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JOURNAL
DE L.V
SOCIETE NATIONALE
D'HORTICULTURE
DE FRANGE
PARIS. — IMPRIMERIE G. ROUGIER ET C'^
i, KUE CASSETTE, 1.
JOURNAL
DE LA
SOCIETE NATIONALE
D'HORTICULTURE
DE FRANCE
3' série
TOME YÏII. — 1880
«BW YORK
BOTAMCA!
PARIS
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
RUE DE GRENELLE, 84
ET CHEZ M«^ V^ BOUCHARD-HUZARD, TREMBLx\Y, gendre et sucC"
Libraire de la Société
RUE DE l'ÉPERON-SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS, 5
1886
AVIS IMPOIITANT
en
CD
lîyf
Uaus sa séance du 1 2 novembre 1 883, le Conseil d'Admioislralion
de la Société nationale d'Horticulture a décidé qu'un Congrès horti-
cole sera tenu, en I88G, dans l'hôtel de la Société, rue de Grenelle, 84,
pendant la durée de l'Exposition générale qui aura lieu du 3 au 9 mai.
Les personnes qui auraient l'intention de prendre part aux travaux
de ce Congrès sont priées d'en informer M. le Président, au siège de
la Société, rue de Grenelle, 8i, et de lui faite connaître le plus tût
possible les questions qu'elles se proposeraient d'y traiter ou qu'ellos
croiraient mériter d'y être discutées.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1885
Concours permanent.
Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, S*- sér., IV, 1882, p. 634
et 753.)
Concours annuels.
Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten-
tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2« série,
XI, 1877, p. 445.)
Médaille Pt^Uier. Pour le plus beau lot de Pentstemon.
y. B. La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des
articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsabilité
des opinions qu'ils y expriment.
crie III, T. VIII. Cahier de Janvier publiù le 28 février 1886. 1
COMPTE RENDU DES TRAVAUX
Compte rendu des travaux
DE LA Société nationale D'HoRTicuLTUnE pendant l'année 1885,
Par M. P. DuCHARTRE.
Messieurs,
Dans l'histoire déjà longue de notre Société peu d'années ont
été aussi fécondes que celle qui vient de finir, en faits impor-
tants comme en améliorations notables. En effet, pour ne
rappeler en ce moment que les circonstances les plus saillantes,
pendant son cours, une Exposition internationale a eu lieu et a
obtenu un succès éclatant^ un Congrès international horticole
a été tenu, enfin, grâce à une revision scrupuleuse des Statuts
qui nous régissent ainsi que du Règlement qui détermine la
nature et l'ordre de nos travaux, des modifications avantageuses
ont été apportées à notre organisation sociale.
Préparée et organisée avec autant d'art que de compétence
par la Commission spéciale, l'Expoi^ition internationale a
occupé, du 20 au 31 mai 1885, aux Champs-Elysées, le grand
pavillon de la Ville de Paris et les terrains environnants que
l'Administration municipale veut bien mettre annuellement à
la disposition de notre Société avec une bienveillance pour
laquelle on ne saurait lui exprimer trop de gratitude. Des lots
d'un grand intérêt y avaient été envoyés par des horticulteurs
étrangers, surtout belges, et l'émulation de nos compatriotes,
justement stimulée par le désir de ne pas se laisser dépasser, y
avait amené des produits horticoles de toute nature aussi nom-
breux que méritants. Les effets de cette concurrence intelli-
gente ont été tels qu'il était permis de les espérer, et le public
qui n'a pas cessé de se porter en foule aux Champs-Elysées,
ainsi que la presse tant étrangère que française, ont proclamé
hautement la complète réussite de l'Exposition. Cette fois, en
raison du nombre immense des objets exposés, le Compte rendu
à rédiger s'annonçait comme une œuvre considérable ; aussi le
Conseil d'Administration a-t-il pensé devoir la répartir entre
plusieurs Rapporteurs spécialement compétents dans l'une des
DE LA SOCIÉTÉ NAT. d'huRTICULTURE TENDANT l'aNNÉE 1885 7
branches de l'horticulture ou relativement aux diverses indus-
tries qui s'y rattachent. Conformément à cette décision, il a été
publié quatre Comptes rendus distincts et spéciaux : sur les
produits de la Culture potagère, par M. Dybowski (voyez le
Journal, p. 471) ; sur les objets rentrant dans le domaine de
l'Arboriculture tant d'agrément que fruitière, par M. Chatenay
(Abel) (p. 474) ; sur les végétaux d'agrément, par M. Hariot
(p. 486); enfin sur les Arts et Industries horticoles, par
M. CuAunÉ (Lucien), (p. 311). Ainsi le vaste tableau qu'il s'agis-
sait de tracer a pu être étudié dans tous ses détails en parfaite
connaissance de cause.
La revision des Statuts et du Règlement de notre Société a
déterminé dans l'état de choses antérieurement établi quelques
modifications dont les unes sont secondaires, mais dont quel-
ques autres ont une importance réelle. En premier lieu, la
qualification de Société nationale et centrale d'Horticulture de
France q.ue notre association portait depuis le 5 juin 1880 a
été modifiée par les nouveaux Statuts en celle de Société natiO'-
nale d'IJorticultiire de France. Eu second lieu, le conseil d'Etat,
autorité supérieure dont les décisions sont souveraines en
matière statutaire, a supprimé la catégorie des membres titu-
laires à vie qui avait été admise jusqu'alors. L'idée qui paraît
avoir motivé cette suppression est qu'en rachetant la cotisation
annuelle, qui est de 20 francs, par un versement unique de
230 francs dont le revenu ne représente pas même la moitié de
cette cotisation annuelle, on fait une opération bien plutôt
onéreuse que profitable à la caisse sociale, et qui, par suite^ ne
légitime ni privilèges ni distinctions.
La même autorité a, d'un autre côté, créé une Commission
dite de contrôle, que doivent composer cinq membres de la
Société pris en dehors du Conseil d'Administration, et qui est
« chargée de contrôler et vérifier les livres et comptes du Tré-
« sorier, ainsi que le bilan de la situation financière qui doit
« être dressé annuellement par ce dernier ; de vérifier l'état de
« la bibliothèque, des archives et des collections, et de pré-
ce senter, sur le tout, un Rapport écrit et détaillé à l'Assemblée
« générale. » Quant au Règlement revisé, et ensuite approuvé
8 COMPTE RENDU DES TRAVAUX
par le Ministre de l'Agricullure, la principale modification qu'il
apporte à l'organisation antérieure de notre Société consiste
dans la création de trois nouveaux Comités qui élèveront à sept
le nombre de ces groupes. Deux de ces créations proviennent
de la subdivision de deux des Comités antérieurement existants.
Ainsi le Comité d'Arboriculture qui, jusqu'à ce jour, s'occupait
de tous les végétaux ligneux et de lours produits, devient le
« Comité d'Arboriculture fruitière et de Pomologie, s'occupant
« des arbres ou arbrisseaux fruitiers, en culture ordinaire ou
« forcée », tandis que, à côté de lui, existe dès ce jour un « Co-
« miié d'Arboriculture d'ornement et forestière, s'occupant des
i. végétaux ligneux de plein air ». De même, un démembrement
du Comité des Arts et Industries horticoles a donné lieu à la
formation d'un <■ Comltr de l'Art des Jardins , s'occupant de
.< tout ce qui se rapporte à la création des parcs et des jardins »
et a laissé dans le domaine du Comité ancien « toutes les indus-
« tries ayant un rapport direct avec l'Horticulture ». La troi-
sième création est celle d'un « Comité scientifique, s'occupant
« de lapplication à l'Horticulture des sciences physiques et
« naturelles ». La pratique horticole ne pouvait que gagner à
être éclairée des lumières de la science, on a tout sujet d'ap-
plaudir à cette création qui, du reste, n'a fait que réaliser
parmi nous ce qui existe déjà à l'étranger, notamment dans le
sein de la Société horliculturale de Londres.
Le Journal dans lequel sont résumés ou reproduits les travaux
de la Société nationale d'Horticulture a pris, en 1885, un déve-
loppement exceptionnel, puisque le volume que forment ses
douze cahiers mensuels ne comprend pas moins de 952 pages,
c'est-à-dire environ cent pages de plus que ceux qui corres-
pondent à chacune des années précédentes. Cette étendue
inusitée tient à ce qu'il y a été joint, à litre de supplément, un
ouvrage considérable dont il a pu paraître jusqu'à ce jour,
pendant les quatre derniers mois de l'année, douze feuilles ou
452 pages, et dont la suite doit occuper encore environ deux
feuilles. Cet ouvrage porte le titre de Flore populah'e des Vosges;
il a pour auteur, M. Hailiant, avoué à Épinal.
Vous vous rappelez. Messieurs, que notre regretté Président,
DE
LA SOCIÉTÉ NAT. DUÛRTICLLTURE PENDANT l'aNNÉE 1885 9
M. Alph, Lavallée, avait ouvert, en 1882, un concours pour les
meilleurs travaux sur les noms patois et vulgaires des plantes^
principalement cultivées, 11 avait offert, comme prix de ce con-
coursjdeux médailles d'or et deux médailles d'argent. Les concur-
rents ont été nombreux, à ce point que la Société a reçu trente-
six mémoires qui lui étaient adressés de diverses régions de la
France. Un Jury composé de dix de nos collègues, à qui M. le
Ministre de l'Instruction publique, sur la demande qui lui en
avait été adressée, avait bien voulu adjoindre deux éminents
littérateurs, M. d'Arbois de Jubinville, professeur au Collège de
France, et M. Darmesteter, professeur à la Faculté des Lettres
de Paris, a rempli la lourde tâche de lire et juger tous ces
écrits. Ainsi que nous l'apprend l'important Rapport sur ce
concours qui a été rédigé par M. Darmesteter [p. 408), une
élimination basée sur la nature ou l'insuffisance de la plupart
des écrits envoyés, n"a laissé la Commission en présence que de
six concurrents; puis finalemonl, parmi ceux-ci, un seul a
obtenu une médaille d'or, à titre de premier prix, tandis que
les rtcompenses accordées aux autres ont été trois médailles
d'argent de deux degrés différents et deux mentions honoraires.
Le travail ainsi distingua et couronné comme notablement
sipérieur aux autres, est cette Flore populaire des Vosges, due
à M. Haillant^ dont la publication par la Société était la consé-
quence naturelle de la haute distinction qu'avait méritée son
auteur.
Parmi les éléments de notre publication mensuelle, une
première division distingue ceux qui appartiennent en propre
à notre Société et ceux qui, puisés à des sources étrangères,
sont publiés en vue de tenir les lecteurs, dans la mesure du
possible, au courant des meilleurs travaux qui paraissent, tou-
chant l'art horticole, en dehors de notre pays. Ceux-ci sont
réunis sous le titre général de Revue hibliographlque étrangère.
En 1885, la place réservée à cette Revue a été forcément res-
treinte ; néanmoins elle a pu faire connaître à nos collègues un
grand nombre de plantes entièrement nouvelles ou récemment
introduites dans les cultures européennes, ainsi que plusieurs
écrits d'un intérêt réel, notamment un savant examen, par
10 COMl^TE KKNDU DKS TKAVAUX
M. Baker (p. 236), des Solanum qui produisent des tubercules;
un relevé instructif par M. Niepraschk (p. 599), des Palmiers et
plus généralement des grands végétaux d'ornement qui se
prêtent à la culture dans les jardins d'hiver modernes, suivi de
l'indication de la marche à suivre dans cette culture spéciale ;
une étude par M. de Thuemen (p. 705), de trois maladies que
causent aux Rosiers des Champignons parasites, enfin des notes
plus succinctes consacrées à de nouveaux procédés de culture, à
des faits horticoles intéressants, etc.
Quant aux documents très divers de natui-e et d'objet, qui
sont les fruits de l'activité propre de noire Société, les uns sont
plus ou moins rigoureusement réglementaires, les autres sont
dus uniquement à la libre initiative de leurs auteurs.
Les premiers comprennent : en premier lieu, les procès-
verbaux de nos séances qui constituent l'histoire circonstanciée
et écrite jour par jour de notre Association ; en second lieu, les
Comptes rendus par lesquels MM. les Secrétaires de nos divers
Comités nous présentent le tableau fidèle et précis des travaux
qui ont été accomplis au sein de chacun de ces grands groupes,
pendant le cours de l'année précédente. Cette fois, les auteurs
de ces utiles documents ont été M. Michelin, pour le Comité
d'Arboriculture (p. 163), M. Delaville (Ch.), pour le Comité de
Floriculture (p. 170), M. Lebœuf (Henri), pour le Comité des Arts
et Industries horticoles (p. 377). Pour rendre ce relevé complet,
il faut ajouter qu'im Compte rendu des travaux de la Société
entière pendant l'année 1884 a été, conformément au Règle-
ment, présenté par M. P. Duchartre (p. 5).
Quant aux écrits de toute nature qui sont dus à l'initiative de
nos collègues, la division adoptée de longue date les fait rentrer
tous dans les trois catégories: 1° des Notos et Mémoires, en
d'autres termes, des écrits originaux ; 2' des Rapports ; 3" des
Comptes rendus d'Expositions. Comme ils forment le fonds
propre de notre Société, le relevé doit en être fait ici en détail
de manière à donner une idée de la diversité des sujets qui ont
été traités dans cette partie fondamentale du volume publié
en 1885.
1° Notes et Mémoires. — Les articles originaux que la Journal
DE LA SOCIÉTÉ NAT. d'hORTICULTURE PENDANT l'aNNÉE 1885 li
a publiés pendant l'année 1885 se rapportent en nombres
presque égaux aux trois grandes branches de l'art horticole :
la Culture potagère, l'Arboriculture et la Floriculture.
Dans le champ de la Culture potagère, M. Boullant a indiqué,
dans une note intitulée : « Instructions sur la culture des Arti-
chauts (p. 31) », comment une longue expérience lui a appris à
rendre la culture de l'Artichaut à la fois sûre et rémunératrice ;
M. Delabarrière a montré, en premier lieu (p. 225), que les
jeunes pousses de Pois sont très bonnes à préparer en potages
de verdure et en étuvées ; en second lieu (p. 351), qu'on peut
obtenir de bonnes couches à Champignons pendant l'hiver,
sous les tablettes des serres consacrées à d'autres usages;
M. Hébrard (Alexandre), a fait connaître (p. 404), la marcbs
qu'il convient de suivre pour obtenir de belles pommes du
Fenouil d'Italie, et M. le docteur H. Rousseau a exposé (p. 406)
celle qui, presque sans soins, procure, dans le court espace de
trois ou quatre mois, de bons produits du Persil à grosses
racines, variété trop négligée en France, mais qui est justement
appréciée dans d'autres parties de l'Europe; enfin M. Ch. Joly.
s'attachant spécialement à l'utilisation commerciale des pro-
duits comestibles de l'Horticulture, a fait ressortir (p. 154) les
avantages qu'amènerait certainement, sous ce rapport, l'ad-
mission des conserves de légumes et de fruits dans les Expo-
sitions d'horticulture.
Parmi les végétaux ligneux, ce sont surtout les arbres et
arbrisseaux fruitiers qui ont fourni la matière des écrits de nos
collègues. Dans deux lettres adressées successivement à M. le
Président de la Société (p. 213 et p. 347), M. J. Courtois s'est
efforcé de faire ressortir les avantages de la taille appelée par
lui (c taille trigemme », parce qu'elle se fait sur trois bourgeons
ou gemmes, qu'il applique uniformément à toutes les variétés
de Poiriers et de Pommiers, et relativement à laquelle un
Rapport spécial de M. Vilry fils (p. 1 12), avait formulé quelques
réserves. Le même auteur, sous le titre de « Lutte continuée
contre le Puceron lanigère », a fourni à notre Journal (p. 158),
une note intéressante sur son procédé qui lui a permis de
détruire ce redoutable insecte dans son jardin et dans plusieurs
12 COMPTK UKMtL" DKS TltAXAt \
autres, procédé qui consiste, avant de recourir aux insecticides,
à réduire le nombre des coursonnes au strict nécessaire et a
supprimer lesexosloses ainsi que les chancres secs et les ulcères
humides sur les Pommiers envahis. M. Chargueraud a discuté
(p. 83) la question de savoir si l'on doit tailler un arbre parce
qu'on le replante, et cette discussion l'a conduit à conseiller de
tailler alors les arbres dont les yeux latéraux l'emportent en
développement sur les terminaux, à supprimer au contraire ou
à modérer fortement la taille de ceux qui se trouvent dans l'étal
inverse.
M. Glad\- (Eug.), dans une première note (p. 225), nous a
communiqué les résultats des expériences qu'il a faites, dans
l'Agenais, pour préparer en pruneaux différentes variétés de
Prunes, noiamment la Prune Coe's Golden Drop qui, malgré ses
qualités incontest::bles, lui a semblé ne pas égaler entièremeut,
après celte préparation, les pruneaux agenais obtenus avec la
Prune d'EnU-; puis, d; ns un second article, il a tracé une
monogiapliie pomologique (p. X\2) du Cormier à fruit comes-
tible (SoiOns donicstlca), dont il recommande deux variétés
nouve'les à gros fruits, jugées par lui bien supérieures à celles
(jU'Gn cullivj principalement dans notre Midi. Dans un mémoire
étendu p. 356), M. Forney a exposé et développé les règles
«lu'il regarde comme devant toujours diriger les arboriculteurs
dans le traitement des productions fruitières du Poirier. M. Ch.
Joly se préoccupant justement de 1';. venir de notre viticulture,
nous a présenté (p. 33) le tableau peu rassurant pour nous des
progrès considérables (jue fait chaque jour la culture de la Vigne
en Californie, et cela au moment même où elle est cruellement ,
atteinte en France par l'extension croissante du phylloxéra. Le
même collègue a décrit (p. 87), en accompagnant sa descrip-
tion d'une bonne figure, le gigantesque Peuplier {Populus nigra
h.), dit de l'Arbalète, qui existe dans le Jardin botanique de
Dijon, et qui, à la date de six ans, avant d'avuir perdu l'une de
ses grosses branches, mesurait 55 mètres de hauteur ; enfin
M. Delabarrière a indiqué (p. 153) les modifications qu'il con-
viendrait d'introduire dans la construction habituelle des oran-
geries et dans la forme des caisses pour les Orangers.
DE LA SOCIÉTÉ >AT. d'hORTICULTURK 1'1;NJ)A.\T lan.nék 1885 13
Les cultures d'agrément n'occupent pas moins de place, dans
le volume que j'analyse succinctement, que les branches de
l'Horticulture utilitaire. Parmi les plantes ornementales qui ont
tixé l'attention de certains de nos collègues, les Chrysanthèmes
d'automne semblent avoir eu cette fois la préférence ; ils ont
en elTet fourni la matière de deux bons articles, dont l'un (p. 90),
dû à M. Arnould-Baltard, a pour objet de faire connaître les
plus belles d'entre les variétés de ces plantes qui avaient été
présentées au concours spécial ouvert par la Société, à sa séance
du 13 novembre 1884, tandis que l'autre, dont l'auteur est
M. Brassac, de Toulouse, après un aperçu historique sur l'in-
troduction de ces végétaux et sur les améliorations rapides qu'ils
ont ensuitesubies, en énumère les plus belles variétés aujourd'hui
connues, en les rangeant dans cinq sections, d'après leur pré-
cocité, leur origine, la forme ou le développement de leurs
Heurs. D'un autre côté, les plantes grasses ont fourni à
M. Brécy, qui les cultive avec amour, la matière d'une note
très ftlogieuse (p. 402), et le Bégonia rapporté récemment de
Socotora par M. J.-B. Balfour {Bégonia socotmna D. Hook.) a
été décrit en détail par M. P. Duchartre dans un article qu'ac
compagnent des figures surtout analytiques (p. 98). Des ques-
tions plus générales ont été aussi traitées et il en est résulté
deux écrits instructifs dont les auteurs sont M. Niepraschk, de
Cologne, et M. Ch. Joly. Celui de M. Niepraschk avait d'abord
été communiqué par lui au Congrès qui a été tenu dans l'hôtel
de la Société, pendant l'Exposition internationale horticole du
mois de mai 1883. Il a pour objet (p. 348) d'établir, d'a-
près des expériences démonstratives, que la température de-
l'eau employée pour les arrosages influe puissamment sur la
végétation ; quant à celui de M. Ch. Joly (p. 216), il ren-
ferme une description précise et appuyée sur des figures ex-
cellentes de la grande serre à Palmiers qui a été construite
en 1884, dans le Jardin botanique de Glasnevin^ près de
Dublin.
Les nombreux articles que je viens d'énumérer comme ayant
trouvé place dans notre t/oM?'«a/, en 1885, se rapportent à la
pratique de l'Horliculture; mais les faits culturaux peuvent être
14 COMPTE RENDU DES TRAVAUX
envisagés soit en eux-mêmes et tels qu'ils se sont présentés, soit
à un point de vue plus général et purement philosophique. C'est
ce qu'a fait M. Carrière (E.-A.), dans une note intitulée « Syn-
thèse végétale » (p. 738), dans lequel il s'est proposé d'établir
qu'il n'y a jamais motif pour contester la réalité d'un fait, quel-
que anormal et même invraisemblable qu'il paraisse, s'il résulte
d'observations dignes de confiance.
2° Rapports. — Si les articles originaux insérés dans notre
Journal^ et on vient de voir que le nombre en est élevé, ont
surtout pour but d'élucider des questions, de faire connaître des
procédés, en un mot d'aider aux progrès de l'horticulture, les
Rapports présentés à notre Société ont une destination plus
individuelle, si on peut ainsi parler, mais qui néanmoins se relie
directement au mode d'action des Associations horticoles. En
faisant connaître les mérites d'ouvrages, de cultures, d'appareils
qui ont élé soumis à un examen attentif par des personnes com-
pétentes, en déterminant même, dans la plupart des cas, soit
une approbation que la publicité rend encore plus flatteuse,
soit l'attribution de médailles de divers degrés, qui restent
comme de vraies décorations spéciales, ils récompensent les uns
pour ce qu'ils ont fait de louable et encouragent les autres à
suivre les bons exemples qui leur sont donnés. Aussi, dans le
monde horticole, les Rapports émanant de Commissions plus ou
moins nombreuses ou même de personnes individuellement
désignées ont-ils toujours une haute importance. Comme d'ha-
bitude ceux que notre Jouin^al a mis sous les yeux de ses nom-
breux lecteurs, pendant l'année qui vient de finir, ont porté,
presque tous, sur des ouvrages, des cultures ou des appareils.
Deux seulement sortent de ce cadre spécial et doivent, pour ce
motif, être mentionnés à part.
Dans l'un (p. 369), M. A. Hardy a exposé les résultats de
l'examen auquel ont été soumis, par une Commission composée
de membres de notre Société, les élèves de l'établissement mu-
nicipal des Pupilles de la Seine qui étaient présentés comme
candidats au prix généreusement fondé par notre collègue
M. Laisné; dans l'autre (p. 39), M, Michelin nous a fait connaître
les travaux importants qui ont été effectués par l'Association
DE LA SOCIÉTÉ NAT. d'hORTICULTURE PENDANT l'aNNÉE 188o 15
pomologique de l'Ouesl, pendant sa deuxième session tenue à
Rouen, le o octobre 1884.
Les ouvrages qui ont été l'objet de Rapports spéciaux sont :
)'■ un petit livre in-12 de M. Paul Renard, intitulé l'Agriculture
dans les (koles, quiaéléexsiminé parMM.D. Vitry etJamin (Ferd.)
(p. 38); 2'' une brochure de M. J. Courtois sur le mode de taille
qualifiée par lui de trigemme (Voy. plus haut, p. Il), au sujet
de laquelle M. D. Vitry a été l'organe d'une Commission de trois
membres l'p. H2); 3" l'ouvrage publié en Angleterre par M. A.-F.
Barron sur les Pommes de la Grande-Bretagne, dont nous
ont rendu compte MM. Jamin (Ferd.) et Bergman fils (p. 270);
4" le Traité de Culture potagère, petite et grande culture, par
notre collègue M. Dybowski, ouvrage dont M. Hebrard (Alexan-
dre), choisi comme Rapporteur par le Comité de Culture pota-
gère, a complété Téloge en demandant et obtenant le renvoi de
son Rapporta la Commission des Récompenses (p. 646).
Les Rapports qui ont été présentés relativement à des cultures,
dans le cours de l'année i88o, ont été moins nombreux que de
^-outume. M. Hariot en a fait un très favorable p. 226) sur les
nombreuses formes d'Hellébores cultivées et généralement
obtenues par M. Dugourd, jardinier chez M. le comte de Cir-
court, à Fontainebleau. D'après le savant Rapporteur, toutes
ces plantes sortent des Hellehorus ntrorubens de Hongrie et cau-
casict<s de l'Asie Mineure. Dans un second (p. 416), M. Ed. André
a décrit de main de maître les vastes et importantes pépinières
Groux et fils que, se basant sur l'opinion d'une Commission de
treize membres, il a dépeintes comme l'un des établissements
de ce genre dont notre pays a sujet de s'enorgueillir. Dans un
troisième (p. 430), M. Arnould-Baltard a fait ressortir la "bonne
direction donnée par M. Joseph Rigault, cultivateur à Groslay
'Seine-et-Oise), à ses grandes cultures de Pommes de terre et de
Choux-fleurs porte-graines. Un quatrième, dû à M. Delaville
(Ch.), a mis en relief les progrès considérables effectués relati-
vement aux Bégonias tubéreux par M. Robert (Alexandre), dans
l'établissement qu'il a créé récemment au Vésinet (p. 584). Par
un cinquième, M. Templier a signalé (p. 682) les améliorations
apportées, près de Saint-Germain-en-Laye, par M. Yvert, à la
16 COMPTE RKXDU DES THAVAUX
plantation et à la culture des Vignes à vin qui, comme l'afaitjus-
tement observer M. le Rapporteur, rentrent dans le domaine de
l'Agriculture bien plutôt que dans celui de l'Horticulture. Enfin
M. Ghatenay (Abel) n'a donné dans le dernier (p. 741) que des
éloges à l'art consommé avec lequel M. Lepère, digne héritier
d'un nom célèbre en Arboriculture, dirige à Monlreuil les
arbres de son propre jardin et de plusieurs autres. Les Rapports
de MM. Hariot, Ed. André, Delaville (Gh.) et Ghatenay (Abel)
ont été renvoyés à la Gommission des Récompenses.
Quant aux Rapports sur des objets rentrant dans le domaine
des Arts et Industries appliqués à l'Horticulture, ils se sont
réduits, celte année, à deux : l'un (p. 46), de M. Gellière sur les
étiquettes pour jardins fabriquées par MM. Gouvreux, Forney et
lleinié, qui toutes ont donné prise à quelque critique ; l'autre de
M. Debray (p. 684), sur une chaudière d'une nouvelle disposi-
tion, construite en tôle d'acier, avec plateaux tubulaires et à
doubles fonds, qui a été imaginée et fabriquée par M. Paul Le-
bœuf, et dans laquelle la Gommission dont M. Debray a été
l'organe reconnaît d'importants avantages. Ge dernier Rapport
a été renvoyé à la Gommission des Récompenses.
Pour être complet, je dois rappeler que le Journal a publié
(p. 173) une série de documents complémentaires et surtout de
ligures à l'appui du Rapport important qui avait été rédigé par
M. Grenthe au sujet du concours ouvert, en 18S4, pour les ap-
pareils destinés au chauffage des serres.
3" Comptes rendus (T Expositions. — Les Expositions dont il
vous a été rendu compte. Messieurs, pendant l'année 1885, ont
été nombreuses et même ces Gomptes rendus ne se sont pas
arrêtés aux limites de la France, puisque M. Bergman (Ern. '
vous a fait connaître (p. 656) l'organisation toute spéciale de
celle gui a eu lieu à Berlin, en septembre dernier et que
M. Ghargueraud vous a dépeint celle qui a été ouverte à Stras-
bourg, le 19 avril 1885 (p. 229). Parmi ces solennités horticoles
qui ont eu pour siège une ville française autre que Paris, une a
été toute spéciale et a été consacrée uniquement aux fruits; c'est
celle de Bourg qui a été décrite par MM. Jamin (Perd.) et Miche-
lin (p. 695) ; les autres ont été générales et les délégués que vous
UK LA SOCIÉTÉ NAÏ. d'uORÏICULÏLRE l'ENDAXT LAN.NÉK 1885 17
aviez chargés de vous y représenter vous en ont donné une des-
cription circonstanciée. Ces délégués ont été : M. Bergman
(Ern.) pour l'Exposition de Caen (p. 273) ; M. Chargueraud pour
celle de Saint-Germain-en-Laye (p. 588); M. Chatenay (Abel , en
premier lieu pour celle de Goulommiers (p. 06;, en second lieu
pour celle de Gharleville (p. 700); M. Ghauré 'Lucien) pour celle
de Nogent-sur-Seine (p. 649) ; M. Drouart pour celle de Rouen
(p. 183); M. Jolibois pour celle d'Yvetot (p. 688) ; M. Joly (Gh )
pour celle de Nancy (p. 379) ; M. Lapierre pour celle de Aleaux
(p. 181); M. Ijapierre et M. Jamin (Ferd.j, pour celle qui avait
eu lieu à Rouen au commencement du mois doctob'e 188i
(p. 114) ; M. Millet pour celle de Chartres (p. 592) ; M. Savoye
pour celle de Pontoise (p. 693) ; enfin M. Verlot (B.) pour celle de
Lyon tenue en septembre 1884 (p. 49).
Mouvement de la Société. — L'année 1885 n'a pas été seuleoieiit
pour la Société nationale d'Horticulture une année de travail
incessant et fructueux; elle a été en même temps une année de
prospérité. En effet le nombre des personnes qui, pendant sa
durée, sont venues joindre leurs efforts aux nôtres a atteint le
chiffre sans précédents de 185, qui comprend 178 Membres titu-
laires et 7 Dames patronnesses. 11 a ainsi dépassé de 4 celui de
l'année 1865 qui n'avait pas été égalé jusqu'à ce jour. Malheu-
reusement des pertes nombreuses sont venues atténuer en partie
les heureux effets de ce remarquable accroissement. La liste en
est longue et cependant il est à craindre qu'elle ne soit encore
incomplète, les familles des collègues que la mort nous enlève
oubliant parfois, dans leur profonde douleur, d'avertir le secré-
tariat du malheur qu'elles viennent d'éprouver. Telle qu'il a été
possible de la dresser elle comprend 31 personnes parmi les-
quelles la plupart étaient des horticulteurs distingués, ou des
amateurs zélés, quelques-unes aussi des savants justement célè-
bres. Consignons ici leurs noms avec l'expression de nos pro-
fonds regrets.
Ce sont : Mil. Bentham (Georges), correspondant^ l'un des
botanistes anglais les plus illustres, à qui une activité qui n'a
pas faibli jusqu'à son dernier jour, aidée d'une rare facilité, a
permis de doter la science d'une longue série d'ouvrages d'une
;2
18 CUMPTK RENDU DES TKAVALX
haute valeur, entre lesquels il faut citer surtout plusieurs gran-
des monographies de familles publiées dans le Prodromus et
ailleurs, le Gênera plantanim rédigé en commun avec M. J.-D.
Hooker, et la /^/ora australieiisis, ouvrage considérable en sept
volumes qui, bien que portant les deux noms de Bentham (G.) et
Ferd. Mùller, est essentiellement dû à notre défunt collègue;
Boutard i Jules], de Mer; Bonneault, de Ciiùtellerault, amateur
distingué, qui avait formé de riches collections de plantes de
serre; Chantrier père, de Mortefontaine membre honoraire,
horticulteur bien connu, dont M. Lecocq-Uumesnil, dans une
allocution bien sentie (p. 1o2) a retracé la vie laborieuse et
rappelé les services rendus à notre Horticulture; Chevalier
(Jeanj; Dutrou, architecte de talent, qui, pen-dant plusieurs
années, a dirigé les travaux &t réparations dans l'hùlel de la
Société; Duval (H.), de Montmorency; Dector ; Dubois (L.);
Gaillard, horticulteur, qui s'occupait spécialement des Cucur-
bitacées; Girard, ueMontreuil; Jarland ; Leclair (Ant.); Marie
(Joseph), membre honoraire; Mennechet, Président de la So-
ciété d'Horticulture d'Amiens; Morin (Fr,); Moynet, membre
honoraire, qui, depuis longtemps donnait chaque année une
grande médaille d'argent à titre de récompense pour les plus
nombreuses et les plus remarquables présentations de pro-
duits potagers; Obé (Bapt.i, membre honoraire; Pertuzès,
habile horticulteur toulousain; Petit (Ch.j; Pierre de Saint-
Germain; Pissot, conservateur au Bois de Boulogne, plu-
sieurs fois Secrétaire de la Société aux travaux de laquelle il a
pris longtemps une part très active; Reinbold, jardinier-chef à
l'Ecole régionale d'Agricidture de Grignon; Sacrot; Schwartz,
l'un des Rosiéristes lyonnais les plus connus pour les belles va-
riétés dont ils ontdoté l'Horticulture ; Sigaut; Talabot,réniinent
ingénieur, administrateur du chemin de fer de Paris-Lyon-Mé-
diterranée; Thuyan; Thierry, membre honoraire; Vavin,
membre honoraire, l'un de nos collègues les plus zélés, de qui
le /ourno/ a reçu de nombreuses communications; Verschaffelt,
correspondant, horticulteur belge bien connu.
Congrès. — Dans l'exposé qui précède j'ai tâché de relever
méthodiquement tous les travaux rentrant dans la marche habi-
m
DE LA SOCIÉTÉ NAT. d'hORÏICULTLRE PENDANT l'anNÉE 1883 19
tuelle de la Société nationale d'Horticulture, qui ont été exécu-
tés ou publiés dans le cours de l'année 1883; toutefois cet exposé
n'est pas encore complet parce que la série de nos travaux habi-
tuels a eu, cette année, un complément amené par la réunion
d'un Congrès horticole international qui a été tenu dans l'hôtel
de la Société, rue de Grenelle, 84, les 21 et 22 mai 1885, en
même temps qu'était ouverte, aux Champs-Elysées, notre bril-
lante Exposition internationale. Malheureusement la tenue de
ce Congrès avait été décidée et par suite annoncée fort tard,
presque à la veille de son ouverture; or les communications à
faire en pareille circonstance, étant presque toujours basées sur
des observations ou des expériences, doivent être préparées de
longue date et ne peuvent être improvisées ; aussi celles que
nous avons reçues ont-elles été forcément peu nombreuses.
Néanmoins, sur les 18 questions qui avaient été proposées dans
le programme (p. 278), la première, qui intéressait tout parti-
culièrement le commerce horticole, puisqu'elle portait sur
« l'examen des tarifs des Compagnies de chemins de fer pour le
transport des végétaux », a été traitée à fond et a déterminé la
publication, dans le Journal, de deux mémoires dus, l'un à
M. Desportes^ d'Angers (p. 291), l'autre à M. Delaire, d'Orléans
(p. 299). Deux autres questions, la 11° et la 12^, relatives, la 11%
aux effets que peut produire la température de l'eau d'arrosage
sur la végétation, la 12®, aux causes de la panachure, ont valu
au Congrès l'envoi de deux notes intéressantes, l'une par M. Nie-
praschk, de Cologne (p. 348j, l'autre (p. 287) par M. Sorauer,
professeur à l'Institut pomologique de Proskau (Allemagne). La
plupart des autres questions ont fourni le sujet de discussions
verbales instructives qui ont été fidèlement résumées par MM. les
Secrétaires du Congrès, Bergman (Ern.) et Vilmorin (Henri de),
dans leurs procès- verbaux des séances du 21 et du 22 mai 1885
(p. 281 et p. 282).
Bien que ce Congrès, par l'effet de sa préparation forcément
insuffisante, n'ait pas donné des résultats aussi complets qu'on
aurait pu les désirer, il a néanmoins montré qu'il y avait lieu
d'attendre beaucoup à l'avenir de pareilles assemblées; aussi le
Conseil d'Administration, entrant avec empressement dans la
20 PROCÈS-VERBAUX.
voie ainsi ouverte, a-t-il décidé, dans sa séance du ii novembre
dernier, qu'une seconde réunion du même ordre aura lieu, dans
la première quinzaine du mois de mai 1886, pendant la tenue
de l'Exposition horticole qui aura lieu, aux Champs-Elysées, du
3 au 9 de ce mois. Annoncé longtemps d'avance, convenable-
ment préparé grâce à la publication déjà effectuée de 24 ques-
tions, ce second Congrès sera certainement plus fructueux que
n'a pu l'être le premier, et contribuera sans le moindre doute à
l'élucidation de divers points qui intéressent tout autant la théb-
rie que la pratique de l'Horticulture.
PROCES-VERBAUX
SÉANCE DU 1-4 JANVIER 1886
Présidence de M. Hardy, premier Vice-Président.
La séance est ouverte vers deux heures et demie. On y
compte deux cent dix Membres titulaires et vingt-six Membres
honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de trente-cinq nouveaux Membres titulaires dont la
présentation, faite dans la dernière séance, n'a déterminé
aucune opposition.
Il annonce à la Compagnie que la Société vient d'éprouver
deux pertes cruelles par le décès de MM. Graillât et Lippold,
Membres titulaires.
Il apprend enfin à ses collègues que le Conseil d'Administra-
tion_, dans sa séance de ce jour, a accordé l'honorariat à
MM. Beaucantin, de Rouen, Donard, Dormois, Lhérault (L.),
Î/Iembres titulaires depuis vingt-cinq années révolues, qui en
avaient fait la demande par écrit, conformément à ce qu'exige le
Règlement.
4
SÉANCK DU 14 JANVIER 1886. 21
M. le Secrétaire-général communique la liste des radiations
qui ont été prononcées aujourd'hui, pour défaut ou refus de
payement de la cotisation sociale, par le Conseil d'Administra-
tion qui a décidé que cette liste serait insérée au procès-verbal
de la séance de ce jour. Elle est la suivante :
1° Membres titulaires : MM. Baudouin^ Benoît (F ), Blazimet,
Bineau, Bourgeois, Breton (F.-E.), Carie (L.), Chamton, fils,
Chantagrel, Charpentier (Amédée), Coche (H.), Dubusc, Du-
doigt, Drumez (Cam.), Fournier (Victor), Grapin, Heurteur
(Emile\ Houssemaine, Klein, Lavaud (Juslinl, Leclerc (Isid.),
Lesage (Domin.), Lichtenfelder, Lefèvre (Ch.), Loise-Chaavière,
Marin (Jos.), Martin (Auguste), Mathian fils, Monnerie, Morel
(Franc.), Persidat (L.), Platel (H.), Potay, Pottier (Albert), Pot-
der (Auguste), Rautlin de la l'oy (Edouard), Santini (Jean),
Thibaut (Ernest), Vergeot, Viame, Zannos.
2° Dame patronesse : M"^ la baronne de Reille.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1" Par M. Gat, a qui M. Carrière (E.-A.) a servi d'intermé-
diaire, un lot comprenant deux racines de Scolijme d'Espagne
des Salsifis à fleur rose, un Poireau dit perpétuel, et du Céleri
nain rose. M. Gat obtient pour la présentation de ce lot une
prime de 3^ classe. — M. le Secrétaire du Comité de Culture
potagère fait observer que la racine du Scolyme qui, comme
on le voit, est susceptible de prendre un très grand développe-
ment en longueur, constitue un aliment peu usité; que le Salsi-
fis à fleur rose paraît ne pas présenter d'autres particularités
que la couleur de ses fleurs; que le Poireau dit perpétuel n'a
qu'une maigre apparence, mais offre ce fait curieux qu'une
seule graine semée peut donner plusieurs tiges, d'où il faut
conclure qu'elle renfermait plus d'un embryon; enfin que le
Céleri nain rose possède le mérite d'avoir toujours ses côtes
pleines, malgré la gelée.
2° Par M. Berthault (Jean), jardinier à Wissous (Seine-et-
Oise), trois pieds en pots du Fraisier vicomtesse Héricart de
Thury, chargés de fruits qui sont jugés très beaux, tant d'une
manière absolue que relativement à la saison, et de la Chicorée
Whitloof. Il est accordé pour cette présentation une prime de
22 PROCÈS-VERBAUX.
2" classe. — M. le Secrétaire du Comité de Culture potagère,
tout en déclarant que la Chicorée Whitloof présentée par
M. Jean Berthault est belle, reconnaît qu'elle est cependant
inférieure en beauté au produit similaire qui nous vient en
grande quantité de la Belgique.
3"* Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, place
de la Madeleine, de très grosses bulbilles du Dioscorea bulbifera
qu'il présente hors concours, ainsi que des rhizomes de Cur-
cuma. Les bulbilles du Dioscorea bulbifera sont des sortes de
tubercules aériens qui se produisent à l'aisselle des feuilles,
absolument comme celles de l'Igname de Cliine {Dioscorea Bata-
tas DcNE), mais qui prennent un volume beaucoup plus consi-
dérable que celles-ci. Ainsi parmi celles que M. Hédiard a dépo-
sées sur le bureau, il en est une qui pèse 350 grammes, et les
autres approchent de ce développement. — M. Dybowski dit
que, ayant reçu, l'an dernier, de M. Hédiard, une de ces gros-
ses bulbilles, il en a obtenu un pied de Dioscorea bulbifera qui
a bien poussé et a développé à son tour des bulbilles d'un assez
fort volume; malheureusement cette plante ne peut être culti-
vée qu'en serre, sous noire climat.
4° Par M. Ledoux, père, de Nogent-sur Seine, une corbeille
de Poires Doyenné dhiver, que le Comité d'Arboriculture frui-
tière déclare être des fruits de très belle apparence et annonçant
une culture des plus soignées; aussi une prime de l'" classe
est-elle décernée pour cette présentation.
5" Par M. Jourdain, cultivateur à Maurecourt (Seine-et-Oise),
une corbeille de Poires Belle Angevine, remarquables pour leur
grosseur peu commune et pour leur beauté, qui lui valent une
prime de 2^ classe. — M. le Secrétaire du Comité d'Arboricul-
ture fruitière rappelle que la Poire Belle Angevine est simplement
destinée à faire l'ornement des desserts, attendu qu'elle n'est
bonne ni crue ni cuite ; néanmoins elle se vend toujours un prix
élevé et, par suite, la culture de l'arbre qui la produit est géné-
ralement rémunératrice. M. Jourdain est l'un de nos arboricul-
teurs qui se livrent à cette culture le plus spécialement et avec
le plus de succès.
6° Par M. Dallé, horticulteur, rue de Javel, un lot d'Orchi-
SÉANCE DU 14 JANVIER 1886. 23
déee et de Broméliacées ([ui comprend, en Orchidées, le Lxlia
aulumnalh Lindl. atropurpurea, le Cœlogyne cristata Lindl.,
VOdontoglossum Alexandrx et VOncidium Cavendishianum'Q.vi.\
en Broméliacées, le Vriesea fenestralis et le Caragiiata cardina-
lis. L'avis exprimé sur ce lot par le Comité de Floriculture est
qu'il forme un bel ensemble et que, si les plantes qui le compo-
sent sont bien connues, les spécimens qui les représentent por-
tent les marques d'une très bonne culture. Aussi le Comité pro-
pose-t-il de donner, pour la présentation qui en est faite, une
prime de 2'' classe ; cette proposition est adoptée par la Com-
pagnie.
7° Par M . Fauvel, jardinier chez M. Picot, à Taverny (Seine-
el-Oise), un lot d'Orchidées fleuries comprenant V Angrecum
sesqulpedale, le Snccolahhiin giganteum et VOrnithocephalus
grondifloi'us que M. Picot a reçu du Brésil en 1882. Cette pré-
sentation vaut à M. Fauvel une prime de 3* classe.
8" Par M. Bruant, horticulteur, boulevard Saint-Cyprien, à
Poitiers (Vienne), des rameaux fleuris d'un bel et curieux Bégo-
nia obtenu par lui, auquel il donne le nom de Bégonia Amelise.
Cette plante est issue du Bégonia Bruanti à fleurs roses (forme
pygmée) fécondé par le B. BoezH. D'après l'obtenteur, elle a un
port compact et régulier, un beau feuillage ferme et d'un vert
vif, et une quantité extraordinaire d'inflorescences comprenant
chacune de nombreuses fleurs colorées en beau rouge écarlate.
» Elle est si florifère, écrit M. Bruant, qu'après avoir produit
» des inflorescences à toutes les aisselles de feuilles, elle en
» développe d'autres jusqu'au milieu du limbe, comme si les
» ramifications des tiges ne suffisaient pas à les porter! Nous
» avons compté, ajoute M. Bruant, sur notre plante de semis,
» onze feuilles offrant cette anomalie végétale, et déjà nous
)» avons pu la voir se reproduire sur nos multiplications. Nous
» croyons donc pouvoir dire que ce caractère sera constant ;
» mais il se manifestera surtout pendant l'hiver, lorque les
» sujets seront en pleine floraison. » Sur la demande du Comité
de Floriculture, il est accordé à M. Bruant une prime de 2^ classe.
M. le Président remet les primes au personnes qui les ont
obtenues.
ii PROCKS-YERBAUX.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la cor-
respondance, qui comprend les pièces suivantes :
1" Une lettre de M. Ch. Guérin, pharmacien, membre de la
Société, qui envoie des graines récemment reçues par lui de
Sierra-Leone (Afrique). Ces graines sont remarquablement
riches en matière grasse, à ce point que, se basant sur l'analyse
préalable à laquelle il les a soumises, il écrit qu'elles en con-
tiennent 60 pour 400 de leur poids. Il est donc convaincu
qu'elles pourraient fournir la matière d'un commerce important
on vue de cette grande quantité de graisse saponifiable qu'elles
renferment. Il se propose du reste d'en faire l'objet d'une com-
munication ultérieure plus complète. Jlalheureusement, en lui
envoyant ces graines, on ne lui a donné aucune indication sur
le ou les végétaux qui les produisent. Aussi, en vue d'être
éclairé à ce sujet, en met-il à la disposition de M. R. Jolibois,
l'habile jardinier-chef du Luxembourg, qui pourra, il y a lieu
de l'espérer, en obtenir la germination.
2» Une lettre de M. Berthier, horticulteur à Andelot (Haute-
Marne), à laquelle est jointe une note rédigée par lui et qui est
intitulée : Une visileau Jardin duscminaire de Nancy. Cette note
est renvoyée par M. le Président à la Commission de Rédaction.
11 est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents
suivants :
Inobservations sur la panachure ou albinisme du Laurier-
Cerise; par M. Harraca, de Pau.
Après la lecture de cette note, dont l'auteur attribue la pana-
chure observée par lui sur deux pieds de Laurier-Cerise « à un
» excès de sève fournie par un sol humide, favorable à une
» végétation tardive, qui ne permettrait pas aux tissus des
» extrémités de s'organiser suffisamment avant l'arrivée des
» froids », M. Margottin, père, dit qu'il croit pouvoir attribuer
la panachure, au moins pour certaines plantes, au refroidisse-
ment. Ainsi, pour les Camellias, si on néglige de fermer la serre
qui les renferme, lorque le temps se refroidit notablement,
on voit bientôt après les feuilles de ces arbustes se pana-
cher. On peut même, dit-il, obtenir ainsi à volonté cette pana-
chure.
SÉANCE DU 14 JANVIER 1886. 25
M. Dvbowski pense qu'il est impossible de donner une théo-
rie de la panachure qui s'applique également à tous les végé-
taux. Ainsi d'abord, fait-il observer, il y a des variétés pana-
chées, celle du Sureau par exemple, qui, développant leurs
feuilles au printemps, les conservent également panachées pen-
dant toute la belle saison, quelque forte que soit la chaleur. Il
est donc évident que, chez elles, la disparition partielle, parfois
même à peu près totale de la couleur verte ne tient pas à l'ac-
tion d'un refroidissement. Il semble permis de croire que cet
albinisme est dû à des causes presque aussi diverses que les
plantes chez lesquelles on l'observe. Toutefois si on ne connaît
pas les influences qui en déterminent la production, on peut
dire qu'il en est une qui fréquemment le fait disparaître : c'est
la vigueur de la végétation. Beaucoup de plantes panachées
cessent de l'être quand leur végétation devient plus vigoureuse.
M. Dybowski cite à l'appui de cet idée l'observation suivante :
ayant trouvé à la campagne un pied d'Iris des marais {Ji'is
pseudo-Acorus L.) panaché, il l'a transplanté dans un bassin où
il est devenu plus vigoureux. Les nouvelles feuilles que la planta
a développées dans cette situation avantageuse pour elle
n'étaient point panachées. Chaque année^ depuis cette époque,
ce pied d'Iris donne des feuilles panachées au printemps et plus
tard d'autres feuilles parfaitement verles.
M. Margottin, père, fait observer que les végétaux une fois
bien aoùtés ne se panachent plus et que, d'un autre côté, il y en
a qui se panachent dès la germination pour conserver ensuite
définitivement leur panachure. Il rappelle que, comme le Su-
reau, le Negundo panaché conserve sa panachure sans altéra-
tion pendant toute la période végétative.
M. Chargueraud cite cette observation opposée à celle qui est
rapportée dans la note de M. Harraca, que le Lamium macula-
tum a perdu à l'automne la macule blanche de ses feuilles à
laquelle cette espèce doit son nom spécifique.
2" Rapport sur la Flore pittoresque de la France^ éditée par
M. J. Rothschild ; M. P. Duchartre, Rapporteur.
3° Compte rendu de l'Exposition organisée par la Société de
Neuilly, à Levallois-Perret, en juin 1885, par M. E. Delamarre,
26 PROCÈS-VERBAUX.
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présen-
tations;
Et la séance est levée à quatre heures moins un quart.
SÉANCE DU 2 8 JANVIER 1886
Présidence de M. Hardy, premier Vice-Président
La séance est ouverte à deux heures et demie. Cent soixante-
trois membres titulaires et quatorze membres honoraires ont
signé le registre de présence.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
A l'occasion du fait signalé, à la dernière séance, par M. Dy-
bowski, qu'un Iris des marais panaché au printemps a perdu sa
panachure en été. M"- Chrétien dit que, dans son jiirdin, elle a
au moins une vingtaine de pieds d'Iris panachés qui gardent
leur panachure toute l'année.
M. le Président proclame, après un vote de la compagn.'3,
l'admission de sept nouveaux membres titulaires dont la pré-
sentation a été faite à la dernière séance et n'a pas rencontré
d'opposition.
Il informe la Compagnie d'une perte très regrettable que
vient d'éprouver la Société par le décès de M. Burelle (Adol-
phe), l'un de ses Membres les plus dévoués. M. Burelle était un
horticulteur distingué, qui avait prêté un concours actif à la
Société pendant une longue suite d'années. Il a été, pendant
douze années, Président du Comité de Floriculture, et les
plantes présentées à des séances, qu'il avait examinées en cette
qualité, lui ont fourni fréquemment le sujet de communications
verbales instructives que les procès-verbaux de ces séances ont
recueillies avec soin. On lui a dû aussi l'organisation d'une
grande Exposition tenue, il y a plusieurs années, dans l'enceinte
du Palais de llndustrie, et ce n'a pas été la moins brillante de
celles qui ont eu lieu dans ces conditions. Enfin, M. Burelle
était membre actif de la Commission de Rédaction dont il a
souvent présidé les séances.
SÉANCE DU 28 JANVIER 188G. 27
M, le Président apprend à la Compagnie que deux Membres
de la Société, M. Joret et M. Salomon, de Thomery, viennent
de recevoir la décoration de la Légion d'honneur à la suite de
la grande Exposition internationale d'Anvers. On ne saurait,
dit-il, trop se féliciter de voir cette haute distinction accordée
à deux de nos collègues, l'honneur en rejaillissant, dans une
certaine mesure, sur la Société dont ils font partie.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M. Dethou, député, propriétaire à Cannes, un fruit du
Chayotte ou Sechhtm edule Swartz [Chayota edulis Jacq.),
connu dans les Antilles sous le nom de Chocho ou Chouchou,
ainsi qu'une rondelle de la tige d'un Phytolncca dioica Lin.
[Pircunia dioica MoQ.), l'un et l'autre venus dans son jardin de
Cannes. Il obtient pour cette présentation une prime de troi-
sième classe.
M. Dethou donne de vive voix les renseignements suivants sur
ces deux plantes. La Chayotte est une Cucurbitacée qui se déve-
loppe avec une vigueur extraordinaire. Le pied, dont un fruit
est en ce moment sous les yeux de la Compagnie, a été semé
en 1884, à une exposition chaude et abritée. En 1885, il
avait déjà pris un tel développement que sa tige et ses branches,
mises bout à bout, auraient fait plus de 300 mètres. Il a produit
environ 200 fruits qui ont atteint, comme on le voit, leur matu-
rité parfaite, et qui sont devenus très beaux, la plupart pesant
de 700 à 800 grammes, ou même un peu plus. Or, comme on le
sait, ces fruits constituent un bon légume qui peut être préparé
de manières assez diverses. La croissance en est tellement
rapide qu'ils sont déjà mûrs à la fin de novembre, la floraison
de la plante ayant eu lieu vers la fin d'octobre. M. Dethou dit
que le Sechium edule ne mûrit ses fruits ni en Espagne ni en
Italie, tandis qu'il peut les amener à leur parfaite maturité sur
toute la côte de la Provence, dans tous les endroits bien
exposés. Quant au Phytolacca dioica, c'est un arbre qui vient
très bien en Provence, et qui est remarquable pour l'abondance
et la beauté de son feuillage persistant, d'un beau vert avec la
côte rouge, grâce auquel il donne une ombre épaisse, ce qui lui
a valu, dans l'Amérique du sud, d'où il est originaire, le nom
28 PROCES-VERBAUX.
espagnol de Jiella sombra, c'est-à-dire Belle ombre. Cet arbre
croît avec une rapidité prodigieuse, puisque la rondelle qui est
en ce moment déposée sur le bureau, et qui mesurait 0™,35 de
diamètre au moment où elle a été coupée, a été prise dans le
tronc d'un pied qui provenait d'un semis fait au mois de juin
1883. On sent que la substance d'un tronc venu avec une pa-
reille promptitude ne peut être que fort peu consistante ; aussi
diminue-t-elle considérablement par la dessiccation. M. Dethou
pense que lor.^^que la rondelle qu'il a apf)orlée sera bien sèche,
elle n'aura guère que 0°',1ode diamètre et aura dès lors diminué
de plus de moitié (1).
