les  in- 
dividus tendent  à  se  «  fixer  »,  c'est-à-dire  à  reproduire  leurs 
caractères,  par  conséquent  à  former  des  types,  et  cela  indéfini- 
ment. D'où  il  résulte  que,  dans  un  sens  vrai,  espèces  et  hybrides 
ont  disparu.  Est-ce  à  dire  que  la  science  s'est  affaiblie,  qu'il 
n'existe  aucune  base  sérieuse  et  que  l'étude  des  végétaux  n'est 
plus  qu'un  dédale  sans  ordre  ni  sans  limite?  Non,  évidemment! 


•220  .NOTES   ET   MÉMOIRES 

A  des  règles,  à  des  théories,  en  ont  succédé  d'autres  conformes 
aux  faits  et  sanctionnés  par  la  pratique.  Aussi  désormais, 
science  et  pratique  doivent-elles  s'entendre  sinon  sur  les  mots, 
du  moins  sur  les  choses. 

Mais  si  la  pratique  a  infirmé  certaines  théories  scientifiques, 
n'est-elle  pas  à  son  tour  en  train  de  se  suicider  en  ce  qui  con- 
cerne V hybride  ?  Le  fait  paraît,  sinon  certain,  du  moins  probable. 
En  eTet,  les  jardiniers  ne  parlent  plus  que  d'hybrides,  en  voient 
partout,  en  créent  à  volonté.  Mais  ne  s'abusent-ils  pas  et  com- 
prennent-ilsbien  ce  que  c'est  qu'un  hybride?  Quelles  précautions 
prennent  la  plupart  des  horticulteurs  lorsqu'ils  pratiquent  ce 
qu'ils  appellent  Vlujbridation?  Se  rendent-ils  bien  compte  de 
la  nature  des  organes  sexuels,  du  rôle  qu'ilsjouent  et  des  phéno- 
mènes qui  se  produisent  lorsqu'on  les  met  en  contact?  On  peut 
en  douter.  A  ce  sujet,  un  examen  au  moins  superficiel  des  cho- 
ses nous  parait  nécessaire;  nous  allons  le  tenter. 

Faisons  d'abord  remarquer  qu'il  n'y  a  jamais  eu,  qu'il  n'y  a 
pas,  ni  qu'il  n'y  aura  jamais  deux  choses  identiques,  et,  d'une 
autre  part,  que  toutes  les  plantes  naturellement  (c'est-à-dire 
sans  fécondation  artificielle)  tendent  à  varier,  sollicitées  par  deux 
forces  contraires  :  l'une  qui,  en  raison  de  la  force  acquise,  tend 
à  conserver,  tandis  que  l'autre,  subissant  la  grande  loi  de  l'évo- 
lution ascendante  ou  progressive,  tend  à  la  variation,  à  l'exten- 
sion des  anciens  types  et  à  la  formation  de  nouveaux.  C'est  de 
l'efTort  incessant  de  ces  deux  forces  antagonistes  que  résulte 
l'harmonie,  en  constituant  ce  merveilleux  enchaînement  évolu- 
tif et  qui  a  fait  dire  au  grand  Linné  :  «  Natura  non  fucit  sal- 
ins »,  qui,  pourtant,  est  loin  d'être  absolu.  Donc,  dès  l'instant 
où  sans  l'intervention  humaine  toutes  les  plantes  tendent  à 
varier,  nous  disons  que,  contrairement  à  ce  qu'a  dit  le  savant 
suédois,  la  nature  fait  des  sauts  et  parfois  même  de  très  grands 
ce  que  démontrent  : 

1°  Les  diverses  créations,  végétaux  ou  animaux,  qui  présen- 
tent de  très  grandes  différences  dues  au  milieu  oîi  on  les  observe, 
et  qui  constituent  les  Faunes  et  les  Flores  si  diverses  qui  exis- 
tent; 

2*    Les   nombreux  équivalents    qui  se    montrent  journelle- 


DES   HYBRIDES  221 

ment  dans  les  cultures.  En  effet,  combien,  dans  les  semis,  d'in- 
dividus qui  naissent  avec  des  caractères  que  n'avaient  pas  leurs 
parents  et  qui  en  sont  même  tellement  différents  qu'ils  nécessi- 
tent la  formation  de  nouveaux  genres?.... 

On  le  voit:  si  les  individus  varient  sans  qu'il  y  ait  eu  fécon- 
dation entre  leurs  parents  ou  d'autres  analogues  et  si,  d'une 
autre  part,  ainsi  que  cela  est  absolument  vrai,  il  n'y  a  point 
possibilité  de  limiter  ni  même  de  définir  l'espèce,  quelle  sera  la 
base  qui  pourra  permettre  de  définir  Ihybride  dont  elle  est 
supposée  descendre? 

Tout  ceci  est  donc  obscur,  arbitraire  et  se  réduite  une  ques- 
tion de  foi,  ce  qui  n'est  pas  de  la  science,  au  contraire!  En 
science,  ce  qu'il  faut  ce  sont  des  faits,  de  sorte  que  toute  question 
opposée  à  ceux-ci  ou  qui  lésa  contre  elle,  est  fausse. 

Mais,  d'une  autre  part,  si  la  science  est  impuissante  à  définir 
V hybride,  eWe  ne  peut  donc  accuser  la  pratique  d'abuser  du  mot 
et  de  «  patauger  »  dans  ses  dires. 

Par  exemple,  que  pourrait-on  objecter  au  jardinier  ouàThor- 
ticulteur  qui  viendrait  dire  qu'il  a  obtenu  un  hybride  de  Chry- 
santhème, de  Rosier,  de  Dahlia,  de  Pivoine,  de  Zinnia,  de  Cala- 
dium,  etc.,  ou  un  hybride  d'Épinard,  de  Chou,  d'Oseille,  de 
Céleri^  de  Laitue,  de  Chicorée,  de  Melon,  de  Haricot,  de  Pois,  de 
Carotte,  etc. ,  ou  un  hybride  de  Chêne,  de  Peuplier,  d'Orme,  etc. , 
ou  bien  encore  au  fermier  qui  soutiendrait  avoir  obtenu  un 
hybride  de  Blé,  de  Seigle,  de  Luzerne,  de  Trèfle?  Rien!  assuré- 
ment, de  scientifique  du  moins.  Tout  ce  que  l'on  pourrait  faire, 
c'est  tout  au  plus  d'émettre  des  doutes.  Mais  ici,  encore,  sur 
quoi  appuyer  ceux-ci,  sinon  sur  des  hypothèses,  ce  qui  n'est  pas 
suffisant,  car  lorsqu'il  s'agit  de  science  il  faut  des  faits;  ce  qui, 
toutefois,  ne  veut  pas  dire  qu'il  fautrejeter  tontes  les  hypothèses, 
mais  au  moins  qu'on  doit  les  considérer  comme  telles  tant 
qu'elles  n'ont  pas  été  sanctionnées  par  l'expérience. 

De  tout  ceci,  il  ressort  que  le  mot  hybride  n'a  plus  aujourd'hui, 
même  en  science,  de  valeur  précise  :  c'est  une  question  d'opinion 
ou  d'appréciation  purement  personnelle.  Mais,  d'une  autre  part 
encore,  cène  sont  pas  seulement  les  praticiens  qui  usent  et  abu- 
sent, de  ce  mol  hybride,  el  nous  voyons  des  botanistes  qui  ayant 


222  DES  HYBRIDES 

reçu  du  Brésil  et  du  Mexique  des  échantillons  secs^  c'est-à- 
dire  des  cadavres,  de  Fougères,  de  Mélastomacées,  de  Bigno- 
niacées,  de  Composées,  etc.,  les  étalent  près  l'un  de  l'autre,  à  la 
queue  leu  leu,  comme  l'on  dit,  et  alors,  armés  d'une  loupe, 
font  des  rapprochements  et  forment  des  groupes  que,  par 
analogie  et  d'après  leur  sensum,  ûs  qna.\i{ien\.  espèces,  hybrides, 
cariétés,  et  auxquels  aussi  ils  donnent  des  noms.  Mais,  de  plus, 
il  n'est  pas  rare  de  voir  d'autres  savants,  également  considérés 
comme  compétents,  qui,  étudiant  les  mêmes  objets,  les  jugent 
différemment.  Où  donc  alors  est  la  vérité? 

Doit  on,  après  ceci,  s'étonner  si  des  praticiens,  presque  tou- 
jours étrangers  aux  sciences  naturelles  et  parfois  même  complè- 
tement illettrés,  font  un  usage  immodéré  du  mot  hijbride,  quand 
des  savants  spéciaux,  sérieux^  regardés  comme  compétents,  s'en- 
tendent si  peu  sur  les  mêmes  objets,  au  point  même  d'émettre 
des  opinions  tout  à  fait  contraires  ;  certains  regardent  comme 
hybrides  ce  que  d'autres  considèrent  comme  des  espèces,  ci  vice 
versa. 

Comme  résumé,  que  conclure  sur  hybride  ?  Doit-on  abandon- 
ner le  mot?  Non,  certes.  Il  ne  faut  pas  rejeter  une  chose  par  ce 
fait  qu'on  a  abusé  du  nom  qui  l'exprime; ce  qu'il  faut,  c'est  évi- 
ter l'excès  et  surtout  faire  en  sorte  que  l'appellation  ait  une 
signification  précise  et  justifiée  par  les  faits,  c'est-à-dire  que  la 
plante  nommée  hybride,  obtenue  par  une  fécondation  sérieuse, 
présente  des  caractères  vraiment  distincts.  Scientifiquement, 
l'hybride  devrait  être  un  individu  qui,  issu  de  deux  genres  dif- 
férents, posséderait  d'une  manière  évidente  des  caractères 
communs  aux  deux.  Quant  à  la  stérilité  ou  au  fait  de  «  retour  » 
sur  lesquels  on  s'était  basé  autrefois  comme  devant  caractériser 
l'hybride,  il  faudrait  les  rejeter  comme  insuffisants  puisque  l'on 
voit  parfois  dans  un  même  semis,  provenant  de  graines  récol- 
tées sur  un  seul  individu,  des  sujets  très  fertiles,  d'autres  c|ui  le 
sont  plus  ou  moins,  enfin  d'autres  tout  à  fait  stériles. 

En  ce  qui  concerne  le  «  retour  »,  on  ne  peut  non  plus  rien 
inférer  puisque  l'on  voit  souvent  —  on  pourrait  même  dire  tou- 
jours —  des  prétendues  espèces  —  c'est  également  le  propre 
des  variétés —  qui,  après  être  restées  un  nombre  plus  ou  moins 


RAPPORT    SUR   UN   MÉMOIRE   DE  M.    LEDOUX  223 

grand  d'années  sans  varier  pour  ainsi  dire,  varient  d'une  manière 
frappante  et  désordonnée,  tandis  qu'au  contraire  on  voit  appa- 
raître des  variétés  singulières  et  des  plus  distinctes  qui  se  pro- 
duisent, et  cela  presque  indéfiniment,  avec  une  constance  et  une 
persistance  que  l'on  peut  regarder  comme  relativement  com- 
plètes. On  en  a  de  fréquents  exemples  en  horticulture:  presque 
tous  nos  légumes  sont  dans  ce  cas  ;  c'est  au  point  que  pour  beau- 
coup, on  n'en  connaît  plus  les  types. 


RAPPORTS 

Rapport  sur  u.v  mémoire  de  M.  Désiré  Ledoux,  arboriculteur 
A  Blangy-le-Chateau(1  j. 
MM.  Chatenay  (Abel)  et  Bertrand,  Rapporteurs. 
Messieurs, 

Chargés  de  faire  un  Rapport  sur  la  brochure  publiée  par 
M.  Ledoux,  brochure  traitant  d'une  nouvelle  forme  recom- 
mandée par  lui  pour  les  arbres  fruitiers  en  espaliers,  nous  nous 
trouvons  quelque  peu  embarrassés. 

En  effet,  si  nous  ne  voyons  pas  grand'chose  à  critiquer  sur 
les  principes  exposés  dans  ce  travail  ;  nous  n'y  voyons  pas  non 
plus  beaucoup  de  louanges  à  décerner,  car  tout  ce  que  dit 
M.  Ledoux  a  été  dit  et  traité  depuis  longtemps  dans  bien  des 
ouvrages  d'arboriculture. 

Cette  soi-disant  nouvelle  forme  que  M.  Ledoux  nomme  «  can- 
délabre »  à  ramifications  intérieures,  n'est  en  réalité  qu'une  lé- 
gère modification  du  candélabre  à  quati'e  branches  en  U  double, 
forme  que  l'on  voit  journellement  recommander  et  appliquer 
par  nombre  de  professeurs  et  de  jardiniers. 

Cette  modification,  encore  excusable  quand  l'arbre  doit  être 
formé  sur  six  ou  huit  branches,  n'a  aucune  raison  d'être  quand 
l'arbre  à  former  ne  comporte  que  quatre  branches.  Or,  comme 
la  forme  en  question  est  destinée  principalement,  dans  l'esprit 

(i)  Déposé  le  2.T  février  188S. 


224  RAPPORT 

de  son  obtenteur,  à  garnir  des  murailles  très  élevées  et  bien  sou- 
vent coupées  par  des  ouvertures  rapprochées,  il  s'ensuit  qu'on 
ne  peut  guère  lui  donner  une  grande  largeur  et  que  quatre 
branches  forment  le  plus  souvent  sa  charpente;  du  reste,  avec 
beaucoup  de  variétés  de  Poiriers,  il  serait  impossible  de  lui  don- 
ner une  charpente  plus  étendue.  Nous  ne  reconnaissons  donc 
pas  l'utilité  de  cette  innovation  qui  rend  certainement  l'arbre 
plus  difficile  à  équilibrer  dans  sa  jeunesse. 

La  forme  en  U  double,  dont  les  quatres  branches,  qui  toutes 
les  quatres  peuvent  être  qualifiées  de  branches  mères,  présen- 
tant exactement  la  même  courbure  à  leur  point  de  jonction, 
est  par  son  mode  de  formation  plus  facile  à  équilibrer  que  la 
forme  de  M.  Ledoux,  où  nous  voyons  les  deux  branches  exté- 
rieures se  continuer  régulièrement  dans  leur  courbe  et  leur 
partie  verticale,  formant  ainsi  deux  branches  mères,  tandis  que 
les  deux  branches  intérieures  prises  sur  les  deux  premières  ne 
constituent  en  somme  qu'une  sorti  d'étage  qui  justifie  bien  le 
nom  de  ramification  intérieure,  mais  qui  ne  présente,  à  notre 
avis,  qu'une  réelle  infériorité,  au  point  de  vue  delà  formation 
rationnelle  de  l'arbre. 

Dans  ses  critiques  sur  la  forme  palmette,  M.  Ledoux  ne  nous 
paraît  pas  toujours  très  juste.  En  efi^et,  quand  il  dit  que  les 
branches  charpentières  prennent  forcément  une  direction  hori- 
zontale et  que  la  sève  contraint  les  prolongements  à  s'allonger 
dans  un  sens  horizontal^  au  lieu  du  sens  perpendiculaire,  il  se 
trompe  évidemment  dans  son  appréciation,  car  ce  mouvement 
horizontal,  ou  plutôt  oblique,  n'est  ni  naturel,  ni  contraint  par 
la  sève  ;  il  est  dû  unitiuement  au  jardinier. 

Que  M.  Ledoux  laisse  une  palmette  en  formation  abandonnée 
à  elle-même,  il  verra  bien  que  les  prolongements  des  branches 
de  côté  tendront  tout  naturellement  à  prendre  une  direction 
perpendiculaire.  Nous  n'avons  pas  du  reste  la  prétention  d'ap- 
prendre ce  fait  à  notre  confrère,  qui  nous  parait  très  bien  con- 
naître la  conduite  desarbres  à  fruits;  nous  entendons  simplement 
Uii  montrer  que  quand  on  veut  trop  prouver  on  dépasse  sou- 
vent le  but.  La  ferme  en  palmette  restera  toujours  lune  des 
meilleures  à  employer  pour  les  espaliers  qui  ne  sont  pas  de 


SUR   UN   MÉMOIRE   DE   M.    LEDOUX  225 

grande  hauteur,  et  nous  approuverons,  avec  M.Ledoux,  les  for- 
mes verticales  lorsqu'il  s'agira  de  garnir  des  pignons  de  mai- 
sons, des  murailles  d  habitation  ou  d'exploitation  agricole,  etc., 
tout  en  formulant  nos  réserves  sur  son  système  de  ramification 
intérieure. 

La  forme  verticale  a  bien,  elle  aussi,  des  inconvénients  que 
M.  Ledoux  ne  signale  pas,  entr'autres  la  surveillance  qu'il  faut 
continuellement  exercer  pour  éviter  que  les  branches  ne  s'em- 
portent par  le  haut  et  ne  se  dénudent  en  même  temps  dans  les 
parties  basses. 

Du  reste,  avec  les  formes  verticales,  de  même  qu'avec  les  for- 
mes obliques,  le  jardinier  qui  a  le  souci  de  ses  arbres  et  qui 
veut  les  conduire  avec  soin  doit  constamment  lutter  contre  des 
inconvénients  qui,  dans  l'un  comme  dans  l'autre  cas,  ont  bien 
leur  importance. 

Nous  n'insisterons  pas  davantage.  M.  Ledoux  s'adresse  évi- 
demment aune  culture  particulière,  à  laquelle  la  forme,  tout  en 
ne  constituant  pas  comme  il  le  dit  une  perfection  absolue,  peut 
rendre  beaucoup  de  services. 

Nous  avons  maintes  fois  parcouru  les  pays  de  Normandie  où 
l'on  élève  le  plus  d'arbres  fruitiers  le  long  des  maisons  et  des 
bâtiments  agricoles^,  et  nous  avons  été  à  même  de  constater  bien 
souvent  la  négligence  des  cultivateurs  qui  prennent  générale- 
ment des  branches  sur  un  point  quelconque  de  l'arbre  afin  de 
remplir  les  vides,  sans  se  soucier  autrement  des  lois  de  l'équi- 
libre. 

En  luttant  contre  la  routine,  en  cherchant  à  vulgariser  les 
bons  principes  de  taille,  M.  Ledoux  a  droit  à  nos  encourage- 
ments et  nous  concluons  en  demandant  pour  lui  des  remercie- 
ments pour  la  communication  de  son  intéressant  travail. 


13 


226  RAPPORT 

Rapport  sur  un  petit  ouvrage  ayant  pour   titre  :  essai   sur 
LE  Chrysanthème  (1): 

M.  Giiargueraud,  Rapporteur. 

M.  Ghys,  pharmacien  à  Anzin  (Nord),  a  adressé  à  la  Société 
un  opuscule,  dont  il  est  l'auteur,  sur  lequel  M.  le  Président  a 
bien  voulu  me  charger  de  faire  un  Compte  rendu. 

Ce  petit  travail,  intitulé  :  Essai  swr  le  Chrysanthème,  est  divisé 
en  huit  chapitres  comprenant,  ainsi  que  son  sous-titre  l'indique, 
son  histoire,  sa  classification,  sa  culture  et  une  description  des 
400  plus  belles  variétés. 

Le  chapitre  I  donne  des  détails  intéressants  sur  l'introduction 
en  France,  il  y  a  bientôt  un  siècle,  du  Chrysanthème  de  l'Inde. 
Il  y  est  relaté  que  les  premières  tentatives  de  culture  ne  se  géné- 
ralisèrent pas,  et  que  la  gloire  des  premiers  succès  revient 
M.  le  capitaine  Barnet  et  à  son  jardinier  M.  Pertuzès,  qui,  à 
Toulouse,  vers  1827,  obtinrent  par  le  semis  des  variétés  dont  le 
mérite  dépassa  même  leurs  espérances. 

Les  principaux  horticulteurs  et  amateurs  qui,  depuis  cette 
époque,  ont  le  plus  souvent  contribué,  soit  par  les  soins  de  cul- 
ture, semis,  etc.,  ou  par  des  importutions  directes,  à  propager 
ce  beau  genre  de  plantes  y  sont  aussi  mentionnés. 

Le  chapitre  II  rappelle  que  le  Chrysanthème  de  l'Inde  ap- 
partient botaniquement  au  genre   Pyrctkrum. 

Le  chapitre  III_,  classification,  donne  la  description  de  cinq 
types  principaux  autour  desquels  doivent  se  grouper  toutes  les 
variétés  de  Chrysanthèmes.  —  Ces  cinq  groupes  ou  sections  re- 
posent sur  des  caractères  distinclifs  qui  sont  trop  généraux, 
trop  variables  selon  les  circonstances,  pour  permettre  actuelle- 
ment un  classement  facile  de  toutes  les  variétés  intermédiaires 
aujourd'hui  cultivées. 

Le  chapitre  IV,  qui  traite  de  la  culture  et  multiplication, 
donne  des  renseignements  utiles  sur  un  mode  particulier  de  cul- 
ture. Il  ne  faut  pas   oublier  que  l'auteur  décrit  surtout  la  cul- 


{\)  Déposé  le  8  Avril    1886. 


3 


SUR    UN    0PUSCLLI3    DE   M.    GllVS  227 

ture  du  Chrysanthème  dans  le  nord  de  la  France,  dans  des  con- 
ditions spéciales  et  à  un  point  de  vue  particulier,  là  où,  comme 
il  est  dit,  la  culture  en  vase  est  celle  qui  donne  les  meilleurs 
résultats. 

Le  chapitre  V,  Engrais  et  Amendements,  contient  de  nom- 
breux renseignements  intéressants  sur  la  valeur  nutritive  et  sur 
l'action  de  plusieurs  sortes  d'engrais,  leurs  modes  et  époques 
d'emploi.  Le  sulfate  d'ammoniaque  y  est  indiqué  comme  ayant 
une  action  très  favorable  sur  le  grand  développement  que  peu- 
vent prendre  les  fleurs.  Un  exposé  des  nombreuses  opérations 
de  taille  et  pincements  qu'on  peut  faire  subir  à  ces  végétaux, 
en  vue  d'obtenir  de  plus  grandes  fleurs,  mieux  constituées,  ou 
pour  donner  aux  plantes  une  forme  régulière  ou  particulière, 
termine  ce  chapitre. 

Le  chapitre  VI,  Insectes  nuisibles,  renferme  une  descrip- 
tion assez  étendue  des  insectes  qu'on  rencontre  le  plus  commu- 
nément dans  les  jardins  et  qui  peuvent  nuire  aux  Chrysanthèmes. 
Quelques  insectes  et  animaux  utiles  y  sont  aussi  signalés. 

Le  chapitre  Vil  fait  connaître  les  soins  utiles  ou  qu'il  est  favo- 
rable de  donner  au  moment  de  la  floraison  des  Chrysanthèmes 
cultivés  selon  les  indications  précédentes. 

Enfin  le  chapitre  VIII  donne,  classés  dans  cinq  groupes  princi- 
paux, la  nomenclature  de  quatre  cents  Chrysanthèmes  choisis 
parmi  les  plus  belles  variétés. 

En  résumé,  ce  petit  travail  est  recommandable,  car  il  fournit 
des  renseignements  très  intéressants  sur  l'historique  du  Chry- 
santhème et  donne  des  détails  utiles  sur  un  mode  particulier 
de  sa  culture. 

Pour  terminer,  je  dirai  avec  l'auteur  :  «...ce  petit  travail  est 
un  premier  jalon  planté  dans  une  voie  oii  il  reste  encore  bien  du 
terrain  à  parcourir.  »  Mais  j'ajoute  que  ce  jalon  est  utile  et  bien 
planté. 

En  conséquence,  je  demande  la  faveur  de  l'envoi  de  ce  Rap- 
port à  la  Commission  des  Récompenses. 


2i8  RAPPORT 

Compte  rendu  des  travaux  du  Comité  d'Arboriculture  pendant 
L  ANNÉE   1885  (h; 

pai-  M.  Michelin^  Secrétaire  de  ce  Comité. 

Messieurs, 

L'article  31  du  règlement  du  16  novembre  I88j  impose  à  cha- 
cun des  Comités  de  notre  Société  l'obligation  de  présenter  à 
l'Assemblée  des  Sociétaires,  dans  l'une  des  séances  du  premier 
trimestre,  un  Compte  rendu  de  ses  travaux  accomplis  pendant 
l'année  précédente.  Cette  disposition  existait  déjà  dans  l'ancien 
règlement;  aussi  c'est  pour  la  vingt-cinquième  fois  que  je  viens 
résumer  devant  vous  les  procès-verbaux  des  séances  de  notre 
Comité  d'Arboriculture  fruitière  et  de  Pomologie. 

J'ai  peu  de  choses  à  vous  dire  sur  l'Arboriculture  proprement 
dite  ;  je  ne  puis  avancer  que  les  questions  relatives  à  la  conduite 
des  arbres  aient  toutes  été  résolues;  néanmoins,  en  fait,  elles  ont 
peu  occupé  notre  Comité,  l'année  dernière.  Je  serais  porté  à  en 
conclure  que  les  membres  nos  collègues  sont  assez  d'accord  sur 
le  mode  de  taille  préférable  pour  donner  une  boime  direction 
aux  arbres  et  les  mettre  à  fruit.  Rien  n'est  absolu  et  exclusif 
dans  leur  méthoJe;  ils  font  généralement  usage  des  procédés 
connus  comme  les  meilleurs;  le  but  qu'ils  poursuivent  est  d'en 
faire  un  emploi  judicieux,  approprié  aux  circonstances,  en  don- 
nant aux  arbres  des  formes  régulières  et  plaisant  à  l'œil,  tout  en 
les  mettant  à  fruit.  Comme  renseignement  d'ensemble,  je  puis 
dire  qu'on  est  porté  à  abandonner  les  grandes  formes  difù- 
ciles  à  obtenir  et  surtout  à  conserver  intactes  et  qu'on  se  montre 
plus  enclin  à  en  adopter  de  petites,  au  moyen  desquelles  on 
couvre  les  murs  plus  promptement,  on  multiplie  les  variétés,  et 
on  comble  bien  plus  facilement  les  lacunes  que  produisent  les 
mécomptes  de  la  culture. 

Éviter  l'effet  nuisible  des  gelées  printanières  sur  les  Vignes  est 
un  but  vers  lequel  tendent  les  efforts  des  viticulteurs,  et  pour 
l'atteindre  autant  que  possible,  M.  Cirjean,  de  Conflans-Sainfe- 


('I)  Déposé  le  11  mars  1886. 


Il 


SL'H    LES    TUAYAUX    HU    CUMIIK    d'a  UliuKlCl'LTL  KK    EN    1 8K5        221) 

Honorine,  oppose  un  retard  de  dix  ou  quinze  jours  à  ses  Chas- 
selas en  les  badigeonnant  ou  les  seringuant  avec  de  l'eau  de 
chaux  qu'il  lance  sur  les  murs,  pour  les  treilles  en  espalier,  et  en 
mouillant  sur  les  deux  faces  celles  en  contre-espalier.  Il  pro- 
cède à  celte  opération  au  moment  où  la  Yigne  pleure,  après 
avoir  mis  vingt  litres  de  chaux  en  pierre  dans  soixante  litres 
d'eau  froide  qu'il  verse  en  tournant  le  mélange  avec  un  bâton. 

Notre  collègue  emploie  le  liquide  pendant  qu'il  a  encore  sa 
chaleur,  et,  dans  cet  état,  il  peut  être  lancé  avec  la  seringue. 

Laissez-moi  vous  rappeler  à  celte  occasion  qu'à  Montreuil, 
pour  combattre  les  parasites,  on  badigeonne  les  Pêchers  avec 
une  bouillie  composée  de  colle  de  peau,  de  soufre,  de  savon  noir 
et  de  chaux.  M.  Liasse,  un  membre  du  Comité,  pour  détruire  le 
Puceron  lanigère,  badigeonne  ses  arbres  en  hiver  et  jusqu'aux 
racines  avec  des  résidus  ou  fonds  de  tonneaux  de  pétrole,  pro- 
duit qui,  dans  ces  conditions,  s'achète  à  bas  prix.  Contre  les 
mêmes  insectes,  M.  Charles  Baltet  et  feu  M.  Croux  nous  ont  indi- 
qué qu'ils  mettaient  de  la  chaux  en  pierre  au  pied  des  jeunes 
Pommiers  avant  l'hiver. 

Ces  divers  procédés  demandent  à  être  expérimentés;  je  me 
borne  à  vous  en  transmettre  l'indication. 

POMOLOGIE. 

J'ai  à  m'étendre  davantage  sur  les  données  pomologiques, 
matière  inépuisable,  sujet  d'études  qui  reste  en  permanence 
soumis  à  l'attention  du  Comité.  Dans  le  Rapport  analytique  qui 
suit  vont  être  cités  tous  les  fruits  dignes  d'attention  qui  ont  passé 
sous  les  yeux  du  Comité,  depuis  le 'I"janvierjusqu 'au  31  décembre. 

Le  8  janvier,  des  Poires  de  semis  de  M.  Boisselot,  portant  le 
11°  7,  étaient  qualifiées  de  bon  fruit.  M.  Boisselot  était  déjà  connu 
pour  la  Poire  Fortunée  Boisselot,  répandue  dans  la  culture  et 
atteignant  la  fin  de  l'hiver. 

Le  26  février,  IsiVoive  Beun^é  Bizet  était  jugée  bonne. 

Le  même  jaur,  une  Poire  Charles  Cognée,  semis  de  M.  Baltet, 
recevait  la  même  note;  elle  a  un  goût  amande  fort  agréable; 
j'ajouterai  avec  un  volume  très  satisfaisant.  Le  26  mars,  un  autre 
fruit  de  la  même  variété  était  bien  juteux,  fondant,  sucré,  bon. 


230  KAPI'OUT 

Le  nièmejour,  étaient  appréciées  favorablement  :  1"  une  Poire 
Bonne  de  Malines;  2°  une  Bergamotte  Sannier,  à  la  chair  fine, 
juteuse,  fondante,  agréablement  parfumée  ;  enfin  le  9  avril,  on 
retrouvait  des  mêmes  Poires  Bergamotte  Sannier,  bonnes  et  très 
bonnes,  et  d'autres  Charles  Cognée  d'un  goût  très  fin,  bien 
juteuses. 

Voilà  de  bons  fruits  appartenant  franchement  à  l'hiver. 

Dans  les  fruits  tout  à  fait  tardifs  doit  figurer  la  Poire  Prévost, 
dédiée  par  Van  Monsau  célèbre  pomologiste  rouennaisde  ce  nom. 
On  la  supprime  généralement  à  cause  de  son  peu  de  valeur  sous  le 
rapport  du  goût  ;  mais  M.  Baltet  nous  a  fait  observer  qu'en  par- 
tie à  cause  de  sa  longue  garde,  on  l'utilise  beaucoup  à  Bordeaux 
pour  la  confiserie  qui  s'y  fabrique  sur  une  grande  échelle.  En 
revenant  sur  le  mois  de  février,  je  rappellerai  que  M.  Hédiard, 
membre  très  compétent,  nous  faisait  observer  que  les  Oranges 
de  Blidah,  ayant  un  goût  très  agréable  et  plus  relevé  que  les 
Mandarines,  pouvaient  être  préférées  à  ces  dernières,  et  nous  fai- 
sait consigner  que  la  maturité  normale  des  Oranges  de  Blidah 
arrivait  en  mars  et  que  celle  des  Mandarines  prenait  époque  en 
janvier. 

Voici  quelques  appréciations  qui  ont  pour  date  le.'^  avril  1  880. 

Pomme  Cox's  Orange  p/ppin,  fruit  de  premier  ordre  ;  trop 
mûre,  a  perdu  sa  qualité  ;  doit  se  manger  en  janvier. 

Adam'sPearmain  sucrée,  parfumée,  agréable  au  goût,  bonne. 

Les  deux  Pommes  Fraise  de  Hoffinger  et  Francalu  passées  en 
maturité. 

Pomme  Friandise,  bonne,  et  deux  exemplaires  de  la  Poire 
Charles  Cognée,  citée  plus  haut,  passée,  trop  mûre. 

Pomme  du  Halder,  beau  fruit,  ne  paraissant  qu'assez  bon  ;  à 
revoir. 

Reinette  marbrée.  Reinette  plate  de  Champagne,  excès  de  matu- 
rité. 

Aucune  remarque  à  faire  sur  les  fruits,  jusqu'au  23  juillet, 
jour  où  M.  Sellier,  cultivateur  à  Bry-sur-Marne,  a  envoyé  au 
Comité  des  Prunes  hâtives,  violettes,  appartenant  à  la  localité  de 
Bry  où  elles  sont  cultivées  avec  avantage  pourla  vente  du  marché 
et  auxquelles  le  présentateur  donne  le  nom  de .ffo»ne  rfc^ry. 


SLR    LES    TRAVAUX    DU    COMITÉ    d'aRBORICULTURE    EN    1885    23 1 

Le  Comité,  pour  la  seconde  année,  a  pris  intérêt  à  cette  com- 
munication, d'autant  plus  que  cette  Prune  est  bonne,  précoce  et 
fertile,  ce  qui  convient  à  la  culture  des  champs. 

Le  13  août,  un  bel  apport  de  Pêches  Précoce  de  Haie  nous  mon- 
trait cette  variété  nouvelle  comme  d'un  fort  volume,  d'un  beau 
coloris  foncé  répandu  sur  la  surface  et  devant  nous  promettre 
une  des  meilleures  Pêches  parmi  celles  de  la  première  récolte  : 
elle  demande  à  être  éprouvée. 

Le  27  août,  l'attention  s'est  portée  sur  une  belle  Prune  dite  de 
Fontbriant,  variété  rouge  violette,  de  bonne  seconde  qualité,  due 
aux  semis  de  M.  Morel,  de  Lyon-Yaise  (Rhône).  Vers  la  fin  d'août, 
M.  Jamin  nous  apportait  des  Poires  portant  le  nom  de  Rousselet 
Decaisne,  plus  grosses  que  les  Rousselet  ordinaires  et  très  pro- 
pres^ selon  lui,  à  cause  de  leur  apparence,  pour  la  vente  des  mar- 
chés. L'épreuve  de  ce  fruit  demande  à  être  faite.  Cette  Poire  est 
le  produit  des  semis  de  M.  Decaisne  ;  on  doit  cependant  con- 
venir qu'  elle  est  disposée  à  blétir.  Un  bon  nombre  de  Pêches 
précoces  est  en  ce  moment  à  l'étude  ;  il  y  aura  un  choix  à  faire  ; 
mais  il  est  à  noter  qu'elles  ont  pour  la  plupart  des  tendances  à 
s'attacher  au  noyau. 

Le  10  septembre,  M.  Alexis  Lepère  faisait  déguster  à  ses  col- 
lègues une  Pêche  de  semis  qui  leur  a  paru  bonne.  Elle  est  très 
grosse  et  bien  colorée.  Puisse  cette  nouvelle  venue  valoir  celle 
que  l'obtenteur  a  déjà  livrée  à  la  culture  sous  son  nom,  et  qui, 
après  les  épreuves  voulues,  a  été,  cette  année,  adoptée  par  la 
Société  pomologique  de  France. 

Le  24  septembre,  M.  Lapierre  nous  apportait  des  exemplaires 
de  deux  Poires  peu  connues,  l'une  du  nom  de  Belle  de  William, 
qui  a  paru  grosse  et  bonne,  et  l'autre  appelée  William.  Duchesse, 
ayant  aussi  un  fort  volume,  mais  qui,  à  la  dégustation,  a  été 
jugée  trop  acidulée.  Le  8  octobre,  M.  Jamin  mettait  sous  les 
yeux  du  Comité  une  Poire  Général  Totlehen,  d'une  grosseur 
tellement  exceptionnelle  qu'on  l'a  qualifiée  de  monstrueuse. 
Remarque  à  faire:  le  même  arbre  en  avait  produit  de  plus  volu- 
mineuses. 

Le  22  octobre,  les  Poires  Professeur  Decauville  et  Calixte 
Mignot    étaient   classées  comme   assez  bonnes;  Beurré  bronzé 


232  RAPPORT 

comme  bonne  ;  mais  le  Beurrr  Fouqveray,  portant  le  nom 
d'un  horticulteur  qui  l'a  obtenu  récemment,  apparaissait 
pour  la  première  fois  avec  un  bon  volume  et  une  qualité  très 
bonne.  C'est  un  fruit  à  suivre.  Encore  le  même  jour  était  dégustée 
une  Poire  Ballet  père,  souvent  étudiée  et  généralement  reconnue 
variable.  Cette  fois,  avec  un  très  fort  volume,  ce  qui  est  fré- 
quent, le  fruit  n'était  qu'assez  bon. 

M.  Honnorali,  de  Toulon,  qui,  on  le  sait,  s'applique  avec  un 
zèle  soutenu  à  propager  en  France  la  culture  des  Diospyros 
Kaki  du  Japon,  avait  envoyé  à  la  Société  vingt-quatre  fruits 
d'une  même  variété,  récoltés  à  Toulon,  qui  sont  relativement 
gros,  d'une  belle  apparence  et  d'une  bonne  qualité.  Des  arbres, 
envoyés  par  le  même,  ont  été  plantés  auprès  de  Paris,  et  on 
pourra  bientôt  juger  jusqu'à  quel  degré  de  température  ils  peu- 
vent vivre  et  fructifier.  M.  Honnorati,  véritable  spécialiste  pro- 
pagateur en  matière  de  Kakis,  considère  qu'il  a  rendu  service  en 
produisant  une  variété  dont  les  fruits  mûrs  peuvent  se  couper 
en  tranches,  tandis  que  la  généralité  des  autres  variétés  dont  la 
pulpe  forme  marmelade  ne  peuvent  se  manger  qu'à  la  cuillère. 

Poursuivant  le  cours  de  ses  recherches,  M.  Ilcdiard,  le  l^  no- 
vembre, nous  apportait  de  petites  Goi/aves  rouges  de  Chine, 
rondes  et  grosses  comme  des  cerises,  cultivées  à  Blidah,  par 
M.  Fontaine.  Elles  diffèrent  de  celles  de  la  Martinique  qui  sont 
plus  grosses,  jaunes  et  piriformes,  et  on  les  dit  meilleures  pour 
les  confitures. 

Voici  un  nouveau  fruit,  goûté  pour  la  première  fois  celte 
année,  le  12  novembre  1885,  le  Doyenné  Boisselof,  qui  reparaît 
encore  avec  la  note  très  bon  nullement  discutée.  C'est  un  véri- 
table Doyenné  d'automne,  d'un  goût  agréablement  relevé,  qui 
aura  sa  place  parmi  nos  bons  fruits  précédant  ceux  d'hiver. 

Le  26  novembre,  une  Poire  de  M.  E.  desNouhes,^oj/«/e  quand 
même,  quoiqu'elle  fût  trop  mûre,  était  déclarée  bonne;  et  une 
Poire  variété  Boltet  père  était  goûtée  bonne;  enfin,  le  10  dé- 
cembre, on  en  disait  autant  de  la  Poire  Président  Drouard. 

Le  .24  décembre,  les  Pommes  Sevarr  et  London  pippin,  pré- 
sentées par  MM.  Baltet,  étaient  déterminées  comme  bonnes,  ainsi 
qu'une  grosse  Poire  belge,  du  nom   de  Beurré  de  Naghin.   Le 


SUR    LES    TRAVAUX    DL"    COMITÉ    d'aHBORICLLTLRK    EN    1885         233 

24  décembre  dernier,  M.  Ballet, apportant  nn  huit  ou  Biospiji^os 
costafa  Kaki,  récolté  en  espalier,  à  Troyes,  sur  un  arbre  prove- 
nant de  M.  Honnorati,  prouvait  que  cette  espèce  pouvait  sortir 
du  cadre  restreint  du  Midi.  11  est  à  propos  de  rappeler,  à  cet 
égard,  qu'il  y  a  un  an,  MM.  Chantrier  frères,  de  Morlefontaine 
(Oise),  avaient  aussi  présenté  des  fruits  de  la  même  espèce  venus  à 
maturité  dans  leur  département;  enfin  le  15  janvier  1885, 
M.  Honnorati  lui-même  envoyait  des  arbres  à  confiera  plusieurs 
personnes  et  des  fruits  d'une  dizaine  de  variétés  de  Kakis  à 
déguster.  On  ne  peut  vraiment  faire  plus  pour  propager  un  fruit. 

Le  même  jour,  une  Poire  Zom'se  Vilmorin  recevait  la  note  de 
bonne,  et  une  Pomme  Blenheim  orange,  devenue  sèche,  parais- 
sait avoir  dépassé  la  limite  de  la  maturité. 

Le  5  mars,  se  trouvaient  sur  le  bureau  quatre  Poires  envoyées 
par  M.  Harraca  qui,  aujourd'hui,  exploite  les  terrains  de  Pau 
provenant  de  M.  Tourasse.  Deux  issues  du  Doyenné  d'Hiver, 
très  grosses,  se  gâtaient;  deux  autres,  également  belles,  semis 
du  Beurré  d'Hardenpont,  auraient  sans  doute  fait  preuve  de 
qualité  si  elles  avaient  été  cueillies  plus  tard.  Une  poire  For- 
tunée Boisselot,  le  5  mars,  a  justifié  sa  bonne  renommée  et  a 
ainsi  prouvé  qu'elle  est  franchement  tardive. 

Un  membre  de  la  Société  a  voulu  faire  comparer  aux  membres 
du  Comité  une  Poire  Royale  Vendée,  cueillie  sur  un  arbre  greffé 
sur  franc  à  une  autre  provenant  d'un  arbre  greffe  sur  Coignas- 
sier.  —  On  ne  sera  pas  étonné  que  l'avantage  ait  été  pour  la 
Poire  dont  l'arbre  avait  pour  sujet  le  Coignassier, 

Le  19  mars,  étaient  à  maturité  deux  Pommes  de  plein  champ 
et  de  longue  garde,  très  communes  dans  l'Oise  et  portées  en 
abondance  sur  les  marchés  :  la  Pomme  de  Salé  et  la  Pomme  de 
Cave;  la  première  a  paru  bonne  et  la  seconde  assez  bonne.  On 
ne  peut  contester  qu'elles  ne  soient  de  longue  conservation. 

En  revenant  à  nos  procès-verbaux  d'automne,  je  trouve,  pour 
le  l^""  octobre  :  Poires  Président  Delbès,  bonne; 

William  Duchesse,  assez  bonne  ; 

Madame  Lye  Baltet,  bonne; 

Sucrée  de  Montluçon,  acidulée   assez  bonne; 

Favorite  Morel,  bonne. 


234  RAPPORT 

Puis  le  13  octobre  : 

Poire  de  semis  Beurré  Fouqueray,  bonne  et  très  bonne  ; 

Poires  :  Madame  Henri  Desportes,  très  bonne; 

Charles  Ernest,  passable  ; 

Belle  de  Beaufort,  trop  mùre^  annonçant  un  bon  fruit; 

Henri  de  Bourbon,  assez  bonne; 

Eugène  Thiriot,  bonne; 

Puis,  un  peu  plus  tard,  le  29  octobre,  les  Poires  Madame 
Chaudy  et  Duchesse  bronzée,  très  bonnes. 

Le  5  novembre,  un  peu  plus  avant  en  saison,  Poires  Madame 
Chaudy,  très  bonne; 

Président  Delhes,  bonne; 

Prince  Consort,  bonne; 

Nouvelle  Fnlvie,  bonne  ; 

Louise  de   Rogier,  assez  bonne. 

Le  19  novembre,  Madame  Chaudy,  bonne,  et  le  3  décembre, 
Poire  Auguste  Droche  bonne  et,  cette  fois,  très  bonne  la  Poire 
très  variable  Président  Drovard. 

Chacune  de  ces  citations  ne  peut  être  prise  isolément  à  la 
lettre,  le  même  fruit  reparaissant  à  des  dates  diverses  et  avec 
des  notes  différentes;  en  matière  de  jugements  sur  les  fruits,  il 
faut  se  fixer  sur  les  moyennes  qui  seules  expriment  la  vérité. 

.\PI'ORTS    AU>:    SÉANCES. 

Les  présentations  aux  séances  ne  sont  [)as  sorties  du  cercle 
habituel  et  ont  principalement  prouvé  qu'on  entend  bien  la 
culture  dans  notre  région  parisienne  où  on  sait  faire  très  beau, 
mais  à  la  condition  de  donner  des  soins  bien  raisonnes  et  assi- 
dus. Rien  de  particulièrement  remarquable  et  exigeant  des 
explications;  on  a  vu  les  objets  aux  Assemblées  de  la  Société  ;  je 
me  borne  ici  à  rappeler  que  les  apports  ont  valu  aux  auteurs, 
pendant  le  courant  de  l'année,  dix  primes  de  '!'"'=  classe,  douze 
de  seconde,  douze  de  3*  classe  et  au  total  3i  primes  réparties 
sur  23  séances. 

COMMISSIONS. 

Les  Commissions  de  visites  n'ont  été  demandées  qu'en   très 


SLR   LES    TRAVAIX    Dl     COMITK    DARBOlUCI'LTLliE    EN    1883     23") 

petit  nombre  :  il  y  en  a  eu  une  pour  les  cultures  de  Pêchers  de 
M.  Lepère  et  une  autre  appelée  à  rendre  compte  de  celles  de 
Chasselas  de  M.  Jourdain,  à  Maurecourt(Seine-et-Oise);  les  Rap- 
ports ont  été  faits  et  déposés  par  MM.  AbelChatenay  et  Michehn. 

Quatre  mastics  à  greffer  diff'érents  sont  dans  les  mains  de 
membres  qui  sont  charges  de  les  expérimenter. 

On  ne  peut,  sur  cet  objet,  avoir  de  solution  qu'après  un 
temps  assez.  long. 

Les  Rapports  seront  réclamés  après  délais  opportuns  et  aucune 
lacune  ne  s'}'  introduira. 

Deux  Rapports  ont  été  demandés  sur  de  petites  brochures  ou 
traités  :  l'un  est  déposé,  l'autre  est  en  ce  moment  à  l'élude. 

COLLECTION  DE    FRUITS  MOULÉS. 

La  collection  de  fruits  moulés  est  malheureusement  depuis 
trop  longtemps  délaissée,  l'éminent  et  habile  artiste  qui  l'a  pro- 
duite n'ayant  pu  jusqu'ici  être  remplacé. 

Ce  que  notre  Société  en  possède  est  précieux  et  a  été  logé  dans 
des  meubles  spéciaux  garnis  de  vitrines  parfaitement  combinées 
pour  la  vue  des  visiteurs  comme  pour  la  conservation.  Mon  col- 
lègue M.  Charollois  et  moi  nous  comptons  finir,  pendant  les 
mois  qui  précéderont  ceux  d'été,  l'étiquetage  et  la  mise  en  ordre 
qui  nous  restent  à  faire  pour  les  Poires;  puis  nous  rédigerons  le 
catalogue.  Il  serait  bien  à  souhaiter  que  notre  travail  ne  fût  pas 
arrêté  à  ce  point;  depuis  que,  il  y  a  plusieurs  années,  nous 
avons  perdu  notre  sympathique  collègue  Buchetet,  un  fâcheux 
arriéré  s'est  accumulé  et  nous  aurions  beaucoup  de  fruits  à  faire 
reproduire.  Il  intéresse  notre  Société  de  trouver  un  artiste  qui 
prenne  goût  à  cet  art  qui,  au  moyen  de  reproductions  fidèles,  peut 
devenir  un  intéressant  auxiliaire  dans  l'étude  de  plusieurs 
sciences. 

OBSERVATIONS    GÉNÉRALES. 

Votre  Comité  d'Arboriculture  fruitière  et  de  Pomoiogie  est 
nombreux,  zélé;  ses  membres  accomplissent  leur  tâche  labo- 
rieusement et  avec  un  intérêt  constant.  La  doctrine  de  ses 
membres,  en  matière  de  taille  et  de  conduite  des  arbres,  tend 


236  KAPPORT 

particulièrement  à  ie  généraliser  et  à  s'uniformiser;  elle  profite 
de  la  lumière  répandue  par  les  leçons  des  anciens  maîtres 
Hardy,  Dubreuil,  Charmeux,Lepère,  Rivière...,  et  les  études  sub- 
séquentes de  ceux  qui  ont  travaillé  après  eux. 

D'un  autre  côté,  la  Pomologie  est  une  mine  inépuisable  et  qui 
exige  que  ses  représentants  soient  toujours  sur  la  brèche,  opé- 
rant sur  des  éléments  des  plus  variables,  sur  des  fruits  nouveaux, 
obtenus  de  semis,  d'introduction  nouvelle  de  l'étranger,  qu'il 
faut  sans  cesse  observer,  déguster,  comparer  en  clierchant  à 
distinguer  les  meilleurs  parmi  les  bons.  Le  Comité,  avec  l'aide 
de  sa  Commission  spéciale  de  Pomologie,  est  toujours  en  me- 
sure de  déguster,  les  jeudis  de  chaque  semaine,  les  fruits  arrivés 
à  maturité. 

Compte  re.ndu  du  27''  Conobès   de   la  Société   pomologiquf.  de 
Franck,  ouvert  a  Bourg  (Ainj,  le  15  septembre  1885  (1); 
M.  Michelin,  Rapporteur. 
Messieurs, 

Avec  l'année  1885,  nous  devions  voir  la  S/**  session  de  la 
Société  pomologique  de  France,  et  ses  assises  devaient  se  tenir  à 
Bourg,  chef-lieu  du  déparlement  de  l'Ain,  ville  placée  dans  un 
centre  rural  où  les  cultures  sont  très  variées,  comme  les  sites  de 
natures  très  diverses  qu'il  renferme,  tantôt  des  plus  pittoresques, 
tantôt  en  plaines  unies,  et  en  général  accidenlé,  boisé  et  bien 
arrosé  par  des  cours  d'eau. 

La  ville  de  Bourg  elle-même,  d'une  moyenne  importance,  ne 
renfermant  que  16,000  âmes  environ,  est  avantageusement 
placée  au  milieu  de  Lyon,  Chambéry,  Genève,  Lons-le-Saunier 
et  Mâcon,  et  à  des  distances  très  modérées  de  ces  villes,  de  la 
dernière  surtout;  elle  est  un  centre  important  pour  le  commerce 
des  grains,  des  bestiaux  et  surtout  de  ces  volailies  auxquelles 
on  donne  le  nom  de  la  Bresse  d'où  elles  sont  expédiées  en 
grande  quantité.  Elle  est  la  patrie  de  Vaugelas,  Lalande, 
Bichat,  Joubert  :  on  y  a  consacré  le  souvenir  de  ces  deux  der- 

(l)Déposé  le  27  février  <  886. 


SUR   LA    27^   SESSION    DU    CONGKES   POMULOtilQLE,  EN    1885      237 

niers,  l'un  savant,  l'autre  guerrier, par  des  monuments;  Lépine, 
célèbre  horloger  du  siècle  dernier,  Brillât-Savarin,  les  docteurs 
Récamier,  Bonnet  et  autres  savants  et  écrivains  y  sont  nés.  On 
ne  peut  citer  ces  hommes  célèbres  dont  Bourg  fut  la  patrie,  et 
surtout  quanti  on  prend  la  plume  pour  écrire  sur  un  sujet  hor- 
ticole, sans  citer,  aussi,  un  savant  moderne,  qui  nous  a  diriges 
dans  nos  travaux  pomologiques  et  a  été  enlevé  à  notre  affec- 
tueuse sympathie  lorsqu'il  avait  fait  beaucoup  et  avait  encore 
beaucoup  à  faire  pour  mettre  sa  science  au  profit  de  ses  con- 
temporains et  de  la  postérité. 

Alphonse  Mas,  né  à  Lyon,  en  1817,  se  mariait  à  Bourg  en  1843 
et  venait  s'y  établir.  Préparé  par  l'étude  de  la  botanique,  par 
celle  des  langues  vivantes,  l'anglais  et  l'allemand,  apprises  en 
vue  de  faciliter  ses  recherches,  il  se  livra  à  l'arboriculture  frui- 
tière avec  autant  d'application  que  de  persévérance:  et  pour 
avoir  constamment  les  types  des  espèces  et  variétés  fruitières 
sous  la  main,  il  fit  planter  d'arbres  fruitiers  des  jardins  d'une 
étendue  sans  pareille,  dans  lesquels  il  puisa  tous  les  éléments 
de  ses  travaux  qui,  pour  les  plus  importants,  ont  produit  Le 
Verger,  ouvrage  du  plus  grand  mérite  en  huit  volumes  ;  la  i*o- 
mo/o^/e^renéra/e,  publication  en  douze  volumes,  véritables  monu- 
ments de  la  science  pomologique;  enfin  il  travailla  avec  M.  Pul- 
liat  au  remarquable  traité  des  Vignes  cultivées  dans  le  monde 
entier,  ouvrage  connu  sous  le  nom  de  Le  Vignoble.  M.  .Mas  ne 
se  borna  pas  à  la  rédaction  de  ces  ouvrages  précieux  pour 
l'élude;  recherchant  et  indiquant  les  bons  fruits,  il  voulut  en 
répandre  la  culture  et  fonda  la  Société  d'Horticulture  pratique 
de  l'Ain,  celle-là  même  qui  reçut  cette  année  le  Congrès  pomo- 
logique ;  il  organisa  le  jardin-école  de  cette  Société  et  devint 
Président  de  la  Société  pomologique  de  France  qui,  en  1872,  lui 
décernait  la  médaille  destinée  aux  personnes  qui  ont  rendu  le 
plus  de  services  à  la  pomologie. 

En  1875,  lorsque  la  session  eut  lieu  à  Gand,  Alphonse  Mas 
avait  été  l'objet  des  témoignages  les  plus  accentués  et  les  plus 
flatteurs  d'estime,  de  sympathie  et  dadmiration  de  la  part  des 
Belges  et  des  membres  de  l'administration  de  ce  pays  où  l'hor- 
ticulture est  en  lionneur.  Je  le  quittai  le  dernier  de  ses  collabo- 


238  RAPl'OUT 

râleurs;  il  se  sentait  fatigué  et  malade;  il  rentra  au  plus  vile 
dans  ses  foyers  et,  après  quelques  jours,  il  y  rendait  le  dernier 
soupir,  laissant  des  regrets  unanimes  dans  sa  ville  et  dans  tout 
le  monde  horticole  au  milieu  duquel  il  était  une  des  sommités. 
11  avait  préparé  dans  son  entier  sa  Pcnnologio.  générale;  il  restait 
plusieurs  volumes  à  publier. 

Bourg,  autrement  dit  Bourg-en-Bresse,  ancienne  capitale  de 
la  Bresse,  jadis  aux  rois  de  Bourgogne,  puis  aux  empereurs, 
aux  ducs  de  Savoie,  cédée  à  la  France  en  1601,  renferme  peu 
de  monuments  anciens.  On  y  remarque  seulement  une  grande 
et  belle  église,  cathédrale  gothique  à  l'intérieur  et  du  style  de  la 
Kenaissance  à  l'extérieur  et  particulièrement  dans  la  façade; 
mais  avant  tout,  dans  un  faubourg,  l'église  de  Brou,  qui  dépen- 
dait d'une  ancienne  abbaye  dans  les  bâtiments  de  laquelle  est 
aujourd'hui  un  séminaire.  L'église  de  Brou,  monument  histo- 
rique de  premier  ordre,  bâtie  de  1506  à  1536  par  Marguerite 
d'Autriche,  fut  élevée  à  la  mémoire  de  son  époux,  Philibert  le 
Beau,  duc  de  Savoie.  On  peut  y  remarquer  le  portrait  très  orné, 
le  jubé  gothique  dentelé  (jui  semble  enfermer  le  chœur  et  en 
faire  une  sorte  de  chapelle,  des  boiseries  d'une  finesse  de  sculp- 
ture admirable  et  trois  mausolées  dans  le  goût  du  gothique 
lleuri  de  la  Renaissance,  ceux  de  Marguerite  de  Bourbon,  de 
Philibert  le  Beau  et  de  Marguerite  d'.Vutriche,  son  épouse. 

Il  était  difficile  de  ne  pas  rappeler  cet  édifice  qui  attire  un 
grand  nombre  de  voyageurs  à  Bourg  pour  y  visiter  la  basilique 
et  particulièrement  les  trois  tombeaux  qu'elle  contient,  œuvres 
d'art  du  premier  mérite. 

La  Société  d'Horticulture  pratique  de  TAin,  en  conviant  la 
Société  pomologiijue  de  France  à  tenir  sa  27"  session  annuelle 
à  Bourg,  évoquait  le  souvenir  de  cet  homme  qui  avait  été  sym- 
pathique à  tous  ceux  qu'elle  devait  réunir  et  qui,  sous  sa 
direction,  s'étaient  livrés  aux  mêmes  études  des  fruits  dont  il 
possédait  la  science  à  un  si  haut  point  :  à  Bourg,  l'association 
devait  retrouver  son  Vice-Président  actuel,  M.  de  la  Bastie  qui, 
dans  sa  propriété,  se  livre,  avec  un  zèle  à  toute  épreuve,  aux 
études  qui  avaient  été  si  chères  à  M.  Mas. 

Or,  la  27°  session  devait  ouvrir  ses  assises  le  lo  septembre  et 


SUR    LA    "11^   SliSSlON    DU    CONGRÈS    PuMOLOGUJUt:,    EN    Ib85    23W 

notre  Société  parisienne  devait  y  être  représentée  par  trois  délé- 
gués, MM.  Jamin  (Ferdinand),  Lapieri-e  et  Michelin.  Les  séances 
ont  eu  lieu ,  suivant  le  programme,  au  jardin  de  la  Société  d'Hor- 
ticulture où  avait  été  organisée  une  Exposition  fruitière  dont  j'ai 
rendu  compte  dans  un  Rapport  inséré  dans  notre  journal  de 
l'année  1885  et  qui  se  trouve  à  la  page  695.  Des  délégués  étaient 
venus  des  différentes  contrées  de  la  France. 

La  séance  fut  ouverte  le  15  septembre,  à  deux  heures  et  demie 
de  relevée,  par  M.  Moyret,  Président  de  la  Société  d'Horticulture 
de  l'Ain  qui,  au  nom  de  ses  collègues^,  témoigna  la  satisfaction 
qu'éprouvaient  les  concitoyens  du  regretté  Alphonse  Mas  de 
recevoir  les  représentants  de  la  Société  pomologique  de  France 
qui  avait  encore  à  sa  tète  M.  de  la  Bastie  qui,  par  ses  travaux, 
marchait  sur  la  voie  tracée  par  le  savant  auteur  du  Verger,  col- 
laborateur du  Vignoble  et  auteur  de  la  Pomologie  générale.  Les 
liens  du  passé  et  du  présent  devaient  donner  du  prix  à  la 
réunion  projetée  pour  l'année  1885  et  c'est  en  exprimant  une 
vive  satisfaction  que  M.  le  Président  souhaite  la  bienvenue  aux 
membres  présents  venus  de  loin  pour  se  réunir  aux  membres  de 
la  Société  de  l'Ain.  Après  une  allocution  empreinte  de  cordia- 
lité, M.  le  Président  invite  l'assemblée  à  se  constituer  et  à  for- 
mer son  bureau. 

MM.  de  la  Bastie,  Cusin,  Reverchon,  Desfarges,  Guillot, 
Joanon,  Luizet,  Treyve,  Jamin,  Michelin,  membres  du  Conseil 
d'Administration  de  la  Société  pomologique,  montent  au  bureau  ; 
et  MM.  de  la  Bastie,  comme  Yice-Président  et  Cusin  comme  Secré- 
taire-général, adressent  des  remerciements  à  M.  le  Président 
Moyret  pour  la  confraternelle  hospitalité  que  la  Société  de  Bourg 
veut  bien  donner  au  Congrès  de  l'année  courante  et  pour 
les  paroles  bienveillantes  avec  lesquelles  il  a  souhaité  la 
bienvenue  aux  hôtes  de  sa  Société;  puis,  ces  deux  membres 
expliquent  le  but  à  atteindre  et  la  marche  réglementaire  à 
suivre  dans  le  cours  de  la  session  pour  y  arriver.  On  pi'océde 
ensuite  à  l'élection  du  bureau  pour  la  session  et  il  est  ainsi 
composé  : 

Présidents  d'honneur:  M.  iMoyret,  Président  de  la  Société 
d'Horticulture  pratique   de  lAin,    et   M.    de    la  Bastie,  Vice- 


240  RAPPOKT 

Président  de  la  Société  pomologique  de  France  et  Yice-Prési- 
dent  de  la  Société  d'Horticulture  pratique  de  l'Ain. 

Président  titulaire:  M.  Jamin  (Ferdinand),  délégué  de  la  So- 
ciété nationale  de  France  et  l'un  de  ses  Yice-Présidents. 

Vice-Pi'ésidents  :  MM.  Luizet,  Vice-Président  de  la  Société 
d'Horticulture  du  Rhône; 

Hortolès,  professeur  d'Horticulture  à  Montpellier; 

Jacquemet-Bonnefont,  horticulteur  à  Annonay  (Ardèche); 

Velin,  François,  délégué  de  la  Société  d'Horticulture  de  Ge- 
nève. 

Secrétaire-général  :  M.  Gusin,  Secrétaire-général  de  la  Société 
d'Horticulture  du  Rhône. 

Secrétaires  :  MVI.  Henri  Michelin,  délégué  de  la  Société  natio- 
nale d'Horticulture  de  France; 

Joseph  Daurel,  Secrétaire-général  de  la  Société  d'Horticulture 
de  la  Gironde; 

Aynès,  Vice-Président  de  la  Société  d'Horticulture  pratique  de 
l'Ain; 

Barrel,  Secrétaire-général  de  la  Société  d'Horticulture  pia- 
tique  de  l'Ain. 

M.  Reverchon  est  réélu  Trésorier;  et  M.  Varenne  est  nommé 
Trésorier-adjoint . 

Sur  l'invitation  de  M.  le  Président  du  Gonseil  d'Administra- 
tion, M.  Jamin,  élu  Président  titulaire, prend  place  au  bureau  ;  il 
y  est  suivi  par  les  autres  membres  nouvellement  élus.  Ses  pre- 
mières paroles  sont  prononcées  à  l'adresse  de  M.  Réveil,  le  vé- 
nérable Président  de  l'Association  pomologique,  que  son  âge 
avancé  tient  éloigné  de  ses  réunions  nomades  et  qui,  de  loin, 
s'associe  avec  une  si  profonde  sympathie  et  un  si  vif  intérêt  à 
la  réussite  de  ses  travaux.  M.  Jamin  a  été  touché  de  la  bien- 
veillante sympathie  de  ses  collègues  qui,  depuis  huit  années, 
veulent  bien  lui  confier  la  mission  de  diriger  leurs  éludes  :  il 
s'efforcera  de  les  rendre  efficaces.  H  est  ému  de  se  trouver  dans 
cette  salle  où  semble  présider  le  buste  d'Alphonse  Mas  et  à  la 
place  que  celui-ci  a  occupée  avec  tant  de  distinction.  H  fera 
tous  ses  efforts  pour  se  rendre  digne  du  suffrage  de  ses  col- 
lègues et  il  comptera  sur  leur  bienveillant  et  zélé  concours  pour 


SUR   LA    17"   SESSION    DU   CONGRÈS    l'OMOLOGIQUE,    EN    1885    241 

le  seconder  dans  l'accomplissement  de  sa  mission.  M.  le  Pré- 
sident invite  l'assemblée  à  se  prononcer  sur  l'ordre  des  travaux 
qu'il  importe  de  diviser,  de  manière  à  abréger  autant  que 
possible  le  séjour  des  membres  éloignes  de  leurs  foyers  ;  à  cet 
effet,  il  propose  d'adopter  la  marche  suivie  depuis  nombre 
d'années  dans  les  Congrès  de  l'espèce,  et  qui  consiste  à  tenir 
deux  séances  de  l'assemblée  générale  par  jour,  l'une  dans  la 
matinée,  l'autre  dans  l'après-midi;  et  à  confier  le  soin  des  dégus- 
tations à  une  Commission  spéciale  qui  dressera  des  procès- 
verbaux  de  ses  séances  et  les  communiquera  à  l'assemblée  géné- 
rale qui  sera  réunie  après  chaque  séance  de  dégustation. 

Les  dégustations  auront  lieu  à  sept  heures  et  demie  du  matin 
et  à  deux  heures  après-midi,  et  les  assemblées  générales  à  neuf 
heures  du  matin  et  à  quatre  heures  de  relevée.  Il  est  bien  en- 
tendu que  tous  les  membres  du  Congrès  auront  droit  d'as^'ste^ 
aux  séances  de  la  Commission  de  dégustation.  Cette  Commis- 
sion sera  présidée  par  M.  Treyve,  de  Trévoux(Ain);  M.  Lapierre, 
délégué  (le  la  Société  nationale  de  France  en  sera  le  Vice-Prési- 
dent et  M.  Michelin,  délégué  de  la  Société  nationale  d'Horticul- 
ture de  France,  le  Secrétaire. 

Entrant  ensuite  dans  les  détails  de  l'organisation  administra- 
tive, M.  le  Président  demande  à  l'assemblée  d'élire  les  membres 
de  la  vérification  des  comptes:  elle  sera  composée  de  MM.  Ber- 
nède,  de  Bordeaux;  de  laBastie,  de  Bourg:  Delaville,  de  Beau- 
vais. 

M.  le  Président  termine  en  rappelant  que,  chaque  année,  la 
Société  décerne  une  médaille  d'or  à  la  personne  qu'elle  juge 
avoir  rendu  le  plus  de  services  à  la  pomologie  :  il  annonce  que 
le  vote  aura  lieu  le  surlendemain  et  que  les  membres  souscrip- 
teurs de  l'Association  auront  seuls  le  droit  de  prendre  part  au 
vole,  ainsi  que  deux  délégués  par  chacune  des  Sociétés  qui  se 
sont  fait  représenter  au  Congrès  ;  il  annonce,  en  outre,  que  tous 
les  membres  de  la  Société  d'HorticiiIture,  ainsi  que  toutes 
les  personnes  compétentes  et  prenant  intérêt  à  la  pomologie^ 
du  département  et  de  la  ville,  sont  invités  instamment  à  s'asso- 
cier aux  travaux  du  Congrès. 

L'ordre  du   jour  est  épuisé;   les  travaux  commenceront   le 

16 


2-42  H.U'PoRt 

lendemain  malin,    conformément    au   programme    qui    vient 
d'être  arrêté,  et  la  séance  est  levée  à  cinq  heures. 

Les  procès-verbaux  des  dégustations  vont  être  reproduits  ci- 
après  in- extenso;  on  pense  qu'ils  offriront  de  l'intérêt  pour  les 
personnes  qui  se  livrent  aux  études  pomologiques. 

Première  séance  de  dégustation.,  /e  16  septembre. 

La  séance  est  ouverte,  à  sept  heures  et  demie  du  matin,  par 
M.  Treyve,  de  Trévoux, Président  de  la  Commission  de  dégusta- 
tion; M.  Michelin,  Secrétaire,  tient  la  plume.  M.  de  la  Bastie 
présente  les  fruits  dont  la  description  va  suivre  : 

1"  Poire  Graf  Molke.  Moyenne,  jaune-citron,  turbinée;  pé- 
doncule assez  long,  implanté  sur  le  coté;  qualité  médiocre  ;  à 
rejeter. 

2°  Poire  semis  n"  50.  Moyenne,  conique,  jaune  ;  chair  très  fine, 
juteuse,  fondante,  ayant  des  concrétions  au  centre,  légèrement 
acidulée,  ayant  une  tendance  à  blétir;  néanmoins  bonne  et  à 
revoir. 

3°  Poire  Giram.  Moyenne,  conique,  forme  de  l'Angleterre, 
jaune  verdâtre;  pédoncule  assez  long,  implanté  droit  sur  la 
pointe;  œil  moyen,  peu  enfoncé;  chair  assez  fine,  fondante^  ju- 
teuse, moyennement  sucrée,  acidulée;  qualité  moyenne,  à 
maintenir  à  l'étude  :  fruit  des  Pyrénées. 

4°  Poire  délicieuse  de  Grammont .  Maturité  septembre  ;  moyenne, 
conique,  jaune,  légèrement  calebassiforme  ;  pédoncule  long; 
chair  mi-fine,  un  peu  verdâtre,  un  peu  ferme,  moyenne- 
ment sucrée;  qualité  peu  caractérisée;  à  maintenir  à  l'étude. 

5°  Nectarine  Bowden.  Moyenne,  jaune,  partiellement  colorée 
de  rouge,  sillon  peu  prononcé;  chair  fine,  bien  juteuse,  bien 
sucrée,  de  très  bon  goût. 

La  maturité  arrive  fin  d'août  et  commencement  de  septembre; 
le  volume  se  développe  ;  on  proposera  à  l'assemblée  générale 
l'admission  définitive. 

6°  Poire  Bon  Vicaire,  obtenue  par  le  frère  Louis,  pomologiste 
distingué  à  Nantes,  où  il  est  directeur  de  l'établissement  des 
sourds  et  muets.   Très  grosse,  forme  de  Belle  Angevine,  vert 


SUR  LA   27*=   SESSION  DU   CONGRÈS  POMOLOGIQUE,   EN    1885    243 

jaunâtre  ;  œil  fermé  et  petit,  peu  enfoncé,  dans  une  cavité  plis- 
sée  et  un  peu  bossuée  ;  pédicelle  charnu,  long  et  droit;  chair 
assez  fine,  juteuse,  acidulée,  légèrement  amandée.  Bonne.  Cette 
Poire  peut  être  mise  à  l'étude  avec  recommandation.  Un  exem- 
plaire ouvert  est  sans  pépins  ni  loges. 

Semis  de  M.  Fougère  n'^  240.  Poire  grosse,  ovoïde,  allongée, 
jaune  verdâtre,  colorée  de  rouge  rouillé;  beau  fruit  trop  mùr  ; 
chair  assezûne,  fondante,  sucrée,  d'un  parfum  agréable  ;àrevoir. 

Semis  du  même  n°  24.  Assez  grosse,  forme  de  Doyenné  d'hiver, 
jaune  coloré  de  rouge;  pédoncule  assez  gros,  court,  charnu, 
dans  une  petite  cavité  plissée;  œil  grand,  ouvert,  dans  une  ca- 
vité assez  profonde,  très  plissée;  chair  fine,  sucrée,  un  peu  gra- 
nuleuse au  centre,  rappelant  celle  du  Doyenné  d'hiver ,  en  ayant 
un  peu  le  goût  et  la  forme;  juteuse,  très  sucrée,  parfumée,  de 
bon  goût;  bon  fruit;  à  revoir. 

Poire  semis  du  même  »i°  323.  Moyenne,  de  couleur  jaune  un 
peu  foncé,  turbinée,  obtuse,  un  peu  bossuée  au  sommet;  œil 
petit,  fermé,  enfoncé;  pédoncule  assez  long;  chair  trop  mûre, 
goût  trop  prononcé  d'acide  formique;  à  rejeter. 

Alhoise.  Poire  décrite  dans  l'ouvrage  de  M.  Mas;  moyenne, 
pyriforme  allongée,  contractée  au-dessous  du  milieu;  peau 
jaune  doré,  frappée  de  rouge  vermillon  d'un  côté  ;  pédoncule 
assez  long;  œil  moyen,  ouvert,  presque  à  fleur;  chair  grosse, 
parfumée;  grosse  et  blétissant;  fruit  à  rejeter. 

Poire  Bési  de  Montigny.  Envoyée  par  M.  Bouvan  de  Saint- 
André,  de  Gorcy  (Ain)  ;  maturité  indiquée  fin  septembre  ;  grosseur 
au-dessous  de  la  moyenne;  forme  de  Bergamotte;  jaune  ver- 
dâtre; chair  fine,  juteuse,  sucrée,  musquée,  très  fondante,  de 
bon  goût;  très  bonne.  Fruit  à  mettre  à  l'étude.  On  dit  l'arbre  très 
fertile.  Observation  qu'il  y  a  plusieurs  variétés  du  même  nom. 
C'est  un  ancien  fruit  dont  on  entend  proposer  la  mise  à  l'étude. 

Pèche  de  semis.  Présentée  par  M.  Bernède,  de  Bordeaux,  et 
obtenue  par  lui;  grosse,  ronde,  jaune  pâle  marbré  de  rouge; 
chair  blanche,  à  peine  teintée  de  rouge  autour  du  noyau  ;  bien 
juteuse,  vineuse,  sucrée,  légèrement  filandreuse;  le  noyau  et  la 
peau  se  détachent  bien  ;  bon  fruit  à  revoir  et  qui  paraîtra  sous 
le  nom  de  Madame  Bernède. 


244  RAPPORT 

Pêche  de  semis  n°  27.  Hq  M.  Treyve  ;  grosse,  sphérique,  régu- 
lière^ sillon  très  creux  d'un  côté  ;  couleur  jaune,  en  partie  rouge 
brun  ;  chair  passable;  à  étudier  et  à  revoir. 

Pêche  semis  n"  1  de  M.  Rlchaux.  Grosse,  sphérique^  à  robe 
verte,  à  peine  colorée  de  rouge.  Noyau  fendu  ;  chair  verdâtre, 
serrée,  mauvaise. 

Pêche  7i"  3,  semis  de  M.  Brun  d'Fciilly.  Grosse,  sphérique, 
séparée  par  le  sillon  en  deux  parties  inégales  ;  assez  colorée 
et  cependant  qu'on  déclare  l'être  souvent  davantage;  chair 
blanche,  verdâtre,  juteuse,  de  qualité  moyenne;  à  revoir. 

La  séance  est  levée  à  9  heures. 

Séance  d2  l'assemblée  générale  du  mercredi  16  septembre, 
a  neuf  heures  du  matin 

A  neuf  heures,  le  Congrès  entre  en  assemblée  générale  sous  la 
présidence  de  M.  Jamin  ;  M.  Daurel,  l'un  des  Secrétaires,  lient  In 
plume.  M.  Michelin  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance 
de  dégustations  qui  vient  d'avoir  lieu,  et  dont  les  propositions 
n'ayant  donné  lieu  à  aucune  observation  sont  adoptées.  M.  le 
Président,  après  cette  lecture,  commence  l'appel  des  fruits  qui 
sont  à  l'étude  du  Congrès  et  ont  été  portés  sur  le  tableau  pu- 
blié à  l'avance. 

Abricols. 

Abricot  de  Boubon.  Misa  l'étude  en  1883;  fruit  pr'oposé  par 
M.  Jacquemet-Bonnefont,  d'Annonay,  et  signalé  comme  très 
hâtif,  mûrissant  au  commencement  du  mois  de  juillet.  M.  Hor- 
tolès  dit  quil  se  répand  dans  les  cultures  du  Midi,  mais  qu'il 
n'est  pas  encore  bien  connu  par  ses  fruits;  il  en  demande  le 
maintien  à  l'étude.  M.  de  la  Bastie  ne  le  considère  pas  comme 
plus  hâtif  que  beaucoup  d'autres  des  mêmes  pays  méridionaux; 
on  objecte  sa  ressemblance  avec  les  fruits  de  l'Abricot-Pêche. 
M.  Bernède  fait  observer  que  l'arbre  n'a  pas  la  feuille  de  ce 
dernier  et  que  la  confusion  n'est  pas  possible.  Cet  Abricot  est 
maintenu  à  l'étude. 

Abricot  du  Chancelier.  Maturité  indiquée  pour  la  rai-juillet: 
semis  de  M.  Luizet.  On  a  une  excellente  opinion  de  ce  fruit  à 


SUR    LA    27"    SESSION-    DU    CONGRÈS    POMOLOGIQUE.    EN    1885   245 

Lyon  ;  l'arbre  y  pousse  très  bien  et  a  un  bel  aspect.  M.  Luizet, 
l'obtenteiir,  reconnaissant  que  la  culture  n'en  est  pas  assez 
répandue,  en  propose  le  maintien  à  l'étude,  qui  est  décidé  par 
l'assemblée,  avec  recommandation. 

f cri ses. 

Bigarreau  noir  d'Eculhj  (Luizet  obtenteur).  Maturité  au 
milieu  de  juillet. 

M.  Luizet  explique  qu'il  est  bon,  vineux,  fertile,  tardif.  Il  a 
été  jugé  très  bon  à  Lyon;  mais  M.  Luizet  reconnaît  qu'il  n'est 
pas  aussi  répandu  qu'il  le  mérite.  M.  Besson  dit  qu'il  réussit 
beaucoup  à  Marseille  où  il  est  dur  et  ne  prenant  pas  les  vers. 

Les  bons  renseignements  qu'on  obtient  et  qu'on  a  déjà  re- 
cueillis sur  ce  fruit  motivent  son  adoption  définitive. 

Guigne  hâtive  de  Pontarnau.  Semis  de  M.  Jacquemet-Bonne- 
font,  d'Annonay;  maturité  au  15  mai; M.  de  laBastiela  considère 
comme  la  plus  hâtive  des  Cerises  et  la  loue  beaucoup  au  point 
de  vue  de  sa  qualité.  On  n'entend  encore  sur  son  compte  que 
MM.  Jacquemet-Bonnefont  et  de  la  Bastie  ;  maintenue  en  atten- 
dant (ju'elle  soit  plus  répandue. 

Coings. 

Boiirgeaut.  Proposé  k  l'étude  en  1883  par  M.  Treyve  qui,  en- 
core aujourd'hui,  fait  l'éloge  de  l'arbre  et  du  fruit  qui,  comme  je 
l'ai  dit  dans  mon  Rapport  de  l'année  dernière,  est  très  odorant  : 

maintenu  à  l'étude. 

Figues. 

De  la  Dahnaiie.  Bifère.  M.  Jamin  en  est  très  content  et  en 
appuie  le  maintien  à  l'étude.  Elle  vient  de  San  Pietro,  en  Dal- 
matie,  et  a  été  introduite  en  France  par  M.  Bernède;  elle  mûrit 
fin  juin  et  fin  septembre  et  est  la  plus  grosse  des  figues  con- 
nues dans  nos  cultures;  maintenue. 

Framboises, 

FUI  Basket.  Mise  à  l'étude  en  1879;  n'est  pas  bifère  et  n'est 
pas  meilleure  que  d'autres,  selon  M.  Jamin;  sur  ses  observations 


246  RAPPORT 

comme  sur  la   durée    de  sa  mise  à  l'étude,  on  en   décide  la 
radiation. 

Noisettes. 

Impériale  de  Trébizonde .  Très  beau  fruit  :  maintenu  à  l'étude. 

Noix. 

Noix  Lanfrey  (Lanfrey).  Proposée  à  l'élude  en  1884  par 
M.  Treyve  qui  explique  qu'elle  a  l'avantage  de  pousser  tardi- 
vement au  printemps  et  d'éviter  les  gelées;  maintenue  à  l'étude. 

Noix  Pinncesse  (Martin).  Coque  tendre  ;  on  la  dit  être  à  feuilles 
laciniées.  Doit  être  maintenue  à  l'étude  sous  le  nom  de  Noix 
Martin,  celui  de  son  obtenteur. 

La  séance  est  levée  à  onze  heures. 

Deuxième  séance  de  la  Commission  de  dégustation  or  mercredi 
16  septembre 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  de  l'après-midi; 
MM.  Treyve  et  Lapierre  la  président;  M.  Michelin,  Secrétaire_, 
tient  la  plume. 

M.  de  la  Bastie  présente  deux  variétés  de  Nectarines  de 
semis,  marquées  n"  .2  et  7i"  2  bis,  qui  proviennent  de  noyaux  de 
la  même  variété. 

Le  fruit  if  2  bis  est  assez  petit,  rond,  bien  coloré,  de  bonne 
qualité;  l'autre,  «"?,  plus  gros,  moins  coloré,  n'est  pas  mûr. 

Présentation  du  même.  Madeleine  Paysanne.  Moyenne,  sphé- 
rique,  jaune  pâle  frappé  de  rouge  sombre  ;  chair  fine,  fon- 
dante, juteuse,  sucrée,  acidulée,  assez  parfumée;  bonne. 

Du  même.  Nectarine  Albert  Victor,  de  moyenne  grosseur; 
à  revoir. 

Du  même.  Prune  tardive  de  Corny.  Petite,  dorée,  bien  colo- 
rée, sucrée,  assez  juteuse.  L'arbre  donne  un  petit  bois;  grosseur 
et  aspect  de  la  petite  Mirabelle;  à  maintenir  à  l'étude. 

Prune  Reine-Claude  Descardes.  Moyenne,  un  peu  oblongue, 
jaune,  peu  juteuse;  chair  un  peu  ferme,  très  sucrée,  peu  agréa- 
ble de  saveur;  médiocre. 


SUR   LA    27''   SESSION   DU    CuNdRÈS    l'OMOLOCIQUE,    EN    1885    !247 

Prune  Grand  Duc.  Assez  grosse,  oblongue,  bleutée,  adhérente 
au  noyau;  mauvaise.  Envoi  de  M.  Chevrola,  jardinier  à  Saint- 
Cyr-sur-Rhône. 

Raisin  semis  n"  10.  Grappe  grosse,  un  peu  ailée;  grain  assez 
gros,  rond,  manquant  de  sucre  et  de  parfum  ;  médiocre.  Du  même. 

Semis  n°  8.  Grain  un  peu  ovoïde,  moins  gros  que  le  précédent, 
manquant  de  sucre  et  de  goût  acide  ;  médiocre.  De  M.  Antoine 
Besson,  de  Marseille. 

Chasselas  Buchelef.  Déjà  décrit,  dégusté  et  mis  à  l'étude  de- 
puis plusieurs  années.  Grain  gros,  ovoïde,  sucré  ;  à  maintenir  à 
l'étude. 

Raisin  noir  Glady.  Du  même  ;  grappe  grosse,  serrée  ;  grains 
petits,  belles  grappes;  ailes  courtes  ;  sucré,  juteux,  un  peu 
musqué  ;  véritable  Raisin  de  cuve,  à  supprimer  de  la  nomencla- 
ture des  fruits  de  table. 

Grosse  Clairette.  Du  même  ;  Raisin  blanc,  moyen,  oblong 
ovoïde,  à  peau  épaisse, juteux,  sucré  ;  à  supprimer  de  la  liste  des 
fruits  à  l'élude;  on  ne  croit  pas  qu'il  doive  mûrir  ailleurs  qu'à 
Marseille  où  il  ne  mûrit  qu'à  la  mi-septembre. 

Muscat  Reynier.  Du  même;  blanc,  moven,  rond,  sucré,  mus- 
qué j  à  maintenir  à  létude. 

Raisin  Boisselot  (Roisselol,  de  Nantes).  Culture  de  M.  Besson  ; 
blanc,  gros,  rond,  peau  épaisse;  bon  ;  à  maintenir  à  l'étude. 

Chasselas  Jalabert.  Présenté  par  M.  de  la  Bastie  qui  l'a  récolté  ; 
moins  gros  que  le  Chasselas  et  semblable  en  apparence;  jus 
aigre;  échantillon  manquant  de  maturité;  à  revoir  et  à  maintenir 
ù  l'étude. 

Muscat  hâtif  du  Puy-de-Dôme.  Présenté  par  la  Société  de 
Bourg;  sucré,  légèrement  musqué,  peau  fine,  juteux;  à  main- 
tenir à  1  "étude. 

Par  MM.  Besson  et  Daurel,  Emily  ;  Raisin  hybride  américain, 
petit,  violet,  juteux,  sucré,  moyennement  serré;  résistant  bien 
au  mildiou;  à  maintenir. 

Allen  s  Hybrid.  Raisin  présenté  par  MM.  Daurel  et  Piolat,  de 
Bordeaux;  également  par  M.  de  la  Bastie;  blanc,  rond,  de  gros- 
seur moyenne,  juteux,  sucré,  très  légèrement  musqué,  à  peau 
tendre  ;  à  maintenir  à  l'étude. 


248  KAi'i'uui 

Chasselas  Tokai  angevin.  Provenant  du  jardin  de  l'Ain  ;  moyen 
juteux,  sucré,  à  peau  tendre,  cendré,  rosé  ;  sorte  de  Chasselas; 
très  bon;  à  maintenir. 

Le  Commandeur.  Semis  de  M.  Besson;  maturité  fin  d'août,  à 
Marseille;  avait  été  primitivement  nommé  Saint-Loxds  ;  grosse 
grappe;  grain  gros,  légèrement  ovoïde,  doré,  bien  sucré,  un  peu 
ferme;  grappe  fortement  ailée  ;  très  bon,  à  maintenir  à  l'étude 
avec  recommandation. 

Duchesse.  Raisin  envoyé  par  M.  Piolat;  petit,  verdâtre,  à  grains 
ronds,  serrés,  tendres,  juteux,  sucrés  ;  hybride  américain  non 
foxé,  ti'ès  fertile,  ne  coulant  pas  et  très  résistant  au  phylloxéra  ; 
bon;  à  mettre  à  l'étude. 

Excelsior.  Muscat  de  M.  Piolat,  de  Bordeaux;  assez  beau  Rai- 
sin, de  moyenne  grosseur,  verdâtre,  américain,  venu  en  France 
depuis  deux  ans;  n'est  pas  mûr;  à  revoir. 

Waverlei/.    Hybride    américain    importé    d'Amérique,    assez 
gros,  non  foxé,  également  envoyé  par  M.  Piolat;  à  revoir. 
Secretary  noir.  On  proposera  la  mise  à  l'étude. 
Pizarro.  Raisin  noir  de  cuve. 

Delaware.  Recommandé  par  M.  Laiiman  et  présenté  par 
M.  Daurel  ;  moyen,  violet,  sucré,  juteux,  framboise  ;  ne  sera  pas 
proposé  pour  l'étude. 

Semis  de  M.  Besson  n°  4 1 à.  Moyen,  sucré,  rond,  violet,  bon  au 
goût;  n'est  pas  assez  mûr,  n'est  pas  dans  le  commerce;  à  revoir. 
Semis  du  même  n"  527 .  Moyen,  oblong,    noir,  non  mûr;   à 
revoir. 

Semis  n"  524.  Du  mémo;  noir,  oblong,  peau  et  pulpe  fermes, 
sucrés;  assez  bon  ;  à  revoir. 

Du  même.,  rf  41 9.  Blanc,  moyen,  ovoïde  ;  pulpe  un  peu  ferme  ; 
Ion;  à  étudier  et  à  revoir- 

Noix.  —  Semis  de  la  Noix  bijou  fait  par  M.  Glady.  Arbre  à 
végétation  tardive,  ayant  fructifié  après  quatre  ans  de  semis. 
M.  Jamin  ne  reconnaît  rien  de  nouveau  dans  cette  variété  dont 
il  conteste  la  végétation  tardive. 
La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 

La  séance  générale  est  ouverte  à  quatre  heures  par  M.  Jamin, 
Président. 


SUR    LA    27*   SESSION   DU    CÛNllRÈS    l'uMOLOGlQUE,    EN    1885    249 

M.  Aynès,  l'un  des  Secrétaires,  tient  la  plume.  M.  Michelin  lit 
le  procès-verbal  de  la  séance  de  dégustation  qui  vient  d'avoir 
lieu;  les  propositions  de  la  Commission  sont  adoptées. 

M.  le  Président  rappelle  qu'il  y  a  lieu  de  nommer  une  Com- 
mission de  revision  de  la  pomologio,  qui  devra  se  réunir  le  soir, 
à  huit  heures,  au  domicile  de  M.  de  la  Bastie. 

Les  membres  de  cette  Commission  seront  MM.  Jamin,  de  la 
Bastie,  Lapierre,  Luizet,  Treyve,  Varenne,  Laurent,  Guillot, 
Besson  et  Bulan. 

L'examen  des  fruits  mis  à  l'étude  est  repris.  Il  est  question  en 
premier  lieu  de  la  Pêche  Alexis  Lepère,  dont  trois  exemplaires 
sont  parvenus  pendant  la  séance.  Le  noyau  est  gros  et  très  fîlan- 
dreux.  M.  Hortolès  croit  qu'elle  est  plus  'sucrée  dans  son 
pays.  Les  membres  de  Paris  disent  qu'elle  est  fort  appréciée  au 
sein  de  leur  Société  ;  M.  Delaville  en  fait  grand  cas  et  en  propose 
l'adoption  qui  est  prononcée  à  l'unanimité. 

Pêche  Albatros.  Très  grosse  et  très  belle  Pèche  fouettée  de 
rose.  M.  Luizet  dit  qu'elle  prend  facilement  le  blanc;  elle  est 
maintenue  à  l'étude.  C'est  un  semis  de  Rivers  et  sa  maturité 
arrive  en  août. 

Pêche  Baltet  {semis  Baltet).  Maturité  au  commencement  d'oc- 
tobre ;  d'un  bon  coloris  carmin  sur  fond  blanc;  qualité  très  va- 
riable mais  jamais  transcendante;  la  tardiveté  en  fait  le  principal 
mérite;  maintenue  à  l'étude. 

Ballonne  de  Brivazac  (Bernèdei.  Maturité  fin  de  septembre,  à 
Bordeaux  ;  indiquée  de  bonne  qualité  ;  a  besoin  d'être  plus 
connue;  maintenue. 

Comtesse  Montijo  (Gauthier).  Beau  et  bon  fruit  parisien,  mûris- 
sant au  commencement  de  septembre  ;  pas  assez  connu,  main- 
tenu. 

Cumberland.  Pêche  classée  à  juste  titre  dans  les  précoces. 
M.  Treyve  l'a  dégustée  le  28  juin,  M.  de  la  Bastie  le  25  juin;  à 
Bordeaux,  elle  a  été  mangée  le  15  juin;  M.  Simon  place  sa  ma- 
turité dans  la  première  quinzaine  de  juillet;  enfin  M.  de  la  Bas- 
tie la  considère  comme  une  des  meilleures  parmi  les  hâtives; 
elle  est  maintenue  à  l'étude  pour  qu'elle  soit  mieux  observée 
et   mieux  connue.    On   fait  remarquer,    à  son    occasion,  que 


250  27"  SESSION  DU  congrès  pomologiouk,  kn  4885 

l'adhérence  au  noyau  est  très  fréquente  pour  les  Pèches  qui 
ont  le  même  caractère  de  précocité. 

Daim.  Maturité  mi-août,  M.  de  la  Bastie  la  regarde  comme  la 
meilleure  de  celles  qu'il  cultive.  Son  origine  est  inconnue,  mais 
on  croit  qu'elle  vient  de  la  Savoie;  elle  mûrit  au  plus  fort  de  la 
récolte  des  Pêches,  au  mois  d'août;  elle  est  grosse  et  rarement 
attachée  au  noyau;  elle  est  maintenue. 

Docteur  Hogg.  Cette  Pèche,  dont  on  fixe  la  maturité  à  la  fin 
de  juin,  n'est  pas  hâtive  comme  on  l'a  dit,  selon  M.  de  la  Bastie; 
de  son  côté,  M.  Luizet  l'a  trouvée  très  jolie  et  très  bonne,  mais 
mûrissant  à  la  fin  de  juillet.  Elle  forme  un  bel  arbre;  elle  est 
maintenue. 

Dotvning.  Cette  Pêche  mûrit  le  23  juin,  à  Bordeaux  :  elle  est 
bien  notée  et  M.  Hortolès  en  demande  l'adoption  qui  est  difi'érée 
par  ce  motif  que  le  fruit  n'est  pas  assez  connu;  maintenue. 

Early  Alexander  (Précoce  Alexander).  Plusieurs  membres  la 
considèrent  comme  plus  grosse  que  VAmsdcn,  et  plus  hâtive; 
dans  l'Ain,  on  la  juge  ainsi.  M.  Daurel,  au  contraire,  préfère 
VAmsden,  pour  la  qualité  et  pour  le  volume;  en  tout  cas,  elle 
est  bien  connue,  à  l'étude  depuis  Tannée  1879  et  généralement 
appréciée;  elle  est  définitivement  adoptée. 

Governor  Garland.  M.  de  la  Bastie  la  juge  comme  très  bonne, 
très  colorée,  d'un  bon  volume  et  mûrissant  à  la  fin  de  juin;  au 
contraire,  à  Lyon,  sa  maturité  a  été  constatée  le  25  juillet  ;  elle 
doit  être  encore  étudiée  et  est  maintenue. 

Honeywell.  Elle  semble  réunir  la  précocité,  le  volume,  la 
qualité  et  est  indiquée  comme  mûrissant  au  commencement  de 
juillet;  elle  est  maintenue. 

Michelin  (Luizet).  Maturité  mi-septembre,  réunissant  la  qua- 
lité, le  volume,  le  coloris  et  la  fertilité  de  l'arbre;  maintenue. 

Musser.  Maturité  fin  juin,  classée  parmi  les  précoces  ;  se  colo- 
rant bien  ;  maintenue. 

Précoce  de  Harper  et  Précoce  du  Canada.  Deux  variétés  hâtives 
à  étudier;  maintenues. 

Précoce  Tillotson.  Maturité  fin  juillet;  très  beau  fruit  cité 
comme  très  bon. 

Rouge  de  Mai.  Pêche  précoce,  bien  notée  à  Bordeaux. 


PLANTES   NOUVELLES   OU    RARES  251 

Saunders,  que  M.  de  la  Bastie  juge  comme  la  meilleure  des 
Pêches  précoces  américaines.  Ces  quatre  variétés,  mises  à  l'étude 
récemment,  ont  besoin  d'être  répandues  et  étudiées;  elles  sont 
maintenues. 

Sea  Eagle  (Rivers).  Gros  et  superbefruit,  mais  n'ayant  aucune 
supériorité  en  qualité,  peu  disposé  à  la  coloration,  mûrissant 
un  peu  tard  ;  est  supprimée  comme  n'étant  pas  assez  méritante. 

Walburton  admirable.  Elle  est  peu  connue  ;  M.  de  la  Bastie 
lui  trouve  peu  de  qualités;  elle  est  à  étudier;  maintenue. 

Il  est  à  noter  que  sa  maturité  est  assez  tardive,  que  son 
aspect  est  très  séduisant  et  que  parfois  elle  est  bien  jugée  sous 
le  rapport  de  la  qualité. 

Waterloo.  Pêche  précoce,  maturité  fin  juin.  Elle  réussit  à 
Bourg  en  plein  vent,  et,  en  cet  état,  elle  est  disposée  à  adhérer  au 
noyau  ;  mais,  en  espalier,  elle  ne  parait  pas  présenter  ce  carac- 
tère d'une  manière  absolue;  maintenue.  C'est  un  très  beau  fruit. 

Wilder.  Autre  Pêche  précoce,  indiquée  comme  mûrissant  fin 
juin,  demandante  être  connue;  maintenue.  Fruit  moyen,  blanc 
jaunâtre  frappé  et  marbré  de  rouge  vif;  chair  blanche,  fine, 
très  juteuse. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 

(La  fin  au  prochain  numém) 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ETRANGERE 

Plantes  nouvelles  ou  rares  décrites  dans  des 
publications  étrangères. 


Gardeners'  Chronicle 

Kalanchoe  carnea  N.-E,  Brown,  Gard.  Chron.  du  6  mars  1886, 
p.  298.  — Kalanchoe  couleur  de  chair.  —  Patrie  incertaine.  — 
(Crassulacées). 

L'origine  de  cette  nouvelle  plante  est  douteuse  ;  le  docteur 
Wallace  la  donne  comme  originaire  du  Népaul  et  M.  Horseman 


252  REVUK    BIlîLIOGHAPIIfOrE    ÉTRANGÈRE 

croit  qu'elle  vient  du  Cap  de  Bonne-Espérance.  Quoi  qu'il 
en  soit  à  cet  égard,  M.  N.-E.  Brown  la  déclare  très  oroementale 
et  dit  qu'elle  l'emporte  sous  ce  rapport  sur  toutes  ses  congénères 
connues.  Sa  lige  glabre,  verte,  faiblement  quadrangulaire  , 
porte  des  feuilles  pétiolées,  ovales,  arrondies  ou  un  peu  tron- 
quées à  la  base,  obtuses  au  sommet,  crénelées  sur  les  bords  à 
crénelures  inégales,  glabres,  vertes,  lavées  de  brunâtre  sur  les 
bords  et  au  sommet,  dont  le  limbe  a  de  0'",0S  à  O",!!  de  long, 
sur  0™,03-0";06  de  large.  Ses  fleurs  sont  réunies  en  une  sorte  de 
corymbe  serré,  plan  en  des?us,  large  de  0™, 05-0", 07  ;  leur  co- 
rolle est  rose-rouge  et  elles  ont  une  odeur  agréable.  Quand 
cette  plante  vieillit,  elle  forme  à  la  surface  du  sol  une  masse 
solide  de  laquelle  parlent,  en  janvier  et  février,  des  branches 
florifères. 

Cypripe<liuin  Winnianniu  (Hybr.).  —  Gard.  Chron.  du  20  mars 
1886,  p.  362.  —  Cypripède  de  Winn.  —  (Orchidées). 

Nouvel  hybride  obtenu  dans  l'établissement  de  MM.  Veitch. 
Il  est  issu  des  Ci/pripedium  vlllosum  et  Dru/f/i.  Par  son  port,  il 
ressemble  plus  à  ce  dernier  qu'au  premier.  D'après  la  descrip- 
tion qu'en  donne  M.  Reichenbach,  sa  feuille  a  de  celle  du  C.  vil- 
losum  la  largeur,  la  marque  foncée  à  la  base  et  la  verdure  par- 
ticulière foncée,  presque  glauque.  Son  pédoncule  porte  des  poils 
rouge  sombre;  l'ovaire  est  tout  aussi  velu  que  celui  du  C.  villn- 
sum,  mais  les  poils  n'en  sont  ni  aussi  longs  ni  aussi  serrés.  Dans 
la  fleur  de  cet  hybride^  le  sépale  supérieur  est  oblong,  aigu  et 
non  large,  de  couleur  jaune  blanchâtre  avec  le  centre  pourpre 
indien  foncé;  les  sépales  latéraux  forment  une  pièce  beaucoup 
plus  étroite  et  plus  courte  que  le  labelle,  de  couleur  d'ocre  très 
claire.  Les  pétales  sont  presque  semblables  à  ceux  du  6".  villusuin, 
rougeùtres  en  dehors,  jaunes  en  dedans,  avec  une  ligne  médiane 
brune  et  de  nombreux  points  bruns  à  la  base.  Le  labelle  est  sem- 
blable à  celui  du  C.  rillosum. 

l*oljbotrya  Lechleriana  Metten.  —  Gard.  Ch7'on.  du  27  mars 
1886,  p.  394.  —  Polybotrye  de  Lechler.  —  Pérou.  —  (l-'ougères). 

Belle  Fougère  introduite  chez  MM.  Veitch  parleur  collecteur, 
M.  Davis.  Lorsqu'ils  l'ont  présentée  à  la  Société  horticulturale 


PLANTES  NOUVELLES  OU  RARES  253 

de  Londres,  elle  leur  a  valu  un  certificat  de  1''''  classe.  M.  T. 
Moore,  dans  l'article  qu'il  lui  consacre,  dit  qu'elle  sera  certaine- 
ment très  appréciée  des  amateurs  de  Fougères  qui  pourront  lui 
donner  la  place  sufflsante  sur  une  rocaille,  à  l'intérieur  d'une 
serre  tempérée.  Les  frondes  ou  feuilles  de  cette  plante  ont  un 
pétiole  commun  épais,  vert,  canaliculé  en  dessus,  arrondi  et 
purpurin  en  dessous,  revêtu  vers  le  bas  d'un  grand  nombre 
d'écaillés  brunes,  lancéolées,  emmêlées;  leur  limbe  est  ample, 
largement  ovale  dans  son  contour  général,  quatre  fois  penné, 
à  pennes  longues  d'environ  0™,  60,  de  texture  délicate,  les  unes 
stériles,  les  autres  fertiles. 

Les  groupes  de  capsules,  ou  les  sores,  sont  arrondis  ou  un  peu 
oblongs,au  nombre  de  trois  ou  quatre  de  chaque  côté  du  rachis 
des  pinnules  fertiles.  La  plante  est  rampante;  elle  avaitété  prise 
d'abord  pour  le  Cyathea  multi fida,  h'ien  que  son  port  ne  fût  guère 
celui  d'une  Fougère  arborescente. 

Deutsche  Garten-Zeitung. 

Echinocactns  Cirnsoni  Hildmann,  Deuts.  Gart.-Zeit.  du  20  jan- 
vier 1886,  p.  27,  fig.  6.  —  Echinocacte  de  Gruson.  —  Mexique.  — 
(Cactées). 

Plante  grasse  qui  a  été  introduite  en  Allemagne,  à  l'automne 
dernier,  par  M.  Droege.  La  forme  générale  en  est  globuleuse,  et 
la  couleur  vert  clair;  elle  est  relevée  d'environ  quinze  côtes 
longitudinales,  larges  de  10-1^-  millimètres,  hautes  de  deux 
centimètres,  obtuses,  que  séparent  des  sillons  en  angle  aigu  au 
fond.  Chaque  groupe  de  piquants  en  comprend  4  centraux, 
dontS  en  haut  longs  de 3  centimètres  et  1  en  bas  long  de  5-6  cen- 
timètres ;  puis  1 0-12  radiaux,  longs  d'environ  3  centimètres,  mais 
plus  faibles  que  ceux  du  centre,  et  parmi  lesquels  l'inférieur  et 
les  supérieurs  sont  un  peu  plus  courts  que  les  latéraux.  Toutes 
ces  épines  sont  de  couleur  d'ambre,  annelées  et  presque  transpa- 
rentes dans  l'intervalle  des  anneaux.  Les  fleurs  et  les  fruits  sont 
encore  inconnus.  Aucune  autre  Cactée  connue  Jusqu'à  ce  jour  ne 
présente  des  piquants  aussi  élégamment  colorés.  Il  paraît  que 
la  floraison  de  cette  espèce  n'a  lieu  que  sur  les  pieds  très 
forts. 


254  RKVLE    BIBLIOGKAI'HIQUE   ÉTRANGÈRE 

^aniperus  commuais  L.  var.  suecica  MiLL.  —  Deuts.  Garl.-Zeit. 
du  27janv.  1886,  p.  45,  fig,  9  et  10.  —  Genévrier  commun  var.  sué- 
doise. —  Scandinavie.  —  (Conifères-Cupressinées). 

La  variété  du  Genévrier  commun  dont  il  s'agit  est  remarqua- 
ble par  son  port  élancé  et  sa  forme  générale  soit  en  fuseau,  soit 
en  pyramide.  M.  Schûbeler  en  a  fait  connaître  un  individu  en 
fuseau,  situé  près  de  Christiania,  qui,  avec  une  hauteur  de  o",  16, 
ne  mesure  en  diamètre  que  Ô'", 13  à  hauteur  de  poitrine,  que 
0'",78  dans  sa  partie  la  plus  renflée.  Quant  à  la  forme  en  pyra- 
mide, elle  peut  atteindre  jusqu'à  12", 50  de  hauteur.  Le  même 
savant  norvégien  en  a  signalé  un  individu  qui  se  trouveàLango, 
près  d'Holmestrand,  sur  le  fiord  de  Christiania,  dont  les  bran- 
ches inférieures  touchent  le  sol,  occupant  là  une  circonférence 
dont  le  diamètre  est  de  3™, 13,  et  dont  la  hauteur  totale  est  d'en- 
viron sept  mètres. Fuseaux  et  pyramides  sont  remarquablement 
touffus  et  d'un  bel  effet. 

Rose  IVilIiam  Francis  Bennctt  (Thé  hybride).  —  DeutS. 
Gart.-Zcit.  du  3  février  1886,  p.  54,  avec  plaoclie  coloriée.  —  (Ro- 
sacées .  ) 

Hybride  de  Rose  thé  qui  a  été  obtenu  aux  Etats-Unis  par 
M.  Will.-Fr.  Bennett,  de  Stapleford,  à  la  suite  d'un  croisement 
des  Rosiers  thé  Président  et  Xavier  Olibo.  L'arbuste  est  de 
vigueur  moyenne,  très  rameux;  son  feuillage  est  d'un  vert 
intense;  ses  boutons  de  fleurs  sont  oblongs;  ses  fleurs  sont  d'un 
rouge  carmin  vif,  analogue  à  celui  de  la  Rose  Général  Jacque- 
minot,  et  elles  sont  produites  en  énorme  quantité.  C'est  là,  dit 
l'article  du  journal  allemand,  incontestablement  la  plus  belle 
Rose  rouge  que  l'on  connaisse.  Cultivé  sous  verre,  ce  Rosier 
donne  des  fleurs  à  couper  pendant  toute  l'année.  Le  mérite  supé- 
rieur de  cette  nouvelle  Rose  est  tel  qu'une  des  principales  fleu- 
ristes des  Etats-Unis,  M""*  Evans,  l'ayant  vue  chez  M.  Bennett, 
amateur  qui  ne  l'avait  pas  mise  au  commerce,  lui  en  a  acheté  la 
propriété  au  prix  de  5,000  dollars  ou  25,000  francs. 

A  ce  propos,  il  n'est  pas  inutile  de  dire  que  M.  Bennett  est  un 
amateur  distingué,  qui  s'occupe  depuis  quarante  ans  du  croise- 
ment des  variétés  de  Rosiers,  en  vue  d'obtenir  de  nouvelles 
variétés,  mais  qui  procède  avec  méthode  et  en  raisonnant  ses 


PLANTES    -NOUVELLES    OU    KARES  2oO 

expériences,  sans  s'en  remettre  uniquement  au  hasard,  comme 
le  font  malheureusement,  pour  la  plupart  des  plantes,  un  trop 
grand  nombre  d'horticulteurs.  «  En  1870,  écrit-il,  j'ai  visité  les 
»  établissements  des  rosiéristes  de  Lyon;  mais  dans  aucun  je 
»  n'ai  vu  qu'il  eût  été  fait  le  moindre  progrès  quant  à  la  mé- 
»  thode  scientifique  à  suivre  pour  les  croisements  à  opérer  en 
»  vue  d'obtenir  de  nouvelles  Roses.  Jean  Sisley  s'est  plaint  à  moi 
»  bien  des  fois  de  n'avoir  pu  décider  les  rosiéristes  à  s'engager 
»  dans  cette  voie.  J'ai  reconnu  que  les  procédés  suivis  pour  les 
»  semis  consistent  simplement  à  laisser  tout  aller  de  soi-même 
»  et  à  choisir  ensuite  ce  qu'il  peut  y  avoir  de  bon  parmi  les 
»  produits  qu'a  donnés  la  nature  livrée  à  elle-même.  » 

M.  Bennett  a  suivi  une  marche  plus  scientifique  et  plus  métho- 
dique, et  il  a  ainsi  obtenu  des  résultats  très  remarquables.  Le 
but  qu'il  s'est  surtout  proposé  a  été  d'obtenir  des  Rosiers  remon- 
tants, à  fleurs  d'un  blanc  pur  ou  jaunes,  ainsi  que  des  Rosiers 
thé  rouge  pourpre,  très  riches  en  couleur.  11  a  déjà  mis  au  com- 
merce plusieurs  Rosiers  thé  qui  prouvent  que  ses  efforts  persé- 
vérants ont  été  couronnés  de  succès.  Pour  ses  croisements,  il  a 
pris  le  plus  souvent  comme  porte-graines  les  variétés  alba  rosea 
et  Président,  tandis  qu'il  a  opéré  la  fécondation  avec  le  pollen 
des  Rosiers  Louis  Van  Houlte,  Victor  Verdier,  etc.  On  lui  doit 
déjà  des  variétés  méritantes  parmi  lesquelles  celle  dont  il  est 
question  ici  paraît  occuper  le  premier  rang. 


Le  Secrélaire-rcdacleiit'-gcni nf , 

P.  DUCHARTRE. 


Paris.  —  Imprimerie  Rougier  et  Cie,  rue  Cassette,  1. 


256 


AVKIL   188(5 


OBSliilVAllONS   MÉTÉOROLOGIQUES    FAITES   PAR    M.   F.    JaMIN,  A     BouRG-LA-ReINE, 

PRÉS  Paris  (altitude  63'°  environ). 


HAUTECR 

TEMPÉRATURE    1  Ju  baromètre. 


Minim. 


Maxim.    Malin,  i  Soir. 


VENTS 

dominants. 


ÉTAT   DD   CIEL. 


i,i 

3,3 

a,  8 

0,0 

6,1 

7,8 

1,4 
0,2 

4,8 

i,3 

3,7 

4, G 
0 

2,8 

6,1 

3,4 


4,0 

5,0 

8,0 
6,<3 
4,i 


3, 
6. 
7. 
9, 

8, 
9,t 


3,0 


l.H,7 
24,1 
20,0 

23.3 
19,4 
13,4 

io,3 

Ib,  2 

13.7 

14,7 
13,4 

13,4 
1(;,7 

14,3 

10,1 

10,2 

12,7 
18,3 
25,0 
22  1 

14,9 

17,9 

23.4 
2»),  4 
27,6 
28,0 
2.f,2 
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13,2 

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760,!. 
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750,5 

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753 

764,5 
770 

766,5 

765 

761,5 


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754 
752 
75o,o 


760,0 

761 

761 

762 

762 

760 

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751,0 

756,5 

761,5 


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N.   NE. 

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Cltirdo  iirand    malin,  nuageux. 

Clair  de  grand  malin,  nuageux. 

Couv.  le  mal.  el  le  soir,  pluie  con- 
tinue l'après-raidi. 

l'I.  dans  la  a.,  brum.    le  mal.,  nuag. 

Nuageux. 

Couvert  et  pluv,,  nuag.  à  partir  de 
2  heures  de  l'ap.-miîli. 

Clair  de  granil  malin,  nuageux. 

Couv.,  beaiip.  de  v.,  pi.  abond.  el 
V.  viol,  dans  l'aprrs-midi. 

Couvert,  quciq.  cclaircics,  forte  gib. 
l'ap.-midi,  clair  le  soir. 

Clair  de  gr.  mat.,  nuag.,  pet.  pi.  le  s 

Pluie  toute  I:!  nuit,  nuageux,  Icgcro 
averse  l'ap.-midi. 

(Jouv.  le  m.,  nuag.  l'ap.-m.,  cl.  le  s 

Clair  de  gr.  mat.  et  le  soir,  nuageux 
dans  la  journée, 

Couv.,  quelq.  éclaircies.  pet.  pi.  vers 
midi  et  pi.  plus  abond.   le  soir. 

Couv.,  pet.  pi.  mêlée  de  grêle  dan.'- 
ra()rés-midi,  éclaircie  le  soir. 

l'elilc  pi.  dans  la  n.,  couv.  le  mal., 
pet.  pi.  mêlée  de  grêle  dans  l'ap.- 
midi,  nuageux. 

Nuageux. 

Petite  pluie  dans  la  nuit,  nuageux. 

Nuageux,  très  petite  pluie  le  soir. 

Nuageux,  orage  cl  pi.  diluvienne  mê- 
lée d'un  peu  de  grêle  d.  rap.-ra.(l) 

Eégèr.  brum.  cl  couv.  le  mat  ,  nuag 
rap.-niidi,  clair  le  soir. 

Couvert  et  léger,  pluv.  le  matin,  nua 
geux  l'apr.-midi,  clair  le  soir. 

Clair. 

Nuageux  le  matin,  clair. 

■  lair. 

Nuageux  el  orageux. 

Nuagiux,  très  légère  averse   rap.-m- 

Nuageux. 

Peliie  pluie  dans  la  nnil,  couvert  ci 
lég.  pluv.,  pi.  plus  abond.    le  soir. 

Pluie  ctvenl  dans  la  nuit  et  toute  la 
journée. 


J 


(1)  La  partie  sud    de    Bourg-la-Reine  et   plu 
souffert    de    la    grêle,  qui,  dans  ces  paragc>, 
violence. 


sieurs    localités    voisines  ont    beaucoup 
a  élc   plus  abon'Ianle    et   d'unr  graïuic 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1886; 

Concours  permanent. 

Prix  laisné.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3«  sér.,  IV,  4882,  p.  631 
et  753.) 

Concours  annuels. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration.  Pour  l'introduction  ou  l'obten- 
tion de  plantes  ornementales  méritantes.  (V.  le  Journal,  2«  série, 
XI,  1877,  p.  445.) 

Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentstemon. 


AVIS 

Le  Conseil  d'Administration,  dans  sa  séance  du  8  avril,  a 
décidé  qu'il  sera  ouvert,  à  l'une  des  séances  des  mois  de  juillet, 
août,  septembre,  octobre  et  novembre  prochains,  des  concours 
analogues  à  ceux  qui  ont  eu  lieu  en  1885.  Il  en  a  déterminé 
comme  il  suit  les  dates  et  les  objets  : 

8  juillet:  Roses  coupées  ;  Œillets  ;  Amaryllis  ;  Delphinium. — 
Fruits  des  Gucurbitacées. 

26  août:  Glaïeuls  en  fleurs  coupées;  Reines-Marguerites  en 
pots  ou  en  fleurs  coupées  ;  Phlox.  —  Fruits  en  général. 

23  septembre  :  Régonias  tubéreux  en  pots  ;  Dahlias  en  fleurs 
coupées.  —  Fruits,  notamment  Pêches  et  Fraises  tardives. 

2!  octobre  :  Asters.  —  Fruits.  —  Choux-fleurs. 

25  novembre  :  Chrysanthèmes  d'automne.  (L'Exposition  de 
ces  plantes,  dans  la  salle  des  séances  delà  Société,  durera  qua- 
tre jours.)  Ce  concours  sera  divisé  delà  manière  suivante  : 

i°  Plantes  en  pots. 

La  plus  belle  collection  de  plantes  en  pots. 
Le  plus  beau  lot  formé  des  plus  belles  variétés  les  mieux  cul- 
tivées. 

Les  plus  beaux  spécimens  en  fortes  plantes. 
Série  III.  T.  VIII.  Cahier  de  Mai  publié  le  30  juin  1886.  17 


25  JPROCÈS-VERBAUX. 

2°  Fleurs  coupées. 

Les  variétés  les  plus  méritantes  obtenues  de  semis  et  n'ayant 
pas  été  encore  mises  au  commerce. 

La  plus  belle  collection  en  fleurs  coupées  avec  rameau. 

Le  27  janvier  1887,  un  concours  aura  lieu  pour  le  Witloof, 
ou  Chicorée  de  Bruxelles,  présenté  en  lots  de  80  à  100  pieds, 
avec  racines. 


-^«>^>ï:12^*>:*>- 


PROCÈS-VEHBAUX 


SÉANCE     DU     13     MAI     1886 
Prksidence  Di;  M.  Hardy. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  un  quart.  D'après  les 
signatures  qu'a  reçues  le  registre  de  présence,  on  y  compte 
cent  trente-trois  Membres  titulaires  et  treize  Membres  hono- 
raires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

A  propos  du  procès-verbal,  M.  P.  Duchartre  demande  et  ob- 
tient la  parole. 

On  vient  d'entendre,  dit-il,  la  reproduction  dans  le  procès-ver- 
bal d'un  passage  d'une  lettre  écrite  par  M.  Ricaud,  Président  de  la 
Société  vigneronne  de  l'arrondissement  de  Beaune  (Gôte-d'Or), 
et  relative  à  l'emploi  du  sulfate  de  cuivre  fait  en  vue  d'empêcher 
la  propagation  de  la  maladie  de  la  Pomme  de  terre.  Se  basant 
sur  ce  que  la  solution  de  sulfate  de  cuivre,  vulgairement  nommé 


iV.  B.  —  La  Commission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs  des 
articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsabilité 
des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉANCK    DU    13    MAI    '1886.  'lo',) 

couperose  bleue,  tue  les  corps  reproducteurs  ou  spores  des 
Champignons  parasites,  que  notamment  en  traitant  avec  cette 
solution  le  blé  de  semence  on  préserve  de  la  carie,  produite  par 
le  TUlelia  Caries  Tul.  ,  les  plan  tes  qui  en  proviendront,  l'honorable 
Président  de  la  Société  de  Beaune  présume  qu'on  tuerait  de 
même  les  spores  du  Peronospora  [Phijtophtliora  de  Bary)  Infas- 
tans,  en  plongeant  dans  celle  même  solution  les  tubercules- 
semence  de  la  Pomme  de  terre  avant  d'en  faire  la  plantation. 
Mais,  dit  M.Duchartre,pour  qu'il  en  fût  ainsi,  il  faudrait  qu'il  pût 
exister  à  la  surface  de  ces  tubercules  des  spores  en  étal  de  germer 
du  Champignon  qui  cause  la  maladie  de  la  Pomme  de  lerre, 
comme  il  existe  fréquemment  des  spores  de  la  Carie  attachées  à 
la  surface  des  grains  de  blé  de  semence.  Or,  les  nombreuses 
observations  et  expériences  qui  ont  été  faites  jusqu'à  ce  jour 
relativement  à  la  maladie  des  Pommes  de  terre  prouvent  qu'il 
ne  peut  en  être  ainsi.  On  se  rendra  compte  de  cette  impossibilité 
si  l'on  se  rappelle  comment  s'opèrent  la  végétation  et  la  repro- 
duction du  Champignon  parasite,  qui  est  la  seule  et  unique  cause 
de  celte  maladie. 

En  effet,  au  moment  où  on  plante  les  Pommes  de  terre,  les 
unes  sont  saines,  les  autres  sont  déjà  atteintes  par  la  maladie. 
Celles-ci  sont,  dès  ce  moment,  envahies  par  les  filaments  extrê- 
mement déliés  et  rameux  qui  constituent  la  partie  végétative;, 
c'est-à-dire  le  mycélium  du  Champignon  parasite  ;  seulement 
ce  mycélium  y  est  en  général  peu  développé  encore.  Après  la 
plantation,  il  prend  une  grande  énergie  végétative,  s'étend, 
et,  dès  que  les  yeux  du  tubercule  se  développent  en  pousses, 
il  se  répand  au  milieu  du  tissu  de  ces  pousses,  marquant  son 
passage  par  l'altération  et  le  brunissement  de  ce  tissu.  Il  envahit 
ainsi  la  tige  et  les  feuilles.  Bientôt,  après  qu'il  a  pris  ce  déve- 
loppement, ses  ramifications  donnent  naissance  sur  leur  côté,  et 
perpendiculairement  à  leur  propre  direction,  à  de  nouveaux 
filaments  qui  sortent  de  la  plante  par  l'ouverture  que  présente 
chaque  stomate.  Ces  nouveaux  filaments,  qui  sont  assez  nom- 
breux pour  former  par  places,  sur  la  tige  et  à  la  face  inférieure 
des  feuilles,  une  sorte  de  velours,  vont  donner  naissance  aux 
corps  reproducteurs.  Pour  cela,  chacun  d'eux,  ou  bien  se  renfle 


^>gO  PKOCÉS-ALRBAUX. 

immédiatement  à  son  extrémité  en  une  sorte  de  petite  ampoule 
ovoïde  qui  est  l'un  de  ces  corps^  ou  beaucoup  plus  fréquemment 
se  ramifie  en  trois  ou  quatre  branches  dont  chacune  se  renfle  éga- 
lement en  une  petite  ampoule  semblable.  Chacune  de  ces  am- 
poules est  un  corps  reproducteur,  c'est-à-dire  ce  qu'on  nomme 
une  conidie  ou  encore  un  sporange.  Il  peut  même  se  former  suc- 
cessivement plus  d'une  conidie  sur  chaque  branche.  Ces  c'onidies 
ne  tardent  pas  à  se  détacher  et  à  tomber,  en  partie  sur  la  surface 
soit  du  même  pied  de  Pomme  de  terre,  soit  de  pieds  difl"érents, 
en  partie  aussi  sur  la  terre  du  champ.  Dans  le  premier  cas, 
elles  infecteront  directement  la  plante;  dans  le  second  cas,  il 
faudra  que  l'eau  des  pluies  les  entraîne  à  travers  le  sol  jusqu'à 
la  surface  des  tubercules.  Ceci  est  l'une  des  causes  pour  les- 
quelles la  maladie  est  incomparablement  plus  répandue  et 
plus  funeste  pendant  les  étés  pluvieux  que  pendant  les  étés 
secs.  Une  fois  détachées,  les  conidies  ont  besoin  d'humidité  pour 
continuer  leur  développement  ;  mais  les  rosées  et  la  pluie  leur 
fournissent  en  général  celle  qui  leur  est  nécessaire.  Parfois, 
mais  ce  fait  est  rare,  elles  germent  immédiatement  et  produisent 
un  filament  germinatif  d'une  extrême  ténuité  qui  perce  immé- 
diatement l'épiderme  de  la  plante  sur  laquelle  la  conidie  était 
arrive;e  ou  qui  s'insinue  par  l'ouverture  d'un  stomate.  L'infection 
est  alors  directe  ;  mais  dans  l'immense  majorité  des  cas,  la 
marche  est  plus  compliquée.  A  l'intérieur  de  chaque  conidie,  il 
se  forme  une  dizaine  de  très  petits  corps  qui  ne  tardent  pas  à 
sortir  par  une  ouverture  produite  à  une  extrémité  de  l'enve- 
loppe commune.  Une  fois  sortis,  ces  petits  corps  se  montrent 
chacun  comme  une  très  petite  spore  ovoïde,  un  peu  aplatie  d'un 
côté  où  s'attachent  deux  filaments  ou  cils  extrêmement  grêles 
et  dirigés  l'un  en  avant,  l'autre  en  arrière.  Ces  cils  sont  les  organes 
moteurs  grâce  à  l'agitation  desquels  ces  petits  corps  nagent 
dans  l'eau  qui  les  renferme.  Ces  spores  motiles  sont  ce  qu'on 
nomme  des  zoospores.  L'agitation  de  ces  zoospores  est  de  courte 
durée.  Au  bout  d'environ  une  demi-heure,  elles  s'arrêtent,  se 
fixent,  perdent  leurs  deux  cils  moteurs,  s'arrondissent  et  fina- 
lement germent  en  produisant  un  filament  germinatif  très  délié 
qui,  comme  celui  dont  il  vient  d'être  question,  s'introduit  dans 


SÉANCE  DU  13  MAI  1880.  261 

l'herbe   de  la  Pomme  de  terre  ou  dans  un  tubercule  et  y  devient 
le  commencement  d'un  nouveau  mycélium. 

Ceci  une  fois  connu,  il  est  facile  de  reconnaître  qu'il  n'y  a 
nulle  chance  de  rencontrer  à  la  surface  des  tubercules  qu'on  va 
planter  des  conidies  encore  vivantes  et  dès  lors  susceptibles  de 
germer.  En  effet,  les  observations  et  les  expériences  de  M.  de 
Bary  ont  démontré  avec  toute  la  netteté  désirable  qu'elles  ne 
restent  vivantes  que  pendant  un  court  espace  de  temps,  tout  au 
plus  pendant  quelques  semaines.  Quant  aux  zoospores,  leur  vita- 
lité est  encore  bien  moins  durable.  On  voit  donc  que  s'il  restait 
des  conidies  sur  les  tubercules  à  la  fin  de  l'hiver,  elles  seraient 
mortes  depuis  longtemps  et  par  conséquent  le  traitement  de  ces 
tubercules  par  le  sulfate  de  cuivre  serait  absolument  inutile. 
D'un  autre  côté,  le  seul  moyen  connu  grâce  auquel  le  Peronos- 
pora  se  conserve  d'une  année  à  l'autre  résulte  de  ce  qu'il  existe 
dans  un  grand  nombre  de  tubercules,  au  moment  de  la  récolte, 
le  germe  du  mal  sous  la  forme  d'un  mycélium  encore  peu  déve- 
loppé. Si  ces  tubercules  sont  conservés  dans  un  lieu  sec,  ce  jeune 
mycélium  fait  très  peu  de  progrès  pendant  l'hiver,  et  on  n'en 
soupçonne  pas  même  la  présence  que  révéleraient  seulement 
des  observations  très  attentives^  faites  sous  un  fort  grossisse- 
ment du  microscope;  si,  au  contraire, le  lieu  de  conservation  est 
humide,  le  mycélium,  jusque-là  inaperçu,  fait  des  progrès  rapi- 
des et  peut  même  causer  la  destruction  des  tubercules  avant 
l'époque  de  la  plantation. 

Mais  n'existe-t-ii  pas,  chez  le  Peroaospora  de  la  Pomme  de 
terre,  d'autre  moyen  de  reproduction,  des  spores  durables 
(Oospores),  semblables  à  celles  qui  se  produisent  chez  des  para- 
sites du  même  genre  que  celui-ci,  qui  puissent  germer  après 
toute  la  durée  de  l'hiver?  Un  botaniste  anglais,  M.  Worlhington 
Smith,  l'a  prétendu  ;  mais  ses  assertions  à  ce  sujet  ont  été  con- 
tredites et,  ce  semble  victorieusement,  par  d'autres  observa- 
teurs entre  lesquels  il  suffit  de  nommer  MM.  de  Bary  et 
Sadebeck.  D'ailleurs,  en  supposant  que  ces  spores  durables 
existassentréellement,  comme,  dans  les  cas  analogues,  elles  pren- 
nent naissance  à  l'intérieur  même  de  la  plante  nourricière  et 
non  cà  sa  surface  ainsi  que  le  font  les  conidies,  que  dès  lors  elles 


202  PROCES- VERBAUX. 

ne  pourraient  être  mises  en  liberté  que  par  la  désorganisation 
des  tissus  de  cette  même  plante,  leur  dissémination  arriverait 
trop  tard  pour  leur  permettre  de  parvenir  aux  tubercules  et  de 
s'y  attacher  à  l'époque  de  la  récolte.  Il  n'y  aurait  donc  rien  à 
espérer  pour  les  détruire  de  l'action  du  sulfate  de  cuivre.  Au 
reste,  ce  n'est  pas  d'aujourd'hui  que  date  l'idée  de  recourir  à 
cette  substance  pour  combattre  la  maladie  de  la  Pomme  de  terre  ; 
M.  Frank,  dans  son  Traité  des  maladies  des  plantes  (1),  dit  for- 
mellement (p.  403)  :  «  Il  est  impossible  de  tuer  directement  le 
«  Champignon  sans  nuire  en  même  temps  à  la  plante  de  la 
«  Pomme  de  terre  ;  car  ce  parasite  vivant  à  l'intérieur  de  celle- 
«  ci. toutes  les  substances  qu'on  emploie  contre  les  germes  du 
«  Champignon  attachés  à  l'extérieur  des  plantes,  ou  contre  les 
«  parasites  épiphjtes  ne  donnent  aucun  résultat  ;  tels  sont  le 
«  sulfate  de  cuivre,  la  chaux,  le  soufre,  etc.  Quant  à  certaines 
c(  autres  substances,  comme  le  pétrole,  qu'on  a  conseillé  de 
«  projeter  sur  le  sol  après  les  avoir  mélangées  à  du  charbon  et 
«  de  la  chaux,  elles  nuisent  à  la  plante  de  la  Pomme  de  terre. 

Pour  s'opposer  à  la  diffusion  de  la  maladie,  il  faut  conserver 
«  les  tubercules  dans  des  locaux  aussi  secs  que  possible  et 
«  choisir  ensuite  pour  la  plantation  des  expositi  )ns  et  des  sols 
«  également  secs  ou  assainis  par  le  drainage.  »  Il  faut  ajouter 
qu'on  diminue  notablement  les  chances  de  dommage  en  cou- 
pant et  délruisanl  par  le  feu  les  fanes  de  Pomme  de  terre  dès 
qu'on  y  voit  les  taches  brunes  qui  prouvent  qu'elles  sont  déjà 
fortement  envahies. 

iM.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  seize  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  pré- 
sentation a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  rencontré 
aucune  opposition.  —  Il  annonce  ensuite  que  la  Société  a  eu  le 
malheur  de  perdre  deux  de  ses  Membres  titulaires,  par  suite  du 
décès  de  M.  Audusson  (Alphonse-Adolphe),  et  de  son  fils, 
M.  Audusson  (Adolphe-Louis),  deux  horticulteurs  bien   connus 


(1)  D''  Frank  :  Die  Krankheiten  der  Pfhmzen,  in-8"  de  xv  et  844  pag., 
87  fig.  ;  Breslau,  1881. 


SÉANCE  DU  13  MAI   1880.  263 

d'Angers,  que  la  mort  a  enlevés  moins  d'un  mois  l'un    après 
l'autre. 

En  raison  de  l'Exposition  générale,  tenue  en  ce  moment  même 
aux  Champs-Elysées,  par  la  Société,  une  seule  présentation  a 
été  faite  aujourd'hui.  Elle  consiste  en  six  Concombi^es  blancs  de 
Bonneuil,  venus  sur  des  pieds  qui  ont  été  semés  le  15  février 
dernier,  repiqués  le  1^'mars,  rechanges  le  15  du  même  mois, 
enfin  mis  en  place  le  10  avril,  ainsi  qu'en  quatre  Concombres, 
variété  verte  anglaise,  qui  sont  le  produit  d'une  culture  analo- 
gue. —  Cette  présentation  est  faite  par  M.  Chemin,  maraîcher, 
boulevard  de  la  Gare,  à  Issy  (Seine).  Une  prime  de  2®  classe 
étant  accordée  à  cet  habile  horticulteur,  il  déclare  renoncer  à  la 
recevoir. 

Après  le  vote  sur  cette  présentation,  M.  le  Secrétaire  du 
Comité  d'Arboriculture  fruitière  apprend  à  la  Compagnie 
que  M.  Pasquier  (Eugène) ,  jardinier  chez  M.  Barré,  à 
Juilly  (Seine-et-Marne),  avait  envoyé,  jeudi  dernier,  à  la 
Société,  une  corbeille  de  Poires  Doyenné  d'hiver  que  ce 
Comité  a  reconnues  bien  conservées,  mais  d'un  volume  qui  n'avait 
rien  de  bien  remarquable.  Le  Comité  est  d'avis  qu'il  y  aurait 
lieu  de  décerner  à  M.  Pasquier  une  prime  de  2"  classe,  si  toute- 
fois la  Compagnie  voulait  bien  émettre  un  vote  relativement  à 
des  objets  qu'elle  n'a  pas  sous  les  yeux.  Mais  M.  le  Président 
dit  que  le  Bureau  est  d'avis  qu'un  pareil  vote  ne  peut  avoir 
lieu  sans  connaissance  de  cause  et  que,  par  suite,  il  sera  passé 
outre. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la 
correspondance  qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°  Une  lettre  dans  laquelle  M.  Marceau  (E.;,  jardinier-fleu- 
riste, rue  Lesueur,  23,  à  Paris,  rapporte  une  observation  inté- 
ressante. 11  cultive  des  plantes  de  la  même  espèce  dans  deux 
serres  éloignées  l'une  de  l'autre  seulement  de  deux  ou  trois 
mètres  et  situées  à  la  même  exposition,  mais  dont  l'une  est 
vitrée  en  verre  blanc  ordinaire,  tandis  que  ^l'autre  est  vitrée  en 
verre  bleu.  Les  plantes  reçoivent  de  part  et  d'autre  les  mêmes 
soins  ;  cependant,  écrit  M.  Marceau,  «  elles  viennent  bien  dans 
«  la  serre  à  vitrage  blanc,  tandis  que  dans  celle  à  vitrage  bleu, 


ÛC}'i  rROr.ÈS-VERBAUX. 

((  elles  perdent  leur  force  et  finissent  par  périr.  Doit-on,  de- 
<'  mande  l'auteur  de  la  lettre,  voir  la  cause  de  cette  différence 
<i  dans  la  couleur  bleue  de  l'un  des  vitrages?  Réussissant  bien 
«  avec  le  vitrage  blanc,  je  suis  porté  à  le  croire.  » 

M.  P.  Duchartre  fait  observer  que  M.  Marceau  a  parfaitement 
raison  d'attribuer  la  mauvaise  végétation  et  finalement  la  mort 
de  ses  plantes  cultivées  dans  la  serre  vitrée  en  bleu  à  la  couleur 
de  la  lumière  qu'elles  reçoivent.  On  sait,  dit-il,  que  l'un  des 
actes  physiologiques  les  plus  importants  pour  la  végétation  est 
la  décomposition  de  l'acide  carbonique  mélangé  à  l'air,  laquelle 
fournit  aux  plantes  le  carbone  qui  est  la  base  principale  de  leur 
constitution,  et  on  sait  aussi  que  cette  décomposition  est  opéré 
par  les  organes  verts  uniquement  sous  l'influence  de  la  lumière. 
Or,  la  lumière  n'est  pas  simple,  mais  résulte  de  la  réunion  de 
sept  couleurs  primitives  qu'on  voit,  par  exemple,  dans  l'arc-en- 
ciel.  Ces  sept  couleurs,  ou  lumières  élémentaires,  sont  loin  de 
contribuer  avec  la  même  énergie  à  la  décomposition  de  l'acide 
carbonique  et,  par  conséquent,  d'influerégalement  sur  la  végéta- 
tion. Pour  donner  une  bonne  idée  de  la  différence  qui  existe 
entre  elles  sous  ce  rapport,  il  suffit  de  rapporter  les  chiffres 
suivants  empruntés  à  un  physiologiste  bien  connu,  M.  Pfefler  : 
si  le  volume  d'acide  carbonique  décomposé  par  une  plante, 
pendant  un  temps  donné,  à  la  lumière  blanche,  c'est-à-dire  à  la 
réunion  des  sept  lumières  ou  rayons  élémentaires,  est  repré- 
senté par  100,  la  quantité  de  ce  gaz  qui  est  décomposée  pendant 
le  même  temps  et  par  la  même  plante  sous  l'action  du  rayon 
jaune  seul  est  de  46,1  ;  celle  que  décomposent  les  rayons  rouge 
et  orange  réunis  est  de  32,1  ;  celle  dont  la  décomposition  est 
déterminée  par  le  rayon  vert  n'est  que  de  15;  et  enfin  les  rayons 
bleu,  violet  et  indigo  n'en  décomposent  tous  ensemble  que  7,6. 
On  voit  donc  que  le  rayon  bleu,  ou  la  lumière  bleue,  est 
presque  sans  influence  sur  la  décomposition  de  l'acide  carboni- 
que, par  conséquent  sur  la  végétation.  Dès  lors,  comme  dans 
une  serre  vitrée  en  verre  bleu,  les  plantes  ne  reçoivent  à  peu 
près  que  de  la  lumière  bleue,  la  végétation  ne  peut  y  être  que 
très  faible,  comme  le  prouve,  après  bien  d'autres,  l'observation 
communiquée  par  M.  ^Marceau. 


sÉvvcE  DU  13  MAI  1880.  205 

2"  Une  lettre  par  laquelle  M,  Mulard,  Secrétaire-général  de  la 
Société  d'Horticulture  de  la  Charente,  à  Angoulème,  annonce 
que  M.  Couratin,  l'un  des  membres  de  cette  Société,  vient  d'ob- 
tenir de  semis  un  Cyclamen  à  fleurs  doubles,  colorées  en  beau 
rouge  violacé  et  portées  sur  un  pédoncute  très  ferme.  M.  Mu- 
lard pense  que  c'est  la  première  fois  qu'on  a  obtenu  des  fleurs 
doubles  de  Crjclamen. 

M.  Trufl"aut  (Albert)  dit  que  des  Cyclamens  doubles  ne  sont 
pas  une  nouveauté.  On  en  a  eu,  l'an  dernier,  dans  plusieurs 
localités,  notamment  à  Rouen.  Lui-même  en  a  eu  aussi,  à  Ver- 
sailles. 

M.  Bruant  pense  que  maintenant,  le  type  primitif  du  Cycla- 
men de  Perse  ayant  été  ébranlé  par  la  culture,  on  va  voir  des 
fleurs  doubles  de  cette  plante  se  produire  en  divers  endroits, 
ainsi  que  cela  est  arrivé  pour  d'autres  végétaux  cultivés  qu'on 
a  vus  doubler  en  même  temps,  sans  cause  connue,  dans  un 
assez  grand  nombre  de  jardins. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée,  M.  le  Secré- 
taire-général signale  les  suivantes  :  1"  l'annonce  des  Expositions 
d'Horticulture  qui  auront  lieu  :  àChaumont  (Haute-Marne),  du 
26  au  29  juin  prochain;  à  Amiens  (Somme),  du  18  au  21  juin; 
à  Bordeaux,  du  29  mai  au  15  juin;  à  Orléans,  du  29  mai  au 
4  juin;  2"  deux  brochures  de  M.  Charles  de  Bosschère,  se  ratta- 
chant au  Congrès  d'Anvers,  en  1885,  et  contenant  la  relation  de 
la  visite  faite  par  les  membres  de  ce  Congrès  à  l'établissement 
de  M.  Pynaert  van  Geert  et  à  celui  de  la  Compagnie  continen- 
tale d'Horticulture,  l'un  et  l'autre  à  Gand  ;  3°  un  ouvrage  de 
M.  Gaillardo.\,  intitulé  :  Manuel  du  vigneron  en  Algérie  et  Tu- 
nisie (gr.  in-18  de  xii  et  184  pages;  Paris,  1886). 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions ; 

Et  la  séance  est  levée  à  trois  heures. 


266  PROCÈS-VERBAUX. 

SÉANCE    DU     27     MAI    1886 

Présidence  de  M.  Hardy. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  un  quart.  D'après  les 
signatures  qu'a  reçues  le  registre  de  présence,  on  y  compte 
cent  vingt-trois  Membres  titulaires  et  onze  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  trente-neuf  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la 
présentation  a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  rencontré 
aucune  opposition. 

Il  exprime  ensuite  le  regret  d'avoir  à  annoncer  le  décès  de 
M.  Fontaine  (François-Gustave),  qui  était  Membre  titulaire  de  la 
Société  depuis  l'année  1874. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1"  Par  M.  Bonnel,  amateur,  propriétaire  à  Palaiseau  (Seine- 
et-Oise),  cinq  pieds  de  Fenouil  d'Italie  d'un  développement  re- 
marquable et  pour  la  présentation  desquels,  sur  la  proposition 
du  Comité  de  Culture  potagère,  il  lui  est  accordé  une  prime  de 
deuxième  classe  à  laquelle  il  déclare  renoncer. 

2"  Par  M.  Terrier,  jardinier  chez  M.  Fournier,  rue  Saint-James, 
à  Neuiliy  (Seine),  un  beau  lot  d'Orchidées  fleuries  qui  lui  vaut 
une  prime  de  deuxième  classe.  Les  plantes  comprises  dans  ce 
lot  sont  les  suivantes  :  Aerides  FielJingii,  Cupripedium  Lawrcv- 
ceanum,  Lxlia  purpurata,  Odontoglossum  citrosmum  et  verilla- 
rium^  enfin  le  bel  et  peu  commun  Vatida  teres. 

3-'  Par  M.  Delaville  (Léon),  grainier-fleuriste,  quai  de  la  Mé- 
gisserie, quatre  pots  de  Crassula  jasminea.  Pour  cette  présenta- 
tion, il  lui  est  accordé  une  prime  de  troisième  classe. —  M.  Dela- 
ville (L.)  écrit  que  le  Crassula  jasminea  est  une  charmante 
petite  plante  dont  les  fleurs  blanches,  agréablement  odorantes, 
rappelant  celles  des  Jasmins  et  des  Bouvardia,  seront  très 
bonnes  pour  la  confection  des  bouquets.  La  floraison  en  est  de 
longue  durée.  Elle  se  multiplie  sans  difficulté  de  boutures  et  sans 


SÉANCE  DU  27  MAI  1886.  267 

doute  aussi   de  semis.  Jusqu'à   ce  jour,  elle  n'a  pas  été  utilisée 
comme  plante  de  marché. 

4"  Par  M.Delahaye,  marchand-grainier,  quai  de  la  Mégisserie, 
un  bouquet  d'Ixia  viridiflora. 

5"  Par  M.  Tabar,  père^,  horticulteur  à  Sarcelles  (Seine-et-Oise), 
un  pied  d'un  Pelargon'nim  zonale  venu  d'un  semis  fait  par  lui 
en  1883,  et  qui  présente  un  fait  remarquable  de  dimorphisme.  11 
constitue  une  variété  à  fleurs  doubles  d'un  rouge  feu  vif,  et  ce- 
pendant l'une  de  ses  branches  a  dévelippé  deux  inflorescences 
dans  lesquelles  les  fleurs  sont  de  couleur  très  claire,  à  peine 
rosées  et  légèrement  lignées  de  rouge.  M.  Tabar  nomme  cette 
nouvelle  variété  Edouard  Eugénie. 

6°  Par  M.  Sehwariz,  jardinier  chez  M.  Lemercier,  à  Bagneux 
(Seine),  une  corbeille  de  Reines-Marguerites  en  belle  floraison  et 
de  couleurs  variées.  Cette  intéressante  présentation  étant  faite 
hors  concours,  le  Comité  de  Floriculture  adresse  de  vifs  remer- 
ciements à  M.  Schwartz. 

7°  Par  M.  Lavallée  (Robert  i,  à  Segrez,  des  rameaux  fleuris  de 
divers  arbustes  pour  la  présentation  desquels  il  lui  est  décerné 
une  prime  de  première  classe^  sur  la  proposition  du  Comité 
d'Arboriculture  d'ornement  et  forestière.  Les  espèces  qui  compo- 
sent ce  lot  sont  les  suiyanles  :  Fxochorda  fCoi^olkoioi,  espèce 
nouvelle  qui  a  été  découverte,  en  1878,  par  M.  le  général  Korol- 
kow,  à  qui  elle  est  dédiée.  Cultivé  à  Segrez,  cet  arbuste  y  a  par- 
faitement résisté,  en  pleine  terre,  aux  froids  des  derniers  hivers  ; 
il  est  donc  bien  rustique  sous  notre  climat.  Bosa  chlorocarpa, 
Rosier  de  la  section  des  Pimpinellifolia,  dont  les  fleurs  sont 
colorées  en  rose  rouge  tendre,  parfois  réticulées  deblanc.  Sijringa 
villosa  Decne,  charmant  Lilas  venu  de  graines  que  feu  M.  Alph. 
Lavallée  tenait  de  la  Société,  et  qui,  paraît-il,  avaient  été 
envoyées  parle  docteur  Bretschneider.  Syringa  Josikœa,  espèce 
spontanée  en  Hongrie  et  dont  la  végétation  est  très  énergique  ; 
elle  est  assez  répandue  dans  les  pépinières.  Syringa  Bmodi, 
Lilas  qui  croit  naturellement  dans  l'Himalaya;  il  a  les  feuilles 
glauques,  blanchâtres  à  leur  face  inférieure. 

8°  Par  le  Muséum  d'Histoire  naturelle,  quatre  rameaux  fleu- 
ris d'un  Syringa  Emodi  à  fleurs  rosées.  Une  prime  de  1"  classe 


268  PROCÏS-YERBAUX. 

étant  accordée  pour  cette  présentation,  M.  Max.  Cornu,  profes- 
seur de  Culture  au  Muséum,  qui  représente  ce  grand  établisse- 
ment, déclare  renoncer  à   la  recevoir. 

M.  Max.  Cornu  donne  quelques  renseignements  sur  cet  arbuste- 
Le  pied  sur  lequel  ont  été  prises  les  quatre  inflorescences  dépo- 
sées sur  le  bureau  provient  de  graines  qui  avaient  été  envoyées 
par  M.  le  docteur  Bretschneider,  avec  d'autres  récoltées  par  lui 
aux  environs  de  Pékin  et  en  diverses  autres  parties  de  la  Chine. 
Il  appartient  à  une  variété  que  M.  Max.  Cornu  dédie  à  M.  Brets- 
chneider, et  dont  les  inflorescences  compactes  sont  fort  belles, 
mais  malheureusement  pourvues  d'une  odeur  peu  agréable.  — 
D'autres  Lilas  ont  été  aussi  obtenus,  au  Muséum,  de  graines  don- 
nées par  M.  Bretschneider.  Telle  est  une  variété  à  fleurs  parfai- 
tement blanches  du  Syringa  oblata  ;  tel  est  aussi  le  Syvlnga 
;ji<Aescens  Fhanchet,  dont  les  fleurs  sont  agréablement  odorantes 
et  dont  les  feuilles  ont  la  nervure  médiane  velue. 

M.  Forney  ne  pense  pas  que  le  Lilas  rose  dont  vient  de  parler 
M.  Max.  Cornu  doive  provenir  du  nord  de  la  Chine;  il  croit  que 
cet  arbuste  doit  croître  naturellement  dans  une  contrée  plus 
chaude,  et  il  base  cette  présomption  sur  ce  que  ses  fleurs  vien- 
nent sur  le  bois  de  l'année  ;  or,  dit-il,  ce  caractère  est  propre 
aux  Lilas  des  pays  chauds,  tandis  que  ceux  des  pays  plus  ou 
moins  froids  fleurissent  sur  le  bois  d'un  an. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  perscmnes  qui  les  ont 
obtenues. 

A  la  suite  des  présentations,  M.  Michelin  montre  ù  la  Compa- 
gnie des  spécimens  de  la  Cerise  Guigne  de  mai,  variété  dont  il 
fait  l'éloge  en  disant  qu'elle  est  très  belle  et  bonne,  et,  de  plus, 
hâtive.  En  outre,  l'arbre  en  est  vigoureux  et  très  productif.  Les 
spécimens  qu'il  en  montre  ont  été  récoltés  sur  un  espalier,  dans 
le  jardin  de  M.  Bonnel,  à  Palaiseau. 

M.  Jamin  fait  observer  que  cette  Cerise  est  mûre  en  ce  moment 
non  seulement  sur  des  espaliers,  mais  encore  sur  des  arbres  de 
plein  air  et  même  à  haute  tige.  H  ajoute  que  cette  variété  est 
ancienne,  mais  semblait  être  perdue.  C'est  M.  Charollois  qui,  en 
ayant  trouvé  un  arbre  dans  son  jardin,  l'a  multipliée  et  répan- 
due. 


SÉANCE  DU  27  MAI  1886.  269 

ÉgalemenL  à  la  suite  des  présentations,  M.  le  Président  du 
Comité  de  Floriculture  dit  que  M.  Gh.  duPouey,  membre  de  la 
Société,  a  remis  à  ce  Comité  sept  paquets  de  graines  qui  ont  été 
rapportées  récemment  de  l'Inde  par  M.  Victor  Pujo,  horticulteur 
à  Tarbes,  et  dont  il  désirerait  que  les  plantes  fussent  cultivées 
par  des  horticulteurs  parisiens,  M.  Ch.  du  Pouey  écrit  que  ces 
graines  sont  celles  de  deux  Légumineuses  [Phaseolus  radiatus  et 
Crotalaria  verrucosa),  de  deux  Lythrariées  (Lagerstroemia  indica 
et  Laivsonia  alba),  d'une  Apocynée  {Wrightia  tinctoria),  d'une 
Combrétacée  {Anogeissus  laiifolia),  enfin  de  l'arbre  à  gomme  de 
Madras  ou  Blue  gum  des  Anglais.  —  Conformément  au  désir 
exprimé  par  l'auteur  de  l'envoi,  ces  graines  ont  été  remises  à 
divers  horticulteurs. 

M.  le  Secrétaire-général-adjoint  procède  a«  dépouillement  de 
la  correspondance  qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°  Une  lettre  par  laquelle  M.  le  Secrétaire  perpétuel  de  la 
Société  nationale  d'Agriculture  avertit  M.  le  Président  que  cette 
Société  ayant  reçu  de  M.  Gaetano  Cantoni,  directeur  de  l'École 
supérieure  d'Agriculture  de  Milan,  une  lettre  qui  lui  semble  de 
nature  à  intéresser  la  Société  nationale  d'Horticulture,  il  lui 
envoie  une  copie  de  ce  document.  La  lettre  de  M.  Cantoni  est 
relative  à  une  nouvelle  maladie  du  Mûrier  qui  attaque  aussi  les 
Pêchers  et  qui  sévit  sur  le  territoire  de  plusieurs  communes  de 
la  vallée  du  Lambro,  de  manière  à  y  causer  de  sérieux  dom- 
mages. Cette  maladie  avait  été  déjà  observée  en  1 884  et  en  1 885  ; 
mais  c'est  seulement  cette  année  qu'elle  a  acquis  une  réelle  gra- 
vité. Elle  s'est  manifestée  dès  le  milieu  du  mois  de  mars  par  un 
duvet  blanc  qui  a  couvert  presque  complètement  les  rameaux 
de  deux  ou  trois  ans  et  sous  lequel  on  a  reconnu  l'existence  d'un 
insecte  du  groupe  des  Kermès,  que  M.  Targioni-Tozzetti  a 
nommé  Diaspis  penfagona.  Comme  les  rameaux  des  Mûriers  qui 
avaient  été  fortement  taillés  en  1885  sont  restés  parfaitement 
sains,  M.  G.  Cantoni  conseille  de  tailler  sévèrement  les  arbres 
malades  et  de  brûler  les  branches  et  rameaux  enlevés  par  cette 
taille. 

A  l'occasion  de  cette  communication,  M.  Girard  (Maurice)  dit 
que  M.  Baltel  Ch.),  de  ïroyes,  lui  a  envoyé  dernièrement  des 


270  PROCES-VERBAUX. 

spécimens  d'un  insecte  qui  nuit  considérablement,  cette  année, 
aux  arbres  fruiliers  des  environs  de  cette  ville  en  dévorant  les 
anthères  de  leurs  fleurs  et  empêchant  ainsi  la  production  des 
fruits.  Cet  insecte  est  une  Cétoine  de  grosseur  mojenne,  noire, 
nommée  par  les  entomologistes  Cetonia  sfictica,  qui  est  com- 
mune dans  nos  départements  méridionaux  où  elle  nuit  beaucoup, 
et  par  la  même  cause,  aux  récoltes  fruitières,  mais  qui  jusqu'à 
présent  s'était  peu  élevée  vers  le  Nord.  M.  Ch.  Ballet  suppose 
qu'il  doit  venir  des  jardins  maraîchers  voisins  des  cultures 
d'arbres  fruitiers  et  M.  Girard  (Maurice)  dit  que  celle  supposition 
est  parfaitement  fondée,  attendu  que  la  larve  de  la  Cétoine  stic- 
tique  vit  dans  le  terreau  qui  est  employé  en  grande  quantité  pour 
la  culture  maraîchère. 

2Tne  letlreaccompagnée  de  deux  exemplaires  d'un  écrit  que 
vient  de  publier  M.  Vauvel,  membre  de  la  Société,  sur  la  culture 
de  l'Asperge.  L'auteur  de  ce  travail,  exprimant  dans  sa  lettre  le 
désir  qu'il  soit  soumis  à  l'examen  de  ses  collègues,  M.  le  Prési- 
dent en  confie  l'appréciation  au  Comité  de  Culture  potagère. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée^  M.  le  Secré- 
taire-général-adjoint signale  un  mémoire  italien  du  docteur 
Nicolas  Terracciano,  intitulé  :  Production  de  racines  advenlives 
dans  le  creux  d'un  Cyprès  et  leur  marche  ascendante  {Produ- 
z'ione di  radicl  avventizle  nel  cavo  di  un  Cipresso  e  loro  cammiao 
ascendente)  ;  m-ï°  de  o  pages  et  1  planche  (extrait  des  Comptes 
rendus  de  l'Académie  R.  des  Scienc.  physiq.  et  mathém.  de 
Naples,  avril  1886). 

M.  Chargueraud  entretient  la  Comp;ignie  des  expériences  qu'il 
vient  de  faire  en  vue  de  détruire  les  Vers  blancs  au  moyen  du 
sulfate  de  carbone.  Malheureusement  ces  expériences  n'ont  nul- 
lement réussi  ;  ces  larves  n'ont  ressenti  en  aucune  manière  l'ac- 
tion de  cette  substance.  Dans  ses  essais,  M.  Chargueraud  a 
employé  25  grammes  de  sulfure  de  carbone  par  mètre  carré  de 
terrain  et  il  a  introduit  ce  liquide  dans  la  profondeur  du  sol  en 
y  ouvrant,  au  moyen  d'un  pieu,  un  trou  dans  lequel  il  l'a  versé 
et  qu'il  a  ensuite  bouché  sans  retard.  Après  cette  opération,  les 
Fraisiers  du  carré  soumis  à  ses  expériences  ont  continué  d'être 
détruits  commeauparavant.il  a  planté,  au  bout  d'une  quinzaine 


SÉANCE  DU    27  MAI  1886.  271 

de  jours,  des  salades  au  milieu  des  Fraisiers  et,  comme  d'ordi- 
naire, les  Vers  blancs  se  sontportés  de  préférence  sur  ces  plantes. 
Il  a  fait  ensuite  un  essai  encore  plus  direct  dont  les  résultats  ont 
été  tout  aussi  négatifs.  Il  a  rempli  de  terre  un  grand  baquet 
formé  de  la  moitié  d'un  tonneau  et  dans  cette  terre  il  a  introduit 
d'abord  douze  Vers  blancs,  ensuite  25  grammes  de  sulfate  de 
sulfure  de  carbone.  Au  bout  de  quinze  jours,  il  a  reconnu  que 
deux  de  ces  larves  s'étant  échappées,  les  dix  qui  étaient  restées 
dans  la  terre  étaient  parfaitement  vivantes.  Il  est  donc  démontré 
par  ces  deux  expériences  que  le  sulfure  de  carbone  ne  fait  pas 
périr  la  larve  du  Hanneton. 

M.  Hardy  confirme  cette  donnée  en  disant  qu'une  personne 
de  sa  connaissance  a  vu  cette  larve  vivre  plusieurs  jours  dans 
du  sulfure  de  carbone. 

M.  Max.  Cornu  fait  observer  que  le  sulfure  de  carbone  exerce 
une  action  fort  inégale  selon  l'état  et  la  nature  du  sol  dans 
lequel  on  l'introduit.  Si  le  sol  est  meuble,  sec  et  chaud,  les 
vapeurs  du  sulfure  le  traversent  sans  difficulté  et  vont  se  répan- 
dre au  dehors.  Il  n'y  a  donc  alors  aucune  action  exercée  par 
celte  substance  sur  les  insectes  souterrains.  La  même  substance 
agit,  au  contraire,  quand  la  terre  est  moins  perméable  et  modé- 
rément humide,  comme  elle  l'est  en  généial  à  la  fin  de  l'au- 
tomne. Il  est  à  présumer  que  M.  Ghargueraud  a  fait  ses  expé- 
riences par  un  temps  sec  et  sur  une  terre  meuble.  Il  en  aurait 
été  autrement  si  cet  honorable  collègue  avait  arrosé  celte  même 
terre  après  y  avoir  introduit  la  matière  insecticide;  mais  alors 
il  est  probable  que  les  plantes  qu'il  voulait  sauver  de  l'at- 
teinte des  Vers  blancs  seraient  mortes  sous  l'action  de  la  subs- 
tance employée,  la  dose  de  25  grammes  par  mètre  carré  étant 
trop  forte.  —  A  ce  propos,  M.  3lax.  Cornu  dit  qu'il  a  obtenu 
récemment  de  bons  effets  de  l'emploi  de  la  naphtaline  contre 
le  Yer  gris  qui  est  une  larve  de  Noctuelle,  et  qui  détruit  beau- 
coup de  plantes  en  les  coupant  au  collet.  Au  moment  de  plan- 
ter, il  suffit  de  mettre  une  pincée  de  naphtaline  en  poudre  au 
fond  du  trou  qui  doit  recevoir  les  racines  des  plantes,  pour 
n'avoir  plus  rien  à  craindre  du  Ver  gris.  Il  semble  permis  de 
penser  que  la  même  substance  pourrait  bien  produire  un  effet 


:272  PKOCÈS-VERBAUX. 

analogue  sur  le  Ver  blanc  (1).  Seulement  il  ne  faudrait  pas 
recourir  à  la  naphtaline  en  vue  de  protéger  des  plantes  alimen- 
taires, car  elle  pourrait  les  imprégner  de  son  odeur.  Dans  tous 
les  cas,  il  semble  établi  que,  tout  en  agissant  fortement  sur  les 
insectes,  cette  matière  ne  nuit  en  rien  aux  végétaux. 

M.  Chargueraud  reconnaît  que,  comme  l'a  présumé  M.  Cornu, 
ses  expériences  ont  été  faites  sur  une  terre  sèche  et  meuble,  par 
un  temps  sec. 

M"^  Chrétien  est  portée  à  croire  que  ces  expériences  auraient 
donné  un  meilleur  résultat  si  l'on  y  avait  employé  la  solution 
de  sulfure  de  carbone  au  lieu  de  cette  substance  en  nature. 

M.  Bonnel  dit  qu'il  a  déjà  indiqué  un  moyen  reconnu  par  lui 
absolument  certain  pour  se  délivrer  des  Vers  blancs.  Ce  moyen 
consiste  dans  l'emploi  du  goudron  de  gaz,  matière  fort  peu  coû- 
teuse, dont  on  met  un  litre  dans  une  étendue  de  trois  mètres 
carrés  de  terre. 

M.  Forney  a  la  parole  et  fait  connaître  à  ses  collègues  un  pro- 
cédé aussi  simple  que  commode  et  peu  coûteux  pour  conserver 
des  fruits  quand  on  n'a  pas  à  sa  disposition  un  fruitier  qui 
réunisse  toutes  les  conditions  désirables.  Ce  procédé  consiste 
simplement,  après  avoir  posé  les  fruits  sur  des  planches,  dans 
une  pièce  saine,  à  les  recouvrir  avec  des  feuilles  de  carton  un  peu 
minces.  Il  a  gardé  ainsi  pendant  longtemps,  dit-il,  en  bon  état 
des  Pommes  et  des  Poires,  tandis  que  la  conservation  de  fruits 
analogues  n'avait  pas  été  entièrement  satisfaisante  même  dans 
des  fruitiers.  Un  autre  avantage  du  même  procédé  consiste 
dans  la  facilité  qu'il  donne  pour  visiter  les  fruits  sans  les  déran- 
ger, et,  par  suite,  pour  exercer  sui-  eux  une  surveillance  efficace. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents 
suivants  : 

r  Rapport    sur  l'établissement  d'Horticulture   de  M.   Poi- 

(1)  Il  est  bon  de  rappeler  à  ce  propos  que  M.  Hriot  a  fait,  dans  les 
pépinières  de  Trianon,  des  expériences  suivies,  en  vue  de  détruire  ou 
au  moins  d'éloigner  les  Vers  blancs  à  l'aide  de  la  naphtaline;  ces 
expériences  ont  toujours  complètement  échoué. 

(Note  de  la  Coinmission  de  liMadion.) 


SÉANCK   DU    13   MAI    1886.  27.'{ 

rier   (Auguste),   à  Versailles;    M.    Cn.  Delà  ville,    Rapporteur, 

Les  conclusions  de  ce  Rapport,  tendant  au  renvoi  à  la  Com- 
mission des  Récompenses,  sont  mises  aux  voix  et  adoptées. 

2"  Noie  sur  la  20«  session  de  la  Société  pomologique  améri- 
caine; par  M.  JoLY  (Ch.'i. 

'-{"Note  sur  les  jus  de  fruits;  par  M,  Offrion  (Oscar). 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


NOMINATIONS 


SÉANCE   DU    13   MM    188G 

MM. 

1.  AuDiBERT  (Jacques),  horticulteur  à  la  Crau  (Var),  présenté  par 

MM.  Bleu  (A.),  Ballet  (Ch.)  et  Verlol  (B.). 

2.  Chanrion,  marchand  d'articles  de  jardin,  rue  St-Deni«!,  ?,  à  Paris, 

présenté  par  MM.  Savoye  et  Duneuffour. 

3.  GuuxoT  (Pierre)  fils,  rosiériste,  Chemin  des  Pins,  27,  à  La  Guillo- 

tière-Lyon  (Rhône),  présenté    par  MM.  Verdier  (E.)   et  Ver- 
dier  (Ch.). 

4.  HoussEAUx  (Jean-Baptistei,  horticulteur,  rue  de  Paris,  8S,  à  Vanves 

(Seine),  présenté  par  MM.  Mouré  (L.)  et  Lange. 
:j.   IsABETH  (V.),  jariiluier  chez  M.  Froltio,  au  château  de  Courcelles, 
par    Presles    (Seine-et-Oise),   présenté    par    MM.    Bleu    (A.) 
et  Verlot  (B.). 

6.  Larible,  propriétaire  à  Maisons-Laffitte  (Seine-et-Oise),  présenté 

par  MM.  Hardy  et  Courlois  (J.). 

7.  Leneveux  (Jean-Louis),  avenue  de  la  Paix,  5,  au  Graiid-Monlrouge 

(Seine),  présenté  par  MM.  Beurdeley  et  Despierres. 

8.  Lefoullon,  avoué  de  l'-^  instance,  Conseiller  général  de  la   Seine, 

rue  de  Chabanais,  4,  à  Paris,  présenté   par  MM.   Auguste   (L.) 
et  Alphand  (A,]. 
0,  LioNET,  propriétaire,  rue  Thén''se,9,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Cornu 
et  Codefroy-Leheuf. 

18 


27 '(  NOMINATIONS, 

10.  Margottin  (Charles),horticulteur,Gran(le-Rue,22,à  Bourg-la-Reiiie 

(Seine),  présenté  par  MM.  Margottin  (J.),  Joly  et  Delainarre. 

11.  MicHRL  (Alfred), rue  de  Paris,  2»,  à  Nogent-sui'Marne  ^Seine),  pré- 

senté par  MM.  Bleu  (A.)  et  Lusseaii . 

12.  Martin  (G.),  horticiiiteur  à  Vindecy,  près  Marsigny    (Saône-et- 

Ldire),  présenté  par  MM.  Carrière  (A.)  et  Verlot  (B.). 

|.{.  MoREAu  (P.),  graveur,  avenue  des  Champs-Elysées,  "26,  à  Paris, 
présenté  par  MM.  Bouré  et  Bleu  (A  ). 

l'i..  Palau,  ingénieur-constructeur,  avenue  du  Maine,  "i*,  Paris,  pré- 
senté par  MM.  Ruffel  et  Bleu. 

15  Poiré  (Gabriel),  fabricant  de  jardinières  et  cache-pots,  rue  Pierre- 
Levée,  16,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Chargueraud  et  Bleu  (A.). 

16.  VissEAUx  (Jules-Edouard),  statues  et  ornements  en  terre  cuite,  rue 
de  la  Roquette, 43,  à  Paris, présenté  par  MM.  Bleu  (A.)  et  Ver- 
lot  (B.l. 

SKANCE  DU    27  M\i   1886 


i.  Berné,  jardinier-chef  à  l'École  nationale  d'Agriculture  de  Mont- 
pellier (Hérault),  présenté  par  MM.  Baltet  et  Robinet. 

2.  Besana  (Louis-Prosper), appareils  de  chauffage,  nie  de  Provence,9| , 

à  Paris,  présenté  par  MM.  Bleu  et  Verlot. 

3.  BoHN  (Bernard),  jardinicr-clief  chez  M.  Delagnin,  au  château  de 

Thillay,  par  Gonesse  (Seine-et-Oise),  présenté  par  MM.  Coulom- 
bier  et  Hoibian. 

4.  Carré  (Georges),  ingénieur-constrncleur,  rue  Pierre-Charron,  16, 

à  Paris,  présenté  par  MM.  Lebœuf  (H.)  et  Bergman  (E.). 

5.  Carré  (Jules),  ingénieur-construcleur,  quai  d'Orsay,  127,  à  Paris, 

présenté  par  MM.  Lebœuf  (H.  j  et  Bergman  (K.). 

C.  Carton  (Emile),  rue  de  Turenne,  11 4,  à  Paris,  présenté  par  MM.  De- 
lahogue-Moreau,  Chouverou.x  et  Bleu  (A.). 

7.  Chauvin  (P.),  rue  des  Gravillicr-,  10.  h  Paris,  présenté  par  MM.  Le- 
bœuf (P.),  Ilébrard  (A.)  et  Delaville  (L.). 

s.  CoNARD  (Auguste),  maraîcher,  rueSt-Lambert  14,  à  Paris,  présenté 
par  MM.  BressanJ  et  Lecaplain  (J.). 

0.  Cottereau  (François)  (ils,  maraîcher,  rue  Desnouettes,  .'iO,  à  Paris, 
présenté  par  MM.  Bressand  et  Lecaplain  (J.). 

0 .  Doré  (Joseph),jardinier  au  château  des  Essarts.par  Lassigny  (Oise), 
présenté  g  ar  MM.  Diicerf  et  Bleu  (A,). 


SRA.NCK  nu  27  MAI  1886.  275 

11.  DuBiEF,  rue  Montmartre,  11,  à  Boulogne  (Seine),  présenté  par 

MM.  Jolibois  (R).  et  Lesserieur. 

12.  DucARfiE  Pierre),  rcsiaurant  des  Ambassadeurs,  Champs-Elysées, 

h  Paris,  présenté  par  MM.  Bouzigues,  Hiichez  etColtin. 
I  r   Dii'iwLGT  (F.),  entrepreneur  de  rochers,  travaux  en  ciment,  rue 

Chevallier,  26,  à  l.evallois-Perret  (Seine),  présenté  parMM.De- 

laluisanl  et  Bleu 
1  t     DivAi.  (Félix)  fils,  rue  Paradis-Poissonnière,  43,  à  Paris,  présenté 

par  MM.  Lebœuf  (P.),  Hébrard  (A.)  et  Delaville  (L.). 
1">.   Ktuank  (A.1,  horticulteur,  rue  Derrière- la-Faïencerie,  à  Épioal, 

(Vosges),  présenté  par  MM.  Bergnuu  (E.)  et  Bergman  (F.). 
\>\.   Frf.mo.nt.  banquier,  rue  Bertin-Poirée,  I  i,  à  Paris,  présenté  par 

MM.  Bonnel  et  Renault. 

17.  Grangkr    (Albert),  boulevard  Magenta,  8,  à  Paris,  présenté   par 

MM.  Granges  (A.)  et  Bleu  (A.). 

18.  Jacquart  (Éliei,  horticulteur  à  Bain-de-Bretagne  (Ille-et-Vilaine), 

présenté  par  MM.  Bleu  et  Verlot. 

19.  Lmriau  (Eugène),  arboriculteur,  place  de  rHôtel-de-Ville,  3,àMon- 

Ireuil-sous-Bois  (Seine),  présenté  par  MM.  Lauriau  ;V.)  et   Sa- 
vart(S.). 

20.  Lf.ssf.rteur,  rue  Soufflot,  21,  présenté  par  MM.  Jolibois  et  Rullier. 

21.  LiGER,  rue  Buffon,  3,  à  Montreuil  (Seine),  présenté  par  MM.  Lebœuf 

(P  ),  Hébrard  (A.)  et  Delaville  (L.). 

22.  LoRoiE   (Abel),   avenue    de    lOpéra,  49,  à  Paris,   présenté  par 

MM.  .Jolibois  et  Hardy. 

23.  Massange  de  Loivreix,    au  château  de   Baillonville,  par  Marche 

(Belgique),  présenté  par  MM.  Bergmann  (E.)  et  Truffaut  (A.). 

24.  Maguon,  rue  d'Auteuil,  8,  à  Auteuil-Paris,   présenté  par  MM.  Le- 

bœuf, Hébrard  (A.)  et  Delaville  (A.). 
2o.  Mansion-Tessier,  rue  de  Versailles,  19,  à  Bougival  (Seine-et-Oise), 

présente  par  MM.  Lebœuf  (P.),  Hébrard  (A.)  et  Delaville  (A.). 
2o.  MArNOiRv  iJ.-Hippolyte),  député,  à  Luisant,  près  Chartres fEure-et- 

Loir),  présenté  par  MM.  Léon  Say  et  Bleu  (A. j. 

27.  MoNvoisEN,    entrepreneur  de  couverture  et  plomberie  ,    rui^    La- 

fayette,  147,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Bergman  (E.),  Bergman  (F.) 
et  Millot  (E.). 

28.  MoTTiER,  rue  Guersant,  17,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Lebœuf  (P.), 

Hébrard  (A.)  et  Delaville  (L.). 

29.  MouiLLEFER,    professeuf   à    l'École   nationale    d'Agriculture    de 


276  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

Grignon,  rue  de  Rennes,  149,  à  Paris,  présenté   par  MM.  Dy- 

bowski  et  Bleu. 
30.  Panckroucke,  rue  François  1'"%  à  Paris,  présenté  par  MM.  Joly  (Ch.) 

et  Bleu  (A.). 
.31.  Perrault-Busigny  (E.),    architecte-paysagiste,  rue  Chèvre,  89,  à 

Angers  (Maine-et-Loire),  pré>enté  par  MM.  Busigny  et  Oudin. 

32.  PiOLLET  (Ernest),  entrepreneur  de  plomberie  et  couverture,  rue  de 

l'Aqueduc,  7,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Bergman  (E.),  Bergman 
(F.)  et  Millot  (E.). 

33.  Poulenc  (Gaston),  fabricant  de  produits  chimiques,  rue  St-Merri, 7, 

à  Paris,  présenté  par  MM. Grange  et  Bleu  (A.). 
3i.  Seeger  (J.),  représentant  de  la  maison  Sander,  Albert  Street,  G, 
St-Albans  (Angleterre),   présenté  par   MM.     Bergman  (E.)    et 
Bergman  (F.). 

35.  ÏHiRioT,  nie  Amelot,  92,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Lebeul"  (P.),  Hé- 

brard  (A.)  et  Delaville  (L  ). 

36.  Valdin  (Robert-P'élix),propri<^taire  à  Nanterre  iSein'>-et-Oise\ pré- 

senté par  MM.  Vitry  (D.)  et  Savart  (E.  . 

37.  Wagner  (Martin),  constructeur  de  chaufrages,rue  de  la  Fosse-au- 

Mai,  10,  à  Paris,  présenté  par  MM.  Bergman  (E.)  et  Mouillet. 
3S.  Waharte  (Léon),  jardinier  chez  M.  Meunier,  au  château  de  la  Bre- 
tonnerie,  par  Arpajon   (Seine-et-Oisel,  présenté   par  MM.  Mo- 
nain  et  Lévéque. 


xNOTES    ET    MÉMOIRES 


Note  sur  la  vingtième  session 

de    la    société  pomolooique  américaine  (1), 

PAR  M.  Gu.  Joly. 

Depuis  de  longues  années,  je  me  suis  fait  un  devoir  de  rendre 
compte  des  travaux  de  la  Société  pomologique  américaine,  dont 
la  fondation  remonte  à  1848  et  qui  publie,  depuis  celte  époque, 

(1)  Présentée  le  27  mai  188(5. 


SUR  LA  f'O^  SESSION  DE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE  AMÉRICAINE.    277 

un  volumineux  Rapport  renfermant  une  foule  de  documents  du 
plus  haut  intérêt.  Pendant  longtemps,  les  États-Unis  ont  eu 
recours  aux  pépinières  belges  et  françaises  pour  leurs  planta- 
tions fruitières;  aujourd'hui,  les  choses  ont  bien  changé  :  les 
semis  et  la  production  des  fruits  du  pays  se  font  sur  une  échelle 
immense,  comme  on  le  verra  plus  loin;  des  variétés  précieuses, 
obtenues  par  nos  rivaux,  sont  venues  enrichir  nos  collections. 
Les  Ananas,  les  Citrons,  les  Oranges  et  les  conserves  du  Mary- 
land,  de  la  Floride  et  de  la  Californie,  s'expédient  dans  le 
monde  entier;  les  Vignes  résistantes  américaines  sont  aujour- 
d'hui le  salut  de  notre  grande  industrie  viticole  européenne  et 
il  y  a  lieu  de  s'étonner  qu'on  n'ait  pas  pensé  plus  tôt  à  recourir 
aux  greffes  qu'on  pratique  aujourd'hui  surune  si  grande  échelle, 
quand  ce  procédé  était  employé  depuis  un  temps  immémorial 
pour  les  arbres  fruitiers. 

De  même  que  notre  Société  pomologique  de  France,  qui  tient 
ses  sessions  tour  à  tour  dans  diverses  parties  de  notre  pays^  la 
Société  américaine,  qui  ne  siège  que  tous  les  deux  ans,  désigne 
chaque  fois,  pour  le  lieu  de  ses  réunions,  un  des  centres  les  plus 
productifs  de  l'Union.  La  SO*"  session,  qui  a  eu  lieu  les  9,  10  et 
il  septembre  dernier,  s'est  tenue  à  Grand  Rapids,  dans  l'État 
de  Michigan  qui  est  aujourd'hui  très  grand  producteur  de  fruits  : 
sa  récolte  de  Pommes  seule  monte  à  cinq  millions  de  bushels. 
Le  Président  est  toujours  notre  vénérable  collègue,  M.  Mars- 
hall P.  Wilder,  de  Boston,  et  le  premier  Vice-Président,  M.  Pa- 
trick Barry,  de  la  Maison  EUwanger  et  Barry,  de  Rochester,  qui 
a  l'une  des  plus  importantes  pépinières  du  pays.  Cinquante-deux 
États  nomment,  en  outre,  un  Vice-Président.  Le  nombre  actuel 
des  Membres  est  de  322.  Avant  l'ouverture  de  chaque  session, 
les  Comités  d'États  envoient  les  programmes  des  sujets  à  traiter, 
préparent  des  locaux  spéciaux  pour  conserver  et  emmagasiner 
les  fruits  à  exposer,  assurent  des  logements  à  des  prix  modérés 
dans  les  hôtels  et  se  font  une  règle  d'éviter  les  discours,  les 
banquets  et  les  excursions  qui  détournent  du  but  principal  de 
la  réunion. 

A  l'ouverture  de  la  réunion,  le  9  septembre,  le  Secrétaire  de 
la  Société,  M.  W.-J.  Beal,  a  lu  le  discours  habituel  de  M.  Mars- 


278  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

hall  P.  Wilder  absent.  Cette  fois,  le  vénérable  Président  a  passé 
en  revue  les  bienfaits  de  la  grande  Société  qu'il  préside  depuis 
plus  de  30  ans  :  son  œuvre  a  consisté  surtout  à  réunir  et  à 
faire  se  connaître  entre  eux  tous  les  producteurs  d'un  pays  excep- 
tionnel par  son  étendue,  par  la  variété  de  son  climat,  de  son 
sol  et  de  ses  besoins.  Elle  a  rejeté  impitoyablement  tous  les 
fruits  de  second  ordre  ;  elle  a  substitué  des  noms  simples  et 
compréhensibles  à  toutes  les  dénominations  complexes  et  sou- 
vent ridicules  données  par  les  présentateurs.  C'est  là  un  point 
sur  lequel  M.  Wilder  a  particulièrement  attiré  l'attention  de  ses 
collègues  et  son  but  ne  saurait  trouver  trop  d'imitateurs.  Kntin 
la  Société  pomologique  a,  [)lus  cjue  jamais,  encouragé  les  semis 
pour  adapter  les  fruits  à  chaque  région,  et  elle  a  publié  un  (Ca- 
talogue qui  est  un  vrai  modèle  du  ,yenre.  On  y  voit  non  seule- 
ment le  nom,  mais  la  grosseur,  la  forme,  la  couleur,  la  qualité, 
l'usage,  l'origine,  l'époque  de  maturité  de  chaque  fruit  et  sa 
valeur  réelle  dans  les  diverses  parties  du  pays. 

Pour  prouver  l'intérêt  que  le  Gouvernement  des  Etats-Unis 
porte  à  la  production  fruitière,  le  Directeur  de  r.\griculture,  le 
Colonel  Norman  J.  Colman  est  venu  de  Washington  à  Grand 
Rapids  pour  assister  aux  débats  du  Congrès.  Il  est  à  désirer 
qu'il  en  soit  de  même  chez  nous,  où  la  production  des  vergers 
et  des  jardins  a  une  si  grande  importance. 

Parmi  les  mémoires  présentés  pendant  la  session  de  1885,  il 
faut  citer  les  suivants  : 

Des  Champignons  nuisibles  et  de  leurs  efl'ets  sur  la  vie  des 
plantes,  par  Ch.-S.  Bessey,  de  Providence.  Le  Mildew  de  la 
Vigne  et  ses  remèdes,  par  le  professeur  C.-Y.  Riley.  Des  règles  à 
adopter  pour  diriger  les  Sociétés  d'Horticulture,  par  L.-B.  Pierce, 
de  rOhio.  De  la  nomenclature  des  fruits  importés  de  Russie  aux 
États-Unis,  par  Ch.  Gibb,  de  Québec.  Des  Raisins  américains, 
par  G.-W.  Campbell.  De  l'entomologie  pratique,  par  A.-J.  Cook. 
Des  moyens  les  plus  sûrs  pour  obtenir  une  bonne  statistique  des 
produits  horticoles,  par  W.-J.  Chamberlain.  Du  meilleur  mode 
d'emballage  des  fruits,  par  Parker  Earle.  Des  meilleures  va- 
riétés pour  les  climats  du  Nord-Ouest,  par  J.-L.  Budd.  Des  cau" 


SLK  LA  :2U"-   SEsSlU.V  DE   LA  SOCIÉTÉ   FUMULUGIOUt:   A.MKKICALNE.     i/U 

ses  qui  produisent  la  diversité  de  la  coloration  des  fruils,  pai 
J.-H.  Bowen. 

On  croit  généralement  que  les  plantations  d'arbres  fruitiers 
sont  relativement  récentes  aux  Etats-Unis;  quelques  faits  prou- 
vent le  contraire  et  nous  le  verrons  tout  à  l'heure,  en  parlant  de 
leurs  vignobles.  Je  citerai  ici  un  Poirier  remarquable  dit  a  En- 
dicott  Pear  tree  »  (fig.  1),  situé  dans  la  ferme  du  Gouverneur  En- 
dicolt,  à  Danvers,  Etat  de  Massachusetts.  Son  histoire,  dont  noi  s 


bu,.  1.  —  Vieux  Poirier  daus  le  Miissucluirielt?. 

lisons  les  détails  dans  le  «  G.-M.  Hovey's  Magazine  of  llorticu- 
ture;  Boston,  1833  »,  prouverait  que  la  ferme  appartient  à  la 
même  famille  depuis  plus  de  deux  siècles  et  demi  et  que  l'arbre 
en  question  est  connu  depuis  1632.  Sa  hauteur  est  d'environ  six 
mètres  et  la  circonférence  des  branches  est  de  1 8  mètres.  Le  tronc 
est  presque  entièrement  creux.  Il  y  a  35  ans,  il  est  parti  de? 
racines  deux  drageons  (juiont  aujourd'hui  trois  à  quatre  mètres 
de  haut  et  qui  portent  les  mêmes  fruits  que  le  pied  mère. 


280  NOTES    ET    MÉMOIRE^. 

Le  second  arbre  intéressant  que  j'ai  à  mentionner  est  un  Pom- 
mier dont  les  figures  2  et  3,  faites  d'après  deux  pliotographies, 
donnent  une  idée  exacte.  Suivant  le  Rapport  du  Secrétaire  du 
Conseil  de  la  Société  d'Agriculture  du  Connecticut,  en  1878, 
l'arbre  est  situé  sur  la  propriété  de  M.  Delos  Hotchkiss,  dans  le 
Comté  de  Chester.  Suivant  l'opinion  de  la  famille,  l'arbre  peut 


N'iuiix  J'iimmier  dans  le  Comiecticul. 


avoir  -175  ans.  Le  tronc  est  de  forme  symétrique,  presque  rond 
et  en  parfait  état.  Il  a  huit  grosses  branches,  dont  cinq  donnent 
des  fruits  une  année;  les  trois  autres  branches  ne  produisent 
que  l'année  suivante.  La  circonférence  de  l'arbre  est  de  4"  15  à 
50  centimètres  du  sol;  sa  hauteur  est  de  vingt  mètres  et  la  cir- 


SUR  LA  20*  SESSION  DE  LA   SOCIÉTÉ  [POMOLOGIQUE  AMÉRICAINE.    281 

conférence  totale  des  branches  est  de  33  mètres.  Dans  certaines 
années,  la  récolte  sur  la  moitié  de  l'arbre  a  été  de  40  bushels. 


FiG.  3.  —  Ti"onc  tle  Pommier  du  Connecticut. 
L'élal  actuel  de  ce  remarquable    Pommier  fait  espérer,  qu'à 


i8^  NOTKS    ET    MEMOIRES. 

moins  d'ouragans  exceptionnels,  il  végétera  longtemps  encore. 

Suivant  son  habitude,  la  Maison  G.-W.  Meade  et  C",  de  San 
Francisco,  a  publié,  le  10  février  dernier,  sa  11®  Revue  annuelle 
de  la  récolte  des  fruits  en  Californie.  En  ne  tenant  compte  que  de 
la  production  des  Pommes,  Poires,  Pèches,  Prunes,  etc.,  séchi^es 
soit  au  soleil,  comme  on  le  fait  dans  le  Sud  de  l'Etat,  soit  au 
moyen  d'appareils  spéciaux  de  dessiccation  par  la  chaleur  arti- 
ficielle, la  production  auraitété,  en  1885,  de  13,  630,  000  livres, 
ayant  exigé  environ  cent  dix  millions  de  livres  de  fruits  frais. 
En  outre  de  cela,  on  aurait  expédié  pour  plus  de  15  millions  de 
livres  de  fruits  divers  en  Australie,  puis  à  Denver,  à  Omaha  et  à 
Chicago.  On  sait  que  les  procédés  de  dessiccation  artificielle  ont 
pour  l'expoilalion  une  importance  considérable.  Dans  une  note 
insérée  au  Journal,  en  ^1882,  j'ai  donné  la  description  des  prin- 
cipaux appareils  employés  pour  cet  usage.  La  seule  production 
de  Raisins  secs  en  Californie  s'est  élevée,  en  l88.o,à  près  de 
500.  000  boites  de  20  livres,  et  aujourd'hui  l'Allemagne  a  com- 
pris quelles  ressources  son  industrie  arboricole  peut  retirer  des 
procédés  américains.  Un  grand  nombre  d'établissements  se  sont 
formés  pour  la  dessiccation  des  fruits  et  les  principaux  appa- 
reils usités  chez  nos  voisins  sont  dt'crils  dans  l'ouvrage  d'Otto 
Laemmerhirt,  publié  en  1885,  à  Berlin. 

Lorsqu'on  s'occupe  de  la  puniologie  américaine,  on  s'aperçoit 
bien  vite  que  là,  comme  chez  nous,  comme  en  Australie  et  en 
Algérie,  la  Vigne  est  destinée  à  jouer  un  rôle  considérable  dans 
la  richesse  publique  et  dans  Talimentation.  J'ai  déjà  analysé, 
dans  une  note  publiée  au  Journal^  en  janvier  1885,  les  deux 
Rapports  faits  par  M.  Gh.-A.  Wetmore,  Vice-Président  de  la 
Commission  de  Viticulture.  Déjà,  au  xvf  et  au  xv[i«  siècle,  lorsque 
les  Norwégiens  abordèrent  sur  les  côtes  du  Delaware  et  même 
plus  au  Nord,  on  y  avait  observé  des  Vignes  très  vigoureuses 
enlaçant  des  arbres.  Du  côté  du  Pacifique,  quand  les  mission- 
naires espagnols  s'établirent  sur  les  côtes,  ils  y  plantèrent  des 
Vignes  qui  reçurent  et  qui  conservèrent  le  nom  de  Vignes  de  la 
Mission.  Leur  végétation  était  quelquefois  exceptionnelle,  et 
dans  le  cahier  du  Journal  pour  septembre  1884,  j'ai  donne  la 
vue  d'un  pied  remarquable  existant  à  Montecito,  près  de  Santa 


SUR  LA  20®  SESSION  [dE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE  AMÉRICAINE.    283 

Barbara.  Nous  n'avons  en  Europe,  comme  plantesremarquables, 
que  la  Vigne  de  Hampton  Court  et  surtout  celle  de  Frogmore; 
en  revanche,  quelques  viticulteurs  anglais  produisent,  dans  les 
Expositions,  des  grappes  de  dimensions  et  de  poids  dont  nous 
n'avons  pas  l'idée  chez  nous.  Je  donne  ici,  d'après  le  a.  Garde- 


Fic.  4.  —  Grappe  de  raisiu  Gro.<-Giiill;uimc. 

ners  Chronicle  »  (fig.  4),  !a  vue  d'une  grappe  de  la  variété  Gros- 
Guillaume,  exposée,  le  19  novembre  dernier,  à  la  Société  royale 
d'Horticulture  d'Irlande,  par  M.  Me  Kenna,  jardinier  du  Phœ- 
nix  Park,  à  Dublin.   La  grappe  pesait  20   livres.   J'en  ai   vu 


'•2Hk  NUÏES    ET    MÉMOIRES. 

exposer  de  plus  remarquables  encore.  Quant  à  la  qualité  du 
fruit,  elle  laisse  beaucoup  à  désirer. 

Aux  États-Unis,  jusqu'au  milieu  du  xix*  siècle,  on  ne  connais- 
sait guère  que  les  Gatawba,  les  Isabella  et  les  Clinton,  qu'on 
cultivait  comme  donnant  des  Raisins  de  table.  L'idée  de  plan- 
ter des  vignobles  et  de  faire  des  vins  à  l'européenne  est  toute 
récente;  mais  déjà,  aujourd'hui,  on  compte  plus  de  250  variétés 
de  Vignes  américaines  et,  si  la  culture  ne  réussit  pas  comme  on 
le  désire  dans  les  Etats  de  l'Est,  cela  tient  à  de  brusques  écarts 
de  température,  à  la  fréquence  du  Black  Roi,  du  Mildew,  etc. 
Au  contraire,  dans  l'Italie  de  l'Amérique,  c'est-à-dire  dans  la 
Californie,  le  climat  se  prête  admirablement  à  la  culture  de  la 
Vigne.  Là,  comme  ailleurs,  en  Australie  et  en  Algérie,  on  en 
est  aux  tâtonnements,  aux  essais  :  on  voit  qu'il  y  a  loin  de  l'art 
de  planter  la  Vigne,  c'esl-à-dire  de  la  Viticulture  proprement 
dite,  à  l'œnologie,  c'est-à-dire  à  cet  art  si  complexe  du  choix 
des  cépages,  suivant  les  sols,  de  la  fermentation,  du  soutirage, 
etc.,  toutes  choses  que  nos  vignerons  européens  ne  connaissent 
qu'après  une  longue  expérience.  De  nombreux  essais  d'introduc- 
tion des  cépages  français  et  européens  ont  été  faits  en  divers 
États,  mais  n'ont  pas  réussi.  L'un  des  viticulteurs  les  plus  habi- 
les de  rOhio,  M.  G.-W.  Campbell,  a  longtemps  croisé  nos 
meilleures  variétés  avec  des  Vignes  résistantes  du  pays  et  fina- 
lement il  y  a  renoncé.  Il  préfère  aujourd'hui  recourir  à  l'hybri- 
dation des  meilleures  variétés  américaines.  Ce  qui  nuit  beau- 
coup déjà  aux  producteurs  de  vins,  c'est  la  facilité  avec  laquelle, 
là  comme  c'nez  nous,  on  s'adonne  aux  falsifications  et  même  à 
la  vente  de  produits  indigènes  dans  des  bouteilles  et  avec  des 
étiquettes  françaises.  C'est  pour  obvier,  dans  la  mesure  du  pos- 
sible, à  ces  fraudes,  que  dans  la  Chambre  des  représentants,  à 
la  séance  du  8  mars  dernier,  M.  Wharton  J.  Green  a  proposé 
une  loi  ou  «  spurions  wine  bill  »  pour  arriver  aux  résultats 
que  se  propose  chez  nous  le  Laboratoire  municipal.  De  son  côté. 
le  professeur  E.-W.  Hilgard,  du  Collège  d'Agriculture,  à  l'Uni- 
versité de  Californie,  publie  des  documents  du  plus  haut  intérêt 
pour  éclairer  les  viticulteurs  du  pays.  Son  remarquable  Rap- 
port prouve  qu'il  comprend  admirablement  les  facteurs  qui  in- 


SUR  LA  20"  SESSION  DE   LA  SOCIÉTÉ   POMOLOGIQUE  AMÉRICAINF..    llH') 

fluent  sur  la  quantité  et  la  qualité  du  vin,  c'est-à-dire  la  nature 
des  cépages,  le  climat,  le  terrain,  rexposition  et  les  engrais  (1). 
M.  Hilgard  passe  successivement  en  revue  tout  ce  qui  concerne 
les  phénomènes  de  la  fermentation,  de  la  conservation  et  de  la 
sophistication  des  vins;  il  analyse  tous  les  crus  et  les  sols  de 
l'État;  il  étudie  l'action  du  phylloxéra  et  les  remèdes  divers  qu'on 
a  proposés  pour  le  détruire.  Là,  cette  grande  industrie  viticole 
a  une  importance  qui  grandit  tous  les  jours,  puisque,  dans  la 
quatrième  Convention  annuelle  des  viticulteurs,  tenue  à  San 
Francisco,  du  15  au  "20  mars  dernier,  le  Président  Haraszthy  a 
constaté  que  l'exportation  des  vins  de  Californie  s'était  élevée 
de  1,031,507  gallons  en  1875,  à  4,256,224  gallons  en  1885, 
plus  263,840  gallons  d'eau-de-vie.  De  son  côté,  M.  Ch.-A.  Wet- 
more,  dans  une  note  qu'il  a  publiée  à  Washington,  le  9  février 
dernier,  rappelle  que  l'importation  des  vins  d'Europe  est  encore 
de  5  millions  de  gallons,  mais  que  la  production  des  vignobles 
californiens  est  maintenant  de  30  millions  de  gallons.  Il  assure 
qu'avant  cinq  ans,  elle  sera  doublée.  De  plus,  après  de  longs 
voyages  en  Europe,  il  a  constaté  que  la  richesse  publique,  la 
moralité  et  la  force  des  populations  croissent  avec  la  prospérité 
de  l'industrie  viticole  :  là- où  elle  fleurit  disparaît  presque  com  • 
plètement  livrognerie  avec  ses  déplorables  conséquences. 

J'ai  pensé  qu'il  serait  intéressant  pour  nous,  en  Europe,  d'a- 
voir une  idée  de  l'aspect  général  des  vignobles  californiens  pour 
les  comparer  aux  nôtres.  Dans  ce  but,  mon  ami,  M.  Ch.-A.  Wet- 
more  m'a  généreusement  envoyé  une  série  de  photographies 
faites  par  M.  Faber,  de  San  Francisco.  J'en  ai  fait  réduire  un 
certain  nombre  au  format  de  notre  Journal  ;  ces  vues  ne  don- 
nent qu'une  idée  imparfaite  des  localités,  mais  elles  suffiront 
cependant  à  ceux  qui  ne  peuvent  pas  faire  un  long  voyage  pour 
avoir  un  aperçu  de  la  végétation  du  pays. 

La  figure  5  a  pour  but  de  montrer  le  mode  de  défrichement 
de  la  forêt  vierge,  au  moyen  de  la  poudre,  pour  en  faire  un  vi- 
gnoble. On  fait  sauter  les  gros  arbres,  puis  on  brûle  sur  place 

(1)  «  Report  of  the  viticultural  work  »,  en  I88i  et  <88o.  Sacramento 
State  office,  in-8'\  1886. 


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SLR  LA  âO°  SESSION  DE  LA  SOCIÉTÉ  l'OMOLOGIQUE  AMÉRICAINE.    289 


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290 


NOTES    ET   MEMOIRES. 


SUR  LA   20°  SESSION  DE  LA  SOCIÉTÉ   POMOLOGIQUE  AMÉRICALNE.    291 

tous  les  bois  et  broussailles.  Sur  le  premier  plan  apparaissent 
déjà  les  échalas  et  les  boutures.  La  terre  vaut  de  1 0  à  50  dollars 
l'acre,  suivant  la  proximité  d'un  chemin  de  fer,  et  le  coût  du  dé- 
frichement est  d'environ  mille  francs. 

La  figure  6  est  une  vue  de  la  «  Vi'tis  californica  »  ou  Vigne 
de  Californie,  qu'on  trouve  en  abondance  sur  presque  tous  les 
ruisseaux  de  Californie  et  de  l'Orégon.  C'est  la  Vigne  sauvage 
avec  toule  sa  luxuriante  végétation. 

Par  la  figure  7,  on  voit  une  plantation  récemment  faite  dans 


FiG,  10.  —  Un  pied  de  vigne  de  la  Mission. 

le  comté  de  Napa;  elle  va  s'étendre  sur  tous  les  coteaux  envi- 
ronnants. 

La  figure  8  est  un  vignoble  appartenant  à  la  mission  de  San 
José,  fondée  en  1797,  dans  le  comté  d'Alameda,  parles  moines 
franciscains.  La  Vigne  qu'on  a  introduite,  il  y  a  près  d'un  siècle, 
portait  le  nom  de  «  Vigne  de  la  Mission  .>  ;  aujourd'hui,  on  la 
remplace  partout  par  des  variétés  moins  prolifiques,  mais  bien 
supérieures  comme  qualité. 

La  figure  9  montre  la  merveilleuse  végétation  des  greffes  sur 


292  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

des  pieds  de  «  Vitis  californica  »  âgés  de  deux  ans.  Cette  Yigne 
est  la  propriété  de  M.  Gh.-A.  Wetmore,  chef  de  la  Commission 
viticole  de  TÉtat. 

La  figure  40  est  un  spécimen  moyen  de  la  Vigne  de  la  Mis- 
sion; ce  pied  produit  75  livres  de  raisin  par  an  et  la  corde  qui 
l'entoure  sert  à  montrer  sa  croissance  qui  est  de  vingt  et  un  pou- 
ces de  circonférence  à  dix  pouces  du  sol;  on  plante  ces  Vignes  à 
2  mètres  de  distance. 


FiG.  11.  —  Intérieur  d'un  pressoir  californiou. 


Enfin,  la  figure  1 1  montre  une  partie  seulement  de  l'intérieur 
d'un  pressoir.  Les  paniers  de  raisin  sont  versés  à  droite  sur  une 
table  mouvante  où  des  ouvriers  enlèvent  à  la  main  les  feuilles  et 
les  raisins  de  mauvaise  qualité  :  une  toile  sans  fin  porte  la  ven- 
dange dans  le  haut  où  elle  passe  entre  deux  cylindres  :  un  appa- 
reil spécial  sépare  les  rafles  qui  tombent  dans  une  caisse,  tandis 
que  le  moût  est  pompé  dans  les  cuves  de  fermentation. 


^7®   CONGRÈS   DE   LA    SOCIÉTÉ   POMOLOGIQUE   DE   FRANCE.        29'i 

Comme  on  le  voit  par  les  détails  qui  précèdent,  la  culture  de 
la  Vigne  préoccupe  vivement  l'attention  de  nos  concurrents  sur 
les  rives  du  Pacifique;  ils  savent  s'inspirer  de  notre  expérience 
et  de  nos  travaux.  Le  climat  aidant,  leur  production  prendra 
bientôt  un  développement  considérable.  Ils  ont  aujourd'hui  à 
leur  portée  50  millions  de  consommateurs;  de  notre  côté,  nous 
avons  près  de  nous  une  terre  promise,  l'Algérie,  qui  devrait  de- 
puis longtemps  nous  affranchir  du  tribut  que  nous  payons  à 
l'Espagne  et  à  l'Italie.  Hàtons-nous  d'y  installer  des  écoles  de 
viticulture  :  ici,  comme  dans  tant  d'autres  choses,  nous  allons 
chercher  bien  loin  des  richesses,  un  sol,  des  productions  et  des 
acheteurs  que  nous  avons  sous  la  main.  Quand  donc  cessera-t-on 
de  laisser  la  proie  pour  l'ombre  ? 


RAPPORTS 


Compte  rendu  du  27"=  Congrès  de   la  Société  pomologique  de 

France,  ouvert  a  Bourg  (Ain),  le  15  septembre  1885  (suite); 

M.  Michelin,  Rapporteur. 

SÉANCE  de    dégustations    DU    17     SEPTEMBRE    A    SEPT    HEURES    ET 
DEMIE    DU   MATIN 

La  séance  est  ouverte  par  M.  Treyve,  Président^  à  sept  heures 
et  demie  du  matin,  et  présidée  alternativement  par  lui  et  par 
M.  Lapierre,  Vice-Président.  M.  Michelin,  Secrétaire,  tient  la 
plume. 

Pomme  Peasgood  non  such  (sans  pareille  de  Peasgood).  Très 
grosse,  sphérique,  réguhère,  aplatie;  fond  verdâtre,  fortement 
colorée  d'un  rouge   éclatant;  pédoncule   court  au  fond  d'une 


^9i  COMPTE   RENDU 

cavité  profonde  et  régulière;  œil  moyen,  ouvert  dans  une  cavité 
peu  profonde,  régulière. 

Chair  fine,  blanche,  juteuse,  sucrée,  bonne. 

Fruit  de  1 1  centimètres  de  diamètre,  dont  la  maturité  com- 
mence fin  septembre,  dont  l'arbre  est  très  fertile  et  qu'il  paraît 
à  propos  d'adopter  ;  il  y  a  lieu  de  le  proposer. 

Pomme  Wilsliire  Beauty.  Maturité  en  octobre  ;  fi'uit  gros,  jaune 
citron,  élevé  et  aminci  vers  le  sommet;  chair  blanche,  fine, 
s'annonçant  bien.  Pédoncule  court,  très  enfoncé.  Exemplaire 
pas  assez  mûr  pour  être  jugé  définitivement;  à  revoir. 

Calville  jaune  de  Czxkor.  Fruit  de  Hongrie,  mûrissant  en  sep- 
tembre et  octobre. 

Pomme  moyenne,  ronde,  cylindrique,  à  fond  jaune  lavé  de 
rouge;  pédoncule  court,  dans  une  cavité  évasée;  œil  dans  une 
cavité  plissée;  chair  médiocre. 

Mathias  Kœnig  von  Hungarn.  Pomme  grosse,  ronde,  un  peu 
élevée,  amincie  vers  le  sommet.  Pédoncule  mince,  de  moyenne 
longueur,  dans  une  cavité  évasée,  assez  profonde  ;  onl  mi-fermé, 
dans  une  petite  cavité  plissée  et  peu  enfoncée  ;  couleur  striée  et 
marbrée  de  vermillon  sur  fond  jaune  verdâtre;  chair  blanche, 
fine,  bonne.  On  est  porté  à  croire  que  cette  variété,  venue  par 
l'étranger,  n'est  autre  qu'une  pomme  Grand  Alexandre  Al.  de  la 
Bastie  déclare  que  l'arbre  est  très  productif. 

Semis  n°  22.  De  M.  de  la  Bastie.  Pomme  petite,  moyenne,  un 
peu  élevée,  à  fond  jaune,  presque  recouverte  de  rouge;  pédon- 
cule moyen;  chair  blanche,  jaunâtre,  sucrée,  acidulée,  parfu- 
mée, assez  bonne;  à  revoir. 

Toutes  les  Pommes  présentées  depuis  l'ouverture  de  la  séance 
l'ont  été  par  M.  de  la  Bastie  et  proviennent  de  ses  récoltes. 

Pomme  Dean' s  Codlin,  apportée  par  M.  Jamin,  assez  grosse, 
jaune,  à  peau  fine  avec  une  très  légère  teinte  de  rouge;  chair 
serrée,  blanche,  pas  assez  mûre,  quoique  ce  soit  à  peu  près  son 
époque.  Cette  Pomme  est  confondue  par  erreur  par  André 
Leroy  avec  la  Cox's  Pomona,  avec  laquelle  elle  n'a  cependant 
aucune  analogie.  Un  échantillon  de  Cox's  Pomona,  appoi'té  en 
séance  par  M.  Jamin,  prouve  le  fait;  à  maintenir. 

M.  de  la  Bastie  présente  une  Poire  de  la  variété  Beurré  Dilly 


DLi    27*   CONGRÈS    DE   LA    SOCIÉTÉ    POMOLOGlQUE   DE    FRANCE.    295 

Ce  fruit  est  assez  gros,  conique,  turbiné,  vert,  un  peu  coloré  de 
rouge  brun;  le  pédoncule  est  assez  long;  l'œil  est  fort  peu 
enfoncé,  ouvert;  la  chair  est  fine,  fondante,  juteuse,  sucrée, 
agréablement  acidulée;  c'est  un  bon  fruit  dont  Tarbre  est  vigou- 
reux et  fertile.  On  demandera  à  l'assemblée  la  réintégration  au 
catalogue  de  ce  fruit  qui  en  a  été  rayé. 

Comtesse  Clara  Fnjs.  Poire  présentée  par  le  même,  assez 
grosse,  conique,  verdâtre;  pédoncule  moyen  en  grosseur  et  en 
longueur,  droit;  œil  dans  une  cavité  assez  large,  à  peine  pro- 
fonde; chair  blanche,  assez  fine,  bien  juteuse,  fondante,  très 
sucrée,  de  saveur  amandée  agréable.  Bon  fruit  à  présenter  pour 
la  mise  à  l'étude. 

Beurré  Alexandre  Lucas.  Fruit  gros,  conique,  jaune  citron; 
chair  assez  fine,  fondante,  juteuse,  à  goût  plat  et  dont  il  ne 
paraît  pas  à  propos  de  demander  la  mise  à  l'étude.  M.  Michelin 
fait  des  réserves;  il  a  goûté  ce  fruit  dans  de  bien  meilleures 
conditions  et  à  une  époque  plus  tardive  même  ;  d'hiver. 

Poire  Comte  de  Chambord.  Ce  fruit  est  déjà  adopté;  la  dégus- 
tation confirme  l'à-propos  de  cette  mesure. 

Poire  abbé  de  Beaumont.  Poire  petite,  turbinée,  de  qualité, 
médiocre  ;  à  ne  pus  présenter. 

Poire  semis  n"  7  de  M.  Treyve,  moyenne;  forme  de  Doyenné 
d'automne;  très  colorée  de  rouge  ;  chair  mi-fine;  fruit  seulement 
passable;  qualité  insuffisante. 

Semis  du  même  n°  79.  Grosse,  pyriforme,  robe  de  la  Duchesse 
et  forme  du  Beurré  Clairgeau;  chair  un  peu  grosse;  qualité 
médiocre;  à  revoir. 

Semis  du  même  n°  20.  Poire  petite,  un  peu  ovoïde,  verte; 
pédoncule  gros;  fruit  petit,  mais  promettant  et  à  revoir  quand 
il  aura  sa  grosseur  normale  par  la  greffe. 

Semis  de  M.  Joanon  n°  40 .  Poire  moyenne,  de  forme  de  Beurré 
Six,  un  peu  plus  dorée;  pédoncule  un  peu  plus  long  et  recourbé; 
chair  très  fine,  très  sucrée,  très  juteuse,  beurrée,  parfumée, 
délicate.  Il  appert  qu'elle  est  produite  par  un  semis  du  Beurré 
superflu;  il  y  aura  lieu  de  la  proposer  pour  l'étude  aussitôt 
qu'elle  sera  mise  au  commerce. 

Une  pêche  de  semis,  n"  / ,  de  M.  Albanel,  est  présentée  par  M.  de 


296  COMPTE   RENDU 

la  Bastie.  Elle  est  grosse,  assez  colorée;  a  mal  mûri,  mais  s'an- 
nonce assez  bien,  quoique  l'exemplaire  soit  dans  de  mauvaises 
conditions;  à  revoir. 
La  séance  est  levée  à  neuf  heures  du  matin. 

SÉANCE  DE  l'Assemblée  générale  du  jeudi  matin  1 7  septembre 

La  séance  est  ouverte  par  M.  Jamîn,  Président, à  neuf  heures, 
au  sortir  de  la  séance  de  dégustations  qui  a  précédé, 

M.  Michelin  a  la  parole  pour  la  lecture  du  procès-verbal  de 
la  séance  de  dégustations  qui  vient  d'avoir  lieu.  Les  proposi- 
tions de  la  Commission  sont  adoptées  et  notamment  la  réinté- 
gration sur  la  liste  des  fruits  à  l'étude  de  la  Poire  Beurré  Dilly. 

Des  observations  sont  échangées  sur  l'adhérence  aux  noyaux 
des  Pèches  précoces  et  elles  sont  résolues  dans  ce  sens  :  cette 
disposition  dans  la  conformation  n'est  pas  absolue,  tout  en  étant 
fréquente;  néanmoins,  à  l'égard  de  ce  groupe  de  Pêches,  on  ne 
peut  la  considérer  comme  un  défaut,  comme  elle  le  serait  pour 
les  autres  Pêches  de  la  pleine  époque  de  maturité. 

M.  le  Président  continue  l'examen  des  fruits  du  tableau. 

Nectarine  Advancc.  Maturité  mi-juillet  et  à  cette  occasion 
M.  de  la  Bastie  déclare  l'avoir  dégustée  cette  année,  le  20  dudit 
mois. 

Nectarine  Boirden.  Mûrissant  au  milieu  de  septembre  et 
même  au  commencement;  fruit  d'excellente  qualité,  connu, 
apprécié,  à  chair  fine,  bien  juteuse,  bien  sucrée,  très  bonne.  Il 
est  à  l'étude  depuis  longtemps;  l'assemblée  vote  son  adoption. 

Incomparable.  Fruit  belge,  très  beau  et  très  bon,  qu'on  dit 
être  la  plus  belle  des  Nectarines;  maintenu  à  l'étude. 

Prince  de  Galles  (Prince  of  Wales,  de  Rivers).  Maturité  mi-sep- 
tembre; de  bonne  qualité;  gros  fruit;  maintenu. 

Stcmwick  Elruge  (Elruge).  Maturité  fin  d'août;  de  bonne  qua- 
lité ;  maintenu. 

Pavies. 

Pavie  Comme.  Est  meilleur  que  le  Pavie  Fau;  la  maturité  en 


I 


DU    27=   CONGRÈS   DE   LA    SOCIÉTÉ   POMOLOGIQUE   DE   FRANCE.     :297 

est  tardive  ;  le  coloris  est  foncé  et  la  chair  est  jaune  ;  appartient 
surtout  à  la  culture  bordelaise;  maintenu  à  l'étude. 

Poires. 

Poire  Abbé  Lefebre  (Sannier).  Jugée  très  bonne  à  Reauvais, 
au  dire  de  M.  Delaville,  qui  la  considère  comme  en  voie  de 
grossir;  maintenue. 

Alexandrine  Mas.  Fruit  moyen,  extra-tardif  mûrissantfin  mars 
et  avril,  dont  la  chair  est  fondante  ei  très  bonne,  et  dont  l'ar- 
bre n'a  qu'une  vigueur  moyenne:  son  adoption  est  votée. 

Bergamotte  Hérault  (Hérault, d'Angers).  MM.  Hortolès,  Daurel, 
Michelin  l'ont  mangée  très  bonne  ;  indiquée  par  erreur  comme 
mûrissant  en  novembre  et  décembre  ;  elle  se  prolonge  davan- 
tage et  jusqu'à  janvier  et  février;  maintenue  et  recommandée. 

Beurré  Amande  (Sannier).  MM.  Delaville  et  Varenne  la  louent 
beaucoup  sous  le  rapport  de  la  qualité  ;  M.  Michelin  la'  connaît 
aussi  comme  d'un  goût  très  fin  et  agréable;  elle  mûrit  en  octo- 
bre; maintenue. 

Beurré  de  Naghin  (Daras).  Fin  d'automne  et  hiver;  bonne  gros- 
seur, qualité  très  satisfaisante;  maintenue. 

Beurré  Henri  Courcelle.  Fruit  petit  de  M.  Sannier,  dont  M.  de 
la  Bastie  demande  la  radiation  à  cause  de  son  faible  volume. 
M,  Luizetl'a  obtenue  plus  grosse;  M.  Varenne  apprécie  sa  qua- 
lité, mais  la  juge  trop  petite  ;  il  est  décidé  qu'elle  sera  rayée. 

Bon  Chrétien  Fi^édéric  Baudry  (Sannier).  Fruit  petit,  fin  d'au- 
tomne; M.  Varenne  le  dit  assez  bon;  M  de  la  Bastie  lui  re- 
proche,outre  son  peu  de  volume, de  ne  pas  être  productif;  radia- 
tion décidée. 

Charles  Cognée.  Semis  de  MM.  Baltet;  maturité  en  hiver;  assez 
grosse;  arbre  vigoureux  et  fertile  ;  couleur  jaune  verdàtre,  gé- 
néralement de  bonne  qualité  ;  a  besoin  de  se  répandre,  mais  peut 
être  recommandée  pour  l'hiver;  maintenue. 

Délices  de  Huy.  Bien  connue  à  Beauvais;  fruit  d'hiver,  de  pre- 
mière qualité;  maintenue. 

Délicieuse  de  Grammont.  Fruit  d'août  recommandé  pour  sa 
qualité  par  MM.  Delaville  et  de  la  Bastie.  Maintenue. 


298         '-17^   CONGRÈS   DE   LA   SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE   DE   FRANCK. 

Doyenné  Hérault  (Hérault).  Maturité  novembre  ;  bonne  qualité; 
à  éprouver;  maintenue. 

Edouard  Collette  (Collette).  Fruit  non  tardif,  ne  se  répandant 
pas;  mis  à  l'étude  depuis  cinq  ans  et  non  connu;  serara3'é  du 
tableau. 

Giram.  Fruit  moyen,  hâtif,  du  commencement  d'août,  dans 
les  environs  de  Bagnères-de-Bigorre,  qu'on  dit  bon  et  fertile, 
mais  qui  ne  se  répand  pas;  maintenu. 

Grosse  figue  de  Jonghe  (Jonghe).  Novembre;  fruit  cultivé  par 
M.  Lapierre  qui  dit  l'arbre  vigoureux  et  fertile  et  le  fruit  de 
première  qualité;  maintenue. 

Joyau  de  septembre  (Hérault).  La  maturité  est  indiquée  par 
son  nom;  on  est  d'accord  sur  son  excellente  qualité;  le  volume 
est  moyen;  a  besoin  d'être  répandue;  maintenue. 

La  France  (Blanchet).  Volume  et  forme  variables  ;  qualité  ré- 
^utée première;  est  en  irain  de  faire  son  chemin;  maintenue. 

Louise  Bonne  Saunier  (Sannier).  Petit  fruit  dont  M.  de  la  Bas- 
tie  demande  la  radiation  pour  son  manque  de  volume;  M.  Va- 
renne  dit  que  c'est  une  des  plus  belles  de  l'obtenteur;  la  qua- 
lité passe  pour  excellente.  Des  Membres  proposeraient  son 
admission,  et  M.  Lapierre  et  M.  Jamin  sont  du  nombre;  en 
résumé,  la  Poire  est  maintenue  à  l'étude. 

Madame  Chaudy  (Chaiidy).  Les  avis  sont  partagés  sur  cette 
Poire;  on  la  dit  très  bonne  et  M.  Michelin  le  déclare  ainsi  ;  mais 
on  reproche  à  l'arbre  de  ne  pas  pousser. 

Notaire  Lepin.  Beau  et  bon  fruit  de  M.  Rollet,de  Villefranche, 
de  maturité  se  prolongeant  en  janvier  et  février. 

11  a  besoin  d'être  plus  connu;  maintenu. 

Président  Barrahé  (Sannier).  Novembre;  fruit  moyen,  arbre 
fertile;  très  bonne  qualité  du  fruit;  maintenu. 

Professeur  Delanille  (Sannier).  Automne;  a  besoin  d'être  étudié  ; 
maintenu. 

Sannier  père  (Sannier).  Fruit  d'octobre;  de  très  bonne  qualité, 
mais  ayant  trop  peu  de  volume  ;  il  est  rayé  pour  ce  motif,  et 
comme  venant  au  moment  où  d'excellents  et  beaux  fruits  sont 
en  abondance. 

Souvenir  LJeschamps  (Deschamps).  Fruit  originaire  de  Cuire- 


pla.ntes  nouvelles  ou  rakes.  299 

les-Lyon;  grosse  et  bonne  Poire  précoce,  mûrissant  en  septem- 
bre; a  besoin  d'être  plus  connue;  maintenue. 

Trésoriet^ Lesacher  {Ssir)nier) .  Maturité  en  octobre  ;  volume  assez 
gros,  bonne  qualité  du  fruit;  maintenue. 

Valflore  de  Fontenelle.  Septembre;  très  grosse,  arrondie,  jaune 
uniforme;  chair  fine,  blanche,  sucrée,  bien  juteuse,  fondante,  lé- 
gèrement parfumée. 

A  étudier  sur  cette  bonne  recommandation;  maintenue. 

Vice-Président  Decaye  (Sannier).  Maturité  en  octobre  ;  de  bons 
renseignements  sous  le  rapport  de  la  vigueur  de  l'arbre  et  de 
la  qualité  du  fruit,  mais  celui-ci  n'est  que  de  volume  moyen  et 
ne  se  prolonge  pas  assez  vers  l'hiver;  néanmoins,  cette  variété 
est  maintenue  à  l'étude. 

La  séance  est  levée  à  onze  heures  et  demie. 

[La  fin  au  prochain  cahier.) 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE 


Plantes  nouvelles  ou  rares  décrites  dans  des 
publications  étrangères. 


DEUTSCRE   GARTËN-ZEITUNG 

Pirns  heterophylla  Regel  et  Schmalh.  —  Beats.  Gart.-Zeit.  du 
3  février  1 886,  p.  55,  fig.  1^2.  —  Poirier  hétérophylle.  —  Turkestan. 
—  (Rosacées-Pomacées). 

Le  feuillage  de  ce  Poirier  ressemble  aussi  peu  que  possible  à 
celui  de  ses  congénères.  En  effet,  presque  toutes  ses  feuilles  ont 
toute  l'apparence  de  feuilles  pennées,  à  folioles  étroites  et 
dentées  en  scie,  bien  que,  en  réalité^  elles  soient  seulement  pro- 
fondément divisées  des  deux  côtés,  c'est-à-dire  pinnatiséquées. 
En  outre,  cà  et  là,  particulièrement  vers  le  sommet  des  ra- 
meaux, on  en  voit  quelques-unes  qui  sont  ovales-lancéolées,  ou 


300  BEVUE   BIBLIOGRAPHIQUE   ÉTRANGÈRE. 

simplement  dentées  sur  les  bords  ou  plus  ou  moins  profondé- 
ment et  irrégulièrement  lobées.  Le  fruit  de  cet  arbre  est  absolu- 
ment sem]3lable  à  une  petite  PoireBergamotte,  dans  l'intérieur  de 
laquelle  on  ne  trouve  généralement  qu'un  seul  pépin  bien  déve- 
loppé. Quand  l'arbre  vient  de  germer,  ses  premières  feuilles 
sontaus=i  divisées  que  le  seront  celles  qui  leur  succéderont,  par- 
ticularité digne  de  remai'que,ear  on  sait  que  généralement,  dans 
les  plantes  dont  les  feuilles  sont  fortement  divisées,  les  premières 
qui  se  montrent  sont  ou  entièrement  indivises  ou  peu  lobées  et 
que  celles  qui  apparaissent  ensuite  approchent  de  plus  en  plus, 
quant  à  leur  segmentation,  de  la  forme  définitive.  —  Ce  singu- 
lier Poirier  a  été  découvert,  en  1876,  sur  les  hautes  montagnes 
du  Turkestan  oriental  et  il  a  été  décrit  pour  la  première  fois,  en 
1877, par  M.  Regel(E.)dans  les  Acta  horti petropolitatii ,\ ,{asc.'i, 
p.  581.  C'est  une  espèce  éminemment  ornementale,  dit  le 
recueil  allemand,  qu'on  multiplie  aisément  par  la  greffe  sur 
sauvageon  de  Poirier  ordinaire.  Elle  est  rustique. 

BOTAMCAL   MAGAZINE 

Chameedorea  Arenherjsriana  Wendl.  —  Bot.  Mag.,  pi.  6838.  — 
Chamaedorée  d'Arenberg.  —  riuatemala.  —  i Palmiers). 

Très  élégant  Palmier  de  taille  peu  élevée,  dont  la  tige  ou 
stipe,  dans  l'individu  décrit  et  figuré  par  le  Botanical  Magazine, 
mesurait  environ  l'"70  de  hauteur.  Cette  tige  est  marquée  de 
cicatrices  annulaires,  espacées  de  0™0o  et  qui  ont  été  laissées 
chacune  par  la  chute  d'une  feuille.  Les  feuilles,  au  nombre  de 
cinq  ou  six,  sont  longues  de  deux  mètres  ou  même  un  peu  plus, 
pennées  avec  dix  à  quinze  paires  de  pinnules  ou  folioles  oblon- 
gues-lancéolées,  à  large  basesessile,  rétrécies  graduellement  en 
longue  pointe  à  partir  du  milieu  de  leur  longueur,  plissées  longi- 
tudinalement,  d'un  beau  vert  en  dessus,  un  peu  pâles  en  des- 
sous; leur  pétiole  arrondi  surmonte  une  très  longue  gaine.  Les 
inflorescences  ou  spadices  de  ce  Palmier  sortent  d'une  longue 
gaine  verte  que  forment  plusieurs  spathes  tubuleuses,  emboîtées 
l'une  dans  l'autre  :  les  mâles,  divisés  en  plusieurs  ramifications 


PLANTES   NOUVELLES   OU    RARES.  301 

cylindriques^  retombantes,  longues  d'environO'^30,  dont  chacune 
forme  un  épi  verre,  jaune,  surmonté  d'une  pointe  conique  et 
noirâtre;  les  femelles  sont  de  moitié  plus  courts,  plus  ou  moins 
dressés,  simples  et  un  peu  plus  épais. 

Fuchsia    ampliata  Be.MH.    —  Bot.    Mag.,  pi.    6839.    —  Fuchsia 
élargi.  —  Andes  de  l'Equateur.  —  (Onagrariées). 

Belle  espèce,  qui,  bien  que  décrite  depuis  longtemps,  n'existe 
vivante  en  Europe  que   depuis  peu   d'années,  des   graines  en 
ayant  été  envoyées  au  Jardin  botanique  de  Kew  par  M.  Jameson, 
en  '1877;  elle  a  fleuri  dans  ce  grand  élablissement  au  mois  de 
juin  1885.  C'est  un  arbuste  glabre  ou  duvelé,  qui  ne  dépasse  pas 
un  mètre  ou  un  mètre  et  demi   de   hauteur.    On  ue   le  trouve 
spontané  que  sur  les  Andes  de  l'Equateur,  près  de  Quito,  sur  les 
montagnes  à  volcan  dePichincha  et  Pilzhum,  où  il  vient  à  l'alti- 
tude de  3,000 à3, 900 mètres.  Il  est  à  présumer  qu'il  sera  rustique 
sous  notre  climat  en  raison  des  gnmdes  hauteurs  où  il  croît  dans 
son  pays  natal.  Ses  feuilles  verticillées  par  trois  et  pétiolées  sont 
elliptiques-oblongues,  aiguës  aux  deux  extrémités,  munies  de 
petites  dents  espacées,  bordées  et  veinées  de  rouge,  générale- 
ment pendantes.  Ses  tleurs   pendantes,  pédonculées,   viennent 
isolément  ou  par  deux  ou  trois  à  l'aisselle  des  feuilles  supérieu- 
res; elles  sont  longues  de  0'"05-0"07  et  colorées  en  beau  rouge 
écarlate,  ainsi  que  le  pédoncule  et  le  rameau  qui  les  portent;  le 
long  tube  de  leur  calice  est  notablement  élargi  dans  sa  moitié 
supérieure  et  parfois  assez  brusquement;  de  là  est  venu  le  nom 
donné  à  l'espèce;  leurs  pétales  sont  un  peu  plus  courts  que  les 
lobes  du  calice,  de  contour  presque  orbiculaire;  ils  ne  sont  pas 
dépassés  par  les  étamines. 

Callypsiche  aurantiaca  Baker.  — Bot.  Mag.,  pi.  6841.  —  Cal- 
lypsiche  à  fleurs  jaune  orangé.  —  Andes  de  rÉquateur.  —  (Amarylli- 
dées) . 

Plante  remarquable  par  l'extrême  allongement  de  ses  étami- 
nes et  de  son  style  qui  ont  près  de  trois  fois  la  longueur  du 
périanthe  de  la  fleur.  Sa  feuille  et  son  port  rappellent  ceux  d'un 
^ucAans,  tandis  que  sa  fleur,  d'un  beau  jaune  orangé  ressemble 


302  REVUE    BIBLIOGIUPHIQUE   ËTKANGERK. 

à  celle  d'un  Bippeastrum.  Elle  a  déjà  montré  plusieurs  fois,  en 
Angleterre,  ses  fleurs  qui  viennent  au  mois  de  février,  ses  feuilles 
ne  poussant  qu'au  mois  de  juin  après  que  la  floraison  est  entiè- 
rement terminée.  Son  oignon  ovoïde  est  de  grosseur  moyenne. 
Ses  grandes  feuilles  pétiolées,  ovales,  presque  arrondies,  glabres, 
sensiblement  acuminées,  sont  parcourues  dans  leur  longueur  par 
une  forte  côte  et  de  nombreuses  nervures  arquées  que  relient 
entre  elles  des  veines  transversales,  de  telle  sorte  que  leur  sur- 
face ofl're  l'apparence  d'un  réseau  à  mailles  carrées.  Ses  fleurs 
sont  réunies  au  nombre  de  six  à  huit  en  ombelle,  au  sommet 
d'une  hampe  hante  d'environ  0'"30,  creuse  et  marquée,  d'après 
la  figure,  d'un  sillon  spiral.  Leur  périanthe  en  entonnoir  est  long 
de  O^'OS.  Elles  sont  inodores.  Quant  aux  étaminesetau  style,  ils 
sout  pendants  en  dehors  de  la  fleur,  sur  une  longueur  de  près  de 
0"iO. 

IVymphiea  sfellata  WiLLD,  var.  xaiiKibnriensis.  —  Bnt .  Mag., 
pi  68 i3.  —  Nymphéa  étoile  var.  du  Zauzibar.  —  Afrique  sud-est,  à 
Zanzibar.  —  (Nymphéacées). 

Admirable  plante  aquatique  dont  la  fleur  n'est  dépassée  quel- 
que peu  en  grandeur,  dans  son  genre,  que  par  celle  du  Nijmphxd 
gigantea,  espèce  australienne  dont  les  pétales  ont  une  couleur 
bleu  pâle,  tandis  que  les  siens  sont  d'un  magnifique  bleu  intense. 
Elle  a  été  introduite  en  Europe,  en  4877,  par  le  docteur  Hilde- 
brandt.  Quand  la  plante  est  jeune,  sa  fleur  a  des  dimensions  plus 
faibles  ;  mais  elles  grandissent  à  mesure  que  le  pied  prend  force 
et  que  son  tubercule  grossit.  Cette  fleur  a  une  odeur  délicieuse. 
Dans  les  serres  de  Kew,  où  on  en  a  obtenu  la  floraison  dèsi'année 
1883,  ses  fleurs  s'ouvrent  après-midi  et  se  ferment  à  la  nuit  pour 
se  rouvrir  le  lendemain,  et  souvent  elles  se  maintiennent  hors 
de  l'eau  une  quinzaine  de  jours  avant  de  s'enfoncer  dans  le 
liquide  dans  la  profondeur  duquel  doit  mûrir  le  fruit  qui  leur 
succède.  Les  feuilles  de  cette  plante  sont  orbiculaires,  sinuées- 
crénelées  sur  les  bords  et  mesurent  0™ 23  à  0'"  30  de  diamètre. 
Quant  à  SOS  fleurs,  elles  ont  0'"  I5-O"!20de  largeur. 


PLANTES    NOUVELLES    OU   RARES.  303 

Aloe   Baiiiesii  Dyer.  —  Bot.  Mag.,  pi.  6848.  —  Aloë  de  Baines. 
—  Natal  et  Cafrerie.  —  (Liliacées-Atoïnées). 

Cette  espèce  est  incontestablement,  dit  M.  D.  Hooker,  la  plus 
belle  (les  cent  cinquante  que  comprend  le  genre  Aloës.  Elle 
forme  un  arbre  qui  atteint  de  douze  à  dix-huit  mètres  de  hau- 
teur, et  dont  le  tronc  peut  avoir  environ  deux  mètres  de  tour,  à 
un  mètre  du  sol.  Ce  tronc  se  bifurque  assez  bas  et  se  divise 
ensuite  en  nombreuses  branches  dressées,  couvertes  d'un  épi- 
derme  lisse  et  blanchâtre,  dont  chacune  se  termine  par  une 
rosette  de  feuilles  étalées,  ensiformes,  bordées  de  dents  courtes 
et  épineuses.  Ces  feuilles  ont  de  0"'60  à  0'"  90  de  longueur  sur  les 
pieds  jeunes  et  restent  beaucoup  plus  courtes  sur  les  arbres  for- 
més; larges  de  0°" 05  à  0"'075àleur  base,  elles  se  rétrécissent 
graduellement  en  pointe  de  là  jusqu'au  sommet.  Du  centre  de 
chaque  rosette  de  feuilles  part  une  grosse  inllorescence  compo- 
sée de  plusieurs  grappes  réunies  en  une  masse  ovoïde  et 
compacte,  longue  d'environ  0"'15,  épaisse  de  0"'08à0'"10,  com- 
prenant de  nombreuses  fleurs  dans  lesquelles  le  périanlhe  rose 
rouge,  long  de  O'^OS,  déforme  ovoïde,  n'est  divisé  que  dans  son 
quart  supérieur  en  six  petits  lobes  verdûtres.  Il  existe  un  bel 
individu  de  cette  curieuse  espèce  dans  le  jardin  botanique  du 
Gap.  On  la  possède  aussi  au  jardin  botanique  de  Kew,  mais  elle 
s'y  développe  très  lentement. 


Le  Secret aire-rédacleur-gérant, 

P.  DUCHARTRE. 


Paris.  — ^Imprimerie  Rougier  et  Cie,  rue  Cassette,  1, 


304 


MAI  1886 


Obskkvations  météorologiques  faites  par   m.  F.  Jamin,  a   Bourg -la-Beiise, 
PRÉS  Paris  (altitude  :  63""  environ). 


1 

HAUTEDR 

TEMPÉRATURE     | 

du  baromètre. 

VENTS 

2 

^— «»_>' 

.«^— »v 

- — »^ — —^ 

ÉTAT   DD   CIEL. 

'< 

dominants. 

a 

Minim. 

Maxim. 

Matin. 

Soir. 

i 

0,4 

lo,.3 

764 

V67 

NE. 

Légt  nuageux  le  m.ilia,  clair. 

2 

3/2 

lo.3 

709 

769,  L 

NK. 

Clair,  léç;l  nuasreux  le  soir. 

3 

(1)1.4 

16,0 

771 

770,5 

K.  NK. 

(jlair. 

4 

0,9 

18.8 

771.0 

772 

N.  K. 

Clair,  légt  nuageux  le  soir. 

5 

3,8 

21, N 

773 

771 

Ni-:. 

I.égl  bruneux  lo  malin,  clair. 

6 

2,  s 

22,4 

770,  .H 

768 

N. 

Clii--. 

7 

4,0 

24 ',7 

707,5 

765,5 

SK. 

Nuageux. 

8 

4,0 

28,4 

764,0 

762,5 

SE. 

Très  nuageux  de  grand  matin,  clair 
le  soir. 

9 

5.3 

29.1 

70l,b 

75') 

SK. 

L<^gt  nuageux  le  matin,  clair. 

10 

9,0 

2.0,0 

750 

753 

SK. 

Nuageux,  coups  do  lonncrrc  cl  un  peu 
de  pluie  entre  4   et   0  li.  du   soir 

11 

10,7 

21,6 

750 

758 

ONO.  0. 

Ln  peu  de  pluie  dans  la  nuit,  couveri 
de  grand   malin,  nuageux. 

(i 

11,1 

22  4 

755 

750,3 

SSS. 

Pelile  pluie  darislan  .  nuageux,  orag< 
entre  9  el  10  li    du  soir. 

13 

12,^2 

19,8 

741,5 

V46,0 

KNE. 

l'Iuic  dans  la  nuit  et  dans  la  maliné( 
et  aussi  de  (i  à  7  11.   du  soir. 

14 

7,0 

19.0 

746,5 

7.50 

S. 

Nuag.,  pi.  av.  l'ap.-m.,  un  p.  de  grcio 

Ib 

7,0 

18.. ï 

755,  5 

763 

0. 

Nuageux,  beaucoup  de  v.  quel(|ueslég 
av.  l'ap.-m.  et  un  p.  degrôlc,  cl.  le  s. 

!6 

i),  .ï 

l.S,7 

700 

T05, 5 

S. 

Nuageux.  tr('S|)Ctile  pi.  clans  l'ap.-m 

17 

10,2 

19,  i 

704,  5 

763 

0.  so. 

Gouvei't,  quelques  bel  les  éclair,  le  soir. 

18 

">  "^ 

28,0 

70! 

760,  5 

s.  S(l. 

Clair  (le  grand  matin,  nuageux. 

(H 

11,;; 

27,2 

761 

760 

s. 

Nuageux 

♦0 

12,2 

24!  8 

"Ot.o 

71/3,5 

s.  0. 

Nuageux,  quelques  guul.  d'eau. 

H 

l-2!o 

28,2 

705 

703,5 

■NK. 

Nuageux,  liés  légère  aver-e  dans  l.i  m. 

i» 

12,7 

31,3 

704 

705 

KO. 

Nuageux,  cl.  daiisicniil.  de  la  j.,  orage 
lij  11.  dus.  suiv.  d'une  t'es  1.  pluie 

l'i 

12,0 

24.4 

705, 5 

703 

0. 

Nuageux  cl  orageux,  un  peu  de  pluie 
dans  la  matinée. 

24 

11,0 

19,3 

763 

702 

SU. 

Orage  et  pluie  dans  la  matinée,  nua- 
geux et  pluvieux,  il  lir  le   soir. 

!5 

10,  j) 

19,7 

762 

737,5 

S. 

Couvert,  quelques  rares  éclaircies. 
pluvieux  l'ap.-!!).,  quelques  averses. 

26 

12,0 

22,5 

733,5 

733,5 

SSlî. 

Pluie  de  grand  matin,  nuageux, orag( 
de  10  il  11   h.  du  soir. 

:7 

12,8 

l'd,2 

7.55 

758 

SSO. 

(Grande  pluie  presque    toiile   la    nuit 
nuageux  et  pluviaux  le  m.,  clair  les. 

J8 

0,8 

19,7 

700 

759,5 

0.  OSd. 

Nuageux,  plusieurs  a\  erses  dan;- 
1  après-midi,  dont  une  avec  grêle. 

'29 

8,2 

23,7 

760 

7C0,  5 

SSK. 

IMuiedans  la  nuit,  nuageux. 

:iO 

8,9 

27,2 

760 

760 

SSH.  Slî. 

Nuageux. 

31 

12,0 

29,'  2 

760 

7.^9,0 

SE. 

Clair  de  grand  matin,  nuayeux.  orage 
avec  peu  de  pi.  vers  3  h.  de  l'ap.-m. 

(1)  il  a  gelé  dans  les  bas-fonds;   quelques  jeunes  pousses  de  Vigne  ont  été  alleinles 


SOCIÉTÉ  NATIONALE  D'HORTICULTURE 
DE  FRANCE 


CONGRES 

D'HORTICULTURE 

DE  PARIS,  EN  1886 


COMMISSION  D'ORGANISATION  DU  CONGRÈS 

Président.  —  M.  Hardy,  Premier  Vice-Président  de  la  Société. 

Secrétaire.  —  M.  Bergman  fils. 

Membres.  —  MM.  Dybowski,  Truffaut  fils,  Ch.  Verdier. 


INTRODUCTION 


La  Société  nationale  d'Horticulture  de  France,  constamment 
préoccupée  de  tout  ce  qui  peut  aider  aux  progrès  de  la  science 
et  de  la  pratique  horticoles,  a  organisé  cette  année  un  nou- 
veau Congrès.  Sa  pensée  a  été  accueillie  avec  faveur^  ainsi 
qu'en  témoigne  le  grand  nombre  d'adhérents  qui  ont  répondu 
à  son  appel. 


H  CONGRÈS    DIIUKTICULTLRE   DE   l'ARIS,    EN    I88G. 

La  Commission  d'Organisation  a  reçu  de  divers  auteurs,  sur 
plusieurs  des  questions  insérées  au  programme,  des  mémoires 
préliminaires  que  la  Société  a  fait  imprimer  et  distribuer, 
par  avance,  aux  membres  du  Congrès.  La  discussion  à  laquelle 
ces  travaux  ont  donné  lieu  s'est  trouvée  ainsi  facilitée.  Les 
séances  du  Congrès  y  ont  gagné  un  intérêt  soutenu. 

Les  Compagnies  de  chemins  de  fer  français,  ayant  accordé  à 
tous  les  membres  de  la  Société  qui  se  rendraient  au  Congrès  une 
remise  de  50  0/0  sur  le  prix  des  places,  on  a  vu  réunis  à  Paris, 
au  mois  de  mai,  beaucoup  d'horticulteurs  et  d'amateurs. 

Les  Congrès  horticoles  ont  commencé -seulement  en  1864,  et 
ils  ont  déjà  rendu  de  grands  services  à  l'Horticulture.  En  voici 
la  liste  :  1864,  Bruxelles;  1866,  Londres;  1869,  Saint-Péters- 
bourg; 1874,  Florence;  1876,  Bruxelles;  1877,  Amsterdam; 
1878,  Paris;  1880,  Bruxelles;  1881,  Anvers;  1883,  Gand;  1885, 
Paris;  1885,  Anvers;  1886,  Paris. 

Le  succès  de  celui  de  1886,  à  Paris,  ayant  répondu  à  son 
attente,  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  espère 
pouvoir  en  organiser  un  régulièrement  chaque  année. 


RÈGLEMENT 


Article  premier. 

Un  Congrès  horticole,  organisé  parla  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture de  France,  se  tiendra  pendant  la  durée  de  l'Exposition, 
qui  aura  lieu  du  11  au  16  mai  1886,  dans  l'Hôtel  de  la  Société, 
rue  de  Grenelle,  84. 

Art.  2. 

L'ouverture  s'en  fera  le  jeudi  13  mai,  à  trois  heures  de  l'a- 
près-midi. 

Art.  3. 
Le  Bureau   de  la  Soriétp  dirigera  les  travaux  et  les  se'ances 


RÈGLEMENT.  Ht 

du  Congrès.  Il  pourra,  avec  l'assentiment  de  TAssemblée,  s'ad- 
joindre des  Membres  honoraires. 

Art.  4. 

Le  Bureau  sera  saisi  de  toutes  les  propositions,  questions  et 
documents  adressés  au  Congrès  dont  le  programme  ci-joint 
comprend  des  questions  d'horticulture,  de  commerce  et  d'indus- 
trie horticoks. 

Art.   d. 

11  peut  être  présenté  au  Congrès  des  questions  autres  que 
celles  du  programme;  les  personnes  qui  désireraient  les  traiter 
devront,  par  avance,  en  prévenir  le  Président. 

Art.   6. 

Les  orateurs  ne  pourront  occuper  la  tribune  plus  d'un  quart 
d'heure,  à  moins  que  l'Assemblée  n'en  décide  autrement. 

Art.  7. 

Les  dames  seront  admises  aux  séances  et  pourront  prendre 
part  à  la  discussion. 

Art.  8. 

Les  personnes  qui  ne  pourraient  assister  aux  séances,  et 
désireraient  cependant  que  leur  travail  fût  communiqué  au 
Congrès,  devront  l'adresser,  franc  de  port,  au  Président  de  la 
Société,  rue  de  Grenelle,  8i. 

Art.  9. 

Toute  discussion  étrangère  aux  études  poursuivies  par  la 
Société  est  formellement  interdite. 

Art.  10. 

La  Commission  d'Organisation  recevra,  avec  reconnaissance, 
les  rapports  sur  les  questions  portées  au  programme  que 
voudraient  lui  adresser  préalablement  des  membres  du  Congrès; 


IV  CONGRÈS    b'nOKTKXLTLRE    DK    PARIS,    E.\    1886. 

Ces  rapports  devront  parvenir  au  siège  de  la  Société  avant 
le  l®""  mars,  1886  Ils  seront  imprimés,  s'il  y  a  lieu,  et  dis- 
tribués par  les  soins  de  la  Commission,  avant  la  réunion  du 
Congrès. 

Art.  U. 

Les  travaux  généraux  du  Congrès  pourront  être  publiés  par 
les  soins  de  la  Société. 

Art.  12. 

Il  ne  sera  perçu  aucune  cotisation. 

Art.  13. 

Une  carte  d'admission  pour  les  séances  du  Congrès  sera  dé- 
livrée gratuitement  à  tous  les  membres  adhérents  ne  faisant 
pas  partie  de  la  Société,  Les  Membres  de  la  Société  entreront 
sur  la  présentation  de  leur  carte  de  sociétaire. 

Art.  11. 

Tout  cas  non  prévu  par  le  présent  règlement  sera  soumis  au 
Bureau  qui  statuera. 


OliESTIO^IS  PIIOPOSÉES 


1°  Examen  des  tarifs  des  Compagnies  de  chemins  de  fer,  pour  : 
A,  le  transport  des  végétaux  vivants  ;  B,  le  transport  des 
denrées  horticoles. 

»°  De  l'intervention  des  Consuls  relativement  aux  conventions 
phylloxériques.  Leur  signature  est-elle  indispensable  pour 
donner  à  un  certificat  une  valeur  officielle  ?  Le  service  des 
douanes  des  différents  pays  peut-il  refuser  l'entrée  des  végé- 
taux, lorsque  le  certificat  d'origine  porte  seulement  la  signa- 
ture du  fonctionnaire  chargé  de  délivrer  ce  certificat? 


QUESTIONS    PROPOSEES.  V 

3°  Dans  quelle  mesure  et  dans  quel  sens  conviendrait-il  de 
de'velopper  l'enseignement  de  l'horticulture  dans  les  écoles 
primaires  supérieures  et  dans  les  écoles  d'agriculture  ? 

4"  Quelle  influence  l'âge  des  graines  a-t-elle  sur  la  qualité  et  la 
quantité  des  plantes  qui  proviennent  de  ces  graines  ? 

5°  Peut-on  cultiver  artificiellement  les  Champignons  comestibles 
autres  que  l'Agaric  champêtre  [Champignon  de  couche)^. 

0°  Quelles  sont  les  causes  du  dessèchement  sur  les  treilles  de  la 
rafle  des  grappes  des  raisins  de  table  ?  Connait-on  un  moyen 
de  l'empêcher  de  se  produire  ? 

î"  Quelle  est  la  cause  qui  donne  naissance  à  la  maladie  connue 
sous  le  nom  de  blanc  des  racines,  dont  les  eff'ets  se  font  par- 
ticulièrement sentir  sur  le?  racines  du  Pécher  et,  subsidiaire- 
ment,  sur  celles  des  autres  arbres  fruitiers? 

8°  Du  Mildiou  [Peronospora  viticola)  et  des  moyens  d'en  pré- 
server ou  d'en  guérir  lesYignes  dans  les  serres  et  les  jardins. 

9°  Quels  peuvent  être  les  avantages  du  bouturage  des  arbres  à 
fruits  à  pépins.  Moyens  pratiques  de  réussite. 

10°  Quels  sont  les  fruits  les  plus  avantageux  à  faire  en  grande 
culture  pour  l'approvisionnement  des  marchés? 

11°  Des  moyens  de  mettre  en  bon  état  de  rapport  des  terres  de 
médiocre  qualité  ou  peu  productives,  par  l'emploi  d'arbres 
ou  d'arbrisseaux  fruitiers  dont  les  produits  soient  directement 
utilisés  dans  l'alimentation. 

1«°  Influence  des  engrais  chimiques  en  horticulture.  Leur 
emploi. 

1 3°  De  la  vaporisation  des  insecticides  ;  ses  avantages  et  ses 
inconvénients. 

1 4°  De  l'emploi  des  engrais  liquides  dans  la  culture  des  plantes 
en  pots  ou  en  caisses. 

15°  A  quelle  cause  attribuer  la  grande  diff'érence  qui  existe 


VI  CONGRÈS   d'horticulture   DE   PARIS,    EN    1886. 

souvent  dans  la  germination  des  graines  et  la  croissance  des 
jeunes  plants  d'un  même  semis  ? 

1©°  Quelle  explication  peut-on  donner  de  la  différence  que  l'on 
remarque  dans  la  végétation  et  la  floraison  des  plantes 
vivaces  multipliées  par  le  bouturage  ou  par  la  division  des 
pieds? 

fî"  Étude  de  l'emploi  des  matières  qui  peuvent  entrer  dans  la 
construction  des  couches.  Leur'  influence  sur  l'élévation  et  la 
durée  de  la  température  qu'elles  produisent. 

18°  Maladies  du  Pelarqonium  zonale.  Traitements  à  suivre. 

lO^  Des  moyens  pratiques  d'éviter  la  chute  de  la  buée  dans  la 
construction  des  serres. 

^0°  Faire  ressortir  comparativement  les  avantages  ou  les 
inconvénients  de  l'emploi  de  la  fonte,  du  fer,  de  l'acier  et  du 
cuivre  dans  la  construction  des  appareils  de  chauffage  des 
serres. 

!8I"  De  l'emploi  de  la  vapeur  pour  chaiilfer  l'eau  des  Iherujo- 
siphons. 

!8!8^  Utilité  en  horticulture  des  instruments  météorologiques 
(baromètres,  thermomètres,  hygromètres).  Leur  mode  sim- 
plifié d'emploi. 

«3*'  Des  perfectionnements  apportés  à  l'hydraulique  horticole 
et  de  ceux  dont  elle  peut  être  encore  l'objet. 

S4°  Du  rôle  et  de  l'influence  des  difl'érentes  sortes  de  terres 
dans  la  culture  des  végétaux  ligneux  de  plein  air. 

»5°  Utilité  et  mode  d'organisation  d'une  Exposition  de  Géogra-  ' 
phie  botanique. 


LISTE  DES  ADHÉRENTS 


AU 


CONGRÈS  HORTICOLE 


de  1886 


MM. 

Albert,  àEpinal  (Vosges). 

Alix,  à  Nancy  (Meurthe-et-Moselle). 

Anfroy,  à  Andilly  (Seine-et-Oise). 

Arbeaumont,  à  Vitry-le-François  (Marne). 

Arlet  (Oscar),  àEpernay  (Marne). 

Arnoult,  à  Savigny-sur-Orge  (Seine-et-Oise). 

AuBRY  (F.),  à  Nantes  (Loire- Inférieure). 

AuDiBERT  (J.),  à  la  Grau  (Var). 

Aup^,  à  Cannes  (Alpes-Maritimes). 

Ausseur-Sertier,  à  Lieusaint  (Seine-et-Marne). 

Bach  (Paul),  à  Chantilly  (Oise). 

Baltet  (Ch.),  à  Troyes  (Aube). 

Balu,  au  château  de  Bagatelle,  par  Neuilly  (Seine). 

Barigny,  à  Meaux  (Seine-et-Marne). 

Baroux,  rue  de  Lille,  ],  à  Paris. 

Barre,  notaire,  boulevard  Haussmann,  32  bis,  à  Paris. 

Barrois,  au  Mans  (Sarthe). 

Baudrier,  boulevard  Haussmann,  64,  à  Paris. 

Bazin  (Ch.),  à  Clermont  (Oise). 

Bazin  (M"«),  à  la  Flourie,  par  Saint-Servan  (Ille-et- Vilaine). 

Beaume,  à  Boulogne  (Seine). 


VIll  CONGRÈS    d'uuRÏICLLTURE   DE   PARIS,    EN    1886. 

MM. 

Beaujouan,  au  château   de  Goubertin,  à   Saint-Remy-les-Che- 

vreuse  (Seine-el-Oisel. 
Beauval  (I.),  à  Méru  (Oise). 
Belgique  horticole  (la),  à  Liège  (Belgique). 
Bellair,  à  Gompiègne  fOise). 
Bellet  (Em.),  à  Meudon  (Seine-et-Oise). 
Berger  (Aug.),  à  Verrières-le-Buisson  (Seine-et-Oise). 
Bergman,  père,  à  Ferrières-en-Brie  (Seine-et-Marne). 
Bergman  (Ernest),  à  Ferrières-en-Brie  (Seine-et-Marne). 
Bërman.n  (J.),  à  Vienne  (Autriche). 
Bernard,  àEnghien  (Seine-et-Oise). 
Bertoault  (J.),  àVissous  (Seine-et-Oise). 
Berthier  (F.),  àAndelot  (Haute-Marne). 
iÎERTiiiER,  à  Bourbon-Lancy  (Saône-et-Loire). 
Berthier  (A.),  à  Beaumont-sur-Oise  (Seine-et-Oise). 
Berthoule,  ancien  notaire,  à  Besse  (Puy-de-Dômej. 
Beddiin  (F.),  à  Boulogne  (Seine). 
Bigot  (Lucien),  à  Gouville,  par  Ablis  (Seine-et-Oise). 
Blain,  à  Saint-Germain-en-Laye  (Seine-et-Oise). 
Bleu  (Alf.),  avenue  d'Italie,  48,  à  Paris. 
Boelle,  à  Brest  (Finistère). 
Boelle  (M"^),  à  Brest  (Finistère). 
Boinet,  à  Abbeville  (Sommey. 
BoissiN  (P.),  rue  de  Bagnolet,  lio,  à  Paris. 
Boizard,  rue  de  Londres,  3,  à  Paris. 
BoLUT,  à  Ghaumont  (Haute-Marne). 
Bosschère(de),  à  Lierre  (Belgique). 
Boucher,  avenue  d'Italie,  164,  à  Paris. 
Boulât,  à  ïroyes  (Aube). 
BouRÉ,  passage  Saint-Dominique,  18,  à.  Paris. 
Bourin  (Médéric),  à  Neuilly  (Seine). 
BouTARD  (Ruel),  à  Mer  (Loir-et-Gher), 
Bouzigues,  à  Neuilly-Plaisance  (Seine-et-Oise). 
Bréchin,  à  Gheffes,  par  Tiercé  (Maine-et-Loire). 
Bkécy,  rue  Dutot,  19,  à  Paris. 
BfiioLLAY-GoiFFON,  à  Orléans  (Loirct). 


LISTE   DES   ADHÉRENTS.  1 

MM. 

Bruant,  à  Poitiers  (Vienne). 
Bruneau,  rue  Chaptal,  30,  à  Paris. 
Brunette,  à  Épernay  (Marne). 
BuYSSON  (comte  du),  à  Brou-Vernet  (Allier). 
BuLLiER,  avenue  de  l'Observatoire,  29,  à  Paris. 
Gahen,  rue  de  Rivoli,  208,  à  Paris. 
Gappe,  au  Vésinet(Seine-et-Oise). 
Caquet,  à  Saint-Pierre-le-Moutier  (Nièvre). 
Cardeiliiac,  rue  du  Louvre,  8,  à  Paris. 
Oarlu,  à  Mantes  (Seine-et-Oise). 
Carpentier  (E.),  à  Doullens  (Somme). 

Carrière  (E.-A.),  rue  de  Yincennes,  140,  à  Montreuil  (Seine). 
Cerris  (de),  rue  Jacob,  26,  à  Paris. 
Cazanove,  à  Avize  (Marne). 
Chappellier,  boulevard  Magenta,  8,  à  Paris. 
Chana,  à  Bard-les-Époisses  (Côle-d'Or). 
CHANTRiER(Ad.),  à  Mortefontaine  (Oise). 
Chantrier  (E.),  à  Mortefontaine  (Oise). 
Chapelle. 

Chardine,  commune  de  Neuvy  (Orne). 
Cuargueraud,  à  l'Ecole  vétérinaire  d'Alfort  (Seine). 
Charmeux,  à  Thomery  (Seine-et-Marne). 
CiiARPiLLON,  rue  Saint-Louis-en-l'Ile,  55,  à  Paris. 
CaAssiN,  rue  de  Bagnolet,  451,  à  Paris. 
Chatel,  à  Fontenay-sous-Bois  (Seine). 
Chatenay  (H.),  à  Doué-la-Fontaine  (Maine-et-Loire). 
Chatenaic  (A.),  rue  Aubin,  1,  à  Vitry  (Seine). 
Chatenier,  boulevard  Port-Royal,  82,  à  Paris. 
GiiAURÉ  (Lucien),  rue  de  Varenne,  13,  à  Paris. 
Cholet,  àDammartin  (Seine-et-Marne) . 

Chommet,  au  château  de  Moignaville,  par  Gironville  (Seine-et- 
Oise). 
Chou,  à  Villeneuve-Saint-Georges  (Seine-et-Oise). 
Clapiers  (marquis  de),  à  Marseille  (Bouches-du-Rhône). 
Clément,  rue  de  Berlin,  29,  à  Paris. 
Cluson,  à  Liège  (Belgique). 


X  noxGRKS  d'iiorïicl'ltl're  de  paris,  en  188G. 

MM. 

Cochet  (Pierre),   à  Suisnes,  par  Brie-Comte-Robert  (Seine-et 

Marne). 
Cocnu,  à  Saint-Denis  (Seine). 
Cocu  (Hédiard),  à  Mello  (Oise). 
CoLLEU,  à  Rennes  (Ille-et- Vilaine). 
GoNGY,  à  Ferrières-en-Brie  (Seine-et-Marne,. 
Constant  de  Benoist,  àFerrières,  par  Ailly-sur-Somme  (Somme). 
Coûtant,  à  Douai  (Nord). 
Coraux,  à  Montmorency  (Seine-et-Oise). 
Cornu  (Max,),  rue  Cuvier,  27,  à  Paris. 
Cottant,  rue  d'Ulm,  '38,  à  Paris. 
Goulombier  père,  rue  Audigeois,  14,  à  Vitry  (Seine). 
CouLON,  à  Vire  (Calvados), 
Courtois,  à  Cliartres  (Eure-et-Loir), 
Cousin,  à  Gennevilliers  (Seine). 
Creiche,  boulevard  Montparnasse,  126,  à  Paris. 
Crousse,  à  Nancy  (Meurthe-et-Moselle). 
Choux,  à  Sceaux  (Seine). 
Dallé,  rue  Pierre-Charron,  29,  à  Paris. 
Damour,  rue  des  Mathurins,  58,  à  Paris, 
Dannet  (Ch.),  à  Louviers  (Eure), 
Danzainvilliers,  à  Rennes  (Ille-et-Vilaine), 
Darcel,  rue  Bayard,  2,  à  Paris, 
Dauphin  (P,),  à  Montlhéry  (Seine-et-Oise). 
Dautrême,  rue  des  Petits-Champs,  74,  à  Paris, 
Dauvesse,  à  Orléans  (Loiret). 
Debray,  rue  des  Ïrois-Bornes,  15,  à  Paris. 
Debruan-Leroy,  à  Angers  (iMaine-et-Loire). 
Deffaut  (Ch.),  à  Châlons-sur-Marne  (Marne). 
Delabarrière,  à  Aincourt  (Seine-et-Oise). 
Delaiiogue-Moreau,  boulevard  Flandrin,  o,  à  Paris. 
Delaire  (i^ug.),  à  Orléans  (Loiret), 
Delamarre,  cité  Trévise,  i ,  à  Paris. 
Delaunay,  à  Bernay  (Eure). 
Delavier,  à  Beauvais(Oise). 
Delà  ville,  aine,  à  Beauvais  (Oise). 


LISTE   DES   ADnÉRENÏS.  XI 

MM. 

Delà  VILLE  (L.),  quai  de  la  Mégisserie,  2,  à  Paris. 

Delbruck,  au  Vallier,  par  Langoiran  (Gironde). 

Delcheyalerie,  à  Chaumes  (Seine-et-Marne). 

De  Leau,  à  Douai  (Nord). 

Denis,  à  Angers  \^Maine-et-Loire). 

Desfossé  (H.),  à  Orléans  (Loiret). 

Deshayes,  à  Soissons  (Aisne). 

Deshayes,  quai  d'Orsay,  99,  à  Paris. 

Desportes,  à  Angers  (Maine-et-Loire). 

Devansaye  (de  la),  au  cliâteau  de  Fresne-Noyant  (Maine-et-Loire). 

Doré-Delente,  à  Dreux  (Eure-et-Loir). 

Doumet-Adanson,  à  Montpellier  (Hérault). 

Drea^ault,  avenue  de  TObservatoire,  4,  à  Paris. 

DucERF  (Aug.),  château  de  Francport,  par  Compiègne(Oise). 

Duchartre  (Pierre),  rue  de  Grenelle,  84,  à  Paris. 
Duchesne-Thoureau,  aux  Riceys  (Aube). 

Dl'Douy  (Alf.),  rue  Notre-Dame-des-Victoires,  38,  à  Paris, 

Dl'GOURd,  à  Fontainebleau  (Seine-et-Marne). 
DuGuÉ,  à  Dourdan  (Seine-et-Oise). 
Dumo.xd,  à  Saint-Illiers-le-Bois  (Seine-et-Oise). 
DuMONT,  à  Yilliers-Adam  (Seine-et-Oise). 
Duneuffour,  à  Asnières  (Seine). 
DuPANLouP,  quai  de  la  Mégisserie,  14,  à  Paris. 
DuPRAT,  à  Bordeaux  (Gironde). 
Dupuy-Jamain,  à  Loches  (Indre-et-Loire). 
DuvAL,  à  Boulogne  (Seine). 

Dybowski,  à  l'École  nationale  d'Agriculture  de  Grignon  (Seine- 
et-Oise). 
Épremesnil  (comte  d'),  rue  de  Marignan,  15,  à  Paris. 
Errard,  rue  de  la  Folie-Méricourt,  34,  à  Paris. 
Etienne,  à  Épinal  (Vosges). 
Evrard,  à  Gaen  (Calvados). 

Farrouck,  membre  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'Hérault. 
Faulcon  de  LA  GoxDALiE,  à  Chàtellerault  (Vienne). 
Ferry  (P.),  à  l'Isle-Adam  (Seine-et-Oise). 
Feys-Florent,  à  Mons  (Hainaut,  Belgique). 


XII  CONGRÈS    d'horticulture   DE   PARIS,    EN    1886. 

MM. 

FiciioT,  au  château  de  Breteuil,  près  Chevreuse  (Seine-et-Oise). 
Flandre,  à  Amiens  (Somme). 
FoNNÉ,  à  Reims  (Marne). 
FoRGEOT,  quai  de  la  Mégisserie,  8,  à  Paris. 
FoRNEY,  rue  Washington,  26,  à  Paris. 
FoucARD,  à  Orléans  (Loiret). 
Frangin,  à  Épinay-sur-Seine  (Seine). 
Gaillardon,  à  Fontenay-aux-Roses  (Seine). 
Galesloot,  à  Amsterdam  (Hollande). 
Gatineau,  à  Bucy-Sainte-Marguerile,  par  Soissons  (Aisne). 
Gérard,  rue  Drouot,  8,  à  Paris. 
Gert  (de;  (Gabriel),  à  Annonay  (Ardèche). 
Gdersi,  à  Cadix  (Espagne). 
GiMER,  à  Triel  (Seine-et-Oise). 
Glady,  à  Bordeaux  (Gironde). 
Glatigny,  rue  Saint-Anne,  14,  à  Paris. 
Godefroy-Lebeuf,  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise). 
GoRiON,  à  Epinay  (Seine). 
GoT,  à  Vimoutiers  (Orne). 
GouGiBus,  au  château  de  Louije  (Eure). 
Graff  (de),  à  Lisse,  près  Harlem  (Hollande). 
Gravereau,  à  Neauphle-le-Château  (Seine-et-Oise). 
Grenthe,  à  Pontoise  (Seine-et-Oise). 
Gueul  (Z.),  à  ïracy-le-Yal. 
GuiBOKEL,  à  Elbeuf  (Seine-Inférieure). 
GuiLLOT  (Pierre),  à  la  Guillotière,  Lyon  (Rhône). 
Haciiet,  à  Saint-Quentin  (Aisne). 

Hadobé,  Président  de  la  Société  d'Agriculture  de  l'arrondisse- 
ment de  Boulogne-sur-Mer. 
Hamelin,  à  Villeneuve-sur-Lot  (Lot-et-Garonne). 
Hardy,  rue  du  Potager,  4,  à  Versailles  (Seine-et-Oise). 
Hariot,  rue  de  Buffon,  63,  à  Paris. 
Harmant  (abbé),  à  Haroué  (Meurthe-et-Moselle). 
Harraca,  à  Pau  (Basses-Pyrénées). 
Hébrard  (L,),  rue  de  Wattignies,  73,  à  Paris. 
HÉBRARD  (A.),  à  Fontenay-sous-Bois  (Seine). 


LISTE    DliS    ADHÉRENTS.  Mil 

MM. 

Hédiard,  place  de  la  Madeleine,  21^  à  Paris. 
Hendel,  àCompiègne  (Oise). 
Hénot,  rue  de  Passy,  14,  à  Paris. 
Henrionnet,  au  château  d'Eurville  (Haute-Marne). 
Henry-Couanmer,  à  Bourg-des-Comptes  (lUe-et- Vilaine). 
Henry-Jacotot,  à  Dijon  (Côte-d'Or). 
Hermenot,  à  Angers  (Maine-et-Loire). 
Hervé,  quai  des  Grands-Augustins,  55,  à  Paris. 
Hic,  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise). 
HoiBiAN,  quai  de  la  Mégisserie,  16,  à  Paris. 
Hortensia-Robinet,  à  Toulouse  (Haute-Garonne). 
Houlet(E.),  au  château  du  Fay,   par  Andresy  (Seine-et-Oise). 
Huard,  rue  Ghauveau-Lagarde,  6,  à  Paris. 
HucHEZ,  rueMaubeuge,  17,  à  Paris. 
Ibos,  rue  de  Grenelle,  69,  à  Paris. 

IsABETn(V.),  au  château  de  Gourcelles,  par  Presles  (Seine-et-Oise). 
Jabob-Makoy,  à  Liège  (Belgique). 
Jacquart,  à  Bain-de-Bretagne  (IlIe-et-Vilaine). 
Jacquier  fils,  à  Montplaisir-Lyon(Rhône). 
Jamet  (H,),  à  Ghambourcy  (Seine-et-Oise). 
Jamin  (F,),  à  Bourg-la-Reine  (Seine). 
Janssen,  rue  Gaston  de  Saint-Paul,  2,  à  Paris. 
Jaquemet-Bonnefont,  à  Annonay  (Ardèche). 
Jarry,  à  la  Butte,  commune  Saint-Hilaire  Saint-Florent  (Maine- 
et-Loire). 

Javelier-Laurin,  à  Gevrey-Ghambertin  (Gôte-d'Or). 

Jobert  (A,),  château  de  Vaux-le-Vicomte,  près  Melun  (Seine-et- 
Marne). 

JoLiBois  (R.),  boulevard  Saint-Michel,  64,  à  Paris. 

Jollivet,  à  Saint-Prix  (Seine-et-Oise), 

JoLY(Gh.),  rue  Boissy-d'Anglas,  11,  à  Paris. 

JosLÉ  DE  Lamazière,  Tue  Labruyère,  28,  à  Paris. 

Jourdain,  à  Maurecourt,  par  Andresy  (Seine-et-Oise). 

Julien,  à  Maison-Laffîtte  (Seine-et-Oise). 

Jutant,  à  Châtellerault  (Vienne). 

Kbjeljan,  à  Namur  (Belgique). 


\IV  CONGRÈS   d'horticulture   UE    TARIS,    EN    1886. 

MM. 

Krelage,  à  Harlem  (Hollande). 

Lafarge,  à  Issoire  (Puy-de-Dôme). 

Laforcade.  avenue  du  Trocadéro,  161,  à  Paris. 

Lajoye,  à  Caen  (Calvados). 

Laloy,  à  Rueil  (Seine-et-Oise). 

Lambin,  à  Soissons  (^Aisne). 

Lange,  rue  de  Bourgogne,  30,  k  Paris. 

Landry,  rue  de  la  Glacière,  92,  à  Paris. 

Lapierre,  rue  de  Fontenay,  1 1 ,  à  Monlrouge  (Seine). 

Laruelle,  à  Gagny  (Seine-et-Oise). 

Latinois,  à  Fourqueux,  près  Saint-Gcrmain-en-Laye  (Seine-et- 
Oise). 

Latouche,  à  Pontoise  (Seine-et-Oise). 

Laussédat,  directeur  du  Conservatoire  des  Arts-et-Métiers,  à 
Paris. 

Lavertu,  à  Alençon  (Orne). 

Leblond,  à  Montmorency  (Seine-et-Oise). 

Le  Borgne,  à  Brest  (Finistère). 

Lebreton,  à  Saint-Lô  (Manche). 

Lebatteux,  au  Mans  (Sarthe). 

Lecardeur,  boulevard  Saint-Germain,  218,  à  Paris. 

Legomte-Ramelot,  à  Nouzon  (Ardennes). 

Lefebvre,  avenue  Bosquet,  85,  à  Paris. 

Lefèvre  (Eugène),  rue  de  Longchamps,  87,  à  Passy-Paris. 

Lefort,  à  Meaux  (Seine-et-Marne). 

Le  Gerriez,  rue  Thénard,  6,  à  Paris. 

Lemaigre,  àAurillac  (Cantal). 

Lemée  (E.),  à  Alençon  (Orne). 

Lemeray,  à  Levallois-Perret  (Seine). 

Lemoine  (Victor),  à  Nancy  (Meurthe-et-Moselle). 

Lemoine  (C),  à  Angers  (Maine-et-Loire). 

Lemonier,  rue  d'Auteuil,  79,  à  Paris. 

Lenormand,  à  Caen  (Calvados). 

Léon  de  saint-jean,  à  CoUonges-sur-Saône  (Rhône). 

Leroy  (L.),  à  Angers  (Maine-et-Loire). 

Lesluin,  à  Montmacq  (Oise). 


LISTE   DES    ADHÉRENTS.  XV 

MM. 

Lesueur,  à  Montmorency  (Seine-et-Oise). 
Levavasseur,  à  Falaise  (Calvados). 
Leveaux,  à  Fontainebleau  (Seine-et-Marne). 
LÉvÊQUE,  rue  du  Liégat,  69,  à  Ivry  (Seine). 
Lhérault  fils,  à  Argenteuil  Seine-et-Oise) 
Liasse,  rue  de  l'Echiquier,  45,  à  Paris. 
LiNDEN  (L,),  à  Gand  (Belgique). 
Livonnière  (comte  de),  à  Orléans  (Loiret).  ■ 
LouvET,  à  Montmorency  (Seine-et-Oise). 
Loya,  à  Châtillon  (Seine). 
Ldbbers,  à  Bruxelles  (Belgique). 
LuQUET,  rue  de  la  Tour,  97,  à  Paris. 
'LussEAU  (H.),  à  Bourg-la-Reine  (Seine). 
Machet  aîné,  à  Châlons-sur-Marne  (Marne;. 
Magnien  (Ach.),  à  l'Ecole  de  Grignon  (Seine-ei-Oisej. 
Magny,  à  Coutances  (Manche). 
Malinvaud,  rue  l^inné,  8,  à  Paris. 
Manceau,  rue  Bonaparte,  29,  à  Paris. 

Mantin,  au  château  d'Olainville,  près  Arpajon  (Seine-et-Oise). 
Marchand,  à  Poitiers  (Vienne). 
MARESCO,àSandweiler-les~Luxembourg  (Grand  Duché  duLuxem- 

bourg). 
Marion,  à  Pontvallain  (Sarthe). 
Margottin,  à  Bourg-la-Reine  (Seine). 
Marmy  (P.),  à  Grillaud-Nantes (Loire-Inférieure). 
Martichon  fils,  à  Cannes  (Alpes-Maritimes). 
Martin  (Léon),  à  Saint-Germain-en-Laye  (Seine-et-Oise). 
Martin,  àVindecy,  par  Marsigny  (Saône-et-Loire). 
Massange  DE  LouvREix,    au.  château   de  Baillonville,    Marche 

(Belgique). 
Masson,  à  Vernon  (Eure). 
Maufroy,  à  Ferrières-en-Brie  (Seine-et-Marne). 
Mauguin  (M"^),  à  Asnières  (Seine). 
Max-Singer,  à  Tournay  (Belgique). 
Max-Singer  (M""®),  à  Tournay  (Belgique). 
Mercier,  à  Chalon-sur-Saône  (Saône-et-Loire). 


XVI  COXGRKS    U'IIURTICULTURE    DE    TARIS,    EN    I88H. 

MM. 

Mercier,  à  Ballon  (Sarthe). 
Mercier,  à  Marseille  (Bouches-da-Rhône). 
Meresse,  à  Compiègne  (Oise). 
MÉRY,  à  Noailles  (Oise). 
Meunier,  à  Saint-Denis  (Seine). 
Meunier,  à  Màcon  (Saône-et-Loire). 
Méuret,  au  château  du  Clos,  près  Proisy  (Aisne). 
Mézard,  rue  du  Four,  50,  à  Paris. 
Michaux,  à  Asnières  (Seine). 
Miguel,  rue  de  Reuilly,  Mo,  à  Paris. 
Michelin,  rue  de  Clichy,  '^l,  à  Paris. 
Millet,  à  Bourg-la-Reine  (Seine). 
MoNTAGNAC,  à  Montpellier  (Hérault), 
Moracin  (le  baron  de),  rue  des  Pyramides,  9,  à  Paris. 
MoRET,  à  Saint-Gloud  (Seine-et-Oise). 
Morlet  (A.),  à  Avon  (Seine-et-Marne). 
MoRLET  (G.)^  à  Avon  (Seine-et-Marne). 
MouiLLEFERT,  à  l'École  nationale  de  Grignon  (Seine-et-Oise). 
MouiLLET,  à  Marly-le-Roi  (Seine-et-Oise). 

MousEL,  à  Sandweiler-les-Luxembourg  (Grand  Duché  du  Luxem- 
bourg). 
MussAT,  boulevard  Saint-Germain,  11 ,  à  Paris. 
Neumann,  à  Compiègne  (Oise). 
Nicolas  (E.),  à  Arc-en-Barrois  (Haute-Marne). 
NiEPRASCHK,  H  Cologne  (Allemagne). 
NivERT,  rue  de  Cliaillot,  8,  à  Paris. 
Noailles  (comte  de),  boulevard  Haussmann,  70,  à  Paris. 
Normand,  à  Vincennes  (Seine). 
OssOYE,  à  Glermont-Ferrand  (Puy-de-Dôme). 
Paillieux,  rue  du  Faubourg-Poissonnière,  21 ,  à  Paris. 
Palmer,  à  Versailles  (Seine-et-Oise). 
Parisot  (F.)^  à  Fontenay-sous-Bois  (Seine). 
Parisot  (E.),  rue  de  Babylone,  36,  à  Paris. 
Parrain,  à  Saint- Amand-en-Puisaye  (Nièvre). 
Pascaud,  à  Bourges  (Cher). 
Penicaud,  rue  Taitbout,  27,  à  Paris. 


LISTE   DES    ADHÉRENTS.  XVII 

MM. 

Perraudière  (de  1a),  à  la  Devansaye  (Maine-et-Loire). 

Perrot,  à  Étampes  (Seine-et-Oise). 

Pescheux,  avenue  de  Breteui!,  68,  à  Paris. 

Petit  (Edouard),  à  la  Ferlé-sous-Jouarre  (Seine-el-Marne). 

Petit-Bergonz,  rue  Saint-Honoré,  346,  à  Paris. 

Petiville,  a  Saint-Sever  (Calvados). 

Picard  (Lucien),  à  Fontenay-sous-Bois  (Seine). 

Piéton,  à  Évreux  (Eure). 

Plault,  rue  Demours,  19,  à  Paris. 

Poiret-Delan,  à  Puteaux  (Seine). 

PoNTHus,  à  Lyon-Perrache  (Rhône). 

PouEY  (du),  rue  Fromentin,  14,  à  Paris,  Président  de  la  Société 

d'Horticulture  de  Soissons  (Aisne). 
Prillieijx  (Ed.),  rue  Cambacérès,  14,  à  Paris. 
Pynaert,  à  Gand  (Belgique). 
Quénat,  rue  de  Pass\-,  2.3,  à  Paris. 
Rabier,  à  l'Hay,  par  Bourg-la-Reine  (Seine). 
Raoul-Duyal,  rue  François  I",  53;,  à  Paris. 
Ravenf.l,  à  Falaise  (Calvados). 
Remilly  (Eug.),  à  Créteil  (Seine). 
Remy,  à  Pontoise  (Seine-et-Oise). 
Remy,  rue  EIzévir,  16,  à  Paris. 
Renier,  rue  Monceau,  61,  à  Paris. 
Renou,  parc  Saint-Maur  (Seine). 
Reynal,  à  Plancheix  (Dordogne). 

Revue  horticole,  belge  et  étrangère,  à  Gand  (Belgique. 
RiCADA,  à  Versailles  (Seine-et-Oise). 
RiFFACD,  à  Cannes  (Alpes-Maritimes). 
RiGAULT  (Ludovic),  à  la  Queue-en-Brie  (Seine-et-Oise). 
PiiviÈRE,  à  Amiens  (Somme). 
Robert  (Louis),  à  Melun  (Seine-et-Marne). 
Robert  (Antonin),  à  Buy,  par  Saint-Pierre-Ie-Moutier. 
R0BERT-R0SA.Y,  à  Sens  (Yonne). 
Robert,  à  Sarcelles  (Seine-et-Oise). 
ROBICHON  fjls,  à  Orléans  (Loiret). 
RoBLiN,  boulevard  Magenta,  00,  à  Paris. 

21 


XVllI  CONGRÈS    d'horticulture   DE  PARIS,    EN    J886. 

MM. 

Rolland,  boulevard  Richard-Lenoir,  84,  à  Paris. 

RossEL,  à  Cherbourg  (Manche), 

Rousseau  (D''),  à  Joinville-le-Pont  (Seine). 

RozE,  rue  Claude-Bernard,  72,  à  Paris. 

Sagnier  (Henri),  carrefour  de  la  Croix-Rouge,  2,  à  Paris. 

Salleron,  à  Soissons  (Aisne). 

Savoye,  à  Bois-Colombes  (Seine-et-Oise). 

Say  (Léon),  président  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 

France,  rue  Fresnel,  21 ,  à  Paris. 
Schryvf.r,  à  Eecclo-lez-Gand  (Belgique). 
SciiWALLER,  à  Marseille  (Bouches-du-Rhône). 
Seeger,  à  Saint-Albans  (Angleterre). 
Ségogne  (de),  rue  Madame,  62,  à  Paris. 
Sellier  (L.),  à  Troyes  (Aube). 
SemaIlNE  agricole,  m.  Poubelle,  rédacteur  en  chef,  avenue  de 

l'Opéra,  o,  à  Paris. 
Simon  (René),  à  Nancy  (Meurthe-et-Moselle). 
Simon  (Léon),  à  Nancy  (Meurthe-et-Moselle/. 
Simon  (Paul),  à  Saint-Germain-les-Arpajon  (Seine-et-Oise). 
SoLiGNAC,  à  Cannes  (Alpes-Maritimes). 
SouiLLARD,  à  Fontainebleau  (Seine-et-Marne). 
Stalder,  à  Engliien  (Seine-et-Oise). 
Steef,  ù8re?t  (Finistère). 
SuBY,  à  Nancy  (Meurthe-et-Moselle). 
Tabkrnat,  à  Clamart  (Seine). 
Tainturier,  rue  de  Constantinople,  2,  à  Paris. 
ïalot,  à  Sedan  (Ardennes). 
Tavernier,  avenue  d'Italie,  <56,  à  Paris. 
Testard,  à  Rosny-sur-Seine  (Seine-et-Oise). 
Testevuide,  boulevard  Poissonnière,  21,  à  Paris. 
THOLLON,à  Oran  (Algérie). 

Thibaut  (Emile),  boulevard  Poissonnière,  28,  à  Paris. 
Thibaut,  place  de  la  Madeleine,  30,  à  Paris. 
The  Journal  of  Horticulture,  Fleet  street,  Londres  (Angleterre). 
The  Gardening  illustrated  wared,  GuUiernie  street  strand,  A 

Londres  (Angleterre). 


LISTE   DES    ADHÉRENTS.  XIX 

MM. 

The  Président  of  the  royal  Hortigultural  Society,  South  Ken- 

sington,  à  Londres  (Angleterre). 
TueGarden,  Soulhampton  street  strand,  ;i  Londres  (Angleterre). 
ïiiE  Gardeners'Ghronicle,  Wellington  street  strand,  à  Londre 

(Angleterre). 
ïnoMAs-DARRAS,  boulevafd  Sébastopol;,  4,  à  Paris. 
Topart,  rue  de  la  Tour-Maubourg,  43,  à  Paris. 
ToRCY- Vannier,  à  Melun  (Seine-et-Marne). 
Transon  (Paul),  à  Orléans  (Loiret). 
Tréfoux,  à  Auxerre  (Yonne). 
Treyve,  à  Moulins  (Allier). 
Tricon,  à  Nogent-sur-Marne  (Seine). 
Truffaut  (Alb.),  à  Versailles  (Seine-et-Oise). 
UsouiN,à  Vanves  (Seine). 
Van  DEN  Heede,  à  Lille  (Nord). 
Van  Geert  fils,  à  Gand  (Belgique). 
Varenne,  à  Rouen  (Seine-Inférieure). 
Vauchelle,  rue  Cadet,  18,  à  Paris. 
Vauvel,  à  Fleury-Meudon  (Seine-et-Oise). 
Vendeuvre  (Ch.  de),  à  Asnières  (Seine). 
Véraux,  à  Saint-Germain-en-Laye  (Seine-et-Oise  . 
Verdier  (Gh.),  route  de  Choisy,  11,  à  Ivry  (Seine). 
Verdier  (Eugène),  rue  de  Glisson,  37,  à  Paris. 
Verdière  (baron  général  de),  au  Mans  (Sarthej. 
Verdière  (baronne  dei,  au  Mans  (Sarthe). 
Vehlot  (B.),  rue  Cuvier,  57,  à  Paris. 
Vermand,  rue  de  Rambouillet,  12,  à  Paris. 
Vernière_,  à  Brioude  (Haute-Loire). 
Véron,  au  château  d'Eu  (Seine-Inférieure). 
Verwaest,  à  Bourg-la-Reine  (Seine). 
Vidal,  rue  Richelieu,  103,  à  Paris. 
Vielle,  à  Montigny-les-Gormeilles  (Seine-et-Oise). 
ViLARD,  boulevard  Malesherbes,  138,  à  Paris. 
Vilmorin  (M.  de),  rue  de  Solférino,  4,  à  Paris, 
Vilmorin  (H.  de),  boulevard  Saint-Germain,  149,  à  Paris. 
Violot,  au  château  de  Glairans,  par  Merrans  (Saôiie-et-Loire). 


XX  CONGRÈS   d'horticulture   DE   PARIS,    EN    1886. 

MM. 

ViTRY  (Désiré),  à  Montreuil  (Seine). 

YvERT,  à  Mareil-Marly  (Seine-et-Oise). 

Warenghien,  à  Douai  (Nord). 

WiLREM,  à  Luxembourg-Clausen  (grand  duclié  du  Luxembourg). 

WioT,  à  Liège  (Belgique). 

VVoEiiRLiN,  à  Strasbourg  (Alsace). 


CONGBÈS  D'HORTICULTURE 


PROCES-YERBAUX  DES  SÉANCES  DU  CONGRÈS 


SÉANCE    DU    JEUDI    13    MAI    1886 

Pri^sidence   de  m,  Hardy, 
Preaiier  Vice-Président  de  la  Société. 

Siègent  au  bureau  :  MM.  Eug.  Verdier,  Vitry  fils^  Vice-Pré- 
sidents de  la  Société;  Truffaut  fils,  Bleu,  Secrétaire-général 
de  la  Société;  Ch.  Verdier,  Dybowski,  Bergman  (E.),  membres 
de  la  Commission  d'organisation  du  Congrès. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  cinq  minutes,  en  présence 
de  deux  cent  dix  membres.  M.  le  Président  présente  à  l'Assem- 
blée les  excuses  de  M.  Léon  Say,  Président  de  la  Société,  em- 
pêché d'assister  aux  séances  du  Congrès  ;  il  remercie  les 
personnes  présentes  de  vouloir  bien  prendre  part  aux  travaux 
de  ce  Congrès  qui  fera  certainement  une  œuvre  utile. 

11  est  passé  à  la  discussion  de  l'ordre  du  jour. 

La  première  question  proposée  est  ainsi  conçue  : 

1"  Examen  des  tarifs  des  Compagnies  de  chemins  de  fer, 
pour:  A,  le  transport  des  végétaux  vivants;  B,  le  transport  des 
denrées  horticoles. 

M.   Henry  Chatenay  (de  Doué-la-Fontaine),  prend  la   parole 


XXII  CONGRÈS    D'nORTlCULÏURE   DE   PARIS^    Ei\    1886. 

sur  le  paragraphe  A  et  donne  lecture  d'une  proposition  qui  . 
conclut  ainsi  : 

«  Les  Horticulteurs  français,  réunis  en  Congrès,  dénoncent 
aux  autorités  compétentes,  le  sort  déplorable  fait  aux  arbres  vi- 
vants par  les  Compagnies  de  chemins  de  fer,  dans  la  classification 
générale  des  marchandises.  Ils  demandent  instamment  que  les  arbres 
soient  classés  en  troisième  série,  comme  tous  les  autres  produits 
du  sol.  )) 

M.  Baptiste  Desportes,  d'Angers,  rappelle  qu'il  avait  été  con- 
venu, au  sein  de  l'Union  commerciale,  que  l'on  appuierait  une 
proposition  faite  par  lui  l'année  dernière;  elle  est,  dit-il,  plus 
simple  que  celle  qui  est  présentée  par  M.  Chatenay  et  consiste 
à  demander  purement  et  simplement,  sur  toute  l'étendue  du 
territoire  français,  la  suppression  de  toute  majoration.  Il  no 
s'agit  pas  de  réclamer  des  tarifs  spéciaux,  niais  d'obtenir  que 
les  arbres  vivants  soient  placés  à  la  première  série  jusqu'à 
1.000  l<ilos;  à  la  deuxième  série,  de  1.000  à  4.O0O  kilos;  enfin 
de  4.000  kilos  et  au-dessus,  à  la  troisième  série. 

On  demanderait,  en  conséquence,  au  Gouvernement  de  ne  pas 
homologuer  les  nouveaux  tarifs,  qui  sont  une  ruine  pour 
l'industrie  horticole. 

M.  Chatenay  combat  la  proposition  de  M.  Desportes,  qui 
aurait  pour  effet  de  modifier  toutes  les  conditions  de  transport 
adoptées  par  les  Compagnies  de  chemins  de  1er.  L'orateur  se 
féliciterait  d'atteindre  un  pareil  résultat;  mais  il  est  impos- 
sible d'espérer  l'obtenir.  Il  vaudrait  donc  mieux  proposer 
simplement,  d'une  manière  générale,  que  les  arbres  soient 
classés  en  troisième  série;  on  tâcherait  d'obtenir  ensuite  tous  les 
tarifs  spéciaux  que  l'on  pourrait. 

M.  Desportes  répond  qu'il  ne  sera  pas  moins  difficile  d'obtenir 
un  abaissement  du  tarif  général  que  l'établissement  de  la  clas- 
sification qu'il  propose  et  qui  aurait  l'avantage,  si  elle  était 
acceptée,  de  trancher  la  question  des  transports  d'une  manière 
complète  et  définitive. 
M.  Bruant,  de  Poitiers,  fait  observer  que  le   Syndicat  des 


PROCES-VERBAUX    DES    SEANCES   DU   CONGRES.  XXIIl 

horliciilteurs  avait  décidé  de  ne  demander  d'abord  qu'une 
chose  très  simple  et  ne  pouvant  donner  lieu  à  aucune  confusion 
ni  à  aucune  division,  c'est-à-dire  la  suppression  de  la  majo- 
ration. 11  serait  regrettable  que,  dès  le  début  de  la  discussion, 
les  horticulteurs  se  missent  en  désaccord  et  que,  le  Syndicat 
proposant  une  chose,  le  Congrès  en  proposât  une  autre. 

On  a  déjà  obtenu  que  la  majoration  ne  fût  pas  appliquée  sur 
les  réseaux  d'Orléans  et  de  l'Ouest;  il  serait  sans  doute  assez 
facile  de  se  servir  de  ces  précédents  pour  obtenir  la  même 
faveur  des  autres  Compagnies. 

La  proposition  de  M.  Chatenay  est  excellente,  mais  peut-on 
espérer  la  faire  accepter?  Dans  le  doute,  il  vaudrait  peut- 
être  mieux  se  rallier  à  la  proposition  générale,  et  ne  pas  en- 
trer dans  le  détail,  au  risque  de  nous  diviser  et  d'aboutir  à  un 
échec. 

M.  Chatenay  répond  que  le  Congrès  est  maître  de  ses  délibé- 
rations et  n'a  pas  à  se  considérer  comme  lié  par  les  décisions 
du  Syndicat.  La  Compagnie  d'Orléans  a  bien  accordé  la  sup- 
pression de  la  majoration  de  50  p.  100,  mais  cette  mesure  est 
révocable  à  sa  volonté.  Quant  à  la  Compagnie  de  l'Ouest,  elle 
n'accorde  cette  faveur  que  pour  1 .000  kilos  ;  on  ne  peut  pas  en 
profiter  pour  d'autres  poids.  Dans  ces  conditions,  il  vaut  mieux 
que  notre  demande  se  maintienne  dans  les  conditions  des 
tarifs  généraux,  car  si  nous  réclamons  la  suppression  de  la 
majoration,  nous  ne  serons  pas  les  seuls  ;  d'autres  industries 
feront  la  même  réclamation  et  les  Compagnies  opposeront  un 
refus  à  tout  le  monde. 

M.  Jamin,  de  Bourg-la-Reine,  dit  que  la  majoration  est  une 
iniquité.  Si  nous  avons  parfois,  ajoute-t-il,  des  marchandises 
encombrantes  sous  un  faible  poids,  nous  en  avons  souvent  aussi 
d'un  poids  énorme  sous  un  petit  volume.  Notre  réclamation  est 
donc  juste  et  elle  doit  triompher. 

M.  A.  Truffant,  de  Versailles,  appuie  les  observations  de 
M.  Jamin  et  demande,  comme  lui,  la  suppression  de  la  majo- 
ration sur  toute  l'étendue  du  réseau  français. 

M.  le  Président  met  aux  voix  les  propositions  de  MM.  Truf- 
faut  et  Chatenay;  ces  propositions  sont  adoptées. 


\xiv  CONGRÈS  d'horticulture  de  paris,  ex  1886. 

L'Assemblée  est  ensuite  consultée  sur  la  proposition  de 
M.  Desporles. 

M.  Bergman,  de  Ferrières-en-Brie,  rappelle  que  les  vœux 
émis  l'année  dernière  n'ont  pas  abouti  parce  qu'ils  étaient  trop 
larges  ;  le  vœu  de  M.  Desportes  présente  le  même  inconvénient 
et  il  est  à  craindre  qu'il  ne  reste  également  stérile.  L'orateur 
croit  que  les  deux  propositions  qui  viennent  d'être  adoptées 
répondent  aux  besoins  présents.  Il  faut  d'abord  obtenir  la 
suppression  de  la  majoration  ;  on  tâchera  ensuite  de  faire  da- 
vantage. 

M.  Verdier,  de  Paris,  appuie  les  observations  de  M.  Bergman. 

Après  une  courte  discussion,  à  laquelle  prennent  part 
MM.  Ghatenay,  Jamin,  le  Président  et  Bruant,  la  proposition  de 
M.  Desportes  est  repoussée  par  le  Congrès. 

Sur  le  paragraphe  B  : 

M.  Hédiard,  de  Paris,  demande  que  le  poids  des  colis  pos- 
taux, limité  actuellement  à  5  kilos,  soit  porté  à  10.  Les  tarifs 
spéciaux  ne  sont  accordés  que  pour  les  grandes  quantités;  cela 
est  anti-démocratique,  car  ce  système  constitue  une  faveur 
accordée  aux  gros  industriels  au  détriment  des  petits  ;  ceux-ci 
peuvent  bien  s'adresser  à  des  intermédiaires  qui  font  des  grou- 
pements de  petits  colis;  mais  il  faut  alors  payer  une  commission 
qui  réduit  d'autant  le  bénétice. 

Il  faudrait  également  obtenir  une  réduction  sur  le  tarif  de 
grande  vitesse.  Il  y  a  des  fruits  qui  ne  peuvent  pas  rester 
longtemps  en  route;  or,  les  Compagnies  de  chemins  de  fer,  qui 
sont  très  commerçantes,  ont  soin  de  retarder  les  envois  en 
petite  vitesse  parce  que,  si  le  transport  se  faisait  rapidement, 
personne  n'expédierait  en  grande  vitesse.  L'orateur  entre,  à  ce 
sujet,  dans  quelques  détails  en  ce  qui  concerne  les  transports 
d'Algérie  en  France. 

M.  Jacques  Audibert,  de  La  Crau,  fait  connaître  au  Congrès 
que  le  canton  de  SoUies-Ponl  a  adressé  au  Ministre  des  Tra- 
vaux publics  une  pétition  demandant  que  les  Compagnies  ne 
perçoivent  sur  les  fruits  et  légumes  expédiés  aux  marchés  et 
balles,  en  vertu  des   tarifs  spéciaux,  que  la  taxe  sur  le  poids 


PROCÈS-VERBAUX    DES    SÉANCES    DU    CONGRÈS.  XXV 

brut,  c'est-à-dire  en  majorant  de  I  à  1  kilo  et  non  de  50  à  100. 
Il  n'est  pas  juste,  en  efïel,  si  l'on  envoie  un  colis  de  51  kilos,  de 
payer  pour  100  kilos. 

M.  Gaillardon,  de  Fontenay-aux-Roses,  dit  que  la  question 
du  poids  des  colis  est  une  question  nationale  ;  une  amélioration 
des  tarifs  sur  ce  point  permettrait  de  lutter  avantageusement 
contre  la  concurrence  de  l'Espagne,  et  notamment  de  la  ville 
de  Valence,  qui  fait  de  la  culture  horticole  et  maraîchère. 

M.  le  Président  met  aux  voix  les  conclusions  du  mémoire  de 
M.  Hédiard,  dont  les  cinq  paragraphes  sont  adoptés. 

M.  le  Président  annonce  qu'il  vient  de  recevoir  un  travail 
imprimé  de  M.  Delaire,  d'Orléans,  relatif  aux  tarifs  de  chemins 
de  fer.  Ce  travail  est  beaucoup  trop  considérable  pour  que  le 
Congrès  puisse  en  prendre  connaissance. 

M.  Truffaut  demande  le  renvoi  au  Syndicat,  qui  pourra  s'en 
inspirer  pour  ses  délibéx'alions. 

M.  le  Président  fait  observer  que  le  Congrès  ne  peut  pas  se 
dessaisir  d'un  travail  qui  lui  est  adressé.  Il  vaut  mieux  le 
renvoyer  à  M.  Delaire,  en  l'informant  qu'il  nous  est  arrivé 
tardivement  et  lui  proposer  de  l'adresser  au  Syndicat,  si  cela 
lui  convient. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  deuxième  ques- 
tion, ainsi  conçue  : 

2°  De  l'intervention  des  Consuls  relativement  aux  conven- 
tions phylloxériques.  Leur  signature  est-elle  indispensable  pour 
donner  à  un  certificat  une  valeur  ofiîcielle  ?  Le  service  des 
douanes  des  différents  pays  peut-il  refuser  l'entrée  des  végé- 
taux, lorsque  le  certificat  d'origine  porte  seulement  la  signature 
du  fonctionnaire  chargé  de  délivrer  ce  certificat  ? 

M.  Audibert  (J.)  de  La  Crau  (Var),  donne,  à  ce  sujet,  lecture 
d'un  écrit  qui  conclut  en  ces  termes  : 

«  Le  Congrès  des  Horticulteurs  de  France  émet  le  vœu  : 

«  1°  Que  les  certificats  d'origine  soient  supprimés  pour  les 
végétaux  autres  que  la  Vigne; 

«  2°  Que  les  produits  agricoles  et  horticoles  venant  de 
l'étranger  ne  soient  admis  en  France  qu'aux  mêmes  condi- 
tions auxquelles  les  nôtres  sont  admis  dans  ces  mêmes  contrées; 


XXVI  CONGRÈS    d'horticulture   DE   PARIS,    EN    188H. 

((  3°  Que,  par  voie  diplomatique,  le  Gouvernement  français 
prenne  l'initiative  de  la  proposition  devant  annuler  la  Conven- 
tion de  Berne  en  ce  qui  concerne  les  végétaux  autres  que  la 
Vigne.  » 

M.  Doumet-Âdanson  se  rallie,  au  nom  de  la  Société  d'Horti- 
culture et  d'Histoire  naturelle  de  l'Hérault,  au  vœu  qui  vient 
d'être  formulé  par  M,  Audibert.  Il  y  fait  cependant  une  réserve. 
Si  l'on  peut  dire  que  le  phj'lloxéra  n'attaque  que  la  Vigne,  1( 
est  peut-être  moins  exact  d'affirmer  que  les  autres  végétaux 
ne  peuvent  pas  en  opérer  l'introduction. 

L'orateur  demande  donc  la  suppression  du  paragraphe  à  ce 
relatif. 

M.  Audihert  répond  que,  si  l'on  se  place  à  ce  point  de  vue,  il 
faudra  prohiber  aussi  les  souliers  des  voyageurs  qui  viennent 
des  pays  infeclés,  parce  qu'ils  peuvent  aussi  importer  le  phyl- 
loxéra. 

M.  le  Président  dit  que  la  rédaction  du  paragraphe  sera  modi- 
fiée de  façon  à  donner  satisfaction  à  M.  Doumel-Adanson  et  à 
M.  Audibert. 

Sous  celte  réserve,  le  r""  paragraphe  du  vœu,  mis  aux  voix, 
est  adopté. 

Le  2'^  paragraphe,  modifié  après  un  échange  d'observations 
entre  MM.  Jamin,  Bruant,  (laillardon  et  Magny,  est  également 
adopté. 

Sur  le  3''  paragraphe  : 

M.  de  Bosschère,  de  Belgique,  rappelle  les  délibérations  qui 
ont  été  prises  par  le  Congrès  d'Anvers.  Ce  Congrès  a  reconnu 
l'impossibilité  de  réclamer  l'abrogalion  de  la  Convention  de 
Berne.  Dès  lors,  on  s'est  dit  qu'entre  deux  maux  il  valait  mieux 
choisir  le  moindre,  et  l'on  a  décidé  d'oblenir  l'unification  des 
certificats  d'origine,  avec  la  conviction  que  la  Convention  tom- 
berait alors  d'elle-même. 

M.  Doumet-Adanson  fait  remarquer  que  ce  que  l'on  demande 
en  ce  moment  c'est  la  suppression  de  ces  certificats;  il  est  donc 
inutile  d'en  demander  l'unification  puisqu'on  désire  les  voir 
disparaître. 


PROCES-VERBALX    DES    SEANCES    DU    CONGRES.  XXVII 

Le  Congrès  de  Paris  est  libre  de  prendre  une  décision  con- 
traire à  celle  qu'a  prise  le  Congrès  d'Anvers. 

M.  de  Bosschère  dit  qu'il  a  voulu  seulement  faire  ressortir  la 
contradiction. 

Le  3*  paragraphe  du  vœu  de  M.  Audibert,  mis  aux  voix,  est 
adopté. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  3'  question,  ainsi 
conçue  : 

3"  Dans  quelle  mesure  et  dans  quel  sens  conviendrait-il  de 
développer  l'enseignement  de  l'horticulture  dans  les  écoles  pri- 
maires supérieures  et  dans  les  écoles  d'agriculture? 

M.  de  Bosschère  donne  lecture  d'un  travail  sur  cette  question. 
Il  insiste  sur  ce  point  que  l'enseignement  botanique  et  horti- 
cole dans  les  écoles  doit  être  élémentaire  et  essentiellement 
intuitif.  Il  ne  croit  pas  que  cet  enseignement  puisse  dégénérer 
en  un  cours  scientifique  qui  embrasserait,  indirectement^,  toutes 
les  connaissances  humaines  et  deviendrait,  en  quelque  sorte, 
enc)'clopédique. 

M.  Doumet-Adanson  présente  quelques  observations  relatives 
au  classement  des  matières  enseignées.  Il  désirerait  que  l'on 
adoptât  l'ordre  suivant  :  1°  culture  potagère  ;  2°  arboriculture 
fruitière;  3°  floriculture;  i'*  enfin,  arboriculture  forestière, 
qui  est  une  science  tout  à  fait  spéciale. 

M.  Bellair,  de  Compiègne,  soutient  le  classement  qu'il  a  pro- 
posé dans  son  mémoire.  Il  insiste  notamment  sur  ce  point  que 
la  culture  forestière  et  d'ornement  pourrait  rendre  de  grands 
services  dans  les  terres  pauvres  ou  médiocres;  ce  serait  donc 
une  connaissance  très  utile  pour  les  cultivateurs  et  les  fermiers 
qui,  aujourd'hui,  en  arrivent  quelquefois  à  refuser  une  exploi- 
tation pour  le  seul  prix  de  l'impôt. 

M.  Magny,  de  Goutances,  dit  que  les  Sociétés  d'Horticulture 
devraient  encourager  l'enseignement  horticole  en  distribuant 
des  prix  aux  instituteurs  qui  s'attachent  à  cet  enseignement  et 
à  ceux  de  leurs  élèves  qui  font  preuve  de  zèle  dans  cette  étude. 
M.  Lambin,  de  Soissons,  prenant  la  parole  au  nom  de  M.  Sal- 
ieron,  empêché,  donne  connaissance  au  Congrès  de  l'organisa- 
tion de  l'enseignement  horticole  dans  le  département  de  l'Aisne. 


XXVIII  CONGRÈS    d'horticulture   DE    PARIS,    EN    1886. 

Des  professeurs  spéciaux  parcourent  les  cantons  et  y  font  des 
cours  et  conférences  auxquels  on  convoque  le  plus  de  monde 
possible  et  particulièrement  les  instituteurs  accompagnés  de 
leurs  élèves.  Malheureusement  tous  n'y  viennent  pas,  et  Userait 
à  désirer  qu'on  pût  les  5^  encourager  ou  même  les  y  obliger 
d'une  manière  quelconque. 

M.  Bazin,  de  Glerraont,  donne  quelques  indications  de  mê  me 
nature  au  sujet  du  département  de  l'Oise.  Il  insiste  sur  la  né- 
cessité d'adjoindre  à  chaque  école  un  jardin  d'étude.  Quant  aux 
instituteurs,  on  pourrait  les  obliger  à  assister  aux  conférences, 
et,  pour  leur  enlever  tout  prétexte  d'abstention,  les  Conseils 
municipaux  feraient,  de  leurs  fonds,  un  emploi  utile  en  payant 
pour  eux  la  cotisation  de  Membre  de  la  Société  d'Horticulture. 

M.  Doumet-Adanson  dit  que  si  l'on  donne  un  jardin  aux  insti- 
tuteurs, il  faudrait  les  déplacer  moins  souvent,  parce  qu'ils  ne 
s'y  attachent  pas. 

M.  II.  Robinet,  de  Toulouse,  demande  que  l'enseignement  de 
rH(jrliculture  devienne  obligatoire  dans  le  programme  des 
Ecoles  normales. 

MM.  Millet  et  Michelin  appuient  ce  vœu. 

M.  de  Bosschère,  se  référant  à  ce  qu'il  a  dit  précédemment, 
rappelle  comment  les  choses  se  passent  en  Belgique.  Il  expose 
en  détail  comment  est  donné  l'enseignement  horticole  aux  pro- 
fesseurs et  aux  élèves  et  passe  en  revue  les  programmes. 

L'orateur  appuie  enfin  et  développe  les  conclusions  du 
mémoire  qu'il  a  soumis  au  Congrès. 

M,  Charles  Baltel,  de  Troyes,  fait  remarquer  qu'en]  même 
temps  que  l'enseignement  de  l'Horticulture  pénétrera  de  droit 
dans  nos  Ecoles,  nos  Sociétés  doivent  être  encouragées  à  propa- 
ger, à  vulgariser  les  notions  pratiques  de  la  culture  des  arbres, 
des  légumes  et  des  fleurs.  L'État,  les  assemblées  départemen- 
tales et  municipales  devraient  leur  accorder  des  subventions 
basées  sur  l'importance  de  leurs  sacrifices  et  de  leurs  efforts 
dans  cette  voie. 

Ici,  en  effet,  ce  n'est  plus  à  l'enfant  que  les  conseils  s'adres- 
sent, mais  à  une  population  faite,  travailleuse,  sachant  en  com- 
prendre immédiatement  tous  les  bienfaits. 


PROCÈS-VERBAUX    DES    SÉA>'CES    DU    COXr.RÈS.  XXIX 

En  signalant  les  cours  nomades  donnés  dan?  les  campagnes 
et  les  villes,  il  est  impossible  de  ne  pas  remeixier  l'École  natio- 
nale d'Horticulture  de  Versailles,  son  honorable  Directeur  et 
son  personne]  enseignant  des  services  qu'ils  rendent  en  formant 
une  pépinière  déjeunes  professeurs  chargés  de  répandre  par- 
tout autour  d'eux  les  véritables  principes  de  l'horticulture. 

M.  J.  Courtois,  de  Chartres,  donne  des  indications  détaillées, 
sur  la  manière  dont  l'enseignement  horticole  est  donné  dans 
les  Ecoles  normales.  11  se  plaint  que  les  élèves  s'intéressent  peu 
à  cet  enseignement  qui,  pour  eux,  n'a  aucune  importance  au 
point  de  vue  de  l'examen  de  sortie  de  l'école. 

Après  un  échange  d'observations  entre  divers  membres,  le 
Congrès  adopte  le  vœu  que  l'enseignement  de  l'Horticulture 
soit  désormais  obligatoire  dans  les  Écoles  normales  pour 
l'obtention  du  brevet  d'instituteur^,  et  adopte  également  les 
conclusions  du  mémoire  de  M.  de  Bosschère. 
Le  Congrès  s'ajourne  à  demain. 
La  séance  est  levée  à  cinq  heures  cinquante  minutes. 


SÉANCE    DU    VENDREDI    14    MAI    1886 

Présidence  de  HI.  Hardy. 

Siègent  au  bureau  :  MM.  Eug.  Verdier,  Vitry  fils,  Gh.  Verdier, 
Dybowski,  Bergman. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  cinq  minutes,  en  pré- 
sence de  82  Membres. 

M.  Bergman,  Secrétaire  du  Congrès,  donne  lecture  du  procès- 
verbal  de  la  précédente  séance. 

M.  Cornu,  de  Paris,  regrette  de  n'avoir  pas  assistée  la  séance 
d'hier  ;  il  aurait  certainement  combattu  la  proposition  qui  a  été 
adoptée  par  le  Congrès,  et  qui  tend  à  engager  le  Gouvernement 
à  prendre  l'initiative  de  réclamer  l'abrogation  de  la  Convention 
de  Berne.  Ce  serait  là,  sans  doute,  une  mesure  très  désirable; 
mais  il  ne  faut  pas  se  dissimuler  que  ce  vœu  n'a,  pour  le  moment 
au  moins,  aucune  chance  de  se  réaliser. 

Il  est  évident,  ajoute  l'orateur,  que  le  meilleur  moyen  de 


XXX  CONGRÈS    UlloKTlCLLTLRE   DE   PARIS,    EN   1886. 

triompher  d'une  difficullé  n'est  pas  toujours  de  l'attaquer  de 
front.  Lorsqu'on  fait  le  siège  d'une  place  forte,  on  ne  lance  pas, 
à  découvert,  les  bataillons  contre  les  murailles;  ce  serait  s'ex- 
poser à  des  pertes  inutiles.  On  prend  alors  un  procédé  moins 
rapide,  mais  infiniment  plus  sur  :  on  établit  des  parallèles,  des 
travaux  d'approche,  et  l'on  vient  ainsi  à  bout  de  la  résistance  de 
l'ennemi. 
On  peut  comparer  celte  situation  à  la  nôtre. 
L'Espagne  et  l'Italie  nous  ont  déjà  fait  des  concessions  plus 
ou  moins  importantes.  Le  meilleur  moyen  de  les  encourager 
dans  cette  voie  et  d'engager  d'autres  puissances  à  suivre  leur 
exemple,  n'est  pas  de  dénoncer  brutalement  la  Convention. 
Celle-ci  doit  tomber  d'elle-même  lorsque  le  temps  aura  démontré 
à  tous  son  peu  d'efficacité. 

Pour  arriver  à  une  abrogation  régulière,  il  vaut  beaucoup 
mieux  engager  toutes  les  puissances  à  entrer  dans  cette  Conven- 
tion ;  elles  verront  alors  de  près  les  difficultés  d'application 
qu'elle  présente  et  se  montreront  moins  disposées  à  la  mainte- 
nir. 

Il  vaut  mieux,  dit  en  terminant  l'orateur,  améliorer  que  ren- 
verser. N'arrachez  pas  ;  guérissez  l 

M.  Doumet-Adanson  déclare  n'être  pas  de  l'avis  de  M.  Cornu. 
11  ne  trouve  pas  la  comparaison  juste  :  la  Convention  de  Berne 
n'est  pas  une  place  fortifiée,  puisqu'on  cherche  précisément  à  la 
fortifier,  et  qu'un  grand  nombre  de  puissances  n'en  font  pas 
partie.  A  quoi  bon  achever  les  travaux  de  défense,  pour  récla- 
mer ensuite  la  destruction  de  l'ouvrage?  Il  est  bien  plus  ration- 
nel et  plus  simple,  lorsqu'on  trouve  une  chose  mauvaise,  de  la 
signaler  comme  telle  et  de  la  combattre,  jusqu'à  ce  qu'elle  dis- 
paraisse. En  ce  qui  concerne  particulièrement  les  puissances 
qui  nous  ont  fait  des  concessions,  l'orateur  partage  la  manière 
de  voir  de  M.  Cornu,  car  il  a  lui-même  demandé  hier  la  suppres- 
sion des  noms  des  pays  qui  étaient  visés  dans  le  vœu,  et  réclamé 
une  rédaction  plus  générale  qui  ne  touche  spécialement  aucun 
État. 

M.  Cornu  répond  que  M.  Doumet-Adanson  oublie  sans  doute 
que  les  puissances  non  signataires  de  la  Convention  de  Berne  se 


PROCÈS-VERBAUX    DES    SÉANCES    DU   CONGRÈS.  XXXI 

trouvent  placées  dans  une  situation  d'infériorité  vis-à-vis  des 
autres  :  on  exige  d'elles  des  certiticals  d'origine.  Si  le  précédent 
orateur,  ajoute  M.  Cornu,  avait  assisté  aux  séances  de  la  Con- 
vention de  Berne,  et  s'il  avait  vu,  comme  nous,  avec  quelle 
àpreté  et  quel  soin  jaloux  certaines  puissances  défendent  leur 
horticulture,  il  n'espérerait  certainement  pas  les  voir  renoncer 
si  facilement  aux  bénéfices  de  cette  convention. 

M.  le  Président,  dit  qu'il  sera  tenu  compte  au  procès-verbal  des 
observations  de  M.  Cornu. 

Personne  ne  demandant  la  parole  sur  la  rédaction  du  procès- 
verbal,  il  est  mis  aux  voix. 

Le  procès-verbal  est  adopté. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  question  n*^  4,  ainsi 
conçue  : 

4°  Quelle  influence  l'âge  des  graines  a-t-elle  sur  la  qualité  et 
la  quantité  des  plantes  qui  proviennent  de  ces  graines  ? 

M.  H.  Vilmorin,  de  Paris,  est  d'avis  que,  toutes  conditions 
égales  d'ailleurs,  les  graines  âgées  sont  inférieures  aux  graines 
fraîches. 

Gela  s'explique  d'une  façon  très  simple  par  ce  fait  que  la 
graine,  une  fois  détachée  de  la  plante  qui  la  nourrissait,  devient 
un  individu  distinct,  se  nourrissant  lui-même  et  ne  pouvant,  avec 
le  temps,  que  perdre  de  sa  force,  sans  jamais  pouvoir  rien 
gagner. 

Il  y  a  bien  quelques  espèces,  comme  la  Mâche,  la  Pensée,  dont 
les  semis  paraissent  donner  les  meilleurs  résultats  lorsqu'ils  sont 
opérés  avec  des  graines  plus  anciennes  que  celles  de  la  récolte 
la  plus  récente  ;  mais  ces  mots  «  vieux  et  jeune  ))  n'ont  ici  qu'une 
signification  relative  et  il  ne  faudrait  pas  leur  donner  trop  d'ex- 
tension. Il  est  d'ailleurs  probable  que  cette  sécheresse,  qui  permet 
de  conserver  en  sacs  certaines  graines  pendant  un  temps  plus  ou 
moins  long,  n'est  qu'une  maturité  apparente,  qui  ne  coïncide 
pas  avec  la  maturité  réelle.  En  règle  générale,  plus  une  graine 
est  jeune,  plus  elle  donne  de  produits  vigoureux.  Une  graine  de 
deux  ans  vaudra  toujours  mieux  qu'une  de  trois,  une  de  trois 
ans  qu'une  de  quatre...  et  ainsi  de  suite.  Un  professeur  de  Kœ- 
nigsberg,  qui  a  fait  des  éludes  sur  les  graines  de  Betteraves,  a 


XXXII  CONGRÈS    d'horticulture    DE   PARTS,    EN    1886, 

constaté  que  les  graines  âgées  étaient  préférables  comme  qualité 
de  rendement  ;  il  reconnaît  cependant  que  les  jeunes  graines 
sont  celles  qui  lèvent  le  mieux  et  le  plus  régulièrement. 

L'orateur  entre  dans  quelques  détails  relativement  à  des  études 
faites  chez  lui,  par  M.  Michel,  sur  les  Balsamines  et  par  lui- 
même  sur  les  Giroflées-quarantaines.  Ce  sont  des  expériences 
délicates  et  difficiles  à  faire,  parce  qu'il  faut  toujours  opérer 
dans  des  conditions  identiques;  mais  quant  au  résultat,  il  a 
toujours  été  sensiblement  le  même  :  la  difl'érence  entre  les 
vieilles  graines  et  les  jeunes  a  été  peu  sensible  ;  les  jeunes  ont 
seulement  donné  plus  de  doubles.  La  graine  vieille,  arrivée,  en 
quelque  sorte,  à  la  limite  de  sa  force  germinative,  ne  peut  géné- 
ralement donner  que  des  fleurs  simples. 

Quelques  horticulteurs  vont  jusqu  à  prétendre  que  l'emploi 
des  vieilles  graines  est  préférable  précisément  parce  que  les 
jeunes  donnent  des  produits  trop  vigoureux,  des  plantes  d'une 
végétation  trop  exubérante.  Mais  il  y  a  mille  moyens  de  retarder 
une  végétation  trop  active,  alors  qu'il  est  bien  difficile  de 
l'activer  quand  elle  languit.  Ce  raisonnement  ressemble  à  celui 
d'un  voyageur  qui  attellerait  à  sa  voiture  un  vieux  cheval  de 
peur  qu'un  cheval  jeune  et  vigoureux  ne  vînt  à  s'emporter.  Cet 
inconvénient  n'est,  en  somme,  qu'un  avantage  et  le  remède 
serait  pire  que  le  mal.  Il  vaut  mieux  se  munir  d'un  bon  mors  et 
d'une  bonne  bride. 

M.  Millet,  de  Bourg-la-Reine,  confirme  et  appuie  l'opinion  qui 
vient  d'être  émise  par  M.  Vilmorin. 

M.  Jamin  dit  qu'il  s'est  livré  à  des  expériences  sur  des  graines 
de  Fraisier  de  deux  et  trois  ans  :  la  différence  de  rendement  a 
été  à  peu  prés  insignifiante,  mais  la  germination  a  été  plus  lon- 
gue pour  les  graines  les  plus  anciennes.  Quant  à  la  vigueur  du 
plant,  il  est  difficile  de  donner  une  indication,  les  semis  étant 
encore  trop  récents. 

M.  Millet  fait  observer  que  les  Fraisiers  semés  au  printemps 
sont  très  difficiles  à  lever.  11  arrive  parfois,  sur  plusieurs  pan- 
neaux^ que  l'on  n'en  obtient  pas  un  seul,  à  cause  de  l'ardeur  du 
soleil.  Lorsqu'on  sème  le  Fraisier  en  automne,  il  n'en  est  pas  de 
même;  les  conditions  deviennent  beaucoup  plus  avantageuses. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1886. 

Concours  "permanent. 

Prix  Laisné.   Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V,  le  Journal,  3«  sér.,  IV,  1882,  p.  631 


et  753.; 


Concours   anraieh 


Médaille  du  Conseil  d' Administration .  Pour  l'introduction  ou  l'obten- 
tion de  plantes  ornementales  méritantes.  (V.  le  Journal,  2«  série, 
XI,  1877,  p.  445.) 

Médaille  Veiller.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentstemon. 


AVIS 

Le  Conseil  d'Administration,  dans  sa  séance  du  8  avril,  a 
décidé  qu'il  sera  ouvert,  à  l'une  des  séances  des  mois  de  juillet, 
août,  septembre,  octobre  et  novembre  prochains,  des  concours 
analogues  à  ceux  qui  ont  eu  lieu  en  1885.  Il  en  a  déterminé 
comme  il  suit  les  dates  et  les  objets  : 

26  août:  Glaïeuls  en  fleurs  coupées;  Reines-Marguerites  en 
pots  ou  en  fleurs  coupées  ;  Phlox.  —  Fruits  en  général. 

23  septembre  :  Bégonias  tubéreux  en  pots  ;  Daîilias  en  fleur 
coupées.  —  Fruits,  notamment  Pêches  et  Fraises  tardives. 

21  octobre  :  Asters.  —  Fruits.  —  Choux-fleurs. 

2o  novembre  :  Chrysanthèmes  d'automne.  (L' 'exposition  de 
ces  plantes,  dans  la  salle  des  séances  delà  Société,  durera  qua- 
tre jours.)  Ce  concours  sera  divisé  delà  manière  suivante  : 

1°  Plantés  en  pots, 

La  plus  belle  collection  de  plantes  en  pots. 
Le  plus  beau  lot  formé  des  plus  belles  variétés  les  mieux  cul- 
tivées. 
Les  plus  beaux  spécimens  en  fortes  plantes. 
Série  m.  T.  VIII.  Cahier  de  juin  publié  le  31  juiliel  1886.  2-2 


306  PROCÈS-VERBAUX. 

^°  Fleurs  coupées. 

Les  variétés  les  plus  méritantes  obtenues  de  semis  et  n'ayant 
pas  été  encore  mises  au  commerce. 
La  plus  belle  collection  en  fleurs  coupées  avec  rameau. 

Le  27  janvier  1887,  un  concours  aura  lieu  pour  le  Witloof 
ou  Chicorée  de  Bruxelles,  présenté  en  lots  de  80  à  100  pieds, 
avec  racines. 


-<«=<^;i:â=^c£<s^ 


PROCÈS-VERBAUX 


SÉANCE     DU     10    JUIN     1886 
I'rf.sidence  de  m,  Ilardy  ET  ENsiriE  UE  M.  L«éoii  Sa  y. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie.  D'après  le 
registre  de  présence,  on  y  compte  cent  vingt-six  Membres  titu- 
laires et  six  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame^  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  dix  nouveaux  membres  titulaires  dont  la  présen- 
tation a  été  taile  dans  la  dernière  séance  et  n'a  rencontré  aucune 
opposition.  Il  annonce  ensuite  que  la  Société  vient  d'éprouver 
une  perte  cruelle  par  le  décès  de  M.  Mouquet,  constructeur  en 
chaudronnerie,  à  Lille  (Nord),  qui  était  membre  titulaire  depuis 
l'année  1870. 

M.  Trufîaut  (Albert)  a  la  parole  et  rappelle  qu'au  Congrès 
horticole  qui  a  été  tenu  sous  les  auspices  de  la  Société  nationale 
d'Horticulture,  au  mois  de  mai  dernier,  il  a  été  question  des 
tarifs  imposés  au  commerce  horticole  par  les  Compagnies  de 

N.  B.  —  La  Commission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'il?  y  expriment. 


SÉANCE  DU  10  JUIN  4886.  307 

chemins  de  fer  français  et  qu'on  a  surtout  élevé  des  réclama- 
tions contre  la  majoration  de  50  p.  100  dont  sont  grevés  les 
transports  de  végétaux  vivants.  L'Union  commerciale  des  Hor- 
ticulteurs s'est  occupée  à  son  tour  de  ces  questions  et  a  arrêté  la 
formule  de  ses  vœux  tendant  à  une  modification  de  l'état  actuel 
des  choses.  Le  texte  de  ces  vœux  ayant  été  soumis  à  M.  Léon 
Say  a  été  approuvé  par  lui,  et  l'honorable  Président  de  la 
Société  nationale  d'Horticulture  a  promis  de  faire  tout  ce  qui 
dépendrait  de  lui  pour  obtenir  que  satisfaction  soit  donnée 
aux  Horticulteurs.  Aussi  M.  Truffant  (Albert)  adresse-t-il  à 
M.  Léon  Say  de  vifs  remerciements  auxquels  la  Compagnie 
s'associe  par  ses  applaudissements. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau. 

1°  Par  M.  Buisson,  horticulteur  à  Courbevoie  f Seine),  six 
Laitues  appartenant  à  une  variété  qu'il  croit  nouvelle  et  qu'il 
nomme  Citron,  mais  dont  la  nouveauté  n'est  pas  regardée  par  le 
Comité  de  Culture  potagère  comme  bien  établie.  D'après  M.  Buis- 
son, cette  Laitue  peut  être  également  cultivée  l'hiver  comme 
l'été;  elle  est  hâtive,  lente  à  monter  et  se  prête  très  bien  à  la 
culture  forcée.  Le  Comité  demande  qu'elle  lui  soit  présentée  de 
nouveau  au  printemps  prochain. 

2° Par  M.  Mauban,  amateur, propriétaire  àSoizy-sous-Étiolles, 
un  très  volumineux  Champignon  qui,  écrit-il,  a  été  trouvé  par 
son  jardinier  dans  une  bûche  où  avaient  été  plantées  des 
Tomates. 

M.  Mussat  fait  observer  qu'il  faut  bien  se  garder  de  prendre 
ce  Champignon  pour  une  monstruosité  du  Champignon  de 
couche  ou  Agaric  chumpètre;  c'est  en  effet  un  individu  d'une 
espèce  qui  a  reçu  des  botanistes  le  nom  de  Bovista  gigantea  Nées 
{Lycoperdon  giganteumBxiLSca)  et  qui  rentre  dans  la  catégorie 
des  Champignons  connus  sous  la  dénomination  vulgaire  de 
Vesse-loup.  Il  n'est  pas  comestible  ou  ne  l'est  qu'à  lélat 
jeune. 

3"  Par  11.  Ruelle-Haliu,  pépiniériste  à  Carlepont  (Oise),  des 
Cei'ises  dont  l'arbre  provient  d'un  semis  de  la  Cerise  anglaise 
hâtive.  Le  Comité  d'Arboriculture  fruitière  juge  ce  fruit  assez 
beau  ;  mais  il  déclare  que  les  spécimens  qui  lui  sont  soumis  sont 


308  PROCÈS- VERBAUX. 

incomplètement  mûrs.  Il  demande  dès  lors  à  en  recevoir  qui 
aient  atteint  leur  maturité. 

M.  le  représentant  du  Comité  d'Arboriculture  fruitière  apprend 
à  la  Compagnie  qu'un  lot  de  six  Pêches  est  arrivé  quand  le 
Comité  avait  terminé  sa  séance;  ces  fruits  n'ont  donc  pu  être 
examinés  et,  par  suite,  il  ne  peut  être  fait  de  proposition  de 
récompense  en  faveur  de  la  personne  à  qui  est  due  celte  remar- 
quable présentation. 

M.  Boizard  exprime  l'avis  que,  puisque  la  Compagnie  a  ces 
fruits  sous  les  yeux,  on  pourrait  lui  soumettre  une  demande  de 
prime  sur  laquelle  elle  aurait  à  voter. 

M.  le  Président  déclare  que  l'on  ne  peut  procéder  comme  le 
propose  M.  Boizard,  mais  que  le  Comité  sera  libre  de  faire,  s'il 
le  juge  convenable,  à  la  prochaine  séance,  une  proposition  de 
récompense,  attendu  qu'il  peut  dès  maintenant  examiner  les 
Pêches  qui  ont  été  déposées  sur  le  Bureau. 

4°  Par  M.  Leclerc  (Paul),  jardinier  chez  M.  Finet,  à  ArgenleuiJ 
(Seine-et-Oise),  un  lot  d'Orchidées  fleuries  qui  comprend  un 
Thunia  Bensonise,  un  Odontoylossum  luteo-purpureum  Hystvix  et 
une  belle  variété  de  VOncidium  crispum.  Une  prime  de  1'"  classe 
est  accordée  pour  cette  présentation. 

D'après  la  note  dont  M.  Leclerc  a  accompagne  ses  Orchidées, 
le  Tkunia  Bensoniic  est  une  plante  du  Moulmein  et  de  la  Bir- 
manie, dont  l'introduction  en  Europe  est  due  au  colonel  Beiison 
à  qui  elle  est  dédiée.  Les  Tkunia  sont  des  plantes  demi  épiphytes 
et  terrestres,  qui,  en  culture,  exigent  un  compost  nourrissant,  un 
repos  accentué  ;  puis, du  mois  de  décembre  à  celui  de  juillet,  pé- 
riode pendant  laquelle  ils  sont  en  végétation,  de  la  chaleur  etde 
l'humidité.  Après  la  floraison,  on  diminue  les  arrosements  pour 
les  supprimer  bientôt  complètement,  afin  de  permettre  à  la  plante 
d'aoûler  ses  iiseudo-bulbes.  Quant  à  la  variété  Hystrlx  de 
VOdontoglossum  luteo-purpin^eum,  elle  est,  de  même  que  le  type 
de  son  espèce,  originaire  de  la  Colombie.  C'est  une  plante  de 
serre  froide,  très  vigoureuse,  qui  offre  cette  particularité  qu'elle 
vient  mieux  en  culture  qu'à  l'état  spontané. 

5°  Par  M.  R.  Jolibois,  jardinier-chef  au  palais  du  Luxembourg, 
deux  beaux  pieds  fleuris  des  Cypripediuin  Veitchianutn  el  super- 


SÉANCE  DU   10  JUIN  1886.  309 

ciliare,  pour  la  présentation  desquels  il  lui  est  décerné  une  prime 
de  l""^  classe  à  laquelle  il  déclare  renoncer. 

6"  Par  M.  Fauvel,  jardinier  chez  M.  Picot,  à  Taverny  (Seine- 
et-Oise),  un  lot  nombreux  d'Orchidées  composé  de  deux  pieds 
fleuris  et  d'inflorescences  coupées  de  quatorze  espèces  ou 
variétés  réunies  en  un  fort  et  beau  bouquet.  Les  deux  pieds 
fleuris  sont  un  Cypripedium  ciliolare  et  un  Cattleya  nouveau,  à 
fleur  très  odorante  et  d'un  beau  coloris,  qui  a  été  importé  du 
Brésil  en  1883,  en  considération  duquel  il  est  accordé  à  M.  Fauvel 
une  prime  de  1'*  classe.  Quant  aux  espèces  et  variétés  d'Or- 
chidées que  comprend  le  bouquet  déposé  sur  le  bureau,  ce  sont 
les  suivantes  :Za?/m/)M;7?wrfl^a,  Cattleya  Mossise  en  deux  variétés, 
Anguloa  Cloiresii,  Trichopilia  suavis  gi-andiflora,  Vanda  suavis, 
Oncidium  divaricatum ,  un  Gougora  à  fleurs  vertes  très  odorantes, 
importé  du  Brésil  en  1882,  enfln  les  Cypripedium  Lawrencea- 
num,  longifolium,  barbalum  grandiflorum,  Louùi,  villosum  et 
Crossianum, 

1°  Par  M.  Duval  (Léon),  horticulteur  à  Versailles,  rue  de  l'Er- 
mitage, une  nombreuse  série  d'Orchidées  fleuries  dont  la  pré- 
sentation lui  vaut  une  prime  de  l''"  classe,  avec  félicitations  de 
la  part  du  Comité  compétent.  Ces  plantes  sont  les  suivantes  : 
5  Cattleya  Mos&ix  et  1  C.  Harrissoni,  A  Odontog lossum  vexilla- 
rium,  4  0.  Alexandrie  et  1  0.  co7^datum,  2  Epidendrum  vitelli- 
num  majus,  1  Masderallia  ignea  Massangeana  et  1  M.  Harryana 
grandiflora,  1  Dendrobium  thyrsiflorum,  enfin  les  Cypripedium 
Schlimii,  ciliolare,  Lairrenceanuyn,  Dominyanum,  Sicanianum  et 
Hookerœ. 

Dans  la  lettre  qu'il  a  jointe  à  ses  plantes, M.  Duval  (Léon)  fait 
observer  que  toutes  ces  Orchidées  sans  exception  proviennent 
de  ses  cultures  qui,  au  moment  présent,  ne  comprennent  pas 
moins  de  dix  à  douze  mille  pieds  de  plantes  de  cette  famille. 

8°  Par  M.  Bleu  (Alf.),  Secrétaire-général  de  la  Société,  trois 
Orchidées  remarquables  à  des  points  de  vue  difl"érents,  pour  la 
présentation  desquelles  il luiestaccordé  une  prime  de  1"  classe, à 
laquelle  il  déclare  renoncer.  La  première  est  un  Odontoglossum 
vexillarium  d'un  développement  exceptionnel,  qui  porte  un  très 
grand  nombre   d'amples    et  belles  fleurs  ;   la  seconde  est  le 


310  PROCÈS-VERBAUX. 

Selenipedium  caudatum  représenté  par  deux  pieds  sur  l'un  des- 
quels les  deux  pétales  ont  atteint  0°^,67  de  longueur,  tandis  que 
l'autre  leur  allongement  a  été  tel  que  chacun  ne  mesure  pas 
sur  moins  de  0"\83;  enfin  la  troisième  est  un  hybride  obtenu  par 
M.  Bleu  enU'elesCt/pjipedium  barbaiumsuperhum  et  Vtitchianum, 
dont  la  grande  et  belle  fleur  réunit  des  caractères  des  deux 
parents. 

9"  Par  M.  Paillet,  horticulteur  à  Chatenay,près  Sceaux  (Seine), 
une  nom.breuse  collection  de  Pivoines  herbacées  en  fleurs 
coupées,  pour  la  présentation  de  laquelle  il  obtient  une  prime 
de  !'■•  classe. 

10**  Par  M.  Schwartz,  jardinier  chez  M.  Lemercier,  à  Bagneux 
(Seine),  un  bouquet  de  fleurs  de  Reines-Margueri tes  et  un  autre 
de  fleurs  de  ^/???iiae/e/7a/js, les  unes  et  les  autres  obtenues  à  contre- 
saison  et  qu'il  présente  hors  concours.  Dans  sa  note  d'envoi, 
M.  Schwartz  dit  qu'il  se  propose  de  continuer  jusqu'au  mois  de 
décembreetjanvier  prochains  lasérie  de  présentations  deReines- 
Marguerites  fleuries  qu'il  a  commencée  l'hiver  dernier.  Quand  il 
aura  ainsi  démontré  qu'il  peut  faire  fleurir  cette  plante  pendant 
toute  l'année,  il  fera  connaître  à  la  Société  la  marche  qu'il  suit 
pour  arriver  à  ce  remarquable  résultat.  Il  ajoute  que  celles 
de  ces  plantes  qu'il  présente  aujourd'hui  en  pleine  fleur  ont  été 
mises  en  pleine  terre  à  la  date  d'un  mois. 

\\°  Par  iMM.  Mercier,  père  et  fils,  horticulteurs-pépiniéristes  à 
Chalon-sur-Saône  (Saône-et-Loire),  un  lot  de  Roses  de  semis  qui 
malheureusement  sont  arrivées  en  assez  mauvais  état  pour  que 
le  Comité  de  Floriculture  déclare  ne  pouvoir  en  apprécier  le 
mérite.  Ces  fleurs  appartiennent  à  neuf  sortes  différentes. 

12°  Par  M.  Margottin,  père,  horticulteur  à  Bourg-la-Reine 
(Seine),  un  bouquet  de  Rises  d'une  variété  remontante  obtenue 
par  lui,  à  laquelle  il  donne  le  nom  de  Gloire  de  Margottin. 
Une  Commission  a  été  désignée  pour  aller  examiner  sur  place 
cette  nouvelle  variété  et  en  faire  l'objet  d'un  Rapport  spécial. 

13°  Par  M.  Chargueraud,  jardinier-chef  à  l'École  vétérinaire 
d'Alfort  et  l'un  des  Secrétaires  de  la  Société,  deux  rameaux 
fleuris  du  Chrysanthème  «  Deuil  de  Monsieur  Thiers  »  qu'il  pré- 
sente afin  de  montrer  que,  avec  des  soins  appropriés,  on   peut 


SÉANCE   DU    10   JUIN    ISSt).  -ili 

retarder  la  floraison  des  Chrysanthèmes  indiens  et  chinois  au 
point  de  la  reporter  de  plusieurs  mois  en  arrière  de  son  époque 
naturelle.  On  voit,  en  effet,  sur  ces  rameaux,  épanouies  au  mois 
de  juin  1886  des  fleurs  qui,  dans  la  marche  naturelle  des  choses, 
se  seraient  montrées  au  mois  d'octobre  1885. 

'14°  Par  M.  Cornu  (Maxime),  professeur  au  Muséum  d'Histoire 
naturelle,  un  petit  pied  en  pot  de  Pelargonium  zonale  sur  les 
racines  duquel  se  sont  développés  deux  Orobanches  en  ce  mo- 
ment fleuris,  c'est-à-dire  deux  plantes  parasites  dont  la  graine 
a  dû  être  apportée  de  loin  par  une  voie  qu'il  est  impossible  de 
déterminer. 

15"  Par  M.  Ruelle-Hallu,  pépiniériste  à  Carlepont  (Oise),  plu- 
sieurs rameaux  de  Frênes  venus  de  semis  qu'il  a  faits  en  1884, 
ainsi  qu'un  rameau  d'un  Bêtre  panaché  qui  a  été  aussi  obtenu 
par  lui  à  la  suite  d'un  semis  opéré  en  188:2.  —  Sur  la  proposi- 
tion du  Comité  d'Arboriculture  ornementale  et  forestière,  il  est 
accordé  pour  cette  présentation  une  prime  de  3*  classe. 

16°  Par  M.  Bach,  horticulteur  à  Chantilly  (Oise),  des  feuilles 
de  Vigne  vierge  {Ampélopsis  hederacea),  dont  les  unes  ont  été 
prises  sur  des  pieds  qui  avaient  été  pinces,  tandis  que  les  autres 
proviennent  de  pieds  non  soumis  au  pincement.  Celles-ci  sont 
moins  développées  que  les  premières. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  cor- 
respondance et  donne  lecture,  pour  ce  motif,  d'une  lettre  qui  a 
été  adressée  à  M.  le  Président  par  M.  Ceilière^  membre  de  la 
Commission  des  Insecticides,  au  nom  de  cette  Commission.  <(  La 
Commission,  écrit  M.  Cellière,  croit  de  son  devoir  de  relever  une 
«  erreur  commise,  à  la  séance  du  22  avril  dernier  (Voir  le 
«  Journal,  cahier  d'avril  1886,  p.  206),  par  l'honorable 
«  M.  Fornej'  disant  :  le  Puceron  lanigère  s'enfonce  en  terre 
«  pour  y  passer  la  mauvaise  saison.  L'année  dernière,  M.  Croux 
«  émettait  une  opinion  semblable  que  nous  dûmes  relever  en 
«  apportant,  au  mois  de  février  suivant,  des  rameaux  de  Pom- 
«  mier  qui  recelaient,  dans  les  anfractuosités  de  leur  écorce, 
«  des  œufs  et  des  Pucerons  lanigères.  Donc  cet  insecte  hiverne 


;U2  ruocÈs-vERBAUx. 

«  sur  les  parties  aériennes  des  arbres  aussi  bien  que  sur  leurs 

«  parties  souterraines  et  en  terre.  » 

M.  le  Secrétaire-général  signale,  parmi  les  pièces  de  la  cor- 
respondance imprimée^  les  annonces  ou  programmes  de  plu- 
sieurs Expositions  qui  auront  lieu,  cette  année,  tant  en  France 
qu'à  Télranger.  Pour  la  France  ce  sont  les  suivantes  :  i"  Expo- 
sition de  fleurs,  fruits  et  légumes  à  Alençon,  du  6  au  40  octobre 
4886;  2"  Exposition  de  fleurs,  fruits,  raisins,  légumes  et  des 
objets  d'art  et  d'industrie  à  l'usage  de  l'Horticulture  et  de  la 
"Viticulture,  qui  sera  tenue  à  Lyon,  Cours  du  Midi,  par  l'Associa- 
tion horticole  lyonnaise,  du  9  au  1 3  septembre  1 886  ;  3"  deuxième 
Exposition  de  la  Société  d'Horticulture  pratique  de  Monlrcuil- 
sous-Bois,  qui  aura  lieu  à  Montreuil-sous-Bois,  sur  la  place  de 
la  mairie  et  dans  les  écoles  communales  qui  l'avoisinent,  du 
5  au  13  septembre  1886;  4°  Exposition  à  Sceaux  (Seine),  qui 
durera  du  2o  au  30  septembre  1886  ;  5"  St**  Exposition  des  pro- 
duits de  THorticulture  ainsi  que  des  arts  et  industries  qui  s'y 
rattachent,  devant  être  tenue  à  Toulouse,  par  la  Société  d'Hor- 
ticulture de  la  Haute-Garonne,  du  1o  au  19  septembre  188H. 
Pour  l'étranger,  la  Société  royale  d'Horticulture  de  Londres 
annonce  qu'elle  tiendra  une  Exposition  générale  à  Liverpool, 
du  29  juin  au  .')  juillet  1886. 

M.  Dybowski  entretient  la  Compagnie  des  expériences  qu'il  a 
faites  en  vue  de  se  débarrasser  des  Fourmis.  Sans  doute,  diU-ii, 
ces  insectes  ne  nuisent  pas  aux  plantes  directement  en  en  ron- 
geant une  partie  quelconque  pour  s'en  nourrir,  puisqu'ils  ne 
sont  pas  herbivores;  mais  ils  deviennent  gênants  dans  les  jardins 
parce  qu'ils  en  bouleversent  la  terre,  et  qu'en  soulevant  celle  à 
travers  laquelle  ils  creusent  leurs  galeries,  ils  finissent  souvent 
par  enterrer  certaines  plantes  dont  ils  entravent  ainsi  la  végéta- 
tion et  dont,  d'ailleurs,  ils  amoindrissent  ou  annihilent  même 
l'effet  ornemental.  C'est  surtout  ce  qui  arrive  pour  les  dessins  de 
mosaïculture,  et  c'est  aussi  parce  que  lui-même  voyait  dans  son 
jardin,  un  sujet  de  mosaïculture  sérieusement  endommagé  par 
la  présence  d'une  fourmilière  qu'il  a  tâché  de  se  débarrasser  de 
ces  insectes. 

On  a  conseillé,  dit  M.  Dybowski,  différents  procédés  pour  se 


SÉANCE  DU  10  -luix  1886.  313 

débarrasser  des  Fourmis.  Pour  lui,  ce  qui  lui  a  donné  les  meil- 
leurs résultats,  c'est  une  solution  de  sulfo-carbonate  de  potas- 
sium au  centième.  Il  étend  un  litre  de  cette  solution  dans  l'eau 
d'un  arrosoir  de  dix  litres  et  il  verse  ensuite  ce  liquide  dans  la 
fourmilière.  Si  Teau  n'a  pas  pénétré  partout,  il  recommence 
l'opération  et  il  obtient  alors  sûrement  l'effet  désiré.  Les 
plantes  voisines  de  la  fourmilière  ainsi  traitée  ne  souffrent 
nullement  de  l'action  de  la  substance  employée.  Ce  procédé 
ne  peut  être  employé  dans  les  serres  où  les  Fourmis  sont 
souvent  fort  incommodes;  mais  là  on  les  détruit  sans  peine  en 
mettant  dans  un  vase  quelconque  de  l'eau  sucrée  additionnée 
d'un  peu  de  rhum  ou  de  cognac.  Les  Fourmis  vont  s'y  noj'er  et 
parfois  en  si  grande  quantité  que  leur  masse  finit  par  former 
dans  le  vase  une  sorte  de  bouillie  épaisse  et  presque  solide. 
Enfin  quand  les  Fourmis  suivent  dans  leurs  pérégrinations  une 
ligne  déterminée,  comme  cela  arrive  généralement,  on  les 
détourne  sans  peine  en  traçant  sur  leur  chemin  des  raies  avec 
du  blanc  d'Espagne,  substance  qui  leur  inspire,  paraît-il,  une 
profonde  répulsion.  De  là,  quand  on  les  voit  se  diriger  vers  un 
arbre  pour  l'envahir,  on  peut  sans  peine  les  détourner  en  tra- 
çant au  bas  du  tronc  une  large  bande  circulaire  avec  du  blanc 
d'Espagne. 

M.  Jolibois  dit  à  ce  propos  qu'il  délivre  sans  peine  ses  plantes 
des  Fourmis  au  moyen  de  l'insecticide  Fichet,  qui  est  parfaite- 
ment connu. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  docu- 
ments suivants  : 

1°  Rapport  sur  les  cultures  de  M.  Duval  fLéon),  à  Versailles! 
M.Hariot  fPaul),  Rapporteur,  —  Les  conclusions  de  ce  Rapport, 
tendant  au  renvoi  à  la  Commission  des  récompenses,  sont  mises 
aux  voix  et  adoptées. 

2°  Rapport  sur  une  brochure  de  M.  Vauvel,  relative  à  la  cul- 
ture de  l'Asperge;  M.  Bourdin,  Rapporteur. 

3°  Note  sur  le  Witloof,  par  M.  Hébrard  (Alexandre), 

4°  Limites  des  variétés  en  Horticulture;  les  Congrès  pomolo- 
giques,  par  M.  Carrière  (E.-A.). 


814  PROCÈS-VERBAUX. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions; 
Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


SÉANCE    DU    24   JUIN    1886 

Présidence  de  M.  nar«ly, 

La  séance  est  ouverte  vers  deux  heures  et  demie  devant 
130  Membres  titulaires  et  M  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

A  propos  du  procès-verbal,  M.  Forney  déclare  que  lorsqu'il  a 
parlé  de  Pucerons  lanigères  s'enfermant  en  terre  pendant  l'hive)', 
il  n'a  pas  voulu  dire  que  ces  insectes  sans  exception  se  compor- 
tent de  même;  il  ne  nie  pas  qu'il  n'en  reste  sur  les  arbres. 

M.  Girard  (Maurice)  dit  qu'il  ne  faut  pas  trop  généraliser  à 
cet  égard.  Quand  l'hiver  est  doux,  les  Pucerons  lanigères  le 
l)assent  dans  les  anfractuosités  de  l'écorce  des  arbres;  mais  ils 
s'enterrent  pendant  les  hivers  ligoureux. 

M.  Venteclaye,  d'Argenteuil,  voit  une  preuve  de  l'hivernage 
des  Pucerons  lanigères  sur  le  tronc  et  les  branches  des  arbres 
dans  ce  fait  qu'il  a  délivré  tous  ses  Pommiers  de  ces  insectes  en 
les  badigeonnant  avec  un  mélange  dont  il  indique  de  la  manière 
suivante  la  composition  et  le  mode  d'emploi.  Pour  obtenir  un 
kilogramme  de  ce  mélange,  il  met  dans  un  vase  150  grammes 
de  savon  noir  avec  300  grammes  d'une  solution  de  sulfate  de  fer 
préparée  à  raison  de  100  grammes  de  ce  sel  pour  un  litr-e  d'eau. 
Il  chaulTe  au  bain-marie  pour  faire  fondre  le  savon.  Le  tout 
étant  devenu  bien  liquide,  il  relire  du  feu  et  complète  le  mélange 
en  y  ajoutant  300  grammes  de  jus  de  tabac  à  15  degrés  et 
230  grammes  de  chaux  à  badigeon  liquide.  Cette  chaux  est  des- 
tinée à  colorer  les  liquides,  de  sorte  qu'on  reconnaisse  sans  peine 
les  places  qui  en  ont  élé  enduites.  Après  la  taille  d'hiver,  il  gratte 
avec  soin  les  vieilles  écorces  des  arbres  et  les  badigeonne  ensuite 
avec  le  liquide  préparé  comme  il  vient  d'être  dit.  Il  invite  ses 


SÉANCE  DU  24  JUIN    1886.  315 

collègues  à  venir  s'assurer  par  eux-mêmes,  en  visitant  son  jar- 
din situé  boulevard  Héloïse,  1 ,  à  Argenteuil,  que,  grâce  à  ce 
traitement,  ses  Pommiers,  au  nombre  d'une  centaine,  sont 
aujourd'hui  complètement  délivrés  des  Pucerons  lanigères  qui 
les  avaient  envahis. 

Egalement  à  propos  d'Insectes  nuisibles,  M.  Girard  (Maurice) 
dit  que  M.  Vilmorin  lui  a  communiqué  une  lettre  de  l'un  de  ses 
clients  qui  lui  apprend  qu'un  insecte  inconnu  de  lui  cause  en  ce 
moment  de  grands  dégâts  dans  ses  cultures  de  Melons.  Malheu- 
reusement, les  spécimens  envoyés  dans  cette  lettre  sont  arrivés, 
par  la  poste,  en  trop  mauvais  état  pour  être  sûrement  recon- 
naissables;  aussi  M.  Girard  (Araurice)  désirerait-il  en  voir  qui  ne 
fussent  pas  endommagés,  pour  être  sûr  de  la  détermination 
qu'il  en  ferait.  Toutefois  il  présume,  dès  ce  moment,  que  l'insecte 
dont  il  s'agit  est  une  petite  Punaise  sauteuse,  Hémiptère  hété- 
roptère  du  groupe  des  Gapsides^  appartenant  au  genre  Astemma, 
genre  d'Insectes  dont  les  mœurs  sont  très  peu  connues 
et  dont  une  espèce  vit,  dans  les  environs  de  Paris,  sur  la  Mer- 
curiale. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  sept  nouveaux  Membres  titulaires  qui  ont  été 
présentés  dans  la  dernière  séance  et  contre  lesquels  il  n'a  pas 
été  fait  opposition. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  Bureau  : 

1"  Par  M.  Coulombier,  père,  de  Vitry-sur-Seine,  deux  Fraises 
de  la  variété  Lucas  dont  chacune  sembie  résulter  de  la  soudure 
de  deux  ou  trois  venues  côie  à  côte  sur  le  même  pédoncule. 
Le  pied  sur  lequel  se  sont  développées  ces  deux  monstruosités 
a  présenté  ce  fait  remarquable  que  toutes  les  Fraises  qu'il  a 
produites  offraient  la  même  anomalie;  de  là  M.  Coulombier 
présume  que  les  filets  qui  en  proviennent  donneraient  des  pieds 
dont  les  fruits  auraient  le  méuie  caractère.  Comme  le  fait  obser- 
ver M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère,  l'expérience 
peut  seule  montrer  si  cette  idée  est  fondée. 

2°  Par  M.  Dallé;,  horticulteur,  rue  Pierre-Charron,  28,  à  Paris, 
quatre  Orchidées  fleuries,  pour  la  présentation  desquelles,  sur 
la  proposition  du  Comité  de  Floriculture,  il  lui  est  accordé  une 


316  PROCÈS-VERBAUX. 

prime  de  3^  classe,  qu'il  l'enonce  à  recevoir.  Ces  plantes  sont  :  le 
Vanda  suavis,  VOdontoglossum  citrosmum^V Epidendrum  vitelli- 
num  et  le  S pathog lattis  Augvstorum.  Cette  dernière  Orchidée  est, 
selon  la  note  de  présentation,  le  premier  pieel  qui  soit  venu  en 
France  d'une  espèce  tout  récemment  découverte  dans  les  îles 
de  la  Sonde,  qui  se  recommande  essentiellement  parce  que  sa 
floraison  se  prolonge,  assure-t-on,  pendant  six  mois,  chaque 
année.  Le  pied  que  la  Compagnie  en  a  sous  les  yeux  est  déjà 
fleuri  depuis  deux  mois  et  demi.  Cette  Orchidée  est  terrestre  et 
croît  naturellement  dans  des  localités  ombragées  et  très  humides. 
Aussi  faut-il  la  tenir  dans  une  serre  chaude  humide. 

3°  Par  M.  Lusseau,  archilecte-paysagisle,  à  Bourg-la-Reine 
(Seine),  un  pied  remarquablement  fleuri  d'une  curieuse  Orchidée, 
VAcineta  Humboldtii .,  dont  la  bonne  culture  lui  vaut  une  prime 
de  2^  classe. 

4°  Par  M.  Millet,  horticulteur  à  Bourg-la-Reine,  six  pieds 
fleuris  d'une  Tubéreuse  double  [PoUanthes  tuberosa  Lin.)  de  la 
variété  la  Perle  qu'il  dit  être  préférable  à  la  variété  qui  est 
habituellement  cultivée.  —  Il  obtient  une  prime  de  3'  classe  à 
laquelle  il  déclare  renoncer. 

5"  Par  M.  Dugourd,  jardinier  chez  M.  le  comte  de  Circourt,  à 
Fontainebleau,  une  nombreuse  série  de  fleurs  coupées  compre- 
nant :  une  collection  de  4"i  variétés  du  Lychnis  ckalcedonica; 
une  collection  de  35  variétés  de  Viola  cornuta;  des  fleurs  de 
Potentilles  venues  d'un  semis  de  1885;  enfln  une  cinquantaine 
de  liges  fleuries  de  tout  autant  de  plantes  vivaces  parmi  les- 
quelles se  trouvent  plusieurs  Orchidées  indigènes,  —  Il  reçoit 
deux  primes  de  2<=  classe,  l'une  pour  sa  collection  de  Zj/c/m?'s, 
l'autre  pour  le  reste  de  sa  présentation. 

6°  Par  MM.  Vilmorin-Andrienx,  quai  de  la  Mégisserie,  4, 
treize  pieds  en  pots  remarquablement  fleuris  de  Phlox  de  Drum- 
mond  nain,  représentant  tout  autant  de  variétés  bien  tranchées. 
Cette  présentation  est  faite  hors  concours  et  leur  vaut  de  vifs 
remerciements  de  la  part  du  Comité  de  Floriculture. 

La  race  naine  du  Phlox  de  Drummond  a  été  obtenue  à  la  date 
d'une  douzaine  d'années.  Elle  est  aujourd'hui  parfaitement  fixée. 
Cultivée  comme  le  type  ordinaire  de  l'espèce,  elle  donne  des 


SÉANCE  DU  24  JUIN  1886.  317 

pieds  abondamment  fournis  de  ramifications  dressées,  qui  se 
couvrent  de  fleurs  et  qui  n'ont  que  0™20  environ  de  hauteur. 
C'est  pour  la  faire  connaître  et  apprécier  que  MM.  Vilmorin- 
Andrieux  en  présentent  aujourd'hui  les  pieds  que  la  Compagnie 
a  sous  les  yeux  (■!). 

7-  Par  MM.  Croux  et  fils,  pépiniéristes,  vallée  d'Aulnay, 
près  Sceaux  (Seine),  trois  branches  fleuries  de  Magnolia  macro- 
phijlla,  pour  la  présentation  desquelles  il  leur  est  accordé  une 
prime  de  2"  classe  qu'ils  renoncent  à  recevoir. 

Au  nom  du  Comité  d'Arboriculture  ornementale  et  forestière, 
M.  Maurice  de  Vilmorin  fait  observer  que  le  Magnolia  macro- 


(1)  Avec  ces  treize  pieds  de  Phlox  Bnimmondii  à  fleurs  simples, 
MM.  Vilmoria-Andrieux  avaient  apporté  quelques  tiges  fleui'ies  d'une 
variété  de  la  même  espèce,  à  fleurs  doubles,  dont  une  m'a  été  obli- 
geamment remise.  En  me  remettant  ce  spécimeo,  M.  Maur.  de  Vilmorin 
m'a  fait  observer  que,  bien  qu'ayant  les  fleurs  doubles,  cette  nou- 
velle variété  se  multiplie  de  graines  comme  les  variétés  à  fleurs 
simples.  Il  y  avait  donc  quelque  intérêt  à  examiner  de  près  ces  fleurs, 
afin  de  reconnaître  pourquoi,  en  doublant,  elles  ne  perdent  pas  la 
faculté  de  produire  de  bonnes  graines. 

Il  nVst  pas  inutile  de  rappeler,  à  ce  propos,  que  les  fleurs  peuvent 
devenir  doubles  de  manières  différentes,  notamment  :  I»  par  la 
transformation  en  pétales  de  la  totalité  ou  d'une  partie  de  leurs 
étamines,  plus  rarement  de  leurs  pistils,  parfois  en  même  temps 
des  étamines  et  des  pistils  qui  peuvent  même  augmenter  de 
nombre  tout  en  se  pétalisant;  2"  par  la  multiplication  de  leur  corolle 
dont  il  peut  alors  exister  deux  ou  trois  rangs,  chaque  rang  offrant 
souvent  plus  de  pétales  ou  de  lobes  que  dans  l'état  naturel. 

Ces  deux  modes  de  duplicature  coexistent  d;ins  le  Plox  de  Drum- 
mond  double  de  MM.  Vilmorin-Audrieux,  surtout  le  second  qui  prend 
à  la  transformation  subie  par  la  fleur  de  cette  plante  la  part  de 
beaucoup  la  plus  importante. 

Dans  toutes  les  fleurs  que  j'en  ai  disséquées,  j'ai  trouvé  le  calice  et 
le  pistil  cà  l'état  normal,  organisés  et  développés  comme  ils  le  sont 
dans  la  fleur  simple.  Il  est  donc  tout  naturel  que  le  pistil,  qui  n'a  subi 
aucune  altération  dans  sa  manière  d'être  habituelle,  produise  de 
bonnes  graines,  s'il  est  fécondé.  Or,  dans  toutes  ces  fleurs,  j'ai  vu  au 
moins  une  étamine  parfaitement  conformée  et  abondamment  pourvue 
de  pollen,  d'où  il  suit  que  la  fécondation  du  pistil  doit  s'effectuer 
sans  difficulté.  L'une  de  ces  fleurs  offrait  même  cette  particularité 


318  PROCES- VERBAUX. 

phylla,  dont  le  nom  est  tiré  des  fortes  proportions  de  ses 
feuilles,  est  une  espèce  des  États-Unis,  qui  remonte  beaucoup 
vers  le  Nord  ;  aussi  est-il  complètement  rustique  sous  notre 
climat.  Pendant  l'hiver  de  1879-1880,  dans  l'établissement  de 
MM,  Croux,  il  a  supporté  sans  en  souffrir  des  gelées,  exception- 
nelles pour  nos  pays,  de  —  So"^  C.  Il  a  besoin  d'une  terre  pro- 
fonde, riche  et  fraîche,  un  peu  forte.  11  donne  une  très  grande 
fleur  agréablement  odorante  au  bout  de  chacun  de  ses  rameaux. 
C'est,  en  somme,  un  arbre  magnifique  qui  n'est  pas  aussi 
répandu  qu'il  mérite  de  l'être.  Quelques  personnes  le  confon- 
dent avec  le    M.    (Imbi^ella  qui   néanmoins  en  diffère  par  la 


remarquable  qu'elle  avait  sept  étamines  en  parfait  état,  au  lieu  des  cinq 
que  po-sède  la  fleur  simple.  Ailleurs  il  en  existait  quatre,  trois  ou 
seulement  une.  Dans  ces  derniers  cas,  les  étamines  qui  avaient  subi 
l'influence  de  la  duplicature  s'étaient  changées  ch;icunc  en  un  petit 
filet  rougeàtre,  sans  anthère,  et  offrant  un  commencement  à  peine 
appréciable  de  pétalisatioa.  Kn  somme,  les  cinq  étamines  étaient 
généralement  repn^sentées  de  manière  ou  d'autre  dans  la  fleur 
double.  L'audroc(^e  ou  verticille  d'étamines  n'avait  donc  pas  concouru 
à  la  duplicature.  Toutefois,  il  y  a  lieu  de  penser  que  l'action  modifica- 
trice de  la  culture  continuant  de  s'fxercer  sur  cette  variété,  qui  est 
actuellement  d'origine  récente,  celles  d'entre  les  étamines  qui  sont 
passées  à  Télat  de  filet  sans  anthère  ei  qui  montrent  de  faibles  indices 
de  pétalisation,  acc^miueront  plus  nettement  ce  commi-ncemenl 
de  transformation  et  deviendront  des  pétales  supplémeutaires. 

Dans  l'état  actuel,  c'est  exclusivement,  peut-on  dire,  de  la  corolle 
que  dépend  la  duplicature  des  fleurs  du  Phlox  de  Drummond.  Dans 
presque  toutes  c^s  11  urs,  la  corolle  normale,  tout  in  restant  monopé- 
tale et  conseivant  sa  conformation  naturelle,  a  augmenté  le  nombre 
de  ses  lobes  qui  s'est  élevé  généralement  à  tiuit  ou  neuf.  En  outre,  il 
s'est  produit  plus  intérieurement  un  sncond  verticille  corollin  de  cinq 
ou  six  partiis;  mais  cotte  seconde  corolle  diffère  de  celle  en  dedans 
de  laquelle  elle  est  située  en  ce  qu'elle  est  profondément  et  irrégu- 
lièrement partagée  en  segments  qui,  au  premier  coup  d'oeil,  semblent 
être  tout  autmtde  pétales. 

En  somme,  les  fleurs  du  Phlox  de  Drummond  sont  à  la  fois  doubles 
par  mnliiplication  de  la  corolle  et  fertiles  par  suite  de  l'étal  parfait 
du  pistil,  ainsi  que  d'uu  nombre  d'étamines  qui  varie  d'une  fleur  à 
l'autre. 

{TioP:  du  Secrétaire- Rédacteur.) 


SÉANCE  DU  24  JUIN  1886.  319 

couleur  verdàtre  de   sa  fleur  dont   l'odeur  est  peu  agréable. 

M.  Trufîaut,  père,  fait  observer  que  si  le  M.  macrophjlla  est 
peu  répandu,  cela  lient  à  ce  qu'il  est  difficile  à  multiplier  et 
délicat  pendant  les  premières  années. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

A  la  suite  des  présentations,  M.  Chargueraud  met  sous  les 
yeux  de  ses  collègues  des  spécimens  d'une  Campanule  qui  lui 
a  ofl"ert  un  fait  remarquable.  C'est  une  plante  spontanée  dans 
certaines  parties  de  la  France,  notamment  dans  les  environs  de 
Toulouse,  qui  a  reçu  le  nom  de  Campanula  persicifolia  var. 
aubpyrenaica,  et  dans  laquelle  le  calice  est  velu,  blanchâtre. 
C'est  des  environs  d6  Toulouse  que  des  pieds  en  ont  été  rap- 
portés, il  y  a  une  vingtaine  d'années,  et  plantés  sur  une  rocaille, 
dans  le  jardin  de  l'École  vétérinaire  d'Alfort.  La  plante  a  bien 
végété  dans  ces  conditions  ;  elle  s'est  ressemée  et  de  ses  graines 
sont  venus  succcssivementde  nouveauxpieds  constituant  diverses 
variétés,  notamment  une  à  fleurs  blanches  et  d'autres  dont  la 
corolle  avait  une  teinte  intermédiaire  entre  le  type  bleu  et  la 
variété  blanche.  Il  y  en  a  eu  aussi  dont  la  fleur  avait  deux  el 
même  trois  corolles  concentriques.  Or,  M.  Chargueraud  dit 
qu'on  n'a  rien  fait  pour  déterminer  ces  modifications  du  type 
naturel.  Il  assure  même  qu'il  n'existait  pas  non  plus  dans  le 
voisinage  d'autres  espèces  de  Campanules  dont  le  pollen  pût 
venir  opérer  une  hybridation.  La  modification  du  type  a  donc 
été  absolument  spontanée,  sans  autre  cause  probable  que  la 
nouveauté  des  conditions  dans  lesquelles  la  plante  s'est  trouvée 
placée  à  Alfort.  M.  Chargueraud  fait  ressortir  l'intérêt  qu'il  y 
aurait  à  réunirdes  faits  analogues,  s'il  s'en  présente,  el  à  observer 
attentivement  les  circonstances  dans  lesquelles  ils  se  produi- 
raient, afin  d'arriver  à  déterminer,  dant  la  limite  du  possible, 
les  causes  auxquelles  ils  pourraient  être  dus. 

Également  à  la  suite  des  présentations,  M.  Michelin  montre 
à  la  Compagnie  des  imitations  de  fruits  exécutées  en  marbre 
par  un  artiste  de  Saint-Germain-en-Laye  et  donne  à  ce  sujet 
quelques  renseignements.  La  Société  possède,  dit-il,  une  nom- 
breuse collection  de  fruits  modelés,  dans  lesquels  la  nature  est 


3:20  PROCÈS-VERBAUX. 

imitée  avec  une  telle  perfection  que,  rux  yeux  de  personnes  non 
averties,  même  de  pomologues  exercés,  ils  pourraient  passer 
facilement  pour  des  produits  naturels.  Malheureusement  l'ha- 
bile artiste  qui  les  a  exécutés,  feu  notre  collègue  Buehetet, 
est  mort  sans  l'avoir  terminée,  si  toutefois  on  peut  dire  qu'une 
pareille  collection  soit  jamais  terminée,  et  aujourd'hui  personne 
à  Paris  ne  s'occupe  de  ce  genre  spécial  de  modelage.  Les 
spécimens  que  la  Compagnie  a  en  ce  moment  sous  les  yeux  sont 
cependant  un  essai  qui  mérite  des  éloges  ;  mais  il  est  à  craindre 
que  le  poids  considérable  de  la  matière  avec  laquelle  sont  faites 
ces  imitations  ne  crée  un  inconvénient  sérieux  pour  une  pareille 
collection.  Néanmoins,  c'est  là  une  tentative  à  laquelle  on  doit 
applaudir  et  qu'on  peut  désirer  voir  se  développer. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  procède  au  dépouillement  de  la 
correspondance  qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°  Deux  lettres  par  lesquelles  M.  le  Secrétaire-général  et 
M.  Dybowski,  Secrétaire,  s'excusent  de  ne  point  assister  à  la 
séance  de  ce  jour,  pour  des  motifs  indépendants  de  leur 
volonté. 

2°  Une  lettre  dans  laquelle  M.  Oscar  Ofl'rion,  .Membre  de  la 
Société,  exprime  l'idée  qu'il  y  aurait  utilité  à  instituer  un 
Comité  de  Dégustation  pour  les  produits  alimentaires  de  l'horti- 
culture. 

M.  le  Président  dit  que  le  Bureau  s'est  occupé  de  la  ques- 
tion soulevée  par  M.  Offrioa  et  que  l'avis  auquel  il  s'est  arrêté  a 
été  que  l'institution  d'un  Comité  spécial  de  dégustation  n'aurait 
pas  d'utilité  réelle,  puisque  la  mission  qui  devrait  lui  être  confiée 
appartient  de  droit  au  Comité  de  Culture  potagère  ou  à  celui 
d'Arboriculture  fruitière,  selon  qu'il  s'agit  de  plunfes  alimen- 
taires ou  de  fruits. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée,  M.  le  Secré- 
taire signale  les  suivantes  :  1°  Une  circulaire  adressée  par  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  publique  aux  Sociétés  savantes  en 
même  temps  (ju'un  questionnaire  relatif  au  prix  de  tous  les 
objets  de  consommation  courante  dans  les  ménages  i^^l'annonce 
et  le  programme  de  l'Exposition  d'Horticulture  qui  aura  lieu  à 
Coulommiers  (Seine-et-Marne),  du  18  au  20  septembre  prochain, 


NOMINATIONS    DU    10    Jl'IN    1886.  3"2J 

à  l'occasion  du  25*  anniversaire  de  la  fondation  de  la  Société 
horticole  qui  a  son  siège  dans  cette  ville,  ainsi  que  le  programme 
de  la  liS'^  Exposition  qui  sera  tenue  à  Anvers  (Belgique),  les  8,  9 
et  10  août  prochain,  par  la  Société  royale  d'Horticulture  et 
d'Agriculture  d'Anvers. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  Bureau  des  documents 
suivants  : 

1°  Rapport  sur  l'examen  des  Pupilles  de  la  Seine,  élèves- 
jardiniers,  à  Yillepreux(Seine-8t-0ise), candidats  au  prix  Laisné  ; 
iM.  Michelin,  Rapporteur. 

^^  Compte  rendu  de  l'Exposition  ouverte  à  Yersailles  le  2^  mai 
1886;  par  M.  Jamin  (Ferdinand). 

3°  Compte  rendu  de  l'Exposition  d'Horticulture  qui  a  eu  lieu 
à  Sedan,  en  juin  1886;  par  M.  Cuargueraud. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
lions  ; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


NOMINATIONS 


Séance  du  10  juin  188G 
MM. 

1.  D'AuTREMONT  (François),  rue  du  Regard,  i4,  à  Paris,  présenté  par 

MM.  Petit  (A.)  et  Delamarre  (E.). 

2.  Defresne  (Joseph),  pépiniériste,  rue  Audigeois,  34,  à  Vitry  (Seine), 

présenté  par  MM.  Coulombier  père  et  Bergman  (E.i. 

3.  Fédit,  propriétaire,  quai  de  la  Mégisserie,  6,  à  Paris,  présenté  par 

MM.  Forgeol  et  Hardy. 

4.  Gardikr  (Léon),  fleuriste,  rue   Elzévir,    16,  à  Paris,  présenté  par 

MM.  Bergman  iF.)  et  Soligoac. 

5.  GuYENNET  (François),    horticulteur,   route    Stratégique,    41,   au 

Petit-Ivry   (Seine),  présenté    par  MM.    Hébrard  (L.)  et  Dela- 
marre (E.). 

23 


32:2  BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 

6.  Henrionnet  (L.j,    régisseur   au    château  d'Eurville,  à   Eurville 

(Haule-Marne),  présenté  par  MM   Bergman (E.)  et  Bergman  (F.) 

7.  Kegeuan  [Ferdinand),  Secrétaire  de  la  Société  d'Horticulture  de 

Mainur,  à  Namur  (Belgique),  présenté  par  MM.   Bergman  (E.) 
et  Bergman  (F,). 

8.  Macgï  (Frédéric),  avenue  des  Tilleuls,  4,  à  Villc-d'Avray  (Seine- 

et-Oise),  présenté  par  MM.  Parisot  (E.),  Fauvel  et  Marie. 

9.  VuxAiN  (Modeste),  marchand  de  couleurs,  rue  Vitruve,  17,  à  Cha- 

roune,  Paris,  présenté  par  MM.  Bergman  (E.)  et  Bergman  (F.), 

10.  WiLLEMAiN  (Paul),  fabricant,  boulevard  Montparnasse,  47,  à  Paris, 

présente  par  MM.  Jolibois  et  Delamarre  (E.). 

SÉANCE  Di;  24  Jim 
MM. 
4.  CoMBET-CoRDiER,  horllcultcur,  chemin  Saint-Gervais,  19,  à  Lyon 
(Rhône),  présenté  par  MM.  Truffaut  père  et  Truffaut  (Albert). 

2.  EsTiEu  (Gabriel),  boulevard  de  Caudéran,  20, à  Bordeaux  (Girondei. 

présenté  par  MM.  Bleu  et  Verlot. 

3.  Hermitte    (César),  horticulteur  à  Ollioules    (Var),    présenté  par 

MM.  Delaville  (Léon)  et  Hariot. 

4.  Kessler,  ingénieur-chimiste  à  Clermont-Ferrand  (Puy-de-Dôme), 

présenté  par  MM.  Bleu  et  Ch;irgueraud. 

5.  Lion  (Eugénie)  (M""),  fleuriste,  boulevard  de  la  Madeleine,  12,  à 

Paris,  présentée  par  MM.  Lévôque  etBoizard. 

6.  pRÉCASTEL  (Armand),  jardinier-chef  au  château  de  Bagatelle,  bois 

de  Boulogne,  prèsNeuilly  (Seine),  présenté  par  MM.  Uouletet 
Lange. 

7.  RosA  (Giuseppe),  horticulteur,  architecte  de  jardins,  via  Thesauro, 

2,  à  Turin  (Italie),  présenté   par  MM.  Bergman  (E.)  et  Berg- 
man (F.). 


BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE 


MOIS  d'.wril,  mai  et  juin  1880 

Algérie  agricole  (V),  Bulletin  de  la  Colonisation,  Agriculture,  Viticul- 
ture, Horticulture,  Économie  rurale,  n"-  121,  122,  123,  12i,  125 
et  126.  Paris;   in-4. 


MOIS  d'avril,  mai  et  juin  1886.  32^ 

American  Pomological  Sociely,  session  of  -1886  (Société  pomologique 
américaine,  session  de  1886).  In-i^  de  171  et  lui  pag  ;  1886. 

Annales  de  la  Société  d'Agi  icultwe.  Sciences,  Arts  et  Commerce  du  dé- 
partement de  la,  Charente,  mars,  avril  et  mai  i886.  Angou- 
lême;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Émulation,  Aqricvlture,  Lettres  et  Arts  de  PAin. 
janvier  à  juin  inclusivement.  Bourg;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Horiicidture  de  r Allier,  tome  8",  'n"  2,  2°  tri- 
mestre de  1885,  Moulins;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Haute-Garonne,  janvier  et 
féviier  1886,  Toulouse;  in-8. 

Annaleg  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Haute-Marne,  n"  26,  mar< 
et  avril  1886.  Chaumont;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d' Uorlizalture  de  Maine-et-Loire,  1885,  .'J'^'  et 
4^  trimestres.  Angers  ;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  Villemomble,  années  1884-1885. 
Le  Haincy  ;  in-12. 

Annales  de  la  So'iélé  d'Horticidfure  et  d'Histoire  naturelle  de  l'Hérault, 
2«  série,  a'  1,  janvier,  février,  mars,  avril  et  mai  1886.  Mont- 
pellier; in-8. 

knnales  de  la  Société  horticole,  vigneronne  et  forestière  de  l'Aube, 
n°'  2,  3,  4  et  5.  Troyes;  in-8. 

Annales  d'i  Commerce  extérieur.  Ministère  du  Commerce  et  de  l'In- 
dustrie, année  1886,  4",  S*  et  6"=  fascicules.  Paris;  in-4. 

Annuaire  ,1886)  de  la  Société  d' Encouragement  pour  l'industrie  na- 
tionale.  Paris;  in-12. 

A2}icMZ/eMr(L),  Journal  des  cultivateurs  d'abeilles,  marchands  de  miel 
et  de  cire,  n°*  5,  6  et  7.  Paris;  in-8. 

Archivos  do  Museu.  nacional  do  Rio  de  Janeiro  (Archives  du  Musée 
national  de  Rio  de  Janeiro,  vol.  I,  iS76,  et  vol.  III,  1878).  Rio 
de  Janeiro  ;  in-4. 

Boletim  da  Sodedade  Broleriana  (BaWeiin  as  la  Société  Brotérienne.  IV, 
fasc.  1,  <886).  Coïmbre;gr.  in-8. 

Bon  Cultivateur  (Le),  organe  de  la  Sociélé  centrale  d'Agriculture 
de  Meurthe-et-Moselle,  n°"  8,10,  11,  12,  13  et  14.  Nancy:  in-4. 

Bulletin  agricole  de  rarrondissemcnt  de  Douai,  années  1883,  1884  et 
1885.  Douai;  in-8. 

Bulletin  agricole  du  Puy-de-Dôme,  n"''  2,  3,  4  et  5.  Clermont-Fer- 
rand;  in-8, 

Bulletin  de  la  Société  bota>iique  de  Trame,  comptes  rendus  des  séan- 
ces, n^'^  I  et  2  de  1886  et  revue  bibliographique  A.  Paris;  in-8. 

Bulletin  de  la  Société  centrale  d'Agriculture  et  des  Comices  agricoles  du 
département  de  l  Hérault, ']a.n\'ier,  février  et  mars  I086.  Montpel- 
lier: in-8. 


324  15ULLETIN    P.IBLIOGKAI'IIIQUE. 

Bulletin  de  la  Société  centrale  d' Horticulture  de  Caen    et  du  Calvados. 

49"  année,  1884.  Caen;in-8. 
Bulletin   de  la  Société  centrale  d'Horticulture  de  ]Sancy,   n"-  1  et   2, 

janvier  avril  1886.  Nancy;  in-8. 
Bulletin  de   la    Société  centrale  d'Horticulture    du  département  de    la 

Seine -Inférieure,  4«  cahier  de  1885.  Rouen;  in-8. 
Btdlelin  de  la  Société  d'Agriculture  et  d'Horticulture  de  l'arrondissement 

de  Pontoise,  n°  97,  6-^  volume,  Sfi*- année,  1«'-  trimestre  de  188(5. 

Poiitoise  ;  in-8. 
Bullelin  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  Poligny  (Jura). 

26«  année,  1885,   et  21"  année,  1886,  n'"'  1    el  2.  Poligny  ;  in-8. 
Bulletin    de    la  Société  d'Encouragement  pour    l'Industrie  nationale , 

mai  18^6,  n"''  3,  4  et  5.  Paris  ;  in-4. 
Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France,  n'"*  7  à  12  inclusive- 
ment, et  comptes  rendus  de  la  session  de  1886,  2'',  3«,  4-,  5« 

et  6"  fascicules.  Paris  ;  in-8. 
Bulletin    de  la  Société   de    Viticulture,   Horticulture  et  Sylvicullure  de 

l'arrondissement  de  Reims,  n°*  15,  16  et  17.  Reims;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société   d'Horticulture,  de   Botanique  et  d' Apiculture  de 

Beauvais,  février,  mars,,  avril  et  mai  1886.  Beauvais;  in-8. 
Bullelin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Compiégne,  n"*  13,  14, 15  et  16. 

Compiègne;  in-8. 
Bulletin   de    la   Société   d'Horticulture   de    Dôle,    B*"   et  4"  trimestres 

de  188o.Dôle;  in-8. 
Bulletin  de    la   Société   d^ Horticulture  d'Épernay,  avril,  mai  et  juin 

1886.  Épernay;  in-8. 
Bullelin  de  la   Société  d'Horticulture    de  Fontenay-le-Comte  (Vendée), 

4'"  trimcbtre  de  188'f,  1«'',  i",  IV  et  4^  trimestres  de  18S5.  Fon- 
tenay-le-Comte; in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Genève,  3«  et  4*  livraisons,  m;ii 

et  juin  1886.  Genève;  in-8. 
Bulletin  de  In  Société  d'Horticullure  de  la  Côte-d'Or,  n""  I  et  2,  janvier  à 

avril  18S().  Dijon;  in-8. 
Bulletin  de   la  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de   Clermont 

(Oise),  tome  VIII,  n»  21 ,  mai  et  juin  1 886.  Clermont  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Coidommiers. 

26<'  année,  1886.  Coulommiers;  iu-8. 
Bulletin    de   la   Société   d'Horticullure   de   l'arrondissement  de  Sentis, 

n"^  16  et  17.  Senlis;  in-8. 
Bidletindf,  la  Société  d'IIorticuliure  de  la  Sarthc,  1<"''  trimestre  de  1886. 

Le  Mans;  in-8. 
Bullelin  (le  la  Société  d'Horticullure  de  Mdcon,  année  1885.  Màcon;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Picardie,  tome  X,   janvier  et 

féviier1886.  Amiens;  in-8. 


MOIS  d'avril,  mai  et  JL1.\  '188(5.  '^'2T^ 

Bulletin  de  la  Société  d'Horlkulture  et  d' Acclimatation  de  a  Dordoyne, 

6"  année,  I887,  n°  28.  Périgueux;in-8. 
Bulletin  de  la  Sociélé  d'Horticulture  et  de  petite  Culture   de  Soissons, 

janvier,  février,  mars  et  avril  4  886.  Soissons  ;  iu-8. 
Bulletin   de  la  Société  d'HorticuUure  et  de  Viticulture  d'Eure-tt-L:ir, 

n<"  16  et  17.  Chartres;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture  des  Vosges,  3"^  tri- 
mestre de  1883  et  janvier-avril  1886.  Épinal  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  pratique  du  Rhône,  n""  5  et  6. 

Lyon  ;  iû-8. 
Bulletin  de  la  Société  horticole  du  Loiret,  n-^   14,  4'=  trimestre  1885  et 

n°  1,  1<"'  trimestre  1886.  Orléans;  in-8. 
Bulletin  des  séances  de  la   Société  nationale  d'Agriculture  de  France, 

année  I880,  n"  M,  année  1886,  n°^  1,2,4et5.   Pari8;in-8. 
Bulletin  d^lnsectologie  agricole.  Journal  de  la  Société  d'Apiculture  et 

d'Insectologie,  Entomologie  appliquée,   février   à  mai    1886. 

Paris;  in-8. 
Bulletin,  Documents  officiels,  Stitistique,  Rapports,  Comptes  rendus  de 

missions  en  France  et  à  l'étranger,  o«  année,  1886,  Minis  ère  de 

l'Agriculture.  Paris  ;  in-8. 
Bulletiti  du  Cercle  horticole  du  Nord,  17«  année,  1886,  et  n°^  2,  3  et  4. 

Lille  ;  in-8. 
Bulletin  du  Comice  agricole  de  l'arrondissement  d'Amiens,  n"^^  342,  343. 

344,  343,346,347  et  348,  mai  et  juin  1886.  Amiens;  feuille  in-4. 
Bulletin  du  Comice  agricole  et  de  la  Société  de  Viticulture,  d'Horticulture 

et    d'Apiculture    de   Brioude,   18^   année  1886,   n»'*  19  et    20. 

Brioude  ;  in-8. 
Bidletin  du  Syndicat  des  Horticidteurs   de   la  région  lyonnaise,    n"  I , 

1'''^  année,  18S6,  janvier  et  mars.  Lyon;  in-8. 
Bulletin-Jowmal  de  la  Société  centrale  d'Agriculture,  d'Horticulture  et 

d'Acclimatation  des  Alpes-Maritimes,  n"^  3,  4  et  5.  Nice;  in-8. 

Bidletin-Journal  de  la  Société  d'Agriculture  de  l'Allier,  n"*  3,  4  et  3. 
Moulins;  in-8. 

Bulletin  mensuel  de  la  Sociélé  agricole  et  horticole  de  l'arrondissement 
de  Ma7ites,  n"»  80,  81,  82,  et  83.  Mantes;  in-8. 

Bulletin  mensuel  de  la  Société  d' Horticulture  de  Chalon-sur-Saùric 
(l'Horticulteur  chalonnais);  mai  et  juin  1:86.  Chalon-sur- 
Saône;  in-8. 

Bidletin  mensuel  de  la  Société  nationale  d'Acclimatation -de  France, 
no*  3,  4,  5  et  6.  Paris   in-8. 

Rulletin  officiel  du  Conseil  départemental  d'Agriculture  et  de  toutes  les 
Associations  agricoles  de  l'Isère,  n""*  79  et  80.  Grenoble  ;  in-8. 


StÙ  BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 

Bulletin  semestriel  de  la  Société  d'Âgricullitre  de  Joigny^  46*  année,  <889, 
n"  126.  Joigny  ;  in-8. 

Buîlettino  délia  R.  Società  toscana  di  OriicuUura  (Bulletia  de  la  Société 
R.  toscane  d'Horticulture,  cahiers  d'avril  et  mai  1886).  Florence, 
gr.  in-8. 

Chronique  de  la  Société  nationale  d'Acclimatation  de  France,  1 2"  année, 
1886,  n»»  7,  8,  9,  10  et  12.  Paris;  in-8. 

Chronique  horticole  (Journal  de  la  Société  d'Horticulture  de  TAin, 
n"*  4,  o  et  6.)  Bourg;  feuille  in-4. 

Compte  rendu  des  travaux  du  service  du  Phylloxéra,  année  1885, 
Ministère  de  l'Agricullure  (Direction).  Paris;  gr.  in-8. 

Comptes  rendus  des  séances  de  ^Académie  des  Sciences,  table  pour 
l'année  1885  et  n»»  13  à  25,  mars-juin  1886.    Paris;  in-4. 

Congrès  international  de  Botanique  et  d'Urticuilure  d'Anvers,  en  i  88b, 
\isiie  faite  aux  établissements  horticoles  de  Gaud,  août  1885, 
par  M.  de  BosscHiiRE   Gand;  in-4. 

Correspondance  Bresson,  n°^  174,  175,  177,  178,  179,  180,  181,  183  et 
184.  Paris;  feuille  in-2. 

Courrier  de  Vaugelas  Le),  année  1886,  n"  3.  Paris;  in-8. 

Deutsche  Gurten-Zeitung  (Gazette  horticole  allemande,  bulletin  heb- 
domadaire peur  les  jardiniers  et  les  amateurs  de  jardins,  édité 
par  MM.  le  D'"  L.  Wittmack  et  W.  Pehiu.ng,  h""  U  à  26  de  1886). 
Berlin;  in-8. 

Economista  (L')  (L'Économiste,  gazette  hebdomadaire,  u"*  du  2  mai 
et  du  27  juin  1886).  Florence;  in-4. 

Flore  et  Cid tare  du  Congo,  Cercle  floral  d'Anvers.  Anvers;  in-12. 

France  agricole  (La),  Journal  des  syndicats  agricoles,  n"*  14  à  26  in- 
clusivement, année  I8S6.  Paris;  iii-4. 

France  horticole  [La),  Journal  spécial  d'annonces  et  de  propagande 
horticole  et  agricole,  par  M.  Bn.vsiAC,  avril  1886.  Toulouse; 
feuille  in-2. 

GartenJlora,Z-.itschriftfà>'Gurlen-  und  Blumenkunie  (Flore  des  jardins. 
Journal  d'Horliculture  et  de  Floriculturc,  édité  par  M.  B.  Stein, 
cahiers  8  à  12  de  1s«»),  Beilin;  gr.  in-«, 

Het  nederlandiche  TuinbouwUod  (Gazette  horticole  néerlandaise , 
organe  de  la  Société  néerlandaise  d'Horticulture  et  de  Bota- 
nique, no»  1  i  à  26  de  1886).  Groningue;  iû-4. 

lllujtration  horticole  {U),  Revue  mensuelle  des  serres  et  des  jardins, 
par  M,  J.  LiNDEN,  3",  4«,  o«  et  b"  livraisons  de  1886,  Gand;  in-8. 

Journal  d'Agriculture  pratique  et  d'Éc momie  rurale  pour  le  Midi  delà 
France,  publié  par  les  Sociétés  d'Agriculture  de  la  Haute- 
Garonne,  de  l'Ariège  et  du  Tarn,  février  à  mai  1886,  Tou- 
louse; in-S. 


MOIS  d'avril,  mai  et  juin   18^6.  327 

Journal  de  l' Agriculture,  de  la  Ferme  et  des  Maisons  de  campagne,   de 

la  Zootecknie,   de   la    Vilicullure,   de    C Horticulture,    elc,    par 

M.  Henry  Sagnieu,  n"^  887  à  899  inclusivement.  Paris;  in-8. 
Journal  de  la  Société  d'Horticulture   de   lu  Basse-Alsace,  année  I8S0, 

n"  3.  Strasbourg;  in-8. 
Journal  de  la  Société  de  Statistique  de  Paris,  27«  année,   IS86,  n"'  4,  5 

et  6.  Paris  ;  in-8. 
Journal  de  la  Société  régionale  d'Horticulture  du  yord  de  la  France, 

n°^  4,  3  et  6.  Palais-Rameau,  à  Lille  ;  in-8. 
Journal  des  Campagnes  et  Journal  d'Agriculture  progressive  réunis,  par 

M.  Maurice  Malé,  n°«  14  à  27 inclusivement.  Paris;  feuille  in-4. 
Journal  des  Roses,   par  MM.   S.  Cochet  et  Camille    Bernardin,  a°*  4 

et  5.  Pans;  in-8. 
Journal  de  vulgarisation   de  VHorlicidture,  Recueil   de  jardinage  pra- 
tique, par  M.  L.  Vauvel,  n°  4,  avril  188^.  Paris;  in-8. 
Louis  Van  Houtte,  prix  courant  des  plantes  de  serre,  n°-  217  et  218, 

Gand  ;  in-8. 
Lyon   horticole,  Revue  d'Horticulture,  par    M.    Viviak  Morel,  n"»   7. 

8,  9,  10  et  1 1  de  1886.  Lyon;  in-8. 
Maandblad  van  de   Vereeniging  ter  bevorderiny  van  Tuin-cn  Landbùinn 

(Feuille  hebdomadaire  de  la  Société  pour  le  perfectionnement 

de  l'Horticulture    et  de  l'Agriculture,  n°  de  mars-avril  4886). 
Maastricht;  in-S. 
Maison  de  Campagne  (La),  Journal  horticole  et  agricole  illustré  des 

châteaux,  des  villas,  etc.,  par  M.  L.  de  La  Roque,  n"*  8,  10,  1 1, 

12  et  13,  avril  à  juillet  1886.  Paris;  in-4. 
Maitre  Jacques,  journal  d'Agriculture  publié  par  la  Société  centrale 

d'Agriculture  du   département  des  Deux-Sèvres,  à  Niort,  mars, 

avril,  mai  1886.  Niort;  in-8. 
Manuel    du  vigneron    en    Algérie    et   Tunisie,    par  M.    Gaillardo.v. 

Paris;  in-8. 
Mémoires    de   la  Société   d  Agriculture  et  des  Arts  du  département  de 

Seine-et-Oise,  année  188b.  Versailles  ;in-8. 
Mémoires  de  la  Société  nationale  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  d'Angers, 

année  1885.  Angers:  in-8. 
Monatsschrift  des  Gartenbauvereins  zu  Barmsladt  (Bulletin  mensuel  de 

la  Société  d'Horticulture  de  Darmstadt,  n°' 4,  5   et  6  de  18861. 

Darmstadt;  in-8. 
Moniteur  des  Syndicats  agricoles  {Le),  '.'"  année,  n'"*  2,  3,  4,  5,  6,  7,  8 

et  9.  Paris;  in-4. 
Moniteur   d'Horticulture  (Le),  organe  des   amateurs    de  jardins,  par 

M.  Lucien  Chauré,  avril  à  juin  1886.  Paris;  in-8. 
Musée  [Le;,  Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture   de  l'arrondissement 


328  BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 

de  Clermont  (Oise),  47«  année,  n«'  28  et  29,  année  4886.  Cler- 
mont;  in-8. 

JSGUvelles  de  Paris  (Les),n<"  4  4  à  â6  inclusivement,  avril  à  juin  4  886- 
Paris;  feuille  in-2. 

Orchidophile  (L'),  Journal  des  amateurs  d'Orchidées,  par  M.  Godefkoy- 
Lebeuf,  n"^  59,  6i)et6l,6«  année,  1886.  Argenteuil;  ia-8. 

Petit  Cultivateur  (!'?),  n"*  61  à  73  inclusivement,  avril  à  juin  1886, 
Paris  ;  feuille  in-2. 

Produzio7ie  di  radici  avvetitizie  nel  cavo  di  un  Ciprcsso  (Production  de 
racines  adventives  dans  le  creux  d'un  Cyprès  et  leur  marche 
ascendante,  par  le  0''  Nicolas  Terraccuno).  Broch.  in-4  de 
5  pages  et  1  planche. 

Revue  des  Eaux  et  Forêts,  Annales  forestières.  Économie  forestière, 
reboisement,  etc.,  n»-*  7,  8,  9,  10  et  11  de  1886.  Paris;  in-8. 

Revue  horticole  des  Bourhes-du-Rhône,  Journa.\  des  travaux  delà  Société 
d'Horticulture  et  de  Botanique  de  Marseille,  n"'  381,  382  et  383, 
mars,  avril  et  mai  1886.  Marseille;  in-8. 

Revue  horticole,  Journal  d'Horticulture  pratique,  par  MM.  E.-A.  Carrh>re 
et  Ed.  André,  n"'  8  h  13  inclusivement,  avril  à  juillet  1886. 
Paris  ;  in-8, 

Rivista  agricola  romana  (Revue  agricole  romaine,  publication  men- 
suelle dirigée  par  M.  Aug.  Pozzi,  cahier  de  mai  et  juin  1886). 
Rome;  in-8. 

Science  pour  tom  {La),  Revue  hebdomadaire  illustrée,  n"'  4  4  à  27  in- 
clusivement, avril  à  juillet  18-ï6.  Paris;  in-4. 

Sempervirens,  Gcilluslreerd  Wcehhlad  voor  den  Tuinbouw  in  Nederland 
(Sempervirens,  feuille  hebdomadaire  illustrée  pour  l'Horticulture 
des  Pays-Bas,  n»^  44  à 26  de  4  886),  Amsterdam;  feuille  in4. 

Société  botanique  (?e  Lyon,  Bulletin  trimestriel  n»  4,  janvier-mars  1886. 
Lyon;  in-8. 

Société  d'Agriculture,  d'Horticulture  et  d' Acclimatation  du  Var,  la  Pro- 
vence agricole  et  horticole,  n"^  i  et  5,  avril  et  mai  4  886.  Tou- 
lon ;  in-8. 

Société  d' Encouragement  pour  l'Industrie  nationale,  séances  du  26  mars, 
9  avril,  4  4  et  28  mai,  4  4  juin  1880.  Paris;  in-8. 

Société  des  Sciences  et  Arts  agricoles  et  horticoles  du  Havre,  34"  bulle- 
tin, 4""  trimestre  de  1885.  Le  Havre;  in-8. 

Société  d'Horticulture  de  la  Gironde  (Nouvelles  annales),  janvier, 
février  et  mars  4  886.  Bordeaux;  in-8. 

Société  d'Horticulture  des  Basses-Pyrénées,  Bulletin  trimestriel  n°  3, 
4"  avril  4  886.  Paris  ;  in-8. 

Société  nantaise  d  Horticulture,  annales  et  résumé  des  travaux, 
année  4  883,  4"=  trimestre.  Nantes  ;  in-8. 

Souvenirs  du  Congrès  d'A7ivers,  visite  des  membres  du  Congrès  inter- 


I 


MOIS  d'avril,  mai  et  juin  1886.  3:29 

national  de  Botanique  et  d'Horticulture  d'Anvers  à  l'établis- 
sement de  la  Compagnie  continentale  d'Horticulture  à  Gand, 
par  M.  Ch.  de  Bosschère.  Gand  ;  in- 12. 

Sud-Est  (te),  Journal  agricole  et  horticole  (7^  région  agricole),  avril, 
mai  et  juiu  1886  .  Grenoble  ;  in-8. 

The  americnn  Florist  (Le  Fleuriste  américain,  journal  semi-mensuel 
pour  le  commerce,  n»'  16  à  21  de  1886).  Chicago  et  New- 
York;  in-4. 

The  Garclen,  Woods  and  Forests  (Le  Jardin,  les  Bois  et  Forêts, 
journal  hebdomadaire  illustré  d'Horticulture  et  d'Arboricul- 
ture, cahiers  des  3,  10,  17,  24  avril,  1,  8,  15,  22  et  29  mai,  5, 
12,  19,26juin,  3 juillet  1886).  Londres;  in-4. 

The  Gardeners'  Chvonicle  (La  Chronique  des'Jardiniers,  fondée  en  1841, 
cahiers  des  3,  10,  17,  24  avril,  8,  15,  22,  29  mai,  5, 12,  19,  26 
juin,  3  juillet  18s6).  Londres;  in-4. 

Viestnick  Sadovodstva,  Plodovodslva  i  Ogorodnitchestva  (Le  Messager  de 
l'Agriculture,  de  l'Arboriculture  et  de  l'Horticulture,  n^'^  4  à 
24  de  1886).  Saint-Pétersbourg;  in-8. 

Vigneron  champenois  [Le),  Viticulture,  Agriculture^  Horticulture,  Com- 
merce et  Industrie,  n°^  14  à    26  incl.  Épernay;  feuille  in-2. 

Wiener  illustriste  Garten-Zeitung  (Gazette  horticole  illustrée  de  Vienne, 
organe  de  la  Société  d'Horticulture  de  Vienne,  n°**  4,  5  et  6  de 
1886).  Vienne;  in-8. 

Wochenblatt  des  landivirthschaftlichen  Vereins  im  Gi'ossherzogthum  Bnden 
(Feuille  hebdomadaire  de  la  Société  d'Agriculture  du  Grand- 
Duché  de  Bade,  n°'  12  à  2i  de  18S6).  Karlsruhe;  in-4. 

Zeitschrift  des  landivirthschaftlichen  Vereins  in  Barjern  (Bulletin  de  la 
Société  d'Horticulture  de  Bavière,  cahiers  de  mars,  avril  et 
mai  1886).  Munich  ;  in-8. 


NOTES   ET   MÉMOIRES 


Note  sur  le  Witloof  (1), 
par  M.  Hébrard  (Alexandre). 

Cette  plante,  nommée  aussi  Endive  de  Bruxelles,  est  une  va- 
riété de  Chicorée  sauvage  à  grosses  racines  qui  semble  provenir 
de  la  variété  à  café  ou  de  Magdebourg. 


;i)  Déposée  le  10  juin  1886. 


330  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

Ce  qui  la  distingue  surtout  ce  sont  ses  feuilles  arrondies,  ser- 
réesetformantune  pomme  allonge'e  en  forme  de  cœur  deRomaine 
qui,  blancliie  par  Téliolage,  produit  le  li-gume  connu  sous  le 
nom  de  Witloof,  lequel,  très  apprécié  et  d'un  goût  agréable,  rap- 
pelle un  peu  par  sa  saveur  la  Barbe  de  capucin  avec  moins 
d'amertume.  —  Ce  légume  se  mange  cru  en  salade,  mais  le  plus 
généralement  cuit  au  jus  ou  à  la  sauce  blanche;  il  est  aujour- 
d'hui d'une  grande  consommation. 

Ce  légume  fit  son  apparition  en  janvier  1875,  et  c'est  M.  Vil- 
morin qui  le  présenta  pour  la  première  fois,  à  Paris,  à  notre 
Société. 

Depuis,  il  a  fait  son  chemin,  et  s'il  arrive  souvent  que  des 
efforts  sont  tentés  inutilement  pour  faire  entrer  dans  nos  usages 
des  plantes  potagères  nouvelles,  ce  n'est  pas  le  cas  pour  ce- 
lui-ci. La  consommation  en  augmente  tous  les  jours,  et  pendant 
l'hiver,  on  peut  le  voir  à  l'étalage  de  presque  tous  les  marchands 
de  comestibles.  Seulement  il  nous  vient  de  Belgique  ;  la  culture 
en  est  presque  nulle  chez  nous;  seuls  quelques  amateurs  la  pra- 
tiquent. 

Cependant  MM,  les  cultivateurs  et  maraîchers  y  trouveraient 
de  bons  résultats;  la  vente  en  est  aujourd'hui  assurée.  Ainsi  je 
vois,  d'après  une  note  parue  dans  la  Revue  horticole  du  1"  fé- 
vrier 1884,  note  de  notre  collègue  M.Berlhault,  de  Rungis,  que, 
pendant  les  quatre  mois  de  l'hiver  de  1883-Si,  il  serait  venu  aux 
halles  de  Paris  environ  1500  kilos  par  jour  de  ce  produit,  lequel, 
vendu  en  moyenne  80  centimes  le  kilog.,  aurait  produit  une 
somme  de  lii. 000  franc?,  joli  chiffre  pour  une  nouveauté!  Aussi, 
devant  ce  résultat,  il  est  permis  de  s'étonner  que  ce  légume  ne 
soit  pas  cultivé  davantage  chez  nous,  surtout  la  culture  en  étant 
très  facile. 

Voici  à  peu  près  le  procédé  le  plus  usité. 

Il  faut  avant  tout  choisir  bien  franche  la  graine  de  cette 
variété.  On  sème  généralement  en  lignes,  vers  la  fin  de  mai,  jus- 
qu'au 15  juin.  Les  lignes  doivent  être  espacées  de  O'",lo  à  ()™,20, 
en  bonne  terre  bien  fumée.  Aussitôt  que  la  plante  a  deux  ou 
trois  feuilles,  on  devra  éclaircir  en  ayant  soin  de  supprimer  de 
préférence  les  pieds  dont   les  feuilles  tendent  à    s'étaler.   On 


NOTE  SUR   LE    WITLOOF.  331 

laisse  entre  les  plantes  environ  O'^jOS  à  0",10  d'espace  afin  de 
faciliter  le  développement  des  racines.  Pendant  l'été,  il  faut  sar- 
cler, biner  et  donner  quelques  arrosages.  Quand  vient  l'époque 
de  Féliolage,  vers  le  mois  d'octobre;,  on  prépare  une  tranchée  de 
O^jiO  de  profondeur  sur  O™,60  environ  de  largeur,  et  on  a  soin 
que  le  fond  en  soit  bien  drainé;  on  arrache  alors  les  plantes,  on 
coupe  les  feuilles  à  0",0o  environ  du  collet  et  les  racines  à  O^j^O 
de  longueur.  On  place  ensuite  les  racines  debout  dans  la  tran- 
chée, en  lignes  espacées  d'environ  O^jOo  ;  on  remplit  les  interval- 
les des  lignes  avec  de  la  terre  fine  ou  criblée,  mélangée  d'un 
peu  de  terreau.  On  remplit  alors  complètement  la  tranchée  avec 
de  labonne  terre  ;  on  la  couvre  entièrement  ensuite  d'une  couche 
de  fumier  chaud,  sur  une  hauteur  d'environ  0™,50,  selon  la  cha- 
leur du  fumier  qui  ne  doit  pas  être  inférieure  à  20  degrés  centi- 
grades. On  place  sur  cette  couche,  pendant  les  froids,  pour  forcer 
la  végétation,  des  coffres  garnis  de  leurs  châssis  et  on  garantit 
avec  des  paillassons.  Si  l'on  veut  échelonner  la  récolte,  on  ne 
garnit  la  tranchée  de  fumier  qu'au  fur  et  à  mesure  des  besoins. 

Les  maraîchers  qui  voudraient  exploiter  cette  culture  pour- 
raient, je  crois,  faire  cultiver  les  plantes  en  plaine  et  se  faire 
livrer  les  racines  au  moment  de  l'étiolage,  ce  que  l'on  faisait 
autrefois  lorsqu'on  chauffait  l'Oseille  et  ce  que  font  aujourd'hui 
les  fabricants  d'Asperges  vertes. 

Plusieurs  ouvrages  contiennent  .sur  ce  sujet  des  renseigne- 
ments très  utiles  et  méritent  d'être  consultés;  ce  sont  :  L^'.s  Plan- 
tes potagères,  de  MM.  Vilmorin;  La  Culture  potagère,  de  M.  Dy- 
bowski,  etsurtout  Les  nouveaux  L'^gumes d'hiver,  de  xMM.  Paillieux 
et  Bois,  qui  indiquent  plusieurs  procédés  de  culture  employés  en 
Belgique. 

En  terminant,  je  rappellerai  que  la  Société  d'Horticulture  de 
France,  voulant  encourager  chez  nous  la  culture  du  Witloof, 
ouvre  pour  ce  légume  un  concours  en  janvier  prochain. 


33'i  RAPPORT 

RAPPORTS 


Commission  d'exambn  des  Pupilles  de  la  Seine,  élèves-jardiniers 

A    VlLLEl'UEUX    (SEmE-ET-OISE)  (I); 

]\J.  Michelin,  Rapporteur. 

La  Commission  nommée  pour  l'attribution  du  |)rix  fondé  par 
notre  collègue  M.  Laisné  a  été  réunie  le  7  juin  1886,  à  l'Ecole 
d'Horticulture  des  Pupilles  de  la  Seine,  à  Yillepreux  (Seine-et- 
Oise). 

Les  membres  délégués  par  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  France  pour  procéder  à  l'examen  des  jeunes  apprentis- 
jardiniers  étaient  :  MM.  Hardy,  premier  Vice-Président  de 
la  Société^  Directeur  de  l'E-'ole  nationale  d'Horticulture  do 
Versailles;  Curé,  horliculteur,  membre  du  Conseil  général  de  la 
Seine;  Bonnel,  Vice-Président  du  Comité  d'Arboriculture  de  la 
Société  nationale  d'Horticulture;  Michelin,  Secrétaire  du  même 
Comité. 

M.  Laisné,  le  généreux  donateur,  membre  de  la  Société,  faisant 
nécessairement  partie  de  la  Commission,  était  présent  à  la 
réunion.  M.  Curé  seul  n'a  pu  y  assister,  étant  en  voyage  en 
Algérie;  était  présent  aussi  M.  Philippar,  Directeur  de  l'Ecole 
d'Agriculture  de  Grignon. 

Les  élèves  présentés  à  la  Commission  par  M.  Guillaume,  Direc- 
teur de  l'Etablissement,  comme  aptes  à  subir  l'examen,  étaient 
au  nombre  de  trois,  savoir  : 

Plisson  (Omer), 

Rousseau  (Louis-Jules), 

Antonio  (Jean-Baptiste). 

L'élève  Antonio  a  été  interrogé  le  premier  et  a  dû  répondre  à 
diverses  questions  portant  sur  la  théorie  et  la  pratique,  sur  les 
éléments  de  la  botanique,  les  engrais,  la  multiplication  des 
végétaux,  la  fécondation  des  fleurs,  la  conduite  des  Pêchers,  etc. 

(1)  Déposé  le  24  juin  18.Sti. 


SUR    l'examen    des    PLPILLES    DE   LA    SEINE.  333 

L'élève  Rousseau  (Louis)  a  été  examiné  le  second  et  a  dû 
répondre  sur  l'influence  de  l'air  dans  la  végétation,  la  culture 
des  Artichauts,  celle  des  Asperges^  la  taille  du  Poirier  et 
diverses  autres  questions  de  détail.  Enfin  l'élève  Plisson,  inter- 
rogé le  dernier,  a  été  questionné  sur  la  culture  de  la  Vigne,  celle 
des  Carottes  et  de  quelques  autres  légumes,  sur  les  engrais  et  les 
composts,  etc. 

La  Commission^  après  avoir  délibéré  sur  le  mérite  de  chacun 
des  trois  candidats,  a  placé  au  premier  rang  l'élève  Antonio 
(Jean-Baptiste),  né  le  7  septembre  1866,  au  Creuzot,  orphelin  de 
père  et  de  mère. 

On  doit  dire  que  ce  jeune  homme,  par  sa  bonne  conduite,  a 
donné  toute  satisfaction  au  Directeur  de  l'établissement. 

Le  prix  de  cent  francs  lui  sera  décerné. 

En  ce  qui  touche  les  deux  autres  candidats,  la  Commission  a 
jugé  que  leur  travail  et  leur  bonne  conduite  pouvaient  être  pris 
en  considération,  et  M.  Laisné,  voulant  les  encourager  à  suivre 
la  bonne  voie  et  à  se  perfectionner  par  le  travail,  a  décidé  qu'il 
donnerait  à  chacun  d'eux  une  somme  de  cinquante  francs  qui, 
par  ses  soins,  comme  le  montant  du  prix,  serait  placée  à  la 
caisse  d'Epargne.  Leurs  noms  sont  : 

Plisson  (Omer-Constanl),  né  le  8  septembre  1868,  à  Villema- 
noche  (Yonne),  orphelin  de  père  et  de  mère; 

Rousseau  (Louis-Jules),  né  à  Paris  le  1  i  août  1870,  orphe- 
lin de  père  et  de  mère. 

Dans  un  Rapport  étendu  remontant  à  l'année  1883,  j'ai  donné 
des  indications  détaillées  sur  l'Ecole  de  Villepreux  et  on  a  pu 
constater  que  cet  utile  établissement  a  excité  l'intérêt  de  toutes 
les  personnes  dévouées  au  soulagement  du  sort  des  pauvres 
enfants  orphelins  et  abandonnés;  on  a  vu  avec  satisfaction 
qu'un  certain  nombre  d'entre  eux  étaient  destinés  à  suivre  la  car- 
rière horticole.  Il  importe  que  les  jeunes  gens  que  l'établisse- 
ment élève  apportent  dans  la  culture  des  jardins  non  seulement 
l'instruction  pratique^  mais  encore  des  notions  théoriques  qui 
leur  permettent  de  travailler  d'une  manière  raisonnée  et  intelli- 
gente; or,  à  ce  point  de  vue,  M.  Laisné,  le  fondateur  du  prix, 
dans  sa  sollicitude  pour  l'enseignement  de  la  jeunesse,  vient  de 


ly.ii  RAPPORT 

rédiger  un  programme  vers  l'exécution  duquel  il  sera  fort  à 
propos  do  diriger  les  éludes  des  jeunes  apprentis-jardiniers;  en 
voici  les  (juestions  : 

•  1°  Examen,  sur  le  terrain,  de  l'emploi  des  outils  de  l'horticul- 
ture. 

2"  Quel  est  le  but  de  l'horticulture  ? 

3°  et  4°  Quels  sont  ses  moyens  matériels  et  intellectuels? 

5"  Qu'est-ce  que  l'engrais,  quel  est  son  but? 

6"  Qu'est-ce  qu'uti  compost  ?  Quelle  est  l'analyse  du  fumier? 

7°  Définition  du  baromètre,  du  thermomètre;  leur  historique, 
leur  utilité  en  horticulture.. 

S''  Quelle  est  la  composition  de  l'air  et  son  rôle  dans  la  vie 
végétale  ? 

9°  Les  feuilles;  importance  de  leur  rôle. 

10°  Qu'est-ce  que  la  botanique?  Quels  sont  ses  rapports  avec 
l'horticulture?  Définition  d'une  manière  générale  de  la  fleur  et 
du  fruit. 

11°  Quel  but  l'Assistance  publique  s'est-elle  proposé  en  re- 
cueillant ses  pupilles  dans  l'École  bienfaisante  de  Viilepieux  ? 

Ce  programme  aura  l'avantage  de  fixer  l'attention  des  maîtres 
et  des  élèves  sur  des  points  dont  la  connaissance  est  indispen- 
sable pour  fiiire  une  application  intelligente  des  principes  de 
l'horticulture. 

L'établissement  lui-môme  a  reçu  des  améliorations  qu'il  est 
du  devoir  de  votre  Rapporteur  de  vous  faire  connaître  :  l'acquisi- 
tion d'une  maison  contigut*  au  domaine  a  permis  d'y  recevoir 
vingt  élèves  de  plus;  il  y  en  a  soixante  au  lieu  de  quarante.  On 
va  établir  dans  cette  partie  du  b;Uiment  un  poulailler  assez 
important  pour  répondre  aux  besoins  de  la  maison.  Les  soins  à 
donner  aux  volailles  devront  être  un  sujet  d'études  pour  les 
futurs  jardiniers,  et  puis,  dans  une  institution  de  la  sorte,  on 
doit  chercher  par  le  rapport  à  couvrir  les  dépenses.  On  obtient 
aussi  un  produit  utile  de  la  fabrication  des  paniers  5  l'usage  des 
hoiticLilteurs.  C'est  la  source  d'un  profit  pour  l'établissement  et 
en  môme  temps  un  moyen  d'occuper  utilement  les  jardiniers 
dans  les  moments  de  l'année  où  les  intempéries  rendent  les  cul- 
tures impraticables:  enfin,  c'est  une  ressource  dont  ils  peuvent 


SUR  l'examen  des  pupilles  de  la  selne.  .'i3o 

être  à  même  de   tirer  parti,  dans  quelques  circonstances  de 
la  vie. 

L'enclos  en  culture  contient  trois  hectares  et  demie,  en  partie 
dune  terre  de  vallée  excellente  ;  il  est  bordé  par  un  ruisseau  ;  11 
renferme  une  source  et,  en  somme,  des  éléments  faciles  pour 
l'arrosemenl.  Les  murs  d'enceinte  qui,  il  y  a  peu  d'années, étaient 
en  ruine,  sont  en  majeure  partie  refaits  à  neuf  et  couverts  de 
Poiriers  et  de  Pêchers;  seulement,  il  esta  regretter  qu'une  partie 
importante  de  ces  murs  formant  séparation  avec  une  propriété 
voisine,  ne  soit  pas  mitoyenne.  Il  y  a  là  notamment  une  ligne  de 
cent  mètres  devant  laquelle  sont  plantés  des  Pêchers  qui,  n'étant 
pas  appliqués  sur  les  murs,  seront  certainement  dans  des  condi- 
tions défavorables  pour  l'abondance  et  la  beauté  des  récoltes. 
Ce  sera  une  cause  réelle  d'imperfection.  Un  avantage  que  je  dois 
signaler  comme  introduit  récemment,  c'est  la  résidence  dans  la 
maison  d'un  jeune  instituteur  exclusivement  attaché  aux  classes; 
enfin  une  extension  avec  amélioration  dans  l'organisation  de 
l'école  botanique,  où  un  étiquetage  complet  et  régulier  facilitera 
l'étude  et  en  assurera  les  bases. 

En  résumé,  l'Ecole,  devenue  plus  importante,  s'avance  de 
plus  en  plus  sur  la  voie  du  progrès;  on  le  doit  à  la  sollicitude 
et  à  l'intelligente  activité  de  son  Directeur,  secondé  par  l'admi- 
nistration éclairée  et  bienfaisante  de  l'Assistance  publique. , 


Rapport  sur  un  livre  d'Horticulture  de  M.  Bazix  (1)  ; 
M.  Chevallier  (Charles),  Rapporteur. 

Messieurs, 

Notre  collègue,  M.  Bazin,  professeur  de  la  Société  d'Horticul- 
ture de  Clermont  (Oise),  est  l'auteur  d'un  petit  livre  sur  l'Horti- 
culture dont  il  a  fait  hommage  à  notre  Compagnie.  Une  Commis- 
sion composée  de  MM,  Boucher,  Charollois  et  Ch.  Chevallier,  a 
été  chargée  d'examiner  cet  ouvrage  et  je  viens  vousrendre  compte 
de  la  mission  qui  nous  a  été  confiée. 

(1)  Déposé  le  22  avril  1886. 


336  RAPPORT 

M.  Bazin  n'est  pas  un  théoricien,  mais  un  praticien,  un  prati- 
cien excellent  et  expérimenté;  doué  d'une  élocution  facile  et 
imagée,  il  est  fort  estimé  dans  l'arrondissement  de  Clermont  où 
ses  cours  et  conférences  sont  assidûment  suivis.  Son  livre  est, 
ainsi  qu'il  le  dit  lui-même,  le  résumé  de  ces  cours  et  conférences 
faits  par  lui  depuis  vingt-trois  ans,  au  sein  de  la  Société  d'Horti- 
culture de  Clermont  et  dans  ses  diverses  sections;  aussi  est-il 
écrit  sans  prétention  et  dans  le  but  de  servir  de  mémento  à  ses 
auditeurs,  comme  aussi  de  leur  rappeler  les  bons  principes  de 
l'horticulture  et  de  les  initier  aux  bonnes  pratiques. 

M.  Bazin  enseigne  surtout  l'arboriculture  fruitière  ;  il  encou- 
rage avec  raison  la  production  des  bons  fruits.  La  première 
partie  de  son  livre  est  consacrée  à  la  culture  et  à  la  taille  des 
arbres  fruitiers;  il  traile  ensuite  la  culture  potagère  et  la  flori- 
culture,  et  donne  à  la  fin  divers  renseignements  sur  les  maladies 
et  les  insectes  nuisibles  aux  végétaux. 

Nous  allons  examiner  en  détail  les  diverses  parties  de  ce  petit 
ouvrage  : 

Au  commencement  se  trouve  un  calendrier  horticole  donnant 
succinctement  les  indications  nécessaires  sur  les  travaux  à  faire 
aux  jardins  fruitiers,  potagers  et  d'agrément;,  pendant  les  divers 
mois  de  l'année. 

Vient  ensuite  la  première  partie  consacrée  à  l'arboriculture 
fruitière.  On  y  trouve  d'excellentes  notions  sur  la  création  du 
jardin  fruitier;  sur  le  choix  et  la  plantation  des  arbres;  sur  les 
différentes  formes  à  leur  donner;  sur  le  choix  des  meilleures 
Nariétés  de  F^oires  et  enfin  l'exposition  des  bons  principes  de  la 
taille  du  Pommier,  du  Poirier,  du  Pêcher  et  de  la  Vigne. 

M.  Bazin,  qui  est  un  élève  de  Montreuil,  préconise  avec  raison, 
pour  la  taille  du  Pécher,  le  système  de  cette  localité  qui  sera 
toujours  le  meilleur,  car  il  est  basé  sur  de  bonnes  observations 
et  sur  une  longue  pratique  qui  donne  de  superbes  résultats.  Il 
nous  paraît  cependant  trop  rigoureux  pour  les  petites  formes 
qui  seules  peuvent  être  admises  dans  les  jardins  de  peu  d'éten- 
due et  pour  certaines  variétés  de  fruits.  En  ce  qui  concerne  la 
plcintation,  il  vaut  mieux  la  faire  à  l'entrée  de  l'hiver,  c'est  évi- 
dent ;  mais  on  n'est  pas  toujours  maître  d'agir  ainsi.  Nous  croyons 


SUR    UN   LIVRE    d'iIORTICULTURE   DE   M.    BAZIN.  337 

qu'il  vaul  encore  mieux  planter  au  mois  de  février,  si  on  n"a  pas 
pu  planter  avant,  que  de  perdre  une  année. 

Nous  aurons  aussi  quelques  observations  à  faire  au  sujet  de  la 
taille  du  Poirier  et  du  Pommier.  M.  Bazin  recommande  juste- 
ment de  diriger  ces  arbres  par  le  pincement.  Il  dit  (page  89)  : 
«  La  taille  de  la  coursonne  se  fait  à  trois  ou  quatre  yeux  bien 
«'  constitués.  »  Puis  il  dit  (page  94)  :  «  Les  branches  coursonnes 
«  destinées  à  porter  fruit  ne  doivent  jamais  être  taillées,  si  les 
((  opérations  d'été  ont  été  bien  faites.  »  Il  va  là,  il  nous  semble, 
une  contradiction,  et  nous  ne  sommes  pas  de  l'avis  de  l'auteur 
sur  la  dernière  opinion  qu'il  a  émise.  Quand  même  les  opéra- 
tions d'été  auraient  été  conduites  avec  le  plus  grand  soin,  il  y 
aura  toujours  une  taille  d'hiver  à  faire  sur  les  branches  à  fruit 
qu'il  faut  réduire  à  trois  yeux  ou  trois  boulons,  si  elles  en  ont 
plus,  et  supprimer  les  têtes  de  saule  résultant  des  pincements 
réitérés  sur  certains  rameaux. 

M.  Bazin  recommande  aussi  de  poser  des  auvents  au-dessus 
des  espaliers  ;  nous  sommes  bien  de  son  avis  à  cet  égard  ;  mais  où 
nous  n'en  sommes  plus  c'est  quand  il  dit  de  les  placer  dès  le 
mois  de  décembre;  nous  croyons  qu'il  y  a  inconvénient  à  les 
poser  si  tôt;  le  bois  mûrit  encore  pendant  lliiver  et  si  le  haut 
des  arbres  était  ainsi  constamment  abrité,  il  y  aurait  là  une  cause 
sensible  de  faiblesse.  Il  suffit  de  mettre  les  auvents  dans  la 
seconde  quinzaine  de  février,  lorsque  la  taille  est  terminée. 
Tiennent  ensuite  des  indications  sur  la  greffe  et  des  instructions 
précieuses  sur  la  culture  des  Pommiers  à  cidre  qui  est  fort 
répandue  dans  la  région. 

Le  choix  des  variétés  de  fruits  à  cultiver  dans  le  jardin  fruitier 
ou  potager  est  bienfait.  En  ce  qui  concerne  les  Poires,  M.  Bazin 
conseille  de  planter  dix  variétés  d'été,  quinze  d'automne  et  vingt 
d'hiver.  La  proportion  est  bonne,  mais  le  nombre  des  variétés 
serait  trop  élevé  pour  un  jardin  moyen  oii  on  pourrait  le  réduire 
de  moitié  sans  inconvénient. 

La  deuxième  partie  traite  de  la  culture  potagère.  On  y  trouve 
d'excellents  renseignements  sur  le  jardin  potager,  sur  les  assole- 
ments et  la  culture  des  principales  plantes  cultivées  en  vue  de 
l'approvisionnement   de  la   maison,   de    bons    conseils    sur   la 

24 


338  RAPPORÏ 

culture  du  Melon  et  du  Fraisier.  L'auteur  recommande  avec 
raison  le  terreautage  et  le  paillage,  mais  il  ne  dit  pas  que  le  ter- 
reautage  doit  se  faire  au  printemps  tandis  que  le  paillage  ne 
doit  se  faire  que  plus  tard,  quand  la  terre  est  bien  ressuyée. 

La  troisième  partie,  un  peu  écourtée,  traite  de  la  floricuUure , 
du  jardin  fleuriste  et  des  principales  plantes  de  pleine  terre. 

La  quatrième  partie  contient  des  articles  divers,  dont  un  sur 
la  multiplication  des  végétaux. 

Enfin,  la  cinquième  partie  indique  les  diverses  maladies  des 
végétaux  et  les  insectes  qui  sont  les  plus  nuisibles  dans  les  jar- 
dins ainsi  que  les  moyens  de  les  détruire. 

En  ce  qui  concerne  le  Blanc  du  Pécher,  nous  ferons  remar- 
quer à  M.  Bazin  qu'il  n'est  pas  tout  à  fait  identique  kVOidium 
de  la  Vigne  et  qu'il  paraît  plutôt  se  rapprocher  du  Blanc  du 
Rosier;  du  reste,  ce  sont  des  Cryptogames  qui  peuvent  tous  être 
détruits  par  le  soufre  en  poudre.  Il  en  est  de  même  du  Meunier 
des  Laitues  [Peronospora  ganglilfonnis)  qui  n'est  pas  identique 
au  Peronospora  infestans  lequel  affecte  particulièrement  les 
Solanées,  Pomme  de  terre  et  Tomate. 

Pour  la  destruction  du  Puceron  lanigère,  l'auteur  conseille 
des  applications  de  goudron  de  houille.  Nous  avouons  ne  pas 
être  partisan  de  ce  remède  qui  nous  paraît  dangereux  pour  les 
arbres;  nous  préférons  Talcool  dénaturé  que  l'on  peut  se  procu- 
rer à  bon  marché  et  qui  a  l'immense  avantage  de  ne  causer 
aucun  préjudice  ni  à  l'arbre,  ni  aux  boutons  à  fruits,  ni  même 
aux  bourgeons  herbacés.  On  peut  l'appliquer  en  été  comme  en 
hiver,  au  moyen  d'un  pinceau,  sur  toutes  les  parties  blanches  qui 
révèlent  la  présence  de  l'insecte  et  le  résultat  est  certain  et  im- 
médiat. 

M.  Bazin  n'a  pas  voulu  faire  un  manuel,  mais,  ainsi  que  nous 
l'avons  dit  en  commençant,  un  mémento  destiné  surtout  aux  au- 
diteurs de  ses  cours  et  leur  rappelant  les  principales  instructions 
qui  ont  été  données  dans  le  jardin;  certaines  parties  sont  un  peu 
abrégées  et  un  novice  ne  pourrait  pas  apprendre  l'horticulture 
rien  qu'en  lisant  ce  livre;  mais  les  amateurs  de  jardins  y  trouve- 
ront des  renseignements  précieux  et  qui  émanent  d'un  véritable 
praticien. 


SUR  LE  27*  CONGRÈS  DE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE  DE  FRANCE.  389 

Nous  VOUS  proposons,  Messieurs,  d'adresser  des  remerciements 
à  M.  Bazin  et  d'autoriser  l'impression  du  présent  Rapport  dans 
le  Journal  de  la  Société. 


Compte  rendu  du  1^7°  Congrès  de  la  Société  po.mologique  dé 
France,  ouvert  a  bourg  (Ain),  le  45  septembre  1885  (suite 
et  fin); 

M.  MicoELiN  rapporteur. 

Séance  delà  Commission  des  dégustations  du  jeudi  17  septembre, 

après  midi 

La  séance  des  dégustations  est  ouverte  le  même  jour  que  la 
précédente,  à  deux  heures  de  l'après-midi,  par  M.  Treyve,  Prési- 
dent; M.  Michelin,  Secrétaire,  tient  la  plume. 

An  sujet  du  Coing  Bourgeaut,une  lettre  envoyée  par  M.  Simon, 
de  Metz,  le  met  en  première  ligne,  l'indiquant  comme  originaire 
de  l'Asie  mineure. 

On  déguste  la  Pomme  Calville  du  Roi, Citron  d'hiver,  et  London 
Pippin,  très  méritante,  d'après  M.  Baltet,  et  qui  serait,  d'après 
M.  de  la  Bastie,un  seul  et  même  fruit  dont  le  nom  le  plus  ancien 
serait  celui  de  Citron  d'hiver.  Celte  Pomme,  à  maturité,  a  la 
chair  d'une  Calville;  elle  atteint  le  mois  d'avril;  elle  convient 
au  marché. 

M.  Delaville  en  propose  la  mise  à  l'étude  qui  est  adoptée,  sous 
réserve  que  la  question  de  dénomination  sera  étudiée  et  jugée 
ultérieurement. 

Poire  Thérèse,  de  M.  de  Mortillet;  bonne  moyenne  grosseur, 
ronde, déprimée,  grise;  chair  tendre,  jaune-saumon,  parfumée, 
un  peu  âpre.  M.Besson  en  dit  du  bien;  néanmoins  on  est  d'avis 
de  ne  pas  la  proposer  pour  l'étude. 

La  Poire  Madame  Antoine  Lounier,  de  M.  Saunier,  n'est  pas 
jugée  mériter  la  mise  à  l'étude. 

Ls  Poire  Trésorier  Lesacher,  du  même,  de  couleur  grisâtre,  est 
a§sez  grosse,   coiiique,  tronquée.  L'œil  est  ouvert  à  fleur  du 


340  RAPPORT 

fruit  ;  le  pédicelle  est  mince,  droit,  dans  une  cavité  un  peu 
accentuée. 

La  chair  est  fondante,  bien  parfumée  et  sucrée.  La  dégusta- 
tion de  la  Commission  confirme  et  justifie  la  mise  à  l'étude  avec 
recommandation. 

Une  dégustation  de  la  poire  Enfant  Nantais  est  défavorable; 
on  propose  la  radiation  du  catalogue. 

L'ordre  du  jour  est  épuisé  ;  la  séance  est  levée  à  trois 
heures. 

LE   MÊME   JOUR,    A    QUATRE    UEURES,    SÉANCE   GÉNÉKALE 

Après  la  séance  de  dégustation  qui  précède,  M.  le  Président 
Jamin  ouvre  la  séance  générale  du  Congrès  et  donne  la  parole 
à  M.  Michelin  pour  la  lecture  du  procès-verbal  de  la  Commis- 
sion des  dégustations  dont  les  propositions  reçoivent  l'approba- 
tion de  l'assemblée. 

Préalablement,  M.  Aynès,  l'un  des  Secrétaires,  avait  lu  le  pro- 
cès-verbal de  la  séance  du  matin  qui  avait  été  adopté. 

Néanmoins,  à  l'occasion  dudit  procès-verbal,  l'assemblée 
revient  sur  sa  décision  du  matin  relative  à  la  Poire  Vice-Prési- 
dent Decaye  et  décide  qu'elle  sera  maintenue  à  l'élude.  M.  Va- 
renne  rappelle  qu'il  avait  demandé  l'adoption  de  la  Poire  Beurré 
Amande  du  même  ublenteur. 

M.  le  Secrétaire  de  la  séance  annonce  qu'il  est  arrivé  à  Bourg 
un  envoi  de  fruits  fait  par  M.  Léon  Simon,  de  Metz,  mais  qu'on 
ne  peut  en  faire  aucun  usage  attendu  qu'il  n'est  accompagné 
d'aucune  note  explicative. 

Pommes. 

M.  le  Président  commence  lexamen  des  Pommes  inscrites  sur 
le  programme  de  la  27"''  session  comme  étant  à  l'étude. 

lidle  d'Anqers.  Fruit  d'hiver  qu'on  croit  être  le  même  que  la 
Pomme  Blenheim  Pippin.  Dans  cet  état  d'incertitude,  on  décide 
sa  radiation  du  tableau. 

Belle  d'Avril.  Pomme  mûrissant  en  hiver;  elle  est  maintenue 


SUR  LE  :27*  CONflRÈS  DE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE  DE  FRANCE,    ."{'il 

à  l'étude  sous  réserve  de  l'observation  faite  par  M.  Ballet  que, 
sous  ce  nom,  on  a  présenté  la  Pomme  Adam's  Pconnain. 

Belle  et  Bonne  de  Hmj.  M.  de  la  Bastie  la  dit  peu  tardive; 
M.  Baltet,  au  contraire,  l'indique  comme  de  longue  garde,  et 
M.  Joanon  également  ;  elle  est  grosse,  un  peu  colorée  de  car- 
min; la  chair  en  est  juteuse,  sucrée,  acidulée,  jugée  bonne.  Elle 
est  maintenue  à  l'étude. 

Bonne  Virginie.  Maturité  en  automne  ;  depuis  Pinscription  en 
1880  n'a  été  appuyée  d'aucun  renseignement  et  reste  inconnue; 
est  rayée. 

Cerina  di  Borna.  Nouvellement  mise  à  l'étude  comme  fruit 
d'hiver;  maintenue. 

Dean  s  Codlin.  A  suivre  encore,  avec  observation  que  c'est  un 
fruit  d'automne  et  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  la  Pomme 
Cox's  Pomona;  maintenue. 

Djerbi  Griffe.  Fruit  d'automne  reçu  d'Algérie  par  M.  Luizet; 
pas  encore  connu,  à  étudier;  maintenue. 

Duc  de  Devonshire.  Mise  à  l'étude  l'année  dernière  comme 
fruit  d'hiver;  à  étudier;  maintenue  et  signalée  à  la  Commission 
des  études,  à  Lyon. 

Eternelle  d'Allen.  Nouvellement  inscrite;  maintenue  avec 
observation  qu'elle  est  indiquée  comme  fruit  d'hiver  de  bonne 
qualité. 

La  Fameuse.  Pomme  mûrissant  en  octobre  et  novembre,  pas- 
sant pour  la  meilleure  parmi  celles  qui  appartiennent  à  cette 
saison;  maintenue. 

Grosse  Caisse.  Fruit  d'automne  indiqué  comme  de  qualité 
moyenne  et  d'autre  part  trop  peu  connu;  rayée. 

Napoléon.  Grosse  Pomme  d'hiver  ayant  une  grande  analogie 
avec  la  Reinette  de  Canada;  a  la  chair  fine,  tendre,  parfumée, 
très  bonne;  maintenue. 

Pearmain  de  Claygate.  Maintenue. 

Professeur  Lemoine .  Maintenue. 

Beinette  d'Adenaw.  Hiver;  maintenue. 

Beinetle  de  Brives.  Hiver^  maintenue. 

Beinette  de  Chenée.  (Descarde).  Hiver;  maintenue. 

Victor  Trouillard.  Hiver;  maintenue. 


RAPPORT 

William  Penn,  Hiver;  maintenue. 

Ces  sept  variétés,  mises  à  l'étude  seulement  en  l'année  1884, 
ne  sont  pas  assez  connues  pour  qu'on  puisse  statuer  à  leur 
égard;  elles  sont  recommandées  pour  l'étude. 

Quant  à  la  Sans  pareille  de  Peasgood  [Pcasgood  non  such),  sa 
grosseur,  sa  beauté  et  sa  qualité,  qui  la  classent  très  avantageu- 
sement parmi  les  Pommes  d'automne,  motivent  son  adoption 
qui  est  prononcée.  Elle  a  été  obtenue  parM.  Peasgood,  de  Stam- 
ford  (Angleterre).  Elle  dépasse  en  volume  la  Pomme  Grand 
Alexandre,  l'égale  au  moins  en  qualité  et  a  un  aspect  encore  plus 
attrayant. 

Prunes. 

Cfrosse  Marange.  Prune  de  couleur  pourprée,  violacée  et  à 
chair  jaune,  grosse  deux  fois  comme  la  Mirabelle,  que  M.  Luizet 
déclare  comme  étant  de  bonne  qualité  et  mûrissant  la  première 
chez  lui  où  il  la  cultive  depuis  dix  ans;  maintenue. 

Monsieur  à  fruit  vert.  Fruit  liàtif,  très  répandu  dans  le  Borde- 
lais où  il  est  apprécié  pour  sa  qualité;  maintenu. 

Tardive  de  Cornu.  Une  sorte  de  Mirabelle  tardive  attribuée  à 
M.  Victor  Simon,  de  Gorny-sur-Mosellc;  pelit  fruit  jaune,  mûris- 
sant à  la  fin  d'août  et  dont  la  qualité  a  été  fort  appréciée  à  là 
Commission  de  Lyon  ;  maintenue. 

Raisins. 

Pour  les  raisii»s,  je  n'ai  qu'à  me  reporter  aux  explications  que 
j'ai  données  dans  mon  Rapport,  aux  pages  681  à  693  et  734  à 
748  du  Journal  de  notre  Société  pour  l'année  1884. 

Ceux  qui  sont  maintenus  à  l'étude  cette  année  sont  les  sui- 
vants ; 

Allen's  Hijbrid.  Blanc,  mûrissant  fin  de  septembre,  non  foxé, 
goût  délicat. 

Bnisselot  (Boisselot).  Blanc,  à  gros  grains. 

Buchetet  \Besson).  Blanc,  à  gros  grains. 

Chasselas  Jalabert.  Originaire  de  l'Aube. 

Chasselas  Marvaud.  Réputé  bon  à  Angoulème  ;  mûrissant  avant 
le  Fontainebleau. 


SUR  LE  27«  CONGRÈS  DE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE  DE  FRANCE.  343 

Chasselas  Tokai  Angevin.  Maturité  mi-septembre. 

Emibj.  Résistant  bien  au  mildiou  américain,  non  foxé. 

Grosse  Clairede  {Uesson).  Blanc,  bien  sucré,  grains  de  moyenne 
grosseur,  oblongs. 

Le  Commandeur  (Besson).  S'annonçant  d'excellente  qualité. 

Muscat  hdtif  du  Puy-de-Dôme.  Commencement  de  septembre; 
on  lui  donnera  le  nom  de  précoce  et  non  hâtif. 

Muscat  Reynïer.  Fin  de  septembre  (semis  Besson);  grains 
blancs  assez  gros,  bonne  qualité. 

Seul,  le  raisin  noir  Glady  (Besson)  est  rayé  comme  étant  un 
raisin  de  cuve  et  non  un  raisin  de  table. 

La  séance  est  levée  à  six  heures. 

SÉANCE  DE  CLOTURE 

La  séance  pour  la  clôture  des  opérations  du  Congrès  est  ouverte 
le  18  septembre,  à  9  heures  du  malin,  par  M.  Jamin,  Président. 
Le  procès-verbal  de  la  séance  de  la  veille  est  lu  et  adopté. 

En  outre  des  propositions  de  mise  à  l'étude  faites  par  1-a 
Commission  de  dégustation  et  adoptées  par  l'assemblée  générale^, 
M.  le  Président  met  aux  voix  les  propositions  suivantes  qui 
sont  votées  par  le  Congrès  : 

Prune  Belsiana.  Petite  Prune  de  qualité  excellente,  mûrissant 
vers  la  fin  de  juillet. 

Pêche  tardive  Béraud.  Mûrissant  en  octobre  et  de  bonne  qua- 
lité, gain  de  M.  Béraud,  jardinier  à  OuUins  (Rhône). 

Poire  Beurré  de  Jonghe.  De  bonne  grosseur  et  de  bonne  qua- 
lité, mûrissant  en  novembre;  à  chair  jaunâtre,  très  fine,  bien 
fondante,  juteuse,  sucrée,  d'un  parfum  très  agréable  ;  très 
bonne. 

Pomme  Fenouillet  long.  Fruit  moyen,  ovoïde,  allongé,  gris, 
mûrissant  au  commencement  et  dans  le  courant  de  l'hiver;  fa- 
vorablement appréciée  par  la  Commission  des  études.  Présentée 
par  M.  Léon  Simon,  de  Nancy. 

Pomme  Gloire  de  Fourjuemont.  Présentée  par  le  même  ;  fruit 
gros,  mûrissant  au  commencement  de  l'hiver. 

Reinette  Van  Mons.  Fruit  moyen,  arrondi,  ovoïde,   bossue  au 


3ii  RAPJ'ORT 

sommet;  peau  jaune,  un  peu  saumonée  à  l'insolation;  chair 
jaune,  fine,  serrée,  juteuse;,  sucr(''e,  parfumée  comme  les  Rei- 
nettes., très  bonne.  Cette  bonne  note  justifie  !a  mise  à  l'étude; 
elle  paraît  mûrir  fin  d'automne. 

Sans  pareille  de  Velford-Park.  Maturité  novembre  à  janvier; 
origine  anglaise  récente  ;  grosseur  moyenne  ;  jaune  lavé  de 
carmin;  chair  blanche,  fine,  juteuse,  bien  sucrée,  agréablement 
parfumée,  très  bonne. 

Fruits  signalés  par  MM.  Baltet,  de  Troyes  et  renvoyés  à 
l'examen  de  la  Commission  des  études  de  Lyon  : 

Poire  Délices  de  Oivelier; 

—  Pierre  Joigneaux; 

—  Antoinette; 
Pomme  London  Pippin  ; 

—       Jacquin. 

Cette  dernière  est  citée  comme  un  joli  fruit  de  très  longue 
garde,  atteignant  le  mois  de  mai  et  d'une  chair  blanche,  juteuse, 
sucrée,  assez  parfumée,  bonne. 

Une  Pêche  recommandée  est  mise  à  l'étude  ;  c'est  la  Pêche 
Marie  Talabot,  fruit  énorme,  obtenu  par  M.  Gougibus,  jardi- 
nier de  feu  M.  Talabot,  près  de  Limoges. 

Tout  ce  qui  concerne  les  fruits  étant  terminé,  l'assemblée 
entend  la  lecture  du  Rapport  fait  au  nom  delà  Commission  des 
comptes  et  procède  à  la  nomination  des  membres  qui  devront 
faire  partie  du  Conseil  d'Administration,  l'année  prochaine,  et 
elle  décide,  sur  la  proposition  des  membres  de  ce  Conseil  qui 
le  représentent  à  Bourg,  que  le  Congrès  pour  la  SS**  session  qui 
aura  lieu  en  1886  se  réunira  à  Nantes. 

M.  le  Président  adresse  les  remerciements  les  plus  chaleureux 
à  M.  le  Président  de  la  Société  d'Horticulture  pratique  de  l'Ain 
pour  l'accueil  cordial  qui  a  été  fait  par  les  membres  de  cette 
Société  aux  membres  de  la  Société  pomologique  de  France  et  du 
concours  empressé  et  efficace  qu'ils  ont  donné  au  Congrès  pour 
l'accomplissement  de  ses  travaux;  il  exprime  la  satisfaction  qu'il 
a  éprouvée  dans  le  cours  de  cette  session,  dont  tous  ceux  qui  y 
ont  pris  part  emporteront  un  souvenir  bien  agréable. 

La  séance  est  levée  à  onze  heures. 


SUR  LE  27"  CONGRÈS  DE  LA  SOCIÉTÉ  POMOLOGIQUE  DE  FRANGE.  ;>io 

Dans  ce  compte  rendu  des  travaux  accomplis  par  le  Congrès, 
j'ai  eu  en  vue  d'initier  autant  que  possible  aux  détails  techni- 
ques des  opérations  les  personnes  compétentes  que  l'éloigne- 
ment  a  empêchées  d'assister  aux  réunions;  je  crois,  en  agissant 
ainsi,  me  conformer  aux  obligations  que  m'imposait  ma  tâche 
de  Rapporteur  de  la  délégation. 

Il  reste  un  fait  majeur,  intéressant,  dont  j'ai  encore  à  faire  lo 
récit  ;  je  le  ferai  sous  l'impression  d'une  vive  émotion  et  d'une 
satisfaction  fondée  sur  des  souvenirs  qui  me  sont  précieux  à 
bien  des  titres.  On  sait  qu'il  est  dans  les  obligations  réglemen- 
taires que  la  Société  pomologique  de  France  s'est  imposé  de 
donner  chaque  année  une  médaille  d'or  à  la  personne  qu'elle 
juge  avoir  rendu  le  plus  de  services  à  la  Pomologie.  Elle  a  déjà 
décerné  vingt  médailles  de  l'espèce  qui  ont  d'autant  plus  de 
prix  dans  le  monde  horticole  que  le  nombre  des  personnes  qui 
reçoivent  cette  récompense  est  forcément  très  restreint.  Or,  la 
circonstance  delà  réunion  del'année  1885  qui  avait  lieuàBoui  ^ 
rappelait  à  la  mémoire  des  membres  appelés  à  voter  le  passé  et 
le  présent,  la  vie  du  regretté  M.  Mas,  qui  avait  été  consacrée 
à  la  pomologie,  et  les  travaux  utiles  et  éclairés  de  M.  de  la  Bastie, 
qui  à  son  tour  s'adonne  aujourd'hui  aux  études  pomologiques 
pratiques  qui  ont  été  si  chères  à  M.  Alphonse  Mas.  M.  de  la  Bas- 
tie est  Vice-Président  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'Ain;  il  est 
Yice-Président  de  la  Société  pomologique  de  France,  à  laquelle  il 
apporte  sans  cesse  le  produit  des  études  qu'il  fait  avec  une  cons- 
cience éclairée  dans  les  importantes  cultures  fruitières  qu'il  entre- 
tient dans  son  château  de  Belvey  (Ain),  cultures  dont  on  a  pu 
juger  l'intéressante  composition  par  l'Exposition  qu'il  avait  orga- 
nisée dans  la  salle  même  du  jardin  de  la  Société  dans  laquelle 
se  tenaient  les  réunions  du  Congrès,  autour  du  buste  d'Alphonse 
Mas  qui  semblait  y  présider  encore.  Ne  pas  quitter  la  ville  de 
Bourg  sans  y  laisser  dans  les  mains  de  son  Vice-Président  la 
médaille  annuelle  comme  témoignage  d'esiime  et  de  reconnais- 
sance pour  son  dévouement  à  l'œuvre  commune,  c'était  dans  la 
pensée  de  tous  les  membres  de  l'association.  D'autre  part,  ceux- 
ci  étaient  sous  l'impression  d'un  sentiment  analogue  que  leur 
inspirait  le  souvenir  de  M.  Mas  et  des  œuvres  qui  lui  swrvivront 


346        27»  CONGRÈS   DE  LA   SOCIÉTÉ   POMOLOGIQUE  DE  FRANCE 

et  dont  sa  mort  prématurée  eût  fait  perdre  une  partie  impor- 
tante à  la  science,  si,  par  une  louable  et  touchante  sollicitude 
pour  la  mémoire  de  son  mari,  M'""  Alphonse  Mas,  née  Sirand, 
sa  veuve,  n'avait  voulu,  à  force  de  labeurs  et  de  sacrifices  pécu- 
niaires, livrer  à  la  publicité  les  derniers  volumes  de  la  Pomologie 
générale  que  son  mari  avait  laissés  à  l'état  de  notes  manuscrites. 

Aidée  par  le  vénérable  M.  Girardot,  un  amateur  éclairé  et  dé- 
voué qui  avait  été  l'ami  de  son  mari,  M""  Mas  est  parvenue  victo- 
rieusement au  but  et  a  doté  l'horticulture  d'un  bel  ouvrage  qui 
fait  honneur  à  la  Pomologie  française.  Une  circonstance  inatten- 
due permit,  au  contentement  de  tous,  l'accomplissenienl  d'un 
désir  qui  était  unanime,  celui  d'offrir  une  médaille  analogue  à 
M"®  Mas.  La  Société  de  Bourg  fit  don  à  ses  visiteurs  d'une  se- 
conde médaille  qui  rendit  possible  la  réalisation  d'un  vœu  qui 
était  dans  la  pensée  de  tous.  Le  vote  eut  lieu  dans  ce  sens  pour 
les  deux  récompenses  honorifiques  et  une  Commission  fut  aussi- 
tôt nommée  pour  accompagner  le  Président  qui  fut  chargé  de 
porter  la  médaille  à  M"'^  Mas.  Je  dois  dire  que  tous  les  mem- 
bres présents  voulurent  accompagner  leur  Président  qui  se  char- 
gea d'exprimer  les  sentiments  de  sympathie,  de  respect  ot  de 
reconnaissance  qui  avaient  inspiré  le  vote.  M""^  Mas  fut  profon- 
dément émue  et  touchée  de  cette  démarche  qui,  en  s'adressant  à 
elle,  lui  rappelait  des  souvenirs  bien  chers  à  son  cœur  et  étaient 
un  nouvel  hommage  rendu  aux  utiles  et  remarquables  travaux 
de  son  mari  faits  sous  ses  yeux  et  sous  l'inlluence  de  ses  encou- 
ragements. 

Les  manuscrits  des  ouvrages  publiés  par  Alphonse  Mas  sont 
soigneusement  reliés  en  volumes  et  religieusement  conservés 
dans  les  vitrines  qui  garnissent  la  salle  des  séances,  au  jardin  de 
la  Société  d'Horticulture. 

Avec  d'autres  de  mes  collègues,  je  ne  manquai  pas  de  faire  un 
pèlerinage  dans  ces  immenses  jardins  dans  lesquels  Alphonse 
Mas  avait  puisé  les  documents  sur  lesquels  il  appuyait  ses  livres 
et  qui  constituaient  la  plus  importante  collection  fruitière  qui  ait 
jamais  existé. 


FORMATION   DE   l' AMIDON    DANS  LES   FEUILLES    DE   LA   VIGNE.     347 

REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE 


ReCUERCUES   sur   LA    FORMATION    DE   l'aMIDON   DANS     LES    FEUILLES 

DE  LA  ViGNK,  par  le  D""  Jos.  Gl'boni  [Archives   italiennes  de 
Biologie,  VII,  1886). 

L'existence  de  l'amidon  ou  fécule  dans  les  feuilles  a  une 
importance  majeure  pour  le  développement  des  végétaux  et 
de  leurs  fruits.  L'amidon  existe  dans  les  feuilles  en  granules  logés 
à  l'intérieur  des  grains  verts  qu'on  nomme  le  vert  des  feuilles 
ou  la  chlorophylle.  C'est  la  chlorophylle  qui  donne  naissance 
à  l'amidon  pendant  le  jour,  après  quoi,  pendant  la  nuit,  la 
substance  de  ce  même  amidon  est  modifiée,  devient  soluble, 
et  peut  dés  lors  être  transportée  par  la  circulation  dans  les 
autres  parties  du  végétal  pour  leur  fournir  les  éléments  de 
leur  développement.  Quelle  forme  prend  l'amidon  ainsi  devenu 
soluble  et  comment  va-t-il  des  feuilles,  au  reste  du  végétal? 
«  D'après  tout  ce  qu'ont  appris  les  observations  faites  jusqu'à 
«  oe  jour,  il  est  à  fort  peu  près  certain,  dit  M.  J.  Sachs  (1) 
«  que  de  l'amidon  qui  s'était  produit  dans  les  grains  de  chlo- 
«  rophylle  des  feuilles  il  se  forme  surtout  du  sucre  qui  passe 
ft  dans  la  tige  et  qui  peut  ensuite  tantôt  refaire  de  l'amidon, 
«  tantôt  donner  dans  la  plante  de  tout  autres  matières.  »  Ce 
physiologiste  a  fait  des  expériences  du  plus  haut  intérêt  qui 
ont  jeté  du  jour  sur  la  question,  et  il  a  été  suivi  dans  cette 
voie  par  d'autres  observateurs.  Parmi  ceux-ci_,  M.  Cuboni  a  pris 
la  Vigne  pour  sujet  spécial  de  ses  recherches  et  il  en  a  rattaché 
les  résultats  à  la  pratique  de  la  culture.  Nous  croyons  donc 
qu'im  résumé  de  son  mémoire  sur  ce  sujet  ne  porrra  être  que 
bien  accueilli  par  les  lecteurs  de  ce  Journal. 

Le  savant  italien  s'est  d'abord  attaché  à  déterminer  l'époque 
à  laquelle  la  Vigne  commence  à  produire  de  l'amidon  dans 
sa  chlorophylle.  Sur  les  pieds  qu'il  a  examinés  dans  ce  but,  et 

(1)  Sachs  (Julius)  •.EinBeitrag  zur  kendntniss  der  Enxhrunrjsthatigkeil 
der  Blutter  (Documents  relatifs  à  la  connaissance  de  l'actioû  nutri- 
tive des  feuilles).  Arbeit.  d.  bot.  Instit.  iu  Wûrtburg,  III,  1884. 


;i48  lîEVUE    BIBLIOGRAPIFIQUR    I;TKANGEHE. 

qui  appartenaient  aux  vai'iétés  nommées  en  Italie,  Nebbiolo  et 
Spanna,  le  développement  des  bourgeons  ayant  commencé 
dans  les  premiers  jours  d'avril  et  même  à  la  fin  de  mars,  le  ré- 
actif essentiel  de  l'amidon^  l'iode  n'en  révéla  pas  la  moindre 
trace  pendant  le  premier  mois  de  végétation.  Ce  n'est  pas  l'in- 
suffisance de  la  chaleur  qui  empêche  alors  l'amidon  de  se  for- 
mer, car  il  ne  s'en  produit  pas  non  plus  dans  les  feuilles  jeunes 
des  sarments  qui  poussent  pendant  l'été.  Il  conclut  de  là  que 
«  durant  les  premiers  mois  de  végétation,  les  feuilles  n'élaborent 
«  pas  d'amidon,  et  que  les  nouveaux  sarments  vivent  comme 
«  des  parasites  aux  dépens  des  matériaux  nutritifs  emmaga- 
«  sinés  dans  la  plante  pendant  les  années  précédentes  ». 

Dès  que  les  feuilles  de  Vigne  ont  commencé  de  produire  de 
l'amidon,  elles  continuent  d'en  former  tant  qu'elles  sont  encore 
saines  et  vivantes,  toujours,  bien  entendu,  à  la  lumière.  Ainsi 
M.  Guboni  en  a  constaté  la  présence  dans  les  feuilles  d'un  pied 
de  Frankenthal  en -espalier,  jusqu'au  9  novembre,  et  dans  celles 
du  Vitis  n'pana  jusqu'au  14  novembre,  bien  que  ce  jour-là  la 
température  n'ait  pas  dépassé  4-  8"  C.  «(  Cette  faculté,  dit  le 
«  savant  italien,  d'élaborer  de  l'amidon,  même  dans  la  saison 
«  avancée,  mérite  d'être  connue  des  viticulteurs.  Beaucoup  d'en- 
«  tre  eux  pensent  que,  après  la  vendange,  les  feuilles  de  la 
«  Vigne  n'ont  plus  aucune  utilité  pour  la  plante,  et  qu'il  con- 
te vient  dès  lors  de  les  ramasser  pour  les  donner  au  bétail.  Les 

«  expériences démontrent,  au  contraire,  qu'elleso  ontinuent 

«  à  élaborer  de  la  matière  organique  jusque  dans  les  mois 
«   d'octobre  et  de  novembre.  » 

L'existence  de  l'amidon  dans  les  feuilles  est  facile  à  constater; 
pour  cela,  aussitôt  qu'on  les  a  détachées  du  sarment,  on  les 
plonge  pendant  dix  minutes  dans  de  l'eau  bouillante  addi- 
tionnée de  quelques  gouttes  d'une  solution  concentrée  de  po- 
tasse ;  on  les  met  ensuite  dans  de  l'alcool  absolu  chauffé  au 
bain-marie,  qui  les  décolore  en  un  quart  d'heure  environ  et  leur 
laisse  une  teinte  blanc  sale.  On  les  immerge  alors  dans  une  so- 
lution alcoolique  d'iode.  Si  la  feuille  renferme  de  l'amidon, 
elle  noircit  en  prenant  une  teinte  d'autant  plus  foncée  qu'il  y 
est  plus  abondants;  si^  au  contraire,  il  n'y  existe  pas,  la  feuille 


FORMATION   DE   L* AMIDON   DANS   LES    FEUILLES   DE  LA    VIGNE.    349 

reste  jaunâtre.  On  constate  ainsi  que  l'amidon  s'accumule  dans 
les  feuilles  adultes  sous  l'action  des  rayons  solaires  et  en  disparaît 
pendant  la  nuit;  aussi  en  sont-elles  abondamment  pourvues 
dans  l'après-midi,  tandis  qu'elles  n'en  offrent  plus  dans  la  ma- 
tinée suivante^  avant  que  le  soleil  les  ait  frappées,  Dans  plus  de 
cent  expériences,  M.  Cuboni  a  constaté  ces  faits  avec  une  par- 
faite concordance,  pendant  les  mois  de  juin,  juillet  et  août;  mais 
déjà  en  septembre^,  et  plus  encore  en  octobre,  il  a  vu  que  l'ami- 
don ne  disparaît  pas  complètement  pendant  la  nuit  et  qu'il  en 
reste  une  certaine  quantité  vers  la  pointe  de  la  feuille;  alors  la 
transformation  est  incomplète  par  suite  de  l'abaissement  noc- 
turne de  la  température. 

Les  rayons  solaires  déterminent  la  formation  de  l'amidon  dans 
les  feuilles  de  la  Vigne  si  vite  qu'il  suffit  d'une  heure  d'insolation 
pour  qu'il  y  devienne  facile  à  déceler.  Ainsi,  le  !2o  juin,  à 
quatre  heures  du  matin,  M.  Cuboni  a  détaché  d'un  pied  de  Pinot 
la  moitié  d'une  feuille  dont  l'autre  moitié  est  restée  sur  la  plante 
avec  le  pétiole  et  la  nervure  médiane.  Le  traitement  par  l'iode 
a  prouvé  que  la  moitié  de  feuille  ainsi  détachée  était  dépourvue 
d'amidon.  La  moitié  restée  sur  la  plante,  après  avoir  reçu  le 
soleil  pendant  une  heure,  a  été  traitée  comme  la  première 
par  l'iode  qui  lui  a  donné  une  légère  coloration  brunâtre,  mon- 
trant ainsi  que,  pendant  ce  court  espace  de  temps,  il  s'y  était 
formé  de  l'amidon.  D'autres  expériences  ont  établi  qu'il  suffit  de 
deux  heures  d'insolation  pour  que  la  même  substance  existe 
dans  les  feuilles  en  proportion  beaucoup  plus  forte  et  telle 
qu'elles  prennent,  sous  l'action  de  l'iode,  une  «  coloration  de  la 
«  plus  grande  intensité  ».  Il  faut  ajouter  que  l'amidon  ne  se 
produit  pas  en  égale  quantité  dans  toutes  les  feuilles  d'un  sar- 
ment également  exposées  au  soleil;  il  augmente  graduellement 
de  celles  du  bas  de  la  branche  vers  celles  du  milieu  où  il  est 
au  maximum:  il  diminue  de  la  vers  les  supérieures  et  fait 
défaut  dans  les  jeunes  feuilles  du  bourgeon  terminal. 

Appliquant  cette  donnée^à  la  pratique  de  la  culture,  M.  Cuboni 
en  déduit  la  conséquence  suivante  :  «  L'opération,  qu'on  îippelle 
«  taille  verte  ou  écimage,  conseillée  par  quelques-uns  et  com- 
«  battue    par    d'autres,  trouve     ici    une    raison    scientifique 


3oO  REVUE   BIBLIOGRAPHIQUE   ÉTRANGÈRE. 

'(  plausible.  Il  est  évident,  en  efFet^  que  les  gourmands  et  les 
«  bourgeons  terminaux  n'étant  pas  aptes  à  produire  de  l'amidon, 
«  mais  consommant  au  contraire  cette  substance  aux  dépens  du 
«  sucre  qui  se  rendrait  à  la  grappe,  il  convient  de  les  retrancher 
«  lorsqu'on  voit  qu'ils  n'arriveront  pas  à  devenir  adultes  et  à 
«  assimiler  des  matériaux  pour  aider  à  la  maturation  du 
«  raisin.  »  D'un  autre  côté,  «  on  sait  que  dans  les  régions  très 
«  pluvieuses  où  les  Vignes  produisent  plus  de  feuilles  et  de 
«  gourmands  que  dans  les  pays  secs,  on  pratique  l'efTeuillage 
«  ou  l'épamprage  des  feuilles  placées  au-dessous  de  la  grappe. 
«  Cet  usage  trouve,  selon  moi,  sa  justification,  car  les  feuilles 
«  qu'on  enlève  sont  précisément  celles  dans  lesquelles  l'élabo- 
«  ration  de  l'amidon  est  presque  nulle.   » 

L'émigration  de  l'amidon  produit  dans  la  feuille  a  lieu  non 
seulement  dans  l'obscurité,  mais  encore,  dans  une  certaine  me- 
sure,  à  la  lumière.  Il  résulte  de  là  que  celui  dont  on  reconnaît 
la  présence  dans  cet  organe  à  l'aide  de  l'iode  ne  représente  que 
la  portion  de  la  quantité  totale  qui  s'était  formée  en  sus  de  celle 
qui  a  émigré.  Toutefois,  la  consommation  de  cette  matière  qui  se 
fait  dans  la  feuille  même  est  peu  considérable,  puisqu'il  résulte 
d'une  expérience  faite  par  M.  Miiller-Thurgau  que  cent  feuilles 
de  Vigne  en  emploient  à  peine,  pour  leur  propre  compte,  trois 
ou  quatre  grammes. 

Une  ([uestion  intéressante  consiste  à  savoir  par  quelle  voie 
émigré  l'amidon  transformé,  pour  passer  des  feuilles  dans  les- 
quelles il  s'est  produit  aux  organes  ù  la  nutrition  desquels  il  doit 
servir.  M.  Cuboni  conclut  de  ses  expériences  que,  contrairement 
à  ce  qu'on  admet,  ce  n'est  point  par  le  parenchyme  que  s'effectue 
cette  migration,  mais  par  les  éléments  anatomiques  de  l'écorce 
qu'on  a  nommés  tubes  cribreux  ou  vaisseaux  criblés.  «  Une  fois, 
«  dit-il,  les  vaisseaux  criblés  enlevés,  la  circulation  des  produits 
«  de  transformation  de  l'amidon  n'a  plus  lieu.  »  Il  semble,  d'ail- 
leurs, ajoute-t-il,  que  <•  cette  transformation  a  lieu  à  mesure  que 
"  les  centres  d'attraction  (bourgeons,  grappes,  etc.)  réclament 
p.  une  nouvelle  quantité  d'amidon.  Cola  expliquerait  aussi  pour- 
ce  quoi  dans  une  feuille...,  l'amidon  disparaît  d'abord  à  la  base 
«  et  ensuite,  peu  à  peu,  au  sommet  ». 


FORMATION   DE  L*AMIDON   DANS   LES    FEUILLES   DE   LA  VIGNE.      331 

Une  fois  établie  l'action  des  rayons  solaires  pour  la  formation 
de  l'amidon  dans  les  feuilles,  il  restait  à  reconnaître  l'influence 
des  jours  couverts  ou  de  l'ombre.  De  ses  expériences  M.  Guboni 
déduit,  à  cet  égard,  les  conclusions  suivantes  :  «  1°  La  quantité 
«  d'amidon  élaborée  par  les  feuilles  dans  les  jours  nuageux,  ou 
«  par  celles  qui  sont  restées  à  l'ombre,  est  notablement  infé- 
«  rieure  à  celle  qu'on  observe  dans  les  feuilles  exposées  direc- 
«  tement  aux  rayons  solaires  ;  2°  les  différentes  variétés  de  Vigne 
«.  ne  montrent  pas  la  même  sensibilité  à  la  lumière  diffuse  :  tan- 
«  dis  que  dans  les  feuilles  de  quelques-unes,  l'amidon  trouvé 
«  dans  les  journées  nuageuses  est  presque  nul,  ou  même  nul, 
«  dans  telles  autres  variétés,  au  contraire,  cette  substance  se 
«  trouve  en  quantité  presque  aussi  grande  que  dans  les  feuilles 
«  exposées  à  la  lumière  solaire  directe.  »  Ainsi  les  Vignes  amé- 
ricaines forment  beaucoup  d'amidon  par  les  journées  couvertes, 
tandis  que  la  production  en  est  alors  très  faible  ou  parfois  nulle 
dans  les  Vignes  européennes.  La  vigueur  de  végétation  des 
Vignes  américaines  peut  trouver,  au  moins  en  bonne  partie,  son 
explication. 

M.  Guboni  a  voulu  enfin  savoir  comment  se  fait  l'élaboration 
de  l'amidon  dans  des  feuilles  de  Vigne  malades  exposées  au 
soleil.  Ses  observations  lui  ont  appris  des  faits  intéressants  : 
4°  Les  feuilles  de  Pinot  légèrement  chlorotiques,  par  suite  de  la 
pourriture  des  racines  du  cep,  n'ont  pas  formé  d'amidon  le 
26  juillet,  les  1*""  et  23  août;  2°  des  variétés  envahies  par  le 
mildiou  en  ont  formé  dans  toute  leur  étendue,  sauf  aux  places 
où  se  montrait  ce  Champignon  ;  3°  des  feuilles  atteintes  d'éri- 
nose,  c'est-à-dire  présentant  les  boursouflures  velues  en-dessous 
que  cause  un  insecte,  le  Phytoplus  Vids,  ont  produit  de  l'ami- 
don même  dans  leurs  parties  boursouflées;  4"  des  feuilles  de 
Cabernet  atteintes  du  Rougeau  n'ont  formé  de  l'amidon  qu'en 
raison  inverse  de  leur  coloration  rouge. 

Le  Secrétaire-rédacteur-gérànt, 

P.  DUCHAUTRE. 


352 


JUIN  1886 


Obseuvatcons  météorologiques  faites  par   m.  F.  Jamin,  a   Bourg-la-Reine, 
PRÉS  Paris  (altitude  :  63"  environ). 


1 

HACTECR           1 

ab 

TEMPÉRATURE      1 

lu  baromètre,  i 

VENTS 

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Vlatln. 

Soir. 

1 

13,  8 

29,7 

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760 

s',  so. 

Pluie   assez  abond.  dans  la  n.,  nuag 
Cl  orag.,  petite  pi.  v.  7  h.  du  soir. 

2 

12,  G 

29,4 

760,5 

760,5; 

so. 

Nuageux,  deux  oragos  dans  l'ap.-m., 
avec  grande  pluie,  le  second  avec 
grêle  (1). 

3 

i-ÎJ 

19,4 

761.0 

763 

.NO.  N. 

Nuageux  et  brumeux  le  matin,  couv. 

4 

14,1 

18,0 

762,5 

762,5 

KE. 

Couvert,  quelq.  rares  éclair,  le  tuai 

5 

11,8 

15,8 

761,5 

7.59 

N. 

Couv,  petite  pluie  continue  à  partir 
de  3  heuies  de  l'ap.-niidi. 

6 

1-2,(1 

1G,0 

757,  ,'i 

757 

N. 

Pluie  conl.  très  forte  dans  la  nuit, 
moindre  dans  la  journée 

7 

12,5 

48,0 

756,0 

737 

X. 

Pluie  tonte  la  nuit  et  toute  la  journ., 
excepté  un  léger  arrêt  dans  l'ap.-ra. 

8 

13,1 

17,3 

757,0 

756,  5 

SK.  S. 

Pluie  toute  la  nuit  et  toute  la  matinée, 
quelques  éclHircios  l'ap.-midi. 

9 

11,9 

20.9 

756 

';56,  5 

SK.  S(l. 

Pluvieux  le  malin,  nuageux. 

10 

12,0 

24,3 

756,5 

759 

N. 

Nuageux,  légère  jiluie  le  soir. 

11 

10,1 

22.5 

762 

762,0 

0. 

Nuageux. 

ri 

13,9 

21,0 

760,5 

758 

S. 

Plus.  av.  lem.,  quelq.  éclaire,  lap-.m. 

(3 

10,6 

20,  3 

758,5 

762 

SO. 

Nuageux  le  matin  avec  fortes  averses, 
nuageux  l'après-midi,  clair  le  soir 

14 

6,2 

23.9 

764 

764,5 

^.  0. 

CI.  de  gr.    m.,  nuag.,  couv.  le  soir. 

Ib 

14,9 

21,0 

763, 5 

766,5 

NO. 

Couv., pi. d.  Iam.,éciair.  d.  laj.  elles. 

16 

9,0 

21,4 

7t;6 

763 

NiNO. 

Nuageux. 

n 

■^,3 

19, 0 

764 

762,5 

NO. 

Couv  .quelq. éclaire,  à  partir  de  midi. 

t8 

9,o 

20,3 

761 

760 

M).  N. 

Nuageux,  plusieurs  averses. 

19 

40,3 

14,7 

758 

754 

NO,  0.  .N. 

Nuageux,  de  grand  matin,  couv.,  pi. 
presque  toute  l'ap.-midi  et  le  soir. 

!0 

11,0 

19,0 

755 

759 

N. 

Couv. le  m.,  quelq.  éclaire,  orag.  lap.- 
midi  plus.  f.  av.,  dont  une  av.  gr. 

21 

11,3 

23,3 

761 

763 

N. 

Couv. le  malin,  et  le  s.,  nuag.  l'ap.-m., 
très  légère  averse  le  matin. 

2?. 

11,0 

19,4 

762 

761,5 

NO.  N. 

Couv.  et  légl  bruni,  le  matin,  quelques 
élaircies    l'après-midi. 

23 

12,0 

18,0 

761 

760,5 

0.  OSO. 

Petite  pi.  de  gr.    m.,  nuag.,  cl.  le  s. 

24 

13,0 

24,0 

763,5 

764 

SO.S. 

Nuageux. 

i5 

11,1 

28,3 

763,  5 

763 

mo. 

Légl  nuageux. 

26 

13,9 

24,4 

763 

763,0 

NNO.  0. 

Couv.  lem.  et  les.,  nuag.  et  orage  l'ap.- 
midi. 
Presque  clair. 

n 

12,0 

28,6 

763,5 

764,5 

NO. 

28 

12,0 

29,3 

764,5 

765,0 

NO. 

Nuag.  le  m.,  orag.  t.  l'ap.-m.,  orag.pl. 
viol,  et  pi.  diluvienne,  par  moments 
mêlée  de  grêle,  de  6  à  7  h.  du  s. 

29 

13,2 

7,23 

765,5 

765 

NO. 

Nuageux,  clnir  le  soir. 

30 

13,1 

27,7 

766,5 

767 

N.  NNE. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

(1)  Plusieurs  localités  au  Sud  de  Bourg-la-Reine   ont   beaucoup   souffert  de   la  grêle. 


PROCÈS-VERBAU.V   DES    SÉANCES    DU    CONORKS.  X.WIll 

M.  Bellair,  répondant  à  M.  Vilmorin,  dit  que,  si  l'on  sème  de  la 
graine  jeune  de  Chou  cabus,  elle  a  une  telle  vigueur  que  le  Chou 
monte  sans  pommer  ;  la  vieille  graine,  moins  forte,  donne  de  bien 
meilleurs  résultats,  précisément  à  cause  de  sa  faiblesse  relative. 

M.  Bazin  estime  qu'aucun  des  orateurs  qui  viennent  de  pren-: 
dre  parole  n'a,  en  réalité,  traité  la  question  portée  à  l'ordre  du 
jour.  En  effet,  on  ne  s'est  occupé  que  des  propriétés  germina- 
tives  des  graines,  mais  on  n'a  pas  dit,  en  définitive,  s'il  y  avait 
un  avantage  pratique  à  employer  les  graines  jeunes  ou,  au  con- 
traire, les  graines  âgées. 

L'orateur  ne  partage  pas  l'avis  de  M.  Vilmorin;  il  a  constaté 
de  visu  d'excellents  résultats  obtenus  avec  de  vieilles  graines.  Il 
est  évident  qu'il  en  est  ainsi^  pour  les  Choux,  par  exemple,  dont 
on  vient  de  parler.  La  vigueur  même  de  la  graine  jeune  occa- 
sionne des  pertes  sensibles  dans  le  rendement. 

Pour  les  Balsamines,  que  M.  Vilmorin  a  prises  comme  exem- 
ple, l'orateur  cite  un  fait  qu'il  croit  très  caractéiistique.  Des 
graines  de  Balsamine  recueillies  sur  de  très  beaux  pieds  ont  été 
semées  par  lui,  après  avoir  été  conservées,  par  suite  d'un  oubli, 
pendant  douze  années.  Elles  ont  donné  d'excellents  résultats;  la 
plante  n'était  pas  très  développée,  mais  elle  était  bien  fournie 
et  les  fleurs  étaient  aussi  belles  que  les  premières.  Les  graines 
jeunes,  au  contraire,  ont  donné  des  plantes  hautes,  vigoureuses, 
mais  à  rameaux  étendus,  à  fleurs  simples  et  isolées.  Divers 
renseignements  pris  par  M.  Bazin  auprès  de  praticiens  expéri- 
mentés ont  confirmé  l'exactitude  et  la  fréquence  du  fait  qu'il 
signale;  il  est  convaincu  que  la  majorité  des  horticulteurs 
praticiens  ont  pu  faire  souvent  des  constatations   analogues. 

M.  Millet  déclare  qu'il  a  fait  des  observations  toutes 
contraires.  Récemment,  dit-il,  j'ai  planté  des  graines  de  Melon 
qui  m'avaient  été  données  par  M.  Hardy.  Ces  graines  étaient 
jeunes;  elles  ont  cependant  donné  d'excellents  résultats.  Toutes 
ont  levé;  les  plantes  sont  très  belles  et  les  fruits,  au  nombre  de 
200  environ,  sont  magnifiques.  L'orateur  a  fait  une  observation 
identique  pour  les  Choux-fleurs  :  les  pommes  provenant  de 
graines  jeunes  ont  atteint  36  centimètres  de  diamètre;  c'est  ],'i 
un  fait  probant. 


XXXIV  CONGRÈS    d'horticulture   DE   PARIS,    EN    1886. 

M.  Vilmorin,  répondant  à  M.  Bazin,  dit  qu'il  croit  s'être 
maintenu  sur  le  terrain  de  la  question  posée.  La  quantité  de  la 
production  dépend  de  la  vigueur  de  la  graine  :  on  a  donc 
avantage  à  employer  la  graine  qui  fournit  le  plus,  c'est-à-dire 
la  jeune.  Quant  à  la  question  de  la  montaison  prématurée, 
c'est  là  un  phénomène  encore  mal  connu.  On  suppose,  pour 
l'expliquer,  que  la  germination  a  subi,  par  suite  d'une  cause 
quelconque,  un  retard  analogue  à  celui  que  l'hiver  impose  aux 
plantes;  elle  reprend  ensuite  et  la  plante  accomplirait  ainsi, 
en  quelque  sorte,  le  travail  de  deux  années  en  une  seule;  de 
bisannuelle  qu'elle  était,  elle  deviendrait,  en  fait,  annuelle.  Ce 
n'est  là  qu'une  explication  hypothétique.  Le  fait  reste 
inexpliqué,  au  fond,  et  la  question  doit  être  considérée  comme 
restant  ouverte;  il  n'est  pas  prouvé  que  l'âge  de  la  graine  ait 
nnc  influence  quelconque  dans  ce  cas. 

L'orateur  répèle  que  les  expériences  de  comparaison  sur  les 
graines  sont  très  difticiles  à  faire  et  donnent  souvent,  en  appa- 
rence, des  résultats  contradictoires,  parce  que  les  conditions 
d'expérimentation  ont  varié  d'une  épreuve  à  l'autre.  Il  faudrait 
que  les  graines,  le  terrain,  l'exposition,  la  température,  la 
saison  restassent  rigoureusement  les  mêmes  et  c'est  là  un 
ensemble  de  conditions  qu'on  ne  rencontre  pas  souvent;  c'est 
là,  d'ailleurs,  ce  qui  fait  la  difficulté  pour  résoudre  la  question 
et  pour  la  trancher  définitivement  dans  un  sens  ou  dans  un 
autre. 

M.  Bazin  répète  qu'il  observe  régulièrement  depuis  quinze 
ans  les  faits  qu'il  a  cités  et  que  les  expériences  sont  faites  sur 
plusieurs  hectares  de  potager.  Il  est  extraordinaire  que  les 
mêmes  résultats  s'observent  avec  une  telle  constance,  si  le 
principe  est  inexact.  L'orateur  cite  à  nouveau  le  cas  des  Balsa- 
mines dont  il  a  précédemment  parlé.  Il  est  d'ailleurs,  comme 
M.  Vilmorin,  d'avis  que  la  discussion  reste  ouverte  sur  ce  point. 
M.  Vilmorin  revient,  en  quelques  mots,  sur  la  question  de  la 
montaison  prématurée,  qui  est  fréquente  pour  la  Betterave  à 
sucre  et  qui  occasionne  de  grandes  pertes.  Il  répète  qu'il  n'a 
jamais  été  prouvé  que  ce  phénomène  se  produisît  par  le  fait 
de  l'emploi  de  graines  jeunes. 


PROCES-VERBAUX    DES    SEANCES    DU   CONGRES.  XXXV 

M.  Ravenel,  de  Falaise,  a  observé  que  les  plants  de  Chicorée 
semés  sous  châssis  montaient  beaucoup  plus  vite  lorsqu'ils 
avaient  levé  au  bord  du  châssis  imparfaitement  fermé;  il  y  a  là 
un  phénomène  bizarre  qui  pourrait  être  attribué  à  raclion  de 
l'air. 

M.  le  Président  déclare  qu'aucune  décision  ne  pouvant  être 
prise,  de  l'avis  général,  la  question  restera  portée  au  pro- 
gramme du  prochain  Congrès  (Assentiment).  Il  engage  les 
membres  de  la  Société  d'Horticulture  à  continuer  leurs  essais 
pour  tâcher  d'arriver  à  élucider  ce  point. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  question  n°  5, 
ainsi  conçue  : 

5"  Peut-on  cultiver  artificiellement  des  Champignons  comes- 
tibles autres  que  l'Agaric  champêtre  [Champignon de  couche)'^ 

M.  Doumet-Adanson  cite  deux  faits,  l'un  relatif  au  Bolet 
comestible^  l'autre  à  l'Oronge  et  qui  tendent  à  établir  que  l'on 
peut,  dans  des  conditions  convenables  d'exposition  et  de  terrain, 
cultiver  artificiellement  les  Champignons  comestibles,  —  ou  au 
moins  certains  d'entre  eux  autres  que  l'Agaric  champêtre. 

M.  le  Président  dit  qu'il  sera  tenu  compte  de  l'observation  de 
M.  Doumet-Adanson. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  question  n°  6,  ainsi 
conçue  : 

Quelles  sont  les  causes  du  dessèchement  sur  les  treilles  de 
la  rafle  des  grappes  des  Raisins  de  table?  Connaît-on  un  moyeu 
de  l'empêcher  de  se  produire? 

M,  Jamin  constate  qu'à  ce  mal  il  n'y  a  aucun  moyen  curatif 
connu.  Quant  à  la  cause,  il  l'attribue  à  de  brusques  changements 
atmosphériques,  tels  que  le  passage  d'un  temps  très  sec  à  un 
temps  humide. 

M,  le  Président  demande  à  l'orateur  s'il  entend  parler  du 
Raisin  de  plein  air  ou  du  Raisin  de  serre. 

M.  Jamin  répond  qu'il  parle  de  l'un  et  de  l'autre.  C'est  tou- 
jours, selon  lui,  la  même  cause  qui  agit,  car,  même  en  serre, 
les  racines  de  la  Vigne  sont  toujours  soumises  aux  mêmes 
influences  atmosphériques. 

M.  le  Président  fait  observer  que  l'on  est  ai-rivé  aujourd'hui  à 


XXXVI  CONGRÈS   d'horticulture   DE   PARIS,    EX    1886. 

donner  aux  racines  comme  au  cep  lui-même  le  degré  d'humidité 
que  l'on  Yeut  et  cependant  le  dessèchement  de  la  rafle  se 
produit;  la  cause  ne  doit  donc  pas  être  celle  qui  vient  d'être 
indiquée 

M.  Jamin  dit  qu'il  est  bien  difficile  d'empêcher  de  courir  les 
racines  de  la  Vigne,  lesquelles  s'étendent  de  plusieurs  mètres 
en  une  saison.  M.  le  Président,  ajoute-t-il,  a-t-il  remarqué  si  la 
maladie  se  produisait  moins  dans  les  années  de  sécheresse? 

M.  le  Président  dit  qu'il  Ta  observée  peu  en  plein  air,  mais 
beaucoup  en  serre.  Il  fait  remarquer  qu'il  serait  fort  intéres- 
sant d'étudier  les  causes  de  cette  maladie  et  les  remèdes 
à  lui  opposer,  car  elle  commence  à  exercer  de  sérieux  ra- 
vages sur  la  culture  en  serre  qui  bientôt  ne  sera  plus  rémunéra- 
trice. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  7*  question,  ainsi 
conçue  : 

Quelle  est  la  cause  qui  donne  naissance  à  la  maladie  connue 
sous  le  nom  de  Blanc  des  racines,  dont  les  effets  se  font  particu- 
lièrement sentir  sur  les  racines  du  Pécher,  et  subsidiairemenl 
sur  celles  des  autres  arbres  fruitiers? 

M.  Bazin  cite  un  fait  observé  dans  le  jardin  d'expériences  de 
la  Société  de  Glermont.  Il  avait  fallu  refaire  le  sol  de  ce  jardin 
et  le  travail  avait  été  mal  exécuté.  On  avait  abattu  de  gros 
Guigniers  sans  prendre  la  précaution  de  retirer  de  terre  leurs 
racines  qui  étaient  énormes.  Au  bout  de  trois  ans,  sur  un  péri- 
mètre assez  étendu,  presque  tous  les  arbres  fruitiers  plantés 
avaient  péri,  atteints  du  Blanc  des  racines.  L'orateur  a  étudié 
cette  situation  et  a  constaté  que  le  bois  pourri  en  terre  donne 
naissance  à  un  Cryptogame  qui,  après  l'avoir  recouvert,  envahit 
les  racines  des  arbres  voisins.  On  a  dû,  dans  le  jardin  de  Gler- 
mont, faire  un  défoncement  général  du  terrain  et  l'on  y  a  enfoui 
une  certaine  quantité  de  fleur  de  soufre.  Je  ne  sais,  ajoute  l'ora- 
teur, si  ce  moyen  sera  efficace;  jusqu'à  présent,  les  n(îuvelles 
plantations  paraissent  prospérer,  mais  il  pourrait  bien  se  faire 
que,  d'ici  à  deux  ou  trois  ans,  elles  subissent  le  sort  des  pre- 
mières. Les  fumiers  humides,  tels  que  le  fumier  de  cheval,  le 
paillis, paraissent  exercer  la  même  action  que  le  bois  pourri;  le 


PROCÈS-VERBAUX   DES   SÉANCES   DU   CONGRÈS.  XXXVU 

Blanc  des  racines  prend  l'arbre  à  ras  de  terre  et  gagne  de  !a 
même  manière.  On  doit  donc  éviter  de  les  employer. 

M.  Jamin  fait  observer  que  cette  cause  ne  doit  pas  être  la 
seule,  car  il  y  a  des  pays  oii  le  Blanc  des  racines  est  endémique. 
Dans  le  Sud-Ouest,  il  s'attache  de  préférence  à  certaines 
essences.  Dans  ce  pays,  la  greffe  du  Pêcher  est  difficile  sur 
Prunier  et  impossible  sur  Amandier.  Il  y  a  donc  là  une  cause 
particulière,  aujourd'hui  inexpliquée. 

M.  Vitry,  de  Montreuil,  expose  les  faits  observés  sur  les  Pê- 
chers, à  Montreuil.  Il  rappelle  que  la  culture  du  Pêcher  existe 
depuis  plus  de  cinquante  ans  dans  son  exploitation  ;  que  le  sous- 
sol  ne  contient,  par  conséquent,  aucun  corps  étranger,  bois  ou 
autre,  et  que  cependant  le  Blanc  des  racines  envahit  tout,  jus- 
qu'aux Pivoines,  On  a  essayé  divers  remèdes,  entre  autres  la 
poudre  de  charbon;  les  résultats  ont  été  fort  douteux.  Quelques 
horticulteurs  déclarent  s'en  être  bien  trouvés;  la  plupart  n'en 
onl  tiré  aucun  avantage.  On  a  conseillé  à  l'orateur  d'employer 
des  engrais  chimiques  ;  il  en  a  fait  l'essai  ;  mais  il  ne  peut 
encore  indiquer  les  résultats  obtenus;  il  ne  pourra  guère  se  pro- 
noncer à  ce  sujet  que  l'année  prochaine. 

M.  Jamin  demande  à  M.  Vitry  s'il  a  observé  des  différences 
dans  l'attaque  du  mal,  suivant  les  variétés  d'essences. 

M.  Vitry  répond  qu'on  retire  généralement  plus  d'avantages 
delagreffe  sur  Prunier  que  de  celle  sur  Amandier;  cependant  cela 
n'a  pas  réussi  également  partout.  Un  moyen  qui  paraît  donner 
de  bons  résultats  et  qui  est  d'un  emploi  assez  répandu,  consiste 
à  planter  derrière  chaque  Pêcher,  un  Poirier  sur  Goignassier. 
Cet  arbre  parait  être  très  rebelle  à  l'invasion  du  Blanc  des 
racines. 

M.  Verdier  appuie  les  observations  qui  ont  été  présentées 
par  M.  Bazin  ;  il  a  fait,  de  son  côté,  des  observations  ana- 
logues. 

M,  H.  Robinet  dit  qu'à  Toulouse  il  est  presque  impossible  dr 
conserver  aucun  arbre  de  la  famille  des  Rosacées;  la  Vigne  même 
périt  par  le  Blanc  des' racines. 

M.  Michelin,  de  Paris,  dit  que,  il  y  a  une  douzaine  d'années_,  un 
cultivateur  obtenait  d'assez   bons  résultats    en    dénudant  les 


xxxvm      CONGRÈS  d'horticulture  de  taris,  en  1886. 

racines   et    en  les    lavant   à  l'eau    de    chaux.  Il   indique  ce 
moyen  sans  en  garantir  l'efficacité. 

M.  Cornu  se  rallie  à  l'opinion  émise  par  MM.  Bazin  et  Verdier 
et  attribue,  comme  eux,  en  grande  partie,  le  Blanc  des  racines 
à  la  présence  de  matières  organiques  en  décomposition  dans  le 
sol.  Il  a  observé  le  fait  de  Vignes  conlaminées  par  le  contact 
d'un  échalas  pourri.  La  maladie  commençait  à  s'étendre  et  avait 
déjà  envahi  trois  ceps  quand  le  fait  a  été  observé. 

L'orateur  attribue  la  maladie  à  la  production  non  pas  d'un 
Cryptogame  spécial,  mais  à  celle  de  divers  Champignons  com- 
muns qui,  lorsque  le  substratum  qui  leur  était  fourni  par  les 
parties  mortes  vient  à  faire  défaut,  se  portent  sur  les  parties 
vivantes  voisines. 

M.  Cornu  fait  observer  qu'il  n'y  a  pas  que  les  végétaux  en- 
fouis qui  se  trouvent  dans  la  terre.  Les  racines  des  arbres, 
comme  les  feuilles,  se  détruisent  et  se  renouvellent.  A  Montreuil, 
où  la  culture  se  fait  depuis  un  siècle,  de  nombreuses  racines 
mortes  doivent  se  trouver  dans  le  sol  et  ce  so  nt  elles,  sans  doute 
qui  donnent  naissance  au  Blanc  des  racines. 
'  En  ce  qui  touche  le  remède,  l'orateur  croit  qu'il  faut  s'adres- 
ser à  des  produits  plus  actifs  que  le  charbon.  On  obtiendrait 
probablement  de  bons  résultats  à  l'aide  d'injections  sulfureuses 
dirigées  sur  les  racines  dénudées  et  pratiquées  à  l'époque  où 
l'arbre  reste  à  l'état  végétatif  et  où  le  Champignon  est,  au  con- 
traire, en  pleine  activité. 

M.  Solignac,  de  Cannes^  fait  connaître  que,  dans  le  Midi,  les 
Rosiers  sont  ravagés  par  le  Blanc  des  racines  sur  certains  ter- 
rains et  non  sur  d'autres.  L'orateur  a  fait,  à  ce  sujet,  des  expé- 
riences concluantes. 

Il  a  observé  également  que  des  Rosiers  étaient  particulière- 
ment atteints  de  la  maladie  dans  un  terrain  où  l'on  a  découvert 
une  grande  quantité  de  Bruyères  enfouies.  Le  terrain  a  été^ 
défonce  et  depuis  lors  la  culture  prospère.  L'orateur  est  aussi 
d'avis  de  n'employer  aucun  fumier  humide,  mais  seulement  des 
engrais  liquides.  Depuis  5  ou  6  ans  qu'il  pratique  cette  méthode, 
il  s'en  trouve  très  bien. 

Après  un  court  échange  d'observations  entre  MM.  Vitry  et 


PROCES-VERBAUX   DES    SEANCES    DU   CONGRES.  XXXIX 

Verdier,  M.  le  Président  engage  MM.  les  membres  du  Congrès  à 
se  conformer  aux  indications  données  par  M.  Cornu  et  déclare 
que  l'examen  de  cette  question  reste  réservé. 

L'crdre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  question  n"  8, 
ainsi  conçue  : 

Du  Mildiou  [Peronospora  viticolà)  et  des  moyens  d'en  pré- 
server ou  d'en  guérir  les  Vignes  dans  les  serres  et  les  jardins. 

M.  Dupgy-Jamain,  de  Loches,  déclare  avoir  obtenu  de  très 
brillants  résultats  par  l'emploi  du  polysulfure  de  calcium. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  question  n°  9, 
ainsi  conçue  : 

Quels  peuvent  être  les  avantages  du  bouturage  des  arbres  à 
fruits  à  pépins?  Moyens  pratiques  de  réussite. 

M.  Michelin  dit  que  l'on  a  obtenu  quelques  échantillons 
d'arbres  bouturés,  mais  que  ce  système  ne  paraît  conduire  à 
aucun  résultat  pratique;  ceux  mêmes  qui  l'ont  employé  n'indi- 
quent pas  l'avantage  qu'on  en  peut  tirer.  La  seule  remarque 
que  l'on  ait  faite,  c'est  que  ces  arbres  souffrent  moins  des 
atteintes  du  froid;  ils  sont  plus  rustiques;  mais  le  développe- 
ment en  est  très  lent  et  les  fruits  sont  moins  volumineux. 

M.  Deshayes,  de  Soissons,  appuie  l'opinion  de  M.  Michelin  et 
déclare  n'avoir  jamais  pu  réussir  par  ce  procédé. 

MM.  Bazin ;,  Cornu,  Jamin  et  Baltet  échangent  quelques  obser- 
vations au  sujet  d'un  échantillon  présenté  au  Congrès  par 
M.  Michelin.  La  discussion  est  close. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  question  n°  10, 
ainsi  conçue  : 

Quels  sont  les  fruits  les  plus  avantageux  à  faire  en  grande 
culture  pour  l'approvisionnement  des  marchés? 

M.  Baltet  donne  lecture  d'une  note  portant  nomenclature  d'un 
certain  nombre  d'espèces  recommandées. 

M.  de  Bosschère  rappelle  que  presque  tous  les  Congrès  ont 
dressé  des  listes  de  cette  nature,  notamment  le  Congrès  d'Anvers. 
L'orateur  estime  que  ces  nomenclatures  sont  sans  utilité,  parce 
qu'elles  deviennent  interminables  et  ne  rendent  plus  aucun  ser- 
vice. Il  vaudrait  infiniment  mieux,  si  l'on  veut  faire  une  œuvre 
utile    et    pratique,     réclamer     la     confection     d'une     carte 


XL  CONGRÈS   d'uORTICULTURE   DE   PARIS,    EN    1886. 

pomologique  indiquant  aux  horticulteurs  et  pépiniéristes  quelles 
sont,  dans  chaque  région,  les  espèces  ou  variétés  qui  réussis- 
sent le  mieux. 

L'orateur  dépose  sur  le  Bureau  du  Congrès  le  texte  des  trois 
vœux  formulés,  à  cet  égard,  par  le  Congrès  d'Anvers,  et  qui  sont 
ainsi  conçus  : 

1"  Le  Comité  exécutif  du  Congrès  se  mettra  en  rapport  avec 
les  spécialistes  étrangers  pour  se  communiquer  les  fruits  les  plus 
recommandables  de  leurs  localités  respectives; 

2°  Il  demandera  des  renseignements  sur  les  variétés  cultivées 
dans  les  dificrents  pays,  sur  les  conditions  qui  sont  le  plus  favo- 
rables à  leur  développement  et  surtout  sur  la  nature  du  sol  qui 
leur  convient  le  mieux  ; 

3"  La  section  de  Culture  fruitière  émet  le  vœu  que  dés  dé- 
marches soient  faites  pour  obtenir  de  toutes  les  nations  euro- 
))éennes  l'autorisation  d'expédier  directement,  en  franchise  de 
douane,  des  spécimens  de  fruits  aux  Sociétés  régulièrement  cons- 
tituées. 

M.  Ravenel  fait  observer  (|ue,  dans  une  môme  lucalité,  cer- 
tains arbres  réussissent  à  merveille  sur  un  terrain  déterminé  et 
dépérissent  sur  le  terrain  voisin.  Comment  tenir  compte  de  tous 
ces  détails? 

M.  le  Président  répond  qu'il  sera  facile  à  ceux  qui  fourniront 
des  renseignements  d'indiquer  ces  diverses  particularités. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  le  Congrès  décide  qu'il 
tiendra  demain  sa  dernière  séance  et,  considérant  que  le  temps 
fait  défaut  pour  épuiser  le  programme  proposé,  il  déclare  rete- 
nues ci  l'ordre  du  jour  les  questions  M,  15,  17  et  'ii,  et  ajour- 
nées à  une  prochaine  session  les  questions  12,  13,  14,  18, 19,  20, 
-21,  22,23  et  25. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  question  n"  M, 
ainsi  conçue  : 

Des  moyens  de  mettre  en  bon  état  de  rapport  des  terres  de 
médiocre  qualité  ou  peu  productives,  par  Teniploi  d'arbres  ou 
d'arbrisseaux  fruitiers  dont  les  produits  soient  directement  uti- 
lisés dans  l'alimentation. 

M.  Audibert  dépose  un  mémoire  sur  ce  sujet.  11  demande  la 


PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES  DU  CONGRES.        XLl 

permission  de  n'en  pas  donner  lecture  à  cause  de  sa  longueur  ; 
ce  travail  sera  imprimé  et  MM.  les  membres  du  Congrès  en  pren- 
dront ainsi  plus  utilement  connaissance. 

La  suite  de  la  discussion  est  renvoyée  à  la  prochaine  séance 
qui  se  tiendra  demain,  à  2  heures. 

La  séance  est  levée  à  5  heures  5  minutes. 


SÉ.VNCE    DU    15    MAI     1886. 
Présidence  de  M.  Hardy. 

Siègent  au  Bureau,  MM.  Bleu^  Charles  Yerdier,  Dybowski, 
Bergman. 

La  séance  est  ouverte  à  :2  heures  10  minutes,  en  présence  de 
47  membres. 

M.  Bergman,  Secrétaire  du  Congrès,  donne  lecture  du  procès- 
verbal  de  la  séance  précédente. 

Ce  procès-verbal  est  mis  aux  voix  et  adopté. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  question  n"  15, 
ainsi  conçue  : 

A  quelle  cause  attribuer  la  grande  différence  qui  existe 
souvent  dans  la  germination  des  graines  et  la  croissance  des 
jeunes  plantes  d'un  même  semis? 

M.  Bleu  a  communiqué  un  mémoire  sur  cette  question. 

M.  Mussat,  Professeur  à  l'École  d'Agriculture  de  Grignon, 
estime  que  cette  question  est  l'une  des  plus  importantes  qui 
aient  été  proposées  au  Congrès  ;  mais  c'est  aussi,  croit-il,  l'une 
des  plus  difficiles  à  résoudre,  car  il  s'agit  de  rechercher  les 
causes  d'un  phénomène  naturel  et  rien  n'est  plus  malaisé. 

Tout  le  monde,  ayant  lu  le  très  intéressant  mémoire  de 
M.  Bleu,  a  pu  prendre  connaissance  des  expériences  tout  à  fait 
remarquables  auxquelles  il  s'est  livré,  particulièrement  sur  le 
premier  point  de  la  question,  c'est-à-dire  sur  la  façon  dont  se 
comportent,  pendant  la  germination,  les  graines  provenant,  non 
seulement  d'un  même  semis,  mais  aussi  d'un  même  fruit.  Il  a  vu 
avec  beaucoup  de  netteté   que  la   facilité    avec  laquelle    ces 


XLII  CONGRÈS   d'horticulture   DE   PARIS,    EN    1886. 

graines  de  même  origine  peuvent  germer  tient  à  la  façon  dont 
elles  sont  plus  ou  moins  recouvertes  par  le  milieu  où  on  les  place. 
Cette  observation  est  extrêmement  importante,  car  elle  déter- 
mine le  fait  avec  exactitude  et  elle  démontre  encore  que  le 
fait  est,  ici,  d'accord  avec  la  théorie. 

La  graine  est,  comme  chacun  le  sait,  un  être  vivant.  Tant 
qu'on  la  conserve  à  l'état  de  graine,  elle  paraît  être  à  l'état  de 
repos  complet  ;  mais  ce  repos  n'est  pas  aussi  absolu  qu'on  pour- 
rait le  supposer  et  la  preuve  en  estqu'elle  consomme  continuelle- 
ment une  certaine  quantité  d'un  des  gaz  de  l'atmosphère, 
l'oxygène;  donc  elle  respire. 

Il  paraît  certain  que,  pour  .qu'une  graine  conserve  longtemps 
la  faculté  de  germer,  il  faut  lui  mesurer  l'oxygène  sans  pourtant 
l'en  priver  complètement,  car  il  suffirait  alors  de  la  placer  dans 
le  vide,  et  l'expérience  a  démontré  que,  dans  ce  cas,  la  faculté 
germinative  disparaît  presque  instantanément.  C'est  là  un  fait 
curieux  qui  établit  qu'il  est  nécessaire  que  la  graine  respire,  et 
que,  si  sa  respiration  est  retardée,  elle  conserve  plus  longtemps 
ses  facultés  actives.  Ce  phénomène  est  bien  connu  dans  la  prati- 
que ;  en  en  tire  parti  dans  cette  opération  qui  consiste  à  renfer- 
mer certaines  graines  dans  une  couche  plus  ou  moins  épaisse  de 
sable  ou  de  terre,  opération  à  laquelle  on  a  donné  le  nom  de 
stratification.  On  sait  que  l'on  conserve  ainsi  pendant  un  temps 
relativement  long  des  graines  qui,  sans  cela,  perdraient  rapide- 
ment leur  faculté  germinative.  Or,  il  n'est  pas  permis  de  douter 
que  ce  ne  soit  la  privation  partielle  d'oxygène  qui  prolonge 
alors  leur  vie. 

Mais  si  cette  première  partie  de  la  question  est  très  bien 
éclairée  par  l'expérience,  il  n'en  est  pas  et  il  ne  pouvait  pas  en 
être  de  même  de  la  seconde.  M.  Bleu  lui-même  doit  être  de  cet 
avis.  En  effet,  cette  seconde  partie  se  rapporte  à  des  faits  encore 
bien  peu  connus.  C'est  moins  pour  essayer  de  porter  quelque 
lumière  sur  cette  question  que  pour  attirer  l'attention  du  Con- 
grès sur  les  expériences  qui  pourront  être  faites  ultérieurement 
à  ce  sujet  que  l'orateur  a  tenu  à  présenter  quelques  observa- 
tions. 

Cette   deuxième  partie  de    la   question,  dit-il,    se    formule 


PROCES-VERBAUX   DES    SEANCES   DU   CONGRES.  XLIII 

ainsi  :  Gomment  peut-on  expliquer  que  des  graines  provenant, 
par  hypollièse,  d'un  même  fruit  —  et  dans  la  pensée  de  M.  Bleu 
il  s'agissait  vraisemblablement  des  Orchidées  qu'il  cultive  si  bien 
—  ces  graines  étant  d'ailleurs  placées  dans  des  conditions  identi- 
ques, comment  expliquer  que  les  jeunes  ne  se  comportent  pas 
de  la  même  f.içon;  que  les  uns  soient  très  vigoureux;  que  les 
autres,  bien  qu'ayant  germé  d'une  façon  normale,  demeurent 
chétifs  pendant  un  temps  plus  ou  moins  long?  M.  Bleu  a  très  bien 
observé  que,  pour  faire  varier  les  conditions  de  développement 
de  la  plante,  il  suffisait  souvent  de  faire  varier  soit  la  quantité 
d'oxygène,  soit  la  quantité  d'aliments  solides  ou  liquides  que  l'on 
fait  parvenir  aux  racines.  Cependant  l'orateur  estime  que  cette 
question  est  extrêmement  complexe.  Il  suffît  d'observer  ce  qui  se 
passe  dans  l'élève  des  animaux  et  de  faire  la  comparaison  avec 
ce  qui  se  passe  pour  les  plantes,  pour  s'apercevoir  que  les  deux 
situations  se  ressemblent  beaucoup;  car  on  remarque  fréquem- 
ment d'énormes  différences  entre  les  produits  d'un  même  père 
et  d'une  même  mère.  En  effet,  si  nous  observons  tous  les  petits 
d'une  même  portée,  connaissant  d'ailleurs  parfaitement  et  indu- 
bitablement les  qualités  du  père  et  de  la  mère,  nous  voyons 
que,  parmi  les  petits,  les  uns  sont  très  vigoureux,  les  autres 
beaucoup  moins.  Il  résulte  de  là  la  possibilité  de  faire  le  départ 
entre  le  coefficient  individuel,  c'est-à-dire  les  propriétés  inhé- 
rentes à  chaque  individu,  lequel  coefficient  joue  certainement  un 
rôle  de  premier  ordre  dans  le  développement  des  êtres  vivants,  et 
l'ensemble  de  propriétés  qu'ils  tiennent  de  leurs  parents.  Voilà 
pour  les  animaux.  En  est-il  de  même  pour  les  plantes?  Il  semble 
que  poser  la  question  c'est  la  résoudre.  En  effet,  étant  donnée  une 
plante  dont  l'organe  femelle  renferme  un  grand  nombre  d'ovules, 
nous  savons  très  bien  que,  pour  qu'ils  deviennent  des  graines,  il 
faut  que  les  grains  de  pollen  arrivent  sur  l'organe  femelle.  Mais 
pouvons-nous  être  exactement  renseignés  sur  la  provenance  des 
grains  de  pollen  qui,  dans  beaucoup  de  plantes,  arrivent  par 
centaines,  par  milliers,  sur  la  partie  efficiente  de  l'organe 
femelle? —  Assurément  non,  dans  la  plupart  des  cas,  et  c'est  là 
précisément  ce  qui  fait  la  difficulté  de  trancher  définitivement 
la  question.  Comment,  en  eflet,  pourrions-nous  savoir  si  tous  les 


XLIV  CONGRÈS    d'horticulture   DE   PARIS,    EN    1886. 

grains  du  pollen  qui  vont  agir  proviennent  d'une  même  étamine, 
d'une  même  fleur,  d'un  même  individu  ?  Si  nous  nous  en  tenons 
simplement  à  ce  qui  se  passe  dans  la  nature,  en  dehors  de  toute 
intervention  de  l'art  horticole,  nous  ne  pouvons  avoir  que  des 
renseignements  presque  nuls. 

«  C'est  ici,  je  crois^  poursuit  l'orateur,  que  se  place  cette  ques- 
tion si  importante  dans  la  culture  des  végétaux,  qui  a  surtout 
été  mise  à  l'ordre  du  jour  par  l'illustre  Darwin,  c'est-à-dire  le 
rôle  que  joue  dans  la  qualité  des  descendants  le  phénomène  de 
la  fécondation  croisée.  Ge.tte  fécondation  croisée  s'opère  conti- 
nuellement d'elle-même  dans  la  nature;  mais  à  quel  signe  pou- 
vons-nous reconnaître  les  graines  qui,  dans  un  même  fruit,  sont 
un  produit  de  la  fécondation  croisée  et  celles  qui  proviennent 
delà  fécondation  directe?  Dans  l'état  actuel  de  la  science,  il 
n'existe  aucun  moyen  de  faire  une  semblable  distinction.  Ce 
moyen  existant,  nous  nous  trouverions,  si  la  théorie  de  Darwin 
est  exacte,  comme  je  le  crois,  en  possession  d'un  admirable 
procédé  pour  choisir  celles  des  graines  qui  devront  donner  les 
plus  beaux  individus;  —  malheureusement,  je  le  répète,  il  n'en 
est  pas  ainsi. 

«  Il  est  bien  vrai  que,  dans  certaines  plantes  particulières, 
comme  les  Orchidées  dont  on  a  spécialement  parlé,  le  phéno- 
mène est  plus  simple.  J'indiquerai  très  sommairement  que  cela 
lient  à  la  nature  du  pollen  de  ces  plantes,  que  l'on  peut,  à  peu 
près  à  coup  sûr,  transporter  tout  d'un  coup  d'une  fleur  sur  une 
autre.  On  s'explique  ainsi  pourquoi  l'hybridation  est  si  facile  à 
pratiquer  sur  ces  plantes  alors  qu'elle  présente  tant  de  difficultés 
pour  d'autres.  Pour  les  Orchidées,  comme  pour  les  Asclépiadées 
et  quelques  autres  plantes,  on  est  beaucoup  plus  maître  de  son 
action.  Si  le  fait  que  je  constate  est  rigoureusement  exact,  c'est 
sur  les  Orchidées  et  sur  Les  plantes  qui  possèdent,  comme  on  le 
dit,  un  pollen  solide,  que  nous  devons  chercher  la  solution  de  la 
question;  il  est  toujours  facile,  en  effet,  dans  ce  cas,  surtout 
avec  l'habileté  de  main  de  notre  honorable  collègue,  de  s'assurer 
de  la  provenance  réelle  du  pollen  qui  opère  la  fécondation. 

«  Si  la  fécondation  réussissait  toujours  de  cette  manière,  un 
des  côtés  de  la  q  uestion  se  trouverait  éliminé  et  nous  ne  nous 


PROCES-VERBAUX    DES    SÉANCES   DU   CONGRÈS.  XLV 

trouverions  plus  qu'en  face  de  l'autre  facteur,  celui  que  j'ai 
appelé  le  coefficient  individuel.  Mais  comment  agirons-nous  avec 
les  plantes  dont  le  pollen  ne  remplit  pas  les  conditions  dont  il 
s'agit?  C'est  là  qu'est,  je  crois,  la  grande  difficulté.  11  faudrait  : 
1°  trouver  le  moyen  de  s'assurer  que  l'organe  femelle  sur  lequel 
on  veut  opérer  n'a  encore  reçu  aucun  grain  de  pollen  à  notre 
insu;  cela  n'est  peut-être  pas  impossible,  mais  c'est  actuelle- 
ment fort  difficile  ;  2°  il  faudrait  pouvoir  s'assurer  que,  parmi  les 
innombrables  grains  de  pollen  que  l'on  prend  sur  une  fleur  pour 
les  transporter  sur  celle  qui  est  mise  en  expérience,  aucun  n'est 
d'une  provenance  différente  des  autres;  ceci  non  plus  n'est  pas 
facile.  Quand  il  s'agira  de  féconder  par  hybridation,  l'opération 
sera  encore  assez  aisément  praticable  parce  qu'il  n'y  a  pas  deux 
plantes,  de  celles  sur  lesquelles  on  peut  la  pratiquer,  dont  les 
grains  de  pollen  soient  absolument  pareils;  on  conçoit  donc  que 
la  distinction  soit  ici  possible;  mais  pour  les  autres  plantes^ tous 
les  grains  de  pollen  d'une  mémo  fleur  sont  semblables  et  rien 
ne  peut  indiquer  si  le  vent  ou  les  insectes  n'ont  pas  apporté  sur 
la  fleur  femelle  des  grains  de  pollen  étrangers,  si  bien  que  pour 
les  plantes  à  pollen  pulvérulent,  et  ce  sont  malheureusement 
les  plus  nombreuses,  ce  procédé  est  à  peu  près  inapplicable. 
Pourra- t-on  le  pratiquer  régulièrement  un  jour?...  Je  le  crois. 
Mais  si  on  veut  atteindre  ce  résultat,  il  faudra  se  limiter  dans  les 
expériences  à  un  très  petit  nombre  d'espèces,  car  ce  serait  un 
mauvais  moyen  que  de  disséminer  les  observations  sur  plusieurs 
objets  à  la  fois.  Dans  ces  conditions,  il  est  possible  de  considérer 
le  problème  comme  soluble. 

«  Quant  à  moi,  Messieurs,  je  ne  puis  malheureusement  pas 
apporter  de  solution,  mais  j'ai  tâché  de  vous  tracer  le  pro- 
gramme des  expériences  qui  pourront  être  tentées  sur  cette 
importante  et  intéressante  question  »  (Applaudissements). 

M.  Bleu,  de  Paris  :  «  Je  tiens  à  répondre  quelques  mots  à 
notre  savant  collaborateur,  au  sujet  de  la  certitude  que  l'on 
peut  obtenir  lorsqu'on  opère  sur  les  plantes  à  pollen  solide.  Il 
n'y  a  guère  qu'à  l'air  libre  que  l'expérience  présente  quelques 
difficultés;  encore  peut-on  en  triompher,  car  elles  sont  plus 
apparentes   que  réelles.  Pour    les    Orchidées,   que  j'ai    plus 


XLVl  CONGRÈS    d'hORTICULTURE   DE   PARIS,    EN    1886. 

particulièrement  étudiées,  rien  n'est  plus  facile  que  d'éviter  tout 
contact  étranger  ;  il  suffit  de  garantir  la  fleur  femelle  avec  un 
cornet  de  papier.  On  peut  avoir  ainsi  une  certitude  absolue  de 
réussite.  Lorsqu'il  s'agit  de  Bégoniacées,  l'opération  se  pratique 
ainsi  :  on  recouvre  d'un  cornet  de  papier  la  fleur  mâle  avant 
que  les  anthères  soient  ouvertes.  Celles-ci  s'ouvrent  en  vingt- 
quatre  heures  ;  on  recueille  le  pollen  et  on  le  porte  sur  la  fleur 
femelle  qui  a  été  elle-même  garantie  par  le  même  moyen.  Je 
reconnais  avec  notre  collègue  qu'il  y  a  d'énormes  difficultés 
pour  les  plantes  à  pollen  pulvérulent.  Mais  pour  les  autres,  je  le 
répète,  on  reconnaît -sans  peine  si  le  stigmate  de  la  plante  a  été 
ou  non  fécondé  parce  que  la  masse  pollinique  est  grosse  et 
solide.   » 

M.  le  Président  :  «  Nous  prenons  bonne  note  de  ce  qui  vient 
d'être  dit  et  nous  engageons  ceux  de  nos  collègues  que  cette 
queslion  intéresse,  c'est-à-dire,  presque  tous,  à  faire  le  plus 
d'expérientîcs  possible  et  à  nous  en  apporter  les  résultats.  » 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  question  n"  \7, 
ainsi  conçue  : 

Etude  de  l'emploi  des  matières  qui  peuvent  entrer  dans 
la  construction  des  couches.  Leur  influence  sur  l'élévation  et  la 
durée  de  la  température  qu'elles  produisent. 

Personne  ne  demandant  la  parole,  il  est  passé  à  la  discussion 
de  la  question  n"  24,  ainsi  conçue  : 

Du  rôle  et  de  l'influence  des  difl"érentes  sortes  de  terres  dans 
la  culture  des  végétaux  ligneux  de  plein  air. 

M.  Chargueraud,  d'Alfort,  se  référant  aux  termes  de  son 
mémoire,  répète  qu'il  a  remarqué  qu'en  général  on  attribuait 
trop  d'importance  à  la  composition  minérale  du  sol  quant  à 
son  influence  sur  la  végétation.  La  proportion  de  calcaire,  de 
silice  n'exerce  qu'une  influence  secondaire.  Ce  sont  surtout 
les  propriétés  hygrométriques  du  sol  qu'il  importe  de  connaître 
ainsi  que  la  quantité  des  matières  organiques  qu'il  contient; 
la  composition  minérale  n'exerce  qu'une  action  presque 
nulle. 

M.  le  Président  annonce  que  l'ordre  du  jour  est  épuisé.  Il 
remercie,  au  nom  du  Bureau,  les  membres  du  Congrès  qui  ont 


MEMOIRES    PRÉSENTES.  XLVIl 

bien  voulu  assister  à  la  première,  à  la  deuxième  et  surtout  à  la 
troisième  séance,  et  déclare  la  session  close. 

M.  de  Bosschère  (délégué  de  Belgique)  croit  être  l'interprète 
de  toute  l'assemblée  en  remerciant  la  Commission  d'organisation 
du  Congrès,  et  principalement  son  dévoué  Président.  L'orateur 
a  surtout  apprécié  et  admiré  le  tact  avec  lequel  i'honorable 
M.  Hardy  a  dirigé  les  débats.  Il  propose  aux  membres  présents 
de  lui  voter  des  remerciements  (Applaudissements  unanimes). 

M.  le  Président  remercie  les  membres  du  Congrès  de  l'appro- 
bation qu'ils  viennent  de  donner  aux  paroles  que  M.  de  Bosschère 
a  prononcées  en  leur  nom.  Il  assure  l'assemblée  de  son  dévoue- 
ment aux  intérêts  de  l'horticulture,  et  déclare  qu'on  le  trouvera 
toujours  prêt  à  seconder  de  tout  son  zèle  les  œuvres  aussi  utiles 
que  celle  qui  vient  d'être  accomplie  par  le  Congrès  (Nouveaux 
applaudissements). 

Deux  des  membres  de  la  Société  d'Horticulture,  ajoute  M.  le 
Président,  MM.  Léon  Simon  et  Cochet,  ont  pensé  qu'il  pourrait 
être  utile  de  créer  une  Société  des  Rosiéristes  français. 

La  proposition  n'a  pu  être  discutée  dans  cette  session;  elle 
figurera  à  l'ordre  du  jour  de  notre  prochain  Congrès  ;  mais  je  la 
porte  à  votre  connaissance  parce  qu'elle  pourra,  dès  à  présent, 
faire  son  chemin. 

La  séance  est  levée  à  3  heures. 

MÉMOIRE  PAH  M.  Chevalier  (Ch.),  sur  la  6®  question. 

§  I.  Quelles  sont  les  causes  du  dessèchement  sur  les  treilles  de  la 

rafle  des  grappes  des  Raisins  de  table? 

• 
Cette  espèce  de  maladie  que  les  jardiniers  appellent  nuilure 

ou  nuile  présente  les  caractères  suivants  :  la  rafle  des  grappes 
de  Raisin  se  dessèche;  les  grains  ne  prennent  plus  d'accroisse- 
ment, se  rident,  restent  verts  et  acides.  La  maladie  qui  frappe 
principalement  les  Chasselas  en  espalier  se  manifeste  générale- 
ment un  peu  avant  la  maturité,  lorsque  les  grains  ont  atteint 
une  grande  partie  de  leur  développement. 

Cette  affection  n'est  pas  égale  ;  elle  frappe  plus  ou  moins,  selon 


XLVIII  CONGRÈS    d'iTORTICULTCRE    DK    l'ARIS^    EX    188(5. 

l'année  et  selon  les  terrains.  La  grappe  n'est  jamais  desséchée 
en  entier;  le  dessèchement  est  toujours  partiel  et  se  manifeste 
sur  un  quart,  la  moitié  et  sur  les  trois  quarts  de  la  partie  inté- 
rieure de  la  rafle  de  la  grappe.  Quelquefois  ce  sont  les  ailerons 
seulement  qui  sont  atteints  ou  quelques  grains  isolés;  dans  ce 
cas  le  dommage  est  insignifiant  et  disparait  par  leciselage.  Cer- 
taines années  le  dommage  est  énorme  et  peut  atteindre  la  moi- 
tié de  la  récolte  d'une  treille. 

Pendant  plusieurs  années  consécutives  j'ai  observé  et  signalé 
à  mes  collègues  du  Comité  d'Arboriculture  cette  maladie  qui 
m'a  paru  sévir  à  Versailles  avec  plus  d'intensité  que  dans 
d'autres  localités  ;  sur  les  treilles  du  potager,  elle  apparaît  à  peu 
près  tous  les  ans,  plus  ou  moins, 

A  Boulogne,  où  je  possédais  dans  mon  jardin  un  espalier  de 
Chasselas  de  20  mètres  de  longueur,  exposé  au  midi,  je  n'ai 
observé  cette  maladie  qu'une  seule  fois  en  six  ans.  En  1882,  le 
quart  au  moins  de  la  récolte,  qui  était  abondante,  a  été  atteinte 
par  le  dessèchement  ;  les  années  suivantes,  il  n'y  a  rien  eu  et 
cependant  aucune  précaution  particulière  n'a  été  prise.  A  Ver- 
sailles, au  contraire,  dans  les  deux  jardins  que  j'ai  cultivés,  a 
l'exposition  de  l'est  et  du  sud-est,  une  certaine  quantité  de 
grappes  étaient  toujours  desséchées  chaque  année. 

On  a  pensé  que  cette  affection  était  peut-être  occasionnée  par 
des  végétaux  parasites  ;  je  ne  le  crois  pas.  J'ai  observé  la  mala- 
die avec  attention  ;  j'ai  examiné  les  rafles  au  microscope  et 
jamais  je  n'ai  remarqué  la  trace  d'un  parasite  quelconque;  le 
dessèchement  de  la  ratle  est  semblable  à  celui  qui  se  produit 
lorsque  la  grappe  est  détachée  de  la  treille. 

Je  serais  plutôt  disposé  à  attribuer  la  maladie  à  l'humidité  du 
sol  et  à  l'humidité  de  l'air,  à  de  brusques  changements  de 
température  et  à  des  insolations.  Lorsque  plusieurs  de  ces  cir- 
constances sont  réunies,  le  dessèchement  est  plus  général  et 
plus  intense  ;  il  est  plus  faible  lorsque  c'est  l'une  d'elles  seule- 
ment qui  agit. 

Je  pense  que,  dans  ces  circonstance,  la  sève  n'étant  pas  suffi- 
samment élaborée  au  moment  où  les  grains  ont  le  plus  besoin 
de  nourriture,  cette  sève  n'arrive  pas  en  quantité  suffisante  jus- 


MEMOIRES    PRESENTES.  XLIX 

qu'à  rextrémité  des  rafles  et  que  le  soleil  frappant  ensuite  avec 
foi'ce  les  dessèche  facilement  ;  surtout  si,  à  des  journées  sombres 
et  humides  succèdent  des  journées  cliaudes  et  claires,  ce  qui 
arrive  souvent  au  Jpois  d'août,  époque  où  la  maladie  apparaît 
généralement.      ^ 

El  ce  qui  me  confirmerait  dans  cette  opinion,  c'est  que  j'ai 
remarqué  aussi  que  les  grappes  moyennes,  existant  sur  des  sar- 
ments faibles,  étaient  plus  atteintes  par  le  dessèchement  que  les 
grappes  fortes  portées  sur  des  sarments  vigoureux. 

Les  Raisins  en  contre-espalier  sont  ordinairement  moins  afîec- 
lés  de  cette  maladie  que  ceux  d'espalier.  Est-ce  parce  qu'ils 
sont  plus  aérés  et  moins  chauffés  par  le  soleil?  C'est  probable. 

En  résumé,  cette  aff"ection  ou  cette  maladie  n'apparaît  pas 
souvent  dans  les  terrains  secs  et  dans  les  années  normales.  Elle 
existe  presque  toujours  sur  les  treilles  faibles,  dans  les  terrains 
frais  et  humides,  et  elle  est  plus  ou  moins  intense  selon  que  les 
étés  sont  secs  ou  pluvieux. 

i;  II.  Connaît-on  le  moyen  d'empêcher  la  maladie  de  se  pro- 
duire ? 

Si,  comme  je  le  crois,  le  dessèchement  des  rafles  du  Raisin 
provient  de  l'humidicé  du  sol  et  de  l'humidité  de  l'air  ,  de  l'une 
de  ces  causes  ou  des  deux  causes  réunies,  il  paraît  difficile  de 
l'empêcher  de  se  produire.  Cependant  des  binages  faits  au 
moment  où  le  grain  s'éclaircit  peuvent  remédier  à  l'humidité 
du  sol,  et  des  auvents  posés  au-dessus  de  l'espalier,  à  la  même 
époque,  peuvent  atténuer  les  effets  provenant  de  l'humidité  de 
l'air.  Je  crois  aussi  qu'il  est  utile  de  donner  de  la  force  à  la 
Vigne  par  des  engrais  appropriés  et  de  provoquer  ainsi  l'af- 
fluence  de  la  sève  jusqu'à  Textrémité  des  grappes.  D'un  autre 
côté,  il  ne  faut  pas  pincer  trop  courts  les  sarments  fruitiers,  afin 
de  laisser  suffisamment  de  feuilles  pour  l'élaboration  de  cette 
sève  qui  est  indispensable  à  l'accroissement  des  grains  du  Rai- 
sin. 

Les  solutions  que  je  donne  ci-dessus  ne  sont  peut-être  pas 
tout    à  faitr  satisfaisantes  ;  du  choc  des  idées  jaiUit  la  lumière: 

26 


L  CONGRÈS   d'uORTICULTURE   DE    PARIS,    EX    1886. 

peut-être  quelques-uns  de  mes  collègues  auront-ils  trouvé  mieux 
et  plus  certain  1  Je  le  désire  dans  l'intérêt  de  la  culture  du  Rai- 
sin de  table,  qui  est  l'une  des  meilleures  et  des  plus  productives. 


MÉMOIRE  DE  M.  iMiLLET,  DE  Bourg-la-Reine,  suf  la  4"  question 
(Influence  de  Vàge  des  graines  sur  les  plantes  qui  en  provien- 
droni). 

La  quatrième  question  e?t  très  ardue,  sous  divers  rapports  : 

1°  La  récolte. des  graines  n'est  jamais  faite  dans  les  mêmes 
conditions  ;  dès  lors,  les  expériences,  quoique  faites  toutes  par  le 
même  homme  et  de  la  même  manière,  ne  donnent  pas  des  résul- 
tats semblables  ;  les  influences  atmosphériques  dirigent  les  opé- 
rations dans  des  courants  très  différents.  Qu'il  me  soit  permis, 
en  conséquence,  de  communiquer  les  (pielques  remarques  pra- 
tiques quejai  pu  faire  relativement  à  l'influence  qu'a  l'âge  sur 
la  germination  des  graines. 

Pratiquement,  je  crois  que  les  graines  nouvelles  sont  et  seront 
toujours  les  meilleures.  Dans  les  essais  que  j'ai  faits,  voici  les 
résultats  que  j'ai  obtenus  pour  les  Gucurbilacées,  notamment 
pour  les  Melons. 

Première  année,  toutes  les  graines,  sauf  celles  qui  sont  mal 
constituées,  germent  el  lèvent. 

Deuxième  année,  l'âge  de  la  graine  commence  à  se  faire  sen- 
tir; pourtant  si  les  graines  semées  étaient  bien  choisies,  elles 
germeraient  toutes  ;  ce  n'est  donc  que  la  troisième  année  que 
l'on  constate  véritablement  l'influence  de  l'âge. 

Là,  plus  de  doute  ;  le  temps  a  fait  son  œuvre  :  sur  cent  graines 
confiées  à  la  terre,  les  quatre  cinquièmes  seulement  germent, 
et,  chose  curieuse,  soit  hasard  ou  autre  cause,  la  diminution  des 
germinations  se  proportionne  aux  années.  Les  graines  semées  la 
quatrième  année  ne  donnent  plus  que  trois  cinquièmes  et  celles 
de  cinq  ans  ne  donnent  plus  que  deux  cinquièmes.  La  sixième 
année,  qui  est  généralement  la  dernière,  ne  donne  que  le  cin- 
quième et  encore  est-il  bien  variable. 

Passé  ce  laps  de  temps,  la  germination  n'est  plus  régulière. 


MÉMOIRES    PRÉSENTÉS.  Ll 

J'ai  semé  des  graines  de  Melons  qui  avaient  jusqu'à  dix  années 
de  conservation.  Mises  tremper  dans  de  l'eau  tiède,  sur  des 
couches  bien  chaudes,  quelques-unes  seulement  lèvent  et  encore 
les  produits  de  cette  germination  ne  viennent-ils  que  rachi- 
tiques. 

Pour  d'autres  plantes,  par  exemple  pour  les  Rosacées,  les 
constatations  sont  plus  difficiles,  la  germination  est  plus  récal- 
citrante. J'ai  vu  semer  des  Fraisiers  quatre  fois  en  huit  jours, 
donner  les  mêmes  soins,  employer  les  mêmes  graines  et  avoir 
des  résultais  fort  inégaux.  Il  est  certain  cependant  que  les 
graines  de  Fraisiers  perdent  leur  faculté  germinative  plus  vite  que 
celles  des  Melons.  Dès  la  seconde  année,  les  résultats  sont  déjà 
moins  favorables  ;  généralement  les  deux  tiers  des  graines  seu- 
lement germent  et  encore  pas  toujours. 

Pour  les  graines  de  trois  ans,  la  germination  se  borne  au  tiers. 
Nous  ne  semons  des  graines  de  cet  âge  que  lorsque  nous  .man- 
quons de  celles  d'un  an  ou  deux.  J'ai  semé  des  graines  qui 
avaient  jusqu'à  six  et  huit  années. 

Ici,  une  question  se  pose  tout  naturellement  entre  les 
familles  des  Gucurbitacées  et  des  Rosacées.  Pourquoi  l'une  perd- 
elle  sa  vitalité  plus  vite  que  l'autre?  Je  vais  y  répondre^ 
grâce  aux  observations  que  j'ai  faites  sur  les  unes  et  les  autres. 

L'amande  contenue  dans  la  graine  des  premières  est  bien 
moins  grosse  que  dans  les  autres  et,  par  contre,  l'enveloppe  en 
est  bien  moins  dure  dans  la  plus  petite.  Que  se  passe-t-il  alors  ? 
Le  voici  :  si  vous  examinez  à  la  loupe,  avant  de  les  semer,  des 
graines  de  Fraisiers  de  trois  ans,  vous  voyez  l'amande  rétrécie 
et  n'emplissant  plus  la  coque  qui  elle-même  a  durci  par  le 
temps,  et  qui,  dès  lors,  doit  opposer  une  grande  résistance  au 
germe  qui  veut  se  développer;  en  oulre,  celui-ci,  ayant  perdu  de 
sa  grosseur,  n'emplit  qu'avec  peine  la  coque  qui  l'enveloppe  et 
meurt  même  avant  d'avoir  pu  se  faire  jour  au  dehors. 

Maintenant,  contrairement  à  l'avis  de  beaucoup  de  personnes 
qui  disent  préférer  les  plants  venus  de  vieilles  graines,  je 
crois  que  c'est  là  une  erreur.  J'ai  entendu  dire  :  les  plants  de 
vieilles  graines  sont  plus  francs  que  ceux  des  nouvelles.  A  mon 
point  de  vue,  il  n'en  est  rien.  Car  sur  quoi  fonder  qu'une  graine 


LU  CONGRÈS    U'IIORTICLLTLHK    DE    l'ARIS,    EN    188G. 

qui  sera  restée  trois  ans  dans  le  sac  sera  meilleure  que  celle 
qui  n'y  aura  séjourné  qu'un  an,  puisque,  au  contraire,  elle  aura 
perdu  de  ses  qualités  actives?  Je  sais  qu'on  me  répondra  que 
c'est  là  ce  qui  la  rend  meilleure,  parce  qu'étant  moins  vigou- 
reuse elle  reproduira  le  type  même  de  sa  nature  et  sera  plus 
disposée  à  se  mettre  à  fruit. 

Eh  bien,  moi,  je  ne  partage  pas  cette  manière  de  voir;  je  crois 
que  plus  sont  vieilles  les  graines  qu'on  semé,  moins  on  peut 
espérer  une  bonne  réussite. 

Les  plants  sont  moins  vigoureuX;,  ont  moins  de  résistance 
contre  les  maladies  qui  les  accablent,  tandis  que  le  contraire 
existe  pour  ceux  que  donnent  de  jeunes  graines. 

Je  sais  fort  bien  qu'avec  cette  grande  vigueur  de  première 
année,  il  y  a  toujours  quelques  sujets  qui  s'emportent  et 
perdent  leur  caractère  primitif;  mais  ce  n'est  pas  là  une  géné- 
ralité et  il  est  toujours  plus  facile  de  modérer  une  plante  que 
de  la  faire  pousser  quand  elle  ne  le  veut  pas.  Du  reste,  dans 
quelques  sortes  seulement  ces  faits  se  produisent,  tandis  que 
dans  la  pluralité  des  cas  on  est  enchanté  de  la  grande  vigueur 
des  plantes  et  de  leur  beau  développement,  d'où  je  conclus 
que  l'âge  est  toujours  pernicieux  aux  graines  et  tju'il  est 
bien  préférable,  lorsqu'on  peut  le  faire,  de  semer  des  graines 
de  premièi*e  ou  deuxième  année,  au  pis  aller  de  troisième. 

L'année  passée,  je  devais  déjà  communiquer  au  Congrès  des 
observations  faites  sur  l'âge  des  graines;  une  circonstance  im- 
prévue m'ayant  empêché  d'y  prendre  part,  la  question  ne  fut  pas 
traitée.  Ce  relard  d'un  an  m'a  permis  de  faire  encore  quelques 
expériences.  Ainsi,  l'année  dernière,  au  moment  du  Congrès,  je 
faisais  semer  trois  châssis  de  graines  de  Fraisiers,  dans  l'un  d'un 
an,  dans  l'autre  de  deux  et  enfin  dans  le  troisième  de  trois.  Cette 
expérience  est  venue  confirmer  ce  que  j'ai  dit  plus  haut  sur  la 
dureté  de  l'enveloppe  des  graines  âgées. 

J'eus  la  satisfaction  de  voir  les  graines  d'un  an  lever  très  bien 
dans  la  première  quinzaine  ;  celles  de  deux  ans  levèrent  partiel- 
lement six  semaines  après. 

Enfin  pour  celles  de  trois  ans,  un  fait  très  caractéristique  se 
produisit. 


MEMOIRES    PRESENTES.  LUI 

Quoique  arrosées  convenablement  et  tenues  à  demi-ombre 
comme  celles  qui  avaient  levé  à  côté,  elles  ne  se  décidèrent  à 
lever  que  vers  le  commencement  d'octobre.  Ainsi  cette  graine 
avait  la  coque  tellement  dure  qu'elle  préserva  lamande  inté- 
rieure et  qu'elle  lui  conserva  sa  faculté  germinative  jusqu'au 
moment  où  la  grande  humidité  de  l'automne  fit  pourrir  l'enve- 
loppe et  facilita  la  sortie  des  germes. 

Une  expérience  analogue  fut  faite  dans  un  châssis  de  Melons 
et  donna  les  résultats  suivants  : 

Graines  d'un  an,  tout  lève; 

De  deux  ans,  un  peu  moins  de  germinations; 

De  trois  ans,  un  tiers  en  moins. 

En  plus,  celles  de  deux  ans  levèrent  dix  heures  après  celles 
d'un  an;  celles  de  trois  ans,  vingt-quatre  heures  après. 

Le  produit  de  la  graine  d'un  an  était  bien  plus  vigoureux, 
les  cotylédons  plus  larges,  d'un  vert  plus  foncé.  Sur  les  jeunes 
pieds  venus  de  graines  de  deux  ans,  on  apercevait  quelques  rides 
aux  cotylédons  et  le  vert  en  était  moins  foncé;  enfin  des  graines 
de  trois  ans  étaient  venues  des  plantules  à  feuilles  séminales 
très  ridées  et  d'un  vert  pâle. 

Je  conclus  que  l'âge  ne  peut  avoir  qu'un  effet  funeste  sur  les 
graines  et  sur  les  sujets  qu'elles  produisent;  qu'il  ne  faut  se  ser- 
v'r  de  graines  vieilles  que  lorsqu'on  manque  de  graines  nou- 
velles. 


MÉMOIRE  DE  M.  Gh.  Baltet,  DE  Troyes,  sur  la   10^  question: 

Quels  sont  les  fruits  les  plus  avantageux  à  faire  en  grande  culture 
pour  l' approvisionnement  des  marchés? 

Les  fruits  destinés  à  l'approvisionnement  des  marchés  récla- 
ment, pour  le  but  à  atteindre,  certaines  conditions  que  l'on  ne 
recherche  pas  toujours  lorsqu'il  s'agit  de  plantations  fruitières 
destinées  à  pourvoir  exclusivement  la  table  de  l'exploitant. 

Ces  conditions  sont  particulières  à  la  nature  de  l'arbre  et  à 


LIV  CONGRÈS    d'horticulture    DE   PARIS,    EN    1886. 

la  valeur  du  fruit,  sans  parler  de  l'installalion  dont  les  néces- 
sités jouent  un  rôle  d'un  autre  ordre  dans  les  résultats  finan- 
ciers de  l'entreprise. 

Pour  les  fruits  de  marché,  il  faut  un  arbre  vigoureux,  rus- 
tique et  d'une  grande  fertilité. 

Le  fruit  lui-même  se  présentera  convenablement  à  l'acheteur; 
c'est-à-dire  que,  à  première  vue,  il  plaira  assez  pour  que  son 
mérite  ne  soit  pas  discuté.  Quelle  que  soit  son  utilisation, 
l'approvisionnement  des  desserts,  la  fabrication  de  conserves 
ou  de  certaines  préparations  économiques  et  même  indus- 
trielles, sa  chair  ne  devra  rien  laisser  à  désirer. 

Une  maturation  lente  aura  beaucoup  plus  de  succès  qu'une 
maturité  rapide.  Ainsi,  la  Cerise  Anglaise  qui  mûrit  lentement, 
\diPoire  Duchesse,  qui  résiste  deux  mois  à  l'étalage  du  fruitier,  ont 
toujours  preneur  à  la  Halle. 

Il  est  indispensable  encore  que  le  fruit  de  commerce  soit 
d'une  nature  telle  qu'il  puisse,  sans  inconvénient,  supporter 
lesfaligues  des  manipulations  nécessitées  par  la  récolte,  l'embal- 
lage, le  transport  et  la  mise  en  vente. 

Un  exemple  à  citer  nous  est  fourni  par  la  Pomme  Baldwin, 
qui  est  la  plus  recherchée  en  Améiique  pour  les  exportations; 
c'est  un  fruit  riche  en  couleur,  lent  à  se  flétrir,  lourd  en  poids 
et  tardif  en  maturité.  Il  faut  voir,  au  port  de  Liverpool,  aussitôt 
le  «  barring  »  défutaillé,  les  négociants  l'accaparer.  La  Pomme 
a  supporté  bravement  la  mise  en  tonneau  et  la  traversée. 

Le  choix  des  variétés  est  ici  une  condition  importante  du 
succès.  Une  nomenclature  restreinte  à  un  petit  nombre 
d'espèces  offre  plus  d'un  avantage  à  l'exploitant  :  la  récolte  en 
est  plus  prompte  et  la  vente  ne  nécessite  pas  autant  de  va-et- 
vient.  C'est  donc  une  simplification  dans  les  frais  du  personnel 
et  du  matériel  accessoire. 

Cependant  il  conviendra  de  tenir  compte  des  milieux  ou  des 
circonstances  favorables  à  l'écoulement  du  produit.  Telle 
localité  a  la  saison  d'eaux,  les  foires  et  marchés,  les  fêles  et 
excursions,  la  moisson,  la  vendange,  ou  des  exploitations 
agricoles  ou  industi-ielles  amen;int  périodiquement  une  popu- 
lation supplémentaire,  toujours  avide  de  trouver  un   fruit  dans 


MÉMOIRES    PRÉSENTÉS.  LV 

sa  consommation;  ce  sont  là  des  circonstances  qui  garantissent 
la  vente  des  denrées  alimentaires. 

Tout  en  attribuant  une  majoration  à  la  valeur  des  fruits 
précoces  qui  arrivent  bons  premiers  au  marché  et  séduisent 
lacquéreur,  il  importe  également  au  planteur  d'assurer 
l'approvisionnement  de  l'alimentation  publique  en  basant  ses 
opérations  sur  toutes  les  saisons  de  maturité  des  espèces  frui- 
tières. 

Partant  de  ce  principe,  nous  proposons  la  liste  suivante 
des  meilleurs  fruits  de  marché.  Ils  ont  fait  leurs  preuves  : 
nous  les  inscrivons  dans  leur  ordre  de  maturité. 

Abricots. 

Gros  Saint-Jean.  Hàtif,  beau  fruit. 

Commun.  Préféré  pour  les  pâtes  et  marmelades. 

Luizet,  Variété  docile  aux  exportations. 

Royal.  Beau  fruit  de  dessert. 

Pêche.  Tardif,  l'un  des  plus  méritants. 

Amanies. 

Grosse  commune.  Coque  dure. 
A  flots.  Coque  demi  dure. 
Princesse.  Coque  tendre. 

Cerises. 

Anglaise  hâtive.  Arbre  de  grande  production;  fruit  mûris- 
sant successivement. 

Lemercier.  Arbre  trapu  ;  beau  fruit  rouge  foncé. 

Reine  Horlense.  Variété  à  greffer  sur  Mahaleb. 

Montmorency.  Bonne  pour  les  conserves  et  les  pâtisseries. 
Sous-variétés  à  longue  queue  et  à  courte  queue. 

Belle  de  Châtenay\  Bon  fruit  tardif;  situation  saine. 

Cerise  franche.  Très  répandue  pour  l'alimentation  des 
ir  arches.  L'arbre  se  reproduit  par  semis  et  par  drageons. 

Griotte  du  Nord.  Bonne  pour  ratafia;  beau  fruit  tardif. 

Bigarreau  rose,  Bigarreau  rouge  et  Bigarreau  noir.  De  grande 


LVI  CONGRÈS    d'horticulture    DE    PARIS,    EN    188G. 

vigueui'  et  de  grande  production.  Signalons  entre  autres  :  Le 
B.  Espéren  0X1  Napoléon  pour  les  fruits  roses,  le  ^.  gt'os  cœur 
dans  les  fruits  rouges,  pourprés,  et  le  B.  Jaboulaij,  hâtif  et 
noir. 

Guigne  pourpre  hâtive  ;  Guigne  précoce.  Les  plus  précoces. 

Guigne  Beauté  de  l'Ohio.  Fruit  carré  d'excellente  qualité.  (A 
préserver  des  oiseaux  qui  en  sont  très  friands.) 

Chàtaigni'H. 

Printanière.  Ronde,  précoce. 
Grosse  ordinaire.  Divers  types  fertile?. 
Grosse  rouge.  Fruit  de  bonne  garde. 
Marron  de  Lyon,  du  Luc,  etc.  Gros  fruits. 

(jroseiUes. 

A  grappe  blanche.  Blanche,  hâtive,  de  Versailles. 
A  grappe  rouge.  La  Versaillaise  ;  la  Fertile. 
Cassis  à  gros  fruit  noir. 

Noisetles. 

Ordinaire.  Sous-variclés  à  pellicule  blanche  ou  rouge. 
Aveline.  Sous-variétés  à  pellicule  blanche  ou  rouge. 
De  Provence.  Gros  fruit  arrondi. 

Noix. 

Belle  ordinaire.  Choisir  de  bons  types. 
Mayelte.  Fruit  de  dessert,  à  coque  demi  dure. 
Franquette.  Fruit  oblong  ;  végétation  tardive;  cultivée  dans 
l'Isère. 

A  coque  tendre.  Recherchée  pour  la  table;  l'ruit  moyen. 
Tardive  de  la  Saint-Jean.  Végétation  tardive  ;  fruit  ferme. 

Pèches. 
I.  Pêches  d'espalier. 

Amsden.       |       Bonnes  variétés  très  hâtives,  pour  espalier  ei 
Alexander.  (  plein  air. 


MEMOIRES    PRESENTES.  LVIl 

Précoce  Rivers.  Variété  hâtive,  de  bonne  grosseur,  coloris  fin. 

Précoce  de  Haie.  Fruit  bien  coloré,  bon  en  plein  vent. 

Grosse  Mignonne  hâtive  De  bonne  production;  vente  assurée. 

Baron  Dufour.  Beau  fruit  coloré  de  peau  et  de  chair. 

Grosse  Mignonne.  Une  des  plus  cultivées  (plusieurs  sous- 
variétés). 

Madeleine  rouge.  Bonne  variété,  arbre  sujet  au  blanc  (plu- 
sieurs sous-variétés). 

Belle  Beausse.  Bon  fruit;  arbre  de  bonne  vigueur. 

Reine  des  Vergers.  Beau  fruit  coloré;  robuste  en  plein  vent. 

Bonouvrier.  Arbre  robuste  et  productif;  beau  fruit. 

Baltet.  Bonne  variété  tardive  ;  arbre  productif;  chair  fine, 
non  adhérente  au  noyau  et  se  détachant  bien  de  la  peau. 

//.  Brugnons. 

Violet  hâtif.  Bien  productif. 

Lord  Napier.  Beau  et  bon  fruit,  précoce. 

Violet  musqué.  Tardif. 

111.  Pêches  de  plein  vent. 

A  chair  blanche.  )  Choisir  parmi  les  variétés  locales  les 
A  chair  rouge.  >  plus  fertiles  et  les  plus  robustes  se  rap- 
A  chair  jaune.       )  portant  à  ces  trois  types. 


Poires, 


l.  Poires  d'été. 


Doyenné  de  Juillet.  Joli  petit  fruit,  meilleur  que  ses  congé- 
nères locaux  ;  de  maturité  préccce. 

Citron  des  Carmes.  Arbre  vigoureux  et  généreux. 

Epargne.  Arbre  productif,  à  rameaux  retombants  ;  beaux 
fruits  à  entrecueillir. 

Favorite  de  Clapp.  Gros  fruit,  beau  de  forme. 

Docteur  Jules  Guyot.  Arbre  d'une  grande  fertilité;  le  fruit  est 
beau,  fin  ;  il  n'a  pas  le  i:>arfum  musqué  de  la  variété  suivante. 

Beurré  Giffard.  Fruit  fin,  pour  sol  riche. 


LVIll  CONGRÈS    d'horticulture   DE   PARIS,    EN    1886. 

William.  Très  beau  et  bon  fruil,  des  plus  répandus  en  France, 
en  Angleterre,  en  Amérique. 

Beurré  d'Amanlis.  Arbre  très  vigoureux  et  produclir,  a 
rameaux  arqués;  le  fruit  mûrit  assez  lentement. 

Madame  Tregve.  Arbre  fécond  ;  fruit  fondant,  juteux,  sucré. 

Doyenné  de  Mérode.  Bon  gros  fruil;  arbre  se  tenant  bien. 
C'est  une  variété  très  cultivée  dans  les  vergers. 

Beurré  Lebrun.  Beau  fruit  allongé,  à  maturation  lente. 

II.  Poires  d'automne. 

Beurré  Hardy.  Robuste  et  fertile;  lui  éviter  les  situations  bat- 
tues des  grands  vents. 

Beurré  superfin.  Fruit  succulent  ;  l'arbre  préfère  un  dévelop- 
pement libre. 

Beurré  d'Angleterre.  Arbre  très  vigoureux,  pyramidal,  de 
grande  production;  fruit  à  confire  ou  de  consommation  directe. 

Louise  bonne  d'Avranches.  Variété  estimée  sous  tous  les 
rapports;  le  fruit,  beau  et  bon,  est  de  vente  assurée. 

De  Tongre.  Populaire  en  Belgique  sous  le  nom  de  Dnvondeau. 

Doyenné  d'automne.  Bon  fruit:  demande  plutôt  l'espalier  ou 
une  situation  abritée. 

Duchesse  d'Angoulême.  L'une  des  plus  avantageuses  comme 
grosseur  et  comme  fertilité;  maturation  prolongée;  vente  cer- 
taine, fruit  de  commerce  et  de  consommation. 

Beurré  Glairgeau.  Arbre- peu  vigoureux,  mais  très  fertile; 
beau  fruit  plus  méritant  lorsqu'il  est  coloré. 

Fondante  du  Parrisel.  Arbre  pyramidal;  fruit  ferme,  fondant. 

Beurré  Bachelier.  Arbre  ramifié  ;  beau  fruit  craignant  les 
fatigues  du  transport. 

Beurré  Diel.  Vigoureux  et  fertile;  fruit  intéressant  par  sa 
beauté  et  sa  maturation  prolongée. 

Charles-Ernest.  Arbre  d'un  beau  port,  fructifiant  bien;  la 
Poire  est  belle,  bonne,  lente  à  mûrir. 

///.  Poires  d'hiver. 

Curé.  Bien  que  la  qualité  du  fruit  laisse  parfois  à  désirer,  il 
est  toujours  recherché;  l'arbre  est  vigoureux,  très  productif. 


MEMOIRES    PRESENTES.  LIX 

Beurré  d'Hardenpont.  Très  bon  fiuit  qui  réclame  l'espalier 
ou  la  forme  en  basse  tige  et  la  greffe  sur  Cognassier. 

Passe-Golmar.  Vigueur  mojenne;  très  bon  fruit  sucré,  crai- 
gnant les  situations  battues  du  vent. 

Nouvelle  Fulvie.  Rameaux  arqués;  fruit  de  bonne  tenue. 
^  Chaumontel.  Arbre  robuste;  bon  fruit  en  situation  saine. 

Passe-Crassane.  Ai'bre  de  forme  pjramidale;  beau  fruit,  un 
peu  acidulé,  mais  fondant  et  de  premier  mérite. 

Olivier  de  Serres.  Vigueur  contenue;  bon  fruit,  plat  comme 
le  précédent,  moins  gros,  mais  plus  sucré. 

Doyenné  d'hiver.  Très  fertile;  prospère  mieux  en  espalier  au 
levant  ou  au  midi,  l'arbre  étant  greffé  sur  Cognassier  ou  sur- 
greffé sur  une  variété  vigoureuse;  vente  certaine. 

Charles  Cognée.  Belle  et  bonne  variété  qui  tend  à  se  propager. 
Larbre  est  vigoureux,  productif  en  plein  air  ou  en  espalier. 

Bergamote  Espéren,  Une  des  meilleures  parmi  les  tardives; 
si  elle  séduit  moins  l'acheteur  qui  en  ignore  les  qualités,  elle  a 
les  sympathies  du  consommateur. 

Nous  avons  vu  en  Normandie  des  Poiriers  de  Saint-Germain, 
ûe  Bon-Chrétien,  de  Crassane,  en  espalier,  greffés  sur  Cognassier, 
donner  un  beau  produit  lucratif,  expédié  à  Paris,  à  Londres,  à 
Saint-Pétersbourg. 

/  V.  Poires  à  confire. 

Blanquet,  Petit  fruit  de  couleur  de  cire;  arbre  de  verger. 
Rousselet  de  Reims.  Petit  fruit  à  goût  musqué,  agréable. 
Ces  deux  fruits  sont  les  plus  recherchés  pour  la  confiserie,  le 
séchage,  la  pâtisserie,  les  poires  tapées. 

V.  Poires  à  cuire. 

Cerleau  d'automne.  Très  répandue  dans  l'Est  et  le  Centre; 
fruit  propre  au  séchage,  à  la  cuisson  au  vin  blanc. 

Messire  Jean.  Fruit  roux,  se  manipulant  bien,  pour  raisiné, 
cuisson  au  four,  etc. 

Martin  sec.  Arbre  robuste,  fertile  avec  l'âge;  fruit  petit,  pour 
cuisson  de  Poires  entières,  confites  ou  tapeés_,  pâtisseries,  etc. 


LX  CONGRÈS    D'ifORTICULTURE    1)K    l'ARlS,    EN    1886. 

Galillac.  Vigoureux  et  très  fertile;  grosse  Poire  pour  la  cuis- 
son au  four  et  sous  la  cendre  ou  au  vin,  et  pour  compote. 

Ponwir's. 
J.   Pommes  d'été .  , 

Astrakan  rouge.  Une  des  plus  hâtives,  bien  colorée. 

Borowàtsky.  Fruit  strié,  à  chair  acidulée,  rafraîchissante, 
lent  à  mûrir. 

Transparente  de  Groncels.  Arbre  très  vigoureux,  résistant  aux 
grands  froids  comme  celui  des  deux  précédentes;  beau  fruit, 
coloris  de  cire,  très  fin;  bonne  qualité. 

Rambour  d'été.  Gros  fruit  strié;  arbre  fertile. 

111.  Pommes  d'automne. 

Gellini.  Arbre  robuste,  fécond;  beau  fruit  à  deux  fins. 

Grand  Alexandre.  Gros  fruit  d'apparat  coloré  et  strié  de  car- 
min ;  à  cultiver  plutôt  en  basse  lige. 

Grosse  Reinette  grise.  Très  fertile  ;  gros  fruit,  très  bon  cru  et 
cuit,  se  conservant  jusqu'en  hiver. 

Calville  Saint-Sauveur.  Beau  fruit  côtelé  et  coloré;  arbre  à 
cultiver  de  préférence  en  basse  lige. 

Belle-fleur  rouge.  Variété  de  grand  rapport,  populaire  dans 
plusieurs  régions  ;  fruit  coloré,  bon  cru  et  cuit. 

Reine  des  Reinettes.  Arbre  d'un  beau  port,  très  fertile;  joli 
fruit  strié  et  coloré,  de  bon  goût. 

///.  Pommes  d'hiver. 

Belle-fleur  jaune.  Beau  fruit  côtelé,  d'un  goût  fin. 

Royale  d'Angleterre.  Arbre  d'une  grande  fertilité  pour  plein 
vent  ;  fruit  un  peu  allongé,  strié  rose. 

Reinette  de  Guzy.  Répandue  en  Bourgogne  sous  le  nom  de 
Reinette  carrée.  Arbre  robuste  ;  fruit  ferme. 

Reinette  du  Canada.  La  plus  cultivée  en  plein  vent;  une  des 
plus  belles  et  des  meilleures  Pommes, 


MKMtilRKS    PKÉSENÏÉS.  LXI 

Reinette  grise  et  Reinette  dorée.  Fruits  de  bonne  conserva- 
tion. Il  existe  sous  ces  deux  nonris  plusieurs  bonnes  variétt's. 

Reinette  Baumann.  Arbre  généreux  ;  beau  fruit  pourpré. 

De  Châtaignier.  Très  répandue  dans  les  vergers;  fruit  strié 
rouge,  qui  voyage  facilement. 

Reinette  franche.  Bon  fruit  moyen  ;  arbre  délicat. 

Calville  blanc.  Très  beau,  très  bon  fruit,  de  qualité  supé- 
rieure. L'arbre  veut  une  situation  abritée.  Vente  assurée. 

Ai)i  rose.  Joli  petit  fiuit  de  dessert,  préférable  en  basse  lige. 
Exige  une  situation  où  il  puisse  se  colorer. 

Reinette  de  Gaux.  Arbre  de  verger;  bon  fruit  légèrement  strié, 
de  longue  conservation. 

Baldwin.  Arbre  généreux  ;  fruit  coloré,  ferme,  da  bonne 
garde,  d'un  transport  facile. 

Pf  unea. 
I.  Ptnmes  de  dessert. 

Mirabelle  précoce.  Fruit  petit,  jaune  ;  une  des  plus  hâtives. 

Favorite  hâtive  de  Rivers.  Fruit  petit  ou  moyen,  violet, 
recherché  pour  sa  précocité. 

Monsieur  hàlif.  Bon  fruit  pour  pâtisserie  et  marmelade  ; 
arbre  fertile  ;  fruit  assez  gros,  violet,  bleuâtre. 

Des  Béjonnières.  Beau  fruit  jaune  piqueté,  excellent  partout^ 
à  tout  emploi.  Arbre  robuste,  fertile. 

Reine-Claude.  Variété  la  plus  répandue  sous  tous  les  rapports. 
Arbre  de  grande  culture;  vente  du  fruit  assurée. 

Reine-Claude  diapiiane.  Sorte  de  Reine-Claude  au  coloris 
transparent,  assez  ferme. 

Mirabelle  petite.  La  plus  recherchée  par  les  confiseurs;  arbre 
ramifié,  court,  fertile;  fruit  petit,  jaune,  piqueté  rouge. 

Mirabelle  grosse.  Très  répandue  dans  les  déparlements  de 
l'Est;  choisir  les  types  fertiles. 

Tardive  musquée.  Bonne  variété  tardive,  fruit  violet,  de  matu- 
rité lente,  bon  à  divers  usages. 

Goutte  d'or  de  Coë.  Bon  gros  fruit  tardif,  jaune  d'or,  à 
entrecueillir  (Bonne  sous-variété  à  fruit  violet). 


LXII  CONGRÈS    D'HORTICULTURE    DE    PAHIS,    lv\    1886 

//.  Prunes  à  pruneaux. 

C,  Agen.  Fruit  rouge,  1res  répandu  dans  le  Sud-Ouest. 
Sainte-Calherine.  Fruit  jaune,  très  répandu  en  Touraine. 
Quetsches  variées.  Fruits  violets,  très  répandus  dans  l'Est. 
Ces  trois  variétés  se  prêtent  au  séchage,  à  la  confection  de 
pâtisseries,  de  conserves,  etc. 

Raisins. 

Précoce  Malingre.  Raisin  blanc,  dont  il  faut  surveiller  la  ma- 
turation, nnènie  avec  une  pellicule  verte. 

Morillon  hâtif.  Raisin  noir,  connu  sous  les  noms  de  Madeleine 
Raisin  de  Juillet,  Pineau  précoce. 

Madeleine  royale.  Raisin  blanc  ;  cépa  e  vigoureux,  convient 
au  climat  nord-est. 

Chasselas  doré.  Les  plantations  commerciales  pourraient 
s'arrêter  à  cette  seule  variété,  étant  données. sa  rusticité,  sa 
fécondité,  la  bonne  qualité  de  son  fruit  et  la  popularité  dont 
elle  jouit  à  bon  droit. 

Chasselas  rose  et  Chasselas  violet.  Variétés  du  précédent;  leur 
nom  indique  la  couleur  du  grain. 

Frankenthal.  Beau  Raisin  à  gros  grains  noirs,  préféré  à  tout 
autre  pour  la  culture  sous  verre;  de  consommation  et  plutôt  de 
spéuclation. 

Il  n'est  pas  jusqu'aux  cépages  vinifères  qui  ne  trouvent  acqué- 
reur à  la  criée,  au  détail  ;  nous  les  recommandons. 

Dans  les  diverses  essences,  nous  avons  signalé  les  variétés 
principales  et  négligé  les  fruits  locaux.  Ceux-ci  donnent  de 
beaux  résultats  dans  leur  cantonnement;  on  adoptera  les  meil- 
leures sortes  toutes  les  fois  qu'il  sera  possible  de  leur  procurer 
une  situation  analogue  à  celle  de  leur  pays  d'origine. 

Un  certain  nombre  de  fruits  locaux  ont  acquis  une  certaine 
réputation  (une  réputation  de  province,  comme  on  dirait  à 
Paris)  et  ont  pour  ainsi  dire  leur  marque  au  marché. 

Par  exemple  : 


MEMOIRES    l'KKSENTES.  LXlll 

Les  Abricots  Fin  rosé,  Rouge  hàfif,  Précoce  de  lioulbon,  de  la 
Provence. 

Les  Cerises  Belle  de  Sauvignij,  de  la  Champagne  septen- 
trionale; à'Olivet,  de  l'Orléanais;  la  Guigne  hâtive  de  Belle  et  le 
Bigarreau  de  Mai,  de  l'extrême  Sud-Est. 

.  Les  Pêches  de  plein  vent,  Pavic,  Madeleine,  du  Roussillon  ; 
la  Niçarde,  du  comté  de  Nice;  de  Syrie,  dans  le  Dauphiné;  de 
Beure,  aux  environs  de  Besançon;  d'Oigniea,  en  Belgique; 
Crawford  et  Oldmixon,  des  États-Unis. 

La  Prune  de  Brg,  qui  pullule  sur  les  plateaux  de  Villiers-sur- 
Marne  et  rapporte  au  pays  .'50,000  francs  des  Halles  centrales. 

Les  Poires  Boutoc,  du  Bordelais;  de  Fosse  ou  de  Vallée,  de  la 
Brie  et  de  la  Champagne;  de  Publier,  en  Savoie;  Vital,  près 
de  Ponloise;  Délices  Cuvelier,  en  Belgique. 

Les  Poires  d'économie  Rouget  (à  confire),  de  la  région 
d'Étampes  ;  d'Etranglé  (à  sécher),  en  Suisse;  de  Fusée,  en  Nor- 
mandie et  dans  leGâtinais  ;  Calouet,  dans  le  Centre. 

Parmi  les  variétés  non  locales,  le  Bon-chrétien  d'hiver  a 
trouvé  sa  région  dans  le  sud-ouest;  la  Royale  d'hiver,  dans  le 
sud-est;  le  Doyenné  d'Alencon,  dans  le  nord-ouest;  la  Mon- 
sallard,  de  Bordeaux  à  Montpellier  ;  Marie  Guisse  et  Bergamote 
Hertrich  dans  le  nord-est  et  l'est. 

Les  variétés  de  Pommes  locales  sont  très  nombreuses  et  d'un 
acclimatement  facile.  Il  faudra  les  adopter  avec  prudence  et 
profiter,  si  on  le  peut,  de  l'expérience  d'autrui. 

Nous  n'avons  pas  à  nous  occuper  des  bénéfices  de  l'exploi- 
tation, sans  quoi  nous  aurions  pu  dire  :  Bornez-vous  aux  Prunes 
de  Reine- Claude  Qi  de  Mirabelle,  aux  Poires  de  William  et  de 
Duchesse  (basse  tige),  aux  Pommes  de  Reinette  et  de  Calville,  etc. 
Il  est  à  supposer  que  le  programme  du  Congrès  a  des  visées 
plus  larges  et  qu'il  a  eu  pour  but  d'éclairer  le  cultivateur  et  de 
pourvoir  à  l'alimentation  générale. 

Un  dernier  mot. 

La  vente  du  fruit  se  fait  de  diverses  manières  : 

1°  Sur  l'arbre  ou  sur  pied  ;  généralement  la  cueillette  est  à  la 
charge   de  l'acquéreur  et  le  contrat  passé  au  moment  de  la 


LXIV  CONGRÈS   d'HORTICULTURE   DE   PARIS,    EX    1880. 

floraison  de  l'arbre,  à  l'amiable  ou  à  l'enchère.  Le  paiement  a 
lieu  au  comptant  ou  à  courte  échéance. 

2"  A  fruit  cueilli  :\a.  récolte  est  faite  par  le  vendeur  et  le 
produit  est  livré  en  gros  à  des  intermédiaires,  ou  eu  détail  direc- 
tement au  consommateur. 

Il  va  de  soi  que  les  transactions  seront  rendues  plus  faciles 
par  le  voisinage  des  marchés,  des  gares  ou  des  ports  d'embar- 
quement. 

La  certitude  et  la  facilité  des  débouchés  ne  tarderont  pas  à 
provoquer  la  plantation  de  nombreux  vergers.  C'est  ainsi  que 
des  stations  fruitières  sérieuses  se  sont  constituées  et  ont  fait 
la  fortune  de  leurs  propriétaires,  tout  en  assurant  à  la  consom- 
mation publique  un  aliment  abondant,  agréable  et  hygiénique. 

Enfin,  il  n'est  pas  hors  de  propos  d'ajouter  que  la  production 
fruitière  deviendra  un  chapitre  important  à  ajouter  aux 
revenus  de  l'exploitation  rurale;  la  famille  du  cultivateur  y 
étant  directement  intéressée,  la  population  des  campagnes  ne 
cherchera  plus  autant  à  déserter  le  champ  de  ses  pères. 


MÉMOïKE  DE  M.  Cu.  Baltet,  DE  Troyes,  sur  la  onzième  ques- 
tion : 

Des  moyens  de  mettre  en  hon  étal  de  rapport  des  terres  de  mé- 
diocre (/ualité  on  peu  productives  par  Vemploi  d'arbres  ou  d'ar- 
hrisseaux  fruitiers  dont  les  produits  soient  directement  utilisés 
dans  V  alimentât  ion. 

Les  terres  de  médiocre  qualité  ou  peu  productives  ne  devront 
être  consacrées  à  l'arboriculture  fruitière  que  si  leur  nature 
même  se  prête  à  la  végétation  de  quelque  genre  ou  espèce  à 
fruits  comestibles,  ou  si  leur  amélioration  est  facilement  réali- 
sable. 

Par  un  tour  de  force,  et  surtout  à  l'aide  d'une  dépense  d'ar- 
gent considérable,  on  parviendrait  sans  doute  à  faire  surgir  une 
oasis  fruitière  d'une  plaine  morte,  inculte,  d'une  montagne  inac- 
cessible :  mais  la  solution  demandée  doit  plutôt  viser  une  trans- 


SOCIETE  NATIONALE  ET  CENTRALE  D'HORTICULTURE 

DE   FRANGE 

EXPOSITION  DES 

Produits  de  l'Horticulture 

SPÉCIALEMENT    CONSACRÉE   AUX 

FRUITS,  LÉGUMES  &  PLANTES  FLEURIES 


Ouverte  du  23  au  26  octobre  inclusivement 
DANS  LE  PAVILLON  DE  LA  VILLE  DE  PARIS 

Aux  Champs-Elysées 

RÈGLEMENT  (i) 


§  1".  Objet  et  durée  de  V Exposition. 

Art.  I".  —  Conformément  à  la  décision  prise  par  le  Conseil 
d'Administration,  dans  sa  séance  du  22  juillet  dernier,  une  Expo- 
sition destinée  à  recevoir  les  Fruits,  Légumes  et  Fleurs  de  la 
saison,  sera  tenue  dans  le  pavillon  de  la  Ville,  aux  Cha.iips- 
Élysées,  à  Paris,  du  23  au  26  octobre. 

Tous  les  horticulteurs  et  amateurs  français  et  étrangers  sont 
invités  à  prendre  à  cette  ïixposition  la  plus  grande  part  possible 
et  à  concourir  pour  les  Récompenses  qui  seront  décernées. 

Les  lots  collectifs  seront  acceptés. 

Seront  admis  à  y  figurer  : 

1°  Les  Fruits; 

2°  Les  Légumes; 

3°  Les  plantes  fleuries  de  plein  air  et  de  serre  et  celles 
à  fruits  d'ornement; 

4°  Les  Plantes  nouvelles  de  plein  air  ou  de  serre,  fleu- 
ries ou  non; 

5°  Les  bouquets  et  garnitures  de  fleurs  naturelles. 


(1)  D'après  une  décision  du  Conseil  d'Administration,  tout  membre 
qui  a  été  rayé  des  contrôles  de  la  Société  ne  peut  prendre  part  aux 
Expositions. 

Série  IIL  T.  VIII.  Cahier  de  juillet,  publié  le  31  août  1886.  27 


334  EXPOSITION   DES    PRODUITS   DE   L  HORTICULTURE. 

§  2.  Réception,  installation  et  enlèvement  des  Fruits,  Légumes 

et  Plantes. 

Art.  2.  —  Les  horticulteurs  ou  amateurs  qui  voudront  prendre 
part  à  cette  Exposition  devront  adresser,  avant  le  samedi  9  oc- 
tobre 1886,  terme  de  rigueur,  à  M.  le  Président  de  la  Société, 
rue  de  Grenelle,  84,  une  demande  d'admission  accompagnée  : 
1"  de  la  liste  des  objets  qu'ils  doivent  présenter;  2°  de  l'indica- 
tion de  l'espace  superficiel  qu'ils  peuvent  occuper,  et  enfin, 
3°  de  celle  des  concours  auxquels  ils  désirent  prendre  part. 

Art.  3.  —  Les  fruits,  légumes  et  plantes  qui  doivent  figurer  à 
celte  Exposition  seront  reçus  les  20  et  21  octobre,  de  huit  heures 
du  matin  à  cinq  heures  du  soir. 

Seules  les  fleurs  coupées  seront  reçues  le  23  au  matin,  et  leur 
groupement  définitif  devra  être  terminé  à  neuf  heures. 

Art.  4.  —  Les  produits  quels  qu'ils  soient  ne  seront  admis  à 
l'Exposition  que  s'ils  sont,  avant  le  passage  du  Jury,  lisiblement 
et  correctement  étiquetés. 

Art.  5.  —  Les  Collections  de  fruits  (Poires,  Pommes,  Rai- 
sins, etc.),  quelle  que  soit  leur  importance,  ne  pourront  être 
représentées  par  plus  de  trois  à  cinq  échantillons  de  chaque 
variété. 

Art.  6.  —  Il  est  interdit  aux  Exposants  de  placer  des  pan- 
cartes indiquant  leurs  noms  et  adresses  avant  que  la  décision  du 
Jury  leur  ait  été  communiquée  par  le  Secrétariat  de  la  Société. 
Tout  contrevenant  serait,  par  ce  fait,  exclu  du  concours. 

Art.  7.  —  L'enlèvement  des  produits  exposés  ne  pourra  se 

faire  que  sous  la  .surveillance  de  la  Commission  de  l'Exposition, 

es  27  et  28  octobre,  de  neuf  heures  du  matin  à  cinq  heures  du 

soir;  à  partir  de  ce  délai,  la  Commission  se  trouvera  dans  la 

nécessité  de  les  faire  enlever. 

§  3.  Commission  d'organisation  et  de  surveillance 
de  VExposition. 

Art.  8.  —  La  Commission  d'organisation,  nommée  par  le 
Conseil  d'Administration,  conformément  à  l'art.  55  du  Règlement 


HÈGLEMEXT.  .{oo 

(Je  la  Société,  et  conslituée  en  Jury  d'admission,  est  chargée 
d'examiner  préalablement  tous  les  produits  présentés. 

Celte  Commission  a  le  droit  de  refuser  les  produits  qui  ne  lui 
paraîtraient  pas  dignes  de  figurer  à  l'Exposition,  ou  qui  ne  rem- 
pliraient pas  les  conditions  des  concours. 

Elle  fixera,  en  les  modifiant,  si  cela  est  nécessaire,  les  dimen- 
sions de  l'espace  demandé. 

Les  Exposants  seront  tenus  de  se  conformer  à  toutes  les  me- 
sures d'ordre  et  d'installation  qui  leur  seront  indiquées  par  la 
Commission. 

Art.  9.  —  Le  Secrétariat  de  la  Société,  assisté  d'un  nombre 
suffisant  de  Commissaires  nommés  par  le  Conseil,  sera  chargé 
de  la  surveillance  de  l'Exposition. 

Art.  iO.  —  La  Société  donnera  tous  ses  soins  aux  objets 
exposés;  mais  elle  ne  répond  d'aucune  perte  ni  d'aucun  dégât 
ne  provenant  pas  de  son  fait. 

Les  Exposants  seront  personnellement  responsables  des  acci- 
dents qui  pourraient  arriver,  par  leur  fait,  dans  l'enceinte  de 
l'Exposition. 

§  4.  Jury. 

Art.  11.  —  Le  Jury  sera  composé  d'horticulteurs  et  d'ama- 
teurs. Le  nombre  des  Jurés  est  fixé  à  quinze.  Ils  sont  désignés  par 
le  Conseil  d'Administration,  conformément  à  l'art.  58  du  Règle- 
ment. 11  pourra  se  diviser  en  trois  sections  : 

La  première  jugera  les  collections  de  Fruits. 

La  seconde  celles  de  Légumes. 

La  Iroisiènie  celles  de  Plantes  fleuries  et  jes  Bouquets  et  gar- 
nitures de  fleurs  naturelles. 

Art.  12.  —Les  Membres  du  Jury  ne  pourront  prendre  part 
aux  opérations  du  Jury  dans  les  sections  dans  lesquelles  ils  expo- 
seront. 

Art.  13.  —  Le  Jury  sera  dirigé  par  le  Président  ou  l'un  des 
Vice-Présidents  de  la  Société. 

Art.  14.  —  Les  membres  du  Jury  se  réuniront  le  samedi 
23  octobre,  à  neuf  heures,  au  commissariat  de  l'Exposition.  Ils 
ne    pourront    pénétrer    dans   l'enceinte   de  l'Exposition    sous 


356  EXPOSITIO.X    DES    PRODUITS   DE   L  HORTICULTURE. 

quelque  prétexte  que  ce  soit,  avant  le  moment  ou  ils  entreront 
en  fonctions,  introduits  par  le  Président,  le  Secrétaire-général 
de  la  Société  et  les  membres  de  la  Commission  désignés  à  cet 
effet. 

Aucune  personne  étrangère  à  la  Commission  des  Expositions 
ne  pourra  pénétrer  dans  l'enceinte  de  l'Exposition,  avant  les 
heures  où  elle  sera  ouverte  au  public. 

Art.  15.  —  Le  Secrétaire-général  de  la  Société  remplira  près 
du  Jury,  dans  son  ensemble,  les  fonctions  de  Secrétaire;  il  sera 
assisté  des  Secrétaires  de  la  Société  qui  le  représenteront  près 
de  chaque  section,  et  de  membres  de  la  Commission  d'organisa- 
tion, qui  seront  seuls  chargés  de  donner  les  renseignements  dont 
le  Jury  pourrait  avoir  besoin  et  de  recueillir  les  observations  que 
les  Exposants  pourraient  avoir  à  présenter. 

Art.  16.  —  Après  le  jugement  rendu  par  le  Jury,  il  sera  placé 
au  centre  de  chaque  lot  une  pancarte  indiquant  la  nature  de  la 
récompense  accordée.  Les  exposants  seront  tenus  de  maintenir 
lesdites  pancartes  sur  leurs  lots,  ainsi  que  leurs  noms  et  adresses, 
pendant  toute  la  durée  de  l'Exposition  (1). 

Art.  17.  —  Tout  exposant  qui  refuserait  la  récompense  que 
le  Jury  lui  aurait  accordée  serait  privé  du  droit  de  participer  à 
l'Exposition  suivante. 

§  5.  Des  Récompenses. 

Art.  18.  —  Les  récompenses  consisteront  en  médailles  d'or, 
de  vermeil  (grand  et  petit  module),  d'argent  (gi-and  et  petit 
module),  de  bronze  et  en  mentions  honorables. 

L'attribution  en  sera  laissée  à  la  libre  disposition  du  Jury  q'ui 
dans  chaque  concours  pourra  donner  tel  ordre  de  médailles 
qu'il  jugera  nécessaire. 

11  sera  donné  un  diplôme  avec  les  médailles  aux  Exposants 


(1)  Les  pancartes  annonçant  la  nature  des  récompenses  accordées 
seront  à  la  disposition  de  MM,  les  Exposants,  qui  pourront  les  l'é- 
clamer  au  bureau  du  Secrétariat  (au  siège  de  l'Exposition). 


RÈGLEMENT.  357 

qui  en  auront  fait  la  demande  à  la  Société  au  plus  tard  quinze 
jours  après  la  fermeture  de  l'Exposition. 

Les  médailles  non  réclamées  une  année  après  le  jour  de  la 
distribution  des  récompenses  ne  seront  plus  délivrées  et  appar- 
tiendront de  droit  à  la  Société. 

AnT.  49.  —  Des  médailles  seront  mises  à  la  disposition  du  Jury 
pour  récompenser  les  apports  non  prévus  au  programme  et 
ceux  qui  auront  le  plus  contribué  à  l'ornementation  de  l'Exposi- 
tion. 

PROGRAMME  DES  CONCOURS 

OBSERVATIONS    GÉNÉRALES 

Tout  exposant,  concourant  comme  amateur,  ne  peut  égale- 
ment concourir  comme  horticulteur. 

Tout  exposant  ne  peut  concourir  que  pour  un  seul  lot,  dans 
chaque  concours. 

La  Société  ouvre,  à  l'époque  précitée,  des  concours  pour  les 
spécialités  suivantes  ; 

A.  —  Fruits. 

1*"^  concours.  Pour  un  ou  plusieurs  fruits  non  encore  au  com- 
merce obtenus  de  semis  par  l'exposant. 

Les  prix  seront  décernés,  s'il  y  a  lieu,  après  l'examen  du 
Comité  d'Arboriculture  de  la  Société. 

2^  concours.  Pour  la  collection  de  fruits  la  plus  complète  et 
la  plus  remarquable  par  la  beauté  et  la  qualité  des  échantillons 
(trois  fruits  au  moins  de  chaque  variété  et  cinq  au  plus)  (1). 

3''  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Poires  soigneu- 
sement étiquetées. 

Nota.  —  Il  ne  sera  reçu  que  trois  échantillons  de  chaque 
variété  à  fruits  volumineux. 


(i)  Il  ne  sera  reçu  qu'une  assiettée  de  chaque  variété.  Même  obser- 
vation pour  les  Pommes. 


358  EXPdsrnuN  des  produits  de  l  horticulture. 

4«  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Poires,  composée 
de  trente  variétés  nommées  (il  ne  sera  reçu  que  cinq  échantil- 
lons de  chacune  d'elles). 

5"  concours.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Poires  composé  de  vingt 
variétés  nommées. 

6®  concours.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Poires  formé  de  dix 
variétés  bien  étiquetées. 

7^  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Pommes  (trois 
échantillons  de  chaque  variété  à  fruits  volumineux). 

8'^  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Pommes  com- 
posée de  cinquante  variétés  nommées. 

W"  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Pommes  com- 
posée d'au  moins  vingt  variétés  nommées  (cinq  échantillons  de 
chacune  au  plus). 

10®  concours.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pommes  formé  de  dix 
variétés  bien  étiquetées. 

11*  concours.  Pour  la  collection  la  plus  belle  et  la  plus  correc- 
tement étiquetée  de  fruits  à  cidre. 

12"^  concours.  Pour  fruits  conservés  frais. 

13"  concours.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pêches. 

14®  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Prunes,  Cerises 
et  autres  fruits  mous  d'arrière-saison. 

15®  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Raisins  de  table, 
composéede  vingt-cinq  variétés  nommées  (il  ne  sera  reçu  qu'une 
assiettée  de  chaque  variété  i. 

16*  concours.  Pour  le  plus  bel  apport  de  Chasselas  de  Fontai- 
nebleau, qui  ne  sera  pas  moindre  de  cinq  kilogrammes. 

17'  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Raisins  de  cuve. 

18®  concours.  Pour  le  plus  beau  lot  d'Ananas  à  maturité. 

19"  concours.  Pour  la  collection  la  plus  belle,  la  plus  nom- 
breuse et  la  plus  correctement  étiquetée  des  fruits  à  cidre. 

20®  concours.  Pour  les  plus  belles  Corbeilles  de  fruits. 


RÈGLEMENT.  359 

21*  concours.  Pour  la  collection  de  fruits  moulés  la  plus 
remarquable  présentée  par  l'auteur. 

22'  concours.  Pour  les  fruits  cultivés  en  Algérie  et  dans  le 
midi  de  la  France. 

23c  concours.  Pour  les  arbres  fruitiers  dressés  (deux  exem- 
plaires de  chaque  genre  et  forme). 

24^  concours.  Pour  les  arbres  fruitiers  de  Pépinière  (deux 
individus  de  chaque  espèce  et  forme). 

B.  —  Légumes. 

25^  concours.  Pour  un  ou  plusieurs  légumes  nouveaux,  obte- 
nus de  semis  par  l'exposant  et  jugés  méritants, 

26®  concours.  Pour  un  ou  plusieurs  légumes  de  semis  d'intro- 
duction nouvelle. 

27*  concours.  Pour  la  plus  belle  et  la  plus  nombreuse  collec- 
tion de  Légumes. 

28®  concours.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Melons  à  maturité. 

29*  concours.  Pour  la  collection  la  plus  complète  de  Courges, 
Pépons  et  Potirons  alimentaires. 

30'  concours.  Pour  le  plus  beau  lut  d'Artichauts  (quatre 
exemplaires  de  chaque  variété). 

31^  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Salades  :  Lai- 
tues, Romaines,  Chicorées,  etc.  (six  exemplaires  de  chaque 
variété). 

32«  concours.  Pour  la  plus  belle  et  la  plus  nombreuse  collec- 
tion de  Choux  alimentaires  (quatre  individus  de  chaque  sorte). 

33*  concours.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Choux-fleurs  composé 
d'au  moins  quatre  individus  de  chaque  variété. 

34"  concours.  Pour  la  collection  la  plus  nombreuse  et  la 
mieux  étiquetée  de  Haricots  présentés  en  graines  mûres. 

35^  concours.  Pour  la  collection  la  plus  complète  et  la  plus 
correctement  étiquetée  de  Pommes  de  terre. 


360  EXPOSITION   DES    PRODUITS  DE  L'uORTICULTURE. 

36*'  concours.  Pour  le  plus  beau  loi  de  Fraises. 

37^  concours.  Pour  les  vingt  meilleures  variétés  de  Pommes  de 
terre  à  recommander  à  la  petite  culture. 

38«  concours.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Champignons. 

C.  —  Plantes  fleuries. 

39*^  concours.  Pour  les  plantes  fleuries  d'agrément  introduites 
en  France  par  l'exposant. 

40^  concours.  Pour  plusieurs  plantes  de  serre,  d'orangerie  ou 
de  plein  air,  obtenues  de  semis  par  l'exposant  et  n'ayant  pas 
encore  été  livrées  au  commerce. 

41«  concours.  Pour  six  plantes  au  moins,  remarquables  par 
leur  bonne  culture  et  leur  belle  floraison. 

4'2c  concours.  Pour  une  collection  de  plantes  fleuries  de  serre 
chaude. 

43"  concours.  Pour  une  collection  de  plantes  à  feuillage,  de 
serre. 

44°  concours.  Pour  un  lot  d'Orchidées  exotiques  en  fleur. 

45*  concours.  Pour  une  collection  de  Gloxinias  et  autres  Ges- 
nériacées  en  fleur. 

46°  concours.  Pour  une  collection  de  Bégonia  en  fleurs  (lu- 
béreux,  acaules  ou  caulescenls). 

47e  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Bouvardias 

fleuris. 

48°  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  plantes  fleuries 
de  serre  tempérée. 

49®  concours.  Pour  la  plus  belle  et  la  plus  complète  collection 
de  Fuchsias  fleuris  (25  variétés  au  moins,  un  spécimen  de  cha- 
cune d'elles). 

50°  concours.  Pour  dix  à  quinze  Fuchsias  fleuris  remarquables 
par  leur  développement. 

51'  concours.  Pour  une  collection  de  cinquante  à  soixante 


RÈGLEMENT.  361 

variétés  de  Pétunias  à  fleurs  simples  et  doubles  (un  exemplaire 
de  chaque  variété). 

52®  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Pelargonium 
zonale  et  inqulnans  à  fleurs  simples  (40  variétés  fleuries  au 
moins,  représentées  chacune  par  un  exemplaire). 

53®  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Pelargonium  in- 
quinans  et  zonale  à  fleurs  doubles  (30  variétés  au  moins  repré- 
sentées chacune  par  un  spécimen). 

54"  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Verveines  fleuries, 
en  pot  (SS  variétés  au  moins). 

55®  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  plantes  vivaces 
fleuries. 

56®  concours.  Pour  la  plus  belle  collection  de  Glaïeuls  variés, 
en  fleurs  coupées  et  nommées. 

37®  concours.  Pour  la  plus  belle  collection,  en  trente  variétés 
au  plus,  de  Reines-marguerites  fleuries,  représentées  chacune 
par  un  spécimen. 

58®  concours.  Pour  une  collection  de  Balsamines  fleuries 
(30  variétés  au  plus). 

59®  concours.  Pour  une  collection  de  Pklox  Drummondi 
fleuris,  en  pot. 

60®  concours.  Pour  la  plus  belle  et  la  plus  nombreuse  col- 
lection de  Dahlias  grandiflores,  en  fleurs  coupées  (50  variétés  au 
moins  nommées). 

61®  concours.  Pour  vingt  Dahlias  (variétés  nouvelles  non 
encore  au  commerce). 

62®  concours.  Pour  la  collection  la  plus  méritante  de  Dahlias 
lilliputiens  (30  variétés  au  moins), 

63®  concours.  Pour  une  collection  de  Dahlias  fleuris  cultivés 
en  pots  (30  variétés  au  moins). 

64®  concours.  Pour  la  belle  collection  de  Dahlias  à  fleurs 
simples. 


362  EXPOSITIOM   DES    PRuDUlTS    DE   l'uOKTICULïURE. 

65'  concours.  Pour  le  plus  beau  lot  d'OEillets  remontants 
fleuris,  cultivés  en  pots. 

66°  concours.  Pour  le  plus  beau  pot  de  Cyclamens. 

67°  concours.  Pour  une  collection  de  Pyrèthres  de  l'Inde  et  de 
la  Chine  (Chrysanthèmes).  Au  moins  vingt  variétés. 

68"  concours.  Pour  le  plus  bel  apport  de  Cannas  fleuris,  en 
pots  ou  en  paniers, 

69"  concours.  Pour  la  plus  belle  collection,  en  pots  ou  en 
fleurs  coupées,  de  Zinnias  à  fleurs  doubles. 

70"  concours.  Pour  la  belle  collection  de  Roses  nommées,  pré- 
sentées en  fleurs  coupées. 

7i^  concours.  Pour  la  belle  collection  de  Rosiers  fleuris 
nommés,  cultivés  en  pots. 

72°  concours.  Pour  une  ou  plusieurs  Roses  de  semis  non  encore 
au  commerce. 

FLEURS    COUPÉES. 

73'"  concours.  Pour  les  plus  beaux  bouquets,  les  plus  belles 
garnitures  de  fleurs  d'un  salon,  ornementations  diverses  en 
fleurs  naturelles,  etc.,  etc. 

Adopté  en  séance  du  Conseil,  le  12  août  1886. 


Le  Secrétaire-général,  Le  Président  de  la  Société, 

A  Bleu.  L.  Say. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1886. 

Concours  permanent. 

Prix  Laisné.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3«  sér.,  IV,  1882,  p.  631 
et  753.) 

Concours  annuels. 

Médaille  du  Conseil  d' Administration .  Pour  l'introduction  ou  l'obten- 
tion de  plantes  ornementales  méritantes.  (V.  \e  Journal,  2«  série, 
XI,  4877,  p.  445.) 

Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentstemon . 


AVIS 

Le  Conseil  d'Administration,  dans  sa  séance  du  8  avril,  a 
décidé  qu'il  sera  ouvert,  à  l'une  des  séances  des  mois  de  juillet, 
août,  septembre,  octobre  et  novembre  prochains,  des  concours 
analogues  à  ceux  qui  ont  eu  lieu  en  1885.  Il  en  a  déterminé 
comme  il  suit  les  dates  et  les  objets  : 

26  août  :  Glaïeuls  en  fleurs  coupées  ;  Reines-Marguerites  en 
pots  ou  en  fleurs  coupées  ;  Phlox.  —  Fruits  en  général. 

23  septembre  :  Bégonias  tubéreux  en  pots  ;  Dahlias  en  fleurs 
coupées.  —  Fruits,  notamment  Pèches  et  Fraises  tardives. 

21  octobre  :  Asters.  —  Fruits.  —  Choux-fleurs.  ' 

25  novembre  :  Chrysanthèmes  d'automne.  (L'Exposition  de 
ces  plantes,  dans  la  salle  des  séances  delà  Société,  durera  qua- 
tre jours.)  Ce  concours  sera  divisé  de  la  manière  suivante  : 

1°  Plantes  en  pots. 

La  plus  belle  collection  de  plantes  en  pots. 
Le  plus  beau  lot  formé  des  plus  belles  variétés  les  mieux  cul- 
tivées. 
Les  plus  beaux  spécimens  en  fortes  plantes. 


364  PROCÈS-VERBAUX. 

2°  Fleurs  coupées. 

Les  variétés  les  plus  méritantes  obtenues  de  semis  et  n'ayant 
pas  été  encore  mises  au  commerce. 

La  plus  belle  collection  en  fleurs  coupées  avec  rameau. 

Le  27  janvier  1887,  un  concours  aura  lieu  pour  le  Witloof 
ou  Chicorée  de  Bruxelles,  présenté  en  lots  de  80  à  100  pieds, 
avec  racines. 


-<:i^^:*^œ^q^^Ck^ 


PROCÈS-VERBAUX 


SÉANCE    DU     8    JUILLET     1886 

Présidence  de  M.  Dard  y. 

La  séance  est  ouverte  vers  deux  heures  et  demie.  D'après 
le  registre  de  présence,  on  y  compte  cent  trente-sept  Membres 
titulaires  et  seize  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

A  l'occasion  du  procès-verbal,  M.  Girard  (Maurice)  dit  que, 
depuis  la  dernière  séance,  il  a  reçu  de  M.  de  Vilmorin  des 
spécimens  vivants  de  l'insecte  dont  il  a  été  question  à  cette  der- 
nière séance  et  qui  dévore  les  feuilles  du  Melon.  C'est  une 
Punaise  du  genre  Halticut  Burmeis.  [Astemma  Amvot),  qui  se 
nomme  H.  apterus  Lm.  Le  meilleur  moyen  pour  détruire,  au 
moins  partiellement,  ces  insectes  qui  sont  sauteurs  et  de  très 
petite  taille,  est,  comme  pour  l'Altise  de  la  Yigne,  de  glisser 
sous  les  feuilles  envahies  par  eux  des  poches  en  toile,  en  opé- 


N.  B.  —  La  Commission  de  Rédaclion  déclare  laissai  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉANCE  DU  8  JUILLET    1886.  365 

rant  de  grand  matin,  et  de  faire  tomber  dans  ces  poches,  par 
des  secousses,  les  petites  Punaises  qui  sont  encore  engourdies 
par  l'effet  ^e  la  fraîcheur  de  la  nuit. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  deux  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  pré- 
sentation a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  rencontré 
aucune  opposition. 

Il  annonce  ensuite  qu'il  vient  de  lui  être  remis  par  M.  Laisné 
trois  livrets  de  la  caisse  d'épargne  que  ce  généreux  collègue 
donne  aux  élèves  de  l'établissement  municipal  de  Villepreux 
qui  ont  subi  de  la  manière  la  plus  satisfaisante  l'examen  horti- 
cole en  vue  de  l'obtention  du  prix  fondé  par  lui.  —  La  Compa- 
gnie applaudit  à  ce  nouvel  acte  de  générosité  de  M.  Laisné. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

i°  Par  M.  Beraud,  de  Montceau-les-Mines  (Saône-et-Loire), 
des  Fraises  Quatre-Saisons  qu'il  donne  comme  deux  variétés, 
mais  que  le  Comité  de  Culture  potagère  regarde  comme  sem- 
blables entre  elles.  Elles  sont  du  reste  fort  belles;  aussi,  sur 
la  demande  de  ce  Comité,  une  prime  de  2®  classe  est-elle  accor- 
dée à  M.  Beraud.  —  M.  le  Président  du  Comité  de  Culture 
potagère  dit  que  cette  Fraise  lui  semble  avoir  une  grande  res- 
semblance avec  celle  que  feu  R.-R.  Gauthier  avait  présentée 
à  la  Société,  à  la  date  de  quelques  années,  sous  le  nom  de  Reine 
des  Quatre-Saisons. 

2°  Par  M.  Hédiard,  négociant  en  comestibles  exotiques,  place 
de  la  Madeleine,  de  petits  Piments  longs  qu'il  a  reçus  du  Japon 
et  qu'il  présente  hors  concours.  —  Il  les  offre  à  ceux  de  ses 
collègues  qui  voudraient  essayer  la  culture  de  cette  variété. 

3°  Par  M.  Vitry,  arboriculteur  à  Montreuil-sous-Bois  (Seine), 
deux  Pèches  de  la  variété  Downing  qu'il  dit  être  plus  hâtive 
d'environ  huit  jours  que  les  variétés  regardées  jusqu'à  ce  jour 
comme  les  plus  précoces,  telles  que  l'Alexander  et  l'Amsden. 
—  Il  reçoit  pour  cette  présentation  les  remerciements  du  Co- 
mité d'Arboriculture  fruitière. 

4"  Par  M.  Lepère,  arboriculteur  à  Montreuil-sous-Bois  (Seine), 
une  corbeille  de  Pêches  dont  sept  sont  de  la  variété  Alexander 
et  quinze  de  la  variété  Amsden's  June.  W  lui  est  accordé  pour 


366  PROCÈS-VERBAUX. 

cette  présentation  une  prime  de  2*  classe  à  laquelle  il  déclare 
renoncer. 

5°  Par  M.  Edouard  Lefort,  amateur  à  Meaux,  12  Pêches  Ams- 
den  et  12  Pêches  Alexander  pour  la  présentation  desquelles  il 
obtient  une  prime  de  2*  classe. 

6°  Par  M.  Maurice  de  Yilmorin,  14  Pêches  Amsden.  Ces  fruits 
jugés  beaux  lui  valent  une  prime  de  2«  classe  qu'il  renonce  à 
recevoir. 

7°  Par  M.  Lardin  (Arthur),  arboriculteur  à  Montreuil-sous- 
Bois  (Seine),  8  Pêches  Alexander  et  8  Pêches  Amsden,  que  le 
Comité  d'Arboriculture  fruitière  juge  remarquables  pour  leur 
beauté  et  leur  vive  coloration.  Aussi  ce  Comité  propose-t-il 
d'accorder  pour  cette  présentation  une  prime  de  1"  classe, 
et  sa  proposition  est  adoptée  par  un  vote  spécial  de  la  Com- 
pagnie. 

8"  Par  M,  Dormier,  boulevard  Garibaldi,  49,  à  Paris,  trois 
Pommes  dont  la  bonne  conservation  motive  l'attribution  d'une 
prime  de  3*  classe. 

9°  Par  M.  Venleclaye,  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise),  une  cor- 
beille de  Pêches  Amsden  qu'il  présente  hors  concours.  Ces  fruits 
sont  très  remarquables  par  leur  volume;  malheureusement  ils 
ne  sont  pas  encore  complètement  mûrs. 

10°  Par  M.  Hédiard,  un  fruit  de  Cacaotier  qu'il  a  reçu  des 
Antilles  et  qu'il  présente  hors  concours. 

11"  Par  M.  Paul  Leclerc,  jardinier  chez  M.  Finet,  à  Argen- 
teuil (Seine-el-Oise),  six  belles  Orchidées  fleuries  pour  la  pré- 
sentation desquelles  il  reçoit  une  prime  de  l""'  classe.  Ces 
plantes  sont  les  suivantes  :  1°  Ihryxpermum  Berkeleyi,  espèce 
qui  a  été  introduite,  à  la  date  de  quelques  années,  par  le  colo- 
nel Berkeley,  à  qui  elle  a  été  dédiée.  Elle  croît  en  épiphyle  sur 
les  arbres,  dans  les  îles  Àndaman.  Elle  est  très  vigoureuse  et 
fleurit  abondamment.  M.  Leclerc  fait  observer  que  l'individu 
qu'il  en  présente  aujourd'hui  tire  son  principal  intérêt  de  la 
nouveauté  de  la  plante  dans  les  cultures  françaises,  et  que  les 
pieds  de  cette  espèce,  une  fois  devenus  forts,  produisent  à  la  fois 
huit  à  dix  grappes  de  fleurs  atteignant  de  30  à  35  centimètres 
de  longueur;  2"  Oncidium  Joneiiianumy  es]^èce  dont  l'introduc- 


SÉANCE   DU   8   JUILLET    1886.  3(37 

tion  est  récente  et  dont  la  première  floraison  en  France  a  eu 
lieu  dans  les  serres  de  M™^  Fould,  au  Val,  près  Saint-Germain- 
en-LayeiS"  Oncidium  curtum,  très  belle  plante  brésilienne  qui 
est  encore  peu  connue;  4°  Promensea  stopelioides,  petite  Orchi- 
dée brésilienne  fort  remarquable  par  la  grandeur  et  le  nombre 
de  ses  fleurs.  Elle  est  de  serre  tempérée  froide;  5°  Anguloa 
Ruckeri  sanguinea,  plante  fort  rare,  et  par  conséquent  d'un  prix 
élevé,  qui  est  originaire  de  la  Colombie  et  pour  la  culture  de 
laquelle  il  suffît  d'une  serre  froide;  6"  Cattleya  Gigas  représen- 
té par  une  fort  jolie  variété  qui,  en  outre,  a  le  mérite  de  fleu- 
rir régulièrement;  or  le  C.  Gigas  type  était  connu  comme  fleu- 
ris?ant  très  difficilement  dans  les  serres;  mais  il  en  a  heureuse- 
ment été  importé  des  variétés,  telles  que  celle  que  la  Compagnie 
a  sous  les  yeux,  dont  la  floraison  est  beaucoup  plus  facile  à 
obtenir. 

12°  Par  M.  Terrier,  jardinier  chez  Al.  le  D'  Fournier,  rue  Saint- 
James,  à  Neuilly  (Seine),  un  beau  pied  fort  bien  fleuri  cVAe)-ides 
Lobbi  qui  lui  vaut  une  prime  de  '2*  classe. 

13"  Par  M.  Jolibois,  jardinier-chef  au  Palais  du  Luxembourg, 
une  magnifique  potée  de  Cypripedium  barbatum  superbum  où 
l'on  ne  compte  pas  moins  de  quinze  fleurs.  Cette  remarquable 
Orchidée  n'a  pas  été  rempotée  depuis  l'année  1884.  Elle  est 
cultivée  dans  une  serre  tempérée  où  la  température  est  mainte- 
nue, en  hiver,  à  10-12°  C.  Une  prime  de  2*  classe  étant  décer- 
née à  M.  Jolibois  pour  cette  présentation,  il  renonce  à  la  rece- 
voir. 

14°  Par  M.  Dallé,  horticulteur,  rue  Pierre-Charron,  29^  à 
Paris,  un  Oncidium  Lanceanum  qui  lui  est  venu  directement 
de  la  Guyane  hollandaise,  au  mois  de  février  dernier,  et  un 
pied  également  fleuri  de  Cattleya  Aclandix  qu'il  a  reçu  du  Bré- 
sil, au  mois  de  novembre  1885.  Une  prime  de  3e  classe  lui 
étant  accordée  pour  ces  plantes,  il  renonce  à  la  recevoir. 

15°  Par  M.  Millet,  horticulteur  à  Bourg-la-Reine  (Seine),  trois 
tiges  parfaitement  fleuries  du  Glaïeul  Lemoinei  Lafayette  qu'il 
met  sous  les  yeux  de  ses  collègues  pour  leur  prouver  combien 
est  précoce  la  race  de  Glaïeuls  hybrides  obtenue  par  M.  Le- 
moine  et  appelée   Lemoinei  du  nom   de   son  obtenteur.  Cette 


368  PROCÈS-VERBAUX. 

race  est,  dit  M.  Millet,  notablement  plus  hâtive  que  la  généra- 
lité des  variétés  issues  du  Gladiolus  ^««f/ay^ns/s  parmi  lesquelles 
la  seule  qui  soit  fleurie  dès  ce  moment  est  celle  qui  a  été  nom- 
mée Couranii  fuîgens,  dont  il  a  aussi  apporté  trois  inflores- 
cences. Cette  présentation  a  été  faite  hors  concours. 

16°  Par  M.  Godefroy-Lebeuf,  horticulteur,  route  de  Sannois, 
à  Argenteuil,  des  tiges  fleuries  de  DeAphinium  cardinale  ou  Pied 
d'alouette  à  fleurs  rouges,  plante  de  pleine  terre,  originaire  de 
l'Amérique  du  Sud,  qui,  bien  qu'ayant  été  introduite  depuis 
longtemps,  n'existe  que  dans  un  petit  nombre  de  jardins,  mal- 
gré son  incontestable  beauté.  M.  Godefroy-Lebeuf  s'est  pro- 
posé, en  faisant  cette  présentation  hors  concours,  de  faire 
reconnaître  à  ses  collègues  le  mérite  de  cette  belle  espèce. 

17°  Par  M.  Schwarlz,  jardinier  chez  M.  Lemercier,  à  Bagneux 
(Seine),  des  fleurs  de  Beines-Margue7-i(es  et  de  Zinnias  coupées 
sur  des  pieds  qui  sont  en  pleine  terre  depuis  deux  mois.  Cette 
présentation  hors  concours  rentre  dans  la  série  de  celles  que 
le  même  jardinier  fait  à  la  Société  depuis  plusieurs  mois  et 
qu'il  se  propose  de  continuer  jusqu'à  la  fin  de  l'année. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

A  la  suite  des  présentations  et  h  propos  des  Pèches  qu'il  a 
déposées  sur  le  bureau,  M.  Venleclaye  entretient  la  Compa- 
gnie d'observations  faites  par  lui  relativement  à  l'influence  des 
entailles  sur  le  Pécher.  Il  rapporte  que  les  Pêchers  Amsden  ne 
vivant  chez  lui  que  deux  ou  trois  ans,  il  a  essayé  de  grefl"er 
cette  variété  sur  un  pied  de  la  variété  Mignonne.  La  greffe 
avait  été  prise  sur  un  sujet  souffreteux;  néanmoins  la  pousse 
qui  en  est  venue  s'est  développée  avec  assez  de  vigueur.  La 
greffe  avait  été  posée  trop  bas  pour  qu'il  pût  obtenir  sur  son 
arbre  le  troisième  étage  qu'il  désirait  avoir.  Il  a  pratiqué  alors 
une  forte  entaille,  jusqu'à  la  moitié  de  l'épaisseur  des  branches, 
aux  deux  étages  qui  existaient.  Les  branches  entaillées  ont 
poussé  fortement  sans  qu'il  ait  vu  se  produire  de  la  gomme. 
Dans  une  autre  circonstance,  en  abaissant  une  branche  de  Pé- 
cher, il  l'avait  fait  éclater.  11  a  relevé  cette  branche  de  manière 
à  rapprocher  les   deux  faces  de  l'éclat  ;  elles  se  sont  soudées, 


J 


SÉANCK  DU  8  JUILLET  1886.  369 

sans  qu'il  y  ait  eu  production  de  gomme.  Il  croit  donc  pouvoir 
rassurer  les  arboriculteurs  touchant  les  fâcheux  effets  qu'ils  re- 
doutent pour  les  Pêchers  de  la  pratique  des  entailles.  Ces  inci- 
sions faites  au  mois  de  mars  ne  déterminent  point,  assure-t-il^ 
la  maladie  de  la  gomme,  contrairement  à  ce  qu'on  pense  en 
général. 

M.  Venteclaye  ajoute  quelques  détails  aux  indications  qu'il  a 
données,  dans  la  dernière  séance,  sur  son  procédé  pour  détruire 
le  Puceron  lanigère.  Depuis  une  quinzaine  d'années,  il  a  em- 
ployé les  divers  moyens  qui  ont  été  indiqués  comme  efficaces 
contre  ce  redoutable  insecte;  tous  ont  été  plus  ou  moins  infruc- 
tueux, jusqu'à  ce  qu'il  ait  eu  l'idée  de  recourir  k  la  solution  de 
sulfate  de  fer  pour  en  faire  la  base  d'un  mélange  devant  servir  à 
badigeonner  les  arbres.  Il  n'avait  même  obtenu  aucun  résultat 
en  employant  le  sulfate  de  cuivre  et  la  chaux.  Aujourd'hui  seu- 
lement il  croit  posséder  une  substance  parfaitement  efficace 
dans  le  mélange  dont  il  a  donné  la  composition. 

M.  Aubrée  dit  que,  pour  lui,  il  n'applique  aucune  matière 
particulière  aux  Pommiers  qu'il  veut  délivrer  des  atteintes  du 
Puceron  lanigère.  Il  unit  dabord  l'écorce  de  ces  arbres  avec  la 
serpette,  après  quoi  il  écrase  les  insectes  à  l'aide  d'un  chiffon. 

M.  Chargueraud  ,  Secrétaire,  fait  connaître  les  résultats  du 
concours  qui  a  eu  lieu  à  cette  séance  et  qui  a  eu  pour  objet 
les  Œillets,  les  Roses  coupées,  les  Delphinium  et  les  fruits  des 
Cucurbitacées.  Le  Jury  chargé  d'examiner  et  de  juger  les  objets 
présentés  à  ce  concours  était  composé  de  MM.  Margottin  péie, 
Malet  et  Millet,  auprès  de  qui  M.  Chargueraud  remplissait  les 
fonctions  de  Secrétaire. 

1°  Pour  les  OEillets^  le  Jury  a  accordé  :  une  médaille  de  ver- 
meil à  M.  Hochard,  horticulteur  à  Pierrefîtle  iSeine);,  qui  avait 
présenté  une  collection  de  300  variétés  représentées  en  partie 
par  des  pieds  en  pots,  en  partie  par  des  fleurs  coupées;  une 
grande  médaille  d'argent  à  M.  Régnier  (Alexandre),  horticul- 
teur à  Fontenay-sous-Bois  (Seine),  dont  l'apport  consistait  en 
fleurs  coupées  de  125  variétés;  enfin  une  médaille  de  bronze  à 
M.  Bourgeois  (Aimable),  de  Chambourcy,  qui  avait  apporté 
une  corbeille  de  fleurs  coupées  d'Œiilets  de  semis. 

28 


370  PROCÈS-VERBAUX. 

r  2°  Pour  les  Roses,  il  a  été  décerné  une  médaille  d'argent  à 
jyjme  veuve  Ledéchaux,  horticulteur  à  Villecresne  (Seine-et-Oise), 
pour  une  Rose  Thé  à  fleur  jaunâtre  qu'elle  a  obtenue  de  semis. 
Des  remerciements  sonf.  adressés  à  MM.  Mercier,  père  et  fils,  de 
Chalon-sur-Saône,  qui  ont  envoyé  cinq  sortes  de  Roses  de 
semis  arrivées  en  mauvais  état. 

3°  Pour  les  Delphinium,  M.  Welker,  jardinier  au  château 
de  la  Celle  Saint-Cloud,  avait  apporté  un  bouquet  de 
variétés  semi-doubles  provenant  d'un  semis  de  1884,  qui  lui  a 
valu  une  médaille  de  bronze, 

4°  En  fait  de  fruits  de  Cucurbitacées,  M.  Chemin,  maraîcher 
àlssy  (Seine),  boulevard  de  la  Gare,  avait  présenté  un  beau  lot 
comprenant  12  Melons  Cantaloup  fond  blanc,  12  Concombres 
Vert  anglais  et  12  Concombres  Blanc  demi-long,  qui  lui  a  valu 
une  grande  médaille  d'argent. 

A  côté  des  objets  de  ces  concours,  on  voit  exposées  plusieurs 
planches  du  Reichenbachia,  magnifique  ouvrage  sur  les  Orchi 
dées  que  publie,  en  Angleterre,  M.  Sander,  de  Saint-Albans,  et 
dont  les  figures  sont  très  remarquables  pour  la  beauté  de  leur 
exécution,  tandis  que  le  texte  descriptif  qui  les  accompagne  est 
du  au  professeur  Reichenbach,  le  botaniste  qui,  de  nos  jours, 
connaît  le  mieux  les  plantes  à  l'histoire  desquelles  ce  livre  est 
consacré. 

Comme  pièce  de  correspondance  il  est  donné  lecture  d'une 
lettre  écrite  par  M.  le  Président  de  la  Société  d'Horticulture  et 
de  Viticulture  des  Vosges.  «  A  la  séance  du  10  juin,  y  est-il  dit, 
f<  M.  Colin,  Vice-Président  honoraire,  a  signalé  le  fait  extraor- 
«  dinaire  d'une  rose  fleurie  sur  un  Rosier  de  roses  de  mai, 
«  sans  avoir  avec  celles-ci  aucune  ressemblance,  ni  par  le  port, 
«  ni  par  la  forme,  ni  par  la  nuance,  ni  par  le  feuillage.  L'an 
«(  dernier,  M.  Colin  avait  constaté  le  même  fait  sur  une  simple 
«  pousse,  presque  à  l'extrémité  très  chétive  d'une  branche 
«  mère,  qui  portait,  à  cette  extrémité,  une  rose  unique.  Cette 
«  année,  c'est  une  forte  pousse  de  0"*,65,  provenant  du  milieu 
«  d'un  vieux  bois,  et  portant  à  son  extrémité  un  bouquet  de 
«  roses  et  de  boutons.  Une  Commission  nommée  par  notre 
«Société  a  vérifié  ce    fait.    M.    Colin  marquera  la  branche  en 


J 


SÉANCE   DU'  8   JUILLET    lS8t).  371 

«  question  afin  d'observer  ce   qui  pourra  y   survenir  l'année 
«  prochaine.  » 

M,  Joly  (Cil.)  a  la  parole  et  communique  à  la  Compagnie  les 
observations  qu'il  a  faites  dans  un  tout  récent  voyage  à  Liver- 
pool  où  il  s'était  rendu  en  qualité  de  Juré  de  l'Exposition  inter- 
nationale d'Horticulture  tenue  dans  cette  ville.  Passant  par 
Londres,  il  y  a  vu  la  remarquable  Exposition  dans  laquelle  est 
réuni  tout  ce  qui  concerne  les  nombreuses  colonies  de  la  Grande- 
Bretagne,  depuis  leurs  multiples  produits  présentés  de  manière 
à  en  montrer  l'histoire  complète,  jusqu'aux  indigènes  qu'on 
voit  là  dans  leur  costume  et  se  livrant  à  leurs  travaux  habi- 
tuels. A  Liverpool,  l'Exposilion  horticole  avait  pour  siège 
essentiel  une  immense  tente  qui  couvrait  une  surface  de  plus  de 
3,000  mètres  carrés,  et  qui,  en  raison  de  sa  vaste  étendue,  était 
assez  sombre  pour  nuire  un  peu  trop  à  l'effet  des  plantes  et  des 
fleurs.  En  outre,  les  plantes  simplement  posées  sur  le  sol  dans 
leur  pot,  étaient  groupées  en  massifs  qui  mesuraient  jusqu'à 
15  mètres  de  diamètre  et  dans  lesquels,  par  conséquent,  la 
plupart  étaient  soustraites  par  leur  éloignement  à  un  examen 
tant  soit  peu  spécial  de  la  part  des  visiteurs.  M.  Joly  (Ch.)  pense 
que  cette  manière  d'exposer  des  végétaux  n'est  pas  à  recom- 
mander. Cette  réserve  faite,  il  reconnaît  qu'il  y  avait  là  de  très 
belles  plantes,  et  il  cite  entre  autres  des  Grotons  qui  n'avaient 
pas  moins  de  deux  mètres  de  diamètre.  Une  différence  à 
signaler  entre  les  Expositions  anglaises  et  françaises,  consiste 
en  ce  que,  en  Angleterre,  on  donne,  à  titre  de  prix,  de  l'argent 
comptant  aux  exposants  de  plantes  et  de  ûeurs,  tandis  que  les 
exposants  d'objets  dépendant  du  matériel  horticole  reçoivent 
des  médailles  qui  peuvent  être  figurées  sur  leurs  annonces. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants: 

l"  Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  par  la  Société  horti- 
cole du  Loiret,  par  M.  Delà  ville  (Léon). 

2°  Compte   rendu  de  l'Exposition  horticole  de   Rouen,  par 
M.  Rem  Y  père. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions ; 

Et  la  séance  e.-t  levée  à  quatre. heures  moins  un  quart. 


37^  l'UOCÈS-VEHBAUX. 

SÉANCE    DU     22    JUILLET     1886 
['résidence  dk  m.  Hardy. 

La  séance  est  ouverte  vers  deux  heures  et  demie.  D'après  le 
registre  de  présence,  on  y  compte  cent  trente-trois  Membres 
titulaires  et  quinze  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  dit  qu'il  a  la  satisfaction  de  pouvoir  donner  à 
la  Compagnie  une  bonne  nouvelle  :  M.  Alfred  Bleu,  l'honorable 
Secrétaire-général  de  la  Société  nationale  d'Horticulture,  vient 
d'être  nommé  chevalier  de  la  Légion  d'honneur.  En  conférant 
celte  haute  distinction  à  notre  excellent  et  dévoué  collègue,  le 
Gouvernement  a  voulu  accorder  une  légitime  récompense  à 
l'habile  horticulteur  à  qui  nous  devons  un  grand  nombre  de 
brillantes  acquisitions,  notamment  celle  des  Caladium  qui  ont 
rendu  son  nom  populaire  dans  le  monde  horticole;  mais,  d'un 
autre  côté,  il  a  montré  le  vif  intérêt  qu'il  porte  à  l'horticulture, 
source  féconJe  de  richesses  pour  notre  pays.  La  Compagnie 
accueille  ces  paroles  de  M.  le  Président  par  de  chaleureux  et 
unanimes  applaudissements. 

M.  Bleu,  prenant  à  son  tour  la  parole,  remercie  M.  le  Président 
de  ce  qu'il  a  bien  voulu  dire  de  flatteur  pour  lui  et  ajoute  qu'il 
croit  devoir  attribuer  la  haute  distinction  qui  vient  de  lui  être 
accordée  surtout  à  la  constante  bienveillance  avec  laquelle  la 
Société  a  bien  voulu  accueillir  ses  travaux  et  rencourager_,en  de 
nombreuses  circonstances,  à  suivre  résolument  la  voie  qu'il 
s'était  tracée. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  deux  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  pré- 
sentation a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  rencontré 
aucune  opposition. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Par  M.  Millet,  horticulteur  à  Bourg --la-Reine  (Seine),  une 
corbeille  de  Fi-aises  qu'il  qualifie  de  Quatre-saisons  améliorée  et 
pour  lesquelles  il  lui  est  accordé  une  prime  de  2°  classe,  tant  le 


SÉANCE  DU  22  JUILLET  1886.  373 

Comité  compétent  les  a  reconnues  uniformément  belles.  Or, 
M.  Millet  apprend  à  la  Compagnie  que  ces  magnifiques  fruits 
sont  venus  sur  des  pieds  cultivés  en  plein  champ  et  qui  n'ont 
pas  même  été  arrosés.  Ces  pieds  sont  vigoureux  et  produisent 
beaucoup.  Ils  proviennent  d'une  sélection  attentive  et  sont 
renouvelés  tous  les  deux  ans  par  semis. 

2^  Par  M.  Ferard,  grainetier,  rue  de  l'Arcade,  1.5,  deux  pieds 
d'un  Pois  dont  il  désire  apprendre  le  nom,  qu'il  dit  être  remar- 
quablement productif  et  dans  lequel  le  Comité  de  Culture  pota- 
gère a  cru  reconnaître  le  Pois  à  bouquets. 

3°  Par  M.  Chemin-,  maraîcher,  boulevard  de  la  Gare,  à  Issy 
(Seine),  un  lot  comprenant  six  pieds  de  Chicorée  V\ne  rouennaise, 
et  douze  Laitues  appartenant  en  nombres  égaux  aux  trois  varié- 
tés Merveille  des  quatre  saisons.  Rouge  d'été  et  Laitue  du  ïroca- 
déro.  Une  prime  de  2"  classe  lui  étant  accordée  pour  cette  pré- 
sentation, M.  Chemin  renonce,  comme  d'habitude,  à  la  rece- 
voir. 

4"  Par  M.  Bouland,  jardinier-maraîcher  à  Villejuif,  des  tuber- 
cules de  Pommes  de  terre  appartenant  aux  variétés  Rustique  de 
Villejuif,  International  Kidney,  Early  blanche.  Quarantaine. 
Une  prime  de  3®  classe  lui  est  accordée  pour  cette  présentation. 

5^  Par  M.  Hédiard,  négociant  en  comestibles  exotiques,  place 
de  la  Madeleine,  un  lot  de  Goinbo,  fruit  encore  imparfaitement 
développé  de  ïBiôiscus  escxlentus  et  tvois  pieds  d\i  Haricot  Saimt- 
ciboire  qui  proviennent  d'une  culture  faite  à  Asnières  (Seine). 

M.  Hédiard  fait  l'éloge  du  Gombo,  aliment  très  estimé  des 
créoles  et  dont  il  a  déjà  entretenu  la  Société.  11  est  d'avis  que  ce 
mets  mériterait  d'entrer  dans  la  consommation  alimentaire. 
Quant  au  Haricot  Saint-ciboire,  il  dit  la  plante  très  productive  et 
sa  gousse  tendre  et  sans  parchemin.  Il  assure  que,  au  mois  de 
novembre  dernier,  on  a  compté  250  grains  produits  par  un  seul 
pied. 

6°  Par  M.  Lepère,  arboriculteur  à  Montreuil-sous-Bois  (Seine), 
un  lot  de  15  Pêches  appartenant  aux  variétés  Early  Beatrix, 
Early  Rivers,  Amsden,  Alexander,  Cumberland,  Waterloo,  ainsi 
qu'une  petite  corbeille  de  Prunes-Pêches.  Ces  fruits  sont  jugés 
beaux  par  le  Comité  d'Arboriculture  fruitière,  sur  la  proposition 


374  PUOCÈS-VERBAUX. 

duquel  une  prime  de  2"  classe  est  accordée  à  M.  Lepère,  qui 
renonce  à  la  recevoir. 

7"  Par  M.  Lardin  (Arlhur),  arboriculteur  à  Montreuil-sous-Bois 
(Seine),  un  panier  contenant  douze  Pêches  Amsden  et  douze 
Pêches  Alexan  ier,  très  beaux  fruits  pour  la  présentation  des- 
quels il  reçoit  une  prime  de  1"  classe. 

8°  Par  M.  Margottin  (Charles),  fils,  horticulteur  à  Bourg-la- 
Reine  (Seine),  un  lot  de  Pêches  et  de  Brugnons  de  vingt-trois 
variétés,  que  le  Comité  d'Arboriculture  fruitière  déclare  être  des 
fruits  magnifique>^pour  la  grosseur  ainsi  que  pour  le  coloris,  et 
pour  la  présentation  desquels  il  demande  qu'il  soit  donné  une 
prime  de  l"""  classe,  en  exprimant  des  regrets  de  ce  que  le  règle- 
ment ne  lui  permet  pas  de  demander  une  récompense  plus  éle- 
vée. —  Celte  demande  est  favorablement  accueillie  par  la  Com- 
pagnie. 

AI.  Margollin,  père,  fait  connaître  la  culture  spéciale  qui  a 
donné  ces  beaux  fruits.  Les  arbres  qui  les  ont  produits  sont  tous 
cultivés  en  pots.  On  les  tient  pendant  l'hiver  dans  une  serre  non 
chauffée,  dans  le  seul  but  de  leur  fournir  un  abri.  Dès  que  la 
température  s'est  définitivement  ndoucie,  vers  le  20  mai,  on  les 
retire  de  la  serre  et  on  les  transporte  en  plein  jardin.  Leurs 
fruits  sont  alors  en  général  de  la  grosseur  d'une  noisette.  La 
végétation  des  arbres  ainsi  traités  est  très  satisfaisante,  ils  ne 
sont  jamais  envahis  par  des  insectes  et  les  fruits  qu'ils  produisent 
sont  excellents,  très  beaux  en  outre,  comme  on  le  voit  par  les 
spécimens  déposés  sur  le  bureau.  Ces  fruits  ne  sont  donc  pas 
forcés^  mais  simplement  avancés.  Cette  culture  ayant  pris  beau- 
coup de  développement  et,  par  suite,  les  serres  de  son  établisse- 
ment étant  devenues  insuffisantes,  M.  Margottin  place  un  certain 
nombre  de  ces  Pêchers  devant  un  mur  et  les  abrite  au  moyen 
de  châssis.  Avec  cette  seconde  disposition  il  obtient  les  mêmes 
résultats  qu'avec  la  première. 

9"  Par  M.  Max. Cornu,  professeur  de  culture  au  Muséum  d'His- 
toire naturelle,  un  fruit  (sj'ncarpe)  du  TorneU'i  frac/?'ans  Gutier. 
iScindapsus pei-tusiis  Kom.],  i)Our  la  présentation  duquel  il  lui 
est  adressé  de  vifs  remerciements. 

M.  Cornu  donne  de  vive  voix  des  renseignements  sur  ce  fruit. 


SÉANCE   DL'    22   JUILLET    -1886.  375 

Il  fait  d'abord  remarquer  cette  singularité  que  le  fruit  du  Tor- 
nelia,  qui  est  non  seulement  comestible,  mais  encore  agréable  et 
très  parfumé,  soit  produit  par  une  plante  de  la  famille  des  Aroï- 
dées  dont  presque  toutes  les  espèces  sont  acres  ou  même  très 
vénéneuses.  Cette  plante  est  aquatique,  curieuse  pour  ses  grandes 
et  belles  feuilles,  qui  sont  percées  de  grands  Irons  nettement 
circonscrits.  Ses  fleurs  sont  blanches.  Quant  à  sa  fructification, 
elle  constitue  une  masse  oblongue,  épaisse  d'environ  sept  ou 
huit  centimètres,  longue  d'environ  quinze  centimètres,  qui  est 
la  réunion  d'un  grand  nombre  de  fruits  serrés  les  uns  contre  les 
autres  et  portés  sur  un  gros  axe  central.  Chacun  de  ces  fruits 
comprend  une  portion  inférieure,  blanchâtre,  succulente,  dans 
laquelle  on  trouve  rarement  une  graine,  et  d'une  portion  supé- 
rieure, surmontant  la  première  et  constituant  une  sorte  de  disque 
verdàtre,  à  contour  hexagonal,  non  comestible.  Ce  fruit  a  une 
saveur  intermédiaire  entre  celles  de  l'ananas  et  du  melon.  Il  est 
bon  de  le  manger  un  peu  avant  qu'il  soit  complètement  mûr, 
car  à  sa  parfaite  maturité  il  est  trop  sucré.  Le  Tornelia  est  assez 
souvent  cultivé  dans  les  serres  surtout  à  cause  de  son  beau  feuil- 
lage. Il  exige  beaucoup  de  chaleur  pour  fructifier. 

10"  Par  M.  Cornu  (Max.),  au  nom  du  Muséum  d'Histoire  natu- 
relle, deux  branches  du  Prunus  Pissardi  Carr.,  qui  portent  cha- 
cune un  fruit  presque  mûr.  Sur  la  proposition  du  Comité  d'Ar- 
boriculture d'ornement,  il  est  accordé,  pour  cette  présentation, 
une  prime  de  V  classe  à  laquelle  M.  Cornu  (Max.)  déclare 
renoncer. 

M.  Maurice  de  Yilmorin  fait  observer  que  le  Prunus  Pissardi, 
quoique  introduit  de  Perse  en  France  à  une  date  peu  éloignée, 
s'est  rapidement  répandu,  à  titre  d'espèce  ornementale,  à  cause 
de  la  beauté  de  son  feuillage  rouge.  Maintenant  qu'il  commence 
à  donner  du  fruit,  on  pourra  en  faire  des  semis,  et  il  y  a  lieu 
d'espérer  qu'on  parviendra  ainsi  à  en  obtenir  des  variétés  encore 
plus  méritantes  que  le  type.  Le  fruit  de  cet  arbre  est  une  Prune 
d'un  rouge  foncé,  qui  a  la  forme  et  la  grosseur  d'une  Prune 
de  Reine-Claude  ordinaire.  La  saveur  en  est  assez  agréable. 

M.  Jamin  (Ferd.)  dit,  de  son  côté,  que  le  Prunus  Pissardi  se 
recommande  parce  que,  à  l'inverse  de   ce  qui  a  lieu  pour  la 


376  PROCÈS-VERBAUX. 

généralité  des  arbres  et  arbustes  à  feuillage  coloré,  comme  le 
Hêtre  pourpre,  le  Noisetier  pourpre,  etc.,  il  accentue  la  colora- 
tion de  ses  feuilles  à  mesure  que  la  saison  avance.  L'examen  des 
fruits  qu'il  produit  montre  que  cet  arbre  est  un  Prunier  Mirobo- 
lan  à  feuillage  coloré. 

11°  Par  M.  Paul  Leclerc,  jardinier  chez  M.  Finet,  à  Argenteuil 
(Seine  et-Oise),  deux  belles  Orchidées  ffeuries,  savoir:  1°  VAe- 
rides  crassifolivm,  plante  du  Moulmein  et  de  la  Birmanie, repré- 
senté par  une  variété  d'un  beau  coloris,  et  2"  VOncidium  crispum 
splendidum,  variété  d'une  grande  beauté.  —  Une  prime  de 
3®  classe  est  accordée  à  M.  P.  Leclerc  particulièrement  pour  son 
Oncidium . 

12°  Par  M.  Dallé,  horticulteur,  rue  Pierre-Charron,  à  Paris, 
les  quatre  Orchidées  suivantes  :  Masdevallia  Harryana  Denissoni, 
de  la  Nouvelle-Grenade,  PhaJxnopsis  vio/acea,  de  l'île  de  Java, 
Anguloa  uniflora,  du  Pérou,  Callleya  Mendeli,  du  Brésil.  Il 
ol)lient,  pour  ce  lot,  une  prime  de  3®  classe. 

13°  Par  M.  Piigault,  jardinier  chez  M"'^  Bertrand,  à  La  Queue- 
en-Brie  (Seine-el-Oise),  un  pied  fleuri  de  Z^/.sa  grandifloi'a^  Orchi- 
dée terrestre  de  l'Afrique  australe,  et  un  bouquet  de  Heurs  d'An- 
thurium  Scherzerianum.  Il  lui  est  donné  une  prime  de  3*  classe 
pour  son  Disa  et  une  prime  de  1'"  classe  pour  ses  Anihurium. 

M.  Rigault  dit,  dans  sa  note  de  présentation,  que  son  intention, 
en  apportant  le  Disa,  a  été  de  faire  connaître  combien  il  est  facile 
de  cultiver  cette  belle  plante  et  d'en  obtenir  une  brillante  llo- 
raison.  Il  suffit  pour  cela  de  ne  pas  trop  la  chauiïer.  La  partie 
la  plus  froide  et  la  plus  aérée  d'une  serre  à  Odontoglossum 
lui  convient  très  bien.  Il  faut,  en  outre,  lui  donner  fort 
peu  d'eau  en  hiver,  l'arroser,  au  contraire,  abondamment  dès 
le  printemps  et  pendant  toute  sa  période  végétative.  Pendant 
l'été,  on  doit  la  tenir  dans  la  serre  la  plus  froide  et  la  plus  aérée 
qu'on  ait  à  sa  disposition.  Elle  se  plaît  dans  la  terre  de  Bruyère 
fibreuse,  concassée,  mélangée  de  racines  de  Bruyère  et  à  laquelle 
on  ajoute  du  sphagnum  avec  quelques  morceaux  de  charbon  de 
bois.  On  rempote  la  plante  immédiatement  après  sa  floraison, 
c'est-à-dire  dans  la  première  quinzaine  du  mois  d'août,  et  le  pot 
qui  doit  la  recevoir  reçoit  un  épais  drainage  qui  arrive  jusque 


SÉANCE    DU  22   JUILLET    1886.  377 

vers  le  milieu  de  sa  hauteur.  AI.  Rigault  dit  que  ce  mode  de 
culture  lui  donne,  depuis  douze  années,  d'excellents  résultats. — 
Quant  aux  inflorescences  &'  Anlhurium  Scherzerianum  que  M.  Ri- 
gault a  déposées  sur  le  bureau,  le  Comité  de  Floriculture  a 
remarqué  l'ampleur  extraordinaire  et  la  diversité  de  coloris  qui 
distinguent  leurs  spathes.  Toutes  sont  prises  sur  des  plantes  obte- 
nues de  semis. 

14°  Par  M.  Millet,  horticulteur  à  Bourg-la-Reine,  des  fleurs 
coupées  de  sept  variétés  de  Glaïeuls  hâtifs,  savoir  :  Arsinoë,  An- 
gèle,  Crystal  Palace,  Enfants  de  Nancy  [Lemoinei),  Isoline, 
Princesse  de  Galles,  et  Victoria. 

15"  Par  MM.  Yilmorin-Andrieux,  horticulteurs-grainiers,  quai 
de  la  Mégisserie,  une  nombreuse  série  de  fleurs  coupées  variées 
et  une  collection  de  Capucines  naines  [Tropseolum]  en  pots.  Les 
fleurs  coupées  sont  :  une  collection  de  16  variétés  de  Phlox  Drum- 
mondi  k  grandes  fleurs  et  de  6  variétés  du  même  Phlox  nain; 
une  collection  de  13  variétés  de  Giroflées  Quarantaine  et  Paii- 
sienne;  5  variétés  d'Immortelles  ou  Xeranthrmum  annuum;  une 
boîte  de  Pétunias  variés  à  très  grandes  fleurs,  de  la  race  super- 
bissima;  enfln  un  bouquet  de  Matricaire  inodore  [Matricaria  ino- 
dorn)  double.  —  Sur  la  proposition  du  Comité  de  Floriculture,  il 
est  accordé  trois  primes  de  S*'  classe  pour  la  collection  de  Capu- 
cines, pour  celle  de  Phlox  de  Drummond  à  grandes  fleurs  et 
pour  celle  de  Giroflées,  ainsi  qu'une  prime  de  3*  classe  pour  la 
série  de  fleurs  de  Pétunias;  mais  MM.  Yilmorin-Andrieux  re- 
noncent à  recevoir  ces  récompenses,  leur  but,  en  faisant  la  pré- 
sentation du  lot  que  la  Compagnie  a  sous  les  j'eux,  ayant  été 
seulement  de  faire  connaître  leurs  plantes. 

M.  Michel,  chef  des  cultures  de  MM.  Vilmorin-Andrieux,  dit 
que  les  Phlox  de  Drummond  nains  ont  été  apportés  pour 
prouver  que  cette  race  est  maintenant  bien  fixée,  contrairement 
à  ce  que  paraissaient  croire  diverses  personnes  la  première  fois 
qu'elles  ont  vu  ces  plantes.  —  La  Matricaire  inodore  double  doit 
être  traitée  comme  plante  bisannuelle.  Semée  avant  l'hiver,  elle 
fleurit  de  bonne  heure.  Elle  est  susceptible  de  prendre  un  tel 
développement  qu'on  en  voit  des  toufl'es  atteindre  un  mètre  de 
diamètre.   Elle  fleurit  très  abondamment.   Quant  aux  Immor- 


378  PROCES-VERBAUX 

telles  {Xerantlinnun  annuum),  le  point  de  départ  pour  elles  a 
été  l'Immortelle  de  Belleville  ou  Immortelle  ordinaire  dont  les 
fleurs  (capitu'es)  sont  violettes.  La  culture  en  a  obtenu  des  va- 
riétés formant  des  pieds  plus  compacts  et  donnant  des  tleiirs  de 
diverses  nuances,  depuis  le  blanc  jusqu'au  violet  intense.  Ce 
sont  des  plantes  très  rustiques,  qu'il  est  bon  de  semer  en  place, 
en  automne,  de  manière  à  n'avoir  pas  à  leur  faire  subir  un  repi- 
quage, attendu  qu'elles  se  prêtent  mal  à  cette  opération,  à  cause 
de  leur  racine  pivotante. 

IG"  Par  M.  Schwartz,  jardinier  cliez  M.  Lemercier,  à  Bagnenx, 
deux  bouquets  de  Iiemes-Marguerite&.  Ces  fleurs  viennent  de 
plantes  qui  ont  été  semées  et  élevées  sous  verre,  sans  rempotage, 
puis  mises  en  pleine  terre,  sans  abri,  au  commencement  du  mois 
de  mai. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général  procède  au  dépouillement  de  la  cor- 
respondance, qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

\°  Une  lettre  par  laquelle  M.  Abel  Myard,  Vice-Président  de 
la  Société  d'Horticulture  de  Châlon-sur  Saône,  annonce  l'envoi 
d'une  photographie  qui  représente  une  machine  inventée  par 
lui  et  servant  à  monter  les  bouquets.  Cette  photographie  est 
accompagnée  d'un  numéro  du  journal  Le  Courrier  de  Saône-et- 
Loire  qui  contient  un  article  consacré  à  la  description  détaillée 
de  la  Douquptu're  de  M.  Myard. 

2°  Une  lettre  dans  laquelle  M.  Tabar,  père,  horticulteur  à  Sar- 
celles (Seine-Pt-Oise),  rapporte  avoir  complètement  délivré  un 
Pommier  des  atteintes  des  Pucerons  lanigères  qui  l'avaient  en- 
vahi, en  enduisant  toutes  les  parties  attaquées  avec  du  goudron 
de  gaz  appliqué  au  moyen  d'une  brosse.  Depuis  qu'il  a  employé 
ce  traitement,  M.  Tabar  n'a  plus  vu  un  seul  de  ces  insectes,  et 
l'arbre  a  acquis  une  telle  vigueur  qu'il  a  développé,  cette  année, 
des  rameaux  de  0'",80  à  1  mètre. 

3°  Des  demandes  de  délégués  devant  remplir  les  fonctions  de 
Jurés  :  1°  à  l'Exposition  que  l'Association  horticole  lyonnaise 
tiendra  à  Lyon  du  9  au  13  septembre  prochain; 

2°  A  celle  qui  aura  lieu  à  Neuilly-Plaisance,  du  1"'  au  9  août; 


SÉANCES  DES   8   ET   22   JUILLET    1886.  *      379 

3"  A  cellequi  sera  tenue  à  Montmorency,  du  11  au  20  septembre 
prochain. 

La  Société  sera  représentée  à  Lyon  par  M.  Verdier  (Eugène), 
à  Neuilly-Plaisance  par  M.  Lepère. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée,  M.  le  Secré- 
taire-général signale  une  circulaire  par  laquelle  M.  le  Ministre 
de  l'Instruction  publique  avertit  que  son  attention  a  été  ap- 
pelée sur  les  inconvénients  que  présente  la  date  des  vacances 
de  Pâques  pour  la  réunion  annuelle  des  Sociétés  savantes.  Il  est 
disposé  à  y  substituer  les  vacances  de  la  Pentecôte;  «  mais,  dit 
la  circulaire  de  M.  le  Ministre,  avant  de  prendre  une  décision, 
je  tiens  à  connaître  votre  avis,  et  je  vous  serai  obligé  de  me  le 
transmettre  dans  le  plus  bref  délai  possible.  « 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


=>&-= 


NOMINATIONS 


SÉANCE   DU    8   JUILLET   1886 

MM. 

Darbour   (Paul-Edouard),  pépiniériste  k  Torcy-Sedan  (Ârdennes), 

présenté  par  MM.  Cliargueraud  et  Lapierre. 
FouRNiER  (le  docteur  Alfred),  professeur  à  la  faculté  de  médecine, 

rue  Saiot-James,  àNeuilly,  et  rue  Volney,  1,  à  Paris,  présenté  par 

MM.  P.  Duchartre  et  Bleu. 

SÉANCE   DU   22   JUILLET   I88I) 

MM. 
Cazenave  (Albert),  avocat,  anciea  conseiller  de  préfecture,  à  Persan 

par  Auch  (Gers),  présenté  par  MM.  Bleu  et  Chargueraud. 
Garlin  (Cyrille-François),  horticulteur,  boulevard  de  la  Gare  de 

Grenelle,  22,  à  Issy  (Seiue),  présenté  par  iMM.  Curé  et  N.  Laurent. 


380       .  RAPPORT 

RAPPORTS 


Rapport  sur  ux  livre  de  MM.  Portes  et  Ruyssen  (1); 
M.  Gaillardon,  Rapporteur. 

Messieurs, 

J'ai  l'honneur  d'appeler  votre  attention  sur  le  récent  ouvrage 
de  MM.  Portes  et  Ruyssen,  Traitp  de  la  Vigne  et  de  sesproduitH. 

Le  premier  volume  (le  seul  paru)  semble  tout  particulière- 
ment intéresser  la  Société  d'Horticulture  :  l'histoire  de  la  Vigne, 
depuis  les  temps  les  plus  reculés  et  sous  toutes  les  latitudes,  y 
est  traitée  magistralement  ;  puis  l'ampélographie,  la  monogra- 
phie de  tous  les  cépages  connus,  leur  synonymie  ;  enfin  une 
étude  complète  sur  le  climat,  le  terrain,  les  engrais  et  l'exposi- 
tion. «  Ce  livre,  dit  M.  Ghatin,  dans  une  préface  qui  mérite 
«  d'être  citée  tout  entière,  est  une  œuvre  considérable,  n'ayant 
;<  laissé  sans  examen  aucune  des  (|uestions  importantes  de  la 
«  culture  générale  de  la  Vigne,  (ju'il  s'agisse  de  faits  pratiques 
'i  ou  d'applications  de  la  science.  » 

Son  but  est  nettement  défini  par  les  auteurs  qui  disent  dans 
l'introduction  :  c  La  Viticulture  est,  chez  nous,  une  tête  sans 
«  corps.  Elle  a  des  généraux,  des  généraux  parfois  illustres, 
«  et  pas  de  soldats.  C'est  cette  milice  qu'il  s'agit  de  constituer 
"  à  bref  délai  et  d'emprunter  à  la  source  même  de  notre  vie 
«  nationale,  à  l'école  primaire,  en  y  faisant  figurer  renseignement 
«  viticole  ailleurs  que  sur  les  programmes.  » 

Cette  question  ne  peut  vous  laisser  IndifTérenls;  que  dis-je, 
elle  vous  passionnera  lorsque  vous  aurez  lu  et  constaté  les 
immenses  progrès  de  l'Industrie  viticole  chez  nos  voisins. 

En  dehors  des   renseignements  spéciaux   sur   la  culture  des 
Raisins  en  serres,  sur  les  phénomènes  chimiques  et  phj'siques 
de  la  maturation,  vous  serez  heureux,  Messieurs,  de  retrouver 
dans  ce  livre  l'expression  du  patriotisme  le  plus  ardent,  lavéri- 

(1)  Déposé  le  2:i  mars  1880. 


SUR  UN  UUYUAGE  DE  M.  VAUVEL.  381 

table  foi  de  l'apôtre  qui  veut  convaincre  et  qui  veut  rendre  la 
France  à  la  Vigne. 

Je  termine,  Messieurs,  mais  je  ne  veux  pas  oublier  de  vous 
dire  que  l'œuvre  de  MM.  Portes  et  Ruyssen  prouve  les  recher- 
ches les  plus  étendues  et  les  plus  complètes  sur  la  matière; 
c'est  une  véritable  encyclopédie  et  vous  serez,  charmés  de  re- 
trouver à  chaque  page  des  citations  de  vos  savants  confrères  : 
les  Carrière,  les  Duchartre,  les  Prillieux,  les  Cornu,  etc. 

C'est  un  hommage  indirect,  Messieurs,  rendu  à  notre  Société, 
puisqu'il  semble  établi  une  fois  de  plus  que  personne  ne  peut 
traiter  ces  questions  d'horticulture,  d'économie  agricole,  d'in- 
térêt général,  sans  s'appuyer  sur  les  travaux,  nous  pouvons 
dire  sur  les  découvertes  scientifiques  des  membres  les  plus 
autorisés  et  les  plus  compétents  de  la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture. 

Rapport   sur   un    ouvrage    de  m.   Vauvel 

RELATIF  A  LA  CULTURE  DE  l'AsPERGE  (1); 
M.  BouRDix,  Rapporteur. 

Messieurs, 

Chargé  par  M.  le  Président  d'examiner  la  brochure  que  vient 
de  publier  M.  Vauvel  sur  la  culture  de  l'Asperge,  j'en  ai  fait 
une  lecture  attentive.  J'ai  reconnu  que  l'auteur  était  dans  le 
vrai  et  qu'il  connaissait  parfaitement  la  manière  de  cultiver 
l'Asperge.  Aussi  donne-t-il  d'excellents  renseignements  :  l"sur 
la  nature  du  sol  qui  convient  à  cette  culture; 

2°  Sur  la  manière  de  récolter  la  graine,  de  la  semer  et 
d'élever  le  plant,  de  le  planter,  de  le  cultiver  ensuite  jusqu'à 
la  récolle,  pour  en  recueillir  finalement  le  produit,  venu  soit 
naturellement,  soit  après  culture  forcée. 

Je  ne  saurais  donc  trop  recommander  cette  brochure,  dont 
la  lecture  peut  être  très  utile  aux  personnes  qui  ne  connais- 
sent pas  à  fond  la  culture  de  l'Asperge. 

(1)  Déposé  le  10  juin  1886. 


ssî".  rapport 

Rapport  de  la  Commission  nommée  pour  visiter  l'établissement 
d'horticulture   de   m.  Poirier   (Auguste),  rue  de  la  Bonne- 
Aventure,  A  Versailles  (Seine-et-Oise)  [\  )  ; 
M.  Delaville  (Gh.),  Rapporteur. 

Sur  la  demande  de  M.  Poirier,  une  Commission  a  été 
nommée  pour  visiter  ses  cultures,  et  particulièrement  sa  très 
belle  et  nombreuse  collection  de  Pelargonium.  Le  12  avril  der- 
nier, plusieurs  membres  ont  été  convoqués  pour  se  rendre  chez 
M.  Poirier,  au  nombre,  je  crois,  de  douze.  Mais,  à  notre  grand 
regret,  il  n'y  a  eu  de  présents  que  MM.Forgeot,  Hoibian  (Jean), 
Welker  et  Delaville  (Charles). 

En  raison  de  notre  faible  nombre,  nous  avons  prié  M.  Bertin 
père  de  se  joindre  à  nous,  ce  qu'il  a  bien  voulu  faire,  à  notre 
grande  satisfaction,  et  aussi  de  vouloir  bien  présider  notre  Com- 
mission ;  ces  messieurs  ont  désigné  votre  serviteur  pour  en  être 
le  Rapporteur. 

M.  Foucard  s'est  excusé  par  lettre  de  ne  pouvoir,  à  son  grand 
regret,  se  rendre  à  l'invitation  qui  lui  avait  été  adressée.  Je 
pense  bien  aussi  que,  si  les  autres  membres  ont  fait  défaut  mal- 
gré la  convocation,  ils  ont  eu  pour  cela  des  motifs  bien  réels, 
car  il  serait  fort  regrettable  de  voir  des  collègues  négliger  par 
simple  indiflerence  de  se  rendre  aux  convocations  des  Commis- 
sions. 

Comme  je  le  dis  plus  haut,  notre  but  principal  était  d'exami- 
ner la  grande  et  belle  collection  de  Pelargonium  que  possède 
M.  Poirier  et  de  constater  la  beauté  de  ces  plantes  ainsi  que 
leur  excellente  culture. 

Dans  la  serre  n°  1,  qui  est  toute  en  fer,  en  forme  de  bâche 
hollandaise,  et  longue  de  15  mètres  sur  3  mètres  de  largeur,  se 
trouvaient  4,000  plantes,  dont  environ  loO  fortes  et  déjà  bien 
fleui'ies. 

Les  variétés  dominantes  sont  :  Gloire  Lyonnaise,  Constance, 
Jules  Chrétien,  Avalanche,  blanc,  Marie  NicoUe,  rouge  vermil- 

(1)  Déposé  le  27  mai  1886. 


SUR  l'Établissement  de  m.  poirier.  383 

Ion,  Duchesse  des  Gars,  blanc  pur,  Secrétaire  Cusin,  saumon, 
variété  extra-belle,  d'une  floraison  très  abondante  jusqu'à  la  fin 
de  la  saison,  Marquise  d'Harambure,  Sirdik,  à  fleurs  plus  grêles 
que  dans  le  Constance,  Mistress  Parker^  à  feuilles  panachées  de 
blanc  et  à  fleurs  semi-doubles  rose  tendre,  ainsi  que  d'autres 
à  fleurs  doubles  et  simples,  variées  et  bien  choisies,  toutes  de 
coloris  bien  brillant,  donnant  de  fortes  ombelles  qui  se  tiennent 
très  bien  sans  le  secours  de  tuteurs.  Nous  avons  aussi  remar- 
qué les  variétés  Maxime  Cornu,  à  fleurs  d'un  rose  extra-beau, 
Etincelle,  d'un  beau  rouge,  Majesté,  d'un  rose  légèrement  sau- 
monné,  fleurissant  beaucoup,  M.  Strut,  très  belle  plante,  mais 
toujours  très  difficile  à  la  multiplication,  car  les  tiges,  tout  en 
fleurissant  beaucoup,  ne  s'allongent  pas, 

La  serre  n°  2,  semblable  à  la  première  comme  construction 
et  dimensions,  renfermait  aussi  des  plantes  du  même  genre. 

Les  serres  n°  3  et  4  ont  chacune  8  mètres  de  long  sur 
3  mètres  de  large;  elles  sont  en  fer  et  de  forme  hollandaise. 

La  serre  n"  3  contenait  1,200  Pelargoniwn,  qui,  comme  ceux 
des  précédentes,  étaient  des  plantes  de  très  bon  choix. 

La  serre  n°  4  renfermait  des  Pandanus,  Palmiers  et  autres 
plantes  vertes,  au  nombre  d'environ  1,200,  très  belles  et  de 
bonne  santé. 

La  serre  n"  5,  en  bois  et  fer,  de  forme  hollandaise,  a  14  mètres 
de  long,  3  mètres  de  large.  Elle  était  remplie  de  Rosiers  nains 
variés,  en  préparation  pour  la  floraison.  Tous  ces  Rosiers  étaient 
de  très  belle  venue. 

La  serre  n°  6,  en  bois  et  fer,  a  1 4  mètres  de  long  sur  3  mètres  de 
large.  Il  y  avait  environ  'i, 000  Pelargonium,  toujours  très  beaux. 

En  outre  des  serres  de  ce  premier  jardin,  on  compte  200  châssis 
avec  coff'res,  dont  150  garnis  de  Pelargonium.  Nous  avons  recon- 
nu, par  l'examen  de  ces  quantités  considérables  de  Pelargonium, 
que  M.  Poirier  s'attache  à  ne  cultiver,  en  fait  de  variétés  anciennes 
et  nouvelles,  que  des  plantes  de  bonne  tenue,  de  floraison 
abondante  et  durable;  si  je  ne  les  signale  pas  en  détail,  c'est 
qu'elles  sont  en  partie  connues  et  qu'elles  ont  déjà  été  mention- 
nées. 

Dans  un  autre  jardin  attenantaupremier, nous  avons  vu  :  1°  une 


384  HAl'l'OHT 

grande  serre  de  I  o"",oO  de  long,  en  bois  et  fer,  remplie  de  Rosiers- 
tige  très  variés,  formant  des  têtes  superbes;  2°  une  serre  hollan- 
daise, de  14  mètres  de  long,  remplie  de  plantes  en  godet,  au 
nombre  de  4,000  environ,  pour  les  garnitures;  3°  une  autre  serre 
semblable  où  il  y  avait  600  Pelargoniwn  en  grosses  plantes; 
4°  une  serre  spéciale  pour  le  forçage  des  Rosiers,  où  il  y  avait 
200  Rosiers-tige  bien  fournis;  5*^  deux  autres  serres  de  15  mètres 
de  long,  dont  l'une  en  pente  et  l'autre  hollandaise,  remplies  de 
plantes  diverses. 

M.  Poirier  cultive,,  avec  son  matériel  très  bien  agencé,  environ 
30,000  plantes,  savoir  :  ces  Pelargoniuni,  des  Verveines  très 
variées,  des  Héliotropes,  Agerdlum,  et  toutes  les  plantes  indis- 
pensables pour  la  garniture  des  jardins.  Car,  en  outre  de  son 
important  établissement,  il  fait  l'entreprise  de  jardins  particu- 
liers où  il  place  la  plus  grande  partie  de  ces  marchandises. 

Il  possède  aussi  en  très  beaux  sujets  des  arbres  et  arbustes 
à  feuilles  persistantes  et  tombantes,  en  très  grand  nombre,  tou- 
jours préparés  pour  la  transplantation  à  toutes  les  époques  de 
l'année^,  voire  même  des  Conifères  en  espèces  et  variétés  d'un 
bon  choix  et  en  forts  sujets. 

Il  faut  dire  aussi  que  ses  cultures  s'étendent  sur  12,000  mètres 
de  terrain  divisé  en  quatre  jardins.  Toutes  les  parties  de  ces  jar- 
dins sont  remplies  de  plantes  propres  à  satisfaire  à  tous  les  be- 
soins dans  ses  entreprises. 

Comme  détail  particulier,  qu'il  nous  soit  permis  de  faire 
connaître  la  prospérité  de  notre  collègue. 

M.  Poirier  (Auguste)  débutait  en  1867,  dans  des  conditions  très 
restreintes,  avec  un  petitjardin  de  300  mètres  et  quatre  châssis,  et 
encore  ce  jardin  n'était-il  pas  sa  propriété.  Par  son  intelligence, 
son  travail  assidu,  il  est  parvenu  à  créer  un  établissement  très 
important,  qui  lui  appartient  en  toute  propriété.  Sa  digne  épouse 
a  aussi,  par  une  égale  activité,  largement  contribué  à  sa  prospé- 
rité; car  c'est  avec  plaisir  que  nous  avons  entendu  ce  chef  de 
famille  faire  lui-même  l'éloge  de  son  épouse,  afin  de  bien  nous 
faire  savoir  que  le  mérite  n'était  pas  à  lui  seul.  En  son 
absence^  motivée  par  ses  travaux  de  l'extérieur,  c'est  M"'  Poirier 
qui  dirige  et  surveille  tous  les  travaux  de  l'établissement. 


SUR    LES    CULTURES    DE   M.    DUVAL    (LÉOn).  385 

Nous  constatons  que  là  partout  régnent  l'ordie  et  la  pro- 
preté. 

La  Commission  s'accorde  à  demander  l'insertion  de  ce  Rapport 
dans  l'un  des  plus  prochains  cahiers  du  Journal,  ainsi  que  son 
renvoi  à  la  Commission  des  Récompenses,  pour  que  Al.  Poirier, 
notre  collègue,  reçoive  une  récompense  digne  de  son  mérite  et 
de  l'importance  des  bonnes  cultures  que  nous  avons  été  appelés 
à   visiter  chez  lui. 

RaPI'ORT    sur    les    CULTURES 

DK  M.  Léon  Duval,  a  Versailles  (I)  ; 
M.  Paul  Hariot,  Rapporteur.- 

Messieurs, 

Le  Comité  de  FloricuUure  de  la  Sociélé  nationale  d'Horti- 
culture de  France  avait^  dans  sa  séance  du  11  mars  dernier,  sur 
la  demande  qui  lui  en  avait  élé  faite,  nommé  une  Commission 
chargée  de  visiter  les  cultures  de   M.   L.   Duval,  de   Versailles. 

Cette  Commission,  composée  de  MM.  Savoye,  Président  ;Poiret- 
Delan,  Chenu,  L.  Delaville^  Parisot,  Delamarre,  Boizard,  Ver- 
dier  (Rugène),  Verdier  (Charles).  Leclerc  (Paul),  Chargueraud, 
Renault,  Jolibois,  Bourin,  Fontaine,  Landry  et  Hariot,  Secré- 
taire-rapporteur, s'est  réunie  le  22  mars,  à  deux  heures,  au 
lieu  indiqué. 

Les  cultures  de  M.  L.  Duval  avaient  déjà  fait  précédemment 
l'objet  d'un  Rapport  de  M.  Foucard,  à  la  suite  d'une  visite  qui 
avait  eu  lieu  le  20  août  1883.  Le  Rapporteur  insistait  surtout 
sur  le  genre  d'installation  adopté  et  dont  M.  Duval  se  trouvait 
très  satisfait  au  point  de  vue  de  l'économie  et  de  la  commo- 
dité du  travail  ;  il  concluait  en  demandant  à  la  Commission  des 
Récompenses  une  récompense  des  plus  élevées  pour  «  cet 
«  intelligent  et  infatigable  horticulteur  qui  en  est  parfaitement 
il.  digne  ». 

Notre  lâche  se   trouvait  donc   bien  simplifiée    ot    nous  nous 

(i)  Déposé  le  lOjum  1886. 

2.) 


386  RAPPORT 

sommes  surtout  attachés  aux  Orchidées  et  aux  Cyclamens  qui 
sont,  dans  l'établissement  de  M.  Duval,  l'objet  de  soins  tout 
spéciaux. 

En  -1883,  M.  Duval  ne  possédait  encore  que  40  ou  50  Orchidées; 
mais,  voyant  avec  quelle  rapidité  ces  jolies  plantes  commen- 
çaient à  se  répandre  dans  les  serres  des  amateurs  et  l'engoue- 
ment qu'on  y  attache  de  plus  en  plus,  il  songea  à  les  cultiver 
sur  une  grande  échelle.  L'achat  direct  aux  importateurs  d'abord 
et  l'importation  directe  ensuite,  lui  parurent  les  seuls  moyens 
véritablement  pratiques  qui  lui  permissent  d'accroître  ses  col- 
lections rapidement  et  à  des  prix  rémunérateurs.  Lors  de  notre 
visite,  deux  serres  étaient  déjà  consacrées  aux  Orchidées  et, 
pour  l'automne  prochain,  notre  zélé  collègue  nous  annonçait 
la  construction  de  trois  ou  quatre  autres  serres  semblables. 

Le  chiffre  des  Orchidées  qui  sont  actuellement  cultivées  chez 
M.  L.  Duval  peut  déjà  être  évalué  à  environ  5,000  pieds,  sans 
compter  les  Cypripedlwn  dont  la  culture  se  fait  surtout  en  vue 
de  la  fleur  coupée.  Nous  pouvons  citer  principalement  les 
Odontoglossum  Alexandrie,  au  nombre  de  1,800,  parmi  lesquels 
près  de  200  étaient  en  fleur  lors  du  j)assage  de  la  Commis- 
sion ;  les  Lxlia  piirpurala,  150  environ,  de  même  que  les 
Oncidium  Po.pilio,  Lycasle  Skinneri,  Cattleya  Mossix  QiTrianse, 
etc.  Nous  avons  encore  remarqué  un  nombre  assez  considé- 
rable de  Lxlia  Perrinii,  Oncidium  crispum,  dasytile  et  concohir 
qui  venaient  d'arriver,  provenant  d'importation  directe,  la 
première  qui  ait  été  elTectuée  jusqu'à  ce  jour. 

Le  grand  mérite  de  M.  Duval  nous  paraît  être  de  rechercher 
surtout  un  mode  de  culture  pratique,  peu  coûteux  et  pouvant 
s'accorder  avec  les  autres  cultures  marchandes.  A  cet  effet,  les 
paniers  de  certaines  Orchidées,  des  Cattleya  par  exemple,  sont 
accrochés  au-dessus  des  Dracxna  ou  des  autres  plantes  sou- 
mises au  forçage  II  y  a  là  économie  de  place  et  de  main- 
d'œuvre,  ce  voisinage  ne  paraissant  nuire  en  rien,  et  les  plantes 
ainsi  traitées  ne  semblant  pas  s'en  porter  plus  mal.  Ce  mode 
de  culture,  joint  à  la  quantité  des  exemplaires  cultivés  et,  par 
suite,  la  diminution  notable  qui  s'ensuivra  dans  le  prix  de 
vente,  nous  semble  avoir  réalisé  un  progrès  sensible  dans  la 


sua   LES    CULTl'RKS    DE   M.    DUVAL   (LÉON)  .  387 

culture  des  Orchidées  en  France  et  mérite  de  fixer  l'attention 
des  amateurs  de  ces  belles  plantes. 

M.  L.  Duval  revenant  sur  ce  sujel,  au  mois  d'avril  dernier, 
dans  une  séance  de  la  Société  d'Acclimatation,  présentait  un 
certain  nombre  d'Orchidées  de  serre  froide  qu'il  avait  pu 
conserver  pendant  l'hiver  par  3  ou  4  degrés  seulement  au- 
dessus  de  zéro  :  ces  mêmes  plantes  [0 lontoglossiwi  Alexandrie , 
Cattleya  Mossiœ,  C.  crispa,  C.  Gaskeliana,  etc.),  s'étaient  par- 
faitement accommodées  d'un  simple  abri  en  plein  air,  pendant 
l'été  de  l'année  passée.  Le  point  le  plus  important  paraît  être, 
dans  ce  cas,  de  les  soustraire  aussi  complètement  que  possible 
à  la  sécheresse  de  l'air  et  à  l'aridité  de  l'atmosphère  qui  sont 
leurs  plus  dangereux  ennemis. 

Malheureusement  la  Commission  n'a  pu  voir  que  les  restes 
delà  floraison  des  Cyclamen;  malgré  cela,  elle  a  pu  se  rendre 
compte  de  l'espace  qu'occupe  leur  culture,  savoir:  un  côté  deserre 
de  25  mètres  de  longueur  sur  1  mètre  10  de  largeur.  De  plus 
des  tablettes  suspendues  dans  d'autres  serres,  renferment 
plus  de  10,000  individus  jeunes.  Ces  plantes  proviennent  de 
semences  recueillies  dans  rétablissement,  sur  des  porte-graines 
dont  le  type  a  été  amélioré  et  choisi  sous  le  nom  de  Cyclamen 
persicum  amélioré.  Le  semis  a  été  l'ait  au  mois  de  septembre  1885; 
les  jeunes  plantes  ont  été  repiquées  en  godets,  de  5  à  8,  et  seront 
rempotées  deux  ou  trois  fois  successivement  jusqu'à  l'époque  de 
la  vente^  en  septembre  ou  octobre  1886.  Dans  l'espace  d'une 
année  au  plus,  on  peut  donc  ainsi  livrer  au  commerce  des 
Cyclamens  ayant  un  diamètre  de  15  à  25  centimètres  et  présen- 
tant au  minimum  une  vingtaine  de  boutons  floraux. 

Les  modifications  apportées  par  M.  Duval  à  la  culture  des 
Cyclamens  lui  permettent  de  donner  des  produits  aussi  beaux 
que  ceux  des  horticulteurs  anglais,  et^  ce  qui  est  le  point 
essentiel,  à  bien  meilleur  marché! 

La  Commission  nommée  par  la  Société  nationale  d'Horticul- 
ture ayant  surtout  pour  but  la  visite  des  Orchidées  et 
des  Cyclamens,  nous  ne  nous  arrêterons  pas  plus  longtemps 
sur  les  autres  cultures  qui,  cependant,  sont  loin  d'être 
dépourvues  d'intérêt  :  les  Azalées,  les    Dracxna,   les  Palmiers, 


388     RAPPORT  SUR  LES  CULTURES  DE  M.    DUVAL  (lÉON). 

les  Broméliacées  occupent  quatre  serres  nouvellement  cons- 
truites. 

Il  n'est  pas  non  plus  inutile  d'insisler  sur  la  construction  des 
nouvelles  serres  bâties  avec  la  plus  stricte  économie,  où  la 
maçonnerie,  si  coûteuse  d'habitude,  a  été  simplifiée  dans  la 
mesure  du  possible.  Ces  serres  occupent  une  superficie  de 
600  mètres  carrés,  et  sont  combinées  de  telle  sorte  qu'elles 
peuvent  toujours  servir  comme  serres  chaudes  ou  serres  froides 
et,  par  suite,  être  adaptées  à  des  cultures  plus  variées. 

Le  chaufTage  également  a  été  profondément  modifié  depuis 
la  visite  de  la  première  Commission.  Le  tirage  des  quatre  chau- 
dières employées  se  trouve  augmenté  maintenant  par  une 
grande  cheminée  dont  l'élévation  totale  estde  25  mètres  50  etdont 
la  section  intérieure  à  la  base  est  de  0  m.Sii  de  diamètre.  A  la 
base  de  cette  cheminée,  un  large  carneau  reçoit  les  tubesamenant 
la  fumée  des  chaudières.  Cette  disposition  produit  un  tirage 
des  plus  énergiques  ot  permet  de  brûler  des  charbons  de  qua- 
lité inférieure.  Une  notable  économie  de  combustible  a  pu  être 
ainsi  réalisée.  Nous  donnerons  ci-i(jinls  quelques  cliiflros comme 
termes  de  comparaison  :  En  18(S3-18«Si,  avec  l'ancien  chauf- 
fage, pour  une  siqierficie  vitrée  de  2,oOO  mètre?,  il  y  avait  une 
dépense  évaluée  à  1,800  francs,  à  raison  de  douze  wagons  de 
charbon  à  40  francs  les  1,000  kil.  Kn  1884-1885,  avec  la  grande 
cheminée  actuelle,  pour  3,100  mètres  superficiels  dechaufle,  on 
peut  déjà  noter  une  é^^onomie  de  300  francs  (soit  4,500  francs 
au  lieu  de  4,800  francs).  En  1885-1886,  l'économie  réalisée  est 
encore  plus  sensible,  plus  de  1,000  francs  (3,765  francs  au  lieu 
de  4,800  francs),  répartie  sur  13  wagons  de  charbon  dont  11  à 
31  francs  5  )  et  2  du  même  combustible  à  15  francs  les  1 ,000  kil., 
pour  l'alimentation  de  5  chaudières  plus  une  pour  la  multipli- 
cation. 

Nous  croyons  pouvoir  conclure  en  disant  que  le  but  bien 
défini  de  M.  L.  Duval  a  été,  «  en  détruisant  la  légende  qui 
consistait  à  croire  que  les  Orchidées  sont  difficiles  à  cultiver,  » 
de  répandre  en  France  le  goût  et  la  culture  de  ces  végétaux; 
puis,  si  nous  envisageons  les  choses  ds  plus  haut,  de  faire  des 
plantes  aussi  bien  et  mieux  qu'à  l'étranger,  et,  par  la  plus  grande 


EXPOSITION   DE    VERSAILLES.  389 

économie  apportée  dans  la  production  et  le  chauffage,  de  les 
établir  à  des  prix  aussi  peu  élevés  que  dans  les  pays  voisins. 
L'horticulture  française  pourra  ainsi  arriver  à  ne  plus  être 
tributaire  des  Anglais  et,  ce  qui  est  bien  légitime  et  digne 
d'éloges,  sans  restriction  aucune,  contribuer  à  retenir  l'or  fran- 
çais dans  des  mains  françaises. 

En  conséquence,  la  Commission,  à  l'unanimité,  demande 
l'insertion  du  présent  Rapport  dans  le  Journal  et  son  renvoi  à 
la  Commission  des  Récompenses. 


COMPTES  RENDUS  D'EXPOSITIONS 


Compte  rendu  de  l'Exposition  ouverte  a  Versailles  le  22  mai 

1886  (0, 
par  M.  F.  Jamln. 
Messieurs, 

Ayant  eu  l'honneur  d'être  désigné  pour  représenter  la  Société 
nationale  d'Horticulture  de  France  à  l'Exposition  de  Versailles, 
le  22  mai,  je  viens  vous  rendre  compte  de  ma  mission. 

De  même  que  les  précédentes,  cette  Exposition  s'est  tenue  dans 
le  parc  de  Versailles,  quinconce  des  Marronniers,  et  en  grande 
partie  sous  cette  grande  tente  si  appréciée  des  visiteurs,  tente 
qui  couvre  une  superficie  de  plus  de  quinze  cents  mètres  et 
qui,  en  atténuant  quelque  peu  l'intensité  de  la  lumière,  fait  si 
bien  ressortir  la  beauté  des  feuillages  et  celle  des  fleurs.  Les 
soins  de  l'aménagement  avaient  été,  comme  toujours,  confiés  à 
l'un  de  nos  doyens  en  horticulture,  M.  Berlin  père,  et  nous  avons 
eu  le  plaisir  de  le  retrouver  plus  jeune  et  plus  actif  que  jamais, 
en  dépit  de  ses  quatre-vingt-sept  ans. 

Dire  que  les  Expositions  horticoles  de  Versailles  sont  toujours 
charmantes,  c'est  répéter  un  thème  bien  connu;  mais  celle  de 
celte  année  a  sans  conteste  dépassé  les  précédentes.  Cet  étal  flo- 
rissant provient  de  causes  multiples  :  l'habileté  des  horticulteurs  ; 

(1)  Déposé  le  24  juin  1886. 


390  COMPTE   RENDU 

le  zèle  des  propriétaires- amateurs,  qui  sont  nombreux  dans  la 
région  et  qui  ont  l'excellent  esprit  de  ne  pas  se  désintéresser  de 
ces  tournois  pacifiques;  les  ressources  financières;  enfin,  et 
j'aurais  dû  comniencer  par  là,  le  dévouement  absolu  et  les  con- 
naissances pratiques  d'hommes  q  ui,  comme  MM.  Hardy,  Denevers, 
Chevallier,  V.  Bart,  Houlet  et  autres,  sont  à  la  tète  de  la  Société 
d'Horticulture  du  département  de  Seine-et-Oise. 

Je  ne  puis  non  plus  passer  sous  silence  l'excellente  organisa- 
tion des  Expositions  d'Horticulture  de  cette  localité;  tout  s'y  fait 
et  y  arrive  à  point  nommé.  Ainsi,  celte  fois  encore,  malgré  l'im- 
portance des  lots,  le  Jury,  qui  avait  commencé  ses  opérations  à 
dix  heures  du  matin,  les  avait  complètement  terminées  avant 
trois  heures  de  l'après-midi,  moment  fixé  pour  l'entrée  du  pu- 
blic. Les  résultats  des  délibérations  une  fois  connus,  les  pancartes 
indicatrices  étaient  immédiatement  apposées  sur  les  lots;  le 
lendemain  matin,  à  la  première  heure,  le  catalogue  complet  de 
l'Exposition  sortait  de  la  presse  el,  à  partir  de  ce  moment,  il  était 
mis  graïuitemenl  à  la  disposition  des  visiteurs. 

Gela  dit,  il  me  reste  à  rendre  compte  des  objet  exposés;  mais 
ici  mon  embarras  est  grand,  car  il  faudrait  pour  ainsi  dire  tout 
citer,  ce  qui  allongerait  infiniment  ce  F^apport.  Prenant  un 
peu  au  hasard  dans  mes  notes,  je  mentionnerai  les  splendides 
Bégonias  tubéreux  de  M.  Robert,  d'une  culture  parfaite  et  d'une 
ampleur  inusitée:  nous  avons  mesuré  des  fleurs  dont  le  dia- 
mètre dépassait  14  centimètres;  les  Orchidées  et  les  plantes  de 
serre  de  M.  Duval  et  les  végétaux  analogues  de  M.  A.  TrufTaut. 
Chez  le  premier  de  ces  exposants,  les  amateurs  s'arrêtaient 
surtout  aux  plantes  suivantes:  Cattleya  citrina,  Sphœrogyyie  iin- 
pe7'ialis,  Cyanophyllum  magnifcum,  Dendrobium  f/iyt-si/Iorum, 
Odontoglossum  luteo-purpureum,  —  celui-ci  présentant  trois 
hampes  florales;  —  un  Arpophyllumgiganteum  captivait  aussi  les 
regards  par  ses  fleurs  nombreuses  et  plus  foncées  en  couleur  qu'on 
ne  l'observe  généralement  dans  celle  espèce.  Les  Orchidées  de 
M.  Truffant  étaient  extrêmement  remarquables  et  la  disposition 
en  était  des  plus  heureuses;  un  magnifique  pied  de  Cypripedium 
Veitchianum  ne   présentait  pas  moins  de    deux  douzaines   de 


DE   l'exposition    DE    VERSAILLES.  391 

fleurs.  Comme  hnute  nouveauté,  on  remarquait  aussi  dans  les 
lots  de  cet  exposant  un  sujet  dWlocasia  régime. 