[\) Pour donner une idée précise de la rapidité avec laquelle le
singulier bois du Phytolacca dioica (ou Pircunia dioica Moq.) dimi-
nue de volume et de poids, je puis fournir les chitTres suivants.
Lorsque la rondelle apportée par M. Dethou m'a été remise, le 28 jan-
vier 1886, après la séance de la Société, par conséquent à 4 heures,
je l'ai mesurée et pesée, sans retard. Pour être certain de la mesurer
toujours dans le même sens, j'ai tracé, à l'encre et à la règle, une
ligne droite, sur son plus grand diamètre. Celte ligne avait alors
0'^,273 de longueur. Si, comme l'a dit M. Dethou, la rondelle avait
0iii,3i0 de diamètre quand elle a été coupée, elle avait déjà perdu,
depuis ce raomen L, dont jignore la date, 0'»,017 de diamètre. Elle avait
donc diminué déjà considérablement ses premières dimensions,
lorsque je l'ai eue entre les mains. Or, malgré la dessiccation qu'elle
avait subie alors, ayant été mise dans une pièce habitée et chauffée,
dans laquelle la température est maintenue constamment entre 15
et 18°, le 7 février, c'est-à-dire après dix jours, son diamètre n'était
plus que de 0i>i,234 et son poids que de ."oO grammes. Elle avait donc
perdu, dans ces dix jours, 0"i,039 de diamètre et ioG'^'',^ de poids.
Cinq jours plus tard, le 12 février, son diamètre était de 0">>,220 et
son poids de 0'''',427. Elle avait donc perJu, en quinze jours, en dia-
mètre 0™,033, en poids, BSS»'",^, c'est-à-dire plus de la moitié de son
poids. Or on sait que, dans la tige de ce végétal, au lieu d'une seule
couche ligneuse, comme dans la généralité de no? végétaux ligneux
(Dicotylédons), il s'en forme plusieurs dans le cours d'une seule année.
M. Hetet {Becherc. expériment. su7' la formation des couches lig. dans
le Pircunia; Aiinal. des Se. nal., 4'' série, XVI, 1862, p. 218-222) en a
compté 12 et 13 dans des rameaux d'un an. Chacune de ces couches
se divise nettement en deux zones concentriques, l'une interne assez
ferme, qui est la seule qu'on puisse, avec assez de raison, qualifier
de ligneuse, parce qu'elle a une structure analogue à celle qui carao*
SÉANCE DU 28 JANVIER 1886. 29
S" Par ^î. Remy, père, horticulteur à Pontoise, une Poire de
semis qui est cultivée aux environs de cette ville et dont il re-
commande la culture, ainsi qu'une Pomme également de semis.
Le Comité d'Arboriculture fruitière déclare, par l'organe de son
Secrétaire, ne point partager entièrement la bonne opinion que
M. Remy exprime relativement à ces deux fruits. La Poire est
peiite et de qualité seulement passable. La Pomme est un peu
meilleure, mais ne peut être qualifiée que de « assez bonne ».
Il y aurait donc peu d'intérêt à propager l'une ou l'autre de ces
deux variétés.
3° Par M. Jourdain^ cultivateur à Maurecourt (Seine-et-Oise),
une corbeille de Poires Doyenné d'hiver qui lui vaut une prime
de 3^ classe. — Le Comité compétent déclare que ces fruits
sont remarquables pour leur volume, mais manquent de finesse.
térise la généralité des bois des Dicotylédoas \ l'autre externe, d'une
épaisseur souvent plus grande que celle de la première, composée
uniquement d'un tissu cellulaire peu consistant, assez semblable à
celui qui forme la moelle. C'est sur ces épaisses zones cellulaires
interposées aux zones ligneuses qu'a porté essentiellement la diminu-
tion qui s'est opérée dans la rondelle dont il s'agit ici; aussi, à cha-
cune de ces zones cellulaires correspond maintenant, sur les deux
faces, un enfoncement profond, de telle sorte que chacune de ces
faces offre un enfoncement rentrai formé par la retraite que la moelle
a subie et tout autour une série de cercles proéminents séparés par
tout autant de sillons concentriques. Quant au nombre des couches
concentriques qui existent dans la rondelle apportée par M. Dethou,
il n'est pas le même dans tous les sens, d'où il résulte que la moelle
est lortement excentrique. J'en compte 22 dans le sens du rayon le
plus court qui, le 7 février 1886, mesurait 0'",073 de la moelle à
l'écorce, et 30 sur le rayon le plus long qui, le même jour, mesurait
011,153. Cette inégalité tient à ce que certaines zones ligneuses, qui
sont simples dans la portion étroite de la tige, se divisent en deux en
arrivant au point où celle-ci augmente d'épaisseur et que, en même
temps, une zone cellulaire apparaît entre les deux zones ligneuses
ainsi produites. On voit même, à certains endroits, l'une des deux
branches d'une pareille bifurcation s'arrêter brusquement après une
longueur qui reste parfois au-dessous d'un centimètre, de manière à
former ainsi, sur la tranche, une sorte de cap s'avançant plus ou
moins au milieu d'une zone parenchyraateuse.
(Note du Secrétaire-rédacteur.)
30 PROCÈS-VERBAUX.
Ils sont tous plus ou moins tavelés, ce qui jjrouve qu'ils sont
venus sans être protégés par un abri. S'ils avaient été abrités,
dit M. le Secrétaire du Comité, ils n'auraient pas présenté ces
taches et auraient eu une bien plus grande valeur.
4" Par M. Glatigny, bibliothécaire de la Société, une Pomme
de forme oblongue et un peu étranglée dans son tiers supé-
rieur, qui est venue sur un arbre en pyramide, dont les fruits en
général sont de forme normale et arrondie. Cet arbre offre cette
particularité curieuse qu'une de ses branches produit régulière-
ment, depuis plusieurs années, des fruits anormaux, semblables
à celui qui est en ce moment sous les yeux de la Compagnie. Il
y a donc là une anomalie localisée et néanmoins permanente.
Aussi, afin de voir jusqu'à quel point l'anomalie est imprégnée
dans la constitution de cette branche, se propose-t-on d'en
écussonner des bourgeons sur d'autres arbres. Il sera intéressant
de voir si les Pommes produites par ces greffes garderont la
forme anormale de celles que donne la branche-mère.
5° Par M. Forgeot, horticulteur-grainier, quai de la Mégis-
serie, une collection de 22 variétés de Primevère de Chine repré-
sentées par tout autant de pieds en pots. Une prime de 2" classe
lui étant accordée pour cette présentation, il déclare renoncer
à la recevoir. Ces variétés appartiennent aux catégories à fleurs
semi-doubles, à fleurs simples et à feuilles de Fougère (1).
6° Par M. Maurice de Yilmorin, des rameaux de divers
{i} La Primevère de Chine (Piimula sint:nsis Li>dl.) est indiquée
partout comme originaire de la Chine, mais sans désignation de loca-
litéprécisc. Elle est cullivée fréquemment dans leCéleste empire, mais
il paraît qu'aucun botaniste ne l'avait encore trouvée croissant sponta-
nément. Aujourd'hui cette lacune est comblée. D'après lesiudicatioos
communiquées récemment à la Société botanique de France par
M. Franchel, du Muséum, M. l'abbé Delavay l'a récoltée parfaitement
sauvage, dans la province de Hou-pé, sur des rochers calcaires, au
bord du Fleuve bleu, au milieu des gorges de Y-Tchan. La plante
sauvage ne diflerc de celle de nos cultures qu'en ce qu'elle est plus
grêle, ce qui se conçoit aisément, et que la couleur de sa corolle est
pourpre inlense, tournant sensiblement au violet. Cette découverte
de M. l'abbé Delavay est très intéressante à noter.
(Note du Secrétaire-rédacteur.)
SÉANCE DU 28 JANVIER '1886. 31
arbustes originaires presque tous de la Nouvelle-Hollande qui,
cultivés en pleine terre sur les côtes de Provence^ y sont en ce
moment fleuris. Il donne de vive voix quelques renseignements
sur ces végétaux. VHakea Victorue est une belle Protéacée qui
se recommande surtout par ses larges feuilles et qui a un aspect
général assez analogue à celui d'un Mahonia. Cette espèce n'est
pas la seule qu'on cultive dans les jardins des bords de la Médi-
terranée ; on y voit encore notamment les H rosmarinifolia et
peciinata, à jolies fleurs rouges. Le Kennedija ovata est une
Légumineuse dont on cultive trois variétés, à fleurs roses, à
fleurs violettes, et la plus. belle à fleurs blanches. Cet arbuste a
un port élégant ; il se développe assez vite pour acquérir en
deux ans environ 1"\50 de hauteur. Quand on le cultive en
orangerie, il devient plus grêle, mais, par compensation, il
fleurit plus abondamment. Il mérite donc la culture en oran-
gerie. Le Templetonia retusa est une autre Légumineuse austra-
lienne, dont les fleurs sont grandes, rouges, et sont produites
très abondamment. Il forme un arbuste très rameux ([ui peut
s'élever jusqu'à trois ou quatre mètres. Il fleurit depuis le mois
de décembre jusqu'à la fin de celui de mars. On le multiplie de
boutures et par la greffe. Le Polygala myrtifolia est originaire
du cap de Bonne-Espérance. En Provence et en pleine terre il
fleurit maintenant.
M. Maurice de Vilmorin dit que, sachant que la Société se
propose de former un herbier spécial pour les arbres et arbustes
d'ornement, il lui abandonne les spécimens qu'il a déposés sur
le bureau. Il invite ses collègues à fournir aussi des échantil-
lons qui puissent constituer les éléments de la collection qu'il
s'agit de former.
M. le Président s'associe à celte invitation et adresse des
remerciements à M. Maurice de Yilmorin pour le don qu'il vient
de faire.
Les primes sont remises aux personnes qui les ont obtenues.
M. le Secrétaire-général-adjoint procède au dépouillement de
la correspondance, qui comprend les pièces suivantes :
1° Une lettre par laquelle M. le Président Léon Say s'excuse
de ne pouvoir assister à la séance de ce jour, et une lettre
32. NOMINATIONS. — SÉANCfc: DU 14 JANVIEK 1886.
analogue de M. le Secrélaire-général qu'une indisposition
relient chez lui.
"2° Une lettre par laquelle M. Ant. Rivoire, fils, marchand
grainier, rue d'Algérie, 16, à Lyon, donne avis que cinquante
horticulteurs lyonnais viennent de fonder , sous le titre de
Syndicat des Horticulleurs de la rrgion Lyounaiae, une associa-
tion qui doit s'occuper « de toutes les questions pouvant inté-
resser l'Horticulture et en favoriser le développement ». 11 fait
connaître la composition de la Chambre syndicale^, qui a pour
Président M. B. Comte, horticulteur, et pour Secrétaire M. An-
toine Rivoire, fils, à qui doivent être adressées les adhésions et
les demandes de renseignements.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
1" Groupement méthodique des Chrysanthèmes de llnde ;
par M. GllARGLERAUD ;
2° Rapport sur le nouveau sécateur de M. Aubry (successeur
de Stocker) ; M. Delaville (Ch.), Rapporteur.
Les conclusions de ce Rapport tendant au renvoi à la Com-
mission des Récompenses sont mises aux voix et adoptées.
3° Rapport sur VArt des Jardins, par M. le baron Ernouf et
M, A. Alphand ; M. Joly (Ch.) Rapporteur.
L'un de messieurs les Secrétaires annonce de nouvelles présen-
tations ;
Et la séance est levée à trois heures et demie.
NOMINATIONS
Séa>ce du 14 janvier 1886.
M-M.
1 . ÂuBERT (Madame V"'' Charlotte), fleuriste en gros, rue de Rani-
buteau, 85, à Paris, présentée par MiM. L. Dallé et E. Delamarre.
2. Barigny (Jules), Vice-Président de la Société d'Horiiculture de
Meaux, à Meaux (Seiae-et-Marne), présenté par MM. E. Berg-
man ot E. Vauvel.
NOMINATIONS, 33
3. Berexdorf (Joseph), propriétaire, quai de Gèvres, 2, à Paris, pré
seaté pir MM. E. Bergman et F. Bergman.
4. Blot (Alfred), tapissier de la Société, rue de Babylone, 52, à Pa-
ris, présenté par MM. Chouveroux et A. Bleu,
o. BoRNET, docteur, quai des Tournelles, 27, à Paris, présenté par
MM. P. Duchartre et E. Malinvaud.
6. Carlu (Eugène), à Mantes (Seine-et-Oise), présenté par MM. E.
Pottier et Choppart.
7. Charton (Désiré;, cultivateur, rue de Romainville, 57, à Montreuil-
sous-Bois (Seine), présenté par MM. G. Boucher et Lardm.
8. Chevalier (Louis-Augustin), arboriculteur, rue de Vincennes, 11,
à Bagnolet (Seine), présenté par MM. G. Boucher (t Lardin.
9. Couturier (Léon) , horticulteur-pépiniériste, à Saint-Micliel-Bou-
gival (Sfinc-et-Oise), présenté par MM. Thiébaut et Bàlu.
10. Dl'sseris (Henri), rue de Rennes, 97, à Paris, pr.'senté par MM. A.
Chouveroux et A. Bleu.
11. Hendbicte, propriétaire, avenue du Perreux, 138, au Perreux, à
Nogenl-sur-Marne (Seine), présenté par MM. Boucher (G ), Hé-
diard et Moucher (K).
12. He.nrieu, propriétaire, rue Saiat-Fargeau. à Paris, présenté par
MM. Chevalier fils et Boudin .
13 Hérault, propriétaire, rue de Paris, 14, à Angers (Maine-et-Loire),
présenté par MM. Michelin et Bonnel.
14. Herscher (Ernest), ingénieur-constructeur de chauffages, rue du
Chemin- Vert, 42, à Paris, présenté par MM. E. Bergman et
F. Bergman.
15. His (Edouard), adjudicataire des fumiers de l'armée, des omni-
bus, etc., rue Croix-des-Petils-Champs , ù Paris, présenté par
MM. E. Bergman et F. Bergman.
16. Horat (Charles), jardinier chez M. Laveissière, au château de la
Folie, à Draveil (Seine-et-Oise), présenté par MM. Moser et
Hardy.
17. HoTTiNGUER (Joscph), fue LafHtte, 14, à Paris, présenté par
MM. Léon Say et A. Bleu.
18. Jacqmarcq (Octave), propriétaire, avenue du Chemin-de-Fer, ?1 tpv,
à Rueil (Seine-et-Oise). présenté par MM. Billet et J. Liasse.
19. Lebiois, propriétaire au château de Verres, par Chelles (Seine-
et-Marne), présenté par MM. E. Bergman et F. Bergman.
20. Lefort (Edouard), Secrétaire général de la Société d'Horticulture
3
34 NOMINATIONS. — SÉANCE DU 28 JANVIER 1886.
de Mi'auXjà Meaux (Seine-et-Marne), présenté par MM. le baron
d'Avesne et Vauvel.
21. Lemerav, horticulteur, rue Chevallier, H 6, à Levallois-Perret
(Seine), présenté par MM. Chaigueraud et Dybowski.
22. LoiSFAU (Léon), arboriculteur, rue de Villiers, 40, à Montreuil-
sous-Bois (Seine), présenté par MM. Chevalier fils et Boudin.
2}. Low HuGH fils, horticulteur, Upper-CIapton, à Londres (Angle-
terre), présenté par MM. E. Bergman et F. Bergman.
2i. MoREL (Ernesi), propriétaire, place de la Bourse, 8, à Paris, pré-
senté par MM. E. Bergman et F. Bergman.
25. NiOLEr (Jean-François), propriétaire, rue d'Alleray, 50, à Paris,
présenté par MM. Laizier et Cottereau.
26. Renard (Eugène), jardinier-chef chez M. le prince de Joinville,
à Chantilly (Oise), présenté par MM. Troussé et Lévêque.
27. Ressia (Barthélémy), jardinier-chef, au château de Fromont, à
Ris-Orangis (Seine-et-Oise), présenté par MM. Bauer et Chenu.
28. Reydellet (de), à Valence (Drôme), présenté par MM. Chouveroux
et Bleu.
29. RouDiLLON, propriéiaire, rue de Berlin, 47, à Paris, présenté par
MM. E. Bergman et F. Bergman.
30 . SANDEft (F.), importateur d'Orchidées, à Saint-Albans, Hertford (An-
gleterre), présenté par MM. E. Bergman et F. Bergman.
31 . SiMOi\-Louis(Renéj, horticulteur, à Plautières-les-Metz (Lorraine),
présenté par MM. Ch. Joly et F. Jamin.
32. Urbain (Heari), horticulteur, rue Thiers, 3, à Clamart (Seine), pré-
senté par MM. L. Urbain, J. Urbain etCourtoi?.
33. Vandelle (Joseph-Auguste), conducteur du service des travaux
de Paris, rue Greffulhe, 4, à Paris, présenté par MM. Lequin et
Bouré.
34. Waterer (John), pépiniériste, à Bagshot-Surrey (Angltterre), pré-
senté par MM. E. Bergman el F. Bergman.
35. Williams (B.-S.), horticulteur, à Victoria and Paradise Nurseries,
Upper-Holloway, à Londres (Angleterre), présenté par MM. E.
Bergmau et F. Bergman.
séance DD 28 JA>V1KR 1886
MM.
i . Chaucheprat (^Gilbert), jardinier-chef de la Villa Rothschild, à
Cannes (Alpes-Maritimes), présenté par MM. E. Bergman et F.
Bergman.
GROUPEMENT MÉTHODIQUE DES CHRYSANTHÈMES DE l'iXDE, 33
2. Cocu Hédiard, quincaillier, à Mello (Oise), présenté par M. De-
lahaye.
3. Jeaucour, receveur de l'earegistremeut, rue David- Johnston, à
Bordeaux (Gironde), présenté par MM. A. Bleu et B. "Verlot.
4. Leclerc (Paul), jardinier à Argenteuil (Seine-et-Oise), présenté
par MM. Godefroy-Lebeuf et Houllet.
B. Petit (Georges), jardinier au château de Nogent-les-Vierges, près
Creil (Oise), présenté par MM.R. Jolibois, Bonnet et A. Huchez.
6. SouPERT (Jean), de la maison Soupert et Notliog, rosiérisles à
Luxembourg (grand-duché de Luxembourg), présenté par
MM. Thibaut, E. Verdier et Vauvel.
7. ViLLOT fils, à Taverny (Seine-et-Oise), présenté par MM. Fauvel
et Carrière.
NOTES ET MEMOIRES
Groupement méthodique des Chrysanthèmes de l'Inde (4),
Par M. Chargueraud
Le Chrysanthème, originaire de l'Inde, cultivé en Chine et au
Japon depuis les temps les plus reculés, fut introduit en France
vers i788.
La plante importée à cette époque était bien certainement
déjà l'une des nombreuses variétés obtenues parla culture dans
les jardins chinois.
D'après les descriptions de l'époque, cette première variété
cultivée en France était à fleurs pourpre foncé, de moyenne
grandeur et présentait plusieurs rangées de fleurons ligules,
rayonnant autour des fleurs normales du centre, ou disque
central. Les botanistes lui donnèrent le nom à' Anthémis grandi-
flora. Plus tard, la même plante, ou peut-être quelque autre
variété, reçut le nom de Chrysanthemum indicum, Chr. japo-
ïiicum, Chr. sinense, Chr. tripa'>'titu}Ji, eic. Enfin actuellement le
(0 Déposé 1p 28 janvier I88G.
36 NOTES ET MÉMOIRES.
Chrysanthème de l'Inde est rangé, à cause des caractères
tirés de la conformation de la graine, dans le genre Pyi'ethrum
qui est un démembrement du genre Chî-ysanfhemum : c'est le
Pyrethrum sinense ou ùidicum.
Les variétés de Ghrysan thèmes aujourd'hui cultivées sont à
peu près innombrables; quelques horticulteurs en annoncent
huit cents variétés et plus. Elles proviennent des variations qui
apparaissent dans la multiplication de cette plante par le semis:
variations naturelles ou provoquées à l'aide d'hybridations rai-
sonnées. On cite aussi quelques variétés provenant de dichro-
misme ou de dimorphisme et fixées alors par le bouturage.
Un certain nombre de variétés ont été rapportées directement
de l'Inde et de la Chine; plus récemment, en 1861, quelques
variétés très remarquables importées directement du Japon par
R. Fortune ont provoqué, on peut le dire, par leur hybridation
avec les anciennes variétés, une véritable révolution dans la
forme et dans le coloris des fleurs de Chrysanthèmes.
Toutefois il est intéressant de rappeler que, bien avant l'intro-
duction en France de ces très curieuses variétés japonaises,
plusieurs Horticulteurs avaient déjà obtenu quelques variétés
présentant les principaux caractères de ces variétés japonaises.
Toutes ces variétés sont aujourd'hui groupées dans des sec-
tions arbitrairement limitées selon les Horticulteurs.
Les sections établies d'après la grandeur, la forme ou l'aspect
général de la fleur sont très diversement comprises et trop
variables,, étant sans bases certaines, sans caractères distinctifs
déterminés bien définis.
Les principaux groupes le plus généralement admis sont les
Chrysanthèmes pompons ou indiens, les Chr. chinois et les
Chr. japonais; enfin le groupe des Chr. alvéoliformes et les va-
riétés à fleurs simples.
Les Chrysanthèmes pompons ou indiens sont ceux à petites
fleurs. Quelques Horticulteurs réservent le nom de Clir. indiens
aux variétés à fleurs plus grandes, pour ainsi dire intermédiaires
entre les pompons et les chinois.
Les Chrysanthèmes chinois sont ceux à grandes fleurs ; quel-
quefois aussi ce nom est réservé aux variétés à grandes fleurs en
GROUPEMENT MÉTHODIQUE DES CHRYSANTHÈMES DE l'iNDE- 37
forme de Pivoine, c'est-à-dire celles dont les ligules sont (incur-
ves) recourbées sur le centre; dans ce cas on nomme alors
Chr. indiens les variétés à grandes fleurs, à ligules (récurves)
ou à fleurs de Reine-Marguerite.
Les Chrysanthèmes japonais sont surtout caractérisés par
l'aspect d'irrégularité que présentent les fleurs, dont les ligules
sont longues, contournées, divariquées.
Cependant quelques variétés dites japonaises, à cause de leur
provenance, ont un aspect et quelquefois des caractères très
différents de la majorité des autres variétés de même prove-
nance.
Ces divisions ou groupements, qui ont pu suffire sans qu'il en
résultât trop de confusion alors que les variétés étaient relati-
vement peu nombreuses et assez dissemblables entre elles, sont
aujourd'hui absolument impossibles à délimiter. Aussi voit-on
que, même paimi les Horticulteurs qui adoptent le même mode
de classement, certaines variétés admises par exemple parmi les
Chr. pompons par les uns sont comprises dans les Chr. indiens
et même chinois par les autres, et inversement pour d'autres
variétés.
Les variétés japonaises et les variétés chinoises fécondées
entre elles ont donné naissance à des hybrides qu'il est souvent
impossible de lattacher plutôt à l'un qu'à l'autre des groupes
actuellement formés. En même temps que ces groupes ou divi-
sions diversement composés et trop variables deviennent plus
difficiles à délimiter, il devient aussi plus utile pour tous, Horti-
culteurs et amateurs, d'établir un classement ou groupement
unique, méthodique, reposant sur des caractères déterminés,
bien définis, moins variables, et qui devront par cela même tou-
jours être cités dans la descriplion des variétés.
La classification ou groupement méthodique que je propo.-e
dans le but d'amener de l'uniformité dans les descriptions et par
suite dans la nomenclature, est basée sur les quatre formes
typiques des fleurons qui sont manifestes aujourd'hui dans ces
fleurs : c'est-à-dire sur les quatre formes spéciales de la corolle
de la fleur proprement dite ou fleurette. Sans vouloir entrer
ici dans des considérations botaniques, je dois cependant
38 NOTES ET MÉMOIRES.
rappeler que le capitule, plus communément appelé fleur du
Chrysanthème est formé par la réunion de petites fleurettes,
fleurs véritables, groupées sur un réceptacle commun.
Ces petites fleurettes constituent donc par leur réunion ce
qu'on nomme vulgairement la fleur, et c'est la corolle de ces pe-
tites fleurettes qui est la partie ornementale, par sa diversité
de coloris, de formes, etc. Cette corolle, de dimension et aspect si
variés, de colorations très diverses, se montre sous quatre formes
principales bien distinctes, qui constitueront les quatre groupes
dans lesquels pourront rentrer toutes les variétés, selon leur
forme spéciale.
Normalement, dans une tleur du (îlirysanthème del'Inde cons-
tituée selon le but simple de la nature, on constate que la
corolle de la fleurette ou fleuron est réduite à un petit tube de
quelques millimètres de longueur. Ce petit tube est formé de
cinq pétales soudés, et dont les extrémités libres forment cinij
dents égales plus ou moins longues.
La modification la plus simple de cette corolle primitive seni,
on le conçoit, celle qui résultera du développement régulier
des pétales; c'est-à-dire de l'allongement du tube du fleuron.
Cette première modificaiion de la corolle en fleuron plus ou
moins longuement tubuleux formera le premier groupe déjà
constitué du reste des Chrysanthèmes à fleuis alvéoliformes,
que l'on pourrait appeler Chrysanthèmes à corolle régulière.
Les trois autres groupes comprendront les Chrysanthèmes à
corolle irrégulière.
Cette irrégularité de forme que présentent ces corolles pro-
vient de ce que des cinq pétales soudés dont elles se composent
toujours, trois s'allongent plus que les deux autres qui quelque-
fois même restent tout à fait rudimentaires.
Trois formes distinctes, caractéristiques résultent de ce déve-
loppement irrégulier des pétales. La corolle ou autrement dit
le fleuron devient Tuyauté, Caréné, Ligule.
Le fleuron sera dit Tuyauté lorsque le tube formé par la
corolle sera terminé en biseau par le prolongement des trois
pétales qui forment une petite languette ou ligule terminale.
Le fleuron sera dit Caréné lorsque le tube de la corolle sera
GROUPEMENT MÉTHODIQUE DES CHRYSANTHÈMES DE l'iNDE. 39
peu développé et que la ligule plus ou moins longue aura ses
bords latéraux relevés et soudés à l'extrémité, de manière à
présenter ainsi la forme d'une carène (d'un petit canot).
Enfin le fleuron sera dit Ligule lorsque la corolle aura la
forme d'une languette ou ligule qui pourra être étalée, re-
courbée, plane, contournée, enroulée, etc., mais plus longue
que le tube rudimentaire qui existe toujours à sa base.
Gomme exemples de chacun de ces quatre groupes ainsi dé-
finis, caractérisés, je citerai, rentrant dans chacun d'eux, quel-
ques variétés des plus connues,
1" GROUPE ou section: Chrysanthèmes à fleurs almoliformes :
Calliope, M. Chaté, Timbale d'argent.
2*^ GROUPE ou SECTION : Chrysanthèmes à fleurs tuyautées :
Amédée Bernard, Etoile, Léon Brunnel.
3« GROUPE ou SECTION i Chrysanthèmes à fleurs carénées '. Belle
arboutine, Vénus, Yellow Dragon.
4^ GROUPE 00 section: Chrysanthèmes à fleurs ligulées : Mont-
d'Or, Jardin des Plantes, M™« de Bouff"ard.
Les variétés dites à fleurs simples, ainsi que les variétée à co-
rolle fimbriée ou laciniée rentreront également, selon la forme
spéciale de leur corolle, dans l'une ou l'autre des quatre sections
ainsi établies.
On devra de préférence réserver le nom de fimbriées aux
variétés à fleurons réguliers, tubuleux, appartenant par consé-
quent au groupe des Alvéoliformes, mais qui présentent cette
modification particulière d'avoir l'extrémité de leurs cinq pétales
libre sur une grande longueur, ce qui leur donne ce caractère
frangé ou fîmbrié.
On réservera au contraire le nom de iaciniées aux variétés à co-
rolle irrégulière dans laquelle les divisions ou subdivisions plus
ou moins profondes de la ligule présentent des lanières plus
ou moins nombreuses.
Il est bien entendu que la description des variétés rentrant
par la forme spéciale de leur corolle dans l'une ou l'autre de ces
sections, devra être complétée par la détermination delà gran-
deur de la fleur (capitule), sa forme, son coloris, etc.
En terminant, je dois dire que l'étude, le description des
40 RAPPORT
variétés de Chrysanthèmes devra toujours se faire, pour plus
d'exactitude, d'après les caractères observés sur les premières
fleurs d'une plante en bon état de végétation, parce que sur les
pieds de Chrysanthèmes mal venants ou les vieux pieds non re-
plantés, lorsque le sol est épuisé, on observe souvent que, outre
l'atténuation du coloris et la réduction de toutes les parties,
les fleurs ont de la tendance à redevenir simples, régulières.
On constate aussi que, même sur les pieds en parfaite santé,
les dernières fleurs qui apparaissent prennent des caractères
quelquefois très différents de ceux des premières fleurs épa-
nouies.
A cette occasion je ne puis encore que signaler la remarque
suivante, c'est que les dernières fleurs qui arrivent à s'épanouir
apparaissent avec des fleurons dont la forme et le coloris sont
ceux qui caractérisent les fleurons des variétés dont elles pro-
viennent. Il y aurait là l'observation d'un fait d'atavisme tem-
poraire des plus intéressants à vérifier.
RAPPORTS
Rapporteur « l'Art des Jardins » (1); parcs, jardins, prome-
nades, par MM. le baron Ernouf et A. Alpuand (2).
M. Ch. Joly, Rapporteur.
L'Art des Jardins a été l'objet de nombreuses publications
presque toutes faites à un point de vue personnel et donnant
une idée de l'art spécial à un siècle et à une contrée particu-
lière. Il manquait un livre donnant, avec des figures et des plans
(1 ) L'Art des jardins. — Etude historique. Principes de la composition
des jardins, plantations, etc., par le baron Ernouf ; 3" édition entière-
ment refondue, avec le concours de M. A. Alphand, directeur des
travaux de la Ville de Paris. Un fort volume in-40, orné de 512 illus-
trations dans le texte. — J. Rothschild, rue des Sainls-Pères, 13, à
Paris.
(2) Déposé le 28 janvier 1886.
SUR l'art des jardins -41
choisis dans tous les pays une idée complète de Farchitecture,
des Jardins, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours ;
il fallait réunir des documents très nombreux et faire appel aux
meilleurs procédés modernes de la gravure, pour arriver à pro-
duire un beau et bon livre comprenant l'histoire et la théorie,
illustré par des centaines de figures intéressantes, imprimé sur
papier de luxe et digne, en tous points, d'être donné en prix par
toutes les Sociétés d'Horticulture. L'éditeur, M. .1. Rothschild,
Fig. i. — .lardiu des Jardiusen Chine.
était placé mieux que personne pour réunir les dessins néces-
saires à son œuvre. Avec, le concours du baron Ernouf, qui
avait déjà publié deux éditions sur l'Art des Jardins et la colla-
boration de l'éminent directeur des travaux de Paris, M. Al-
phand (1), on ne pouvait que produire un livre utile à tous
(I) Il y a trois hommes auxquels le peuple parisien devra un jour
élever des statues : M. Haussmaon, pour les percements et les plans de
circulation dans la capitale, M. Belgrand, pour le Paris souterrain et
42 RAPPORT
égards et complétant tous ceux qui avaient été publiés sur la
matière.
Deux époques ont surtout caractérisé l'Art des Jardins dans
les derniers siècles : d'abord, celle de Le Nôtre, avec ses créa-
tions grandioses et aristocratiques, mais peut-être trop régulières
Fig. 2. — Vue à vol d'oiseau du Palais et des Jardin? du Luxembourg
au xvi" siècle.
et architecturales, puis celles des dernières années, dont M. Al-
pband et M. Barillet-Deschamps ont été la personnification ; je
pour l'alimentation de la ville par des eaux de source, enfin, M. Al-
phand, pour la transformation de nos promenades, et la direction
imprimée aux travaux de Paris, depuis 1854.
43
SLR LART DKS JARDINS.
veux parler du style paysager qui se rapproche le plus de la
naliire dans ce qu'elle a de plus gracieux et de plus riant.
Aussi l'éditeur de l'Ar( des Jardins a bien fait de dédier son livre
à l'édilité parisienne qui a tant contribué à l'assainissement et à
RAPPORT
l'embellissement de la Métropole, ainsi qu'aux progrès de l'Hor-
ticulture.
M, le baron Ernouf, dans son étude très complète des jardina
SUR l'art des jardins -45
de l'antiquité jusqu'à Le Nôtre, accompagne ses descriptions de
figures nombreuses, qui parlent aux yeux bien mieux que toutes
les descriptions. Il en est de même pour tous les jardins du
'<iii/Ji/,nJiMâMLâL^'^A„/u/i ./ .
iiiiii 1 A U\ f . ih ...^' '«iffls iHii(Siiti.-i;iuuaiiiiuaMUiïà
Fit
Château et Parc de la Muette, à Passy.
\. Château de la Muette. — 2. Aile menue du Château. — 3. Vieux bâtiments. — 4. Jardin de la
Reine. -- .5. Jardin du Roi. - 6. Orangerie d'été. — 7. Laiterie du Roi. — 8. Pompe. — 9. Logement
du jardinier. — 10. Pavillon de TObservatoire. — 11. Jardin potager. — 12. Faisanderie. —
13. Réserve de la Faisanderie. — 15. Logement de l'inspecteur des chasses. — 15. Orangerie
d'hiver. — 16. Porte royale.
46
RAPPORT
Fig. 6. — Parc de Sydeuhaui, près de Londres, exécuté par Paxlon.
I. Eiitiée |iiincii>ale du Palais de Cristal. — 2 Station du Chemin do fer et galerie vitrée conduisant
au Palais. — 3. Bassins. — 4. Réservoir pour l'alimentation des Fontaines. — 5. Tour avec ré-
servoir au sommet. — 6. Pavillons d'où jaillissent les eaux pour les cascades. — 7. Bassins. —
8. Lac. — 9. Grand lac. — 10. Bassins. — 11. Balançoire et chevaux de bois. — 12. Emplace-
ment des serres chaudes et de la pépinière. — 13. Fontaines. — 14. Pompe servant à alimen-
ter le réservoir 4. — 15. Ménagerie. — 16. Pompe servant à alimenter le réservoir 5. — 17. Puits
artésien servant à l'alimentation des pièces d'eau et des fontaines jaillissantes. L'eau est élevée
par les pompes n»« 14 et 16 dans les réservoirs n°' 4 et 5. — IS. Ciikct-Oround. — 19.fAnerley. —
20. Sydcnbam. — 21. Gare de High-Level. — 52 Norwood.
SUR l'art des jardins. 47
moyen âge dont on donne des plans et des vues qui n'ont nulle
part été réunis en si grand nombre. L'amateur et le praticien
l'"ig. 7. — Plan du Pru (Jatelau, au Bois de Boulogne.
^. Théâtre des Fleurs. — 1. Buffet. — 3. Brasserie. — 4. Photographie. — 5. Théâtre
de Magie. — 6. Orchestre. — 7. Jeux divers. —S. Aquarium. — 9. Cabinet. — 10. Va-
cherie. — H. Bureau de Tabac, — 12. Croix Catelan.
trouveront là un sujet d'études et de comparaisons des plus
intéressantes ; car l'architecture du jardin comprend aujour-
48 RAPPORT
d'hui une foule de branches toutes également utiles et ayant des
exigences spéciales ; je veux parler des jardins botaniques, des
jardins d'acclimatation et d'exposition, des jardins d'hiver, des
cimetières paysagers, des potagers et des parcs publics ou pri-
vés ; tous demandent des dispositions particulières et exigent
les connaissances les plus variées.
Toutes les branches de l'art trouvent leur emploi dans leur
création : l'architecture dont ils furent, à l'origine, une dériva-
tion immédiate, la sculpture qui concourut de tout temps à leur
embeUissement, la peinture qui fournit des enseignements indis-
SLR L ART DES JARDINS 49
pensables pour grouper les massifs, faire ressortir les points de
vue et harmoniser les couleurs.
S'il s'agit, par exemple, dans une vaste propriété, de tirer
parti des avantages naturels du sol, des plantations déjà exis-
tantes, du régime des eaux, il faut, comme le disait notre regretté
Barillet-Deschamps, faire deux paris et classer : 1° les objets
qu'il faut faire voir ; 2" ceux qu'il faut cacher; puis régler son
travail en conséquence. C'est le cas d'ajouter ici ce que je
demande toujours dans les Jurys oîi je suis appelé à juger un
plan ; je veux : 1*' l'état primitif des lieux ; 2" le parti qu'on en
a tiré ; 3" ce que cela a coûté.
Pour mieux faire sentir le goût artistique qu'exige la profes-
sion d'architecte de jardins, M. le baron Ernouf a consacré à
l'étude du paysage un chapitre spécial où il donne des vues et
des compositions de peintres renommés, N. Poussin, Claude
Lorrain, Berghem, Isàac Ostade, Adam Pynaker, etc. C'est en
imitant ces artistes et les meilleurs sites naturels, répandus par-
tout à profusion, que l'architecte arrivera à perfectionner son
art ; il devra, de plus, posséder à fond la connaissance des plantes
et de leur effet décoratif, car il dispose aujourd'hui de feuillages
de dimensions et de couleurs multiples, avec lesquels il peut
produire les tons les plus variés. Le jardinier est devenu un véri-
table peintre : on en a la preuve dans la disposition des cor-
beilles qui, dans certaines de nos promenades, sont de véritables
œuvres d'art.
M. le baron Ernouf consacre la deuxième partie de son livre
à la théorie de l'Art des Jardins. Cette partie est accompagnée
d'excellents dessins représentant les végétaux qui, d'habitude,
sont choisis pour l'embellissement de nos parcs. On voit là réu-
nis les plans de presque tous les jardins réguliers et irréguliers
de quelque importance qui existent en Europe ; on y voit aussi
l'ensemble des cimetières de New- York et de Cincinnati qui, par
leur position et leur distribution, n'ont d'égaux que les cime-
tières de Naples et de Conslantinople.
Je donne, dans le cours de ce Rapport, quelques-unes des gra-
vures qui accompagnent le livre de M.\L Ernouf et Alphand. Ces
4
50 RAPPORT
gravures, au nombre de 512, font de l'ouvrage un véritable
musée de l'Art des Jardins.
Les derniers chapitres sont consacrés à l'étude des plus belles
créations modernes et spécialement aux promenades de Paris,
qui servent aujourd'hui de modèle au monde entier et qui cons-
tituent une ère nouvelle dans l'ornementation des villes. On y
trouve des modèles et des plans pour les administrations urbaines
qui veulent suivre l'exemple de la capitale, par exemple, pour
transformer un bois ordinaire en parc paysager. Depuis que les
municipalités ont accordé la déplorable permission d'élever des
maisons à six étages dans des rues de douze mètres et de suppri-
mer les jardins des villes en y construisant des bâtiments étroits
et obscurs, on a appelé à soi la maladie, car « là où le soleil
n'entre pas, le médecin entre ». Il devient, plus que jamais,
indispensable de créer dans les villes de larges avenues, des
parcs nombreux disposés pour les joyeux ébats de l'enfance,
pour le délassement des habitants voisins et le développement
du goût de la nature. Je voudrais, pour compléter ces parcs^ que
chaque plante de quelque importance^ que chaque corbeille
portât des noms botaniques et usuels ; cela se fait déjà dans le
square Solférino, à Rouen, et dans beaucoup d'autres ; nos
squares perfectionnés de Paris ont déjà exercé l'influence la plus
heureuse sur le goût des fleurs et sur leur disposition artistique;
apprenons aussi à nommer ce que nous voyons.
Les personnes d'un certain âge se souviennent du Paris de
1840, et de ce qu'on appelait alors des plantations, c'est-à-dire
des arbres étiques, plantés dans des décombres, irréguliers de
forme et d'essence, puis achevés par les fuites de gaz. Lorsqu'on
fit enfin la rue de Rivoli et qu'on dégagea la tour Saint-Jacques
pour y créer un square, en 1855, ce fut une révélation. On créa
tour à tour alors les squares du Temple, Louvoio, Sainte-Glo-
tilde, des Arts et Métiers ; on transforma les Champs-Elysées, le
bois de Boulogne, les buttes-Chaumont, le bois de Vincennes .
Autrefois, les classes riches avaient seules leurs parcs aristocra-
tiques; aujourd'hui, le plus modeste ouvrier peut trouver dans
nos squares et nos promenades publiques, pour lui et ses enfants,
des lieux de repos, ornés de plantes et de fleurs, comme les
SUR LES CULTURES DE M. JOURDAIN PÈRE of
jardins les mieux cultivés. Que de vies sont dues aux hommes
éclairés qui ont su, depuis trente ans, répandre partout l'air et
la lumière, améliorer nos voies publiques, amener des eaux de
sources abondantes, drainer le sol de la capitale et la rendre
enfin l'une des plus salubres de l'univers !
Le livre de MM. Ernouf et Alphand nous fait assister à cette
transformation ; c'est un nouveau monument consacré à l'Art des
Jardins, et nous souhaitons qu'il soit connu et répandu par tous
ceux qui ont le bonheur de s'intéresser aux choses de la nature.
Visite des cultures de Poiriers et de Chasselas de, M.. Jourdain
PÈRE, A Maurecourt (Seine>-et-Oise) (I);
M. MicHELhN, Rapporteur.
Notre collègue, M. Jourdain père, nous fait connaître assez
souvent les produits de ses cultures, par ses apports en Raisins
et en Poires, notamment en Doyennés d'hiver, toujours en fruits
volumineux d'automne et d'hiver, ceux-làétant ceux qui offrent
le plus d'avantage pour la vente aux Halles. Nous étions assez
renseignés sur les cultures de cet habile et infatigable arbori-
culteur ; en effet, un Rapport très détaillé de notre collègue,
M. Alexis Lepère, Rapport inséré dans notre /owrna/ de l'année
1875, page 234, nous en avait fait connaître la nature et l'impor-
tance.
Le compte rendu du Rapporteur, organe d'une Commission
dont le Jugement avait été très favorable à cet habile et labo-
rieux cultivateur, lui avait valu de la part de la Commission des
Récompenses une grande médaille d'argent qui avait été votée
le 18 juin 1875 : cette récompense avait été attribuée aux arbres
fruitiers et aux vignes.
Depuis ce moment, M. Jourdain a très souvent mis sous les
yeux de notre Société des fruits presque toujours primés et qui
ont prouvé les soins qu'il donne à ses cultures.
(1) Déposé le 10 décembre 188S.
52 RAPl'OUT
Or, M. Jourdain ayant demandé, celte année, une nouvelle
Commissionde visite, ctlle-ci^composée deMM. Vilr} fils,Bonnel,
Charollois, Michelin, s'est rendue à Maurecourt_, le 3 octobre
dernier.
La commune de Maurecourt est placée en Seine-et-Oise, au
confluent de l'Oise et de la Seine, auprès de celles de Conflans-
Sainte-Honorine et d'Andresy, toutes deux bien connues pour les
cultures de fruits qui s'y font et notamment celles du raisin
Chasselas.
M. Jourdain possède jjlusieurs clos entourés de murs; ils sont
situés dans la partie basse du sol, au pied des coteaux de
Lautil et d'Andresy, àproximilé du village. Un clos d'un hectare
exclusivement consacré aux Poiriers, décrit en détail par
M. Lepère, est seul dans la partie haute, soit sur le mont de
Lautil.
On voit rarement une culture aussi importante en Chasselas
que celle de notre collègue et tout ce qu'il exploite est sa
propriété. La longueur des murs répond à {)eu près à 5,000 mè-
tres; il y en a environ 2,700 à bonne exposition. Le terrain des
clas estgénéralement planté de Vignes en contre-espaliers, étalées
sur fils de fer : la longueur des lignes totalisée produirait
environ 6,000 mètres. Les murs sont garnis de Vignes en pal-
mettes parfois divisées en 2 étages alternés. Des abris en pail-
lassons sont placés au moment où les raisins atteigennt leur
maturité.
La culture, à Maurecourt, comme elle se fait dans les clos
voisins de Conflans, se pratique en vue de la vente journalière à
Ja Halle, jusqu'à extinction de la récolte.
Tout est combiné dans cette exploitation considérable que le
propriétaire soigne par lui-même, avec sa famille et fort peu
de salariés, deux ou trois personnes au plus, tout est combi-
né, dis-je, pour économiser la main-d'œuvre; aussi les labours,,
les binages se font avec des instruments traînés par un cheval.
Il est cependant une opération minutieuse, ne pouvant se faire
qu'à la main et avec une certaine délicatesse, à laquelle M. Jour-
dain ne peut se soustraire, vu les exigences du jour, à laquelle,
il se soumet, sans la faire toutefois aussi sévèrement qua Tho-
-^LK LKS iXLTLUr.S HE M. JOURDAIN PKRK S-T
mery ; c'est celle du ciselage. En effet, elle peut ne pas être aussi
rigoureuse pour les Raisins qui ne sont pas destinés à la con-
servation pendant l'hiver. Les Raisins, à Maurecourt comme à
Conflans, n'atteignent pas dans leur ensemble tout à fait le
même volume que ceux de Thomery ; ils ont plus d'aptitude
pour se colorer, disons pour se dorer: en résumé, ils sont très
attrayants, et le propriétaire de ces vastes clos a un grand mé-
rite en fournissant, avec si peu de moyens d'action, une telle
somme de travail, et obtenant des résultats si satisfaisants.
Le clos d'un hectare situé à Lautil, dont il a été question plus
haut, produit, en Poires, la masse qu'on peut en attendre. Les
Doyennés d'hiver y abondent ; il y a beaucoup de Beurrés
Glairgeau et de Belles Angevines, de ces fruits cultivés pour la
représentation et dont le maintien à l'arbre est assuré par de
petites planchettes sur lesquelles ils reposent. Ces fruits volumi-
neux donnent satisfaction à des fantaisies; il n'y a pas de motif
pour les leur refuser, puisqu'ils payent les soins qu'ils exigent.
Les Doyennés d'hiver, les Beurrés Diel, les Duchesses d'An-
goulème forment la masse des récoltes. Le fond de la culture
reste le même qu'au moment de la première visite de la Commis-
sion ; il n'est pas à dire que depuis ce moment M. Jourdain n'ait
pas cherché à introduire quelques perfectionnements: il fait le
ciselagesur les espaliersavecautantde rigueur que le luipermet
la grande masse de ses récoltes : il a dû trouver une augmenta-
tion de produits qui ne doit pas lui faire regretter ce surcroit de
main-d'œuvre. Il pratique aussi très correctement l'etTeuillage.
et l'ensemble dénote de sa part un travail prodigieux et néan-
moins bien entendu, surtout un progrès sensible dans sa ma-
nière de traiter les Raisins en espalier. Sous l'impression de cette
dernière considération, la Commission propose le renvoi du
présent Rapport à la Commission des Récompenses.
54 COMPTE RENDU
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS
Compte rendu ds l'Exposition horticole oui a eu lieu
A Versailles en i88o,
Par M. A. Chargukravd.
Messieurs,
Ayant eu l'honneur d'être le représentant de notre Société,
comme Juré, à l'Exposition organisée par la Société d'Horticul-
ture de Versailles, je viens vous présenter le Compte rendu qui
doit résulter de ma délégation.
Cette Exposition s'est tenue du 3 au 8 septembre, sur l'empla-
cementhabituel,c'est-à-diredans le parc de Versailles, non loin
du Bosquet d'Apollon,
Vous dire que .celle Exposition était parfaitement organisée,
que les végétaux y étaient généralement beaux, bien cultivés
ou très remarquables, c'est vous redire ce qui vous est dit avec
raison chaque fois qu'il est fait un Rapport sur les Expositions
organisées en cette ville par la Société d'Horticulture de Scine-
et-Dise.
, Et, à vrai dire, il n'en peut guère être autrement : l'habi-
leté des horticulteurs de la localité et des environs, exposanls
habituels, étant connue ainsi que la compétence spéciale des
organisateurs.
H faut, en effet, Messieurs, ces deux conditions réunies pour
produire une belle Exposition horticole : des horticulteurs ha-
biles, exposant de beaux végétaux et sachant parfaitement les
présenter, — et des organisateurs expérimentés, sachant faire dis-
poser toutes les présentations individuelles pour en former un
tout harmonique, où chaque lot, chaque groupe soit le mieux
placé pour lui-même et pour l'aspect général de l'Exposition.
Cette année tout particulièrement, l'abondance des végétaux
était très grande et, l'emplacement pour les recevoir étant limité,
nous pouvons dire que c'est avoir accompli un véritable tour de
(1; Déposé le 12 novembre 188!3.
DE l'exposition DE VERSAILLES DE 1885 55
force que d'avoir pu en grouper un si grand nombre sous la tente
habituelle, sans qu'il en soit résulté de confusion et sans avoir
nui à l'effet d'ensemble.
Le lauréat du grand prix d'honneur donné par M. le Ministre
de l'Instruction publique a été, cette année, M. Duval, horticul-
teur à Versailles.
Parmi les nombreux lots de plantes diverses de serre, qui
étaient présentés par cet horticulteur bien connu, je citerai
surtout les plantes à feuillage ornemental, les Dracœnas, les
Crotons, les Aroidées, les Bégonias, les Palmiers, etc., toutes
plantes en parfait état : dans les lots de plantes fleuries, des
Gloxinias à très grandes fleurs, aux brillants coloris, unis ou
pointillés, de beaux Cyclamens, des Ixoras dont les fleurs ras-
semblées en corymbes forment naturellement de jolis bouquets
de nuances diverses, mais généralement coccinés ou roses; un
lot d'Orchidées parmi lesquelles de forts exemplaires d'Oncldium
concolor dont les inflorescences forment des panicules régulières
d'un très beau jaune, VO. Kramerianum, le curieux petit 0. dasi/-
ii'le, d'importation récente, dont la fleur jaunâtre présente au
centre une macule noirâtre du plus curieux effet; le MasdevalUa
Mlla, etc.
Les plantes à feuillage sont véritablement l'objet d'une cul-
ture toute spéciale chez quelques Horticulteurs de Versailles.
J'ai noté^ dans les lots de ce genre de plantes présentés par
M. Truffant, le Dracœna Beal'û, superbe variété à feuilles larges,
tricolores; le D. neo-caledonica, plante vigoureuse à feuilles
vertes, larges, dressées ; le D. Gladstonei aux feuilles pourpres»
bordées d'un liseré rose ; les D. Lindeni, D. regalis, D. Verlotii,
D. venaillensis etc., toutes variétés des plus remarquables et
dont l'état de végétation attestait des soins et une culture
parfaitement entendus.
Il y avait aussi du même exposant de bien belles Aroidées
appartenant aux genres Anthurium, Dieffenbàchia, etc., mais
surtout un magnifique exemplaire de VAlocasia Thibauùana,
variété déjà ancienne mais toujours l'une des plus'jolies, dont
les feuilles amples, de forme régulière, sont rendues des plus
remarquables par leurs principales nervures qui, d'un vert
56 COMPTE «E.NDU
glauque, se détachent très bien sur le fond pourpre foncé presque
noir de ces feuilles.
Parmi les Broméliacées je citerai de forts sujets de Tilland-
sia iessellata, T. musaica; le Canhtrum Snllierl remarquable par
ses grandes feuilles larges, vertes, pointillées ou marbrées de
pourpre; les Vt^iesea fenestralis,, V. hieroglypJiica, etc.
Enfin les Orchidées, qui sont l'objet d'une culture toute spé-
ciale de M. Truffant, formaient l'un de ses lots les plus remar-
quables. J'ai noté le curieux Boulletio, aux lirandesfleursde cou-
leur fauve^ pointillées de "pourpre, le charmant Phalxnopsis
hJsmeralda, aux petites fleurs 'roses, rouges au centre, de très
beaux et forts exemplaires abondamment fleuris de Vanda cœ-
rulea, V. suavis, elc ; le CattleyaGaskelliana, aux grandes fleurs
plus ou moins roses, lavées de lilas, le C. Sanderiana aux fleurs
roses et ronges, le C.Ac/AanrfeVe, etc.; YOncidium Lanceanum avec
son labuUe rose pourpre et toute une série ^i'Odonfoglossiwi
Alexandrie.
Un beau groupe de Palmiers qui formait le centre de la
lente était exposé par M. Moser , horticulteur à Versailles.
On y remarquait particulièrement de très grands Cocos Bon-
neti, le très gracieux Cocos Weddelliana , les Kentia robusta,
K. Balmoreana , les Areca Baueri^ A. sapida^ des Chanuerops
elegans, etc. Toutes ces plantes en parfait état témoignaient de
soins judicieux et d'une excellente culture.