M.  Lionnet,  jardinier-chef  de  M.  le  baron  Mallet,  à  Jouy-en- 
Josas,  présentait. cinq  Bégonias  inédits  provenant  de  croisements 
du  B.  Rev  et  probablement  du  B.  subpeltata.  Ces  plantes  ne  por- 
taient que  des  numéros,  sauf  une,  dédiée  à  M.  Arthur  Mallet.  De 
l'avis  de  personnes  compétentes,  ces  Bégonias  seraient  d'un 
grand  avenir  et  le  point  de  départ  d'une  race  tout  à  fait  nou- 
velle, susceptible  de  fournir  de  précieuses  ressources  pour  la 
pleine  terre,  pendant  la  belle  saison. 

Les  lots  de  M.  Moser  étaient  en  quelque  sorte  innombrables  : 
Rhododendrons,  Azalea  de  pleine  terre  et  de  serre,  Araucaria, 
Palmiers  et  autres  plantes  de  serre.  Conifères  et  arbustes  à  feuil- 
lage persistant  de  pleine  terre,  etc.  Dans  les  Rhododendrons  nou- 
vellement introduits  on  remarquait  ;  Baron  Schrœder,  Vauban, 
Marchioness  of  Landsdoxvne,  Kate  Waterer,  Marshall  Brooks,  et 
dans  les  nouveautés  obtenues  par  l'exposant  même,  M.  A.  Hardy 
(rose  glacé).  Baronne  Edmond  de  Rothschild  (blanc  à  bords 
roses),  n°  2035  rose  pâle  très  maculé,  n°  5523  carmin  à  centre 
plus  clair,  fleur  énorme  ;  cette  dernière  variété  nous  a  paru  la 
plus  remarquable  du  lot.  Dans  les  Araucaria,  outre  les  espèces 
Bildwillii  et  Cunninghamii,  se  trouvaient  à  peu  près  toutes  les 
formes  de  Vexcelsn.  Dans  les  Palmiers,  il  convient  de  citer  un 
fort  exemplaire  de  Chanuerops  elegans, un  Chamxrops  excelsa  en 
pleine  floraison  et  un  très  bel  A7'eca  sapida.  Dans  les  arbustes  à 
feuillage  persistant,  nous  devons  appeler  l'attention  sur  une  des 
espèces  si  peu  nombreuses  de  Véroniques  arborescentes  :  le 
Veronica  Traversii,  dont  l'exposant  présentait  un  sujet  déjà  fait. 
Cet  arbuste  n'est  pas  nouveau,  cependant  il  est  à  peine  connu; 
le  feuillage  en  est  extrêmement  gai  ;  la  végétation  est  compacte, 
régulière  et  assez  rapide,  enfin  la  rusticité  très  grande,  puisque 
l'espèce  a  presque  partout  résisté  au  terrible  hiver  de  1879-80. 

M.  Poirier  présentait  un  très  beau  lot  de  Rosiers-tige  fleuris, 
deux  autres  de  Rosiers  à  basse  tige,  et  aussi  des  Pelargonium  de 
marché  d'une  culture  soignée. 

La  maison  Vilmorin-Andrieux  et  C"  avait  un  massif  important 
et  on  ne  peut  mieux  composé  de  plantes  annuelles  et  vivaces 


392  COMPTE   RENDU 

fleuries,  toutes  en  état  pnrfait;  de  belles  Calcéolaires  à  fleur 
double,  de  Calcéolaires  hybriJes,  etc. 

M,  Chrislen  exhibait  ses  magnifiques  Clématites  à  grande 
fleur  et  aussi  un  gentillot  de  Rosiers  nains  de  marché. 

Parmi  les  nombreux  amateurs,  citons  M.  Girod  avec  un  bel 
apport  de  plantes  de  serre  chaude,  dans  lequel  on  distinguait  un 
très  fort  exemplaire  d' Ant/no-ium  Hookeri. 

L'art  de  la  confection  des  bouquets  montés  était  bien  re- 
présenté par  divers  apports,  notamment  par  ceux  de  M"*^' 
Dumand-Mondain  et  Duval.  Le  groupement  des  fleurs  de 
M""  Duval  a  été  fort  apprécié  par  les  Dames  patronnesses,  qui 
statutairement,  et  c'est  justice,  ont,  pour  ces  objets,  voix  dé- 
libérative  avec  les  membres  du  Jury. 

Le  côté  utile,  nous  voulons  parler  de  la  culture  maraîchère, 
n'avait  pas  non  plus  été  oublié.  On  remarquait  les  beaux  légumes 
variés  de  ■M.  Chemin  et  ceux  de  M.  Meyer;  les  Melons  nombreux 
et  tout  à  fait  à  point  de  M.  Goii<in,  les  Poireaux  fantastiques  de 
M.  Rahourdin,  les  Asperges  phénoménales  de  M.  L.  Lhérault,etc. 

La  Direction  de  la  Ville  de  Paris  avait  reproduit  sur  le  terrain 
un  modèle  réduit  de  l'appropriation  des  eaux  d'égout  à  la  cul- 
ture maraîchère  «lans  la  plaine  de  Gennevilliers,  plaine  autrefois 
stérile  et  aujourd'hui  complètement  transformée,  grâce  à  ces 
utiles  et  inlelligenls  travaux. 

Les  industries  se  rattachant  ii  l'horliculture  étaient  assez  lar- 
gement représentées  :  serres,  chaufl'uges,  bancs  de  jardin, 
bassins,  tuyaux,  poterie  de  jardinage,  etc.,  etc.,  avaient  trouve 
place  au  dehors  de  la  tente. 

Voici,  dans  la  partie  horticole,  quels  ont  été  les  })rinci[)aux 
lauréats  : 

MM.  MosER,  horticulteur  à  Versailles  (onze  premiers  prix,  un 
deuxième  et  un  troisième).  Grand  Prix  d'honneur  de  l'Exposition, 
consistant  en  un  vase  de  Sèvres  donné  par  M.  le  Ministre  de 
l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts. 

A.  Truffal't,  horticulteur  à  Versailles  (quatre  premiers  prix 
et  un  deuxième).  Prix  d'honneur  fondé  par  les  Dames  patron- 
nesses, grande  médaille  d'or. 


DE   l'exposition   DE   VERSAILLES.  393 

Poirier,  horticulteur  à  Versailles  (quatre  premiers  prix,  deux 
seconds  et  un  troisième).  Premier  prix  des  Dames  patronnesses, 
médaille  d'or. 

LioNNET,  jardinier-chef  au  château  de  Jouy-en-Josas  (trois 
premiers  prix,  quatre  seconds  et  un  troisième).  Prix  de  M. 
le  Ministre  de  l'Agriculture,  médaille  d'or. 

Vilmorin-Andrielx  et  C'%  à  Paris  (trois  premiers  prix).  Pre- 
mier prix  du  Conseil  général  de  Seine-et-Oise,  médaille  d'or. 

CiiRiSTEN,  horticulteur  à  Versailles  (deux  premiers  prix).  Prix 
de  M"'-  Hein,  Présidente  des  Dames  patronnesses,  médaille  d'or. 

Thomas,  horticulteurà  Versailles  (un  premier  prix,  un  deuxième 
et  un  troisième).  Première  médaille  d'or  de  M""  la  baronne 
James  de  Rothschild,  pour  Coleusel  plantes  de  marché. 

CoGNEAU,  jardinier  chez  iVI.  Gavaroc,  à  Bièvres  (deux  premiers 
prix  et  un  troisième).  Prix  de  la  Compagnie  des  Chemins  de  fer  de 
l'Ouest,  médaille  d'or  pour  ^e^o/a'a>ftex  et  plan  tes  de  serre  chaude. 

Meyer,  jardinier  chez  M.  Deslandes-Viney,  au  Chesnay  (un 
premier  prix,  deux  seconds  et  un  troisième).  Prix  de  la  ville  de 
Versailles,  médaille  d'or. 

LÉox  Duv'AL,  horticulteur  à  Versailles.  Prix  Furtado,  médaille 
d'or. 

Robert,  horticulteur  au  Vésinet.  Deuxième  prix  de  iM""  la 
baronne  James  de  Rothschild,  médaille  d'or. 

Laveau,  jardinier  chez  M.  Schacher,  à  Bellevue-sous-Meudon. 
Deuxième  prix  du  Conseil  général  de  Seine-el-Oise,  petite  mé- 
daille d'or  pour  des  Caladium  et  autres  plantes  de  serre  chaude. 

L.  LnÉRAULT,  horticulteur  à  Argenteuil.  Deuxième  prix  des 
Dames  patronnesses,  méJaille  de  vermeil. 

Falaise,  horticulteur  à  Billancourt.  Prix  de  M"""  Lusson,  Dame 
patronnesse,  grande  médaillé  d'argent  pour  des  lots  de  Pensées. 

Dubois,  jardinier  chez  M.  Denevers,  à  Versailles.  Premier  prix 
deM"^  Bellotde  Busy,  grande  médaille  d'argent  pour  Coleus. 

GiROD,  propriétaire  à  Sèvres.  Objet  d'art  pour  plantes  de  serre 
chaude. 

MmeDuvAL,  à  Versailles.  Deuxième  prix  de  M™ «Bellot  de  Busy, 
médaille  d'argent. 

M™'  DuMAND-MoNDAiN,  médaille  d'argent. 


394  COMPTE    RENDU   DE   l'exPOSITION    DE   VERSAILLES. 

MM.  Chemin,  maraîcher  à  Issy.  Premier  prix,  médaille  d'ar- 
gent. 

Cousin,  jardinier-chef  de  l'établissement  du  Gros-Orme,  à  Gen- 
nevilliers.  Premier  prix,  médaille  d'argent. 

Joseph  Rigault,  horticulteur,  à  Groslay.  Premier  prix  pour 
Pommes  de  terre. 

Direction  des  travaux  de  la  Ville  de  Paris,  Premier  prix. 

Dans  la  partie  industrielle,  les  principales  récompenses  ont 
été  réparties  comme  suit  : 

MM.  MoNiER,  Bassins  et  (lavaux  divers  en  ciment,  médaille  de 
vermeil. 

Deniau,  Produits  en  rustique,  rappel  de  médaille  de  vermeil. 

Neveu,  Poterie  de  jardinage,  premier  prix,  médaille  d'argent. 

Carré  fils,  Tonneaux  d'arrosage  et  irrigation  à  air  comprimé, 
premier  prix,  médaille  d'argent. 

ViLLAiN,  Meubles  de  jardin  articulés,  premier  prix,  médaille 
d'argent. 

Lamotte,  Serre  en  fer,  premier  prix,  médaille  d'argent. 

Chadapaux  (Noël),  Tuyaux  en  grès,  premier  prix,  médaille 
d'argent. 

CoMBAZ,  Plans  de  jardins  el  de  rochers,  médaille  d'argent. 

Moreau  frères.  Plantes  photographiées  et  peintes,  rappel  de 
premier  prix. 

Le  soir,  à  l'hôtel  des  Réservoirs,  un  banquet  réunissait  les 
membres  du  Bureau  de  la  Société  d'Horticulture  deSeine-el-Oise, 
nombre  de  membres  ordinaires  de  celte  Société  et  les  Jurés. 
Cette  réunion  pleine  de  cordialité  ne  s'est  terminée  que  fort 
avant  dans  la  nuit. 

Avant  de  terminer  ce  Compte  rendu,  je  ne  veux  pas  manquer 
d'adresser  mes  plus  vifs  remerciements  à  Messieurs  les  organisa- 
teurs de  l'Exposition  pour  le  gracieux  accueil  qu'ils  ont  bien 
voulu  faire  à  votre  délégué,  honneur  qui,  du  reste,  Messieurs, 
rejaillit  sur  vous. 


LES    SOUDURES    ET    LEURS    CONSÉQUENCES.  395 

REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE 


Sur  LES  SOUDURES  ET  LEUR?;  CONSÉQUENCES  {Bevichte  d.  deuisc. 
hotan.  Gesellsc,  3*^  année,  nov.  1885,  p.  xxxiv-xli,  par  M.  Ed. 
Strasburger. 

Une  question  du  plus  haut  intérêt  pourThorticulture  est  celle 
de  savoir  ([uelles  sont  les  plantes  qui,  greffées  l'une  sur  l'autre, 
se  soudent  l'une  à  l'autre.  En  outre,  à  cette  question  se  rattache 
celle  de  l'influence  que  le  greffon  peut  exercer  sur  le  sujet  et 
réciproquement.  Pour  s'éclairer  sous  ces  deux  rapports  le  célèbre 
professeur  de  Bonn,  M.  Ed.  Strasburger,  a  fait  des  expériences 
dont  il  a  publié  les  résultats  il  y  a  quelques  mois  ;  ces  résultats 
sont  tels  que  nous  croyons  devoir  les  faire  connaître  aux  lec- 
teurs de  ce  Journal. 

M.  E.  Strasburger  a  expérimenté  sur  des  Solanées,  et  le  plus 
souvent  il  a  employé  comme  sujet  destiné  à  recevoir  la  grefle 
la  Pomme  de  terre  Alpha.  Les  sujets  ont  consisté  alors  en  bou- 
tures faites  avec  des  pousses  vigoureuses  ;  ces  boutures  ont  reçu 
la  greffe  quand  elles  étaient  déjà  bien  enracinées  et  poussaient 
vigoureusement,  sans  avoir  encore  commencé  de  développer  des 
tubercules.  Quant  aux  autres  espèces  qui  ont  aussi  servi  comme 
sujets,  elles  avaient  été  obtenues  de  semis. 

Les  premières  greffes  ont  été  pratiquées,  à  la  fin  de  mai,  avec 
des  greffons  de  Dalura  Stramonium^  D.  arhorea,  Physalis  Alke- 
kengi  et  Nicotiana  Tabacum,  sur  la  Pomme  de  terre  ou  Solanum 
iuberosmn  et,  en  sens  inverse,  avec  le  Solanum  tuberosum  sur  le 
Dalura  Stramonivm.  Toutes  les  greffes  de.  Dalura  Slramonium 
ont  réussi  sur  la  Pomme  de  terre;  la  soudure  en  a  été  complète 
au  bout  de  huit  jours.  La  réussite  a  été  satisfaisante,  mais  la  sou- 
dure s'est  faite  moins  vite  pour  le  Tabac  sur  la  Pomme  de  terre  : 
75  greffes  pour  100  ont  repris. 

La  soudure  a  été  très  facile  et  très  rapide  dans  toutes  les  expé- 
riences faites  avec  le  Physalis  Alkekengi  sur  la  Pomme  de  terre. 
Un  seul  essai  a  été  fait  avec  le  Dalura  arborea  greffé  sur  le 
même  Solanum;  la  soudure  a  eu  lieu,  mais  le  greffon  n'a  eu 


396  REVUE   BIHLIOGRAPniQUE   ÉTRANGÈRE. 

qu'une  faible  végétation.  Il  en  a  été  de  même  pour  la  Pomme  de 
terre  greffée  sur  le  Datura  Stramonium. 

La  seconde  série  d'expériences,  faite  à  la  mi-juillet,  a  consisté 
à  greffer  sur  tige  de  Pomme  de  (erre  V Hyoscyamm  niger  ou  Jus- 
quiame  noire,  la  Belladone  ou  Alropa  Bellalona^  le  j'Sicotiana 
rustica  et  le  Pétunia  hjbrida.  Les  grefïons  de  Jusquiame  ont  fai- 
blement poussé  et  souienient  dans  la  proportion  de  o  p.  100,  la 
plupart  des  sujets  étant  morts.  10  p.  100  des  greffes  de  Bella- 
done ont  réussi,  et  la  soudure  en  a  été  aussi  rapide  <|ue  bonne. 
Il  y  a  eu  75  réussites  pour  100  avec  le  Nicotiani  7'uslica  qui  s'est 
soudé  rapidement.  Au  contraire,  sur  10  greffes  opérées  avec  le 
Pétunia  In/brida,  une  seule  a  réussi,  ne  donnant  encore  qu'une 
plante  très  chétive. 

Dans  la  troisième  série  d'expériences,  qui  a  eu  lieu  au  com- 
mencement d'août,  le  Solanuni  luherohum  a  été  yrellV'  sur  Sola- 
rium nigruin,  Nicoliana  i  ustica,  Alropa  Betladona,  Physatis  Al/>e- 
kengi  et  Hyoscyamus  niger.  La  greffe  a  repris,  dans  la  moitié  des 
cas,  sur  le  Sulanum  nig?'um,  le  Nicotiana  rustica  et  le  Physalis 
Alhekenyi.  Mais  la  saison  était  alors  avancée,  et  M.  Strasburger 
présume  que  les  réussites  auraient  été  plus  nombreuses  au  prin- 
temps. Avec  la  Belladone  et  la  Jusquiame,  il  n'y  a  eu  ([u'un 
dixième  de  réussites. 

L'auteur  rappclle(|ue  depuis  longtemps  les  jardiniers  grellent 
les  Pétunias  sur  iMcoliana  glauca,  quand  ils  veulent  en  avoir  des 
pieds  à  haute  lige. 

Ces  expériences  donnent  déjà  ce  résultat  général  que  la  greffe 
est  possible  entre  des  genres  difl'érimls  d'une  même  famille.  Or 
ces  genres  ne  pouvant  pas  s'hybrider  l'un  l'autre,  on  voit  qu'il 
n'y  a  pas  concordance  entre  l'affinité  sexuelle  et  la  possibilité  de 
s'unir  par  la  greffe. 

Ces  réussites  de  la  greffe  entre  des  genres  différents  de  la 
même  famille  ont  donné  l'idée  d'essayer  ce  qui  pourrait  arriver 
en  greffant  l'une  sur  l'autre  des  espèces  de  familles  différentes. 
Dans  ce  but,  au  milieu  du  mois  d'août,  a  été  pratiquée  la 
greffe  du  iSchizanthus  Grahami,  Scrofularinée  chilienne,  sur  la 
Pomme  de  terre.  Bien  que  la  saison  fût  alors  assez  avancée 
pour  rendre  peu  favorables  les  conditions  de  l'opération,  la 


LES  SOUDURES  ET  LEURS  CONSÉQUENCES.         397 

soudure  s'est  faite  dans  les  deux  greffes  qui  ont  été  opérées; 
seulement  le  greffon  de  Schizanthus  a  pris  un  faible  dévelop- 
pement. Or,  jusqu'à  ce  jour,  on  ne  possédait  pas  d'exemple 
avéré  de  greffe  pratiquée  avec  succès  entre  des  espèces  de  fa- 
milles différentes.  Sans  doute,  des  auteurs  plus  ou  moins  anciens 
ont  cité  des  cas  de  ce  genre  :  mais  A.  P.  de  Candolle  a  prouvé 
que  leurs  assertions  à  ce  sujet  ne  reposaient  que  sur  des  erreurs. 

Dans  toutes  ces  greffes,  le  sujet  n'a  exercé  aucune  influence 
appréciable  sur  les  caractères  de  la  plante  venue  du  développe- 
ment du  greffon;  celui-ci  a  poussé  dans  certains  cas  avec 
vigueur,  dans  d'autres  faiblement,  mais  toujours  en  conservant 
parfaitement  inaltérée  sa  conformation  caractéristique.  Il  y 
avait  un  très  grand  intérêt  à  reconnaître  si  l'inverse  avait  eu 
lieu,  c'esl-à-dire  si  le  greffon  avait  influé  sur  le  sujet;  aussi 
M.  Strasburger  s'est-il  préoccupé  de  cette  question.  Yoici  les 
résultats  de  ses  observations. 

C'était  la  Pomme  de  terre  qui  avait  servi  de  sujet  pour  la 
plupart  de  ces  greffes.  Il  y  avait  avant  tout  intérêt  à  voir  si  le 
greffage  avait  détruit  ou  tout  ou  moins  affaibli  en  elle  la 
faculté  de  développer  des  tubercules.  C'est  afin  de  supprimer 
toute  chance  d'erreur  ou  de  confusion  qu'on  n'a  posé  les  greffes 
que  sur  des  boutures  de  cette  plante  déjà  bien  enracinées,  mais 
n'ayant  pas  encore  produit  le  moindre  tubercule  ;  en  outre,  on 
n'a  examiné  à  ce  point  de  vue  que  les  plantes  greffées  à  la  fin 
de  mai,  parce  qu'elles  étaient  les  seules  qui  eussent  eu  tout  le 
temps  nécessaire  pour  leur  complet  développement.  Ces  plantes 
se  trouvaient  à  l'air  libre,  dans  une  bonne  terre  de  jardin. 
Toutes  celles  qui  furent  greffées  avec  le  Datura  Stramonium, 
le  Phymlis  ou  le  Tabac  devinrent  rapidement  aussi  fortes  que 
les  pieds  voisins  des  mêmes  espèces  qui  n'avaient  pas  été  greffés; 
même  la  pousse  des  greffons  de  Dotura  devint  trois  ou  quatre 
f  lis  plus  épaisse   que  la  tige   du  sujet  sur  lequel  elle  végétait. 

Or,  sous  toutes  ces  greffes,  le  sujet  de  Pomme  de  terre  déve- 
loppa des  tubercules  qui  furent  même  fort  beaux  sous  le 
Dalura  dont  le  puissant  feuillage  leur  fournissait  une  nourri- 
ture abondante.  Trois  des  pieds  greffés  avec  cette  espèce  ayant 
été  pesés,  le  poids  du  plus  fort  s'est  trouvé  être  de  1,050  gr. 


398  REVUE   lîlBLIOGRAPinQUE   ÉTRANGÈRE. 

et  ses  tubercules  pesaient  en  tout  ooO  grammes.  Il  y  en  avait 
(juatre  gros  dont  le  plus  fort  pesait  foO  grammes,  deux  petits 
dont  l'un  pesait  15  grammes  et  trois  très  petits.  Le  poids  du 
sujet  entier,  abstraction  faite  de  ses  tubercules,  était  d'environ 
20  grammes.  Or,  d'après  le  Directeur  du  champ  d'expériences 
de  Poppelsdorf,  la  production  moyenne  en  tubercules  pour 
chaque  pied  de  Pomme  de  terre  Alpha,  en  1878  et  1880,  avait 
été  de  600  grammes;  le  pied  grelle  en  Datioa Stramonium  avait 
donc  à  fort  peu  près  atteint  cette  moyenne.  Le  plus  faible  des 
trois  pieds  a^ant  eu  un  poids  total  de  900  grammes,  ses  tuber- 
cules pesèrent,  tous  ensemble,  255  grammes. 

Le  plus  fort  des  sujets  de  Pomme  de  terre  Alpha  grelfés  en 
Physalis  Alkekengi  donna  205  grammes  de  tubercules  qui,  au 
moment  de  l'examen,  n'avaient  pas  atteint  leur  complète 
maturité.  La  forme  des  tubercules  ainsi  produits  n'avait  pas  été 
altérée  par  la  greffe,  non  plus  que  la  couleur  de  leur  substance; 
seulement  plusieurs  offraient  des  bosselures,  qui  sont  moins  fré- 
quentessur  les  Pommes  de  terre  Alpha  venuesen  culture  ordinaire. 

Toutefois,  un  fait  très  remarquable  prouve  que,  dans  ces 
mêmes  plantes,  la  greffe  a  exercé  une  influence  appréciable  sur 
le  sujet  qui  l'avait  erçue.  Le  Datura  Slramoiiiion  renferme 
un  alcaloïde  nommé  atropine,  qui  n'existe  pas  dans  la  Pomme 
de  terre.  D'après  M.  Gunther,  cette  atropine  se  trouve  dans 
toute  la  plante,  et  à  raison  de  0,076  pour  100  dans  les  feuilles, 
de  0,018  pour  100  dans  la  lige,  de  0,255  pour  100  dans  les 
graines,  enfin  de  0,024  pour  100  dans  la  racine.  Or,  une  ana- 
lyse des  tubercules  venus  sur  les  pieds  de  Pomme  de  terre 
greffes  çn  Datui'a  a  montré  qu'ils  renfermaient  de  l'atropine,  en 
quantité,  il  est  vrai,  très  faible,  puisqu'elle  n'a  été  évaluée  qu'à 
quelques  milligrammes  dans  800  grammes  de  tubercules. 
Une  analyse  exacte  de  tubercules  de  la  Pomme  de  terre  Alpha 
venus  dans  les  conditions  normales  et  en  l'absence  de  toute 
grefï'e,  a  prouvé  qu'ils  ne  renferment  pas  trace  d'atropine  ni 
d'autre  alcaloïde  semblable. 

La  piésence  de  l'atropine  dans  les  tubercules  de  la  Pomme 
de  terre  greffée  en  Datura  Stramonium  ne  peut  être  due  qu'au 
transport  de  cette  matière  du  greffon  dans  le  sujet;  elle  prouve 


LES  SOUDURES  ET  LEURS  CONSÉQUENCES.         399 

donc  qu'il  y  a  eu  une  certaine  action  du  premier  sur  le  second. 
M.  Strasburger  fait  observer  que  ce  fait  donne  par  analogie 
une  explication  plausible  de  l'infection  de  panachure  qui  a  été 
déterminée  plusieurs  fois  par  une  greffe  panachée  sur  le  sujet 
non  panaché  qui  l'avait  reçue.  Il  doit  y  avoir  dans  ce  cas,  du 
greffon  sur  le  sujet,  transport  d'une  matière  particulière  qui 
détruit  la  coloration  verte  de  la  chlorophylle  et  qui  cause  ainsi 
la  panachure. 

Après  l'opération  inverse  de  la  précédente,  c'est-à-dire  après 
la  pose  d'un  greffon  de  Pomme  de  terre  sur  un  sujet  de  Datura 
Stramonium,  la  matière  de  réserve  produite  parla  végétation  du 
greffon,  ne  pouvant  aller  slaccumuler  en  forme  de  tubercules 
produits  par  le  sujet,  s'est  arrêtée  en  route  et  a  rentlé  certains 
d'entre  les  bourgeons  axillaires  en  tubercules  aériens  qui  se  sont 
colorés  superficiellement  en  brun-rouge,  se  sont  gorgés  de 
fécule  et  ont  pris  finalement  la  grosseur  d'une  noix.  Sur  ces 
tubercules,  la  feuille,  à  l'aisselle  de  laquelle  se  trouve  chaque 
œil  et  qui,  en  terre,  ne  dépasse  pas  les  proportions  d'une  petite 
écaille,  s'est  développée  au  point  de  ressembler  à  une  foliole  de 
feuille  ordinaire. 

En  terminant  son  mémoire.  M,  Strasburger  rappelle  que,  dès 
'1819,  de  Tschudy  avaitréussi  à  greffer  la  Tomate  sur  la  Pomme 
de  terre,  surtout  que,  à  Fromont,  Fourquet,  ayant  opéré  la 
même  greffe,  a  eu  des  plantes  qui  produisaient  chacune,  hors 
de  terre  des  fruits  en  bon  état,  en  terre  des  tubercules  dont  la 
quantité  représentait  une  récolte  normale.  Réciproquement, 
A.  Dean  et  M.  Maule,  en  Angleterre,  ayant  greffé  la  Pomme  de 
terre  sur  la  Tomate,  ont  vu  apparaître  sur  la  tige  de  la  pre- 
mière des  tubercules  axillaires,  comme  dans  l'expérience  ci- 
dessus  rapportée  de  M.  Strasburger,  et  comme  on  sait  depuis 
longtemps  qu'il  s'en  forme  sur  les  tiges  de  la  même  plante, 
toutes  les  fois  que  la  marche  des  sucs  y  est  entravée  par  une 
entaille,  un  écrasement  ou  une  forte  meurtrissure. 

Le  Secrétaire-rédactPMr-géranti 

P.  DUCHARTRE. 


Paris.  —  Imprimerie  Rougier  et  Cie,  rue  Cassette,  1. 


400 


JUILLET  1886 


OjJSlillVATlO.NS   MSTÉOROI.OGIQUES    F.VITES   PAR     M.    F.    JaMIK,   A     BoURG-LA-Re  INE, 

PRÉS  Paris  (altitlde  :  63"  e.nviron). 


1 

HAUTKCR 

TEMPÉRATURE     1 

du  baromètre. 

VENTS 

ÉTAT   DD   CIEL. 

< 

dominants. 

Minim. 

Maxim. 

Malin.     Soir. 

i 

9,9 

2-2,4 

:o7 

/06 

^Nl::. 

Nu;ic;cax  le  matin,  clair 

2 

11,7 

27.3 

707 

708 

NE 

ClaiK 

3 

13.8 

29,7 

;09 

709.  U 

NK. 

Clair. 

4 

13,» 

31.4 

770 

709 

.N. 

L(''gt  i)rumeux  le  matin,  nuag.,  quclq. 
soultes  de  pluie. 

5 

1  3,  3 

32,2 

709,  'i 

768 

NO.  ISM' 

Clair. 

6 

13,3 

31,3 

707,  l, 

T04,  5 

K. 

Clair. 

7 

11, S 

33.4 

loi 

7î)8 

Sh. 

Clair  le  malin  cl  le  soir,  nuagcu.x. 

1  8 

li),!) 

20, 0 

;o8 

759,  5 

SO. 

Cl.  (le  grand  m.,  nuag.,  quelq.  gouttes 
de  |)l.  l'aiL-midi,  clair  le  M)ir. 

' 

13,3 

21,0 

7i;0,3 

:65 

N. 

IM.ass.  abotul.  dans  la  n.,  couv.  et  lég. 
|.l.  le  m.,  qncU].  coups  de  tonnerre 
et  pi  pres(].  tout  le  reste  de  la  journ. 

10 

10,9 

2i),4 

707 

707,5 

N. 

CI    le  m.,  nuag.  l'au.-niidi.  cl.  le  soir. 

11 

8,9 

26,0 

768 

768 

N.  .NO. 

.Nuageux,  clair  le  soir. 

1-2 

11,8 

29,3 

707,5 

703,5 

Ml.  0.  SSU. 

.Nuageux. 

13 

16,0 

24.0 

76i 

760,5 

SO.  S. 

Couvert  le  inatin.  et  le  s.,  éclaircies  et 
lég.  averses  l'a  p. -midi. 

14 

14,4 

22,4 

735,  5 

757,5 

SO.    G. 

l'lui(!  toute   la    matinée,    couv.,    pois 
-  nuag.,  clair  le  soir. 

\b 

10,7 

24,3 

759, 5 

760,5 

0. 

Claii-  de  gr.  m.,  nuag.,  couv.  le  soir, 
très  petite  pluie. 

16 

1 5, 0 

24,0 

759 

763,5 

0.  N. 

Pluie  (le  5  à  7  li.  du  m.,  nuag.,  clair 
le  soir. 

n 

9,: 

27,4 

764,0 

764,5 

Clair  de  grand  matin,  nuageux. 

IK 

11,4 

31,7 

703 

757,0 

N.  NNK. 

Clair,  nuiigeux  le  soir. 

ty 

<6,4 

34,0 

758 

759 

SK. 

S. 

Cl.  le  matin,  nuag.  l'après-midi  ;  grand 
vent,  éd.  et  pluie  vers  9  li.  du  soir. 

♦0 

13,4 

27,  4 

"05 

766,0 

SE. 

Clair  de  grand  malin,  nuageux 

21 

16,1 

36.  S 

703 

701,5 

SE. 

Nuageux. 

>;) 

16,  G 

24,3 

7*13. 5 

703 

SE. 

Pluie  le  malin,  nuageux. 

fi 

13,0 

23,2 

701,5 

753 

SSO.  SSE. 

Nuag.  de  gr.jii.,  coin.,  pi.  de  3  à  7  h. 
du   soir. 

U 

16,0 

24,0 

754,5 

758 

0. 

Pluvieux  de  grand  malin,  nuageux. 

iS 

1^,0 

23,  4 

757 

754 

0. 

Couv.  et  pluvieux,  quelq.  éclaircies. 

26 

15,7 

20,5 

751,0 

733 

iSO.  SO. 

l'Iuio  dans  la  nuit,  couv.  le  malin, 
nuag.,  quelq,  lég.  averses  l'ap.-midi. 

!7 

13,9 

22,3 

755 

701,5 

0.  N. 

Couvert  de  gr.  mal.  et  le  soir,  plus, 
averses  dans  la  journée. 

iS 

12,8 

24,  o 

704,5 

767,5 

NO. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

-29 

0,0 

20,8 

707 

763 

SO. 

Clair,  légt  nuageux  dans  la  journée. 

:jo 

9,9 

31,3 

700 

755 

SE. 

Nuageux,  quelques  gouttes  de  pluie, 
nombreux  éclairs  le  soir. 

31 

lo,5 

2V,  4 

757 

700 

0- 

Pluie  abondante  dans  la  nuit,  petites 

^ 

averses  le  matin,  nuai^eu.x. 

DOCUMENT  OFFICIEL  DE  LA  SOCIÉTÉ 

RAPPORT   DE   LA    COMMISSION   CHARGÉE    iVaPPRÉCIER   LES   DÉGÂTS 
CAUSÉS  PAR  l'orage  DU  23  AOUT  1886 

MM.  Michelin,  J.  Dybowski  et  Ern.  Bergman,  Rapporteurs. 


ARBORICULTURE    FRUITIERE 

On  lisait  dans  les  journaux  du  24  août  : 

«  Un  orage  épouvantable  a  éclaté,  hier  lundi  23,  à  trois 
«  heures  dix  minutes,  sur  Paris. 

f<  Pendant  près  d'un  quart  d'heure,  il  est  tombé  sans  discon- 
«  tinuer  des  grêlons  gros  comme  des  œufs  de  pigeon.  La  pluie  a 
«  succédé  à  la  grêle  accompagnée  par  les  éclats  du  tonnerre.  » 

Rien  n'était  plus  vrai  que  cette  nouvelle;  le  désastre  qu'elle 
annonçait  avait  atteint  fatalement  le  territoire  de  Montreuil- 
sous-Bois  et  autour,  ceux  de  Saint-Mandé,  Bagnolet,  Bondy, 
Pantin,  Bobigny,  Noisy-le-Sec,  Romainville,  lesLilas,  etc. 

Le  jeudi  26,  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France 
étant  réunie  pour  sa  séance  de  quinzaine,  MM.  Vitry  fils  et 
Alexis  Lepère,  de  Montreuil,  proposèrent  au  bureau  réuni  de 
nommer  une  Commission  qui  fût  chargée  de  se  rendre  compte 
de  l'importance  des  dégâts  causés  par  cet  orage  d'un  caractère 
qu'on  déclarait  tout  exceptionnel. 

Le  Rapport  de  cette  Commission,  qui  serait  composée  d'horti- 
culteurs compétents,  devait  fixer  l'opinion  sur  la  nature  du  mal 
et  éclairer  sur  le  soulagement  qu'il  convenait  d'y  apporter. 

Cette  Commission,  nommée  par  M.  le  Président  assisté  du 
Bureau,  réunit  neuf  membres,  savoir  : 

MM.  Jamin,  de  Bourg-la-Reine,  et  Coulombier,  de  Vitry^  pépi- 
niéristes, membres  du  Conseil  d'Administration;  Bonnel, Vice- 
Président  du  Comité  d'Arboriculture;  ]Michelin_,  Secrétaire  de  ce 
Série  III.  T.  VIII.  Cahier  d'août,  publié  le  30  septembre  1886.         30 


40iJ  RAITURT 

Comité;  Chargueraud,  Bergman  fils,  Dybowski,  tous  trois  Secré- 
taires de  la  Société  ;  Curé,  horticulteur,  membre  du  Conseil  d'Ad- 
ministration; Hébrard  (Alexandre),  Vice-Président  du  Comité 
des  Cultures  potagères  et  membre  du  Conseil  d'Administra- 
tion. 

La  Commission,  ainsi  composée,  fut  réunie  à  Montreuil  le 
28  août,  à  9  heures  et  demie  du  matin,  au  domicile  de  M.  Vitry 
fils,  l'un  des  Vice-Pn-sidents  de  la  Société  nationale  d'Horticul- 
ture de  France,  conjointement  avec  plusieurs  cultivateurs  du 
pays  qui  fournirent  des  explications  sur  l'explosion  de  l'orage 
et  sur  les  dégâts  occasionnés  par  la  grêle. 

En  descendant  du  chemin  de  fer  et  en  entrant  dans  Montreuil, 
les  membres  de  la  Commission  avaient  élé  péniblement  impres- 
sionnés par  l'aspect  des  maisons  dans  plusieurs  rues.  Les  vitres 
brisées  étaient  en  si  grand  nombre  que,  depuis  six  jours,  on 
n'avait  pu  en  remplacer  qu'une  faible  partie;  on  voyait  sur  les 
murs  écorchés  des  maisons  les  traces  des  grêlons  qui  les  avaient 
frappi's;  des  toits  couverts  en  ardoises  «Haient  transpercés.  On 
expliqua  t[ue  l'orage  s'était  lormé  par  la  rencontre  de  deux 
gros  nuages  jaunes  et  noirs  venant  l'un  du  sud  et  l'autre  du  sud- 
ouest  ;  que  Saint-Mandé,  Bagnolet  et  surtout  Montreuil  (Haient 
les  communes  le  plus  fortement  atteintes  par  la  grêle;  que  la 
partie  de  Vincennes  avoisinant Montreuil,  Homainville,  Noisy-le- 
Sec,  quoique  ayant  r[r  englobés  dans  le  sinistre,  ont  eu  relati- 
vement moins  de  dommage;  que  le  mal  a  été  plus  grand  sur 
une  partie  de  Montreuil  parce  que,  pendant  dix  minutes  au 
moins,  au  début  de  l'orage,  des  grêlons  anguleux^  é-normes,  y 
sont  tombés  sans  être  mélangés  avec  de  l'eau. 

Ces  renseignements  préliminaires  devaient  éclairer  la  Com- 
mission sur  la  marche  qu'elle  avait  à  suivre  et  qu'elle  entreprit 
après  s'être  dûment  constituée  en  nommant  M.  Cur('  Président, 
M.  Jamin  Vice-Président,  MM,  Michelin,  Dybowski  et  Bergman 
(Ern.),  Secrétaires. 

La  Commission  fut  inforuK'e  qu'une  commission  locale,  orga- 
nisée dans  le  pays,  était  en  Irain  de  fonctionner  et  avait  pour 
charge  de  procéder  aux  estimations  des  pertes  supportées  par 
chacun  des  cultivateurs  sinistrés. 


SUR  LES  EIFETS  DE  l'oRAGE  DU  23  AOUT  1880.      403 

Il  coulait  de  source  que  les  rôles  des  deux  Commissions 
étaienl  bien  distincts  et  ne  pouvaient  se  confondre,  et  que  celui 
des  représentants  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 
France  consistait  simplement  à  recueillir  des  renseignements 
suv  Its  faits  principaux,  à  en  résumer  le  récit,  et  à  déterminer 
quelle  était  la  nature  du  mal,  son  étendue,  son  importance,  et 
l'à-propos  qu'il  y  aurait  à  accueillir  les  réclamations  indivi- 
duelles qui  seraient  appuyées  par  des  constatations  et  des  appré- 
cialions  locales  régulières. 

La  culture  de  Montreuil  a  un  caractère  tout  particulier  qu'il 
est  bon,  avant  tout,  de  définir  :  elle  a  pour  objet  principal  les 
arbres  fruitiers  en  espalier,  et  en  première  ligne  les  Pêchers  et  en- 
suite les  Poiriers,  Pommiers  de  Calville,  Cerisiers.  Le  territoire  est 
en  grande  partie  couvert  de  murs  chaperonnés,  enduits  de  plâtre, 
qu'on  appelle  cotières,  sur  lesquels  les  arbres  sont  étalés  au 
moyen  du  palissage  à  la  loque.  Avec  ces  murs  on  obtient  faci- 
lement des  jardins  clos  dont  les  plates-bandes  intérieures  sont 
employées  pour  la  culture  de  fruits,  de  légumes,  de  fleurs  à 
bouquets  pour  la  vente  aux  halles  et  marchés. 

La  Commission  a  visité  dans  le  plus  grand  détail  trois  grandes 
propriétés  horticoles  closes,  sises  sur  difTérents  points  du  terri- 
toire, contenant  toutes  les  sortes  de  cultures  qui  se  pratiquent 
dans  le  pays  et  qui  devaient  fournir  des  spécimens  des  dégâts 
causés  sur  chaque  espèce  de  végétaux. 

Les  exploitations  visitées  furent  celles  de  MM .  Doucet  (Charles), 
Vitry  et  Ltirdin,  dans  lesquelles  se  développent  plusieurs 
milliers  de  mètres  de  murs.  Or  l'aspect  de  ces  divers  clos  était 
semblable;  ils  sont  atteints  de  la  même  manière  :  les  murs 
exposés  à  l'est  et  au  nord  sont  épargnés;  ceux  regardant  le 
couchant  et  le  midi  sont  frappés  de  telle  sorte  que  les  récoltes  y 
sont  anéanties  et  que  les  arbres^  pour  le  plus  grand  nombre, 
sont  perdus.  Au  pied  des  murs,  on  voit  une  couche  épaisse  de 
feuilles  et  de  fruits.  Si  par  hasard  quelques  fruits,  quelques 
Poires  particulièrement  ou  quelques  Pommes  tiennent  encore  aux 
arbres,  elles  sont  meurtries,  écorchées,  informes,  réduites  à  la 
moitié,  aux  trois  quarts,  comme  si  elles  avaient  été  entamées  par 
la  dent  de  rongeurs  affamés. 


404  RAPPORT 

Les  branches  frappées  par  ces  grêlons  coupants,  anguleux,  à 
pointes,  sont  dénudées,  sans  feuilles  ni  fruits;  les  branches 
coursonnes  et  fruitières  sont  pelées,  arrachées,  éclatées  ;  les 
branches  charpenlières  ont  l'écorce  entamée,  déchiquetée,  enle- 
vée par  places,  au  point  que  le  bois  dur  est  apparent.  Il  est 
avéré  que  le  choc  a  duré  pendant  un  quart  d'heure;  que  le 
sol  était  couvert  d'une  épaisse  couche  de  glace;  que  les  grê- 
lons, gros,  à  facettes  irrégulières,  anguleuses,  étaient  meur- 
triers pour  les  végétaux  herbacés  aussi  bien  que  ligneux  : 
conséquence  inévitable  de  leur  forme  irrégulière,  ils  devaient 
tout  hacher  et  leur  poids  leur  avait  donm''  une  puissance 
destructive  telle  que  les  clous  servant  au  palissage  étaient 
arrachés  en  grand  nombre  et  pendaient  après  les  loques,  de- 
vant les  murs;  que  des  fragments  de  chaperons  neufs  en  plâ- 
tre étaient  éclatés  et  projetés  au  pied  des  murs,  dont,  en  raison 
de  l'impulsion  que  recevait  la  grêle,  ils  n'ont  pu  protéger  les 
arbres. 

Tous  les  murs  (exposés  à  l'ouest  sont  maltraités  à  l'unisson; 
ceux  au  midi  sont  dans  des  conditions  semblables,  mais  ne 
sont  peut-être  pas  aussi  foncièrement  endommagés  que  les  pre- 
miers. 

Dans  les  champs,  les  Vignes  sont  privées  de  leurs  feuilles, 
es  sarments  sont  écorchés;les  grains  de  Raisin  sont  crevés, 
coupés;  on  ne  voit  plus  sur  les  ceps  que  des  rafles  meurtries. 
Lorsque,  l'hiver,  les  cultivateurs  auront  enlevé  ces  sarments 
vestiges  du  sinistre,  ils  trouveront  inévitablement  les  yeux  de 
taille  altérés  par  le  choc  des  grêlons. 

Resterait-il  sur  quelques  points  des  grappes  de  Raisin  qui 
auraient  échappé  au  désastre,  elles  ne  pourront  pas  mûrir, 
les  fonctions  des  ceps,  dans  cet  état,  ne  pouvant  plus  se  faire. 

Les  arbres  fruitiers,  dans  la  plaine,  les  Pruniers,  Cerisiers, 
Abricotiers,  Pommiers,  etc.,  n'ont  ni  feuilles  ni  fruits;  ils  ont 
absolument  le  même  aspect  qu'au  cœur  de  l'hiver.  On  ne  peut 
malheureusement  douter  de  la  destruction  d'une  masse  de 
branches  à  fruit  et  de  boutons,  espoir  des  récoltes  prochai- 
nes, qui  se  trouveront  ajournées  à  une  époque  très  éloignée. 

Dans  les  champs,  des  Groseilliers,  des  Framboisiers  ont  aussi 


SUR  LES  EFFETS  DE  r/oRAOE  DU  23  AOUT  1886.      405 

subi  le  sort  de  la  Vigne.  Il  sera  parlé  dans  une  autre  partie 
de  ce  Rapport  des  végétaux  potagers  et  de  ceux  qui  sont 
employés  comme  fourrages. 

On  a  vu  par  les  détails  qui  précèdent  quels  ont  été,  pour 
l'anéantissement  des  récoltes  de  l'année,  les  effets  de  cet  orage 
dont,  de  mémoire  de  contemporains,  on  n'a  pas  vu  l'analogue 
dans  le  pays,  où  la  tradition  en  fait  remonter  un  du  même 
genre  à  Tannée  déjà  bien  reculée  de  1787. 

Le  présent,  au  point  de  vue  des  récoltes,  est  un  désastre,  il 
n'y  a  pas  à  en  douter;  mais,  pour  des  arboriculteurs,  un  mal  de 
cette  nature  a  des  conséquences  qui  doivent  s'étendre  à  plu- 
sieurs années.  Beaucoup  d'arbres  fruitiers,  encore  en  rapport, 
sont  purement  et  simplement  à  arracher  et  à  remplacer. 

Au  prix  d'achat  s'ajoutera  une  perte  de  produits  qui,  selon 
l'espèce  des  arbres,  durera  trois,  quatre,  cinq,  six  ans  et  plus. 
Si  la  conservation  des  espaliers  exposés  au  levant  empêche  la 
ruine  complète  des  arboriculteurs,  la  perte  que  le  sinistre  leur 
inflige  pèsera  sur  eux  pendant  longtemps. 

Tout  naturellement  on  cherchera  à  refaire  des  arbres,  en 
utilisant  les  éléments  de  végétation  qu'ils  conservent,  en  les 
rabattant  sur  leurs  parties  saines.  Sur  la  masse  des  arbres 
atteints  et  notamment  à  l'exposition  du  midi  où  le  mal  est  un 
peu  moins  profond,  il  y  en  aura  dont  l'état  moins  désespéré 
engagera  les  cultivateurs  à  les  rétablir  à  l'aide  de  leurs  propres 
ressources.  Parfois  la  réussite  couronnera  leurs  efforts;  mais 
il  ne  faut  pas  se  dissimuler  que,  dans  ces  essais,  on  sera  fort 
exposé  à  rencontrer  des  mécomptes.  Dans  beaucoup  de  cas, 
le  manque  d'harmonie  qui  existera  entre  l'appareil  souterrain 
des  arbres,  resté  intact,  et  la  partie  aérienne  désorganisée  et 
peut-être  enlevée,  causera  des  désordres  dans  la  végétation. 
Dans  les  Pêchers  on  aura  à  craindre  l'excès  de  sève  et  le  mal 
de  la  gomme;  dans  les  Pommiers  on  subira  les  chancres,  etc. 

En  résumé,  aux  yeux  de  la  Commission,  le  mal  actuel;,  pour 
l'arboriculture  fruitière,  s'étendra  à  plusieurs  années,  et  ce 
dommage  inévitable  doit  être  pris  en  grande  considération 
dans  l'appréciation  des  pertes  éprouvées  par  les  arboriculteurs. 


406  RAPPORT 


CULTURE  MARAICnHRE. 


Les  ravages  causés  par  la  grêle  du  23  août,  dans  les  jardins 
maraîchers,  sont  considérables.  Beaucoup  de  cultures  sont  com- 
plètement détruites  et,  ce  qui  est  plus  grave  encore,  le  matériel 
horticole,  consistant  en  cloches  et  châssis,  esl,  chez  bien  des 
jardiniers,  en  partie  détruit.  Les  maraîchers,  tout  comme  les 
arboriculteurs  et  les  horliculteurs-flcurisles,  ont  besoin,  pour  se 
relever  des  atteintes  du  terrible  fléau  qui  s'est  abattu  sur  eux, 
d'être  aidés  par  tous  les  moyens  dont  il  est  possible  de  disposer. 

On  a  dit,  Messieurs,  que  la  perte  éprouvée  par  les  maraî- 
chers est  peu  considérable,  par  la  raison  que,  cette  année,  les 
légumes  se  vendent  mal.  L'argument  est  spécieux,  et  précisé- 
ment, si  la  grêle  était  survenue  après  une  bonne  récolte  qui 
aurait  permis  aux  jardiniers  de  faire  des  réserves  d'argent,  ils 
auraient  pu  en  supporter  les  ravages  plus  aisément;  mais, 
venant  alors  qu'une  vente  mauvaise  les  avait  déjà  mis  dans  la 
gêne,  elle  ruine,  chez  beaucoup  d'entre  eux,  l'espoir  d'un  relè- 
vement possible,  si  l'on  ne  leur  vient  en  aide. 

Quiconque  connaît  la  culture  maraîchère  de  Paris,  faite  avec 
tant  de  précision  et  d'ordre,  est  fi'appé,  en  pénétrant  dans  un 
marais,  de  l'état  de  délabrement  que  présente  le  jardin,  et  l;'i 
où  le  regard  du  simple  spectateur  voit  encoi'e  dans  les  plantes 
endommagées  l'espoir  d'une  récolte  future,  l'œil  exercé  du 
praticien  sait  voir  toute  l'étendue  des  ravages.  Ces  salades,  ces 
Céleris  encore  sur  pied,  ne  se  relèveront  pas  ;  la  grêle  les  a 
atteints  jusque  dans  le  cœur.  Les  maraîchers  n'ont  qu'une  seule 
chose  à  faire,  c'est  de  les  arracher  et  de  ressemer  autre 
chose.  Tout  cela  se  traduit  par  de  nouveaux  frais  à  supporter 
et  par  de  longs  mois  d'attente  avant  que  quoi  que  ce  soit  ne 
devienne  vendable. 

Pour  ceux  qui  ont  des  économies  ou  seulement  du  crédit,  la 
Inerte  est  réparable  ;  mais  là  où  elle  devient  immense  et  sans 
issue,  c'est  chez  les  jeunes,  chez  ceux  qui  commencent,  et 
qui  ont  mis  toutes  leurs  petites  économies  dans  un  matériel 
désormais  détruit. 


SUR   LES   EFFETS    DE   L'ORAGE   DU   23   AOUT    1886.  407 

Beaucoup  de  plantes,  d'ailleurs,  ont  été  détruites,  alors  pré- 
cisément que  leur  récolle  allait  commencer  ou  était  dans  son 
plein;  tels  sont:  les  Melons,  qui,  fendus  et  déchirés,  ne  sont  plus 
bons  à  rien  ;  tels  encore  les  Concombres,  les  Tomates,  les  Choux- 
fleurs  d'automne. 

Quant  à  l'étendue  de  la  perte  du  matériel,  elle  est  consi- 
dérable. Beaucoup  de  malheureux  jardiniers  ont  \u  leurs  clo- 
ches brisées;  plus  d'un  en  a  perdu  trois  ou  quatre  mille,  et  c'est 
par  centaines  de  mille  qu'il  faut  compter  toutes  celles  qui  ont 
été  cassées  dans  les  nombreuses  communes  ravagées,  car,  rien 
que  pour  celles  de  Vincenneg  et  de  Montreuil,  leur  nombre 
s'élève  à  35,000.  Quantité  de  châssis  ont  été  également  en- 
dommagés, et  là  où  ils  étaient  rangés  en  piles  la  casse  des 
verres  s'est  étendue  souvent  jusqu'au  septième. 

Si  les  pertes  de  légumes  sont  réparables  simplement  en 
redoublant  de  zèle  et  d'activité,  celles  du  matériel  ne  peuvent 
l'être  qu'à  l'aide  d'argent  et,  sans  matériel  de  verre,  plus  d'un 
maraîcher  traversera  difficilement  la  saison  hivernale  si  l'on  ne 
lui  vient  en  aide.  Il  importe  donc  que  des  secours  soient 
accordés  à  tous  les  malheureux  sinistrés  qui  se  trouvent  dans  la 
gêne  et  qui  voient  chaque  jour,  avec  l'hiver  qui  approche  et  le 
matériel  de  culture  qui  fait  défaut,  leur  situation  devenir  plus 
précaire. 

FLORICULTURE 

Si  l'arboriculture  et  la  culture  maraîchère  ont  beaucoup  souf- 
fert du  la  grêle  du  lundi  23  août,  la  floriculture,  elle  aussi,  a  fait 
des  pertes  immenses.  Moins  de  vingt-cinq  minutes  ont  suffi  pour 
détruire  le  travail  de  bien  des  années. 

Montreuil  a  été  l'un  des  endroits  les  plus  éprouvés.  Les  arbo- 
riculteurs ont  perdu  non  seulement  une  partie  de  leurs  arbres, 
mais  aussi  les  plantes  qu'ils  cultivent  entre  leurs  murs.  Il  est 
nécessaire  de  dire  qu'on  cultive  beaucoup  de  plantes  à  Montreuil 
pour  les  marchés  de  Paris,  surtout  pour  la  fleur  coupée.  Les 
principales  culturesde  plein  air  sont,  entre  autres  :  Mignardises, 


408  RAPPORT 

Hosiers  par  milliers,  dont  les  variétés  cultivées  de  préférence  sont 
le  Général  Jacqueminot,  M"®  Falcot,  Souvenir  de  la  Maln>aison, 
Jules  Margottin,  La  France,  etc.  Tous  ces  Rosiers  sont  nains  et 
francs  de  pieds.  Puis  viennent  les  Glaïeuls,  les  Lis,  les  Dahlias, 
les  blancs  surtout  qui  servent  pour  les  couronnes  mortuaires, 
puis^  pour  finir,  les  Chrysanthèmes.  Il  y  a  quelques  années,  ces 
carrés  étaient  surtout  plantés  en  Vignes  et  Fraisiers  ;  on  semble 
abandonner  maintenant  cette  culture  pour  celle  des  plantes  à 
fleurs.  Dans  tous  les  jardins  de  Montreuil  et  entre  autres  dans 
ceux  de  MM.  Vitry,  Doucet  et  Lardin,  toutes  ces  plantes  étaient 
hachées. 

Dans  l'établissement  horticole  de  M.  Ragonneau,  célèbre  pour 
ses  cultures  de  Gardénias,  Camellias,  Orangers,  Anthuriums,  etc., 
nous  trouvons  surtout  des  dégâts  matériels  :  des  milliers  de  car- 
reaux sont  brisés;  les  claies  elles-mêmes  sont  brisées  par  places, 
et  n'ont  pas  empêché  le  désasire  ;  mais  les  plantes  en  général  ont 
peu  souffert,  à  l'exception  d'une  certaine  quantité  de  petits 
Orangers  qui  étaient  alors  au  dehors.  Le  haut  des  Camellias  dans 
une  certaine  serre  a  aussi  souflerl. 

Chez  M.  Léon  Savard,  qui  cultive  les  Camellias,  Gardénias, 
Azalées,  Bouvardias,  etc.,  nous  trouvons  de  plus  grands  dégâts 
encore;  en  plus  de  la  destruction  du  matériel,  car  il  ne  reste  pas 
une  vitre  sur  les  serres,  les  plantes  sont  très  abîmées;  les  Gar- 
dénias, Azalées  et  Bouvardias  sont  dans  un  état  pitoyable. 

Quoique  très  triste  avoir,  cela  n'approche  pas  du  désastre 
inouï  que  nous  trouvons  chez  M.  Lavignon-Lapipe,  cultivateur 
de  plantes  pour  le  marché.  Nous  y  voyons  16  serres  hollandai- 
ses m i-en terrées,,  d'environ  20  mètres  de  long,  sur  lesquelles  il  ne 
reste  pas  un  seul  carreau.  Les  plantes  qui  étaient  dans  ces  serres, 
Primevères  à  fleurs  doubles,  Pélargoniums,  etc.,  sont  détruites; 
il  n'y  a  plus  rien  à  en  tirer.  La  force  de  la  grêle  était  telle  qu'elle 
a  même  cassé  les  pots.  Des  carrés  de  Bruyèn^s,  de  Fuchsias,  etc., 
sont  en  un  piteux  état.  Des  paillassons  neufs  mis  au  dernier  mo- 
ment sont  hachés.  Les  pieds  mères  de  Ficus  elastica  sont  dans  un 
état  épouvantable  Bref  il  ne  reste  pas  une  seule  plante  vendable, 
tout  est  à  refaire.  Nous  trouvons  là  une  famille  éplorée  ;  ils  sont 
tous  dans  la  désolation,  depuis  les  grands-parents  jusqu'aux 


SUR   LES   EFFETS   DE   l'oRAGE    DU   23    AOUT    1886.  409 

petits-enfants.  C'est  le  travail  de  plusieurs  années  perdu;  il  faut 
recommencer;  et  ce  qu'il  y  a  de  déplorable,  c'est  qu'il  ne  reste 
rien  qu'on  puisse  vendre  de  suite  pour  faire  de  l'argent  comptant 
et  parer  au  plus  pressé.  Les  arboriculteurs  ont  encore  leur  récolte 
sur  les  murs  du  levant,  ce  qui  leur  permettra  de  faire  rentrer  un 
peu  d'argent,  tandis  que,  dans  ce  cas-ci,  il  n'y  a  rien,  et  ce  qui 
est  plus  triste,  c'est  que  ce  n'est  pas  le  seul  horticulteur  qui  soit 
ainsi  éprouvé;  ils  sont  une  certaine  quantité,  tant  à  Monlreuil 
que  dans  les  autres  localités  oîi  la  grêle  s'est  abattue. 

Les  autres  jardins  que  nous  traversons  ou  que  nous  voyons  au 
travers'des grilles  sont  tous  dans  un  piteux  état  ;  tout  a  été  tou- 
ché plus  ou  moins.  On  ne  voit  plus  nulle  part  de  cloches,  et  les 
carreaux  cassés  étaient  en  verre  demi-double,  beaucoup  même 
en  verre  double  1 

On  nous  rapporte  que  des  chats,  des  lapins,  des  poules  ont  été 
tués  par  les  grêlons. 

Pour  nous  résumer,  la  Commission  est  d'avis  que  les  dégâts 
causés  par  la  grêle  sont  immenses  et  qu'il  y  a  lieu  de  venir  en 
aide  par  tous  les  moyens  possibles  aux  braves  horticulteurs  si 
rudement  éprouvés. 


CONCLUSION 

Le  devoir  de  la  Commission  était  de  constater  les  efïels  du 
sinistre  et  d'étudier  la  nature. du  mal  pour  en  faire  comprendre 
l'étendue.  Elle  a  rempli  sa  tâche,  il  appartient  à  la  Société  de 
prendre  telle  mesure  qu'elle  jugera  convenable  dans  une  cir- 
constance aussi  grave. 

En  présence  d'un  tel  fléau,  les  populations  horticoles  se  sont 
émues;  sous  la  direction  des  administrations  locales,  elles  ont 
nommé  des  Commissions  qui  ont  procédé  à  l'estimation  des 
pertes.  Le  relevé  des  chiffres  estimatifs  recueillis  par  les  soins 
de  la  Commission  produit  un  total  de  neuf  cent  dix-huit  mille 
neuf  cent  soixante-quinze  francs,  pour  les  cultures  maraîchères 
seulement,  dans  les  localités  suivantes  :  Ghâtillon,  Vincennes, 


410  RAPPORT 

Montrouge,  Malakoff,  Pantin,  Bobigny,  Monlreuil,  Issy,  Ba- 
gneux,  Arcueil,  Saint-Mandé,  Paris,  Bel-Air. 

Les  pertes  subies  par  les  horticulteurs  fleuristes  seuls  de 
Monlreuil  ont  été  estimées  à  la  somme  de  deux  cent  quarante- 
sept  mille  francs.  On  ne  connaît  pas  encore  le  chiffre  des 
évaluations  qui  seront  établies  ultérieurement  pour  les  cultures 
arboricoles  de  Montreuil,  chiffre  qui  sera  considérable. 

On  voit  par  ce  total  que  l'événement  a  été  terrible  pour  une 
partie  notable  de  la  région  parisienne.  Ce  malheur  atteint  un 
grand  nombre  de  cultivateurs  qui  par  leur  labeur  avaient 
bien  mi^rité  de  recueillir  les  produits  de  leurs  r(''Coltes.  Pour 
beaucoup,  la  perte  s'étendra  sur  plusieurs  années;  il  ruinera 
certaines  familles;  il  apportera  la  gène  au  milieu  de  beaucoup 
d'autres;  il  afflige  ainsi  toute  une  population  laborieuse,  inté- 
ressante et  digne  à  tous  les  titres  qu'on  lui  vienne  en  aide. 

D'après  les  renseignements  que  nous  recueillons  en  dernière 
heure,  les  estimations  des  pertes  peuvent  être  établies  de  la 
façon  suivante  : 

Perles  subies  par  les  horticulteurs  du  département  de  la  Seine. 

Horticulteurs-fleuristes Fr.     2,500,000 

—  maraîchers 1,500,000 

—  arboriculteurs 1,500,000 


Total  Fr.     5,500,000 

Nous  signalons  le  mal  dans  son  efl"royable  immensité  et  nous 
nous  en  remettons  au  Conseil  pour  rechercher  quels  seront  les 
moyens  à  mettre  en  œuvre  afin  de  venir  en  aide  aux  horticul- 
teurs. 


AVIS  IMPORTANT 

Les  résultats  obtenus  dans  les  Congrès  horticoles  de  1885  et 
1880  ont  déterminé  le  Conseil  d'Administration  à  en  tenir  un  troi- 
sième, au  siège  de  la  Société,  en  1887,  pendant  la  durée  de  l'Ex- 
position de  printemps.  La  Commission  d'organisation  qui  a 
organisé  et  préparé  celui  de  1886  conserve  ses  pouvoirs  pour 
1887.  Elle  espère,  cette  fois  encore,  pouvoir  obtenir  de  nos 
grandes  Compagnies  de  chemins  de  fer  une  réduction  de  prix 
pour  le  voyagé  à  Paris  des  membres  de  la  Société  habitant  les 
départements  qui  viendront  prendre  part  aux  travaux  du  Con- 
grès de  1887. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1886. 

Concours  •permanent. 

Prix  Laisné.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3^  sér,,  IV,  1882,  p.  631 
et  753.) 

Concours   annuels. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration.  Pour  l'introduction  ou  l'obten- 
tion de  plantes  ornementales  méritantes.  (V.  le  Journal,  2"  série, 
XL  4877,  p.  445.) 

Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentstemon. 


CONCOURS  AUX  SÉANCES 

Le  Conseil  d'Administration,  dans  sa  séance  du  8  avril,  a 
décidé  qu'il  sera  ouvert,  à  l'une  des  séances  des  mois  de  juillet, 
août,  septembre,  octobre  et  novembre  1886,  des  concour  sana- 
logues  à  ceux  qui  avaient  été  ouverts  en  1885. 

Deux  de  ces  concours  ont  déjà  eu  lieu  ;  il  en  reste  encore  trois 
dont  voici  les  dates  et  les  objets  : 


412  PROCÈS-VERBAUX. 

23  septembre  :  Bégonias  tubéreux  en  pots  ;  Dahlias  en  fleurs 
coupées.  —  Fruits,  notamment  Pêches  et  Fraises  tardives. 

21  octobre  :  Asters.  —  Fruits.  —  Giioux-fleurs. 

25  novembre  :  Chrysanthèmes  d'automne.  (L'Exposition  de 
ces  plantes,  dans  la  salle  des  séances  de  la  Société,  durera  qua- 
tre jours.)  Ce  concours  sera  divisé  delà  manière  suivante  : 

1°  Plantes  en  pots. 

La  plus  belle  collection  de  plantes  en  pots. 
Le  plus  beau  lot  formé  des  plus  belles  variétés  le  mieux  cul- 
tivées. 
Les  plus  beaux  spécimens  en  fortes  plantes. 

2°  Fleurs  coupées. 

Les  variétés  les  plus  méritantes  obtenues  de  semis  et  n'ayant 
pas  été  encore  mises  au  commerce. 
La  plus  belle  collection  en  fleurs  coupées  avec  rameau. 

Le  27  janvier  1887,  un  concours  aura  lieu  pour  le  Witloof 
ou  Chicorée  de  Bruxelles,  présenté  en  lots  de  80  à  100  pieds, 
avec  racines. 

(;i^Ç!t^jF<JbC*^ 

PROCÈS-VERBAUX 


SÉANCE     DU     12    AOUT     1886 

Présidence  de  M.  Cli.  Joly. 

La  séance  est  ouverte  vers  deux  heures  et  demie,  devant  cent 
vingt-huit  Membres  titulaires  et  douze  Membres  honoraires. 
Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

iV.  B.  —  La  Commission  de  Rédaction  déclare  laisseï'  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


sÉ.VxVCE  DU  1:2  AOUT  1886.  413 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  deux  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  pré- 
sentation a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  rencontré 
aucune  opposition.  — 11  annonce  que  le  Conseil  d'Administra- 
tion, dans  sa  séance  de  ce  jour,  a  admis  une  nouvelle  Dame  pa- 
tronnesse.  —  Enfin  il  informe  ses  collègues  d'une  perte  cruelle 
que  la  Société  vient  d'éprouver  par  le  décès  de  M""®  veuve  Pain- 
tendre.  —  A  ce  propos,  il  ajoute  qu'il  croit  devoir  signaler  le  décès 
de  deux  amateurs  très  distingués  qui,  bien   que  leur  nom  ne 
figurât  pas  sur  les  contrôles  de  la  Société  nationale  d'Horticul- 
ture, n'en  étaient  pas  moins  connus  de  tous  ses  Membres,  en 
raison  des  services  qu'ils  ont  rendus  à  l'art  des  jardins.  L'un  est 
M.  Honnorati,  de  Toulon,  l'un  des  représentants  le  plus  honora- 
hlement  connus  de  l'horticulture  méridionale,  qui  cultivait  avec 
un  plein  succès  les  Kakis  [Diospyros  Kaki)  du  Japon,  depuis  leur 
importation  par  M.  l'ingénieur  Dupont,  et  qui  a  même  envoyé 
des  fruits  de  ces  arbres  à  nos  Expositions  et  à  nos  séances. 
L'autre  est  M.  Bertrand,  juge  au  tribunal  de  la  Seine,  qui,  dans 
sa  propriété  de  La  Queue-en-Brie,  avait  réuni  de  précieuses  col- 
lections de  plantes  de  serre,  surtout  d'Orchidées.  A  la  dernière 
séance  de  la  Société,  M.  Rigault,  notre  collègue,  l'habile  jardi- 
nier à  qui  était  confiée  la  culture  de  ces  plantes,  a  déposé  sur  le 
bureau,  avec  un  pied  remarquablement  fleuri  du  Disa  grandi- 
flora,  magnifique  Orchidée  terrestre  de  l'Afrique  australe,  des 
spécimens  de  plusieurs  belles  variétés  de  VAnthurium  Sckerze- 
rianum  qui  ont  pris  naissance  dans  les  serres  de  M.  Bertrand, 
sans  qu'il  soit  intervenu  de  fécondation  croisée  dans  leur  pro- 
duction. On  ne  saurait  trop  déplorer  la  perte  que  vient  de  faire 
l'horticulture  française  dans  la  personne  de  cet  amateur  dis- 
tingué, et  en  doit  vivement  désirer  que  ses  précieuses  collec- 
tions ne  cessent  pas  d'exister  en  même  temps  que  lui. 
Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 
I^Par  M.  Chemin,  jardinier-maraîcher,  boulevard  delà  Gare, 
à  Issy  (Seine),  un  lot  de  Tomates  d'une  grosseur  exceptionnelle, 
fruits  d'une  variété  obtenue  par  lui,  qu'il  nomme  Grosse  lisse 
améliorée.  Une  prime  de   T'  classe  lui  étant  accordée  pour  la 
présentation  de  ce  magnifique  produit,  il  renonce  à  la  recevoir. 


414  PROCÈS-VERBAUX. 

AI.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère  dit  que  la  culture 
de  cette  sorte  de  Tomates  exige  un  peu  plus  de  soins  que  celle 
des  autres  variétés,  sans  toutefois  présenter  des  difficultés  réelles. 
Seulement  on  ne  doit  laisser  sur  chaque  pied  que  trois  ou  quatre 
bouquets  de  fleurs,  en  raison  de  la  masse  considérable  de  nour- 
riture que  ses  énormes  fruits  exigent  pour  leur  développement 
qui  est  vraiment  exceptionnel. 

2°  Par  M.  Cousin,  horticulteur  à  Gennevilliers  (Seine),  dix 
Melons  des  trois  variétés  Gros  Cantaloup  de  Paris,  Prescott  à 
fond  blanc  et  Cantaloup  fond  vert  à  chair  rouge,  ainsi  que  deux 
bottes  de  Carottes  Demi-longue  obtuse  dans  Tune,  Courte  de 
Hollande  dans  l'autre.  Les  Melons  sont  jugés  tous  fort  beaux  et 
les  Carottes  sont  remarquées  par  le  Comité  compétent  comme 
étant  d'une  grosseur  peu  commune  en  même  temps  que  courtes; 
aussi  une  prime  de  l'*  classe  est-elle  donnée  à  M.  Cousin  pour 
la  présentation  qu'il  en  a  faite. 

M.  le  Président  du  Comité  de  Cullure  potagère,  après  avoir 
fait  ressortir  le  mérite  de  ce  lot,  exprime  des  doutes  sur  la  légi- 
timité de  la  distinction  du  Melon  à  fond  vert  comme  variété  nou- 
velle et  dit  avoir  obtenu,  à  la  date  de  quelques  années,  des 
fruits  semblables  après  avoir  hybride  le  Melon  fond  blanc  avec 
le  Melon  gris. 

3"  Par  M.  Cauchin  (Vincent),  horticulteur-maraîcher  à  Mon- 
magny  (Seine-et-Oise),des  Cornichons  d'une,  variété  qu'il  nomme 
Vert  petit  de  Paris,  qu'il  dit  être  nouvelle  et  obtenue  par  lui.  Ce 
qui  distingue  essentiellement  cette  variété,  c'est  qu'elle  donne  du 
fruit  à  chaque  nœud,  comme  on  le  voit  sur  les  tiges  fraîches  que 
la  Compagnie  a  sous  les  yeux.  —  Conformément  à  la  proposition 
qui  lui  en  est  faite  par  le  Comité  de  Culture  potagère,  la  Com- 
pagnie donne  à  M.  Cauchin  une  prime  de  3®  classe. 

4°  Par  MM.  Forgeot  et  C"=,  hortîculteurs-grainiers,  quai  de  la 
Mégisserie,  six  pieds  du  Céleri  nain  pommé,  en  forme  de  Scarole, 
qui  a  été  déjà  primé  par  la  Société  et  que,  pour  ce  motif,  ils  pré- 
sentent aujourd'hui  hors  concours.  Cette  remarquable  variété  a 
été  mise  par  eux  au  commerce  au  mois  de  janvier  dernier.  Les 
pieds  qu'ils  en  montrent  en  ce  moment  viennent  d'un  semis  qui  a 
été  fait  sur  couche,  au  mois  de  février  dernier.  Le  plant  né  de  ce 


SÉANCE  DU  [J.    AULT  1886.  415 

semis  a  été  repiqué  sur  couche,  puis  planté  en  pleine  terre  et 
en  place,  au  mois  de  mai  dernier. 

M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère  fait  observer 
que  ce  nouveau  Céleri  ne  paraît  pas  constituer  une  variété  en- 
tièrement fixée,  car  dans  les  cultures  qui  en  ont  été  faites  par 
diverses  personnes  il  s'est  trouvé  souvent  une  quantité  très  no- 
table de  pieds  qui  n'en  possédaient  pas  le  caractère  distinctif.  Il 
parle  notamment  d'un  jardinier  qui,  sur  deux  cents  pieds,  n'en 
a  eu  que  108  semblables  au  type  de  la  variété. 

M.  Forgeol  affirme  que  la  race  de  ce  Céleri  est  bien  fixée; 
seulement,  comme  il  n'en  était  pas  l'obtenteur,  il  a  dû  en  acheter 
la  graine  au  cultivateur  qui  l'avait  obtenue,  et  il  craint  que 
cette  semence  ne  lui  ait  pas  été  livrée  rigoureusement  pure.  Il 
en  est  résulté  que  les  semis  ont  donné,  en  moyenne,  30  p.  100 
de  pieds  s'écartant  du  type.  Aujourd'hui  cet  inconvénient  va 
disparaître,  car,  cultivant  lui-même  lès  porte-graines,  il  sup- 
prime rigoureusement  tous  les  pieds  qui  n'offrent  pas  dans  toute 
leur  pureté  les  caractères  de  la  nouvelle  race. 

5°  Par  M.  Claude,  jardinier  chez  M.  Fayard,  avenue  Marigny, 
à  Fontenay-sous-Bois  (Seine),  des  Fraises  que  le  Comité  de  Cul- 
ture potagère  a  jugées  très  belles;  mais  comme  elles  provien- 
nent de  plantes  qui  seront  examinées  par  une  Commission  spé- 
ciale, il  n'y  a  pas  lieu  d'émettre  aujourd'hui  à  leur  égard  un 
avis  définitif.  La  Commission  qui  est  chargée  de  l'examen  sur 
place  des  Fraisiers  de  M.  Fayard  est  composée  de  MM.  Cauchin 
(Vincent),  Beurdeley,  Cousin,  Cottereau,  Dybowski  et  Forgeot. 

6"  Par  M.  Dybowski,  maître  de  conférences  d'Horticulture  à 
l'Ecole  d'Agriculture  de  Grignon,  une  botte  de  racines  du 
Maceron  ou  Smyrnium  Olus-atrum  Lin.,  Ombellifère  indigène 
dans  nos  départements  méridionaux,  mais  qui  aujourd'hui  n'est 
pas  cultivée.  Cette  présentation  est  faite  hors  concours. 

M.  Dybowski  donne  de  vive  voix  des  renseignements  intéres- 
sants sur  le  Maceron  et  sur  les  qualités  par  lesquelles  celte 
plante  se  recommande.  Il  dépose,  en  outre,  sur  le  bureau  une 
note,  qui  est  renvoyée  à  la  Commission  de  Rédaction,  et  dans 
laquelle  il  a  consigné  les  résultats  de  la  culture  qu'il  en  a  faite, 
il  rappelle  que  le  Smyrnium  a  compté  autrefois  parmi  les  espèces 


416  PROCÈS- VERBAUX. 

alimentaires  habituellement  cultivées,  mais  que,  dans  les  temps 
modernes,  la  culture  en  a  été  complètement  abandonnée,  sans 
qu'on  sache  quelle  a  été  la  cause  de  cet  abandon.  La  racine 
qu'il  développe,  à  l'état  cultivé,  ressemble,  par  ses  dimensions 
et  son  apparence,  au  Salsifis  ou  à  la  Scorsonère;  elle  est  charnue, 
farineuse  et  la  cuisson  en  fait  un  mets  délicat.  En  outre,  ce 
produit  peut  être  obtenu  pendant  à  peu  près  toute  l'année,  les 
semis  de  la  plante  pouvant  se  succéder  du  printemps  à  l'au- 
tomne. —  M.  Dybowski  engage  ses  collègues  à  essayer  la  cul- 
ture du  Maceron,  dont  il  met  de  la  graine  à  leur  disposition. 

7"  Par  M.  Margottin  (Charles)  fils,  horticulteur  à  Bourg-la- 
Reine  (Seine),  des  Pèches  appartenant  à  un  grand  nombre  de 
variétés,  venues  sur  des  arbres  en  pots  qui  ont  été  soumis  au 
mode  de  culture  indiqué  dans  le  cours  de  la  dernière  séance.  Il 
obtient,  pour  cette  importante  présentation,  une  prime  de 
i'"  classe. 

8"  Par  M.  Lepère,  arboriculteur  à  Montreuil-sous-Bois  (Seine), 
deux  corbeilles  de  Pêches  des  variétés  Grosse  Mignonne  hâtive. 
Condor  et  Early  Rivers.  —  Ces  fruits  sont  reconnus  très  beaux 
et  motivent  l'attribution  d'une  prime  de  1"  classe  que  M.  Lepère 
renonce  à  recevoir. 

9'  Par  M.  Girardin,  horticulteur,  rue  Gaillon,  à  Argenteuil 
(Seine-et-Oise),  deux  corbeilles  de  Figues  des  variétés  Rouge  et 
Blanche  d'Argenteuil,  beaux  fruits  pour  la  présentation  desquels 
il  obtient  une  prime  de  2*  classe. 

10°  Par  M.  R.  Jolibois,  jardinier-chef  au  Palais  du  Luxem- 
bourg, des  pieds  fleuris  du  Sehnipedium  Peatxeiel  du  Sel.  rai^i- 
cinurri.  —  Une  prime  de  3"  classe  lui  étant  décernée  pour  ces 
deux  belles  Orchidées,  il  déclare  renoncer  à  la  recevoir. 

11°  Par  M.  Terrier,  jardinier  chez  M.  le  docteur  Fournier,  rue 
Saint-James,  à  Neuilly  (Seine),  un  lot  d'Orchidées  fleuries,  com- 
prenant le  Saccolabium  Blumei  ainsi  que  sa  variété  majus,  le 
Cattleya  superba  et  VOdontoglossum  Pkalainopsis.  Ces  belles 
plantes  lui  valent  une  prime  de  l''®  classe. 

15°  Par  M.  Dallé,  horticulteur,  rue  Pierre-Charron,  à  Paris, 
deux  belles  Orchidées  fleuries,  savoir  :  le  Cattleya  Sanderiana 
GigaSfde  la  Colombie,  et  le  Stanhopea  eburnea  {"!),  da  Vene- 


SÉANCE  DU  12  AOUT  1886.  417 

zAïela,  ainsi  qu'une  charmante  Broméliacée,  la  Vriesea  bellula, 
dont  les  bractées  sont  mi-parties  rouges  et  vertes.  Une  prime  de 
2®  classe  lui  est  accordée  pour  cette  présentation. 

M.  Dallé  fait  observer  que  les  fleurs  du  Cattleya  Sonderianase 
tachent  au  bout  de  fort  peu  de  temps,  si  elles  restent  dans  la 
serre  où  la  plante  est  cultivée.  Aussitôt  que  la  plante  a  ouvert 
une  fleur,  il  faut  la  transporter  dans  une  pièce  bien  éclairée  et 
sèche,  si  l'on  veut  qu'elle  conserve  la  pureté  et  la  fraîcheur  de 
son  coloris.  L'individu  fleuri  qui  se  trouve  en  ce  moment  sous 
les  yeux  de  la  Compagnie  n'est  resté  en  fleurs  que  pendant  un 
jour  et  une  nuit  dans  la  serre  où  il  avait  développé  son  inflores- 
cence. 

1.3°  Par  Al.  Dupanloup,  horticulteur-grainier,  quai  de  la 
Mégisserie,  14,  à  Paris,  trois  pieds  d'un  Phlox  nain,  à  fleurs 
blanches,  qui  est  issu,  en  1884,  d'un  semis  fait,  en  1883,  de  la 
variété  Louise  Gaulin.  La  plante  s'est  montrée  abondamment 
florifère  et  a  conservé  parfaitement  jusqu'à  ce  jour  ses  caractères. 
Les  trois  pieds  que  la  Compagnie  en  a  sous  les  yeux  sont  des 
boutures  faites  l'an  dernier.  Bien  qu'ils  aient  été  cultivés  dans 
une  bonne  terre,  on  voit  qu'ils  sont  restés  absolument  nains.  — 
Une  prime  de  ?.«  classe  étant  décernée  à  M.  Dupanloup 
pour  celte  présentation,  il  déclare  renoncer  à  la  recevoir.  Sur 
sa  demande,  une  Commission  ira  examiner  son  Phlox  sur 
place. 

14"  Par  M.  Tréfoux  (Emile),  horticulteur-paysagiste,  rue  de 
Coulanges,  àAuxerre  (Yonne),  une  série  de  variétés  de  Glaïeuls 
rustiques  en  fleurs  coupées,  qui  lui  valent  une  prime  de  2'=classe. 
Ces  plantes  ont  été  obtenues  par  lui  à  la  suite  d'un  semis  fait 
en  1885.  Elles  ont  passé  l'hiver  dernier  en  pleine  terre,  sans 
abri,  et  n'ont  nullement  souffert  du  froid. 

15°  Par  la  maison  Vilmorin-Andrieux,  au  nom  de  MM.Souil- 
lard  et  Brunelet,  horticulteurs  à  Fontainebleau  (Seine-et-Marne), 
une  nombreuse  série  de  fleurs  coupées  de  Glaïeuls  rentrant 
dans  les  deux  catégories  des  Glaïeuls  à  grandes  fleurs  et  des 
hybrides  entre  Gandavensis  et  rustiques  Lemolnei.  —  Le  Comité 
de  Floriculture  propose  d'accorder,  pour  cette  brillante  pré- 
sentation, une  prime  de  1"    classe   qui,  conformément  cà   son 

31 


418  l'KOCZS-VERBAUX. 

règlement,  s'apppliquera  uniquement  à  celles  des  nouvelles 
variétés  qui  ont  été  déjà  nommées.  Mise  aux  voix,  cette  propo- 
sition est  adoptée. 

M.  Maurice  de  Vilmorin  a  joint  à  ce  lot  des  notes  contenant 
des  renseignements  instructifs  sur  les  divers  Glaïeuls  dont  il  est 
composé.  En  premier  lieu,  quant  aux  variétés  à  grandes  fleurs, 
il  relève  ce  fait  important  que  plusieurs  d'entre  celles  de  ces 
variétés  qui  sont  des  gains  récents  sont  fort  remarquables  pour 
l'ampleur  de  leurs  fleurs.  Tandis  que  celles  des  variétés  issues  du 
Gandavensis  qui  ont  été  obtenues,  à  l'origine,  par  M.Souchet,  ne 
dépassaient  pas  six  à  huit  centimètres  de  largeur,  certaines  des 
acquisilions  récentes  dues  à  MM.  Souillard  et  Brunelet,  telles 
que  l'Enchanteresse,  Aurore,  etc.,  en  donnent  de  beaucoup 
plus  amples,  qui  mesurent  souvent  douze  cenlimètics  de  dia- 
mètre. En  outre,  depuis  au  moins  deux  années,  certaines  de 
ces  plantes,  cultivées  à  Fontainebleau,  montrent  une  tendance 
prononcée  à  doubler  leurs  fleurs.  C'est  ainsi  que  la  variété 
Aurore  présente  fréquemment,  dans  son  périanthe,  jusqu'à  dix 
et  douze  segments.  Parfois  la  pétalisation  du  filet  des  élamines 
commence  à  s'accuser  dans  ces  fleurs,  ou  bien  le  nombre  des 
étamines  est  augmenté  et  s'élève  jusqu'à  cinq  ou  six  au  lieu  de 
trois.  Il  est  à  présumer  que  des  graines  de  ces  plantes  à  fleurs 
semi-doublesfécondées  entre  ellesviendrontdes  pieds  sur  lesquels 
la  duplicature  des  fleurs  sera  plus  avancée;  mais  M.  Maurice  de 
Yilmorin  est  d'avis  qu'il  n'y  a  pas  de  mol  if  pour  favoriser  cette 
modification,  attendu  que  «  les  beaux  effets  de  contraste  ou 
u  d'harmonie  de  nuances  seraient  masqués  par  l'accumulation 
«  des  pétales  ».  La  duplicature  ne  serait  désirable  que  pour  les 
fleurs  unicolores  ou  de  teintes  à  peu  près  uniformes.  —  Quant 
aux  plantes  issues  de  fécondations  croisées  entre  des  variétés  du 
Gandavtnsis  et  les  Glaïeuls  rustiques,  leur  production  a  été 
motivée  par  le  désir  d'obtenir  soit  de  nouveaux  coloris  dans  les 
premières,  soit  des  fleurs  plus  amples  dans  les  derniers.  Ces 
résultats  ont  été  déjà  obtenus  en  partie  par  MM.  Souillard  et 
Brunelet.  M.  Maurice  de  Vilmorin  cite  comme  constituant  une 
amélioration  notable  parmi  les  Glaïeuls  rustiques  les  variétés 
nommées  Pasteur  et  Contraste,  Il  mentionne  même  une  plante 


SÉANCE    DU    12   AOUT   1S86.  410 

dont  la  fleur  présente  de  grandes  macules  d'un  violet  presque 
bleu,  se  détachant  nettement  sur  un  fond  général  de  couleur 
crème.  Cette  curieuse  nouveauté  n'a  pas  été  comprise  dans  le  lot 
déposé  aujourd'hui  sur  le  bureau  parce  qu'elle  a  été  conservée 
en  vue  de  la  production  des  graines  qui  serviront  à  la  multi- 
plier. 

16°  Par  M.  Vauvel,  jardinier  à  Fleury-jMeudon  (Seine-et-Oise), 
une  fleur  coupée  du  Rosier  William  Bennett  dont  il  a  été  beau- 
coup parlé,  dans  ces  derniers  temps,  aux  Etats-Unis,  peut-être 
avec  quelque  exagération  de  son  mérite  réel,  et  dont  l'histoire  a 
été  rapportée  dans  le  Journal,  à  une  date  récente  (voyez  le 
Journal,  cahier  d'avril  1886,  p.  2o4-).  M.  Vauvel  reçoit,  relative- 
ment à  cette  présentation,  les  remerciements  du  Comité 
d'Arboriculture  d'ornement  et  forestière. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance,  l'un  de  MM.  les  Secré- 
taires signale  l'annonce  des  Expositions  horticoles  qui  auront 
lieu  :  à  Tournai  (Belgique),  les  15,  13,  14  et  15  septembre  pro- 
chain; à  Rennes  (Ille-et-Yilaine),  les  9  et  10  octobre  prochain;  à 
ïroyes,  du  16  au  20  septembre  prochain.  Il  mentionne  aussi  le 
programme  imprimé  de  la  28"  session  que  la  Société  pomologi- 
que  de  France  doit  tenir  à  Nantes  (Loire -Inférieure),  le  20 
septembre  prochain,  sous  les  auspices  de  la  Société  nantaise 
d'Horticulture. 

Les  documents  suivants  sont  déposés  sur  le  bureau  : 

1"  Note  sur  le  Maceron  ou  Smijrnium  Olus-atrum  Lm.,  par 
M.  Dybowski; 

2°  Compte  rendu  des  travaux  du  Comité  de  Culture  potagère, 
en  1885,   par  M.  Dybowski  ; 

3°  Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Bordeaux,  par  M.  Glady 
(Eug.). 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
lions; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


420  PROCÈS-VERBAUX. 

SÉANCE    DU     26    AOUT    1886    (1) 

Présidence  de  M.  Ilardy. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie.  D'après  le 
registre  de  présence,  on  y  compte  cent  quarante-sept  membres 
titulaires  et  dix-huit  membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  cinq  nouveaux  membres  titulaires  dont  la  pré- 
sentation a  été  faite  dans  le  dernière  séance  et  n'a  rencontré 
aucune  opposition. 

11  annonce  que,  dans  sa  séance  de  ce  jour,  sur  la  demande 
de  M.  Fremy,  directeur  du  Muséum,  le  Bureau  a  délégué 
MM.  Eug.  Verdier,  Vitry,  Ferd.  Jamin,  Carrière,  Alb.  Truffaut, 
Ghargueraud,  Bergman  fils  et  Dybowski  pour  représenter  la 
Société  à  la  fête  qui  aura  lieu  dans  les  nouvelles  galeries  du 
Muséum,  le  31  août,  à  deux  heures  précises,  pour  célébrer  le 
Centenaire  de  l'illustre  M.  Chevreul. 

M.  le  Président  annonce  enfin  avoir  reçu  de  diverses  Socié- 
tés des  demandes  de  délégués  devant  remplir  les  fonctions  de 
Jurés  :  1"  à  l'Exposition  qui  doit  avoii'  lieu  à  Coulommiers,  du 
18  au  20  septembre  ;  M.  Bergman  fils  est  délégué;  —  2"  à  celle 
qui  sera  tenue  à  Lagny!(Seine-et-Marne)  du  1 1  au  13  septembre  : 
M.  Vitry  fils  est  délégué;  —  3'^  à  celle  qui  aura  lieu  à  Senlis,  du 
11  au  14  septembre  :  M.  Chantrier  est  délégué;  —de  la  Société 
pomologique  de  France  une  délégation  pour  représenter  notre 
Société  à  la  session  qu'elle  doit  tenir  à  Nantes,  le  20  septembre 
prochain  :  MM.  Jamin  (Ferd.),  Michelin  et  Lnpierre  sont  délé- 
ggués  du  Cauprès  ongrès  et  de  l'Exposition  qui  aura  lieu  en 
même  temps. 

M.  Chargueraud,  Secrétaire,  procède  au  dépouillement  de 
la  correspondance,  qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

(1)  Eu  l'absence  du  Secrétaire-rédacteur,  M.  le  Secrétaire-général- 
adjoint,  Verlot,  a  bien  voulu  rédiger  ce  procès-verbal 


SÉANCE  DU  26  AOUT  1886.  42< 

1°  Lettre  de  M.  le  Secrétaire-général  s'excusant  de  ne  pou- 
voir assister  à  cette  séance. 

2°  Lettre  de  M.  Domage,  au  Pecq,  demandant  une  Commis- 
sion pour  examiner  sa  collection  de  Reines-Marguerites. 
MM.  Schmidt,  Cappe,  Michel,  Saunier  et  Sallier   sont  désignés. 

3"  Lettre  collective  par  laquelle  MM.  Vitry  fils  et  A.  Lepère 
prient  M.  le  Président  de  vouloir  bien  nommer  une  délégation 
de  plusieurs  membres  pour  constater  l'importance  des  dégâts 
occasionnés  non  seulement  dans  leurs  jardins  et  pépinières, 
mais  encore  dans  les  cultures  avoisinantes,  par  le  terrible 
ouragan  accompagné  de  forts  grêlons,  dont  le  poids  dépassait 
souvent  50  grammes^  qui  a  sévi  le  23  août  dernier.  MM.  Jamin 
(Ferd).,  Coulombier,  Michelin,  Bonnel,  Bergman  fils,  Curé, 
Hébrard  (Alexandre),  Dybowski  et  Chargueraud,  sont  désignés 
pour  faire  partie  de  cette  Commission  qui  devra  fonctionner  le 
28  du  même  mois. 

4°  Une  demande  semblable  signée  de  plusieurs  habitants  de 
A^incennes,  Monlreuil,  etc.  M.  le  Président  dit  que  la  même 
Commission  pourra  visiter  les  cultures  les  plus  atteintes,  sous 
la  direction  des  signataires  de  la  demande. 

A  C3  propos,  M.  Curé  remercie  la  Société  d'avoir  pris  cette 
résolution;  il  ajoute  que  les  dégâts  sont  immenses  et  ne  pour- 
raient être  couverts  par  voie  de  souscriptions  volontaires,  quelle 
que  fût  leur  importance.  L'honorable  Conseiller  général  de  la 
Seine  se  propose  d'appeler  tout  particulièrement  l'attention  du 
Conseil  général  ainsi  que  celle  du  Parlement  sur  cette  [rès 
grave  question.  M.  Curé  ajoute  que  tous  ses  efforts  tendront 
à  obtenir  du  gouvernement  des  prêts  d'argent  pour  relever  au 
plus  vite  les  malheureux  cultivateurs  dont  les  cultures  ont  été 
complètement  ravagées. 

La  Société  applaudit  à  cette  excellente  pensée  et  forme  des 
vœux  pour  en  assurer  le  succès  le  plus  complet.  M.  le  Président 
ajoute  que  M,  Curé  peut  compter  sur  le  concours  le  plus 
dévoué  de  la  Société. 

5°  Lettre  de  M.  le  Secrétaire-général  du  Congrès  natio- 
nal viticole  de  Bordeaux  annonçant  l'envoi  de  15  cartes 
d'entrée  au   Congrès  qui  s'ouvrira  à  Bordeaux  le  30   courant. 


^f2  PROCÈS- VERBAUX 

Conformément  au  désir  exprimé  par  M.  Vassillière,  ces  cartes 
ont  été  remises  aux  membres  du  Bureau  et  du  Conseil  de  la 
Société. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1"  Par  M.  Ch.  Launay,  horticulteur  à  Sceaux  (Seine),  un 
Melon  présenté  sous  le  nom  de  Melon  Pompon  de  Malaga.  Dans 
une  note  qui  accompagne  sa  présentation,  M.  Launay  dit  que 
celte  variété  a  été  reçue  à  la  Société  d'Horticulture  de  Genève 
en  1881,  et  que,  bien  (|ue  son  fruit  soit  trop  petit  pour  prendre 
droit  de  cité  dans  la  culture  maraîchère^  il  ne  craint  pas 
de  la  recommander  pour  son  grand  rendement,  son  peu  d'exi- 
gence et  surtout  pour  la  bonne  qualité  de  sa  chair  qui  est  très 
sucrée. Des  remerciements  sont  adressés  à  M.  Launay.  —  M.  Lai- 
zier  dit,  à  propos  de  cette  présentation,  que, 'dégusté  par  le 
Comité,  ce  fruit  a  paru  moins  bon  que  certaines  variétés  dites 
Melons  de  poche  et  notamment  que  celle  qu'il  cultive  depuis 
longtemps. 

2°  Par  M.  Hédiard,  place  de  la  Madeleine,  21,  à  Paris  : 
1"  trois  pieds  de  Chicorée  améliorée  ;  2°  deux  sortes  de  Morelles 
sauvages  dont  il  a  reçu  des  graines  de  lile  de  la  Réunion  où 
ces  plantes  sont  culMvées  sous  le  nom  de  Bi^ete.  Ces  Solanées 
paraissent  appartenir,  l'une  au  Solanum  nigy'um,  l'autre  à  une 
forme  voisine  de  cette  espèce;  3°  une  branche  de  Tomalc 
épineuse  de  Chine  provenant  de  graines  qui  lui  ont  été  envoyées 
par  M.  Paillieux.  Cette  Tomate  n'est  autre  que  le  Solanum 
shymhriifoliitm,  sorte  annuelle,  vigoureuse,  élégante  par  ses 
grandes  fleurs  blanchâtres,  auxquelles  succèdent,  après  la 
fécondation,  des  fruits  oviformes,  allongés,  qui  se  colorent  en 
rouge  orangé  à  la  maturité  ;  enfin  un /Vmen^  du  Chili  à  fruits 
rouges,  très  forts,  et  cultivé  à  Marseille,  Des  remerciements  sont 
adressés  à  M.  Hédiard  pour  ces  diverses  présentations. 

3"  Par  M.  Berthault  (Vincent),  jardinier  à  Rungis,  une 
magnifique  corbeille  composée  de  Raisins  Frankenthal  et 
Chasselas  de  Fontainebleau,  pour  laquelle  le  Comité  demande 
une  prime  de  l""®  classe.  La  Société  vote  cette  prime. 

4°  Par  M.  Mainguet,  à  Fontenay-sous-Bois,  une  Prune  de 
semis  ronde,   violette,  de  moyenne  grosseur,  à  chair   verte, 


SÉANCE  DU  26  AOUT  1886.  423 

juteuse   et  sucrée.  Par  ces  diverses  qualités,  cette  variété,  qui 
est  renvoyée  à  l'élude,  rappelle  la  Reine-Claude  violette. 

5°  Par  M.  Gorioii-Toussaint,  à  Epinay-sur-Seine,  une  variété 
de  Prune  assez  grosse,  ronde,  à  chair  jaune,  juteuse,  peu  sucrée 
et  même  un  peu  acide  et  par  conséquent  de  qualité  médiocre, 
malgré  sa  belle  apparence. 

6"  Par  M.  Templier,  Président  du  Comité  d'Arboriculture 
fruitière,  au  nom  de  MM.  Fleury,  au  Vésinet,  plusieurs  Pèches 
provenant  d'un  semis  et  qui  se  font  remarquer  par  leur  grosseur 
et  leur  peau  peu  colorée.  Cette  variété,  de  l'avis  du  Comité,  a 
besoin,  pour  en  connaître  les  réelles  qualités,  d'être  greffée  et 
étudiée. 

7"  Par  M.  Harraca,  pépiniériste  à  Pau,  deux  Poires  de  semis 
que  le  Comité  se  propose  d'étudier. 

8"  Par  M"«'  Chrétien,  de  Bagneux,  de  belles  Cerises  appar- 
tenant à  la  variété  Morello  de  Charmeux, 'pour  lesquelles  des 
remerciements  leur  sont  adressés. 

9°  Par  M.  Pernel,  horticulteur  à  la  Varenne,  trois  boîtes 
contenant  de  magnifiques  variétés  de  Zinnia  elegans  variés,  à 
ligules  un  peu  ondulées  et  régulièrement  superposées  de  façon 
à  former  une  fleur  parfaitement  pleine.  Une  prime  de  première 
classe  est  demandée  par  le  Comité  et  ensuite  accordée  par  la 
Compagnie. 

iO"  Par  M.  Terrier,  jardinier  chez  M.  le  docteur  Fournier, 
rue  Saint-James,  à  Neuilly,  un  exemplaire  de  culture  irrépro- 
chable de  deux  Nepenihes:  N.  mdyni/ica  ei.N.  compacta. 
M.  Terrier  reçoit  pour  ce  bel  apport  la  prime  de  première  classe 
demandée  par  le  Comité. 

11°  Par  M.  Régnier,  horticulteur  à  Fontenay-sous-Bois,  un 
pied  fleuri  de  deux  remarquables  Orchidées  indo-chinoises, 
introduites  en  France  par  le  présentateur.  Ce  sont  le  Cypripe- 
diwn  Hegnieri,  originaire  du  Cambodge,  et  le  C.  Godefroyi,  de 
Siam.  La  prime  de  première  classe  proposée  est  accordée. 

M.  Régnier  présente  en  outre  un  Ricin  dont  les  graines  ont 
été  recueiUies  au  Cambodge  et  que  caractérise  la  coloration 
purpurine  intense  des  tiges  et  des  feuilles.  Le  Comité  engage 
vivement  M.  Régnier  à    représenter    cette  plante,  qui    paraît 


424  PROCÈS-VERBAUX. 

l'emporter  de  beaucoup  sur  le  Ricinus  sanguineus,  clans  de  meil- 
leures conditions  de  végétation. 

12°  Par  M.  E,  Parisot,  des  plantes  fleuries  et  des  fleurs  cou- 
pée? de  Ligeria  [Gloxinia)  de  semis.  Les  fleurs,  grandes  et 
variées,  qui  obtiennent  une  prime  de  troisième  classe,  pro- 
viendraient, d'après  le  présentateur,  d'un  semis  opéré  le 
1"  mars  1886. 

13°  Par  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'*',  quai  de  la  Mégisse- 
rie, 4,  à  Paris,  toute  une  exposition  de  plantes  herbacées 
d'ornement  bien  fleuries:  1°  trois  boîtes  composées  l'une  de 
fleurs  coupées  de  Zinnia  elegans  à  fleurs  doubles  appartenant 
à  la  série  de  l'ancien  type  de  l'espèce  ;  une  autre  d'ime  nouvelle 
race  caractérisée  par  de  très  grandes  fleurs  pareillement  très 
doubles,  et  la  troisième  d'une  race  plus  nouvelle  encore^  que 
les  présentateurs  désignent  sous  le  nom  de  Zinnia  elegans  pom- 
pon ou  à  petites  fleurs.  Ce  qui  faisait  surtout  le  mérite  de  cet 
apport,  c'est  que  chacune  de  ces  races  était  représentée  par  un 
individu  élevé  en  pot,  ce  qui  permettait  d'apprécier  sûrement 
les  qualités  réelles  de  chacune  d'elles. 

MiM.  Vilmorin  présentent  encore  quatre  pots  de  Lobelia  vi- 
vaces  variés,  ayant  beaucoup  de  traits  communs  de  ressem- 
blance avec  la  variété  de  /.oée/m /«/(/eus  désignée  sous  le  nom  de 
Queen  Victoria,  donllesfleurs  oflrent  un  coloris  différent;  deux 
pots  de  Reine-Margueiile  pyramidale  demi-naine  rose,  forme 
nouvelle  et  très  distincte;  deux  exemplaires  également  cultivés 
en  pots  de  chacune  des  variétés  de  Reines-Marguerites  désignées 
sous  l'épithète  de  :  Arlequin  violet  et  Arlequin  rouge.  Enfin 
deux  pieds  de  Browallia  erectc,  nouveauté  à  fleurs  plus  grandes 
et  plus  élégantes  que  le  type,  dont  il  difîère  surtout  par  le 
violet  plus  intense  de  sa  corolle  ;  puis  un  Zinnia  Haageana,  a 
capitules  plus  pleins  que  les  variétés  doubles  du  même  type 
obtenues  jusqu'ici. 

Pour  ces  divers  apports,  les  présentateurs  obtiennent  quatre 
primes,  dont  une  de  première  classe  pour  les  Zinnia  doubles  à 
fleurs  coupées  qu'accompagnait  un  pied  élevé  en  pot;  une  de 
deuxième  classe  pour  leurs  Reines-Marguerites  nouvelles;  une 
de  deuxième  classe  pour  les  Lobôlias  vivaces  et  une  de  même 


SÉANCE  DU  26  AOUT   1886.  425 

valeur  pour  le  nouveau  Browallia.  Selon  leur  habitude, 
MM.  Vilmorin-Andi-ieux  et  C'®  renoncent  à  recevoir  ces  primes. 

14°  Par  M.  E.  Véron  et  C'%  à  Donjean  (Haute-Marne),  trois 
tuteurs  en  fer  creux  pour  Rosiers.  Une  prime  de  troisième  classe 
est  accordée  à  cette  présentation,  sur  la  demande  du  Comité  des 
Arts  et  industries.  Une  note  explicative  accompagnant  cette 
présentation  indique  le  prix  peu  élevé  de  ces  tuteurs  et  la  ma- 
nière de  les  utiliser. 

M.  Chargueraud  fait  connaître  les  résultats  du  concours  qui 
a  eu  lieu  à  cette  séance  et  qui  a  eu  poui-  objet:  les  Glaïeuls  en 
fleurs  coupées,  les  Reines-Marguerites  en  pots  ou  en  fleurs 
coupées,  les  Phlox  et  les  fruits  en  général. 

Le  Juiy  chargé  d'examiner  les  apports  a  été  divisé  en  deux 
sections,  l'une  pour  les  fleurs,  l'autre  pour  les  fruits. 

MM.  Carrière,  Eug.  Verdier,  Delaville  (Léon)  et  Chargueraud, 
Secrétaire,  ont  examiné  les  fleurs.  Les  fruits  l'ont  été  par 
MM.  Bonnet,  Jamin  (Ferd.),  Goulombier  et  Vallois;  M.  Dela- 
marre  (Eug.),  Secrétaire. 

Décisions  du  Jury  [Fleurs]  : 

Grande  médaille  de  vermeil  à  MM.  Souillard  et  Brunelet,  de 
Fontainebleau,  pour  cinquante  variétés  de  Glaïeuls  et  un  lot  de 
semis  de  ces  mêmes  plantes. 

Grande  médaille  de  vermeil  à  M.  Torcy-Vannier  pour  sa  col- 
lection de  Glaïeuls  qui  ne  se  composait  pas  de  moins  de  quatre- 
vingts  variétés  nommées  et  de  quatre  semis. 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Lecaron,  quai  de  la  Mégisserie,  20, 
pour  ses  collections  de  Reines-Marguerites. 

Médaille  de  bronze  à  M.  Launay  pour  trente  et  une  variétés 
de  Phlox  paniculata.  Enfln  le  Jury  adresse  ses  félicitations  à 
M.  Tréfoux,  rue  de  Coulanges,  12,  à  Auxerre,  pour  sa  collection 
de  Glaïeuls. 

Décisions  du  Jury  [Fruits): 

Médaille  de  vermeil  à  M.  Chevalliar  (G.),  à  Montreuil,  pour 
huit  variétés  de  Pêches  et  six  variétés  de  Brugnons. 

Médaille  de  vermeil  à  M.  A.  Lepère,  à  Montreuil,  pour  trois 
variétés  de  Pêches  et  trois  variétés  de  Pommes. 


426  PROCÈS-VERBAUX. 

Médaille  de  bronze  à  M.  Bertrand,  rue  Saint-Jacques,  179, 
pour  onze  variétés  de  Poires  et  six  de  Pommes. 

Médaille  d'argent  à  M.  Schwartz,  jardinier  chez  M.  Lemercier, 
à  Bagneux  (Seine),  pour  une  corbeille  de  Pèches  et  de  Raisins 
noirs  et  blancs. 

Mention  honorable  à  M.  Battut,  rue  Quincampoix,  18,  à 
Paris,  pour  six  variétés  de  Pommes  d'Auvergne  et  une  variété 
de  Pêche. 

Il  est  donné  lecture  ou  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents 
suivants  ; 

1°  Notes  horticoles  sur  l'Allemagne  du  Sud  et  l'Autriche- 
Ilongrie,  par  M.  Bergman  (Ernest); 

'2°  Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  au  Mans  le  12  juin 
dernier,  par  M.  Giiatenay  (Abel); 

3°  Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  à  Evreux  lc26  mai  1 886, 
par  M.  Chatenay  (Abel)  ; 

4°  Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  à  Amiens,  le  17  juin 
dernier,  par  M.  Bach; 

5"  Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  par  la  Société  d'Hor- 
ticulture de  la  Côte-d'Or,  à  Dijon,  du  Î9  mai  au  6  juin  dernier^ 
par  M.  B.  Yerlot. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée  l'un  de 
MM.  les  Secrétaires  signale  les  documents  suivants  : 

Règlement  de  l'Exposition  horticole  qui  doit  être  tenue  à 
Vernon,  du  8  au  13  septembre. 

Programme  de  l'Exposition  de  fruits,  légumes  et  fleurs  d'au- 
tomne qui  aura  lieu  à  Nantes,  du  18  au  23  septembre  1&86, 
pendant  la  session  du  Congrès  pomologique  de  France. 

Les  Animaux  de  la  France,  par  M.  A.  Bouvier,  première 
partie:  Mammifères. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions; 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


NOMINATIONS  '  "^^27 

NOMINATIONS 


SÉANCE  DC    12   AOUT    1886 

MM. 

1 .  CouvREUx  (E.),  fabricant  d'étiquettes,  rue  Saint-Merri,  40,  à  Paris, 

présenté   par  MM.  L.  Delaviile  et  E.  Delamarre. 

2.  Delavau  (H,),  industriel   à   Chàtellerault  (Vienne),  présenté  par 

MM.  A.  Bleu  et  B.  Verlot. 

Dame  patronnesse 
Madame    V^«  Boucicaut,  Grande-Rue,  39,  à  Fontenay-aux-Roses, 
(Seine),  présentée  par  MM.  Oudin,  E.  Bergman  et  Deseine. 

SÉANCE   DU    26    AOUT   1 88l) 

MM. 

1 .  EuDox  (Eugène),  jardinier  chez  M.  Larsenanl,  avenue  de  Cein- 

ture, 34,  à  Enghien-les-Bains    (Seine-et-Oise),   présenté   par 
MM.PIaut  et  Cliargueraud . 

2.  Heinemaxn  (F.  C).  horticulteur  à   Erfurt  (Allemagne),  présenté 

par  MM.  Delanoue,  Godefroy-Lebeuf  et  Remy. 

3.  Jedlicha,  jardinier-chef  du  baron  Albert  de  Rothschild,  Heugasse- 

Wieden,  24,  à  Vienne  (Autriche),  présente  par  MM.   E.   Berg- 
man et  F.  Bergman. 

4.  Prévost  (Elle),  entrepreneur  de  fumisterie,  rue  de  Bezons,  6,  à 

Courbevoie  (Seine),  présenté  par  MM.  Quénat  et  Bàlu  (N.). 
o.  RouGÈREs-TuRLALOT,  horticulteur  à  ^'eufchâteau  (Vosges),  présenté 
par  MM.  Berthier  et  Bleu. 


NOTES    ET   MÉMOIRES 


Note  sur  le  Maceron  (1), 

par   M.  Dybowsri. 

Le  Maceron  {Smyrnium  Olus-aà'um  L.)  est  une  plante  de  la 
famille  des  Ombellifères  dont  l'emploi  est  loin  d'élre  nouveau. 

(I)  Déposée  le  12  août  1886. 


428  NOTES    ET   MÉMOIHES. 

Suivant  M.  A.  de  Candolle,  dont  l'aatorité  en  pareille  matière 
ne  saurait  être  un  seul  instant  contestée,  cette  plante  était  au- 
trefois un  légume  courant,  Dioscoride  dit  que  l'on  en  mangeait 
la  racine  ou  les  feuilles,  et  Charlemagne  ordonnait  d'en  semer 
dans  ses  fermes.  Puis,  sans  que  Ton  puisse  savoir  à  quelle  cause 
il  faut  s'en  prendre,  le  silence  le  plus  absolu  se  fait  sur  le 
compte  du  Maceron. 

En  1880,  un  élève  arménien  de  l'École  nationale  de  Grignon 
me  fournit  quelques  graines  de  cette  plante,  me  disant  que  chez 
lui  on  en  consommait  surtout  les  feuilles  sous  forme  de  salade. 
Je  les  semai,  partie  en  pleine  terre,  partie  sur  couche.  Les  deux 
cultures  me  donnèrent  des  plantes  à  feuilles  d'un  vert  foncé, 
mais  possédant  un  goût  qui  me  paraît  trop  prononcé  pour  que 
jamais  nos  palais  puissent  s'y  habituer.  Par  contre,  la  racine 
charnue,  fusiforme,  que  je  livrai  à  la  cuisson,  me  fournit  un 
légume  agréable.  Dès  lors  je  tentai  cette  culture  sur  une  plus 
grande  proportion.  Malheureusement  mes  plantes  montèrent 
lentement  à  graine  et  ce  n'est  que  l'année  dernière  que  j'en  pus 
recoller  une  quantité  suffisante  pour  fournir  à  tous  mes  essais. 

Le  semis  en  pleine  terre  me  donna  des  racines  qui,  au  bout 
de  trois  mois,  sont  ce  que  je  les  montre  aujourd'hui,  c'est-à-dire 
longues  de  0  m.  25  environ  et  de  la  grosseur  du  doigt.  La  culture 
est  on  ne  peut  plus  simple  ;  elle  ne  réclame  même  pas  d'arrosage. 
Il  suffit  de  semer  les  graines  à  la  volée,  pour  récolter  des  racines 
comestibles  au  bout  d'un  temps  relativement  court. 

Il  convient,  pour  les  consommer,  de  faire  cuire  ces  racines  à 
grande  eau,  puis  de  les  faire  frire.  On  obtient  de  la  sorte  un  ali- 
ment d'un  goût  agréable,  très  farineux.  Ces  racines  sont  en 
efiet  riches  en  fécule  que  l'examen  microscopique  montre  comme 
ressemblant  assez,  pour  la  forme,  à  celle  du  Manioc,  en  ce  sens 
que  bon  nombre  de  grains  sont  géminés  et  que  la  dimension  est 
en  mo3enne  de  30  millièmes  de  millimètre. 

Ce  légume  me  semble  donc,  par  la  simplicité  de  sa  culture  et 
ses  qualités  organoleptiques  et  nutritives,  devoir  entrer  à  nou- 
veau dans  la  liste  des  légumes  cultivés  dans  nos  potagers. 


SUR    L'ALLEMAGNE   DU   SUD   ET   l'aUTRICHE-HONGRIE.  429 

Notes  horticoles  sur  l'Allemagne  du  Sud  et  l'Autriche- 
hongrie  (i), 

par  M.   Bergman  (Ernest). 

Le  voyage  de  Paris  à  Vienne  avec  arrêts  dans  les  principales 
villes  du  parcours  est  l'un  des  plus  intéressants  que  je  connaisse. 
Parti  de  Paris  le  soir,  on  se  trouve  le  lendemain  matin  de 
l'autre  côté  du  Rhin,  où  tout  a  un  aspect  bien  différent  de  celui 
des  environs  de  Paris  (2). 

Sur  la  droite  de  la  voie  ferrée  on  aperçoit  les  Alpes  à  peu  de 
distance,  tandis  que  sur  la  gauche  le  pays  est  absolument  plat. 
La  culture  des  champs  paraît  être  la  même  que  chez  nous.  Cet 
aspect  ne  change  guère  que  quand  on  quitte  l'Autriche  pour 
entrer  en  Hongrie.  Là  on  ne  voit  pas  une  seule  voiture  à  deux 
roues  :  toutes  les  voitures,  charrettes,  voitures  de  luxe,  sont  à 
quatre  roues  et  à  deux  chevaux.  Bien  souvent  cependant  on 
n'attelle  qu'un  cheval,  celui  de  gauchC;,  et  l'effet  de  cet  attelage 
est  des  plus  curieux  pour  nous  autres  Français;  il  semble  que 
le  charretier  a  perdu  un  de  ses  chevaux  en  route;  même  dans 
cerlaines  villes,  les  fiacres  et  les  voitures  bourgeoises  sont  attelés 
de  la  sorte. 

Pour  la  grande  culture  on  se  sert  beaucoup  des  bœufs;  les 
paysans  moins  aisés  se  servent, eux, de  vaches  qu'ils  attellent.  11 
n'est  pas  rare  de  rencontrer  un  chariot  attelé  d'une  vache  et 
d'un  cheval. 

La  voie  ferrée  n'est  pas  partout  protégée  par  une  haie  ;  celte 
haie  n'existe  que  dans  certains  endroits,  surtout  là  où  la  voie  est 
en  contre-bas  du  terrain  environnant,  Dans  le  grand-duché  de 


(1)  Déposées  le  ^6  août  1886. 

(2)  Je  crois  devoir  prévenir  le  lecteur  que  les  remarques  et  appré- 
ciations contenues  dans  cette  note  s'appliquent  essentiellement  aux 
pays  et  villes  que  j'ai  traversés  pour  aller  de  Paris  à  Buda-Pest; 
elles  ne  seraient  peut-être  pas  les  mêmes  pour  l'Allemagne  du  Nord, 
le  Sud  de  l'Autriche,  etc.  Le  voyage  a  été  fait  fin  juillet  1886. 


430  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

Bade,  beaucoup  de  ces  haies  sont  faites  en  Epicéas  qui  bont  tail- 
lés comme  on  taillerait  TÉpine.  Dans  d'autres  endr-jits  les  tran- 
chées des  chemins  de  fer  sont  protégées  par  de  grandes  claies  à 
mailles  serrées  pour  empêcher  la  neige  de  venir  les  combler. 

L'Allemand  en  général  travaille  peu.  Cela  s'explique  jusqu'à 
un  certain  point;  car,  dans  beaucoup  de  cas,  il  n'a  guère  qu'une 
main  de  libre,  la  droite,  occupé  qu'il  est  à  tenir  sa  longue  pipe 
obligatoire  avec  la  gauche.  Les  femmes  travaillent  autant  que 
les  hommes  dans  les  champs.  En  Autriche,  elles  servent  les 
maçons  et  font  ce  que  nous  appelons  à  Paris  le  métier  de  gar- 
çons-maçons ;  il  semble  même  assez  étrange  de  voir  ces  femmes  . 
gâcher  le  mortier,  porter  les  matériaux,  monter  et  descendre 
les  échelles. 

Les  costumes  ne  diffèrent  pas  énormément  des  nôtres,  si  ce 
n'est  que,  dans  la  classe  ouvrière  et  la  basse  classe,  les  femmes 
et  les  enfants  surtout  vont  pieds  nus,  non  seulement  dans  la 
campagne,  mais  aussi  en  ville.  Les  femmes  portent  presque 
toujours  sur  la  tète  ce  (ju'ellesont  à  charrier. 

Au  point  de  vue  horticole,  les  villes  que  j'ai  visitées,  sauf 
Vienne,  n'offrent  rien  d'extraordinaire.  Une  remarque  qui  peut 
s'appliquer  à  toute  l'Allemagne  est  celle-ci  :  l'hiver  y  est  plus 
rigoureux  que  chez  nous  et,  par  contre,  l'été  plus  chaud.  Par 
exemple,  en  Autriche,  pour  conserver  les  Rosiers  haute-tige,  il 
faut  tous  les  ans  les  coucher  et  les  cacher  avec  dos  feuilles  ou 
autres  matériaux  de  nature  à  les  préserver  de  la  gelée.  Les 
serres  ont  un  double  vitrage;  on  ne  les  couvre  généralement  pas 
avec  des  paillassons,  mais  avec  des  planches.  Ces  planches,  qui 
servent  aussi  à  ombrer  en  été,  ne  sont  pas  peintes;  elles  sont  en 
plus  ou  moins  bon  état  et  donnent  aux  serres  et  châssis  un 
aspect  d'autant  plus  triste  qu'ils  sont  généralement  peints, 
excepté  en  Autriche,  d'une  couleur  brun  foncé  peu  gaie  à  l'œil. 
Les  Rosiers  sont  tenus  en  grande  estime  et  il  y  en  a  partout  en 
quantité. 

La  nourriture  diffère  peu  de  la  nôtre.  On  }•  boit  plus  de  bière, 
c'est  vrai,  mais  on  y  boit  aussi  beaucoup  de  vin.  Il  faut  autant 
que  possible  s'en  tenir  aux  vins  du  pays  où  l'on  se  trouve,  car, 
si  on  se  lance  dans  les  vins  français,  on  les  paye  fort  cher,  pt 


SUR   L'ALLEMAGNE   DU    SUD    ET   l'aUTRICHE-HONGRIE.  431 

quatre-vingt-dix  fois  sur  cent  ces  vins  n'ont  jamais  traversé 
le  Rhin.  Il  y  a  plusieurs  villes,  dans  le  nord  de  l'Allemagne 
surtout,  où  se  fabriquent  des  vins.  Les  vins  fins  de  Hongrie  sont 
aussi  falsifiés  à  un  degré  qui  paraît  incroyable.  Il  est  impossible, 
à  Vienne  par  exemple,  de  se  procurer  du  Tokay;  j'entends  du 
vrai,  car  le  mot  se  trouve  sur  toutes  les  cartes  de  cafés  ou  de 
restaurants.  Quelle  est  la  décoction  qui  le  remplace?  je  l'ignore. 
On  ne  peut  se  le  procurer  authentique  que  chez  le  pharmacien 
de  la  cour;  et  rien  que  l'idée  que  le  vin  vient  de  chez  le  phar- 
macien vous  ôte  toute  envie  d'y  goûter  ;  on  craint  d'y  trouver 
un  arrière-goût  d'officine. 

Les  Allemands  ne  laissent  pas  grossir  leurs  bestiaux  et 
volailles.  On  mange  le  bœuf  quand  il  est  encore  à  l'état  de  veau, 
et  même  de  très  jeune  veau.  La  viande  n'a  donc  pas  encore 
acquis  beaucoup  de  goût.  La  quantité  des  veaux  qui  sont  consom- 
més annuellement  est  incroyable.  Le  poulet  aussi  est  mangé  tout 
jeune,  gros  comme  deux  pigeons  à  peine. 

En  Allemagne,  règle  générale,  on  mange  trop  souvent.  Je 
tiens  cela  de  l'aveu  même  des  Allemands;  au  lieu  tle  faire 
comme  chez  nous  deux  bons  repris,  le  déjeuner  de  onze  heures  à 
midi  et  le  diner  de  six  à  sept,  on  commence  à  manger  quelque 
chose  à  dix  heures  du  matin,  par  conséquent  peu  de  temps 
après  le  premier  déjeuner;  puis  encore  dans  l'après-midi, 
quelque  temps  après  le  second  déjeuner.  Il  y  a  même  des  per- 
sonnes qui  mangent  encore  quelque  chose  vers  les  dix  ou  onze 
heures  du  soir.  Je  crois  donc  que  sans  grande  exagération  on 
peut  dire  qu'on  mange  toutes  les  trois  heures.  Au  point  de  vue 
de  la  santé,  c'est  un  régime  déplorable  ;  l'estomac  n'a  pas  le 
temps  de  se  reposer. 

On  ne  trouve.pas  dans  l'Allemagne  du  Sud  et  en  Autriche- 
Hongrie  de  grands  établissements  d'horticulture  comme  ceux 
quenoussommeshabitués  à  voir  en  France,  en  Belgique  eten  An- 
gleterre. Les  garçons-jardiniers  sont  généralement  plus  instruits 
que  chez  nous;  cela  s'explique  facilement  parce  que  la  moyenne 
de  l'instruction  dans  les  écoles  primaii-es  est  plus  forte  qu'en 
France.  A  Vienne,  les  garçons-jardiniers  sont  payés  de  17  ir.  50 
à  27  fr.  50  par  semaine.  Les  chefs  de  culture  ont  de  2o  à  35  françi 


Î.32  NOTES   ET   MEMOIRES. 

de  plus  par  mois.  Ils  sont  logés  el  se  nourrissent  généralement 
tous  ensemble.  Les  ouvriers-manouvriers  gagnent  de  2  fr.  75 
à  3  fr.  25  par  jour  ;  les  femmes,  de  1  fr.  85  à  2  fr.  20.  En  Bohème, 
les  garçons-jardiniers  gagnent  de  55  à  75  francs  par  mois; 
dans  le  Sud  de  l'Autriche,  ils  ne  gagnent  que  1  fr,  25  par  jour, 
et  les  jardiniers-chefs  de  87  à  100  francs  par  mois,  logés,  bien 
entendu.  Dans  les  jardins  privés,  on  travaille  généralement  dix 
heures;  chez  les  horticulteurs,  les  journées  de  travail  sont  de 
douze  heures. 

Chose  digne  de  remarque,  je  n'ai  pas  vu  en  Allemagne  des 
champs  de  Houblons  soutenus  par  leurs  grandes  gaules,  comme 
on  en  voit  en  Alsace,  surtout  autour  de  Strasbourg. 

Les  Pommes  de  terre  que  j'ai  mangées  en  Allemagne  étaient 
plutôt  mauvaises  que  bonnes. 

Baden-Baden,  l'une  des  stations  thermales  les  plus  courues  de 
toute  r.\llemagne,  est  aujourd'hui  bien  triste  depuis  que  les 
Français  l'ont  abandonnée.  Elle  est  située  sur  l'Oos,  petite 
rivière  ayant  en  été  à  peine  deux  mètres  de  large  dans  la  tra- 
versée de  la  ville,  mais  devenant  très  forte  en  hiver  ou  par  les 
grandes  pluies.  La  ville  est  admirablement  placée  au  fond 
d'une  vallée  et  entourée  de  montagnes.  On  ne  saurait  aller  à 
Bade  sans  monter  au  vieux  château.  L'ascension  de  la  montagne 
où  il  a  été  construit  se  fait  d'une  façon  agréable,  soit  à  pied,  soit 
en  voiture.  Du  haut  des  ruines  du  château  on  a  une  vue  admi- 
rable sur  la  contrée  environnante,  et  par  un  temps  clair  on 
aperçoit  la  cathédrale  de  notre  pauvre  Strasbourg.  Les  arbres 
qui  garnissent  les  montagnes  sont  des  Pins  sylvestres,  des  Epi- 
céas et  des  Chênes.  La  promenade  principale  de  Bade  est  l'allée 
de  Lichtenlhal,  avenue  bordée  de  gros  arbres,  entre  autres  des 
Chênes  d'Amérique.  Il  y  a  de  chaque  côté  de  cette  avenue  des 
jardins  publics,  puis  plus  en  arrière  des  villas  et  propriétés 
privées.  Autour  du  casino  sont  des  jardins  assez  bien  tenus.  Le 
nouveau  château,  oîi  habite  le  grand-duc  de  Bade,  a  d'assez 
jolis  jardins  contenant  une  quantité  énorme  de  Rosiers  nains  et 
à  haute  tige.  De  la  terrasse  des  jardins  on  a  une  très  belle  vue 
sur  toute  la  ville.  Comme  serres,  rien  à  en  dire. 

Derrière  le  Trinkhalle,  de  l'autre  côté  de  la  ville,  se  trouve  la 


SUR   L'ALLEMAGNE   DU    SUD    ET   l'aUTRICHE-HONGRIE.  433 

chapelle  grecque  Stourdza,  entourée  d'un  beau  jardin.  On  peut 
faire  de  Bade  des  excursions  ravisssantes  dans  la  Forêt  Noire. 

Carlsrohë,  capitale  du  grand-duché  de  Bade,  se  trouve  sur 
un  terrain  plat.  C'est  une  ville  relativement  nouvelle  et  quelque 
peu  triste.  Elle  est  construite  en  éventail  dont  le  château  ducal 
forme  l'extrémité  d'où  partent  toutes  les  principales  rues.  Devant 
le  château  se  trouve  un  grand  jardin  à  la  française,  avec  de 
petits  Orangers  en  caisse.  Derrière  le  château  un  grand  jardin 
à  l'anglaise,  puis,  derrière,  une  grande  forêt  de  Pins  et  de 
Sapins. 

Attenant  au  château  se  trouve  le  Jardin  botanique,  qui  ren- 
ferme une  certaine  quantité  de  serres  contenant  de  beaux  Pal- 
miers, des  Orchidées,  une  serre  pour  la  Victoria  Regia,  avec  des 
ISeiumbium  speciosu7n,  des  Nymphxa  hybrides,  rouge,  blanc, 
violet.  Appuyée  le  long  du  mur  qui  sépare  le  Jardin  bota- 
nique du  jardin  du  château,  se  trouve  une  grande  serre  en  fer, 
dont  on  enlève  les  châssis  pendant  l'été.  Cette  construction  toute 
en  fer  est  légère  et  gracieuse,  et,  garnie  qu'elle  est  de  quelques 
plantes  grimpantes  annuelles,  on  la  prendrait  pour  une  véranda. 
Dans  cette  serre  nous  voyons  une  cinquantaine  d'Orangers 
en  pleine  terre.  Ces  Orangers,  plantés  là  depuis  une  trentaine 
d'années,  sont  remarquables  par  leur  beauté  et  par  la  verdure 
intense  de  leurs  feuilles.  Ils  contrastent  favorablement  avec  leurs 
pauvres  voisins  en  caisses.  Le  fond  de  la  terre  est  sableux.  On  les 
arrose  une  fois  par  semaine  avec  de  la  bouse  de  vache  délayée 
dans  de  Teau.  On  a  eu  soin  auparavant  de  leur  faire  à  chacun 
un  bon  bassin  garni  de  fumier  consommé.  Dans  cette  même 
serre  se  trouvent  aussi  quantité  de  beaux  Palmiers  de  serre 
froide.  La  collection  de  plantes  alpines  est  très  complète. 

A  côté  de  la  gare  on  aperçoit  le  jardin  de  la  ville,  avec  un 
lac,  des  plantations  fleuries,  etc.  C'est  là  que  se  réunit  le  monde, 
le  dimanche. 

La  direction  de  tous  les  jardins  du  Grand-Duc,  tant  à  Carls- 
ruhe  qu'à  Bade,  Heidelberg,  etc.,  est  confiée  à  M.  Pfîster, 
ancien  jardinier-chef  d'un  baron  de  Rothschild,  de  Francfort- 
sur-Mein;  de  grandes  améliorations  ont  été  faites  d'après  ses 
ordres. 

32 


434  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

Stuttgart,  entouré  de  montagnes,  est  d'un  aspect  gai.  Cette 
ville  contient  quelques  beaux  jardins,  cnlre  au'.res  et  surtout  le 
Stadt-Garten  qui  est  fort  bien  dessiné,  avec  des  massifs  de  plantes 
fleuries  et  de  plantes  tropicales.  Le  jardin  est  éclairé  à  la 
lumière  électrique  et  chaque  soir  un  concert  y  attire  et  retient 
les  habitants  de  Stuttgart. 

La  placedu  château  est  un  magnifique  square:  il  est  ombragé 
et  contient  des  corbeilles  bien  fleuries. 

Dans  le  jardin  du  château  on  trouve  ([uelqties  1  elles  serres 
bien  entretenues,  garnies  de  plantes  vigoureuses  et  saines,  quoi- 
qu'elles servent  aux  garnitures  royales.  La  partie  devant  les 
serres,  tracée  à  la  française  et  à  l'anglaise,  renferme  beaucoup 
de  mosaïculture.  Près  de  ce  même  jardin  et  y  louchant  se  trouve 
un  parc  orné  de  fontaines  et  de  statues.  Quand  on  J'a  traversé, 
on  se  rend  par  une  belle  avenue  de  Platanes  à  13erg,  où  sur  la 
hauteur  se  trouve  la  «  Villa  »,  l'une  des  résidences  d'été  du  roi. 
Là  le  jardin  est  à  la  française,  avec  des  vérandas  et  pergolèses 
italiennes,  une  quantité  de  statues,  et  des  parterres  bien  fleuris; 
ce  même  jardin  contient  quelques  serres. 

Dans  la  même  direction,  à  l'extrémité  du  Parc  de  Stuttgart, 
coule  le  Neckar,  non  loin  d'une  autre  résidence  royale,  la 
((  Wilhelma  »,  dont  les  jardins  sont  dans  le  vieux  style  français, 
tandis  que  les  bâtiments  sont,  eux,  dans  le  style  oriental  qui 
semble  assez  étonné  de  se  trouver  là.  Les  Ifs  sont  taillés  en 
quilles  et  des  Épines  en  boules...  Il  y  a  aussi  quantité  de  Magno- 
lias et  des  pergolèses  à  l'italienne,  garnies  de  plantes  grim- 
pantes. Quelques  serres  à  Gamellias,  à  Stanhopea,  à  Palmiers  et 
à  forcer  la  Vigne. 

Nous  avons  visité  avec  plaisir  l'établissement  d'horticulture 
deM.Wilhelm  Pfitzer,  le  plus  important  du  Wurtemberg.  Nous 
trouvons,  dans  son  établissement  de  ville,  toutes  les  nouveautés 
françaises,  entre  autres  dans  les  Monbi^etia^  Glaïeuls  et  Géra- 
niums, puis  nombre  de  nouveautés  obtenues  par  M.  Pfitzer  lui- 
même,  des  serres  contenant  des  plantes  de  serre  chaude,  Pal- 
miers et  plantes  de  serre  froide.  Nous  avons  vu  aussi  l'une  des 
pépinières  de  la  même  maison,  située  à  l'une  des  extrémités  de 
la  ville,  sur  une  colline  d'où  la  vue  embrasse  la  ville  entière. 


SUR   L'ALLEMAGNE   DU    SUD    ET   l' AUTRICHE-HONGRIE.  435 

Cette  pépinière  contient  quantité  de  Conifères  variées,  entre 
antres  un  énorme  Abies  Douglasii,  des  collections  de  Clemalis, 
Rosiers,  arbres  fruitiers,  etc. 

Sur  les  collines  environnant  la  ville,  on  cultive  certaines» 
Vignes  dont  on  fait  un  petit  vin  blanc  qui  est  très  apprécié  dans 
le  pays. 

Munich,  capitale  de  la  Bavière,  sur  l'Isar,  brille  par  la  beaulé 
de  ses  musées.  Je  ne  saurais  en  dire  autant  de  ses  jardins  publics 
ou  royaux.  La  ville  est  située  sur  une  immense  plaine  plate,  ce 
qui  fait  que  les  environs  sont  monotones.  Il  semble  y  avoir  un 
manque  général  d'argent  qui  fait  que  les  jardins  devant  les 
musées  et  dans  les  promenades  publiques  sont  réduits  à  leur 
plus  simple  expression.  Devant  certains  bâtiments  ce  ne  sont 
que  des  prairies,  et  dans  d'autres  on  ne  voit  que  de  rares  cor- 
beilles de  fleurs.  A  l'exception  de  quelques  petits  jardins  privés 
de  riches  brasseurs,  il  y  a  peu  à  voir  pour  un  horticulteur. 

Le  Jardin  botanique  laisse  énormément  à  désirer  ;  on  sent 
que  là  aussi  il  faut  faire  des  économies.  On  y  voit  quelques 
serres  et  l'inévitable  Victoria  regia  qui  se  trouve  dans  tous  les 
jardins  botaniques,  ainsi  que  des  ISymphœa  variés,  une  grande 
quantité  à'Anthurium,  surtout  dans  les  plantes  dites  botaniques; 
la  collection  de  plantes  alpines  est  très  complète  et  bien  arran- 
gée. 

Le  jardin  de  la  cour  est  un  grand  cari-é  planté  de  Marronniers 
et  de  Tilleuls  en  alignement;  il  est  entouré  de  bâtiments  et  de 
deux  côtés  se  trouvent  des  arcades. 

Le  jardin  anglais,  grand  parc  de  240  hectares  environ,  vient 
finir  ou  commencer  près  du  jardin  de  la  cour.  Ainsi  que  son 
nom  l'indique,  il  est  tracé  à  l'anglaise;  il  est  traversé  par  plu- 
sieurs rivières  qui  prennent  leur  eau  dans  l'Isar.  Il  confient  un 
grand  lac;  il  est  très  toutTu  et  semble  être  plutôt  une  forêt  qu'un 
jardin,  car  on  n'y  voit  pas  une  fleur. 

Les  jardins  autour  du  Maximilianeum,  de  l'autre  côté  du  pont 
de  l'Isar,  mérite  une  visite,  ainsi  que  les  cimetières,  qui  sont  très 
bien  entretenus  de  plantes  et  de  fleurs. 

Près  de  Munich  se  trouve  le  château  de  Nymphenburg,  cons- 
truction qui,  avec  ses  dépendances,  son  grand  parc,  ses  immenses 


436  NOTES   ET    MÉMOIRES. 

pièces  d'eau,  le  tout  à  la  Versailles,  serait  vraiment  grandiose 
si  l'entretien  et  la  tenue  y  répondaient. 

Les  arbres  du  parc  sont  magnifiques. 

Dans  l'un  des  plus  beaux  quartiers  de  Munich  se  trouve  la 
maison  horticole  de  M.  Buchner.  Cet  établissement  était,  il  y  a 
quelques  années,  presque  au  milieu  d'un  champ  ;  mais  on  a 
tellement  construit  à  Munich  que  maintenant  il  est  entouré  de 
maisons  de  tous  les  côtés.  Il  reste  encore  les  bureaux,  quelques 
serres,  et  plusieurs  carrés  de  plantes  pour  garnitures  dont  la 
maison  Buchner  fait  une  de  ses  spécialités.  Les  grandes  cultures 
et  les  pépinières  sont  hors  la  ville. 

On  se  plaint  beaucoup  à  Munich  du  manque  d'eau;  elle  y  est 
rare. 

Vienne,  capitale  de  l'Autriche-Hongrie,  située  sur  la  rive  droite 
du  Danube  et  traversée  en  partie  par  la  rivière  Vienne  d'où  elle 
a  lire  son  nom,  est  l'une  des  plus  belles  villes,  sinon  la  plus 
plus  belle  ville  d'Europe^  après  Paris.  Les  Viennois  sont  les  Pari- 
siens de  l'AUem.igne.  Vienne  contient  de  belles  promenades, 
des  squares  encore  jeunes,  de  beaux  parcs  publics.  Les  nouveaux 
boulevards,  plantés  d'arbres,  avec  contre-allée  pour  les  piétons, 
contre-allée  pour  les  cavaliers,  entourent  la  vieille  ville.  Ces 
boulevards  ont  été  établis  sur  remplacement  des  anciennes  for- 
tifications, transformées  ainsi  en  promenades  publiques.  Mal- 
heureusement les  arbres  d'alignement  des  boulevards,  Ormes, 
Tilleuls,  Platanes,  Sjxomores,  sont  loin  de  pousser  avec  toute 
la  vigueur  qu'on  serait  en  droit  d'attendre  d'eux  ;  c'est  regret- 
table. Les  Viennois  sont  amateurs  de  fleurs,  et  les  fleuristes,  qui 
ne  m'ont  pas  paru  fort  nombreux,  doivent  y  faire  de  bonnes 
affaires.  Ils  tirent  leurs  fleurs  forcées,  Lilas,  Roses,  etc.,  de  Paris; 
plus  lard  ces  dernières  leur  sont  expédiées  de  Nice  et  de  (^annes, 
avec  toutes  les  autres  fleurs  du  littoral  méditerranéen. 

Quelques  bouquetières  se  promènent  en  ville  ei  vendent, 
comme  à  Paris,  de  petites  boutonnières  pour  quelques  centimes. 

L'arrosage  des  rues  se  fait  encore  d'une  façon  bien  primitive  : 
de  grands  tonneaux  en  bois  sont  placés  sur  des  chariots  à  quatre 
roues,  et  l'eau,  au  lieu  de  se  répandre  par  un  tuyau  perforé, 
adapté  à  l'extrémilé  du  tonneau,  sort  par  un  grand  tuyau  de  cuir 


SUR   L'ALLEMAGNE   DU    SUD    ET   l'aUTRICUE-IIONGRIE.  437 

muni  d'une  grande  pomme,  qu'un  ouvrier  tient  au  moyen  d'une 
courroie  et  balance  de  droite  et  de  gauche.  Les  prises  d'eau 
dans  les  parcs  et  promenades  sont  peu  nombreuses;  on  arrose 
à  la  lance;  mais  les  lujaux  ne  sont  pas  montés  sur  roues  comme 
en  France;  ils  s'enroulent  autour  d'un  rouleau  à  claire-voie  que 
deux  hommes  tirent  ou  poussent  selon  les  besoins  ;  il  faut  de  plus 
un  homme  pour  la  lance;  il  y  a  donc  trois  ouvriers  employés  à 
un  travail  que,  chez  nous,  nous  faisons  mieux  et  plus  vite  avec 
un  seul  homme.  Je  n'ai  pas  vu  non  plus  sur  les  pelouses 
un  seul  de  nos  systèmes  de  chemins  de  fer  dits  mitrailleuse. 

La  ville  est  très  propre,  mais  ce  qui  la  dépare  quelque  peu, 
c'est  la  Vienne  qui,  en  été,  n'est  qu'un  ruisseau  noir  et  infect.  On 
étudie  depuis  longtemps  un  projet  qui  serait  de  la  couvrir  dans 
la  traversée  de  la  ville,  comme  le  canal  à  Paris;  ce  serait  un 
grand  bienfait  au  point  de  vue  de  l'hygiène. 

Faisant  face  à  l'un  des  boulevards  se  trouve  le  Palais  Impé- 
rial, le  Hofbiirg,  devant  lequel  s'étend  une  grande  place  plantée 
de  quelques  arbres,  et  avec  des  gazons.  Tournant  le  dos  au 
palais  se  trouve  sur  la  droite  le  Volksgarten,  jardin  de  la  Nation. 
Ce  jardin  est  public.  Il  a  été  créé  vers  1824,  par  l'empeieur 
François  F^  Les  arbres  y  sont  beaux,  et  dans  les  endroits  les 
moins  ombragés  nous  voyons  de  beaux  massifs  de  plantes 
fleuries  ainsi  que  des  gazons  bien  verts. 

Du  côté  opposé  à  ce  jardin  et  lui  faisant  pour  ainsi  dire  pen- 
dant, se  trouve  le  Hofgarten,  jardin  réservé  de  la  cour;  c'est  là 
que  l'empereur  se  promène  quand  il  ne  veut  pas  sortir  en  ville. 
Ce  jardin  diffère  des  autres,  car  on  y  voit  quelques  mouvements 
de  terre.  Les  arbres  y  sont  beaux;  mais  il  y  a  peu  de  corbeilles 
de  fleurs.  La  grande  serre-orangerie,  construite  en  1818  et 
adossée  à  un  grand  mur,  n'a  que  6  mètres  de  large  avec  10  de 
haut;  elle  est  fort  longue.  Nous  y  voyons  surtout  des  plantes  de 
la  Nouvelle-Hollande,  puis  des  v4rera,  Seaforthia^  Dracœna,  Bii- 
lantium  antarclicum,  Araucaria  Bidwilli  et  Cunninghami.  Près  de 
V Augarten^  parc  ouvert  au  public  par  Joseph  II,  en  1775,  se 
trouve  en  bordure  sur  le  canal  un  nouveau  jardin  dépendant  de 
cel  'de  la  cour;  c'est  là  que  vont  se  trouver  réunies  les  cultures 
surtout  les  cultures  en  serres.   On  a  adopté  un  plan    général 


i38  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

pour  les  serres  :  la  première  est  déjà  faite;  la  deuxième  est 
en  construction,  et,  dès  que  celle-ci  sera  faite,  on  entreprendra 
la  troisième  et  dernière.  Ces  nouvelles  serres,  construites  avec 
toutes  les  améliorations  connues,  seront  très  utiles  et  rempla- 
ceront avantageusement  quelques  vieilles  serres  devenues  tout 
à  fait  insuffisantes,  car  c'est  de  ce  jardin  que  sortent  toutes 
les  plantes  pour  la  décoration  des  appartements  de  la  cour, 
ainsi  que  les  fleurs  pour  vases,  bouquets,  etc.  Les  serres  déjà 
construites  renferment  de  beaux  spécimens  de  Palmiers,  ainsi 
qaedes  An t /ni)  ki77i,  de  beaux  Di'acœna  et  Croton.  Tous  ces  végé- 
taux sont  en  bonne  santé,  malgré  leurs  fréquentes  stations  au 
palais.  Dans  une  des  petites  serres  nous  remarquons  la  collec- 
tion de  Broméliacées  réunie  par  feu  M.  Antoine,  le  premier 
broméliograpbe  d'Allemagne.  M.  Antoine,  ainsi  que  son  nom 
l'indique,  descendait  d'une  famille  française. 

En  face  du  nouvel  hôtel  de  ville  ou  liathhaus  se  trouve  un 
grand  square,  orné  de  statues,  bassins,  etc.  Les  arbres  y  sont 
forts  et  d'ici  à  quelques  années  on  devra  déjà  en  supprimer 
quelques-uns.  Autre  square  devant  VEglise  votive,  et  d'autres 
encore  en  formation  au  devant  et  autour  des  nouveaux  Musées. 
Le  Jardin  du  Belvédère  se  trouve  devant  et  derrière  le  Palais- 
Musée  de  ce  nom.  Ce  jardin  est  à  la  française,  avec  des  statues 
et  des  fontaines,  des  Ifs  taillés,  etc.  Dans  une  partie  interdite 
au  public  et  qu'on  ne  visite  pas  sont  les  cultures  ,  et  dans 
une  autre  encore  la  collection  très  complète  des  plantes  des 
Alpes  autrichiennes. 

Le  Jardin  botanique,  situé  non  loin  du  Belvédère,  est  dessiné 
en  partie  à  l'anglaise.  Il  est  bien  tenu,  mais  le  tout  paraît 
vieillot.  Cela  ne  me  surprend  pas,  puisqu'on  m'a  dit  que,  com- 
mencé par  Marie-Thérèse,  vers  1777,  il  n'a  guère  été  terminé 
qu'en  1 841 ,  par  Endlicher. 

Le  Stadfpark,  ou  Parc  delà  Ville,  ne  saurait  être  mieux  com- 
paré qu'au  Parc  Monceau  de  Paris.  Il  est  relativement  nouveau, 
n'ayant  été  terminé,  croyons-nous,  que  vers  1862.  Il  est  situé 
sur  les  deux  rives  de  la  Vienne;  mais  la  partie  située  sur  la 
droite  est  plus  petite,  ne  contient  que  des  arbres  d'aligne- 
ment et  est  réservée  aux  enfants.  Je  dois  dire  que  les  rives 


SUR   l' ALLEMAGNE   DU   SUD    ET   LAUTRICHE-HONGRIE.  439 

de  la  Vienne  sont  plantées  de  gros  arbres,  ce  qui  fait  qu'heu- 
reusement on  ne  la  voit  pas;  on  la  sent  quelquefois  cepen- 
dant. La  partie  entre  la  rivière  et  le  boulevard  du  Parc  est 
fort  belle  :  il  y  a  là  un  lac,  de  petites  rivières,  des  allées  om- 
breuses bien  tracées,  de  belles  plantations  d'arbres  verts  et 
arbustes.  Autour  du  casino,  où  ont  lieu  les  concerts,  il  y  a  une 
petite  partie  arrangée  à  la  française,  avec  une  quantité  de  cor- 
beilles de  fleurs  et  de  mosaïculture.  C'est  là  le  lieu  de  réunion, 
pendant  la  saison,  de  l'élite  de  Vienne.  De  l'autre  côté  du  boule- 
vard, vis-à-vis  du  Parc,  se  trouvent  l'Hôtel  et  le  jardin  delà 
Société  impériale  et  royale  d'Horticulture  d'Autriche, dont  nous 
parlerons  plus  tard. 

Le  Prater,  la  fameuse  promenade  de  Vienne,  qui  a  une  renom- 
mée universelle,  se  trouve  au  nord-est  de  la  ville.  La  grande 
ailée,  qui  part  du  Praterstern,  a  plus  de  4  kilomètres  de  long.  Le 
milieu  est  réservé  aux  voitures  ,  la  contre-allée  de  droite  aux 
cavaliers,  celle  de  gauche  aux  piétons;  c'est  de  ce  côté  qu'on 
voit  les  cafés  et  restaurants  d'été.  C'est  aussi  entre  cette  avenue 
et  le  Danube  qu'a  eu  lieu  l'Exposition  universelle  de  1873.  L'a- 
venue est  plantée  de  beaux  Marronniers  et  à  droite  et  à  gauche 
se  trouvent  des  jardins  genre  du  bois  de  Boulogne.  Une  partie  a 
été  tracée  par  notre  célèbre  collègue,  feu  Barillet-Deschamps; 
malheureusement,  quoique  fort  jolie,  elle  perd  beaucoup,  n'étant 
})as  entretenue  comme  elle  devrait  l'être. 

Comme  jardins  privés,  il  y  a  celui  du  prince  de  Lichtenstein, 
dont  le  château  contient  un  musée.  Le  parc  n'est  pas  très  grand; 
il  y  a  de  beaux  arbres,  quelques  pelouses,  peu  de  fleurs,  mais, 
par  contre,  plusieurs  serres  chaudes  bien  garnies  de  plantes  en 
bonne  santé. 

Le  jardin  du  prince  de  Schwartzenberg,  ouvert  au  public  ainsi 
que  le  précédent,  est  plus  grand  et  plus  découvert.  Sur  le  devant 
du  château  on  aune  belle  vue  sur  la  ville.  Nous  y  trouvons  de 
grandes  serres-orangeries  pour  les  Protéacées,  etc.,  puis  un  cer- 
tain nombre  de  belles  serres  de  culture  contenant  de  belles 
plantes  à'Anthv/riwyi,  Palmiers,  Fougères,  plantes  diverses,  le 
tout  en  bon  état  de  santé. 

[La  suite  au  prochain  cahier.) 


440  RAPPORT 

RAPPORTS 

Rapport  sur  les  travaux  du  Comité  de  Culture  potagèue  (1), 
par  M.  J.  Dybowski. 
Messieurs, 

L'année  1885  a  été  pour  le  Comité  de  Culture  potagère  tout 
particulièrement  fertile  en  présentations  de  tout  genre.  Pas 
moins  de  73  apports  ont  été  faits,  parmi  lesquels  17  ont  mérité 
des  primes  de  première  classe,  10  des  récompenses  de  second 
ordre  et  14  des  primes  de  troisième  classe. 

Celui  de  nos  collègues  qui,  cette  année  encore,  a  le  plus  con- 
tribué par  ses  présentations  à  augmenter  la  liste  des  récom- 
penses dont  je  viens  de  parler  est  M.  G.  Chemin,  le  jardinier- 
maraîcher  qui  vous  est  bien  connu.  Huit  primes  lui  ont  été 
accordées,  dont  six  de  première  classe.  C'est  vous  dire  combien 
les  végétaux  qu'il  nous  présente  sont  dignes  à  tous  égards  d'at- 
tirer notre  attention. 

C'a  été,  dès  la  première  séance  de  janvier,  une  botte  d'Asperges 
provenant  de  ses  cultures  forcées,  si  habilement  conduites.  Puis 
des  Carottes  de  primeurs,  ainsi  que  des  Concombres  d'une 
beauté  remarquable;  plus  tard  des  Tomates,  variété  Grosse  lisse, 
dépassant  en  volume  tout  ce  que  nous  avions  vu  jusqu'à  ce  jour, 
puisque  dix-huit  de  ces  fruits  ne  pesaient  pas  moins  de  8  k.700. 
Enfin  il  convient  de  citer  encore  parmi  ses  apports  ceux  du 
Céleri  blanc  doré  que  M.  Chemin  a  obtenu  chez  lui  et  qu'il  a 
répandu  dans  la  culture  maraîchère  parisienne,  au  point  que 
tous  les  jardiniers  le  cultivent  désormais  de  préférence  à  tout 
autre. 

Les  travaux  de  M.  Chemin  doivent  donc  nous  intéresser  au 
premier  chef,  car  c'est  un  producteur  habile  qui  sait  améliorer 
les  variétés  de  légumes  et  perfectionner  les  méthodes  cultu- 
rales.  Aussi  le  Comité  considère-t-il   que   la  médaille  que  le 


(1)  Déposé  le  12  août  1886. 


J 


SUR    LES  TRAVAUX   DU   COMITÉ   DE   CULTURE   POTAGÈRE.        441 

regretté  M.  Moynet  a  instituée  dans  le  Comité  pour  celui  de  ses 
membres  qui  ferait  dans  le  courant  de  l'année  les  présentations 
les  plus  nombreuses  en  même  temps  que  les  plus  intéressantes 
doit  lui  être  accordée  cette  année  encore.  Cet  avis  du  Comité  a 
été  adopté  à  l'unanimité. 

M.  Vincent  Berthault  a,  lui  aussi,  fait  plusieurs  présentations 
importantes  et  il  a  également  mis  sous  les  yeuj:  du  Comité,  dès 
la  première  séance  de  janvier,  une  superbe  botte  d'Asperges  qui 
lui  a  valu  uns  prime  de  première  classe.  Cette  présentation, 
comme  d'ailleurs  toutes  celles  que  fait  ce  jardinier  habile,  a 
le  grand  mérite  d'être  produite  dans  un  jardin  de  maison  bour- 
geoise, c'est-à-dire  là  où  l'on  ne  dispose  que  de  ressources  et  de 
moyens  relativement  faibles,  qu'il  faut  savoir  compenser  par  une 
activité  de  tous  les  instants  et  une  vigilante  attention. 

M.  Berthault  est  un  novateur,  aussi  habile  dans  ses  recherches 
qu'heureux  dans  ses  trouvailles.  L'année  dernière  il  nous  décri- 
vait une  nouvelle  méthode  pour  cultiver  aisément  le  Crambé 
maritime  ;  cette  année  il  nous  indique  les  moyens  pratiques  d'ob- 
tenir des  Tomates  pendant  tout  le  cours  de  l'année.  Son  système 
consiste  en  une  taille  qui  ne  laisse  sur  chaque  plant  que  la  pre- 
mière inflorescence.  Il  obtient  par  ce  procédé  des  productions 
hâtives  et  des  fruits  d'une  remarquable  beauté.  Dès  janvier  il 
nous  présentait  des  fr.uits  mûrs  de  Tomate. 

Le  total  des  primes  recueillies  par  M.  Berthault  s'élève  à  six, 
sur  lesquelles  trois  sont  de  première  classe. 

D'ailleurs  les  bonnes  traditions  horticoles  semblent  être  dans 
la  famille  deM.  Berthault,  car  son  frère,  M.  Jean  Berthault,  jardi- 
nier à  Wissous,  nous  a  montré,  par  deux  présentations  qui  lui 
ont  valu  deux  primes  de  première  classe,  combien  il  excelle  dans 
la  culture  des  Fraisiers  pour  primeur  dont  il  obtient  de  fort 
beaux  fruits,  dès  le  mois  de  janvier. 

L'un  de  ceux,  Messieurs,  qui  contribuent  le  plus  largement  à 
l'intérêt  que  prennent  nos  séances  est  M.  Hédiard,  pour  qui  je 
dois  me  contenter  d'indiquer  le  nombre  ôes  présentations  faites 
et  non  celui  des  primes  remportées,  par  la  raison  que  notre 
collègue,  mù  par  une  excessive  modestie,  nous  fait  toutes  ses 
présentations  hors  concours.   Ce  n'est  pas  cepandant  qu'elles 


442  RAPPORTS. 

manquent  d'intérêt,  il  s'en  faut,  et  de  beaucoup;  tout  au  con- 
traire, ces  apports,  qui  consistent  toujours  en  des  lots  de  plantes 
exotiques  ou  peu  cultivées,  ont  l'immense  avantage  de  nous 
familiariser  avec  les  produits  de  nos  colonies  et  de  nous  faire 
voir  qu'il  y  a  aussi  quelque  chose  en  dehors  du  cercle  habituel 
dans  lequel  nous  vivons.  Ces  présentations  doivent  donc  avoir 
pour  nous  un  attrait  tout  particulier,  car  il  ne  faut  pas  que  nous 
oubliions  que,  si  notre  Société  a  pour  mission  de  récompenser 
les  cultures  habilement  conduites,  il  est  aussi  de  son  droit  et 
de  son  devoir  de  s'intéresser  aux  innovations  apportées  dans  la 
production  de  la  France  entière,  tant  continentale  que  colo- 
niale. 

Pour  CCS  raisons,  les  six  présentations  faites  par  M.  Hédiard 
ont  pour  nous  une  valeur  très  grande  et  nous  ne  saurions  trop 
le  remercier  de  ses  apports  désintéressés. 

M.  Ozouf,  jardinier-maraîcher,  a  mérité  deux  primes  de 
V'"  classe  par  les  lots  de  Navets  venus  en  culture  forcée,  qu'il 
nous  a  présentés  en  mars  et  en  avril.  Suivant  la  nouvelle  méthode 
apj)li(juée  à  la  culture  des  Navets  en  primeurs,  M.  Ozouf  sème 
ces  plantes  dès  le  mois  de  janvier.  11  obtient  de  la  sorte  des 
légumes  qui  trouvent  un  prix  de  faveur  sur  les  marchés  de 
Paris.  C'est  une  culture  intéressante,  car  elle  montre  combien 
est  riche  en  innovations  heureuses  la  culture  maraîchère  pari- 
sienne. 

Enfin,  Messieurs,  je  vous  rappellerai  la  présentation  faite  par 
M-  Forgeot,  consistant  en  une  variété  nouvelle  de  Céleri.  Cette 
forme  de  Céleri  a  le  pétiole  des  feuilles  très  court;  par  contre 
le  limbe  est  développé  en  des  segments  nombreux  qui  donnent 
à  ce  légume  l'aspect  d'une  salade  Scarole.  Bien  que  l'on  soit 
habitué  à  rechercher  chez  le  Céleri  le  développement  des  côtes, 
il  est  possible  que  cette  variété  nouvelle  puisse  entrer  dans  la 
culture  courante,  et  ajouter  ainsi  un  légume  de  plus  à  la  liste 
de  ceux  que  nous  cultivons  déjà. 

Tous  les  autres  lots,  qui  ont  consisté  en  légumes  extrêmement 
variés,  se  répartissent  entre  quarante  et  un  présentateurs  divers. 
Il  faut  voir,  Messieurs,  dans  co  nombre  relativement  considérable 
de  lots  qui  ont  été  soumis  à  votre  examen,  un  heureux  présage    . 


EXPOSITION    DE    SEDAN.  4-43 

pour  l'avenir,  car  il  montre  quelle  est  l'autorité,  chaque  jour 
croissante,  de  notre  Société,  en  même  temps  que  l'état  prospère, 
dû  à  l'intelligente  activité  des  producteurs,  delà  culture  pota- 
gère. 


COMPTES  RENDUS  D'EXPOSITIONS 

Compte  rendu  de   l'Exposition  d'Horticulture   qui  a   eu   lieu 
A  Sedan,  en  juin  1886(1), 

Par  M.  A.  Chargueraud. 

Messieurs, 

La  Société  centrale  d'Horticulture  des  Ardennes,  section  de 
Sedan,  a  organisé,  à  l'occasion  du  Concours  régional  agricole 
qui  s'est  tenu  à  Sedan  du  10  au  14  juin,  une  Exposition  géné- 
rale des  produits  de  l'horticulture  dont  je  vais  vous  rendre 
compte,  ayant  eu  l'honneur  d'y  être  délégué  comme  Juré  par 
notre  Société. 

L'Exposition  occupait  un  terrain  très  étendu  et  parfai- 
tement situé.  On  avait  créé  un  vaste  jardin  dans  un  espace 
gazonné  faisant  suite  au  jardin  botanique  de  la  ville.  Plu- 
sieurs tentes  abritaient  les  végétaux  délicats,  les  fleurs  coupées, 
les  bouquets,  etc.;  une  galerie  couverte  formant  clôture  était 
surtout  occupée  par  les  produits  de  la  culture  maraîchère  et 
quelques  produits  industriels. 

Des  massifs,  des  corbeilles,  placés  çà  et  là  dans  les  pelouses, 
étaient  formés  des  présentations  de  plantes  fleuries  ou  à  feuil- 
lage, et  de  plein  air  pour  la  saison. 

Devant  la  lente  principale  on  avait  créé  un  très  agréable 
petit  parterre,  genre  français. 

En  somme,  je  puis  dire  de  cette  Exposition  qu'elle  était  assez 

(1)  Déposé  le  24  juin  1886. 


444  COMPTE   RENDU 

intéressante  par  les  végétaux  et  produits  horticoles  qu'on  y 
remarquait,  qu'elle  était  bien  organisée  dans  ses  détails  et  que  la 
disposition  d'ensemble  en  était  agréable. 

Deux  des  plus  beaux  genres  de  plantes,  les  Rosiers  et  les  Cala- 
dium,  étaient  bien  représentés. 

Deux  collection;  de  CaUullum  étaient  très  belles,  l'une  surtout, 
exposée  par  M.  Dauvissat,  chef-jardinier  de  M.  G.  Ghandon  de 
Briaille,  à  Epernay.  Cette  collection  était  surtout  formée  des  va- 
riétés à  coloris  clair  et  à  feuilles  translucides.  La  collection  pré- 
sentée par  M.  Moïse,  horticulteur  à  Messempré,  était  au  contraire 
formée  principalement  de  variétés  à  feuillage  plus  foncé,  dans 
les  coloris  vert,  glauque  et  rouge.  Getle  dernière  collection  pré- 
sentait une  particularité  instructive,  c'est  que  certains  Cala- 
(Hum.  étaient  cultivés  en  terre  comme  habituellement  et  qu'une 
trentaine  d'autres,  des  mêmes  variétés,  étaient  cultivés  dans 
du  sphagnum  pur. 

Je  n'ai  pas  constaté  de  difTérence  notable  dans  la  végétation 
ou  l'état  entre  les  Caladium  cultivés  dans  la  terre  et  ceux  qui 
étaient  cultivés  dans  le  sphagnum.  Toutefois,  on  peut  considérer 
comme  un  avantage  la  possibilité  d'employer  des  pots  de  moin- 
dre dimension  lorsqu'on  cultive  les  Caladium  dans  du  sphag- 
num. 

Les  Roses  en  fleurs  coupées  étaient  bien  représentées,  dans  de 
nombreux  apports.  La  plus  belle  collection  appartenait  à  M.  An- 
toni  Muller^  pépiniériste  à  Nancy.  Je  n'y  ai  pas  vu  de  Roses 
inédites,  mais  de  très  beaux  spécimens  des  belles  variétés  sui- 
vantes :  dans  les  coloris  foncés,  Duc  de  Wellington,  Empereur 
du  Maroc,  Prince  Camille  de  Rohan,  M.  Boncenne,  Jean  Lia- 
baud;  une  variété  à  grandes  fleurs,  à  pétales  striés  blanc,  rose 
et  rouge,  nommée  Commandant  Beaurepairc;  deux  belles  Roses 
très  bien  faites,  Triomphe  des  Rosomanes  et  Madame  Prosper 
Laugier. 

Plusieurs  lots  de  plantes  de  serre  contenaient  d'assez  forts 
exemplaires  en  bon  état  de  plantes  vertes  dites  à  feuillage.  La 
famille  des  Palmiers  était  représentée  par  des  Latan  a  borbonica, 
Areca  sapida,  A  .  Baueri,  des  Chamœrops,  des  Phœnix,  etc.  Quel- 
ques Fougères  arborescentes  :  Balunliuni  anlarcl'uum,  Cyathca 


DE   l'exposition   DE   SEDAN.  445 

meduUaris,  Alsophila  excelsa.  Des  Cycas,  de  beaux  At^aticaria 
excelsa  var. ,  des  Pandanus  utiln  et  P.  Veitchii,  des  Dracsena, 
des  Anthurium,  etc. 

Un  lot  de  BroméJiacées  contenait  de  beaux  exemplaires  de  Ni- 
dularium  splendens,  N.  spectabile,  Billbergia  Leopoldi,  V7iesea 
Glaziouana,  etc. 

Quelques  Acanthacées  à  feuillage  :  les  Fittonia  argyroneura 
et  F.  Pearcei  parfaitement  cultivés.  Peu  d'Orchidées,  seulement 
quelques  pieds  de  Caltleya  Mossix,  et  de  Cypripedium  Lawren- 
ceanum. 

Un  amateur  d'Orchidées  indigènes  exposait  une  douzaine  de 
beaux  sujets  de  VOphrys  aranifera. 

Plusieurs  lots  de  Coleus  contenaient  quelques  variétés  remar- 
quables surtout  par  l'ampleur  de  leur  feuillage. 

Enfin  pour  terminer  la  partie  floriculturale,  je  signalerai  quel- 
ques belles  corbeilles  formées  de  Bégonias  tubéreux  à  fleurs 
simples  ou  à  fleurs  doubles,  des  Pelargonium  zonale-inquinans , 
des  Verveines  bien  variées  et  à  beaux  coloris,  des  Fuchsias  bien 
cultivés,  et  surtout  une  belle  corbeille  d'OEillets  Souvenir  de  la 
Malmaison.  Des  fleurs  coupées  de  Pensées,  de  Pyrethrum  car- 
neum,  de  Bégonias  et  une  très  belle  collection  de  Pivoines  her- 
bacées étaient  exposées  par  MM.  Forgeot  et  G'*^,  marchands-grai- 
niers  à  Paris. 

Les  bouquets,  les  corbeilles  et  les  ornementations  diverses  en 
fleurs  coupées  étaient  l'objet  de  nombreuses  présentations  et 
témoignaient  de  beaucoup  de  goût  de  la  part  des  exposants, 
dans  le  groupement  et  l'arrangement  des  fleurs. 

Les  grands  arbres  d'ornement  étaient  représentés  par  deux 
lots  importants  qui  comprenaient  de  nombreuses  variétés  de  Ro- 
biyna,  à' Acer,  de  Populus,  de  Pavia,  de  Quercus,  etc.,  etc.  Une 
collection  d'arbres  dits  pleureurs  était  surtout  remarquable. 
Malheureusement  tous  ces  arbres,  dépouillés  de  leurs  feuilles, 
rappelaient  un  peu  trop  l'hiver. 

Une  collection  de  rameaux  d'arbustes  d'ornement  à  feuillage 
vert,  panaché,  découpé,  etc.,  était  présentée  par  M.  Antoni 
Muller,  de  Nancy.  J'y  ai  vu  un  Rhamnus  encore  peu  répandu 
et  qui  paraît  très  ornemental;  c'est  le  Rhamnus  Emeritinus, 


446  COMPTE   RENDU 

espèce  à  feuilles  très  larges,  vertes,  veloutées  en  dessous,  arbuste 
paraissant  très  vigoureux. 

Plusieurs  lots  de  Conifères  contenaient  de  beaux  exemplaires 
de  Pinus  Strobiis,  P.  excelsa,  P.  austriaca,  des  AOies  peclinata, 
A.  cephalonica,  Thuya  gigantea,  Cupressus,  etc. 

Les  arbres  fruitiers  paraissent  être  l'objet  d'un  commerce  assez 
étendu  dans  cette  région,  car  ils  étaient  bien  représentés  comme 
genres  et  variétés  de  fruits.  Le  bon  état  de  ces  arbres,  la  régu- 
larité des  diverses  formes,  hautes-tiges,  basses-tiges,  palmettes, 
cordons,  etc.,  témoignaient  des  soins  dont  ils  avaient  été  l'objet 
dans  les  pépinières. 

Quelques  Poires  bien  conservées  pour  l'époque  de  l'année 
méritent  d'être  notées;  ce  sont  :  Duchesse  d'hiver,  Beurré  Bre- 
tonneau,  Bon-chrétien  d'hiver,  Bézi  mai,  Bergamolte  Espéren. 

Dans  la  culture  maraîchère,  on  remarquait  quelques  collec- 
tions assez  importantes  de  légumes  de  la  saison.  J'ai  vu,  sous  le 
nom  d'Ail  de  Belgique,  une  plante  généralement  cultivée  aux 
environs  de  Sedan,  et  ressemblant  au  Poireau  long  d'hiver  par 
la  partie  extérieure,  qui  doit  certainement  être  utilisée  comme 
Poireau,  mais  dont  la  base,  renflée  irrégulièrement,  présente  une 
certaine  analogie  avec  l'Ail  ordinaire. 

Je  dois  signaler  tout  spécialement  une  variété  de  Fraise  des 
Quatre  saisons,  nommé  Baronne  de  Léocour  ;  cette  variété  vigou- 
reuse est  très  productive;  les  fruits  en  sont  très  gros  et  très 
bons.  J'ai  pu  voir  toute  une  planche  de  celte  variété  cultivée 
chez  l'obtenteur,  M.  Girardin,  horticulteur  à  Bazeilles,  près 
Sedan,  et  elle  m'a  paru  de  tous  points  très  recommandable. 

Les  arls  et  industries  horticoles  étaient  peu  représentés.  11  y 
avait  toutefois  une  belle  série  de  beaux  plans  de  parcs  et  jardins, 
la  plupart  exécutés  h  Sedan  ou  dans  les  environs,  à  Reims,  etc., 
exposés  par  M.  Durand,  architecte  de  jardins,  à  Reims. 

Dans  le  concours  ouvert  pour  l'instruction  horticole,  on 
remarquait  un  herbier  assez  complet  des  plantes  indigènes  de 
la  région  du  Nord,  exposé  par  M.  Rasse,  instituteur  à  Élincourt. 

Telle  a  été,  messieurs,  dans  son  ensemble,  l'Exposition  des 
produits  de  l'Horticulture  qui  a  eu  lieu  à  Sedan,  à  l'oççasion  du 
Concours  régional, 


DE    l'exposition    DE   SEDAN.  447 

Les  principaux  lauréats  ont  été  M.  Cresson,  horticulteur  à 
Charlevilie,  et  M.  Moïse,  horticulteur  à  Messempré,  qui,  par 
leurs  nombreux  apports,  avaient  le  plus  contribué  au  succès  de 
l'Exposition;  puis  M.  Dauvissat,  chef-jarJinier  de  M.  G.  Chandon 
deBriailie,  à  Epernay,  qui  présentait  une  splendidc  collection  de 
Caladium;  M.  Antoni  Muller,  pépiniériste  à  Nancy,  particulière- 
ment pour  sa  belle  collection  de  Roses;  M.  Valentin,  horticul- 
teur à  Fresnes  en  Woevre,  pour  ses  arbres  fruitiers;  enfin 
M.  Edouard  Gentil,  horticulteur  à  Charlevilie,  pour  son  beau  lot 
de  Légumes. 

Le  Jury  était  composé  de  : 

MM.  Lemoine,  délégué  de  la  Société  de  Nancy; 

Ballet  (Ch.),  délégué  de  la  Société  de  l'Aube; 
Dupont,  professeur  d'Agriculture  de  l'Aube; 
Etienne,  délégué  de  la  Société  des  Vosges; 
Boinette,  délégué  de  la  Société  de  Bar-le-Duc; 
Guignon  (A,),  délégué  de  la  Société  d'Épernay; 
Lefrançais,  délégué  de  la  Société  de  Meaux; 
Lapie^  délégué  de  la  Société  de  Soissons  ; 
Chargueraud,  délégué  ^e  la  Société  nationale  de  France 

En  terminant.  Messieurs,  il  me  reste  un  agréable  devoir  à 
remplir  :  c'est  d'adresser  ici  mes  plus  sincères  remerciements  à 
M.  Lamour,  baron  de  Léocour,  Président,  et  à  M.  Péléraux, 
Secrétaire  de  la  Société  d'Horticulture  des  Ardennes,  pour  l'ac- 
cueil sympathique  qu'ils  ont  fait  à  votre  délégué, 

A  l'occasiofi  du  Concours  régional  agricole,  dans  l'enceinte 
même  où  se  tenait  l'Exposition  d'Horticulture,  se  trouvait  une 
Exposition  des  plus  intéressantes,  de  laquelle  je  veux  vous  dire 
quelques  mots;  c'était  l'Exposition  forestière  :  Exposition  spé- 
ciale de  Sylviculture  qui,  avec  l'horticulture  et  l'agriculture 
réunies,  complétait  l'ensemble  des  produits  de  la  culture  du  sol. 

Cette  Exposition,  parfaitement  organisée,  était  très  instruc- 
tive, et  avait  un  intérêt  tout  particulier  dans  cette  contrée,  à 
cause  même  de  l'importante  étendre  du  sol  occupé  par  les 
forêts  dans  cette  région  de  la  France. 

On  pouvait  étudier,  comparer  les  échantillons   de  bois  des 


448  COMPTE    RENDU 

principales  essences  cultivées  ou  végétant  dans  les  forêts  des 
Ardennes.  On  y  pouvait  voir  les  produits  très  divers  que  l'on 
tire  de  ces  arbres:  j'y  ai  vu  du  papier  fait  avec  le  bois  de  Tremble, 
d'Abies,  de  Bouleau  ;  les  principales  applications  industrielles 
auxquelles  chacun  des  arbres  est  plus  particulièrement  employé 
dans  le  charronnage,  l'ébénisterie,  etc. 

Les  principaux  animaux  et  insectes  utiles  ou  nuisibles  aux 
arbres  des  forêts  étaient  représentés.  On  avait  réuni,  en  plantes 
vivantes,  une  collection  assez  nombreuse,  formée  de  petites 
plantes  ligueuses  ou  herbacées  qui  croissent  dans  les  bois  :  le 
Viburyium  Lantana,  le  Vaccinium  Myrtillus^  le  Gcnhla  scoparia, 
l'Arnica  montana,  la  Digitale,  de  nombreuses  espèces  de  Fou- 
gères, des  Mousses,  des  Champignons^  des  Lichens,  etc. 

Je  crois  devoir  signaler  ici  aux  horticulteurs  que  cela  peut 
intéresser,  que  certaines  parties  humides  de  la  forêt  des  Ardennes, 
aux  environs  de  Sedan,  contiennent  des  Sphagnum  en  très  grande 
quantité. 

Parmi  les  produits  présentés  dans  la  section  agricole,  je 
signalerai  une  très  intéressante  collection  de  Saules,  plus  de 
35  variétés.  Le  genre  Sali.v  est  en  effet  l'objet  d'une  culture 
toute  spéciale  dans  ces  contrées  où  l'on  fabrique  beaucoup  de 
vannerie.  Sous  le  nom  de  Saule  du  Japon,  j'y  ai  vu  une  variété 
à  rameaux  longs,  réguliers,  et  donnée  comme  ne  se  ramifiant 
pas,  ce  qui,  dans  certains  cas,  peut  lui  donner  une  valeur  parti- 
culière. 

Enfin,  pour  terminer,  je  veux  citer  quelques  végétaux  rares 
ou  remarquables  que  j'ai  vus  dans  le  Jardin  botanique  de  la 
ville  (Jardin  botanique  qui  ne  contient  en  réalité,  sous  forme 
d'école,  que  des  végétaux  ligneux,  malheureusement  pas  toujours 
étiquetés). 

\iQ  Cerasus  duracina,  variété  microphjlla  ou  nicQtianxfolia, 
remarquable  por  la  grandeur  de  ses  feuilles  ; 

Parmi  beaucoup  d'autres,  une  curieuse  variété  de  Cratœgus  à 
feuilles  de  Ginkgo; 

Le  Fraxinus  quadrangidaris,  belle  espèce  américaine,  à  jeunes 
rameaux  ailés,  le  Fraxinus  sambucifolia,  et  Fr.  juglandi- 
folia,  également  espèces  d'Amérique  ; 


DE  l'exposition  d'orléans.  440 

Les  Gleditschia  Bujoti  et  G.  sinensis pendilla; 

Un  beau  spécimen  de  Tilia  mollis  pendula,  variété  à  feuilles 
de  Fougère,  le  Populus  laurifolia,  etc. 

Enfin,  je  dois  une  mention  toute  spéciale  à  une  Clématite,  de 
la  section  du  païens,  dont  les  fleurs  blanches  simples  mesuraient 
environ  trenle-deux  centimètres  de  diamètre.  M.  Lemoine,  de 
Nanc}',  mon  collègue  Juré,  pense  que  c'est  une  variété  déjà 
ancienne,  obtenue  par  M.  Carré,  à  Saint-Julien,  et  que  l'on  a 
nommée  Gloire  de  Saint-Julien. 


Compte  rendu  de  l  Exposition  de  la  Société  noRTicoLE 
DU  Loiret  (1), 

Par  M.  Léon  Pelaville. 

Messieurs, 

La  Société  horticole  du  Loiret  inaugurait,  le  29  mai  dernier, 
sa  neuvième  Exposition,  dans  la  Salle  des  Fêtes,  autrefois  Halle 
Saint-Louis.  Délégué  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 
France,  je    viens   vous  rendre    compte    des  travaux  du  inry. 

Le  Jury  était  composé  de  JVL\L  Meuzy,  de  Troyes,  Président; 
L.  Delaville,  délégué  de  la  Société  de  Paris;  Dupré,  d'Etampos; 
Richer,  de  Meaux;  Hablin,  de  Chartres;  Chartier,  de  Montmo- 
rency; Angrand,  de  Rouen;  Libert,  de  Blois,  Secrétaire. 

Il  est  juste  de  rendre  tout  d'abord  hommage  à  l'habile  archi- 
tecte-paysagiste, M.  Lemesle  fils,  qui  a  su  tirer  très  bon  parti 
de  l'emplacement  désigné  pour  ses  corbeilles  et  ses  massifs 
admirablement  combinés.  Votre  délégué  a  été  heureux  de 
constater  que  la  jeune  Société  horticole,  composée  en  grande 
partie  de  praticiens,  ayant  à  sa  tète  des  horticulteurs  éminents, 
ne  fait  que  prospérer  et  tend  de  plus  en  plus  à  développer  le 
goût  de  l'horticulture  dans  un  centre  où  chaque  année  on  voit 
surgir  de  nombreuses  nouveautés. 

(1)  Déposé  le  8  juillet  1880. 

;;3 


-450  COMPTE    RENDU 

Le  Jury,  ratifiant  le  bon  goût  des  visiteurs,  a  tout  particu- 
lièrement admiré  les  Roses,  cette  reine  des  fleurs,  cultivées  par 
milliers  dans  les  établissements  horticoles  d'Orléans.  Parmi 
les  six  exposants,  c'est  M.  Dubois-Soissons  qui  obtient  la 
palme.  Son  lot,  composé  de  436  variétés,  est  parfaitement 
classé,  ce  qui  est  bien  rare  dans  les  Expositions.  La  valeur  de 
ce  classement  lui  vaut  les  plus  sincères  félicitations  du  Jur}', 
qui  lui  décerne  le  premier  prix,  médaille  d'or  de  M.  le  Mi- 
nistre de  l'Agriculture.  Cette  classification  devrait  être  de 
rigueur  dans  les  concours  et  aiderait  certainement  beaucoup  les 
visiteurs  dans  l'étude  des  collections  :  nous  croyons  utile  de 
la  reproduire,  avec  l'indication  des  principales  variétés  qui 
rentrent  dans  chacune  des  séries  qui  la  composent  : 

r  Thés:  123  Variétés:  Niphetos,  M»"«  Marie  Van  Iloulle, 
Rubens,  Louise  de  Savoie,  Perle  des  jardins,  Étoile  de  Lyon, 
Jean  Pernet,  etc. 

2"  Noisette  et  Thés  sarmenteux  :  40  variétés  :  Belle  Lyonnaise, 
Bouquet  d'or,  William  Allen  Ricliardson,  Lamarque,  M"  Bé- 
rard,   etc. 

3°  Hybrides  de  Thés  :  16  variétés  :  Camoëns,  Pierre  Guillot, 
Lady  Mary,  etc. 

4"  lie  Bourbon  :  M  Variétés  :  Souvenir  de  la  Malmaison, 
Perle  d'Angers,  Émotion,  etc. 

H»  Polyantka  :  15  variétés  :  Cécile  Bruisner,  Anna  de  Mon- 
travel,   etc. 

6°  Mousseuses  :  17  variétés:  James  Veitch,  Blanche  Moreau, 
Deuil  de  Paul   Fontaine,  etc. 

70  Provins  panachés:  12  variétés:  Perle  des  panachées. 
Belle  des  jardins. 

8°  Capucines  :  6  variétés  :  Persian  Yellow,  etc. 

9°  Pimprenelles  :  Harrissoni. 

10°  Hybrides  de  Noisette  :  10  variétés  :  Coquette  des  blanches, 
Baronne  de  Mainard,  etc. 

11°  Hybrides  :  180  variétés  :  Baronne  de  Rothschild,  Mer- 
veille de  Lyon,  Kron  Prinz,  Paul  Neyron,  etc. 

Une  médaille  de  vermeil  grand  module  est  aussi  attribuée 
à   M.  Vigneron  fils,  rosiériste  à  Olivet,  qui  expose  300  variétés. 


«I 


DE  l'exi'Osition  u'orléans.  451 

Il  serait  superflu  de  faire  ressortir  ici  la  valeur  de  ce  lot,  sorti 
d'un  établissement  qui  a  mis  au  commerce  tant  de  variétés 
nouvelles.  MM.  Robichon,  Loyer  et  fils,  d'Olivet,  reçoivent  une 
médaille  d'argent  pour  20O  variétés.  M.  Gallier  Olivier,  jar- 
dinier chez  M.  Groissandeau,  se  voit  décerner  une  récompense 
semblable  que  lui  valent  les  150  variétés  qu'il  expose;  enfin 
M.  Corbœuf,  rosiériste,  route  d'Ivry,  à  Olivet,  reçoit  une 
médaille  de  bronze  pour  100  variétés  de  Roses,  parmi  les- 
quelles figurent  plusieurs  nouveautés. 

,  Les  Roses  coupées  ont  donc  lait  merveille;  mais  il  n'en 
est  plus  de  même  pour  les  Rosiers  en  pots,  qui  n'étaient  repré- 
sentés que  par  un  trop  petit  nombre  de  lots.  Le  seul  lot  exposé 
appartenait  à  M.  Dubois-Soissons,  le  lauréat  de  la  médaille 
d'or,  qui  s'est  vu  attribuer  une  médaille  de  vermeil  grand 
module. 

Parmi  les  variétés  de  Rosiers-thés,  nous  avons  remarqué  avec 
plaisir  l'une  des  plus  récentes  nouveautés,  la  Rose  William 
FrancisBennelt,  qu'on  dit  avoir  été  vendue  récemment  5,000  dol- 
lars ou  25,000  francs,  et  dont  les  journaux  américains  ont  tant 
parlé,  en  en  faisant  un  éloge  un  peu  exagéré,  etc. 

Mais  il  n'y  a  pas  que  des  Roses,  et  bien  d'autres  lots  méritent 
encore  l'attention,  notamment  les  Pélargoniums  de  M.  Foucard, 
Président  de  la  Société  horticole  du  Loiret,  admirables  de 
culture  et  de  floraison,  et  parfaitement  étiquetés.  La  médaille 
d'or  du  Conseil  général  récompense  dignement  ce  bel  ensemble 
floral.  M.  Bréchet,  jardinier  chez  M.  Grouet,  à  Vitry-sur-Seine, 
nous  fait  voir  une  collection  de  Caladimn^  à' ane  culture  hors 
ligne,  et  de  superbes  Bégonia  Rex,  qui  lui  valent  la  médaille  d'or 
offei'te  par  la  ville  d'Orléans  et  une  autre  médaille  de  vermeil. 
Les  Azalées  et  les  plantes  de  serre  chaude  de  M.  Lecomte, 
jardinier  chez  M.  Renard  Bime,  à  Orléans,  valent  à  ce  dernier 
une  médaille  d'or  offerte  par  les  Dames  Patronnesses  et  une 
médaille  de  vermeil  exceptionnelle  de  la  Société. 

D'autres  médailles  de  vermeil  sont  décernées  à  MM.  Robichon, 
Loyer  et  fils,  pour  leurs  cultures  &'Azalea  indica;  Gouchault^ 
horticulteur,  rue  Basse-Mouillère,  à  Orléans,  pour  son  Acer 
colchicum  rubrnm  tricolor  encore  inédit  ;  Bernardin   Stanislas, 


452  COMPTE   RENDU. 

jardinier  chez  M.  Fousset,  à  Olivet,  pour  ses  Gloxinias  et  ses 
Pelargonium  à  grandes  fleurs  ;  Foucard,  pour  ses  Pelargonium 
zonale. 

M"^  Degrigny,  fleuriste,  rue  Bannier,  à  Orléans,  est  récom- 
pensée, pour  ses  bouquets,  corbeilles  et  parures,  d'une  médaille 
de  vermeil  exceptionnelle  des  Dames  patronnasses  de  la 
Société. 

Pourquoi  ici,  comme  dans  tant  d'autres  Expositions,  y  a-t-il  un 
si  petit  nombre  de  maraîchers?  Deux  lots  seulement  sont  soumis 
à  notre  appréciation  :  L'un,  de  M.  Coûtant,  maraîcher  à  Orléans 
formé  de  légumes  de  saison,  vaut  une  médaille  d'or  de  la 
Société  à  son  exposant;  l'autre,  de  M.  Paireau,  jardinier  chez 
M.  Portalis,  au  château  des  Montées,  est  récompensé  d'une 
médaille  de  vermeil,  ofl"erte  par  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture. 

Parmi  les  autres  lauréats  citons  encore  MM.  Monteau, 
Paireau,  Galier,  médailles  d'argent;  MM.  Gatellier,  Moullé, 
Gons,  Bénard,  Foucard,  médailles  de  bronze. 

Les  arts  et  industries  se  rattachant  à  l'horticulture  sont  auss 
dignement  représentés.  Une  grande  médaille  de  vermeil  est 
attribuée  à  M.  Maupu,  dOrléans,  pour  ses  pompes  et  manèges; 
une  médaille  de  vermeil  à  M.  Mascré,  d'Orléans,  pour  l'en- 
semble de  son  exposition;  des  médailles  d'argent  à  MM.  Guillot- 
Pelletier,  Poggioli,  Lemesle,  Yillain  et  Gitton. 

Quand  les  travaux  du  Jury  ont  été  termines  et  pour  clore 
cette  jolie  fête  horticole,  un  banquet  réunit  les  organisateurs, 
les  membres  du  Jury  et  rélite  de  la  Société  orléanaise; 
plusieurs  toasts  ont  été  portés  ;i  la  prospérité  de  la  jeune 
Société  horticole.  Le  Président  du  Jury,  M.  Meusy,  a  remercié 
la  Société  horticole  de  l'accueil  bienveillant  qu'elle  avait  fait 
aux  Jurés.  Il  a  surtout  vanté  l'Exposition  de  Roses,  et  dit 
qu'il  conserverait  d'Orléans  le  meilleur  souvenir.  Nous  sommes 
heureux,  en   terminant,  de  nous  associer  à  ces  remerciements. 


de  l  exposition  de  rouen.  453 

Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Rouen,  tenue  du  12  au 
16  JUIN  1886  {]), 

Par  M.  Remy  père. 
Messieurs, 

J'ai  eu  l'honneur  d'être  désigné  par  M.  le  Président  pour 
représenter  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  à 
l'Exposition  de  la  Société  centrale  de  la  Seine-Inférieure,  qui 
avait  lieu  à  Rouen  du  12  au  16  juin  1885,  à  l'occasion  du  cin- 
quantenaire de  son  existence. 

Le  samedi  12,  à  neuf  heures  du  matin,  les  membres  du  Jury, 
cotivoqués  par  M.  le  Président  Héron,  se  sont  rendus  à  l'Hôtel  de 
Ville.  Étaient  présents  :  MM.  Formigny  de  la  Londe,  Président 
de  la  Société  d'Horticulture  de  Caen  ;  Loutreul,  Président  de  la 
Société  du  centre  de  la  Normandie;  de  la  Chapelle,  délégué 
de  la  Société  de  Cherbourg;  baron  ConstantdeBenoist,  Président 
de  la  Société  de  Picardie;  Boutard,  Vice-Président  delà  Société 
des  sciences  et  arts  horticoles  du  Havre;  Fauquet,  directeur  du 
Cercle  pratique  d'Horticulture  du  Havre;  Guiborel,  de  la  Société 
d'Elbeuf;  de  Mail,  de  la  Société  d'Yvetot;  Remy  père,  délégué 
de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France. 

Le  Jury  s'est  constitué  immédiatement,  en  nommant  votre 
représentant  comme  Président  du  Jury,  sans  doute  par  déférence 
pour  notre  Société;  aussi,  Messieurs,  je  m'empresse  d'en  reporter 
sur  vous  tout  l'honneur. 

M.  Legrand,  Secrétaire  de  la  Société  de  Rouen,  remplissait  les 
fonctions  de  Secrétaire. 

Ainsi  constitué,  le  Jury,  conduitpar  un  desGommissaires.a  jeté 
un  coup  d'œil  rapide  sur  l'ensemble  de  l'Exposition  et  s'est 
immédiatement  mis  à  l'œuvre. 

Disons  d'abord  que  l'Exposition,  qui  avait  lieu  dans  les  vastes 
jardins  de  l'Hôtel  de  Ville,  mis  gracieusement  à  la  disposition  de 
la  Société  par  la  municipalité,  offrait  un  coup  d'œil  ravissant. 
Ce  beau  jardin ,  artistement  dessiné  ,  couvert  d'arbres  bien 
espacés,  avec  ses  pelouses  vallonnées  qui  entourent  l'église  de 

(1)  Déposé  le  8  juillet  1886. 


454  COMPTE   RENDU 

Saint-Ouen,  l'un  des  plus  beaux  monuments  que  possède  la  ville 
de  Rouen  et  dont  elle  est  fière  à  juste  titre,  offrait  de  grands 
avantages  auîc  organisateurs. 

En  entrant  par  la  porte  principale  on  se  trouvait  en  face  d'un 
massif  de  mosaïculture,  au  milieu  duquel  on  avait  placé  sur  un 
socle  le  buste  du  premier  Président  de  la  Société,  M.  Tougard.  A 
droite  et  à  gauche  étaient  disposées  symétriquement  deux  tentes- 
abris  pour  recevoir  les  lots  de  Roses  coupées,  les  Rosiers  basse- 
tige  ou  nains,  parmi  lesquels  nous  avons  remarqué  beaucoup 
de  nouveautés.  On  remarquait  aussi  des  lots  de  Pelargoyiium 
zonale,  dePelargonlimi  à  grandes  fleurs  de  semis,  qui  se  rappro- 
chent bien  des  anciens  types,  des  Cactées,  des  Fuchsias,  des 
plantes  médicinales,  etc.  Enfin  ce  qui  était  le  plus  admiré,  c'était 
plusieurs  lots  de  Légumes,  dont  un  principalement  attirait  l'at- 
tention du  Jury  et  des  amateurs,  lot  complet,  en  légumes  et 
fruits  légumiers  forcés  et  de  saison,  parfaitement  étiquetés^  et 
tous  en  échantillons  de  choix.  Le  Jury  n'a  pas  hésité  à  accorder 
à  l'exposant,  M.  Gande,  horticulteur  à  Saint-Sever,  une  grande 
médaille  d'or  de  250  fr.  comme  prix  d'honneur. 

Il  y  avait  sous  cette  même  tente,  sous  châssis  fermé  à  clef, 
quelques  Roses  de  semis,  dont  une  nous  a  paru  très  méritante, 
et  que  l'heureux  obtenleur,  M.  Gariou,  doit  mettre  au  commerce 
en  novembre  1887,  sous  le  nom  de  M'°'  Gustave  Boutigny.  Cette 
Rose  a  été  couronnée  de  la  médaille  d'or  du  département. 

En  traversant  une  galerie  de  plantes  à  feuilles  persistantes, 
telles  que  Evonymus,  Laiirus  nobilis  et  autres  ,  nous  arrivons 
dans  une  serre  où  l'on  trouve,  à  droite,  une  collection  de  Rosiers- 
tiges  en  pots,  qui  nous  ont  paru  bien  fatigués  et  d'une  mé- 
diocre culture.  Le  Jury  a  cru  cependant,  en  raison  de  la  nom- 
breuse colleclion,  pouvoir  accorder  à  l'exposant,  M.  Duboc, 
horticulteur,  rue  Yerle,  à  Rouen,  une  médaille  de  vermeil. 

A  gauche,  on  pouvait  admirer  un  très  beau  lot  de  planles 
de  serre  à  feuillage  ornemental,  dont  la  culture  était  irrépro- 
chable et  qui  était  formée  de  très  beaux  spécimens.  Nous  avons 
remarqué  dans  ce  lot  plus  particulièrement  :  un  Phœnix  cana- 
riensis,  un  Cycas  revoluta,  un  M/tapis  flabdlifoi^mis ,  un  superbe 
Draccvna  indivisa  et  d'autres  belles  plantes.   Ce  lot  sortait  des 


DE   l'exposition    DE    ROUEN.  455 

serres  de  MM.  Délivet,  père  et  fils,  horticulteurs  à  Saint-Sever, 
et  a  remporté  le  prix  d'honneur,  vase  de  Sèvres  offert  par  M.  le 
Président  de  la  République. 

Au  fond  d'une  autre  serre  avait  été  construit  pour  la  circons- 
tance, par  M.  Conibaz,  un  rocher  artistique  avec  vasques,  cas- 
cade et  bassin  garni  déplantes  aquatiques,  qui  a  été  récom- 
pensé d'une  médaille  de  vermeil  par  un  Jury  spécial. 

C'est  dans  cette  serre  que  nous  voyons  étalées  avec  grâce  les 
plantes  des  serres  de  la  ville  de  Rouen,  confiées  aux  soins  de 
l'habile  directeur  des  serreset  jardins  delà  ville,  M.  Warennes, 
à  qui  le  Jury  a  été  heureux  d'accorder  le  grand  prix  d'honneur 
de  la  ville  de  Rouen,  médaille  d'or  de  230  fr.,  avec  les  plus  sin- 
cères félicitations. 

Dans  ce  lot,  on  remarquait  deux  magnifiques  Cycas  circi- 
nalis^  un  Alsophila  australis,  un  Areca  violacea,  deux  Theophrasta 
imperialis,  un  Blechnum  brasiliense  et  autres  belles  plantes  ;  une 
collection  de  Bégonia  Rex  ;  un  beau  lot  de  Caladium,  très  variés  ; 
un  lot  à'Anthutnum  Scherzerianum ;  un  lot  de  Crotons,  le  tout 
entouré  de  Caladium  argyrites. 

Venaient  ensuite  des  lots  secondaires  qui  cependant  avaient 
aussi  leur  mérile.  Les  plantes  de  serre  de  M.  Lemaitre  lui 
ont  valu  une  médaille  de  vermeil,  et  son  joli  lot  de  Bégonias 
tubéreux  a  remporté  une  médaille  d'or. 

Un  lot  de  Bégonias  tubéreux,  en  collection,  a  également  valu 
à  M.  Mûrie  une  médaille  d'or. 

Mentionnons  un  lot  de  Coleus  cultivés  avec  tige  de  80  centi- 
mètres à  1  mètre,  formant  de  très  belles  têtes.  Il  a  été  accordé 
pour  ce  lot  à  M.  Gibert  une  médaille  de  vermeil. 

En  revenant  sous  la  lente  de  droite,  nous  nous  trouvons  au 
milieu  de  nombreuses  collections  de  Roses  coupées. 

Nous  citerons  en  première  ligne  le  lot  de  M.  James  Boisson, 
horticulteur  à  Caen,  qui  a  remporté  une  médaille  d'or.  M.Duboc, 
déjà  cité,  arrive  cette  fois  avec  une  collection  de  choix  en  Roses 
coupées,  qui  lui  a  valu  aussi  une  médaille  d'or. 

Plusieurs  autres  lots  ont  été  récompensés  selon  leur  mérite. 
Mentionnons  tout  particulièrement  le  lot  de  M.  Derloche,  insti- 
tuteur à  Boisguillaume,  qui  était  très  bien  choisi,  et  qui  lui  a 


io6  COMPTE    RENDU 

valu  la  grande  médaille  de  vermeil  offerte  par  Monseigneur 
Thomas,  archevêque  de  Rouen. 

Notre  cadre  ne  nous  permettant  pas  de  nous  étendre  plus 
longtemps  sur  les  récompenses  accordées,  nous  nous  bornerons 
à  vous  dire  que  plus  de  70  médailles  d'or^  de  vermeil,  d'argent 
et  de  bronze  ont  été  distribuées. 

L'industrie  horticole  ayant  été  examinée  par  un  Jury  spécial, 
nous  n'avions  pas  ù  nous  en  occuper;  cependant  nous  avons 
été  informés  que  les  serres  de  M.  Dergeron,  de  Paris,  avaient 
remporté  la  médaille  d'or  de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture. 

Celles  de  MM.  Dreux  et  Lusseau  ont  été  honorées  chacune  d'une 
médaille  de  vermeil,  gran  1  module. 

Enfin  le  Jury,  appréciant  le  soin  tout  particulier  apporté  à  l'or- 
ganisation de  cette  exhibition,  a  demandé  au  Conseil  de  vouloir 
bien  accorder  une  médaille  de  vermeil  à  M.  Piedfort;  c'était 
une  récompense  bien  méritée. 

Notre  lâche  terminée,  à  six  heures  et  demie  du  soir,  on  s'est 
réuni,  sur  l'invitation  de  M.  le  Président,  dans  une  grande  salle 
de  l'Hùtel  de  Ville,  pour  prendre  part  au  banquet  offert  à 
MM.  les  Jurés  et  aux  notiibilités  civiles  et  mililaires.  Au  dessert, 
plusieurs  toasts  ont  été  portés  par  M.  le  Président,  M.  le  Préfet, 
M.  le  général  Dumont  et  M.  le  maire.  J'ai  dû.  au  nom  de  mes 
collègues  et  du  Jury,  proposer  de  boire  à  la  prospérité  de  la 
Société  d'Horticulture  de  Rouen,  et  en  votre  nom,  Messieurs, 
j'ai  porté  un  toast  à  l'union  de  toutes  les  Sociétés  d'Horticulture 
de  notre  belle  France. 


Compte-rendu  de  lExposition  d'Evuel'x  (1), 

Par  M.   Chatk.nay  (.\bel). 

Messieurs, 

Désigné  par  notre  Conseil  d'Administration  pour  aller  repré- 
senter à  l'Exposition  horticole  d'Evreux  la  Société  nationale  et 

(1)  Déposé  le  26  août  1886. 


DE  l'exposition  d'evreux.  457 

centrale  d'IlorliculUire  de  France,  je  me  trouvais,  le  26  mai  der- 
nier, au  rendez-vous  qui  m'était  assigné^  ainsi  qu'à  mes  collè- 
gues du  Jury,  tous  délégnés  par  des  Sociétés  d'Horticulture 
avoisinantes. 

Evreux  ne  possédant  pas  de  Société  horticole,  l'Exposition  que 
j'ai  eu  le  plaisir  de  visiter  était  organisée  par  la  Société  libre 
d'Agriculture  de  l'Eure,  qui  a  pour  Président  M.  Louis  Passy, 
Secrétaire  perpétuel  de  la  Société  d'Agriculture  de  France. 

Il  résulte  de  ce  fait  une  situation  anormale  à  mon  avis,  car  les 
éléments  ne  manqueraient  certainement  pas  à  Evreux  et  dans  les 
environs  pour  constituer,  sinon  une  Société  d'Horticulture  indé- 
pendante, tout  au  moins,  dans  le  sein  de  la  Société  d'Agriculture^ 
une  section  spéciale,  pouvant  s'occuper  uniquement  des  intérêts 
horticoles,  organiser  des  Expositions,  établir  des  cours,  provo- 
quer des  expériences,  etc.  Une  section  de  ce  genre  rendrait 
certainement  grand  service  à  la  Société  d'Agriculture  en  retran- 
chant de  ses  travaux  l'élude  de  questions  dépourvues  le  plus 
souvent  d'intérêt  pour  la  plupart  de  ses  membres,  et  donnerait 
en  même  temps  un  essor  fécond  à  la  science,  ainsi  qu'au  com- 
merce horticole  de  la  contrée. 

Ce  n'est  évidemment  là  qu'un  point  de  vue  personnel  que  je 
me  permets  d'exposer,  et  non  une  critique  quelconque  contre 
la  Société  d'Agriculture. 

Pendant  les  rapports  que  j'ai  dû  avoir,  comme  Pi'ésident  du 
Jur}',  avec  les  membres  de  son  Bureau,  j'ai  été  à  même  de  cons- 
tater, chez  la  plupart,  le  plus  grand  dévouement  aux  intérêts 
horticoles,  et  c'est  avec  plaisir  que  je  signale  ici  la  manière 
affable  et  pleine  d'entrain  dont  le  Président,  M.  Louis  Passy,  a 
su  diriger,  au  grand  contentement  de  tous,  les  travaux  de 
l'Exposition. 

La  Commission  d'organisation,  de  son  côté,  était  véritablement 
privilégiée  en  possédant  à  sa  tête  le  savant  directeur  du  Jardin 
des  Plantes,  M.  Piéton,  dont  l'activité  surprenante  et  la  haute 
compétence  dans  toutes  les  choses  de  l'horticulture  ont  été  cer- 
tainement les  principaux  moteurs  du  succès  que  l'Exposition  a 
obtenu. 

Je  suis  certain  d'être  l'interprè'.e  du  Jury  tout  entier,  ainsi  que 


458  COMPTE  RENDU 

des  exposants,  en  renouvelant  à  M.  Piéton  mes  compliments  les 
plus  sincères  pour  la  façon  dont  il  a  su  tirer  parti  dea  faibles 
ressources  dontil  disposait. 

L'emplacement,  en  effet,  n'était  pas  trop  propice  à  l'exhibition 
des  lots. 

Renfermée  dans  le  petit  square  du  musée,  jardin  minuscule 
ouvert  aux  habitants  d'Evreux,  les  dimanches  el  jours  de  fête, 
l'Exposition,  grâce  à  son  arrangement  des  plus  pratiques,  offrait 
néanmoins  un  coup  d'œil  charmant. 

La  Commission  d'organisation  avait  choisi,  en  dehors  du 
Jury,  quatre  délégués  pour  apprécier  les  apports  industriels. 
Aussi  ne  citerai-je  que  pour  mémoire  les  serres  de  MM.  Lusseau 
et  Bergerot,  les  appareils  de  ehaudage  de  M.  Dafy,  les  pompes 
et  accessoires  de  M.  Doucerain,  ainsi  que  les  pliants,  tables  et 
sièges,  d'un  système  nouveau  qui  m'a  paru  très  ingénieux  en 
même  temps  que  très  élégant,  présentés  par  notre  collègue 
M.  Couette. 

Je  vais  maintenant  aborder  le  détail  des  différents  concours 
horticoles  proprement  dits,  et  comme  à  tout  seigneur  tout  hon- 
neur, je  commerice  par  le  lauréat  du  prix  d'honneur  offert  par 
le  Président  de  la  République,  M.  Lapcltey,  horticulteur  à 
Evreux.  Je  signalerai  en  passant  que  M.  Lapeltey  a  été  aussi  lau- 
réat delà  prime  d'honneur  offerte  à  l'horticulture  par  leMinislre 
de  l'Agricullure  au  Concours  régional  de  l'Eure,  qui  se  tenait  à 
la  même  époque. 

Les  divers  lots  fleuris  exposés  par  M.  Lapeltey  emplissaient 
une  tente  séparée  el  constituaient  à  eux  seuls  l'un  des  plus  grands 
allrails  de  l'Exposition.  C'était  d'abord  une  collection  de  Rosiers- 
tiges  et  nains,  superbes  comme  végétation  et  abondancede  fleurs. 
(iOmme  culture,  cette  collection  de  Rosiers  aurait  figuré  sans 
désavantage  à  coté  des  lots  que  nous  montrent,  tous  les  ans,  nos 
grands  spécialistes  parisiens.  L'étiquetage  ne  laissait  rien  à 
désirer. 

Ensuite  venait  un  massif  de  Rhododendrons,  en  plantes 
moyennes,  mais  couvertes  de  fleurs  et  dans  les  meilleures  va- 
riétés. Un  certain  nombre  de  ces  plantes,  Alarm,  Frédéric  Wa- 
terer,  Princess  Mary  of  Cambridge,  Comte  de  Gomer,  Vesuvius, 


DE  l'exposition  d'evreux.  459 

Boule   de  neige,  Prince  Camille   de   Rohan,    HéU'ne  Waterer 
ConcessLim,  étaient  tout  simplement  hors  ligne  comme  floraison. 

Un  iieViiloi  cVAzaîea  -noUis  et  dWzalées  d'Amérique,  peut-être 
un  peu  avancées  en  tloraison,  faisait  admirer  ce  beau  genre  à 
peu  près  inconnu  dans  la  région. 

Un  groupe  de  Clématites  en  quelques  jolies  variétés  termi- 
nait la  série  des  genres  fleuris. 

M.  Lapeltey  exposait  en  outre  une  collection  très  étendue  de 
Conifères  en  exemplaires  bien  choisis  et  surtout  bien  étiquetés  ; 
un  lot  de  Fougères  depleinç  terre  composé  de  cinquante  variétés 
d'une  franche  vigueur,  et  enfin  un  petit  lot  de  plantes  à  feuillage 
persistant. 

Un  deuxième  prix  d'honneur,  offert  parla  ville  d'Evreux,  était 
décerné  à  M.  Monchette,  jardinier-chef  au  château  d'Anet,  pour 
un  fort  beau  lot  de  Caladium  et  un  massif  de  plantes  de  serre. 
Les  Caladium  de  M.  Monchette  étaient  véritablement  d'une 
grande  richesse  de  coloris,  et  tous  les  visiteurs  normands  regar- 
daient avec  admiration  ces  belles  plantes,  inconnues  à  la  plupart 
d'entre  eux,  aux  coloris  si  frais  et  si  peu  ordinaires,  répandus  à 
profusion  sur  les  feuilles  et  les  nervures.  Je  citerai  parmi  les  plus 
belles  plantes  les  variétés  Clio,  Jupiter,  Paul  Véronèse,  bicolor 
splendens,  Comtesse  de  Gondeixa,  Alfred  Marne,  mii'abile,  qui  ne 
le  cédaient  en  rien  aux  merveilles  qu'a  coutume  de  nous  faire 
contempler  chaque  année  notre  habile  collègue  M.  Bleu. 

Le  massif  de  plantes  de  serre  du  même  exposant  était  com- 
posé pour  la  moitié  d'une  jolis  collection  de  Fougères  en  très 
beaux  exemplaires,  et,  pour  l'autre  partie,  d'une  série  de  plantes 
variées,  parmi  lesquelles  de  superbes  Tillandsia,  Maranla, 
Vriesea,  Curculigo,  Asplenium,  Anthurium,  etc.,  attiraient  tous 
les  regards.  Un  magnifique  Clerodendron  Tàompsoni,  chargé  de 
ses  jolies  grappes  de  fleurs  blanches  et  rouges,  quelques  Orchi- 
dées, Lxh'a,  Caftleya,  Cyprt'pedivm,  les  seules  que  renfermât 
l'Exposition,  complétaient  ce  groupe  hors  ligne. 

Des  médailles  d'or  étaient  ensuite  accordées  à  MM.  Lan- 
néelle  frères,  horticulteurs  à  Gravigny;  Loyson,  horticulteur  à 
Dreux;  Lenoir,  à  Pacy-sur-Eure  ;  Gentès,  horticulteur  à  la  Gué- 
roulde:    Rivière,   jardinier   à   Beaumont-le-Roger  ;    Clemens, 


■460  COMPTE   RENDU 

jardinier  au  château  de  Pinterville;  Blondeau.  jardinier  chez 
M.  Waddington. 

Je  n'entreprendrai  pas  de  détailler  toutes  les  plantes  exposées 
par  ces  divers  lauréats  ;  néanmoins  je  citerai,  parmi  les  lots  qui 
m"ont  le  phis  frappé  : 

Les  magnifiques  Crolons  de  M.  Blondeau,  une  vingtaine  de 
variétés  d'une  culture  parfaits,  parmi  lesquelles  je  note  en  pas- 
sant :  Bergmani,  Andreanum,  maximum.  Baron  James  de  Roth- 
schild, HiLlianum,  Baron  Franck  Seillière. 

Les  Pelargonium  à  grandes  fleurs.de  MM.  Lannéelle  font  re- 
gretter en  les  voyant  l'abandon  dans  lequel  on  tient  aujour- 
d'hui ces  jolies  plantes  d'une  si  belle  tenue.  Certaines  sortes, 
telles  que  Cy^ne,  Le  Printemps,  Duke  of  Connaught,  Marie 
Mallet,  Duchesse  d'Isly,  Perfection  de  Montplaisir,  l'Incroyable, 
Perfection,  étalaient  à  l'envi  les  plus  frais  coloris  q'je  l'on  puisse 
imaginer. 

Je  ne  passerai  pas  sous  silence  les  autres  lots  exposés  par 
MM.  Lannéelle  qui  tous  témoignaient  de  la  culture  soignée  dont 
ils  ont  éti'  l'objet.  Un  groupe  de  Rosiers  nains  peu  variés,  mais 
très  vigoureux  et  magnifiques  défloraison:  un  lot  de  Gloxinias 
fort  bien  cultives,  plante  bien  rarement  rencontri'e  en  aussi  bel 
état  dans  les  Expositions  de  province,  et  enfin  une  très  belle 
collection  de  Pelnrgnnmm  zonale  à  fleurs  simples  et  doubles, 
composée  des  meilleures  sortes  du  commerce. 

Les  Caladium  de  M.  Lenoir,  sans  toutefois  égaler  ceux  de 
M.  Monchette,  étaient  très  beaux  néanmoins  et  composaient  une 
collection  plus  nombreuse  ;  ils  formaient  un  magnifique  gra- 
din avec  une  collection  très  étendue  de  Coleus,  en  jeunes  plan- 
tes bien  travaillées,  du  même  exposant. 

Une  belle  collection  de  Bégonias  tubéreux  à  fleurs  doubles, 
obtenus  de  semis  par  M.  Loyson^  et  remarquables  par  l'am- 
pleur des  fleurs  et  la  diversité  des  coloris;  les  Palmiers  de 
M.  Clémens,  les  légumes  de  M.  Rivière,  enfin,  les  fruits  forcés 
de  M.  Gentès,  Pèches,  Cerises,  Fraises,  etc.,  constituaient  tous 
des  lots  de  valeur,  méritant  bien  les  récompenses  obtenues. 

Bien  d'autres  apports  pourraient,  sans  désavantage,  trouver 
place  à  la  suite  de  cette  liste.  Je  citerai  notamment  les  Bego- 


DE  l'exposition  d'evreux.  461 

nia  Rex  et  les  Palmiers  de  M.  Maui'ey,  les  plantes  de  serre  de 
M.  Loyson,  les  plantes  de  serre  chaude  et  les  Colevs  de  M.  Cle- 
mens,  les  Azalea  îndica  de  M.  Hue,  les  Asperges  de  M.  Renard, 
les  légumes  variés  envoyés  par  le  jardinier  de  l'Asile  de  Na- 
varre, qui  accompagnait  son  exposition  de  superbes  potées  de 
Tradescanlia  vulgaris,  d'une  force  extraordinaire,  les  plantes 
de  M.  Dominique  Riccio,  etc. 

Sur  la  pelouse  d'entrée,  on  remarquait  plusieurs  plantes  iso- 
lées :  un  magnifique  Chamserops  excelsa,  chargé  de  fleurs  mâ- 
les, appartenant  à  M.  Maxime  Buisson;  plusieurs  torts  Arauca- 
ria excelsa^  exposés  par  M.  Lauclerc,  horticulteur  à  Vernon  ; 
enfin,  cinq  ou  six  Cactées  gigantesques,  entre  aulres  des  Cereus 
variés  ayant  jusqu'à  3  et  4  mètres  de  hauteur,  et  un  Opuntia 
leucotricha,  d'une  force  extraordinaire. 

Plusieurs  massifs  de  mosaïculture  accompagnaient  ces  plan- 
tes. L'un  de  ces  massifs  très  réussi  avait  été  exécuté  par  M.  Nac- 
fer,  jardinier  au  Jardin  des  Plantes,  et  l'intelligent  collabora- 
teur de  M.  Piéton. 

Quand  j'aui'ai  parlé  des  herbiers  exposés  par  MM.  Jourde  et 
Gautier,  et  des  bouauets  et  garnitures  péchant  tous  par  le 
manque  de  légèreté,  que  nous  montraient  plusieurs  concur- 
rents, j'aurai,  je  crois,  fini  de  passer  en  revue  tous  les  élé- 
ments intéressants  des  concours. 

En  résumé,  j'ai  eu  la  satisfaction  de  visiter,  à  Evreux,  une 
Exposition  très  brillante,  dont  beaucoup  de  lois  auraient  pu, 
a\ec  avantage,  figurer  dans  une  réunion  bien  plus  importante. 

Tous  les  concurrents,  sans  exception,  nous  ont  montré  que 
Ihorticulture  est  autant  en  progrès  dans  le  département  de 
l'Eure  que  dans  les  contrées  plus  favorisées  par  le  climat  ou 
par  le  goût  des  habitants. 

D'autre  part,  la  Commission  d'organisation  a  su  faire  valoir 
avec  intelligence  tous- les  produits  qui  lui  avaient  été  apportés 
et,  de  son  côté,  a  contribué  pour  une  large  part  au  succès  de 
cette  Exposition. 

Les  exposants,  de  leur  côté,  n'ont  pas  eu  à  se  plaindre,  car, 
outre  de  nombreuses  médailles,  un  certain  nombre  de  primes 


462  REVUE   BIBLIOGRAPHIQUE    ÉTRANGÈRE. 

en  argent,  de  25  et  de  BO  francs,  ont  été  distribuées  pour  les  lots 
les  plus  intéressants. 

De  plus,  une  disposition  que  j'ai  déjà  rencontrée  dans  plu- 
sieurs Expositions  de  province,  et  dont  je  veux  rendre  compte 
ici,  venait  encore  en  aide  aux  horticulteurs  exposants,  en 
rémunérant  une  partie  de  leurs  frais. 

Je  veux  parler  d'une  loterie,  composée  de  plantes  achetées 
par  la  Commission  à  chacun  des  exposants  marchands,  et  à 
laquelle  était  affectée  la  totalité  des  recettes,  chaque  entrée 
payante  donnant  droit  à  un  billet.  Je  sais  bien  que,  malheureu- 
sement, beaucoup  de  Sociétés,  comptant  sur  celte  recette  des 
entrées  pour  solder  une  partie  de  leurs  trais,  ne  peuvent  en 
faire  ainsi  l'abandon  aux  exposants;  mais  il  est  évident  que 
l'assurance,  pour  ceux-ci,  de  la  vente  d'une  partie  de  leurs 
plantes,  ne  peut  que  les  engager  à  venir  concourir,  tandis  que 
cette  loterie  pour  ainsi  dire  gratuite  doit  attirer  plus  de  visiteurs. 

En  terminant,  j'adresse  mes  plus  vifs  remerciements  pour 
l'accueil  qui  nous  a  été  fait  à  messieurs  les  membres  de  la 
Société  d'Agriculture  de  l'Eure  et  particulièrement  à  M.  Louis 
Passy,  leur  sympathique  Président,  à  M.  Piéton,  que  j'espère 
bien  voir  un  jour  présider  la  section  horticole  dans  cette  même 
Société,  et  aussi  au  D""  Régimbard,  savant  botaniste  qui  avait 
été  adjoint  au  Jury  et  qui  a  su  nous  piloter  partout  avec 
autant  de  bienveillance  que  de  savoir. 

REVUE  BIBLIOGHAPHIQUE  ÉTHANGÈRE 


PLANTES   NOUVELLES    OU    RARES 
DÉCRITES    DANS   DES   PUBLICATIONS   ÉTRANGÈRES. 

BOTANICAL  MAGAZINE. 

Rhododenilron  JaTaniciim  Benn.  var.  tubifiora.  —  Bot.  Mug., 
pi.  G850.  —  Rosage  de  Java,  var>à  long  tube.  —  Sumatra  cl  Java.  — 
(Ericacces-Rhododendrées.) 

Arbrisseau  glabre,  à  feuilles  verticillées  par  trois  ou  quatre, 
ovales-lancéolées,  brièvement  pétiolées,  marquées  en  dessous  de 


PLANTES   NOUVELLES    OL'   RARES.  463 

points  glanduleux,  dont  les  fleurs  réunies  par  six  à  huit  en  om- 
belles terminales  sont  colorées  en  orangé  rouge  pâle,  rouges  à  la 
gorge,  et  ont  le  tube  marqué  de  dix  sillons  longitudinaux,  long 
d'environ  0"0i,  tandis  qu'il  est  sensiblement  plus  court  dans  le 
type  de  l'espèce. 

Ixora  macrothyrsa  Teysm  et  BiNN.  —  Bot.  Mag.,  pi.  68o3.  — Ixora 
à  gros  thyrse.  —  Archipel  malais.  —  (Rubiacées.) 

Cet  arbuste  constitue  la  plus  belle  espèce  du  genre  Ixora  qui 
cependant  parmi  celles,  au  nombre  d'une  centaine,  qui  le  compo- 
sent, en  comprend  plusieurs  remarquables  parle  brillant  coloris 
et  l'élégance  de  leurs  fleurs.  L'introduction  en  est  due  à 
MM.  Veitch.  Il  est  glabre  dans  toutes  ses  parties;  ses  branches 
raides  portent  de  grandes  feuilles  longues  de  O'^SO  et  larges  de 
0™04,  brièvement  pétiolées,  oblongues-lancéolées,  (mdulées,  et 
se  terminent  par  une  énorme  inflorescence  mesurant  environ 
O^SO  de  diamètre,  globuleuse,  compacte,  qui  comprend  un  très 
grand  nombre  de  fleurs  colorées  en  rouge  vif,  dont  chacune  a  un 
long  tube  grêle  et  cylindrique,  surmonté  d'un  limbe  très  étalé, 
large  de  O^Olo^  à  quatre  segments  oblongs. 

liayia  g^landaloBa  HooK.  et  Arn.  —  Bot.  Mag.,  pi.  6806.  —  Layie 
glanduleuse.  —  Ouest  de  l'Amérique  du  Nord.  —  (Composées.) 

Plante  annuelle,  très  rameuse  et  étalée,  hérissée  de  poils  sim- 
ples, parmi  lesquels  il  s'en  trouve  de  glanduleux,  plus  courts 
que  les  autres.  En  pleine  terre,  elle  fleurit  pendant  l'été  et  donne 
alors  une  grande  quantité  de  capitules  larges  de  O'^OS,  dans 
lesquels  les  demi-fleurons  du  rayon  sont  blancs,  larges,  ter- 
minés par  trois  lobes  obtus  et  les  fleurons  du  disque  sont 
jaunes.  M.  A.  Gray  en  a  signalé  une  variété  californienne  dans 
laquelle  le  rayon  est  rose-pourpre. 


Le  Secr(Haire.-rédacl.p.ur-gérant, 

P.  DUCHARÏRE. 


l'arif.         Iinpiimerie  Hoiigier  et  Cie,  rue  Cassette,  1. 


464 


AOUT  1886 


OCSEIIVATIO.NS   MÉTÉOROLOGIQUES    FAITES   PAR    M.   F.   JaMIN  ,  A     BouRG-LA-ReINE, 

PRÉS  Paris  (altitude  :  63"°  e.nviro>'). 


HAUTEUR 

TEMPÉRATCRE 

du  baromètre. 

VENTS 

2 

— ^""-^ 

' — "- — ■"■     " 

ÉTAT   DD   CIEL. 

'< 

dominants. 

Minim. 

Maxim. 

Matin. 

Soir. 

1 

11,0 

-24,1 

TCO 

75, S 

S. 

Nuageux,  couvert  et  pluvieux  à  partir 
fie  6  11.  du  soir. 

2 

13,3 

23.0 

755 

761 

0 

Nuageux,  quelques  petites  averses. 

3 

10,0 

24,3 

763 

76i.5 

SK.  !■:. 

Nuageux. 

4 

11,6 

24.7 

7(;3,  5 

764,5 

SE.  K. 

Nuageux. 

5 

11,1 

2a,  3 

755,  5 

764 

NK. 

Bruuicux  le  matin,  nuag.  clair  le  soir 

6 

9,7 

■28,6 

764 

763 

so. 

Nuageux. 

7 

17,1 

28,  ^ 

763,5 

765,5 

0.  so. 

Couvert  le  matin,  nuageux. 

8 

12,6 

31,4 

766 

764,  5 

0.  so. 

Couvert  (le  grand  matin,  nuageux. 

9 

1 6.  (t 

33.  1 

7.14 

711,5 

IN?iE. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

10 

16,3 

34,  7 

754 

759 

SSE.  E. 

Nuageux,  quelques  gouttes  de  pluie  le 
matin,  orage  et  grande  pluie  nic- 
langéc  de  très  grosse  grèlo  vers  une 
heure  de  l'après-midi  [\^. 

H 

11,9 

-25,0 

76-2 

764 

O.N(». 

Clair  de  grand  matin,  nuageux. 

1-2 

8,0 

2o,3 

764,5 

/6'i,5 

0. 

Nuageux. 

13 

10,3 

24,4 

757,5 

"55,5 

so.  0. 

Nuageux  et  pluvieux. 

U 

15,4 

-23.6 

756,  5 

764.5 

0. 

l'Iuie  presque  continue  le  malin, nuag. 

Ib 

11,6 

24,7  7i;6 

765,5 

0. 

lirumcux    le    malin,  nuageux  l'après- 

midi,  clair  le  soir. 

16 

11,4 

25, 8 

764 

762,5 

0. 

Nuageux,  phiic  tinc  de  4  li.  à  8  li.  du 
soir,  couvert. 

17 

8,9 

-20,0 

762,5 

763, 0 

0.  NO. 

Nuageux  el  pluvieux. 

(8 

12,6 

20,5 

761 

767 

ONU. 

Très  nuageux. 

IS 

10.1 

g.)    et 

•"1  ' 

768 

763 

0. 

Clair  de  gr.  malin,  lég.  br.  puis  nuag. 
pluie  ont.  à  partir  de  5  li.  du  soir. 

iC 

13,3 

24,3 

765,5 

765 

NE. 

['luie  dans  la  nuit,  couvert  île  grand 
matin,  nuageux,  clair  le  soir. 

21 

14,0 

26.7 

764 

761 

NE. 

Petite  pluie  dans  la  nuit,  br.  le  ma- 
lin, clair  l'après-midi, nuag   le  soir. 

);l 

16,: 

27,7 

761 

760, 5 

NK. 

Couvertellrg  brum.de gr.  malin, nuag. 

rà 

i;i,-2 

•2t),7 

760,  5 

759, 5 

NO.  SO.  NE. 

Coiiverl  le  matin,  nuag.  oraj;e  avec  pluie 
diluvienne  olforlegrèleenlrc  3el4  h. 
du  soii   1  -'),  pluv.  le  reste  du  jour. 

24 

13,9 

29.6 

758,5 

760 

SO. 

Brumeux  et  nuag.,orag.  l'après-midi. 

25 

16,0 

26,6 

761 

765, 5 

UNO.O. 

Couvert  le  matin, nuageux  l'après-midi. 

-26 

11,1 

22,8 

766,5 

767,  5 

iNO. 

Couvert  le  malin,  nuageux  l'aprè- 
midi.  clair  le  soir.                                 , 

27 

12,3 

25,4 

76S 

767 

ONO.    0. 

Nuageux,  clair  le  soir.                            l 

28 

U," 

28,0 

7C6 

763,5 

NO. 

Brumeux  de  grand  malin,  clair. 

'29 

14,0 

32  2 

763. 5 

763,5 

NO.  NE.  S. 

Clair. 

30 

13,8 

33^3 

763,5 

764,5 

SSO. 

Clair  le  malin  et  le  soir,  lég.  nuag. 
l'aprcs-midi. 

31 

lo,0 

3i,0 

766 

766,  5 

SO.  0. 

Clair  le    malin    et   le  soir,  lég.  nuag. 

l'apfès-midi. 

[\)  Quelques    parlics    de   Bourg-la-Reiiic    cl    plusieurs   communes    environnantes  ont 
souffert  de  la  grêle. 

(2)  La  grêle,  après  avoir  commencé  à  tomber  à  Sceaux  et  à  Bourg-la-Reine,où  elle  a  oo-'l 
casionné  relalivemenl   peu  de  dcgAls,  a  été  chassée   par  un   fort  vent    du   sud-ouest, 
et   s'est   abattue   sur  les  communes    de    Bagneux,  Arcueil,  Ivry    (partie    nord),  l'est  de 
Paris,  St-Mandé,  Vincennes,  .Monireuil,  Rosny  ;  dans  plusieurs  de  ces  localités  les  pertes 
ont  élé  incalculables:  certains  grêlons  étaient  de  la  grosseur  d'œufs  de  poule. 


CONGRÈS  HORTICOLE  DE  1887,  A  PARIS 

Un  Congrès  horticole  aura  lieu  à  Paris,  en  1887,  pendant  la 
durée  de  l'Exposition  de  printemps.  Les  personnes  qui  désirent 
y  prendre  part  peuvent  se  faire  inscrire  dès  maintenant.  Celles 
d'entre  elles  qui  voudraient  voir  certaines  (]ue5lions  traitées 
dans  le  sein  du  Congrès,  sont  priées  d'en  envoyer  la  formule  à 
la  Commission  d'organisation,  rue  de  Grenelle,  84.  La  Société 
espère  pouvoir  obtenir  encore  de  nos  grandes  Compagnies  de 
chemins  de  fer  une  réduction  de  prix  pour  le  voyage  à  Paris 
des  membres  de  la  Société  habitant  les  départements  qui  vien- 
dront prendre  part  aux  travaux  du  Congrès. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN   1886. 

Concours  permanent. 

Prix  Laisnè.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'HorticuIltire 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3«  sér.,  IV,  1882,  p.  CM 
et  733.) 

Concours   annuels. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration.  Pour  rintroduclion  ou  l'obten- 
tion de  plantes  ornementales  méritantes.  (V.  \e  Journal,  '2"  série, 
XI,  1877,  p.  443.) 

Médaille  Pellicr.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Penlslcmon. 


CONCOURS  AUX  SÉANCIÎS 

Le  Conseil  d'Administration,  dans  sa  séance  du  8  avril,  a 
décidé  qu'il  sera  ouvert,  à  l'une  des  séances  des  mois  de  juillet, 
août,  septembre,  octobre  et  novembre  1886,  des  concours  ana- 
logues à  ceux  qui  avaient  été  ouverts  en  1885. 

Quatre  de  ces  concours  ont  déjà  eu  lieu  ;  il  en  reste  encore  un 
dont  voici  la  date  et  l'objet  : 

Série  III.  T.  VllI.  Cahier  de  septembre,  publié  le  31  ociobro  188G      "4 


466  PROCÈS-VERBAUX. 

25  novembre  :  Chrysanthèmes  d'automne.  (L'Exposition  de 
ces  plantes,  dans  la  salle  des  séances  de  la  Société,  durera  qua- 
tre jours.)  Ce  concours  sera  divisé  delà  manière  suivante  : 

/"  Plantes  en  pots. 

La  plus  belle  collection  de  plantes  en  pots. 
Le  plus  beau  lot  formé  des  plus  belles  variétés  le  mieux  cul- 
tivées. 
Les  plus  beaux  spécimens  eu  fortes  plantes. 

^°  Fleurs  coupées. 

Les  variétés  les  plus  méritantes  obtenues  de  semis  et  n'ayant 
pas  été  encore  mises  au  commerce. 

La  plus  belle  collection  en  fleurs  coupées  avec  rameau. 

Le  27  janvier  1887,  un  concours  aura  lieu  pour  le  Witloof 
ou  Chicorée  de  Bruxelles,  présenté  en  lots  de  80  à  100  pieds, 
avec  racines. 

a^ÇÏ^Ci^C!^^*^ 

PROCÈS-VEUBAUX 


SÉANCE     DU     0     SRI'TKMHRK     1886 

Présidkisck  oe  m.  cil.  ïloly. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie.  D'après  les  si- 
fjfnatures  qu'a  reçues  le  registre  de  présence,  on  y  compte  cent 
trente-quatre  Membres  titulaires  et  dix  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  trois  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  présen- 

iV.  B.  —  La  Commission  de  Rédaclion  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité de?  opinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉANCE  DU  0  SEPTEMBRE  1886.  467 

tation  a  été  faite  dans  la  dernière  séance  et  n'a  déterminé  au- 
cune opposition. 

Il  dit  ensuite  que  la  Société  vient  d'éprouver  une  perte  qui 
causera  certainement  de  profonds  et  durables  regrets.  M"°  la 
Baronne  James  de  Rothschild,  qui  était  l'une  de  nos  dames  pa- 
tronnesses  depuis  l'année  1852,  est  décédée  dans  sa  quatre-vingt- 
deuxième  année,  en  son  château  de  Boulogne-sur-Seine  (Seine). 
M""'  de  Rothschild  avait  toujours  témoigné  une  réelle  bienveil- 
lance à  notre  Société,  et  c'est  surtout  grâce  à  elle  que  nous 
avons  vu  à  plusieurs  de  nos  Expositions  d'admirables  lots  de 
plantes  provenant  des  serres,  soit  de  Boulogne,  soit  de  Ferrières. 
Elle  avait  un  goût  prononcé  pour  les  plantes  et  leur  culture; 
aussi  sa  belle  propriété  de  Boulogne-sur-Seine  renfermait-elle 
de  précieuses  collections.  L'horticulture  perd  en  elle  une  ama- 
teur z-élée  et  une  protectrice  éclairée. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau. 

1°  Par  M.  Chemin,  maraîcher  à  ïssy  (Seine),  boulevard  de  la 
Gare,  deux  Piments  récoltés  sur  des  pieds  venus  de  graines 
d'origine  américaine.  Il  tenait  cette  graine  de  M.  Hédiard,  qui, 
de  son  côté,  l'avait  reçue  directement  des  Antilles.  Cette  pré- 
sentation, qui  est  faite  hors  concours,  a  pour  objet  de  prouver 
que  cette  sorte  de  Piment  vient  très  bien  sous  le  climat  de 
Paris. 

2'^  Par  M.  Conard  (Auguste),  rue  Saint-Lambert,  14,  à  Paris, 
trois  Radis  noirs  d'une  beauté  peu  commune,  qui  proviennent 
d'un  semis  fait  le  8  mars  dernier.  Une.  prime  de  troisième  classe 
lui  étant  accordée  pour  cette  présentation,  M.  Conard  déclare  y 
renoncer. 

3°  Par  M.  Duvillard,  maraîcher,  des  Tomates  cueillies  sur  des 
pieds  venus  de  graines  qui  lui  avaient  été  données,  à  la  date  de 
trois  ou  quatre  ans,  par  M.  Vavin.  A  l'origine  de  la  culture  qu'il 
en  a  faite,  le  fruit  des  plantes  issues  de  ces  graines  n'avait 
qu'un  faible  volume;  mais  les  soins  donnés  aux  plantes  ont 
amené  graduellement  dans  ce  fruit  un  grossissement  notable,  et 
aujourd'hui  les  proportions  en  sont  très  satisfaisantes.  Une 
prime  de  troisième  classe  est  accordée  à  M.  Duvillard  pour  cette 
présentation. 


468  PUOCÈS-VERDAUX. 

4°  Par  M'""'  Chrétien,  propriétaires  à  Bagneux  (Seine),  une 
assiettée  de  Haricots  sabre  etiine  Courge  diie  Artichautde  Jéru- 
salem. Elles  reçoivent,  pourcelteprésenlalion,  les  remerciements 
du  Comité  de  Culture  potagère. 

5°  Par  M.  Chevalier  fils,  arboriculteur  à  Monlreuil-sous-Bois 
(Seine),  un  lot  comprenant  vingt-trois  Pèches  de  quatre  variétés 
différentes.  —  Ces  fruits  sont  jugés  fort  beaux  par  le  Comité 
d'Arboriculture  fruitière,  sur  la  proposition  duquel  une  prime  de 
première  classe  est  accordée  à  M.  Chevalier  fils. 

6"  Par  M.  Lepère,  arboriculteur  à  Montreuil-sous-Bois  (Seine), 
un  lot  comprenant  vingt-deux  Pèches  qui  appartiennent  à  six 
variétés  différentes  et  six  Brugnons  ou  Nectarines  de  3  variétés. 
—  Tous  ces  fruits  sont  reconnus  comme  étant  également  beaux 
par  le  Comité  compétent,  qui  demande  qu'une  prime  de 
l'*  classe  soit  donnée  à  M,  Lepère.  Celte  proposition  est  adoptée 
par  la  Compagnie,  mais,  comme  d'habitude,  M.  Lepère  renonce 
à  recevoir  la  récomp»^nse  dont  il  a  été  reconnu  digne. 

Le  lot  présenté  par  M.  Lepère  comprenait,  entre  autres  va- 
riétés, dix  fruits  de  celle  qui  a  été  obtenue  par  lui  et  qui  porte 
le  nom  de  Pèche  Alexis  L"père,  .M.  le  Secrétaire  du  Comité 
d'Arboriculture  dit  que  ce  Comité  a  reconnu  aujourd'hui,  une 
fois  de  plus,  le  mérite  supérieur  de  ce  gain  dont  les  fruils 
réunissent  la  beauté  à  la  qualité. 

7°  Par  M.  Lardin,  arboriculteur  à  Montrcuil-sous-Bois  (Seine), 
un  lot  de  \'ï  Pèches  Alexis  Lepère  dont  la  beauté  lui  vaut  une 
prime  de  T""  classe. 

8°  Par  M.Bertaut,  cultivateur  à  Bosny-sous-Bois  (Seine),  une 
corbeille  de  Pèches  au  nombre  de  18  Blondeau  et  G  Belle 
Beausse.  Ces  fruits  étant,  comme  les  précédents,  d'une  rare 
beauté,  M.  Bertaut  reçoit  une  prime  de  l""*  classe  pour  la  présen- 
tation qu'il  en  a  faite. 

9°  Par  M.  Jamet,  cultivateur  à  Chambourcy,  3  Pommes  Grand 
Alexandre  et  des  Poires  de  5  variétés,  parmi  lesquelles  se 
trouvent  12  Louise  Bonne  d'Avranches  provenant  de  cinq  lam- 
bourdes que  porte  la  même  brindille,  et  pesant  ensemble  2  ki- 
log.  400  grammes.  L'ensemble  de  ce  lot  vaut  à  M.  Jamet  une 
prime  de  2"  classe. 


I 


SÉANCE   DU    î>    SHI'TKMBRE    1886.  4GÎ) 

10°  Par  M.  Mainguet,  propriétaire^  à  Fontenaj -sous-Bois 
(Seine^^  une  assiettée  d'une  sorte  de  Prune  de  semis  qu'il  avait  déjà 
présentée,  à  la  dernière  séance,  et  que  le  Comité  d'Arboriculture 
fruitière  déclare  être  recommandable  à  divers  points  de  vue. 

M.  Mainguet  offre  des  greffes  de  son  arbre  à  ceux  de  ses  col- 
lègues qui  voudront  le  cultiver. 

\  \°  Par  M.  Terrier,  jardinier  chez  M.  le  docteur  Fournier,  j'ue 
St-James,  à  Neuilly  (Seine)^  un  pied  parfaitement  fleuri  d'un 
belle  Amaryllidée,  VHijmenocallis  amœna  et  deux  forts  pieds  da 
deux  Nepentlies,  pourvus  d'urnes  ou  ascidies  très  bien  déve- 
loppées, savoir  :  N.  Stewirtii  et  N.  Wrigleyanu  (?).  Il  lu  est 
accordé  pour  cette  remarquable  présentation  une  prime  d 
l'^''  classe. 

12°  Par  M.  R.  Jolibois,  jardinier-chef  au  Luxembourg,  un 
pied  d\4î'chmea  fulgens  présentant  cette  particularité  excep- 
tionnelle que  sa  hampe,  au  lieu  de  se  terminer  directement  par 
une  seule  inflorescence,  s'est  ramifiée  de  manière  à  donner 
quatre  inflorescences  à  peu  près  également  développées. 

13°  Par  M.  Régnier,  horticulteur,  avenue  de  Marigny,  44,  à 
Fontenay-sous-Bois  (Seine),  un  pied  d'un  Ricin  récemment  inlroS 
duit  par  lui  du  Cambodge,  qui  a  la  tige  et  les  feuilles  nette- 
ment colorées  en  rouge-sang,  et  qu'il  nomme  Ricinus  Regnieri. 
Il  lui  est  accordé  une  prime  de  2*=  classe  pour  la  présentation  de 
cette  nouveauté, 

14°  Par  M.  Savoye,  horticulteur  à  Bois-Colombes  (Seine),  un 
pied  fleuri  de  Zijgop'italum  Gauthieri  qu'il  met  sous  les  yeux  de 
ses  collègues  pour  leur  montrer  le  résultat  d'une  expérience 
faite  par  lui.  Cette  Orchidée  avait  déjà  fleuri  en  janvier  et  fé- 
vrier derniers.  Elle  est  restée  ensuite,  pendant  deux  mois,  sus- 
pendue contre  la  fenêtre  d'une  chambre,  dans  laquelle  la 
température  a  été  maintenue,  pendant  ce  temps,  à  20  degrés, 
jour  et  nuit.  Pour  combattre  l'influence  de  l'atmosphère  sèche 
de  la  chambre,  on  lui  a  donné  trop  d'eau,  et  quand  M.  Savoye 
l'a  retirée  de  là,  ses  racines  étaient  complètement  pourries.  Ayant 
été  soumise,  à  partir  de  ce  moment,  à  un  traitement  plus  conve- 
nable pour  elle,  elle  a  commencé  à  reprendre;  puis  le  10  juillet 
dernier,  elle  a  été  placée  à  l'air  libre,  entre  un  Peuplier  et  un 


470  PROCÈS-VERBAUX. 

Marronnier:  elle  est  arrivée,  dans  cette  situation,  à  l'état  sous 
lequel  la  Compagnie  la  voit  en  ce  moment.  Ce  n'est  pns  sur  celte 
seule  plante  que  M.  Savoye  a  cherché  à  reconnaître  expérimen- 
talement l'influence  de  l'air  libre;  en  efl^et,  à  la  même  époque, 
il  a  placé  dans  la  même  situation  huit  autres  espèces  d'Orchidées, 
savoir  :  les  Odontoglosmm  Alexandrœ,  triumphans  et  Ptscatorei, 
les  Lycasle  Skinneri  et  vei'airifolia,  VEpidendrum  odorutmn,  les 
Cypinpedium  Harrisiunum  et  bar  bat  um.  Au  moment  présent, 
après  un  séjour  de  trois  mois  à  l'air  libre  et  à  l'ombre,  toutes 
ces  plantes  sont  en  parfait  état,  et  M.  Savoye  dit  qu'elles^  sont 
plus  «  corsées  »,  ont  les  feuilles  plus  épaisses,  moins  longues  et 
plus  larges  que  si  elles  étaient  restées  dans  une  serre  ;  même  le 
Cypripedium  barbatum  est  fleuri  depuis  un  mois. 

15°  Par  M.  Lemeray,  horticulteur  à  Levallois-Perret  (Seine), 
ri.e  Chevalier,  IK»,  deux  Roses  portées  sur  le  même  rameau, 
prolifères  l'une  et  l'autre,  qui  appartient  à  la  variété  Boule  de 
neige  (1). 

16"  Par  M,  Darbour  (E.),  pépiniériste  à  Torcy-Sedan  (Ar- 
dennesi,  une  botte  de  branches  d'arbres  qu'il  envoie  pour  mon- 


(1)  Au  point  de  vue  purement  ornemental  ces  deux  Koses  n'of- 
fraient qu'un  très  médiocre  intérêt;  mais  comme  les  particularités 
qu'elles  présentaient  peuvent  aider  à  expliquer  l'organisation  de  la 
Rose,  je  crois  qu  il  ne  sera  pas  inutile  d'exposer  ici  le>  principaux 
résultats  de  l'examea  que  j'en  ai  fait. 

On  sait  qu'an  dessons  du  niveau  d'où  parlent  les  cinq  pièces  du  ca- 
lice, les  pcuiles  et  les  élaniines  d'une  Rose,  il  existe  un  renflement  le 
plus  souvent  ovoïde  ou  on  poire  renversée,  qui  surmonte  le  pédon- 
cule, et  qui,  après  la  fécondation,  dans  une  fleur  simple  ou  du  moins 
non  absolument  pleine,  grossit  et,  devenant  charnu,  forme  finale- 
ment le  cynorhodon.  Ce  renllemenl  est  creux,  ouvert  dans  le  liant,  et 
dans  le  fond  de  sa  cavité  s'atlaclient  des  pistils  plus  ou  moins  nom- 
breux dont  les  ovaires  deviendront  les  petits  fruits  du  Rosier.  Qu'est- 
ce  qui  constitue  ce  renflement?  s'est-on  demandé  avec  raison.  Jus- 
qu'à une  époque  peu  éloignée,  les  botanistes,  ne  regardant  peut-être 
pas  d'assez  près,  pensaient  que  c'était  simplement  la  portion  infé- 
rieure du  calice,  formant  tube  et  plus  ou  moins  renflée.  Mais  celte 
manière  de  voir  rencontre  une  difficulté  sérieuse  qui  finalement  l'a 
fait  abandonner  de  nos  jours. 


SÉANCE    DU   î>    SEPTEMBRE   1886.  Ml 

trer  combien  ont  été  considérables  les  dégâts  causés  par  un 
orage  qui  a  ravagé  ce  pays,  le  10  du  mois  d'août  dernier.  —  .\ce 
propos,  il  est  donné  lecture  de  la  lettre  dont  M.  Darbour  a  ac- 
compagné son  envoi  et  dans  laquelle  sont  rapportés  quelques- 
uns  des  effets  produits  par  cet  orage  :  «  L'ouragan  du  10  août, 
a  y  est-il  dit,  s'est  fait  sentir  depuis  Reims  jusqu'à  la  frontière 
«  belge,  sur  une  largeur  de  six  à  sept  kilomètres,  causant 
((  d'autant  plus  de  ravages  qu'on  se  rapprochait  davantage  de 


En  effet,  tous  les  organes  des  plantes,  quelque  variés  qu'ils  paraii- 
sont,  rentrent  dans  deux  catégories  :  la  première  comprend  la  tige 
et  la  racine  avec  leurs  ramifications;  la  seconde  se  compose  unique- 
ment des  feuilles  sous  toutes  les  formes  et  aspects  qu'elles  peu\cnt 
prendre,  depuis  les  feuilles  proprement  dites,  jusqu'aux  divers  orga- 
nes floraux  qui  ne  sont  pas  autre  chose  que  des  feuilles  plus  ou 
moins  transformées.  Les  organes  de  la  première  catégorie,  consti- 
tuant la  charpente  du  végétal  et  comme  l'axe  de  la  structure  végé- 
tale, sont  habituellement  réunis  sous  la  dénomination  commune  d'axe 
de  la  plante  et  les  diverses  parties  de  cet  axe  sous  celle  d'organes 
axiles.  Quant  à  ceux  de  la  seconde  catégorie,  comme  ils  ont  une  im- 
portance subordonnée  et  sont  seulement  surajoutés  aux  ()remiers,  on 
leur  donne  les  quahfications  gi^nérales  d'appendices,  organes  appen- 
diculaires,  organes  foliaires.  Or  l'observation  de  tous  les  jours  nous 
montre  que  les  feuilles  naissent  uniquf  meut  de  la  tige  ou  de  ses 
ramifications,  et  qu'on  ne  voit  jamais  une  feuille  naître  sur  une  autre 
feuille;  d'où  l'on  a  posé  ce  principe  général  que  l'axe  seul  peut  pro- 
duire les  appendices  ou  organes  foliaires. 

Ceci  posé,  si  le  renflement  placé  sous  une  Rose  était  réellement  le 
tube  du  calice,  il  serait  formé  par  la  portion  inférieure  des  cinq  pièces 
calicinales,  qui  sont  tout  autant  d'appendices  ou  de  feuilles  modi- 
fiées. Il  ne  pourrait  donc  produire  d'autres  appendices,  comme  les 
pétales  et  les  étamines;  et  cependant  c'est  au  sommet  de  ce  renfle- 
ment, c'est-à-dire  du  prétendu  tube  calicinal  que  prennent  naissance 
les  pétales  et  les  étamines  de  la  Rose.  Nous  verrions  donc  dans  cette 
fleur  des  appendices  provenir  d'autres  appendices,  ce  qui  est  mani- 
festement en  contradiction  avec  le  principe  fondamental  de  l'organi- 
sation végétale.  Aussi  a-t-on  avec  raison  abandonné  celte  première 
interprétation  pour  y  substituer  celle  qui  consiste  à  ne  voir  dans  le 
renflement  creux  de  la  Rose  que  la  continuation  du  pédoncule,  c'est- 
à-dire  d'une  ramification  de  la  tige,  continuation  qui  s'e^t  dilatée  en 
se  creusant,  comme  elle  le  fait  du  reste  ailleurs,  par  exemple  dans  la 


il '2  I'ROCès-veubaux. 

(-  son  cenlre.  L;i,  le  spectacle  était  navrant  :  toitures  enlevées 
<.  ou  tout  au  moins  hachées,  pans  de  murs  et  pignons  culbutés, 
«  récoltes  battues,  martelées  et  pi'esque  entrées  dans  la  terre, 
«  arbres,  petits  el  gros,  brisés  ou  écorcés.  A  Pont-Maugis,  une 
«  trentaine  de  Peupliers  du  Canada,  dont  le  tronc  n'avait  pas 
«  moins  de  deux  mèires  de  tour,  à  deux  mètres  de  sol,  ont  été  cul- 
«  butés  avec  d'énormes  mottes  de  terre  et  brisés  à  deux  ou 
«  trois  mètres  de  hauteur.  AVendrène,  Pont-Maugis  etBazeilles, 
c<  on  dit  avoir  pesé  des  grêlons  de  '^50  grammes.  Chez  moi, 
.(  à  trois  kilomètres  de  Pont-.Maugis,  la  moyenne  de  ceux  que 


figue,  et  qui,  au  niveau  où  se  termine  le  godet  ou  la  cupule  formée 
par  elle,  donne  naissance  aux  feuilles  plus  ou  moins  transformées 
qui  constituent,  les  plus  externes,  les  sépales  du  calice,  celles  du 
second  rang  les  pétales  do.  la  corolle,  celles  du  troisième  rang  les 
ctamines.  Ainsi  disparaît  toute  la  difficulté  qu'on  rencontre  autre- 
ment pour  cxpli(]uer  l'organisation  d'une  Rose. 

En  faveur  de  cette  dernière  manière  de  voir  on  a  fait  valoir  des 
arguments  divers,  tirés  de  faits  plus  ou  moins  nettement  démonstra- 
tifs. Les  deux  RosfS  envoyées  à  !a  Société  par  .M,  Lemeray  en  fournis- 
sent un  qui  ne  le  cède  en  v.deur  à  aucuQ  de  ceux  qu'on  a  déjà  invo- 
ques. En  effet,  dans  l'uce  et  l'autre  dj  ces  fleurs  la  cupule  formée 
par  le  prolongement  creux  du  pédoncule,  après  avoir  produit  à  son 
bord,  successivement  et  de  dehors  en  dedans,  les  sépales,  les  pétales 
el  les  étamines,  a  donné  naissance  à  de  véritables  boutons  de  Rose, 
soutenus  même  chacun  par  un  petit  pédicule.  Dans  l'une  des  deux 
Roses  il  n'y  avait  qu'un  seul  bouton  ainsi  produit;  mais  dans  l'au- 
tre on  en  trouvait  tout  un  cercle  qui  en  comprenait  six.  Quoique 
defaibles  dimensions,  chacun  de  ces  boutons  éta'l  une  fleur  complète 
avec  sou  calice,  sa  corolle,  ses  étamines  et  ses  pistils  nés,  tomme 
dans  une  Rose  normale,  au  fond  d'une  cupule  axile.  Des  fleurs 
ne  peuvent  naître  que  de  l'axe  végétal,  par  conséquent  la  cupule  du 
bord  de  laquelle  sont  prévenus  ces  boutons  de  fleurs,  est  bien  une 
formation  axile  et  non  le  simple  tube  du  calice. 

Les  deux  Roses  de  M.  l.emeray  étaient  doubles;  les  boutons  de 
fleurs  qu'elles  avaient  produits  l'étaient  aussi,  mais  à  un  moindre 
degré.  Ceux  que  j'ai  examinés  en  détail  avaient,  en  dedans  de  leur 
calice,  une  dizaine  de  pétales,  une  vingtaine  d  étamines  bien  con- 
formées et  plusieurs  pistils  atlacho's  au  fond  d'une  cupule  plus  ou 
moins  creuse. 

(Noie  du  Seciitah'e-rc'lactvur.) 


SÉANCli   Dli    î)    SKPTKMHliK    l!^8G.  M?, 

«  j'ai  pesés  a  été  de  deux  grammes.  L'orage  a  duré  environ 
«  vingt  minules,  et  a  donné,  pendant  ce  temps,  35  millimètres 
«  d'eau.  » 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  procède  au  dépouillement  de  la 
correspondance,  qui  comprend  les  pièces  suivantes  :  - 

1"  Une  lettre  de  M.  le  Secrétaire-général  qui  annonce  être 
dans  l'impossibilité  de  se  rendre  à  la  séance  de  ce  jour. 

2°  Une  lettre  de  M.  Léo  d'Ounous,  datée  du  château  de  Ver- 
dais  (Ariège),  dans  laquelle  il  est  question  de  l'abondante  récolte 
de  fruits  qui  se  présente,  cette  année,  dans  le  département  de 
l'Ariège,  ensuite  dun  très  fort  Prunier  Mirobolan  qui  existe  sur 
sa  propriété,  enfin  de  la  riche  végétation  d'un  Noyer  à  bouquets 
situé  dans  le  jardin  fruitier  de  l'abbaye  de  Calers. 

3°  Une  lettre,  à  laquelle  sont  joints  des  prospectus  imprimés, 
écrite  par  M.  le  docteur  NichoUs,  rue  de  Louvois,  5,  à  Paris,  re- 
lative à  des  appareils  anliseptiques  de  son  invention. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée,  sont  men- 
tionnées les  suivantes  :  l"  Catalogue  des  plantes  nouvelles  de  la 
Compagnie  continentale  d'Horticultu7-e,  ancienne  firme  J.  Lin- 
den,  à  Gand  (Belgique;,  n°  119,  pour  {886-1887;  in-S"  de 
48  pages;  ^°  Pépinières  de  Bosiers  de  Ketten  frères,  rosiéristes 
à  Luxembourg,  18'  année;  Catalogue  et  prix-courant  (Grand 
in-18  avec  figures,  sans  pagination).  3*'  Descrizione  di  una  nuova 
sfjecie  di  iVamsso  (Description  d'une  nouvelle  espèce  de  Narcisse), 
parM.N.TERRACa.ANo  (Mémoire  in  4  de  6  pages  et  Ipl.,  extrait  des 
Atli  del  R.  Istituto  d'incurnqiamento  olle  scienze  naturali,  econo- 
miche  e  technôlogie/te).  4°  Schrifltn  der  physikalisch-œkono- 
mischen  Gesellschaft  su  Kœniysberg  i Écrits  de  la  Société  physico- 
économique de  Kœnigsberg,  26''  année,  1885;  in-i  de  63  p., 
2  pi.;  Kœnigsberg,  1886). 

M.  Bergman  (Ernest)  signale  à  la  Compagnie  ce  fait  d'un 
haut  intérêt  physiologique  et  horticole  que,  dans  l'établissement 
de  M.  Veitch,  une  fécondation  croisée  entre  un  Sophronitis  et  un 
Cattleya  intermedia,  par  conséquent,  entre  deux  Orchidées  de 
genres  notablement  différents,  qui  a  été  opérée  ii  la  date  de 


474  PROCÈS-VERBAUX. 

quatre  ou  cinq  ans,  aréussi  et  a  donné  naissance  à  une  plante 
qui,  ayant  fleuri  récemment,  a  montré  les  caractères  d'un 
Lxlia  en  miniature,  à  fleur  mauve,  brièvement  pédonculée. 
M.  Reichenbach  lui  a  donné  le  nom  de  LivUa  Batemaniana. 

M.  Prillieux  a  la  parole  et  résume  de  vive  voix,  une  note  (Voyez 
plus  loin,  p.  50b-oMj  et  dans  laquelle  sont  exposés  les  résultats 
concluants  obtenus  par  M.  Ilicaud,  de  Beaune,  dans  une  expé- 
rience relative  au  traitement  par  la  sulfate  de  cuivre  de  Poiriers 
dont  les  fruits  étaient  habituellement  atteints  par  la  tavelure. 

M.  Ricaud,  qui  par  hasard  assiste  à  la  séance,  ajoute  aux  dé- 
tails conteiuis  dans  la  noie  de  M.  Prillieux  cette  indication  que 
l'espalier  sur  lequel  il  a  expérimenté  avec  succès  se  trouve  à 
l'exposition  du  couchant. 

M.  Venteclaye  dit  qu'il  ne  s'explique  pas  comment  le  sulfate 
de  cuivre  projeté  sur  des  Poiriers,  au  printemps,  avant  même 
qu'ils  aient  développé  leurs  fleurs  et  leurs  feuilles,  peut  empê- 
cher l'invasion  des  fruits  de  ces  arbres  par  le  Champignon  qui 
est  la  cause  de  la  tavelure.  De  même,  pour  le  Mildiou  de  la  Vi- 
gne, il  ne  comprend  pas  comment,  en  aspergeant  le  dessus  des 
feuilles,  on  détruit  la  Moisissure  parasite  qui  ne  se  montre  qu'à 
la  face  inférieure  de  ces  organes. 

M.  Prillieux  fait  observer  que,  dans  ces  divers  cas,  on  ne  dé- 
truit pas  directement  le  parasite,  mais  on  en  empêche  la  multi- 
plication et  la  propagation  qui,  sans  l'action  de  la  substance 
préservatrice,  se  font  avec  une  surprenante  rapidité.  Ainsi,  pour 
le  Mildiou,  le  Champignon  se  trouve  dans  l'intérieur  de  la  feuille 
où  il  est  à  l'abri  de  l'action  du  sulfate  de  cuivre;  mais  c'est  en 
dehors  de  l'organe,  au  bout  de  filaments  sortant  par  les  stoma- 
tes qu'il  produit  ses  corps  reproducteurs.  Ceux-ci  se  développent 
et  germent  avec  une  rapidité  incroyable.  Ainsi,  qu'on  frotte  la 
face  inférieure  d'une  feuille  envahie  par  le  Mildiou  assez  éner- 
giquement  pour  e:i  enlever  tous  les  filaments  fructifères  du  pa- 
rasite qui  étaient  déjà  en  saillie  au  dehors,  puis  qu'on  pose  cette 
même  face  inférieure  de  la  feuille  sur  une  assiette  où  l'on  aura 
mis  un  peu  d'eau,  le  lendemain  on  verra  que  les  filaments  fruc- 
tifères faisant  saillie  seront  tout  aussi  nombreux  qu'ils  l'avaient 
été  la  veille.  Or,    chaque   ampoule  ou  conidie  portée  par   ces 


SÉANCE  DU  î)  SEPTEMBKK  1886.  475 

innombrables  filaments  laisse  bientôt  sortir  une  dizaine  de  corps 
reproducteiirsmotilesou  zoospores,  et  chacune  de  celles-ci  germe 
dans  une  goutte  de  rosée  en  une  demi-heure  ou  trois  quarts 
d'heure,  introduisant  alors  dans  le  tissu  de  la  plante  sur  laquelle 
elle  se  trouve  un  filament  germinatif  d'une  extrême  finesse  qui 
est  le  commencement  d'un  nouveau  parasite.  C'est  pendant  la 
nuit  que  se  développent  les  filaments  fructifères  et  c'est  dès  le 
matin  que  germent  les  corps  reproducteurs,  à  la  condition  qu'ils 
se  trouvent  dans  une  goutte  d'eau.  Le  sulfate  de  cuivre,  même 
en  minime  proportion,  empêche  la  germination  de  ces  corps  et, 
par  suite,  arrête  la  propagation  du  parasite. 

Un  Membre  dit  que  son  voisin,  ayant  Thabitude  do  poser  au- 
dessus  de  ses  Vignes  en  espalier  des  planches-auvents  larges 
de  0°',40,  préserve  ainsi  ses  treilles  du  Mildiou,  tandis  qu'on  a 
reconnu,  d'un  autre  côté,  que  des  auvents  larges  seulement  de 
O'",1o  ou  0^,\&  n'empêchent  pas  l'invasion  du  parasite. 

M.  Ricaud  rapporte  cette  observation  faite  en  Bourgogne  que 
les  pieds  de  Vigne  situés  sous  un  arbre  échappent  au  Mildiou 
par  cette  raison  que,  sous  cet  arbre,  il  ne  se  forme  pas  de  rosée. 

M.  Curé  rappelle  que,  contre  la  maladie  du  Meunier  de  la 
Laitue,  que  cause  le  Perono^pora  gangliiformis,  on  a  employé 
avec  assez  de  succès  l'acide  azotique  et  le  borax.  Il  pense  que 
c'est  surtout  le  borax  qui  est  efficace  contre  les  Peronospora  en 
général.  Ainsi  on  en  a  obtenu  de  bons  effets  contre  le  Mil- 
diou en  Algérie.  Au  reste,  ajoiite-t-il,  il  y  a  une  extrême  impor- 
tance à  ce  qu'on  recherche  les  meilleurs  moyens  possibles  pour 
combattre  les  Champignons  parasites,  car  ils  causent  chaque 
jour  de  nouvelles  maladies  aux  végétaux  de  nos  cultures.  C'est 
ainsi  que  maintenant  le  Platane  est  envahi  par  une  maladie 
cryptogamique  paraissant  nouvelle,  qui  en  tue  et  fait  tomber  les 
feuilles  de  bonne  heure.  M.  Curé  a  vu  ce  mal  sévissant  avecplus 
ou  moins  d'intensité  depuis  Toulon  jusqu'à  Paris;  mais  c'est 
surtout  à  Paris  qu'il  produit  les  effets  les  plus  marqués.  Or  les 
plantations  de  Platanes  ont  un  tel  développement  dans  notre 
capitale  qu'il  serait  vraiment  déplorable  de  les  voir  envahies 
sans  espoir  de  guérison  par  une  maladie  qui,  en  détruisant  leurs 
feuilles  presque  au  cœur  de  l'été,  en  ferait  disparaître  la  beauté 


476  PROCES-VERBAUX. 

et  l'utilité.  Il  y  a  donc  un  intérêt  majeur  à  ce  qu'on  étudie  avec 
soin  celte  maladie  pour  arriver  à  la  combattre  avec  chance  de 
succès. 

M.  Ghargueraud  doune  lecture  du  Compte  rendu  rédigé  par 
lui  au  nom  de  la  délégation  qui  avait  été  chargée  de  représen- 
ter la  Société  à  la  fête  du  centenaire  de  M.  Chevreul.  Ce 
Compte  rendu  est  conçu  dans  les  termes  suivants  : 

La  Société  nationale  d'Horticulture  de  France,  désireuse  de 
s'associera  la  célébration  du  centenaire  de  l'illustre  M.  Che- 
vreul %  délégué  plusieurs  de  ses  Membres  pour  la  représenter 
à  la  fête  qui  a  eu  lieu  dans  les  nouvelles  galeries  du  Muséum 
d'Histoire  naturelle  de  Paris,  le  31  août  1886. 

Les  Membres  présents  qui  ont  constitué  la  délégation, 
étaient  M.  Vilry,  Vice-Président  de  la  Société;  M.  Jamin  (Fer- 
dinand), M.  Hergman,  M.  Dybowski,  M.  Chargueraud.  M.  Eug. 
Yerdier   était  absent  pour  cause   de   maladie. 

La  délégation  ainsi  formée,  admise  à  présenter  les  hom- 
mages de  la  Société  au  vénérable  monsieur  Chevreul,  M.  Vi- 
try  a  prononcé  les  paroles  suivantes  : 

Cher  et  illustre  maîlre, 

La  Société  nationale  d'Horticulture  de  France  nous  a  délé- 
gués pour  vous  présenter  ses  félicitations,  à  l'occasion  de 
votre  centième  année  et  vous  prier  d'accepter  l'hommage  de 
son  plus  profond  respect. 

M.  Chevreul  a  répondu  : 

Je  suis  profondément  touché  de  la  mar(|ue  de  sympathie 
que  veut  bien  me  témoigner  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  France. 

11  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 

1"  Compte  rendu   des  travaux  du -Comité  de  Floriculture^  en 

1885  ;  par  M.  Delà  ville  (Ch.). 

2"   Rapport   sur   les   cultures   de  MM.   Dupanloup   et   C*",  à 

Sarcelles;  M.  Lequin  Rapporteur.  —  Les  conclusions  de  ce  Rap- 


SÉANCE  DU   :23   SEl'ÏEJIBKli    1880.  477 

port  tendant  au  renvoi  à  la  Commission  des  Récompenses  sont 
mises  aux.  voix  et  adoptées. 

3"  Essai  sur  quelcjnes  Vign'^s  de  la  Chine  découvertes  par  le 
Père  lazariste  Armand  David;  par  M.  Carrière  (E.  A.). 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions ; 

El  la  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


SÉANCE  DU  23  SEPTEMBRE  1886 

Préside.nxe  de  m.  Cil.  Joly. 

La  séance  est  ouverte  vers  deux  heures  et  demie. 

Cent  trente-quatre  Membres  titulaires  et  treize  Membres  hono- 
raires ont  signé  le  registre  de  présence. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  cinq  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  pré- 
sentation a  eu  lieu  dans  la  dernière  séance  et  n'a  pas  rencontré 
d'opposition. 

Il  annonce  ensuite  à  la  Compagnie  deux  décès  qui  certaine- 
ment causeront  à  tous  les  Membres  de  la  Société  de  vifs  et  du- 
rables regrets.  Ce  sont  ceux  de  M.  le  duc  Decazes  et  de  M.  Mau- 
rice Girard. 

M.  le  duc  Decazes,  digne  héritier  d'un  nom  justement  célèbre 
dans  le  monde  politique,  a  été  Président  de  la  Société  depuis 
1876  jusqu'à  1879.  Pendant  ces  quatre  années,  il  n'a  cessé  de 
lui  montrer  autant  de  bienveillance  que  de  dévouement.  Il  a 
même  pris  à  ses  travaux  une  part  aussi  active  que  le  lui  permet- 
taient les  exigences  de  son  existence  politique.  Aussi  sa  prési- 
dence a-t-elle  laissé  parmi  nous  d'excellents  souvenirs.  — Quant 
à  M.  Maurice  Girard,  c'était  un  savant  distingué,  docteur  es  scien- 
ces naturelles,  qui  possédait  des  connaissances  très  variées, 
mais  qui  s'occupait  principalement  d'entomologie.  On  lui  doit 
plusieurs  ouvrages  d'une  valeur   universellement  reconnue  et 


47s  PROCÈS-VERBAUX. 

parmi  lesquels  il  faut  citer,  en  raison  de  son  utilité  spéciale 
pour  tous  les  cultivateurs,  son  Catalogue  raisonné  des  animaux 
utiles  et  nuisibles  de  la  France,  en  deux  fascicules  qui  forment 
un  volume  de  408  pages  (Paris,  1878).  M.  Maurice  Girard  était 
assidu  à  nos  séances,  où  fréquemment  il  prenait  la  parole  pour 
éclairer  ses  collègues  sur  le  compte  des  animaux  nuisibles  dont 
il  était  question.  Notre  Journal  renferme  aussi  de  nombreuses 
notes  dans  lesquelles  il  a  traité  avec  une  parfaite  compétence 
des  sujets  analogues.  Sa  mort  laisse  parmi  nous  un  vide  qu'il 
sera  au  moins  difficile  de  remplir. 

La  parole  est  donnée  à  M.  Curé  qui  fait  connaître  à  ses  col- 
lègues l'état  actuel  des  choses  relativement  à  la  réparation  des 
afl'reux  dommages  causés  aux  horticulteurs  par  l'orage  du 
23  août  dernier.  La  Société  avait  nommé  une  Commission  en  la 
chargeant  de  déterminer,  dans  les  limites  du  possible,  l'étendue 
des  pertes  causées  par  cet  orage,  sur  les  communes  les  plus 
éprouvées  du  département  de  la  Seine.  Cette  Commission,  dont 
M.  Curé  est  le  Président,  a  fait  à  ce  sujet  un  Rapport  circonstan- 
cié qui  va  paraître  prochainement  dans  le  Journal  (V.  le  Journal, 
cahier  d'août  1886,  p.  401  à  410).  Maintenant,  animée  d'un  vif 
désir  de  porter  remède,  autant  que  cela  dépendra  d'elle,  au  mal 
qui  a  été  produit  et  de  réparer  des  pertes  qui  souvent  arrivent 
jusqu'à  une  ruine  complète,  elle  songe  à  se  procurer  des  fonds. 
Dans  ce  but,  elle  compte  recourir  à  différents  moyens  dont 
l'efficacité  probable  devra  être  discutée  attentivement,  tant  par 
elle  que  par  le  Conseil  d'Administration  de  la  Société.  L'un  de 
ces  moyens  consistera  certainement  à  solliciter  le  concours  gé- 
néreux de  tous  ceux  qui,  en  France,  s'occupent  d'horticulture 
ou  s'y  intéressent,  à  provoquer  même  des  dons  du  grand  public, 
soit  en  ouvrant  une  souscription  publique,  soit  en  organisant 
une  grande  fête.  De  son  côl»',  M.  Curé,  en  sa  qualité  de  Membre 
du  Conseil  municipal  de  Paris  et  de  conseiller  général  du  dépar- 
tement de  la  Seine,  a  été  chargé  de  se  mettre  en  rapport  avec 
M.  le  Ministre  de  l'Intérieur  et  de  solliciter  de  lui  l'attribution 
d'une  subvention  de  l'État.  Le  conseil  municipal  de  la  ville  de 
Paris  a  déjà  voté  un  secours  de  8,000  francs  dont  la  répartition 
va  être  faite  immédiatement.  La  Commission  fera  tousses  efforts 


SÉANCE   DU    iJ3    SKl'TKMRRE    1886.  179 

pour  atteindre  promptement  le  but  qu'elle  se  propose;  mais 
malheureusement  la  constatation  des  dégâts  causés  par  l'orage 
du  23  août  n'a  pu  être  faite  encore  qu'approximativement,  les 
Commissionsinstituées  dans  chacune  des  communes  sur  lesquelles 
le  désastre  s'est  produit  n'ayant  pas  encore  terminé  leurs  rele- 
vés, ni  par  conséquent  déposé  leurs  rapports.  Il  y  a  lieu  toute- 
fois d'espérer  que  le  retard  éprouvé  à  cet  égard  ne  sera  pas  de 
longue  durée  et  que  par  suite  on  sera  bientôt  fixé  sur  le  chiffre 
réel  des  pertes  subies.  La  Commission  spéciale  dont  M.  Curé  est 
l'organe  en  ce  moment  ne  manquera  pas  de  tenir  la  Société  au 
courant  de  la  marche  de  cette  triste  et  importante  affaire  et  de 
solliciter  son  approbation  pour  les  mesures  qu'elle  pourra  pren- 
dre. 

M.  le   Président  remercie  M.  Curé  au   sujet  de  sa  communi- 
cation. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 
]°  Par  M.  Bertaut,  cultivateur  à  Rosny  (Seine),  trois  lots  de 
produits  potagers,  savoir  :  un  de  Fenouil  d'Italie,  le  second  de 
Cerfeuil  bulbeux,  le  troisième  de  Mais  sucré.  —  Pour  l'en- 
semble de  cette  présentation  il  lui  est  accordé  une  prime  de 
S"  classe.  —  M.  le  i^résident  du  Comité  de  Culture  potagère 
dit  que  les  détails  de  la  culture  du  Fenouil  d'Italie  ont  été 
déjà  indiqués  à  la  Société,  qu'ils  ont  même  fourni  à  M.  Hé- 
brard  (Alexandre)  les  éléments  d'une  note  spéciale  (voyez  le 
Journal,  1885,  p.  404-40(3).  Il  n'y  a  donc  pas  lieu  de  les  repro- 
duire en  ce  moment.  Toutefois  il  croit  qu'il  n'est  pas  inutile  de 
rappeler  que  les  deux  points  essentiels  pour  réussir  dans  cette 
culture  sont  de  ne  semer  que  de  la  graine  bien  pure,  et  de  hâter 
le  plus  possible  le  développement  des  plantes  pour  qu'elles 
ne  montent  pas  à  fleurs,  —  Quant  au  Cerfeuil  bulbeux,  il  fait 
observer  qu'il  en  a  été  souvent  question  devant  la  Société,  sans 
que  la  culture  en  soit  devenue  pour  cela  plus  usuelle.  11  semble 
même  qu'elle  ait  perdu  du  terrain  depuis  quelques  années, 
car  il  est  rare  aujourd'hui  qu'on  voie  figurer  son  produit  à 
nos  séances.  Cela  tient,  selon  M.  le  Président  du  Comité,  à  ce 
que  cette  culture  offre  des  diftlcultés  particulières;  notam- 
ment il  arrive  trop  souvent  qu'un  insecte  ro  =  ge  les  feuilles  de 


480  PKOCÉS-VERUAUX. 

la  plante  qui  dès  lors  ne  pousse  plus.  Enfin,  pour  le  Maïs 
sucré,  la  variété  qu'en  présente  en  ce  momeni  M.  Bertaut 
possède  des  qualités  qui  ont  déterminé  cet  habile  cultivateur 
à  Tadopter  de  préférence  à  toute  autre. 

2"  Par  M"^*  Chr(3tien,  propriétaires  à  Bagneux  (Seine),  une 
assiettée  d'un  Piment  long  dont  elles  avaient  reçu  la  graine  de 
M.  Ilédiard^et  pour  la  présentation  de  laquelle  le  Comité  com- 
pétent leur  adresse  des  remerciements. 

3°  Par  M.  Lecomle-Delphin,  d'Argenteuil  (Seine-et-Oise),  un 
Melon  d'une  variété  qu'il  donne  comme  améliort^e  par  lui,  à 
l'aide  d'une  culture  continuée  pendant  une  quinzaine  d'années, 
et  qu'il  se  propose  de  mettre  au  commerce  sous  le  nom  de 
Melon  de  pleine  terre  d'àrgenteuil.  —  M.  le  Président  du 
Comité  de  Culture  potagère  dit  que  le  spécimen  déposé  sur  le 
bureau  a  été  reconnu  trop  mûr,  bien  que,  à  l'extérieur,  il  n'of- 
frît pas  les  caractères  d'une  complète  maturité. 

4"  Par  M.  Beurdeley,  propriétaire,  rue  des  Plantes,  à  Mont- 
rouge-Paris,  un  lot  d'un  Haricot  que  IVI.  llédiard  a  mis  à  difTé- 
rentes  reprises  sous  les  yeux  de  ses  collègues  comme  consti- 
tuant une  variété  nommée  Haricot  saint-ciboire,  variété  dont 
l'honorable  Membre  a  toujours  fait  grand  éloge.  Or,  M.  Beur- 
deley, qui  en  tenait  la  graine  de  M.  Hédiard,  n'en  a  pas 
conçu,  après  l'avoir  cultivé,  une  opinion  aussi  favorable.  Selon 
lui,  ce  Haricot  n'est  pas  meilleur  que  le  Flageolet  et  il  est 
moins  productif  que  celui-ci. 

5"  Par  MM.  Croux  et  fils,  pépiniéristes  à  la  Vallée  d'Aulnay, 
une  assiettée  de  Primes  Quetsche  de  Lélricourt.  —  L'avis  du 
Comité  d'Arboriculture  fruitière  relativement  à  cette  variété 
est  que  son  fruit,  de  forme  ovoïde,  un  peu  oblongue,  est  d'une 
bonne  grosseur,  mais  que,  pour  la  qualilé,  il  est  seulement 
passable  et  qu'il  serait  principalement  recommandable  pour 
la  confection  de  pruneaux.  La  peau  en  est  de  couleur  jaune 
ambrée,  et  la  chair  également  jaune  n'en  est  que  moyenne- 
ment juteuse,  tout  en  manquant  un  peu  de  sucre. 

6°  Quatre  présentations  de  fruits  avaient  été  faites  par 
MM.  Lepère,  de  Montreuil-sous-Bois,  Ledoux,  de  Nogent-sur- 
Marne,  Bertaut,  de  Bosny,  et  par  M"''^  Chrétien;  mais  comme 


SÉANCE  DU  23  SEPTEMBRE  1886.  481 

à  cette  même  séance  est  ouvert  un  concours  dans  lequel  ren- 
trent les  fruits,  le  Comité  d'Arboriculture  fruitière  a  proposé  à 
MM.  les  présentateurs,  qui  y  ont  consenti,  de  renvoyer  à  ce  con- 
cours les  lots  qu'ils  avaient  déposés  sur  le  bureau.  Les  juge- 
ments portés  à  cet  égai'd  seront  donc  mentionnés  plus  loin 
dans  l'énumération  des  décisions  prises  par  le  Jury  spécial  du 
Concours. 

1"  Par  M.  Lange,  horticulteur-fleuriste,  rue  de  Bourgogne;, 
une  grande  et  belle  Fougère,  le  Mkrolepia  {Davallia)  plnty- 
phylla,  pour  la  présentation  de  laquelle  il  lui  est  accordé  une 
prime  de  3*  classe.  M.  Lange  recommande  d'une  manière 
toute  particulière  cette  belle  plante  à  cause  de  la  facilité  de 
sa  culture  qui  n'exige  que  la  serre  froide  et  de  la  persistance 
avec  laquelle  elle  conserve  son  feuillage  en  parfait  état  lors- 
qu'on l'emploie  pour  la  garniture  d'appartements.  Cette  Fou- 
gère s'accommode  à  merveille  d'un  compost  formé  par  por- 
tions égales  de  terre  franche,  de  terre  de  bruyère  et  de  terreau. 

8°  Par  M.  Lecomte-Delphin,  un  Phlox  qu'il  a  obtenu  de 
semis  et  qu'il  nomme  Mademoiselle  L.  Michelet. 

9°  Par  MM.  Croux  et  fils,  des  branches  du  Sophora  japo- 
nica  Lin.  [Styphnolobium  japonicum  Schott)  et  d'une  autre 
espèce  du  même  genre  qu'il  nomme  Sophora  de  Chine  et  qui 
ressemble  au  Sophora  violacea  Carr.,  ainsi  que  des  branches 
du  Juglans  mandschurica  Maxim,  et  du  Noyer  à  grappes  {Juglam 
regia  L.  var.  ramosa).  Pour  cette  intéressante  présentation  il 
est  accordé  une  prime  de  l""*^  classe,  sur  la  proposition  du 
Comité  d'Arboriculture  d'ornement  et  forestière.  —  Au  nom 
de  ce  Coniilé,  M.  Dorvaull  dit  que  le  Sophora  de  la  Chine  et 
le  Noyer  à  grappes  n'avaient  pas  été  encore  mis  sous  les  yeux 
des  membres  de  la  Société.  Il  fait  observer  que  les  deux 
Sophoras  dont  des  spécimens  se  trouvent  en  ce  moment  sur 
le  bureau  fleurissent  à  deux  moments  différents.  La  floraison 
de  celui  du  Japon  a  lieu  de  meilleure  heure;  quant  au  Sophora 
de  Chine,  il  se  recommande  par  son  beau  feuillage. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

A  l'occasion  des  présentations,  M.  Laizier  dit  qu'un  Membre 

35 


482  PROCÈS- VERBAUX. 

de  la  Société  a  envoyé  des  spécimens  d'un  insecte  qui,  en  ce 
moment,  dévore  les  feuilles  de  l'Oseille  au  point  de  n'en  lais- 
ser le  plus  souvent  que  la  côte.  Cet  insecte,  qui  est  fort  abon- 
dant, est  très  difficile  à  détruire.  On  a  employé  pour  s'en 
délivrer  des  matières  diverses  et  en  général  sans  obtenir  des 
résultats  satisfaisants,  ou  bien  en  tuant  la  plante  en  même 
temps  que  son  ennemi.  Pour  échapper  à  ce  grave  inconvé- 
nient, M.  Laizier  a  pris  le  parti  de  semer  chaque  année  de 
l'Oseille  à  une  époque  tardive,  lorsque  l'insecte  est  déjà  mort. 

M.  Chargueraud,  l'un  des  Secrétaires  de  la  Société,  fait  con- 
naître les  résultats  du  concours  qui  a  eu  lieu  pendant  cette 
séance.  Ce  concours  avait  pour  objet  :  d'un  côté,  les  Dahlias 
en  fleurs  coupées  et  les  Bégonias  tubéreux  en  pois;  d'un  autre 
côté,  les  fruits,  notamment  les  Pêches  et  les  Fraises  tardives. 
Le  Jury  chargé  de  l'examen  des  objets  présentés  au  concours 
était  composé  de  MM.  Carrière,  Président,  Bauer,  Carrelet, 
Chouvet  (E.),  Coulombier,  Michel  et  Thibaut;  il  avait  pour 
Secrétaire  M.  Chargueraud.  11  a  accordé  : 

1°  Pour  les  Dahlias  : 

Une  grande  médaille  de  vermeil  à  M.  Dubois  (A),  Grande 
rue,  à  Argenteuil,  dont  la  nombreuse  collection  comprenait 
des  variétés  à  fleurs  doubles,  tant  à  grandes  qu'à  petites  fleurs, 
et  des  vîiriétés  à  fleurs  simples; 

Deux  médailles  de  vermeil,  l'une  à  M.  Falaise,  rue  Parnion- 
tier,  à  NaRterre^,  l'autre  à  M.  Ghardine,  jardinii-r,  parmi  les 
semis  dutpiel  le  Jury  recommande  la  [)lante  nommée  [lar  l'ob- 
-tenieur  Léon  Say  ; 

Une  grande  médaille  d'argent  à  M.  Mézard,  fils  ; 

Deux  médailles  d'argent,  l'une  à  MM.  Miot,  père  et  fils, 
l'autre  à  M.  Torcy-Vannier,  horticulteur  à  Melun,  dont  la 
collection  comprenait  140  variétés  à  grandes  fleurs  et  31  varié- 
tés à  petites  fleurs. 

2°  Pour  les  Bégonias  tubéreux,  il  a  été  accordé  : 

Une  médaille  d'or  à  M.  Robert  (A.),  horticulteur,  avenue 
des  Pages,  au  Vésinet; 

Une  médaille  de  vermeil  à  M.  Couturier,  horticulteur,  rue 
des  Calèches,  à  Chatou. 


SÉANCE  DU  ^H    SKPTE.MBHK  1886.  'l83 

Parmi  les  nombreuses  variétés  qui  composaient  le  lot  de 
M.  Robert,  le  Jury  recommande  celle  qu'il  a  nommée  Clé- 
mence Denisart. 

3°  Pour  les  fruits,  les  récompenses  accordées  sont: 

Une  grande  médaille  de  vermeil  à  M.  Lepère,  de  Montreuil- 
sous-Bois,  doni  le  lot  comprenait  plusieurs  sortes  de  Brugnons 
et  de  Pèches  ainsi  que  des  Poires  Doyenné  rosé  ou  Saint-Michel; 

Une  médaille  de  vermeil  à  M.  Chevalier,  fils,  de  Montreuil- 
sous-Bois,  qui  avait  des  Pêches  variées  ; 

Une  grande  médaille  d'argent  à  M.  Bertaut,  de  Rosny,  qui 
avait  apporté  des  Pêches  de  plusieurs  variétés; 

Enfin  doux  médailles  d'argent,  l'une  à  M.  Ledoux,  de 
Nogent-sur-Marne,  qui  avait  présenté  des  Pêches  Belle-Impé- 
riale, Chevreuse,  Bourdine  et  Pêche  du  Lot  ;  l'autre  à  M.  Bat- 
tut,  dont  l'apport  comprenait  18  variétés  de  Pommes  et  9  varié- 
tés de  Poires. 

M.  le  Secrétaire-géuéral-adjoint  signale,  comme  pièce  de 
correspondance,  une  lettre  de  M.  le  professeur  Guelfo  (Cavanna, 
Secrétaire  de  la  Société  entomologique  italienne,  qui  annonce 
comme  devant  s'ouvrir  à  Florence,  le  16  octobre  prochain,  un 
«  Concours  international  d'appareils  pour  appliquer  les  remè- 
des contre  les  Cryptogames  et  les  Insectes  nuisibles  aux  piaules 
cultivées.  »  Au  nom  de  la  Commission  organisatrice  de  ce  con- 
cours, l'auteur  de  la  lettre  invite  à  y  prendre  part  les  apicul- 
teurs, les  horticulteurs,  en  un  mot  tous  ceux  qui,  ayant  à  lut- 
ter fréquemment  contre  les  Insectes  nuisibles  et  les  Cryptoga- 
mes, ont  dû  rechercher  les  meilleurs  moyens  pour  combattre 
ces  redoutables  ennemis  de  toute  culture.  Bien  que  le  règle- 
ment du  Concours  ait  fixé  au  23  septembre  le  terme  du  temps 
accordé  pour  les  demandes  d'Exposition,  il  avertit  que  la  Com- 
mission organisatrice,  usant  des  pouvoirs  qui  lui  ont  été  accor- 
dés à  cet  effet,  acceptera  ces  demandes  jusqu'à  la  fin  du  mois 
courant.  —  A  cette  lettre  sont  joints  des  programmes  impri- 
més du  Concours,  dans  lequel  il  sera  établi  deux  divisions, 
l'une  :  En  concours,  l'autre  :  Hors  concours.  La  première 
division  comprend  deux  classes  relatives  :  la  première,  aux 
«machines  et  appareils  pour  la  préparation,  le  transport,  1^ 


/(84  NOMINATIONS. 

distribution  et  l'application  des  substances  anticrvptogamiques 
et  insecticides  ;  »  la  seconde  aux  «  Instruments,  machines  et 
appareils  pour  combattre  à  l'aide  de  moyens  mécaniques  et 
physiques  les  Insectes  et  les  Cryptogames.  » 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  du  document  suivant  : 
Compte  rendu   de  l'Exposition   de  Neuilly-Plaisance  (Seine- 
et-Oisej  ;  par  M.  Lei>ère. 

La  séance  est  levée  à  trois  heures  et  demie, 


NOMINATIONS 


SÉANCE   nu    9   SEPTKMBUE   1886. 

WM. 

1.  DoMAGE  (Eugène),  horlicultour,  rue  du  Moulin,  7,  au  PccqiSeine- 
et-Oise),  présenté  par  MM.  Vilmorin  et  Thiébaut. 

"2.  Enoammare  (Raoul),  négociant,  boulevard  Bonne-Nouvelle,  28, 
à  Paiis,  et  à  la  Borde,  présenté  par  MM.  Liasse  et  A.  Billet. 

3.  Laroche  (Docteur  Em.),  rue  des  llrsules,  8,  à  Angers  (Maine-et- 
Loire',  présenté  par  MM.  Bleu  et  A.  Hardy. 

SÉANCE  Dv  i'i  septembre  1886. 
MM. 

1.  Béroud  (Théodore),  percepteur,  rue  Valvein,  1,  îiMonlreuil-sous- 

Bois  (Seine;,  présenté  par  MM.  D.  Vitry  et  Charles  Baltct. 

2.  roL'RREAL"(Alfred), Secrétaire  de laSociété  d'Ilorticulturede  Cannes, 

rue  d'Antibes,  83,  à  Cannes  (Alpes-Maritimes),  présenté  par 
MM.  Bergman  (Ernest)  et  Bergman  père. 

3.  Chantin  (Auguste),  horticulteur,  avenue  de  Châtillon,  32,  à  Mont- 

rouge  (Seine),  présenté  par  MM.  Bergman   (Ernest)  et  Bergman 
père. 

4.  pESJARDiNS  (Louis),  entrepreneur  de  jardius,  à  Saint-Prix  (Seine- 

et-Oisel,  présenté  par  MM.  L.  Landry  el  L.  Renault. 
'il.  Passy  (Louis),  Secrétaire  perpiHucl  de  la  Société  nationale  d'Agri- 
rulliire,  rue  de  CJicliy,  4?),  à  Paiis.  présenté  par  MM   Léon  Say, 
Haidvi't  Ch.  Jolv. 


BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE 


MOIS  d'août,  septembre  et  octobre  1886. 

Algérie  agricole,  bulletin  de  la  colonisation,  Agriculture,  Viticulture, 

Horticulture,  Économie  rurale,  I8«  année,  n°"  127  à  133  inclusi- 
vement. Paris;  ia-2. 
Annales  de  la  Société   d'Agriculture  du   département   de    la   Gironde, 

41"  année,  f''  et  2<^  trimestres  de  |S8f).  Bordeaux;  in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Commerce  du  dé- 
partement de  la  Charente,  bulletin  de  juin  \%S^,  Angoulême  ; 

in  8. 
Annales  de  la  Société  d'Émulation  de  VAin,  Agriculture,  Lettres  et  Arts, 

juillet,  août  et  septembre  1886.  Bourg;  in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Émulation  du  département   des   Vosges,  aunée 

■1886.  Epinal;  in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Haute-Garoiine,  mars,  avril, 

mai  et  juin  1 886.  Toulouse  ;  in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Haute-Marne,  mai   et  juin 

1886,  n"  27.  Chaumont;  in-8. 
Annales  de  la  Société  d'Horticulture  et  d'Histoire  naturelle  de  l'Hérault, 

n°*  2  et  3,  mars,  avril,  mai  et  juin  1886,  Montpellier;  in-8. 
A.nnales  de  la  Société  d'Horticulture,    Histoire   naturelle  et  Arts  utiles 

de  Lyon,  5"  série,  tomes  6«,  7»  et  S«,  années  1883, 1884  et  188o. 

Lyon;  in-8. 
A.nnales   de  la   Société  horticole,   vigneronne   et  forestière  de  l'Aube^ 

n"*  6,  7  et  8,  juin,  juillet  et  août  1886.  Troyes;  in-8. 
Annales    du   Commerce  extérieur,  année   1886,    7%  8"  et  9"  fascicules. 

Paris;  in-4. 
Annales  et  résumé  des   travaux  de  la  Société  nantaise  d'Horticulture, 

1"  trimestre  de  1886.  Nantes;  iu-8. 
Apiculteur  (/>'),   Journal  des   cultivateurs  d'abeilles,    marchands  de 

miel  et  de  cire,  par  M.  H.  Hamet,  n°'  8  et  9,  août  et  septembre 

1886.  Paris;  in-8. 
Boletim  du  Sociedale  Broleriana  (Bulletin  de  la  Société   Brotérienne, 

rédigé  par  M.  J.-*.  He.nriques,   IV,  1886,   2"  fasc).  Coïmbre; 

in-8. 
Bon  Cultivateur  (le),  organe  de  la  Société  centrale  d'Agriculture  de 

Meurthe-et-Moselle  et  des  Comices  de  Nancy,  de  Lunéville  et  de 

Toul,  n^MB  à  20  inclusivement.  Nancy;  in-4". 
Bulletin  agricole  du  Pu  y -de-Do  me,  revue  périodique,  juin  et  juillet  1886, 

a°^  6  et  7.  Clermont-Ferrand;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France,  tome  33^,  comptes  rendus 

des  séances,  année  1886,  n°'  3  et  4.  Paris;  in-8; 

et  Revue  Bibliographique  B  et  C.  Paris;  in-8. 


486  BULLETIN    BIBLlOGRArUlQUE. 

BuUetin   de  la  Société   centrale  d'Horticulture  de  JSancy,  a"  3,  mai  et 

juin  1886.  Nancy;  in-8. 
BuUelin  de   la    Société  centrale  cV Horticulture    da  département  de    la 

Seine-Jnféi'ieure ,  4 «'•  cahier  de  1886.  Rouen;  ia-8. 
Bidleiin  de  la  Société  d'Agriculture  et  d'Horticulture  de  l'arrondissement 

de  Pontoise  (Seine-et-Oise),   n»  98,   et   2''  trimestre  de  1886. 

Pontoise;  ia-8. 
BuUetin    de    la  Société  d'Encouragement  pour    Vlndustrie  nationale, 

85e  année,  n»*  6,  7  et  8,  juin,  juillet  et  août  1886.  Paris;  in-4. 
Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France,  n"^  13  à  18,  année 

1886.  Paris;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture,  d'Arboricidturc  et  de  Viticulture  'lu 

Dùubs,  i""  trimestre  de  188-3  et  l'""  trimestre  de  1886.  Besançon; 

in-8. 
Bulletin  de  la  Société   d'Horticulture,  de   Botanique  et  d' Apiculture  de 

Beauvuis,  année  1886,  juin,  juillet  et  août.  Beau  vais;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Hortictdture  de  Cherbourg,   17«   année,  1885. 

Cherbourg;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  d'Horticulture   de  Cholet  et   de  V arrondissement 

(Maine-et-Loire),  année  188.'».  Cholet;  in-8. 
Bulletin   de  la  Société  d'JIorticidture  de  Compiègnc,  n"  M,  imUeUSSG. 

Compiègne  ;  ia-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Gnièvc,  32"  année,  5«  livraison, 

septembre  1886.  Genève;  in-8. 
Bulletin  de   la  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de   Clcrmont 

(Oise),  n°'  22  et  23,  juillet-août,   septembre  et  octobre  1886. 

Clermont  (Oise);  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  ï arrondi sseme7it  de  Coulommiers, 

année  1886,  juin.  Coulommiers;  in-8. 
Bulletin   de  la   Société   d'Horticulture  de   l'arrondissement   de   Meaux 

(Seine-et -Marne),  n"  2  et  3,  1886.  Meaux;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Senlis,  n<"  18 

etl9,  juin  et  juillet  1886.  Senlis;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticidture  de  la  Côte-d'Or,  n"  3,  mai  et  juin 

1886.  Dijon;  in-8. 
Bulletin    de   la   Société   d'HorticuUurc  de  la  Sarthr,   2»  trime?tre  de 

1886.  Le  Mans;  in-8. 
Bulletin   de    la  Société  d'Horticulture   rfe  rO;"«e,  l'"'' semestre  de  1886. 

Alençon;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  d'Épcrnay,  juillet,    août  et  sep- 
tembre 1886.  Épernay;  in-8. 
Bidletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Picardie,  mars,  avril,  mai  et 

juin  1886.  Amiens;  in-8. 


MOIS  d'août,    septembre  et  octobre  1886.  487 

Bulletin  de  la   Société  d'Horticulture  et  de  Petite  Culliwe  de  Soissons, 

mai,  juin  et  juillet  1886.  Soissons;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Hortic^.dture  et  de  Viticulture  des  Vosges,  n"  55, 

mai-juin  1886.  Epinal,  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture   et   de  Viticulture  d'Eure-et-Loir, 

n°^  18  et  19,  juin  et  juillet  1886.  Chartres  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticidlure  et  de  Viticulture  du  Cher,  tome  II, 

n"  9.  Bourges;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  pratique  du  Rhône,  n"'  9  à  16,  an- 
née 1886.  Lyon:  in  8. 
Bulletin  de  la  Société  de  Viticulture  et  d'Horticulture  d'Arbois  (Jura), 

9"  année,  188o,  et  janvier,  février,  mars,  avril,  mai  et  juin  1886. 

Arbois  ;  in-8. 
Bulletin    de   la  Société   de   Viticulture,  Horticulture  et  Sylviculture  de 

l'arrondissement  de  Reims,  août  1886,  n°  18.  Reims;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  industrielle  et  agricole  d'Angers  et  du  département 

de  Maine-et-Loire,  l"""  semestre  de  1885.  Angers;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  libre  d'Emulation,  du  Commerce  et  de  l'Industrie  de 

la  Seine-Inférieure,  exercice  1805  1886.  Rouen;  in-S. 
Bulletin  de  la  Société  philomathique  de  Paris,  n»  2,  1885-1886.  Paris; 

in-8 . 
Bulletin  de  la  Société pomologique  de  France,  n"  8,  année  1886,  3"  série. 

Lyon;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  régionale  d'Horticulture  de  Vincennes,  2"  trimes- 
tre de  1886,  n°  9.  Vincennes;  in-8. 
Bidleiin  des  séances  de  la   Société  nationale  d'Agriculture  de  France, 

compte  rendu  mensuel,  n^^G  et  7,  année  <886.  Paris;  in-8. 
Bulletin  d'Insectologie  agricole,  journal  mensuel  de  la  Société  centrale 

d'Apiciîlture  et  d'Insectologie,  Entomologie  appliquée,  n"*  6,  7 

et  8,  juin,  juillet  et  août  1886.  Paris;  in-8. 
Bulletin,  documents  officiels,  statistique,  Rapports,  comptes  rendus  de 

missions  en  France  et  à  l'étranger,  o"  année,  n°^  3  et  4,  direction 

de  l'Agriculture.  Paris;  in-8. 
Bulletin  du  Cercle  horticole  du  Nord,  n"*  5,  6  et  7,  mai,  juin,   juillet 

1886,  Lille;  in-8. 
Bulletin  du  Comice  agricÀe  de   l'arrondissement  d'Amiens,  13^  année, 

n"*  349  et  353.  Amiens;  feuille  in-2. 
Bulletin- Journal  de  la  Société  centrale  d'Agriculture,  d'Horticulture  et 

d'Acclimatation  des  Alpes -Maritimes,  26«  année,  n»^  6  et  8,  juin 

et  août  1886,  Nice;  in-8. 
Bulletin  mensuel  de   la  Société  agricole  et  horticole  de  l'arrondissement 

de   Mantes,   n"*  84    et  85,  août   et   septembre    1886.  Mantes  ; 

in-8. 


488  BULLETIN   BlBLlOGBAPUiQUE. 

Bullelùi  mensuel  de  la  Société  nationale  d'Acclimatation  de  France, 
4e  série,  tome  III,  m^  7,  8  et  9,  juillet,  août  et  septembre  1886, 
33«  année.  Paris;  in-8. 

Bulletin  officiel  du  Conseil  départemental  d'Agriculture  et  de  toutes  les 
Associations  agricoles  de  l'Isère,  G"  année,  n°*  82,  84,  8o,  juillet, 
septembre,  octobre  1886.  Grenoble;  in-8. 

Bulletin  trimestriel  de  la  Société  d'Horticullvre  de  Cannes  et  de  l'arron- 
dissement de  Grasse,  n»  1,  juillet  1886.  Cannes;  in-8. 

Bulletin  trimestriel  de  la  Société  d'Horticulture  de  Limoges,  9"  année, 
n°2,  avril,  mai  et  juin  1886.  Limoges:  in-8. 

buUetlino  délia  E.  Societii  toscana  di  Orlicullura  (Bulletin  de  la  Société 
R.  toscane  d'Horticulture,  cahiers  de  juin,  juillet,  août  et  sep- 
tembre 1886).  Florence;  ia-8. 

Chronique  de  la  Société  nationale  d'Acclimatation  de  France,  journal 
d'annonces  et  de  faits  divers,  du  n"  13  au  19  inclusivement, 
juillet  à  octobre  1  «86.  Paris;  in-8. 

Chronique  horticole,  Journal  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'Ain, 
IS*'  année,  n"'  8,  9  et  10,  août,  septembre, octobre  1886.  Bourg; 
feuille  in-4. 

Comptes  rendus  hebdomadaires  des  séances  de  l'' Académie  des  Sciences, 
tome  102,  n»  du  26  juin  18l'6,  et  du  n°  1  au  13  inclusivement, 
juillet  à  septembre  1886.  Paris;  in-i. 

Correspondance  Brisson,  commerce,  industrie,  linances,  n"-  18oau  193 
inclusivement.  Paris;  feuille  in-4. 

Deutsche  Gurtcn-Zeiiung  (Gazelle  horticole  allemande,  recueil  hebdo- 
madaire, éditée  par.M.M.  Wittmack  et  W.  Plrrkng,  n*"*  27  à  39  de 
1886).  Berlin;  in-8. 

Echo  liorticole  (L'),  journal  mensuel  illustré  des  amateurs  de  jardins,  par 
iM.  Jules  Jarlot,  n"  5,  septembre  1886.  Paris;  iu-8. 

Extrait  des  travaux  de  la  Société  centrale  d'Agriculture  du  département 
de  la  Seine-Inférieure,  210*^  cahier,  [1"  trimestre  de  188G. 
Rouen;  in-8. 

France  agricole  (La),  Journal  des  syndicats  agricoles,  par  M.  Perciiic- 
RON,  n"*  27  à  29,  31  à  40.  Paris;  feuille  in-4. 

Gartenflora  (Flore  des  jardins,  journal  de  jardinage  et  de  lloriculture 
édité  par  M.  B.  Stein,  n°"  des  1  et  15  juillet,  1  et  A'-i  août,  I  et  15 
septembre,  1  octobre  1886).  Berlin;  in-8. 

Gedenkhlatl  von  dcr  ersttn  Frilhjars-Gartenbau-Awdellnng  (En  souve- 
nir de  la  première  Exposition  printanière  d'Horticnlture  tenue 
par  la  Société  hongroise  d'Horticulture  de  Budapest,  brochure 
publiée  par  M.  le  D''  FiAL0\VfKi\  Budapest,  in-8  de  36  pa- 
ges; 1886. 

Uet  nederlandsche    Tuinbouwblad.    (Feuille    horticole    des    Pays-Bas, 


MOIS  d'août,  septembre  et  octobre  1886.  489 

organe  de  la  société  ûéerlandaise  d'Horticulture  et  de  Botani- 
que, n"»  27  à  40  de  1 886).  Groningue  ;  in-4. 

Horticulteur  Chalonnais  (V),  Bulletin  mensuel  de  la  Société  d'Horticul- 
ture de  Chdlon-sur-Saône,  juillet,  août  et  septembre  1886.  Cha- 
lon-sur-Saône; in-8. 

Illustration  horticole  {L'),  revue  mensuelle  des  serres  et  des  jardins,  par 
M.  J.  LiNDEN,  7«,  8«  et  9«  livraisons,  juillet,  août  et  septembre 
1886.  Gand;  in-8. 

Journal  d'Agriculture  pratique  et  d'Écunomie  rurale  pour  le  Midi  de  la 
France,  publié  par  les  Sociétés  d'Agriculture  de  la  Haute-Ga- 
ronne, de  l'Ariège  et  du  Tarn,  juin,  juillet  et  août  1886.  Tou- 
louse ;  in-8. 

tournai  de  l'Agriculture,  de  la  Ferme  et  des  Maisons  de  campagne,  de 
la  Zootechnie,  de  la  Viticulture,  de  l'Horticulture,  etc.,  par 
M.  Henry  Sagmer,  n"*  900  au  912  inclusivement.  Paris;  in-8. 

Journal  de  la  Société  d'Horticulture  du  département  de  Seine-et-Oise, 
n»'  2,  3,  4,  5  et  6;  février,  mars,  avril,  mai  et  juin  1886.  Ver- 
sailles; in-8. 

Journal  de  la  Société  de  Statistique  de  Paris,  27''  année,  n»'  7,  8  et  9, 
juillet,  août  et  septembre  1886.  Paris;  in-8. 

Journal  de  la  Société  régionale  d'Horticulture  du  Nord  de  la  France, 
n"*  7,  8  et  9,  juillet,  août  et  septembre  1886.  Palais-Rameau,  à 
Lille  ;  in-8. 

Journal  des  Campagnes  et  Journal  d'Agriculture  progressive  réunis,  mo- 
niteur des  intérêts  agricoles,  horticoles,  etc. ,  par  MM.  Le  Bailly 
et  Maurice  Malé,  n"'  28,  29,  30,  32  à  40.  Paris;  feuille  in-4. 

Journal  des  Roses,  publication  mensuelle  spéciale,  par  MM.  S.  Cochet 
et  Camille  Bernardin,  a''^7,  8,  9  et  10,  juillet,  août,  septembre 
et  octobre  I88P.  Paris;  in-8. 

Journal  de  vulgarisation  de  l'Horticulture,  Recueil  de  jardinage  pra- 
tique, par  iM.  L.  Vauvel,  n'"'  3,  6  et  8.  Paris;  in-8. 

Louis  Van  Houtle,  Prix  courant  des  Azalea  indica,  Camellias,  etc., 
n"^  219  et  î20,  août  et  octobre  188P.  Gand;  in-8. 

JjjXjon  horticole,  Revue  bimensuelle  d'Horticulture,  publiée  avec  la 
collaboration  de  l'Association  horticole  Lyonnaise,  n"*  13  à  18 
inclus.  Lyon;  in-8. 

Maandblad  van  de  Vereeniging  ter  hevordering  van  Tuin-  en  Landbouw 
(Feuille  mensuelle  de  la  Société  pour  le  perfectionnement 
de  l'Horticulture  et  de  l'Agriculture,  n''^  de  mai,  juin,  juillet» 
août  1886).  Maëstricht;in-8. 

Maison  de  Campagne  (La),  Journal  horticole  et  agricole  illustré  des 
châteaux,  des  villas,  etc.,  par  M.  L.  de  La  Roque,  n^^  14  à  19, 
juillet  à  octobre  1886.  Paris;  in-4. 

Maître  Jacques,  journal  d'Agriculture  publié  par  la   Société  ccntrrlo 


490  BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 

d'Agriculture  du   département  des  Deux-Sèvres,  juin  et  juillet 

1886.  Niort;  in-S. 
Mémoires  de   la  Société  académique  d'Agriculture,  des  Sciences,  Arts 

el  Belles-Letlres  du  département  de  VAube,  année  1885.  Troyes; 

in-8. 
Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres   et  Arts  ds  Lyon, 

classe  des  Lettres,  23"  volume.  Lyon;  in-8. 
Mémoires  de  la  Société  d'Agriculture,  Commerce,  Sciences  et  Arts  du 

département  de  la  Marne,   années  18S4  et  188'i.  Châlons-sur- 

Marne;  in-8. 
Monatsschrift  des  Gartenbauvereins  z.n  Durtnstadl  (lîullctin  mensuel  de 

la  Société  d'Horticulture  de  Darmstadt,   n"'  de  juillet,  août, 

septembre  1886).  Darmstadt;  in-8. 
Moniteur   d'Horticulture  (Le).,  organe  des   amateurs    de  jardins,  par 

M.  Lucien  Cii.vuri-:,  10  mai,  10  et  2o  juillet,  10  et  2.")  août,  <0  et 

2o  septembre  1886.  Paris;  in-8. 
Moniteur    des   Sijndicat^   agricoles  {Lr),  n"-  10  à  li,  16    à    23.    Paris, 

in-4. 
Nouvelles  de  Paris  (Les),  n°*  27  à  -40  inclusivement,  juillet  à  octobre 

1886.  Paris-,  feuille  in-4. 
Orchidophile  (L'},  Journal  des  amateurs  d'Orchidées,  par  .M.  (iOdkfroy- 

Lebel'f,  n"  62,  63,  6i,  juillet,  août  et  septembre  18S6.  Argen- 

teuil  ;  in-8. 
Petit  Cultivateur  {Le),  protection  douanière,  crédit  à  l'Agriculture,  etc., 

n"^  74  à 87  inclusivement,  juillet  à  octobre  1886.  Paris;  feuille 

in-2. 
Provence  agricole  {La),  bulletin  mensuel  do  la  Société  d'Agriculture, 

d'Horticulture  et  d'Acclimatation  du  Var,  n»"  6,  7  el  8,  juin,  juil- 
let et  août -1886.  Toulon;  in-8. 
Revue  des  Eaux  et  Forêts,  Annales  forestières,  Économie  forestière, 

reboisement,  elc,  n""*  12  à  18  inclusivement,  juillet  à  octobre 

1886.  Paris;  iu-8. 
Uevae horticole  des  Bouchcs-du-Rhônc,  iourna.\  des  travaux  delà  Société 

d'Horticulture  et  de  Botanique  de  Marseille,  32"  année,  n"'  384 

et  383,  juin  et  juillet  1886.  Marseille;  in-8. 
Revue  horticole.  Journal  d' Horticidlure praticiue^  par  MM.  E.-A.  Caiuueue 

et  Ed.  Andrk,  ii"'  14  à  19  inclusivement,  juillet  à  octobre  1886. 

Paris  ;  in-8. 
Science  pour  tous  {La),  Uevue  hebdomadaire  illustrée,  31'^  année,  n"'  28 

à  37  inclusivement,  juillelà  septembre  18^6.  Paris;  in-4. 
Scmpervirens,  Gcillustreerd  Weekblad  voor  den  Tuinbouw  in  Nederland 

(Scmpervireus,  feuille  hebdomadaire  illustrée  pourl'Horticultuie 

des  Pays-Bas,  n°'  27  à  32,  34  à  40  de  1886).  Amsterdam  ;  feuille 

in-4. 


MOIS  d'août,  septembre  kt  octobre  1886.      491 

Société  d'Agriculture  de  l'Alliar,  Bulletin- Journal,  a'' 6,  juin  1886.  Mou- 
lins; in-8. 

Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  Mcrtuac,  publications  du  !«''  jan- 
vier au  31  décembre  1885.  Meaux;  in-8. 

Société  d'Encouragement  pour  l'Indicstrie  nationale,  séances  des  25  juin, 
9  juillet  et  23  juillet  1886.  Paris;  in-8. 

Société  d'Horticulture  des  Basses-Pyrénées,  Bulletin  trimestriel,  n»*  4 
et  5,  juillet  et  octobre  1886.  Pau  ;  in-8. 

Société  horticole  et  botanique  de  l'arrondissement  de  Meliin,  3«  bulletin, 
1"  semestre  de  18S6.  Melun;  in-8. 

Société  progressive  d  Horticidtiire  et  de  Botanique  de  la  tille  de  Vernon, 
statuts  et  règlement,  année  1886.  Vernon;  in-8. 

Swrf-jEs^  (Le),  Journal  agricole  et  horticole,  7«  région  agricole,  juillet, 
août  et  septembre  1886.  Grenoble;  ia-8. 

The  american  Florist  (Le  Fleuriste  américain,  journal  semi-mensuel 
pour  le  commerce,  vol.  I,  n°'  22  à  24,  vol.  Il,  n°^  25  à  27, 
1886).  Chicago  et  New- York;  in-4. 

The  Garden,  Woods  and  Forests  (Le  Jardin,  les  Bois  et  les  Forêts, 
journal  hebdomadaire  illustré  d'Horticulture  et  d'Arboricul- 
ture, no=  des  10,  17,  24,  31  juillet,  7,  14,  21  et  28  août,  4,  11, 
18,  25  septembre,  et  2  octobre  1886).  Londres;  in-4. 

The  Gardeners'  Chronicle  (La  Chronique  des  Jardiniers,  fondée  en  1841, 
n<^^  des  10,  17,' 2i,  31  juillet,  7,14,21,28  août,  4,  11,18,  25sep- 
tembre  et  2  octobre  18^6).  Londres;  in-4. 

Viestnick  Sadovodstva,  PlodovoJslva  i  Ogorodnitchestva  (Le  Messager  de 
l'Agriculture,  de  l'Arboriculture  et  de  l'Horticulture,  n^^  25  à 
37  de  1886).  Saint-Pétersbourg;  in-8. 

Vigneron  Champenois,  Viticulture,  Agriculture,  Horticulture,  Commerce 
et  Industrie,  par  M.  Bonnedame,  fils,  n"**  27  à  39  inclusivement. 
Épernay;  feuille  in-2. 

Wochenblatt  des  landivirthschaftlichen  Vereim  im  Grossherzogthum  Baden 
(Feuille  hebdomadaire  de  la  Société  d'Agriculture  du  Grand- 
Duché  de  Bade,  u»^  25,  29  et  30  de  1886).  Karlsruhe;  in-4. 

Zeitschrift  des  landwirfhschafttichen  Verevis  in  Bayern  (Bulletin  de  la 
Société  d'Horliculture  de  Bavière,  cahiers  de  juin,  juillet  el 
août  1886.  Munich:  in-8. 


492  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

NOTES    ET    MÉMOIRES 


Notes  horticoles  sur  l'Allemagne  du  Sud  et  l'Autricue- 

lltj.Nr.'uK  U:(,'le  et  /in), 

par  M.   lîi:uG.MAN  (Ernesl). 

Non  loin  de  ce  jardin  se  trouve  celui  du  baron  Albert  de 
Rothschild.  Ce  jardin  fort  restreint  est  bien  tenu  ;  il  contient 
quelques  serres  remarquables  par  les  belles  plantes  qu'on  y 
voit,  surtout  si  l'on  considère  que  toutes  ces  plantes  servent  aux 
garnitures  des  appartements.  Les  serres,  au  nombre  de  quatre, 
sont  chauffées  par  plusieurs  chaudières  de  notre  collègue  M.  Le- 
bœuf  fPaul),  de  Paris,  et  on  ne  nous  en  a  fait  que  des  compli- 
ments. 

Dans  le  même  quartier  se  trouve  le  jardin  de  ville  du  baron 
Nathaniel  de  Rothschild.  Celui-ci,  quoique  pas  très  étendu,  est 
sans  contredit  le  plus  beau  des  jardins  privés  de  Vienne.  La  pro- 
priété forme  un  quadrilatère  entouré  de  rues  des  quatre  côtés; 
la  partie  supérieure  est  occupée  par  l'hôtel,  qui  est  d'un  ensem- 
ble grandiose  :1e  jardin  en  descend  par  une  pente  douce.  Les  trois 
autres  côtés  sont  plantés  en  grands  arbres  qui  empêchent  les 
voisins  de  plonger  sur  le  jardin.  Les  allées_,  les  pelouses  sont 
bien  tracées  ;  on  y  a  ménagé  des  mouvements  de  terre  gracieux 
et  qui  donnent  un  cachet  tout  particulier  au  jardin  ;  les  gazons, 
malgré  la  sécheresse,  sont  bien  verts.  Il  y  a  de  grands  arbres,  de 
beaux  Conifères,  des  arbustes  à  feuilles  tombantes  et  d'autres  à 
feuilles  persistantes;  des  massifs  fleuris  jetés  cà  et  là  dans  la 
verdure  donnent  une  note  gaie.  De  Taulre  côté  de  Tune  des  rues 
se  trouvent  quelques  serres  où  attendent  les  plantes  destinées 
aux  appartements;  ces  dernières  viennent  toutes  de  Hohe  War- 
ihe,  jardin  situé  hors  delà  ville,  où  se  font  les  cultures.  Puisque 
nous  en  parlons,  faisons-en  la  description  de  suite. 

Ce  jardin  est  situé  dans  l'un  des  faubourgs  de  Vienne,  à  Dœb- 
ling;    c'est   l'installation  la  plus   complète  qui  existe  pour  la 


SUR   l' ALLEMAGNE    DU    SUD    ET   l'aUTRICHE-HONGRIE.  493 

culture  et  le  forçage  des  plantes  et  fleurs  destinées  aux  garni- 
tures. Sur  une  colline,  à  35  mètres  au-dessus  du  niveau  du  Danube, 
se  trouve  une  jolie  villa  entourée  d'un  jardin  anglais.  De  tout  le 
jardin  on  a  une  vue  superbe  sur  le  Danube,  Vienne  et  les  mon- 
tagnes environnantes.  D'un  côté  de  ce  jardin  nous  trouvons  la 
maison  du  jardinier  chef,  reliée  aux  serres.  Ces  dernières,  au 
nombre  de  70,  tant  pour  les  plantes  que  pour  les  fruits,  sont,  je 
n'ai  pas  besoin  de  le  dire,  très  bien  tenues.  Les  plantes  y  sont 
fort  belles.  La  culture  des  Orchidées  y  est  poussée  à  la  perfection; 
un  certain  nombre  de  serres  leur  sont  destinées.  Nous  y  voyons 
des  serres  à  Phalœnopsis,  avec  spécimens  hors  ligne  de  Pha- 
Ixnopsis  Schilleriana,  d'autres  à  Cattleya,  à  Odontnglossum,  etc 
Chaque  famille  a  uneou  plusieurs  serres.  On  ne  cherche  pas  à  faire 
une  collection  botanique,  mais  on  veut  avoir  de  bonnes  plantes 
très  florifères,  pour  se  servir  des  fleurs.  Nous  voyons  ensuite  des 
serres  entières  de  Crotons,  puis  d'autres  de  Caladium,  d'Anthu- 
liiim,  de  Coleus,  où  sont  entre  autres  de  fort  beaux  semis,  des 
Bouvardia,  des  Fougères,  des  plantes  de  la  Nouvelle-Hollande, 
une  serre  entière  àWlocasia  Sanderiana,  une  autre  d'Alocasia 
mao'orrhiza.  La  plupart  des  plantes  de  serre  chaude,  telles  que 
Ciolons,  Dracxna,  Anihiirium,  Alocasia,  Dieffenbachia,  sont  en 
pleine  terre,  avec  de  la  chaleur  de  fond.  Elles  démontrent  par 
leur  vigueur  et  leur  beauté  combien  cette  culture  leur  convient. 
Au  nord  du  jardin,  sur  une  partie  de  la  colline  disposée  en  ter- 
rasses garnies  d'abris  munis  de  claies,  se  trouve  la  culture  des 
Orchidées  en  plein  air  pour  l'été.  Les  plantes  y  poussent  bien  et 
y  acquièrent  une  force  et  une  vigueur  extraordinaires.  En  cas 
de  grande  pluie  ou  d'ouragans,  lelout  est  arrangé  de  façon  qu'on 
peut  garantir  les  Orchidées  avec  des  châssis  vitrés.  Nous  y 
voyons  des  Odontoglossum  Alexandrx,  vexillajnum  (en  fleur), 
des  Cnttleya.,  Oncidium,  le  Cœlogyne  cnstata.  J'ai  rarement  vu 
dans  une  collection  une  végétation  aussi  luxuriante.  Les  plantes 
ont  l'air  d'y  pousser  comme  des  Choux.  Le  chauffage  des  ser- 
res se  fait  à  l'eau  chaude. 

De  l'autre  côté  d'une  rue,  nous  trouvons  encore  de  nom- 
breuses serres  à  forcer,  à  multiplication,  puis  aussi  les  serres  à 
fruits.  Pêchers,  Vignes,  Fraisiers,  etc.  Un  beau  jardin   fruiti('r, 


494  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

jîas  très  grand,  coniient  des  arbres  bien  termes  et  garnis  de 
fruits.  Dans  ce  même  jardin  se  trouvent  les  hangars  à  terre,  à 
fnmier,  etc.,  ainsi  que  la  pompe  à,  vapeur  qui  alimente  d'eau 
tout  l'établissement.  Cette  pompe  tire  son  eau  d'un  puits  où  il 
est  facile  au  visiteur  de  se  rendre,  par  un  escalier  en  fer  solide 

léger  qui  descend  jusqu'au  niveau  de  l'eau. 

Ce  puits  a  8  mètres  de  diamètre  et  3o  mètres  de  profondeur. 

Au  bas  de  ce  même  jardin  se  trouve  le  logement  des  garçons 
jardiniers,  au  nombre  d'une  douzaine.  C'est  ce  qui  existe  de 
mieux  en  ce  genre,  et  toutes  les  maisons  bourgeoises  devraient 
prendre  modèle  sur  celle-ci.  Chaque  garçon  a,  pour  lui  seul, 
une  chambre  contenant  un  lit,  une  commode,  un  lavabo,  une 
grande  armoire,  unbureauetdeux  chaises,  le  tout  d'une  propreté 
remarquable.  Une  femme  est  chargée  du  soin  des  chambres, 
tandis  qu'une  autre  fait  la  cuisine.  Cette  installation  se  trouvant 
à  une  certaine  dislance  de  l'habitation  du  jardinier-chef  y  est 
reliée  par  un  téléphone.  11  serait  à  souhaiter  que  l'exemple 
donné  par  M.  le  baron  Nalhaniel  de  Rothschild  fût  suivi  par  un 
grand  nombre  d'amateurs. 

Les  marnichers  de  Vinwe  ont  tous  leurs  cultures  au  sud  de  la 
ville,  vers  l'extrémité  du  Prater,  le  long  du  Danube.  Nous 
avons  parcouru  ce  quartier,  qui  ressemble,  à  s'y  méprendre,  à 
celui  de  nos  maraîchers  parisiens  du  côté  de  Vaugirard,  etc. 
Les  légumes  qu'on  y  cultive  sont  les  mêmes  que  chez  nous.  La 
culture  diffère  donc  peu  de  la  nuire,  si  ce  n'est  pour  l'arrosage. 
Des  puits  sont  creusés  dans  chaque  jardin;  l'eau  y  est  très 
haute,  à  peine  à  2  mètres  de  terre;  on  la  puise  avec  des  seaux 
qu'on  fait  monter  et  descendre  à  la  main  au  moyen  d'un  long 
balancier  avec  un  contrepoids  à  l'extrémité  opposée.  Dans  cer- 
tains jardins,  l'eau  est  montée  par  un  manège  que  fait  fonc- 
tionner un  cheval.  L'arrosage  ne  se  fait  pas  à  l'arrosoir,  mais 
l'eau  est  amenée  par  des  rigoles  tout  autour  des  carrés  de  lé- 
gumes et  jetée  au  moyen  d'une  piîlle  spéciale.  Ce  système  paraît 
plus  économique  et  peut  bien  être  moins  fatigant. 

Dans  ce  même  quartier  se  trouvent  quelques  petits  horticul- 
teurs qui  font  la  plante  molle  pour  les- garnitures  de  jardins  et 
les  marchés.  Nous  y  avons  vu  quelques  serres  qui  sont  généra- 


SUR    L'ALLEMAGNE    DU    SUD    ET   L'aUTRICIIE-HONGRIE.  495 

iement  à  deux  pentes  ;  la  pente  située  au  nord  est  en  bois,  et 
pendant  l'hiver  elle  est  recouverte  rVune  couche  de  fumier, 
qui  est  maintenu  lui-même  par  un  revêtement  en  terre  destiné  à 
empêcher  le  fumier  de  s'en  aller.  Le  chauffage  est  cà  la  fumée. 

Les  horticulteurs  ne  sont  pas  très  nombreux. 

La  première  maison  de  Vienne  était  la  maison  Abels  ;  elle 
n'existe  plus  aujourd'hui  ;  elle  est  en  vente.  M.  Veyringer,  hor- 
ticulteur au  sud  de  Vienne,  près  de  la  gare  du  chemin  de  fer  du 
Sud^  est  aujourd'hui,  croyons  nous,  le  premier.  La  culture  des 
Dracxna,  Crotons,  Fougères  et  Aroïdées  est  chez  lui  bien  com- 
prise; la  maison  commence  aussi  la  culture  des  Orchidées.  Le 
chauffage  est,  là  comme  chez  les  autres  horticulteurs,  à  la 
fumée;  le  chauffage  à  l'eau  chaude  ne  se  rencontre  guère  que 
chez  des  particuliers.  On  compte  que  la  construction  d'un  four- 
neau pour  le  chauffage  à  la  fumée  ne  revient  qu'à  7  fr.  50,  puis 
3  francs  le  mètre  courant  de  tuyaux.  Toutes  les  serres  de  cul- 
ture sont  enterrées. 

Tout  amateur  doit  une  visite  au  vétéran  des  horticulteurs 
viennois,  M.  Hooïbrenk,  à  Hietzing.  Ce  dernier,  retiré  des 
affaires,  ne  fait  plus  des  plantes  que  pour  son  amusement  et 
pour  fournir  en  partie  à  son  établissement  de  fleuriste  de 
Vienne,  à  l'Herrengasse.  Nous  voyons  chez  lui  une  collection 
complète  d'Aralias,  puis  des  Crotons,  des  Dracœnas,  des  Aroï- 
dées en  quantité,  des  Palmiers,  des  Corludovica,  et  une  quantité 
de  nouveautés  en  plantes  de  serre  chaude,  qui  ne  sont  pas  en- 
core au  commerce;  une  grande  culture  de  Rosiers-tiges,  grefïés 
sur  semis  d'Eglantiers. 

Pour  correspondre  de  son  établissement  de  ville  avec  Hiet- 
zing, M.  Hooïbrenk  a  plusieurs  coujjles  de  pigeons  voyageurs. 
Le  matin,  les  employés  emportent  un  ou  plusieurs  couples  de 
pigeons,  et  si,  dans  la  journée,  ils  ont  besoin  de  fleurs  ou  de 
plantes  de  la  maison  mère,  on  lâche  un  pigeon  avec  un  message  ; 
quelques  minutes  après,  ce  dernier  est  rentré  au  colombier,  et 
la  commission  est  faite.  Les  pigeons  voyageurs  vont  donc 
rendre  des  services  à  l'horticulture. 

Les  marchés  aux  fruits  et  légumes  de  Vienne  sont  loin  d'avoir 
l'intérêt  de  ceux  de  Paris.  H  y  a  dans  la  ville  plusieurs  de  ces 


49t»  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

marchés  ;  ils  se  tiennent  sur  des  places  ou  le  long  de  grandes 
rues.  Il  n'y  a  pas,  comme  en  France,  de?  abris  fixes  ni  même 
volants.  Chaque  marchand  ou  marchande  a  sa  place  et  s'y 
installe  à  son  gré.  Nous  voyons  là  une  quantité  de  Pommes  de 
terre,  Melons,  Carottes,  Choux,  etc.  Comme  fruits,  des  Pêches, 
des  Pommes,  des  Prunes.  Il  y  a  aussi  quelques  étalages  de 
plantes,  mais  èi  insignifiants  qu'il  vaut  mieux  ne  pas  en  parler. 

L'une  des  promenades  les  plus  intéressantes  à  faire  est  celle 
du  nouveau  Cimefirir  contrai.  Il  est  immense  et  tenu  d'une 
façon  irréprochable.  On  ne  se  croirait  pas  au  champ  des  morts, 
mais  plutôt  dans  un  jardin  d'agrément.  De  grandes  allées  om- 
breuses le  divisent  en  plusieurs  carrés.  A  l'entrée  principale, 
entre  la  rue  et  les  bâtiments  d'administration,  il  y  a  un  grand 
jardin  à  la  française  qui  ne  forme  qu'une  masse  de  fleurs;  les 
gazons  sont  aussi  bien  verts.  Ce  jardin  comporte  un  jardinier- 
chef,  une  douzaine  de  jardiniers,  puis  un  certain  nombre  d'ou- 
vriers. Nous  y  voyons  plusieurs  serres  et  des  châssis.  Vraiment, 
sous  ce  rapport,  Paris  est  bien  en  retard  sur  toutes  les  princi- 
pales villes  du  continent  et  aussi  de  l'Amérique. 

Le  Parc  de  Schœnhrunn  a  été  assez  souvent  décrit  pour  qu'il 
soit  inutile  d'y  revenir  bien  au  long;  je  me  bornerai  donc  à  rap- 
peler qu'il  a  le  style  français.  Je  m'occuperai  surtout  de  la  grande 
serre  monumentale  qui  a  é-té-  achevée,  il  y  a  quelques  années, 
et  il  nous  faut  féliciter  le  jardinier-chef  du  succès  qu'il  a  eu  en 
y  transplantant  d'aussi  forts  exemplaires,  qui,  tous,  sontaujour- 
d'bui  en  bonne  santé  et  remarquables  par  leur  beauté.  Tout 
autour  de  cette  serre  se  trouve  un  joli  jardin  fleuri,  orné  de 
fontaines.  Cette  nouvelle  serre,  tout  en  fer,  a  environ  100  mètres 
de  long  sur  30  de  large.  Elle  a  trois  dômes,  un  au  centre,  de 
45  mètres  de  haut,  et  un  à  chaque  extrémité,  moins  élevé.  Le 
tout  rappelle  quelque  pou  le  grand  jardin  d'hiver  de  Kcw. 

Le  climat,  ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit,  oblige  à  avoir  double 
vitrage;  sans  cela  on  ne  pourrait  se  préserver  du  froid.  Cela 
alourdit  tant  soit  peu  tout  l'ensemble,  qui  cependant  est  fort 
beau.  La  .'^erre  est  posée  sur  un  mur  de  1"',20  de  haut,  dans 
lequel  on  a  ménagé  des  prises  d'air.  La  serre  est  divisée  en  trois 
compartiments;    celui  d'entrée    est   à  l'ouest.    li  renferme  de 


SUR   l'aLLEMAGNE   du    sud    et    L'AUTRICnE-nONT.RIE.  4!l7 

belles  plantes  de  la  Nouvelle-Hoiiande,  de  grands  Araucaria 
Baumannii  et  excelso,  celui  du  centre  surtout  est  remarquable; 
puis  des  Dacrydium  cupressinurn,  Banksia  Solandrt,  marcescens, 
de  belles  Fougères  en  arbre,  telles  que  Balanlium  Selloioianum 
et  antarcticum,  Todea  barbara,  etc. 

Celte  division,  se  trouvant  à  l'endroit  par  où  entrent  les  visi- 
teurs, est  toujours  garnie  de  belles  plautes  en  fleur. 

Le  compartiment  central,  au-dessous  du  grand  dùme,  contient 
des  Gycadées  et  d<.s  Fougères  en  arbre.  Au  milieu  se  trouve 
un  gigantesque  FJvistona  sivensis  de  30  mètres  de  haut.  Parmi 
les  autres  plantes  je  citerai  :  Sabal  Blackburniana,  nobilis,  Rha- 
pis  Siroksak  de  12  mètres  de  haut,  Areca  variés,  Chamsedorea, 
Chamxrops  Palmetta  et  Pintckordia  pacifica.  Devant  un  banc, 
et  bienplacé  pour  être  admiré,  on  fait  un  groupe  des  Orchidées^ 
Broméliacées  et  autres  belles  plantes,  dès  qu'elles  sont  en  fleur. 
J'y  vois  un  Cypripedium  caudatum  avec  des  pétales  de  o3  cen- 
timètres de  long  et  un  magnifique  Tillandsia  Linieni  vera. 

Dans  le  troisième  compartiment  se  trouve  la  fameuse  collec- 
tion d'Aroidées  de  Schott,  puis  d'autres  plantes  sur  troncs 
d'arbres,  telles  (\ne,  Philodendron.,  Pathos,  S yngom'um,  ainsi  que 
des  plantes  de  serre  chaude  comme  des  Pandanus  fmxatus  a.vec 
des  feuilles  de  3  mètres  de  long,  des  Brownea  erecta,  arhiza  et 
Xanthosoma  Maximiliana. 

Le  chauffage  de  cette  immense  serre  se  fait  à  l'eau  chaude; 
cetfe  eau  est  chauffée  par  de  la  vapeur  qui  vient  d'une  certaine 
dislance.  C'est  une  installation  magnifique,  très  dispendieuse, 
mais  qui  aurait  pu  être  remplacée,  croyons-nous,  par  de  sim- 
ples chaudières-thermosiphons.  A  12  mètres  du  sol,  le  long 
du  vitrage  court  un  tuyau  de  4  centimètres  pour  chauffer  l'air  de 
la  partie  supérieure  de  la  serre. 

En  sortant,  nous  nous  dirigeons  vers  les  serres  de  travail,  qui 
fournissent  les  plantes  nécessaires  à  l'ornementation  de  celle-ci. 
Elles  contiennent  des  plantes  de  tous  les  genres  en  général, 
dont  il  serait  trop  long  de  donner  la  liste,  et  une  collection  d'Oi- 
chidées. 

SfHŒNBRUNx,  le  S^int-Cloud  de  Tienne,  est  d'un  accès  très 
facile.  On   s'y   rend  par   chemin  de  fer,  omnibus  ou  tramway. 

3G 


498  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

C'est  l'une  des  promenades  favorites  et  les  plus  fréquentées  des 
Viennois.  Du  haut  de  la  Gloriette,  construite,  en  1775,  sur  la 
hauteur,  derrière  le  palais,  on  a  une  belle  vue  sur  Vienne  et 
les  environs.  Les  jardins  entre  le  palais  et  la  Gloriette  ne  sont 
pas  assez  garnis  de  fleurs;  c'est  trop  maigre.  Les  arbres  que 
l'on  y  voit  le  plus  sont  des  Tilleuls,  Marronniers  et  Hêtres. 

Laxenburg,  résidence  impériale,  à  peu  de  distance  de  Vienne^ 
est  célèbre  par  son  parc.  Le  château  n'a  rien  de  bien  curieux, 
mais  le  parc  est  extraordinaire  surtout  en  spécimens  de  beaux 
arbres.  11  serait  parfait  s'il  y  avait  le  moindre  vallonnement; 
mais  c'est  plat,  plat  et  toujours  plat.  I^a  salle  des  tournois  est 
entourée  d'une  belle  plantation  d'Epicéas,  puis  dans  le  parc, 
encore  des  Chênes,  Platanes,  Peupliers,  Pins  d'une  force  extraor- 
dinaire. Un  grand  lac,  de  nombreuses  îles  et  cours  d'eau,  des 
cascades,  en  font  une  promenade  ravissante  et  intéressante  en 
même  temps.  Le  parc  est  traversé  par  la  Schwechal,  rivière 
dont  l'eau  est  renommée  pour  faire  de  la  bonne  bière. 

Au  nord  de  Vienne,  en  traversant  le  faubourg  de  Dœbling,  on 
arrive,  par  un  chemin  de  fer  à  engrenage  que  l'on  prfnd  à  Nuss- 
dorf,  au  haut  du  Kahlenberg.  Le  haut  de  cette  montagne  est  à 
270  mètres  au-dessus  du  Danube  ;  le  pied  de  la  montagne  est 
couvert  de  vignobles;  puis  commencent  les  bois  de  Chênes  et 
autres  essences;  la  ligne  a  environ  5  kilomètres.  Du  haut  de 
la  terrasse  on  a  une  vue  splendide  sur  Vienne  et  le  Danube,  sur 
la  rive  gauche  duquel  on  voit  la  plaine  de  la  March  absolu- 
ment plate. 

Une  des  plus  jolies  excursions  des  environs  de  Vienne  con- 
siste à  se  rendre  à  Mikdli.xg,  soit  par  chemin  de  fer.  soit  en 
voilure.  On  traverse  un  défilé  rocheux,  que  le  prince  Jean  de 
Lichtenstein  a  fait  planter  de  Pins  noirs  d'Autriche;  à  droite  et 
à  gauche_,  on  y  voit  des  ruines  d'anciens  châteaux.  Sur  la  plus 
haute  des  montagnes  est  le  Husaren  Tempel,  construit  en  1813. 
On  y  jouit  d'une  vue  magnifique  sur  Vienne  et  les  environs.  Je 
ne  connais  pas  de  ville  dont  les  environs  soient  aussi  intéres- 
àanls  que  ceux  de  Vienne.  Dans  les  montagnes  de  Mœdiing,  lin 
trouve  quantité  de  plantes  intéressantes  pour  les  botanistes. 

Un  membre  actif  de  la  Soci<Hé  nationale  d'Horticulture  de 


suK  l'allemagnk  du  sud  kt  l'autricue-hongrie.         499 

France,  membre  correspondant  de  celle  d'Autriche,  ne  pouvait 
passer  à  Vienne  sans  visiter  le  jardin  et  l'hôtel  delà  Société 
d'Horliculture  d'Autriche. 

Cette  Société,  fondée  en  janvier  1837,  sons  la  présidence  du 
baron  Hiigel,  le  célèbre  amateur  autrichien,  compte  aujour- 
d'hui 300  membres  titulaiies  et  une  centaine  de  membres 
dhonneur  ou  correspondants.  C'est,  j'ai  à  peine  besoin  de  le 
dire,  l'équivalent  en  Autriche-Hongrie  de  notre  Société  natio- 
nale d'Horliculture  de  France  ;  c'est  de  plus  l'une  des  Sociétés 
les  plus  importantes  de  l'Allemagne,  sinon  la  plus  importante. 
De  1837  à  4861,  elle  tint  ses  séances  et  ses  Expositions  dans 
différents  locaux  qui  lui  furent  prêtés.  En  1881,  l'Empereur 
François-Joseph  lui  a  donné  le  terrain  où  elle  est  actuellement. 
Ce  terrain  magnifiquement  situé  est  entouré  de  rues  de  trois 
côtés;  le  quatrième  formant  fond  est  mitoyen  avec  le  jardin  du 
prince  de  Saxe-Gobourg, 

La  Société,  pour  construire  son  hôtel  ainsi  que  les  magasins 
situés  en  bordure  sur  les  deux  rues  latérales,  a  dû  emprunter, 
en  1863,  une  assez  forte  somme,  environ  un  million  de  francs, 
(lu'elle  rembourse  par  payements  annuels  de  façon  à  ce  que  la 
dette  soit  éteinte  en  1898. 

Son  Journal,  qui  paraît  régulièrement  tous  les  mois,  date  de 
l'année  18ij8.  C'est  plutôt  un  Journal  horticole  ordinaire  qui 
enregistre  les  actes  de  la  Société  comme  accessoire,  qu'un 
Journal  des  travaux  de  la  Société  même.  Il  a  pour  rédacteurs 
ordinaires  les  meilleurs  écrivains  non  seulement  de  l'Autriche, 
mais  encore  de  toute  l'Allemagne;  il  est,  en  résumé,  fort  inté- 
ressant, et  publie  souvent  des  gravures  noires  ainsi  que  des 
chromolithographies.  Ce  journal  coûte  annuellement  3,750  fr^ 
à  la  Société. 

Les  receltes  totales  de  la  Société  ont  été,  pour  l'année  1883, 
de. Fr.     169.055 

Les  dépenses  de 166. OIS 


ce  qui  a  laissé  un  solde  de Fr.         3.040 

dans  la  caisse. 

Les  cotisations  des  membres  de  la  Société  ne  figurent  dans 


500  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

les  recettes  que  pour  la  modique  somme  de  9,860  francs;  le 
reste  provient  de  la  location  des  magasins  qui  entourent  le 
jardin,  ainsi  que  de  la  location  des  salles  de  la  Société. 

Le  Bureau  de  la  Société  se  compose  de  : 

Un  Président; 

Deux  Vice-Présidents  :_ 

Un  Secrétaire-général  ; 

Un  Trésorier  ; 

Douze  Conseillers  ; 

Puis  un  Secrétaire  (payé)  et  plusieurs  employés.  Les  cotisa- 
tions des  membres  sont  les  suivantes  : 

Membres  honoraires,    ]'"  classe 50  fr. 

_  —  2«   classe 37  fr.    .'iO 

—  titulaires ^.5  fr. 

L'École  d'Horticulture  a  été  clahlic,  eu  180S,  (>ar  la  Société 
qui  choisit  les  professeurs  et  dirige  les  études.  Les  cours  vont  du 
commencement  d'octobre  à  la  lîn  de  février.  Ils  sont  entièrement 
gratuits.  Us  ont  lieu  le  soir,  pour  permettre  aux  garçons  jardi- 
niers d'y  assister,  et  ils  sont  de  18  heures  par  semaine.  Les 
différentes  branches  enseignées  sont  : 

L'Horticulture  en  général  ; 

La  Culture  fruitière; 

Le  Dessin  et  l'art  des  jardins  ; 

Les  Mathématiques  ; 

La  Botanique  et  l'Entomologie; 

L'Histoire  naturelle  (Botanique  exceptée)  ; 

La  Tenue  des  Livres; 

La  Langue  allemande. 

A  la  fin  de  la  saison,  les  élèves  subissent  un  examen  et  reçoi- 
vent des  certificats. selon  leur  mérite.  Les  premiers  prix  consis- 
tent en  bourses  de  voyage  de  37.5  francs  chacune  pour  aider  et 
permettre  aux  lauréats  d'aller  travailler  et  s'instruire  en  même 
temps  à  l'étranger. 

Le  jardin  de  la  Société,  qui  lui  coûte  annuellement  environ 
7,700  francs,  est  public,  à  l'exception  des  jours  d'Exposition.  Il 
contient  des  serres  froides  et  serres  chaudes  construites  en 
1868  et  1869.  Le  personnel  est  composé  d'un  chef-jardinier  et 


SUR   L  ALLEMAGNE   DU    SUD    ET  l'aUTKICUE-UuNGRIE.  501 

de  deux  aides.  Nous  voyons  dans  le  jardin,  entre  autres  choses 
dignes  d'attention  :  une  collection  de  Lierres  en  80  variétés^  un 
Eryngium  panaché,  puis  de  nombreuses  plantes  d'ornement; 
dans  les  serres  froides,  des  Palmiers,  etc.,  et  dans  la  serre 
chaude,  des  plantes  diverses  à  feuillage,  mais  surtout  des 
Aroïdées  et  une  belle  collection  en  spécimens  petits  mais  vigou- 
reux à'Anthurium.  Nous  avons  surtout  observé  un  curieux 
dimorphisme  d'un  Anthurium  cryitallinum,  avec  une  feuille 
panachée,  de  plusieurs  couleurs  très  délicates,  blanc  crème  et 
rose  saumoné.  Ce  fait  est  constant,  car  une  jeune  plante  prove- 
nant du  pied  mère  donne  exactement  la  même  panachure. 
Si  l'on  pouvait  arriver  à  multiplier  cette  variété  rapidement,  ce 
serait  une  jolie  acquisition  pour  nos  serres  chaudes. 

La  façade  de  THôlel  de  la  Société  donne  sur  le  boulevard  du 
Parc  (Parkring),  vis-à-vis  du  Stadt  Park  dont  il  a  été  parlé  plus 
haut,  l'un  des  endroits  les  plus  fréquentés  par  la  haute  société 
de  Vienne.  On  y  accède  par  un  porche  couvert  sous  lequel 
passent  les  voitures,  ce  qui  permet,  en  cas  de  pluie,  de  descendre 
de  voiture  sans  être  mouillé.  Il  contient  plusieurs  grandes 
salles  communiquant  entre  elles;  au  premier  étage  se  trouvent 
une  salle  spacieuse  pour  les  réunions  ainsi  que  des  galeries  qui 
permettent,  en  temps  d'Expositions,  de  joui)-  tout  à  son  aise 
des  produits  exposés.  L'hôtel  n'a  que  la  hauteur  de  deux 
étages;  en  bas,  se  trouvent  aussi  plusieui-s  petites  salles  pour 
l'Ecole  d'Horticulture.  Pendant  le*  courant  de  l'année,  ces 
locaux  sont  loués  pour  des  concerts,  des  bals,  des  ventes  de 
charité  et  des  Expositions  diverses.  C'est  là  une  bonne  source  de 
revenus  pour  la  Société. 

Les  bureaux  de  la  Société  sont  au  fond  du  jardin  et  tout  à  fait 
indépendants  de  l'Hôtel.  —  Bref,  cette  Société  a  tout  ce  qu'il 
faut  pour  marcher  de  l'avant  et  faire  progresser  la  science  hor- 
ticole, ce  dont  elle  s'acquitte  de  son  mieux,  il  faut  le  dire. 

Buda-Pest.  —  Le  voyage  de  Vienne  à  Buda-Pest  ne 
demande  que  six  heures  d'express  ;  aussi  n'ai-je  pu  résister  à 
la  tentation  d'aller  y  passer  une  journée.  A  environ  une  heure 
de  Vienne,  on  quitte  IWutriche,  à  Bruck,  où  on  passe  la  Lei- 
iha  qui  forme  la  frontière  hongroise.    Le  pays  change   alors 


502  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

absolument  d'aspect:  de  ce  cùlé-ci  de  la  rivière,  on  voit  des 
champs  divisés  comme  dans  les  environs  de  Paris,  tandis  que,  de 
l'autre  côté^  ce  sont  des  plaines  immenses,  à  perle  de  vue,  sans 
chemin,  avec  peu  d'arbres,  le  tout  en  Blé;  par-ci.  par-là,  quel- 
ques champs  de  Betteraves,  peu  de  Pommes  de  terre.  Ce  sont  les 
champs  de  Blé  qui  dominent;  c'est  là,  du  reste,  la  richesse  de 
la  Hongrie.  A.  moitié  chemin  de  Vienne  à  Buda-Pest  la  cam- 
pagne change  encore  une  fois  d'aspect:  le  terrain,  qui,  jusque- 
là  était  plat  et  en  culture,  commence  à  s'élever;  puis  vienrtenl 
des  collines,  des  montagnes,  les  unes  arides,  les  autres  cou- 
vertes de  ces  Vignes  qui  donnent  ces  fameux  vins  de  Hongrie  si 
renommés  en  Allemagne  surtout;  malheureusement,  le  phyl- 
loxéra, là  aussi,  a  fait  de  grands  ravages.  Le  terrain  général  de 
la  Hongrie  est  composé  d'une  terre  noire,  très  sableuse,  d'une 
grande  fertilité  et  se  travaillant  bien. 

H  est  impossible  dans  ces  pays  d'aller  autrement  (à  la  cam- 
pagne s'entend)  que  pieds  nus  ou  en  grandes  bottes  ;  s'il  fait 
sec,  le  sable  vous  entre  dans  les  souliers  ou  dans  les  bottines  ; 
si,  au  contraire,  il  pleut,  vous  avez  de  la  boue  par-dessus  les 
chevilles.  En  été,  les  paysans  et  paysannes  vont  pieds  nus,  et,  en 
hiver,  hommes  et  femmes  portent  des  bottes. 

L'arbre  que  l'on  voit  en  plus  grande  quantité  est  l'Acacia; 
c'est  l'arbre  national  de  la  Hongrie;  c'est,  du  reste,  celui  qui 
pousse  le  mieux  dans  ce  pays.  Au  moment  de  mon  passage,  fin 
juillet,  la  récolte  était  coupée  et  rentrée,  et  déjà  on  commençait 
à  labourer.  Le  labour  se  fait  vivement  dans  ces  grandes  plaines 
exploit(''es  par  de  riches  fermiers  ou  propriétaires.  J'ai  compté 
dans  un  môme  champ  jusqu'à  30  charrues  atteb-es  chacune  de 
deux  bœufs;  ces  bœufs,  de  grandeur  moyenne,  sont  d'un  blanc 
sale  et  ont  d'énormes  cornes.  Hy  a  quelques  prairie  oii  paissent 
de  nombreux  troupeaux  de  bœufs  et  de  chevaux,  sans  compter 
les  moutons,  les  oies  et  les  porcs;  ces  derniers  sont  très  estimés 
en  Allemagne.  Le  Maïs  ou  Blé  de  Turquie  se  cultive  aussi 
beaucoup;  on  sert  mèrne  le  fruit  à  table,  simplement  cuit  à 
l'eau,  et  on  le  mange  ainsi  sans  assaisonnement,  si  ce  n'est  un 
peu  de  sel.  J'ai  eu  la  curiosité  d'y  goûter,  mais  je  n'y  ai  rien 
trouvé  de  bien  succulent;   peut-être  n'élais-je  pas  encore  assez 


SUR   L'ALLIiMAGNK    DU    SUl»   ET   l'aUTHICITE-HOXGRIE.  o03 

Hongrois  pour  apprécier  ce  nouveau  mets.  La  nourriture,  en 
général,  diffère  peu  de  celle  de  Vienne;  le  pain  est  excellent, 
ainsi  que  le  vin  et  la  bière.  On  mange  beaucoup  de  veau  et  de 
très  jeunes  poulets. 

Les  Hongrois,  très  fiers  de  leur  nationalité,  ont  supprimé 
partout  les  noms  allemands;  il  y  a  quel(|ue3  années  encore  on 
apprenait  les  deux  langues  dans  les  écoles;  on  me  dit  que  cela 
ne  se  fait  plus  aujourdbui.  On  ne  retrouve  dans  cette  langue 
aucun  mot  provenant  du  français,  de  l'anglais  ou  de  l'allemand. 
J'ai  demandé  à  mes  amis  hongrois  qu'à  la  place  de  l'allemand 
supprimé  dans  les  écoles  on  y  apprenne  le  français;  j'ai  bien 
peur  que  mou  vœu  ne  soit  stérile,  quoique  cependant  les  Hon- 
grois aiment  mieux  le  français,  qu'ils  parlent  du  reste  bien,  que 
l'allemand. 

L'arrivée  à  Buda-Pest  par  la  voie  de  Bruck,  rive  droite  du 
Danube,  est  grandiose  :  de  très  loin  déjà  on  aperçoit,  sur  une 
des  nombreuses  collines,  la  forteresse  de  Bude.  On  la  contourne, 
puis  on  traverse  le  Danube;  la  voie  ferrée  tourne  autour  de 
Pest  avant  d'arriver  à  la  gare  centrale.  Bude  et  Pest,  séparées 
par  le  Danube,  ne  font  cependant  administrativement  qu'une 
seule  ville  de  360,000  habitants. 

Le  Danube  y  est  large  de  400  mètres  environ  et  est  traversé 
par  trois  ponts  :  celui  du  chemin  de  fer,  où  passent  aussi  les 
piétons;  puis  le  beau  pont  suspendu,  à  peu  près  au  centre  de 
la  ville,  qui  n'a  que  trois  travées.  Le  troisième  pont,  plus  haut 
sur  le  fleuve,  passe  à  l'extrémité  de  Pile  Marguerite,  à  laquelle 
il  sera  relié  plus  tard;  il  a  été  construit  par  une  société  fran- 
çaise. 

Quand  on  a  traversé  le  pont  suspendu,  on  trouve  en  face  de 
soi,  à  Bude,  un  long  tunnel  qui  passe  sous  la  colline  où  est 
bâti  le  château  royal  avec  ses  dépendances  ;  ce  tunnel  raccour- 
cit et  adoucit  énormément  la  route  pour  les  personnes  se  ren- 
dant de  l'autre  côté  de  Bude.  Du  chàleau  qui,  comme  nous 
venons  de  le  dire,  se  trouve  sur  la  hauteur,  on  a  une  vue 
magnifique  sur  le  Danube,  traversé  à  chaque  instant  par  de 
petits  vapeurs  faisant  le  service  de  bacs  entre  les  deux  rives, 
puis  par  de  grands  vapeurs  le  remontant  ou   le  redescendant. 


504  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

Au  loin,  du  cùlé  de  l'île  Marguerite,  on  aperçoit  de  nombreux 
bateaux-moulins:  puis  de  l'autre  côté  du  fleuve  s'allonge  Pest, 
qui  est  construit  sur  un  terrain  plat,  et  qui  a  plusieurs  kilo- 
mètres de  quais.  Du  château,  le  terrain  descend  en  pente 
rapide  jusqu'au  bord  du  fleuve,  dont  il  n'est  séparé  que  par  un 
large  quai;  malgré  ce  désavantage,  on  a  établi  un  jardin  des 
plus  agréables  au  moyen  de  terrasses,  d'escaliers,  de  vérandas 
à  l'italienne.  Ce  jardin  est  fort  bien  tenu;  le  gazon  y  est  vert  ; 
les  aibres  encore  jeunes  y  poussent  vigoureusement,  et  des 
massifs  de  fleurs  viennent  y  ajouter  une  note  gaie. 

A  Pest,  nous  trouvons  un  Jardin  botanique  contenant  des 
collections  générales,  puis  quelques  serres  oiij'ai  été  agréable- 
ment surpris  de  trouver  des  Anœctochilus  Pelota  poussant  ivès 
vigoureusement,  puis  de  petits  et  grands  Palmiers,  des  Anthu- 
7'ium,  des  Rosiers  hautes-tiges  monstres  de  Rêve  d'or  grefl'és 
sur  Eglantier.  J'y  remarque  aussi  des  Lanlanas  à  haute  tige; 
l'effet  n'en  est  pas  mauvais.  Malheureusement  ce  jardin  manijue 
de  bras  et,  quoique  dune  étendue  de  16  h-ectares,  on  n'y 
compte  que  huit  ouvriers,  dont  trois  jardiniers  seulement.  Le 
budget  en  est  trop  restreint.  Lors  de  mon  passage  il  n'avait  pas 
plu  à  Pest  depuis  six  semaines;  c'est  dire  que  tous  les  végé- 
taux souffraient  de  cette  sécheresse,  aussi  bien  dans  le  Jardin 
botanique  que  dans  les  squares  ou  jardins  publics. 

A  l'extrémité  opposée  se  trouve  le  parc  de  la  Ville,  genre  du 
Bois  de  Boulogne,  en  beaucoup  plus  petit,  naturellement.  On  y 
arrive  du  centre  par  une  rue  splendide,  l'orgueil  des  Hongrois,  la 
rue  Andrassy;  elle  est  plantée  d'arbres  qui,  malheureusement, 
nepoussentpas  avec  toute  la  vigueur  et  la  rapidité  qu'on  voudrait 
leur  voir;  il  en  est  du  reste  de  même  dans  les  autres  rues.  Celte 
rue  est  bordée  de  fort  belles  maisons,  et  celles  qui  sont  vers 
l'entrée  du  parc  sont  entourées  de  jardins. 

Le  Parc  lui-même  est  bien  boisé,  mais  on  voit  qu'il  souffre 
de  la  sécheresse.  A  l'extrémité  de  ce  parc  se  tint  l'an  passé 
l'Exposition  hongroise;  quelques  bîitiments  en  ont  été  conser- 
vés. Les  arbres  plantés  dans  les  parcs,  rues  et  squares  sont 
surtout  l'Acacia,  le  Sycomore,  le  Platane  et  l'Orme;  on  voit 
aussi  beaucoup  de  Tamarix.ll  se  répand  sur  toute  la  ville  un 


SUR   LALLEMAGXE   DU    SUD    ET    LAUTRICIIE-IIONGHIE.  505 

air  sec  qui,  on  le  sent,  arrête  la  végétation.  Aussi  quel  chan- 
gement quand,  après  avoir  pris  le  bateau,  ce  dernier  vous 
mène,  en  remontant  le  DanuJje,  à  l'île  Marguerite  !  Cette  île 
appartient  à  l'archiduc  Joseph,  qui  Ta  convertie  en  un  parc 
ravissant.  Son  seul  défaut  est  d'être  trop  plat;  on  n'y  a  pas 
fait  un  seul  mouvement  de  terre^  et  pourtant  cela  l'aurait  en- 
core bien  amélioré.  Cette  Jle  contient  des  sources  sulfureuses 
pour  lesquelles  on  a  construit  un  établissement  balnéaire.  Tout 
autour  de  l'établissement  il  y  a  un  jardin  français  bien  dessiné 
et  surtout  bien  planté  en  mosaïculture;  les  dessins  n'en  sont 
pas  ordinaires,  mais  fort  ingénieux  et  agréables  à  la  vue.  On 
trouve  encore  dans  l'île  deux  hôtels,  plusieurs  villas,  ainsi  que 
deux  restaurants  où  se  donne  chaque  jour  un  concert.  C'est  la 
promenade  favorite  des  habitants  de  Buda-Pest.  Une  machine 
à  vapeur  pompe  l'eau  du  Danube,  et,  par  une  canalisation  com- 
plète, cette  eau  est  répartie  dans  toute  l'ile;  une  escouade 
importante  d'ouvriers  est  occupée  à  arroser  du  malin  au  soir 
les  fleurs,  les  gazons,  les  arbustes,  etc.  Rien  ici  ne  souffre  de  la 
chaleur.  Des  femmes  fauchent  et  découpent  le  gazon. 

Outre  les  sources  sulfureuses  de  l'île,  on  y  en  compte  encore 
plusieurs  autres. 

Le  marché  aux  fruits  et  légumes  se  tient  sur  les  quais.  On  y 
voit  quantité  de  Choux,  de  Carottes  et  de  Pommes  de  terre, 
de  grands  baquets  contenant  des  Cornichons  dans  la  saumure. 
Ces  Cornichons  diffèrent  des  nôtres  en  ce  sens  qu'ils  sont 
énormes,  gros  comme  des  Aubergines.  Les  fruits  sont  des  Pêches, 
Abricots,  Prunes,  Pommes  et  Poires  de  plein  vent,  sans  oublier 
les  Melons  verts.  Chaque  marchand  ou  marchande  est  abrité 
sous  un  parapluie  assez  grand  pour  protéger  en  même  temps 
la  marchandise  de  la  pluie  ou  du  soleil. 

Je  ne  veux  pas  terminer  ces  quelques  notes  sans  remercier 
ici  tous  les  horticulteurs,  jardiniers  et  amateurs,  du  gracieux 
accueil  qu'ils  ont  bien  voulu  me  faire,  de  la  facilité  avec  laquelle 
ils  m'ont  permis  de  visiter  leurs  cultures,  et  de  l'obligeance 
avec  laquelle  ils  m'ont  fourni  de  nombreux  renseignements. 

Le  lendemain  de  mon  retour  à  Paris,  je  n'ai  pu  résister  à  la 
tentation  de  revoir  les  jardins  parisiens  et  je  dois  avouer  que,  si 


500  NOTES   ET   MEMOIRES. 

j'ai  VU  de  belles  choses  dans  les  pays  que  j'ai  traversés,  j'en  ai 
retrouvé  d'assez  remarquables,  à  Paris,  pour  ne  pas  craindre  de 
dire  que  notre  capitale  ne  le  cède  en  rien  aux  autres  villes.  Je  ne 
veux  pas  dire  par  là  que  nous  soyons  parfaits;  certes  non; 
car  il  y  a  bien  des  améliorations  qui  pourraient  encore  être 
faites.  Aussi,  s'il  m'était  permis  de  formuler  ici  un  vœu,  ce 
serait  que  la  Ville  de  Paris  continuât  à  entretenir  ses  jardins 
comme  par  le  passé  et  y  consacrât  même  une  plus  forte  somme 
pour  arriver  aussi  près  que  possible  de  la  perfection  ;  il  ne  faut 
pas  nous  endormir  sur  nos  lauriers,  car  les  autres  nations  font 
tous  les  jours  des  progrès. 


U.\    rtEMÈDE   CONTRE    LA   TAVELURE   DES    PoiRES   (I), 

par  M.  Ed.  Phillieux. 

Chacun  de  nous  n'a  eu  que  trop  souvent  occasion  de  voir  des 
Poiriers,  des  Doyennés  d'hiver  et  des  Beurrés  Saint-Michel,  par 
exemple,  couverts  de  fruits  petits,  déformés,  marbrés  de  noir  et 
fendus  de  nombreuses  crevasses  qui  s'entre-croisent  dans  ditfé- 
rentes  directions  et  pénètrent  profondément.  Ces  fruits  tavelés 
ont  perdu  toute  valeur;  beaucoup  ne  sont  même  pas  man- 
geables. 

Les  pertes  occasionnées  par  la  tavelure  sont  si  grandes  que 
certaines  variétés,  qui  en  sont  presque  toujours  atteintes,  sont 
abandonnées  malgré  leur  excellente  qualité. 

On  connaît  bien  la  cause  de  la  tavelure;  on  sait  qu'elle  est 
produite  par  un  Champignon  microscopique,  le  Fusisporiitm 
pyrinum,  qui  forme  d'abord  sur  les  fruits  comme  sur  les  feuilles 
de  petites  taches  noirâtres,  à  contours  peu  marqués.  11  pénètre 
les  couches  superlicielles  des  Poires  en  voie  de  croissance  et  en 
arrête  le  développement  sans  altérer  la  vitalité  ni  l'expansion 
des  parties  profondes  qui,  en  grossissant,  font  craquer  l'extérieur 
et  produisent  ainsi  les  crevasses. 

(1)  Déposé  le  «.)  septembre  1886. 


LX    REMÈDK    CONTKK    LA    TAVKLURK    DES    POIRES.  507 

Un  sait  donc  bien  comment  le  mal  est  produit,  mais  jusqu'ici 
on  n'avait  trouvé  aucun  moyen  efficace  de  combattre  le  parasite 
qui  le  cause  et  on  se  bornait  à  chercher,  par  le  choix  de  l'ex- 
position et  l'emploi  d'abris,  à  placer  les  arbres  dans  des  condi- 
tions peu  favorables  à  la  multiplication  du  parasite  qui  les 
dévaste. 

Il  en  était  du  Fusicludium  du  Poirier  comme  de  beaucoup 
d'autres  Champignons  dont  on  connaît  les  ravages  sur  les  plantes 
les  plus  utiles  de  nos  cultures,  les  Céréales,  les  Pommes  de  terre, 
les  Vignes,  sans  savoir  comment  y  reméJier. 

Parmi  les  Champignons  parasites  le  plus  justement  redoutés, 
il  en  est  un  qui,  assez  récemment  introduit  d'Amérique  en  Europe, 
a,  depuis  quelques  années,  causé  de  grands  dégàls  aux  Vignes 
dont  il  attaque  les  feuilles  et  les  fruits  :  c'est  le  Pei-onospora  de 
la  Vigne.  Quand  il  se  développe  dans  les  feuilles,  il  les  brûle, 
les  dessèche  et  les  fait  tomber,  ne  laissant  sur  les  ceps  que  les 
grappes  qui  ne  peuvent  mûrir.  On  donne  à  la  maladie  qu'il 
cause  ainsi  le  nom  de  Mildiou.  Quand  il  attaque  directement  les 
grains,  il  y  produit  une  tache  d'un  brun  livide  où  la  chair  s'al- 
tère; de  là  la  désorganisation  gagne  de  proche  en  proche  et 
envahit  le  grain  entier  qui  ne  tarde  pas  à  se  détacher.  On  a 
donné  à  ce  Mildiou  des  grains  le  nom  de  Ilot  brun. 

Le  Peronospora  de  la  Vigne  a  causé  dans  les  vignobles  de 
France  des  pertes  énormes.  On  ne  savait  comment  en  arrêter 
les  ravages;  la  fleur  de  soufre,  si  efllcace  pour  détruire  V Oïdium, 
la  chaux,  le  sulfate  de  fer  recommandé  contre  la  maladie  de 
l'anthracnose,  rien  ne  produisaitd'elfet  marqué  contre  le  Mildiou, 
quand  une  observation  faite  en  Bourgogne  par  des  vignerons 
vint  mettre  sur  la  voie  de  la  découverte  d'un  remède  salutaire. 
On  remarqua  aux  environs  de  Beaune  que  là  où  on  s'était  servie 
pour  soutenir  les  Vignes  d'échalas  récemment  trempés  dans  une 
solution  de  sulfate  de  cuivre  en  vue  de  les  préserver  de  la 
pourriture,  les  feuilles  étaient  restées  en  partie  vertes  et 
étaient  beaucoup  moins  altérées  par  la  maladie  que  celles  des 
Vignes  du  même  cépage  qui,  dans  le  reste  du  champ,  étaient 
liées  à  de  vieux  échalas. 

D'autre  part,    dans   le  Médoc,    où  l'on  a   depuis  longtemps 


508  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

l'habitude  d'asperger  les  Vignes  qui  bordent  les  routes  avec  un 
liquide  contenant  nn  mélange  de  chaux  et  de  sulfate  de  cuivre 
pour  écarter  les  maraudeurs,  on  fut  frappé  de  la  diiïérence 
marquée  qui  apparaissait  entre  les  Vignes  du  milieu  des  pièces 
et  celles  du  bord;  quand  les  premières  étaient  entièrement 
dépouillées  de  leurs  feuilles  par  la  maladie,  celles  du  bord 
avaient  conservé  leur  feuillage  éclaboussé  de  taches  bleuâtres; 
elles  avaient  été  relativement  préservées  contre  le  Mildiou. 

L'attention  éveillée  ainsi  sur  l'action  des  matières  cuivreuses, 
on  fit  des  expériences  nombreuses,  répétées,  qui  établirent  qu'en 
réalité  le  sulfate  de  cuivre,  et  aussi  les  produits  de  la  décompo- 
sition de  ce  sel  soit  par  la  chaux,  soit  par  l'ammoniaque,  four- 
nissent des  moyens  efficaces  d'arrêter  le  développement  du 
Peronospora  de  la  Vigne. 

En  constatant,  l'an  dernier,  dans  le  Médoc,  les  bons  effets  du 
traitement  des  Vignes  par  le  mélange  de  chaux  et  de  sulfate  de 
cuivre  que  l'on  désigne  sous  le  nom  de  bouillie  bordelaise,  j'ai, 
dans  le  Kapport  que  j'adressai  alors  au  Ministre  de  l'Agriculture 
à  ce  sujet,  exprimé  l'espoir  que  ce  remède  pourrait  être  utile- 
ment employé  pour  combattre  des  maladies  para'-ilaires  autres 
que  le  Mildiou  et  en  particulier  la  maladie  des  Tomates  et  celle 
de  la  Pomme  de  terre,  qui  sont  produites  l'une  et  l'autre  par 
une  sorte  de  Peronospora. 

Les  essais  faits  dans  celte  voie  paraissent  avoir  eu  un  plein 
succès,  mais  j'attendrai  pour  iei  communiquer  à  la  Société  que 
les  résultats  des  expériences  faites  sur  la  Pomme  de  terre  soient 
complets  et  définitifs.  Aujourd'hui  je  suis  heureux  d'annoncer 
que  ce  n'est  pas  seulement  sur  des  Peronospora  que  l'action  du 
cuivre  se  montre  efficace,  mais  encore  sur  un  Champignon  de 
nature  fort  différente,  le  Fusispoinum  pyrinum,  le  parasite  des 
Poires  tavelées. 

Un  viticulteur  de  grand  mérite,  M.  Ricaud,  Président  de  la 
Société  vigneronne  de  Beaune,  possède  dans  cette  ville  un  clos 
de  vigne  admirablement  tenu  et  qui  est  de  toute  part  entouré  de 
murs  couverts  d'espaliers.  Il  y  cultive  beaucoup  de  Poiriers  au 
nombre  desquels  sont  des  Doyennés  d'hiver  qui  tous  sont  gra- 
vement   ravagés   par    la   tavelure    depuis    plusieurs    années. 


UN  REMÈDE  CONTRE  LA  TAVELURE  DES  POIRES.       309 

M.  Ricaud,  qui  a  fait  dans  son  clos  des  expériences  fort  intéres- 
santes sur  les  remèdes  contre  le  Mildiou,  ne  s'est  pas  borné  à 
traiter  ses  Vignes,  il  a  aussi  essayé  les  effets  de  la  bouillie  bor- 
delaise sur  ses  Doyennés  d'hiver  tavelés  et  il  a  obtenu  un  succès 
complet.  J'ai  vu  les  trois  Poiriers  qu'il  a  traités,  non  seulement 
couverts  d'un  feuillage  en  pleine  végétation  et  du  plus  beau  vert, 
mais  encore  portant  des  fruits  lisses,  gonflés  et  parfaitement 
sains,  tandis  que  les  arbres  non  traités  semblaient  moins  vigou- 
reux et  ne  portaient,  comme  les  années  précédentes,  que  des 
Poires  malvenantes  et  crevassées.  L'effet  du  traitement  fait 
dans  de  telles  conditions  m'a  paru  absolument  certain.  J'espère 
qu'au  printemps  prochain  beaucoup  de  nos  confrères  en  feront 
l'essai  et  qu'ils  viendront  dans  un  an  se  porter  garants  de  l'effi- 
cacité du  remède. 

Voici  exactement  le  mélange  qu'a  employé  M.  Ricaud  pom-  le 
traitement  de  ses  Poiriers.  lia  fait  dissoudre  un  kilogramme  de 
sulfate  de  cuivre  dans  douze  litres  d'eau;  puis  il  y  a  ajouté  un 
lait  de  chaux  contenant  deux  kilogrammes  de  chaux  dans  quatre 
litres  d'eau.  On  obtient  ainsi  un  liquide  trouble,  d'une  couleur 
bleuâtre,  un  peu  épais  et  qui  contient  les  produits  de  la  décom- 
position du  sulfate  de  cuivre  par  la  chaux.  Cette  sorte  de  bouillie 
très  claire  peut  être  répandue  très  simplement  en  petites  gouttes 
à  l'aide  d'un  mince  balai  de  bruyère,  comme  on  a  fait  l'an  der- 
nier dans  le  Médoc.  Depuis  on  a  imaginé  de  nombreux  appareils 
à  l'aide  desquels  on  peut  répartir  d'une  façon  plus  parfaite  ce 
liquide  trouble  et  épais  que  l'on  désigne  sous  le  nom  de  bouillie 
bordelaise.  L'instrument  employé  par  M.  Ricaud  était  la  pompe- 
seringue  Raveneau.  En  outre,  au  mélange  de  chaux  et  de  sulfate 
de  cuivre,  qui  me  paraît  être  la  matière  essentiellement  efficace, 
il  ajoutait  un  demi-litre  de  jus  de  tabac.  Le  traitement  a  été 
opéré  le  31  mars,  (le  point  me  paraît  avoir  une  importance 
particulière  et  j'y  dois  insister,  car,  pour  les  Vignes,  les  traite- 
ments faits  de  bonne  heure  ont  seuls  donné  des  résultats  pleine- 
ment satisfaisants. 

Quand  on  mélange  à  une  solution  de  sulfate  de  cuivre  de  la 
chaux,  comme  on  le  fait  dans  la  préparation  de  la  bouillie  bor- 
delaise, on  décompose  le  sulfate  de  cuivre  et  on  obtient,  avec 


old  NOTKS   Ki;    MÉMUIHHS. 

du  sulfate  de  chaux  ou  plâtre  qui  paraît  sans  action,  de  l'oxyde 
de  cuivre  hydraté  qui  est  fort  peu  soluble  et  ne  risque  pas  d'être 
entraîné  par  les  pluies  de  la  surface  des  feuilles  sur  lesquelles 
il  a  été  déposé  à  l'état  d'extrême  division.  La  très  faible  quantité 
d'oxyde  ou  peut-être  de  carbonate  de  cuivre  qui  se  dissout  dans 
l'eau  de  la  plui<!  ou  de  la  rosée  qui  mouille  la  feuille  suffit 
pour  empêcher  que  les  spores  du  Peronoftpo>a  y  puissent  ger- 
mer et  par  suite  qu'elles  propagent  la  maladie  du  Mildiou. 

Le  traitement  à  la  bouillie  bordelaise,  le  seul  tenté  pour 
combattre  la  tavelure,  n'est  pas  le  seul  qui  ait  réussi  à  arrê- 
ter la  propagation  du  Mildiou  sur  les  Vignes. 

Le  liquide  trouble  et  un  peu  piîteux  qui  constitue  la  bouillie 
bordelaise  nest  pas  aussi  facile  à  répandre  qu'un  liquide  clair  et 
sans  dépôt  comme  sont  la  simple  dissolution  de  sulfate  de  cuivre 
et  l'eau  céleste,  qui  ont  été  également  employées  avec  succès 
au  traitement  des  Vignes  où  le  Mildiou  apparaît. 

Pour  le  traitement  par  le  sulfate  de  cuivre  seul  on  a  employé 
des  doses  diverses  :  la  proportion  de  .1  à  400  grammes  par  hec- 
tolitre d'eau  a  donné  de  bons  résultats. 

Pour  éviter  (]ue  la  pluie  n'entraîne  de  la  surface  des  feuilles 
le  sulfate  de  cuivre  (|ui  est  un  sel  soluble,  M.  Audoyneau,  pro- 
fesseur à  l'école  d'Agriculture  de  Montpellier,  a  proposé  d'ajou- 
ter à  la  solution,  avant  de  l'employer,  de  l'ammoniaque  qui 
décompose  le  sulfate,  en  précipite  d'abord  l'oxyde  de  cuivre, 
puis  le  dissout  en  produisant  une  belle  li(iueur  bleue  que 
les  pharmaciens  désignent  sous  le  nom  d'eau  céleste.  Elle  est 
absolument  limpide  et  peut  être  employée  avec  n'importe  quel 
pulvérisateur.  (Juand,  à  l'air,  l'ammoniaque  s'évapore,  l'oxyde  dé 
cuivre  se  dépose  sur  la  feuille  et  y  adhère  au  moins  aussi  forte- 
ment ({ue  dans  le  traitement  [)ar  la  bouillie  bordelaise. 

On  a  obtenu  de  très  bons  résultats  de  l'emploi  de  l'eau  céleste 
pour  les  Vignes  dans  le  Bordelais  aussi  bien  que  dans  le  Beaujo- 
lais oîi  j'ai  vu,  près  de  Romanéche,  une  Vigne  fort  bien  pré- 
servée ainsi,  dans  une  contrée  qui  avait  été  fortement  atteinte 
par  le  Mildiou. 

Je  pense  que  l'on  pourra  employer  avec  autant  de  succès  l'eau 
céleste  que  la  bouillie  bordelaise  pour  le  traitement  de  la  tave- 


TKAVALV    111:    C(JMlïÉ    DK    FLOHICILTUHK,    KX    IS8o.  oH 

lure  des  Poires.  L'avantage  qu'aurait  l'eau  céleste  serait  de  pou- 
voir être  répandue  d'une  façon  parfaitement  régulière  sans  ap- 
pareil particulier,  à  l'aide  d'une  simple  seringue  en  cuivre.  Je 
veux  cependant  répéter  en  terminant  que  le  seul  traitement 
dont  j'aie  constate  les  excellents  résultats  sur  les  Poiriers,  le  seul, 
je  crois,  qui  ait  été  jusqu'ici  tenté  avec  succès  contre  la  tave- 
lure, a  été  fait  avec  le  mélange  dont  j'ui  donné  exactement  la 
composition  d'après  la  note  que  m'a  remise  M.  Ricaud. 


RAPPORTS 


Compte  rendu  des  travaux  du  Comité  de  Floricultuke, 

PENDANT   l'année    1885  (I  j, 

par  M.  Dei.aville  (Ch.i. 

Messieurs, 

Comme  je  pense  qu'il  est  encore  de  mon  devoir  de  vous 
rendre  compte  des  travaux  du  Comité  de  Floriculture  pour 
l'année  1885,  et  de  ne  pas  laisser  à  mon  successeur  une  lâche 
qui  ne  lui  incombe  pas,  j'ai  l'honneur  de  vous  soumettre  le 
relevé  de  ce  qui  s'est  fait  en  1885  dans  le  sein  de  ce  Comité. 

Comme  les  années  précédentes,  les  apports  ont  été  très  nom- 
breux et  variés. 

Tous  les  travaux  du  Comité  ont  été  signalés, comme  toujours, 
dans  les  procès-verbaux  des  séances  de  la  Société.  On  a  eu  tou- 
jours soin  de  joindre  à  l'indication  des  objets  présentés  les  ren- 
seignements contenus  dans  lesnotesdes  présentateurs,  ce  qui  en 
a  d'abord  augmenté  l'intérêt,  et,  en  second  lieu,  a  pu  souvent 
être  profitable  aux  lecteurs  de  notre  Journal. 

Comme  l'année  dernière,  les  Orchidées  nous  sont  venues  en 
abondance;  il  semble  qu'enfin  cette  belle  famille  de  végétaux 
s'implante  chez  nous,  et  cela,  gràceà  la  persévérance  de  quelques 
horticulteurs  distingués  et  d'amateurs  de  bon  goût. 

(1)  Déposé  le  9  septembre  1886. 


5 12  RAPPORT 

Les  présentations  de  plantes  d'ornement  ont  été  faites  par 
55  membres  de  la  Société.  Il  a  été  accordé,  pendant  l'année, 
27  primes  de  première  classe,  33  de  deuxième  classe,  et  35  de 
troisième  classe.  Je  crois  devoir  donner  les  noms  des  présenta- 
teurs qui  ont  ainsi  pourvu  notre  Comité,  avec  l'indication  des 
plantes  qu'ils  ont  déposées  sur  le  bureau. 

M.  Alexandre  (Louis)^  jardinier  de  M.  Cuvellier,  au  pavé  de 
Sceaux,  6,  à  Bourg-la-Reine,  nous  a  présenté  des  fleurs  coupées 
de  trois  variétés  de  Bégonias  lubéreux  doubles,  de  semis. 

M.  André  (ÉdouarJi,  rue  Chaptal,  30,  à  Paris,  un  pied  fleuri 
de  Crmum  et  un  pied  fleuri  iVEupatoriutn  grandi/îonim, 

M.  Bach,  jardinier  chez  M.  de  Rothschild,  une  corbeille  de 
douze  Deutzia  gracilis. 

M.  Bleu,  avenue  d'Italie,  48,  à  Paris,  Secrétaire-général  de  la 
Société,  a  présenté  une  nombreuse  série  d'Orchidées  fleuries, 
ainsi  qu'un  Caféier  chargé  de  fruits.  Ces  Orchidées  sont  les  sui- 
vantes: les  Cattleya  Schilleriana ,  C.  Amalinna,  C.  aurea  et  C. 
Adandix,  un  Odortloglossum  Alexandrx  et  sa  variété  maculaturriy 
0,  hybride,  0.  gloriosum^  des  Pkalœnopsis Schi Ueriana  et  violacea, 
un  E pidendrum  nocturnum,  un  Dendrohium  crassinode,  un  Bur- 
lingtonia  fragrans,  un  Stanhopea  oculata  fJndleyana,  en  outre 
un  Caladium  hybride. 

M,  Carnelle,  horticulteur  à  Jouy-le-Comte,  nous  a  montré 
cinq  Pelnrgonium  de  semis  à  flt;urs  doubles. 

M.  Chantrier,  jardinier  au  château  Caradoc,  à  Bayonne  (Basses- 
Pyrénées),  a  envoyé  des  rameaux  des  Acacia  ciiliriformis, 
Inngifolia  et  dealbata;  trois  Coleus  nouveaux  auxquels  il  donne 
les  noms  de  Berthe  Chantrier,  Perle  fine,  et  Peau  indienne. 

M.  Cholet,  amateur,  à  Dammartin  (Seine-et-Marne),  deux 
Bégonia  Rex  nouveaux,   de  semis. 

M.  Crépeaux,  horticulteur,  rue  Lacordaire,  à  Grenelle,  des 
fleurs  de  Camellias  provenant  de  pieds  fleuris  à  l'air  libre,  qui 
sont  plantés  dans  un  jardin,  le  long  d'un  mur,  au  nord,  ainsi 
qu'un  Caragnna  sanguinea. 

M.  Dallé,  horticulteur,  rue  de  Javel,  168,  à  Paris,  trois 
Aroïdées,  ^^avoir  :  Y Alocasia  Putzeyana,V A.  Vnn  Hniiltei,  et  un 
troisième  qui  paraît  être  nouveau,  à  grandes  feuilles  sagittées, 


SLR   LES   TRAVAUX   DU   COMITE   Dli   FLORICULTURE,    E.\    1885.     ol3 

un  Calamus  Lindeni^  un  Cocos  insignis  du  Brésil,  un  Tillandsia 
Pastuchoffiana,  un  Cattleya  Aclandix,'\n  Hsemanfkus  Kalbreyeri, 
un  Gymnogramme  schizophyllum,  un  Saccolabium  illustre  Re- 
gnieri. 

M.  Delaville  (Léon),  marchand  grainier,  quai  de  la  Mégis- 
serie, 2,  à  Paris,  un  Beschornena  multiflora,  grande  Amaryllidée, 
un  Chionanthus  v'irginica^  des  fleurs  d'une  Jacinthe  qu'il  nomme 
Blanche  hàlive  de  Fontainebleau,  deux  plantes  fleuries  du  Me- 
li'a  floribunda,  quatre  plantes  fleuries  du  C hxnoUoma  kispidnm, 
un  Olearia  Haastii,  des  rameaux  du  Liatris  pyonostachya,  des 
fleurs  du  Monlbi'etia  crocosmixflora,  quatre  plantes  du  Lobelia 
iyphiidica. 

M.  Deschamps  (Eugène),  amateur,  à  Boulogne  (Seine),  deux 
gros  bouquets  entièrement  composés  de  fleurs  cultivées  en 
pleine  terre  etàTair  libre,  saison  d'hiver,  sdivoiv  :  Jasminum  nu- 
diflorum,  Calycanthe,  Chèvrefeuille^  Rose  de  Noël,  Anémone^ 
Hepalica  triloba,  Crocus,  Garrya  elliptica,  Laurier-Tin.  Cette 
présentation  est  faite  pour  prouver  que,  sans  serre  et  en  hiver, 
on  peut  avoir  des  fleurs  pour  l'ornementation  des  apparte- 
ments. L'autre  bouquet  était  composé  de  Camellias,  Rhodora 
canadensis,  Andromède,  Magnolia  Yulan,  Ribes  sanguineum 
et  Violettes.  M.  Deschamps  a  aussi  présenté  un  Lilas  de  Perse 
à  fleurs  bleu  et  violet,  des  fleurs  du  Rosa  microphylla^  de  Lirio- 
dendron  tulipifera,  un  bouquet  de  Rose  Noisette  Desprez,  un 
Bégonia  luclda^  une  fleur  de  Justicia  ôvata,  un  fort  bouquet  de 
Chrysanthèmes  à  grandes  fleurs  très  variées. 

M.  Dugourd,  jardinier  chez  M.  le  comte  de  Circourt,  à  Fon- 
tainebleau, une  série  nombreuse  de  fleurs  coupées  et  de  plantes 
d'Helleborus  de  semis. 

M.  Dutitre ,  propriétaire  à  Montfort-l'Amaury ,  des  fruits 
ouverts  d'une  Pivoine  à  fleurs  simples,  pour  en  savoir  le  nom. 
Cette  plante  est  le  Pseonia  corallina. 

M.  Duval  (Léon),  rue  de  l'Ermitage,  à  Versailles,  les  Cypri. 
pedium  Laivrenceanum,  purpuratum,  Sedeni,  Spicerianum,  les 
Cattleya  Harrissoniana  ei  marginata,  un  Lselia  Per7'inii  el  un 
L.  Pinelif  un  Oncidium  Forbesii  et  un  0.  Krameri;  un  Odon- 
toglossum  Alexandrse ;  wn  Zygopetalum  Gauthieri;  vn  Masdevallia 

37 


MA  RAPPORT 

Davisi,  un  M.  tovat^ensis;  un  Lycasle  Sklnueri;  un  HouUetia 
Brocidehurstiann ;  des  C>/clamen  //osiruni  en  variétés  dites 
annéliorées  ;  une  autre  nombreuse  série  d'Orchidées,  savoir: 
Odontogrlossum  Alexaiidrœ  de  diverses  provenances,  0.  Pesca- 
iorei,  0.  Rossi  majus  ^  0.  Cervantesii  var.  Vembreanum, 
0.  gloHosum,  0.  Roezli  album  ;  Oncidiam  Cavendisliianum;  Mil- 
tonia  cuneata  ;  Masdevallia  Harryann,  M .  ignea,  M.  aiwantiaca ; 
M.  Shuttl&nvorthu;  deux  Z)/gnpetalum;  [iïi  Cwlogyne  cristato: 
trois  Lycasle  Skiniieri  ;  dix  Phajus  grandifolius ;  les  Cypri- 
pedium  Law7'enceanum,  villosum,  du  Monlmein,  purpuratum, 
un  C.  superciliare,  hybride  des  C.  barba f uni  et  mperbum,  l'un 
des  plus  beaux  du  .irenre  ;  une  série  de  Cyprlpedium  de  l'île 
de  Borni'o  dont  toutes  les  plantes  offrent  une  différence  entre 
elles;  en  outre,  plusieurs  Cyclamen  persicum. 

M.  Duval,  du  Muséum,  au  nom  de  M.  Max.  Cornu,  une 
branche  fleurie  du  Cedrela  sinensis, 

M.  Bergman,  jardinier-chef  chez  iM.  de  Rothschild,  au 
château  de  Ferrières-en-Brie  (Seine-et-Marne),  une  plante 
fleurie  du  Vanda  Sanderiana. 

M.  Fauvel,  jardinier  chez  M.  Picot,  à  Taverny,  un  Caltleya 
ôo^o/ensî's  fleuri,  plante  que  M.  Picot  a  reçue  du  Brésil,  en  1881, 
très  belle  variété  qui  fleurit  en  hiver;  un  Cypripediu?n  insigne, 
espèce  bien  connue,  du  Népaul,  qui  peut  être  cultivée  en  oran- 
gerie; un  Zygopelalum  présenté  sous  le  nom  de  /.  Picoli, 
plante  introduite  par  M.  Jules  Picot.  Le  Comité  de  Floriculture 
ne  trouve  pas  de  différence  caractéristique  qui  le  distingue  du 
Z.  Machayi;  une  inflorescence  d'un  P/injus,  qu'il  présente 
comme  étant  le  P.  Blumei  Lindl.,  espèce  de  Java,  que  le  Comité 
regarde  comme  étant  le  P.  gi-andifolius;  une  belle  inflores- 
cence du  Criniwi  amabile.  M.  Jolibois  fait  observer  que  cette 
Amaryllidée  est  délaissée  par  les  amateurs  depuis  quelques 
années;  un  Zygopetalum  crinitum;  un  Saccolahium  giganteum  ; 
plusieurs  variétés  du  Caltleya  Triansei  var.  et  une  petite 
plante  reçue  du  Brésil  en  1881,  qui  est  présentée  sans  nom, 
mais  que  plusieurs  membres  du  Comité  ont  reconnue  comme 
étant  le  Bifrenaria  aitrantiaca  Lindl.,  espèce  qui  croît  naturel- 
lement au  Brésil  et  dans  la  Guyane  anglaise;  un  Angrecum  ses* 


SUR   LKS   TRAVAUX    bV    COMITK    DK    l'UGRlCUr/fURK,    KX    l<S8o.     olo 

quipedak  ;  un  Cattleya  labial  a  Percivaliana,  un  C.  crhlatu; 
un  Vanda  densiflora  :  un  E/ndcndrum  spec.  ;  un  Orri'dhocephalu% 
grandi foli us;  un  Ada  auranllaca  ;  un  Pilumna  fvagvans ;  un 
Odontoglossum  Roezli album,  un  ^.  /?os5f'  majas:  enfin,  un  grand 
nombre  d'autres  espèces  et  variétés  d'Orchidées  dont  l'indica- 
tion détaillée  a  été  donnée  dans  les  procès-verbaux  des  séances 
pour  lesquelles  la  présentation  en  a  été  faite.  Enfin  la  longue 
série  des  présentations  dues  à  M.  Fauvel  comprend  encore 
YAntliuiium  JJeckardi,  une  Broméliacée  qui  n'est  autre  qu'un 
Pourretia  reçu  du  Brésil  en  1882,  et  deux  autres  Broméliacées 
indéterminées,  une  belle  Fougère  brésilienne  indéterminée  et 
étiquetée  Asplenium  species,  et  finalement  des  fleurs  d'Œil- 
lets  appartenant  à  quarante  trois  variétés,  dont  trente  et  une 
ont  été  obtenues  de  semis. 

M.  Forgeot,  marchand  grainier,  quai  de  la  Mégisseiie,  divers 
Narcisses  fleuris. 

M.  Gagné,  amateur,  à  Port-Marly,  des  fleurs  d'un  Dahlia  de 
semis  qu'il  nomme  Marquise  de  Palavicini. 

M.  Godefroy-Lebeuf,  horticulteur,  route  de  Sannois,  à  Ar- 
genteuil,  une  nombreuse  série  d'Orchidées  qui  sont  les  suivantes: 
Phalxnopsis  Sckilleriana,  P.  Stuarliona]  Vanda  Parishi,  Mariot- 
iiana;  VAerides  Emerici;  le  Dendrobium  Bei-keleyi;  le  T'nrïx- 
sper'hum  Berkeley/;  les  Cypripedium  vilb  sum  aureum,  C. Boxait 
ordinaire  et  sa  variété  superbum,  C.  vexillarimn,  C.  barbatum 
et  Fayrieanum.  C.  Dauthitri  ei  Hari-isianum ;  VAerides  Houl'eti; 
]e  Lx'ia  Hnnabarina ;  puis  d'autres  plantes  en  fleurs  coupées, 
qui  sont  VAlocasia  Sanderiana,  le  Boronia  megasHgnia,  un  Fri- 
tillaria  ruthenica,  et  V Aubrietia  Leitchlinii. 

M.  Fichot  (Ch.),  jardinier-chef  au  château  de  Breteuil  (Seine- 
et-Oise),  des  fleurs  de  Bégonias  tubéreux  du  type  erecta,  obtenus 
de  semis. 

M.  Cas  (Vincent),  horticulteur,  rue  Eugène-Delacroix,  à 
Passy,  un  Pryniium  panaché,  et  un  Camstruniebarneum. 

M.  Hochard,  horticulteur  à  Pierrefitte  (Seine  ,  une  série  de 
fleurs  d'OËillets  fantaisie  et  flamands. 

M.  Jacqueau  (E.),  marchand  grainier,  rue  Saint-Martin,  2,  à 
Paris,  un  (Billet  Malmaison  à  fleurs  rose  vif. 


5ir»  RAPrORT 

M.  Jacques  Vigneron,  horticulteur-rosiérisle  à  Orléans,  trois 
variétés  de  Roses  obtenues  par  lui,  dont  l'une  se  nomme  Mé- 
lanie  Vigneron, 

M.  Jolibois,  jardinier-chef  au  Luxembourg,  à  Paris,  un  Bill- 
bergid  liakeri,  des  tiges  fleuries  de  V Angreciiin  sesquipedale,  un 
Cattleya  labiala  Pajrivaliana, une  variété  du  Callleya  Trianxi, 
un  Cœlogyne  cristata,  un  Zygopctalum  crinitiim,  un  Vandaden- 
slflora,  un  Epidendrum  species,  un  Ornifhocep/ialus  grandifolhis, 
un  Cypripedirnn  hybride,  un  C.  IJarn'sianum  et  un  Karatas 
Legrelhe. 

M.  Landry,  horticulteur,  rue  do  la  Glacière,  92,  à  Paris,  une 
forte  toufTe  d'Aspidistrn  portant  dos  fruits  très  bien  développés. 

M.  Launay  (Ch.j,  horticulteur  à  Sceaux  (Seine),  une  série  de 
cinquante  variétés  de  Primula  Auricula. 

M,  Lesueur  (Victor),  jardinier  chez  M'"^  la  baronne  de  Roth- 
schild, à  Boulogne  (Seine),  deux  grandes  corbeilles  de  Cœlogyne 
cristata,  un  Dendrubium  nobile  et  sa  variété  majus,  un  Groton 
obtenu  de  semis  auquel  il  donne  le  nom  de  George  Lesueur,  un 
Phajus  grandifoUus,  un  lileda  Tanhei'vllliœ,  une  forte  plante  de 
Medinillu  magnifica. 

M.  Lequin,  horticulteur  à  Glamart  (Seine),  des  ileAirs  de 
Glaïeuls  rustiques  de  semis,  des  fleurs  d'un  Bégonia  nommé  par 
lui  elegantissima  compacta,  des  fleurs  du  Bégonia  Rosamonde, 
fleurs  remarquablement  doubles  et  amples,  semis,  et  autres 
fleurs  doubles  de  Bégonias  tubércux. 

M.  Leuret  (Louisi,  Route  d'Orléans,  37,  à  Arcueil,  une  variété 
de  Bégonia  Rex  obtenue  par  lui  et  un  pied  fleuri  do  sa  Calcéo- 
laire  à  grandes  fleurs  jaunes,  Souvenir  d' Arcueil. 

M.  Levèque  et  fils,  à  Ivry  (Seine),  vingt-cinq  potées  d'Œillets 
remontants  parmi  lesquels  se  trouve  une  Mignardise  remon- 
tante. 

M.  Loison,  horticulteur,  rue  du  Midi,  à  Vincennes  (Seine),  une 
Orchidée  fleurie  qu'il  nomme  Calanthe  fricolor, 

M.  More!  el  fils,  des  fleurs  d'une  Glématile  dite  François  M orel. 

M.  Morin  (Louis),  jardinier  chez  M.  Worth,  à  Suresnes,  cinq 
Oncidiuni  tifjrinum,  un  Lablia  autumnalis,  un  Odonloglossum 
Jnsleoyi  et  un  0.  crispum. 


SUR    LES   TRAVAUX    DU    l'JOMlTI-:    liK    FLORICULTUHK.  ol7 

M.  Mézard  fils,  fleuriste,  rue  du  Four,  à  Paris,  dr-s  fleurs  'd"ua 
Dahlia  de  semis  qu'il  nomme  Marquise  de  PalavicAni. 

M.  Nilsson  (0,),  horticulteur-fleuriste^  rue  Auber,  à  Paris,  un 
Oncidiwn  tigrinum,  un  Cattleya  Davisiana  aurea,  et  un  C.  la- 
hiala. 

M.  Parisot  (E.),  rue  de  Babylone,  36,  à  Paris,  une  boîte  de 
fleurs  de  Gloxinias^  semis  très  variés. 

M.  Millet,  horticulteur  à  Bourg-la-Reine  (Seine),  dix  bouquets 
de  Violettes  appartenant  à  tout  autant  de  Variétés. 

M.  Paillet,  horticulteur  à  Châtenay  (Seine),  de  nombreuses 
séries  de  fleurs  de  Dahlias,  simples  et  doubles,  et  des  Dahlias 
Lilliput. 

M.  Robert  (Alexandre),  rue  des  Pages,  au  Vésinet,  un  lot  nom- 
breux de  Cyclamen  ptrsicum  très  remarquables-,  trois  cadres  de 
fleurs  coupées  de  Bégonias  tubéreux,  à  fleurs  jaunes^  de  va- 
riétés nouvelles,  semis  de  l'année. 

M.  Rigault,  jardinier  chez  M.  Bertrand,  à  la  Queue-en-Brie, 
quatre  Orchidées  fleuries,  un  Cypripedium  aelligerum,  un  Odon- 
toglossum  Alexandrœ^  un  0.  Pe&catorei  et  un  0.  Roszli,  plus  une 
inflorescence  à' Anthurium  Andreanum. 

M.  Régnier,  horticulteur,  avenue  Marigny,  44,  à  Fontenay- 
sous-Bo.is,  un  Phalsenopsis  Esmeralda,  des  fleurs  coupées 
d'OEillets  flamands  et  fantaisie. 

M.  Robert  Lavallée,  à  Segrez  (Seine-et-Oise),  une  branche 
fleurie  d'Bamamelis  japonica. 

M.  Savoye  fils,  horticulteur,  chemin  d'Asnières,  44,  à  Bois-Co- 
lombes, une  plante  fleurie  du  Pitcairnia  corallina,  une  inflo- 
rescence d'Œcfimea  distichantha,  un  Herrania  palmata,  un 
Lapageria  rosea,  belle  Liliacée  grimpante,  un  L.  alha,  un  Ca- 
suarina  de  Sumatra,  un  Plumbago  cœrulea. 

M.  Schwartz,  jardinier  chez  M.Lamorlet,àBagneux,  xxnPelar- 
gonium  inquinans  à  feuilles  panachées  et  à  fleurs  doubles,  de 
semis. 

M.  Tabar  père,  horticulteur  à  Sarcelles  (Seine-et-Oise),  60  va- 
riétés de  Pétunias  à  fleurs  simples  et  à  fleurs  doubles,  ainsi  que 
des  fleurs  de  six  Pelargonium  zonale  striés. 

M.  Terrier,  jardinier  chez  M.  Fournier,  rue  Saint-James,  28, 


ois  RAPPORTS. 

à  Neuilly  (Seine',  les  Pkahenopsis  Sluniiiana,  P.  Aniabilis, 
P.  Scliilleriana,  P.  Sandeviana.P.  Luddemanniana;  les  Oncidiu.n 
sarcodes,  Orchidée  du  Brésil  et  du  Pérou,  0.  c/'ispum,  0.  Caven- 
dis /li a num,  es^i' ce  spontanée  au  Guatemala  et  au  Mexique;  un 
Dendrobiwn  d'introduction  récente^  un  D.  >rassinode,  le 
D.  thijrsifloritm  et  sa  variété  i^oseum,  D.  Davisionum,  D.  Patishi, 
D.  ihucropIniUum^  D.  Pcusnniiv,  D.  Wardianum,  D.  dcnsiflo- 
rwn  et  D.Giliherl'c;  un  Anguloa  Cloiresii;  un  Angrecum  c'itra- 
tiim;  les  Cypriprdhan  villosiim,  C.  fMirrenceanum,  C.  Spice- 
rianum,  C.  //(lynaldianian;  trois  Caltleya  Mossi.e,  un  C.  gutlata 
et  un  C.  superba;  un  Pesralorea;  un  Ti  idiopilia  co:cinea  et  un 
y.  suavis  alhd;  V  '  crides  Fieldengii  et  V Ae.  Lohhii :  un  Cypi'ipedùnn 
Latcrcnceanum  de  Tile  de  Bornéo;  les  Odiutloglussum  gloriositm, 
0.  hai^t'dabium  et  0.  grande;  un  Saccolabium  ampuUaceum ;  un 
Masdrval/in  Cliimcera  vera;  un  Acineta  Humbuldtii;  un  Slanhopea 
tigrina  et  sa  variété  siiperbu;  un  Vanda  hiculor;  deux  Zygope- 
lalinn    Machagi;    enfin,   outre    ces    Orchidées,    un    Frnuciscea. 

M.  Thibaut,  horticulteur,  rue  de  Houdan,  à  Sceaux  (Seine), 
un  Bégonia  socofrana, 

M.  Tréfoux  (Emile),  horticulteur,  jardinier-paysagiste,  à 
Auxerre  (Yonne),  des  lleurs  de  seize  variétés  de  Glaïeuls  rus- 
tiques de  semis, 

iM.  Truiïaut  (Albert),  horticulteur,  rue  des  Chantiers,  à  Ver- 
sailles, neuf  plantes  (ÏOdontoglossum  en  variétés  et  des  fleurs  de 
Cyclarni'H  persicum. 

La  miiison  Vilmorin -Andrieux,  marcbands-grainiers,  quai  de  la 
Mégisserie,  à  Paris,  une  c»lleclion  de  Cinéraires  hybrides  à 
grandes  fleurs,  une  collection  de  Mallhiola  nnnua,  des  Delpki- 
nium  Ajacis  niinvs,  des  Antirrhinum  majus  nanum,  des  Peiunia 
supcrhùsima  hy/unda,  deux  Jtnpafiens  Sullani,  une  forte  potée 
d'Œillels  de  Chine  [Dianlkm  sinensis  flore  pleno),  des  fleurs 
de  Pétunias  simples  et  doubles,  une  collection  de  43  varié- 
tés de  Reine-Marguerite,  et  une  collection  de  Zinnias,  fleurs 
coupées. 

Le  Fleuriste  de  la  Ville  de  Paris,  re|)résenté  par  M.  Bauer,  un 
Cyprlped/uni  hybride  du  nom  de  Barteti. 

M"*^"    Chrétien,    un  bouquet  de  fleurs    d'une    Violette    pré- 


KXPUSITKIN    DK    BuRDEAUX.  519 

sentée  sous  le  nom  de  A'iolette  russe  et  qui  est  connue  sous  le 
nom  de  Gzar. 

]\l'io  ]<^ortier  (Marie),  dame  patronnesse  de  la  Société,  une  série 
de  spécimens  arliliciels  de  plantes  spontanées  fleuries,  repro- 
duites avec  une  parfaite  fidélité  :  ces  fleurs  peuvent  servir  à 
faire  connaître  la  flore  locale  aux  élèves  des  maisons  d'instruc- 
tion. 

M"'*^  Emile,  dame  patronnesse  de  la  Société,  propriétaire  à 
Rayonne  (Basses-Pyrénées),  des  branches  fleuries  d'Acacia  deal- 
bata,  de  Bruyères  de  pleine  terre,  et  de  Laurier-Tin. 

31.  Isembert  (Alexandre),  un  beau  pied  fleuri  de  Dendrobium 
Dalhousianum,  plante  rapportée  de  la  Birmanie  par  M.  Isem- 
bert. Ses  fleurs  ont  un  parfum  délicieux. 

Tels  ont  été,  Messieurs,  les  très  nombreux  et  très  variés  apports 
faits  par  nos  collègues.  Presque  toujours  les  plantes  présentées 
ont  été  accompagnées  de  notes  explicatives,  ce  qui,  tout  en 
facilitant  les  travaux  du  Comité,  avait  aussi  l'avantage  de  fournir 
dcsj  renseignements  utiles  pour  les  procès-verbaux  des  séances 
de  notre  Société. 


COMPTES  RENDUS  D'EXPOSITIONS 


Compte  uenul  de  l'Exposition  de  Boudeaux  (I), 
par  M.  EuG.  Glady. 

La  Société  d'Horticulture  de  la  Gironde  avait  fixé  la  date  de 
son  Exposition  au  29  mai  pour  durer  jusqu'au  lojuin. 

La  saison  avait  été  bien  choisie  :  c'était  l'époque  de  la  plus 
belle  floraison  des  Roses;  aussi  a-t-ou  vu  ces  jolies  fleurs  bril- 
ler là  dans  leur  plus  vif  éclat. 

L'Exposition  a  eu  lieu  sur  une  partie  un  peu  ombragée  do  la 


(1)  Déposé  le  12  août  18X6, 


520  COMPTE   RENDU 

vaste  esplanade  des  Quinconces.  Elle  occupait  un  espace  de 
15,000  mètres  carrés,  et  de  nombreux  exposants,  amateurs,  jar- 
diniers, industriels  horticoles,  avaient  répondu  à  l'appel  de  la 
Société. 

Le  Jury  était  composé  de  délégués  de  diverses  Sociétés  d'Hor- 
liculture.  C'étaient  :  MM.  Hortolès,  professeur  d'Arboriculture  à 
Montpellier,  qui  a  été  acclamé  Président  du  Jury; 

Félix  Sahut,  Vice-Président  de  la  Société  d'Horticulture  de 
l'Hérault  ; 

Robinet,  professeur  d'Arboriculture  à  Toulouse; 

Bernaix  et  Pernet  père,  rosiéristes  à  Lyon  ; 

G.  Perdoux,  horticulteur  à  Bergerac  ; 

Couratin,  de  la  Société  d'Horticulture  d'Angoulème  ; 

Hermenot,  directeur  de  la  Compagnie  continentale  d'Horticul- 
ture d'Angers  ; 

Labrador,  jardinier  en  chef,  délégué  de  la  Société  d'Horticul- 
ture de  la  Dordogne  ; 

Marchand,  horticulteur  à  Poitiers  ; 

Jules  Menoreau,  horticulteur  à  Nantes  ; 

P.  Lefèvre,  délégué  de  La  Rochelle  ; 

Docteur  Peujade,  à  Caylus  (Tarn-et  Garonne)  ; 

Vassillière,  professeur  d'Agriculture  de  la  Gironde  ; 

Eug.  Glady,  de  Bordeaux,  délégué  de  la  Société  nationale 
d'Horticulture  de  France,  résidant  aujourd'hui  sur  sa  propriété 
de  l'Agenais. 

H  y  avait  en  outre  quatre  membres  du  Jury  de  Bordeaux,  com- 
pétents pour  juger  les  produits  industriels:  MM.  Beliy,  Ch.  Des- 
combes, Gineste,  Souriau. 

Trois  membres  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France 
avaient  été  chargés  par  cette  Société  de  distribuer  des  ré- 
compenses particulières  pour  quelques  lots  d'un  mérite  excep- 
tionnel. Ces  trois  membres  étaient  MM.  le  comte  de  Lavergne, 
membre  delà  Société  des  Agriculteurs  de  France,  Président  de 
la  section  du  Sud-Ouest;  de  Sonneville,  Président  de  la  Société 
d'Agriculture  de  la  Gironde;  Gonthier-Lalande^  propriétaire  à 
Castelnau-Médoc. 

Paris,  la  cité  modèle  qui  fait  si  grandement  les  choses,  venait 


DE   l'exposition    DE    BORDEAUX.  521 

de  clore  sa  splendide  Exposition  internationale  d'Horticulture  ; 
Bordeaux, qui,  depuis  plusieurs  années,  se  bornait  à  de  modestes 
Expositions  dans  son  local  restreint  de  la  rue  du  Palais-Gallien, 
avait  voulu  aussi  faire  mieux  que  par  le  passé.  M.  Joseph  Dau- 
rel,  ancien  Secrétaire-général,  nommé  aux  dernières  élections 
Président  de  la  Société,  après  avoir  rempli  avec  le  plus  louable 
zèle  les  rudes  et  assujettissants  labeurs  du  secrétariat,  M.Daurel 
maintenant  à  la  tète  de  cette  Société  qu'il  aimait  tant,  secondé 
à  son  tour  par  un  jeu  ne  et  ardent  Secrétaire-général,  M.  Alexandre 
Vène,  M.  Daurel,  disons-  nous,  avait  proposé  au  Conseil  d'Adminis- 
tration de  faire  une  grande  Exposition  sur  la  place  des  Quin- 
conces. Le  projet  fut  adopté  à  l'unanimité  ;  c'est  cette  Exposi- 
tion qui  vient  d'avoir  lieu  ;  elle  a  été  en  tous  points  admirable  ; 
le  succès  a  été  complet. 

Nous  ne  décrirons  pas  les  merveilles  du  jardin  improvisé  ; 
nous  devons  nous  borner  simplement  à  donner  la  liste  assez 
longue  des  récompenses  accordées,  qui  dira  suffisamment 
quelle  était  la  richesse  de  cette  remarquable  Exposition. 

Sans  doute  la  citation  des  lauréats,  dont  les  noms  seront 
inconnus  à  la  plupart  des  lecteurs  de  notre  Jouj^nal,  aura 
peu  d'attrait  pour  eux  ;  nous  devons  néanmoins  signaler  ces 
vainqueurs  du  concours  dont  les  noms  honorables  resteront  con- 
signés dans  ce  Compte  rendu. 

Nous  commençons  par  une  branche  intéressante  de  l'Horticul- 
ture, les  produits  maraîchers,  assez  convenablement  représen- 
tée par  treize  exposants. 

Un  prix  d'honneur,  médaille  d'or  de  la  Société  des  Agricul- 
teurs de  France,  a  été  décerné  à  M.  Clément  Remordet,  jardinier 
chez  M.  Guestier,  à  Floirac,  pour  sa  superbe  collection  de 
légumes  variés. 

M.  Godefroy,  jardinier  chez  M.  le  vicomte  de  Pontac,  a  obtenu 
une  médaille  de  vermeil  pour  de  beaux  légumes  de  primeur. 

Une  médaille  d'argent  a  récompensé  un  joli  lot  de  légumes  de 
primeur  et  de  saison  appartenant  à  M.  Laporte,  de  Soulac-les- 
Kains. 

M.  Dubreuil,  de  Villenave  d'Ornon,  avait  exposé  150  variétés 
de  Pommes  de  terre  qui  lui  ont  valu  une  médaille  de  bronze 


o22  COMPTE   RENDU 

grand  module. —  Des  médailles  d'argent  ont  été  en  outre  accor- 
dées à  M.  Jules  Giraudeau,  delà  Brède,  pour  Fraisiers  de  grande 
culture;  à  M.M.  Frédéric  Matrat,  de  Bordeaux,  et  Gazenave,  de 
Ghàteau-de-Salles,  pour  de  très  belles  Asperges. 

Passons  des  légumes  aux.  fleurs,  et  arrêtons-nous  devant  ces 
longues  plates-bandes  garnies  de  Rosiers  en  pots,  en  pleine  flo- 
raison. Les  apports  de  ces  Rosiers  avaient  été  très  nombreux, 
ceux  des  Roses  coupées  plus  nombreux  encore. 

Citons  en  première  ligne,  parmi  les  premiers,  le  nom  de 
M.  Ghanvry,  dont  le  loi  hors  ligne  a  valu  à  cet  exposant  un  grand 
prix  d'honneur  d'ensemble,  consistant  en  un  objet  d'art  ofl'ert 
par  le  Ministre  de  l'Agriculture.  Ce  lot  comprenait  des  Roses  de 
semis  et  un  nombre  infini  de  Roses  anciennes  et  nouvelles. 

Venait  ensuite  l'un  de  nos  amateurs  le  plus  souvent  couronnés, 
M.  Jules  Bourquin,  de  Boideaux,  présentant  un  magniflque  lot 
de  Rosiers  en  pots  et  une  nombreuse  collection  de  Roses  en 
fleurs  cou[)ées.  G'est  encore  un  prix  d'honneur  qui  a  été  accordé 
à  M.  Bourquin  ;  il  a  reçu  une  coupe  ofl'erte  par  des  membres  de 
la  Société  d'Horticulture  de  la  Gironde. 

M.  Gustave  Régis,  amateur  passionné  de  Roses,  a  reçu  une 
médaille  d'argent  pour  ses  Rosiers  en  pots  et  une  médaille  de 
vermeil  grand  module  pour  ses  Roses  en  fleurs  coupées. 

Des  massifs  ou  plates-bandes  considérables  de  Rosiers  en  pots 
ont  été  primés  dans  l'ordre  suivant  :  M.  Durond,  route  du  Médoc, 
une  médaille  d'or;  M.  Huger,  au  Bouscat,  une  médaille  d'or; 
M.  Justin  Bachet.au  Bouscat,  une  médaille  de  vermeil  ;  M,  E.Fra- 
din,  à  Floirac,  et  .M.  Henri  Monloux,  à  Bordeaux,  chacun  une 
médaille  d'argent  grand  module. 

Pour  les  Roses  coupées,  aux  plus  jolies  formes,  aux  plus  ))ril- 
lants  coloris,  c'était  un  étalage  considérable  des  plus  belles 
variétés  comprenant  presque  toutes  les  nouveautés. 

Après  M.  Bourquin,  dont  nous  avons  signalé  la  prime  d'hon- 
neur, venait  au  premier  rang  le  lot  vraiment  distingué  d'un  de 
nos  jeunes  amateurs, passionné  aussi  pour  les  Roses,  M.  Dupoy, 
de  Bordeaux,  dont  l'ensemble  formait  une  rare  collection  d'élite. 
Ce  joli  lot  a  été  primé  d'une  médaille  d'or. 

Le  Jury  a  également  accordé  une  médaille  d'or-  au  très  beau 


m:   L  EXPOSITION    DE   BORDEAUX,  523 

lot  de  M.  L.  Jussine,  propriétaire  à  Bouillac.  D'autres  amateurs 
ont  eu  leurs  apports  récompensés  selon  leur  degré  de  mérite  rela- 
tif. M™*^  veuve  Faucher  a  obtenu  une  médaille  de  vermeil  ;  M""  Té- 
cheney  et  M.  Gustave  Cantenat  chacun  une  médaille  d'argent. 

Parmi  les  horticulteurs  ayant  exposé  des  Roses  en  Heurs  cou- 
pées, nous  citerons  M.  Elis  Beauvilain,  de  Libourne,  et  MM.  Chaa- 
vry  frères,  de  Bordeaux,  ayant  les  uns  et  l'autre  obtenu  une  mé- 
daille d'or;  M.  Auguste  Fau  jeune,  une  médaille  de  vermeil; 
MM.  Chassac  père,  à  Beautiran,  et  Raymond  Fradin,  de  Floirac, 
l'un  et  l'autre  une  médaille  d'argentgrand  module;  M.  William 
Fau,  de  Bègles,  une  médaille  d'argeAt  second  module. 

A  côté  des  Roses  coupées  venaient  les  élégants  bouquets,  les 
ravissantes  couronnes,  les  jolis  surtouts  de  table  composés  par 
les  bouquetières  en  renom  de  la  cité.  Tout  cela  était  si  beau  que 
le  Jury  a  dû  hésiter  quelques  instants  avant  de  se  décider  à 
attribuer  les  récompenses  selon  le  degré  de  mérite.  Trois  grands 
prix  ont  été  décernés  :  la  médaille  d'or  à  M""*  Pagerie,  la 
médaille  de  vermeil  des  Dames  patronnesses  à  M"^  Boyer,  la 
grande  médaille  d'argent  à  M™^  Ossard.  Des  mentions  honorables 
ont  signalé  les  autres  lots. 

Il  y  avait  dans  ce  grand  concours  de  riches  apports  de  plantes 
de  serre  chaude. 

Un  amateur,  M.  Boufiton,  de  Bordeaux,  a  obtenu  une  mé- 
daille d'argent  pour  une  collection  intéressante  d'Aroidées. 
Quatre  horticulteurs  de  Bordeaux  s'étaient  particulièrement 
distingués  par  leurs  spendides  collections  de  magnifiques 
plantes  diverses  très  bien  cultivées. 

M.  Dupratfils,  de  Bordeaux,  a  reçu,  comme  prix  d'honneur, 
un  objet  d'art  offert  par  le  Ministre  de  l'Agriculture.  M.  Louis 
Boyer  a  obtenu  également  comme  prix  d'honneur  un  objet 
d'art  offert  par  la  Compagnie  des  Tramways  de  Bordeaux  ; 
M.  Bernard  a  vu  son  magnifique  lot  couronné  d'un  prix  d'hon- 
neur consistant  en  une  grande  médaille  d'or  offerte  par  la  Vdle 
de  Bordeaux,  et  M.  Henri  Montoux  a  obtenu  la  médaille  de  ver- 
meil également  offerte  par  la  Ville  de  Bordeaux,  pour  ses 
plantes  ornementales,  et  une  médaille  d'argent  pour  un  Cycas 
revoluta  fort  beau. 


5£4  COMPTE   RENDl' 

Le  Jury  a  accordé  une  médaille  d'argent  à  M.  Jallet,  du 
Bouscat,  pour  des  collections  de  Coleus  de  semis,  (ï Antlmrium 
et  à' Araucaria  imbricala  de  semis. 

De  nombreux  massifs  de  plantes  fleuries  de  pleine  terre  et 
d'orangerie  dt'coraient  cet  Eden  enchanteur.  Des  lots  de  Coni- 
fères et  des  collections  de  charmants  arbustes  étaient  disséminés 
avec  beaucoup  de  goût  au  milieu  de  pelouses  verdoyantes. 

Parmi  les  lots  de  ces  plantes  variées,  nous  devons  signaler 
les  massifs  remarquables  de  Pelargonium  Scarlet  et  élégant,  de 
Pétunias  doubles,  de  Gloxinias,  de  Bégonias,  etc.,  ayant  le  plus 
contribué  à  l'ornementatioTi  du  jardin,  tous  massifs  compo- 
sés par  M.  le  baron  de  La-Rue,  auxquels  on  a  attribuT'  comme 
prix  d'ensemble  une  médaille  d'or. 

M.  de  La-Rue  a  dfjà  obtenu  un  boisseau  de  médailles  à  de 
nombreux  concours;  il  a  rer-u  cette  année  la  décoration  du 
Mérite  agricole,  digne  récompense  de  son  dévouement  et  de  ses 
grands  sacrifices  pour  faire  progresser  l'horticulture. 

M.  ïrincoste,  jardinier  chez  M.  Pillet-Will^  au  château  Mar- 
gaux,  a  reçu  une  médaille  d'or  pour  ses  Bi'gonias  et  une 
médaille  de  bronze  pour  son  massif  de  mosaïque.  Le  Jury  a 
accorde''  une  médaille  de  vermeil  à  M.  H. -S.  Johnston,  de  Bor- 
deaux, pour  de  belles  collections  de  Cactus,  de  Calci'olaires 
et  de  Pétunias  doubles,  et  une  médaille  d'argent  grand  mo- 
dule au  lot  de  Pelargonium  variés  de  M.  John  Lawson,  de 
Bordeaux. 

Le  Jury  a  de  plus  accordé  une  mi-daille  d'argent  à  M.  J.  Cla- 
veau, de  Bouillac,  pour  son  lot  de  Fuchsias;  une  m(''daille  de 
bronze  à  M.  Lafontan,  de  Bordeaux,  pour  un  remarquable 
Ficus  elastica;  et  une  médaille  d'argent  grand  module  à 
M.  Roumillac,  le  grand  cultivateur  d'Agaves  et  deCacir-es,  pour 
sa  belle  et  nombreuse  collection  de  ces  plantes. 

Les  massifs  d'arbres  verts  et  de  Conifères,  assez  considérables, 
ont  été  jugés  dignes  des  récompenses  suivantes:  M.  Auguste 
Fau  jeune,  pépiniériste  à  Bordeaux,  a  obtenu  un  premier  prix 
d'honneur  consistant  en  une  grande  médaille  d'or  de  la  ville  de 
Bordeaux. 

M.  William  Fau,  horticulteur  à  Bègles,  près  Bordeaux,  a  éga- 


DE   l'eM'USITION   DE    BORDEAUX.  523 

lement  reçu  comme  prix  d'honneur  une  grande  médaille  d'or 
de  la  ville  de  Bordeaux. 

M.  Mérigon,  pépiniériste  à  Créon,  a  eu  son  beau  lot  de  Coni- 
fères et  d'arbusles  à  feuilles  persistantes  couronné  d'une  mé- 
daille d'or;  et  pour  les  mêmes  genres  de  plantes,  M.  Pierre  Fau 
aine,  de  Bègles,  a  reçu  une  grande  médaille  d'argent  donnée 
par  la  Société  des  Agriculteurs  deFrance.  Cette  Société  a  récom- 
pensé le  lot  d'arbres  fruitiers  de  pépinière  de  M.  Auguste  Fau 
d'une  médaille  d'argent  et  celui  de  M.  William  Fau  d'une  mé- 
daille de  bronze.  Elle  a  également  accordé  une  médaille  de 
bronze  à  M.  l'abbé  Brossard,  curé  à  Civrac,  pour  des  Vignes  gref- 
fées d'après  un  nouveau  s\'stème,  en  même  temps  que  le  Jury 
lui  accordait  nne  médaille  d'argent. 

M.  Ribeau,  horticulteur  à  Lormont,  l'un  des  premiers  propa- 
gateurs des  Vignes  américaines  résistantes  au  Phylloxéra  pour 
servir  de  porte-greffe  à  nos  Vignes  françaises,  M.  Ribeau  a  reçu 
pour  récompese  de  ses  Vignes  exposées,  greffées  avec  un 
système  particulier  de  greffage,  un  grand  prix  d'honneur  con- 
sistant en  deux  coupes  offertes  par  M.  Daurel,  Président  de  la 
Société,  et  de  plus  une  médaille  d'argent  donnée  par  la  Société 
des  Agriculteurs  de  France. 

Afin  de  ne  pas  prolonger  ce  Compte  rendu  déjà  assez  long, 
nous  passons  sous  silence  les  récompenses  accordées  aux  pro- 
duits industriels  se  rattachant  à  l'horticulture  et  à  la  viticulture. 
Il  a  été  accordé  de  ce  chef  8  mtMailles  de  vermeil,  25  médailles 
d'argent,  16  médailles  de  bronze  et  des  mentions  honorables. 

Une  médaille  d'or  a  été  décernée  à  M.  Bernard  Carrère_,  à  La 
Souys,  près  Bordeaux,  pour  ses  remarquables  travaux  de 
rocaille. 

Enfin  la  Société  d'Horticulture  de  la  Gironde  a  clos  son  Expo- 
sition par  un  concours  d'instruments  et  appareils  propres  à 
combattre  le  Mildiou  et  l'Oïdium. 

Quarante  concurrents  environ  se  sont  mis  sur  les  rangs  et 
ont  fait  agir  leurs  instruments  en  présence  d'un  Jury  compétent. 
Des  médailles  d'or,  d'argent  et  de  bronze  ont  récompensé  les 
instruments  reconnus  les  meilleurs  et  les  plus  pratiques. 

Bordeaux  conservera  longtemps  le  souvenir  de    l'heureuse 


5:20  HEVUE   BIBLIOGRAPHIQUE    ÉTRANGÈRE. 

réussite  fie  celte  belle  Exposition.  C'était  une  délicieuse  prome- 
nade où  d'innombrables  visiteurs  se  sont  donné  rendez-vous 
pendant  quinze  jours  pour  aller  admirer  les  fleurs  et  entendre 
des  morceaux  de  musique. 


BEVUE  BIBLIOGKAPHIOUE  ÉTRANGÈRE 


PLANTES   NOUVELLES   OU    RARES 
nÉCRITES    DANS    DES    PUBLICATIONS    ERFANGÈRES. 

HOTANICAL    MAGAZINE. 

Pog^onia  piilcliella  D.  IlooK.  —  Bo<.Ma(/.,pl.68ol .  —  Pogonie  gen- 
tille. —  lie  de  Hong-Kong.  —  (Orchidées.) 

Orchidée  de  petites  proportions  et  fort  curieuse,  qui  a  fleuri 
pour  la  première  fois  dans  le  jardin  botanique  de  Kew,  au  mois 
d'avril  1885,  tandis  que  ses  feuilles  ne  se  sont  développées  qu'au 
mois  de  juin  suivant.  Elle  a  un  tubercule  de  la  grosseur  d'une 
noisette,  arrondi,  un  peu  oblique,  blanc  et  marqué  à  sa  surface 
de  trois  ou  quatre  empreintes  en  zones  brunâtres.  Vers  un  bout 
de  ce  tubercule  naît  une  tige  haute  seulement  de  0", 10-0"", 12, 
assez  grêle,  de  couleur  pâle^  qui  ne  porte  que  trois  ou  quatre 
gaines  et  qui  se  termine  par  deux  fleurs  larges  d'environ  0"',04, 
penchées,  dont  les  sépales  et  pétales  sont  semblables  entre  eux, 
jaune  brunâtre  avec  trois  bandes  brunes  sur  chacun,  linéaires- 
lancéolés,  pointus,  de  même  longueur  que  le  labelle  trilobé  qui 
a  sa  portion  centrale  blanche  et  ses  lobes  roses.  Les  feuilles,  au 
nombre  seulement  d'une  ou  deux,  très  brièvement  péliolées, 
sont  en  cœur,  larges  et  longues  de  0"';05-0™, 07,  parcourues  par 
une  douzaine  de  nervures  arquées  à  chacune  desquelles  corres- 
pond un  pli,  colorées  en  dessus  de  bandes  longitudinales  arquées 
vert  brunâtre,  qui  alternent  avec  tout  autant  de  bandes  plus 
claires  et  rougeàtres,  parsemées  de  gros  poils  cristallins,  bor- 
dées de  rouge,  et  roses  en  dessous. 


PLANTES    NOUVELLES    OU    KABEs.  Oi2/ 

Lissocliihm  Sandersoiiî  Reichb.  f.  —  Bot.  Mag.,  pi.  6858.  — 
Lissoqiiile  de  SandersoQ.  —Natal.  —  (Orchidées.) 

Grande  Orchidée  terrestre,  appartenantà un  genredont  on  con- 
naissait seulement  peu  d'espèces  jusqu'à  une  date  récente,  et 
que  les  découvertes  de  ces  dernières  années  montrent  comme 
largement  représenté  dans  l'Afrique  tropicale.  Au  reste,  ce 
genre  est  au  moins  très  voisin  du  genre  Eulophia.  Le  Lissochilus 
Sandersoni  a  fleuri,  dans  la  serre  à  Palmiers  du  jardin  de  Kew, 
pour  la  première  fois,  au  mois  de  juin  1885.  C'est  une  grande 
et  belle  Orchidée  terrestre.  Elle  développe  en  terre  un  gros 
rhizome  duquel  parlent  plusieurs  grandes  feuilles  longuement 
pétiolées,  oblongues-lancéolées,  aiguës  au  sommet,  à  nombreuses 
nervures  et  plissées  longitudinalement,  qui  atteignent  ou  dé- 
passent même  un  mètre  de  longueur.  Sa  robuste  hampe  cylin- 
drique mesure  environ  deux  mètres  de  hauteur  et  se  termine  par 
un  épi  long  de  0"",30,  de  (leurs  a?sez  serrées,  larges  de  5-7  cen- 
timètres, dont  chacune  est  accompagnée  d'une  large  bractée 
concave,  très  coriace  et  verte  avec  les  bords  brunâtres.  Dans 
ces  fleurs  les  sépales  ovales-lancéolés,  aigus,  sont  verts  et  rayés 
longitudinalement  de  brun;  les  pétales  sont  beaucoup  plus 
grands,  largement  ovales-oblus,  asymétriques,  d'un  blanc  pur; 
enfin  le  labelle  trilobé  a  ses  deux  lobes  latéraux  relevés  et  verts, 
tandis  que  le  médian  presque  carré  et  tronqué  est  violet,  rayé 
de  pourpre  foncé,  avec  le  disque  jaunâtre  et  pourvu  de  3  ou  5 
lignes  de  longues  papilles  rapprochées  en  crête.  A  sa  base  ce 
labelle  se  creuse  en  un  gros  éperon  obtus.  —  Sous  le  même 
nom  de  Lissochilus  Sandersoni  Harvey  avait  décrit  une  Orchidée 
toute  différente,  qui  est  un  Cymhidium. 


Le  Secrétaire-rédacte.ur-gérant^ 

P.  DUCHARTRE. 


Paris.         Imprimerie  Ronpier  et  Cie.  rue  Cassette,  1. 


528 


SEPTEMBRE   1886 


OBSIillVATIONS   MÉTÉOROLOGIQUES    FAITES   PAR    M.  F.   JaMIN,  A     B0URG-LA-Re1NE, 

PRÉS  Paris  (altitude  :  63° 


^S? 

HADTEDR 

TEMPÉRATURE 

du  baromètre. 

VENTS 

C4 

^-^i»_^- 

-^~^ 

""   "^     ^ 

*TAT  DD  CIEL. 

'< 

dominants. 

3 

Minim. 

Maxim. 

Matin. 

Soir. 

1 

lo,4 

34,6 

760 

76  j 

si:. 

Lcgèroniont  biiimcux  de  grand  malin, 
(luelqucs  nuages  l'après-midi. 

2 

13,8 

30.2 

764, 5 

764 

ESK.  SO. 

Clair  le  matin,  oiagc  et  pluie  légère- 
ment mêlée  de  grêle  dans  l'après- 
midi,  second  orage  entre  9  heures  el 
demie  et  10  heures  du  soir. 

3 

15,7 

30,  ;> 

703 

703.  i. 

SK.  0. 

Légèrement  nuageux,  orageux  le  soir, 
pluie  vers  9  heures. 

4 

\'6,i 

29.2 

7(;:ï,  5 

764 

SO.  N. 

Nuageux. 

5 

ili,0 

26,"  6 

703, 5 

764 

U. 

Orage  el  |)luie  de  6  à  7  licures  du 
matin,  nuageux. 

6 

10,  fl 

20,6 

765      765     1 

S. 

Clair  le  malin,  nuageux.' 

7 

14,0 

2o,  2 

763,5 

763 

su. 

Brumeux  de  grand"  malin,  éclaircies, 
orage  cl  pluie  à 5 h. du  soir,  couvert. 

8 

ii,l 

26,4 

702 

704 

iNE.  SO. 

Brumeux  do  grand  malin,  nuageux. 

9 

10,2 

23,0 

7.;5 

764 

OSO. 

.Nuageux,  clair  le  soir. 

10 

9,0 

27,5 

701 

700 

OSO. 

Clair  de  grand  malin,  tiuageux. 

M 

U,2 

23,3 

762,5 

765 

0. 

Couvert, 'petite  pluie  vers  10  h.  du 
matin,  quelques  éclaircios  l'après- 
midi. 

1-2 

9,8 

20,0 

765,5 

765,  0 

0.  NO. 

Clair  de  grand  matin  et  le  soir,  nua- 
geux dans  la  journée. 

13 

9,2 

31.0 

705,  5 

70  i 

si;. 

Clair. 

14 

12,8 

31,0 

704, 5 

705, 5 

SE. 

Clair,  légèrement  nuageux  l'après- 
midi. 

(5 

12,0 

25,  1 

70»; 

708 

N^.  E. 

Nuageux  de  gr.  matin,  cl,  le  soir,  clair. 

16 

12,0 

2Î,  1  769, 5 

769 

NE. 

Orageux  cl  petite  pluie  de  grand  matin. 

couvert,  nuageux  à  partir  de  midi 

n 

8,0 

22, 1 

768 

765 

>E. 

Clair. 

(8 

8,(! 

24!  8 

76  i 

703 

0.  NO. 

Clair. 

19 

8,  a 

24,8 

7:i3 

761 

N. 

Clair. 

iO 

11,9 

23,0 

7;>9,5 

757 

N. 

Nuageux  le  malin,  clair. 

41 

8,5 

23.1 

753,  5 

752 

NO.  S.  0. 

Nuageux,  (|Uclquos  .-iverscs. 

2?, 

9,8 

20,9 

751,5 

7.54,5 

SO.  N. 

Nuageux  le  matin,  pluie  l'après-midi 
et"  le  soir. 

23 

•10,1 

17,  1 

708,0 

700,5 

N. 

Couvert,  quelques  éclaircics. 

24 

6,2 

18,4 

763,5 

704,5 

N. 

Nuageux. 

2S 

2," 

16,5 

766 

766 

NO.  SO. 

Clair  le    malin,  nuageux. 

26 

8,1 

19,8 

766,0 

768 

0. 

Nuageux. 

J7 

8,3 

2:>,0 

708,5 

760, 0 

S. 

Petite  pluie  dans  la  nuit,  nuageux. 

28 

14,8 

19,2 

767 

709 

SO. 

Couvert  el  pluvieux. 

29 

U^,H 

22,9 

768 

706 

SE. 

Couvert  el  légl.  pluvieux  le  matin, 
nuageux  l'après-midi,  clair  le  soir. 

30 

8,2 

27,0 

764,5 

762 

S.  SO. 

Clair    de   grand    malin,    el,    le   soir. 

nuageux. 

DOCUMENTS  OFFICIELS  DE  LA  SOCIÉTÉ 

Rapport  sur  les  opérations  de  la  tombola  horticole,  orc.a- 
nisée    au    béxéfice    des    victimes    de  la    grêle    des    10    el' 
23  AOUT  1886  (t); 
Rapporteur  :  M.  Lucien  Chacré,  Secrétaire  de  la  Commission, 

Dans  sa  séance  du  4  octobre  1886,  le  Conseil  d'Adminislra- 
tion  de  la  Sociélé  nationale  d'Horticulture  de  France,  réuni 
extraordinairement,  décida,  sur  la  proposition  de  MM.  Albert 
Truffant,  Lucien  Ghauré  et  de  plusieurs  membres,  dans  le  but 
d'augmenter  la  souscription  ouverte  en  faveur  des  borticul- 
teurs  des  environs  de  Paris  victimes  de  la  grêle  des  10  et 
23  août  1886  : 

Qu'une  tombola  serait  organisée; 

Que  l'exhibition  des  lots  aurait  lieu  en  même  temps  que  ^on 
Exposition  d'automne^,  au  Pavillon  de  la  Ville; 

Que  le  tirage  se  ferait  à  l'issue  de  cette  Exposition  ; 

Qu'on  adresserait,  en  son  nom,  une  demande  de  lots  à  tous  les 
Sociétaires; 

Que  le  prix  du  billet  serait  fixé  à  oO  centimes. 

En  même  temps,  le  Conseil  nommnit,  pour  faire  partie  de  !a 
Commission  chargée  d'organiser  cette  tombola,  M.  Vitiy  fils, 
arboriculteur  à  Mon  treuil,  Vice-Président  de  la  Société,  MM.  Ernest 
Bergman,  de  Ferrières,  J.  Dybowski,  maître  de  conférences  à 
Grignon,  Secrétaires  de  la  Société,  MM.  Albert  Truffant,  horti- 
culteur à  Versailles,  et  Lucien  Chauré,  directeur  du  Moniteur 
d'Horlicidfwe,  à  Paris,  membres  du  Conseil,  et  leur  remettait 
pleins  pouvoirs  pour  mener  cette  oeuvre  à  bien. 

A  l'issue  de  la  séance,  cette  Commission  se  réunit  et  se  consl'- 
tua  en  nommant  M.  Vitry  fils  Président  et  M.  Lucien  Chauré  Se- 
crétaire-Trésorier; elle  prit  en  même  temps  toutes  les  mesures 
nécessaires  pour  arriver  promptement,  vu  le  peu  de  temps  dont 
on  disposait,  à  une  bonne  réussite, 

(1)  Conformément  k  la  décision  de  M.  le  Président,  ce  document 
est  publié  sans  retard  et  par  anticipation  sur  sa  date  de  présentation 
(Il  novembre  1886). 

Série  III.  T.  VIII.  Cahier  d'oclobro,  publié  le  30  r.ovembre  1880.     38 


530  RAPPORT 

Une  demande  d'autorisation  adressée  à  M.  le  préfet  de  police 
fut  remise  à  M.  Curé,  Vice-Président  du  Conseil  municipal  de 
Paris,  qui  se  chargea  d'en  activer  la  signature. 

Après  plusieurs  réunions  successives,  la  Commission  rédigea 
lestermesde  la  lettre  de  demande,  décida  du  modèle  à  adopter 
pour  les  billets,  fixa  la  date  du  tirage  au  '29octobre  pour  permet- 
tre le  classement  des  lots  et  la  rentrée  des  billets  invendus, 
décida  ensuite  que  les  membres  de  la  Commission  feraient  des 
appels  personnels  en  dehors  des  Sociétaires  et  elle  chargea 
son  Secrétaire  d'écrire  à  ce  sujet  aux  membres  du  gouverne- 
ment. 

Le  14  octobre,  M.  le  préfet  de  police  ayant  accordé  l'autori- 
sation nécessaire,  les  billets  furent  imprimés  et  mis  aussitôt  en 
dépôt  chez  un  grand  nombre  de  marchands-grainiers  et  de 
fleuristes. 

Le  20  octobre,  la  Commission  prenait  possession  du  bureau 
qui  lui  avait  été  réservé  dans  le  pavillon  de  la  Ville;  elle  com- 
mençait la  réception,  l'enregistrement  et  le  classement  des  lots 
qui  affluaient  de  toutes  parts,  et  dont  le  nombre  a  été  arrêté  à 
neuf  cent  quatre-vingt-dix-huit. 

Parmi  les  principaux  donateurs,  nous  citerons  .M.  le  chef  de 
l'Etat,  M.  Develle,  ministre  de  l'Agriculture,  M.  le  président  du 
Conseil  municipal,  M.  Alphand,  ingénieur  en  chef  de  la  Ville  de 
Paris,  etc.  (1). 

Nous  devons  une  mention  particulière  à  la  chambre  syndicale 
des  horticulturs  de  Gand  (Belgique),  pour  son  envoi  considé- 
rable. 

A  l'appel  qui  lui  a  été  fait  en  notre  nom  par  M.  Alb.  Trufl'aut, 
M.  Van  Geert,  président,  convoqua  immédiatement  les  membres 
de  cette  association  et^  avec  un  enthousiasme  indescriptible, 
en  moins  de  huit jjours,  ils  réunirent  et  nous  adressèrent, 
franco,  un  wagon  complètement  rempli  de  plantes  d'une 
grande  valeur,  nous  donnant  ainsi  le  plus  bel  exemple  de  la 
solidarité  horticole  et  de  la  véritable  fraternité  internationale. 


(1)  Pour  la  liste  complète,  se  reporter  au  catalogue  des  lots, 


SUR  LES    OPÉRATIONS    DE   LA    TOMBOLA    HORTICOLE.  531 

Qu'ils  en  reçoivent,  ici,  nos  plus  chaleureux  et  sincères  remer- 
ciements. 

Cet  important  appoint  arrivant  le  jour  de  l'ouverture  de 
l'Exposition  fit  affluer  les  demandes  de  billets,  qui  s'enlevèrent 
rapidement,  grâce  aussi  au  dévouement  désintéressé  de  nos 
aimables  vendeuses,  Mesdames  Janssen  de  Gret,  Thiéblemont,  et 
Lucien  Ghauré, 

Les  27  et  28,  l'Exposition  automnale  étant  terminée,  les  lots 
furent  reclassés  et  reformèrent  une  nouvelle  Exposition,  emplis- 
sant presque  le  pavillon,  qui  fut  accessible  aux  porteurs  de 
billets  seulement. 

Les  opérations  du  tirage  se  sont  accomplies  très  régulière- 
ment le  29,  de  une  heure  à  quatre  heures  et  demie,  en  présence 
d'un  nombreux  public  titulaire  de  billets. 

Ge  tirage  s'est  fait  au  moyen  d'une  roue  gracieusement 
prêtée  par  M.  Fichet,  constructeur  à  Paris,  dans  laquelle  ont  été 
déposés  les  numéros  correspondant  à  ceux  des  billets  vendus  ; 
les  autres  ont  été  retirés  publiquement. 

Chaque  numéro  sortant  correspondait  au  numéro  inscrit  au 
catalogue  des  lots,  que  votre  Commission  a  cru  devoir  faire 
imprimer  pour  que  ses  opérations,  faites  au  grand  jour,  pussent 
être  contrôlées,  et  aussi  comme  témoignage  de  reconnaissance 
envers  ses  généreux  donateurs. 

Au  cours  des  opérations  du  tirage,  il  a  été  remis  à  M.  Lucien 
Ghauré,  Secrétaire,  une  lettre  annonçant  l'envoi  d'un  vase  en 
porcelaine  de  Sèvres,  offert  par  M.  le  Président  de  la  Républi- 
que; c'est  ce  qui  expliquera  aux  personnes  non  présentes  la 
raison  pour  laquelle  ce  lot  a  été  tiré  le  dernier. 

Au  fur  et  à  mesure  de  leur  appel,  les  numéros  sortants  ont  été 
inscrits  par  quatre  Secrétaires,  et  les  opérations  générales  ont 
été  à  leur  tour  vérifiées  et  contrôlées.  La  liste  officielle  a  été 
arrêtée  et  portée  au  journal  la  Paix ^  qui  a  bien  voulu  se  charger 
gratuitement  de  son  impression  in  extenso. 

La  remise  des  lots  s'est  correctement  accomplie,  les  30  et  31, 
ainsi  que  le  portaient  les  billets  ;  mais  la  Commission,  voulant  se 
montrer  très  large  envers  les  retardataires,  a  décidé  que  cette 
délivrance  se  continuerait  les  I"',  2  et  3  novembre;,  jusqu'au 


532      RAPPORT   SUR   LES    OPÉRATIONS   DE   LA   TOMBOLA   HORTICOLE. 

moment  fixé  pour  la  vente  des  lots  non  réclamés  ou  généreuse 
ment  abandonnés  par  les  gagnants;  tout  s'est  parfaitement"passé 
et  aucune  réclamation  ne  s'est  produite. 

Les  3  et  4  novembre,  après  un  nouveau  classement  des  lots 
restants,  la  vente  publique,  annoncée  et  affichée,  a  eu  lieu  par 
le  ministère  de  M.  Delahaye,  commissaire-priseur  ;  elle  s'est  ac- 
complie sans  incident,  et  le  3  du  même  mois,  à  midi,  nous 
remettions,  libre  et  complètement  débarrassé,  le  pavillon  de  la 
Ville,  dont  le  délai  d'occupation  nous  avait  été  gracieusement 
prorogé  par  la  municipalité. 

Voici  sommairement  le  résultat  de  cette  opération,  qui  a 
dépassé  nos  espérances,  et  qui,  avec  le  produit  de  la  vente  des 
billets  et  de  celle  des  lots  abandonnés,  fournira  une  somme 
d'environ  huit  mille  francs  qui  viendra  s'ajouter  à  la  souscrip- 
tion ouverte  en  faveur  de  nos  malheureux  sinistrés. 

Votre  Commission  tient  à  vous  remercier  de  n'avoir  pas  douté 
de  son  dévouement  à  cette  œuvre  de  charité  qui  nous  tient  au 
cœur  à  tous.  Si  elle  se  montre  satisfaite  de  ce  résultat,  elle 
regrette  aussi  que  le  court  délai  qui  lui  était  assigné  ne  lui  ait 
pas  permis  de  faire  davantage,  car  elle  est  convaincue,  à  la  rapi- 
dité avec  laquelle  s'enlevaient  les  billets  pendant  les  derniers 
jours,  qu'ayant  huit  jours  de  plus,  elle  eût  doublé  son  pro- 
duit. 

Nous  voulons  à  notre  tour  adresser  nos  remerciements  les  plus 
sincères  à  ceux  qui  ne  nous  ont  pas  marchandé  leur  dévouement 
et  leur  concours,  à  nos  généreux  donateurs,  à  nos  acheteurs  et 
vendeurs  de  billets,  à  la  Presse,  sur  laquelle  on  peut  toujours 
compter  lorsqu'il  s'agit  d'une  bonne  d^uvre  à  accomplir,  à  tous 
nos  collaborateurs,  parmi  lesquels  nous  citerons  MM.  Delamarre, 
P.  Lebceuf,  Marsais,  Mesnier,  Tavernier,  etc.,  sans  oublier  sur- 
tout le  dévoué  Président  de  la  Commission  de  l'Exposition, 
M.  Ch.  Joly,  qui,  avec  son  obligeance  habituelle,  s'est  mis  entiè- 
rement à  notre  disposition  et  nous  a  facilité  notre  lâche  en  nous 
aplanissant  bien  des  difficultés  matérielles. 


CONGRÈS  UORTiœLR  DE  1887,  A  PARIS 

Le  Congrès  horticole  de  1887  aura  lieu,  comme  celui  des 
années  précédentes,  pendant  la  durée  de  l'Exposition  de  prin- 
temps. Les  personnes  désireuses  d'y  prendre  une  part  active  ou 
seulement  d'assister  aux  séances  peuvent  se  faire  inscrire  dès  à 
présent. 

La  Société  a  lieu  d'espérer  qu'elle  obtiendra,  cette  année  en- 
core, une  réduction  importante  sur  le  prix  des  billets  des  Mem- 
bres de  la  Société  qui  se  rendront  des  départements  à  Paris 
pour  le  Congrès. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1886. 

Concours  permanent. 

Prix  Laisné.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3^  sér.,  IV,  1882,  p.  631 
et  753.) 

Concours   annuels . 

Médaille  du  Conseil  d'Administration.  Pour  l'introduction  ou  l'obten- 
tion de  plantes  ornementales  méritantes.  (V.  le  Journal,  2"  série, 
XI,  1877,  p.  445.) 

Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Penlstemon. 


CONCOURS  AUX  SÉANCES 


Le  27  janvier  1887,  un  concours  aura  lieu  pour  le  Witloof 
ou  Chicorée  de  Bruxelles,  présenté  en  lots  de  80  à  100  pieds, 
avec  racines. 


oHi  PROCÈS-VERBAUX. 

PROCÉS-VERBAUX 


SÉANCE  DU  14  OCTOBRE  1886. 

Présidence  de  M.  Cli.  Joly. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie.  D'après  le 
registre  de  présence,  on  y  compte  cent  trente-cinq  Membres 
titulaires  et  douze  Membres  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

A  propos  du  procès-verbal,  M.  Hédiard  dit  que,  lorsqu'il  a 
parlé  avec  éloge  à  la  Société  du  Haricot  Saint-Ciboire,  il  n'est 
pas  allé  jusqu'à  dire  qu'il  était  supérieur  en  mérite  au  Haricot 
Flageolet.  Il  l'a  donné  comme  très  recommandable  sous  divers 
rapports,  sans  établir  de  comparaison  avec  d'autres.  D'ailleurs, 
comme  la  même  variété  de  plante  ne  réussit  pas  également 
dans  tous  les  terrains,  il  n'est  pas  impossible  que  le  jugement, 
médiocrement  laudatif,  qui  a  été  porté,  à  la  dernière  séance, 
sur  ce  Haricot  fût  basé  sur  les  résultats  d'une  culture  faite  dans 
un  terrain  moins  favorable  que  celui  (|ui  a  servi  à  ses  propres 
expériences. 

M.  le  Président  annonce  que  la  Société  a  eu  le  malheur  de 
perdre  l'un  de  ses  Membres  les  plus  zébîs  et  les  plus  compé- 
tants  en  matière  de  culture  des  plantes  surtout  de  serre, 
M.  Fauve],  jardinier  chez  M.  Picot,  à  Taverny.  Tout  le  monde 
se  rappelle  ici  combien  étaient  fréijuentes  et  remarquables  les 
présentations  que  faisait  cet  habile  cultivateur.  Elles  consis- 
taient surtout  en  Orchidées  et  Broméliacées  brésiliennes,  et 
ces  plantes  étaient  d'ordinaire  en  si  bon  état  qu'elles  lui 
valaient  presque  chaque  fois  une  récompense.  Il  ajoutait  ainsi 
notablement  à  l'intérêt  de  nos  séances.  Il  est  à  craindre  que, 
=ous  ce  rapport,  son  décès,  qui  causera  de  profonds  regrets  à 

JV.  B.  —  La  Commission  de  Rédaction  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉANCE  DU  li    OCTOBRE  188G.  535 

tous  ses  collègues,  ne   fasse  naître  parfois  sur  notre   bureau 
des  lacunes  sensibles. 

M.  le  Président  annonce  que  le  Conseil  d'Administration, 
dans  sa  séance  de  ce  jour,  a  inscrit  parmi  les  Membres  hono- 
raires de  la  Société,  sur  leur  demande  adressée  par  écrit,  ainsi 
que  l'exige  le  règlement,  MM.  Lecocq-Dumesnil,  ancien  Tréso- 
rier de  la  Société,  à  laCliapelle-en-Serval  (Oise),  Lesueur,  hor- 
ticulteur à  Rouen,  et  Opoix,  fleuriste,  rue  Bellechasse,  à  Paris, 
qui  étaient  Membres  titulaires  depuis  vingt-cinq  années  révo- 
lues. 

Il  fait  connaître  ensuite  à  la  Compagnie  l'état  actuel  de  la 
question  relative  aux  secours  qui  pourront  être  donnés  aux 
horticulteurs  du  département  de  la  Seine  dont  les  cultures  ont  été 
dévastées  par  les  orages  des  1 0  et  23  août  dernier.  On  avait  pensé, 
pour  se  procurer  des  fonds,  à  l'organisation  d'une  grande  fête, 
ainsi  qu'à  un  emprunt.  Des  difficultés  de  plusieurs  sortes  ont 
mis  dans  l'impossibilité  de  prendre  à  cet  égard  une  résolution 
définitive;  mais,  dès  ce  jour,  une  souscription  est  ouverte  et 
M.  le  Président  prie  instamment  d'y  prendre  part  le  plus  géné- 
reusement possible  non  seulement  tous  les  Membres  de  la 
Société,  mais  encore  toutes  les  personnes  que  peut  émouvoir 
le  cruel  état  auquel  ont  été  réduits  la  plupart  des  sinistrés.  En 
outre,  il  a  été  organisé  une  tombola  qui  sera  tirée  peu  après 
la  clôture  de  la  prochaine  Exposition.  Des  dons  d'objets  divers 
ont  été  faits  déjà,  même  avec  une  générosité  exemplaire.  Ainsi 
des  horticulteurs  belges  et,  à  leur  tète,  M.  Van  Geert,  ont 
annoncé  l'envoi  d'une  quantité  considérable  de  plantes  et, 
parmi  nous,  la  maison  Vilmorin-Andrieux  a  donné  des  graines 
pour  une  somme  de  500  francs.  On  a  tout  lieu  d'espérer  que 
le  nombre  des  lots  à  réunir  sera  considérable  et  que  la  tombola 
donnera  les  bons  résultats  qu'on  en  attend.  M.  le  Président 
avertit  que  les  billets,  dont  le  prix  a  été  fixé  à  cinquante  cen- 
times, sont,  dès  ce  jour,  déposés  au  bureau  de  l'agence,  dans 
l'hôtel  de  la  Société,  et  qu'on  en  trouvera  aussi  à  l'Exposition 
horticole  qui  va  avoir  lieu  du  23  au  26  de  ce  mois.  Il  invite  ses 
collègues  à  en  prendre  le  plus  grand  nombre  possible  et,  d'un 
autre  côté,  en  prenant  part  à  la  souscription  ouverte,  à  concourir 


S3G  l'HOCÈS- VERBAUX. 

eTicaccment  au    soulagement   des   nombreuses  inforlunes  qui 
ont  été  causées  par  les  désastres  du  mois  d'août. 

M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère,  qui  est  en 
même  temps  Président  de  la  Société  de  secours  mutuels  des 
Jardiniers  du  département  de  la  Seine,  prend  à  son  tour  la 
parole  et  dit  que  cette  importante  association  ayant  ouvert, 
dans  son  sein,  iine  souscription  en  vue  de  venir  en  aide  aux 
victimes  des  orages  du  mois  d'août,  a  réuni  une  somme  de 
plus  de  neuf  mille  francs  qui  est,  dès  ce  jour^  disponible  et 
qui  dès  lors  donnera  les  moyens  de  pourvoir  aux  besoins  les 
plus  pressants. 

La  Compagnie  applaudit  chaleureusement  à  ces  marques 
éclalantes  des  Jouables  sentiments  de  solidarité  qui  animent 
lojte  la  grande  famille  des  horticulteurs. 
Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 
1"  Par  M"*"  veuve  Guiibert  (Emilie),  fondatrice  d'un  orphe- 
linat horticole,  à  Mézières  par  Epône  (Seine-et-Oise),  un  lot  de 
Tomates  et  un  à' Artichauts.  Ces  produits,  qui  ont  été  récoltés 
dan^  les  cultures  de  son  orphelinat,  ont  été  reconnus  par  le 
Comité  de  Culture  potagère  comme  étant  des  i)lus  remarqua- 
bles ;  aussi,  sur  la  proposition  de  ce  Comité,  une  prime  de 
!'■''  classe  est-elle  accordée  pour  la  présentation  qui  en  a  été 
faite. 

2"  Par  M.  Beurdelcy,  propriétaire,  rue  des  Plantes,  à  Mont- 
rouge-Paris,  un  lot  du  Céleri-Scarole,  dont  il  a  été  déjà  parlé,  en 
diverses  circonstances,  à  la  Société,  notamment  par  M.  Forgeot 
qui  a  mis  au  commerce  cette  nouvelle  variéti';.  Il  a  été  dit,  dans 
la  séance  du  12  août  dernier  (Voyez  le  Journal,  cahier 
d'août  1886,  p.  415),  que  la  graine  vendue  jusqu'à  ce  jour 
n'était  pas  pure.  M.  Bcurtieley  en  apporte  aujourd'hui  la 
preuve,  car  parmi  les  pieds  de  Céleri  déposés  par  lui  sur  le 
bureau  et  qui  proviennent  du  même  paquet  de  graines,  deux 
appartiennent  au  Céleri  ordinaire.  Il  importe  donc  avant  tout 
d'isoler  les  porte-graines  de  cette  nouvelle  variété. 

3°  Par  M.  le  D'  Rousseau,  amateur,  à  Joinville-le-Pont  (Seine), 
un' lot  de  Courges  d'Italie  ou  Coucourzelles  jeunes  et  par  consé- 
quent dans  l'état  où  il  est  bon  de  les  préparer  pour  la  table. 


SÉANCE  DU  14  OCTi)BHE  1886.  o37 

D'après  les  renseigneinouts  communiqués  par  M.  Rousseau, 
la  Coucourzelle,  qui  est  fort  estimée  en  Italie,  surtout  dans  les 
environs  de  Rome,  et  qui  n'est  que  très  rarement  cultivée  en 
France,  fournit  un  excellent  aliment.  Son  fruit,  cueilli  à  peu 
près  à  moitié  grosseur,  peut  être  préparé  de  diverses  manières, 
cuit  au  jus,  farci  et  gratiné,  ou  simplement  frit  comme  les 
Pommes  de  terre.  Son  goût  rappelle  un  peu  celui  du  fond  de 
l'Artichaut.  La  culture  de  la  plante  n'exige  aucun  soin  parti- 
culier, et,  pour  en  obtenir  un  bon  produit,  il  suffit  d'en  semer 
de  la  graine  bien  franche. 

4°  Par  M™*^  veuve  Guilbert  (Emilie),  trois  corbeilles  de  Pnhrs 
Beurré  Diel,  Bézi  de  Chaumontel  et  Beurré  d'Hardenpont, 
beaux  fruits  pour  la  présentation  desquels  il  lui  est  accordé 
une  prime  de  2''  classe. 

5°  Par  M.  Jourdain  père,  cultivateur  à  Maurecourt  (Seine- 
et-Oise),  deux  assiettées  de  Poires  Duchesse  et  une  corbeille  de 
Raisins  Chasselas,  dont  la  présentation  lui  vaut  une  prime  de 
2^  classe,  —  M.  le  Secrétaire  du  Comité  d'Arboriculture  frui- 
tière fait  observer  que  les  Raisins  récoltés  à  Maurecourt,  ainsi 
qu'à  Conflans-Sainte-Honorine,  sont  plus  dorés  que  ceux  qu'on 
obtient  à  Thomery  et  à  Fontainebleau.  La  raison  en  est,  dit-il, 
que,  ces  deux  localités  se  trouvant  près  du  confluent  de  l'Oise 
et  de  la  Seine,  l'air  y  est  fréquemment  chargé  de  brouillards 
dont  l'humidité  facilite  la  coloration  de  la  peau  quand  le  soleil 
se  montre  ensuite. 

6° Par  M.  Harraca,  de  Pau,  une  Poire  de  semis  que  le  Comité 
d'Arboriculture  fruitière  a  reconnue  très  belle  et  bonne,  mais 
en  se  réservant  toutefois  <le  l'examiner  de  nouveau  avant  de 
porter  à  son  sujet  un  jugement  définitif. 

7°  Par  M.Berthoule,  des  Fruits  récoltés  à  une  altitude  assez 
considérable  pour  que  la  maturité  en  ait  été  notablement  retar- 
dée. Les  variétés  en  sont  nombreuses  et  toutes  sont  de  celles 
qui  sont  déjà  passées  sous  le  climat  de  Paris,,  tandis  que  les 
spécimens  qui  les  représentent  dans  ce  lot  se  trouvent  en  bon 
état  pour  être  mangées.  Ainsi  parmi  les  Poires  se  trouvent  le 
Beurré  d'Amanlis,  la  William,  même  la  Poire  de  l'Assomption. 
Il  y  a  aussi  des  Pêches  et  deux   Pommes.  M.  le  Secrétaire  du 


538  PROCÈS-VERBAUX. 

Comité  d'Arboriculture  fruitière  annonce  qu'il  sera  parlé  de  ces 
fruits  prochainement. 

M.  Ch.  Joly  dit  à  ce  propos  qu'il  se  fait  en  grand  en  ce 
moment  une  expérience  d'un  haut  intérêt  relativement  à  la 
plantation  d'arbres  fruitiers  dans  des  contrées  situées  à  des 
latitudes  avancées  vers  le  nord.  Il  sera  important,  à  différents 
points  de  vue,  d'en  suivre  la  marche  et  d'en  connaître  les 
résultats. 

8°  Par  M.  Terrier,  jardinier  chez  M.  le  D""  Fournier,  rue 
Saint-James,  à  Neuilly  (Seine),  un  pied  fleuri  d'une  belle  Orchi- 
dée, le  Saccolahhim  Bhimei  Lindl.,  qui  est  en  parfait  état  de  vé- 
gétation et  qui  porte  ([uatre  magnifiques  inllorescences  partant 
de  la  partie  inférieure  de  sa  tige.  Or  cette  plaiite  est  arrivée  à 
cet  état,  étant  tenue  dans  une  serre  chaude  et  humide,  suspen- 
due depuis  neuf  mois  par  un  simple  fil  de  fer,  flottant  librement 
dans  l'atmosphère  de  la  serre  et  sans  avoir  le  moindre  contact 
ni  de  terre  ni  de  sphagnum.  Une  prime  de  1"°  classe  est  accor- 
dée à  M.  Terrier  pour  cette  intéressante  présentation. 

Comment  cette  Orchidée  a-t-elle  pu  prendre  un  pareil  déve- 
loppement sans  autre  milieu  am.biant  que  l'air  humide  d'une 
serre  à  Vanda?  X  cette  question  l'examen  du  sujet  lui-même 
permet,  ce  semble,  de  faire  une  réponse  précise.  Les  racines 
de  la  plante,  au  nombre  d'une  douzaine,  sont  très  développées. 
Leur  diamètre  moyen  est  de  cinq  ou  six  millimètres  et  la  plu- 
part d'entre  elles  atteignent  ou  dépassent  même  un  métré  de 
longueur.  Dans  ces  conditions,  la  plante  s'est  nourrie  aux 
dépens  de  la  substance  de  ces  racines  et  de  l'eau  qui,  se  con- 
densant à  la  surface  de  ces  organes  sous  l'influence  d'inévi- 
tables variations  de  température,  a  été  absorbée  par  eux.  Aussi, 
au  moment  présent,  ces  racines  sont-elles,  sauf  à  leur  extré- 
mité active,  fortement  et  irrégulièrement  cannelées,  ridées,  en 
un  mot  vidées  d'une  grande  partie  de  la  substance  qui  aupara- 
vant les  rendait  lisses  à  leur  surface  et  turgescentes.  Il  est 
donc  arrivé  pour  ce  Saccolabium  quelque  chose  d'analogue  à 
ce  qui  a  lieu  pour  les  animaux  hibernants  pendant  leur  période 
d'engourdissement  :  elle  s'est  nourrie,  dans  ses  parties  autres 
que  ses  fortes  racines,  d'une  grande  portion  de  la  substance  de 


SÉANCE   DU    14    OCTOBRE    ^886.  531) 

celles-ci,  en  y  ajoutant  toutefois  un  supplément  qui  lui  était 
fourni  par  l'atmosphère  de  la  serre  et  par  les  matières  solubles 
contenues  dans  les  poussières  qui  pouvaient  se  déposer  à  la 
surface  des  racines.  On  peut  dire  encore  qu'elle  s'est  compor- 
tée comme  le  font  habituellement  certains  TiUandsia{T.  del- 
toidea,  stiicta,  etc.)  que,  dans  certaines  parties  de  l'Amérique 
du  Sud,  on  suspend  par  un  fil  au  balcon  des  fenêtres  et  qui, 
dans  cette  situation,  végètent  et  fleurissent  sans  difficulté, 
d'où  leur  est  venu,  dans  ces  pays,  le  nom  vulgaire  de  Fleur  de 
l'air  {fîor  dcl  aire). 

9"  Par  M.  Dethou,  député,  propriétaire  à  Cannes  (x\lpes- 
Maritimes),  un  rameau  fleuri  d'un  Colletic,  arbuste  à  branches 
aplaties  et  épineuses,  dont  la  fleur  a  une  délicieuse  odeur  de 
vanille,  qui  vient  très  bien  dans  les  jardins  du  midi  de  la 
France  et  qui  presque  certainement  supporterait  aussi  la  cul- 
ture en  pleine  terre,  dans  nos  départements  de  l'Ouest  dont  le 
climat  est  doux. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrétaire-général-adjoint  procède  au  dépouillement 
de  la  correspondance,  qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1°  Une  lettre  par  laquelle  M.  Adolphe  Dupont,  Secrétaire  de 
la  Société  royale  d'Horticulture  de  la  province  de  Namur,  an- 
nonce l'envoi  d'une  brochure  dont  il  est  l'auteur  et  qui  a  pour 
titre  :  Essai  d'étude  sur  les  Pucerons  des  arbres  fruitiers  et  spé- 
cialement sur  le  Puceron  lanigère  du  Pommier,  avec  indication 
des  moyens  propres  à  détruire  ces  insectes.  (Broch.  gr.  in-18 
de  32  pages.  Namur;  1886.)  M.  Dupont  dit,  dans  sa  brochure, 
que,  après  avoir  essayé,  sans  le  moindre  succès,  l'application  des 
nombreux  traitements  qui  ont  été  conseillés  pour  combattre  le 
Puceron  lanigère,  une  circonstance  à  peu  près  fortuite  lui  en  a 
révélé  un  dont  il  a  obtenu  les  effets  les  plus  satisfaisants  et  qu'il 
regarde  comme  infaillible.  Ce  moyen  consiste,  après  avoir,  en 
hiver,  lavé  à  grande  eau  et  brossé  fortement  les  arbres  envahis 
par  l'insecte,  après  en  avoir  en  outre  raclé  à  fond  les  nodosités 
et  les  fentes,  à  les  badigeonner  soigneusement  avec  une  solution 
obtenue  en  mettant  dans  mille  d'eau  dix  de  sulfate  de  fer.  Il  est 


540  PROCÈS-VERBAUX. 

même  bon  de  déchausser  les  arbres  et  de  verser  ensuite  à  leur 
pied  trois  ou  quatre  litres  de  la  même  solution. 

2"  Une  lettre  dans  laquelle  M.  L.  Laselve,  de  Rueil,  dit  avoir 
découvert  un  moyen  «  de  détruire  la  végétation  parasite  qui 
constitue  la  maladie  de  la  Vigne  ».  Seulement  il  n'indique  ni  celle 
des  trop  nombreuses  maladies  cryptogamiques  de  la  Vigne 
contre  laquelle  il  croit  avoir  découvert  un  remède,  ni  la  nature 
de  ce  remède  lui-même. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée  M.  le  Secré- 
taire-général-adjoint signale  les  suivantes  :  1°Attîche  donnant  le 
programme  du  quatrième  Concours  général  et  du  Congrès  pc- 
mologique  qui  seront  tenus,  par  l'Association  pomologique  de 
l'Ouest,  à  Versailles,  du  25  au  31  octobre  courant,  avec  le  con- 
cours de  l'Etat,  des  départements  de  Seine-et-Oise  et  delà  Man- 
che, de  la  ville  de  Versailles  et  du  Comice  d'encouragement  à 
l'Agriculture  de  Scine-et-Oise,  ot  avec  la  coopération  de  la 
Sociélé  d'Horticulture  de  8eine-ot-Oise.  2°  iVow.s  ;>a/o/s  ou  vitl- 
(inires  des  plantes  de  Ut  Corrèze,  par  M.  Gaston  Godi.n  ni<;  Lf,i>i.\ay, 
nu'moire  quia  obtenu,  en  1884,  le  second  prix  dans  le  concoui's 
ouvert  par  l'eu  M.  Alph.  Lavallée  (Broch.  in-8  de  34  pages; 
Auch;188()). 

iM.  Janiin  (Fenl.)  a  la  parole  et  donne  de  vive-voix  un  aperçu 
de  la  marche  et  des  travaux  de  la  "28"  session  du  Congrès  pomo- 
logi(]ue,  qui  a  été  tenue  à  Nantes,  du  20  iiu  22  septembre  der- 
nier, par  la  Société  pomologique  de  France.  Les  délégués  de  la 
Société  nationale  d'Horticulture  à  ce  Gongrèi étaient  MM.  Miche- 
lin, Lapierre  et  Jamin  (Ferd.).  La  session  a  été  ouverte  le 
20  septembre,  à  deux  heures,  dans  la  salle  des  Beaux-Arts,  par 
\\\\  discours  de  M.  le  Préfet  delà  Loire-Inférieure  qui  a  souhaité 
la  bienvenue  à  MM.  les  membres  présents  de  la  Société  pomolo- 
gique et  à  MM.  les  dr'légiK's,  La  Société  nantaise  d'Horticulture 
était  représentée  à  cette  séance  par  son  Président  et  plusieurs 
autres  membres  de  son  Bureau.  Il  a  été  convenu  que  les  séances 
suivantes  auraient  lieu  dans  le  local  oi^i  la  Sociétc'  nantaise  venait 
d'ouvrir  son  Exposition  horticole,  c'est-à-dire  sur  le  cours 
Saint-André.  Comme  aux  sessions  précédentes,  il  a  été  décidé 
qu'il  y   aurait  chaque  jour  deux  séances  générales    précédées 


SÉANCE  DU   14   OCTOBRt:    1886.  5il 

chacune  d'une  séance  de  dégustations  tenue  par  une  Commission 
spéciale.  Peu  de  fruits  ont  été  adoptés  par  le  Congrès,  les  nom- 
breuses sessions  qu'il  a  eues  jusqu'à  ce  jour  ayant  eu  pour 
résultat  l'examen  et  l'admission  de  la  presque  totalité  des  fruits 
déjà  répandus  qui  possèdent  un  mérite  incontestable.  Les  admis- 
sions de  cette  année  ont  porté  sur  les  quatre  variétés  suivantes  : 

Figue  San  Pieti'o,  de  Dalmatie,  fruit  très  gros  et  très  bon,  dont 
l'arbre  fort  productif  est  bifère  ; 

Poire  La  France,  beau  et  bon  fruit,  mûrissant  d'octobre  à 
février  ; 

Poire  Louise  Bonne  Sannier,  qui  était  à  l'étude  depuis  1881 
et  qui  n'a  été  admise  qu'après  un  assez  loig  débat; 

Pomme  Dean  s  Codlin,  Pomme  d'automne,  d'un  beau 
volume,  de  bonne  qualité  et  de  jolie  apparence,  qui  était  à  l'étude 
depuis  1882. 

Quant  aux  fruits  qui  ont  été  définitivement  rayés,  ce  sont: 
l'Abricot  Ze  Chancelier  \  les  Pêches  Albatros,  Docteur  LLogg, 
Wcdburton  admirable,  ainsi  que  la  Pèche  Pavie  Comme  ;  les 
Poires  Bési  de  Montigny,  Délicieuse  de  Grammont,  Doyenne 
Hérault  ;  les  Pommes  Belle  et  bonne  de  Hug,  Professeur  L.emoine  ; 
les  Raisins  Buchetet,    Chasselas  Jalabert,  Grosse  Clairette. 

D'autres  sortes  de  fruits  déjà  inscrites  au  tableau  ont  été  main- 
tenues à  l'étude,  et,   en  outre,  le  Congrès  en  a  mis  à  l'étude  un 
certain    nombre  parmi   lesquels  se   trouvent   notamment    des 
Poires  de  la  localité,  dont  plusieurs  ont  une  maturité  tardive  el 
par  cela  même  pounont  augmenter  nos  ressources  pour  l'hiver 
ainsi  que  des  Raisins  qui  avaient  été  apportés  de  Bordeaux  pa 
M.  Daurel.  Ceux-ci   paraissent  provenir  d'hybrides   à   la  pro 
duction  desquels  ont  concouru  lesYigues  américaines,  mais  qu 
n'ont  que  peu  ou  même  point  de  saveur  foxée  et  qui  d'ailleurs, 
assure-t-on,  résistent  au  Phylloxéra  comme  au  Mildiou. 

La  médaille  que  donne  annuellement  le  Congrès  a  été  attri- 
buée, celte  année,  à  M.  Hortolès,  professeur  d'Arboriculture  à 
Montpellier.  En  outre,  une  autre  médaille  entièrement  équiva- 
lente à  la  première  aux  points  de  vue  matériel  et  honorifique, 
et  qui  avait  été  offerte  par  M.  Reverchon,  le  vénérable  Trésorier 
de  l'Association    pomologique   de  France,   a   été    décernée   à 


o42  PROCES-VERBAUX. 

M. Bernède, pépiniériste  très  dislingué  de  Bordeaux. Enfin  la  So- 
ciété nantaise  d'Horlicultiire'ayant  mis  à  ladisposilion  du^Congrès 
une  médaille  qu'elle  désirait  voir  attribuer  au  pomologue  qui, 
dans  cette  partie  de  France,  avait  rendu  le  plus  de  services  à 
l'Arboriculture,  le  tioisième  lauréat  du  Congrès  a  été  le  frère 
Louis,  directeur  de  l'établissement  départemenlal  des  sourds- 
muets,  amateur  aussi  zélé  (|u'inslruit  en  malière  d'Arboriculture, 
aimé  et  vénéré  dans  le  pays,  et  à  qui  on  doit  des  gains  d'une 
valeur  reconnue. 

La  28®  session  du  Congrès  pomologique  a  été  close  sans  qu'on 
ait  déterminé  la  ville  dans  laquelle  la  ^29"  aura  lieu  l'année  pro- 
chaine. 

M,  Jamin  (Ferd.)  entretient  ensuite  ses  collègues  de  l'Exposi- 
tion horticole  qui  a  été  tenue  par  la  Société  nantaise  pendant 
qu'avait  lieu  la  session  du  Congrès  pomologique.  Des  fruits  s'y 
trouvaient  en  grand  nonibi  e.  Les  Poires  qu'on  y  voyait  «Haient 
généralement  d'un  beau  volume  et  nommées  exactement;  par 
contre,  les  Pommes  étaient  petites.  La  saison  étant  déjà  avancée, 
les  Pèches  y  étaient  peu  abondantes,  ainsi,  du  reste,  que  les 
Raisins.  Un  Compte  rendu  circonstancié  donnera  une  idée  plus 
complète  de  cette  intéressante  Exposition. 

L'honorable  collègue  communique  enfin  à  la  Compagnie  des 
observations  qu'il  afaitespendantson  voyage  dansledépartement 
de  la  Loire-Inférieure.  En  général,  dit-il,  les  fruits  qu'on  voit  à 
Nantes  et  dans  les  environs  de  cette  ville  ont  un  beau  volume. 
C'est  même  de  laque  nous  sont  venues  des  variétés  estimées,  entre 
autres  le  Beurré  Glairgeau  et  la  Poire  de  l'Assomption.  M.  Jainin 
a  vu  l'arbre-mère  de  cette  dernière  variété  cbez  l'obtenteur, 
M.  Ruillé  de  Beauchamp,  à  la  Goupilière  près  de  Nantes.  Or, 
malgré  cet  état  satisfaisant  de  Farboricullure  fruitière  dans  le 
pays,  les  fruits  qu'on  y  voit  sur  les  marchés  et  ceux  qu'on  y  sert 
sur  la  table  des  hôtels  sont  tout  autre  chose  que  beaux  et 
bons,  fait  regretlable  qui  tient  probablement  à  ce  qu'ils  peuvent 
avoir  été  récoltés  sur  les  terrains  bas  de  la  vallée  de  la  Loire, 

Quant  aux  Vignes  de  la  Loire-Inférieure,  MM.  les  Délégués  les 
ont  vues  chargées  de  Raisins,  mais  malheureusement  fortement 
atteintes  par  le  Mildiou,    Toutes  les  fois  qu'ils  en  ont   trouvé 


SÉANCE  DU  14  OCTOURE  1886.  543 

l'occasion,  ils  ont  signalé  le  traitement  par  la  bouillie  borde- 
laise dont  les  propriétaires  n'avaient  pas  connaissance,  et  ils  ont 
conseillé  de  l'employer  dorénavant.  Au  moment  où  ils  ont 
examiné  ces  Vignes,  les  ceps  montraient  un  retour  de  végétation 
et  on  voyait  déjeunes  pousses  à  l'extrémité  de  leurs  sarments. 
Une  particularité  digne  de  remarque,  c'est  que  les  Vignes  plan- 
tées dans  les  sables  du  littoral  de  l'Océan  avaient  beaucoup  moins 
souffert  que  les  autres  des  atteintes  du  Mildiou.  Cette  demi- 
immunité,  jointe  à  celle  bien  reconnue  que  ces  mêmes  Vignes  pos- 
sèdent relativement  au  Phylloxéra,  devrait  amener  à  faire  de 
grandes  plantations  sur  ce  littoral.  Sans  doute  le  vin  qu'on  y 
récolle  n'est  pas  de  première  qualité;  mais,  dans  Tétat  actuel  de 
notre  viculture,  il  constituerait  un  supplément  de  récolte  d'au- 
tant plus  appréciable  qu'il  serait  naturel. 

M.  le  Président  remercie  M.  Jamin  de  son  intéressante  et  ins- 
tructive communication. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 

1"^  De  l'éducation  du  bouton  àfruitsur  le  Poirier,  par  M.  l'abbé 
Lefèvre,  chanoine  à  Nancy. 

2°  Rapport  sur  les  cultures  de  M.  Domage,  horticulteur  au 
Pecq;  M.  Michel,  Rapporteur. —  Les  conclusions  de  ce  Rapport 
tendent  au  renvoi  à  la  Commission  des  récompenses. 

3°  Rapport  sur  les  Régonias  tubéreux  cultivés  par  M.  A.  Ro- 
bert; M.  A.  CuARGUERAUD  Rapporteur.  — La  Société  en  adopte 
les  conclusions  qui  tendent  au  renvoi  à  la  Commission  des  ré- 
compenses avec  recommandation  spéciale. 

4"  Rapport  sur  un  appareil  de  chauffage  de  M.  de  Vendeuvre; 
M.  Chauré  (Lucien)  Rapporteur. 

5°  Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Coulommiers,  par 
M.  Rergman  (Ernest). 

6°  (jomple  rendu  de  l'Exposition  de  Strasbourg,  par  M.  Miguel, 

7"  Compte  rendu  de  1  Exposition  de  Troyes,  par  M.  Hariot. 

8°  Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Lagny,  par  M.  Vitry  fils. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions ; 

Et  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  moins  un  quart. 


544  PROCÈS-VERBAUX. 

SÉANCb:     DU    28     OCTOBRE     1886, 
Présidence  de  M.  Ch.  Joly. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie.  D'après  le 
nombre  des  signatures  qu'a  reçues  le  registre  de  présence,  on  y 
compte  cent  vingt  et  un  Membres  titulaires  et  dix  Membres 
honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vole  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  cinq  nouveaux  Membres  titulaires  dont  la  pré- 
sentation a  eu  lieu  dans  la  dernière  séance  et  n'a  pas  soulevé 
d'opposition. 

Il  informe  la  Compagnie  d'une  perte  éminemment  regrettable 
que  vient  d'éprouver  la  Société  par  le  décès  de  M.  Monlenard, 
de  Juvisy-sur-Orge  (Seine-et-Oise),  qui  était  Membre  titulaire 
depuis  l'année  i8o9. 

Il  rend  ensuite  compte  de  l'élat  actuel  des  choses  relative- 
ment aux  secours  à  donner  aux  horticulteurs  du  département 
de  la  Seine  dont  les  cultures  ont  ét(''  dévastées  par  les  orages  du 
mois  d'août  dernier.Nonseuleirientlo  Société  a  ouvert  en  leur  faveur 
une  souscription  qui,  on  croit  pouvoir  l'espérer,  procurera  sans 
doute  une  somme  importante,  mais  encore  elle  a  orgjinisé  une 
tombola  qui  doit  être  tirée  demain,  29  octobre.  La  Commission 
chargée  par  h  Conseil  d'Administration  d'organiser  cette  tom- 
bola est  composée  deM.  Vitry  fils.  Président,  M.Chauré  (Lucien) 
Secrétaire,  MM.  Beigman  (Ernest),  Dybowski,  TrulTaut  (Albert). 
Ces  collègues  ont  rivalisé  de  /èle  et  d'activité  dans  l'accom- 
plissement de  la  mission  qui  leur  a  été  confiée.  Ils  ont 
obtenu,  pour  composer  les  lots,  des  (Ions  tellement  nombreux 
que,  au  moment  présent,  tous  les  produits  qui  avaient  été 
présentés  à  l'Exposition  du  23  au  26  courant  ayant  été  enlevés, 
les  tables  disposées  pour  les  recevoir,  dans  le  grand  pavillon  de 
la  ville  de  Paris,  en  sont  presque  couvertes.  On  doit  donc 
de  vifs  remerciements  tant  aux  organisateurs  de  la  tombola 
qu'aux   donateurs   dont    la    générosité    a    puissamment    con- 


SÉANCK  DU  28  OCIOP.KE  1886.  545 

tribué  à  la  rendre  producUve  pour  les  malheureux  sinistrés. 
Des  l)illets  onl  été  placés  en  très  grand  riombre.  Toutefois, 
comme  il  en  reste  encore  quelques-uns,  M.  le  Président  invite 
à  les  prendre  les  Membres  présents,  dont  plusieurs  se  rendent 
immédiatement  à  son  invitation.  —  M.  le  Président  avertit 
enfin  que,  après  le  tirage  de  la  tombola,  les  lots  gagnés  qui 
n'auraient  pas  été  enievés  au  bout  de  quelques  jours  seront 
l'objet  d'une  vente  dont  le  produit  sera  joint  aux  fonds  donnés 
par  la  souscription. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Par  M.  Tabernat,  jardinier  chez  M'"*"  la  duchesse  de  Galiéra, 
à  Clamart  ^'Seine),  un  lot  de  Patates  qui  sont  venues  dans  une 
assise  de  O'^jâS  de  terreau  posée  sur  un  sol  consistant.  Ces 
tubercules  sont  très  beaux  ;  aussi  une  prime  de  2«  classe 
est-elle  accordée  pour  la  présentation  qui  en  est  faite.  — 
M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère  dit  à  ce  propos 
qu'il  désirerait  voir  la  culture  de  la  Patate  beaucoup  plus 
répandue  qu'elle  ne  l'est  encore.  Cette  racine  est  un  bon  aliment 
qui  serait  certainement  fort  apprécié  s'il  était  plus  connu.  Seu- 
lement la  culture  de  la  plante,  sans  être  difficile,  exige  quel- 
ques soins.  Ainsi  elle  est  assez  sujette  à  s'emporter,  ce  qui  nuit 
à  la  production.  Quand  sa  lige  prend  alors  un  trop  grand 
développement  en  longueur,  il  importe  de  la  soutenir,  car,  si 
elle  se  casse,  la  végétation  et  par  suite  les  tubercules  s'en  res- 
sentent fâcheusement. 

2°  Par  M.  Duvillard,  jardinier-maraîcher,  à  Arcueil  (Seine), 
trois  pieds  de  Céleri,  dont  un  est  le  Céleri  Chemin,  tandis  que 
les  deux  autres  appartiennent  à  une  variété  américaine  qu'il 
présente  sous  le  nom  de  White  Bloune.  Cette  variété  se  rappro- 
che de  celle  dont  on  doit  l'obtention  à  M.  Chemin,  tout  en  lui 
restant  inférieure  à  certains  égards.  M.  Duvillard  l'a  mise  sous 
les  yeux  de  ses  collègues  pour  leur  donner  les  moyens  d'établir 
une  comparaison  entre  les  deux.  Cette  présentation  a  été  faite 
hors  concours. 

3°  Par  M.  Hédiard,  négociant  en  comestibles  exotiques,  place 
de  la  Madeleine,  un  lot  de  gros  Piments  doux,  provenant  d'Es- 
pagne. M.  Hédiard  obtient,  pour  cette  présentation,  une  prime 

39 


646  PROCÈS-VERBAUX. 

de  2^  classe.  Il  fait  remarquer  que  ces  fruits  ont  un 
volume  exceptionnel,  et  il  ajoute  que  la  saveur  en  est  parfaite- 
ment douce,  nullement  piquante.  En  Espagne,  où  ils  constituent 
un  aliment  recherché  et  1res  usuel,  on  les  prépare  pour  la 
table  de  manières  diverses,  notamment  cuits  sur  le  gril  après 
qu'on  en  a  enlevé  la  peau  .  La  plante  vient  bien  aussi  en 
Algérie. 

4°  Par  M.  Dethou,  propriétaire  dans  l'Yonne  et  à  Cannes 
(Alpes-Maritimes),  une  tige  de  Chayotte  ou  Sechium  editlr,  Cucur- 
bitacée  dont  il  a  été  plusieurs  fois  question  devant  la  Société,  à 
cause  de  son  fruit.  A  Cannes, la  plante  est  en  fleurs  en  ce  moment, 
et  son  fruit  atteindra  sa  maturité  au  mois  de  décembre.  — A  Paris, 
au  contraire,  dit  M.  le  Président  du  Comité  de  Culture  potagère^ 
elle  vient  fort  mal,  par  insuffisance  de  chaleur,  au  moins 
à  l'air  libre.  M,  le  Président  du  Comité  en  a  lui-même  essayé 
la  culture,  sans  en  obtenir  des  résultats  tant  soit  peu  satis- 
faisants. 

5"  Parle  même,  un  lot  d'Oranges  Mandarines,  deux  Figues  de 
Barbarie  ou  fruits  de  YOpuntia  Ficus  indica  Haw.  et  des  Ar- 
houses^  fruits  de  YArbutus  Unedo  L.  Les  plus  remarquables  de  ces 
fruits  sont  les  Oranges  Mandarines,  parce  qu'elles  sont  venues  sur 
(les  arbres  plantés  en  pleine  terre,  à  Bleneau  (Yonne),  qu'on  a 
seulement  le  soin  de  couvrir  de  châssis  pendantl'hivi'r.  Dans  ces 
conditions,  les  Mandariniers,  qui  appartiennent  à  la  variété 
petite,  végètent  et  fructifient  très  bien,  à  ce  pomt  qu'ils  ont 
donné,  celte  année,  jusqu'à  six  cents  fruits  sur  un  seul  pied. 
Ces  fruits  ont  bon  goût;  jnais  ceux  qui  sont  en  ce  moment 
déposés  sur  le  bureau  ont  la  peau  un  peu  sèche,  parce  qu'ils  sont 
conservés  depuis  le  mois  de  mai,  époque  à  laquelle  ils  auraient 
dû  être  mangés.  En  outre,  les  arbres  qui  les  produisent  forment 
un  charmant  massif  toujours  vert  et  portant  presque  constam- 
ment soit  des  fleurs,  soit  des  fruits  qui  en  rehaussent  l'effet 
ornemental.  Dans  la  même  propriété,  M.  Dethou  soumet  à  une 
culture  analogue  des  Agaves  et  diverses  plantes  grasses  qui 
prennent  en  pleine  terre  un  grand  développement  et  deviennent 
très  belles. 

O"*  Par  M.  Chineau,    propriétaire    à  Chatou    (Seine -et-Oise), 


SÉANCE  DU  :28  ocTOBUE  1886.  o47 

cinq  Pommes  Grand  Alexandre  qui  sont  venues  sur  une  seule 
lambourde,  à  l'extrémilé  d'une  brindille. 

7°  Par  M.  Terrier,  jardinier  chez  M.  le  docteur  Fournier,  rue 
Saint-James,  à  Neuilly  (Seine),  un  pied  portant  deux  inflores- 
cences du  Cattleyaaurea,  belle  Orchidée  qui  a  été  introduite  de 
Colombie  par  l'établissement  Linden,  en  1872.  —  Il  est  accordé, 
pour  cette  présentation,  une  prime  de  2"  classe, 

8°  Par  M.  Dethou,  trois  inflorescences  d'une  belle  Zingibé- 
racée  indienne^  VHedychium  flavum  Roxb.,  et  un  rameau  de  Pat- 
chouli [Pogostemon  Patc/iouly  Pellet.j,  Labiée  sous-frutescente, 
bien  connue  pour  son  odeurqui  en  détermine  l'emploi  journalier. 
Ces  deux  plantes  sont  cultivées  en  pleine  terre,  à  Cannes,  dans 
le  jardin  de  M.  Dethou. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

Pour  cette  séance  avait  été  ouvert  un  Concours  ayant  pour 
objet,  en  fait  de  fleurs  les  Asters,  en  fait  de  légumes  les  Choux- 
fleurs,  et  destiné  en  même  temps  aux  fruits.  Les  objets  qui 
pouvaient  y  être  présentés  ayant  été,  on  le  conçoit  sans  peine, 
envoyés  à  l'Exposition  qui  n'a  été  close  qu'à  un  jour  d'inter- 
valle, le  résultat  en  a  été  nul  pour  les  Asters  et  les  Choux- 
fleurs.  Les  fruits  seuls  y  ont  été  représentés  par  huit  corbeilles 
de  magnifiques  Raisins  Chasselas  qu'avait  apportées  M.  Cra- 
potte,  de  Conflans-Sainte-Honorine.  Le  Jury  du  Concours, 
composé  de  MM.  CharoUois  et  Coulombier,  a  accordé  à  M.  Cra- 
potte  un  rappel  de  la  grande  médaille  de  vermeil  qu'il  a  obte- 
nue pour  ses  Raisins^,  à  l'Exposition  qui  vient  de  finir. 

M,  Ch,  Baltet,  horticulteur-pépiniériste  à  Troyes  (Aube), 
annonce  que  la  Société  horticole,  vigneronne  et  forestière  qui  a 
son  siège  dans  cette  ville  y  tiendra  une  Exposition  spéciale  de 
Chrysanthèmes,  le  li  novembre  prochain,  et  que  le  produit  des 
entrées  sera  donné  par  elle,  à  titre  de  secours,  aux  horticulteurs 
sinisti'ésdu  département  de  la  Seine. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée  sont  signa- 
lées les  suivantes  :  1°  le  Règlement  et  Programme  d'une  Expo- 
sition générale  que  la  Société  d'Horticulture  de  Cannes  et  de 
l'arrondissement   de    Grasse    tiendra   à  Cannes,    du    20  au  23 


rSiS  NOJUNAIlOiNS. 

^ianvier  1887.  — :2"  L'annonce  de  la  '135"  l'exposition  de  Chrysan- 
thèmes que  la  Société  royale  d'Horticulture  et  d'Agriculture  de 
Tournai  (Belgique),  ouvrira  à  Tournai,  le  dimanche  21  novembre 
prochain  et  continuera  le  lendemain  22.  Une  particularité  à 
signaler  dans  cette  Exposition,  c'est  que,  porte  le  Programme, 
«  Il  n'y  aura  pas  de  concours  particulièrement  établis,  la  Gom- 
«  mission  administrative  laissant  à  chacun  la  faculté  de  com- 
«  poser  ses  envois  comme  il  l'entendra.  «  —  3"  Un  ouvrage  de 
M.  Fréd,  Burvenich,  père,  intitulé  :  La  CuUure  potagè?'ed'aima.~ 
teur,  bourgeoise  et  commerciale,  naturelle  et  forcée,  mise  à  la 
portée  de  tous  (in-R"  de  vu  et  361  pages,  avec  2io  fig.  dans  le 
texte;  2^  édit.  Gentbrugge-lez-Gand,  Belgique,  1886).  4°  Plu- 
sieurs Catalogues  et  Prix-courants  d'Horticulteurs  tant  étrangers 
que  français. 

11  estfail  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 

1  "  Note  sur  deux  arbres  géants  en  Portugal  ;  par  M.  Joly  (Gh.). 

2"  Compte-rendu  de  l'Exposition  de  Senlis;  par  M.  Ciian- 
TIUEU  (E.), 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions; 

Et  la  séance  est  levée  à  trois  heures  et  un  quart. 


NOMINATIONS 


mUnt.i:  Dr  28  iicrnBm:  ISSO. 
MM. 

1.  K.\(,/K\  (Henri),  commissionnaire  en  fletn-s,   place  Daiipliine,  1  î,  à 

Paris,   présent  >  par  MM.  F.   Battut  et  J.  Dyliowski. 

2.  Lix.KN  RE  [E.],  fabricant  de  poteries  de  fantaisie,  rue  Titon,   19,  à 

Paris,  présenté  par  .MM.  L.  Delaville  et  A.  Hébrard, 
•i.  Lki.oir  (Jules-Victor),  rue  Jacob,   1,  à  Paris,  présenté  par  MM.   E. 

Bergman  et  F.  Bergman. 
4.  Thomereau,    architecte-paysagiste,    rue   de    Nesle,    121,    à   lieims 

CMarne),  présenté  par  MM.  K.  Bergman  et  F.  Bergman. 
:>.  Vallkrand  (jeune),   liorticulteur,  rue  du  Chemin-Royal,  28,  à  Bois- 

Colombes  (Seine),  présenté  par  MM.  E.  Bergman  et  F.  Bergman. 


SUK    QUELQUES    VIGNES    DE    LA    CHINE.  oW) 

MEMBRKS    IlONUKUKES 

MM. 

I.  Ltcocy-DuMESML,  à  La  Cliapello  ea  Serval  (Oise). 

:2.  Li:siEUR,  horticulteur,  à  Roueu. 

3.  Opuix,  fleuriste,  rue  Relldiiasse,  33,  à  Paris. 


NOTES    ET    MÉMOIRES 


Essai  sur  quelques  Vignes  de  la  Chine,  découvertes  I'ar  le  Perb 

Lazariste  Armand  David  (i), 

Par  M.  Carrière  (E.-A.). 

Il  n'est  probablement  aucune  plante  exotique  qui,  dès  son 
apparition,  ait  présenté  autant  de  difficulté  pour  sa  détermina- 
lion  que  les  Vignes  dont  il  va  être  question.  En  effet,  à  peine 
introduites,  on  ne  voit  apparaître  que  contradictions  à  leur 
sujet:  autant  d'opinions  émises,  autant  de  diversités. 

Quelle  est  la  cause  de  toutes  ces  dissidences?  De  ce  premier 
chef  que,  à  part  un  seul  découvreur,  le  lazariste  Armand  David, 
tous  les  autres,  missionnaires  comme  lui^  qui  ont  parlé  de 
ces  Vignes  étaient  complètement  étrangers  aux  connaissances 
viticoles  ou  ampélographiques,  et  même  à  la  botanique. 
Comme,  d'une  autre  part,  ils  étaient  désireux  de  faire  des  dédi- 
caces, ils  ont  attribué  des  noms  aux  formes  qui  leur  ont  paru 
présenter  quelque  intérêt.  De  là,  les  qualificatifs  Pagnucii, 
Chtaisii,  Helordi,  etc.^  en  l'honneur  de  grands  dignitaires 
apostoliques  (2). 

Disons  toutefois  que  ceci  nest  pas  une  critique  de  notre  pari, 

(1)  Déposé  le  'J  septembre  1886. 

(2)  ÎSous  tenons  à  déclarer  (jue  ce  que  nous  disons  ici  des  mission- 
naires n'est  ni  une  critique  ni  delà  malveillance  de  notre  part;  nous 
sommes  au  contraire  les  premiers  à  reconnaître  combien,  en  général, 
ces  personnes  sont  désireuses  de  se  rendre  utiles.  Malheureusement, 
la  volonté  ne  suffit  pas,  et,  en  pareil  cas,  les  plus  grands  efforts 
peuvent  être  stériles  s'ils  ne  sont  unis  à  des  connaissances  spéciales 
en  histoire  naturelle,  ce  qui  est  la  règle  dans  l'éducation  religieuse 
oij  la  botanique,  enti'e  autres,  n'est  presque  jamais  enseignée. 


550  NOTES  ET   MÉMOIRES. 

et  que  le  fait  dont  nous  parlons  ne  nous  paraît  pas  mauvais  en 
soi  ;  le  mal  vient  surtout  de  ce  que  ces  prétendues  espèces 
n'ayant  pas  été  déterminées,  tout  se  réduit  à  des  noms  qu'alors 
on  applique  diversement,  parfois  même  arbitrairement. 

Une  autre  aggravation  à  cet  état  de  clioses  déjà  fâcheux, 
c'est  que  ces  plantes  ont  été  envoyées  en  graines  et  que,  comme 
toutes  les  Yignes,  celles  dont  nous  parlons,  loin  de  se  repro- 
duire identiquement,  donnent  des  variétés  à  l'infini;  il  en  est 
résulté  qu'aujourd'hui,  sous  une  même  dénomination,  très 
fréquemment  l'on  trouve  les  choses  les  plus  diverses. 

Constatons  pourtant  une  atténuation  à  ces  inconvénients,  c'est 
que,  dès  le  début;,  nous  nous  trouvons  en  présence  de  deux 
qualifications  générales  qui,  bien  qu'un  peu  vagues,  établissent 
déjà  un  certain  ordre  qui  fait  qu'elles  doivent  être  conservées,  et 
cela,  par  cette  autre  raison  qu'elles  s'appliquent  à  deux  per- 
sonnes dont  le  nom  est  lié  à  l'introduction  de  ces  Vignes,  au 
point  d'en  être  inséparable. 

Ce  sont  les  qualificatifs  Davidiana  et  Romanetiana.  en  sou- 
venir :  1"  du  père  Armand  David,  qui,  le  premier,  a  découvert 
ces  Yignes  et  appelé  l'attention  sur  elles;  2"  de  M.  Romanet  du 
Caillaud,  à  (|ui  les  premières  graines  ont  été  envoyées  et  qui, 
par  conséquent,  se  trouve  être  le  véritable  introducteur  de  ces 
Vignes  en  France. 

Dans  ces  conditions^  la  première  chose  à  faire,  qui  s'impose 
même,  c'est  d'abord  la  différenciation  générale,  c'est-à-dire  la 
séparation  de  toutes  ces  Vignes  en  deux  grands  groupes: 
Davidiana  et  Romanetiana;  puis  l'établissement  d'un  certain 
nombre  de  sous-divisions  en  rapport  avec  les  plantes  de 
manière  à  les  faire  entrer  dans  des  sortes  de  cadres  généraux 
dont  les  caractères,  esquissés  à  grands  traits,  indiqueront  au 
moins  les  principales  lignes. 

Mais,  il  faut  bien  le  reconnaître,  sous  ce  rapport,  tout  est  à 
faire,  car,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit  et  que  nous  le  démon- 
trerons, il  règne  sur  ces  Vignes  une  grande  confusion  qui  tend 
même  à  augmenter. 

Un  fait  qui,  probablement  aussi,  a  beaucoup  contribué  à 
cette  confusion,  c'est  le  caractère  épineux  que  l'on  a  attribué  à 


SUR   UUELQUES    VIGNES    DE    LA    CHINE.  551 

certaines  de  ces  Vignes,  caractère  qui,  jusqu'à  ce  jour,  était 
inconnu  dans  le  groupe  des  véritables  Vignes,- mais  qui^  jusqu'à 
présent,  n'a  pu  être  constaté,  de  sorte  que  ce  caractère  n'est 
guère  encore  qu'une  hypothèse. 

En  effet,  l'homme  qui,  le  premier,  a  fait  connaître  ce  carac- 
tère et  qui,  de  tous,  est  celui  qui  devait  le  mieux  connaître  ces 
végétaux,  puisqu'il  en  est  le  découvreur^  est  le  missionnaire 
Armand  David  qui,  pourtant,  n'a  rien  affirmé  à  ce  sujet  ;  ce 
qu'il  en  dit  est,  en  effet,  tellement  vague  que  l'on  n'en  peut 
rien  conclure  de  certain.  Nous  ajoutons  même  que,  d'après  des 
renseignements  pris  à  «  bonne  source  »,  c'est  à  peine  si  l'on 
peut  affirmer  la  spinosité.  Ainsi,  non  seulement  on  n'a  pu  nous 
dire  où  sont  plr.cées  les  épines  ni  sur  quelles  parties  —  jeunes  ou 
vieilles  —  elles  se  développent,  mais  on  n'a  même  pu,  sinon 
vaguement,  nous  en  affirmer  l'existence.  M.  Romnnet  lui- 
même,  à  qui  nous  avions  fait  part  de  nos  doutes  qu'il  semble  ne 
pas  être  loin  de  partager,  nous  envoya  de  vieux  tronçons  de 
cette  Vigne  sur  lesquels  un  examen  des  plus  attentifs  et  des 
plus  minutieux  n'a  pu  nous  faire  découvrir  même  la  plus 
légère  trace  d'épines. 

Malgré  cette  incertitude,  un  n'est  pas  en  droit  de  nier  ce  carac- 
tère de  spinosité  qui,  du  reste,  est  assez  nettement  indiqué  dans 
un  passage  d'une  lettre  que  le  Père  David  écrivait  à  M.  Romanet 
du  Gaillaud,  à  la  date  du  17  avril  1880.  Nous  croyons  devoir 
reproduire  ce  passage  : 

. . .  Comme  je  ne  sache  pas  que  d'autres  naturalistes  que  moi 
aient  jamais  pénétré  dans  les  montagnes  où  j'ai  découvert  les  Vitis 
Davidii  et  Romunetii,  et  que,  d'un  autre  côté,  je  doute  que  mes  courtes  in- 
dications soient  suffisantes  pour  bien  déterminer  ces  deux  espé':es,je  pense 
que  vous,  comme  introducteur  de  ces  plantes  inédites  encore,  vous 
avez  le  droit  de  les  vulgariser  par  les  noms  sous  lesquels  vous  les 
avez  déjà  indiquées.  Les  règles  connues  de  la  nomenclature  binaire 
exigeront  que  l'espèce  épineuse  s'appelle  Titis  Davidii  ou  mieux  Spi~ 
novitis  Davidii,  si  les  botanistes  se  déterminent  à  créer  un  sous-genre 
pour  cette  très  curieuse  «  Vigne  à  épines  ». 

Cette  lettre  est  très  précieuse,  à  différents  points  de  vue. 
Faisons  d'abord  remarquer  que,  si  elle  semble  mettre  hors  de 


352  SOTES    KT   aiÉMOlKliS. 

doute  la  spinosité,  elle  a  néanmoins  le  grand  inconvénient  de 
ne  rien  préciser  snr  <c  cette  très  curieuse  Vigne  à  épines  »,  de 
n'indiquer  ni  la  nature,  ni  l'importance  de  ces  Vignes,  non  plus 
que  les  parties  sur  lesquelles  se  trouvent  les  épines,  en  quoi 
consistent  celles-ci,  ni  quelles  en  sont  la  forme,  la  nature,  les 
dimensions;  si  elles  sont  ligneuses  ou  herbacées,  etc.,  ce  qui 
laisse  place  à  toutes  les  hypothèses.  De  plus,  cette  lettre 
démontre  encore  que  le  Père  David,  lui-même,  n'avait  aucune 
idée  de  l'extrême  variabilité  que  présentent  les  Vignes,  et  qu'il 
croyait  réellement  qu'il  n'y  avait  là  que  deux  espèces:  Davidii 
et  Romanclii,  ce  qui,  sous  ce  rapport,  fait  supposer  qu'il  n'a 
porté  sur  ces  végétaux  qu'une  médiocre  attention;  autrement, 
il  aurait,  lui,  botaniste,  reconnu  qu'il  y  avait  là  plusieurs 
formes  distinctes,  ce  que,  du  reste,  a  démontré  l'introductiondes 
graines.  Ne  l'ayant  pas  fait,  la  confusion,  qui  était  forcée,  devait 
partir  de  là. 

Mais,  d'une  autre  part  encore,  cette  lettre  fait  supposer  ou 
plutôt  démontre  que  le  Père  David  n'a  dit  (]ue  fort  peu  de  chose 
de  ces  Vignes,  ce  qui,  du  reste,  ressort  nettement  de  ce  passage 
de  sa  lettre  :  —  «....  Je  douté  que  les  courtes  indications  que 
«j'en  donne  soient  suffisantes  pour  déterminer  ces  deux  espèces «^ 
et  c'est  alors  qu'il  charge  M.  Homanet  du  Caillaud,  «comme  in- 
troducteur de  ces  Vignes  inédites,  »  de  faire  ce  travail. 

Mais,  alors,  comment  M.  Romanet,  qui  est  complètement 
étranger  à  la  viticulture  et  à  la  botanique,  pourrait-il  détermi- 
ner et  décrire  ces  Vignes?  Voilà  à  quoi  l'abbé  Armand  David 
ne  paraît  pas  avoir  songé 

On  le  voit  donc,  ici  encore,  on  n'a  rien  de  certain,  et  même, 
au  lieu  de  s'éclaircir,  la  question  ne  pouvait  que  s'embrouiller. 
Aussi  est-ce  ici,  croyons-nous,  qu'il  convient  de  placer  une 
lettre  d'un  botaniste  de  nos  amis,  que,  dans  l'intérêt  de  la  vr- 
rilé,  nous  avions  prié  de  vouloir  bien  faire  quelques  démarches 
auprès  de  M.  l'abbé  Armand  David,  qu'il  connaît  particulièie- 
ment,  pour,  si  c'était  possible,  avoir  des  renseignements  sur  la 
Vigne  épineuse.  Voici  sa  réponse  : 
Mon  cher  ami, 

Selon  votr^!  rlésir,  je  suis  allé  vo  r  l'alibc  Armand  David  qui,  comme 


SL'K    QUELQUES    VIGNES    DE    I,A    CHINE.  Oo3 

toujours,  a  été  très  aimable  et  d'une  extrême  complaisance.  J'ai 
causé  avec  lui  de  diverses  choses,  de  son  voyage  en  Chine,  et  tout 
particulièrement  delà  Vigne  épineuse  qui yous  intéresse  spécialement 
et  à  laquelle,  je  dois  vous  le  dire,  il  m'a  paru  n'attacher  qu'une  impra*- 
tance  assez  secondaire.  Voici  du  reste,  textuellement  ce  qu'il  m'a 
dit  : 

"  Jai  rencontré  cette  Vigne  au  nord  de  la  province  de  Pékin, 
«  et  j'ai  été  frappé  de  voir  qu'elle  était  cultivée  pour  faire 
«  du  vin,  d'après  ce  que  m'ont  dit  les  indigènes.  Ce  qui  m'a 
«  surpris,  c'était  de  voir  que  les  tiges  ou  gros  rameaux  étaient 
«  épineux. 

«  Je  ne  me  suis  pas  préoccupé  davantage  de  cette  Vigne, 
«  pensant  que  j'aurais  l'occasion  de  la  revoir  ailleurs,  parce 
«  qu'elle  était  cultivée  là  en  grande  abondance.  » 

Changeant  de  localité,  M.  David  «'«  pas  revu  cette  Vigne,  et  c'est 
seulement  sur  ses  indications  que,  plus  tai'd,  M.  Romanet,  je  crois,  a 
fait  faire  des  recherches  dans  la  région  indiquée,  et  d'où  il  s'est  fait 
expédier  des  graines. 

Voilcà  tout  ce  que  je  sais  et  M.  Armand  David  ne  sait  rien  de  plus 
sur  la  Vigne  épineuse 

Je  crois  même,  d'après  ce  que  j'ai  pu  voir,  qu'on  lui  a  fait  dire 
beaucoup  plus  qu'il  n'a  jamais  dit  sur  cette  question. 

Cette  lettre,  dont  nous  n'exagérons  pas  l'importance,  qui 
povu'tant  est  assurément  très  grande,  jette  un  nouveau  jour  sur 
la  question,  que,  sans  la  résoudre,  elle  tend  cependant  à  éclaircir. 

D'abord,  elle  démontre  que,  même  le  découvreur  de  ces 
Vignes,  M.  l'abbé  David,  n'en  a  fait  qu'une  très  légère  étude, 
ce  que  nous  savions  déjà  —  et,  de  plus,  qu'il  ne  les  a  vues 
quune  fois,  et  qu'il  n'en  est  même  pas  l'envoyeur.  Nulle  part, 
en  effet,  il  n'est  dit  que  M.  Armand  David  ait  jamais  envoyé 
de  graines  de  ces  Vignes,  dont,  au  reste,  il  n'a  guère  parlé 
qu'incidemment,  de  sorte  qu'une  nouvelle  hypothèse  vient 
s'ajouter  à  celles  qui  existent  déjà  ;  c'est  celle-ci: 

Les  graines  envoyées  à  diverses  reprises  à  M.  Romanet 
du  Caillaud  se  rapportent-elles  bien  aux  deux  plantes  dont  a 
parlé  l'abbé  David? 

Mais,  en  admettant  qu'il   en  ait  été  ainsi  —  ce  qui  n'est  pas 


OO*  XOTKS   ET    KEM01Ri:S. 

prouvé,  —  qui  pourrait  répondre  qu'il  n'y  a  pas  eu  erreur  dans 
renvoi?  Ne  pourrait-il  se  faire,  en  effet,  qu'il  y  eût  eu  confu- 
sion, d'abord  dans  la  recherche  des  porte-graines,  puis  dans 
l'étiquetage  de  ces  graines?  Le  fait  n'aurait  rien  qui  pût  sur- 
prendre, surtout  si  l'on  réfléchit  que  plusieurs  envois  de  graines 
ont  été  faits  et  même  de  localités  diverses,  toujours  par  des 
personnes  complètement  étrangères  aux  connaissances  vili- 
coles,  et  qui,  ayant  agi  d'après  des  indications  qu'on  leur  avait 
données,  ont  pu  récolter  des  graines  sur  d'autres  plantes  que 
celles  dont  avait  parlé  Tabbé  Armand  David? 

Notons  encore  ces  deux  faits,  rapportés  par  M.  Romanet  du 
Caillaud  et  qui  ont  pu  ajouter  aux  chances  de  confusion  :  que, 
«  tandis  que  le  Spinovilis  Daridii  a  été  découvert  par  Tabbé 
«  David  dans  une  vallée  où  il  croit  à  .JjoOO  mètres  d'altitude, 
«  latitude  34"  environ,  longitude  100"  environ,  le  Vitis  lio- 
«  manct.ii  a  été  trouvé  à  40  lieues  plus  au  sud,  par  105" longitude 
«  Est,  à  une  altitude  d'environ  1,350  mètres.  » 

On  doit  comprendre  que,  dans  des  conditions  si  différentes  et 
à  d'aussi  grandes  dislances,  il  doit  y  avoir  des  Vignes  d'espèces 
très  différentes  et  qu'il  est  même  douteux  que  des  espèces  sem- 
blables s'y  rencontrent, ce  que,  du  reste,  parait  in(ii(|uerla  lettre 
suivante  que,  au  sujet  du  Spinovilis  Daridii,  M.  Romanel  du 
Caillaud  a  reçue  et  dont  voici  la  reproduction  : 

«  ....  Monseigneur  Pagnuci  (c'est  M.  Romanet  qui  parle),  qui 
w  se  trouve  dans  la  vallée  du  Layo-Yu,  m'écrit  qu'il  a  trouvé 
«  plusieurs  variétés  de  cette  Vigne,  produisant  des  raisins  noirs, 
'<  d'autres  des  raisins  blancs,  et  que  lorsque  le  fruit  des  pre- 
«  mières  est    arrivé  à  maturité,  il  est  d'un  noii"  foncé  cumnit; 

«  celui   de  la  Ronce Les  grains   du  Splnovitis  sont  de    la 

«  grosseur  de  ceux  de  la  Vigne  d'Europe  (1),  née  de  graine. 
«  c'est-à-dire    comme    un    fort  grain    de    (îroseille    (2)  .    Les 

I)  Qu'cnleud-on  ici  par  «  Vigne  d'Kurope,  née  de  giaiues»? 
Notons  d'abord  qu'il  n'existe  aucune  Vigne  qui  soit  particulière  à 
l'Europe;  ensuite,  que  toutes  les  variétés  de  Raisin  ont  des  grains  de 
grosseurs  et  de  formes  diverses,  surtout  quand  les  plantes  ont  été 
obtenues  par  graines. 
(2)  Ici  encore,  rien  de  précis,  même  pas  d'à  peu  près;  car  de  quelle 


SUR    QUELQUES    VIGNES    DE    LA    CHINE.  555 

«  grappes  sont  ordinairement  à  grains  distants;  mais  il  y  en 
«  a  aussi  à  grains  serrés  comme  ceux  des  Vignes  cultivées  en 
«  Europe  (1).  La  longueur  des  grappes  est  asse7>  variable  ;  il 
«  est  assez  rare  cependant  que  les  plus  grandes  dépassent  dix 
«  centimètres  de  longueur.» 

Tout  ce  qu'on  vient  de  lire  montre  de  la  manière  la  plus 
formelle  une  absence  complète  de  connaissances  viiicoles  chez 
les  narrateurs  en  question,  et  prouve  qu'en  réalité  il  est 
impossible  d'asseoir  sur  leurs  dires  aucune  donnée  sérieuse.  Le 
champ  est  donc  large  et  la  voie  libre.  Seule  l'expérience  a  la 
parole. 

Mais,  alors,  quel  parti  prendre  pour  arriver  à  éclaircir  cette 
question  des  Vignes  de  la  Chine?  On  n'a  même  pas  le  choix, 
car,  en  serrant  la  question  ainsi  que  la  circonstance  l'exige,  l'on 
reconnaît  de  suite  qu'il  n'y  en  a  qu'un,  celui-ci  :  —  Constater 
aussi  exactement  que  possible  quel  est  actuellement  l'état  des 
choses;  en  d'autres  termes,  étudier  attentivement  sur  le  vif, 
c'est-à-dire  au  point  de  vue  pratique,  les  Vignes  en  question  et, 
d'après  cet  examen,  formuler  des  règles  et  poser  des  bases  géné- 
rales, tout  en  réservant  pour  plus  tard  la  question  de  précision 
des  formes,  c'est-à-dire  ajourner  les  descriptions  et  les  déter- 
minations des  variétés  :  soit  la  spécialisation  des  plantes. 

Ces  quelques  observations  générales,  que  nous  avons  jugées 
indispensables  comme  préliminaires,  étant  une  fois  faites,  nous 
croyons  encore,  avant  d'aller  plus  loin  et  d'une  manière  géné- 
rale, devoir  indiquer  les  principaux  caractères  des  Vignes  qui 
nous  occupent. 

Groseille  veut-on  parler?  Sont-ce  des  Groseilles  à  maquereau  ou  drs 
Groseilles  à  grappes?  De  plus,  chez  les  unes  comme  chez  les  autres  de 
ces  «  Vignes  d'Europe  »,  outre  les  formes  et  les  couleurs  des  Raisins 
qui  sont  des  plus  variables,  ne  trouve-t-on  pas  des  grosseurs  très 
différentes  ;  depuis  6à8  millimètres  jusqu'à  2  centimètres  et  même 
plus  de  diamètre? 

(1)  Cetie  fois  encore,  l'auteur,  M.  Pagnuci,  laisse  également  voir 
qu'il  est  d'une  ignorance  complète  en  tout  ce  qui  concerne  la  Vigne. 
S'il  en  était  autrement,  il  saurait  que  c'est  par  milliers  que  se 
comptent  les  variétés  de  Vignes  «  cultivées  en  Europe  »,  et  que  toutes 
sont  dissemblables. 


00('>  NOTES    ET   MÉMOIKKS. 

Faisons  d'abord  remarquer  qu'à  part  le  groupe  Romanetiana 
—  et  encore?  —  il  n'est  pas  dans  toutes  ces  Vignes  que  nous 
connaissons  deux  plantes  qui  soient  identiques;  que  souvent 
même  elles  présentent  de  telles  différences  que  l'on  est  presque 
en  droit  d'affirmer  qu'il  n'y  a  aucun  caractère  absolu  sur  lequel 
on  puisse  s'appuyer,  ce  qui,  pour  le  moment  du  moins,  s'oppose 
à  toute  individualisation  !  En  effet,  il  n'est  pas  rare  de  voir  tous 
les  degrés  possibles  se  montrer  sur  une  même  plante,  par 
exemple,  en  ce  qui  concerne  les  formes  et  le  développement  des 
feuilles.  Ainsi  l'on  trouve  depuis  la  forme  en  cœur  non  ou  à 
peine  lobéf ,  jusqu'à  la  forme  très  lobée  et  même  franchement 
digitée,  et  cela  en  passant  par  toutes  les  nuances  intermédiaires. 

Si  l'on  examine  l'épiderme  des  jeunes  parties  :  bourgeons, 
pétioles,  etc.,  on  constate  des  faits  analogues:  du  rouge  au 
blond  pâle  ou  blanchâtre.  Mais  là  où  les  variations  sont  le  plus 
remarquables  et  le  plus  importantes,  c'est  en  ce  qui  concerne 
la  villosité;  sous  ce  rapport,  en  effet,  l'on  trouve-  depuis  la 
villosité  plus  ou  moins  hirsute,  jusqu'à  la  pseudo-splnosUê.  Kt 
de  plus  on  nMiiarquo  que  les  variations  ne  sont  pas  moindres 
en  ce  (lui  concerne  la  couleur,  la  forme,  la  longueur,  la  gros- 
seur et  la  railleur  ainsi  que  la  nature  des  poils  :  on  en  voit  de 
raides,  de  mous,  de  droits,  de  courbes,  de  très  courts  et  dis- 
tants, jusqu'à  d'autres  qui,  plus  ou  moins  longs  et  rapprochés, 
cachent  presque  complètement  les  parties  sur  lesquelles  ils  se 
trouvent  qui  alors  sont  hérissées-crépues. 

Toutes  ces  diversités,  en  ce  qui  concerne  la  villosité  hirsute, 
se  rencontrent  non  seulement  sur  les  jeunes  tiges,  mais  encore 
«ur  les  pétioles,  parfois  même  sur  le  limbe  des  feuilles,  mais 
alors  en  dessous.  Quant  aux  formes  et  à  la  contexture  du  limbe 
ou  de  ses  divisions,  on  trouve  également  tous  les  degrés:  depuis 
le  tissu  mou,  mince  ou  épais,  doux  au  toucher,  villeux-feutrf 
et  même  lanugineux,  jusqu'au  tissu  sec,  coriace,  dur  ou  scabre, 
plus  ou  moins  épais,  fortement  nervé,  glabre,  vert,  glaucescent; 
de  plus,  on  constate  que  tous  ces  caractères  sont  susceptibles 
de  changen^ents  très  importants  suivant  l'Age  des  plantes,  la 
nature  des  organes,  la  position,  etc. 

rai=rns  !o  ■'e'"  is  crhs^rvpr,  pp  c<^  qui  concerne  la  villosité  ou 


suit    OLIiLUUKS    VIGNES    DE    LA  CHINE.  ."ioT 

même  la  tomentosité,  que  ces  caractères,  très  variables,  du 
reste,  se  rencontrent  presque  toujours  à  différents  degrés  et 
même  qu'il  est  peu  de  variétés  ou  formes,  qui,  à  un  certain  âge, 
ne  soient  devenues  villeuses  et  même  feutrées  dans  les  jeunes 
bourgeons  et  feuilles,  cela  même  lorsque  toutes  les  autres  par- 
ties sont  glabres. 

Si  au  lieu  des  feuilles  et  des  tiges  on  examine  les  vrilles,  quant 
à  leur  couleur,  leur  forme,  leur  disposition,  etc.,  en  un  mot  au 
point  de  vue  botanique,  on  constate  des  variations  analogues, 
de  sorte  que  nulle  part,  ni  en  quoi  que  ce  soit,  on  ne  peut  guère, 
du  moins  quanL  à  présent,  rien  affirmer,  sinon  ces  deux  choses  : 
inconstance  et  variabilité. 

Quant  aux  fleurs  et  aux  fruits,  que  seront-ils?  On  ne  peut  le 
dire  non  plus,  puisque,  à  part  de  très  rares  exceptions,  ces 
Vignes  n'ont  encore  ni  fleuri  ni  fructifié  (1).  Toutefois,  en  ce  qui 
concerne  la  fructification,  nous  ferons  observer  que  si,  en  nous 
basant  sur  les  caractères  de  la  végétation  et  du  faciès  des  plantes, 
nous  jugions  comparativement  et  analogiquement,  nous  serions 
presque  en  droit  de  douter  de  l'usage  de  ces  Vignes  au  point  de 
vue  économique,  c"est-à-dire  de  la  vinification.  C'est_,  du  reste, 
ce  que  semble  démontrer  la  lettre  suivante  que  vient  de  nous 
adresser  M.  Romanet  du  Caillaud  en  réponse  à  une  autre  que 
nous  lui  avions  écrite  afin  d'obtenir  divers  renseignements  sur 
ces  Vignes.  Nous  la  reproduisons  sans  y  rien  changer  (2)  : 

Le  Caillaud,  par  Limoges,  ce  12  juillet  1886. 
Monsieur, 

Sui'chargé  d'occupatioos,  je  vous  écris  eu  hâte  pour  vous  donner 

(1)  Pour  ces  caractères,  voir  plus  loin. 

(2)  Uelativemcnt  à  cette  lettre,  de  même  qu'tà  toutes  celles  de  ce 
même  auteur  que  nous  aurons  occasion  de  publier,  nous  croyons  dès 
maintenant  devoir  faire  remarquer  que  les  qualificatifs  Davidii  et  Ro- 
munetii  dont  se  sert  M.  Romanet  doivent  être  intervertis  si  l'on 
veut  qu'ils  s'accordent  avec  les  nôtres  pour  les  mêmes  plantes. 
L'adoption  de  cette  interversion  que,  du  reste,  nous  avons  déjà  faite 
ailleurs  [u;,  nous  a  paru  nécessaire  pour  les  multiples  raisons  que 
nous  ferons  ressortir  plus  loin. 

[a)  Revue  horticole,  1885,  p.  o.'i. 


558  iNOTES    ET    MÉMOIRES. 

les  renseignements  que  vous  avez  bien  voulu  me  demander  sur  les 
Vilis  Romcmetii,  Davidii,  Pagniicii,  etc. 

Monseigneur  Pagnuci  s'étant  absenté  de  Lao-Yu,  n'a  pu  m'envoyer 
des  branches  de  Vigne  épineuse  avec  la  graine  cueillie  sur  la 
branche  même.  Ce  sera  pour  plus  tard. 

Des  pieds  de  Vitis  Davidii  que  j'ai  ici,  un  a  fleuri;  la  fleur  paraît 
hermaphrodite,  car  de  petites  grain»  s  sont  en  formation  sur  d'autres 
grappes  du  même  pied. 

Le  Bomanetii  que  j'ai  ici,  le  Pagnucii  que  j'ai  en  Périgord,  les 
Romanctii  el  Pagnuci i,  chez  MM.  les  fils  d'André  Leroy,  n'ont  donné 
que  des  (lews  mâles. 

Désirant  nous  renseigner  aussi  exactement  que  possible  sur  ce 
fait  afin  de  savoir  comment  et  dans  quelles  conditions  il  s'est 
produit,  nous  avons  écrit  à  notre  collègue  M.  Baptiste  Desportes, 
qui  est  toujours  à  la  tête  de  l'élablissement  de  feu  André  Leroy 
et  qui,  avec  son  obligeance  habituelle,  nous  a  répondu  la  lettre 
que  voici  : 

Angers,  le  10  août  1886. 
Mon  cher  collègue, 

Je  suis  heureux  de  vous  être  agréable  et  de  vous  donner  des  rensei- 
gnements bien  complets  sur  les  Vignes  que  nous  possédons,  prove- 
nant de  graines  venues  de  la  Chine  et  dues  à  l'obligeance  de  M.  Ro- 
nianet  du  Caillaud. 

Du  Vitis  Rotyianclii  j'ai  planté  le  plus  beau  piod  qui  poussait  avec 
une  vigueur  exlraoniinaire.  Dès  la  seconde  année  de  plantation,  il 
m'a  donné  des  grappes  de  fleurs  très  nombreuses,  grandes  et  bien  ra- 
mifiées. Déjà  je  compt'ijs  sur  une  abondante  récolle  de  Raisins  et 
croyais  avoir  afl'airc  à  une  espèce  précieuse;  mais  à  la  défloraison,  je 
fui  cruellement  désappointé,  en  voyant  que  j'avais  affaire  à  une  espèce 
chez  laquelle  l'organe  femelle  manquait;  j'en  ai  envoyé  une  grappe  à 
M.  Romanel  du  Caillaud,  cette  année,  et  aussi  des  boutures. 

Les  autres  pieds  venus  après  n'ont  pas  encore  fleuri;  ils  poussent 
également  avec  une  très  grande  vigueur.  Ils  sont  plantés  dans  le 
jardin  de  l'Université  catholique. 

Tels  sont  les  renseignements  que  je  puis  vous  donner  sur  ces  Vignes 
de  la  Chine.  Toutes  ont  les  feuilles  très  larges,  duveteuses  on  des- 
sous ;  les  mérithalles  grêles  sont  très  distants.  Je  ne  pense  pas  qu'elles 
vaillent  nos  Vignes  d'Kurope;  elles  ont  plus  de  ressemblance  avec 
celles  que  nous  avions  reçues  des  côtes  du  Pacifique. 

Veuillez,  etc. 

B.  Desportes. 


SUK    QUBLOUSS    VIGNES    DE    LA    CHINE.  559 

Voulant  autant  que  possible  ne  rien  laisser  d'incomplet  et 
afin  de  bien  préciser  et  de  faire  ressortir  les  caractères  gé- 
néraux des  types,  nous  avons  de  nouveau  écrit  à  notre  collègue 
M.  Desportes  pour  lui  faire  observer  que,  dans  sa  lettre,  il  ne 
s'était  pas  suffisamment  étendu  puisqu'il  ne  nous  avait  parié 
que  d'un  pied  de  Vitis  liomanelii  et  que  nous  désirions  surtout 
avoir  son  opinion  sur  le  Vitis  Davidii,  qu'il  possédait  très  pro- 
bablement, et,  de  plus,  que  nous  serions  très  désireux  qu'il 
voulût  bien  nous  envoyer  un  échantillon  de  chacune  de  ces 
deux  espèces,  de  manière  que  nous  pussions  les  comparer 
d'abord  entre  elles,  ensuite  avec  celles  que  nous  cultivons,  ainsi 
qu'avec  d'autres  que  nous  nous  étions  fait  envoyer  de  différents 
endroits  sous  les  mêmes  noms.  Voici  d'abord  la  réponse  de  notre 
collègue,  que  nous  faisons  suivre  de  quelques  observations  sur 
les  échantillons  qu'il  a  eu  l'obligeance  de  nous  envoyer  : 

Angers,  le  18  août  1886. 
Mon  cher  Collègue, 

Je  m'empresse  de  vous  répondre  au  sujet  des  Vignes  de  la  Chine 
reçues  en  pépins  de  M.  Roraanet  du  Caillaud.  Je  vous  adresse  un 
spécimen  des  deux  espèces  du  premier  envoi  qui  nous  a  été  fait  :  l'un, 
de  la  plus  vigoureuse,  à  très  grandes  feuilles  duv(  teuses  tt  portant 
encore  ses  grappes  sans  fruits  II  y  a  deux  branches  :  l'une,  la  Homa- 
neli>,  est  .très  vigoureuse;  l'autre,  au  contraire,  délicate  et  très 
petite,  provient  du  Spinovitis  Davidii.  La  première,  qui  a  le  bois 
grêle,  pousse  avec  une  \igueur  peu  commune,  et,  bien  que  ti-ês  flori- 
bonde,  ne  donne  pas  de  fruit.  La  seconde  n'a  pas  donné  de  fleurs 
jusqu'à  ce  jour, 

.Mou  opinion  est  que  ces  Vignes  ne  seront  pas  avantageuses  comme 
produits.  Elles  ressemblent  à  celles  que  j'ai  rencontrées  à  l'état  sau- 
vage dans  les  forêts  d'Amérique  et  qui  ne  donnaient  que  quelques 
grappillons  échelonnés  à  de  grandes  distances  le  long  de  la  tige. 

Outre  ces  deux  espèces,  nous  en  avons  obtenu  d'autres  d'un  second 
envoi,  sous  le  nom  de  Vitis  Davidii.  Je  les  ai  plantées  dans  le  jardin 
de  rUniversité  catholique,  sous  la  direction  de  l'abbé  Hy,  le  savant 
professeur  d'Histoire  naturelle.  Elles  ont  un  autre  aspect  ;  .«6h<  cou- 
verles  sur  le.  bois  et  les  nervures  des  feuilles  de  nombreux  aiguillons  très 
dévefippés;  aucune  d'elles  n'a  encore  fleuri. 
.  Veuillez,  etc. 

B.  Dksportes. 

Dans   les   échantillons   envoyés  par  M.  Desportes,  que  nous 


oGO  .NoTKs  i:t  ME.M(»iin:s. 

avons  examint^s  avec  ?oin  et  comparés,  nous  avons  reconnu,  et 
sous  les  mêmes  noms,  les  deux  types  Romanetii  et  Davidii  que 
nous  cultivons  :  le  premier  à  feuilles  argyrées-sétacées  ou 
so\euses;  le  deuxième  à  liges  hispides  et  à  feuilles  cordiformes, 
dentées  ou  spinulées  sur  les  bords,  qui  est  bien  notre  Vilis 
[Spinovilis)  Davidii.  Quant  à  la  petite  espèce  <(  qui  pousse  peu 
et  paraît  délicate  »,  c'est  un  type  singulier  et  tout  à  fait 
distinct,  dont  nous  avions  déjà  vu  un  pied  ailleurs,  provenant 
également  des  graines  introduites  par  M.  Romanet,  et  qui  ne 
peut  rentrer  dans  aucun  groupe  connu,  bien  qu'il  nous  ait  paru 
se  lallacher  à  celui  des  Iloniancliana  où  nous  l'avons  placé  et 
dont  il  devra  faire  une  sous-division.  Ses  feuilles  entières, 
cordiformes,  très  luisantes  sur  les  deux  faces,  rappellent 
assez  exactement  celles  de  certains  Lierres.  — Voir  plus  loin, 
pour  ce  caractère. 

Avant  daborder  ce  que  l'on  pourrait  nommer  la  «  période 
pratique  », —  bien  qu'elle  soit  encore  théorique  et  même  un 
peu  hypolliélique,  sur  certains  points,  —  nous  croyons,  dans 
l'intérél  du  sujet  et  afin  do  réunir  le  plus  de  renseignements 
possible,  devoir  encore  leproduire  différentes  lettres  que  nous 
a  adressées  M.  Romanet  du  Caillaud,  en  les  faisant  î^uivre  de 
quelques  observations  que  nous  avons  jugées  nécessaires  eu 
égard  aux  plantes  auxquelles  elles  se  rapportent  (l). 

MoNSiEiR  (-AURn:ni:, 

J'ai  riionneur  de  vous  adresser  des  échantillons  de  feuilles  ;  1*  du 
YiliH  lintnanedi  setnis  de  1882)  :  — Tige  rouge,  hispide-,  nervures 
rouges  cl  liispides;  vrilles  rouges;  2<*  de  Spinovilis  Davidii  (semis  de 
1881;  :  —  Bois  noir  et  dont  l'écorce  se  pèle  au  printemps  en  éclatant 
tout  d'une  pièce;  —  Feuilles  blanchâtres  eu  dessous,  de  formes  va- 
riables; écorcc  couverlo,  cpiand  elle  est  verte,  de  fds  lanugineux 
comme  des  toiles  d'araignée  ou  des  «  fils  de  la  Vierge  ». —  Les  épines 
n'ont  pas  encore  paru  :  paraîtront-elles?  Les  différences  d'altitude,  de 
climat,  di;  terrain,  etc.,  ne  s'y  opposeront-elles  point? 

En  tout  cas,  ces  Vignes  sont  le  produit  de  graines  appelées  Seinina 

(II.  Voir  relativement  aux  qualificatifs  Davidii  et  Romaiielii,  souvent 
cités  dans  ces  lettres,  la  note  ci-dessus  que  nous  avons  écrite 
(page  •■■)."i7). 


SUR  DEUX  ARBRES  GÉANTS  EN  PORTUGAL.         561 

Yifis  S):inos3e  quœ  crescit  in  montibus  Lao-Yu.  C'est  le  Spinovltis  dé- 
couvert par  M.  l'abbé  David,  en  1872,  sur  le  mont  Lao-Yu,  en 
Chen-Si. 

Le  Vitis  Pagnucii,  semé  en  1883,  n'a  pas  réussi;  la  graine  était 
trop  vieille;  mais  le  semis  fait  en  1881  avec  de  la  graine  dite  du  Vitis 
liomanetii  a  produit  presque  entièrement  du  Vitis  Pagnucii  vu  qu'elle 
avait  été  récoltée  trop  tardivement  à  Ho-Chen-Miao,  alors  qu'il  n'y 
avait  presque  plus  de  raisin  dans  cette  localité  et  que  des  deux  espèces 
qui  croissent  à  Ho-Chen-Miao,  le  Vitis  Pagnucii  est  le  plus  tardif. 
Je  n'ai  que  deux  pieds  de  Vitis  Pagnucii  de  1881,  dont  l'un,  très  fort, 
est  planté  en  Périgord;  je  vous  en  ai  envoyé  des  boutures  (1). 

Il  doit  y  avoir  probablement  une  troisième  espèce  à  feuilles 
vernies  (2);  je  ne  l'ai  pas;  j'en  ai  eu  un  ou  deux  pieds  qui  ont  gelé. 

Veuillez,  etc. 

Fred.  Romanet  du  Caillaud. 

[La  suite  prochainement.) 


Note  sur  deux  arbres  géants  en  Portugal  (3), 
par  M.   Ch.  Joly. 

Parmi  les  curiosités  dignes  de  fixer  l'attention  des  botanistes 
et  des  voyageurs,  il  faut  citer  les  arbres  colosses  que  l'on  trouve 
dans  certaines  régions  où  Ton  a  su  respecter  Tœuvre  de  la 
nature.  Parmi  ces  colosses,  je  mentionnerai  un  Ghène-liège 
(fig.  1)  et  un  Châtaignier    (fig.  %)  dont  mon  ami  M.  Duarte  de 


(1)  Ces  boutures,  qui  ont  très  bien  repris  et  poussé,  sont  à  feuilles 
cordiformes  ou  plus  ou  moins  lobées;  les  jeunes  sont  villeuses, 
feutrées  de  même  que  l'extrémité  des  bourgeons.  Elle  rentre  dans  le 
groupe  Davidiana  et  fait  partie  de  la  section  C.  Variabius.  —  E.-A.  C, 

(2)  L'espèce  à  (c  feuilles  vernies  •  dont  parle  M.  Romanet  est,  en 
effet,  des  plus  curieuses.  Elle  paraît  devoir  être  rare,  car  ce  n'est  que 
très  exceptionnellement  que,  dans  les  graines  envoyées  de  la  Chine, 
on  en  rencontre  quelques  pieds.  Il  nous  paraît  probable  qu'elle  n'est 
pas  aussi  frileuse  que  le  donne  à  croire  M.  Romanet,  puisque  des 
deux  sujets  que  nous  connaissons,  Tun,  qui  est  planté  dans  la  banlieue 
de  Paris,  à  Aubervilliers,  depuis  cinq  ans,  n'a  jamais  souffert  du 
fioid,  bien  qu'on  ne  l'abrite  pas  soigneusement.  —  E.-A.  C. 

(3)  Déposée  le  28  octobre  1886. 

40 


)H-2 


NÙTKS    F.T    MEMOIRKS. 


SUR  DELX  ARBRES  GÉANTS  EN  PORTUGAL,         563 

Oliveîra,  de  Porto,  a  bien  voulu  m'envoyer  les  photographies. 

On  sait  que  le  Chêne-liège  [Quercus  Suber  L.)  croît  surtou, 
dans  le  bassin  méditerranéen.  Il  lui  faut  un  climat  sinon  chadu 
du  moins  peu  exposé  aux  changements  subits  de  température  et 
aux  froids  rigoureux. 

Quand  l'arbre  est  vierge,  c'est-à-dire  non  encore  exploité,  il 
peut  facilement  résister  aux  intempéries;  mais,  quand  on  lui  a 
retiré  son  écorce,  le  froid  ou  Texcessive  chaleur  lui  seraient  éga- 
lement préjudiciables.  On  n'employait  anciennement  le  liège 
que  pour  les  bouchons.  Aujourd'hui  on  s'en  sert  pour  faire  des 
cloisons,  pour  la  chapellerie  et  la  mécanique,  on  en  fait  des 
cartes  de  visite,  des  étiquettes,  des  tapis,  des  ceintures  de  sau- 
vetage, des  bouées,  etc.,  et  les  résidus  sont  broyés  par  des 
machines  spéciales  pour  servir  à  emballer  les  primeurs. 

Notre  Algérie  possède,  comme  Tunis  et  le  Maroc,  de  merveil- 
leuses forêts  de  Chênes-liège  ;  après  elle,  on  en  trouve  en  Cata- 
logne et  en  Andalousie;  la  France  en  a  des  forêts  en  Provence, 
en  Gascogne,  dans  les  Landes  et  dans  la  Corse.  En  Portugal,  on 
en  rencontre  aussi  de  très  étendues  dans  les  provinces  d'Extre- 
madura,  Alemtejo  et  Algarve  :  ce  pays  exporte  en  Angleterre 
une  quantité  considérable  de  liège  qui  rentre  en  Portugal,  sous 
la  forme  de  bouchons  servant  à  expédier  le  fameux  vin  de  Porto 
si  estimé  chez  nos  voisins. 

Le  liège  est  aujourd'hui  l'objet  d'un  commerce  très  important 
en  Portugal  et,  de  jour  en  jour,  sa  valeur  augmente  :  en  1867, 
elle  était  de  0  fr.  15  le  kilogr.  ;  elle  est  aujourd'hui  de  0  fr.  25. 
Dans  les  provinces  d'Alemtejo  et  Algarve,  on  fait  la  récolte  des 
glands  qui  servent  à  nourrir  les  porcs  dont  la  supériorité  est 
attribuée  à  cette  alimentation. 

C'est  en  Portugal  qu'on  voit  le  Chêne  colosse,  objet  de  celte 
note.  Il  se  trouve  dans  la  piopriété  de  M.  le  vicomte  de  Robo- 
redo,  connue  dans  le  pays  sous  le  nom  de  Herdade  de  Torre. 
à  500  mètres  au  nord  de  la  chapelle  de  St  Gonçalo,  sur  la 
route  de  Palmella  et  à  15  kilomètres  au  sud  de  Lisbonne. 

Il  mesure  9  mètres  de  circonférence  à  un  mètre  du  sol;  il  a 
18  mètres  de  hauteur   et  sa   tête  a  20  mètres  de    diamètre. 

Le   peuple   des    environs  a  pour  cet  arbre  une   espèce  de 


5(i'( 


NOTES    ET    MEMOIRES. 


tKi^'.  2.   Vu(>  (rim  C.liàtaifïnior  grant  on   Porhigfil. 


SUR    LES    BÉGONIAS    Dli   M.    HUBERT.  563 

vénération  el  le  respecte  comme  les  druides  respectaient  leurs 
forêts.  Aussi  a-t-il  encore  une  grande  partie  de  sa  première  écorce 
qui,  dans  certains  points,  dépasse  20  centimètres  d'épaisseur. 
L'extérieur  du  tronc  n'offre  aucune  cavité  :  dans  certaines 
années,  il  fructifie  èibondamment  et  il  n'est  pas  rare  de  lui  voir 
produire  800  litres  de  glands. 

M.  Carlos  Pimentel,  savant  sylviculteur  portugais,  croit  que 
ce  Chêne  est  le  doyen  de  ces  forêts  et  qu'il  doit  avoir  au  moins 
quatre  siècles.  Il  y  a  dans  les  environs  d'autres  Chênes  ayant 
de  4  à  6  mètres  de  circonférence. 

Le  second  arbre  colosse  (fîg.  2)  est  le  Châtaignier  d'Alcon- 
go.sla,  qui  se  trouve  sur  le  versant  nord  de  la  montagne  de 
Guardunha,  près  de  Fundào,  à  une  altitude  de  800  mètres.  Là 
existent  des  troncs  d'un  diamètre  considérable;  malheureuse- 
ment on  a  coupé  leurs  branches  pour  en  faire  des  bois  de  cons- 
truction. L'arbre  le  plus  colossal  parmi  eux  est  sur  la  route  de 
Fundào  à  Alcongosta.  Depuis  qu'on  l'a  recépé,  il  lui  est  sorti 
une  vingtaine  de  branches  déjà  énormes.  Le  tronc  a  6  mètres 
de  hauteur  et  14°', 50  de  circonférence  à  un  mètre  [du  sol.  Une 
ouverture  placée  au  nord  donne  accès  à  une  cavité  de  3  mètres  de 
large  à  l'intérieur  du  tronc.  Lorsqu'il  avait  toutes  ses  branches, 
son  diamètre  était  de  20  mètres  et  son  ombre  couvrait  une 
surface  de  loO  mètres  carrés. 


RAPPORTS 


Rapport  sur  les   Bégonias   tubéreux  cultivés  par  M.  .\. 
Robert,  horticulteur  au  Vésinet  (1)  ; 

M.  A.  Chargueraud,  rapporteur. 
Messieurs, 

La  Commission  nommée  par  M.  le  Président  de  la  Soc'été, 
sur  la  demande  de  j\1.  A.  Robert,  pour  visiter   ses  cuUures  de 

(1)  Déposé  le  14  octobre  1886.  ' 


o66  RAPPORT 

Bégonias  tubéreux,  s'est  rendue  Avenue  des  Pages,  52,  au  Vésinet, 
le  29  septembre. 

Les  membres  présents  étaient  MM.  Gappe,  Delamarre,  Fou- 
card,  Yallerand,  Welker,  Chargneraud.  M.  Cappe  fut  nommé 
Président  et  M.  Chargueraud  Rapporteur.  Un  de  nos  collègues  de 
la  Société_, M.  Lucien  Chauré,  avait  bien  voulu  se  joindre  à  nous. 
MM.  Lequin,  Michel,  Morin  et  Alexandre  (L.),  qui  avaient  été 
désignés  pour  faire  partie  de  cette  Commission,  se  sont  excusés 
de  ne  pouvoir  assister  à  sa  réunion. 

En  entrant  dans  l'établissement  de  M.  Robert,  nous  fûmes 
tous  véritablement  émerveillés  de  la  vue  d'ensemble  que  pré- 
sentait, on  peut  dire,  ce  champ  de  Heurs  dans  lequel,  sur 
une  surface  d'un  demi-hectare,  étaient  groupées  par  nuances 
les  variétés  de  Bégonias  que  nous  allions  admirer  en  détail. 

Le  genre  Bégonia  en  général,  et  particulièrement  les  Bégonias 
tubéreux,  qui  étaient  l'objet  de  notre  visite,  forment  un  groupe 
de  végétaux  d'une  valeur  ornementale  incontestée;  mais  à  un 
autre  point  de  vue,  ce  genre  de  plante  est  un  exemple  frappant 
de  ce  que  peuvent,  sur  les  végétaux  cultivés,  des  hybridations 
raisonnées  et  suivies  et  des  soins  de  culture  parfaitement 
appropriés. 

Sans  vouloir  refaire  ici  l'historique  des  Bégonias  tubéreux 
qui  nous  occupent,  il  nous  paraît  utile  et  intéressant  de  rap- 
peler ce  qu'étaient,  il  y  a  encore  peu  d'a'nnées,  les  premiers 
Bégonias  tubéreux  introduits  dans  les  cultures  et  desquels 
procèdent  les  variétés  aujourd'hui  cultivées. 

Il  y  a,  en  effet,  seulement  environ  dix-huit  ans,  car  c'est 
vers  1867,  que  les  premiers  Bégonias  tubéreux,  originaires 
d'Amérique,  furent  introduits  en  France. 

Les  premières  espèces  ou  variétés,  pour  ne  citer  que  les  plus 
connues,  ont  été  mises  au  commerce  sous  les  noms  de  Bégonia 
liollviensis,  qui  était  à  fleurs  rouges  et  à  pétales  étroits,  de 
/y.  Veitchii,  deB.  rosxjlora,  de  B.  FrœbcU  duquel  est  sortie  une 
variété  à  fleurs  blanchâtres,  de  B.  Pearcei  à  fleurs  jaunes, 
petites,  à  pédoncule  grêle.  Ces  espèces,  qui  excitèrent  alors 
l'admiration  des  horticulteurs  et  des  amateurs,  paraîtraient 
aujourd'hui  bien  médiocres  auprès  de  leurs  descendantes. 


SUR  LES  BÉGONIAS  DE  M.  ROBERT.  o(i7 

Aujourd'hui  en  effet,  grâce  à  l'habileté  et  aux  soins  de  quel- 
ques horticulteurs  qui  se  sont  plus  particulièrement  livrés  à  la 
culture  de  ce  genre  de  plantes,  on  possède  des  Bégonias  tubé- 
reux  présentant  la  plus  grande  partie  des  qualités  ornementales 
que  ces  végétaux  peuvent  offrir,  et  qui  manquaient  plus  ou 
moins  aux  diverses  espèces  primitives,  comme  aspect  général 
de  la  plante,  forme,  coloris  ou  tenue  des  fleurs. 

Il  serait  certainement  bien  difficile  de  déterminer  exactement 
la  part  d'influence  qui  revient  à  chacune  des  espèces  ou  va- 
riétés primitives  qui  ont  pu  servir  aux  hybridations  dans  le 
résultat  aujourd'hui  acquis,  en  dehors  même  des  modifications 
qui  peuvent  résulter  de  soins  particuliers  de  culture.  Cependant, 
dans  l'ensemble  des  caractères  que  présentent  maintenant  les 
belles  variétés  cultivées  spécialement  par  M.  Robert^  on  retrouve 
l'aspect  général  de  végétation  des  Bégonia  Veitchil  et  rosœflora. 

Notre  collègue  M.  Robert,  dont  les  cultures  de  Bégonias  sont 
bien  connues  et  renommées,  s'est  adonné  tout  particulièrement, 
dans  la  recherche  du  perfectionnement  ornemental  de  ces 
plantes,  à  obtenir  et  à  réunir,  par  des  hybridations  et  des  sélec- 
tions suivies,  un  ensemble  de  caractères  qui  constituent  mainte- 
nant un  groupe  distinct  bien  caractérisé,  et  connu  sous  le  nom 
de  Bégonia  erecia  grandlflora,  à  cause  de  leur  caractère  orne- 
mental essentiel  qui  est  de  présenter,  sur  des  hampes  bien 
dressées  au-dessus  *des  feuilles,  formant  touffe,  de  grandes 
fleurs  simples,  se  tenant  bien  sur  de  forts  pédoncules.  Les  prin- 
cipales variétés,  parmi  les  plus  belles  et  encore  nouvelles,  que 
nous  avons  pu  admirer  réunies  par  milliers,  groupées  par  colo- 
ris, sont  les  suivantes  : 

Bégonia  à  fleur  rouge  pourpre  foncé,  les  variétés  à  fleurs 
roses  et  couleur  chair,  à  grandes  fleurs  bien  arrondies,  et  les 
variétés  à  tons  cuivrés  et  orangés. 

Une  variété  toute  nouvelle  encore  et  qui  mérite  une  mention 
spéciale  est  la  variété  nommée  Souvenir  de  M"*  Robert,  à  fleurs 
bien  blanches,  très  grandes  et  se  tenant  bien. 

Une  variété  également  nouvelle  et  des  plus  recommandables 
est  celle  à  grandes  fleurs  jaune  pur. 

Grâce  à  l'obtention  et  à  la  fixation  de  ces  coloris  nouveaux, 


o68  RAl'PUHT 

on  peut,  rien  qu'avec  des  variétés  de  ce  genre  de  Bégonias  tubé- 
reux,  composer  des  corbeilles  aux  nuances  variées,  produisant 
le  plus  bel  effet. 

Parmi  ces  variétés  à  grandes  fleurs  simples  régulières,  nous 
avons  remarqué  quelques  spécimens  présentant  ce  caractère 
particulier  d'avoir  leurs  trois  pétales  extérieurs  frangés  et  légè- 
rement ondulés.  Il  y  aurait,  croyons-nous,  intérêt  à  perfec- 
tionner et  à  fixer  ce  caractère  qui  pourrait  être  le  point  de 
départ  d'un  type  présentant  un  intérêt  ornemental  tout  spécial. 
M.  Robert  qui,  depuis  plusieurs  années,  s'était,  presque  exclu- 
sivement on  peut  dire,  allacbé  à  la  culture  et  au  perfectionne- 
ment des  variétés  à  fleurs  simples  de  ce  groupe  de  Bégonias 
tubéreux  [erecta),  parce  que  ces  variétés  étaient  celles  qui  pr<'- 
sentaient  mieux  leurs  fleurs,  commence  à  cultiver  et  à  fixer 
une  autre  variété  de  ce  même  groupe,  mais  à  fleurs  doubles 
et  se  tenant  aussi  bien  que  les  variétés  à  fleurs  simples. 

Toutefois  la  Commission  n'a  pu  juger  suffisamment  et  sur 
des  échantillons  assez  nombreux  tle  la  valeur  réelle  de  cette 
nouveauté.  Parmi  les  variétés  de  Bégonias  tubéreux  ne  rentrant 
pas  dans  le  groupe  des  erecla,  c'est-à-dire  parmi  celles  f]ui 
présentent  leurs  fleurs  dispersées  sur  une  tige  feuillée  deve- 
nant plus  ou  moins  haute,  votre  Commission  a  pu  admirer  une 
des  plus  jolies  variétés  connues,  à  lleur^  roses,  doubles,  très 
grandes,  obtenue  par  notre  collègue  et  mise  au  commerce  en 
4885  sous  le  nom  de  Clémence  Denisart.  Une  autre  variété  du 
même  genre,  non  encore  au  commerce,  est  aussi  de  tout  pre- 
mier mérite  comme  dimension  de  la  fleur  qui  est  double,  très 
bien  faite  et  à  centre  jaunâtre. 

Parmi  les  variétés  déjà  anciennes  mais  toujours  des  plus 
jolies,  nous  signalerons  \e  Bégonia  Mavliano  gi'aciUs^  aux  fleurs 
simples  d'un  beau  rose  tendre  et  à  odeur  très  agréable  ;  le 
Bégonia  atrorubra  nana,  variété  très  florifère,  à  lleurs  simples, 
d'un  coloris  pourpre  très  foncé.  Cette  variété,  ainsi  que  son 
nom  l'indique,  s'élève  peu  et  convient,  par  conséquent,  très 
bien  pour  former  des  bordures. 

M.  Robert  nous  a  signalé  qu'il  espérait  obtenir  une  améliora- 
tion notable  par  la  culture  de  l'une  des  variétés  bien  connues, 


SUR   LES    CULTURES    DE   M.    DLl'ANLOUP.  509 

nommée  Victor  Lemoine,  qui,  paraît-il,  commence  à  devenir 
tubéreuse. 

Votre  Commission,  Messieurs,  a  été  unanime  pour  reconnaître 
les  soins  tout  particulièrement  favorables  que  notre  collègue 
apporte  à  la  culture  et  à  la  multiplication  des  Bégonias  :  les 
nombreuses  et  belles  variétés  déjà  mises  par  lui  au  commerce, 
celles  qu'il  continue  d'obtenir,  en  sont  du  reste  le  meilleur  té- 
moignage. Ces  cultures  sont  dans  un  état  parfait  au  point  de  vue 
de  l'ordre,  de  la  méthode  et  de  la  propreté.  L'emplacement, 
très  favorable  à  ce  genre  de  culture,  qu'il  a  su  choisir  pour 
installer  son  établissement,  prouve  qu'il  connaît  bien  le  tempé- 
rament de  ses  plantes  et,  par  conséquent,  le  milieu  le  plus 
favorable  à  la  culture  des  Bégonias  tubéreux  :  un  sol  léger, 
très  humifère  et  à  l'abri  de  l'action  trop  forte  du  soleil  et  des 
grands  vents  sont  des  conditions  générales  de  succès. 

En  terminant,  nous  signalerons,  comme  cultivés  également  en 
grand  par  notre  collègue,  de  très  beaux  Cyclamens  à  grandes 
fleurs. 

En  résumé,  Messieurs,  votre  Commission  est  heureuse  de  vous 
faire  connaître  qu'elle  est  unanime  pour  vous  demander  d'au- 
toriser l'insertion  de  ce  Bapport  dans  le  Journal  de  la  Société, 
et  son  renvoi  à  la  Commission  des  récompenses,  avec  une  recom- 
mandation toute  spéciale. 


Rapport  de  la  Commission  chargée  de  visiter  les  cultures  de 
MM.  DuPATsLOUP  ET  C''^  (successeurs  de  la  maison  Loise),  quai 
DE  LA  Mégisserie,  n°  14,  à  Paris  (1); 

M.   Lequin,  Rapporteur. 

A  la  suite  d'une  demande  faite  par  M.  Dupanloup  et  C'"^,  la 
Société  d'Horticulture  de  France  a  décidé  qu'une  Commission 
spéciale  se  rendrait  à  Sarcelles  (Seine-et-Oise),  le  16  août,  afin 
de  visiter  les  cultures  qui  dépendent  de  l'établissement  de  cet 
horticulteur.  Cette  Commission  était  composée  de  MM.  Savoye, 

(1)  Déposé  le  9  septembre  1886. 


570  RAPPORT 

Gentilhomme,  Tabar  fils,  Robert,  Fontaine  et  Lequin.  A  l'excep- 
tion de  M.  Fontaine,  qui  s'est  excusé  par  lettre,  tous  les  membres 
étaient  présents.  La  Commission  s'est  constituée  en  nommant 
pour  Président  M.  Savoye  et  M,  Lequin  pour  Rapporteur. 

L'objet  principal  denotre  visite  était  l'examen  d'une  collection 
de  Reines-Marguerites.  L'établissement  est  situé  rue  de  Garges, 
à  Sarcelles  ;  il  occupe  environ  2  hectares  qui  sont  en  parfait 
état  de  culture  et  ne  laissent  rien  à  désirer  comme  tenue  et  tra- 
vail pratique.  Le  matériel  est  composé  d'une  serre  hollandaise 
et  d'environ  loO  châssis  servant  à  la  culture  des  semis  de  tleurs 
annuelles  au  printemps,  et  à  celle  des  Primevères  et  Cinéraires. 
Toutes  les  plantes  y  sont  cultivées  au  point  de  vue  des  graines. 
S'il  arrive  parfois  qu'une  mauvaise  plante  se  glisse  dans  les 
cultures,  immédiatement  elle  est  enlevée  et  jetée  en  lieu  sûr. 
afin  d'éviter  de  faire  tort  aux  autres.  Ce  travail  nous  a  paru 
suivi  très  attentivement  en  vue  d'arriver  à  un  bon  résultat 
comme  sélection  et  de  donner  aux  amateurs  de  bonne  marchan- 
dise. Un  carré  est  spécialement  réservé  à  l'essai  de  toutes  les 
graines  achetées  par  la  Maison  ,  afin  de  juger  dans  quelles  pro- 
portions se  fait  la  levée  de  ces  graines  et  d'établir  des  points  de 
comparaison  pour  les  diflérentes  provenances.  Ce  travail  très 
étendu  demande  beaucoup  de  soins  et  a  été  l'objet  attentif  de  la 
(Commission. 

Une  culture  trèé  intéressante  en  ce  moment  est  celle  de  la 
Reine-Marguerite,  principal  objectif  de  notre  visite.  La  collection 
de  ces  plantes  est  composée  de  cinq  catégories  représentées  par 
43  variétés.  Nous  vous  citerons  en  première  ligne  la  collection 
de  Reines-Marguerites  pyramidales,  à  fleurs  de  Pivoine  (race 
Truffant),  composée  de  12  variétés.  Les  plus  méritantes  sont  : 
blanche  de  neige,  rouge  carminée,  rouge  sanguin  foncé,  violette 
foncée,-  rose,  lignée  blanc,  bleu  clair,  bleu  foncé,  etc..  Ces 
pyramidales  sont  très  riches  de  coloris  et  forment  de  belles 
pyramides. 

Viennent  ensuite  les  Pyramides  couronnées,  composées  de 
6  variétés.  Vous  savez,  Messieurs,  que  ces  plantes  ne  sont  pas 
toujours  constantes  ;  cependant  celles-ci  nous  ont  paru  réunir  de 
précieuses  qualités  comme  franchise  de  couronne.  Leurs  coloris 


SUR   LES    CULTURES    DE    M.    DUPAXLOUP.  371 

sont  :  bleu  clair,  brun  violet,  cramoisi,  rouge  lilas,  rose  et 
violet;  elles  appartiennent  presque  toutes  à  la  division  des  im- 
briquées. 

A  la  suite  des  pyramides  viennent  les  demi-naines  multiflores, 
composées  de  6  variétés,  et  les  demi-naines  à  fleurs  de  Pivoine. 
Dans  les  premières  les  coloris  principaux  sont  •  les  blanches, 
les  cuivrées  lisérées  blanc,  la  rouge  foncé  carmin  et  la  violette 
pompon.  Nous  avons  remarqué  une  variété  mauve,  très  jolie, 
formant  des  touffes  d'un  effet  magnifique.  Les  demi-naines  à 
fleurs  de  Pivoine  forment  un  ensemble  de  6  variétés  d'un  bon 
choix  et  à  fleurs  très  pleines.  Le  blanc  pur,  le  bleu  foncé  noir, 
l'écarlate  foncé  luisant,  l'acajou,  le  cramoisi,  le  ligné  blanc,  le 
bleu  clair  sont  les  principaux  coloris  de  cette  section. 

Nous  terminerons  cet  examen  par  les  variétés  naines  à  fleurs 
de  Chrysanthème.  14  variétés  constituent  ce  groupe  impor- 
tant. Les  plus  méritantes  sont:  la  blanche  mignonne,  l'écarlate 
feu,  très  bonne  plante  pour  la  culture  des  marchés,  la  rouge 
brique  cramoisi,  carmin  clair,  bleu  foncé,  coloris  chair  très  foncé, 
violet,  etc.  Cette  série,  comme  plante  naine,  est  splendide. 

Voilà,  Messieurs,  en  quoi  consiste  cettejolie  collection  et  nous 
devons  dire  qu'en  entrant  dans  l'établissement  nous  avons  été 
émerveillés  à  la  vue  d'une  culture  si  importante.  Environ  12,400 
plantes  forment  un  ensemble  vraiment  féerique,  arrivé  à  un 
parfait  état  de  floraison. 

En  continuant  notre  visite,  nous  avons  remarqué  particulière 
ment  des  Zinnias  appartenant  à  la  race  naine  représentée  par 
8  variétés  en  pleine  floraison.  Les  coloris  principaux  sont  :  le 
jaune  d'or,  l'écarlate  vif,  le  blanc  pur,  le  rouge  pourpre,  le 
rouge  vif,  variété  obtenue  à  Lyon,  plante  de  premier  mérite.  Une 
bordure  de  Zinnias  striés  nous  a  paru  en  bonne  voie  d'améliora- 
tion, étant  donné  ce  genre  peu  constant. 

Deux  carrés  sont  aussi  affectés  à  la  culture  des  Glaïeuls.  Vous 
savez  tous_,  Messieurs,  que  la  maison  Loise  s'est  occupée  sérieu- 
sement de  cette  plante,  qui  lui  a  valu  plusieurs  récompenses  tant 
en  France  qu'à  l'étranger  ;  aussi  les  successeurs  ont-ils  tenu  à 
honneur  de  continuer  la  culture  de  cette  brillante  collection, 
qui  se  compose  d'environ  250  variétés  où  figurent  les  nouveautés 


572  RAl'PUHT 

de  -1884  et  1885, suivies  des  anciennes  variétés  les  plus  marquan- 
tes connues  jusqu'ici.  Il  serait  trop  long  d'énumérer  les  noms  et 
les  diverses  couleurs  des  plantes  qui  composent  cette  collection. 

Nous  avons  fixé  ensuite  notre  attention  sur  les  Plilox  Dvum- 
mondii,  parmi  lesquels  nous  avons  remarqué  les  variétés  : 
Grandiflora  stellata  splendens  (de  M.  Benarv),  celle  dont  le 
coloris  est  nankin  Isabelle,  également  nouveau  ;  le  blanc  pur;  le 
rouge  vif,  très  recommandable. 

Différentes  races  de  Pensées  sont  aussi  dans  l'établissement 
l'objet  de  soins  constants,  au  point  de  vue  de  la  semence.  Les 
races  distinctes  sont  :  les  Pensées  cuivrées  de  Bugnot,  les  cinq 
macules  à  grandes  fleurs,  les  Pensées  striées  et  la  Parisienne 
Trimardeau.  La  Pensée  jaune  pur  y  est  également  représentée. 
A'iennent  ensuite  2  jolies  planches  de  Verveines.  Ce  genre  de 
plantes  a  presque  complètement  disparu  aujourd'hui  des  jar- 
dins où  il  mériterait  certainement  d'être  cultivé.  Nous  avons 
retrouvé  la  blanche  pure,  la  rouge  cocciné,  la  rouge  défiance, 
celle  à  fleurs  d'Auricule,  qui,  avec  un  groupe  d'Italiennes,  for- 
ment l'ensemble  de  la  collection. 

Environ  12,000  Bégonias,  plantés  sur  plates-bandes  ou  en 
massifs,  viennent  se  joindre  à  toutes  ces  cultures.  Ils  appartien- 
nent presque  tous  au  typeerec/a  et  on  t  des  coloris  variés. 

Nous  ne  terminerons  pas  ce  Rapport  sans  parler  d'un  nou- 
veau Phlox  blanc  nain,  qui  a  éié  déjà  présenté  au  Comité  de 
Floriculture  et  que  la  maison  doit  mettre  au  commerce  l'an  pro- 
chain. Nous  avons  pu  juger  de  sa  beauté  par  son  abondante 
floraison  et  la  tenue  de  ses  fleurs.  Il  sera  certainement  bon  pour 
les  marchés  et  d'un  grand   mérite  comme  plante  naine. 

Voilà,  A'essieurs,  les  résultats  de  notre  examen.  Votre  Com- 
mission a  pu  constater  qu'elle  était  là  en  présence  d'hommes 
dignes  d'obtenir  l'approbation  de  notre  Société.  Elle  a  donc 
l'honneur  de  demander  le  renvoi  de  ce  Rapport  à  la  Com- 
mission des  Récompenses.  Elle  gardera  le  meilleur  souvenir 
de  l'accueil  qu'elle  a  reçu  et  de  l'excellente  impression  qu'elle 
a  rapportée  de  la  visite  de  ces  cultures. 


SUR    UN   APPAREIL    DE    r.llAUFFAGE.  573 

Rapport  sur  un  appareil  de  chauffage  de  M.  Cn.  de 

YeNDEUVRE,    a   ASNIÈRES    (1); 

M.  Chauré  (Lucien),  Rapporteur. 
Messieurs, 

Le  28  juillet  1884,  un  concours  général  pour  les  appareils  de 
chauflage  des  serres  a  été  organisé  par  les  soins  de  notre  Société 
et  a  pu  donner  des  résultats  comparatifs  sur  la  valeur  des  ap- 
pareils exposés,  ainsi  que  permettre  d'établir  un  classement 
entre  eux. 

Parmi  ceux-ci  il  s'en  trouvait  un  présenté  par  M.  Ch.  de 
Vendeuvre,  constructeur,  rue  du  Chalet,,  6,  à  Asnières  (Seine), 
qui  n'a  pu  fonctionner  par  suite  d'un  défaut  de  construction 
dont  notre  collègue  a  été  victime;  ce  défaut  résidait,  non  dans 
le  système,  mais  était  imputable  au  fondeur  de  la  chaudière; 
aussi  cet  appareil  a-t-ilété  mis  hors  concours. 

Après  avoir  fait  refaire  son  appareil  du  même  modèle,  M.  de 
Vendeuvre  vous  a  demandé  la  nomination  d'une  Commission 
chargée  de  l'expérimenter  dans  ses  ateliers,  non  comparative- 
ment avec  d'autres,  puisque  le  concours  est  clos,  mais  seul  et 
sur  les  mêmes  bases  permettant  d'établir  un  parallèle  et  de 
comparer  avec  les  résultats  acquis  relativement  aux  appareils 
ayant  concouru. 

Pour  faire  partie  de  cette  Commission  vous  avez  bien  voulu 
désigner  MM.  L.Lebœuf,  Eon,  Lucien  Chauré, Blanquier,  Ponce, 
Mouillet,  Hanoteau,  Martre  père,  Mirande,  Debray,  et  la  date 
de  la  réunion  a  été  fixée  au  4  juin  1886,  à  une  heure,  chez  le 
constructeur. 

Aux  jour,  lieu  et  heure  fixés,  se  sont  trouvés  réunis  MM.  Eon, 
Lucien  Chauré,  Blanquier,  Debray,  Mouillet,  Mirande,  Ponce,  à 
qui  s'étaient  adjoints  MM.  Garden  et  Cordonnier. 

M.  Martre  s'était  excusé. 

Après  avoir  nommé  M.  Eon  comme  Président  et  M.  Lucien 

(1)  Déposé  \e  14  octobre  1886. 


574  RAPPORT 

Cbauré  comme  Rapporteur,  la  Commission  a  commencé  ses 
expériences. 

L'appareil,  qui  était  établi  en  plein  air,  est  composé  d'une 
chaudière  verticale  à  foyer  intérieur  avec  grilles  inclinées  en 
forme  de  V,  d'un  réservoir  à  combustible  placé  au-dessus  de  la 
grille  du  fond,  que  Ton  remplit  de  coke  ou  de  gailletles  de 
houille  non  collante,  «  ce  qui  permet,  d'après  le  constructeur, 
d'assurer  une  combustion  à  feu  clair  flambant,  qui  sp  continue 
régulièrement  jusqu'à  épuisement  du  combustible  non  emmaga- 
siné. » 

Cette  chaudière  est  en  tôle  rivée,  de  40  millimètres  d'épais- 
seur pour  les  parties  exposées  à  l'action  directe  du  feu  et  de 
8  millimètres  pour  la  calande  ;  elle  a  pour  surface  de  chaufTe 
directe  fournie  par  : 

1"  Le  foyer  et  le  carneau  dans  lequel  se  dégagent  les  gaz  de 
la  combustion  et  une  partie  du  réservoir 6", 42 

2"  27tubesFieldde  l'",'20  de  long  sur  54  millimètres 
de  diamètre  intérieur 5", 50 

3"  Surface  indirecte  fournie  par  la  calande 6'", 40 

Soit 18'",32 

Cette  chaudière,  contenant  360  litres  d'eau,  était  éloignée  du 
réservoir  de  12"", 40  et  reliée  au  départ  par  trois  rangs  de  tuyaux 
en  fonte  de  0'",08  de  diamètre,  soit  SS^jGO.et  au  retour  par  deux 
rangs,  soit  29-", 40,  au  total  68'",  cubant 340  litres 

Le  réservoir  découvert,  en  tôle,  rectangulaire 
à  coins  arrondis,  mesurait  intérieurement  2"", 05 
sur  l'",48  et  était  rempli  à  environ  2  mètres  de 
hauteur  :  soit  6,060 

Chaudière 360 

Total 6,760    litres 

Le  feu  fut  allumé  à  deux  heures  et,  à  l'aide  de  différents  ins- 
truments de  précision  obligeamment  mis  à  la  disposition  de  la 
Commission  par  son  Président,  M.  Eon,  nous  avons  pu  cons- 
tater les  résultats  suivants: 


SUR  UN  APPAREIL  DH  CHAUFFAGE. 


AUumé 

Température 

Température 

Température 

Température 

à  2  h. 

extérieure. 

audépart. 

à  la  rentrée. 

au  réservoir. 

2  h. 

16»  1    2 

19" 

i~o 

18-^ 

3  h. 

oo 

18  1/2 

39 

4  h. 

52 

39  1/2 

44  1/2 

4  h.    1/2 

00 

35  i   2 

46  1   2 

5  h. 

17°  12 

63 

42 

58 

5  h.   i  '2 

79 

47  1   2 

66 

6  h. 

89  1/2 

55 

75 

6  h.   12 

93  1   2 

64 

84 

7  h. 

170   12 

96 

73 

89 

Le  combustible  apporté  était  composé  de  6  kilos  de  bois  et 
de  150  kilos  de  charbon  de  terre  ;  il  a  été  retiré  après  l'expé- 
rience 30  kilos  de  charbon  sur  la  grille. 

Entre  trois  et  quatre  heures,  il  a  été  constaté  qu'un  arrêt  avait 
eu  lieu  dans  le  chauffage.  Cet  arrêt  provenait  du  défaut  de  sur- 
veillance du  chauffeur  qui  avait  mis  du  charbon  trop  gros,  l'avait 
laissé  se  serrer  dans  le  réservoir  de  charge,  ce  qui,  en  somme, 
n'avait  pas  rendu  définitifs  et  concluants  les  résultats  obtenus, 
mais  avait  permis  néanmoins  de  constater  la  bonne  fabrication 
et  le  bon  fonctionnement  de  cet  appareil  qui  a  donné  au  réser- 
voir 7]°  d'écart  en  cinq  heures  (moins  l'arrêt). 

Avant  de  conclure  définitivement,  votre  Commission,  ayant 
appris  du  constructeur  qu'une  Commission  nommée  par  une 
autre  Société  devait  expérimenter  le  même  appareil  quelques 
jours  après,  a  désiré  être  convoquée  pour  en  suivre  les  opéra- 
tions et  contrôler  les  siennes. 

Le  17  juillet  suivant,  elle  s'est  rendue  au  même  endroit,  à 
deux  heures,  et  là  elle  a  appris  de  la  bouche  de  M.  de  Vendeuvre 
que  quelques  membres  de  la  Commission  nommée  par  la 
Société  d'Horticulture  de  Seine-et-Oise  s'étaient  présentés  le 
matin  et  avaient  déclaré  s'en  rapporter  aux  expériences  qui 
seraient  faites  en  leur  absence. 

Force  a  donc  été  à  votre  Commission^  composée  celle  deuxième 


576  COMPTE   RENDU 

fois  de  MM.  Lebœuf,  Eon,  Lucien  Chauré,  à  qui  s'élaiciU  ad)oinl.s 
MM.  Lonry  et  Bauer,  de  reprendre  pour  leur  compte  ces  nou- 
velles expériences. 

Le  réservoir,  qui  n'était  rempli  qu'à  l'",60,  contenait  4,850  lit. 

Les  tuyaux  de  départ  et  de  retour 700 

Soit  5,550  lit. 

Les  résultats  qui  ont  été  relevés  sont  les  suivants  : 


Allumé 

Température 

Tem)3ératiu-e 

Température 

Température 

à  2  h.  10. 

extérieure. 

au  départ. 

au  réservoir. 

à  la  rentrée. 

■2  11.    \0 

230 

25" 

21»   1/2 

21" 

;j  11.  K» 

■2:\^  i/-2 

oo« 

45"  1/2 

20   1   i 

4  11.    10 

2;; 

80" 

77 

ti 

;;  II.  i;; 

100» 

90  1/2 

70  1    2 

5  h.   :{() 

101" 

08 

84 

Lo  combustible  brûlé  pendant  cette  nouvelle  expérience  a  élé 
100  kilos  de  coke  n"  0. 

Le  prix  de  cet  appareil  est  de  2,000  francs. 

Tels  sont,  Messieurs,  les  résultats  obtenus  dans  ces  deux 
expériences  qui  ont  pleinement  satisfait  votre  Commission.  Elle 
vient  vous  demander  l'adoption  de  son  Rapport  et  son  insertion 
au  Journal  de  la  Société. 


COMPTES  RENDUS  D'EXPOSITIONS 


Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  par    la  Société   d'Horti- 
culture DE  LA  CoTE-d'Or,  a  DiJON,  DU  29  MAI  AU  0  JUIN  1  88C  (1), 

par  M.  B.  Verlot. 
Messieurs, 
A    l'occasion     du    Concours    agricole    de   Dijon,    la    Société 
d'Horticulture  delà  Côte-d'Or  a  tenu,  du  29  mai  au  6 juin  der- 


(1)  Déposé  le  26  août  1880. 


DE    L  liXI'USlTlU.N    iJi:    UUUN.  O// 

nier,  une  Exposition  annexée  à  ce  Concours.  Celte  Exposition 
occupait  la  vaste  surface  demi-lunaire  située  à  l'entrée  du  Parc, 
pendant  que  le  Concours  s'ouvrait  dans  la  large  avenue  de  cette 
promenade  si  chère  aux  Dijonnais  et  dont  il  dépassait  de  beau- 
coup la  moitié  de  la  longueur. 

La  disposition  et  l'exécution  de  l'Exposition  horticole  étaient 
dues  à  M.  Frasnoy,  architecte -paysagiste  à  Dijon,  qui  avait  su 
tirer  un  excellent  parti  de  l'emplacement. 

Ici  comme  presque  à  toutes  les  Expositions  tenues  dans  les 
centres  culturaux  un  peu  importants,  des  abris  protégeaient  les 
plantes  les  plus  délicates,  tandis  que  les  rustiques  étaient  dis- 
posées dans  des  massifs  de  formes  diverses  {| n'entourait  un 
gazon  naissant.  Enfin,  à  la  base  d'un  rocher  artificiel  fait  avec 
beaucoup  de  goût,  une  rivière  à  contours  nombreux,  délimités 
par  des  rocailles  provenant  sans  doute  des  montagnes  avoisi- 
nantes,  complétait  cet  ensemble  qui  permettait  de  disposer 
convenablement  les  plantes, de  quelque  nature  qu'elles  fussent; 
aussi^  malgré  une  pluie  diluvienne  qui  n'a  cessé  de  tomber 
pendant  son  installation,  cette  fioralie  était  des  plus  réussies 
en  même  temps  que  des  plus  remarquables  parle  nombre  et  la 
beauté  des  produits  accumulés,  ce  qui  ne  peut  surprendre  d'ail- 
leurs dans  un  pays  dont  la  réputation  horticole  n'est  plus  à 
faire. 

A  une  époque  déjà  bien  éloignée,  trop  éloignée  même,  il 
nous  a  été  donné  d'assister  à  quelques-unes  des  Expositions 
horticoles  dijonnaises;  et  si  les  souvenirs  qui  nous  en  sont  resté.s 
ont  le  tort  de  nous  faire  sentir  trop  vivement  les  progrès  de  l'âge, 
ilsontcela  de  consolant  qu'ils  nous  font  voir  le  chemin  parcouru 
et  les  progrès  accomplis.  Nous  nous  rappelons  entre  autres,  il  y 
a  une  quarantaine  d'années,  avoir  visité  une  de  ces  floralies. 
Elle  était  tenue  dans  l'une  des  salles  de  l'Hôtel  de  Ville,  et  les 
plantes  fleuries  qui  en  formaient  presque  la  totalité  étaient 
disposées  sur  quelques  gradins  dont  le  peu  d'étendue  serait  un 
objet  de  surprise  pour  nos  contemporains.  Eh  bien,  consé- 
quence d'une  évolution  qui  ne  s'est,  pour  ainsi  dire^,  jamais 
ralentie  dans  ce  pays  où  les  amateurs  sont  nombreux,  les 
habitants  passionnés  pour  les  fleurs  et  les  horticulteurs  sagaces 

41 


578  COMPTE    RENDU 

et  intelligents,  on  peut  dire  sans  exagération  que  la  quantité 
des  produits  culturaux  que  les  quatre  sections  du  Jury  avaient 
à  juger  cette  année  était  dix  et  vingt  fois  plus  importante 
qu'à  cette  époque. 

Le  Jury  s'est  réuni  le  29  mai,  à  une  heure  de  l'après-midi,  au 
siège  de  l'Exposition.  Voici  sa  composition: 

!'■'=  Section.  —  Culture  maraîchère. 

MM.  Guillaume,  Président  de  la   Société  horticole  de  Dôle; 
fticaut,  Président  de  la  Société  viticole  ds  Beaune; 
Verjut,  horticulteur  à  Dôle. 

2"  Section.  —  Ahhoriculture. 

MM.  Ghauvelot,  délégué  de  la  Société  horticole  du  Doubs  ; 
Cochet  (  Scipionj,  rosiéi'iste  à  Suisnes; 
Pcrrier,  horticulteur  à  Sennecey-le-Grand; 
Moyret,  Président  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'Ain; 
Vaucher,  délégué  de  la  Société  horticole  de  Genève; 

'i''    Section.    —    FLOKICULTUItE. 

MM.  Crousse,  Vice-Président  de  la  Société  d'Horticulture  de 
Nancy  ; 

Gaulain,   délégué  de  l'Association  horticole  lyonnaise; 

Moser,  horticulteur  ù  Versailles; 

Bolut  (Charles),  Secrétaire-général  et  délégué  de  la 
Société  d'Horticulture  de  la  Haute-Marne; 

Verlot  (B.),  délégué  de  la  Société  nationale  d'Horticul- 
ture de  France; 

•4^  Section.  —  Industries  horticoles. 

MM.  Chafïotte,  délégué    de  la  Société  d'Horticulture   de  la 
Côte-d'Or; 
Weber,  jardinier  en  chef  de  la  Ville  de  Dijon. 


ME   L  i:.\l'(»SITHi\    \>\-.    I»I.)(»N.  o7i) 

Atessieurs,  nous  n'avons  pas  l'intention  de  donner  ici  une 
énumération,  même  superficielle,  des  nombreuses  collections 
qui  ont  figuré  à  cette  Exposition  ;  nous  nous  contenterons  de 
rappeler  les  principales,  pour  vous  montrer  que  presque  tous 
les  produits  de  l'horticulture  de  plein  air  et  de  serre,  d'utilité 
et  d'agrément  étaient  représentés. 

Parmi  les  Légumes  réunis  en  lots  d'ensemble  ou  présentés  en 
spécimens  plus  ou  moins  nombreux  de  même  espèce,  se  fai- 
saient remarquer  par  leur  variété  et  leur  belle  venue  d'abord 
l'importante  collection  de  la  Société  d'Horticulture  de  Dôle  qui 
réunissait  à  peu  près  toutes  les  plantes  potagères  de  la  saison: 
puis  venaient  celles  de  MM.  Perrot,  jardinier  au  Castel  de 
Dijon,  et  Gounod,  jardinier  chez  M.  Jobard,  propriétaire  à 
Dijon;  enfin  nous  ne  saurions  passer  sous  silence  les  beaux 
Choux-fleurs  de  M.  Lochot,  maraîcher  à  Dijon,  les  Asperges  de 
M.  Terra ud-Nicol le,  à  Valenciennes-les-Ruffey,  celles  de  M.  Re- 
mondet,  de  Sassenay  (Saône-et-Loire),  et  enfin  les  Pommes  de 
terre  de  M.  Terraud-Nicolle. 

Les  arbres  fruitiers  formés  en  pépinière,  de  l'âge  de  un  à 
quatre  ans,  témoignaient  d'une  parfaite  connaissance  dans  l'art 
de  l'arboriculture  fruitière.  Les  arbres  fruitiers  sont^  du  reste, 
très  répandus  en  Bourgogne,  où  on  en  cultive  un  grand  nombre 
de  variétés.  11  ne  faut  pas  oublier  qu'un  cours  de  taille  est  faitau 
jardin  botanique  de  Dijon  par  M.  Weber,  jardinier  en  chef  de 
la  Ville,  qui  n'a  qu'à  se  louer  de  l'exactitude  et  du  désir  d'ap- 
prendre de  ses  auditeurs.  Trois  horticulteurs  dijonnais  ont  pris 
part  aux  Concours  affectés  à  ces  arbres  :  MM.  Viennot,  Ramo- 
nol  et  Loisier,  tous  bien  connus  dans  cette  branche  du  jardi- 
nage d'utilité. 

Les  collections  générales  de  Conifères  présentées  par  MM.  Loi- 
sier, Viennot,  Henry-Jacotot  fds  et  Paul  Olivier  étaient  formées 
des  principales  espèces  et  variétés  les  plus  généralement  répan- 
dues, souvent  remarquables  par  leur  développement  et  parfois 
aussi  par  leur  rareté. 

Quant  aux  arbres  et  arbustes  non  résineux  et  à  feuillage 
persistant,  nous  rappellerons  que  ceux  de  MM.  Viennot,  Loi- 
sier et  Henry-Jacotot   fils  étaient  très  variés,  ce  qui  prouve  la 


580  CU.MI'TE    RENDU 

généralité  de  l'emploi  de  ces  plantes  dans  les  jardins  de  Dijon 
et  de  ses  environs. 

Les  lots  d'ensemble  de  plantes  de  serre,  au  nombre  de  six, 
étaient  composés  d'individus  généralement  bien  cultivés,  ap- 
partenant à  de  nombreuses  espèces  fleurissantes  ou  à  feuillage 
décoratif.  Nous  citerons  surtout  ceux  de  MM.  Stelfen-Blonde, 
Henr^'-Jacotot  fils  et  de  M"'=  Hubert-Pingeon  et  fils.  Dans  cette 
dernière  collection  on  remarquait  plusieurs  Palmiers  et  entre 
autres  l»  C hamœdorea  Emesti  Augusti,  T hrinax parviflora,  Phœ- 
nicophorhim  Sechellarum^  Corypha  australis,  Kentia  Balmoreana 
et  Forsleiiana,  plusieurs  Sabal,  P/iœnix,  etc.;  les  trois  Figuiers 
les  plus  cultivés  pour  orner  les  appartements  :  Ficus  rubùjinosa, 
elastica  et  Chaut  ieri.  A  ces  plantes  venaient  s'ajouter  des 
Fougères,  Aroïdées,  Crotons,  Dracénas,  Broméliacées,  etc.  On 
y  remarquait  aussi  quelques  espèces  anciennement  introduites, 
telles  que //oya  cnrnosn  b\en  fleuri,  Adamia  versicolor  eXClethrn 
avhorea,  ces  deux  derniers  à  peu  près  disparus  de  nos  cultures; 
puis  un  petit  nombre  de  plantes  d'introduction  assez  récente  ; 
Asparagus plumoms,  par  exemple. 

La  collection  similaire  de  M.  Slefl"en-Bionde  ne  comprenait 
pas  moins  de  :if)0  sortes  distinctes,  empruntées  aussi  aux  familles 
les  plus  diverses.  On  remarquait  entre  autres  plusieurs  Arecs: 
Areca  lutescens  (fort  exeniplaire),  A.  Bauei^i,  sapida  et  Ver- 
schaffelli ;  les  Araucaria  \Eutassa)  Cunuinghami,  Coolci,  excelsa  et 
quelques  variétés  de  ce  dernier;  plusieurs  Draaena,  notamment 
un  fort  individu  de  D.  Younghi ;  puis  des  Fougères  :  Adianlum 
Farleyense,  Cyalhea  meduUaris,  Cibotium  Princeps.  Parmi  les 
plantes  fleuries  composant  ce  même  lot,  on  s'arrêtait  volontiers 
devant  un  Anthvrium  Scherzerianum  d'une  dimension  excep- 
tionnelle et  qui  ne  portait  pas  moins  de  40  inflorescences.  La 
collection  de  M.  Henry-Jacotot  fils  a  été,  elle  aussi,  fort  appré- 
ciée aussi  bien  pour  la  variété  des  plantes  qui  la  composaient, 
que  pour  leur  bon  état  de  végétation  et  de  présentation. 

Les  plantes  nouvelles  de  serre  ou  de  plein  air  obtenues  de 
semis  par  l'exposant  n'étaient  pas  nombreuses;  nous  n'avons 
même  rencontré,  présentée  sous  cette  rubrique  par  M.  StefTen- 
Blonde,  qu'une  variété  de  Pelargonium  à  grandes  fleurs,  avant 


UE    L  KXl'USITKi.N    UK    DIJO.V.  581 

quelque  analogie  avec  la  variété  désignée  sous  le  nom  de  Madame 
Thibaut,  dont  elle  ne  paraît  être  qu'une  imitation  :  ses  fleurs 
sont  grandes,  presque  dépourvues  de  stries  et  d'un  blanc  à  peu 
près  pur.  Cette  plante  vigoureuse  et  trapue  porte  le  nom  de 
P.  Madame  Stefl'en-Blonde. 

Les  Coleus  ont  toujours  été  cultivés  avec  passion  à  Dijon  ;  c'est 
surtout  à  Lyon,  au  fleuriste  du  ParcdelaTête-d'Or,  que  sont  nées 
la  grande  généralité  des  variétés  les  plus  élégantes  de  ces  Labiées 
dont  les  types  spécifiques  sont  vraisemblablement  au  nombre 
de  deux,  les  C.  Verschaffelli  et  B/umei.  Parmi  les  variétés  nou- 
velles que  présentait  M.  Henry-Jacotot  fils,  cinq  se  faisaient 
remarquer  par  le  vif  éclat  de  leur  feuillage  diversement  coloré. 
Gesvariétés  portaient  les  noms  suivants:  Ville  de  Dijon,  M.  Pas- 
teur, Amiral  Courbet,  M.  Chevreul  et  M.  de  Lesseps. 

Les  Fougères,  au  nombre  de  oO  sortes  distinctes,  qu'exposait 
M.  Henry-Jacotot  lils,  formaient  une  réunion  aussi  complète 
que  possible  des  principales  espèces  des  régions  tempérées  des 
deux  mondes,  les  plus  répandues  dans  les  cultures  pour  leurs 
frondes  de  peipétuelle  verdure.  On  y  voyait  aussi  des  variétés 
monstrueuses  ou  prolifères  de  plusieurs  espèces,  monstruosités 
qu'il  est  facile  de  propager  par  semis,  si  on  a  soin  de  ne  récol- 
ter les  spores  que  sur  les  parties  déformées. 

Parmi  les  monocotylédones  présentées  par  le  même  exposant, 
il  faut  rappeler  les  Broméliacées  (environ  50  espèces  ou  va- 
riétés); les  Orchidées,  dont  18  fleuries  appartenaient  aux  genres 
Cypripedium,  Masdevallia,  Odontoglossum^  Cattleya,  Lielia, 
Dendrobium,  Epidendrum  et  Brassavola. 

Les  plantes  de  serre  à  feuillage  diversement  panaché,  coloré, 
maculé,  strié  ou  picturé  présentées  par  M.  Henry-Jacotot  fils 
formaient  une  collection  remarquable  dans  laquelle  on  rencon- 
trait plusieurs  Acalypha  :  A.  marginata  et  obovala,  les  Pellionia 
Davxana  et  pulchra,  Gynura  aurantiaca,  Peperomia  arggrœa, 
un  grand  nombre  d'Aroïdées  autres  que  le  Caladium  bicolo?'  et 
ses  innombrables  variétés,  des  Marantées  non  moins  nom- 
breuses, etc.  Au  total,  ce  lot  était  formé  de  70  plantes  dis- 
tinctes. 

Les  Caladium  de  M.  Stefîen-Blonde,  au  nombre  de  70  variétés. 


582  COMPTE   RENDU 

ses  Bégonias  rliizomateux  à  feuillage  décoratif  formaient  de 
beaux  groupes  composés  en  général  de  belles  et  bonnes  variétés. 
La  culture  des  Bégonias  ne  laissait  pour  ainsi  dire  rien  à  désirer 
et  les  feuilles  de  ces  plantes  ne  présentaient  aucune  altération. 

Les  Cactées  et  autres  plantes  grasses  cactiformes,  telles  que 
Aloe,  Euphorh'ta,  Agave,  etc.,  présentées  par  M.  Henry-Jacotot 
fils,  attestaient  une  fois  de  plus  que  ces  plantes  sont  toujours 
fort  recherchées  dans  la  capitale  de  la  Bourgogne.  Il  existe  du 
reste  une  collection  importante  de  ces  plantes  au  jardin  bota- 
nique de  Dijon. 

Les  Pelargonium  inrjuinnns  et  zonale  à  Heurs  simples  et  dou- 
bles de  M.  Steffen-Blondé,  dont  il  était  présenté  90  variétés 
dans  chaque  série,  étaient  généralement  bien  fleuris  et  rigou- 
reusement étiquetés.  Ces  réunions  formaient  un  heureux  exem- 
ple' du  parti  que  l'horticulture  peut  tirer  de  ces  plantes  émi- 
nemment décoratives.  Un  peu  inférieures  aux  précédentes,  les 
plantes  de  même  nature  présentées  par  M.  Henry-Jacotot  fils 
attestaient  une  fois  de  plus  le  grand  emploi  (|u'on  fait  de  ces 
Géraniacées  dans  presque  tous  les  jardins. 

Signalons  encore  les  Cinéraires  fleuries  de  M.  Perret,  les  Cal- 
céolaires  de  M.  Henry-Jaeolot  fils,  les  Pétunias  de  MM.  StefTen 
et  Henry,  les  Verveines  et  les  Rhododendrons  du  même  et  les 
Fuchsias  de  M.  StefFen-Blonde. 

Soit  qu'ils  fussent  présentés  sous  la  rubrique  de  lots  d'en- 
semble ou  par  collections  en  nombre  limité  ou  encore  en  fleurs 
coupées,  les  Kosiers  fleuris  formaient  un  assemblage  des  plus 
remarquables.  MM.  Viennot  et  Loisier  en  avaient  d'importantes 
collections;  puis  venait  celle  de  M.  Henry-Jacotot  fils.  Dans  le 
concours  aflecté  à  25  variétés  de  Rosiers  fleuris  les  plus  méri- 
tants, comme  aussi  dans  celui  des  Roses  coupées,  c'est  encore 
M.  Viennot  qui  a  été  proclamé  vainqueur  de  cette  lutte  paci- 
fique. 

Les  plantes  herbacées  d'ornement  de  plein  air  laissaient  un 
peu  à  désirer;  toutefois  il  faut  rappeler  les  Pensées  fleuries  de 
M.  Perret,  les  Fougères  et  les  Yuccas  de  M.  Henry-Jacotot  fils, 
et  surtout  du  môme  une  collection  de  plantes  vivaces,  d'ama- 
teurs, la  plupart    inrligènes   et  qui,   quoique    peu    important? 


DK   l'exposition   DE    DIJON.  583 

quant  au  nombre  des  espèces  qui  la  composaient,  n'en  offrait 
pas  moins  un  grand  intérêt.  Nous  y  avons  vu  entre  autres,  dans 
un  parfait  état  de  floraison,  les  Orchis  militarns,  simia  et  lad- 
folia,  Gymnadenia  conopsea,Aceras  anthropophora,  Loroglossum 
hircinwn  et  Aigritella  sucœeolens,  Lilium  Martagon,  Saxifraga 
Stella?  is  et  muscoides,  Erinus  alpinus,  Leontopodium  alpinum, 
Aster  alpinus,  Veronica  Lyallii  et  enfin  le  Primula  obconica  qui 
est  sans  contredit  l'une  des  espèces  les  plus  curieuses  de  ce 
genre  si  cher  aux  botanistes  et  aux  amateurs  de  plantes  de 
rocailles. 

L'une  des  parties  de  l'Exposition  qui  ont  été  le  plus  visitées 
était  celle  où  on  avait  groupé  les  bouquets  montés,  coiff'ures  de 
bal,  surtouts  et  garnitures  de  table,  etc.  Toutes  ces  fleurs  étaient 
réunies  avec  un  goût  exquis,  de  sorte  que  la  légèreté  et  la  grâce 
le  disputaient  à  l'élégance  et  à  la  variété.  Le  classement  de  ces 
produits,  chose  vraiment  difficile  à  faire,  a  été  le  suivant.  Prix 
d'honneur  spécial  à  M"^  Henry-Jacotot  fils;  médaille  de  vermeil 
grand  module  ofTerte  par  M.  Carnot,  Ministre  des  Finances,  à 
M™^  Steffen-BIonde.  Deux  médailles  de  vermeil  de  même  format 
ont  été  également  attribuées,  l'une  à  M"'**  Paul  Olivier,  l'autre  à 
^jme  Hubert-Pingeon. 

Au  total,  Messieurs,  lExposition  de  Dijon  prouvait  bien  une 
fois  de  plus,  par  les  nombreux  produits  qui  y  ont  figuré,  com- 
bien l'horticulture  est  en  honneur  dans  cette  belle  partie  de 
notre  territoire. 

Il  nous  reste  à  vous  indiquer  les  principaux  lauréats  de  cette 
grande  et  remarquable  manifestation.  Le  Prix  d'honneur,  eon~ 
sistant  en  deux  vases  de  la  manufacture  de  Sèvres  offerts  par 
M.  le  Président  de  la  République,  a  été  attribué  à  M.  Henry- 
Jacotot  fils,  qui  prenait  part  à  28  concours. 

Le  deuxième  Prix  d'honneur,  consistant  en  une  médaille  d'or 
de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture,  a  été  dévolu  à  M.  Viennot,  de 
Dijon.  M.  Viennot  a  également  reçu,  pour  ses  splendides  collec- 
tions de  Rosiers^  un  objet  d'art  offert  par  M.  le  Président  de  la 
Commission  d'organisation. 

M.  Stefîen-Blonde  a  obtenu  le  troisième  prix  d'honneur, 
médaille  d'or  offerte  par  la  Ville  de  Dijon,  pour  l'ensemble  de 


58 i  COMPTE   RENDU 

son  exposition.  Cet  exposant  avait  pris  part  à  douze  concours. 

Deux  lots  importants,  l'un  de  Conifères,  l'autre  de  Rosiers, 
valent  chacun  à  leur  présentateur,  M.  Loisier,  une  médaille 
d'or. 

Un  diplôme  d'honneur  est  décerné  à  la  Société  d'Horticulture 
de  Dole  pour  son  importante  collection  de  Légumes,  et  enfin 
une  médaille  d'or  à  AI.  Perrot,  pour  son  lot  d'ensemble  de  plantes 
potagères. 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  dire,  Messieurs,  que  votre  délégué 
a  été  parfaitement  accueilli  par  MM.  les  membres  du  Bureau  de 
la  Société  d'Horticulture  de  la  Gôte-d'Or,  Qu'il  nous  soit  permis 
de  les  remercier  el  de  leur  en  témoigner  toute  notre  gratitude. 


Compte  hendu 
DE  l'Exposition    de    la  Société   d'Horticultuhe  de   Picardie, 

TENUE    LE    17  JUIN    1886    (1), 
p;ir  M.  IVvGii. 

Messieurs. 

L'une  des  plus  anciennes  Sociétés  d'Horticulture  de  France 
et  non  la  moins  bien  organisée,  celle  de  Picardie,  qui,  possédant 
des  membres  tout  dévoués  à  cette  saine  cause  horticole,  ayant 
à  sa  tête  un  Président,  sinon  horticulteur,  du  n^.oins  tout  à  fait 
digne  d'elle,  et  dont  en  passant  nous  sommes  heureux  de  saluer 
la  nomination  à  la  Légion  d'Honneur,  a  pour  résultat  de  faire 
ressentir  ses  bons  efl'ets  autour  d'elle.  Un  voyaj;eur  débarquant 
à  Amiens,  et  se  faisant  piloter  comme  j'ai  eu  la  bonne  chance 
de  l'être  par  mon  hôte  gracieux,  sera  frappé  du  bon  goût  et 
de  la  bonne  tenue  des  squares  de  cette  ville. 

De  petits  jardins  font  une  très  longue  promenade  paysagiste, 
tracée  latéralement  au  chemin  de  fer  qui  traverse  à  cet  endroit 
une  partie  de  la  ville,  et  produisant  l'agréable  efTet  de  cacher 
à  la  vue  le  continuel  va-et-vient  des  trains.  Une  généreuse 
dame,    madame    Holoie,  possédant    un   terrain  immense  situé 

(1)  Déposé  le  10  juin  18.S(). 


DE  l'exposith».n  1)"aMIE.\S.  080 

au  nord  de  la  ville,  en  fit  don  à  celte  dernière,  à  la  condition 
d'en  faire  des  jardins  et  promenades  publiques.  Si  la  donatrice 
revenait  aujourd'hui,  elle  aurait  l'agréable  plaisir  de  voir  que 
ces  promenades  ont  conservé  son  nom  {La  ffotoie). 

Kn  sortant  de  la  ville,  la  plus  grande  étendue  de  ce  terrain 
entouré  d'une  rivière  {La  Selle)  surélevée,  que  retient  un 
talus,  est  tracée  de  grandes  lignes  droites,  boulevards  plantés 
de  magnifiques  arbres,  la  plupart  séculaires,  entourant  de 
grandes  pelouses  encaissées,  dont  deux,  les  plus  grandes, 
peuvent  à  volonté,  et  cela  au  moyen  de  vannes,  être  inondées 
et  former  des  lacs  sur  lesquels  se  donnent  des  fêtes  nautiques 
pendant  l'été  et  qui  servent  au  patinage  pendant  l'hiver. 

Ce  sont  là  des  promenades  bien  comprises,  car,  outre  les 
fêtes  foraines  et  les  jeux  de  toutes  sortes  des  grands,  les 
enfants  peuvent  franchement  s'adonner  à  leurs  joyeux  ébats, 
sans  craindre,  sur  ces  pelouses  rustiques,  la  poursuite  des 
gardiens  comme  dans  la  plupart  des  squares. 

Que  les  horticulteurs  ne  s'effrayent  pas,  car  ce  n'est  là  que 
le  cùté  des  plaisirs  bruyants;  en  effet,  sur  la  droite,  de  l'autre 
côté  de  la  rivière,  en  contre-bas,  est  ménagée  une  partie  très 
grande  encore  de  ce  terrain,  dessinée  en  parc  paysager  et 
rafraîchie  par  des  cascades  et  par  une  rivière  gracieusement 
contournée  qui  la  traverse.  Là  ont  leur  part  les  gens  tranquilles 
et  les  amateurs,  ce  qui  n'empêche  pas  d'y  faire  passer  les 
enfants  après  leurs  courses  effrénées  de  l'autre  côté. 

Avais-je  raison  de  le  dire?  le  goût  horticole  s'y  fait  sçntir; 
mais  ici,  comme  dans  la  plupart  des  autres  villes,  les  planta- 
tions, arboricoles  surtout,  n'ont  pas  encore  atteint  le  cachet 
parisien.  Est-ce  l'effet  de  la  différence  proportionnelle  des 
budgets?  je  le  crois;  mais,  en  somme,  Amiens  ne  reste  pas  en 
arrière,  bien  au  contraire. 

La  Société  d'Horticulture  de  Picardie  donnait,  le  17  juin 
dernier,  une  Exposition  de  produits  horticoles;  j'eus  l'honneur 
d'y  être  délégué  par  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 
Finance  comme  Juré  et  j'ai  eu  le  plaisir  d'y  constater  un 
progrès  toujours  croissant  de  cet  art. 

Je  dois  mentionner,  par  ordre  des  plus  hautes  récompenses. 


586  COMPTE   RENDU 

d'abord  M.  Dewin,  horticulteur  à  Amiens,  qui  a  obtenu  une 
médaille  d'or  et  nombre  d'autres  pour  tout  un  établisse- 
ment horticole  qu'il  a  eu  l'énorme  courage  d'apporter.  Dans 
ses  lots  on  a  pu  remarquer  de  beaux  groupes  de  Palmiers 
parmi  lesquels  les  Pritchardia  macrnrri'zha,  Phœnicophorium 
Sechellarum,  Areca  sapida,  A.  Vo'scha/felti^  A.  Bauei-i,  Ceroxy- 
lon  m'veum,  etc.,  Dans  un  lot  de  Fougères  un  magnifique 
Lomaria  falcata,  un  Nephrolepis  Duffii,  un  Crjathea  medullaris, 
C.  dealhala,  un  très  joli  Todea  supcrba,  etc.;  d'autres  lots 
fort  jolis  de  Broméliacées,  de  Crotons,  de  Dracœnas,  de  Cala- 
dium,  etc. 

Ensuite  .M.  Einile  Roussel,  jardinier  chez  M.  Régniez,  à 
Boves,  a  obtenu  une  médaille  d'or  pour  ses  beaux  apports  de 
plantes  dont  la  culture  était  irréprochable.  Toute  une  collec- 
tion de  Caladium  parvenue  au  maximum  de  la  beauté  des 
coloris  que  ces  plantes  ont  dans  leur  premier  développe- 
ment; un  joli  lot  d'Orchidées  comprenant  des  Vanda  sunvis 
d'une  iloraison  splendide;  des  IVepenthes  parmi  lesquels  un  bel 
exemplaire  du  bicalcarata. 

M.  Rivière,  pépiniériste  à  Amiens,  obtient  une  médaille  de 
vermeil  grand  module  pour  plusieurs  lots  de  Palmiers  et  de 
plantes  diverses,  et  la  même  récompense  pour  une  belle  expo- 
sition de  Conifères. 

M.  Pautret,  jardinier  chez  M"*^  la  comtesse  de  La  Roche- 
foucauld, obtient  également  une  médaille  de  vermeil  pour  ses 
apports  de  plantes  diverses. 

M.  Tabourel,  horticulteur  à  Amiens,  et  M.  Mille  fds,  horti- 
culteur, obtiennent  des  médailles  d'argent  pour  plantes  di- 
verses; ainsi  que  M.    Hector  Marquet,  jardinier  à  Hébécourt. 

Les  Roses  coupées  étaient  également  bien  représentées. 
M.  le  D""  Poiteau,  amateur  à  Albert,  qui  obtient  une  médaille 
de  vermeil  grand  module,  avait  le  plus  bel  apport;  venait 
ensuite,  avec  la  même  récompense,  M.  Tabourel,  déjà  cité.  Une 
médaille  de  vermeil  petit  module  est  offerte  à  M.  Boutigny,  de 
Rouen,  et  une  médaille  d'argent  petit  module  à  M.  Pautret, 
déjà  nommé. 

M.   Etienne  Snlonion.  de  Thomerv,  obtient  une  médaille  d'or 


DE   L'eXPOSITIUN    DAAIIENS.  oHl 

pour  ses  Raisins,  Pêches  et  Pommes  sur  pieds  en  pots.  Sem- 
blable récompense  est  donnée  à  M.  Studler,  jardinier  du 
Sacré-Cœur,  pour  un  très  beau  lot  de  légumes  et  fruits,  le 
tout  en  nombreuses  variétés.  M.  Breton  père,  à  Amiens,  obtient 
une  médaille  de  vermeil  grand  module,  pour  une  collection 
de  Cerises  fraîches  et  surtout  pour  ses  fruits  conservés,  entre 
autre  Remette  de  Rogues,  Calville  d'Angleterre,  C.  des  Femmes, 
Reinette  de  Doué,  R.  d'Automne^  Belle-Angevine,  Mignonne 
d'hiver,  Verdure  d'hiver,  etc.;  et  en  Poires,  les  variétés  :  Tar- 
dive de  Toulouse,  Bon-Chrétien  d'hiver,  Duchesse  de  Bordeaux, 
Golmar  des  Invalides,  Gatillac,  Duchesse  de  Mouchy,  etc. 

Une  autre  médaille  de  vermeil  grand  module  est  offerte  à 
M.  Pautret,  déjà  nommé,  pour  sa  collection  de  fruits  et  légumes. 

M.  Andrieux  (Isaïe)  a  une  médaille  de  vermeil  pour  ses 
fruits  et  légumes. 

Ont  obtenu,  pour  leurs  fruits  et  légumes,  une  médaille 
d'argent  grand  module  :  MM.  Damade  (Alexis),  hortillon,  cà 
Ami(îns;  Roussel-Delarue,  maraîcher  à  Renancourt;  Hector 
Marquet,  jardinier  à    Hébécourt;   Sibut  aîné,    à  Amiens,   etc. 

Des  fruits  parfaitement  imités  et  présentés  par  M.  Lebrun, 
à  Amiens,  lui  ont  valu  également  une  médaille  d'argent  grand 
module.  Notons  en  passant  un  magnifique  herbier  d'Algues 
marines  qui  obtient  une  médaille  d'argent  grand  module, 
présenté  par  M.  de  Franciosi,  Président  de  la  Société  centrale 
d'Horticulture  du  Nord  de  la  France,   à  Lille. 

M.  A.  Vicaire,  rocailleur  à  Paris,  s'était  distingué  dans  la 
construction  d'un  rocher  et  d'une  rivière  anglaise  très  réussie. 
Eufin  les  constructions  et  outillages  horticoles  étaient  lar- 
gement représentés   à  cette  Exposition. 

En  somme,  de  celte  visite  à  Amiens  il  nous  est  resté 
les  meilleurs  souvenirs  ainsi  que  ceux  d'une  gracieuse  hospita- 
lité. 


588  cs.mi'tk  hemh 

Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  au  MaiNS,  le  1 2  juin  1886  ;  !  , 
par  M.  Chatenay  (Abel). 

Messieurs, 

Désigné  pour  aller  représenter  notre  Société,  comme  membre 
du  Jury  de  l'Exposition  du  Mans,  je  me  trouvais  au  rendez-vous 
le  samedi,  12  juin,  en  compagnie  de 

MM.  Henry  Couannier,  Vice-Président  de  la  Société  d'Horti- 
culture d'Ille-et-Vilaïne  ; 
Lebatteux,   représentant    la   Société   d'Horticulture  de 

Caen  et  du  Calvados; 
Lemesle,   architecte-paysagiste,  délégué  de  la   Société 

horticole  du  Loiret; 
Lapeltey,  horticulteur,  délégué  de  la  Société  d'Agricul- 
ture de  l'Eure; 
Rabouin,  délégué  de  la  Société  d'Horticulture  de  Maine- 
et-Loire; 
Sanson,  garde  général,  représentant  la  Socit'-tf.^  centrale 

d'Horticulture  de  la  Seine-Inférieure; 
et  Vigneron,  rosiériste,  délégué  de  la  Société  d'Horti- 
culture d'Orléans  et  du  Loiret. 
Tous  mes  collègues  du  Jury  étant  présents,  il  fut  procédé 
à  la  formation  du  Bureau,  et,  d'aprèsune  habitude  généralement 
observf'e  dans  les  Expositions  de  province,  noire  délégué  fut 
chargi'    de    présider    le   Jury,    qui    entra    immédiatement    en 
fonctions. 

L'Exposition  placée  à  l'entrée  du  magnifique  Jardin  des 
Plantes  de  la  ville  du  Mans,  était  très  coquettement  disposée; 
aussi  les  plus  vives  félicitations  ont-elles  été  adressées  à 
M.  Dupuy,  architecte-paysagiste,  qui  avait  été  chargé  de  cette 
partie  de  l'organisation.  Un  diplôme  d'honneur  lui  élait  ac- 
cordé, en  même  temps  qu'à  M.  Ragot,  jardinier  chez  M""^  la  mar- 
quise de  Nicolaï,  au  château  de  Montfort,  pour  l'ensemble  des 
apports  magnifiques  que  celui-ci  présentait  hors  concours. 
Les  concurrents  étaient  divisés  en  deux  séries,  horticulteurs 

(1)  Déposé  If  20  aoiU  1886. 


DE    LEXI'OSITIUN    DL    MA.N:!;.  58ît 

et  jardiniers  d'amateurs;  ces  derniers  étaient  peu  nombreux, 
mais  ils  se  signalaient  par  des  lots  exceptionnels. 

Le  lauréat  de  la  médaille  d'or,  dans  cette  division,  M.  Del- 
hommeau,  jardinier  à  Savigné-l'Evêque,  chez  M.  Paignard, 
exposait  une  nombreuse  série  d'arbres  fruitiers  forcés,  avec 
fruits  à  parfaite  maturité  :  Raisins,  Pèches,  Poires,  Figues,  etc., 
témoignaient  à  l'envi  de  la  culture  bien  entendue  dont  ils  avaient 
été  l'objet.  J'ai  remarqué,  parmi  les  Pêchers,  une  variété  éti- 
quetée à  tort  Pourprée  hâtive,  dont  je  n'ai  pu  reconnaître  la 
véritable  dénomination. 

La  Pèche  très  belle,  quoique  peu  colorée,  était  mamelonnée 
au  moins  autant  que  la  variété  Téton  de  Vénus,  avec  laquelle, 
du  reste,  elle  n'avait  aucun  autre  point  de  ressemblance.  Cette 
sorte  n'est-elle  qu'une  ancienne  variété,  ou  bien  un  fruit  de 
semis  qui  n'aurait  pas  été  répandu?  c'est  ce  que  j'ignore.  Dans 
tous  les  cas,  c'est  une  variété  se  prêtant  bien  au  forçage. 

M.  Chaplin,  jardinier  chez  M"°  Haentjens,  au  château  de  la 
Perrine,  avait  aussi  apporté  un  beau  lot  d'arbres  fiuitiers  forcés 
égalant  à  peu  près  le  premier  et  pour  lequel  le  Jury  a  regretté 
de  n'avoir  pas  d'autre  haute  récompense  à  sa  disposition. 
M.  Chaplin  a  obtenu  une  grande  médaille  de  vermeil. 

Une  pareille  récompense  était  décernée  à  M.  Masson,  jardinier 
chez  M.  le  comte  du  Luart,  au  château  de  La  Pierre,  pour  l'en- 
semble de  ses  légumes  de  primeur  et  ses  fruits  forcés. 

Les  exposants  horticulteurs  étaient  naturellement  plus  nom- 
breux, et  d'assez  jolis  massifs  fleuris  renfermaient  les  plantes  de 
toutes  sortes  qu'ils  présentaient  aux  concours. 

J'adresserai  ici  en  passant  une  légère  critique  à  la  Société, 
qui,  d'après  son  programme,  n'acceptait  pour  exposants  que  les 
horticulteurs  domiciliés  dans  le  déparlement  do  la  Sarthe. 
Pourquoi  une  disposition  exclusive?  Les  villes  et  les  châteaux 
limitrophes  n'ont-ils  pas  des  relations  plus  ou  moins  suivies 
avec  le  département  de  la  Sarthe?  Les  Expositions  sont  faites 
principalement  pour  étendre  les  relations  commerciales  et  non 
pour  les  resserrer. 

M.  Ballon,  horticulteur  au  Mans,  obtenait  une  médaille  dor 
pour  un  beau  ^rroupe  de  Fougère?  arborescentes   et  herbacée?. 


590  COMPTE   RENDU 

M.  Ballon  avail  aussi  oiiié  avec  beaucoup  de  goùl,à  l'aide  de 
Fougères  et  de  plantes  variées,  une  porte  rustique,  très  intelli- 
gemment construite  par  M.  Salmon. 

Le  même  exposant  obtenait  encore  diverses  autres  récom- 
penses, pour  ses  plantes  de  serre,  Dracénas,  et  plantes  de 
marché. 

Des  grandes  médailles  de  vermeil  étaient  décernées  à  M.  Jau- 
neau  pour  une  importante  collection  de  Roses  en  fleurs  coupées, 
et  à  M,  Davaze,  pour  un  fort  beau  lot  de  Bégonia  Rex,  en 
plantes  superbes. 

MM.  Jauneau  et  Davaze  exposaient  en  même  temps  chacun 
un  massif  de  Rosiers  à  haute  tige  fleuris,  qui  leur  valaient,  à 
M.  Jauneau  une  grande  médaille  d'argent,  et  une  médaille 
d'argent  à  M.  Davaze;  quelques  erreurs  d'étiquetage  s'étaient 
glissées  dans  le  lot  de  ce  dernier. 

Les  titulaires  de  médailles  de  vermeil  étaient  : 

MM.  Martin,    qui   avait  expos»'    de    beaux    Ptlargonium    à 

grandes  fleurs. 
Deschamps,  par  ses  plantes  de  serre; 
bouvet,  pour  son  beau  massif  de  Géraniums  à  feuilles 

panachées; 
Jamin-Borderon,   pour    une   nombreuse  collection   de 

plantes  grasses;  —  et  Salmon,  pour  ses  Pelar'gonium 

peltatum  et  ses  Œillets. 

Je  citerai  encore,  parmi  les  lots  remarquables  de  plantes 
fleuries  :  la  jolie  collection  de  plantes  vivaces  de  31.  Jamin  qui 
complétait  ses  apports  par  une  série  de  plantes  aquatiques;  les 
Génmiums,  Fuchsias  et  plantes  de  marché  de  M.  Deschamps; 
les  plantes  de  serre  de  M.  Fontaine;  les  Fuchsias  de  M.  Ru- 
dolphe  ;  les  plantes  de  marché  de  M.  Nicolle;  les  Pelargonium 
à  feuilles  de  Lierre  de  M.  Pichon-Leroy;  enfin  bien  d'autres 
petits  groupes,  ajoutant  pour  leur  part  à  l'éclat  de  l'Exposition. 

Une  partie  véritablement  bien  remplie,  c'était  la  série  de 
concours  relatifs  aux  bouquets  et  garnitures.  Les  cinq 
concurrents  avait  réalisé  des  merveilles degràce  et  de  légèreté, 
les  uns  dans  leurs  bouquets,  les  autres  dans  leurs   couronnes, 


DE    l'kXI'OSITION    DU    MANS.  39 1 

surtouts'  croix  et  garnitures.  Aussi  le  Jury  acccorclait-il  à 
M.  Jamiri-Borderon  une  grande  médaille  de  vermeil,  à 
MM.  Fontaine,  Moulin  et  Deschamps,  pour  chacun  une  médaille 
de  vermeil,  et  une  médaille  d'argent  à  M.  Pichon-Leroy. 

J'ai  rarement  vu  un  ensemble  de  fleurs  montées  avec  autant 
de  goùl. 

M.  Pichon-Leroy,  pour  plusieurs  lots  importants  de  fleurs 
coupées,  recevait  une  grande  médaille  d'argent. 

Quelques  exposants  industriels  obtenaient  également  des  ré- 
compenses :  M.  Drouet  pour  ses  poteries  ;  M.  Lhommeau  pour 
ses  kiosques  et  treillages  ;  M.  Chollet  pour  ses  cribles  et 
volière;  enfin  M.  Payot,  pour  ses  étiquettes. 

Des  remerciements  ont  été  adresssés  à  M.  Avice,  pépiniériste  au 
Mans  et  Président  de  la  Commission  des  horticulteurs,  qui  avait 
contribué  pour  sa  part  à  l'ornementation  du  jardin  en  apportant, 
hors  concours,  de  magnifiques  Palmiers. 

Le  Jury  adressait  aussi  ses  plus  sincères  félicitations  à  M.  le 
commandant  Foucault,  Trésorier  de  la  Société,  pour  ses 
tableaux  de  feuillages  si  délicatement  groupés  et  d'un  tel  fini 
quel'onnepeul  vraiment  s'imaginer,  lorsqu'on  ignore  le  pro- 
cédé, que  l'on  est  en  présence  d'un  travail  fait  à  la  main.  M.  le 
commandant  Foucault  dispose  les  objets  qu'il  veut  repro- 
duire sur  une  feuille  de  papier,  et  les  fixe  à  l'aide  de  nom- 
breuses épingles.  Puis  il  répand  dans  tous  les  interstices  des 
feuilles  ou  fleurs  une  poussière  de  diverses  nuances  qui  détaille 
en  blanc  les  contours  des  dessins  à  exécuter.  A  première  vue,  ce 
travail  paraît  facile;  mais  il  demande  réellement  une  grande 
sûreté  de  main  et  une  profonde  qualité  d'observation. 

Deux  de  ces  tableaux,  l'un  représentant  un  bouquet  de  bran- 
ches de  Conifères,  et  l'autre  des  feuilles  de  Fougères  variées, 
présentaient  à  l'œil  un  effet  merveilleux,  et  l'on  ne  saurait  assez 
louer  le  goût  ainsi  que  la  patience  qu'il  a  fallu  à  M.  le  com- 
mandant Foucault  pour  mener  à  bien  l'exécution  de  ses  ta- 
bleaux. 

M.  Ragot,  jardinier  en  chef  de  la  Société  d'Horticulture,  rece- 
vait également  les  félicitations  du  Jury,  pour  l'entretien  et  la 
décoration  des  jardins  de  la  Société. 


'ÔUi  COMl'Tt;    Rli.NDL' 

A  ce  sujet,  quelques  mots  d'explication  me  semblent  ici  néces- 
saires. 

La  Société  d'Horticulture  de  la  Sarthe  a  accepté,  moyennant 
une  subvention  qui  me  parait  peu  élevée,  l'entretien  d'un  magni- 
lique  parc  que  possède  la  ville  du  Mans.  Or,  ce  parc^qui  contient 
environ  six  hectares  de  terrain,  dont  un  hectare  en  jardin  frui- 
tier et  potager,  est  certainement  l'un  des  plus  jolis  qu'on  puisse 
voir. 

Une  partie  à  l'entrée  est  disposée  en  jardin  français.  Des 
plates-bandes  très  bien  entretenues  contiennent  une  fort  belle 
collection  de  Rosiers  qui,  tous  soigneusement  étiquetés,  en  per- 
mettent l'étude  aux  visiteurs,  ce  qui,  pour  un  jardin  public,  est 
un  joli  résultat.  Des  collections  de  plantes  annuelles  et  vivaces 
sont  également  répandues  dans  les  plates-bandes. 

Au  bout  de  la  partie  française  commence  le  parc  proprement 
dit,  offrant,  par  ses  multiples  accidents  de  terrain,  les  aspects  les 
plus  divers  elles  plus  inatlendas  ;  des  arbres  superbes,  de  nom- 
breux massifs  et  futaies  sont  jetés  partout,  et  dans  chaque  mas- 
sif, formé  d'une  collection  quelconque  de  plantes  vivaces  ou 
ligneuses,  l'étiquetage  apparaît  partout  bien  en  vue  du  public. 

Malheureusement  la  modicité  de  l'allocation  que  reçoit  la 
Société  ne  lui  permet  pas  d'entretenir  les  gazons  dont  elle  lire 
parti  en  les  fauchant  et  en  en  vendant  le  produits.  Comme  l'eau 
court  partout,  sous  forme  de  lac,  rivière,  ruisseaux,  etc.,  ces 
gazons  poussent  avec  une  vigueur  extraordinaire  et,  à  l'époque 
àlaquelle  j'ai  eu  le  plaisir  de  visiter  le  parc  en  détail,  ces  grandes 
herbes  détruisaient  l'efTet  de  la  plupart  des  plantes  isolées. 

La  partie  fruitière,  très  bien  dirigée,  renferme  une  assez  grande 
collection  de  Poiriers,  Pommiers,  Pêchers,  etc.,  élevés  sous  diver- 
ses formes  et  servant  aux  cours  de  taille  pratiqués  par  la  Société. 

Somme  toute,  c'est  une  véritable  bonne  fortune  pour  la  So- 
ciété d'Horticulture  de  la  Sarthe  que  l'abandon  qui  lui  a  été  fait 
par  la  Ville  de  ces  magnifiques  jardins  ;  mais  que  de  soins  assidus 
et  aussi  que  d'attention  pour  l'équilibre  du  budget  a  coûtés  cet 
entretien  au  Président  de  la  Société,  M.  le  colonel  Folie,  ama- 
teur distingué  et  d'une  compétence  absolue,  qui  a  consacré  tout 
son  temps  et  mis  sa  haute  intelligence  au  service  de  la  Société  1 


DE    l"EX1»0S1T10N    DU    MANS.  593 

Aussi  faut-il  voir  combien  le  digne  Président  est  aimé  de  tous  ses 
collègues  et  de  ses  jardiniers. 

Je  ne  terminerai  pas  ce  Compte  rendu  sans  parler  d'une  visite 
que  j'ai  eu  le  plaisir  de  faire  aux  serres  de  M.  Lebatteux. 

Je  crois  qu'il  est  assez  rare  de  rencontrer  dans  un  même  en- 
droit une  aussi  importante  collection  de  forts  exemplaires 
d'Orchidées. 

Dans  une  serre  de  15  mètres  de  long  sur  6  de  large  et  4  m.  50 
de  hauteur,  sont  suspendus  environ  cent  cinquante  paniers  des- 
quels sort  une  forêt  de  racines.  Les  principaux  genres  culti- 
vés par  M.  Lebatteux  sont  les  Aerides,  Vanda  et  Saccolabium, 
la  plupart  en  sujets  âgés  de  vingt  à  vingt-cinq  ans.  Beaucoup 
de  ces  plantes  ont  été  estimées  de  deux  à  trois  mille  francs 
chacune. 

Parmi  les  plus  remarquables  sont  :  de  grands  Aerides  dont 
l'un  entre  autres,  A.  odoratum  superbum,  lorme  une  pyramide 
compacte,  de  2  m.  50  de  hauteur,  possédant  trente-cinq  rejets  et 
plus  de  cinq  cents  feuilles  ; 

Les  Ae.  Schraderi  macalosum,  Fieldingi  et  crispum,  tous 
très  forts  et  bien  portants; 

Des  Vanda  suavis  (var,  Rollisoni)  de  trois  mètres  de  hauteur, 
des  V.  Veilchii,  suavis,  de  Caen,  et  variétés  très  jolies; 

Un  V.  tricolor planilabins,  haut  de  2  m.  50,  avec  cinq  rejets 
et  une  centaine  de  feuilles;  une  grande  quantité  de  Saccolabium 
guttalum  (vrai)  et  gutlatum  splendens,  dont  beaucoup  sont  cou- 
verts d'inflorescences;  enfin  quantité  de  multiplications  de  tous 
ces  genres. 

Une  partie  de  ces  plantes  avaient  été  endommagées  sérieuse- 
ment, il  y  a  deux  ans,  par  la  fumée  d'un  incendie  ;  mais  les  voici 
à  peu  près  toutes  rétablies,  et  il  est  très  curieux  d'observer  dans 
les  parties  qui  s'étaient  dénudées  les  rejets  qui  se  montrent  ou 
qui  déjà  se  sont  développés. 

La  perte  qu'était  menacé  de  subii-  M.  Lebatteux  était  considé- 
rable ;  mais  encore  un  au  ou  deux  et  il  n'y  paraiti'a  plus. 

M.  Lebatteux  a  mis  à  nous  guider  parmi  ses  plantes  la  plus 
grande  complaisance  et  je  lui  en  renouvelle  ici  tous  nos  remer- 
ciements. 

42 


5U4  CUMI'Tli   RENDU 

Le  banquel  tradilionnei  réunissait  le  soir,  avec  les  autorités 
municipales,  les  principaux  membres  de  la  Société  ainsi  que  les 
exposants  et  les  membres  du  Jury,  et  de  chaleureux  applaudis- 
sements ont  accueilli  le  discours  ému  et  plein  de  cordialité  qu'a 
prononcé  à  celte  occasion  le  Piésident,  M.  le  colonel  Folie. 

Notre  lâche  était  terminée  et  nous  quittions  avec  regret  la 
ville  du  Mans,  emportant  le  souvenir  du  bon  accueil  qui  nous 
avait  été  réservé. 


CoMI'TE     HL.NDU    Dli     L"E.VlOSITiON    UE     NeUILLY-PlAISANCE 

*     (Seink-£t-Uise1  (I), 
par   M.    Ai.KXis  Lepère. 

Messieuhs, 

M.  Bouzigues,  notre  collègue,  dont  le  zèle  ne  se  ralentit 
jamais  quand  il  s'agit  de  la  propagation  de  rilorlicullure,  s'est 
multiplié  alin  de  composer  une  Exposition  générale  des  produits 
(le  rilorticulture  à  Neuilly-Plaisance  (Seine-et  Oise)  où  il  est 
propriétaire. 

L'endroit  ne  pouvait  être  mieux  choisi  :  il  est  charmant,  et, 
chaque  année,  sa  belle  situation  appelle  de  nouveaux  proprié- 
taires qui,  tout  en  construisant  leur  maison  de  campagne,  n'ou- 
blient pas  d'y  annexer  un  jardin  plus  ou  moins  grand  qu'ils 
cultivent  avec  la  frénésie  d'un  néophyte. 

Celte  rivalité  ne  pouvait  manquer  de  produire  ses  fruits; 
aussi  M.  Bouzigues  a-t-il  pu  rencontrer  tous  les  éléments  d'une 
I^xposition  réussie. 

Il  a  été  du  reste  aidé  dans  sa  tâche  par  M.  Fuuquet,  ancien 
allaché  au  Ministère  de  l'Agriculture,  maire  de  la  commune  et 
I*résident  fondateur  de  la  Société  d'Horticulture  du  pays. 

Désigné  par  vous  pour  vous  représenter  comme  délégué,  j'eus 
l'honneur,  grâce  à  mon  titre  de  membre  de  notre  Société,  d'être 
nommé  Président  du  Jury,  et  je  viens,  Messieurs,  en  quelques 
mots,  vous  rendre  compte  de  ma  mission. 


;l)  Déposi-  le  23  septembre  I88C, 


1 


DI-:   LEXPOSITIÛN    DE    NEUILLY-PLAISANCE.  595 

Voici  la  composition  du  Jury  : 

Président  :  M.  Alexis  Lepère,  délégué  de  l  Société  nationale 
d'Horticulture  de  France. 

Vice-Président  :  M.  Gtirétien,  Yice-Président  de  la  Société 
d'Horticulture  du  Raincy. 

Secrétaire  :  M.  Chauré  (Lucien),  directeur  du  iV/o^/^ei/r  d'Hor- 
ticultwe. 

Secrétaire-adjoint  .'M.  Janssen  Je  (jret;  directeur  du  Petit 
Cultivateur. 

M.  Robert,  délégué  de  la  Société  de  Nogent-sur-Marne. 

M.  Conslant-Benoist,  délégué  de  la  Société  de  Vincennes. 

M.  Paul  Bourgeois,  délégué  de  la  Société  de  Pontoise. 

M.  Richard  Perrot,  délégué  de  la  Société  d'Étarnpes. 

M.  Georges  Delplaee,  délégué  de  la  Société  de  Gorbeil. 

L'Exposition  était  placée  sous  une  tente  élégamment  décorée, 
à  laquelle  on  parvenait  par  un  jardin  improvisé  du  plus  char- 
mant eflet. 

En  pénétrant  sous  la  tente  l'œil  était  attiré  par  !a  division 
des  produits  rangés  avec  beaucoup  dégoût. 

L'Exposition  se  divisait  en  deux  parties  bien  distinctes  : 
1"  l'Exposition  des  fleurs;  2"  celle  des  légumes. 

J'ai  remarqué  des  lois  fort  bien  composés  aussi  bien  en  plantes 
de  serre  chaude  qu'en  plantes  de  serre  tempérée  et  de  pleine 
terre. 

Je  citerai  en  première  ligne  l'ensemble  des  plantes  admira- 
blement cultivées  de  M.  Pertuis,  jardinier  de  M.  Weil,  qui  a 
enlevé,  sans  conteste,  le  prix  d'honneur. 

Une  première  médaille  d'argent,  offerte  par  le  Ministre  de 
l'Agriculture  (qui  a  accordé  deux  médailles  à  cette  Exposition), 
a  été  aussi  facilement  gagnée  par  MM.  Robert  et  Lagoutte,  de 
'Nogent-sur-Marne,  pour  leur  lot  splendide  de  plantes  de  serre. 

Parmi  les  différents  lots  nous  avons  eu  à  admirer  des  groupes 
composés  de  façon  à  produii^e  le  meilleur  effet  par  l'opposition 
de  couleur  de  leurs  fleurs  ou  de  leur  feuillage  en  Caladium, 
Glociiniri,    Coletis,    Bégonia,    Pelargonium    zonale,    etc.,    pour 


596  COMPTE   RENDU 

lesquels  les  exposants  ont  reçu  des  médailles  d'or  et  de  vermeil. 
Nous  croyons  devoir  les  citer  : 

M.  Nicot,  de  Nogent-sur-Marne,  médaille  d'or. 

M.  Gros,  au  parc  du  Ferreux,  médaille  d'or. 

M.  Troussu,  de  Nogent-sur-Marne,  médaille  d'or. 

M.  Forgeot  et  C",  médaille  de  vermeil. 

M.  Alexandre  Vannesson,  médaille  de  vermeil. 

M.  Poulain,  jardinier-chef  au  château  d'Avron,  médaille  de 
vermeil. 

En  outre,  M.  Leblanc,  pour  son  plan  de  jardin,  médaille  de 
vermeil. 

M.  Blanquier,  pour  système  de  chauffage,  médaille  de  ver- 
meil. 

Venaient  ensuite  de  nombreux  exposants  qui,  soit  pour  des 
plantes  diverses  ou  des  légumes,  soit  pour  des  bouquets  montés, 
ouvrages  en  fleurs,  des  outils  de  jardinage,  poteries, 
pompes  d'arrosage,  plans  de  jardins,  etc.,  etc.,  obtenaient  des 
médailles  d'argent  de  grand  et  petit  module  ou  des  médailles  de 
bronze. 

Disons  qu'il  y  avait  abondance  de  médailles  et  que  tout 
exposant  a  dû  recevoir  la  sienne. 

Passons  maintenant  à  l'Exposition  des  légumes  qui  a  eu,  ou 
|)eut  le  dire,  une  importance  réelle.  La  tâche  du  Jury  est  de- 
venue parfois  difficile  en  présence  de  ces  magnifiques  produits 
rivalisant  de  fraîcheur,  de  maturité  et  de  qualité. 

Il  est  impossible  de  faire  mieux  et,  dans  des  Expositions 
beaucoup  plus  importantes  que  celle-ci,  nous  n'avons  pas  tou- 
jours rencontré  la  même  égalité  dans  les  produits  de  premier 
choix. 

Nous  ne  pouvons  résister  au  désir  de  signaler  les  collections 
de  M.  Troussu,  jardinier  de  M.  Durenne,  à  Nogent-sur-Marne, 
qui  a  remporté  le  2®  prix  d'honneur,  et  de  M.  Dagneau,  jardinier 
de  M'"®  Smith,  à  Nogent-sur-Marne,  qui,  du  reste,  est  habitué  au 
succès  et  qui  a  bien  mérité  la  médaille  de  vermeil  qui  lui  a  été 
accordée. 

M.  Ledoux,  cultivateur  à  Nogent-sur-Marne,  avait  exposée  un 
superbe  Pomme  de  terre  de  semis. 


DE  l'exposition   DE   COULOMMIERS.  597 

Le  Jury  décida  qu'une  Commission  spéciale  devait  être  nom- 
mée pour  se  rendre  chez  M.  Ledoux,  afin  de  faire  un  examen 
plus  approfondi  de  la  Pomme  de  terre  présentée. 

Cette  Commission  a  fonctionné  et  a  déclaré  que,  vu  l'abon- 
dante production,  la  beauté  et  la  qualité  de  cette  nouvelle  Pom- 
me de  terre,  une  médaille  de  vermeil  grand  module  serait  ac- 
cordée à  M.  Ledoux. 

Le  Jury  a  examiné  avec  intérêt  une  collection  de  greffes  et 
un  herbier  présentés  par  M.  Gauthier,  instituteur  à  Saint-Aignan- 
des-Grès  (Loiret),  lesquels  lui  servent  pour  les  études  scolaires 
de  ses  élèves.  Le  Jury,  prenant  en  grande  considération  le  bien 
que  ces  études  peuvent  produire  dans  les  campagnes  et  désireux 
de  voir  cette  application  se  développer  chez  les  instituteurs  sur 
une  large  échelle,  lui  a  décerné  la  seconde  médaille  offerte  par 
le  Ministre  de  l'Agriculture.  Puisse  cette  récompense  l'encou- 
ragera continuer  ses  efforts! 

Le  soir,  un  banquet  réunissait  de  nombreux  membres  de  la 
Société  et  le  Jury.' La  cordialité  la  plus  grande  a  régné  à  ce  re- 
pas ;  plusieurs  toasts  ont  été  portés;  notre  Société  n'a  point  été 
oubliée  et  votre  membre  délégué  en  a  remercié  en  votre  nom. 
Avant  de  se  sép arer,  les  membres  du  Jur}-,  voulant  reconnaître 
le  concours  dévoué  de  M.  Bouzigues  pour  les  soins  qu'il  a  don- 
nés à  l'organisation  de  l'Exposition,  lui  ont  décerné  une  médaille 
d'or,  distinction  sans  doute  bien  méritée,  puisqu'elle  a  été  cou- 
verte par  les  applaudissements  réitérés  de  l'assemblée. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Coulommiers, 

DU  20  SEPTEiMBRE  1886  (1), 

Par  M.   Bergman   (Ernest). 

La  Société  d'Horticulture  de  Coulommiers  a  célébré  avec 
éclat  ses  noces  d'argent.  Voici  déjà  vingt-cinq  ans  que  cette 
Société    existe    et    prospère.   On  ne   sera  pas  surpris    de  sa 

(1)  Déposé  le  14  octobre  1886. 


598  COMPTE   RENDU 

prospérité  quand  on  saura  que,  depuis  sa  fondation .  elle  a  comme 
Secrétaires  MM.  Camille  Bernardin  et  Delaraarre,  ce  dernier, 
infatigable  et  dévoué  organisateur  des  Expositions  horticoles. 
Aussi  le  Jury,  voulant  reconnaître  d'une  façon  toute  spéciale  ce 
dévouement  de  vingt-cinq  ans  à  la  Société,  a  décerné  à  chacun 
de  ces  deux  messieurs  un  diplôme  d'honneur.  Cette  décision  a 
été  accueillie,  lors  de  la  distribution  des  récompenses,  par  les 
plus  chaleureux,  applaudissements. 

La  Société  d'Agriculture  de  Rozoy,  Comice  de  Goulommier.s, 
avait,  à  l'occasion  des  noces  d'argent  de  sajeune  sœur  de  l'Hor- 
ticulture, organisé  sur  l'une  des  promenades  de  la  ville,  près  de 
l'Exposition  des  (leurs,  un  Concours  agricole  qui  a  contribué  au 
succès  général.  Nous  devons  dire  aussi  que  la  municipalité  de 
Coulommiers  avait  tenu  à  prendre  sa  part  de  cette  fête,  en  orga- 
nisant concerts,  retraite  aux  flambeaux,  feu  d'artifice,  bals,  etc. 
Bref,  on  peut  dire  que  Coulommiers  entier  a  pris  sa  part  à.  cette 
manifestation  tout  horticole. 

Le  Jury  était  composé  de  :  MM,  Bergman  (Ernest),  votre 
délégué,  nommé  Président  du  Jury; 

Ghauré,  délégué  d'Orléans,  Secrétaire; 

Domage,  délégué  de  Saint-Germain  ; 

Forgeot,  délégué  deVincennes; 

Laruelle,  délégué  du  Raincy  ; 

Lemoine,  délégué  d'Epernay  ; 

Loisel,  délégué  de  Meaux  ; 

Plaisant,  délégué  de  Melun  et  Fontainebleau  ; 

Reine,  délégué  de  Corbeil  ; 

Robert,  délégué  de  Neuilly-sur-Seine; 

Vitry,  Vice-Président  de  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  France; 

Hamet,  apiculteur  à  Paris; 

Rousseau,  apiculteur  à  Noisiel. 

Un  grand  nombre  de  médailles  offertes  par  des  membres  de 
la  Société,  Daines  Patronnesses  et  autres,  étaient  à  la  disposition 
du  Jury. 

L'Exposition  était  installée  sous  une  grande  tente  arrangée 
avec  beaucoup  de  goût.  Une  tente  plus  petite,  divisée  en  deux. 


I>K    L  KXPOSITIOX    DE    COULOMMIERS.  OÎMJ 

contenait,  d'un  côté  les  fruits,  de  l'autre  l'agriculture.  Et  da;;s 
le  jardin  autour  de  ces  tentes  se  trouvaient  les  Conifères,  les 
arbres  fruitiers  formés,  etc. 

Le  nombre  des  exposants  étant  d'une  soixantaine,  le  cadrr 
du  Journal  ne  me  permet  pas  de  les  citer  tous  avec  les  récom- 
penses obtenues:  ceux  dont  je  ne  parlerai  pas  voudront  bien 
m'excuser. 

Le  Grand  Prix  d'honneur  a  été  acccordé  à  M.  Scipion  Cochet, 
horticulteur  rosiériste  de  Grisy-Suisnes,  qui  avait  apporté  plu- 
sieurs lots  remarquables,  des  plantes  de  serre  chaude,  des  Bromé- 
liacées, des  Palmiers,  en  forts  exemplaires,  des  arbres  fruitiers 
formés^  puis  une  collection  nombreuse  de  Roses  en  fleurs 
coupées. 

Une  médaille  d'or  à  M.  Ausseur-Sertier,  pépiniériste  à  Lieii- 
saint,  pour  ses  lots  de  CiOnifères,  d'arbustes  à  feuilles  persis- 
tantes et  d'arbres  fruitiers  formés,  en  nombreux  spéchnens. 

Médaille  d'or  aussi  à  M.  Plaisant,  arboriculteur  à  Voisins,  et 
à  M.  Torcy-Vannier,  horticulteur  à  Melun,  pour  ses  légumes,  ses 
Glaïeuls  et  Dahlias  en  fleurs  coupées,  ses  Haricots,  Pois  et 
Pommes  de  terre. 

Nous  remarquons  aussi  les  couronnes,  bouquets  en  fleurs 
naturelles  de  M"«  Glotilde  Ménard,  de  Melun,  ceux  de  M">«  Ni- 
vert,  de  La  Ferté-sous-Jouarre,  de  M.  Schindler  à  Rebais, 

Les  fruits  étaient  très  beaux,  bien  présentés  et  surtout  avec 
un  bon  étiquetage,  ce  qui  est  beaucoup,  car  malheureusement, 
dans  certaines  Expositions,  l'étiquetage  est  très  défectueux. 

M.  G.  Chevalier,  arboriculteur  de  Montreuil,  avait  apporté 
un  collection  de  Pêches  et  entre  autres  un  semis,  nommé  Camille 
Bernardin,  provenant  d'une  fécondation  entre  la  Belle  Beauco 
et  la  Belle  Impériale.  L'arbre  en  est,  parait-il,  très  vigoureux, 
les  fleurs  moyennes,  les  fruits  abondants,  gros  et  très  colorés, 
mûrissant  fin  septembre.  Le  Jury  en  a  trouvé  la  chair  fondante, 
juteuse  et  enfin  très  bonne.  Cette  nouveauté  doit  être  mise  au 
commerce  au  mois  de  novembre  de  cette  année. 

Parmi  les  autres  lots,  voici  M.  Chausson  avec  de  beaux  fruits 
et  des  Roses  coupées;  M.  Vallet-Pincon,  pépiniériste  à  Mont- 
brieux,  avec  de  nombreux  fruits,   arbres  fruitiers  et  arbustes; 


600  COMPTE    RENDU 

M.  Paupardin,  jardinier-chef  chez  M.  Josseau,  le  Président  de 
la  Société,  avec  un  lot  de  plantes  de  serre  chaude,  de  nombreux 
légumes,  de  beaux  fruits  et  des  Géraniums. 

M.  Chemin,  d'Issy,  et  M.  Cousin,  de  Gennevilliers,  avaient 
chacun  de  beaux  lots  de  légumes  variés. 

M.  Blonde),  propriétaire  à  Farementiers,  belle  collection  de 
fruits;  M.  Dagneau,  légumes  variés  et  Pommes  de  terre. 

M.  Paillet,  horticulteur-pépiniériste  à  Chàtenay,  belle  collec- 
tion de  Pommes  de  terre  et  très  beaux  Dahlias  en  fleurs 
coupées. 

M.  Delaplace,  à  Pommeuse,  belle  collection  de  fruits. 

M.  Robert,  horticulteur  au  Vésinet,  nous  montrait  de  magni- 
fiques fleurs  coupées  de  ses  Bégonias  tubéreux,  surtout  sa  belle 
nouveauté  rose  double,  Clémence  Denisard. 

Nous  retrouvons  aussi  les  belles  fleurs  de  Zinnias  doubles  de 
M.  Pernel,  horticulteur  à  La  Varenne-Saint-Hilaire. 

Notre  collègue  le  D'  H.  Rousseau,  de  Joinville-le-Ponl^  avait 
apporté  son  herbier  scolaire.  Cet  herbier,  arrangé  avec  le  plus 
grand  soin,  a  été  très  remarqué  par  le  Jury,  qui  a  décerné  à 
M.  Rousseau  une  médaille  de  vermeil. 

L'Exposition  apicole  était  très  remarquable.  Les  apports  sui- 
vants ont  surtout  été  remarqués  :  eeux  de  l'abbé  Bédé,  curé  de 
Mouroux;  M.  Grémy,à  laHoussayo  ;  l'abbé Fournier,  à  Machanet; 
l'abbé  Délépine,  à  Boussy. 

Parmi  les  autres  lauréats,  nous  citerons  encore  MM.  Anfroy, 
d'Andilly,  claies  cl  paillassons;  Purson,  coutellier  à  Goulom- 
miers;  Wagner,  chaudronnier  à  Nogent-sur-Marne  ;  Debray,  à 
Paris,  pompes;  M'""  Boullerot,  de  Paris,  fleurs  et  fruits  imités; 
M.  Clerc,  adjudant  au  131"  de  ligne  à  Coulommiers,  volière  de 
jardin  d'hiver;  M.  Serpin^  à  Paris,  engrais;  puis  aussi  les  her- 
biers de  M.  Gauthier,  à  Saint-Aignan-Faugé,à  Marolles. 

Dans  la  partie  horticole  nous  voyons  encore  les  lots  de  M,  Ni- 
vert,  horticulteur  à  La  Ferté-sous-Jouarre;  ceux  de  M.  Lécuyer, 
jardinier  à  Aulnoy  ;  Camus,  jardinier  du  collège  de  Coulommiers  ; 
Tissier,  rosiérisle  à  Soignolles;  Decourtie  à  Coulommiers; 
V"^*"  Place,  à  Paris;  Tourel,  à  la  Bretonnière;  BouUant,  de  Ville- 
juif,  belle  collection  de  Pommes  de  terre;  Y'*  Céchet,  de  Brie, 


DE   l"eXPOSITION   DE   TROYES.  601 

Roses  coupées;  Batlut,  à  Paris,  collection  de  Poires  et  Pommes 
d'Auvergne,  etc. 

L'Exposition  de  Coulommiers  a  été  un  succès  sur  toute  la 
ligne,  grâce  à  l'activité  des  organisateurs.  Qu'il  nous  soit  permis 
ici  de  les  féliciter  et  de  les  remercier  du  gracieux  accueil  qu'ils 
ont  fait  aux  membres  du  Jury.  M.  Josseau,  Président  de  la 
Société;  M.  Mie,  Vice-Président  et  maire  de  Coulommiers; 
MM.  Bernardin  et  Delamarre  et  d'autres  encore  se  sont  mis  à  la 
disposition  du  Jury  avec  une  bonne  grâce  parfaite  et  ont  bien 
voulu  nous  traiter  en  vieux  amis. 


Compte  rendu  de  L'ExposixiON  tenue  par  la  Société  horticole 
DE  l'Aube  (1), 

par  M.  Paul  Hariot. 

Messieurs, 

Délégué  par  le  Conseil  de  la  Société  nationale  d'Horticulture 
à  l'Exposition  de  Troyes,  je  viens  vous  rendre  compte  du  man- 
dat qui  m'était  confié. 

Le  16  septembre,  la  Société  horticole,  vigneronne  et  fores- 
tière de  l'Aube  inauguiait  sa  dixième  Exposition  générale.  Elle 
n'avait  pas  oublié  que  les  forêts  et  les  vins  sont,  pour  le  dépar- 
tement de  l'Aube,  une  source  importante  de  revenus  ;  aussi 
avait-elle  convié  les  sylviculteurs  et  les  viticulteurs  à  venir  tenir 
compagnie  aux  producteurs  de  fleurs  et  de  fruits. 

Trente-neuf  jurés  avaient  répondu  à  son  appel,  des  diff'érents 
points  de  la  région.  Ce  sont  :  MM.  Chevallier,  de  Versailles; 
Oscar  Arlet,  d'Epernay;  Hémon,  au  ministère  de  l'Agriculture; 
Nolotte,  de  la  Côte-d'Or;  Mancier,  de  Nogent-sur  Seine;  Bernon, 
de  Melun;  Louis  Cailletet,  de  Dijon;  Etienne,  des  Vosges; 
Lagneaux,  de  Dammartin;  Viard,  de  la  Haute-Marne;  Lecaron, 
de  Corbeil;  L.  Hariot,  de  l'Aube  ;  P.  Hariot,  de  Paris;  Gayeux, 
de  TAube;  Saillard,  de  l'Aube;  Beaugrand,  Collot-Chambellant, 
Démarche,   Depontaillier,     Det,  D""   Finot,    Housseau,    Lucot, 

(1)  Déposé  le  14  octobre  1886. 


602  COMl'TE-RENDr 

Marot,  Robert-Baltet.  de  l'Aube  ;  Barbier,  d'Orléans  ;  de  la 
Boullaye,  de  Troyes;  Gustave  Iluot,  Rousseau,  de  l'Aube; 
Marcel  Dupont,  professeur  d'Agriculture  du  département  de 
l'Aube  ;Guerrapain,  de  l'Aube  ;  Berrard,  Bertrand,  de  Gossigny, 
de  l'Aube;  Béroud,  de  Montreuil;  Cottel,  Levistre,  Forlier, 
Lavocat,  Mony,  maire  de  Troyes. 

Le  Jury  s'est  réuni  à  huit  heures  du  matin,  dans  une  des 
salles  de  Thôtel  de  la  Préfecture,  et  a  nommé  Président  général 
M.  L.  Gailletet,  membre  de  l'Institut  (Académie  des  sciences), 
Secrétaire-général  M.  P.  Ilariot. 

Les  produits  exposi's  étaient  répartis  entre  six  sections  : 
produits  maraîchers;  fruits  et  cidres;  floriculturc; enseignement, 
apiculture;  vins,  eaux-de-vie;  sylviculture  et  pépinières,  parfai- 
tement installés  dans  un  charmant  et  coquet  jardin,  dû  au  bon 
goût  d'nn  architecte-paysagiste  de  Troyes,  M.  Meusy,  et  dont 
la  vue  a  surpris  agréablement  les  membres  du  Jury. 

La  Société  horticole  de  l'Aube  avait  tenu  à  encourager  les 
exposants  et  n'avait  reculé  devant  aucun  sacrifice  pour  attein- 
dre ce  but.  Des  prix  spéciaux  (objets  d'art,  médailles  d'hon- 
neur) au  nombre  de  dix-neuf  avaient  été  offerts  par  M.  le  Prési- 
dent de  la  République,  le  Ministre  de  l'Agriculture,  les  Dames 
palronnesses,  les  administrations  locales,  etc. 

Parmi  les  lots  qui  nous  ont  le  plus  intéressé  nous  avons 
remarqué,  dans  la  floriculture,  celui  de  M.  Sellier,  de  Troyes, 
qui  avait  apporté  de  beaux  et  bons  spécimens  de  plantes  de 
serres  :  Arada,  Cycas  neo-caledonica,  Drocosna,  Dieffenbachia, 
Palmiers  [Kentia,  Caryota ,  Rhapis),  Sciadocalyx  Liiciani, 
Adiantum  dolabriforrriL',  Plevi's  (ric)lo)\  Guzmannia,  Vriesea 
splend':ns  et  hieroglyphica,  Potkos  aurea,  Fitlonia  Pearcei, 
Asparagus  pliimosus,  etc.  Ce  bel  apport  lui  vaut  l'objet  d'art 
de  M.  le  Président  de  la  République. 

M""  Sellier  et  M""  Royer  reçoivent  également  un  premier 
prix  et  un  objet  d'art  offert  par  les  Dames  patronnesses  pour 
leurs  bouquets,  dont  la  confection  ne  laisse  place  à  aucune 
critique. 

A  M.  Henri  Fraye,,  l'habile  chef  des  cultures  du  château  de 
Ponl-?iir-Seine,  est  attribué   un  autre  objet   d'art  des  Dames 


DE   L  EXPOSITION   DK   TROYES.  OO'i 

patronnesseSjpourl'ensemble  de  ses  lots  de  fruits  et  de  Roses.  Une 
médaille  de  vermeil,  offerte  par  M.  le  Préfet  de  l'Aube,  est 
décernée  à  ua  lot  résultant  d'une  exposition  collective  d'antia- 
teui's   troyens. 

Les  fruits  sont  brillamment  représentés  par  la  collection  de 
Poires  de  M.M.  Baltet  frères,  dont  l'éloge  n'est  plus  à  faire,  ou 
plutôt  a  été  fait  partout.  Nous  citerons,  dans  leur  lot  présenté 
bors  concours,  parmi  les  variétés  nouvelles  ou  remarquables  : 
les  Poires  Marguerite  Marillat,  Céleste  de  Guasco,  Marie-Louise 
d'Uccle,  Charles  Cognée,  Charles  Ernest,  Triomphe  de  Vienne, 
Abbé  Fetel,  Beurré  Lebrun,  Madame  Treyve,  etc.  Les  Pèches 
de  M.  G.  Chevallier,  de  Montreuil,  et  les  Raisins  de  M.  Salomon, 
avaient  comme  toujours  le  don  d'attirer  et  d'émerveiller  les  visi- 
teurs ;  deux  objets  d'art  ont  été  la  récompense  de  ces  superbes 
apports. 

Trop  souvent,  dans  les  Expositions  de  province,  les  produits 
utiles  se  trouvent  sacrifiés  à  ceux  qui  flattent  l'œil;  iln'en  est 
pas  ainsi  à  Troyes,  où  les  légumes  cultivés  dans  les  vastes 
marais  qui  entourent  la  ville  sont  dignement  représentés, 
depuis  les  Champignons  de  couche  et  les  Aubergines,  tes 
Céleris-Raves,  les  Cardons,  jusqu'aux  Pommes  de  terre  de 
grande  culture  et  de  production  maraîchère.  M.  Rible  et 
M.  Philippe,  de  Saint-André,  obtiennent,  le  premier  la  médaille 
d'honneur  de  la  ville  de  Troyes,  l'autre  une  médaille  de  ver- 
meil grand  module  offerte  par  le  Conseil  général.  Uu  rappel  de 
médaille  de  vermeil  est  accordé,  avec  toute  justice,  à  M.  Boul- 
lat-Millard,  de  Troyes,  pour  ses  châssis-couches  qui  se  sont  rapi- 
dement répandus  et  dont  l'usage  paraît  devoir  se  généraliser 
dans  la  culture. 

Les  lots  d'arbres  destinés  à  la  plantation  des  forêts  et  des 
vergers  ne  sont  pas  moins  intéressants  :  la  maison  Baltet  frères 
tient  encore  le  premier  rang,  toujours  hors  concours.  M.  Carré 
de  Saint-Julien  reçoit  une  médaille  d'or  du  Ministre  de  l'Agri- 
culture ;  M.  Coster^une  médaille  d'or  du  Conseil  général  et  un 
diplôme   d'honneur. 

Dans  le  département  de  TAude,  les  plantations  d'arbres  verts 
ont  pris  dans  ces  dernières  années  et  tendent  à  acquérir  chaque 


604  COMPTE-RENDU 

jour  une  importance  de  premier  ordre.  Les  friches  arides  de  la 
Champagne /30Mt7/eMsc  ont  perdu  leur  aspect  désolé  et  se  sont 
pour  ainsi  dire  transfigurées.  Une  circonstance  funeste,  le  rude 
hiver  de  1879-1880,  a  donné  une  dure  leçon  aux  cultivateurs 
de  cette  région  et  les  a  fixés  sur  le  choix  des  essences  résineuses 
qu'ils  doivent  planter.  Les  espaces  considérables  remplis  par 
le  Pin  Laricio  ont  été  annihilés  par  la  gelée,  tandis  que  les 
Pins  sylvestre  et  noir  d'Autriche  ont  partout  résisté.  Cette 
action  si  différente  de  la  température  sur  les  Pins  Laricio  et 
d'Autriche  peut  jusqu'à  un  certain  point  servir  de  critérium 
botanique  touchant  la  spécificité  de  ces  deux  arbres  :  si  le  der- 
nier n'est  qu'une  variété  du  Laricio,  comme  beaucoup  de  bota- 
nistes sont  enclins  à  le  croire,  ce  serait  tout  au  moins  une  forme 
beaucoup  plus  robuste  et  rustique,  capable  de  résister  aux 
rigueurs  de  nos  climats.  Ces  réflexions  nous  étaient  suggérées 
par  la  vue  de  plants  d'arbres  verts,  exposés  dans  le  but  de 
montrer  leur  croissance  aux  différents  âges  et  leur  vigueur  de 
développement.  Des  Ironcs,  des  billes  de  bois,  indiquent  encore 
mieux  les  proportions  que  peuvent  prendre  les  arbres  forestiers 
sur  le  sol  champenois  et  le  parti  avantageux  que  l'industrie  peut 
en  tirer. 

Les  plantations  fruitières,  faites  au  point  de  vue  de  la  pro- 
duction du  cidre,  des  eaux-de-vie,  augmentent  chaque  jour 
dans  le  département  de  l'Aube,  particulièrement  sur  les  affleu- 
rements tertiaires  de  la  contrée  d'Othe  et  les  sables  verts  des 
environs  de  Troj'es.  Nous  avons  goûté  des  cidres  excellents 
et  capables  de  rivaliser  avec  les  plus  estimés.  C'est  encore  là 
une  application  de  l'art  horticole  que  la  Société  de  l'Aube  a 
pris  à  tâche  d'encourager,  à  cette  époque  surtout  où  les  mala- 
dies si  nombreuses  de  la  Vigne  ne  peuvent  qu'amoindrir  les 
vignobles  de  la  Champagne  méridionale. 

L'industrie  n'avait  pas  voulu  non  plus  rester  en  arrière  des 
autres  branches  de  l'horticulture  :  des  objets  d'art,  des  prix 
d'honneur,  des  médailles  d'or,  sont  venus  récompenser  M.  Mai- 
son, de  Riceys,  pour  ses  grilles  qui  sont  de  véritables  œuvres  de 
serrurerie  d'art;  M.  Lambert,  de  Bar-sur-Aube;  M.  Mannequin, 
de  Troyes,  pour  ses  presses;  M.  le  Prince  de  Lucinge,  pour  ses 


DE   l'exposition     DE   TROYES.  (iOo 

meubles  fabriqués  avec  Jes  bois  exotiques  provenant  de  son 
parc  de  Sainle-AIaure,  etc. 

Les  lots  étaient  nombreux  aussi  dans  la  section  de  l'enseigne- 
ment :  les  instituteurs  du  département  de  l'Aube  semblent 
avoir  pris  au  sérieux  les  devoirs  que  leur  imposent  les  nou- 
veaux programmes  d'enseignement.  Quelques-uns  d'entre  eux 
avaient  répondu  à  l'appel  de  la  Société  par  des  herbiers  intéres- 
sants, des  registres  d'observations  météorologiques  rédigés 
avec  intelligence. 

L'herbier  local  de  M.  Guyot,  instituteur  à  Troyes,  nous  a 
révélé  en  son  auteur  un  véritable  botaniste  dans  toute  l'ac- 
ception du  mol  ;  c'est  décidément  le  premier  recueil  sérieux 
qu'il  nous  ait  été  permis  de  voir  dans  une  Exposition;  aussi 
le  Jury  était-il  heureux,  en  lui  adressant  ses  félicitations,  de  lui 
accorder  sa  première  récompense  disponible,  une  médaille  de 
vermeil  du  Ministre  de  l'AgricuKure.  M.  Gamichon,  instituteur 
à  Villacerf,  reçoit  une  médaille  d'argent  du  Ministre  et  M.  H. 
Chaillot  une  médaille  de  vermeil  grand  module  pour  l'ensemble 
de  ses  lots  (animaux  utiles  ou  nuisibles  à  l'agriculture,  herbier, 
etc.)  La  même  section  comprenait  encore  les  produits  de  l'api- 
culture. Sans  insister  sur  leur  valeur,  sans  prendre  parti  pour 
ou  contre  entre  les  fixistes  et  les  mobilistes,  il  nous  suffira  de 
dire  que  les  miels  exposés  étaient  de  belle  et  bonne  qualité. 

Il  serait  certainement  superflu  d'énumérer  les  autres  récom- 
penses décernées;  nous  nous  sommes  borné  aux  principales. 
Nous  croyons  être  l'interprèie  du  Jury  tout  entier,  en  disant 
que  l'Exposition  de  la  Société  horticole  de  l'Aube  a  produit 
a  meilleure  impression,  que  son  organisation  était  de  tous 
points  réussie  et  que  les  prix  décernés  l'ont  été  à  bon  escient. 

Mais  il  n'est  point  de  fêtes  (surtout  celles  des  fleurs)  qui  ne 
se  terminent  par  un  banquet  :  aussi  le  soir,  comme  accompa- 
gnement des  toasts  de  rigueur,  les  membres  du  Jury  avaient- 
ils  le  plaisir  de  déguster  les  nombreux  vins  exposés.  Les  pro- 
duits du  Pinot  des  Brieys,  le  cépage  qui  donne  les  grands  vins 
delà  côte,  ont  mérité  tous  les  suffrages  ;  il  n'est  pas  jusqu'au 
Gamay  {l'infâme  Gamay  des  ducs  de  Bourgogne!)  qui  ne  se 
soit  bien   tenu.    C'est    à    une   heure  fort  avancée    que   nous 


000  iiEVL'E    BIBLIOGRAPIIIOUE    ÉTRANGÈRE. 

qiiillions  nos  excellents  collègues  de  Troyes  à  qui  nous  sommes 
heureux  d'adresser  tous  nos  remerciements  pour  la  courtoisie 
et  l'urbanité  qu'ils  n'ont  cessé  de  témoigner,  et  particulière- 
ment M.  le  Président  Ch.  Baltes,  le  Secrétaire-général  Barotte 
et  M.  Rothier;,  le  sympatique  Commissaire  général  chargé  de 
l'organisation. 

La  dixième  Exposition  de  Troyes  marquera  dans  les  fastes 
de  la  Société  horticole,  vigneronne  et  forestière  de  l'Aube,  à 
qui  s'impose  le  devoir  d'aller  continuellement  de  l'avant, 
de  chercher  partout  et  encore  le  progrès,  d'implanter  les 
nouvelles  idées  horticoles  dans  la  vieille  cité  champenoise  qui 
s'honore  toujours  de  sa  devise  :  Passavant  li  meillor  (avant 
tout    le   meilleur!. 


UEVUE  BIBLIOGHAIMIIQUE  ÉTHA.NGÈRE 


PLANTES    NOUVELLES    OU    RARES 
ItÉCRITES    DANS    DES    PUBLICATIONS    ETRANGi^:RES. 

BoTANiCAL  Magazine 

llliyucliaiithiis  loiig-illoru^  1).  Hook.,  Bot.  Mag.,  pi.  0861.  — 
Hliynchanlhe  à  longue  fleur.  —  Asie  niéridionale,  Burma.  — (Scita- 
minées.) 

Sous  le  nom  de  Rliynthaothus  M.  D.  Hooker  crée  un  genre 
nouveau  pour  une  plantequi  aétédonnéeauJardin  botanique  de 
Kew  parMiM.  Low,  les  horticulteursbien  connus  deClapton,  qui 
malheureusement  ne  possédaient  aucune  donnée  ni  sur  la  loca- 
lité précise  où  elle  a  été  trouvée,  ni  sur  celui  qui  l'a  découverte. 
Elle  a  fleuri  en  serre,  à  Kew,  au  mois  de  juillet  1885.  La  végé- 
lation  de  cette  plante  est  assez  remarquable.  Elle  renfle  la 
base  de  sa  tige  en  un  tubercule  ovoïde,  presque  globuleux,  vert, 
charnu,  mesurant  0'°,03  ou  un  peu  plus  de  diamètre,  posé  sur 
le  sol,  de  dessous  lequel  partent  de  grosses  racines  simples, 
étalées,  toutes  hérissées,  sauf  vers  leur  extrt'milé,  de  longs  poils 


PLANTES  NOUVELLES  OU  KAKES  ()()7 

noirâtres.  Ce  même  tubercule  donne  naissance  latéralement  et 
sur  i^a  partie  inférieure  à  la  tige  de  l'année  suivante.  La  plante 
entière  est  haute  d'environ  0",50.  Sa  tige  droite  et  simple  porte 
une  douzaine  de  feuilles  distiques,  oblongues-lancéolées,  acu- 
minées,  longues  de  0™,  15-0'", 20,  et  elle  se  termine  par  une 
grappe  de  cinq  ou  six  fleurs  accompagnées  chacune  de  deux 
longues  bractées  hyalinea,  orangé-rouge  pâle.  La  corolle  tubu- 
leuse  de  ces  fleurs  est  renflée  un  peu  au-dessus  de  son  milieu, 
longue  de  O'", 05,  jaune  avec  ses  trois  lobes  verts;  elle  est  lon- 
guement dépassée  par  l'étamine  unique  dont  le  filet,  considé- 
rablement élargi  dans  sa  moitié  inférieure,  forme  là  comme  une 
coque  de  bateau  dont  l'avant  seiait  longuement  prolongé  pour 
porter  à  son  extrémité  l'anthère  linéaire,  à  deux  loges.  C'est  là 
le  principal  caractère  du  nouveau  genre. 