Il y avait aussi du même exposant un très fort spécimen
bien intact, de Cycas revoluta ; un groupe d'Araucaria Bid~
willii, A. Cunninghami, avec les nombreuses formes de Y Arau-
caria excelsa, les A. glauca, degans, etc. Enfin un groupe do
Ceanothus americana, de semis, dans lequel plusieurs nou-
veautés particulièrement recommandables, surtout la variété à
fleurs bien blanches, formant de grandes panicules, qui faisaient
le plus bel effet, à côté de la jolie variété bien connue, à fleurs
bleues, nommée Gloire de Versailles. Plusieurs variétés à fleurs
plus ou moins roses sont aussi très recommandables.
Les nombreuses Fougères de serre étaient l'objet de plusieurs
présentations dans lesquelles il y avait de beaux exemplaires de
CibotiumSchiedeiy de Cyathca australis, de Neolopleris austra-
DE l'eXI'OSITIO.N DE VERSAILLES EN 1885 o7
lasica, de Blechnum brasilienne, le gracieux Gymnogramma-
schizophylla elegans, YAdiantumdolabrifor'ne, espèce tout parlicu
lièrementrecommandable comme plante de suspension, etc. Les
principaux exposants de ces genres de plantes étaient M. Valle-
rand, jardinier à Bougival ; M. Margueritte, jardinier à Ver-
sailles, et M. Lionnet, jardinier au château de Jouy-en-Josas.
Plusieurs belles corbeilles étaient formées de Bégonias tubé-
reux à fleurs simples. Les variétés présentées par M. Robert,
horticulteur au Vésinet, étaient remarquables non seulement
par la grande dimension de leurs fleurs, mais aussi par les colo-
ris divers, blancs, roses, rouges, jaunes, de toutes nuances que
présentaient ces fleurs.
M, Lequin, horticulteur à Olamart, dont les cultures de Bé-
gonias sont bien connues, avait formé un beau massif avec une
variété nouvelle de ses semis, issue du B. Dcœisi, nommée
elegantissima. Cette dénomination est parfaitement justifiée par
l'élégance des petites fleurs, nuance corail, brillantes et légères
que présente cette variété qui est très floribonde.
M. Couturier, horticulteur à Chatou, exposait aussi un beau
groupe de Bégonias tubéreux à très grandes fleurs et à coloris
vifs.
Les Bégonia Rex étaient l'objet de nombreux apports. J'ai
noté dans le lot présenté par M. Cogneau, jardinier à Bièvres,
les variétés Lucrèce et Triomphe de Lede, dont les feuilles pré-
sentent des reflets métalliques.
Je dois signaler aussi un petit groupe de Bégonias variés, hy-
brides du B. subpellata et difi"érant assez sensiblement du type.
Ces hybrides seront peut-être le point de départ d'une série
nouvelle de Bégonias à feuillage.
Une coUectian assez nombreuse de beaux Coladium, bien
cultivés, était exposée par M. Perrette, jardinier à Bellevue.
J'ai noté aussi, dans une belle corbeille formée de plantes de
serre, des spécimens très remarquables comme développement,
de Maranta {Calathea) zebt'ina, M. sanguinea, etc., etc., présentés
par M. Laveau, jardinier à Bellevue.
Les Pelaj-ganium zonale-inquinans, donl les variétés sont in-
nombrables et qui sont l'objet de cultures spéciales chef
o8 COMPTE RENDU
plusieurs hoiiiculteuis de Versailles, formaient de magnitiques
corbeilles. Les variétés les plus remarquées étaient: Avalanche,
à fleurs d'un blanc pur, très florifère ; Gloire lyonnaise, à fleurs
simples rouges, à pétales très larges, formant de très grandes
ombelles; Marie Nicolle, variété naine, à fleurs rouge saumoné,
très jolie ; Bruant, variété à fleurs doubles, grenat, à ombelles
des plus volumineuses ; souvenir de Garpeaux, belle variété
naine, à fleurs doubles, rouges; enfin une des plusjolies variétés
à feuillage panaché blanc, à fleurs roses, Mislress Parker, etc.
Les principaux exposants étaient MM. Poirier, Pigieret Putaux-
Ghaimbaultflls, horticulteurs à Versailles.
L'un des lots les plus remarqués a été certainement celui que
formait une nombreuse collection d'Œillets remontants exposés
par M. LévOque, le rosiériste bien connu. Ges Œillets, généra-
lement nains, présentent quelque analogie avec la race dite
Tige de fer. Parmi les plus belles variétés, je citerai : Virgo
Maria et Lea Lévéque, à fleurs blanches et se tenant très bien ;
M"* Lily, à fleurs blanches lisérées de rose; M"'' Loury, à fleurs
rayées rose sur fond blanc ; Irma, à fleurs roses, striées rouge;
Amiral Courbet, à fleurs roses, largement striées pourpre ; Louis
Lévéque, à fleurs soufre ; M""= Veitch, à fleurs très grandes, jaunes
faiblement lisérées de rose, etc.
La maison Vilmorin-Andiieux et G''' présentait plusieurs lots
importants de plantes annuelles ou bisannuelles diverses: des
Amarantes Grètede coq [Celosia cristata var.i, auxformes mons-
trueuses etde coloris bien variés, des Reines-Marguerites, des Zin-
nias, enfin une collection de Glaïeuls, de Dahlias et aussi un
groupe de Lilium auratum aux grandes belles fleurs rayées, poin-
tillées or, dont l'odeur agréable embaumait une partie de lEx-
posiiion.
M. Torcy- Vannier, horticulteur à Melun, exposait de belles
collections de Dahlias, de Glaïeuls, de Zinnias, de Reines-Mar-
guerites.
Outre ces divers lots de fleurs, la maison Vilmorin exposait
de nombreuses variétés de quelques genres de plantes potagères,
des Tomates, des Radis, des Aubergines des formes, dimensions
et coloris les plus divers.
DE l'eVPSOITION DE VERSAILLES, EX 1883 59
Les collections de Pommes de terre de iMM. Joseph Rigaultet
Hyacinthe Rigault, horticulteurs à Groslay, étaient, non pas
tant à cause delà quantité des variétés réunies que par l'aspect
et le parfait état des exemplaires qui les représentaient, les
plus belles que nous ayons encore eu occasion de voir.
Toutefois qu'on me permette de faire ici cette restriction. —
Si, quantaux végétaux cultivés pour l'agrément, la vue et l'odo-
rat suffisent pour pouvoir porter un jugement judicieux sur
leur qualité, il n'en est pas de même pour la Pomme de
terre, ni du reste pour les autres produits horticoles alimen-
taires ; ici^ la vue seule ne renseigne pas toujours exactement
sur ce quïl faut connaître; la mine ne suffit pas ; ce n'est plus
qu'une qualité accessoire; ce qu'il faut avant tout, c'est la qua-
lité désirée, puis le rendement rémunérateur selon le cas et le
mode de culture.
Ceci dit, je signalerai : une très nombreuse et belle collection
de plantes potagères provenant de l'établissement de Saint-Ni-
colas, à Igny, et une autre présentation du même genre prove-
nant de l'asile départemental de Seine-et-Oise;
Enfin les produits très remarquables comme développement,
présentés par la direction des travaux d'assainisiement de Pa-
ris et provenant des cultures maraîchères faites à l'eau d'égoùt
dans la plaine de Gennevillers.
Les Fruits, Poires, Pommes, Raisins, Pêches, étaient repré-
sentés par de belles collections formées deo variétés le plus gé-
néralement cultivées.
M. Deseine, pépiniériste à Bougival, exposait de beaux arbres
fruitiers: Poiriers, Pommiers, Pruniers, Cerisiers, Vignes de
formes diverses et de différents âges, montrant différents degrés
de formation.
Enfin, je signalerai les principaux produits des Arts et Indus-
tries horticoles: serres, châssis, appareils de chauffage, vases,
outils et instruments de jardinage, qui, quoique peu nombreux,
étaient encore suffisamnaent représentés.
En terminant, Messieurs, permettez-moi d'adresser ici mes
plus sincères remerciements à Messieurs les Membres de la
60 COMPTE RENDU DE LEXPOSlTlOiV DE VERSAILLES, EN 1885
Société d'Horticulture de Seine-et-Oise pour l'accueil bienveillant
qui a été fait au délégué de la Société de Paris.
Le Jury pour l'Horticulture était ainsi composé :
M. Chevallier, Président ; M. Victor Bart, Secrétaire; MM. Sa-
lier, Rouland, Bergman, Chemin, Fauquet, Isoré, Jamin, Lam-
bin, Pavard, Savoye, Thibaut, Yerdier (Eug.), Verlot, Delaville
fde Beauvais), et Chargueraud, Jurés.
Les bouquets et ornementations diverses en fleurs coupées ont
été jugés par ti-ois Dames Patronnesses de la Société:
M™'^ Harting, LadyPine, M'"'' Sayvé.
Les lauréats des prix d'honneur ont été :
M. Duval, horticulteur à Versailles; — grand prix d'honneur
donné par M. le Ministre de l'Instruction Publique;
M. TrufTaut, horticulteur à Versailles: -- prix d'honneur
fondé par les Dames Patronnesses;
MM. Vilmorin-Andrieux et C'% grainiers à Paris; — l*""" prix
des Dames Patronnesses;
M. Deseine, pépiniériste à Bougival; — r''prix de M. le Mi-
nistre de l'Agriculture;
M. Moser, pépiniériste à Versailles; — 2^ prix de M. le Ministre
de l'Agriculture;
M. Lionnet, à Jouy ; — l^'' prix du Conseil général de Seine-
ct-Oise;
M. Laveau, à Bellevue; — prix de M""' Heine, Présidente des
Dames Patronnesses;
M, Perrelte, jardinier à Bellevue ; — T"" prix de M""" la ba-
ronne James de Rothschild ;
Etablissement de Saint-Nicolas à Igny ; — 1®'' prix de la Com-
pagnie des Chemins de fer de l'Ouest ;
M. Poirier, horticulteur à Versailles ; — prix de la ville de
Versailles ;
M. Alexandre Robert, au Vésinel ; — prix Furtado;
M. Cogneau, à Bièvres ; — 2" prix de M"* la baronne James
de Rothschild ;
Direction des Travaux de Paris ; — 2'= prix de la Compagnie
ries Chemins de fer de l'Ouest ;
l'LANÏES NOLVELLES OU RARES. 61
M. Joseph Rigault, cultivateur àGroslay ; — 2' prix du Con-
seil général de Seine-et-Oise;
M. Pigier, horliculleur à Yerrailles ; — 3' prix des Dames Pa-
Ironnesses ;
MM, Lévêque et fils, à Ivry; — prix de M"'^ Lusson, Dame
Patronnesse.
cs^€:t^c^^c^^c^
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
PLANTES Nouvelles ou rares décrites dans des
PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES.
GARTEN-ZEITUNG
Ecliinocaetns denuilatus intermeilias HrLDMiNN, Gavt.-Zeit.,
8 oclob. l88o, fig. III, p. 479. — Echinocacte dénudé intermédiaire.
— (Caclées).
Cette plante grasse a été obtenue dans l'établissement de
M. H. Ilildmann, à Oranienbourg, à la suite d'un croisement
des Echinocactus denudatus et Moncillei, ce dernier ayant fourni
le pollen. La plante entière est demi-globuleuse, à sommet
aplati; sa couleur générale est un vert grisâtre ; elle est relevée
de septouhuit grosses côtes longitudinales, larges de 0"*, 02-0™, 03,
hautes de 0°'.01, largement bosselées ; les faisceaux d'épines en
comprennent chacun 9, dont les 2 supérieures sont plus faibles
que les autres qui sont fortes, longues de 0'",02, arquées en
dedans vers le corps de la plante, d'un jaune sale. Les fleurs
sont blanches et elles sont produites avec une rare facilité, qui
n'existe pas au même degré chez les deux parents. Les fruits
se développent aisément et renferment en abondance des
graines susceptibles de germer.
Stcphanandra incisa SiEu. et Zccc, — Gart.-Zeit. , 29 octob.
lS8o, p. 510, fig. 120. — Stéphanandre incisé. — Japon. — (Rosa-
cées- Spiréacées).
Arbuste parfaitement rustique, qui avait été décrit par
Thunberg comme un Spirxa et qui est devenu le type d'un
62 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTKANGKKE.
genre nouveau pour Siebold et Zuccarini. Il croît naturellement
au Japon dans les îles de Nippon et Kiusiu, ainsi qu'en Corée
et dans l'archipel coréen. Au mois de juin il se couvre de fleurs
blanches, petites, mais réunies par 5 à 12 en grappes axillaires.
L'arbuste est haut d'un mètre à 1™,50 ; ses feuilles d'un joli
vert en dessus, plus pâles en dessous, à contour général trian-
gulaire avec la base échancrée en cœur, sont divisés profondé-
ment en 3-5 grands lobes plus ou moins subdivisés et dentés à
leur tour. On ignore la date de son introduction en Europe.
Billberg^ia Bakcri E. MoKR., var. ^traussiana Wittm., Gart.-
Zeit., 15 octob. 1885, p. 487. — Billbergie de Baker. — Brésil.—
(Broméliacées).
Cette variété s'est trouvée dans un envoi reçu d'itajahy par
M. H. Strauss, d'Ehrenfeld près Cologne. Elle se dislingue du
type au premier coup d'œil par ses feuilles beaucoup plus larges
qui, à leur face supérieure, vers la base, se colorent en rouge-
vineux sale, ainsi que par ses inflorescences et ses fleurs plus
développées. Même, M. Wittmack en ayant gardé un pied dans
son appartement depuis le 19 mai jusqu'à la fin de juillet, a vu
la même coloration, quiétait d'abord liniitéeà lu face supérieure
des feuilles, s'étendre bientôt à leur face inférieure et iinalement
occuper un quart environ de leur longueur, sur leurs deux
côtés, de manière à donner à la plante une apparence toute
difl"érente de ce qu'elle était auparavant.
WIENER ILLUSTRIATE GAHTEN-ZEITUXG
Chamaïcyprias Ijawsoniana Bosenthallii Wien. ill. Gart.-
Zcit., décem. 1885, pi. i, p. 493. — Chamœcyparis de Lawson, var.
de Rosenthal. — (Conifères-Cupressinées.)
he Cupressus Laivsoniana qui est devenu le type du genre
Chamœcyparis, a fourni déjà plusieurs variétés. Celle dont il
s'agit ici est remarquable par la régularité et l'élégance avec
laquelle elle se forme en pyramide élancée. Elle a été obtenue
de semis, à la date d'une douzaine d'années, par M. Julius
Rùppel, propriétaire actuel de l'établissement Peter Smith et G'°,
à Bergedorf, près Hambourg. On la multiplie de boutures
faites au mois de septembre,, qu'on plante dans du sable, dans
PLANTES iNOUA'ELLES OU RARES. G3
des pots maintenus dès lors à une température de 20" , en
moyenne. Ces boutures commencent à s'enraciner en janvier,
et on peut les repiquer séparément dans de petits pots,
au mois de mars. On les laisse dans ces pots au moins une
année et c'est seulement au printemps de l'année suivante qu'on
les plante en pleine terre. Là, si le sol est bon et bien préparé,
les jeunes pieds mesurent, à l'automne suivant, 0™,50 à 0",70
de hauteur.
GARTENFLORA
Billberg^iaCilazioviana Regel, Gartenf., scplem., 1S85, pi. 1203,
p. 260. — Billbergiede Glaziou. — Brésil. — i^Broméliacées.)
Cette Broméliacée nouvelle a été, dit le Gartenflom , en-
voyée par M. Glaziou au Jardin botanique de Saint-Pétersbourg.
Elle est voisine du BUlhergia fasciata Lindl. [Hoplophijlum fas~
ciatum Béer; BUlhergia rhodocyanea Leji.), mais tandis que
celui-ci a les feuilles arrondies au sommet que surmonte brus-
quement une pointe courte, et que son inflorescence rameuse,
en forme de panicule, comprend de nombreux épis latéraux de
fleurs qu'accompagnent des brac'ées àpeu près glabres, étalées,
plus longues qu'elles et colorées en beau rose-rouge, le B. Gla-
zioviana a les feuilles rétrécies graduellement vers leur extré-
mité et l'inflorescence en épi simple, terminal, comprenant des
fleurs colorées en rose-violet qui passe ensuite au rouge-cinabre
foncé, accompagnées de bractées un peu plus courtes qu'elles,
elliptiques-oblongues, imbriquées, revêtues sur leurs deux faces
d'un duvet floconneux assez épais et d'un blanc d'argent.
Le Secrétaire-rédacieur-gérant,
P. DUGHARTRE.
Parts. — Imprimerie G. Rougier et Cie, rue Cassette, l.
64
JANVIER 1880.
OliSlillVATIO.NS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F- JaMIN, A BoURG-LA-ReINE
PRÉS Paris (altitude 63"" environ).
TEMPÉRATURE
Minim.
Maxim.
HAUTEUR
du baromètre.
Malin.
Soir.
VENTS
dominant
ETAT DD CIEL.
14
17
13
24
!5
26
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i8
29
30
|31
0,9
8,8
7,3
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11,4
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4,8
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3,6
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— 0,6
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5,2
— 0,2
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— 2,5
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E. SE. S.
SO.
SO.
Couvert el léger, brumeux, petite
pluie dano la soirée.
Couvert.
Couvert le matin et le soir, belle éclai
cie dans le milieu de l» journée.
Couvert, pluie le soir.
Pi. et V. presque toute la n., nuag.dr
gr. m., presque cl. le rcsie de la j
Nuag. et pi. le m., pi. plus f. l'ap.-m
Nuag. le m. presque cl. le r. de la j
Léger, nuag. de gr. m., couv. neig(
assez abond. l'apr.-m., cl le soir,
iNuag. et gr. v. dans la n. et d. la m.
neige picsque toute l'après-midi.
nu'rigeux le soir.
Un peu de n. de gr. m , n., cl. le s
Nuag, d. la n. el le m., couv. l'apr.'
m. avec un pou de n., cl. le s.
Clair de grand matin, nuageux.
Neige d. la n., couv., pi. abond. de
1 1 h. et demie à 3 li. d demie avec
l)Our., écluir. dans la soirée.
Gr. V. d. la nuit, couv. quel, éclair.
l'apr. -midi, nuag. le soir.
.Nuageux.
l'I. ores, toute la n., léger, a ver. d
la mal., nuag., clair le soir.
Pluie dans la nuit, nuageux.
l'Iuie d. la nuit et près. t. la journ.,
éclair, dans la matinée.
Nuageux el léger, brumeux.
Nuageux el léger, brum. le m., couv
le reste de la journée.
Couvert le malin, nuageux.
Neige abond. d. la n., couv., neige
moins abond. l'apr. -midi.
Couvert do gr. m., nuag., il vol. de
la neige, clair le soir.
Un peu de neige d. la n , couv., lég
pluvieux l'apros-midi.
Nuageux.
Presque clair.
Nuageux (le grand malin, brumeux
Légèrement brumeux.
Nuageux, pi. de 1 h. à 3 li. de l'ap.-
midi, clair le soir.
Clair jus. 2 h. de l'ap.-m., nuageux,
pluv à partir de 1 h. (lu soir.
Couvert le m., |jI. el bour. l'apr.-m
nuageux le soir.
AVIS IMPORTANT
Daûs sa séauce du 12 novembre 1883, le Conseil d'Administration
de la Société nationale d'Horticulture a décidé qu'un Congrès horti-
cole sera tenu, en 1886, dans l'hôtel de la Société, rue de Grenelle, 84,
pendant la durée de l'Exposition générale qui aura lieu du 11 au 16 mai.
Les personnes qui auraient Tintention de prendre part aux travaux
de ce Congrès sont priées d'en infoimer M. le Président, au siège de
la Société, rue de Grenelle, 84, et de lui faiie connaître le plus tôt
possible les questions qu'elles se proposeraient d'y traiter ou qu'elles
croiraient mériter d'y être discutées.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1886
Concours permanent.
Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« sér., IV, 1882, p. 631
et 753.)
Concours annuels .
Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten-
tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2« série,
XI, 1877, p. 445.)
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentsleinon.
N. B. — La Commission de Rédaction déclare laisser aux aute »r3 de«
articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsabilité
des opinions qu'ils y expriment.
Série III. T. VIII. Cahier de Février pubhé le 31 Mars IS.Sii. r,
66 PROCÈS-VEUBAUX.
PROCÈS-VERBAUX
SÉANCE DU M lÉVIUF.K 1886
Prksiiikncf. de M. Hardy, piemier Vice-Pivsiileiil
La séanct' est ouverle à deux heures et demie. D"ajjn-s les
signatures qu'a reçues le registre de présence, on y compte cent
soixante-douze membres titulaires et (|uinze membres hono-
raires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président donne une nouvelle qui provoque les applau-
dissements unanimes et chaleureux de la Compagnie : M. Léon
Say, l'homme éminent que la Société nationale d'Horticulture
de France est heureuse d'avoir à sa tête, vient d'obtenir la
distinction la plus haute et la plus recherchée dans le
monde littéraire; aujourd'hui même il a été élu membre de
l'Académie française. Il vient d'en recevoir l'avis officiel, il y a
une heure à peine, pendant qu'il présidait la séance du Conseil
d'Administration. Déjà membre de l'Instituf, dans la classe des
sciences morales et politiques, M. Léon Say lui appartient encore
dès ce jour pour une autre classe, l'Académie française. C'élail
son mérite supérieur comme économiste qui lui avait valu son
entrée dans la première de ces deux Académies; c'est son talenl
littéraire et oratoire qui a motivé aujourd'hui son élection par la
seconde. La Société nationale d'Horticulture peut, ajuste litre,
être fière de voir figurer en tète de la liste de ses membres, un
nom que de pareils titres placent à un rang des plus élevés
parmi ceux des hommes qui honorent aujourd'hui notre
pays.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de huit nouveaux membres titulaires dont la présen-
tation a été faite cans la dernière séance et n'a pas l'encontré
d'opposition. 11 informe ensuite la Société de deux perles cruel-
les qu'elle vient d'éprouver par le décès de M. Cillet (Joan-De-
SÉANCE DU 11 FÉVKIEH 1886, 67
nis), de Sannois (Seine-et-Oise), et de ^\. d'Orlier (Léon) marquis
de Saint-Innocent, Président de la Société d'Horticulture d'Autun
'Saône-et-Loire). M. le Marquis de Saint-Innocent était un ama-
teur d'Horticulture aussi zélé qu'instruit. Depuis plusieurs an-
nées il dirigeait avec une parfaite compétence et un entier dé-
vouement les travaux de la Société d'Autun dont on peut dire
qu'il était l'àme. Aussi sa mort laisse-t-elle un vide immense
dans le sein de cette association et sera-t-elle vivement sentie
par tous ceux qui s'intéressent aux progrès de l'horticulture
française qu'il favorisait de tous ses efforts.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M. Berthault (Vincent), jardinier à Rungis (Seine), un
lot de Tomates de la variété naine hâtive et une corbeille de
Froisps, Le Comité de Culture potagère juge ces deux produits
tellement remarquables, soit d'une manière absolue, soit relati-
vement à l'époque à laquelle ils ont été obtenus, qu'il demande
qu'une prime del""^ classe soit accordée pour la présentation qui
en a été faite. La Compagnie fait droit par un vot* à cette
demande.
2" Par M. Chappellier (Paul), amateur, un lot de tubercules
du Slachys affinis, produit alimentaire nouveau relativement
auquel il donne de vive voix les renseignements suivants :
Le Slachys affinh, dit M. Chappellier. est une plante de la
famille des Labiées, qui croît naturellement en fihine et au Ja-
pon (1). C'est la Société d'Acclimatation qui l'a introduite en
France, il y a quelques années, et c'est notre collègue, M. Pail-
lieax. qui en a relevé le mérite comme plante alimentaire dans
son excellent livre intitulé : Le Potarjer d'an carieax. La culture
de cette plante est des plus faciles^, car elle s'accommode de tous
il) La détermination de cette espèce n'est peut-être pas à l'abri de
toute critique. Sur ces 168 e.spèces de Stachys qui sont caractérisées
par Bentham dans le Prodromus (vol. XII, p. 462 et suiv.), une seule
est indiquée comme croissant naturellement en Chine; c'est le Slachys
(hinensis Bc.xge, voisin de notre S. paluslris L., que Bunge <lonne
lorarae se trouvant dans le nord du céleste empire, et que Fortune a
trouvé près de Amoy. D'un autre côté, Fresenius a donné le nom
'|p HfKchys'itfpiiis h un sou^-arbrisspau ranifiix, convpil dp poil<
68 PROCÈS-VERBAUX.
les sols et elle est d'une rusticité à toute épreuve, ce qui permet
d'en prendre les tubercules en terre, pour la consommation,
pendant toute la mauvaise saison, pourvu que, au moyen d'un
paillis, on ait empêché la congélation du sol. W. Chappellier a
même constaté que des tubercules de cette plante, laissés à dé-
couvert, n'avaient pas souffert par une gelée de — 16". D'un autre
côté, notre collègue, après avoir planté ses 5'^acA^s au printemps
dernier, dans un terrain sec et en pente, ne s'est plus occupé
ensuite de cette plantation que pour lui donner un léger binage
et un petit nombre d'arrosements. Dans ces conditions très peu
favorables, les plantes sont bien venues. Aussi est-il convaincu
que ailleurs et dans une terre moins sèche, il serait à peu près
inutile d'arroser. On multiplie cette espèce au moyen de ses tu-
bercules qu'on plante isolément, en les espaçant de 0",30-0'",40
en tous sens. Quant à l'époque à laquelle on doit planter, elle
n'est pas facile à déterminer, attendu que, à toute époque, les
tubercules entrent promptement en végétation. Ainsi ceux que
M. Chappellier a cueillis, à la date de 8 jours, ont déjà commencé
de pousser, et il en montre un qui, ayant été retiré de terre, il y
a six semaines, et étant resté depuis l'arrachage à sec, dans une
chambre, a déjà donné une tige longue de plus de 0"',iO. il pense
donc qu'il n'y aurait aucun inconvénient à faire la plantation
dès cet instant. La production de cette plante est assez considé-
rable pour que, dans les conditions peu avantageuses dans les-
quelles il l'a cultivée, elle lui ait donné 40 à 50 pour 1. Ail-
leurs et dans des conditions plus favorables, on l'a vue produire
200 pour 1 ; on lui a mémo assuré en avoir obtenu 300 pour 1.
Comme aliment, les tubercules du Stachi/s chinois ont été recon-
nus bons ou très bons par toutes les personnes qui en ont
laineux et floconneux, haut de O^jiJO ii0'^,4b, qui a été trouvé sur le
mont Sinaï par Bové, Schiniper, Auchei-Eloy, près de Damas par ri'
dernier voyageur et qui croit aussi dans la Basse-Egypte. Il est pou
probable que ce soit la même piaule qui se retrouve en Chine. Toule-
Ibis n'ayant jamais vu le Slachys dont M. Chappellier (P.) a montré
les tubercules à la Société, je ne puisque soulever un doute sans rien
(lire de précis à cet égard.
(Note du Secrétaire-rédacteur,}
SÉANCE DU H FÉVRIER 1886, 69
mangé. Ils offrent en outre cet avantage que, avant de les pré-
parer pour la table, on n'a qu'à les laver sans les éplucher. De-
puis trois ans que M. Chappellier (P.) cultive cette nouvelle
plante potagère, il n'en a obtenu que de bons résultats; aussi
cons(ille-t-il à ses collègues d'en essayer à leur tour la culture.
Pour leur en fournil les moyens, il leur offre les tubercules qu'il
a déposés sur le bureau. D'ailleurs, ajoute-t-il, on peut aujour-
d'hui se procurer les éléments de la plantation chez la plupart
des horticulteurs-grainiers et des marchands de comestibles. Il
pense aussi que, pour étendre une plantation qu'on jugerait trop
restreinte^ on pourrait multiplier la plante par le bouturage à
chaud.
3" Par M. Rabier, jardinier à PHay, des Pommes Reinette du
Canada et des Poires Bergamotte Espéren d'un volume remar-
quable, — Celte présentation lui vaut une prime de 3^ classe,
4" Par M. Jourdain, cultivateur à Maurecourt {Seine-et-Oise},
des Pommes Reinette du Canada et Belle Dubois, Les premières
surtout sont très belles et d'une finesse qui indique les soins assi-
dus dont elles ont été l'objet, — ■ Il est accordé à M. Jourdain une
prime de 1" classe .
0° Par ]\P'°' Chrétien, propriétaires à Bagneux, des Poires
présentées sous le seul nom deBozyetdans lesquelles le Comité
d'Arboriculture fruitière voit des Passe-Colmar, mais déjà trop
mûres et, pour ce u;otif, ayant déjà perdu quelque peu de leur
saveur;
6" Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, place
de la xMadeleine, à Paris, des Oranges rouges de Blidali, des
Oranges d'Oran et de petits Citrons Gallet récoltés à Blidah. —
Une prime de 2" classe lui étant décernée pour cette présenta-
tion, M. Hédiard renonce à la recevoir. — Il fait observer que
les petits Citrons déposés par lui sur le bureau appartiennent à
une variété recommandable par l'abondance du jus que renfer
ment ces fruits. Ce jus est très acide, mais avec un arôme spécial.
L'arbre qui les produit est cultivé communément à la Martini-
que, et c'est aussi de cette lie que M, Hédiard en faisait venir
les fruits jusqu'à ces derniers temps. Malheureusement, pour
arriver à Paris, ils restaient de vingt à vingt-cinq jours environ
iO PRUOES-VERBAUX.
en route; pendanl ce temps, ils s'échauffaient et perdaient
leur apparence de fraîcheur, sans que toutefois la qualité en fût
altérée. Cet inconvénient a disparu aujourd'hui qu'on les récolte
à Blidah. Une particularité qu'il est bon de signaler c'est que
des graines venues de la Martinique, ayant été semées à Blidah,
par M. Fontaine, ont reproduit la variété sans la moindre
altération. Le (Utronnier qui donne ces fruits est un joli arbre
très productif.
M. Hcdiard dit qu'il croit devoir donner à la Compagnie un
renseignement utile sur un sujet tout différent. On vend aujour-
d'hui com.'niinément, dans les rues de Paris, des Haricots en
grains plus ou moins verls, qu'on donne comme ties Flageolets
frais. Or ce sont des Haricots chevrier et autres, conservant ;i la
maturité une teinte plus ou moins verte, qui ont subi une prépa-
ration destinée à leur donner l'apparence de la fraîcheur. On
commence par les passer à la vapeur, après quoi on les traite,
pour les verdir, au moyen d'une préparation chimique ([ui peut
n'être pas sans inconvénient pour les personnes qui prennent cet
aliment .
7" Par M. Horat (Charles), jardinier -chef chez M. Laveissiôre,
au château de La Folie près Draveil (Seine-et-Oise), une grande
et belle corbeille de fleurs forcées, Roses, Violettes de Parme,
fleurs d'Oranger, de fi/iddodi'ndnni et àWnlhuriinn Androanum,
pour laquelle il lui est accordé une prime de 2"^' classe. M. Horat
présente en même temps une R(n<o qu'il a obtenue de semis après
fécondation croisée entre les Roses Paul Neyron et de la Reine.
Le Comité de Floricullure déclare que cette Rose lui semble
belle, mais qu'il ne peut en faire l'objet d'un jugement précis
d'après une fleur venue en culture forcée: il ajourne donc son
jugement jusqu'au moment où il pourra la voir venue dans les
conditions normales.
Dans sa lettre d'envoi M. Horat dit qu'il donne à cette Rose le
nom de Madame Emile Laveissièrc
8" Par M. Maurice de Vilmorin, des rameaux fleuris de plu-
sieurs végétaux ligneux qui sont maintenant en fleurs dans les
jardins, sur les côtes de Provence. Ces rameaux ont été pris sur
des pieds dont la plantation ne remonte qu'au mois de février
SÉANCE DU 11 KÉVltlEK 1880. 71
1882. Les espèces auxquelles ils apparliennent sont surtoul des
Protéacées , savoir les Hakea Victorix el rosmarini folio , le
Bnnhsla pnemorsa, ei Q.\QC, e\\e?> deux Scrophularinées, le Hal-
Ifi'ia lacida L. ei\e Biiddhua sal/rifolia J\cQ. iChiUnnlhm arbo-
reus Benth.), l'un et l'autre originaires de l'Afrique australe. A
ces spécimens d'arbustes d'ornement a été jointe une branche
du Quercm oçi/ar/mMicu. prise sur un arbre qui se trouve sur le
domaine des Barres, arrondissement de Montargis (Loiret). —
Une prime de 1''' classe étant décernée pour cette présenta-
tion, M. deYilmorin renonce à la recevoir.
y\. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la cor-
respondance qui comprend les pièces suivantes :
1° Une lettre de M. Bazin, professeur à la Société d'Horticul-
Lure de Glermont (Oise), relative au Chou de Bruxelles nain.
L'auteur de cette lettre rappelle un passage de procès-verba
de la séance du 24 décembre 1885 où il est dit que le Comité de
Culture potagère n'avait pas eu encore sous les yeux cette va-
riété, et il en conclut ([ue le Comité a laissé entrevoir ainsi que, à
ses yeux, c'est là une nouveauté. Or, écrit-il, c'est une variété
déjà connue de longue date puisque c'est lui même qui l'a obte-
nue, en 1860, lorsqu'il était jardinier chez M. le marquis de Clu-
gny. à Liancourt 'Oise). Après l'avoir fixée, il la nomma Chou de
Bruxelles nain extra-perfectionné. En 1863, il présenta ce Chou
à la Société qui lui accorda, pour cette présentation, une prime
de 2" classe^ A l'Exposition partielle du 12 mars I86i, il en pré-
senta un lot de dix pieds qui lui valut une médaille d'argent
(Voy. \q Journal, cahier d'avril 1864, p. 238). Depuis cette épo-
que, la plante a fait son chemin et, notamment dans les environs
de Glermont (Oise), M. Bazin dit qu'on ne cultive plus d'autre
sorte de Chou de Bruxelles. Elle figure même depuis longtemps,
ajoute-t-il, dans le Catalogue de la maison Yilmorin-Andrieux,
sous le nom de C'iou de Bruxelles nain. — Il en est du reste de
même, dit-il encore, pour d'autres plantes qu'on présente comme
nouvelles bien qu'elles existent de longue date dans les jardins.
C'est, par exemple, ce qui arrive aujourd'hui pour la Mâche
72 PROCÈS- VERBAUX.
panachée, que diverses publications horticoles donnent comme
une nouveauté, mais qu'il possède depuis longtemps sans en
faire grand cas, et dont il offre de la graine à ceux de ses col-
lègues qui en désireront.
2° Une lettre de M. Charles du Pouey, Membre de la Société,
qui annonce l'envoi d'une note dont il est l'auteur et qui est in-
titulée : Note sur le Cotonnier Subers. Cette note, qui est jointe à
la lettre, est renvoyée par M. le Président à la Commission de
Rédaction.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée M. le Secré-
taire-général signale le Programme de l'Exposition des produits
de l'Horticulture qui au"a lieu à Evreux, du 26 au 30 mai pro-
chain, à l'occasion du Concours régional.
Conformément au Règlement, M. le Trésorier Chouveroux
communique à la Société le budget et les comptes pour l'année
1885 qui sont renvoyés à la Commission de Contrôle. Il reçoit les
remerciements de M. le Président pour le soin et l'exactitude
avec lesquels il gère les finances de la Société.
M. Charguerauda la parole et fait une communication verbale
en vue d'indiquer la marche qu'il a suivie avec succès pour
retarder la floraison des Chrysanthèmes d'automne jusqu'à l'é-
poque actuelle, et même jusqu'au mois de mars. Celle maiche a
consisté à faire, au mois d'août, des boutures de ces plantes
avec des rameaux très longs et déjà presque en boutons. Au
mois de septembre, ces boutures ont été replantées et leurs
boutons ont été supprimés. Au mois de décembre^ les plantes
ainsi obtenues ont été soumises à la culture forcée ([ui en déter-
mine la floraison pendant les mois de janvier, février et mars.
Une précaution essentielle, pour avoir une bonne floraison,
consiste à supprimer aux plantes les pousses qui parient
du bas de la tige et à ne conserver que des rameaux axil-
1 aires.
Un Membre dit qu'en ce moment même il a des Chrysanthè-
mes en fleurs, à l'air libre, dans son jardin.
Il est fait dépôt sur le bureau d'un document intitulé : Note
sur un Régonia nouveau, à infloiescences épiphylles, par M. P.
bUGBARTRE.
SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1886. 73
L'un de messieurs les Secrétaires annonce de nouvelle? pré-
sentations;
Et la séance est levée à trois heures et demie.
SKANCE DU 2o FÉVRIER 1886
Présidence de M. Léon 8ay, Président de la Société
La séance est ouverte vers deux heures et demie, devant
cent soixante-et-un Membres titulaires et quatorze Membres
honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président remercie vivement la Société pour la sympa-
thie qu'elle lui a montrée en applaudissant chaleureusement
lorsqu'elle a appris, pendant la dernière séance, qu'il venait
d'être élu membre de l'Académie française.
Il lui apprend ensuite avec un profond regret qu'elle vient de
perdre l'un de ses membres les plus illustres par le décès de
M. Jules Jamin, qui lui appartenait depuis l'année 1879. M. Ja-
min était un savant justement célèbre, professeur de Physique
à la Faculté des Sciences de Puris et l'un des deux Secrétaires
perpétuels de l'Académie des Sciences. Ses importants travaux
et ses découvertes dans le champ de la Phj-sique l'avaient placé
depuis longtemps au premier rang parmi les physiciens de
notre époque et les grands ouvrages dans lesquels il avait
présenté le tableau complet de la science aux progrès de laquelle
il avait puissamment contribué étaient devenus classiques dès
leur publication. Doué d'une infatigable activité que secondait
une facilité merveilleuse, M. Jamin avait acquis^ en dehors de la
science à laquelle il s'était dévoué, des connaissances variées,
surtout en botanique et en horticulture. Dans ses rares moments
de loisir il était heureux de se livrer aux soins de la culture, et
c'est en dirigeant lui-même les arbres fruitiers d'une propî'iélé
située dans les Ardennes qu'il aimait à se reposer des travaux
absorbants du laboratoire et des fatigues du professorat. Si
en lui la France a perdu l'une de- ses grandes illustrations
74 l'ROCÈS-VEHBAUX.
scientifiques, nalre Société s'est vu enlever par cette niort l'un
de ses Membres les plus compétents et les plus passionnés pour
l'art des jardins.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de six nouveaux Membres titulaires dont la pré-
sentation a été faite dans la dernière séance et n'a pas soulevé
d'opposition.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau:
1" Par M. Berthault (Jean), jardinier chez M. Vallée, à Wis-
sous (Seine-et-Oise), deux pieds du Fraisier Marguerite (Lebre-
ton) chargés de fruits mûrs, un pied de Toninfc rouge naine
hâtive, venu d'un semis qui a été fait au mois de septembre
dernier, portant des fruits arrivés à leur parfaite maturité, ainsi
qu'une corbeille de fruits mûrs appartenant à cette même
variété. Ces divers produits ont été obtenus grâce au chauffage
par un tbermosiphon et M. le Pi'ésident du Comité de Culture
potagère fait observer qu'ils se sont développés sous l'influence
d'un temps très défavorable, constamment sombre, brumeux et
froid ; néanmoins ils sont si beaux que le Comité demande que
le jardinier qui a su les obtenir dans ces conditions reçoive
une prime de 1''^ classe. Cette demande est favornblemenl
accueillie par la Compagnie .
2" Par M. Beurdeley, horticulteur-maraîcher, rue des Plantes,
68, à Paris, deux pieds du Céleri blanc doré de M, Chemin,
qu'il apporte pour faire apprécier par ses collègues le mérite
de celte nouvelle variété. On voit en effet que ces pieds sont
parfaitement blancs sans avoir été buttés. Or ils ont été pris au
hasard au milieu d'un carré sous clifissis, formé de pieds d'un
an, par conséquent déjà un peu âgés. Des plantes datant seule-
ment du mois de mai auraient été dans des conditions encore
meilleures.
3" Par M. Berthault (Jean), deux corbeilles, l'une de Poires
Bergamotte Espéren, l'autre de Pommes Calville blanc et Rei-
nette du Canada, pour la présentation desquelles il lui est
accordé une prime de '2° classe. Les Poires comprises dans cet
apport sont d'une grosseur peu commune, mais présentent
quelques tavelures.
SKANCE DU 25 FÉVRIER 188H. 75
4° Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, place
(le la Madeleine, deux spécimens du Citron BergainoKe ou
Limon doux. La forme de ces fruits est curieuse : ils sont glo-
buleux, légèrement déprimés et portent, au milieu de leur côté
supérieur aplani, une saillie discoïde, haute d'environ 0™, 005, du
milieu de laquelle part un prolongement grêle et assez long
qui semble ne pouvoir pas être aulre chose que le style persis-
tant et desséché.
0*^ Par M. Henry de Vilmorin, une série d'échantillons la
plupart fleuris, représentant une vingtaine d'espèces d'Euca-
Jyptus quil cullive dans sa propriété du Golfe Jouan (Alpes-
Maritimes). 11 reçoit pour cette importante présentation une*,
prime de 1'*' classe. Il donne de vive voix sur ces végétaux les
renseignements suivants :
On sait, dit-il, que les Eucalyptus sont des arbres presque
tous australiens, dont les espèces sont assez diversement déli-
mitées pour que certains botanistes en portent le nombre à près
de 200, tandis que, d'après M. F. Mueller, qui en a fait l'objet de
longues études, ce chiffre devrait être réduit de moitié. Ce sont
en général des végétaux remarquables par la rapidité de leur
croissance et par les proportions gigantesques auxquelles ils
peuvent arriver. L'incerlilude qui règne au sujet de la délimi-
tation de leurs espè.2es tient surtout aux modifications dans leur
matière d'être qui s'opèrent pendant le cours de leur existence
l't qui sont telles que, pour les bien connaître, il est indispen-
sable de les observer à partir de la germination et de les suivre
ensuite pendant leur développement, ce que fait en ce moment
M. Naudin, àAntibes, mais ce que peu de personnes sont en posi-
tion défaire comme lui. Les plus saillantes de ces modifications,
qu'on observe facilement surtout sur V Evrahjptm Globuhis,
l'espèce le plus fréquemment cultivée, soit en pleine terre sur
les bords de la Méditerranée, soit plus au nord en orangerie,
consistent en ce que l'arbre, pendant ses trois ou quatre premières
années, a les rameaux relevés de quatre angles longitudinaux,
et pourvus de feuilles opposées, sessiles, larges et horizontales,
tandis que plus tard ses rameaux sont arrondis et ne portent
plus que des Quilles alternes, pétiolées, étroites et dont le plan
76 PROCÈS-VERBAUX.
est vertical. Le norn à' Eucalyptus est tiré de ce que le boulon
de ces végétaux est et reste entièrement fermé jusqu'à ce que
la portion supérieure de son enveloppe générale se détache par
l'effet d'une fissure transversale comme un couvercle ou oper-
cule sous lequel étaient entièrement cachés les organes repro-
ducteurs. Cet opercule est le plus souvent hémisphérique ou
sensiblement déprimé; mais, chez quelques espèces, il est consi-
dérablement développé en hauteur de manière à prendre l'appa-
rence d'un capuchon très haut en môme temps qu'étroit. La
plus connue aujourd'hui des espèces d'Fiicalijptus est VE. Glo-
bulus, arbre dont la croissance est très rapide et qui acquiert
des proportions de beaucoup supérieures à celles des plus
grands arbres de nos pays. Il est assez peu difficile relativement
à la nature du sol ; néanmoins il réussit surtout et croît vite sur
les terres d'alluvion fraîches et profondes. On a dit souvent
que c'est le Peuplier des pays chauds. Ses fleurs viennent par
trois à l'aisselle des feuilles. Ce caractère le rapproche de
V Eucalyptus viminalis, l'arbre à la rnanne des Australiens, ainsi
nommé parce que, piqué par certains insectes, il laisse couler
à l'extérieur un liquide qui, concrète, ressemble à la manne médi-
cinale. Cette espèce est susceptible de devenir très grande et la
croissance en est rapide. Ses feuilles étroites, rappelant celles de
l'Osier, d'où lui est venue la dénomination de viminalis, le font
souvent confondre avec VE. amyydalina, sous le nom duquel il
est fréquemment cultivé. Il est un peu moins sensible aux gelées
que VE. Globulus et supporte deux ou trois degrés de froid de
plus que celui-ci. M. H. de A'ilmorin exprime cette inégalité de
sensibilité en disant que VE. Globulus ne peut sortir, pour la
pleine terre, de la région de l'Oranger, tandis que V E. vimi-
nalis passe très bien dans la région de l'Olivier. Le véritable
E. amygdalina dépasse, par la hauteur qu'il peut atteindre,
tous les arbres aujourd'hui connus, même le Séquoia giyantea
de Californie. On en a vu en Australie des inlividus qui mesu-
raient 500 et même 530 pieds anglais, c'est-à-dire 152'", 50 et
Ifil"", 65 de hauteur. Il pousse très vile comme les précédent:'.
On en connaît une variété assez tranchée. VE. Risdoni est une
espèce moins intéressante que celles dont il vient d'êlre ques-
SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1886. 77
lion, mais qui présente cette particularité de conserver, plus
longtemps que celles-ci, les feuilles opposées des premières
années et d'en avoir ensuite de larges à l'âge adulte. Au reste,
quelques espèces de ce genre ont, pendant toute leur existence,
des feuilles opposées, notamment Y E . cinerea, qui se distingue
en outre, parce que son tronc se couvre d'un liège épais mais
pas assez pour devenir exploitable. VE . reùnifera est le Gom-
mier rouge des Australiens. Son bois est d'excellente qualité ;
on le confond souvent avec \ E . rostrata, ainsi nommé à. cause
du développement en hauteur de son opercule floral. Celui-ci
a aussi un bois de irès bonne qualité, et il possède la faculté
souvent précieuse, de pouvoir venir sur des teri-es très humides
et même submersibles. hE. prjhjanthema est curieux par la
forme de ses feuilles pétiolées qui sont à peu près arrondies et
échancrées à leur extrémité. Son bois est très compact et d'un
grain très fin, ce qui permet de l'employer pour la gravure,
comme celui du Buis, au moins pour les dessins qui n'exigent
pas une très grande finesse de détails. \i E . boti'uoidesesl un très
bel arbre qui végète avec beaucoup de vigueur et dont la crois-
sance est tellement rapide <jue M. H. de Vilmorin en a, dans sa
propriété du Golfe Jouan, des pieds hauts de plus de 15 mètres
après quatre années de plantation. ]JE. calophylla justifie ce
nom qui signifie E. aux belles feuilles, par son beau feuillage
qui rappelle celui du Laurier de Portugal. Il est remarquable
aussi par la grosseur de ses fruits qui ont la forme d'une urne
et le volume d'une noix moyenne. V^E. Lehmanni forme un
arbre de dimensions moyennes, dans lequel l'opercule floral est
très haut et très long. LE. robusta est l'une des plus belles
espèces de ce genre. Il fleurit dès l'âge de trois ans, par bou-
quets axillaires de fleurs dont le calyce et l'opercule floral
sont d'un blanc d'ivoire. Parfois sa floraison est d'une abon-
dance extrême. Il forme un grand arbre touffu et à branches
étalées. L' E . diversicoloi', plus connu dans le commerce horti-
cole sous le nom d'E. colossea, doit sa dénomination spécifique
à ce (|ue le dessus de ses feuilles étant d'un vert foncé, leur
dessous est d'un vert grisâtre qui fait contraste avec la teinte
de la face opposée. Cette espèce est un très grand arl»re dont
78 PROCÈS-VERBAUX.
on a vu la lige alleiiidre quelquefois, en Australie, au milieu
de massifs, jusqu'à cent mètres de hauteur avec seulement
O'^jTO ou 0'^,80 de diamètre. On sent que le bois de pareils
arbres doit avoir une très grande force de résistance pour les
maintenir en bon état dans de pareilles conditions. M. H. de
Vilmorin termine son instructive communication en annonçant
que, plus tard, il se propose de mettre sous les veux de ses
collègues des spécimens soit d'autres espèces à'Eucahjplus,
soit de différents arbres et arbustes, à mesure qu'ils seront en
état de leur être présentés.
6° Par M. Th. Devaux, amateur, rue de Rennes, 82, des bran-
ches de Laurier Tin 'Vihurninn l^inus L ) qui présentent un fait
très curieux. Dans la note qu'il a jointe à ces objets, M. Devaux
dit que, sur sa propriété sise à Nogent-le-Rotrou, il existe
depuis une trentaine d'années un massif de Lauriers Tins bien
verts et sans la moindre panachure. Il y a cinq ans, l'un de ces
arbustes mourut. Pour le remplacer sans retard, il ne trouva
dans le pays qu'un pied de la même espèce qui était panaché.
Pendant les deux premières années après sa plantation cet
arbuste souffrit beaucoup et perdit même presque entièrement
sa panachure; mais en^^uite il se rétablit, se mit à végéter avec
une très grande vigueur et en même temps devint plus pana-
ché qu'il ne l'avait jamais été. a C'est alors, dit la note, que
" celte panachure se mit à se propager de proche en proche sur
<< les Lauriers Tins voisins qui avaient été bien verts jusqu'à ce
H moment, et à s'étendre comme une tache d'huile, .\ctuelle-
". ment, elle couvre déjà une étendue de trois mètres et elle
n continue à s'étendre. >• M. Devaux offre obligeamment à ceux
de ses collègues que ce fait intéresserait assez pour leur faire
désirer de le constater par eux-mêmes, de les recevoir et de
leur ouvrir son jardin, pendant l'été prochain .
7" Par M. Paul Leclerc, jardinier chez M. Fiiiet, à Argenteuil
Seine-et-ÛisCj, quatre fort belles Orchidées qui lui valent une
prime de P'^ classe. Ce sont les suivantes : Angrecinn Leonis
Reichb., plante importée des îles Comores par M. Léon llum-
blot, à qui elle a été dédiée, et qui paraît avoir plusieurs florai-
sons chaque année. L'individu déposé sur le bureau est remar^
SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1886. TU
quable par la grandeur de sa fleur. La culture de cette plante
n'offre pas de difficultés. Il lui faut une serre moins cbaudeque
celle (jui convient aux Orchidées de l'Inde. Odontoglossum An-
diirsunianwii, l'une des plantes les plus rares qui soient venues
de la Colombie et qu'on présume être un hybride naturel entre
les Odontoglossinn Alexandrie et r/lonosiim. Une serre froide lui
convient très bien. Caltleya Trianx snperha, belle variété dont
l'introduction de Colombie en France ne date que de 1884. L'in-
dividu qui la représente dans le lot de M. Leclerc (P.) ne porte
pas moins de quatorze fleurs ou boutons. Cattleya amcf/tysto-
(jlossa, individu appartenant à une magnifique variété qui a été
importée tout récemment du Brésil; la plante n'a pas encore
la rare beauté qu'elle aura certainenient quand elle aura pris
toute la force dont elle est susceptible. II suffit de la tenir en
serre tempérée, à une chaleur de dix à quinze degrés. — Dans sa
note de présentation M. P. Leclerc fait observer que les trois
dernières Orchidées de son lot sont des importations dues à
M. Godefroy-Lebeuf.
8" Par M. Terrier, jardinier chez M. le D' Fournier, rue
Sdint-James, à Neuilly (Seinei, deux pieds très bien fleuris de
/'haùenopsisSc/ul/erirma appartenant à deux variétés qui difl'è-
rent entre elles par la couleur de leurs fleurs et de leurs feuilles.
L'une de ces Orchidées est fleurie depuis le o janvier dernier
et l'autre depuis le 12 du même mois. — Il est accordé à M. Ter-
rier une prime de^'^ classe;
V)"ParM. Régnier, horticulteur, avenue Marigny, 4i, à Fon-
tenay-sous-Bois (Seine , trois Orchidées, savoir : Snccolahliini
(jiganteum illuslre, Calanthe Regnieri type et la même espèce,
variété à fleurs rouges. Il obtient pour cette présentation une
prime de 3" classe.
10" Par M. Dugourd, jardinier chez M. le comte de Circourt,
à Fontainebleau i Seine-et-Marne'', une corbeille de fleurs cou-
pées d'Hellébores en variétés nombreuses qui, écrit-il, ont é(é
cueillies à — 5* C et après avoir enduré, sans en souffrir, outre
la neige à trois reprises, un froid de — 13° G. Il les envoie,
écrit-il, afin de montrer combien est grande la rusticité des Hel-
lébores.
80 PROCÈS-VERBAUX.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
A propos des présentations, M. Michelin communique de
nouveaux renseignements au sujet du Pommier dont il a été
question à l'avant-dernière séance, à cause de l'une de ses bran-
ches qui produit des fruits de forme anormale (Voyez plus haut,
p. 30.). L'arbre, dit-il, qui présente cette particularité se trouve
sur l'un des coteaux qui bordent la vallée de l'Oise, à Vendeuil,
canton de Moy, arrondissement de Saint-Quentin. Il est très vieux
et a reçu, à une, date éloignée, des greffes de Pommiers à cidre.
Pendant longtemps il n'a produit que des Pommes- rondes. Plus
lard, l'âge, la gelée et les ouragans lui ont fait perdre ses bran-
ches ; il a poussé des rejetons dont l'un est sorti au point où
avait été posée une greffe. C'est ce rejeton, devenu très vigou-
reux, qui donne des fruits différents parleur forme de ceux qui
viennent sur le reste de l'arbre.