Aloe  heteracantha  Baker.  —  Bot.  Mag.,  pi.  68C3.  —  Alocs 
hétéracanthe.  —  Patrie?  —  (Liliacées.) 

L'histoire  de  cet  Aloès  est  très  obscure.  Il  a  existé  longtemps 
dans  le  Jardin  botanique  de  Kew  sans  y  fleurir  et  sans  qu'on 
sût  exaclement  d'où  il  y  était  venu;  on  présumait  seulement 
qu'il  y  avait  été  apporté  par  M.  Cooper,  du  Jardin  des  Plantes 
de  Paris.  Il  y  a  fleuri  enfin  au  mois  de  juin  1885,  dans  une  serre 
tempérée-chaude.  Sa  tige  très  courte  et  simple  porte  de  15  à  30 
feuilles  en  touffe  serrée,  longues  de  0'",30,  lancéolées,  rétrécies 
graduellement  dans  presque  toute  leur  longueur^  jusqu'au  sommet 
qui  est  pointu,  faiblement  canaliculées  en  dessus,  souvent 
marquées  de  quelques  macules  irrégulières  et  blanchâtres,  pour- 
vues aux  bords  de  piquants  espacés,  inégaux,  deltoïdes  et  courts. 
Dans  l'individu  décrit  et  figuré,  la  tige  florifère  entière  avait 
un  mètre  de  haut,  et,  vers  son  milieu,  elle  se  divisait  en  trois 
branches,  dontchacune  portait  une  longue  grappe  de  fleurs  cylin- 
driques, longues  d'environ  0™,03,  à  tube  très  court  et  à  longs 
segments  dont  les  trois  externes  étaient  d'un  beau  rouge^  tandis 
que  les  trois  internes  étaient  blanchâtres,  avec  une  ligne  médiane 
rouge.  Au-dessous  de  sa  trifurcation,  la  tige  était  très  forte  et 
relevée  de  deux  angles  opposés. 

Le  Secrétaire-7'édacleur-gérant, 

P.  DucnARTRE. 

Paris,  —  IjnDrimcrie  G.  Rougier  et  Cie,  rue  Cassette.  1. 


608 


OCTOBRE    1886 


OBSlillVATlONS   MÉTÉOROLOGIQUES    FAITES   PAR    M.   F.    JaMIN  ,  A     BoURG-LA-BeINE, 

PRÈS  Paris  (altitude  :   63°') 


HADTEDR 

TEMPÉRATURE 

du  baromètre. 

VENTS 

■J> 

-*^~^ 

' — ^ — ^-"^     ~ 

ÉFAT  OD   CIEL. 

'< 

dominants. 

a 

Minim. 

Maxim. 

Malin. 

Soir. 

1 

8,3 

■27,8 

758,0 

754,  5 

S. 

Clair  le  matin,  nuageu.\. 

2 

1-2,^2 

22.1 

760,  n 

764 

E. 

Fctiio  pluie  dans  la  nuit,  nuiigeux. 

3 

12,5 

21 '.U 

763,  0 

762.  j; 

SSK. 

Nuageux. 

4 

11,4 

28.3 

762,  o 

760, 0 

SSK. 

.Xuageiix,  clair  le  soir. 

5 

11,3 

27,3 

759,5 

75-<,5 

E.  S. 

Clair  le  m.,  nuageux  l'ap. -raidi,  couverl 
le  soir,  pluie  à  partir  de  9  heures. 

6 

1-2,  1 

21,6 

760 

760,5 

S.  SE. 

Pluie  asseza boudante  dans  !a  nuit,  nua- 
geux, petite  pluie  vers  10  h    du  m. 

7 

!l,o 

19,9 

7o8,5 

759 

S.  SE. 

Pluie  assez  forte  la  nuit,  et  le  matin, 
q.  q.  averses  et  éclaire,  d.  h  journ. 

8 

10,1 

18,9 

7o9,  5 

761 

SE. 

Nombreuses  averses,  q.  q.   éclaircics. 

9 

10.-2 

18,8 

761       75«,5 

0.  S. 

.Nuageux,  pluie  à  partir  de  9  li.  soir. 

10 

'.»,  9 

16,7 

760,0 

762 

0.  so. 

Nuai^cMx,  pclilc  aversed.  lam.,  cl.  le  s. 

'1 

8,8 

18.6 

761,5 

765 

SO. 

Pluie  à  la  nuit,  averse  entre  midi  et  1  h. 

\i 

8,0 

17,9 

762,5 

750 

S. 

Légl  brumeux  de  gr;\nd  m.,  quel(|ucs 
éclaic.  pi.  continue  deoà91i.dus. 

13 

11,1 

16,0 

750 

753 

su. 

Grand  vent  cl  pluie  dans  la  nuit,  nua. 
le  m.  orage  et  rort(  saversesde  m.  i) 
une  11.,  couv.  cns.  av.  q.  q.  éd.  (1). 

14 

8,0 

16,3 

756, 5 

758,5 

N. 

Couvert  le  m.,  orage  et  Icmpôtc  avec  1. 
pi.  et  grêle  vers  m.1|2;  nombreuses 
a- erses  et  éiaircics  ensuite  (2) 

15 

7,0 

17,0 

751 , 5 

747,  5 

M). 

Pluie  dans  la  nuit  et  une  partie  de  la 
matinée,  forl.aver.  l'ap. -m.,  éd. 'le  s. 

16 

7,4 

13,  b 

737,  5 

73 1 ,  :; 

s. 

Pluie  et  vent  presque  toute  la  nuil. 
couvert,  pi.  cont.  a  pari,  de  11  du  m. 

17 

8,9 

13,8  738,  .ï 

7î2 

SO. 

Pluicassez  fine  le  matin,  couvert,  éclair- 

cics, pelite  averse  le  soir. 

18 

i;,i 

16,9 

744, 5 

748,0 

E. 

Pluie  dans  la  nuil,  couverl  et  légl  plu- 
vieux le   matin,  beau  l'après-midi. 

19 

4,2 

19,3 

7b0 

751 

E. 

Brouillard  le  malin,  nuag.ux. 

*0 

6,3 

1o,0 

752,5 

758,5 

SSE. 

Couverl,  plusieurs  avtrses. 

21 

4,5 

la,  3 

760,  5 

763 

S(i. 

Pluie  (lan^la  nuit,  couveit  nuag.  ens. 
(ortesavers.  v.  5  h.  cl  pluie. le  soir. 

)Ç) 

3,2 

19,4 

764,5 

762 

SSII. 

Petite  pluie  d.ms  la  nuit,  nuageux. 

ri 

o,8 

13,5 

761,5 

761 

SE. 

Nuageux,  un  peu  de  pluie. 

>A 

6,0 

16,5 

762,5 

764 

E. 

Nuiigeux  le  matin  ,  couverl  l'après 
midi,  pluiede  9  li2  à  10  1]2  dusoir. 

!5 

6,7 

12,1 

764 

763 

E.NE. 

Couvert,  plusieuis  averses  l'apr.-midi. 

26 

7,3 

9,6 

760 

756,5 

N.E. 

Couvert,  légl  pluvieux  le  malin. 

J7 

7,9 

17,6 

756 

"59 

SE. 

Couvert,  clair  !e  soir. 

28 

4,4 

13,9 

762 

764,  5 

E. 

Brum.  dcgd  mat.,  c.q.  q.  éd. cl.  le  s. 

'29 

4,4 

lo,9 

769,5  772 

Sfc. 

Iluie  dans"  la  nuil,  couvert, cl.  le  soir. 

30 

7,1 

17,7 

772 

767 

N. 

Brouillard  le  matin,  n.  l'ap.  m.  cl.  les. 

31 

0,  ' 

12,9 

769 

766 

NE. 

Brouil.ini. le  m.  moind.d.  la  j.,  pi.  les. 

il)  Pendant  l'orago  le  thermomètre  esl  descendu  à  8", 2. 
(2!  Pcndaul  l'orale  le  tlicrmomèlrc  est  descendu  h  5", 2. 


CONGRÈS  HORTICOLE  DE  1887,  A  PARIS 

Le  Congrès  horticole  de  1887  aura  lieu,  comme  celui  des 
années  précédentes,  pendant  la  durée  de  l'Exposition  de  prin- 
temps. Les  personnes  désireuses  d'y  prendre  une  part  active  ou 
seulement  d'assister  aux  séances  peuvent  se  faire  inscrire  dès  à 
présent. 

La  Société  a  lieu  d'espérer  qu'elle  obtiendra,  cette  année  en- 
core, une  réduction  importante  sur  le  prix  des  billets  pour  les 
Membres  de  la  Société  qui  se  rendront  des  départements  à 
Paiis  afin  d'assister  au  Congrès. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN   1386. 

Concours  permanent. 

Prix  Laisné.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'É-cole  d'HorticulUire 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3«  sér.,  IV,  1882,  p.  G>l 
et  753.) 

Concours   annuels. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration.  Pour  l'introduction  ou  l'obten- 
tion de  plantes  ornementales  méritantes.  (V.  le  Journal,  2«  série, 
XI,  1877,  p.  445.) 

Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentstemon. 


CONCOURS  AUX  SÉANCES 

Le  27  janvier  1887,  un  concours  aura  lieu  pour  le  Witloof 
ou  Chicorée  de  Bruxelles,  présenté  en  lots  de  80  à  100  pieds, 
avec  racines. 


-t:*<^ït:F<«b<s^ 


Série  III.  T.  YlII.  Cahier  de  novembre,  publié  le  31  décembre  1886.     43 


010  PROCÈS-VERBAUX. 

PROCÈS-VERBAUX 


SÉAN.CE  DU  11  NOVEMBRE  1886. 

pRÉsiDEKCE  DE  M.  Léou  Say,  Président  de  la  Société. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie,  devant  cent 
soixante-sept  Membres  titulaires  cl  seize  Membres  bonoraires, 
ainsi  que  le  constate  le  registre  de  présence. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  proclame,  après  un  vote  de  la  Compagnie, 
l'admission  de  cinq  nouveaux  Membres  titulaires  qui  ont  été 
présentés  à  la  dernière  séance^  et  contre  qui  aucune  opposition 
n'a  été  formulée. 

11  annonce  ensuite  que,  dans  sa  séance  de  ce  jour,  le  Conseil 
d'Administration  a  inscrit  sur  la  liste  des  Membres  honoraires 
MM.  Chappellier  et  Gatereau  qui,  faisant  partie  de  la  Société 
depuis  vingt-cinq  années  révolues,  avaient  demandé  par  écrit, 
comme  l'exige  le  Règlement,  à  passer  à  l'honorariat. 

M.  le  Président  rappelle  à  ses  collègues  que  la  prochaine 
séance,  qui  aura  lieu  à  la  date  normale  du  'ili  de  ce  mois,  sera 
générale  et  aura  pour  objet  la  distribution  des  Récompenses 
décernées  par  la  Société  à  la  suite  de  ses  deux  Expositions  de 
cette  année,  ainsi  que  pour  longs  et  bons  services  ou  après 
Rapport  émanant  de  Commissaires  spéciaux. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Par  M.  Girardin  (E.),  horticulteur,  rue  Gaillon,  à  Argen- 
teuil  (Seine-et-Oise),  un  tubercule  d'Igname  de  Chine  [Dioscorea 
Batatas  Decne^,  d'une  parfaite  régularité  et  d'un  développement 
remarquable,  car  il  ne  pèse  pas  moins  de  2  kilog.  700,  ainsi  que 


A".  B.  —  La  Commission  de  Rédacliou  déclare  iaisseï'  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  opinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉANCE   DU    11    NOVEMBRE    1886.  611 

des  tubercules  de  la  même  plante  venus  dans  l'année,  de  bul- 
billes  plantées  au  printemps.  —  11  lui  est  accordé,  pour  cette 
présentation,  une  prime  de  '2.'^  classe. 

M.  le  Président  du  Comité  de  culture  potagère  fait  observer 
que  les  tubercules  de  l'Igname  de  Chine  qui,  comme  tout  le 
monde  le  sait,  ont  la  forme  d'une  longue  massue  enfoncée  dans 
le  sol,  ne  gardent  une  parfaite  régularité  et  ne  prennent  tout 
leur  développement  que  dans  une  terre  profonde,  meuble  et  sans 
pierres.  Il  rappelle  ce  qu'il  a  déjà  eu  occasion  de  dire,  à  propos 
de  présentations  analogues,  qu'un  tubercule  de  cette  plante  n'est 
jamais  que  le  produit  de  la  végétation  d'une  année,  attendu  que 
ce  tubercule  qu'on  récolte  à  l'automne  a  commencé  de  se  former 
au  printemps  précédent  et  a  pris  sa  croissance  en  grande  partie 
aux  dépens  de  celui  qu'on  avait  planté  pour  obtenir  un  nouveau 
pied.  Il  ajoute  que  le  produit  de  la  culture  de  l'Igname  est 
puissamment  influencé  par  la  durée  de  la  végétation  annuelle 
de  la  plante  et  que,  par  suite,  il  est  plus  fort  pour  un  pied  pro- 
venant d'un  tubercule  non  replanté,  parce  que  celui-ci  entre  plus 
tôt  en  végétation.  Enfin,  il  dit  que,  quant  aux  bulbilles  qui 
fournissent  le  moyen  le  plus  commode  de  multiplication  de 
l'Igname  de  Chine,  il  est  avantageux  de  les  planter  sur  couche. 

2°  Par  M.  Hédiard,  négociant  en  comestibles  exotiques,  place 
de  la  Jladeleine,  à  Paris,  un  Chou  caraïbe  qu'il  a  reçu  de  la 
Martinique,  rhizome  tubéreux  provenant  d'une  Aroidée  qui  peut 
être  soit  le  Colocasia  esculenta  Schott  {Caladium  esculentum 
Vent.),  soit  et  plus  probablement  le  Colocasia  macrorrhiza 
Schott  [Arum  macrorrhizum  L.),  les  tubercules  de  ces  deux 
plantes,  ainsi  même  que  ceux  du  Xanthosoma  sagittifolium 
Schott,  recevant,  aux  Antilles,  le  même  nom  vulgaire  de  Chou 
caraïôe.  Une  prime  de  3'=  classe  étant  accordée^pour  cette  présen- 
tation, M.  Hédiard  renonce  à  la  recevoir. 

Cet  honorable  collègue  fait  remarquer  à  la  Compagnie  la 
configuration  de  cette  production  qui  consiste  en  un  gros  tuber- 
cule central,  ovoïde  et  tronqué  à  sa  partie  supérieure,  de  la  base 
et  autour  duquel  part  un  cercle  de  tubercules  plus  petits.  Le 
Chou  caraïbe  se  prépare,  dit-il,  pour  la  table  de  différentes 
manières  :  tantôt  on  le  fait  cuire  à  l'eau  pour  l'accommoder 


612  PROCÈS-VERBAUX. 

ensuite  comme  des  pommes  de  tei're;  tantôt  aussi  on  le  râpe  et 
en  y  ajoutant  un  peu  de  farine  et  des  cpir.es  on  en  fait  une  pâte 
à  frire. 

3»  Par  M.  Jandriot  père,  jardinier  à  Ghagny  (Saone-et-Loire), 
une  Poire  de  semis  et  encore  sans  nom,  que  le  Comité  d'Arbo- 
riculture fruitière  déclare  être  très  belle,  fort  grosse  et  de  bonne 
qualité.  Toutefois  le  Comité  désire  la  revoir;  mais,  dès  cet  ins- 
tant, il  croit  devoir  la  recommander. 

4°  Par  M.  Max.  Cornu,  professeur  de  culture  au  Muséum 
d'Histoire  naturelle,  quatre  petites  /^m??ies,  remarquables  par 
leur  légèreté  et  parce  que  non  seulement  leur  peau,  mais  encore 
leur  chair,  est  rayée  de  rouge-carmin.  Ces  fruits  ont  été  récoltés 
sur  un  arbre  vieux  et  dépérissant  qui  probablement  provenait 
d'un  semis. 

5°  Par  M.  Uuval  (Léon),  horticulteur,  rue  de  l'Ermitage,  à 
Versailles,  une  nombreuse  série  d'Orchidées  et  Broméliacées 
fleuries,  pour  la  présentation  de  laquelle  il  lui  est  accordé  une 
prime  de  \"^  classe.  Les  Orchidées  que  comprend  le  bel 
apport  de  cet  horticulteur  sont  d'abord  neuf  pieds  de  Cypripe- 
dium  généralement  hybrides,  savoir  :  Cypripedium  callurum, 
C.  Chantini,  C.  Crossianum,  C .  Ilarrisianum,  C.  Leeamim,  C. 
Sedeni,  C.  Spicerianum,  C .  Swanlonum  et  C.  Veifchii;  en  second 
lieu,  douze  pieds  appartenant  aux  sept  espèces  suivantes  : 
Cœlogyne  ocellala,  Lxlta  marginata  et  L.  PetrinI,  Odo7bloglos~ 
sum  Alexandre  et  0.  Biclonietise,  Oncidium  Papilio  majm  et  0. 
tigrinum.  Quant  aux  Broméliacées,  ce  sont  les  Vriesen  Krameri 
et  Duvali. 

M.  Duval  (Léon)  donne  de  vive  voix  des  renseignements  ins- 
tructifs sur  deux  de  ses  plantes.  Le  Vriesea  Krameri  porte  le 
nom  de  M.  Kramer,  jardinier  chef  chez  un  célèbre  amateur 
allemand,  le  sénateur  Jenisch,  à  Flottbeck,  près  de  Hambourg. 
Des  trois  pieds  qu'en  avait  apportés  en  Europe  le  frère  de 
M.  Kramer,  deux  sont  restés  dans  la  collection  de  M.  Jenisch; 
le  troisième  est  celui  que  la  Compagnie  a  maintenant  sous  les 
yeux  ;  celui-ci  est  donc  le  seul  qui  existe  aujourd'hui  en  France. 
H  y  a  trois  ans  que  M.  L.  Duval  l'avait  présenté,  à  une  séance 
de  la  Société,  sous  la  seule  désignation  de  Vriesea  species  ;  mais 


J 


SÉANCE  DU  11  NOVEMBRE  1886.  613 

depuis  celle  époque,  la  plante  a  été  nommée  et  décrite  sous  le 
nom  de  Vriesea  Krameri,  par  Ed.  Morren,  le  [célèbre  botaniste 
belge  qui  a  été  récemment  enlevé  à  la  science.  Celte  espèce 
nouvelle  ressemble  au  Vriesea  psltlacina;  mais  tandis  que  les 
bractées  de  celui-ci  sont  par  parties  jaunes  et  rouges,  celles  du 
V.  Krameri  sont  entièrement  rouges.  La  nouvelle  plante  paraît 
d'ailleurs  devoir  être  de  plus  fortes  proportions  que  la  première: 
seulement,  le  seul  exemplaire  qu'en  possède  M.  L.  Duval  n'a 
pas  encore  pris  tout  son  développement.  La  floraison  de  cette 
Broméliacée  est  fort  longue  et  dure  environ  deux  mois.  —  Rela- 
tivement au  Lîelia  Perrini,  M.  L.  Duval  dit  que  la  présentation 
faite  aujourd'hui  par  lui  de  deux  pieds  bien  fleuris  de  cette  belle 
Orchidée  brésilienne  a  pour  objet  de  montrer  combien  la  culture 
en  est  facile.  En  efl'et,  ces  plantes  ont  été  importées  de  leur 
pays  natal  et  sont  arrivées  à  Versailles  à  la  fin  du  mois  de  mai 
dernier.  On  les  a  placées  alors  dans  une  serre  tempérée  et  légè- 
rement ombragée,  et  on  ne  leur  a  donné  d'abord  que  peu  d'hu- 
midité. Une  fois  l'été  arrivé,  on  les  a  mouillées  davantage  ;  en- 
fin, au  milieu  du  mois  d'août,  on  les  a  mises  à  l'air  libre  sous 
l'abri  qui,  dans  l'établissement,  est  destiné  particulièrement  à 
des  Fougères.  Elles  sont  restées  dans  cette  dernière  situation 
jusqu'à  la  fin  du  mois  de  septembre.  On  voit  combien  ce  trai- 
tement des  plus  simples  les  a  disposées  à  une  belle  floraison, 
M.  L.  Duval  recommande  de  traiter  de  cette  manière  diverses 
Orchidées  dont  on  a  intérêt  à  retarder  la  floraison  qui,  sans 
cela,  aurait  lieu  à  une  époque  où  elle  offrirait  moins  d'intérêt,  les 
fleurs,  en  général,  étant  alors  communes. 

6"  Par  M.  Fichot,  jardinier  au  château  de  Breteuil  (Seine-et- 
Oise), une  boîte  de  fleurs  coupées  de  Chrysanthèmes,  appartenant 
à  quinze  variétés  non  nommées,  qui  lui  vaut  une  prime  de 
3®  classe. 

7"  Par  M.  Laplace,  jardinier  chez  M'""  Claudon,  à  Cliâtillon, 
un  volumineux  bouquet  formé  des  fleurs  de  quarante-deux  va- 
riétés de  Chrysanthèmes  japonais.  Anémones  et  Pompons. 

8"  Par  M^"^  veuve  Emilie  Guibert,  à  Mézières  (Seine-et-Oise), 
dix  pieds  à'Ageratum  de  semis  et  un  bouquei  de  fleurs  de  ces 
mêmes  plantes. 


614  PROCÈS- VERBAUX. 

9""  Par  M.  E.  Legendre,  rue  Titon,  79,  à  Paris,  des  pots  en 
terre  cuite  destinés  spécialement  à  la  culture  des  Orchidées.  — 
Le  Comité  de  Floriculture,  les  ayant  examinés,  déclare  trouver 
bonne  l'idée  qui  en  a  dirigé  la  confection;  mais,  se  plaçant  au 
point  de  vue  de  la  fabrication,  il  demande  qu'ils  soient  soumis 
à  l'examen  du  Comité  des  Arts  et  Industries. 

10'^  Par  M.  Bigot,  à  Quincy,  près  Brunoy  (Seine-et-Oise),  un 
râteau  disposé  de  manière  à  pouvoir  être  nettoyé  promptement. 
Le  Comité  des  Arts  et  Industries  en  confie  l'examen  et  l'expéri- 
mentation à  une  Commission  spéciale. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

M.  le  Secrélaire-général-adjoint  procède  au  dépouillement  de 
la  correspondance,  qui  comprend  les  pièces  suivantes  : 

1"  Une  lettre  par  laquelle  M.  Gappe  (Emile),  horticulteur  au 
Vésinet  (Seine-et-Oise),  demande  qu'une  Commission  soit  char- 
gée d'aller  examiner  ses  plantes  de  serre.  M.  le  Président  fait 
droit  immédiatement  à  celte  demande. 

2°  Une  lettre  de  M.  Th.  Villard,  Conseiller  municipal  du 
XYll"  arrondissement  de  Paris,  qui  annonce  l'envoi,  fait  au  nom 
de  la  Chambre  syndicale  des  ouvriers  jardiniers,  de  dix  exem- 
plaires des  Rapports  rédigés  par  les  boursiers  du  département 
de  la  Seine,  à  la  suite  de  leur  séjour  à  Londres,  qui  a  duré 
depuis  le  mois  de  juillet  1885  jusqu'au  mois  d'avril  1886. 

3"  Une  lettre  de  M.  Gagnaire,  horticulteur  à  Bergerac,  qui 
fait  hommage  à  la  Société  d'une  brochure  dont  il  est  l'auteur  et 
dont  le  titre  est  :  V Alcool  des  arbustes  et  arbi^es  fruitiei's.  Cette 
brochure  a  pour  objet  d'inviter  les  propriétaires,  en  vue  d'amoin- 
drir les  effets  de  la  crise  agricole^  «  à  distiller  «ans  exception 
«  tous  les  fruits  des  arbres  fruitiers  qui  se  perdent  annuelle- 
«  ment  au  jardin,  au  vignoble  comme  à  la  ferme,  faute  d'un 
«  débouché  suffisant,  pour  les  convertir  en  un  alcool  bien  supé- 
«  rieur  en  finesse  comme  en  qualité  aux  alcools  de  Topinam- 
«  bour,  de  Pomme  de  terre  et  de  Betterave  ». 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée,  M.  le  Secré- 
taire-général-adjoint signale  la  suivante  :  La  tcmfjérature  des 
arbres  et  les  ejfets  du  grand  hiver  de  1879-1880,  l'i  Grignon,  par 


SÉANCE  UU    11    NOVEMBRE    1886.  615 

M.  MouiLLEFER  (extrait  des  Annales  agronomiques,  XII,  p.  353- 
386). 

M.  TriifTaut  (Albert)  donne  lecture  d'une  note  rédigée  par  lui 
et  dans  laquelle  il  expose  ses  idées  sur  le  rôle  que  devrait  jouer 
l'Horticulture  dans  l'Exposition  internationale  de  1889,  sur  la 
part  qui  devrait  lui  être  faite  dans  le  vaste  espace  destiné  à 
cette  exhibition  des  produits  de  toutes  les  industries,  enfin  sur 
la  répartition  la  plus  convenable  des  végétaux  exposés  et  de 
leurs  produits.  Cette  note  se  termine  par  l'expression  d'un  vœu 
qui  devrait  être  soumis  au  Gouvernement,  après  qu'il  aurait 
obtenu  l'assentiment  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 
France.  —  Ce  vœu  est  renvoyé  par  M.  le  Président  à  l'examen  du 
Bureau. 

M.  Vitry  fils,  Président  de  la  Commission  organisatrice  de  la 
tombola,  donne  lecture  du  Rapport  sur  la  marche  et  les  résul- 
tats de  cette  entreprise  qui  était  destinée  à  fournir  un  supplé- 
ment de  secours  aux  horticulteurs  du  département  de  la  Seine 
dont  les  cultures  ont  éprouvé  les  terribles  effets  de  l'orage  du 
23  août  dernier.  Il  résulte  de  ce  Rapport,  qui  trouvera  sa  place 
dans  le  Journal  de  la  Société,  que  la  tombola  a  parfaitement 
réussi;  que  les  dons  y  ont  afflué  en  quantité  presque  inespérée, 
et  que  la  somme  réalisée  par  le  placement  des  billets  à  0  fr.  50 
s'élève  à  8,000  francs  environ,  y  compris  ce  qui  a  été  produit 
par  la  vente  des  lots  non  réclamés.  Cette  somme  sera  jointe  à 
celle  qu'aura  donnée  la  souscription  ouverte  par  la  Société. 

M.  le  Président  adresse  de  vifs  remerciements  aux  Membres 
de  la  Commission  de  la  tombola  et  plus  particulièrement  à  leur 
Président,  M.  Vitry  fils,  pour  le  zèle  et  le  dévouement  que  tous 
ont  montrés  en  cette  circonstance. 

M.  Ghargueraud  signale  à  la  Compagnie  une  observation  in- 
téressante que  lui  ont  fournie  ses  expériences  sur  les  Chrysan- 
thèmes d'automne.  Il  a  prouvé  par  des  communications  anté- 
rieures et  par  des  présentations  qu'il  a  faites  à  diverses  séances, 
que,  grâce  à  certains  procédés  de  culture,  on  peut  retarder  la 
floraison  de  ces  plantes  de  l'automne,  qui  en  est  l'époque  nor- 
male, jusqu'au  printemps  suivant.  Pour  compléter  ses  expérien- 
ces à  ce  sujet,  il  a  voulu  voir  si,  de  même  qu'on  peut  retarder 


()1()  PROr.ÈS-VKRHAUX. 

fortement  cette  floraison,  on  pourrait  l'avancer  également.  Dans 
ce  but,  des  pieds  des  mêmes  Ciirysanthèmes,  qui  n'avaient  pas 
subi  de  pincement,  ont  été  rentrés  par  lui  de  telle  sorte  que  leur 
mise  en  végétation  au  printemps  fût  ainsi  notablement  avancée. 
Ces  plantes  ayant  été  mises  ensuite  en  pleine  terre  le  15  juin,  il 
y  avait  lieu  de  s'attendre  à  ce  que  leur  floraison  fût  avancée 
comme  l'avait  été  leur  végétation.  Il  n'en  a  rien  été  et  leurs 
fleurs  ne  se  sont  montrées  qu'à  l'époque  normale.  Il  est  ainsi 
démontré  qu'on  peut  reculer  mais  non  avancer  la  floraison  des 
Clirysanthèmes  d'automne.  Cette  observation  est  intéressante  au 
point  de  vue  cullural,  mais  plus  encore  au  point  de  vue  physio- 
logique. Il  est  admis  en  eff'et,  et  des  faits  nombreux  viennent  à 
l'appui  de  cette  idée,  que  chaque  plante  fleurit  et  fructifie  après 
avoir  reçu,  dans  le  cours  de  sa  période  végétative  annuelle,  une 
quantité  de  chaleur  exprimée  par  une  somme  de  degrés  de  tem- 
pérature déterminée  pour  chaque  espèce.  Or  il  est  évidentqu'un 
Chrysanthème  qui,  ayant  été  tenu  plus  ou  moins  chaudement 
pendant  l'hiver,  est  entré  en  végi-tation  de  bonne  heure  et  n'a 
fleuri  néanmoins  qu'en  automne,  a  reçu  beaucoup  plus  de  cha- 
leur, pendant  sa  période  végétative  ainsi  allongée,  que  celui  qui, 
étant  resté  à  l'air  libre,  a  commencé  de  végéter  notablement 
plus  lard,  et  qui  cependant  a  fleuri  en  même  temps  que  le  pre- 
mier. Il  semblerait  donc  d'après  cela  que  les  Chrysanthèmes 
d'automne  échappent  à  la  loi  des  sommes  de  température  néces- 
saires pour  amener  la  lloraison  et  la  fructification.  C'est  ce  dont 
il  serait  bon  de  s'assurer  par  de  nouvelles  expériences. 

M.  le  Président  avertit  la  Compagnie  que,  conformément  à 
l'annonce  qui  ligure  depuis  plusieurs  mois  en  tête  du  Journal, 
il  y  aura,  à  la  prochaine  séance,  un  concours  spécial  pour  les 
Chrysanthèmes  d'automne,  et  que  les  plantes  présentées  à  ce 
concours  resteront  exposées,  dans  la  salle  des  séances,  pendant 
les  trois  jours  suivants.  Il  prie  donc  ses  collègues,  cette  même 
séance  devant  avoir  essentiellement  pour  oltjtt  la  distribution 
des  récompenses,  de  venir  de  bonne  heure  pour  voir  les  plantes 
exposées  sans  être  amenés  à  troubler  pour  cela  la  séance  solen- 
nelle. 

M.  Michelin  entretient  ses  collègues  du  Congrès  quia  été  tenu, 


SKANCE  DU  25  NOVEMBRE  1886.  617 

la  semaine  dernière,  à  Versailles,  par  l'Association  pomologique 
de  l'Ouest,  Celte  réunion  avait  pour  objet  l'étude  des  fruits  à 
cidre  et  la  recherche  des  meilleures  méthodes  à  mettre  en  pra- 
tique pour  donner  à  la  boisson  dont  ils  fournissent  les  éléments 
toutes  les  qualités  qu'elle  est  susceptible  d'avoir.  Ainsi,  dans 
l'état  actuel  des  choses,  le  cidre  est  peu  transportable  et  de  fai- 
ble conservation,  surtout  à  cause  de  la  quantité  insuffisante  de 
tannin  qu'il  renferme.  Aussi,  au  lieu  de  ne  faire  voyager  que 
du  cidre  préparé  dans  les  régions  où  les  procédés  de  sa  fabri- 
cation sont  connus  de  longue  date,  Iransporte-t-on  au  loin  de 
grandes  quantités  de  Pommes  pour  en  obtenir  du  cidre  dans  des 
départements  où  on  est  peu  au  courant  de  la  marche  à  suivre 
pour  le  bien  fabriquer.  A  la  date  d'une  vingtaine  d'années,  la 
Société  d'Horticulture  de  Rouen  avait  pris  l'initiative  de  grandes 
réunions  où  l'on  s'occupait  sérieusement  de  l'étude  des  fruits  à 
cidre,  du  classement  de  leurs  variétés  et  de  la  détermination  des 
qualités  ou  des  défauts  que  chacune  d'elles  devait  donner  à  la 
boisson  dans  la  confection  de  laquelle  elle  entrait.  Aujourd'hui 
le  cadre  a  été  élargi  et  c'est  la  grande  Association  pomologique 
de  l'Ouest  présidée  par  M.  Lechartier,  chimiste  bien  connu,  qui 
continue  l'œuvre  entreprise  par  la  Société  rouennaise.  Trois 
Congrès  avaient  été  déjà  tenus  par  elle,  à  Rennes,  à  Rouen  et 
au  Mans.  Le  quatrième  vient  d'avoir  lieu  à  Yersailles,  et  il  n'a 
pas  été  moins  fécond  en  résultats  utiles  que  ceux  qui  l'avaient 
précédé.  Ces  résultats  seront  exposés  dans  le  Compte  rendu  que 
voudra  bien  en  donner  M.  Michelin,  l'historien  habituel  parmi 
nous  de  ces  importantes  réunions. 

La  séance  est  levée  à  trois  heures  et  demie. 


SEANCE  GÉNÉRALE  DU  23  NOVEMBRE  1886. 
Présidenck  dk  m.  I.coii  Say,  Président  de  l.v  Société. 

Le  2o  novembre  1886,   à  une  heure  et  demie  de  relevée,  la 
Société  nationale  d'Horticulture  de  France  se  réunit  en  assemblée 


618  PROCès-VERBAUX. 

générale,  dans  la  grande  salle  de  son  hôtel  décorée  en  vue 
de  la  cérémonie  qui  va  avoir  lieu  et,  en  outre,  embellie  par  une 
riche  Exposition  de  Chrysanthèmes  qui  ont  été  présentés  au  con- 
cours ouvert  à  cette  séance.  Le  but  de  la  réunion  est  de  distri- 
buer les  récompenses  qui  ont  été  décernées  à  la  suite  des  deux 
Expositions  tenues  cette  année,  ainsi  qu'à  des  jardiniers  pour 
leurs  longs  services,  à  diverses  personnes  dont  les  travaux  ont 
été  l'objet  de  Rapports  favorables,  ou  qui  ont  pris  part  aux  con- 
cours ouverts  à  difl'érentes  séances  des  années  1885  et  1886. 
L'assemblée  est  très  nombreuse  :  on  y  compte  en  elTet  Hll  Mem- 
bres de  la  Société,  dont  2S(>  sont  titulaires  et  285  honoraires,  et 
de  plus  de  nombreux  inviti-s,  particulièrement  des  Dames,  hono- 
rent la  réunion  de  leur  présence.  Enfin  la  musique,  qui  sait  tou- 
jours ajouter  l'agrément  à  l'éclat  des  fêtes,  n'a  pas  été  oublii'C, 
et  un  bon  orchestre  dirigé  par  M.  Deransart  doit  exécuter  plu- 
sieurs morceaux  choisis,  à  des  moments  indiqués  par  le  pro- 
gramme de  la  séance. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  prend  la  parole  et,  dans  une  improvisation 
vivement  applaudie  par  l'assembh'e,  dit  qu'il  no  se  propose  pas 
de  faire  aujourd'hui  un  discours,  mais  qu'il  veut  seulement  faire 
ressortir  en  quelques  mots  la  haute  importance  des  services  que 
rend  journellement  la  Société  nationale  à  l'Horticulture  fran- 
çaise et  par  cela  même  à  notre  pays  pour  qui  l'horticulture  est 
une  soui'ce  féconde  non  seulement  de  jouissances  et  d'agrément, 
mais  encore  de  produits  variés  qui  constituent  les  éléments  d'un 
commerce  considérable. 

Cette  Société  est  un  centre  d'impulsion  dont  l'action  se  fait 
sentir  au  loin,  comme  le  prouvent  les  communications  qui  lui 
arrivent  de  divers  côtés  et  les  envois  de  produits  horticoles  qui 
lui  sont  faits  à  ses  séances  ou  pour  ses  Expositions.  Celles-ci 
particulièrement  ont  pris  depuis  quelques  années  un  développe- 
ment remarquable  et  aujourd'hui  elles  sont  parvenues  à  un 
degré  de  richesse  et  de  beauté  qu'on  n'aurait  pas  osé  espérer  à 
une  date  assez  peu  éloignée.  C'est  ce  que  va  démontrer  une  fois 
de  plus  la  séance  qui  commence,  car  le  nombre  élevé  des 
médailles  qui  vont  être  distribuées  îi  la  suite  des  deux  Exposi- 


SÉANCE   DU   25    NOVEMBRE    1886.  619 

lions  de  celte  année  esl  l'expression  en  quelque  sorte  mathé- 
matique à  la  fois  de  l'empressement  avec  lequel  ont  pris  part  à 
ces  Expositions  nos  principaux,  horticulteurs  et  de  la  haute 
valeur  des  objets  qu'ils  y  ont  envoyés.  La  voie  est  aujourd'hui 
largement  tracée;  il  n'est  pas  douteux  qu'elle  ne  soit  suivie 
désormais  avec  une  ardeur  de  jour  en  jour  plus  grande.  En  tout 
cas,  ce  n'est  pas  la  Société  nationale  d'Horticulture  qui  mar- 
chandera jamais  les  encouragements  à  ceux  qui  y  sont 
engagés. 

M.  P.  Duchartre  donne  lecture  du  procès-verbal  des  séances 
tenues  par  la  Commission  des  Récompenses,  les  26  et  28  octobre 
dernier,  dans  lesquelles  cette  Commission  a  déterminé  les  récom- 
penses qu'il  y  avait  lieu  d'accorder  tant  à  des  jardiniers  dont 
les  bons  services  dans  la  même  maison  ont  une  durée  d'au  moins 
trente  années,  qu'à  diverses  personnes  qui  pour  des  livres,  des 
cultures,  des  appareils  ou  des  instruments  destinés  à  l'horticul- 
ture, avaient  obtenu  des  Rapports  favorables.  A  l'appel  de  son 
nom,  chacun  de  ces  lauréats  vient  recevoir  des  mains  de 
M.  le  Président  la  récompense  dont  il  a  été  reconnu  digne  et 
dont  l'attribution  proposéed'abord  parla  Commission  des  Récom- 
penses a  été  sanctionnée  par  l'approbation  du  Conseil  d'Admi- 
nistration, 

M.  P.  Duchartre  lit  ensuite  un  Préambule  aux  Comptes 
rendus  des  deux  Expositions  qui  ont  été  tenues  cette  année,  l'une 
du  II  au  16  mai,  l'autre  du  23  au  26  octobre.  Les  Comptes 
rendus  eux-mêmes,  forcément  trop  étendus  pour  pouvoir  être 
lus  en  public,  sont  réservés  pour  la  publication  dans  le  Journal. 

M.  E.  Delamarre,  l'un  des  Secrétaires  de  la  Société,  donne 
ensuite  lecture  de  la  liste  des  Récompenses  qui  ont  été  accordées 
à  la  suite  des  deux  Expositions  de  l'année.  Les  lauréats  étant 
très  nombreux,  le  Conseil  d'Administration  a  décidé  que  ceux 
d'entre  eux  qui  seraient  appelés  à  venir  recevoir  des  mains  de 
M.  le  Président  le  prix  qu'ils  ont  obtenu  seraient  seulement 
ceux  qui  doivent  recevoir  un  prix  d'honneur  ou  une  médaille 
d'or,  et  que  les  autres  pourraient  réclamer  les  médailles  qui 
leur  ont  été  attribuées  immédiatement  après  la  levée  de  la 
séance.  Il  est  en  effet  procédé  conformément  à  cette  décision,  qui 


620  procès-vi:rkaux. 

a  été   inspirée  par  la  crainte  que,  si  l'on  agissait  autrement,  la 
séance  ne  devint  d'une  longueur  excessive. 

Entîn  il  est  tait  appel  des  lauréats  des  concours  qui  ont  eu  lieu 
à  plusieurs  séances  des  années  1885  et  1886,  y  compris  celui 
quia  été  jugé  aujourd'hui  même  et  qui  a  motivé  la  brillante 
Exposition  de  Chrysanllièmes  ou  Pyrèthres  de  la  Chine  et  de 
l'Inde  qui  orne  en  ce  moment  la  grande  salle  où  se  tient  la 
séance. 

Dans  ce  dernier  concours,  un  Jury  composé  de  MM.  Henri 
de  Vilmorin  Président,  Arnouid-Baltard,  Bauer,  Goûtant,  Kéte- 
leêr  et  Chargueraud,  Membres,  Boizard  Secrétaire,  a  décerné 
les  récompenses  suivantes  : 

Médaille  d'or  à  MM.  Levêque  et  fils,  rue  du  Liégat,  à  Ivry- 
sur-Seine  (Seine),  pour  un  lot  considt'rable' qui  com|)rend  de 
'AhO  à  400  variétés  représentées  par  des  pieds  cultivés  en  pots,  et 
le  même  nombre  de  variétés  en  tleuis  coupées. 

Grande  médaille  de  vermeil  à  M°'®  Darlu  (Ed.),  au  château  de 
Grand-Vaux,  par  Savigny-sur-Orge  (Seine-et-Oise),  dont  l'apport 
consiste  en  150  variétés  en  pots. 

Médaillesde  vermeil  :  à  M.  iJupanloup,  quai  de  la  Mégisserie, 
pour  340  variétés  en  fleurs  coupées;  à  M.  Forgeot,  quai  de  la 
Mégisserie,  8,  pour  environ  200  variftés,  en  lleui's  coupées  ;  à 
M.  Margottin  père,  à  Bourg-la-Reine  (Seine),  pour  2o0  variétés 
en  fleurs  coupées. 

Grandes  mr-dailles  d'argent  :  à  M.  Chantrier,  jardinier  à 
Bayonne  (Basses-Pyrénéesj,  pour  290  variétés  en  fleurs  coupées; 
à  M.  Delaville  (Léon),  quai  de  la  Mégisserie,  pour  200  Variétés 
en  fleurs  coupt'es;  à  M.  Lemoine,  de  Ghàlons-sur-Marne  (Marne), 
pour  '220  variétés  en  (leurs  coupées. 

Médailles  d'argent  :  à  M.  Degressy,  à  Ghàlon-sur-Sùone 
(Sâone-et-Loire),  pour  environ  400  variétés  en  fleurs  coupées  ; 
à  M.  Hoïbian,  quai  de  la  Mégisserie^  16,  pour  300  variétés  en 
fleurs  coupées  ;  à  MM.  Mercier,  père  et  fils,  à  Ghalon-sur-Sâone 
(Sàone-et-Loire),  pour  300  variétés  en  fleurs  coupées  ;  à  M.  de 
Reydellet,  à  Valence  (Drôme),  pour  100  variétés  nouvelles  en 
fleurs  coupées;  à  M.  Valette,  rue  Picpus,  42,  à  Paris,  pour  la 
culture  de  ses  plantes  en  pots. 


NOMINATIONS.  ()21 

Médaille  de  bronze  à  M,  Deschamps,  à  Boulogne  (Seine), 
pour  un  bouquet  de  fleurs  coupées. 

Des  remerciements  sont  adressés  par  le  Jury  à  M.  Hamelin 
(Aug.),  à  Villeneuve-sur-Lot  (Lot-et-Garonne),  qui  a  envoyé  des 
fleurs  coupées  de  100  variétés. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


NOMINATIONS 


SEANCE   DU    11    NOVEMBlîE    1886. 

MM. 

1.  BiKssY    (Joseph),    horticulteur,     rue     Saint-Gervais,    19,   à   Lyon 

(Rhône),  présenté  par   MM.  Truffant  père  et  Truffaut  (Alb.). 

2.  Caklier,  propriétaire,  à  Conflans-Sainte-Honorine  (Seiue-et-Oise), 

présenté  par  MM.  Crapotte  et  E.  Delamarre. 

3.  LoKENZA  (Ed.),    propriétaire,   villa  Molitor,  à  Auteuil-Paris,   pré- 

senté par  MM.  L.  Chauré  et  J.  Dybowski. 

4.  Maillard,   négociant,  à   Sartrouville  (Seine-et-Oise),  pi'ésenlé  par 

MM.  Crapotte  et  E.  Delamarre. 

5.  Vincent  (Pierre),  chef  de   culture  chez  M.  le  comte  de  Germiny, 

au  château    de    Gouville,   par   Monville  (Seine-Inférieure),  pré- 
senté |iar  MM.  F.  Jamin  et  V.  Lesueur. 


622  PROCES-VERBAL 

DOCUMENTS  RELATIFS  A  LA  DISTRIBUTION 
DES  RÉCOMPENSES 


COMMISSION  DES  RECOMPENSES. 

séances  des  26  et  28  octobre  1886. 

Procès-verbal. 

La  Commission  des  Récompenses  s'est  réunie,  le  20  octobre 
1886,  pour  statuer  sur  les  demandes  de  récompenses  qui  lui 
avaient  été  renvoyées.  Elle  a  eu  ensuite  une  courte  séance 
supplémentaire  le  28  octobre,  afin  de  régler  définitivement  un 
petit  nombre  de  points  sur  lesquels,  par  insuffisance  momen- 
tanée de  renseignements,  elle  n'avait  pu  arrêter  complètement 
ses  résolutions  dans  sapremière  réunion.  Ont  assisté  à  ces  deux 
séances  MM.  Trufi"aut  père.  Président,  Bleu,  Secrétaire-général, 
Chouveroux,  Trésorier,  Goulombier,  Verdier  (Cli.),  Savoye,  Pré- 
sident du  Comité  de  Floriculture,  Lebœuf  (Paul),  délégué  du 
Comité  des  Arts  et  Industries,  Duchartre  (P.),  Secrétaire-rédac- 
teur faisant  fonctions  de  Secrétaire,  conformément  à  l'article 
36  du  Règlement,  Après  un  examen  attentif  des  différentes 
questions  qui  lui  étaient  soumises,  la  Commission  a  pris  les 
décisions  suivantes  qui,  pour  devenir  définitives,  devront  être 
approuvées  par  le  Conseil  d'Administration. 

1°  Récompenses  accordées  pour  bons  et  longs  services. 

1.  M.  Lecœur  (Félix),  actuellement  membre  de  la  Société 
nationale  d'Horticulture  de  France,  est  entré  comme  jardinier, 
le  17  juillet  1815,  à  l'âge  de  dix-huit  ans,  dans  la  maison  des 
Dames  de  Sainle-Glotikle,  rue  de  Reuilly,  101,  à  Paris.  Il  y 
travaille  encore  en  la  tnème  qualité  et  il  n"a  cessé  de  se  faire 
remarquer  par  son  aptitude  ainsi  que  par  l'exactitude  avec 
laquelle  il  a  rempli  ses  devoirs  professionnels.  C'est  ce  qu'atteste 


DE  LA   COMMISSION   DES    RÉCOMPENSES  623 

le  certificat  en  bonne  forme  qui  lui  a  été  délivré  par  Madame 
la  Supérieure  générale  de  la  congrégation  de  Sainte- Clotilde. 
M.  Lecœur  comptant  aujourd'hui  plus  de  40  années  de  bons 
services  a  droit  à  une  médaille  de  vermeil. 

2.  M.  Yillemain  (Philibert)  est  entré,  le  8  janvier  1855,  en 
qualité  de  jardinier,  au  service  du  père  de  M'"^  veuve  Breton, 
Dame  patronnesse  de  la  Société.  A  la  mort  de  son  maître,  qui 
est  survenue  en  1862,  il  est  resté  dans  la  maison  et,  porte  le 
certificat  en  bonne  et  due  forme  qui  lui  a  été  délivré  par  M"'° 
veuve  Breton,  il  s'est  dévoué  à  la  famille  «  avec  une  abnéga- 
tion au  delà  de  tout  éloge  ».  Les  trente  années  révolues  de  bons 
services  dans  la  même  maison  que  compte  aujourd'hui  M.  Ville- 
main  lui  donnent  droit  à  une  médaille  d'argent. 

3.  M.  Dujour  (Louis-Etienne-Tiburce),  né  le  6  juin  1816,  est 
entré,  le  l*'"'  août  18ol,  comme  jardinier,  chez  M""'  Alliot,  pro- 
piiétaire  à  Migneaux  près  Poissy  (Seine-et-Oise).  A  la  mort  de 
cette  dame,  survenue  en  1877,  il  a  continué  de  diriger,  comme 
jardinier-chef,  les  jardins  et  le  parc  qui  sont  devenus  alors  la 
propriété  de  M.  Bailly  (Ant.),  membre  de  l'Institut,  gendre  de 
M"'"  Alliot.  Cet  honorable  collègue  atteste,  dans  le  certificat  en 
bonne  et  due  forme  qu'il  lui  a  délivré,  qu'il  a  eu  constamment  à 
se  louer  du  service  de  ce  bon  travailleur.  M.  Dujour  comptant 
ainsi,  au  moment  présent,  trente-cinq  années  de  bons  services 
dans  la  même  maison,  la  Commission  des  Récompenses  ne  peut 
que  constater  les  droits  qu'il  possède  à  une  médaille  d'argent. 

4.  M.  Reyt  (Pierre)  est  entré,  à  l'âge  de  16  ans,  au  mois  d'avril 
1846,  en  qualité  d'ouvrier,  dans  l'établissement  du  prédécesseur 
de  M.  Martre  (P.),  fabricant  d'appareils  de  chauffage  et  de  réser- 
voirs pour  l'horliculture,  rue  du  Jura,  15,  à  Paris.  Il  n'a  pas 
quitté  cet  établissement  lorsqu'il  est  passé  entre  les  mains  de  M. 
Martre.  Cet  honorable  collègue  a  délivré  à  son  employé  un  certi 
ficat  en  bonne  forme  et  très  élogieux,  dans  lequel  on  lit  que  31, 
Reyt  est  très  connu  et  très  estimé  d'un  grand  nombre  d'amateurs 
et  d'horticulteurs  chez  qui  ont  été  posés  par  lui  des  appareils  de 
chautFage.  M.  Reyt  travaille  donc  depuis  40  années  révolues 
dans  un  établissement  en  rapport  direct  avec  la  pratique  hor- 
ticole ;  seulement  ce  chiffre  de  ses  bons  services  doit  être  réduit 


624  l'ROCÈS-VEKBAL 

à  38  années,  attendu  que,  d'après  son  règlement,  la  Commission 
des  Récompenses  ne  compte  le  service  effectif  qu'à  partir  de 
l'âge  de  18  ans,  et  que  M.  Reyt  n'avait  que  1G  ans  lorsqu'il  est 
entré  chez  le  prédécesseur  de  M.  Martre.  Dans  ces  conditions,  il 
a  droit  à  une  médaille  d'argent. 

2°  Récompenses  accordées  à  la  suite  de  Rapports. 

Parmi  les  Rapports  dont  la  Société  réunie  en  séance  ordinaire 
a  prononcé  le  renvoi  à  la  Commission  des  Récompenses,  deux 
avaient  pour  objet  des  ouvrages  qui,  sur  la  demande  de  leurs 
auteurs,  avaient  été  soumis  à  un  examen  attentif  de  la  part  de 
Commissaires  désignés  à  cet  etlet. 

1.  L'un  de  ces  Rapports,  dû  à  M.  Hébrard  (Alexandre),  est 
relatif  au  Traité  de  la  Culture  potagère  (jui  a  été  publié  ré- 
cemment par  notre  collègue  M.  J.  DybowsUi.  Pour  faire  appré- 
cier le  mérite  de  ce  livre,  il  suffit  de  rappeler  la  phrase  dans 
laquelle  M.  le  Rapporteur,  juge  parfaitement  compétent  en 
matière  de  Culture  potagère,  résume  l'opinion  qu'il  s'en  est 
formée.  «  Ce  traité,  y  est-il  dit,  qui  forme  un  fort  volume  de 
«  près  de  500  pages  d'impression  ornées  de  nombreuses 
«  figures  noires  intercalées  dans  le  texte,  écrit  dans  un  style 
«  clair  et  précis,  et  par  cela  même  facile  à  consulter,  doit 
(«  trouver  sa  place  parmi  les  ouvrages  horticoles  les  plus  re- 
«  commandables.  »  La  Commission  ne  pouvait  que  s'incliner 
devant  un  jugement  si  favorable;  aussi  accoi-de-t-elle  à  M.  Dy- 
bowski  une  grande  médaille  d'argent. 

2.  Le  second  Rapport  porte  sur  un  petit  ouvrage  ayant 
pour  titre  :  «  Fssai  sur  le  Chri/santhème  »,  qui  a  pour  auteur 
M,  Ghys,  pharmacien  à  Anzin  (Nord).  Le  Rapporteur,  M.  Ghar- 
gueraud,  y  exprime  son  jugement  par  la  phrase  suivante  : 
«  Pour  terminer,  je  dirai  avec  l'auteur  :...Ce  petit  travail  est  un 
«  premier  jalon  planté  dans  une  voie  où  il  reste  encore  bien  du 
<(  terrain  à  parcourir.  Mais  j'ajoute  que  ce  jalon  est  utile  et  bien 
«  planté.  »  Se  réglant  d'après  cette  appréciation,  la  Commission 
des  Récompenses  accorde  à  M.  Ghys  une  Mention  honorable. 

Plusieurs  Rapports  favorables  ont  été  faits,  dans  le  cours  de 
cette  année,  par  des  Commissions  spéciales,  sur  des  cultures  les 
unes  fruitières,  les  autres  ornementales  ou  d'agrément. 


DE   LA    COMMTSSIO.X    DES    RECOMPENSES  625 

3.  Au  nom  d'une  Commission  de  trois  Membres  désignés  par 
le  Conseil  d'Administration,  M.  Cliatenay  (Abel)  a  rédigé  un 
Rapport  des  plus  élogieux  «  Sur  les  arbres  dirigés  par  M.  Alexis 
Lepère,  à  Montreuil.  »  Ce  document  met  en  pleine  lumière  non 
seulement  la  perfection  avec  laquelle  M.  Alexis  Lepère  fils, 
digne  héritier  d'un  nom  justement  célèbre,  cultive  et  dirige  les 
arbres  que  comprennent  ses  importantes  cultures,  mais  encore 
le  mérite  supérieur  et  aujourd'hui  universellement  reconnu  de 
deux  nouvelles  variétés,  le  Pécher  Alexis  Lepère  dont  le  fruit  a 
été  admis  par  le  Congrès  pomologique  de  France,  et  le  Pêcher 
Goulombier,  qui  proviennent  de  semis  faits  par  lui.Tenantcompte 
à  la  fois  de  ces  deux  ordres  de  mérite  et  plus  encore  du  second 
que  du  premier,  la  Commission  des  Récompences  décerne  à 
M.  Alexis  Lepère  une  médaille  d'or. 

4.  Les  cultures  étendues  de  Chasselas  et  secondairement  de 
Poiriers  que  possède  et  dirige,  presque  sans  secours  étranger, 
M.  Jourdain,  à  Maurecourt  (Seine-et-Oise),  ont  fourni  la  matière 
d'un  Rapport  spécial  h  M.  Michelin,  qui  a  été,  en  cette  circons- 
tance, l'organe  d'une  Commission  de  quatre  membres.  Ces  cul- 
tures, y  est-il  dit,  se  font  en  vue  de  la  vente  journalière  à  la 
Halle,  jusqu'à  extinction  de  la  récolte.  Les  produits  en  sont 
beaux;  seulement  leur  étendue  même  ne  permet  pas  au  per- 
sonnel dévoué  mais  peu  nombreux  qui  s'en  occupe  de  donner 
aux  arbres  les  soins  minutieux  qui  leur  sont  prodigués  par  ceux 
qui  tiennent  à  n'obtenir  que  des  fruits  d'élite.  La  Commission 
des  Récompenses  croit  entrer  dans  l'esprit  du  Rapport  en  accor- 
dant à  M.,Jourdain  une  médaille  d'argent. 

5.  Un  habile  viticulteur  de  Mareil,  près  Saint-Germain-en- 
Laye,  M.  Yvert,  ayant  demandé  qu'une  Commission  fût  chargée 
d'examiner  ses  Vignes,  l'un  des  Commissaires  nommés,  M. 
Templier,  a  fait  un  Rapport  favorable  à  ce  sujet.  Mais  l'hono- 
rable Rapporteur  a  fait  justement  observer  que  M.  Yvert  ne 
s'est  occupé  que  des  perfectionnements  à  introduire  dans  la 
production  des  Raisins  de  cuve  et  dans  la  fabrication  du  vin  qui, 
l'une  et  l'autre,  sont  en  dehors  du  domaine  de  l'Horticulture. 
«  Les  efforts  persévérants  de  M.  Yvert  et  les  résultats  qu'il  a 
«  obtenus  méritent,  dit-il,  une  récompense;  mais  est-ce  à  notre 

44 


626  PROCÈS-VERBAL 

«  Société  qu'il  convenait  de  la  demander?  »  La  Commission  a 
pensé  comme  M.  le  Rapporteur  et  elle  a  été  d'avis  qu'il  ne  lui 
appartenait  pas  d'attribuer  une  récompense  pour  des  travaux 
qui  rentrent  évidemment  dans  le  domaine  de  l'Agriculture. 

6.  Un  horticulteur  distingué,  M.  Duval  (Léon),  a  créé^  dans 
ces  dernières  années,  à  Versailles,  rue  de  l'Ermitage,  un  grand 
etbelétablissement  dans  lequel  il  entretient  avec  un  plein  succès 
des  cultures  aussi  importantes  (|ue  variées.  Déjà  en  1883,  un 
Rapport  circonstancié  et  très  élogieux  avait  été  fait  à  la  Société 
sur  cet  établissement  (Voyez  le  Journal,  1884,  p.  619-624),  et 
avait  valu  à  M.  Léon  Duval  une  médaille  d'or.  Cette  année,  une 
nouvelle  demande  de  visite  ayant  été  adressée  par  lui  à  notre 
Société,  une  nouvelle  Commission,  dont  M.  Hariot  a  été  l'oi'gane, 
a  été  chargée  de  constater  les  améliorations  introduites  dans  le 
même  établissement  et  l'extension  qu'y  ont  reçue  certaines 
branches  de  culture.  Le  Rapport  qui  a  été  déposé  à  la  suite 
de  cetle  nouvelle  visite  a  signalé  la  construction  de  nouvelles 
serres,  des  modifications  heureuses  apportées  an  chauffage, 
ainsi  qu'un  grand  développement  apporté  à  la  culture  des 
Orchidées  et  des  Cyclamens.  En  raison  de  ces  améliorations,  la 
Commission  des  Récompenses  est  d'avis  que  M.  Duval  (Léon) 
doit  avoir  l'honneur  dun  rappel  de  la  médaille  d'or  qu'il  a  reçue 
de  la  Société  en  1884. 

7.  L'un  des  hommes  qui  ont  le  plus  conlribui;  parmi  nous, 
dans  ces  dernières  années,  à  perfectionner  les  Bégonias  tubéreux 
est  certainement  notre  collègue  M.  Robert  (A.),  horliculteur  au 
Vésinet.  Chez  lui  ces  plantes  sont  arrivées  à  un  degré  de  beauté 
qu'on  n'aurait  même  pas  osé  espérer  à  une  date  tant  soit  peu 
éloignée.  Aussi  de  nombreux  Rapports  faits  successivement  à 
notre  Société  sur  ses  cultures  de  ces  plantes  lui  ont-elles  déjà 
valu  de  hautes  récompenses,  tandis  que,  pour  de  magniQ(jues 
lots  qu'il  en  a  présentés  à  nos  concours,  il  a  reçu  des  médailles 
de  l'ordre  le  plus  élevé.  Ainsi,  en  1885,  la  Commission  des 
Récompenses  lui  a  décerné  une  médaille  de  vermeil,  et  tout 
récemment  il  a  reçu  une  grande  médaille  de  vermeil  pour 
le  lot  présenté  par  lui  à  l'Exposition  qui  vient  d'avoii*  lieu; 
enfin  dans  le  concours   qui  a  été  ouvert  à  la  séance  du  23 


DE   LA    COMMISSIOX   DES    RÉCOMPE.XSES  (>27 

septembre  dernier  il  a  obtenu  une  médaille  d'or.  Cette  année,  la 
Commission  des  Récompenses  a  été  encore  saisie  de  deux 
Rapports  sur  ces  mêmes  cultures,  l'un  dû  à  M.  Delaville  (Ch.) 
et  déposé  dans  la  séance  du  2i  septembre  1883,  l'autre  rédigé 
par  M.  Chargueraud  et  présenté  par  lui  à  la  séance  du  14 
octobre  courant.  La  Commission,  reconnaissant  que  M.  Robert 
sait  se  maintenir,  dans  ses  cultures,  au  niveau  élevé  où  il  a  déjà 
trouvé  tant  et  de  si  brillants  succès,  lui  accorde  l'honneur  d'un 
rappel  de  la  médaille  d'or  qui  lui  a  été  décernée  le  23  septembre 
dernier. 

8.  Un  autre  horticulteur  dont  les  cultures  dignes  de  grands 
éloges  ont  déjà  fourni  la  matière  de  plusieurs  Rapports  est 
M.  Poirier  (Auguste),  rue  de  la  Bonne-Aventure,  à  Versailles. 
Ce  sont  particulièrement  les  Pelargonium  zonale  qu'il  cultive 
avec  une  prédilection  marquée  et  pour  lesquels,  à  toutes  les 
Expositions  soit  de  Paris,  soit  de  Versailles,  il  obtient  de  grands 
succès,  à  ce  point  que  la  seule  Exposition  internationale  du 
mois  de  mai  1883  lui  a  valu,  pour  ces  plantes,  une  grande 
médaille  d'argent  et  une  grande  médaille  de  vermeil.  C'est 
aussi  pour  examiner  sur  place  sa  riche  collection  de  ces 
mêmes  plantes  que,  à  la  suite  d'une  demande  faite  par  lui,  une 
Commission,  dont  M.  Delaville  (Ch.)  a  été  l'organe,  s'est  rendue 
dans  son  établissement  au  mois  d'avril  dernier.  Le  Rapport  de 
cette  Commission  ayant  été  très  favorable  et  la  Société  en  a3^ant 
prononcé  le  renvoi  à  la  Commission  des  Récompenses,  celle-ci 
accorde  à  M.  Poirier  un  rappel  de  la  grande  médaille  de  ver- 
meil qu'il  a  reçue  l'an  dernier  pour  ses  Pelargonium  zonale. 

9.  A  la  séance  du  2i  juin  dernier,  M.  Lequin  a  déposé  un 
Rapport  favorable  sur  les  cultures  que  possède,  à  Sarcelles, 
M.  Dupanloup,  marchand-grainier  à  Paris,  et  qui  lui  fournis- 
sent en  grande  partie  les  objets  de  son  commerce,  La  plante 
qui  domine  dans  ces  cultures  est  la  Reine-Marguerite  et  c'est 
aussi  sur  la  collection  de  Reines-Marguerites  cultivée  par  M.  Du- 
panloup que  porte  principalement  le  Rapport  de  M,  Lequin; 
mais  il  y  est  encore  question  des  Phlox  de  Drummond,  des 
Pensées  et  des  Bégonias.  «  Votre  Commission,  y  est-il  dit  à 
titre  de  résultat  de  l'examen  qui  en  a   été  fait  par  MM.  les 


(;2S  PKOCÈS-VRRBAL 

Commissaires,  «*  a  pu  constater  que,  dans  ces  cultures,  elle  était 
«  en  présence  d'hommes  dévoués  au  travail  et  dignes  d'obtenir 
«  l'approbation  de  notre  Société.  »  La  Commission  des  Récom- 
penses croit  traduire  exactement  le  jugement  formulé  dans  cette 
conclusion  en  accordant  à  M.  Dupanloup  une  médaille  d'ar- 
gent. 

Parmi  les  appareils  et  instruments  destinés  à  la  pratique 
horticole  qui  ont  été  examinés  par  des  Commissions  spéciales, 
deux  ont  été,  cette  année,  l'objet  de  Rapports  que  la  Société  a 
renvoyés  à  la  Commission  des  Récompenses. 

11,  Une  chaudière  en  tôle  d'acier,  à  plateaux  tubulaires  et  à 
doubles  fonds,  imaginée  et  construite  par  M.  PaulLebœuf,  a  été 
pour  M.  Debray,  organe  d'une  Commission  de  dix  Membres, 
l'objet  d'un  lîapport  très  favorable.  Mis  en  expérience  sous  les 
yeux  de  MM.  les  Commissaires,  après  un  examen  attentif  des 
détails  de  sa  construction,  cet  appareil  a  été  jugé  favorablement 
par  eux  comme  se  recommandant  à  la  fois  par  une  façon  moins 
coûteuse,  par  une  plus  grande  facilité  de  remplacement  des 
tubes,  par  une  mise  en  ébuUition  plus  rapide.  Reconnaissant 
l'importance  de  ces  perfectionnements  apportés  par  M,  Paul 
LeJKi'uf  cà  la  construction  des  appareils  de  chauffage  pour  serres, 
la  (Commission  des  Récompenses  accorde  à  cet  habile  construc- 
teur une  grande  médaille  d'argent. 

12.  M.  Aubrj-  a  adapté  aux  sécateurs  construis  par  lui  un 
ressort  facile  à  ren)placer  cl  dont  la  disposition  affranchit  cet 
instrument  de  certains  inconvénients  qu'il  présentait  auparavant. 
C'est  ce  que  relève  le  Rapport  de  M.  Delaville  (Gh.),  qui  toute- 
fois ne  dissimule  pas  (|u'il  reste  encore  quelque  chose  à  faire  à 
cet  égard.  Une  médaille  de  bronze  est  accordée  à  M.  Aubry. 

3°  Souvenirs  QfTerts  pour  services  rendus  à  la  Société. 

L'organisation  des  Expositions  que  tient  annuellement  notre 
Société  est  une  œuvre  longue  et  ardue  qui  ne  peut  être  accom- 
plie que  grâce  au  concours  de  plusieurs  personnes  spécialement 
compétentes  et  mues  par  un  dévouement  sans  réserve.  Cette 
année,  les  nombreuses  difficultés  qu'offre  habituellement  cette 
organisation  ont  été  aggravées  encore  par  deux  circonstances  ; 
d'un  côté,  il  a  été  tenu  deux  Expositions  au  lieu  d'une  seule  et, 


DE   LA    COMMISSION    DES   RÉCOMPENSES  (i^iU 

d'un  autre  côté,  en  même  temps  qu'une  Exposition  d'automne 
il  a  été  organisé  une  grande  tombola  destinée  à  fournir  un 
supplément  de  secours  aux  victimes  des  deux  terribles  orages 
du  mois  d'août  dernier.  Pour  ces  deux  Expositions,  la  Société  a 
été  heureuse  d'obtenir,  avant  tout,  le  concours  dévoué  de 
M.  Ch.  Joly,  Président  de  la  Commission  d'Organisation,  dont 
le  zèle  infatigable  et  le  goût  parfait  ont  présidé  à  tous  les 
détails  de  l'agencement,  et  celui  de  M.  le  Trésorier  Ghouve- 
roux,  qui  a  été  sans  cesse  sur  la  brèche,  payant  de  sa  personne 
au  point  d'oublier  même  une  fatigue  qui  compromettait  sa 
santé  ;  elle  a  dû  beaucoup  aussi  à  la  colloboration  incessante  de 
MM.  Chargueraud  et  Delamarre  qu'une  expérience  déjà  longue 
a  rendus  spécialement  compétents  en  pareille  matière,  ainsi 
qu'au  concours  actif  de  cinq  autres  Membres  de  la  même  Com- 
mission, MM.  Hébrard  (Alexandre),  Delaville  (Léon),  Coulom- 
bier,  Savoye  père,  Boizard  et  Tavernier.  Quant  à  la  tombola, 
pour  laquelle  les  difficultés  principales  consistaient  dans  les 
démarches  à  faire  de  tous  côtés  en  vue  de  provoquer  des  dons 
en  nombre  considérable  et  de  placer  une  quantité  de  billets 
aussi  grande  que  possible^  les  cinq  membres  de  la  Commission 
spéciale  ont  en  général  rivalisé  d'activité,  et  des  résultats  ines- 
pérés ont  été  dus  aux  efforts  intelligents  de  MM.  Truffaut  (Alb.  ) 
et  Vitry  fils,  à  qui  MM.  Chauré  (Lucien),  Dybowski  et  Bergman 
(Ern.)  ont  donné  le  plus  utile  concours.-  Sans  doute  de  pareils 
services  ne  peuvent  être  reconnus  que  par  une  profonde  grati- 
tude; toutefois  il  convient  que  cette  gratitude  s'affirme  exté- 
rieurement par  un  témoignage  visible;  aussi  la  Commission  des 
Récompenses  prie-t-elle  le  Conseil  d'Administration  de  vouloir 
bien  offrir,  à  ce  titre  et  au  nom  de  notre  Société  tout  entière,  à 
MM.  Joly  (Ch.)  et  Chouveroux  deux  objets  d'art,  à  MxM.  Char- 
gueraud et  Delamarre  deux  grandes  médailles  d'or,  àMM.  Truf- 
fant (Alb.)  et  Vitry  fils  deux  grandes  médailles  de  vermeil,  à 
MM.  Chauré  (Lucien),  Dybowski  et  Bergman  (Ern.),  trois  mé- 
dailles de  vermeil. 

Le  Conseil  d'Administration,  dans  sa  séance  du  II  novembre 
courant,  en  approuvant  les  résolutions  de  la  Commission   des 


630  COUP  d'œil 

Récompenses,  les  a  rendues  définitives.  Toutefois,  à  cette  même 
séance,  M.  le  Président  de  la  Commission  des  Expositions  a 
dit  qu'ayant  déjà  reçu  antérieurement  des  témoignages  visibles 
de  la  gratitude  de  la  Société  pour  des  services  analogues  à  ceux 
qu'il  lui  a  rendus  encore  cette  année,  il  renonçait  à  en  recevoir 
un  nouveau  dans  l'objet  d'nrt  qui  venait  de  lui  être  offert  ;  de 
leur  c<*)té,  MM.  les  Membres  de  la  Commission  de  la  Tombola 
ont  déclaré  unanimement  que  cette  Tombola  étant  une  œuvre 
de  charité,  la  satisfaction  de  l'avoir  menée  à  bien  et  d'avoir  pu 
venir  ainsi  en  aide  aux  malheureux  sinistrés  était  pour  eux 
une  récompense  précieuse  et  la  seule  qu'ils  crussent  pouvoir 
accepter. 


Coup  d'ceil  sur  les  deux  Expositions  tknues,  en  1886,  i'au  la 
Société  nationale  d'HoRTicuLTURE  de  France. 

par  M.  P.  Duciiaijtre. 

Mesdames  et  Messieurs, 

Une  loi  de  la  nature  humaine  veut  qu'un  déploiement  excep- 
tionnel d'activité  et  d'énergie  appelle  en  général  après  lui  une 
période  de  repos  ayant 'pour  effet  de  rétablir  l'état  normal  des 
forces  et  en  quelque  sorte  leur  équilibre.  Mais  si  cela  est  vrai 
pour  les  individus  qui  agissent  isolément,  il  n'en  est  plus  de 
même  pour  ceux  qui  s'associent  et  qui  unissent  leurs  efforts 
en  vue  d'atteindre  un  but  commun.  C'est  ce  que  la  Société  na- 
tionale d'Horticulture  de  France  a  bien  prouvé  dans  le  cours  de 
ces  deux  dernières  années.  En  1885,  elle  avait  tenu  avec  un 
succès  éclatant  uiie  Exposition  internationale  pour  l'organisation 
de  laquelle  il  semblait  qu'elle  eût  employé  sans  réserve  ses  plus 
puissants  moyens  d'action  et  ses  ressources  de  tout  ordre; 
néanmoins  l'année  1886,  loin  d'avoir  été  consacrée  par  elle  à 
réparer  ses  forces  qu'on  aurait  pu  croire  épuisées,  l'a  vue  au 
contraire  non  seulement  continuer  ses  efforts,  mais  encore 
les  multiplier  et  en  accroître  l'énergie.  C'est  ain&i  qu'elle  a  pu 


SUR  LES  DEUX  EXPOSITIONS  DE  1886  631 

tenir,  celte  année,  non  plus  une,  comme  d'habitude,  mais  deux 
grandes  Expositions  qui  ont  réalisé,  dépassé  même,  à  certains 
égards,  les  espérances.  Ce  sont  ces  deux  exhibitions  horticoles 
dont  je  dois  dépeindre  rapidement  l'ensemble  et  que  des  Comp- 
tes rendus  spéciaux  décriront  ensuite  dans  tous  leurs  détails. 
La  première  et  la  plus  importante  de  cfs  Expositions  tenues 
en  1886  a  eu  lieu  au  mois  de  mai,  à  l'époque  des  fleurs  ;  aussi 
les  tleurs  lui  donnaient-elles  son  principal  attrait.  Quant  à  la 
seconde,  elle  a  été  tardive,  reculée  même  jusqu'à  la  fin  d'octo- 
bre, soit  parce  qu'on  devait  y  voir  réunis  surtout  les  produits 
directement  utiles  de  l'horticulture,  je  veux  dire  les  fruits  et 
les  légumes,  soit  par  l'effet  d'une  circonstance  qu'il  n'est  pas 
hors  de  propos  de  signaler  ici. 

On  croirait,  au  premier  abord,  que,  dans  la   vaste    étendue 
de  Paris,  avec  ses  places,  ses  promenades,  ses  jardins  publics, 
il  doit  être  facile  de  trouver   non  pas  un,  mais,   au  besoin,  plu- 
sieurs emplacements  convenables  pour  une  Exposition  horti- 
cole aussi  étendue  que  le  sont   devenues  graduellement  celles 
qu'organise  notre  Société  ;  et  pourtant  il  n'eu  est  rien.  Même, 
jusqu'à  une   date  récente.,  la  première  et  la  plus   sérieuse  des 
difficultés  qu'on  ait  toujours  eu  à  lever,  lorsqu'il  s'est  agi  d'or- 
ganiser Tune  de  ces  grandes  assises  horticoles,  a  consisté  dans  la 
découverte  d'un  lieu  sur  lequel  pussent  être  présentés  dans  des 
conditions  favorables  les  nombreux   produits  qui    devaient   y 
figurer.  En  1882  seulement   a  commencé  une  ère  nouvelle.  La 
Ville  de  Paris  ayant  alors  transporté  aux  Champs-Elysées  le  vaste 
pavillon  qu'elle  avait  fait  élever  auparavant  sur  le  Ghamp-de- 
Mars,  pour  l'Exposition  internationale  de  1878,  l'Administration 
municipale,   toujours  disposée  à  favoriser  ce  qui  peut  aider  à 
l'accroissement  de  notre  richesse  nationale,  a  bien  voulu  auto- 
riser notre  Société  à  installer  une   grande  Exposition  dans  cet 
édifice  et  sur  les  terrains  qui  l'entourent.  Depuis  cette  époque, 
sa  bienveillance  ne   s'est  pas  démentie,  et,  cette  année  encore, 
c'est  par  deux  fois  successivement  que  nous  avons  obtenu  d'elle 
cette  utile  autorisation.    Toutefois    les  avantages    qu'offre  ce 
beau    local  pour   des   exhibitions   de  toute    nature  ont  été    si 
promptement  appréciés  par  tout  le  monde  que  celles-ci  n'ont 


632  COUP  d'œil 

pas  fardé  à  s'y  succéder  presque  sans  interruption.  De  là 
est  résultée  la  nécessité  de  régler  la  date  de  l'ouverture  de  nos 
Expositions  d'après  le  moment  auquel  doit  devenir  libre  le  lieu 
destiné  à  les  recevoir,  ou  même  de  modifier  plus  ou  moins  tar- 
divement celle  qui  avait  d'abord  été  choisie  et  annoncée.  Ainsi, 
cette  anni'c,  le  programme  de  l'Exposition  printanière  eu  avait 
fixé  au  4  du  mois  de  mai  l'ouverture  qui  cependant  a  dCi  être 
retardée  d'une  semaine,  et,  quant  <à  l'Exposition  d'automne,  le 
retard  forcé  qu'elle  a  subi  a  été  plus  grand  encore.  On  conçoit 
sans  peine  que  les  plantes  qui  doivent  être  mises  sous  les  yeux 
du  public  étant  préparées  de  longue  main  de  manière  à  attein- 
dre leur  plus  haut  degré  de  développement  ou  l'apogée  de  leur 
floraison  à  un  moment  déterminé,  de  pareils  changements  de 
date  survenant  tardivement  puissent  parfois  compromettre  des 
résultats  péniblement   obtenus. 

C'est  du  H  au  16  mai  qu'a  eu  lieu  la  grande  Exposition  prinla- 
nière  de  cette  année.  Le  plan  en  avait  été  tracé  dans  un  pro- 
gramme dont  la  publication  avait  été  faite  dès  le  commence- 
ment du  mois  de  novembre,  afin  de  ménager  aux  horticulteurs 
qui  se  proposaient  d'y  prendre  part  tout  le  temps  nécessaire 
pour  la  préparation  de  leurs  plantes.  En  vue  de  rendre  plus 
facile  l'accès  de  cette  Exposition,  les  rédacteurs  de  ce  pro- 
gramme y  avaient  multiplié  les  concours  de  manière  non  seu- 
lement à  y  comprendre  toutes  les  catégories  de  plantes  qui 
pouvaient  atteindre  leur  plus  grande  beaut»'  à  cette  époque  de 
l'année,  mais  encore  à  permettre,  dans  chacune  des  principa- 
les catégories,  la  formation  de  lots  d'importances  inégales.  Le 
nombre  de  ces  concours  avait  été  ainsi  élevé  à  280.  En  outre, 
l'Exposition  étant  générale,  une  large  place  y  était  réservée 
pcMirles  objets  de  natures  très  diverses  que  fournissent  à  l'art 
des  jardins  les  industries  et  les  arts  en  rapport  plus  ou  moins 
direct  avec  l'horticulture  ;  seulement  ces  derniers  objets  n'é- 
taient point  rattachés  à  des  concours  déterminés. 

L'appel  ainsi  adressé  a  été  entendu  :  les  lots  exposés  ont  été 
nombreux  et  bien  composés  ;  les  produits  industriels  et  artisti- 
ques ont  ofTert  une  grande  variété  et  ont  parfaitement  garni  le 
large  espace  qui  leur  avait  été  réservé.  En  somme,  on  a  compté 


SUR  LES  DEUX  EXPOSITIONS  DE  1886  633 

122   exposants  pour  la  partie   purement  horticole  de  l'Exposi- 
tion et  186  pour  sa  partie  industrielle. 

Pour  compléter  ce  relevé  statistique,  il  est  bon  d'y  faire  en- 
trer celui  des  concours  pour  lesquels  les  lots  présentés  ont  offert 
un  UA  mérite  qu'ils  ont  amené  le  Jury  à  décerner  dans  chacun 
une  ou  plusieurs  récompenses.  Par  cela  même  que  les  concours 
proposés  avaient  été  multipliés  le  plus  possible,  il  fallait  s'at- 
tendre à  ce  qu'un  assez  grand  nombre  d'entre  eux  restassent  sans 
résultat,  et  cela  pour  deux  causes  différentes.  D'abord,  ainsi 
qu'il  arrive  presque  toujours  en  pareil  cas,  certaines  d'entre  les 
nombreuses  catégories  de  plantes  auxquelles  le  programme 
avait  fait  appel  pouvaient  ne  pas  offrir,  au  moment  convenable, 
des  éléments  suffisants  pour  la  composition  de  lots  dignes 
d'être  exposés  ;  en  second  lieu,  dans  les  cas,  et  ils  étaient  nom- 
breux, où  plusieurs  concours  avaient  été  proposés  pour  la  même 
catégorie  de  plantes,  les  exposants  devaient  naturellement 
tendre  vers  le  but  le  plus  élevé,  et  négliger  par  cela  même  de 
s'arrêter  à  des  niveaux  relativement  inférieurs.  C'est  ainsi,  par 
exemple,  que  pour  les  seuls  Rosier?,  le  programme  n'établissait 
pas  moins  de  onze  concours  ;  qu'il  en  ouvrait  quatre  pour  les 
Pelargoninm  à  grandes  fleurs  et  de  fantaisie,  cinq  pour  les 
Pelnrgonium  zonale,  huit  pour  les  Orchidées  exotiques,  quatre 
pour  les  Broiuéliacées,  trois  pour  les  Azalées  de  l'Inde,  etc. 
Dans  presque  tous  ces  cas,  les  exposants  ont  pris  part  au  con- 
cours le  plus  large  en  présentant  la  collection  la  plus  nom- 
breuse qu'aient  pu  leur  fournir  leurs  cultures,  et  dès  lors  ils 
ont  négWgé  les  concours  qui  n'exigeaient  qu'un  nombre  plus  ou 
moins  limité  de  spécimens.  En  somme,  et  pour  ces  motifs,  les 
concours  pour  lesquels  des  récompenses  ont  été  accordées  soit 
à  un,  soit  à  plusieurs  exposants,  ont  été,  à  l'Exposition  du  mois 
de  mai.  au  nombre  de  88. 

Quant  aux  récompenses  elles-mêmes,  le  chiffre  total  en  est 
beaucoup  plus  considérabble:  il  s'élève  à  217,  parmi  lesquelles 
•  celles  d'un  ordre  élevé,  médailles  d'or  et  de  vermeil,  forment 
près  de  la  moitié  du  total,  et  attestent  ainsi  de  la  manière  la  plus 
nette  le  caractère  marqué  d'importance  et  de  beauté  qui  distin- 
guait la  généralité    des  objets  exposés.  Ce  total   remarquable 


634  COUP  d'ceil 

comprend  16  prix  d'honneur,  représenfés  par  de  grandes 
médailles  d'or  et  par  un  beau  vase  de  Sèvres  dû  à  la  généreuse 
bienveillance  de  M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique,  34  mé- 
dailles d'or,  44  médailles  de  vermeil  divisées  par  moitiés  en 
celles  de  grand  et  de  petit  module,  46  médailles  d'argent, 
50  médailles  d'argent  de  0'",050  et  27  médailles  de  bronze. 

Je  crois  devoir  maintenant  jeter  un  coup  d'œil  sur  l'ensemble 
de  cette  brillante  Exposition  et  en  rappeler  l'arrangement  gé- 
néral. Un  problème  s'était  posé  dès  l'abord  à  la  Commission 
organisatrice,  et  plus  particulièrement  au  Président  de  la  Com- 
mission, M.  Gh.  Joly,  qui,  avec  un  dévouement  au-dessus  de 
tout  éloge,  après  avoir  tracé  un  plan  inspiré  par  sa  parfaite 
compétence  en  pareille  matière,  en  avait  ensuite  suivi  et  dirigé 
la  réalisation  dans  tous  ses  détails.  La  masse  des  végétaux  an- 
noncés comme  devant  composer  la  section  iiorticole  était  évi- 
demment trop  considérable  pour  que,  malgré  son  étendue,  le 
grand  pavillon  de  la  Ville  pût  la  contenir  tout  entière.  Il  avait 
donc  fallu  créer  des  annexes  pour  y  disposer  ceux  de  ces  végé- 
taux fpii,bien  que  plus  ou  moins  rustiques,  à  cause  surtout  de  la 
délicatesse  de  leurs  tleurs,  ne  pouvaient  guère  être  laissi's  à 
l'air  libre,  sans  abri,  et  qui  cependant  n'auraient  pu  trouver  dans 
rédifice  municipal  la  protection  qui  leur  était  nécessaire.  Ces 
annexes  ont  consisté  principalement  dans  une  très  vaste  tente 
rectangulaire,  dressée  à  quelque  distance  du  pavillon,  et  qu'une 
galerie  intermédiaire,  également  formée  d'une  tente^  reliait  à 
celui-ci.  En  outre,  un  jardin  avait  été  créé  aux  aboids  et  tout 
autour  du  grand  pavillon  pour  recevoir  les  arbres  et  arbustes 
rustiques,  ainsi  que  plusieurs  catégories  de  plantes  herbacées 
pour  lesquelles  on  n'avait  pas  à  redouter  les  Intempéries  encore 
possibles  sinon  probables  à  cette  époque  de  l'année.  Quant  aux 
nombreux  produits  des  arts  et  industries  horticoles,  ils  avaient 
trouvé  un  espace  parfaitement  propre  à  les  recevoir,  soit  autour 
de  l'Exposition  hurlicole  proprement  dite,  soit  et  principale- 
ment dans  un  grand  triangle  spécialement  réservé  pour  eux  et 
comprenant  tout  le  terrain  situé  entre  le  pavillon  de  la  Ville  et 
le  Cours  de  la  Reine  qui  en  limitait  l'un  des  côtés.  Quelques- 
unes  des  serres  construites  sur  ce  terrain  à  titre  d'objets   expo- 


SUR  LES  DEUX  EXPOSITIONS  DE  1886  635 

ses  avaient  été  aussi  utilisées  comme  abris  pour  des  collections 
de  plantes  particulièrement  délicates.  Enfin  les  galeries  cou- 
vertes qui  occupent  une  grande  partie  des  deux  faces  latérales 
du  pavillon  avaient  reçu,  Tune  des  groupes  de  plantes  fleuries, 
l'autre,  une  portion  des  produits  de  la  culture  potagère,  dont  le 
reste,  qui  en  formait  la  plus  grande  partie,  était  rangé  tout  à 
côté,  mais  extérieurement. 

L'agencement  général  de  l'Exposition  était  des  plus  heureux, 
et  l'effet  en  était  vraiment  brillant.  En  entrant,  le  visiteur  se 
trouvait  dans  un  charmant  jardin  découvert,  qui  constituait  la 
première  section  de  ce  grand  ensemble.  Là  se  montraient  des 
massifs  d'arbres  et  arbustes  à  feuillage  persistant,  ainsi  que  de 
beaux  groupes  de  Rhododendron  fleuris,  de  Chrysanthèmes  fru- 
tescents, etc.,  et,  le  long  des  allées  ou  sur  les  gazons,  des  spéci- 
mens isolés  d'espèces  diverses,  entre  autres  de  grands  Lauriers, 
de  forls  Evonymus  et  un  pied  remarquable  de  l'étrange  Xan 
thorrhxa  hastilis  d'Australie.  On  passait  de  là  dans  le  grand  pa- 
villon de  la  Ville  dont  l'intérieur  était  devenu  un  parterre  cou- 
vert, où  les  fleurs  les  plus  variées,  réunies  par  groupes_,  se 
détachaient  gracieusement  sur  la  verdure  des  pelouses.  Là,  non 
loin  de  vraies  montagnes  de  Rhododendron  bien  fleuris,  s'éta- 
laient des  masses  éblouissantes  d'Azalées  de  l'Inde  ou  rustiques; 
des  groupes  nombreux  de  ravissants  Gloxinias  soutenaient  sans 
désavantage  le  voisinage,  dangereux  cependant,  de  tapis  de 
Bégonias  tubéreux  et  de  Cinéraires;  plusieurs  admirables  séries 
d'Orchidées  exotiques  attiraient  les  regards  parla  diversité  des 
coloris  et  des  formes  de  leurs  fleurs;  des  lots  considérables  de 
plantes  à  feuilles  vivement  et  diversement  colorées,  Caladium 
etCrotons,  rivalisaient  presque  d'éclat  avec  les  fleurs;  et  l'effet 
de  toutes  ces  merveilles  végétales  était  encore  rehaussé  par  le 
bel  encadrement  que  formaient  à  leur  ensemble  de  riches  col- 
lections de  plantes  de  serre  variées  presque  à  l'infini  d'aspect 
et.de  proportions.  Quand  du  pavillon  on  passait  dans  la  grande 
tente  par  une  galerie  garnie  de  plantes  fleuries,  le  spectacle 
changeait  sans  perdre  de  sa  beauté.  Ici  les  Rosiers  dominaient 
et  se  faisaient  remarquer  par  la  richesse  de  leur  floraison: 
mais   à   côté   d'eux   brillaient  presque  tout  autant  de  vastes 


636  cour  n'(*:iL 

corbeilles  et  plates-bandes  d'espèces  herbacées  rustiques,  char- 
gées d'une  profusion  de  fleurs.  Puis  c'étaient  des  groupes  de 
Pelargonium^  de  Pétunias,  de  Calcéolaires,  de  Pensées,  de  Reines- 
Marguerites  déjà  fleuries  longtemps  avant  l'époque  normale, 
de  nombreuses  séries  de  fleurs  de  Pivoines,  etc.  Ici,  en  outre,  l'u- 
tile était  joint  à  l'agréable,  et  après  avoir  admiré  tant  de  fleurs^ 
on  s'arrêfaitvolontiers  devant  de  très  beaux  fruits,  les  uns  récoltés 
à  l'automne  préei'dent  et  habilement  conservés,  les  autres  en- 
core attachés  à  l'arbre  qui  les  avait  produits  de  très  bonne 
heure,  grâce  à  une  culture  forcée.  Enlin  un  jardin  de  plein  air, 
créé  en  dehors  du  pavillon  et  des  deux  tentes,  complétait  ce  bel 
ensemble  et  attirait  l'attention  des  visiteurs  par  de  grands  et 
beaux  massifs  de  Conifères,  d'arbres  et  arbustes  à  feuillage  per- 
sistant ou  panaché,  ainsi  que  par  des  groupes  et  plates-bandes 
de  plantes  plus  humbles  mais  fleuries. 

On  le  voit  donc,  l'Exposition  du  mois  de  mai  était  aussi  com- 
plète et  aussi  belle  qu'elle  pût  l'être  à  cette  époque  de  l'année. 
Même,  quoique  essentiellement  française,  elle  avait  reçu  de 
Belgique  deux  envois  d'un  haut  intérêt,  l'un  par  la  nouveauté, 
l'autre  par  la  rare  beauté  des  plantes  qui  les  composaient.  Dans 
de  pareilles  conditions  et  en  outre  favorisée  par  le  temps,  elle 
devait  réussir  auprès  du  public  amateur  ;  aussi  ce  succès  ne  lui 
a-t-il  pas  manqué.  Le  nombre  des  visiteurs  qu'elle  a  reçus  a  été 
l'un  des  plus  considérables  qu'on  ait  relevés  dans  le  cours  de  ces 
dernières  années,  et  en  somme  la  Société  nationale  d'Horticul- 
ture de  France  a  pu  se  flatter  d'avoir  ajouté  une  page  hono- 
rable à  son  histoire. 

La  seconde  Exposition  de  l'année,  qui  a  eu  lieu  au  canir  de 
l'automne,  du  ^3  au  26  octobre  dernier,  ne  pouvait,  en  raison 
de  l'époque  à  laquelle  elle  a  été  ouverte,  aspirer  à  un  succès  aussi 
éclatant.  Sous  un  climat  septentrional  comme  celui  de  Paris,  la 
végétation  touche  alors  à  sa  fin  annuelle;  les  jardins  ont  déjà 
perdu  leurs  plus  belles  et  plus  brillantes  parures;  mais,  par 
compensation,  les  produits  directement  utiles  y  remplacent 
ceux  qui,  pour  la  plupart,  avaient  comme  mérite  essentiel  leur 
beauté.  Aux  fleurs  ont  succédé  les  fruits,  et  si  à  ceux-ci  on  joint 
les  précieux  aliments  que  fournit  encore  alors  la  culture  pola- 


SUR   LES    riEUX    EXPOSITIONS    DE    188fi  037 

gère,  on  a  sinon  la  totalité,  au  moins  la  grande  majorité  des 
produits  de  l'horticulture  qu'il  est  possible  de  réunir  dans  une 
Exposition  tardive.  Toutefois  cet  intérêt  majeur  d'utilité  n'est 
pas  absolument  le  seul  qui  justifie  de  pareilles  exhibitions,  car 
les  plantes  qui  peuvent  y  figurer  au  point  de  vue  ornemental, 
quoique  peu  nombreuses  en  espèces,  n'en  méritent  pas  moins 
d'y  paraître  en  raison  de  la  beauté  de  leurs  fleurs  et  du  nombre 
considérable  des  variétés  qu'elles  offrent  en  général.  En  somme, 
on  peut  dire  que  toute  Exposition  d'automne  repose  en  premier 
lieu  sur  les  fruits,  en  second  lieu  sur  les  légumes,  en  troisième 
lieu  seulement  sur  les  fleurs.  Aussi  en  annonçant  la  sienne  et  en 
en  traçant  le  programme,  notre  Société  s'était-elle  réglée  d'après 
cette  gradation  bien  reconnue. 

Les  fruits  et  les  légumes  étant  peu  encombrants  de  leur  nature 
et  les  plantes  fleuries  ou  les  fleurs  coupées  ne  pouvant  occuper 
qu'une  surface  peu  étendue,  l'Exposition  du  23  au  26  octobre  der- 
nier a  été  nécessairement,  malgré  sa  richesse  réelle,  circonscrite 
dans  un  cadre  beaucoup  plus  restreint  que  celui  delaprécédente. 
A  part  quatre  groupes  d'arbres  et  arbustes  qui  se  trouvaient  aux 
abords  de  la  grande  porte,  elle  a  été  renfermée  tout  entière  dans 
le  pavillon  de  la  ville  de  Paris,  D'un  autre  côté,  il  faut  bien 
convenir  que,  malgré  leur  immense  intérêt,  de  nombreuses 
collections  de  fruits  posés  sur  des  assiettes,  ou  de  légumes  aux 
formes  médiocrement  élégantes  et  aux  coloris  peu  brillants,  ne 
produisent,  en  somme,  qu'un  effet  ornemental  peu  saisissant. 
Mais  que  des  fleurs  interviennent  et  s'y  mélangent,  l'effetgénéral 
en  est  aussitôt  notablement  amélioré.  C'est  ce  que  nous  avons 
vu  au  mois  d'octobre  dernier.  De  l'entrée  de  la  grande  salle  qui 
comprenait  toute  l'Exposition,  on  jouissait  d'un  coup  d'œilchar- 
mant  ;  c'était  en  eflet  vers  cette  entrée  qu'avaient  été  placés  en 
majeure  partie  les  lots  de  fleurs  les  plus  brillants,  disposés  ingé- 
nieusement en  six  grandes  planches  qui  rayonnaient  à  partir  d'un 
massif  central  circulaire  composé  de  Pelargoniuin  zonale  variés. 
Ce  parterre  tout  fleuri  avait  un  cadre  qui  en  rehaussait  encore 
l'efTet  et  que  formaient,  à  droite  et  à  gauche,  deux  grands  massifs 
de  Chrysanthèmes  d'automne  rattachés  l'un  à  l'autre  par  des 
groupes  d'Alisiers  [Cratœgus  Lalandiï)  ornés  de  leurs  fruits  rouge 


638  COUP  d'œil 

corail  et  de  plantes  de  serre.  La  portion  moyenne  de  la  salle 
était  occupée  par  l'Exposition  fruitière  qui  garnissait  quatre 
longues  séries  de  tables  ;  mais  dans  son  axe  on  avait  eu  soin 
d'en  placer  une  cinquième  garnie  de  fleurs,  et  en  outre  ces  séries 
étaient  coupées  chacune  en  deux  moitiés  que  séparaientun grand 
massif  central  composé  d'QEillets  bien  fleuris  et  deux  très  forts 
groupes  de  plantes  de  serre  variées.  Enfin  la  portion  élargie 
de  la  salle,  qui  forme  comme  une  nef  terminale,  symétrique  à 
celle  de  l'entrée,  était  occupée  par  l'Exposition  potagère  enca- 
drée elle-même  avec  les  plantes  et  objets  divers  on"erts  en  don 
pour  la  tombola  qu'organisait  alors  la  Société  en  faveur  des 
horliculteurs  du  département  victimes  des  orages  du  mois  d'août. 

Ainsi,  comme  on  le  voit,  l'organisation  de  cette  Exposition 
avait  été  conçue  et  dirigée  par  M.  le  Président  de  la  Commission 
organisatrice  de  telle  sorte  que  partout  les  fleurs  et  les  plantes 
s'y  montraient  autour  des  produits  moins  brillants  de  leur 
nature,  ou  leur  formaient  un  charmant  entourage.  L'effet  d'en- 
semble était  ainsi  devenu  très  gracieux  et  surpassait  certaine- 
ment en  élégance  celui  que  produisent  en  général  les  grandes 
Expositions  fruitières. 

Quant  à  la  richesse  réelle  de  cette  Exposition  automnale, 
l'expression  exacte  en  est  donnée  par  le  nombre  des  récompenses 
qu'elle  a  values  aux  personnes  qui  y  ont  pris  part.  Ce  nombre  a 
été  de  94  médailles  et  2  mentions  honorables,  total  élevé,  dans 
lequel  la  section  fruitière  entre  à  elle  seule  pour  41 ,  c'est-à-dire 
près  de  la  moitié,  et  dans  lequel  aussi  les  médailles  d'or  et  de 
vermeil  atteignent  le  chiffre  de  38. 

Mesdames  et  Messieurs,  dans  l'esquisse  que  je  viens  de  tracer 
j'ai  tâché  de  donner  une  idée  de  ce  qu'ont  été  les  deux  Exposi- 
tions tenues  en  1886  par  la  Société  nationale  d'Horticulture  de 
France  ;  mais  ce  n'est  point  par  un  simple  coup  d'œil  ainsi  jeté 
sur  leur  ensemble,  c'est  seulement  par  un  exposé  circonstancié 
de  leurs  détails  que  peut  être  apprécit'c  l'importance  réelle  de 
pareilles  exhibitions  dans  lesquelles  se  trouvent  rassemblés  en 
quantités  considérables  des  objets  aussi  divers  de  nature  que 
d'intérêt.  D'ailleurs  cet  exposé  constitue  un  chapitre  essentiel 
dans  l'histoire  de  notre  Association.  Malheureusement,  par  cela 


SUR  LES   nEUX   EXPOSITIONS   DE  1886  039 

même  qu'il  doit  être  circonstancié,  il  prend  des  proportions  telles 
qu'il  ne  pourrait  être  lu  publiquement  sans  que  la  patience  de 
l'auditoire  condamné  à  l'enlendi^e  fût  soumise  à  une  épreuve 
par  trop  cruelle.  Il  sera  donc  aujourd'hui  passé  sous  silence  ; 
mais  il  trouvera  sa  place  naturelle  dans  notre  Journal,  k  la  suite 
des  pages  précédentes  qui  en  forment  simplement  l'introduction. 


^••j^--^ 


Compte  rendu   de  l'Exposition  générale  tenue 

DU    M    AU    16   MAI  1886, 

PAR  LA  Société  nationale  d'Horticulture  de  France; 

partie  horticole, 

par  M.  P.  DucriARTRE. 

Messieurs, 

Dans  tous  les  Comptes  rendus  de  nos  Expositions  que  j'ai  eu 
mission  de  rédiger  jusqu'à  ce  jour,  une  marche  méthodique 
m'était  tracée  par  le  Programme  publié  d'avance  et  auquel 
s'étaient  conformées,  d'un  côté  la  Commission  organisatrice,  d'un 
autre  côté  les  différentes  sections  du  invy.  Cette  année,  pour  la 
grande  Exposition  tenue  au  mois  de  mai,  les  choses  Oiit  été  tout 
autres  :  la  Commission  chargée  du  classement  des  lots  par  con- 
cours et  les  sections  du  Jury  qui  avaient  à  juger  ces  lots,  ont 
laissé  de  côté  quelques-unes  des  divisions  générales  adoptées  dans 
le  programme  et  y  en  ont  substitué  de  nouvelles  qui  en  diffèrent 
sensiblement.  Ainsi  le  programme  rapportait  tous  les  objets  qui 
pouvaient  être  exposés  aux  cinq  grandes  catégories  suivantes  : 
r  Plantes;  2°  Arboriculture  et  fruits;  3"  Culture  maraîchère; 
4"  Instruction  horticole;  5'^  Arts  et  industries  horticoles.  La  pre- 
mière de  ces  grandes  catégories  y  subissait  ensuite  huit  subdivi- 
sions :  A.  Plantes  nouvelles;  B.  Belle  culture;  C.  Culture  spé- 
ciale; D.  Plantes  deserre;  E.  Concours  entre  amateurs  ;  F.  Plantes 
de  pleine  terru;  (i.  Fleurs  coupées;  H.  Bouquets  et  garnitures 
d'appartements.  La  division  adoptée  pour  la  répartition  des 
objets  exposés  et  par  suite  dans  la  liste  officielle  des  récom- 
penses, sur  laquelle  doit  nécessairement  être  basé  ce   Compte 


640  COMPTE   RENDU 

rendu,  ofïre  relativement  à  ce  classement  trois  différences 
notables  :  1*^  la  première  des  cinq  catégories  du  programme 
qui  comprenait  sous  le  seul  lilre  de  Plantes  tous  les  végétaux  à 
exposer,  abstraction  faite  de  leurs  produits  alimentaires,  a  été 
partagée  en  deux  renfermant,  l'une  les  Plantes  de  serre,  l'autre 
les  Plantes  de  pleine  terre;  2"  la  subdivision  E  du  programme 
formée  pour  les  concours  entre  amateurs  a  été  supprimée; 
3°  dans  chacune  des  deux  catégories  pour  Plantes  de  serre  et 
pour  Plantes  de  pleine  terre  on  a  établi  des  subdivisions  corres- 
pondantes sous  les  qualifications  de  Plantes  nouvelles,  Belle  cul- 
ture, Plantes  en  collections.  La  première  de  ces  deux  catégories 
a  conservé  en  plus  la  subdivision  établie  pour  la  Culture  spé- 
ciale en  vue  des  marchés.  Le  classement  ainsi  modifié  et  rendu 
par  cela  même  plus  méthodique,  est  celui  auquel  sera  subor- 
donné ce  Compte  rendu. 

5<  1.  PLANTES  DIî:  SKRRE. 
A.   Plantes  nouvelles. 

La  ligue  de  démarcation  entre  les  plantes  qui  exigent  l'abri 
d'une  serre  chaude  et  celles  auxquelles  suffit  la  protection  que 
peut  offrir  une  serre  tempérée  ou  même  une  orangerie  étant  très 
difficile  à  tracer,  l'inconvénient  qui  peut  résulter  de  ce  fait  pour 
un  classement  l'égulier  a  été  évité  cette  fois  parla  réunion  en 
une  même  catégorie  de  toutes  les  espèces  qui  ne  supportent  pas 
la  culture  en  plein  air,  pendant  toute  l'année,  sous  le  climat 
parisien.  C'est  dans  la  catégorie  des  plantes  de  serre  ainsi  com- 
pi'ise  que  rentrent  en  grande  majorité  les  végétaux  d'agrément 
dont  des  importations  enrichissent  tous  les  jours  nos  jardins. 
Aussi  le  Programme  avail-il  ouvert  pour  ces  Plnnl es  nouvelles 
onze  concours  pour  quatre  desquels  l'Exposition  avait  reçu  des 
apports  importants. 

L'objet  du  premier  de  ces  concours  (4"  concours^  était  «  une 
«  ou  plusieurs  plantes  à  feuillage  ornemental  introduites  le  plus 
«  récemment  en  Europe.  »  Parmi  les  concurrents  qui  y  ont  pris 
part,  deux  ont  obtenu  des  récompenses  de  degrés  inégaux  ;  ce 
sont:  M.  Linden  (L.),  l'horticulteur  bien  connu  de  Gand  (Bel- 
gique), et  MM.  Chantrier,  frères,  horticulteurs  à  Mortefontaine 


DE    l'exposition    DE    MAI    1886  641 

(Oise).  L'envoi  de  .M.  Linden  avait  un  haut  intérêt,  les  vingt 
espèces  (ju'il  comprenait  étant  encore  toutes  inédites,  origi- 
naires des  Gomores,  de  la  Nouvelle-Guinée,  de  Bornéo,  des 
Gélèbes,  etc.,  et  toutes  introduites  en  Europe  cette  année  même, 
sauf  deux  dont  l'introduction  ne  remonte  pas  plus  loin  que 
l'année  1885.  C'étaient  surloui  àesAro\dées,Alocasia( A.  Lindeni, 
A.  Augusfiana,  A.  nigrescens,  A  .  marmorata,  A.  iinperialis)el  Co- 
locasia  [C.  Devansayana),  des  Pandanus  [P.  Kcrchovei,  Aiigus- 
torum,  ffardyanus,  rubro-spica),  un  Palmier  sarmenteux(^Cfl/a- 
mus  ferrugineus ) ,  deux  Fougères  [Sagenia  mamillosa  Tu.  Moore, 
IJtobrochia  undula(a)  et  quelques  Dicotylédones  (Ciz/ajîzV/,  Ap/ie- 
IcDidra,  Dianihcra,  etc.).  Il  a  été  donné  à  M.  L.  Linden  une  grande 
médaille  d'or,  à  titre  de  prix  d'honneur.  —  Quant  à  MM.  Chan- 
trier,  frères,  leur  lot,  qui  se  composait  de  cinq  Aroïdées,  savoir  : 
trois  .4/oc(m«  (A.  Rpginx,  A.  Putzeysi,  A.  Sanderiana)  et  deux 
Dieffenbackia[D.  Reginx,  D.Jenmanii]  leur  a  valu  une  médaille 
d'argent. 

«  Une  ou  plusieurs  plantes  à  feuillage  ornemental  introduites 
directement  en  France  »,  telle  était  la  formule  du  6"  concours 
dans  lequel  M.  Ghantin,  horticulteur,  route  de  Chàtillon,  à 
Paris,  a  obtenu  une  médaille  d'or.  Le  lot  de  tous  points  remar- 
quable qu'exposait  cet  horticulteur  comprenait,  en  spécimens 
d'une  rare  beauté,  une  Broméliacée,  le  Vriesea  Pastuchof/îana, 
deux  Fougères^,  Ggmnogramme  schizophylla  var.  gloriosa,  Daval- 
lia  fijiensis  var.  plumosa,  et  une  Aroïdée  brésilienne  étiquetée 
Antkuriam  Antonii.  L'introduction  de  cette  dernière  plante,  qui 
se  distingue  par  les  très  fortes  proportions  de  ses  feuilles,  s'est 
faite  dans  des  conditions  singulières  et  accidentelles.  Elle  s'est 
trouvée  dans  une  forte  touffe  de  Lxlia  purpurata  que  M.  Ghan- 
tin a  reçue  du  Brésil,  en  1884.  Lorsque  cette  touffe  est  arrivée 
d'Amérique,  VAnthurium  n'avait  pas  de  feuilles  et  rien  ne  faisait 
soupçonner  son  existence  en  compagnie  de  l'Orchidée.  G'est 
seulement  au  bout  de  quelques  mois  que  l'Aroïdée  a  commencé 
de  se  montrer  en  développant  des  feuilles  qui,  au  moment  pré- 
sent, sont  déjà  très  grandes.  Il  est  même  à  peu  près  certain  que 
ce  beau  feuillage  prendra  plus  d'ampleur  encore,  quand  le  pied 
qui  le  produit  sera  devenu  complètement  adulte. 


642  COMPTE   RENDU 

Les  importations  de  plantes  exotiques  enrichissent  journel- 
lement nos  collections  de  types  nouveaux  ;  mais  ceux-ci  appar- 
tiennent généralement  à  des  espèces  distinctes,  rarement  à  de 
simples  variétés  naturelles.  La  production  des  variétés  qui 
jouent  un  si  grand  rôle  dans  nos  jardins  résulte  presque  toujours 
des  efforts  intelligents  de  l'horticulteur  qui,  à  la  suite  de  ses 
semis  fréquemment  précédés  d'hybridations,  voit  apparaître 
dans  ses  cultures  des  formes  nouvelles  généralement  d'autant 
plus  belles  que  le  nombre  en  devient  plus  considérable.  Sur  Ips 
quatre  concours  établis  dans  le  programme  pour  ces  gains  issus 
de  semis,  deux  avaient  pour  objet  ceux  qui  n'ont  pas  encore  été 
mis  au  commercé  ;  les  deux  autres  admettaient  des  plantes  déjà 
mises  au  commerce,  mais  n'ayant  pas  encore  valu  de  récom- 
pense, dans  une  Exposition  quelconque,  à  leurs  obtenleurs.  Ces 
deux  derniers  n'ont  pas  donné  lieu  à  des  présentations  qui  aient 
été  jugées  dignes  de  récompense.  Il  en  a  été  autrement  pour  les 
deux  premiers,  dont  l'un  surtout,  le  huitième,  a  donné  de  remar- 
quables résultats.  M.  Alf.  Bleu,  notre  honorable  Secrétaire-gé- 
néral, y  avait  présenté  un  nombre  considérable  de  charmantes 
plantes  que  sa  rare  habileté  culturale  lui  a  permis  de  créer, 
dans  ces  derniers  temps,  et  qui  ne  peuvent  manquer  d'être  fort 
recherchées  dès  qu'elles  seront  mises  au  commerce.  C'étaient 
d'abord,  dans  une  petite  serre,  de  nombreuses  variétés  de  ces 
gracieuses  Mélastomacées  à  feuilles  parseméesde macules  claires, 
semblables  à  des  perles,  que  comprennent  les  genres  Sonerila  et 
Berfolonia.  Les  unes  sont  déjà  nommées  et  connues  :  Jicrfolonia 
Van  Houllei,  B.  Hrubijana;  les  autres,  en  plus  grand  nombre, 
ne  portent  encore  que  des  numéros  et  offrent  des  feuilles  perlées 
de  blanc  sur  fond  vert  ou  perlées  de  rouge,  ou  même  ornées  à  la 
fois  de  perles  et  de  lignes  colorées.  Des  Bégonia  à  feuilles  élé- 
gamment colorées  se  trouvaient  aussi  dans  la  même  serre.  Exté- 
rieurement et  atteignant  de  plus  fortes  dimensions,  se  mon- 
traient un  bel  Anthur'unn  qualifié  de  parisiense,  dont  la  spathe 
est  rose  et  le  spadice  jaune  vif,  surtout  plusieurs  Caladium  qui 
viennent  s'ajouter  à  la  longue  série  de  merveilles  du  même 
genre  que  l'horticulture  doit  à  M.  Alf.  Bleu.  Tels  sont  : 
Gaspar  Crayer,  à  feuilles  rouge-brun  veinées  de  vert;  n°  2,   à 


J 


DE   l'exposition   DE   MAI    1886  643 

grandes  feuilles  blanches  veinées  de  vert;  n°  4,  à  grandes 
feuilles  rouge  clair  nervées  de  rouge  vif;  n"5,  de  petites  pro- 
portions et  tout  rouge  ;  n"  11,  à  feuilles  translucides,  colorées  en 
rose  vif;  n°  20,  dont  les  feuilles  sont  nervées  de  rouge  sur  fond 
blanc  et  mélangées  d'un  peu  de  vert,  surtout  aux  bords,  etc.  Ce 
magnifique  opporta  valu  à  M,  Alf.  Bleu  une  grande  médaille 
d'or  donnée  à  la  Société  par  M.  le  Préfet  de  la  Seine,  à  titre 
de  prix  d'honneur.  Pour  ce  même  concours  M.  Boutmans, 
jardinier-chef  au  jardin  botanique  de  Lille  (Nord),  avait  envoyé 
un  joli  choix  de  Sonerila  eiBertolonia,  pour  lequel  il  lui  a  été 
accordé  une  médaille  d'argent. 

Quant  au  9"  concours,  formé  pour  une  ou  plusieurs  plantes  à 
feuillage  ornemental  obtenues  de  semis  et  encore  inédites,  il  a 
valu  à  l'Exposition  quatre  belles  Aroïdées  {Anthwium  Fduardi, 
h.Mortfontanense,A,  Chantrieri,  A.Andreanum  à  grande  fleur); 
un  Phyllanthus  [Ph.  Chantrieri)  et  une  Fougère  {Scolopendrium 
Vallesii),  pour  lesquels  MM.  Chantrier  frères  ont  obtenu  une 
médaille  d'argent. 

Ces  Aroïdées  m'amènent  naturellement  à  parler  de  celles  que 
M.  de  la  Devansaye,  l'amateur  bien  connu  d'Angers,  avait  bien 
voulu  mettre  à  l'Exposition.  M.  de  la  Devansaye  ayant  consenti 
à  faire  partie  du  Jury,  ses  plantes  étaient  par  cela  même  exposées 
hors  concours.  C'étaient  de  charmantes  variétés  obtenues  par 
lui  de  r Anthurium  Scherzerianum,  parmi  lesquelles,  à  en  juger 
par  le  relevé  qu'a  publié récemmentM.E.Bergman(/oi<r/?.,  1886, 
p.  83-96),  certaines  sont  déjà  connues  [Anthurium  andegavense, 
A.  Rofhschildianum),  taudis  que  les  deux  autres  seraient  encore 
inédiles;  celles-ci  sont  :  V Anthurium  Scherzerianum  pallescens, 
dont  la  spathe  est  d'un  blanc  crème  uniforme  eiVA.Sch.  Devan- 
sayanum  rotundifolium,  dont  la  spathe  blanche  est  pointillée 
de  rouge  vif. 

B.  Belle  Culture. 

L'un  des  butsqueseproposent  essenliellement  les  horticulteurs 
est  d'amener  les  plantes  au  plus  beau  développement  ou  à  la 
floraison  la  plus  abondante  dont  elles  soient  susceptibles.  C'est 
pour  les  soutenir  dans  les  efforts  qu'ils  font  en  vue  d'atteindre 


644  COMPTE    RENDU 

ce  but  que  les  programmes  des  Expositions  horticoles  ouvrent 
généralement  des  concours  spéciaux  pour  les  spécimens  les  plus 
remarquables  par  leur  riche  végétation  ou  par  leur  belle  florai- 
son. Celui  de  l'Exposition  de  mai  en  avait  proposé  sept  (12^  conc. 
à  18"  conc.)  Or  les  nombreux  apports  qui  ont  été  faits  en  vue 
de  la  catégorie  «  Belle  Culture  »,  quoique  étant  généralement 
composés  de  plantes  plus  ou  moins  nombreuses,  ont  été  tous 
rattachés,  sur  la  liste  officielle,  à  un  seul  de  ces  concours,  le 
treizième,  dont  l'objet  réel  est  indiqué  dans  les  termes  sui- 
vants :  «  Une  plante  à  feuillage  ornemental  que  sa  bonne  cul- 
ture aura  fait  arriver  le  plus  près  de  son  maximum  de  déve- 
loppement. »  Dans  ce  concours  ainsi  envisagt'  on  ne  compte  pas 
moins  de  sept  lauréats.  A  leur  tète  a  été  classé  M.  Chantin,  à  qui  a 
été  décernée  une  médaille  d'or  pour  un  Calakidozamia  Mac-Leayi 
également  exceptionel  aux  points  de  vue  du  développement  et 
de  la  rareté.  Cette  splendide  Cycadée  paraît  être  encore  unique 
dans  l'horticulture  européenne.  En  outre,  on  ignore  quelle  en 
est  la  patrie;  enfin  elle  se  recommande  non  seulement  par  sa 
beauté,  mais  encore  par  sa  rusticité  qui  est  assez  prononcée 
pour  que,  pendant  le  lugubre  hiver  de  1870,  elle  se  soit  parfaite- 
ment portée  dans  une  serre  si  incomplètement  chauffée  par 
manque  de  combustible  que  la  température  y  est  souvent  des- 
cendue à  zéro. 

A  un  rang  sensiblement  moins  élevé  s'est  placé  M.  Dallé,  hor- 
ticulteur, rue  Pierre-Charron,  à  Paris,  quia  reçu  une  médaille 
de  vermeil,  pour  un  lot  comprenant  des  Bruyères,  un  beau  TU 
landsia  Lindeni,  un  Gardénia  grandiflora.,  un  Hoteia  palmatifolia 
rosea,  etc.  Deux  grandes  médailles  d'argent  ont  été  ensuite  décer- 
nées à  M.  Villard  (Th.),  pour  un  bel  exemplaire  de  Xanthor- 
rhiea  hasfilis  envoyé  par  lui  d'IIyères  (Var),  et  à  M.  Saison-Lier- 
val,  horticulteur,  rue  de  Rouvray,  parc  de  Neuilly  (Seine),  pour 
un  lot  dans  lequel  se  trouvait  surtout  un  très  beau  Latanier. 
Enfin  M.  Moussard,  horticulteur  à  Passy-Paris,  a  obtenu  une 
médaille  d'argent  poui"  un  Cocos,  et  deux  médailles  de  bronze 
ont  été  données  pour  des  lots  moins  importants,  à  M.  Fletcher, 
jardinier  chez  M,  le  comte  de  Jaucourt,  à  Presles  (Seine-et- 
Marne),  et  à  M.  Simon,  horticulteur  à  Saint-Ouen  (Seine). 


DE   l'exposition    DE    MAI    1886  645 

C.  CULTUHE  SPÉCIALE. 

En  vue  d'encourager  les  horticulteurs  qui  s'occupent  plus  ou 
moins  spécialement  de  la  culture  de  plantes  destinées  à  appro- 
visionner les  marchés  aux  fleurs,  les  rédacteurs  du  programme 
}  avaient  établi  trois  concours  (19«  à  21^)  destinés  à  ces  plantes 
et  réunis  sous  la  rubrique  :  Culture  spéciale.  Ici  encore  la  liste 
officielle  semble  s'être  un  peu  écartée  de  ce  premier  classement 
qui  avait  distingué  les  plantes  marchandes  fleuries  (  19'' conc.) 
des  plantes  marchandes  à  feuillage  (20*=  conc),  car  elle  fait  ren- 
trer tous  les  lots  présentés,  quelle  qu'en  fût  la  composition,  dans 
le  20*^  concours  dont  l'objet  est  exprimé  dans  les  termes  suivants  : 
"  La  plus  belle  collection  de  plantes  marchandes  à  feuillage.  » 
Quoi  qu'il  en  soit  à  cet  égard,  ce  concours  a  été  brillant,  puis- 
qu'il a  fait  attribuer  par  le  Jury  deux  médailles  d'or  à  MM.  Duval 
(Léon;  et  Truffaut  (Alb.j,  l'un  et  l'autre  horticulteurs  à  Ver- 
sailles, et  une  grande  médaille  de  vermeil  à  M.  Landry, 
horticulteur,  rue  de  la  Glacière,  à  Paris. 

Le  lot  de  M.  L.  Duval  comprenait  des  Aroïdées,  notamment 
Anthurium  Andreanum  et  Schiller ianum,  plusieurs  Orchidées 
fleuries,  entre  autres  le  Cattleyn  citrina,  ÏOdontoglossum  vexil- 
(m'ium,  VOncidium  concolor,  etc.,  des  Crotons  et  des  Palmiers; 
dans  celui  de  M.  Truffant  (Alb.)  se  trouvaient  surtout  des  Aroï- 
dées telles  que  les  Anthurium  metallicurn,  Warocqueanurn,  crys- 
tallinum,  Scherze?'ianum,  le  Philodendron  Daguense,  etc.,  puis 
des  Crotons,  des  Palmiers  formant  comme  le  fond  du  massif, etc.; 
enfin  celui  de  M.  Landry  consistait  principalement  en  Palmiers, 
comme  Kentia  Lindeni,  K.  Balmoreana^  K.  Canterburyana, 
Phcjcnix  Leonensis,  Pritch'irdia  ;  on  y  voyait  en  outre  le  Cycas 
Thercaissi,  plusieurs  Drocxna,  deux  Anthurium  Scherzeria- 
num,  etc. 

D.  Plantes  en  collections. 

Sous  cette  qualification  gér.érale  rentrent,  dans  la  liste  offi- 
cielle, tous  les  concours,  et  on  en  a  vu  le  nombre,  qui  avaient  été 
ouverts  en  dehors  des  trois  catégories  précédentes,  pour  les 
végétaux  de  toute  sorte  qui,  sous  notre  climat,  exigent  un  al'ri 


646  COMPTE  RENDU 

quelconque  pendant  l'hiver.  Ceux  d'entre  ces  concours  qui  ont 
antiené  le  Jury  à  décerner  des  récompenses  ont  été  au  nombre 
de  34,  et  en  outre^  4  lots  méritants,  qui  ne  rentraient  pas  dans 
les  cas  prévus  par  le  programme^  ont  été  ad.nis  à  litre  de  Con- 
cours imprévus. 

Le  plan  de  l'Exposition,  tel  qu'il  avait  été  tracé  dans  le  pro- 
gramme, admettait  six  concours  (22*  à  27*^)  sans  désignation  de 
famille  ni  de  genre,  trois  pour  les  plantes  de  serre  chaude  pré- 
sentées en  collections  de  60,  de  30  ou  de  lo  seulement,  les  trois 
autres  pour  les  plantes  de  serre  tempérée  formant  également 
des  lots  de  60,  de  30  ou  de  15.  Cette  distinction  en  plantes 
de  serre  chaude  et  de  serre  tempérée  parait  avoir  été  aban- 
donnée dans  l'application  et,  en  somme,  les  prix  les  plus 
élevés  ont  été  donnés  pour  de  grandes  collections  où,  avec  une 
majorité  formée  d'espèces  de  serre  chaude,  il  s'en  trouvait  cer- 
taines auxquelles  suffit  l'abri  d'une  serre  tempérée.  Ces  collec- 
tions, au  nombre  de  deux,  étaient  considérables  et  très  variées 
de  composition.  M.  Savoye  fils,  horticulteur  à  Bois-Golonibes 
(Seine),  et  M.  Dallé,  à  qui  elles  appartenaient,  ont  reçu  chacun 
une  grande  médaille  d'honneur  en  or. 

La  collection  de  M.  Savoye  fils  ofl'rait  comme  base  quantité 
de  grands  et  beaux  Palmiers,  tels  que  Ceroxijlon  niveum,  Ken- 
tia  Forsteriana,  Chamserops  excelsa,  Latanier,  etc.  ;  on  y  voyait 
ensuite  plusieurs  Âroïdées,  comme  Alocasia  Sanderiana  et 
A.  T/iihatiti,  Anlhiirium  carueum,  des  Broméliacées,  notamment 
un  beau  Tillandsia  tessellata,  un  Strelitzia  Reginx  fleuri,  de§ 
Himantophijllum,  des  Draaena,  des  Maranta,  des  Fougères, 
puis  des  Gycadées,  un  Casuarina  sumalranu,  des  Grotons,  un 
beau  Medinilla  magnifica  en  (leurs.  (Juant  à  celle  de  M.  Dallé, 
elle  comprenait  surtout  de  nombreux  et  forts  Palmiers,  entre 
autres  Phœnix  senegalensis  et  tennis,  Pri/chardia  niacroearpa, 
WaUichia  cargotoides,  Cocos  Bonneli,  Channerops  stauracantha, 
Licuala  grandis,  etc.,  avec  des  Dracxna,  des  Aroïdées  [Alocasia 
Tkihanfi  '  Antkurinm  crgstallinmn,  A.  Waroc(pieanum],  quel- 
ques Orchidées  fleuries,  des  Broméliacées  [Tillandsia  tesscllata, 
T.  fenestralis)  ;  puis  des  Gycadées,  surtout  Zanùoi  tonquinensis, 
des  Grotons,  etc. 


DE  l'exposition    DE  MAI   1886  647 

Outre  ces  deux  grandes  colleclions,  deux  autres  moins  nom- 
breuses ont  été  rattachées,  l'une  de  30  plantes,  présentée  par 
M.  Fletcher,  au  23°  concours,  l'autre  de  15  plantes,  exposée 
parM.  Saison-Lierval,  au  24^  concours.  Le  premier  de  ces  expo- 
sants a  obtenu  une  médaille  d'or,  tandis  qu'une  grande  médaille 
d'argent  a  été  donnée  au  second.  Les  plantes  de  M.  Fletcher 
étaient,  pour  environ  une  moitié,  de  forts  exemplaires  d'Aroï- 
dées  [Anthurium  ferrierense^  A.  Andreanum,  A.  crijstaUhium ; 
Dieffenbachia  Bowmanni),  du  charmant  Asparagus  plumosus 
major,  d'une  Broméliacée,  le  Vriesea  Hillegeriana,  d'un  Phry- 
nuim,  etc.,  et  pour  l'autre  moitié,  des  espèces  de  faibles  pro- 
portions: celles  de  M.  Saison-Lierval  consistaient  en  Draacna, 
notamment  D.  auslralis  panaché,  en  Grotons  et  en  plantes  va- 
riées telles  que  Pandanus  ornatus,  Ravenea  Hildebrandli,  djcas 
revohua,  etc. 

Une  sorte  de  transition  entre  ces  concours  généraux  et  ceux 
de  spécialités  était  formé  par  le  28%  ouvert  pour  «  la  plus  belle 
«  collection  de  plantes  de  serre  à  feuillage  coloré,  panaché  , 
«  maculé,  etc.,  autres  que  Bégonia,  Caladium,  Grotons,  Dra- 
«  cxna  et  Maranta.  »  Pour  celui-ci  le  lauréat  a  été  M.  Terrier, 
jardinier  chez  M.  le  D''  Fournier,  rue  Saint-James,  à  Neuill}',  à 
qui  a  été  décernée  une  médaille  d'or.  L'apport  de  cet  exposant 
formait  un  grand  et  beau  groupe,  dans  lequel  figuraient  d'a- 
bord une  série  de  charmantes  pelites  espèces  à  feuillage  varié 
de  couleurs  diverses,  Bertolonia,  Sonerila,  Aphelandra,  Leea 
amabilis,  'firaptophgllum  Mortoni,  etc.,  remplissant  une  serre 
spéciale,  puis  des  plantes  de  plus  fortes  proportions  et  d'es- 
pèces fort  diverses  telles,  entre  autres,  que  plusieurs  Anthu- 
rium [A.  regale,  A.  Dechardi,  A.  cryslallinum,  A.  Waroc- 
queanum,  etc.),  les  Dieffenhachia  rnemoria  Corli  et  Bausei, 
VAlocasia  Thibauti,  des  Cypripedium,  le  Sanchezia  nobilis,  le 
Cissus  discolorj  le  Costus  elegans,  le  Centrosolenia  bullata,  etc. 

La  longue  série  des  concours  destinés  aux  plantes  d'une 
famille,  d'un  genre  ou  tout  au  plus  dune  catégorie  limitée 
commençait  par  ceux,  au  nombre  de  huit  (2'^"  à  36'),  qui  avaient 
été  proposés  pour  les  Orchidées  exotiques  fleuries  ;  ces  belles 
plantes    ont    figuré  à  l'Exposition    en    nombre   et    dans  des 


048  CUMPTE    Ri:.NDU 

conditions  capables  de  satisfaire  les  plus  exigeants^  et  on  peut 
dire  qu'elles  en  ontété  l'un  des  principaux  attraits.  Outre  qu'elles 
entraient  en  proportion  plus  ou  moins  forte  dans  certaines  des 
collections  de  plantes  de  serre  variées,  elles  composaient  à  elles 
seules  quatre  grands  lots  tellement  impoitants  qu'ils  ont  valu  à 
leurs  exposants  deux  prix  d'honneur  et  deux  médailles  d'or. 
Ces  lots  ont  été  rattachés  aux  deux  concours  29°  et  33",  qui,  il 
faut  bien  le  dire,  étaient  formulés  de  manière  à  ne  pas  différer 
en  réalité  l'un  de  l'autre.  Pour  le  ^9"  concours,  le  Jury  a  décerné 
deux  médailles  d'or  à  M.  Chantin  et  à  M.  Alfred  Bleu,  tandis 
que,  pour  le  33'',  il  a  donné  deux  prix  d'honneur  à  M.  Truflaut 
(Alb.)  et  à  M.  Massange  de  Louvrex,  amateur  bien  connu,  au 
château  de  Baillonville,  par  iMarche  (Belgique). 

Les  Orchid<'es  de  M.  Chantin  étaient  nombreuses  et  fort 
belles.  Ainsi  on  y  voyait,  à  côté  d'un  Aeridcs  japonicum,  un 
Ac.  Fk'lding'i,  dont  l'inflorescence  mesurait  0'",50  de  longueur, 
et,  avec  un  beau  Dcndrohiiun  Pirrardi  un  D.  (hi/rsif!orum  qui 
ne  portait  pas  moins  de  10  inflorescences,  puis  des  Odontoglos- 
sum  très  variés  (0.  Alexandrie,  0.  vexillariiim,  0.  Hijstric, 
0.  Pescatorei,  etc.),  VUt'opedium  Lindcni,  les  Onàdiuin  Joiic- 
sianum,  cucullalum,  concolor,  le  Vanda  Denisoniana,  des  /V/as- 
devallia,  des  Lxlia,  plusieurs  Cypripediuui  {C.  Roezli,  C.  su- 
perciliare,  C.  ciliolare,  C.  villomm),  etc.  —  Celui  de  M.  Bleu 
comprenait  surtout  des  Cattleya  remarquablement  fleuris, 
notamment  plusieurs  C.  Mossiiv  et  le  C.  Mcndcii  avec  le 
C.  Aclandix;  mais  il  s'y  trouvait  aussi  VOdonfoglossion  Alexan- 
dre type  et  sa  variété  maciilalum^  les  PhaLvnopsis  grandiflora 
et  Stuariana,  le  Maulcvallia  Hamjana,  VOncid'tum  Papilio,  le 
Colax  jugostis,  etc.  —  La  collection  exposée  par  M.  Truffant 
(Alb.)  était  considérable  et  formée  de  beaux  exemplaires.  Les 
genres  qui  y  comptaient  les  plus  nombreux  représentants 
étaient  d'abord  celui  des  Odontoglossum  {0.  gloriosum,  0.  Iriuni- 
phans,  0.  Uro-Skinneri,  0.  vexillariuin,  0.  tnacuhilum,  0.  Pes- 
catorei, 0.  Andersonia)}um,0.  Ce.rvantesi),  puis  ceux  des  Cattlega 
{C.  Skinneri,  C.  Aclandiœ,  C.  citrina,  C .  Mossix),  des  Mas- 
devallia  {M.  ignca,  M .  Harryann,  M.  Shuftletoortkii,  M.  Massan- 
geana),  des  Ci/pripedium  {C.  Sedeni,  C.  Dayanam,   C.  rilin/nre, 


DE    l'exposition    DE   MAI    1886  049 

C.  barhatum),  des  Vanda,  Fpidendrum,  le  Scuticaria  Steelii,e\.c. 
Enfin  le  lot  de  M.  Massange  se  faisait  rennarquer  surtout  par  la 
splondide  floraison  de  ses  Caftkya  Mossiœ  et  Mendeli,  par  la 
force  des  touffes  de  ses  Masdevallla  [M.  Lindeni,  M.  Veitchii, 
M.  Armini,  M.  macroura,  plante  très  curieuse  par  le  prolonge- 
ment de  son  périanthe  en  queues  longues  d'environ  O^Joj,  et 
par  la  beauté  de  ses  fy/J?7)je(/à<w  (r.  Druryi,  C.  Lawrencea- 
num,  C.  superbuni,  C.  ciliolare,  C.  villosum),  etc. 

Les  Gloxinias  {/Jgeria)  formaient  les  éléments  de  deux  groupes 
considérables  dans  chacun  desquels  on  ne  comptait  pas  moins 
de  cent  pieds  et  qui  par  cela  même  rentraient  dans  le  39"  con- 
cours. Dire  que  les  plantes  de  l'un  de  ces  groupes  sortaient  des 
serres  de  M.  Yallerand,  horticulteur  à  Bois-Colombes  (Seine),  le 
créateur  d'une  foule  d'admirables  variétés  de  ces  plantes,  c'est 
déjà  donner  une  bonne  idée  de  la  rare  beauté  de  leurs  fleurs, 
toutes  dressées,  toutes  d'une  ampleur  remarquable,  offrant  les 
coloris  les  plus  brillants  et  les  plus  variés;  c'est  en  même  temps 
expliquer  pourquoi  l'exposant  de  ce  beau  lot  a  reçu  une  mé- 
daille d'or.  Le  second  groupe  appartenait  à  M.  Couturier  (Emile), 
horticulteur  à  Chatou;  les  fleurs  en  étaient  belles  aussi  et  de 
coloris  variés,  mais  un  peu  moins  brillants.  Une  médaille  de 
vermeil  a  été  décernée  à  M.  Couturier  (E.). 

Les  Broméliacées  qui,  dans  ces  dernières  années,  ont  pris  une 
large  place  dans  les  collections,  avaient  donné  lieu  à  l'établis- 
sement de  4  concours  (43''  à  46"),  dont  l'un,  le  44%  a  amené  à 
l'Exposition  un  lot  de  vingt  espèces  que  le  Jury  a  jugé  assez 
favorablement  pour  accorder  à  l'exposant,  M.  ïrufifaut  (Alb.), 
une  médaille  d'or.  Parmi  ces  plantcîs,  dont  plusieurs  étaient  en 
fleurs,  on  peut  citer,  à  cause  de  leur  beauté^  les  Nidulan'wn 
(N.  fulgens,  N.  Innocenta,  N.  Acanthocrater),  les  Vriesea  (  V.  hie- 
roglyphica,  V.  tessellata,  V.  psittacina),  les  Tillandsia  {T.  Lin- 
deni vera,  T.  zonalis,  T.  Zalinï),  VEncliolirion  Saundersii,  etc. 

Ce  n'étaient  pas  là,  à  beaucoup  près,  toutes  les  Broméliacées 
qui  figuraient  à  l'Exposition,  car  plusieurs  se  trouvaient  aussi, 
comme  on  l'a  vu,  comprises  dans  tous  les  grands  lots  déplantes 
de  serre  mêlées,  et,  en  outre,  M.  Jolibois^  jardinier-chef  au 
Luxembourg,   avait  exposé  la  riche  collection  qu'il  en  cultive 


650  COMPTE   RENbU 

dans  les  serres  de  ce  palais.  Dans  celte  collection,  pour  laquelle 
un  diplôme  d'honneur  a  été  délivré  à  l'Exposant,  on  voyait  en 
grand  nombre  des  espèces  remarquables  par  leur  beauté  ou  par 
leur  rareté.  Je  citerai,  entre  autres,  le  très  beau  Vriesea  Gla- 
ziouvana,  le  curieux  Billbergia  Saundersii  de  teinte  "générale 
rougeàtre  et  maculé  de  blanc,  le  B.  rhodocyanca  purpurea  et  le 
B,  Leopoldi,  V Huhenbevgia  enjlhrostanhys  avec  ses  jolies  fleurs 
rouge  carmin,  W^chmca  s/9cc<a^j7eA' orné  de  sa  grande  panicule 
rouge  et  VyE.  Luddemanni  également  fleuri,  un  beau  pied  de 
Tillandsia  tessellata,  le  Cryplanthus  bullaUis,  le  Caraguala  mu- 
saica,  le  Nididarium  Acanlhocrater,  et  on  pourrait  en  citer  beau- 
coup d'autres. 

L'une  des  catégories  de  plantes  qui,  depuis  leur  introduction 
en  Europe,  ont  été  le  plus  variées  et  embellies  par  l'art  con- 
sommé des  horticulteurs,  c'est  celle  des  Bégonias  tubéreux,  et 
on  peut  même  dire  des  Bégonias  sans  distinction,  considérés 
dans  diverses  sections  de  ce  grand  genre.  Aussi  le  programme 
avait-il  fait  une  large  place  aux  Bégonias  en  général,  puisqu'il 
avait  ouvert  pour  eux  six  concours  distincts  (47'=. à  o2*).  Des 
deux  divisions  qu'on  établit  d'ordinaire  parmi  ces  végétaux, 
tubéreux  et  rhizomaleux,  la  première  seule  a  fourni  les  élé- 
ments d'un  lot  spécial;  plusieurs  espèces  appartenant  ;i  la 
seconde  avaient  seulement  été  comprises  dans  les  grandes  col- 
lections de  plantes  de  eerre,  sans  qu'aucun  exposant  en  eût  ap- 
porté une  colloction  distincte.  Ce  lot  de  Bégonias  tubéreux  était 
exposé  par  M.  Robert  (Alexandre),  horticulteur  au  Yésinet,  à 
qui  ses  succès  dans  la  culture  et  l'amélioration  de  ces  végétaux 
ont  fait  une  haute  réputation  de  tous  points  justifiée.  Les  Bégo- 
nias tubéreux  de  M.  Robert  (A.)  semblaient  un  immense  bou- 
quet de  fleurs  également  remarquables  pour  leur  bonne  tenue 
et  pour  la  diversité  de  leurs  couleurs  qui  allaient  du  blanc  pur 
en  passant  par  le  jaune  et  l'orangé  jusqu'au  rouge  le  plus  vif  et 
le  plus  intense.  Quant  à  l'ampleur  de  ces  fleurs,-  elle  était  telle 
que  plusieurs  atteignaient  ou  dépassaient  O'",i0  de  diamètre,  et 
les  autres  approchaient  de  ces  dimensions,  même  quand  leur 
couleur  était  blanche  ou  jaune.  Le  Jury  a  décerné  une  médaille 
d'or  pour  ce  magnifique  apport  qui  avait  été  rattaché  au  47^  con- 


DE   l'exposition   DE   MAI    1886  651 

cours  proposé  ponr  «  la  plus  belle  collection  de  Bégonias  liibé- 
reux,  à  fleurs  simples,  nommés  ». 

Dans  rornementation  des  serres,  les  végétaux  grimpants 
jouent  un  rôle  utile  en  fournissant  le  moyen  de  changer  en  gra- 
cieux motifs  de  décoration  les  pilitrs  et  les  murs  de  fond  qui, 
sans  eux,  produisent  un  effet  peu  élégant.  Un  concours  (47°) 
ayant  été  proposé  en  vue  de  ces  végétaux,  M.  Savoye  fils  y  a 
présenté  un  lot  bien  composé,  qui  lui  a  valu  une  médaille  de 
vermeil  et  dans  lequel,  avec  les  élégants  Lapageria,  Cisstis  dis- 
color,  Bougainvillea  glabra,  Dioscorea  illmtrata,  se  trouvaient 
des  Hoya,  le  Ficus  repens  radicans  qui  garnit  si  bien  les  murs, 
un  Lygodiitm,  Fougère  peu  commune  dans  les  collections,  etc. 

On  a  déjà  vu,  dans  ce  qui  précède,  qu'un  grand  nombre 
d'Aroïuées  figuraient  à  l'Exposition,  soit  comme  plantes  d'in- 
troduction ou  de  semis,  soit  dans  les  collections  générales  de 
plantes  de  serre  ;  néanmoins  ces  Monocotylédones,  souvent  si 
belles  par  leur  feuillage,  quelquefois  aussi  par  leur  inflores- 
cence, méritaient  de  devenir  l'objet  d'un  appel  spécial.  Aussi  le 
programme  avait-il  établi  à  leur  sujet  six  concours  (54^  à  59"), 
dont  les  trois  premiers  pour  toutes  les  espèces  de  celte  famille, 
abstraction  faite  des  Caladiwn,  selon  qu'elles  formeraient  des 
lots  de  50,  25  ou  10,  les  trois  derniers  pour  les  Caladium  qui 
pouvaient  être  présentés  soit  en  quantité  illimitée,  soit  au 
nombre  de  40  ou  de  25.  Parmi  ces  concours  trois  ont  été  bril- 
lamment remplis  :  pour  le  55",  qui  exigeait  une  collection  de 
25  Aroïdées  autres  que  des  Caladium,  M.  Ghantin  avait  formé 
un  groupe  de  plantes  bien  choisies  qui  lui  ont  valu  une  mé- 
daille d'or.  On  y  voyait  une  nombreuse  série  d\A)ithurium 
[A.  longispadix,  A.  Waroccjueanum,  A,  acaule,  A.  havanense, 
A.  Bookeri,  A. petropolitense,  A.  L'mdigi),  des  Alocuùa[A.  Thi- 
hautiy  A.  zehrina,  A.  macrorrhiza  variegata),  le  Schismntoglottis 
Hobekiii,  plusieurs  Philodendron^  etc.  Quant  aux  Caladium, 
M.  Bleu  en  avait  exposé  une  riche  collection  pour  le  57®  con- 
cours qui  permettait  d'en  présenter  un  nombre  non  déterminé, 
et,  d'un  autre  côté,  M.  Isabeth,  jardinier  chez  M"""  Frottin,  à 
Prestes  (Seine-et-Oise)  et  M.  Torcy- Vannier,  marchand-grai- 
nier,  à  Melun,  en  avaient  envoyé  deux  lots  composés  chacun  de 


652  COMPTE    RKNbU 

40  plante?,  et  qui  rentraient  par  conséquent  dans  les  conditions 
du  58*^^  concours.  Il  a  été  décerné  une  médaille  d'or  à  M.  Bleu, 
une  médaille  de  vermeil  à  M.  Isabeth,  une  grande  médaille  d'ar- 
gent à  M.  Torcy-Yannier.  —  Tout  a  été  dit  sur  la  merveilleuse 
beauté  et  sur  la  variété  sans  égale  des  Caladium  obtenus  par 
M.  Bleu  ;  tout  le  monde  sait  aussi  que  notre  honorable  Se- 
crétaire-général a  su  faire  sortir  ces  admirables  variétés  des 
types  naturels  récemment  introduits  en  Europe,  et  alors  non 
modifiés  encore  ;  il  n'y  a  donc  pas  à  revenir  ici  sur  ce  sujet; 
mais  il  importe  de  faire  observer  que  toutes  ses  plantes  joi- 
gnaient à  leurs  autres  mérites  un  beau  développement  et  une 
vigueur  qui  étonnent  dans  des  végétaux  chez  lesquels  la  ma- 
tière verte  devient  souvent  rare  et  semble  parfois  manquer.  Les 
collections  de  MM.  Isabeth  etTorcy-Vannier  comprenaient  prin- 
cipalement des  variétés  à  fond  vert,  panachées  de  blanc  et  à 
nervures  rouges. 

MM.  Ghantrier  frères  se  sont  fait  une  grande  et  légitiTrie  répu- 
tation par  le  nombre  et  la  beauté  des  variétés  qu'ils  ont  obte- 
nues dans  les  genres  Groton  [Codi;eum)  et  Dracxna.  11  était 
donc  naturel  d'espérer  que  l'Exposition  recevrait  d'eux  de  belles 
collections  de  ces  plantes.  Get  espoir  n'a  pas  été  déçu.  A  leurs 
variétés  déjà  répandues  dans  les  jardins,  la  nombreuse  série  de 
Crotons  ((u'ils  ont  exposée  en  joignait  plusieurs  récemment 
obtenues  par  eux,  comme  Dallieri,  Edmond  Fournier,  Marquise 
de  l'Aigle,  etc.,  et  même  quelques-unes  assez  nouvelles  pour 
n'avoir  pas  encore  reçu  de  nom.  Ces  plantes  ont  été  tellement 
appréciées  par  le  Jury  qu'il  a  décerné  à  MM.  Clmnirier  une 
grande  médaille  en  or  de  la  Société,  à  titre  de  prix  d'honneur. 
Quant  au  lot  de  Dracxna  des  mêmes  horticulteurs,  bien  qu'il  ait 
été  rattaché  au  66'  concours  qui  n'exigeait  que  vingt  de  ces 
plantes,  il  en  comprenait  une  trentaine,  dont  la  grande  majo- 
rité sont  déjà  bien  connues  et  recherchées  iiour  leur  beauté, 
mais  dont  quelques-unes  aussi  sont  de  production  toute  récente 
et  n'étaient  désignées  que  par  des  numéros.  Son  mérite  supé- 
rieur a  motivé  l'attribution  par  le  Jury  d'une  médaille  d'or. 

Ge  Compte  rendu  a  signalé  déjà  bien  des  prix  obtenus  par 
M.  Chantin  à  l'Exposition  du  mois  de  mai,  et  cependant  l'ordre 


DE   l'exposition    DE   MAI    188(»  ihYA 

des  concours  amène  à  en  étendre  la  liste  di'jà  longue  en  y  en 
ajoutant  quatre  nouveaux,  tous  de  premier  ordre,  c'est-à-dire 
consistant  en  médailles  d'or,  dont  même  un,  basé  sur  un  im- 
mense et  magnifique  apport  de  Palmiers,  a  été  élevé  au  rang 
de  grand  prix  d'honneur  représenté  par  un  objet  d'art  que  la 
Société  devait  à  la  bienveillance  de  M.  le  Ministre  de  l'instruc- 
tion publique.  Les  autres  se  rapportaient  à  deux  des  lots  de 
Fougères,  tant  arborescentes  qu'herbacées,  le  troisième  à  une 
collection  de  Gycadées. 

Les  Fougères  arborescentes  de  M.  Chantin  étaient  presque 
sans  exception  des  exemplaires  déjà  parvenus  à  des  dimen- 
tions  exceptionnelles.  Pour  en  donner  une  idée,  il  suffît  de  citer 
un  Cibotium  anlarctlcum  et  un  Alsophila  excelsa,  d'environ 
4  mètres,  un  Cyathea  medullarh  de  2  mètres,  et  un  C.  Burkei  à 
peu  près  des  mêmes  proportions,  un  très  hel  Augiopteris  eveeta, 
et  d'ajouter  que  les  autres  espèces  étaient  peu  inférieures  à 
celles-là.  Quant  aux  Fougères  herbacées,  elles  étaient  nom- 
breuses, belles  et  bien  choisies.  Je  citerai  notamment  le  Todea 
superOa,  les  Lomaria  Patevsoni  et  fluviaiilis,  le  Davallia  le- 
nuifolia,  les  Gleiclieiiia  rupeslris  et  dichotoma,  les  Pteris  argyrxa 
et  cretica,  le  Cyrtomium  falcatum,  de  nombreux  Adianfurn, 
Asplenium,  Polypodium,  etc. 

La  collection  de  Palmiers  exposés  par  M.  Chantin  était  vrai- 
ment hors  ligne  pour  la  force  et  la  beauté  des  nombreux  exem- 
plaires qui  la  composaient.  Ne  pouvant  les  signaler  tous,  je  me 
bornerai  à  mentionner  ceux  que  leurs  fortes  proportions  fai- 
saient d'abord  remarquer,  tels  que  les  Areca  sapida,  lulea  et 
Baueri,  ÏAstrocaryum  mexicanum,  le  Ceroxylon  nlveum,  le 
Chamxdorea  Martiana,  les  Cocos  Bonneti,  australis,  flexuosa, 
Mikaniana,  les  Corypha  australis,  Gebanga  et  Bertinî,  le  Kentia 
Forsteriana,  le  Maximiliana  regia,  un  Phœnix  dactylifera  dont  la 
caisse  n'était  guère  plus  large  que  la  base  de  son  stipe,  Ph. 
canariensis  et  un  Phœnix  spec,  de  l'Inde,  les  Pritchardia 
pacifica  et  pericalorum,  le  Ptychosperma  Alexandrse,  les  Rliapis 
flabelliformis  et  Sierotsik,  le  Sabal  umbraculifera,  les  Tlirinax 
argentea  et  gracilis,  le   Wallicliia  caryotoides. 

Enfin  le  lot  de  Gycadées  du   même  horticulteur  comprenait, 


654  COMPTE   RENDU 

en  beaux  individus,  plusieurs  Cycas,  notamment  C.  circinalis, 
C.  revoluta^  C.  sinmensis,  les  Zamia  horrida,  Lehmanni  et  Leh- 
manni  cyanea,  Van  Geerti,  etc.,  le  Dioon  edule,  etc. 

Avec  les  grands  lots  dont  il  vient  d'être  question,  se  termine, 
pour  la  division  des  plantes  de  serre,  la  catégorie  des  végétaux 
désignés  fréquemment  sous  la  dénomination  générale  de  végé- 
taux de  haut  ornement  ;  avec  eux  aussi  finit,  dans  cette  division, 
sur  la  liste  officielle,  la  série  des  récompenses  de  l'ordre  le  plus 
élevé,  des  médailles  d'or.  Les  plantes  très  diverses  qui  rentrent 
encore  dans  la  même  division  n'exigent  plus,  à  peu  d'excep- 
tions près,  que  la  serre  tempérée,  et  se  recommandent  en  général 
par  l'abondance  et  la  beautt'  de  leurs  fleurs;  néanmoins  la  cul- 
ture en  étant  ou  moins  encombrante  ou  moins  difficile,  les  prix 
qu'elles  motivent,  dans  les  Expositions,  sont  presque  tous  d'un 
degré  moins  élevé.  A  l'Exposition  du  mois  de  mai,  des  lots  nom- 
breux cependant  et  presque  tous  d'une  importance  incontestable 
avaient  été  fournis  par  un  assez  petit  nombre  d'horticulteurs 
qui,  ayant  pris  part  chacun  à  divers  concours,  ont  obtenu  des 
succès  plus  ou  moins  nombreux.  Je  crois  donc  pouvoir,  en  vue 
d'abréger,  rattacher  au  nom  de  chacun  de  ces  lauréats  l'indica- 
tion des  divers  apports  qui  leur  ont  valu  ces  succès. 

iM.  Simon,  qui  a  fait  des  plantes  grasses  sa  principale  spécia- 
lil<',  en  avait  présenté  à  trois  concours  dift'érents  des  collections 
importantes  pour  lesquelles  il  lui  a  été  décerné  des  prix  d'un 
ordre  élevé  :  une  médaille  de  vermeil,  au  8^)''  concours,  pour 
celle  d'Euphorbes  charnues,  une  grande  médaille  de  vermeil,  au 
86*  concours,  pour  celle  qui  ne  comprenait  pas  moins  de  cent 
Cactées;  enfin  une  médaille  d'argent,  au  126®  concours,  pour  un 
lot  d'Aloès.  Ces  plantes  étaient  bien  choisies,  toutes  en  parfait 
état,  plusieurs  fleuries,  et  un  grand  nombre  constituaient  des 
exemplaires  d'une  force  remarquable. 

La  maison  A'ilmorin-Andrieux,  marchands-grainiers,  quai  de 
la  Mégisserie,  avait  exposé  quatre  fort  belles  collections  de  ces 
plantes  essentiellement  florifères,  pour  la  culture  desquelles  ils 
peuvent  avoir  des  émules,  mais  n'ont  pas  d'i'gaux.  Us  ont  ob- 
tenu deux  grandes  médailles  de  vermeil  pour  leurs  magnifiques 
Çalcéolaires  herbacées,  toutes  en  plantes  vigoureuses,  tassées 


DE  l'exposition   DE  MAI  1880  655 

et  bien  faites,  à  grandes  fleurs  très  variées  et  bien  maculées, 
qu'ils  avaient  présentées  en  deux  collections,  l'une  de  80  pour 
le  88"  concours,  l'autre  de  50  pour  le  89'  concours.  Il  leur  a  été 
décerné  ensuite  une  grande  médaille  d'argent,  dans  le  92"  con- 
cours, pour  un  beau  lot  de  Cinéraires  doubles  et  une  médaille 
d'argent  pour  un  autre  lot  composé  des  mêmes  plantes  à  fleurs 
(capitules)  simples,  d'une  ampleur  et  d'une  richesse  de  teinte 
peu  communes. 

Ce  n'étaient  pas  là  les  seuls  lots  de  Calcéolaires  qu'on  vît  à 
l'Exposition  ;  en  efl'et,  MM.  Dupanloup  et  C-  en  avaient  présenté, 
au  88*  concours,  une  grande  collection  de  80  plantes  qui  rivali- 
saient à  fort  peu  près,  pour  la  bonne  culture  et  la  belle  floraison, 
avec  celles  de  MM.  Vilmorin-Andrieux,  et  pour  laquelle  il  leur  a 
été  accordé  une  médaille  de  vermeil  ;  d'un  autre  côté,  M.  Leuret, 
horticulteur,  route  d'Orléans,  à  Arcueil  (Seine),  en  avait  exposé 
un  lot  nombreux,  formé  de  pieds  un  peu  élancés,  appartenant  à 
des  hybrides  de  la  Galcéolaire  rugueuse,  croisée  avec  des  Calcéo- 
laires herbacées,  qui  lui  a  valu  une  grande  médaille  d'argent. 

Deux  horticulteurs  du  même  nom,  M.  L.  Foucard,  d'Orléans, 
et  M.  A.  Foucard,,  de  Chalou,  ont  pris  part,  le  premier  au 
94^  concours  relatif  aux  Pelargonium  grandiflores,  pour  lequel 
un  lot  de  25  plantes  bien  fleuries  lui  a  valu  une  grande  médaille 
d'argent,  le  second  aux  concours  99  et  101  relatifs  aux  Pelar- 
gonium zonaleel  inquinans.  Dans  le  99®  concours,  M.  A.  Foucard 
a  reçu  une  médaille  de  bronze  pour  cinquante  de  ces  plantes  à 
fleurs  simples,  tandis  que  d;ms  le  101^,  il  a  obtenu  une  grande 
médaille  de  bronze  pour  quinze  variétés  à  fleurs  doubles.  Mais  le 
plus  heureux  lauréat  dans  les  concours  pour  les  derniers  de  ces 
Pelargonium  a  été  M.  Poirier,  horticulteur  à  Versailles,  qui  s'en 
est  fait  une  spécialité  féconde  pour  lui  en  succès.  Ses  apports 
consistaient,  pour  le  98'^  concours,  en  une  belle  collection  de 
cent  variétés  à  fleurs  simples,  bien  choisies,  en  fort  bon  état  de 
végétation  et  de  floraison  ;  pour  le  lOT  concours,  en  une  série 
de  cinquante  variétés  à  fleurs  doubles,  représentées  par  des 
exemplaires  au  moins  aussi  remarquables.  En  outre,  un  troi- 
sième lot  qui  ne  rentrait  pas  exactement  dans  les  conditions  des 
concours  ouverts  a  été  admis  dans  la  catégorie  élastique  dei 


056  COMPTE    RENDU 

concours  impréous.  Les  prix  qui  lui  ont  été  décernées  sont  trois 
grandes  médailles  d'argent.  Ajoutons  que  pour  ces  mêmes  Pelar- 
gonium  zonale-inqiilnmis,  plus  connus  sous  le  nom  vulgaire  et 
impropre  de  Géraniums,  M.  Moussart  avait  mis  à  l'Exposition 
un  lot  de  cent  variétés  à  feuilles  panachées  qui  lui  a  valu  une 
médaille  d'argent. 

Un  envoi  assez  inattendu  est  venu  remplir  un  vide  qui,  sans 
lui,  serait  resté  parmi  les  concours  proposés.  Le  programme 
avait  en  eflet  établi  un  concours  spécial  i111'^)pour  u  le  plus 
beau  lot  d'Himaniophyllum  ou  Clivia  variés,  en  fleurs  »,  Quel- 
ques pieds  fleuris  de  ces  élégantes  Amaryllidées  figurent  bien 
annuellement  dans  les  lots  de  plantes  de  serre  mélangées;  mais 
je  ne  crois  pas  qu'on  ait  eu  encore  à  couronner  l'exposant  d'un 
lot  qui  en  fût  exclusivement  formé.  M.  Neubert,  horticulteur  à 
Hambourg,  a  ouvert  avec  succès,  cette  fois,  cette  voie  encore 
non  frayée.  Ses  plantes  ont  été  jugées  assez  méritantes  pour 
qu'il  lui  ait  été  accordé  par  leJury  une  grande  médaille  d'argent. 

M.  Truffant  (Alb.)  a  été  le  seul  exposant  couronm''  pour  des 
Azalées  de  l'Inde  :  il  a  obtenu  une  grande  médaille  de  vermeil. 
Le  degré  élevé  de  cette  récompense  dit  nettement  quelle  était  la 
beauté  de  ses  plantes  qui,  conformément  aux  conditions  du 
115*  concours,  étaient  au  nombre  d'une  trentaine,  toutes  fortes, 
abondamment  fleuries  et  appartenant  aux  variétés  le  plus  jus- 
tement recherchéeâ.  On  peut  citer  parmi  les  plus  belles  Apollon, 
Cocarde,  Comtesse  Eugénie  de  Kerchove,  dont  les  fleurs  en 
majorité  blanches  striées  de  rouge-pourpre  sont  mélangées 
d'autres  uniformément  colorées  du  même  rouge,  Flan  Ires^  Jean 
Verwaene,  Jocvijniia,  Mademoiselle  Marie  Van  Houtle,  dont  les 
fleurs  blanches  sont  entremêlées  de  rouges.  Princesse  Louise,  etc. 
On  pourrait  allonger  beaucoup  la  liste  ou  même  la  donner 
tout  entière. 

Pour  compléter  la  longue  série  des  prix  accordés  par  le  Jury 
pour  des  lots  rapportés  à  la  catégorie  des  plantes  de  serre,  il  ne 
reste  plus  à  y  ajouter  que  deux  grandes  médailles  d'argent 
obtenues  dans  le  124"  concours,  par  M.  Chantin,  pour  une  col- 
lection di' Agave,  en  bonnes  espèces  et  beaux  exemplaires,  dont 
on  avait  fait,  à  l'air  libre,  la  ceinture  d'un  fort  massif  de  végé- 


A 


UL  l'e.vpusitio.n  Dt;  MAI   1886  657 

taux  ligneux  rustiques,  et,  dans  le  129^  concours,  parM.Poiret- 
Delan,  jardinier  chez  M.  Leduc,  à  Puteaux,  pour  un  groupe  de 
Phormiurn,  dont  les  variétés  à  feuilles  uniformément  vertes 
étaient  mélangées  d'autres  à  feuilles  panachées. 

Le  programme  avait  établi  le  107"  concouis  pour  «  la  plus 
belle  collection  de  Pétunias  en  variétés  nommées,  fleuris,  sim- 
ples ou  doubles  ».  C'est  cependant  à  titre  de  concours  imprévus 
que,  pour  des  raisons  certainement  décisives,  ont  figuré  à  l'Ex- 
position deux  lots  de  ces  plantes,  toutes  à  fleurs  doubles,  qui 
avaient  été  présentés  par  M.Bucheton,  jardinier  chez  M'^^V*  Su- 
rivet,  à  Bagneux  (Seine),  et  par  M.  Schwartz,  jardinier  chez 
M.  Lemercier,  également  à  Bagneux.  Il  a  été  accordé  une  mé- 
daille d'argent  au  premier  de  ces  exposants,  une  médaille  de 
bronze  au  second.  En  outre,  M.  Schwartz  avait  fait  admettre  au 
même  titre  un  joli  lot  de  Reines-Marguerites  naines,  en  pleine 
floraison  dès  cette  époque  encore  peu  avancée  de  l'année,  et  pour 
lequel  cette  circonstance  remarquable  lui  a  valu  une  grande 
médaille  d'argent.  Il  n'est  pas  inutile  de  rappeler  à  ce  propos 
que,  par  une  méthode  de  culture  dont  il  garde  encore  le  secret, 
cet  habile  jardinier  parvient  à  faire  fleurir  de  très  bonne  heure 
et  même  dès  les  mois  dhiver  la  Reine-Marguerite  qui  est,  de  sa 
nature,  tardive  et  qui,  pour  ce  motif,  ne  figurait  pas  au  pro- 
gramme de  l'Exposition  du  mois  de  mai. 

5<  2.  PLANTES  DE  PLEINE  TERRE. 

On  a  vu  plus  haut  que  le  programme  de  l'Exposition  du  mois 
de  mai  avait  terminé  la  liste  des  concours  établis  en  vue  des 
plantes  de  serre  par  une  division  E.  intitulée  :  Concours  entre 
amateurs,  qui  ne  comprenait  pas  moins  de  22  concours.  A 
l'Exposition  même,  et  par  suite  dans  la  liste  officielle  des  récom- 
penses, cette  division  a  été  supprimée;  seulement  comme  il 
serait  résulté  de  ce  fait  une  interruption  et  une  lacune  dans  la 
série  des  concours,  on  a  évité  cet  inconvénient  en  modifiant  le 
classement  qui  avait  été  d'abord  adopté  et  en  subdivisant  la  ca- 
tégorie primitivement  indivise  des  Plantes  de  pleine  terre  en 
trois  sections  correspondantes  à  celles  qui  avaient  été  formées 
pour  les   plantes  de  serre  :  Plantes  nouvel/es  ,    Belle   culture, 

46 


658  COMPTE    RENDU 

Plantes  en  collections.  Les  concours  créés  dans  les  deux  premières 
de  ces  sections  ont  comblé  la  lacune  qui  aurait  existé  sans  celte 
modification  apportée  au  plan  primitif. 

F.    Plantes  nouvelles. 

Les  plantes  nouvelles  qui  ont  figuré  à  l'Exposition  ont,  à  une 
exception  près,  oHert  un  intérêt  secondaire.  Aussi  parmi  les 
quatre  exposants  à  qui  on  les  devait,  trois  n'ont-ils  obtenu  que 
des  mentions  honombles.  Ce  sont  MM.  Ch.Hiiber  et  C%  d'Hyères 
(Var)^  dont  les  plantes  les  plus  intéressantes  étaient  un  Lavalera 
arborea  variegata  et  un  Maïs  panaché,  rapportés  à  deux  concours 
différents  (134"  et  142"),  et  M.  Moser,  horticulteur  à  Versailles, 
qui  avait  exposé  un  Rhododendron  nouveau.  Le  Jury  a  placé  à 
un  niveau  beaucoup  plus  haut  les  Lilas  à  fleurs  doubles  qu'avait 
envoyés  M.  V"^  Lemoine,  horticulteur  à  Nancy,  notamment  sa 
variété  Président  Tirévy,  dont  les  fleurs  et  les  inflorescences  ont 
un  développement  exceptionnel;  il  a  été  donné  à  cet  exposant 
une  grande  médaille  de  vermeil. 

G.  Belle  cultuiie. 

Les  apports  rentrant  dans  cette  section  n'uut  pas  été  nom- 
breux. Ceux  que  le  Jury  a  particulièrement  remarqués  avaient 
été  exposés  par  M.  Saison-Lierval  et  par  M.  Crochot,  horticul- 
teur-pépiniériste à  A.snières|(Seinc),  qui  ont  reçu  l'un  et  l'autre 
une  médaille  d'argent.  Le  premier  de  ces  lauréats  avait,  dans  le 
jardin  d'entrée,  dcuxbeaux  Lauriers  {Laurus  nolnlis  L.)  en  caisse, 
dont  la  lige  assez  haute  portait  une  tôte  compacte  et  régulière- 
ment ovoïde  ;  le  second  montrait  un  groupe  de  végétaux  ligneux 
qui  avaient  été  cultivés  à  l'eau  d'égout  et  qui  se  distinguaient 
par  leur  air  de  vigueur.  C'étaient  quelques  Conifères  (T/iu/a, 
Séquoia),  des  Fusains,  des  Troènes  de  fortes  proportions,  des 
Lauriers  du  Caucase  et  un  Magnolia  de  5  mètres, 

L  Plantes  en  collections. 

Dans  la  longue  série  des  végétaux  rustiques  sous  notre  climat 
trois  groupes  priment  tous  les  autres  en  raison  du  rôle  majeur 
qu'ils  jouent  dans  les   plantations  et,    par   une   conséquence 


DE    L  EXPOSITION    DE   MAI    1886  (3o9 

naturelle,  dans  les  Expositions;  ce  sont  :  P  les  arbres  et  arbus- 
tes ornementaux  par  leur  feuillage  soit  permanent,  soit  tom- 
bant; 2°  les  Rhododendron  avec  leurs  proches  voisins  les  Aza- 
lées de  plein  air  et  les  Kalmia:  "è"  les  Rosiers.  La  prééminence 
qui  leur  appartient  de  fait  leur  avait  été  conservée  dans  le  pro- 
gramme qui  avait  consacré  à  leur  ensemble  34  concours  dont 
17  se  rapportaient  au  premier,  6  au  second,  11  au  troisième. 
Plusieurs  de  ces  concours  devaient  rester  sans  résultat  pour  les 
causes  que  j'ai  déjà  signalées;  néanmoins  le  nombre  en  a  été 
moindre  qu'on  n'était  en  droit  de  le  présumer  et,  en  somme, 
14  ont  été  remplis  d'une  manière  assez  satisfaisante  pour  amener 
le  Jury  à  décerner  des  récompenses  d'un  ordre  généralement 
élevé,  parmi  lesquelles  on  ne  compte  pas  moins  de  quatre  prix 
d'honneur. 

Pour  le  premier  groupe,  les  Conifères  étaient  représentées 
par  un  très  fort  massif  exposé  par  M.  Defresne  (Honoré),  pépi- 
niériste à  Vilry  (Seine),  à  qui  a  été  donnée  une  grande  médaille 
d'or  de  la  Société,  à  titre  de  prix  d'honneur  décerné  au  nom  du 
maréchal  Vaillant,  l'un  de  nos  anciens  Présidents.  Les  Conifères 
qui  formaient  ce  massif  étaient  en  beaux  spécimens  et  choisies 
d-e  façon  à  bien  représenter  ce  grand  groupe  de  Gymnospermes. 
C'étaient,  entre  autres,  de  nombreux  Aôi>s  [A.  Albertiana,  A. 
ClambrasUiana.  A.  Nordmannicma,  A.  nobilis,  A.  Alcokiana,  A. 
Meniiesii^  etc.),  le  Thuia  Vervxnana,  le  Pùius  exceha  et  autres 
de  ses  congénères,  les  Tnuiopsis  dolahrata  et  T.  boreulis glauca, 
les  Chamcecyparis  plumosa  albo-pincta  et  Ch.  obtnsa  aurta,  divers 
Ciipressus{C.  Corneijcma,  C.  Law&oiiiana  variegata,  C.  Turneri), 
le  Podocarpus  coreana^  le  Fitzroya  patagonica,  le  Biota  Ziicca- 
riniana,  des  Juniperus,  Cephalotnxus,  livtinospora,  etc.,  etc.  Cet 
apport  considérable  remplissait  les  conditions  du  loo'"  con- 
cours qui  apj)elait  «  la  plus  belle  collection  de  cent  Conifères.» 

Le  même  horticulteur  a  obtenu  encore  une  médaille  d'or, 
dans  le  166*^  concours,  pour  «  la  plus  belle  collection  d'arbres 
ou  arbustes  à  feuillage  persistant,  vert  ou  panaché.  «  Ce  bel 
apport  était  le  digne  pendant  du  précédent  par  le  nombre  élevé 
des  espèces  et  la  belle  végétation  des  exemplaires.  On  y  voyait 
notamment   de   nombreux  lier  [I,  IJchienthalit  ^   I.  Lefevrii, 


660  COMPTK   RENDU 

/.  eîeganfissima,  I.  maa^ocarpa),  des  Aucuba  variés,  plusieurs  Fu- 
sains {Evonymus  radicans,  E .  joponicus  avec  var.),  Troènes 
{Ligustrum  californicum,  L.  japonicum,  etc.),  les  Berbe7'is  steno- 
phylla  et  Neuberiii,  le  PkylUrea  Vilmoreana,  VOlea  ilicifolia,  le 
Buxus Hendfordii,  etc.,  etc. 

En  limitant  à  50  le  nombre  des  arbres  et  arbustes  à  feuillage 
persistant,  vert  ou  panaché,  on  avait  créé  le  167*  concours  dans 
lequel  M.  Rothberg^  pépiniériste  à  Gennevilliers  (Seine),  a  obtenu 
une  médaille  d'argent  pour  un  lot  composé  aussi  cV/lex,  (ïE~ 
vonypms,  de  Ligustrum,  de  Buis^  d' Aucuba,  etc. 

Sous  la  qualification  d'arbres  et  arbustes  à  feuillage  décoratif, 
les  rédacteurs  du  programme  avaient  désigné,  paraît-il,  pour 
le  168*^  concours,  les  végétaux  à  feuilles  colorées  ou  panachées, 
devant  être  présentés  au  nombre  de  5o,  car  c'est  pour  un  groupe 
de  Hêtres  pourpres,  d'Erables  rouges,  de  Ntgundo  pana- 
chés, etc.,  entouré  d'une  bordure  A'Evonymus  radicans  pana- 
ché, que  MM.  Groux  et  fils,  pépiniéristes,  vallée  d'Auliiay  près 
Sceaux  (Seine),  reçoivent  une  médaille  d'argent. 

La  tribu  des  Ericacées-Rhododendrées  a  été  représentée^  à 
l'Exposition  du  mois  de  mai,  par  de  très  beaux  apports  de  lilio- 
dodendrnn,  d'Azalées  rustiques  et  de  Kalmias.  Ici  les  principaux 
exposants  ont  été  M.  Moser,  horticulteur  à  Versailles  et  M.  Croux, 
qui  se  sont  trouvés  face  à  face  dans  deux  concours^  le  178* 
formé  pour  des  lots  de  80  Rhododendron  et  le  181®  ouvert 
pour  ('  la  plus  belle  collection  àWzali.a  pontica  et  mollis  fleuris. 
Dans  ces  deux  circonstances,  le  premier  l'a  emporté  sur  le  se- 
cond, mais  seulement  d'un  degré,  dans  l'ordre  des  récom- 
penses. Les  Rhododendron  de  l'un  et  l'autre  formaient  deux 
énormes  massifs  couverts  de  fleurs,  dans  chacun  desquels  on 
trouvait  les  variétés  le  plus  justement  recherchées,  et  dont  le 
centre  était  formé  de  pieds  très  forts.  Donnant  la  préférence  au 
lot  de  M.  Moser,  d'après  des  inégalités  que  sa  parfaite  compé- 
tence lui  permettait  seule  d'apprécier,  le  Jury  a  mis  au  premier 
rang  cet  horticulteur,  a  qui  il  a  décerné  une  grande  médaille 
d'or,  prix  d'honneur  de  la  Société,  au  seconil  rang  M.  Groux, 
qui  reçoit  une  médaille  d'or. 

C'est  encore  M.  Muser  qui  l'a  emporté  dans  le  concours  181'; 


DE  l'kXPOSITION   DK   MAI    1886  661 

mais  s'il  lui  a  été  décerné  une  médaille  d'-ir,  M.  Croiix  a  obtenu 
une  grande  médaille  de  vermeil. 

Réduits  à  50  pieds  les  lots  de  Rhododendron  devenaient  l'objet 
du  79^  concours.  (]elui  qu'avait  mis  à  l'Exposition  M.  Dofresne 
(H.)  satisfaisait  à  ^cette  condition  et  lui  a  valu  une  médaille  de 
vermeil.  Ces  arbustes  étaient  généralement  beaux;  mais  la 
floraison  de  plusieurs  était  encore  peu  avancée,  le  11  mai. 

Quant  aux  Kalmias,  qui  devaient  être  présentés  au  nombre 
de  30  pieds  fleuris,  représentant  trois  espèces,  M.  Moser  en  avait 
présenté  un  lot  dont  les  éléments  étaient  fournis  ?urtout  par  le 
Kalmia  latifolia  et  pour  lequel  il  lui  a  été  accordé  une  médaille 
d'argent. 

Une  Exposition  tenue  au  milieu  du  mois  de  mai  devait  natu- 
rellement emprunter  l'un  de  ses  principaux  attraits  aux  Roses, 
la  fleur  essentiellement  française.  L'attente  générale  à  cet  égard 
n'a  pas  été  déçue  :  les  Rosiers  fleuris  ont  abondé  soiis  la  grande 
tente  des  Champs-Elysées  transformée  surtout  par  ces  arbustes 
en  un  riche  parterre.  Deux  rosiéristes,  M.  Ch.  Verdier,  et  M.  Lé- 
vêque,  l'un  et  Tautre  horticulteurs  à  Ivry  (Seine),  se  sont  en 
quelque  sorte  partagé  les  prix  les  pluselevés,  tandis  que  M.  Roth- 
berg,  les  suivant  à  quelque  distance,  obtenait,  de  son  côté, 
plusieurs  récompenses  d'ordres  divers.  Les  trois  concurrents  se 
sont  trouvés  en  présence  dans  le  concours  le  plus  important,  le 
187®,  qui  exigeait  200  Rosiers  à  haute  tige,  fleuris.  Il  est  inutile 
d'insister  sur  le  mérite  supérieur  des  deux  énormes  lots  qui  ont 
été  classés  premiers  ex  xquo  et  qu'y  avaient  présentés  M.  Ch. 
Verdier  et  M.  Lévêque.  Ce  mérite  est  suffisamment  exprimé 
par  ce  fait  qu'ils  ont  valu  à  chacun  des  deux  concurrents  un 
prix  d'honneur,  celui  du  premier  grande  médaille  d'or  donnée 
par  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture,  celui  du  second  médaille 
équivalente,  généreusement  offerte  à  la  Société  par  MAL  Vil- 
morin-Andrieux.  Quant  à  M.  Rothberg,  le  Jury  a  jugé  son  ap- 
port à  ce  concours  assez  remarquable  pour  qu'il  lui  ait  décerné 
une  grande  médaille  de  vermeil. 

Les  Rosiers  à  haute  tige  fleuris  avaient  fourni  matière  à  trois 
concours  qui  en  exigeaient,  le  premier  (188^  conc.)  cent,  le  se- 
cond (189°  conc.)  cinquante,  le  troisième  (190®  conc.)  cinquante 


(jG2  compte  rendu 

aussi,  mais  de  la  catégorie  des  Rosiers-ïlié.  Pour  le  premier 
des  trois,  M.  Lévèque  s'est  présenté  seul  avec  une  collection  d'une 
rare  beauté,  qui  lui  a  vala  une  médaille  d'or;  il  a  occupé  le 
premier  rang  dans  le  second  pour  lequel  il  reçoit  une  grande 
médaille  de  vermeil,  tandis  que  M.  Rothberg  obtient  une  mé- 
daille d'argent;  enfin  il  cède  le  premier  rang  à  M.  Gli.  Verdier, 
dans  le  troisième  concours  qui  vaut  une  médaille  de  vermeil  à 
M.  Rolliberg, 

Le  concours  qui  exigeait  200  Rosiers  à  haute  lige  appelait  un 
pendant  pour  ces  mêmes  arbust.s  maintenus  à  basse  tige.  Ce 
pendant  logique  (49P  conc.)  n'a  fait  d('>faut  ni  dans  le  pro- 
gramme, ni  à  l'Exposition.  C'est  encore  M.  Lévèque  qui  en  a  été 
le  principal  lauréat  et  dont  la  splendide  collection  a  conquis  une 
médaille  d'or.  M.  Rolhberg  l'a  suivi  à  quel(|ue  distance  et  a 
obtenu  une  grande  médaille  d'argent. 

Enfin  la  longue  et  brillante  série  des  concours  ouverts  en  vue 
des  Rosiers  fleuris  se  terminait  par  le  194"' qui  appelait  «  la  plus 
belle  collection  de  75  Rosiers  The,  à  basse  tige  et  fleuris  ».  Pour 
celui-ci,  c'est  iM.  Gh.  Verdier  qui  rentre  en  lice  et  vi(  nt  se  placer 
au  premier  rang,  récompensé  d'une  grande  médaille  de  vermeil, 
tandis  que.  après  lui,  M.  liolhberg  obtient  une  grande  médaille 
d'argent. 

Tant  et  de  si  importantes  collections  de  Hosiers  auraient  dû, 
ensemble,  épui?er  les  ressources  de  l'étal)lisscment  de  M.  Lévè- 
que; mais  son  propriétaire  a  tenu  à  prouver  que  les  richesses 
en  sont  inépuisables  et,  dans  ce  but^  il  a  enrichi  encore  l'Kxpo- 
silion  de  deux  grandes  collections,  l'une  composée  de  Rosiers- 
lige,  l'autre  forn^ée  de  Rosiers-Thé,  qui  ont  été  admises  à  litre 
de  concours  imprévus,  et  qui  lui  ont  valu  deux  autres  médailles 
d'or. 

C'est  également  à  titre  de  concours  imprévu  qu'on  a  vu  un 
charmant  groupe  de  Rosiers  sarmenteux,  élevés  en  fuseaux  ou 
colonnes  do  "2  mètres  elpius  de  hauteur,  pour  lequel  M.  Chris- 
ten,  horticulteur  à  Versailles,  a  obtenu  une  grande  médaille  de 
vermeil. 

Les  Clématites  sont  des  Renonculacées  sarmenteuses  que  la 
culture,  des  hybridations  heureuses,  comme  celle    qui  a  été 


DE  l"eXP0S1T10X  DE  MAI   1886  663 

opérée  en  Angleterre  par  M.  Jackman,  surtout  des  importations 
principalement  japonaises  ont  considérablement  multipliées  et 
embellies  dans  le  cours  de  ces  dernières  années.  Le  programme 
avait  ouvert  pour  elles  le  186"  concours  qui  en  appelait  une 
collection  sans  limite  de  nombre.  Deu.x:  horticulteurs  qui  se 
livrent  avec  une  prédilection  marquée  à  la  culture  de  ces  belles 
plantes,  M.  Boucher  (G. j,  pépiniériste,  avenue  d'Italie,  à  Paris, 
et  M.  Ghisten,  en  avaient  exposé  deux  beaux  groupes  en  pieds 
généralement  bien  fleuris.  Dans  celui  de  M.  Boucher  les  fleurs 
étant  de  teintes  variées  et  plus  abondantes,  cet  horticulteur  a 
été  classé  premier.  Il  lui  a  été  décerné  une  grande  médaille  de 
vermeil,  et  M.  Ghristen  a  obtenu  une  médaille  de  vermeil. 

Tous  les  végétaux  de  plein  air  dont  il  vient  d'être  question 
sont  ligneux^  soit  arbres,  soit  arbustes;  il  ne  reste  plus,  pour 
compléter  l'examen  des  concours  établis  pour  des  plantes  rusti- 
ques, qu'à  jeter  un  coup  d'œil  sur  ceux  qui  ont  amené  à  l'Expo- 
sition des  collections  plus  ou  moins  remarquables  d'espèces 
herbacées  fleuries.  La  série  en  était  assez  longue  dans  le  pro- 
gramme primitif,  mais  elle  a  été  notablement  réduite  à  l'Expo- 
sition et,  en  réalité,  les  lots  qui  y  ont  été  présentés  n'ont  donné 
lieu  à  des  attributions  de  récompenses  que  dans  cinq  concours 
qui  se  subdivisent  en  trois  spéciaux  et  deux  généraux. 

Le  premier  des  concours  spéciaux  (208''  conc.)  avait  amené  à 
l'Exposition  un  lot  d'Auricules  [Priinula  Auricula  L.)  présenté 
par  M.  Picquenot,  horticulteur  à  Marly-le-Roi  (Seine-et-Oise). 
Pour  ces  plantes,  qui  étaient  assez  variées,  il  a  été  accordé  une 
médaille  d'argent.  Pour  le  second  f2ll''  conc),  M.  Dupanloup 
avait  présenté  un  groupe  de  50  pieds  en  pots  du  Réséda  pyra- 
midal amélioré.  Ges  plantes  d'un  beau  développement  lui  valent 
une  grande  médaille  d'argent.  Enlin  le  troisième  (212^  conc.) 
avait  pour  objet  les  Pensées  réunies  en  lots  de  cent  plantes  va- 
riées. Trois  lots  de  mérites  inégaux  y  avaient  été  présentés  : 
celui  qu'exposait  M.  Falaise  aîné,  horticulteur  ^  Billancourt 
(Seine),  a  été  classé  au  premier  rang.  Les  fleurs  en  étaient  va- 
riées et  on  y  remarquait  surtout  plusieurs  pieds  d'une  variété 
dont  la  corolle  est  toute  colorée  en  violet,  foncé  sur  les  trois  pé- 
tales inférieurs,  moins  intense  sur  les  deux  supérieurs.  L'exposant 


664  COMPTK    RENDU 

a  t)J3tenu  une  grande  niedai'le  d'argent. Une  médaille  d'argent  a 
été  donnée  à  M.  A.  Dnplat,  marchand-grainier,  rue  Tronchet, 
dont  l'apport  consistait  en  Pensées  à  grandes  macules;  enfin 
une  médaille  de  bronze  a  été  accordée  à  M.  Trimardeau  fils, 
horticulteur  à  Gentilly  (Seine\  dont  les  plantes,  remarquables 
parla  largeur  des  fleurs,  appartenaient  essentiellement  à  la 
variété  nommée  La  Parisienne.  En  outre,  l'Exposition  avait 
reçu,  à  titre  de  concours  imprévu,  de  M.  Dupanloup,  un  lot  de 
Pensées  réunies  par  groupes  dont  chacun  appartenait  à  une 
variété  fixée.  Une  médaille  d'argent  a  été  attribuée  pour  cette 
présentation.  Enfin  un  autre  concours  imprévu  a  valu  à  M.  A. 
Lecaron,  marchand-grainier,  quai  de  la  Mégisserie,  une  grande 
médaille  d'argent,  pour  un  lot  de  Capucines  variées. 

Les  deux  concours  généraux  ont  donné  de  très  beaux  résul- 
tats. L'un  des  deux  (216"  conc.)  avait  pour  objet  «  la  plus  belle 
collection  de  plantes  annuelles  et  bisannuelles  fleuries  ».  Il  a 
déterminé  deux  présentations  d'une  grande  importance  par 
MM.  Vilmorin-Andrieux  et  par  M.  A.  Lecaron.  L'autre  {'217"= 
conc.)  avait  été  proposé  pour  "  la  plus  belle  disposition  d'un 
massif  ou  d'une  corbeille  de  plantes  fleuries,  annuelles  et  vivaces. 
Les  deux  mêmes  exposants  y  ont  pris  part,  mais  avec  des  succès 
inverses  :  dans  le  concours  relatif  aux  plantes  annuelles  et  bisan- 
nuelles fleuries,  MM.  Vilmorin-Andrieux,  cUssés  premiers,  ont 
obtenu  une  médaille  d'or  qui  a  été  élevée  au  rang  de  prix  d'hon- 
neur de  la  Société,  tandis  qu'une  grande  médaille  de  vermeil 
était  accordée  à  M.  Lecaron.  Au  conti-aire,  dans  le  concours 
pour  la  disposition  d'un  ma-^sif  de  plantes  tant  annuelles  que 
vivaces,  c'est  M.  A.  Lecaron  qui  a  occupé  le  premier  rang  et 
qui  a  été  jugé  digne  d'une  médaille  d'or,  MM.  Vilmorin-An- 
drieux recevant  de  leur  côté,   une  grande  médaille  de  vermeil. 

L'apport  de  plantes  annuelles  et  bisannuelles  fleuries  qu'on 
devait  à  MM.  Vilmorin-Andrieux  était  à  la  fois  considérable  et 
splendide;  U  formait  deux  grands  massifs  symétriques,  entière- 
ment couverts  de  fleurs.  On  y  voyait  ces  gracieuses  merveilles 
végétales  dans  la  culture  desquelles  ils  excellent  et  qui,  pour  la 
plupart,  comptent  aujourd'hui  de  nombreuses  variétés  :  Mimu- 
lus,  Phlox  de  Drummond,  Verveines,  Lobélies,  CoUinain,  Rho- 


DE    l'exposition   DE  MAI    188()  66o 

dantlie,  J'orenia,  Girollées  et  bien  d'aulres  que  je  ne  puis  songer 
à  indiquer,  La  plupart  de  ces  plantes  se  trouvaient  aussi  dans 
le  grand  lot  de  M.  Lecaron,  mais  moins  abondamment  chargées 
de  fleurs.  Enfin  plusieurs  de  ces  plantes  mélangées  d'espèces 
herbacées- vivaces  revenaient  encore  dans  les  deux  grands  lots 
présentés  au  217°  concours  pour  lequel  le  goût  et  l'art  avecles- 
quels  les  plantes  avaient  été  disposées  devenaient  des  condi- 
tions de  succès  encore  plus  importantes  que  le  choix  même  des 
éléments  employés. 

K.    FLEUkS  COUPÉES. 

Le  programme  de  l'Exposition  n'avait  pas  réservé  une  bien 
large  place  aux  fleurs  coupées:  il  n'avait  en  eiïet  établi  pour 
elles  que  six  concours  (^28"  à  233'').  Cette  part  a  été  moins 
large  encore  par  le  fait  à  l'Exposition,  car  deux  concours 
seulement  sur  les  six  ont  donné  des  résultats  satisfaisants.  Les 
Pivoines  qui  étaient  l'objet  de  l'un  des  deux  (229®  conc.)  avaient 
fourni  à  M.  Ch.  Verdier  et  à  M.  L.  Paillet  la  matière  de  deux 
lots  nombreux  qui  ont  valu  à  chacun  d'eux  une  grande  médaille 
d'argent.  Quant  au  232®  concours  qui  appelait  «  la  plus  belle 
collection  déplantes  bulbeuses  diverses  »,  il  avait  été  pris  dans 
le  sens  le  plus  large  par  M.  Delahaye,  marchand-grainier,  quai 
de  la  Mégisserie,  qui  y  avait  présenté  les  fleurs  d'un  grand 
nombre  d'espèces  soit  bulbeuses_,  soit  tubéreuses,  soit  même  à 
rhizome  plus  ou  moins  épaissi.  Ainsi  on  voyait  dans  sa  collec- 
tion, àcôlé  de  Tulipesdragonneset  autres,  de  Narcisses,  d'Aspho- 
dèles, du  Camassia  esculenfa,  etc.,  une  nombreuse  série  de 
Renoncules  et  d'Anémones,  des  Iris,  la  Saxifrage  granulée,  le 
Phalangium  ramoswn,  etc.  M.  Delahaye  a  obtenu  pour  cet 
apport  une  grande  médaille  de  vermeil, 

L,  Bouquets  et  garnitures  d'appartements. 

L'art  d'employer  les  fleurs  à  la  confection  de  bouquets,  ou  à 
l'ornementation  des  tables  et  des  appartements  sort  du  domaine 
de  l'horticulture  pour  devenir  une  industrie  collatérale  assujet- 
tie avant  tout  aux  lois  du  goût.  Aussi  dans  les  Expositions 
horticoles,  où  les  produits  de  cette  industrie  occupent  toujours 


660  COMPTE    RENDU 

une  place  importante,  l'appréciation  de  ces  produits  échappe- 
t-elle  d'ordinaire  au  Jury  général  dont  la  mission  s'arrête  aux 
limites  de  la  culture.  Le  goût  étant  essentiellement  une  qualité 
féminine,  un  appel  est  adressé  à  nos  aimables  Dames  palron- 
nesses  dont  plusieurs  veulent  bien,  avec  une  obligeance  pour 
laquelle  on  ne  saurait  leur  savoir  trop  gré,  constituer  un  Jury 
spécial  sous  la  présidence  d'un  membre  de  la  Société  délégué 
par  le  Conseil  d'Administration. 

Au  mois  de  mai  dernier,  cette  partie  de  l'Exposition  a  été 
particulièrement  riche  et  brillante.  Sur  sept  concours  que  le 
programme  y  avait  afTectés,  un  seul  est  resté  sans  résultat,  et 
celui-là  semblait  rentrer  plus  naturellement  dans  le  domaine 
de  la  culture,  puisqu'il  avait  pour  objet  des  décorations 
effectuées  non  avec  de  simples  fleurs  coupées,  mais  avec  des 
plantes  cultivées  dans  de  la  mousse.  Les  lots  présentés  aux  six 
concours  l'ont  été  par  trois  concurrents.  Quant  aux  jugements 
qui  ont  été  rendus  sur  les  objets  présentés  et  qui  sont  nettemeni 
formulés  par  les  degrés  des  récompenses  accordées,  il  n'est  pas 
facile  de  les  mettre  tous  en  harmonie  avec  les  usages  de  notre 
Société  relativement  à  la  subordination  relative  dos  prix.  Ainsi 
la  plus  haute  récompense  accordée  est  la  médaille  d'or  qu'a 
obtenue  M.  Bories,  fleuriste,  boulevard  Saint-Germain,  dans  le 
236"  concours,  pour  «  la  plus  belle  ornementation  en  fleurs  de 
motifs  ou  sujets  divers  »;  toutefois  un  prix  d  honneur,  grande 
médaille  d'or  ofl'erte  par  la  Société  nu  nom  du  D'  Andry,  a  été 
donné,  pour  «  le  plus  beau  lot  de  bouquets  variés  »,  dans  le  237° 
concours,  à  M"'"  E.  Lion,  fleuriste,  boulevard  de  la  Madeleine, 
à  qui  la  liste  ofticiclle  attribue,  dans  ce  même  concours,  une 
médaille  de  vermeil.  En  remplaçant  par  ce  prix  d'honneur  les 
difl"érentes  médailles  obtenues  par  M"*  Lion,  le  Jury  des  Dames 
patronnessesa  .'nanifesté  hautement  la  satisfaction  que  lui  cau- 
sait l'ensemble  des  présentations  faites  par  cette  dame.  Dans  ce 
même  concours,  M.  G.  Debrie,  fleuriste, rue  de  la  Ghaussée-d'An- 
tin,  a  obtenu  une  médaille  de  bronze.  M'"^  E.  Lion  a  été,  en  outre, 
placée  au  se:ond  rang  et  a  obtenu  deux  médailles  d'argent, 
4"  dans  le  235''  concours  qui  avait  pour  objets  la  plus  belle  gar- 
niture d'un  surtout  de  table  »,  et  dans  lequel  M.  Bories,  classé 


DE   i/eXPOSIïIO.N    DE   MAI    188fi  667 

premier,  a  eu  pour  récompense  une  médaille  de  vermeil,  tandis 
qu'une  médaille  de  bronze  était  donnée  à  M.  Debrie  ;  2"  dans  le 
^3H^  concours,  pour«  les  plus  belles  garnitures  de  jardinières  et 
de  suspensions  d'appartement,  bûches  rustiques,  etc.  »,  dans 
lequel  M.  G.  Debrie  est  passé  au  premier  rang,  ayant  pour  prix 
une  médaille  de  vermeil,  tandis  que  M.  Bories  descendait  au 
troisième  rang  et  se  voyait  attribuer  une  médaille  de  bronze,  ré- 
compense égale  à  celle  qui  était  donnée  au  même  exposant  dans 
le  280"  concours,  «  pour  la  plus  belle  garniture  de  Heurs  d'un 
salon.  »  Cette  énumération  sera  complète  quand  j'aurai  ajouté 
qu'un  concours,  le  239%  avait  été  proposé  pour  «  le  plus  beau 
groupement  de  fleurs  dans  des  vases  ou  objets  d'art,  et  que  les 
lauréats  en  ont  été  M.  Bories, recevant  une  médaille  d'argent,  et 
M.  G.  Debrie_,  récompensé  avec  une  médaille  de  bronze. 

§  3.  ABBORICULTURE  ET  FRUITS. 

Au  mois  de  mai  les  fruits  sont  rares;  ceux  de  l'automne  pré- 
cédent ont,  en  très  majeure  partie,  fourni  à  la  consommation 
pendant  l'hiver,  et,  quant  à  ceux  d'été,  ils  ne  sont  encore 
représentés  que  par  des  fleurs  épanouies  ou  à  peine  nouées. 
Toutefois  l'art  de  l'arboriculteur  sait  conserver  les  uns  bien 
au  delà  des  limites  de  leur  maturité  normale,  et  avancer  de 
plusieurs  mois  la  formation  ainsi  que  le  développement  des 
autres.  Enfin  la  facilité  et  la  rapidité  avec  lesquelles  s'effectuent 
aujourd'hui  nos  relations  avec  les  pays  plus  chauds  que  le  nôtre 
nous  permettent  d'emprunter  à  ceux-ci  une  partie  de  leurs 
productions  fruitières.  Il  résulte  de  là  que  même  une  Exposition 
printanière  peut  offrir  trois  catégories  de  fruits:  I"  les  fruits 
forcés,  2"  les  fruits  conservés  ;  3'^  les  fruits  exotiques.  C'est  à 
ces  trois  catégories  que  se  rapportaient  les  concours  241%  243'^  et 
Siv*^,  qui  ont  été  bien  remplis. 

Dans  le  241''  concours,  M.  Margottin  père,  l'horticulteur  bien 
connu  de  Bourg-la-Reine,  a  obtenu  une  médaille  d'or  pour  un 
apport  considérable  de  jeunes  arbres,  Cerisiers,  Abricotiers, 
Pêchers,  cultivés  en  pots  et  portant  de  fort  beaux  fruits  déjà 
mûrs.  Avec  sa  loyauté  habituelle,  ce  vétéran  de  l'horticulture 
déclarait  que  la  culture  forcée  à  laquelle  ces  arbres  avaient  été 


668  COMPTE    RENDU 

soumis  avec  un  plein  succès  avait  été  dirigée  surtout  par  son 
second  fils,  M.  Charles  Margottin. 

Les  concurrents  avaient  été  plus  nombreux  pour  le  245^ 
concours  qui  était  relatif  aux  fruits  conservés  frais.  Le  Jury 
spécial  pour  cette  section  a  décerné  une  grande  médaille  de 
vermeil  à  M.  E.  Salomon,  le  digne  représentant  de  la  viticulture 
perfectionnée  de  Thomery  ;  une  grande  médaille  d'argent  à 
M.  Bertrand,  propriétaire,  rue  Saint-Jacques,  et  une  médaille 
d'argent  à  M.  Battut.  M.  Salomon  exposait  des  Chasselas  et  des 
Frankenlhal  conservés  avec  l'habileté  dont  on  voit  les  remarqua- 
bles effets  à  toutes  nos  Expositions.  11  en  avait  formé  des  pyra- 
mides réellement  appétissantes,  et  il  y  avait  joint  un  Pêcher 
cultivé  en  pot  qui  ne  portait  pas  moins  de  onze  fruits  à  peu  près 
mûrs.  C'étaient  des  Pommes  et  des  Poires  de  trente-trois 
variétés  qu'avait  exposées  M.  Bertrand,  tandis  que  les  Pom- 
mes prédominaient  dans  l'apport  de  M.  Battut. 

On  a  compté  également  trois  concurrents  pour  le  247'^concours 
qui  portait  sur  les  fruits  exoti(|ues:  le  lot  le  plus  important 
qu'eut  reçu  d'eux  l'Exposition  était  celui  de  M.  Place,  rue 
Saint-Antoine,  à  qui  il  a  valu  une  grande  médaille  d'argent.  Il 
était  composé  de  fruits  variés,  surtout  d'Oranges  et  de  Citrons, 
mais  aussi  de  Cocos,  de  Bananes,  de  Grenades,  de  Caroubes,  de 
Litchis,  d'Ananas,  etc.,  en  beaux  spécimens.  On  retrouvait,  à 
peu  de  différences  près,  les  mêmes  fruits  dans  le  lot  de  .M.  A. 
Michel,  rue  de  Sèze,  qui  a  obtenu  une  médaille  d'argent,  et 
dans  celui  de  M.  Hédiard,  place  de  la  Madeleine;  mais  les 
spécimens  en  ont  été  jugés  moins  beaux  par  le  Jury. 

La  section  Arboriculture  et  fruits  n'était  destinée,  dans  le  pro- 
gramme_,  qu'aux  fruits  et  aux  arbres  fruitiers;  néanmoins  un 
lot  de  8  forts  ^uon//mws  cultivés  en  caisse  et  dressés  en  belles 
pyramides,  qu'avait  apporté  M.  Roussel,  avenue  du  Maine,  y  a 
été  rattaché  et  a  valu  à  cet  exposant  une  médaille  d'argent. 

§  4.  CULTURE  maraîchère. 

Stimulée  par  la  certitude  d'avoir  toujours  d'excellents  débou- 
chés pour  ses  produits,  la  culture  maraîchère,  à  Paris  et  dans 
sa  banlieue,  a  pris  un  grand  développement  et  atteint  une  per- 


I 


DE  l'exposition   DE   MAI    1886  669 

fection  peu  commune.  L'Exposition  du  mois  de  mai  a  montré 
sous  le  jour  le  plus  favorable  les  légumes  qu'elle  sait  obtenir  ; 
mais  elle  nous  a  prouvé  aussi  que  ses  procédés  perfectionnés  se 
répandent,  car  de  départements  plus  ou  moins  éloignés  elle  a 
reçu  des  lots  assez  beaux  pour  rivaliser  avec  les  analogues 
qu'avait  fournis  la  culture  parisienne. 

Le  plus  important  et  le  seul  général  d'entre  les  concours  qui 
avaient  été  établis  pour  cette  brancbe  éminemment  utile  de 
l'horticulture  était  le  255*,  qui  avait  pour  objet  «  le  plus  beau 
lot  d'ensemble  de  Légumes  et  Salades  forcés  ou  de  la  saison  ». 
Les  lots  dont  il  a  déterminé  la  présentation  étaient  remarqua- 
blement composés  et  tellement  considérables  qu'à  eux  seuls  ils 
auraient  composé  une  belle  Exposition  légumière.  Le  plus 
important  de  ces  lots  était  une  œuvre  collective  et  avait  été 
fourni  par  la  Société  de  secours  mutuels  des  Jardiniers  du 
département  de  la  Seine.  C'est  dire  qu'à  lui  seul  il  montrait,  en 
spécimens  choisis,  toutes  les  sortes  de  produits  que  sait  obtenir, 
dans  les  meilleures  conditions  possibles,  la  culture  maraîchère  du 
département.  Ne  pouvant  énumérer  les  légumes  très  divers  qu'il 
comprenait,  je  me  bornerai  à  dire  qu'on  y  voyait  depuis  des 
Salades  variées,  des  Cardons,  des  Choux  pommés,  des  Oignons, 
de  la  Scorsonère,  des  Radis,  des  Carottes,  jusqu'à  de  fort  belles 
Asperges,  12  très  beaux  Choux-tleurs,  un  châssis  à  Melons,  une 
meule  à  Champignons,  des  pieds  de  Tomates,  etc.  Il  a  été 
accordé  pour  ce  magnifique  a(Dport  une  médaille  d'honneur  de 
la  Société.  —  M.  Cousin,  iiorticulteur  à  Gennevilliers  (Seine) 
avait  exposé  aussi  une  collection  de  produits  maraîchers  assez 
considérable  et  assez  belle  pour  que  le  Jury  lui  ait  décerné  une 
médaille  d'or.  On  y  voyait  notamment^  outre  des  Salades 
variées,  et  des  Radis,  des  Carottes,  des  Asperges,  des  Choux- 
fleurs,  etc.,  des  pieds  de  Pois  en  fleurs,  de  Haricots  avec  des 
gousses  et  des  pieds  de  Tomates  portant  déjà  des  fruits  mûrs, 
des  Fraisiers  en  fruits,  6  Melons,  des  Concombres,  etc.  —  Enfin 
M.  Elle  Jacquart,  propriétaire  à  Bain-de-Bretagne  (llle-et- 
Vilaine),  avait  envoyé  une  collection  nombreuse  aussi  et  variée, 
pour  laquelle  il  lui  a  été  décerné  une  médaille  d'argent. 

Le  concours  pour  les  Asperges  (258°  conc.)  a  été  brillant.  A  la 


(HO  COMPTE    RENDU 

tète  des  quatre  concurrents  couronnés  s'est  placé  M.  L.  Lhé- 
rault,  d'Argenteuil,  dont  le  lot  comprenait  six  bottes  d'Asperges 
vraiment  merveilleuses  de  grosseur  et  de  beauté.  Il  a  obtenu  une 
médaille  d'honneur  de  la  Société.  Après  lui  ont  été  classés  au 
même  rang  et  ont  reçu  chacun  une  grande  médaille  d'argent 
M.  E.  Girardin,  d'Argenteuil,  qui  à  ses  bottes  de  belles  Asperges 
avait  joint  des  pieds  entiers,  et  M.  Battut.  Enfin,  une  grande 
médaille  de  bronze  a  été  donnée  à  M.  Jacquel-Rifflet,  qui  avait 
envoyé  de  Bou  (Loiret)  cinq  boites  d'Asperges  belles  encore, 
mais  notablement  inférieures  aux  précédentes.  Quelques  autres 
présentations  faites  pour  le  même  concours  n'ont  donné  lieu  à 
aucune  attribution  de  récompense. 

Pour  le  259*  concours,  les  conditions  avaient  été  détermi- 
nées par  l'époque  de  l'Exposition;  il  devait  y  être  présenté 
une  «  collection  de  Pommes  de  terre  à  châssis,  plantes  entières, 
tiges  et  tubercules  adhérents  »,  Les  lauréats  ont  été  M.  Chom- 
met,  jardinier  au  château  de  Moignanville  (Seine-et-Oise;,  à  qui 
a  été  accordée  une  médaille  de  vermeil,  et  qui  a  élé  suivi  de 
pi'ès  par  M.  J.  Kigault,  cultivateur  à  Groslay,  dont  la  récom- 
pense a  été  une  grande  médaille  d'argent.  La  collection  exposée 
par  M.  Chommet  était  nombreuse,  variée,  et  portait  les  marques 
d'une  bonne  culture;  celle  de  M.  J.  Rigault  avait  une  composi- 
tion assez  spéciale  :  avec  des  pieds  de  Pommes  de  terre  satisfai- 
sant aux  exigences  du  programme,  on  y  voyait  des  tubercules 
sur  assiettes  api)artenant  à  un  grand  nombre  de  variétés, 
notamment  de  celle  qu'il  a  obtenue  et  qui  porte  son  nom,  et 
même  des  semis. 

De  beaux  Clioux-lleurs  se  trouvaient  compiis  dans  les  lots 
généraux  présentés  pour  le  255®  concours  ;  néanmoins  un  con- 
cours spécial  (264"  conc.)  avait  été  établi  pour  ce  produit  dont 
il  exigeait  quatre  spécimens  dans  chaque  variété  exposée.  Le 
résultat  en  a  été  médiocre,  puisqu'il  n'a  valu  qu'une  médaille 
d'argent  à  M.  0.  Arlct,  jardinier  chez  M.  Ghandon  deBriaille,  à 
Epernay  (Marne),  le  seul  concurrent  que  le  Jury  ait  jugé  digne 
de  récompense. 

Il  en  a  été  tout  autrement  pour  le  268'"  concours,  dont  l'objet 
était  «  la  plus  belle  collection  de  Salades.  »  En  ellel  MM.  Vil- 


DE   l'exposition   DE   MAI    1886  671 

morin-Andrieux,  qui  en  ont  été  les  seuls  lauréats,  récompensés 
avec  une  grande  médaille  de  vermeil,  y  avaient  présenté  uno 
collection  dans  laquelle  se  trouvaient  représentées  en  beaux 
spécimens  toutes  les  bonnes  variétés  qui  ont  leur  place  marquée 
dans  les  jardins  potagers. 

Il  existait,  au  programme,  quatre  concours  relatifs  aux  Frai- 
siers et  à  leurs  fruits.  Le  plus  important  en  raison  de  l'étendue 
des  lots  qu'il  exigeait  était  le  269°,  dans  lequel  le  prix  était 
offert  pour  «  la  plus  belle  collection  de  Fraisiers  en  pots,  avec 
fruits  à  maturité.  »  Le  lauréat,  dans  celui-ci,  a  été  M.  L.  Lhérault, 
à  qui  a  été  décernée  une  grande  médaille  de  vermeil.  Sa  col- 
lection était  nombreuse,  ses  plantes  en  bon  état  de  végétation 
et  de  fructification,  et  il  y  avait  joint  des  corbeilles  de  Fraises 
cueillies,  appartenant  aux  variétés  Docteur  Morère,  Général 
Chanzy  et  Marguerite. 

Le  dernier  concours  proposé  pour  les  produits  des  plantes 
qui  sont  l'objet  de  notre  culture  potagère  était  le  274",  relatif 
aux  Champignons  de  couche;  M.  À.  Duvillard,  horticulteur  à 
Arcueil  (Seine),  avait  apporté  trois  meules  en  activité  de  pro- 
duction et  du  Blanc  qui  lui  ont  valu  une  médaille  d'argent. 
Mais  en  outre  on  avait  cru,  en  rédigeant  le  programme,  devoir 
y  réserver  une  place  pour  les  légumes  exotiques  qui,  aujour- 
d'hui, grâce  à  la  facilité  des  transports,  arrivent  en  assez  grande 
abondance  à  Paris  et  y  sont  surtout  recherchés  par  les  étrangers 
originaires  de  pays  chauds.  Le  275*^  concours  ouvert  pour  cet 
objet  n'a  pas  donné  les  résultats  qu'on  aurait  été  en  droit  d'en 
attendre;  aussi  les  deux  concurrents  qui  y  ont  pris  part  ont-ils 
obtenu  seulement,  M.  Hédiard ,  une  médaille  d'argent, 
M.  A.  Michel,  une  médaille  de  bronze.  Ce  qu'on  remarquait  le 
plus  dans  le  lot  de  M.  Hédiard,  c'étaient  de  beaux  tubercules  de 
cinq  sortes  d'Ignames  et  de  volumineuses  bulbilles  du  Dioscorea 
hulbifera. 

§  5.  INSTRUCTION  HORTICOLE. 

C'est  une  idée  heureuse  et  dont  la  mise  en  pratique  a  été  déjà 
féconde  que  celle  qui  aujourd'hui  réserve  une  place  dans  les 
Expositions  horticoles  à  tout  ce  qui  peut  favoriser  la  diffusion 


672  COMPTE   HKNDU 

des  connaissances  essentielles  ou  tont  au  moins  utiles  aux  hor- 
ticulteurs. Les  plus  importantes  de  ces  connaissances,  en  dehors 
de  la  pure  et  simple  pratique,  sont  certainement,  en  premier 
lieu,  celle  des  plantes  avec  leurs  produits,  en  second  lieu,  celle 
des  animaux  utiles,  s'il  en  est  de  tels,  ou  nuisibles  dans  les  jar- 
dins. Or  le  meilleur  moyen  d'apprendre  à  connaître  les  plantes 
et  les  animaux,  c"est  de  les  voir  en  naliire  et  à  l'état  vivant,  ce 
qui  n'est  possible  qu'au  prix  de  longues  et  nombreuses  re- 
cherches faites  à  certaines  époques  de  J  année.  Gomment  faire 
disparaître  cet  inconvénient  sérieux?  Uniquement  en  msttant 
sous  les  yeux  de  ceux  qu'on  se  propose  d'instruire  des  collec- 
tions dans  lesquelles  les  sujets  d'étude  soient  conservés  assez 
parfaitement  pour  rester  bien  reconnaissables.  Pour  les  ani- 
maux, la  grande  majorité  de  ceux  qui  intéressent  l'horticulteur 
étant  des  Insectes  munis  d'une  enveloppe  suffisamment  consis- 
tante et  durable  pour  se  conserver  très  longtemps  sans  altéra- 
tion, les  collections  en  sont  des  plus  faciles  à  faire,  et  il  est 
même  peu  d'enfants  qui  ne  se  donnent  cet  agréable  passe-temps. 
Quant  à  certains  Insectes  et  à  d'autres  animaux  qui  sont  entiè- 
rement mous,  les  liqueurs  conservatrices  et  divers  procédés  mis 
journellement  en  pratique  par  les  naturalistes  permettent  le 
plus  souvent  d'en  obtenir  une  conservation  plus  ou  moins  par- 
faite. Lorsqu'il  s'agit  de  plantes,  il  seuible  que  toute  difhculté 
doive  aisément  disparaître,  la  dessiccation  opérée  avec  quelque 
précaution  entre  des  feuilles  de  papier  buvard  et  sous  des  pres- 
sions graduées  fournissant  un  moyen  à  la  portée  de  tout  le 
monde  d'en  former  des  collections  appelées  herbiers.  Ces  her- 
biers ont  un  prix  inestimable  pour  les  botanistes  exercés;  mais 
il  faut  se  garder  de  croire  qu'ils  offrent  les  mêmes  avantages 
pour  l'instruction  de  simples  élèves.  D'abord  la  manière  dont 
les  échantillons  à  préparer  ont  été  placés  et  étalés  entre  les 
feuilles  de  papier  buvard  peut  en  altérer  complètement  l'aspect 
naturel,  le  port  caractéristique;  on  peut  presque  dire  que,  sous 
ce  rapport,  rien  n'est  nuisible  comme  le  désir  trop  naturel  aux 
débutants  d'étaler  toutes  les  parties  des  plantes  de  la  manière 
la  plus  agréable  à  l'œil.  D'un  autre  côté,  la  connaissance  des 
plantes  reposant  principalement, .non  sur  leur  apparence  extc- 


ul;  l" exposition  de  mai  IHÎ^G  673 

rieure  qui  peut  amener  souvent  les  confusions  les  plus  étranges, 
mais  sur  les  particularités  de  leur  organisation  dont  les  plus 
essentielles  se  trouvent  dans  la  fleur  et  le  fruit,  il  faut,  pour 
tirer  un  bon  parti  d'un  herbier,  savoir  dégager  et  mettre  à  nu 
sans  les  détruire  les  parties  les  plus  délicates  de  celte  tleur  ou  de 
ce  fruit,  et  cela  sur  des  échanlillons  desséchés  et  trop  fréquem- 
ment écrasés.  Les  botanistes  y  parviennent  à  la  suite  d'une  pra- 
tique un  peu  longue  à  acquérir  ;  mais  on  ne  peut  exiger  pareille 
habileté  des  élèves,  ni  même  de  la  plupart  des  maîtres  chargés 
de  cet  enseignement  dans  la  généralité  des  écoles. 

C'est  pour  cela  qu'après  avoir  applaudi  à  la  formation  d'her- 
biers scolaires  qui,  dans  le  276°  concours,  a  valu  une  médaille 
de  vermeil  à  M.  C.  Moreau,  de  Courtenay  (Loiret),  une  grande 
médaille  d'argent  à  M.  le  D'  Rousseau,  de  Joinviile-le-Pont,  une 
grande  médaille  de  bronze  à  M.  Sosson,  instituteur,  rue  de 
Tanves,  à  Paris,  je  n'hésile  pas  à  adresser  de  vives  félicitations 
à  M"'^  Marie  Portier,  l'une  de  nos  Dames  patronnesses,  qui  a  eu 
l'heureuse  idée  de  faire  tourner  au  profit  de  l'instruction  bota- 
nique son  habileté  consommée  pour  la  fabrication  des  fleurs 
artificielles,  qui  a  su  reproduire  avec  une  parfaite  fidélité  plu- 
sieurs types  appartenant  à  nos  principales  familles  de  plantes, 
et  qui  a  fourni  ainsi  aux  maîtres  un  moyen  commode  de  mon- 
trer, en  tout  temps  et  à  l'école  même,  les  détails  minutieux 
d'organisations  florales  que  les  élèves  n'auraient  pu  bien  voir 
que  dans  la  nature  et  à  certains  moments.  Au  reste,  ces  félici- 
tations sont  justifiées  par  la  médaille  d'or  qu'une  section  du 
Jury  parfaitement  compétente  en  cette  matière  a  décernée  à 
M"«  Marie  Portier. 

Paute  des  objets  eux-mêmes  ou  de  leur  imitation  artificielle, 
de  bonnes  figures  rsndent  de  grands  services  à  l'enseignement; 
aussi  un  concours  spécial  (278"  concours)  avait-il  été  établi  pour 
les  «  collections  de  planches  ou  dessins  pouvant  servir  à  l'ensei- 
gnement horticole.  «MM.  A.  et  L.  Moreau,  photographes,  fau- 
l>ourg  Saint-Jacques,  y  ont  présenté  leurs  photographies  en 
grandeur  naturelle,  qui,  étant  ensuite  coloriées  avec  soin, 
deviennent  des  reproductions  d'une  parfaite  fidélité.  Le  Jury  leur 
a  décerné  une  grande  médaille  d'argent,  tandis  qu'il  a  donn  ; 

47 


674  COMPTE   RENDU 

une  médaille  de  bronze  à  M™'^  la  baronne  de  Pages,  amateur, 
pour  ses  «  Souvenirs  des  champs  de  bataille  de  1870-1871, 
autour  de  Pai'is.  » 

Enfin  quand  j'aurai  indiqué  les  résultats  du  277'  concours 
relatif  à  une  «  collection  d'histoire  naturelle  pouvant  servir  à 
l'enseignement  horticole,  »  concours  dans  lequel  ont  été 
décernées  une  grande  médaille  de  vermeil  à  M.  Ramé,  rue 
Berlioz,  à  Paris,  pour  ses  cadres  de  Papillons  et  autres  insectes, 
ainsi  que  pour  son  herbier  médicinal,  une  grande  médaille 
d'argent  à  M.  Sosson  et  une  médaille  d'argent  à  M.  G.  Moreau, 
pour  leurs  collections,  j'aurai  terminé  une  énumération  qui 
m'était  imposée,  et  qui  m'a  forcé  de  donner  à  ce  Compte  rendu 
de  l'Exposition  du  mois  de  mai  dernier  (partie  horticole)  une 
longueur  peut-être  démesurée  que  je  suis  le  premier  k  regretter, 
mais  qu'il  m'était  impossible  d'éviter. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  par  la  Société  nationale 

I      o'HûRTICUiTURE,  DU  H  AU  16    MAI  1886 

{Partie  relative  aux  Arts  et  Industries  horticoles) 
par  M.  G.  Soiiier. 

L'Exposition  des  Arts  et  Industries  horticoles  de  1886  peut  à 
juste  titre  être  considérée  comme  la  digne  rivale  de  celles  qui 
l'ont  précédée. 

Quoique  seulement  nationale,  elle  comptait  18o  exposants  ; 
or,  celle  de  1885  qui,  comme  on  se  le  rappelle,  était  interna- 
tionale, en  avait  100. 

Nous  tenons,  tout  d'abord,  à  adresser  nos  félicitations  à  la 
Commission  d'Organisation  pour  le  zèle  qu'elle  a  déployé  et 
pour  la  manière  intelligente  dont  elle  a  acct)mpli  sa  délicate 
mission.  Certes,  elle  n'aura  pas  échappé  aux  critiques,  c'est  dans 
son  rôle  ;  il  n'est  pas  possible  de  s'adresser  à  tant  d'intérêts  di- 
vers sans  en  froisser  quelques-uns.  Mais,  quant  à  nous,  dont  le 
premier  devoir  est  l'impartialité,  nous  n'avons  qu'à  constater  le 
succès  qu'elle  a  obtenu. 

Avant  d'entrer  dans  la  description  des  produits  exposés,  nous 


DE   l'exposition   DE  MAI   1886  6*75 

tenons   à  expliquer   la  manière  dont   nous  avons    fait   notre 
Compte  rendu. 

Nous  avons  suivi  la  classification  indiquée  au  programme. 

Le   nombre  des  sections  industrielles  est  de  trois,  correspon 
dant  aux  n°*  8,  9  et  1 0  du  classement  général. 

En  tète  de  chaque  section,  nous  indiquons  les  exposants  ré- 
compensés. 

De  ceux-là  nous  n'avons  rien  à  dire;  la  distinction  que  le  Jury 
leur  a  accordée  les  signale  suffisamment  à  l'attention  du  public. 

Nous  avons  songé  que  notre  rcMe  était,  au  contraire,  d'indi- 
quer les  améliorations  ou  nouveautés  non  primées.  MM.  les  Juré 
ont,  en  efTet,  un  temps  matériel  insuffisant  pour  pouvoir  exami- 
ner à  fond  des  produits  nombreux  et  variés.  Nous,  au  contraire, 
qui  pouvions  consacrer  à  ce  travail  toute  la  durée  de  l'Exposi- 
tion, il  nous  était  plus  facile  de  combler  les  lacunes.  C'est  ce  que 
nous  avons  essayé  de  faire. 

A  ce  sujet,  pour  faciliter  la  tâche  de  MM.  les  Jurés  et  éviter 
des  désillusions  aux  industriels,  nous  ne  voyons  qu'un  moyen, 
c'est  celui  indiqué  parM.Dormoisdans  son  Rapport  publié  dans 
la  Revue  hoj^ticole  (16  juillet  1885)  ;  nous  citons  le  passage  dans 
son  entier.  «  Nous  émettons  l'avis  qu'il  serait  peut-être  bon  que 
«  ceux  de  ces  produits,  dont  la  valeur  ne  peut  être  réellement 
«  appréciée  qu'à  la  suite  de  longues  expériences,  ne  fussent 
«  récompensés  que  si  les  exposants  avaient  fait  constater^  dans 
((  l'année,  par  une  Commission  spéciale  de  la  Société,  les  avan- 
ce tages  de  leurs  inventions  et  perfectionnements.  » 

La  compétence  de  l'auteur,  en  pareille  matière,  ne  peut  être 
mise  en  doute.  M.  Dormois  indique  là  le  mal  et  le  remède,  nous 
ne  pouvons  que  nous  ranger  à  son  avis. 

r«  SECTION  (8").   —Serres.  —  Châssis.  —    Chauffages.  - 
Vitreries.  —  Claies.  —  Paniers  à  Orchidées.  —   Paillassons.  — 
Vajwrisateurs  divers. 

Jurés  :  MM.  Izambert,  père,  Landry  (Louis), Laurent  etTresca. 
1''®  Sous- Sec  lion.  —  Serres  en  fer. 
MM.   Ferry  :  Rappel  de  médaille  d'or. 

Izambert  :  Médaille  d'or  pour  serres  et  châssis. 


676  COMPTE   RENDU 

Lusseau  :  Médaille  de  vermeil  pour  sa  serre  à  multiplica- 
tion. 
Grenthe:  Médaille  d'argent  pour  ses  .serres   démontables. 
Leblond  :  Médaille  de  bronze  pour  sa  serre  à  Vignes. 
Boissin  :  Médaille  de  bronze. 

2'^  Sous-Section.  —  Se)'resen  bois. 

M.  Cochu  :  Grande  médaille  d'argent. 

Châssis. 

MM.    Velard  :  Grande  médaille  d'argent. 
Carpenlier  :  Médaille  d'argent. 
Desenne:  Médaille  de  bronze  pour  coffres  démontables. 

Chauffages. 

MM.    Lebœuf  (Paul)  :  Médaille  d'or. 
Martre  :  Médaille  de  vermeil. 
Lusseau  :  Grande  médaile  d'argent. 
Perrier  et  Monin  :  Médaille  d'argent. 

Vitrerie. 
MM.  Polito,  frères  :  Médaille  d'argent. 

Claies. 

MM.    Lebœuf,  frères  :  Rappel  de  médaille  de  vermeil. 
Marchai  :  Médaille  d'argent. 

Paniei's  à  Orchi'/ées. 
M.  Mansion-ïessier  :  Médaille  de  bronze. 

Paillassons. 
M.  Dorléans  :  Mention  honorable. 

Vaporisateurs  de  nicotine. 

M.  Martre:  Grande  médaille  d'ari^ent.  '^^ 

Serres. —   Nous  retrouvons    parmi  les  autres  exposants   la 
construction  soignée  et  pratique  des  maisons  Bçrgerot,  Slœckei 


DE  l'kxposition  de  mai  1886  677 

etOzanne;  il  n'y  a  plus  à  signaler  leur  fabrication  que  le  public 
connaît  et  apprécie. 

Parmi  les  jeunes  constructeurs,  M.  Paul  Moutier,  de  Sainl- 
Germain,  exposait  une  serre  de  construction  élégante  et  légère, 
et  MM.  Beuzelin  etC'%  de  Paris,  avaient,  pour  la  leur,  une  fer- 
meture de  châssis  simple  et  solide. 

Châssis.  —  M.  Mansion-Tessier,  de  Bougival,  présentait  des 
châssis  de  couche  d'un  modèle  nouveau.  Les  cadres  d'un  seul 
morceau  coudés  aux  angles  sont  assurément  une  garantie  de 
sécurité  et  évitent  le  gauchissement.  Tous  les  tenons  et  goujons 
sont  soudes  avec  cuivre  et,  quoique  le  poids  de  ces  châssis  suit 
supérieur  il  celui  des  modèles  employés  journellement  (l-o  kilos) 
le  prix  coûtant  est  sensiblement  le  même. 

Chauffages.  — Pour  les  chauffages,  nous  retrouvons  les  anciens 
habitués  de  nos  Expositions  avec  leurs  appareils  toujours  inté- 
ressants pour  les  amateurs.  La  place  nous  ferait  défaut  pour 
énumérer  tous  les  avantages  de  leurs  produits.  Nous  ne  pouvons 
donc  que  donner  les  noms  des  industriels  : 

MM.  Berger  et  Barillot,  Blanquier,  Dafy,  Grodet,  Lambert, 
Lecœur,  Mouillet,  Wagner,  Zani,  Besson  et  C",  Ricada,  Hu- 
bert. 

Vitrerie.  —  Comme  vitrerie,  celle  de  M,  Murât,  sur  les  serres 
de  MM.  Paul  Moutier,  Le  Blond,  Ozanne,  Beuzelin  et  G'"  et  Le 
Tellier,  nous  a  paru  soignée  et  intelligemment  faite. 

Claies.  —  M.  Pillon,  d'Issy,  présentait  un  nouveau  modèle  de 
claies  en  bois  bi'ûlé  avec  chaînes  galvanisées  pouvant  servir  de 
paillassons  et  d'un  prix  relativement  bon  marché. 

II«  SECTION  (9«).—  Pompes.  —  Arrosage.—  Outils  de  Jardin.— 
Porte- fruits.  — Ameuhletnenfs.  —  Ornementations  de  jardin.  — 
Kiosques  en  bois.  —  Coutellerie. 

Jurés  :  MM.  Borel,  père,  Dormois  et  Millet. 

Pampp.s. 

MM.   Beau  me  :  Grande  médaille  de  vermeil. 
Palace  :  Grande  médaille  d'argent. 
Suireau  et  Collet  :  Grande  médaille  d'argent. 


678  COMPTE   RENDU 

Meyer  :  Médaille  d'argent. 
Deliray:  Médaille  d'argent. 
Lefevre-Reynier  ;  Médaille  d'argent. 
Tellier  :  Médaille  de  bronze. 
Broquet:  Médaille  de  bronze. 

Arrosage. 

MM.  Carré,  fils  :  Grande  médaille  d'argent, 
Sohy  :  Médaille  d'argent. 
Mansion-Tessier  :  Médaille  de  bronze. 
Villain  et  Gitlon  :  Médaille  de  bronze. 

Ouf  ils  de  jardin. 

MM.  Desenne  :  Grande  médaille  d'argent. 
Pelletier:  Médaille  d'argent. 

Porte-fniits. 

MM.  Barbou  :  Médaille  d'argent. 
Jollivet  :  Médaille  d'argent. 

Ameublements. 

MM.  Couette  :  grande  médaille  d'argent. 

Lichtenfelder  :  Grande  médaille  d'argent. 
Guilloux:  Médaille  d'argent. 

Ornementations  de\  jardin. 

MM.  Thiriot  :  Médaille  de  vermeil. 

Gérard-Triplet:  Médaille  de  bronze. 

Riosf/ues  en  bois. 

MM.  Groseil  fils  :  Médaille  d'argent. 
Simard  :  Médaille  de  bronze. 

Coutellerie. 

MM.  Aubry: Grande  médaille  d'argent. 
Hardivillé  :  Médaille  d'argent. 

Pompes.  — Dans  cette  section,  M.  Durozoi,  de  Paris,  présen- 
tait un  bélier-pompe.  Ce  bélier  peut  marcher  au   moyen  d'une 


DE   l'exposition   DE   MAI    1886  679 

chute  d'eau  chargée,  une  eau  filtrée  ou  tout  autre  liquide,  sans 
qu'il  y  ait  mélange.  11  agit  par  aspiration  et  refoulement  com.me 
une  pompe  à  piston.  Il  tient  donc  lieu  à  la  fois  de  bélier  et  de 
pompe.  Cet  appareil  peut  se  construire  sur  de  puissantes  pro- 
portions. 

Outils  de  jardin.  —  Les  tondeuses  Williams,  semblables  à 
celles  qui  ont  été  exposées  les  années  précédentes,  offraient, 
comme  amélioration,  d'être  sensiblement  diminuées  de  prix. 

M.  Papaut,  de  Taverny,  avait  des  brouettes  multiples  se 
démontant  entièrement,  des  binettes  en  acier  avec  dents  d'un 
côté,  des  râteaux  avec  lames,  des  civières  démontables,  des 
diables  pour  bois  et  pour  caisses,  le  tout  d'une  très  bonne  fa- 
brication. 

M.  Eckendœrfer  présentait  un  appareil,  VExpédifice,  per- 
mettant d'émousser  facilement  les  arbres  et  de  les  badigeonner 
sans  avoir  recours  à  une  échelle. 

Ameublements.  —  MM.  Villain  et  Gitton  exposaient  une  nou- 
veauté :  une  table  et  deux  bancs  pour  six  personnes  contenus  en 
un  paquet  avec  courroie,  d'une  longueur  de  1  mètre  sur  25  cen- 
timètres de  hauteur  et  pesant  10  kilos. 

Ornementations  de  jardin.  — Nous  avons  remarqué  le  nouveau 
modèle  de  contre-espalier  de  MM.  Charpentier  ei  Brousse.  Des 
fourches  fixées  à  la  partie  supérieure  des  poteaux  d'extrémités 
et  intermédiaires,  portent  un  tube  garni  de  deux  toiles.  Au 
moyen  d'un  treuil  on  déroule  ces  deux  toiles  à  la  fois.  Lorsque 
la  saison  des  gelées  est  passée,  on  enlève  le  tube  portant  ces 
toiles  et  on  range  le  tout  pour  l'année  suivante.  Des  jambes  de 
force  placées  de  chaque  côté  des  montants  empêchent  tout 
ballant. 

Coutellerie.  —  Dans  cette  section,  le  sécateur  sans  fermoir  et 
à  deux  tranchants  de  M.  Delaunay  est  un  heureux  perfectionne- 
ment. Il  fonctionne  d'une  seule  main  au  moyen  d'un  coulisseau 
à  bouton, 

La  pince  à  ongler,  de  M,  Larivière,  évite  l'emploi  de  la  ser- 
pette et  permet  de  faire  le  travail  très  rapidement. 

A  signaler  aussi  le  sécateur  de  M.  Pradines  avec  plaque  d'acier 
sur  le  croissant  pour  éviter  qu'il  ne   se  morde.  Une  mollette 


(J8()  COMPTE    RliNDU 

permet  daugmenter  la  tension  du  ressort  à  boud  n   sans  le  dé- 
monter. 

3®  SECTION  (10";. —  Construclions  rustiques. —  Grilles  en  fer. 
—  Grillages.  —  Kiosques  en  fer.  —  Poterie  usuelle.  —  Poterie 
d'nrt.  —  Optiquo.  —  Caisses  el  bacs. 

Jurés  :  MM.  H.  Aubert,  Cellière  et  Hanoleaii. 

Constructions  rustiques. 

MM.  Dubos  et  C'*-  :  Médaille  d'or. 
Deniau:  Médaille  de  vermeil. 
Chassin  :  Rappel  de  médaille  de  vermeil. 
Duffaugt  :  Grande  médaille  d'argent. 
Dimiilieii  :  Médaille  d'argent. 

Grilles  en  fer. 

MM.    Leblund  :  (îiande  médaille  d'argent. 
Stœckel  :  Grande  médaille  d'argent. 
Lichlenfelder  :  Médaille  d'argent. 
Dreux:  Sb-daille  d'argent. 

Grillages. 

MM.   Sobier  :  Médaille  de  vermeil. 
Beuzelin  :  médaille  d'argeni. 

Kiosques  en  fer, 

MM.   Dreux:  (jiamle  médaille  d'argent. 
O/.anne  :  Médaille  d'argent. 

Poterie   usuelle. 

MM.  Wiriot:  Rappel  de  médaille  de  vermeil. 
Legendre  :  Médaille  d'argent. 
Neveu  :  Médaille  d'ai'gent. 
Rivière  :  Médaille  de  bronze. 

Poterie  d'art. 

MM.    Visseaux  :  Médaille  de  vermeil. 

Sergent:  Rappel  de  grande  médaille  d'argent. 


1)K    LKM'OSITION    DK    MAI     18811  '»8I 

Optique. 

MM.   Eon  :  Rappel  de  grande  médaille  d'argent 
Dreux  :  Médaille  de  bronze. 

Caisses  et   bacs. 

Pour  les  bacs  en  bois 

M"c   Loyre  :  Rappel  de  médaille  de  vermeil. 
MM.   Javelier-Laurin  :  Médaille  de  vermeil. 

Deshaies:  Grande  médaille  d'argent. 

Figus  :  Grande  médaille  d'argent. 

de  Laluisant  :  Médaille  d'argent. 

Pour  les  bacs  en  fonte  : 
MM.    Lajourdie  et  Nicolas:  Médaille  de  vermeil. 

Grilles  en  fer.  —  Dans  la  section  des  grilles,  l'assortiment  de 
celles  que  présentait  M.  Emile  Cartier  était  intéressant  tant  au 
point  de  vue  de  la  fabrication  qu'à  celui  des  prix.  M.  Le  Tellier 
exposait  des  grilles  économiques  en  fer  à  T  et  traverses  en  cor- 
nières, d'un  bon  marché  oxcessiteu  égard  à  la  solidité. 

MM  Milinaire,  frères,  sont  certes  des  constructeurs  devant  les 
produits  desquels  on  s'arrête  avec  plaisir.  Leur  grande  grille 
d'entrée  avec  ses  bas  côtés,  a  obtenu  les  suffrages  des  connais- 
seurs. C'est  un  travail  intéressant,  élégant  et  bien  compris. 

Kiosques  enfer.  —  M.  Michelin  exposait  un  kiosque  imitation 
de  rustique,  très  gracieux. 

Poterie  d'art.  —  Dans  la  polei'ii;  d'art,  MM.  Paris  et  C'^  expo- 
saient leur  modèle  de  tôle  émaillée  toujours  très  curieux  et  d'un 
cachet  tout  à  fait  artistique. 

Caisses  et  bacs.  —  Les  bacs  de  M.  Javelier-Laurin,  de  Gevrey- 
Chambertin,  offi-ent  l'avantage  de  permettre  de  dépoter  facile- 
ment les  plantes.  Ils  sont  garnis  d'un  fond  mobile  avec  liges  en 
fer.  Ce  fond  s'enlève  au  moven  de  deux  brancards. 

A  signaler  aussi  les  cuvettes  d'arrosage  mobiles  sans  fond, 
pour  arroser  des  plantes  isolées,  de  M.  Duneuffour. 

Imprévus.  —  Dans  la  classe  des  imprévus,  non  portés  à  la 
classification  générale,  nous  avons  remarqué  le   déchenilleur 


682  COMPTE   RENDU 

brûleur  de  M.  Chapuis.  C'est  une  lampe  qu'on  allume  au  milieu 
d'un  récipient  contenant  de  l'eau  de  savon.  Les  chenilles,  mous- 
tiques et  autres  parasites  attirés  le  soir  par  la  lumière  tombent 
dans  cette  eau. 

Il  en  est  de  même  du  larvicide  de  M.  Laborie,  qui  brûle  des 
gaz  infectant  les  insectes  qui  se  trouvent  sur  les  arbres  ou  les 
plantes;  l'emploi  en  est  facile  et  ces  gaz  sont  inoffensifs  pour 
les  plantes. 

Conclusion. 

Comme  conclusion,  nous  ne  pouvons  que  constater  les  succès 
toujours  croissants  de  nos  Expositions  et  nous  souhaitons  qu'il 
en  soit  toujours  ainsi. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  du  23  au  2G  octobhe  1886 
fsECTiON  des  Plantes  et  Fleurs}, 

par  M.  P.  nuciivKTiu-., 

L'Exposition  que  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France 
a  tenue  dans  le  grand  pavillon  de  la  ville  de  Paris,  aux  Champs- 
Elysées,  du  23  au  26  octobre  1886,  avait  un  caractère  essentiel 
que  lui  imprimait  nécessairement  l'époque  de  l'année  à  laquelle 
elle  avait  lieu  ;  elle  était  principalement  consacrée  aux  fruits 
avec  les  arbres  qui  les  produisent,  ainsi  qu'aux  produits  de  la 
culture  potagère.  Les  plantes  et  les  fleurs  n'y  intervenaient  que 
secondairement  et  en  quantité  qui  paraîtra  peu  considérable, 
surtout  si  on  la  compare  avec  celle  qu'on  avait  vue  dans  le  même 
local,  au  mois  de  mai  précédent.  Aussi  n'ayant  cette  fois  à  m'oc- 
cuper  ici  que  de  cette  partie  ornementale  de  l'Exposition  d'oc- 
tobre, pourrai -je  en  renfermer  le  Compte  rendu  entre  des  bor- 
nes étroites. 

Le  programme  général  de  cette  Exposition  avait  été  publié 
dans  le  cahier  pour  juillet  1886  de  notre  Journal.  Il  ouvrait 
73  concours  rapportés  à  trois  sections  :  A.  Fruits  et  arbres  frui- 
tiers rattachés  à 24  concours;  B.  Légumes  rentrant  dans  14  con- 
cours ;  C.  Plantes  et  fleurs,  formant  l'objet  de  35  concours. 


DE  l'exposition  d'octobre  1886  683 

Dans  le  nombre  de  ces  derniers,  1 3  ont  été  assez  bien  remplis  pour 
déterminer  l'attribution  de  récompenses;  en  outre,  six  présenta- 
tations  faites  en  dehors  de  toute  condition  fixée  d'avance  ont 
été  acceptées  à  titre  de  Concours  imprévus  et  ont  accru  d'un 
nombre  égal  la  liste  des  médailles  accordées.  Les  13  concours 
dont  il  va  être  question  ici  seront  rangés  comme  d'habitude  sous 
le  numéro  d'ordre  qui  leur  avait  été  assigné  par  le  programme 
et  qu'ils  conservent  sur  la  liste  officielle  des  récompenses  dé- 
cernées. 

Les  deux  premiers  avaient  pour  objet  les  plantes  nouvelles, 
tant  introduites  en  France  par  l'exposant  qu'obtenues  par  lui 
de  semis.  Au  premier  des  deux  (39"  concours)  M.  A.  Régnier, 
horticulteur  à  Fontenay-sous-Bois  (Seine),  avait  présenté  un  Ri- 
cin qu'il  nomme  R.  sanguin,  qui  justifie  cette  dénomination  par 
la  vive  coloration  rouge-sang  de  toutes  ses  parties^  et  qu'il  a 
importé  de  la  Cochinchine.  Cette  plante  intéressante  lui  a  valu 
une  médaille  d'argent.  Quant  au  second  de  ces  deux  concours 
(40"^  concours),  il  avait  déterminé  différents  apports.  MM.  Lille 
(Léonard)  et  Benay,  marchands-grainiers,  quai  Saint-Antoine,  à 
Lyon,  avaient  envoyé,  en  fleurs  coupées,  plusieurs  variétés  du 
Dahlia  gracilis  obtenues  par  eux  de  semis  et  caractérisées  parce 
que  les  ligules  ou  demi -fleurons  de  leurs  capitules  simples  sont 
panachées,  rayées  ou  pointillées  de  couleurs  intenses  sur  fond 
clair.  C'est  là  une  nouvelle  race  de  Dahlias  simples  qui  offre  un 
intérêt  réel;  aussi  le  Jury  a-t-il  accordé  à  MM.  Lille  et  Benay 
une  médaille  de  vermeil.  —  M.  A.  Robert,  horticulteur  au  Vési- 
net  (Seine-el-Oise),  avait  exposé  plusieurs  Bégonias  tubéreux 
obtenus  par  lui  de  semis,  de  la  race  appelée  erecfa,  tous  remar- 
quables par  l'ampleur  de  leurs  fleurs,  quelle  qu'en  soit  la  cou- 
leur. Ces  belles  plantes,  pour  lesquelles  il  a  obtenu  une  médaille 
de  vermeil,  étaient  en  pieds  vivants;  mais  en  outre,  à  titre  de  con- 
cours imprévu,  le  même  horticulteur  avait  aussi  à  l'Exposition 
deux  cadres  de  fleurs  coupées  de  Bégonias  tubéreux  de  semis, 
garnissant  deux  cadres,  dans  l'un  desquels  elles  étaient  simples, 
principalement  rouges  et  jaunes,  tandis  que  dans  l'autre  elles 
étaient  très  doubles,  surtout  roses  et  rouge  clair.  Pour  ce  second 
lot  il  lui  a  été  accordé  une  grande  médaille  d'argent.  —  Enfin  à 


f)84  COMPTE    RKNDU 

ce  même  concours  se  rapportaient  plusieurs  Dahlias  à  grandes 
fleurs  et  venus  de  semis,  pour  la  présentation  desquels  il  a  été 
accordé  à  M.  E.  Mézard  fils,  fleuriste,  rue  du  Four,  une  médaille 
d'argent. 

Il  semble  qu'on  peut  rattacher  à  ce  40®  concours  deux  inté- 
ressants apports  que  l'Exposition  devait  à  M,  Godefroj^-Lebeuf, 
horticulteur,  route  de  Sannois,  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise).  Le 
plus  remarquable  des  deux  consistait  en  une  grande  Aroïdée 
étiquetée  Alocasla  Pardana  qui  provient  d'une  hybridation  opé- 
rée entre  les  Alocasia  lliibauli  et  Putzci/si.  Cette  plante  a  de 
grandes  feuilles  ovales-sagittées,  peltées,  dont  la  verdure  foncée 
fait  ressortir  le  vert  clair  des  nervures  et  des  veines.  Une  grande 
médaille  de  vermeil  a  été  accordée  pour  cette  présentation.  Le 
second  apport  du  même  horticulteur  comprenait  trois  nouveaux 
Bégonias  dont  l'un  a  surtout  fixé  l'attention  du  Jury,  car  c'est  à 
celui-ci  que  la  liste  officielle  rattache  la  médaille  d'argent  dé- 
cernée à  M.  Godefroy-Lebeuf.  (-e  Bégonia,  nommé  Arthur  Malet, 
a  les  feuilles  colorées  en  rouge-violet.  Avec  cette  plante  il  s'en 
trouvait  une  autre  nommée  Bégonia  Pluton,  dont  les  feuilles 
sont  d'un  vert-brun  foncé  presque  noir,  et  une  troisième,  le 
Bégonia  D''  Alorère,  très  élégante  par  ses  feuilles  d'un  vert  foncé 
sur  lequel  tranchent  de  nombreux  points  lilancs. 

Les  plantes  de  serre  sont  de  toute  saison;  aussi  en  a-t-on  vu 
figurer  à  l'Exposition  d'octohi-e  deux  fortes  collections  présen- 
tées pour  le  ï'.i"  concours,  par  M.  Dallé,  horticulteur,  rue 
Charron,  et  par  M.  E.  Cappe,  horticulteur  au  Vésinet  (Seine- 
et-Oise).  Une  médaille  d'or  a  été  donnée  à  chacun  de  ces 
exposants.  —  Dans  la  collection  de  M.  Dallé  l'attention  se 
portait  d'abord  sur  plusieurs  jolis  pieds  de  7Ve/)en//igs  pourvus 
de  leurs  urnes  i \cpen(/ies  Donnania,  N.  Sfewardi,  iV.  Lmvren- 
reaiin,  .V.  paradisia,  I\.  superôa,  .V.  Outtamiana).  On  y  remar- 
quait ensuite  de  beaux  Palmiers,  surtout  un  fort  Cocos  insignis, 
un  Pliœnir  rupicola,  un  /Jcitala  grandis,  un  Colamus  Jj'ndctii, 
de  nombreux  Dvacsena  {D.  amalnlls,  D.  Baueri,  D.  cannxfolia, 
D  Lindeni,  D.  Massangeana,  D.  siricfa,  D.  (erminalis,  etc.), 
ï Alocasia  Van  HouUei,  des  Pandanus  (P.  imperialis,  P.  utilis, 
P.  Vcitchh),  des  Broméliacées,  des  Fougères,  etc.  Outre  cette  im- 


DE  l'exposition  DoiyruBKE  1886  685 

perlante  collection  M.  Dallé  avait  bien  voulu,  en  vue  d'orner 
TExposition,  former,  aux  deux  côtés  de  l'entrée  de  la  salle,  deux 
beaux  massifs  symétriques  de  végétaux  de  serre  à  feuillage, 
Palmiers,  Dracsena,  Phormiion,  Fougères,  etc.  Le  Jury  et  la 
Société  lui  adressent  à  ce  sujet  de  très  vifs  remerciements.  Le 
lot  de  M.  Cappe  avait  une  composition  assez  dissemblable.  Il 
s'y  trouvait,  comme  Palmiers,  le  Lioistono  rolundifolia  et  le 
Kenlia  lialmoreana,  plusieurs  Broméliacées  telles  que  un  fort  Til- 
landsia li'.sseUata  avec  ses  congénères  7'.  Zahit't  tleuri,  et  T.  hieio- 
ghjphlca,  VEncJiolirion  roseum  et  1'^".  Saundcrsii,  des  Canistnun, 
etc.;  de  nombreuses  espèces  àWrulia,  à.Q?>  Grotons,  VAnthu- 
rium  Andreaniun,  des  Orchidées,  des  Fougères,  etc. 

Les  plantes  fleuries  qui  ont  le  plus  contribué  à  l'ornementa- 
tion de  l'Exposition  sont  certainement  les  Bégonias  tubéreux 
qui  formaient  l'objet  spécial  du  46'^  concours.  Ces  plantes  char- 
gées de  leurs  grandes  et  belles  fleurs  dans  lesquelles  on  voyait 
tous  les  coloris,  depuis  le  blanc  pur  jusqu'au  rouge-pourpre  in- 
tense, en  passant  par  le  jaune  et  les  intermédiaires,  garnissaient, 
presque  à  l'entrée  du  grand  pavillon  de  la  Ville,  quatre  des  pla- 
teS'bandes  qui  rayonnaient  autour  d'un  grand  massif  central  de 
Pelargonium  zonale.  Elles  étaient  toutes  d'une  grande  beauté, 
toutefois  avec  une  inégalité  suffisante  pour  que  le  Jury  ait  pu 
établir  un  classement  même  entre  les  deux  premières  collections 
qui  dépassaient  notablement  le  niveau  de  la  troisième.  Les  ré- 
compenses accordées  par  lui  ont  été  :  une  médaille  d'or  à 
M.  Valleraud  jeune,  horticulteur  à  Bois-Colombes,  qui  du  pre- 
mier coup,  si  je  ne  me  trompe,  s'est  placé  au  premier  rang- 
dans  ce  genre  de  concours;  une  grande  médaille  de  vermeil  à 
M.  Ro]3ert  (A.),  qui,  au  contraire,  est  habitué  de  longue  date  aux 
succès  dans  la  culture  et  la  production  de  ces  plantes;  enfin 
une  médaille  d'argent  à  M.  Couturier,  horticulteur  à  Chatou. 

Une  série  de  branches  fleuries,  représentant  33  variétés  de 
Fuchsias,  avait  été  présentée  au  ï^è"  concours  par  M.  C;in  us, 
jardinier  à  Coulommiers,  qui,  pour  cet  apiiuit,  a  l'hunueur 
d'une  menlion  lionoralile. 

L'un  des  liorticulteui-s  qui,  parmi  nous,  se  sont  livi-és  le 
plus  spécialement  et  avec   li;   plus  de  succès  à  la  culture  des 


686  COMPTE   RENDU 

nombreuses  variétés  des  Pclargoniam  zonale  et  inquinans  est 
M.  A.  Poirier,  rue  de  la  Bonne-Aventure,  à  Versailles.  Ses  plantes 
figurent  toujours  de  la  manière  la  plus  honorable  à  nos  Exposi- 
tions; celle  du  mois  d'octobre  dernier  en  avait  reçu  de  lui  un 
lot  considérable  qui  garnissait  le  gr^nd  massif  circulaire  vers 
l'entrée  et  l'une  des  six  plates-bandes  dirigées  en  rayons  par- 
tant de  ce  massif.  Les  nombreuses  variétés  comprises  dans  ce 
lot  et  parmi  lesquelles  se  trouvaient  à  peu  près  toutes  celles 
qu'on  estime  aujourd'hui  étaient,  les  unes  à  fleurs  simples,  les 
autres  à  fleurs  doubles.  Les  premières,  beaucoup  plus  nom- 
breuses, se  rapportaient  au  5i®  concours,  dans  lequel  cet  expo- 
sant a  obtenu  une  médaille  d'or;  les  dernières  rentraient  dans 
le  53^  concours.  La  récompense  accordée  pour  celles-ci  a  été 
une  médaille  d'argent. 

Les  Dahlias  occupent  toujours  une  large  place  dans  les  Expo- 
sitions d'automne.  Ils  n'ont  pas  manqué  à  celle  du  mois  d'octobre 
dernier  dans  laquelle  ils  ont  formé  les  éléments  de  nombreux 
apports,  tous,  il  est  presque  inutile  de  le  dire,  composés  de  fleurs 
coupées.  Les  trois  concours  auxquels  se  rattachaient  ces  apports 
avaient  pour  objet,  l'un  (60''  conc.)   les  collections  aussi  nom- 
breuses que  possible  de  variétés  grandiflores,  un  autre  (62® conc), 
les  collections  de  variétés  à  petites  fleurs  dites  Dahlias  lillipu- 
tiens,  le  troisième  (61"  conc.)  des  lots  formés  de  «  20  variétés 
nouvelles,  non  encore  au  commerce.  >>  Il  n'y  a  ou  dans  ce  dernier 
concours  qu'un  seul  lauréat,  M.  Torcy-Vannier,  horticulteur  à 
j\telun,  qui  a  obtenu  une  médaille  d'argent  pour  des  fleurs  de 
variétés  nouvelles  de  Dahlias  à  grandes  fleurs  et  Lilliputiens, 
occupant  les  premiers  trois  cadres,  les  derniers  un  cadre.  Dans 
chacun  des  deux  autres  concours  on  a  compté  quatre  lauréats. 
Dans  le  60%  relatif  aux  fleurs  coupées  de  Dahlias  grandiflores, 
M.  Mézard  (ils  a  reçu  une  médaille  d'or  pour  une  très  belle  série 
de  capitules  qui  occupaient  un  granJ  cadre;  M.  A.  Falaise,  hor- 
ticulteur à  Nanterre  (Seine),  a  eu  une  grande  médaille  de  ver- 
meil pour  une  série  à  peu  près  aussi  nombreuse,  mais  dont  les 
fleurs,  quoique  fort  belles,  ont  été  jugées  un  peu  inférieures  aux 
précédentes;  M.  L.  Paillet,  horticulteur,  vallée  d'Aulnay,  près 
de  Sceaux  (Seine),  a  obtenu  une  médaille  de  vermeil  pour  trois 


DE  L  EXPOSITION  d'octobke  1886  687 

cadres  ou  caisses  de  fleurs  représentant  plus  de  cent  variétés; 
enfin  il  a  été  décerné  une  grande  médaille  d'argent  à  M.  Forgeot, 
marchand-giainier,  quai  de  la  Mégisserie,  pour  un  lot  de  fleurs 
d'environ  cent  variétés.  Le  haut  degré  de  toutes  ces  récompen- 
ses témoigne  assez  de  l'importance  majeure  des  lots  qui  avaient 
été  présentés  à  ce  concours.  Les  résultais  ont  été  sensiblement 
inférieurs,  et  cela  se  conçoit  sans  peine,  pour  le  63"^  concours,  qui 
avait  pour  objet  les  Dahlias  à  petits  capitules  dits  lilliputiens. 
Il  a  été  donné  en  effet  :  une  grande  médaille  d'argent  à 
M.  Mézard  fils,  dont  l'apport  se  composait  d'un  assez  grand 
nombre  de  fleurs  portées  sur  leurs  pédoncules,  auxquelles  étaient 
jointes  quelques  variétés  simples;  une  médaille  d'argent  à 
M.  Dubois,  à  Argenteuil  Seine-et-Oise),  qui  exposait  un  grand 
cadre  de  fleurs  coupées  appartenant  à  des  variétés  toutes  nom- 
mées; une  médaille  de  bronze  à  M.  L.  Paillet  dont  le  lot  com- 
prenait les  fleurs  de  86  variétés  nommées;  enfin  il  a  été  accordé 
une  mention  honorable  à  M.  Forgeot  qui  montrait  les  fleurs  de 
40  variétés. 

Le  temps  n'est  pas  fort  éloigné  où  l'Œillet  était  essentielle- 
ment une  fleur  d'été  ;  mais  depuis  que  l'art  horticole  a  su  créer 
la  race  des  CEillets  remontants,  la  portion  de  l'année  pendant 
laquelle  on  peut  jouir  de  la  floraison  de  cette  plante  est  devenue 
beaucoup  plus  longue,  puisqu'elle  peut  même  s'étendre  à  l'hi- 
ver, sous  des  abris.  C'est  ainsi  que  M.  Lévèque,  horticulteur  à 
Vilry,  a  pu  mettre  à  l'Exposition  de  la  fin  d'octobre  un  fort 
massif  d'CEillets  fleuris,  qui  occupait  le  centre  de  la  salle,  et 
pour  lequel  il  lui  a  été  justement  décerné  une  médaille  d'or 
dans  le  65°  concours. 

Le  même  horticulteur  a  conquis,  en  outre,  dans  le  67^  con- 
cours, une  grande  médaille  de  vermeil,  pour  une  belle  collection 
de  Chrysanthèmes  ou  Pyrèthres  de  l'Inde  et  de  la  Chine,  qu'il 
avait  gracieusement  bordée  d'CËillets  fleuris.  Les  fleurs  de  ces 
plantes  étaient  très  diverses  de  couleur,  bien  que  les  tons  jaune 
à  orangé,  ou  plus  ou  moins  violacés,  y  fussent  en  prédominance. 
On  y  voyait  aussi  une  remarquable  nouveauté  de  1885,  variété 
nommée  Monsieur  Léoéque,  à  capitules  très  larges,  diffus,  violets, 
formés  de  fleurettes  tuyautées. 


688  COMPTE   RENDU 

Le  pendant  de  ce  beau  groupe  était  formé,  de  l'autre  côté  de 
la  salle,  par  un  grand  massif  des  mêmes  sortes  de  plantes,  qui 
avait  été  fourni  par  l'établissement  de  Saint-Nicolas  d'igny,  au- 
quel il  a  valu  une  médaille  d'argent,  dans  la  catégorie  des  con- 
cours imprévus.  Les  pieds  fort  nombieux  de  Chrysanthèmes 
qui  composaient  ce  massif  n'appartenaient  qu'à  trois  variétés, 
même  surtout  h  deux  dont  l'une,  à  fleurs  d'un  blanc  pur,  en 
constituait  toute  la  masse  centrale,  tandis  que  l'autre,  à  fleurs 
jaune  d'or,  formait  à  cette  masse  fleurie  une  élégante  bordure. 

Un  est  toujours  heureux  de  voir  des  Roses  et  le  plaisir  qu'on 
éprouve  à  leur  vue  s'accroit  encore  aux  époques  de  l'année  oii 
elles  deviennent  rares.  C'est  ce  plaisir  redoublé  que  M.  Rothberg 
avait  voidu  procurer  aux  visiteurs  de  l'Exposition  d'octobre,  en 
y  plarant  un  lot  de  cent  vingt-cinq  variétés  de  ces  fleurs  tenant 
à  leurs  branches  qui  étaient  piquées  dans  de  la  mousse.  Ce  lot, 
pr(!senté  pour  le  70"  concours,  a  déterminé  le  Jury  à  décernera 
cet  horticulteur  une  grande  médaille  d'argent. 

Pour  terminer  cette  description  succincte  de  la  partie  florale 
de  l'Exposition  doclobre,  il  ne  me  reste  (ju'à  mentionner  deux 
apports  qui  ont  été  admis  à  y  figurer  à  titre  de  concours  i.mpré- 
vus.  L'un,  pour  lequel  AL  Delahaye,  marchand-grainier,  quai 
de  la  Mégisserie,  a  obtenu  une  médaille  d'argent,  formait  un 
grand  groupe  de  Choux  frisés  d'ornement  qui,  disposés  au  pied 
et  autour  d'un  Palmier,  produisaient  un  charmant  effet;  quant 
à  l'autre,  il  consistait  en  un  assez  grand  nombre  de  Pensées 
cultivées  en  pots,  médiocrement  variées,  pour  lesquelles  il  a  été 
accordé  une  médaille  de  bronze  à  M.  Lebossé,  horticulteur  à 
Passy-Paris. 

Si  l'on  ajoute  aux  plantes  et  fleurs  dont  il  a  été  question  dans 
ce  Compte  rendu,  un  fort  groupe  d'espèces  diverses  en  fleurs 
que  MM.  Vilmorin-Andrieux  avaient  obligeamment  fourni  pour 
garnir  l'une  des  six  plates-bandes  rayonnantes  dont  il  a  été 
parlé  plus  haut,  on  aura,  avec  quelques  apports  trop  peu  im- 
portants pour  avoir  été  primés,  l'ensemble  des  objets  rentrant 
dans  le  domaine  de  la  Floriculture  qui  avaient  trouvé  place  dans 
le  grand  pavillon  de  la  "Ville  de  Paris.  Mais  les  abords  de  cet 
édifice  ne  pouvaient  rester  nus  comme  ils  le  sont  par  eux-mêmes  ; 


DE    LEXPOSITIOX    DOCTOBRE    188ti  089 

il?  avaient  donc  été  dr-corés  au  moyen  de  végétaux  ligneux  à 
feuillage  persistant  que  la  Société  devait  à  la  parfaite  obligeance 
de  quelques-uns  de  ses  membres  les  plus  distingués.  Pour  cela, 
M.  L.  Paillet  avait  non  seulement  composé  un  massif  de  Coni- 
fères variées  qui  en  réunissait  une  vinglaine  d'espèces,  mais 
encore  il  avait  formé  un  joli  groupe  àWraucaria  imbricala. 
MM.  Bruneau  et  Jost,  pépiniénistes  à.  Bourg-la- Reine,  avaient 
donné  un  pendant  au  massif  de  Conifères  de  M.  L.  Paillet. 
Enfin,  MM.  Croux  et  fils,  pépiniéristes,  vallée  d'Aulnay,  près 
Sceaux  (Seine),  avaient  fourni  un  massif  réunissant  à  des  Coni- 
fères plusieurs  espèces  feuillues,  entre  autres  deux  Prunus 
Pissardi  à  feuilles  parfaitement  rouges  ,  un  beau  Magnolia 
Galissoniensis  et  un  Citrus  trifoliata  chargé  de  fruits.  A  ces 
obligeants  collègues,  ainsi  qu'à  M.  Dallé  et  à  MM.  Vilmorin- 
Andrieux,  le  Jury  d'abord  et  après  lui  la  Société  nationale 
d'Horticulture  de  France  adressent  leurs  félicitations  et  de  sin- 
cères remerciements. 


Compte  rendo  de  l'exposition  tenue  du  '^3  au  26  octobre  1886 
(Section  des  fruits  et  arbres  fruitiers), 

par  M.  Ghatenay  (Abel). 
Messieurs, 

L'Exposition  fruitière  dont  je  vais  essayer  de  vous  donner  le 
Compte  rendu  le  plus  fidèle,  se  présentait  cette  année  dans  les 
conditions  les  plus  défavorables  sous  différents  rapports,  et  sa 
léussite  était  considérée  comme  très  problématique,  par  ceux- 
là  mêmes  à  qui  la  pratique  de  ces  réunions  annuelles  a  donné 
l'habitude  d'en  pouvoir  juger  à  l'avance  et  presque  à  coup  sûr 
le  résultat. 

L'époque  assez  tardive  de  l'ouverture  était  considérée  comme 
un  obstacle  très  sérieux.  En  effet,  vers  la  fin  d'octobre  les  froids 
sont  quelquefois  assez  intenses,  et  il  n'est  pas  rare  de  voir  à 
cette  époque  des  gelées  de  trois  ou  quatre  degrés,  qui,  dans  la 
vaste  nef  du  Pavillon  de  la  Ville  de  Paris,  auraient  certainement 

48 


690  COMPTE   RENDU 

pu  avarier  une  partie  des  produits  exposés.  Mais  le  Pavil- 
lon n'étant  libre  qu'à  ce  moment,  il  était  impossible  de  faire 
mieux.  De  plus  les  horticulteurs-pépiniéristes,  qui  sont  les 
principaux  exposants  de  fruits,  entrent  alors  dans  le  plein  de 
leurs  travaux  et  il  était  à  craindre  que  ceux  sur  lesquels  on 
était  en  droit  de  compter  ne  s'abstinssent,  une  Exposition  de  ce 
genre  demandant,  de  la  part  des  personnes  qui  veulent  y  parti- 
ciper, beaucoup  de  temps  et  de  dérangements.  Enfin  l'Expo- 
sition fruitière  qui  avait  lieu  à  Versailles  quelques  jours  après, 
à  l'occasion  du  Congrès  pomologique  qui  se  tenait  cette  année 
dans  cette  ville,  pouvait  attirer  à  elle  un  certain  nombre  de 
nos  exposants. 

Aucun  de  ces  inconvénients  ne  s'est  heureusement  produit. 
Le  temps  s'est  montré  fort  clément;  les  arboriculteurs  ont  mis 
beaucoup  d'empressement  à  nous  apporter  leurs  produits,  et 
les  fruits  eux-mêmes  ont  profité  de  ce  retard  pour  augmenter 
leur  volume  et  se  montrer  aux  visiteurs  dans  toute  leur  beauté. 
Aussi  la  réussite  a-t-elle  été  complète  et  la  Commission  d'Or- 
ganisation a-t-elle  été  forcée  de  restreindre  les  emplacements 
que  lui  demandaient  de  nombreux  exposants. 

Les  fruits  ainsi  que  les  arbres  fruitiers  sont  d'un  aspect  peu 
gai,  et  au  point  de  vue  de  l'ensemble  décoratif  il  est  assez  diffi- 
cile d'en  tirer  un  parti  avantageux.  Néanmoins  la  disposition 
adoptée  par  les  organisateurs  était  très  remarquée  et  surtout 
très  pratique.  Chaque  visiteur  pouvait  suivre  les  collections 
qui  étaient  toutes  bien  en  vue  et  prendre  ?es  notes  à  l'aise,  de 
larges  allées  circulant  entre  les  tables  qui  portaient  les  fruits, 
et  les  plates-bandes  qui  recevaient  les  arbres  fruitiers.  De  jolis 
lots  de  fleurs  pour  lesquels  des  concours  étaient  ouverts, 
égayaient  la  monoionie  de  ces  longues  lignes  de  tables,  et 
faisaient  valoir  les  fruits  leurs  voisins,  qu'elles  animaient  de 
leurs  vives  couleurs. 

En  somme,  les  prédictions  décourageantes  qui  n'avaient  pas 
manqué  de  se  produire,  ne  se  sont  pas  réalisées,  et  l'E.xposition 
fruitière  de  1886  comptera  pour  un  succès  de  plus  m  l'actif  de 
la  Société  nationale  d'Horticulture. 

La  partie  de  cette  Exposition  dont  je  viens  aujourd'hui  ren- 


DE  L  EXPOSITION  d'octobre  188()  691 

dre  compte,  comprend  deux  groupes  bien  distincts  et  dont  je 
vous  entretiendrai  séparément  :  les  fruits  et  les  arbres  fruitiers. 
Je  commence  donc  par  les  fruits  et,  en  suivant  l'ordi-e  des 
concours,  je  citerai  en  premier  lieu  la  belle  collection  de  Poi- 
res et  de  Pommes  exposée  par  M.  Croux,  collection  qui  lui  a 
valu  une  médaille  d'or.  Les  Poires  étaient  au  nombre  de  350  va- 
riétés; 175  variétés  de  Pommes  et  25  de  Raisins  complétaient  ce 
lot,  important  autant  par  le  nombre  des  variétés  présentées  que 
par  la  beauté  des  fruits.  L'étiquetage  de  tous  ces  fruits  était 
très  soigné  et  mentionnait,  pour  chaque  sorte,  la  qualité,  l'épo- 
que de  maturité  et  de  nombreuses  observations  concernant  la 
rusticité  des  arbres,  leur  fécondité,  etc.. 

Cet  exemple  n'est  malheureusement  pas  suivi  par  beaucoup 
d'exposants,  dont  la  plupart  se  contentent  de  mettre  tout  sim- 
plement le  nom  de  la  variété  sur  chaque  sorte  de  fruits. 

Les  Expositions  sont  surtout  faites  en  vue  du  public  amateur, 
qui  s'y  rend  afln  de  se  renseigner  par  lui-même,  d'examiner,  de 
comparer,  de  faire  un  choix  enfin.  Dans  les  fruits  un  choix 
judicieux,  quand  on  n'est  pas  connaisseur,  n'est  pas  facile  à 
faire  ;  aussi,  bien  des  visiteurs  prennent  les  noms  des  variétés 
qui  leur  ont  semblé  de  bonne  grosseur,  bien  faites,  bien  colo- 
rées; ils  demanderont  sans  plus  ample  informé  ces  sortes  au 
pépiniériste  qui  naturellement  les  enverra.  Or  il  se  trouvera, 
dans  la  suite,  qu'on  aura  mis  en  plein  vent  des  variétés  ne 
réussissant  qu'en  espalier,  que  la  plupart  mûriront  à  la  même 
époque,  qu'un  certain  nombre  seront  des  fruits  de  bonne  appa- 
rence, mais  uniquement  bons  à  cuire,  que  les  uns  ne  seront  pas 
fertiles  et  que  les  autres  ne  pousseront  pas;  enfin  on  reconnaîtra 
une  foule  d'inconvénients  qu'un  étiquetage  sérieusement  fait 
aurait  permis  d'éviter.  J'insiste  beaucoup  sur  ce  point,  qui,  à 
mon  avis,  présente  énormément  d'importance. 

M.  Croux  avait  séparé,  dans  son  lot,  les  fruils  adoptés  par  le 
Congrès,  de  ceux  qui  sont  encore  à  l'étude.  Ainsi,  sur  ses  350  va 
riétés  de  Poires,  il  y  en  avait  75  adoptées  par  le  Congrès  et 
40  Pommes  sur  '175.  La  proportion  est  à  remarquer,  car  beau- 
coup d'entre  les  fruils  à  l'étude  sont  d'anciennes  variétés,  et 
il  y  aurait  peut-être   là   une   légère  critifjue  à  adresser   à   nos 


Gi):2  COMPTE   RENDU 

arboriculteuis,  qui  conservent  dans  leurs  collections  des  fruits 
dont  le  seul  mérite  est  de  faire  nombre,  mais  qui  en  revanche 
embarrassent  fortement  les  amateurs  ayant  un  choix  à  faire. 

MM.  Bruneau  et  Jost,  nouveaux  venus  dans  nos  Expositions, 
débutaient  brillamment  celte  année,  en  remportant  une  mé- 
daille d'or  pour  leur  collection  de  Poires  et  Pommes  composée 
d'environ  550  variétés,  collection  de  beaux  fruits  comprenant 
les  meilleures  sortes. 

Le  deuxième  concours  était  rempli  par  M.  Jourdain,  de 
iMaurecourt,  qui,  comme  à  son  habitude,  nous  faisait  voir  des 
fiuits  d'une  grosseur  peu  commune,  particulièrement  dans 
les  variétés  Belle  Angevine,  Duchesse  et  Doyenné  d'hiver;  en 
outre,  des  Chasselas  dorés,  superbes.  Le  tout  lui  :i  valu  une  mé- 
daille de  vermeil. 

MM.  Rolhberg,  Krazeuski  et  Arlet  obtenaient  aussi  des  ré- 
compenses dans  ce  concoure,  avec  leurs  collections,  toutes  im- 
portantes. 

Une  nomenclature  du  genre  de  celle  que  j'ai  entreprise  est 
forcément  peu  variée,  car  tous  les  exposants  de  fruits  méritent 
les  mêmes  compliments  et  je  crains  que  mon  modeste  Compte 
rendu  ne  paraisse  bien  aride  par  suite  des  répétitions  nom- 
breuses que  je  serai  obligé  de  faire  dans  chacun  des  concours. 

Je  ne  pense  donc  pas  qu'il  soit  nécessaire  de  suivre  le  pro- 
gramme ligne  par  ligne.  Nous  avons  tous  admiré  les  belles  cor- 
beilles de  Poires  et  de  Pommes  présentées  par  MM.  Leroux,  De- 
souches.  Collas,  Jamet,  (>rapotte,  Krazeuski,  Oudin,  Boucher. 
Arlet,  Ballut,  ainsi  que  les  collections  nombreuses  des  mêmes 
fruits  que  l'Élnhlissement  Saint-Nicolas  d'Igny,  MM.  Boucher, 
Laurent,  Bertrand,  Leforl,  Isabeth,  Lemoine,  Bourgeois.  Le- 
conite,  nous  montraient  et  qui,  corbeilles  et  collections,  ont 
toutes,  à  différents  titres,  valu  une  récompense  à  chacun  de 
leurs  présentateurs. 

MM.  Baltel  frères,  de  Troyes,  nos  infatigables  collègues, 
avaient  envoyé  un  lot  fort  intéressant  comprenant  une  tren- 
taine d'assiettées  de  Poires  de  semis,  provenant  de  leurs  cul- 
tures et  aussi,  je  crois,  de  celles  du  regretté  M.  Tourasse,  de 
Pau.  Ces  fruits,  parmi  lesquels  un  certain  nombre  sont  le  résul- 


I 


DE  l'exposition  d'octobre  1886  6!J3 

tat  d'hybridations  entre  les  variétés  japonaises  et  les  nôtres, 
n'ont  naturellement  pu  être  appréciées  par  le  Jury,  mais  ont 
été  renvoyées  à  l'examen  de  notre  Comité  d'Arboriculture  qui 
dégustera  chaque  sorte  au  fur  et  à  mesure  de  sa  matuiil(3,  et 
fera  connaître  ultérieurement  son  opinion. 

Il  y  avait  dans  ce  lot  des  spécimens  de  belle  apparence,  et  il 
esta  espérer  que  la  dégustation  fera  connaître  de  bonnes  qua- 
lités, chez  la  plupart  d'entre  eux. 

Néanmoins  nous  ne  saurions  trop  engager  nos  collègues  du 
Comité  à  être  sévères  dans  leurs  appréciations,  afin  de  n'encou- 
rager la  mise  au  commerce  que  de  variétés  réellement  recom- 
mandables  à  tous  les  points  de  vue.  ^ 

MM.  Baltet  recevaient  en  outre  les  félicitations  du  Jury,  pour 
un  lot  de  fruits  nouveaux  ou  peu  connus  qu'ils  avaient  exposé 
hors  concours. 

Les  fruits  à  noyau  étaient,  comme  nous  devions  nous  y 
attendre,  pi  u  nombreux  ;  mais  les  deux  corbeilles  de  Pèches 
exposées  par  MM.  Vitry  fils  et  Chevallier  (Gustave)  étaient 
réellement  hors  de  pair. 

M.  Vilry  présentait,  hors  concours,  vingt-cinq  Pêches  Sahvay, 
d'une  grosseur  et  d'une  beauté  peu  communes,  provenant 
toutes  d'un  même  arbre;  l'un  de  ces  fruits  mesurait  plus  de 
30  centimètres  de  circonférence. 

Voici  donc  la  maturité  des  bonnes  Pêches,  grâce  à  la  variété 
Salway,  que  nous  montraient  nos  deux  collègues  de  Montreuil, 
reculée,  autant  qu'elle  est  avancée  par  les  variétés  Amsden, 
Alexander  et  autres,  dont  les  pomologues  anglais  et  américains 
nous  ont  dotés  depuis  quelque  temps. 

La  culture  des  Pêches  est  sans  contredit,  entre  toutes  les  bian- 
ches  de  l'arboriculture  fruitière,  celle  qui  a  fait  le  plus  de  pro- 
grès depuis  dix  ans.  On  récolle  maintenant  ce  fruit  si  estimé, 
sous  le  climat  de  Paris,  et  cela  sans  interruption,  depuis  le 
commencement  de  juillet  jusqu'à  la  fin  d'octobre,  alors  que 
il  y  a  une  quinzaine  d'années  à  peine,  la  saison  des  Pêches  ne 
durait  que  deux  mois. 

Les  Ananas  exposés   par   les   spécialistes  bien  connus  MM. 


694  COMPTE   RENDU 

Crémont  frères,  de  Sarcelles,  partageaient  avec  les  Pèches  la 
curiosité  et  l'envie  du  public. 

Est-il  en  effet  quelque  chose  de  plus  beau  que  ce  fruit  doré, 
J'un  port  si  magistral  et  qui,  quoique  aujourd'hui  à  la  portée 
de  toutes  les  bourses,  bénéficie  encore  de  la  curiosité  qu'éveille 
l'éloignement  de  sa  patrie.  Les  spécimens  exposés  par  MM.  Gré- 
mont,  plantes  et  fruils,  étaient  magnifiques,  et  une  médaille  d'or 
récompensait  ajuste  titre  chacun  de  ces  deux  horticulteurs. 

J'arrive  maintenant  aux  Raisins,  dont  trois  des  cultivateurs 
les  plus  autorisés  nous  avaient  envoyé  des  lots  splendides. 

Que  dire  des  Chasselas  de  M.  Grapotte,  si  appétissants,  si 
dorés  et  si  peu  semblables  à  ceux  que  nous  récoltons  tous  dans 
nos  jardins  qu'on  les  supposerait  artificiels? 

Et  les  Raisins  de  M.  Salomon,  qui  no  les  a  admirés  et  enviés, 
ces  beaux  Chasselas  de  Thomery  si  renommés,  et  cette  nom- 
breuse série  de  Raisins  de  table,  tous  plus  beaux  les  uns  que 
les  autres? 

M.  Salomon  en  exposait  3o0  variétés,  dont  l'étiquetage  extrè- 
sivemcnt  soigné  mentionnait  la  qualité,  la  maturité,  l'origine 
et  les  synonymes. 

M.  Lhérault,  le  renommé  viticulteur  d'Argenteuil,  avait  de 
son  côti';  envoyé  une  collection  également  très  importante  et 
comprenant  plus  de  quatre  cents  variétés,  dont  un  certain  nom- 
bre de  Raisins  de  cuve,  et  une  quarantaine  de  sortes  améri- 
caines. Celle  dernière  fraction,  composée  des  variétés  dont  se 
servent  aujourd'hui  nos  malheureux  départements  phylloxérés, 
pour  la  reconstitution  de  leurs  vignobles,  intéressait  fortement 
les  visiteurs. 

Les  fruits  exotiques  étaient,  comme  d'habitude,  présentés  en 
grand  nombre,  i)arMM.  llédiard  et  Place. 

Un  petit  lot  de  Prunes  d'Enté,  exposé  par  M.  Imbert,  de 
Villenouve-sar-Lot,  nous  faisait  voir  un  échantillon  d'une  cul- 
ture dont  les  produits  se  chilfrent  par  millions  chaque  année, 
dans  ce  pays. 

Je  dois  encore  signaler,  en  passant,  un  apport  de  fruits  mou- 
lés, composé  d'une  vingtaine  de  sortes  diverses,  assez  bien  re- 


DE  l'exposition  d'ogtobre  1886  695 

produites  par  M.  Landsman,  et  qui  a  valu  à  son  présentateur 
une  médaille  d'argent. 

Des  fruits  je  passe  maintenant  aux  arbres  fruitiers,  dont  un 
certain  nombre  de  lots  étaient  exposés. 

MM.  Bruneau  et  Jost  ont  incontestablement  poussé  l'art  de 
former  les  arbres  jusqu'aux  dernières  limites,  et  l'on  cherche- 
rait vainement,  dans  ceux  qu'ils  avaient  apportés,  une  irrégula- 
rité, un  défaut  quelconque. 

Leurs  pyramides  parfaitement  équilibrées,  leurs  fuseaux 
garnis  depuis  Je  bas  jusqu'au  sommet  sans  qu'on  y  pût  trouver 
un  vide,  leurs  arbres  à  haute  tige  formés  en  vases  réguliers 
et  leurs  palmettes  superbes  de  végétation,  nous  montraient  le 
parti  que  peuvent  tirer  des  arbres  fruitiers  les  praticiens  éclairés 
comme  ces  messieurs.  En  outre,  le  traitement  de  la  branche  à 
fruit  très  bien  observé,  dénotait  le  soin  apporté  pour  amener  ces 
arbres  au  plus  haut  degré  de  perfection. 

Un  lot  de  jeunes  arbres  de  pépinière,  très  vigoureux  et  dans 
toutes  les  essences  fruitières,  complétait  cet  apport  important. 

M.  Groux  avait  aussi  exposé  un  lot  complet  d'arbres  formés, 
très  bien  faits  et  d'une  grande  vigueur;  des  cordons  horizontaux, 
verticaux,  formes  en  V,  des  fuseaux  admirables,  des  pyramides 
ayant  depuis  deux  jusqu'à  huit  couronnes  de  branches,  des 
palmettes  irréprochables  comme  régularité,  enfin  des  arbres  à 
haute  tige  parfaits  de  forme,  composaient  un  ensemble  remar- 
quable. 

M.  Groux  nous  montrait  aussi  une  collection  de  Pommiers  à 
cidre,  composée  d'une  soixantaine  de  variétés,  choisies  parmi 
les  meilleures  sortes^  des  fruits  locaux  les  plus  répandus,  et,  par 
une  heureuse  inspiration,  il  avait  placé  au  pied  de  chacun  de 
ces  arbres  une  assiettée  de  leurs  fruits. 

Beaucoup  d'autres  arbres  fruitiers  en  plus  jeunes  exemplaires 
exposés  par  MM.  Paillet,  Rothberg,  Morlet,  Krazeusky,  ache- 
vaient de  donner  aux  visiteurs  un  aperçu  des  pépinières  dont 
les  environs  de  Paris,  par  un  travail  incessant  et  progressif, 
ont  monopolisé,  pour  ainsi  dire,  la  culture  perfectionnée. 

Voilà,  Messieurs,  reproduit  aussi  fidèlement  qu'il  m'a  été 
possible  de  le  faire,  le  bilan  de  votre  Exposition  automnale. 


696  COMPTE    RENDU 

L'importance  des  lots  présentés  justifie  bien  la  nécessité  de 
cette  Exposition,  moins  brillante  naturellement  que  celle  du 
mois  de  mai,  mais  assurément  aussi  utile. 


Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  du  23  au  20  octobre  1886 
[Produits  de  la  culture  maraîchère) 

Par  M.  Hkbrard  (Alexandre). 

Malgré  l'époque  tardive  de  cette  Exposition,  les  produits 
maraîchers  y  étaient  représentés  d'une  façon  complète  pour  la 
saison.  Ils  étaient  disposés  au  fond  du  pavillon,  sur  un  empla- 
cement trop  restreint,  car  il  a  fallu  réduire  pour  quelques 
exposants  la  place  qu'ils  avaient  demandée.  Ces  produits  exposés 
avec  goût  sur  les  plates-bandes  et  tables  préparées  pour  les 
recevoir  attiraient  les  regards  des  nombreux  visiteurs. 

Le  concours  le  plus  important  de  cette  section  était  celui  qui 
portait  le  n" 27  dans  le  programme.  Il  était  proposé  pour  «la 
plus  belle  et  la  plus  nombreuse  collection  de  li'gumes».  Deux 
premiers  prix  ex  a'quo,  médaille  d'or,  furent  décernés  à  M.  Jean 
Hoïbian,  marchand-grainier  à  Paris,  et  à  M.  Elle  Jacquart, 
amateur  à  Bain-de-Bretagne  (lUe-et-Vilaine). 

M.  Hoïbian  exposait  un  lot  de  produits  divers  et  1res  remar- 
quables, nombreux  en  variétés:  Choux-fleurs  de  Paris,  Choux 
pommés,  Navets,  Oignons,  "Carottes,  Artichauts,  Aubergines, 
Tomates  dont  une  améliorée.  Salades,  Laitues,  Scaroles,  Céleris, 
Mâches,  Chicorée  Witloof  en  bonne  culture  et  presque  préparée 
pour  être  soumise  au  forçage,  Courges,  Potirons,  Concombres 
en  variétés  diverses.  Nous  avons  àsignalerdansceloldeuxCéleris: 
l'un  est  une  variété  américaine  à  feuilles  panachées,  se  rappro- 
chant beaucoup  du  Céleri  doré  Chemin;  il  parait  tendre  et, 
comme  ce  dernier,  il  pourrait  se  passer  de  l'étiolage  ;  l'autre  est 
un  Céleri  à  feuilles  découpées  très  finement,  ce  qui  lui  fait 
donner  le  nom  de  Céleri  à  feuilles  de  Fenouil  ;  il  est  à  grosses 
côtes  et  d'un  vert  très  foncé;  il  est  tiré  du  Céleri  vert  tardif, 
variété  ancienne,   qui  tend  à  disparaître.   Il  y  avait  aussi  une 


DE  L  EXPOSiTiux  d'octobre  18<S6  607 

Mâche  améliorée  à  feuilles  très  larges,  tirée  de  la  variété  maraî- 
chère à  feuille  ronde  ;  elle  est  appelée  la  Mâche  Boisseau,  du 
nom  de  son  obtenteur.  Parmi  les  Courges,  la  Garabacette,  qui 
est  de  très  bonne  qualité,  est  inconnue  dans  le  commerce  ;  elle 
est  confondue  souvent  avec  la  variété  Goutord  du  Ganada. 

M.  Elle  Jacquart  avait  un  lot  considérable,  comprenant  plus 
de  300  sortes  ou  variétés  de  légumes  bien  choisis,  dénotant  une 
très  bonne  culture,  savoir  :  60  variétés  de  Salades  :  Laitues, 
Romaines,  Chicorées,  Céleris,  etc.  ;  en  légumes,  35  variétés  de 
Choux  pommés.  36  de  Radis,  18  de  Carottes,  des  Oignons,  des 
Poireaux,  des  Cardes  Poirées,  plus  160  variétés  de  Pommes  de 
terre  qui  n'ont  pu  être  exposées  complètement  faute  de  place. 
Dans  ce  lot  considérable  il  se  trouvait  bien  des  nouveautés  ; 
nous  ne  signalerons  qu'une  Laitue  appelée  Martial,  qui  paraît 
rustique  pour  la  culture  d'été. 

Un  seul  jardinier  de  maison  bourgeoise  figurait  à  ce  concours 
avec  un  grand  lot  d'ensemble;  c'était  M.  Dagne;iu,  jardinier  chez 
M"^  Schmit,  à  Nogent-sur-Marne^  qui  a  obtenu  une  grande 
médaille  de  vermeil.  Son  lot  comprenait  également,  avec  des 
Salades,  des  lé.^umes  en  variétés  diverses,  comme  Oignons,  Ca- 
rottes, Betteraves  variées,  Igname-Patate,  Haricots  dont  une 
variété  à  signaler  est  appelée  Haricol-Rondier  ;  elle  est  à  grains 
rouge  panaché,  venant  par  Ton  8  à  la  gousse;  la  planleeslnaine. 
à  pied  court,  ramassée.  Cette  variété  parait  être  locale  et  n'est 
pas  répandue  dans  le  commerce. 

Une  grande  médaille  de  vermeil  a  été  également  décernée  à 
l'établissement  Saint-Nicolas  d'Igny  pour  un  lot  de  légumes 
nombreux  et  remarquables  pour  leur  beauté.  Les  Choux  pommés 
en  nombreuses  variétés  étaient  surtout  d'un  fort  volume;  les 
Oignons,  les  Carottes,  les  Navets  étaient  variés  ;  les  Artichauts, 
les  Cai'dons  étaient  volumineux. 

M.  Torcy- Vannier,  marchand-grainier  à  Melun.a  obetnu  dans 
ce  même  concours  une  médaille  d'argent  pour  une  collection  de 
légumes  très  variés  :  Tomates,  Courges,  Potirons,  etc.  Il  y  avait 
là  un  lot  de  Piments  très  intéressant  ;  nous  en  avons  remarqué 
plusieurs  et  entre  autres  un  portantle  nom  de  Princesse  de  Galles, 
très  joli,  d'un  beau  jaune  d'or,  en  forme  de  toupie. 


698  COMPTE   RENDU 

Le  concours  suivant  était  ouvert  pour  le  plus  beau  lot  de 
Melons  k  maturité.  M.  Arlet,  d'Epernay,  avait  exposé  un  lot  de 
petits  Melons  dont  la  plante  grimpante  est,  dit-on,  très  cultivée 
dans  l'est  de  la  France  ;  le  fruit  ressemble  assez  à  la  variété 
petit  Prescott  à  châssis  et  serait,  paraît-il,  [^d'une  culture  très 
facile. 

Lapins  belle  collection  de  Courges,  Potirons,  etc.,  a  valu  une 
médaille  d'argent  à  l'établissement  Saint-Nicolas  d'Igny,  ainsi 
qu'une  médaille  de  bronze  à  M.  Dagnean. 

M,  Poitdevin,  deBonneil,  a  obtenu  une  médaille  d'argent  pour 
un  lot  de  Pastèques  d'un  fort  volume,  lesquelles  étaient  pré- 
sentées comme  ayant  été  cultivées  en  pleine  terre.  Sous  notre 
climat  il  est  rare  d'obtenir  de  si  beaux  produits. 

Le  concours  pour  les  plus  beaux  Choux-fleurs  était  repré- 
senté par  quatre  exposants  :  en  première  ligne  venait  M.  Jo- 
seph Rigault,  de  Groslay,  qui  a  obtenu  une  grande  médaille 
d'argent  pour  un  lot  composé  de  Choux- fleurs,  variété  Le- 
maitre,  en  très  bonne  culture.  Puis  venait  M.  Forgeot,  de  Paris, 
à  qui  a  été  décernée  une  médaille  d'argent  pour  un  lot  composé 
des  cinq  variétés  suivantes  : 

1°  Chou-fleur   de   Chàlons,   hâtif,    nouveauté,    à    pied    très 
court,  à  pomme  assez  grosse,  à  grain  blanc,   très  serré;  il  est 
recommandé  pour  la  culture  maraîchère. 
Variété  Lenormand  à  pied  court. 
Variété  Lemaitre  demi-dur. 
Variété  de  Paris  dur. 

Variétés  anciennes  et  cultivées  de  préférence  par  les  maraî- 
chers de  Paris.  Le  Chou -fleur  demi-dur  de  Chambourcy  est  une 
sous-variété  du  Chou-tleur  Lemaître,  l'une  des  plus  résistantes  à 
la  gelée  et  la  plus  employée  en  grande  culture,  surtout  à  Cham- 
bourc 

M.  Bourgeois,  de  Chambourcy,  exposait  un  lot  de  la  variété 

de  Chambourcy;  mais  son   lot,  placé  deux  jours  trop  tôt,  était 

trop  avancé  lors  du  passage  du  Jury.  Cependant,   ces  produits 

étant  méritants;  une  médaille  d'argent  lui  a  été  accordée. 

M.  Jamet,  pour  son  lot,  a  obtenu  une  médaille  de  bronze. 

Pour  la  collection  la  plus  nombreuse   et  la  mieux  étiquetée 


DE  l'expositiox  d'octûbre  1886  699 

de  Haricots,  présentés  en  graines  mûres,  le  concours  proposé 
a  eu  également  plusieurs  concurrents. 

MM.  Forgeot  et  C'®  exposaient  non  pas  une  'nombreuse  col- 
lection, mais  quelques  variétés  avec  leurs  tiges  et  rames,  ce  qui 
permettait  d'apprécier  le  produit  de  chacune  d'elles.  Nous  avons 
remarqué  dans  le  nombre  plusieurs  variétés  données  comme 
nouveautés. 

Ainsi  le  Haricot  Flageolet  Beurre  à  rames  sans  parchemin,  à 
cosses  jaunes,  paraît  très  productif; 

Le  Haricot  beurre  Trinité,  à  cosses  jaunâtres,  tachetées  de 
rouge  sang,  sans  parchemin; 

Le  Haricot  incomparable_,  à  grain  blanc  très  petit,  très  pro- 
ductif; 

Le  Haricot  merveille  de  Yincennes,  Beurre  nain,  sans  par- 
chemin, à  grain  chamois  foncé.  —  Une  médaille  d'argent  a  été 
accordée  pour  ce  lot. 

M.  Torcy-Yannier  a  obtenu  également  une  médaille  d'argent 
pour  une  collection  nombreuse  de  ce  légume  expulsée  en  graines 
mûres  et  parfaitement  étiquetées. 

M.  ElieJacjuart  exposait  également  une  petite  collection  de 
Haricots  pour  laquelle  il  a  obtenu  une  médaille  de  bronze. 

Le  concours  suivant  avait  trait  à  la  collection  la  plus  com- 
plète et  le  plus  correctement  étiquetée  de  Pommes  de  terre. 
Celle  de  M.  Joseph  Rigault,  de  Groslay^  était  composée  de  135 
variétés  en  fort  beaux  exemplaires,  qui  dénotaient  une  culture 
soignée.  Plusieurs  attiraient  l'attention,  notamment  la  variété 
Joseph  Rigault,  ainsi  qu'une  nouveauté  étiquetée  Souvenir  de 
Parmentier,  donnée  comme  étant  issue  des  variétés  Marjolin- 
Tétard,  et  à  feuilles  d'Ortie.  La  chair  en  est  jaune  ;  elle  est 
demi-hâtive.  Une  grande  médaille  de  vermeil  a  été  décernée 
pour  ce  lot  important. 

MM.  Forgeot  et  C'°  figuraient  également  dans  ce  concours 
avec  une  collection  nombreuse.  Nous  avons  à  signaler  les 
variétés  suivantes,  à  cultiver  en  grande  culture  :  Early  rose 
hâtive,  de  qualité  moyenne;  Flocon  de  neige,  demi-hâtive; 
Institut  de  Beauvais,  tardive,  variété  récente,  de  moyenne  qualité  ; 
Eléphant  blanc,    tardive;    Magnum  Bonum,  tardive,   réputée 


700  COMPTE   RENDU   DE   LEXPOSITIU.N   d'oCTOBRE    1886 

comme  résistant  à  la  maladie  spéciale.  Une  médaille  de  vermeil 
a  été  accordée  pour  ce  lot. 

Une  grande  médaille  d'argent  a  été  donnée  à  M.  Torcy-Van- 
nier,  ainsi  qu'une  médaille  d'argent  à  l'élablissement  de  Saint- 
Nicobis  d'Igny,  qui  tous  deux  figuraient  également  dans  ce 
concours. 

Dans  le  36"  concours,  pour  les  vingt  meilleures  variétés  de 
Pommes  de  terre  à  recommander  pour  la  petite  culture  : 

M.  J.Rigault,  de  Groslay,  obtient  une  grande  médaille  d'argent. 

Nous  avons  à  signaler  dans  ce  lot,  comme  nouveautés,  les 
variétés  suivantes  :  Une  nommée  Pasteur,  issue  de  la  variété  à 
feuilles  d'Ortie,  à  chair  jaune,  se  tenant  bien  à  la  cuisson, 
rougissant  un  peu  à  l'air,  hâtive;  à  recommander  poui-  la 
culture  d'amateur; 

De  Lesseps,  issue  des  variétés  Vitelolte  et  Ronde  violette 
hâtive,  à  chair  jaune,  de  couleur  violette,  produisant  plus  que 
la  Vitelotte  ; 

Chevreul,  sœui"  de  la  précédente,  de  couleur  plus  claire,  à 
chair  plus  blanche,  et  plus  tardive. 

Figuraient  également  dans  ce  loi  des  semis  parmi  lesquels 
l'exposant  a  l'espérance  de  trouver  des  variétés  nouvelles 
méritantes. 

Dans  ce  même  concours,  M.  Korgeot  obtient  une  médaille 
d'argent.  Nous  avons  remarqué  dans  son  lot  les  variétés  le 
plus  employées  dans  les  cultures  d'amateur:  la.VIarjolin  liàlive, 
qui  est  la  plus  cultivée  en  culture  forcée  sous  châssis;  la  feuille 
d'Orlie,  un  peu  moins  hâtive  que  la  précédente;  la  Belle  de 
Fontenay,  hâtive;  la  Belle  de  Vincennes,  demi-hàlive,  de  bonne 
qualité,  très  productive  ; 

Ainsi  qu'un  groupe  de  variétés  étrangères  qui  paraissent  très 
méritantes. 

Le  même  exposant  donnait  comme  nouveautés  deux  variétés 
d'Oignons:  le  Rose  pâle,  hàlif,  de  Niort^  pouvant  être  semé  en 
août  pour  être  récolté  en  juin  ou  juillet  de  l'année  suivante; 
le  jaune  brun  de  Saint-Laurent,  mûrissant  en  août; 

Ainsi  qu'un  lot  d'un  Céleri  portant  le  nom  de  Céleri-Scarole, 
variété  très  distincte,  attendu  que  ses  feuilles  sont  dépourvues 


EXPOSITION    DE    MAI    1886  701 

de  pétiole,  ce  qui  lui  donne  la  forme  d'une  Scarole,  en  touffes 
compactes  et  très  basses.  On  peut  le  faire  blanchir  sans  le 
butter,  en  le  couvrant  simplement  de  litière. 

Un  seul  lot  de  Fraises  figurait  à  l'Exposition:  il  appartenait  à 
M.  L.  Lhérault,  d'Argenteuil,  à  qui  une  médaille  d'argent  a 
été  décernée. 

M.  Paillet,  de  Ghàtenay,  exposait  une  collection  de  Pommes 
de  terre  d'introduction  nouvelle,  variétés  anglaises  et  améri- 
caines, lesquelles  paraissent  méritantes. 

M.  Duval  avait  exposé  une  variété  de  Pomme  de  terre  dite  du 
Cacique.  Elle  provient  de  l'Amérique  du  Sud;  elle  est  vivace, 
croît  à  l'état  spontané,  d'après  ce  qu'en  dit  l'exposant,  dans 
des  régions  froides  où  la  neige  séjourne  pendant  six  mois  de 
l'année  et  où  elle  endure  jusqu'à  7  à  8  degrés  de  gelée.  M.  Ûuval 
a  été  invité  à  présenter  ce  produit  au  Comité  compétent  de  la 
Société,  afin  qu'il  soit  examiné  et  soumis  à  des  expériences  de 
culture. 


EXPOSITION    GÉNÉRALE   DE    MAI    1886. 

Objet  d'art  de  la   nianufacture  de  Sèvres,   offert  par 

.M.   LE  Ministre  de  l'Instruction  publique. 

Médailles  offertes  par 

M.  le  Ministre  de  l'Agriculture, 
M.  le  Préfet  de  la  Seine, 
Les  Dames  patronnesses, 
M.    le  Maréchal  Vaillant, 
M.  le  D^  Andry, 
M.  de  Vilmorin, 
M"e  Breton, 
M"«  Buignet. 


702  EXPOSITION    DE   MAI    1886 

ORDRE  DU  JURY 
Le  11  mai  1886,  à  9  heures  du  matin. 

Jurés 

Dix  sections. 

Horticulture 

Première  section 

(du  concours  1  à  81   inclusivement). 

MM.  De  La  Devansaye,  Angers. 
Solignac,  Cannes. 
Sallier  père,  château  du  Val. 
Wood,  Rouen. 
Gaulain,  Lyon. 

Deuxième  section 

(de  82  à  133  inclusivement). 

MM.  Bolut,  Chaumont. 
Jadoul,  Lille. 
Laruelle,  Amiens. 
Van  den  lieede,  Lille. 
J.  Leroy. 

Troisième  section 
(de  134  à  185  inclusivement  et    de  ^41  ù  "230  inclusivement). 

MM.   Carrière,  Montreuil. 

Jamin  (Ferdinand),  Bourg-la-Reine. 
Leroy  (Louis),  Angers. 
Delaville  père,  Beauvais. 
Kételeér,  Sceaux. 
Grousse,  Nancy. 


COMPOSITION    DU   JURY  703 

Quatrième  section 
(de  186  à  233  inclusivement). 


MM.  Cochet  (Scipion),  Suisnes. 
Guillot  fils,  Lyon. 
Gautreau  père,  Brie. 
Desfossés  (Henri),  Orléans. 
Varenne,  Rouen. 
Hoïbian,  Paris. 

Cinquième  sertion 
(de  234  à  240  inclusivement). 

M.  Bergman  père. 

Les  Dames  patronnesses. 

Sixième  section 
(de  251  à  275  inclusivement). 

MM.  Laizier,  Clichy. 

Noblet,  Saint-Mandé. 
Bourgaut  père,  Puteaux. 
Hébrard  (Laurent),  Paris. 

Septième  section 
(de  276  à  280). 

MM.  Mussat,  Grignon. 
Gappe,  Vésinet. 
Cornu  (Maxime),  Paris. 

Industrie 

Huitième  section 

MM.    Izambert  père,  Paris. 
Landry  (Louis),  Paris. 
Laurent,  Paris. 
Tresca,  Paris. 


lOi  LISTE    DES   RÉCOMPENSES 

Neuvième  section 


MM.  Borel  père,  Paris. 
Dormois,  Paris. 
Millet,  Bourg-la- Reine. 

Dixième  section 

MM.  Aubert  (H.),  Paris. 
Cellière,  Paris. 
Hanoleau,  Paris. 

Le  Jur}'  était  dirigé  par  M.  Hardy,   premier  Vice-Président, 
et  M.  Bleu,  Secrétaire  général. 


EXPOSITION  DE  MAI  1886 
Liste  des  récompenses  accordées  par  les  Jukys 

l'RIX    d'iIUN.NEUR 

Grand  prix  d'honneur  :  Objet  d'art  de  la  manufacture  de 
Sèvres,  offert  par  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux-Arts,  à  M.  Anl.  Ghantin,  horticulteur,  route  de  Ghatil- 
lon,  32,  à  Paris,  pour  ses  Palmiers. 

Prix  d honneur  :  Médaille  de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture, 
à  M.  Allt.  Truffant,  horticulteur,  rue  des  Chantiers.  40,  à  Ver- 
sailles, pour  sa  collection  d'Orchidées, 

Prix  d'honneur  :  Médaille  de  M.  le  Préfet  de  la  Seine,  à  M.  Alf. 
Bleu,  Avenue  d'Italie,  48,  à  Paris,  pour  ses  semis  de  Bertolonias, 
Sonerilas,.  Galadiums  et  Anthuriums. 

Prix  d'honneur  :  Médaille  de  la  Société,  à  M.  Dallé,  rue 
Pierre-Charron,  29,  à  Paris,  pour  ses  plantes  variées  de  serre. 

Prix  d'honneur  :  Médaille  de  la  Société,  à  M.  Savoye  fils,  hor- 
ticulteur, rue  Victor-Hugo,  à  Bois-Colombes  (Seine),  pour  ses 
plantes  variées  de  serre. 

Prix  d'honneur:  Médaille  de  la  Société,  à  MM.  Ghantrier  frères, 


POUR  l'exposition  de  mai  4 880  705 

horticulteurs,  à  Mortefontaine   (Oise),    pour  leur   collection  de 
Grotons. 

Prix  d'honneur  :  Médaille  de  la  Société,  à  M.  Massange  de 
Louvrex,  au  château  de  Baillonville,  par  Marche  (Belgique),  pour 
sa  collection  de  Cattleyas  variés. 

Prix  d'honneur:  Médaille  de  la  Société,  à  M.  Linden^  horticul- 
teur, à  Gand  (Belgique),  pour  ses  plantes  d'introduction  nou- 
velle. 

Prix  d'honneur  :  Médaille  offerte  au  nom  du  Maréchal  Vaillant, 
ancien  Président  de  la  Société,  à  M.  Defresne  (H.),  pépiniériste, 
à  Vitry  (Seine),  pour  ses  Conifères,  100  variétés. 

Pi-ix  d'honneur  :  Médaille  de  la  Société,  à  M.  Moser,  horticul- 
teur, rue  Saint-Symphorien,  1,  à  Versailles,  pour  ses  Rhododen- 
drons, 80  variétés. 

Prix  d'honneur  :  Médaille  de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture,  à 
M.  Gh.  Verdier,  horticulteur,  i  1 ,  route  de  Ghoisy,  à  Ivry  (Seine), 
pour  ses  Rosiers,  200  variétés  tiges. 

Prix  d'honneur  :  Médaille  de  MM.  Vilmorin-Andrieux  et  G'% 
à  M.  Lévèque,  rue  du  Liégat,  69,  à  Ivry  (Seine),  pour  ses  Rosiers, 
200  variétés  tiges. 

Prix  d'honnmr  :  Médaille  de  la  Société  à  MM.  Vilmorin- 
Andrieux  et  G'",  quai  de  la  Mégisserie,  4,  à  Paris,  pour  leurs 
plantes  herbacées  d'ornement. 

Prix  d'honneur  :  Médaille  offerte  au  nom  du  D""  Andry,  ancien 
Secrétaire-général  de  la  Société,  à  M™^  E.  Lion,  fleuriste,  bou- 
levard de  la  Madeleine,  19,  Paris,  pour  ses  bouquets. 

PiHX  d'honneur  :  Médaille  de  la  Société,  à  l'Association  de 
secours  mutuels  des  Jardiniers  de  la  Seine. 

Prix  d'honneur  .-  Médaille  de  la  Société,  à  M.  Louis  Lhérault, 
horticulteur,  rue  des  Ouches,  29,  à  Argenteuil  (Seine-et-Oise), 
pour  ses  Asperges. 

Diplôme  d'honneur  :  à  M.  JoliboiS;,  jardinier  en  chef  du  Luxem- 
bourg, pour  sa  collection  de  Broméliacées. 

Vives  félicitations  à  la  Ville  de  Paris  (la  Muette),  pour  ses 
Plantes  d'ornement. 


49 


706  LISTE   DES    RÉCOMPENSES 

PLANTES   DE   SERRES 

A.  —  Plantes  nouvelles. 

4°  concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  à  feuillage  ornemen- 
tal introduites  le  plus  récemment  en  Europe. 

MM.  Chantrier  frères,  déjà  nommés,  médaille  dLargent. 

6®  concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  à  feuillage  ornemen- 
tal introduites  directement  en  France. 

M.  Ant.  Chantin,  médaille  dV*?-,  déjà  nommé. 

8"  concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  fleuries,  ligneuses 
ou  herbacées,  obtenues  de  semis  par  l'exposant  et  non  encore 
dans  le  commerce. 

M.  Boutmans,  chef  du  jardin  botanique  de  la  ville  de  Lille 
(Nord),  (Bertolonia  et  Sonerila),  Médaille  d'argent. 

9"  concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  à  feuillage  orne- 
mental, ligneuses  ou  herbacées,  obtenues  de  semis  par  l'expo- 
sant et  non  encore  dans  le  commei'ce 

MM.  Chantrier  frères,  déjà  nommés,  médaille  d'argent. 

B.  —  Belle  culture. 

IS""  concours.  —  Une  plante  à  feuillage  ornemental  que  sa 
bonne  culture  aura  fait  arriver  le  plus  près  de  son  maximum 
de  développement. 

M.  Ant.  Chantin,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 

M.  Dallé,  déjà  nommé,  médaille  de  vemneil. 

M.  Villard  (Th.),  boulevard  Malesherbes,  138,  à  Paris,  grande 
médaille  d'argent. 

14*  concours.  —  Trois  plantes  les  plus  remarquables  par  leur 
forme  et  leur  développement. 

M.  Saison-Lierval,  horticulteur,  rue  de  Rouvray,  5,  parc  de 
Neuilly  (Seine),  grande  médaille  d'argent. 


POUR  l'exposition  de  mai  1886  707 

M.  Moussart,  horticulteur,  rue  Spontini,  28,  à  Paris,  médaille 
A' argent. 

M.  Fletcher,  jardinier  chez  M.  le  marquis  de  Jaucourt,  à 
Presles,  par  Tournan  (Seine-et-Marne),  médaille  de  bronze. 

M.  Simon,  horticulteur,  rue  Lafontaine,  à  Saint-Ouen  (Seine), 
médaille  de  bronze. 

G,  —  Culture  spéciale. 

20^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  mar- 
chandes à  feuillage. 

M.  Duval,  horticulteur,  rue  de  l'Ermitage,  8,  à  Versailles 
(Seine-et-Oise),  médaille  d'or. 

M.  Alb.  Truffaut,  déjà  nommé,  médaille  à'or. 

iM.  Landry,  horticulteur,  rue  de  la  Glacière, 92, à  Paris,  grande 
médaille  de  vermeil. 

D.  —  Plantes  en  collections. 

23®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  trente  plantes  de 
serre  chaude. 

M.  Fletcher,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 

24^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  quinze  plantes  de 
serre  chaude. 

M.  Saison-Lierval,  déjà  nommé,  grande  médaille  d'argent. 

28°  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  de  serre, 
à  feuillage  coloré,  panaché,  maculé,  etc.,  autres  que  Bégonia, 
Galadium,  Grotons,  Dracaena  etMaranta. 

M.  Terrier,  jardinier  chez  M.  le  docteur  Fournier,  rue  Saint- 
James,  28,  à  Neuilly  (Seine),  médaille  d'or. 

âQ*"  concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Orchidées  exotiques 
en  fleurs. 

M.  Ant.  Chantin,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 
M.  Alfr.  Bleu,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 


708  LISTE    DES   RÉCOMPENSES 

39*  concours.  -  Le  plus  beau  lot  de  cent  tiloxinias  (Ligeria) 
variés. 

M.  J.  Vallerand,  horticulteur,  rue  de  la  Procession,  29,  à 
Bois-Colombes  (Seine),  médaille  d'or. 

M.  E.  Couturier,  horticulteur,  rue  des  Calèches,  22,  àChatou, 
(Seine-et-Oise),  médaille  de  vermeil. 

4i®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt  Broméliacées, 
fleuries  ou  non  fleuries. 

M.  Alb.  Trufl'aut,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 

47*  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Bégonias  tubé- 
reux  à  fleurs  simples,  nommés. 

M.  Alex.  Robert,  horticulteur,  avenue  des  Pages^  52,  au  Vési- 
net  (Seine-et-Oise),  médaille  d'or. 

53°  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  grimpantes 
deserre,  en  fleurs  ou  non. 

M.  Savoye  fils,  déjà  nommé,  médaille  de  vermeil. 

55*  concours. —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cmq  Aroïdées, 
à  l'exception  des  Caladium. 

M.  Ant.  Chantin,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 

57^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Caladium. 
M.  Alf.  Bleu,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 

58"  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  quarante  Cala- 
dium. 

M.  Ïorcy-Vannier,  horticulteur-grainier,  à  Melun  (Seine-et- 
Marne),  grande  médaille  d'aryent. 

M.  Isabeth,  jardinier,  chez  M"®  Frottin,  au  château  de 
Courcelles-Presles  (Seine-et-Oise),  médaille  de  vermeil. 

66*  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt  Dracœna. 
M.  Chanlrier  frères,  déjà  nommés,  médaille  d'or. 

67*  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Fougères  arbores- 
centes. 


POUR  l'exposition  de  mai  1886  709 

M.  Ant.  Chanlin,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 

69"  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Fougères  herba- 
cées de  serre. 

M.  Ant.  Chantin,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 

77*=  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Gycadées. 
M.  AnL  Chantin,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 

8o«  concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Euphorbes  cacti- 
formes. 

M.  Gh.  Simon,  déjà  nommé,  médaille  de  vermeil. 

86"  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  Cactées 
fleuries  ou  non  fleuries. 

M.  Ch.  Simon,  déjà  nommé,  grande  médaille  de  vermeil. 

88*=  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  quatre-vingts  Galcéolaires 
herbacées  variées. 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C%  déjà  nommés,  grande  médaille 
de  vermeil. 

xMM.  Dupanloup  et  C®,  horticulteurs-grainiers,  quai  de  la 
Mégisserie,  14,  à  Paris,  médaille  de  vermeil. 

89®  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  cinquante  Calcéolaires 
herbacées  variées. 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C,  déjà  nommés,  grande  médaille 
de  vermeil. 

90*  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Calceolaria  rugosa 
hybrides. 

M.  Leuret,  horticulteur,  route  d'Orléans,  37,  à  Arcueil  (Seine), 
grande  médaille  d'argent. 

91'=  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Cinéraires  simple.-. 
MM.  Vilmorin-Andrieux  elC%  déjà  nommés,  médaille  d'argent. 

92®  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Cinéraires  doubles  va- 
riées. 


710  LISTE   DES   RÉCOMPENSES 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C®,  déjà  nommés,  grande  médaille 
d'argent. 

94^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  vingt-cinq  Pelar- 
gonium  à  grandes  fleurs. 

M.  L.  Foucard,  d'Orléans,  horticulteur,  route  d'Olivet,  63,  à 
Orléans  (Loiret),  grande  médaille  d'argent. 

98°  concours.  —   La  plus  belle  collection  de  cent  Pelargo- 
nium  zonale  et  inquinans  à  fleurs  simples. 

M.  A.  Poirier,  horticulteur,  rue  de  la  Bonne-Aventure,  10,  à 
Versailles,  grande  médaille  (i'a7'gent. 

99'^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Pelar- 
gonium  zonale  et  inquinans  à  fleurs  simples. 

M.  A.  Foucard,  horticulteur,  rue  de   Brimond,  6,  à  Ghatou 
(Seine-et-Oise),  médaille  de  bronze. 

100®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Pelar- 
gonium  zonale  et  inquinans  à  fleurs  doubles. 

M.  Poirier,  déjà  nommé,  grande  médaille  d'at'gent. 

10P  concours.  --  La  plus  belle  collection  de  quinze  Pelargo- 
nium  zonale  et  inquinans  à  fleurs  doubles. 

M.  Foucard,  déjà  nommé,  médaille  de  bronze. 

102°  concours.  —  Le  plus   beau  lot  de  cent  Pelargonium 
zonale  et  inquinans  â  feuilles  panachées. 

M.  Moussart,  déjà  nommé,  médaille  d'argent. 

111®  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Glivia  variés  en  fleurs. 

M.  Neubertj  horticulteur  à  Hambourg,  grande  médaille  d'ar- 
gent. 

115®  concours.  — La  plus  belle  collection  de  trente  Azalées 
de  l'Inde. 

M.  A.  Truffaut^  déjà  nommé,  grande  médaille  de  vermeil. 

124®  concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Agaves. 
M.  Ghantin,  déjà  nommé,  grande  médaille  d'argent. 


POUR  l'exposition  de  mai  1886  711 

125*  concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Aloe. 
M.  Ch.  Simon,  déjà  nommé,  grande  médaille  d'argent. 

129''  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Phormium  variés. 
M.  Poiret-Delan,  jardinier  chez  M.  Leduc,  quai  National,  49, 
à  Puleaux  (Seine),  grande  médaille  d'argent. 

Concours  imprévus. 

Pelargonium  variés: 

M.  Poirier,  déjà  nommé,  grande  médaille  d'argent. 

Pétunias  doubles  : 

M.  Bucheton,  jardinier  chez  M™°  Surivet,  rue  de  Paris,  6,  à 
Bagneux  (Seine),  médaille  d'argent. 

M.  Schwartz,  jardinier  chez  M.  Lemercier,  à  Bagneux  (Seine), 
médaille  de  bronze. 

Reines-Marguerites: 

M.  Schwartz,  déjà  nommé,  grande  médtvWe  d'ar g eiit, 

PLANTES  DE  PLELXE  TERRE 

F.  —  Plantes  nouvelles. 

134®  concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  fleuries,  intro- 
duites le  plus  récemment  en  Europe. 

MM.  Charles  Huber  et  G**,  horticulteurs  à  Hyères-les-Pal- 
miers  (Var),  mention  honorable. 

141'^  concours.  — Une  ou  plusieurs  plantes  fleuries,  ligneuses 
ou  herbacées,  obtenues  de  semis  par  l'exposant  et  non  encore 
dans  le  commerce. 

M.  V.  Lemoine,  horticulteur  à  Nancy  (Lilas),  grande  médaille 
de  vermeil. 

M.  Moser,  déjà  nommé,  mention  honorable, 

142"  concours.  —  Une  ou  plusieurs  plantes  à  feuillage  orne- 
mental, ligneuses  ou  herbacées,  obtenues  de  semis  par  l'expo- 
sant et  non  encore  dans  le  commerce. 

M.  Ch.  Huber  et  C*^,  déjà  nommé,  mention  honorable. 


71:2  LISTE  DES   RÉCOMl'EXSES 

G.  —  Belle  culture, 

146^  concours.  —  Une  plante  à  feuillage  ornemental  que  la 
bonne  culture  aura  fait  arriver  le  plus  près  de  son  maximum 
de  développement. 

M.  Saison-Lierval,  déjà  nommé,  médaille  d'argent. 

148^  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  vingt  plantes  à  feuillage 
ornemental,  remarquables  par  leur  développement. 

M.  Grochot,  pépiniériste,  place  Voltaire,  6,  à  Asnières  (Seine), 
médaille  d'argent. 

166"  concours.  —  La  plus  belle  collection  d'arbres  ou 
arbustes  h  feuillage  persistant,  vert  ou  panaché. 

M.  H.  Defresne,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 

167"  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante 
arbres  ou  arbustes  à  feuillage  persistant,  vert  ou  panaché. 

M.  Rothberg,  horliculteur,  rue  Saint-Denis,  2,  àGennevilliers, 
(Seine),  grande  médaille  d'argent. 

168"  concours.  —  Le  plus  beau  lut  de  vingt-cinq  arbres  ou 
arbustes  à  feuillage  décoratif. 

iMM.  Croux  et  fils,  pépiniéristes,  vallée  d'Aulnay,  près  Sceaux 
(Seine),  médaille  d'argent. 

178"  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  quatre-vingts 
Rhododendrons. 

MM.  Croux  et  fils,  déjà  nommés,  médaille  d'or. 

179*  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante 
Rhododendrons. 

M.  H.  Defresne,  déjà  nommé,  médaille  de  vermeil. 

181"  concours.  —  La  plus  belle  collection  d'Azalées  ponti- 
ques  et  mollis  fleuries. 

M.  Moser,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 

M.  Croux,  déjà  nommé,' grande  médaille  de  vermeil. 


POUR  l'exposition  de  mai  1886  713 

183"  concours.  —  Le  plus  beau  groupe  de  Kalmias  fleuris: 
trente  plantes  en  trois  variétés, 

M.  Moser,  déjà  nommé,  médaille  d'argent. 

186''  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Clématites 
fleuries. 

M.  G.  Boucher,  pépiniériste,  avenue  d'Italie,  164,  à  Paris, 
grande  médaille  de  vermeil. 

M.  L.  Christen,  horticulteur,  rue  Saint-Jules,  6,  à  Versailles, 
médaille  de  vermeil. 

I87«  concourts.  —  La  plus  belle  collection  de  deux  cents 
Rosiers  haute  tige,  en  fleurs. 

M.   A.  Rothberg;,  déjà  nommé,  grande  médaille  de  vermeil. 

188*  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cent  Rosiers 
haute  tige,  en  fleurs. 

MM.  Lévèque  et  fils,  déjà  nommés,  médaille  d'or. 

189'  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante 
Rosiers  haute  tige,  en  fleurs. 

MM.  Lévèque  et  fils,  déjà  nommés,  grande  médaille  de 
vermeil. 

M.  A.  Rothberg,  déjà  nommé,  médaille  d'ar^ew^ 

190*  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  cinquante  Rosiers- 
thés  haute  tige,  en  fleurs. 

M.  Charles  Verdier,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 
M.  A.  Rothberg,  déjà  nommé,  médaille  de  vermeil. 

19F  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  deux  cents 
Rosiers  basse  tige,  greffés  ou  francs  de  pied,  en  fleurs. 

MM.  Lévèque  et  fils,  déjà  nommés,  médaille  d'or. 

M.  A.  Rothberg,  déjà  nommé,  grande  médaille  d'argent. 

194»^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  soixante-quinze 
Rosiers-thés,  basse  tige,  en  fleurs. 

M.  Ch.  Verdier,  déjà  nommé,  grande  médaille  de  vermeil. 


714  LISTE   DES    RÉCOMPENSES 

M.  A.  Rothberg,  déjà  nommé,  grande  médaille  A'argent. 

208°  concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'Auricules  variées. 

M.  Piquenot,  horticulteur,  à  Marly-le-Roi  (Seine-et-Oise), 
médaille  d'argent. 

2H''  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Résédas  (cinquante 
pots). 

MM,  Dupanloup  et  C",  déjà  nomme,  grande  médaille  d'ar- 
gent. 

212^  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Pensées,  en  cent 
plantes  variées. 

M.  Falaise  aîné,  horticulteur,  rue  du  Yieux-Pont  de  Sè- 
vres, 129,  à  Billancourt  (Seine),  grande  médaille  d'argent. 

M.  H.  Duplat,  marchand  grainier,  rue  Tronchet,  23,  à  Paris, 
médaille  d'argent. 

M.  Trimardeau  fils,  horticulteur,  route  de  Fontainebleau,- 
115,  à  Gentilly  (Seine),  médaille  de  bronze. 

21 6"  concours.  --  La  plus  belle  collection  de  plantes  annuelles 
et  bisannuelles  fleuries. 

MM.  Vilniorin-Andrieux  et  C",  déjà  nommés,  médaille    d'or. 

M.  A.  Lecaron,  horticulteur-grainier_,  quai  de  la  Mégisse- 
rie, 20,  à  Paris,  grande  médaille  de  vermeil. 

217"  concours.  —  La  plus  belle  disposition  d'un  massif  ou 
d'une  corbeille  de  plantes  fleuries,  annuelles  et  vivaces. 

M.  Lecaron,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 
MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C'",  déjà  nommés,  grande  médaille 
de  vermeil. 

K.  —  Fleurs  coupées. 

229"=  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Pivoines  : 

M.  Gh.  Verdier,  déjà  nommé,  grande  médaille  d'argent. 
M.  L.   Paillet,  pépiniériste,  à  Ghâtenay-les-Sceaux  (Seine), 
grande  médaille  d'argent. 


POUR  l'exposition  de  mai  1886  715 

232'^  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  plantes  bul- 
beuses diverses, 

M.  Delahaye,  marchand  grainier,  quai  de  la  Mégisserie,  18, 
à  Paris,  grande  médaille  de  vermeil. 

Concours  imprévus. 

Médaille  d'or,  à  MM.  Lévêque  et  fds  (Rosiers  tiges),  déjà 
nommés. 

Médaille  d'or,  à  MM.  Lévêque  et  fils  (Rosiers-thés),  déjà 
nommés. 

Grande  médaille  d'argent,  à  M.  A.  Lecaron  (Capucines),  déjà 
nommé. 

Médaille  d'argent,  à  MM.  Dupanloup  et  G'"  (Pensées),  déjà 
nommés. 

Grande  médaille  de  vermeil,  à  M.  L.  Christen  (Rosiers  grim- 
pants), déjà  nommé. 

L.  —   Bouquets  et  garnitures  d'appartements. 

234''  concours.  —  La  plus  belle  garniture  de  fleurs  d'un 
salon. 

M.  G.  Debrie,  fleuriste ,  rue  de  la  Ghaussée-d'Antin,  52,  à 
Paris,  médaille  de  bronze. 

235"  concours.  —  La  plus  belle  garniture  d'un  surtout  de 
table  (milieu  et  deux  bouts). 

M.  Bories,  fleuriste,  boulevard  Saint-Germain,  177,  à  Paris, 
médaille  de  vermeil. 

M™''  E.  Lion,  déjà  nommée,  médaille  d'argent. 

M.  Debrie,  déjà  nommé,  médaille  de  bronze. 

236"  concours.  —  La  plus  belle  ornementation  en  fleurs  de 
motifs  ou  sujets  divers. 

M.  Bories,  déjà  nommé,  médaille  d'or. 

237"  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  bouquets  variés. 

M"'^  E.  Lion,  déjà  nommée,  médaille  de  vermeil. 
M.  G.  Debrie,  déjà  nommé,  médaille  de  bronze. 


716  LISTE   DES   RÉCOMPENSES 

5l38«  concours.  —  Les  plus  belles  garnitures  de  jardinières  et 
de  suspensions  d'appartement,  bûches  rustiques  ornées  de 
plantes  à  feuillage,  etc. 

M.  G.  Debrie^  déjà  nommé,  médaille  de  vermeil. 
M'°*  E.  Lion,  déjà  nommée,  médaille  d'af^gent. 
M.  Bories,  déjà  nommé,  médaille  de  bronze. 

239°  concours.  —  Le  plus  beau  groupement  de  tleurs  dans 
des  vases  ou  objets  d'art. 

M.  Bories,  déjà  nommé,  médaille  d'argent. 

M,  G.  Debrie,  déjà  nommé,  médaille  de  bronze. 

3°  Arboriculture  et  fruits. 

241*  concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'arbres  et  arbustes  frui- 
tiers forcés,  en  pots,  portant  leuis  fruits. 

M.Margottin,père,  Grande-Rue,  22,  à  Bourg-la-Reine  (Seine), 
médaille  d'or. 

215''  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  fruits  comestibles  con- 
servés frais. 

M.  E.  Salomon,  viticulteur  à  Thomery  (Seine-et-Marne), 
grande  médaille  de  vermeil. 

M.  Bertrand,  rue  Saint-Jacques,  179,  à  Paris,  grande  médaille 
d'argent. 

M.BaltutF.,  rueQuincampoix,  18,  àParis,  médaille  d'ar^/en^. 

247"  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  fruits  exotiques. 

Madame  veuve  Place,  rue  Saint-Antoine,  145,  à  Paris,  grande 
médaille  d'argent. 
M.  Michel  (A.),  rue  de  Sèze,  16^  à  Paris,  médaille  d'argent. 
M.  Hédiard,  place  de  la  Madeleine,  21,  à  Paris,  médaille  de 

bronze . 

Concours  imprévu. 

Médaille  d'argent  à  M.  Roussel,  avenue  du  Maine,  76,  à  Paris, 
(FuFains). 


POUR  l'exposition  de  mai  1886  717 

Culture  maraîchère. 

255'  concours.  —  Le  plus  beau  lot  d'ensemble  de  Légumes  et 
Salades  forcés  de  la  saison. 

M.  Cousin,  Etablissement  du  Gros-Orme,  route  d'Asnières,  à 
Gennevilliers  (Seine),  médaille  d'o/\ 

M.  Élie  Jacquart,  propriétaire,  route  de  Nantes,  à  Bain-de- 
Bretagne  (Jlle-et-Vilaine),  médaille  d'argent, 

258°  concours.  —  Les  quatre  plus  belles  bottes  d'Asperges. 

M.  E.  Girardin,  rue  Gaillon,  3,  à  Argenteuil  (Selne-et-Oise), 
grande  médaille  de  vermeil. 

M.  Battut(déjà  nommé),  grande  médaille  de  vermeil. 

M.  Jacquet-Rifflet,  àBou  (Loiret),  grande  médaille  de  bronze. 

25ije  concours.  — La  plus  belle  collection  de  Pommes  de  terre 
à  châssis,  plantes  entières,  tiges  et  tubercules  adhérents. 

M.  Chommet,  chez  M.  le  baron  Limnander,  au  château  de 
Moignanville,  par  Gironville  (Seine-et-Oise),  médaille  de  ver- 
meil. 

M.  J.  Rigault,  cultivateur  à  Groslay,  par  Montmorency, 
(Seine-et-Oise),  grande  médaille  &' argent. 

264^  concours.  —  Les  plus  beaux  Choux-fleurs  (au  moins 
quatre  spécimens  de  chaque  variété). 

M.  0.  Arlet,  jardinier  chez  M.  Paul  Chandon  de  Briailles,  à 
Épernay  (Marne),  médaille  à'argent. 

268®  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Salades. 

MM.  Vilmorin-Andrieux  et  C*  (déjà  nommés),  grande  médaille 
de  vermeil. 

269®  concours.  —  La  plus  belle  collation  de  Fraisiers  en  pots, 
avec  fruits  à  maturité. 

M.  L.  Lhérault,  déjà  nommé,  grande  médaille  de  vermeil. 

274*  concours.  —  Le  plus  beau  lot  de  Champignons,  avec 
mode  de  culture. 


718  LISTE  DES    RÉCOMPENSES 

M.  A.  Davillard,  rue  Berthollel,  2o,  à  Arcueil  (Seine), 
médaille  d'argent. 

275''  concours.  —  La  plus  belle  collection  de  Légumes  exo- 
tiques. 

M.  HédiarJ,  déjà  nommé,  médaille  d'argent. 
M.  A.  Michel,  déjà  nommé,  médaille  de  bronze. 

Instruction  horticole. 

276"  concours.  —  Herbiers. 

M.  G.  Moreau,  à  Courtenay  (Loiret),  médaille  de  vermeil. 

M.  H.  Rousseau,  rue  de  Paris,  68,  à  Joinville-le-Pont, 
(Seine),  grande  médaille  d'argent. 

M.  Sosson,  instituteur,  rue  de  Vanves,  146,  à  Paris,  grande 
médaille  de  bronze. 

277®  concours.  —  Collection  ^d'histoire  naturelle  pouvant 
servir  à  l'enseignement  horticole. 

M.  A.    Ramé,  rue  Berlioz,   19,  à  Paris,  grande  médaille  de 
vermeil. 
M.  Sosson  déjà  nommé,  grande  médaille  d'argent. 
M.  C.  Moreau,  déjà  nommé,  médaille  d'argent. 

278"  concours.  — Collection  de  planches  ou  dessins  pouvant 
servir  à  l'enseignement  horticole. 

MM.  A.  et  L.  Moreau,  photographes,  rue  du  Faubourg  Saint- 
Jacques,  22,  à  Paris,  grande  médaille  d'argent. 

M'"°  la  baronne  de  Pages,  place  de  la  Madeleine,  30,  à  Paris, 
médaille  de  bronze. 

279°  Concours.  —  Collection  de  plantes  artificielles  pouvant 
servira  l'enseignement. 

M""  Marie  Portier,  boulevard  Poissonnière,  20,  à  Paris,  mé- 
daille d'or. 


POUR  l'exposition  de  mai  1886  719 


ARTS  ET  INDUSTRIES  HORTICOLES. 

PREMIÈRE    SECTION 

Serres . 
1''^  sous-section  :  Serres  en  fer, 

MM.  Ferry  (Paul),  rue  de  Pontoise,  65,  à  l'Isle-Adam  (Seine- 
et-Oise).  Rappel  de  médaille  d'o/\ 

M.  Izambert,  boulevard  Diderot,  89,  à  Paris,  médaille  d'or, 
pour  serres  et  châssis. 

M.  Lusseau-Pascal,  Grande-Rue,  57,  à  Bourg-la-Reine  (Seine), 
médaille  de  uerme«7,  pour  sa  serre  à  multiplication. 

M.  Grenthe,  à  Pontoise  (Seine-et-Oise),  médaille  d'argent^ 
pour  sa  serre  démontable. 

M.  Leblond,rue  le  Laboureur,  à  Montmorency  (Seine-et-Oise), 
médaille  de  bronze,  pour  sa  serre  à  Vigne. 

M.  Boissin,  rue  de  Bagnolet,  115,  à  Paris,  médaille  de  bronze. 

2o  sous-section  :  Serres  en  bois. 

M.  Cocliu  (E.),  rue  d'Aubervilliers,  19,  à  Saint-Denis  (Seine), 
médaille  à'argent. 

Châssis . 

M.  Velard,  rue  des  Pyrénées,  75,  à  Paris,  grande  médaille 
A'' argent. 

M.  Carpentier,  à  DouUens  (Somme),  et  rue  de  Turbigo,  16, 
à  Paris,  médaille  ôi' argent. 

M.  Desenne,  rue  de  Paris,  19,  àCourbevoie  (Seine),  médaille 
de  bronze,  pour  coffres  démontables. 

Chauffages. 

M.  Lebœuf  (Paul),  rue  Vésale,  7,  à  Paris,  médaille  d'or. 
M.  Martre,   rue  du  Jura,  15,  à  Paris,  médaille  de  vermeil. 
M.  Lusseau,  déjà  nommé,  grande  médaille  d'argent. 
MM.  Ferrier  et  Monin,  rue  Michel-Bizot,  164,  à  Paris,  médaille 
d'aî^gent. 


7^0  LISTE   DES    RÉCOMPENSES 

Vi()'ene. 
MM.  Polito  frères,  rue  Saint-Dominique,   141,  à  Paris,   mé- 
daille d'argent. 

Claies. 

MM.  Lebœuf,  rue  Vésale,  à  Paris,  rappel  de  médaille  de  ver- 
meil. 

M.  Marchai,  rue  de  Bagnolet,  89,  à  Paris,  médaille  d'argent. 

Paniers  à  Orchidées. 

M.  Mansion-Tessier,  rue  de  Versailles,  19,  à  Bougival  (Seine- 
et-Oise),  médaille  de  bronze. 

Paillassons. 

M.  Dorléans,  rue  de  Landy,  13,  à  (Clichy  (Seine),  mention 
honorable. 

Vaporisateurs  de  nicotine. 

M.  Martre,  déjà  nommé,  grande  médaille  d'argent. 

Deuxième  Section  du  Jury  de  l'Industrie  horticole. 
Pompes. 

M.  Beaume,  avenue  de  la  Reine,  66,  à  Boulogne-sur-Seine, 
grande  médaille  de  vermeil. 

MM.  Palau  et  G'^  avenue  du  Maine,  57,  à  Paris,  grande  mé- 
daille   d'argent. 

MM.  Suireau  et  Collet,  rue  Neuve-Popincourt,  11,  à  Paris, 
grande  médaille  d'argent. 

M.  Meyer,  rue  d'Aboukir,  117,  à  Paris,  médaille  d'argent. 

M.  Debray,rue  des  Trois-Bornes,15,  àParis,  méddAWed' argent. 

M.  Lefèvre-Reynier,  rue  de  Grussol,  24,  à  Paris,  médaille 
d'argent. 

M.  Tellier  (Charles),  rue  Félicien-David,  20,  à  Paris,  médaille 
d'argent. 

M.  Broquet,  rue  Oberkampf,  121,  à  Paris,  médaille  de  bronze. 

Arrosage. 

MM.  Carré  et  fils,  quai  d'Orsay,  127,  à  Paris,  grande  médaille 
d'argent. 


POUR  l'e.\i>osition  de  mai  188G  7iJl 

M.  Sohy,  rue  Lebrun,  17,  à  Paris,  médaille  d'argent. 
M.  Mansion-ïessier,  déjà  nommé,  médaille  de  bronze. 
MM.  Villain  et  Gitton,   route  d'OIivet,  46,  à  Orléans  (Loiret;, 
médaille  de  bronze. 

Outils  de  jardin. 

M.  Desenne,  déjà  nommé,  grande  médaille  d'argent. 

M.  Pelletier,  rue  Paul-Lelong,  17,  à  Paris,  médaille  d'argent. 

Porte-Fruits. 

M.  Barbou,  fils,  rue  Montmartre,  52,  à  Paris,  médaille  d'ar- 
gent. 

M.  Jolllvet,  à  Saint-Prix  (Seine-et-Oise),  médaille  d'argent. 

Ameublements. 

M.  Couette,  rue  de  Montreuil,  119,  à  Paris,  grande  médaille 
d'ai'gerit. 

M.  Lichtenfelder,  avenue  de  la  Grande-Armée,  45,  à  Paris, 
grande  médaille  d'argent. 

M.  Guilloux,  rue  Bertin-Poirée,  15,  à  Paris,  médaille  d'argent. 

Ornementation  de  jardins. 

M.  ïhiriot,  rue  Amelot,  92,  à  Paris,  médaille  de  vermeil. 

M.  Gérard-ïriplet,  impasse  Compans,  2,  à  Paris,  médaille  de 

bronze. 

Kiosques  en  bois. 

M.  Groseil  lils,  avenue  d'Orléans,  97,  à  Paris,  médaille  d'argent. 
M.  Simard,  avenue  Mélanie,  4  bis,  à  Bellevue  (Seine-et-Oise), 
médaille  de  bronze. 

Coutellcî'ie. 

M.  Aubry,  rue  Vieiile-du-ïemple,  131,  à  Paris,  grande  mé- 
daille d'argent. 

M.  Hardivillé,  à  Chambly  (Oise),  médaille  d'argent. 

Troisième  skction  du  Jury  de  l'Industrie  horticole. 

Constructions  rustiques. 

M.  Dubùi  et  C't,  rue  de  Mirume?nil,  92,  à  Paris,  médaille  d'or. 

SO 


722  LISTE   DES    RÉCOMPENSES 

M.  Deniau,  rue  ïhiers,  57,  à  Billancourt  (Seine),  médaille  de 
vermeil. 

M.  Chassin,  rue  de  Bagnolet,  151 ,  à  Paris,  rappel  de  médaille 
de  vermeil. 

M.  Duffaugt,  rue  Chevallier,  26,  h  Levallois-Perret,  grande 
médaille  û' argent. 

M,  Dumilieu,  avenue  Yiclor-Hugo,  127,  à  Paris,  médaille  d'ar- 
gent. 

Grilles  en  fer. 

M.  Leblond,  déjà  nommé,  grande  médaille  d'argent. 

M.  Stœckel,  frères,  rue  du  Buisson  Saint-Louis,   17,  à  Paris, 

grande  médaille  d'argent. 

M.  Lichtenfelder,  déjà  noinmé,  médaille  d'argent. 

M.  Dreux,  ru«  de  Paris,  106,  à  Presles,  près  Beaumont  (Oise), 

médaille  d'argent. 

Grillages. 

M.  Sohier,  rue  Lafayette,  121,  à  Paris,  médaille  de  vermeil. 

M,  fieuzelin  et  G''%  rue  de  Chàteaudun,  17,  à  Paris,  médaille 

d'argent. 

Kiosques  en  fer, 

M.  Dreux,  déjà  nommé,  grande  médaille  d'argent. 

M.  Ozanne,  rue  Marqfoy,  1 1 ,  à  Paris,  médaille  d'argent. 

Poterie  usuelle. 

M.  Wiriot,  boulevard  Saint-Jacques,  29,  à  Paris,  rappel  de 
médaille  de  vermeil. 

M.  Legendre,  rueTiton,  19,  à  Paris,  médaille  d'argent. 
I  M.  Neveu,  rue  Voie-Petite,  11,    à  Vanves   (Seine),  médaille 
d'argent, 

M.  Rivière,  rue  de  la  Roquette,  36,  à  Paris,  mi-daillc  de  bronze^ 

Poterie  d'art. 

M.  Visseaux,  rue  de  la  Roquette,  43,  à,  Paris,  médaille  de  ver- 
meil. 

M.  Sergent,  avenue  d'Orléans,  106,  à  Paris,  rappel  de  grande 
médaille  d'argent. 


POUR   LEXPOSITIUN    DOCTOliHE    188()  723 

Optique. 

M.  Eon,  rue  des  Boulangers,  13;,  à  Paris,  rappel  de  grande 
médaille  d'argent. 

M.  Dreux,  d('jà  nommé,  mi'daille  de  bronze. 

Caisses  et  Bacs. 

Pour  les  Bacs  en  bois  : 

M"^  Loyrc,  rue  de  la  Pompe,  18,  à  Paris,  rappel  de  médaille 
de  Dermeii. 

M.  Javelier  Laurin,  à  Gevrey-Chamberlin  (Gôle-d'Or),  mé- 
dail'e^-e  vermeil. 

M.  Deshaies,  rue  Michel-Bizot,  120,  à  Paris,  médaille  d'ar^en^. 

M.  Figus,  rue  de  Charonne,  121 ,  à  Paris,  grande  médaille 
d'argent. 

M.  de  LaUiisant,  rue  Yernier,  21,  à  Paris,  médaille  d'argent. 

Pour  les  Bacs  en  fonle  : 

MM.    Lajourdie  et   Nicolas,    boulevard   Richard-Lenoir,  89, 
à  Paris,  médaille  de  vermeil. 


EXPOSITION  DU  23  AU  26  OCTOBRE  1886. 

Opérations  du  Jury. 

Le  samedi  23  octobre  1886,  à  9  heures  du  matin,  le  Jury 
nommé  par  le  Conseil  d'Administration  de  la  Sociéti'  pour  exa- 
miner les  objets  exposés,  s'est  réuni  au  local  de  l'Exposition. 

Il  était  composé  :  pour  la  1'®  section  :  arboriculture  et  fruits, 
de  : 

MM.  Baltet  (Ch.),  de  Troyes. 
Carrière,  de  Montreuii. 
CharoUois,  de  Paris. 
Jamin  (Ferdinand),  de  Bourg-la-Reine. 
Rouland,  de  Versailles. 
Et  Simon,  de  Nancy. 


724  LISTE    DES    KÉCÛMl'ENSES 

Pour  la  2°  section  :  Culture  maraîchère  : 

MM.  Bougaut  lîls,  de  Puteaux. 
Curé,  de  Paris. 
Dupuis,  jardinier  à  Stors. 
Et  Millet  (A.),  de  Bourg-la-Reine. 

Pour  la  3''  section  :  Plantes  et  Heurs  ; 

MM.  Thibaut,  de  Sceaux. 

Truffant  père,  de  Versaille.s. 
Et  Yerdier  (Ch.),  dlvry. 

MM.  Coulombier  et  Delamarre  accompagnaient  MM.  les  Jurés 
de  la  V  section; 

M.  A.  llébrard,  ceux  de  la  i%  et  MM.  Savoye  et  Verlot,  ceux 
de  la  3'  section. 

M.  Hardy,  premier  Vice-Président  de  la  Société,  dirigeait  le 
Jur\' comme  Président; 

Et  M.  A.  Bleu,  Secrétaire-général,  remplissait  les  fonctions  de 
Secrétaire,suivant  les  articles  58  et  59  du  règlement  de  la  Société. 

Après  avoir  examiné  les  lots  exposés, 

Le  Jury  a  attribué  les  récompenses  suivantes  : 

1''^  Secïio.n. 

Fruits  et  Arbres. 

l"  concours.  —  Pour  un  ou  plusieurs  fruits  non  encore  au 
Oitmmcrce,  obtenus  de  semis  par  l'Exposant. 

Le  Jury  adresse  des  félicitations  à  MM.  Ballet  frères,  pépi- 
niéristes à  Troyes  (Aube),  pour  leur  apport  de  fruits  de  semis 
et  pour  la  beauté  des  échantillons  présentés. 

Cet  apport  est  renvoyé,  d'après  le  Règlement,  à  lexamen  du 
Comité  d'Arboriculture  de  la  Société. 

2°  concours.  —  Pour  la  collection  de  Iruits  la  jjIus  complète 
et  la  plus  remarquable  par  la  beauté  et  la  qualité  des  échan- 
tillons. 


POUR   L'EXPOSrTION   DOCTOBRR    188(>  725 

Grande  médaille  d'o?%  à  >f.  Groiix  et  fils,  |ié|iini(''ri.ste:^,  vnlle'e 
d'Aulnay,  près  Sceaux  (Seine). 

Grande  médaille  de  vermeil,  à  MM,  Bruneau  et  Jost,  pépinié- 
ristes 4  Bourg-la-Reine  (Seine). 

Médaille  de  vermeil,  à  M.  Jourdain,  cultivateur  à  Maurecourt, 
par  Andresy  (Seine-et-Oise). 

Grande  médaille  d'or^ren^  à  M.  A.  Rothberg,  pépiniériste,  rue 
Saint-Denis,  2,  à  Gennevilliers  (Seine). 

Grande  médaille  à'argent,k}\.  Kraseuski,  pépiniériste  à  Mont- 
lignon  (Seine-et-Oise). 

Grande  médaille  d'argent,  à  M.  Oscar  Arlet,  jardinier-chef 
chez  M.  Chandon  de  Briailles,  à  Epernay  (Marne). 

3®  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Poires  soi- 
gneusement étiquetées. 

Grande  médaille  de  vermeil,  à  l'Établissement  de  Saint-Ni- 
colas, à  Igny  (Seine-et-Oise). 

Grande  médaille  àe  vermeil,  à  M.  G.  Boucher,  pépiniériste, 
avenue  d'Italie,  164,  à  Paris. 

Médaille  d'argent,  à  M.  G.  Lemoine,  à  Angers  (Maine-et-Loire). 

4®  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Poires  com- 
posée de  30  variétés  nommées. 

Grande  médaille  de  vermeil,  à  M.  H.  Jamet,  cultivateur  à 
Chambourcy  (Seine-et-Oise). 

Médaille  de  vermeil,  à  M.  H.  Laurent,  horticulteur  à  Charle- 
ville  (Ardennes). 

Médaille  de  vermeil,  à  M.  F.  Battut,  négociant,  rue  Quim- 
campoix,  18,  à  Paris. 

Médaille  de  vermeil,  à  ^f.  Bertrand,  négociant,  rue  Saint- 
Jacques,  178,  à  Paris. 

Grande  médaille  d'argent,  à  M.  E.  Lefort,  Secrétaire-général 
de  la  Société  d'Horticulture  de  Meaux  (Seine-et-Marne). 

5®  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Poires  composé  de 
20  variétés  nommées. 

Grande  médaille  d'argent,  à  M.  V.  Isabeth,  jardinier,  chez 
^jme  pi-ottin,  au  château  de  Gourcelles-Presles  fSeine-et-OiseV 


72()  LISTE   DES    RÉCOMPENSES 

(irande  médaille  d'ar^e//V,  à  M.  A.  Bourgeois,  ciiltivaleur  à 
Cliambourcy  f^Seine-et-Oise  . 

6®  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Poires  formé  de 
10  variétés  bien  étiquetées. 

(jirande  médaille  d'fir<^e/jA,  à  M,  Gh.  Dannet,  propriétaire,  bou- 
levard de  l'Ouest,  H  Louviers  (Eure). 

Grande  médaille  d'argent,  à  M.  A.  Oudin,  entrepreneur,  bou- 
levard Ricliard-Lenoir,  29,  à  Paris. 

Médaille  (Vargen/,  à  M.  Lecomte  fils,  horticulteur  à  Nouzon 
(Ardennes). 

13"  concours.  —  Pour  le  plus  beau  loi  de  Pèches, 
Médaille  d'argent,  à  M.  (î.  Chevalier  fils,  rue  Pépin,  10,  à  Mon- 
Ireuil  (Seine). 

15'' concours. —  IN»ur  la  plus  belle  collection  de  Raisins  de 
table. 

17"  cimcours. —  Pour  hi  plus  lielle  collection  de  Raisins  de 
cuve. 

Grande  médaille  dur,  à  .M.  K.  Salomon,  propriétaire-viticid- 
leur  à  Tiiomei'v  (Seine-et-Marne). 

Médaille  d'tn\  à  M.  L.  Lliérault,  agriculteur  et  horlii  idteur, 
rue  des  Ouches,  29,  à  Ar/^entcuil  iSeine-et-Oise), 

I()^  concours. —  Pour  le  plus  Nel  apport  de  Chasselas  de 
Fontainebleau. 

Grande  médaill»^  de  rcrineU,  à  M.  Crapotte,  arl)oriculteur, 
route  de  Pontoise,  51,  à  Conflans-Sainte-Honorine  (Seine-ef- 
Oise). 

18®  concours.  •-    Pour  le  plus  beau  lot  d'Ananas  à  maturité. 

Médaille  d'or,  à  M.  Gn-monl  aîné,  horticulteur,  rue  des  Noyers, 
à  Sarcelles  fSeine-et-Oisej. 

Médaille  d'or,  à  M.  Grémont  jeune,  horticulteur,  Grande- 
rue  de  Paris,  M,  à  Sarcelles  (Seine-et-Oisej. 

20''  concours. —  Pour  les  plus  belles  corbeilles  de  fruits. 

Médaille  de  vermeil,  k  M.  Ch.  Leroux,  négociant,  rue  Mont- 
martre, 7,  à  Paris. 


POUR  l'exposïtion  d'o€torrb  1886  7â7 

Grande  médaille  d'argent,  à  M.Desouches,  cultivateur  à  Gros- 
lay,  près  Montmorency  (Seine-et-Oisej. 

Médaille  à'argenl.  à  M.  Collas,  cultivateur,  rue  Centrale,  19,  à 
Argenteuil  (Seine-et-Oise). 

21®  concours. —  Pour  les  fruits  cultivés  en  Algérie  et  dans  le 
Midi  de  la  France. 

Grande  médaille  à' argent,  à  M,  Hédiard,  place  de  la  Made- 
leine, 21,  à  Paris. 

Grande  médaille  d'argent,  à  M'"''  veuve  Place^  rue  Saint-An  fj 
toine,  145,  à  Paris. 

22®  concours. —  Pour  la  collection  de  fruits  moulés-  la  plus 
remarquable,  présentée  par  l'auteur. 

Médaille  d'aj'^e^^t  à  M.  Landsmann»  marbrier,  rue  d'Alger,  G, 
à  Saint-Germain-en-Laye  (Seine-et-Oise). 

23"  concours.  —  Pour  les  arbres  fruitiers  dress.és. 
Grande  médaille  d'or,  à  MM.  Bruneau  et  Jost,  déjà  nommés. 
Médaille  d*or,  à  M.  Groux  et  fils, 'déjà  nommés. 
Médaille  d'argent,  à  M.  L.  Paillet,  pépiniériste  à  Châtenay-les- 
Sceaux  (Seine). 

24'^  concours. —  Pour  les  arbres  fruitiers  de  pépinière. 
Grande  médaille  d'argent,  à  MM.  Bruneau  et  Jost,  déjànommés. 
Médaille  d'argent,  à  M.  L.  Paillet,  déjà  nommé. 
Médaille  d'argent,  à  M.  A.  Rotbberg,  déjà  nommé. 
Médaille  de  bronze,  à  M.  G.  Morlet,  horticulteur- pépiniériste  à 
Avon  (Seine-et-Marne). 

Concours  imprévus. 

Cratapgus,  grande  médaille  d'argent,  à  M.  L.  Paillet,  déjà 
nommé. 

Cratffgus,  médaille  d'argent,  à  M.  G.  Boucher,  déjà  nommé. 

Arbres  et  fruits  à  cidre,  médaille  de  vermeil,  à  M.  Groux  et  fils, 
déjà  nommés. 

Le  Jury  adresse  de  vives  félicitations  à  M.  Vitry  (Désiré),  de 
.Montreuil,  pour  sa  très-remarquable  corbeille  de  Pêches  (va- 
riété Salwayj . 


728  listr  des  récompenses 

2*  Section 

Légumes. 

25®  concours.  —  Pour  un  ou  plusieurs  Légumes  nouveaux, 
obtenus  de  seuiis  par  l'exposant. 

^   Médaille  de  hronze,  à  M.  J.  Rigault,  cultivateur  à  Groslay, 
(Seine-et-Oise),  semis  de  Pommes  de  terre. 

^    26*'  concours. —  Pour  un  ou  plusieurs  Légumes  de  semis,  d'in- 
troduction nouvelle. 

Médaille  de  éro/?3e,  à  M.  L.  Pailiet,  déjà  nommé.  Introduction 
de  Pommes  de  terre. 

27«  concours. —  Poiirlaplus  belle  et  la  plus  nombreuse  col- 
lection de  Légumes. 

Médaille  d'or,  à  M.  J.  Hoïbian,  grainier,  quai  de  la  Mégis- 
serie, 10,  à  Paris, 

Médaille  dV/?-,  à  M.  Elio  .lacquart,  à  Bain-de-Bretagne  (Ille-et- 
Yilaine). 

Grande  médaille  de  vermeil^  à  M.  Gli.  Dagneau,  jardinifr  chez 
M'""  Smith,  à  Nogent-sur-Marne  (Seine). 

Grande  médaille  de  vermeil,  k  l'Elablissemenl  de  Saint-Nicolas, 
déjà  nommé. 

Médaille  de  vermeil,  à  M.  Torcy-Vannier,  horticulteur,  place 
Saint-Jean,  à  Melun  (Seine-et-Marne). 

29*  concours.  —  Pour  la  collection  la  plus  complète  de 
Courges,  Pépons  et  Potirons  alimentaires. 

Médaille  d'arf/enf,    à  l'établissement   de  Saint-Nicolas,   déjà 
nommé. 
Médaille  de  hi'onze,  à  M.  Gh.  Dagneau.  déjà  nommé. 

33*  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Choux-fleurs. 

Grande  médaille  d'arf/ent,  à  M.  J.  Rigault,  déjà  nommé. 
Médaille  d^irgenf,  à  M.  Forgeot  et  C'%  horticulteur-grainier, 
quai  de  la  Mégisserie,  6,  à  Paris. 
Médaille  d'argent,  à  M.  A.  Bourgeois,  déjà  nommé. 
Médaille  de  l/ronze,  à  M.  H.  Jamet,  déjà  nommé. 


POUR  l'exposition  d'ociobre  1880  729 

34*  concour?.  —  Pour  la  collection  la  plus  nombreuse  et  la 
mieux  étiquetée  de  Haricots  présentés  en  graines  mûres. 

Médaille  d'ar^en^  à  M.  Forgeot  et  C'",  déjà  nommé. 
Médaille  d'argent,  à  M.  Torcy-Vannier,  déjà  nommé.l 
Médaille  de  bronze,  à  M.  E.  Jacquart,  déjà  nommé. 

So*"  concours.  —  Pour  la  collection  la  plus  complète  et  la  plus 
correctement  étiquetée  de  Pommes  de  terre. 

Grande  médaille  de  vermeil,  à  M.  J.  Rigault,  déjà  nommé. 
Médaille  de  vermeil^  à  M.  Forgeot  et  C'",  déjà  nommé. 
Grande  médaille  d.''argent,  à  M.  Torcy-Vannier,  déjà  nommé. 
Médaille  d'argent,  à  rétablissement   de  Saint-Nicolas,   déjà 
nommé. 

36^  concours.  —  Pour  les  20  meilleures  variétés  de  Pommes  de 
terre  à  recommander  à  la  petite  culture. 

Grande  médaille  d'argent,  à  M.  J.  Rigault,  déjà  nommé. 
Médaille  d'^argent,  à  M.  Forgeot  et  G'%  déjà  nommé. 

37®  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  de  Fraises. 
Médaille  d'argent,  à  M.  L.  Lhérault,  déjà  nommé. 

Concours  imprévus. 

Pastèques:  médaille  de  bronze,  à  M.  E.  Poitevin,  à  Bonneuil- 
sur-Marne. 

Potirons  :  médaille  d'argent,  à  M.  Delhommeau,  jardinier  chez 
M.  Paignard,  au  Rocher,  par  Savigné-l'Évêque  (Sarthe). 

3""®  Section. 
Plantes  et  fleurs. 

39«  concours.  —  Pour  les  plantes  fleuries  d'agrément  intro- 
duites en  France  par  l'Exposant. 

Médaille  d'argent,  à  M.  A.  Régnier,  horticulteur,  avenue  de 
Marigny,  44,  à  Fontenay-sous-Bois  (Seine)  :  Ricin  sanguin. 

40'  concours.  —  Pour  plusieurs  plantes  de  serre,  d'orangerie 
ou  de  plein  air,  obtenues  de  semis  par  l'Exposant. 


730  LISTF,    DES   RÉCOMPENSES. 

Médaille  de  vermeil,  àMM.  Léonard  Lille  et  Beney,  quai  Saint- 
Antoine,  36,  à  Lyon  (Rhône),  Dahlias  simples  striés. 

Médaille  de  vermeil,  à  M.  Robert  (A.),  horticulteur,  avenue 
des  Pages,  o3,  au  Vésinet  (Seine-et-Oise).  Bégonias  lubéreux. 

Médaille  d'argent,  à  M.  E.  Mézard  fils,  fleuriste,  rue  du 
Four^  50,  à  Paris. 

Dahlias  grandiflores. 

i3*  concours.  —  Pour  une  collection  de  plantes  à  feuillage  de 
serre. 

Médailled'o?-,  à  M.  L.  Dallé,  horticulleiir,  rue  Pierre-Char- 
ron, 29,  à  Paris. 

Médaille  d'or,  à  M.  E.  Cappe,  horticulteur,  au  Vésinet  (Seine^ 
et-Oise). 

46*  concours.  —  Pour  une  collection  en  fleurs  de  Bégonias 
lubéreux,  acaules  ou  caulescents. 

Médaille  d'or  à  M.  Vallerand  jeune,  horticulteur,  rue  du  Che- 
min-Royal, à  Bois-Colombes  (Seine). 

Grande  médaille  de  vermeil,  à  M.  A.  Robert,  déjà  nommé. 

Grande  médaille  d'argent,  à  M.  E,  Couturier,  horticulteur, 
rue  des  Calèches,  22,  à  Cbalou  (Seine-et-Oise). 

49*  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Fuchsias. 

Mention  honorable,  à  M.  Camus,  jardinier,  au  collège  de 
Coulommiers  (Seine-et-Marne). 

32°  concours.  —  Pour  la  plus  belle  collection  de  Pélargoniums 
zonale  et  inquinans  à  fleurs  doubles. 

Médaille  d'argent,  à  M.  A.  Poirier,  di'jà  nommé. 

60"  concours.  -  Pour  la  plus  belle  et  la  plus  nombreuse  collec- 
tion de  Dahlias  grandiflores,  en  fleurs  coupées. 

Médaille  d'or,  àM.  E.  Mézard  fils,  dt'jà  nommé. 
Grande  médaille  de  vermeil,  à  M.  A.  Falaise,  horticulteur,  rue 
Parmentier,  8,  à  Nanterre,  (Seine). 
Médaille  de  vermeil,  à  M.  L.  Paille!,  déjà  nammé. 
Grande  médaille  d'argent;  à  M.  Forgeot  et  C'*,  déjà  nommé. 


POUR  l'exposition  d'octobre  1886  ^.'îf 

61''  concours.  —  Pour  vingt  Dahlias,  variétés  nouvelles,  non 
encore  au  commerce. 
Médaille  d'argent,  à  M.  Torcy-Yannier,  déjà  nommé. 

62"  concours,  —  Pour  la  collection  la  plus  méritante  de  Dahlias 
lilliputiens. 

Grande  médaille  d'argent,  à  M.  Mézard  fils,  déjà  nommé. 
Médaille  d'argent,  à  M.  Dubois  (A.),  amateur,  Grande-Rue,  39, 
à  Argenteuil  (Seine-et-Oise). 

Médaille  de  bronze,  à  M.  L.  Paillet,  déjà  nommé. 
Mention  honorable,  à  M.  Forgeot  et  C/,  déjà  nonamé. 

65*  concours.  —  Pour  le  plus  beau  lot  d'CEillets  remontants 
fleuris,  cultivés  en  pots. 

Médaille  d'or,  à  M.  Levé  que  et  fils,  horticulteur,  rue  du 
Liégat,  69,  àivry  (Seine). 

67^  concours  —  Pour  une  collection  de  Pyrèthres  de  l'Inde  et 
de  la  Chine  (Chrysanthèmes). 

Grande  médaille  de  vermeil,  à  M.  Lévêque  et  fils,  déjà  nommés. 

70*  concours.  —  Pour  ime  collection  de  Roses  nommées,  pré- 
sentées en  fleurs  coupées. 

Grande  médaille 'd'rtr^e»^  à  M.  A.  Rothberg,  déjà  nommé. 

Concours  imprévus 

AlocasiaPucciana  : 

Gninde  médaille  de  vermeil,  à  M.  Godefroy-Lebœuf,  horticH>- 
teur,  route  de  Sannois,  26,  à  Argenieuil  (Seine-et-Oise. 

Bégonia  Arthur  Malet  : 

Médaille  d'argent,  à  M.  Godefroy-Lebceuf,  déjà  nommé. 

Bégonias  tubéreux  variés  en  fleurs  coupées  : 

Grande  médaille d'ar^e/«^  à  M.  Robert,  déjà  nommé. 

Massif  de  Chrysanthèmes  en  3  variétés  : 

Médaille  d'argent,  à  l'Etablissemeût  de  Saint-Nicolas,  dè')B 
nommé. 

Choux  frisés  d'ornement  : 


732  REVDE    BIBLIOGRAPHIQUE    ÉTRANGÈRE, 

Médaille  d'ar(9'e»/,  à  M.  Delaliaye,  grainier,  quai  de  la  Mégis- 
serie, 18,  à  Paris. 

Pensées  en  pots  : 

Médaille  de  bronze^  à  M.  Y.  Lebossé,  horticulteur,  rue  Mi- 
gnard,  7,  à  Passy-Paris. 

Le  Jury  adresse  de  vives  félicitations  à  M.  L.  Dallé,  pour  son 
apport  de  plantes  de  serre  à  feuillage,  et  à  MM.  Bruneau  et  Jost, 
Groux  et  fils  et  L.  Paillet  pour  leurs  apports  de  Conifères  et 
plantes  à  teuilles  persistantes,  ayant  contribué  à  l'ornementation 
de  l'entrée  de  l'Exposition,  et  des  remerciements  à  MM.Vilmorin- 
Andrieux  et  G"  pour  leur  apport  de  plantes  fleuries. 


REVUE  BIBLIOGHAPHIQUE  ÉTHANGÈRE 

PLANTES    NOUVELLES    OU    RARES 
DÉCRITES    DA\S    DES    PUHLICATIONS    ÉTRANGÈRES. 

OARTENFLORA 

Rliododenilrun  Mmiriiowi  Tkaltv. — Gartenf.,n°du  l^'juill.  1886, 
p.  377,  pi.  1226,  lig.  2. —  Rosage  de  Sniirnow.  —  Caucase.  —  (Eri- 
cacées  —  Rhododendrées). 

D'après  M.  Smirnow,  à  qui  elle  a  été  dédiée,  cette  espèce 
nouvelle  de  Rhododendron  croît  dans  la  région  caucasique,  à 
Artwin  près  de  Baloum,  où  elle  est  mélangée  au  ////.  ponticnni 
L.  et  au  lih.  Ungerni  Trautv.  Elle  se  rapproche  beaucoup  du 
Rh.  caucasicum  L.,  mais  tandis  que  le  tronc  de  celui-ci  ne 
dépasse  pas  0™, 33-0™, 66  de  hauteur,  celui  du  Rh.  Smirnoivi 
dépasse  fortement  ces  proportions;  en  outre,  les  branches  et 
les  pétioles  du  premier  sont  glabres,  tandis  que,  chez  le 
second,  ils  sont  revêtus  de  flocons  de  poils  cotonneux  et  blancs  J 
enfin  la  couleur  de  la  fleur  diffère  dans  l'un  et  l'autre.  Le 
Rh.  Smirnowi  est  un  grand  arbrisseau,  à  grandes  feuilles 
coriaces,  oblongues,  assez  obtuses  au  sommet  el  rétrécies  en 
coin  dans  le  bas,  persistantes;  à  fleurs  en  corymbes  ombelles, 
colorées   en    beau   pourpre  carmin,    longues  d'environ  O"\03, 


PLANTES    NOUVELLES    OU    HAKES  733 

dans  lesquelles  le  calice  est  très  petit  et  la  corolle,  campanulée 
mais  rétrécie  dans  le  bas,  forme  cinq  lobes  obtus.  Dans  les 
inflorescences  de  cette  espèce  l'axe  central  ou  rachis  est  très 
court. 

Rhododeudron  Uiigernî  Trautv. —  Gar<en/Z.,  a"  du  l""' juill.1886, 
p.  378,  pi.  1226,  fig.  1 . —  Rosage  de  Ungern.  —  Caucase.  — (Eri- 
cacées  —  Rhododendrées). 

C'est  encore  à  Artwin,  près  de  Batoum,  que  cette  espèce 
nouvelle  a  été  découverte  par  le  baron  Ungern-Sternberg  à 
qui  M.  Trautvetter  l'a  dédiée;  elle  y  était  mélangée  à  la  pré- 
cédente, sous  le  couvert  du  Picea  orientalis  Boiss.  C'est  encore 
un  grand  arbrisseau  et  même  un  arbre,  puisque  son  tronc 
atteint  deux  mètres  à  deux  mètres  et  demi  de  hauteur.  Ses 
grandes  feuilles  coriaces,  persistantes,  terminées  en  pointe  au 
sommet  et  rétrécies  en  coin  dans  le  bas,  sont  glabres  en  dessus, 
mais  cotonneuses  en  dessous;  elles  mesurent  0™^17  de  longueur 
sur  environ  0",07  de  largeur.  Ses  fleurs,  blanches  en  dedans, 
rougeàtres  en  dehors,  sont  disposées  en  corymbes  ombelles  ter- 
minaux et  ont  chacune  un  pédicule  fortement  duveté;  leur 
corolle  campanulée,  longue  d'environ  0™,03,  forme  cinq  grands 
lobes  arrondis  et  obtus;  leurs  dix  étamines  inégales  entre  elles 
ont  le  filet  fortement  duveté  dans  sa  portion  moyenne,  mais 
glabre  à  la  base  et  au  sommet. 

Des  graines  des  deux  beaux  arbrisseaux  dont  il  vient  d'être  ques- 
tion ont  été  distribuées  par  le  Jardin  botanique  de  Saint-Péters- 
bourg. Ce  jardin  les  avait  reçues  du  baron  Ungern-Sternberg 
et  du  prince  Massalsky  qui  les  avaient  récoltées  sur  place. 

Echiiiocactus  senilîs  Philippi,  Gartenf.,  n°  du  l^r  septembre 
1886,  p.  485,  pi.  1230  A.  —  Echinocacte  perruque.  —  Chili.  —  (Cac- 
tées) . 

Cette  plante  grasse  croît  au  Chili,  à  l'est  de  Ovalle,  et  est 
connue  des  habitants  du  pays  sous  le  nom  espagnol  de  Viejecito 
ou  petit  vieux.  M.  Philippi  qui  l'a  observée  sur  place  ne  l'a 
jamais  vue  fructifier  et  comme,  d'un  autre  côté,  elle  ne  donne 
pas  de  pousses  latérales,  ce  botaniste  se  demande  comment  elle 
peut  se  multiplier.  C'est  une  espèce  bien  caractérisée,   tandis 


734  REVUE    BIBLlOURAPHUJlJli:  •ETKAWGEKE 

que  ses  congénère?  sont  souvent  très  difficiles  à  distinguer  l'une 
de  l'autre.  Dans  son  plus  fort  développement,  la  plante  forme 
«n  cylindre  haut  de  ^l'^.OS,  épais  de  O'",0o-0'",06.  Ce  cylindre  est 
relevé  de  16-'I8  côtes  que  séparent  de  profonds  sillons;  chaque 
côte  est  pourvue  de  mamelons  espacés  d'environ  0"\0I  et,  au 
lieu  de  porter  des  piquants,  comme  d'ordinaire,  elle  est 
chargée  de  soies  raides,  arquées,  longues  de  0", 025-0™, 03, 
dont  la  couleur  d'abord  gris  clair  devient  finalement  noire.  Les 
fleurs  sortent  au  nombre  d'une  ou  deux  au  sommet  de  la  plante 
et  mesurent  0"',04  de  longueur.  Leurs  nombreux  pétales  étroits 
et  pointus  sont  colorés  en  rose  clair  et  se  rejettent  en  dehors,  au 
moins  les  extérieurs,  quand  la  fleur  est  complètement  éj^anouie. 
Le  tube  de  ces  fleurs  est  cylindrique,  long  de  O^jO^o. 

Ivi.s  Uosi'iilMichîaiia  F{Kr.EL.  —   Gnrtiiif.,  n"  du  lojuil.  1886, 
p.  409,  pi.  1227.  —  Iris  de  Roseubach.  —  Asie   centrale.  —  (Iridées). 

Cet  Tris,  dédié  au  général  russe  qui  est  actuellement  gouver- 
neur du  Turkeslan,  a  été  découvert  par  M  Albert  Regel,  dans 
le  khanat  de  Baldchuan.  Là  il  arrive  sur  les  montagnes  à  l'al- 
titude de  2,000  mètres  et  néanmoins,  quand  on  l'a  cultivé  en 
pleine  terre,  dans  le  Jardin  botanique  de  Saint-Pétersbourg,  il 
a  succombé  au\  fortes  gelées  de  l'hiver.  11  a  au  contraire  sup- 
porté le  climat  de  Baden-Baden,  che/.  M.  Max  Loichtiin,  et  celui 
de  l'Angleterre  chez  M.  Forster.  Dans  ces  deux  cas,  il  a  fleuri  au 
printemps.  C'est,  dit  M.  Ed.  Regel,  la  plus  belle  espèce  du 
sous-genre  Xiph'wn,  et  en  outre,  le  port  de  la  plante  fleurie, 
ainsi  que  la  répartition  des  couleurs  dans  sa  fleur  lui  donnent 
un  aspect  tout  particulier.  Sous  le  premier  rapport,  la  plante 
est  curieuse  parce  que,  de  sa  bulbe  ovoïde,  couverte  de  tuniques 
minces,  déchirées  -dans  le  haut,  mais  non  en  réseau,  et  qui 
tombent  ensuite,  s'élève  sur  une  très  courte  tige  une  (leur 
remarquable  par  la  longueur  de  son  ovaire  grêle,  surtout  du 
tube  de  son  périanthe  et  de  son  style.  Le  tout  mesure  environ 
0™,'iO  de  longueur.  Une  demi-douzaine  de  feuilles  accompagnent 
et  entourent  une  grande  partie  de  cette  longueur,  les  inférieures 
réduites  à  l'état  de  gaines  vertes,  les  supérieures  montrant  un 
limbe  ployé  en  gouttière,  mais  assez  courtes,  à  l'époque  de  la 


PLANTES    NOLVELLES    OV    RARES.  735 

floraison,  pour  laisser  le  périanlhe  de  la  fleur  et  les  branches 
pétaloïdes  de  son  style  entièrement  à  découvert.  Quant  au 
coloris  de  sa  Heur,  les  pieds  importés  de  cet  Iris  représentent 
deux  variétés  :  l'une  à  fond  bleu,  variété  ccerulea,  l'autre  à  fond 
violacé,  xàriéié  viola  ceci.  Dans  l'une  et  l'autre,  les  trois  sépales 
oblongs-obovales,  échancrés,  sont  étalés  horizontalement,  tandis 
que  les  trois  pétales,  deux  fois  plus  longs,  en  ruban  assez  large 
et  dilaté  supérieurement,  sont  relevés  en  direction  oblique, 
avec  le  tiers  supérieur  rabattu.  La  variété  bleue  offre,  sur  les 
pétales  et  sur  les  lames  stylaires,  une  ligne  médiane  d'un  bel 
orangé  et  la  portion  terminale  colorée  en  violet  très  foncé  ;  ces 
deux  colorations  se  retrouvent  un  peu  moins  tranchées  sur 
l'autre  variété  qui  a  tout  le  reste  de  la  tleur  violet-rougeàtre 
clair.  Ces  fleurs  sont  de  grandeur  moyenne  pour  le  genre.  — 
En  culture,  M.  Re^el  conseille  d'arracher  l'oignon  de  cet  Iris 
après  la  floraison  et  quand  la  plante  commeiKie  à  sécher;  de  le 
mettre  alors  dans  du  sable  à  un  endroit  sec,  abrité  de  la  pluie  ; 
puis  de  le  planter,  tard  en  automne,  en  pleine  terre  et  de  lui 
donner  une  couverture  de  feuilles  ou  de  fumier  pendant  les 
grands  froids. 

Saxifrag-a  ^tracheyi  D.  HooK  etlnoMs.,  var.  alba.- G ar ten f.,  nn- 
raéro  du  1"  août  1886,  p.  433,  pi.  1228.  —  Saxifrage  de  Stracliey, 
variété  à  fleurs  blanches.  —  Afghanistan.  —  (Saxifragacées). 

Le  Snxifraga  Stracheyi,  de  la  section  Bergenia,  a  les  pétales 
roses  et  étalés^  tandie  que  sa  variété,  dont  il  s'agit  ici,  les  a 
blancs  et  dressés.  Cette  variété  a  été  envoyée  au  Jardin  bota- 
nique de  Saint-Pétersbourg  par  M.  Max  LeichtHn,  de  Baden- 
Boden, 

Le  Secrétaire-rédacleuT-gérant, 

P.  DUCHARTRE. 


Paris,  —  Ijnprim-erie  G.  Rnugier  et  CiB,  tvk  Carss^ette,  1. 


736 


NOVEMBRE   1886 


OBSlillVATIO.NS   METEOROLOGIQUES    FAITES    PAR     M.   F.   JaMI>,  A     BoURG-LA-ReINE 


PRÉS  Paris  (altitldi:  :  63") 


^"^ 

1 

HACTECR 

"' 

TEMPÉRATLRE     1 

du  baromètre. 

VENTS 

^ 

-  -^—^ 

-^-^ 

' — ~-^ 

■^     ~ 

ÉTAT   DD   ClBl.. 

'< 

dominants. 

3 

Mmim. 

Maxim. 

Malio. 

Soir. 

1 

4,7 

16,4 

T6b,  o 

7156,  5 

SSE. 

Brouillard  le  matin,  nuageux. 

2 

10,3 

17.0 

767,.=) 

769 

S. 

Pl.lema(.,iiuag.,avers.dansrapr.-ni. 

3 

3,0 

13,8 

769,  o 

761; 

S. 

Pluie  dans  la  nuit,  nuageux. 

4 

7.3 

13.  n 

701,0 

762 

0. 

Pluie  presque  toute  la  nuit  et  la  ma- 
tinée jusqu'à  10  h.,  nuageux. 

5 

2,7 

10,0 

758,  o 

744 

SSE.     Mî. 

Couvert,  pluie  continue  de  1  li.  à  8  li. 

6 

du  soir. 

0,1 

11,3 

747 

748 

S.  0. 

-Nuageux,  cUir  le  soir. 

7 

0," 

13,1 

7o0,5 

756 

S. 

Nuageux. 

8 

1,3 

10,0 

7.'>6 

754 

N. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

9 

1.7 

9,7 

748 

747 

SE. 

Nuageux  le  malin,  pluvieux. 

10 

4,9 

10.0 

744 

747 

S.   E. 

Nuageux,  pluie  à  partir  de  10  li.  du  s. 

11 

4,9 

12.5 

751 

754,  5 

S. 

Pluie  dans  la  nuit,  nuageux,  clair  le  s. 

\i 

(»,  9 

10,9 

754 

■/52,5 

S. 

Pluie  dans  la  nuit,  couvert,  (pielques 
laros  éclaircies. 

13 

7,0 

11.2 

75i 

752. 5 

s. 

Petite  pluie  dans  la  nuil,  couvert. 

14 

7,  4 

13,3 

754 

755 

s.  0. 

Nuageux  le  niatin,  couvert  et  pluvieux 
le  reste  de  la  journée. 

Ib 

8,3 

I9,S 

755 

754 

s. 

Nuageux  et  légt  pluvieux. 

16 

7,3 

11,6 

756 

758 

so. 

Nu.igcux  et  pluvieux. 

n 

■1,3 

10,6 

757,5 

757 

8. 

Nuageux  le  matin,  très  pluv.  l'apr.-m., 
grand  vent  prescjuc  toute  la  journée. 

(8 

3,9 

i0,.S 

762 

7()6 

SO.  NO. 

Nuageux,  un  peu  de  pluie,  presque 
clair  le  soir. 

)î.> 

—  1.9 

12,3 

768 

771 

S.  NNE. 

Clair. 

iO 

—  1,3 

9,3 

771,5 

772 

N. 

Couvert,  éclaire,  dans  le  milieu  do  la 
journée,  brouillard  intense  apr.  le 
coucher  du  soleil. 

il 

IS3 

11,0 

771,5 

770 

.NO. 

L.égt  brumeux  le  matin,  nuageux. 

jj) 

4,2 

9,7 

771 

772,5 

NE. 

Nuageux,  clair  le  soir. 

i3 

O.b 

6,7 

773,5 

775 

NNE. 

Couvert. 

24 

1,3 

6,3 

778,5 

777 

NNE.  ENE. 

Couvert. 

!5 

0,2 

8,2 

775 

773 

ENE. 

Couvert, 

26 

6,  G 

8,7 

773 

772 

NE. 

Couvert. 

J7 

6,7 

8,7 

772 

772,5 

NE.  E. 

Couvert. 

28 

4,9 

7,0 

771,5 

770 

E.  NE. 

Couvert. 

29 

3,9 

7,4 

766 

758,5 

0.  S. 

Quelques  rares  éclaire,  le  mat.,  pluie 
fine  et  vent,  de  2  à  5  h.  du  soir. 

:}0 

2,3 

:î,7 

757 

7.')6,  5 

NE. 

Nuageux  le  matin,  pluvieux  l'apr.-ni. 
grêle  vers  3  h.,  clair  le  soir. 

CONGRÈS  HORTICOLE  DE  1887,  A  PARIS 

Le  Congrès  horticole  de  1887  aura  lieu,  comme  celui  des 
années  précédentes,  pendant  la  durée  de  l'Exposition  de  prin- 
temps. Les  personnes  désireuses  d'y  prendre  une  part  active  ou 
seulement  d'assister  aux  séances  peuvent  se  faire  inscrire  dès  à 
présent. 

La  Société  a  lieu  d'espérer  qu'elle  obtiendra,  cette  année  en- 
core, une  réduction  importante  sur  le  prix  des  billets  pour  les 
Membres  de  la  Société  qui  se  rendront  des  départements  à 
Paris  afin  d'assister  au  Congrès. 


CONCOURS  OUVERTS  DEVANT  LA  SOCIÉTÉ,  EN  1886, 

Concours  permanent. 

Prix  Laisné.  Pour  l'élève  le  plus  méritant  de  l'École  d'Horticulture 
des  Pupilles  de  la  Seine.  (V.  le  Journal,  3"  sér.,  IV,  1882,  p.  631 
et  753.) 

Concours   annuels. 

Médaille  du  Conseil  d'Administration.  Pour  l'introduction  ou  l'obten- 
tion de  plantes  ornementales  méritantes.  (V.  le  Journal,  2^  série, 
XL  1877,  p.  445.) 

Médaille  Pellier.  Pour  le  plus  beau  lot  de  Pentslemon. 


CONCOURS  AUX  SÉANCES 

Le  27  janvier  1887,  un  concours  aura  lieu  pour  le  Witloof 
ou  Chicorée  de  Bruxelles,  présenté  en  lots  de  80  à  100  pieds, 
avec  racines. 


-<;*=<»?ç^=<5?cï^ 


Série  IIL  T.  VIII,  Cahier  de  décembre,  publié  le  31  janvier  1887.     31 


738  PROCÈS-VERBAUX. 

PROCÈS-VERBAUX 


SÉANCE  DU  î)  DÉCEMBRE  1886. 

Présidence  de  M.  llainlv. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie.  Le  registre  de 
"présence  constate  que  les  Membres  qui  y  assistent  sont  au 
nombre  de  cent  quarante-cinq  titulaires  et  neuf  honoraires. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  apprend  à  la  Société  la  perte  douloureuse 
qu'elle  vient  d'éprouver  par  le  décès  de  M°"*  Iweins  d'Hennin, 
Dame  patronnesse,  qui  lui  avait  été  toujours  dévouée  et  qui  était 
une  amateur  éclairée  d'horticulture.  —  11  signale  ensuite  le 
décès  de  deux  personnes  étrangères  à  la  Société  qui,  à  des  titres 
difl'érents,  avaient  rendu  des  services  signales  à  l'art  horticole. 
L'une  est  M.  Constantin  Bernard,  Directeur  au  Ministère  de 
l'Agriculture,  de  l'Industrie  et  des  Travaux  publics  en  Belgique, 
à  qui  sa  haute  position  avait  permis,  en  diverses  circonstances, 
d'être  utile  tant  à  l'horticulture  qu'aux  horticulteurs  non  seule- 
ment belges  mais  même  français,  et  qui  a  succombé  à  une 
courte  maladie,  à  45  ans,  par  conséquent  dans  la  force  de  l'âge; 
l'autre  est  M.  Van  Geert  père,  horticulteur  bien  connu  de  fîand 
(Belgique),  dont  le  nom  n'est  heureusement  pas  perdu  pour 
l'horticulture,  le  digne  héritier  de  ce  nom  marchant  avec  le 
plus  grand  succès  sur  les  traces  de  son  père. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur  le  bureau  : 

1"  Par  M.  llédiard,  négociant  en  comestibles  exotiques,  place 
de  la  Madeleine,  des  Chayottes  ou  fruits  du  Sechium  edule  (Gu- 
curbitacée),  récoltées  en  Algérie,  [l  donne  de  vive  voix  sur  cette 
plante  et  sur  son  fruit  des   renseignements  analogues  à   ceux 


iT.  jB.  —  La  Commission  de  Rédacliou  déclare  laisser  aux  auteurs 
des  articles  admis  par  elle  à  l'insertion  dans  le  Journal  la  responsa- 
bilité des  oijinions  qu'ils  y  expriment. 


SÉAXCE  DU  9  DÉCEMBRE  1886.  739 

qui  ont  été  déjà  communiqués  à  la  Compagnie,  dans  des 
séances  antérieures,  soit  par  lui,  soit  par  d'autres  Membres 
(Voyez  notamment  le  Journal^  1886,  p.  27  et  546). 

2"  Par  M.  Noël,  propriétaire,  une  Truffée  qui  a  été  trouvée 
dans  son  parc  de  Pontillaull,  par  Laqueue-en-Brie. 

M.  Ern.  Bergman  apprend  à  la  Compagnie  que  celte  Truffe  a 
été  trouvée  à  une  faible  profondeur,  avec  plusieurs  autres,  au 
pied  de  deux  gros  Tilleuls,  dans  une  terre  forte,  recouverte  par 
une  forte  couche  d'iiumus  et  de  feuilles  mortes.  Dans  le  même 
terrain  on  avait  déjà  trouvé  des  Truffes  en  l8Si  et  1885.  C'est 
donc  là,  dans  le  département  de  Seine- et-Oise,  une  nouvelle 
station  pour  ce  Champignon  qui,  comme  on  le  sait,  existe  aussi 
diins  les  environs  d'Etampes,  assez  abondamment  pour  fournir, 
depuis  quelques  années,  la  matière  d'une  certaine  exploi- 
tation. 

3°  Par  M.  Ledoux  père,  arboriculteur  à  Nogent-sur-Marne 
(Seine),  deux  corbeilles  contenant  20  Poires  d'Hardenpont,  que 
le  Comité  d'Arboriculture  fruitière  déclare  être  des  fruits  très 
lins,  très  gros,  dénotant  une  fort  bonne  culture^  et  pour  la  pré- 
sentation desquels  il  propose  d'accorder  une  prime  de  2"  classe, 
proposition  qui  est  adoptée  parla  Compagnie. 

Cette  présentation,  ainsi  que  les  trois  suivantes,  avait  été  faite 
à  la  séance  du  25  novembre  dernier  oîi  il  n'avait  pu  en  être 
question,  cette  séance  ayant  été  consacrée  à  la  distribution  des 
récompenses  décernées  à  la  suite  des  Expositions  de  cette  année. 

4°  Par  M.  Garnaud,  de  la  part  et  au  nom  de  M™®  veuve  Hono- 
rati,  de  Toulon  (Var),  deux  exemplaires  de  Kaki  de  la  variété 
Hardy  qui  a  été  obtenue  de  semis  par  M.  Honorati^  et  qui  se 
distingue  des  fruits  produits  par  les  autres  variétés  du />io5/9î/ro.^" 
Kaki  parce  que,  lorsqu'il  est  mûr,  on  peut  le  couper  par  tran- 
ches, tandis  que  tous  ceux  que  l'on  connaissait  jusqu'à  présent 
sont  amenés  par  la  maturation  à  un  état  de  mollesse  tel  que 
leur  substance  ressemble  à  de  la  confiture  et  se  mange  à  la 
cuiller.  Malgré  cette  différence  de  consistance,  le  fruit  du  Kaki 
Hardj-est  aussi  bon  que  les  autres.  La  plupart  des  exemplaires 
qu'on  en  a  eus  ne  renfermaient  pas  de  noyaux. 

5"  Par  M.  Jamin  (Ferd.),  pépiniériste  à  Bourg-la-Reine  (Seine), 


740  PHOCES-VERBAUX. 

sept  spécimens  d'une  variété  de  Kaki  récoltés  sur  un  arbre  qui 
lui  avait  été  donné,  en  1878,  par  les  Commissaires  japonais,  à 
l'Exposition  internationale  de  cette  année.  Cet  arbre  est  cultivé 
par  lui  en  espalier  et  il  a  seulement  la  précaution  de  le  garnir 
au  pied,  en  hiver,  avec  du  fumier  ou  mieux  a\ec  des  feuilles. 
Dans  ces  conditions  on  voit  qu'il  fructifie  et  mûrit  ses  fruits 
qui  sont  bons  el  renferment  peu  de  noyaux.  C'est  là,  dit  M.  le 
Secrétaire  du  Comité,  la  première  fructification  de  Kaki  qui  ait 
été  obtenue  sous  le  climat  de  Paris. 

6°  Par  M""'. veuve  Guilbert  (Emilie),  à  Mézières  par  Epone 
(Seine-et-Oise),  des  plants  de  Vigne  enracinés,  de  deux  ans,  des 
sarments  de  Vigne  qui  mesurent  2™36  de  long,  enfin  des  feuilles 
de  Lilas  et  de  Pommiers.  Tous  ces  spécimens  ont  été  fournis 
par  des  pieds  qui  avaient  été  traités  en  seringagesou  autrement 
avec  l'engrais  qu'elle  fabrique  et  auquel  elle  donne  le  nom  de 
Régénérateur  Guilbert.  —  L'avis  exprimé  à  ce  sujet  par  le 
Comité  d'Arboriculture  fruitière  est  que  ces  plants,  sarments  et 
feuilles  dénotent  une  «  très  belle  végétation,  d'un  caractère  ex- 
»  ceptionnel  »,  et  qu'il  y  a  lieu  de  féliciter  M™"  Guilbert  sur  les 
résultats  qu'elle  obtient  à  l'aide  de  son  engrais. 

7"  Par  M.  Jourdain,  cultivateur  à  iMaurecourt  (Seine-et-Oise), 
douze  Pommes  de  Calville  blanc,  beaux  fruits  obtenus  à  l'aide 
d'une  bonne  culture,  pour  lesquels  il  lui  est  accordé  une  prime 
de  2"  classe. 

8"  Par  M.  Pichot,  jardinier  au  château  de  Breteuil  (Seine-et- 
Oise),  huit  Poires  Doyenné  du  Comice,  fruits  bien  conservés, 
d'une  variété  très  recommandable,  pour  laquelle  la  maturité 
arrive  ordinairement  en  novembre,  mais  peut  s'étendre  jusqu'en 
décembre  et  même  parfois  jusqu'en  janvier.  M.  Pichot  obtient 
une  prime  de  3*^^  classe. 

9<*  Par  M.  Hédiard,  deux  Coings  de  la  Chine  (Cydoniasinensis 
Thouin)  et  des  Goyaves  [Psidium)  de  la  même  provenance.  — 
M.  le  Secrétaire  du  Comité  d'Arboriculture  fruitière  dit  que  ce 
Comité  a  trouvé  ces  Coings  fort  beaux,  plus  aromatiques  et  plus 
fins  de  goût  que  les  Coings  ordinaires.  Quant  aux  Goyaves,  elles 
constituent  un  bon  fruit,  qui,  additionné  de  sucre,  rappelle  la 
Fraise  par  sa  saveur. 


SÉANCE  DU  9  DÉCEMBRE  1886.  741 

10°  Par  la  maison  André  Leroy,  d'Angers,  des  fruits  du 
Diospy7-os  Mazeli,  qui  ont  une  belle  apparence,  mais  qui  mal- 
heureusement ne  sont  point  comestibles,  leur  chair  ayant 
l'amertume  prononcée  qui,  dans  les  vrais  Kaiiis,  appartient  ex- 
clusivement à  la  peau. 

11°  Par  M.  Lepèro,  arboriculteur  àMontreuil-sous-Bois (Seine), 
des  pougses  tardives  produites  par  des  arbres  qui  avaient  beau- 
coup souffert  des  grêles  du  mois  d'août  dernier.  Ces  pousses  ou 
regains  se  sont  produites,  après  ces  grêles,  sur  des  Pommiers  et 
même  sur  des  Pêchers.  Elles  ont  fleuri,  noué  même  des  fruits  et 
l'une  de  celles  de  Pêcher  porte  une  Pêche  qui  a  atteint  le 
volume  d'une  grosse  noisette. 

12"  Par  M.  Nillson,  fleuriste,  rue  Auber,  à  Paris,  trois  Orchi- 
dées remarquablement  fleuries,  savoir  :  LœliaSfelznerianaREiCE. 
f.,  L.  elegans  Reich.  f.  var.  alba,  l'un  et  l'autre  du  Brésil,  et 
Cypripedium  Chantini,  Il  obtient  une  prime  de  2''  classe. 

Cette  présentation,  ainsi  que  les  trois  suivantes,  avait  été  faite 
à  la  dernière  séance. 

IS''  Par  M.  Terrier,  jardinier  chez  M.  le  docteur  Fournier,  rue 
Saint-James,  à  Neuilly  (Seine),  Dendrobimn  thyrsi(lorum,  So- 
phronitis  militaris,  Cypripedium  Spicerianiim  et  Oncidium  Papi- 
lio  Eclihartii.  Il  lui  est  accordé,  pour  cette  importante  présen- 
tation, une  prime  de  \'"'  classe. 

Relativement  au  Cypripedium  Spicerianum  compris  dans  ce 
lot  et  qui  par  conséquent,  bien  qu'ayant  été  soumis  à  l'examen 
du  Comité  de  Floriculture,  n'avait  pu  être  mis  sous  les  yeux  de 
la  Société  pendant  la  séance  de  distribution  des  récompenses, 
M.  Terrier  rapporte  des  observations  qui  semblent  prouver  que 
c'est  là  une  variété  particulière,  remarquable  parce  que  ses 
liges  portent  deux  fleurs  au  lieu  d'une  seule.  En  effet,  en  1884, 
le  même  pied  développa  une  seule  tige  quifut  biflore;  en  1885, 
le  pied  devenu  plus  fort  donna  deux  liges  dont  chacune  portait 
deux  fleurs  ;  enfin,  cette  année,  le  même  pied  a  produit  trois 
tiges  sur  chacune  desquelles  sont  venues  deux  fleurs. 

14°  Par  M.  Eberlé,  horticulteur,  avenue  de  Saint-Ouen,  à  Pa- 
ris, un  lot  de  35  pieds  bien  fleuris  àeCyclamenperùcum  qui  pro- 
viennent d'un  semis  fait  au  mois  de  septembre  1885,  et  pour  la 


742  PROCÈS-VERBAUX. 

présentation  desquels  il  lui  est  décerné  une  prime  de  2*  classe.. 

15"  Par  M.  Schwartz, jardinier  chez  M.  Lemercier,  à  Bagneux 
(Seine),  une  corbeille  de  Reines-Marguei'ites  naines  parfaitement 
fleuries.  Cette  présentation  faite  hors  concours  est  la  continua- 
tion de  celles  qu'il  a  faites  à  presque  toutes  les  séances,  depuis 
le  11  mars  1886,  afin  de  prouver  que,  grâce  à  une  méthode  de 
culture  imaginée  par  lui,  il  peut  obtenir  la  fforaison  de  la 
Reine-Marguerite  à  toutes  les  époques  de  l'année. 

16°  Pour  la  séance  de  ce  jour,  il  est  pré-enté  :  par  M.  Terrier, 
les  trois  Orchidées  suivantes  :  Zygopetalwn  Mackrtyi,  Calanthe 
Veitchii  et  Phalxnopsh  amabilis.  Cette  dernière  plante  porte 
une  magnifique  inflorescence,  et  c'est  surtout  à  elle  que  s'ap- 
plique la  prime  de  2®  classe  qui  est  accordée  à  M.  Terrier. 

17"  Par  M.  Duval  (Léon),  horticulteur,  rue  de  l'Ermitage,  à 
Versailles,  un  Tillandsia  Lindeni  vera  et  un  lot  nombreux  de 
Cyclamen  pei'sïcunt  dit  amélioré,  (]ui  lui  vaut  une  prime  de 
1''*' classe.  Relativement  à  ces  belles  plantes,  RI.  L.  Duval  com- 
munique à  ses  collègues  les  renseignements  suivants  : 

Le  Tillandsia  Lindeni,  qui  a  été  importé  du  Brésil  par  M.  Lin- 
don,  il  3- a  près  d'une  vingtaine  d'années,  est  une  Broméliacée 
d'une  grande  vigueur  et  en  même  temps  fort  belle  par  sa  grande 
inflorescence  serrée  et  aplatie,  composée  de  grandes  bractées 
distiques,  colorées  en  rose-rouge,  d'entre  lesquelles  sortent 
successivement  des  fleurs  bleues.  Celles-ci  sont  de  courle  durée, 
mais  les  bractées  durent,  au  contraire,  longtemps.  Malheureu- 
sement on  n'avait  pu  jusqu'à  présent  obienir  de  bonnes  graines 
de  cette  plante.  M.  Duval  a  essayé  d'en  féconder  les  fleurs  avec 
le  pollen  d'un  Vriesea  et  il  a  pu  obtenir  ainsi  de  quoi  faire 
un  semis  ;  mais  il  ne  sait  encore  ce  que  seront  les  plantes  qui 
en  proviendront,  si  ce  seront  des  h3'brides  de  Tillandsia  et  do 
Vriesea,  ou  si,  la  fécondation  croisée  n'ayant  pas  réussi,  les 
graines  qui  sont  venues  reproduiront  le  Tillandsia  Lindeni.  — 
Quant  aux  Cyclamen  que  la  Compagnie  a  maintenant  sous  les 
yeux,  ils  appartiennent  à  une  race  que  M.  Duval  a  obtenue  par 
'  des  sélections  poursuivies  depuis  cinq  ou  six  années,  sur  des 
plantes  dont  il  avait  tiré  la  semence  de  diflerents  côtés.  \\  s'était 
proposé  de  créer  une  race  à  grandes  fleurs  off'rant  de  beaux colo- 


SÉANCE  DU   9   DÉCEMBRE    1886.  7W 

ris  ;  il  croit  être  parvenu  au  but  vers  lequel  il  tendait  ;  aussi  quali- 
fie-t-il  d'améliorée  la  racedont  il  montre  de  nombreux  spécimens. 
Tous  ceux-ci  sont  des  pieds  âgés  d'environ  quinze  mois,  puis- 
que le  semis  en  a  été  fait  au  mois  de  septembre  1883.  La  difïe- 
rence  de  force  entre  les  pieds  se  relie  à  la  grosseur  des  graines 
qui  les  ont  donnés.  En  effet,  les  grosses  graines  germant  bien 
avant  les  petites,  les  pieds  qui  en  proviennent  ont  naturelle- 
ment l'avance  sur  les  autres.  Les  Cyclamens  présentés  par  M.  L. 
Duval  sont  tous  cultivés  pour  la  graine,  et  ils  sont  tenus  dans 
des  pots  relativement  petits,  en  serre  très  chaude.  Ces  diverses 
circonstances  nuisent  à  leur  aspect  général,  et  on  ne  doit  point 
les  comparer  à  des  plantes  d'Exposition  qui  sont  traitées  tout 
diff'éremment,  en  vue  seulement  de  leur  donner  une  belle  appa- 
rence; mais  en  les  présentant,  M.  L.  Duval  s'est  proposé  sur- 
tout de  faire  apprécier  la  fermeté  des  pédoncules  et  la  vivacité 
de  coloris  qui  distingue  les  fleurs  de  la  race  améliorée. 

18°  Par  M.  Truffant  (Alb.),  horticulteur,  rue  des  Chantiers,  à 
Versailles,  deux  pieds  de  Cyclamen  persicum,  dont  l'un,  très 
fort^  porte  une  grande  quantité  de  belles  fleurs  d'un  blanc  pur 
qui  ont  fait  donner  par  cet  horticulteur  à  cette  variété  obtenue 
par  lui  le  nom  de  La  Pureté,  tandis  que  l'autre  est^  au  contraire, 
peu  développé  et  ne  porte  qu'une  fleur,  mais  double.  Une  prime 
de  2^'  classe  est  donnée  pour  cette  présentation. 

M,  Truffant  (Alb.)  dit  que,  depuis  quelques  années,  il  s'est 
attaché  à  semer  des  graines  de  Cyclamens  appartenant  à  des 
types  bien  distincts  par  les  coloris  de  leurs  fleurs  qui  s'échelon- 
naient dans  la  série  des  teintes  depuis  le  rouge  jusqu'au  blanc. 
Sur  les  plantes  provenant  de  ces  semis  la  corolle  était  rarement 
d'un  blanc  pur.  Or  c'est  précisément  la  pureté  de  la  couleur 
blanche  par  laquelle  se  distingue  la  fleur  dans  la  variété  qu'il  a 
finalement  obtenue  et  dont  un  spécimen  d'une  force  exception- 
nelle se  trouve  en  ce  moment  sous  les  yeux  de  la  Compagnie. 
Cette  variété  est,  en  outre,  remarquable  par  la  vigueur  des 
plantes  qui  lui  appartiennent,  vigueur  qui  est  telle  qu'une  année 
ou  quinze  mois  au  plus  suffisent  pour  qu'elles  arrivent  à  un 
très  fort  développement.  Déjà,  au  moment  présent,  elle  donne 
par  le  semis  environ  80  pour  100  de  pieds  dont  les  fleurs  sont 


7i4  l'ROCÈS-VERBAUX. 

parfaitement  blanches;  en  continuant  à  opérer  par  sélections 
attentives,  il  n'est  pas  douteux  qu'on  n'arrive  à  une  fixité  égale 
à  celle  de  certaines  variétés  de  la  même  espèce  qui  se  repro- 
duisent exactement  par  graines.  —  Quant  au  Cyclamen  à  fleur 
doublequ'il  montre  aujourd'hui  à  ses  collègues,  M.Truffaut(Alb.) 
dit  que  la  semence  lui  en  a  été  donnée  par  un  amateur  très 
distingué  d'horticulture,  M.  Schlumberger,  de  Rouen.  Les  fleurs 
de  cette  variété  ont  généralement  8  ou  10  lobes  à  la  corolle  et  la 
plupart  sont  d'un  blanc  rosé,  quelquefois  maculé;  leur  forme 
est  aussi  gracieuse  que  celle  des  variétés  simples,  et  elles  sont 
portées  sur  des  pédoncules  fermes  et  assez  courts,  se  dégageant 
bien  de  la  toufl'e  dun  beau  feuillage.  M.  Truffant  (Alb.)  ne  pense 
pas  que  les  Cyclamens  à  fleurs  doubles  soient  destinés  <à  rem- 
placer ceux  dont  la  fleur  est  simple;  mais  il  est  convaincu  qu'ils 
figureront  avantageusement  à  côté  de  ceux-ci. 

19"  Par  M.  Millet,  horticulteur  à  Bourg-Ia-Reine  (Seine),  des 
pieds  de  deux  nouvelles  variétés  de  Violettes  obtenues  par  lui 
de  semis  et  qu'il  nomme,  l'une  Souvenir  de  Millet  père,  l'autre 
Gloire  de  Bourg-la-Heine.  Il  y  a  joint  un  bouquet  de  fleurs  de 
la  première  de  ces  Violettes.  11  obtient  pour  cette  présentation 
une  prime  de  S*"  classe;  mais  le  Comité  de  Floriculture  demande 
à  revoir  ces  plantes  au  mois  de  février,  et  à  être  mis  à  même  de 
les  comparer  alors  avec  d'autres  variétés. 

M.  Millet  fait  connaître  l'origine  de  ses  deux  sortes  de  Vio- 
lettes. La  variété  Souvenir  de  Millet  père  provient  d'un  semis  de 
la  Violette  Sansprez;  elle  n'est  mise  au  commerce  que  cette 
année  même.  Quant  à  la  Violette  Gloire  de  Bourg-la-Reine,  elle 
provient  d'un  semis  de  la  variété  dite  Sans-pareille,  qui  elle- 
même  est  issue  de  la  Violette  Czar.  Elle  a  été  mi.se  au  commerce 
l'année  dernière.  La  première  de  ces  variétés  a  sa  principale 
floraison  en  automne  et  au  printemps,  tandis  que  l'autre  fleu- 
rit abondamment  en  hiver,  sous  châssis,  à  froid.  La  fleur  en 
est  grande  et  s'ouvre  bien. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

Parmi  les  pièces  de  la  correspondance  imprimée,  M.  le  Secré- 
taire général  signale  les  suivantes  :    1''  Annuaire  statistique  de 


SÉANCE  DU  9  DÉCEMBRE  1880.  743 

la  France,  publié  par  le  Ministère  du  Commerce  et  de  l'Indus- 
trie; 9''  annre,  1886  {\  vol.  gr.  in-8  de  \xx  et  718  pages.  Paris; 
Imprimerie  nationale).  —  S"  Dreiundsechzigster  lahres-Berichl 
der  Schlesischen  Gesellschaft  fur  vaterlaendische  Cultur  ^63"  Rap- 
port annuel  de  la  Société  Silésienne  pour  la  culture  intellectuelle 
du  pays.  1  vol.  in-8  de  xlvi  et  444  pag.,  avec  un  cahier  com- 
plémentaire de  30  pag.  et  3  plane;  Breslau;  1886).  3"  Acta 
Horti  pe.tropolitani  (Actes  du  Jardin  botanique  de  Saint-Péters- 
bourg. Tome  IX,  fasc.  2.)  Saint-Pétersbourg;  1886.  —  4°  Pro- 
ceedings  of  the Boston  Society  ofNatural  History  (Actes  delà  So- 
ciété d'Histoire  naturelle  de  Boston,  XXIII,  "S"'  partie,  de  mars 
1884  à  févr.  1886;  8°,  p.  145-272;  Boston,  1886).  —  5»  Memoirs 
of  the  Boston  Society  oflS'aturnl  History  (Mémoires  de  la  Société 
d'Histoire  naturelle  de  Boston,  vol.  III,  numéros  12  et  43;  in-4°; 
Boston,  1886). 

M.  Venteclaye  demande  la  parole  et,  l'ayant  obtenue,  dit  que 
dans  le  dernier  cahier  du  Journal  (cahier  d'octobre  1886,  p.  539) 
on  lit  l'exposé  d'un  procédé  indiqué  par  M.  Adolphe  Dupont,  Se- 
crétaire de  la  Société  royale  d'Horticulture  de  la  province  deNa- 
mur,  comme  très  efficace  pour  la  destruction  du  Puceron  lani- 
gère au  moyen  d'une  solution  de  sulfate  de  fer.  Or  lui-même,  à 
la  séance  du  24  juin  dernier,  a  rapporté  les  résultats  décisifs 
qu'il  a  obtenus  au  moyen  de  la  même  solution  qui  lui  a  permis 
de  débarrasser  sesPommiers  du  redoutable  Puceron.  Seulement, 
au  lieu  d'employer  uniquement  la  solution  de  sulfate  de  fer, 
M.  Venteclaye  en  fait  la  partie  fondamentale  d'un  mélange  dans 
lequel  entrent  aussi  du  savon  noir  et  de  la  chaux.  En  raison  de 
la  publication  qu'il  en  a  faite.  M.  Venteclaye  pense  avoir,  pour 
la  découverte  de  l'emploi  du  sulfate  de  fer,  la  priorité  sur 
M.  Adolphe  Dupont. 

M.  le  Président  informe  la  Compagnie  de  ce  fait  que  la  Société 
horticole,  vigneronne  et  forestière  de  Troyes  ayant  tenu  récem- 
ment une  Exposition  de  Chrysanthèmes  qui  a  très  bien  réussi, 
le  produit  des  entrées  a  été  généreusement  versé  à  la  souscrip- 
tion ouverte  en  faveur  des  horticulteurs  du  département  de  la 
Seine  qui  ont  été  victimes  des  terribles  orages  du  mois  d'août 
dernier.  — D'un  autre  côté,  la  Société  d'Horticulture  de  Seine- 


7^6  PROCÈS-VERBAUX. 

et-Oise  ayant  ouvert,  dans  son  sein,  une  souscription  pour  venir 
au  secours  des  mêmes  sinistrés,  le  produit,  qui  s'est  élevé  à  la 
somme  de  575  francs,  vient  d'être  versé  aujourd'hui  même  à  la 
caisse  de  la  souscription  ouverte  par  la  Société  nationale  d'Hor- 
ticulture de  France. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 

1"  Compte  rendu  de  l'Exposition  tenue  par  la  Société  centrale 
d'Horticulture  d'ille-et- Vilaine,  par  M.  Michelin. 

2°  Compte  rendu  de  l'Exposition  d'AIençon,  par  M.  A. 
Louesse; 

3°  Compte  rendu  de  l'Exposition  deVernon,  par  M.  Delà  ville 
(Léon). 

4"  Compte  rendu  de  l'Exposition  de  Lyon,  par  M.  Verdier 
(Eug.),  fils  aîné. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions sur  lesquelles,  dit  M.  le  Président,  il  sera  statué  à  la  pre- 
mière séance  du  mois  de  janvier  1887; 

Et  la  séance  est  levée  ù  quatre  heures  moins  un  quart. 


SEANCE  GÉNÉRALE  DU  23  DÉCEMBRE  1886. 
PrkïîIdk.nck  dk  m.  Cil.  «loly. 

Le  23  décembre  1886,  à  deux  heures  de  relevée,  la  Société 
nationale  d'Horticulture  de  France  se  réunit  en  assemblée  géné- 
rale, conformément  à  l'article  14  des  statuts,  en  vue,  après 
avoir  vaqué  à  ses  travaux  habituels,  de  procéder  aux  élections 
nécessaires  pour  effectuer  le  renouvellement  partiel  du  Bureau 
et  du  Conseil  d'Administration,  ainsi  que  le  renouvellement 
total  de  la  Commission  de  contrôle,  qui  sont  prescrits  par  les 
statuts. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Immédiatement  après  cette  lecture,  M.  le  Président  avertit 
qu'il  va  être  procédé  sans  retard  et  en  même  temps  aux  divers 


SÉANCE  DU  23  DÉCEMBRE  1886.  7*7 

scrutins  nécessaires  pour  les  élections  à  faire  dans  cette  séance. 
Or,  la  Société  doit  élire  aujourd'hui  deux  Vice-Présidents,  deux  Se- 
crétaires, cinq  Membres  du  Conseil  d'Administration  dont  quatre 
sont  arrivés  au  terme  de  leur  mandat,  tandis  que  le  o^  devra- 
remplacer  JI.  Savoye,  père,  qui  a  résigné  ses  fonctions  de  Con- 
seiller pour  pouvoir  remplir  plus  exactement  celles  de  Président 
du  Comité  de  Floriculture;  enfin  les  cinq  Membres  qui  compo- 
sent la  Commission  de  Contrôle  pour  l'année  1887.  11  y  a  donc 
lieu  de  procéder  simultanément  à  quatre  scrutins  pour  l'élection 
des  Vice-Présidents^  des  Secrétaires,  des  Conseillers  et  des 
Membres  de  la  Commission  de  Contrôle.  Quatre  urnes  sont  dé- 
posées sur  le  bureau,  sous  la  garde  de  quatre  scrutateurs  qui 
ont  été  désignés  par  le  Conseil  d'Administration.  Les  Membres 
qui  ont  signé  la  feuille  de  présence  voudront  bien  venir 
déposer  leurs  bulletins  dans  ces  urnes,  après  que  l'un  de  MM.  les 
Secrétaires  aura  pris  noie  du  nom  de  chacun  d'eux  au  moment 
où  il  viendra  voter.  Une  foàs  les  scrutins  fermés,  les  urnes 
seront  emportées  par  MM.  les  Scrutateurs  dans  les  salles  où 
devront  être-faits  les  dépouillements  des  votes.  Ces  opérations 
exigeant  un  long  espace  de  temps,  pendant  qu'elles  auront  lieu 
il  sera  procédé  aux  différents  travaux  auxquels  se  livre  la  So- 
ciété dans  ses  séances  ordinaires.  Ensuite,  à  mesure  que  seront 
connus  les  résultats  des  scrutins,  ils  seront  annoncés  à  la 
Compagnie; 

La  marche  qui  a  été  ainsi  tracée  par  M.  le  Président  est  exac- 
tement suivie.  MM.  les  Membres  viennent  successivemen  et  dans 
un  ordre  parfait  déposer  leurs  bulletins  de  vote  dans  les  quatre 
urnes  destinées  à  les  recevoir,  et,  quand  les  scrutins  ont  été 
déclarés  clos,  le  dépouillement  de  chacun  de  ceux-ci  est  confié  à 
un  scrutateur  aidé  de  deux  assesseurs.  Après  quoi,  pendant  que 
s'opèrent  ces  dépouillements,  il  est  procédé  d'abord  à  l'indication 
des  objets  qui  ont  été  déposés  sur  le  bureau.  Or  il  a  été 
déposé  : 

4°  Par  M.  Chemin,  maraîcher,  boulevard  de  la  gare  de  Gre- 
nelle, à  Issy  (Seine),  une  botte  d\isperges  violettes,  venues  en 
culture  forcée  et  que  le  Comité  de  Culture  potagère  déclare  être 
de  la  plus  grande  beauté.  Aussi,  sur  sa  proposition,  une  prime 


748  PROCÈS-VERBAUX. 

del"  classe  esl-elle  accordée  à  M.  Ghemin  qui,  selon  son  habi- 
tude, renonce  à  la  recevoir. 

2"  Par  M.  Reinié,  d'Argenleuil,  deux  corbeilles  de  tubercules 
qu'il  donne  comme  appartenant  à  VOxalis  crenata,  plante  amé- 
ricaine, et  dont  il  dit  avoir  reçu  les  premiers  tubercules-semences 
du  ïonkin,  à  la  date  de  quatre  ans.  Ces  tubercules-semences 
étaient  très  petits;  mais  les  replantations  qu'il  a  faites  d'année 
en  année  ont  amené  dans  les  produits  une  augmentation  de  vo- 
lume progressive,  et  aujourd'hui  la  grosseur  en  est  devenue  très 
satisfaisante.  Il  est  accordé,  pour  cette  présentation,  une  prime 
de  2®  classe.  —  M.  Reinié  fait  observer  que  les  tubercules  de  sa 
plante  doivent  être  mis  en  terre  peu  profondément,  et  que  la 
récolte  ne  doit  en  être  faite  que  vers  le  15  décembre.  Les  feuilles 
de  cette  plante  peuvent  être  mangées  en  salade.  —  Il  offre  de 
ces  tubercules  à  ceux  de  ses  collègues  qui  voudraient  en  essayer 
la  culture. 

3°  Par  .M.  Ïarbouriech-Nadal,  propriétaire  à  Yillers-sur-Mer 
(Calvados),  huit  Poires  Doyenné  d'hiver  qui  sont  reconnues 
belles  par  le  Comité  d'Arboriculture  fruitière,  sur  la  prdposition 
duquel  il  est  accordé  une  prime  de  3''  classe. 

1^  Par  M.  Jourdain,  cultivateur  à  Maurecourt  (Scine-et-Oise) 
une  corbeille  de  Pommes  Reinette  du  Canada  que  le  Comité 
d'Arboriculture  fruitière  déclare  être  de  beaul:  fruits,  d'un  beau 
volume.  Ce  Comité  propose  d'accorder  à  M.  Jourdain  une  prime 
de  2"^  classe  et  sa  proposition  est  adoptée  par  la  Compagnie. 

5°  Par  M.  Schwartz,  jardinier  chez  M.  Lemercier,  à  Bagneux 
(Seine),  une  corbeille  de  lieinos-Marguerites  en  (leurs.  Celte  inté- 
ressante présentation,  qui  est  faite  hors  concours,  termine  la 
série  de  celles  par  lesquelles  M.  Schwartz  a  tenu  à  montrer  que, 
grâce  au  procédé  de  culture  imaginé  par  lui,  on  peut  avoir  des 
Reines-Marguerites  fleuries  à  toutes  les  époques  de  l'année. 
Maintenant  (juc  la  démonstration  de  la  bonté  de  son  pro- 
cédé de  culture  est  complète,  M.  Schwartz  en  a  exposé  les 
détails  dans  une  note  qu'il  a  soumise  au  Comité  de  Floricullure. 
Ce  Comité,  après  en  avoir  pris  connaissance,  la  dépose  sur  le 
bureau  en  exprimant,  par  écrit,  le  désir  qu'elle  soit  prochaine- 
ment insérée  au  Journal  et  ensuite  renvovée  à  la  Commission 


SÉANCE   DU   23    DÉCEMBRE    1886.  749 

des  Récompenses,  avec  avis  favorable  de  sa  part.  Ce  jugement 
a  été  rendu  par  le  Comité,  à  l'unanimité  de  ses  Membres 
présents. 

6°  Par  M.  Grosdidier,  rue  du  Fouarre,  10,  des  Sacs  à  raisins 
dont  l'examen  est  confié,  dans  le  sein  du  Comité  des  Arts  et 
Industries  horticoles,  à  une  Commission  composée  de  MM.  Borel, 
Debray,  Eon  et  Hanoteau. 

M.  le  Président  remet  les  primes  aux  personnes  qui  les  ont 
obtenues. 

Il  est  fait  dépôt  sur  le  bureau  des  documents  suivants  : 

1"  Rapport  sur  l'ouvrage  de  M.  Lacaille  intitulé  :  Culture  du 
Pommier,  des  herbages  et  de  leurs  clôtures;  plantation  et  ébran- 
chage  des  arbres  à  haute  futaie  ;  Rapporteur  M.  Henry  (L.).  — 
Les  conclusions  de  ce  Rapport  tendant  au  renvoi  à  la  Commis- 
sion des  Récompenses  sont  adoptées  par  la  Compagnie. 

2°  Rapport  sur  l'établissementd'horticulturede  M.  Cappe  (E.), 
M.  Chargueraud,  Rapporteur. 

3"  Compte  rendudel'ExpositiondeNanteSjparM.  jAMiNiFerd.). 

¥  Compte  rendu  du  Congrès  pomologic[ue  pour  l'étude  de 
fruits  de  table,  session  de  Nantes,  par  M.  Michelin. 

L'un  de  MM.  les  Secrétaires  annonce  de  nouvelles  présenta- 
tions; après  quoi,  le  dépouillement  des  scrutins  n'étant  pas 
encore  terminé,  la  séance  est  suspendue. 

La  séance  est  reprise  à  quatre  heures,  les  résultats  des  scru- 
tins étant  alors  connus.  Ces  résultats  sont  les  suivants  : 

Pour  l'élection  de  deux  Yice-Présidents,  le  nombre  des  votants 
étant  de  191,  la  majorité  absolue  était  de  96.  Elle  a  été  obtenue 
seulement  par  M.  Vilmorin  (Henri  de],  qui  a  obtenu  168  voix. 
Après  lui,  94  voix  ont  été  données  à  M.  Jolibois,  ol  à  M.  Mussat, 
41  à  M.  Jamin  (Ferd.),  et  on  a  compté  8  voix  perdues  ou  bul- 
letins nuls. 

M.  le  Président  proclame  M.  Henri  de  Yilmorin  élu  Vice-Pré- 
sident de  la  Société  nationale  d'Horticulture  pour  les  années 
1887  et  1888. 

Dans  le  scrutin  pour  l'élection  de  deux  Secrétaires  on  compte 
193  votants,  ce  qui  porte  la  majorité  absolue  à  97.  Cette  majorité 
est  obtenue  et  fortement  dépassée  par   M.    Delamarre   qui   a 


750  PKOCÈS-VERliAUX. 

187  voix  et  par  M.  Lebœuf(Paul)  qui  en  réunit  183.  Après  eux, 
sept  Membres  obtiennent,  au  maximum,  quatre  voix.  MM.  De- 
lamarre  et  Lebœuf  (Paul)  sont  proclamés  par  M.  le  Président 
élus  Secrétaires  de  la  Société  nationale  d'Horticulture  de  France, 
pour  les  années  1887  et  1888. 

Pour  l'élection  de  cinq  Membres  du  Conseil  d'Administration, 
on  compte  191  votants.  La  majorité  absolue,  qui  se  trouve  ainsi 
être  de  96,  est  acquise  à  MM.  TrufTaut,  père,  avec  186  voix, 
Chargueraud  avec  183  voix,  Bei'gman  (Ern.)  avec  173  voix, 
Joly  (Cb.)  avec  166  voix  et  Tavernier  avec  119  voix.  MM.  Truf- 
fant, père,  Cbargueraud,  Bergman  (Ern.),  Joly  (Ch.)  et  Taver- 
nier sont  proclamés  Membres  du  Conseil  d'Administration  pour 
quatre  années.  Après  eux,  il  a  été  donné  48  voix  à  M.  Hébrard 
(Laurent),  35  voix  M.  Dormois,  et  des  nombres  beaucoup  plus 
faibles  à  divers  Membres. 

On  compte  187  bulletins  dans  l'urne  affectée  au  scrutin  pour 
l'éleclion  des  cinq  Membres  de  la  Commission  de  Contrôle.  La 
majorité  absolue,  qui  est  de  94,  est  obtenue  par  MM.  Laisné, 
Meignen,  Mauban,  Pallain  et  Sylvestre  de  Sacy  qui  obtiennent, 
le  premier  18o  voix,  les  quatre  autres  183  voix  chacun.  Ces 
Me.ssieurs  sont  proclamés  par  M.  .'e  Président  comme  composant 
la  Commission  de  Contrôle  pour  l'année  1887. 

Le  scrutin  pour  l'élection  de  deux  Vice-Présidents  n'ayaiil 
donné  la  majorité  absolue  qu'à  un  candidat,  et,  d'un  autre 
côté,  M.  Delamarre,  qui  avait  à  remplir  encore  pendant  trois 
années  les  fonctions  de  Conseiller,  ayant  été  nommé  Secrétaire, 
ce  qui  lui  donne  do  droit  entrée  au  Conseil  d'Administration,  il 
doit  être  procédé  à  deux  nouveaux  tours  de  scrutin,  d'une  part 
pour  l'élection  d'un  second  Vice-Président,  d'autre  part  pour 
le  choix  d'un  Membre  du  Conseil  d'Administration  devant  rem- 
placer M.  Delamarre  comme  Conseiller.  Ces  deux  scrutins  ont 
lieu  immédiatement  et  donnent  les  résultats  suivants  : 

143  Membres  prennent  part  à  celui  qui  a  pour  objet  l'éleclion 
d'un  second  Vice-Président,  et  dès  lors  la  majorité  absolue  est 
de  72.  M.  Jolibois,  sur  qui  se  portent  86  suflVages,  obtient  cette 
majorité,  et  M.  le  Président  le  proclame  élu  Vice  Président  pour 
les  années  1S87  et  1888.  On  trouve,  en   outre,  dans  l'urne, 


SÉANCE  DU  23  DÉCEMBRE  1886.  751 

43  bulletins  au  nom  de  M.  Jarnin  (Ferd.),  13  à  celui  de  M.  Mussat 
el  1  à  celui  de  M.  Thibaut. 

Les  votants  sont  au  nombre  de  139  dans  le  scrutin  pour 
l'élection  d'un  Conseiller.  La  majorité  est  ainsi  de  70.  Elle  est 
obtenue  par  M.  Hébrard  (Laurent;  sur  qui  se  portent  85  voix  et 
qui  est  dès  lors  élu.  Il  y  a  ensuite  25  voix  données  à  M.  Forgeot. 
17  à  M.  Dormois,  5  à  M.  Bouzigues,  3  à  trois  autres  personnes 
et  i'urne  renferme  4  bulletins  blancs. 

En  raison  des  élections  qui  viennent  d'être  faites  et  de  celles 
qui  remontent  à  une  date  antérieure,  le  Bureau  et  le  Conseil 
d'Administration  seront  composés,  en  1887,  de  la  manière 
suivante  : 

Bureau  : 

Président     MM.  Léon  Say. 

Premier  vice-Président     .  Hardy. 

Vice-Préddents .  Verdieh    lEug.),    VrrRY    tils, 

YlLMORLN    [\\.    de),    JuLlBOIS. 

Secrétaire-général    ....  Bleu  (Alfred). 

Secrctaire-(jénéral-ad joint.  Verlot  (B.). 

Secrétaires Dybowski,  Lepère,Delamarre, 

Lebœuf  (Paul). 

Trésorier Ghouveroux. 

Trésorier-adjoint Huard. 

Bibliothécaire (jLAtigxy. 

Bibliothécaire-adjoint    .  .  Hariot  (Paul). 

Conseil  d'Admlmst ration. 


MM.  Delaville  (Léon).  . 
Cornu  (Maxime). 
Lapierre  .... 
Verdier  (Ch.)  .  . 
Carrière(E.-A)  . 
CU.\TENAY  (Abel) 
Thibaut    .... 

T RU F FAUT    'Alb.j 


PuU!  une  annéi. 


Pour  deux  années. 


752  bulletin  bibliographique. 

Curé 

HËBRARD(LaLirenlj.   . 
Jamin  (Ferd.)     .   .   . 

Tavermer 

Bergman'  (Ernesl  .  . 
Chargueraud  .... 

JOLY  (Ch.) 

Truffaut  père  .  .  . 


Pour  trois  années. 


Poui-  quatre  années. 


La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE 


MOIS   DE  NOVKMBRE    ET   DÉCEMBRE    1886,    JANVIER    1887. 

Algérie  agricole,  bulletin  de  la  colonisation,  Agriculture,  Viticulture, 
Horticulture,  Économie  rurale,  n"^  134  à  139  inclus.  Paris; 
in-4o. 

Almanachde  l'Ain,  pour  1887,  Annuaire  de  la  Société  d'Horticulture, 
23«  année.  Bourg;  in-12. 

A  ivmles  de  la  Société  <l' Agriculture  du  déparlement  de  la  Gironde,  il''  an., 
1886,  Bordeaux;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Commerce  du 
département  de  la  Charente,  juillet,  août,  septembre,  octobre  et 
novembre  1886.  Angoulême;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Horticidture  de  la  Haute-Marne,  iv"  28  et  29, 
juillet  à  décembre  1886.  Chaumont;  in-S". 

A7Viales  de  la  Société  d" Horticulture  de  l'Allier,  n°  3,  3''  et  4"=  trimes- 
tres, 4  885.  Moulins;  in-8. 

Annales  de  la  Société  d'Horticulture  de  Maine-et-Loire,  1'=''  et  3«  trimes- 
tres, 1886.  Angers;  in-8o. 

Annales  de  la  Sociité  d'Horticulture  et  d'Histoire  naturelle  de  l'Hérault, 
n°^  4,  juillet  et  aoùl  1886.  Montpellier;  in-8''. 

innales  de  la  Société  horticole,  vigneronne  et  forestière  de  l'Auhe^ 
n°'  9-10  et  M,  an.  1886.  Troyes;  in-8°. 


MOIS    DK   NOVEMBRE,    DÉCEMBRE    '1886,    JANVIER    1887.         733 

Annales    du   Commerce  extérieur^  au.  188^,  lO'^',  -11"  el  I2<^  fascicules. 

Paris;  in-4°. 
Annual  Report  of  Ihe  Board  of  Régents  of  Ihe  Sinilhsonian  Institution 

(Rapport   annuel  du   Conseil    des  Directeurs   de  l'Institution 

Smithsonienne  pour  l'année  1884).  Washington,  1885  ;  in-8  de 

XXXV  et  904  pages. 
Apiculteur  (/>'),  Journal  des  cultivateurs  d'abeilles,   marchands  de 

miel  et  de  cire,  n"'  11  et  12,  an.  18S6.  Paris;  in-S°. 
Archivas  do  Museu  nacional  do  Rio  Janeiro  (Archives  du  Musée  natio- 
nal de  Rio  de  Janeiro,  vol.  VI).  ln-4  de  554  pag.,  15  plan.;  Rio 

de  Janeiro,  1885. 
Bericht  der  Koenig.  Lehranstalt  fur  Ohst-  und  Weinbau  (Rapport  sur  l'E- 
cole R.  d'Arboriculture   et  de  Viticulture    de    Geisenheim    s. 

Rhin,  pour   l'année  1885-86).  in-8   de  78   pages.    VViesbaden; 

1886. 
Bo7i  Cidtivateur  (Le),  organe  de  la  Société  centrale  d'Agriculture  de 

Meurthe-et-Moselle,  n°*  21  k  26  inclusivement.  Nancy;  in-4o. 
Bulletin  de  la  Société  Aidunoise  d'Horlicidture,  2«  semestre  de  1885  et 

1<='' semestre  1886,  Autun;  in-8. 
Bulletin  de    la    Société  botanique   de  France,    Comptes    rendus   des 
séances.  N"  5,  Revue  bibliographique  D,  1886,  et  table  du  tome 
32S  an.  1885.  Paris;  in-8. 
Bidletin   de  la  Société   centrale  d'Horticulture   de  JSancy,  n"'  4  et  5 

juillet  à  octobre  1886.  Nancy;  iû-8. 
Bulletin  de   la    Société  centrale  cV Horticulture    da  département  de    la 

Seine-Inférieure ,  2^  et  3^  cahiers  de  1886.  Rouen;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture  et  d'Horticulture  de  l'arrondissement 

de  Pantoise  (Seine-et-Oise),  n"  99,  6e  volume,  3<^  trimestre,  18S6, 

Pontoise  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d' Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  Poligny  (Jura), 

n"^  4 à  9 inclusivement.  Poligny;  in-8. 
Bulletin    de    la  Société  d'Encouragement  pour    l'Industrie  nationale, 

n"9-l0  et  11,  8o«an.,1886.  Paris;  in-4°. 
Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France,  o°*  19  à  24  inclus. 

Paris  ;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  de  Viticulture  et  d'Horticulture  d' Artois  (Jura), 

10=  an.,  1886,  n»  3.  Arbois;  in-8. 
Bulletin    de   la  Société   de   Viticulture,  Horticulture  et  Sylviculture  de 

V arrondissement  de  Reims,  1"  volume,  n°^19  et  20,  an.  1886. 

Reims;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture,  d' Arhuricidture  et  de  Viticulture  du 

Doubs,  2"=  trimestre  de  1886.  Besançon;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société   d'Horticulture,  de   Botanique  et  d'Apiculture  de 

52 


734  BULLETIN   BIBLIOGRAPHIQUE. 

Beauvais,  an.  1886,  septembre,  octobre,  novembre  et  décembre. 
Beauvais;  in-8. 
Bulletm   de  la  Société  iVITorticulture  de  Compiègm,  n"*  18  et  19,  octo- 
bre et  novembre  1886.  Compiègne;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  d'Épcrnay,  octobre',  novembre   et 

décembre  1886.  Epernay;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  dp.  Genève,  32"  an.,  1886,  6"  livrai- 
son. Genève;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  la  Côtc-d'Or,  n""-  4  et  5,  juillet 

à  octobre  1886.  Dijon;  ia-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  V arrondissement  de   Cl er mont 

(Oise^  n"  24,  novembre-décembre  1^86.  Clermont;  in-8. 
Brdletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  farrondisiemeni  de  Cotdommiers. 

n"^  66  et  67,  an.18s6.  Conlommiers;  in-8. 
Bulletin   de  la   Société   d'Horticulture   de   l'arrondissement   de   Meaix 

(Seine-et-Marne),  n"»4,  5  et  6,  48"  an.,  1886.Meaux;  in-8. 
Bulletin  delà  Société  d'Horticulture  de  V arrondissement  de  Srnlis,  n"'  20, 

21,  2â  et  Î3.  Senlis;  in-8. 
Bulletin  de   la  Société  d'Horlienlture  de  Picardie,  juillet,  août,  sep- 
tembre et  octobre  1886.  Amiens;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d' Hoiicul'Mre  de  lu  Sarthe,  4"  trimestre,  i886. 

Le  Mans;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Saift(-Germnin-en-Layc,Z'>  livrai- 
son, janvier  k  juin  1886.  Sainl-Germain-en-baye;  in-8. 
Bxdletin  de  la  Société  rér/ionale  d'Horticulture  de  Vincennes,  .3'"  trimes- 
tre de  it^SG,  n»  10.  Vincennes;  in-8. 
Bulletin  delà  Société  d'HorticiUture  d'Orléans  et  du  Loiret,  n""  1,  2  et  3, 

1",  2"^  et 3''  trimestres  de  1886.  Orléans;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  du  canton  de  D'xmmartin  (Seine-et- 
Marne),  n"  5,1"'"  semestre  de  1886.  Dammartin;  in-8. 
BulleHin   de  la   Société  d' H ortvulture  et  de  pcite  Cidture  de  Soissons, 

août,  septembre  et  octobre  1886.  Soissons;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  de  Viticulture  des  Vosges,  n°'  56 

et  57,  juillet  à  octobre  1886.  Epinal;  in-8. 
Bxdletin  de  la  Société  d'Horticidture   et    de  Viticulture  d'Eure-et-Loir, 

ï\°^  20,  21,  22  et  23,  an.  1886.  Chartres;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  d'Horlicxdlurc  pratique  du   Bhône,   n""    17  à  22 

inclus,  an.  1886.  Lyon;  in-8. 
Bxdletin  de  la  Société  horticole  du  Loiret,  î'-  trimestre,  1886.  Orléans; 

iii-8. 
Bulletin  de  la  Société  libre  d'Emxdation,  dxi  Commerce  et  de  l'Industrie  de 

la  Seine-Inférieure,  exercices  18R!)  et  1886.  Rouen;  in-8. 
Bulletin  de  la  Société  philomathique  de  Paris,  a°  3,  1885-1886.  Paris; 
n-8. 


I 


MOIS  DE   NOVEMBRE,    DÉCEMBRE   1886,   JANVIER    1887.  755 

Bulletin  de  la  Société  Tourangelle  d'HortiimlUirc,  n"'  2  et  3,  2«  et  S''  tri- 
mestres de  1886.  Tours;  in -8. 

Bulletin  dlnsectologie  agricole,  journal  mensuel  de  la  Société  centrale 
d'Apiculture  et  d'Insectologie,  Entomologie  appliquée,  1 1"  an., 
n»^  9  et  10,  an.  -1886.  Paris;  in-8. 

Bulletin,  documents  officiels,  statistique,  rapports,  comptes  rendus  des 
missions  en  France  et  à  l'étranger,  5°  année,  n»  5,  direction  de 
l'Agriculture,  n°  6,  direction  des  Forêts.  Paris;  in-8. 

Bulletin  du  Cercle  horticole  du  Nord,  n°^  8,9,10  et  1 1 ,  août  à  novem- 
bre 1886.  Lille;  in-8. 

Bulletin  du  Comice  agricjle  de  V arrondissement  d'Amiens,  n°^  3o4  au 
359  inclusivement,  octobre  à  décembre  1886.  Amiens;  feuille 
in-2. 

Bulhtin  mensuel  de  la  Société  agricole  et  horticole  de  f  arrondissement 
de   Mantes^  n^^  86,  87,  88  et  89.  Mantes;  in-8. 

Bulletin  mensuel  de  la  Société  nationale  d'Acclimatation  de  France, 
nos  4Qj,|  et  \2,  an.  1886.  Paris;  in-8. 

Bulletin  trimestriel  de  la  Sociité  d'Horticulture  de  Limoges,  9<^  an., 
1886,  n»  3.  Limoges;  iQ-8. 

Bidletin  trimestriel  du  Comice  agricole  de  l'arrondissement  de  Taries, 
n°  2,an.  1886.  Tarbes;in-8. 

Bullettino  délia  B.  Società  toscana  di  Orticultura  (Bulletin  de  la  Société 
R.  toscane  d'Horticulture,  cahiers  d'octobre,  novembre,  décem- 
bre 1886).  Florence; in-8. 

Chronique  de  la  Société  nationale  d'Acclimatation  de  France,  n'"'  20, 
21,  22  et  2!3.  Paris;  in-8. 

Chronique  horticole,  Journal  de  la  Société  d'Horticulture  de  l'Ain, 
n^MI,  lii  et  13.  Bourg;  feuille  in-4. 

Comptes  rendus  hehdoinadaires  des  séances  de  C Académie  des  Sciences, 
n"*  U  à  26  inclusivement,  et  table  des  matières  du  tome  103, 
octobre  k  décembre  1886.  Paris;  in-4. 

Correspondance Brisson,  n°^  195,  196, 197,  198,  199,  200  et  203;  feuille 
in-2;  Paris. 

lier  praktische  Gartenfreund  (L'amateur  pratique  de  Jardinage,  bulletin 
hebdomadaire  illustré  pour  les  amateurs  d'Horticulture,  f^an- 
née  1886,  n°  1).  Berlin;  feuille  in-4. 

Deutsche  Garten-Zeitung  (Gazette  horticole  allemande,  journal  hebdo- 
madaire, n"^  40,  42  à  52  de  1886).  Berlin;  in-8. 

E/ei;ettr(L'),  journal  hebdomadaire  illustré  de  Zootechnie,  d'Acclima- 
tation, de  Chasse,  etc.,  n°  95.  Vincennes  (Seine);  iu-4. 

France  agricole  {La),  Journal  des  syndicats  agricoles,  nos  41  à  52  inclu- 
sivement, octobre  à  décembre  1886.  Paris  ;  in-4. 

Gartenftora  (Flore  des  jardins,  journal  d'Horticulture  et  de  Botanique 


756  BULLETIN    BIBLIOGRAPHIQUE. 

édité  par  M.  B.   Stein,  cahiers  20  à  24  de  1886,  ]  de  1887). 
Berlin;  in-8. 

Bel  nederlandsche  Tuinboinoblad  (Feuille  horticole  néerlandaise,  organe 
de  la  Société  néerlandaise  d'Horticulture  et  de  Botanique,  n°^  41 
cà  52  de  1886,  <  et  2  de  1887).  Feuille  in-4. 

Histoire  physique,  naturelle  et  politique  de  Madagascar,  par  M.  Alfred 
Graîsdidier,  28*=  volume,  Histoire  naturelle  des  plantes  par 
M.  H.  Baii.lo]N',14''  fascicule.  Paris;  in-4. 

Horticulteur  Chalonnais  (X'),  Bulletin  mensuel  de  la  Société  d'Horticul- 
ture de  Chalon-sur-Saône,  octobre,  novembre  et  décembre  1886. 
Chalon-sur-Saône;  in-8. 

Uhntration  horticole  [L'),  remic  mensuelle  des  sen-es  et  des  jardins,  10°, 
11^^  et  12'' livraisons,  an.  1886.  Gand  ;  in-8. 

Journal  d'Agriculture  pratique  et  d'Économie  rurale  pour  le  Midi  de  la 
France,  publié  par  les  Sociétés  de  la  Haute-Garonne,  de  l'A- 
riège  et  du  Tarn,  septembre,  octobre  et  novembre  1886.  Tou- 
louse; in-8. 

Journal  de  l'Agriculture,  de  la  Ferme  et  des  Maisons  de  campagne,  de 
la  Zootechnie,  de  la  Viticulture,  de  l'Horticulture,  etc.,  par 
M.  Henrv  Sagmer,  n"'  913  à  926  inclusivement.  Paris;  in-8. 

Journal  de  la  Société  de  Statistique  de  Paris,  n"'lO,  11  et  12,  27"  an., 
1886.  Paris  ;  in-4. 

Journal  de  la  Société  régionale  d'Horticulture  du  Nord  de  la  France, 
n»'  10, 11  et  12,  an.  1886.  Lille;  in-8. 

Journal  des  Campagnes  et  Journal  d'Agriculture  progressive  réunis,  31° 
an.,  1880,  n<"  i\  à  52  inclusivement.  Paris;  in-4. 

Jourriol  des  Roses,  publication  mensuelle  spéciale,  par  MM.  S.  Cochet 
et  Camille  Bernardin,  n°*  11  et  12,  an.  1886.  Paris:  in-8. 

Journal  de  vulgarisation  de  l'Horticulture,  Recueil  de  jardinage  pra- 
tique, par  M.  L.  Vauvel,  n»  m,  novembre'1886.  Paris;  in-8. 

J^yon-horticole,  Revue  bimensuelle  d'Horticulture,  par  M.  Viviard- 
MoRF.L,  n"*  19  à  24  inclus.  Lyon;  in-8. 

Muandblad  van  de  Vcreeniging  ter  bevordering  van  Tuin-  en  Landbouiv 
(Bulletin  mensuel  de  la  Société  pour  le  perfectionnement 
de  l'Horticulture  et  de  l'Agriculture  dans  le  duché  du  Lim- 
bourg.n"*  de  septembre,  octobre,  novembre  1886).  Maëstricht; 
in-8. 

Maison  de  Campagne  [Lu),  Journal  horticole  et  agricole  illustré  des 
châteaux,  des  villas,  etc.,  par  M.  L.  de  La  Roque,  n^**  20  à  24 
inclus.  Paris;  in-4. 

Maître  Jacques,  journal  d'Agriculture  publié  par  la  Société  centrale 
d'Agriculture  du  département  des  Deux-Sèvres,  à  Niort,  août  et 
septembre  1886.  Niort  ;  in-8. 

Mémoires  de   la  Société  académique  des  Sciences,  Arts,  Belles-Lettres, 


MOIS   DE    NOVEMBRE,    DÉCEMBRE    1886,  JANVIER    1887.         757 

Agriculture  et  Indmtrie  de  Saint-Quentin,  ^9^ SiO.,  1883,  tome  VI. 

Saint-Quentin;  in-8. 
Monatschrift  des  Gartenbauvcreins  zu  Darmstadt  (Bulletin  mensuel  de 

la  Société  d'Horticulture  de  Darmstadt,  n<"  d'octobre,  novem- 
bre, décembre  '1886,  janvier  1887).  Darmstadt;  in-8. 
Moniteur    des   Syndicats  agricoles  (Le),  l'-^  an.,  1886,  n°*  \  et  dun°24 

au  37  inclusivement.  Paris;  in-4. 
Moniteur   d'Horticulture  (Le),  organe  des   amateurs    de  jardins,  par 

M.  Lucien  Chauré,  octobre,  novembre  et  décembre  1886.  Paris; 

in-8, 
Myoporinous plants  of  Australia  (Myoporinées  d'Australie,  descriptions 

et  illustrations  par  le  Baron  Ferd.  von  Muller,  II,  figures  litho- 

graphiées).  Melbourne;  1886;  in-4,  74  planch. 
JSouvelles  de  Paris  (Les),  Finance,  Politique,  Commerce  et  Industrie, 

no'  41  à  52  inclusivement.  Paris;  feuille  in-2. 
Orchidophile  (L'},  Journal  des  amateurs  d'Orchidées,  par  M.  A.  Gode- 

froy-Lebeuf,  à  Argenteuil,  n"^  63  à  68  inclusivement.  Argen- 

teuil  ;  in-8 . 
Petit  Ctdtivateur  (Le),  protection  douanière,  crédit  à  l'Agriculture,  etc., 

n°^  83  à  99  inclusivement.  Paris  ;  feuille  in-2. 
Proceedings  ofthe  american  Academy  of  Arts  and  Sciences  (Actes  de  l'A- 
cadémie   américaine  des  Arts  et   Sciences,  nouv.  série,  XIII, 

2e  partie).  Boston,  1886;  in-8. 
Report  of  the  Commissioner  of  Agriculture  (Rapport  du  Commissaire  de 

l'Agriculture;  1885).  Washington,  1885;  in-8  de  640  pages. 
Revue  des  Eaux  et  Forêts,  Annales  forestières,  Économie  forestière, 

reboisement,  etc.,  n"^  19  à  24  inclusivement,  Paris;  in-8. 
Revue  horticole  des  Bouches-du-Rhône,  Journal  des  travaux  de  la  Société 

d'Horticulture  et  de  Botanique  de  Marseille,  n"'  387  et  389, 

Marseille;  in-8. 
Revue  horticole,  Journal  d'Horticulture  pratique^  par  MM.  E.-A.  Carrière 

et  Ed.  André,  n°'  20  à  24  inclusivement,  octobre,  novembre  et 

décembre  4886.  Paris  ;  in-8. 
Sempervirens,  Geillustreerd  Weekblad  voor  den  Tuinbouiv  in  Nederland 

(Sempervirens, feuille  hebdomadaire  illustrée  pourl'Horticultuie 

des  Pays-Bas,  n»^  41  à  52  de  1886, 1  de  1887).  Amsterdam  ;  feuille 

gr.  in-4. 
Société  centrale  d'AgricuUare,  d'Horticulture  et  d'Acclimatation  des  Alpes- 
Maritimes,  Bulletin-journal  mensuel,  n"' 9,  10  et  11,  septembre, 

octobre  et 'novembre  18S6.  Nice;  in-8. 
Société  centrale  d' Agriculture  du  déparlement  de  la   Seine-Inférieure, 

(Extrait  des  travaux).  21 1«  cahier,  V'  et  SHrimestres  de  1886, 

Rouen  ;  in-8. 


758  BULLliTIN    bII5LloGKAl'lUÙUIi. 

Société  d'Agriculture  de  l'Allier,  Bulletin- Journal  de  la  Société),  n'^  8, 
9,  1^  M  et  12,-'1h86,  août  à  décembre  4»86.  Moulins;  in-8. 

Société  d'Agriculture,  d'HorUculture  et  d'Acclimatation  du  Var,  La  Pro 
vence  agricole  et  horticole,  bulletin  mensuel,  n»*  9,  10  et  -11, 
septeiTibre,  octobre  et  novembre  1886.  Toulon;  in-8. 

Société  d'Agriculture  du  département  du  Cher,  n»*  2  et  3.  Bourges; 
in-8 . 

Société  d'Encouragumcnl  pour  l'Industrie  nationale,  séances  des  12  octo- 
bre, :26  novembre  et  10  décembre  <886.  Paris-,  io-8. 

Société  des  Sciences  et  Arts  agricoles  et  horticoles  du  Havre,  35e  et  36^' 
bulletins,  2eet3e  trimestres  de  1886.  Havre;  in-8. 

Société  d'Horticidture,  d'Agriculture  et  de  Botanique  de  Montmorency, 
Bulletin  des  travaux  de  la  Société,  an.  1886,  3«  trimestre. 
Montmorency;  in- 8. 

Société  d'Horticulture  des  Basses-Pyrénées,  Bulletin  trimestriel,  n"  5, 
octobre  1886.  Pau  ;  in-8. 

Société  d'Horticulture  et  d'Arboriculture  des  Deux-Sèvres,  31°  et  3^'î'^an., 
1884-1885.  Niort;  in-8. 

Société  Nantaise  d'Horticulture  (Annales  et  résumé  des  travaux),  2°  et 
3"  trimestres  de  1886.  Nantes;  in-8. 

Société  nationale  d'Agriculture  de  France  (Bulletin  des  séances), 
Compte  rendu  mensuel,  n°  8,  août  Î886. 

Société  nationale  d'Agriculture  de  France,  notice  biograpbique  sur 
Alphonse  Lavallée,  Trésorier  perpétuel  de  la  Société  nationale 
d'Agriculture,  par  M.  Henri  I.évéque  de  Vu.moiu.n,  18S6.  Paris; 
in-8. 

Swd-Es^  (Le),  Journal  agricole  et  horticole,  7«  région  agricole,  octobre 
et  novembre  1886.  Grenoble;  in-8. 

The  american  Florist  (Le  Fleuriste  américain,  n»' 28,  29,  30,  32,33). 
Chicago  et  New-York;  in-4. 

The  Garden,  Woods  and  Forests  (Le  Jardin,  les  Bois  et  les  Forêts, 
journal  hebdomadaire  illustré  d'Horticulture  et  d'Arboricul- 
ture, n»*  des  9,  16,23,30  octobre,  6,13,  20,  27  novembre,  4,11, 
18,  25  décembre  1886,1  et  8 janvier  1887).  Londres;  in-4. 

The  Garde7iei's'  Chronicle  (La  Chronique  des  Jardiniers,  fondée  en  1841, 
n*«  des  9,  16,  23,30  octobre,  f,  13,  20,  27  novembre,  4,  11, 18, 
25 décembre  18S6, 1  et  8  janvier  1887).  Londres;  in-4. 
The  Report  o/ //(C  Primula  Co/i/t'''c«ce  (Rapport  sur  la  confi-reuce  i-ela- 
tive  aux  Primevères,  à  South  Kensington,  les  20  et  21  avril1886, 
et  sur  la  nomenclature  des  Orchidées,  à  Liverpool,  le  30  juin 
1886).  Londres;  in-8. 
Transactions  of  the  Massachussets  HorticuUural  Sonety  (Transactions  de 
la  Société  d'Horticulture  du  Massachussets,  pour  1886,  1'"=  par- 
tie). Boston,  in-8  de  226  pages;  1886. 


ESSAI    SUK    Dis    VIGNES    DE   CHINE.  7^9 

Ueber  kmstkrische  Verwendung  der  PPanzcn  (Sur  l'emploi  aiiislique 
des  plantes,  par  le  professeur  Coux  (Ferd.),  Broch.  in-8  de  10 
pages;  Breslau. 

Viestiiick  Sadovodstva,  Plodovodsioa  i  Oyorodnitchestva  (Messager  de 
l'Agriculture,  de  l'Arboriculture  et  de  l'Horticulture,  n»^  38  à 
ol  de  1886).  Saint-Pétersbourg;  ia-8. 

Vigneron  Champenois  (Lft),  Viticulture,  Agriculture,  Horticulture,  Com- 
merce et  Industrie,  n°^  40  à  52  inclusiveraeat,  l-'i"  année,  1  886. 
Éperna.y;  feuille  in-2. 

Wiener  illustriste  Gartcn-Zcitung [Gâzelie  horticole  illustrée  de  Vienne, 
n"*  7  à  12  de  1850).  Vienne;  in-8. 

Wochenblutt  des  landwirthschaftlichcn  Vereim  im  Grrossherzogthum  Baden 
iFeuille  hebdomadaire  de  la  Société  d'Agriculture  du  Grand- 
Duché  de  Bade,  n^^  43,  46,  49  et  30  de  1886!.  Karlsruhe;  in-4. 

Zeitschrift  des  landwirthschaf'tlichen  Vereins  in  Baijern  (Bulletin  de  la 
Société  d'Horticulture  de  Bavière,  cahiers  de  septembre,  octobre 
et  novembre  1880;.  Munich;  in-8. 


NOTES   ET   MEMOIRES 


Essai  slk  quelques  Vignes  de  la  Guine  découvertes  pah 
LE  Pèke  lazahiste  ARMAND  David  (Suite  et  fin), 

Par  M.  Carrière  (E.-A.l. 

Faisons,  l'elativement  à  cette  lettre,  observer  que  l'échantil- 
lon que  nous  a  envoyé  M.  Romanet  sous  le  nom  de  Vitis  Dcwidii, 
est  cequenouscultivonsconime  Vilis  Romanelii,  nom  sous  lequel 
cette  espèce  nous  est  également  venue  de  diverses  sources, 
notamment  de  M.  B.  Desportes  (établissement  A.  Leroy,  à 
Angers)  et  de  M.  Salomon,  de  Thomery,  et  dont  le  dessous  des 
feuilles  (qui  sont  parfois  plus  ou  moins  lobées)  est  argenté- 
métallique,  villeux_,  argyré-brillant,  tandis  que  ce  qu'il  nous 
adressait  sous  le  nom  de  Romanetii  est  ce  que  nous  cultivons 
sous  le  nom  de  Davidii  et  que  nous  avions  également  reçu  sous 
cette  même  dénomination  de  MM.  Desportes,  Salomon,  ainsi 
que  de  M.  le  baron    de  Cambourg.    Ses   feuilles  cordiformes, 


760  NOTES    ET   MÉMOIRES. 

dentées,  sont  villeuses,  ferrugineuses  en  dessous,  caractère 
qu'ont  aussi  les  jeunes  pousses. 

Rappelons  aussi  ce  que  dit  M.  Romanet  :  que  «  des  graines 
du  Vitis  Romanetii  lui  ont  donné,  presque  toutes,  du  V.  Pugnucii, 
ce  qui  démontre  ou  qu'il  y  avait  eu  mauvais  étiquetage,  confu- 
sion de  graines,  ou  encore  combien  celles-ci  sont  susceptibles 
de  donner  des  choses  différentes. 

Un  fait  qui  semble  justifier  la  réserve  que  nous  recomman- 
dons, c'est  le  doute  que  M.  Romanet  lui-même  émet  chaque  fois 
qu'il  parle  du  nombre  d'espèces  chinoises,  et  qu'ici  il  exprime 
en  parlant  d'une  «  troisième  espèce  )^  qui  existerait  dans  le 
No-Chen-Miao. 

Ce  fait  d'une  extrême  variabilité,  dont  parle  M.  Romanet, 
des  graines  de  Vitis  MomanetU  est-il  dû,  ainsi  que  M.  Romanet 
semble  le  croire,  à  ce  que  les  graines  étaient  récoltées  trop 
tardivement?  »  Certainement  non!  il  provient,  ce  que  nous 
ne  saurions  trop  répéter,  d'abord  de  la  mauvaise  détermination 
de  :es  Yignes  et  de  leur  inconstance  dans  la  reproduction  de 
leurs  caractères,  ce  qui,  une  fois  de  plus,  démontre  l'impossi- 
bilité absolue,  quant  à  présent  du  moins,  d'en  préciser  môme 
les  caractères  généraux,  sinon  relativement. 

Le  18  août  1886,  M,  Romanet  du  Caillaud  nous  adressait  une 
autre  lettre  dont  voici  la  reproduction  : 

Le  Caillaud,  par  Limoges. 
Monsieur, 

Le  Yitis  Davidii  a,  comme  jo  l'espérais,  produit  des  grappes,  mais 
sur  un  seul  sujet,  en  Limousin.  En  Périgord,  trois  ou  quatre  pieds 
avaient  des  fleurs,  au  printemps;  mais  je  ne  sais  si  les  fruits  sont 
formés. 

Les  fruits  du  pied  que  j'ai  ici  sont  répartis  sur  deux  branches  : 
quatre  grappes  assez  bien  fournies  sur  une  branche  qui  est  à  I  m.  75 
environ  du  sol  ;  trois  grappes  qui  n'ont  que  quelques  grains,  les  au- 
tres ayant  avorté,  sur  une  autre  branche  qui  esta  plus  de  3  mètres, 
il  y  a  des  raisins;  les  grains  ont  plus  de  9  millimètres  de  diamètre. 

Si  rien  ne  vient  déranger  la  végétation,  j'espère  que  ces  fruits  par- 
viendront à  maturité;  quand  il  en  sera  temps,  à  l'automne,  je  vous 
ferai  connaître  le  résultat. 

Le  Vitis  Romanetii  a  une  végétation  de  plus  en  plus  vigoureuse  ;  à 


KSSAI    SUR    DES   VIGXES    DE   CHIINE.  761 

la  mi -juillet  dernier,  une  jjousse  de  l'année  avait  environ  5  mètres. 
Malheureusement  la  grêle  en  a  détruit  les  extrémités.  Peut-être,  en 
attendant  que  par  la  science  on  ait  obtenu  des  sujets  hermaphio- 
dites,  pourra-t-on  utiliser  cette  espèce  comme  porte-greffe.  Elle 
prend  facilement  de  bouture  et  pousse  des  racines  puissantes. 

Cette  lettre  nous  apprend  plusieurs  choses  intéressantes,  deux 
surtout  :  1°  ]a  fructification  du  Vitis  Dividii  Romanet  ;  2"  que  ses 
grains  sont  relativement  assez  gros,  puisque,  le  18  août,  ils 
avaient  déjà  9  millimètres  de  diamètre,  et  de  plus,  que  la 
polygamie  se  montre  fréquemment  dans  ces  Vignes,  fait  regret- 
table assurément,  mais  que  nous  croyons  bon  de  constater. 

Dans  une  autre  lettre  qu'il  nous  adressait  en  réponse  à 
diverses  questions  que  nous  lui  avions  adressées,  M.  Romanet 
du  Caillaud,  tout  en  complétant  certains  renseignements  qu'il 
nous  avait  précédemment  transmis,  nous  donne  de  nouveaux 
détails  qui,  au  point  de  vue  qui  nous  occupe,  ont  une  grande 
importance,  ce  qui  nous  engage  à  reproduire  sa  lettre.  La 
voici  : 

Le  Caillaud,  par  Limoges,  le  28  août  18s6. 

Monsieur, 

11  y  a  treize  jours,  pour  répondre  à  différentes  questions  que  vous 
m'aviez  posées  dans  votre  lettre  du  20,  je  vous  ai  adressé  des  feuilles 
et  deux  branchettes,  1°  du  Spinovitis  (sans  épines) -Dauî'ii*  Romanet, 
qui  a  fructifié  cette  année;  2°  du  Vitis  Romanetii  Roman.  {Vitis  Da- 
vidii  Carr.),  à  écorcc  hispide.  Ce  sujet  a  produit  des  fleurs  mâles  en 
très  grande  quaatité.  Des  bourgeons  qui  avaient  repoussé  ont  produit 
des  fleurs.  Sa  végétation  est  arcliivigoureuse. 

Le  VUis  Vagnucii,  dont  je  vous  ai  envojé  des  boutures  (I;  a  fleurit 
mâle  en  Périgord. 

Le  y.  D((D(da(RoMAN.),  qui  fructifie  en  ce  moment,  paraît,  par  suite 
de  pincement  et  de  la  suppression  du  bourgeon  maître,  quej'ai  opérée, 
vouloir  se  mettre  à  une  seconde  floraison  (2).  Si  cette  propriété  se 
confirmait,  ce  serait  précieux  pour  la  viticulture  de  la  latitude  de  1  Al- 
gérie. Au  reste,  j'ai  lu  dans  le  livre  de  M.    Rey,  sur  «  les  Colonies 

(1)  Voir,  relativement  à  ces  boutures,  la  note  ci-dessus,  page  561. 

E.  A.  C. 

(2)  Ce  fait  de  refloraison  n'est  pas  rare;  on  le  voit  fréquemment  se 
produire  sur  nos  treilles,  cela  quelles  que  soient  les  variétés.  Dans 
certaines  années  même,  les  fruits  de  cette  seconde  récolte  mûrissent 


762  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

fraiiques,  en  Syrie,  au  moyen  âge  »  que,  du  temps  des  croisades,  en 
Syrie,  par  suite  d'uue  taille  spéciale,  dont  il  ne  donne  pas  les  détails, 
on  faisait  produire  à  la  Vigne  trois  récoltes  par  an. 

Je  ne  puis,  n'étant  pas  botaniste,  ni  même  viliculteur,  niiî  pro- 
noncer en  rien  sur  la  classification  de  ces  Vignes  du  Chen-Si.  Je  n'ai 
été  qu'un  introducteur,  qui  a  cru  avoir  le  droit  de  donner  des  ooms  à 
des  espèces  ou  variétés  qui,  en  Chine,  avaient  des  caractères  tran- 
chés. La  propagation  de  ces  Vignes,  par  graines,  a  dû  donner  nais- 
sances à  de  nombreuses  variétés  par  hybridation. 

Cependant  je  dois  dire  que  le  semis  de  Vilis  Ronnuictii  fait  avec  de 
la  graine  reçue  en  1882,  a  des  caractères  fixe-i  :  —  Feuilles  larges, 
vert  foncé,  duvetées,  rouges  en  dessous  et  sur  les  nervures,  écorce 
hùpid€{\}  à  soies  rouges;  vigueur  considérable,  surtout  dans  les  ter- 
rains granitiques. 

La  feuille  du  y<7t6' P(/(//«<t77  est  allongée,  avec  ou  sans  lobes;  les 
lobes  sont  en  nombre  très  variable;  la  tige  a  parlois,  quand  elle  est 
tendre,  un  léger  duvet  d'hispidatiou  qui  indique  sa  parenté  avec  le 
Vitis  Roinanelii. 

Les  Duvidii  du  semis  de  1883  me  paraissent  appartenir  à  deux 
variétés:  Tune  ressemblant  au  semis  île  1881  :  —  Feuilles  variables,  à 
dessous  blanchâtre,  à  écorce  s'enlevant  par  longues  bandes  (chan- 
geant de  peau  comme  un  serpeut);  l'autre  à  feuilles  plus  trauspa- 
rentes  et  d'un  verj  plus  foncé. 

Le  Vilis  C/daisii  —  Mo-Noo-Pon-Tao  —  m'a  donné,  comme  feuilles, 
des  sujets  fixes.  J'ai  une  dizaine  de  pieds  dont  quelques-uns  pour- 
raient fournir  des  boutures. 

De  cette  lettre,  qui  est  précieuse  et  que  pour  cette  raison  nous 
avons  reproduite  intégralement,  il  résulte:  !"  que  le  Vitis 
Davidii -à.  {ruclidé  ;  2"  que  le  pied  de  Vitis  Rotnanetii,  qui  a 
fleuri,  n'a  donné  que  des  fleurs  mâles  ;  3"  que  le  Vitis  Parpiucii, 
qui  a  également  fleuri,  n'a,  lui  non  plus,  donné  que  des  fleurs 
mâles. 

Mais  connue  d'uue  autre  part  nous  savons  qu'il  y  a  une  con- 
tradiction, c'est-à-dire  une  interversion  dans  les  noms  et,  par 
conséquent,  que  les  Vitis  Davidiii\Q}\.  Romanet  sont  les  mêmes 
que  MM.  Desporles  (maison  A.   Leroy,  à  Angers),  Salomon  à 

parfaitement.  Il  est,  du  reste,  très  commun  sur  les  Vignes  dioïques 
ou  polygames,  sur  les  pieds  mâles  surtout.  Il  est  môme  nor- 
mal sur  une  Vigne  japonaise  hermaphrodite,  le  Yuma-boutot.  — 
(Voir  Rmue  horticole  4880,  p.  i\0.)  E.  A.  C. 


HSSAl   SUH   DES   VIGNES    1>K   CHINE.  763 

Thomery,  ainsi  que  nous,  cultivons  sous  le  qualificatif  Roma- 
netii,  que,  par  cette  même  raison,  son  Ro'nanetii  est  notre 
DavicUi,  que  son  V .  Pagnucii  n'a  donné  non  plus  que  des  fleurs 
unisexuées,  il  semble  résulter  que,  au  point  de  vue  de  la  répar- 
tition des  sexes,  ces  Vignes  poui'ront,  comme  les  sortes  amé- 
ricaines, présenter  de  très  grandes  diversités,  fait  que  nous 
avons  déjà  constaté,  et  qui,  en  mettant  en  doute  leur  utilité 
économique,  ajoute  encore  aux  difficultés  de  leur  détermination 
spécifique. 

Quant  à  la  reproduction  fixe  indiquée  par  M.  Homanet.  si 
elle  s'est  montrée  pour  certaines  variétés,  c'est  certainement 
une  très  rare  exception;  nous  avons  constaté  le  contraire  dan» 
les  divers  semis  que  nous  avons  faits  de  ces  espèces,  ce  qui,  du 
reste,  est  conforme  à  ce  qui  se  produit  sur  à  peu  près  toutes  les 
Vignes. 

La  propriété  remontante  du  Vitis  Davidii  dont  parle  M.  Ro- 
manet,  pourrait  bien  être  une  confirmation  de  l'opinion  que 
nous  avons  hasardée:  que  ces  Vignes  chinoises,  au  point  de 
vue  de  la  répartition  des  sexes  surtout,  ont  beaucoup  de  simili- 
tude avec  les  Vignes  américaines,  ce  qui,  certes,  ne  serait  pas 
une  recommandation  en  leur  faveur. 

Avant  de  clore  cette  série  de  renseignements  généraux,  tant 
sur  l'ensemble  des  caractères  de  ces  Vignes  que  sur  leur  valeur 
au  point  de  vue  de  l'intérêt  économique  qu'elles  pourront  pré- 
senter, nous  croyons  devoir  encore,  sur  ce  sujet,  citer  une 
lettre  de  M.  Romanet  du  Caiilaud,  et  cela  d'autant  plus  qu'elle 
a  rapport  à  un  pied  Ae  Viii  Davidii  Roman.  (F.  liomanetii 
Carr.).  Voici  cette  lettre  : 

Le  Caiilaud,  par  Limoges,  ce  27  septembre  1886. 
Monsieur, 

.l'ai  l'honneur  de  répondre  à  votre  lettre  du  -'5  courant  et  à  votre 
précédente  qui  me  demandait  des  Raisins  du  Spinovitis  on  Vitis  Da- 
vidii. Je  n'ai,  à  la  première,  répondu  que  par  l'envoi  d'une  carte, 
attendu  qu'à  ce  moment  ces  Raisins  n'étaient  et  ne  sont  pas  encore 
mûrs.  J'ai  même  grande  crainte  qu'ils  ne  mûrissent  pas  ici  ;  en  Chine 
même,  où  le  soleil  est  plus  chaud  qu'ici,  ils  ne  mûrissent  guère  que 
vers  la  fin  d'octobre  ou  au  commencement  de  novembre.  Je  vous  en 
envoie  quelques  grains  :  c'est  du  verjus. 


764  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

Je  n'ai  ici  qu'un  seul  pied  de  Vigne  ayant  fructifié  ;  en  Périgord,  les 
fleurs  du  Davidii  n'ont  pas  produit.  Cette  espèce  ne  pourra  donc  être 
rémunératrice  que  dans  un  climat  plus  chaud  que  celui  du  Limou- 
sin, par  exemple  dans  l'Hérault  ou  en  Algérie. 

Veuillez,  etc. 

ROMANET  DU  CaII.LAUD. 


Le  Raisin  dont  parle  M.  Romanet  et  dont  il  nous  a  envoyé 
un  échantillon,  était  en,  effet,  loin  d'être  mûr,  le  27  septembre, 
époque  où  il  nous  en  faisait  l'envoi;  mais,  pourtant,  il  n'en  fau- 
drait pas  conclure  que  celte  sorte  n'aura  aucun  intérêt  pour 
notre  pays,  car  ce  qui  nous  paraît  à  peu  près  certain,  c'est  qu'elle 
comprend  dessous-variétés  qui,  comme  telles,  auront  des  pro- 
priétés et  des  qualités  particulières.  Comme  preuve  nous  pou- 
vons déjà  en  citer  une,  obtenue  par  M.  Démars,  à  Aubervilliers 
(Seine),  en  1879,  et  qui,  plantée  chez  un  de  ses  amis,  M.  Tri- 
coche,  dans  son  jardin,  également  à  Aubervilliers,  portait  des 
fruits  passablement  mûrs  le  4  octobre  1886,  qui  certes,  n'est 
pas  une  année  favorable  à  la  maturation  des  Raisins.  En  voici 
les  caractères  : 

C'est  une  sorte  de  Pineau  noir,  à  grappes  petites.  Grains  très 
légèrement  ovales  ou  subsphériques.  Peau  résistante,  d'un 
beau  noir,  se  pruinant  à  la  maturité.  Pépins  peu  nombreux, 
courtement  obovales,  parfois  presque  sphériques.  Jus  acidulé, 
assez  sucré,  paraissant  vineux. 

Quant  à  la  plante,  qui  est  soumise  à  une  taille  courte  et  au 
pincement,  ses  feuilles  fortement  pétiolées  sont  presque  uniformé- 
ment arrondies,  légèrement  enroulées,  à  peine  lobées;  le  limbe 
est  épais,  argyré  métallique  en  dessus.  Celte  plante  rentre  dans 
notre   type  Homanetii  et  se  place  en  tète  du  groupe   Roma.ne- 

TIANA. 

Un  fait  qui  vient  à  l'appui  de  ce  que  nous  disons  de  la  plura- 
lité des  formes  dans  le  groupe  Momanetiana,  qui  pourtant  pa- 
raît assez  homogène,  du  moins  quant  à  la  végétation  et  à  l'as- 
pect général  des  plantes,  c'est  ce  fait  d'un  pied  de  Vitis  Rvma- 
ne^uqui,  planté  chez  notre  collègue,  .M.  B.  Desportes,  à  Angers, 
n'a,  jusqu'ici,  produil  que  des  fleurs  mâles  qui,  sur  un  sarment, 
se  succèdent  au  fur  et  à  mesure  de  son  élongation.  Ce  fait,  que 


ESSAI    SUR    DES   VIGNES   DE    CHINE.  765 

nous  avions  déjà  vu  se  produire  sur  d'autres  pieds,  vient,  une 
fois  de  plus,  démontrer  combien  il  est  difficile  de  déterminer 
les  Alignes  ciiinoises  dont  nous  parlons.  Nous  avons  vu  le  même 
phénomène  d'uniformité  sexuelle  se  montrer  chez  M.  Salomon, 
à  Thomery,  sur  un  pied  de  Viiis  Davidii.  Toutes  les  fleurs 
étaient  mâles. 

De  tout  ce  qui  précède  est-on  en  droit  de  conclure  que  Ton  ne 
peut  ni  ne  doit  chercher  <à  établir  aucun  ordre  dans  les  Vignes 
dont  nous  parlons,  et  que  pour  poser  quelques  bases,  il  faut  en 
attendre  une  complète  fructification?  Non,  certes,  au  contraire, 
car  ce  serait  même  faire  fausse  route,  et  non  seulement  reculer 
et  déplacer  la  question,  mais  en  ajourner  la  solution  en  y  ajou- 
tant même  des  complications. 

Ce  qu'il  faut  donc,  dès  aujourd'hui,  c'est,  après  avoir  étudié 
pratiquement  ces  Vignes,  établir  des  catégories  d'après  leurs 
caractères  généraux  d'aspect  et  de  végétation,  de  manière  à 
constituer  des  sortes  de  cadres  dans  lesquels  viendront  d'abord 
se  ranger  les  formes  analogues,  puis,  plus  tard,  étudier  les  su- 
jets compris  dans  ces  sortes  de  séries  et  alors,  en  précisant  les 
caractères  particuliers,  individualiser  les  plantes,  c'est-à-dire 
les  déterminer,  en  les  qualifiant  et  en  leur  donnant  des  noms 
spéciaux. 

Il  va  sans  dire,  nous  le  répétons,  que,  dans  ces  circonstances 
et  comme  groupes  principaux,  devront  avant  tout  autre  figurer 
les  noms  de  M.  Armand  David  et  de  M.  Romanet  du  Caillaud; 
de  là  les  groupes  Davidiana  et  Romayietiani. 

Mais,  alors,  comment,  au  milieu  de  tant  d'opinions  diverses, 
parfois  même  contradictoires,  qui  ont  été  émises,  devra-t-on  pro- 
céder afin  de  tout  concilier,  c'est-à-dire  de  faire  concorder  les 
dires  sans  blesser  les  personnes,  ni  compromettre  la  science  par 
un  jugement  prématuré?  De  cette  façon  :  —  Exposer  les  choses 
d'une  manière  générale  et  laisser  parler  les  faits  de  sorte  que 
même  des  erreurs  ne  puissent  être  qu'à  peine  préjudiciables,  et 
que  plus  tard  il  n'y  ait  guère  que  des  interversions  à  faire  ou 
des  changements  de  noms  à  opérer,  ce  qui  n'aurait  que  de  légers 
inconvénients. 

Toutefois,  recherchant,  avant  tout,  la  vérité  et  cela  avec  le 


766  NOTES   ET   MÉMOIRES. 

désir  bien  arrêté  de  servir  la  science  et  la  pratique,  et  en  nous 
appuyant  sur  celle-ci,  nous  devons,  après  avoir  examiné  et  dis- 
cuté les  faits,  poser  cette  question  préjudicielle  que  nous  sou- 
melton^s  à  tous  les  gens,  même  à  ceux  qui  sont  étrangers  aux 
sciences,  mais  qui  cependant  n'acceptent  les  choses  et  les  dires 
qu'autant  que,  s'appuyant  sur  la  logique,  ils  sont  conformes  aux 
faits  et  ne  sont  pas  en  contradiction  avec  la  raison  et  le  bon 
sens. 

Ceci  entendu,  nous  disons  :  — Il  existe  deux  séries  de  plantes 
ligneuses  volubles,  possédant  des  caractères  organiques  ana- 
logues, mais  dont  l'une  est  dite  inerme,  tandis  que  l'autre,  au 
contraire,  est  indiquée  comme  éphieuse.  On  n'est  pas  d'accord, 
pour  leur  différenciation,  sur  les  caractère»  delà  spinosité  et  cela 
parce  qu'au  lieu  d'avoir  de  véritables  épines  dures  et  ligneuses, 
les  plantes  d'une  série  n'ont  que  des  aiguillons  ou  des  poils 
raides,  tandis  que  celles  de  l'autre  série  sont  complètement 
inermes.  Gela  étant,  quelle  est  de  ces  deux  séries  celle  qui  doit 
être  considérée  comme  épineuse?  Avec  la  logique  et  le  bon  sens 
et  d'accord  avec  les  faits,  nous  disons  que  ce  sont  les  plantes 
qui  ont  des  épines  ou  des  organes  analogues,  cela  quels  qu'ils 
soient,  qui  devront  être  covsidrrées  comme  Èvi^EVSE-i,  ainsi,  du 
reste,  que  nous  l'avons  déjà  indiqué  dans  tm  autre  journal  l'I). 
D'où  nous  concluons  que  les  véritables  Spinovitis  ou  Vilis 
Davîdii  sont  les  sortes  qui  présentent  des  organes  foliacés  (tiges 
et  feuilles)  hispides-spinescents  et,  au  contraire,  que  le  nom  de 
Vilis  Romanetil  devra  être  réservé  à  la  série  des  plantes  sur  les- 
quelles on  ne  voit  jamais  appaïaître  aucun  de  ces  organes  plus 
ou  moins  hispidules. 

Maintenant  que,  au  point  de  vue  pratique,  c'est-à-dire  de  la 
végétation,  nous  avons,  autant  que  cela  nous  a  été  popsii)Ie, 
cherché  à  différencier  ces  Vignes  et  à  en  faire  ressortir  les  carac- 
tères généraux,  nous  allons  essayer  de  groupei-  certaines  for- 
mes générales  de  manière  à  faciliter  le  placement  de  leurs  prin- 
cipales sortes. 

Mais    avant  d'entreprendre   cet   esmi  de   classification  dont 

(1)  Revue  horticole,  ISSG,  p.  55. 


ESSAI    SUR    DES   VIGNES    DE   CHINE.  767 

nous  i^arlon?,  nous  croyons  devoir  encore  faire  une  observation 
qui, pour  nous  du  moins,  est  très  importante  :  c'est  que  tontes 
ces  Vignes  chinoises  sont  excessivement  polymorphes,  et  cela 
d'autant  plus  qu'elles  sont  jeunes  et  obtenues  par  graines,  ce 
qui  en  augmente  encore  (a  variabilité.  Aussi  n'y  aurait-il  rien 
d'étonnant  à  ce  que  le  travail  auquel  nous  nous  livrons  ne  dût 
plu?  tard  subir  quelques  modifications,  surtout  en  ce  qui  con- 
cerne les  divisions  que  nous  allons  éta!  lir. 

D'une  autre  part,  nous  devons  également  faire  remarquer 
que  nos  descriptions  ont  été  faites  d'après  des  plantes  poussant 
à  l'état  de  liberté  et,  dans  ce  cas,  que  les  caractères  sont  généra- 
lement différents  de  ceux  qu'elles  présentent  à  l'état  domestiqué, 
c'est-à-dire  lorsque  les  plantes  sont  soumises  à  la  taille  et  au 
pincement.  Ainsi,  comme  exemple,  nous  pouvons  citer  la  sorte 
typique  du  i;roupe  Rumanetii  Carr.  qui,  taillée  court  et  pincée, 
donne  des  feuilles  plus  courtes,  beaucoup  plus  arrondies  et 
comme  cucullées,  tandis  que,  chez  cette  même  espèce  abandon- 
née à  elle-même,  les  feuilles,  alors  plus  variables,  sont  aussi 
plus  lobées,  surtout  sur  les  jeunes  pousses  et  tout  particulière- 
ment sur  les  faux-bourgeons  ou  entre-nœuds.  Ajoutons  qu'a- 
lors, aussi,  elles  sont  beaucoup  plus  villeuses. 

Section  I.  DAVIDIANA,  A:  vera  :  hirsutes-spinescentes. 

Tiges  et  pétioles  villeux-hispides  par  des  poils raides,  variant 
du  vert  blond  au  rouge  foncé  et  même  brunâtre.  Feuilles  géné- 
ralement très  grandes,  cordiformes,  légèrement  lobées,  acutan- 
gles, dentées,  les  plus  jeunes  ordinairement  villeuses-soyeuses 
et  comme  feutrées  en-dessous.  Pétioles  velus-hispides  comme 
les  tiges.  Vrilles  très  longues,  ramifiées,  se  contournant  et 
devenant  prenantes.  Plantes  très  robustes,  d'une  vigueur  exces- 
sive. 

B.  HÉTÉROPHYLLES  OU  Pseudo-Davidiana . 

Tiges  vigoureuses,  fortes,  à  écorce  plus  ou  moins  colorée, 
généralement  luisante  et  glabre,    portant   plus   rarement,  et 


768  NOTES  ET   MÉMOIRES. 

exceptionnellement,  des  poils  distants,  courts,  droits.  Feuilles 
très  variables  sur  le  même  pied:  les  unes  cordiformes,  anguleuses, 
lobées,  parfois  subdigitées  ou  présentant  même  toutes  les  divi- 
sions, depuis  les  bi-  ou  trilobées  jusqu'à  la  forme  complètement 
digitée-palmée,  rappelant  alors  les  feuilles  de  Cissus  ou  d'Am- 
pélopsis. Vrilles  puissantes,  souvent  colorées.  Plantes  d'une 
très  grande  vigueur. 

Bien  que  généralement  très  distincte,  celte  sous-division  se 
relie  néanmoins  parfois  à  la  précédente  par  des  caractères  inter- 
médiaires, d'où  le  qualificatif  Pseudo-Davidiana. 

G.    VARIABILIS. 

■Plantes  très  polymorphes,  à  lige  généralement  grêle,  à 
écorce  glabre,  souvent  villeuse,  parfois  môme  tomenteuse, 
feutrée  sur  les  jeunes  pousses,  non  hirsute-spinescente.  Feuil- 
les variables,  petites  ou  à  peine  moyennes,  les  inférieures  cor- 
diformes, les  suivantes  plus  ou  moins  lobi'cs,  souvent  même 
digitées  et  présentant  tous  les  degrés  de  division  possibles. 
Vrilles  ténues.  —  Plantes  très  ramifiées,  buissonnantes,  à  tiges 
grêles.  ^ 

Sectiou  II.  ROMANETIANA  :  argyrées-séricées  ou  furfuracées. 

Tiges  non  hirsutes-spinescentes,  blanchâtres  par  une  lanu- 
ginosité  pelucheuse,  arachnoïde,  très  abondante  surtout  sur  les 
jeunes  parties  où  elle  est  fortement  tomenteuse;  écorce  glau- 
cescente,  parfois  légèrement  rosée,  se  détachant  du  bois  qui 
alors  est  légèrement  noirâtre.  Rameaux  fortement  aplatis  sur 
l'un  des  côtés.  Feuilles  épaisses,  largement  arrondies,  cordi- 
formes, parfois  acutangles,  mais  alors  à  angles  peu  nombreux, 
placés  vers  les  parties  supérieures  de  la  feuille  ;  plus  rarement 
bi- ou  trilobées,  quelquefois  mèmesub-hastées,  à  lobes  ari'ondis 
ou  échancrés,  d'un  vert  blond  ou  cendré,  non  lisses  et  comme 
réticulées  à  la  face  supérieure_,  portant  à  la  face  inférieure  un 
tomentum  feutré  très  abondant,  qui  disparaît  successivement 
par  sa  transformation  en  une  partie  brillante,  argentée  métal- 


ESSAI    SUR    DES    VIGNES    UE    CHINE.  769 

lique,    parfois  plus   ou    moins   rare,    ferrugineux  suivant    les 
variétés,  l'âge  ou  le  développement  des  sujets  (1). 

B.    RÉNIFORMES   SUBORBICULAIRES. 

Tiges  allongées,  presque  filiformes,  à  écorce  vert  blond  ou  for- 
tement colorée,  glabre  ou  villeuse  et  même  tomenteuse^  feutrée 
sur  les  jeunes  pousses.  Ramilles  longues  et  excessivement 
ténues.  Vrilles  filiformes  ou  capillaires,  vertes  ou  colorées 
comme  Técorce.  Feuilles  longuement  pétiolées,  à  pétiole  her- 
bacé, grêle,  parfois  légèrement  canaliculé;  limbe  assez  régu- 
lièrement réniforme  ou  orbiculaire,  plus  rarement  légèrement 
lobé,  mince,  parfois  convexe  {cochleata);  les  plus  jeunes  tomen- 
teuses-feutrées,  brillant  en  dessous,  à  contour  denté-crénelé, 
largement  et  profondément  échancré,  arrondi  à  la  base  à  l'in- 
sertion du  pétiole. 

Ce  type,  que  provisoirement  nous  rattachons,  comme  sous- 
section,  au  groupe  Romanetiana,  est  des  plus  curieux  et  aussi 
des  plus  distincts;  nous  ne  l'avons  jamais  vu  ailleurs  que  chez 
nous.  D'où  vient-il?  Quelle  est  son  origine  ?  C'est  ce  que  nous 
ne  pouvons  dire.  Ce  que  pourtant  nous  pouvons  assurer,  c'est 
qu'il  provient  de  la  Chine  et  qu'il  s'est  trouvé  dans  les  graines 
que  nous  avions  reçues  et  semées  sous  le  nom  de  Romanetii. 
Nous  en  possédons  deux  formes  à  peu  près  semblables,  quant 
aux  caractères  ds  végétation,  c'est-à-dire  par  le  port  et  le  faciès 
général,  mais  différentes  entre  elles:  l'une  ai'écorce  d'un  rouge 
sang,  et  ses  feuilles,  plus  minces  et  plus  coriaces,  sont  glabres 
et  luisantes  en  dessous;  tandis  que  l'autre  a  les  feuilles  plus 
molles,  plus  villeuses  et  plus   douces,   et   aussi  un  peu  plus 


(1)  En  général,  on  considère  ce  type  comme  unique,  c'est  à-diie 
comme  ne  comprenant  qu'une  seule  espèce.  C'est  un  Icrt,  assuré- 
ment, car  déjà  nous  avons  pu  en  constater  au  moins  trois,  tant  par  la 
nat\ire  et  la  forme  des  feuilles  que  par  la  répartition  des  sexes.  Sous 
ce  dernier  rapport,  nous  en  avons  remarqué  deux  très  différentes, 
l'une  à  fleurs  dioïques  mâles,  l'autre  à  fleurs  hermaphrodites.  Ce  que 
quelques-uns  nomment  Bavidii^  est  ce  que  nous  désignons  par 
Romanetii. 

o3 


770  NOTES    ET    MÉMOIRES. 

grandes,  et,   de  plus,  semblant  avoir  une  tendance  à  se  lober, 
surtout  sur  les  jeunes  parties. 

C.    LUCIDA-IIEDEKACEA. 

Tiges  excessivement  grêles,  presque  filiformes,  souvent  rou- 
geàtres.  Bourgeons  et  pétioles  lanugineux-pelucheux.  Feuilles 
petites,  cordiformes,  ovales,  allongées,  entières  ou  à  peine 
denticulées,  coriaces,  glabres  et  luisantes  sur  les  deux  faces. 
Pétiole  long,  grêle,  rosé,  très  sensiblement  lanugineux,  pelucheux 
ou  furfuracê.  Vrilles  ténues,  xjrdinaireinent  rosées. 

Rien  de  plus  curieux  que  celte  forme  qui,  bien  que  très  difï'é- 
rente  de  toutes  les  Vignes  que  nous  connaissons,  nous  a  paru  se 
rattacher  au  groupe  Romaneliana  par  son  caractère  lanugineux- 
pelucheux.  La  plante  est  délicate, à  végétation  lente;  sesrameaux, 
très  Icnus  comme  ceux  de  certaines  Clématites,  portent  des 
feuilles  qui  lappellent  assez  celles  de  certains  Lierres.  Par  son 
aspect  général,  celle  forme  a  ciuclque rapport  avec  VArislolochia 
s-'-ïiipervirens,  non  au  point  de  vue  organique,  l»ien  entendu. 

Bien  que  nous  ne  puissions  rien  dire  du  tempérament  de  ces 
singulier  tvpe,  nous  croyons  cependant  qu'il  sera  bon  de  prendre 
quelques  précautions  pour  la  conservation  des  plantes,  et  de 
leur  donner  un  sol  léger  et  consistant.  Quant  à  la  rusticité, 
nous  ne  pouvons  non  plus  rien  affirmer,  quoique  pourtant  elle 
paraisse  être  à  peu  près  certaine,  puisque,  môme  aux  environs 
de  Paris,  à  Aubervilliers,  un  pied  planté  en  pleine  terr(%à  l'air 
libre,  le  long  d'un  mur  au  levant,  a  passé  les  cinq  derniers 
hivers  sanssouflVir,  cela  sans  jamais  avoir  été  abrité.  Néanmoins, 
à  cause  de  la  délicatesse  des  parties,  nous  conseillons  de  l'abri- 
ter un  peu  pendant  l'hiver,  ou  même  d'en  conserver  en  pots  afin 
de  pouvoir  les  rentrer  pendant  la  saison  des  grands  froids. 

Conclusion.  —  11  va  sans  dire  que  nous  n'avons  pas  la  pré- 
tention d'avoir  fait  une  classification  scientifique;  notre  but, 
nous  ne  saurions  trop  le  répéter,  est,  par  suite  de  l'examen  pra- 
tique de  ces  Vignes,  dé  Jjt'éparet"  dès  maintenant  dés  ifiâtériaux 
il  l'aide  desquels,  plus  tard,  on  puisse,  sur  ce  sujet,  enti'eprendre 
ua  travail  sérieux,  basé  sur  des  caraclèrea  de  elabililé  qui  n'exU' 


SUR    L  ÉTABLISSEMENT    DE    M.    F.    CAITE.  771 

leiil  pas  aujourd'hui.  C'est  également  alois  que  l'on  pourra 
préciser  et  qualifier  ces  Vignes,  c'est-à-dire  les  individualiser  en 
leur  donnant  des  noms. 

Du  reste,  nous  avons  la  certilude  qu'aujourd'hui,  en  l'absence 
de  caractères  véritablement  fixes  et  bien  définis,  et  d'après  la 
confusion  qui  existe  pour  ces  Vignes,  tout  travail  scientifique 
serait  au  moins  prématuré,  peut-être  même  nuisible  au  point  de 
vue  scientifique;  aussi,  à  vrai  dire,  le  présent  écrit  n'est-il  qu'une 
sorte  d'essai  ou  d'étude  préparatoire. 

Nous  nous  arrêtons  à  cette  sorte  de  considérations  générales  ; 
aller  au  delà  poarle  moment,  même  au  point  de  vue  purement 
pratique,  serait  dépasser  les  limites  de  la  prudence. 

Mais  si,  au  double  point  de  vue  économique  et  scientifique,  il 
convient  de  ne  rien  dire  de  plus  sur  ces  Vignes,  il  en  est  autre- 
ment à  celui  de  leur  intérêt  purement  horticole  ornemental. 
Sous  ce  rapport,  nous  pouvons  être  aftirmatif  et  dire  qu'un 
grand  nombre  de  ces  végétaux  pourront,  même  avec  avantage, 
être  employés  comme  plantes  grimpantes  pour  couvrir  des 
tonnelles  ou  cacher  des  murs,  ainsi  qu'on  le  fait,  par  exemple, 
des  Vignes  vierges,  des  Ampélopsis,  Aristoloches,  etc. 

Quant  à  la  question  purement  économique,  c'est-à-dire  au 
point  de  vue  de  la  production  du  Raisin,  elle  doit  être  réservée  : 
seule  l'expérience  pourra  la  résoudre.  C'est  donc  au  temps  à 
prononcer. 

RAPPORTS 


Rapport  sur  l'établissement  d'horticulture  de  M.  E.  Cappe  (I); 

M.   Chargueraud,  Rapporteur. 

Messieurs, 

Sur  la  demande  de  M.  E.  Cappe,  horticulteur,  dessinateur 
de  jardins  au  Vésinet,  une  Commission  a  été  nommée  pour 
visiter  son  établissement. 


1)  Déposé  le  2^  décembre  1880, 


772  RAPPORT 

Le  dimanche  ^21  novembre  1886,  MM.  Gh.  Verdier,  Verlot, 
Chauré  etChargueraud  se  sont  trouvés  réunis  chez  M.  Gappe; 
plusieurs  autres  de  nos  collègues  désignés  pour  faire  partie  de 
cette  Commission,  n'aj'ant  pu  s'y  rendre,  s'étaient  excusés. 
M.  Verdier  (Ch.)  a  été  nommé  Président  et  M.  Ghargueraud, 
Rapporteur. 

Notre  collègue  M.  Cappe  s'est  fixé  au  Vésinet,  il  y  a  vingt-neuf 
ans;  c'est  dire  qu'il  a  été  l'un  des  premiers  hajjitants,  et  comme 
dessinateur  de  jardins,  l'un  des  organisateurs  de  ce  pays. 

Aujourd'nui,  l'établissement  de  M.  Gappe  comprend  une 
demi-douzaine  de  serres  dans  lesquelles  il  cultive  un  assez 
grand  nombre  de  plantes  diverses,  mais  spécialement  des  Bro- 
méliacées, des  Palmiers,  des  Aroidées,  des  Orchidées,  des  Fou- 
gères. Nous  avons  trouvé  toutes  ces  serres  bien  tenues  et  les 
plantes  en  très  bon  état. 

Votre  Commission  a  surtout  remarqué,  parmi  de  nombreux 
genres  d'Orchidées,  de  beaux  exemplaires  des  belles  variétés  de 
Cattleya,  Lxlia,  Oncldium,  Odontoglossum,  Lycaslc,  etc.,  etc.; 
parmi  une  trentaine  d'espèces  ou  variétés  de  Masdevallia,  les 
M.  Parlatoreana,  M.  ignea^  M.  Troclnjlus  montraient  leurs 
belles  et  curieuses  fleurs 

De  très  beaux  Vanda  Iricolor  et  suavis,  des  Saccolaùium,  les 
Aerides  Godfroyx,  Ae.  Sandenanum,  Ae.  B allant ijnianum. 

Le  beau  genre  Cypripedàun  était  représenté  par  environ 
60  espèces  ou  variétés  appartenant  aux  diflerents  groupes. 
Nous  avons  remarqué,  parmi  les  espèces  encore  peu  répandues, 
les  Cypripedium  Regm'cri,  C.  Tonkinense,  C.  selligerum  majus, 
C.  niveum.  Les  plus  belles  variétés  en  tleurs  étaient  les  Cypri- 
pedium  Spiceinanum,  C.  Chanlini,  C.  venustum,  C.  paj^dinum, 
C.  Dauthieri,  C.  Hartwegianum,  C.  callomm,  etc.,  etc. 

Parmi  les  nombreuses  Aroidées,  de  très  beaux  Authw  ium  car- 
wci/m  à  longues  et  larges  spathes  rose  \\Ï\Y Anthuriiim  Chan- 
trieri  à  spathe  blanche  ;  un  beau  spécimen  d'Aloeasia  Sande- 
riana,  etc.,  etc.  ;  de  beaux  Crotons,  parmi  les  variélés  nouvelles 
à  feuilles  si  diverses  de  forme  et  de  coloris. 

Les  Broméliacées  sont  magnifiquement  représentées  et  for- 
ment une   collection  de  près  de  150  espèces  ou  variétés.  Les 


SUR  L  ÉTABLISSEMENT  DE  M.  E.  CAPPE.  773 

espèces  plus  particulièrement  commerciales,  telles  que  Vriesea 
splendens,  ^chmen  fulgens,  Nidularium,  Gtizmannia,  etc.,  sont 
cultivées  en  grand  nombre. 

•Une  plante  qui  a  tout  particulièrement  attiré  notre  attention 
est  une  très  belle  et  vigoureuse  Broméliacée  à  feuilles  larges, 
longues,  d'un  vert  clair,  zébrées,  marbrées  de  vert  plus  foncé. 
M.  Cappe  a  bien  voulu  nous  faire  l'historique  de  cette  plante;  je 
le  transcris  ici  : 

Cette  Broméliacée  et  plusieurs  autres  également  remarqua- 
bles par  leur  feuillage  furent  introduites,  en  1865,  par 
M.  Labouriau  qui  les  rapportait  du  Brésil.  Trois  de  ces  plantes 
furent  portées  par  M.  Cappe  à  M.  Brongniart,  professeur  de 
Botanique  au  Muséum,  afin  de  les  faire  déterminer.  M.  Bron- 
gniart leur  donna  les  noms  de  Guzmannia  fragrans,  G.  grandis 
et  6r.  maculata. 

Ces  trois  Broméliacées  ont  figuré  sous  ces  noms  à  l'Exposition 
universelle  de  1867,  puis  ont  été  mises  au  commerce  sous  ces 
noms.  Plus  tard  un  jardinier  à  qui  M.  Cappe  avait  remis  une  de 
ces  plantes  l'envoya  à  M.  Morren  sous  le  nom  (ïyEchmea  Sallieri. 
M.Morren,  qui  s'occupait  tout  particulièrement  de  la  détermi- 
nation des  Broméliacées,  ayant  vu  fleurir  cette  plante,  reconnut 
qu'elle  n'appartenait  pas  au  genre  JEchmea  et  lui  donna  le 
nom  de  Canistrum  Sallieri. 

Il  y  a  peu  de  temps,  cette  même  Broméliacée  a  été  présentée 
à  notre  Société  comme  espèce  non  encore  déterminée. 

11  y  a  donc  lieu,  pensons-nous,  de  proposer  d'adopter  le 
nom  qui  parait  avoir  le  plus  de  droit  et  de  raison  d'être. 

Le  nom  de  Guzmannia  ne  devant  pas  être  maintenu,  il  y  a 
lieu  de  conserver  le  nom  de  Canistrum,  mais  d'appeler  cette 
plante  Camstrwn  Labourisei,  en  mémoire  de  la  personne  à  qui 
revient  l'honneur  d'avoir  introduit  cette  belle  plante  en  France. 

Nous  avons  admiré  un  magnifique  Billbergia  Cappei,  espèce 
vigoureuse,  à  beau  feuillage,  donnant  de  très  longs  épis  com- 
posés, à  hampe  rouge,  munie  de  larges  et  longues  bractées  de 
nuance  plus  claire.  Les  fleurs  sont  longues  :  les  trois  divisions 
extérieures  du  périanthe  rose  tendre  avec  une  légère  macule 
bleue  au  sommet;  les  trois  divisions  internes  du  périanthe  sont 


774  RAPPORT    SUR    L'ÉTAULISSEMt.NT    DK    JI.    K.    CAPPE. 

d'un  bleu  violacé  foncé,  sur  lequel  le  jnune  orange  des  anthè- 
res se  détache  très  bien  et  produit  le  plus  gracieux  effet. 

De  grands  et  beaux  spécimens  d'une  Broméliacée  à  feuilles 
é[y\Tieuses,  \e  Dislicant/ms  hasHatcj'alh  ;  {\e  beaux  Vrlesea  bra- 
chystachjs,  etc.,  etc. 

Parmi  les  Broméliacées  épiphytes,  nous  avons  vu  des  Cryp- 
tanthiis  zonalus^  qui;,  cultivés  sur  bûches,  paraissaient  retrouver 
là  leur  emplacement  naturel  de  végétation. 

Enfin,  nous  devons  mentionner  aussi  quelques  Fougères 
culiivées  sur  j)Ianches,  —  mode  de  culture  recommandable, 
déc."it  par  M.  Verlot  dans  un  Rapport  fait  en  1808^  sur  cet  éta- 
blissement. 

En  résumé.  Messieurs,  voire  Commission  a  él^  heureuse  d'a- 
dresser ses  plus  vives  félicitations  à  M,  E.  Gappe  pour  la  bonne 
organisation  qu'il  a  su  établir  dans  ses  cultures.  —  Chaque 
serre  ne  contient  que  des  végétaux  exigeant  des  soins  et  une 
culture  analogues,  organisation  et  disposition  qu'on  ne  rencon- 
tre malheureusement  pas  toujours,  bien  qu'étant  cependant 
indispensable. 

Nous  avons  été  heureux  d'adresser  aui-si  nos  félicitations  à 
M.  Cappe  fils,  pour  l'ardeur  et  rinlelligence  avec  lesquelles  il 
participe  à  l'exécution  des  soins  de  culture  donnés  à  ces  plan- 
tes, à  leur  multiplication,  etc. 

Kn  conséquence,  Messieurs,  si  vous  voulez  bien  associer  vos 
félicitations  aux  nùtres,  nous  vous  proi)osons  d'accorder  à  ce 
llapi)ort  la  faveur  de  son  insertion  dans  le  Journal  de  la  Société. 


<î?^>-C^,-^!*5!Sï:Ç^>-=:^ 


EXPOSITION   DE    SEiNLIS. 


COMPTES  RENDUS  D'EXPOSITIONS 


CuMI'TE    RENDU   DE   l'ExpO.SITION    DE  SeNLIS  (I), 

par  M.  CiiAMRiER  (El. 
Messieurs. 

Ls  Conseil  d'Administration  m'a  fait  l'Iionneiir  de  me  délé- 
guer pour  représenter  la  Sociélé  nationale  d'Horticulture  de 
France,  à  l'Exposition  de  Senlis,  le  II  août  dernier. 

Je  dois  vous  rendre  compte  du  mandat  que  j'ai  reçu,  et  je 
viens  m'acquiter  de  cette  obligation. 

L'Exposition  se  trouvait  dans  le  jardin  d'expériences  de  la 
Société,  à  proximité  des  promenades  de  la  ville,  près  de  grands 
et  beaux  arbres^  et  sous  une  vaste  tente  abritant  les  végétaux 
les  plus  délicats.  L'ensemble  en  était  parfait,  garni  avec  goût  : 
il  était  facile  de  \oir  au  premier  aspect  que  la  culture  des  plan- 
tes de  serre  à  feuillage  est  en  honneur  auprès  des  amateurs  de  la 
localité. 

Trois  groupes  de  plantes  diverses  en  mélange,  de  serre  chaude 
et  tempérée,  d'une  superbe  végétation,  formaient  un  ensemble 
tout  à  fait  décoratif. 

Des  massifs  variés  composés  de  plantes  diverses  ou  bien  consa- 
crés à  une  seule  et  même  famille,  offraient  aux  visiteui's  un 
coup  d'œil  charmant. 

Au  premier  rang  brillaient  les  Dracxna,  Anthw-ium,  Crotons, 
Caladhnn,  etc.,  par  la  richesse  de  leur  feuillage,  pqur  lesqu(  ls 
la  nature  semble  avoir  emprunté  toutes  les  nuances  connues. 
Los  Bégonias  tubéreux  étaient  saisissants  par  l'éclat  de  leur  colo- 
ris et  l'ampleur  des  fleurs;  les  Pétunias  simples  et  doubles 
étaient  aussi  parfaitement  réussis. 

Les  légumes  et  les  fruits  tenaient  aussi  l'une  des  premières 
places.  Huit  lots  importants,  composés  de  remarquables  produits, 

(1)  Déposé  le  28  octobre  188G. 


776  COMPTE   RENDU 

attiraient  tous  les  regards.  Ces  collections,  intéressantes  par 
le  nombre  des  variétés  exposées  et  par  les  beaux  résultats  obte- 
nus, faisaient  le  plus  grand  honneur  aux  exposants. 

Du  reste,  ce  n'est  pas  d'hier  que  date  la  renommée  si  justement 
acquise  des  légumistes  de  Senlis. 

Il  y  avait  aussi  de  jolis  bouquets,  des  fleurs  coupées  très  fraî- 
ches, Reines-Marguerites,  Zinnias,  etc. 

Il  ne  manquait  que  la  belle  et  nombreuse  collection  de 
Dahliasnouveaux.de  notre  collègue  et  heureux  semeur,  M.  Lecocq- 
Dumesnil. 

Le  Jury,  après  avoir  examini';  attentivement  chaque  lot,  a  pris 
les  décisions  suivantes  : 

Le  prix  d'honneur,  objet  d'art,  offert  par  M.  Martin,  député  de 
l'Oise,  a  été  accordé  à  M.  BorJier,  horticulteur  à  Senlis,  pour  l'en- 
semble de  ses  lois,  se  composant  d'un  superbe  massif  de  Palmiers, 
parmi  lesquels  nous  avons  remarqué  de  jolis  Kenlia,  un  lot  de 
Conifères  de  pleine  terre  très  choisis,  des  Gesncria,  des  arbres 
fruitiers  et  des  bouquets  très  légers,  etc. 

I*"'"  Grand  prix,  médaille  d'or  grand  module  offerte  par  la  Ville 
de  Senlis  à  M.  Guinand  Jardinier  chez  M.  Guérard,  à  Senlis.  Cet 
exposant  avait  un  lot  hors  ligne  de  plantes  à  feuillage  très 
variées,  surtout  si  l'on  lient  compte  du  peu  de  matériel  dont  cet 
habile  praticien  dispose.  Citons  en  passant  ses  forts  Anthurium 
rnjstallinum,  cultivés  en  petits  pots,  des  Crotons  d'une  grande 
vigueur  bien  caractérisés  et  très  variés;  la  riche  végétation  de 
ses  superbes  Caladium  du  Brésil  ;  enfin  ses  Bégonias  tuWéreux 
d'une  force  extraordinaire  pour  des  sujets  d'un  an. 

2»  Grand  prix,  médaille  d'or  grand  module  offerte  par 
M.  Thirion,  Vice-Président  de  la  Sociéié,  à  M.  Lozet,  horticul- 
teur à  Senlis,  pour  un  lot  de  Palmiers  bien  cultivés,  des  meil- 
leures variétés  et  en  outre  pour  un  massif  de  Coleus  extra,  des 
Bégonias  tubcreux,  des  Pétunias  simples  et  doubles  très  variés 
et  bien  fleuris,  d'une  culture  très  soignée. 

Grand  prix  médaille  d"or  grand  module  à  M.  Pecquet,  jardi- 
nier-chef à  rhôpital  de  Senlis,  qui  exposait  un  lot  de  légumes 
variés,  de  la  plus  grande  beauté  et  un  immense  lot  de  super- 
bes fruits  très  variés,  dans  les  meilleures  variétés  de  Poires 
connue-. 


DE   L  EXPOSITION   DE    SENLIS.  /// 

Une  médaille  d'Or  petit  module,  offerte  par  M.  Moquet,  Con- 
seiller général,  a  été  donnée  à  M,  Gorenflot,  jardinier  chez 
M.  Fremendity,  à  Senlis,  pour  un  joli  lot  de  légumes  très  varjés, 
et  une  collection  de  Pelnrgonium  zonale  en  pots,  le  tout  d'une 
bonne  culture. 

Une  grande  médaille  de  vermeil  grand  module,  offerte  par  le 
Chemin  de  fer  du  Nord,  a  été  décernée  à  M.  Barbou,  pépinié- 
riste à  Dammartin,  qui  avait  exposé  une  nombreuse  collection 
de  Pommes  de  terre,  très  remarquable,  un  lot  de  fruits,  des 
arbres  fruitiers,  et  des  fleurs  coupés. 

Une  médaille  de  vermeil  grand  module  offerte  par  M.Dupuis, 
Conseiller  général,  est  échue  à  M.  Preinveille,  pépiniériste  à 
Saint-Just-en-Ghaussée,  pour  de  beaux  fruits,  des  arbres  fruitiers, 
des  fleurs  coupées. 

D'autres  médailles  de  vermeil  grand  module  ont  été  données, 
l'une  à  M.  Duronsoy,  jardinier  à  Senlis,  pour  un  magnifique  lot 
de  légumes  ; 

Une  autre,  offerte  par  M.  Léon  (Chevreau,  député,  à  M.  Bar- 
bier, maraîcher  à  Senlis,  pour  un  lot  de  légumes  très  remar- 
quables ; 

Une  troisième,  offerte  par  M.  Roblin,  conseiller  d'arrondisse- 
ment, à  M.  Enfer,  jardinier  chez  M.  Frémont,  àLiancourt,  pour 
un  lot  de  fruits  superbes,   très  variés,  et  présentés  avec  goût; 

Une  quatrième,  offerte  par  M.  de  Chatenay,  député,  à  M,  Bri- 
meur,  jardinier  chez  M™^  Corbin,  à  Mortefontaine,  pour  120  va- 
riétés de  fruits  d'un  très  beau  volume. 

Deux  médailles  de  vermeil  1^  classe  ont  été  accordées,  l'une, 
offerte  par  M.  le  duc  de  Mouchy,  député,  à  M.  Adi-ien  Mélage, 
pépiniériste  à  Louvre,  pour  des  arbres  fruitiers  bien  dirigés; 

La  seconde,  offerte  p;ir  M.  Guérard,  amateur  à  Senlis,  à 
M.  Vaudier,  jardinier- chef  à  Chàalis,  pour  des  Bégonias  tubé- 
reux  très  méritants  par  leur  coloris  et  le  vaste  développement 
de  leurs  fleurs. 

Cinq  médailles  d'argent,  1"^  classe,  ont  été  attribuées:  la  pre- 
mière à  M.  Sylvain  Berger,  jardinier  chez  M.  le  baron  de  Saint- 
Didier,  à  Chantilly,  pour  de  jolis  lots  de  Colera  et  de  Reines  M;  r- 
guerites  d'une  grande  vigueur  ; 


778  COMl'ïE   RENDU 

La  seconde,  ofTerle  par  M.  Robert  de  L'Aigle,  député,  à 
M.  Budin,  horticulteur  à  Senlis_,  pour  un  groupe  de  Gloxinias, 
et  des  plantes  variées  de  serre,  d'une  excellente  culture  : 

La  troisième  à  M.  Jazé  fils,  horticulteur  à  Senlis,  pour  des 
arbres  fruitiers  et  des  fruits  : 

La  quatrième,  offerte  par  M.  Lecocq-Dumesnil,  à  M.  Girodot, 
jardinier  à  Senlis,  pour  un  lot  de  légumes  d'une  culture  soignée; 

La  cinquième  à  M.  Salot,  jardinier,  pour  des  Bégonia  Rex 
très  forts,  et  bien  caractérisés. 

Une  médaille  d'argent  de  2''  classe  a  été  donnée  à  M.  Pecquet 
(Edouard),  jardinier  chez  M.  Gromard,  à  Liancourt,  pour  Coleiis, 
fleurs  coupi'es  variées,  etc. 

M.  Sarrazin,  capitaine  en  retraite,  à  Senlis,  a  reçu  une  médaille 
de  vermeil  grand  module  pour  un  herbier  modèle,  bien  classé, 
et  supérieurement  bien  conservé  ;  et  une  médaille  de  vermeil, 
2'' classe,  a  été  donnée  à  AI.  Leuiller,  instituteur  à  Duvy,  pour 
son  intéressant  herbier,  qui  était  ti  es  remarquable,  tandis  qu'une 
médaille  d'argent  grand  module  était  accordée  à  M.  le  docteur 
Rousseau,  à  Joinville-le-1'onl,  pour  un  herbier  très  soigné. 

Pour  objets  rentrant  dans  le  domaine  des  industries  appli- 
quées à  l'horticulture,  trois  médailles  d'argent,  2®  classe,  ont  été 
accordées,  l'une  à  W.  Dallancourt,  à  Borat,  qui  avait  exposé  une 
Ratissoire  ;  une  aulre  à  M.  Fournier,  à  St-Leu-Tavern)%  dont 
l'apport  consistait  en  Paillassons  et  Claies  ;  la  troisième  à 
M.  Nigron,  qui  avait  construit  un  Rocher  rustique  bien  réussi. 

Des  Expositions  faites  jusqu'à  ce  jour  à  Senlis  nulle  n'a  été 
aussi  lleurie,  aussi  belle  que  celle-ci  ;  aucune  n'a  été  plus  intéres- 
sante, et  n'a  servi  h  faiie  constater  plus  sûrement  les  progrès  que 
ne  cesse  de  faire  lu  culture  horticole  de  Senlis  et  de  ses  envi- 
rons; mais  ces  succès  sont  dus  surtout  aux  horticulteurs  de  la 
ville  et  des  environs  qui  rivalisent  de  zèle  et  d'empressement 
pour  concourir  ?  la  l'ichesse  et  à  l'embellissement  des  Expo- 
sitions. 

Je  connais  les  cultures  des  qiie'ques  amateurs  de  la  région  ;  ils 
iint  de  belles  collections  de  plantes  qu'ils  savent  parfaitement 
bien  cultiver.  J'ai  regretté  que  des  motifs  que  je  ne  connais  pas 
les  aient  engagés  à  en  priver  l'Exposition. 


DE  l'exi'OSitki.n  de  stuasbourg.  770 

Chaque  sociétaire,  loin  de  déserter  et  d'abandonner  sa  Société, 
devrait  être  heiirenx  de  participer  à  sa  splendeur  par  tous  les 
moyens  qu'il  a  à  sa  disposition. 

Je  termine  ce  Compte  rendu  en  remerciant  MM.  Vernois,  Pré- 
sident, Thirion  et  Broclion,  Vice-Présidents;  Macret,  Secrétaire 
général,  et  tous  les  fliembres  de  la  Société,  pour  l'accueil  bien- 
veillant dont  j'ai  été  l'objet. 

Je  crois  de  mon  devoir  de  remercier  aussi  MM.  les  Conseillers 
généraux  et  d'arrondissement,  ainsi  que  M.  le  Maire  de  Seniis, 
qui,  par  leur  présence  au  banquet,  ont  rehaussé  celte  belle 
fête  de  famille. 


Compte  rexpl^  ns  l'Exposition  de  Strasbol'Ri;(I). 
Par  M.  MiciiKf.. 
Messieurs, 

La  Société  d'Horliculture  de  la  basse  Alsace  avait  organisé 
une  Exposition  générale  d'Horticulture  à  Strasbourg,  le  M  sep- 
tembre et  jours  suivants.  Ayant  eu  l'honneur  d'y  être  délégué 
par  notre  Société  comme  Juré,  je  viens  vous  rendre  compte  de 
ma  mission. 

Le  Jury  s'est  réuni  le  10  septembre;  votre  délégué  avait 
l'honneur  de  le  présider. 

Les  vastes  locaux  de  l'ancienne  halle  au  blé  avaient  été  trans- 
formés pour  la  circonstance:  des  pelouses,  massifs,  à  contours 
combinés  avec  discernement  permettaient  d'étudier  les  collec- 
tions les  plus  nombreuses  et  les  plus  variées  dans  leurs  moin- 
dres détails.  Un  rocher  avec  cascade,  garni  de  plantes  à  rocailles 
et  alpestres,  avec  bassin  garni  de  plantes  aquatiques,  des 
plantes  isolées  en  forts  exemplaires  répartis  çà  et  là  sur  les 
pelouses  et  entre  les  massifs,  avec  la  distribution  habilement 
combinée  des  collections  de  plantes  fleuries  et  à  feuillage 
bariolé  et  varié,  produisaient  le  meilleur  effet  de  eonstraste, 

(1)  Déposé  le  14  octobre  1886. 


780  COMPTE   RENDL' 

combinaison  heureuse  qui  fait  le  plus  grand  honneur  à  MM.  les 
organisateurs  et  en  particulier  à  M.  Hodel  qui  avait  exécuté 
le  travail. 

Deux  vastes  salles  étaient  attenantes  dans  lesquelles  étaient 
exposées  les  collections  de  fruits,  légume?,  ileurii  coupées  et 
bouquets;  l'industrie  horticole  occupait  le  pourtour. 

L'exposition  de  M.  Max  Weick  fils,  horticulteur  à  Strasbourg, 
tenait  la  première  place  pour  l'ensemble  des  concours  dans  les 
divers  genres  de  plantes  comme  beauté  de  produits  et  nombre 
de  collections.  Parmi  les  plantes  rares  je  citerai  :  Vriesea 
feneslruUs,  à  zébrures  jaunes;  Pavonia  intcrmedia,  arbuste  de 
serre  à  fleurs  rouges  ;  Abutilon  Thompsoni  à  fleurs  doubles.  Un 
remarquable  lot  de  plantes  de  serre  en  fort  beaux  sujets  était 
principalement  remarqué  et  contenait  de  très  beaux  exemplaires 
de  :  Latania  borbonica,  Cycas  revolula,  Pandanus  tililis.  Dans 
la  collection  de  Dracicna,  je  citerai  en  première  ligne  :  Gol~ 
dieana,  Léopold  Leclerc,  le  Progrès,  Hendenonia.  En  outre, 
un  joli  lot  de  Cyclamens  à  grande  fleur,  bien  fleuris;  des  lots  de 
Bégonia  Jîex,  et  de  Bégonias  lubéreux,  des  Pelargonium,  des 
Glaïeuls  rustiques,  des  Cannas  florifères,  etc.,  etc.,  contenaient 
les  meilleurs  gains  obtenus  jusqu'à  ce  jour,  et  démontraient  que 
cet  habile  horticulteur  suit  pas  à  pas  le  progrès  de  l'horticul- 
ture; aussi  le  Jury  a-l-il  été  unanime  pour  lui  accorder  le 
1"''  prix  d'honneur. 

Le  2"""  prix  d'honneur  a  été  accordé  à  M.  Hodel,  horticul- 
teur à  llolzheim  près  Strasbourg,  pour  ses  splendides  collec- 
tions deConifères,  d'arbres  et  arbustes  à  feuilles  soit  persistantes, 
soit  tombantes,  ses  arbres  fruitiers  et  ses  fruits.  Comme  exem- 
plaires rares  et  encore  peu  répandus,  je  citerai,  dans  sa  collec- 
tion de  Conifères  :  Cupressus  Lawsoniana^  C.  robusta  argentea, 
C.  fiUformiî  et  C.  alba  elegans;  Retinospora  piiimosa  argentea, 
R.  ptiimosa  filifonnis  pendule  et  R.  Lyco/iodioides,  Thuya  orien- 
lalis  aj^gentea;  parmi  ses  plantes  à  feuillage  persistant  :  Evony- 
mus  latifolius  variegatus  albus,  Ligustrum  trlcolor,  etc.,  etc. 

Les  arbres  fruitiers  étaient  représentés  par  toute  la  série  et 
gamme  d'une  pépinière  fruitière,  et  une  collection  de  fruits 
varies  terminait   les    intéressantes    présentations  de    M.  Hodel 


DE   L  EXPOSITION   DE    STRASBOURG.  781 

qui  excelle  pour  le  choix  des  sujets  et  la  façon  de  les  présenler. 

M.  Martin  Muller  fils,  horticulteur  à  Strasbourg,  obtient  le 
3me  pj^ix  d'honneur  pour  sa  magnifique  présentation  de  bou- 
quets, corbeilles  et  guirlandes;  le  bon  goût,  la  finesse  artistique 
dans  la  confection  ainsi  que  dans  la  conception  le  placent  au 
premier  rang. 

Des  médailles  d'or  grand  module  sont  ensuite  accordées  h 
M.  Martin  Muller  frère,  horticulteur  à  Strasbourg,  pour  sa 
collection  de  Conifères  en  fort  beaux  sujets  dont  je  citerai  : 
Cryptomeria  Lobbii,  Ahies  Aiïgelmaniana  et  lasiocarpa,  Taxiis 
hibernica,  etc.,  et  pour  sa  collection  d'arbres  fruitiers  formés; 

A  M.  Kuntz,  l'habile  jardinier  en  chef  de  l'orangerie  de  Stras- 
bourg, qui  avait  fortement  contribué  à  l'ornementation  de 
l'Exposition  par  ses  apports  aussi  variés  que  beaux,  comprenant 
entre  autres,  de  fort  beaux  exemplaires  de  Latania  borbonica, 
d'Alsophila  australis,  de  Dasylirion  yraminifolium,  de  Kenlin 
Bahnaniana,  etc.  ; 

A  M,  Georges  Oberîé,  pour  ses  divers  lots  de  Coléus,  Bégonias 
et  mosaiculture. 

Des  médailles  d'or  ont  été  décernées  à  MM.  Westermeyer 
pour  ses  collections  de  Géraniums  et  d'OEillets  remontants; 

Bunert,  pour  ses  plantes  de  serre  et  ses  Roses  coupées; 

Preiss  Tripmacker,  pour  ses  bouquets; 

Nollé,  pour  ses  fruits  et  ses  fleurs  coupées; 

Beinert,  pour  ses  Cyclamens  et  fruits; 

Wettlin,  pour  ses  Bégonia  Rex  et  tubéreux; 

Th.  Surkoff,  pour  ses  plantes  de  serre  et  fruits  ; 

Gross,  pour  sa  collection  de  légumes; 

Winterhalter,  pour  son  magnifique  rocher,  etc.,  etc. 

Cette  splendide  fête  horticole  a  pleinement  réussi;  les  efl"orts 
de  son  zélé  Président,  M.  Wœrling,  et  de  son  infatigable  Secré- 
taire, M.  Wagner,  y  ont  fortement  contribué.  Permettez-moi, 
'Messieurs,  d'adresser  ici  mes  sincères  remerciments  aux  membres 
de  la  Société  d'Horliculture  de  la  basse  Alsace  et  en  particulier 
à  MM.  Wœrling  et  Wagner  pour  l'accueil  .sympathique  et  bien- 
veillant qu'ils  ont  fait  à  votre  délégué. 


78:2  coMi'Tt:  keinju' 

Compte  rlndu  de  l'Exposition  tenue  a  Lagnv,  le  11  septembre 
1886,  PAR  LA  Société  d'Horticulture  de  l'arrondissement 
DE  Meaux  (1), 

Par  M.   ViTRY  lils. 
Messieurs, 

L'Exposilion  organisée  à  Lagny,  par  la  Société  d'Horticulture 
de  l'arrontiissement  de  Meaux,  a  été,  celle  année,  très  inté- 
ressante. Chargé  de  représenter  la  Société  nationale  d'Horticul- 
Uire  de  France,  je  viens  vous  en  rendre  compte. 

Les  membres  du  Jury,  convoqués  pour  le  samedi  1 1  septembre 
dernier,  se  réunissaient  à  onze  heures,  à  l'hùtel  de  Ville  de 
Lagny  et  étaient  reçus  par  l'honorable  Président  de  la  Société, 
le  baron  d'Avène.  Le  Jury  était  composé  en  grande  partie  de 
membres  délégués  deplusieurs  Sociétés  4'HorlicuUure  :  c'étaient 
MM.  Moreau-Lambin,  de  la  Société  d'Epernay;  Ernest  Ballet, 
de  la  Société  de  ïroyes;  Paul  (>ollard,  de  la  Société  du  Raincy  ; 
Clément  CoUard,  de  la  Société  de  Dammartin  ;  Bézy,  de  la  So- 
ciété de  Melun-Fontainebleau  ;  Vauvel,  professeur  d'Arbori- 
culture; A.  Hébrard,  membre  de  la  Société  nationale  d'Horti- 
cullure  de  France;  et  enfin  votre  délégué. 

A  une  heure,  le  Jury  se  rendait  au  local  de  l'Exposition,  et, 
afin  d'activer  le  travail,  se  divisait  en  trois  sections  :  la  1''',  Flo- 
riculture;  la  2"',  Arboriculture  et  fruits;  la  '.i",  Culture  maraî- 
chère et  industries  horticoles.  J'ai  dû  à  l'honneur  de  représenter 
la  Société  nationale  celui  d'être  nommé  Président  du  Jury.  Notre 
collègue  M.  E.  Delamarre  a  rempli  les  fonctions  de  Secrétaire. 
M.  Barre,  Président  de  la  Société  d'Horticulture  de  Dammartin, 
venu  pour  visiter  l'Exposition,  a  bien  voulu,  sur  les  instances  de 
M.  le  baron  d'Avène,  s'adjoindre  au  Jury,  qui  a  commencé  aus- 
sitôt ses  opérations. 

A  quatre  heures,  le  travail  était  terminé  et  les  Présidents  de 
sections  se  réunissaient  pour  rattribulion  des  prix  dhunneur. 

Avant  de  vous  donner  connaissance  des  principaux  lauréats, 
un  mot  sur  l'aspect  général  de  l'Exposition.  La  municipalité  de 


;  l)  JJyposi'i  lu  H  (JCluJjrù  i8«li, 


DK   l'kXI'OSITIO.X    DE    LAG.NY.  783 

Lago}'  avait  mis  gracieusement  à  Ja  disposition  de  la  Société 
d'Horticulture  de  l'arrondissement  de  Meaux  une  magnifique 
place  bordée  d'une  double  rangée  d'arbres  qu'on  nomme 
«  Place  d'Armes  »,  et  sur  laquelle  était  dressée  une  tente  spa- 
cieuse, appartenant  à  la  Société.  En  entrant  dans  cette  tente  on 
était  agréablement  surpris  :  un  jardin  à  l'anglaise  avait  étéartis- 
tement  dessiné  et  la  fraîcheur  des  plantes  exposées,  Caladium, 
Bégonia,  Géraniums,  Bouvardia^  plantes  de  serres  à  feuillage 
ornemental,  etc.,  etc  ,  formant  de  très  beaux  massifs,  produi- 
sait le  meilleur  eliet. 

De  chaque  côté  de  latente  se  trouvait  une  galerie  couverte, 
garnie  de  tables,  où  étaient  exposés  les  fleurs  coupées  et  les 
fruits.  Lagaleriedu  fond  contenait  de  magnifiques  lotsde  légumes 
variés.  En  dehors  de  la  lente,  à  l'entrée,  se  trouvaient  deux 
beaux  massifs  d'arbres  verts,  et,  sur  le  côté  gauche,  une  plate- 
bande  contenait  les  arbres  fruitiers.  Enfin  sur  le  côté  droit  était 
l'Exposition  industrielle  des  objets  se  rattachant  particulière- 
ment à  l'horticulture. 

Le  Jury  a  adressé  ses  félicitations  aux  membres  de  la  Commis- 
sion d'organisation  et  principalement  à  M.  Pichon,  Co.nmissaire 
général^  horticulteur àLagny,  lequel,  assisté  de  M.Delaporte,  ar- 
chitecte, adjoint  au  maire  de  Lagny,  a  disposé  avec  beaucoup 
de  goût  les  produits  variés  des  exposants.  Lui-même  avait,  du 
reste,  contribué,  pour  une  large  part,  par  ses  apports  à  la  gar- 
niture des  massifs. 

Au  nombre  des  principaux  lauréats  figurent  :  M.  Goujon,  jar- 
dinier chez  M.  Lemenil,  au  bois  de  Ghigny,  qui  a  obtenu  le 
prix  d'honneur  du  Ministre  de  l'Agriculture,  une  médaille  d'or, 
pour  un  lot  de  Caladium  du  Brésil,  90  variétés;  un  lot  de  Bégo- 
nias à  feuillage  variés^  80  variétés;  un  lot  de  Pelargonium  zonale, 
à  fleurs  doubles,  60  variétés. 

Prix  d'honneur,  médaille  d'or  offerte  par  les  Dames  patron- 
nesses,  à  M.  Wliir,  jardinier  chez  iM"''  Ménier,  à  Noisiel,  pour  un 
lot  de  Caladium,  50  variétés,  un  lot  de  plantes  de  serres  tempé- 
rée et  chaude,  un  lot  à' Achymenes  et  de  Gloxinias,  deux  Vanda 
tricolor  (Orchidées). 

?m  d'honneur,  médaille  d'or  o^erU  par  M.  Foucher  de 


784  EXPOSITION   DE   LAGNY. 

CareiJ^  à  M.  Hanriau,  pépiniériste  à  Meaux,  pour  un  lot  de  Coni- 
fères, 82  variétés,  un  lot  d'arbustes  à  feuilles  persistantes, 
202  variétés  de  fruits,  fleurs  coupées,  arbres  fruitiers,  etc.,  etc. 

Prix  d'honneur,  médaille  d'or  ofl'erte  par  M.  de  Rothschild,  à 
M.  Cousin,  chef  de  culture  au  gros  Orme,  à  Gennevilliers,  pour 
un  lot  d'ensemble  de  légumes  variés. 

Prix  d'honneur,  médaille  d'or  oft'erte  par  M"^'^  V"  Ménier,  de 
Noisiel,  à  M.  Delaplace,  jardinier  chez  M.  Dethomas,  à  Montigny, 
pour  un  lot  de  plantes  de  serre  à  feuillage  ornemental  et  un  lot 
d'Ananas. 

Médaille  d'or  oflerte  par  M.  Prévet,  député,  à  M.  Edouard 
Lefort,  pour  un  lot  de  Wlj  variétés  de  fruits,  Pommes  de  terre 
grefl'ées,  Melons  d'amateurs,  Fraises,  etc.  etc. 

Médaille  d'or  ofi'erte  par  M.  Dethomas,  Conseiller  général, 
à  M.  Robert,  jardinier  chez  M™"  Y"^^  Pasquier,  à  Meaux,  pour 
78  variétés  de  fruits,  75  variétés  de  Roses  coupées. 

Médaille  d'or  offerte  par  M  .  le  baron  d'Avène,  Président  de  la' 
Société,  à  M.  Evrat,  jardinier  chez  M.  Journet,   à  Lagny,  pour 
3  lots  de   fleurs  en   pots,  Achiinenes,  Bégonia   flcx,  Caladium, 
\  lot  de  légumes. 

Médaille  d'or  oflerte  par  M.  Barigny,  Vice-Président  de  ia  So- 
ciété, à  M.  Galineau,  horticulteur  à  Lagny,  pour  un  lot  de  Coni- 
fères, 62  variétés,  un  lot  d'arbustes,  25  variétés,  un  lot  de  fruits, 
93  variétés,  un  lot  d'arbres  fruitiers. 

Médaille  d'or  offerte  par  la  ville  de  Lagny,  à  M.  Armandies, 
fabricant  de  pompes,  à  Lagny. 

La  grande  médaille  d'honneur  en  argent,  offerte  par  M.  le 
Préfet  de  Seine-et-Marne,  a  éh'  décerm-e  à  M.  Pichon,  horticul- 
teur à  Lagny,  pour  un  lot  de  Boiwardia,  un  lot  de  Pelargonium 
zonale,  un  lot  d'ensemble  de  plantes  variés,  un  lot  de  Ficus 
elaslica,  140  variétés  de  Roses  coupées,  27  variétés  d'Allhœa  en 
ffeurs  coupées. 

En  terminant,  Messieurs,  permettez-moi  de  vous  dire  que  le 
meilleur  accueil  a  été  réservé  à  votre  délégué  et  aux  membres 
du  Jury  et  que  j'ai  cru  devoir  remercier,  au  nom  de  la  Société 
nationale,  le  sympathique  et  dévoué  Président  de  la  Société, 
M.  le  baron   d'Avène,    notre  collègue    et    ancien   Vice-Prési- 


PLANTES    NOUVELLES    OU   RARES.  785 

dent,  ainsi  que  les  membres  de  la  Commission  d'organisation. 
Le  soir,  à  7  heures,  un  banquet  était  offert  aux  membres  du 
Jury  et  réunissait  une  partie  des  exposants  et  des  membres  de  la 
Société  d'Horticulture  de  Meaux.  Il  était  présidé  par  M.  le  baron 
d'Avène  ayant  à  sa  droite  M.  Quillard,  maire  de  Lagny.  Plu- 
sieurs toasts  ont  été  portés,  par  le  Président  au  Jury,  par  M.  le 
maire  de  Lagny  à  l'Horticulture,  par  M.  Barigny,  Vice -Prési- 
dent, à  la  municipalité  de  Lagny,  aux  Dames  patronnesses,  enfin 
par  votre  délégué  à  la  Société  d'Horticulture  de  Meaux,  à  son 
zélé  Président  qui  remplit  ces  fonctions  depuis  trente-quatre  ans. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE  ÉTRANGÈRE 

plantes  nouvelles  ou  rares 
décrites  dans  des  publications  étrangères. 

Gartenflora 

Calophaca  ê'rantlîflora  Regi-l,  Gartenf.,  15  sept.  1886,  p.  517, 
pi.  1231.  —  Calophaque  à  grandes  fleurs.  —  Asie  centrale.  —  (Légu- 
mineuses -Papillonacées)  . 

Très  bel  arbuste  qui  croit  naturellement  dans  le  bassin  de 
l'Amou-Daria,  le  long  de  l'Aksu  et  dans  les  provinces  de  Ruleb 
et  Darwas;  là,  il  s'élève  sur  les  montagnes  de  1,|-{00  à  2,000  mè- 
tres d'altitude;  aussi  M.  Regel  pense-t-il  qu'il  sera  parfaitement 
rustique  en  Allemagne  ;  il  le  sera  donc  à  plus  foi  te  raison  en 
France.  U  a  été  découvert  par  M.  Regel  (Alb.),  fils,  qui  en  a 
envoyé  des  graines  au  Jardin  botanique  de  Saint-Pétersbourg. 
Celui  de  ses  deux  congénères  dont  il  se  rapproche  le  plus  est  le 
Calophaca  loolgarica  Fiscn.,  dont  il  se  distingue  néanmoins  sans 
peine.  Le  C.  gixmdiflora  est  un  arbrisseau  rameux,  dont  les 
rameaux  sont  revêtus  des  bases  de  feuilles  qui  ont  persisté  Ses 
feuilles  pennées,  ramassées  au  bout  des  rameaux,  à  l!î}-13  paires 
de  folioles  ovales,  presque  sessiles  et  surmontées  chacune  d'une 
petite  pointe,  sont  terminées  par  une  foliole  impaire.*  Chaque 

54 


786  REVUE    UIBLIUUKAI'UKJUE   ÉTKANGÉKE. 

branche  porte  plusieurs  grappes  lâches  de  fleurs  colorées  en 
beau  jaune  d'or  et  longues  d'au  moins  O'"02o,  dans  lesquelles 
l'étendard,  large  et  obovale,  surpasse  quelque  peu  les  ailes  et 
la  carène.  A  chaque  fleur  succède  une  gousse  longue  de 
O^OS,  dans  laquelle  les  graines  avortent,  sauf  une  ou  deux. 
Les  feuilles  et  les  pétioles  sont  duvetés;  les  pédoncules,  les 
pédicelles  et  le  calice  le  sont  aussi,  mais  à  leur  duvet  étalé  se 
mêlent  des  soies  plus  raidos  qui  portent  chacune  une  glande  et 
qui  sont  au  moins  deja\  fois  plus  longues  que  dans  les  autres 
espèces  du  même  genre. 

Orixa  japoiiiea  Tiiuînb.  —  Gcwtenf.,  ]"  octobre  1886,  p.  u41, 
pi.  M'ai.  —  Orixe  du  Japon.  —  Japon.  —  (Rutacées?) 

Arbrisseau  qui  croît  naturellement  dans  les  parties  méridio- 
nales et  moyennes  du  Japon,  sur  les  montagnes  boisées,  et  qui 
existe  depuis  plusieurs  années  dans  quelques  jardins  botani- 
ques, notamment  dans  celui  de  Berlin,  mais  qui,  étant  dioïque, 
parait  n'être  encore  représenté  en  Europe  que  par  des  pieds 
mâles.  11  est  surtout  intéressant  pai'tla  forte  odeur  aromatique 
iju'exhalent  ses  feuilles  et  ses  fleurs  qui,  au  reste,  sont  insigni- 
fiantes. Celte  odeur  aromatique  fait  dire  à  M.  Eichler,  dans 
l'article  qu'il  lui  consacre,  qu'il  y  aurait  intérêt  à  cultiver  cette 
espèce  qui  pourrait  bien,  pour  ce  motif,  avoir  des  propriétés 
médicinales  analogues  à  celles  des  PUocarpus,  dont  le  genre 
Orixa  n'est  pas  très  éloigné,  et  qui  fournissent  aujourd'hui  à  la 
médecine  un  médicament  précieux.  VOrixa  japonica  Tiiunb. 
porte  le  nom  de  Celastrus  Orixa  dans  la  Flore  du  Japon  de 
Siebold  et  Zuccarini. 


DECEMBRE   1886 


787 


OjJilillVA TIO.NS    MlirÉOROLOGIQUES     FAITES    PAR     M.    F.    JaMIN  ,   A     BoURG    LA-ReiNE 

PRÉS  Paris  fALTiTioE  :  6]'°) 


1 

HAUTEUR 

.^ 

TEMPÉRATURE     1 

du  baromètre. 

VE.NTS 

ij 

^^^^.y 

-«"■"^ 

-^    " 

ÉTAT   DU   CIEL, 

< 

3 

dominants. 

Minim. 

Maxim. 

Matin. 

Soir. 

1 

—  <',  9 

7,6 

760 

760,3 

m:.  X. 

Ghiif,  Icgl  nung.  à  parlirdc  10  h.  dus. 

"2 

—   1,4 

3.9 

766,  3 

VGO,  3 

0   IN. 

1^1.  il.  lan.  et  d.  la  mat.,  miag.  raji.-m., 
c'o.ir  le  soir. 

3 

—  4,8 

3.0 

762,3 

763, 3 

N.  K.  S. 

Nuageux   le  matin,  couvert. 

4 

—  4,6 

-  1,1 

703, 5 

738,  ii 

N.  S.  >\ 

Clair  d.  la  niiit.niing.  leni.,couv.  neigt 
abondante  de  5  à  8  h. 

b 

—  3,  1 

3.3 

762 

766,3 

N.O. 

Nuag  lemat.el  les. cl. d. le  mil.d  1  jour 

6 

—  4. 9 

9,7 

764 

739,  3 

0.  S.  so. 

Couvert,  potile  pluie  ver-;  10  h.  du  s. 

7 

3,  S 

10,0 

731,5 

757 

SO.   U.   K. 

Pluie  tonte  la  nuit  cl  pi'.  I  ou  te  la  ni.Tl.av. 
(t  grêle  d.  rn[).-n).,  éclaircies,  pies- 
que  clair  le  soir. 

8 

1,8 

8,0 

742 

733 

SO. 

Pluie  Itc  la  u.  et  pr.ltc  lajoui  iice.diluv. 
p. niom.av.gr.  ventsouf.  en  lempèle, 
clair  et  rclalivciiient  caliue  le  soir. 

9 

•2,1 

7,3 

733,  3 

741 

SO. 

Nuageux  et  Icgt  pluvicu.x. 

10 

0,4 

7.7 

745 

734,3 

>0. 

Nuageux,  nu  peu 'le  pluie,  cl.  le  soir 

M 

-  1,9 

7,8 

734.0 

747 

SE.  S. 

Pet. |d. dans  la  nuit , c  :uv  |jl.  gr.  v.  le  s. 

\i 

7,8 

13,0 

730,  o 

7o6,  0 

.     0. 

(.r.v.  tte  lan. .nuag., pet.  |d.  d.  l'ap.-m.. 
clair  le  soir. 

13 

4,9 

8,8 

737,3 

733 

SE. 

Nuag.  le  mat.,  couv.,  pi.  cont.  3  ,'i8  h.  s. 

14 

7,0 

1-2  ■> 

732,0 

733 

SO. 

Couv.  et  légl  pluvieux,  pi.  abouti,  le  s. 

Ib 

6,4 

9,4 

738   ■ 

730 

OSO. 

Pluicpresq.  tlela  n.ctdegr. mat.  nuag. 
plusieurs  averses. 

16 

3,6 

7,3 

748 

743,  3 

W.^JE. 

Couv. .pluvieux  à  partir  d.4  li.  ap.-ni 

n 

—  0,3 

0,8 

73^,3 

730 

S.   0. 

Légt  brumeux  le  mat.,  couv., pi. ab  les 

18 

V))  1,1 

(2)9,3 

732 

737 

M).    TiE. 

Couv.,  pluie  Ir.  froide,  de  midi  à  4  h. 

19 

—  1,0 

-2,2 

"37 

733,  5 

S.    E. 

Couv.gr. mat. ,neigi'  cont. à  p.irt.  ICh.m 

20 

2^0 

3,1 

737 

761 

N.  NO. 

Couv.,  qq  ccl.  l'ap  -m.  un  peu  e  neige 
vers  10  11.  du  soir. 

21 

—  2,8 

2,2 

T67 

770,3 

NO.  N. 

Gr.ventdeN.-O,  dans  la  nuit,  clair. 

2?. 

--  8,0 

(3)  2, 1 

768 

735,3 

SE. 

Couv.gr.  m.,  légtnuag.,couv.denouv. 
à  pa:  l.de4  li.  s.  grésil,  ii;!ig.  et  pluie 

23 

l-,3 

6,9 

733, 0 

7C0,5 

S. 

Nuaget'x,  clair  le  soir. 

24 

—  1.0 

2.8 

737,5 

733 

S. 

Couv. et  Icgt  brum.  (d.  en  ire  3  et  0  h.  s. 

!5 

0,7 

7,3 

762 

762,3 

SE.  0. 

r.lair  le  malin,  uuagei>x. 

26 

-  1,0 

4,1 

763 

746 

SE.   0. 

Cniiv.,pl.  et  grand  venta  parlirde8  li.s. 

27 

1," 

6,2 

747,0 

764 

0.  NO. 

Pluicetgr.  v.souf.  en  t  mp  lie  la  nuit, 
cou  vert,  qq.  éclaire  les  l'ap  -m.  cl.  le  s. 

28 

0,8 

7,7 

763 

738,3 

0. 

l'iuiepr.  lie  la  nuit,  couv.  cl  pluv.,  qq. 
éclaircies  l'a  près-midi. 

20 

2,  2 

7,  ■> 

739 

762 

0. 

Clair  le  matin,  nuag.  jjluicab.  le  soir. 

■i9 

0^4 

7,3 

763,  ^ 

771,5 

N. 

PI.  une  partie  de  la  nuit,  légt  brumeux 
de  grand   malin,  nuageux. 

il 

—  0,9 

2,8 

772 

771 

NNE. 

Nuageux,  clair  le  scir. 

(1)  Température  observée  l'après-midi. 

(2)  Température  ob  ervéc  le  malin. 

(3}  Température  observée  dans  la  soirée 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 

DES    MATIÈRES 

CONTENUES  DANS  LE  TOME  VIII  (1886)  DE  LA  3"  SÉRIE 
DU    JOURNAL 

DE  LA  SOCIÉTI'  NATIONALK  IVIIORTICILTLHK   Dl-   KUANCF 


N.  B.  Diins  celle  lablo,  les  litres  d'arliclcs,  noms  de  plantes  et  d'aulcurs  qui 
appartiennent  à  la  section  du  Journal  inlilulce  Revue  bibliographique  étran- 
gère, sont  précédés  d'un  astérisque  (*)  ;  les  noms  d'aulcurs  sont  en  petites 
CAPITALES,  tandis  que  les  noms  latins  de  plantes  et  les  titres  d'ouvrages  sont 
en  italiques. 


*  Adùmtum  elegans  ....    190 
Age   des    graines;    son    in- 
fluence sur  les  plantes  en 
provenant;  M.  Thierry.    .  xrvii 

Age  des  graines;  son  in- 
fluence sur  le?  plantes  ; 
M.  Millet i 

*  AloeBainesii 303 

*  Aloe  heteracanllia 607 

Alphand  et  Ernouf  ;  Rapport 

sur  leur  Art  des  jardins; 
M.  JoLY  (Ch.) iO 

Anthurium  connus  ;  relevé 
monographique,  M.  Berg- 
man (Ern,) 83 

Arbres  géants  en  Portugal; 
M.  JoLY  (Ch.) 561 

Association  poinologiqne  de 
VOucsl;  Rapport  sur  son 
troisième  Congrès;  M.  Mi- 
CHELl.N 1 02 


Pages. 

Aui)i\v  ;  Rapport  sur  son  séca- 
teur; M.  Delavii.le(C1i.).   .  100 

Aldibert  (J.).  —  Plantation 
d'espèces  fruitières  en 
terres  médiocres,  dans  le 
Midi Lxxiv 

Avis,  5,  65,    128,    lî!),   i93,  4H 

Bach.  —  Compte  rendu  de 
l'Exposition  d'Amiens.  .   .  584 

B\i;rET  (Ch.).  —  Fruits  avan- 
tageux en  grande  culture  .'lui 

Baltet  (Ch.).  —  Plantation 
d'arbres  fruitiers  en  terres 
médiocres.  .......  lxiv 

Bazin;  Rapport  sur  un  livre 
de  lui-,  M  Chevallier  (Ch.).  333 

Bégonia  Ameliœ  (Note  sur  le)  ; 

M.    P.    DUCHARTRE    .     .    .     .153 

Bergman  (Ern.).  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition  de 
CouloinmitM's 597 


TABLK    Dl"    VOLUMK   l'OUR    1886. 


Bergman  (Ern.),  Michelin, 
Dybowski,  —  Rapport  sur 
les  effets  de  l'orage  du 
22  août  1886 401 

Bergman  (Ern.l.  —  Notes 
horticoles  sur  rAllemagne 
du  Sud  et  l'Âutriche-Hon- 
grie 4-Î9,  102 

Bergman  (Ern.).  —Relevé mo- 
nographique des  Anthii- 
rium  connus 83 

Berthier.  —Visite  au  jardin 
du  séminaire  de  Nancy.    .   169 

Bertrand  et  Chatenay  (Abel). 
—  Rapport  sur  un  mémoi- 
re de  M,  Ledoux  (Désiré).  223 

*  Billbergia  Bakeri  Straus- 
siana 62 

*  Billbergia    Glazioviana  .    .     63 
Birot.  —  Emploi  des  Engrais 

chimiques  en  horticulture 

Lxxxvm 

Bois  du  Phytolacca  dioica, 
f^note  ,'  M.    P.  Duchartre.     ?8 

Boizard.  —  Manière  de  dé- 
truire les  Cloportes  dans 
les  serres 96 

*  Botanical  Magazine.   .   .   . 

300,  462,  526,  606 
BouRDiN.  —  Rapport  sur  un 

livre  de  M.  Vauvel  .   .   .   .381 
Bulletin  bibliographique,  14o 

322,  485,  752 
BuvssoN  (Comte  du).  —  Utilité 
des  instruments  météorolo- 
giques  en  Horticulture,  c.xxvi 

*  Callypsiche  aurantiaca  .    .  301 

*  Calophaca  grandiflom.   .    .  785 
Cappe.  —   Rapport  sur  son 


789 

PAGES 


établissement;  M.Chargue- 
RAl'D 77 1 

Carrière  (E.-A.).  —  Des  Hy- 
brides      218 

Carrière  (E.-A.).  — Essai  sur 
quelques  Vignes  de  la 
Chine 549 

*  Chamœcyparis  Laivsoniana 
Bosenthallii 6  2 

*  Chamœdorea  Arenbergiana.  300 
Champignons  ;    quels     sont 

ceux  qu'on  peut  cultiver? 
M.  RozE cm 

Chantrier  (E.).  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition  de 
Senlis 775 

Charguerauu.—  Compte  ren- 
du de  l'Exposition  de  Ver- 
sailles, en  1883 54 

Chargueraud.  —Compte  ren- 
du de  l'Exposition  de  Sedan  443 

Chargcebaud.  —  Groupement 
méthodique  des  Chrysan- 
thèmes de  rinde 35 

Chargueraud.  —Rapport  sur 
les  Bégonias  tubéreux  de 
M    Robert  (A.) 165 

Chargueraud.  —  Rapport  sur 
YEssai  sur  le  Chrysanthème  226 

Chargueraud..—  Rapport  sur 
l'établis,  de  M.  Cappe  (E).  771 

Chargueraud.  —  Rôle  et  in- 
fluence des  terres  sur  les 
végétaux  ligneux  en  plein 
air cxxxv 

Cn.vTENAY  (Abel).  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition 
d'Evreux. 456 

Chatenay  (Abel).   —   Compte 


700 


TABLE    DU    VOLUME    l'OUU    1886. 


rendu  de  l'Exposition  du 
Mans 588 

Chate.nay  (Abel).  —  «lomple 
rendu  de  l'Exposilion,  par 
la  Société,  en  octobre  1886; 
partie  fruitière 689 

CirATESAY  (Abel)  et  Bi:hti\am). 
—  Rapport  sur  un  mémoire 
de  M.  Ledoux  (Désiré)  .   .  32.J 

Chaire  (Lucien).  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition  de 
Wassy M  'i 

CiiAURK  (Lucien).  —  Rapport 
sur  la  Tombola 529 

Chaui'.é  (Lucien).  —  Rapport 
sur  un  cbaufTage  de  M.  de 
Veiideuvrc "^l'i 

(!iii;vAi.i.iKit  (Cil).  —  Dessèche- 
ment de  la  rafle  des  Raisins  xi.vn 

Ciii-VAi.LiKu  (Cdi.).  —Rapport 
sur  un  livre  de  M.  Razin.  .'J'5'i 

Chrysauthèmesdcrindc  ;  leur 
gi'oupement    mctliodii[uc  ; 

M.     ClIARf.UfclUl  I) o"i 

Cloportes-,  manière  de  les  dé- 
truire dans  les  serres; 
M.    BOIZARD 90 

*  Cn'lngiinc  stclhu'is 122 

Comitéd'Arboriculturc  ;  Com- 
pte rendu  di'  ses  travaux, 
en  ISsîJ;  M.  MiciiKUN    .   .  228 

Comité  de  Culture  potagère; 
Compte  rendu  de  ses  tra- 
vaux, en  ISS";  M.  Dyuonvski.   iiO 

Comité  de  l'ioriculture;  Co:ii- 
pte  rendu  de  ses  travaux,  en 
1885;   M.  Dki.avu.lk  (Cli.).  511 

Comité  des  Arts  et  Industries 
borticoles:  Comple    n^idu 


l'ACRS. 

de  ses  travaux,   en  1885; 

M.  Leboelf  (Henri).    .    .    .180 

Commission      des      Récom- 
penses; procès-verbal  de  ses' 
séances  des  26  et  iS  octobre 
1S8f) 6  2 

Compte  rendu  de  TExposition 
d'Amiens;  M.  Bach.   .   .   .  584 

Compte  rendu  de  l'Exposition 
de  Bordeaux;  M.  Ci.ady.   .  519 

Compte  rendu  de  l'Exposilion 
de  Coulommiers.  M.  Iîerg- 
MAis  iErn.).    . 597 

Compte  rendu  de  l'Exposition 
de  Dijon;  M.  Veulot  [\).].  576 

Compte  rendu  de  l'Exposition 
de  Lagny  ;  M.  Yitry..    .    .  78  i 

Compte  rendu  de  l'Exposition 
deNcuilly-Plaisance;  M.Lk- 
l'ÉRE.  .    ■ 59  i 

Comple  rendu  de  l'Exposition 
de  Ncuilly  (Seine);  M.  De- 
LAMAIUU: 118 

Compte  rendu  de  l'Exposition 

d'Evreux;M.Cn\TKNAY(.\bel)  t  G 
Compte  rendu  de  l'iuposition 

d'Orléans;M.DEEAViLi.E(L.).  449 
Compte  rendu  de  l'Exposition 

de  Rouen-,  M.  Remv,  père.  45  { 
Compte  rendu  de  l'Exposition 

de  Sedan;  M.  Cnviir.iERAi  i>.  4l.'{ 
Compte  rendu  de  l'Exposition 

de  Sentis  ;  M.  CllA^TRlEn  (E.)  77  '. 
Compte  rendu  de  l'Exposition 

de  Strasbourg;  M.  Miuiei,.  779 
Compte  rendu  de  l'Exposition 

deïroycs;  M.  ILvRiOT  ([\iuli  601 
Compte  rendu  de  l'Exposition 

de     Versailles,     en     iss.-i: 


TABLE    DU   VOLUME    POUR    1886. 

Pahks 


M.    ClI.VRGUERAUD 54 

Compte  rendu  de  l'Exposition 
.  de  Versailles,  en  18^6;  M. 

Jamlx   (Ferd  ) 389 

Compte  rendu  de  l'Exposition 

de  Wassy  ;  M.  Ciiaurk  (Luc.)  1 14 
Compte  rendu  de  l'Exposition 

du  Mans;  M.  Chates.vy  ,ÂbeI)  -'iSS 
Compte  rendu  de  l'Exposition, 

par  la  Société,  en  mai  1 886; 

partie  horticole;  M.  P.  Du- 

CUARTRE.    .     . 639 

Compte  rendu  deTExposition, 

par  la  Société,  en  mai  1886; 

partie  industrielle;  M,  So- 

hier(G.) 674 

Compte  rendu  de  l'Exposition, 

par  la  Société,  en  octobre 

1886,  partie  florale;  M.  P. 

DuCftARTRE 682 

Compte  rendu  de  l'Exposition, 
par  la  Société,  en  octobre 
1886;  partie  fruitière; 
M.  Chatenay  (Abel).    .   .   ,  6>2 

Compte  rendu  de  l'Exposition, 
par  la  Société,  en  octobre 
1886;  partie  potagère; 
M.  HÉBRARD  (Alex.).    ...   696 

Compte  rendu  des  travaux  de 
la  Société,  en  1 885  ;  M    P. 

DUCHARTRE    6 

Compterendu  des  travaux  du 
Comité  d'Arboriculture,  en 
1885;  M.  Michelin   ....   228 

Compte  rendu  des  travaux  du 
Comité  de  Culture  potagère, 
en  1885;  M.  Dyrowski  .    .  4iO 

Compte  rendu  des  travaux  du 
Comité  de  Floriculture.  en 


791 

Pages 


1885;  M.DELAViLLE(Ch).   .511 

Compte  rendu  des  travaux  du 
Comité  des  Arts  et  indus- 
tries horticob's,  e;i  1885; 
M.  LEiiOEi'i-  (Henri).    .   .    .180 

Concours  aux  séances,  130, 
193,    257,    305,   363,    411, 

465,  533,   t09,  737 

Concours  devant  la  Société, 
en  1885,  5,  65,  128,  257, 
305,    363,    411,   46  i,    533, 

609,  737 

Congrès  horticole  de  1887, 
avis.   .    .    .  465,  533,    609,  737 

Congrès  horticole  de  1886  : 
Introductioa i 

Congrès  horticole  de  1886  : 
Liste  des  adhérents.   .   .  .    vu 

Congrès  horticole  de  1886  ; 
Procès-verbaux  : 
Séance  du  13  mai  18S6.    .    xxi 

—  du  14  mai  1886.   .  xxix 

—  du  15  mai  1886.    .   xli 
Congrès  horticole  de  1886   : 

Questions  proposées  .   .   .     iv 

Congrès  horticole  de  1886  : 
Règlement ii 

Couches;  matières  pour  leur 
construction  ;  M.  Dybowski  cxxi 

Coup  d'oeil  sur  les  Exposi- 
tions de  mai  et  octobre 
1886;  M    P.  DuCHARTRE.    .  630 

Courtois  (Jules)  —  Le  vent 
de  bise,  l'ceil,  les  boutons 
des  Poiriers  et  Pommiers.  212 

*  CuBOXi.  ~  Formation  de 
l'Amidon  dans  les  feuilles 

de  la  Vigne 347 

*  Cypripedium  Germinyanum  100 


792 


TABLE  DU  VOLUME  POUR  <886. 


P  ACES 

*  Cypripedium  Leeanum  su- 
perbiim 126 

*  Cypripedium  Thibautianum  125 

*  Cypripedium  Winnianiim  .   252 
Delamarre.  —(Compte  rendu 

de  l'Exposition  de  Neuilly 
(Seine) 118 

Delaville  (Ch.).  —  Compte 
rendu  des  travaux  du  Co- 
mité de  Floriculture,  en 
1885 .511 

Delaville  (Cil.).  —Rapport 
sur  l'établissement  de 
M.  Poirier 382 

Delaville  (Ch.).  —  Rapport 
sur  un  sécateur  de  M.  Au- 
bry 100 

Delaville  (Léon).  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition  d'Or- 
léans   -^40 

*  Dendrobium  Strati(^es .    .    .   191 
Dessèchement  de  la  rafle  des 

Raisins;  M.  Chevallier  (Ch  IXLvn 
Destruction    des     Cloportes 
dans  les  serres;  M.  RoizAiio    90 

*  Dniische Garten-ZeitHng,ry:i,  299 
Deux  belles  variétés  de  Figues 

à  propager;  M.  Glady.    .    .210 
Documents  relatifs  à  la  dis- 
tribution des  récompenses  622 

DUCHARTRE  (P.).    —     BoiS   du 

Phytolacca  dioica.  ....   228 
DucHARTRE  (P.).    —  Compte 
rendu  de  l'Exposition,  par 
la   Société   en  mai   1886; 
partie  horticole 630 

DuCHARTRE    (P.).      —    Complc 

rendu  de  l'Exposition,  par 
la  Société,  en  octobre  1886; 


Pages 

partie   florale 6^2 

DUCHARTBE     (P.).     —   ComptC 

rendu   des  travaux  de  la 

Société,  en  18S5.    ....       6 
Dicuartre(P.),  —Coup  d'œil 

sur  Ies2  Expositionslcnues 

par  la  Société  en  1886  .    .  f.30 
DuciiARTRE  (P.).  —  Note  sur 

\e  Bégonia  Ameliw  .    .    .   .153 
DuciiARTRE  (P.).   —  Rapport 

sur  \a.  Flore,  pittoresque  de 

lu  France 172 

DucHARTRi-  (P.).  —  Sur  une 

Rose  prolifère  (note).    .    .   470 
Dupanloup;  Rapport  sur  ses 

cultures;  M.  LfQuiN.   .   .   .  569 
Duval  [L.);  Rapport  sur  ses 

cultures;  M.  Hariot  (P.),  385 
Dybowski.    —  Compte  rendu 

des  travaux  du  Comité  de 

Culture  potagère,  en  1885.  440 
Dyhowski,    MiciiELiiv,     Ber(;- 

MAN    (Ern.).    —  Rapport 
sur  les  effets  de  l'orage  du 

2  î  août  1886 401 

Dybowski.  — Note  sur  le  Ma- 
ccron 427 

*  Kchinocactus  denudaluf:  in- 
terinediux 61 

*  Kchinocactus  Grusoni.    .   .  25  J 

*  Kchinocactus  senilis .  .    .    .  733 
Emploide  la  vapeur  au  chauf- 
fage des  serres  ;  M .  dé  "Ven- 
DEUVRE xcv 

Engrais  chimiques  en  horti- 
culture;  M.    BiROT    .    .    LXXXVIII 

Engrais  liquides  pour  les 
plantes  en  pots  ou  en  cais- 
ses; M,   Van    den  Heede.  cxvi 


TABLE  DU    VOLUME   POUR    18^6. 

Pagrs 


Ernouf  et  Alphand:  Rapport 
sur  leur  Art  des  jardins; 
M.JoLY(Ch.) 40 

Essiii  sur  le  Chrysanthcme 
(Rapport  sur  1');  M.  CifAR- 

GUERAUD.    .     ,  22(i 

Essai  sur  quelques  Vignes  de 

la  Chine;M.CARRiÉRE(E .  -A .  ) 

549,  739 
*  Eiicomis  zambesiaca.  .  .  ,  123 
Examen  des   Pupilles   de   la 

Seine     (Rapport    sur    l'i  ; 

M.    Michelin 332 

Exposition  d'Amiens;  Compte 

rendu:  M.    Bach o84 

Exposition      de      Bordeaux  ; 

Compte  rendu;  M.  Glady.  519 
Exposition  de  Couloramiers; 

Compte    rendu;    M.  Berg- 
man (Ern.) 597 

Exposition  de  Dijon;  Compte 

rendu;  M.  Verlot  (B  ;   .    .  576 
Exposition  de  Lagny  ;  Compte 

rendu  ;  M.  Vitry 782 

Exposition    de    Neuilly-Plai- 

sance;     Compte      rendu; 

M.  Lepère 594 

Exposition  de  Neuilly  (Seine); 

Compte    rendu;  M.  Dela- 

MARRE 118 

Exposition  de  Rouen;  Compte 

rendu  ;  M.  Remy  père.    .    .   453 
Exposition  de  Sedan; Compte 

rendu;  M.  Chargueraud.    .  443 
Exposition  de  Senlis;  Compte 

rendu;  M.  Chantrier  (E.).  775 
Exposition    de   Strasbourg  ; 

Compte  rendu  ;  M.  Michel.  779 
Exposition  de  Troyes  ;  Compte 


793 


Pages 


rendu-,  M.  IIariot  (Paul).   .  6C'I 

Exposition  de  Versailles,  en 
1885;        Compte       rondu  ; 
M.  Chargueraud 54 

Exposition  de  Versailles  eu 
1886;  Compte  rendu;  M.  Ja- 
MiN  (Ferd.) 389 

Exposition  d"Evreux  ;  Compte 
rendu  ;  M.  Chatenay  (Aberi.  4S6 

Exposition  de  Wassy  ;  Compte 
rendu  ;  M.  Chaurjé  (Lucien).  1 1 4 

Exposition  d'octobre  1886: 
Programme 353 

Exposition  d'Orléans;  Compte 
rendu  ;M.  Delaville  (Léon)  449 

Exposition  du  Mans  ;  Compte 
reudu;  M.  Chatenay  (Abel)  588 

Exposition,  par  la  Société,  en 
mai  1886;  grands  prix  don- 
nés à  la  Société  .....   "JOI 

Exposition,  par  la  Société,  en 
mai  1886;  liste  des  récom- 
penses accordées 704 

Exposition,  par  la  Société,  en 
mai  1886;  partie  horticole; 
Compte  rendu;  M.  P.   Du- 

CHARTRK 6i9 

Exposition, par  la  Société,  en 
mai  1886,  partie  indus- 
trielle; Compte  rendu; 
M.  SoHiER  (G.) 674 

Expositions  tenues  par  la  So- 
ciété en  mai  et  octobre  18S6; 
(Coup  d'oeil  sur  les);  M.  P. 

DUCHARTRE 630 

Exposition,  par  la  Société, 
en  octobre  1886;  liste  des 
récompenses  accordées.  .  7?3 

Exposition,  par  la  Société,  en 


im 


TAP.LE   DU    VOLLl 
Pages 


octobre  1 886;  partie  florale; 
Compte  rendu;  M  P.  Di- 
CHARTRK      .    , ''>82 

Exposition,  par  la  Société,  en 
octobre  1886;  partie  frui- 
tière; Compte  rendu;.M.  Cii.v- 
TF.NAY  (Abel) 6S9 

Exposition,  par  la  Société,  en 
octobre  1886;  partie  pota- 
gère; Compte  rendu;  M.  Hk- 
BRARD  (Alex.) 090 

Figues;  deux  variétés  à  pro- 
pager; M.  CiLADY 21(1 

Flore  populaire  des  Vosges; 
M.   Haillant.   .    .   Suppl.     193 

Flore  pi(lorcs(iue  de  lu  France 
(Rapport  sur  la)  ;  M.  P.  Du- 

CHARTRE \~i2 

*  Formation  de  l'Amidon  dans 
le^   reuilles  de    la  Vigne: 

M.   CinoM.    . 317 

Fruits  avantageux  en  grande 
culture;  M.  Baltet  (Ch.)   .  lui 

*  Fuchsia  ampliala 301 

CAn,LAiu)o.\.   —    Rapport  sur 

un  livre  de  MM.  Portes  et 
Rnyssen 3S0 

*  Gardcnerfy'  Cfiynniflc.    1:>2,  190 

*  Gartcnjlora.    .    .     63,   '732,  T.S.'i 

*  Garleu-Zeilang 01 

G  LAD  Y.  -    Compte  rendu  de 

l'Exposition  de  Rordeaux.  .')  9 
Gladv.  — Deux  belles  variétés 
de  Figues  à  propager.  .   .  2'0 
(joninphlehitnncandiccps.   ,  191 
Grands  prix  donnés  à  la  So- 
ciété  701 

Groupement  méthodique  des 


ME   POUR   1886. 

Pages 

Chrysant'ièmes  de  l'Inde: 

M.   ClIARGUKRAlD 35 

Raillant.  —  Flore  populaire 
des  Vosges.   .   .    .  Suppl.   193 

HARioT(Paul;.  —  Compte  ren- 
du de  l'Exposition  de 
Troyes 001 

IIariot  (Paul).  —  Rapport  sur 
le  ^  cultures  de  M.  Duval(L.).  385 

Harraca.  —  Panachure  ou  al- 
binisme du  Laurier-Cerise.     97 

Héurard  (Alex.).  —  Compte 
rendu  de  l'Exposition,  par 
la  Société,  en  octobre  1 886  ; 
partie    potagère 696 

Héurvud  (Alexandre).  —  Note 
sur  le  Witloof 329 

*  Hybridation  des  Orchidées; 

M.   H.-J.    Vi.iTCii 18  i 

Hybrides  (Des)  ;  M.  Cuuuèrk 
(E.-A.) 2is 

Influence  de  l'âge  des  graines 
sur  les  plantes  en  prove- 
nant ;  M.  Mn.LKT l 

InfUicuce  de  l'âge  des  graines 
sur  les  plantes  en  prove- 
nant; M.  TniERiiY.    .    .    .  xcvn 

Instruments  météorologiques; 
leur  utilité  enllorlicultine; 
M.  le  comte  du  Blysson     cxxvi 

*  /;■/•>•    Rosenbachiana .    .    .    .  734 

*  I.fora    macrolhijrsa .    .    .   .   463 
Jamin  (Férd.).  —  Compte  ren- 
du de  l'Exposition  de  Ver- 
sailles, en  1886 389 

M.  Jamin  (Fcrd.'i.  —  Observa- 
tions météorologiques. 

—  janvier  1886,   ...     64 

-  février  1886.    ,    .   .128 


TAIÎLE   DU    VOLUME   POUR    1886. 
Pages. 


795 

Pages. 


M.  Ja.min  (Ferd.).  —  Observa- 
tions météorologiques. 

—  mars  1886 192 

—  avril   18S6 2o« 

—  mai    t8S6 304 

—  juiti    1886 352 

—  juillet    1886.        .    .   400 

—  août    1886     .   .    .    .   46i 

—  septembre     1886     .  528 

—  octobre  1886.    .   .   .  60S 

—  novembre  18 '6.    .   ,  "736 

—  décembre  1886.    .    .  787 
Jardin  du  séminiiire  de  Nan- 
cy; M.  Berlhier 169 

JoLV  (Ch.).  —  Psote  sur  deux 
arbres  géants  en  Portugal.  561 

JoLY  (Ch.i.  —  Note  sur  la  50'^ 
session  de  la  Société  pomo- 
logique  américaine.    .   .    .  276 

JoLv  (Ch.).  —  Note  sur  le  Pal- 
mier de  Staouéli 215 

JoLY  (Ch).  —  Rappoi't  sur 
VArldes  j'irdins  de  MM.  le 
baron  Ernouf  et  Alpliand.     40 

Joi.Y  (Ch.).  ■ —  n apport  sur  le 
Thanatophore  de  M.  Martre.  1 76 

Jourdain;   Rapport    sur    ses 
Poiriers  et  Chasselas  ;  M.  Mi- 
chelin  51 

*  Junipenis  commums  suecica .  254 
Jury  de  l'Exposition  de  mai 

18S6,  tenue  parla  Société.  702 
Jury  de  l'Exposition  d'octobre 
1886,  tenue  par  la  Société.  723 

*  Kalanchoe  carneii     .    .    .    .251 

*  Lselia  porphyrUis 1 2  i 

Laurior-Cerise;  sa  panaclnire 

ou  albinisme;  M.  Harkaca.     97 

*  Lai/iit  fjlandulosa 463 


Leboeuf  (Henri).  —  Compte 
rendu  des  travaux  du  Co- 
mité des  Arts  et  Industries 
horticoles,  en  1885.   .   .   .  180 

Ledoux  (Désiré)  ;  Rapport  sur 
un  mémoire  de  lui;  MM. 
CiiATENAY  ,  Abel)  et  Bertraxd  223 

LtpÈRE.  —  Compte  rendu  de 
l'Exposition  de  iNeuilly-Plai- 
sance. 59  i 

Lkquin.  — Rapport  sur  les  cul- 
tures de  M.  Dupanloup.    .  569 

Le  veut  de  bise,  l'œil,  les  bou- 
tons des  Poiriers  et  Pom- 
miers; M.  Courtois  (Jules).  212 

*  Lissochilus    Saundersoni .    .  527 

Liste  des  Récompenses  pour 
l'Exposition   de  mai  1886.  704 

Liste  des  Récompenses  pour 
l'Exposition  d'octobre  1886.  724 

Maceron  (Note  sur  le)-, M.  Dy- 
BOVVSKI .    427 

Martre  ;  Rapport  sur  son  Tha- 
natophore: M.  Joly  (Ch.\   .   176 

Matières  pour  la  construction 
des  couches;  M.  Dybowski.  cxxi 

Michel.  —  Compte  rendu  de 
l'Exposition  de  Strasbourg.  779 

Michelin.  —  Compte  rendu 
des  travaux  du  Comité  d'Ar- 
boriculture, en  1885.   .    .  228 

Michelin,  Dybdwsici,  Bergman 
lErn.).  —  Rapport  sur  les 
eiïets  de  l'orage  du  23  août 
18  6 401 

Michelin.  —  Rapport  sur  le 
2*"  Congrès  de  la  Société 
pomologique  de  France.  236,2'.';i 

Michelin.  —  Rapport  sur  les 


796 


TABLE   nu    VOLUME   POUR    1886. 

Pages 


Ol 


Poiriers  et  les  Chasselas  de 
M.   Jourdain 

Michelin.  —  Rapport  sur  le  3" 
Congrès  de  l'Association  po- 
mologique  de  l'Ouest.    .   .   102 

Michelin.  —  Rapport  sur 
l'examen  des  Pupilles  de  la 
Seine 332 

*  Microstylis    bella 12-^ 

Mildiou  (Ppro?i05pôrrt  viticolu]  ; 

traitements    préventifs    et 
curalifs;M.  Prillieux  (li;d.\  cvii 
Millet.  —  Influence  de  l'âge 
des  graines  sur  les  plantes 
611  provenant 

*  yeiine  ManseUi 

Nominations  : 

Séance  du  4  4  janvier  \  886 . 
—      du  28  janvier  18S6. 

—  des  II  et  25  février 

«886 

—  des    II    et  2"i   mars 

1886 

—  du  8  avril  I8S6.   .    , 

—  du  22  avril  1886     . 

—  du  13  mai  1886     , 

—  du   27   mai  1886.    . 

—  dulOjuin  1836.    .   . 

—  du   24  juin  1886.    . 

—  des  8  et  22  juillet  1886. 

37!) 

—  des  12    et  26    août 

—  1886 427 

—  des  9  et  23  septem- 

bre 1886 484 

—  .du  28  octobre  1886.   548 

—  du  M   novembre  1886  62! 
Notes  horticoles  sur  l'Allema- 

irne  du  Sud  et  l'Autriche- 


I. 
12:i 

32 
3', 


I  ti 
208 
209 
i73 
274 
321 
322 


Pasks 


Hongrie  ;  M.  Beugman  (Ern.). 

429,  402 

Note  sur  deux  arbres  géants 
en  Portugal;  M.  Joly  (Ch.).  561 

Note  sur  la  20«  session  de  la 
Société  pomologique  amé- 
ricaine; M.  Jolv  (Ch.).   .    .  276 

Note  sur  le  Maceron;  M.  Dy- 
BOWsKi 427 

Note  sur  le  Palmier  de 
Staouéli;    M.  .Ioly  (Ch.).    .   215 

Note  sur  le  Witloof;M.  Hé- 
BRAiiD   ^Alexandre).   .    .    .  319 

Note  sur  un  Bégonia  nouveau 
[Beyonia  Amelicc):  M.  P. 
Dl'Cii.vrtre 1îj3 

*  Nympham  stellata  zaïK-ilni- 
rk'tisis 

Observations  métcorologi 
ques;  M.  J.».min  (Ferd.)  : 

—  janvier  1886.   ,   . 

—  février  1886  .   .    . 

—  mars    1886  ,    .    . 

—  avril   1886.    .    .    . 

—  mai  1886   .   .   . 

—  juin    1886.    .    .    . 

—  juillet  1886   .    .    . 

—  août  1886 464 

—  septembre  1886   .    .  u''8 

—  octobre   1886   .        .    608 

—  novembre   1886  .    .  '36 

—  décembre  1886   .    .  787 
Orage  du  23  août  1886;  Rap- 
port sur  ses  effets;  MM.  Mi- 
chelin, DvBOwsKi,  Berg.m.vn 
(Ern.) 401 

*  Orchidées;  leur  hybrida- 
tion; M.  H.-J.  Veitch.   .    .  183 

*  Orira  japonica 786 


302 


64 
128 
192 
256 
304 
3ô2 
400 


TABLE    IJU    VOLUME    POUR    1886. 


^97 


P.VGliS 

Palmier  de  Slaouéli  (Note  sur 
le);  M.  JoLY  (Ch.) 213 

Panachure  ou  albinisme  du 
Laurier-Cerise;  M.  Hauraca    97 

Phlox  Drummondii  à  fleurs 
doubles  (note);  M.  P.  Du- 
CHARTRE 317 

*  Firus   heterophylla .    .   .   .  299 
Plantation  d'espèces  fruitières 

en  terres  médiocres,  dans 
le  Midi;  M.  Audibert  (J.).  lxxiv 
Plantation  d'arbres  fruitiers 
en  terres  médiocres  ;  M.  Bal- 

TET   (Cil.) LXIV 

Plantes  en  pots  ou  en  caisses  ; 
engrais  liquides  à  employer 
dans  leur  culture;  M.   Van 

DEN  HeEDE CXVI 

*■  Plantes  nouvelles  ou  rares. 
61,  122,  i 90,  251,  299,  462, 

526,  606,  783 

*  Pogonia  pukhella 326 

Poirier  ;  Rapport  sur  son  éta- 
blissement; M.  Del  A  VILLE 
(Ch.) 382 

*  Polybotrys   Lechleriana.    ..   252 

*  Polypodium   macroiirum.   .   126 
Portes  et  Ruyssen;  Rapport 

sur  leur  livre;  M.  Gaillar- 

DON 380 

Prillieux  (Ed.).  — Du  Mildiou 
{Peronospora  vUicola);  trai- 
tements préventifs  et  cura- 
tifs cvu 

Prillieux  (E.).  —  Un  remède 
contre  la  Tavelure  des  Poi- 
res   506 

*  Primula    Reedi 127 


Pages 


Procès-verbal  de  la  Commis- 
sion des  Récompenses.  .   . 

Procès  verbaux  : 

Séance  du  14  janvier  1886. 

—  du  28  janvier  1886.    . 

—  du   11   février  1886.    . 

—  du  25  février   1886     . 

—  du  1 1  mars  1886 

—  du  23  mars  1886 

—  du  8  avril  1886. 

—  du  22  avril  1886 

—  du  13  mai  1886. 

—  du27mai1886. 

—  du  10  juin  1886 

—  du  24  juin  18^6 

—  du  8  juillet  1886 

—  du  22  juillet  1886 
~    du  12  août  1886 

—  du  26  août  1886 

—  du  9  septembre  1886.  466 
~    du -23  septembre  1886.  477 

—  du  14  octobre  1886. 

—  du  28  octobre  .    .    . 

—  du  11  novembre  1886 

—  du  25  novembre  1886 

—  du  9  décembre  1886 

—  du  23  décembre  1886 
Prcgramnie   de    l'Exposition 

d'octobre  1886 353 

Quels  Champignons  peut-on 

cultiver?  M.  Roze cm 

Raisins;    dessèchement    de 
leur  rafle;   M.    Chev.allier 

(Ch.) XLVii 

Rapport  sur  la  Flore  pittores- 
que de  la  France  ;  M.  P.  Du- 

CHARTRE Ii2 

*  Rhododendron    Ungernl .   .  733 
Rapport  sur  VArt  des  jardins 


622 

20 
26 
66 
73 
131 
138 
194 
201 
258 
266 
306 
314 
364 
372 
412 
420 


534 
544 
610 
617 
738 
746 


'98 


TABLE    DU    VuLL' 


de  Mi\J.  Ernouf  et  Alphand; 

M.  JoLY(Ch.) 

Rapport    sur    la     Tombola; 

M.  Chauré  (Lucien).  .  .  . 
Rapport  sur  les  Bégonias  tu- 

béreux  de  M.   A.    Robert; 

M.  CllARGLERALD 

Rapport  sur  les  cultures  de 
M.  Dupanloup;  M.  Lkqvin. 

Rapport  sur  les  cultures  de 
M.  Duval(L.);M-  Hariot.   . 

Rapport  sur  les  ciTets  de  l'o- 
rage du  2}  août  1886;  MM. 
Michelin,  Dvucw  la,  LJehg- 
MAN(Eru.) 

Rapport  sur  les  Poiriers  et 
Chasselas  de  M.  Jourilaiii; 

M.MiCUELIN 

Rapport  sur  Vl-^ssui  sur  le 
Chnjsanlhi'iitc ;  M.  (^iAiGci.- 

UALD 

Rapport  sur  rétablissement 
de  M.  Cappe  (E.);  M.  (Jiiau- 

GUERALD 

Rapport  sur  l'établissement 
de    M.    Poirier;    M.    Dei.v- 

VILLE      (Cil.) 

Rapport  sur  le  Thanatophore 
deM.  Martrc;M.Joi.Y(Cli.t. 

Rapport  sur  le  3°  Congrès  de 
l'Association  pomologique 
del'Ouest; M. Michelin.    .    . 

Rapport  sur  le  27''  Coiigrès  de 
la  Société  pomologique  de 
France;  M.   Michelin.  '236, 

Rapport  sur  l'examen  des  Pu- 
pilles de  la  Seine  :  M.  Miche- 
lin   

Rapport  sur  uu  chauffage  de 


W6 
g()9 
38;i 

401 

51 


3^2 
K6 

102 
33  i 


Mii  l'oun   ItSHCi. 

Pages 

M. de  Vendeuvre; M.  Chauré 
(Lucien) 573 

Rapport  sur  un  livre  de  MM. 
Portes  et  Ruyssen;  M.  Gail- 
LARDON ,    380 

Rapport  sur  un  livre  de  M.  Ba- 
zin; M.  Chevallier  (Ch.).    .   33o 

Rapport  sur  un  livre  de  M.  Vau- 
vel  ;  M.  BoLRDiN 381 

Rapport  sur  un  mémoire  de 
M.  Lc'Ioux  (Désiré);  MM. 
CiivTENAY  (Abel)  et  Ber- 
trand  2  23 

Rapport  sur  Sécateur  de  M. 
Aubry;  M.  Delaville  (Ch.).   ICO 

Récompenses;  Documents  re- 
latifs à   leur   distribution.  622 

Récompenses  (i  iste  des)  ac- 
cordées pour  l'Exposilic^nde 
mai  1886 704 

Récompenses  (Liste  des)  ac- 
cordées pour  l'Exposition 
d'octobre  1885 721 

Relevé  monographique  des 
.l«///»r/»m  connus;  M.  Berg- 
man (Ern.) 83 

Remède  contre  la  Tavelure 
des  Poires;  .M.  Prillieux 
(Ed  ) 506 

Re.my  père.  —  Compte  rendu 
de  l'Exposition  de  Rouen.  4o3 

•Revue  bibliographique 
étrangère.  61,  422,  ^83, 
2.3 1,    299,    3i7,    395,    462, 

526,  606  732,  785 

*  liluidoilendrvii  jnvanicum 
lubifloritm 462 

*  Rlwilodendi'uii  Sminioivi.    .  732 

*  Rododendron  Ungurni.   .   .  733 


TABLE    DU    VOLU 
Paoks 

*  Rhynchanthus  hintjiflurus   .   606 
Robert  (A.);  rapport  sur  ses 

Bégonias    tubéreux;M. 

Chakgueraud 365 

Rôle  des  divers  métaux  dans 

les  appareils  decliauflage; 

M.  de  Vi::ndel'vre xciv 

Rôle  et  influence  des  terres 

sur  les  végétaux  ligneux  de 

pleiiiair  ;  M.  Cuargueraud.  cxxxv 
Rose  prolifère  (Note);  M.  P. 

DUCIIARTRE 4"0 

*  Rose  William  Francis  Bea- 
nett .  ioi 

RozE.  —  Quels  sont  les  Cham- 
pignons qu'onpeut  cultiver?   cm 

*  Siu-ifraga  Strachcyl  aWa.   .  7Î3 
Sécateur  de  M.  Aubr\  ;  Rap- 
port;  M.   Delaville  (Ch.;.    100 

Société  ;  Compte  rendu  de  ses 
travaux  en  1883;  M.  P.  Dl- 
chartre 6 

Société;  coup  d'oeil  sur  ses 
deux  Expositions  de  1886; 
M.  P.   Dlcuartre 630 

Société  pomologique  améri- 
caine ;  sa  ^O''  session  ;  M.  Jo- 
LV  (Cil.) 276 

Société  pomologique  de 
France;  Rapport  sur  son  27" 
Congrès;  M.  Michelin.  236,  293 

SoiiiER  G.).  —  Compte  rendu 
de  l'Exposition,  par  la  So- 
ciété, en  mai  1886  ;  Compte 
rendu 674 

■  Soudures  et  leurs  consé- 
quences;   M.  Stra^bcrger.  39o 

*  SpalhogloUb  Awjustorum.  1Î3 

*  Stephanandra     incisa.   .    .     61 


ME  l'iiUH    I.SHt3. 


Pages 


*  Strasburger.  —  Sur  les 
soudures  et  leurs  consé- 
quences  393 

Table  des  pièces  relatives  au 
Congrès  de  1886 clui 

Tavelure  des  Poires;  remède  ; 
M.  PRiLLiEUx(Ed.) 506 

Terres  ;  leurs  rôle  et  intlueuce 
sur  les  végétaux  ligneux  de 
plein  air  ;M.  Cuargueraud.  cxxxv 

TiuERRv.  —  Influence  de  l'âge 
des  graines  sur  les  plantes 
en  provenant xcvn 

Tombola  (Rapport  sur  la;; 
M.  CiiAURÈ  (Lucien).   .    .   .  329 

Traitements  préventifs  et  cura- 
tifs  du  Mildiou  [Peronospom 
vilicola};}!.  Prillieux  (Ed '.  cvu 

Utilité  des  Instruments  mé- 
téorologiques en  Horticul- 
ture; M.  le  comte  du  Blys- 
SON cxxvi 

Van  den  Helde.  —  Emploi 
des  engrais  liquides  pour 
les  plantes  en  pots  ou  en 
caisses cxvr 

Vauvel;  Rapport  sur  un  livre 
de  lui;  M.  Bourdin.   .   .   .  S8I 

Vendeuvre  (de).  —  Emploi  de 
la  vapeur  au  chauffage  des 
serres xcv 

Vendeuvre  (de)  ;  Rapport  sur 
un  chauffage  de  lui;  M. 
Chaire  (Lucien) 373 

VfNDEUvRE  (de).  —  Rôle  des 
divers  métaux  dans  les  ap- 
pareils de  chauffage.   .   .  xciv 

Verlot  (B.).  —  Compte  rendu 
de  l'Exposition  de  Dijon.    .  576 


<suo 


TABLE   DU   VOLUME    POUK    1886. 
Pages 


*  Veitch  (H.-J.)-  —  Hybrida- 
liou  des  Orchidées.   .    .    .183 

*■  Vigne;  formation  de  FAmi- 
don  dans  ses  feuilles;  M. 
CUBOM 3  »7 

Vignes  de  la  Chine  (Essai  snr 


Pages 


quelques); M. Carrif.re(E-A)  549 
759 
ViTRV.  —   Compte  rendu  de 

l'Exposition  de  Lagny.  .  .  782 
Willoof  (Note  sur  le);  M.  Hii- 

BRARD  (Alexandre) 329 


Le  Secrétaire-rédacteui'-gérant, 

P.    DUCUARTRE. 


Paris    —  Imprimerie  de  G.   Roccier  et  C'*,  rue  Cassette,  1. 


m 


FLORE 


POPULAIRE 


DES   VOSGES 


FLORE 


POPULAIRE 


DES  VOSGES 


PAR 


N.    RAILLANT 

Avoué,   Jucteur  en  Droit. 


Ouvrage  couronné  du  premier  prix  (Médaille  d'or  unique) 

du  conconrs  de  la  Société  nationale  et  centrale  d'Horticulture 

de  France.  [St^anee  du  22  mai  1883) 

et  publié  dans  le  journal  de  cette  Société. 


--:Î>Ï>:Ï3^^*>^>- 


PAIUS 

SOCIÉTÉ  NATIONALE  ET  CENTRALE  D  HORTICULTURE  DE  FRANCE 

84,    RUE   DE    GRE.XELLE.    84 

ÉPINAL 

CHEZ   l'auteur,    rue   DU    QUARTIER,    12. 


FLORE  POPULAIRE  DES  VOSGES 


ou 


Rfxueil  des  noms  patois  et  vulgaires  des  plantes  des  Vosges, 

CULTIVÉES  et  spontanées  (GENRES,  ESPÈCES,  FRUITS,  ETC.  ETC.), 
RANGÉS  DANS  l'oRDRE  SYSTÉMATIQUE  ET  MIS  EN  REGARD  DES  NOMS 
SCIENTIFIQUES  FRANÇAIS  ET  LATINS,  ACCOMPAGNÉS  DES  STATIONS 
OU  LOCALITÉS  CLASSÉES  ALPHABÉTIQUEMENT  SOUS  CRAQUE  ARTI- 
CLE, AVEC  DES  OBSERVATIONS  PHILOLOGIQUES,  BOTANIQUES^  AGRI- 
COLES,   HORTICOLES    ET   ÉCONOMIQUES    (1). 

par  M.  .\.  Haillant,  d'Épiaal  (Vosges). 

«  Recueillir  les  noms  populaires  trop  dédaignés,  afin  de 
fournir  le  moyen  d'établir  un  jour  une  concordance  précise 
entre  les  langues  usuelles  et  le  langage  scientifique.  » 

De  Gandolle. 

'<  Les  noms  locaux  d'engins,  de  plan/es,  d'animaux  sont  bons 
«  à  enregistrer.  « 

(LiTTRÉ,  Préface  du  Supplément  au  Dinlonnaire  de  la  langue 
française,  p.  3.) 

((  Combien  de  découvertes  les  patois,  ces  conservateurs  de 


(!)  N.  B.  Ce  mémoire  a  obtenu  le  prix  du  concours  ouvert  devant 
la  Société  nationale  d'Horticulture  par  feu  M.  Alphonse  Lava.lée 
(Voyez  le  Rapport  sur  ce  concours,  par  M.  .Irsène  Darmesteter,  dans 
le  Journal,  cahier  de  juillet  1885,  p.  408-415). 


2  

«  la  tradition,  ménagent-ils  à  la  science,  nnais  aussi  combien 
"  est-il  temps  de  les  interroger?  » 

(Fr.  Bonnardot,  iJociDiient  en  palais  lorrain,  Li  Grief,  elc,  in 
Homania,  1872,  p.  3-39.) 

AVANT-PROPOS. 

La  Société  nationale  el  centrale  d'Horticulture  de  France  et 
tous  les  patoisants  français  se  féliciteront  toujours  de  la  géné- 
reuse initiative  de  M.  Lavallée,  l'honorable  Président  de  la 
Société. 

Les  éludes  patoises  sont  en  grand  honneur  dans  notre  pays 
depuis  quelques  années,  et  les  encouragements  des  Corps 
savants  de  France  viennent  heureusement  les  féconder.  L'uti- 
lité, la  nécessité  même  de  ces  études  n'est  donc  plus  à  dé- 
montrer. 

Aussi  nous  bornerons-nous,  dans  ce  court  Avant-proi)os,  à 
indiquer  la  façon  dont  nous  avons  compris  le  Programme  de  la 
Société  et  les  moyens  employés  pour  mettre  à  exécution  notre 
projet. 

Nous  énumérerons  ensuite  les  desificrata  que  nos  trop  rares 
loisirs,  et  surtout  le  défaut  de  préparation  pour  une  étude  si 
intéressante  et  si  vaste,  ne  nous  ont  pas  permis  de  réaliser. 

Comment  nous  avons  compris  le  Programme  de   la  Société, 

La  nomenclature  populaire  des  plantes,  et  la  concordance 
des  noms  patois  ou  vulgaires  avec  la  nomenclature  scientifique 
nous  ont  paru  être  l'objet  principal  du  concours. 

Au  fond,  ce  programme  contient  deux  études  distinctes,  mais 
qui  se  corroborent  l'une  l'autre  et  se  donnent  un  mutuel  appui  : 
d'une  part,  en  effet,  le  recueil  pur  et  simple  des  noms  patois  ou 
vulgaires,  même  accompagnés  des  noms  français,  ne  serait 
qu'un  amas  de  matériaux  presque  incohérent,  et  en  quelque 
sorte  inutilisable,  même  au  point  de  vue  purement  philolo- 
gique, d'autri^  Ijarl.  l'ériumération  mê)ne  scientifiquedes  pl.inio^ 


—  3    - 

spontanées  ou  cultivées  d'une  région  ne  donnerait  en  définitive 
que  la  Flore  de  cette  région,  ou  même  un  aperçu  général  de  la 
culture  des  plantes  dans  ce  pays.  Mais  la  concordance  de  ce 
langage  populaire  avec  le  langage  scientifique  vient  heureuse- 
ment relier  et  féconder  ces  deux  parties  bien  distinctes,  et  cons- 
tituer un  travail  original,  non  différent  à  la  vérité  des  deux 
précédents,  mais  qui  en  est  comme  la  résultante  et  comme  la 
synthèse. 

Cette  dernière  étude  suppose  donc  la  connaissance  exacte  : 
1"  Du  langage  populaire  de  la  région  dans  laquelle  on  veut 
opérer;  2°  la  connaissance  de  la  culture  et  de  la  flore  de  cette 
même  région.  Telles  sont,  à  notre  avis, les  bases  préliminaires  et 
essentielles  de  l'étude  proposée  au  concours. 

Ces  deux  élémerits  trouvés,  il  n'y  aurait  plus  qu'à  les  fondre 
et  à  les  réunir  dans  un  ensemble  harmonieux. 

Mais  malheureusement  notre  région,  c'est-à-dire  le  départe- 
ment des  Vosges  (que  nous  avons  pris  pour  objet  de  nos  re- 
cherches), manque  de  ces  premiers  documents,  préparés  du 
moins  en  vue  du  travail  proposé  parla  Société. 

A  la  vérité,  nous  avons  bien,  pour  la  première  branche,  des 
dictionnaires  ou  glossaires  de  quelques  localités  vosgiennes.  Un 
premier  (dans  l'ordre  chronologique),  rédigé  par  le  vénérable 
Oberlin  (1),  est  malheureusement  trop  peu  étendu,  et  on  verra 
dans  la  suite  de  notre  esquisse  les  trop  rares  emprunts  que 
nous  avons  pu  lui  faire.  Un  autre  a  été  rédigé  par  le  respectable 
curé  de  Saint-Nabord,  M.  l'abbé  Pétin  (2),  en  1842.  Malheureu- 
sement, outre  que  ce  travail  ne  s'étend  point  à  toute  la  région 
des  Vosges,  il  a  été  fait  par  son  auteur  dans  le  but  de  «  faciliter 
l'étude  du  français  par  le  moyen  du  patois  »  et  l'auteur  dit 
«  qu'il  eût  été  inutile  d'y  faire  figurer  les  mots  patois  qui  n'ont 
dans  le  françai.s  aucun  terme  correspondant,  ni  même  aucune 


(I)  Easai  mr  le  patois  lorrain  des  environs  du  Comté   du  Ban  de 
la  Roche.  Strasbourg,  Stein,  1773;  in-12,  287  p. 

(•2)  Dictionnaire  patois- français,  Nancy,  Thomas,  1843,  in- 16  carré 
\vin-31(i  p. 


expression  équivalente  ».  Enfin  un  troisième,  rédigé  en  18ô9  (1), 
fait  partie  d'un  recueil  plus  général,  et,  bien  qu'il  soit  restreint 
à  deux  ou  trois  localités  vosgiennes,  il  rentre  jusqu'à  un  certain 
point  dans  le  programme  de  la  Société,  en  ce  sens  qu'il  com- 
prend la  nomenclature  populaire  et  la  nomenclature  scientifique, 
avec  leur  concordance. 

Mais,  comme  je  l'ai  dit,  il  ne  relate  que  l'idiome  d'une  vallée 
des  Vosges  et  ne  s'étend  point  à  toute  la  région  comprise  dans 
les  limites  du  département  de  ce  nom. 

Enfin  un  travail  philologique  de  premier  ordre  nous  offrait 
de  précieuses  ressources.  L<>)>  Palois  lorrains  publiés  par 
M.  Adam  (2)  nous  ont  donné  la  nomenclature  populaire  d'un 
grand  nombre  de  plantes,  dont  les  noms  figuraient  avec  d'autres 
aussi  usuels  dans  le  questionnaire  envoyé  aux  correspondants. 
Mais  cette  cnumération  est  évidemment  très  incomplète  et 
surtout  arbitraire  |on  n'en  saurait  faire  un  reproche  à  l'auteur), 
puisqu'elle  se  bornait  à  des  mots  usuels,  et  que  d'autre  part 
elle  ne  compren(i  aucune  concordance  avec  la  nomenclature 
scientifique.  Cette  étude  est  surtout  philologique. 

Ce  n'est  pas  ici  que  nous  devons  apprécier  les  caractères 
généraux  du  patois  ou  parler  populaire  vosgien,  et  faire  pres- 
sentir à  la  Commission  ce  qu'elle  pourra  trouver  dans  les 
recliendies  que  nous  avons  essayées.  L'élément  populaire  et 
l'élément  scientifique  ne  se  sont  pas  plus  fondus  dans  le  langage 
usuel  de  nos  campagnards  qu'ailleurs,  et,  à  ce  propos,  nous 
nous  permettons  de  rapporter  ces  quelques  lignes  de  l'auteur 
du  Dictiowitiire  patois- français  :  «...  Le  patois  n'étant  guère 
parlé  que  par  des  villageois  ignorant  les  sciences  et  les  arts, 
renferme  les  mots  qui    se  rapportent  aux  travaux  agricoles  ou 


(1)  Cutali'tgui'  (les  phintrs...  nisriilaires  (.spontanées)  dans  les  rallrps 
de  Cleurie  et  de  la  Moselotte,^.l3  à  115  et  Calitl<i{iue  des  plantes  phuné- 
ragammes  cultivCes  ou  subspontnnêes...  p.  llfi  à  135,  dans  La  Vallée  de 
Cleurie,  par  X.  ïhiriat.  Mirecourt  et  Paris:  ntitulipii.  in-lK,  vi-45S  p. 
avec  une  carte. 

(2)  Nancy,  Grosjeau-Maupiii.  Paris,  Maisoniuiive,  In.sI.  in-S",  lu 
459  pages  avec  une  carte . 


manuels,  aux  différentes  professions  exercées  à  la  campagne 
par  l'ouvrier  et  l'artisan  ;  mais  on  ne  doit  pas  s'attendre  à  y 
trouver  cette  nomenclature  de  mots  techniques  ou  scientifiques 
qui  forment  plus  de  la  moitié  d'un  dictionnaire  français  » 
(Pétin;  Préface  de  l'ouvrage  cité  p.  3.  Nancy,  Thomas,  1842). 

Nous  nous  permettons  d'ajouter  que  si  le  lang.-ige  populaire 
manque  dune  certaine  catégorie  de  termes  et  d'expressions,  en 
revanche  il  est  bien  plus  riche  sous  d'autres  rapports  :  il  a  des 
vocables  qui  lui  sont  propres,  que  l'auteur  du  Dictionnaire  a 
appelés  «  à  peu  près  intraduisibles  ».  Ils  n'ont  pas  en  effet  leur 
équivalent  exact  dans  le  français,  qui  ne  les  connaît  pas;  ils 
exigent  habituellement  une  périphrase  pour  exprimer  leur  signi- 
fication complète,  leurs  diverses  acceptions  ou  leurs  nuances. 
Ils  se  traduisent  néanmoins  parfois  littéralement  en  français 
populaire  local.  Nous  trouverons  ainsi,  dans  la  suite  de  ces 
recherches,  des  noms  de  fruits  ou  de  graines  qui  n'existent  pas 
en  français  ;  Hnouse,  graine  de  lin;  cocrosse,  cône  de  Sapin,  de 
Pin;  grenolte,  graine  du  Sorbier,  etc.. 

Pour  la  seconde  branche,  nous  sommes  plus  heureux.  Dès 
'1845,  le  savant  D'"  Jean-Baptiste  Mougeot  faisait  paraître  un 
Tableau  de  la  végétation  spontanée  de  nos  Yosges  1),  dans 
lequel  il  a  intercalé  ceux  des  noms  patois  ou  populaires  qui  lui 
ont  paru  les  plus  remarquables.  Cette  nomenclature  s'étend 
même  aux  Champignons,  comme  on  le  verra  dans  la  suite.  Mais 
cet  estimable  naturaliste  n'a  pas  donné  —  et  à  dessein  —  les 
plantes  cultivées,  ni  même  celles  de  la  grande  culture.  Cette  der- 
nière lacune  fut  comblée  par  le  regretté  M.  Godron  (2),  notre 
premier  guide  dans  nos  herborisations,  mais  alors  sans  nomen- 
clature populaire;  au  surplus,  les  recherches  du  botaniste  nan- 


ti) Considérations  gém-ndes  sur  la  végétation  spontanée  du  départe- 
ment des  Vosges.  Epinal,  Gley,  4  843,  gr.  in-S",  336  p.  Extrait  de  la 
Statistique  du  département  des  Vosges,  par  H.  Lepage  et  Ch\rtox, 
!•'■  vol.,  p.  463  à  516.  Dans  notre  travail,  nous  renvoyons  à  ces  deux 
ouvrages  :  la  pagination  la  plus  faible  correspond  au  tirage  à  part. 

{'^'j  Flore  de  Lorraine.  Nancy,  Grosjean;  Paris,  Baillère;  'i"  édit.,  1861, 
2  v.in-18.  La  3"  édit.  était  sous  presse  quand  nous  écrivions  ces  lignes. 


—  6  — 

céen  se  sont  élendues  à  toute  la  Lorraine.  Enlin  M.  le  docteur 
Berljer  publia,  en  1876,  un  Catalogue  des  Plantes  vasculaires  des 
Vosges  (1),  contenant  ses  nombreuses  découvertes  et  celles  de 
ses  compatriotes.  Toutefois,  ce  recueil  ne  comprend  pas  les 
plantes  cellulaires,  ni  celles  de  la  grande  culture  ;  mais,  en  re- 
vanche, il  donne  quelques  noms  vulgaires  qu'on  peut  considérer 
comme  étant  du  pays,  car  un  très  grand  nombre  ne  se  trouvent 
ni  dans  nos  dictionnaires  (même  Littré)  ni  dans  nos  Flores 
françaises. 

Nous  devons  entin  mentionner  la  Florr  d'Alsace  (2j  de  Kirs- 
chleger,  que  nous  regrettons  de  n'avoir  pu  utiliser  que  lorsque 
les  deux  tiers  de  notre  travail  étaient  déjà  mis  au  net.  La  plu- 
part des  ■  noms  vulgaires  recueillis  par  ce  botaniste  érudit 
peuvent  s'appliquer  à  nos  Vosges  ;  mais  comme  ils  ne  sont  ac- 
compagnés d'aucune  localité,  nous  les  avons  placés  en  tète  de 
la  liste  alphabétique  des  stations  philologiques  énumérées  sous 
chaque  article. 

Voici  quelles  dispositions  nous  primes  alors  j)Our  réaliser  le 
programme  de  la  Société  dans  toute  l'étendue  de  notre  dépar- 
tement. 

Et  ceci  nous  amène  tout  naturellement  à  la  seconde  partie  de 
cet  Avant-propos. 

Mngcns  eniplogi's  //oui'  nieltri'  n  être  ut  ion  Ir  prugnnnine  de  In 
Société,  tel  (jue  nous  l'avons  compris. 

Nous  avons  utilisé  les  documents  imprimés  que  nous  venons 
d'esquisser  et  cherché  à  étendre,  au  moyen  d'une  enquête,  nos 
recherches  philologiques,  botaniques,  agricoles  et  horticoles 
atout  le  département.  Telles  sont  les  deux  principales  sources 
de  nos  investigations. 

Nous  avons  demandé  à  nos  compatriotes   aide  et   appui,   et 


(1)  Dans  les  Annales  de  la  Société  d'Émululion  des  Vosges,  tome  XV, 
2«  cahier,  Epinal,  Collot;  Paris,  Goin,  4876,  p.  83  à  342  (c'est  à  ce 
tirage  que  se  rapporte  notre  pagination). 

(2)  3  vol.  in-18,  Strasbourg,  l'auteur  ;  Paris,  Masson,  ISJiMS.-iS. 


pour  faciliter  leur  tâche  et  la  nuire  nous  avons  joint  à  notre 
demande  les  instructions  générales  que  nous  allons  transcrire  : 
car  elles  sont  comme  le  résumé  de  notre  projet  en  ce  qui  con- 
cerne la  nomenclature  populaire. 

«  Instructions  générales  pour  les  noms  patois  des  plantes  des 
Vosges. 

«  Ces  instructions  sont  nécessaires  afin  de  parvenir  à  donner 
l'unité  et  la  cohésion  à  un  travail  d'ensemble. 

«  Le  travail  proposé  étant  un  recueil  de  noms  patois  et  vul- 
gaires ne  doit  pas  comprendre  ;  1"  les  noms  qui  ne  diffèrent  pas 
complètement  du  français  ;  ^^  les  dénominations  patoises  qui  ne 
seraient  pas  des  noms  patois  dans  la  bonne  acception  du  mot, 
ou  ne  seraient  que  la  traduction  faite  en  quelque  sorte*,  dessein 
d'un  nom  français  ou  d'un  nom  vulgaire. 

«  Mais  on  doit  i-ecueilîir  non  seulement  les  noms  des  plantes 
(espèces,  tout  au  moins  les  genres),  mais  encore  :  1"  les  variétés 
et  sous-variétés  ayant  des  noms  patois,  ce  qui  se  présente  sur- 
tout pour  les  plantes  cultivées  (la  plupart  sont  dues  à  la  pro- 
venance ou  origine,  la  précocité,  la  couleur,  etc.)  ;  2"  les  noms 
patois  des  graines  ou  fruits  ayant  des  noms  différents  de  la 
plante  qui  les  porte  (faine,  gland,  pomme,  poire,  graine  de  lin, 
etc.,  etc.)  ;  3°  les  synonymes  patois  ou  désignations  multiples  de 
la  même  plante. 

«  Il  sera  bon  de  placer  à  côté  du  nom  patois  les  initiales 
constatant  les  différences  de  genre  ou  de  nombre  des  noms  pa- 
tois d'avec  les  noms  français  (m.,  f.,  s.,  pi.). 

«  Une  liste  préparatoire  n'est  qu'un  cadre  général  qui  peut 
être  agrandi  ou  restreint  selon  la  culture  ou  la  flore  et  la  capa- 
cité du  patoisant.  Elle  n'est  bonne  tout  au  plus  que  pour  être 
consultée  comme  aide-mémoire. 

(^  Il  est  de  la  plus  haute  importance  de  donner  ce  qui  peut 
attirer  Tattention  et  ce  qui,  sans  sortir  du  cadre  d'une  étude  sur 
les  noms  patois  des  plantes  des  Vosges,  s'y  rattache  cependant 
par  un  côté  quelconque.  C'est  en  ceci  surtout  que  les  connais- 
sances spéciales  du  patoisant  et  son  talent  lui  seront  du  plus 
grand  secours  et  permettront  d'attendre  de  lui  une  œuvre  ori- 
ginale. » 


Celte  enquête,  nous  sommes  heureux  de  le  dire,  a  été  très 
féconde  et  nous  ne  pouvons  que  renouveler  ici  nos  remercie- 
ments les  plus  sincères  à  tous  ceux  de  nos  compatriotes  qui  ont 
bien  voulu  répondre  à  notre  appel.  On  pourra  juger  de  la  va- 
leur des  documents  ({u'ils  ont  eu  la  gracieuseté  de  nous  faire 
tenir  et  de  leur  nombre,  par  la  liste  suivante.  Plusieurs  de  nos 
correspondants  s'étaient  déjà  exercés  dans  les  études  patoises 
lors  de  l'enquête  ouverte  par  l'Académie  de  Stanislas  de  Nancy, 
dont  les  résultats  ont  été  coordonnés  et  publiés  par  M.  Adam 
sous  ce  titre  :  Les  Patois  lorrains  (Voy.  p.  4). 

Aouze.  —  M.  Garnier,  directeur  des  Ecoles  primaires  à  Epi- 
nal: 

Bainvnie-aux-Saules.  —  M.  leD'  Liégeois,  membre  de  la  So- 
ciété d'Emulation  des  Vosges,  lauréat  de  l'Académie  de  .Méde- 
cine, etc.,  etc. 

Ban  de  La  Hoche.  —  M.  Grovisier,  professeur  en  retraite 
(d'après  le  D'  Oberlin  et  ses  observations  personnelles). 

Bertrimoutier.  —  D""  (ieorgeon, 

La  Bresse.  —  M.  l'abbé  Hingre,  ancien  correspondant  de 
l'Académie  de  Stanislas  ;  a  étudii-  à  fond  le  patois  de  La  Bresse, 
son  pays  natal. 

Brouvelieur(3S.  —  D''  Matliieu,  de  Fraize. 

Bru.  —  M.  Oudot,  instituteur. 

Bruyères.  —  D''  Mathieu, 

Bruyères.  —  D''  Mougeot  fils,  membre  de  la  Société  d'Emula- 
tion des  Vosges,  membre  de  l'Académie  de  Stanislas,  collabo- 
rateur de  la  /{eviic  7)ii/n)li)ijifjai'  dirigée  par  M.  Roumeguère. 
M.  Mougeot  nous  a  envoyé  un  grand  nombre  de  noms  vulgaires 
de  Ghani[)ignons,  et  a  bien  voulu  revoir  notre  manuscrit  sur 
cette  partie  difficile. 

Bulgnéville.  — M.  Renault,  officier  d'académie,  membre  de  la 
Société  d'Emulation  des  Vosges,  horticulteur  et  pépiniériste. 

Gel  les.  —  M.  Etienne,  propriétaire  et  cultivateur. 

Gharmes-sur-Moselle.  —  D""  Ghevreuse,  membre  de  la  Société 
d'Emulation,  lauréat  de  plusieurs  Sociétés  savantes. 

Gharmes-sur-Moselle.  —  M.  Perrin,  instiluteur. 

Chalel.  —  M.  (^ionus,  propriétnirti  et  c:ilti\;ileiir. 


—  y  — 

Cornimont.  —  M.  Clément  (Jean),  auteur  de  plusieurs  ouvrages 
sur  les  Vosges  ;  membre  de  Fancienne  association  Vogéso-Rhé- 
nane. 

Cleurie.  —  M""'  Babel,  née  Justine  Houberdon,  propriétaire 
et  cultivatrice. 

Crébimont  (St-Etienne).  —  M.  Drouot,  instituteur. 

La  Croix-aux-Mines.  —  M.Perrin,  instituteur. 

Dombasle-en-Xaintois.  —  M.  Pierron,  instituteur  en  retraite, 
lauréat  de  l'Académie. 

Dombrot-sur-Vair.  — M.  Conraud,  propriétaire  et  cultivateur. 

Domèvre-sous-Montfort.  — M.Aubry,  instituteur. 

Dounoux.  —  M.  (Louis-Jules),  propriétaire  et  cultivateur. 

Eloyes.  —  M.  Bouchy,  instituteur,  lauréat  de  la  Société  de 
Géographie  de  l'Est. 

Epinal.  —  M.  Lapicque,  vétérinaire,  amateur  fort  connais- 
seur des  Champignons  dont  il  prépare  une  description  avec  pho- 
tographies. 

Fontenoy-le-Chàteau.  —  M.  Dechambenoit,  membre  de  la 
Société  d'Emulation. 

La  !Forge.  —  M"'-  Babel,  née  Justine  Houberdon,  propriétaire 
et  cultivatrice. 

Fraize.  —  M.  le  D'"  Georgeon. 

Gendreville.  —  M.  Chapellier.  botaniste,  membre  de  la  Société 
d'Emulation  et  de  l'Académie  de  Stanislas,  a  concouru  à  la  pu- 
blication du  Catalogue  des  piaules  vasculaires  des  Vosges  par 
M.  Berher. 

Gérardmer.  —  M.  Méline,  instituteur  et  botaniste,  membre  de 
la  Société  d'Emulation;  collaborateur  de  La  Feuille  des  jeuneï 
naturalisi  es . 

Gerbamont.  —  M.  Pierrat,  naturaliste,  membre  de  la  Société 
d'Histoire  naturelle  de  Colmar,  membre  de  l'ancienne  associa- 
tion Vogéso-Rhénane. 

Gerbépal.  —  M.  Cuny,  pharmacien. 

Girecourt-les-Yiéville.  —  M.  Blandin,  cultivateur. 

Grandvillers.  —  M.  Houot,  instituteur. 

Hadol.  —  Plusieurs  parents  et  alliés,  cultivateurs. 

La  Croix-aux-Mines.  —  M.  Perrin,  instituteur. 


—  10  — 

La  Neuveville-sous-Chàtenois.  —  M.  Morlot,  propriétaire. 

La  Neuveville-sous-Montfort.  —  M.  Babelot,  propriétaire. 

Lemmecourt.  —  M.  Cliapeliier  (ci-dessus  rappelé)  :  voir  Geii- 
dreville. 

Mazeley.  —  M.  dalland,  instituteur. 

Médonville.  — M.  Perrin,  instituteur. 

Ménil-en-Xaintois.  —  M.  Marchai,  insliluteur  et  M.  Drouin», 
cultivateur. 

Moreloiaison.  —  M.  Morlot,  pro[)riétaire  et  cultivateur. 

Morlagne.  —  M.  Lenioine,  instituteur. 

Moussey.  —  M.  Lung (Albert),  membre  (ie  la  Société  d'Emula- 
lion  des  Vosges,  membre  du  Conseil  général  des  Vosges. 

Moyenmoutier.  —  M.  Perrin,  instituteur. 

Ofîroicourt.  — M.  Durand,  professeur  àrEcole  supérieure  de 
Nancy. 

Padou.x.  —  D'^  Gosserat,  membre  de  la  Société  d'Emulation 
des  Vosges. 

Provenchères.  —  .M.  JMathis,  instituteur. 

Raon-aux-Bois.  — André  (M""  Eugénie),  cultivatrice. 

Haon-lEtape.  —  D""  UaouU,  membre  de  la  Société  d'Emula- 
tion des  Vosges  et  de  la  Société  Philomathique  vosgienne,  ancien 
aide-préparateur  d'histoire  naturelle  à  la  Faculté  de  Paris,  col- 
laborateur de  la  lîceuc  h.orlicok. 

Ilomont.  —  M.  Adam,  botaniste  et  propriétaire-cultivateur. 

Rouceux.  —  M.  Edme,  membre  de  la  Société  d'Emulation  et 
de  l'Académie  de  Stanislas, 

Saaies.  —  M.  Georges,  instituteur. 

Saint-Dié  (et  environs).  —  M.  Bardy,  pharmacien.  Président  de 
la  Société  Philomathique  vosgienne  . 

M.  Ferry  (René),  docteur  en  droit  et  en  médecine,  membre 
de  la  Société  Philomathique  vosgienne,  collaborateur  de  la  Revue 
inyrokKjique  de  M.  Roumeguère  ;  a  bien  voulu  revoir  aussi  mon 
manuscrit  sur  les  Champignons. 

Saint-Etienne.  —  M,  Troyon,  instituteur. 
Sanchey.  —  M.  Demangel^  instituteur. 

Saulxures-sur-Moselotte.  — M.  Clément  (Jean,  ci-dessus  rap- 
pelé :  C.ornivnont^ . 


__  11  ._ 

'    Saulxiires-sur-JMoselottc.  —  M.   Méline,  (ci-dessus  rappelé    : 
Gérardmer). 

Le  Syndicat  et  Le  Tholy.  —  M"'"  Babel,  née  Justine  Houberdoii, 
propriétaire  et  cultivatrice. 

Totainville.  —  M.  Lemoine,  cultivateur. 

Trampot.  — M.  Chicanaux,  instituteur. 

Tranqueville.  —  M.  Lemoine,  instituteur. 

Trémonzey.  —M.  Chapellier  (ci-dessus  rappelé i. 

Uriménil.  —  Plusieurs  parents  et  amis,  cultivateurs. 

Vagney.  — M.  Perrin(Sulpice),  membre  de  la  Société  d'Emu- 
lation des  Vosges,  botaniste,  propriétaire  et  cultivateur,  ancien 
correspondant  de  Billot  [centuries),  Vice-Président  de  l'ancienne 
association  Vogéso-Rhénane. 

Val-d'Ajol.  —  M.  Durand  (Charles),  professeur  (ci-dessus  rap- 
pelé). 

Valfroic«urt.  — M.  Grandemange,  avoué  à  Epinal. 

Ventron.  —  M.  Valroff,  propriétaire  et  cultivateur. 

Vexaincourt. —  M.  Lorrain,  instituteur. 

Ville-sur-Iilon.  —  D'' Leclerc  (Lucien),  membre  de  la  Société 
d'Emulation,  associé  correspondant  de  la  Société  des  Antiquaires 
de  France,  auteur  de  Y  Histoire  delà  médecine  arabe . 

Vrécourt.  —  M.  Bourguignon,  propi'iétaire  et  cultivateur. 

Wisembach.  —  M.  Lorrain,  instituteur  (I  '. 

Assurément,  l'enquête  eût  pu  porter  sur  un  plus  grand  nombre 
de  communes:  mais  nous  avons  préféré  la  qualité  à  la  quantité. 
On  sait  du  reste  que  les  patois,  s'ils  sont  propres  à  chaque  loca- 
lité, ne  différent  pas  sensiblement  d'une  localité  à  l'autre.  D'un 
autre  côté,  nous  avons  craint  d'épuiser  l'obligeance  de  nos 
correspondants  ;  et  enfin  nous  ne  disposions  que  de  peu  de 
loisirs. 

La  disposition  matérielle  de  ces  documents  manuscrits  en 
fera  connaître  le  nombre  ;  ils  ne  sont  en  général  suivis  d&ns  le 
corps  de  chaque  article  d'aucun  nom  piitronymiquQ,  tandis 
qu'au  contraire  nous  avons   eu    soin   d'indiquer   le    nom    des 

(1)  Au  manuscrit  de  M.  Haillaut  était  jointe  une  carte  sur  iaqui'llc 
ont  (Hé  soulij'nées  les  localités  où  s'est  faite  J'cnquèle. 


—•12  — 

auteurs  d'ouvrages  imprimés  que  nous  avons  mis  à  contribution. 
Les  noms  patois  ou  vulgaires  donnés  par  ces  derniers  auteurs 
ont  été  tous  recueillis,  à  raison  de  l'autoi'ité  et  de  la  confiance 
qu'ils  inspirent,  puis  intercalés  dans  notre  rédaction  à  leur  place 
respective. 

Ici  se  place  tout  naturellement  un  aperçu  sur  \q plan  de  noire 
travail. 

Usant  de  la  faculté  accordée  par  les  conditions  du  concours, 
nous  nous  sommes  borné  au  département  des  Vosges.  Nous 
avons  espéré  laisser  ainsi  à  notre  étude  une  certaine  unité  topo- 
graphique et  philologique,  craignant  à  juste  titre  ([u'une  explo- 
ration trop  étendue  ne  dépassât  à  la  fois  nos  forces  et  nos  loisirs, 
et  n'exposât  nos  recherches  à  perdre  en  exactitude  ce  qu'elles 
paraîtraient  gagner  en  étendue.  Nous  nous  sommes  rappelé  ce 
précepte  d'un  de  nos  maîtres  :  <(  Ouatid  les  personnes  qui  s'oc- 
<•  cupent  des   patois  comprendront-elles   qu'en    cettte  étude  la 

<«  plus  extrême  précision  est  de  rigueur elque  cette  précision 

«  est  d'autant  plus  difficile  îi  obtenir  ([u"on  étend  davantage  le 
«  champ  de  ses  recherches?  »  {ChriinK/w  de  la  Hu.mania,  187o,  p. 
159).  On  verra  du  reste  que,  même  dans  ces  limites,  notre 
champ  d'investigation  présentait  des  recherches  variées,  inté- 
ressantes même;  qu'il  rentrait,  croyons  nous,  dans  les  condi- 
tions du  programme  et  que,  malgré  nos  efforts,  nous  ne  pouvons 
nous  flatter  de  l'avoir  défriché  complètement. 

En  ellet,  notre  département, considéré  au  point  de  vue  du  sol, 
présente  trois  groupes  principaux,  qui  sont  :  le  groupe  de  la 
montagne  ou  granitique,  l'intermédiaire  ou  arénacé  et  celui 
de  la  plaine  ou  calcaire.  Ajoùtons-y  les  influences  d'altitude  et 
de  climat,  et  nous  aurons  des  productions  extrêmement  variées. 

Enfin  au  point  de  vue  philologique,  notre  territoire  a  été  divisé 
par  M.  Adnm  en  deux  grandes  zones  :  les,  patois  de  la  région 
orientale  ou  de  la  montagne,  et  ceux  de  la  région  occidentale 
ou  de  la^jlaine.  Une  ligne  secondaire,  à  peu  près  perpendicu- 
laire à  la  précédente,  «  isole  au  sud  la  région  limitrophe  de 
l'idiome  franc-comtois  et  rejette  vers  cette  contrée  »  un  certain 
nombre  de  localités  de  nos  Vosges  qui  semblent  appartenir  à  ce 
dialecte. 


—  ];]  - 

La  moisson  paraît  donc  devoir  être  aussi  variée  que  riche,  et 
la  Commission  appréciera  si  la  récolte  s'est  faite  dans  de  bonnes 
conditions. 

Les  matériaux  reçus  de  nos  correspondants  étaient  dépouillés, 
contrôlés,  complétés  et  discutés  même  avec  leurs  auteurs, 
au  fur  et  à  mesure  qu'ils  nous  arrivaient,-  et  classés  sous 
un  article    réservé  à  chaque   genre,  espèce,  variété,  fruit^  etc. 

Ils  ont  été  ensuite  distribués  dans  Tordre  systématique,  d'a- 
près la  Flore  de  Lorraine  de  Godroii  (2*  édition  ;  la  3'^  a  paru 
dans  le  cours  de  notre  travail)  ;  la  nomenclature  scientifique  de 
cet  ouvrage  a  été  prise  pour  base.  Les  synonjmes  latins,  les 
noms  scientifiques  français  suivent  ensuite;  puis  viennent  quel- 
ques noms  vulgaires  généraux. 

Nous  avons  placé  en  tête  de  la  nomenclature  populaire  les 
noms  qui  s'étendent  à  tout  le  département  ou  dont  la  localité 
n'a  pu  être  précisée.  Les  noms  patois  et  populaires,  précédés  de 
la  localité  où  ils  sont  en  usage,  viennent  ensuite  dans  l'ordre  al- 
phabétique de  leur  station  philologique. 

Chaque  article  comprend  le  genre;  il  est  ensuite  subdivisé,  s'il 
y  a  lieu,  en  types  (espèces  botaniques),  puis  en  variétés  et  sous- 
variétés,  fruits  et  graines,  toutes  les  fois  que  ces  derniers  noms 
sont  différents  de  ceux  du  type.  Nous  avons  même  ajouté  ce  que 
l'on  pourrait  appeler  des  hybrides  philologiques,  qui  ne  sont 
autre  chose  que  des  mélanges  de  graines  ou  fruits  différents  : 
méteil,orge  et  blé,  etc. 

Pour  ce  remaniement  et  ce  classement,  nous  avons  élagué 
considérablement  dans  les  matériaux  manuscrits  et  nous  ne 
nous  sommes  pas  attaché  à  reproduire  plusieurs  fois  les  formes 
multiples,  mais  identiques  des  noms  de  la  même  plante  ou 
variété.  C'est  ce  qui  expliquera  la  rareté  relative  des  dénomina- 
tions très  usuelles  cependant  d'une  plante  fort  connue  (Consul- 
ter, par  exemple,  le  peu  de  noms  patois  inscrits  sous  le  nom  de 
Blé,  TrUicura  salivum).  A  vrai  dire,  nous  n'avions  pas  à  faire  la 
statistique  de  la  nomenclature  patoise  ou  populaire  de  chaque 
localité  vosgienne,  mais  plutôt  à  recueillir  les  noms  patois  ou 
populaires  d'une  plante.  Or,  ce  nom  une  fois  recueilli,  par  exem- 
ple,  à  Bru,    devait  disparr>tre   dans  noire  classement,  s'il  se 


—    14   — 

représentait  identiquement  à  Bruyères,  Bulguéville,  Celles  et  dans 
les  autres  stations  qui  suivent  dans  l'ordre  alphabétique. 

Les  localités  ont  été  classées  alphabétiquement  sous  chaque 
article  afin  de  faciliter  les  recherches  ;  et  ce  travail  purement 
matériel  a  demandé  un  certain  temps,  notamment  pour  les 
variétés  cultivées  dont  les  noms  usuels  sont  fort  nombreux  et 
fort  divers. 

Chaque  article  est  accompagné  des  observations  philologi- 
ques, botaniques,  agricoles,  horticoles  el  économicjues  qu'il 
comporte. 

C'est  ainsi,  par  exemple,  que  nous  avons  noté,  pour  la  parlie 
philologique,  la  prononciation  figurée,  (]uand  c'était  utile,  la 
traduction  littérale  ou  signification  primitive,  l'origine  et  l'él}- 
mologie  qui  ont  pu  être  déterminées,  la  concordance  avec  le 
français^  avec  le  langage  populaire  ou  d'autres  patois  de  la 
France,  les  différences  de  genre  et  de  nombre;  en  un  mol, toutes 
les  particularités  grammaticales  ou  dialectologiques  dignes 
d'intérêt. 

Nous  avons  fait  précéder  notre  étude  d'une  aperçu  phonétique 
sommaire. 

Enfin  M.  leD""  Berher  pour  les  plantes  vasculaires,  et  MM.  les 
D"  iMougeot  et  Ferry  pour  les  Champignons  ont  bien  voulu  revoir 
notre  manuscrit  et  nous  tenons  à  les  remercier  de  nouveau  pour 
l'extrême  bienveillance  qu'ilsn'ont  cessé  de  nous  témoigner. 


DESIDFH.\TA 

Cette  esquisse  est  loin  d'être  aussi  soignée  que  nous  l'aurions 
désiré.  Nous  nous  sommes  déjà  expliqué  sur  les  niotii's,  qui 
sont  le  manque  de  temps  et  surtout  de  préparation. 

Ainsi  nous  aurions  désiré  pouvoir  faire  l'enquête  nous-même. 
Nous  aurions  eu  le  double  avantage  :  P  d'entendre  de  vive  voix 
les  vocables  de  nos  patois  vosgiens  et  d'en  iranscrire  exacte- 
ment la  prononciation; 

i"  De  déterminer  d'après  réchanlillon  même  le  nom  patois 


—  15  — 

de  ]a  plante  que  nous  aurions  pu,  du  moins  dans  les  ca>  dou- 
teux, rattacher  plus  sfirement  au  nom  scientifique. 

Cette  dernière  remarque  est  surtout  importante  pour  les 
Champignons,  et  il  nous  est  resté  bien  des  doutes  que  nous 
espérons  éclaircir  plus  tard. 

Nous  avons  suppléé  de  nous-mêmc  autant  que  possible  au 
défaut  d'enquête  sur  place.  Plusieurs  correspondants  ont  pro- 
fité de  leur  voyage  dans  notre  lieu  de  séjour  pour  venir  consul- 
ternotre  herbier  et  nous  donner  de  vive  voix  quelques  explica- 
tions ;  nous  avons  pu  toutefois  nous  rendre  à  Ghâtel  et  dans 
d'autres  localités  limitrophes,  et  recueillir  ainsi  de  vive  voix 
la  nomenclature  populaire  que  nous  avons  soigneusement  notée 
séance  tenante. 

Enfin  nous  avons  pu  recueillir  sur  le  marché  de  notre  ville 
quelques  noms  de  variétés  de  fruits  (Pommes,  Poires,  etc.). 
Malheureusement,  ce  moyen  d'investigation  a  été  moins  fécond 
en  bons  résultats  que  nous  ne  Tespérions.  Cette  sorte  d'enquête 
faite  sur  les  marchés  des  autres  localités  importantes  aurait  pu 
être  fort  fructueuse;  car  on  a  Téchantillon  sous  les  yeux,  et  il 
est  en  outre  facile  de  préciser  la  localité  où  le  nom  vulgaire  est 
en  usage;  mais  nous  avons  craint  encore  de  fatiguer  la  complai- 
sance de  nos  correspondants. 

Les  Sociétés  horticoles  et  agricoles  (Sociétés  d'Horticulture. 
Comices  agricoles)  auraient  pu  être  pressées  davaotage  peut- 
être;  mais,  ainsi  que  cela  arrive  habituellement,  le  travail 
attendu  d'elles  n'eût  point  été  probablement  un  travail  collec- 
tif; ces  Sociétés  auraient  prié  un  ou  plusieurs  de  leurs  membres 
de  faire  le  travail,  et  l'intervention  dune  Société  ou  d'une  Com- 
mission n'eût  été,  à  notre  avis,  utile  ou  même  nécessaire  que 
pour  résoudre  les  cas  douteux  ou,  par  exemple,  pour  rappro- 
cher les  noms  populaires  des  variétés  des  noms  français  connus 
des  horticulteurs.  Pour  obtenir  ce  dernier  résultat,  il  eût  fallu 
d'abord  réunir  une  collection  de  fruits  de  chacune  des  localités, 
les  munir  d'une  étiquette  double  portant  à  la  fois  le  nom  popu- 
laire et  celui  do  la  localité,  puis  les  présenter  à  la  réunion^  et 
enfin  discuter  les  dénominations  douteuses. 

Le  temps  surtout  nous  a  manqué.  Il  nous  a  paru  aussi  qu'il 


—    W)    — 

eût  été  de  la  plus  haute  utilité  de  donner  plusieurs  tables, 
principalement  celle  des  noms  scientifiques  latins  (en  souli- 
gnant leurs  synonymes)  classés  par  genres,  celle  des  noms 
français,  celle  des  noms  vulgaires  et  enfin  celle  des  noms  patois. 

Enfin,  et  comme  couronnement  de  l'œuvre,  ces  matériaux  une 
fois  réunis  et  classés  auraient  pu  faire  l'objet  d'une  étude  géné- 
rale philologique,  ou  botanique^  ou  horticole,  ou  même  écono- 
mique,. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  présentons  néanmoins  avec  confiance 
cette  esquisse  telle  que  nous  avons  pu  la  rédiger,  en  exprimant 
toutefois  nos  plus  sincères  regrets  de  n'avoir  pu  la  rendre  plus 
digne  de  l'attention  des  membres  de  la  Commission  chargée  de 
l'examiner  et  de  l'apprécier. 

APERÇU  PHONÉTIQUE  SOMMAIRE 

Nous  ne  nous  occuperons  que  des  sons  propres  aux  patois 
Yosgiens  et  des  particularités  remarquables  qui  diffèrent  du 
français  ou  sont  inconnues  dans  noire  langue  nationale. 


I.   Voyelles 

0  ouvert  est  noté  o.  Il  est  très  fréquent  et  donne  un  son 
intermédiaire  entre  Va  et  Vo  français  :  ÔUnUte,  oseille,  Soyotte 
[Carex  ampullacea);  damas  domas  (prune);  PieddOl,)iiorit\  Pied 
d'alouette;  il  est  analogue  à  l'o  français  dans  vieillot. 

h'6  fermé  ordinaire  est  noté  6:  ie  mol  yôdo/  (Lychnis  G/thar/o) 
offre  l'exemple  de  ces  deux  sons. 

Vô  fermé  long  est  surmonté  de  l'accent  circonflexe  :  ô.  Ce 
dernier  est  parfois  ouvert  Piôme,  Pivoine;  hô))K\  homme;  fume, 
femme;  mais  il  est  plus  généralement  fermé  :  %«,  ôihe,Or^fi. 
Pour  ne  pas  compliquer  la  graphie,  nous  n'avons  pas  adopté  de 
signe  distinctif.  ■ 

Ua  toujours,  comme  en  français,  le  son  u.  Il  est  bi-cfou  lonjj. 
Ce  dernier  est  noté  t/. 


Voyelles  composées  et  diphionf/ues  simples 

Ai  =r  è  français  ou  é,  selon  qu'il  est  ouvert  ou  fermé  ;  noire 
notation  ne  distingue  les  deux  que  par  l'accent  (grave  ou  aigu) 
sur  l'i  :  ai  ouvert;  ai  fermé. 

Eu  et  ou  se  prononcent  comme  en  français. 

Vi  préposé  originaire  ou  né  d'un  mouillement  simple  ou 
métamorphique  est  une  source  abondante  de  diphtongues  sim- 
ples :  ùiè,  Blé;  hiarhe,  Herbe;  piarhkin,  Persil;  tiaire,  Eclaire; 
Kio,  Tilleul;  pokiesse,  Nerprun  Bourdaine;  (/euc/iotte,  Campanule 
à  feuilles  rondes  :  Fiou,  fleur  (de  farine)  ;  /lo,  fleur  (ordinaire). 

Dans  certaines  localités  il  forme  avec  Te  final  un  son  particu- 
lier qui  tient  le  milieu  entre  l"''  muet  proprement  dit  français 
qui  ne  se  prononce  pas  da.nsâme,  lampe,  et  l'autre  e  muet  dans 
le,  me,  le.  se.  Il  est  plus  fort  que  le  premier  et  moins  fort  que 
le  second,  et  se  mouille  toujours  : />'omé/e,  Tremble  [Populus 
Trcmula)  ;  motad'të,  Moutarde  ;  boiahaitië,  Scorzonère  humble  ; 
sombië,  Moutarde  des  champs;  pofiê-rosaïe,  Alchimille  commune  ; 
sçiilafië,  Laitue  cultivée.  Nos  correspondants  l'ont  nolé  ie,ieu,  ië'. 
Il  est  facile  à  reconnaître  :  il  est  toujours  final  et  précédé  d'une 
dentale;  on  pourrait  l'appeler  quasi-muet.  M.  Gilliéron,  Patois 
de  la  commune  de  Vionnaz,  le  note  é. 

Yi,  inconnu  du  français,  se  prononce  en  une  seule  émission  de 
voix.  Il  donne  pour  Vi  l'analogue  du  français  ia,  ie,  io  pour  l'a, 
Te,  Vo  :  roijie  (pron.  rù-yi),  rave;  fayîne,  faine  (pron.  fè-yî-n')  ; 
say'l,  Sureau  (à  Celles);  ôiji,  entendre. 

Le  double  ii  trématé  s'en  rapproche  sans  doute  dans  les 
formes  parhkiin,  parsiin,  Persil,  données  par  M.  Adam,  p.  353  et 
356,  et  latiiron,  Laiteron  (à  Romont).  Un  son  analogue  pour  la 
voyelle  u  se  rencontre  assez  fréquemment  ;  c'est  iju  :  seyu. 
Sureau  ;  rôyu,  rave. 

Ou  préposé  à  la  façon  de  ïi  est  aussi  une  source  fréquente  de 
diphtongues  (Nous  avons  pu  très  souvent  le  noter  o.  Ex.  : 
wodcke,  Pervenche;  prononcez  oud-cli);  coèche,  coidie,  pron^ 
Aouè-ch' ;  foéve  fouéfe,  Fè\e  ;  aiivoène,  Avoine.  Il  se  rencontre 
devant  toutes  les  voyelles  et  même  devantcertaines  diphtongues, 
chwau,  ckouau,  cheval. 

Flouk  populaire  uks  Vosgks  2 


—  18  — 

Ouo.  ouau  sont  généralement  Jongs  et  fermés;  on  trouve 
aussi  ïouô  ouvert. 

Diphfnngves  mêiiillées 

Le  mouillement  se  fait  au  moyen  deVy  suivi  d'un  e  muet  peu 
sensible  :  ùkiuc  bouyo»,  Molène  bouillon-blanc,  pron.  bou-yonet 
non  hou-lion ,  comme  en  français;  rrilii''ye,  Cerisier,  pron.  .s'/v'- 
liè-y  1  etc. 

Il  affecte  presque  tous  les  sons  vocaliques,  sauf  cependant  Yi 
pur,  dont  je  n'ai  pas  encore  Irouvé  d'exemples. 

/)i/)/ifii)iyurs  rf'sonnantrs  ou  nlxiyatUes 

Ces  sons  vocaliques  sont  une  particularité  des  plus  intéres- 
santes du  patois  vosgien.  «  Elles  se  prononcent  dans  le  haut  du 
«  palais,  la  bouche  arrondie,  en  émettant  vivement  le  son  pour 
«  le  laisser  s'éteindre  insensiblement,  le  tout  en  une  seule  émis- 
«  sion  de  voix  :  o...  ou. ..  eu...  e.  »  Pour  le  représenter,  on  lesou- 
lignera  en  le  surmontant  d'un  accent  circonflexe  :  hôs,  bois  ; 
laurier,  Laurier;  clin,  Chou. 

I\osa/es 

Les  nasales  simples  sont  les  mêmes  qu'en  français.  Mais 
notre  langue  nationale  n'a  pas  les  nasales  patoises  simples//*, 
un,  ni  la  composée  yin  prononcées  à  la  patoise.  La  première  se 
rapproche  le  mieux  de  Ving  anglais  dans  siny,  spring,  morning, 
hlessing.  L'allemand  Lcssiug  s'en  rapprocherait  également,  si  on 
ne  faisait  pas  entendre  la  gutturo-nasale  finale.  Cette  nasale  est 
en  patois  pour  1'?  pur  ce  que  les  autres  nasales  sont  pour  Vn,  Vo 
en  français.  Nous  la  notons  lu  souligm''  :  piarhlnu,  Persil,  rmin. 
Cumin,  spini/iœ,  Aubépine;  hodmde  coUm,  Knautie  (litt,  bouton 
de  gilet).  A  vrai  dire,  cette  notation  spéciale  est  plutôt  embar- 
rassante et  inutile,  tous  les  in  se  prononçant  comme  il  est  dit  ci- 
dessus  et  non  ein  comme  en  français.  La  nasale  un  est  aussi 
inconnue  du  français  :  hrïin,  brun,  ne  se  prononco  pas  hreun;de 


—  19  — 
même  ai  jàn.  à  jeun;  rA')  prilnfanœr,  GhîJ  printanier.  Enfin  la 
nasale  composée  yia  ne  se  rencontre  pas  non  plus  dans  notre 
langue.  «  Elle  se  prononce  comme  Vin  ci-dessus  avec  le  choc 
((  d'un  y  (semi-voyelle)  précédant.  Elle  donne  pour  le  son  i  le 
«  correspondant  du  français  ian,  ion  avec  les  nasales  an, on.  Elle 
«  se  rencontre  fréquemment  avec  les  dentales,  la  semi-voyelle 
«>  y  ;  I  rai/in,  ira.in  ;  jn  tvoi/ins,  nous  voyions»  (1j. 

Semi-voyelle 

W.  Le  ic  correspond  au  son  ou  du  français  suivi  d'une  autre 
voyelle,  le  tout  prononcé  d'une  seule  émission  de  voix  :  icàc/œ, 
Pervenche;  ivoètine,  mauvaises  herbes  (litt.  saleté);  paille  dé 
c/itvau  (pron.  chouô),  Renoncule  bulbeuse,  Hanunculus  Ijulbosus, 
L.  (Litt.  patle-de-cheval). 

Consonnes 

Les  consonnes  emjiloyées  dans  notre  notation  sonnent  comme 
en  français.  H  aspirée  :  olhotle,  OèeiWe;  grihel le  griholte  (litt. 
grisette)  variété  de  Pomme  de  terre. 

Mais  nous  avons  à  noter  tout  particulièrement  la  gutturale 
proprement  dite  HH,  hk.  C'est  de  l'allemand  eh,  croyons-nous, 
qu'elle  se  rapproche  le  plus  :  ick,  naeh.  Elle  sort  du  gosier 
comme  le  j  espagnol  (M.  l'abbé  Hingrela  note.x'(â);  Oberlin,  cA). 

Elle  est  initiale,  médiale  ou  finale  : 

n)  Hliopécu,  Cynorrhodon  ;  hhpéné^  Aubépine  ;  liJdopé,  Sorbier 
des  oiseleurs  ;  AAarfw/î,  Chardon;  h/inauve,  Genévrier. 

h)  Pehhotte  de  choud,  Populage  des  marais;  sohhlai/e,  Xnémone 
Sylvie  ;  piéh/ii,  Pêcher  ;  bleuhhé,  Prunier  sauvage  (P.  insititia)  : 
juanhhoye,  Viorne  mancienne  ;  pélikèlé,  Pissenlit  officinal  ;  jeu- 
lihère  «  Jeuxére  »  (variété  de  Pomme  de  terre)  ;  lohhotles,  Laiche 
(genre).  Un  exemple  curieux  :  h/whhlaile,  Anémone  sylvie.  pré- 
sente à  la  fois  Yhh  initiale  et  V/ik  médiale. 

c  jBouohhe  dé  curé,  dé  prèle,  Bourse  à  pasteur;  ç'rihhe,  cerise  ; 
dolmeuhhes  et  domeuhhes,  cerises  aigres^  bîlilie,  bise  (Champignon) . 

(1)  Phonétique  d'un  putnis  rosgien  :  par  M.  Haillant; 

(2)  Maintenant  kli. 


-  20  — 

C  et  G  sont  durs  devant  les  vocaliques,  sauf  devant  ceti  et  leurs 
composés,  où  ils  sonnent  à  la  française,  comme  dans  ceci. 

La  chuintante  j  est  toujours  douce. 

K  est  toujours  dur:  clK'krion,  Chèvrefeuille  noir;  h/taupcki, 
Eglantier  commun  ;  hourrlkhie,  variété  de  Pomme  de  terre  (dis- 
parue). Cette  lettre  nous  est  d'un  grand  secours  pour  exprimer 
le  son  guttural  dur  devant  Te,  Vi  et  simplifier  l'orthographe 
française  obligée  de  recourir  à  plusieurs  lettres:  (jue,  (/ni. 

Les  autres  particularités  que  nous  avons  pu  omettre  seront 
notées  dans  le  cours  de  ce  travail. 

ELTn(»ME 

L'euphonie  s'oppose  à  ce  que  deux  syllabes  muettes  se  suivent 
immédiatement.  Pour  appli(|uer  cette  loi,  le  substantif  (ou  les  au- 
tres mots)  subissent  une  modification  curieuse,  en  suite  de 
laquelle  la  syllabe  primitivement  muette  reparaît  :  la>  gnclc 
(le  Genêt);  ène  génélc,  un  Genêt; /a*  blosse,  la  Prune;  cne  bclosse 
lai  çrililic,  (}na  rénhltc ;  hii  k'nvttlc,  la  pomme;  ènc  krinolte,  une 
pomme.  Le  français  a  quelque  chose  d'analogue  :  la  revanche  se 
prononce  la  r'vimche,  mais  on  dira  et  prononcera  une  revanche 
et  non  une  r'vanche. 

Si  le  mot  qui  subit  cette  transformation  commence  par  un  /■ 
ou  un  /,  ces  liquides  seront  précédées  d'un  cqui  donnera  un  corps 
au  son  vocali(iue,  et  ce  mot  prend  alors  une  syllabe  de  plus  :  due 
rneo'ic,  Orpin  reprise  et  dckolte  d'cnuxii  ;  de  même  pour  rae- 
chnoyée,  Gnavelle  annuelle  ;  Cpr.  Uriménil  :  Idi  rnouesse,  la 
cicatrice;  i:ne  érnoucase;  lui  liiKuir/ir^  la  mèche  (de  lampe);  àic 
dmmichc. 

AUTRES  OUVRAGES  CITÉS 

GiLLET  r;r  Magne.  —  Nouvelle  Flurc  franvaisi;.  Paris,  Garnier, 
18*53,  in-18,  XXVIII  -  620  pages. 

Grimahd.  —  La  plante,  botanique  sim[)lifiée.  Paris,  llelzel, 
1865,  2  vol.  in-'l8.  C'est  la  pagination  du  2*  vol.  qui  est  indiipiée 
dans  les  renvois. 


—  21  — 

Millet- RoiiiXEï  (M™°J.  —  Maison  rustique  des  dames,  H°  édition, 
Paris,  librairie  de  la  Maison  rustique,  2  vol.,  1879. 

DoiSY.  —  Flore  delà  Meuse,  2  vol.  in- 18,  I83-). 

HoLANDRE.  —  Nouvelle  flore  de  la  Moselle,  2"  édition  ;  2  vol. 
in-18,  1842. 

Mnnoires  de  la  Sociélé  royale  des  Sciences,  Lettres  et  Arts  de 
Nancij  (actuellement  l'Académie  de  Stanislas). 

SoYER-WiLLEMET,  —  Observotionssur  quelques  plantes  de  France, 
sniviesdu  Gataloguedes plantes  vasculaires  desenvirons dcNancy^ 
in-8",  1828. 

WiLLE.MET.  — ■  Plujtofjivrphie  encli/clopéd/que  ou  Flore  de  l'an- 
cienne Lorraine:  3  vol.  in-S".  1805. 


PRINCIPALES  ABREVIATIONS. 


cf.  cpr. 

confer,  comparez. 

/". 

féminin. 

fém. 

— 

h.  y'^ 

his  verbis  (à  ces  mots). 

h.  v°. 

hoc  verbo  (à  ce  mot). 

litt. 

liLléralement,  proprement. 

Le. 

loco  citalo  (à  l'endroit  indiqué). 

lac.  cit. 

— 

m. 

masculin. 

masc. 

— 

p. 

pluriel. 

plur. 

— 

pron. 

prononcez.     . 

s. 

singulier. 

sing. 

— 

sign. 

signifie  —  signification. 

yu 

verbis  (aux  mots). 

V. 

verbo  (au  mol). 

Vosg. 

Vosgien. 

vulg. 

vulgaire,  populaire,  parler  local 

vx-fr. 

vieux  français. 

_  22  — 

Renonculacées 
'1    Clcinatis  L. 

C.  Vitallia  L.,  SjJ..  766.  Clématite  des  haies.  Vulg.  :  Vigne 
blanche,  herbe  aux  gueux,  cheveux  de  la  Vierge,  traîneau,  ber- 
ceau de  la  Vierge.  Vosg.  vulg.  :  herbe  aux  gueux  (D''  Mougeot, 
p.  1 35-31  o)  ;  Vigne  blanche,  herbe  aux  gueux  (D''  Berher,  p.  95); 
liane  (Kirschleger,  1,  p.  7).  Aouze  :  ln)s  fumant,  bois  fumant; 
Bainville  : />o.s /"wwîf  ;  Gendreville  :  //y///  rfe  r^?'/?  (laisse,  corde, 
trait  de  chien);  Lemmecourt  :  viorérp;  OfTroicourt  :  hos  fuma; 
Totainville  :  hûs  fumant;  Tranqueville:  rirll/c;  Valfroicourt: 
hns  fumant  :  Virecourt  (Meurthe)  :  trait  d'c/n'n. 

Thalictrum  L. 

Th.  flarum  L.,  6p.,  770.  Pigamon  jaune.  Vosg.  vulg.  :  Rue 
des  prés  D'  Mougeot.  p.  1o5-31o  ;  Rhubarbe  des  pauvres,  Rue 
des  prés  iKirschleger,  1,  p.  Il  ;  D'  Berher,  p.  96). 

Anémone  L. 

A.  Pulsalilla  L.,  Sp.,  7."i9.  Anémone  Pulsatille.  Vosg.  vulg.  : 
Coqrielourde  (D""  Mougeot^  p.  155-315  et  D'  Berher.  p.  96); 
Herbe  au  vent,  coucou.  Lemmecourt  :  coxicliot. 

A.  nemorosa  L.,  Sp.,  762.  Anémone  sylvie  ;  vulg.  Sylvie 
blanche  (D""  Bej-her,  p.  97 1;  tleur  aux  cocus.  Bainville  :  jean- 
nette: Ban  de  la  Roche:  bih's  de  cheuve ;  La  Bresse:  khohhlaue 
et /ourfelaue ;  Brouvelieures  :  soj^/<'/y(?;  Gleurie  :  sofinlai/e  {Thi- 
riat,  p.  73);  Cornimont:  hhohhlauye  ;  La  Forge  :  so/ihlaie  ;  Gé- 
rardmer  :  sohhlaye  ;  Gerbamont  :  fuurjelae  ;  Le  Tholy:  so/ihlaie 
(Thirial,  p.  394)  ;  Vagney  :  fntrfe/aije. 

A.  Hepatica  L.,  .S7;.,  758.  Hepatica  irUoha  Vill.,  Dauph.,  \, 
p.  336.  Anémone  Hépatique  ;  vulg.  :  Hépatique  noble  (D""  Ber- 
her, p.  97). 

AdonU  L. 

A.  sesdvalis  L.,  Sp.,  11\.  Adonide  d'été;  vulg.  :  brunette, 
rougeotte^  (D'  Mougeot,  155-315  et  D""  Berher,  p.  97]  ;  rougeole 
(Kirschleger,  i,  p.  12).  Ménil  en  X.:  rouyeotte,  car  la  graine 
rougit  le  pain;  Moyenmoutier :  lai  brunette. 


—  23  — 

A.  autumnaUs  h.  Adonis  hortensis  Hcssenot)  Adonide  d'au- 
tomne. Vosg.  vulg.  :  brunette,  rougeotte  (Mougeot,  155  3loj. 
Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  goutte  de  sang  'Thiriat,  p.  116  ; 
Kirschleger,    \ ,  p.  12). 

Myosurus  Dill. 

M.  minimus  L.,  Sp.,  407,  Ratoncule  naine.  Vosg.  vulg.: 
queue  de  sou-ris  iD''  Mougeot,  p.  -156-316  ;  D'  Berlier,  p.  98). 

Ranuncvlus  L. 

Genre  ;  Vexaincourt  :  boton  d'or,  bouton  d'or, 

R.  aquatilis  L.,  Sp.,  781.  Renoncule  aquatique.  Vosg.  vulg.  : 
grenouillette   D''  Berher,  p.  98). 

R.  sreleratus,  L.,  Sp.,  776.  Renoncule  scélérate.  Vosg.  vulg.: 
herbe  sardonique  (D''  Mougeot,  p.  156-316  ;  D""  Berher,  p.  100). 
Bainville  aux  Saules  :  bassin. 

R.  aconitifolius  L.,  Sp.,  776.  Renoncule  à  feuilles  d'Aconit. 
Ban  de  la  Roclie  :  di  potas,  masc.  plur,  ;  La  Bresse  :  grôfe  ; 
Cleurie:  ^ro/7ei  Thiriat,  p.  73)  ;  La  Forge,  Gérardmer  et  Vagney  : 
groffe.  «  Fréquemment  cultivé  dans  les  jardins  [en  Alsace]  (à 
fleurs  doubles^  sous  le  nom  de  Bouton  d'argent.  >;  (Kirschleger, 
1,  p.  16.1 

R.  platanifolius  L.,  Mant.,  79:  R.,  aconitifolius  Hol.,  FI. 
Moselle,  éd.  1,  p.  15.  Renoncule  à  feuilles  de  Platane.  Gérard- 
mer,  Vagney:  groffe. 

R.  li-nxjva  L.,  Sj).,  773.  Renoncule  langue;  vulg.:  grande 
douve  (D''  Berher,  p.  99). 

B.  Flammula  L,,  Sp.,  11  i.  Renoncule  flammette;  Vosg. 
vulg.  :  flammette,  douve  (Kirschleger,  1,  p.  17)  ;  petite  douve 
(D'' Berher,  p.  99  .  Cleurie:  tire-g->tte  et  herbe,  d'Kersé  i^lhiriat, 
p.  73) ;  Vagney:  tire-gotte. 

R.  aurùomus  L.,  Sp.,  775.  Renoncule  tête  d'or  ;  Vosg  vulg.  : 
tête  d'or  (D'' Mougeot,  p.  156-316  . 

R.  acris  L.,  Sp.,  779.  Renoncule  acre  :  vulg.  bouton  d'or, 
clair  bassin  (Grimard,  p.  104.  Bainville:  colon;  Ban  delà 
Roche:  popié;  Bulgnéville  :  bassinots,  masc.  plur.  ;  Cleurie: 
boton  d'or  (Thiriat,  p.  73)  ;  Eloyes:  boton  d'or;  Moussey  :  por- 
pier ;  Rouceux  ;  baissinot  ;  Vague}'  :  Jaune  bouquat. 


—  24  — 

R.  repens  h.,  ë>p.,  779.  Renoncule  rampante;  Vosg.  vulg.  : 
pied  de  poule  (D"^  Berher,  p.  100).  Eloyes  :  boton  cVov ;  Lemme- 
court  :  pciirpie  ;  Mortagne:  poi-pie;  Totainville  :  pourpie  ;  Tran- 
queville:  porpier. 

R.  bulbosus  L.,  Sp.,  779,  Renoncule  bulbeuse;  Vosg.  vulg.  : 
pied  de  coq  iKirschleger,  1,  p.  18;;  bassinet,  pied  de  corbiii 
(D'  Berher,  p.  lOOj.  Cleurie  :  boton  d'or  (Thiriat,  p.  73);  Pa- 
doux  :  p'houtottes  de  chevaux;  Raon  aux  Bois  :  pntle  dé  chwau 
(lèvre  de  cheval);  Uriménil  :  pa'itte  dé  chwau  (patte  de  cheval)  ; 
Vagney  : /f«/«c  bouquat. 

R.  arvensis  L.,  Sp.,  750.  Renoncule  des  champs;  vulg.  : 
chausse-trapc  des  blés  ;  MédonviUe  :  chinot,  litt.  petit  chien  ; 
Romont  :  çuoue  dé  r'nàd,  queue  de  renard. 

Ficaria  Dill. 

F.  ranunculoides  .Mue.nch_,  Meth.,  215  ;  R.  Ficaria  L.,  Sp.,  774. 
Ficaire  Renoncule  ;  Vulg.  brenoulerie,  bilionnée  (Grimard ,  p.  1 05)  ; 
herbe  aux  liémorrhoïdes  (Littré,  v"  Ficaire);  Vosg.  vulg.  :  petite 
éclaire  (D''  Berher,  p.  101).  Ban  de  la  Roche:  pids  d'polain 
(pluriel,  litt.  pieds  de  poulainj;  Moussey:  pied  de  p<dain  ;  Ro- 
mont: rondlollc  (litt.  rondelette)  et  nom  vulgaire  7'ondc/eite  ; 
Vexaincourt:  pieu  de  polain;  Wisembach  ;  pi.ni  d'polain. 

Callha  L. 

C.  polustris  L.,  Sp.,  784.  Populage  des  marais  :  vulg.  :  Souci 
des  marais  (D'  Berher,  p.  101).  Ban  de  la  Roche:  di  pihhele  ; 
La  Bresse  :  chevalon,  chevanon  et  paile  dé  c/icvau  ;  Chatel  : 
p'' h/io( te  dé  ch'vaii  ipissail  de  cheval);  Cleurie:  pette  dé  cJivau 
(Thiriat,  p.  74);  Eloyes:  paitte  dé  cli'vau  ;  La  Forge  et  Le 
Tholy  ;  j9/e  rfe  èAeiYru;  Gérardiner  :  chvolonde,  fém.;  Gerbamont: 
patte  de  rV/eyrtM;  MédonviUe:  baissinot  ;  Mén'd  en  X  :  culoniba ; 
Moussey:  péhhotte  dé  chouà ;  La  Neuveville  sous  Ch.  ;  bassinot  ; 
liomoni  :  poi/i/iolfr  dé  c/iecau;  Vagney:  patte  dé  chevau;  Ville 
sur  L  :  boton  d'or. 

Trollius  L. 

T.  eiiropœus  L..  Sp.,  782.  Trolle  d'Europe  ;  vulg.  :  boule  d'or 
(D'"  Berher,  p.  101).    Gerbamont:  bolun  d'or. 


-   25  — 

Hdkhorus  L. 

Genre:  La  Bresse:  ///^ornr- ;  Chalcl  :  hellébore  ;  Covvàmoni: 
liborne;  Tranqueville  :  harbe  de  quiècre  (herbe  de  couleuvre]. 

H.  fœtidus  L.,  Sp.,  784.  Hellébore  fétide;  vulg.  :  pied  de 
griffon  iKirschleger,  1,  p.  2o;D^Berher,  p.  101).  Lemmecourt: 
pain  de  couhivre,  pain  de  couleuvre. 

ff.  viridls  L.,  Sp.,  78 i.  Hellébore  vert.  Ban  de  la  Roche  : 
liwrne,  Chnshoum  ce  dernier,  corruption  de  l'allemand  Christ- 
bainn;  littér.  arbre  du  Ghristj  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  liborne. 

H.  nigerh.,  Hellébore  noir  ;  Vulg.  :  rose  d'hiver;  Vosg.  vulg.: 
rose  de  Noël  (Kirschleger,  1,  p.  25)  (cultivé).  Gerbamont  : 
lébore ;  YsLgney  :  liborne. 

Nigella  L. 

N.  arvensis  L.,  Sp.,  753.  Nigelle  des  champs.  Charmes  : 
noëlle  ;  Girecourt  les  V.  :  naiêle ;  Médonville  :  noêlle;  Ménil  en  X.  : 
nopl. 

N.  Damascena  L.  Nigelle  deDamas  fcultivéj  ;  vulg.  :  barbiche, 
araignée,  barbe  de  capucin,  cheveux  de  Vénus  (Littré,  v°  Bar- 
biche, n°  2).    Uriménil: /)rt(7/e  dé  fi  lé  r  e  {Viii.  patte  d'araignée). 

TV.  sativa  L.,  Nigelle  cultivée  (cultivé);  vulg.:  toute  épice 
(Gillet  et  Magne,  p.  12);  Cumin  cornu  (Littré,  v"  Cumin),  Ni- 
gelle, poivrette,  toute  épice,  patte  d'araignée,  araignée 
nielle.  Cumin  noir,  faux  Cumin,  Nigelle  de  Crète  (Littré,  v" 
Nigelle  1")  ;  Vosg.  vulg.  :  Cumin  noir  (Kirschleger^  1,  p.  26). 
Vexaincourt  :  lo  jolet,  litt.  petit  coq,  jeune  coq. 

Aquilegia  L. 

A.  vulgaris  L.,  Sp.,  759.  Ancolie  commune.  Bainville  aux 
Saules  :  cûchotte;  Ban  de  la  Roche:  meaetchattes ;  Lemmecourt: 
tionche,  litt.  cloche  ;  Tranqueville  :  poule  ;  Vagney  :  dos  de  loup., 
litt.  dents  de  loup. 

Delphinium  L. 

D.  ConsolidaL.,  Sp.,  748.  Dauphinelle  consoude;  vulg.:  pied 
d'alouette  des  champs,  Consoude  royale  (D''  Berher,  p.  102). 
Bainville  aux  S.  :  pie  d'olvotte,  pied  d'alouette  :  La  Bresse  :  pie 
d'alwate  ;  Offroicourt  :  pie  d'olouetfe  ;  Romont  :  piedd'ailouotte  ; 


—  -26  — 

Cleurie,  Syndicat  et  Saint-Amé:  pied  rfV///oua//e(Thiriat,  p.  11()) 
D.  AjacIsL.  (d'après  Grenier  et  Godron,  FI.  de  France,  p.  46 
et  47,  ce  serait  plutôt  le  D.  orientale  Gay  qui  serait  cultivé  dans 
nos  jardins  sous  le  nom  de  Pied  d'alouette)  ;  Dauphinelle  pied 
d'alouette  (Littré,  v"  Fleur,  n"  19).  La  Bresse:  pié  d'alirate  ; 
Cleurie,  Syndicat  et  Saint-Amé  -.pied  d'nllouale  (ïhiriat,  p.  116); 
Domèvre-sur-M.;  pie  d'olvotfe;  Fraize:  pi  d'àilouatle  ;  Girecourt 
les  V.  :  pi  d'alouatte  ;  Médonville  :  pi  d'ailnuette. 

Aconit  ion   L. 

A.  lycoctonum  L.,  S}).,  750.  Aconit  tue-loup  ;  Vosg.  vulg.  :  tue- 
loup  (D''  Mougeot,  p.  157  . 

A.  Napelliisih.,  Sp.,  751.  Aconit  Napel  ;  vulg.  :  Aconit  bleu, 
char  de  Vénus  (Berlier.  p.  103).  Ban  de  la  Hoche  :  sahots ;  Cleurie, 
Saint-Amé  et  Syndicat:  solad'  heu  d'préte  (Thiriat^  p.  116) 
(sic!)  ;  La  Forge  et  le  Tholy:  sole  dl,eïe  d'préte,  lilt.  souliers  de 
cuir  de  prêtre  ;  Gerbamont:  sabot  ;  Vagney:  sabot  de  prête. 

Acliea  L. 

A.  spicata  L.,  Sp.^  722.  Actée  en  épi.  ;  vulg.  :  Herbe  de  Snint- 
Christophe  (D'  Berher,  p.  103).  Gerbamont  :  hiarhede  S'-C/iris- 
lophe;  Vagney  :  hiarhe  dé  S'-C/iristophe. 

Pœonia  L. 

P.  officinalis  DC,  Pivoine  officinale;  vulg.  Herbe  de  Mallet, 
herbe  sainte-rose,  Pivoine  femelle,  pione,  péone.  Bainville  : 
piùne;  Ban  de  la  Roche  :  courras;  Bertrimoulier  :  piomme;  La 
Bresse  :  pione;  Brouvelieures  :  piùne;  Chatel  :  piône;  Cleurie, 
Syndicat  et  S'-Amé  :  piône  (Thiriat,  p.  116);  Gornimont  :  pione; 
La  Forge  :  piône  ;  Gerbamont  :  pionne;  Mazeley  :  piôle  (curieux 
changement  de  la  liquide  latine  n);  Médonville  :  pionne;  Mor- 
tagne  :  piône;  Moussey  :  pionne;  Le  Tholy  :  piône;  Totainville  : 
pinne;  Tranqueville  :  />/or///','  (assourdissement  de  la  tonique); 
Uriinénil  :  y>/ome  (changement  de  la  liquide  n  comme  à  Bertri- 
moulier). 

Etym.  :  Littré  donne  Normand  pione  et  piannie;  M.  Adam, 
pione  à  Lay-Saint-Ghristophe;  on  trouve  le  vieux  français 
pyonc. 


—  27     - 

Berberidées 
Berberis  L. 
B.  vulgaris  L.,  Sp.,  472.  Vinetlier  commun.  Vulg.  Epine-vi- 
nette,  Crépinière  (Littré,  hoc  v").  Bainville  aux  S.  ;  harbelin; 
Bru  :  nàre  picque ;  Charmes  :  barbdeire;  Gliatel  :  berbdin;  Lem- 
mecourt  :  berbelin;  Moyenmoutier  :  couonne  de  ckieu/fe,  litt. 
corne  de  chèvre  (ce  n'est  pas  le  Chèvre-feuille/  ;  La  Neuveville 
-sur  M.  :  berèelin;  Romonl  :  barbeline;  Ville  sur  I.  :  barbeUn. 

Nymi'uéacées. 
Nymphxa  Neck. 

N.  alba  L.,  Sp.,  729.  Nénuphar  blanc.  Vosgien  vulg.  :  Lis 
d'étang  (Kirschleger,!,  p.  31  ;  CBerher  p.  10.3).  Vosg.  vulg.  :  lis 
d'étang  (D'^Mougeot,  p.  lo7-317).  Vulg.  :  blanc  d'eau  (Littré,  h, 
v°i.  Charmes  :  gomé;  Fontenoy  le  Ch.  :  ruontre ;  Padoux  :  toc- 
c/itons;  Raon  aux  Bois  :  tulipe  d'ètung:  Trémonzey  :  rcse  des 
f-tangs;  Uriménil  :  rose  d'èlang,  6  résonnant;  Ville  sur  lUon  : 
rase  d'étang. 

N.  lutea  SiBTH.  et  S'si.,  Prodr.  FI.  grxc,  1,  p,  361;  Nym- 
phiea  lutea  L.,  Sp.^  729.  Nuphar  jaune.  Vulg.  :  jaunet  d'eau 
(Littré,  v°  Jaunet,  n"  2);  plateau,  baratte  (Grim.,  p.  146).  Bain- 
ville  aux  Saules  :  solive,  midi;  Bru  :  morêhe  :  Raon  aux  Bois  : 
tulipe  d'étang  ;  Romoni  :  trocheux  de  rupt,  littér.  tranchoir  de 
ruisseau,  allusion  à  la  ressemblance  de  sa  feuille  avec  un  petit 
plateau  de  bois  tourné,  dont  nos  campagnards  se  servaient 
autrefois  en  guise  d'assiette  pour  découper  la  viande  à  table.  A 
Hadolet  dans  les  environs,  cet  objet  s'appelait  trôcheuye. 

Nuphar    Sm. 

X.  pumila  Sm.,  Engl.  Bot.,  2292;  N.  vogesiaca  Huss.,  C^..  32! 
i\.  Spcnneriana  Gaud.  Nuphar.  nain.  Vosg.  vulg.  :  pied  de 
poulet  (D'  Mougeot,  p.  157-317;  D""  Berher,  104).  Environs  de 
Remiremont  :  Tulipe  d'étang. 

Papavéracées 
Papaver  L, 
Genre    :    Châtel  :  povô  ;  Fontenoy  :   pava.-    Morelmaison  ; 


-  28  — 

chanolte  :  Padoux  :p\unaau;  Raon  l'Etape  :  ,7''oA'.  y o/^^  et  quel- 
quefois kikirijac,  litt,  poulet,  couleur  delà  crête  des  coqs  et 
allusion  à  leur  chant  ;  Saales  :  chenàttc  et  sacège  chenatle  ;  To- 
tainvilleetTranqueville  ;  chanotle:  Vagney  :  'pavôt  (Pétin  p.  208). 

P.  sointiiferum  L.,  Sp.,  726.  Pavot  somnifère.  Cleurie,  St-Amé 
et  Syndicat:  pavau  (Thiriat,  p.  M 6),  cultivé  et  souvent subspon- 
lané,  ditGodron,  I,  p.  3o. 

P.  sedgerum  DC,  F/.,  fr.,  'ô,  p.  585;  P.  horteme  Huss.,  Chard., 
p.  39;  fiodr.,  FI.  lorr  ..  éd.  I,  1,  p.  36.  Pavot  porte-soie. 
Cleurie,  Syndicat  et  Sainl-Amé  :  parau  (Thiriat,  p.  HG); 
Raon  aux  Bois  et  Uriménil  :  pavùt.  La  culture  en  grand  de  cette 
plante,  dont  on  tirait  de  lliuile,  diminue  sensiblement  dans 
notre  rayon  depuis  quelques  années. 

P.  lihxas  L.,  Sp.,  726.  Pavot  Coquelicot,  Vulg.  :  Rose  de 
loup,  ponceau  Crim.,  147);  coprose  (Littré,  h.  v").  Ban  de 
la  Roche  :  chunaUe;  Bru  :  fiame  dé  feu,  litt.  tlamme  de  feu.  Ces 
sortes  de  pléonasmes  sont  fréquentes;  Charmes  :  mauhon  hreuléye, 
litt.  maison  brûlée,  allusion,  comme  dans  la  précédente  déno- 
mination, à  la  couleur  rouge  des  pétales;  Cleurie,  Syndicat  et 
S'-Amé  :  pavau  (Thiriat,  p.  1 16,  qui  indique  comme  cultivée  ou 
subspontanée  la  variété  à  fleurs  doubles);  (îirecourt  les  V.  : 
mùlion  breulai/e;  Padoux:  pamaan  dl  champs;  Romont  :  mô/ian 
brculele;  Saales  :coque/iJa,  onomatopée  qui  rappelle  le  français 
coquelicot. 