Egalement à la suite des présentations, M. Boizard, jardinier
chez M"^ James de Rothschild, met sous les yeux de ses collè-
gues un pied d'Adiantum qui a été soumis à l'action de la vapeur
de tabac destinée à faire périr les Kermès dont il était infesté et
qui néanmoins se trouve en parfait état. Il se propose de mon-
trer ainsi, que contrairement à ce ({u'ont dit plusieurs person-
nes, la destruction des insectes au moyen de la vapeur de tabac
ne nuit en rien aux plantes même très délicates, comme l'est,
par exemple, la Fougère qu'il dépose sur le bureau. On voit en
effet que même les jeunes pousses de celle-ci n'ont nullement
souffert du traitement qui a fait périr les insectes. Il montre
aussi une feuille d'un Arccn lutescens qui était chargé de Kermès
fortement adhérents. Samedi dernier, ce Palmier a été traité
par la vapeur de tabac ; les Kermès dont il était chargé ont été
détruits et on voit par l'une de f^es feuilles que lui-même n'a pas
subi de dommage. Si ce traitement ne donne pas un résultat
complet, on peut sans inconvénient le recommencer au bou*.
d'une quinzaine de jours, au besoin même le répéter une troi-
sième fois, sans que les plantes en éprouvent un effet fâcheux.
— M. Boizard donne lecture d'une note au sujet de ce procédé
imaginé par lui pour la destruction des insectes dans les serres,
SÉANCE DU -26 IKVKIEK 1 8S6. 81
ainsi que d'une seconde note relative à la destruction des
Cloportes qui causent souvent de grands dommages aux plantes
de serre.
M. Boizard ajoute que, pour la vaporisation du jus de tabac
et la projection de la vapeur ainsi produite de Texlérieur dans
l'intérieur desserres, M. Bleu vient d'imaginer un appareil qu'il
nomme thanatophore {mol qui signifie portant la mort) et qui a
été construit par M. Martr-e. Cet appareil fonctionne parfaite-
ment et fait disparaître quelques difficultés pratiques qu'offrait
l'application de ce procédé. Des expériences doivent être faites
sur son emploi, lundi prochain, à deux heures, dans les serres
du Luxembourg. Les membres de la Socii'té que cette question
intéresse sont invités à y assister.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée, M. le Secré-
taire-général signale une brochure intitulée : La sensibilité et Id
motilitédes végétaux^ discours par M. Ed. Morren, professeur à
l'Université de Liège, en Belgique (Broch. in-8 de 5i pages).
M. Barre, Membre de la Commission de Contrôle qui a été
créée par l'article 17 des statuts revisés, donne lecture, confor-
mément à l'article 18 des mêmes statuts, du Rapport de celte
Commission dont les conclusions sontadoplées parla Compagnie.
M. le Président annonce que, d'après la décision prise aujour-
d'hui par le Conseil d'Administration, la Société, répondant à
l'invitation officielle qui lui a été adressée à ce sujet, prend
part, pour une somme de 2,000 francs, à la souscription ouverte
en vue des fêtes publiques qui doivent avoir lieu au mois de
mai prochain. Cette somme sera spécialement affectée à la
décoration du char de IHorticulture.
Il apprend ensuite à la Société que le Conseil d'Administra-
tion, a décidé, dans sa séance de ce jour, que l'Exposition qui
était annoncée déjà comme devant être tenue du 4 au 9 mai
prochain sera retardée et n'aura lieu que du 11 au 16 dumôme
mois.
Les documents suivants sont déposés sur le bureau :
l°Des hybrides; par M. Carrière (B. A.).
2° Compte rendu des travaux du Comité des Arts et Industries
horticoles, pendantl'année 1885 ; par M. Henri Lebeuf.
6
82 .NÛMl.NATlUNfe. — SEAiNCK DEs 11 ET tio FÉVRIER 1886.
3° Compte rendu du 27* Congrès de la Société pomologique
de France ouvert a Bourg Ain , le 13 septembre 1885; par
M, MlCUELIN.
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présen-
tations ;
Et la séance est levée à quatre heures.
-^ï>=5>=ï>=ï;>^>-
.N( KM IN AT ION s
Séance ui; Il i evuikh l8!St')
MM.
1. BoELtE it'ieriv;, propriélaire, rue du Chàleau, 3, à Brest (Finistèie ,
présenté par MM. A. Bleu et B. Verlot.
2. BoELLE (1'"= Elisa), rue du Château, 3, à Brest, ^l'inistère), pe-
sentée par MM. A. Bleu et Verlot.
3. Dethou, Député de l'Yonne, place Jussieu, 3, à Paris, présenté par
MM. Léon Say et Hédiard.
4. Di'posr (Louis), négociant, rue des Trois-Burncs, 17, à Paris, \)\x-
senlé par MM. Tliibaut aîné et Bergman fds.
0. Fouet (Eugène-Aimé), limonalicr, marchand de tabacs, rue du
Bac, 66, à Paris, piésenté par MM. D. Vilry et E. Savard.
6. Pertuis, jardinier chez M. Wcil, rue de la Fromagcre, à Neuilly-
Plaisance (Seine), présenté par MM, Hoibiau et Rabier.
7. BiviÉRE, fabricauL de poterie pour l'horlicullure, rue de la Ro-
quette, 36. à Paris, présenté par MM. Cornu et Lecaron,
8. Vi.vRD (Théophile^ Secrétaire de la Société d'Horticulture de la
Haute-Marne, i'aubourg Sainl-Dizior, à Langrcs, (Haute-Marne),
présenté par MM. Maurice L. de Vilmorin etL. Thibaut.
SkaiNce I)L 2-'i KÉVRIEH 1881)
MM.
1 . DtCHEFbELwiLLE (Cliarlcs), rue Raspail, k Ivry i^Seine;, présenté par
.MM. Savoye et Despierres.
2. DucHEFDELAviLLE^ aîné, voie du Chevaleret, à Vitry (Seine), présenté
par MM. Savoye et Despierres.
RKLKVi: MU.^ULiKAPUKjLfc: DES ANTUL'RIUM. 83
3. DuciiEFDELAVîLLE (;Picrre;, rue de la Voyette, 44, à Ivry (Seine;,
préseaté par .MM. Savoye et Despierres.
4 DuciiEFDELWiLLE ,01ivier-Léoii , chemin de la justice, à Saint-Denis
(Seine), présenté par MM. Savoye et Despierres.
5. Oréve, horticulteur, rue Louis-David, M, à Passy-Paris, présenté
par MM. TrulTaut et Hardy.
6. Simon (Jules), jardinier chez M. le comte de Reydeville, au château
de Ghoisy-au-Bac, parCompiègne (Oise), présenté par MM. Du-
cerf et Bleu.
XUTES ET MÉMOIKES
Relevé- Munugrapuiuue des Anthurium aujourd'uh connus (1j;
par M. EriNEst Behgman.
i. Anthariwn acaale ScnoTT. — ■ Cette espèce originaire de
la Martinique a de grandes feuilles vertes luisantes, très orne-
mentales.
2. Anthurium Andreanum André. — Cette magnifique Aroi-
dée a été découverte, au mois de mai 1876, dans la province de
Choco, en Colombie, par M. Edouard André dont elle porte le
nom. C'est sans contredit Tune des nouveautés les plus belles et
les plus distinctes de ces dernières années. Les spathes, qui
par la bonne culture peuvent devenir énormes, se présentent
bien au-dessus du feuillage; elles sont en forme de cœur, du
rouge écarlate le plus brillant; la surface corruguée irrégu-
lièrement est traversée par des veines profondes. Le spadice est
blanc d'ivoire à sa base, jaune verdàtre au sommet. C'est une
plante des plus extraordinaires, dont la fleur dure au moins
trois mois en bon état, ce qui en fait l'une des plantes les plus
utiles poiu' la garniture des serres et des appartements. Elle
est vigoureuse etfloribonde. Elle a fleuri pour la première fois
en France dans les serres de Ferrières , par les soins de
1 . Déposé le 24 décembre I8So.
84 NOTES ET MEMOIRES.
M. Bergman, en décembre 1880. Elle était arrivée à Ferrièresau
mois de mai de la même année, à l'état de rhizome. La même
plante avait déjà, au mois de mai 1881, trois belles lieu r)? portant
les graines d'où est sorti Y Anthur'mm ferrierense.
3. Anthurium argenteo-mannoratmn. — Remarquable par son
feuillage richement panaché.
4. Anthurium andicolum Liebmann. — Variété qui nous vient
du Mexique;
5. Anthurium Augustianum Kunth. — Originaire du Vene-
zuela.
6. Anthurium Appunianum Schott. — Venezuela.
7. Anthurium assimile Schott. — Venezuela.
8. Anthurium Baucheanum Kocn. — Venezuela.
9. Anthurium Beyrichiammi Kl.nth. — Provenant de la pro-
vince de Rio de Janeiro.
10. Anthurium Hinotli. — iNouveauté provenant sans doute du
Brésil.
n. Anthurium Bulieri. — Remarquable surtout par les fruits
cramoisis dont, apiès la floraison, se couvre son spadice.
12. Anthurium bellum Scuott. — Celte espèce originaire de
Bahia (Brésil) se trouvait dans la collection de feu W. Wilson
Saunders. Les feuilles ont de 20 à 30 centimètres de long, sur
15 à 20 de large. La spalhe en a 10 à 12; elle est vert rougeâtrp
sur les bords; spadice brunâtre, aussi long que la spathe.
13. Anthurium Broîvnii Masters. — Grandes feuilles en forme
de cœur, vert foncé, vigoureuses ; elles atteignent I mèlre à
'l'",30de long; pétioles aussi longs, vert foncé luisant; la texture
de la feuille ressemble à du cuir. La spalhe a 20 centimètres de
long; elle est verdàtre teinté de rose; le spadice a de 30 à
35 centimètres de long. Découvert par Gustave Wallis, à la
Nouvelle-Grenade, en 1873, il a été mis au commerce par la
maison Veitch, vers 1880.
14. Anthurium candidum.
ib. Anthurium corzacewm ExDLicnER. — Feuilles de 0", 75 àO"", 90
de long sur 0",15 à 0'°,20 de large. Spathe verle bordée de
pourpre, de 0'",10 à 0™.12; spadice brun roux pâle, de 0"\20 à
0",25 de longueur. Originaire du sud du Brésil, il était dans la
RELEVÉ MOXOGPAPniQLE DES AXTITL'RIUM. 85
collection de feu W. Wilson Saunders. Variété fjlus botanique
qu'horticole.
16. Anthurium crassifolium N. E. Brow.\. — Espèce distincte
et ornementale cultivée à Kew et supposée originaire de la
Colombie.
\7 . Anthurhimcolocasixfoliitm. — Plante acaule; feuilles ovales
cordiformes, mesurant 0™,40 de long sur 0"',32 de large, vert
foncé en dessus, le dessous plus clair, très épaisses, coriaces et
complètement glabres, à bords légèrement ondulés ; nervures
alternes, apparentes ; limbe étalé ; pétiole noueux au sommet, long
de 60 à 70 centimètres, vert, canaliculé ; spalhe verdàtre : spadice
rouge violacé. Cette espèce est supposée originaire de l'Améri-
que équatoriale.
18. Anthurium. cartitagiupum Kunth. — Venezuela.
19. Anthurium crassinervium ScnoTT. — Panama.
20. Anthurium comtum Schott. — Rio de Janeiro.
21. Anthurium crystallinum Ed. Axdré. — L'un des Anthurium
les plus beaux et les plus utiles, remarquable par la grandeur
et Ja beauté de son feuillage vert noirâtre, avec des nervures
cristallisées d'oii du reste lui vient son nom. Feuilles ovales,
cordées^ très fermes. Vient de la Nouvelle-Grenade d'où il a été
introduit par M. Linden qui l'a mis au commerce.
22. Anthurium cordifolium Kuntii. — Feuilles de O'^jiO à
0'",50 de long sur G™, 2-5 à G™, 30 de large. Spalhe pointue, de
0",18 à 0"',20 ; spadice un peu plus long que la spathe, brun
verdàtre. Originaire de l'Amérique du Sud. Dans la collection
de feu W. Wilson Saunders.
23. Anthurium cucullatum KocH.
24. Anthurium cuspidatum Masters. — Feuilles de 0'",30 de
long sur 0™, 18 de large. Spathe réQéchie, plus petite que le
spadice qui est pourpré. Originaire de la Nouvelle-Grenade.
25. Anthurium Dechardi Ed. André. — Paraît avoir pour
synonymes spathiphyllum et cannxfolium. Espèce à spathe
blanche d'un côté, verte de l'autre: ressemble en général au
Patini et au floribiindum ; a été découvert par M. Edouard
André, dans la Nouvelle-Grenade.
26. Anthurium dentatum [Hybr. de laDevansaye; André). —
86 NOTES ET MÉMOinES.
Celte variété a, ainsi (jue son nom l'indique, un iVuillage den-
telé; elle a été obtenue de semis par M. A. de la Devansaye, le
grand amateur d'Aroïdées et de Broméliacées, par la féconda-
tion des -l. leuconeuram et /îssum.
27. Anthurhim digitatiim Kuntr. — Originaire du Pérou.
28. Anihiirium Dichii.
29. Anihurium JJominicoisr ScnoTT. — Originaire de la Domi-
nique, ainsi du reste que l'indique son nom.
30. Anlhur'nnn Doinbeyamtm Broxgniart. — Feuilles de0'",30
de long sur 0"',10 à 0",'I3 de large. Spathe verte, longue de
0™,05 à O^.Oe. Spadice robuste, vert p.ile, long de 0'%06 ù 0'".08.
Originaire des forêts du Rio Branco (Brésil). Introduit par
M. Linden, de Gand. Rare et intéressante espèce.
31 . Anihurium Erjregianum.
32. Anthnrinm elegans Engler. — Feuilles vertes, brillantes,
avec un pétiole long et cylindrique, profondément divisées en
sept ou neuf lobes lancéolés; spathe verte, lancéolée; spadice
cylindrique, de même longueur que la spathe. Originaire de la
Colombie.
33. Anihurium emarytiiulniK Baker. — Feuille de 0"',22 à
0^,30 de long, sur 0",I0 à 0"',12 de large. Spathe étroite, ver-
dâtre ; spadice mince, deO"',0.'> à O'^jOS de long. Vient de l'Amé-
rique tropicale; variété n'ayant qu'un intérêt botanique.
34. Anthvrium Aexanilie Hort. — Feuilles de 0"'..oO à 0"',60
de long sur 0°',2o à0™,30 de large; spathe dr O'MO à 0'M3 de
long, verte; spadice de même longueur que la spathe verte.
Origine inconnue.
35. Antlinriuin Ferriprense Bergman. — Premier hybride
obtenu de VAndreunum.;\[ l'a été par M. Bergman, de Ferrieres,
en 1881 et a été mis au commerce parla maison Veitch, de
Londres. C'est le résultat d'une f(^condalion der.4. Andreanum par
VA. or/îrt/»»2. Feuilles larges et cordiformes; port de VAndren-
num : tloraison continuelle; scape de 0'",60 à 0"',75 de long:
spathe cordiforme, atteignant 0"', 20 de long sur 0"M7 de large,
rose carminé très vif et comme verni; spadice long, blanc
d'ivoire à la base, jaune à l'extrémité. Plante très vigoureuse et
floribonde: les fleurs sont généralement plus belles en hiver
KELKN'É MO.NUGKAl'lUgLE DKS A.M'UURiUM. 87
qu'en été. Excellente plante pour les garnitures d'appartement.
A fleuri pour la première fois en mai 1882.
36. AnfJnirium Fendleri Sciiott. — Feuille de O'^.oO à 0'",60
de long, sur 0'",17 à O'",20 de large; spattie de 0'",08 à 0'",10,
verte; spadice mince, de 0",15 à O^jlS de long, rougeâtre. Ori-
ginaire du Venezuela où il a été découvert par Fendler.
37. AntJoinvm floribundnin André. — Natif de la Nouvelle-
Grenade et mis au commerce par la maison Linden. Feuilles
lancéolées sur de longs pétioles; spathe blanc d'ivoire ;. jolie
plante.
38. Anthiiiiuin fissinuQ,. Kocu. — Espèce caulescente. Pétiole
très robuste, un peu plus long que le limbe. Celui-ciest vert pâle,
pédatifide, à lobes lancéolés, aigus, presque divisé jusqu'au
pétiole, avec des oreillettes obliques et très saillantes.
Z^. Anihurium fissum l'icf/ans.
40. Antkurium fissum superhum.
41. Anfhurium Fontanesii Schott. — Du Venezuela.
42. Anthvriwn Galeottianum Horï.
43. Anfhurium f/ladifoliiim (Nouveauté?)
44. Anthurium glancum Hort. — Plante acaule, à feuilles
érigées, oblongues-lancéolées, coriaces, longues de plus d'un
mètre, ondulées et légèrement obliques à la base, à nervure
médiane proéminente sur les deux faces, munies d'une nervure
marginale; pétiole noueux au sommet, demi-cylindrique. Pé-
doncule floral raide, terminé par une spathe dressée, ovale-lan-
céolée, acuminée, d'un vert paie, plus courte que le spadice qui
est vert blanchâtre, passant au violacé à la maturité.
45. Anthurium grandiflorum Schutt. — Province de Bahia.
46. Anfhurium Gustavi. — Belle espèce, à grandes feuilles
vertes, cordées-ovales, d'une croissance rapide.
47. Anthurium Gaudichaudianum Kl'.xth. — Feuilles de 0'",40
à 0",50de long, sur 0",0o à 0'".08 de large ; spathe vert pâle,
réfléchie, d'environ 0"', 08 de lonji; spadice mince, vert, long de
O'^jlO; voisin de IM. Hnrrisii.W. est originaire do Santa-Cata-
rina, dans le sud du Brésil, Découvei t par Tlaudichaud et intro-
dui tpar la maison Van Houtle.
48.y\///A?'/V>/w//'armnENDLi(.JiKR.-— FeuillesdeO'",40 à 0", 60 de
88 NOTlilS ET MÉMOIRES.
long, de0°\08.à0'^,10delarge; spathe rénéchie,de 0"S06 k0",08
de lon.i:, vert rougeâtre; spadice rouge, de moitié aussi long
que la spathe. Originaire du Brésil. Dans la collection de feu
Wilson Saunders.
49. Anthurium Harrhii pulchrum. — Forme panacliée du très
TdiVQ Anth. UaiTlsii, introduite du Brésil. Le caudex est court;
pétioles verts, qui supportentdes feuilles longues, lancéolées, d'un
vert pâle, fortement tachetées de marques blanches, entremêlées
de vert foncé, lui donnant l'apparence d'une panachure argentée.
La hampe a environ Om.SO de long, vert pâle , et porte une
spathe réfléchie, blanc crème rosé à son extrémité ; le spadice
est cramoisi foncé. Variété attrayante.
50. Anthufhnn Hugolii. ~ Ainsi nommé en l'honneur du
baron Hûgel, grand amateur à Tienne (Autriche).
51. Anthurium Hookeri Kuntii et Scoott. — Brésil.
52. Anthurhnn Hiunholdlii (nouveauté).
53. Anthurium /v/lji'idum. Syn : Spalld'plujlluui hi//j)idut)i. —
Hybride obtenu et mis au commerce par la maison Linden, de
Gand, en 1883. C'est le résultat d'un croisement entre le iS.
Patini et le .S. cann.rfolium (ou Dechardi).
Son feuillage ressemble à celui du Dechardii, mais le pétiole
est plus grêle, et les lamelles plus étroites. Spathe d'un blanc
pur. Spadice blanc.
54. Anihiivium Illekii Scuott. — Brésil.
55. Anlhiirhnn impériale Miquel et Scuott. — Brésil.
56. Anthurium insigne Masters. — Belle Aroïdée, introduite
de la Colombie. Le lobe central est lancéolé, les deux de côté
semi-ovales. Les jeunes feuilles ont une teinte bronzée avant
d'acquérir la teinte verte foncée du feuillage mûr.
57. Anthurium intermedium. — Résultat d'un croisement entre
VA. hijbridum et ÏA. crgstallinum. Les limbes des feuilles (Leaf-
i)lades) sont réfléchis, d'environ un pied de long, oblongs, ova-
tés, cordés à la base, le sinus ouvert, arrondi, la surface supé-
rieure vert velouté, avec une légère teinte olive ; la côte et les
veines principales sont blanchâtres. La spathe lancéolée, d'un
ton rouge pâle ; le spadice est rouge rosé.
58. Anthurium Kolbreyeri. — Introduit de la Nouvelle-Gre-
RELEVÉ MO.VOGKAPIIIOLE DES ANTHLRllM. 89
nade par Kalbreyer et mis au commerce par Veitch, en 1882.
Pétiole cylindrique , plus fort en haut qu'en bas ; limbe
palmipartile à neuf segments obovales , oblongs, acuminés,
épais, d'un riche vert foncé, glabres. Lés feuilles les plus éloi-
gnées de la tige ont deux fois la longueur de celles qui se
trouvent près de l'axe. Belle plante de serre chaude.
59. Anthurium Kelhrmani Schubert. — Hort. Scliœnbru-
nensis.
60. Anthurium lancifoliwn ScnoTT. —Volcan de Turialba.
61. Anlhurium Lauchennum Kocn. — Brésil.
62. Anthurium Leodiense Makoy. - Hybride issu d'un croise-
ment entre lesAntli. Andreamtm et Veitchii. Feuilles longues, à
nervures parallèles et presque perpendiculaires à la médiane.
Spathes grandes, ondulées, vernissées, d'un rouge sang très
foncé ; spadice assez gros, blanc, parfois à bout jaune. Pédon-
cules assez longs.
63. Anthurium leptostachijum Sciioït. — Brésil.
64. Anthurium hucocarpum Schott. — Mexique.
65. Anthurium leuconeurum Gh. Lemaire. — Plante acaule.
Feuilles vert intense et velouté, nervées de vert pâle, ovales-
cordées, aiguës au sommet et profondément échancrées à la
base. Petit spadice vert. Spalhe verte et étalée.
6ô. Anthurium Libonianum Linden et Regel.
67. Anthurium Lievensii, Catal. Bull., 1884, p. 21. — Belle
Aroïdée. Les feuilles sont ovales, acuminées, les lobes arrondis
à la base avec un sinus prononcé, traversées par des veines
courbes, un peu gonflées. Spathe légèrement teintée de rouge et
spadice rouge vif.
68. Anthurium Lindenianum. — Aroïdée ornementale, de la
Nouvelle-Grenade. Les feuilles sont amples^ à contour générale-
ment arrondi et profondément en cœur, longuement pétiolées;
la spathe est blanche et cache en partie le spadice. La même
plante a été décrite, en 1866, par M. Hérincq dans V Horliculleur
français sous le nom de Lindigi, parce qu'elle avait été intro-
duite par M. Lindige; mais, dès 1837, Karl K')ch lui avait déjà
donné le nom de Lindenianum qui, étant antérieur de plusieurs
années, doit, ce nous semble, lui être conservé.
90 NtriKS ET MÉMOIRKS.
69. Atil/airiuiii longifolhtm Kunth. — Brésil.
70. Anthurinm longtpes N. E, Browîs', Gard Chron., 1882,
vol. Il, p. 293. — Espèce distincte, venant de Bahia, cultivée
en 1854 à Kew, où elle Fut envoyée par M. J. AVetherell.
71. Anthurinm lufidnm Kunth. — Feuilles de 0"\?o à 0"',30
de long, 0"\10 à 0™,12 de large; spathe étroite, de O^jOG à 0"\07
de long, brun-rougeàtre ; spadico mince, de ()"',I0 à 0"'.1o de
long, pourpre brillant. Originaire du sud du Brésil.
72. Antlnir'nnn maeroJnhum . — Espèce vigoureuse, à grande?
teuilles lobées, vert foncé, avec nervures plus claires.
73. Antliurhnn mficropinjlhnn ScirorT. — Feuilles de 0"',50 à
0"^,60 de long, deO"M5 à 0™,1S de large. Spathe étroite, de
0'",'I1 de long, verte ; spadice graduellement eîfi'é vers le haut,
de O",30 à 0"',3.^ de long, pourpre glauque. Originaire de
l'Amérique du Sud. Introduit par M. I>inden, de Gand.
74. Anthurium macrospadi.r.
75. Anihirium magyjifctnii (»yn. (jrtindi-, midifoUtim .
76. Anihurbim Mal;/ Maxim. — Province de Bahia.
77. Anthurium margarifafeiimBxKER. — Syn. de F. l. Lindeni
jHoRTj. — Feuille de 0"\2:) à O^^SO de large. Spathe de 0'",08 à
O^jOO de long, blanc pei'le ; spadice pourj^re. Originaire de
rAiiiérique tropicale. Introduit par M. Linden, de Gand. A'oisin
de VA. ornntnm.
78. Anthurium Marliannm C. Kocii. — Guyane Hollandaise.
79. Anlharinin MaximiUanii Sdiiutt. — Brésil.
80. Anthurium mi'mbranulifrrnm StiimTT. — Brésil.
81. Anthurium mexicanurn.
82. Anthurium microphyllum Kocii. — Brésil.
83. Anthurium Miquelinnum Kocir. — Originaire du Brésil..
Tige caulescente, émettant des racines à l'aide desquelles elle
se fixe aux corps qu'elle rencontre, et qui souvent s'implantent
dans le sol. Feuilles lancéolées-elliptiques, longues de 0"',60, y
compris le pétiole qui est gros et charnu. La longueur du limbe
seul est de 0"\50 sur 0™,2.') à O'",30 de largeur, vert luisant et
parcouru d'une forte nervure saillante sur les deux faces.
84. Anthurium Moritzinnum Schott. — Brésil.
8.T. Anthurium nymph.T^foUuni ,
RKLEVÉ MONOGRAPHIOLE DES ANïHURIUM. 91
86. Anthurium ocliranthum C. Kocif. — Cosla Rica.
87. Anthurium OlfersianumY>x'si\\. — Feuille de O^^.SO à 0™,40
de long, de 0'"J2 à O^/IS de large. Spathe étroite, de 0'",07 à
O^jOQ de long, verte; spadice mince, pourpre brillant. Origi-
naire du Brésil, dans le voisinage de Rio de Janeiro. Autrefois
cultivé dans l'établissement Van Houtte, de Gand.
88. Anlhur'nnn ornntum. — Belle planle remarquable par son
beau feuillage vert pràle et ses fleurs. Les pétioles atteignent
un mètre de long ; les fleurs bien au-dessus du feuillage, sur une
forte tige; la spathe d'un blanc pur, de 0°\15 à O^jSO de long
et 0™,07 de large, a un parfum agréable : le spadice qui
atteint 0'",15 de long se tient bien droit, et est presque noir avec
une teinte violet foncé. Originaire du Venezuela. Cette plante a
été mise au commerce, soit par Linden, de Gand. soit par
M. Williams, de Londres ; quoi qu'il en soit, c'est une fort belle
plante très utile comme porte-graines.
89. Anthurium Otfoninnum KuNin. — - Brésil.
90. Anthurium Patini Masters. — Découvert en Nouvelle -
Grenade, par M. Palin et mis au commerce par la maison B. S.
Williams. Feuilles lancéolées, vert foncé: pédoncule droit, por-
tant un spadice droit, oblong, traversé d'une veine centrale
verte ; spadice plus court que la spathe.
91. Anthurium pfdato-radiatum Schott. — Brésil.
92. Anthurium pi'ntaphijllum AvBL. — Guyane Hollandaise.
9 j. Anthurium podophijUum Schlecht. et Cham. — Mexique.
94. Anthurium Prochaskaianum Makoy. — Hybride des A)it.
Andreonum et Lindigi. Feuilles amples et cordiformes. Fleurs
très nombreuses; larges spathcs ondulées, d'un rose clair à la
■ face supérieure, teintées et lignées à la face inférieure ; assez
distinct de ïAnth. Ferrierense si justement apprécié pour la dé-
coration.
95. Anthurium radicnnsKocn. — Feuille en cœur, horizontale,
de 0°^,lo à 0'",17 de long, de O'^.Oô à 0"\08 de large. Spathe
carnée et jaune-rougeàtre pâle ; spadice aussi long que la
spathe, vert rougeâtre, d'une épaisseur de O^jOS. Originaire de
l'Amérique tropicale. Autrefois cultivé dans l'établissement L.
Van Houtte, de Gand. Plante remarquable.
92 NOTES ET MÉMOIRES.
96. Antliurium reflexum Brongniart. — Beau feuillage vert
foncé, atteignant de grandes dimensions. Amérique tropicale.
97. Anlhuriu-n regale, syn. de Lindeni, d'après le Ca/al. de Bull.
98. Anthurium Regeli.
99. Anthurium RoezUi Regel. — Natif de Santa Martha,
Nouvelle-Grenade. Feuilles de 17 pouces de long; pétioles pe-
tits, de '2 pieds de haut. Spathe blanclie, de i pouces et demi de
Ion".
400. Anthurium ruhrineivium Link. — Venezuela.
101. Anthurium rubricaulo Kunth. — Feuilles de 0"\'iO il
0™,68 de long, de 0^,08 à 0",10 de large. Spathe de
O^jlO à 0™,i2 de long, vert rougoàlre ; spadice verdâtre, de
0'",18 à 0",20 de long. Originaire du Brésil, dans le voisinage
de Rio Janeiro. Recueilli par D. Bowmam pour le compte de
feu Wilson Saunders. Plante plutôt botanique quhorticole.
102. Anthurium sançjuinoum (nouveauté!.
103. Anthurium Schubertii Hortus Vindob. — Produit des
jardins de la Société d'Horticulture de Vienne.
104 Anthurium SeUowianum Kcxth. — Brésil.
105, Anthurium signatum Bexth. — Brésil.
106. Ant huriuin Sklechtenvahli Ki'^TE. — Mexique.
1m7. Anthurium sp/endidiim. — Aroïdée remarquable, nous
venant de l'Amérique du Sud. Diflere entièrement de ce que
nous avions en ce genre jusqu'à présent; la surface des feuilles
est très curieuse. Elle a un court caudex d'où sortent les feuilles
cordée:^, qui ont un sinus ouvert, les lobes se rencontrant en
arrière. Le cours des nervures est marqué par une large bande
d'un vert foncé, lustrée; les espaces intermédiaires sont au con-
traire d'un vert pâle jaunâtre. La surface de la feuille est ru-
gueuse; les parties entre les côtes sontfortement huilées, comme
si elles étaient soulevées par un vésicatoire. La spathe éiroite,
blanchâtre, légèrement teintée de rose, est d'environ o pouces
de long.
i08. Anthurium smilaci forme?
109. Anthurium subcordatum .
110. Anthurium subsignatum. — Grandes feuilles d'un vert
clair, remarquables par leur forme en trèfle.
KKLKVÉ MOiNUGRAl'lligLt; DKS A.MIll KIL .\l. 'J3
IH. Anthurium trifidam Oliver. — Origine inconnue.
Tiges très courtes, cachée.s par des écailles ; feuilles de 0"\2.5 à
O^iSo de long, divisées en trois grands lobes dont le médian est
oblong-lancéolé, acuminé, les deux latéraux étant oblongs,
ovales et obtus. Pétiole long d'environ 50 centimètres, brun-rou-
geâtre, avec un renflement à son extrémité. Spathe rouge brun,
étalée ou réfléchie, oblongue, acuminée, plus courte que le spa-
dice lequel est long et cylindrique.
112. Anthurium trilobum.
113. Anthurium triumphans. — Nouveauté du Brésil, Tige
droite avec fenilles alternes; pétiole cylindrique et plus
tard quadrangulaire ; les feuilles sont en forme de cœur, d'un
vert brillant, avec les veines proétninentes, d'un vert plus pâle.
Le pédoncule quadrangulaire porte une spathe étroite, verte,
avec un fort spadice blanc verdàtre.
.114. Anthurium undatum Schott. — Rio de Janeiro.
115. Anthurium undulatum Schott. — Brésil.
116. Anthurium Urvilleanum Schott. — Feuilles de 0'",45 à
O'",50 de long, de O'^jQ à O^jlO de large. Spathe élroile, verdà-
tre, de O^.Of) à 0",08 de long. Spadice grêle, long de 0"", 10, ver-
dàtre au moment de l'épanouissement, teinté de pourpre à la
maturité. Originaire du Brésil.
117. Anthurium variabile Klxtu. — Feuille digitée, de O'",6o
de long et généralement de O™,09 à 0"\12 de large. Spathe de
0",08 de long, verte; spadice violet pourpre, aussi long que la
spathe. Originaire du Brésil. Belle espèce cultivée dans l'établis-
sement Van Houtte, de Gand.
M 8. Anthurium Veitchii Masters. — Nouveauté de tout pre-
mier ordre, à grand effet; les feuilles en sont très longues, re-
tombantes, très coriaces, d'un vert foncé reflété d'une teinte
métallique luisante ; les nervures sont arquées et profondément
creusées, ce qui donne à la surface de la feuille une apparence
ondulée. Introduit de Colombie par M. Gustave Wallis, en 1873
et mis au commerce par MM. Veitch, en 1878.
110. Anthurium violaceum Schott. — Amérique, du Sud du
Mexique. Feuilles oblongues -lancéolées, de 0'",07 à 0'°,15 de
long; spathe tendre, verte ; spadice verdàtre.
94 NOTES ET MEMOIRES.
'120. Antiuuiaiii violascens.
121. Anllwriam Wallisii. — Découvert en Nouvelle-Grenade
et mis au commerce par la maison Veitch. Feuilles cordiformes,
allongées-oblongues. Spathe révolutée, presque aussi longue
.que le spadice jaune verdâtre.
1-22. Anthuriurn Waluiewii. — Feuilles cordiformes, de 0'",30
à 0'",40 de long, sur 0", 20 à O^^^de large, d'un vert olive, pres-
que rouge dans le jeune âge; ressemble quelque peu au iiKtijni-
ficuni; originaire de Venezuela.
123. Anthiirium Warfjcf/ueanum \EnGR. — Nouveauté splen-
dide, faisant pour ainsi dire pendant à VA. Veilclin. Les feuilles
atteignent 1 mètre de long sur 0"\30 de large ; elles sont d'un
vert riche, velouté, contrastant avec les nervures médiane et
secondaires qui sont d'un vert plus paie. Introduit de la Nou-
velle-Grenade par Wallis et mis au commerce en 1878 par la
maison Veitch. Il a été dédié à M. Warocqué, l'amateur belge.
•124. Anthuriurn Willdenoivii Kustu. — Rio de Janeiro.
12'). Anthuriurn Scherzcrianuin. SciiOTT. — Découvert au
Guatemala par Scherzer et pi us tard par Weiidland à Costa Rica,
il fut introduit en Europe pa!' ce dernier, dans les jardins royaux
de Ilerrenhausen, au Hanovre, d'oii il a été répandu sur tout le
continent. Feuilles étroites, vert très foncé, avec une veine plus
claire au centre. Spathe ovale, variant de grandeur. C'est le plus
bel Anthuriurn au point de vue de la beauté et de la quantité des
fleurs qu'il produit, une vraie ac(|uisition pour l'horticulture en
général. Il a donné les variétés suivantes:
a. A. ScJierzcriamon Adriani.
h. A. Scherzcrianuin alhuni. — Comme port et vigueur c'est un
.Vc/<e/':er?an«m rouge, mais la spathe en est d'un blanc crème, et
le spadice citron pâle. Forme bien contraste avec le rouge.
c. A.Scherzerianum andegavense. — Se dislingue par ses pédon-
cules blancs, ponctués de rouge violacé. Spathe subcordiforme,
tordue et à pointe acuminée ; face intérieure d'un fond blanc
légèrement parcouru par des nervures longitudinales, transluci-
des et constellé de deux maculatures rouge vermillon cerise,
les unes en groupe de points transversaux comme vermiculés,
les autres rosespulvérulents, d'une ténuité extrême; face exté-
KKLEVE .MO.NOGKAPlIlgli; UKS A.NÏHUKIL.M. '.>n
rieure beau vermillon vif. non maculée, mais sablée régulièremenl
de points blancs plus abondants sur la nervure médiane ; spa-
dice cylindracé, en spirale dressée, obtuse, jaune d'or. Obtenu
par M. delà Devansaj-e, l'amateur bien connu.
d. A. Scherzerianum Devansayamun. — Superbe variété :
grande spatbe blanche, tachetée et ponctuée de rouge cinabre;
obtenue par M. de la Devansaye.
e. A. Scherzerianum giganteuni.
f. A. Scherzerianum grandiflorurn.
g. A. Scherzejmmiim Hendersoni. — Distinct par la longueur
et l'élroitesse de sa fleur.
h. A. Schi'rzerianum Madame Jules Vallerand. — A deux
spathes, une de chaque côté du pédoncule, l'une au-dessus de
l'autre.
i. A. Scherzerianum maximum. — Variété donnant des fleurs
géantes du rouge le plus brillant.
j. A. Scherzeriayium Palw.eri. — Se dislingue particulière-
ment par la longueur et l'étroitesse de ses spathes, qui sont d'un
très beau rouge'vif.
k. A. Scherzerianum pygmieum. — Ainsi quel'indique son nom
un vrai nain. Yaiiété poussant bien et floribonde: feuilles étroi-
tes, de 0'",10 à O'",!-) de long et un peu plus d'un centimètrre
de large.
Les fleurs qui ont le même brillant que la variété type ont un
spadice pedicellé, et la tige de la fleur dépasse d'au moins
2 centimètres la spathe.
/. A. Scherzerianum Rolhschildianum. — Charmante variété
obtenue par M. Bergman, de Ferrières. Spathe blanche, couverte
de macules et de points d'un rose cinabre du plus brillant eflet;
spadice jaune orangé.
m. A. Scherzeinnnum splendens.
n. A. Scherzerianumn Veruaenum. — Se distingue des autres
variétés à fleur blanche par ses spathes ovales, aiguës, à pointe
incurvée et rouge, avec macule rose à la base de l'insertion du spa-
dice; belle nuance blanche, uniforme, bien claire, bien pure de
toute la spathe; spadice dressé et tordu, d'un beau jaune d'or.
0. A. Scherzerianum ^Vardii. — Variété obtenue par M. Ward
Hf) MUTKS KT MÉMOIHKS.
et mise au commerce par la maison Yeilch, en 1878. Peut-être
la plus belle des variétées du Scherzerianum. Les spathcs sont
énormes, atteignant O'^.lo de long et 0"°, 10 de large. Coloris
des plus brillants; feuillage fort et vert noirâtre, feuilles plus
larges que d'ordinaire.
p. A. Scherzerianum Willlamsii. — Variété mise au com-
merce par M. S. Williams, à l'automne de '875; même feuillage
que le Scherzerianum type, mais la spathe est blanc d'ivoire,
et le spadice est jaune buffle. Plante plus délicate et fleur plus
petite que dans le type.
Note sur la maîsière nE détruire les Cloportes,
DANS les serres (1);
par M. BoizARD.
Tous les jardiniers qui ont des serres connaissent ces petits
aniujaux nocturnes; je les appelle ainsi, parce qu'ils ne font leurs
ravages que la nuit, ce qui en rend la destruction très difficile,
surtout dans les serres à Orchidées oii ils trouvent beaucoup de
refuges contre le jour qu'ils redoutent. Aussitôt la nuit venue,
ils s(>rtent et s'en vont chercher leur nourriture sur les plantes.
Ils s'attaquent aux jeunes pousses, aux tiges à fleurs et aux
jeunes racines, surtout des Orchidées. Je n'ai pas besoin d'énu-
mérerici toutes les plantes auxquelles ils s'attaquent, ni tous les
procédés qui sont employés pour leur destruction ; ceux-ci sont
tous plus ou moins pratiques et demandent beaucoup de temps.
Je les ai tous essayés, et je me suis arrêté au suivant, qui est très
simple et peu coûteux. Il consiste à avoir quelques balais de
bouleau, à les mettre dans la serre, couchés ou debout, toujours
dans un endroit humide et un peu obscur, dans les sentiers ou
sous les gradins et même entre les plantes. Ces balais ofîrent
aux Cloportes un refuge qu'elles préfèrent à tout autre pour y
passer la journée. Tous les deux ou trois jours, vous prenez vos
;'l) Déposée le 2o Février 188f5.
SUR LA PANACllURE OU ALBINISME DU LAURIER-CERISE i)7
balais, et vous les secouez fortement, pour en fnire tomber les
Cloportes, que vous écrasez immédiatement. Si vous avez un seau
d'eau chaude, vous pourrez y tremper vos balais ; il faut pour
cela de l'eau presque bouillante, car ces animaux ont la vie
très dure. 11 m'est arrivé souvent de trouver aussi sous mes ba-
lais de grosses Limaces, que j'avais cherchées bien longtemps.
Par ce procédé fort simple on détruit aussi beaucoup de Mille
pattes qui affeclionnent également ces sortes de refuges. Ce que
je voudrais voir dans les serres, ce sont des Rainettes. Ces peti-
tes grenouilles vertes, qui ne vivent exclusivement que d'insectes
et de pelits animaux tels que les Cloportes, Loches et Millepat-
tes, méritent d'être considérées comme des auxihaires très
utiles aux Jardiniers dans les serres.
Obsekvations sur la panachure ou albinisme
DU laurier-cerise (I),
par M. Harraca, de Pau.
J'ai dans ma pépinière deux Lauriers-cerise panachés très
différemment, obtenus de semis qui ont été f&its à l'automne
de 1881 ; ils ont quatre ans de végétation. Le plus vigoureux de
ces arbres a 2"', 80 de hauteur, du collet des racines à l'extré-
mité supérieure de la tige. Sur ce sujet la panachure n'est pas
très prononcée ; cependant elle est facile à constater en ce
moment, et j'ai aussi remarqué qu'elle apparaissait et dispa-
raissait selon les saisons. Ainsi pendant l'été elle est invisible,
et l'arbre ne présente rien de particulier dans sa végétation;
mais à l'automne, lorsque les froids ont ralenti le mouvement
de la sève, la panachure se manifeste sur une partie des feuilles
portées par des branches latérales de second ordre et de vi-
gueur moyenne.
Le deuxième Laurier-cerise a 2™, 10 de hauteur, y compris la
pousse de l'été dernier, qui est de 0",80 pour la flèche ou
(4) Déposé le 14 Janvier 1886,
•JS .NOTES KT MÉ.MOIKES.
rameau de prolongement de la tige. Les branches latérales ont
poussé proportionnellement à l'axe. L'arbre n'a subi aucune
taille'; il est intact de coupures et blessures. Son écorceest d'un
vert foncé recouvert d'une mince couche grisâtre, sur les
deux tiers inférieurs de la tige et des branches; mais plus haut,
vers la base ou naissance du rameau de la dernière végétalion,
on voit sur l'écorce des panachures ayant l'aspect de taches, et
qui se trouvent le plus souvent placées au-dessous du pétiole
des feuilles. Plus au-dessus, sur lecorce de formation plus
récente, ces taches s'étendent et deviennent des rayures ou
lignes d'un blanc jaunâtre, alternant avec des lignes vertes.
Mais ces dernières vont en s'altérant, vers l'extrémité du ra-
meau et finissent par disparaître complètement. Ce rameau de
prolongement de la tige est presque entièrement blanc jau-
nâtre, sur une longueur de 0™,20 à 0"",25; il porte, vers son
extrémité supérieure, deux bourgeons secondaires latéraux et
presque connés. Ces deux bourgeons n'ont que 0'",02 à O'",03 de
longueur, leur développement ayant été arrêté par le froid, et
ils sont d'un blanc jaunâtre, couronnés par onze feuilles de
grandeur moyenne ou normale. Neuf de ces feuilles sont com-
plètement dépourvues de couleur verte et deux seulement
paraissent comme lavées de vert et de blanc. Des lignes vertes
et d'autre blanc jaunâtre correspondent de la tige, par le pé-
tiole, dans le limbe de ces deux feuilles, et s'y étendent très
irrégulièrement en ponctuations et taches. Enfin, si l'on consi-
dère l'arbre dans son aspect général, on voit que la panachure
est très prononcée et presque complète sur ses organes supé-
rieurs et d végélation récente, qu'elle a disparu sur les par-
ties inférieures de la tige et des brau'ihes latérales anciennes ;
mais on ta retrouve encore vers l'extrémité de ses branches, sur
l'écorce et les feuilles de l'avant-dernière, et de la dernière
végétation.
Voici des exemples de feuilles arrivées à divers degrés de pa-
nachure :
Dans une feuille do J. le développement est récent, prise sur
la pousse >. 0 septembre-oclobie dernier, la matière verte qui
col»re une faible partie de la face inférieure du liml)e semble
SUK LA PANACUÙRE OU ALBIMSMK DU LAURIER-CERISE 99
avoir été apportée par les canaux fibro-vasculaires colorés en
vert qui, partant de la tige, viennent, par le pétiole de la
feuille, se répandre et comme se fondre dans les tissus du
limbe. De plus, il est à remarquer que la coidear verte se mani-
feste seulement et d'abord au-dessous de la feuille, du cùié /^
m nul s exposé A la lumière.
Dans une autre feuille qui s'est développée vingt à trente
jours avant celle dont il vient d'être question, la chlorophylle
s'est formée d'une manière plus complète; la feuille est de cou-
leur vert clair, sur une grande partie du limbe.
Dans une troisième feuille cueillie sur une branche de la
pousse du printemp, la chlorophylle se montre d'un vert plus
foncé.
Dans une quatrième feuille qui appartient à une branche de
la végétation de 1881, la panachure semble être complètement
fixée sur une partie, tandis que l'autre partie est d'un vert
foncé, franchement détaché du blanc.
Un autre fait, que je crois devoir noter, est que la première de
ces feuilles placée avec les autres dans un local chauffé à 12",
s'est contractée ou plutôt contournée de manière à former une
sorte de tube, par le rapprochement des deux bords opposét. du
limbe^ pendant que le même fait était à peine visible sur les
trois autres feuilles en partie vertes.
J'ai conclu de ce fait que cette feuille blanche contient une
sève très aqueuse, peu chargée de matériaux solides, et par
conséquent susceptible de s'évaporer rapidement sous l'action
de la chaleur; que ce même fait peut se produire sur les feuilles
vertes, mais moins rapidement, la quantité de chaleur reslant la
même.
Ces faits sembleraient indiquer que la panachure provient
(l'un excès de sève, fourni par un sol humide, favorable à une
végétation tardive, qui ne permettrait pas aux tissus des extré-
mités de s'organiser suffisamment avant l'arrivée des froids,
l3où, formation lente de la chlorophylle et persistance de la pa-
nachure pendant plus ou moins longtemps.
l^our compléter autant que possible ces observations, j'y jo<ins
l'exposé d'une analyse chimirfue d'un terrain contigu à celui
100 RAPPORTS.
dans lequel poussent les Lauriers-cerise panachés cités ci-dessus.
Cette analyse a été faite par M. Aubin, le savant directeur du
laboratoire des Agriculteurs de France.
Analyse pfiysico-chiinique .
Eau
Sable siliceux. . .
Argile .....
Calcaire . . . . .
Matière organique.
Acide humi4ue. .
2,17 0/0
84,2o 0/0
0,1)9 0 '0
d,47 0 0
4,97 0/0
1,15 0/0
Analyse chimique.
Azote 0,1800 O'O
Acide phospUorique. 0,0970 0/0
Chaux assimilable
Magnésie —
Potasse —
Potasse totale . .
Soude
Silice assimilalile.
Acide sulfuriqui
0,8200 0/0
0,0000 0/0
0,04o0 0/0
0,0884 0/0
0,0174 0/0
0,1200 0/0
0,0o33 0/0
RAPPORTS
Rapport sur le nouveau Sécateur de M. Aubry (successeur
DE Stocker), fabricant de coutelli:rie horticole, a Paris,
rue Yieille-du-Te.mple, 131 (1) ;
M. DeL.WILLE (Ch.) RAPPORfElR.
Messieurs,
A la séance du 26 novembre dernier, le Comité des Arts et
Industries Horticoles à nommé une Commission, sur la demande
de M. Aubry, afin d'expérimenter un nouveau sécateur. La
Commission était composée de MM. Dormois, Jolibois, Tem-
plier et Delaville Ch., Rapporteur. Le 11 janvier, à dixheures du
matin, eJle s'est rendue au jardindu Luxembourg.
M. Dormois a présidé notre Commission. Pour bien faire res-
sortir les avantages du nouveau sécateur de M. Aubry, je ne
ferai pas l'histoire du sécateur depuis l'origine, en passant en
(1) Déposé le 28 janvier 1886.
SLR LE NOUVEAU SÉCATEUR DE M. AUBRY. 101
revue tout ce qui a été inventé jusqu'à ce jour; il me suffira de
ne mentionner que ceux de ces instruments qui ont été le plus
en faveur. Les premiers qui furent reconnus avantageux pour la
forme, la qualité et la précision delà coupe, furent les Sécateurs
de Lemagnan, fabricant à Montreuil. Puis ce furent ceux de la
maison Vigier^ Saladin successeur, qui avait pour enseigne à
l'As de Trèfle rouge, faubourg Saint-Antoine ; et enfin, dans les
mêmes formes toujours, la maison Stocker, Aubry, successeur.
Celui ci est suffisamment connu de tous les Arboriculteurs, Jar-
diniers et .Amateurs, qui ont conscience des bons outils, pour
que je n'aie pas à en faire la description dans tous ses détails.
Le sécateur que nous présente AI. Aubry n'a réellement de
nouveau que le ressort et son application, qui est très ingé-
nieusement comprise ; on peut dire même que rien de semblable
n'a été fait jusqu'à cejour. Est-ce à dire pour cela qu'il soit
parfait? On répondrait à cette question : qui et ([uoi est parfait?
C'est le grand mot applicable à toutes choses.
L'avantage du nouveau ressort consiste dans sa simplicité par
suite de laquelle il ne produit aucune gêne pour l'opérateur,
et lui épargne beaucoup de petits inconvénients qui se produi-
saient par les anciennes formes de ressorts, tels que pinçons aux
mains, les brindilles d'arbres ou toutes autres choses s'introdui-
sant entre les branches du sécateur et le ressort, et souvent
aussi la rupture ; en général, tous ces inconvénients étaient d'au-
tant plus fâcheux que les réparations ne pouvaient être faites
que par le fabricant.
Le nouveau ressort prenant sa course autour du centre de
l'axe de la vis centrale le rend plus libre pour l'ouverture du
sécateur ; de cette manière il est rendu presque incassable, vu
son peu de course.
Pour le dé'Vionter rien de plus facile: il suffit de dévisser la
vis supérieure avec un tourne-vis. même un couteau, ou sim-
plement un sou, vu qu'elle est façonnée pour ce genre de démon-
tage ; de soulever la petite plaque de métal et de tirer le ressort à
soi pour en remettre un autre. Cette nouvelle invention n'aug-
mente pas les prix de M. Aubry: ce nouveau genre d'outil est
vendu comme les anciens, 6 francs noir et 7 franc poli. Chaque
102 liAI'l'uHT
ressuri en plus vaut oO centimes. Ces [H-'w sonl ceux du
détail. Comme un peut le voir, ce sécateur est d'une réparation
très facile et des moins dispendieuses.
Un seul inconvénient que nous avons signalé à M. Aubr>-, qui
du reste l'a très bien compris lui-nième,
c'est l'ensemble de la vis qui fait un peu
trop saillir la plaque de métal ; ce qui peut,
dans certains cas, être gênant pour l'in-
troduire entre des branches très rappro-
chées. Mais cet inconvénient est peu de
chose, en comparaison de tous ceux qu'of-
ffraient les devanciers. Du reste M. Aubry
nous a montré qu'il pouvait beaucoup mo-
difier le volume de l'outil, surtout en sui-
vant les conseils de M. Templier que nous
avons été unanimes à reconnaître bien fondés. Enfin ce que
nous nous accordons à dire, c'est que le sécateur de M. Aubry
réalise un grand perfectionnenient, et (juc nous ne saurions trop
le recommander en raison de l'ingénieuse innovation qu'il réa-
lise. La Commission le recommande à la Commission des Ré-
compenses et demande l'insertion du présent llapport dans le
Journal de la Société.
kArrOHT SL'H 1,A TROISIEME UKr.Mo.N K.N Cti.MlHKS DK l/AsSOniATKiN
POMOLOGIQUE ])K l'OiEST {]):
]>ar M. MiniKLix.
Pour la troisième fois, l'Association pomulogique do l'Ouest
est venue, en I880, affirmer son institution, et après avoir été,
en 1883 à Rennes, en 1881 à Rouen, elle a tenu un Congrès pomo-
logique quia eu lieu au Mans(Sarthe), sous les auspices de l'ad-
ministration municipale de celle ville, centre important de la
production du cidre, dans une contrée de la France oîi, sans y
être exclusif, l'usage du cidre est très répandu.
(d) DépnsH le 10 (léreiii])ri' JS8.').
SUR l'association IMIMOLOCIOLE DE LOLEST. JOo
Le Clongrès a tenu ses assises du 30 octobre au 9 novembre, et
devant s'occuper des questions théoriques relatives à la planta-
tion des meilleures variétés de fruits, comme à la fabrication
des boissons, il avait organisé, sous le litre de la première
classe du programme, une Exposition de fruits, pour la se-
conde classe, une autre de boissons fabriquées, et enfin pour la
troisième classe, une exhibition des Instruments propres à la
fabrication, tels que concasseurs, pressoirs, et appareils de dis-
tillation pour les alcools.
Les délégués de notre Société nationale d'Horticulture ont été
MM. Colleu, Directeur du Jardin des plantes de Rennes,
Lebatteux, horticulteur au Mans, et Michelin, Secrétaire du
Comité d'Ai'boriculture de la Société nationale de France.
Un Jury a fonctionné pour chacune des trois classes mention-
nées ci-dessus. Les Membres de notre Société ont été incorporés
dans le Jury chargé de l'Exposition des fruits de pressoir; j'ai
eu l'honneur d'en être élu Président.
Les lots étaient présentés par des exposants de Normandie, de
Bretagne, du Maine et de l'Anjou; quelques-uns, collectifs, par
des Sociétés.