P.  dubiwn  L.,  Sp.,  726.  Pavot  douteux.  Romont  :  môhon 
breuleie. 

P.  Argemone  L.,  .S/).,  725.  Pavot  Argémone.  Vulg.  vosg.  :  Pa- 
vot à  massue  (Berh.,  p.  105).  Romont:  môhou  breuleie;  Va- 
gney :  pavot  que  des  piquants  (Pétin,  p.  208),  litt.  Pavot  qui  a 
des  poils.  Cet  auteur  aurait  dû  écrire,  croyons-nous,  pavot  quai 
des  piquants. 

C helidonium  L. 

Ch.  mojus  L.,  Sp.,  723.  Grande  Chélidoine.  Vulg.  :  felouque, 
herbe  aux  verrues,  yape,  jagouasse  (Grimard,  p.  1 49)  ;  herbe 
aux  boucs  (Littré,  v°  herbe,  4",  col.  2);  herbe  à  l'éclairé  et 


—  29  — 

herbe  de  l'hirondelle  (Liltré,  ibid.).  Ban  de  la  Roche  :  dchotie 
de  klére;  dchotte  de  jdnisse;  La  Bresse  :  eliaire  et  Herbe  dé 
jaunisse;  Cleurie  :  (laire  (ïhiriat,  p.  74);  La  Forge  et  Le 
Tholy  :  tlaire;  Gerbamont  :  lierre;  Saint-Etienne  :  tiaire ;  Va- 
gney  :  e'ièrc. 

FUMARIACÉES. 

Covi/dalis  DC. 
Genre  :  Corydale;  Vagney  :  finneliârre. 

Fumaria  L. 

/".  o//«t7««//s  L.  .Sy>.,  984.  Fumeterre  officinale.  Viilg.  :  (iel 
de  terre  (Littré,  v"  fiel,  5").  Bainville  au.\  S.  :  finelcrrc;  Tran- 
queville  :  femeterre:  Vagney  :  fumeliàrre. 

Crucifères. 
Raphanus  L. 

R.  salivus  L.,  Sp.,  935.  Kadis  cultivé.  Autigny  :  rcië  (Adam, 
p.  366);  Badménil  :  révonette  (id.);  La  Baffe  :  réis  (id.j;  Bru  : 
ravonnettc;  Celles  :  ravouette,-  Chàtel-s.-M.  :  ravonette;  Char- 
mois  rOrg.  :  roije  (Adam,  p.  36-5);  Gircourt-s -M.  :  radisse 
(id.);  Deycimont  :  reïei  (id.);'  Gérardmer  :  rèies;  Girecourt- 
les-V.  :  7rn/i  (id.);  Grandvillers  :  n^ie,-  Haillainville  :  roi 
(Adam,  p.  365);  Houécourt  :  rcye  (id.;;  Luvigny  :  reïe  (id.);  Ma- 
concourt  :  rr//ye(id.)  ;  Mazeley  :  royi  lid.i  ;  Médonville  :  sainorQ; 
Mortagne  :  reie  ^id.«;  .Moyenmoutier  :  reîïe  (Adam,  p.  365;  ; 
Moussey  :  7'ote;  La  Neuveville-s.-M.  :  ro'i ;  Ortoncourt  :  roois 
(Adam,  p.36oj  ;Provenchères  :  raoyu  (id.);  Ramonchamp  :  redis 
(id.);  Rehaupal  :  rèi  (id.);  Rouceux  :  reil;  Rouges-Eaux  : 
rayfe  (Adam,  p.  365);  Sainte-Barbe  :  rèie  id.);  Saint- Vallier  : 
rai  :  Totainville  :  ro'ie:  Tranqueville  :  reil;  Uriménil  :  rôij'ie, 
pron.  ro-yï;  Ventron  :  ràli  fAdam,  p.  365;. 

a).  Radicula  D.G.,  Sijsl.,  2,  p.  663.  Radis.  Vulg.  :  petites 
raves,  petit  radis  rose.  Bertrinioulicr  :  reconelfe  :  Girecourt  les 
V.  :  ray'i ;  Mazeley  ;  ravanets,  masc.  pluriel;  Médonville:  ravo- 


—  30  — 

ne//e;Ménil  en  Xaintois  :  rnle:  Padoux  :  rets:  Saint-Élienne  : 
ratisse;  Saint-A'allier  :  rat  (Adam,  p.  45 1;  Uriménil  :  royïes, 
p'iifes  royles  et  quelquefois  rouou/j^^fes,  féminin  pluriel. 

b).  Niger  D.C.,  1.  c.  Radis  d'automne.  Viilg.:  Radis  noir,  yros 
Radis  noir,  Raifort  des  Parisiens.  Littré  donne  «  Raifort  cultivé, 
espèce  dont  la  racine  est  connue  sous  le  nom  de  Radis  noir  ». 
Bainville-aux-Saules  :  roi' ;  Chatel  :  reie  ;  Ménil  enX.  :  rave. 

R.  Raphanistrinn  L.  Sp.,*d%\;  liaphamslrinn  «/7't'/r9r'.  Wallk., 
.S'c/«ec?.,336;  Radis  lavenette.  Vulg.  :  Radis  sauvage.  Ban  de  la 
Roche  :  saredge  raetis:  Cleurie  :  ri'voJe\irhe  (Thiriat,  p.  74);  La 
Forge  :  saiirège  reie:  Gérardmer  :  stmvaige  régie;  La.Neu\e\ille- 
s.- M.  :  ravcnèie;  Raon-aux-Bois  :  raiv'lcuchc  ;  Romonl  :  rèii  • 
Saint-Etienne  :  rèv  louche;  Le  Tholy  isauvège  reie. 

Sinapis  L. 

•S.  nrve)is/s  L.,Sp.,  933.  Moutarde  des  champs.  Vulg.  :  joKe 
(Grimard,  p.  160).  Vosg.  vulg.  :  iiKniInrclc  des  r/iamps  (D""  Mou- 
geot,  p.  '161-321).  Brouvelieures  :  riinfardr;  Bru  :  ■genolc;  Ghà- 
tel  :  s'né ;  Charmes:  sané;  Fraize  :  tf/ntardr ;  Lemmecourt  : 
sinvre ;  Mazeley  :  soné;  La  Neuvevillc-s.-Ch.  :  sonihic;  La  Neu- 
veville-s.-M.  :  moulddieu ;  O^TOÏconvi  :  h)  soNiùieu  ;  Sanchey  : 
sonné;  Uriménil  :  s'né;  Vagney  :  motàdc. 

S.  alha.  L.,  Sp.,  934.  Moutarde  blanche;  Vulg.  :  herbe  au 
beurre.  Bainville-a.-S.  :  inotadir;  Domèvre-s.-M.  :  nioladieu 
bianchc;  Morelmaison  :  moulatie ;  Padoux  :  inotartc  ;  Sanchey  : 
malade;  Uriménil  :  aïolàdi',  i/m/à/r:  Vagney  :  mnlt'idc. 

Brassica  L. 

B.  o/rracea  L.,  Sp.,  932.  Chou  potager.  Bainvillc-a.-S.  :  rhô; 
Ban"de-Ia-Roche  :  djoNe  et  dc/minix  (Oberlin,  p.  169  et  197); 
rafjDKs,  jeune  plant  de  chou  (id.,  p.  97);  Châtel  :  rhô:  Cleurie, 
Sainl-Amé  et  Syndicat  :  jntte  (Thiriat,  p.  117);  Cornimont: 
djiiHr  !  Fraize:  Irhù;  Gerbéjjal  :  djotey  replant,  <"a/y'n/,;  Médon- 
ville  :  rhovc  ;  Morelmaison  :  chao ;  la  Neuveville-s.-M.  :  rhau  ; 
Padoux  :  jolies;  Provenchères  :  chô;  Saint-Amé  :  cauquc  de 
jolie  ;  trognon  de  chou  (Thiriat,  p.  437  j;  Saulxures  :  rabmi,]Q\xxve 


—  31  — 

chou;  jottc,  vieux  chou  ;  ch<},  chou  branchu  ;  Trampot  :  chaux-; 
Uriménil  :  chô,  à  résonnant;  pris  dans  son  ensemble,  jotle  : 
j'oa  cflai  hàllc  Jotte,  nous  avons  une  belle  récolte  de  Choux; 
trognon  de  chou  :  coque  di-  jotle  ;  Vagney  :  cItA  et  jotte  (Pétin, 
p.  35  et  163j;  iHcdcjoltc  :  Chou  pommé  (Pétin,  p.  163);  vogue 
de  jotte  (Pétin,  p.  164j;  rogue  et  roque  (Thiriat,  p.  437),  trognon 
de  chou  (id.  ib.,  p.  164);  Ventron  :  djotte ;  Vrécourt  :  chove. 

Nous  faisons  de  nouveau  remarquer  que  jotte,  du  moins  à  Uri- 
ménil et  dans  les  environs,  a  une  signification  collective.  Cette 
dénomination  s'applique,  par  exemple,  à  une  plantation,  une  ré- 
colte ou  à  une  préparation  pour  la  choucroute.  Ainsi,  une  femme 
venant  visiter  le  jardin  de  sa  voisine  dira  :  Vos  oz  d'iai  moût  halle 
jotte,  vous  avez  de  bier^  beaux  Choux.  On  dira  aussi  :  moénez 
ène  woéture  de  jotte  ai  Pinau,  conduisez  une  voiture  de  choux  à 
Epinal.  Ce  nom  étant  partitif  n'a  pas  de  pluriel.  Le  chou  dési- 
gné individuellement  se  dit  chô  ou  tête  dé  jotte. 

Variétés.  Yar.  capitata,  Chou  pommé  ou  Chou  cabus.  La 
Bresse  :  cabou;  Châtel  :  cohou;  Fontenoy-le-Ch.  :  caibus;  Gérard- 
mer  :  jotte,  et  le  plant  jeune,  avant  d'être  repiqué,  côhou;  Ma- 
zeley  :  caibou;  Saales  :  calbeu;  Uriménil  :  cobou;  Vagney  :  ca- 
bous  (Pétin,  p.  42). 

Chou  printanier.    Uriménil  :  prûntanier; 

Chou  d'hiver.    Saales  :  chô;  Uriménil  :  chô  d'hiver; 

Chou  de  Milan.  Uriménil  :  chô  d'Milan;  Yagney  :  chô  de  Milan 
(Pétin,  p.  55)  ; 

Chou  frisé.  Saulxures  :  tchô;  Uriménil  :  chô  frihé;  Vexain- 
court  :  chô  frisé,  et  chô  frisé  wf/r  (noir);  chou  blanc,  Fontenoy  : 
ckôx  biancs;  Uriménil  ;  chô  bianc  et  jotte  d'Olsace,  chou  d'Al- 
sace; chou  rouge,  Fontenoy  :  chôrôge,  rôge  pommelé  (pom- 
melé) ; 

Chou  de  Bruxelles  :  Uriménil  :  chô  d'Briiséles. 

Chou-fleur  :  Chàtel  :  chou-fieur;  Padoux  •  jottes  fleuries.  Mais 
la  variété  de  Choux  de  beaucoup  la  plus  connue  et  la  plus 
répandue  dans  nos  campagnes  est  celle  qui  est  connue  sous  le 
nom  de  chô  d'Ignèye,  Chou  d'Igney.  Elle  doit  son  nom  à  ce 
village  situé  à  12kil.  au  nord-ouest  et  en  aval  d'Epinal,  oùil  est 
cultivé  en  grand.  Les  qualités  de  ce  produit  sont  dues   à  la 


composition  toute  particulière  du  sol,  qui  est,  comme  celui 
d'Archettes,  un  terrain  d'alluvion  siliceuse.  (Voyez  à  l'art.  Bras- 
sicaNapus,  le  na'vé  d'Ochotles. 

B.  asperijolia  Lam.,  Dict.,  1,  p.  746;  B.  Râpa  Kocii,  Deutsch 
FL,  4,  p.  709;  Chou  rave.  Fontenoy-le-Ch.  :  chô  raive;  Uri- 
mônil  :  roy'ie; 

a)  Oleifera  DC,  Proir.,  1,  "214.  Navette.  La  Bresse  :  naivate; 
Brouvelieures  :  nèvotte :  Brn  :  gi^éne  {lill.  graine;  nous  verrons 
plus  bas  qu'on  dit  de  même  grain  pour  froment):  Charmes  : 
névatie;  Chatel  :  naivotte:  Fraize  :  nèvatte  ;  Grandvillcrs  :  nève- 
lotie;  Mazeley  :  mvatte;  Médonville  :  nevlatle;  Morelmaison  : 
naivotte;  La  Neuveville  s.  Cii.  et  LaNeuveville  s.  M.  :  nhvotle; 
Saales  :  noivelattcs :  Trampot  et  Tranqueville  :  navottc;  Uri- 
ménil  :  naivotte;  Vagney  :  naiuattr  (Pétin,  p.  493);  Venlron  : 
naivatte;  Vrécourt  :  nèvatte. 

b.)  Escidenta  Godr.  Gren.,  FI.  fr.,  I ,  p.  77  :  Brassica  Râpa  L., 
Sp.,  931.  Rave  (proprement  dite).  Bru  :  rûyic ;  Charmes  :  ray ; 
Chatel  :  rèyie;  Raon-aux-Bois  :  raivleuche ;  Saales  :  rau'i;  Sainl- 
Vallier  :  rai  (Adam);  Uriménil  :  rùyic,  grosse  rùyie;  Ville  :  royi. 
—  Exemple  du  changement  du  d  en  y,  déjà  remarqué  par 
M.  Adam. 

B.  Napiish.y  Sp.,  1)31.  Chou  Navet  (type);  Godron  l'appelle 
ainsi  :  car  ce  que  Ton  appelle  vulgairement  Navet  est  la  variété 
comestible,  var.  esculenta  DC.du  type  botanique  (l'autre  étant  la 
var.  oleifera,  appelée  vulgairement  Colza).  L'espèce  botanique 
étant  pour  ainsi  dire  inconnue  des  campagnards,  il  s'ensuit  que 
nous  n'avons  pu  en  recueillir  les  noms  patois.  Toutefois  M,  Thi- 
riat,  dans  sa  Vallée  de  Cleurie,  p.  H6,  donne  nèvé  et  il  semble 
que  c'est  bien  au  type  qu'il  l'applique,  car,  arrivé  à  la  variété 
comestible,  il  ne  donne  pas  de  nom  patois.  Y  a-l-il  là  une 
simple  interposition  de  l'imprimeur?  M.  l'abbé  Pétin,  p.  55, 
donne  aussi  chô  sanvaige,  Colza;  mais  n'oublions  pas  que  le  but 
de  cet  estimable  auteur  est  d'enseigner  le  français  aux  paysans 
au  moyen  de  leur  patois,  en  sorte  que  ce  nom  paraît  plutôt  être 
la  traduction  et  l'explication  patoise  d'un  terme  français  qu'un 
vrai  nom  patois  créé  par  le  génie  populaire  et  usité  jour- 
nellement :  quoiqu'il  en   soit,     nous  passons    immédiatement 


—  33  ~ 

aux  variétés,  qui  seules  [nous  paraissent  avoir  des  noms  patois. 

a)  Oleifera  DC,  Syst.,  2,  p.  591.  Bru  :  colza  eicoloza;  Gire- 
court  les  V.  :  colzac;  La  Neuveville  s.  M.  :  co/srf;  Uriménil  :  colza; 
Vagney  :  chô  sauvaige  (Pétin,  p.  53)  (Voyez  cependant  ce  que 
nous  disons  plus  haut  de  cette  expression)  ;  Vexaincourt  :  nev- 
lottes,  fém.  pluriel;  Wissembach  :  névHatles.  —  Doubs  ;  conza. 

b)  E&culenta  D.C.,1.  c.  Navet.  La  Bresse  :  naivè;  Bulgnéville  : 
nèvé;  Gircourt-s.-M.  :  wèye  (Adam,  p.  391);  Fontenoy-le-Ghâteau  : 
7'êve;  Gérardmer  nèveil;  Gerbépal  :  nèvé;  Grandvillers  :  nêvé; 
Moussey  :  névet;  La  Neuveville-s.-Ch.  :  nèvé;  Padoux  :  nèvet; 
Trampot  -.navais;  Vagney  :  naivé  (Pétin,  p.  193);  Ville  s.  I.  .- 
nèvé  ;  Vrécourt  :  7iévé. 

Observation.  A  La  Bresse,  la  graine  ou  semence  du  Navet 
s'appelle  naivate. 

La  variété  la  plus  répandue  dans  notre  rayon  est  sans  contre- 
dit celle  qui  est  connue  sous  le  nom  de  naivé  d'Ochottes,  Navet 
d'Archettes.  Elle  porte  le  nom  de  ce  village  situé  à  12  kil.  au 
sud -ouest  et  en  amont  d'Epinal,  où  elle  est  cultivée  en  grand. 
Les  qualités  de  ce  précieux  produit  tiennent  à  la  composition 
toute  particulière  du  sol  qui  est  un  terrain  d'alluvion  siliceuse. 

Un  hybride  du  B.  Napus  et  du  B.  olej^acea  porte,  comme  on 
sait,  le  nom  de  Ghou-navet;  Châtel  :  chou-naivé;  Vagney  :  chô 
naivé  (Pétin,  p.  55)  «  chou-navel  ». 

Variété.  Rutabaga,  Bt-assica  campestri$,Napo  Brassica  DC., 
dit  aussi  vulgairement  Ghou  de  Suède,  Chou  de  Laponie,  Navet 
de  Suède.  Charmes  :  chô-nèvé  et  rudetapaca,  curieuse  défor- 
mation; Domèvre-s.-M.  :  cho-névèt;  Mazeley  :  tabaga;  La  Neuve- 
ville-s.-M.  :  tabaga;  Saulxures-s.-M.  :  tchô-neivé ;  pour  Vagney, 
M.  l'abbé  Pétin  donne  cho-naivé,  rutabaga,  p.  55. 

B.  nigra  KocH,  Deutsch.  FI.,  4,  p.  713;  Sinapis  nigra  L.,  Sp., 
933;  Moutarde  noire.  Vulg.  Sénevé  ordinaire.  Vosg.  vulg.: Mou- 
tarde commune  (D""  Mougeot,  p.  1 61-321  ); Moutarde  noire;  Sénevé 
ordinaire  (Kirschleger,  1,  p.  57).  La  Bi'esse  :  môtade ;  Bru  : 
motâde  nare;  Gliàtel  :  motdte;  Domèvre-s.-M.  :  motâdieu;  Médon- 
ville  :  moutaditu  nôre;  Raon-aux-Bois  :  métàte ;  Uriménil  :  neire 
motâde. 

FlORI-:    l'OPLXAlHE    DKS    VosGES.  3 


—   34  — 

Diplotaxis  DC. 

D.  tenuifoUa  DC,  Syst.,  2,  p.  268;  Sisymbrhim  temiifolium, 
L.,  Sp.,  917.  Diplotaxe  à  feuilles  menues.  Vosgien  vulg.  : 
Roquette  sauvage  (D"^  Berher,  p.  107). 

Cheirant/ius  R.  Brown. 

Ch.  Cheiri  L.,  Sp.^  924.  Giroflée  violier,  Vosgien  vulg.  :  bâton 
d'or  (D'"  Mougeot,  158-3'18);  Giroflée  jaune,  Ravenelle,  bâton 
d'or  (D""  Berher,  p.  lOSi.  autres  :  Yioline,  Violier  jaune,  Giroflée 
jaune,  Giroflée  des  murailles,  rameau  d'or  (Gillet  et  Magne^ 
p.  28);  jalousie  carafée  (Grimard,  p.  152).  Bru  :  gironflcille ; 
Charmes  :  gironflèye;  Chùtel  :  Gironflée  ;G\e\ivie,  St.-Amé  et 
Syndicat  :  jaune  violet  (ïhiriat,  p.  1 17);  Epinal  :  jaunes-violets  : 
masc.  plur.;  Gérardmer  :  jaune  violi;  Gerbépal  : /ai/ne  m'o/e/, 
Médonville  :  giroflàye;  Morlagne  :  yironflée;  Padoux  :  giron- 
jléeyc :  Totainville  :  gironflaie;  Uriménil  :  gironflée;  Vagney  : 
gironfléc  (Petin,  p.  135). 

Eryshnwn   L. 

Genre  :  Vagney  :  saucége  Kcrson. 

E.cheiranthoides,  L.,  Sp.,  923.  Vélar  Giroflée,  Vosg.  vulg,  : 
Fausse  Giroflée,  Giroflée  des  champs  (D''  Berher,  p.   108  . 

Barbarea  R.  Brown. 

li.  vulgaris  R.  Brown,  Kew.,  éd.  2,  t.  4,  p.  109;  Erysimvm 
Barbarea  L.,  FI.  suec,  éd.  2,  p.  233.  Barbarée  commune.  Vosg. 
vulg.  :  herbe  de  Sainte  Barbe  (Kirschleger,  1,  p.  48;  1)''  Berher, 
p.  108)  ;  Bainville  aux  Saules  :  rondlotte. 

Sisymbi'ium  L. 

Genre  :  Vagney  :  sauvaige  Kerson. 

S.  officinale  Scoi'.,  Cam.,  2,  p.  "^Q;  Erysimum  officinale  L., 
Si).,  922.  Sisymbre  officinal.  Vosgien  vulg.  :  la  Torlelle  (Kirsch- 
leger, i,  p.  53);  vélar,  herbe  du  chantre  (D""  Berher,  p.  109  , 
Moyenmoutier  :  hieppe  di  ckanlre. 

S.  Sophia  L.,  Sp.,  922.  Sisymbre  sagest-e,  Vosgien  vulg.  : 
Herbe  de  Sainte-Sophie.  Romont  :sneide. 

S.  Alliaria  Scop.,  Cam.,  2,  p.  26;  Erysimum  Alliaria  L.,  ^7^.. 


—  35  — 

922  ;  Allioria  officinalis  D.C,  Syst.,  2_,  p.  488.  Sisymbre  Alliaire 
Ban  de  la  Roche  :  dchottede  cnache. 

Nasturlium  R,  Brown. 

N.  officinale  R.  Brown,  Hort.  Kew.,  2'  édit.,  t.  4,  p.  119; 

Sisymbrium  Nasturlium  L.,  Sp.,  916.  Cresson  officinal.  Vulg.  : 

Cresson  d'eau,  Cresson  de  ruisseau,  santé   du  corps;   Vosgien 

vulg.  :  Cresson  d'eau  ou  de  fontaine  (Kirschleger,  1 ,  p.  46);  Crei- 

son  de  fontaine  (D""  Berher,  p.  109).  Bainville  aux  Saules  :  cre- 

chon;  Chatel  :  keurson.  Le  nom  de  Keurson  d'jodîe  à  Bru  paraît 

bien  devoir  se  rapporter  à  cette  espèce  ;  car  mon  correspondant 

donne  Kp.urson  piquant  au  Lepidium  sativum  L.,  Cresson  alénois 

(ou  des  jardins);  Domèvre-s,-M.,  Lemmecourt  et  Mazeley  :  cre- 

ckon;  Romont  :  keurson  .-  Totainville  et  Tranqueville  :  crechon; 

on  dit  aussi  à  Totainville  crec/<e/o?«,  qui  paraît   un    diminutif; 

M.  l'abbé  Pétin  donne,  p.  73,  cresson,  cresson,  eicuerhon,  cresson, 

p.  75,  pour  Vagney;  Vexaincourt  :  Keurson  de  fontaine;  Ville-s.- 

lllon  :  creuchon. 

Cardamine  L. 

Genre  ;  Yagney  :  Kerson ;  Celles  :  creusson. 

C.pratensis  L.^Sp.,  195.  Cardamine  des  Prés.  Vulg.  :  Cresson 
des  prés,  Cresson  élégant,  Cressonnette,  bec  à  l'oiseau  (Gillet  et 
Magne,  p.  32;  Yilmorin,  Catalogue,  1S82,  p.  123:  D'' Berher. 
p.  111).  Bru  :  cœurso7i  dé  prêt;  Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat  : 
savvaige  Querson  (Thiriat,  p.  75);  La  Forge  et  Le  Tholy  :  sau- 
vaige  cœurson;  Médonville  :  crechon  sauvaige;  Moyenmoutier  : 
cœurson  doux;  Offroicourt  :  lo  pingvé;  Romont  :  pain  d'ouhé; 
Saulxures  :  Kerson  das  pras  ;  Uriménil  :  ci^ohhon  cVprès. 

C.amara  L.,  ^79.,  915.  Cardamine  amère.  Vosgienvulg.  :  Cres- 
son amer  (Kirschleger,  1,  p.  45;  D''  Berher,  p.  IMj.  Bertrimou- 
lier  :  Ke?^son;  La  Bresse  :  Kerson;  Bru  :  Queui^son  sauvaige;  Cleurie, 
St-Amé  et  Syndicat  :  Quérson  d'  fontaine  (Thiriat,  p.  75);  Celles 
et  Dounoux  :  creusson;  Fontenoy  le  Ch.  :c7-eisson;  La  Forge  et 
Le  Tholy  :  cœurson  d' fontaine;  Gérardmer  :  Kerson  d'fontai?ie; 
Gerbamont  et  Mortagne  :  Keurson;  Mazeley  :  crehhon;  Moussey  : 
Keurson  sauvaige;  Raon  l'Et.  :  Keurson  ;  Saales  :  Keurson;  Uri- 
ménil :  crohhon  et  crohhon  d''  rupt  (de  ruisseau^;  A  Vagney, 


—  36  — 

M.  l'abbé  Pétin  donne,  p.  73,  cresson,  cresson,  p.  75,  cuerhon 
cresson  et  enfin,  p.  73,  «  cresson  dé  pras  »  Gardamine.  Nous 
croyons  devoir  les  rapporter  tous  au  C  amara  L.,  plutôt  qu'au 
C.pratensis  L.,  bien  que  ce  dernier  soit  aussi  commun;  mais  il 
n'est  pas  comestible  et  nous  paraît  par  conséquent  moins  connu 
des  paysans.  Nous  croyons  qu'il  ne  faut  donc  pas  prendre  à  la 
lettre  la  dénomination  cresson  dé  pras  et  la  traduire  littérale- 
ment par  le  français  Cresson  des  prés  pour  la  rattacher  à  l'es- 
pèce botanique  C.  pratensis  L.  ;  Vexaincourt  :  Keurson  sauvaige. 
De  temps  à  autre,  mais  au  printemps  seulement,  on  trouve  sur  le 
marché  d'Epinal  quelques  paniers  de  C.  amara  apportés  par  nos 
campagnards  de  la  vallée  du  Coney  i  Uriménil  et  Uzemain). 

C.  sylvatica  Link,  inHoFFM.,  Phyl.  Blntt.,  t.  I,  p.  50;  C.  hir- 
suta  b.,  Si/lvestris  Oodr.,  FI.  lorr.,  éd.  I,  P.  1,  p,  59.  Gar- 
damine des  bois.    Moyenmoulier  :   Keurson,  Cresson  des  bois. 

Alyssnm  L. 

A.  calycinuinh  ,  Sp.,dOH.  Alysson  calicinal.  Vosgien  vulg.  : 
corbeille  dorée  sauvage  (Kirchleger,  I,  p.  62);  corbeille  dorée 
fD'  Berher,  p.  112).  Cette  plante  ne  doit  pas  être  confondue 
avec  l'A.  saxo ti le,  ou  Alysse  jaune,  connu  sous  le  nom  de  cor- 
beille d'or  (on  appelle  corbeille  d'argent  TAlysse  maritime  {A. 

maritimum  DC). 

lioripa  Scop. 

/{.  nasiurtioides  Spacii,  Vég.  phanerog.,^,Y>-  '60(3;Sisi/m/jruim 

palustre  Leyss.,  FI.   liai.,  679;  Nasturtium  palustre  DC,  Syst. 

2,  p.  191  ;  Godr.,  FI.  lorr.,  éd.  1,  t.  I,  p.  6"2,  Roripe  faux  Cresson. 

Vosgien  vulg.  :  Cresson  ou  Roquette  des  marais    D""  Berher, 

p.  110). 

Camelina  Crantz. 

C.  fœtida  Pries,  Nov.  Mant.,  3,  p.  70;  C.  dentala  Godr.,  Fi. 
lorr.,éé.  1,  t. 'I,p.  68. Camélinefétide(ou  dentée).  Romont:camrt- 
mie.  (Nous  verrons  tout  à  l'heure  qu'à  Uriménil  camamie  est 
donné  à  la  graine  du  C  saliva.) 

C.  saliva  Pries,  Nov.  Mant.,  3,  p.  72;  Myagriura  sativum  L. 
Caméline  cultivée.  Bru  :  cauniéline:Y)Qmèvre-s.-M.  :  caimémine; 
Tranrjueville  et  Totainvillc  :  cainomine;  Uriménil  :  camamye;  ce 


nom  y  est  donné  plus  particulièrement  à  la  graine  de  cette 
plante  qui  autrefois  était  très  cultivée  pour  en  tirer  de  l'huile, 

Teesdalia  R.  Brown. 

T.  nudicaulis  R.  Brown,  Hort.  Keic,  éd.  2,  t.  4,  p.  83; 
T.  IberisH.Çi.,  Syst.,  2,  p.  39:2;  Iberis  nudicaulis  L.,  Sp.,  903. 
Téesd  alieàtige  nue.  Vosg.  vulg.  :  petit  Gressoh  printanier  (D"" 
Berher^  p.  1 15).  Gleurie  -.chion  d'ouhé  (Thiriat,  p.  75),  litt.  fiente, 
chiure  d'oiseau). 

Thlaspi  DiLLEN. 

Th.  arvense  h.,  Sp.,  901.  Tahouret  des  champs.  Vosg.  vulg.  : 
Tabouret  monnoière  (Berher,  p.  115).  Ban  de  la  Roche  :  Keurson 
de  champ  et  dchotte  de  sang  ; 

Th.  perfoliatum  L.,  Sp.,  902.  Tabouret  perfolié.  Vosg.  vulg.  : 
mousselet  (D""  Berher,  p.  115.  —  Littré  ne  donne  pas  ce  nom). 

Th.  alpestre  L.,  Sp.,  903,  Tabouret  alpestre.  Gérardmer  :  fio 
de  S'-Joseph  :  Saulxures  :  bouquat  d^ saint  Joseph. 

Th.Bursa-pastoris  L.^  Sp.,  903;  Capsella  Bursa-pastoris  DC. 
Tabouret  bourse  à  pasLeur.  Gleurie  :  crosse  dé  fusil  (Thiriat, 
p.  75),  allusion  à  la  forme  triangulaire  de  ses  silicules;  Eloyes  : 
crosse  dé  fusil;  Rouceux  :  bon  pasteur  ;  Uriménil  :  bouohhe  dé 
curé;  Vagney  :  bouohhe  clé  prête. 

Lepidium  L. 

L.  sativwn  L.,  Sp.,  899.  Passerage  cultivé.  Vulg.  :  Cresson 
alénois,  Cresson  des  jardins,  Nasitor,  Cresson  cultivé.  Ban  de  la 
Roche  :  Keurson  dé  djadine;  Bru  :  Keurson  piquant  et  Keurson 
de  jodïn;J)omè\Te  s.M.  :  crechon;  Gérardmer:  Kerson  d'moè; 
Mortagne  :  Keurson;  Totainville  :  crechon;  Uriménil  :  crohhon 
d'moè;  Vexaincourt  :  Keurson  de  jodin. 

L.  ruderale  L.,  Sp.,  900.  Passerage  des  décombres.  Vosg. 
vulg.  :  petit  Passerage  'D""  Berher,  p.  80);  Cresson  des  routes 
(Kirschleger,  1,  p.  69). 

L.  campestre  R.  Brown,  Hort.  Keic,  éd.  2,  t.  4,  p.  88; 
Thlaspi  campestre  L.,  Sp.,  902.  Passerage  des  champs.  Vos^. 
vulg.  :  bourse  de  Judas  (D""  Berher,  p.  H6j. 


—  'AH  — 

Senebiera  Pers. 

5.  Coronopus  Poir.,  Dict.,  t.  7,  p.  76;  Cochlearia  Coronopus 
L.,  Sp.,  904.  Senebière  corne  de  cerf.  Vosgien  vulg.  :  pied  de 
corneille  fD'' Berher,  p.  116).  Châtel  :  couone  de  cerf;  Raon 
aux  Bois  :  paitte  decrô  (litt.  patte  de  corbeau),  pailtedé  counôye 
(patte  de  corneille);  Uriménil  :  paitte  dé  crô  flilt.  patte  de  cor- 
beau.) 

GiSTINÉES 

Helionthemum  \) .  C. 

H.  vulgnrc  Gaertn.,  Fruct.,  I,  p.  371  ;  Cistus  Helianthcmum 
L.,  Sp.,  744,  Hélianthème  commun.  Vosg.  vulg.  :  fleur  du  so- 
leil (Kirschleger,  1,  p.  75;  Berher,  p.  117);  Ghàtel  ;  menotte  di 
bon  Dieu  (litt.  petite  main). 

ViOLARIÉES 

Viola  TouRN. 

Genre  :  Ban  de  la  Roche  :  violai  te;  Bru  :  vieulette  ;  Ghàtel  : 
uîeM/o^/e;  Domèvre  s.  M.  :  violette;  Fontenoy  le  Gh.  :  vioulotte; 
Fraize  :  violatte;  Longuet  :  vieulette;  Médonville  :  violette;  La 
Neuveville  s.  Gh.  :  violoile;  Padoux  :  vieulette;  Romont  :  vi'eu- 
lotte  (toutes  les  espèces). 

V.  odorataL.,  Sp.,  1324.  Violette  odorante  (Violette  propre- 
ment dite,  Littré,  h.  v",  n°  ?).  Blainville  a.  S.  :  vieulette;  Brou- 
velieures  :  violette  quai  di  gôt  (litt.  violette  qui  a  du  goût); 
Gleurie  :  violette  que  di  go;  l'auteur  aurait  dû  écrire  :  quai.  Du 
reste,  je  soupçonne  fort  celte  forme,  ainsi  que  celle  de  Brouve- 
lieures,  d'être  une  traduction  patoise  de  l'idée  exprimée  par  le 
nom  français  Violette  odorante.  Rouceux  :  violette. 

V.  sylvatica  Pries,  FI.  hall.,  p.  64;  Violette  des  bois.  Vosgien 
vulg.  :  Violette  des  bois  (D""  Berher,  p.  118).  Gleurie  :  violette 
sauvège  (Thiriat,  p.  76);  La  Forge  et  Le  Tholy  :  sauvaige  violette; 
Uriménil  :  violette  sauvaige. 

V.  canina  L.,  Sp.,  <324;  Violette  de  chien.  Violette  des 
chiens.  Lemmecourt  :  violette  sauvaige, 

V.  lutea  Sm.,  Brit.,  1,  p,  248;  V.  calcarata  Willm.,  Phyt., 
1069,  non  L.;  V.  elegans  Kirschl.,  Mém.  de  la  Soc.  de  Strasb. 


—  31)  — 
Violette  jaune.  Vosgien  vulg.  :  Pensée  des  Vosges  (Kirschleg.,  1, 
p.  86,  Pensée  élégante  (Berher,  p.  119));  La  Forge  et  le  Tholy  : 
sauvaige  pensée. 

V.  tricolor  L.,  Sp.,  I3S6,  Violette  tricolore.  Vosg,  vulg.  :  Pen- 
sée sauvage  (D""  Berher,  p.  116);  la  Var.  arvensis  est  appelée 
par  Kirschleger  :  Pensée  sauvage,  herbe  ou  fleur  de  la  Trinité; 
Jacée  tricolore;  la  Var.  hortensis,  Pensée  des  jardins  (I,  p.  85). 
Les  variétés  cultivées  s'appellent  vulgairement  dans  nos  Vosges 
pensées;  Bertrinioutier  :  violettes;  Médonville  :  pensaïe;  Totain- 
ville  :  pensaîUe  ;  Uriménil  :  pensée. 

RÉSÉDACÉES 

Reseda  L. 

Genre  :  La  Bresse  :  resseda;  Chatel  :  résida:  Fontenoy:  7'esida; 
Moyenmoutier  :  residan  (curieuse  nasalisation);  Padoux  :  résida; 
Saint-Etienne  :  rossédo  ;  Saulxures  :  résséda;  Raon-aux-Bois  : 
résida;  Uriménil  :  résida. 

R.  luteola  L.,  Sp.,  643.  Réséda  Gaude.  Vosg.  vulg.  :  herbe  à 
jaunir.  Uriménil  :  resida  sauvaige. 

R.  Phgtewnah.,Sp.,  645;  Réséda  Raponcule.  Vosgien  vulg.  : 
petit  réséda  (D""  Berher,  p.  119). 

R.odorata  L.,  Réséda  odorant.  Vulg.  :  herbe  d'amour.  Cul- 
tivé. Cleurie,  S'-Amé  et  Syndicat:  rèsséda  (Thiriat,  p.  118); 
Gerbamont  :  resséda;  Uriménil  :  résida,  celui-ci  y  étant  beau- 
coup plus  connu  et  répandu  que  le  R.  luteola.  Toutefois,  si  Ton 
veut  préciser,  on  dit  résida  d'moè,  réséda  de  jardin. 

R.  suffruticosa  L.  :  Réséda  blanc.  Cleurie,  S'-Amé  et  Syndi- 
cat :  resséda  (Thiriat,  p.  118).  II  est  à  noter  que  l'auteur  n'ac- 
centue pas  le  premier  e  comme  plus  haut.  Les  deux  prononcia- 
tions sont  sans  doute  usitées;  du  reste^  Gerbamont  donne  res- 
séda. 

Droséracées 

Di'osera  L. 
1).  rotundifolia  L.,  Sp.,  402.  Rossolis  à  feuilles  rondes.  Ban 
de  la  Roche  :  cougi ;  (jévasànvQv  :  torleysse;  Gerbamont  :  poaute- 
rosae,  litt.  porte-rosée. 


—  40  — 

Parnassia  L. 

P.  palustris  L.,  Sp.,  391.  Parnassie  des  marais.  |Vulg.  :  Hé- 
patique blanche.  Vagney  :  chaipé  de  caipucin.,  litt.  chapeau  de 
capucin. 

Pyrolacées 

Pyrola  Tourn. 

P.  rotundifolia  L.,  Sp.^  567.  Pyrole  à  feuilles  rondes.  Ban 
de  la  Roche  :  Nierenkroute,  pourry. 

POLYGALÉES 

Polygala  L. 

P.  vulgaris  L.,  Sp.,  986;  Polygala  commun.  Vosgien  vulg. : 
herbe  à  lai^D--  Mougeot,  162-322;;  D^  Berher,  p.  120).  Ban  de  la 
Roche;  dchotte  de  chnadrelle;  Vagney  :  hiarbo  de  lacé  (herbe  ài 
lait). 

SiLÉNÉES 

Dianthus  L. 

Genre  :  La  Bresse  :  mirargole,  euya  (margole,  œillet);  Dom- 
pierre  :  oliotte ;  Gerbamont;  tuia;  Médonville  :  e'iet;  Mor- 
tagne  ;  mignotise;  Saulxures  sur  M.  :  œuïa  ;  Tot'ainville;  œillol  ; 
Uriménil  :  moi^gôte  (plus  rare  cependant  qnœuyet,  euyet); 
Vagney  :  œillaf  et  moargoKe. 

D.  Arineria  L.,  Sp.,  586.  OEillet  velu.  Cleurie,  Saint-Amé  et 
Syndicat  :  haut  bouquet  (Thiriat,  p.  120);  La  Forge  et  le  Tholy  : 
haut  hoquet. 

D.  superhus  L.,  Sp..  589.  Œillet  superbe.  Vulg.  :  Mignar- 
dise des  prés  (Littré,  h.  y°,  n"  4;.  La  Bresse  :  megnoterie ; 
Cleurie,  Syndicat  et  Saint-Amé  :  mïgnoterie  {Thinul,  p.  118); 
Gérardmer  :  mignoterie ;  Gerbamont  :  mignotterie. 

D.  deltoïdes  L.,  Sp.,  586.  OEillet  deltoïde.  Cleurie  :  roge 
mig)iote?'ie  {Thiriait,  p.  76). 

D.  Caryophyllus  L.,  OEillet  des  fleuristes.  Vulg.  :  OEillet 
girofle,  grenadin,  OEillet  proprement  dit  (cultivé).  Cleurie, 
Syndicat  et  Saint-Amé  ï«oar,9o//e  (Thiriat,  p.  118)  et  mouargotte 
(ibid.,p.  441  j;  Gerbamont  :  moargotte,  eMÏa;Raon-aux-Bois: ma/'- 


—  41  — 

gotte ;  Le  Tlioly  :  morgotte  (Thiriat,  p.  â-il);  Uriménil  :  œuyet. 

-\ 

Silène  L. 

Genre  :  Ménil  en  Xaintois  :  pétards. 

S.  inflata  Sm.,  FI.  brit.,  467;  Cucubalus  Behen  L..,  Sf.,  591. 
Vosg.  vulg.  :  behen  blanc,  carnillet  (Kirschleger,  1,  p.  114]  ; 
behen  blanc  (Berher,  p.  121).  Ban  de  la  Roche  :  doe  Hôrtlatte 
Kirschleger,  1,p.  114),  Herdlatte  (Crovisier);  Gleurie,  Syndicat 
et  Saint-Amé;  Keuchotte  dé  berbis  (Thiriat,,  p.  77,  lilt.  clochette 
de  brebis)  ;  La  Forge  et  le  Tholy  :  cûchotte  dé  berbis  (même 
signification,  le  groupe  cl.  n'a  pas  produit  le  mouillement 
métamorphique  ci-desi?us);  Gérardmer  :  sovonette;  Romont  : 
potard,  allusion  à  la  petite  détonation  que  les  enfants  tirent  de 
son  calyce  vésiculeux;  Saint-Etienne:  demoèselle  {[ili.  demoi- 
selle) ;  Uriménil  :  tieuchoite  dé  bei^bis;  Vagney  :  tieiichatte  dé 
berbis.    tieuchotte  dé  berbis. 

S.  gallica  L.,  Sp.,  595.  Siléné  de  France.  Vosgien  vulg.  : 
cornillet  (D"^  Berher,  p.  121). 

S.  nutans  L.,  Sp.,  596.  Siléné  penché.  Ban  de  la  Roche  : 
savaidje  erminié. 

S.  pralensis  Godr.  et  Gren.,  FI.  de  France,  \,  p.  â16, 
Lychnis  vespertina  SiBxn.,  FI.  oxon.,  p.  146;  Siléné  des  prés. 
Vosgien  vulgaire  :  compagnon  blanc  (D""  Berher,  p.  122). 

5.  diurna  Godr.  et  Gren.,  Flore  de  Finance,  1,  p.  217;  Lychnis 
diurna.  Siléné  de  jour.  Saulxures  :  bec  de  hhliae,  litt.  bec  de  poule. 

Viscaria  Rohl. 

V.  purpurea  Wimm.,  FI.  von  Scklesien,  p.  67;  Lychnis  Viscaria 
L.,  Sp.,  623.  Viscarie  purpurine.  Vosg.  vulg.  :  attrape-mouches 
(D""  Berher,  p.  122). 

Lychnis  L. 

L.  Githago  Lam.,  Dict..,  3,  p.  643;  Agrostemma  Githago  L., 
Sp.,  626.  Lychnide  Nielle.  Vosgien  vulg.  :  nielle  des  blés 
(D""  Berher,  p.  123).  Ban  de  la  Roche  :  savaidje  nayelle ;Cha.ie\  : 
godât,  litt.  godet,  allusion  à  la  forme  du  calyce  renflé  après 
la  floraison;  Cleurie  :  goda  (Thiriat,  p.  77);  La  Forge  :  godot; 
Gerbamont  :  godât;  Mazeley  :  godots,  masc.  plur.  ;  Mortagne  : 


—  42  — 

godot;  La  Neuveville  sur  M.  :  noéle;  Offroicourt  :  noelle;  Raon- 
l'Etape  :  noële  et  noêle;  Romonl  :  noélle  et  noïelle;  Saales  : 
jalé,  litt.  petit  coq;  Le  Tholy  :  godot;  Totainville  :  noëlle; 
Tranqueville  :  noïelle;  Uriménil  :  godots;  masc.  plur.  ;  Vagney  : 
b'sé  dé  raitfes  (p.  40),  litt.  pois  de  rats,  godats;  Ville  s.  l.  : 
vaulùt ;  à  Uriménil,  vaulot  signifie  Vcflet,  domestique;  com- 
parez pour  la  même  idée  le  français  vulg.  compagnon,  donné  à 
des  espèces  voisines.  Wissembach  :  djaux,  masc.  plur.,  litt., 
coqs. 

L.  Flos  ciindi  L.,  Sp.,  625.  Lychnide  fleur  de  coucou.  Vosg. 
vulg.:  lamprette,  Œillet  des  prés  (Kirschleger,  I,  p.  118; 
D""  Berher,  p.  123).  Ghatel  :  coucou;  Haon-aux-Bois  :  boquet 
d'coucou:  Romont  :  corcorojô^  allusion  au  cri  du  coq  ou  à  sa 
crête  ;  Uriménil  :  coucou. 

L.  co)'onaria  Lam.  Lychnide  coronaire.  Vosgien  vulg.  :  coque- 
lourde  (Kirschleger,  1,  p.  118;  ïhiriat,  p.  118).  Cleurie,  Saint- 
Amé  et  Syndicat  :  bé colas  (Thiriat,  ibid.),  litt.  beau  Nicolas;  La 
Forge  et  Le  Tholy  :  bé  colas  aussi. 

Alsinées. 
Sagina  L.  et  Alsina  Vahl. 
Ces  deux  genres  portent  à  Vagney  le  nom  de  sennevère. 

Spergula  Bartl. 

Genre  :  Charmes  :  spergoute;  Vagney  :  petit  mirguet  (Pétin, 
p.  185),  litt.  petit  muguet;  sennevère. 

S.  arvensis  L.,  Sp..,  633.  Spargoule  des  champs.  Ban  de 
la  Roche  :  roechnoyée ;  La  Bresse  :  scnevere;  Cleurie  :  genoyéie 
(Thiriat,  p.  77);  La  Forge  :  henoûre;  Gérardmer  :  hhnoïe, 
fém.;  Gerbamont  :  senecére;  Raon-l'Etape  :  genoïe;  genoyée 
et  genouilli;  Le  Tholy  :  henoûre;  Vagney  :  sennevère. 

Arenaria  L. 

A.  serpijllifolia  L.,  Sp.,  606;  A.  sphœrocarpa  Ten!  Syll., 
p.  219;  Sabline  à  feuilles  de  serpoilet.  Vosgien  populaire: 
serpoliette  (D""  Berher,  p.  126). 


—  43  — 

Stellaria  L. 

St.  Holostea  L.,  Sp.,  603;  Stellaire  holostée.  Vosg.  popul.  : 
langue  d'oiseau  (D""  Berher,  p.  126;. 

St.  média  Vill.,  Dauph.,    3,   p.    615;  Larbrea  média  Godr, 

Mém.  Acad.  Nancy, '\%h^\,  p.  106.  Stellaire  moyenne.  Vosgien 

populaire  :    Morgeline,    Mouron    des    oiseaux   (Kirschleger,   1, 

p.   103;    D""   Berher,  p.    126).  La  Bresse  :  mouron;  Charmes: 

moron;  Cleurie  :  marron  (Thiriat,  p,  77);  La  Forge  :  meuron; 

Gérardmer  :    meuron;    Grandvillers    et   Médonville  :    meuron; 

Raon-FFlape  :    môron;  Le  Tholy  :  meuron;  Uriménil  :  môron 

{ô  résonnant). 

Malachium  Pries 

M.  aquaticurn  Fries,  FI.  hall.,  p.  77;  Stellaria  pentagyna 
Gaud.,  Helv.,  3,  p.  179;  Cerastium  aquaticurn  L.,  Sp.,  629. 
Malachie  aquatique.  Ban  de  la  Roche  .•  moron,  savaidge  chô. 

Cerastium  L. 

Genre  :  Fia  d'aloucUes,  litt.  fleur  d'alouette. 

C.  vulgatum  Wahinb.,  Suec,  289.  Géraiste  commune. 
Vosgien  popul.  :  Mouron  d'alouette  (Berher,  p.  128);  Raon  aux 
Bois  et  Uriménil  :  môron  d'olouottes  (d  résonnant). 

C.  tomentosum  L.  Géraiste  tomenieuse  (cultivée).  Gérardmer  : 
orgentine,  litt.  argentine. 

LiNÉES 

Linum  L. 

L.  usitatissimum  L.,  Sp.,  397.  Lin  cultivé.  La  Bresse  :  li; 
Bru  :  lie;  Ghatel  :  Un;  Gornimont  li,  semence  linouse;  Crébimont 
(Saint-Etienne)  :  Une;  Fontenoy  :  lien;  fruit  Ugniouse;  Gé- 
rardmer :  lin;  une  variété  plus  forte  lin  d'Alsace;  le  fruit 
s'appelle  chôbosses  et  la  graine  linovse;  Gerbépal  :  lin;  graine  : 
linouze;  Grandvillers  :  lim;  Ménil  en  X.  :  graine,  lenouse;  La 
Neuveville  s.  M.  :  Inouse;  Padoux  :  lin;  Provenchères  :  lin, 
graine  :  lineuse;  Raon  aux  B.  :  lin;  Saales  :  graine,  lineuse; 
Saulxures  :  linouse,  graine;  Le  Tholy  :  capsule granifére  chobosse 
(M.  Adam,  p.  240);  Uriménil  :  lin,  graine,  linouze  et  linoûsse; 


Ventron  :  b',  graine  :  Unouze;  Vexaincourt  :  lin,  graine  : 
Inoûse,  s.  f.  ;  \Yisseinbach  :  Un  et  filet,  fruit  :  lineuse;  rappelons 
que  la  nasale  la  est  propre  au  patois,  et  n'existe  pas  en 
français. 

TlLIACÉES 

Tilia  L. 

Genre  :  Ban  sur  Meurthe  :  te  (Adam,  p.  375);  Chatel  :  tieu 
et  tio;  Fraize  :  Kia;  Gerbamont  :  tia;  Luvigny  et  Vexaincourt  : 
Kin,  Kiot  (Adam,  ibid.);  Médonville  :  tlot;  Ménil  en  X.  :  tia; 
Mortagne  :  tieul;  Moussey  :  Kiot;  Padoux  :  tio;  Provenchères  : 
Kiot;  Ramonchamp  et  Saint-Baslemont  :  tio  et  tillot  (Adam, 
ibid.);  Raon-i'Etape  :  hliio,  forme  curieuse  par  sa  gutturale; 
Komont  :  tlùot;  Rouceux  :  tio;  Saint-Biaise  La  Roche  :  tiyeu 
(Adam,  ibid.);  Totainville  :  /2o/;  ïranqueville  :  ////o/;  Ventron  : 
^io  ;  Vexaincourt  :  Kio;  Ville:  tyot;  Vissembach  :  Kià.  Ces 
formes  sont  intéressantes  au  point  de  vue  du  mouillemenl 
simple  dans  tio,  tia,  etc.,  et  du  mouillement  métamorphique 
dans  Kio,  Kia,  etc. 

T.  sylvestris  Desk.,  Hort.  Paris.,  p.  <o2,  Tilleul  à  petites 
feuilles.  Charmes  :  tiou:  Lemmecourt  :  tlot  saiivaige ;\}r\vciém\  : 
tio  (pron.  en  une  seule  émission  de  voix).  Se  trouve  dans 
les  bois  des  Vosges  de  tous  les  terrains.  Il  est  planté  sur  les 
promenades  et  au  cours  d'Lpinal.  De  là  la  dénomination  que 
nos  campagnards  donnent  à  cette  promenade  de  notre  chef- 
lieu  :  d'zo.t  les  tiôs,  litt.  sous  les  Tilleuls.  Comparez  VUnte}'  den 
Linden  de  Berlin. 

T.  intermedia   DC.,  Pt'od.,  1,  p.  152.  Tilleul  intermédiaire. 
Lemmecourt  :  tlot. 

T.  platyphylla  Scop.,  Carn.,  641.  Tilleul  ô  grandes  feuilles, 
Cleurie  :  tia  (Thiriat,  p.  78);  Gérardmer  :  tiô;  Lemmecourt: 
tiot;  Vagney  :  tià. 

Malvacées 
Malva  L. 

Genre  :  Romont  :  freumaigeon. 

M.  Alcea  L.,  Sp.,  971.  Mauve  alcée.  Vosgien  pop.  :  Herbe 
de  Saint-Siméon  (D""  Berher,  p.  131) . 


—  45  — 

M.  sylvestris  L.,  Sp.,  960;  Mauve  sauvage.  Cleurie   :  haut 
fremègea  iThiriat,  p.  78);  La  Forge  ;  haut  fremaigé;  Gerbépal  : 
/"remè/'o;   Saint-Etienne  :    haut    fromaigeot;   Le  Tholy  :    haut' 
fremaigé. 

Nous  croyons  pouvoir  rattacher  au  M.  sylveltris  les  formes 
suivantes  recueillies  par  M.  Adam  p.  346 1  et  qu'il  donne 
comme  étant  la  traduction  du  mot  français  «  mauve  ».  La 
BafTe  :  maufe\  Chatel  :  mauffe;  Docelles  :  guimaufe;  Haillain- 
ville  :  fremègeon;  Hergugney  :  fremhgeat ;  Mandray  :  frometjé: 
Sanchey  :  f?'emégeof;  et  Vagney  :  fromégeat. 

M.  rotundifolia  L.,  Sp.,  969;  M.  vulgaris  Fries,  Nov.,  219. 
Mauve  à  feuilles  arrondies.  Vosgien  popul.  :  petite  mauve, 
fromageon  (Kirschleger,  1,  p.  122).  Mauve  commune,  fromageon 
(D""  Berher,  p.  131);  comparez  une  autre  forme  populaire  «  fro- 
magère  »  donnée  par  Grimard,  p.  130,  l'''^  édit.j.  Bainville  a. 
S.  :  f reine jot^  La  Bresse  :  fermwôgeon  et  feiirmivageon ;  Brouve- 
lieures  :  freumefjon;  Bru  :  framageon  et  fremaigeon ;  Bulgné- 
ville  :  fromageot;  Charmes  :  froinégea;  Chatel  s.  M.  :  fromègeon; 
Cleurie  :  fremègea  (Thiriat,  p.  78);  Domèvre  s.  M.  :  freméjo: 
Fontenoy  le  Ch.  :  fromégeot:  La  Forge  :  fi^emegé ;  Fraize  :  fre- 
metgé  et  fermetgé;  Gérardmer  :  frémègeye;  Gerbépal  :  fremèjb  ; 
Médonville  :  fremègeot;  Mortagne  :  fremègeon;  Moussey  :  fre- 
maijon;  La  Neuveville  s.  Gh.  :  fromèjo:  Offroicourt  :  fromageo: 
Padoux  :  fréméjon;  Raon-l'Etape  :  freumaigeon;  Saint-Etienne  : 
fromègeo;  Saulxures  :  fermedgé;  Le  Tholy  :  fremèg°;  Totain- 
ville  :  fremègeot;  Tranqueville  :  froumageot :  Vagney  :  feur- 
maigeat  (Pétin,  IlSj  et  feurmègeâ;  Val  d'Ajol  :  fromaigeon; 
Vexaincourt  :  fremaigeon  ;  Ville  s.  lUon  :  fremègeot.  Cpr. 
Remilly  (Moselle)  fromjô  [pron.  jon]  ;  Comtois, /^-orna^eo/^,  mauve. 
Ces  noms  sont  tirés  sans  doute  de  la  forme  des  fruits  qui  res- 
semblent à  de  très  petits  fromages.  La  même  idée  se  reti'ouve 
dans  le  flamand  Kaasjerkuid. 

Althsea  L, 

A.  officinaiis  L,,  Sp.,  966.  Guimauve  officinale.  Vosg. 
vulg.  :  Guimauve  ordinaire  (Kirschleger,  1,  p.  123).  Bulgnéville 
giiimaude;  Celles-s.-P.  :   guimoffe;  Chatel  :  guimaufe;  Cleurie. 


—  46  — 

Saint-Amé  et  Syndicat  :  cjtiwiau  (Thiriat,  p.  119)  ;  Eloyes  :  gu- 
mauve;  La  Forge  :  guimau;  Rouceux  :  gimnauche;  Saulxures- 
-s.-M.  :  guimau;  Uriménil  :  guimaûfe;  Vagney  :  gumau. 

A.  rosea  Gav,,  Diss.,  2,  t.  29.  Rose  trémière  (cuUivé).  Cleurie, 
Saint-Amé  et  Syndicat  :  haute-rose  (Tliiriat,  p.  119);  Mortagne  : 
quenaidlle  dai  Vierge,  litt.  quenouille  de  la  Vierge;  La  Neuve- 
ville-s.-M  :  haute-rose;  Offroicourt  :  mire  rose;  Saulxures-s.-M.  : 
haute  rose,  rose  d'Espagne;  Uriménil:  rose  dô  pape  (rose  du 
pape)  ;  Val  d'Ajol  :  rose  papale. 

GÉRANIACÉES 

Géranium  L'Hérit. 

Genre  :  Géranium  cultivé.  Eloyes  :  géromnium ;  Girecourt  : 
géromnium;  Mazeley  :  géromniome;  Uriménil  :  géranium  (pron. 
géraniôme). 

G.  Rohertianum  L.,Sp.,  9oo.  Géranion  herbe  à  Robert.  Vosg. 
popuL  :  herbe  à  Robert  (Berher,  p.  133).  Bainville  aux  Saules  : 
fiârante  ;  Ban  de  la  Roche  :  dchotte  de  couesse;  Glenrie  :  parhhin 
d^pouhhé,  herhe  flairante  (Thiriat,  p.  78),  litt.  persil  de  pour- 
ceau, herbe  puante;  Eloyes  :  parhhin  d'ponhhé;  La  Forge  : 
couesse;  Gérardmer  :  caisse,  fém.;  Le  Tholy  :  couesse;  Vagney  : 
hiarhedo  bourhà,  litt.  herbe  de  bouc,  allusion  à  la  forte  odeur 
qu'exhalent  et  l'animal  et  la  plante. 

Observ.  Fidrant  est  le  participe  présent  du  verbe  fiàrè,  puer, 
que  nous  rattachons  au  latin  fragrare.  Dans  quelques  com- 
munes, ce  verbe  n'a  pas  cette  signification  péjorative  et  il  si- 
gnifie purement  et  simplement  sentir,  répandre  une  odeur.  Ce 
doit  être  le  même  mot  que  le  fr.  flairer,  fleurer. 

G.  columOinum  L.,  Sp.,  956.  Géranion  colombin.  Vosg.  pop.  : 
pied  de  pigeon  (D''  Berher,  p.  132). 

G.  sanguineum  L.,  Sp.,  958.  Géranion  sanguin.  Ban  de  la 
Roche  :  dchotte  de  sang. 

Erodium  L'Hérit. 

E.  cicutarium  L'Hérit.  in  Ait.,  Hort.  Kew.,  éd.  1,  t.  2, 
p.  414;  Géranium  cicutarium  L.,  Sp.,  951.  Erodion  cicutaiu. 
Vosgien  pop.  :  bec  de  cigogne  (D'  Berher,  p.  133). 


—  47  — 

E.  moschatum  L.  Erodion  musqué.  Cultivé.  Gleurie,  Syndicat 
et  Saint-Amé  :  geromnium  sapin  (Thiriat,  p.  119). 

'Pelargonium. 

P.  odoraiissimum  Ait.  Géranion  odorant.  Gleurie,  Syndicat  et 
Saint-Amé  :  geromnium  pommier  (Thiriat,  p.  119). 

P.  zonale  Willd.  Géranium.  Gleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  : 
g&romnium  (Tiiiriat,  ibid.). 

Hypéricinées. 
Hypericum  L. 

Genre,  ou  plutôt  toutes  les  espèces  à  Romont  s'appellent 
mille-trous. 

H.  pulchrum  L.,  Sp.,  1106.  Millepertuis  élégant.  Gleurie  : 
milletroiis  (Thiriat,  p.  79).  C'est  bien  à  VH.  pulchrum  et  non  à 
V H perfoi^atwn  que  cet  auteur  applique  cette  dénomination. 

H.  perforatum  h.,  Sp.,  MOi.  Millepertuis  perforé.  Bainville 
a.  S.  :  har/je  de  mille  pettieus  ;  Ban  de  la  Roche  :  dchotie  de 
reyesses;  La  Bresse  :  Herbe  de  mille  pètus  ;  Ghatel:  mille  potieus. 
Fontenoy  :  mille  petius;  Gérardmer  :  ynille  trous;  Mortagne  : 
elliabe ;  Saales  :  mille  pouateus;  Trémonzey  :  mille  potieus; 
Uriménil  :  mille  pèf eus.  Gpr.  levx  fr.  />er/Mis.LesFourgs  (Jura)  : 
patu;  Ban  de  la  Roche  :  pouateu;  Ventron  :  pètu. 

Bals  AMINÉES. 
Impatiens  L. 

/.  Noli-tangere  L.,  Sp.,  1329.  Impatiente  n'y  touchez  pas. 
Vosg.  pop.  :  herbe  impatiente,  Balsamine  jaune.  Ban  de  la 
Roche  :  dcliotte  de  saterelle;  Raon  aux  Bois  :  hailsami  sauvaige. 

I.  balsamina  L.  Impatiente  balsamine  (cultivée).  Ghatel:  bail- 
sami;  Gleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  bellesamie  (Thiriat, 
p.  119);  Fontenoy  le  Gh.  :  beljamine;  LaNeuveville-s.-M.  :  helsa- 
mine;  Médonville  :  behèmlne;  Uriménil  :  bailsami. 

Tropéolées. 
Tropxolum  L. 
T.  majui  L.  Capucine  à  larges  feuilles.  Vulg.  :  Cresson  d'Inde 


(Gillet  et  Magne,  p.  75).  Chatel  :  caipucine;  Fontenoy  :   caipit- 
cine ;  Uriménil  :  caipucine,  et  grante  caipucine. 

T.  minus  L.  Capucine  à  petites  feuilles.  Vulg.  :  fleur  sanguine 
(Littré,  v"  fleur,  n°  19). 

RUTACÉES. 

Ruta  TouRN . 

R.  g7'aveolens  L.  Rue  odorante.  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syn- 
picat  r  rMe(Thiriat,  p.  119). 

OXALIDÉES. 

Oxalis  L. 

0.  Acetosolla  L.,  Sp.^  620.  Oxalide  Alléluia.  Vosg.pop.  :  petite 
Oseille,  Oseille  des  bûcherons,  alléluia,  pain  de  coucou  (D""  Ber- 
her,  p.  135-136).  Ban  de  la  Roche  :  pain  de  coucou;  Chatel  : 
ailhotte  d'ouhé,  litt.  Oseille  d'oiseau;  Charmes:  swgel ; comp-dve-i 
le  franc,  surelle;  Cleurie  :  pain  de  coucou  (Thirial,  p.  79);  Gé- 
rardmer  :  pain  de  coucou;  Lemmecourt  :  ougelotte  de  livide,  litt. 
petite  Oseille  de  lièvre;  Mcnit-en-X.  :  ougelotte  de  loup;  Médon- 
ville  :  ojelotte  de  illivre  (11.  mouillées,  oseille  de  lièvre);  Raon  a. 
B.  :  olhotte  de  boqugon  (os.  de  bûcheron,  boquillon);  Tranque- 
ville  :  ougelotte  d'ougé  elpain  d'ongé;  Uriménil  -.pnin  cVcoucou; 
Vagney  :  oseye  commune  (Pélin,  p.  201);  Yille-s.-lllon  :  ougi 
d'crù;  oseille  de  corbeau. 

Canv^llia  L. 

C.japonicaL.  Camellia  du  Japon.  Bru  :  camilia  (cultiv(3)  ;  Uri- 
ménil :  camélia. 

ClTRACÉES. 

Citrus  L. 

C.  Aurantiuni  Risso.  Citronnier  Oranger.  Bru  :  orangeille; 
Gha-lel  :  oranger,  fieur  d'oranger  (fleur  d'Oranger);  Fontenoy  : 
orangeil. 

ACÉRINÉES. 

Acer  L. 

Genre  :  Bru  :  eràbe;  Romont  :  erhauïe. 

A.  platanoides  L.,  Sp.,  1496.  Erable  plane.  "Vosg.  pop    :  Plane 


—  49   - 

ouPJaine  (Kirschleger,  1,  p.  143;  D'Berher,  p.  13o).  Gbamrnetro 
piennayé ;  Lemrnecourt  :  plaine;  Offroicourt  :  plaine;  Saulxures  : 
piaine  aihié  (mon  correspondant  le  tire  de  l'allemand  Ahorn)  ; 
Vagney  :  piaine  (Pétin,  p.  215);  Val  d'Ajol  :  piaine,  féminin; 
Ventron  :  piaine. 

A.  Pseudoplatanus  L.,  Sp.,  149o.  Erable  sycomore  (Littré  dit 
«  Faux-platane,  nom  vulgaire  de  l'Erable  faux  platane,  dit  à 
tort  Érable  sycomore  »].  Yosgien  popul.  :  Je  Plaine  (D>'  Mougeot, 
p.  166-326);  grand  Érable,  sycomore,  faux-platane  (Kirschle- 
ger, I,  p.  143);  Érable  faux  platane  (D'' Berher,  p.  135).  Gleu- 
rie  :  piaine  (Thiriat,  p.  79);  Gérardmer  :  piaine  eipiaune;  Ger- 
bamont  :  /jiam?«e ;  Moyenmoutier  :  pianne;  Offroicourt  : /)iafne; 
Uriménil  et  environs  :  plané.  Cet  arbre  n'y  est  pas  vivant  ;  mais 
il  est  connu  des  ouvriers  mécaniciens  et  autres;  Vagney  :  faux- 
piaine  (Pétin,  p.  214)  et  piainée. 

A.campes(reIj.,Sp.,\id7 .  Erable  commun.  Vosg.  vulg.  :  petit 
Ërable,  VAuzeraule  (Kirschleger,  1  ,p.  143;  D""  Berher, p.  135);  Aze- 
raille,  H.  Fliche  (Manuel  de  Botaniq.  forestière,  p.  250.  Nancy, 
1873).  Ban  de  la  R.  :  piaine,  limée;  Bru  :  erhauye  ;  Gornimont  : 
piaine  et  variété  :  piaine  aidé  ;  Dombrol-s.-V.  :  rejauye  ;  Domèvre- 
s.-M.  :  r'jauille;  Girecourt  les  V.  :  r'/ioie;  Lemmecourt  :  erabe 
rejauille;  Mazeley  :  olhoie  (celte  commune  a  un  lieu  dit  «  des- 
sous lailezail  »  (sic),  Cadastre,  section  B)  ;  Offroicourt:  rgeole; 
Sanche}^  :  olhoie;  Saulxures  :  piaine;  ïotainville  :  rjauille; 
ïranqueville  :  rjauille;  Ventron  :  piaine,  èyé;  Ville  :  rjoi/e. 

Cpr.  le  nom  d' Azerailles  donné  ^  une  commune  de  la  Meurthe. 

Ampélidées. 

Vitis  L. 

V.  vinifera  L.,  Sp.,  293.  Vigne  porLe-vin.  Les  citations  em- 
pruntées à  M.  Adam  sont  tirées  de  la  page  379.  Bainville  a.  S.  : 
vaigne;  Ba.n-s.-M.  :  vinieu  (Adam);  La  Bresse:  vein;  Brouve- 
lieures  :  ving;  Bru  :  véne;  Celles  :  vinie  et  veingne  ;  Chatel  : 
véne ;  Chatel  et  Saint-Vallier  :  vênne,  vaine,  vêne  elvéne  (Adam)  ; 
Charmes  :  vein  et  vègne  ;  Cleurle  :  vegne  (Thiriat,  p.  M9j;  Dey- 
cimont  :  vain  (Adam);  Domèvre-s.-.>L  :  vègne;  Fontenoy  le  Ch.  : 
Flore  populaire  des  Vosges  4 


—  50  — 

vetgne;  La  Forge  :  ivn;  Fraize  :  vei  et  vetv/e;  Gerbépal  :  vin  ; 
Gerbamont  :  vengne  ;  Hennezel  et  Vagney  :  vetgne,  végne  et 
vêgne;  Morelmaison  :  vaigne;  Mortagne  :  vein  ;  Moyentnoutier  : 
vinie  (Adam)  et  vlnieu,  raisin,  i^aisi;  La  N'euveville-s.-Gli.  :  vin; 
Padoux  :  veigne  ;Pro\enchères  :  veinieu{A.dsLm),  vinyeeireioin; 
Raon  l'Étape  :  veine;  Rouceux  :  vin;  Saales,  veinie  (Adam)  et 
veine;  Saint-Vallier  :  vène  (Adam).  Voy.  aussi  Gliatel  et  Saint- 
Yallier  ci-dessus;  Le  TJioly  :  vein  (Adam);  Totainvilie  :  vègne; 
Uriménii  :  veine.  Dans  cette  commune  et  son  rayon,  la  Vigne 
n'est  cultivée  qu'en  treille.  On  a  essayé  toutefois  la  culture  en 
pleine  terre  à  Charmois  l'Orgueilleux,  mais  sans  succès.  La  cul- 
ture en  grand  ne  commence  qu'à  une  vingtaine  de  kilomètres 
vers  le  nord  de  cette  commune  et  à  une  trentaine  vers  l'ouest  et  le 
sud-oue?t.  Vagney  :  veine  (Pétin,  p.  296);  hrancedr  vigne,  sarment 
(ibid.,  p.  37);  ValTroicourt  :  veigne  ;  Vexaincourt  :  veinh'œ  (Adam) 
et  veinie. 

Variétés.  Fontenoy  :  bianc,  blanc;  norrc,  noir,  norre  précôl, 
noir  précoce;  Uriménii  :  raisin  neir,  raisin  noir;  Vagney:  raisin 
bianc,  mélier;  gros  raisin  bianc,  gouet. 

V.  quingnefnlia  Lam.  ;  Cissiis  f/uinquefoiia  PuRSU.  Vigne 
vierge.  Bainville  :  vaigne  virge;  Bru  :  vé ne-vierge  ;  Ghdilel  :  vêne- 
vierge. 

HlPPOCASTANÉES 

yE  seul  us  L. 
jE.  Hippocastanum  L.,  Sp.,  488.  Marronnier  d'Inde.  Natura- 
lisé dans  notre  région;  planté*sur  les  promenades  d'Epinal. 
Charmes  :  maironnier;  Fontenoy  :  wrt;ro/ï«c?7;  LaNeuveville-s.- 
M.  :  marronèïe  et  le  fruit  mdron;  Tranqueville  :  mârouneil ;  Uri- 
ménii :  mâronnèye. 

Empêtrées. 
Empetrum  Tourn. 
E.  nigrum  L.,  Sp.,  1430.  Camarine  à  fruits  noirs.  Vosg.  pop.: 
raisin  de  corneille  (D""  Berher,  p.  269). 

GÉLASTRINÉES. 

Evomjmus  Tourx. 
E.  europxusL.,  Sp.,  286,  var.  a  Fusain  d'Europe.  Vosg.  po- 


—  51  — 

pul,  :  bonnet  carré,  bonnet  de  prêtre  (Berher,  136  .  Bainville  : 
calotte  de  curé  (ca.\oiie);  BroUvelieures  :  bonot  de  prête  (bonnet 
de  prêtre);  Bru  :  fresion,  et  bonnot  d'évêque;  Ghatel  :  bounot 
d'prete;  Gleurie  :  bouna  d'prcte  (Thiriat,  p.  79);  Domèvre-s.-M.  : 
fresion; Fontenoy  :  viorneiûcl)  ;  La  Forge  :  honot  d'préte;  Gerba- 
mont  :  banal  de  prête ;hemmeco\xv\.  :  bounot  de  prête;  Mazeley  : 
rezion;  Offroicourt  :  chaipê  de  prête  (chapeau);  Romont  :  bos 
fusil,  bois  fusil  (comp.  bois  de  fusi  dans  l'Aube);  Le  Tholy  : 
bonot  d'prête;  Tranqueville  :  bou  de  querê,  bois  de  curé;  A^agney  : 
bounât  de  prête;  Vexaincourt  :  bounot  de  prête;  Ville-s.-I.  :  bos 
couarè  (bois  carré);  (même  nom  dans  l'Aube.) 

Rhamnées . 
Rkamnus  L. 

R.  cathartica  L.,  Sp.,  279.  Nerprun  purgatif.  Vosg.  popul.  : 
épine  de  cerf  (D''  Berher,  p.  136].  Bainville  a.  S.  :  fraision;  Ro- 
mont :  bieuk  èpingue,  bourquêpine  (cpr.  Aube,  broque-épine  des 
Étangs). 

R.  Frangula  L.,  Sp.,  280.  Nerprun  bourdaine.  Vosg.  vulsr.  : 
Bourdaine  ou  bourgaine  (Kirschleger,  I,  p.  156).  Bru  :  nâraunê, 
litt.  Aune  noir;  Gharmes  :  norebôs,  litt.  bois  noir;  Ghatel  :  beur- 
daine;  Gleurie  :  nerre  sausse  (Thiriat,  p.  80);  Gérardmer  :  nerrc 
sausse;  Moyenmoutier  :  lo  potri;  La  Neuveville-s.-M.  :  nor  bos  ; 
Raonl'Et.  :  pokiesse  ;  Romont:  beurdaine  :  Saulxures  :  nerre 
esseulé;  Le  Tholy:  7iare  sauce,  litt.  noir  Saule;  sauce  est  fémi- 
nin en  patois.  Uriménil  :  neire  sauce  ;  nous  préférons  le  c  aux 
deux  ss  à  cause  de  cette  lettre  dans  l'accusatif  salicem;  Ville-s.- 
I.  :  nor  bos. 

Papillon  ACÉES. 

Ulex  L. 

CI.  europaeus  Sm.,  FI.  brit.,  p.  756.  Ajonc  d'Europe.  Gleurie  : 
fjenète  è  piquants  (Thiriat,  p.  80),  litt.  Genêt  à  pointes;  j'aurais 
écrit  ai  au  lieu  de  è. 

Sarothamnus  Wimm. 

S.  scoparius  Wimm.,  FI.  von  Schles.,  278;  Spartium  scopa- 
rium  L.,  Sp.,  996.  Genêt  à  balais,  Vosg.  vulg.  :  le  Grand  Genêt  à 


balais  (Kirschleg..  I,  p.  165).  Brouvelieures,  genéte:  Charmes  : 
genettre  et  gcnèlr,  curieuse  épenthèse  de  IV  dans  la  première 
forme.  Nous  rencontrerons  aussi  cette  r  épenthétique  dans  le  nom 
patois  à  Fontenoy-le-Gliâteau,  et  dans  le  cadastre  à  Ghatel 
Comparez  les  formes  françaises  ^e»es^;'flfc  et  gencstrollc  qui  pré- 
sentent aussi  ce  phénomène.  Chatel  :  g'nrte  ;  Gleurie  :  genéte 
(Thiriat,  p.  80);  l)omèvre-s-M.  :  genéte;  Fontenoy  :  genêlre; 
Fraize  :  genéte.-  Gérardmer  :  hhnêtc ;  Gerbépal  ighenéte;  V/i  est 
aspirée,  comme  du  reste  nous  le  retrouTcrons  à  Lusse  et  àPro- 
venchères,  pour  cette  plante,  et  plus  loin  pour  les  formes  patoi- 
ses  du  Genévrier  hnnuve,  hnéve ;  Lusse  :  henéte  [kàaim.,  p.  "259^  ; 
Mazeley  :  genéde  (curieux  adoucissementi  de  la  dentale  finale)  ; 
Moussey  :  genéte  ;  ha.  l^ieu.Yeviile  :  genéte;  OfTroicourt  :  genaitc, 
masculin;  Provenchères  :  henete;  llaon  l'Etape  :  gênâtes,  genei- 
tes;  Saales  ;  genéte;  Saulxures  :  genéte;  Uriménil  :  généle  et 
7'»é/c;  Vagney  :  genéte;  Val  d'Ajol  :  genéte;  Ventron  :  linéte  \ 
Vexaincourt  :  gnéte,  Vissembach  :  hhétes,  fém.  plur.,  gutturale 
proprement  dite.  Comme  parler  populaire  nous  trouvons  à 
Ghatel  le  lieu  dit  «  le  bas  des  genettres  »  dans  le  cadastre,  sec- 
tion E. 

Genhta  L. 

G.  sagiltalis  L.,  N/y.,  998.  Genêt  à  tiges   ailées.  Vosgien   po- 
pul.  :  génistelle  (D'"  Mougeot,   p.  167-327:  et  Kirschleger  qui 
donne  aussi,  1,  p.  166,  Genêt  des  Bruyères)  ;  D''  Berner,  p.  137) . 
Ban  de  la  R.  :  jalaer/ic ;  Gerhsimonl  :  t/iudon;  (îerardmer  :  po~ 
dion  :  Saulxures  :  todon;  Tendon  :  todnn. 

G.pilosah.,  Sp.,  999.  Genêt  velu.  Vosgien  popul.  :  genestrolte 
(Kirschleger,  1.  p.  167)  ;  genestrole  D''Berher,  p.  138)  Cleurie  : 
/ocfon  (Thiriat,  p.  80  ;  La  Forge  et  le  Tholy  :  todon  ;  Gerbamont  : 
petite  genéte. 

G.  tinctoria  L.^Sp.,  998.  Genêt  des  teinturiers.  Bainville  aux 
S.  :  ^^'»r/<V/^'; Gerbamont  :  rondtnudon;  Tranqueville  :  genéte. 

Sparlhnii   L. 

S.  juneeum  L.  Genêt  d'Espagne  ou  jonc  d'Espagne  (Kirschleg., 
l,  p.  166),  cultivé. 


—  53  — 
Cytisus  L. , 

C.  Laburmim  L.,  Sp.,  1041.  Cytise  faux  Ébénier  (cultivé  et 
spont.).  Vosgien  popul.  :  pluie  d'or,  aubour  (D''  Berher,  p.  138.) 

Lupinus  TouRN. 

Genre  (cultiyé)  :  Gérardmer  :  café,  masc.  sing. 
L.  speciosus  RoRT.  et  L.  mutabilis  Sw.,  eiL.  hirsu/us.  Cleurie, 
Syndicat  et  St-Amé  :  généte  d' Espagne  (Thunat,  p.  120;. 

Ononis  L. 

Genre  :  Mazeley  :  tondon  ;  Romont  :  airrète-Oieu. 

0.  Natrix  L.,  Sp.,  1008.  Bugrane  gluante.  Vosg.popul.  :  bu- 
grane  jaune  (D""  Berher,  p.  1.38^. 

0.  campestris  Koch.  et  Ziz,  Cat.  pi.  palat.,1il\  C  spinosa 
Wallr.,  Sched.,  p.  379;  Bugrane  champêtre.  Vosg.  vulg.  ; 
arrête-bœuf  épineux  (C  Berher,  p.  138).  Ban  de  la  B.  :  tèdon, 
tedot,  tenon  ;  Mortagne  :  rà-bue  ;  ïranqueville  :  todoiv 

0.  procurrens 'SVxLLR. ,  Sched. ..SSi;  O.arvensis  WiiZ}.i.,P/nj(., 
8-53  ;  0.  repens.  Bugrane  rampante.  Bertrimoutier  :  fédon  :  Brou- 
velieures  :  airrête-bues ;  Fraize  :  jolosie  ;  Girecourt  les  Viev.  : 
tendon  ;  Maize\ey  :  ^o^mo/î  ;  Médonville  :  todon;  Moyenmoutier  : 
tindon;  OfTroicourt  :  tondon;  Saales  :  findon,-  Ville-s-I.  ;  ton- 
don  . 

iVedicago  L. 

M.  LupuUnah.,  Sp.,  1097;  Meliloius  LupulinaliEsy.,  Obs. 
pi.  d'Angers,  p.  166.  Vosg.  pop.  :  minette  (D""  Berher,  p.  139j. 
Bra  :  nilnon  ;  Chatel  '.minette;  Mazeley  :  patrèle;  Romont: 
o/<of^e  (la  plante,  signification  primitive  inconnue)  ;  «ii/ief^e ;  la 
graine . 

M.  satica  L.,  Sp.,  1096.  Luzerne  cultivée.  Chatel:  lizerne  ; 
Padoux  et  Raon-aux-Bois://:;e/-/ie;  Uriménil  :  lizerne  et  quelque- 
fois luzerne. 

Melilotiis  TouRN. 

.V.  officinalis  Lxii.,  Die  t.,  4,  p.  63;  M.  diffusa  DC,  F/,  fr., 
o.,  p.  664.  Melilot  officinal.  Ménil-en-X.  :  mousse  d'uivouène 
(mousse  d'avoine);  Offroicourt  :  mousse. 


—  54  — 

•Trifolium  L. 

Genre  :  Bertrimoulier  :  sainfouo,  litt.  sainfoin;  La  Bresse  : 
tj^abe  ;  Chatel  :  treff'e-,  Crébimont  (Saint-Etienne)  :  trèhe;  Pa- 
doux  :  t^eff;  Uriménil  :  U'èffe-,  Vexaincourt  :  treffe,  masc,  et 
t7'aupe  fémin,;  la  tête  du  trèfle  se  dit  pierrots,  pluriel  masc, 
littér.  moineaux  (formation  analogue  à  celle  de  «  têtes  d'alouet- 
tes »  donnée  à  la  Centaure  jacée,  recueillie  par  Grimard,  p.  384)  ; 
Wissembach  :  trabe,iém. 

T.  arvense  L.,  Sp.,  1083.  Vosg.  :  vulg.  pied  de  lièvre  (D'Mou- 
geot,  p.  168-328);  patte  ou  pied  de  lièvre  (Kirschleger,  I.p.  176) 
patte  de  lièvre,  (D'' Berher,  141)  (cpr.  pied  de  lièvre,  donné  par 
Grimard,  p.  18i)  :  Raon  l'Etape  :  minon  et  quelquefois  les  enfants 
minoii. 

T.  incarnation  L.,  Sp.,  iOS^.  Trèfle  incarnat  (cultivé  en  grand 
depuis  quelques  années  seulement  à  Uriménil  et  dans  les  envi- 
rons, mais  depuis  longtemps  dans  les  terrains  calcairesi.  Vosg. 
popul.  :  trèfle  farouche  (D''  Berher,  p.  MO).  Charmes  :  trèfe 
incarlate  ,•  Dounoux  :  trèfe  d'Afrique;  Uriménil  :  rouge  trèfe, 

T.pratenseL.,  Sp.,  1082:  Trèfle  des  pré?.  Ban  de  la  Hoche  : 
trahie  ;  Cleurie  :  irè/fe  i^Thiriat,  p.  80);  Gérardmer  ;  trèfe,  et  roge 
tossereu  ;  Saulxures  :  trabe. 

T.  rubeyis  L.  Sp.  1081.  Trèfle  rougeàtrc.  Vosg.  pop.  :  grand 
trèfle  (D^  Mougeot,  p.  168-328;  D'' Berher,  p.  140). 

T.  repens.  L.,  Sp.,  1080.  Trèfle  rampant.  Vosg.  pop.  :  triolet 
(D"- Berher,  p.  142).  Charmes  :  rmM/}e  et  /raye  ;  Cleurie  :  bian 
treffe  (Thiriat,  p.  80)  ;  Gérardmer  :  bianc  tossereu;  La  Neuvcville 
s.  Ch.  :  treyotte;  Mazeley  :  traupe  ;  Médonville  :  treiotte:  Ménil 
en  X.  :  treyotte-,  Moussey  :  raige ;  Raon  l'Etape  :  traupe,   trôpe. 

T.  elegans  S.vvi!  liot.  etrusc,  4,  p.  42;  T.  hybridum  Willm. 
Phyt.,  904,  non  L.  Trèfle  élégant.  Raon  l'Etape  :  traupe,  trôpe. 

T.  aureum  Poll.,  FI.  palat.,^,  p.  344;  7\  a^ran'i/m  Sciireb. 
ap.  Sturm,  FL  germ.,  16;  Godr.,  FI.  lorr.,  éd.  1,  t.  I,  p.  165 
non  L.  Trèfle  doré.  Vosgien  popul.  :  minette  dorée  (D'' Berher, 
p.  142.) 

T.  ngrarium  L.,  Sp.,  1087  ;  T.  procimhcns  Sm.,  FI.  brit.,  792; 
GoDR.,  FI.  lorr.,  éd.  1,  t.  I,  p.    165  non  L.   Trèfle  des  champs. 


—  55  — 

Vosg.  pop.  :  Trèfle  des  campagnes,  Trèfle  jaune  des  prés  (Ber- 

her,p.  142). 

Lotus  h. 

Genre  :  Ville-s-Illon  :  hoc  d'ougelot,  lilt.  bec  d'oiseau. 

L.  corniculatm  L.,  Sp.,  1092.  Lotier  corniculé.  Vosg.  vulg.  : 
Trèfle  cornu  (D^  Mougeot,  p,  168-328;  D'"Berh.,  p.  143);  Ban  de 
la  Roche  :  ménattes  lilt.  menottes,  petites  mains,  dont  il  est  un 
diminutif;  trahe  de  dchtvd,  litt.  Trèfle  de  cheval,  lersae-,  Romont  : 

menotte  di  bon  Dieu. 

Astragalus  L. 

A.  glycijphyllos  L.,  Sp.,  1067;  Astragale  réglisse.  Vosg. 
vulg.  :  Réglisse  sauvage,  (D''  Berher,  p.  143);  Charmes  :  ergo- 
lisse  ;  Ghatel  :  ergôlisse  sauvaiche;  Médonville  :  ergaulisse;  Ro- 
mont :  malmaison,  ainsi  appelé  par  les  anciens  ;  ce  nom  se  perd 
aujourd'hui;  Ville -sur-IUon  :  fausse-brigoHssc. 

Glycyrrhiza  Tourn. 

G.  glabra  L.  Glycyrrhize  glabre.  Vulg.  Réglisse  (Littré,  \°. 
Glycyrrhize)  ;  cultivé.  Uriménil  :  orgôlisse  (d  résonnant)  ;  Bul- 
gnéville  :  ergaulisse  (cultivé  dans  les  jardins);  Domèvre-s-M.  : 
brigauli&se  ;  Fraize  :  ergôlisse  ;  Gerbamont  :  brigolisse  :  Tranque- 
ville  :  argôlisse-,  Totainville  :  brigolisse. 

Gpr.  Vx-fr.  reco/ice  ;  Berry  et  Genève  :  arguelisse  ;  picard: 
régoliche,  ringoUche,  ringolisse;  wallon  :  rekouliis:  Les  Fourgs: 
r'côlissou;  Lay  Saint  Remy  :  argôlisse  et  Landremont  :  orga- 
lisse. 

Colutea  L. 

C.  arborescens  L.,  Sp.,  1045.  Baguenaudier  arbrisseau.  La 
Neuveville  :  saume. 

Robinia  DC. 

R.  Pseudo-acacia  L.,  Sp.,  1043.  Robinier,  faux-acacia.  Do- 
mèvre  s.  M.  :  agacia;  Raon  aux  B.,  Rouceux  et  Uriménil,  de 
même. 

Phaseolus  L. 

Genre  :  Bainville  aux  S.  :  fouêvc;  Chatel  :  liairicot  (sans  aspi- 
rer Th);  Dompierre  :  féfe  ;  La  Neuveville  s.  M.  :  fouéve;  Padoux  : 


—  56  — 

fève;  Uriménil  ;  fouéfe  :  l'é  accentué  très  long  et  très  fermé; 
Ville  :  fouêffe. 

P.  vulgarisL,,  Sp.,  1016.  Haricot  commun.  Vosg.  vulg.  :  Ha- 
ricots à  ramer  (Kirschleg. ,  I.  p.  202).  Cleurie  :  foève  dé  remme 
(Thiriat,  p.  120)  ;  La  Forge  :  fève  va imanfe ;  Géraràmev  :  fève  de 
Borne.  Uue  variété  appelée  bovrbandje  à  gousse  grande,  rude, 
graine  grande,  blanche  ou  marbrée;  uneautre  dite  coco,  àgousse 
moyenne,  assez  lisse,  fruit  court,  arrondi,  ordinairement  à 
grandes  taches  de  couleurs  vives.  Enfin  la  variété  appelée  saôre, 
à  gousse  allongée  et  courbée,  aplatie,  fruit  ordinairement  blanc. 
D'autres  variétés  ne  sont  pas  nommées.  Le  fruit  ainsi  que  celui 
des  pois  s'appelle  folton  ;  Mazeley  :  fèves,  fém.  plur.  ;  Raon 
l'Et.  :  fôffe  ;  Saulxures  ;  foivedè  rèmc ;  Le  Tholy:  fève  raimante; 
Uriménil  ;  fouéfe,  et  pour  préciser  foéfe  de  rahne;  Vagney  : 
foueive  de  remmes  (Pétin,  p.  126);  Ventron  ;  fouève  de  rame,  et 
de  rome. 

Variétés.  J'ai  adopté  plusieurs  divisions.  La  première  compre- 
nant les  fèves  à  écosser,et  celles  à  cosse  tendre  ne  m'a  pas  donné 
de  nom  patois.  On  pourrait  peut-être  toutefois  entendre  à  Uri- 
ménil la  dénomination  fouéfe ai-z'  ècofficr  ou  foéfc  ai  dècoffier  [V] 
pour  la  première  branche  de  celte  division;  la  seconde  exige 
un«  périphrase. 

Une  autre  division  basée  sur  l'époque  de  maturité,  leur  cou- 
leur ou  leur  vigueur,  comprend  à  Fontenoy  le  Château  le  haricot 
blanc,  blanc,  lejaune,  lecoco  eiXetruandon  paresseux.  Saulxures  : 
tôyatte  {WHAdiXo)  :  lombàde,  sabre.  Les  autres  variétés  peu  nom- 
breuses sont  désignées  par  la  couleur  de  la  graine. 

A  Ventron,  les  espèces  les  plus  rustiques  et  qui  parviennent 
à  cette  altitude  (550  à  600  m.)  à  mûrir  leurs  semences  s'appel- 
lent mossouses. 

P.  nanus  L.  Haricot  nain.  La  Forge  :  fèvolte;  Cleurie  :  fèvalle 
lïhiriat,  p.  120);  La  Forge  et  le  Tholy  :  fèvotte ;  Gérardmer  • 
baisse-fève;  Gerbépal  :  fève  de  rome  (sic!);  Uriménil  :  fév' rôles  ; 
yenivon:  coiuities  et  féveroUes ;Sa.u\xures  :  fèvatte. 

(1)  Les  deux  verbes  ècoffier,  dccofficr  tiennent  au  subst.  ùcoloffe, 
cosse.  Cpr.  hcnlofe,  Ventron  :  ehcalof'e;  Belfoil  :  écoff'es  et  les  formes 
allemandes  Schale,  Schcffe. 


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Vicia  L. 

Genre  :  La  Bresse  :  Bcsé-de-raite,  litt.  pois  de  rat  ;  Chatel  : 
vosceré  et  pois  le  loup  ;  Gérardmer  :  b'seyed'raite;  Romont:  vos- 
ceré;  Vagney  :  hsé. 

V.  angustifolia  Rote,  Tcnt.  FI.  germ.,  I,  p.  310  ;  V.pobjmor- 
pha  GoDR.,  FI.  lorr.,  éd,  I,  t.  1,  p.  179.  Vesce  à  folioles  étroites. 
Cornimont  :  bsé  de  raittes. 

V.  saliva  L.,  Sp.,  1037;  Vesce  cultivée. Cultivée  en  grand  dans 
le  rayon  d'Uriménil  depuis  quelques  jinnées.  Bainville  aux  S.  : 
yosse;  Bertrimoutier  :  vasce  ; 'Bru  :  voscére  et  vôsceré;  Celles  : 
voscée;  Charmes  :  vascé:  Dompierre  :  vosceré;  Eloyes  :  lentille 
et  nen^//fe;  Fonteuoy  le  Ch.  :  vosce;  Grandvillers  :  vosceré;  Mé- 
donville  :  vosce;  La  Neuveville  s.  Ch.  :  vosces;  Tranqueviile  : 
lossereil;  Uriménil  :  vosces,  fém.  plur.  ;  Ville  :  vosce.  Obs.  Gri- 
mard,  p.  193,  donne  «  voice  »;  Gillet  et  Magne,  p.  1 14  «  bisaille, 
pesette  »  ;  Littré  «  barbote  »■  h.  v°  et  v°  Vesce.  Une  variété  du 
V.  saliva  di  été  appelée  integri-stipulata  par  Godron,  dès  sa  pre- 
mière édition;  elle  est  cultivée  en  Lorraine  sous  le  nom  de 
«Vesce  dliiver».  Hussenot  dans  ses  Chardons  nancélens,  p.  98, 
l'avait  appelée  Vicia  remrevillensis.  M.  Thiriat,  p.  121,  lui  donne 
le  nom  patois  de  nentille  pour  Cleurie,  Saint-Amé  et  le  Syndi- 
cat ;  mais  j'ai  tout  lieu  de  croire  que  c'est  à  l'espèce  et  non  à 
cette  variété  que  se  rattachent  les  deux  formes  d'Eloyes,  len- 
tille et  nentille,  rapportées  plus  haut. 

V.  Faba  L.,  Sp.,  1039.  Vesce  fève.  La  Bresse /?t'eye  (pron. 
fouêve)  ;  Bru:  fol  ton  e,\  févot  te  ;  OAidiiel  :  féverôle  ;  Charmes: 
grosses  fèves-  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  grosse  foéve  (Thi- 
riat, p.  121);  Dompierre  :  féfe ;  La  Forge  :  grosse  fève;  Gérard- 
mer:  grosse  fève  et  fève  dé  marais;  Gerbépal  :  fève;  Mazeley  : 
fèves  ;  Mortagne  et  Totainville  :  fèvotte  et  fèverole;  La  Neuville 
s.  M.  :  fouéve  de  marais;  Padoux  :  fève  de  marais;  Saulxures  : 
grosse  foive;  Le  Tholy  :  grosse  fève;  Uriménil  :  fouéve  dé  loup, 
et  plus  rarement  fouéve  dé  marais;  Vagney  :  foueive  de  marais 
(Pétin,  p.  1261;  Ventron  :  grosses  fouèves. 

Var.  minor.  Connue  sous  le  nom  de  «  Féverolle  de  Lorraine  » 
(notamment  V/lmorin,  Catal.y  1882,  p.  90).  La  Bresse  :  fèvate; 


—  58  — 

Charmes  :  févattes;  Ménil  en  X.  :  févotte-,   Vagney  :  feivatte  et 
petite  foueive  (Pétin_,  p.  117  et  126). 

Cracca  Riv. 

Genre  :  bsé  d' redites  à  Vagney. 

C  majo?*  Frank.,  SpecuL,  p.  Il  ;  Vicia  Cracca  L.,  Sp.,  1035. 
Cracca  à  grandes  fleurs.  Cleurie  :  pesé  d'rette.  (Thiriat,  p.  81. 
Cet  auteur  applique  aussi  cette  dénomination  au  C.  ndnor). 

C.  minor  Riv.,  Tetr.  irr.,  tab.  63,  f.  2  ;  Ervmn  hirsutum  L., 
Sp.,  1039.  Ci-acca  à  petites  fleurs.  Vosgien  popul.  :  Vesceron, 
Ers  velu  (D'"  Berher,  p.  145).  Cleurie  :  péséde  rette[l\\\y\dii,  p.  81). 

Ermim  L. 

E.  teti^aspermum  L.,  Sp.,  1039.  Ers  tétrasperme,  et  E.  gracile 
DC,  Cat.  hort.  Monsp.,  109.  Ers  grêle.  Gérardmer  :  b'seil 
d'raitte;  Mazeley  :  lin  Irosé;  Romont  :  intj'éhé  ou  iw  t7'€hé. 

Lens  ïouRN. 

L.  esculenta  Moench,  Met/i.,  p.  131;  Ervum  Lena  L.,  Sp., 
1039.  Lentille  cultivée.  Bainville  :  netthhje;  Bru  :  miesse;  Celles  : 
lintée;  Charmes  :  7ièlc's;  Chatel  :  nenté  et  nenti;  Cornimont  :  nei- 
teye  et  neilaie;  Dombrot  s.  V.  :  nclèuye;  Domèvre  s.  M.  :  netteil; 
Dompierre  :  nhtèyc  ;  Girecourt  :  nctéï  ;  Grandvillers  :  nètéye  : 
Mazeley  :  ninteye  ;  Môdonvillc  :  nolaye  ;.  Mortagne  :  nèti'e  ; 
Moyenmouiier  :  lintée;  La  Neuville  s.  M.  :  néteille;  Lemme- 
court  :  nonteil;  Padoux:  nditaies;  Rouceux  ;  néteil^  Saales  :  lai- 
tèïe;  Totain ville  :  néteille;  Tranqueville  :  nentille;  Sanchey  : 
nintés,  plur.  ;  Uriménil  :  nentiye  ;  Ville  :  nette;  Vrécourt  :  non- 
teilles. 

Pisum  L. 

P.  sativum  L.,  Sp..  1026.  Pois  cultivé.  Bainville  a.  S.  :  poués, 
Ban  de  la  Roche  :  pesé;  bieussi.  dis  pesés,  ôter  les  pois  de  la  paille 
lorsqu'elle  est  arrachée;  peusat,  paille  de  pois  (Oberlin,  p.  175 
et  245);  La  Bresse:  besé;  Brouvelieures  :  pesé:  Bru  :  péseille; 
Chatel  :  poé;  Cleurie,  Syndicat  et  Saint-Amé  :  pézé;  Fontenoy  le 
Ch.  :  poë;  Fraize  :  pesé;  Gérardmer  :  bseilgolou;  Gerbépal  :  pesé; 
Grandvillers  :  pesé;  Lemmecourt  :  pouô  ;  Médonville  :  pho,  h 


—  59  — 

aspirée;  Mortagne  :  pesé;  La  Neuveville  s.  M.  :  pouè;  Padoux  : 
pezei;  Provenchères  :  pezé;  Rouceux  :  poue-,  Saales  :  pesé;  Saul- 
xiires  :  bzé;  Tranqueville  :  poue;  Uriménil  :  pesé,  paille  de  pois, 
pés'let;  Vagney  :  bzé  (Thiriat,  p.  121);  bsé ,  et  champ  de  pois 
b'sére  (Pétin,  p.  40  et  41);  Vrécourt  :  pous. 

Variétés  :  Fontenoy  le  Ch.  :  poè  mienge-tout,  pois  mange-tout; 
Vagney  :  b'sé  golou,  pois  goulu  (Pétin,  p.  40)  ;  Saulxures  :  bsé 
golou,  bsé  chopa  (tige  rameuse  et  fertile  au  sommet.  A  Uriménil 
chùpôt  signifie  toupet.  Ventron  :  besés  goloiis,  besés  de  sope  (pois 
de  soupe)^  couots  pesés  (pois  courts,  pois  chichesj  ;  Saulxures  : 
bsé. 

P.  arvense  L.,  Sp.,  1027.  Pois  des  champs.  Vosg.  vulg.  :  Pois 
carrés  (Kirschleger^  I,  p.  201).  Gérardmer  :  bseil  (Vchamp;  Uri- 
ménil :  pesé  sauvaige,  et  quelquefois  aussi  pesé  d'raittes;  Va- 
gney :  /;2é  (Thiriat,  p.  121)  ;  Saulxures  :  bsé  d' sope. 

Lathyrus  L. 

Genre  :  Gérardmer  :  b'seil  d'railte  ;  Vagney  :  sauvaige  bsé. 

L.pratensis  L.,  Sp.,  1033.  Ban  de  la  Roche  :  grosses  mèriattes 
do  bon  Dieu. 

L.  taberosush.,  Sp..,  1033.  Gesse  tubéreuse.  Vosg.  popul.  : 
le  macnson  (D'  Mougeot,  p.  169-329);  glands  de  terre,  macuson, 
anotte  (Kirschleger,  I,  p.  192);  macuson  et  glands  de  terre  (Ber- 
her,  p.  146).  Bru  :  mauquehons ;  Lemmecourt  :  mecjon;  Mazeley  : 
maquehhon  ;  Médonville  :  maiqueujon  ;  Menil  en  X.  :  mocjon; 
Olîroicourt  :  mocujon  ;  Romont  :  7nauquehon,  \sl  racine  seule- 
ment; Rouceux  :  meucjon  ;  Ville  s.  S,  :  mèquejon. 

Obs.  M.  Braconnot  [Annales  de  chimie  et  de  physique^  tome  VIII, 
p.  241)  donne  le  nom  vulgaire  de  macjon,  mais  sans  préciser  de 
localité.  Littré  donne  macusson. 

L.  sativus  L.,  Sp.,  4  030.  Gesse  cultivée.  Vosg.  vulg.  :  lentille 
d'Espagne  (Berher,  p.  146). 

L.  vernus  Wimm.,  FI.  von  Schles.,  166.  Orobus  vernus  L., 
Sp.,  1028.  Gesse  printanière.  Ban  de  la  Roche  :  pesés  d'ouheue. 
Je  doute  que  cette  plante  dénommée  ainsi  en  patois  comme 
traduction  du  nom  français  «  Orobe  printanier  »  se  rencontre 
dans  cette  localité.  Outre  qu'elle  est  rare,  elle  n'a  été  jusqu'à  ce 


—  60  — 

jour  signalée  dans  nos  Vosges  que  dans  le  bois  du  calcaire  ju- 
rassique. 

L.  Tïiacrorhizus  Wimm.,  FI.  von  Schies.,  166;  Orobus  tuberosus 
L.,  Sp.,  1028.  Gleurie  :  pesé  drette  ddpras  (Thiriat,  p.  81),  litt. 
pois  de  rats  des  prés  ;  La  Forge  et  le  Tholy  :  pesé  d'rettes  des 
près. 

L.  odoratus  L.  Gesse  odorante  (Cuit.).  La  Bresse  :  besé  de  sei- 
gneur; Charmes  :  madehon ;  Cleurie,  Saint-'\mé  et  Syndicat  : 
pezé  dCseiyneur  ;  Cornimont  :  bzé  golou  ;  Gérardmer  :  Pois 
d'seigneur;  Gerbamont  :  besé  de  senteur;  Uriménil  :  pesé  d'sen- 
teûr. 

Ornithopus  Desv. 

0.  perpusillusL.,  Sp.,  1049.  Ornithope  délicat.  Vosg.  popul.  : 
petit  pied  d'oiseau  (D'  Berher,  p.  147). 

Hippocrepis  L. 

H.  comosa  h.,  Sp.,  1050.  Hippocrépide  en  ombelle.  Vosg. 
popul.  :  fer  à  cheval  (D''  Berher,  p.  147).  - 

Onobrychis  ïourn. 

0.  saliva  Lam.  FL  /)■.,  2,p.  0.'i2;  IJcdysarum  Onobrychis  L.,Sp., 
1059.  Esparcette  cultivée  ou  Sainfoin.  Charmes  :  sainjoè;  Gha- 
tel  :  siufoin  et  sinfoé  (prononcez  ïn);  ïrampot  :  sainfoi;  Uri- 
ménil :  sain  for.  Liltré  donne  le  nom  vulg.  defenasse  (hoc  v"). 

Amygdalées 

Persica  Tourn. 

P.  vulyaris  Mill.,  Di'ct.,  3,  p.  46o;  Amygdalus  Persica  L.,  Sp.., 
676.  Pêcher  commun.  Ban  s.  Meurthe  :  pohhi  (Adam,  p.  355); 
Celles:  pechieu ;  Charmes  :  pècheye;  Chatel  -.péché;  Domèvre 
9.  M.  :  pêcheil;  Fraize  :  piéchi;  Girecourt  les  V.  :  péchèye;  Mé- 
donville  :  péchaye;  Mortagne  :  pîchi;  La  Neuveville  s.  M.:  pé- 
chèie;  Provenchères  :  piehki  (Adam,  p.  34),  piéhhi  et  piéhi; 
Moyenmoutier  :  péchi;  Totainville  :  pécheille;  Wissembach  : 
piéhhi.  Fruit  :  Charmes  :  pèche;  Chatel:  pèche;  Fontenoy  :  jtrè- 
che;  La  Neuveville  :  pèche;  Provenchères  :  piéhe;  Saales  :  piéhhe: 
Vexaincourt  :  peuche;  Wissembach  :  jyiéhhes,  fém.  plur. 


—  61   — 
Prunus  L. 

P.  spinosa  L.,  Sp.,  681.  Prunier  épineux.  Vosgien  popul.  : 
la  Ponelle  (D""  Mougeot,  p.  170-330);  Prunellier,  épine  noire 
(D""  Berher,  p.  148).  Autres  noms  popul.  ou  vulg.  :  buisson  noir 
(Grim.,  p,  220);  en  Normand  :  beloce  (fruit),  (Littré):  caveron, 
Littré,  h.  y")  ;  cénéle  (fruit,  Littré,  v"  Genelle  ;  c'est  aussi  le  nom 
du  fruit  du  Houx);  normand,  chenelle;  bourguignon  :  cinelie. 
Bainville  aux  S.  :  nôre  èpingue;  Ban  de  la  R.  :  noe?'  hhpinde 
Brouvelieures  :  pruni;  Bru  :  nâre  pinque  et  poneille;  Bulgnéville 
épine  nore;  Celles  :  prinele,  sic!  Charmes  :  épine  nôre;  Ghatel 
norepincque;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  bhntié  (Thiriat, 
p.  81);  Gornimont  :  guerhate:  Eloyes  :  bhoth;  Fraize  :  chandrelle 
el  pingues  nâres;  Gérardmer  :  bhotti ;  Gerbamont  :  behoth^:  Ger- 
bépal  :  spine;  Médonvilie  :  epenne  nôre:  La  Neuveville  s.  M.  : 
nore  épine;  OfTroicourt  :  nore  épine;  Padoux  :  nare  pinque  ;  Raon 
l'Etape:  na?'e  pinque;  saint-Etienne  :  bltottèye;  Saulxures  s. 
M.  :  xhpetché  (pron.  hh.);  et  hhpéné;  Tranqueville  :  pûneleil; 
Uriménil  :  blôcège  [hlo-sè-y')  sauvaige,  litt.  Prunier  sauvage.  Le 
Prunier  sauvage  proprement  dit  Prunus  insititi'ah.,  Sp.,  680, 
n'est  pas  connu  à  Uriménil;  Vagney  :  behottier;  Vexaincourt  : 
pincque;  Wissembach  ipingue. 

Fruit  :  Attigny  :  pénelle  (Adam,  p.  363);  Ban  de  la  Roche  : 
pounelle  (Oberlin,  p.  249)  et  khadrelles;  Bréchainville  :  peu- 
nelle  et penelle  (Adam,  p.  363);  Bru  :  ponelle;  Bulgnéville  :  peu- 
nele  ;  Charmes  :  pénelle  et  penelle  ;  Ghatel  :  ponéle  ;  Gornimont  : 
behotte;\)onv^ÏQTTe  :  pounéle;  Fontenoy  :  pernelle;  La  Forge  : 
H hotte;  Fraize  :  chaudrelles]  Gérardmer  :  bhotte  ;  Gerbamont  : 
behotte;  Gerbépal  :  ponélé;  Hallainville  (Voy.  RehaupaH;  Hen- 
nezel  :  p7'enèlle ;  Médonw'ûle  :  p'nelle ;  Menil  en  X.  :  penelle; 
Moussey  :  pounêle;  Provenchères  :  hhaodréle  (Adam,  p.  34  et 
364);  Rehaupal  et  Haillainville  :  pounelle,  ponéle;  Romont  : 
ponéle;  Rouceux  :  pw»e//e  ;  Saales  :  hhadrèle;  Saint-Biaise  La 
Roche:  hhadrelle  (Adam,  p.  364);  Saulxures  s.  M.  :  behotte;  Le 
Tholy  :  bleuce  (Adam,  p.  364)  et  b' hotte  ;  Uriménil  :  pénéle;  Raon 
a.  B.  :  pénéle;  Vagney  :  b' hotte;  Ventron  :  behotte;  Vexaincourt  : 
pounéle;  Ville  :  peunêle;  Wissembach  :  hhàdrelles,  fém.  plur. 


—  62  — 

P.  insitUia  L.,  Sp.,  680.  Prunier  sauvage.  Cleurie,  SAéma-int 
et  Syndicat  :  bleuhhé  (Thiriat,  p.  12^).  Cet  auteur  place  cette 
plante  dans  son  catalogue  des  plantes  cultivées  ou  subsponta- 
nées en  y  rattachant  la  mirabelle,  la  reine-claude,  le  damas, 
le  perdrigon.  Vagney  :  béhotliev. 

Variétés  :  mirabelle  A.  arbre:  Bru  :  miraheleye  eXmirabileye; 
Mazeley  :  mirabèlèye;  Rouceux  :  mirabilé  ;  Totainville  :  mira- 
bleil;  Tranqueville  :  mirableil;  Uriménil  :  mirâblèye. 

B.  FRUIT  :  Charmes  :  m/raiibelle;  Chatel  :  mirabelle;  Domèvre 
s.  M.  :  mirabelle;  Padoux  :  mirebelle;  Raon  l'Et.  :  mirabèle:  Uri- 
ménil :  mirâbéle. 

Fruits  globuleux  autres  que  la  mirabelle.  Voici  les  autres 
«  races  »  indiquées  par  Kirschleger,  I,  p.  213  et  214,  avec  les 
noms  vulgaires  :  a.  Avenaria  Tabern.  Pruneaulier  sauvage;  b. 
Juliana,  pruneau  de  St. -Julien  et  de  Montreuil  ;  c.  Turotronsis , 
l'runierde  Tours,  grand  Damas  rouge,  Perdrigon  rouge;  d.  Clau- 
diana,  reine-Claude;  e.  Cerea,  mirabelle  (rappelée  ci-dessus}- 
Cornimont  :  domas,  synonyme  de  Reine-Claude;  Fonteaoy 
renne-C lande,  iril  dr-  bue  (litt.  œil  de  bœuf)  ;  Gérardmcr  :  domas, 
sorte  de  mirabelle  d'un  rouge  mêlé  de  jaune,  assez  petite  et 
savoureuse  (rattachée  au  P.  domesllca  par  mon  correspondant 
de  Gérardmer);  Gérardmer  (suite) /)m«e  ofc  poheil,  variété  assez 
grosse;  7'aisin,  variété  plus  petite  et  plus  savoureuse;  raisin 
bianc,  variété  petite,  sans  couleur;  Lemmecourt  :  domas;  Maze- 
ley :  demas;  Saulxures  :  domas.-  Trampot  :  palrigône^  perdrigon  ; 
Uriménil  :  domas.  Cette  variété  y  est  à  fruit  rouge.  Le«fruit 
brun  s'appelle  rt'ini'-glaude;  il  y  est  moins  commun;  Ventron  : 
domas,  gross(?s  belankhes. 

P.  domcslica  L.,  Sp.,  680.  Prunier  cultivé.  Voici  trois  «  races  » 
à  noms  vulgaires  français  donnés  par  M.  Kirschleger,  I,  p.  214- 
215  :  Damascena  L.,  Prune  de  Damas ;Auber(iana  Seringe,  Prune 
Dame-Aubert;  Catharinea  Seringe,  œuf  de  perdrix.  Ahéville  : 
bleusseye  (Adam,  p.  364);  Attigny  :  blocheye  (id.):  Autigny  la 
Tour  :  blosseil [id);  La  Baffe  :  koicheie  (id.):  Bainville  aux  Saules  ; 
couetchaye;  Ban  de  la  Roche  :  qiioetchrri,  et  roitchéri  (Oberlin, 
p.  252);  Ban  s.-Meurthe  :  prini  (Adam,  p.  364);  (Bertrichamps  : 
coichi);  Brouvelieures  :  pruneye;  Bru  :  pruncille,  jjrnncyi';  Bul- 


~  63  — 

gnéville  :  hlosseil;  Celles  :  kouéchieu  (Adam,  p,  364);  Charmes  : 
prunèye  et  bleussèye;  Charmoîs  devant  Bruyères  :  koichi  (Adam, 
ibid.);  Chatel  •.prune,  coéchié;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  : 
bleuhhé,  co/cAe  (Thiriat,  p.  121);  Docelles:   Aoèc/»' (Adam,  ibid,), 
Domèvre-s.-M.   :  bleusseil;  Eloyes  :  blohhè,  prunéë,  Fontenoy  : 
bhmcheil;  La  Forge  :  bleci;  Fraize  :  pruni  eiponni:  Gérardmer  : 
prini;    Gerbépal  :  prieni   (Adam,  p.  364)  ;  Girecourt  les  V.  : 
blèceye  et  bleuceye;  Haillainville  :  blossé  (Adam,  ibid.);  Lemme- 
court  :  beloeheil  et  beloecheil;  Médonville  :  prenaye  et  blhôchaye; 
Mortagne  :  pruni,  coichi;  Moyenmoutier  :  pruni'  La  NeuveviUe 
s. -M.  :  bleussèie:  Ménil  en  Xaintois  :  preneye  (Adam,   p.  364); 
Provenchères  :  pouni  (ibid.);   Ramonchamp  :    blauché  (ibid.): 
Raon  aux  Bois  :  blohhèyo;  Raon  l'Etape   :   coiché;    Rouceux   : 
blosseille;  Saales  :  qwêché;  Sanclie}^  :  koichaie  (Adam);  Saint- 
Biaise  la  Roche  :  Koitchi  (Adam);  Saint- Vallier  :  koichée  (Adam); 
Sainte-Barbe  :  prunée  (Adam)  ;  Saulxures  :  pruni  et  bleuxhé  (hh), 
Le  Tholy  :  blemsi  (Adam)  et  bleci:  Totainville  :  coicheilie;  Tram- 
pot  :   bloucheil  (Adam),   et  bloûclieil;  Tranqueville  :  coicheilie; 
Uriménil  :  blossèye  (prononcez  blo-sè-y')  et   coèchèye  (pr.  couè- 
chè-y');   Vagney  :   bélohhé  (Adam,    p.  426)  et  couaché  (Pétin, 
p.  68);  Les  Vallois  :  peuné  (Adam);  Ventron  :  bleuhhé;  Vexain- 
court  :  kouécheux  (Adam),  et  guècheu  et  blosseu ;YiU.e-s.-l[lon  : 
bleussèye;  Vomécourt    :  priinèe  (Adam)  ;    Vouxey  :   kouetcheil 
(Adam);  Wissembach  :  pouni. 
Observ.  N'ayant  pas  encore  trouvé  Tétymologie  du  substantif 
■  blossèye  et  nous  trouvant  par  conséquent  privé  de  guide  pour 
l'orthographe  par  ss  ou  c,  nous  avons  adopté  la  graphie  de  nos 
prédécesseurs  dans  leurs  ouvrages  imprimés^  et  de  nos  corres- 
pondants dans  leurs  manuscrits. 

Fruit  :  Ban  de  la  Roche  :  rjuoetcheet  coitche  (Oberlin,  p.  252); 
Bulgnéville  ."ô/osse;  Charmes  s. -M.  :  bleusse;  Gornimont  -.blanche; 
Dombrot-s.-Vair  :  bêlasse;  Domèvre  s.-M.  :  bleusse;  Fontenoy  : 
blanche;  Gérardmer  :  blohhe,  mirabelle  assez  grosse,  rouge, 
noirâtre;  noyau  détaché  de  la  pulpe;  La  Neuveville-s.-Ch.  : 
belosse;  La  NeuveviUe  s.-M.  :  bleusse;  Padoux  :  keutche  et 
bleusse;  Provenchères  :pounelle;  Raon-s,-P.  :  ^/osse;  Saales  : 
pounéle  et  pruneau,  qicèche;  Saint-Amé:  blauhhe  (Thiriat,  p.  419); 


—  64  — 

Saulxures  :  hlauxhe  (pron.  hh.);  Le  Tholy  :  hleusse  (Thiriat, 
p.  419);  Trampot  :  bloûche;  Uriménil  :  hlosse  et  bêlasse;  (lai 
blosse,  ènebélosse);  Vagney  :  conacho,  (Pétin,  p.  68);  Ventron  : 
blauhhe;  Ville-s.-I.  :  beleusse:  Wissembacli  :  pounelles  (pluriel). 

Col'che.  a)  Arbre.  Nous  avons  déjà  rencontré  plusieurs  fois  le 
nom  de  cet  arbre,  employé  dans  plusieurs  villages  concurrem- 
ment avec  les  dénominations  patoises  correspondant  au  français 
Prunier.  Mais  ailleurs  la  coèche  est  soigneusement  distinguée, 
comme  arbre,  comme  fruit  et  même  comme  eau-de-vie.  Littré 
écrit  quetsche,  quetsche-wasser  ei  qvetscliier.  Il  en  fait  une  variété 
du  Prunus  imititia.  Mais  comme  les  fruits  de  ce  dernier  sont 
globuleux  et  que,  selon  la  remarque  de  Koch  rapportée  par 
Godron,  2^  éd.,I,  p.  214,  les  variétés  de  cette  espèce  ont  aussi  le 
fruit  globuleux,  nous  ne  pouvons  le  rapportera  cette  espèce; 
car  le  nom  de  coèche  cbe/.  nous,  du  moins  à  Uriménil  et  dans 
son  rayon,  est  donné  (à  tort  ou  à  raison)  à  la  prune  à  fruit  oblong. 
C'est  ce  motif  qui  nous  l'a  fait  rattacher  au  P.clouicsdcn.ÇAvàYme?,: 
quoèchèije:  Chatel  :  coéchir:  La  Forge  :  coirhi  :  Le  Tholy  :  coichi : 
Uriménil  :  coèchèi/c. 

Fruit  :  Charmes  :  quourtchc:  Domè\re-s.-M.  :  couèlchc;  Fon- 
tcnoy  :  couetche;  (lérardmer  :  rrchnllc,  prune  petite,  noirâtre, 
un  peu  allongée,  ovoïde,  chair  adhérente  au  noyau,  et  coiche, 
pruneproprementdite;  Ventron  :  pouatches,r/uer  laites  ;  Saulxures  : 
coiche  :  var.  haut-fays;  Prunier  non  greffé,  queurhhatte. 

P.  Armeniaca  L.,  Sp.,  679.  Abricotier.  Bru  :  abricoteille : 
Celles  :  abricolieu;  Charmes  :  abricoteye;  Chalel  :  aibricolé; 
et  le  fruit  aibricot:  Domèvre  :  abricoteil :  La  Neuveville-s.-M.  : 
(ifjrlcotèie:  Médonville  :  abricotaije  :  Totainville  :  abricoteille: 
Uriménil  ;  aii{»?'ico/(^'ye  (prononcez  è-bri-co-tè-y'j  ;  lehinUaibricot . 
Harement  cultivé  dans  ce  rayon,  mais  connu  dans  cette  com- 
mune et  aux  environs. 

P.  Avium  L.,  Sp.,  680;  Cerasus  aviwn  DC,  Fl.fr.,k^  p.  482. 
Vosg.  popul.  :  Merisier  noir  ou  rouge  (Kirschleger,I,p.  210jpour 
la  var.  syloestris-.  Merisier  sauvage  (D'  Berher,  p.  1  48).  Baigné- 
ville  :  cerer/eit  de  6'Js;Bru  :  ceinheille  des  ohés;  Cleurie,  Saint- 
Amé  et  Syndicat  :  céréhé,  cér^'A?' (Thiriat,  p.  81)  elceréhé  (p.  121 . 
ibid.);  Domèvre  s.  M.  :  ç'régeil  sauvaige  :  Eloyes  :   céréhèe;  La 


—  63  — 

Forge  :  çrehi:  Moussey  :  parant  bôs  (liU.  bois  odorant)  ;  Rou- 
ceux  :  séurgé:  Saulxures  :  cerh/ic:  Le  Tholy  :  c'réhi;  Tranque- 
ville  :  cirgeil  de  bô%;  Uriménil  :  qrihhjje  sW'Vaige,  ç'rihàye  des 
bôs;  Vagney  :  sanvaige  cerhé  et  le  fi-uit,  céréhe  dé  bôs  (Pétin, 
p.  48). 

Variétés  du  Merisier  cultivées  à  Fonlenoy-le-Gh.  et  à  Trémon- 
zey.  Fontenoy  :  Journées  (tirant  leur  nom  de  leur  petitesse  et  du 
temps  qu'il  faut  pour  en  cueillir  un  panier  (chermotte);  cro- 
quanJes  [higarveaux  blancs  jaunâtres);  Toinon  Poirot,  du  nom  de 
celui  qui  l'a  cultivée  le  premier,  très  rusti(jue;  a  résisté  à  la  gelée 
de  1879-80  ;  cerisier  de  Saint  Mansuy  ou  deli  Toussaint  (aigres, 
à  longue  queue).  Trémonzey  :  a)  jVIerisii;s  noires;  noires-bassets; 
guignes  noires;  noirei  amh'es;  romaires  ;  hauts-châteaux  :  noires 
grand'fjueues;  bigarreaux  noirs  ;  noires  sauvages  on  noir  cl  les.  b) 
Merises  rouges;  gui;/iîes  rouges:  bigarreaux,  déda:  rouges  amè- 
res  :  rouges  grand' queue  ;  journées  :  rouges  aauvages  ou  fromen' 
telles  (sous-variété  follettts);  bigarreaux  blmcs  jaunâtres.  Powr 
plus  de  détails,  on  consultera  avec  fruit  l'excellente  Monographie 
de  M.  Chapellier  :  Recherches  sur  la  culture  du  Merisier  et  la 
['Imbrication  du  kirsch  dans  les  Annales  de  la  Société  d'Emulation 
(/es  Fosses,  Tome  Vil,  2=  cahier,  18o0.  Epinal,  Gley,  1831  (p.  2'2o 
à  294). 

P.  Cerasus  L.,Sp.,  679. Cerisier  commun  (cultivé).  Atligny  : 
cei'ége  (Adam,  31);  Autigny  :  cnirgèye  (id.^  30);  La  Baffe  :  cerih- 
heïe  [Kùa^m,  33j;  Bainville  a.  S.  :cerèjage  ;  Bréchainville  :  cir~ 
geil  (Adam,  p.  30);  Bru  :  ceriheille  ;  Bulgnéville  :  cerégèye 
(Adam,  p.  30);  'Quli  :  cirgeil  (Adam,  p.  309);  Celles  :  ceulheu 
(Adam,  p.  309)  et  ç'iehé  (Adam,  p.  30j  ;  Champdray  :  çWéhi 
Adam,  p.  32);  La  Chapelle  (Corcieux)  :  eVe/^ï(Adam,  p.  32);  Cha- 
tel  :  céréhé  (Adam,  34  et  309)  et  ç'réhè;  Cleurie,  Syndicat  et 
Saint-Amé  :  céi'éliéel  cérétii  (Thiriat,  p.  81  )  ;  Deycimont  :  ç'yeuhi 
(Adam,  p.  33)  ;  Docelles  :  ce/7'A<?(?;Domba  sle  dev.  Darney  :  ceré- 
^ei7(Adam,  p.  31);  Domèvres-s.-M.  :  crêjeil;  Dompaire  :  ceraige 
fAd.,  p.  31)  ;  Dounoux  :  créhèye:  Eloyes  :  cêrrhè:  La  Forge  , 
nigue  çréhi,  litt.  Cerisier  aigre;  Fraize  :  cerhi;  Gelvécourt  : 
fVé9e(Adam,  p.  31);  Gerbépal  :  cereyehi  (Adam,  p.  33);  Gigney  : 
çrihé;  Girecourt-les-V.  :  ceréhèye;  Hennezcl  :  çrége  (Adam, 
Flore  populaire  des  Vosges.  5 


—  m  — 

p.  31);  Houécourt  :  cenrr/éye  (Adam,  p.  30);  Lemmecourt  : 
céregeil:  Lignéville  :  ceréche  (Adiim,  p.  31);  Maconeourt  :  co-aye- 
che  (Adam,  p.  30);  Mandray  :  çrelii  (Adam,  p.  309);  Médon- 
ville  :  crejaye;  Ménil-en-X.  :  cerège  i^Adam,  p.  30^;  Morlagne  : 
çrehi:  Morelmaison  :  ceraijeie ;  Mo\ex\n'\owl\ov  :  cerei(hi{\da.m, 
p.  309)  elçleuhi :  La  Neuveville-s.-M.  :  ç'réyèie  (Adam,  p.  31); 
Pargny  :  cirége  (Adam,  p.  30);  Ranionchamp  :  cérjé  (Adam, 
p.  31)  ;  Raon  a.  B.  :  ç'réhèye;  Rebaupal  :  çrtihh  (Adam,  p.  32) 
ei  çrèki  iAdam,p.  309);  Roville-a.-Ch.  icerheye {Adam,  p.3i); 
Rouges-Eaux  :  çlehhi  (Adam,  p.  309);  Saales  :  cexirhé  (Adam, 
p.  309)  ;  Saint-Baslemont  :  cerrg-'  (Adam,  p.  31);  Saint-Remy- 
aux-B.  :  c'rôhéye  (Adam,  p.  3i);  Saulxures-s.-M.  :  cerin  (Adam, 
p.  '.:%  et  rerhé  :  Thiaville  :  ç^rplii  (Adam,  p.  35);  Le  Tholy  : 
ç^rehe  et  rrohi  ;  Tolainville  :  ceiirgeil;  ïrampot  ;  circîge [Xàsim, 
p.  30);  Ui'iménil  :  r'rl/ièyc;  Vagney  :  cn-/tc{ Adam,]).  3:2  et  309); 
Ventron  :  cr/-hô {Adam,  p.  32);  Vexaincourt  :  cenl/ieu :  Yille-s.- 
\.  :  C7'ejéy'';\[lle\  :  cerégnje  (Adam,  p,  3');  Vouxey  ;  ceiirgeil 
(Adam,  p.  309)  ;  cerêje  {A'^&m,  p.  30);  Wissembach  :  ceurhi. 

Fruit.  Ahéville  :  cerèhho.  (Adam,  p.  37);  Auligny  :  cereiegc 
Adam,  309);  Badménil  a.  B.  :  cerège  (Adam,  309,;  Ban  de  la 
Roche:ff;/?VA''s(Oberlin,p.  ■  S \)ch  =  hh, Bans.-}»].  :  r'rchhe {Adam, 
33);  Bru  :  ci'rihe;  Bull  :  r'vi/ic  fAdam,  3i);  Celles  :  ceulhtu ; 
Champdray  :  ç'rihe  (Adam,  308);  La  Chapelle  :  ccrèhc  (Adam, 
308);  Charmes  :  cereiche.-  Charmois-d.-B.  :  ç'rihe  (Adam,  33)  et 
ç'reich  (Adam,  308);  Chalel  :  rrchhe:  Dombrot-s.-V.  :  ceroigc: 
Domèvre-s.-M.  :  ccrégc;  Dompierre  :  çrihh{Adam,  p.  33  et  308); 
Fontenoy  :  celcge  et  guinnc;  celège  à  La  Pipée,  section  de  celte 
commune;  Frizon  :  ceré/ihe  (Adam,  p.  37);  Gerbépal  :  ccreyehe 
(Adam,  p.  308)  et  ccreghc;  Grandvillers  :  ccrihhc  (Adam,  33); 
Haillainville  :  cerche  (Adam,  p.  34);  llennezel  :  ç'rèjc  (Adam, 
p.  309)  ;  Luvigny  :  çlécli  (Adam, p.  35)  ;  Mandray  :  ccrihe  (Adam, 
p.  33);  Marainville  :  ç'rehhr  ^\dani,  p.  37);  Morelmaison  :  ce- 
raige;  Moyenmoulier  :  celèhe  (Adam,  p.  34  et  308);  aiclèhe;  La 
Neuveville-s.-Chàlen.  :  cerège;  LaNeuveville-s.-M.  :  ç'/r^^;Orton- 
court  :  cerihhe  (Adam,  p.  3i)  et  cericke  (id,,  p.  308);  Padoujc  : 
cerihyes;  Provenchères:  cerihe  (Adam,  34)  et  ceuri/ie,;  Raon-l'Et.  : 
ç'rihe,  Vh  rude  presque  comme  le  hh;   Rougcs-liaux  :   cerihhe 


—  07  — 

(Adam,   33)  :  Rugney  :   œrlhhe  (Adam,   37j;   Saales  :   cerikhe 
(Adam,  p.  34  et  308)  et  cerilie;  Saint-Baslemont  :  ceréje  (Adam, 
p.  309);  Saint-Biaise  :  çlihhe  (Adam,  p.  34);  Saint-Pierremonl  : 
ç'réhe  (Adam,   p.    3i-);    Saii)t-Vallier  :    ccréhc  (Adam,  p.  37); 
Sainte-Barbe  :  cerëMe  (Adam,  p.  34);  Le  Tholy  :  ç'rèhe  (Adam, 
p.  308);    Trampot  :  cirêge;  Uriménil  :  çrlhhe  et   cérihhe  :  lai 
ç'rîhhe  ;  ène  cérihhe;  Vagney  :  côréhe  (Pétin,  p.  481  ;  Les  Vallois  : 
ceréhhe  (Adam,  p.  34)  et  cerèheu  (id.,  p.  308);  Yentron  :   cen'hc: 
Vexaincourt  :  ç7eMe(Adam,  308)  et  çléhhe;  Vienville  :  ç'relihd 
{Adam,  p,  33);  Ville-s.-I.  :  ç'rége;  Vittel  :  cerôrje  (Adam,  p.  309); 
Vomécoiirt  :  çrihe  (Adam,  p.  34)  ;  Wissembach:  cérihhe  eiçrlhhe. 
Variétés  :  Biilgnéville  :  iioirielles,   cerises   noires  et   fromen- 
telles,  cerises  rouges;  Chatel  :  bigarriau,  bigarreau,  grosse  rouge 
et  noire  tardive;  guimpe  blanche,  hâtive;  Cleurie,  Saint-Amé  et 
Syndicat  :   guine  (Thiriut,   p.    121);  Gérardmer  ;  nore   sreihhe, 
roge  sreihhe  et  variétés:  cluracina:  snhhi  oppè,  sreihhe  oppàye; 
\gir.  vulgaris:  aiguë  sreihhe  ;  ^loyem-noutiev  :  aiguë  selèhe;   Va- 
gney: céréhe  douce,  Saulxures  :  guine  et  amerelle;  Guigne,  céréhc 
aiguë,  aigriette,  aigriotte  (Pétin,  p.  AS),etsauvcge céréhe,  agriotte, 
ibid.  (Liltré   ne    donne    pas    agriotte)  et  céréhe  ferme,  griotte 
(Pétin,  ib.);  Ventron  :    rouges,  blanches  ei  amrelles  ;  Vexain- 
court :  gon  ouâs,  masc.  plur.,  aigres  (litt.  guines  aigres)  ;  Wis- 
sembach :  dolmeuhhes,  et  domeuhhes  cerises  aigres.  Nous  avons 
rattaché  au  P.  avium  les  C.  cluracina  (Bigarreau)  et  C .  JuUanu 
(guignes)  que  Koch  considère  comme  variétés  à  gros  fruits  de 
l'espèce  de  nos  bois  (Voir  Godron,  I,  p.  215).  M.  Kirschleger,  I, 
p.  211,  donne  pour  la  var.  cluracina  les  noms  vulg.  de  Bigar- 
reautier,  et  pour  la  var.  Juliana,  Guignier,  Heaumier. 

Voici  les  différentes  «  Races  »  [Prunus  avium)  que  donne 
M.  Kirschleger,  I,  p.  212-213,  avec  leurs  noms  vulgaires  : 

a)  Chamiccerasus  Plinius  et  Taberx., /c.  988,  C.pumila  C. 
B.  ;  Map.,  p.  64,   Cerisier  nain; 

b)  Austera  Ehrhardt;  C.  caproniana  var.  griot  ta  Ser.  ;  Griot - 
lier  noir,  griotte  noire,  ou  à  Veau-de-vie. 

c)  Amarella  Spenner  ;  C.  acida  Tabern., /c.  985;  C.acida 
EuRH,  ;  C.  capron.  gobeta  Seringe,  Griotte  rouge  ou  Gobet;  ce- 
rise aigre  (Saulxures  :  amerelle). 


~  68  — 

d)  Aproniana  Plinius,  Schubler,  etc.,  C.  Pliniana    Tabern., 
le.  985;  Cerise  de  Montmorencij ,    Guindoux  de  Paris', 

e)  Semperflorens'EtWK^.,  Beifr.,  7,  132;  C.  racemosa  Chabr., 
Se,  15,  Cerisier  de  la  Toussaint; 

f)  Polijgijna,  rerises  à  (rockets  ou  en  bouquets; 

g)  Flore  pleno  ;  C.  mxdtiflora  ïab.,  le.,  983,  Griottier  à  fleurs 
doubles. 

P.  PadusL.,  Sp.,  677  ;  Cerasus  Padus  DC,  FI.  fr.,  4,  p.  480. 
Vosg.  pop.  :  quinquina  des  Vosges,  fiarant  /yo  (D^  Mougeot,  p. 
170-330)  (lilt.bois  puant);  putiet  (Kirschl.,  I,  p.  209)  ;  Merisier 
à  grappes,  quinquina  des  Vosges  (D'Berlier,  p.  148).  Bainville- 
aux-S.  :  potayc,  mirguet;  Ban  de  la  11.  :  fiarant  bas;  Cliatel  ; 
poté  ;  Gleurie,  Sainl-Amé  et  Syndicat  : /jcu/e  (Tliiriat,  p.  81); 
Eloye.s  :  pcutè  ;  Epinal  :  pelé  et  peleil  ;  La  Forge  :  petè;  Gérard- 
mer  :  péti  ;  Gerbamont  :  peutê;  Moyenmoutier  :  fiarrant 
bas;  Raon-l'Elape  :  fiarant  bos,  à  cause  de  l'odeur  de 
l'écorce  fraîciie  (note  du  D""  Raoull)  ;  lloniont:  petit  et  pétée', 
Saint-Etienne  :  peteyc  ;  Saulxures  :  peuté;he  Thoiy  :  pelé; 
Vagney  :  peuté,  (Pétin,  p.  214,  qui  ajoute  comme  traduction 
française  bois  puant,  Anagi/ris)  ;  Yillc-s. -l.,  poteije. 

P.  Mahaleb  L.,  Sp.,  678;  Cerasus  Mahaleb  AIill.,  Dict.,  n°  4. 
Cerisier  de  Sainte-Lucie.  Vosg.  pop.  :  bois  de  Sainte-Lucie 
(D'"Berher,  p.  148);  quénotl'Kirschleger,  I,  p.  210).  Lemmecourt; 
cerégeil  de  fonime,  lilt.  Cci'isier  de  femme,  et  raisin  de  fomme. 

Rosacées. 
Spirœa  L. 

Sp.  Ulmariah.,  Sp.,  ;102.  Spirée  ornière.  Vosg.  pop.  :  Ul- 
maire  ou  Ormière  (Kirschl.,  I,  p.  216);  ornière,  reine  des  prés 
(D'  Herher,  p.  149).  Ban  de  la  Roche  :  Dcliotte  de  viouchatte; 
litt.  herbe  des  abeilles;  Gérardmer  :  reine  des  prés;  et  baurbede 
chîve  ;  Gerbamont  :  couone  de  cheuve,  litt.  corne  de  chèvre  ;  Mé- 
donviile  :  khône  de  bique,  h  aspirée  ;  Romonl  :  reine  des  prés  ; 
Saulxures  :  couône  dé  cheuve;  Vagney  :  couône  dé  cheuve. 

Sp.  Arunciis  L.,  Sp.,  702.  Spirée  barbe  de  chèvre.  La  Bresse: 
(wône  dé  cheuve  et  barbe  dé  cheuve  ;  Vagney  :  barbe  dé  caipucin . 


—  69  — 

Obs.  La  variété  à  fleurs  roses  qui  est  cultivée  n'a  pas  de  nom 
patois  ni  populaire. 

Geum  L. 

G.  rivale  L.,  Sp.,  717.  Benoîte  des  ruisseaux.  Ban  de  la  Roche: 
d'ckotte  de  sang  ou  guie.i  cliotte  (herbe  de  cœur),  Oberlin,  in 
Kirschl.,  I,  p.  227. 

Potentilla  L. 

P.  Tormenlilla  SihTii.,  Oxon.,  p.  162;  Tormentilla  erecta  L, 
iS/?.,7!6;  Potentille  tormentille.Cleurie^  Saint-Amé  et  Syndicat: 
herbe  sainte-Ketline  (Thiriat,  p.  82);  La  Forge  et  Le  Tholy  :  ho- 
quet d' sainte  Caithline,  lilt.  bouquet  de  Sainte-Gatlierine  :  Gérard- 
mer:  herbe  de  sainte  Kaitrlne;  Saint-Etienne  :  harhe  d'sainte  Ca- 
thrine. 

P.  reptam  L.,  Sp.,  714.  Potentille  rampante.  Vosg.  vulg.  : 
quintefeuille  (Kirschleger,  I,  p.  231).  Ban  de  la  Roche  :  dchotle 
de  mono  do  diale,  herbe  de  mort  du  diable. 

P.  Anseriyia  L.,  Sp.,'l\0.  Potentille  ansérine.  Vosgien  pop.: 
patte  d'oie  (D""  Berher  p.  loi).  Ghatel  :  paitte  d'ôye,  litt.  patte 
d'oie  ;  Médonville  :  hàrbe  aux  hôijes  (2^  h  aspirée). 

Comarum  L. 

C.  palust7'e  L.,  Sp.,  718;  Potentilla  Comarum  Scop.,  Carn.,  T, 
p.  359.  Gomaret  des  marais.  Vosg.  vulg.  :  Quintefeuille  rouge 
des  marais  (Kirsch.,  I,  p.  237)  ;  quintefeuille  des  macais  (D' 
Berher,  p.  loi).  Vagney  :  hiàrbede  foin  leû. 

Fragari'i  L. 

F.  vesia  L.,  Sp.,  709.  Fraisier  comestible.  CeWes  :  fraisieu  ; 
Gharmes  :  frése;  Chatel  :  fraisse,  frésse;  Domévre-sous-M.  : 
/"rései/ ;  Fontenoy  :  frais°il ;  Mortagne  :  frési;  Moyenmoutier  : 
freselielïe  ka'd  frése  ;  La  Neuve  ville-sous-M  :  fraisèie  ;  Padoux  : 
fraysse  ;  Raon-aux-B,  :  fraisièye,-  Raon-l'Et.  :  freisse  ;  Saales  : 
frâsier  et  fruit  frâse  ;  Saint-Etienne  :  fraiseye;  Totainville  : 
fréseille;  Trampot,  le  fruib  :  fràge;  Tranqueville  :  frèsie  ;  Va- 
gney :  fraisié  (Pétin,  p.  128). 

F.  co//ma  Ehru.,  Beit.,1,  P.  26.  Fraisier  des  collines.  Vosg. 
pop.  :  craquelin  (D"-  Berher,  p.  152),  Lemmecourt  :  mèthielot. 


—  70  — 

F.  magna  Tiiuill.,  FI.  par.,  254  ;  F.  elafier  Eumi.,Beit.,  p.  23. 
Vosg.  pop.  :  caperonnier  (D''  Berher,  p.  152).  C'est  à  cette 
espèce  que  je  crois  pouvoir  rattacher  Yagney  «  grosse  fraise 
capiton  »  et  «  fraise  de  (ai  grosse  espeice  capron  »  donné  par 
M.  l'abbé  Pétin,  p.  1:>7. 

Je  ne  connais  pas   de  dénominations  particulières  pour  les 

Fraisiers  cultivés  dans  les  jardins  {Fr.   /torlaisïs,  scrtiperflorens, 

etc.) 

Bu  bus  L. 

R.  cœsius  h.,  Fi  suce,  éd.  2,  p.  172;  UC  !  FI.  fr.,  4,  p.  471. 
Ronce  bleuâtie.  Bainville  :  ronchc  ;  Ban  de  la  Roche  :  chpinde 
moule;  Bru:  ronhe ;  Celles  :  ronlie ;  Charmes  ;  rotihe;  Chatel  : 
ronhhe;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat:  ronhhe  (ïhiriat,  p.  82), 
qui  applique  celte  dénomination  aux  li.  glandulosus  Bell., 
R.  Schleicheri  Weiu.  et  Nles,  R.  hirlus  Weiu.  et  Nées,  R.  niii- 
dus  Weiu.  et  Nées,  mais  pas  au  R.  frucicosus  L.  Cet  auteur  ne 
cite  du  reste  que  ces  cinq  espèces,  sauf  toutefois  le  R.  idscus 
L.  auquel  il  applique  la  dénomination  paloise  de  framboisié. 
Fontenoy  :  eronche  el  mourcil  ;  Gérardmer  :  run/i/ie  ;  Alédon- 
ville  :  mouraye  ;  Morlagne  :  ronxhe  (xh  =  hli);  Moussey  :  pinc- 
que;  Moyenmoutier  :  ronhe  (k  aspirée)  ;  Padoux  :  haute  ronche; 
Raon-aux-B.  :  ronhhe;  Raon-l'El.  :  l'onhhe;  Komont  :  r(,nhe,  tous 
les  Hubus;  Saales  :  moule:  Saint-Etienne  :  mo?>?'es,  plur.  maso.  ; 
Tranqneville  :  ronche;  Urim<''nil:  ronhhe;  \e\aincouvl :pincquei 
de  moules  ;  Yille-s.-I.  :  ronche. 

Fruit:  Charmes: moule ;Yonienoy:ni(n(re,sing.c\.nioures,  plur., 
usités  aux  deux  genres  ;  Gérardmer  :  moure  ;  Médonville  :  moure; 
Raoïi-l'Etapp:  moule;  Romonl:  moul  ;  Uriménil  :  moule  :  Ville-s.- 
lUon:  mole.  Les  fruits  sont  reclierchés  non  seulement  par  les  en- 
fants mais  aussi  par  nos  ménagères  qui,  dans  les  années  d'abon- 
dance, en  font  des  confitures,  notamment  dans  le  canton  de 
Xertigny.  On  en  voit  fréquemment  sur  le  marché  d'Bpinal. 

R.  idxusL.,  FI.  suec,  p.  446.  Ronce  Framboisier.  Charmes  : 
framboisège;  Chatel:  framboéhé;  Cleurie^  Syndicat  et  Saint-Amé: 
framboisié  {Thinsil,  p.  82);  Cornimont:  ambré;  Domèvre  s.-M.  : 
flambouéseil  ;  Dompaire  :  frambouése  ;  Fonlenoy-le-Ch.  :  ambre; 
La  Forge  :  frambouési  :  Fraize  :  penem;  Gérardmer  :  ambri, 


—  71  — 

masc.  sing,  ;  Gerbépal:  emô/i  (framboise  des  bois),  Girecourt-les- 

V.  :  flamboése  :  Médonville  :  mourai/e  ;  Mortagne  :  framboèsi  ; 

Moyeninoulier  :  framboisi  ;   La  Neuveville-s.-M    :  flambouèsèie ; 

Padoux  : /7am6oise  ,•  Provenchères  :  pemnvj  ;  Raon-a.-B.  :  fram- 

boesièye  :  Raon-l'Etape  :  framboése  ;  Saaies  :  pemmelé  ;  Saulxu- 

res  ;  ambre  :  Le  Tholy  :  frambouési  ;   Tolainville  :  framboiseil  ; 

Tranqueville  :  framboiseil  ;  Uriménil  :  frarnboèsèije  :  Ville-s.-I.  : 

framboéze  ;  Wissembach  :  pcmmi. 

Fruits  :  Charmes  :  framboèses.-  Cornimont  :  amire  :  Fontenoy: 

ambre:  Fraize  :  pemine ;  Gérardmer  :  ambre,  fém.  ;    Gerbépal  : 

p/n^/j  (framboise  de?  bois);  Girécourt  les-V.  :  flamboése;  Moyen- 

moulier  :  framboaise ;  La  Neuveville-s.-M.  :  flambouése ;  Padoux: 

flamboise  ;  Provenchères  :  pemme  ;   Raon-l'Etape:  framboése; 

SaaÀes  :  pemme :  Saulxures  :  ambre;  Uriménil  :  framboése,  fram- 

boésse  ;  Ville-s,-I.    :  frambouéze  ;  Wissembach  :   pemmes,  fém. 

pluriel. 

Hosa  L. 

Genre  :  Offroicourt  :  graltle-cul{^vè-V-kn),  masc  ;  Romont:  ro- 
sieux,  tous  les  Rosa,  el  le  fruit  cul  d'chin  biol  (lilt.  cul  de  chien 
blet)  ;  Rouceux  :  roseil;  Val  d'Ajol  :  las  <jraitle-cul,  masc.  plur, 

R.caninah.,  Sp.,10^.  Rosier  de  chien  (Eglantier  commun). 
Vosg.  pop,  :  gratte-cul  (Dr  Mougeot,  p  17^-332  ;  D^  Berher,  p. 
157).  Bainville  :  graitte-cul.'W  va  sans  dire  que  17  n'est  mise  ici 
que  pour  conformité  avec  la  langue  française,  et  qu'elle  ne  se 
prononce  pas  davantage);  Bru  :  chaupaicu  ;  Chatel  :  ediantine, 
curieux  mouillement  métamorphique  du  groupe  7/ (d'églantine); 
Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  r/rede-cul,  gargantiau  {'Hhiv'ml, 
p.  82)  ;  Gérardmer  :  khaupèki  ;  Houécourt  :  «  coubiot  >>  (Adam, 
p.  242) ,  en  le  rapprochant  de  la  forme  de  Romont  cul  d'chin 
biot  ne  trouve-t-on  pas  que  la  signification  littérale  doit  être  la 
même  :  cul  blet?  S'il  en  est  ainsi  ou  aurait  dû  écrire  «  cou 
biot;  ))  Lemmecourt  :  roseil:  IMortagne  :  rosue  ;  Moussey  :  hd 
pécu  ;  Moyenmoutier  ;  pingue  de  chanpécu;  La  Neuveville-s.-M.  : 
rosi  ;  Saint-Etienne  :  graitte-cul,  gargantiaa;  Crébimont,  S°"  de 
cette  G»':  das  behottes  ;  Le  Tholy  :  gargantiau  ;  Totainville  :  ro- 
seil sauvaige;  Tranqueville:  eragnan;  Uriménil:  graitie-cul, 
presque  toujours   employé    au   pluriel  ;  Yagney  :  graitte-cul  ; 


—  7-2  — 

Vexaincourt  :  hhâpequi.  et  lo  graic-ki  ;    Wissembach  :  hliapécu. 

Fruit:  Gerbépal:  hhopécu;  Leniinecourt:  graitte-cul\  Moyen- 
moiitier  :  chaupécu;  Raon-rRt.  :  graic-qui;  Saales  :  hât-paicu  : 
Saulxures  :  graip-cul;  Le  Tholy  :  gralt/C'Cul  ;  Vagney  :  graitte 
eul\  Ville-s.-I.  :  cul  d'chin  ;  Wissembach  :  pouerres  de  hliapécu 
(poires). 

Variétés  cultivées.  Par  opposition  au  Rosier  sauvage,  ou  les 
désigne  sous  le  nom  de  roses  clé  moè,  roses  de  jardin,  à  Uriménil  ; 
on  y  connait  plusieurs  variétés  qui  n'ont  pas  de  nom  particulier, 
la  rose  blanche  se  dit  :  blanche  vôse;  Le  Rosier,  rosier;  Bain- 
ville  :  rosi  ;  Brouvelieures  :  rosue  ;  Ghatel  :  rosé  ;  Fontenoy  :  rou- 
seil;  Fraize:  rosie  et  rhôsié  ;  Gérardmer  :  reusie,  rosie;  Gerbépal: 
roses:  7-euzes;  Médonville  :  rhôsié;  La  Neuveville-s.-Ch.  :  rôzeille 
La  Neuveville-s.-M,  :  rosi  ;  Padoux  :  rosien;  Raon-l'Etape  :  rosieu. 

R.ruhigi)wsaL.^Ma)it.,%,  p.  56i.  Rosier  rouillé.  Vosg.  popul.: 
le  gai'ganlua  (D'  Mougeot,  p.  173-333)  ;  Kg  anlier  odorant,  gar- 
gantua  (D'  Berher,  p.  15S).  11  ne  serait  pas  impossible  que  quel- 
ques-unes des  dénominations  patoises  </a?'(ya/i/mM^  rapportées  ci- 
dessus^  appartiennent  réellement  à  cette  espèce,  du  moins  origi- 
nairement et  n'aient  ensuite  passé  au  R.  canina.  Nous  en  excep- 
tons toutefois  les  formes  de  Gleurie  etilu  Tholy,  vu  l'autorité  de 
M.  Thirial  et  de.M™°  Babel  (née  Justine  Uoiibeidon). 

li.  serpens  iSyn.  :  R.  arvensis  L.  Fil.  ;  R.  rrpi-ns  ScoP.  et  fi.  syl- 
vestris  Hermann).  (cultivé).  Le  Tholyet  La  Forge  :  hianc  reusue 
WiBELlitt.  blanc  Rosier. 

R.  cenlifolia  L.  (cultivé).  La  Rose  à  cent  feuilles,  bien  que  cul- 
tivée à  La  Forge  et  au  Tholy,  n'y  a  pas  d'autre  dénomination 
que  celle  de  reusue,  qui  est  générique.  M.  Kirschleger,  I,  p.  244, 
donne  Reine  des  fleurs,  Gartenrose. 

Sanguisorbées. 

Agrimonia  Tourn. 

A.  Eupatoriu77iL.,  Sp.,  ms.  AigremoineEupatoire.Ménil-en- 
X.  ;  gremouène,  exemple  d'aphérèse. 

Alchemilla  Tourn. 
A.  vulgarisL.,Sp.,  168.  Alchimille  commune.  Vosg.  popul.  : 


—  ::\  =-. 

pied-de-lion  commun.  Ban  de  la  Roche  :  dcholte  de  rosaie,  litt. 
herbe  à  rosée  et  chaepa  de  rosaie,  litt.  chapeau  de  rosée  ;  La 
Bresse  :  picote-rosaiie,  litt.  porle-rosée;  Brouvelieurcs  :  poute-ro- 
saie  ;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  poaaute  rosaie  {Th.\na.i,  p. 
83);  La  Forge  :  pote-rosaïe  ;  Gérardmer  :  pôtieu-rosâyé  [ieu  presque 
muet(  :  Gerbamont  :  pote-rosae  ;  Le  Tholy:  pote-rosaie;  Vagney  : 
pouôte-roscbje. 

A.  arvensis  Scop.,  Carn.,  1,  p.  115  ;  Apkanes  arvensis  L.,  Sp., 
179.  Alchimille  des  champs.  Vo?g.  vulg.  :  perce-pierre  (D""  Ber- 
her,  p.  16!)  . 

POMACÉES. 

Cratwgus  L. 

C.  oxyacanthaL.,  Sp.,  683.  Aubépine  épineuse.  Vosg.  vulg.  : 
Épine  blanche  (D'"  Berher,  p.  161).  Ahéville  :  aubrèpine  (Adam, 
p.  44  et  500);  Badménil-a.-B.  :  plgm  (Adam,  p.  300);  La  Baffe  : 
auvrepine  (xAdam,  p.  300)  ;  Bainville-a.-S  :  blanche  épinque  et 
mabre  épinque  ;  Ban  de  la  Roche:  bianche  chpindre  (ch.  =  hh.)  : 
Ban-s.-M.  :  spinque  (Adam,  p.  300);  Bru  :  aubepîque  ;  Bulgné- 
ville  :  aubépenne  ;  Chandray:  spingue  ;  Gharnies  :  épine  bianche 
et  ejjèche,  buisson  d'Aubépine.  C'est  aussi  un  lieu  dit  de  cette 
commune,  figurant  au  cadastre,  section  E  ;  Chatel  :  obrepinque 
(Adam,  p.  300);  Circourt-s.-M.  :  aubépenne  (Adam,  300)  ;  Cleu- 
rie, Saint-Amé  et  Synd.  :  augrèpine  [ThxTidii,  p.  83)  ;  Deycimont: 
bianche  spinque  (Adam,  300)  ;  Domèvre-s.-iM.  ;  bianche  épène  ; 
Fontenoy  :  mabrepeine  ;  La  Forge  :  augrèpine  ;  Fraize  :  pingues 
biantches;  Gelvécourt:  vovre épinque  (Adam,  p.  300);  Gérardmer; 
augrèpine;  Gerbamont:  hhpéné  :  Girecourt-les-V.  :  aubrèpine; 
Grandvillers  :  spinque  (Adam,  300)  ;  Hadol  :  augrèpine  ;  Her- 
gugney  :  èbre-èpine  (Adam,  p.  300)  ;  Houécourt  :  obé- 
penne  (Adam,  300)  ;  Luvigny  :  abrepique,  (id.,  p.  300)  ;  Maze- 
ley  :  aubépène  (Adam,  p.  300)  ;  Médonville  :  épenne  bianche  ; 
Mortagne  :  auvrepine;  Moyenmoutier  ;  pinguede  pouore  de  bon 
Dieu  ;  La  Neuveville-s.-Gh.  :  épène  ;  La  Neuveville-s.-M.  :  Han- 
che épine  ;  Offroicourt  :  bianche  épine  ;  Padoux  :  bianche  pincque; 
Provenchères  : /Joueure  do  bon  Dieu  ;  Raon-a,-B.  :  augrèpine] 
Raon-l'Etapc  :   abre-pincque  ;   Romont  :  aubrepingue  et  bianche 


piiigue  ;  Rouceux  :  abiéj^ene  ;  Ro ville  :  vouor  d'eppir.que  (Adam, 
p.  300)  ;  Saales  :  dbrepeingue;  Sanchey  :  èpinque  (Adam,  p.  300) 
et  vauvve  èpingue  \  Saint-Biaise  la  R.  :  hlipîne  (Adam,  p.  34  ; 
Saulxures  :  hhpéfché;  Le  Tholy  :  augrépine  (Adam,  p.  300)  et 
augrèpine  ;  Tolainville  :  blanche  épine  ;  Tranqueville  :  blanche 
épine  ;  Uriménil  :  ivôgrèpine  (pron.  ouô-giè-pî-n')  ;  Vagiiey:  au- 
hi^eipine  (Pélin,  p.  21)  et  hhèpiné  ;  Ventron  :  ab?'epine  (Adam,  p. 
44  et  300);  Vexaincourl:  abrepinque  (Adam,  p.  300j  et  abrepinc- 
qtie,  féminin  ;  Ville  :  vovre  èpinque  ;  Vomccourt  :  pingue  (Adam, 
p.  300); 

Fruit.  Bru:  poche;  Charmes: pache,  épache,  epèche;Yon[enoy  : 
poichotte  ;  Hadol:  poéredo  bon  Dieu  ;  llouéville  :  /j//>ie//e(Adam, 
p.  300)  ;  Mandray  :  pounelle  ,  Ménil-en-X.  :  pochotte  ;  Mortagne: 
poche;  ^loyenmouliev  :  pou)-re  el  pouore  do  bon  Dieu;  LaNeuve- 
ville-s.-Ch.  :  poche  et  époche  ;  La  Neuveville  s. -M.  pouèchotte  ; 
Rouceux  :  pochade;  Tolainville  -.pochotte;  Tranqueville  :  poche 
et  apoche;  Uriménil  :  cénélc;  Cpr.  Yonne,  cinailllev  et  fr.  cinelle. 
(A  Vagney  :  cenelle  estle  nom  français  vulgaire  du  fruit  du  Houx). 
Ilex  aquifollum  (Vo)'.  cet  article);  Vexaincourt  :  pouorre  do  bon 
Dieu  ;  Vienville  :  ponelle. 

Obs.  Les  formes  ponelle,  punelle,  pounelle,  etc.,  correspondent 
au  français  prunelle  dont  elles  paraissent  avoir  emprunté  le 
nom. 

Charmes,  S°"  E  de  son  Cadastre,  donne  «  Les  Epèches  »,  buis- 
sons d'aubépine.  C'est  d'autant  plus  intéressant  à  signaler, 
que  ^L  Cocheris,  dans  son  Ouvrage  sur  les  .\oms  de  lieu, 
ne  cite  aucun  nom  tiré  de  cet  arbuste. 

C.  }7ionogynaJACQ.,  Fi.  ausi}'.,  tab.  292,  f.  1  ;  C.  oxyacantha  B. 
monostyla  GooR.,  PL  lorr.,  éà.  I.t.  I,  p.  226.  Aubépine  à  un 
seul  style.  La  Forge  et  Le  Tholy  :  augrèpine  ;  Offroicourt  ;  blan- 
che épine;  Raon-l'Et.  :  blanche  plnque;  Romont  :  blanche  pingue 
et  le  fruit  poche  ;  Val  d'Ajol  :  blanche  épine. 

Le6\  pyracantha  Pkrs.,  bien  que  cultivé  dans  nos  régions,  n'a 
pas  donné  de  dénomination  particulière. 

Mes  pi  lus  L, 
M.  germanicaL.,Sp.,  684.  Néflier  d'Allemagne.  Bru:  houobie 


il)  — 

et  le  huit  kouobe  ;  Domèvre-s.-M,  :  cul  de  chin\  Totainville  et 
Tranqueville  :  cul  d'ckin. 

Cydonia  Toijrn. 

C.  vulgnris  Pers.,  Syn,,2,  p.  40;  Pyrus  Cydonia  L.  Sp  ,  687. 
Cognassier  commun.  Godron,  2°  éd.,  I,  p.  2»ii,  dit  que  le  Co- 
gnassier cultivé  en  Lorraine  est  une  race  distincte  de  la  plante 
sauvage.  Dans  la  plante  cultivée  le  fruit  est  pyriforme,  tandis 
que  la  plante  sauvage  a  le  fruit  globuleux.  Gillet  et  Magne  indi- 
quent, p.  129,  la  variété  maliformis,  à  fruit  rond.  Est-ce  la 
même  que  celte  dernière  ?Quoi  qu'il  en  soit,  je  place  sous  cet  ar- 
ticle la  forme  de  Domèvre-s.-M,  queugne. 

Pyi'us  L. 

f*.  communis  L.,  Sp.,  686.  Poirier  commun.  Attigny  (voy. 
Houécouit);  Bainville  :  poéraye;  (Berlrichamps  :  poirri ;) 'Qvq- 
chainville  :  pouéreil  (Adam,  359);  Biouvelieures  :  pourie;  Bru  : 
pouoreye  ei  pouoreille;  Bulgnéville  :  pouéreil;  Celli  s  :  pouoj'eu; 
Charmes  :  poérèije;  Cliatel  :  poérèye:  Cleurie,  Saint-Amé  et 
Syndicat  :  poerc;  Deycimont  :  poueri  (Adam,  359);  Dompaire  : 
pouoreye;  Fontenoy  :  poëreil;  La  Forge  :  poùri;  Fraize  :  poûri 
et  poiri;  Gérardmer  :  poùri;  Gerbamont  :  poiré;  Gerbépal  : 
poûri;  Girecourt-les-V.  :  pouéréye;  Houécourt,  Marainville  et 
Attigny:  pouéréye,  pouéréïe,  poéreye  et  poéreil  (Adam,  2o9); 
Lemmecourt  ;  poéreil;  Longuet  :  poeraïe  (Adam,  359);  Luvigny  : 
pouoreu  (Adam,  3o9);  Maconcourt  :  poiroye  fid.);  Mandray  : 
perril  ,id;;  Marainville  (Voy.  Houécourij;  Médonville  ipouéraye; 
Morelmaison  :  poere'ie;  Mortagne  :  poùri;  Moyenmoutier  : 
pouorri  (Adam,  3o9);  La  Neuveville-s.-M.  :  pouére'ie;  Proven- 
cliéres  ; /?o«ear?  (Adam,  350)  et  pcueri ;  Rambervillers  :  poéré; 
Kanionchamp  :  poiré  (Adam,  p.  359);  Raon-a.-B.  :  poérèye;  Rou- 
ceux  :  poérei;  Saalcs  :  poueré  (Adam,  3o9);  Sanchey  :  pouéraïe 
(Adam,  id.);  Saint-Yallier  :  poirée  (id.);  Sainte-Barbe  :  pouo- 
ree(id);  Le  Tholy  :  poùri  (Adam,  359j  ; /?o«n  (Thiriat,  p.  122) 
et /îo/iri;  Totainville  :/)oèrei7;Trampot  :  pouéreil;  Tranqueville  : 
poéreil;  Uriménil  :  poéreye  (pron.  poué-rè-y');  Yagney  :  poirée 
(Adam,  359j  ei  pouéré  (Pétin,  p.  2.^4j;  Valfroicourt  :  poérei  :  Les 


--    7C)   — 

Vallois  :  jioeré:  (Adam,  p.  3o9)  ;  Ventron  ;  pouéré:  Vexaincourt  : 
pouôreu:  Vomécourt  : pouorèe {Adam ,  359;,-  Wissembach  :  poiri. 

Fruit  :  Ban  de  la  R.  :  pourre:  chnitses  quartiers  de  pomme, 
de  poire,  etc.,  de  l'allemand  Schnitzo  (Oberlin,  p.  184):  Charmes: 
poueire,  poivre  et  pocre:  petite  poire  des  clîamps,  poiratte: 
Chatel  :  poére  et  pouore:  Cornimont  :  pouére:  Eloyes  :  poirèë: 
Fontenoy  :  poére:  Gerbépal  :  pouerre,  pouere  fAdam,  p.  350),  et 
poure:  Hennezel  :  pouêrre  (Adam,  p.  359)  Hergugney  :  poère 
(Adam,  p.  359);  Morelmaison  :  poère:  Moyenmoulier  :  pourre: 
La  Neuveville-s  .Cil.  :  poére;  Li  Neuveville-s.-M.  :  pourre:  Pro- 
venchères  :  poeure:  Ramonchamp  :  poère  (Adam,  p,  359);  Raon- 
i'Et.  :  pouorre:  Saales  :  poueure:  Le  ïholy  :  poure  (Adam, 
p.  359;;  Trampot  :  pouére;  petite  poire,  pouérotte;  Uriménii  : 
poére  (pron.  poué-r')  et  petite  poire  des  champs  poérotle 
Vagney  :  pouére  (Adam,  p.  426  et  Pctin,  p.  224);  Ventron 
pouére;  Vexaincourt  :  pouôrre;  Ville-s.-lllon  :  pouére;  VS^issem- 
bach  :  pouerre. 

Variétés.  Chatel  :  boé  et  boèn  chrétien,  Saint-Germain:  roulé, 
poure  de  rond  ;  Cleurie,  Saint-Amé,  Syndicat  :  Saint-Marin,  Fa- 
neuse, rousselet,  prévode,  fjrande- queue,  grefesse,  fil  d'or,  seu- 
relky  etc.,  tous  à  haut  vent.  Il  y  a  quelques  espaliers  ;  ce  sont  des 
Beurré,  Saint-Germain,  doi/enné,  A n r/éliq ue  çrUiùal,  p.  122-123); 
Coinimont  :  rosaroulet,,  el  Saint-Jartpies  dit  aussi  héc-d'oie  :  Do- 
mèvre-s.-M.:  houèqueurtin  (bon-chrétieo);  Dounoux  :  pisse-ma- 
dajue  :  Fontenoy:  calloué  :  courte-(/uoue  (courte-queue i;  Ilosselot 
(rousselet);  rond  :  roulet  :  sucrè-vert  :  Gérardmer  :  pcliotte,  IVuit 
un  peu  allongé,  doublement  conique,  blettissant  très  vite,  jau- 
nâtre à  la  maturité,  chair  tine,  saveur  passable  ;preureate  (sans 
doute  la  «  Prévode  »  de  Cleurie),  tVuit  arrondi,  pédoncule  un 
peu  plus  allongé,  chair  graveleuse;  peau  grisâtre;  hso,  variété 
généralement  nommée  Saint-Marin,  roulet,  fruit  petite  arrondi, 
dur,  se  conservant  assez  longtemps  ;  vorheil,  fruit  assez  gros, 
allongé,  conique,  d'un  beau  jaune,  un  peu  courbé,  chair  sèche; 
poure  de  foè,  Saint-Germain  d'hiver  (espalier)  ;  Hadol  :  poére  d*i 
rond,  Saint-Marié,  pisse-madame  ;  Uriménii  :  seucrc  (litt.  sucré) 
poére  dé  France  :  Saint-Mairie,  Saint-Marin;  quelques  arbres  à 
haute  tige,  de  variétés  nouvelles,  ont  été  plantés,  mais  ne  sont 


pas  encore  dénommés;  Ve^aincourt  :  prevotfe,  fouorre  de  fied  : 
Saulxures:  l '^  Roulet; .2" Pervôle; 3° coérienne ; 4°f'naude ;  ô^rosslle 
ou  rosse  et  nève  ;  6°  grand'coiue  ;  7°  bsa  ;  8"  poére  de  fia  (de 
fer)  ;  9"  pemme-poére . 

/*.J/rt/t<sDC.,/*roc?.2, p. 635.  Pommier doucin.Vo3g.vulg.  :Pom 
mier  sauvage  (D""  Berher,  p.  162).  Ahéville  :  voy.  Alarainville  ; 
La  Bafl'e,  voy.  Ilouécourl;  Bainville  :  quemotaye  ;  Ban  de  la  Ro- 
che :  cmâ  et  mali  (ObcMiin,  p.  187  et  231  j  ;  Ban-s.-M.  ;  nvli  (Adam 
p.  362);  Brechaiuville  tt  Pargny  :  pemcil  et  peitmeil  (Adam, 
p. 361);  Brouvelieurcs  ;  kmo(i:Bi-i\  ;  cmoleille  ei  sauvagieille  pour 
le  sauvageon  ;  Bulgnéville  :  peume'd,  et  peunu  ^'eil  pour  le  sau- 
vageon ;  Celles  ;  quemoteu  et  cmoteu  :  Charmes  ;  cmatèye  :  Char- 
mois-l'Org.,  voy  Houécouri;  Chalel  :  cmoté  :  Cleurie,  Saiiit-Amé 
et  Syndicat  :  ;jem?«e(Th!riat,  p.  123);  Docelles,  voy.  Le  Tholy: 
Dombasle  devant  D.,  Voy.  Lignéville  ;  Dompierre:  kmotèye  : 
Eioyes  :  ponimèe  :  La  Forge  :  kmod :  Fraize  :  mali  ;  Gerbamont  ; 
pemmé  :  Gerbépal  :  kmoti  :  Girecourt  les-V.  :  cmatèye  ;  Grandvil- 
1ers,  voy.  Lignéville  ;  Houécourt,  Vaubexj',  Charmois  l'Orgueil- 
leux, La  Baffe  :  kemoteie,  k'mofeie,  kemottèye  el  k'motleil  (Adam, 
p.  361);  Lemmecourt  :  pemeil  :  Lignéville,  Saint-Baslemont, 
Dombasle  devant  D.  et  Grandvillers  :  pommeil,  pommeiye  et 
pomèïe  (Adam,  p.  361);  Longuet  :  pom,aïe  (Adam,  p.  3G1);  Luvi- 
gny  et  Vexaincourt;/vewo^^eu,  k' mot teu {Adam ^  id.)  ;  Maconcourt  ; 
p'7tiottaye[A.da.m,  id.);  Marainville,  Rugney  et  Ahéville  ;  Aewa- 
iéye,  kematteil,  kemateie,  kmalèye  (Adam,  id.);  Médonville  :  pe- 
mnye;  Morelmaison  :  quemottdie  el  yjewo/^ai'e:  Mortagne  icmotti 
et  sauvaigi  (sauvageon)  ;  Moyenmoutier  :  quemoti  et  sauvaige, 
subst.  masc.  pour  le  sauvageon.  Voyez  aussi  Le  Tholy;  La  Neu- 
veville-s.-Ch.  :pemotaye:La  Neuveville-s.-Montfort  :  kmottèie  : 
Pargny,  voy.  Brechainviile;Provencbère3:  moli  ;  Ramonchamp 
po)nmé  (.\dam,  p.  361  j;  Raon-a.-B.  pomèye. ■  Uouceux:  pemotei; 
Rugney,  voy.  Marainville  ;  Saules  et  Sainte-Barbe  :  kemotlé, 
k'molé  :  (Adam,  p.  361)  el  malé  :  Saint-Baslemont,  voy.  Ligné- 
ville  ;  Saint-Blaise-la-Roche  :  kmati  (Adam,  p.  361);  Sainte- 
Barbe,  voy.  Saaies;  Sanchey  :  k'motiale  (Adam,  p.  361)  ;  Le 
Tholy  :  kmoti  iThiriat,  p.  123);  Le  Thol}-,  Moyenmoutier,  Do- 
celles :  A-emo^/,   k'moti  (Adam,  p.  361);    Totainville  ;  cmotteili 


—  78  — 

Trampot  :  peumeil  :  Tranqueviile  :  pn^tfeîl :  Uriménil  ;  cmottèt/e, 
et  saiwaigeon,  sauvageon  ;  Vagney  ;  pemmê  (Pélin,  p.  210)  ;  Val- 
froicourl:  cmotlè  eicmoitei  :  VaubexV;,  voy.  Houécourl,  Ventron  ; 
peumé  (Adam,  p.  361),  elpemé:  Vexaincourt  ;  qmnleu  et  mo- 
leu  :  V03\  aussi  Luvigny;  Viltel  :  pemeye  (Adam,  p.36i);  Vomé- 
court  :  kmolre  (Adam,  361)  ;  Vouxey  ; /*'wo^e«7  (Adam^  p.  361); 
Wissembach  ;  mali. 

Observations.  On  a  pu  voir  que  je  rattache  ici  le  sauvageon, 
parce  que  c'est  à  cette  espèce  que  M.  le  D'  Berher  applique  la 
dénominalion  vulgaire  de  Pommier  sauvage.  De  plus  la  plupart 
des  arbres  auxquels  nos  campagnards  ont  donné  des  noms  vul- 
naires  ou  patoissont  des  arbres  à  haut  vent,  et  Godron^  I,  p.  265, 
nous  enseigne  que  c'estpréoiséinent  celte  espèce  qui  fournit  les 
sujets  sur  lesquels  on  greffe  les  variiHés  de  Pommier  que  l'on 
élève  en  plein  vent  ;  car  les  quenouilles  et  les  espaliers  sonl 
greffés  sur  le  P.  acevba. 

Fruit:  Ban  de  la  Roche:  cnià  el  dis  chni/ses,  quartiers  de  pom- 
mes, de  poires,  etc.del'allemand  .Sc^«i72t>(0berlin.p.  187); Bru: 
cmotte  et  la  pomme  sauvage  sauvaigo ;  Buignéville  iprumotle; 
Champdray  :  /iv^m''»//c'(,\dam,p.  360)  ;  La  Chapelle  :y//>/o//f'(Adam, 
p.  45);  Charmes  :  keumalfe,  kmaltc ;  Charmois  devant  15r.  :  ke- 
wo//f(Adam,p.360j;ChaleI:  /,wo//r;Cleurie:  M.  Thiriat  ne  donne 
pas  de  noms  pour  le  type,  mais  nous  en  trouverons  pour  les  va- 
riétés; Cornimont  :/)cw»?e;  Docelles  :Arwo//c;  (Adam,  p.  45)  ; 
Fraize  :  kmalte  de  mali:  Lignéville  :  pi'mé  (Adam.  p.  360)  ;  Man- 
dray  :  k'matlcdemali  ;  Morel maison  :  quemolle,  pemotic  ;  Moyen- 
moutier  :  sauvaige,  la  pomme  sauvage;  La  Neuveville-s.-Ch.  : 
pemotte ;  LsL  Neuveville-s.-M.  kinnllo;  Padoux  :  rjucmoKc;  Pro- 
venchères  :  quemu  ;  Raon  sr-P.  :  kmofc,  kinol  ;  llouceux  :  pe- 
moltc;  Saales  :  kono,  k'mo  (Adam,  p.  360)  et  kmd;  Saint-Blaise- 
la-R.  :  k'ma;  Sainte-Barbe  ;  krmolte  (Adam,  p.  ;-,60);  Le  Tholy  : 
^'mc//e  (Adam,  p.  45  et  360);  Trampot:  peumme  el  prumotle 
petite  pomme;  Uriménil  :  cmôle,  kmole  et  kémole  (lai  kmole, 
ènekémote,  la  pomme,  une  pomme);  Vagney  :  o'/no//e  (Pelin,  p. 
58)  elpemme  (Pélin,  p,  210)  ;  Ventron  :  pomme  ;  Vexaincourt  : 
kmol,  subst.  masculin;  Viltel  :  pat  me  (Adam,  p.  360);  Vissem- 
bach  :  rjmâ,  masculin. 


—  79  — 

Variétés  de  pommes.  Chatel  :  reinette,  r.  fjrihhe,  r.  ai  côtes, 
molin  «  moulin  r,  sèvréle  «.  sevrière  »  (pas  dans  Littré);  Cleurie  : 
Ronda,    moté,    Richard^    Courbelle,   chaniselle,   Saint-Gautliiei\ 
nancière,    Moulin,  pomme  d'A,    cheminée,    allemande,    toujours 
prête,  reinette  à  côtes,  R.  pomme-poire,  Rougeole,  etc..  hemotr 
est  la  Reinette  blanche;  la  cheminée,  l?^  Calville  d'hiver,  le  Richard 
est  le  Rambourg.  Nous  n'avons  pu  nons  procurer  les  détermina 
tions  de  la  plupart  de  nos  variétés  de  fruits,  dont  plusieurs  son! 
inconnues  des  arboriculteurs.  i^Thiriat,  p.  123).  Cornimont  :  ro- 
geatte  (lilt.  rougeotte)  ;  quart-podue  (litt.  quart  pendue).  Est-ce 
une  corr.  de  Capendu  ou  tout  autre  nom?  pemme-poëre;  tanre. 
fenaude,  ancrée ;Dommartin-a.-B.  :  tenre-rougiotte  (litt.  tendre- 
rougeotte)  ;  Foatenoy  :  pommeil  d'ognon  «  Pommier  d'ognon  », 
Saint  Gorge  «  Saint-George  »  ;  motet  «  motet  »,  herlien  «Berlin  »  : 
melion  «  moulin  »,  reinette  vicn  «  reinette  vin  »,  reinette  grige  «  r. 
grise  n, pomme poère  p.  p.^  ramboura  rambour  »  ;  Fcmlenay  r/jfl^î.- 
Gérardmer  :  rosotte,  fruit  rouge  arrondi  ,  chair  un  peu  farineuse 
un  peu  acide  ;  nèz  d'ché,  fruit  moyen,  allongé  en  tronc  de  cône  ; 
blanchâtre,  peu  savoureux,  un  peu  acide  ;  rènette  grise  et  blan- 
che ou  à  côtes;  cheminaille,  calville  d'hiver  ;  Saint-Gauthire,  fruit 
assez  petit,  arrondi,  chair  sucrée,  savoureuse,  non  acide  ;  Iiaut- 
coignot,  coing,  fruit  très  gros,  tacheté  de  rouge,   chair  savou- 
reuse ,  un  peu  acide  ;  Gugney-a.-A.  :  bon  moulin  (pron.  moulin 
comme  en  français, même  en  patois)  ;]\aiC\o\:rôyiïe,tétede'chu'au; 
ce  n'est  pas  la  même  qu'à  Uriménil  ;  à  Hadol  elle  est  d'un  gris 
verdàtre  et  affecte  assez  la  forme  d'un  cône  tronqué  (ou  d'où  pain  de 
sucre  coupé.);  Saulxures:  haut  di  coé,  rondatsem''tére[cdiW\\\eà'h.\- 
ver)^  motte,  teute,  mieulatte,  rénatte,  hargotrasse  (les  pépins  se  dé- 
tachent dans  leur  alvéole,  et  on  les  entend  remuer   en   secouant 
le  fruit  ;  à  Uriménil  hôrgôtè  signifie  remuer,  secouer  et  sôrgôf 
secousse  ;  ce  nom   vient-il    Ae]kl)  piquant-cul.   Uriménil:    rei- 
nette, rcimbour,  motet,  tête  dé  chwau;  Ventron  :  reinettes,  tentes, 
carpodus,  biantches,  tenres,  vouades  (vertes)  ;  Yexaincourt  :  dou- 
cerons,  renettes. 

P.  acerba  D  C.,  Prodr.,  2,  p.  635.  Pommier  paradis,  Vosgien 
vulg.  :  Paradis  (D""  Mougeot,  p.  173-333),  paradis^  aigrin 
(D'^  Berher,  p.  162).  Buignéville  :  pouèroteil ;  Chatel  :  pairadis  : 


—  80  — 

Cleurie  :  saiivège  (Thiriat,  p.  83)  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  : 
sauvègi;  Gérardmer  :  sauvègi,  masc.  et  fruit  :  sauvaige  fém.  et 
kmotte  de  voiyi;  Padoux  ;  etolan,  sauvègeon;  Saulxures-s.-M. 
pétchatte,  poire  sauvage  ;  l'arbre  pairaidis  et  sauvège  ;Yagney: 
sauvage pouéré  (Pétin,  p.  224). 

Sorbus  L. 

5.  ^r/a  Crantz,  Austr.,  p.  46;  P(/ru.y  Ar/a  Eunn.,  Bei(r.,i,  p. 
20.  Sorbier  Allouchier.  Vosg.  vuig.  :  l'Allouchier  (D'  Mougeot, 
p.  173-333j;  Alisier  ou  Allouchier,  Drouillier  (Rirschleger,  1,  p. 
235)  ;  Alisier  blanc,  Drouillier  (D'^Berher,  p.  162).  Ban  de  la  R.  : 
ailié ;  Cleurie:  a//7t' (Thiriat,  p.  83);  Dombrol-s.-V.  :  oleuche  et 
oleuchegc  ;  La  Forge  :ailiè'ie  ;  Gérardmer  :  alie'il  ;  Gerbanionl  : 
ailier  ;  Gerbépal  ;  alèï  et  fruit,  alrv:  Girecourl-les-V.  :  olexhegc; 
Lemmecourt  :  oleckeH,  fruit  oleuches,  pluriel;  Mazeley  :  allié  ; 
iVlédon ville  :  ulechage,  fruit  oleche  ;  Moussey  :  allier;  La  Neuve- 
ville-s.-M.  :  aulchèie;  fruit  aulcurhe;  Saint-Etienne  :ollicye  ; 
Vagoey  :  allier;  Venlron  :  ailié;  Ville-s.-Iilon  :  olec/iége. 

S.  lorj/iinalis  Ghantz,  Austr.,  p.  So  ;  Pgrus  lorminalis,  Beilr., 
G.  p.  92.  Sorbier  Alisier.  Vosg.  vulg.  :  Poires  d'angoisse  (Kirs- 
chleger,  I,  p.  257),  Alisier  Iranchant  ou  des  bois^  lorminal, 
aigretier  (U""  Berlier,  p.  163);  Liltrc  donne  Alouchier,  Alisier 
(v"  Aloucliier)  et  blanc-aune  (h.  \°).  Chatel  :  olhège ;  Houécourt, 
fruit  :  ô lèche  (Adam,  p.  296);  Lemmecourt  :  è/f'^e*/  et  fruits 
èleuches;  Ménil-en-X.  :  aideuchège ;  Offroicourt  :  oloc/mie;  Ro- 
monl  :  allié;  Rouceux  :  anleitchei  el  fruit  aulruche;  Vagney  :  alié 
(Adam,  p.  296);  Le  Tholy  :  olie  (Adam,  p.  296);  Vittel,  fruit 
àleche  (Adam,  p.  296). 

5.  nucuparia  L.,  .9/3., 683  ;  Pyrus  aucuparia  G-ertn.,  Fruct.,  2, 
p.  45.  Sorbier  des  oiseleurs.  Pélin  donne  Arbousier,  (p.  18); 
Liltré,  avrelon  (h.  v")  ;  on  sait  que  le  mot  «  arbois  »  désigne 
aussi  vulgairement  le  Cytise  des  Alpes.  Voy.  Bâillon,  Dict.  de 
bol.,  p.  '246.  Ahéville  :  sorbèie  (Adam^  p.  372);  Auligny  :  chor- 
hêye  (id.,  p.  3  ')  ;  Bainville  :  arhois,  graine  de  grives;  Ban  de  la 
Roche  :  ahry,  abrée;  Bru  :  chauille;  Charmes  :  sorbeye;  Chatel  : 
khorbé,  et  fruit /iAo/'ie  (féminin)  ;  Cleuiùe  :  f/rio?s  (Thiriat,  p.  83); 
Gorminont  :  arbouas;  Dombasle  devant  Darney  :  so?'i<?î7(Adam, 


—  «I  — 

p.  37'2j;  Dombi'oi-s.-V.  :  tlwarhc;  Dointivre-s.-M.  :  chourbeil: 
Fonlenoy  :  fruit,  grenotte,  litt.  petite  graine;  Gérardmer  :  erbè: 
Gerbépal  :  airbé.  fruit  :  graine  d'a-rbr.-  Girecourt-Ies  V.  :  hhor- 
bèye  (Adam,  p.  3'  et  372),  et  xhorbege ;  Haillainville  :  hhiop<'' 
(Adam,  p.  34];  Hennezel  :  sorbdye{Kàaim,  p.  372);  Hcrgugney  : 
sorbie  (Adam,  p.  372);  Houécourt  :  chourbegti  (^Ad;im,  p.  30  el 
372);  Médonville  :  s/wrbage;  Moussey  :  ablr;  La  Neuveville-s.- 
M.  :  chuurbéie,  et  fruit  :  chourbe;  J\Iénil-en-X.  :  bas  (bois)  de  gri- 
ves; Pargn)'  :  chourbeye  (Adam,  p,  30),  et  cheurbeye  'Adam,  p. 
373)  ;  Raon-l'Etape  :  ùlier,  ablir  et  ablieu;  Romont  :  arbois  ei 
graine  d'arbois;  Saint-Baslemont  :  sorbi  (Adam,  p.  372);  Saint- 
Rem3'-aux-Bois  :  fruit,  honoppc  :  Tolainville  :  chourbeil;  Tran - 
queville  :  chourbeil;  Uriménil  :  arbois,  graine  cVarbois;  Vagney  : 
arbouas  (Pétin,  p.  18)  et  arboa  (Adam,  p.  373);  Ventron  : 
arboua  (Adam,  p.  373)  ;  Viltel  :  chourbaye  (Adam,  p.  34);  Vou- 
xey  :  chourbeil. 

S.  domestica  L.,  Sp.,  ^Si- ;  Pyrus  Sorbus  G.ertn .,  Fruct.,  2, 
p.  45.  Sorbier  domestique.  Vosg.  vulg.  :  Cormier  (D""  Mougeot, 
p.  173-333;  D^  Berher,  p.  162).  Ménil  en  X.  :  sorbeye ;  Offroi- 
court  :  chourbaie;  Romont  :  hiopé  [h  aspiré)  et  fruit,  hiope. 

Aronia  Fers  .  • 

A  rolandifoUa  Përs.,  iSyn.,  2,  p.  39;  Mespilus  Amelanchier 
L.,  Sp.,  685.  Aronie  à  feuilles  rondes.  Vagney  : poêre  devoichè. 

Onagrariées. 
Epilobium  L. 

Genre  :  Saint-Etienne  :  couone  de  chieoe.  sans  doute  VF.  obscu- 
rum  (le  suivant)  ;  Vagney  :  A/è  de  vaiche. 

F.  obscurum  èciiREB.,  Spic.  Fl.  lips.,p.  147;  F.  ainbiguum 
Pries!  Summ.  Scand.,  p.  177.  Epilobe  obscur.  Cleurie  :  dou- 
çatte  de  fontaine  (Thiriat,  p.  84),  litt.  doucette  (mâche)  de  fon- 
taine; La  Forge,  Saint-Etienne,  Le  ïholy  et  Uriménil  :  douçotte 
dé  fontaine;  Gérardmer  :  douçotte  de  fontaine  ;  Saulxures  :  sau- 
vaige  douçatte. 

E.montanum  L.,  5*79.,  494.  Epilobe  de  Montagne.  Ban  de  la 
Roche  :  douçatte  de  haies,  lilt.  doucette  des  haies. 

Flork  populaire  des  Vosges.  6 


E.  angustifoUwn  L.,  Sp.,  493;  E.  spicafum  Lm.  Epilobe  à 
feuilles  étroites.  Vosgien  vulg.  :  herbe  ou  laurier  de  Saint- 
Antoine.  Ban  de  la  R.  idchoUe  de  ponô ;  Gérardmer  :  phône  : 
Gerbamont  :  hiarbe  de  Saint  Antenne. 

Œnothera  L. 

Œ.  biennîs  L.,Sp.,  492.  Onagre  bisannuelle.  Vosg.  vulg.  : 
herbe  aux  ânes  ^Berher,  p.  165). 

CiRCÉACÉES. 

Circiea  Tourn. 

C.  lutetiann  \j. ,  Sp.  12,  Circce  parisienne.  Vosg.  vulg.  :  herbe 
des  magiciennes  ou  aux  sorciers  (Kirsch.,  I,  272),  herbe  de  Saint- 
Etienne,  herbe  à  la  sorcière  (D'  Berher,  p.  166.).  Vagney  :  hiarbe 
didialle  (herhe  du  diable). 

Fuchsai  Plum. 

(Cultivé) Bru  :  fruchsia ; ^ISiZeXay  :  fritc/mia;  Uriménil  :  fluchsia. 

Thapéacées. 

Trnpa   L. 

T,  natans  L.,  Sp.,  175.  Macre  flottante.  Vosg.  vulg.  :  Châtaigne 
d'eau,  tribule  aquatique  (D""  Berher,  p.  167j.Littré  donne  échar- 
bot  (h.  v°)  ;  Belfort:  trufl'e  d'eau,  noix  d'eau,  corniole,  tribule 
d'eau,  saligot  (D''  Gourbis). 

Myriophyllkacées. 

Mijrlophijllum  Vaill. 

M.  spicatum  L.^Sp.,   1410.  Myriophylle  képi.  Vosg.  vulg. 
plumet  d'eau  (D"" Berher,  p.  167  et  D'  Mougeot,  p.  335);  volant 
d'eau  (D'  Mougeot,  ibid). 

PORTUL.ACÉRS. 

Porfulaca  TouRN, 

P.  oleracea  h.,  Sp.,  638.  Pourpier  cultivé.  Le  parler  populaire 
vosgien  ne  connaît  guère  que  la  variété  cultivée.  Bertrimou- 
tier   :  porpier;   Charmes     :    porpi;    Girecourt-les-V.    :   por- 


—  83  — 

pie;  Médonville  :  pourp'i ;  Ménil-en-X.  :  porpie;  Wissembach  : 
peupier. 

Montia  L. 

M.  rivularis  Gmel.,  FI,  bad.,  I,  p.  302.  Montie  des  ruisseaux. 
Vosg.  vulg.  :  petit  Pourpier  aquatique  (Berher,  p.  170).  B;iii 
de  la  Roche  :  moron  (mouron);  Gleurie;  môron  de  fontaine;  La 
Forge  et  Le  Tiioly  :  meuron  d' fontaine;  Gérardmer  :  meuron 
d' fontaine  ;  Saint-Etienne  :  moron  d' fontaine.  «  Dans  quelques 
vallées  des  Vosges,  par  exemple  au  Ban  de  la  Boche,  on  se  sert 
de  la  Montie  comme  plante  acétaire,  sous  le  nom  de  Moro  [Mou- 
ron des  oiseaux)  »  (Kirschleger,  I,  p.  278). 

Paronychiées. 
lllecebrum  Tourn. 

/.  verticiUatum  L.,^/>.,280.  lUecèbre  verticillé.  Vosg.  vulg.  : 
paoarine  (D""  Mougeot,  p.  336  et  D""  Berher,  p.  170).  Littré  ne 
donne  pas  ce  noni. 

Scleranthus  L. 

S.  annuus  L.,  Sp.,  580.  Gnavelle  annuelle.  Ban  de  la  Roche  : 
rxcknoyée;  Gleurie  :  sénevére  (Thiiiat,  p.  85);  Gerbamont  : 
baisse  sennevére;  Raon-l'Etape  :  genoie,  genoijie  et  genouilH; 
Saint-Etienne  :  sennevère, 

Crassulacées. 
Sedum  L. 

<S'.  Rhodiola  DG.^  PL  grass.,  tab.  143;  Rhodiola  rosea  L., 
Sp.,  I  i65.  Orpin  à  odeur  de  rose.  Vosg.  vulg.  :  rhodiole  (D' 
Mougeot,  p.  336  et  D""  Berher,  p.  171). 

S.  Telephium  L.,  Sp.,  616;  S.  purpiirascens  Kocu,  Sgn.,  cd. 
2,  p.  284.  Orpin  reprise.  Vosg.  vulg.  :  Grasset,  fève  épai-.-c 
(Kirsch.,  I,  p.  284);  Joubarbe  des  vignes,  grasset  (D''  Berher, 
p.  171);  reprise  (D""  Mougeot,  p.  336).  Cette  plante  indiquée  par 
le  D""  Mougeot,  en  1843,  n'a  pas  encore  été  retrouvée.  11  me  pa- 
rait donc  difficile  d'admettre  sans  réserve  les  noms  patois  sui- 
vants, bien  qu'ils  m'aient  été  donnés  par  des  correspondanls 
très  sérieux.  Peut-être  ont-ils  confondu   le  S.   Telephium  do 


—  84  — 

Linné  avec  celui  de  Willemel.  Ban  de  la  Roche  :  grœsse  dchotte 
cVernoai,  die  rneoïe,  herbe  à  la  cicatrice  (à  Uriménil,  cicatrice 
se  dit  /-'nouesse,  litt.  renouer);  Gerbamonl  :  hiavbe  de  chairpaite 
(h.  de  charpentier);  Lemmecourt  :  harbe  de  coupcsse;  Romont  : 
hiepe  de  coupessc. 

S.  Fabaria  Koch,  Sijn.,  é  I.  I,  p.  :2o8;  S.  Tetephiwn  Willm., 
Phyt.,  516.  Orpin  fève.  Gleurie  :  jatte  de  loup  (Thiiiat,  p.  85); 
Gérardmer  :  jotte  de  conoil;  Gerbamont  :  hiarbe  de  copesse  : 
Romont  :  hiepe  de  copesse;  Vagney  :  Jotte  dé  loup.  (Voir  l'obser- 
vation à  l'article  précédent.) 

5.  ac)'e  L.,  Sp.,  619.  Orpin  acre.  Vosg.  vuig.  :  poivre  des  mu- 
railles (D' Berher,  p.  172),  Orpin  brûlant  (Kirschleger,  1  p.  285). 
Ban  de  la  Roche  :  bierbe  de  dchieuvc ;  La  Bresse  :  pain  d'ouhé, 
lilt.  pain  d'oiseau;  vulg.  perce-mousse;  Gleurie  :  mossc  dé  bou- 
quet, serfeu  d'bon  Dieu  (Thiiial,  p.  85)  (litt.  mousse  de  bouquet, 
Cerfeuil  du  Bon  Dieu);  Eloyes  :  çorfeudi  bon  Dieu;  Gérardmer  : 
herbe  de  baurbe;  Lemmecourt  :  pain  d'ouyé;  Mazeley  :  pain 
d'ougé;  Romont  :  trii/ue-inadame  ;  Rouceux  :  pain  d'ougé ; 
Saulxures  :  jotte  d'ouhé. 

S.  reflexum  L.,  Sp.,  61.  Orpin  réfléchi.  Vosg.  vuig.  :  pain 
d'oiseau  (D'  Berher,  p.  173  et  D'  Mougeol,  p.  337);  trique  ma- 
dame (D'Berher,  1.  cit.)  Gleurie  :  barbe  de  Jupiter  (Thiriat,  p.  58). 
6'.  album  L.,  Sp.,  619;  Orpin  ù  fleurs  blanches.  Vo«g.  vulg.  : 
trique  blanche  (l)""  Mougeot,  p.  336);  Orpin  des  toits  (D""  Berher, 
p.  172).  Moyenmoutier  :  lai  barbe  de  ehieujfe. 

Sempervivuin  L. 

•S.  tectorum  L.,  Sp.,  66i.  Joubarbe  des  toits;  vulg.  :  grande 
Joubarbe  [Littré  ,  v"  Joubarbe)  ;  Ai'tichaut  des  toils  (id.,  v" 
Artichaut);  barbe  de  Jupiter  i id  ,  v'  barbe,  ii"  Si.  Bainville  : 
artichaut.  Dans  cette  même  localité  la  dénomination  d'ognon  de 
H  que  nous  retrouverons  à  Ui'iménil  est  appliquée  au  Lis  blanc: 
Ban  de  la  Roche;  rnoaic  domestique  ;  La  Bresse  did-de-chème- 
née,  litt.  Glaïeul  de  cheminée;  Herbe  de  copesse,  litt.  heibe  aux 
coupures;  graxe  (x  =  hh)  d'araille,  graisse  d'oreille;  Bru  :  hiébe 
de  chemneille;  Ghalel  :  artichou  sauvaigc;  Gleurie  :  diai  d'chem- 
naie  (Thiriat,  p.  85)  ;   Eloyes  :  dia  d'chemnage;  La  Forge  :  hèbc 


—  85  - 

de  touet,  lilt.  herbe  de  toit;  Gérardmer  :  lierbede  toil :  Gerbépal  : 
diai  de  chemnaie;  Lemmecourt  :  artichaut;  Montagne  :  Kiki 
tiejau,  allusion  aux  fleurs  rosées  de  cette  plante,  à  l'instar  de 
la  crête  du  coq  ;  Romont  :  artichoux;  Saulxuies  ;  rnéouail;  Le 
Tholy  :  hebe  do  fouôf;  Uriménil  :  ogrion  de  lis:  Vagney  :  diai  de 
chemnièhe; 

Cactées. 

Cereus  Haw. 

Cereus  serpentimis  Lag.  Serpentine.  Cultivé  en  pot.  Uriménil  : 

Serpentine,  fém 

Epiphyllum  Pfeiff. 

E.  speciosum  Haw.  Cactus  à  fle  irs  roses.  Cleurie,  Saint-.\mé 
et  Syndicat  :  coptus  (Thiriat,  p.  12i);  La  Forge  et  Le  Tholy  : 
captus;  Uriménil  :  plante  grasse. 

Mesembryanthémées. 

Mesembrijanthemum  L. 

M.  fulgidum  Hort.  Ficoïde  éclatant.  Vulg.  :  Ficoïde  à  fleurs 
aurore  (Thiriat,  p.  124).  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  doigts 
de  demoiselle  (Thiriat,  p.  124). 

Grossulariées. 
Ribes  L. 

Genre  :  .V  Romont,  tous  les  Ribcs  sont  appelés  greuslé  et  le 
fruit  greuséle. 

R.  Grossularia  L.,  Sp.,  291.  Groseiller  épineux  ou  à  maque- 
reau. Littré  nous  enseigne  que  Ton  considère  aujourd'hui  le  R. 
Uva  crispa  comme  le  type  dont  le  Groseillier  à  maquereau,  R. 
Grossularia,  n'est  que  la  variété.  (AI.  Mougeot,  p.  337,  donne  le 
R.  Uva  crispa  commetype  botanique). Bainville-a. -S.:  greselaye; 
Brouvelieures  :  grohelege;  Celles  :  grozieu  ;  Charmes  \groselcge; 
Chalel  :  gréselege  ;  Cleurie  :  groslé  (Thiriat,  p.  85,  ;  Domèvre  : 
greuzleil;  Fontenoy  :  greseleil  ;  La  Forge  :  greseli;  Fraize  : 
gr?'ese/i/ Gerbamont  :  groseli  ;  Gerbépal  :  groselie  ;  Mortagne  : 
grezeli  ;  Moyenmoutier  :  greuseli;  ^\ onssey  ;  gresly  ;  l'roven- 
chères  :  groseli;  Saales  :  gresier,  grezeli  ;  Totainville  :  grezeleil; 


—  86  — 

Trampol  :  gueurseleil :  'J'ranqueville:  grouzcle.il ;  Uriniénil:  gré- 
selèye;  Yagney  :  groselé  et  grosié  (Pélin,  p.  141);  Yentron  : 
groselé  ;  Vexaincourt  :  groseleu. 

Fruit.  Charmes  :  grosdle  ;  Chatel  :  grésèle  ;  Gérardmer;  gre~ 
selle  roge,  hiànche  ;  Gerbamont  :  g  rose  lie  ;  Gerbépal  :  grosèle  ; 
La  Neuveville-s.-M.  :  ///'(^sè/e  ,•  Provenchères  -.g roselle  ;  Ssiales  : 
groséle,  et  raisuié,  petite  groseille  (sans  doute  littéralement  rai- 
sinet,  diminutif  de  raisin, que  nous  retrouverons  plusbas  comme 
nom  de  groseille);  Saulxurcs  :  une  variété  s'appelle  [^rose//e 
///o.sso»se,  gr.  moussue  ;  Trampot  :  gueurselc;  Uriménil  :  gréséle ; 
Vagney  :  groseie;  groseie  rogc.  [groseille  rouge],  gadelle^  rlbette 
(Petin,  p.  141)  ;  et  roge  groselle  ;  Ventron  :  groselle ;  Vexain- 
court :  gre)isèle,  raisins  hiancs,  raisins  ronges.  Ce  sont  leurs  vi- 
gnes à  eux  !  Ville-s.-I.  :  greuzéle. 

R.  nigruniL.,  5/;. ,291.  Groseiller  noir,  ou  Cassis  (D""  Mougeot, 
p.  337,  donne  le  nom  vulg.  de  «  cassis  >).  Gérardmer:  norre  gré- 
sèlle ;  Gerbépal  :  nâr  raisin;  Moyenmoutier  :  raisi  de  hoc,  lilt. 
raisins  de  bouc  ;  Romont  :  hoc,  bouc  ;  Vagney  :  ncire  groselle; 
Vexaincourt  :  raisins  de  hoc.  A  Uriménil  le  cassis  cultivé  se  pro- 
nonce c^as/s  (kâ -ci),  à  Chatel  caissis;  La  Forge  et  Le  Tlioly  : 
nai'C  g'cscli. 

R.  alpinum  L.fSp.  291.  Groseiller  des  Alpes.  Lemmecourt  : 
grouzciUcs  gingclles. 

R.  riibrum  L.,  Sp.,  290.  Groseiller  rouge  cultivé,  Groseiller 
commun,  Groseiller  àgrappes,caslillier,  gadellier(Littré,  v°  Gro- 
seiller). Cleurie^Saint-Amé  et  Syndicat:  grozlé  (Thiriat,  p.  124); 
La  Forge  :  greseli;  Gérardmer  :  p'tite  roge  grcselle;  Gerbépal, 
fruit  :  raisin  ;  Le  Tholy  :  greseli  ;  Uriménil  :  grcslège ;  et  pour 
préciser  gréslège  de  nwè  ,•  le  fruit  :  grcscle  ;  Vagney  :  gi-osellc  ;  va- 
riétéàfruitsblancs  : àUriménil, ^/o«c^^s <7/r'ir7ps(fruitseulement). 

R.  peinewnikZQ.,  MiscelL,  2,  p.   36.   Groseiller  des   rochers. 

Gérardmer:  grcsli,  et  fruit  gréseUe  dé  mon  (ni  ne,  VM.   groseille 

de  montagne. 

Saxifkagées. 

C hrysosplenium  Tourn. 

Genre  :  Ban  de  la  R.:  reine  de  fontaine;  Saulxures  :  œil  dé  ho 

(litt.  œil  de  crapaud). 


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Ch.alternifoUum  L.,  Sp.,  569.  Dorine  à  feuilles  altemes,  Vulg.  : 
Saxifrage  dorée,  Cresson   doré  ou  de   Salzbourg    (D""    Berher, 

p.  175). 

Ombellifères. 

Oauciis  L. 

I).  CarofaL.,  .S/a,  348.  Gaiolte  commune.  La  Bresse  :  cdrate ; 
Charmes  :  cairotlc  :  Cleurie,  Saiiil-Amé  et  Syndicat:  caraW: 
(Thiriat,  p.  I  2.dj  ;  Saales  :  camito  ;  Vagney  :  càratte.  Celte  plante 
(est  cultivée  dans  toutes  nos  Yosges.  On  sait  que  c'est  la  var. 
saliva  DC,  Prodr.,  t.  4,  p.  21 1.  La  Carotte  sauvage  ou  type  bo- 
tanique n'est  pas  inconnue  de  nos  paysans  ;  ils  l'appellent  ca- 
rotte sauvaige,  du  moins  à  Uriménil  et  dans  les  environs  :  mais 
le  mot  carotte  s'applique  à  la  variété  cultivée.  Elle  est  pour  nos 
campagnards  le  type. 

Variété.  On  connaît  laicarotte  blanche  des  Vosges^  (Catalogue  Vil- 
morin, 1882,  p.  19.)  Je  ne  lui  connais  pas  de  dénomination  par- 
ticulière. Toutefois  pour  préciser  on  dirait  blanche  carotte,  à 
Uriménil.  A  Fontenoy  on  connaît,  outre  la  blanche,  blanche,  la 
rôge,  rouge,  et  le  collet  voède,  collet  vert. 

Orlaya  Hoffm. 

0.  grandlflora  Hoffm.,  Unib.,  1,  p.  58;  Caucalls  grandiflora 
L.,  Sp.,  346.  Orlaye  à  grandes  fleurs.  Vosgien  vulg.  :  giroville 
hérissonnée  (D'  Mougeot,  p.  340  et  D'^  Berher,  p.  176). 

Cauccdls  Hoffm. 

C.  daucoldes  L.,  Sp..  346  ;  C.  leptophylla  Dois.,  Fl.Meuse^  p. 
264  non  L.  Vosg.  vulg.  :  fausse  Carotte  (D^  Mougeot,  p.  340  et 
D' Berher,  p.  17"). 

TorlUs  Hoffm. 

T.  Anthrlscus  G.ekt.\.,  Fruc,  1,  p.  83.  Torilis  des  haies.  Vosg. 
vulg.  :  Persil  sauvage  D'  Mougeot,  p.  340  etD''  Berher,  p.  177). 

Cor'.andrum  L. 

C.  satlvam  L.,  Sp.,  367.  Coriandre  cultivée.  Moyenmoutier  : 
courlante.  fém.  ;  Vexaincourt  :  courlande,  masculin. 


—  88  — 

Ange  il  ca  Hoffm. 

A.sijlv  esfris  L.,Sp.,  361.  Angélique  sauvage.  Cleurie  :  pet  Une 
Thiriat,  p.    86).  YAoyes:  pedinr;  Hadol  :  peudine ;  Saint-Amé  : 
Chalmc  (Thiriat,  p.  422;  ;  Saint-Etienne:  pedinc  ;  Vagney  «  an- 
gélique  sauvaige,  appios,  pied  de  bouc  »  (Pétin,  p.  17). 

Cultivée.  Angelica  ar change lica,  Angélique,  grande  Angélique. 
C'est  sans  doute  celle  que  M.  Vilmorin  appelle  Angélique  offici- 
nale {Catalogue,  1882.,  p.  71).  Ban  de  la  R.  :  danie  kraife; 
Vagney  :  angélirj)ie  dé  jaidin  (Pétin.  17). 

Levisticum  Kocn. 

L.  of^cinale  Kogh.  Angelica  Levisticum  DC.  .•  Ligiisticum  Le- 
visticum  L.  Cultivé,  Livèche  officinale.  Vulg.  :  Ache  des  mon- 
tagnes (Gillet  et  Magne,  p.  162;.  (cultivé).  Ban  de  la  R.  -Jobstock; 
La  Forge  et  Le  Tholy  :  contrepoison  ;  Cleurie,  Saint-Amé 
et  Syndicat  :  contrepoison  (Thiriat,  p.  1:25)  ;  Gérardmer  :  con- 
trepoison ;  Saint-Etienne  :  contrepoèson. 

Selininn  L. 

5.    carvifolia    L.,    Sp.,    S'JO.    Sélin  à  feuilles   de  Carvi.   M. 

Mougeot,  p.  339,  et  M.  Berher  donnent  Carvifolia.  Ban  de  la  R.  : 

makiini,    contraction   de  Mattenkùmmel  ,  lilt.  Cumin  des  prés. 

En  Alsace  Mattenkùmmel  est  donné  auCarnm  Carvi  (^Voy.  Kirs- 

chleger,I,p.317j.Jecrois  rattacher  à  celte  espèce  :  Vagney  «  sau- 

vaige  céleri  ache,  hélinum  donné  par  Pétin,  p.  37(Liltré  ne  donne 

pas  bélinum). 

Peucedanum  Kocn. 

P.palustj'eMoESCW,  JA'/A.,  8:2;  Thgsselinum palustre  Hoff.\i., 
Umb.,  1,  p.  13i.  Peucédane  des  ruisseaux.  Vo«g.  vulg.  :  Persil 
laiteux  (D'  Mougeot,  p.  339  et  D'  Berher,  p.  179). 

P.  Ost7'uthiwn  Koca,  UmbelL,  p,  Qo;  Imperatoria  Oslru'.hiuni 
L.,  Sp.,  371.  Peucédane  Oilruthium.  Vulg.  :  Benjoin  de  pays 
(Gillet  et  Magne,  p.  164).  Vosg.  vulg.  :  l'Impératoire  (D""  Mougeot 
p.  339)  ;  magistrance  (D""  Berher,  p.  179;.  La  Bresse  :  angélique ; 
Saulxures  :  angeliqae  ;  Vagney  :  angélique  ;  M.  Perrin  me  fait 
très  justement  observer  que  ce  nom  est  donné  à  tort  à  cette 
plante. 


8U  — 


Pastlnara  L. 


P.  sativn  h.,  Sj).,  o7C.  Vo?g.  vulg.  :  paslenade.  Yar.  cultivée 
dénommée  par  Kirschleger,  I,  p.  327  :  Panais  long  et  blanc  or- 
dinaire ;  girole  (Berher  p.  179).  Bertrimoutier  :  pelnèye  ;  Bul- 
gnéville  :  pâtoiaire  ;  Charmes  :  pettm'n'c  ;  Cleurie  :  petline,  pet- 
nie  (Thiriat,  p.  '1?5)  ;  Domèvre-s.-M.  ;  pelnère:  Eloyes  :  pehne , 
Fontenoy  :  peinai:  LaFor^^e  :  pet  nie  ;  Gérardmer  :  pelnie  ;  Ger- 
bamont  pettUne;  Grandvillers  :  petnie  :  Lemmecourt  :  patenére  ; 
Mazeley  :  peitejiérea  :}ilédonv\\\^}  :  pàtnére;  Ménil-en-X.  :  peVnére; 
Morelmaison  :painé  ;  Morlagne  : /3e//c>?/e.-  La  Neuveville-s.-Ch.; 
pânére;  La  Neuveville-s.-M.  :  petnere;  Romont  :  petnie  (d'après 
M.  Adam  qui  me  donne  «  petnie  sauvaige,  panais  sauvage  ».  A 
quoi  rattacher  ce  dernier?  Est-ce  à  VAnthriscus  sylvestris  ? 
Rouceux  :  patenairc;  Saaies  :  pèteneie  ;Le  Tlioly  petnie;  To- 
tainville  :  pettnèrc;  Trampot  :  patenére  ;  Tranqueville  :  pâte- 
nèie  (à  Uriménil  le  patois  paitnaye  désigne  rAnthriscus  sijlves- 
ti'is.  Voir  cet  article.) 

Heraclewn  L. 

H.  Sphondylium  L.,  Sp..  558.  Berce  brancursine.  Vulg.  : 
branc-ursine,  paslenade  ;  Grimard,  p.  250);  berce,  branche-ursine 
bâtarde,  fausse  branche  ursine,  acanthe  d'Allemagne  (Littré.v" 
Berce)  ;  Ban  de  la  Ptoche  :  bechleugim  ( cli  =:  hh)  et  coiioné  ;  La 
Bresse:  chdlme ; paipli ne  de  vèyè  (litt.  des  veillées,  allu>^ion  à 
l'époque  de  floraison  ou  plutôt  de  fruclificalion):  semoceau  de 
véyè(litt.  semenceau;;  Ghaltil : pèlné  ei-pétnére;  Cleurie:  chalmé; 
(Thiriat,  p.  86):  La  Forge  :  chohné ;  Gérardmer  :  cAo/we<7;  Ger- 
bamont  :  chalmé;  LemmecourL  :  grande  patenére  ;  Mortagne  : 
peltenie  sauvaige  ;  Moyenmoulier  :/)«^/2i«';  La  Neuveville  s.-Ch.: 
percin;  Offroicourt  :  petnéres;  Raon-l'Elape  :  topon  ;  Rouceux  : 
patenaire;  Saint-Amé  :  chalmé  [Thmal,  p.  42:2i  ;  Saint-Ktienne: 
petfni;  Saulxures  :  smoceau  ;  Le  Thol}' :  cholmé ;  Tianqueville  : 
pâtenère  sauvaige  ;  Vagney  -.petteline  des  pras  (des  prés),  chalmé,' 
Val  d'Ajol  : petnaies  (pluriel);  A'exaincourt  :  petteunid  (mascu- 
lin) ;  Wissembach  :  petteunid.  Dans  lès  exemples  cités,  chalmé 
correspond  au  français  chalumeau^  dont  il  a  la  facture. 


—  'JO  — 

Anethum  Tourn. 

A.  (fraveolens  L.,  Anelh  odorant.  ;  anc.  franc,  anois,  xiv'' 
siècle  (in  Littré,  supplément,  v"  Anelh).  C]eune,Saint-Amé  et 
Syndicat  :  nhm  (Thiriat,  p.   125)  Gérardnier:  aitm. 

Meuni  Tourn. 

M.  uthaïuantkuru  Jaco.,  Austr.,  i,  p.  2  ;  Athamanta  Meum 
L.,  -S'//.,  553  ;  Meum  athamanle.  Vosg.  vulg.  :  baudremoine  (D 
Mougeot,  p,  339  et  D'  Berhei',  p.  i80),badremone  (Kirschl.,  I,  p. 
324).  Ban  de  la  R.  :  badcnnone  ;  La  Bresse  :  baidrmwône,  baiile- 
ivone  ;  Cleurie  :  baudoine,  baudremoine  (Tiiiriat,  p.  86);  La 
Forge  et  Le  Tlioly  :  baudoène ;  Gérardmer  :  (jaiidrànène  et  bau- 
doènc;  Gerbamont  :  baudemoiionnc  ;  Moyenmoulier:  hadremoine; 
Raon-l'Etape  :  gâdremoine ;  Syndicat  de  Saiiit-Amé  :  baudre- 
moine (Thiriat,  lieux  dits  ms)  ;  le  Cadastre  S""  B.  a  un  lieu  dit 
«  hadremoine  »  :  un  pré  où  cette  plante  pousse  abondamment. 

Silnus  Bkssrr, 

S.prntensis  Bess.  ap.  IIok.m.  et  Sciillt.,  (),  p.  36;  Peuccduivnii 
Silaus  L.,  .S'^.,  354;  Silaus  des  prés  (0'  Mougeot,  p.  339  et 
D""  Berher,  p.  180,  disent  Silave  des  prés.  M.  Berher  donne  aussi 
Fenouil  des  chevaux);  Grimard,  p.  2i9  :  Persil  bâtard, Cumin  des 
prés.  Cornimont  :  triaque;  OlFrjicourt  et  Val  d'Ajol  .•  cmi  (cumin). 

^esi'li  L. 

5.  montanumh.,  Sp.,  372.  Séséli  de  montagne.  Ban  de  la  R.  : 
(/lattes  couonés. 

Fœniculum  IIoff.m. 

F.  vulgarc  Ctx.kï'S.,  Fruct . ,  I  lOo,  lab.  23  ;  Anethum  Fœniculum 
L., -S"/?.,  337.  Fenouil  commun.  Bainville-a.-S.  :  releuge;  Ban  de 
la  R.  :  aenat;  Chalel-s.-M.  :  ainis;  Hadol  :  nnô;  Raon-a.-B.  : 
aine;  Romont  :  ainot;  Saulxures-s.-M.  :  aina  ;  Uriménil;  ainè 
—  On  s'en  sert  pour  aromatiser  les  saucisses. 

^Ethusa  L. 

yE.  Ci/napium  L.,  Sp.,  367.  Ethuse  petite  Ciguë.  Vosg.  vulg.  : 
Ethuse  à  leuilles  de  persil  (Berher, p.  \8\);  petite  Ciguë, Ciguë  des 


—  îtl  — 

chiens,  Ache  des  chiens  (:irschl.,  I.p.  326;.  Ban  de  la  Roche  :  sa- 
vaedge piarchin{ck=:hh]  ; Gleurie  :  sauvège parhhl nÇïhiv'iSil,  p.  86); 
La  Forge  et  Le  Tholy  :  sauva'ige  parrhin:  Raon-1'Etape  :  sdvaige 
persi;  Vagney  :  snuvaigeparhhin.  Tous  ces  noms  signifient  litté- 
ralement Persil  sauvage. 

Œnanthc  L. 

Œ.fistulosa  L.,  Sp.,  365.   OEnanlhe  fistuleuse.  Vosg.  vulg. 
Rue  ou  Chervi  des  eaux  (D''  Berher,  p.  181,  et  Kirschleger,   L 
p.  320.J 

CE.  l'hellandriwn  Lam.,  FI.  /'/■.,  p.  iSi;  Phellandriwn  aquati- 
cumL.,  Sp.,  566.  OEnanthe  phellandrie.  Vosgien  :  fenouil  d'eau 
(D'-Berher,  p.  181). 

Bupleurum  L. 

B.  falcatum  L..  Sp.,  341.  Buplèvre  en  faulx.  Vosg.  vulg.  : 
oreille  de  lièvre  (D""  Berher,  p.  182). 

B.  rotundifoUum  L.,  Sp.,  340.  Buplèvre  à  feuilles  rondes. 
Vosg.  vulg.  :  perce-feuille  (D''  Berher,  p.  182,  et  Kirschleger, 
I,  p.  311). 

Berula  Koch. 

B.  angustifoUa  KocH,  Deutsche  FI. ,  p.  iS3;  Sium  angustifo- 
liumL.,  Sp.,  1672.  Bérule  à  feuilles  étroites.  Vosg.  vulg.  :  Persil 
des  ruisseaux,  Ache  aquatique  (D'^  Berher,  p.  182).  Romont  : 
fevéle  dé  rupt. 

Pimpinella  L. 

P.  Saxifmga  L.,  Sp.,  372.  Boucage  saxifrage.  Vosg.  vulg.  : 
petit  Boucage,  Saxifrage  blanche  (D'  Berher,  p.  183);  Pimpre- 
nelle  blanche  iKirsch.,  I  p.  319).  Bnn  de  la  Roche  :  savaldge 
pimpernelle ;  La  Bresse  :  houque;  Bru  :  pavsi  de  hoc;  Ghatel  : 
pimprénéle  et  plus  fréquemment  pimpeurneUe ;  Vagney  :  l'abbé 
Pétin,  p.  17,  donne  «  ongélique  saiivrn'ge,  appios,  pied  de  bouc  ». 

P.  Anisit77i  L.  Anis.  Cette  plante  est  connue  pour  ses  graines. 
Cornimont  :  a«?s;Uriménil  :  ainis;  Vagney  :  anis  (Pétin,  p.  17); 
Ventron  :  aina. 

Buniwn  L. 

B.  Carvi  Bieb.,/7.  tauric.-cauc,  1,  p.  21 1  ;  Carum  CarviL.,  Sp., 


—    {)-2  - 

378;  Biinium  Carvi.  Garvi  officinal.  Vosg.  viilg.  :  Cumin  des 
prés  (D'' Berfier,  p.  183);  Anis  des  Vosges  (Gillet  et  Magne, 
p.  171).  La  Bresse  :  ketni;  Bru  :  kmîe,  et  peftnic;  Celles  :  kemi; 
Chatel  :  kmin ;  Gleurie  :  kmin  (Thiiiat,  p.  86  ;  Cornimont  :  comi; 
Fraize  :  /.?/«';  Gérard  mer  :  kmin;  Gerbamont  :  kmi  ;  Médonville  : 
kmin:  Moussey  :  cumi;  iMoyenmoulier  :  kemi;  La  Neuvevillc-s.- 
Ch.  :  kemin;  La  Neuville-s.-M.  :Âw/«;  Romont  :  kemin  ;  Saales  : 
kmi;  Uriménil  :  kmin; y  est  connue  sans  y  être  toutefois  spon- 
tanée ni  cultivée;  Vagney  :  c'mi  des  prâs  (Pélin,  p.  o8) ;  Vcxaih- 
couit  :  k7ni;  Ville-s.I.  :  kmin. 

Obs.  Les  graines  sont  employées  pour  parfumer  et  aromati- 
ser les  fromages  fabriqués  dans  nos  montagnes  et  si  connus  sous 
le  nom  de  Gérâmes. 

B.  Bulbocastanum  L  ,  Sp.,  319;  Carum  hul/jnrnsUnmm  Kocn, 
Umb.,  p.  121  ;  Bunium  noix  de  terre.  Vosg.  vulg.  :  châtaigne  de 
terre  iD''  Berher,  p.  183). 

ALqopodium  L. 

yE.  Podagraria  L.,  Sp.,  379.  Egopode  des  gouUeux.  Vosg. 
vulg.  :  podagraire,  herbe  de  Saint-Gérard,  pied  de  chèvre 
(Berher,  p.  183). 

Helosciadium  Kocii. 

H.  nodiflorum  Kocii,  Umhell.,  p.  125;  Sinm  nodiflovum  L.,  Sp..  ^ 
361.  Helosciadie  nodiftore.  Vosg.  vulg.  :  petite  Berle  (D""  Berher, 
p.  183). 

Ped'oselin inn  HoFt  M . 

P.  sativum  Hoffm.,  IJmhi'U.,  |.  p.  78;  Apimn  Petroselinnm  L.. 
Sp.,  379.  Persil  cultivé.  L-i  Bade:  parhhiin  (Adauj,  p.  355); 
Ban-s.-M.  -.pouahlii  {.KAdim,  33;;  La  Bresse  : pnrxi  {x=:hli'^\làvon- 
velieures  :  parhin;  Bru  :  parsin  et  pavsle;  Bruyères  :  parhhin; 
Châtel  :  parsin;  Cleurie,  Sainl-Amé  et  Syndicat  :  parhhin  (Thi- 
riat,  p.  125j;  Deycimont,  pttrhhln  (Adam,  p.  33);  Docelles  : 
parhhin  (Adam,  p.  33);  Dompierre  : parsuin,  sic!  (Adam,  p. 353); 
et  parsin;  Fraize  :  piarchin  ;  Gérardmer  :  parhhin;  Gerbcpal  : 
parhhin;  Grand villers  :  parsiin  (.\.dam,  353)  ;  Médonville  .  persin; 
Mortagne  :  parsin;  Padoux  :  parsin;  Provenchères  :  piarhhin; 
Raon-a.-B.  :  parhhin;  Rouges-Eaux  :  parhi;  Saales  :  piarhhein; 


—  93  — 

Saint-Blaise-la-R.  :  piar  h  h'-:  (\da.m,  353);  Sainte -Barbe  : /^t'ar- 
hin  (Adam,  p.  353 1;  Saulxures  :  parexhi  {xh=:  hh.)\  Le  Tholy  : 
pai'hhin  {.\da.m,  p.  356);  Tram))ot  :  peursin;  ïianqueville  :  per- 
sin;  Uriménil  :  persi;Yagney  :  par/ihi  (Adam,  p.  3o6j  et  parhin 
(Pétin,  205'  ;  Veniron  :  parrhlti :  Vexaincourt  :  persin ;  Wissem- 
bach  :piarlihin. 

Apium  HoFFM. 

A.  graveolens  L.,Sp.,  379.  Ache  odorante.  Vulg.  :  Aclie  des 
marais,  éprault  (G.  et  M.,  173);  Ij'pe  botanique  indiqué  comme 
très  rare  en  Lorraine.  M.  Berher  ne  le  cite  pas  dans  nos  Vosges. 
Le  peuple  ne  connaît  que  la  variété  connue  et  cultivée  sous  le 
nom  de  Céleri.  Gelles-s-P.  :  chéléri:  Charmes  :  chéléri  ;  Fonte- 
noy  :  celleri:  Mortagne  .•  céleri  :  Saaies  :  /joueiine  liiarbe  pour  la 
feuille,  et  cheleri  ;  (céleri);  Totainvilleet  Tranqueville  :  cheleri; 
Uriménil:  céleri  el  célri;  Vagney  :  ce7m  (Pétin,  p.  47)  ;  Wissem- 
bach  :  /ey^/je  (féminin). 

Cicuta  L. 

C.  virosa  L.,  Sp.,  368.  Ciguë  vireuse  ou  aquatique  (D'  Ber- 
her, p.  18ij.  Un  de  nos  correspondants  nous  donne  pour 
Vagney  :  sauvai ge  parhin,  quoique  cette  plante  n'existe  pas  dans 
cette  localité. 

Anthriscus  Hoffm. 

A.  sylveslris  IIoffm.,  Urnbell.,  p.  38;  Cluerophyllum  sylvestre 
L.,  Sp.^  369.  Anlhrisque  sauvage.  Vosg.  vulg.  :  Cerfeuil  sauvage 
(Kirschleger^  I,  p.  337j.  Bru  :  cerfeu  sauvaige ;  Gérardmer  :  sau- 
vaige parhhin ;  Gerbamonl  :  çorfeu  sauvaige;  OfTroicourt  :  persin ; 
Tranqueville  :  cerfeu  sauvaige ;\]v'\mém\: paifnaye  ;  s.masc.  C'est 
bien  cette  plante  qui  m'a  été  montrée  par  plusieurs  personnes 
d'Uriménil  qui  la  dénommaient  ainsi.  Elle  }'  est  fort  commune. 
Ce  vocable  du  langage  populaire  aura  sans  doute  été  formé  d'une 
façon  analogue  aux  mots  français,  soit  panais,  soitpastenade.On 
sait  que  ce  dernier  mot  est  l'ancien  nom  du  Panais.  Il  peut  donc 
fort  bien  être  contemporain  de  la  forme  paloise.  Au  reste  ce 
nom  aura  pu  être  transporté  d  une  Ombellifère  à  l'autre.  Nous 
avons  pu  déjà  constater  quelques  exemples  de  ces  expressions 
qu'on  pourrait  qualifier  d'erratiques.  On  observe  de  même  pour 


-  94  — 

les  animaux  ce  passage  du  nom  d'une  espèce  à  l'autre.  Ainsi 
lamproie,  qui  vient  du  latin /aMj^jfV/Y/^  murène  :  le  nom,  nous  dit 
Littré,  v"  Lamproie,  ayant  passé  d'un  poisson  à  l'autre. 

A.  CerefoUum  Hoffm.,  Uinbell..  p.  38;  Scandlx  Cerefolium 
L.,Sp.,  368;  Chxrophylliim  sativuni  DG.  Anlhrisque  Cerfeuil. 
Vulg.  :  Cerfeuil  commum,  Cerfeuil  proprement  dit.  Bertrimou- 
tier  :  cerfeu  ;  La  Bresse  :  cor  feu;  Bru  :  cerfieu;  Ghatel  :  cerfeu; 
Gleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  cerfeu  (Thirial,  p.  125);  Ger- 
bépal  :  cerfeu:  Hergugney  :  ce?/ (Adam,  p.  47)  ;  Houécourt  : 
cerfouil  (Adam,  p.  308)  ;  Longuet  :  ror/eïue  (Adam,  308)  ;  Morta- 
gne  :  cerfeu:  La  Neiiveville-s-AL  :  cerf;  Provenchères  :  cer- 
feu; Raon-TEtape  :  cerfeu;  Rouceux  :  çourfeuil;  Saales  :  cerfeu; 
Saint-Yallier  :  cerf  (Adam,  47);  Saulxures  :  çorfeu;  Uriménil  : 
çorfeuyc{^vox\.  sor-feu-y');  Vagney  :  cerfeui/e  (Pétin,  p.  48)  et 
çorfeu;  Yalfroicourt  :  cerf;  Ventron  :  çorfeu  (Adam,  p.  308). 

A.  vulgca  is  l^EHS.,  Si/n.,  I ,  p.  '.MO  ;  Scandix  Authriscus  L.,  Sp., 
368.  Antlirisque  commun.  Vulg.  :  Persil  d'âne,  Cerfeuil  hérissé 
(D'-Berher,  p.  184). 

Chxrophyllum  L. 

Ch.  hirsulum  L.,  Sp.,  37 L  Cerfeuil  velu.  La  Bresse  :  sw ; 
Gleurie  :  ^ro^e  (Thiriat,  p.  86);  Gérardmer  :  groffe  (Thiriat, 
lieux  dits  ms.)  Qi  sauvaiqc  parhhin  (Méline,  ms.)  ;  Saint-Amé  : 
f^a/m^/ (Tiiirial,  p.  42-2). 

Mip'rhis  Scoi*. 

M.  odoratu  Scop.,  Carn.,  p.  207.  Myrrhide  odorante.  Vulg.  : 
Cerfeuil  anisé  ou  musqué  (Berher,  p.  185)  ;  Gerbamonl  :  gros, 
parhin,  litt.  gros  Cerfeuil. 

Conium    L. 

C.  maculatum  L.,  S]).,  349.  Grande  ciguë.  Ghatel  .•  céijuë. 

Hydrocotyle  Tourn. 

H.  vuhjarisL.,  6yj.,  338.  Hydrocotyle  commun.  Vosg.  vulg.  : 
écuelle  d'eau,  nombril  aquatique  (D"^  Berher,  p.  183  et  Kirsch- 
leger,  I,  p.  303). 

Hryngium  L. 

E.  campestre   L.,   Sp.,  337.   Panicaut  des  champs.  Vulg.  : 


—  i>;j  — 

Chardon  roulant,  pique  à  l'âne,  Chardon  à  cent  têtes  ;  Chardon 

Roland  (Grimard,  236).  Dans  le  Midi,  en  Italie  et  en  Espagne  : 

épine  de  scorpion,  épine  à   scorpion   (Littré,  v"  Epine,  n"  1); 

Panicaut  ordinaire,  Chardon   à   cent  tètes  (Littré.  V  Chardon, 

n"  2). 

Sanicula  TuURX. 

6\  earopccah.,  Sp.,  339.  Sanicle d'Europe.  Ban  de  la  Roche  : 
saniclt; ;  La  Bresse  :  sa'm'tquc;  Gérardmer  :  sente  :  Gerbamont  : 
sainique;  Rebeuville  :  s'nique;  Romont  :sénique;  Ville  :snique. 

Hédéracées. 

Hedera  Tourn. 

H.  Hdix  L.,  Sp.,  "292.  Lierre  grimpant:  Vosg.  vulg.  :  le 
Rampe  (D'"  Mougeot,  p.  181 -3 il).  Bainville-s-S.  :  rompe;  Cha- 
tel  :  Uare;  Cleurie  :  rample  (Thiriat,  p.  87);  Domèvre-s-M.  : 
/«are  ;  Eloj'es  :  ram/^/t',- Fontenoy-le-Ch.  :  Zmn'e  ,•  Fraize  :  rèchise; 
Gérardmer  :  rf//ny5/e;Grandvillers  :  rampe  de  mohon  (de  maison); 
Lemmecourt  :  Uare;  Médonville  :  Havre;  Moussey  :  rampe;  La 
Neuveville  s-M.  :  rampard;  Padoux  :  trimpe  dibos  ;  Raon-a- 
B.  :  rample;  Raon-l'Etape  :  rampe  ;  Rouceux  :  liarre;  Urimé- 
ril  :  rampe  (masculini.  Cpr.  Domgermain,  rempâ. 

Cornus  Tourn. 

Genre  :  La  Neuville-s.-M.  :  coùniellèie  et  le  fruit  counielle. 

C.  sanguinea  L.,  Sp.,  171.  Cornouiller  sanguin.  Tulg.  :  Cor- 
nouiller femelle,  bois  sanguin,  bois  panais  (Grimard,  p.  260)  . 
Yosg.  :  bois  puant  (Berher,  p.  187)  ;  Bois  dur,  Cornouiller  san- 
guin (Kirschleger,  I,  p.  34-2).  Ban  de  la  Roche  :  fissaine;  Lemme- 
court :  bôs  puant  ;  Olîroicourt  :  couônes  de  chive. 

C.  MasL.,  Sp.,  171 .  Cornouiller  mâle.  Vulg.  :  fuselier (Gri- 
mard, 260)  ;  Vosg.  :  coruier  (D'Berher,  p.  186  et  KirschI . ,  I,  p.  342). 
Drombrot-s.-V.  fruit  :  côgnielle  ;  Lemmecourt  :  côgneleil  et 
fruit  :  cognelles;  Rouceux  :  counielle  ;  Tranqueville  :  cot/gneil. 

LORANTHACÉES 

Viscum.  TouRM. 
V.  albumh.,  Sp.,  1451.  Gui  blanc.   Vulg.  :  gillon  (Littré,  h. 


—  yC)  — 

v°),  Guide  clirne  (Litlré,  h.  v").  Ban  de  laUoclie;  ouïche;  Broii- 
velieures  :  vohhe  ;  Bru  :  vôhe;  Cleurie  :  voac  (Thiriat,  p.  87)  ; 
Gornimont  :  vouac  ;  Eloyes  :  vooc;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  voc  ; 
Fraize  :  brè  ;  Gérardmer  :  vok  beu  ;  Gerbamont  :  voac  ei  voaque; 
Lemmecourt  :  glu,  Médonville:  pain  de  bique \  Morlagne  :  voxhe 
(lilt.  vert);  Romont:  breutoi;  SauLvures  :  vouac;  Vagney  :uo2ar; 
Val-d'Ajol  :  vac  d'ogrèpine  ;  Ville  :  gu. 

Obs.  Notre  correspondant  de  Romont  nous  indique  que  breutot 
n'est  pas  sans  analogie  avecle  français  «  brouter  »  ;  dansceile  lo- 
calité il  estquelqaefois  très  commun  sur  les  Sapins,  et  on  le  cueille 
pour  le  faire  brouter  parles  chèvres.  Cette  interprétation  peut 
être  corroborée  par  la  forme  de  Fraize  :  brè,  et  de  Médonville  : 

pain  de  bique. 

Caprifoliackes. 

Sambucus  Tolr.n. 

Genre  :  Bainville  :  sehu  ;  Brouvelieures  :  segeu  ;  Bru  :  snjeu  ; 
Bulgnéville  :  seugnon  ;  Celles  :  sagi  ;  Charmes  :  seihu,  seugnon  ; 
Domèvre  s. -M.  :  segîion  ;  Dumpaire  :  séu;  Fontenoy  :  seuion; 
Fraize  :  sago  el  sageu  ;  Médonville  :  seugnon  ;  Ménil-en-X.  :  sei- 
gnon  ;  Mortagne  :  segeu  et  segu  ;  Moyenmoutier  :  soicu  ;  La 
Neuvcville-s.-Ch.  :  fégnon;  Padoux  :  saieii  :  Rouceux  ;  sugnon, 
Saales  :  saiHe  et  saine  ;  fleur  :  fieu  de  saiice  ;  Saulxures  :  sent- 
che  ;  Tranqueville  :  seugnon;  Uriménil  :  saivu  (pron.  sè-vu)  ;Ven- 
tron  :  seuge  ;  Vexaincourt  :  séi,  et  g?-aines  de  séi  (fruil)  ;  Ville-s.- 
lllon  :  sèvu;  Wissenibach  :  saieu. 

S.  Ebulus  l.,Sp.,  385.  Sureau  Yèble.  Vulg.  :  gèble.  yolles(G  i- 
mard,  p.  '.i(îd]  Ban  de  la  Roche:  îles  (plurielj;Bru  :  saieu  tâhe, 
litt.  Sureau  vert,  allusion  à  la  tige  heibacée  de  cette  plante  ; 
Bulgnéville  :  ys,  pluriel  ;  Lemmecourt  :  gs  ;  Mazeley  :  ys  ;  La 
Neuveviile-s.-Cli.  :  ys:  La  Neuveville-s.-M.  :  g  ;  OlïVoicourt  :  gs; 
pluriel  ;  Romont  ;  y. 

S.  nigi'a  L.,Sp.,  385.  Sureau  noir.  Ban  de  la  It.  :  saiu  ;  Chatel  : 
sèà:  Cleurie :.S(?_yeu  (Thiriat,  p.  87);  Eloyes:  soyou;  Gerbamont: 
seu,  seuche  ;  Gerbépal  :  scieu  ;  Lemmecourt:  seugnon;  Raon 
l'Etape  :  sageu,  sohieu;  Romont  :  séii  ;  Saint-Etienne  :  soiou  ; 
Saulxures  :  ner  seuiche  ;  Le  Tholy  :  sèiûe  (Thiriat,  p.  449)  el  iè- 
yeu  ;  Vagiiey  :  seu  (Thiriat,  p.  47). 


—  1)7  — 

S.  racemosa  L.,  S//.,  386.  Sureau  à  grappes. Bru:  soi/eu  ;  Cleu- 
rie  :  bian  sèycu  (Thirial,  p.  87);  Eloyes  :  ùianc  soyeu  ;  La  Forge 
et  Le  Tholy  :  i'oge  sèyeu  ;  Gérard  mer  :  roge  seyé  ;  Gerbamont  : 
seu  et  seuche  7'oge  ;  Saulxures  :  }'oye  seutche  ;  Uriménil  :  saivu, 
plus  rarement  saiii. 

Viburnum  L. 

Genre  :  Vulg.  :  Cheveux  de  la  Vierge  (Littré,  v"  Cheveux,  2"); 
Ville  s.-Il!on  :  mansôgne. 

V.  Lau/ana  L..  Sp.,  384.  Viorne  mancienne.  Vosg.  vulg.  : 
mancienne  (D'  Beiher,  p.  188).  Ban  de  la  Hoche  :  clnncouyon  ; 
Bulgnéville  :  mansinne  ;  Châtel  :  manhhôyp  ;  Lemmecourt  : 
tnancine;  Offroicourt  :  mancine  ;  Hebeuville  :  mancine;  Romont  ; 
inanhoë  elbianchr  cnrc  ililt.  blanc  Coudrier,  à  raison  de  la  blan- 
cheur de  son  écorce). 

V.  0/julus  L..Sp.,SHï.  Viorne  Obier,  souvent  cullivô.  Vulg.: 
Sureau  des  marais  (llriinard,  361;.  Vosg.  vulg.  :  boule  de  neige 
iD'Mougeot.p.  182  ct342;  Sureau  d'eau.Obier  D' Berher,p.  188). 
Bru:  boule  de  nôge,  houle  de  neige;  Cieurie  :  fraision  ('Jhiriat, 
p.  87);  Cornimont  :  fralzlon  ;  Domèvre-s.-M.  :  bih  fuma  ;  Gérard- 
mer  :  fraisian  ;  Gerbamont  :  fraislon;  Lemmecourt  '.fausse  man- 
cine ;  Médonville  -.bonle  de  noge  ;  Roiiceiix  :  bou/e  de  nogt  ;  Uri- 
ménil :  boule  dé  nôge.  connu  sans  être  cultivé;  Vexaincourt  : 
ablée  ;  W^issembach  :  crbet  ;  ne  devrait-on  pas  écrire  airbès  par 
rapprochement  avec  le  fr.  arbois  ? 

Lonicera  L. 

Genre  :  Ban  de  la  Roche  :  bos  de  ckmellesfch=^/ihj;  Brouvelieu- 
res  :  (osse-lièce  ;  Grandvillers  :  rampe  de  bos  ;  Menil-en-X.  :  bos 
de  bigue;  Movlagne  :  ra?«^x' ;  Saulxures-s. -M.  :  tasse-liéve.  Ohs.  : 
En  patois  niverna's,  broute-biquctle  (E.  ^OEL,  La  oie  de<i  fleurs; 
Hetzel,  s.  d.  [1881],  p.  192j.  Grimard,  p.  362,  donne  au=si  ce 
nom  populaire,  mais  sans  désigner  la  région,  et  il  l'applique  au 
L.  Pericly menton. 

L.  Caprifolium  L.,  Sp.,  246.  Chèvrefeuille  des  jardins. Lemme- 
court: chivi'e  feuille. 

L.  Periclymenum  L.,  Sp.,  247.  Chèvrefeuille  des  bois.  Ban  de 
la  R.:  heindche  el heudcke ;  Gerbamont:  lasse-liève ;  Saulxures: 
Flore  l'oi'LLAnu:  dks  Voïge.'?.  T 


—  98  — 

ta^ise-lii've ;  èt-^lienne  :  losse-liéve;  Le  Tholy  :  tusse-live ;\aigney: 
tasse  li'éve  (Tliirial,  p.  87)  et  tnsse-Uève. 

L.  Xylosteum  L  ,  Sp.,  '248.  Chèvrefeuille  des  buissons.  Vosg. 
vulg.  :  Camérisier  des  buissons  (D''  Berher,  p.  188).  Lemme- 
court  ;  bhs  bianc  :  Offroicourt  :  chivefenille. 

L.  nif/ra  L.,  Sp.,  247.  Chèvrefeuille  noir.  Vosg.  vulg.:  Camé- 
risier noir  (D""  Berher,  p.  188j.   Gérardmer:  chékéion  et  chikéion. 

RUBI.\CÉES. 

Galhim  L. 

Genre  :  Brouvelieures  :  7-ossion;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  j^osiion  ; 
Moyenmoutier  :  7'cuiUe  (masc,  litt.  rouille)  ;  Vadoux  :  pet-nant, 
allusion  aux  propriétés  des  plantes  appartenant  à  ce  genre,  qui 
feraient  cailler  le  lait  [prendre,  en  patois  joenre,  participe  pré- 
sent pernant]. 

G.  Cruciata  Scop.,  Carn.,  I.,  p.  100;  Valanlla  cntciula  L., 
Sp.  149 L  Gaillet  croiselte.  Vulg.  Croisette  velue  (Grimard,  365)  ; 
grateron  (Liltré,  h.  v").  Ban  de  la  Roche  :  savah/e  re'ic. 

G.  verum  Ij.,  Sp.,  loo.  Gaillet  jaune.  Vosg.  vulg.  :  Gaillet  jaune, 
Caillelait  (Kirschleg.,  I,  p.  355).  La  Bresse  .•  rossion,  Gerbamont  : 
rossion  ;  Vagney  :  7'ossillon. 

G.  si/lvalicum  L.,  Sp.,  155.  Gaillet  des  bois.  Cleurie  :  i-ossion 
(Thiriat,  p.  87).  Cet  auteur  applique  aussi  cette  dénomination 
aux  G.  Mollugo,  G.  syloestre  et  G.  saxalile  i^nous  nous  disnen- 
sons  de  la  reproduire). 

G.  Mollugo  L.,  Sp.,  155.  Gaillet mollugine. Gérardmer:  rossion. 

G.  saxatileL.,  FI.  suec,  éd.  2,  p.  463.  Gaillet  des  rochers.  La 
Bresse:  hianc-mouron ;  Gerbanionl  :  bùinc-mviiron. 

G.  Aparine  L.,  Sp.,  157.  Gaillet  gratteron.  Vulg.  :  herbe  à  la 
punaise  (Grimard,  p.  367);  Grateron  rièble  (Littré,  V"  Gaillet;  ; 
Glouteron  (Litti-é,  h.  v'^).  Vosgien  vulg.  :  gratteron  (D''  Berhei-, 
p.  190).  La  Bresse  :  frèmln,  bassiou,  bussemain  ;  Cleurie  :  têchant 
(Thiriat,  p.  88),  litt.  sans  doute  attachant,  par  aphérèse  ;  La 
Forge  et  Le  Tholy:  aittaichant  ;  Gérardmer  ;  rèle  ;  Gerbamont  : 
fremmain;  Ofîroicourt;  reuillo  ;  Mazeley  :  aipaitans,  niasc.  plur.  ; 
aipailè  h.  Uriménil  et  dans  les  environs  signifie  coller,  attacher^ 


—  99  — 

empaler.    On   sait    que     celle   plante   s'accroche    aux   doigt.<. 
Saulxures  :  franimain. 

(x.  Iricorne  Witiierl\g,  Biit.,  éd.  2,  p,  153.  Gaillet  à  trois  cor- 
nes. Roinont  :  reuil  (rouille). 

Asperula  L. 

Genre  :  Vagney  :  hiaibe  di  vin,  hiarbe pou  fàra  di  vin. 

A.  cynanchica  L.,  Sp.,  151.  Aspérule  à  resquinancie.  Vulg.  : 
Herbe  à  l'esquinancie  (Littré,  v"  Herbe,  n°  4,  col.  2  et  Kirschle- 
ger,  I,  p.  350). 

.4.  odoruta  L.,  Sp.,  150.  Aspérule  odorante.  Vulg.  :  petit 
Muguet,  reine  des  bois  (Grimard,  p.  364);  grateron  (Littré,  h. 
Y"j.  Vosgien  ;  Hépatique  étoilée  (D'  Berher,  p.  191;,  reine  des 
bois  (Kirschleg.,  I,  p.  349).  Ban  de  la  Roche  :  7-eine  di  bas;  Mous- 
sey  ;  )'eine  di  bas  ;  Romont  :  reine  des  bois. 

Valkrianées. 

Valeriana    L. 

V.  officinalis  L.,   Sp.,   45,  Valériane  officinale.   Vosg.  vulg.  : 

herbe  aux  chats  (Kirschleger,  I,  p.  361).  La  Bresse:   Herbe  de 

Saint-Bivaxtié   [St-Basiien]  ;     Charmes  :    herbe    aux    chailtes. 

Saulxures  :  hiarbe  de  Sainl-Boahtié  ; 

V.  Phu  L.,  Sp.,  45.  Valériane.  Phu.  Ban  de  la  R.  :  dchotte  de 
côpure  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  hébe  de  keupesse. 

V.  dioica  L.,  Sp.,  44.  Valériane  dioïque.  Bainville-a.-  S.  : 
Imrbe  de  chailtes:  Ban  de  la  R.:  tonne  marie;  Moyenmoutiei"  : 
l'hiepe  di  chailtes. 

Valei'ianella  Tourn. 

V.  oUtoria  Mœnch.,  Melh.,  493.  Valérianelle  potagère.  Vulg.  : 
clairette  (Littré ,  h.  v")  ;  Vosg,  vulg.  :  salade  de  chanoin.- 
(Kirschleger,  I,  p.  364)  ;  rnàclie  blanchette,  bourselle,  doucclU' 
(Berher,  p.  492;.  La  Bresse:  douce  at  e  ;  Charmes;  douçaU -, 
Q\Qn\ÏQ;douçatle  de  moo (Thiriat,  p.  88)  ;  Grandvillers  :douço((r  ; 
Uriménil  ;  douçotte  ;  Vagney  :  douceatte  (Pétin,  p.  93j. 

DlI'SACÉES. 

Bifsacus  Tourn. 
Genre  :Chatel:  chodiun  (\ïl[.  Chardon). 


—   100  — 

D.  syivestris  Mill.,  Dict.,  2.  Cardère  sauvage.  Vulg.  cabare 
des  oiseaux  (Grimard,  p.  377).  Vosg.  vulg.  :  grande  verge  de 
pasteur  (Kirschleger,  I,  p.  367  .  Lemrnecourt  ;  pei'gnot  ;  Offroi- 
court  -.peignot  ;  Roniont  :  pêne  de  lovp  (peigne  de  loup)  ;  Totain- 
ville  :  pègne;  Tranqueville  :  prgne. 

l).  Full(jnu7n'\\iLLD.,  Sp.,  I,  p.  513.  Cardère  à  foulon.  Vulg.: 
Chardon  à  bonnetier  (Grimard,  377)  ;  Yosg.  vulg.  :  Chardon  à 
foulon  ou  à  bonnetier,  cabaret  des  oiseaux,  cuve,lavoir  ou  Lèvre 
de  Vénus  (Kirschleg.,  I,  p.  368.   Ménil-en-X.  -.peignes. 

D.  pilosiis  L.,  Sp.,  141  ;  Cephalaria  pl/osa  Gren.  et  Godh.,  Fi. 
de  Franc,  2,  p.  69.  Cardère  velue.  Vosg.  vulg.  :  verge  à  pasteur 
(Berher,  193)  ;  petite  verge  à  pasteur  (Kirschleger,  I,  p.  368). 

Knaulia  Coult. 

Genre  :  Moycnmoulier  :  botnn  d''  collin,  litt.  boulon  de  gilet; 
Oiîroicourt;  oraie de  brebis  [ovaxWc). 

K.  arvensis  Coult.,  Dips.,  p.  29  (1823);  K.  commimis  Godb., 

FI.  lorr.,  i,  p.   322.  Knaiitie  des   champs.  Vulg.  :    langue  de 

vache,  oreille  d'âne  (Gillet  et  Magne,  19?);  Gerbainont  :  Sainl- 

Gérau;   [lomont,  :   longue  dé  brrhis;  Lemrnecourt  :  poltes,  fém. 

|)lur. 

Scahiosa  L. 

Genre  :  La  Bresse  :  lèle  de  clumn;  Offroicourt  :  oraiede  brebis; 
Ilebeuville  :  pnlte;  Saint-Klienne  :  tète  d'ouhé  (tête  d'oiseau). 

S.succisa  I-.,  Sp.  \i>.  Scabicuse  succise.  Vosg.  vulg.  :  mors 
du  diable,  herbe  de  saint  Joseph  (Berher,  p.  194).  Romotft  : 
longue  dé  berbis,  litt.  langue  de  brebis. 

SVNANTllÉRÉES. 

Eupaloriuin  L. 

E.  carinabinum  L.,  Sp.,  1173.  Euputoire  à  feuilles  de  Chanvre. 

Vosg.  vulg.  :  Chanvre  d'eau,  chanvrin,  herbe  de  sainte  Cuné- 

4onde (Berher,  p.  19i);  herbe  de  sainte  Cunigonde  (Kirschleger, 

I,  p.  463). 

Adenostgles  Cass. 

A.  alb  fri.ns  Rciiu.,  FI.  cxcurs.,  p.  278;  Cacalia  albifrons  L.  fil., 
SuppL,  353;. 4.  Petasiles  Bl.  et  Fing.  Adenostyle  blanchâtre. 


—  iOl  — 

Vosg.  vulg.  :  Pied  de  cheval  des  forèls  (Kirschleger,  1,  p.  464). 
Gleurie  :  chapeau  de  loup  (Thiriat,  p.  89)  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  : 
chaipé  (Tloup:  Gérardmer  :  ckèpeil  dloup ;  Vagney  :  chaipé  de 
loup. 

Petasites  Touiun. 

P.  of/îcinalis  Moencu.,  Metii.,  558;  Tussilago  Petasites  L.,  Sp., 
121o.  Pétasite  officinal.  Vosg.  vulg.  :  grand  Tussilage,  chapeau 
de  bœuf,  chapelière,  herbe  aux  teigneux,  chapeau  de  bœuf 
{D'"iMougeot,p.  184-344);  herbe  aux  teigneux,  chapelière,  contre- 
peste  (Kirschleger,  I,  p.  465).  On  ne  m'a  envoyé  que  le  nom 
patois  du  Ban  de  la  Roche  :  chepa  de  bôo .  ^\.  Thiriat,  p.  89,  ne 
donne  rien.  Cette  plante,  sans  être  rare,  comme  le  dit  cet  auteur, 
est  assez  commune. 

P.  albus  G.ERTN.,  Fruct..,  %  p.  406;  Tussilago  alba  et  frlgida 
WuxM.,  Phyt.,  1003.  Pétasite  blanc.  Gérardmer  :  chèpeil  dloup ; 
Saulxures  :  ballauhhe,  fém. 

Tussilago  L. 

T.  Farjara  L.,  Sp.,  1 214. Tussilage  pas-d'àne  :  Vulg.  :  pas-de- 
poulain  (Grimard,  401);  Vosg.  vulg,:  pas  d'àne  (D""  Mougeot, 
p.  184;  Kirschleger,  I,  page  464;  D'"  Berher,  p.  195;  Gillet  et 
Magne,  234;  Littré,  v°  Pas,  n°  25).  Bainville-a.-S.  :  pais  d'âne; 
Ban  de  la  R.  :  /tous  d' saint  Antane,  fleurs  de  saint  Antoine; 
Charmes:  tocon;  Girecourt-les-V.  :  taquon;  Lemmecourt  :  pais 
d\ine  et  tocon;  Ménil-en-X.  :  taquons;  La  Neuveville-s.-Ch.  : 
tocons,  pluriel;  Ofîroicourt  :  tocon;  Rouceux  :  pais-d'âne;  Uri- 
ménil  et  yiWe.:  tocon.  Ce  nom  se  rapproche  du  français  vulg. 
taconnet,  dont  il  paraît  le  thème. 

Solidago  L, 

S.  Virga  aurea  L.,  Sp.,  1235.  Solidage  verge  d'or;  Bru  : 
vouoge  d'or. 

Aster  Nées. 

A.  amellusL.,  Sp.,  1226.  Aster  amellus,  œil  du  Christ  (Berher, 
p.  196). 

A  .  chinensis  L.  ;  Callistephus  chinensis  Cassini.  Reine-margue- 
rite (cultivée).  Vulg.  :  marguerite-reine,  marguerite  d'Espagne. 


—   102  — 

lladol  et  Uriménil  :  marguerite,  grande  marguérUe  d'autône; 
Saint-Amé  et  S3'ndicat  :  marguerite  d^automne  (Thiriat,  p.  126). 
On  sait  que  le  genre  Aster  est  voisin  du  genre  Bellis,  et  nous 
verrons  que  le  H.  perennls  s'appelle  en  patois  ^j'/Z/e  marguerite, 

Bellis  L. 

B.  pcrennis  L.,  Sp.,  1:248.  Pâquerette  vivace.  Vulg.  Petite 
Marguerite  (D--  Mougeot,  p.  184-344;  D'  Berher,  p.  IOG-187;.  La 
Bresse  :  mwarguite,  œilla  (oîillet)  ;  Bru  :  pauquerette;  Cliatel  : 
marguerite  ;  Gleurie  :  petite  marguerite  (Thiriat,  p.  1 26);  La  Forge 
et  LeTholy  :  bianche  marguei'ite ;  ^\oyQX\moxxi\%T  :  petiote  margue- 
rite ;  Oiïroicourt  :  marguerites,  pluriel;  Rouceux  :  marguerite  : 
Saales  :  Saint-Chan  (litt.  St-Jean);  ce  renforcement  existe  aussi 
dans  le  pays  messin  :  on  connaît  Clian  Neurlin,  poème  patois. 
Uriménil  :  p'iitc  marguerite ,  p'tit  Saint-Jean. 

Dvronicum  \i. 

D.  Pardalianc/ies  AVilld  ,  .S'/>.,  3,  p.  2113.  Doronic  morl-aux- 
panthères.  Vosg.  vulg.  :  Doronic  à  racine  de  scorpion,  grand 
Doronic  (Berher,  p.  197'. 

Arnica  L. 

A  montana  L,,  Sp.,  12.")o.  Arnica  des  montagnes.  Vulg.  tabac 
de  montagne  (G.  et  M.,  230);  tabac  des  montagnes  (Grim.,  415), 
bijtoine  de  montagne  (Littré,h.v°).  Vosg.  vulg.  :  Arnique,  arnica; 
Bétoine  ou  Plantain  ou  Tabac  des  Vosges,  panacée  des  chutes, 
Doronic  d'Allemagne  (Kirschleger,  I,  p.  472).  Tabac  de  capucin, 
Tabac  des  Vosges,  panacée  des  chutes  (D""  Berher,  p.  197).  Ban 
de  La  Roche  :  savaidge  tuubac;  La  Bresse  :  tabaque  dé  caipucliè; 
Brouvelieures  :  ernica,  toboque  de  caipucin;  Bru  :  toboc  dé  caipu- 
cliié;  Gleurie:  ernica;  tabaque  dé  kèpucin  (Thiriat,  p.  89 1  ; 
Fraize  :  sauvaige  tabaque;  Gérardmer  :  fiô  d'hhnùhhc;  Moyen- 
moutier  :  arnica;  Moussey  :  savaidge  toboc. 

Senecio  L. 
Genre  :  La  Bresse  :  sèmecon;  Brouvelieures  :   semçon;   Bru  : 
sèmeçon;  Ghatel  :  seumeçon;  Fontenoy  :  sonneçon;  Fraize  :  se7nço  ; 
Lemmecourt  :  séneçon;  Mortagne  :  sèmeçon;  Padoux  :  semmeçon  ; 


—   103  -- 

La  Neuveville-s.-M.  :  séneçon;  ïotainville  :  seneço»  ;  Tranque- 
ville  :  senmeçon. 

S.  vulgaris  L.,  Sp.,  1516.  Séneçon  commun  ou  des  oiseaux. 
Ban  de  La  H.:  someco;  Gérardmer:  sèmeson ;  Gerbamont:  semçon 
Raon-l'Et.  ;  séneçon  {ïe  delà  1""  syllabe  muel);  Romont  :  sémcon. 

S.  Jacohxa  L.,  Sp.,  1219.  Séneçon  Jacobée  ;  vulg.:  herbe  de 
saint  Jacques  (Littré,  v°  herbe,  n°  i,  col.  3)  ;  Vosgien  :  herbe  ou 
fleur  de  saint  Jacques  (Berher,  p.  198).  Ban  de  La  Roche: 
savaidge  rue. 

S.  sm'racenicKs  L.,  Sp.,  12:21;  6'.  Fachsïi,  Gmel.,  Bad.,  3, 
p.  444.;  Séneçon  sarrasin.  (Kirschleger,  I,p.  477,  donne  Consoude 
des  Sarrasins).  Ban  de  La  Roche  :  dchotte  di;  ckeuve. 

S.  Jacquinianus  RceB.,  FI,  exe,  p.  245.  Séneçon  de  Jacquia. 
Gerbamont  :  verge  d'or. 

Artemisia  L. 

A.  Absinthhnn  L.,  Sp.,  1188.  Armoise  absinthe.  Vulg.  : 
Armoise  amère  iGill.  et  M.,  227)  ;  aluine  herbe  sainte  (Grimard, 
391)  ;  absinthe  majeure  (D""  Berher,  p.  199)  ;  Wermulh  (Kirs- 
chleger, 1,  p.  4901.  Ban  delà  R.:  voiierrneute  [OherWn,  p.  269)  et 
vermetle ;  La  Bresse:  maubron,  et  plus  rarement  fwô;  Bru: 
aubsine;  Gleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat: /bwau  (Thiriat;,p.  126); 
Cornimont  :  maubris;  Fraize  :  epsinthe  ;  Médonville:  epsinthe  ; 
Moyenmoutier  :  absife;  ^adoux  :  ah'moize;  St-Etienne:  fouau  ; 
UriméniI,connueseulement  comme  boisson,  f«'ôs?»^Ae(pron.  ein); 
Vagney  :  foau. 

A.  vidgarish.,  Sp.,  1188;  Armoise  commune.  Vulg.  herbe 
Saint-Jean  ;  herbe  à  cent  goûts  (Grimard,  391),  couronne  de 
Saint-Jean  (Gill.  et  M.,  227),  Herbe  de  Saint-Jean  (Litt.,  v" 
Herbe,  n"  4,  col,  3K  Bainvilie-a.-S.  :  a^rmoèse;  Ban  delaR.: 
wormette ;  Bulgnéville  :  maubouè  ;  Gliatel  :  grante  ormoése  ; 
OfTroicourt  :  ormoise ;  Romont  :  armoèse;  Vagney:  fia  de  Saint- 
Jean  (Pélin,  p.  122). 

A.  Dracunculus  L.  Estragon.  Moyenmoutier:  estrégon  ;  Mov- 
lagne  et  ïranqueville  :  esirogon;  Uriménil  :  estrogon. 

Tanacetum  Les  s. 
T.  vulgare  L.,  Sp.,  1148.  Tanaisie  commune.  Vulg.  herbe  aux 


—  104  — 

vers  (Gill.  el  M.,  228,  et  Litiré,  v"  herbe,  i",  col.  3).  Vosgien: 
barboUne  (D.'  Berher,  p.  199).  La  Bresse:  lierbe-de-coque ;  Bru  : 
borbotine. 

Leucanlhemum  Tourn. 

L.  vulgare  Lam. ,  FI.  fr.,  2,  p.  1 37  ;  ClinjsaïUhcnuim  Leucanthe- 
rnum  L.,  Sp.,  1251.  Leucanlhème  commun.  Vulg.:  grand  œil  de 
bœuf  (Gill.  el  M.,  22o);  Chrysanthème  des  prés  (Litiré,  v"herbe, 
4,  col.,  3);  Vosg.vulg.  :  Saint-Jean  (D'Mougeot,  185-345  ;)  grande 
pâquerette  (Kirsch.,  I,  p.  i93j  ;  grande  marguerite  des  prés, 
Saint-Jean  (D'  Berher,  p.  200,etD']Mougeot,  p.  185^;  œil-de-bœuf 
(D"^  Berher,  ibid.j.  Cleurie:  bouquet  dcSaiut-Jean  (Th  riat,  p.  90)  : 
Dounoux  :  marguerife,  Saiiit-Jcuu  ;  Gérardmer  :  fio  de  Saint-C han  ; 
Gerbamont  :  bouqua  dr  Suinl-Jmn  ;  Uriménil:  Sainl-Jean. 

Chnjsanlheinuui  Touhn. 

Ch.  srgi'fum  L.,  Sp.,  1254.  Chrysanthème  des  moissons.  Vosg. 
vulg.  :  Orllour,  marguerite  dorée  (D*^  Mougeot,  p.  185  et  D"" 
Berher,  p.  200).  Moussey  :  movguerile. 

Malricnrin  L. 

Genre  :Gerbamonl:  boarbo/ine ;  Médon\\\\e  :  chrysanthème; 
Moussey:  movguerite  ;  Offroicourt  :  marguerites,  pluriel;  Val 
d'Ajol  :  inargurrifi  s. 

M.  Chai/Kimillii  L.,  Sp.,  1256.  Matricaire  Camomille.  Ghatel  : 
ioinomge;  Cleurie:  crtwo//«7/e(Thiriat,  p.  90j;  Padoux:  camomille; 
Uriménil  :  caïuamge  sauvaige. 

M.  Parthenium  L.  Matricaire  pyrèthre  ;  cultivée  et  (juelquefois 
subsponlanée.  Ban  de  La  Roche:  petites  couades  de  beurre,  el 
dchotte  de  rie;  La  Bresse:  barbotine ;  Cleurie:  boarbotinc 
(Thiiiat,  p.  126);  Cornimont:  grofj'e;  Uriménil  :  c/ysa/j^/iè/if, 
fém  ;  Vagney  :  boirbotine. 

Anthémis  L. 

Genre  :  Brouvelieures  :  camomille  ;  Offroicourt  :  marguerites  ; 
Uaon-lEl.  :    brûle- feu,  marguerites;    Yal-d'Ajol  :    marguerites. 

A.  arvcusis  L.,  Sp.,  1261  ;  Chamxmelum  arvcnse  Au..,  Ped  ,  1 , 
p.  186.  Anlhémide  des  champs.  Vulg.:  œil  de  vache  (Gillet  et  M., 


—  105  — 

223)  ;  Vosgien  vulg.  :  camomille  fausse  des  champs  (D""  Berher, 
p.  201,  fit  Kirschl.,  I,  p.  496). 

A.  Cotula  L.,  Sp.  1261  ;  Chamsemelum  Cotula  All.,  Ped.,  I, 
p.  186  ;  Anthémide  fétide.  Vosg.  vulg,  :  Camomille  des  chiens 
(D' Berher,  p.  201)  ;  Camomille  puante  (Kirschl.,  I,  p.  -i96y, 
Romont  :  emeréle. 

A.  grand)p)ra  Ram.;,  Anthémide  à  grandes  fleurs  ;  cultivée. 
Cleurie,  Saint- Amé  et  S\'ndicat  :  marguerite  d'hiver  ^Thirial,  p. 
126)  ;  Uriménil:  margw'rile  d'hiver: 

Tagt'li.-x  TouRX. 

T.  erecta  L.  Tagète  dressée.  Vulg.  :  fleur  des  morts,  grand 
Œillet  d'Inde  (Littré,  v"  Œillet,  2,  n^^  3,  col.  .3,);  (cultivé). 
La  Forge  et  Le  Tholy  :  passe-velours. 

T.  patula  L.  Tagète  étalée.  Vulg.  :  petit  Œillet  d'Inde.  Cleu- 
rie^ Saint-Amé_,  Sjndicat:  j.usse-velours  (Thiriat,  p.  126;;  La 
Forge  et  Le  T\io\y.  pasi,e-vclours. 

Achtllea  L. 

A.  Mi/lefoliumL.,  Sp.,  1267;  Achillée  Mille-feuilles.  Vulg.: 
herbe  du  cocher  Littré,  v"  Herbe,  4,  col.  2;. Vosgien:  herbe  aux 
charpentiers  iD"' Berher,  p.  201.  La  Bresse:  Herbe  de  mille- feuilles; 
Bvo\i\e\'iexMes  :  herbe  de  copresse;  Ban  dii  la  Roche;  tonnelle; 
dchotte  de  cherpeté  eldchotte  desayatte;  Chaiel: mille  fouyottes  ; 
Cleurie  :  herbe  d'millc  feuilles,  herbe  d'copesse  (Thiriat,  p.  90); 
Mazeley  :  hdbe  ai  cent  feuyes  ;  Médonville  :  harbe  de  mille  feuilles; 
Moyenmoutier  :  mille- feu,  masculin;  Offroicourt;  mille- feuille  ; 
Saales:  mille-fouille;  Le  Tholy  et  La  Forge;  keurné  et  mille- 
feuilles  ;  Tranqueville  :  harbe  de  dindon  ;  Val-d'Ajol  :  nulle- feuille . 

A.PtarmicaL.,Sp.,  1266.  Achillée  sternulaloire.  Vosg.  vulg.; 
herbe  à  éternuer  (D""  Mougeot,  p.  18o;  D""  Berher,  281);  estragon 
sauvage  (D""  Berher,  l.c);  ptarmique,  estragon,  herbe  à  éternuer 
(Kirschl.,  I,  p.  499).  Ban  de  La  R.  :  savaidge  cicile;  Bru  :  hièbe 
aitonnoué;  Chatel:  hièpeai  tonoé;  Fontenoy  :  saignie;  Uriménil  : 
estragon  sauvaige. 

Bidens  L. 

B.  iripartita   L.,  Sp.   1167;  Bident  triparti.  Vulg.:  Bident 


-    100  — 

Irifr.liolé  (D'"Moiigeot,  p.  185  ;  Vosg.  vulg.  :  tête  cornue,  Chanvre 
aquatique  (D''  Berher,  p.  201-202).  Romont;  pormed',  litt.  par- 
mentier,  tailleur,  allusion  aux  arêtes  des  akènes  qui  s'accro- 
chent aux  habits. 

Ht'Hanthus  L. 

H.annuus  L.  Hélianthe  annuel.;  vulg.  :  soleil,  tourne-soleil 
'cultivé).  Vosg.  vulg.  :  Girasol  (Kirschl.,  I,  p.  502).  Charmes  : 
ournant-soleil;  Chatel:  /0!//vîe-so/;  La  Neuveville.s.-M.  :  toûrn~ 
selô  ;  Uriménil  ;  (onnié-s'lo. 

If.  tuhcrosus  L.  Hélianthe  tubéreux  ;  vulg.  :  Topinambour 
Littré ,  v"  Hélianthe);  poire  de  terre  (Grimard ,  p.  387); 
.\rtichaut  d'hiver  (Littré,  v"  Artichaut)  ;  (cultivé;.  Bulgnéville: 
poulcrro,  subst.  fém,  ;  La  Bresse  :  toupi;  Charmes;  poère  de 
ii)re  ;  Chatel  :  poère  de  Hère  ;  Grandvillers  :  pomme  poére  ; 
.Vlazeley  :  pouère  de  tare  ;  Ménil-en-X.  ;  poiu're  de  tare  ; 
Saulxures-s.-M.  :  pouère  dé  tiare. 

Corcisar/la  Mkhat. 

C.  lleleniinn  yimxi,  FL  par.,  1"  éd.,  1,  p.  261  :  hiula  Hek- 
niumL.,  Sp.,  1236.  Corvisarlie  Année.  Vulg.:  Aunée  (Littré); 
aromate  germanique;  œil-de-cheval  (Gillet  et  Magne,  p.  217)  ; 
Vosg.  :  Aunée,  campana  (D""  Mougeot,  p.  184,  D'  Berher, 
p.  202] .  Ban  de  La  Roche  :  hâte  gensine;  Cleurie,  Saint-Anié  et 
Syndicat:  rr;////>fl//a  (Tliiriat,  p.  l'27)  ;  Vagney  :  campana. 

Inula  L. 

/.  Conijza  DC,  Pmdr.,  "y,  p.  464;  Comjza  sgitarrosa  L.,  Sp., 
1205  ;  Inule  conyze.  Vulg.:  grande  conyze.  Vosg.  vulg.  :  Conyze 
rude  (D""  Mougeot,  p.  185,  345);  grande  herbe  aux  puces 
fKirschleg.,  I,  p.  483;)  herbe  aux  punaises  (D'  Berher,  p.  202) . 
Cleurie  :  aunée   (Thiriat,  p.  90!. 

/.  Hclenium  L.  (Cultivée).  Vosg.  vulg,  :  Aulnée  (Kirschleger,  I, 
p.  480).  Ban  de  La  il.:  ffàte-Gensinc  (Kirschleg.,  loc.  cit.). 

Pulicaria  Gj:rt.\. 
P.  vulgaris  G.ert.x.,  Fruct.,  2,  p.  461  ;  Inula  Pulicaria  L.,  5/;., 
1238;  Pulicaire  commune.  Vosg.  vulg.:  herbe  aux  puces,  petite 
Conyze  (D'  Berher,  p.  203) . 


—   107  — 
P.  dijscnlcnca  Gjîrtx.,    Friirl.,  2,  p.  461;  Jiuda  di/sentcrica 
L.,  Sp.,    1237.  Pulicaire   dysentérique.   Viilg.  :  herbe  de  saint 
Roch(Littré,  1.  c.) 

GnapliaVium  Don. 

G.  idi(/()WSHm  L.,  Sp.,  1200.  Gnaphale  des  lieux  fangeux. 
Vuig.  :  pcrlière  des  lieux  fangeux  (D""  Mougeot,  p.  186).  Ban  de 
La  Roche  :  savaidge  roinari ;  Gornimont  ;  minons. 

G.  sijlvaticwn  L.,  Sp.,  1200.  Gnaphale  ou  perlière  des  bois. 
Vagne}'  :  pailte  dé  chailic. 

Anienno.ria  R.  Browx. 

A.  dioica  G.ertx.,  Frucf.,  2,  p.  410.  tab.  167,  f.  3;  Gnapha- 
Ihtm  diokvm  L.,  Sp.,  1199.  Antennaire  dioïque.  Vulg.  :  le  pied 
de  chat  (D^  Mougeot,  p.  1S6  et  D^  Berher,  p.  203)  ;  herbe  blan- 
che, œil  de  chien  fOill.  etMag..  p.  219);  herbe  pied  de  chat  (Lit- 
tré,  V"  herbe,  4,  n"  3j.  Ban  de  la  R.  :  pied  de  chaette  ;  La  Bresse  : 
paite-de-chaiti'  ;  Brouvelieures  :  pi  de  chetle  ;  Cleurie  :  pelte  dé 
clieite  (Thiriat,  p.  90);  Fraize  :  pi  de  tchaitte  :  Gérardmer:  pie 
d'chaittr •,Gerhépa\:  pie  de  tchct;  Moussey: pied  de  chatte ;Moyen~ 
mouliev:  pié de  chetle  ;  Uriménil  :  pailte  dé  chaitte  ,- Vagney:  7ni- 
non  el  paifte  de  chaitfc  (Pétin,  p.  18.5  et  50). 

Fi  logo  ÏOLRN. 

F.  (jeri/ianica  L.,  Sp.,  1311.  Gotonnière  d'Allemagne.  Vosg. 
vulg.  :  herbe  à  colon  (D'  Mougeot,  p.  186-346). 

Calendula  Neck. 

C.  off'irimdish.  Souci  ofl'icinal  (cultivé);  vulg.  :  Souci  desjar- 
dins, fleur  du  soleil,  fleur  de  tous  les  mois  (Littré,  v"  fleur,  19). 
Bru:  motte  de  jodie  ;  Médonville:  marguerite  de  m  ko  ;  Saulxures- 
s.-M.  :  rorhion  (dim.  de  corbeille,  dont  il  serait  le  masculin  «  cor- 
beillon  »)  ;  Uriménil  :  souci,  souci  d'moè. 

Carduinecc. 

Nous  voici  arrivé  à  la  tribu  des  Garduinées,  dans  laquelle 
M.  Godron  et  M.  Berher  comprennent  les  genres  Onopor- 
don   Vaill.,    Cirsiurn   ïourn.,    et  Carduus    G.ertn.  J'y    aurais 


—  108  — 

ajouté  le  genre  Sihjham,  mai»  je  n'ai  pas  liouve  de  nom  vulgaire 
du  Chardon  Marie,  car  le  langage  populaire  ne  distingue  même 
plus  les  genres.  Il  réunit  toute  cette  tribu  ou  à  peu  près  du 
moins)  sous  le  nom  de  chardon.  (Juelques  patois,  notamment  ce- 
luide  Lemmecourt,y  comprennent  même  le  genre  Carlina. ^ous 
allons  en  donner  les  noms  vulgaires  et  patois  en  reprenant  tou- 
tefois la  classificalion  en  genres  et  en  espèces  quand  nous  en 
trouverons  la  rare  occasion. 

Tribu  :  Bertrimoutier  :  Ichadon  :  La  Bresse  :  c/utdon;  Biouve- 
lieures  :  chardon  ;  Bruyères:  rhodon  ;  Celles:  chodon  ;  Charmes: 
c/tarf/o»  !  Fonlenoy  :  r/<u(//o//;  Fraize:  Ichado  «sic»I  Girecourt-les- 
\ .:  ehadhjn  [Xéam,  381);  Lemmecourt  :  rhrdion,  rhcidiun  ;  [y 
compris  le  genre  Carlina  Tourn;  Ma/.eley  :  rhodion  ;  Médon- 
ville  :  chaidion;  Moussey  :  chodon;  Aloyenmoutier  :  chodon;  La 
Neuveville-s.-Ch.  :  chàdion;  La  Neuveville-s.-M.  :  chodion;  Raon- 
TEt.  :  chodon  ;  llomont  :  chodion  :  Sanchey  :  hhodion  ;  Saulxu- 
res  :  tchadon  ;  Tranciueville  :  chùdion  ;  Uriménil  :  chodon  ;  A'^a- 
gney  :  chndon  (Pétin,  p.  '.8)  ;(i\,  (ùnaie,  échardc  (ibid.,  p.  iO); 
Vaubexy  :  hhndion  (Adam,  p.  2ii  el  kchadion  (id,  p.  10)  ;  Ville 
s.-  \.  :  chodion. 

Oiio/tordon  Vau.l. 

0.  Acanlhiani  L.,  Sji.,  W'.'iS.  Onoporde  Acanthe.  Vulg.  ;  pet 
d'âne  (D""  Mougeot.  p.  <87  et  D'  Berher,  p.  205);  Chardon  aux 
ânes,  épine  blanche,  ailichaut  sauvage  ^D''  Berher,  I.c). 
Charmes  :  arlichauf  sunvai'jc. 

Cir'iinni  TouuN. 

C.  lanreolatai/i  Scni'.,  Carn.,  2,  p.  I  JO:  Cardans  luncqolatus 
L.,  Sjj.,  \  149;  Cirse  lancéolé.  (.U.  (îodron  écrit  Circe  (passim), 
M.  Berher  et  M.  MouiJieot  Cirse.  Littré  ne  donne  ni  l'un  ni 
l'autre).  Ménil-en-X.  :  chodion  bosa  ;  Romont  :  chodion  d'âne. 

C.  palastre  Scop.,  Carn.,  2,  p.  128;  Cardua.s  /julashis  L.,  Sp. 
1151.  Cirse  des  marais.  Vulg.  bâton  du  diable  (Grim.,  380). 
Cleurie  :  c/irtrfon  rfd/?rrts  (Thiriat,  p.  91);  Gérardmer  :  chodon. 

C.  okraccwa  Scop.,  Carn.,  2,  p.  124  ;  Carduus  oleraccus\iLL., 
Dauph.,  3,  p.  21;  Cirse  comestible.  Vulg.  :  Chardon  des  prés 


—  109  — 

(D'  Berher,  p.  205;.  Offroicourt  :  herbe  .so/a?/e;Romonl  :  grcynot 
d' poithé  ,  litt.  groin  de  cochon  (pourceau). 

C.  acaulr  All.,  Pnl.,  1,  p.  1o3  ;  Carduus  acaidis  L.,  Sp., 
1156.  Cirse  acaule.  Vulg.  :  Chardon  nain,  petite  Carline  rouge 
(D'  Berher,  p.  206;. 

C.  arvensc  Scop.,  Carn.,  'i,  p.  126;  Carduus  arvensis  Lam., 
DicL,  1,  p.  706.  Cirse  des  champs.  Cleurie  :  chodon  dâ  champs 
(Tliiriat^  p.  91';  La  Forge  et  Le  Tholy  ;  chadon  d'pinin  pays 
(delà  plaine,  litt.  dup/a/n  pays  ;  cpr.  le  franc,  plain-chant); 
Vagne\'  :  c/iâdon  des  champs. 

Cijnara  L. 

C.  Scoli/mus  L.  Artichaut  (cultivé).  Brouvelieures  :  airlichaul; 
Fonlenoy  :  artichaut:  Frai/.e  :  artichaut:  et  variétés  a/"/j>Aaw< 
voéde,  arlich.  vert;  artichaut  violet,  art.  violet;  Girecourt  la-V.  : 
arlichou:  Raon-s.-  P.  :  artichaut  ;  Uriménil  :  artichaut  (peu  cul- 
tivé). 

Carduus  G.ertx. 

Genre  :  Bainville-a.-S.  :  chodion':  Offroicourt  :  chaidion. 

Ccntaurea   L, 

Genre  :  Chatel  :  ci/itaurée;  Fontenoy  :  cotitaurée;  Padoux  : 
rintaurée  ;  Roniont  :  tcfe  d'ouhc. 

C.Jacea  h.,  Sp.,  1293.  Centaurée  Jacée.  Vulg.  :  maillons, 
têtes  d'alouettes  (Grimard,  384);  chevalon  (Vilmorin,  Catal. 
1882,  p.  91);  Vosg.  vulg.  :  jacée  des  prés  (Kirschl.,  I,  p.  448). 
Chatel  :  tête  d'ouhc;  Moyenmoulier  :  boton  de  jupon;  La  Neu- 
veville-s.-Ch.:  tête  d'ojelot;  RaiOn-ÏEiape  :  têtes  de  Louis-Ma- 
jou.  Celui  (jui  a  fourni  ce  renseignement  à  mon  correspondant, 
M.  le  D'  Raoult,  n"a  pu  indiquer  l'origine  de  ce  nom  patois.  Il 
existait,  il  y  a  longtemps,  un  Louis  Majou,  fort  inoffensif  et  sans 
ennemis,  qu'on  croit  né  à  Raon. 

C.  nigra  h.,  Sp.,  1288.  Centaurée  noire.  Gérardmer  :  tête  de 
prête. 

C.  montana  L.,  Sp.,  1289.  Centaurée  de  montagne.  Yulg.  ; 
grand  Bluet  (D''  Berher,  p.  208)  ;  grand  bleuet  (D--  Mougeot, 
p.  -187);  spontané  dans  les   l.autes  Vosges  :  cultivé  dans  les 


—  110  — 

jardins  de  la  plaine.  Ban  de  la  Roche  :  acra'ie  dé  cheuve\   Bru  : 
bleuietle de montaigne  ;  Uriménil  :  giand  hhiel  et  hlinjel  (blu-iè). 

C.  Cijanus  L.,  Sp.,  1289;  Centaurée  bleuet.  Vulg.  :  baibeau, 
aubifoio,  casse-lunettes  (Grimard,  p.  381);  Centaurée  bleue 
(Littré,  V  aubifoini.  Ce  dernier  auteur  donne  aussi  aubiton,  et 
le  normand  aiibouffin,  blavelle,  blavéole  (Littré,  h'*  v'";  il 
écrit  bluet  et  bleuet).  Vosg.  vulg.  :  bluet  ordinaire,  casse-lu- 
nettes (Kirschleger,  1,  p.  451).  Ban  de  la  Roche  :  bialch  boquel 
{^ch  =  /i/i\  ;  Bru  :  bleaieltc  dé  bié;  Domèvre-s.-M.  ;  bbni;  uirecourt 
les-V.  :  bleuclfe;  Ménil-en-X.  :  bleuet  te;  Moussey  :  biai  boquel  ;  Of- 
froicourt  :  bleuet;  Padoux:  godot;  Rouceux  :  ^A,'«/'.V/f';SauIxures  : 
biô  /Tolainville  et  Mortagne  :  bleuietle  ;  Tranqueville  :  bleuctte  ; 
Uriménil  :  bluet  et  blthjet  ;  Yexaincourt  :  hlietôle  (lilt.  étoile  ; 
epr.  Centaurée  étoilée,  C .  Calcitrapa,  ci-dessous). 

C.  Calcitrapa  L.,  Sp.  1287.  Centaurée  chausse- trape.  Vulg.  : 
Chardon  doré  (Littré,  h.  v",  n"  2)  ;  Chardon  étoile  (Gill.  et  M., 
210);  chausse-trape  laineuse  'Littré,  h.  v"i:  Centaurée  étoilée  ; 
(D'Berher,  p.  208  . 

Kenti'ophylUua  Nkck. 

A',  lunutuin  DC.  et  Duitv,  /Jnt.  ijalL,  293;  Cartluimus  lanatus 
L.,  Sp.^  1193.  Centrophylle  laineux.  Vulg.;  Chardon  béni 
(Grimard,  p.  l'85);  quenouillette  laineuse  (U""  Mougeot,  p.  187  et 
D'-  Berher  p.  208). 

Curlinu  TouuN . 

Genre  :  Lenimecourt  :  cheidiou,  chèdion. 

Lujipd  ToUltN. 

Genre  :  La  Bresse  :  permuté;  Brouvclieures  :  perinàleye: 
Charmes  :  attrape;  (^évAYémev  ;  tècliant,  masc.  ;  Médonville  : 
baidane  :  Ménil-en-X.  :  renards  ;  Morelmaison  :  permetted  ; 
Moyenmoutier  :  chalpé  de  bieu  (lilt,  chapeau  de  bœuf);  La 
Neuveville-s.-Ch.  :  rend  (renard)  ;  OfTroicourt  :  le  renord;  Pa- 
doux :  bairdaine;  Roinont  :  pormeté\  Sanchey  :  porrnote;/es; 
Tranqueville  :  buuton  de  souldat;  Uriménil  :  pormotèyes,  plur. 
mascul.;  Yagney  :  permette  (Pétin,  p.  i{\)Qi permcttei. 

L.  minor  DC,    FI.  fr.,  4,  p.  77;  Bardane  à  petites  têtes,  petit 


-  m  — 

glouteron  (D' Berher,  p.  209).  Gerhamoiii  :  painetté ;  Lomme- 
court  :  peignot. 

L.  major  (joertn.,  Fruci .,  :2,  p.  379.  Bardane  à  grosses  lètes. 
Vulg.  :  Glouteran,  Grateron  (Liltré,  h.  v'");  grande  Bardane 
(Kirschleger,  I,  p. 456).  Ban  de  la  Roche  :  pouameté,  poarmeté; 
Cleurie  :  permeté  (Thiriat,  p.  91  j  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  per- 
metèië;  Lemmecourt  :  peignot  ;  Vexaincourt  :  pormenteu. 

Cichorium  L. 

C.  Inlijbus  L.^  Sp..  H42.  Chicorée  sauvage.  Domèvre-s.-M. 
chicouraîlle;  Gerbamont  :  chicourée;  Saales  :  dent  de  cheine;  Mor- 
tagne  :  chicouraîlle:  Totainville  :  chicordille;  ïranqueville  :  chi- 
corâille  ;  A'agney  :  saucaige  chicorée  (Pélin,  p.  oo).  J'ignore  si 
la  var.  sativum  G.  B.  est  cultivée  dans  nos  Vosges. 

Cultivé  C.  Endivia  L,  Vulg,  :  Scarole,  Escarole  (Littré,  v" 
Escarole).  Les  dénominations  recueillies  ne  paraissent  pas  net- 
tement distinguer  les  variétés  crispa,  Endive  ou  Escarole  cré- 
pue et  frisée,  et  ïanguslifolia,  Scariole  ou  Escarole.  Charmes  : 
chirorèye;  Chatel  :  endife;  Fontenoy-le-Ch.  :  endive  frigie. {avi- 
sée); Morelmaison  :  chicouraï  ;  La  Neuveville-s.-Gh.  :  chicoa- 
roge.  Variétés  :  Chatel  :  escarole,  scarole  ;  Uriménil  :  p'iite  en- 
dive {\ar.  angustifolia  \  frihâge,  frisée,  crépue. 

Arnoseris  Gûerïn. 

A.  rninima  G.ERr.,  Fruct.,  2,  p.  3oo;  Hgoseris  ntinimah.,  Sp., 
1138.  Arnoseris  fluette  :  vulg.  petite  dormeuse  (D''  Mougeot, 
p.  188etD'Berher,  p.  210). 

Lampsana  L. 

L.  communis  L.,  Sp.,  1141.  Lampsane  commime.  Vulg.  : 
gras  de  mouton  (Grimard,  p.  402);  Herbe  aux  mamelles  (Littré, 
\°  Herbe,  4,  col.  2  et  Berher,  p.  210).  Ban  de  la  Roche  :  graese 
geline  ;  Romont  :  grasse  geline. 

Hgpochicris  L. 

H.  radicata  h.,  Sp.,  1140.  Porcelle  enracinée.  La  Forge  et 
Le  Tholy  :  sauvaige  pehhèlèie  ,  lilt.  sauvage  Pissenlit;  Gérard- 
mer  :  sauvaige  pot  d'chévau  ;   Gerbamont  :  chicourée  sauvaige  ; 


—   112  — 

Raon-l'Et_,  :  crepiou.  On  fait  quelquefois  entrer  cette  plante  dans 

la  nourriture  des   cochons.    Romont  :  tante    dé  prête  (tante  de 

prêtre). 

Leontodon   L. 

Genre:  Vagney  :  péhhelé sauvaige. 

L.  proteiformis  Vill.,  Dauph.,  3,  p.  87.  Liondent  prolée 
fGodr.,  I,  p.  449),  protéiformc  (D'  Mougeot,  189),  protée 
1)'   Berher ,  p.  2H).  Gérardmer  :  crépion,  niasc.  siug. 

Scorzonera  L. 

Se.  humUis  L.,  Sp.,  \\\z.  Scorzonère  humble.  Vosg.  vulg.  : 
bombarde  (D''  Berbor,  p.  i\±,  \)'  Mougeot,  189 l  Littré  ne 
donne  pas  bomltarde.  Bulgnéville  :  boucot ;  Bru  :  bombdbc  de 
môsicii;  Charmes  :  boinbatc  et  bombaitii':  Dombrot-s.-V.  : 
bouco;  Médonville  :  cscorsonèrc ;  Ménil-en-X.  :  brira;  Padoux  ; 
bombade;  Raon-a.-B.  :  bolibo;  Romont  :  bombate;  Saint-Etienne  : 
licrossonèrc ;  Uriménil  :  chàbricà,  rbà  d'chirfe ,  bomhndr. 

(Cultivé)  5^.  blspaiiicn  L.  Scorzonère  d'Espagne.  Vulg.  :  noir 
Salsifis,  Salsifis  d'Espagne.  Chalel  :  scorsonère;  Domèvre-s.-M.  : 
seorsenèle:  Mazeley  :  corsunèle;  Padoux  :  eorsonelle;  Tranque- 
ville  :  escorsionnrre  ;  Urinicnil  ;  eohonéic. 

Tr(iQopo(jon  L. 

T.  pratemis  I..,  Sp.,  \  I09.  Salsifis  des  prés.  Vulg.  :  barbe  de 
bouc;  tarliboulote  (Griinurd,  p.  406);  normand  sercifi  (Littré, 
v"  Salsifis);  Vosg.  vulg.  :  cercifis,  barbe  de  bouc  (Kirschl.,  I, 
p.  430).  Bainville-a.-S.  :  comboitliclot ;  Bulgnéville  :  boucot; 
Lemmncourt  :  boxitenique ;  Médonville  :  boideniqiic ;  Offroicourt  : 
boHca;  Romont  :  boinbatc;  Tianqueville  :  boue;  Totainville  : 
bricd;  Ville-s.-I.  :  c/ià  d'cli//fe. 

(Cultivé)  7\  porrifoUum  L.  cultivé  sous  le  nom  de  Salsifis, 
Salsifis  blanc,  ou  commun  de  l'Académie.  Salsifis  blanc  (Littré; 
(jrimard,  p.  i06);  Baiberon  (l.illré,  h.  v°).  Vosg.  vulg.  :  Sal- 
sifis rouge  ou  blanc  (Kirsclileger,  I,  p.  431  j.  Bru  :  bombàde 
blanche;  La  Neuveville-s.-M.  :  boca. 

Taraxacum  Juss. 
T.    officinale   Wigg.,    Prim.    FI.    Jloh.,    p.    50;    Leontodon 


Tnraxaeutii  L.,  Sj).^  1!22.  Pissenlit  oniciiial.  V'ulg.  :  Pissenlit 
commun,  dent  de  lion  (Liltré,  v"  Dent,  n"  13  .  Ban  de  la  Roche  : 
kenucs,  el  pic/nHé  ich  =  /ih,  ;  Berlrinioutier  :  dont  de  Ic/icu;  La 
Bresse  :  chirourr  et  pexe  è  lée ;  Brouvelieures  :  pi;he  c  Icije;  Bru  : 
dot  d'c/tic;  Ghalei  :  dot  d'ilâu;  Cleurie  :  pr/i/iHè  et  c/iicoré; 
Docelles  :  dot-de-rhie  (Adam,  p.  3l2j,-  Domèvre-s.-M,  :  pinichon- 
leil\  Fontenoy  :  chlendol  el  pec/n'  on  /e>'/;  La  Forge  :  pchhelèïe  ; 
Fraize  :  po/i/iélei;  Gérardmer  :  pot  d'c/iécau;  Gerbamont  : 
pehhelé  et  chicourée;  Gerbépal  :  pohhèley;  Girecourt-Ies-V.  : 
pissaulil  ;  Grandvillfrs  :  pissaiifit  et  dot  d'chiln;  Lemmecourt  : 
pec/œ  on  leil;  Alédonviile  :  prnc/if  un  kil;  Ménil-en-X.  :  c/il- 
coraïe;  Mortagne  :  dot  d'chin;  Moussey  :  dont  de  c/iicn:  Moyen- 
moutier  :  dont  de  chien;  La  Neuvevilie-s.-Ch.  :  c/fle-dot;  La 
NeuveuilIe-s.-M.  :  pec/ionlèie;  Padoux  :  dot  d'chin;  llaon-a.-B.  : 
dot  d'chié;  Uaon-l'Et.  :  pissolef ;  Bouceux  :  pissaulit;  Rouge-- 
Eaux  :  pohhè-knje  (^Adam,  312,  bien  que  cet  auteur  le  mette 
sous  la  rubrique  «  Chiendent  »);  Roville  :  dot  de  chié;  Saales  : 
penche  è  lèi/e;  Sanchey  :  dont  dé  chic  (Adam^,  p.  312)  et  donts  de 
chiè;  SauLxurcj  :  tchiconré  de  jjrùa;  ïolainville  :  chicouraille; 
Tranqueville  :  picholeil;  Uriménil  :  dot-cC  chié  ;  Yagney  :  pehhe/r 
(Pélin,  109)  el  péhhèlé;  Yexaincourt  :  pissaulits,  plur.  et  dont 
de  chien;  Wissembach  :  dont  d'chiin. 

Lac  tue  a  L. 

L.  aatica  L.,  Sp.,  1 1 18.  Laitue  cultivée.  Bru  :  Idtne  ;  Chatel  : 
.suldle,  Idtne;  Fonlenoy-le-Ch.  :  6o/(/f//t^;  Girecourl-les-Y.  : //t??'- 
batte  ;  Morelmaison  :  sni/atié  ;  La  Neuvevillc-s.-Ch.  :  sailatië  ; 
La  Neuvevilie-5.-M.  :  solatié;  Haon-a.-B.  :  soldte  ;  Raon-l'Et.  : 
salait ié ;  Tolainville  :  sidatié  ;  ïj-auqueville  :  sailatié;  Uri- 
ménil :  soldde  et  solafe  ;  Ventron  ;  solade  d'ère  ;  Vrécourt  :  sai- 
lade. 

Les  variétés  cultivées  sont  pour  la  plupart  innommées  ou 
leurs  noms  vulgaires  ou  patois  difl'èrent  peu  du  français.  A  Fon- 
tenoy cependant,  on  a  une  solaide  lait  ne. 

L.  ScarioluL.,  Sp.,  LilO.  Laitue  scariole.  Nuus  ne  rappelons 
celte  espèce  que  pour  mémoire,  et  pour  quun  ne  la  coniunde 
pas  avec  la  variété  d'Endive  qui  porle  aussi  le  nom  de  Scarole, 
Kr.oRh:  POPULAIRE  Di:s  Vosoe?-.  i\ 


—  lit  — 

plante  potagère  rappelée  ci-dessus  à  Tarticle  Ciclwrium.  Nous 
n'avons  receuilli  aucun  nom  patois  de  la  Laitue  scariole. 

L.  maraUs  Mey.,  C/tOn-.  Hanov.,  i3\  ;  Prouiullics  muralis  L., 
Sp.,  1121.  Laitue  des  murailles.  Vulg.  pendrille  des  murailles 
(D'  Mougeot,  p.  189  et  D'  Berher,  p.  214). 

L.  perennisL.,  Sp.,  < 420.  Laitue  vivace.  Lemmecourt  :  prin- 
Ire. 

L.  virosaL.  Laitue  vireusc.  Vulg.:  Laitue  pavot.  Mon  corres- 
pondant de  Bainville-a.-S.  me  donne  lausson  ;  mais  ce  nom 
patois  doit  s'appliquer  à  quelque  autre  plante  :  sans  doute,  à  l'un 
(les  Sonchus,  le  L.  virusti  n'étant  signalé  dans  nos  Vosges  ni  par 
M.  le  D""  Mougeot,  ni  par  M.  Berher,  même  dans  ses  Supplé- 
tucnla. 

SoncJius  L. 

Genre  :  Bertrimoutier:  laidro»:  Bru  :  nadnni;  Celles:  latron  ; 
Lemmecourt  :  laron ;  Médonville  :  laçon  ;  Ménil-en-X.  :  lauron  ; 
Moussey  :  /(///'û»;Moyenmoutier  :  laluroii  ;  La  Neuveville-s.-M.  : 
lançon  ;  OITroicourt  :  lausson  ;  Saales  :  latinni  ;  Tolainville  : 
lûluron  ;  Tranqueville  :  laiceron  :  Vagney  :  salade  dé  vaiche  ; 
Vexaincourt  :    laiton  ;  Ville  :  son(pic;  Wissembach  :  lailiron. 

S.  oleraccus  L.,  Sp.,  1M6,  excl.  var.  g  et  d.  Lailron  des 
cultures.  Bru  :  làtiron  et  nàtiron;  Raon-l'Et.  :  lailron,  laluron 
et  lalron  .  «  Ces  mots  s'emploient  aussi  quelquefois  dans  un  sens 
plus  général  pour  désigner  diverses  plantes  dont  il  sort  un  latex 
d'apparence  laiteuse.  »(Nole  du  D'  Ruoult.);  Romont:  lalhiiron. 

S.  asper  Vill.,  Dauph.,  3,  p.  158.  Lailron  épineux.  La  Forge 
et  Le  Tlioly  :  làcian;  Romont  :  lalhiiron; 

S.  arvensis  L.,  Sp.,  1116.  Laitron  des  champs.  ;  Romont  : 
lalhiiron  ;  Virccourl  (Meurtlie^   :  lûlron. 

Crépis  L. 

C.  biennis  L.,  Sp.,  1136.  Crépide  bisannelle.  Vulg.  :  Chicorée 
jaune  des  prés  ;D''  Berher,  p.  212  ;  Kirschl.,  I,  406). 

Hieruciuvi  L. 

H.  Pilosella  h.,  Sp.,  1125;  Monmer!  Ess.  monog.,  p.  H. 
Pries!  Synib.,  p.  2  el  Herb.  norm.,  fasc,  6,  n"  4.  Epervière  pilo- 


—  115  — 

selle.  Vulg.  :  Véluetle;  Pilosellc  (GUI.  et  M.,  246);  Oreille  de 
souris  (D""  Berher,  p.  216).  Ban  de  la  R.  :  aeraits  de  raette;  La 
Bresse:  araille-dé-rcdle ;  St-Etienne  :  orôye-dé-railte-  Sauixures: 
arail  de  rette. 

H.  Auricula  L.,  Sp.,  1126  ;  Monnier  I  Ess.  Monog.,  p.  21  : 
FriesI  St/inb.,  p.  14  et  /lerb.  nonn.,  fasc.  6,  n"  6  et  fasc.  11. 
n°  14;  H.  lactucella  \^ALLR.,Sched.,  p.  408.  Epervière  auri- 
culée.  Vulg.  :  oreille  de  rat  ;  Piloselle  glabre;  petite  Laitue 
(Û''  Berher,  p.  217j. 

H.  murorum  L.,  6'^.,  1 128  (ex  parte);  Pries!  Symb.  ad.  hisi . 
Hierac.y  p.  108,  et  Htrb.  norm.,  fasc.  2,  n"  7.  Epervière  des  mu- 
railles. Cleurie  :  feuille  mossouse,  feuille  dé copesse  (ïh[vïaX,]}.'dï) . 

Ambrosiacées. 
Xanthium  ïourn. 

X.  sirumarium  L.,  Sp.  1400.  Lampourde  glouteron.  Vulg.  : 
glouteron  (Litlré,  h.  v") 

Campanulacées. 
Campanula  L. 

Genre  :  Ban  de  là  R.  :  biaichdaya  {ck  =  hh)  ;  Bertrinioutier  : 
kieachotte  ;  Brouvelieures  :  kieuchalle  de  bi^ebis;  Charmes  : 
cuchulte  :  Médonville  :  tiochotte;  Morlagne  :  kituchotle  ;  Moycn- 
moulier  :  kieuchulte  :  Raon-l'Et.  ;  kieuckottes,  fém.  pluriel  ; 
Sanchey  :  tieuchottes,  plur.  ;  Sauixures  ;  lieuichatte  ;  Vagney  : 
tieuchalle ;  Ville  :  cûcholte. 

C.rotundifolia  L.,  Sp.,  232.  Campanule  à  feuilles  arrondies. 
Vosg.  vulg  ;  clochette  (D^Mougeot,  p.  192)  ;  et  clochette  com- 
mune (D' Berher,  p.  221j.  La  Bresse  :  tieuchuite  de  berbis  ;  Ghatel  ; 
tieuchotle  ;  Cleurie  :  tieuchalle  de  berbis  (Thiriat,  p.  92j  :  La 
Forge  et  Le  Tholy  :  cûcholte;  Gérardnier  :  kieuchutie;  Uriménil  : 
tieucholte  dé  berbis. 

Ûbserv.  Il  est  resté  dans  cet  article  peu  de  noms  patois  pour 
cette  plante  très  commune,  parce  que  la  plupart  ont  dû  èlic 
rapportés  au  genre,  vu  le  peu  de  précision  que  j'ai  pu  obtenir 
et  les  doutes  que  je  n'ai  pu  éclaircir  suffisamment. 

C.    Tracheliuiu   L.,  Sp.,   235.  Campanule  gantelée.  Vulg.  : 


—  116  — 

gaiilelée,  gantelet,  gantilier  (Littré,  \"  Gantelée).  Vosg.  vulg.  : 
Gant  de  noire  Dame  (D"'  Mougeol,  p.  192  et  D'  Berher,  p.  221  j. 
Baiuville-a.-S  :  cùchotte. 

C.  HapunculusL  ,Sp.,  232.  Campanule  raiponce.  Vosg.  vulg.  : 
Raiponce  (D'   Mougeol,  p.  192).  Médonville  :  rénepow^e. 

C.  persicifoUa  L.,  .S'/j.,  232.  Campanule  à  feuilles  de  Pêcher. 
Vosg.  vulg.  :  grande  cljcliette  des  bois  (U'  Berher,  p.  222  ; 
Kirsch  léger,  I,  p.  37  o), 

C.  glotnerata  L.,  Sp.,  2Jo.  Campanule  agglomérée.  Vosg. 
vulg.  :  ganteline  (D'  Mougeol,  192  et  D'  Berher,  220). 

{Cn\[.i\ée)C.pyra/nidaHs,  Campanule  pyramidale  (M^e  Mille!, 

Maison   rustique  des  daines,  p.  270j.  Vosg.  vulg.,    notamment  à 

Epinal  :  pyramide. 

Phyteuma  L. 

P.  spicatum  L.,  Sp.,  2i2.  Raiponce  en  épi.  Vulg.  :  cheveux 
d'évéque  {Litl.,  V  cheveux,  2').  Ban  de  la  Roche  :  raepons; 
Chatel  :ié^once;  Epinal  :  eûboyol;  Lemmecourt  :  raiponce; 
Médonville  :  réaeponce  ;  Uriménil  :  aaboi'yot  (Kiàbouè-y^)  et 
yrèbeuyot  ;  Vexaincourl  :  (èlcs  de  crûs  de  corbeaux)  ;  Xertigny  et 
Dounoux  :  grèbeusse. 

Clcuruiïacées. 

liryonia  L, 

D.dioica  J.vcq.,  Auslr.,    lab.    199;  li .    alba  Willm.,   Phyl., 

i172!  non  L.  Bryone  diuique.  Vulg  ;  vigne  blanche,  couleuvre-^ 

(Gill.  et  Magne,  p.   133);  rave  de  serpent  et  navet  du  diable 

(Grimard,  3o6y;  Vigne  blanche.  Vigne   vierge   (Littré,  v"  Cou- 

leuvrée).  Vosg.  vulg.  :  navet  galant  (D""  Mougeol,  p.  175-335  et 

D""  Berher,  p.  109);  Herbe  des  femmes  baltues  (Kirschleger,    I, 

p.  384  «  quia  sugillalioncs  luire  discutere  dicilur  »  llcrmann   in 

Kirschl.,  loc.  cit.).  Ban  de  la  R.  :  s'j vaid'je  naevé ;]iroiiveïieuves  : 

naivé  golanl  ;  Chale.l  :  naivé  7o/a/j/;Cleuric,St-Amé  et  Syndical: 

nevé  galant  (ïhiriat,  p.  93);  Géiardnier  :  mucège  nèveil  ;  Ger- 

bépal  :  sauvège  nevé  ;  Lemmecourt:  nèoé  lnitida  :  Tianqusville  : 

nèvé  galant  ; 

Monioi'dica  L. 

M.  Eluteùion   L.    Moniordique  piquant,   giclef.   Vulg  :    Con- 


—   H7  - 

combre  sauva^!,e  (LiUré,  v"  Elaléiine).  C'est  sans  doute  cette 
plante  que  M.  l'abbé  Pétin  appelle,  page  38,  «  savvaige  co- 
comè?r,  élalère  ».  Ni  Godron  ni  M.  Berher  ne  mentionnenC  cette 
plante.  Si  elle  est  connue  à  Vagney,ce  ne  peut  être  que  comme 
plante  cultivée,  on  tout  au  moins  pour  sa  racine  ou  son  fruit. 

Cucurbita  L. 

C.  Pepo  DC.  Citrouille.  Berlrimoutier  :  cohonnc;  La  Bresse  : 
cahole  ;  Bru  :  côkouonne ;  Buignéville  :  cayone,  fém.  ;  Charmes  : 
cahônp;  Ghatel  :  cnhôle  et  c-ihouonne  :  Cleurie,  St-Âmé  et  Syn- 
dicat :  cahôle  (Thirial,  p.  123);  Cornimont  :  cahote;  Domèvre- 
s.-M.  :  kaione  :  Y onieuoy  :  goniUe,  et  gouille  voède,  citrouille 
verte;  La  Forge  :  coheule;  Gerbamont  :  cahole;  Grnndvillers  :  cahole; 
Lemmecourt  :  caihoime;  Mazeley  :  cahoule  ;  Médonville  :cayône 
Mortagne  :  cohôle  ;  Moyenmoutier  :  cohhïogne  :  Baon-l'Etape  : 
cahounes,  plur.  ;  Bebaupal  :  coheule  (Adam,  p.  240);  Saules  : 
cdhonne  ;  Saulxures  :  cahôle  ;  St-Amé  :  cahote  (Adam,  p.  237); 
Sanchey  :  cahôle;  Le  Tboly  :  coheule  ^Thiriat,  123);  To- 
tainville  :  caihône\  Tranqueville  :  caioûne;  Uriménil  :  cohôle 
i^pron.  cô-hô-l';  h.  aspir.,  ô  résonnant);  Vagney  :  cahole  (Pétin, 
p.  42)  ;  Ventron  :  cahote  ;  Vexaincourt  :  cohouanne  ;  Ville  : 
keyôte. 

Cucumls  L. 

C.  sativus  L.  Cucumère  cultivé.  Vulg.  :  cornichon,  con- 
combre (Gillet  et  Magne,  p.  133).  Charmes  :  cornichon;  Fon- 
tenoy  :  cocomtjre;  Padoux  :  cocomhc;  Uriménil  :  cornichon, 
désignant  :  1°  le  concombre  proprement  dit;  2°  le  petit  concombre 
destiné  à  être  confit;  Vagney  :  cocomtjre  et  cornichon;  Vexain^ 
court  :  cocombre  et  cornichon. 

C.  Melo  L.  Cucumère  Melon;  Melon  proprement  dit.  Chatel  : 
m' ton,  melon;  Daunoux  :  m' ton;  Grandvillers  :  cornichon 
d'Afrique;  Padoux  :  melon;  Uriménil  :  m'ion,  meulon.  M.  Kir- 
schleger  indique  les  variétés  suivantes  qui  ont  des  noms  vul- 
gaires :  reticulafus  J.  B.  et  T.,  Melon  sucrin  de  Tours,  Melon 
des  Carmes;  saccharinus  Tabern.,  AV.,  856,  Melon  de  Malte, 
Melon  sucré  (I,  p.  38.5). 


—   IIS  — 

Vacciniiîes 
Voccinium  L. 

V.  ulir/inosiim  L.,  Sp.,  499.  Airelle  veinée.  Vosg.  vulg.  : 
Airelle  des  tourbières  'D""  Mougeot,  p.  192  et  D'  Berlier,  222); 
grande  Myrtille  (ri""  Berher,  /.  r.);  grandes  brimbelles  des 
marais  iKirschleger,  I,  p.  387.;.  La  Forge  et  Le  Tholy  :  dniiue 
hliiP;  Gcrardmer  :  donc  b/oue;  Gerbannont  :  hlun  de  soterâ,  dé 
poii/if';  Saint-Etienne  :  fjrrzfl/e  dr  frno;  Vagney  :  blvée  d'âne. 

V.  Mi/rtillus  L.,  Sp.,  498.  Airelle  Myrtille.  Vulg.  :  Raisin 
des  bois,  Myrtille,  Airelle  (G.  et  M.,  p.  256);  gueule  noire  (pour 
le  fruil)  parce  qu'il  noircit  les  lèvres  quand  on  le  mange 
'Littré,  \°  Gueule,  o").  Vosg.  vulg.  :  brimbelle  D""  Mougeot, 
p.  l92-3.'i2  et  H''  Berher,  p.  222);  brimbelles  (Kirschleger,  I, 
p.  .386).  Ban  de  la  H.  :  savnidge  brebli ;  Cleurie  :  bluyé  (Thiriat, 
p.  419);  Cornimont  :  blur'n'r:  La  Forge:  blouï;  Gérardmer  : 
hlou'i ;  Gerbépal  :  brrhli ;  Moyenmoutier  :  hrhnbeli ;  Saint-Amé  : 
bluyé;  Le  Tboly  :  blouï  (iM"*"  Babel,  ms.)  et  bloui  (Thiriat, 
p.  419);  Uriménil  :  blnèije  et  bluyèye  (bluiè-y');  Vagney  :  hluee; 
et  bhirié.  (Pétin,  p.  31),  et  blurié  (Thiriat,  419). 

Friit.  Ban  de  la  R.  :  brebclles,  fém.  plur.  et  brimbelles,  bre- 
belles  et  tnyrfil  [sic]  Oberlin,  p.  179);  Brouvelieures  :  bloue; 
Bruyères  :  bine  et  brinibe/lr;  Bulgnéville  :  binées,  non.  spon- 
tanée, mais  fruit  connu;;  Ghalel  :  briinbfdcs,  l'arbuste  n'a  pas 
de  nom  dans  cette  localité:  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  : 
b!ue  (Thiriat,  p.  93);  Cornimont:  blnes;  Fonlenoy  :  blues; 
Fraize  :  brebelles  et  brèbélle;  Gérardmer  :  bloue;  Gerbépal  : 
blov.c;  Jlénil-en-X.  :  brimbelle  (non  spontanée,  mais  fruit  connu); 
Moyenmoutier:  brimbèle;  OtTroicourt  :  brimbéles  (non  spontanée, 
mais  fruit  connu);  Padoux  :  blues;  Raon-l'Etapc  :  brimbale; 
Romont  ;  bloue  et  biimbrlle;  Saint-Amé  :  bélue  (vers  Auterive) 
(Thiriat,  p.  419);  Saales  :  brèbélle;  Le  Tholy:  bloui,  bine 
(Adam,  p.  223);  Uriménil  :  blues,  et  franc,  vulg.  :  brimbelle, 
quelquefois  brumbelles  (prononc.  uut  comme  le  franc,  un; 
Vagney  :  blue  'Pétin,  p.  31);  Val  d'Ajol  :  blues  et  Vexaincourt  : 
brimbèle.  M.  Jouve,  Coup  d'œil  sur  les  patoisvosgicns,  p.  31,  dit 


t 


—   119  — 

«  bluc  Airelle;    hlùric,   Myrtille,    brimhelle   viennent  de   blau- 
heere  ». 

V.  Vilh-idrea  L.,  Sp.,  [."300.  Airelle  ponctuée.  Vulg.  :  Myrtille 
rouge  fD''  Bèrher.  p.  223^.  Ban  de  la  R.  :  consiiies  rouges;  Cleurie, 
Saint-Amé  et  Syndicat  :  bis  (Vmontèf/np,  sauvège  bis  (Thirlat, 
p.  93),  lilt.  bujs  de  montagne,  buis  sauvage;  la  Forge  et  Le 
Tlîoly  :  sauvaigc  bis;  Gérard mei'  :  sauvaige  bis,  et  le  fruit,  gré- 
selle  dé  cK'vau  'l?lt.  groseille  de  cheval);  fierbamont  :  sauvaige 
groséle ;  Saint-Etienne  :  bis  sauvaige;  Vagney  :  sauvaige  bis. 

Oxgcoceus  Tourx. 

0.  palusf/'is  Pers.,  Sgn.,  I,  p.  419;  Vaccinium  Oxycoccos  L., 
Sp.,  500.  Canneberge  des  marais.  Ban  de  la  R.  :  celiches  d'euvié, 
cerises  d'?  Clcuiie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  groselle  dé  feue 
(Thirlat,  p.  93)  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  groselle  de  feine;  Gerba- 
mont  :  petite  groselle  de  faine;  Saint-Benoît  :  groseilles  de  faine; 
Saint-Etienne  :  Mue  d'àne;  Sainte-Barbe  :  groseilles  de  faine; 
Vagney  :  bréle  de  marais  l'abbé  Pélin,  p.  38,  v"  brére,  litt. 
bruyère). 

Observation.  A  Uriménil  fcine  est  un  nom  commun  signi- 
fiant lieu  tourbeux,  humide,  frais,  et  se  dit  principalement 
d'un  bois  dans  ces  conditions.  C'est,  croyons-nous,  le  même  mot 
que  Fagne  auquel  Lidré  donne  la  même  étymologiequ'à/fl»^'^; 
gothique  fani,  génitif  fanjis.  Voir  du  reste  notre  Dictionnaire 
phonétique  et  éfymol. 

Ericixées. 

Calluna  Salisb. 

C.  vulgaris  Saltsb.  in  Linn.  Trans.,  6,  p.  3i7;  Erica  vtd- 
garis  L.,  Sp.^  501.  Callune  commune.  Vosg.  vulg.:  Bruyère 
commune  D''  Berher,  p.  223);  la  bruyère  (D"^  Mougeot,  p.  19.3). 
Ban  de  la  R.  :  berrouère  '^Kirschleger,  I,  p.  307]  ;  Brouvelieures  : 
brouine:  Bru  :  brouinc;  Bruyères  :  brou'il;  Celles  :  brouére; 
Domèvre-s.-M.  :  bruère ;  Dompierre  :  brouine;  Fontenoy  : 
hruërre;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  brouïre  ;  Fraize  :  brouil  et 
brouïre;  Gérardmer  :  blouire;  Gerbamont  :  brére;  Girecourt- 
les-V.  :    brouine;    Médonville  :    bruere ;   Mortagne  :    brouïne; 


—   \U)  — 

Mou?sey  :  hroiii''fC;  iMoyenmoulier  :  brouvonèrr;  Padoux  : 
hroiiyine ;  Provenclièrej5;  hourioiin' :  Raon-a.-B.  :  brin/érr; 
llaon-l'Etape  :  hrouhhïc  et  brovhhino;  Raon  s.  Plaine  :  broiière; 
Homont  :  brouinne;  Saales  :  beurroiiirr ;  Sainl-Amé  :  brviére 
(Thiriat,  p.  03  :  Sanchey  :  broianp,  Saulxures  :  béroin're,  blouirc 
cl  brrih'p;  Tendon  :  brouinc;  Le  Tholy  :  brourrc  (Thiriat,  p.  93); 
Uriménil  :  hruén'  et  brïiyévc,  pron.  ce  dernier  brii-ié-r'); 
Vagney  :  brére  et  bréle  (Pétin,  p.  38);  cet  aufeur  donne  aussi 
bréle  pou  fore  das  ba/nis,  dos  ponnoures,  brusc,  et  Liltré  traduit 
brusc  :  <•  nom  vulgaire  d'une  espèce  de  bruyère.  M.  Pétin 
donne  aussi,  p.  41,  bmi/ér^  et  brin/rrc ;  enfin  M.  Thiriat,  p.  93. 
donne  bréle:  Vexaincourl  :  brourrc;  Wissembach  :  bmidrn. 

Primulackks. 
Prii/ndn  L. 

Genre  :  La  Bresse  :  vltinixso-dç-courou;  Moyenmontier  :  lai  eu- 
f/uote {\ill.  cocotte,  petite  poule);  Raon-l'Et.  :  concon ;  Romont  : 
rovcou  blavr  i blanc:  Wissembach  :  djnlrs,  plur.  ntasc,  lilt. 
petits  coqs   à  Uriménil  /'>/'' signifie  petit  coq'). 

P.  of/î'.inn/is  Jac.q.,  Mise,  I.  p.  159:  P.  vrris  a  of/îcinalis  L., 
•S'/).,  107.  Primevère  officinale.  Vulg.  :  coqucluchons  (Grimard, 
p.  267);  Vosg.  vulg.  :  fleur  du  coucou  D''  Alougeot,  p.  19i); 
fleur  de  coucou  '^D''  Berher,  p.  226).  Ban  de  la  R.  :  coipiattes 
d'AlIcmafinp:  Bertrimoutier  :  rowco?/;  Médonville  :  coucou;  Of- 
froicourt  :  courov  ;  Vagney:  chausse  de  coî/rojy  ;  Val-d'Ajol  : 
coucou. 

P.  c/olior  3\r.Q..  Mise,  I.  p.  l'iS;  P.  vcris  b.  clafior  L.,  Sp., 
204,  Primevère  élevée.  Gleurie,  Saint-Amé  et  Synd.  :  chausse  dé 
loup  (Thiriat,  p.  94)  ;  le  même  auteur,  p.  127,  Liste  des  plantes 
cultivées  ou  subspontanées,  donne  chausse  dé  coucou;  Corni- 
mont  :  chaussa fe  de  coucou  .*  La  Forge  et  Le  Tholy  :  chaussate  dé 
coucou  ;  Gérardmer  :  chaussoUe  dé  coucou;  Médonville  «  sainte 
plaie  »  (sic);  Moussey  :  coquelijacques;  Ville:  coucou  do  loup. 
(litt.  du  loup.). 

P.  Auricula  (cultivée).  Primevère  auricule.  Vulg.  :  oreille 
d'ours  (Grim,,  p.  267  ;  M"^  Millet,  p.  291  ;  Vilmorin,  Cat.  1882, 


—  HI  — 

p.  11-2);  double  cloche    f.ittré,  v"   double,  18").  Je    n'ai    pu    re- 
cueillir de  nom?;  patois  ni  populaires  des  Vosges. 

fjfiilmricliin   L. 

L.  imlgarh  L.,  Sj)..  ^00.  Lysimaque  commune.  Vulg.  :  grande 
Lysimaque;  herbe  aux  corneilles  ((1.  et  M.,  324  :  chasse-bosse  : 
perce-bo.-se  iW  Berher,  p.  22'^.  Ban  de  la  R.  :  rndttle. 

L  Nummularia  L.,  Sp.,  2\\.  Lysimaque  nummulaire.  Vulg.: 
herbe  anx  écus  ^G.  et  M..  324);  Vosg.  vulg.  :  herbe  aux  écus 
(D""  Mougeot,  p.  194-334;;  monnoyère  D""  Berher,  p.  227.  Ban  de 
la  H.  :  dchotte  donnvlfilc :  Romont  :  liôvr  «  nom  donné  en  patois 
à  une  maladie  de  la  peau  des  cochons  et  dont  on  prétend  les 
guérir  en  les  lavant  avec  une  décoction  de  cette  plante.  »  (Ncte 
de  M.  Adam.)  Tièvr  =  le  franc,  rlavelre.  Voir  notre  Diction- 
naire. 

L.  nemorum  L.,  Sp.,  211.  Lysimaque  des  bois.  Gérardmer  : 
Kièvp,  subs.  masc. 

Anagallis  L. 

A.  phœnicea  L.\m.  Mouron  rouge  ou  mâle.  Brouvelieures  : 
môvon:  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  môron  c  fiou  roiign 
(Thiriat,  p.  94);  cet  auteur  n'a  pas  suivi  la  subdivision  qui  a 
donné  VA.  cœridea  elVA.phœnicPo  :  s'il  l'avait  adoptée,  ce  n'est, 
selon  toute  probabilité,  qu'à  ce  dernier  qu'il  aurait  appliqué 
cette  dénominalion  patoise  qui  signifie  Mouron  à  fleur  rouge; 
La  Forge  et  Le  Tholy  :  ror/e  meuron  ;  Fraize  :  woro.'Raon- 
l'Etape  :  Kiévé.  «  I^e  Kiévé  est  une  maladie  qui  atteint  les  pour- 
ceaux et  que  l'on  traite  parla  décoction  de  celte  plante.  »  (Note 
du  D'  Raoull).  Le  Tholy  :  roge  meuron  ;  Vagney  :  moron   d'ou/ié. 

Hottonia   L. 

H.  palustris  L. ,  Sp.,  208.  Hottonie  des  marais.  Vulg.:  plumeau 
d'eau  (Grimard,  p.  "268):  Vosg.  vulg.  :  La  plume  d'eau  (D' 
Mougeot,  p.  193  et  D""  Berher,  p.  226)  ;  giroflée  d'eau  '^D'"  Berher, 
p.  226]. 

Aquifoltacées. 

Ilcx  L. 

/.  Aquifolium  L.,  Sp.,    18!.  Houx  commun.  Vulg.  corsier, 


—  -122  — 

écouja  (Grim.,  275).  To«g.  vulg.  :  Houx  épineux  (Kirschleger, 
I,  p.  1o5).  Ban  de  la  Roche  :  Nonsscnit  (Kirschleg.,  /.  c);  Bul- 
gnéville  hoiissoi  ;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  /mm^sa  (Thi- 
riat,  p.  94);  Fontenoy  :  hoitssof;  Fraize  :  Inissaf;  Gendreville  : 
houssof;  Gerbépal  :  /intissot  ;  Lemmecourt  :  laurier  piquant; 
OfTroicourl  :  hou.r;  Padoiix  :  hmissof  et  hoiisselof  ;  Raon-a.-B., 
Raon  TEt.  :  hoiissof:  Saales  :  /loussnt ;  Uriménil  :  houssol; 
Vagney  :  hon^snl  Tétin,  p,  loi),  et  fruil,  graine  de  houssat 
"  rrncllr  ))  ;  Val-d'Ajol  :  hoiiftsof /Yenlron  :  //ôj^s.sa;  Vexaincourt  : 
hoiisserof  ;  Wissembach  :  /nissat.  Nos  paysans  font  d'excellents 
manches  de  fouet  avec  les  jeunes  tiges  de  cet  arbuste.  —  J'ai 
vu,  il  y  a  quelques  années,  au  Pransieux,  hameau  de  Raon-aux- 
Bois,  un  bouquel  d'une  demi-douzaine  de  Houx  arborescents, 
de  4  à  o  mètres  de  hauteur.  Cpr.  «  Housseras  »,  nom  de  com- 
mune vopgienne. 

Oléacées. 

Ligusfvum  L. 

L.  vvlfjare  L.,  .S'y?.,  10.  Troène  commun.  Vulg.  :  bois  noir 
(Grimard,  p.  27i)  ;  frésillon  (Lillré,  hoc  v"  ;  D"-  Berher,  p.  228 
et  l)""  Mongeot,  p.  19i).  Charmes  :  frésillon  ;  Domèvre-s.-M.  : 
pQleil ;  Lemmecourt  :  hoôs  trninnnl ;')\ém\-ex)-\.  :  fresion ; Ofîvoi- 
court  :  frnisi/lon ;  Romont  :  frcsion  :  Tolainville  :  hoii^-de-hiquo; 
Ville-s.-I.  :  frenaion. 

Fraxiniis  L. 

F.  rxcplsior  L.,  Sp..  l'iOO.  Frêne  élevé.  Bainville-a.-S.  ; 
fràne;  Bulgnéville  :  frnne;  Cleurie,  Saint-Amé  etSynd.  :  frône: 
Moyenmoutier  iframir;  Offroicourt  :  fràne;  Raon- a.-B.  :  fràne  ; 
Uriménil  :  fràne;  Vagney  :  frànne:  Vul-d'Ajol  :  frane. 

Fr.  Ornvs  L.  ;  Ornns  europa'o  P.  Frêne  orne  (cultivé).  Vulg.  : 
Orne  à  manne,  Frêne  fleuri  Tiill.  et  M.,  p.  263).  Saales  :  mona- 
ehotte:  Vagney  :  snuvaige  frànr  (Pétin,  p.  128). 

JAlac  ïouRN. 

A.  vulgarisLu.  Syringa  L.  Lilas  commun  (cultivé).  Bainville- 
a.-S.  :  mirgnet;  Chatel  :  mirgml ;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndi- 
cat :  mirgupt  (Thiriat,  p.  128);  Fontenoy  :  muguet;  Gérardmer  : 


—   123  — 

mivf/ lie t ;  La.  Neuveville-s.-Gli.  :  miryuol;  Offroicourt  :  mirgiiet  ; 
Raon-a.-B.  :  mirguet;  Rouceux  :  mirgiiet  ;  Y ngr.ey  :  lilas  (Pétin. 
p.  170). 

Apocy.nées. 

Vincn    L. 

V.  minor  \j.,  Sp.,  304.  Pervenclie  à  petites  fleurs.  Vulg.  ; 
petite  Pervenche,  violette  de  serpent  (Grimard,  280)  ;  Herbe  à  la 
capucine  fLittré,  v"  Herbe,  i»,  col.  2).  La  Baffe  :  voiiahhe{\àhm, 
p.  9  et  47  ;  Ban  de  la  R.  :  nuœtche;  La  Bresse  :  wauche;  Charmes  ; 
vèche ;  Gleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  voitaiiclie  {Thiviai,  p.  94); 
Deycimont  :  hèbe  des  gens  mourants  (Adam,  p.  356)  ;  Docelles  : 
vouahhe  (Adam,  p.  33)  ;  La  Forge  :  vauche:  Gerbamont  :  vounii- 
che ;  Hergugney  :  vache  (Adam,  p.  47  et  356 j;  Lemmecourt  :  voi- 
fAe;Mazeley  :  peiivinc/ie  et  ouoge  ;  Mortagne  :  vonâche  ;  Mous- 
sey  :  vouenche;  Ramonchamp  :  pervhitrhe  (Adam,  p.  356); 
Raon-a-B.  :  icoàrhe;  Raon-I'Et.  :  voincfic  ;  Romont  :  vaache;  San- 
chey  :  voache  ;  Saulxures  :  voiiautche  et  voiautche  ;  Le  Tholy  : 
vôge  (Adam,  p.  3.56  et  Thiriat,  p.  394);  roo//^(Thiriat,  p.  94); 
vauche  :  Tranqueville  :  vamhe ;  \]nvî\éw\\  :  ii'oàrhi'  {"^ron.  ouâ- 
ch)  ;  on  décore  le  cercueil  des  enfants  avec  les  rameaux  et  les 
fleurs  de  cette  plante.  fComparez  Deycimont  :  hôbe  des  gens 
mourants,  ci-dessus);  Vagney  :  rowf«/c//e  (.\dam,  p.  47  et  356); 
Ville  :  roî<encA^;  Vauxey  :  vonge  (Adam,  p.  47  et  356). 

V.  major  L.  Grande  Pervenche  (cultivée).  Chalel  :  pevrven- 
che;  Gerbamont  :  î;o?7fluo/«e.- Uriménil  :  iràc/ie  dé  moè,  grande 
wâche. 

Nerium  L. 

TV.  Oleander  L.  Nérion  ou  Nérier  à  feuilles  de  Laurier  (cul- 
tivé). Vulg.:  Laurier-rose.  Uriménil  :  laurier-rôse  (au  eto  ré?on- 
nants). 

AsCLÉPIADliES. 

Vincetoxicum   Mœxcn. 

V.  officinale  Moench,  Met  h.,  317  ;  Cynanchum  Vincetoxicum 
R.  Broiun  in  Wern.  Soc,  p.  47;  Asclepias  Vincetoxicum  L.,  Sp.. 
316.  Dompte-venin  officinal.  Vosg.  vulg.  :  herbe  de  Saint-Lau- 
rent (D'  Berher,  p.  228). 


—   I2'i    - 

riKNTIANKE?. 
(ii')ffitinn  L. 

Genre  :  La  Bresse  :  gcnlialne  ;  Moussey  :  grniîeni'o  ;  Vagney  : 
ijentiainne  iyéWn,  p.  I3i). 

G.  lulea  L.,  57?.,329.  Gentiane  jaune.  Vulg.  grande  Gentiane 
(D'  Berher,  p.  '^29).  Gerhamont:  çiendennc;  Gerbépal  :  d'jen- 
rène. 