L'examen a prouvé une fois de plus la confusion qui existe
dans les dénominations des fruits et la nécessité de la composi-
tion d'une nomenclature nouvelle dont l'emploi devra se géné-
raliser et permettre de s'entendre sur les fruits qu'on voudra
désigner, dans les régions où le cidre est produit. Un lot exposé
par M. Lesueur de Saint-Lô (Manche) a fixé tout particulière-
ment l'attention du Jury, comme annonçant une très grande com-
pétence de la part de l'auteur : il était accompagné d'une nomen-
clature manuscrite, historique et descriptive des fruits, et de
leur dessin au trait. Ce lot a mérité le premier prix; il a été
récompensé par un objet d'art, offert par M. le Président de la
République, La liste générale des récompenses obtenues se trou-
vera à la fin du présent Rapport.
L'Exposition a eu lieu à couvut, dans la halle aux toiles,
vaste local mis à la disposition de la Société par M. le Maire, et
dans lequel on a pu faire manœuvrer les instruments broyeurs, con-
casseurs, les pressoirs, !e tout mis en mouvement par des manèges.
loi RAPPORT
Les queslioD» que le programme portail à l'ordre du jour
étaient les suivantes :
1" Des moyens à employer pour grouper et faire connaître
rapidement le? meilleures sortes de Pommes appropriées au
sol ;
'2° Des procédés pour améliorer rapidement et d'une façon
générale la fabrication du cidre ;
3° Du chauffage des cidres;
4" De la congélation des cidres pour en augmenter la force
alcoolique;
5" De la bouture du Pommier;
6° Fabrication de l'eau-de-vie de cidre ;
7" Des meilleurs moyens et procédés à employer pour faciliter
le transport des cidres;
8" De l'Influence de l'Écusson ou de la Grefle sur la produc-
tdon fruitière.
Ces questions très variées ont fourni un aliment aux réunions
des membres qui ont eu lieu tous les jours et dans lesquelles des
observations du plus haut intérêt ont été échangées sur les ques-
tions pratiques, aussi bien que sur les questions scientifiques
et relatives à la culture comme à la fabrication.
Le choix des fruits reconnus les plus riches en éléments cons-
titutifs des jus a été cité comme le moyen le plus efficace pour
obtenir de bonnes boissons et a été mis en première ligne ; l'a-
nalyse est, d'un commun accord, acceptée comme le procédé le
plus sûr pour constater la valeur relative des fruits; aussi le
nombre des Pomm-îs jusqu'ici soumises*à cette opération chi-
mique se compte par centaines, et les laboratoires des stations
agronomiques de Rennes et de Nantes, sous la Direction de
MM. Andouard et Lechartier, chimistes, ont fourni une très
large part de contingent dans les résultats obtenus. Gomme
moyen efficace pour obtenir des boissons plus alcooliques et plus
aptes au transport et à la conservation, on a cité le chauf-
fage des cidi'es fait à l'instar de celui des vins; on a aussi men-
tionné le glaçage qui, permettant d'en retirer l'eau sous forme
de glaçon, fournit le moyen d'obtenir des boissons dans les-
quelles la force alcoolique est plus concentrée et qui doivent
.>LK L ASSUClATlU.N l'O.MuLUGIgL't; UK LUUKST. 105
même devenir plus agréables au goût. Ces moyens de nature
si opposée et qui convergent vers le même but seront expéri-
mentés, et on espère avoir pour le Congrès de l'an prochain des
résultats qui seraient concluants.
L'étude des fruits restant dans l'opinion générale la base fon-
damentale de la production des boissons, il a paru utile de l'or-
ganiser sérieusement et d'instituer une Commission perma-
nente à laquelle incombera la lâche de provoquer les document-;,
de les concentrer et de les mettre à profit.
Les Sociétés agricoles, horticoles et toutes celles qui sont
compétentes à des titres divers, seront invitées à faire des envois
d'un petit nombre de variétés reconnues les meilleures dans leurs
localités et la Commission avisera à en tirer parti. J'ai été élu
Président de cette Commission et, en acceptant cette tâche et la
responsabilité qui en découle, j'ai compté sur la coopération ef-
ficace des collègues compétents et zélés que réunit cette Com-
mission.
Je me repose tout particulièrement sur le concours de l'ho-
norable M. de Coniac, Président de la Société d'Horticulture de
Rennes qui, sur ma demande, a été nommé Secrétaire de cette
Commission et qui a bien voulu accepter cette fonction.
Que vous dirai-je. Messieurs? Il est difficile de constituer une
Société dont les Membres sont répandus dans deux ou trois pro-
vinces; espérons néanmoins que l'organisation du détail, cher-
chée et combinée après trois ans d'essais, va porter ses fruits,
et que, soutenus par un désir commun d'amélioration qui devient
une nécessité, des hommes convaincus et résolus finiront par
persuader les cultivateurs récoltant, et avant tout les planteurs,
puis les brasseurs, du soin qu'il faut dorénavant apporter dans
le choix des fruits, comme dans la fabrication des boissons,
pour répondre aux besoins de progrès de notre époque.
11 y a du reste, sur ce point, un exemple qui est encoura-
geant : de 1860 à 1872, les deux Sociétés d'Horticulture de
Rouen et de Paris ont persévéré à envoyer dans les principaux
centres de consommation du cidre, chacune un délégué pour
y provoquer et y organiser l'étude des fruits de pressoir et
les procédés pour en tirer parti ; il en est résulté le Traité
lOG RAI'I'OUT
remarquable de MM. de Boutteville et Hauchecuine, et \in inuii-
vement accentué vers le progrès qui s'étendra inévitablement
vers la Brelagne moins favorisée jusqu'ici pour la qualité des
boissons.
On ne change pas en peu de temps des plants d'arbres qui ne
donnent leur produit complet qu'à l'âge de vingt ans, mais on
base les plantations nouvelles sur des choix mieux raisonnes .
Un rii aujourd'hui de ceux qui, pour faire de bon cidro, re-
cherchent encore l'eau infecte des mares et recommandent un
mélange de Pommes pourries; somme toute, avec des soins
mieux entendus, on fabrique mieux et on obtient des boissons
meilleures.
Tout s'accorde d'ailleurs pour porter vers le développement
des cultures fruitières de pressoir. Le Phylloxéra, la reclïerche
du bon marché, un goût même de fantaisie concourent pour
mettre le cidre en faveur dans les villes, et les wagons de che-
mins de fer emportent les Pommes au loin, jus(]u'au centre
avancé de la France, jusqu'à l'étranger. Une source de ri-
chesse se prépare pour les pa3'S que la nature a rendus si favo-
rables pour la production des fruits; il faut que, dans un avenir
peu éloigné, ces pays expi'dient des cidres tous fabriqués par de
véritables spécialistes et qui n'auront pas de peine à être meil-
leurs que ceux qu'on brasse dans les pays distants du lieu de
production des fruits,
La Société de l'ouest a cela de particulier qu'elle peut dispo-
ser de forces très puissantes si elle parvient à les concentrer et
à les diriger vers un but bien déterminé. Il y a, pour inspirer le
désir d'atteindre ce but, de sérieux intérêts qui se confondent,
ceux des horticulteurs comme ceux des agriculteurs ; ces doux
branches ont ici besoin l'une de l'autre. Si l'exploitation rurale
se fait par les cultivateurs des champs, les études minutieuses
pomologiques, les semis, les élevages en pépinières, se font par-
les horticulteurs. Tous les propriétaires du sol ont de grands
avantages à attendre dfts développements bien dirigés de la
production du cidre et, au milieu de tous ces efforts déjà asso-
ciés, il y a un fait- incontestable à constater : c'est que ce sont
les Sociétés d'Horticulture qui ont pris l'initiative pour les
SLH L ASSOClATKi.N l'(i.\l(iL(i(. loi K KK LnLKST. 1(1/
études récentes et qui les ont poursuivies avec persévérance.
Notre Société natioDale a marché dans cette voie d'intérêt
public; elle a au.-:si persévéré dans son concours et elle le
continuera, je veux le croire, avec dévouement, en faveur de la
nouvelle Association de ["Ouest qui évidemment aura à diriger
particulièrement ses efforts vers la Bretagne.
M. le sénateur Cordelet, maire du Mans, a prouvé son intérêt
à la Société qn.'il recevait, en assistant à plusieurs de ses réu-
nions et en les présidant, et M. Tisserand, inspecteur général,
dii-ecleur de l'Agriculture au Ministère, venu de Paris, a assisté
à une desdites réunions. Ce haut fonctionnaire a pu se con-
vaincre de l'importance des questions à l'ordre du jour et de la
compélence des hommes «distingués qui les ont traitées. Avant
de se séparer, les membres ont été réunis en un banquet; puis
le dimanche, 8 novembre, a eu lieu, en séance publique et solen-
nelle, la distribution des récompenses.
Il n'a pu être pris de décision sur le lieu de la réunion de
l'année prochaine'; cette question sera résolue par le Conseil
d'Administration.
Pendant la session ont eu lieu des conférences publiques surles
questions qui se rattachaient à l'objet du Congrès. En répandant
les lumières delà science sur ces questions d'un si haut intérêt,
ces communications inspirent aux populations vivant dans la
routine le désir d'entrer dans !a voie des améliorations;
l'exemple en est donné p^r la Normandie où, sous l'effet des
travaux de MM. de Boutleville et Hauchecorne, se signale déjà
une tendance vers le progrès.
A tort ou à raison, mais^ à mon humble avis, sans beaucoup
d'espoir d'obtenir un résultat tout à fait pratique et sans qu'on
puisse en attendre non plus de sérieux avantages, on s'est beau-
coup occupé du bouturage du Pommier : la question est restée
à l'étude. Très encourageante pour la consommation du cidre
commeboisson alimentaire a été une conférence de M. leD"" Denis
Dumont, depuis trente ans chirurgien de Thôpital de Caen, qui
a observé que les personnes qui usent du cidre comme boisson
habituelle sont généralement épargnées par certaines maladies
redoutables, beaucoup plus communes dans d'autres pays.
108 KAPPOKT
Je m'arrête dans ]e développement de ces considérations qui
sont dans le domaine de la notoriété et je reviens aux détails
des opérations du Congrès de l'Association de l'Ouest.
Des élections étaient à faire, des membres du bureau ayant
atteint le temps réglementaire de, la duré^ de leurs fondions.
j\l. Lechartier, Vice-Président, a été nommé Président en
remplacement de M. Desplanques qui a été nommé Président-
Fondateur honoraire, membre à vie du Conseil d'Administra-
tion
Ont été ensuite élus Vice-Présidents ; MM. le D'' Denis Du-
mont, chirurgien en chef de l'hôpital de Caen; Héron, Président
de la Société centrale d'Horticulture de Rouen; Michelin, mem-
bre delà Société nationale d'Horticulture de France; Secrétaire-
général, M. Alexandre, ancien élève de l'Institut agronomique,
attaché au laboratoire de la station agronomique de Rennes.
K est bon de rappeler que M. Lechartier, qui est tout dévoué
pour apporter à la Société, comme il l'a fait depuis sa fondation,
le concours de sa science, est membre correspondant de l'Insti-
tut, professeur de chimie à la Faculté des Sciences de Rennes et
Directeur de la station agronomique de cette ville. La Société,
en témoignage de sa reconnaissance et à titre de souvenir, a
remis une médaille d'or à M. Desplanques qui, après avoir été
son fondateur, a dirigé ses travaux avec un zèle infatigable
«
pendant trois ans.
Je ne puis quitter cette im.portante ville du Mans sans vous
dire quelques mots sur ce qui la concerne. C'est une vieille cité
bâtie sur un coteau, qui contient des vestiges de l'époque gallo-
romaine, quelques beaux produits de l'art roman et de l'art
gothique et qui a subi les transformations et améliorations
introduites par le goût et les exigences de l'époque moderne. On
y remarque la cathédrale, monument imposant, qui porte des
traces des époques romane et gothique, et deux autres églises
notamment, celle de Notre-Dame-de-la- Couture, ancienne ab-
baye dont les bâtiments servent pour la bibliothèque et pour la
Préfecture. L'architecture de cette grande église annonce aussi
les travaux de nos grandes époques historiques.
Dans les rues marchandes et centrales règne une grande ani-
SUR l'association' pomologique de l'olest. 109
mation et sur un côté de la ville, il en est de modernes, exclusi-
vement bordées de maisons bourgeoises, où il ne se fait pas
de commerce, et où se montrent l'aisance et le bien-être. De
vastes places publiques, bien entourées, rgndent de grands ser-
vices pour les foires et marchés : au milieu de l'une d'elles
s'élève une belle statue en bronze du général Chanzy qui sur-
monte un groupe de combattants très habillement rendu : cette
place porte le nom du brave général. De larges avenues et des
promenades bien plantées de grands arbres procurent de l'agré-
ment aux habitants et sont pour l'ensemble de la ville un élé-
ment assuré de salubrité.
Le Mans fut considérable sous les Romains et sous Charle-
magne, puis au ix*^ et au x" siècle ravagée par les Normands.
Cette ville a perdu de son importance ; aujourd'hui, malgré sou
apparence de prospérité, on n'y compte qu'environ .30,000 habi-
tants. Elle est entourée par la Sarthe du côté de sa partie la
plus ancienne, au milieu de laquelle on découvre des vestiges de
remparts gallo-romains.
Les produits de l'agriculture, les céréales, les marrons, les
chanvres, les bestiaux, les volailles et les chevaux du Perche
y abondent, et les foires y sont importantes et fréquentes. On y
fabrique des tissus divers, des toiles, des étamines, des mou-
choirs, et l'horticulture y est en faveur.
La ville possède un jardin public, aussi vaste que bien planté
de beaux arbres, bien accidenté et muni de pièces d'eau spa-
cieuses et copieusement alimentées. Ce jardin, modérément éloi-
gné du centre, offre aux habitants une agréable promenade et
en outre une précieuse école pour les personnes qui ont du goût
pour l'horticulture.
Par suite de conventions particulières et avec une subvention
déterminée, le terrain en est livré à la Société d'Horticulture
locale qui doit alimenter de fleurs et plantes tous les squares et
parterres de la ville. La charge est lourde et il faut autant
d'activité que d'entente de la part de la Société pour remplir
les conditions du marché : on le comprendra quand j'ajouterai
que, cette année, la Société a dû fournir un contingent
13,000 plantes d'ornement à la ville.
110 RAPPORT
L'honoiable Président de la Société, un colonel retraité, ama-
teur passionné et connaisseur à toute épreuve, dirige avec un
zèle infatigable cette difficile entreprise, qui, dans ses mains,
tourne largement au profit de la science horticole qu'il sait
répandre dans le pays, en mettant sous les yeux des habitants
une véritable école fruitière, potagère et florale, où les meil-
leures méthodes sont enseignées par le choix des végétaux el
par les procédés de la culture. Aux éloges que mérite cette
exploitation rendue ainsi d'vlHUr pii/>licjiie, je suis heureux de
l'occasion qui se présente ici pour joindre l'expression de ma
gratitude et de celle de mes collègues pour l'accueil cordial que,
dans notre visite, nous avons reçu de nos confrères de la Société
d'Horticulture du Mans, dont l'exemple devrait être suivi dans
beaucoup d'autres villes.
Entre autres volatiles qui peuplent le jardin et donnent de
l'animation aux abords des lacs, j'ai remarqué des Cigognes, non
seulement amies, mais encore auxiliaires de l'homme, qui, se
tenant auprès des laboureurs, picotaient avec leurs longs becs
la terre soulevée par la bêche et la purgeaient des vers, larves
et insectes nuisibles qu'elle renfermait.
Les prix attribués aux Exposants par les Jurys ont été décernés
ainsi qu'il suit :
1'" CLASSE. — Fiuirs nii; phessoir
Fruits do Aormandie.
1"' prix, médaille d'or : M. Raoult iDésiré), à Saint-Clair
(Manche) ;
2' prix, médaille de vermeil : M. Digeon, à Neufbourg i^Eure) ;
3" prix, médaille d'argent : M. Dan, à Dangy (Manche).
De vives félicitations ont été adressées par le Jury à M. Lacaille.
de Friche-Mesnil (Seine-Inlérieure), membre du hwy, qui avait
exposé, hors concours, un lot de 80 variétés de Pommes parfai-
tement étudiées et étiquetées.
Pruhs de Bretagne,
Médaille de vermeil à M. Ollivier, ;i Trevenec (Côtes-du-Nord^.
SUK l'aSSOCIATKî.N l'U.MitLiKUnL't; 1>K l'oLKST. 1I|
Fruila du Maine et de V Anjou.
Médaille de ve'-meil à M. Régouin, à Gongé-siir-Orne (Saillie) ;
Médaille d'argent ;"i M. Desnos, à Écommoy (Sarthej.
Pommes de semis.
Nouveaux comxjlimenls à M. Lacaille précité, pour sa collfc-
tion de i'ruils de semis, hors concours.
Médaille de vermeil à M. Dan, prénommé.
Fruits exposés par des Sociétés, des comices ou des amateurs.
Prix d'honneur, vase de Sèvres, delà manulacture de lElat :
M. Lesueur, amateur, pour une riche collection accompagnée
du dessin des fruits, d'une note descriptive et analytique
desdits :
Médaille d'or au musée du Sap (Ornei ;
Autre médaille d'ur à M. Mercier, à Ballon (Sarthei;
Médaille de vermeil à la commune de Rouperroux (Sarlhe ;
Médaille de vermeil h M. Hurson, à Lucé-sur-Ballon i Sarlhe).
Collections de fruits exposées par des instituteurs ou des
Ecoles :
Médaille d'or au cours professionnel d'Agriculture de l'Ecole
de Sartilly (Manche) ;
Médaille de vermeil à M. Laurence, instituteur à La Rochelle
(Calvados).
2'^ CLASSE. — C.IDUES
Cidres de fûts de Normandie.
Médaille d'or à M. Guérin, à Quibou (Manche);
Médaille de vermeil à la Chambre syndicale des Brasseurs du
Havre, avec mention spéciale pour les produits de M. Levasseur:
Médaille d'argent pour M. Baudoin, à Condé-sur Noirot
(Calvados),
Cidres en bonteillts.
Médaille d'or à M. Guérin, précité ;
Médaille de vermeil à M, Huesnel, à Bonneville-lc-Louvet
Eure ;
112 RAPPORT
Médaille d'argent grand module, à M. Dan, précité ;
Médaille d'argent petit module, au musée du Sap, précité;
Médaille semblable à M. Yardon, à Lyon-la-Forêt (Eure).
Cidres de fûts de Bretagne.
Médaille d'or à M. Ragot, à Loudéac (Côtes-du-Nord) ;
Médaille d'argent à M. Tanquerey, à Lamballe (Côles-du-
Nord).
Cidres de Bretagne en bouteilles.
Médaille de vermeil à M. Tanquerey, précité ;
Médaille d'argent à M. Agaesse, à Gesson (lUe-et-Vilaine).
Cidres de fûts du Maine et de l'Anjou.
Médaille d'or à M. Hurson, prénommé;
Médaille de vermeil à M. Philippard, au Mans (Sarthe).
Cidres en bouteilles de même provenance.
Médaille d'or à M. Philippart, déjà nommé ;
Médaille de vermeil à M. Urson, déjà nommé ;
Grande médaille d'argent à M. Ptézé, à Grez-en-Buuère
(Mayenne) ;
Médaille d'argent petit module, à M. Desnos, à Ecommoy (Sar-
the), déjà nommé.
Cidrps de fûts de toute provenance.
Médaille d'argent à M. Fondeur, à Viry (Aisne).
Cidres en bouteilles de même provenance.
Médaille d'argent à M. Fondeur, précité.
Poirés de toute provenance, en fûts ou en bouteilles.
Médaille d'argent à M. Beaudoin, prénommé.
Cidres faits arec une seule variété de fruits.
Médaille de vermeil à M. Rézé, précité;
SUR l'association l'OMOLOGlQUE DE l'OUEST. il3
Médaille d'argent à M. Tanquerey, précité.
Eaux-de-vie de cidre. '
Médaille d'or au musée du Sap, précité;
Médaille de vermeil à M. Quétel, à Fiers (Orne) ;
Médaille de vermeil à M. Digeon, précité;
Médaille d'argent à M. Hurson, précité ;
Médaille d'argent à M. Beaume, à Elven (Morbihan).
Faux-de-vie de Poiré.
- Médaille de vermeil à M, Dan, à Dongy (Manche).
Troisième classe — Imruments
Broyeuis à bras.
Médaille de vermeil à M. Benecli, à Saint-Lô (Manche) ;
Médaille d'argent grand module, à M. Piquet, à Sartrouville
(Seine-et-Oise);
Même médaille à M. Hérissant, à Rennes.
Broyeurs à manège.
Médaille d'or à M. Piquet, précité ;
Médaille de vermeil à M. Hérissant, précité ;
Médaille d'argent à M. Benech, précité.
Pressoirs.
Médaille d'or à M. Chappellier, à Ernec ;
Médaille de vermeil à M. Piquet, précité ;
Médaille d'argent à M. Gathelineau, à Rennes.
Appareils de distillation .
Médaille d'argent à M. Lebled (Edouard), au Mans.
Le département de la Sarthe, en outre du cidre, produit aussi
du vin. Or, la ville du Mans, profitant de la circonstance, avait
HA COMPTE RENDU
organisé en raênie temps un concours pour les vins rouges, les
vins blancs et les eaux-de-vie, dont il n'est pas da ma compé-
tence de rendre compte; je le cite pour faire comprendre toute
l'importance qu'a eue cette exhibition de boisson alimentaires.
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS
Compte rendu de l'Exposition d'Hortkjlltuke de Wassv tenue
DU 12 AU 16 septembre 1885 M);
Par M. Chauué .Lucien}
Pour la troisième l'ois depuis sa fondation (1882) et pour la
première fois à Wassy, la Société d'Horticulture de la Haute-
Marne a tenu son Exposition annuelle du 12 au 16 sept-
tembre 1885.
Nous avons été heureux de constater sa parfaite réussite,
grâce au concours dévoué de plusieurs exposants importants
dont les riches collections s'offraient aux regards des visiteurs.
Wassy est un centre des moins horticoles; on n'y rencontre que
peu d'amateurs et, par suite, peu d'horticulteurs; aussi le der-
nier t^ecrélaire-général de celte Société a-t-il dû déployer une
grande activité pour mener à bien cette œuvre, et nous recon-
naissons que, malgré le temps contraire, il a satisfait le Jury.
L'emplacement, choisi au miheu de vastes promenades plan-
tées d'Ormes séculaires et entourées d'eau, répondait parfaite-
ment à sa destination, etil serait à souhaiter que la municipalité
y établit un square, qui développerait le goût de l'horticulture
parmi les populations.
Le prix d'honneur (objet d'art) a été attribué à M. Thomas
(Florent), jardinier aux forges de Brousseval, qui passait en
première hgne dans tous les concours.
(1) Déposé le 10 décembre 1885.
DE l'kxpositiun u'horticlltlrl; de WASSï. 115
Parmi les plantes de serres, il exposait des Draaena amabtlis,
D. rubra, D. fragrans, D. robusta; des Adiantum Farhyense et
tenerum ; des Anthurlum Scherzerianum ; des Chama.'rops exceha .-
des, Kentca Forsteriana et Balmoreana ; des Prilchardia pacifîca;
des Pandanus ornatus, Veitchi, ufilis ; des Imantophyllum mi-
niatum; des Caladiums, variétés M""^ Alfred Bleu, candidum;
Mistress Laing, etc. ; de nombreux Bégonia Rex, parmi lesquels :
Enfants de Nancij, Lucienne, Colonel Denfert, Perle de Paris, etc.;
des Broméliacées en tous genres, et en belles plantes^ des Nidu-
larium fui gens, Innocenti, des Tillandsia splendens, Zahni, etc.
On remarquait aussi plusieurs massifs de Pelargonium zonale
à fleurs simples et à fleurs doubles, renfermant les variétés les
mieux choisies, telles que New-Life, P.-L. Courier, Alice
Ciousse^ le IViagara, etc., des Bégonias tubéreux, des Coleus,
parmi lesquels h Progrès, Etincelle, D^ Noirot, etc.
Dans la section des fruits, cet habile jardinier exposait des
Ananas, à tous les degrés de maturité, dont il fait une culture
spéciale; les principales variétés sont : Comte de Paris, Monl^
Serrât, etc. Ce lot lui a valu une médaille d'argent grand
module.
Sa nombreuse collection de Poires, Pommes, Pèches et Rai-
sins (méd. d'argent) comprenait nos bonnes variétés; quant à
ses apports en légumes, qui lui ont valu une médaille de ver-
meil, la culture en était bien soignée. Pour compléter cette
exhibition, cet exposant avait placé <;a et là, à droite et à
gauche, dans le jardin, difl"érentes fortes plantes isolées telles
que Palmiers, Ficus et Musa dont un en fleur, ce qui est exces-
sivement rare dans la localité.
Nous avons remarqué avec surprise le peu d'exposants dans
la culture potagère, trois ou quatre au plus; et pourtant le pays
possède de nombreux maraîchers; il y a là un groupe de tra-
vailleurs qu'il faut réveiller et stimuler et à qui il faut faire
comprendre que c'est par les Expositions qu'ils pourront con-
naître le mérite des nouvelles variétés et améliorer leur culture
et leurs revenus.
A part une corbeille de Pommes de terre Belle-dê-Vincennes
(Forgeot et C''') exposée par un amateur, nous avons remarqué
1 16 COMPTE RENDU
que les légumes elposés étaient les vieilles variétés courantes.
Comme importance d'exposition venait ensuite celle de
M. Charles Bolut^ horticulteur à Chaumont, qui a obtenu une
médaille d'or pour son énorme lot de plantes à feuillage, dont
la culture ne laissait rien à désirer. En admirant tous ces lots,
on comprend dans quelles proportions cet établissement a dû
développer le goût de l'horticulture dans le département. Les
Palmiers, les Broméliacées, les Phormium, les Ficus, etc., de
toutes variétés s'y rencontrent; en donner la liste, autant vau-
drait publier un catalogue.
Pour ses Dahlias (120 variétés), Glaïeuls, (75 var.), Reines-Mar-
guerites (45 var.), Verveines, etc., cet horticulteur obtient une
médaille de vermeil, ainsi qu'une autre de même valeur pour
ses remarquables bouquets, couronnes^ garnitures de tables, au
milieu desquelles on admirait un éventail en dentelles coquet-
tement garni de Roses et de Violettes.
Les fruits occupaient une large place, et deux exposants im-
portants ont rivalisé d'ardeur. La médaille d'or a été obtenue
par MM. Baltet frères, de Troyes, et la médaille de vermeil,
grand module, par M. Valentin, pépiniériste à Fresnes en Woë-
vre (Meuse).
Dans le lot des premiers, composé de 250 var. de Poires et de
iOO var. de Pommes, se trouvaient plusieurs nouveautés et
semis inédits, telles ({ue la France, Pierre Joigneaux, Margue-
rite Marillaû, etc.
Les collections de M. Valentin comprenaient les bonnes va-
riétés courantes : Beurré Clairgeau, B. Diel, Triomphe de
Jodoigne, Doyenné du Comice, D. d'hioer, Duchesse d'Angoulcme,
etc.; Pommes : Belle de Pon(oise,Cox's orange Pippin, Reinette
de Caux, B. dorée, Calville; Pêches : Madeleine rouge, Grosse mi-
gnonne, Bo7iouvrier; Raisins : Chasselas de Fonlainehleaudoré, Ch.
rose, Madeleine royale, etc.
M. ïhiriat, horticulteur à Wassy, s'est vu décerner une mé-
daille de vermeil grand module pour son lot de plantes à feuil-
lage et ses plantes en fleurs, parmi lesquelles plusieurs impor-
tants massifs de Géraniums à fleurs simples et à fleurs doubles,
en variétés choisies, telles que Jean Odier, M^^ Binot, Caprice
DE l'exposition d'uurticultuhe de wassv. 117
des Dames, Blanc parfait , et des Géraniums* feuille de Lierre.
T^jmo Croasse, Gloire de Nancij, 71/°"" Thibaut, etc. des Bouvar-
dias blancs et roses, des Bégonias lubéreux, des Ficus, etc.
Pour un lot de fruits cet horticulteur avait déjà obtenu une mé-
daille d'argent ainsi que deux autres d'argent pour ses lé-
gumes, ses bouquets et couronnes, et une en bronze pour ses
Conifères.
M. Miot Cholot, horticulteur à Langres et M. Rode Pouyra^
de Chaumont, exposaient, le premier, différentes fleurs coupées,
Zinnias, Dahlias, Glaieuls, Reines-Marguerites, de semis, et le
second, une magnifique corbeille de fleurs de Bégonias, égale-
ment de semis. Le Jury leur a accordé à chacun une médaille
d'argent. Des médailles d'argent ont encore été attribuées à
M. Ghoppin, jardinier chez M. Pessut, à M. JVIonginot, jardinier
chez M. Le Bachellé, et à M. Remy Boirame, architecte, pour
leurs massifs et corbeilles de plantes décoratives. M, Tournier,
jardinier chez M""' Parisun, obtient une médaille de bronze
pour ses B(''gonias et ses Musa .
Nous citerons encore parmi les Lauréats M. Couchoux, jardi-
nier à Epinal, qui reçoit la médaille du Ministre de l'Agriculture
pour son lot de légumes.
Un vigneron de Rouvray, M. Dormoy Brouillon, par ses difl'é-
rents produits et ses écriteaux explicatifs, a fourni la note gaie
de cetteExposition ; néanmoins parmi ses Raisins nousavons re-
marqué une variété de Gamay précoce, qu'une juste observa-
lion lui a fait mettre de côté, et qui a l'avantage de mûrir au
moins trois semaines avant les autres. La grappe est belle, forte,
et le grain en est beau ; aussi, pour encourager la propagation
decette variété, lui avons-nous décerné une médaille de bronze.
L'industrie et les arts horticoles figuraient aussi à cette Expo-
sition, sise en plein centre de la métallurgie: nous avons admiré
les kiosques, les vases, et les articles de jardins provenant des
usines de Joinville, ainsi que les instruments de jardinage et
la taillanderie de Nogent, Wassy, etc.
Le Jury était composé de M. Grousse, horticulteur à Nancy,
Président, M. Lucien Ghauré, directeur du Moniteur d'Horticttl-
fure à Paris, délégué de la Société nationale d'Horticulture de
118 Cit.MI'TK RENDU
France, Secrétaire, M. Oscar Arlet, Secrétaire-général de la So-
ciété d'Horticulture d'Epernay, M. J. Weber de Dijon, M. Meusy
de Troyes, M. Jeanninel de Langres,M. Paul Valade deNogent.
A l'issue de ses travaux, et pour récompenser le zèle et le
dévouement apportés à cette Exposition par M. Ch. Bolut, Secré-
taire-général de la Société, les membres du Jury ont décidé de
lui accorder une grande médaille de vermeil. De son côté, la
Société nationale d'Encouragement à l'agriculture faisait remet-
tre par M. Danelle Bernardin une médaille de vermeil à M. Dubé,
Président de la Société d'Horticulture de la Haute-Marne, pour le
remercier de son dévouement envers le Société. Les applaudis-
sements qui ont salué l'appel de ces deux récompenses ont ratifié
les décisions prises en faveur de ces deux sympathiqueslauréats.
L'accueil qui a été fait aux membres du Jury par le bureau de
la Société a été on no peut plus cordial, et nous en conservons
tous le meilleur souvenir.
Compte RENDU DE l'Exposition d'Horticulture de Neuilly (Seine);
Par M. Eugène Dixamvriîk
M. le Président m'a fait l'honneur de me désigner pour repré-
senter la Société à la quatrième Exposition organisée par la
Société d'Horticulture de Neuilly, du 6 au 11 juin 1885.
Cette exposition était installée à Levallois-Perret, sur la place
de la République, en face de la mairie : cette place avait été
transformée, par les soins de la Commission d'organisation, en un
jardin moitié à la française, moitié à l'anglaise, dans lequel les
végétaux de plein air et les gros objets d'art et d'industrie
étaient disposés avec beaucoup de goût.
Au milieu de l'emplacement étaient dressées deux tentes assez
spacieuses, qui contenaient les plantes délicates et les objets d'art
et d'industrie susceptibles d'altération. Malheureusement ces
tentes, comme toutes les tentes ordinaires (tentes de bals), trop
(1) Déposé le 14 janvier 1880.
IIE l'eXPuSITIOX D'nOKTlCLlLTURb; DE NEUILLY. 119
généralement employées dans les Expositions horticoles, étaient
trop basses, trop sombres et pas assez aérées, surtout avec 30"
de chaleur.
Les plantes et les fleurs figuraient dignementà cette Exposition
ainsi que les objets d'industrie horticole. Nous avons regretté
de ne pas y voir un seul lot de légumes.
En somme, Exposition bien organisée et qui fait honneur à
une jeune Société bien dirigée par son Président etson Secrétaire
général.
Le Jury s'est réuni à deux heures, au local de l'Exposition. Il
t'tait composé de MM. Charles Baltetj délégué de la Société de
Troyes ; Camille Bernardin, de Brie-Comte-Robert, Secrétaire-
généi'al de la Société de Goulommiers ; Groizé, délégué de la
Société de Picardie ; Blondeau, délégué de la Société de Saint-
Maur : Doit, délégué de la Société du Haincy ; Godard, délégué de
la Société de Gorbeil; Piquenot, délégué de la Société de Saint-
Germain ; Plaisant, délégué de la Société de Goulommiers et de
votre délégué.
Mes collègues du Jury m'ont fait l'honneur^ en ma qualité de
représentant de la Société nationale d'Horticultinc de France,
fie me désigner comme Président ; M. Groizé, d'Amiens, à été
nommé Secrétaire.
MM. PetilfVère, Président ci Cyrille Robert, Secrétaire-géné-
ral de la Société, accompagnaient le Jury.
Les principales récompenses ont été attribuées dans l'ordre
suivant:
Prix d'honneur, objet d'art offert parle Président de la Répu-
blique, à M. Terrier, chef des culturesdeM. le docteur Fournier,
rue Saint-James 28, à Neuilly, pour ses beaux apports d'Orchi-
dées, Cnladium, Marantées, Aroïdées, etc.
Nous avons remarqué dans ce lot : Aerides Fieldingii; Den-
dvobium Farmeri, plante très ra^'e portant douze tiges fleuries,
Dendrohhim f/vjrsiflorum, Wardianum, aggregatum • Udonto-
glossu)7i rexil/orhim , cordntum, Lindleyanwn , Alexandrx ,
Irhtmphans ; Masdevallia Chhnxra vera , Harryana, Lindeni;
Cattloya Gaskeliana, Mossix, Mendelli- LkUo superba ^ Nanodes
Medimv : Cypripeditim Lainrcncoanum: au total, collection
120 COMPTE RENDU
d'Orchidées en cinquante-cinq sortes ; et parmi les plantes diver-
ses : les Crinum amabile; Phœnicophorium Serhellariim; Calamus
Lœvisanus; Medinilla magnifica ; Cibotium Princeps et Scfiie-
deî, etc., etc.
Médaille d'or offerte par M'"° veuve Vavin à M. Millet; hor-
ticulteur à Bourg-la-Reine, pour son magnitlque apport d'arbres
fruitiers en pots, forcés avec fruits à maturité, comprenant plu-
sieurs variétés de Raisins, Prunes. Cerises, Groseilles, plusieurs
variétés de belles Fraises, des Melons et Concombes jaunes
comme l'or, enfin un lot qui faisait honneur à ce primeuriste
distingué.
Médaille d'or à M. Delavier, horlicuUeur, rue Saussure, 2, à
Paris, pour un beau lot de plantes de serre.
Dans ce lot nous avons remarqué les Kenlkt robusta et Fors-
teriana en forts exemplaires, le Balmoreana en sujet admirable
et plusieurs autres ; des Calamus en plusieurs variétés; des Areca
variés ; un bel Qy^em^XdÀve à'Anlliwium Sckerzerianum et plu-
sieurs Maranta de bonne culture ; un très beau Ceroxylon
niveum ,un superbe Ci/cas revohda et plusieurs variétés de Fou-
gères bien cultivées.
4 grandes médailles de vermeil:
1° A M. Rothberg, horticulteur à Gennevilliers, pour les
plantes vertes de plein air et Rosiers forcés (haute tige) qui
étaient malheui-eusement trop avancés.
2° A M. Deseine, pépiniériste ràBougival, pour un bel apport
de Conifères et de plantes vertes de plein air (belle collection) ;
3° A M. Gouffier, horticulteur à Levallois, pour un bel apport
de plantes de marché en pots, en pleine floraison : Giroflées
variées, Pelargonium à grandes fleurs, Pervenches de Madagas-
car, et quelques Datura;
4° A M. Bonnet, horticulteur à Levallois, pour ses apports de
bouquets montés variés, couronnes, etc.
Médaille de vermeil du ministre de l'Agriculture à M. Lévêque,
horticulteur à Ivry, pour son bel apport en pots du Rosier
variété Merveille de Lyon (variété splendide) .
2 Médailles de vermeil du Conseil municipal de Levallois :
1° A M. Godât, jardinier chez M'"" Marquez-Rodrigues, à
DE l'exposition d'horticulture de nelilly. l'ai
Neuilly, pour son lot de Plantes vertes de serre, Caladium, Bégo-
nia, etc. ;
2" A M. Georges Boucher, horticulteur. Maison hlanche, à
Paris, bel apport de Clématites à grandes fleurs et diverse
variétés de Fusains, Yucca et Chrysanthèmes (nouveauté).
Trois médailles de vermeil :
1° A M. Leuret, horticulteur à Arcueil, pour Calcéolaires her-
bacées et ligneuses ;
2° A M. Gillard, horticulteur à Boulogne, pour apport de
Réséda à grandes fleurs et de forts exemplaires de Chrysanthè-
mes comtesse de Chambord et Chrysanthèmes jaunes;
3" A M™^ veuve Maupoil, horticulteur à Levallois, pour bou-
quets montés, couronnes^ coussins, etc. .
Des médailles d'argent à :
M. Blanchard, jardinier chez M. Hébert, à Neuilly, plantes de
serra etBégoniasfleuris ;
M. Gricourt, horticulteur à Boulogne, pour Bégonias variés ;
M. Fournier^ horticulteur à Neuilly, pour plantes variées et
Bégonias tubéreux ;
M. Brisson (Eugène), rosiériste à Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne),
pour un bel apport de Roses coupées ;
M. Bi-ot-Delahaye, horticulteur, rue du Moulin-des-Prés, à
Paris, pour bel apport d'OEillets variés;
M. Schwarz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux, pour
une collection de Reines-Marguerites en pots, d'une culture
hâtée très bien comprise ;
M. Gardien, horticulteur à Port-Marly, pour bonne culture de
Champignons ;
M. Berland, horticulteur à Levallois, pour Pétunias de semis ;
M. Coudeyras, professeur à Levallo's, pour son herbier bien
classé.
Pour la section des arts et industries horticoles,
Grandes médailles d'argent à :
M. Deniau, de Billancourt, pour produits en ciment;
M"® Menon, directrice de l'Ecole professionnelle de Levallois,
pour produits céramiques décorés par ses élèves;
M. Bergerot, de Paris, pour serre en fer;
l'â^ REVUE BIBLIOGIUPQIQUE ÉTRANGÈRE.
M. Savard, quincailler à Levallois, pour outils de jardinage;
M. Martre, constructeur à Paris, pour appareils de chauffagp;
M. Maillary, rocailleur à Levallois, pour rocher.
Enfin plusieurs autres médailles d'argent et de bronze.
A la suite de ces opérations, le Jury a exprimé au Président
de la Société le désir de voir récompenser le Président de la
Commission d'Exposition. Le Bureau de la Société a fait droil
à ce désir en accordant une grande médaille d'argent à M. Ro-
nAtre.
Le soir, un banquet a été offert aux membres du Jury et à la
municipalité de Levallois, par la Société d'Horticulture de
.\euilly.
Après les toasts d'usage^ bien que les légumes aient brillé par
leur absence à l'Exposition, on s'est beaucoup entretenu de la
Pomme de terre et de la slalue à élever à son infatigable propa-
gateur, Parmenlier.
Je dois, en terminant, remercier en votre nom la Société de
Neuilly de l'accueil gracieux et confraternel qu'elle a fait à notre
délégué.
RhTVLIE BlBLIOfiRAPllIOUE ÉTRANGÈnK
PLANTE* XOUVELLES OU RARES DÉCRITES r»A.\S DES
riîRLICATIONS ÉTRANGÈRES.
GARDENERS CRROMCLE
Cœîog-jne sU'llaris Reigiib. î.,Gard. Chron.dll 2 janv, 1880. p. 80
— Cœlogyne étoilée. — Bornéo. — (Orchidées).
Nouvelle espèce que M. Reichenbach, en la décrivant, qualifie
de modeste mais jolie, dans le genre du Cœliigi/ne tmlaren. Ses
pseudobulbes sont fusiformes, obtuses, tétragones, relevées de
quatre côtes principales obtuses et de plusieurs autres moins
prononcées. Ses feuilles ressemblent à celles du C . planfog'inea,
mais sont plus petites. Ses fleurs en grappe ont les st'pales et les
PLANTES NOUVELLES OU RARES. <23
pétales verts et le labelle blanc à trois lobes dont les latéraux
sont raj^és alternativement debrun-sépia et de blanc, tandis
que le moyen a une saillie jaune-soufre et deux macules brun
foncé. Cette plante avait été découverte par le célèbre collecteur
Thomas Lobb, mais elle paraît avoir été importée beaucoup
plus récemment.
lUierostylis bella Reichb, f., Gard. Chron. du 2 janv. 1886, p. 9.
— Microstylide belle. — lies de la Sonde, — (Orchidées).
M. Reichenbach déclare ne pas connaître de Miorost)ilh du
même groupe que celui-ci, qui atteigne d'aussi fortes pro-
portions. La plante est haute d'environ 0"\30. Ses pseudobulbes
sont cylindro -coniques ; ses feuilles sont très grandes, larges,
ondulées, oblongues avec la base réirécie en coin et le sommet
pointu. Elle développe une grappe de fleurs dans lesquelles les
sépales et les pétales sont d'un pourpre pâle avec le bout vert
et dont le labelle longuement sagitté avec neuf dents à l'extré-
mité est de couleur pourpre. On doit la découverte et l'intro
duction de cette gracieuse nouveauté à MM. Aug. Linden et
Aug. de Rhonne, collecteurs pour le compte de la Compagnie
continentale d'Horticulture.
Slpathog^lottis i4iig^us(oruni lÎEiGiiB. {.^(iard. Chron. du 2 janv. 1886
p. î). —- Spathoglotiide des Auguste. — Iles de la Sonde. — (Orchidées)
Cette très belle nouveauté est dédiée à MM. Auguste Linden
et Auguste de Rhonne qui l'ont découverte et introduite en Eu-
rope. Elle a de très grosses pseudobulbes colorées enbrun-rou-
geâtre etbrun v-erdàtre. Ses feuilles oblongues-ligulées, formant
coin dans le bas et pointues au sommet sont plissées longitudi-
nalement. Son pédoncule très fort est terminé par une grappe
presque en tète de fleurs dans lesquelles les sépales et pétales
sont lilas clair, plus foncé à leur base, et le labelle Iflas avec la
base blanche est partagé en trois lobes dont le médian est beau-
coup plus long que les latéraux, onguiculé, bilobé au sommet.
ISnromis zambesiara Bak(lr, Gard. Chron. du 2 janv. 1886, p. 0.
— Eucorais du Zambèse. — Afrique tropicale. — ^(Liliacées).
Cette nouvelle Liliacée présente un fait curieux de géographie
botanique. Jusqu'à présent les sept espèces d'Fxcomîs qu'on
124 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
avait trouvées en Afrique appartenaient loutesà la flore du Cap de
Bonne-Espérance, tandis que celle-ci habile l'Afrique tropicale,
sur les montagnes. Elle avait été découverte en 1859, par sir John
Kirk, pendant l'expédition de Livingstone, sur les montagnes,
le long du Zambèse, à Mambane, à l'altitude d'environ 2,000 mè-
tres. Des oignons en avaient été expédiés avec d'autres plantes
dans une caisse qui fut égarée de telle sorte que c'est seulement
à la fin de 1883 qu'on l'a reçue à Kew. Elle a été aussi récoltée,
beaucoup plus récemment, près du lac Nyassa et envoyée en
Angleterre où elie a fleuri, notamment, l'automne dernier, dans
le jardin bolanique de Cambi-idge. La plante est intermédiaire
entre les Eucomis punctala et vndulala. Elle a un gros oignon
globuleux duquel parlent des feuilles en courroie, presque ob-
tuses, d'une texture ferme, longues d'environ 0™,60, sans ma-
cules ni rîiies. Sa hampe cylindrique, sans macules, longue de
O^JS à 0™,22 jusqu'à l'inflorescence, porte une grappe longue
de 0"',10 à 0™,20 de fleurs varies qui n'ont que 0™,015 environ
de largeur.
LœliaporphyritiH (hybr. natur.?) - Gard. Chron. du16janv.l886,
p. 73. — Brésil. — l'Orchidées).
Belle plante qui a été reçue du Brésil par un amateur bien
connu, M. J. Day. M. Reichenbach. qui la décrit dans le Gurde-
ners'Chronirle, présume que c'est un hybride naturel issu d'un
Z.a?/m et d'un Cnilkya ; le premier pourmit élre le L. pvmiia ; mais
il ne voit pas quel peut être le second parent à moins que,
comme le présume M. Day, ce ne soit le C. norinaniann. (Juoi
qu'il en soit à cet égard, la fleur de cette Orchidée peut élre
comparée à celle du hella pumila : ses sépales ligules et pointus
sontpurpurins etverdàtres; ses pétales, un peu plus larges que
les sépales, sontpurpurins; son labelle forme trois lobes dont le
médian plus long que les deux latéraux est large, obtus et obs-
curément échancré, coloré en un beau pourpre vif, qui se re-
pi'oduit au bout des lobes latéraux, tandis que le reste est d'un
pourpre clairet que le disque de ce même labelle est blanc-jau-
nâtre. La colonne porte quatre poUinies.
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 125
Cypripedinm Thîbautianuiii,(hybr). — Gard. Chron. du 23 jaav.
1886, p. ^04. — Cypripède de Thibaut (hybr). —(Orchidées).
Nouvel hybride qui a été obtenu chez MM. Veitch entre les
Cypripedium Harrisianum et C. insigne Maidei. La plante a le
port élancé de ce dernier. Dans sa fleur le sépale supérieur est
presque semblable à celui du C. insigne Maulei, intérieurement
vert bordé de blanc dans le haut, avec de nombreuses verrues
presque alignées de couleur brun-sépia, extérieurement vert
bordé en haut de blanc, avec le sommet rougeàtre. Les sépales
latéraux connés sont à peu près de même longueur que le la-
belle, marqués de quelques rangées de macules brunes sur fond
vert. Les pétales à leur face interne sont d'un beau brun lustré,
avec la portion supérieure et interne d'un vert clair et avec de
petites macules brunes. Quant au labelle, il est jaunâtre pâle,
avec ses parties antérieures d'un beau brun. Le pédoncule qui
porte cette fleur est coloré en brun pourpre foncé et garni de
poils assez courts. Cet hybride est dédié à M. Thibaut, l'horti-
culteur distingué de Sceaux.
IVerine xManselli (hybr.), Gard. Ch'on. du 23janv. 1886, p. 104.
— Nérine de Mansell, — (Amaryllidées).
Très belle plante qui a été obtenue chez M. O'Brien, à la suite
d'une fécondation croisée des Nerine flexuosa et FothergiUii
major. L'obtenteur rapporte que, à la date de quelques années,
le semis des graines qui étaient issues de cette fécondation
donna un certain nombre de plantes vigoureuses qui fleurirent
et qui, ayant toutes produit des fleurs rouge-vermillon, furent ap-
pelées par lui Nerine X cinnabarina. Un seul pied n'ayant pas
fleuri, fut envoyé à M. L. Mansell, de Guernesey, qui s'occupe
beaucoup de la culture des Nerine. Quand ce pied est venu à
fleurir, il s'est montré tout différent des premiers par ses fleurs
colorées en joli rose-rouge clair et non vermillon. C'est celui-ci
qui constitue le Nerine X ManseUi. Il a fleuri abondamment, et
a développé six inflorescences comprenant chacune de dix à
vingt tleurs larges de six centimètres. Cet hybride est très flori-
fère, car l'oignon le plus fort qu'en possède M. Mansell a donné
des fleurs en abondance quatre années de suite. La floraison a
li>(; REVUE BIBLIOGKAPHIQOE ÉTKANGliUl!;.
lieu du milieu de décembre jusqu'au commencement de janvier
suivant. Les intlorescences se montrent quand les feuilles n'ont
encore que 0"',15 de longueur, tandis que, lorsque celles-ci sont
entièrement développées; elles mesurent souvent O'^juO de lon-
gueur sur 0™,04 de largeur. L'aspect général de la plante rappelle
plutôt un Agapanthe qu'une Nérine.
Polypodiiim iPhymatodes) macrourum ^R.xKF.n, Gard. Chron. du
30 janv, 1886, p. 136. — Polypode à longue queue. — Australie?
— (Fougères).
Le jardin botanique de Kew a reçu cette Fougère du jardin
botanique de Brisbane, mais sans renseignements précis sur son
origine, et les doutes sur sa pairie australienne tiennent à ce
que les espèces dont elle est voisine croissent naturellement
dans l'Asie tropicale et la Polynésie. La plante ressemble au
Poli/podiinn Phyinatodes pour le port, les dimensions et la tex-
ture ; mais elle se dislingue surtout parce que ses feuilles ou
frondes, qui atteignent jusqu'à un mètre de longueur sur O^jlo
à 0"\30 de largeur, sont rétrécies dans leur portion supérieure en
une sorte de queue qui mesure jusqu'à prés de 0"', 60 de lon-
gueur. La portion moyenne de ces feuilles est seule profondé-
ment [linnatifide, tandis que leur partie inférieure, sur une
longueur de 0'"ylo-0"','20; est réduite à deux ailes étroites qui
bordent la cùle ou nervure médiane. Ces feuilles portent en
dessous de nombreux groupes de capsules, ou sores, qui seuil
arrondis, petits et épars. La plante entière est d'un jolie verdure
fraicbe.
Cypripediuni Ijeeanuiu suiierbuiu. — Gard. <'hroii. du 6 fé-
vrier 1886, p. 168. — Cypripèdc de Lee var. superbe. — (Orchidées}.
Nouvelle plante obtenue en Angleterre, que M. Reichenbach
qualifie de beauté phénoménale, qu'il désigne comme nouvelle
variété hybride, mais dont il n'indique pas autrement l'origine
qu'en disant qu'il l'a reçue de M. iïarry Veitch qui lui-même en
tenait les fleurs du baron von Schrœder, de Dell, près de Wind-
sor. Ces fleurs surpassent toutes celles du C. Leeanum qu'ait
vues jusqu'à ce jour le savant allemand ; elles sont même regar-
dées comme supérieures en beauté à celles du C. Spxcerianum
PLA.NTES NULVIXLES OU HAKES 1*27
par tous ceux qui n'aiment pas les contrastes lieurtés de cou-
leurs. Leur sépale dorsal est très grand, vert à sa base, varié de
lignes pourpres nombreuses, qui s'irradient en éventail. A cela
se borne ce qu'en dit le recueil anglais.
Primnla Reedi DuTHiE. — Gard. Chron.da 6 février 1886, p. 168.
— Primevère de Rééd. — Indes orientales. — (Primulacées).
Espèce nouvelle qui a été découverte dans les montagnes de
Kumaon par le docteur Duthie, du jardin botanique de Saha-
ranpur et décrite par lui dans son dernier rapport sur cet éta-
blissement scientifique C'est encore à iM. Duthie que les princi-
paux cultivateurs de Primevères de la Grande-Bretagne doivent
les graines qui leur ont permis d'ajouter cette nouvelle espèce à
leur collfction. La plante a des feuilles ovales, lancéolées, re-
vêtues d'un duvet soyeux. Sa lige florifère, dressée et ferme mais
haute seulement de O'",0o à 0'",10, porte une ombelle de deux
ou trois Heurs penchées dans lesquelles le calyce large, terminé
par cinq dents triangulaires et pointues, est intérieurement d'un
blanc de neige ; la corolle, dont le tube déborde le calyce, est
large de C^jOâS, de couleur de crème et presque blanche à la
base; h ces Heurs succèdent des capsules globuleuses. D'après
cette description, cette nouvelle espèce parait n'être pas, dans
son état naturel, d'un effet extrêmement brillant; mais il est
probable que la culture Taméliorera et quel'hybrydation avec
des congénères dont les fleurs sont plus riches de ton en fera
sortir de> formes d'un plus grand mérite horoeh.i.
Le Secrétaire-rédacteur-gérant,
P. DUHARTRE.
Pans. -- Imprimerie G. Roagier et Cie, rue Cassette, 1.
12»
FÉVRIER 1886.
Observations météorologiques faites par M. F. Jamin, a Bourg-la-Reink
PRÉS Paris (altitude 63™ enviro).
^^
1
HAUTEUR
TEMPÉRA.TCRE
du baromètre.
VENTS
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-—■^ ~
ÉTAT DD CIEL.
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dominants.
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Soir.
1
5,5
y, 4
747,5
Vb!,
SSU. 0.
Pluie près, toute la nuit et une pHrti(
de la matinée, nuag., un peu de gr
clair le soir.
2
1,3
y. 3
7o3,H
7b4, b
o>;o. N.
Nuageux, un peu de grêle.
3
0,4
8,M
7o0,b
7o3
NO.
l'iuic dans la n. et une gr. partie de la
journée, quelques écLircies.
4
i>, '.)
3,4
7o8
76b, b
1\.
Pluie dans la nuit, légèrement brum.
et nuageux.
5
- 0,1
3,4
7Ga,b
762,0
yo. N,
Lu peu de gr. dans la n., nuag. a. un
p. de n. dans la m. et dans l'ap-m.
6
— 1,!»
4,2
761,0
76b, b
.N. MK.
Un p. de n. dans la n. léger, brura. cl
c. le m., n. l'ap.-m. n., assez abond.
vers 3 h., clair le soir.
7
— '2,0
1,3
770
774
NE.
Un peu de gr. et de n., dans la n., c.,
éclaircies dans le m., de la journée.
8
— 6,1
2^2
777
778,5
NK. E.
Couvert, clair le soir.
9
— 7,1
2,'3
778
775
N.NE.
Clair de grand matin et le soir, léger.
i)rumeux dans la journée.
10
-- 4,4
4,7
776,0
768
N.
Nuageux et légèrement bruineux.
M
- 1,3
0,ô
766,0
76"., b
nm:.
Couvert et légèrement brumeux.
l"2
0
3,8
764
764
SU.
Un peu de neige de gr. malin, couv.
13
1,1
0,7
764
763
SO.
Léger, brum. le matin, couvert, belle
éclaircic le soir.
14
— 1,4
8,6
761
760
SK.
Clair, quelques nuages l'nprès-midi.
Ib
-- 1,7
8,8
760
7 38
NNE.
Légèrement nuageux.
16
— 0,2
11,8
7.S8
757,0
V.. N.
Nuageux, couvert le soii'.
17
^',0
8,4
7o7,o
760
NE.
Légèrement brumeux le matin, nuag.,
couvert le soir.
18
1,8
10,6
762
762,3
NNE, E.
Couvert de grand malin, nuageux.
n;
- 0,2
8,4
762,0
763, 3
E.
Couvert.
♦0
- 1,1
S, 2
764
764,3
E.
Couvert.
21
- 0,1
i,4
764
767
NE.
Couvert.
l\
1,4
2,1
769
770
NNE.
Couvert.
i-i
(1,7
2,2
769
766
NE.
Couvert.
24
- 9,8
3^8
76b
763
E.
Couvprt degrand malin, nuageux, clair
le soir.
!5
- 2,6
8,9
762,0
761,5
N. NO.
Nuageux et brumeux.
26
— 0,2
3,6
761
767,3
NO. N.
Neige et pluie dans la nuit, neige ab.
le matin, n. l'ap. -midi, clair le soir.
27
- 4,0
6,2
768,0
768
NO.
Nuageux, couvert le soir.
2»
— 0,5
4,9
767
763
NE.
Couvert.
AVIS IMPORTANT
Dans sa séance du 12 novembre 1885, le Conseil d'Administration
de la Société nationale d'Horticulture a décidé qu'un Congrès horti-
cole sera tenu, en 1886, dans l'hôtel de la Société, rue de Grenelle, 84,
pendant la durée de l'Exposition générale qui aura lieu du 11 au 16 mai.
Les personnes qui auraient l'intention de prendre part aux travaux
de ce Congrès sont priées d'en informer M. le Président, au siège de
la Société, rue de Grenelle, 8i, et de lui faire connaître le plus tôt
possible les questions qu'elles se proposeraient d'y traiter ou qu'elles
croiraient mériter dy être discutées.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1886
Concours permanent.
Prix Lawié. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« sér., IV, 1882, p. 631
et 753.)
Concours annuels.
Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten-
tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2^ série,
XI, 1877, p. 445.)
Médaille Pellîer. Pour le plus beau lot de Penfstemon.
N. B. — La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs de?
articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsabilité
des opinions qu'ils y expriment.
Série III. T. VIII. Cahier de Mars publié le 30 Avril 1886. 9
AVIS
Le Conseil d'Administration, dans sa séance du 8 avril, a
décidé qu'il sera ouvert, à l'une des séances des inois de juillet,
août, septembre, octobre et novembre prochains, des concours
analogues à ceux qui ont eu lieu en 1885. Il en a déterminé
comme il suit les dates et les objets :
8 juillet: Roses coupées ; Œillets ; Amaryllis ; Delphi nhnn. —
Fruits des Guciirbitacées.
26 août: Glaïeuls en fleurs coupées; Reines-Margueriles en
pots ou en fleurs coupées ; Phlox. — Fruits en général.
23 septembre : Bégonias tubéreux en pots ; Dahlias en fleurs
coupées. — Fruits, notamment Pèches et Fraises tardives,
21 octobre : Asters. — Fruits. — Choux-fleurs.
25 novembre : Chrysanthèmes d'automne. (L'exposition de
ces plantes, dans la salle des séances delà Société, durera qua-
tre jours.) Ce concours sera divisé de la manière suivante :
-y° Plantes en pofs.
La plus belle collection de plantes en pots.
Le plus beau lot formé des plus belles variétés les mieux cul-
tivées.
Les plus beaux spécimens en fortes plantes.
.2" Fleurs coupées.
Les variétés les plus méritantes obtenues de semis et n'ayant
pas été encore mises au commerce.
La plus belle collection en fleurs coupées avec rameau.
Le 27 janvier 1887, un concours aura lieu pour le Willoof,
ou Chicorée de Bruxelles, présenté en lots de 80 à 100 pieds,
avec racines.
SÉANCK DU 11 MAliS 1880. 131
PROCÈS-VERBAUX
SÉANCE DU 11 MARS 1886
Présidence de M. Léon Say, Président de la Société.
La séance est ouverte à deux heures et un quart. D'apràs les
signatures qu'a reçues le registre de présence, on y compte
cent soixante-huit Membres titulaires et onze Membres hono-
raires.
M. le Président apprend à la Compagnie que la séance est
honorée de la présence de M. le général Greig, ancien Ministre
des finances de Russie, actuellement Président de la Société
impériale d'Horticulture de Saint-Pétersbourg. Il invite M. le
général Greig à prendre place au bureau, à côté de lui.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de dix nouveaux Membres titulaires dont la présen-
tation a été faite dans la dernière séance et n'a rencontré aucune
opposition. — Il annonce que le Conseil d'Administration, dans
sa séance de ce jour, a admis une Dame patronnesse. — Il in-
forme ensuite la Société d'une perte douloureuse qu'elle vient
d'éprouver par le décès de M. Mayeux (Louis-Jules-Rustique),
qui lui appartenait depuis l'année 1877. M. Mayeux était un
habile cultivateur, qui présentait souvent des produits de la
culture potagère obtenus par ses soins ei toujours assez remar-
quables pour lui valoir des primes aux séances ou des médailles
aux Expositions. Il s'occiipait surtout de la culture et du perfec-
tionnement de la Pomme de terre, et ses succès dans cette voie
l'avaient fait nommer, à une date peu éloignée, chevalier du
Mérite agricole. En lui, le Comité de Culture potagère perd
l'un de ses membres les plus compétents.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
i" Par M. Horat (Charles;, jardinier au château de la Folie,
près Draveil (Seine-et-Oise), un panier de Fraises Margue-
13i PROCÈS-VERBAUX.
rite (Lebreton), fruits jugés très beaux et bien colorés, malgré la
saison, par le Comité de Culture potagère qui propose d'ac-
corder une prime de l""^ classe pour celte présentation. Cette
proposition est adoptée par la Compagnie.
2° Par M. Chemin (Georges), horticulteur-maraîcher, boule-
vard de la Gare, à Issy (Seine), une botte d'Asperges forcées
d'une beauté peu commune. Une prime de l""*^ classe lui étant
accordée pour cette présentation, M. Chemin renonce à la re-
cevoir.
3° Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques,
place de la Madeleine, des bulbilles d'Igname [Dioscorea) pro-
venant de deux espèces de ces plantes, et qui lui ont été en-
voyées de la Martinique. Les unes appartiennent à l'Igname
bulbifère [Dioscorea balbifera) et sont dès lors semblables à celles
de la même espèce que la Société a eues plusieurs fois déjà sous
les yeux; les autres sont venues également à l'aisselle de feuilles,
mais sur une espèce relativement à laquelle M. Hédiard n'a
reçu aucun renseignement. Celles-ci sont beaucoup plus petites
que les premières, et leur substance estblanche intérieurement.
Afin de savoir quelle est la plante qui les produit, M. Hédiard
se propose d'en envoyer à Cannes où on les plantera.
4° Par M. Jourdain, cultivateur à Maurecourt (Seine-et-Oise),-
une corbeille de Pommes de Calville blanc, beaux fruits pour la
présentation desquels il lui est décerné une prime de 2" classe.
5° Par M. Hédiard, un régime de Sagoutier, c'est-à-dire la
masse des fruits de ce Palmier encore attachés à la branche ra-
mifiée (inflorescence) qui a porté d'abord les fleurs.
Sous le nom de Sagoutier, on confond souvent deux espèces
de Palmiers indigènes de l'archipel des Indes, des îles de la
Sonde' et de quelques parties de l'Asie méridionale, parce que
c'est de l'une et l'autre qu'on retire le sagou. Ces deux es-
pèces sont le Sagoutier lisse {Metroxylon laeve Mart. ou Sagus
Ixvis RuMPH.) qui fournit à peu près en totalité le sagou du
commerce, et le Sagoutier de Rumphius [Metroxylon Rumphii
Mart. on Sagus Rumphii Willd.). Ces deux arbres ont été répan-
dus par la culture dans la plupart des régions intertropicales.
Le Sagoutier de Rumphius donne un sagou qui est à peu près
SÉANCE DU 11 MARS 1886. 133
entièrement consommé sur place. Dans l'un et l'autre, la fécule
est retirée du tronc même de l'arbre antérieurement à sa florai-
son, au moment où il commence à développer sa gigantesque
inflorescence, c'est-à-dire vers l'âge de sept ou huit ans. Or, ce
tronc n'a qu'une zone de bois peu épaisse et extérieure, et
l'intérieur en est occupé par une moelle volumineuse qui est
gorgée de fécule. On le divise en billes longues d'un à deux
mètres qu'on fend ensuite longitudinalement. On en extrait
alors la moelle qu'on broie et qu'on lave de manière à obtenir
ainsi la masse féculente à l'état d'une pâle qu'on fait sécher,
et dont un mode de préparation, qu'on dit avoir été imaginé
par des Chinois, permet d'obtenir finalement le sagou granulé
que le commerce nous apporte des lieux de production.
A ce propos, M. P. Duchartre donne de vive voix des indica-
tions sur les usages extrêmement nombreux et variés auxquels
on emploie les diverses parties des Palmiers en général, dans
les régions qui, en raison de leur climat chaud, possèdent na-
turellement ces arbres ou en permettent la culture.
6° Par M. Fauvel, jardinier chez M. Picot, à Taverny (Seine-
et-Oise), un très beau groupe de fleurs à'Orchldées dans lequel
il en a réuni quinze espèces ou variétés, savoir : trois Cypripe-
dium, deux Odontoglossum, quatre variétés du CattleyaTriatiœ,
le Miltonia cuneata, le Pkalœnopsis Schilleriana, VAda auran-
tiaca, le Saccolabium giganteum, le Zygopetalum crinitum et le
Cœlogyne cristaia. Il obtient, pour cette présentation, une prime
de 2® classe.
7° Par M. Leclerc, jardinier chez M. Finet, à Argenteuil
(Seine-et-Oise), un beau pied fleuri de Coryanthes maculata
HooK. punctaia. Orchidée dont on obtient très rarement les
fleurs, et quatre pieds de Gloxinia dont il a pu déterminer la
floraison longtemps avant l'époque à laquelle elle a lieu habi-
tuellement. Il lui est accordé une prime de 1''° classe pour son
Coryanthes et une prime de 2^ classe pour ses Gloxinias.
D'après une note spéciale, communiquée par M. Godefroy-
Lebeuf, le Coryanthes maculata punctata croît naturellement à
la Guyane, sur les Inga qui viennent aux bords des fleuves.
Il développe une grande quantité de racines qui s'emmêlent et
134 PROCÈS- VERBAUX.
s'enchevêtrent en un lacis au milieu duquel s'établissent des
tribus de fourmis. Chaque pied de la plante abrite ainsi une
colonie de fourmis, comme le font, du reste, d'autres espèces
d'Orchidées, telles que cerlains Fpidendntm, des Cntasetum, etc.
Dans son pays natal, le Conjanthes dont il s'agit ici fleurit ré-
gulièrement et abondamment; mais à l'état cultivé il montre
fort rarement ses fleurs, sans doute parce qu'on ne connaît pas
la culture qui lui convient. M. Godefroy-Lebeuf pense qu'il im-
porte d'en laisser les pieds fixés sur leur support naturel, c II ne
faut pas chercher, écrit-il, à maintenir la fraîcheur aux ra-
cines en les entourant de sphagnum. Naturellement, elles sont
à l'air libre et les fourmis qui les habitent doivent encore faci-
liter par leurs galeries l'introduction de l'air entre leurs ra-
cines. Ces plantes doivent, comme toutes les Orchidées, de-
mander un repos accusé; toutefois, il faut tenir compte des
conditions climatériques de leur pays natal. La floraison de
ces plantes a lieu à diverses époques de l'année, parce que,
dans la Guyane, les saisons des pluies et les saisons sèches
sont entrecoupées de périodes de peu de durée pendant les-
quelles des pluies excitent la végétation et amènent une flo-
raison inattendue. En outre, les pseudobulbes cannelées et
cannelées d'autant plus que la plante est plus sèche, doivent
servir de conduits à la rosée abondante qui permet aux plan-
tes des tropiques de résister au soleil et à la sécheresse de la
saison aride. Je crois donc qu'aussitôt la pousse terminée, ces
plantes doivent être tenues presque sèches jusqu'à l'apparition
de nouvelles racines : mettons une période de six à sept se-
maines; puis les arrosages doivent être repris jusqu'à la for-
mation de nouvelles bulbes et une seconde période de repos
succède. C'est, je crois, par ce système qu'on arrivera à con-
server ces belles plantes et à leur faire produire leurs fleurs. ■>
Relativement à ses Gloxinias, M. Leclerc dit, dans sa note de
présentation, que ces plantes avaient fleuri pour la première fois
aux mois de juillet et août 1885. Elles ont été remises en végé-
tation au mois de novembre, après être restées en repos pendant
deux mois seulement. Dès les premiers jours du mois de février
dernier, quelques-unes de leurs nouvelles fleurs ont commencé
SÉANCE DU 11 MARS iSSG. 135
de s'épanouir et, ainsi que pour celles qu'on voit maintenant, le
coloris ne s'est ressenti nullement du peu de lumière qu'elles ont
reçue. En outre, les pieds en sont aussi trapus et aussi abondam-
ment fleuris qu'ils auraient pu l'être à l'époque de l'année la
plus favorable.
8° Par M. Parisot, amateur^ rue de Babylone, à Paris, un
Saccolabium qui lui a été envoyé directement de Cochinchine,
au mois de mars 1883, et qu'il croit, sans en être certain, pou-
voir être le giganteum. Il envoie cette plante, pour savoir si c'en
est là le vrai nom. — ■ Le Comité de Floriculture déclare ne pas
reconnaître dans cette Orchidée le S. giganteum.
9° Par M. Schwartz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux
(Seine), trois pieds de Reine-Marguerite naine, réunis dans une
corbeille de liège et parfaitement fleuris, qu'il présente hors
concours. — M. le Président du Comité de Floriculture fait res-
sortir le mérite de cette floraison hors saison et exprime le
regret que M. Schwartz ait mis la Société hors d'état de lui at-
tribuer une récompense pour cette remarquable présentation.
10° Par M"^' Chrétien, propriétaires à Bagneux (Seine), qua-
tre feuilles à' Iris fœtidissima variegata panachées.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
A la suite des présentations, M. Chargueraud entretient la
Compagnie d'un plante alimentaire, nouvelle pour nos pays,
qu'il tient de notre zélé collègue, M. Paillieux. D'après une note
que M. Paillieux a communiquée à la Société d'Acclimatation,
cette plante africaine est usuelle dans le Transvaal, à Mada-
gascar et même à l'île Maurice. Elle est appelée par les indi-
gènes du Transvaal (Afrique sud-est) Matambala.
C'est une Labiée du genre Coleus, peut-être nouvelle, ou bien
constituant simplement une variété du Coleus tuberosus. C'est
sous cette dernière dénomination qu'on la désigne provisoire-
ment. C'est une plante tubéreuse dont les tubercules servent
d'aliment et qui est cultivée, pour ce motif, dans l'Afrique aus-
trale. M. Paillieux en a reçu des tubercules au mois de juillet
1884, puis au mois d'octobre suivant. Ceux du premier envoi
lui étant parvenus en bon état, il a pu en obtenir quatre pieds
136 PROCÈS-VERBAUX.
dont un est mort après être resté quelque temps fort chétif!
néanmoins, il avait produit, au i*'" juillet 1885, une douzaine de
petits tubercules réunis en groupe serré immédiatement au-des-
sous du collet. Les trois autres pieds ont bien végété et ont
fourni un grand nombre de boutures qui ont repris sans diffi-
culté. M. Chargueraud ayant reçu une de ces boutures a pu
ensuite en faire à son tour de nouvelles, au commencement de
novembre dernier. Le pied mère a fleuri et a produit des tu-
bercules situés près de terre,, à droite et à gauche des feuilles;
aussi pense-t-il que le buttage de la plante aurait pour effet
d'en augmenter la production. Il restera maintenant à savoir si
les tubercules de ce Coleus pourront être acceptés chez nous
comme alimentaires; or, les indications qui ont été fournies à
M. Paillieux relativement à leur saveur ne sont point entière-
ment concordantes, car tandis que l'un des correspondants de
notre collègue leur attribue une saveur fade, un autre lui a
écrit qu'ils possèdent « un petit goût particulier qui peut-être
ne conviendra pas au premier abord à des palais européens ».
L'expérience pourra seule instruire à cet égard.
M. P. Duchartre communique à la Compagnie quelques pas-
sages d'une lettre qu'il vient de recevoir de M. le Docteur Sagot,
botaniste bien connu, qu'un séjour de plusieurs années à la
Guyane a familiarisé avec la végétation interlropicale. L'objet
principal de cette lettre est de déterminer la nature et l'origine
de la chair dans le fruit des Bananiers alimentaires, qui sont
dépourvus de graines. A cet égard^ M. Sagot signale ce fait re-
marquable que le MusaFehi, grand Bananier sauvage, spontané
dans l'île de Taïti et qui produit des rejetons, donne des fruits
charnus, ne renfermant pas de graines sur les pieds qui crois-
sent dans les parties basses du pays, en contenant au contraire
de petites et imparfaites sur les individus qui végètent à
une altitude un peu considérable. Il rappelle l'observation ana-
logue qui a été faite par Faucher à la Nouvelle-Calédonie, où les
fruits des Bananiers sont dépourvus de graines quand ces végé-
taux se trouvent dans le bas des montagnes, surtout dans les
ravins où le sol est riche et la température élevée, tandis qu'ils
en contiennent souvent à l'altitude de 800 à 1.200 mètres, leur
SÉANCE DU 11 MAKS 188(3. 137
limite supérieure, le sol étant là beaucoup plus pauvre et le cli-
mat plus frais. La chair est en général moins développée dans
les fruits des Bananiers qui ont plus ou moins complètement
formé leurs graines; on voit même le fruit rester sec dans les
espèces, telles que le Musa Enseté, d'Abyssinie, qui produisent
de grosses graines fertiles. De là M. Sagot se demande si la chair
de ces fruits ne serait pas due à une hypertrophie soit de l'axe
central de l'ovaire, soit des placentas, soit encore des funicules
qui ont porté les ovules. Cette manière de voir lui paraît vrai-
semblable, mais il désirerait apprendre si quelqu'un a pu faire
des observations qui viennent à l'appui de cette opinion. —
M. P. Duchartredit être, au contraire, porté à croire que la chair
des Bananiers est bien due au développement considérable
qu'ont pris les parois de l'ovaire, comme cela est évident pour
la généralité des fruits charnus ou succulents. 11 rappelle que
plusieurs plantes cultivées donnent des fruits charnus constitués
incontestablement par le péricarpe;, qui n'est pas autre chose
que les parois de l'ovaire h3-pertrophiées, et ne renfermant pas
trace de graines. Pourquoi en serait-il autrement dans les Ba-
naniers? Il rappelle aussi que dans la figue-banane, fruit du
Musa sapientum L., avant sa complète maturité, on voit géné-
ralement une cavité centrale qui ne peut guère provenir que de
l'avortement et de la disparition des parties que l'organisation
normale plaçait au centre de l'ovaire. C'est en cet état que
Gœrtner représente ce fruit dans son grand et classique ouvrage
sur les fruits et les graines. Dans le Bananier de Chine, dont
M. P. Duchartre a eu occasion d'examiner l'organisation, l'o-
vaire de la fleur a déjà des parois très épaisses autour d'une
cavité centrale unique dont l'existence prouve qu'il y a eu là
de bonne heure avortement de l'axe central, des cloisons et des
ovules, par conséquent aussi de leurs supports. Il est évident
que, dans ce cas, c'est uniquement des parois ovariennes, qui
existent seules, que pourra provenir la masse charnue qui
constituera toute la substance du fruit. En somme, il déclare
voir là des arguments contraires plutôt que favorables à l'opi-
nion vers laquelle parait incliner M. Sagot.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
138 PROCÈS-A'ERBAUX.
1" Le vent de bise, l'œil, le bouton à feuilles et le bouton à
fleurs des Poiriers et des Pommiers; par M. Courtois (Jules).
2° Rapport sur les travaux du Comité d'Arboriculture et de
Pomologie, en 1885; par M. Michelin.
3° Note sur les tarifs applicables aux produits de l'Horticul-
lure; par M. Hédiard.
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions;
Et la séance est levée à trois heures et demie.
SÉANCE DU 25 MARS 1886
PRÉsiDiiiscic de M. Hardy, premier Vice-Président.
La séance est ouverte vers deux heures. D'après le registre de
présence, les Membres qui y assistent sont au nombre de cent
soixante-dix-huit titulaires et quinze honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vole de la Compagnie,
l'admission de dix nouveaux Membres titulaires dont la présen-
tation a été faite dans la dernière séance et n'a pas rencontré
d'opposition.
Il annonce ensuite que la Botanique et l'Horticulture viennent
de faire une perle immense par le décès de M. Ed. Morren, cor-
respondant de la Société, professeur de Botani(]ue à Liège (Bel-
gique) et rédacteur de la Belgique horticole. Fils de Charles
Morren, botaniste d'un grand mérite, M. Ed. Morren avait marché
avec distinction sur les traces de son père et avait donné à la
science des plantes plusieurs ouvrages et mémoires qui lui avaient
fait une grande et légitime réputation. Il avait en même temps
dirigé sa haute intelligence et son activité vers l'Horticulture, aux
progrès de laquelle il avait largement contribué par la rédaction
de la Belgique horticole et par la publication des travaux de la
Fédération des Sociétés horticoles belges, dont il était le Secré-
SÉANCE DU 2o MARS 188t). 139
taire et par cela même le directeur réel. Depuis longtemps il
s'occupait particulièrement des Broméliacées dont il avait réuni,
dans les serres de Tlnstitut botanique de Liège, la plus riche
collection qui existe aujourd'hui. Il en avait déjà décrit et figuré
un grand nombre ; mais il se proposait de publier une mono-
graphie complète de cette belle et intéressante famille. On ne
saurait trop regretter que la mort Fait empêché de terminer cet
important ouvrage. M. Ed. Morren a succombé, dans toute la
force de l'âge (cinquante-deux ans) et du talent, à une maladie
d'estomac qui le tourmentait depuis plusieurs années.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1'' Par M. Bourgeois (Amable). de Chambourcy, une corbeille
de Pommes Reinette du Canada qui sont jugées belles et bien
conservées et pour la présentation desquelles il lui est accordé
une prime de 1''° classe. — M. le Secrétaire du Comité d'Arbori-
culture fruitière fait observer que les Pommes sont, de même que
les Choux-fleurs, le produit principal de la culture sur le terri-
toire de Chambourcy.
2° Par M. Maurice de Vilmorin, des branches fleuries de nom-
breuses espèces d'Acacia prises par lui dans les jardins du dé-
partement des Alpes-Maritimes, et principalement dans celui de
la Villa Thuret qui, comme on le sait, créée par le savant célè-
bre dont elle porte le nom, est devenue, après sa mort, établisse-
ment de l'État et constitue une succursale du Muséum d'Histoire
naturelle de Paris. Parmi ces espèces^ au nombre total de vingt-
cinq, se trouvent les Acacia obliqua, avec ses variétés ghabra et
pubescens, imbricafa, cultriformis, rigetis, linifolia, juniperina,
verticillala, decwrens, etc. Une prime de l'*^ classe est décernée
pour cette présentation.
3" Par M. Bullier, amateur, avenue de l'Observatoire, 29, deux
très beaux pieds d'Orchidées remarquablement fleuries, savoir
un Phalœnopsis Schilleriana et un Dendrobiimi fimbriatum ocu-
lalum. — M. le Président du Comité de Floriculturefait ressortir
l'admirable floraison de ces deux plantes, dont chacune vaut
à M. Bullier, sur la demande du Comité, une prime de 2^ classe.
L'inflorescence du Phalsenopsis a un développement excep-
tionnel, et quant au Dendrobium, il porte à la fois quatre
140 PROCÈS- VERBAUX.
magnifiques inflorescences entièrement développées, une cin-
quième dont les fleurs commencent à s'ouvrir et plusieurs autres
encore jeunes.
4" Par M. Landry, horticulteur, rue de la Glacière, 92, un
pied bien fieux'i du Scuticaria Slcelii Lindl., Orchidée originaire
de la Guyane anglaise. Une prime de S*^ classe lui étant décernée
pour cette présentation, M. Landry renonce à la recevoir. Il n'a,
dit-il, mis cette plante sous les yeux de ses collègues que pour
leur en faire apprécier l'intérêt. En effet, outre sa beauté, elle a
le mérite d'être fort peu délicate en culture et très facile à obte-
nir en bon état de floraison. Il suffit de l'appliquer contre une
planchette ou un morceau d'écorce, puis de la suspendre dans
une serre tempérée, où la température soit maintenue de 10 à
lo" C, de lui donner enfin de l'eau, de temps à autre, pour la
voir végéter vigoureusement et bien développer ses inflores-
cences.
o" Par M. Fauvel, jardinier chez. M. Picot, ii Taverny (Seine-
et-Oise), un lot de trois belles Orchidées fleuries qui lui vaut une
prime de 3« classe. Ces plantes sont : une brillante variété du
Cattleya Trianx qui montre sa première floraison, un Caftiei/a
amethystoglossa et un Cypripedium Boxai U.
6° Par M. Dallé, horticulteur, rue de Javel, 108, un pied
fleuri de Phalœnopsis amabilis Blu.ve, qu'il présente afin de mon-
trer à ses collègues les résultats du traitement qu'il lui a fait
subir. Quand les Pkalœnopsis ont fleuri, ils semblent, dit-il,
fatiguéi; aussi les laisse-t-on alors généralement au repos. Lui
a procédé tout autrement : après la floraison de celui que la
Compagnie a sous les yeux, il en a supprimé la tige florifère, il
lui a donné plus de sphagnum pour le mieux nourrir, et il l'a vu
ainsi développer bientôt une nouvelle inflorescence. Il a agi
de même trois fois successivement, et la plante ainsi traitée en est
maintenant à sa quatrième floraison, pour l'espace d'une année.
M. A. Bleu dit à ce propos qu'il a vu, dans ses serres, un pied
de cette même Orchidée donner une succession non interrompue
d'inflorescences pendant cinq années de suite.
7° Par M. R. Jolibois, jardinier-chef au Luxembourg, un
Cypripedium Haynaldianum et un Schomburgkia crispa en belle
SÉANCE DU 25 MAHS 1886. 141
floraison. Une prime de 2° classe lui étant décernée pour la
présentation de ces deux Orchidées, il renonce à la recevoir.
M. R, Jolibois fait observer que \eCypripedium Haynaldianum
est voisin du C. Lowi sur lequel il l'emporte en vigueur et en
rusticité. La culture en est facile en serre tempérée chaude. Quant
au Schomburgkia crispa, il vient bien en paniers ou en pots rem-
plis de sphagnum pur; mais il faut être prévenu de ce fait que,
dès l'instant où la plante commence à développer son inflores-
cence, on ne doit plus y toucher sous peine de voir avorta' la
floraison qui jusqu'alors était en bonne voie.
8" Par M. André (Ed.), architecte-paysagiste, rue Chaptal, 30,
un pied de Caraguata Morreniana, Broméliacée découverte et
introduite par lui, inédite jusqu'à ce jour, pour la présentation
de laquelle il obtient une prime de l""" classe. Cette plante est
accompagnée de la note suivante, écrite et signée par M. André
(Ed.).
« La Broméliacée que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui
à la Société nationale d'Horticulture est une espèce toute nou-
velle pour la science et pour l'Horticulture. Je l'ai trouvée en
mai 1876, dans les forêts humides qui s'étendent du sommet des
Andes méridionales de la Nouvelle-Grenade, près du Rio Cuaï-
quez, par 1° 15' de latitude nord. La région où elle croît est
tempérée-chaude. A Lacroix (Indre-et-Loire), où vient d'avoir
lieu sa première floraison en Europe, je l'ai toujours tenue en
bonne serre tempérée. Elle s'est montrée d'une culture facile et
d'une grande vigueur. Je ne possède que quelques pieds de cette
espèce absolument inédite. — En souvenir de mon excellent
ami, Edouard Morren, dont la science déplore la perte récente,
et qui m'avait récemment dédié un autre Caraguata de mes in-
troductions, je donne à cette nouvelle venue le nom de Cara-
guata Morreniana, comme un hommage rendu à sa mémoire,
chère à tous les botanistes et en particulier aux amateurs de
Broméliacées. »
9° Par MM. Marie et Treyre, horticulteurs à Moulins (Allier),
dont l'intermédiaire est, en cette circonstance, M. L. Delaville,
deux cadres renfermant des fleurs coupées de soixante variétés
de Gamellias, parmi lesquelles il s'en trouve une nouvelle nommée
142 PROCÈS-VERBAUX.
Madame Marie^ qui appartient à Ja catégorie des Pseoniformes
et qui est issue de la variété Aurora nova. Cette variété a été
obtenue et fixée par M. Marie; elle est très florifère et n'est pas
sujette à laisser tomber ses boutons. — Il est donné une prime
de !'■'= classe pour cette brillante présentation.
1 0° Par M. Hermitte, horticulteur à OlUoules (Yar), deux bo'j-
quets de fleurs blanches d'un Allium nouveau qu'il nomme
Allium Hermitti grandi flo)'um. Une prime de 2" classe est décernée
à M. Hermitte. — M. Delaville (Léon), qui a servi d'intermédiaire
pour cette présentation, dit que cet Allium se distingue par sa
tige droite qui s'élève à 0'" 50, par son feuillage large et abon-
dant qui est d'un beau vert, surtout par ses fleurs en ombelle
qui sont très grandes et d'un blanc pur. A Ollioules, la floraison
de cette plante dure depuis le mois de décembre jusqu'à la fin
d'avril. En outre, ses fleurs coupées se conservent longtemps, ce
qui les rendra précieuses pour la confection des bouquets.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la cor-
respondance qui comprend les pièces suivantes :
\° Une lettre par laquelle M. le Président Léon Say, retenu
au Sénat, s'excuse de ne point assister à la séance de ce jour.
2° Une lettre de M. Emile Beaucantin, architecte-paysagiste,
ex-directeur du Jardin des plantes d'Evreux et ex-professeur
d'Arboriculture de la Ville de Rouen, qui envoie la liste imprimée
des parcs et jardins créés par lui jusqu'à ce jour dans les dé-
partements de l'Eure, de la Seine-Inférieure, de Seine-et-Marne
et de Seine-et-Oise.
Parmiles pièces delà correspondîince imprimée, M. le Secrétaire-
général signale les suivantes : 1° A'otc suri enseignement agricole
en France et à l'étranger; par M. Joly (Ch.); (in-8 de 70 pages;
Paris, 1886). — 2° Etude sur les plantations; par M. J, Bert ;
(^in-lSde 91 pages; Algei', 1886). — 3° Proceedings of llie Ameri-
can Academy of Arts aiid Sciences {Aciesde l'Académie américaine
des Arts et des Sciences, nouvelle série, XIII, l'*^ partie ; in-8 de
247 pages; Boston, 1883). — i° Annual Report ofthe Comptroller
ofthe Curi'ency of tJte first session ofthe 49*= Congress ofthe United
SÉANCE DU 25 MAKS 1886. 143
States (Rapport annuel sur la P^ session du 49" Congrès des
États-Unis; in-8 de 234 pages; Washington, 1885). — 5° Third
anmial Report of the Bureau of Etlinologij (3'^ Rapport annuel du
Bureau d'Ethnologie à Tlnstitut smithsonien; in-4 de lxxix el
606 pages, avec 43 pi,; Washington, 1884).
M. Michelin présente à la Société les deux premiers tomes du
Bulletin de l'Association pomologique de l'Ouest, relatifs aux
années 1883 et 1884, et donne de vive voix des indications sur
l'objet et les travaux de cette utile association, au sujet delaquelle
de nombreux renseignements ont été déjà publiés dans le
Journal.
M. Ghargueraud met sous les yeux de la Compagnie des ra-
meaux fleuris de Chrysanthèmes d'automne et dit à ce propos
que lorsqu'il a parlé de la culture grâce à laquelle il obtient la
floraison de ces plantes pendant l'hiver, il n'a pas donné cette
culture comme forcée, mais bien comme retardée; cela revient
à dire que les Chrysanthèmes qu'il fait fleurir à l'époque actuelle
ne sont pas avancés de manière à donner maintenant les fleurs
qu'ils n'auraient développées, selon la marche naturelle des
choses, qu'à l'automne prochain, mais que leur floraison est
simplement retardée et, par conséquent, reportée de l'automne
dernier au moment présent.
Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents
suivants :
1° Culture de la Vigne en serre ; par M. Bouzigues ;
2° Note sur le Palmier de Staouëli; par M. Joly (Gh.) ;
3° Rapport sur un livre de MM. Portes et Ruyssen; par
M. Gaillardon;
. 4° Rapport sur un mémoire de M. D""*^ Ledoux; Rapporteurs :
MM. Chatenay (Abelj et Bertrand,
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions;
Et la séance est levée à trois heures el demie.
144 NOMINATIONS.
NOMINATIONS
Séance du 1 1 mars 1886
MM.
1 . Baldrati Giuulaino, horticulteur à Imola, province de Bologne
(Italie), présenté par MM. Nanol et Bleu (A.).
2. Buisson (Ch.), horticulteur, rue Lambrechts, à Courbevoie (Seine),
présenté par MM. Delamarre (E.) et Bleu (A.).
3. CoRPET (Lucien), ingénieur civil, avenue Philippe-Auguste, à
Paris, présenté par MM. Carrière et Rougier-Chauvière.
4. DoucET (Charles), arboriculteur, vue Franklin, 29, à Montreuil-
sous-Bois (Seine), présenté par MM. Lepèrc iA.)et Lardin (A.).
5. GiANOccA, entrepreneur Je vitrerie, rue Pastourelle, <5, à Paris,
présenté par MM, Delamarre (E.) et Robert (A.).
6. Neveu (Paul), fabricant de poterie pour le jardinage, rue Voie-
Petite, M, à Vanves (Seine), présenté par MM. Brécy (H.) et
Naudin (L.).
7. Noël (A. ), rue de Dunkerque, 23, à Paris, présenté par MM. Berg-
man (E.) et Bergmann (F.).
8. Marchand (A.) fils, serres et pépinières, rue du Calvaire, à Poi-
tiers (Vienne), présenté par MM. Godefroy-Lebeuf et Lévêque.
9. Ménard, quai Saint-Michel, 29, à Paris, présenté par MM. Joli-
bois et Hardy.
10. Savart (Léopold), propriétaire, rue Victor-Hugo, 24, à Mootreuil-
sous-Bois (Seine), piésenté par MM, Savart (Ernest) et Vitry
(Désiré) fils .
Séance du 2.'> mars 188G
MM.
1. Be.noist (^le baron Albert de), à Thonne-les-Prés, par Montinédy,
(Meuse), présenté par MM. Joly (Ch.) et Michelin.
2. Couturier (Alfred), horticulteur-fleuriste, rue de Rome, 58, a
Paris, présenté par MM. Lange et Mouré (L.).
3. Fauvel(Z.), fleuriste et entrepreneur de jardins, rue Pigalle,
59 bis, à Paris, présenté par MM. Lange et Mouré (L.).
4. Fontaine (Edmond), jardinier, rue de Bécon, 63, à Courbevoie
(Seine), présenté par MM. Fontaine (G.) et Fortin (C).
NOMINATIONS. — SÉANCKS DE< 11 ET :to MAKS 1886. I i.'i
o. Frémin, quincaillier, boulevard Magenta, 87, à Paris, présenlé par
MM. Anfroy et Delaville (L.).
6. Ibos, fleuriste, rue de Grenelle, 69, à Paris, présenté par MM. De-
laville (L.) et Rothberg.
7. Lfbossé (Victor), horticulteur, rue de la Tour, 38, à Paris, pré-
senté par MM. Delamarre (E.) et Yvon (J.-B.1.
8. Man'ckau (Théodore), propriétaire, rue Meslay, 24, à Paris, pré-
senté par MM. Chappellier (P.) et Michelin.
9. Maru: (Ferdinand), jardinier au château de la Ronce, à Ville-
d'Avray (Seine-et-Oiseï, présenté par MM. Fauvel (P.) et Car-
rière (A.).
10. Perrier de la Maison Perrier-Monin, constructeur d'appareils de
chauffage pour serres, rue Michel-Bizot, 1 64, à Paris, présenté par
MM. Bleu et Brindeau.
Dame patronnessk
M"» Veuve Bizon, entrepreneur de peinture, rue du Cherche-Midi, 98,
à Paris, présentée par MM. Gonet et Bleu (A.).
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
MOIS DE JANVIER, FÉVRIER ET MARS 1886
Algà-ic agricole, Bulletin de la Colonisation, Agriculture, Viticulture,
Horticulture, etc., n"* M6 à 120 inclusivement. Paris; in-4,
Ahnanach de l'Ain, pour 1886, foires du département, publié parla
Société d'Horticulture, 22<' année. Bourg; in-8.
Annales de la Société d' Agriculture du département de la Gironde,
janvier I880. Bordeaux; in-8.
Annales^ de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce du dé-
partement de la Charente, décembre 1 885, janvreret février <886.
Angoulême; in-8.
Annales de la Société d'Émulation, Agriculture, Lettres et Arts de l'Aiv.
18" année, 1885; octobre, novembre et décembre. Bourg; in-8.
Annuaire de la Société d'Émulation de la Vendée, 32° année, I880.
La Roche-sur-Von-, in-8.
Annales de la Société d'Émidation du département des Vosges, année l88o.
Epinal; in-8.
10
146 BULLETIN BlBLIOGKAl'UlyUE.
Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Marne, r°* 24 et 25.
Chaumont; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault
n'^ 4, 5 et 6, juillet à décembre 1885. Montpellier; in-8.
Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube,
n»" 146, anaée 1885 et n» I, année 1886. Troyes; in-8.
Annales de la Société régionale d'Horticulture du Baincy (Seine-et-
Oise), mars à novembre 1883. Paris; in-8.
Annales du Commerce extérieur, année 1886, 1", 2' et 3^ fascicules.
Paris; in-4.
Apicidteur, Journal des cultivateurs d'Abeilles, marchands de miel et de
cire, par M. H. Hamet, n»- 1 à 4 inclusivement. Paris; in-8.
Annual Report of the Board of Régents of the Smithsoitian Institution
(Rapport annuel du Conseil des Régents de l'Institution smith
sonienne pour l'année 1883; in-8 de xxxvir et 959 pages).
Washington; 1885.
Bolelim da Socicdade Broleriann (Bulletin de la Société brotérienne.
fasc. 3 et 4; in-8 de p. 129-251, 1 pi.). Coïmbre; 1885.
Belgique horticole (La), Annales de Botanique et d'Horticulture, par
M. Edouard Morren, juillet et août 1883. Gand; in-8.
Bon Cultivateur [Le), Recueil agronomique, organe de la Société
d'Agriculture de Meurthe-et-Moselle, n"' 1 à 7 inclusivement.
Nancy ; in-4.
Bulletin agricole du Puy-de-Dôme, août à décembre 1885, et janvier,
1886. Clermont-Ferrand; in-8.
Bidletin de la Société académique d'Agriculture, Belles-Lellres, Sciences
et Arts de Poitiers, n"* 276 à 280 inclusivement, avril à décem-
bre 1885. Poitiers: in-8,
Bidletin de la Société botanique de France, tome XXX, 2^ série, année
1883, session extraordinaire cà Antibes; tome XXXII, 2« série,
1885. Comptes rendus des séances, n» 7, revue bibliographique
E, et session extraordinaire à Charleville, en 1885. Paris; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Agricidture etdes Comices agricoles du
département de l'Hérault, 72' année, 1885. Montpellier; in-R.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de ^ancy, n° 6, no-
vembre et décembre 1885. Nancy; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture des Ardennes, n" 30.
Charleville; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture da département de la
Seine-Inférieure , 3" cahier, 1885. Rouen; in-8.
Bidletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissemeid de Bouloyne-iur-
Mer, janvier-février 1886, n"' 1 et 2, Boulogne-sur-Mer; in-S,
Bulletin, de. la Société d' Agriculture et d'Horticulture de l'arrondisacment
de Pontoise, n" 96, 4» trimestre de 1885. Pontoise; in-S.
MOIS DE JANVIEH, FÉVHŒK ET MAUS 188G. 147
Bulletin de la Société d'Encouragement pour Vlndustrie nationale,
n"^ 143 et 144, novembre et décembre 4 885 et 11»'= I et 2, jan-
vier et février 1886. Paris ; in-4.
Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Poligng, n"'' 10,
Il et 12, année l8!<o. Poligny ; in-^.
Bulletin de la Société d'Horticulture, d'Arboriculture et de VUicidture
du Doubs, 2"^ et 3'' trimestres de 18S5. Besançon; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture, de Botanique et d'Apiculture de
Beauvais, décembre I880 et janvier 1886. Beauvais ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Compiégnc, n"" 10, H et 12.
Compiègne; in-8.
Bidletin de la Société cV Horticulture cVÈpernay, janvier, février et mars
1885 et liste des membres de la Société au I""'' janvier 1886.
Épernay; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Genève, 32'' année, I88G, l'*^ et
2"= livraisons, janvier et février. Genève; in-8.
Bulletin de la Société cV Horticulture de l'arrondissenunt de Clcrmont
(Oise), n"*' 19 et 20, janvier à avril 1886. Clermont lOisc) ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de i'arrondis^emcnt de Coulommiers,
n»^ 62 et 63, novembre et décembre I880. Coulomniiers; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Meaux, n°- 4
0 et 6, 47'^ année, I880. et n" 1, année 48'^. .Meaux; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Sentis,
n°^ 43, 14 et 15, année 1886. Senlis ; in-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture de l'Orne, S*" semestre, 1885, Alen-
çon; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Picardie, juillet à décembre
1885. Amiens; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Saint-Germain-en-Laye^ juillet
.à décernbre 1885. Saint-Germain-en-Laye; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture du canton de Dammartin (Seine-et-
Marne;, n" 4, année I880. Dammartin; in-8.
Bulletin delà Société d'Horticulture du Rhône, n" 24, décembre 1885, et
n"' 1, 2, 3 et 4, année 1856. Lyon; in-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture et de petite Culture de Soissons^
novembre et décembre 1885. Soissons; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir,
noMl et 12, 1885 et 13, 14 et 15, année 1886. Chartres: in-8.
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France, n"^ 1 à 6 inclusive-
ment, et comptes rendus de la session de 1886, l^-" fascicule.
Paris ; in-8.
Bulletin de la Société d' Horticulture et de ViticuUure d-es Vosges, n"' 48,
49 et 32. Épinal ; in-8.
Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Sylviculture de
118 P.LLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
l'arrondissement de Reims, n»* H, 12, 13 el ii, aimée 1880.
Reims; ia-8.
Pidlelin de la Société hoiiicole d'Orléans et du Loiret, 2- el 3"^ trimestres
de 1885. Orléans; iii-8.
Bulletin de la Société horticole du Loiret, n° 13, 3'' trimestre de 1885.
Orléans; in-8.
Bulletin de la Société nationale d' Acclimatation de France^ n«- W et 12,
novembre, décembre ISSo, n«* 1 et 2, janvier et février 1886.
Paris; in-8.
Bulletin de la Société pomologique de France, n° 7, 3« série, 1885.
Lyon; in-8.
Bulletin de la Société pratique d'Horticulture de l'arrondissement d'Yve-
tot, 23c année, 1 88 i- 1885. Yvetot ; in-8.
Bulletin de la Société régionale d'Horticulture de Vincennrs, 1"'' tri-
mestre, 1885, n» 7. Vincennes; in-8.
Bulletin de la Société tourangelle d'Horticulture, i*" trimestre de 1885.
Tours; in-8,
Bulleli7i des séances de la Société nationale d'Agriculture de France,
Compte rendu, année 1885, novembre et décembi'e. Paris;
in-8.
Bulletin d'Insectologic agricole. Journal mensuel de la Société centrale
d'Apicultureetd'lnsectologie, Entomologie appliquée, 11 •'année,
n" 1 . Paris; in-8.
Bulletin, Documents officiels. Statistique, Rapports, Comptes rendus de
missions en France et à l'étranger, 4* année, 1885, u" 8 et n« 1,
5" année, 1886. Paris; in-8.
Bulletin du Cercle horticole du Nord, n"' Il et 12, année 1885, et n" 1,
année 1886. Lille ; in-8.
Bulletin du Comice agricole de l'arrondissement d'Amiens, 1 2'" année,
1886, n" 336, 337, 338, 340 et 341. Amiens; feuille in-4.
Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de l'arrondissement
de Maiitesy n" 76, décembre 1885, et n"' 77. 78, 79, année 1886.
Mantes; in-8.
Bidletin offi,ciel du Conseil départemental d'Agriculture et de toutes les
Associations agricoles de l'Isère, n"-^ 76, 78 et 79. Grenoble;
in-8.
Bulletin trimestriel de la Société d'Horticulture de Limoges, 8" année,
1885, n" 4. Limoges; in-8.
Bulletin trimestriel du Comice agricole de t'arrondissemerit de Taries,
n" 1, 1886. Tarbes; in-8.
BnUrllino délia R. Società toscana di OrticuUura (FiuUetin de la Société
toscane d'Horticulture, cahiers de décembre 1885, janvier, fé-
vrier et mars 1886\ Florence ; in-8.
MOIS UE JANNIKI!, llhltlEK KT MAKS liS80. \i\)
Cercle pratique d'Horticulture et de Botanique de l' arrondissement du
Havre, 4"", 0'= et 6<' bulletins. Le Havre; in-8.
Chronique de la Société nationale d'Acclimatation de France, Journal
d'annonces et de faits divers, n»' 1, 2, 4 et 6, année 1886.
Paris: in-8.
Chronique horticole (Journal de la Société d'Hovliculture de l'Ain,
n"* 1 et 3, année 1886. Bourg; feuille in-4.
Compte rendu des travaux de la Société centrale d'Horticulture du dépar-
tement d'Ille-et-Vilaine, année 1883. Rennes; in-8.
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences,
n»' 1 à 1'2 inclusivement, janvier à mars 1886. Paris; in-*.
Correspondance Besson, nouvelles agricoles, scientifiques, industrielles
et commerciales, n»* 161 à 173 inclusivement, janvier à mars
1886. Paris; feuille in-4.
Deutsche Garten-Zeitiing (Gazette horticole allemande éditée par
xMM. le D'" L. WiTTMACK et W. Perring, cahiers du 31 décem-
bre 1885, des G, 13, 20, 27 janvier, 3, 10, 17, 2o février,
3, tO, 17, 24 et 31 mars 1886). Berlin; in-8.
France agricole (La), 4" année, 1886, n""^ 1 à 13 inclusivement. Paris;
in-4,
France horticole (La), Journal spécial d'annonces et de propagande
horticole et agricole, n°' 1, 3, 5, 6 et 7, par M. Brassac.
Toulouse; feuille in-4.
Gartenflora (Flore des jardins. Recueil mensuel pour l'Horticulture et
la Floriculture, édité par M. B. Stein, cahiers d'août, septembre,
octobre, novembre 1883, 15 février, l^'etlo mars,1«"' avril 1686).
Berlin; in-8.
Het Nederlandiche Tuinbouicblad (Feuille horticole néerlandaise ,
organe de la Société néerlandaise d'Horticulture et de Bota-
nique, n»* des 2, 9, 16, 30 janvier, 13, 20, 27 février, 6, 13, 20 et
27 mars 1886). Groningue; feuille in-4.
Horticulteur châlonnais, Bulletin de la Société d'Horticulture le Cha-
lon-sur-Saône, février et mars 1886. Chalon-sur-Saône; in-8.
Illustration horticole [L'), Revue mensuelle des serres et des jardins,
par M. L. Lisden, I''^ et 2^ livraisons de 1886. Gand; in-8.
Index seminum quae Eortus botanicus Universitatis Valentinae pro miitua
commutatiom offert (Liste des graines que le Jardin botanique
de l'Université de Valence oflre pour échanges réciproques).
Valence (Espagne); in-4.
Journal d'Agriculture pratique et d'Économie rurale pour le Midi de la
France, publié par les Sociétés d'Agriculture de la Haute-
Garonne, de l'Âriège et du Tarn, novembre et décembre 1883,
janvier 1886. Toulouse; in-8.
.Journal de l'Agriculture, de la Ferme et des Maisons de rampague, p
150 BULLETIN BIBLIOGKAPIIIUUE.
la Zootechnie, de la VUÎculUire, de l'Horlkidiure, etc., par
M. Henry Sagnieb, n"'' 874 à 886 inclusivement. Paris; in-8.
Journal de la Société de Statistique de Paris, n»' I, 2 et 3, année '1886.
Paris ; in-8.
Journal de la Société d'Horticulture du département de Seine-et-Oise,
n»** 9, <0, Il et '12, année '1885 et n» 4, année l«86. Versailles;
in-8.
Journal de la Société régionale d'Horticulture du Nord de la France,
n"' 12, 1885, et 1, 2 et 3, année 1886. Lille, Pahiis-Ranieau ;
in-8.
Journal des Campagnes et Journal d'Agriculture progressive, n^" \ à
13 inclusivement. Paris; feuille in-4.
Journal des Roses, publication mensuelle spéciale, par M. S. Cochet,
n^s 1,2 et 3, année 1 8^6. Pans : in-8.
Journal de vulgarisation de l'Horticulture, Recueil de jardinage pra-
tique, par M. L. Vauvel, n°^ 1, 2 et 3 de 1886. Paris; in-8.
Jj.yon horticole. Revue bi-mensuelle d'Horticulture, par M. Viviakd-
IMor.F.L, n» 24, décembre 188"), n"-" 1 à 6, année 1886. Lyon ; in-8.
Maandblad van de Vereeniging ter bcvordering van Tuin- en Landbouw
(Bulletin mensufl de la Société pour le , perfectionnement de
l'Horticulture et de l'Agriculture dans le duché du Limbourg,
n°^ de décembre 1885, janvier et février 1886). Maëstricht; in-8.
Maison de Campugne {La\ Journal horticole et agricole illustré des
Châteaux et des Villas, par M. L. in: L\ Roque, n"* I à 7 inclu-
sivement. Paris; in-4.
Monatsschnft des Gartenbauvereins zu Darmstadt (Bulletin men-suel de
la Socic'té d'Horticulture de Darmstadt, n"* de janvier et fé-
vrier 1886). Darmstadt; in-8.
Moniteur d'Uortindture (Le). Organe des amateurs de jardins, par
M. Lucien Chaurk, janvier, février et mars 1886. Paris; in-8.
Nouvelles de l'aris (Les), b" année, 1886, n«» 4 à 13 inclusivement.
Paris; feuille in-4.
Orchidophile (L'), Journal des amateurs d'Orchidées, par M. GontFROv-
Lebel'f, janvier, février et mars 1886. .Vrgenteuil (Seine-et-
Oise); in-8.
Petit Cultivateur (Le), n"* 49 à 60 inclusivement. Paris ; feuille
in-4.
Revue des Eaux et Forées, Annales forestières, Économie forestière, etc.,
1)0' 4 à 6 inclusivement. Paris; in-8.
Revue du Portugal et de ses Colonies (La), directeur M. Carlos Lisboa,
décembre 1885. Lisbonne; in-4.
Revue horticole des Bouclies-du-Rhône, Journal des travau.\ de la Société
d'Horticulture et de Botanique de Marseille, n"* 379 et 380,
année 1880. Marseille: gr. in-8.
MOIS DE JANVIER, FÉVRIER ET MARS 1886. 151
Revue horticole, Journal d'Horticulture pratique, par MM. E.-A. Carrière
et E. André, n"' I à 7 inclusivement. Paris ; in-8.
Rivisti agricola romana (Revue agricole romaine , publicatioa
mensuelle du Comice agricole de Rome, organe de la Société
d'Horticulture de Rome, dirigée par M. Aug. PoGot, cahiers de
janvier et février 1886). Rome; in-8.
Schcdule of prizes offered by the Massachussets HorticuUural Society
(Programme des prix offerts par la Société d'Horticulture du
Massachussett pour 1886). Boston; in-8 de 39 pages.
Science pour tons (La), Revue hebdomaditire illustrée, n°' là 13 inclu-
sivement. Paris; in-4.