G.  pncumonanllii'  L.,  Sp.,  330.  Gentiane  des  marais.  Vosg. 
\ulg.  :  Pulmonaire  des  marais  (D""  Berher,  p.  '230);  Gentiane 
Heur  du  vent  ^D'  Mougeot,  p.  195;. 

Cicendio  Ad.\ns. 

C.  filiformis  Delarbre,  FI.  d'Aiiv.,  1,  p.  29,  Gicendie  fili- 
lorme.  Vosg.  vulg.  :  petite  belle  (D'  Berher,  p.  329). 

Enjthiwa  Rir.n. 

E.  ccntaurium  Pers.,  Syn.,  1,  p.  283.  Erythrée  petite  Centau- 
rée. Vulg.  :  herbe  à  la  fièvre,  genlianelle  fG.  et  M.,  265)  ;  fiel  de 
terre  (Littré,  h.  v')-  ^loyenmoy\[\ev  :!' h i^ppr  de  cru (  rrus. 

Metij/avlhcs  L. 

M.  trifolinln  L.,Sp.,  S08;  Ményanthe  trcde  d'eau.  Vosg.  vulg  : 
favotte  (D""  Berher,  p.  '230);  le  Trèfle  d'eau  iD""  Mougeot,  p.  195); 
La  Bresse  :  trabe  d'ouvc ;  Gerbamont  :  tre/fed'auve. 

POLÉMOMACÉES 
J'/lln.r 

P.panicidata  L.,  Phhtx  paniculè.  Gleurie^  St-Amé  et  Syndi- 
cat :  mirguet  d'moa  (Thiriat,  p.  128). 

P.  candidaPERS.  Phlux  blanc.  Gleurie,  St-Amc  et  Syndicat  . 
gironflée  (Thiriat,  p.  128;;  Uriménil  :  gironfli'c,  bianckc  giron  fiée. 

Polemonium  L. 

P.cœruleum  L.  Polémoine  blanche.  Saint-Amé  :  Gironfléc 
(Thiriat,  p.  431). 


—   \-2o   — 

C(inv(ii,vilacél;s. 
Conriilcnhta  \j. 

Genre.  Charmes:  <^ya,  leya  ;  (jhalel:  leu;  Girecourt-les-V.  :  hr. 
Grandvillers  :  ifunpn ;  Mazelcy  :  liot  .-  Médonville  :  l'gneux  ; 
Ménil-cn-X.  :  (nia;  La.  Neuveville-s.-M.  :  /nù  ;  OnVoicourt  :  li- 
gneul ;  Raon-rEt.  :  (jodots;  Yexaincûiirl:  hiancs  ijodals-  Ville-s.- 
I.:    Inù ;  Wissembach  :  godât,  (litt.  godet). 

Csepiinii  L.  ,Sp.,  '1]8.  Liseron  des  haies.  Vulg.  :  grand  Liseron 
manchelle  de  la  Vierge  (GilleL  et  Magne,  p.  270).  Bainvilie-a.-S.  : 
lenù;  Ban  de  la  R.  :  blanche  kietc/iade,  dcheunihhe  de  prête  [litL 
blanche    clochette,    chemise    de    {.rétrej  ;  ïotainville   :  grand 
Vgnue. 

C.  arvensis  L.,Sp.,  210.  Liseron  des  champs.  Vulg.  :  petit  Lise- 
ron, vrillet  (Gillet  et  M.,  270j;  lisel,  vrillée  (Grimard,  p.  285): 
Lemmecourt:  k'gnî(;}ila.zeley  :  liât;  Tolainville  :  l'gnue  et  Tran- 
queville  :  Ugnue. 

(Cultivé).  C.  tricolor.  Liseron  tricolore.  Vulg.  :  helle-de-jour 
(Litt.,  h.  V")  ;  liset  bleu  (id)  .  Bru  :  rampe  tricolô  et  belle-dé-jô; 
Chatel  :  Uherûn  jMorlagne  :  ligneid  ;  ïotainville:  Vgnue  ;  Tran- 
queville  :  Ugnue. 

Clscutacées 
Cuscuta  ToLUN. 

Genre  :  Vulg.  :  barbe  de  moine,  cheveux  de  Vénus,  rache  (Gil- 
letetM.,  272);  crémaillère  (Littré  h.  v").  Bru  :  rége;  Gérard- 
mer  :  rège,  féminin  :  Girecourl-les-V.  :  filet  d'éine  ;  LaNeuveville- 
s.-.M.  cî<5Ci<ss«ï;  Ro mont  :  crècA'.' ;  ïrau(|ueville  :  cuscusse. 

C.  europîca  L.,  Sp.,  (excl.  var  B.)  C.  major  DC,  FI.  fr.,  3. 
p.  644.  Cuscute  d'Europe.  Vulg.:  cheveux  de  Vénus,  cheveux  dh 
diable,  raisin  barbu  (D""  Berher,  p.  231);  Cuscute  à  grande- 
fleurs  (D''  Mougeot,  p.  193).  Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat:  règ  ■ 
(ïhiriat,  p.  94; 

C.  Epitkgnnun  L.,  Sgst.^  éd.  Murr.,  p.  li  •;  C.  rntnorYiC.,  Fi. 
/>.,  2,  p.  644.  Cuscute  du  Thym.  Vulg.  :  petite  Cuscute  iD""  Berliei  • 
p.  231  j.  Gerhamonl  :  filet  d'oulié  litt.  filet  d'oiseau). 

C.  denbiflora  SoY.  -  Willem.,  Mém.  Soc.    linn.  de  Paris,   t.    ], 


—  126  — 

26  (1822)  et  t.  IV,  p.  280  :  C.  Epilinum  Weihe.  ap.  Boenning.» 
FL.  monast.,  p.  75  (1824j;  Cuscute  à  fleurs  serrées.  Gerbaoïont: 

BuRRAGINÉES. 

liornujo  ToUKN. 

B.  officinalis  L.,  Sp,,  197.  Bourrache  officinale.  Charmes  : 
fjourèc/ie  ;   Médonville  :  huurralrhe  ;  Saales  :  bourrèclie. 

Si/niphij(um  L. 

S.  of/k'imilc  L.,  Sp.,  l9o  ;  .S',  luberosum  Dois.,  FI.  Meuse, 
p.  172  !  non  L.i  Consoude  oilicinale.  Vulg.  :  Herbe  du  cardinal 
(Littré,v" Herbe,  4";  col.  2)  ;  herbe  aux  coupures! Littré,  v»  Herbe, 
4»,  col.  2j;  grande  Consoude  (D'Berher,  p.  232  ;  et  D""  Mougeol, 
p.  196).  Ban  de  la  R.  ;  ijrœse  raicinc  ;  Cleurie,  St-Amé  et  Synd.  : 
ijrasse  rùcine  [Th'iiiiil,  p.  95);  Eloyes:  gnisse  raicine;  llerba- 
luont  :   f/rossc  raicinc  ;  Le  Tholy   et  La  Forge  :  grasse  raicine. 

Aiu/iKsa  L. 

A.  aroensis  BiVM.,  FI.  tttnr.-caw.,  \,  p.  123;  Lgcopsis  arvensin 
L.,  Sp.,  199.  Bugiossedt^s  champs.  Vulg.  :  face  de  loup,  grippe 
des  champs  (d.  et  M.,  p.  275).  Lleurie,  St-Amé  et  Syndicat: 
r'bou  (Thiriat,  p.  95,i;  Eloyes:  r'//iiu  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  : 
r'fjou  ;  Vexaincourt  :  r'bou.  <Jrig.  r'bolte,  remettre,  '«  rebouter  ». 

Lilhospermum  TouRN. 

L.  arvense  L..  Sp.,  190.  (îréniil  des  champs.  Vulg.  :  (le  fruit) 
graine  perlée  (Litlré,  v"  Graine,  2"j. 

L.  officinulr.  L..  Sp.,  189.  Grémil  officinal.  Vulg.  :  herbe 
aux  perles  (D""  Berher,  p.  233  et  Littré,  v"  Grémil);  et  (fruit> 
graines  perlées  (Littré,  v"  Herbe,  k,  col.  3).  Lemmecourt  :  thé,, 
barbe  de  (hé. 

Echiuni  TouKN. 

E.  vulgare  L.,  Sp.,  200.  Vipérine  commune,  Vulg.  :  herbe 
aux  vipères  (G.  et  ftl.,  277;  Lillré,  v°  Herbe,  n"  4,  col.  3); 
Buglosse  sauvage  (D'"  Berher,  p.  22J).  Ban  de  la  K.  :  dchoite  de- 
cbboo;   La    Bresse  :    rbou ;  Cornimont  :    rebout:   Gérardmer  i 


—   127  — 

rbou,  masc.  ;  Gerbamonl  :  r'boii;  Hadol  :  r'bou.  Oiig.  Voir  Au- 
chusa. 

Obs.  Nos  campagnards  se  servent  de  la  tige  et  des  feuilles 
froissées  pour  faire  sortir  les  épines  qui  ont  pu  les  blesser. 

Puhnonaria  TouhN. 

P.  of/icinalis  L.,  Sp.,  19i.  Pulmonaire  officinale.  Vulg.  : 
herbe- cœur  (Littré,  v"  Herbe,  4,  col.  2);  herbe  au  lait  de 
Notre-Dame  (Liltré,  l.  c);  herbe  aux  poumons  (Littré,  ibid., 
col.  3).  Bainville-a.-S.  :  coucou  de  loup;  Ban  de  la  R.  :  coque- 
/zeA«;  Romont  :  coucou  rouge;  (s'applique  aussi  au  P.  tuberosa). 

Myosotis  L. 

Genre  :  Romont  :  œuv  d'colon:  yeux  de  colon. 

M.  pahistris  Wituering,  Brit.,  2,  p.  225.  Scorpione  des 
marais.  Vosg.  vulg.  :  la  myosolide,  et  oreille  de  souris  (D""  Mou- 
geot,  p.  196).  Ban  de  la  R.  :  m'iosotte  annuelle  (Littré  ne  donne 
pas  ce  nom,  ni  Gillet  et  Magne);  et  yeux  d'cha'ttle;  La  Bresse  : 
œil  de  bo;  Charmes  :  miotds;  Gleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  : 
œil  dé  bo  (Thiriat,  p.  95;;  Gérardmer  :  ell  d'bo;  Gerbamont  : 
euyc  de  bo,  Girecourt-les-Y.  :  mioti;  Moyenmoutier  ;  miottise; 
Saales  :  myotise;  Vexaincourt  :  œux  de  bô  (pluriel). 

M.  intennedia  LiNK.,  Enu)n.  Hort.  BeroL,  1.  p.  164.  Scor- 
pione intermédiaire.  Vulg.  :  oreille  de  souris  (D^'Bei'her,  p.  235> 

Echinospermum  Swartz. 

E.  LappuJa  Lehm.,  Aspevif.^  121  ;  Myosotis  Lappula  L., 
S/}.,  189.  Echinosperme  lappule.  Vosg.  vulg.  :  la  Grippe 
[b'  Mougeot,  p.  196  et  D'  Berlier,  p.  235; 

Cynoylossuni  L. 

C.  officinale  L.,  Sp.,  192.  Gynoglosse  officinal.  Vulg.  :  lan- 
gue de  chien  (D'Berher,  p.  235). 

Heliotropium  L. 

H.  europaeum  L.,  Sp.,  187.  Héliotrope  d'Europe.  Vulg.  :  herbe 
de  Saint-Fiacre  (Grimard,  295);  Herbe  aux  verrues  (Grimard, 
ibid.;  Littré,  v"  Herbe,  4,  col.  3). 


SOLANÉES. 

Solanu/n  L. 

i\  iJnlccunaru  L.,  6'//.,  206.  Morelle  douoe-amcre.  Vulg. 
Morelle  grimpante,  Vigne  de  Judée  ((j.  et  .M.,  280).  Buinville-a.- 
S.  :  briganlisse  de  ru;  Bulgnéville  :  f/as  mdr/iant,  allusion  à  l'ha- 
bitude des  enfants  d'en  niùcher  les  liges  (Mote  de  M.  Renault); 
Charmes  :  ergolissi;  et  tinjolissi;  sma-algr .-  Uombrot-s.-V.  :  récau- 
Uque;  Leniinecourt  :  bonbon  de  crapaud:  Ménil-en-X.  :  brigo- 
lisse  saucaùje;  Homoiil  :  bos  màckanl :  Yille-s.-l.  :  brigolisse  de 
ru,  lilt.  de  ruisseau. 

6'.  nigruni  L.,  Sj).,  236.  Morelle  noire.  Vulg.  herbe  des  magi- 
ciens, crève-chien,  inourette,  raisin  de  loup  i^Lîill.  et  M.,  p.  280i. 
(fleurie,  Sainl-Arné  et  Syndical  :  nen'e  inorelle  (Thiriat,  p.  95}  ; 
Saint-Elienne  :  uerre  morelle;  A'agney  :  neii-e  morelle. 

S.  tuberosum  L.,  Sj).,  265.  Morelle  tubéreuse.  Vulg.  :  pomme 
de  terre,  painientière,  [)atate.  Ahéville  :  l\fm(i  de  tare  (Adam, 
p.  361;;  Badménil  :  h"mo(  de  llrre  lAdani,  p.  360);  La  Balle  : 
K'mèlkirre  (Adam,  .361];  Bainville  :  Kfmo  de  larre ;  Ban  de  la 
Roche:  cniù  de  (ferre  (Uberliii,  p.  1S7,;  le  même  auteur  donne 
p.  'I75«  bieussi  dlcmdsd' lierre,  ùter  les  racines  d'après  les  pom- 
mes de  terre  quand  on  les  arrache  »  ;  Ban-s.-iM  :  K'inolCd' lierre 
(Adam,  36 1  )  ;  La  Bresse  :  loupi;  Brouveiieures  :  h'motte  de  tiarrc  ; 
Bru  :  A'moliérre  et  Kmoùére;  Bulgnéville  :  jieumes  de  larre; 
Ghampdray  :  Ki-monlére  (Adam,  361);  Charmes  :  Keumatle  de 
/»'/•/>',■  Char  mois  devant  Uruyèies  :  Kcmo  de  //Vôv '.\.dam,  360;; 
(^hatel  :  Kmol  dé  dire;  Cleurie,  Saint-Ami'  et  Syndicat  :  loupi 
(Thiriat,  p.  129);  Deycimont  :  A"mo  d<-  //'v/r  (Adam,  360);  Uo- 
celles  :  h'emol  de  tiare  (Adam,  360;  ;  Domèvre-«.-M.  :  p'molle  de 
larre;  Domi)aiie  :  A'imille  dé  liare  ;^.Vdam,360)  et  K'moréliure  ; 
Fonlenoy  :  A'èmolle;  La  Forge  :  A'mo  de  lerre  et  loupi;  Frai/e  : 
Knuilte  de  lierre  et  h'maliarre  ;  Gérardmer  :  K'mo-dé-lére;  Ger- 
bépal  :  A'mol-de-terre ;  Girecourt-ies-V.  :  K'mai  de  tare  (Adam, 
p.  361);  (jrandvillcrs  :  A'mo  dr  lian-;  Ihîigugney  :  A't'///^  dr 
terre  (Adam,  p.  361  j;  Huuécourl  :  Aemol  de  dire  (Adam,  360;  : 
Lignéville  :  pème  de  lare  (Adam,  p.  360j  ;  howgxxQi  :  po)m':iiarc 
(Adam,  [).   36 /i  ;  Maconcourt  :  />'//*«j//''   (/''    lare   'Adam,  360  : 


—  121)  — 

Mandra\^  :  IC malle  de  tiare  (Ada;n,  361)  ;  Marainville  :  K'ina  de 
têerre  (Adam,  36I);Mazelcy  :  ICmot  de  tare  (Adam,  360),  et 
Kmotte  de  tare;  Médonviile  :  K'mo  de  tare-,  Montagne  :  K mole- 
tiare;  Moussey  :  Kemotte  de  terre;  Moyenmoiitier  :  K'motière 
La  Neuveville-?.-M.  :  Kmo  de  tara  (Adam,  361),  et  Kemoticre;  La 
Neuveville-s.-Ch.  :  pemo  detarre;  Padoux  :  Kemat  deliere;  Pro- 
venchèrijs  :  Kmâoliare  (Adam,  361)  et  Kemoliarc;  Rambervil- 
1ers  :  Kmol  dé  lierre  et  Kmul  de  tiare  ;  Raon-a.-B.  :  pomme  de 
tiare  Raon-s  -P.  :  A'md  de  lierre  ;  Rou-  ceux  :  trèfe,  Rouges- 
Eaux  :  Kemotte  de  tiare  (Adam,  360);  Rugney  :  K'mo  de  tarre 
(Adam,  361);  Saaies:  /u«fl-f/a/'e;  Saint-Baslemont  :  ?rè/e(Adam 
361)  ;  Saint-Biaise,  la  Roche  :  K'matiarre  (Adam,  3ol);  Sainte 
Barbe:  K'mo  dé  lierre  (Adam,  4  2);  Sanchey  :  Kmotte  d' tare 
(Adam,3G1);  Le  Tholy  :  K'mo  dé  terre  (Adam,  360);  toupi  (Id. 
361);  K'mo  de  tére  (Id.  420);  Kmo  dé  terre  (Thiriat,  p.  129); 
K'mo  dé  terre  et  toupi  ;  Tutainvil'.o  :  Kmotte  dé  tiare  ;  Trampot  : 
peumme  de  terre;  Tranqueviile:  tre/fe  ;  Uriménil  :  K'mo-ré-làre ; 
écrasées  en  purée, paipai;  Vagney  ipommede  tiarre  (Adam,  360)  : 
Valfroicourt  :  Kmo  dé  tiare;  Les  Vallois  :  Kemot  detière  (Adam, 
360);  Ventron  :  Kemattc;  Vexaincourt  :  ^wo^mre;  cuites  en 
robes  de  chambre  in  holihe;  écrasées  en  purée,  pata,  subst. 
masc.  ;  Ville-s.-I  :  Keumotte  de  tare;  Vitlel  :  paime  de  tare 
(Adam.  p.  360);  Vouxey  -.pemo  de  /are(Adam,  360)  ;  Vrécourt  : 
pommes  de  tarre;  Wissembach  :  hmatiâres,  fém.  pluriel. 

Avant  de  passer  aux  variétés,  nous  allons  donner  quelques 
noms  patois  du  fruit  proprement  dit,  du  fruit  botanique.  Urimé- 
nil :  hôlottes  (ô  résonnant),  bôloltes  dé  Kmo-ré-tdre,  litt.  bou- 
lettes. Les  enfants  les  recueillent  pour  les  Ipncerauloin  à  Taide 
d'une  baguelle  très  flexible,  à  l'exlrémilé  de  laquelle  ils  les 
fixent.  Wissembach  :  Kieu-chattes,  fém.  plur.,  et  Kmattes. 

Variétés.  La Pommede  terre  deJeuxey  dlle jeuh/iére,  «jeuxère,  » 
s'appelle  en  français  vulgaire  la  Vosgienne  à  peu  près  partout. 
Elle  est  de  beaucoup  la  plus  connue  et  !a  plus  répandue.  Ses 
qualités  tenaient  (car  elle  a  beaucoup  dégénéré)  à  la  composition 
du  sol  du  village  de  Jeuxey,  dont  elle  était  originaire. 

B:iins  :  lai  comtoése,  litt.  comtoise,  originaire  de  Franche- 
Comté,  rouge  grisâtre;  La  Chapelle-anx  Bois  :  eucliére,']euxère. 

Fl  iRK    POITLAIRK    DKS    Vo^GES.  9 


—  130  — 

Ch.ilo!  :  chodion,  Chardon;  ^W/ic^/e,  grisctte,  hâtive  rouge;  Glea- 
lio,  Saint-Amé  el  Syndicat  :  jcuxère, parisienne  ou  blanche  douce, 
Chardon,  Saint-Jean  ou  quarante-jours,  hermifrasse  ou  dure   à 
cuire,  et  grisede  (Thirial,  p.  129);  Fontenoy  :  bigourri,  petite, 
grise  blancliâlre;  Fontenoy-le-Cli.  :  bianche  {h\-<xx\Q,\\Q) ,  enchères, 
joiixères;  chardonne,  chardon,  rôge  américaine  ;  chassard  (-^îarly 
dit  chussard)  ;  bec  de  caine  (bec  de  cane)  ;  Gérardmer  :  1  "  Ancienne, 
ronge  arrondie,  assez  régub'ére,  très  farineuse,  mais  peu  pro- 
ductive ;  2"  Parisienne,   blanche,  arrondie,  peu  régulière,  fari- 
neuse, peu  succulente,  assez  précoce  ;  3"   Grihhotte,    gris-rose, 
(nrineuse,  petite,  arrondie,   précoce;  4°   Haxite-bianche,  jaune, 
grosse,  peu  farineuse  mais  ferme,  tardive  et  productive  ;  5°  Boné  , 
rouge,  allongée,  aqueuse,  produciive,   tardive;  6°  Hormitrosse: 
dure  à    cuire,  quarante-jours;   7"    Violette  ou   bleue,  forme  des 
<i  Anciennes   »,  moins  savoureuse,  d'un  rouge  violet.  On    com- 
mence aussi  à  cultiver  les  variétés  iurly  rose,  et  peut-être  Chtir- 
don,  sous  un  nom  qui  varie  d'une  ferme  à  la  ferme  voisine  (Note 
de  31.  C.  Méline,  instituteur  et  botaniste.)  ;  Saulxures  :  Jeuhheif, 
chinolle,  dure  à  cuire,  pcrigôle,  Zurich ,  rembàhj,  bleuss'  (bleue); 
Hadol  :  ;nn/7c-ros<?, corruption  d'Early  rose;  Urimcnii  : ym^^^'?'e, 
jeuxère  ;  aivançâyes,  hâtives,  précoces  (litt.  avancées),  grih/ies, 
grises;  rovge,  périgôle,  fèrigôle,  Périgourdine?  C'est,  au    dire 
des  personnes  les  plus  âgées  que  nous  avons  consultées,  la  plus 
ancienne  dans  notre  localité,  Pôrmôtére,  parmentiùre;  ce  nom, 
qui  est  générique  en  français,  vulgaire  désigne  une  vaiiété  à  Uri- 
mcnil  ;    Ventron    :    francs,    gravis,    isnem,    fjrosses    bianlches, 
diuces  biantehes,  fairines,  farineuses,  b'eues  et  bleuses,  jeuxeij; 
Vexaincourt  :  jeusé  (Jeuxey)    fied;  grisbon,    bêle,   mananne, 
inékn:muie,  quairnnte  jôs,  gangveriitte. 

Avant  de  clore  cette  trop  courte  nomenclature  des  variétés 
ayant  un  nom  patois  ou  vulgaire,  saluons  d'uo  dernier  mot 
d'adieu  les  variétés  disparues.  On  cultivait  à  Hadol  lui  hourri- 
ktne  (signification  littérale  inconnue),  grosse,  ei  laigrihotte{[\U. 
griselte)  printanière,  grosse  et  rose. 

L.ps  udo-Capsicum  L.  Cerisier  d'hiver.  (Cultivé).  Vulg.  :  Ceri- 
sier d'amour.  Gleurie,  Saint  Amé  et  Syndicat  :  cerisier  d'amour 
(Thiriat,  p.  ^29)  :  Eloyes  :  céréhé  d'àmnur. 


I 


—  131  — 

S.  Lycopersicum.  Tomate.  (GulLivé).  Tulg.  :  pomme  d'ùmour 
(Pélin,  p.  '210).  Vagney  :  joemme  d'amour  (Pétin.  ].  cit.). 

PhysaVs  L. 

P.  Alhehen'ji  L.,  Sp.,  202.  Goqiieret  alkékenge.  Vulg  :  herbe  à 
cloques,  purge?,  médecines  (Grimard,  p.  299)  ;  alkékenge  jaune 
douce,  Goqueret  comestible  Vilmorin  [Catal'iyue,  18S2,  p.  H); 
Alkekengère,  coquerelle  (Littré,  v"  AIkokenge).  A'agney  :  vonahlœ 
neuliatte  (Pétin,  p  19o.),  litt.  noisette  verte.  Il  n'est  évidem- 
ment connu  dans  cette  localité  qu'à  l'état  de  culture. 

Atropa  L. 

A.  BellarlonaL.,  S/).,  260.  .Urope  Belladone.  Vulg.  :  bouton 
noir    (Gillet  et  Magne,   28-2).    Herbe    empoisonnée  (Littré,  y" 
Herbe,  n"  4,  col.  2.).  Dan  de  la  Hoche  :  heindche  d'chvâ. 
Nicotiana  L. 

N.  Tahacum  L.,  aS/).,258.  Nicotiane  tabac.  Vulg.  :  herbe  à, 
l'ambassadeur:  herbe  à  la  reine  (Littré,  v"  herbe,  4°,  col,  2); 
herbe  au  grand  prieur  (Littré,  ibid.,  col.  3j;  herbe  àla  reine 
herbe  sacrée  (id).  Chalel  :  loboc;  Gharmes  :  taibai;  CieuviQ^ 
St-Amé  et  Syndicat:  tabaine  (Thiriat,  p.  129!,  Médonville  : 
iaibal;  La.  Neuveville-s.  C!i  :  (a'bal;  Le  Tholy  :  tobauque  (Thi- 
riat, p.  129);  Uriménil  :  lnb(jc.  Cuit  ve  en  grand  dans  le  dépar- 
tement des  Vosges,  surtout  depuis  la  guerre. 

Daf.ura  L. 

D.  Stramonium  L.,  Sp.,  255.  Datura  stramoine.  Vulg.  :  herbe 
aux  sorciers  (Grimard,  305  ;  herbe  du  diable  (Gillet  et  Magne, 
284);  endormie  commune,  pomme  épineuse.  Littré  donne  Stra- 
mone  (v°  Datura);  herbe  du  diable  (v°  Herbe,  n°  4,  col.  2), 
herhedes  magiciens  (id.);  herbeauxsorcières(id.,  col. 3),  herbeà 
la  îaue(id.).  Vosg.  vu/g.  :  po;nm3  épineuse  iD""  Berher,  p.  236). 
Ban  de  la  Roche  :  bôo  de  larges  foyattes,  litt.  bois  (herbe)  à 
larges  feuilles;  OfTroicourt  :  hei^be  dé  fian,  herbe  de  la  taupe  (à 
Uriménil,  taupe  se  dit  fian  aussi). 

Hyoscyamus  L. 
H.   n'iger  L.,   Sp.,  457.  Jusquiame   noire.   Vulg.  :  herbe  de 


—  132  — 

chevaux,  hanebane  (Grimard,  304);  fève  à  cochon  (Liltré, 
v"  fève,  4°);  Herbe  caniculaire  (Littré,  v"  Frve,  4")  ;  Herbe  cani- 
culaire (Liltré,  v"  Herbe,  4",  col.  2); 

Verbascées. 
Verbnscum  Tourn. 

V.Thopsus  \j.,Fl.  suec,  p.  69;  V.  Schrader iMey.,  CM.  /lanov., 
p.  326;  Molène  Bouillon  blanc,  Yulg.  :  Cierge  de  Notre-Dame, 
blanc  de  mai  (Grimard,  30S).  Yo?g.  vulg.  :  bouillon  blanc  <D'" 
Mougeot,  p.  197-3o7),  blanc  bouillon  (D'  Berher,  p.  237).  Ban 
de  la  Roche:  hiancs  dayas  (litt.  blancs  doigliers);  La  Bresse  : 
hianc-bouillon;  Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat  :  bian  bouyon  (Thi- 
riat,  p.  96);  Lemmecourt  et  Moussey  :  bouillon  bianc;  Uri- 
ménil  :  bianc  bovym  et  99.  quelquefois  aussi  bouyon  bianc. 

V.  nigrum  L.,  S  p.,  2o3.  Molène  noire.  Vosg.  vulg  :  bouillon 
noir  (Berher,  p.  237). 

V.  Blatlaria  L.,  Sp.,  25 L  Molène  blattaire.  Vulg.  :  herbe  aux 
mites  (Littré,  v°  Herbe,  n"  4,  col.  2;  et  D^  Berher,  p.  238). 

SCROPUULARINÉES. 

Scrophularia  Tourn. 

5.  nodosa  L.,  Sp.,  863.  Scrophulaire  noueuse.  Vulg.  :  herbe 
au  fi  (on  sait  que  le  fi  est  une  sorte  d'affection  cutanée  qui  vient 
aux  bœufs)  et  grande  Scrophulaire  (Grimard,  p.  31.5);  herbe  de 
St-Félix  (Littré,  v"  Herbe,  4,  col.  3).  Vosg.  vulg.  :  herbe  au 
siège  (D'  Berher,  p.  238).  La  Bresse  :  mourclc,  nère  mourèle  ; 
Chalel  :  m'réle ;  Gérartlmer  :  mnrclc  ;  Gerbamont  :  neirc  mourclle. 

Difjitalis  Tourn. 

Genre  :  Ménil-en-X.  :  palagan  ;  Saulxures  sur-M.  :  daudeliévc. 

B.  purpvrea  L.,  Sp.,  866.  Digitale  pourprée:  Vulg.  :  gueule 
de  loup,  gants  de  bergère,  cloches,  pclard?,  toquots  (Grimard, 
p.  316)  ;  doigtier,  gantelée,  doigt  de  Notre-Dame  (Littré,  \°  Di- 
gitale). Vosg.  vulg.  :  la  gantelée,  la  chausse  de  loup.  (D""  Mou- 
geot,  p.  198-358).  Ban  de  lu  R.  :  dayatles,  plur.  ;  Berlri- 
mouticr    :  daya  de  loup;    La  Bresse  :  dau  de  lirve,  dé  de  lié- 


—  i;w  — 

vre;  Brouvelieures  :  doyot  de  loup  ;  Selles  :  daijot  ;  Gleurie, 
Sl-Amé  el  Syndical  :  caquelijau  (Thiriat,  p.  96i  ;  Eloyes  :  co- 
queUgeô ;  Fontenoy  :  pota  (lilt.  pétard;;  La  Forge  :  caclijau; 
Fraize  :  dau  de  loup;  Gérardmer  :  spen'vaiche ; Gevha.mont  :  dau 
d'iiéve;  Gerbépal  :  dau  de  loup  (doigt);  Médon ville  :  doïau; 
Mortagne  :  chausse  de  loup  ;  Moyenmoutier  :  damot  de  loup;  Raon- 
l'Etape  :  doyàde  loup;  Raon-sur-P.  :  doyà ;^omo\\\  :  doiiotdloup 
(gant)  ;  Saaies  :  data;  Sanchey  :  doïot  ;  Saulxures  :  dô  d'iiéve; 
LeTholy:  racUjau;Viv\mém\:fjants,'^\\xv\e\  ;Vagney  :  dosdeliéve: 
Val-d'Ajol  :  las  gants,  pluriel. 

G  ratio  la  L. 

G.  officinalis  L.,  Sp.,  24.  Graliole  officinale.  Vulg.  :  faux  Séné 
(Grimard.  p   313)  ;  petite  Digitale  (Littré.,  V  Herbe,  4,  col.  3). 

Mimulus  L. 

M.  rivularis  Nl'tt.  (Cultivé.)  Vulg.  :  Pensée  d'Chine,  Pensée 
d'Afrique  (Thiriat,  p.  -130). 

Antirrhinum  L. 

A.  Oront'nim  L.,  Sp.,  860.  Muflier  rubicond.  Yosg.  vulg.  : 
mufle  de  veau  sauvage  (D""  Berher,  p.  238;  ; 

A.majus  L.,  Sp.,  8o9,  excl.,  var.  a.  Vulg.  :  gueule  de  loup, 
mufle  de  veau  (Grimard,  p.  317)  ;  muflier  des  jardins,  mufle  de 
veau  f.Littré,  v°  Gueule,  n°  oj.  Vosg.  vulg.  :  gueule  de  lion,  grand 
mufle  de  veau  (D""  Berher.  p,  239).  Bru  :  souauge. 

Linaria  TouRN. 

Genre:  La  Bresse:  Iderbe  de  St-Romari;  Bru:  lie  sauvaige 
[YiH,.  lin  sauvage). 

L.  vulgaris  Mill.,  Dict.,  n"  \ .;  Antirrhinum  Linaria  L.,  Sp., 
858.  Linaire  commune.  Gévixvàmex:  :  guèle  [ûc]  dé  lion  ;  Gerba- 
mont  :  sauvaige  romari;  St. -Etienne  :  remoërg ;  Saulxures:  sau- 
vaige lin  ;  Vagney  :  sauvaige  lin. 

L.  E latine  Mill.,  Dict.,  n"  16;  Antirrhinum  Elatine  L.,  Sp., 
821.  Linaire  élatine.  Vulg.  :  velvote  vraie;  M.  Berher,  239,  donne 
velvote. 


—   134  — 

L.  spuria  Mill.,  Dict.,  n°    15;  Antirrhinum  spurium  L.,  Sp., 

851.  Linaire   bâtarde.  Vulg.:    fausse  velvole  (Grimard,  p.  319 
et  Berher,  p.  539). 

L.  7)11  nu r  Desf.,  A(l.,  II.  p.    i-Q;  Antirrhiinim  minusL.,  Sp., 

852.  Linaire  pelite.  Vulg.  muflier  nain  (D' Berlier,  p.  240). 

Veronica  L. 

Genre  :  Ban  de  !a  R.  :  dchotle  de  royattes;  St-Elienne  :  vivoni- 
que  ;  Uriinônil  :  vlronique. 

V.  Anagallis  L.,  Sp.,  -16.  Véronique  mouron.  Vulg.:  pclil  mou- 
ron d'eau  (f)'  Berher,  p.  241). 

F.  BeccabunfjaL.,  Sp.,  17.  VéroniqueBeccabonga;  Vulg.:  cres- 
sonnière, Salade  dechouelle  iGillet  etMagne,  p.  287);  cresson  de 
cheval  (Grimard,  312);  Vosg.:  grand  Mouron  d'eau  (D''  Berher, 
p.  241  j.  Moyen moulior:  grosse  hieppe  :  Romont  :  pied  d'euïon 
(pied  d'oison);  Villc-s.-Illon:  saussoite. 

V.  Chamxdrysh.,  Sp.,  17.  Véronique  pelit-chène.Vulg.:  herbe 
de  la  couaille,  «  nom  en  Bretagne  des  extrémités  d'un  étang  qui 
restent  à  sec  pendant  la  saison  des  eaux  basses  ».  (Liltré,  v" 
Couaille  et  v°  Herbe,  4,  col.  2);  Vulg.  vosg.:  Véronique  chênelte 
ou  petit  chêne,  Véroniijue  femelle  (D""  Berher,  p.  240). 

V.  of/icinalls  L.,  Sp.,  14.  Véronique  officinale.  Vulg.:  Véro- 
ni(|ue  commune  (M"""  xMillet,  p.  298);  Véronique  mâle  (Litlré, 
Vvo  Véronique)  ;  thé  d'Europe  (D''  Berher,  p.  241). 

V.  arvensis  L.,  Sp.,  \S.  Véronique  des  champs.  Gleurie, 
St-Amé  et  Syndicat:  saaque,  voitine  (Thiriat,  p.  97).  Cet  auteur 
ajoute  :  «  Les  ménagères  désignent  sous  le  nom  de  saaque  ou 
sâque  toutes  les  mauvaises  herbes  qu'on  extrait  des  champs  et 
des  jardins  ou  moyen  du  sarcloir.  Le  mol  voitine  est  im  synonyme; 
il  signifie  saleté  ».  St. -Etienne:  sdque;  Uriménil:  sdk. 

Euplirasia  Toukn. 

Genre:  Ville-s.-I.:  ôphrèsse. 

E.  of/icinalis  L.,  Sj^.,  841.  Soy.-Will.,  Mân.  de  l'Acad.  de 
Nancy,  '183J-18M,  p.  25.  Euphraise  officinale.  Vulg.:  casse- 
lunette  (D'-  Mou.^eot,  p.  199-359;  D'' Berher,  p.  243).  Cleurie, 
St-Amc  et  Syndicat;  casse-luneffe  (Thiriat,  ().  97);  Ban  de  la  II.  : 


—  135  — 

dchotte  pou  lo  ma  di  oeux,Y\{i.  herbe  pour  le  mal  des  yeux; 
Gérardmer:  casse-linetlc;  St. -Etienne,  casse-minette  et  casse- 
lunette. 

E .  nemorosa  Soy.-Will.,  /.  c  ,  p.  27.  Cleurie,  St-Amé  et  Syn- 
dicat: casse-lunette  (Thiriat,  p.  9"). 

Bhinanthus  L. 

Genre:  Gérardmer:  /o////c;  Mazeley:  tétrèlle;  MOnilen-X.  : 
sonnette,  grelot,  tietrelle;  Saulxures  :   tettie  ; 

R.  mlnor  Edrh.,  Dcit.,  6,  p.  'H 4;  li.  glaber  Soy.-AVill.,  Ca' ., 
p.  107.  Vulg.:  cocrêle  (Grimard,  p.  3iil);  Vosg.  vulg.  :  crrlu- 
dc-coq,  cocrète  des  prés,  iottelie  (D""  Berher,  p.  245),  lolldii: 
(D'  Mougeot,  p.  199-359).  Buli^néville:  léterelle,  s.  fém.;  La 
Bresse:  tèirie;  Cleurie,  St-Amé  elSyndicat:  tétrie dd pra{T[n\iti[, 
p.  97);  Gerbamont  :  tettie  ou  teptie  ;  Lemmecourt  :  thiétrclle;  Le 
Tholy  et  La  Forge  :  totrie  dé  pre. 

H.  major  EïiRa.,  Beitr.,  6, p.  144.  Rhinanthe  à  grandes  (leurs. 
Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat:  tétrie  dd  grains  (Thiriat,  p.  97); 
Eloyes:  tétrie  das  grains;  la  Forge  et  Le  Tholy:  totrie;  Gerba- 
mont: tettie  ou  teptie  ;  OfTroicourt:  tietrelle  (var.  hirsutus);  Raon 
l'Etape:  toterîle ;  Romoni:  tèieréle. 

Pedicularis  L. 

Genre:  Ban  de  la  R.:  taterelle;  INÎoussey  :  taterelle  et  lolterelle. 

P  palustris  L.,  Sp.,  845.  Pédiculaire  des  marais.  Vosg.  vulg.: 
herbe  aux 'poux  (D''  Mougeot,  p.  199-359;  D"^  Berher,  p.  24;')). 

P.  sglvalica  L.,  Sp.,  815.  Pédiculaire  des  bois.  La  Bresse  : 
gregnade  pouhhé  [l'di.  groin  de  porc);  Cleurie,  St-Amé  et  Syndi- 
cat :  Oro  d'poukhé  (Thiriat,  p.  97)  ;  cet  auteur  dit,  p.  4  i,  (jue 
ce  no  in  signifie  fumier  de  pourceau.  La  Forge  etLcTho'y: 
gregna  d'pohhé  ;  Gerbamont:  grégna  de  pouhé  ;  Uiiméni!:  gré- 
gnot  d' pou  II  hé. 

Melampyrum  Tourn. 

Genre  :  La  Bresse  :  tétrie;  Bru:  quoue  de  rend;  OfTroicourt: 
rougeole,  chécon  ;  Ville  :  rougeolte. 

M.  arvense  L.,  Sp.,  842.  Mélampyre  des  champs.  Vulg.:  rou- 
geroUe,  queue  de  loup  (Grimard,  323);  que-ie  de  renard  (Liltté, 


—   136  — 

v"  Renard,  p.  160(3,  col.  3,  n"  7).  Vosg.  :  rougeole  et  blé  de 
vache  (D"  Berher,  p.  2i"S).  Bulgnéville  :  roivjeole;  Ghatel  :  rou- 
geolte;  Cleurie,  Sl.-Amé  el  Syndicat:  roge  ^'7yvc  (Thirial,  p.  87); 
Eloyes:  rouge  tetvic;  Romonl  :  freumotoiiole,  probablement  parce 
qu'elle  vimt  dans  les  moissons  de  froment  ^noto  de  M.  Adam, 
botaniste);  Tranqueville  :   chacû. 

M.  pra'ense  L.,  Sp.,  843;  M.  vulgalum  Hol.,  FI.  de  la  Moselle, 
528.  Mélampyre  des  prés.  Vidg.  :  Millet  des  bois  (D''  Berher, 
p.  246).  Lemmccûurt  :  Jim-be  debkjue. 

OROB.^NClIÉtS. 

Orobanche  L. 

0.  Rapiayi  TnuiLL.,  FI.  par.,  317.  Orobanche  rave.  Cleurie, 
Sle-Amé  et  Syndicat  :  voayerasse  (Thirial,  p.  1)7  . 

P/ic/i/nva  C.  A.  Micviiii 

Ph.  /(D/iosa  C  A.  Mi:y.,  Fn.  cauc,  -lOi;  Orobanche  rmnosa  L., 
Sp.,  882.  Phélipéc  rameuse.  Vosg.  vulg  :  Orobanche  du  Chanvre, 
Hanfwûrger,  Hanfspargel  (Kirsc)dcg.,  FL,  d'Als.,  I,  [>.  607-60S); 
La  Forge  et  Le  Tholy  :  voycrosse. 

I  AIJIÉES. 

Me  ni  ha  L. 

Genre  :   Ban  Je  la  R.  :  motte;  Raon-l'Etape  et  Saales  :  molle. 

M.  rotundifoli  (]j.,  Sp.,  805.  Menthe  à  feuilles  rondes.  Yulg.  : 
Menthe  crépue,  baume  sauvage  l)lanc  (Kirschlcger,  1,  p.  619  et 
Berher,  247). 

M.  virilisL.,  5^.,  804;  Menthe  à  feuilles  vertes.  Gerbépal  : 
tnole. 

M.  aqualua  L.,  Sp.,  80o.  Menthe  aquatique.  Vulg.  :  Menthe 
rouge  (Kirschlcger,  I,  p.  621  ;  D'  Berher,  p.  248).  Vagney  : 
haute  ch  iconse. 

M.  arvensis  L.,  Sp.,  806.  Menthe  des  champs.  La  Bresse  : 
vhacouille:  Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat:  mole  (Thiriat,  p.  98); 
Gérardmer  :  coche  dé  champ  ;  Gerbamnnt  :  chacou.<;e,  chacoue  ; 
Moyenmoutier  :  ?no^<?;  Romonl  :  7)Wlhc ;  S.iulxurcs  :  ichacouil; 
Urimcnil  :  mole;  Vagney  :  chaci/use  (Thiriat,  p.  98). 


-    137  — 

M.   Pulcghim  L.,  Sp.,  807.  Menthe  Pouillot.  Vulg.  :  herbe  do 

St-Laurenl  (Gill.  et  M.,  306);  Vosg.  vulg.  :  Pouliot.  poley  (Kir- 

schleger,  I,  G 22). 

Lycopus  L. 

L.  ciiropct'Ki  L.,   Sp.,  30.  Lycope  d'Europe.  Vulg.  :  Chanvre 

d'eau,  lance  du  Christ  (Gill.  et  M.,  307_i;  Vosg.  vulg.  :  Marrube 

aquatique,  pied  de  loup    (Kirschleger,  J,   p.   623;  D''  Berner, 

p.  249). 

Origanum  L, 

0.  vulgare  L.,  Sp.,  824.  Origan  commun.  Vulg.  :  Marjolaine 
sauvage  (G.  et  M.,  308).  Vosg.  vulg.  :  Oiigan  sauvage  (Kirsch- 
leger,  I,  p.  632).  Ban  de  la  R.  :  swaidge  marrljolaine,  dclwtle  de 
bÎLs ;  Lemmecourt  :  marj olaine ; 'SIqxxW  en  X.  :  aragan. 

Mujorana  Tourn. 

iVajorana   vulgaris  T.  Origan  marjolaine  (cultivé).  Uriménil  : 

Mirjolaine. 

Thymus  Benth. 

Genre  :  La  Baffe  :  poliot  (Adam,  371)  ;  La  Bresse  r/io/eew/Bru: 
hlèbedélépie;  Charmes  :  thyme ; Tiomp'ievre  :  serfolet  (Adam,  371)  ; 
Fonlenoy-le  Ch  :  seurioUe  sauvaige;  Haillainville  :  ièpe  de  puce 
(Adam,  373).  Luvigny,  voy  Sanchey;  Mandray  :  ;:/e//re//e  (Adam, 
375);  Moyenmoutier  :  ieppc  de  freml( Xâam,  37!)  (litt.  herbe  de 
fourmi);  Provenchèrey  :  pouèvrcle  (Adam,  371);  Kamonchanip  : 
tl  (Adam,  373);  Rugney  :  serponette  (Adam,  371)  ;  Sanchey , 
Vagney  et  Luvigny  :  po/îcue,  polieu  (Adam,  371);  Saulxurcs  : 
hhpolieu  (x\dam,  371)  ;  Le  Tholy  :  spolieue  (Adam,  37!)  ;  Vagney, 
voy.  Sanchey  ;  Venlron  :  ^50w/îeu  (Adam,  371). 

Th.  Serpyllum  L.,  FI.  Suce,  208,  et  Sp.,  825.  Thym  Serpol- 
let.  (iha;  mes  :  tliymc. 

Th.  Chamxdrys  Friiîs^  Noc,  197.  Thym  petit  Chêne.  Vuîg.  : 
Serpolet.  Ban  de  la  R.  :  pilorê ;  Bertrichamps  :  serpcuUn;  La 
Bresse  :  79o//eii;  Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat  :  polieu  (Thiriat, 
p.  98)  ;  Fonlenoy-le-Cli.  :  seuriolle  sauvaige;  La  Forge  et  Le 
Tholy  :  spolieuie;  Fraize  :  sauvaige  pev  relie  ;  Gérai'dmer  :  polieil; 
Moussey  :  serpelot;  Moyenmoutier  :  lliieppe  de  //-cni;  Uriménil  : 
polieuye  sauvaige. 


—   138  — 

Th.  vu/garis  (CuUivé).  Thym,  ordinaire.  Charmes  :  thyme; 
Fraize  :  pèvrelle ;  Gerbamont  :  polieii;  Médonville  :  sentibon; 
Uriménil  ;  7Jo//ee<(/e;  Wissembaoh  :  peirclle. 

Satureia  L. 

S.  hoflensis  L.,  Sp.,  795.  Sarriette  des  jardins.  Bainvilie  : 
sarrioile;  Ban  de  la  R.  :  chmack,  franche  //60«/;e;Bcrtrimou- 
tier  ;  pèvrelle  ;  La  Bresse  :  pourèle,  sariate;  Charmes  :  sariate  ; 
Chatel  :  sàrrioite;  Cleurie,  St-.\mc  et  Syndicat  :  sariate  (Tliiriat, 
p.  130);  Gornimont  :  pourellc;  Lemniecourl  :  sauriette;  Mcdon- 
ville  :  soriolte;  La  Neiiveville-sur-.M.  :  sâriotte;  Raon-l'Et.  : 
.9flr/o^/e;llouceux  :  sarriotle;  Saul.Kines-siir-M.  :  sarialte;  Uri- 
mi'iiil  :  sar/o//e;  Venlroii  •.pourellc.  «  Ingrédient  aromatique  des 
boudins.  »  Kirschleg.,  I,  p.  634. 

Calainhilha  MuiiNCii. 

C.  ClinopodiumBEsrn.  in  DC,  Prodr.,  12,  p.  2  3;  Melissa 
Clinopodium  BeiNTU  ,  Lab.,  3S9;  Clinopodium  viilgare  L.,  Sp., 
281.  Vosg.  vulg.  :  Calaminthe,  .Menthe  des  montagnes  (Kir- 
schicger,  I,  p.  631),  grand  Oiigan  des  haies,  Basilic  sauvage 
(D'  Berhcr,  p.  250). 

Melissa  L. 

;)/.  of/icinalis  L.,  Sp.,  827.  Mélisse  officinale.  Vosg.  vulg.  : 
Mélisse  vraie  (Kirschlcger,  I,  p.  6  JO).  Moyenmoutier  :  l'hieppe 
de  citron.  (Allusion  à  son  odeur  de  citron  très  prononcée). 

Salvia  L. 

Genre  :  Gerbamont  :  saurge ;  Moussey  :  sdge\  Ville-s.-I.  :  sô- 
chc. 

S.  of/îcinalis  L.  Sauge  officinale.  Vosg.  vulg.  :  grande  Sauge 
des  jardins  (Kirschlcger,  I,  p.  6'27-628)  (cultivé).  Cleurie,  Sl-Amé. 
Syndicat  :  sar^/e  (Thii iat,  p.  130). 

^S\  Sclarea  L.,  Sp.,  38.  Sauge  sclarée.  Vulg.  :  Orvale,  herbe 
aux  plaies,  toute-saine.  Lillré  donne  :  (v"  Herbe,  n"  4,  col.  3) 
herbe  de  St-Jean.  Vosg.  vulg.  :  Orvale  toute-bonne  (Kirschlcger, 
I,  p.  627  ;  D'  Berhcr,  p.  250).  La  Bresse  :  saurge. 

S.  prafensis  L.,  Sp.,  35.  Sauge  des  prés.  Vosg.  vulg.  :  Sauge 


—  139  — 

sauvage  (Kirschleger,  I,  p.  626V  La  Bresse  :  saitrge  ;  la  Forge  et 
Le  Tholy  :  sarge;  Raon-l'Et.  :  sarge  ;  Vîigncy  :  sorge. 

Rosmarinus  L. 

R.  of'/icinalis  L.  Romarin  officinal  (cullivé).  Ban  de  la  R.  :  ro- 

mœri. 

lYepeta  L. 

N.  CalariaL.,  Sp.,  796.  Népéla  chataire  (Littré  dit  :  Nepela 
cataire).  Yulg.  :  cataire,  chataire  (Littré,  \°  Herbe,  4,  col.  2). 
Vosg.  viilg.  :  heibe  aux  chats  (Kirschleger,  I^  p.  634  ;  D'^  Ber- 
her,  p.  Sol  et  D^"  Mougeot,  202-362). 

Glechoma  L. 

G.  hederacea  L.,  Sp  ,  807.  Gléoomc  Lierre-terrestre.  Vulg.  : 
chamécisse  (Littré,  h.  v°)  ;  Herbe  St-Jean  (Crimard,  338)  ; 
Herbe  de  la  St-Jean,  terrêle,  rondelette  (Littré,  v^Glécome)  ; 
Lierre- terrestre  (Lif-ré,  v"  Herbe,  4,  col.  3).  Vosg.  vulg.  :  Ter- 
rate  ''Kirschleger,  I,  p.  635)  ;  terrète  lierrée  (D'^Berher,  p.  2oi). 
Ban  de  la  H.  :  dchotle  de  letche  et  goundelreb  ;  La  Bresse:  nal- 
hoii  ;  Brouvelieures  :  rehheiUe ,'  'iiu]gné\'i\le  :  rondelotte ;CA\d.[.('À: 
lidre  tèrèsse ,' Cleuiie,  Saint-Amé  el  Syndical:  aulhon  (Thiriat, 
p.  98)  ;  la  Forge  (  l  Le  Tholy  :  olhon  ;  Frai/.e  :  li  et  rècJnle  ;  Gé- 
rardmer  :  olhon  eX  herbe  d^olhon;  Gerbépal  :  rehheuUe ;  Ménil-en 
X.  :  liare  teresse  ;  Murtagne  :  laxhe,  féminin  ;  Moussey  :  lâche  ; 
Moyenmoulier  :  lakhe ;  Padoux  :  Ho  ;  Raon-l'Etape  :  lâhh  et 
quelquefois  herbe thérèse ;  Romont:  lahe ;  St-Anié  :  aulhou  (sic!  ! 
(Adam,  p.  229  :  ce  doit  être  une  faute  d'impression,  pour  aul- 
hon), et  aulhon  (Tioiriat,  p.  417);  St-E'ienne:  olhon  ;  Totainville: 
lierre  7 hérèza;  Vaguey  :  aulhon. 

Larnium  L. 

L.  album  L..  Sp.,  809.  Lamier  blanc.  Vulg.  :  fantôme  (G:im., 
340)  ;  Vulg.  vosg.  :  Ortie  naorte  blanche' (Kirchleger,  I,  p.  640j; 
Ortie  blanche  (D""  Berher,  p.  2o1).  La  Bresse:  blanche  eude  ; 
Cleurie,Sl-Améet  Syndicat:  blanche  eu^ie  (Thiriat, p. 98)  ;EIoyes: 
blanche  choquant  ;  la  Forge  et  Le  Tholy  :  blanche  choquesse  ; 
Gérardmer:  blanche  chohesse ;Lemmecoin'l  :  chocan  blanc  ;},lé-n\\- 
en-X.  :  chodlon  blanc  ;  Mortagne  :  thohesse  blanche  ;  Moyenmor.- 


—     40 

lier:  Manche  choquesse  ;  Romont:  choqure  6/anc^e;  Tranqueville: 
seçon;  Uriménil  :  biauc  choquant  ;  Vexaincourt  :  blanche  olie. 

L.  maculatum  L.,  6'77.,809.  Lamler  tacheté.  Romont  :  choqure 
rouge  et  suçon. 

L.  purpui'cum  L.,  Sp.,  809.  Lamier  pourpre.  Vosg.  vulg.  : 
mauvaise  herbe  des  champs,  Orliemorle  (Kirschleger,  I.  p.  G41), 
Orlie  rouge  (D""  Mougeot,  p.  102-362;  D""  Berher,  p.  251).  Ban  de 
la  R.  :  savaidge  outeie  ;  Tranqueville:  seçon  ;  Vagney:  rogc  eulic; 
Uriménil  :  rouge  choquant. 

L.  Galeobdolon  Gr.otz,  Auslr.,  p.  ?6"2  ;  Gakobdolon  luteuni 
HuDS..  Angl.,  2o8.  Lamier  Galeobdolon.  Vosg.  vulg.  :  Ortie 
jaune  (Kirschleger,  1,  p.  642).  Gérardmer  :  jaune  chokcssc ;  Tran- 
queville :  seçon  ;  Uriménil  :  jaune  choquant. 

Galcoj)sis  L. 

G.angustifolia  EiiRH.,  Ilerb.,  137  ;  G.  Ladanum\iLL.,  Dauph., 
2,  p.  286.  Galéope  à  feuilles  étroites.  Vosg.  vulg.  :  chambreule, 
cherbe,  crapaudine  des  champs  (D""  Berher,  p.  252);  Litlré  ne 
donne  pas  les  deux  premiers  noms. 

Obs.  I.  Chambreule  et  Crapaudine  des  champs  sont  aussi 
donnés  par  M.  Berher  comme  noms  vulgaires  du  G.  arcalica  Jor- 
dan*. Voir  ci-dessous  cette  planle  n'est  pas  cilée  par  Goilron). 

II- M.  Berher  donne  aussi  Crapaudine  comme  nom  vulgaire  du 
Slachgs  annuaL.,  Sp.,  813.  Kpiaire  annuelle. 

G.  arvalica  Jordan;  Galéope  champêtre.  Vosg.  vulg.:  cham- 
breule, crapaudine  des  champs  (D' Berher,  p.  252)  ;  Crapaudine 
des  champs  (D''  Mougeot,  p.  202-362). 

G.  Telrahit  L.,  Sp.,  810  ;  G.  versicolor  Dois.,  FI.  Meuse,  p.  540, 
non  Cl'rt.  Vulg.  :  Ortie  royale,  cramois  (Grimard,  p.  341)  ;  Chan- 
vre bâtard  (Litlré,^ v"  Galéopsis);  Chanvre  vérelle  (l'abbé  Hingre, 
ms  ).  Vosg. vulg.  :  chanvrin,Galéopse  piquant,  Chanvre  sauvage, 
Ortie  royale  (ces  deux  derniers  Kirschleger,  I,  p.  639;  D''  Ber- 
her, p.  253).  La  Bresse  :  chainevallc;  Cleurie,  St-Amé  et  Syndi- 
cal: chennevale,  chainve  vérelle  (Thiriat,  p.  98j,  chennevalle, 
subst.  fém.,  abréviation  du  nom  vulgaire  du  Galéopsis:  chanvre. 
vérelle  (Thiriat,  p.  423j  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  cheneverelle  ; 
Gérardmer  :  chenvérelle;  Gerbamont  :  chennevolle  ;  Raon-l'Et.  : 


—  141  — 

savége  chimpe  ;  ^i-E\.\enne  :   chennvôlle;  IJviménW:  chaîme  saii- 
vaige,  féminin  ;  Vagney  :  chainve  sauvaige  (Pélin,  p.  49). 

Stachys  L. 

St.  sylvalica  L.,  Sp.,  811.  Epiaire  des  bois.  Vulg.  :  grande 
Epiaire  (Grimard,  343).  Vosg.  vulg.  :  Grande  Epiaire  des  bois 
(Kirschlegor,  I,  p.  643-644);  Ortie  puante  (D""  Berher,  p^  2o3). 
Ban  de  la  R.  :  moulins,  plur.  ;  Gérardmer  :  7wge  chokesse. 

S(.  palustris  L.,  Sp.,  811.  Epiaire  des  marais.  Vulg.  :  Ortie 
morte  (Grimard,  p.  3i3).  Romont  :  mothe\  (sic),  confondu,  nous 
dit  notre  correspondant,  avec  le  Ment/m  arvensis,  à  cause  de  sa 
pullulation  dans  les  cultures  par  ses  grosses  racines  traçantes. 

St.  annua  h.,Sp.,  813.  Epiaire  annuelle.  Vosg.  vulg.  :  cra- 
paudine  (D""  Berher,  p.  233). 

Detonica  L, 

Genre,  :  Mazeley  :  bélouane. 

D.  officinalis  L.,  Sp  ,  8\0  ;  Stachys  Belom'ca  ^entr.,  Lab., 
p.  532.  Bétoine  officinale.  Ban  de  la  R.  :  broune  icourtin,  dchntte 
de  sang,  herbe  de  cœu7\ 

Ballota  L. 

B.  fœlida  L.-^m.,  Dlct.,  II,  p.  281  ;  B.  nigra  Godr.,  FI.  lorr., 
i'"  éd.,  t.  2,  p.  194,  non  L.,  FI.  suec.  Ballote  fétide.  V.ilg.  : 
Marrube  puant  (Littré,  v°  Ballole);  Vosg.  vulg.;  Ballote  ou 
Marrube    noir   (Kirschleger,  I,    p.    646  ;  Berher,  p.  234.) 

Melittls  L. 

M.  nielissopJiyllum  L.,  Sp.,  832.  Mélittc  à  feuilles  de  Mélisse. 
Vulg.  :  Mélisse  de  montagne,  mélisière,  herbe  sacrée  (D""  Ber- 
her, p.  234). 

Scutellaria  L. 

5*.  galericulata  L.,  Sp.^  833.  Scutellaire  toque.  Vosg.  vulg.  : 
tertianaire  toque  (Kirschleger,  I,  637; ;  terlianaire  D""  Berher, 
p.  234). 

S.mlnorh.,  Sp.,  835.  ScuteUaire  naine.  Vosg.  Vulg.  :  petite 
toque  (D'  Berher,  p.  253). 


—  J42  — 

Brunelia  Tourn. 

B.  vnlgaris  L.,  Sp.,  837.  Brunelle  commune.  Ban  de  In  R.  : 
lierheaufer;  Médonville  :  brunotte. 

Ajiiga  L. 

.1.  reptans  L.,  Sp.,  78o.  Bugle  rampanle.  Vulg.  :  herbe  de 
St-Laurent  (Liltré,  li.  V);  Yosg.  vulg.  :  Consolide  moyenne 
(Kirschleger,  I,  p.  623).  Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat  :  herbe  de 
Sfiint-Joseph,  herbe  d-  charpentier  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  hbbe 
de  chairpeleie ;}\Qàony\\\'à  :  diodot ;  Saulxures  :  hiarbe  detcherpbté^ 
Viigney  :  h  àrbe  de  chairpèlei. 

A.  Chamxpitys  Sciiueb.,  Unilab.,  p.  24;  Teucrium  Cha- 
iiurpitys  L.,  S/).,  787.  Bugle  faux-pin.  Vosg.  vulg.  :  Ivelle  (Kirs- 
chleger, I,  p.  624  ei  D''  Berher,  p.  256), 

Teucrinm  L. 

T.  Chomxdrys,  L.,  S/^.,  790.  Germandrée  petil-chône.  Vulg.  : 
Germandréo  oKicinale,  petit  chêne  des  boutiques,  chênette 
(Lillrc,  h.  v").  Vosg.  vulg.  :  petit  chêne  (D""  Mougeot,  p.  203- 
363). 

7'.  Scorodonia  L.,  S/>.,  789.  Scorodoma  heteromalla  Moencii, 
Me/h.,  384.  G''rmandrce  Scorodonie.  Yosg.  vulg.  :  Sauge  dos 
montagnes  ou  des  bois  (Kirschleger,  1,  p.  624).  La  Forge  et  1  e 
Tholy  :  sa:waige  sarge;  Gérardmer  :  sauvalge  socge. 

Verbenacées. 

Verbena  L. 

F.  officinaUs  L.,  S/>.,  29.  Verveine  officinale.  Ban  de  Li  II.  : 
dchotte  de  fié,  ou  rf'a/Y7<''ers;Bainville-a-S.  :  vorouavie ;  VAvec.onv\- 
les-V.  ivervcle;  Médonville  :  vervéne:  Mortagnn  elTotaiiivilIc  : 
vovéne;  Romonl  :  vervéle. 

Plantaginéi:^. 

Planlago  L. 

Genre  :  Herbe  aux  blessures  (Liltré,  v°  Herbe,  4",  col  2).  Ban 
de  la  R.  :  d'halte  de   cherpeté,    lé  pianfin;  La  Bresse  :  pitintni : 


~  443  ~ 

Brouvolieures  :  //ta/i/am  ;  Bulgncville  :  pianlin;  Celles:  haut 
piania/;  Charmes  ;  hiut-pinntai ;  Charmois  l'Org.  :  bian  êinafp 
(Adam,  p.  357);  Chatel  :  piantin;  Fraize  :  plantai;  Lemmecourt  : 
pianlin;  Mazeley:  bianc  plantai;  Mortagne  :  blanc  plantai; 
Moyanmoulier  :  ronrf/)^a?^^a^;LaNeuveviile-s-M.  :  pianlai;'Pvo~ 
venchères  :  hâo-pianteu  (Adam,  p.  3o7);  Ramonchamp  :  piantin  . 
(Adam,  p.  357);  Rehaupal  : /jian  pia?</é  (Adam,  id)  ;  Romont  : 
ha  'tpiantet;  Rouges-Eaux  :  pianté  (Adam^  id.)  ;  Saales  :  ho  plan'è 
(Adam,  id),  el  hà pinn'cu;  St-Eliemie  :  bi/mc  pianlet ;  Sanchey  : 
bianc  plantet;  le  Choly  :  pl'Vitè  (Adam,  id)  ;  Tolainville  :  haut 
piantè;  Tranqueville  :  hautpiantè;'yâgney  :  lonplanta;  (Adam, 
id),  et /îwn/e  (rond)  P6tin  (215),  ai  couaune  de  cld  [Vélin,  p.  69), 
litt.  corne  de  cerf;  Vexaincourt:  hâ-piantet  (Adam,  id)  et  rond 
plantet;  Ville-s-I.  :  bianc  piant:t;  Vouxey  :  pain  d'ogé  (Adam, 
id)  (litt.  pain  d'oiseau). 

P.  major  L.,  Sp.,  163,  Plantain  à  grandes  feuilles.  Bainville- 
a-S  :  blanc  plantet;  Chatel  :  piantin;  Gérardmer  :  bianc  piantè; 
Gerbamonf  :  rond piantet ;  Gerhé^Rl  :  plantet;  Ménil-en-X  :  haut 
piantè;  Moussey  :  hd  pianteu  et  rond  pianteu  ;  Offroicourt  :  haut- 
piantaln;  Padoux  .:  haut  piantè;  Raon-a-B.  :  piantè;  Saulxures  : 
rond pùin'é;  \]v'].mén\{  :  haut  plantain;  Vagney  :  rond  planté; 
Val  d'Ajol  :   rond  planta; 

P.  Intsrmedia  Gilib.,  FL  d'Europe,  t,  I,  p.  '125.  Plantain 
intermédiaire.  \[i\g.  :  langue  d'oiseau,  plantain  blanc  (Gillet  et 
Magne,  p.  330);  Langue  d'agneau  (Grimard,  p.  273)  ;  Raon-a- 
B.  :  bianc  plantai;  Uriménil  :  longue  dé  berbis,  litt.  langue  de 
brebis. 

P.  média  L.,  Sp.,  163.  Plantain  moyen.  Vo^g.  vulg.  :  langue 
d'agneau  (D""  Berhsr,  p.  2o7). 

P.  lanceolata  L.,  Sp.,  164.  Plantain  lancéolé.  Vulg.  :  Herbe 
aux  cinq  ctulures  (Liltré,v''  herbe,  4°,  col.  2,  etBerher,p.  257)  ; 
boiine-femme,  herbe  à  cinq  côtes,  oreille  de  lièvre  (Gillet  et 
Magne,  p.  331.  Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat  :  langue  de  berbis 
Thiriat,  p.  99)  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  longue  dé  berbis;  Gérard- 
mer  :  haut-piantè,  herbe  d^cherpéteil;  Menil-en-X  :  blanc  plan- 
tai; Moyenmoutier  :  haut  piantè  ;  Saint-Etienne  :  longue  de  berbis; 
Saulxures  :  hiarbe  de  tcherpèté;  Vngney  :  haut  plantet. 


—  144  — 

AîlAR.VNTACÉES. 

Amarnntus  L. 

Genre  :  Bru  :  aùnarante  ;  Vagney  :  quoue  dei'enâd. 

A.  Blitum  L.,  Sp.,  1405.  Amarante  blite.  Vulg.  :  Blette  sau- 
vage (D'  Berlier,  p.  258). 

Ci\\l\\ées.  A.  caudalus.  Amarante  à  queue.  Vulg.  :  cornette,  dis- 
cipline de  sœur,  discipline  de  religieuse  (M'"''  Millet,  p.  266). 
Bertrimoutier:  A"o26'e'ie  rnd;  Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat  :  quouie 
de r'nd  (Thiriat,  p.  131);  Gerbamont  :  quouye  de  réna\  Médon- 
ville  :  quoue  d^i  rend  ;  Mortagne  :  quoue  de  7  end;  Uriinénil  :  quoue 
(/e;-'«a(/;  Vexai  ncou  ri  :  quoue  de  rnd. 

A.  cristatus.  Amarante  crête  de  coq.  Saules  :jaheulerée;\]vi- 
ménii  :  cj'ùtedé  geau; 

A.  ^n'co^r.  Amarante  tricolore.  Vulg.  :  fleurde  jalousie,  jalou- 
sie (Littré,  v"  Fleur,  19",  et  v°  Jalousie,  p.  168). 

Polycnemum  L. 

P.arvense  L.,  S/?.,  50.  Polycnème  des  champs.  Vulg.  :  Cam- 
phrée sauvage  (D""  Berher,  p.  258). 

Salsolacées. 
Chenopodium  L. 

Genre:  la  Bresse  :  fu'crcle;  Gérardmer  :  fvèrouse ;  Raon- 
l'Etape  :  savège  croye,  saveige  err^-ye;  Saint-Etienne  :  foérolle; 
S!-Amé  :  foérèlle  (Thiriat,  p.  429). 

Ch.  polyspermum  L.,  Sp.,  3-21.  Ansérine  polysperme.  Vosg. 
vulg.  :  Blute  sauvage  (Kirschicger,  II,  p.  13).  Cleurie,  St-Amé 
et  Syndicat  :  foérèlle  Thiriat.  p.  99)  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  : 
fonérelle  et  fou  'rouse;  Ilomont  :  arrauie  sauvège;  Vagney  :  ffié- 
relle. 

Ch.  murale  L.,  Sp.,  318.  Ansérine  des  murs.  Vulg.  :  palte- 
d'oie  des  murs  (D''  Berher.  p.  260). 

Ch.  urbimim  b.  inler.nediu7n}^0GQ,  Syn.,  éd.  1,  p.  605,-  C.  iu- 
terniedium  Merf.  et  Kocn,  Deutschl.  ^/.,  p.  297.  Ansérine  des 
villages.  Bru  :  pnittc  d'ouoille  (litt.  pa'te  d'oie). 

Ch.  leiospermum  DC,  FI.  fr.,  3,  p.  392.  Ansérine  à  graines 


—  145  — 

lisses.  Ban  de  la  R.  :  savedye  ai  raie  ;  Gleurie,  Syndicat  et  Saint- 
Amé:  foérelle  (Thiriat,  p.  99)  ;  La  Forge  et  Le  Tlioiy  :  fouérclle 
ou  fouérouse  :  Romont:  arroie  sauvége  ;  Vagney  :  foiérelle. 

Blitum  MoQ. 

B.  Bonus-Henricus  Rchb.,  FL  èœcurs.,  p.  582  ;  Chenopodium 
Bonus-Henricus,  L.  Sp.,  818.  Blite  Bon-Henri;  Vosg.  vulg.  : 
herbe  du  bon  Henri,  toute  bonne,  fipinard  sauvage  (Kirsch lé- 
ger, II,  p.  10;;  Ansérine  sagittée  (D""  Berher,  p.  260).  Ban  de 
la  R.  :  sûvaiclge  pinoche ;  Uriménil  :  èjnnard  sauvo.ige. 

D.  virgalum  L.,  Sp.^  7.  Blite  effilée.  Vulg.  Épinard  fraise 
(Kirschleger,  II,  p.    1i  ;  D'  Berher,  p.  260).  Saales:  menngueu. 

A  triplex  TouRN. 

A.  patula  L.,  Sp.^  1494.  Arroche  étalée.  Charmes:  enraye. 

A.  hortensis  L.,  Sp.,  14;,'3.  Arroche  des  jardins.  Vulg.  :  arrose, 
rouble,  bonne-dame  (Grimai d,  p.  420)  ;  belle  dame  (Littré, 
v°  Arroche)  ;  arroche  épinard,  follette  (Gillet  et  M.,  334).  Tosg. 
vulg.  :  bonne-dame,  arauye  (D""  Mougeot,  p.  205-363).  La  Bresse  : 
ooraige  ;  Bru:  arauille  ;  Ghatel  :  anrôye  ;  Gharmes  :  envoyé; 
Gleurie^  Saint-Amé  et  Syndicat  :  auvrège  èpineuche  (Thiriat, 
p.  131)  ;  Gerbamont:  auvrcge  :  Médonville  :  erijiolte ;  Mortagne  : 
éroille :  Romont:  ai^rauie ;  Saulxures:  hotcha;  Tranqueville: 
arauille  ;  Uriménil  :   orrôye  dé  vioè  ;  Vagney  :  hocha. 

Var.  rubra  ;  Uriménil  :  rouge  orrôye. 

Bêla  ToURN. 

B.  vulgaris  L.  Bette  commune  1.  Var.  rapacea  Kocii.  Bette- 
rave, vulg.  disette.  Vosg.  vulg.  :  Bette-Rave  rouge  ;  Bette-Rave 
jaune  (Kirschleger,  II,  p.  13).  .\ttigny  :  biotte  (Adam,  p.  303)  ; 
La  Bresse  :  mainego  ;  Brouvelieures  :  betterave ;'Qv\i  :  luette; 
Bruyères  :  disette  et  Isetle ;  Ghatel:  belterdfe;  Dounoux  :  bet- 
terâfe  (la  rouge  et  alimentaire  de  l'hommel  ;  lisette  (la  jaune  et 
la  blanche  du  bétail  ;  Gérardmer  :  lisette;  Padoux  :  rei  ;  Uri- 
ménil :  betlerâfe,  lisette. 

2.  Var.  Cycla  L.,  Syst.,  195.  Poirée,  carde  blanche  (Gillet  et 
Magne,  p.  336i  ;  Vosg.  vulg.  :  bette  blanche,  porée  (Kirschle- 
ger, 11,  p.  13)  ;  blette  (Thiriat,  p.    131).   Gleurie,  Saint-Amé  et 
Floke  I'Opllaîre  des  Vo.-ge.^.  10 


—   146  — 

Syndicat:  mennegô  (Thiriat,  p.  131);  Gorniniont:  menngô ; 
Gérardmer  :  menn^gueu  ;  Médonville:  hiolte ;  Venir  on  :  menngo  ; 
Vexaincourt:  mengoû  (mascuL).  Autres  dénominations:  Fon- 
tenoy  :  7'épères  (rouges),  diselles  i jaunes)  ;  Saales  :  turlipse,  bet- 
terave à  fourrage  ;  Wisembach  :  men§ueu,  masc. 

Spinacia  L. 

Genre:  Mortagne  :  épineuche;  La  Neuveville-s.-M.:  épinoche  ; 
Totainville  et  Tranqueville  :  épinoche. 

S.  inej'inis  Moe.ncu  ;  ^.  oleracea  L.  (pro  parte);  S.  glabra 
MiLL.  Epinard  inerme.  Vulg.:  Epinard  de  Hollande,  Epinard 
sans  cornes  (Gillet  et  Magne,  p.  334).  Vcsg.  vulg.  :  Kpinard  sans 
épines  (Kirschleger,  II,  p.  9)  ;  Chatel:  pinoche  ;  Saales:  pinoc/ie; 
Sanchey  :  pineucke,  féminin. 

5.  spinosa  Moencu.  ;  6\  olo'acea  L.  (pro  parle).  Vosg.  vulg.: 
Epinard  commun  à  graine  épineuse  [Kirschleger,  II  p,  9).  La 
Bresse  :  épineuche  et  heucha  (lilt.  haché)  ;  lladol  :  Ivmchot  ;  llaon- 
aux-B.  :  houchoi:  St-Elienne  :  houchon. 

POLYGONÉES. 

Rumex  L. 

Genre:  Moussey:  jambon;  R(jmunl:  ourgelolle;  Uriménil  : 
olhoUe  sauvaige;  Vagney  :  pettelhie. 

!i.  obtusifolius  L.,  Sp.,  478.  Patience  à  feuilles  obtuses. 
Vosg.  vulg.  :  patience  sauvage(Kirschleger,  II,  p.  20).  Cleuric,  Syn- 
dical et  St. -Ame  :  puupline  (Thiriat,  p.  100)  ;  La  Forge  et  Le 
Tholy  :  po/;/<»e /GérarJmcr  :  /lerbe  de porpclu'e  celle  espèce  et 
les  autres  de  la  section  L(ipa(/iaCa\npd.,  Monogr,  lab.  i,  f.  "2.  et 
S);  Raon-ÏEl.  :  pederine,  peudrine  ;Romonl:  peudhu'rne  et  el- 
holte  dés  bas  ;  Saulxures  :  petlîne. 

^.  c/îs/)Ms  L.,  iSy?.,  476.  Patience  crépue.  Ban  de  la  Roche: 
pedrine  ;  Offroicourt  :  oiihelaUede  pouô  (porc)  ;  Romont  :  peud- 
hiiene,  elhotte  de  bos  ;  Val  d'Ajol  :  ou/te/atte  de  pouô. 

Cultivée  (très  rare  spontanée)  :  It.  Patienlia  L.,  Sp.,  476. 
Vulg.  :  Patience  dosjarJins,  Oseille  epinard  (Kirschleger,  II, 
p.  22-23;  D^  Berher,  p.  262 1;  Patience  des  moines  (Gillet  et 
Magne,  p.  340  et  341).  La  Bresse  :  paipline-dé-pâre  (litt.  je  crois, 


147  — 

panais  de  parelle)  ;  Bulgiiéville  :  péreire  ;  Charmes  ;  ulliate  de 
bo  ;  Dombrot-s.-V.  :  pererve ;  IIql&qX  :  peudîne  ;  Lcmmecourt: 
pèreire  ;  Médonville:  hojelotté  de  crapaud  ;  Ménil-v  n-X.  :  péi'ére 
(litt.  parelle);  Moyeamoutier  :  alhotte  de  boc  (sic  ',;  lloniont  ; 
pcud/iiiene,  elliotle  de  bos  ;  Saales  :  peuiranne;  Sanchcy:  pedine 
et  olhotle  dé  bo  ;  Uriménil  :  olhotte  dé  moè  et  plus  souvent 
olhoUe. 

R.  sanyuineush.,  Sp.,  479.  Patience  sanguine.  Vulg  :  Heibe 
sanguine (Littré,  v°  Herbe,  4,  col.  3)  ; 

R.  scatatus  L.,  Sp.,  480.  Patience  à  écussons.  ^'ulg.:  petite 
vinette  (Gillet  et  Magne,  p.  340).  Une  sous-espèce  ou  variété  g 
hortensis  (major  et  roi undifolia)  est  cii\ii\ée  dans  quelques  po- 
tagers en  Alsace.  On  l'appelle  oseille  ronde  desjard  ;is  nous  dit 
Kirscldeger,  II,  p.  24. 

li.  acefosa  L.,Sp.,i:8\.  Patience  oseille.  Vulg.  :  suicUe,  surette, 
vinetle  (Gillet  et  Magne,  p.  339)  ;  Herbe  aigrelette  (Liltré,  v" 
Herbe,  4,  col.  2;  oseille  sauvage  ou  des  prés(KirschIeger,  II,  p. 
24  ;  Berher,  p.  262).  Bainville  :  ougelotte  de  bava  ;  litt.  oseille  de 
«bavard»  (nom patois  du  chabot  commun,  CottusGobioh.).'Qixn 
de  la  R.:  savadges  aechballes ;  Bertrichamps:  elhotte  ;  Bertri- 
moutier  :  orJtôlatte:  La  Bresse  :  neuhaide  ;  Brouvelieures  olholle  ; 
Bulgnéville:  augelutte;  Celles:  alholte ;  Charmes  :  ogelutle;Ch-à.- 
tel  -.elhotte;  Cleurie,  S.-Amé  et  Syndicat:  alhate  i^Thiriat, 
p.  100  et  p.  'I3i);  Cornimnnt  :  neugeoUe  et  neuhtlate  ;  Uomèvre- 
s.-M.  :  oi'f  lotte;  Fonlenoy:  jove  ;La  Forge  et  Le  ïholy:  olhote  ; 
Fraize:  alhote;  Gendreville:  egollie  (11.  mouillées)  el  éyolle; 
Gérardmer:  ey^/sio»  (et  les  autres  espèces  de  la  section  Acctosx 
Campd.,  Monogr.,  tab.  2,  f.  3,  6  et  7);  variété  cultivée:  olliotie  ; 
Gerbamont:  lihlate ;  Grandvillers  :  o//io/^e /Houécourt:  ojelotle 
(Adam,  p.  3-dI);  Lemmecourt:  oegelotte  ;  IsléàoïwïWe'.  hojelotle ; 
Ménil-Sn-X.  :  ougelotte  ;  Mortagne  :  olhotte;  Monssey:  pédvine ; 
La  Neuveville-s.-Ch.  :  ogelotte;  La  Neuveville-s.-M.  :  lijotte  ; 
Padoux  :  oUehotte;  Kaon-l'Et.  :  elhotte;  Romont  :  elhotte; 
Saulxures  :  neuhhçitte  ;  Tolainville  et  Tranqueville  :  oujelutte  ; 
Trampot:  o?)^e/o//e;  Uriménil  :  olhotte  et  olhotte  dé  moè;  Va- 
gney  :  oseye  Pétin,  p.  201);  Vexaincourl  :  fl//<o/^^;  Ville-s.-S.  : 
ouji:';  Vittel  :  lijotte  ;  Wissembach  :  arholatle. 


—  118  — 

Jl.  AceloscllaL.,  Sp.,  481.  Patience  petite  oseille.  Vulg.  .'Oseille 
des  brebis,  vinette  (Gillet  et  Magne,  339;  ;  Vosg.  vulg.  :  petite 
Oseille  des  champs.  Gerbamont  :  petite  hhlatle  ;  Moussey:  cd- 
hotte;  Romont  :  elhotte  ;  Saales  :  elhnite;  La  Forge  et  Le  Tholy  : 
olhnle  ;  Urinnénil  :  olholte  sauvaigc,  alholte  dé  berbis  et  ptite 
olhotte. 

Poh/'jonum  L. 

Genre:  Vidg.  :  granette  (Littré,  h°  v").  Médonville  :  hnrbe  de 
S.  Antoènne  ;  Moyenmoutier:  lai  sausinesse  ;\\omonl;  saussoltc; 
(les  feuilles  ressemblent  à  des  feuilles  de  saule  qui  en  patois  se 
dit  sausse,  sauce)  ;  Vagney  :  petit  rampe  (litt.  petit  lierre). 

P.  Bistorta  L.,  Sp.,  ol6.  Henouée  Bislorte.  Vulg.  :  serpentère 
(Gillet  et  M.  .3il),  grande  o.-eille  iLiltré  v"  Bistorte).  Bainville-s.- 
S.  :  e/"no((  (///e  ,*  Ban  de  la  \{.  :  findrelles,  plui-iei  ;  La  Bresse  : 
laiitreille  ;  Cleurie ,  S.-Anié  et  Syndicat  :  lantrelle  (Thiriat, 
p.  100)  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  lantrelle;  Gérardmer  :  antrellc  ; 
Gerbamont:  lanterèye  el  lantrelle;  Gcrbcpal  :  belle-daime,  belle- 
dame  ;  S. -Etienne:  Imlerelle. 

P.  anipliibiinn  L.,  Sp.  ol7.  Henouée  amphibie.  Vosg.  vulg.  : 
Persicairc  aquatique  pour  la  var.  a^  natans  vel  /laitans  Kmscii 
LEGi:u,  II,  p.  21 .  La  Bresse  :  Ken-lompie,  cette  espèce  et  toutes 
les  Persicaires  (note  de  M.  l'abbé  Hingre)  ;  Gleiirie,  Sainl-Améct 
Syndical:  Kca-lawjue  et  toutes  les  espèces  de  cette  tribu  (Thi- 
riat, p.  1O0)  ;  voir  ma  note,  ai'ticle  P<d.  Persivaria. 

P.  lapât hifoliuni  L  ,  Sp. '.iil.  Henouée  à  feuilles  de  Patience. 
La  Bresse  et  autres  communes,  comme  ci-dessus  nrt.  P.  amplii- 

biUDt. 

P.  Persicaria  L.,  Sp  ^  1)18,  var.  a.  Henouée  Persicairc.  Vosg. 
vulg.  :  Persicairc  ordinaire  (Kirschleger,  IL,  p.  28).  Ban  de  la 
H.  :  sascnesse ;  La  Bresse  :  Kea-lunrjue  (cette  espèce  et  toutes  les 
Persicaires)  ;  note  de  M.  Hingre.  Or  on  sait  que  la  section 
Persicaria  Tolun.,  Inst.,  '6\9,  comprend  le  P.  amphibinmh  \ 
P.  lapathifoinun  ;  P.  Persicaria  L.  ;  P.  mite  et  P.  IJijdropiper. 
Cleurie ,  Saint-Amé  et  Syndicat:  Keulaugue  ,  cette  espèce  et 
toutes  celles  de  la  tribu  des  Persicaires  (Thiriat,  p.  100);  La 
Forge  et  Le  'Iholy  :  Ki'n-longue  ;  Gérardmer  :  Kcil-longiœ,  cette 


—  liîl  — 

espèce  et  d'autres  (note  de  M.  C.  Méline)  ;  Gerbamont:  Ken- 
la.  ugue  ;  Saint-Etienne  :  Keu-lon  (litt.  cuit-Jangue). 

P.  mile  SciiRANK,  Baiev.  FL,  1,  p.  668.  Renouée  douce. 
Gérardmer  :  herbe  d'Saint-Anfoène,  cette  espèce  et  d'autres  (noie 
de  M.  G.  Méline). 

P.  Hi/dropiper  L.,  Sp.,  517.  Renouée  Poivre  d'eau.  Yulg.  : 
Piment  d'eau,  curage,  Persicaire  brûlante  (Gillet  et  Magne, 
p.  842),  Herbe  de  Saint-Innocent  (Littré,  v"  Herbe,  4",  col.  3;  ; 
Vosg.  vulg.  :  poivre  d'eau  (Kirschleger,  2,  p.  29).  La  Bresse  : 
Ken-longue  et  toutes  les  Persicaires  ;  Cleurie,  Saint-Aîné  et  Syn- 
dicat :  Ken-lmigve  (Tiiiriat,  p.  lOOj.  Voir  l'art.  Pobjgonnm  Persi- 
caria. 

P.  aviculare  L.,  Sp.,  .'il 9.  Renouée  des  oiseaux.  Vulg.  :  herbe 
à  cochon  (Littré,  V  Herbe,  4,  col.  2).  Herbe  à  panaris  (Gill.  et 
M.,  342)  ;  Vosg.  vulg.  :  traînasse  (D""  Mougeot,  p.  *:;06-366)  ; 
Renouée  cenlinode  (K-rschleger,  2^  p.  30);  traînasse,  centinode 
(D' Berher,  p.  263).  Ban  de  la  R.  :  dcliotte  d'oyatte  ;  Bertrimou- 
\Xe\:  :  eoiirhe  ;'Lb.  Bresse:  taquiaf  e-dé-pouxe  ;  Ghav  rei  :  treine  ; 
Chatel  :  sair'zin  des  ouhés,  litt.  sarrazin  des  oiseaux  ;  Cleurie, 
Saint-Amé  etSynJ.  :  (rainasse,  lierhe  d'pouhé  (Thiriat,  p.  100); 
Médonville  :  mille  nœuds  et  trainesse  ;  Romont:  hieppe  dé 
pouhhé  ;  S&inl-Èlienne  :  harOe  de  pouhé  ;  Saulxures  :  saussalte. 

P.  Convolvulus  L.,  Sp.,  322.  Renouée  liseron.  Vulg.  :  vrillée 
bâtarde  (Littré/,  Vosg.  vulg.  :  Liseron  noir  ^Kirschleger,  2, 
p.  31  ;  D""  Berher,  p.  264).  Ban  de  la  R.  :  rampe,  ina?c.  sing.  ; 
Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  rample  ;  La  Forge  et  Le  ïhuly  : 
rampe  ;  (jéraiômev.  :  rarnpo,  masc.  sing.;  '^■à\.\Wiv:es:  sauvai  ge 
fèce. 

P.  Fagopgrum  L.,  Sp.,  522.  Renouée  sarrazin.  Vulg.  :  blé 
noir  (Gillet  et  Magne,  343)  ;  blé  de  Barbarie  (Kirschleger,  2, 
p.  31).  La  culture  en  grand  ne  se  fait  plus  guère  dans  nos 
Vosges  que  pour  la  nourriture  des  volailles.  L'homme  mange 
maintenant  des  beignets  de  farine  de  grain  (blé,  conseiglej  qui 
remplacent  ceux  de  sarrazin,  d(  slinés  autrefois  notamment  à 
former  la  base  principale  de  la  victuaille  des  cendrillons.  Bertri- 
moutier  :  sèrezin  :  Bru:  serrèsie  ;  Celles:  sorzin  ;  Charmes: 
sèrèzin  ;  Chatel  :  serzin  ;  lleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  grihe 


—  150  — 

(ïliiiiat,  p.  13!)  ;  Dompierre  :  sèrèzin ;  Eloyes  :  grilie  el  sèrezin  ; 

Fontenoy  :  g^'ig^^  ;  Fraize  :  sarzi ;  Gerbépal  :  sarzin;  Girecourt  les 

V.  :  sèrèzin  ;  Mazeley  :  serrèzin  ;  Médonville  :  sèrèzin  ;  Moussey 

sorzi ;  Moyenmoutier  :  sorzin  ;  La  Neuveville  sur  M.  :  serrèzin 

Padoux  :  sérezin  ;  Raon  a.  B.   :  grihhc,  féminin  ;  Raon  sur  P. 

sorzin  ;  SauHwï  es:  gréze  ;  Tendon:  grilie;  français  populaire 

local  grichc,  au  cadaslre,   section  A  «  les  hogs  des  griches  »  ; 

Totainville  etTranqneville  :  s.èrèzin',  Uréménil  sairzin  ;  Vagncy  : 

grihe  iPélin,  p.   1  iO)  ;  Venlron  :  lai  gréze  (n'y  est  pas  cultivé)  ; 

Vexaincourt  :  sorzin. 

Rheinn  L. 

Genre  :  Sainl-Eiienne  :  Rhubarbe  «  luhnrhe  »  (Troyon).  C'est 

généralemont  le  U.  Rihes  qui  est  cultivé  dans  nos  jardins  pour 

ses  pétioles  et  ses  côtes  médianes,  dont  on  fait  des  confitures, 

des  tartes,  etc. 

Daphnoïdées. 

Daphne  L. 
D.  Mezerewn  L.,  Sp.,  o09.  Daphné  bois-gentiI_,  mezeron,  bois 
gentil  (Gillel  et  Magne,  3ii)  ;  bois  joli,  garou  (Liltré,  v"  Bois, 
n"  15,  ;  lauréole  femelle,  garou  des  bois  (Littré,  \°  Daphné); 
Garouctte  (Litlié,  h.  v°)  ;  garoutte  (Littré,  h.  v)  ;  Vosg.  vulg.  : 
bois  gentil  (D'"  Mougeot,  p,  206-366)  ;  Bois  gentil,  mézéréon 
(Kirschlcger,  2,  p.  33  et  D""  Bcrhcr,  p.  264)  qui  donne  aussi 
joli  bois.  Ban  de  la  R.  :  joli  bôo ;  Chaicl  :  joli  bois;  Cleurie, 
Saint-.\mé  et  S.:  joli  bô  (Thiriat ,  p.  100);  La  Forge  et 
Le  Tholy  :  joli  beu  ;  Gérardmer  :  joli  bois  ;  Gerbamont  :  joli  bos  ; 
Mousscy  :  joli  bas;  Saulxures  sur  M.:  dzoli  bas;  Uriménil  : 
joli  bôs  ;  (les  deux  ô  résonnants);  Vagney  :  joli  bos  (Pétin, 
p.  33j  el  genti  bôs  (Pétin,  p.  134). 

Sfellera  L. 

.S.  Passerina  L.,  Sp.,  512.  Stellaire  Passerine.  Vulg.  :  langue 
de  moineau  (Kirschleger,  II,  p.  34;  D""  Berher,  p.  264). 

Lauracées. 
Lcnirus  Tourn. 
/..  nobilis  L.  Laurier  noble.  Vulg.  :  Laurier  sauce.  Laurier  h 


—  151   — 

jambon,  Laurier  commun  (Grimard,  p.  440).  Cultivée.  Bainville 
a.  S.  :  Inurî;  Brouvelieures  :  lorie;  Celles  :  laurieu ;  Ch'diel  :  lau- 
riè;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  lorié  (Thiriat,  p.  131)  ;  Do- 
mèvre  s.  M.  :  laiiri;  Fontenoy  le  Ch.  :  laurie;  La  Forge  et  Le 
Tholy  :  Jauri ;  Fraize  ;  lauri ;  Gerbépal  :  louri ;  Médonville  : 
/our^  ;Ménil  en  X.  :  louri  ;  La  Neuveville  s.  M.  :  lauri;  Padoux  : 
laurii)  ;  Rouceux  :  lauri;  Saales  :  fouyatte  d'aurier;  Le  Tholy  : 
lori  (Thiriat,  p.  131 1;  Uriménil  :  laurier  (au  résonnant). 

Aristolochiées. 

Aristolnchia  TouRX. 

A.  ChnnafifisL.jSp.,  1363.  Aristoloche  clématite.  Vosg.  vulg.  : 
Aristoloche  des  vignes  (D*"  Mougeot,  p.  206-366)  ;  Sai'asine 
(Kirschleger,  2.,  p.  39);  sarrasine  (D''  Berher,  p,  265). 

Asaru)n  Tourx. 

A.  europœum  L.,  .S'y?,,  633  Asaret  d'Europe.  Vulg.  :  cabaret, 
rondelle,  oreillette  (Çillet  et  Magne,  p.  318);  Oreille  d'homme 
(Littré,  v"  Asaret;  D'-  Berher,  p.  265;  Kirschleger,  2,  p.  41). 
Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat:  cabaret  (Thiriat,  p.  100);  Gé- 
rard mer  ;  cohoret.    . 

EUPIIORBIACÉES. 

Euphorbia  L. 

L.  helioscopia  L.,  Sp.,  658.  Euphorbe  réveil-matin.  Vosg. 
vulg.  :  réveil-matin  (Kirschleger,  2,  p.  42).  Bainville  a.  S.  :  rè- 
vauille-mettin ;  Bru  raivoille-mêtiè ;  Chatel  revôije-maitin;  Mé- 
dunville  :  rèvoueille  mètin  ;  Ménil  en  X-  :  réveille-mètin;  Mor- 
lagne  :  rèvoïl-metin ;  Raon  a.  B.  :  rèwôye-maitin  ;  Raon  l'Et  : 
rérôye-métin,  et  parfois  laturou,  à  cause  du  latex  blanc  qui  en 
sort  quand  on  le  casse;  Uriménil  :  7'èirôije-maifin  {w  =  ou  : 
rè-ouô-y'  mè-tin)  ;  Ville  :  rèvo>/e-mètin. 

F.platyphijlla  L.,Sp.,QC}).  Euphorbe  à  feuilles  planes.  Vosg. 
vulg.  :  Tithymale  des  moissons  (D""  Berher,  p.  266). 

E.palustris  L.,  Sp.,  662.  Euphorbe  des  marais.  Vosg.  vulg.  : 
grand  Tithymale  des  marais  (Kirschleger,  2,  p.  44);  grande  ésule 
(D'-  Berher,  p.  267). 


—  152  — 

E.  amyrjdaloides  L.,  Sp.,  663.  Euphorbe  Amandier.  Vosg. 
vulg.  :  Euphorbe  des  bois  (D""  Berher,  p.  267'.  Ban  de  la  11.  : 
dchotte  de  loup;  Vagney  :  cogue-lovain. 

E .  Cyparlssias  L.,  Sp.^  661.  Euphorbe  C\'près.  Yulg,  :  petite 
Esule.  Vosg.  vulg.  :  Titliymale  commun  (Kirschleger,  2,  p.  45; 
D""  Berher  p.  267,  qui  donne  aussi  cyparissel.  Ban  de  la  II.  : 
dchotte  de  loup  ;  Saulxures  :  lacé  dbo  (litt.,  lait  de  crapaud). 

E.  Peplus  L.,  Sp.,  653  ;  Euphorbe  péplus.  Vosg.  vulg.  : 
Esule  ronde  (Kirschleger,  2,  p.  47  et  D''  Berher  ;  p.  267).  Ban  de 
la  Roche  :  dcholte  de  loup. 

E.  exiQua  L.,  Sp.,  654.  Euphorbe  fluette.  Vosg.  vulg.  :  pe- 
tite Esule;  petit  Titbymaie  des  champs  (Kirschleger,  2,  p.  47 
et  D""  Berher,  p.  267,  qui  ajoute  petite  Euphorbe. 

E.  Lathyris  L.,  Sp.,  655.  Euphorbe  Epurge.  Vosg.  vulg.  : 
graine  de  trisse  (D""  Mougeot,  p.  207-367)  ;  graines  d'Epurge 
(Kirschleger,  2,  p.  48).  Ban  de  la  R.  :  dchotte  de  purge;  Bru  : 
gréne  dé  trisse;  Cleurie,  Saint-.\mé  et  Syndicat  :  graine  dé  tinsse  ! 
(Thiriat,  p.  100);  Ménil  :  grains  de  purge;  Morlagne  :  graine 
dé  trisse;  Urimf'nil  :  graines  dé  //v'ssc  ;  Vexaincourt  :  graine  de 
trisse,  be'ie  lai  chisse.  {Trisse,  à  Uriménil,  est  un  verbe  actif  et 
neutre  à  la  fois,  signifiant  jaillir,  et  «éclabousser). 

Mercurialis  ïoukn. 

M.  nnnua  L.,  Sp.,  1465.  Mercuriale  annuelle.  Vulg.  :  vignette, 
sambarge,  cagarelle  (Gillet  et  Magne  p.  354);  foirelle  (Grimard, 
p.  448);  foirolle  (Littré,  h.  v"),  Vosg.  vulg.  :  la  foireuse 
(D""  Mougeot,  p.  207-367);  Mercuriale,  Voircuse  (sic!  in  Kirsch- 
leger 2,  p.  50  ;  foireuse  (D""  Berher,  p.  268).  Bainville  :  fouérouse 
La  Bresse  :  f irèrèle  (pr.  foue-rè-r)  ;  Bru  : /(?V'/>i^  ai  vomir  (litt., 
herbe  à  [faire]  vomir);  Charmes  :  foérouse;  Chatel  :  foeroûse  ; 
Lemmecourt  :  /b^VoMse;  Offroicourt  :  herbe  foucrou?e  ;Romoni  : 
foéreuse;  Rouceux  :  foirouse;  Tranqueville  :  herbe  foérosse ;  \Jri- 
ménil:  foeroûse  (foué-roû-s'i,  fém;  Val-d'Ajol  :  lai  trisse  ;  Ville  : 
foui'rouse. 

/{I  ri  DUS  !,. 

/i.  communis  !..  Ricin  commun,  vulc.  :  P;ilm;i-Christi:  mains 


—  i:i3  — 

du   Christ  :  (fleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :    riccin  (Thiriat, 
p.  131). 

^UIÎ/sTOLRN. 

B.  sempervirensL.^  Sp.,\39i.  Buis  toujours  vert.  Vulg.  :  bois 
bénit  Liltréj.  Bainville  a.  S.  :  b&u ;  Ban  sur  M.  :  Vreus  (Adam, 
p.  44  ;  Brouvelieures  :  bis  et  joli  bas;  Charmes  :  be;  Chatel  :  bw' 
Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat:  bi  (Thiriat,  p.  132)  ;  Fontenoy  : 
bnuis:  La  Forge  et  Le  Tholy  :  bis  ;  Fraize  :  pampie  ei  joli  bos  ; 
Médonville  :  èeie?<;  Ménil-en-X.  :  be:  LaNeuveville  s. -M.  :  be  ; 
La  Neuvevilie  s.  Ch.  :  be  ;  Padoux  :  bis  ;  Raon  a.  B.  :  bis  ;  Rou- 
ceux  :  pnpi  ;  Rugney  et  Lignéville  :  bea,  be  (Adam,  p.  307)  ; 
Saaies  :  bis  ;  Tranqueville  :  beuil;  Uriménil  :  bis,  et  plus  rarement 
Zi?//s;  Vexaincourt  :  joli  bas  ;  Ville-s  I.  :  beu;  Wissembach:  breii. 

MORAGÉES. 

Morus  TouRX. 
-)/.  albah.  Mûrier 'cultivé).  Fontenoy-le-Ch.:   moitreil. 

HlPPURlDÉES. 

Hippuris  L. 

H.  vulgarisL.,  Sp.,  G.  Pesse  commune.  Yosg.  vulg.:  queue 
de  cheval  (D""  Mougeot,  p.  175,  335),  pinastelle,  pesse  commune, 
queue  de  cheval  (D'  Berher^  p.  167). 

Callitriciiinèes. 
Calli triche  L. 

Genre  :  Vagney  :  seingnons, 

C.  verna  Kutzixg,  in  Linnxa,  t.  7,  p.  174.  Callitriqne  prin- 
tanière.  Vosg.  vulg.  :  étoile  d'eau.  Raon  a.  B.:  ètéle  d'eaufe; 
Uriménil:  élôle  d'eaufe. 

Ganxabinées. 

Cannabis  TouRN. 

C.  saliva  L.,  Sp.^  1437.  Chanvre  cultivé.  Ban  de  la  R.: 
le  déchême  ou  dchaime  (Oberlin,p.196);  Bertrimoutier  :  tchembe ; 
Brouvelieures  :  chimpo  :  Bru  :   c/u'mpe  et  chimbe ,'  Bvuyères  (Yal 


—  154  — 

de  Champ,  près  Bru3'ères)  :lè  chaimbe  (Adam,  p.  417)  ;  Charmes  : 
chègne  ;  Chatel:  chêne  ;  Gircourt-s.-M.  :  graine  :  chenevou  (Adam, 
p.  390)  ;  Cleurie  :  chainve  et  les  petites  tiges  des  deux  genres  : 
froppe  (Thiriat,  p.  131-132);  Dombrot-s.-V.,  graine  :  chenevouet; 
Dounoiix;  chanfe  et  cliaime;  Eloyes;  chainve  ;  Fonlenoy  :  cheinve 
et  le  fruit  chenevè  ;  chanvre  nu  :  r/?e»eyf »///<?  ;  La  Forge  et  Le 
ïholy  :  chainve;  Fraize  :  fchimhe  ;  Gérardmer,  pied  mâle: 
fméle,  et  pied  femelle  :  wr//*'/  Gerbamont:  c/w'ni'c/Gerbépal  : 
trhimpc  et  graine  :  tchncvè;  Girecourl  les  V.  :  chcigne;  Ilaillain- 
ville:  le  chêne,  féminin  (Adam,  p.  10:2);  Lemmecourt:  chinve  ; 
Mandray  :  le  chêmhe  (Adam,  p.  102);  Mazeley:  chêne;  Médon- 
ville:f/m?/?yc,'iMorelmaison:c/</«re;Mortagne:  r/?r//m/9(?;  .Moussey: 
f/^a/»;:);  Moj^enmoulier  :  rhîmbe  cl  \a  gra'\ne  chcnevef  ;  La  Nftuve- 
ville-p.-.M.  :  cliahne  ;  Padoux  :  chaîne  ;  Provcnchères  :  chemme,  et 
graine:  chénevet  ;  Raon-a.-B.:  chainfe  ;  Raon  l'Et.  :  chhnpe ;  Ro- 
mont:  chêne  et  graine:  chennevet  ;  Uouceux  :  chinve  et  graine  : 
c henemoce  ;Ssia.\es:  chaitne  et  graine  :  chainevef  ;  Si. -Amé:  froppe 
s.  m.,  pieds  de  chanvre  mâle  ou  femelle  qui  restent  courts  et 
chétifs  dans  la  chenevière  et  qu'on  receuilie  à  part  après  l'arra- 
chage du  chanvre  mâle.  Cette  besogne  se  nomme  froppela,-è  a.u 
Tholy  (Thiriat,  p  430);  Saint-Etienne  :  chinfe;  Crébimont  : 
même  comnuine)  chinipc  et  graine  :  chènevcf  ;Sanchcy  :  chemê 
et  graine  :  ch<''nois;  Sauixures  :  trhainve  ;  Totainville  :  chainfe: 
Trampot  :  chinve  ci.  gvaine  :  chenevone ;Tvai\qi}cy\\\c  :  chambre; 
Uriménil  :  chaîme,  fém.  et  graine  :  chénoês  (chc-nouè)  chanvre-nu  : 
chénn'veuye  ;  \agney  :  chainve  [Péiin,  p.  49)  elpoué  de  chainve, 
reparon  ;  champ  de  chainve,  courtil,  chenevière  ;  chenneveu,  che- 
nevotte,  et  chennevouas,  chenevis  (Pétin,  p.  5i);  Ventron  : 
f chainve  et  graine  :  fchainoua:  Vexaincourt  :  chaimpe  et  graine  : 
cheunvé;  Wisembach  :  (champe,  fém.  sing.  et  fr.  tchainvet. 

Pied  femelle.  Liltré  dit,  v"  Jumeler,  dont  la  signification  est 
arracher  le  chanvre  mâle  d;ms  les  Ueux-Sèvres  :  «  arracher  le 
chanvre  femelle  parce  que  les  paysans  se  trompant  appellent 
chanvre  mâle  celui  qui  porte  les  graines  el  femelle  le  vrai  mâle, 
qui  est  stérile  à  leurs  yeux  ».  Kirschleger,  2,  p.  56,  nous  dit  : 
«  les  pieds  mâles  sont  connus  en  Alsace  sous  le  nom  de  Femel 
ou  Fimel  (Fœmella);  anciennement  on  le  prenait  pour  les  pieds 


—  loo  

femelles.  Les  pieds  séminifères  sont  appelés  «  Hanf  ».  La  Bresse  : 
chai)ive ;G\eurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  mâle  (ïhiiiat,  p.  131- 
132);  Cérardmer  :  mâle;  La  Neuveville-s.-Ch.  :  chinve;  Raon- 
s.-P.  :  chempe  ;  Romont  :  pied  mâle,  feméle  et  pied  femelle, 
mâle  ;  Saint-Amé  :  mâle  (Thiriat,  p.  433)  ;  Sanchey  :  7nâle;  Uri- 
ménil  :  mâle.  11  est  singulier  que  le  langage  populaire  interver- 
tisse ainsi  les  rôles,  et  appelle  mâle  le  pied  porte-graine.  C'est 
une  des  nombreuses  bizarreries  de  nos  idiomes.  Littré  en  a, 
croyons-nous,  donné  la  véritable  explication. 

Humulus  L. 

H.  Lupulas  L.,  Sp.,  1457.  Houblon  grimpant.  Yulg.  :  Hou- 
blon vulgaire,  Hcublon  à  la  bière,  Vigne  du  nord  (Gill.  et  M., 
360).  Bainviile  :  houhion ;  Ban  delà  R.  :  houhlo ;^vvi  :  houblon; 
Chatel  :  hohion;  Girecourt  les  V.  :  hebion;  Padonx  :  houhion; 
Rambervillers  :  houbion  ;^^on  l'Et.  :  houblon  ;  Saulxures-s.-M.  : 
houblon. 

Urtîcées. 

fJrtIca  TnuRX, 

Genre  :  Bainville-a.-S.  :  chodion;  Bertrimoutier  :  outeilles, 
plur.  ;  La  Bresse  :  eufle;  Brou\elieures  :  choquesse ;  Bru  :  chô- 
guesse  et  choquesse;  Charmes  :  chadioiis,  plur.  ;  Cornimont  : 
œulies ;  Fontenoy  :  euthie:  P>aize  :  chaque  et  ouféijes,  plur.; 
Gendreville  :  ethie;  Gérardmer  :  choquesse;  Gerbamont  :  eutle; 
Girecourt  les  Y.  :  chadion;  Lemmecouit  :  choquant  ;  Mortagne  : 
choquesse;  Moussey  :  outeule;  Moyenmoutier  :  choquesse,  fém.; 
La  Neuveville-s.-Ch.  :  cfioque  ;hci  Ncuveville-s.-M.  :  chodion  ; 
OiTroicourt  :  chaidion;  Kaon-a.-B.  :  choquant;  Rehaupal  :  cho- 
quesse (Adam,  p.  3o4i  ;  Romont:  choqwe,  choquesse;  Saales  : 
outeije ;  Saiûxiives  :  eu^/e;  Totainville  :  c^o^uan^/Tranqueville  : 
choque;  Vagney  :  eutle  {PéVm,  p.  110);  Val-d'Ajol:  eutchies  ; 
Vexaincourt  :  ôtie,  et  choquesse;  Vilie-s.-I.  :  chodion  ;  Wiscm- 
bach  :  outèles,  plur.  Le  verbe  patois  choqué  signifie  brûler. 

U.  urenslj.,  Sp.,  1  J96,  Ortie  brûlante.  Yulg.  :  Ortie  grièche, 
petite  Ortie  (Kirschleger,  2,  p.  oi  et  D-"  Berher,  p.  269)  Gerbé- 
pal  :  hhoquesse  [hhoque,  je  brûle)  ;   Rouceux    r    choque;    Raon 


—  loG  — 

l'Et.  :  choquesse;  Uriménil   :  choquants,  masc.   plur.  ;  Yagney  : 
chouquant  (VéWn,  p.  55)  et  eutie  que  pique  (p.  HO,  ibid.). 

U.  d'wica  L  ,  Sp.,  1396.  Ortie  droïque.  A'ulg.  :  grande  Ortie. 
(Kirschleger,  2,  p.  5i  et  D'  Berher,  p.  -269).  Ban  de  la  R.  : 
oufeies  ;  Cleurie,  Saint  Amé  et  Syndicat  :  eulie,  chauquesse  (Thi- 
riat,  p.  102);  Raon  l'Et.  :  c/ioquesse ;'ljvimém\  :  choquants,  masc. 
plur.  ;  Vagney  :  eutk. 

Parirlaria  TouR.\. 
P.  r}'ccta}i\F.RT.  et   Kocii,  Deulschl.  FL,  I,  p.  %lo);  P.  offici- 
nalis  L.,  Vulg.  :  casse-pierre  (Littré,  v"  Pariétaire);  Vosg.  vulg.  : 
herbe  de  saint   Pierre  (D'  Berher,    p. '269);  Sanct-Peterskraut 
(Kirschleger,  2,  p.  5o). 

Ulmacées. 

llnuis  \j. 

U.campestrisL.,  Sp.,  327.  Orme  champêtre  ou  Orme  rouge, 
Vulg.  :  Orme  pyramidal,  Ormeau  (Gillet  et  Magne,  p.  357).  Ses 
fruits  vulgairement  appelés /)«/«  de  hanneton  sont  mangés  par 
les  enfants  (Gillet  et  Magne,  ibid.).  Charmes  :  onnée ;  Fraize  : 
sovaige  core  (litt..  Coudrier  sauvage),  et  snuvaige  coure  (même 
signiticalion);  Rouceux  :  ourmt';  Tutainville  :  ovmeil;  ïranque- 
ville  :  ourme;  Vagney  :  orme  (Pétin,  p.  201).  Cet  arbre  est  fré- 
quemment planté  sur  nos  promenades  et  au  bord  des  routes. 

f.  inontana  Syi.,  Engl.  liot.,  p.27,  tab.  1887  Orme  de  mon- 
tagne ou  Orme  blanc.  Gérard  mer  :  snuvaige  queurre  (cette  espèce 
oX  d'autres). 

JUGLANDÉES. 

Juglans  L. 
,/.  regiu  L,Sp.,  1415,  Noyercommun.  AhéviWe  :  nouvouè'ie 
(Adam,  p.  351);  Bainville  :  »r;i»Art//i?/Brechainville  :  noeil {Adam, 
p.  351;;  Brouvelieures  :  nenhi  et  ncujaoli ;  Bru  :  neuhlege  et 
nehleillc  ;  Bulgnéville  :  nejolcil;  Celles  :  neuhieu  ;  Charmes  : 
neugège ;  Chdivmoh  devant  Bruyères,  Voy.  Vienville;  Charmois 
l'Orgueilleux  :  negeleye  (Adam,  p.  350)  ;  Chatel  :  neuhelè  et  nen- 
jelè;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  neujlé  (ïhiriat,  p.  132); 
Docelles  :  negeli  (Adam,    p.    350) ;   Domèvre-s.-M.  :  neujauleil ; 


Fonlenoy  :  no'ic;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  nehli ;  Fraizc  :  noui  ; 
Gelvécourt  :  ntlj'lèïe  {A.dam,  p.  350  ;  Gérardmer  :  nahhli;  Gerbé- 
pal  :  «ey'a// (Adam,  p.  350),  et  neudjali  (Cuny  ms.)  ;  Gigney  : 
neuh'lè;  Girecourt  les  Yiév.  :  nouèye;  Grand villers  :  neuiflèye 
(Adam,  p.  350j;  Hennezel  :  noiieiyc  {Adam,  p.  351);  Houécourt  : 
nejoleije  (Adam,  350)  :  Lemmecourt  :  nejuleil ;  Longuet  :  neuf' 
laie  (Adam,  p.  350 1;  Maconcourt  :  «ey>/rtyc  (Adam,  p.  350;;  Ma- 
rainville  :  nouèeije  (Adam,  p.  351);  Mazelay  : /i?//e/eye  (Adam, 
350j  ;  et  nejeleye  (Galand  ms.)  ;  Médonville  :  nejolaye;  Ménil-en- 
X.  :  neijeoleye;  Mortagne  :  nejùli;  Moyenmoutier  :  neu/ihl, 
(Adam,  p.  350)  ;  La  Neuveville-s.-Ch.  :  nejôijaie ;  La  Neuveville- 
s.-M.  :  nouèie  :  Padoux  :  nejelâye;  Proveiichères  :  nvoui  lAdam, 
p.  351),  et  >?o«y;Ramonchamp  :  neucli'lé  (Adam,  p.  350);  Raon 
l'Et.  :  neuhi ;  Rehaupal  :  neulihi  (Adam,  p.  350);  Romont  : 
neuhlé ;  Rouges  Eaux,  Voy.  Yienville;  Saales  :  neuhier  (Adam, 
p.  350),  noué  et  neuchié;  Saint-Biaise  la  R.  :  neuhhté  (Adam, 
p.  3o0)  ;  Sanchey  :  negelaïe  (Adam,  p.  350),  et  nejeleye;  Saulxu- 
res  :  neuhelé;  Le  Tholy  :  nehhli  (Adam,  p.  350);  neuhli  (Thiriat, 
p.  132);  Totainville  :  nejôleiUe  ;  Tranquevilie  :  noueil;  Urimé- 
nil  :  neuflèye,  pr.  neu-j'-lè-y';  Vaifney  :  neuj'lè  (Adam,  p.  350) 
et  neugelé  (Pétin,  p.  194);  Yalfroicourt  :  neuj'lè  ;  Les  Vallois 
neuhhlé  (Adam,  p.  350  ;  Vaubexy  ;  noueille  (Adam,  p.  35!) 
^ Gn\.Yon '.  neuhhelê  (Adam,  p.  350)  et  neuhhelé ;  Vexaincourt 
noueu  (Adam,  p.  351j  ;  Yienville,  Cliarmois  dev'.  Bruy.  et  les 
Rouges-Eaux  :  nejauli,  ne/o/<  (Adam,  p.350i  ;  Yomécourt  :  neuh- 
/è(2  Adam,  p.  350)  ;  Wisembach  :  nouï. 

Fruit.  Ban  de  la  Roche  :  nnirhe  (Oberlin,  p.  239)  (  ch-hh.); 
Ban-s.-Meurtlie  :  tieuh  (Adam^p,33';  B{i]gné\ilïe: nejauilles,  plur.; 
Charmes  :  neujaule  et  neuyes;  Chatel  :  neujaule  et  neuhhe;  Gir- 
court-s.-M.  :  nuiljôle  (Adam,  p  350);  Fontenoy  :  echolon  (doit 
avoir  la  même  origine  que  le  fr.  écale  ;  cpr.  le  berrich.  échoie, 
même  signif.,  et  l'ail.  Schale,  écaille];  Gérardmer  :  nejole;  Ger- 
bépal  :  ne/'a/e( Adam,  p.  350, eineudjàle;  Maconcourt:  nr'u^e(Adam, 
p.  350);  Mazeley  :  iiehôle  (Adam,  p.  350  ;  iMoyenmoutier  :  neuhhe; 
La  Neuveviile-s.-M.  :  nejaule;  Padoux  :  nejaule;  Provenchères  : 
neuhhe  (Adam,  p.  34)  et  neuhe;  Ramonchamp  :  neutjôle  (Adam, 
p.   350);  Raon-a.-B.   :  neuhhe;  Raon  l'El.   :  neuhhe;  Romont  : 


—  lo8  — 

neulic;  Saales  :  naihe;  Saint-Biaise  la  R.  :  neuhhe  (Adam.  p.  27); 
Sanchey  :  neugeôle;  Saulxures  :  neuhelé;  Vagney  :  neugeaule 
(Pélin,  p,  194);  heco/fe  de  neugeaule,  hrou,  co.'iue  :  neux  et 
hecnffe  de  neux  (Pétin,  p.  195);  Vagney,  Le  Tholy  et  Lignéville  : 
neujaulle  el  nfjôle  (Adam,  p.  350);  Valfroicourt  :  neujôle;  Ya-n- 
bex}^  :  neuhjaule  (Adam,  p.  _350j;  Ycnlron  :  neudjaule ;  {S.dsim, 
p.  359);  Vexaincourt  :  neuhhe  ;YaiUxey  :  nejoîlle  (Adam,  p  350); 
Wisernbach  :  neuhhe. 

CUI'ULIFÈRES. 

Quercus  Tourn. 

Q.  sessiliflora  Sm.,  FI.,  hrit.  3,  p.  1026.  Chêne  à  fleurs  ses- 
siles.  Yosg.  vulg.  :  Chêne  sessile  ou  à  trochels,  Durolin  (Kirsch- 
leger,  2,  p.  80);  chêne  à  trochets^,  Durolin  (D''  Berher,  p.  îiTO); 
autres  noms  vulg.  :  roure,  durelin  (Grimard,  p.  453);  gariès, 
Chêne  rouvre,  Chêne  (Littré.  v^  gariès).  Les  noms  patois  vos- 
giens  sont  peu  variés.  (Il  n'en  sera  pas  de  même  du  fruit.).  En 
voici  quelques-uns  pourtant.  Ban  de  la  R.  :  dchâne  (Oberlin, 
p.  195);  Fraize  :  /cAe;?c;Gerbcpai  :  tchêne ;LQ\\\mQcom'i:  charnc: 
La  Neuveville  s. -M.  :  chàne;  Provenchères  :  chêne;  Raon  a.  B.  : 
chiine ;  Saulxures  :  (chane;  Uriménil  :  chàne,  et  le  jeune  chêne 
piançan,  le  petit  chêne  chdné  ;  Valfroicourt  :  chàne  ;  Venlron  : 
Ichànc;  Wisomlach  :  (chiine. 

Fruit.  La  Baffe  :  oguiond  (^Adaui,  p.  48  et  331);  lîrechainvillc  : 
(idiand  (Adam,  p.  331);  Bi  u  :  ('rf/a»c?;  Charmes  :  aidicuid;  Chatcl  : 
aidiandaiègumid;  Fontenoy;  hcidiatid;  Gerhc^al  :  guiand  (Adam, 
p.  331)  ;  Lusse  :  èguiand  (Adam,  p.  331);  Moyenmouticr  : 
èguiand  (Adam,  p.  331,  donne  eiguiand);  La  Neuveville-s.-Ch.  : 
cdiand;  La  Ncuveville-s.-M.  :  cdiand;  Provenchères  :  èguiand; 
Saales  :  rguiond  (Sic!  Adam,  p.  331)  el  egguland;  Le  Tholy  : 
èguiard  ki\'à\x\,  p.  331);  Trampot  :  adiand;  Vagney  :  egu'vnd 
(Adam,  p,  48);  alguiand  (Pélin,  p.  8);  écorce  du  gland  :  hecafe 
d'ctiguiand  (ibid^;  Wisernbach  :  guiand. 

Q.  pedunculala  EuRn.,  Arb.,  n"  77.  Chêne  pédoncule.  Vulg.: 
gravelin,  châgne,  Chêne  blanc  (Grimard,  p.  454);  Vosg.  vulg.  : 
Chêne-Roure  ou  à  grappes  (Kirschleger,  2,  p.  80);  Chêne  à 
grappes.  Chêne  rouvre  (D'"  Berher,  p.  270).  Gerbamont  ;  channc; 
Cleurie.  Saint-.Amé,  Syndicat  :  chàne  (Tliiriat,  p.  102). 


—  139  — 

Appendice  :  jeune  Chêne,  chêneau;  Ghatel  :  piamjon;  Moyen- 
moutier  :  chané  ;  Raon  a.  B.  :  jj  lançon  ;  \]nmém\  :  piançon  et 
quelquefois  chdné;  Vagney  :  jenne  chdne  (Pétin,  p.  50). 

Corijlus  TouRN. 

C.  Avellana  L.,  Sp.^  1417.  Coudrier  noisetier.  Yuig.  :  cou- 
drette  et  le  fruit  caurelte  dans  les  Ardennes  (Litlré^  v"  Goudretle). 
Autigny  :  neuejoteil  (Adam,  30);  Bainville  :  conrmlh;  cette  com- 
mune a  un  lieu  dit  :  «  Corot  o.Ban  de  la  Roche  :  couôre  e: 
trotchy  savaidje  couôre  (Oberlin,  p.  191);  et  coudre  troutchij: 
Brechainville  :  neugeotleil  {\ù.,'è(i)\  Brouvelieures  :  corre;  Ern  • 
corère  et  nehotètje,  côrrcre,  nehoteille;  Bulgnéviile  :  nejotaye 
(Adam,  p.  30);  nejotteil;  Celles  :eoUeure  (Adam,  p.  349)  ei  colère; 
La  Chapelle  et  Thiaville  :  nehattier  (Adam,  p.  35);  Charmes  : 
courèije  et  nehalèije;  Charmois  l'Org.  :  nekotleye  (Adam,  p.  349); 
Chalel  :  neukotle  (Adam,  p.  34  et  349);  conrére;  coudrier  des 
jardins,  neu/io/té;  Circourts.-M.  :  neujofeil  {A.dam,p.  30j;Cleurie: 
côrre  (Thiriat,  102  et  132);  var.  sativa  Bauh.  gentie  côrre  (Thi- 
riat  p  132);  Deycimont  :  ncholll  (Adam,  33),  et  neuhotti  (Adam, 
p.  349);  Docelles  :  nehoti  (Adam,  33);  Domèvre  s:-M.  :  conrcùUe; 
Eloyes  :  côrre;  Fontenoy  le  Ch.  :  courée.  Le  cadastre  S°"  D 
donne  «  la  corée  ».La  Forge  et  Le  Tholy  :  Keure;  Fraize  :  coui'e 
et  core;  Gelvécourt  :  neujotéije  (Adam,  p.  349;  Gérardmer  t 
queurre;  Gerbamont  :  core;  Gerbépal  ;  cœur;  Girecourt  les  V.  : 
neuhaleye;  Haillainville  :  nehotlé  (Adam,  349j;  Hergugney  : 
macleye  (Adam,  350);  Houécourt  :  neujoteil  {A-dann^  p.  349);  Lem- 
mecourt  :  nejoteil;  Longuet  :  coraïe  (Adam,  p.  349);  Luvigav  : 
corère  (Adam,  p.  349);  Maconcourt  '.nejotaye  (Adam,  349j;  Man- 
dray  :  couaurc  (id.);  Mazeley  :  neholeye  Çid.),  et  cou  raie;  Médon- 
viile  :  nejotaye^  côraye;  Morlagne  :  ct>rr(?;  Moussey  .*  côore; 
Moyenmoutier  :  corre,  fém.;  Section  E  :  «  passe-corre  »  et 
«  champ  de  la  corre  »;  LaNeuveville-s.-Ch.  :  nejoteille;  La  Neu- 
veville-s.-M.  :  néjottèië;  Pargny  ;  neujoteil  (Adam,  p.  30)";  Ra^ 
moncbamp  :  cd/'e;  corre  (Adam,  p.  349);  Raon  a.  B.  :  côrèye; 
Raon  l'Étape  :  caurce  ou  corée;  lieu  dit  :  «  La  censé  du  Kœur  »  ; 
Romont  :  corère;  Rouceux  :  neuiljoté;  Saales  :  core;  Saint-Amé  ; 
fleurs  mâles  ché  (Thiriat,  p.  423);  Saint-Etienne  :  côre\  Sanchey  : 


—   100  — 

nehotaie  (Adam,  p.  33  et  349),  et  c6raie;]&\xne  brin  coupé  pour 
cAfl/7»a^ne(panieroblong'!  :  carre-  Saulxures  :  côre;Le.  Syndicat  a 
un  lieu  dit  :  S°"  C  :  «  au  Corot  »;  Le  Tlioly  :  coeurc  (Adam, 
p.  349);  Totainville  :  courallle;  Trampot  :  coûdreil;  ïranque- 
ville  :  nejoteil;  Uriménil  :  côrâye  (ô  résonnant),  fém.  singul.; 
Vagney  :  corre;  Valfroicourt  :  neujo/fè;  Yenlron  :  ncuhjolteil 
Adam,  p,  349);  Ventron  :  orre ;  Vexaincourt  :  corrèrc,  fem.; 
Ville  :    neuj(il(fh/e;  \\4seml)ach  :  courre. 

Fruit  :  Ban  de  la  R.  :  nruhalles  (Oberlin,  p.  239  ;  Ban-s.-M.  : 
IV uh  (Adam,  p.  33);  Bulgnéville  :  ncjolte;  Ghampdray  :  ncuheuHc; 
Charmes  :  yieuhatte;  Gharmois  devant  Bruy.  :  ncholte  (Adam, 
p.  33);  Dombrol-3.-Y.  :  najotte ;  Domèvre-s.-M.  :  ncujolle;  Dom- 
paire  :  nef  lotie  (Adam,  p.  31)  et  ntocoites  (Adam,  p.  271);  Fon- 
lenoy  :  neugeotle;  Fri/.on  :  nehhotle  (Adam,  p.  37  ;  Gérardmer  : 
7}è;/ehhe  (Adam,  p.  381)  et  nei/khe  (Méline,  ms);  Gerbamont  :  neu 
et  neuhotlc;  Gerbépal  :  neuhotc;  Hadol  :  àueline,  variété  à  fruit 
rouge;  Houécourt  :  neijeode  (Adam,  p.  30i;  Landeville  :  neii- 
rjeotte  (Adam,  p.  30);  Lignéville  :  nejottc  (Adam,  p.  31);  Macon- 
courl  :  nejolle  (Adam  p.  30i;  Ménil  en  X.  :  najevlle  (Adam,  p.  30; 
Moyenmoulier  :  neuhhot.tc;  La  Neuveville-s.-Gh.  :  nejotto;  Or- 
toncourt  :  neuhooHe;  (Adam,  p.  34);  Padoux  :  nehoUes;  Ramon- 
cliamp  :  nenjoite  'Adam,  p.  3!j;  Rehaupal  :  neuholle  (Adam, 
p.  32);  Les  Rouges-Eaux  :  nehiiolte  (Adam,  p.  33;;  Saint-Basle- 
mont  :  nejniie  (Adam,  p.  31);  Saint-Biaise  la  R.  :  )ieuhhc  [Mifim, 
p.  27);  Saulxures  :  ueu;  Le  ïholy  :  neholc  lAdam,  p.  ;{2);  Tram- 
pot :  neûgeolle  (Adam,  p.  30);  Uriménil  :  ncuholcs  (type)  et 
cacasses,  terme  enfantin.  Variétés  :  mocotte,  fruit  allongé,  oblong 
moins  rond  que  celui  du  type  ou  celle  des  bois,  assez  grosse  et 
dure  à  casser  :  Vagney  :  neuhalle  (Adam,  32)  et  aveline  :  grosse 
neuhalle  (Pétin,  p.  194);  cacatle  (Pélin,  p.  42);  Valfroicourt  : 
neujotte;  Les  Vallois  :  nehiiotle  lAdam,  p.  34 j;  Vaubexy  :  neu 
jhulte  (Adam,  p.  37);  Ventron  :  neu;  Vittel  :  negeotte  (Adam, 
p.  31);  Vouxey  :  nejotte  (Adam,  30);  Wisembach  :  neuhutte. 

En  Alsace  on  connaît  la  noisette  blanche,  la  grande  aveline  ou 
noisette  à  gros  fruits,  C.  sntiva  fructu  rotundo  maxhno;  l'ave- 
line oblongue  rouge,  C.  'saliva  frurtu  (,hb>ngn  rubente  Kirs- 
chleger,  2,  p.  82). 


—  161  — 

Carphms  L. 

C.  Belulus  L.,  Sp-,  1416.  Charme  commun.  Yosg.  viilg.  : 
charmille  (D-"  Mougeot,  p.  208-36^;  Kirschleger,  2,  p.  8o; 
D'"  Berher,  p.  270).  Ban  de  la  B.  :  e/tairme,  dchairmine ;  Chàtel  : 
chairmine;  Gleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  cherm'me  (Thiriat, 
p.  102);  Fontenoy  :  charmeille;  Fraize  :  tchermeline ;  Lemmc- 
court  '.'charmaille  et  charmille;  Moussey,  La  Neuville-s.-M., 
OfTroicoLirt,  Baon-a.-B.,  Rouceux,  Vagnoy  et  Ville-s.-Illon  (et 
d'autres  encore)  :  chairmine;  Provenchères  :  chermeline ;  Raon- 
l'Etape  :  chermlne;  Saales  :  chermeulin;  Saulxures  :  tchermine; 
Trampot  :  charmée;  Uriménil  :  chairmine;  Vexaincourt  :  charme 
blanc,  c  hermine  ;  charme  jaunâtre,  chermeline  (ni  M.  Berher  ni 
M.  Godron  ne  donnent  de  variétés);  Wisembach  :  rhermeline. 

Fagus  Tourn. 

F.  syhalica  h.,  Sp.,  1416.  Hêtre  des  Forêts.  Vulg.  :  fayard 
(Gill.  et  M.,  p.  364);  fau  ((Jttré,  h.  v^j;  fou,  vieux  nom  (Littré, 
h.  v"),  fouteau  (Littré,  h,  v°)  ;  fayard  (Littré,  h.  v°).  Ban  de 
la  R.  :  bouocha  fau  (Oberlin,p.  177);  Bulgnéville  :  féitte ;  Gha- 
tel  :  héle;  Gleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  h/He;  (Thiriat, 
p.  102).  Dompaire  :  fégniesse  ;  Fontenoy  :  foyard ;  La  Forge  à 
son  cadastre  <(  fail lard  »  hêtre;  Fraize  :  bouchon  (ch  =  hh)  ; 
Gérardmer  :  bohhon,  masc;  Gerbépal  :  bohhon  et  petit  hêtre  : 
bohhté;  cette  commune  a  un  lieu  dit  «  boucheté  »  Cadastre  Sec- 
tion A,  qui  signifie  lieu  couvert  de  Hêtres.  Laval  :  fainesse  et 
faignesse;  Moussey  :  hetro;  La  Neuveville-s.-M.  :  fèïsse;  Offroi- 
court  :  hèt)'e,  fém.  ;  Vvovenchèves  :  bouhon;  Rouceux:  foiène; 
Saales  :  bouhhon;  ïrampot  :  féisse;  Uriménil  :  hé(e,  fém.,  plus 
rarement /byà,  mascul.;  Ventron  :  héte;  Wisembach  :  bouhhon. 

Fruit  :  Bulgnéville  :  faine;  Charmes  ;  féïne;  Ghatel  ;  féne; 
Circourt-s.-M.  :  fouéïenne  (Adam,  p.  1,324);  Dompierre  :  fayine 
(Adam,  p.  324);  Fontenoy  :  feyne ;  Gérardmer  :  fayine;  Hail- 
lainville  :  fayenne[S.à-àvc\,  p.  324):  iMénil-en-X.  :  feyine;  La  Neu- 
veville-s.-M. :  fèine:  Provenchères  :  faïine;  Raon-rELape  : 
fphine;  Rouceux  :  foiène ;  Saales  :  fayieine ;  Le  Tholy  :  fèïne 
(Adam,  p,  381);  Trampot^:  féénne;  Uriménil  :  fayine  {pron.  fè- 
yî-n');    Venlron   :    faiine;  Vexaincourt  ;  fpïne;  Wisembach  : 

Fl.ORE   l'oPlLAIRi:    DK.S    VOSGKS  H 


—  162  — 

frim.   La  lécolte  a  lieu    en  octobre:  on   en    fait  d'excellente 
huile  de  ménage  dite  liuile  de  faîne. 

Castanca  TouiiN. 

C.vulrjaris  Lam.,  Dict.,\\,\).  708;  Fagns  CastaneaL.,  Sp., 
1416.  Châtaigner  commun.  Bru  :  c/iaitegnieillv;DomèyTe-s.-M.  : 
marron  de  Châtaignier  lui-même  et  non  le  fruit)  ;  Fontenoy  . 
maronneil;  Moyenmoutier  :  quettinijier;  Saales  :  haiteigier  et  le 
fruit  kaiteinge ;  Vexaincourt  :  chètainie  fém.  ;  Wisembach  : 
catainge. 

Obs.  Littré  (v"  Hérisson)  nous  apprend  que  l'enveloppe  épi- 
neuse de  la  clialaignc  s'appelle  /irrinsoii. 

Salici.nées. 

Sali.r  TouRN. 

Genre  :  Altigny  :  saucege[\(iam,  p.  370)  :  Bainville  isnvce;  Ban 
de  la  II.  :  sace,  hachelles  ;  Brechainville  :  sousse  sic!  (Adam,  370); 
Celles  :  sàce,  sace  (Adam^  370);  Chatel  sauce:  Fontenay  :  susse; 
Moussey  :  suce;  La  Neuvevillo-s.-M.  :  sauce;  Offroicouit  :  sc/ure, 
fém.;  Padoux  :  sauce;  Provenchères  :  soce;  Ramonchamp, 
Moyenmoutier  et  Saint-Baslemont  :  sausse  et  sauce  (Adam,  p. 
370)  ;  Raon-l'Elape  :  sàsse;  Saales  :  sosse  (Adam,  p.  370)  et  sace; 
Saint-Biaise  la  II.  :  sdlc;  Lé  Tholy  :  sausse  (iM"'^  Houberdon  in 
Thiriat^  p.  394);  Totainville,  Tranqueville  et  Morlagne  :  sauce, 
sauçotfe;  Uriménil  :  sauce el  lieu  dit  «  La  Sausse  »;  Val  d'Ajol  : 
sauces,  plur.  ;   Vexaincourt  :  sàfc  fém. 

Les  fleurs  du  Saule  s'appellent  à  LdL  Bvc?sc  niinon  (ce  mot  y 
désigne  aussi  la  houpe  du  jonc  et  toutes  ks  aigrettes);  àUrimi-- 
nil  minon  elcholon  (litt.,  petit  chat). 

S.  fragilis  h.,  Sp.,  14^3.  Saule  fragile.  Cleurie,  Saint-Amé 
et  Syndicat  :  sausse  (Thiriat,  p.  102).  Ce  Saule  est  planté  au 
bord  des  prairies  et  des  ruisseaux,  et  coupé  en  lèlarti. 

S.   albaL.,  Sp.,  1449.  Saule  blanc.  Uriménil  :  hianche  sauce. 

Var.  B.  Vitt'Uhia  Ser.,  Ess.,  p.  83.  Vexaincouit  :  sâce,  fém. 
Je  suppose  que  cette  dénomination  de  S(Àce,  traduite  en  français 
par  saule  jaune,  s'applique  ù  cette  variété  :  peut-être  aussi  au 
S.  viminaJis  (Voy.  Godron,  H,  p.  Sii  et  suiv.). 


—  163  — 

S.  amrjgdalina  L.,Sp.,  1443.  Saule  amandier.  Vosg.  viilg.  : 
OsiurbuUain  (D""  Berher,  p.  271). 

S.  purpurea  L.,  Sp.,  1442.  Saule  purpurin.  Cleurie,  Saint- 
Amé  et  Synd.  :  roge  sausse  (Thiriat,  p.  13'2);  La  Forgp  et  Le 
Thol}'  :  l'ûge  sausse;  Uriménil  :  7'oàge  sauce  (cultivé  aussi  en 
oseraies). 

S.  viminalis  L.,  Sp.,  1448.  Saule  des  vanniers.  Vulg.  :  Osier 
blanc,  Saule  à  longues  feuilles  (Gillet  et  M.,  368)  ;  Vosg.  vulg  : 
Osier  (Kirschleger,  2,  p.  67),  Osier  des  vanniers  (D""  Berher  , 
p.  271.  Charmes  :  saussatte;  Ménil  en  X  :  osére ;  Romoni  : 
cjuoec  de  renad,  litt.  queue  du  renard;  Uriménil  -.jaune  sauce; 
Vexaincourt  :  sàce,  saule  jaune? 

S.  Caprea  L.,  Sp.,  1448.  Saule  marceau,  vulg.  :  Saule  mar- 
sault  (Littré,  v°  Marsaut),  Ypréau  (Littré,  h.  v").  Guâtel-s.-M.  : 
paume-pie,  exclusivement  pour  les  Rameaux,  lorsqu'il  est  en 
fleurs  ;  Cleurie,  St.-Amé  et  Syndicat  :  poaurme  (Thiriat,  p.  102); 
La  Forge  etLeTholy:  paume;  Raon-a.-B.:  paurme  ;  Romont  : 
haute-sauce  ;  Saule  élancé,  saule  à  faire  des  perches  à  houblon  ; 
St-Etienne  :  pouorme  ;  Saulxures  : pouaurme ;  Uriménil  •.paume; 
fém.  sing.  ;  on  porte  à  la  procession  du  dimanche  des  Ra- 
meaux les  rameaux  fleuris  de  ce  saule.  De  là  aussi  la  dénomina- 
tion de  Pâques-Paume,  et  de  Pâques  fleuries  (fleuiies);  Vagney, 
pouaurme  (Pétin,  p.  223). 

S.  cinereaL.,  Sp.,  1449.  Saule  cendré.  Cleurie,  St.-Amé  et 
Syndit'.at  ;  grihe  sausse  (Thiriat,  p.  102)  ;  La  Forge  et  Le  Tholy: 
grihe  sauce  ;  Romont  :  sauce  baitate  (saule  bâtard)  ;  Si-Etienne  : 
gri/ihe  sauce. 

L.  aurilah.,  Sp.,  1446.  Saule  à  oreillettes.  Vulg.  petit  mar- 
ceau oreille  (Kirschleger,  2,  p.  71;  D''  Berher,  p.  272.  Romont: 
sauce  baitate  (saule  bâtard). 

Le  S.  pendulaFmES,  Nor.  Mant.  prim.,  p.  43.  [S.  Russeliana 
Sm  ,  Fl.Brit.,  3.  p.  1043)  souvent  cultivé  en  oseraies,  et  le  5. 
babglonica,  vulg.  Saule  pleureur,  n'ont  pas  de  noms  particuliers. 

Populus  TOURN. 

Genre:  AuVigny  :  popii  (Adam,  p.  356):  Bainville  :  peplin; 
Ban-s.-M.  :  peuplie  (Adam,  id.)  ;  Brouvelieures  :  popli  :  Bruyères 


—  164  — 

Mortagne  :  pcupli;  Celles:  pcupUeu  (Adam,  356)  ;  Charmes: 
porpe  ;  Chate)  :  peupiée  ;  Circourt-s.-M.  :  peûpicil  (Adam,  p. 
356)  ;  Dombasle-devant-D.  :  peuplin  (Adam,  id.)  ;  Dompierre  : 
pèplier  (Adam,  id.)  ;  Fraize  :  peiipli  ei peupler  ;  Gerbépal  :  peu- 
7;/«;Girecourt-les-V.  :  porpe;  l.ignéville  :;;ei/;j/e//(Adam,p.  356i  ; 
Longuet:  peuplé  (Adam,  ibid.)  ;  Marainville  :  porpe  ;  Médonville: 
peplaye  ; Ménil-en-X  :  peupicye  ;^Adam,  ib.);  Mortagne  :  peupli; 
La  Neuveville-s.-M.  :  poplil  (Adam,  id.)  et  poplu  ;  Provenchè- 
res  ;  pépier:  Raon-1'Etape  :  pcuplleu  :  Rouceux  :  popiei;  Saales; 
poupié ;  S'.-Blaise-la-R.  :  peupler  (Adam,  p.  356);  Sancliey  : 
pépier  (Adam,  id.);  Le  Tholy  :pepli  (Adam,  id.)  ;  Tulainvillc  : 
peupler  ;  XJrimén'û:  peupler  (pron.  peu-pié)  ;  Vagney:  peupllé 
(Adam,  p.  356)  ;  Les  Vallois  :  pépié  (Adam,  id)  ;  Vexaincourt  : 
peupleu  (Adam,  id.)  el  peup'ieu;  Viltel:  poplu  (Adam,  id.). 
Vouxey  :  pouplell  (Adam,  id.). 

P.  Iremula  L.,  Sp^  l'iôl.  Peuplier  Tremble.  Ban  de  la  R.  : 
iermolé,  drmolé  et  drmolie;  Charmes:  trempe;  Cleurie,  St-Anié: 
et  Syndical; //va/Z^/c' (ïhiriat,  p.  102);  Domèvre-s.-M.  :  trompe; 
Dommartin-a.-B.  :  trompe \Y\oyes:  troml/le;Ldi  Forge  etLe Tholy  : 
trembe  ;  Fraize:  tramolé  ;  Gerhsimonl:  t)'aufje  ;  Gerbépal:  tro- 
»<o«/(''.-Girecourt-les-V.  :  trempe;  Lommecourt:  tremble;  Mazelay  : 
trompe  :  Médonville  :  trobleu;  LaNcuveville-s.-Ch.  :  trombieu  ;  La 
Neuveville-s.-M.:  trombieu;  Offroicourt:  trombe;  Ruon-a.-B.: 
trompe;  Raon-rEla[)e  :  trompe;  Romonl  :  trompe  .•  Sauixure?: 
trombe;  Tranquevillc  '.trobieu;  Uriménil:  froutbi'el  f rompe, [Aus 
rarement  trem.be;  Vagney:  trôbe  ;  Vcntron,  tromble. 

P.  nigra  L.,  Sp.,  1464.  Peuplier  noir.  Vosg.  vuig,  :  léard, 
liardier,  peuplier  franc  ou  noir  (Kirschlegcr,  2,  p.  75);  Peuplier 
franc,  léard,  liardier  (D""  Bcrher,  p.  '272),  Lemmecourt  :79o/)A77. 

P.  alba,L.,  Sp.,  1463.  Peuplier  blanc.  Vulg.  :  Peuplier  de  Hol- 
lande, grisaille  [G.  et  M.,  370),  blanc  de  Hollande  (Liltré,  v°  Blanc, 
n^  13^  p.  354.  col.  d);  Ypréau  (Liltré,  h.  v»  el  Kirschleger,  2, 
p.  74).    Uriménil:  blanc  peupler  ;  souvent  planté  et  naturalisé. 

P.  dilatata  Ait.,  Kew.,  éd.  \ ,  p.  804  ;  P.  pijrfunidalis^  G.  ;  /*. 
fastlglata  D.  La  Forge  et  Le  Tholy  :  pejjli  (planlé). 

Le  Peuplier  d'Amérique,  P.  mollnlfera  Ait.,  et  Io  7^  vlrgl- 
nliina  Dksf..  quoique  plantés,  n'ont  pas  de  noms  parliculicr.s. 


—  IGo  — 

Platanacéks. 
Plat  anus  L. 

Genre  (Platane  cultivé  :  Wisembach  :  piâne. 

P.  vulgaris  Spach.  Platane  commun.  Brouvelieures  :  jildne  ; 
CeWes:  piéne  ;  Charmes  :  plaine  :  Domèvre-s.-M.  :  piâne  ;  Fraizc  : 
piane  elpianne;  Lemmecourt  :  plane  et  pléne  ;  Saales  :  pidne  ; 
Sanchey  :  plaine:  Vagney  :  piaine  (Pétin,  p.  125.)  ;  Ventron  : 
piaine;  Vexaincourl:  piéne. 

Betulinées. 

Betida  Tour.n. 

B.  alba  L.,  Sp.,  1393.  Bouleau  blanc.  C'est  le  plus  commun 
sur  notre  grès  vo^gien  et  notre  grès  bigarré.  Le  langage  vulgaire 
ne  le  distingue  pas  du  D . pubescens  Eurh.,  Beitr.,  6,  p.  98,  assez 
commun  sur  le  granit.  Ban  de  la  R.  :  hôlatte,  fém.  (Oberlin,  p. 
176)  ;  Ban-s.-M.  :  bolatte  (Adam,  p.  303]  ;  Brouvelieures  :  bôloUe; 
Bra  :  bôlotte ;  Bruyères:  bôla,  bôlotte;  Celles:  bolotle ;  fém.  ; 
Charmes  :  />ot/7e;  Chatel  :  boulé  (Adam^  p.  304],  hould  masc, 
et  ^ou/e  fém.  ;  Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat:  hrjulé  (Thiriat,  p. 
103)  ;  Cornimont:  bolé ;  Deycimont  bôle  (Adam,  p.  30^);  Fon- 
tenoy  :  boulël;  La  Forge  et  Le  Tholy:  boulé  et  beule;  Fraize  : 
bôlatie;  Gérardmer:  le  cadastre  section  A  donne  «  aux  Belles  ^>\ 
Gerbamont  :  bolé  ;  Gerbépal  :  bolau;  le  cadastre  section  C  donne 
«  la  Beùle  »  ;  Girecourt-les-V.  :  boulèye  (Adam,  p.  304)  et  bou- 
leye  ;  xMandray:  boonlatte  (Adam,  p.  304-305)  ;  Mortagne:  bôle\ 
Moussey  :  bolotte  ;  Ofîroicourt  :  boule,  masc.  ;  Provenchères  : 
bolâotle {k^àSim,  p.  304j;  Raon-a.-B.  :  boulée;  Raon-l'Et.  :  bôlotte, 
fém.;  Raon-s.-P.  :  bolatte;  Saales:  bolatte;  St-Amé:  fleurs 
mâles  ,  ché  (Thiriat,  p.  -423);  Sanchey  :  boulé  (Adam,  p.  304)  et 
boulé  ;  Saulxures  :  bolé;  Le  Tholy  :  boule  (Thiriat,  p.  103);  To- 
lainville  :  bôs  de  boule  ;  Tranqueville:  boulé;  Uriménil  ;  boulée, 
masc;  le  cadastre  donne  section  G  «  le  Boulet  ;>  lieu  planté  de 
Bouleaux,  en  patois  lo  boulet,  et  aux  sections  A  etB  «  les  Bou- 
les »  et  «  laBoulée  »,  en  patois  éz  boules,  aux  bouleaux  ;  Vagney  : 
6oM/é(Adam,  p.  304),  bôléel  boulé  (Pétin,  pages  32  et  35)  boulé  ; 
Val  d'Ajol  :  boule,  masc;  Ventron:  bolé  {Xdam,  p.  30i)  ;Vexain- 


-     166  — 

court:    bôlotte  (Adam,  iJ.)  et   bôloilc,  îém.\   Vienville  :    bculc 
(A'iam,  ici.);  ^'ille  :  bolèye  ;  Wisembach  ;  bolafte,  féin. 

Alnus  TouRN. 

Genre  :  Charmes  :  aunèye ;  Chutel  :  aune;  Domèvre-s.-M.  : 
aunaille ;G\recouv[-]es-\.  :  aunaye;  Mazeley  ;  aulne;  Médonville  : 
aulnaye  ;  Moussey  :  aulnéc;  Moyenmoutier  :  àné3 ;  La  Neuveville- 
s.-M.  :  aunaïe;  Raon-l'Et.  :  ànet ;  Urimcnil  :  aunée,  masc.  ; 
Vagney  :  aune  {Pél'in,  p.  22)  ;  Vexaincourt  :  finre  ;  Ville  :  aunàye; 
Wisembach  :  aunée. 

A.  (jlut'mosa  G.ertn.,  Frunt.,  2,  lab.  90.  Aulne  gliitineux. 
Vulg.  :  verne,  vergne  (Gill.  et  M.,  372);  Yosg.  valg.  :  l'aunée 
(D'  Mougeot,  p.  209-369);  Aulne  commun,  Anée  (Kirschleger, 
2,  p.  8^j.  La  plupart  des  dénominations  paloises  données  au 
genre  s'appliquent  à  cette  espèce,  commune  dans  tous  les  terrains 
de  nos  Vosges.  Ban  de  la  Roche  :  anée;  Gleurie,  Sl-Amé  et  Syn- 
dicat :  aune  (Thiriat,  p.  103);  Fontenoy  :  veine;  Offroicourt  : 

anée  ; 

Abiétinées. 

Pinus  L. 

Genre  :  Bulgnéville  :  se  pin  ;  Chalel  :  saipin  ;  Gleurie,  Sl-Amé 
et  Syndicat  :  ché^  cônes  de  Sapin,  de  Pin  (Thiriat,  p.  42  î);  Fon- 
tenoy :  fcpien  ;  et  cône  :  covrosse  ;  Fraize  :  sep  ;  Moyenmoutier  : 
sèpené  et  cône  :  coquotte;  St-Amé  :  ché,  cône  de  Sapin^  de  Pin 
(Adam,  p.  239)  ;  La  Neuveville-s.-M.  :  sèpin;  Uriniônil  :  saipin  et 
le  cône  covrosse,   lilt.  couveuse;  Ventron  :  tchc,  cône. 

A  Moyenmoulier  une  sapinière  se  dit  sépenère. 

P.  sylvest7'is  L.,  Sp.,  14-18.  Pin  sylvestre.  Vosg.  vulg.  :  Pin 
d'Ecosse,  de  Russie  (Kirschlcger,  2,  p.  91),  pinasse  (D'  Bcrher, 
p.  273).  Désigné  par  l'Administration  forestière,  à  son  exposition 
du  concours  régional  de  1881,  sous  le  nom  de  «  Pin  sylvestre  ». 
C'est  de  beaucoup  le  plus  commun  dans  notre  région  d'Épinal  et 
de  Xertigny.  Depuis  une  quinzaine  d'années  la  commune  d'Uri- 
ménil  en  a  fait  des  semis  dans  tous  ses  terrains  vagues.  Brouve- 
lieures  :  pinesse;  Bru  :  pinesse  et  le  fruit  cocotte  ;  Chatel  :  pinesse; 
Gleurie,  St-Amé  et  Syndicat:  pin;  Eloyes  :  pin;  Fraize  :  pinesse; 
Gerbépal  :  pinesse;  Mortagne  :  pinesse;  Moussey  :  pinesse  ;  Offroi- 


—   167  — 

court  :pin  ;  Provenchères  :  pinesae;  Raon-s.-P.  :  pinesses,  plur.  ; 
Raon-l'El.  :  pin  aise  et  une  pinasse;  Uriménil  :  saipin;  c'est  le 
seul  qui  croisse  dans  cette  localité:  il  a  pris  le  nom  générique  ; 
Vagney  :  fiée;  (Pétin,  p.  12lj  et  jnn  [id.,  p.  217);  pinasse  et 
pinaisse  {id.,  p.  217);  Val  d'Ajol  et  Ventron  ;  pin;  Vexaincourt  : 
finesse,   fém.  et  coquotte,  fénn. 

P.  PiceaL.,  Sp.,  1450  ;  Abiespectinnla  DC,  FI.  fr.,  3,  p.  275. 
Sapin  commun.  Vulg.  :  Avet,  Sapin  argenté  commun  iLittré, 
v"  Avet),  vrai  Sapin  (Littré,  v'^  Avet);  désigné  par  l'Administra- 
tion forestière  des  Vosges,  à  son  exposition  forestière,  sous  le 
nom  de  Sapin  des  Vosges.  Bru  :  saipie  et  le  fruit,  cocotte;  Gleurie, 
St-Amé  et  Syndicat  ;  sèpin  (Tliiriat,  p.  103);  Eloyes  :  sèpin  ; 
Gerbépal  :  sèp  pour  les  grands  et  sèpnè  et  pené  pour  les 
petits  :  Mortagne  ;  sèpin  et  sèpe  ;  Moyenmoutier  :  sèpi;  Offroi- 
court  ;  se  pin  ;  Provenchères  :  seppe  ;  Raon  l'Et.  :  sépin; 
Saulxures  :  sep;  Le  Tholy  :  sèpin  (Adam,  p.  422Jj  ;  Uri- 
ménil :  franc  saipin,  saipin  d' mont  aine  ;  n'y  croit  pas,  mais 
connu  des  constructeurs;  utilisé  pour  tuyaux  de  fontaine.  Je 
n'en  connais  vivant  dans  le  canton  de  Xertigny  qu'un  petit  coin 
aux  Cillieux,  C'"^  de  Hadol.  Vagney  :  saipin  ;  Val  d'Ajol  :  ièpin  ; 
Ventron  :  sèpe;  Vexaincourt  :  yèpin,  ouihhe  et  coquotte  ;  Wisem- 
bach  :  nar  sep  (noir  Sapin).  C'est  sur  cet  arbre,  le  Sapin  propre- 
ment dit;  que  se  développe  le  Champignon  que  nous  retrouve- 
rons plus  lard  [/^cidium  elalinum)  sous  le  nom  de  pàneure  de 
sotré. 

P.  Abies  L.,  Sp.,  1421  ;  Abies  excelsa  L\m.,  FI.  fr.,  p.  202. 
Epicéacommun.  Désigné  par  l'Administration  sous  cemêmenom. 
Littré  nous  donne  fie,  nom  suisse  de  l'Epicéa  (Supplément)  ; 
M.  Broillard,  Revue  des  Deux  Mondes  du  15  avril  1876,  p.  915, 
donne  fuve.  Littré  les  lire  de  l'allemand  Fichte,  Épicéa,  par 
corruption.  Noms  vulg.  :  Picea;  pece,  serente.  Sapin  de  Norvège, 
faux  Sapin  (Littré,  v°  Pesse);  Vosg.  vulg.  :  la  Fie  (D'  Mougeot, 
p.  209,  369):  Pesse  (Kirschleger,  2,  p.  94  et  D^  Berher,  p.  274). 
Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat  :  pinesse!  (Thiriat,  p.  103).  Nous 
en  trouverons  du  reste  plus  bas  quelques  autres  exemples; 
Eloyes  :  pinesse  l  et  épicia;  Gérardmer  :  fie  et  le  fruit  ché ;  le 
Cadastre  S°"  A  donne  «  Les  Fies  »;  Gerbépal  :  sèp  les  grands,  et 


—  1G8  — 

sèpnè  les  petits  ;  Méiiil-en-X.  :  fie  :  Mortagne  :  rpicia:  Moussey  : 
(jenli  shfji;  Offroicoiirt  :  se  pin  ;  Rouceux  :  sèpin  ;  Saales  :  sep  ; 
Saulxures  :  fiée;  Le  Syndicat  donne  au  Cadastre  S*^"  E  «  La 
Fiée  »  et  S""  F  :  «  LeTrès  de  la  pinne  »,  la  jachère  de  l'Épicéa  ; 
Uriménil  :  cpicia  et  èpicia,  ce  dernier  plus  fréquent  ;  Vagney  : 
fiéhe  ;  Yal  d'Ajol  :  pinesse  f  Yentron  :  fie'ie  ;  Vexaincoiirt  :  rjenii 
sep  et  coquotte  ;  Wisembach  :  genti  sep. 

Sa  résine  est  connue  sous  le  nom  de  Galipot,  de  poix-résine 
(Voir  Kirschleger,  /.  c). 

P.  Larix  L.,  Sp..  Ii20:  Ahirs  Lari.v  L\m.,  Illusir.,  1,  p.  78o. 
Mélèze  d'Europe.  Cliatel  :  méh-se  ;  Gerbépal  :  sèp  (les  grands), 
sèpnè  (les  petits);  Moyonmoutier  :  meiU'se;  Raon-a.-lL  :  Ini 
mélésc,  fera.  ;  Uriménil  :  mélè,  masc.  (non  cultivé,  mais  connu). 

Sa  résine  est  connue  sous  le  nom  de  Térébenthine  de  Venise 
(Kirschleger,  2,  p.  97). 

P.  marilima  DC.  Pin  maritime.  Vulg.  :  Pin  de  Hordeaux,  des 
Landes  sauvage,  grand  Pin,  Pin  pinastre.  Vagney  :  fiée  (Pétin, 
p.  120)  ;  j)in  saui'aige,  pinasse  et  pinnisse  (id.,  p.  217).  Bien  que 
M.  l'abbé  Pétin  rattache  ces  dénominations  patoises  au  nom 
français  pinastre,  je  doute  fort  que  cette  espèce  soit  connue 
dans  nos  Vosges  et  par  conséquent  y  soit  dénommée.  Ni 
M.  Godron,  ni  M.  Berher  ne  la  donnent,  ni  dans  leurs  ouvrages, 
ni  dans  leurs  suppléments.  Il  est  probable  que  M.  Pélin  aura 
assimilé  les  deux  noms  français  pinasse  et  pinastre  et  en  aura 
fait  des  synonymes. 

P.  St7-ohiisL.  Pin  Weymoulh.  Désigné  par  l'Administration  sous 
le  nom  de  Pinus  Bromiis.  11  est  cultivé  depuis  plusieurs  années 
par  les  particuliers  et  l'Administration  des  ForOts.  Uriménil  : 
weymouth  (pron,  vé-moul')  elivèi/mouth  (pron.  vè-y'-mout'j. 

P.pumilio  Hjenke  ;  Pin  mugho  ;  Vulg.  :  créin.  suffis  dans  le 
Jura  (Kirschleger,  2,  p.  92),  reproduites  par  M.  Berher,  p.  273. 
M.  Godron  n'indiquait  pas  cette  espèce  que  M.  Berher  a  insérée 
dans  son  Catalogue  fp.  273).  M.  Kirschleger  la  donnait  en 
Alsace,  dès  1857. 

T/niya  Tourn. 
Th.  orientalis  L.,Sp.,  1422.  Thuya  d'Orient  (cultivé).  Cleurie, 


—  11)1)  - 

Sainl-Amé  et  Syndical:  Bruyère  d'Espuync  (Thiriat,  p.  132)  ; 
La  Forge  et  Le  Tholy  :  brox'irc  d'Espagne. 

Th.  occiden(aiisL.,Sp.^  1422.  Thuya  d'Occident.  Vosg.  vulg.  : 
arbre  de  vie,  Lebensbaum  (Kirschleger,  2,  p.  99). 

Glpressinées. 
Juniperus  L. 

/.  communis  L.,  Sp.,  1470.  Genévrier  commun.  Bainville  : 
genauve  ;  Brouvelieures  :  hnaupe  ;  Bru  :  genàvrler  et  le  fruit 
gendvre  ;  Celles  :  genave  ;  Gtiarmes  :  geniauvre  ;  Chatel  :  j'nôfe  ; 
Gleurie,  St-Amé  et  Syndical  :  genève  (Thiriat,  p.  1 03)  ;  Dounoux  : 
g'niéfe  ;  Eloyes  :  genève  ;  La  Forge  :  henauve  ;  Fraize  :  j'naube  (  t 
genauve  ;  Gérardmer  :  /ihnauve  ;  Gerbamont  :  genève;  Gerbépal  : 
g/inauve  ;  Lemm.ecourt  :  genèvre  ;  Mazeley  :  genove;  Médonville  : 
fnhàvre  ;  Mortagne  :  genàvre  ;  Moussey  :  genarr  ;  Moyenmoutier  : 
genave  ;hdi  Neuveville-s.-Ch.  :  genàvre;  La  Neuveville-s.-M.  : 
fnôve  et  genièvre  ;  le  Cadastre  donne  «  haie  des  genèves  »  : 
Off'roicourt  :  genôve  ;  Raon- a. -B.  :  g' nôfe  ;  Raon-l'El.  :  gendf; 
Romont  :  genouoie  ;  Rouceux  :  genàvre;  Saaies  :  gniarbe  (curieuse 
métalhèse  de  Vr);  St-Etienne  :  fnéve;  Sanchey  :  genauve; 
Saulxures  :  henève  elg'néve;  Le  Tholy  :  hnauve  [Thirial,  p.  103)  ; 
Tranqueville  :  genàvre  ;  Uriménil  :  g'nàfe  et  le  fruit  graine  dé 
g'nàfe;  Yagney  :  genève;  Yal-d'Ajol  :  genève;  Vexaincourt  : 
gnave  ;  Ville:  genàfe;  Wissembach  :  gnaube.  Dans  tous  les 
exemples  ci-dessus,  le  g  se  prononce  y,  alors  même  qu'il  serait 
suivi  dune  consonne.  L'e  de  la  première  syllabe  est  très  muet  ; 
souvent  même  il  est  omis  et  n'est  même  pas  remplacé  par 
l'apostrophe. 

J.  Sabina  L.  Genévrier  sabine  (cultivé).  Bainville-a.-S.  : 
saibine  :  Chatel  :  sa/bine  ;  Gerbamont  :  sabine  ;  OfTroicourt  :  haufe 
bruyère  ;  Val  d'Ajol  :  haute  bruyère. 

Taxinées. 

Taxas  Tourx. 

T.  baccata  L.,  Sp.,  'U72.  It  à  baies.  Cornimont:  ich;  Gerba- 
mont :  ihe. 


—   170  — 

MONOGOTYLÉDONES. 

Alismacées. 
Alismn  L, 

A.  Plantago  L.,  Sp.,  486.  Fluteau,  Plantain  d'eau.  V'ulg.  : 
pain  de  grenouille  (Gillet  et  M.,  p.  378).  Vosg.  vulg.  :  planta- 
giné  (D''  Berher,  p.  274).  Uriménil  :  piantain  d^caufc. 

BUTOMÉES. 

Butomm  L. 

B.  umbcllalas  L.,  Sp.,  532.  Butome  en  ombelle.  Yosg.  vulg.  : 
Jonc  fleuri  (D''  Berher,  p.  275). 

COLCIIICACÉES. 

Colchicwn  TouRX. 

C.  auhimnale  L.,  Sp.,  485.  Colchique  d'automne.  Vulg.  : 
dame-nue,  veillolte  (Gillet  et  Magne,  p.  380);  cul  tout  nu 
(Littré,  v"  cul,  n"  19);  Vosg.  vulg.  :  Les  Voiiosses  (D""  Mougeot, 
p.  215-375)  ;  faux-safran  des  prés,  tue-chien,  veilleuse,  cul-tout- 
nu  (Kirschleger,  2.,  p.  191);  qui  donne  aussi  Nackte  Hure; 
veilleuse,  voirosse,  safran  bâtard,  tue-chien  (D""  Berher,  p.  275- 
276).  Bainville  :  covcrosse  (lilt.  couveuse);  Ban  de  la  B.  : 
covrasse ;  Bertrimoutier  :  veilleuse;  La  Bresse  :  fiou  louriau {{\euv 
veilleuse),  lonrierasse,  woerasse;  Brouvelieures  :  vo'ioi^osse;  Bru  : 
toue-chîn  ;  Celles  :  voyej'osse  ;  Charmes  :  rrvaui/e-médn  Sic  ! 
Chatel  :  voyrosse;  Cornimont  :  lonrierasse;  Domèvre-s.-M.  : 
voueillerosse ;  Fraize  :  tclunidalle [Vill.  chandelle,  lampe);  Gérard- 
mer  :  fio  dloures;  Gerbamont:  voèrasse  ;  Lemmecourt:  voeil- 
lolle,  et  le  fruit  panse  de  valehe;  JMazciey  :  covrosse  et  ouarjerossc, 
Médonville  :  voyotle  ;  Ménil-en-X.  :  voijerosse  et  coverosse;}\ov- 
tagne  :  voierosse;  Moussey  :  vouoirosse  ;  Moyenmoutier  :  vouô- 
rosse;  La  Neuveville-s.-Ch.  :  voyotte;  La  Neuveville-s.-M.  ; 
voiièyerosse ;  Olîroicourt:  voillerosses,  pluriel;  Padoux  :  voyî- 
rosses;  Baon-l'Et.  :  voyeuses,  fém.  plur.  et  en  français  vulg. 
veilleuses  ;  Raon-s.-P.  :  oyrosse;  Homont  :  vaiche,  et  le  fruit  voi- 
rosse (veilleuse)  ;  Saales  :  vouayerâsse  et  le  fruit  cache  ;  St-Amé  : 


havbe  cV  S^''- Cal  lier  Ine  ;  Sanche}'- :  voirosse  et  vaiche  ;  Saulxiires  : 
lourierasse  ;  Totainville  :  voyouse ;  Tranqueville  :  goïolte  ; 
Vagney  :  uoycrflsse;  Vexaincourt  :  ouoïerosse ;  Ville-s.-I.  :  voye- 
rosse. 

Veratruin  L. 

V.  Lobelianum  Berxhard  in  Trommsdorf  Journ.  ,  t.  16, 
p.  206;  Varaire  de  Lobel.  Vosg.  vulg.  :  Hellébore  blanc 
(D'-Berher,  p.  276). 

LiLIAGÉES. 

Fritillaria  L. 

F.  imperîalis  L.,  S  p.,  435.  Frilillaire  impériale.  Vulg.  :  cou" 
roiine  impériale,  herbe  aux  sonnettes  (Gillet  et  Magne,  p.  384). 
Littré,  v°  Herbe,  n"  4,  col.  3,  donne  aussi  ce  dernier  nom. 

Chatel  :  corône  ;  Uriménil  :  courône,  (ieuc/iottes,  grandes  tieu- 
choltes  (litt.  clochettes,  grandes  clochettes). 

Liiium  L. 

Genre  :  Charmes  :  ognon  de  lis  ;  Domèvre  :  ognon  des  lis  ;  Gire- 
court-les-V.  :  ègnon  de  lis  ;  Ménil-en-X.  ;  ognon  de  lis  ;  Morlagne  : 
âli;  Moyenmoutier  :  guia;  Moussey  :  ognon  des  lis;  Tranqueville  : 
//s;  Yagney:  Zys  (Pétin,  p.  174). 

L.  Marlagon  L._,  Sp.,  43o.  Lismarlagon.  Vosg.  vulg.  :  marla- 
gon,  asphodèle  (Kirschleger,  2,  p.  171).  Ban  de  la  Roche: 
savnidge  aignons  de  lys;  Bru  :  lisse  rosse. 

L.  candidumL.  Lis  blanc.  Vulg.  :  Lis  commun  (Gill.  et  M., 
p.  38i)  (cultivé).  Bainville-a.-S.  :  ognon  des  lis. 

L.  croceum  Cuaix  ap.  Vill.,  Dauph.,  I,  p.  322  (cultivé). 
Gleurie,  St-Amé  et  Syndicat  :  ognon  d'aili  (Thiriat,  p.  133;; 
Eloyes  :  ognon  d'aili  (Thiriat,  p.  138)  ;  Eloyes  :  ognon  d'aili  ;  La 
Foi'gc  et  Le  Tholy  :   ègnon  des   lis;  St-Eticnne:  ognon  des  lis. 

Adenoscilla  Grex.  et  Godr. 

A.  bifolia  Grex.  et  Gûdr.,  FI.  de  France,  t.  3,  p.  187;  Scilla 
hifolia  L.,  Sp.,  443.  Adénoscille  à  deux  feuilles:  Vosg.  vulg.: 
Ornithogale  double-feuille  (D''  Berher,  p.  :276). 


—  172  — 
Muscari  Tourn. 

M.  comosum  Mill.,  Dicf.,  n"  2.  Muscari  à  toupet.  Vulg.  : 
ognon  de  serpent  (Grimard,  p.  47  o)  ;  Vosg.  vulg.:  vaciet 
D'-Berher,  p.  279). 

M.  negleclum  (jlss.,  Syn.,  1,  p.  il  I  \  M.  racemosum  Godr., 
FI.  lort'.,  éd.  1 ,  t.  3^  p.  68,  non  Mill.  ;  Jli/acinfhus  racemosus  L. 
Muscari  négligé.  Vulg.  :  Muscari  on  grappes  (Littré,  v"  Muscari, 
2""^  ;  Vosg.  vulg.  :  Ail  de  chien  iKirschleger,  2,  p.  189)  ;  Ail  des 
chiens   D""  Berher,  p.  278). 

Allhon  L. 

A.  Viclorlalis  L  ,  Sp.,  424.  .\il  Victoriale.  Ban  de  la  R.  :  nieuf 
d'chemuches  i'2°  ch  =  lih). 

A.  ursinum  L.,  Sp.,  441.  Ail  des  ours.  Vulg.:  Ail  des  bois 
(Kirschleger,  2,  p.  176;  D-"  Berher,  p.  278).  Ban  de  la  R  : 
savaidges  nos  ;  Gérardmer  :  sauvaige  ai/;Gerbamont  :  aia. 

A.  Schœnoprasum  !>.,  Sp.,  432.  Ail  civetle.  Vosg.  vulg.  : 
Ciboule,  Civette  (Kirschleger,  2,  p.  182).  .Vouze  :  chibôle  ;  Ber- 
trimoulier:  civotfc  ;  La  Bresse:  brate,  civole  et  pourate  ;  Bru; 
li/joulolte;  Charmes:  cil/oulettcs  et  civalfe;  Chalel  :  ciboulofte; 
Cleurie,  St-Amé  cl  S3'ndicat  :  braUe  (Thiriat,  p.  133);  Gerba- 
mont:  broflc  cl  6/'a//e;  Médonville  :  (/(^o^/o/Zt' ;  Provenchères  : 
civoKe  ;S\.-A.mé  :  pourate,  nom  donné  quelquefois  à  la  Cibou- 
lette civetle  (Thirial,  p.  144)  ;  Le  ïlioly  :  brode  (Thiriat,  p.  133); 
Uriménil  :  brotlcs,  fém.  plur.  el  plus  rarement  ciboulettes. 

A.  okracewn  L  ,  Sp.,  429.  Ail  des  lieux  cultivés.  Chatel  :  au 
des  fous  ;  Lemmecourt:  aulx  de  loup  ;  Raon-a.-B.  :  harbe  d'au; 
Uriménil  :  au  d'champs. 

A.  vineale  L.,  Sp.,  428.  Ail  des  vignes.  Ménil-en-X.  : 
hayotte. 

Les  espèces  suivantes  sont  cultivées. 

A.  Porrum  L.  Ail  Poireau.  La  BafTe  :  pouré  (Adam,  p.  359); 
Bainville  :  poirotte  ;  Brouvelieures  :  pouriau;  Bru:  poriau  ; 
Bruyères  :  poriau  ;  Bulgnéville  :  pourotfe,  fém.  ;  Celles  ipourria; 
Charmes  :  poralte  :  Chalel  :  porotte ;  Cleurie,  St-Amé  et  Syndi- 
cat: y^oroca;?  (Thirial,  p.  1)3)  ;  Domèvrc-s.-M.  :  porotte  ;  Eioyes  : 
poureau  ;  Fontcnoy  :  pourcau  ;  La  Forge  :  poriau  ;  Girecourt-les- 


—   173  — 

Y.  :  poy^atie  ;  Mazeley  :  porottes,  plur.  ;  Médonville  :  poiirotte ; 
Ménil-en-X.  :  porotte  ;  Morlagne  :  porriau  ;  Moyenmoutier  : 
pouriau  (Adam,  p.  359)  ;  La  Neuvevilles.-Ch.  :  pourotc  ;  La 
Neuveville-s.-M.  :  pourotte]  Padoux  :  pourôtes  ;  Pargny-s.-M.^ 
Circourt-s.-M.,  Hennezel  : /jowro,  pourot  {kdcim,  359);  Proven- 
chères  :  pouriaû  (Adam,  p.  359);  Ramonchamp  :  poureau 
(Adam,  p.  359)  ;  Raon-rEt.  ipourin  ;  Saales  :  pourià  ;  Saulxures  : 
poureau  ;  Le  Tholy  : poriau  (Adam,  p.  359)  ;  Tolainville  :poro//^; 
ïranqueville  :  pourotle  ;  Uriménil:  pouriau;  A^'enlron  :  poureau  ; 
Vexaincourt  :  pourids,  plur.  ;  Vouxey  :  pouret  (Adam,  p.  359)  ; 
Wisembach  :  pourattes,  fém.  plur. 

A.  sativum  L.  Ail  cultivé.  Vulg.  :  Ail  blanc,  Ail  commun 
(Vilmorin,  Calai.  1882,  p.  II).  Aouze  :  o  (pron.  o  comme  dans 
vieillot);  La  Bresse:  ailla;  Gelles-s.  P.:  à;  Ghatel  :  aux,  plur.; 
Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat:  aux  (Thiriat,  p.  '133j;  celte 
forme  doit  être  plurielle,  l'auteur  y  ayant  ajouté  un  x)  ;  Gerbé- 
pal  :  aux,  toujours  au  pluriel  ;  Padoux  :  aulte;  Provenchères  : 
au;  Piaon-a.-B.  :  au;  Uriménil  :  aux^  plur.,  au,  sing.  moins 
usité;  Vexaincourt  :  âas. 

A.  CepaL.  Ail  Ognon;  Ognon  proprement  dit.  Vosg.  vulg.  : 
grand  Ognon  rouge  (Kirschleger,  2,  p.  182).  Ban-s.-M.:èo 
(Adam^  p.  352);  La  Bresse:  oignon;  Bru  :  egnon,  Charmes: 
aignon;  Ghatel:  ègnon;  Gleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat:  ègnon 
(Thiriat,  p.  133);  Dompierre  :  ègnon;  La  Forge  et  Le  Tholy  : 
è^noH;  Fraize  :  eio  et  etijon;  Gerbépal  :  èïon;  Maconcùurt  : 
î<7?îon  (Adam,  p.  352j;  Mandray  :  èon  (Adam,  id.);  Mazeley  : 
eugnons,  plu..;  Mo\'enmoutier  :  égnon  (Adam,  id)  ;  Padoux: 
enion;  Provenchères  :  èïon  (Adam,  id)  et  ayiion;  Ramonchamp  : 
ègnon  [kàîam,  p.  352);  Raon  l'Et  :  ainions,  plur.  ;  Saales  :  aiyon; 
Saulxures:  aignon;  Tranpot  :  ougnon;  Totainville  :  ègnon; 
Tranqueville  :  egnon;  Vaguey  :  ongnion  (Pétin,  p.  199)  et 
aignon;  Vexaincourt  ;  eugnon  et  egnon  (Adam,  id.),  et  eugnions, 
plur.;  Vienville:  agon  (Adam,  id.);  Wisembach  :  ayion. 

A.  fistulosum  L.  Ail  ciboule,  Ciboule  proprement  dite.  Vosg. 
vulg.  :  Ognon  d'Espagne,  ou  oblong  (Kirschleger,  2,  p.  182i. 
Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  civatte  (Thiriat,  p.  1 33)  ;  Saales  : 
civaltp. 


—  174  — 

A.  ascalonicum  L.,  Ail  Échalolte;  Échalolte  proprement  dite. 
Bvn  :  ccholot ;  Chaimes  :  éclialalte;  Cliatel  :  i?c/io/ô//e;  Cleurie, 
Saint-Amé  et  Syndicat  :  echalatte  (Thiriat,  p.  133);  Dompierre: 
r'c/io/o;Gerbamont  :  échalate ;  ^lazeley  :  cchnlaie;  LaNeuveville- 
s.-Ch.  ;  èc/?o/o;  La  Keuveville  s. -M.  :  ecliolottc  ;  Patloux  :  echo- 
lotte;  Provenchères  :  écholotle;  Raon  l'Et.  :  écliolotte;  Saales  : 
echalatte;  ïranqueville  :  cchalot  ;  Uriménil  :  ècholotte;  Vagney: 
èchalatle {A^ddim,  p.  319);  Vouxey  :  échèlotte  (Adam,  p.  319);  et 
échalote  (Pétin,  p.  951. 

Ornithogalum  L. 

0.  S'ilp/nireum  Roem.  et  Sciiultks,  Si/st.,  7  p.  519.  Orniilio- 
gale  couleur  de  soufre,  Vosg.  vulg.  :  Sulfuriii  (D"'  iMougeot, 
p.  215-375).  Ban  de  la  R.  :  dchoKc  de  chcvrô. 

0.  uinbellalwn  L.,  Sp.,  441 .  Ornithogale  en  ombelle.  Vulg.  : 
belle  d'onze  heures,  Jacinthe  du  Pérou  (Littré,  v"  Relie  d'on/.e 
heures);  fleur  d'onze  heures  (Lillré,  h.  v°)  ;  Vosg.  vulg.  :  dame 
d'onze  heures  (Thiriat,  p.  133). 

Gagea  S.\lisb. 

G.  arccnsis  Sciiultes,  "S'ys^ ,  7,  p.  574;  Ornithogatuni  tn'inbnum 
Dois.,  FI.  de  la  Meuse,  p.  318,  non  L.  Gagée  des  champs.  Vosg. 
vulg.  :  Rocanibole  jaune  iD'  Berher,  p.  277). 

ASPARAGINÉES. 

Asparagus  L. 

A.  of/t'cinalisL.,  Sj).,  448,  Asperge  offlcinale.  Chatel  :  ausper- 
che;  Morlagne  :  csperge;  Moyennioutier  :  esperge;  Padou.v  :  as- 
/jf?rf//e/ Uriménil  ;  àsperche. 

Polggonatum  Desf. 

P.  multiflorum  x\ll.,  Ped.,  1,  p.  131  ;  Convallarta  multiflora 
L.,  6/;.,  432.  Polygonatum  multiflore.  Vosgien  vulg.  :  sceau  de 
Salomon  (Kirschleger,2,p.  167).Gleurie,  Saint-AméetSyndicat  : 
mirguet  rf'çwé//eye (Thiriat,  p.  104;  litt.  herbe  de  couleuvre);  Gé- 
rardmer  :  sang  d'Salomon,  curieuse  corruption;  Saint-Eiieune  : 
harbe  d'colieuve  (herbe  de  couleuvre). 


—  175  — 

Convallaria  L, 

C .  maialis  L.,  Sp.,  441  .Muguet  de  mai.VuIg.  :  Muguet  des  Pari- 
siens. Vosg.  vulg.  :  Lis  de  la  vallée,  Muguet  (Kirschleger,  2,  p. 
166  et  D''  Berher,  p.  280).  Ran  de  la  R.  :  mieurcjuet  de  cou- 
liouve  ;  Bru  :  mirguet  de  maille  ;  Celles  :  mirguet;  Chatel  :  mir- 
guet;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  bian  mirguet  (Thiriat, 
p.  104);  Fonlenoy  :  wz/^ue/;  Moussey  :  mieiw^'^e^/Ofrroicourt  : 
mirguet  dé  bos  ;  Padoux  :  mirguet;  Rouceux  :  mirguet  ;  Tolain- 
ville  et  Tranqueville  :  mirguet  de  bas;  Uriménil  :  bianc  mirguet; 
Vagney  :  mirguet  (Pélin,  p.  185). 

Maianthemum  Wigg. 

M.  bifolium  DC,  FI.  fr.,  3  p.  177;  Convallaria  bifolia  L., 
Sp.,  452.  Maian thème  à  deux  feuilles.  Vulg.  Muguet  des 
bois. 

Paris  L. 

P.  quadrifolia  h.,  Sp.,  527.  Parisette  à  quatre  feuilles.  Vulg.  ; 
étrangle-loup  (Gillet  et  M.,  p.  392);  herbe  à  Paris,  raisin  de 
renard,  parisette  (Littré,  v"  Herbe,  i,  col.  3).  Ban  de  la  R.  :  nar 
botton  ;  La.  Bresse:  Herbe  de  crcu  ;  Bi'a  :  tragne-loup  ;  Cleurie, 
Saint-Amé  et  Syndicat:  blue  d'bo  (Thiriat,  p.  104);  Vagney; 
blue  dé  remld.  (litl.  brimbelle  de  renardj. 

Ruscus  L. 

R.  acaleatus  L.,  Sp.,  1474.  Fragon  piquant.  Vulg.  :  épine  de 
rat  (Grimard,  p.  484);  Houx-frelon,  petit-Houx,  housson,  Fragon 
piquant  (Littré,  v°  Frelon,  2  et  Houx,  2).  Vosg.  Vulg.:  Fragon, 
Houx  frelon  (Kirschleger,  2,  p.  168),  petit  Houx  (b'"  Berher, 
p.  281).  H  importerait  de  rechercher  avec  soin  les  noms  vul- 
gaires de  cette  plante,  l'origine  de  fragon  n'étant  pas  certaine 
dans  Littré.  Je  n'en  ai  pas  trouvé  dans  nos  Vosges.  Il  est  vrai 
que  cette  plante  y  est  rare. 

JOXCÉES. 

Juncus    L. 
J .  conglomeratus  L.,  Sp.,  4G4.  Junc  aggloméré.  Vulg.  :  Jonc 


—  176  — 

ordinaire  (Kirschleger,  2,  p.  194;  D""  Berher,  p.  295);  c'esl  de 
beaucoup  le  plus  commun  dans  notre  région.  Viennent  ensuite 
le  Jonc  des  crapauds,  J.  bufoniu&  L.;  le  Jonc  épars,  J.  effusus  L. 
(Vulg.  :  Jonc  à  mèche)  ;  le  Jonc  à  fruits  brillants,  </.  lamprocarpus 
Ehrh.  et  le  Jonc  des  bois,  J.  sylviikus  Reich.  Ban  de  la  R.  : 
djoimncs  ;  Celles  :  jouon  ;  Gleurie  :  jon,  sic  !  (Thiriat,  p.  104)  ; 
Fraize:  (//'one;  Moyenmoutier  :  /oi<on  ;  Rouceux  :  dia;  Vexain- 
court  :  jouoncs; 

J .  effusus  L.,  Sp.,  464.  Jonc  épars.  Vosg.  vulg.  :  Jonc  des 
jardiniei's  (Kirschleger,  i,  p.  195),  Jonc  à  mèche  (D'"  BerherV  .\ 
Uriménll  ei  aux  environs  on  tresse  avec  la  moelle  de  ce  Jonc 
de  petites  couronnes  que  l'on  fait  bénir  pendant  l'octave  de  la 
Fête-Dieu. 

J.  squarrosus  L.,  Sp.,  465.  Jonc  rude.  Gerbamont:  bratte  dé 
diale  (litt.,  ciboulette  du  diable). 

J.  hufonius  L  ,  Sp.,  466.  Jonc  des  crapauds.  Vosg.  vulg.  : 
Jonc  crapaudine  (Kirschleger,  2,  p.  190;  b""  Berher,  p.  297). 

Luzula  DG. 

Genre  :  La  Bresse  :  brùmatc 

L.  vernalisDG.,  FL  fr.,  :i,  p.  160.  Luzule  printanière.  Ban 
de  la  R.  :  dchavion  ;  Vagney  :  brunùtte. 

L.  campestris  DG.,  FL  fr.,  3,  p.  161.  Luzule  champêtre.  Ban 
de  la  H.:  brunes  vaeiches;  Gleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat: 
brunelle  (Thiriat,  p.  105);  La  Forge  et  Le  Tholy:  bvunotte  ; 
Gérardmer  :  brunottc;  Gerbamont:  brunotle. 

DiOSCORKES. 

Ta  mus  L. 

T.  commuais  L.,  Sp.,  1458.  Tamier  commun.  Vulg.:  gante- 
leé  (Littré,  h.  v')  ;  herbe  aux  femmes  battues  (Littré,  v"  Herbe, 
n°  4,  col.  2).  Vosg.  vulg.:  sceau  Notre-Dame,  racine  vierge 
(D' Berher,  p.  ->81). 

ORCIjmÉRS. 

Orchis  L. 
Genre:  Ban  de  la  R.  :  djases  de  co-aCOu;  Charmes  :  covrosses. 


—  I  /  (  — 

pkir.  :  La  Forge  cl  Le  Tholy  :  annede'ic;  iilt.  larme  de  Dieu 
(curieuse  aphérèse)  ;  Lemmecourl  :  Saint-Diaude  (Iilt.,  Saint- 
Claude)  ;  Yagney:  loQue  de  serpent. 

0.  fusca  iACQ.,  FI.  austr.,  4,  Orcliis  brun.  Yosg.  vulg.r 
grand  Orchis  militaire  (Kirschleger,  2,  p.  127;  D'"  Derhor, 
p.  287). 

0.  Morlo  L.,  Sp.,  1333,  Orchis  bouffon.  Yosg.  vulg.  :  couillon 
de  ciiien  (Kirschleger,  2^  p.  130). 

0.  globosah.,  Sp.,  1332.  Orchis  globuleux.  MoyenmouLier  : 
diausse  de  prèle  (Iilt.,  bas  de  prêtre). 

0.  mascula  L.,  Sp.,  1333.  Orchis  mâle.  Yosg.  vulg.:  granJ 
couillon  mâle  (Kirschleger,  2,  p.  131).  La  Bresse:  larme-de-Dèe 
(Iilt.,  larme  de  Dieu)  :  Gerbamont  ;  larme  de  Dé. 

0.  rnaculala  L..  Sp.,  1335.  Orchis  maculé.  Saulxures-sur-M,: 
poi<A/<e  (Iilt.  cochon  , 

Loroylos&um  L.  G.  Hicu. 

L.  hircinum  Rick.,  Orch.  europ.,  p.  32;  Orchis  hircina 
SwARTZ,  Act.  holm  ,  1800,  p.  207;  Satyrium  hirclnum  L.,  Sp., 
1337.  Loroglosse  bouquin.  Yosg.  vulg.:  Le  Bouquin  ^D""  Mou- 
geot,  213-373).  Salyrion  puant  (D''  Berher,  p.  28o). 

Acer  as  R.  Broy>".\. 

A.  anthropop/iora  R.  Brow.x,  Hort.  Keiv.,  éd.  2,  §  o,  p.  fg|  ; 
Ophnjs  anlhropopliora  h.,  S  p.,  1343.  Acôras  iiomme  pendu. 
Yosg.  vulg.:  porte-homme  pautine  D'"  Berher,  p.  286).  Littré 
ne  donne  pas  ce  dernier  nom. 

Op/tri/s  L. 

0.  aracliuiccs  Reicuard  ,  FI.  mœno-francof.,  t.  2,  p.  89. 
Ophrys  frelon.  Yosg.  vulg.  :  Ophrys  araignée-bourdon  (Kirsch- 
leger, 2,  p.  13o)  ;  bourdon  (D^  Berher,  p.  289). 

Listera  R.  Browx. 

L.  ovata  R.  Browx,  Hort.  Keic,  éd.  2,  §  .5,  p.  201.  Ophrys 
ovalah.,  Sp.,  1350.  Lisière  à  feuilles  ovales.  Yosg.  vulf.  : 
double  feuille  (Kirschleger,  2,  p.  153;  D""  Berher,  p.  284).  Ban 
delà  R.  ;  mieurgiiels. 

n.OKE  popiLAir.i;  des  yix-gï-.o.  12 


—  178  — 

A.MARYLLIDÉES. 

Lcuccium  L. 

L.  vernum  L.,  Sp.,  ili.  Nivéole  printanièie.  Viilg.  :  Perce- 
neige  (Liltré)  ;  Vosg.  vulg.  :  perce-neige  (D"^  Mougeot,  p.  214- 
374  ;  Kirsclileger,  y,  p.  160;  et  D^-  Berher,  p.  282).  La  Bresse  : 
Sainê~Jeusè//he  ;  ciiatel  :  perce-nôche  el  perce-neic/ie  ;  Gerba- 
mont  :  Saint- Jeuseph  ;  Moussey  :  cacolte  ;  Vagney:  ùouqua 
(bouquet,  fleur;   de  S uinf- Joseph. 

Galanthus  L. 
G.  nivalis  L,  Galanlhine  d"hivep;  Vulg.  :  galant  d'hiver, 
cloche  d'hiver,  Perce-neige  (Gill.  et  M.,  p.  399);  Nivéole  vioHer 
huileux,  viùlier  d'hiver  (Littré,  v"  Galanthe).  Vosg,  vulg.  : 
Perce-neige^  Nivéole,  Clochette  d'hiver  (Kirschleger,  2,  p.  150). 
Ban  de  la  U.  :  savaige  giiiadincffc;  Chatel  :  perce-néche. 

A'arcissiis  L. 

Genre  :  Grandvillers  :  dia;\i[\e  :  jànoUe  (lilt.  jeannette). 

A'.  Pseudo- Navcissm  L.,  Sp.,  414.  Narcisse  faux-Narcisse. 
Vulg.  :  paquelte,  Jeannette,  fleur  de  coucou  gallois  (Grimard, 
p.  489j  ;  coucou,  coucou  des  prés;  faux-Narcisse,  lîeur  de  cou- 
cou, Narcisse  des  bois,  Narcisse  des  prés,  porillon,  porion, 
a'iault  ou  a'io,  chaudron,  godet,  bonhomme,  Narcisse  sauvage 
et  trompette  de  Méduse  (Littré,  v''  Narcisse,  1");  Vosg.  vulg.  : 
le  marteau  (D''  Mougeot,  214-374);  marteau  (D--  Berher,  p.  282); 
Jura  :  Narcisse  jaune  des  prés,  a'iault;  Montbéliard  :  cuhcre 
(Kirschleger,  2,  p.  IGl).  La  Bresse  :  mailc;  Glcurie,  Saint-Amé 
et  Syndicat:  moèlc  (Thiriat,  p.  106);  La  Forge  et  Le  Tholy  : 
moté;  Gérardmer  :  motieil;  Gerbamont  :  mailc;  Lemmccourt, 
diaudinctte  ;  llouceux  :  giiia.udinelle ;  Uriménil  :  diaudinefle 
sauvaige. 

N.  poetirm\j.,  Sp.,  414.  Narcisse  des  poètes.  Vulg.  :  herbe  à 
la  Vierge  (Gill-  et  M.,  400)  Vosg.  vulg.  :  jeannette  (Kirschleger, 
2,  p.  162;  D''  Berher,  p.  283).  La  Bresse  :  diaudinète;  Gliatel  : 
diaudiiifitle ; CXeniie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  diaudinettc  (Thiriat, 
p.  106);  La  Forge  et  Le  Tholy  :  diaudinetle;  Gérardmer  :  guiau- 
dinelle;  Raon-l'Et.  :  giàdinctte  ;  Vagney:  diaudinetle. 


-    179  — 

Iridées. 
Iris  L, 

Genre  :  La  Bresse  :  diê  (^lai,  Glaieul);  Eloyes  :  did;  Gerba- 
mûnt  :  diai;  Moyenmoulier  :  guia;  Sanchey  :  dia;  Saulxures  : 
diai;  Vagney  :  diè.  Yonne  «  glayau,  glayay,  subs.  masc, 
Glaïeul,  sorte  d'Iris  aquatique  (Villiers  Saint-Benoit)  »  Joissier. 

/.  Pseudo-Acorus  L.,  Sp.,  56.  Irisfaux-Acore.  Yulg.  :  Iris  des 
marais,  Iris  jaune  (GiJl.  et  M.,  396):  Glaïeul  des  marais  (Littré, 
vo  Iris,  4).  Vosg.  vulg.  :  flembe  d'eau  (D''  Mougeot,  p.  214-374): 
Lis  ou  Iris  jaune  des  marais  (Kirscbleger,  2,  p.  154);  Iris  jaune 
des  marais,  flambe  d'eau  (D- Berher,  p.  281).  Bainville-a.-S.  : 
did;  Lemmecourt  :  dia;  Médonville  :  dia;  Moussey  :  giadinette 
et  giasinette;  Romont  :  dia. 

I.  germanica  L.,  Sp.,  oo.  Iris  d'Allemagne,  Vulg.  :  Iris  des 
jardins  (Littré,  v°  Iris,  4).  Vosg.  vulg.  :  Iris  d'Allemagne,  ou 
Flambé  (Kirscbleger,  2,  p.  153);  spontané,  mais  sur  le  versant 
oriental  des  Vosges;  M.  Berher  ne  le  donne  pas.  En  outre  cul- 
tivé. Bainville  :  diâ;  Ban  de  la  R.  :  gida,  Kia;  La  Bresse  :  diê; 
Bru  :  diale  dé  moue;  Ghatel  ;  ègnondé lis;  Gleurie,  Saint-Amé  et 
Synd.  :  diai  (Thiriat,  p.  133);  Syndical  S"°  D  donne  «  au  diay  » 
L'Iris  germanique  est  cultivé  dans  cette  localité  dans  tous  les 
jardins  de  paysans  comme  spécifique  contre  certaines  maladies 
du  bétail.  —  Etymologiquement  les  formes  dia,  diai,  die,  guia, 
kia  et  analogues  paraissent  se  rattacher  au  même  radical  que 
Gladiohis.  Il  y  a  dans  guidQiKia  un  curieux  exemple  de  mouil- 
lement  métamorphique  du  groupe  gl.  Voir  nos  Lieux  dits^  p.  23. 

Gladiolus  TouRX. 

G.  comiiiunis  L.,  Sp.,  oO.  Glayeul  commun.  Cultivé.  Vosg. 
vulg.  :  victoriale  ronde  (Kirscbleger,  2,  p.  157).  Mazelay  :  diâ; 
Mortagne  :  guid;  Uriménil  :  glayeuye. 

Hydrocuaridées. 
IIyd7-ocharis  L. 
H.  Mor sus-rame  \j.,  Sp.,  1466.  Hydrochuris   Morène.  Vosg. 
vulg.  :  grenouillette  (D""  Mougeot,  210-370),  mors  de  grenouille, 
grenouillette  (D""  Berher.  p.  289). 


—   180  — 

POTAMÉES. 

Polamogeton  Tourn. 
(jcnre  :  Vagney  :  saùjiion. 

P.  pusillus  L.,  Sp.,  18i.  Polamot  fluet.  Yo.-g.  vulg.  :  petit 
épi  d'eau  (D""  Berlier,  p.  292). 

Aroidées. 

A)inn  L. 
A.  vmculalain  L..  Sp.,  1370.  Gouet  maculé.  Vulg.  :  Gouet 
commun  (Litlré,  v"  Chou,  n^  2);  Chou  poivré  (id),  claiijot  (id); 
Vosg.  vulg.  :  jjied  do  veau  (D''  Mougeot,  212-372  ;  D""  Berher, 
p.  293).  Ban  de  la  R.  :  Keu'ie  de  prèle;  Clcurie,  Saint-Amé  et 
Syndicat  :  pied  de  vé  (Thiriat,  p.  106);  Gérardnier  :  pie  de  veil; 
Lcmmecourt  :  chicolin ;'Slcm\-c\\-\.  : /"(.'.se  (lit t.  fuseau)  ;  Moyen- 
moutier  :  genli  Ou,  luasc.  ;  Roinont  :  chouaux,  plur.  (litt.  che- 
vaux). 

Jlichardia  Kuintii. 

J{.  lethiopica  Scuoït.  Calla  d'Ethiopie.  Vulg.  :  Arum.  Cleurie, 
Saint-Amé  et  Syndicat  :  covnel  d'amour  (Thiriat,  p.  134). 

Oronïiacées. 
Acorus  L. 
A.  Calamus,  L.,  Sp.,  462.  Acore  odorant.  Vosg.  vulg.  :  calu- 
mut{D'"  Mougeot,  212-372).  Ban  de  la  R.  :  calmés;  La  Bresse  : 
caliiinssc;  Gcrbamont  :  calutussr. 

Tvi'IIACÉliS. 

Tijpha  Tour.n. 
T.  lalifoliaL,,  Sp.,  1377.  Vulg.  :  Roseau  des  étangs  Gillet  et 
Magne,  p.  417);  Herbe  au  bedeau,  massue  dcau,  canne  de 
jonc,  quenouilles  (Grimard,  p.  500;.  Vosg.  Vulg.  :  masse  d'eau 
(D""  Mougeot,  211-371 1,  grande  massette  d'eau,  roseau  de  la 
Passion,  chandelle  (Kirschleger,  2,  p.  213j;  grande  massette, 
masse  d'eau,  roseau  de  la  Passion,  poule  (D""  Berlier,  p.  294). 
(yharmes  :  péli;  Chalcl  :  léli:  Gerbamont  :  saingnou ;  Ménil-en- 
X.  :poule-lilis;  OïïroiQO\x\[  :  le^dias,  plur. 


—  181  — 

Sparganhun  Tourn. 

Genre  :  Offroicourt  :  les  dkis,  plur. 

S.  ramosum  Huns.,  FI.  augl.,  401.  Ruban  rameux.  Vulg.  :  Ru- 
banier,  ruban  d'eau  (Liltré,  his  v'!),  Vosg.  vulg.  :  Ruban  d'eau 
(D'' Moiigeot,  211-371;,  Rubanier  rameux  (Kirschleger,  '2,  p. 
416;  D""  Berher,  p.  29'j).  La  Bresse  :  jonc  de  mère;  Vagney  : 
jonc-dc-tonnélinr . 

Cypéracées^ 

Cijperus  L. 

C.  esculenfus  L.  Souchet  comestible.  Cultivé.  Bainville-a.-S.  : 

mèquejon. 

Eriophorum  L. 

Genre  :  Gérardmer  :  minon,  lantène  dé  ho  ;  Moussey  :  uiva'irje 
coton;  Vagney  :  minons. 

E.  lalifolium  Hôppe,  Tasc/ienh.,  p.  108  ;  E.  polijstachion 
h.  L.,Stiec.,  17.  Linaigretle  à  larges  feuilles.  Vosg.  vulg.  :  Linai- 
grelte,  herbe  à  coton  (Kirschleger,  2,  p.  237  ;  D""  Berher,  p.  299). 

E.  ongnstifolhnn  Kcfni,  Tent.,\,  p.  ^k\  E .  pohjstachion  L. 
Linaigrelte  à  feuilles  étroites,  Gerbamont  :  minon  ;  Saint- 
Etienne  :  minon;  Le  Tlioly  et  La  Forge  :  minon  d'  fcdne. 

E.  vaginatum  L.,  Sp.,  76.  Linaigrette  engainée.  Ban  de  la 
R.  :  dc/iattots,  plur.  ;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  minon  ; 
Gerbamont  :  minon. 

Scirpus  L. 

Genre  :  Gérardmer  :  sogoftc  ;  Yagney  :  sàyaite. 

S.  lacustris  L.,  Sp.,  72.  Scirpe  des  lacs.  Vulg.  :  jonquine 
(Gillet  et  Magne,  p.  426);  Jonc  des  tonneliers,  Jonc  des  chaisiers 
(Grimard.  p.  510);  Vosg.  vulg.  :  grand  Jonc  (Berher,  300). 

Car  ex  L. 

Genre  :  Ban  de  la  R.  :  sagatte  ;  Brouvelieures  :  sagotle  :  Bru  : 
h'ilte ;  Buignéville  :  gliia,  s'applique  notamment  aux  Curer  pa- 
liidosa  et  riparia  ;  Ghatel  :  lohhe  et  lohhotte  ;  Gérardmer  : 
sogotle,  surtout  aux  Carex  à  feuilles  tranchante»;  Gerbamont: 
segatte ;  Lemmecourt  :  lauclie;  Mazeley  :  locholtes;  La  Neuve- 
ville-s.-Gh.  :   lôclic:  0 (Troi cou rt  :  /orAc'5  ;   Romont   :    lohhotte; 


—  182  — 

Uriménil  :  lohhes  ;  Vagney  :  saijaite  ;  Val  d'Ajol  :  lâche;  Ville  : 
loche.  Les  cadastres  des  communes  suivantes  donnent  les  lieux 
dits  :  Bain  ville  B.  «  Les  loches  »,  Médonville  «  Les  lèches  »,  Gi- 
recourt  les  V.  D.  «  grande  lachère  »,  Dombrot-s.-V.  A.  :  «  Le 
haut  lachère  ». 

C .  puUcaris  L.,  Sp.  1380.  Garex  puce.  Gleurie,  Saint-Àmé  et 
Syndical  :  squatte,  sègauffc.  et  sèi/fl//e  Thiriat,  p.  107).  Cet  au- 
teur ajoute  en  note  :  «  On  désigne  dans  nos  patois  sous  le  nom 
de  s(}ijalle,  séijaKe,  ségautte  toutes  les  Laiches  et  Graminées  qui 
sont  dures  et  rudes.  Scyatlo  signifie  petite  scie  «.  La  Forge  et 
Le  Tlioly  :  soyoUe  ;  Saint-Etienne  :  laichc-puce,  lohhottc. 

C.  bn'zoides  L.,  Sp.,  1381.  Garex  Brize.  Vosg.  vulg.  :  varec 
terrestre,  herbe  à  matelas,  crin  végétal  (Kirschleger,  2,  p.  2.50 
et  Berher,  p.  302,  qui  ne  donne  pas  :  herbe  à  matelas). 

C.  glauca  Scop.,  Cavn.,  2,  p.  223.  Garex  glauque.  Vulg.  : 
langue  de  pie  (Grimard,  p.  -509). 

C.ampullacea  Good.,  Tran^.of  IJnn.  Soc,  2,  p.  207.  Carexam- 
poulé.  La  Bresse  :  scgafc,  et  aussi  à  toutes  les  Laiches  ;  Urimé- 
nil :  sogolte;  s'applique  aussi  dans  cette  localité  et  aux  environs 
au  C.  vesicaria  L. 

C.  paludosa  Goon.,  Trans.  of  Linn.  Soc,  2,  p,  202.  Garex  des 

marais.  Vosg.  vulg.  :  draiche  (D'  Mougeot,  p.  219-379);  draîche 

(D--  Berher,  p.  307) 

Graminkrs. 

Généralités.  Le  langage  populaire  comprend  l'ensemble  des 
Graminées  sous  plusieurs  termes  génériques,  dont  les  princi- 
paux sont  horhc,  foin,  fennsse.  Nous  allons  donner  les  dénomi- 
nations patoises.  La  Bresse  :  Uerhe,  exemple  d'agglutination  ; 
Brouvelieures  :  fenesse  ;  Celles  :  hieppe-,  Charmes  :  bonnes  herbes 
Chalel  :  hièpe  ;  Gleurie,  Saint-Amé  «t  [Syndicat.  «  Dans  le  patois 
du  pays,  dit  M.  Thiriat,  p.  109  en  note,  on  désigne  toutes  les 
plantes  de  prairies  sous  le  nom  de  fouo  ;  fo n  SiU  Tholy  (foin). 
Les  Graminées  sont  nommées  fîeuràie.  Les  Holcus,  Kœleria, 
Avena  se  disent  rog^e  fieurâie,  haute  fieuràie.  Les  Deschampsia , 
fieuraie  d'arpent ,  et  le  reste  des  Graminées  des  prairies  a  le 
nom  de  nerrc  fieurâie  (noir  foin  en  fleurs)  »  ;  Fraize  :  fenesse, 
hiarbe;  Gérardmer,    fruit  des  diverses  Graminées  :  fîra'il;  Ger- 


—  183  — 

bamont  :  fieurae  {o£=-aî]  ;  Mortagne  :  elUa')e;  La  Neuveville-s.- 

Gh.  :  hnrbe;  Provenchères  :  liarbe;  Raon-l'Etape  :  fenei'se,  Manche 

fenesse  et  nôre  fenesse  ;  Graminées  des  bois  très  hautes  :  lohhottes, 

entre  antres  le  Molinia  cœnika;  herbe  :  hieppe;  Saales  :  hiarbe; 

Saint-Amé  :  fieuràie,  Graminées  en  fleur,  fleur  de  foin,  semence 

de  foin  (Thiriat,  p.  429);  Le  Tholy  :fueraie^  Graminées  en  fleur^, 

fleur  de  foin,  semence  de  foin    (Thiriat,  p.   429);  herbe:    ébe 

(M'""  Houberdon  in  Thiriat,  p.  394);  Totainville  :  harbe :  Tran- 

queville  :  harbe  ;  Uriménil  :  liâbcel  plus  fréquemment  hâpe,  foé 

(foin),  fieûr  (cpr.  forin,  nom.  vulg.   de  l'Agrostide  slolonifère'î  ; 

fieuràye.  Note  :  fîeuraye  signifie  aussi  linceuil,  grosse  toile  dans 

lequel   on  porte  le  menu  foin   et   le  regain  ;  Yagney  :  hiarbe, 

fouo,   fieurâie,   fleur  de  foin,  herbe    en   fleur  (Pétin,  p.    120), 

hiarbe  (id.,  p.  '1501;  Yexaincourt  :  hieppe,  et  fine  herbe  :  fenesse; 

Wisembach  :  A/^/èe;  Zincourt  :  hiàpe. 

Gazon  se  dit,  au  Ban  de  la  Roche,  voison  (Oberlin,  p.  268);  à 

Yexaincourt  :  guézon. 

Zea  L.. 

Z.  Mais  L.  Zéa  Maïs.  Yulg.  :  B!é  d'Inde,  Blé  d'Espagne,  Blé 
de  Turquie,  troquet  (Grimard,  p.  516);  garouil  dans  l'Angou- 
mois  (Liltré,  h.  v").  Graine  de  Turquie  (Littré^  v"  graine, 
n*^  2)  ;  (cultivé).  Charmes  :  mahy;  Chatel  :  bié  à' Rome;  Gleurie, 
Saint-Amé  et  Syndicat:  biè  d'/7owe  (Thiriat,  p.  134);  Gerba- 
mont  :  bVe  de  Romms]  La  Neuveville-sur-M.  :  biè  dJTurquie; 
Uriménil  '.lie  (ïRômé,  bib  d  7\irq  nie  ;  Yagney  :  biei  de  Rome 
(Pélin,  p.  29)  ;  Yexaincourt   :  bied  d'Rome. 

Leersia  Soland 
L.oryzoides  Soland.  ap.  Swartz,  FL  Ind.  occ.,  1,p.  132;  Pha- 
laris  oryzoides  \j.,  Sp.,  81.  Léersie  à  fleurs  de  Riz.  Yosg.  vulg.  : 
Riz  bâtard  (D^  Berher,  p.  308). 

Baldinyera  FI.  dcr  Weit. 

B.  cùloraia  FL  der  Wett.,  t.  1,  p.  96;  Phalaris  arundinacea 
L.,  Sp.,  80.  Baldingère  colorée.  Yulg.  Roseau  ruban  [ïy  Berher, 
p.  308).  Spontanée  et  cultivée  (la  var.^j/c/rt).  Gleurie^  St-Amé  et 
Syndicat  :  riban  d amour  (Thiriat,  p.  134,  litt.  ruban  d'amour)  ; 
La  Forge  et  Le  Tholy  :  riban  d'amour;  Gérardmer:  sôyôtte  de  vierge. 


—   184  — 

Ant'oxanlhnm  L. 
A.  odoratum  L.,  Sp.,  40.  Flouve  odorante  .  Ban  de  la   R.  : 

/t'?i(?6'S(;;Gerbamont  el  Saales  :  fenessr. 

Phleum  L. 

P. pratensch.,  Sp.,  79.  Fléole  des  prés.  Viilu'.  Marselle,  ïimo- 
thée  (riillet  et  Magne,  446),  fléau  (L"ttré,  h,  v",  n"  Ili.Grand- 
villers  :  réglât  (corruption  de  ray-grass)  ;  Ménil-en-X.  :  fpionn 
de  lo  (queue  de  loir)  ;  Uomonl  :  fia  lié  (lilt.  fléau)  fley  orne  (flè- 
yô:n')  ;  Vagncy  :  sa  lu  foin. 

Alopecurus  L. 

Genre  :  Saulxures  :  penn'i-,  masc. 

A.  ar/reslis  Ïj.  Sp.,  89.  Vulpin  dos  champs.  Yu'g.  :  Chiendent 
queue  de  i-enard  (Littré,  \°  Chiendent).  Romont  :  quouc  d'ioiio, 
lilt.  queue  de  loir. 

A.  gonicidahisL.,  Sj).,  89.   Vulpin  genouillé.  Ban  de  la   R.  ; 

savaidge  jïnra. 

Se/aria  Scop. 

•S.  vh-idis  Pal.  dkBeauv. ,  Agrosf. ,  51 ,  ;  Panicum  viride  L.,  Sp., 
83.  Sétaria  vert.  Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat  :  sénevére  (Thi- 
riat,  p.  109). 

S.  i/alica  P\L.  DE  Beauv.,  loc.  cit.;  S.  ifalica  L.,  Sp.,  82. 
Sétaive  d'Italie.  Yulg.  :  Millot  d'ilali.',  paiiouii  (Gill.  et  M.,  448). 
Vosg.  vulg.  :  Millet,  Panic  des  oiseaux,  Millet  d'Inde  ou  d'Italie 
(Kirschleger,  2  p.  290).  Cultivé.  Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat: 
pucu  ;  Eloyes  :  qnn'it  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  pnf^u  ;  Uriménil  . 
viièces  d'ouhé  (lilt.,  Milh-t  d'oiseau). 

Paniriim  L. 
P.  miUaceum  h.  Panic  Millet,  Vulg.  ;  Millet  Blé  des  Canaries 
Litlré,  v"  Alpisli')  ;  blé  i!e  Ganarie  (Vilmorin,  Calai.  1882,  p. 
7G)  ;  graine  de  Ganarie,  Millet  long.  (Vilmorin,  ibid)  ;  blé  d'oi- 
seau (Littré,  \°  blé,  n"  i)  ;  petit  Millot  (Littré,  v"  Millet)  ;  graine 
d'oiseau  (Vilmorin,  ibid.,  p.  70  ;  graine  de  Ganarie  (Littré, 
v"  Graine,  n"  2).  Vosg.  vulg.  :  Millet  ordinaiie  (Kirsehlcger,  p. 
201.  La  culture  en  grand  de  cette  plante  pour  la  iKtui'riture  de 
l'homme  tend  à  disparaître  dans  notre  rayon.  On  ne  la  cultivait 
guère  pour       fourrage.  Kir>chleger,  /.  c.  dit  .-[ue  lo  Millet  ne 


—  18o  — 

sert  plus  qu'à  la  nourriture  de  la  volaille.  Charmes  ;  patn  d'ou- 
kcs  ;  Gha!el:miè  (monosyllabe^  elle  h^u'd  mièces,  fém.  plur.  ; 
Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat:  mè,  iniesse  (Thiriat,  p.  134)  ;  Eloyes  : 
7nè,  miesse;  Gérardmer  :  miesse;  MoyenmouHer  :  miessc,  et 
peneu  une  variété  ;  Padoux  :  bié  d'canaris  ;  Saales  :  miesse  ;  St- 
Amé:  miesse,  paille  de  millet  (Thiriat,  p.  440),  pékt,  ple(,  millet 
mondé  (Thiriat,  p.  443)  ;  St-Etienne  (Crébimont)  :  ttiief  ;  Sl- 
l^tienne  :  iuri  eipneii;  Saulxures  ;  mé  et  plet  quand  il  est  pré- 
paré ;  Totainville  et  Tranqueville  :  biè  d'canaris;  Vagney  :  mil- 
liot,  Millet  (Pétin,  p.  184)  et  mieisse,  paille  de  Millet  (ibid)  ;  Ven- 
Iron  : pkt,  masc  ,  connu  quoique  non  cultivé  ;  Yexaincourt:/>»eu. 
P.  sanguinale  L.,  Sp.  84.  Panic  sanguin.  Yulg.  Vosg.  :  san- 
guinelle  iD''  Mougeot,  p.  220-380  et  D""  Berher,  p.  311). 

Cynodon  Rien. 
C.  Dactylon  Pers.,  Syn.,  \,  p.  8o  ;  Panicon  Daclylon  L.,  !<p., 
8o  ;  Chiendent  dactyle.  Vosg.  vulg.  :  Chiendent  digité;  pied  de 
poule  (Kirschleger,  2,  p.  298;. 

Andropogonlj. 
A.  Ischxmum  L.,  Sp.,  1483.  Barbon    pied  de  poule.  Vosg. 
vulg.  :  Barbon  velu   D'' Berher,  p.  311). 

Phragmites  Trin. 
P.  communis  Trin.,  Fund.  agrosf.,  p.  134  ;  Arundo  l'hragmites 
L.,  Sp,,  12).  Roseau  commun.  Vulg.  :  Roseau  (Grim.,  p.  529;. 
Bainville-a.-S.  ;  rosé.panottes  ;  Chatel  :  rosot  ;  Dounoux  :  rosot ; 
Fontenoy  :  rouseil  ;  Gerbamont  :  nunitn;  Lt  Neuveville-s.-Ch.  : 
/■osé;  La  Neuveviile-s  -M.  :  7'osé;  Moyenmoutier  :  soiofte,  fém,  ; 
Oiïroicourt  :  7vsé  ;  Rouceux  :  rosp  ;  Uriméuil  :  rôsof  (ro'-zo)  ;  Saul- 
xures :  mnnt  et  diai. 

Agvostis  L. 

Genre  :  St-Amé  ;  ficuraie  d'orpent  (Thiriat,  p.  429;  et  narre 
fncsse,  fém.  sing. 

A.  alba  Schrad.,  FI.  germ.,  1,  p.  i09  ;  Agroslide  blanche. 
Vosg.  vulg  :  foin  blanc  (D""  Mougeot^  p.  221-381  ;  D"'  lierher,  p. 
312).  Romont  :  hieppe  traînante,  herbe  traînante. 

A.  Spica-venti  L.,  Sp.,   91.  Agrostide  jouet  du  vent.  Vosg. 


—   185  — 

vulg.  :  épi  du  vent  (D'  Moiigeol,  p.  321-381).  La  Bresse: 
gaiiyon;  Gleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  gauyon  (ïhiriat, 
p.  109)  ;  Eloyes  :  gauyon;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  gauyon;  (hé- 
rardmer  :  gôyon;  Gerbamont  :  gauyon. 

MiJium  L. 
M.    effusum  L.,  Sp.,  90.  Millet  étalé.  Vosg.  vulg.  :  milletot 
(D^Mougeot,  p.  220-380;  D'Berher,   p.  313».  Uomèvre-s.-M.  : 
meuiot  (je   pense  que  cette  dénomination  s'applique  plutôt  au 
Panicum  mUiaceum)  ;  Yille-s.-L  :  m'io. 

Aira  L. 
Genre  :  S.iint-Amé  :  fieura'ie  d'orpent  (Thiriat,  p.  429). 

Beschampsia  P.  Beauv. 
/).  pe.ruom  Gms.,Spic.  FI.  /{uni.  et  liith.,  t.  2,  p.  io7;  Airn 
ficxuosa  L.,  Sp.,  86.  Deschatnpsie  flexueuse.  Vosg.  vulg.  : 
Canche  des  montagnes  (Kirschleger,  ?,  p.  316).  Gleurie,  Sainl- 
Ainé  et  Syndicat  :  y>0'' (/V///^- (Thiriat,  p.  110);  La  Forge  et  Le 
Tholy  :  poue  d'c/iuin  (Thiriat,  p.  lIOl  ;  Gérardmer  :  pon  d'r/ir; 
Vagney  :  poé  d'cht)  {ThWisil,  p.  110). 

.1  ccna  L. 

Genre  :  (spontanée)  Cleuiie^  Saint-Amé  et  syndicat  :  rogc 
/teu7'âie,  haute /îeuràie  (Tliiriat,  p.  109,  note). 

.4.  saliva  L.,  Sp.,  118.  Avoine  cultivée.  Vulg.  :  civade  dans 
quelques  cantons  (Littré,  h.  v").  Ban  do  la  B.  :  avouonne  (Ober- 
lin,  p.  I7ii  ;  Ban-s.-M.  :  auowne  (Adam,  p.  301)  :  Brouvelieures  : 
ovouene;  Bulgnéville:  èwoine;  Bult  :  ovoéne  (.Vdam,  p.  SOI);  Cel- 
les :  ouonne  {Adam,  301,  et  ovooune;  Charmes  :  aivoîne;  Cha- 
tol  :  ovouhie  (Adam,  p.  301)  et  ovoéne;  Gleurie,  Saint-Amé  et  Syn- 
dicat :  aivoonne  {'ïhiv'iaii,  p.  134)  ;  Deycimont  :  ovouonne  [Adam, 
p.  301);  Docelles  :  nvoune  (Adam,  p.  301);  Domèvre  s.-M.  : 
ovouêne  ;  Fontenoy  :  evoïenne,  evoiène  bianche  en  reppea,  avoine 
blanche  en  rappes,  en  pyramides,  èvoiènr  noire,  avoine  noire; 
La  Forge:  ovaune  ;  Frahc:  avoue;  Gerbamont:  aicoonne;  Ger- 
bépal  :  èvôue{.\dam,ii.  301)et  flydn<?;  Girecourt-les-V.  :  avouéne; 
Grandvillers  :  oyoû??e ;  Hergugney  :  avoaine  (Adam,  p.  30!); 
Longuet  :  cvoène  (Adam,  p.  301):  Médonville  :  rimvrnr;  Morel- 


—  187  — 

ma\%ox\ '.  aivoenne  ;  Mortagne  :  ovonne  ;  Moussey  :  avounc  ;  La 
Neuveville-s.-Ch.  •.èvownne,  et  evouène  blanche,  avoine  blanche, 
èvouène  nôre,  avoine  noire;  La  Neuveville-s,-M.  :  eouène ; (}v\.on- 
court  :  ovouène  (Adam,  p.  392)  ;  Padoiix  :  rtuo/îc;Provenchères  : 
ovoine  ;  Rambervillers  :  owoéne ;  Ramonchamp  :  aivoène  (Adam, 
p.  301);  Raon-l'Et.  :  ovoine,  ovouonne,  oioonne;  Raon-s. -Plaine  : 
ooine  (Adam,  p.  301)  ;  Rouceux  :  evoine;  Saaies  :  novenne  ;Sa.u\- 
xures  :  aivouaunne ;  LeTholy  :  ovaune  (Adam,  p.  oOl  et  386)  et 
aivône  (Thiriat,  p.  134)  ;  Totainville  :  èvouènne ;  Trampot  : 
avonainne;  Tranqueviile  :  nvoéne ;  Yagney  :  èvoonne  (Adam, 
p.  301),  aivo2(0)ine  (PéVm,  p.  15);  Uriménil  :  aiwanie  fè-ouè-n'j; 
Les  Yallois  :  ovouène  (Adam,  p,  301);  Venlron  :  èvouoaiine 
(Adam,  p.  301)  ;  Vexaincourt  :  o/ihouonne  [Adam,  p.  3\)\),oi(ônne ; 
avoine  moulue,  moli,  barbe  pousse  d'âvoine,  pé te  d'oononne  ; 
Yi'écourl  :  ^yoî/e««e;Wisembach  :  «oiV»»^  ;  Xertigny  (Razey)  : 
râpe,  épi  de  l'avoine  (Adam,  p.  280). 

Variétés:  aristata,  Avoine  à  arêtes;  mutica,  sans  arête;  alba, 
blanclie;  nlgra,no\ve. 

A.  orientalis  Schreb.,  Spicil.,  52.  Avoine  orientale,  cultivée 
depuis  quelque  temps  dans  notre  région.  Je  n'ai  pas  encore  re- 
cueilli de  noms  vulgaires,  ni  patois. 

A.  falua  L.,  Sp.,  118.  Avoine  follette.  Yulg.  :  Avoine  folle 
(Littré,  v°  Haveron);  averon  (Grimard,  p.  526^;  avèneron  (Lit- 
tré),  Haveron  (Littré).  Yosg.  vulg.  :  coquioule  (D""  Mougeot, 
p.  222-382);  Avoine  follette  ou  sauvage,  folle  Avoine,  coquioule 
(D""  Beiher,  p.  314).  Bau  de  la  R.  :  savaidge  avouône ;  La  Bresse  : 
oiirone;  Chalel  :  fôle  oivoène;  Ménil  en  X.  :  vole  evouène;  Ya- 
gney :  oivouonne  sauvaige{¥éi\n,  p.  15). 

Arrhenatherum  P.  Beauv. 

A.  elatius  Mert.  et  Koch,  Deutschl.  FL,  1,  p.  54G  ;  Avena  ela- 
ti'j?'  L.,  Sp.,  i  17  ;  Arrhenatherum  avenaceum  P.  B.  Arrhénathère 
élevée.  Yulg.  :  Fromental  (Grimard,  p.  525).  Yosg.  vulg.  :  Ray- 
grass  français  (D""  Berher,  p.  315).  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syn- 
dicat :  h'nrbe  d'aulx,  herbe  d'ail  ;  les  racines  sont  noueuses  et 
ont  des  tubercules  ressemblant  assez  à  des  gousses  d'ail.  La  va- 
riété tuberculeuse  est  ÏA .  bulbosa  Willd.  (Thiriat,  p.  1 1 0  et  note) 


—  188  — 

Eloyes  :  l'harbe d'aulx;  Raon-a.-B.  :  7^aye-grds ; Romoni  :  fenesse; 

la  variété  bulbosn  fst  appelée  chaipelot  (chapelet)  des  aulx  ;  Uri- 

ménil  :  rayr/râs. 

Tvisetum  Pers. 

T.  flacesccns  P.  deBEALV.,  Agrost.,   p.  88,   lab.   18,   f.  1  ;  T. 

pratense   Pers.,   Syn.^  \,  p.  97;  Acena  flavescens  L.,  Sp.,  118. 

Trisète  jaunâtre.  Vosg.  vulg.  :  avenetle  (D'   Mougeot,   p.   i22- 

232),  Avoine  jaunàtr<\  .\venette  (D''  Berhcr,  p.  315). 

Holcus  L. 

Genre  :  Cleiirie,  Saint-Amé  et  Syndical  :  roye  fieurâie  (Thi- 
riat,  p.  109  en  note)  et  haute  fieurâie;  Vagney  :  fenesse. 

H.  lanntus  L.,  5jo.,  1485.  Houlque  laineuse.  Vulg.  :  foin 
blanc,  foin  de  mouton  (Grimard,  p.  52'ij.  La  Forge  et  Le  Tholy  : 
/"»i?SAe;Gérardmer  :  raye  fnessc;  La  Neuveville-s.-Ch.  :  hnrbo  de 
bas,  herbe  de  bois;  Homont  :  fenesse. 

If.  mollis  L.,  ^7;.,  1485.  Houlque  nioll;?.  La  Bresse  :  couche; 
Cleurie,  Sainl-Amé  et  Syndicat;  couche:  La  Forge  et  Le  Tholy  : 
couche;  Gérard  mur  :  7'oge  fnesse. 

Kœlerxa  Pers. 
Genre  :  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :    raye  fieurâie,  haute 
fieurâie  (Thiriat,  p.  109  en  note). 

Glyceriu  R.  Bronvn. 

G.  fluitans  R.  Brown.,  Prodr.  FI.  nor.  JIull.,  1,  p.  179;  Fes- 
iuca  fluitans  L.,  .S';).,  111.  Glycérie  flotlanlc.  Vulg.  :  Chiendent 
aquatique  (Liltré,  v"  Chiendent);  Herbe  à  la  manne  (Littré, 
v°  Herbe,  4,  col.  2);  Manne  de  Pologne  (ibid,,  1.  cit.).  Vosg. 
vulg.  :  manne  de  Prusse  (D''  Berher,  p.  317);  graines  à  manne 
(pour  les  caryopses)  (Kirschleger,  2,  p.  330). 

6^.  spectabilis  Mert.  et  Kocii,  Deutschl.  FL,  1,  p.  586;  Pou 
aquatica  L  ,  Sp  ,  98.  Glycérie  élevée.  Raon-IIi^l.  :  guia,  ghia 
(g.  dur.;  1';^  ne  se  prononce  pas). 

Poa  L. 
P.  annua  L.,  Sp  ,  99.  Paturin  annuel.  Charmes  :  pèturon,  ot 
français  vulg.  :  paitemn  (que  Littré  ne  donne  pas);   Cleurie, 
Sa'ut-.Amé  et  Syndicat  :  prtxire  dé  geline  (Thiriat,  p.  ilO);  La 


—    !89  — 

Forge  el  Le  ïholy  :  pelure  de  k' Une;  Gérardmer  :  herbe  de  hhline; 
Saint-Etienne  :  pelure  de  f  Une;  Vagney  :  pèle  d'ouhé. 

P.  Iriviaîis  L.,  Sp.,  93.  Paturin  commun.  La  Neuveville-s.- 
Ch.  :  herbe  Iraînesse,  litt.  lierbe  traînante. 

Briza  L. 

B.  média  L.,  Sp.,  103.  Brize  moyenne.  Vulg.  :  tremblette, 
gramen  tremblant  (Gillet  et  Magne,  p.  461).  Vosg.  vulg.  : 
Amourette  (Kirschleger,  2,  p.  332;  D""  Berher,  p.  318).  Bru  : 
grulol;  Chatel  :  Iromoulol;  La  Forge  et  Le  ïholy  :  tromoulèïe; 
Gérardmer  :  p'tces  de  prêle;  Médonville  :  bige  trobianle;  Romont  : 
Iromoulol;  Saint-Amé,  Cleurie  et  Syndicat  :  r'muon  (Thiriat, 
p.  111);  Saint-Etienne:  Iromoulo;  Saulxures  :  Iremblanl, 
masc.  ;  Tranqueville  :  Iromoulol,  Iromoulolle  e[  amourclle;  Vr'i- 
ménil  :  aimourellc.  A  Uriménil  grulè-=  trembler  de  froid. 

Me  lien  L. 
M.  nulansL.,  Sp.,  98.  Mélique  penchée.  VilIe-s.-L  :  Iremblans. 

Dactglis  L. 
D.  glonœrala  L.,  Sp.,  105.  Dactyle  aggloméré.  Vosg.  vulg.  ; 
gramen  peletonné  (Kirschleger,  2,  p.  333). 

Molinia  Sciirank. 
M.   cH'rulea  Moencr,   Melh.,   183;   Aira  cxrulea  L.,  Sp.,  95. 
Molinie  bleue.  Raon  l'Etape  :  lohholles,  fém.  plur.  et  en  général 
les  Graminées  très  hautes  qui  viennent  sous  bois;   Romont  : 
nouorre  lohholle  (petite  Laiche  noire). 

Cyno&urus  L. 

C.  cri;(alus  L.,  Sp.,  105.  Cynosure  à  crête.  Vulg.  :  cretelle 
(Lillré;,  h.  v°).  Vosg.  vulg.  :  cretelle  (D""  Berher,  p.  320). 

Vulpia  Gmel. 

V.  Pseudo-Mguros  [Fesluca]  Soy.-Will.,  Obs.,  p.  130!  Vulpie 
fausse  queue  de  rat.  Vosg.  vulg.  :  fausse  queue  de  rat  (D""  Mou- 
geot,  p.  224-384). 

V.  sciuroides  Gmel.,  Bad.,  1,  p.  8.  Vulpie  queue  d'écureuil. 
Vosg.  vulg.  :  queue  d'écureuil  (D'  Mougeot,  p.  224-384). 

Fesluca  L. 
Genre  :  Moussey  :  fnesse. 


190  — 

F.  ovina  L.,  FI.  suec.^  éd.  2,  p.  30.  Fétuquedes  brebis.  Vulg.  : 
poil  de  chien  (Gill.  et  M.,  466);  coquioule  (Littré,  h.  v°).  Vosg. 
vulg.  :  petit  foin  (D^  Mougeot,  p.  223-383;  D^  Berher,  p.  320). 

F.  dmnuscula  L.,  S  p.,  108.  Fétuque  dure.  Vosg,  vulg.  :  feu- 
gerolle  (D^  Mougeot,  p.  223-283;  D--  Berher,  p.  321).  Raon- 
l'Etape  :  po  d' chien,  litt.  poil  de  chien. 

Bromus  L. 
B.  sterilis  L.,  6';;.,  113.  Brome  stérile.  Cleurie,  Saint-Amé  et 
Syndicat:   droge  (Thiriat.   p.   111);  La  Forge  et  Le    Tholy  : 
dreugp.\  Ménil-eu-X.  :  vouai gc. 

Serra falcus  Parlât. 
S.  secalinus  Godr.,  FI.  hrr.,  éd.  f ,  t.  3,  p.  182;  Bromus  seca- 
linus  L.,  Sp.y  112.  Serrafalcus  seigle.  Vulg.:  seiglin  (Gill.  et  M., 
p.  468).  Vosg.  vulg.  :  droue  (D'  Berher,  p.  322j.  Bande  la-R  : 
droge;  La  Bresse  :  droe;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  droge 
(Thiriat.  p.  111);  La  Forge  et  Le  Tholy  :  dreiige;  Gerbamont  : 
droe;  Gerbamont  :  drège;  Romont  :  droge;  Saint-Etienne  :  drangc. 

Hordcum  L. 

//.  vulgarc  L.,  Nyj.,  12o.  Orge  commune.  Bertrimoutier  : 
hôdje;  Brouvelieures  :  ouôge;  Bru  :  ouoge;  Bulgnéville  :  orge; 
Celles  :  ouoche;  Cbarmcs  :  ohr;  Chatul  :  ouoge;  variété  ouoge  de 
mage,  orge  de  mai;  Fraize  :  outge;  Gérardmer  :  âge  de  vogïn; 
Gerbépal  :  ogc,  odge;  Gireccnrt-les-V.  :  ohr;  Grandvillers  : 
onôche;  Médonville  :  hôrge;  Mortagne  :  ouôge;  Moyenmoutier  : 
ouoche;  La  Neuveville-s.-Gh,  :  ôrgc;  La  Neuve  ville-?. -M.  :  orge; 
Padoux  :  ouôge;  Raon-l'Etape  :  ouoche;  Romont  :  ouoge;  Rou- 
ceux  :  ourge;  Saales  :  âge;  Saint-Vallier  :  oche  (Adam,  p.  385); 
Totainville  :  orge;  Trampot  :  oàrge;  Tranqueville  :  ourge;  Uri- 
ménil  :  ôche,  inasc.  cultivée  en  grand;  on  y  cultive  aussi  l'Orge 
à  six  rangs,  H.  hexastichonL.,  Sp.,  12o  et  l'Orge  distique,/^,  dis- 
f/rhum  L..  Sp.,  12o.  Une  variété  est  appelée  aux  environs 
(notamment  à  Epinalj  ôche  dé  brasserie  ou  quoue  d'pouhhon 
(queue  de  poisson j;  Ventron  :  odje;  Vexaincourt  ouoche;  Vré- 
court  :  ourge;  Wisembach  :  ôfge,  fém. 

Outre  les  variétés  indiquées  ci-dessus,  nous  avons  aussi  re- 
cueilli à  Ventron  :  oge  de  fa  tops  (orge  tardive);  oge  de  fieu  tops 


—  191  — 

(orge  du  printemps);  âge  feurmof/ni  (orge  fiomenlal).  Litlré rap- 
porte le  Fromental  à  l'Avoine,  pas  à  l'Orge),  oge  de  barbe  ou 
bianc  ôge. 

H.  hexastichon  L.,  Sp.^  125.  Orge  à  six  rangs.  Vulg.  :  Escour- 
geon Orge  d'automne  ou  d'hiver  (Littré)  ;  sucrion  (Gillet  et 
Magne_,  p.  -472),  Orge  carrée  (Littré,  v°  Orge).  Cet  auteur  donne 
scorion,  Ducange  xiv®  s.  ;  Ardennais  sofo/'on;  Namur.  socovran  ; 
Hainaut,  soucorlon,  soucn'on;  novm.. , sugrégeon jÉpesiuU'e  :  Liég. 
soucrion;  Orge  nu  ;  bas-lat.  scario  (v°  Escourgeon).  Voir  aussi  cet 
auteur,  v^  Soucrillon.  Vosg.  vulg.  :  deux  variétés  dont  l'une  à 
épi  allongé,  l'autre  à  épi  court  (Kirschleger,  2,  p.  3o0).  Eloyes  : 
ôgedevoyé;  Gérardmer  :  ôge  dé  noveil  tops  [An  \)V\ï\{em])i)  \  Saul- 
xures  :  oge  ai  kheil  coures. 

H.  disticinim  L.,  Sp.,  125.  Orge  distique.  Vulg.  :  Orge  à  deux 
rangs,  poumoule^  baillarge,  pamelle  (G.  et  M.,  p.  472),  pau- 
melle (Littré,  v"  Orge).  Vosg.  vulg.:  Orge  d'été  (à  deux  ranjgs^, 
(Kirschleger,  2,  p.  351).  Gleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat  :  auge 
coiiie  d'alande,  Orge  queue  d'hirondelle  (Thiriat,  p.  134);  Eloyes: 
ôge  cjuoue  d'holande;  Gérardmer:  quoue  dliolande;  Saulxures  : 
couïe  d'holande. 

H.  murimmi  L.,  Sp.,  126.  Orge  queue  de  rat.  Vulg.  :  Orge 
des  murs  (Gillet  et  Magne,  p.  472);  Vosg.  vulg.  :  Orge  sauvage. 
Uriménil  :  ôche  sauvaige. 

H.  secalinum  Schreb,^  SpiciL,  148;  //.  nodusum  Godr.^  FI. 
lorr.,  éd.  1 1,  3.  p.  197.  Orge  Seigle.Tulg.  :  Orge  des  prés  (Gillet  et 
Magne,  p.  472)  ;  Vosg.  vulg.  :  «  Orge  noueux  »  (Berher,  p.  323). 

II.  cœlestelj.  Orge  céleste  cultivé.  Vosg.  vulg.:  Orge  nue, 
Orge-riz,  Orge  de  Jérusalem  (Kirschleger,  2,  p.  350).  Gleurie, 
Saint-Anié  et  Syndicat  :  auge  freumo-t-auge  (Thiriat,  p.  134); 
Gérardmer    :    fremot-ôge  [\\\.[.,   froment-orge  ou  orge-froment). 

Ehjmus  L. 
E.  europxus  L.,   Mant.,  p.  35;  Hordeum  cgUndricum  Mlrr., 
Prodr.  FI.  gœtt.,  p.   43.  Elyme   d'Europe.  Vosg.  vulg.  :  Orge 
cylindrique  (D"" Berher,  p.  323). 

Secale  L. 
S.  cerealè  L.,  Sp.,  124.  Seigle  cultivé.  Bande  la  Roche  :  sdle 


—   i'ô-2  — 

(Oberlin,  p.  9G  et  238);  La  Bresse  :  saule;  Brouvelieures  :  sdle  ; 
Bru  :  sdle;  Bulgnéville  :  saule;  Chalel  :  sole,  saule;  Gleurlc, 
Saint-Arné  et  Syndicat  :  sêle  (Thiriat,  p.  134  qui  ajoute  plusieurs 
variétés  dont  une  de  printemps)  [Trémois);  Dompaire  :  sdle  ; 
Fontenoy  :  sùlle ;  Fraize  :  ijrè\\\i[.  grain  nous  verrons  plus  bas 
le  nom  même  de  Blé  donné  au  Seigle);  Gérardmer  :  sdle,  biè  et 
grè;  la  lige  ou  paille  s'appelle  slrè;  une  variété  du  printemps 
tremzau  (litt.  Iremsal);  Gerbamont  :  biè;  var.  printanière,  Ivem- 
sau  (le  Blé  s'y  appelle  feurmot);  Gerbépal  ;  biè;  mon  correspon- 
dant dans  une  observation  ad  hoc  fait  remarquer  que  le  nom  de 
Blé  est  bien  donné  à  celte  céréale.  Le  Blé  à  Gerbépal  s'appelle 
frejiiot;  Morlagne  :  sdle;  Moyenmoulier  :  sdle  et  var.  print. 
tremsau;  La  Neuveville-s.-Cli.  :  .so/(î.- Padoux  :  sr/a/e  ;  Proven- 
clières  :  biè;  Rambervillers  :  souol;  Raon  a.  B.  :  sè/e;llaons. 
P.  :  sdle;  Romont  :  souole ;  Saulxures  :  sè/c/Uriménil:  soie;  var. 
print.,  tremzau  (pron,  Irèm.-zô);  Ventron  :  sèle ;  var.  print. 
tremsau,  sèle  de  Pâques  (seigle  de  mars);  Yexaincourt  :  sadle ; 
var.    print.,   (revmsd;yvQcou\'{  :    5a?//e  ;  Wisembach  :    biè,  var. 

Ireumsau. 

Tritivum  P.  Bk.vlv. 

T.  vul<jare\\LL.,  Dauph.,  2,  p.  \'ù.i.  Froment  commun.  Han 
de  la  Roclie  :  f'rminit  (Oberlin,  p.  217)  ;  Bouzemont  :  bié  iCii.vu- 
T0.\,  Vosges  piitoresq.  et  hisloriq.  p.  274);  biè  (Jouve,  Chansmi 
en  patois  vosgien  in  Annales  Société  d'émulation  des  VosgeSjiSl'ô, 
p.  371);  La  Bresse  :  feurmot,  biè  ;  variétés  :  biè  de  Pdqucs  (blé  du 
printemps),  trèmesau'Xvtvnoh);  Bru  :  bié  pur;  Celles  :  freumont  ; 
Cbarmes  :  biè;  Dompaire  :  tramois  ("petit  blé  du  printemps 
Adam,  p.  289).  Liltré  ne  donne  pas  tramois;  mais  seulement 
trémois;  Fraize  :  grè;  Gérardmer  :  frémô;  Gerbamont  :  feurmot  ; 
Gerbépal  :  fremol ;  Morlagne  : //e/z/o/,- Moyenmoulier  :  fretnonf ; 
La  Neuveville-s.-Ch.  :  i^/è  r/e  ?/<ar6-,  blé  de  printemps;  Proven- 
chères  :  feurmont;  Raon-a.-B.  : /"/'e^îo^;  Raon-s.-P.  :  frémont  ; 
Saales  :  feurmont ,  el  rèteument  ;  Saint-Etienne  (à  Crébimonl)  : 
/"rewayTotainville  :  /^/è;  Trampot  :  biée;  Tranqueville  :  biè;  Uri- 
ménil  :  biè;  var.  print..  biè  d'mars,  Vagnty  :  feurmot  (Pélin, 
p.  119);  Ventron:  feurmot  (n'y  est  pas  cultivé);  Yexaincourt: 
freumont  ;  variétés  :  freumont  de  contre fleu,   blé  de  printemps  ; 


—  lî»3  — 

freumont  de  ouè'in,  blé  d'aulonioe  ;  /iou,  fleur  de  farine  ;  Wisem- 
bach  :  freumont  ;  variétés  :  feurmont  d'fieu  tomps,  blé  de  prin- 
temps; f.  d'ouèïn,  blé  d'automne. 

Conseille  :  ce  mélange  comprend  dans  nos  Vosges  le  Blé  (Fro- 
ment) et  le  Seigle,  pas  le  Seigle  et  l'Avoine.  Voici  quelques 
noms:  Celles:  montonge  ;  Ghalel  :  consé;  Fontenoy  :  mochot  ; 
Tolainville  :  consaule  ;  La  Neuveville-s.-Ch  :  consé;  Uriménil: 
consé.  Ces  deux  dernières  formations  ne  paraissent  pas  avoir  la 
régularité  de  la  forme  de  Totainville  consaule,  puisqu'on  dit 
saule  à  Uriménil;  mais  le  langage  populaire  et  même  le  langage 
académique  se  soucient  peu  parfois  de  la  logique  ;  Vagney  : 
concé  (Pétin,  p.  61)  et  consé  (id.,  p.  64). 

Nous  verrons  plus  tard  que  le  Blé  attaqué  par  la  corie  et  la 
nielle  se  dit,  à  Uriménil,  chobionquè  (littér.  charbonné)  ;  à  Fon- 
tenoy :  biè  norre,  blé  noir.  Voir  Champignons,  article  Uredo. 

T.  Spelta  L.Epeautre,  grand  Épeautre.  Cornimont  :  spiau. 

Agropyrum  P.  Beauv. 

A.  repens  Pal.  de  Beauv.,  Agrost.,  102;  Braconotia  officina- 
rum  GûDR.,  FI.  lorr.,  éd.  1,  t.  3,  p.  192;  Triticum  repens  h. 
Vosg.  Vulg.  Chiendent  officinal  (Berlier,  p.  324).  La  Baffe  -.trène 
(Adam,  p.  312);  Bainville  :  chindot;  Ban  de  la  R.  :  bouarasse 
(cpr.  Saales  :  haue russe) ;  Bertrimoutier  :  hodge  (à  Médonville  le 
nom  français  vulgaire  est  orge  rampante) ;Brou\eVieui'es:  dot  de 
chîe;  Bru:  tvdge  ou  vache  (à  Uriménil  ivâche  (pron.  ouâche)  si- 
gnifie pervenche)  ;  Bruyères:  dot  de  ché  ;  Buignéville  :  cheudot; 
Charmes:  chindat  et  l'hesse;  Chatel  :  dot  d'chin;  Docelles  :  dot- 
de-chie  (Adam,  p.  312)  ;  Fraize  :  dent  de  ichin  ;  Gfrbépal  :  cou- 
che; Girecourt  les  V.  :  cAmrfa/Grandvillers  :  dot-de-chin  (Adam, 
p.  312);  Luvigny  :  volasieppe  (Adam,  p.  312)  ;  Mazeley  :  couche, 
fém.;  Médonville:  chindot  et  français  vulg.  orge  rampante  (à 
Bertrimoutier  cette  plante  s'appelle  hodge);  Mortagne:  couche; 
Moyenmoutier  :  trainante-ieppe  (Adam,  p.  312j;  La  Neuveville- 
s.-M.  :  chindo;  Raon  l'pjl.  :  bôlàs  hieppe,  vôlâs'hieppe;  Romont  : 
liéhesse;  Les  Rouges-Eaux  :  pohé-laye  (Adam,  p.  3 12)  (Dans 
cette  orthographe  il  est  difficile  de  reconnaître  l'élymologie  : 
pohe-ai-lège,  litt.  pisse-au-lit) ;  Roville  :  do(-de-chié {AdAm,  id.); 

Flork    POPILAIRE   DES    VOSGFS  13 


—  19i  — 

Saules  :  baueiYisse {cpr.  Ban  delà  R.  :  fouarosse);  Sanchcy  :  dont 
d'chié  (Adam,  p.  312);  Saulxures:  couches;  Le  Tlioly:  couche 
(Adam,  p.  312)  ;  Totainville  :  chidot;  Ville-s.-I.  :  couêche; 

Loliuin  h. 

Genre:  Girecourt  les  V.:  frmnentôle  et  rougeatte;  Grandvil- 
1ers:  rêie;  Saales  :  droge;  Saimt-Elienne  :  c/iobion  ;  Yagney  : 
foi(x-feurmo(.  \osg.  vulg,  froment  al,  raygras  (Pélin,  p.  119); 
Vexaincourt;  reintresé;  Yille-s.-I.  :  drôye; 

L.perenne  L.,Sp.,  122.  Ivraie  vivace.  Vosg.  vulg.  :  Raigrass, 
(D' Mougeol,  p .  224-384)  ;  ray-grass  des  Anglais  (D' Berher,  p.  324) . 

L.  italicuiH  Alex.  Braun.,  FI.  od.  Bot.  Zeit.,  1834,  p.  241  ; 
L.  Boucheanum  Kl'ntu,  Gram.,  2,  p.  220.  Ivraie  d'Italie.  Vosg. 
vulg.  :  Ray-grass.  d'Italie  (D*"  Berher,  p.  324). 

L.  temulentwn  L.,  Sp.,  122.  Ivraie  enivrante.  Vosg.  vulg.  : 
herbe  d'ivrogne,  Zizanie  (Kirschleger,  2,  p.  360;  D'  Bex'her, 
p.  325).  Bulgnéville  :  ivoirge,  fém.;  Lemmecourt:  voirge  et 
vouarge;  Romont  :  vaage. 

IS' ardus  L. 

A',  stricta  L.,  Sp.,  77.  Nard  roide.  Vulg.  en  Laponie  :  cheveux 
de  Lapon  (Grimard,  533);  dans  les  Alpes,  Poil  de  chien  (id., 
p.  533);  épi  celtique  (Littré,  v*  Epi,  5°).  La  Bresse:  pwé  de 
c/ie//Chatel  :pou  d'chin;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat:  bratte 
dé  diale  (Thiriat,  p.  112);  Gérardmer  :  bleu  pou  d'chié;  Maze- 
lay  :  pouède  chié;  St-Etienne  :  brotte  de  diàbe;  Le  Tholy  et  La 
Forge  :  brotte  dé  diale;  Uriménil  :  poé  d'chié;  Vagney  :  poé 
dé  ché. 

CRYPTOGAMES. 

Fougères. 
Famille.  Ici  le  groupement  par  genres  ne  suffit  même  plus; 
on  esta  l'étroit  :  il  faut  grouper  par  familles.  La  Bresse  :  falère, 
mossefalère;  Brouvelieures  : /W/aj/ure;  Bru  :  falayure;  Chatel  : 
fougère;  Cleurie,  St-Amé  et  Syndicat  «  fougère,  excepté  le 
Pteris  aquilina  qui  reçoit  le  nom  de  falère  »  (Thiriat,  p.  112, 
note).  Il  faut  joindre  deux  autres  exceptions:  sauvage  rigolisse, 
nom  patois  du  Polypodium  vulgare,  et  capulaire,  nom  patois  de 
V Asplpmnm   Trirhomanes.    donnés    [)ar    iM.    Thiriat   liii-mème. 


—  195  — 

pages  112  et  113;Fontenoy  le  Gh.  :  fougerre ;  Grandvillers  : 
/b/u?'e;  Lem m ecourt  :  fougère;  Mortagne  :  follure;  Moussey  : 
felleyure;  Moyenmoulier  :  foleihère;  La  Neuveville-s.-M.  :  fou- 
gère; Provenchères  :  falayeure;  Raon  l'Etape  :  foleyure;  Saales  : 
falayure;  Si-Amé  ;  fiairau,  Fougères  brûlées  à  l'étouffée  pour  en 
recueillir  les  cendres  (Adam,  p.  252 j  ;  Saulxures  :  falére;  Total n- 
ville  :  /bu^eVe;  Uriménil:  fougère;  Vagney  :  fallere  (Pétin, 
p.  115);  Wisembach  :  fallèïure. 

Ophioglossum  L. 
0.  vulgaium  L.,  Sp.,  1518.  Ophioglosse  commune.  Vulg.    ; 
Herbe  aux   cent  miracles  (Littré,  v"  Herbe,  4,  col.  2)  ;    Herbe 
sans  coutures  (Littré,  l.  cit.,  col.  3);  Vosg.  vulg.  :   langue  de 
serpent  (Kirschleger,  2,  p.  400;  D^  Berher,  p.  326). 

Botrychium   Swartz. 

B.  lunaria  Sw.,  Syn.,  171  ;  Osmunda  Lunaria  L.,  Sp.,  1159; 

Botriche  en  croissant,  Ban  de  la  R.  :  longue  de  couUeuve,  litt. 

langue  de  couleuvre. 

Osmunda  L. 

0.  regalis  L.,  Sp.,  1521.  Osmonde  royale.  Vulg.  :  Fougère 
fleurie,  Fougère  des  eaux  (Gillet  et  Magne,  p.  478)  ;  Vosg.  vulg.: 
Fougère  royale  (D'  Berher,  p.  326). 

Celerack  Bauh. 

C.  officinarum'^KV,^.,  Pinax,  334;  Asplenium  Ceterach  L., 
5/).,  1538.  Ceterach  officinal.  Vosg.  vulg.:  herbe  dorée 
(D''  Mougeot,  p.  226-386)  ;  dorade,  doradille,  scolopendre  vrai, 
(Kirschleger,  2,  p.  383 1. 

Polypodium  L. 

Genre:  Vagney:  mosse  falére. 

P.  vulgare  L.,  Sp.,  1544.  Polypode  commun.  Vosg.  vulg.  : 
Réglisse  sauvage  (D'  Mougeot,  p.  227-387;  D'  Berher,  p.  327). 
Ban  de  la  R.  :  doux  bôo,  racine  douce  (H.  Oberlin,  in  Kirschle- 
ger, 2,  p.  384)  ;  La  Bres>e  :  rigolisse  de  roche;  sauvaige  rigolisse  ; 
Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat:  sauvège  rigolisse  (Thiriat, 
p.  112)  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  sauvaige  rigœulisse;  Gérardmer  : 
sauvaige  rigœulisse:  Gerbamonl:  rigolisse  de  roche  ;  Uriménil: 
orgôlisse  sauvaige  (2^  ô  résonnant). 


—  196  — 

Polystichum  Rotii. 

P.  Filix-mas  Roth,  Tent.  FI.  germ.,  3,  p.  82;  Aspidium  Filix- 
mas  Sw.,  Syn.,  p.  bo  ;  Poly podium  Filix-mas  L.,  Sp.,  1551. 
Polystic  Fougère  mâle.  Cleurie,  Sainl-Amé,  Syndicat:  fougère 
mâle  (Thiriat,  p.  113);  Gérardmer  :  fougère  mâle  ;  Offroicourt  : 
fougère;  Val  d'Ajol  :  fougère. 

P.  spinulosum  DC,  FI.  fr.,  2,  p.  561  ;  Aspidium  dilatatum 
WAELE^iB.,  FI.  lapp.,  p.  283.  Polystic.  spinuleux.  Vulg.  :  Fou- 
gère épineuse  (D*^  Berher,  p.  329). 

Asplenium  L. 

Genre  :  La  Bresse  :  capillaire;  Bru  :  fougère  ou  folayure ;  Ger- 
bamont  :  mosse  follére  ;  Moussey:  do  capillaire. 

A.  Filix  femina  Bero.  in  Schrad,  Neu.  Journ.,  5,  part.  2, 
p.  27;  Aihyrium  Filix  femina  Rotii,  Tent.  FI.  germ.,  3,  p.  68. 
Doradille  Fougère  femelle.  Ban  de  la  Roche:  môte  fiavaère ; 
Gérardmer:  fougère  f'melle  ;  Saulxures  :  mosse  falère. 

A.  Adiantum-nigrum  L.,  Sp.,  1541.  Doradille  noire.  Vosg. 
vulg.  :  Capillaire  noir  (D""  Berher,  p.  330).  Chatel  :  scaipulaire ; 
Gerbépal  :  scapulaire. 

A.  Ruta-muraria  L.,  Sp.,  1541.  Doradille  des  murs.  Vulg.: 
sauve-vie,  Rue  des  murs  (D"^  Berher,  p.  330).  Ban  de  la  R.  : 
capillaire ;Ko\x\o\\\,'.  hieppe  dis  chancres,  herbe  aux  chancres; 
les  femmes  la  lient  au  cou  des  enfants  atteints  de  la  maladie 
qu'elles  appellent  le  chancre  (le  muguet)  (note  de  M.  Adam, 
botaniste). 

A.  septentrionale  Sw.,  5y«.,  p.  75;  Acrostichum  septentrio- 
nale L.,  Sp.,  p.  152i.  Doradille  septentrionale.  La  Forge  et 
Le  Tholy  :  hébe  dé  chancre;  Saulxures  :  capulaire  femelle. 

A.  Trichomanes  L.,  Sp.,  1540.  Doradille  Polytric.  Vosg. 
vulg.  :  Capillaire  ordinaire  (D""  Berher,  p.  329).  Ban  de  la  R.  : 
savaige  fiaevère ;  Cleurie,  Saint-Amé  et  Syndicat:  capulaire 
(Thiriat^  p.  113);  La  Forge  et  Le  Tholy:  capillaire;  Gérard- 
mer :  capulaire;  Lemmecourt  :  scapulaire;  Saulxures:  capulaire 

mâle. 

Scolopendrium  Sm. 

S.   officinainim  Sv>'.,  Syn.,  ^'è  \  Asplenium  Scolopendrium  L., 


—  197  — 

Sp.,  1537.  Scolopendre  officinale.  Vulg.  :  herbe  à  la  rate  (Lit- 
tré,  v°  Herbe,  4,  col.  3).  Vosg.  vulg.  :  langue  de  cerf  (D"-  Mou- 
geot,  p.  226-286  ;  D'"Berher,  p.  330).  Lemmecourt  :  Scolopende. 

Pteris  L. 
P.  aquilina  L.,  Sp.,  io53.  Piéride  aquiline.  Vosg.  vulg.: 
Fougère  impériale  (D""  Berher,  p.  331).  On  sait  que  la  tige 
coupée  de  biais  offre  la  figure  d'un  doub  e  aigle.  Ban  de  la 
R.  :  fiaevère;  Bru  :  fougère  et  foleyure  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  : 
foilure;  Gérardmer:  folire,  féminin  singul.;  Gerbamont:  falére; 
Gerbépal  S°"  A:  «  Le  rein  de  la  falure.  »  Raon-a.-B.:  'fougère; 
Saint-Amé,  Gleurie  et  Syndicat:  falére  (Thiriat,  p  i  13)  ;  Saint- 
Amé  S""  A  :  «  Les  falières  »  ;  Tendon  S""  B  :  «  La  falure  ».  Urimé- 
nil:  fougère.  Cette  dénomination  générale  comprend  l'ensemble 
des  genres  et  des  espèces  de  la  famille  des  Fougères  ;  toute- 
fois elle  s'applique  aussi  tout  spéc  alement  à  la  Ptéride  aquiline  ; 

Vagney:  falére. 

Adiantum   L. 

.4.  Capillus-Venerls  L.,  Sp,,  1588,  Capillaire  de  Montpellier. 
Moyenmoutier :  le  scapulaire.  Cette  plante  ne  peut  pas  être 
connue  dans  cette  localité  comme  type  botanique.  N'y  a-t-il 
pas  eu  confusion  avec  V Asplenium  Trichomanes? 

Strutlùopteris  Willd. 
5.  germanica  Willd.,  Sp.,  288.  Slruthioptère  d'Allemagne. 
Vosg.  vulg.:  Fougère  à  plume  d'autruche.  Cette  belle  Fougère, 
naturalisée  dans  les  Vosges,  près  de  Bruyères,  par  M.  le  D""  Mou- 
geot  père  se  plante  peu  à  peu  dans  les  jardins  de  la  campagne. 
Elle  n'a  pas  encore,  à  ma  connaissance  du  moins,  de  nom 
vulgaire  spécial.  Klrschleger  donne  toutefois  (2,  p.  387)  Fou- 
gère à  plume  d'autruche  (allem.  Strau.-s-Farrn). 

Lycopodiacées. 
Lycopodium  L. 

Genre  :  Vagney  :  jalouserie. 

L.  annolinum  L.,  Sp.,  1566.  Lycopodeà  feuilles  de  Genévrier. 
Vosg.  vulg.:  patte-de-loup  annuelle  (D'  Berher,  p.  333).  La 
Bresse  ijaloserie. 


—  198  — 

L.  Chamxcyparissus  Alex.  Braun,  ap.  Doell,  Reinische  FI.., 
p.  36.  Lycopode  Cyprès  nain.  Vosg.vulg.  :  Cyprèsnain(D'Berher, 
p.  334). 

L.  clavatumh.,  Sp.,  1564.  Lycopode  en  massue.  Vulg.  :  herbe 
aux  massues  (Littré,  v"  Herbe,  n°  4,  col.  2).  Vosg.  vulg.:  jalou- 
sie (D'  Mougeot,  p.  228-388;  Kirschleger,  2,  p.  372),  patte  de 
loup,  jalousie  (D"'  Berher,  p.334).Gleurie,  Saint  Amé  et  Syndicat  : 
jalousie  (Thiriat,  p.  1 13);  Cornimont  :  j'a/ascn'e;  Gérardmer  : 
jôloserie;  Gerha^monl :  jalouseîie ;  Moyenmoulier;  la  jalousie. 

Equisétacées. 
Equisclum  L. 

Genre:  La  Bresse:  quoiœ  dr  chaitle  ;  Gerbamont  :  quoue  dé 
chaitic  (queue  de  chat). 

E.  arvense  L.,  Sp.,  1516.  Prèle  des  champs.  Vosg.  vulg.: 
queue  de  chat  fD"'  Mougeot,  p.  225-385);  queue  de  cheval  ou  de 
renard  (Kirschleger,  2,  p.  376).  Ban  de  la  R.:  quoue  d'chaette; 
Bertrimoutier:  howe  de  tchaitte  ;  Bru  :  quoue  dé  ckevau,  quoue 
dé  chailte;  Chatel  -.prèle  ;  La  Forge  et  Le  Tholy  :  quoue  d'chaitlc ; 
Médon ville  :  quoue  de  chailte  ;  Monssey  :  queue  de  chatte  ;  La  Neu- 
veville-s.-M.:  quoue  d'ohaitte;  Raon  i'Et.:  quoue  de  chailte;  Saales: 
caMéc^e7e;  Total n ville:  quoue  de  chaitte;  Tranqueviilc:  queue  de 
chevau  ;  Uriménil  :  quoue  d' chaitte  ;  Vagney:  quoue  dé  chuitte. 

E.  syhnticumh.,  Sp.,  1516.  Pcêle  des  bois.  La  Forge  et  Le 
Tholy  :  quoue  d'chailte  ;  Gérardmer  :  quoue  d'chaitte. 

E. palustre  L.,Sp.,i^iQ.  Prêle  des  marais.  Gérardmer:  chôffe- 
line. 

E.  hyemale  L..  S/?.,  1517.  Prèle  d'hiver.  La  Forge  et  Le  Tholy  ) 
rdpelle,  ou  scurotte. 

Gharacées. 

Famille  :  Vagney:  ?néré. 

Chara.  Au. 

Ch.  fœtida  Al.  Braun.  Gharagne  fétide.  Vulg.:  herbe  à  écurer 
Littré,  v  Herbe,  n»  4,  col.  2).  Vosg.  vulg.:  lustre  ou  girandole 
d'eau  (D^  Mougeot,  p.  228-388,  et  D' Berher,  p.  334). 


_  m)  _ 

CRYPTOGAMES    GELLULAIRFS 

MUSCINÉES. 

C'est  à  celle  classe  (qui  comprend  les  Mousses,  les  Sphaignes 
et  les  Hépatiques)  que  se  rapportent,  sauf  exception,  les  noms 
patois  ou  vulgaires  que  nous  allons  donner.  La  Bresse,  Brouve- 
lieures,  Bru,  Chatel,  Fraize  etMortagne  :  mosse; Mou ssey:  masse; 
La  Neuville-s.-Ch.:  mouche',  Padoux  :  mosse  di  ids(dubois); 
Saales  :  mosse;  Le  Tho\y  :  mosse  ;  (M"'^  Houberdon  in  Thiriat, 
p.  394);  Tolainville  :  mousse;  Tranqueville  :  mouche;  Uriménil: 
mousse. 

Mousses   proprement  dites. 

Mnium  L. 

Mnie.  Genre:  Vosg.   vulg.:  mniok  (D'  Mougeot  père,  p.  234- 

394). 

Polytrichwn  L. 

P.  commune L.^Spec.  pl.;BryoL  eur.,  p.  425:  Stii'p.,  n"  415. 
Polytric  commun.  Vosg.  vulg.:  perce-mousse  (D""  Mougeot,  p. 
234-39  4).  La  Bresse  :  bec-d'oe  (litt.  bec  d'oie). 

PoQonatum  Brid. 

P.  aloidesVxL.  Beauv.,  Bryol.  eur.,  p.  415;  Polytrichum 
aloides  Hedw.,  Stirp.,  n"  129.  Pogonate.  Ban  de  la  R  :  roge  mosse, 
spitz-mosse  (pron.  chpitz);  fidchaute  [on pidchaute)  mosse. 

Phascum  Schreb. 

Phasque.  Genre:  Vosg.  vulg.:  argiletle  (D''  Mougeot,  père, 
p.  245-405). 

Sphaignes 

Sphagnum  Dill. 

Sphaigne.  Genre:  Vosg.  vulg.:  tourbette{D'"  Mougeot,  p.  229- 
389.  La  Bresse  :  bianche-mosse{Yûi.  blanche-mousse)  ;  Val  d'Ajol  ; 
faine. 

S.  acutifolium  Ehrh.,  Crypt.  exslcc,  v.°  72;  ^.  capillifolium 
Hedw.,  Spec.  Musc;  Stirp.,  n"  il.  Sphaigne  à  feuilles  aiguës. 
Ban  de  laR.:  roge  mosse  de  boifeu,  fa  do  bheu. 


—  -200 


Lichens. 


Famille  :  Charmes  :  musse;  Saint-Etienne  :  branche  mosse  ;Uri- 
ménil:  bianche  mousse,  blanche  mousse  dé  roche. 

Usnea  Hoffm. 

U.  barbata  Ach.  Usnée  barbue.  Vosg.  vulg..-  barbe  des  arbres. 
Mousse  barbue  (D''Mougeot,  pcro,  p.  254-414). 

Cladonia  Hoffm. 
C.  rangiferina  Hoffm,  Ban  de  la  Roche  :  bianche  mosse. 

ALGUES. 

Confervacées. 
Conferva  Ag. 

(jonferve.  Genre:  Charmes:  limon;  Gerbépal  :  limon;  Pa- 
doux  :  mosse  (celte  dénomination  s'applique  aussi  à  toutes  les 
Algues  d'eau  douce  (note  du  D'  Cosserat);  Saint  Etienne  :  sène  ; 
Uriménil  :  sèime. 

Peut-on  rapprocher  de  ces  derniers  :  Les  Fmirgà  :  sf^(Vjr»e,  tour- 
bière, Tissot,  qui  cite  lev.-lr.  saigne,  marais,  qu'il  tire  du  latin 
stagnum  ? 

C.  7nvularis  L.;  C.  buUosa  L.  Conferve  huileuse.  Fervale  des 
ruisseaux.  M.  le  D' Chevreuse,  de  Charmes,  a  publié,  en  1866 
(Mirecourt,  Humbert  ;  Paris,  Goelz),  une  brochure  sur  cette 
plante  et  ses  applications  variées  à  la  médecine.  Cet  ouvrage  et 
l'emploi  de  cette  plante  lui  ont  valu  un  grand  nombre  de 
récompenses  décernées  par  diverses  Sociétés. 

ULVACÈliS. 

illva  Lamx. 

U.  intestinalis  L.  Ulve  intestinale.  Vosg.  vulg.  :  boyau  de 
chat  (D'  Mougeot,  père,  p.  281-441). 

Rhizococcum 

R.  cre/9i7ans  Desmaz.  ;  Ulva  granulosa.Yosg.  sulg.  :  beurre  de 
terre  (D^  Mougeot,  281-441). 


-201 


Classe  III.  —  CHAMPIGNONS. 

La  haute  récompense  dont  la  Société  nationale  d'Horticulture 
de  France  a  bien  voulu  honorer  la  Flore  populaire  des  Vosges  nous 
a  engagé  à  réviser  les  parties  faibles  de  ce  travail.  La  section 
mycologique  a  été  remaniée  presque  complètement.  La  nomen- 
clature et  la  classification  ont  été  empruntées  à  nos  très  obli- 
geants collègues,  MM.  Quélet,  Mougeot,  Ferrv,  Forquignon 
et  Raoult,  membres  fondateurs  de  la  Société  mycologique  de 
France,  qui  viennent  de  publier  dans  le  l'^'"  Bulletin  de  celte 
association  une  Liste  générale  des  Champignons  qu'ils  ont  obser- 
vés dans  les  Vosges.  (Épinal,  Collot,  mai  1885.)  Ce  manuscrit 
remanié  a  été  revu  soigneusement  par  M.  Mougeot  et  M.  Forqui- 
gnon qui  l'ont  enrichi  de  précieuses  notes.  En  outre,  de  nom- 
breux et  nouveaux  documents  recueillis  depuis  l'envoi  du  ma- 
nuscrit primitif  au  concours  (décen)bre  1883)  jusqu'au  moment 
de  l'impression  de  ces  lignes  'Janvier  1886),  viennent  combler  de 
regrettables  lacunes.  Nous  les  devons  à  MM.  Kuhn  (Rupti, 
Mougeot  (Bruyères),  Raoult  (Raou  l'Etape)  que  nous  remercions 
de  nouveau  bien  sincèrement. 


Épinal.  janvier  1886. 


N.  H. 


exosporés. 
Agaricinés. 

Agaricus  L. 
Amanita  Pers. 

A.  aesarea  Scop.  ;  Agaricus  aurantiacus  Bull.;  .4.  aesareus 
All.,  fi.  Ped.  Amanite  des  Césars^  Agaric  orangé.  Les  Romains 
l'appelaient  Fungorum  Bolelus princeps. Y a\g.  Oronge,  Amanite 
orangée,  Champignon  doré,  Oronge  franche,  Oronge  vraie^ 
nourriture  des  dieux.  Agaric  des  Césars,  -dorade  jaune  d'œuf, 
cadran.  Vosgien  -.jaseran  (D""  Mougeot,  p.  442  et  Soc.  mycolog., 
Bulletin,  I,  p.  9).  Bru  :  choheran,  rô  (roi)  des  Champignons; 
Chatel,  Charmes,  env.  d'Épinal  (bois  de  la  Woëvre)  :  jaseran; 


—  202    - 

Fonlenoy  :  chèseran,  sajeran  ;  Mazela}' :  jozeran  ;  MéHonville  : 
bounnot  (bonnet)  d'évêqve,  jaseran;  Rannbervillers  :  chocheran  et 
ckn?'an;  Romonl:  chor  an  ;  Y  agney  :  j  as  on,  jaseran  (Pétin,  p.  162) 
(on  sait  que  cet  auteur,  ayant  eu  pour  but  «  de  faciliter 
l'étude  du  français  parle  moyen  du  patois  »  aura  pu  fort  bien 
ajouter  à  l'idiome  deVagney,  commune  dont  il  était  originaire, 
quelques  expressions  n'appai tenant  pas  en  réalité  à  cette 
localité,  mais  recueillies  ailleurs.  Les  méthodes dialectologiques 
étaient  loin  d'être  aussi  précises  et  aussi  rigoureuses  que  de  nos 
jours.  Par  contre,  l'auteur  n'y  a  pas  fait»  figurer  les  mots  patois 
qui  n'ont  dans  le  français  aucun  terme  correspondant,  ni  même 
aucune  expression  équivalente  >>)  ;  Ville  s.  I.  :  jozeran.  —  C'est 
plutôt  une  espèce  de  <'  la  plaine  »  que  de  la  montagne  où  je  ne 
l'ai  pas  rencontrée;  elle  croît  aux  environs  de  Rambervillers; 
on  l'a  trouvée  aussi  dans  la  forêt  de  Tanières  entre  Cheniménil 
et  La  Baffe  (D'  Mougeot,  fils).  M.  Lapicque  en  a  récolté  de  gros 
paniers  dans  la  forèlde  Woovre  (muschelkalk)  en  1870.  M.  Aylies 
l'a  trouvée,  en  septembre  dernier,  dans  le  petit  vallon  d'Olima, 
près  d'Épinal  (diluvium  argileux). 

A.  muscoria  L.  Cooke,  t.  I.  Agaric  moucheté.  Vulg.  :  fausse 
Oronge,  Champignon  rouge.  Vosg.  :  fausse  Oronge  (Mougeot, 
p.  283,  433).  Bru  :  bolâ  d'tnohe  faux  chochei'an  ;  Épinal  :  iuc- 
/«0f<rA^  ;  Fontenoy  :  bolot,  crove-moeche,  faux-serjan  (le  vrai 
jaseran  y  est  nommé  cficseran  et  sajeran);  Mazelay  :  faux- 
joseran  et  faux-jozeron  ;  Raon  l'Et.  :  sdsseron,  chavipignon 
d' mouche  ;  Romont  :  bola  d'moehhe,  champignon  d'moehhe  ; 
Saint-Dié  :  champignon  de  mouches,  champignon  pour  les  mou- 
ches. A  Vexaincourt,  le  Champignon  que  mon  correspondant 
appelle  le  faux  Agaric  et  en  patois  sâceron  doit  être  la  fausse 
Oronge.  MM.  Wunsche  et  de  Lanessan  donnent  «  faux-jaseran 
Amanita  muscaria  L.;  Agai'icus  7nuscarius  L.  ».  Ce  Champignon 
est  très  vénéneux.  Peut  être  confondu  avec  VA.  cœsarea.  Il  pro- 
duit à  petite  dose  la  folie  passagère  (D'  Mougeot,  fils),  et  cause 
la  mort  s'il  est  pris  en  quantité  (Quélet,  Qualités  utiles  et  nuisibles 
des  Champignons.  Bordeaux,  Gounouilhou). 

A.  panthcrina  F.  Sch.ef.,  t.  79.  Vosg.  vulg.  :  fausse  golmotte 
(D'  Mougeot,  fils)  ;  env.  de  Saint-Dié  :  fausse  golmele.  Très  véné- 


—  203  — 

neux  aussi.  La  chair,  à  la  cassure,  reste  blanclie,  tandis  que 
celle  du  rubescens  (ci-dessous)  vient  toujours,  dans  le  stipe  sur- 
tout, rose  ou  rougeâtre,  vineuse  ;  caractère  important. 

A.  rubescens  P.  Cooke,  t.  10.  Amanite  rougeâtre.  Vosg.  vulg.  : 
golmotte  (D""  Mougeot,  fils).  Èpinai  :  corme  lie  des  bois;  env.  de 
Saint-Dié  :  kumvlle,  curmelle^el  fausse  coulemelle,  cormelle  des 
bois  aussi.  —  Comestible. 

A.  spissa  F.  Gooke,  t.  69.  Oronge  perlée.  —  Mangée  par 
quelques  personnes  (D""  Mougeot,  fils)  ;  mais  le  Bulletin  de  la 
Soc.  mycol.  déclare  ce  Champignon  suspect. 

Lei'iota  Fr. 

L.  procera  Scop.  ;  Agnricus  colubrimus  Bull.  ;  Amahita procira 
Scop.  Lépiote  élancée.  Agaric  couleuvre.  Vulg.  :  grisette  cou- 
leuvrée,  grande  coulemelle  (Gill.  et  M.,  p.  504);  coulmotte 
(Littré,  v"  Coulemelle);  coulmelle  (Littré,  h.  v°);  colombette, 
grisotte  (Roumeguère,  Revue  mycolog.).  Vosgien  :  la  cormelle 
(D""  Mougeot,  p.  283,  443).  C'est  la  vraie  cormelle,  appelée  aussi 
la  cormelle  des  champs  pour  la  distinguer  de  Vexcoriata  qui 
vient  dans  les  pâturages  des  montagnes  des  Vosges;  «  gour- 
melie  colemelle  »  ''Thiriat,  p.  214;  Ballet.  Soc.  philomath. 
Vosg.,  1884);  on  la  distingue  aussi  de  cette  façon  de  la  cormelle 
des  bois  (ci-dessus).  Elle  se  trouve  abondamment  à  Uriménil  et  a 
Hadol,  dans  les  champs  de  pommes  de  terre,  et  sous  les  genêts 
fréquentés  parle  bétail.  Bru:  cormelle;  Epinal  :  cormelle;  elle 
y  vient  sur  le  bord  des  bois,  dans  les  défrichements;  je  l'ai 
trouvée  sur  la  roule  du  fort  de  La  Mouche  (Pins  S3dvestres); 
Gerbamont  :  courme/Ze  ;  Mazelay  :  gormelle;  Moussey  :  quiche, 
allusion  à  la  «  quiche  »  ou  galette  lorraine.  Le  mot  quiche  est 
le  mot  Kiche  du  patois  alsacien,  qui  adoucit  ainsi  Vu  de  Kuche, 
gâteau  :  il  dit  de  même  fîss  pour  fûss,  siss  pour  sûss,  etc.  : 
Raon  l'El.  :  kiche  aussi;  Rupt  :  gourmelle;  env.  de  Saint-Dié  : 
curmelle,  keurmelle,  cormelle,  quiche;  Saint-Etienne  :  ^or/we//e; 
Uriménil  :  gorméle  (l'e  accentué  long  et  très  fermé),  équivalent 
de  cormelle  par  adoucissement  assez  fréquent  de  la  gutturale 
initiale,  et  allongement  de  la  syllabe  finale;  Vagney  :  courmelle 
(Pétin,  p.    70);   Val   d'Ajol  :   gourmelle;   Ventron  :    courmelle. 


—  204  — 

A  Vexaincourt,  lai  KeumeCe,  dont  le  nom  cadre  bien  comme 
facture  avec  ces  diverses  dénominations,  m'est  donné  comme 
une  variété  de  «  l'Agaric  comestible  »  (Voir  ci-dessous  l'art. 
Psalliola  canipestrîs).  On  remarquera  la  correspondance  des 
deux  liquides  l  et  r:  cou/melle,  cormelle.  Je  n'ai  trouvé  dans  les 
imprimés  aucune  origine  de  ce  mot;  mais  il  ne  serait  pas  éton- 
nant qu'il  se  rattache  au  diminutif  coltimella,  petit  colonne  et 
ne  soit  ainsi  une  allusion  au  stipe  élancé  de  ce  Champignon. 
Meusien,  gouillemotte,  curieux  mouillement. 

L.  excoriata  Sch.ef,  et  Fr.  Lépiote  excoriée.  Vulg.  ;  coule- 
melle des  prés.  Bru  :  cormelle  de  près  (il  est  douteux  que  ce 
Champignon  se  rencontre  dans  cette  localité)  ;  Romont  :  cormél  ; 
Sainl-Dié  :  quiche  ;  montagnes  des  Vosges  :  gourmelle,  colmelle 
(Thiriat,  op.  cit.) 

Les  L.  gracilentn  Krombh.  et  A.  wnstoïdea  Fr.,  sont  également 
des  couletn elles  ;  le  L.  cristata  Alb.  et  Schw.  et  L.  clypeolaria 
Bull.,  portent  le  nom  de  petite  coulemelle. 

Arniilloria  Fr. 

A.  mellea  Waiil.  ;  .Af/aricns  pohjniyces  Pers.  Armillaire  cou- 
leur de  miel.  Vulg.  :  Tète  de  Méduse  (D""  Mougeot,  p.  284,  444), 
parce  qu'il  vient  cespiteux  à  la  base  des  souches;  comestible  peu 
estimé;  mange  par  les  forestiers  et  bûcherons  des  montagnes 
(D'  Mougeot,  tils).  Suspect,  a  causé  des  vomissements  [Bulle!. 
Suc.  mycul.,p.  73j.  Romont  :  chanelle,  du  pat.  châne,  chêne, cAâni, 
petit  chêne,  allusion  à  son  habitat,  et  à  l'essence  prédominante 
dans  la  forêt  de  ce  village. 

Trickolowa  Fr. 

T.  porlentosum  Fr.  Tricholoma,  Agaric  de  mauvais  présage. 
Agaric  d'automne.  Vosg.  vulg.  :  perce-mousse,  petit-gris  [Bullet. 
Soc.  mycol  ,  p.  14).  Saint-Dié  :  pousse-mousse,  perce-mousse,  petit- 
gris,  gris  souris,  allusion  à  la  couleur  grise  de  son  chapeau.  On 
en  fait  une  grande  consommation  dans  cette  ville  à  la  fin  de 
l'automne  (R.  Ferry).  On  l'appelle  quelquefois  à  Saint-Dié  aussi 
mousseron  des  pins,  allusion  à  son  habitat  sous  les  Pins  sylvestres. 
Bruyères,   Épinal  et  Remiremont  l'appellent  aussi  petit  gris. 


—  205  — 

pousse-mousse  et  perce-mousse.  Abonde  sous  les  Pins  et  les  Epicéas 
de  30  à  40  ans.  Remirennont  et  vallée  de  la  Haute-Moselle  : 
bise  verte  ;  Rupt  :  bisi-,  bise  d'automne  ;  Dounoux,  Hadol,  Raon-a.- 
B.,  Uriménil  :  vert  doyen;  Épinal  :  bise  des  sapins,  bise  d'hiver  et 
quelquefois  bise  ardoisée  ;  Saint-Laurent  :  champignon  d'bruére 
(des  bruyères);  se  vend  sur  le  marché  de  Remiremont  depuis 
1885;  à  Épinal,  pour  la  première  fois  aussi  pendant  l'automne 
dernier,  en  fort  grande  quantité,  provenant  des  bois  d'Arches, 
Archettes^  Dounoux,  Épinal,  Saint-Laurent  et  même  Uriménil.  A 
Raon-aux-Bois,  depuis  une  vingtaine  d'années,  on  le  conserve 
assaisonné  en  choucroute.  C'est  M.  Poivre,  inspecteur  des  forêts, 
qui  l'a  fait  connaître  à  Épinal,  il  y  a  une  dizaine  d'années,  à  ses 
gardes  et  à  quelques  amis. 

T.  tein^eum  Sch.eff.,  t.  64.  Saint-Dié  :  Souris  et  gris  souris. 
Connu  dans  cette  ville  depuis  1863.  C'est  M.  Poivre  aussi  qui 
l'y  a  fait  connaître  (D'  Raoull).  Se  vend  au  marché  à  La  Rochelle 
[Dullet.,  I,  p.  15). 

T.  alhellumYR.  ;  Ag.  albellus  BC.,  pallidum  &ces.ff.,  t.  50. 
Agaric  mousseron,  mousseron  blanc.  Vosgien  :  le  mousse}'on,  en 
patois  misseron  (D""  Mougeot,  p.  444)  ;  [Misseron  est  aussi  la  déno- 
mination de  l'A^.  canipestris.  V.  Mougeot,  p.  289,  4i9);  le  mous- 
seron blanc  (D'' Mougeot  fils,  et  Bullet.  Soc.  myc,  p.  16).  Du 
Cange,  v°  Massa,  donne  o  mousserons  »  ;  La  Neuveville-s.-Ch.  : 
chauchuron  ;  R.ouceux  :  moucheron. 

T.  (jambosum  Fr.;  T.  GeorgiiL.  Agaric  à  gros  pied.  Vosg. 
vulg.  :  mousseron  jaune  (Quélet,  J.  V.,  p.  84,  1869j.  Il  vient 
sous  les  sapins,  et  le  premier  dans  les  prés.  Bruyèreis  ;  mousseron 
jaune.  Le  nom  de  mousseron,  comme  celui  de  quiche,  se  donne  à 
des  espèces  de  genres  différents.  Nous  avons  constaté  le  même 
phénomène  chez  les  phanérogames, 

Clitocybe  Fr. 

CA.  odora  Bull.,  t.  556;  Ag.  oiorus  Bull.  Clitocybe  odorante. 
Vulg.  :  bise  verte.  Bru  :  bihhe  vohhe;  Charmes  :  bise  verte;  Épi- 
nal :  bise  de  curé  (1)  :  ce  Champignon  est  en  effet  très  délicat, 
très  fin.  C'est  d'après  le  Bullet.  de  la  Soc.  myc,  p.  18,  un  comes- 

(1)  Ce  nom  est  peut-être  donné  au  Russula  virescens. 


—  206  — 

tible  trop  parfumé.  On  l'oppose  ainsi  à  la  bise  violette  appelée 
vulgairement  bise  de  cochon  (Lapicque)  Fontenoy  :  vra  hijotte 
(vraie  bise);  Romont  ;  bihhe  vohhe ;  Uriménil  :  bihe  wohhe.  Allu- 
sions à  son  chapeau  verdâlre. 

Pleurotus  Fr. 

P.  ostreatiis  Jaco.  ;  Fr.,  Sv.  Svamp.,  t.  46;  Agaricm  dimidia- 
^wsBuLL.  Agaric  en  conque.  Vulg.  :  oreille  de  nouret,noiret.  Vosg.  : 
Poule  de  bois,  couvrosse  (D'"  Mougeot,  p.  ^86,  446);  tous  ces 
noms  s'appliquent  aussi  au  Poly^orus  frondoms  Fr.,  qui  cepen- 
dant est  d'une  autre  division  (voir  ci-dessous  la  section  des 
Polypores.  Le  mot  couvrosse  signifie  litt.,  couvtvse  dans  nos  patois 
vosgiens  :  le  suffixe  ro>se  désignant  l'agent  au  féminin,  et  il  cor- 
respond au  franc,  euse.  Nous  avons  de  même  couserosse,  coutu- 
rière (lit.  couseuse),  danserosse,  danseuse  (Epinal  a  encore  «  la 
pierre  danserosse  »  rocher  sur  lequel  on  allait  danser  à  la  fête 
des  brandons  [fehhnottes).  Liltré,  croyons-nous,  a  donc  mal 
transcrit  ce  mot,  car  il  dit  :  v°  couvrose  :  «  ce  mot,  d'origine 
d'ailleurs  inconnue,  parait  tenir  à  couperose  2  »,  C'est  un  des 
nombreux  exemples  de  la  nécessité  de  l'éuide  des  patois  et 
idiomes  populaires  pour  bien  approfondir  celle  de  la  langue 
française.  Bru  :  geline  dé  bas,  covrosse;  La  Croix  :  grosses  quiches; 
Romont  :  covrosse. 

Psalliota  Fr. 

Ps.  arvensïs  Scn.EFF.;  Agaricus  edulis  Bull.  Agaric  comes- 
tible. Vulg.  :  potiron,  boule  de  neige,  potiron  blanc,  champi- 
gnon des  bruyères.  Bru  :  champignon  de  près  (le  nom  de  «  poti- 
ron des  prés  >  appliqué  au  Ps.  arvensis  fait  concevoir  des  doutes, 
car  je  ne  le  trouve  ici  [h  Sainl-Dié]  que  dans  nos  bois  (R.  Ferry); 
Moyenmoutier,  Raon-l'E.  et  Saint-Dié  ;  champignon  de  pré 
fD'  Raoult). 

Ps.  campestris  L.  ;  Ag.  campestris  L.  ;  Agaric  comestible. 
Agaric  de  couche,  rougetle.  Vosg.  :  potiron,  misseron,  saus«iron 
(D'  Mougeot,  p.  289,  449,  et  Soc.  myool.,  1"  BuUet.  p.  39).  Mon- 
tagnes des  Vosges  :  pratelte,  saossiron,  saussuron  (ïhiriat,  op.  cit., 
p.  214).  On  trouve  dans  Littré,  v"  Potiron,  «  Berry  potron^  pot}- 


—  ^207  — 

ron  champignon,  poumon  citrouille;  dans  le  langage  populaire 
potwon,  potiron.  Origine  inconnue.  Le  sens  propre  paraît  être 
Champignon  et  n'avoir  passé  au  potiron  que  par  assimilation. 
Ménage  prétend  que  Avicenne  nomme  ce  Champignon  aphotie 
et  demande  si /jo/tVo?î  n'en  vient  pas.  Scheleryvoit  un  dérivé  de 
pâture,  paturon,  se  trouvant  pour /jo^uron  o\i  poth-on  ».  Malgré 
la  haute  autorité  qui  s'attache  aux  ouvrages  de  M.  Scheler,  nous 
ne  pouvons  trouver  exacte  l'assimilation  de  potiron  à  pâture, 
bien  que  les  lois  dé  la  phonétique  paraissent  ne  pas  s'y  opposer. 
Ne  doit-on  pas  voir  dans  la  formation  àQ  potiron  une  allusion  au 
chapeau  convexe  de  ce  Champignon  qui  le  fait  ressembler  plus 
on  moins  à  un  pot?  En  matière  d'allusions,  le  peuple,  qui  se 
forme  à  lui-même  son  propre  langage,  est  souvent  fort  ingénieux 
à  tirer  parti  de  ses  observations.  Du  reste  on  sait  que  le  suffixe 
-on  indique  généralement  le  diminutif.  Comparez  en  effet  les 
français  dnon,  garçon,  guidon,  jauniron,  laj'ron,  mousseron, 
oison,  etc.  Les  textes  anciens  ou  locaux  conduiraient  sans  doute 
sur  la  voie.  On  doit  pouvoir  en  trouver  d'antérieurs  au  xvu''  siècle, 
et  les  Glossaires  provinciaux  en  contiennent  certainement.  (Les 
noms  de  misseron  et  de  saussiron  sont  donnés  à  plusieurs  espèces;. 
Bru  :  saussuron;  Épinal  :  champigyion  de  prés;  Fontenoy  :  saus- 
siron ;  Gerbamont  :  saussuron  ;  Moussey  :  saceron  ;  Romont  : 
champignon  et  champignon  de  prés;  Rupt  :  saussuron  ;  Saint-Dié  : 
mousseron;  Uriménil  :  saussiron;  Vagney  :  champignon  qui 
vieil  dans  laimosse  (Pétin,  p.  50)  ;  Ventron  :  saussuron;  Vexain- 
court  :  mouton  et  quiche.  Une  variété  s'y  nomme  lai  Keumelle 
(litt.  cormellej.  Le  «  blanc  de  champignon  »  des  jardiniers  est 
produit  par  cette  espèce.  — Quant  au  mot  saussuron  et  à  ses 
variantes  saussiron,  sdcerouy  etc.,  il  nous  paraît  se  rattacher  au 
latin  salicem,  saule,  qui  se  dit  dans  nos  patois  sausse  (sauce)  et 
dans  le  langage  local  il  a  la  même  formation  :  le  village  de 
Sausse-Mesnil,  près  Cherbourg  ;  Saulce,  Yonne  ;  Saulces-C ham- 
penoises,  Ardennes;  Le  Saulçois,  Jura;  La  Saulsotte,  Aube.  On 
peutdonc  fort  raisonnablement  trouver  dans  cette  formation  une 
allusion  à  l'habitat  de  ce  Champignon,  et  il  n'est  pas  inutile  de 
se  rappeler  que  le  Saule  est  un  genre  voisin  du  Peuplier,  et 
asseï  abondant  dans  les  bois  et  pâturages  des  Vosges.  Toutefois 


—  -208  — 

M.  Forquignoa  nous  dit  qu'on  ne  remarque  pas  que  le  Ps.  cani- 
pestrit  L.  vienne  de  prétérence  sous  les  saules,  et  se  demande  si 
saussiron  ne  viendrait  pas  du  vx.-fr.  sausse  =  sauce.  —  Le  Ps. 
C'iwpestris,  avec  ses  nombreuses  varié'és,  blanches,  des  prés,  des 
bois,  des  jardins,  a  été  confondu  avec  l'Amanite  bulbeuse  de  Per- 
soon  [phoUoides  de  Fries) ,  qui  est  1res  vénéneuse  (Roume- 
guère,  Revue  mycologiq.).  Faire  bien  attention  à  la  volve. 

Coprinus  Pers. 

Genre,  et  en  général  les  Champignons  de  fumier  Kickeron  à 
Raon-l'Etape.  Kickeron  est  comme  facture  un  diminutif  de 
/(iche. 

Hygrojjhorus. 

H.  jn/'^meMs  Bull.,  t.  188;  Ag.  virgineus  Jacq.  ;  A.  ericeus 
Bull.  Agaric  virginal.  Vosg.  vulg.  :  petite  oreille,  mousseron 
(D""  Mougeot,  p.  'i92,  452.  Ces  noms  vulgaires  donnés  dans  la 
Statistique  s'appliquent  également  à  VHygropho7'us  p7'atensis  et 
niveus,  qui  sont  aussi  recherchés  comme  comestibles,  D""  Mou- 
geot fils)  quiche.  Bru  :  mousserieux,  guiche  (adoucissement  peu 
rare)  ;  Uritnénil  :  misseron. 

Lactarius  Fr. 

L.  torminosus  Sco-EFT.  ;  Ag.  necator  Bull.  Agaric  meurtrier. 
Vulg.  :  le  mouton,  allusion  à  la  marge  «  barbue,  laineuse, 
blanche  »  (Qiiélet,  J.  V.  1872,  p.  194).  Al.  Wunsche  donne, 
p.  510  :  mouton  zone.  Fontenoy  :  lo  pied  de  mouton,  grous 
borlot  (il  est  douteux  que  la  première  dénomination  soit  exacte, 
car  c'est  le  bord  du  chapeau  et  non  le  pied,  qui  est  laineux.  — 
Vénéneux  dans  les  Vosges  :  Soc.  mycoL,  p.  54. 

L.  pipcratus  Scop.  ;  Ag.  acris  Bull.  Agaric  poivré.  Vosg.  : 
vache  blanche  (D''  Mcugeot,  p.  "293,  453),  le  poivré,  la  vache 
blanche,  l'auburonfl).  Soc.  mxjcol.  p.  56,  el  Littré,  v°  Vache,  n" 

(I)  A  Raoa-l'Etape,  biron  s'applique  sans  doute  aux  mêmes  Cham- 
pignons qu'  «  auburoii  »  dont  il  parait  une  variante:  u  lorrain,  dans 
la  gamme  phonétique,  va  parfois  jusqu'à  1'/;  l'aphérèse  est  fréquente 
aussi.  Daus  la  mf^me  localité,  le  nom  de  ifnirtc  est  aussi  donné  à  un 


'209  — 

14).  Souvent  confondu  sous  le  nom  de  vache  blanche  (auburon) 
avec  le  L.  vellereus  Fr.  qui  en  est  très  voisin,  et  également  co- 
mestible. Les  lamelles  sont  plus  espacées,et  prennent  une  teinte 
à  reflet  verdâtre,  tandis  que  celles  du  /jiperaïj/s  restent  blanches. 
Le  vellereus  est  plus  gros,  et  son  chapeau  forme  à  la  lin  un  en- 
tonnoir énorme.  Epinal  :  auburon.  Ce  mot  tient  sans  doute  à 
fl/éws  blanc,  et  serait  une  allusion  à  la  blancheur  du  chapeau, 
ou  de  sa  «chair  blanche  comme  du  lait  »  (Quélet,  J,  V.,  1872, 
p.  198).  Gpr.  avbier  d'albarius,  aubépine  d'alba  Spina.  La  ter- 
minaison est  din)inutive,  cpr.  les  exemples  ci-dessus.  Fontenoy  : 
vaiche  blanche,  auburon^  regain,  royé  (patois  de  regain,  à  Urimé- 
nil:  rouoyé)  sarremeit ^Mazelay  :  vaickes  blanches  et  misseron  ;  Ro- 
mont  :  vaiche  blanche,  bianche  vaiche  ;  Ssiini-Dïé  :  quiche;  Uriménil  : 
auburon,  vaiche  (vache)  ;  on  y  donne  aussi  le  nom  de  vaicKs  au 
Lactaire  délicieux.  Aux  environs  de  Saint-Dié,  Raon-1'Ktape 
Moyenmoutier,  le  vellereus  et  le  piperatus  sont  confondus 
sous  le  nom  de  vaches  blanches.  On  a  assuré  au  D''  Raoult,  il  y  a 
longtemps,  que  quelques  personnes  en  mangaient  à  Senones; 
mais  il  n'en  a  jamais  vu  manger  à  Saint-Dié,  Raon  ou  Moyen- 
moutier. 

L.  deliciosus  L.  Lactaire  délicieux.  Vosgien  :  vache  rouge 
(D'  Mougeot,  p.  293,  453)  à  raison  delà  chair  du  chapeau  et  du 
lait  qui  est  peu  abondant  et  rouge  orangé;  il  se  tache  de  vert, 
ce  qui  le  fait  facilement  reconnaître,  et  il  est  rayé  (D""  Mougeot 
fils).  On  donne  aussi  le  nom  de  vache  rouge  kVAg.  acris  B.  et  à 
VAg.  subdulcis  B.  Uriménil  :  rouge  vaiche  ;  Bru  :  vaiche  rosse  ; 
Epinal  :  le  bœuf;  Fontenoy  :  vaiche  rage,  biœu  roge  (bœuf  rouge)  ; 
Romont:  vaiche  ;  Saint-Dié:  quiche  ;  Raon-l'Et.,  Moyenmoutier: 
au^Mro/z.  On  le  connaissait  quelque  peu  à  Saint-Dié  sous  le  nom  de 
«  champignon  du  garde  »  vers  1863,  parce  qu'un  garde  en  man- 
geait ;  mais  bien  peu  de  personnes  suivaient  cet  exemple 
(D--  Raoult). 

L.  volemus  Fr.  ;A^.    loctiflaus   aur eus  Vers.   Lactaire   doré 

Champignon  que  notre  obligeant  correspondant,  M.  le  D""  Raoult, 

pourra  sans  doute  rapprocher  de  l'espèce  scientifique  dans  la  saison 
favorable. 

Flore  des  Vosges  14 


-  210  — 

(D'  Mougeot,  p.  293,  453).  Vulg.  :  Vache  (Littré,  h.  v»,  n»  14), 
vachotte,  lactaire  orangé  (Roumeguère,  Revue  mycoL).  Vosg. 
vulg.  :  vache  jaune.  On  sait  qu'il  est  ainsi  appelé  à  cause  de  son 
chapeau  charnu,  couleur  jaune  d'or  fauve  ;  mais  son  lait 
est  blanc,  très  abondant,  et  il  est  comestible,  tandis  que  le  lait 
doré,  Lad.  thejogalus,  est  suspect  (D"^  Mougeot  fils);  on  le  mange 
même  cru.  Epinal  :  vache. 

liussula  Pers. 

Genre  très  nombreux,  dont  les  espèces  sont  connues  sous  le 
nom  de  bi^es  dans  les  Vosges.  La  saveur  douce  ou  acre  est  un 
moyen  de  distinguer  les  comestibles  des  vénéneuses,  qui  sont 
nombreuses.  Les  comestibles  ù  l'état  jeune  sont  parfois  appelés 
bisottes  k\]r'\mém\,  à  Uaon-lEtape    uiuottes  (A  aspirée), 

R.delica  Fr.  Confondue  à  Raon -l'Etape  et  à  Moyenmoutier 
avec  les  Lnctarius  piperatus  et  vellereus,  auxquels  elle  ressem- 
ble, quoique  n'ayant  pas  de  lait;  on  lui  donnait  donc  par  erreur 
le  nom  de  vache  blanche  (D""  Raoult). 

R.  virescens  Pers.  Vosgien  :  bise  verte  [Soc.  mycoL,  p.  60); 
souvent  confondue  avec  Vieruginea  Fr.  dont  les  jeunes  sujets 
en  sortant  de  terre  sont  connus  à  Uzemain  sous  le  nom  àcpotots, 
parce  qu'ils  ressemblent  à  de  petits  pots  renversés  (D""  Mougeot 
jQls,  et  Soc.  mycol.,  p.  61).  C'est  une  allusion  à  la  convexité  ini- 
tiale du  chapeau  (Voir  M.  Quélet,  W"  Suppl.,  p.  11).  Potot  est, 
quant  à  la  forme, un  diminutif,  sans  en  avoir  toujours  la  signifi- 
cation ;  ainsi  in  potot  d'mié  un  pot  de  miel,  m  potot  d'Iàcéy.\n  pot 
de  lait.  Mais  ici  il  en  a  à  la  fois  et  la  forme  et  la  signification. 
Moyenmoutier  :  verdette  ;  Rupt  :  bise  verte. 

R.  alutacea  Fr.;  Ag.  alutaccusVERS.  Russule  changeante. Sou- 
vent confondue  avec  sanguinea,  emeticaei  fragilis,  dont  les  lames 
restent  blanches,  tandis  que  celles  de  Valutacea  prennent  une 
teinte  chamois  (D  Mougeot  fils).  Vulg.  :  bise  rouge  de  Boret. 
Bru:  bîche  rosse',  Fontenoy:  èi^eo//e rop'e;  Mazelay:  bihhe  rouhe ; 
Romont  :   bihe  rouge  et    bihhe  rougCy   où  du  reste  il  est  peu 

(1)  Sous  le  nom  de  bists,  dans  les  Vosges,  on  comprend  également 
des  espèces  appartenant  à  presque  tous  les  genres  de  Fungi{\y^  Mou- 
çeot  fils). 


—  ill  — 

connu,  bien  qu'il  vienne  presque  partout  dans  les  Vosges. 
M.  le  D""  Mougeot  père  donne,  p.  294-454,  à  l'art.  Agi.  alutaceus 
Pers.,  la  var.  b  griseiisPEns.  vulg.  :  «  bise  grise  de  Boret  »  et  la 
Soc.  mycoL,  p.  62  :  .<  la  bise  grise  » 

/?.  lepida  Fr.  Bon  comestible,  saveur  de  noisette  à  l'état  cru. 
Connu  dans  le  midi  et  le  centreMe  la  France  sous  le  nom  de  «  cul 
rouge  ».  Peut  être  confondu  avec  R.  sanguinea,  appelé  rou- 
geotte  et  R.  rubra  connu  dans  la  vallée  de  la  Meuse  sous  le  nom 
défausse  fraise;  saveur  très  acre.  (Roumeguère,  Rev.  mycol.) 

Canthorellm  Adans. 

C.  cibarius  Fr.  ;  Ag.  Cantharellus  L.  Chanterelle  alimen- 
taire. Vulg.  :  chanterelle,  galinasse,  manne  terrestre,  che- 
vrette, oreille  de  lièvre,  girolle,  escargoule,  escarille,  gérille. 
Vosg.  '.le  jaunira  (D'  Mougeot  père,  p.  29o,  455);  la  jan- 
nirelle  [Soc.  mycol.  ,  p.  63).  Charmes-s.-M.  ,  Mazelay,  Saint- 
Etienne  ;  jaum'ré;  Cheniménil  :  jautrelle  ;  Epinal  :  jauterelle 
el  jaunù'é ;Fon[enoy  :jaute7'e lie  et  jaunh^on  ;  La  Croix-a.-M.  :  7-eu- 
blie  et  jauniré  ;  Mazelay  :  jautrelle  eljauniré;  Moussey  :  janiron  ; 
Raon-l'Etape  :  jàniron  ;  Saint-Dié  :  jauniron;  Uriménil  :  jau- 
trelle fém.et  plus  rarement /««/«'re  masc.  ;  Ventron:  djaunii'on; 
Vexaincourt  ;  jaunirons  masc.  plur.  Jauniré  et  ses  variantes 
sont  un  diminutif  du  thème  «  jaune  »  et  rappellent  ainsi  la  cou- 
leur «jaune  d'œuf  pâle  »  (Quélet,  /.  V.,  1872,  p.  215)  du  cha- 
peau et  delachair.Littré  donne  «jaunotte,s.  f.,  espèce  de  Cham- 
pignon du  genre  Agaric  >>  dont  la  formation  tient  à  la  même  idée. 
Il  donne  aussi,  v"  Chanterelle,  le  subst.  «  jaunelet  ».  Quant  au 
moi  jauterelle  et  ses  congénères,  ils  nous  semblent  se  rattacher 
au  latin  Cantharellus^  diminutif  (fictif  ou  réel)  de  caniharus  coupe, 
vase,  ou  du  franc,  chanterelle  par  adoucissement  de  la  chuin- 
tante initiale  et  l'assourdissement  de  la  vocale  originaire. 

Marasmiiis  Fr. 

M.  OreadesFR.  ;  Ag.  lortilisBC.  Marasme  des  nymphes.  Vulg.: 
faux  mousseron,  le  mousseron  des  Alpes.  Vosg.  :  faux  mousse- 
ron f  Soc.  mycol.,  p.  64)  et  mousseron  d'automne  (D'  Mougeot  fils). 
Bru:    faux  tricusserieux  ■  Rowoni  :  misseron  ;  S\.-T)ié  :   mousse'- 


212  

i-on,  misseron,  champignon  des  talus  (D""  Raoult).  Ce  Champignon 
se  vend  desséché  sur  nos  marchés.  «  Comestible  parfumé,  très 
bon  quand  il  est  jeune  »  {Soc.  mycol.,  p.  65.)  —  Il  croît  pêle-mêle 
avec  \eM.  wrens Fr.;  Bull.,  t.  528,  très  vénéneux,  à  saveur  acre 
et  dont  le  pied  ne  se  lord  pas. 

M.  alliaceus  Fr.  Marasme  alliacé.  Vosg.  :  Agaric  alliacé  aux 
Vosges  (D'  Mougeot,  p.  294,  459).  Il  vient  dans  les  Hautes- Vos- 
ges, sur  les  feuilles  pourrissant  ;  le  stipe  est  long,  l'odeur  alliacée 
est  persistante,  même  après  la  dessication.  On  peut  s'en  servir 
en  guise  de  condiment  (D'  Mougeot  fils). 

POLYPORÉS 

Boletus  DiLL. 

Genre.  Uriménil  :  borlot.  Ce  mot  y  désigne  d'une  façon 
générale  tout  mauvais  Champignon  ;  Val-d'Ajol:  b>rleu.  Dans 
ces  deux  formes,  on  remarquera  la  curieuse  épenthèse  de 
Yr.  Vagnoy  :  holat  (Pétin,  p.  32). 

B.  edulis  Bli.l.  ;  Ag.  edulis,  Catal.  de  Vilmoj'in,  1882,  p.  21  ; 
Bolet  comestible.  Lorrain,  ccpe,  polonais  (D""  Mougeot.  p. 
296-456),  nommé  ccpe  à  raison  de  son  pédoncule  renflé  à  la 
base  comme  un  ognon  cepa.  La  dénomination  de  polonais 
est  lorraine.  Ce  nom  est  donné  en  souvenir  de  Stanislas, 
duc  de  Lorraine,  qui  tenait  sa  cour  à  Lunéville  (Soc.  mycoL, 
p.  128,  note  2).  Bruyères  :  hola,  le  bola;  Epinal  :  tonton,  bon 
bola,  polonais  (M.  Lapicque  pense  que  ce  nom  lui  vient  de  ce 
que  ce  sont  les  Polonais  qui  l'ont  indiqué  les  premiers; 
Fraize  :  polonais;  Gerbamont  :  savssuron  ;  Médonville  :  polo- 
nais, gros  pîd  à  cause  de  son  <*  stipe  obèse  »  (Quélet,  J.  F., 
p.  258);  Rupl  :  gros  pied]  Moussey,  Romont,  Vexaincourt  : 
polonais  ;  Dounoux  et    Uriménil:  tonton. 

B.  xreus  Bull.  Bolet  bronzé.  Vosg.  vulg.  :  ceps  franc  à  télé 
noire,  gendarme  noir  (D'  Mougeot,  p.  297,  497).  Fontenoy  le 
Gh.  :  auburon  nor  (bizarre  rapprochement  !  auburon  signifiant 
litt.  [petit]  champignon  blanc);  Romont  :  polonais.  Il  est  quel- 
quefois regardé  comme  une  var.  de  ïedulis,  mais  c'est  »  le 
plus  délicat  des  Bolets  »  (Quélet,  Aperçu,  p.  10)  ;  vient  surtout 
sur  les  collines  jurassiques. 


—  213  — 

B.  luridus  Scileff.  ;  B.  rubeolarius  Pers.  Bolet  couleur  de 
peau,  Bolet  sanguin.  Bruyères:  Vignose  de  loup  (D""  Mougeot 
fils),  sans  doute  par  allusion  à  ses  pores  rougeétres.  Liltré 
donne  «  Vînous,  s.  m,,  Champignon  découche  ».  Cette  dernière 
dénomination  doit  venir  du  Midi. 

B.  cyanescens  Bull.  Bolet  bleuissant.  La  chair  devient  subi- 
tement bleue  à  la  cassure;  mais  beaucoup  d'autres  espèces, 
même  comestibles,  prennent  cette  teinte.  Le  véritable cyonescen^ 
n'est  pas  connu  spécifiquement  du  vulgaire.  Tous  les  bolas  qui 
bleuissent  sont  généralement  rejetés  (D^  Mougeot  fils).  Epinal  : 
mauvais  bola.  Ce  nom  est  donné  aussi  à  tous  les  autres  Bolets 
qui  changent  de  couleur  quand  on  les  brise. 

Fisiulina  Blll. 

F.  hepaiica  Scq.eff.  ;  Boletus  hepaticus  Blll.,  t.  74;  Fr.,  Sver. 
t.  25.  Vosgien  :  langue  ou  foie  û?e  ^««/(D""  Mougeot,  p.  297-457) 
parce  que  ce  Champignon  est  «  en  forme  de  langue  ou  de  foie  » 
(Quélet,  Jura  Vosges,  p.  290)  ;  glu  de  chêne  (D''  Mougeot  fils), 
car  cette  espèce  rare  croît  toujours  sur  les  troncs  d'arbres,  sur- 
tout sur  les  souches  de  chêne  ;  la  langue  de  bœuf  [Soc.  mijcol., 
p.  71).  Comestible  recherché  mais  «  à  peine  mangeable  quand 
il  est  cuit,  passable  à  l'état  cru,  accommodé  en  salade  [Bullec, 
ibid.).  Cette  salade  est  «  plus  originale  que  succulente  »  (Qué- 
let, Aperçu...,  p.  11).  Romorit  :  grouotte,  bien  qu'il  ne  vienne 
pas  dans  cette  localité  ;  toutefois  il  y  est  connu.  Housseias  et 
Saint-Benoît  disent  aussi  grouotte. 

Holyporus  Micti. 

Genre.  Ville  s.  L  :  pid  de  mouton. 

On  a  beaucoup  utilisé  jadis  [dans  la  partie  montagneuse  des 
Vosges]  les  Champignons  de  la  tribu  des  Polypores,  dits  champi- 
gnons amadouvitrs.  Nous  citerons  comme  donnant  un  bon  ama- 
dou le  Fomes  fomerdariuî  qui  croît  sur  le  Hêtre,  le  Fornes  ad- 
vena  ['^J  ou  le  Fomcs  applanatus  Fries.  Les  fabricants  d'amadou 
utilisaient  pour  leur  industrie  ces  trois  espèces  de  préférence  à 
toute  autre,  mais  tiraient  parti  d'autres  espèces  moins  volumi- 
neuses, moins  combustibles,  et  confondaient  tous  les  Champi- 


—  214  — 

gnons  amadouviers  soiià  le  nom  de  Bola  d'èmadou  à  Saulxures, 
Bolau  d'iohhe  à  Gérardmer.  Le  mrjcehum  de  ces  Champignons, 
qui  parfois  s'étend  en  JongUL'S  bandes  dans  les  gerçures  des 
arbres  morts,  se  nomme  Lohhe  ou  Lahhe  partout,  tandis  que 
l'amadou  fabriqué  a  seul  ce  nom  à  Gérardmer.  (Tiiiriat,  op. 
cit.,  p.  214-215).  Cet  auteur  ne  parle  pas  de  Yigniarius,  indiqué 
comme  servant  à  faire  de  l'amadou  par  les  auteurs  de  la  Liste, 
p.  74.  L'Administration  forestière  a  exposé  à  Epinal,  en  1881 
dans  son  chalet,  un  grand  nombre  d'objets,  supports,  chapeaux, 
casquettes,  fabriqués  aux  environs  de  Gérardmer  avec  des  Poly- 
pores.  11  est  peu  de  forestiers  ayant  habité  ces  hautes  Vosges, 
qui  ne  se  fassent  un  plaisir  de  rapporter  quelque  spécimen  de 
leur  séjour  dans  ce  pays  industrieux. 

P.  kubsquammosus  Fr.,  Sve}\,  t.  53  =  leuconelas  Fr.,  t.  179. 
Saint-Dié  :  monte-gueule  {Soc.  mycoL,  p.  71), 

P.  umbeJlatus  Fries.  M.  Mougeot  a  reçu  de  M.  Huin,  percep- 
teur, ce  Champignon  connu  et  mangé  à  Neufchâteau,  sous  le 
nom  de  clianal.  La  Slatisllq.  des  Vosg.,  I,  p.  458,  l'indique  sur 
le  lias,  dans  les  boi^,  et  M.  Quélet,  J.  V.,  le  dit  délicieux.  Il  est 
peu  probable  que  la  dénomination  de  clianal  se  rattache  à  l'al- 
lem.  Eic/thase.  Il  est  connu  aussi  dans  «  la  plaine  »  sous  les 
noms  de  /"rajse  de  veau,  ventre  de  vache. 

Trouvé  aux  environs  de  Neufchâteau  dans  un  fourré  de 
chênes,  à  Rollainville  et  dans  la  forêt  de  Saint-Gobain  et  Coucy. 
On  le  retrouve  tous  les  ans  à  la  même  place.  Vendu  sur  les 
marchés  de  Vienne  sous  le  nom  d'Eichhase,  rappelé  ci-dessus 
(D""  Mougeot  fils). 

P.  Pes  Caprœ  Pers.  Pied  de  chèvre.  Vosg.  :  pied  de  mouton 
noir  (sic!  Mougeot,  p.  298,  458);  la  grouotte  (Mougeot  fils); 
cette  dénomination  est  aussi  donnée  par  M.  Quélet,  J.  V.,  p.  272, 
sans  doute  à  cause  de  la  couleur  brune  du  chapeau.  Du  reste  il 
a  de  l'analogie  avec  le  foie,  désigné  en  patois  du  pays  sous  le 
nom  de  grouotte  noire  (le  poumon  est  appelé  grouotte  blanche], 
«  C'est  xMougeot  qui  a  fait  connaître  celte  espèce  à  Persoon  » 
(Quélet,  ibid.,  note).  LeBullef.  Soc.  mycol.  fait  observer,  p.  72, 
que  «t  le  pied  P  mouton  noir  dans  les  Vosges  est  YHydnum  iui- 
bricatum  ». 


—  215  — 

P.  igniarius  Fr.  Bull.,  t.  454.  Bolet  amadouvier.  Vulg.  : 
agaric  des  chirurgiens,  agaric  du  chêne,  Epinal  :  amadou^ 
amadou  du  hêtre,  amadou  du  sapin  ;  Ventron  :  bola  de  hêle  (hê- 
tre) ;  Ville  :  bolôt. 

P.   frondosus  Schrad.;  B.  frondosus  Sch^ff.   Polypore  en 
bouquet.  Vulg.  :  coquille  en  bouquet.  Vosg.  :  poule  de  bois  (D"" 
Mougeot,  p.  298,  458).  Epinal  :  gelinotte,  poule  de  bois. 
Merulius  Fr. 

M.  destruens  Pers.;  M.  lacrymans  Fr,  Mérule  dévastateur. 
Ventron  :  bola,  litt.  bolet;  Vexaincourt  de  même.  Toutefois  il 
peut  se  faire  que  l'on  comprenne  aussi  sous  cette  dénomination 
de  bola  le  Poly parus  destructor  Fr.,  Bolet  destructeur.  Je  n'ai 
pas  vu  d'échantillons. 

Ordre  3,  Hydnés 

IJgdnum  L. 

Genre.  Fraize,  Médonville  :  pîd  de  mouton,  litt.  pied  de  mou- 
ton. 

H.  Erinaceus  Fers.  Hydne  hérisson.  Vu1g.  :  Hérisson,  Vosg,  : 
Houppe  des  arbres  (D"'  Mougeot,  p.  301,  461). 

H.  imbricatum  L.;  Fk..  Scer.,  t.  33.  Hydne  imbriqué.  Vulg.  : 
pied  de  mouton  brun.  Le  i""  Bullet.  ie  la  Soc.  mycol.,  p.  78, 
donne  «  chevrette  de  Suisse  ».  Vosg,  env,  de  Bruyères  :  pied  de 
mouton  noir  [ibid.  p.  72);  grande  chevrette,  pied  de  mouton  à  poil 
de  chevreuil  (D"^  Mougeot  fils),  allusion  à  ses  aiguillons  couleur 
de  poil  de  chevreuil  ;  Epinal  :  pied  de  biche  :  Fontenoy  :  pied  de 
mouton  bru  ;  La  Croix.  :  pid  de  mouton. 

H.  repandum  L.  ;  Fr.,  Sver.,  t.  15  ;  Scb.eff.,  318,  et  var,  ru- 
fescens  Pers,  Vosg.  :  le  pied  de  mouton  blanc,  barbe  de  vache  (D"" 
Mougeot,  p.  300,  460  et  Soc.  mycol ,  p.  78).  Epinal  :  pied  de 
mouton  ;  Yonieaoy  :  pied  de  mouton  blanc,  à  cause  du  chapeau  et 
du  stipe  blanchâtre;  Etival,La  Croix  aux  Mines  '.pid  de  mouton; 
Raon-l'Etape  :  civoune  (corne)  de  mouton;  Saint-Dié  :  pied  de 
mouton  ;  Saint-Laurent  :  jauniré  sic  !  allusion  à  sa  couleur  par- 
fois ocracée  et  qui  le  rapproche  du^auniVe  proprement  dit,  qui 
est  jaune  d'oeuf  pâle;  Uxegney  :  pied  d'moufori.  C'est  le  Brou- 
quichon  des  paysans  des  Landes,  dérivant  du  gascon  Broc  épine 


—  210  — 

(D'  Mougeot  fils).  M.  Roumeguère,  Glossaire  mycol.,  p.  5,  donne 
aussi  à  Toulouse  :  «  Brouquichon  ». 

Ordre  4.  Télephorés. 
Cratenllus   Fr. 

C.  cornucopioides  Pers.  Gratérelle  en  forme  de  corne  d'abon- 
dance. Vulg.  :  la  trompette  desnwrts  [Bullet.,  p.  81). 

C.  clavatus  Fr.  Gratérelle  eu  massue.  St-Dié  :  bonntl  d'évêqup.. 
On  lô  vend  couramment  sur  les  marchés  de  cette  ville  (R.  Ferry) 
où  il  se  mange  depuis  très  longtemps.  On  le  trouve  à  La  Bure 
sur  le  grès  rouge,  au  mois  de  juin,  quand  il  est  pluvieu.K.  Très 
rare  et  inconnu  à  Raon-lEtape  et  à  Moyenmoutier  (D""  Raoult). 
n  se  rencontre  aussi  à  Bruyères  (D*^  Mougeot  fils).  Le  Bullet.  de 
la  Soc.  mycol.  rappelle  aussi,  p.  81,  cette  dénomination,  qui 
est  une  allusion  au  chapeau  en  toupie  tronquée.  Comestible 
assez  fÎD. 

Ordre  5.  Clavariés. 

Sparassîs  Fr. 

Sp.  crispa  Fr.,  Sver.,  t.  17.  Désigné  sous  le  nom  de  menotte 
plate,  à  raison  de  ses  rameaux  aplatis,  formés  de  deux  lames. 
Croît  au  pied  des  Sapins  en  énormes  touffes.  Bon  comestible. 
(D'  Mougeot  fils). 

Clavaria  L. 

Genre,  Raon-l'Et.  :  menottes  (plur.,  e  non  accentué);  Romont, 
Vexaincourt  :  menottes;  Ville-s.-L  :  mexinottes.  Toulouse  :  ma- 
netos  (Roumeg.,  Gloss.  myc,  p.  31). 

C.  gn'sea  Pers.;  (\  cinerea  Vill. ;  C  rugosa  Bull.  Glavaire 
grise.  Vosg.  :  menotte  grise  fD'"  Mougeot,  p.  20 i,  464). 

C.  tlava  Scri.EFF.;  Fr.,  Sver.,  t.  26  ;  Scii.f.ff.,  t.  17o.  Clavaire 
jaune.  C'est  la  plus  estimée  comme  comestible,  la  menotte  vraie 
{Bullet,  Soc.  mycol.,  p.  86);  délicieux  (Quélet,  J.  V.,  p.  308). 
Les  Clavaires,  quoique  regardées  comme  comestibles,  sont  indi- 
gestes, et  quelquefois  dangereuses  ;  le  mieux  est  de  s'en  abstenir 
{Bullet.,  ibid.).  Vosgien  :  menotte  (D""  Mougeot,  p.  203,  483). 
Uriménil  :  jaune  menotte  à  cause  de  la  couleur  jaune  de  ses  ra- 
meaux. Toutes  les  Clavaires,  me  dit  M.  Mougeot,  sont  difficiles 


-  ^217  — 

à  distingner  par  le  vulgaire,  et  on  peut  à  la  rigueur  dire  que 
toutes  ces  dénominations  pat(;ises  ou  populaires  s'appliquent 
plus  ou  moins  dislinctivement  à  toutes  les  espèces  qui  portent  le 
nom  de  menottes  blanches,  grises,    aunes. 

C.  coralloides  Fr.,  Sver,,  t.  92.  Clavaire  coralloïde.  Vulg.  : 
barbe  de  bouc,  tripelle,  barbe  de  chèvre,  chevaline,  chevaline, 
balai,  buisson,  mainotte.  Vosg.  :  menotte  jaune,  barbe  de  chèvre 
(D*"  Mougeot,  p.  308,  463).  Bru  :  babe  de  chieurre  (barbe  de  chè- 
vre); Moussey  :  boire  de  chieure  ;  St-Dié  :  ménate.  M.  Houme- 
guère,  op.  et  Inc.  cit.,  dit  :  «  On  a  cru  voir  des  petites  mains 
dans  les  rameaux  cylindriques  et  divisés  du  Champignon.  » 

C.  cinerea  Bull.,  t.   354.  Clavaire  cendrée.  Vosg.  :  menotte 

cendrée  (D""  Mougeot,  p.  303,  463),  Fontenoy  :  menotte";  Ro- 

mont  :  menotte  grihe  ;    St-Dié  :  menatte  ;  Uriménil  :  menotte^ 

ménolie  grilihe. 

Calocera  Fr. 

C.  uwcosa  Fr,,  Sch.,  t.  174;  Q.,  t.  21.  Clavaire  visqueuse. 
Vosg.  :  Menotte  visqueuse.  Moussey:  li  menotte;  Env.  de  St-Dié: 
ménate  (Bardy).  Ce  Calocera  n'a  jamais  été  regardé  comme  co- 
mestible. (D'' Mougeot  fils). 

Ordre  6.  Trémelltnés 

Hirneola 

H.  Auricula  Judx  L.;  A.  sambucinaMAm.;  Exidia  Auricula 
JudxFR..  Vosg.  :  l'oreille  de  Juda  (D'  Mougeot,  p.  305,  465), 
allusion  à  sa  coupe  flexueuse,  à  son  chapeau  ridé,  plissé,  à  sa 
couleur  rouge  brun  en  dedans.  Propriétés  purgatives  (D''  Mou- 
geot fils). 

3*  ordre.  Cupijlés 

1"  Fam.  TuBÉRACÉs 

Elaphomyces  N.  ab.  E. 

E.  granulatus  Pries.  ;  Lycoperdon  cervinum  L.  Lycoperdon 
des  cerfs.  Vosg.  :  vremot  (D""  Mougeot,  p.  335,  495).  La  Croix  : 
sauvêge  quemoliare  (Pomme  de  terre  sauvage) /Moussey  :vermot', 
Raon-l'Et.  :  vermot  (pron.  veurmot).  Ce  mot  est  quelquefois 
employé  pour  désigner  le  Scleroderma  verrucosum  qui  croît  à  la 


-  218  — 

surface  de  la  terre,  tandis  que  VElaplwmyces  est  caché  dans  le 
sol.  A  Bertrichamps,  commune  de  Meurthe-et-Mozelle,  distante 
de  3  à  4  kilomètres  seulement,  VFlaphomyces  n'est  pas  connu, 
et  c'est  le  Scleroderma  qui  est  appelé  vermot  (D'  Haoult). 

2"  Fam.  Helvellés 
Morchella  Dill. 

M.  conica  Pers.  Morille  conique.  Saint-Dié  :  wonV/epoîn^uc, 
allusion  à  la  naître  ovale,  lancéolée,  signalée  par  M.  Quélet, 
J.-V.,  p.  388. 

M.deliciosaY?..  Morille  délicieuse.  Saint-Dié  :  morille  pointue. 
Très  voisin  du  conica,  dit  M.  Quélel,  ibid.,  et  encore  plus  sapide. 

M.  esculénta  Pers.  ;  Phallus  esculentus  L.  Morille  comestible. 
Vulg.  :  la  Morille.  Moussey  :  rnourion  ;  Saint-Dié  :  mnrile  sic  ! 
(Bardy)  et  morille  ronde  (R.  Ferry);  Vagney  :  champignon  neir 
(Pétin,  p.  50).  Odeur  et  saveur  agréables  (Quélet,  ibidA. 

Helvella  L. 

H.  esculénta  Pers.  Morille  noire  du  printemps.  Vosgien  no- 
tamment dans  la  colline  des  Rouges-Eaux  :  mour/caurfe  (D"^  Mou- 
geot,  p.  110  et  312).  Bru  :  Morille  de  l'ohlii/ieu,  lilt.  du  prin- 
temps (Voir  à  notre  Dictionnaire  phonétiq.  et  éti/m.  le  mot 
HHifieu)  ;  Moussey  :  mourion  ;  Saint-Dié  :  morile  (Bardy)  et  fausse 
morille  (R.  Ferry).  M.  Uuélet  dit  :  recherché  et  assez  fin  ;  cause 
cependant  des  empoisonnements  suivis  de  mori {Aperçu...  p.  14); 
mais  il  a  toujours  paru  indigeste  à  M.  Forquignon  à  cause  de 
sa  consistance  cartilagineuse  ;  ce  mycologue  n'a  jamais  cons- 
taté de  véritables  symptômes  d'empoisonnement  {ibid.,  note).  — 
Vient  notamment  dans  les  sapinières  (des  Vosges).  Les  récol- 
teurs  de  champignons,  aux  Rouges-Eaux,  vendent  indifférem- 
ment la  forme  esculénta  et  M. pâtura  Pers.^  qui  croît  à  la  même 
époque,  et  n'est  qu'une  variété  de  ïesculenta  (D'  Mougeot  fils, 
ms.). 

H.  infula  Sch^ff.  ;  H.  uslula.  Morille  noire  d'automne.  Bru  : 
morille  de  voie  (de  veillée,  en  patois  d'Uriménil  woyé,  prononcé 
ouo-iéy,  Bruyères  :  mouricaude  (D"" Mougeot  fils);  Saint-Dié  :  morile 
(Bardy)  et  morille  d'automne  (R.  Ferry).  Plus  rare  que  ïesculenta. 


—  219  ~ 
Environs  de   Saint-Dié,  mais   rare  (Ferry);   dans  les  forêts  de 
sapins  sur  le  bord  des  chemins  (D""  Mougeot  fils)  ;  dolomie,  col  de 
Noirmont  (Forquignon). 

3'  Fam.  Peziza.cés 
Peziza  Dill. 

P.  corona^a  Bull.  Pezize  couronnée,  Saint-Dié  :  poiot.  M.  Ferry 
l'a  vu  vendre  dans  cette  ville  quelquefois.  Le  nom  de  potot 
lui  vient  de  sa  ressemblance  avec  une  coupe,  quand  il  a  un  cer- 
tain â^e.  M.  Quélet,/.  F.,  p.  394,  dit  ce  Champignon  succulent, 
bien  que  son  odeur  soit  nauséeuse, 

Gastéromycètes 
Lycoperdacés 
Bovista  Fr. 

Genre.  Epinal  :  vesse  de  loup;  Raon-l'Et.  :  Lycoperdon  en 
général  et  genres  voisins  veusse  de  loup  ;  Saint-Dié,  Vexaincourt, 
Ville  :  veusse  de  loup. 

B.  plumbea  Fr.;  Lxjcoperdon  ardosiaceum  Bull.;  Globaria 
plumbacea  Quel.  Vesse  de  loup  ardoisée.  Fontenoy  :  potle  de 
loup;  La  Croix  :  vesse  de  loup;  Mazelay  :  veusse  de  loup  ;  Moussey  : 
vosse  de  loup  ;  env.  de  Saint-Dié  :  i''eusse  de  loup  ;  Romont  :  vesse 
de  loup  ;  Uriménil  :  vesse  dé  loup;  Ventron  :  vosse  de  loup. 

PÉRISPORIACÉS 

Erysiphe  Hedw. 

E.  pannosa  Wallr.;  Eurotium  Rosarum  Grev.  Vosg.  :  blanc 
du  Rosier  (D'  Mougeot,  p.  334,  494). 

Urédikés 

^cidium 
jE.  elalinum  Alb.  et  Scnw.  ;  Peridermium  elatinum  Tul. 
Bruyères  :  paneur  de  sotré  (D""  Mougeot,  p.  342,  402),  litt.  balai 
de  sorcier.  Le  forestier  donne  aussi  ce  nom  à  ce  Champignon. 
On  sait  que  les  Allemands  ont  la  même  désignation  :  Hexenbe- 
sen  ;  ils  disent  aussi  Krebsgeschwûkte. 


—  220  — 

Uredo. 

U.  Caries  De;  U.  sitophila  Ditt.  (]arie.  Uriménil  :  chorbon 
(charbon);  notre  patois  possède  Tadjectif  chobionqm  litt.  char- 
bonné  :  grain  chobionquè,  biè  chobionqitè  grain,  blé  attaqué  par 
le  charbon  (on  le  confond  avec  le  suivant  :  la  nielle).  Epinal  : 
charbon  de  blé  ;  Mazelay  :  mouhheron  litt.  «  misseron  »  cham- 
pignon ;  Romont  :  bié  nouor,  blé  noir,  gras  bié,  blé  gras  ;  il  y 
est  aussi  confondu  avec  la  nielle  ;  quand  il  est  moins  avancé  et 
n'est  pas  encore  en  poussière  on  dit  tnisseron  ;  cfr.  Mazelay  ci- 
dessus. 

U.  segetwn  De;  Pehs.  Vulg.  :  nielle  charbucle.  Vosg.  :  la 
nielle,  charbon  (D'  Mougeot,  p.  336,  496).  Bru  :  charbon,  les  go- 
dots,  piur.,  litt.  godet,  sans  doute  par  allusion  aux  capsules  du 
Lychnis  Githago  qui.  à  Lriménil  et  dans  quelques  localités  voi- 
sines, ont  donné  ce  nom  à  la  plante  ;  Gerbaniont  :  chabon  ; 
Mazelay  :  godots;  Romont,  Uriménil  et  quelques  autres  loca- 
lités ne  distinguent  pas  cetUrediné  de  VU.  Caries. 


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