Sempervirens, Geillustreerd WeeJihlad voor den Tuinhouiv in Nederland
(Sempervirens, feuille hebdomadaire illustrée pourl'Horticultuie
des Pays-Bas, n»» 2 à 13 de 1886). Amsterdam; feuille gr. in-4.
Société centrale d' Agriculture , d'Horticulture et d'Acclimatation de Nice
et des Alpes-Maritimes, 10 h bulletin, octobre, novembre et dé-
cembre I88;j. Nice; in-8.
Société centrale d'Agriculture du département de la Seine-Inférieure,
(Extrait des travaux), 209" cahier, 4" trimestre 1885. Rouen;
in-8.
Société d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acctiniafation du Vur, la Tro-
vence agricole et horticole, n" 24, décembre 1883, n»* 1 et 2, 1886 .
Toulon ; in-8.
Société d'Agriculture de TA '/f'e?', Bulletin-Journal de la Société, no 12.
décembre 1883, n»' 1 et 2, 188€. Moulins; in-8.
Société d'Agricullure du département du Cher, Rulletins 19 et 20, jan-
vier et février 1886. Bourges; in-8.
Société d'Encouragement pour l'industr'ie nat'ionale, décembre 1885,
janvier, février et mars 188G. Paris; in-8.
Société des Sciences et Arts agricoles et horticoles du Havre, 33e bulle-
tin, 4'^ trimestre de 1883. Le Havre; in-8.
Société d'Horticulture, d'AgncuUure et de Botanique de Montmorency ,
Bulletin des travaux delà Société, 4" trimestre, 1885. Mont-
morency; in-8.
Société d'Horticulture de la Gtconde (Nouvelles annales de la), octobre
novembre et décembre 1883. Bordeaux; in-8.
Société d'Horticulture de V arrondissement de Corbeil (Seine-et-Oise)»
Bulletin des travaux de la Société, 11" livraison, 1884-1885,
Corbeil; in-8.
Société d'Horticulture de l' arrondissement d'Étampes, Bulletin des tra-
vaux de la Société, année 1883. Étampes, in-8.
Société d'Horticulture de Nogent-sur-Seine, Bulletin, n» 15. Nogent-
sur-Seine; in-8.
Société horticole et botanique de l'arrondissement de Melun, 2" bulletin,
année 1883. Melun; in-8.
152 BULLETIN BlRLIOGRAPllinUE.
Société régionale d'Horticulture de Vincennes, Bulletin, 3« trimestre,
1885. Vincennes; in-8.
Sud-Est (Le), Journal agricole et horticole, 7* région agricole, jan-
vier, février et mars 1886; Grenoble ; in-8.
The american Florist (Le Fleuriste américain, journal demi mensuel
pour le commerce, n"' des 45 août, 1" et 15 septembre, 1»' et
15 octobre, l'"" et 15 novembre, 15 décembre 1885, 1" et 15 fé-
vrier, 1" et 15 mars 1886). Chicago; in-4.
The Garden, Woods and Forests (Le Jardin, les Bois et Forêts,
journal hebdomadaire illustré d'Horticulture et d'Arboricul-
ture, cahiers des 9, 16, 23 et 30 janvier, 6, 13, 20 et 27 fé-
vrier, 6, 13, 20 et 27 mars 1886). Londres; in-4.
The Gardeners' Chronicle (La Chronique des jardiniers, fondée en 1841,
cahiers des 9, 16, 23 et 30 janvier, 6, 13, 20 et 27 février,
6, 13, 20 et 27 mars 1886). Londres; in-4.
The Report of the Orchid Conférence (Rapport sur la Conférence rela-
tive aux Orchidées qui a eu lieu à South-Kensington, les 12 et
13 mai 1885 ; extrait du Jown. of thc li. UoriicuH. Soc, Vil,
n° 1). In-8; 1886.
Veneichniss des essbaren Pflunzen Jupans (Liste des plantes alimen-
taires du Japon, par M, Mueller-Beeck). Berlin ; 1886; broch.
in-8 de 18 pages.
Viestnik Sadovodstva, PlodovoJstva i Ogorodnitchestva (Le Messager de
l'Agriculture, de l'Arboriculture et de l'Horticulture, n«" des
11, 18, 25 octobre, I"', 8, 15, ii, 29 novembre, 6, 20, 27 dé-
cembre 1885, 4, 11, 18, 25 janvier, 1<"', 8, 15, 22 février, 1«' et
8 mars 1886). Saint-Pétersbourg; in-8.
Vigneron champenois (Le), S'iticulture, AgricuUure^ HorticuUure, Com-
merce et Industrie, \'M année, 1886, n"" 1 à 13 inclusivement.
Épernay ; feuille iu-i.
Yie champêtre [La), journal d'élevage pratique, par M. Georges i>i;
Nay, 3» année. 1886, n"» 45, 46 et 47. Paris ; in-4.
Wochenblatt des landivirthschaftlkhen Vereins im Grossherzogthum Baden
(Feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand-
Duché de Bade, n«« 50 à 52 de 1885, là 11 de 1886). Karls-
ruhe;in-4.
Wiener illustrirte Garten-Zeitung (Gazette horticole illustrée de Vienne,
cahiers de janvier, février, mars 1886). Vienne; in-8.
Zeitschrift des landwirthschaftlichen Vereins in Baycrn (Bulletin de la
Société d'Horticulture de Bavière, cahiers de décembre 1885,
janvier et février 1886). Munich ; in-8.
SUR UN BKGONIA NOUVEAl". 153
NOTES ET MÉMOIRES
Note sur un Bégonia nouveau, a ixklorescences épiphylles,
[Bégonia Arneilie Bruant) (1) ;
par M. P, DCCHARTRE.
M. Bruant, horticulteur à Poitiers (Vienne), a envoyé à la
Société nationale d'Horticulture, pour la séance du 14 jan-
vier 1886, quatre rameaux fleuris d'un Bégonia qui a été obtenu
par lui et qui constitue une nouveauté remarquable à la fois par
l'eflet ornemental qu'elle produit et parce qu'elle offre une par-
ticularité d'organisation fort rare dans le règne végétal. Voici
les renseignements qu'il donne au sujet de cette plante dans son
catalogue n" 180, qui porte la date de janvier, février, mars
4886 (p. 4):
a Bégonia Atnelix Bruant. Cette nouvelle et remarquable
" variété est issue d'un de nos Bégonia Bruantl à fleurs roses
« (forme pygmée), fécondé par le Beg. Boezli. C'est une plante
<< à beau feuillage (vert vif), au port compact et régulier, et si
» florifère qu'après avoir produit des inflorescences à toutes les
I' aisselles des feuilles, il en naît d'autres jusqu'au milieu du
« limbe, comme si les ramifications des tiges ne suffisaient pas
u à les porter. Nous avons compté sur notre plante de semis
■' onze feuilles offrant cette anomalie végétale, et déjà nous
i< avons pu la voir se reproduire sur nos multiplications. Nous
« croyons donc pouvoir dire que ce caractère sera constant; mais
u il se manifestera surtout pendant l'hiver, lorsque les sujets
« seront en pleine floraison. »
Je n'ai pas eu sous les yeux un pied entier du Bégonia Amelix /
j'en ai vu seulement d'abord les quatre fragments que M, Bruant
avait envoyés à la Société, le 14 janvier dernier, puis trois au-
tres qu'il a bien voulu me communiquer directement et parmi
1^ Déposée le H février 1880.
1 5i
.NOTES ET MEMOIRES.
lesquels était celui qui a fourni les sujets des figures I et 2. Ce sont
ces derniers seuls que j'ai eus entièrennent à ma disposition,
et que j'ai pu ainsi examiner avec attention. Je ne puis dès lors
donner de cette curieuse plante une description complète,
pour laquelle, du reste, on peut consulter la Revue horti-
cole, numéro du 16 novembre 1885; néanmoins, d'après les
échantillons que j'ai examinés, d'après le passage ci-dessus re-
produit et d'après la petite figure d'ensemble qui se trouve à la
'uirnm^j
'^^mMmmmm^"
fois dans la Revue horticole et dans le catalogue n" 180 de
M. Bruant^ ligure reproduite ici, je crois qu'on peut se faire
l'idée suivante de la marche générale de sa végétation. Dans les
premiers temps de son développement, la tige ne prodoit à
peu près ou même exclusivement que des feuilles normales ;
puis, dans la pleine activité de sa végétation, surviennent des
SL'U LN BÉGONIA NOUNEAU. 155
feuilles florifères en même temps que d'autres non florifères;
enfin, à mesure que la plante perd de son énergie végétative,
l'anomalie devient de moins en moins fréquente et cesse bientôt
de se montrer. De là les sommités de tige que j'ai vues ne por-
taient que des feuilles normales (fig. 2), quoique plus bas il put
en exister de florifères (fig. 4). Il semble donc que c'est à une
exubérance d'activité vitale qu'est dû le développement d'in-
florescences sur des feuilles, c'est-à-dire, comme on peut
136 NOTES ET MÉM01Rt:s.
l'appeler pour abréger, VépiphylUe florale qui dislingue le Bé-
gonia Amelix.
En quoi consiste et comment se présente cette épiphyllie, cette
monstruosité singulière, qui, d'après ce qu'écrit M. Bruant, pa-
raît devenir un caractère constant de cette plante ?
Son inflorescence normale offre un pédoncule rougeâtre,
cylindrique, légèrement côtelé, qui, partant de l'aisselle d'une
feuille, se partage à son extrémité en deux ramifications diver-
gentes et bifurquées à leur tour ; les quatre rameaux ainsi produits
se ramifient eux-mêmes pour porter plusieurs fleurs colorées
en rose carmin et larges d'environ deux centimètres. La plupart
de ces fleurssont femelles, formées d'un périantheà quatre ou cinq
folioles, et d'un ovaire à trois ailes obtuses, médiocrement iné-
gales, que surmonte un style court, à six branches stigmatiques
fortement spiralées. Quant aux fleurs mâles, elles ont un périan-
the de deux folioles rénifonnes et un pinceau d'étamines égales
entre elles. En d'autres termes, cette inflorescence est ce qu'on
nomme une cyme bipare, portée sur un pédoncule axillaire
(/>', fig. 2), qui peut atteindre ou même dépasser dix centimètres
de longueur.
Les inflorescences épiphylles se distinguent seulement par
leur point de départ et, du moins celles que j'ai eues sous les
yeux, parce que les fleurs mâles y sont en forte majorité
Les feuilles florifères (/'., fig. \) acquièrent les mêmes di-
mensions et la même configuration que les autres (/"', fig. 1 ;
/"', fig. 2j. Elles sont obliquement réniformes, fortement inéqui-
latérales, faiblement sinuées-dentées aux bords, lisses et lustrées
à leurs deux faces, d'un vert frais à la face supérieure, beaucoup
plus pâle à l'inférieure . La pâleur de celle-ci tient essentielle-
ment à ce que son épidémie est composé de cellules incolores
deux ou trois fois plus longues que larges, et dont le grand diamètre
est perpendiculaire au plan du limbe. Cette forme des cellules
épidermiques est remarquable ; on sait en effet que générale-
ment l'épiderme des feuilles est formé de cellules plus larges
que hautes dans le sens perpendiculaire au limbe, c'est-à-dire,
comme on les qualifie^ en table.
SLH L'N BÉtiO.MA NOLVEAL". 157
Les feuilles du Bégonia Ameliœ, florifères ou non, sont gran-
des ; j'en ai vu qui mesuraient 0",lo dans leur plus grande
longueur. Leurs nervures partent en rayonnant de la base du
limbe en dessous duquel elles font assez fortement saillie;
elles sont, pour chaque feuille, au nombre de neuf à treize. C'est
sur la base même du limbe, immédiatement au-dessus de l'ex-
trémité du pétiole et au point autour duquel rayonnent les ner-
vures que, dans les feuilles florifères, prend naissance l'inflores-
cence épiphylle dont le pédoncule {p, fig. I) s'épaissit tout au
bas en un léger épatement circulaire, coloré en rouge assez vif.
Le pédoncule, comme on le voit sur la figure 1, fait, d'un
côté avec le plan du limbe, de l'autre avec la direction du pé-
tiole, un angle plus ou moins obtus. Il est en général moins
long que celui des inflorescences axillaires. M. Bruant dit, dans
le passage rapporté plus haut, qu'il sort de ces inflorescences
épiphylles, « jusqu'au milieu du limbe. » Toutes celles que j'ai
vues partaient également du point que je viens d'indiquer. En
outre, chaque feuille n'en porte qu'une seule.
C'est un fait des plus remarquables, au point de vue des
théories de l'organisation végétale, que la production d'une fleur
ou d'une inflorescence composée sur une feuille. Parmi les
plantes en petit nombre qui sont connues comme présentant
constamment et dans leur état naturel cette particularité,
la plupart portent l'inflorescence à la face supérieure de
leurs feuilles ; une seule est habituellement citée comme la
présentant à la face inférieure. Celle-ci est une Diosmée
américaine, un Erythrochiton auquel M. J.-E. Planchon,
qui l'a fait connaître, a donné pour ce motif la dénomination
spécifique de Hypophyllanthus, c'est-à-dire ayant les fleurs
en dessous des feuilles. Quant aux autres, leurs inflores-
cences sont portées en dessus des feuilles, sur la côte
médiane. La plus connue de celles-ci est Y Helwingia riiscifloro
WiLLD., petit arbuste japonais dont la place dans la série végé-
tale est encore controversée, dont Decaisne et Ch. Morren (1)
(1) DECAig>E et Ch. MoRREX : Observations sur quelques platUes du
Japon {Bull, de VAcad. des Se. de B)'uxelles, 4836, n'S, p. 169).
\:')H -NOTKS KT MÉMOIRES.
avaient fait le type de la petite famille des Helwingiacées, et
qui avait reçu d'abord de Thunberg le nom âiOsyris japon'ira.
L'oi'ganisalion est la même chez le Dulongia acinmnata H. B. K.,
arbuste ou arbre du Mexique et de la Nouvelle-Grenade, qu'on
a longtemps regardé comme appartenant à la famille des
Rhamnées, mais que MM. D. Hookev et Benlham, dans leur
Gênera planiarum{\, p. 648), ont, dans ces derniers temps, rap-
porté au genre Phyllonoma Willd., de la famille des Saxifra-
gées. On indique comme rentrant dans la même catégorie des
Chaillétiacées^ notamment le Chailkiw pedunculala DC, arbre
de la Guyane, et les deux Stephanopodimn Poepp., arbres l'un
péruvien, l'autre brésilien ; seulement dans ces espèces, les
Heurs partent, non du limbe de la feuille, mais de l'extrémité
de son pétiole. Il y a encore épiphyllie florale dans les Tilleuls
(Tiliacées) et les Bougainvillea fNyctaginées), avec ces deux par-
ticularités toutefois : 1" que, chez les uns et les autres^ le pédon-
cule part de la côte, non d'une feuille ordinaire, mais de l'une de
ces feuilles modifiées sous l'influence du voisinage des fleiirs
qu'on nomme des bractées ; 2° que, dans le dernier de ces
genres, chaque bractée ne porte qu'une fleur, à|quelques milli-
mètres au-dessus de sa base.
L'apparence et l'organisation sont les mêmes chez les /{iiscas
[Liliacées-Asparaginées) dont nous avons un exemple vulgaire
dans notre Fragon ou Petit-Houx [Jiusciis acule^'lus L.). Dans
celui-ci, par exemple, un examen un peu attentif fait reconnaître
que la lige et ses ramifications portent des feuilles de deux sor-
tes très dissemblables : les unes sont réduites à l'état d'écaillés
petites, élargies à leur base à partir de laquelle elles se rétrécis-
sent longuement en pointe, minces et plus ou moins scarieuses;
les autreS; beaucoup plus grandes, bien vertes, raides, ovales-
lancéolées, très pointues et piquantes au sommet, semblent de
prime abord, en raison de leurs dimensions et de leur apparence,
être les seules feuilles de la plante. Chacune de celles-ci sort de
l'aisselle de l'une des premières; parfois elle ne porte rien, mais
plus souvent, vers le tiers inférieur de sa ligne médiane, celle
de ses deux faces qui regarde en général abliquement en haut
porte une petite bractée lancéolée, à l'aisselle de laquelle naît
SUR UN BÉGONIA KOUVEAL". i-V'
une inflorescence. Ces lames vertes et florifères étaient regar-
dées avec raison par les anciens botanistes comme de véritables
feuilles; puis s'était introduite dans la science l'idée, exprimée
d'abord par Turpin, que ce n'étaient en réalité que des rameaux
fortement aplatis en expansions minces, ou, comme on les a
appelées, des cladodes. Mais déjà Nées d'Esenbeck et Koch
étaient revenus à l'ancienne manière de voir ; plus récemment,
Duval-Jouve l'a aussi adoptée et l'a appuyée sur de bonnes obser-
vations (i) ; enfm, en 1884, M. Van Tieghem l'a mise désormais
à l'abri de toute contestation (^2). Les inflorescences des Ruscus
sont donc épiphylles au même titre que celles des plantes dont
on vient de voir i'énumération ; mais, dans la même espèce, on
peut les voir partir de l'une ou l'autre des deux faces de la
feuille, presque toujours de celle qui regarde plus ou moins
obliquement en haut (abstraction faite de sa détermination
morphologique) chez le Ruscus aculeatus L., le plus souvent de
celle qui regarde en bas dans le R. Hfjpoglossum L., presque
indifféremment de l'une ou de l'autre, rarement aussi des deux
à la fois, chez le R. ffypopkyllum L., enfin des bords de cet
organe dans le Semcle androgyna Kunth (Ruscus àndrogynus L,).
Dans toutes ces plantes l'épiphyllie n'est qu'apparente,
attendu que le petit rameau florifère ou pédoncule naît chez
elleS;, comme dans tous les cas normaux, à l'aisselle de la feuille
sur la surface de laquelle on le voit cependant s'élever; seule-
ment au lieu de rester^ comme d'ordinaire, libre et distinct à
partir du point où il est né, il se soude et se confond, soit avec
le pétiole de la feuille adjacente, comme dans le Chailletia
pedunculata et les Stephanopodium, soit à la fois avec le pétiole
et une portion du limbe de cette même feuille, comme dans les
autres plantes citées plus haut. Aussi jusqu'au point où il se
(') DuvAL-JoivE : Élude hislolaxique de ce qu'on appelle les cladodes
'iu Ruscus [Mém. de l'Acad. de Montpellier, IX. p. 71-85, pi. 4. Bull.
Soc. bot. de Fr., XXIV, 1877, p. 143-U7).
(2) Van Tieghem iPh.) : Svr les feuilles assimilatfices et l'inflores'
cerne des Danae, Ruscus et Semele (Bull. Soc. bot. de Ff. y XXXÎ, 1884.
p. 81 -90).
IGO NOTES ET MEMOTRKS.
dégage de ce limbe, la côte est-elle notablement plus épaisse
que plus loin, c'est-à-dire à partir du point où cette fusion se
termine. Pour VHelwingia, Decaisne donne sans hésiter cette
explication de l'épiphyllie, dans la phrase suivante (1) : « Les
« fleurs sont disposées en petits groupes à la face supérieure et
" sur la nervure moyenne de la feuille, par le résultat de la
« soudure du pédoncule avec cette nervure, comme il est facile
« de s'en assurer d'après le diamètre qu'elle présente jusqu'à
'< la place occupée par les fleurs. » Pour cette même espèce,
la fusion du pédoncule avec la nervure moyenne ou côte de la
feuille adjacente est décrite par Payer plus en détail et en termes
plus précis dans le passage suivant (2) : « L'inflorescence tout
'< entière, d'abord complètement libre de la feuille à l'aisselle
'< de laquelle elle est née, devient connée avec cette feuille en
« grandissant, et finalement se trouve placée sur le milieu de
" cette feuille lorsque les fleurs sont sur le point de s'épanouir.
« Il résulte donc de ce mode de développement deux choses :
" la première, c'est que l'inflorescence ne naît pas sur la feuille,
" mais est soudée congénitalement à elle dès l'origine, c'est-à-
« dire connée; la seconde, c'est que dans les feuilles c'est la
'( partie supérieure qui apparaît la première. » Les figures
données par Payer, sous les numéros 22, 23 et 24 de sa planche
109, montrent, à des âges différents, comment s'eff'ectue le déve-
loppement décrit dans ce texte.
Cette soudure du pédoncule, dans une portion de sa longueur,
avec la feuille à l'aisselle de laquelle il a réellement pris nais-
sance, est mise en évidence, pour le /{uscus aculeatvs, par les
études anatomiquesde Duval-Jouve {loc. cit.), surtout par celles
de M. Van Tieghem qui a étendu sa démonstration aux trois
espèces de Ruscus, ainsi qu'au Semele, et qui a expliqué pour-
quoi, à la suite de cette fusion des deux organes, l'inflorescence
peut se dégager de la face supérieure ou de la face inférieure de
la feuille, pourquoi même il peut y avoir une inflorescence s'éle-
(1) Decaisne (J.) : Remarques sur les affinités du genre Helwîngia
{Annal, des Se. natur., r série, VI (1836^, p. 65-76, pi. 6-7).
(2) Païer : Traité d Or g anogàiie comparée, 1857,1, p. 429.
SUI{ UX BÉCONIA NOUVEAU. IGI
vant d'une face, puis une seconde partant de la face opposée,
pourquoi enfin, dans le Semele androgyna, on voit une, deux et
jusqu'à quatre inflorescences partir de chaque bord de la feuille
[loc. cit.).
La soudure du pédoncule s'opère, dans YErythrochiton Hypo-
phyllanthus, non seulement avec la côte, à la face inférieure
de la feuille, mais encore avec une certaine longueur de la tige
au-dessous du point où s'attache cette feuille. M. Planchon n'a
pas hésité à expliquer ainsi l'organisation qu'offre cette plante
et à dire que là le pédoncule prend réellement naissance à l'ais-
selle d'une feuille située plus bas que celle qui porte l'inflores-
cence et que, défelors, ce rameau florifère s'est confondu d'abord
avec la tige, puis avec le dessous de la cote, jusqu'au point où
on le voit se dégager et devenir libre.
En résumé, on voit que dans ces divers cas d'inflorescences
épiphylles qui ont été signalés comme caractérisant un certain
nombre de plantes, il y a seulement apparence et non réalité
d'épiphyllie.
En est-il de même chez le Bégonia Ameliœ de M. Bruant? Je
n'hésite pas à répondre non. Cette curieuse plante nous off're
un cas de véritable épiphyllie florale, c'est-à-dire de production
d'une inflorescence sur et par le point même de la feuille duquel
part son pédoncule. Cela résulte nettement de la manière dont
les choses se présentent chez elle, tant à l'extérieur qu'à l'in-
térieur.
A l'extérieur, le pétiole d'une feuille florifère (/*, fig. 1) se
montre absolument semblable à celui d'une feuille non florifère
(/"", fîg. 1) : il a les mêmes dimensions et la même forme que ce
dernier ; comme lui, il est arrondi en dessous et aplati en dessus
où il est creusé d'un sillon longitudinal. D'un autre côté, l'angle
très ouvert que fait le pédoncule tant avec le pétiole qu'avec la
côte de la feuille qui le porte (fig. 1) semble bien montrer aussi
qu'il a pris naissance sur le point même d'où on le voit partir.
A l'intérieur, la preuve qu'il y a eu là formation locale devient
plus nette et plus concluante.
Le pétiole d'une feuille non florifère, par conséquent normale,
enferme comme base fondamentale de sa constitution un assez
11
162
NOTES ET .MEMUIHES.
grand nombre de cordons ou faisceaux fibro-vasculaires lon-
gitudinaux^ sensiblement inégaux en grosseur. Sur une coupe
transversale {Cig. S, A) on voit ces faisceaux (c, c, fîg. 3, A) ran-
gés sur une courbe fermée, c'est-à-dire sur un cercle déjtrimé
duu côlé et parallèle au contour du pétiole. Leur ensemble
C -
cnluiirc une moelle volumineuse (ni, fig. 'ij; il est enveloppé à
son tour par un cylindre de parenchyme cortical {p. c, fig. 3), et
de larges communications cellulaires (?•, r, fig. 3) interposées aux
faisceaux, retient la moelle au parenchyme cortical. Celte struc-
suK UN béCtOma nouveau . 163
ture anatomiquese retrouve sans la moindre modification dans le
pétiole d'une feuille florifère, comme le montre au premier coup
d'œil une section transversale de ce dernier (fîg. 4, A) : on y
voit en effet que le contour général, le nombre et la disposition
des faisceaux, le volume de la moelle et du parenchyme cortical
sont absolument semblables de part et d'autre. On remarque
en outre, en comparant les deux figures 3 A et 4 A, que ceux
de ces faisceaux qui, dans l'un et l'autre pétiole, sont situés du
côté supérieur, au-dessous du sillon longitudinal, ne sont pas
plus volumineux que ceux qui se trouvent du côté opposé ou
inférieur. Il n'y a donc dans le pétiole de la feuille florifère
rien de plus que dans celui de la feuille normale, c'est-à-dire
pas de pédoncule adhérent comme nous avons vu qu'il en
existe un chez VHelii'ingia , les liuscus, etc. On peut dès
lors affirmer, d'après cet examen et cette comparaison, que.
dans le Bégonia Amelise^ le pédoncule de l'inflorescence ne
prend pas naissance à l'aisselle de la feuille florifère, mais bien
réellement au point même où on le voit (fîg, 1 partir de la base
du limbe, point qui est le centre autour duquel rayonnent les
nervures. Cette inflorescence est ainsi épiphylle dans toute la
rigueur de ce mot.
Il importait de reconnaître comment cette inflorescence épi-
phylle se rattache anatomiquement à la feuille sur laquelle elle
se développe. Yoici ce que les échantillons en petit nombre
dont j'ai pu disposer pour cette étude m'ont permis de recon-
naître à cet égard.
Dans une feuille non florifère du Bégonia Amelix (/', fig. 1 i
les nervures partent en éventail de l'extrémité du pétiole et
s'étalent plus ou moins perpendiculairement à la direction de
celui-ci; il en résulte que le limbe foliaire entoure celte extrémité,
n'y laissant à découvert et inoccupé par lui qu'un espace large
d'environ un millimètre, sur leprolongement du sillon pétiolaire.
Comme on vient de le voir, à l'intérieur du pétiole les faisceaux
fîbro-vasculaires, qui doivent former la partie essentielle et
fondamentale des nervures, sont rangés, en section transversale,
selon un cercle déprimé d'un côté. Au niveau où le limbe com-
mence à se former, le sillon pétiolaire se creuse fortement
164 NOTES ET MEMOIRES.
(fig. 3, B) et les faisceaux qui se trouvaient sous lui sont par cela
même rejetés à droite et à gauche; par suite, le circuit fermé
que décrivait leur ensemble s'ouvre et devient un arc ouvert en
dessus, tel que le montre la figure 3, B; ils se coudent en même
temps, en faisant à ce niveau quelques anastomoses, et arrivent
ainsi dans les nervures.
Pour une feuille florifère, les choses se passent autrement^ tant
à l'extérieur qu'à l'intérieur : à l'extérieur^ le sillon du pétiole
ne se prolonge pas jusqu'à l'extrémité de celui-ci qui, à ce
niveau, prend un contour d'abord circulaire (fig. 4, B), puis
aplati d'un côté sur le milieu duquel se forme bientôt une
saillie arrondie [a, fig. o, B) ; cette saillie est due au pédon-
cule qui là commence à être distinct. A l'intérieur, les faisceaux
se comportent de deux manières différentes selon qu'ils se
trouvent dans la moitié postérieure de la section transversale ou
dans sa moitié antérieure. Les premiers {c, fig. 5, A, B) s'incli-
nent et se coudent pour se porter dans les nervures moyennes
du limbe, en se réunissant généralement deux par deux; les
seconds se distinguent en deux catégories qui suivent deux
marches différentes : les uns (c", fig. 5, A, B) restent extérieurs
et se portent dans les nervures plus ou moins rapprochées de la
base du limbe; les autres {c',ê' fig. 5, A, B), qui alternent plus
ou moins régulièrement avec les précédents, se redressent au
contraire en se portant de plus en plus vers l'intérieur de la
section. Ils ne tardent pas à se ranger ainsi sur deux arcs laté-
raux (c', c', fig. 5, B). Puis ces arcs s'étendent et rapprochent
leurs extrémités, grâce à la subdivision des faisceaux qui les
composent, et le pédoncule étant alors nettement formé et dis-
tinct, ils se rejoignent par ces extrémités, d'abord d'un côté
(fig. 6), ensuite de l'autre et constituent ainsi bientôt le cercle
fermé que présente (fig. 7) dès lors la section transversale du
pédoncule. Quand la constitution de ce pédoncule s'est ainsi
complétée, on remarque, comme le montre la figure 7, qu'une
ligne circulaire;, très visible {z. f, fig. 7) sur la coupe transversale,
relie tous les faisceaux, séparant, dans chaque espace intermé-
diaire entre ceux-ci, la moelle, m, du parenchyme cortical,/», c.
Cette ligne correspond à une zone mince, composée de deux ou
SUR L.N BKGOMA NOUVEAU. 16o
trois assises de fibres étroites et à parois épaisses, qui s'étend
même en travers des faisceaux, séparant leur moitié interne ou
ligneuse de l'externe qui est libérienne et qui se termine à
l'extérieur par un arc épais de fibres.
Ces observations me semblent légitimer parfaitement l'idée
que l'inflorescence épiphylle du Bégonia Amelix a pris naissance
au point d'où on la voit s'élever, c'est-à-dire à la base du limbe
de la feuille florifère, au point même autour duquel rayonnent
toutes les nervures. Il a dû se former en ce point un foyer d'acti-
vité qui, alimenté par certains faisceaux pétiolaires déviés de
leur direction normale, a produit le pédoncule, ses ramifications
et ses fleurs.
11 est à présumer que les choses se passent, dans ces feuilles
florifères, à peu près, si ce n'est même exactement_, comme
M. Hielscher a montré qu'elles ont lieu dans \e Streptocarpus
pohjanthm chez, lequel, au point où va se produire un rameau
florifère, sur la côte de la grande feuille séminale quia persisté,
il se forme d'abord un mamelon cellulaire superficiel qui
s'organise bientôt en se reliant au système fibro-vasculaire de
la côte, et qui ne tarde pas ensuite à se développer en rameau
à fleurs. Il faudrait suivre, à partir de sa première apparition,
ce qui doit devenir une inflorescence épiphylle du Bégonia
Amelix pour savoir s'il en est réellement ainsi dans cette
curieuse plante.
J'ai tâché de voir s'il existe un ordre quelconque dans la
répartition sur ce Bégonia des feuilles florifères et non florifères ;
mais je n'ai [rien reconnu de précis à cet égard, peut-être à
cause du nombre insuffisant des spécimens que j'ai eus sous les
yeux. Ainsi la branche la plus forte que j'ai pu examiner portait
successivement et de bas en haut : \° une feuille florifère;
2° une feuille sans fleurs ni à l'aisselle ni sur le limbe ; 3° trois
feuilles accompagnées chacune d'une inflorescence axillaire ;
4° une feuille jeune sans fleurs ; 5" le bourgeon terminal peu
développé. Une autre branche moins forte m'a montré : 1° une
feuille avec une inflorescence axillaire; 2° une feuille florifère
et de l'aisselle de laquelle partait en même temps une autre
inflorescence; 3" une feuille jeune (/"', fig. 2) avec une jeune
166 NOTES KT MEMOIRES.
inflorescence axillaire {p', fig. 2); 4° une feuille encore plus
jeune non accompagnée d'inflorescence; 5° le bourgeon ter-
minal {b, fig. 2). La seule conséquence qu'il me semble possible
de tirer de l'examen de ces spécimens et de quelques fragments
moins complets c'est que généralement les feuilles à l'aisselle
desquelles s'est produite une inflorescence n'en portent pas sur
la base de leur limbe et réciproquement. Toutefois ce n'est pas
là une règle sans exceptions, comme le prouvait l'un des deux
spécimens que je viens de décrire. Seulement, dans le cas que
présentait celui-ci, l'inflorescence qui avait pris naissance à
l'aisselle de la feuille s'étant très bien développée, celle qui
était née sur la base du limbe de la même feuille était restée
très faible et ne portail que trois fleurs au bout d'un pédoncule
épiphylle dont la longueur dépassait à peine un centimètre.
C'était là visiblement un effet de la loi de balancement qui pré-
side ^à la généralité des développements dans les végétaux.
Je crois ne devoir pas terminer cette note sans faire observer
qu'il n'est pas très rare de voir, dans l'ensemble du règne végé-
tal, des feuilles produire, en des points divers et parfois nom-
breux, soit de simples expansions foliacées, soit des bourgeons
susceptibles de se développer en pousses et pouvant même
émettre des racines de manière à végéter bientôt isolément en
tout autant de nouveaux pieds. Ainsi, difl'érentes espèces de
Bégonias sont remarquables comme donnant les unes des expan-
sions foliacées auxquelles leurs feuilles doivent un aspect parti-
culier, les autres de véritables bourgeons. Dans la première de
ces deux catégories rentrent notamment et en ordre ascendant
les Bégonia strigillosa Dietr., nummidarùefolia PuïZ., manicata
Brong. (1), surtout phyllomaniacci Mart., chez lequel ces pro-
ductions superficielles peuvent passer graduellement à l'état de
feuilles; à la seconde appartient le B. gemmiparaT). Hook., qui
doit à cette circonstance sa dénomination spécifique, mais chez
lequel les bourgeons advenlifs paraissent se rattacher aux sti-
pules et non aux feuilles proprement dites.
{\) Voyez, relativement à cette espèce, Weiss. (Ad.), dans Schriften
i.h zoolog.'botan. Vereinsin Wien, iSJSS.
SLK U.N IJÉGOMA .N(tU\ K.Vl . KiT
Quant aux plantes d'autres genres chez lesquelles on peut
observer des productions analogues, on cite entre autres:
1° comme émettant de simples expansions foliacées, les Choux
frisés qui en deviennent souvent très élégants; 2" comme pro-
duisant des bourgeons épiphylles : le Bryop/iijUum calijcinum'DC
qui en donne à peu près habituellement, de même que certaines
Fougères, puis le Ccn^damine pratensis, le Drosera intermedia,
le Chelidoniummajus, VEpiscia hkolor, le Chou Palmier (1), les
Tomates cerise [Lycopersicmn ceraslformc Dun.) et Poire [Lyc.
pi)'i forme Dux.) (2), etc., qu'on a vus en émettre accidentelle-
ment, dans des cas plus ou moins nombreux. Je crois toutefois
qu'on ne peut assimiler enlièi'ement cette production de bour-
geons sur des points divers des leuilles avec la formation de
l'inflorescence épiphylle du Bégonia Amelix qui paraît ne
pas provenir d'un vrai bourgeon, et qui, dans tous les cas, a
lieu toujours^ au moins d'après ce que j'ai vu, sur un point dé-
terminé.
En résumé, les particularités les plus saillantes par lesquelles
se dislingue le Bégonia Amelix de M. Bruant sont les suivantes :
1° il produit ses inflorescences, non seulement à leur place nor-
male, l'aisselle des feuilles, mais encore assez fréquemment sur
la base du limbe, au point d'où partent en rayonnant toutes les
nervures; quelquefois môme il en développe à la fois à l'aisselle
et sur la base du limbe d'une même feuille; 2° les inflorescences
qui surgissent de la base de ses feuilles sont réellement épi-
phylles, nées au point même d'oîi on les voit s'élever, et sous
ce rapport elles diffèrent de la généralité des inflorescences qui
ont été signalées comme épiphylles, celles-ci naissant en réalité
à l'aisselle d'une feuille avec laquelle elles s'unissent intimement
sur une plus ou moins grande longueur, puis devenant libres au
delà; 3° cette variété offre le fait remarquable d'une anomalii^
qui n'est pas générale, mais localisée sans ordre appréciable, et
(1) Dlchartre l'P.) : Note sur des ftiùUesramiféres de Chou {BaU. S'.:':.
bot. deFr.,XXYm, 1881, p. 256-264).
(2) DucHARTRE (P.) : Notes sur des feuilles ramif ères de Tomates {Anna! .
. Se. 7uU., r série, XIX, 1833, p. 24l-2ol, pi. 14).
16K NOTES ET MÉMOIRES.
qui, néanmoins^ se reproduit dans les mêmes conditions sur les
pieds obtenus de bouture. Pour ces divers motifs, et en raison
de l'abondance extraordinaire avec laquelle il fleurit, le Be-
gonia Amelise offre un haut intérêt, tant pour les botanistes que
pour les amateurs de plantes ornementales.
Explication des figures.
<. Portion de tige du Beoonia Amclix Bruant qui porte une feuille
florifère /"et une feuille stérile ou non accompagnée de fleurs, f'. p,
pédoncule de l'inflorescence éphipliylie. La figure a été dessinée au
iers environ de la grandeur naturelle.
t. Extrémité de la tige qui a fourni le sujet de la figure 4 ; elle
est dessinée presque de grandeur naturelle, f", feuille jeune à l'ais-
selle de laquelle est venue une inflorescence {p') encore peu dévelop-
pée; h, extrémité du bourgeon terminal ; s, stipules delà feuille/"".
3. Deux coupes transversales du pétiole d'une feuille non florifère
menées, en A, au tiers environ de la longueur, en B, très près de son
extrémité, à 0'"001 environ au-dessous du limbe. Ces deux coupes
sont représentées, de même que les suivantes, grossies environ cinq
fois en diamètre.
Sur les figures 3, 4, 5, 6, 7, m désigne la moelle ; p. c, le parenchyme
cortical ; r, les rayons cellulaires qui relient la moelle au parenchyme
cortical ; c, les faisceaux fibro-vasculaires ou libéro-Iigneux.
4. Deux coupes transversales du pétiole d'une feuille florifère menées
à deux niveaux correspondantsà ceux des coupes fig. 3, A et fig. 3, B,
c'est-à-dire en A, au tiers environ de la longueur de ce pétiole, en R
presque à son extrémité et à OmOOl au-dessous du limbe.
5. Deux coupes successives du même menées en travers de la ré-
gion où se fait l'expansion du pétiole en limbe et où s'effectue la sé-
paration des faisceaux ; c, faisceaux s'inclinant pour se porter aux
nervures moyennes qui sont les plus fortes; c", faisceaux destinés aux
nervures plus externes et plus faibles; c', faisceaux qui se portent de
plus en plus en dedans pour entrer dans le pédoncule. La fig. o, B,
prise moins d'un millimètre plus haut que le niveau où a été faite la
section représentée sur la fig. 5, A, montre que là le contour exté-
rieur du pédoncule est déjà bien formé du côté qui regarde la base
de la feuille, puisque c'est lui qui produit la saillie arrondie a. Elle
montre de plus que, à ce niveau, les faisceaux destinés au pédoncule,
c', c', sont rangés sur deux arcs latéraux situés plus intérieurement
que les faisceaux c et c", destinés aux nervures du limbe.
6. Coupe menée à travers le pédoncule et à sa base. On voit que
les deux arcs de faisceaux c", qui étaient largement séparés sur la
figure 5 se sont étendus en multipliant leurs faisceaux et se sont réu-
.lAHlUN DL SKMINAlhE 1»K NANCY. IH'J
nis du côté qui regarde le sommet du limbe, tandis qu'ils sont encore
bien séparés du côté opposé.
7. Coupe menée à travers le même pédoncule àOmOI environ au-
dessus de sa base. Son organisation interne est complète : les fais-
ceaux t' y sont rangés en un cercle fermé; ils sont en outre reliés
entre eux par une zone fibreuse, z. /", interposée entre la moelle m et
le parenchyme cortical, p. c.
r.Nfc: VISITE AU Jahdix du Séminaihe de Nancy (Ij,
par M. Berthirr
Messieurs et chers Collègues,
Dans le courant de l'année 1883, j'ai été chargé par la Société
d'Horticulture de la Haute-Marne, comme Président de la Gocn-
mission d'Arboriculture, de faire un Rapport sur uue publica-
tion de l'abbé Lefèvre (aumônier de l'hospice Saint-Julien, à
Nancy, et chanoine honoraire de la cathédrale), intitulée :
Culture et conduite des arbres fruitiers.
Les résultats consignés dans ce petit manuel m'ont paru tel-
lement satisfaisants que cette année, étant de passage à Nanc}',
je me suis rendu au séminaire, où j'ai trouvé M. Lefèvre. Celui-
ci, avec la plus grande courtoisie, dès que je lui eus expliqué
le but de ma visite, s'est offert à me conduire dans le jardin du-
dit établissement où, depuis quatre ans, il applique sa méthode
sur une grande échelle.
Tout d'abord j'ai été frappé du coup d'œil qui s'est offert à
mes yeux : tous ces murs recouverts d'espaliers affectant des
formes variées et tous sont recouverts de superbes fruits. Toutes
les plates-bandes plantées d'arbres ainsi chargés de fruits m'ont
donné à penser que j'avais affaire à un véritable arboriculteur.
Les démonstrations, appuyées sur des résultats pratiques, que
m'a données M. Lefèvre n'ont fait que confirmer ma première
impression.
{\) Déposé le 24 jan\ier 1886.
170 NUTES ET MÉMOIRES.
Revenu de ma surprise de trouver un jardin si bien tenu
dans un établissement religieux, j'ai été tout étonné de consta-
ter que la plupart de ces arbres avaient la forme de vases. J'en
demandai la raison à mon interlocuteur et pourquoi il adoptait
celte disposition de préférence aux autres, ce à quoi il me fut
répondu :
<( L'hiver de 1879-80 ayant été très rigoureux, une partie de
nos arbres ont été gelés. J'ai donc dû rechercher le moyen de
les remettre en rapport le plus vile possible et d'utiliser en même
temps toute la vigueur restant dans leur tronc. J'ai fait receper
tous les arbres gelés et les pousses survenues ont formé des
vases qui aujourd'hui ont quinze branches avec 1 "'50 de diamètre
pour les Cognassiers et 2 mètres pour les francs, nous rappor-
tant de très beaux et bons fruits. » Je n'ai pu que constater ce
qu'avançait M. Lefèvre.
De si beaux résultats obtenus en si pou de temps paraîtront
peut-être surprenants à ceux qui n'ont pas parcouru les Con-
seils sur le rhoic et la forme des arbres, de M. Lefèvre. Je leur
répondrai en quelques mots, et s'ils veulent bien y ajouter foi,
je leur dirai de se reporter, pour de plus amples renseignements,
au Traité ci-dessus où la méthode est détaillée avec beaucoup
de clarté.
Tons les arbres dont je parlais précédemment, après avoir été
recepés, ont été soumis, dès que les pousses de l'année le per-
mirent, à un genre de taille qui diffère de celui qui est employé
journellement.
Beaucoup de célèbres arboriculteurs ont indiqué la formation
du bouton à fruit à la troisième végétation ; l'abbé Lefèvre
l'oblient à la deuxième. La mise à fruit est préparée la première
année psr le pincement, la deuxième année par le cassement du
rameau pincé, à une longueur de trois à cinq boutons, selon la vi-
gueur du sujet, et quelquefois par un demi-cassement au milieu
du rameau trop vigoureux ; elle s'obtient à l'aide d'opérations
faites pendant le cours de la végétation. En opérant de cette
manière, on obtient un bouton à fruit à la deuxième végétation,
c'est-à-dire une année plus tôt qu'en employant un autre genre
de taille.
JARDIN DU SÉMINAIRE DK NANCY. 171
J'ai pu constater généralement, sur le bois de trois ans, l'exis-
tence de fruits très gros, très bien venus et, sur le bois de deux
ans, de boutons à fruit parfaitement formés. Les conclusions
pratiques sont que M. Lefèvre a récolté près de cinq
mille Poires très belles et très bonnes, sur environ cinquante
de ces vases formés de pyramides toutes recepées en 1880, plu-
sieurs recepées à nouveau en 1881, la plupart transplantées
depuis le recepage, et que presque tous ces arbres n'ont pas
souffert de celte surabondante production. Leur fertilité égale
leur vigueur et M. Lefèvre devra abattre à la taille d'hiver un
très grand nombre de boutons à fruit, tant sur le bois de
deux ans que sur le bois plus âgé.
D'après ces résultats, qui sont assez rares pour ne pas dire
exceptionnels, on nesaurait trop recommandera tous nos établis-
sements horticoles et surtout pour nos campagnes ce genre de
taille, puisqu^il procure des fruits dès la troisième année.
Combien de personnes se refusent à faire une plantation, ne
sachant dans combien de temps elles pourront en tirer quelques
produits, qui, connaissant cette méthode essentiellement simple
et très facile à mettre en pratique, couvriraient leurs murs de
beaux espaliers.
De mon côté, je partage essentiellement les idées de M. Lefè-
vre et, celte année, je commencerai à appliquer ses principes
sur quelques arbres.
Si quelques-uns d'entre vous, Messieurs, ont occasion de
passer à Nancy, je leur conseille d'aller visiter le jardin du
grand séminaire. Comme moi, ils ne regretteront pas le temps
passé en compagnie de M. Lefèvre.
172 RAPPORT
RAPPORTS
RArroHT SUR la Floke pittoresque de la France
éditée par M. J. Rothschild (I);
M. P. DuciiARTRE, Rapporteur.
M. J. Rothschild, Hbraire-éditeur bien connu, qui avait déjà
fait paraître un grand nombre de beaux livres relatifs aux
diverses branches de l'histoire naturelle ainsi qu'à l'art des jar-
dins^ vient d'en éditer un nouveau qui ne le cède pas en élé-
gance à ceux qui l'ont précédé. Celui-ci porte le titre de Flore
pifloresque de la France. Il forme un volume in-4" comprenant
473 pages de texte dans lesquelles sont intercalées 989 figures,
outre beaucoup de charmantes vignettes, et 82 planches chro-
molithographiées (2). C'est ce nouvel ouvrage que M. le Président
m'a chargé de faire connaître à la Société.
Les diverses branches des connaissances humaines et particu-
lièrement les sciences peuvent fournir la matière de deux caté-
gories d'ouvrages destinés à en répandre les notions : les uns
sont des œuvres d'initiation dont les auteurs se bornent à poser
les bases d'une saine éducation scientifique sans se proposer de
la compléter, mais en s'imposant la tâche toujours délicate de
se faire lire sans effort et de charmer, presque d'amuser tout en
instruisant; ce sont des œuvres de vulgarisation qui s'adressent
à la majorité du public même jeune, et dont l'exécution offre
toujours de réelles difficultés; les autres, généralement plus
étendus, plus approfondis, par cela même plus sévères, ont pour
but de terminer l'éducation scientifique déjà commencée et ans
ce but, de tracer, non une ébauche légère et attrayante, mais un
vaste tableau arrêté jusque dans ses moindres détails. C'est à la
(1) Déposé le 14 janvier 1886.
(2) Flore pittoresque de la France, anatomie, physiologie, classifica-
tion, description des plantes indigènes et cultivées. Paris, in-4 de
473 pag., 82 planch. color. et 989 fig. noires avec vignettes; sans
date; chez .1. Rothschild, lihraire-éditeur, rue des Saints-Pères, 13.
SUR LA FLOKK PlTToRESQUK DE LA KKA.NCi:. 173
première de ces deux catégories qu'appartient l'ouvrage de bo-
tanique qui vient de paraître à la librairie J. Rothschild. En
effet il n'est pas destiné à présenter une histoire complète et
approfondie de la flore française, mais à en donner une con-
naissance satisfaisante à tous ceux qui désirent avoir une bonne
idée des formes végétales qui croissent sur notre sol. Le plan
du livre a été tracé en raison de sa destination.
Supposant le lecteur absolument étranger à toute connais-
sance botanique, les auteurs s'attachent d'abord à lui donner,
dans une introduction, des notions sommaires de l'organisation
des plantes, de leur structure anatomique et des phénomènes
fondamentaux qui s'accomplissent en elles. Ils lui exposent
ensuite les principes des classifications qui, seules, permettent
d'établir un ordre rigoureux au milieu de l'extrême multi-
plicité des végétaux et qui d'ailleurs permettent seules de ré-
soudre sans peine un problème d'importance majeure qu'on
peut formuler en ces termes : rencontrant pour la première fois
une plante quelconque, découvrir la famille et le genre aux-
quels elle appartient, puis le nom qu'elle a reçu, à l'aide seule-
ment d'un livre rédigé selon l'une de ces classifications. Comme
application de ces principes, le même chapitre expose avec
les détails nécessaires les principales classifications ou mé-
thodes. Après une indication succincte mais suffisante de la ma-
nière tant d'herboriser que de préparer ensuite par la dessicca-
tion et de conserver finalement en herbier les produits des her-
borisations, l'introduction donne encore, sous le titre de Glos-
saire botanique, un re\e\é explicatif, par ordre alphabétique, des
termes employés pour la description des plantes ; après quoi
arrive la Flore proprement dite, c'est-à-dire l'énumération
méthodique des principales espèces de notre pays rapportées
chacune au genre et à la famille à laquelle elle appartient. Cette
énumération constitue la partie essentielle et de beaucoup la
plus étendue de l'ouvrage (p. 63 à 314).
Toute celte partie de la flore pittoresque de la France rentre
spécialement dans le domaine de la Botanique. Le lecteur qui
s'en sera servi avec profit ne sera pas encore un botaniste con-
sommé, mais il aura déjà une connaissance satisfaisante de
17 i RAPPORT
notre végétation indigène; il aura même une assez bonne idée
de l'organisation et de la vie des végétaux; mais ceux-ci n'ont
pas été créés simplement pour le plaisir des yeux et ne doivent
pas être considérés seulement comme les sujets d'une étude
attrayante et qui fait le charme de ceux qui s'y livrent, soit en
pleine campagne, soit dans le silence du cabinet; ils ont pour
nous une utilité majeure, les uns comme faisant l'objet de la
grande culture, beaucoup comme peuplant nos jardins, d'autres
aussi comme constituant les forêts. Enfin ce n'est pas uniquement
à la terre arrivée à l'état sous lequel nous la voyons aujourd'hui
qu'ils fomnissent, depuis une série de siècles, son élégante et utile
parure. Ils ont pris naissance presque à l'origine des choses et
ceux qui existaient déjà à des périodes reculées de la formation
du globe ont laissé ou leurs empreintes ou les restes de leur
substance au milieu des couches successives de l'écorce ter-
restre, à mesure qu'elles se produisaient. Ces divers points de
vue auxquels doit se placer quiconque veut connaître le monde
végétal tant en lui-même que dans ses applications, n'ont pas
été négligés dans le livre dont il s'agit ici. Il se complète en
effet par quatre chapitres d'un réel intérêt qui traitent, le pre-
mier de « la Flore au point de vue agricole en France », le
second de w la Flore au point de vue horticole en France », le
troisième de <> la Flore au point de vue forestier en France », le
quatrième et dernier « des Flores fossiles de la France ». On
voit en somme que le p'an de l'ouvrage édité par M. J. Roths-
child est vaste et méthodiquement tracé. Sans sortir des limites
qu'ils s'étaient posées ni dépasser le niveau des notions facilement
accessibles à tout le monde, les auteurs l'ont réalisé de manière
à ouvrir largement la voie pour des études plus spéciales et plus
approfondies.
Jusqu'ici je n'ai parlé qu'en ternies vagues des auteurs de la
Flore pittoresque de la France ; c'est qu'une seule des parties
qui composent cet ouvrage porte une signature : c'est celle qui
traite des Flores fossiles de la France. Elle est due à M. StaniS"
las Meunier, aide-naturaliste au Muséum d'Histoire naturelle,
savant bien connu pour ses nombreux travaux sur les diverse»
branches de la géologie. On lit en outre sur la couverture du
SLR LA FLORE l'UTuHKSyLI-: DK LA FKA.NCK. 1/5
volume que les rédacteurs des autres chapitres sont : MM. Gustave
Heuzé, inspecteur général de l'Agriculture ; Bouquet de la Grve,
conservateur des forêts ; J. Pizzetta, lauréat de l'Institut; et
notre collègue, M. B. Verlot, chef de l'école botanique au
Muséum. Il est à peine besoin de dire, tant sont connues les
aptitudes spéciales de ces savants, que la partie agricole de
l'ouvrage est due au premier, la partie forestière au second, la
partie horticole au dernier, tandis que c'est M. Pizzetta qui a
rédigé l'introduction et la partie descriptive de la Flore.
La Flore pilloresque de la Fiance se distingue essentiellement
de tous les livres qui ont traité jusqu'à ce jour de notre végéta-
tion indigène par un mérite spécial qui en augmente considéra-
blement l'utilité immédiate et qui ne peut manquer de la
rendre populaire; ce mérite immense résulte du développe-
ment exceptionnel qui a été donné à sa partie iconographique.
Pour faire connaître les plantes ou les détails de leur organisa-
lion, le texte le mieux rédigé et le plus clair ne peut remplacer
des figures bien faites qui, en on seul coup d'œil, en appren-
nent plus que les meilleures descriptions. Or, sous ce rapport,
l'ouvrage dont il s'agit ici offre des facilités tout à fait excep-
tionnelles. Les 82 planches chromolithographiées donnent des
figures bien faites et en couleur de Ml plantes différentes, pour
lesquelles la reproduction de l'individu fleuii est parfois accom-
piignée de détails destinés à montrer plus nettement ou sous un
autre aspect la fleur surtout ou le fruit. En oulre^ de bonnes
figures intercalées dans le texte, et qui s'élèvent au nombre d'un
millier, représentent soit des détails d'organisation, soit des
plantes non comprises sur les planches coloiiées, soit enfin des
arbres entiers ou des empreintes de fossiles. Je ne crois pas
qu'il existât encore, au moins en France, d'atlas aussi étendu,
aussi accessible à toutes les bourses, ni aussi propre à faciliter la
connaissance de notre Flore indigène. Je crois donc qu'on ne
saurait adresser de trop vives félicitations à l'éditeur et aux
auteurs d'un livre si recommandable et si utile.
17(i KAl'PORT
Rapport sur le Thanatophore de M. Martre (1).
M. Ch. JoLY, Rapporteur.
De tous temps les horticulteurs ont cherché les moyens les
plus efficaces de détruire les nombreux parasites qui infestent
leurs serres.
Le lavage des feuilles, comme on le fait généralement, est
une opération très longue ; l'on n'atteint pas toujours les parties
profondes où se déposent les larves et l'on ne peut détruire par
ce moyen les parasites sur les fleurs.
On a employé les fumigations de tabac. 11 est bien entendu
que nous ne parlons ici que des enceintes closes et que la des-
truction des parasites dans les jardins et les vergers demande
d'autres procédés.
Quel est l'effet des fumigations? Elles détruisent un certain
nombre d'insectes, mais elles sont souvent fatales aux plantes,
et cela pour plusieurs motifs : d'abord elles dessèchent l'air
dans les serres; mais leur défaut principal est surtout, lorsqu'on
allume les réchauds, de remplir l'atmosphère d'dxyde de car-
bone, d'acide sulfureux quelquefois et, en général, de gaz
délétères provenant de la combustion dans les réchauds sur
lesquels se trouve le tabac.
On a essayé la puloérisalion des insecticides liquides avec des
appareils spéciaux que l'on dirige par des tubes mobiles sur les
diverses parties des plantes; mais, quoiqu'on fasse, ce moyen ne
porte pas l'insecticide sur toutes les parties des feuilles où se
cachent communément les parasites, et l'on réussit encore moins
par la projection des insecticides en poudre impalpable
Depuis plusieurs années, notre collègue, M. E. Boizard, avait
essayé non pas les fumigations, mais la vaporisation du jus de
labac, et ses expériences, contrôlées par une Gommissionspéciale,
avaient été consignées par lui dans une note insérée dans notre
Journal^ en février 1882.
(I) Déposé le 25 mars 1886 et publié par anticipalioQ,en vertu d'une
décision spéciale de la Commission de Rédaction.
SLH LE TllA.NATltl'lluHh: LIK M. MAKTHK. 1/7
Comment opérait la vaporisation du jus de tabac pour la des-
truction des parasites ?
On a essayé de l'expliquer de diverses manières ; mais que
nous importe la théorie, pourvu que le fait existe ?
Il restait à trouver un appareil simple, économique, pouvant
se placer en dehors de la serre et vaporisant le jus de tabac
dont la densité pourrait varier suivant l'effet à produire.
Quelques personnes se contentent de chauffer fortement des
briques qu'elles déposent sur le sol de la serre ; sur ces briques,
elles projettent du jus de tabac qui se vaporise instantanément.
Mais ce procédé, bien que très simple, ne permet pas de régler
la vaporisation comme on le désire et rien ne prouve qu'il n'y
ait pas décomposition de la matière extractive du tabac.
D'après les conseils de M. Bleu, Tun de nos collègues les plus
autorisés et les plus compétents, M. Martre, constructeur,
rue du Jura, 15, à Paris, a inventé un appareil appelé à rendre
les plus grands services aux horticulteurs. Des expériences
répétées par plusieurs de nos collègues ont prouvé, non seule-
ment que la destruction des parasites est à peu près complète,
mais encore que la vapeur du jus de tabac^ sans dessécher les
plantes, pénètre dans les moindres interstices et n'a aucun effet
fâcheux sur les feuilles les plus délicates ni même sur les fleurs
dont les anciennes fumigations altéraient souvent la couleur.
Je n'ai pas besoin d'ajouter qu'un horticulteur prudent fera
d'abord dans ses serres des vaporisations préventives, puis que
cette opération sera répétée suivant l'état des plantes, car
l'ennemi qu'on a à combattre renaît sans cesse, soit par ses
larves non écloses encore, soit par des plantes venues du dehors.
Mais désormais la vapeur ira l'atteindre partout et cela, je le
répète à dessein, sans nuire ni aux feuilles ni aux fleurs les
plus délicates.
Il sera toujours préférable de mettre l'appareil sous le vent
et de faire l'opération le soir, parce que l'atmosphère de la
serre est plus chargée d'humidité.
Décrivons maintenant l'appareil de M. Martre, qui a été contrôlé
en mars dernier par une Commission composée de : MM. Hardy,
Président ; Arnould-Baltard ; F. Bergman; A. Bleu ; E. Boizard;
12
178
RAPPORT
Carrière; Chargueraud ; Chouveroux; L. Chaiiré ; Delamarre;
L. Delaville ; Dybowski ; Glaligny ; Godefroy-Lebœuf ; Alex.
Hébrard; Jolibois ; Landry ; Isid. Leroy; Paul Lebœuf; Margot-
tin père ; Millet ; Rougier-Chauvière ; Savoye ; Savart ; Taver-
nier ; Thibaut ; Truffant fils ; Ch. et Eug. Verdier ; Yilry fils; et
Ch. Joly, Rapporteur.
M. Jolibois avait mis obligeamment les serres du Luxembourg
à la disposition de la Commission.
Comme on le voit par le dessin ci-joint, l'appareil que ron
place près de la serre, de préférence en contre-bas, pour que la
vapeur s'introduise sous les bâches ou par un trou percé dans
le vitrage, l'appareil, dis-jc, se compose d'un fourneau en
SUR LE TUANAïOr'UORE DK JI. iAIAHTHE. 179
fonte A avec cendrier et ouverture B pour l'introduction du
combustible. Sur ce fourneau se place la chaudière G surmontée
d'un tube articulé D que Ton place dans le trou de la serre
qu'on lui a préparé.
La partie essentiellement nouvelle de l'appareil que construit
M. Martre consiste dans une bouteille alimentaire F, munie
d'un tube à niveau. Cette bouteille, remplie à l'avance, se place
sur la douille G et son tube plonge jusque dans la couche infé-
rieure en ébuUilion dans la chaudière, pour y entretenir un
niveau constant.
Il se produit, après quinze à vingt minutes de chauffage,
une véritable vaporisation chargée des principes volatils du jus
de tabac qui se répandent dans la serre et sur les plantes sans les
altérer en aucune manière. Un litre et demi d'insecticide à 8°,
versé dans la chaudière avec quatre litres environ contenus
dans le réservoir, suffisent pour désinfecter une serre de 100 à
12'J mètres cubes.
La vapeur produite par l'appareil renferme une certaine
quantité d'ammoniaque bien sensible à l'odeur et favorable à la
végétation.
L'avantage de ce procédé consiste surtout :
1" A diviser à l'infîni les parties volatiles du tabac qui pénè-
trent dans les moindres interstices des fleurs et des feuilles;
2° A permettre à l'opérateur de faire l'allumage et la combus-
tion en dehors de la serre, puis de mouvoir facilement son
appareil en réglant son action suivant les besoins ;
3° A ne pas dessécher et à n'altérer en rien les fleurs et les
plantes les plus délicates.
La Commission est unanime pour remercier M. Bleu de son
intelligente initiative et pour recommander l'appareil de
M. Martre à tous les horticulteurs.
180 compte he^du
Compte Rendu
DES TRAVAUX DU COMIÏÉ DES ArTS ET INDUSTRIES HORTICOLES
PENDANT l'année I 88o {]),
par M. Lebceuf (Henri), Secrétaire de ce Comité.
Messieurs,
Pendant Tannée qui vient de s'écouler, le Comité a été appelé
à donner son appréciation sur différents objets qui lui ont été
présentés d'abord :
Par M. Lefébure, jardinier à Maisons-Laffite, qui a présenté
un Appareil destiné à fondre la neige et le ijivre sur les arbres.
Malheureusement l'instrument, fonctionnant un jour de dégel,
n'a pu donner les résultats désirables; on a dû renvoyer
l'expérience à un moment plus propice, et adjoindre à la
Commission, composée de MM. Debray, Aubry, Pescheux, Eon,
Chauré, Cellière et Ponce, plusieurs membres du Comité d'Ar-
boriculture.
Par M. DuneulTour, à Asnières, une Cuvette en zinc, s'agra-
fant sur le côté, pour pouvoir arroser les arbres sur un plan
droit ou incliné. Une prime de 3' classe a été donnée au présen-
tateur, ainsi que des remerciements pour ses étiquettes en verre
bon marché.
Par M. Caillot, constructeur à Beaune (Côte-d'Or), un Flam-
beur automatique destiné à détruire par la projection de la
flamme toutes les larves et les insectes parasites de la Vigne et
des arbres. Après avoir assisté aux explications de l'Inventeur
et aux expériences qui ont été faites dans la cour de l'Hôtel de
la Société, nous avons reconnu que cet appareil était très intel-
ligemment construit, mais que, vu la saison avancée, nous ne
pouvions nous prononcer sur sa valeur. On a conseillé au Pré-
sentateur de le soumettre à l'examen du Jury de l'Exposition
internationale d'Horticulture.
Par M. Huet, jardinier à Boult-sur-Luippes :
1° Plusieurs modèles de raccord pour tuyau d'arrosage soit en
(1) Déposé le 26 février 1886.
DES THAVALX DU COMITÉ OKS AUTS KT INDUSTRIES lIOHTinOLES. 181
toile, soit en caoutchouc, quiluiont valu une prime de l'" classe;
2" Un projet de Serre avec chauffage, ventilation, habitation
du Jardinier attenant à la serre, etc. La Commission, composée
de MM. Dormois et Ferrj', n'a trouvé aucune nouveauté dans ce
projet, et elle a conclu à ce qu'il fût adressé des remerciements
au Présentateur^ ainsi que pour son jet brisé ;
3" Un nouveau système de Raidisseur que MM. Aubry et
Mouillet doivent expérimenter et sur lequel ils présenteront un
Rapport aussitôt que possible.
Par M. Aubry, rue Vieille-du-ïemple, un Sécateur dont le
ressort, au lieu de se trouver entre les branches, se trouve fixé
autour de la vis de l'axe. Une Commission, composée de
MM. Jolibois, Templier, Dormois et Delaville (des Buttes-Chau-
mont), doit se prononcer et faire son Rapport sur ce nouveau
perfectionnement (Voyez le Journal, cahier de février 1886).
M. Paul Lebœaf, rue Vésale, à Paris, a demandé qu'il fût
nommé une Commission pour expérimenter une nouvelle
chaudière qu'il comptait montrer au Jury de l'Exposition In-
ternationale, au mois de mai. Cette Commission, composée de
MM. Aubry, Ponce, Pescheux, Mirande, Lecœur, Debray, Blan-
quier, Landry, Laurent Hébrard, u rendu son Rapport concluant
au renvoi à la Commission des Récompenses et à l'insertion au
Journal de la Société (Voyez le Journal, cahier de novembre
1883, p. 684).
M. Mouillet, à Marly-le-Roi, a demandé aussi une Commission
pour examiner différents appareils de chauffage de son sys-
tème. La Commission, composée de MM. Landry, Millet, Ponce,
Chauré, Aubry, Grenthe, Paul Lebœuf, Lecœur, Blanquier,
Zani, Debray, Mirande, Laurent Hébrard et Lecomte, n'a pu
encore donner son appréciation ; le Rapporteur, M. Grenthe,
ayant été indisposé, n'a pu le remettre à temps.
M. Petit-Flamey, de Versailles, avait prié par lettre messieurs
les fabricants de chauffages devenir chez lui examiner différents
perfectionnements apportés par lui au chauffage des serres.
On lui a répondu qu'il devait faire à la Société d'Horticulture
une demande officielle de Commission, demande qui n'est pas
encore parvenue au Comité.
182 TRAVAUX DU COMITÉ DES ARTS ET INDUSTRIES
M. Pescheux, rue de Grenelle, 32, a présenté un Grattoir à
dents (très bon marché), pour lequel une prime de 3'' classe lui
a été accordée.
Des remerciements ont été adressés à M. Eon, rue des Boulan-
gers, pour le don qu'il a fait à la Société de son Thermomètre
de couche, ouvert, qui figurera dans le musée des Arts et Indus-
tries horticoles.
Une prime de l''' classe a été accordée à MM. Lenoir et Par-
mentier, de Raon-l'Étape, pour des spécimens de Bordures en
fonte pour parcs et jardins. Ces bordures se posent très facile-
ment et sont d'un prix modique.
Parmi les Mastics à greffer et les Insecticides qui ont été remis
à une Commission comprenant MiM. Dormois, Ladois, Chauré,
Gellière, ainsi que plusieurs membres des Comités de Floricul-
ture et d'Arboriculture, nous citerons:
Le Mastic des Amateurs, présenté par MM. Giot et G'®;
Le Paras! flcidc, présenté par MM. Faurc et Kessler, de Gler-
mont-Ferrand;
Le Mastic à greffer, présenté par M. Dantin ;
L'Engrais Guihoiirg, présenté par M. Guibourg, d'Asnières;
La Poudre-foudroyante Roseau, présentée par MM. Choux, à
Yilleneuve-Saint-Georges ;
Le Mastic Dotynier, présenté par M. Dormier ;
JjC Mastic des Rosi<''ristes , présenté par M. Pierre Oger, de
Caen;
Goudron combiné à l'extrait végétal j
Vernis Colombien;
Peinture Robert;
Ces trois produits présentés par M. d'Eshouges, rue d'Au-
maie, à Paris.
Aucun Rapport n'a été fait sur ces produits. Nous espérons
que ceux de nos collègues du Comité qui font partie de la Com-
mission nommée se mettront en mesure pour le déposer le plus
tôt possible.
Tel est, Messieurs, le résultat de nos travaux pendant l'an-
née 4885.
n
L IIVIÎKlIiATKt.N DKS (IMCIIIDKKS. 183
REV UE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
L'hybridation des Orchidées (The Hybridisation of Orchids);
par M. H.-J. Veitch {The Journal of Uie R. Hortic. Society,
VII, n" \, p. 22-36, pi. \-o).
Les lecteurs du Journal se rappellent certainement l'excellent
article dans lequel M. Bleu a consigné les résultats de ses nom-
breuses expériences sur la fécondation des Orchidées et sur les
effets qu'elle produit (voyez le Journal, 1884> p. 725-730).
M. H.-J. Veitch, le célèbre horticulteur anglais dans l'établisse-
ment duquel ont pris déjà et prennent chaque jour naissance
tant d'Orchidées hybrides, a traité avec plus de détails le niême
sujet, en s'attachant spécialement à la fécondation croisée de
ces plantes et aux produits qu'elle donne. Son mémoire a été lu
au Congrès pour les Orchidées qui a eu lieu à South-Kensington,
les 12 et 13 mai 1886, en même temps qu'une magnifique Expo-
sition de ces plantes, et il vient de paraître dans le compte
rendu des actes de ce Congrès, qui a fourni la matière d'un
cahier du Journal de la Société R. d'Horticulture de Londres.
Cet important travail offre, on le conçoit sans peine, un très
haut intérêt; aussi croyons-nous devoir en donner une analyse
détaillée.
Les premiers essais de fécondation d'Orchidées ont été faits par
le célèbre Herbert, de Manchester, et les résultats en ont été pu-
bliés par lui, en 1847, dans le 2" volume du journal de la
Société d'Horticulture de Londres. Par une cause accidentelle,
aucune des plantes obtenues par lui de semis après fécondation,
soit directe, soit croisée, n'est venue entièrement à bien. A cette
époque, et plus tard encore, les horticulteurs étaient convaincus
que l'hybridation, même la fécondation artificielle chez les Or-
chidées étaient absolument impossibles ; cela tenait surtout, dit
M. H.-J. Veitch, à ce qu'ils n'avaient aucune connaissance de la
nature, ni de la disposition des organes reproducteurs dans ces
plantes.
18'j hEVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTBANGÈRE.
Ce fut en 1853 que M. Dominy, attaché à l'un des établisse-
ments de MM. Veitch (l'Exeter Nursery), commença à ouvrir,
sous ce rapport, la voie dans laquelle il a marché dès lors avec
le plus grand succès, et ce qui le détermina à y entrer fut une
simple conversation qu'il eut avec M. John Harris, «chirurgien à
Exeler, qui lui fit connaître l'organisation florale propre aux
Orchidées et lui apprit qu'appliquer les masses polliniques ou
pollinies de ces plantes sur la surface stigmatique revient abso-
lument au même que déposer la poussière poliinique sur le
stigmate des autres fleurs, M. Harris lui fit dès lors comprendre
qu'il ne devait pas y avoir de difficultés à transporter les polli-
nies d'un genre ou d'une espèce d'Orchidée sur le stigmate d'une
plante appartenant à une autre espèce ou même à un autre genre
et que,parsuitede cette fécondation croisée, on devait obtenir des
hybrides comme on en obtient tous les joursdans d'autres famil-
les. Se mettant aussitôt à l'œuvre, l'habile jardinier féconda des
Cattleija, LxHa, Calant he, elc, par les pollinies d'autres espèces
des mêmes genres et même de genres différents mais voisins.
11 obtint des capsules en abondance et dans celles-ci des graines
en bon état. Mais alors se présenta la difficulté considérable,
encore aujourd'hui non entièrement surmontée, de déterminer
la germination de ces graines.
Pour tâcher de reproduire autant que possible les conditions
naturelles, on sema ces graines sur des pièces de bois, sur des
fragments de tiges de Fougères arborescentes, sur des lames de
liège, sur la mousse qui couvrait la terre de pots où croissaient
des plantes; mais, alors comme aujourd'hui, les insuccès furent
très nombreux, par suite de l'altération des conditions de
climat, surtout du man(|ue de lumière solaire et du traitement
artificiel qu'on est forcé de donner dans les serres. Dans ces con-
ditions défavorables, les capsules n'atteignent pas le même
degré de perfection que dans le pays natal, et n'amènent à
l'état parfait qu'un petit nombre de graines, surtout quand
elles proviennent d'une hybridation. D'un autre côté, les jeunes
plantes naissent dans des conditions tellement différentes de celles
du pays natal qu'il n'est pas surprenant qu'un très grand nombre
périssent dès les premiers moments de leur développement.
LllYliKIU.VTloN DKS itKCIIlDKKS. '1 8o
Pour donner une idée de la différence de situation des plantes
dans leur patrie et dans nos serres, M. H.-J. Veitch rapporte
l'exemple suivant :
Les CaUleija du groupe du Labiala viennent à la Nouvelle-
Grenade^, principalement dans les ravins et les vallées des Cor-
dillères, à l'altitude de 2.000 (6 lO"") àyi.OOO (1.52o™) pieds anglais
au-dessus de la mer, entre 2 et 10 degrés de latitude nord. Là,
tout près de l'équateur, pendant les journées claires, le soleil
darde ses rayons perpendiculairement ou presque perpendicu-
lairement sur eux, et, là aussi, l'atmosphère livre librement pas-
sage à ces rayons. La différence d'éclairage et de chaleur d'inso-
lation est grande dans nos contrées où ces mêmes rayons
n'arrivent aux objets que sous une forte inclinaison et à travers
une atmosphère généralement brumeuse. Aussi, pendant l'hiver,
même par les plus belles journées, les plantes, dans nos serres,
ne reçoivent pas plus que les 5/8 ou un peu plus que la moitié
de la lumière solaire qui les éclaire à la- Nouvelle-Grenade; leur
situation est donc beaucoup moins favorable, en supposant que
les autres conditions soient analogues, 11 est très probable que,
dans le pays natal, les capsules de ces Ca(fle>/as mûrissent pen-
dant les deux ou trois mois de ce qu'on appelle la saison sèche,
durant laquelle, néanmoins, tombent de fréquentes averses.
Dans nos serres, ces mêmes capsules du C. labkita exigent pour
mûrir de 11 à 13 mois; il faut environ 9 mois pour celles du
Lœlia purpurata, 6 mois pour celles du Phalœnopsis Schille-
riana, M à 12 mois pour celles du Cypripedium Spicerianum,
10 mois pour celles du C. insigne; de même, la maturation du
fruit dure 4 mois pour les Masdevallia, 3 ou 4 mois pour les
Calanthe, 6 mois pour le Zijgopetalum Mackayi croisé avec un
Maxillaria, 12 mois pour VOdontoylossum maculatum, le Dendro-
hium aureum, VAnguloo Clowesii, le Chysis hmctescem et le
Maxillaria Harrisoniana .
Malgré les conditions défavorables dans lesquelles on opère
en vue d'obtenir des capsules, il en vient beaucoup, même à la
suite de croisements que les physiologistes jugeraient impos-
sibles; seulement la difficulté est d'avoir de bonnes graines. Les
semences se produisent en profusion, mais il en germe si peu
186 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
que la patience la plus robuste est poussée à bout. Les graines
de centaines de capsules, dit M. Veitch, ont été semées souvent
sans donner le moindre résultat. Dans beaucoup de cas, un
seul pied est venu après qu'on avait semé les milliers de graines
que renfermait une capsule; il n'y a que fort peu d'exemples
dans lesquels les pieds de semis issus d"un seul croisement soient
arrivés à une centaine. Il est bon de faire remarquer que, à
l'exception des Cypripedium, beaucoup de plantes sont très
affaiblies quand elles portent une capsule. Pendant que celle-ci
mûrit, la végétation du pied s'arrête et si ce pied qui a été
fécondé n'est pas très fort, assez fréquemment il périt avant que
son fruit soit mûr.
Les influences qui nuisent à la maturation des capsules ne
sont pas plus favorables au premier développement des semis.
Pour ceux-ci, la période la plus critique est celle qui s'étend de
la germination à la formation des premières racines, et elle l'est
surtout pour les Cypripedium, Calanthe eiPhalsenopsis. Une suite
de jours sombres, ou seulement quelques heures de brouillard
épais suffisent pour faire mourir beaucoup de très jeunes plantes
et même une fois qu'elles ont formé des racines, les soins et la
surveillance ne doivent pas diminuer, car toute négligence dans
les arrosages, toute erreur dans le réglage des températures,
amènent des conséquences funestes. Enfin si tout a bien marché,
combien de temps faut-il attendre la première floraison qui
récompensera de toute la peine qu'on a prise?
Les Orchidées pour lesquelles l'intervalle est le plus court de
la germination à la floraison sont les Dendrolium ; ainsi le D. au-
reum croisé avec le D. nohile, et vice versa, fleurit au bout de
3 ou 4 années. Le même temps suffit aux Phajns et Calanthe;
il faut 4 à 5 années aux MardevalUa et aux C/iysis. Les Zyyo-
pelalum exigent de 5 à 9 années, selon le croisement; ainsi o an-
nées suffisent pour le Z. maxillare croisé avec le Z. Mackayi,
tandis que les plantes venues d'un croisement en sens inverse
exigent 9 années; de même les hybrides venus du Cypjripe-
dium Schlimii fécondé avec le C. longifolium fleurissent au bout
de 4 ans, tandis qu'il faut 6 ans pour ceux qui proviennent du
croisement en sens inverse. Ces inégalités sont inexplicables.
l'hybridation des okchidéks. 187
La iloraison des Lycaste de semis arrive au bout de 7 ou 8
années, et celles des LœliaQi Cattleya au bout de 10 à 12 années.
M. H.-.I. Veitch résume les principaux résultats obtenus chez
lui en fait d'hybridation d'Orchidées, dans ces trente-deux derr
nières années, par M. Dominy à partir de 1853, par M. Seden
depuis 1866. Le premier de ces habiles expérimentateurs a ob-
tenu d'abord le Calanthe Dominii \}voàn\i du C. masuca fécondé
par le C. furcata^ et l'hybride a montré ses premières tleurs en oc-
tobre '1856. Le premier Cattleya h3'bride qu'on ait vu fleurir est
le C. hybrida, qui a été perdu et après lequel on a vu le C. Bra-
hantlse. Le premier Cypripedium hybride dont on ait eu la fleur
est le C. Harrhlanum dédié à Harris qui avait en premier lieu
conseillé d'hybrider les Orchidées. Parmi les autres hybrides
obtenus à Exeter par Dominy, M. H.-J. Veitch cite le Cattleya
Dommiana, les, Lxlia exonienshei Veitc/iu,\e Calanthe Veitcldi.
On lui a dû aussi des Vanda, mais qui ont été perdus ensuite.
Les gains de M. Seden ont été plus nombreux et ils ont été
en s'améliorant. Ainsi, dit M. H.-J. Veitch, les Cypripedium car-
dinale, Sc'n'œdene^ Sedeni candidum l'emportent évidemment
sur le primitif C. Schlimii, et la même supériorité s'observe
dans les C. œnanthum superbum, Leeanum supcrbum, Morganiœ,
Parmi les Cattleya, tous ceux du groupe du Z«èmto et aussi
tous les brésiliens à deux feuilles, comme C. intermedia, C.
Aclandiie, C. superha, etc., se croisent bien entre eux et aussi
dixecles Lxlia du Brésil qui, de leur côté, s'hybrident aisément
entre eux; mais ni Cattleya ni Lxlia brésiliens ne s'hybrident
facilement avec les Lxlia mexicains, tels que L. albida, au-
tumnalis, maialis, rubescens, etc. Les capsules obtenues dans
ces croisements n'ont jamais renfermé de bonnes graines. Il
parait y avoir exception pour le Lxlia anceps qui graine bien
croisé avec un Cattleya ou avec un LxUa brésilien. — Le Lœlia
triophthalma issu d'un semis de '1875 a eu sa première fleur
en '1883, tandis que le L. caloglossa, semé en 1858, n'a fleuri
qu'en 1877, au bout de dix-neuf ans.
Pour les Cypripeidum, les espèces indiennes se croisent bien
entre elles, et il en est de même pour celles de l'Amérique du
Sud ou les Selenipedium; mais l'hybridation des premières avec
188 REVUE BlBLlOiiHAPHlQUE ÉTRANGÈKK.
les dernières donne infiniment moins de graines susceptibles
de germer, et le petit nombre de pieds qu'on en a pu avoir
n'ont pas encore fleuri, bien qu'ils végètent fort bien. Un fait
remarquable, c'est que les Selenipedium, à ovaire triloculaire,
sont très bien fécondés par les Cypripedium dont l'ovaire n'a
qu'une loge; ainsi chez M. Veitch, on a des plantes venues du
Selenipedium candatum fécondé avec le Gi/pripediinn horbatum,
et plusieurs hybridations analogues ont également réussi. Un
autre fait curieux, c'est que deux espèces bien caractérisées de
f'iipripediiun hybridées avec une troisième ont quelquefois
donné des plantes semblables entre elles; ainsi les hybrides
venus du Cypripedium lonr/ifoliuin fécondé par le C. Snhihnii
d'une part, et du C. ffoezlii fécondé avec le C. Sehlimii d'autre
part, ont des fleurs absolument semblables. Quant au port et
au feuillage des Gypripèdes hybrides, ils sont généralement in-
termédiaires entre ceux des parents, mais quelquefois ils offrent
un caractère de vigueur plus prononcé que dans le père et la
mère.
Eu égard au vaste champ qu'ofl'rait pour la formation d'hybri-
des le grand genre Dendr)bium, les résultats qu'on en a obtenus
sont relativement faibles. Dominy a obtenu, il y a longtemps,
à Exeter, l'hybride qui porte son nom. Quelques années plus
tard, en 1871, survint le D. Ainsworlkii, obtenu chez le docteur
Ainsworth, à Manchester; puis le />. spletididissinnim de M. Se-
deii, le /). Lcecliianum de M. Swann, issu du D. nobile parle
D. aureum, etc. En somme, les huit Dendrobes hybrides qui ont
déjà fleuri ont eu, sauf les /). micans et lihodostoma, les I). nobile
ou aureum pour l'un de leurs parents.
On a plusieurs fois hybride des Phalsenopsis; mais le plus
souvent on n'a obtenu que des capsules sansgraines. Cependant,
MM. 'Veitch ont eu d'abord des semis du P . grandiflora croisé
avec le P. rosea; quelques-uns vivent encore; puis des P. ama-
bilis et rosea, enfin du P. Schilleriana avec le P . rosea, du
P. grandiflora avec le P. Luddemanniana et deux ou trois
autres.
Le genre Calanthe est probablement celui dans lequel on a
opéré le plus d'hybridations à cause, sans doute, de la rapidité
L HVHHIDATION IIKS URCIUDÉKS. '189
relative avec laquelle sont obtenus les résultats de cette opéra-
tion. La capsule de ces Orchidées mûrit généralement en trois ou
■ quatre mois, et leur graine germe en deux ou trois mois ; les pieds
de semis fleurissent dans la troisième ou quatrième année. Aussi
des hybrides de Calanthe ont-ils été les premiers dont on ait vu
les fleurs. Le Calanthe Veitchii fleurit en 1859, et on le regarda
alors comme hybride de deux genres, opinion qu'il faut aban-
donner puisque le Limatodes rosea, père de cette plante, a été
rapporté par Bentham aux Calanthe. Toutefois, ce sont bien des
hybrides bigénériques que le Phnjus hroratus, obtenu par M. Do-
miny du P. fjrandifoUus avec le Calanthe nivalis, \e,P. irroraius
purpureus que M. Seden a eu en fécondant le Phajus grandi fo-
lius avec le Calanthe vestita rubro-maculata, et un troisième que
le même horticulteur a obtenu entre le P. grandi foUus et le
Calanthe Veitchii. On ne possède des uns et des autres qu'un très
petit nombre de pieds; mais ils sont bien intermédiaires entre
leurs parents.
On a commencé tard à s'occuper de l'hybridation des
Masdevallia et les insuccès ont été d'abord nombreux ; enfin le
M. Chelsoni a été obtenu du M. amabilis avec le M. Veitchiana;
M. Fraser a eu le M. Fraseri du M. ignea fécondé avec le M. Lin-
déni; tout récemment, le M. Gairiana est né des M. Veitchiana et
Davisii. Des capsules ont été produites par le M. Veitchiatia avec
le M. infracta, par le M. polysticta avec le M. tovarensis, par le
JA Harryana avec le M. Veitchiana , et par quelques autres;
mais tous les essais tentés en vue de croiser le M. Cliirnœra et ses
voisins avec les espèces à fleurs brillantes sont restés sans
résultat.
Quelque grandes difficultés qu'off're le traitement des semis
d'Orchidées ayant besoin de chaleur, celui des plantes qu'on
peut cultiver à froid en off"re de plus grandes encore, exception
faite des Masdevallia. Ainsi, de nombreux croisements d^Odon-
toglossum suivis de production de capsules n'ont pas encore
donné une seule plante, et celles qui avaient levé chez M. Cookson,
de Newcastle, ont toutes péri. Il en a été de même pour les
Miltonia.
M. H.-J. Veitch termine son mémoire si riche de faits, en
I9U REVUE BIBLIOGHAI'UIQUE ÉTRANGÈRE.
examinant la question de savoir si, dans les cas fort peu nom-
breux d'Orchidées hybrides enfre deux genres, il faudra modifier
les lois de la nomenclature usitée. Il se prononce pour la négative.
Plantes nouvelles ou rares décrites dans des
publications étrangères.
GaRDENERS" CURONICLE
Cypripediam Cierminyannm (hybr.), Gard. Chron. du 13 fé-
vrier 1886, p. 200. — Cypripède de Germiny. — (Orchidées).
Encore un hybride obtenu dans l'établissement de MM. Veitch.
Celui-ci est issu d'une fécondation opérée entre les Cypripcdium
villosum et hirsutissimum. Il est dédié au comte de Germiny,
l'amateur distingué de Jon ville, près Rouen. La fleur en est un
peu plus grande que celle du C. hirsiitissinuiin dont elle a l'as-
pect général. Son sépale dorsal est oblong, ondulé, d'un beau
vert, avec la partie médiane largement colorée en vert clair
tirant sur la teinte sépia, tandis que les deux sépales latéraux
connés forment une foliole ligulée, oblongue, verte avec l'extré-
mité poui'pre, parsemée à sa base de nombreuses macules bru-
nes. Les pétales sont étalés, ligulés-oblongs, avec leur portion
antérieure élargie et pourpre, tandis que, dans le reste de leur
étendue, ils sont verts, maculés de brun à la base. Le labelle
ressemble à celui du C. villosum ^ il est jaujie-verdùtrc clair,
brun sépia en avant. Les feuilles de cet hybride, ligulées et
aiguës, sont marquées d'un réseau de lignes foncées très fines.
Adianliiiu elcgans MoouE (hybr.?) — Gard. Chron. du 13 fé-
vrier 4886, p. 200. — Adiante élégant.
Cette légère et très gracieuse Fougère toujours verte s'est
trouvée, il y a deux ans, dans un semis fait avec des spores
qu'avait fournies un groupe de divers Adiantum, dans l'établis-
sement Victoria HoUoway. Il est donc très probable qu'elle est
de nature hybride. Elle forme une touffe bien fournie, haute
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 191
d'environ O'°,60, dans laquelle sont réunies de nombreuses
feuilles ou frondes, dont le contour général est ovale ou trian-
gulaire-ovale, et qui sont quadripennées ou divisées quatre fois,
à divisions dernières constituant des folioles longues seulement
de cinq ou six millimètres, arrondies, bi ou trilobées, à lobes
obtus, qui portent chacune, à la face inférieure, deux à quatre
sores ou groupes de capsules. Cette Fougère très élégante par la
légèreté et l'abondance de son feuillage, le devient encore da-
vantage parce que ses jeunes feuilles, développées au printemps
ou en été, sont colorées en très joli rose. Comme VAdiantum
cuneatum, elle vient fort bien dans une orangerie chaude ou
dans une serre fraîche.
Ctoniophlebiiim caiidiceps MooRE, Gard. Chron. du 20 février 1886,
p. 234. — Goniophlébie à long rhizome. — Formose. — (Fougères).
Petite Fougère à feuilles simples, d'un beau vert, d'un tissu
ferme et coriace, prolongées au sommet en pointe ou en queue^
oblongues-lancéolées, qui a été importée dans rétablissement
de M. B.-S. Williams, Upper Holloway. En raison de son origine,
elle doit être tenue en serre chaude. Ses feuilles sont largement
espacées sur un long rhizome grêle, qui porte en outre des
écailles brunes et appliquées.
OendrobiumStratiotesREiCHB. L^Gard. Chron. du2* février 1886,
p. 266. — Dendrobe Straliote. — lies de la Sonde. — (Orchidées),
Belle plante dont la découverte est due aux collecteurs de la
Compagnie continentale d'Horticulture, MM. A. Linden et A.
Khonne. N'en ayant vu que des fleurs sèches ou conservées dans
l'alcool^ M. Reichenbach, dans la description qu'il en donne,
dit seulement qu'elles paraissent devoir être blanches et pour-
pres, grandes du reste et réunies en intlorescences d'un bel
eliet. L'espèce appartient à la section des Antennata.
Le Secrétaire-rédacteur-géranl,
P. DUCHARTRE.
Paris. — lûipiimerie G, Kougier et Cie, rue Cassette, 1.
192
MARS 1886.
OdSLUVATIOISS météorologiques FAITKS PAR M. F. Jamin , A B0URG-LA-ReIiNE,
PRÉS Paris fALTiTUDE 63" environ).
TEMPÉRATURE
Minim. Maxim,
HAUTEUR
du baromètre.
Matin. Soir
VENTS
dominants.
ÉTAT DD CIEL.
9
10
M
1-2
13
14
15
16
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— 5,0
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6,2
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760
761.5
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4,7
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757 ,5
— 4,8
0,8
758
759,5
- 2,0
17,2
760
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4,0
1,1
18,7
19,1
763,5
763.0
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767
4,4
14,1
7Ô0, 5
765,3
10,0
0,1
16, 2
19,6
765, 5
766,5
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764,5
3,3
23,2
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761
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22, 1
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762,5
11,0
11,1
11,7
20,8
20,9
17,8
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765
763,5
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76-';
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SSE. SE.
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SE.
S.
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S.
0.
so. 0.
s.
SSO.
Couvert, un peu de neige dans le
milieu delà journée, pluie ensuite
i'iuie dans la nuit el de grand matin
pluie continue l'ap.-nî^idi.
Couveil, quel(|ues éclaireies, neijje
assez abondante dans la matinée el
dans l'ap.-midi.
Nuageux.
Neige al)ondante de 5 à 7 h. du mal
pluie continue jusqu'à 3 [...couvert.
Grand vent et neige dans la nuit
neige moins al)o::dante le malin
jusqu'à 9 h., belle éclaircic ensuite.
Nuag. le malin, il voltige de la nei
Clair de gr. mat. cl le soir, nuageux.
Clair le mal. cl le s., nuag. gr. hAlç.
Clair, le hâle continue.
Clair, lég. nuag. dans le milieu de la
journée.
Clair, bruni, à l'horizon au coucher
du soleil.
Lég. bruni, le mat.,quelq. nuag. à
l'horizon le soir.
Clair le malin, lég. brumeux.
Lcg. brum. le mal., nuag. l'ap.-midi
couvert le soir.
Couv. le mat.,quclq. éclaireies, nuag.
I ap.-midi, claii le soir.
Nuag. le mat , presq. clair le reste de
Ih journée.
Nuag. et lég. brum. le mat , couv. el
un peu de pluie; l'ap.-midi.
Nuageux.
Nuag., très pel. pi. vers 11 h. 1/2 dt
malin.
Couv. et lég. pluv., pluie plus forte
vers 10 h. du soir.
Couverl. ■
l'ehlc pi. de gr. mat., nuag., clair le
soir.
Brum. de gr. mat., clair, nuag.l'apr
midi.
PcLile pluie le mat., nuag., pluie plus
aboi.danle le soir.
Nuageux.
Petite pluie- dans la nuit, nuageux.
Petite pluie dans la nuit, couv., pluie
abon. l'ap.-midi de 3 à 6 h.
Couv., forte giboulée l'ap.-midi, quelq.
éclaireies, clair le soir.
Clair le mat. el le soir,nuageux.
Clair de gr. mat., nuag., pluie, vers
3 h. 1 ,'2 ci 8 h. du s., clair ensuite
I
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1886
Concours permanent.
Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3" sér., IV, 1882, p. 631
et 753.)
Concours onnuels.
Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten-
tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2<^ série,
XI, 1877, p. 445.)
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentstemon.
AVIS
Le Conseil d'Administration, dans sa séance du 8 avril, a
décidé qu'il sera ouvert, à l'une des séances des naois de juillet,
août, septembre, octobre et novembre prochains, des concours
analogues à ceux qui ont eu lieu en 1885. Il en a déterminé
comme il suit les dates et les objets :
8 juillet: Roses coupées ; Œillets ; Amaryllis ; Delphinixnn. —
Fruits des Cucurbitacées.
26 août: Glaïeuls en fleurs coupées; Reines-Margueriles en
pots ou en fleurs coupées ; Phlox. — Fruits en général.
23 septembre : Bégonias tubéreux en pots ; Dalilias en fleurs
coupées. — Fruits, notamment Pêches et Fraises tardives.
21 octobre : Asters. — Fruits. — Choux-fleurs.
25 novembre : Chrysanthèmes d'automne. (L'Exposition de
ces plantes, dans la salle des séances delà Société, durera qua-
tre jours.) Ce concours sera divisé de la manière suivante :
j° Plantes en pots.
La plus belle collection de plantes en pots.
Le plus beau lot formé des plus belles variétés les mieux cul-
tivées.
Les plus beaux spécimens en fortes plantes.
Série III. T. VIII, Cahier d'Avril publié le 31 Mai 1886. 13
194 PROCÈS-VERBAUX
^° Fleurs coupées.
Les variétés les plus méritantes obtenues de semis et n'ayant
pas été encore mises au commerce.
La plus belle collection en fleurs coupées avec rameau.
Le 27 janvier 1887, un concours aura lieu pour le Witloof,
ou Chicorée de Bruxelles, présenté en lots de 80 à 100 pieds,
avec racines.
■-=S>^:r==?>^ï>dt>-
PROCÈS-VERBAUX
SÉANCE DU 8 AVUIL 1886
Présidence de M. Joly (Ch.), Vice-Président.
La séance est ouverte à deux heures et demie. D'après le
registre de présence, les iMembres qui y assistent sont au nombre
de cent cinquante-neuf titulaires et onze honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de quinze nouveaux Membres titulaires dont la pré-
sentation a été faite dans la dernière séance et n'a pas rencon-
tré d'opposition. Il annonce ensuite que M. Ed. André, faisant
partie de la Société depuis ving-cinq années révolues, a été
admis à Thonorariat, sur sa demande écrite, par le Conseil
d'Administration, dans la séance de ce jour.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1" Par M. Chemin (Georges), jardinier-njaraicher, à Issy
(Seine), boulevard de la Gare, quatre Romaines variété plate,
iV. B. — La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs de»
articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsabilité
des opinions qu'ils y expriment.
SÉANCE DU 8 AVRIL 1886 196
qui ont été plantées sur couche le 20 février dernier et que le
Comité de Culture potagère a jugées très belles; aussi, sur sa
proposition, une prime de 2' classe est-elle accordée à M. Che-
min, qui renonce à la recevoir.
M. le Président du Comité de Culture potagère dit que la
Romaine plate est une variété bonne à cultiver sous cloche. Sa
végétation a lieu de telle sorte qu'on croirait d'abord qu'elle
n'a pas de cœur; mais le cœur s'y forme ensuite et elle se rem-
plit très bien. Les spécimens qu'en présente M. Chemin sont
fort beaux, soit d'une manière absolue, soit relativement aux
circonstances éminemment défavorables sous l'influence des-
quelles ils sont venus. En effet, cette année les froids se sont
prolongés pendant fort longtemps, et ensuite est survenue brus-
quement une température exceptionnellement élevée pour
l'époque, dont l'effet a été de faire monter immédiatement
presque toutes les salades; aussi les maraîchers ont-ils éprouvé
pour cette cause des pertes considérables.
2° Par M. Horat (Charles), jardinier au château de la Folie,
près Draveil (Seine-et-Oise), un panier de Haricots Flageolet à
feuilles gaufrées, venus en culture forcée, et quatre pieds de
Céleri plein blanc conservés. Il obtient pour cette présentation
une prime de 2° classe.
M. le Président du Comité fait observer que les Haricots pré-
sentés par M. Horat sont un peu avancés. Hsont été chauffés au
thermosiphon. Ceux qui se trouvaient près de l'appareil de
chauffage ont péri par excès de chaleur, et les autres ont fait
des progrès très rapides; néanmoins, le Comité compétent les a
jugés beaux. Quant aux Céleris, ils sont bien conservés, sans
être toutefois aussi pleins qu'ils l'auraient été au mois de
décembre. Aussi M. le Président du Comité conseille-t-il de ne
pas conserver les Céleris jusqu'au mois d'avril, époque où les
autres salades sont déjà fort abondantes.
3" Par M. Charollois (Eugène), jardinier, rue Lourmel, 406,
à Paris, trois Champignons de couche d'un tel développement
que leur poids total est de \ .150 grammes, et qui cependant sont
en parfait état et fort tendres. H est donné pour cette présenta-
tion une prime de 2° classe.
196 l'ROCÈS-AERBAUX
M. Charollois apprend à la Compagnie que la meule qui a
donné ce remarquable produit est en production depuis plus de
trois mois, sans paraître devoir s'arrêter encore. Les Champi-
gnons qui en sont provenus, sans être tous aussi développés que
les trois qui sont déposés sur le bureau, ont été beaux sans excep-
tion. On pense généralement que le plant vierge est le seul qui
donne de beaux produits; M. Charollois est plutôt disposé à
croire que dans le Blanc ou Mycélium, qui est la partie végéta-
tive du Champignon, il y a, comme chez tous les végétaux, des
dispositions individuelles en raison desquelles on récolte parfois
des produits plus ou moins développés que la moyenne, selon
le pied qui les donne. Il y a donc^ d'après lui, toutes choses
égales d'ailleurs, du Blanc qui développe de beaux Champignons
tandis qu'un autre n'en produit que de fort ordinaires.
4" Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, place
de la Madeleine, une Igname, tubercule du Dioscorea alata, qu'il
a reçue de la Martinique et qui offre cette particularité qu'elle a
développé sept ou huit germes dans sa partie supérieure et
d'autres à sa base. M. Hédiard a détaché ces germes et les a
plantés sous châssis. Il pense qu'on pourrait cultiver cette
Igname dans nos départements méditerranéens. — Cette présen-
tation a été faite hors concours.
M. Truffant, père^ fait observer que toutes les Ignames peu-
vent développer des germes comme celle qu'a apportée
M. Hédiard.
5» Par M. Horat (Gh.), une assiettée de Cerises anglaises, obte-
nues en culture forcée. Une prime de 3° classe lui est accordée
pour cette présentation.
6° Par M. Bullier, amateur, avenue de l'Observatoire, un
pied fleuri de Dendrobium macrophijllwn, variété à fleurs rose-
violacé, belle Orchidée qui lui vaut une prime de 2» classe.
7» Par M. Godefroy-Lebeuf, horticulteur, avenue de Sannois,
à Argenteuil (Seine-et-Oise), un Odontoglossum cuspidatum xan-
thoglossum, Orchidée originaire de Bogota, qui est présentée
par lui hors concours.
8° Par M. Fauvel, jardinier chez M. Picot, à Taverny (Seine-
et-Oise), un Vanda cinnnmomen et un Lyrasfe Skinneri, avec un
SÉANCE DU 8 AVRIL 1886 197
Anthurium Scherzerianum de semis. Ce lot lui vaut une prime
de 3' classe.
9° Par M. Leclerc, jardinier chez M. Finet, à Argenleuil (Seine-
et-Oise), un lot d'Orchidées fleuries qui comprend : un Catlleya
Mossix, variété donnée comme méritante et à floraison hâtive,
un Lycaste Skinneri, un Odontoglossum vexillarium, variété à
grandes fleurs, un Oncidium concolor importé des montagnes des
Orgues en 1885, enfin un Burlingtonia candlda{?) du Brésil. — ; Il
lui est donné une prime de 2® classe pour cette belle présenta-
tion.
10° Par M. Truffant (Albert), horticulteur, rue des Chantiers,
à Versailles (Seine-et-Oise), en premier lieu un fort lot d'Orchi-
dées fleuries comprenant : un Zygopetalum o^initum roseum,
variété dont le labelle est veiné de rose, avec une autre variété
très belle de la même espèce et dans laquelle le labelle est for-
tement marqué de violet foncé; un Catlleya nobilior, plante
encore rare, dont on doit l'introduction à la maison Linden, de
Gand (Belgique); un Catlleya Laivrenceana, espèce nouvelle,
introduite de l'Ecuador, par MM. Sander, de Saint-Albans
(Grande-Bretagne), et dont la première floraison en Europe a eu
lieu cette année même ; un Sophronilis grandiflora, variété à
très grandes fleurs; plusieurs belles variétés de V Odontoglossum
Alexandre en pieds qui ont été importés l'année dernière; en
second lieu^ un lot de quinze Azalées de l'Inde appartenant h
tout autant de variétés que M. Alb. Truffant regarde comme des
plus remarquables et des plus dignes d'être cultivées parmi
celles en grand nombre qui ont été mises au commerce, dans le
cours de ces dernières années, tant en France qu'en Belgique et
en Allemagne. Ces variétés sont les suivantes : Gérés, Comte de
Ghambord, Comte de Kerchove, Czar Alexandre III, Dame
Mathilde, Hélène Bruggeman, Jean Nuytens Yerschaffeit,
M"" A. Van Geert, M""^ Estelle Guvellier, Phébus, Président Van
Geert, Princesse Victoria, Reine des Amateurs, Souvenir d'Arthur
Veitch, Versicolor. — Sur la demande du Comité de Floricul-
ture, il est accordé à M. Truffant (Alb.), pour celte importante
présentation, une prime de S" classe se rapportant à ses Catlleya,
une prime de 3« classe motivée par l'apport de ses autres
198 PROCÈS-VEHBAUX
Orchidées, enfin une prime del" classe en raison de ses Azalées.
Relativement à ces deinières plantes, M. Truffant (Alb.) dit
que l'Europe est encore tributaire de la ville de Gand (Belgique),
qui en fournit chaque année à l'horticulture des quantités con-
sidérables ; mais depuis quelque temps, la ville de Versailles est
entrée résolument dans cette voie et essaie, non sans résultat,
de lutter à cet égard contre la Belgique. Toutefois, la lutte est
difficile, attendu que les horticulteurs belges peuvent élever leurs
plantes économiquement, le charbon étant chez eux à un prix
bien moins élevé qu'en France. Malgré ces conditions défavo-
rables, l'horticulture versaillaise a donné beaucoup de dévelop-
pement à la culture des Azalées. Les quatre établissements qui
s'y consacrent le plus spécialement en ont produit 60.000 pieds,
l'année dernière, et celui de M, Truffant (Alb.) est entré dans
ce nombre pour un quart. Seulement il a fallu modifier la
marche qui était habituellement suivie ; ainsi M. Truffaut (Alb.)
tient ses Azalées non en serre, mais dans des bâches chauffées
par un thermosiphon dont le tuyau en fait le tour, et ses serres
n'en abritent que les pieds encore tout jeunes. La dépense en
combustible est ainsi moins considérable.
i\° Par MM. Forgeot et G'", marchands-grainiers, quai
de la Mégisserie, une nouvelle Violette des Quatre-saisons, nom-
mée Marie Guérin, dont les feuilles sont marquées d'un réseau
de lignes jaune d'or. Getle plante a été obtenue de semis, il y a
sept ans, et elle est aujourd'hui bien fixée. M. Forgeot la donne
comme produisant un charmant effet en bordures et comme étant
tellement hâtive qu'elle commence à fleurir au mois d'octobre
ou même en septembre. Il la présente aujourd'hui hors con-
cours, et il annonce qu'il se propose de la mettre au commerce
à l'automne prochain.
12° Par M^ Delaville (Léon), grainier-fleuriste, quai de la
Mégisserie, une potée d'une Jacinthe à fleurs blanches nommée
Jacinthe hâtive de Fontainebleau, qu'il avait déjà mise sous les
yeux de la Société, au mois d'avril 1885. Il assure qu'elle fleurit
quinze jours plus tôt que toutes les variétés hâtives qui sont cul-
tivées dans diverses communes des environs de Paris, notam-
ment à Montreuil, à Bagnolet, etc., et qu'elle sera très avanta-
SÉANCE DU 8 AVRIL 1886 199
geuse par ses fleurs qui sont aussi belles et aussi grandes que
celles des Jacinthes de Hollande. En outre, elle est de pleine
terre et n'a, dès lors, aucun rapport avec la Jacinthe romaine
blanche dont la culture se fait en pots et en serre.
13° Par M. Schwartz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux
(Seine), un pot présenté par lui hors concours, qui est garni de
mousse et dans lequel se trouvent trois pieds fleuris de ^eme-
i/ar^î<(?ri^e appartenant à tout autant de variétés. — M. le Pré-
sident du Comité de Ploriculture, après avoir fait ressortir l'in-
térêt de cette présentation, exprime le regret que M. Schwartz
ne fasse pas connaître la culture grâce à laquelle il obtient la
floraison de la Reine-Marguerite à contre-saison.
14° Par la maison Vilmorin-Andrieux, horticulteurs-grainiers,
quai de la Mégisserie, deux pieds abondamment fleuris d'Impa-
tiens Sultani, l'un très fort, l'autre jeune, et une potée à'Ionopn-
dium acaule, variété à fleurs blanches. Cette présentation est
faite hors concours.
M. Michel, chef de culture de la maison Vilmorin-Andrieux,
donne quelques renseignements culturaux sur les plantes que la
Co.T:!pagnie a maintenant sous les yeux. V Impatiens Sulfani, dit-
il, venu de semis qui ont été faits en février ou mars, commence
à fleurir dès le mois de mai et sa floraison se prolonge jusqu'en
octobre. Il faut alors le rabattre et on le voit repartir, puis
refleurir au bout de peu de mois. Le pied le plus fort de cette
plante, qui se trouve en ce moment sur le bureau, a été traité
de cette manière et il est eh fleurs depuis un mois. L'expérience
a appris qu'il vaut mieux multiplier ï Impatiens Sultani au moyen
de semis que par boutures. Les jeunes pieds venus de graines
semées sur couche, tenus à chaud, puis repiqués et rempotés à
plusieurs reprises, viennent très bien et fleurissent de bonne
heure; ceux qu'a donnés le bouturage ont une végétation plus
faible. — M. Michel dit aussi que V lonopsidium a été présenté à
la Société en vue d'attirer l'attention sur cette espèce qui mérite
de prendre faveur comme plante ornementale, et qui est d'ail-
leurs assez rustique pour supporter sans en souffrir jusqu'à cinq
ou six degrés au-dessous de zéro.
15° Par MM. Moreau, photographes, rue du faubourg Saint-
2C0 PROCÈS- VERBAUX-
Jacques, plusieurs reproductions de grandeur naturelle de
plantes fleuries et de fruits, obtenues par la photographie et
coloriées à l'aide dé couleurs trunsparenles. Le Comité de Flo-
riculture les a examinées avec intérêt, en a reconnu la par-
faite fidélité et remercie MM. Moreau de les avoir mises sous ses
yeux.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-général pi'ocède au dépouillement de la cor-
respondance qui comprend la pièce suivante :
Une lettre par laquelle M. Laisné, membre de la Société, fon-
dateur du prix qui porle son nom et qui est décerné chaque
année, à ses frais, à l'élève reconnu le plus instruit en horticul-
ture, dans l'établissement municipal des Pupilles de la Seine, à
Villepreux, avertit que, convaincu de l'utilité majeure d'un pro-
gramme pour les élèves à examiner en vue du prix, il en a
rédigé un qu'il a fait imprimer et dont il envoie un exemplaire.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée, M. le Secré-
taire-général signale les suivantes: 1° le progrdmme avec sup-
plément de la 3" Exposition nationale de la Fédération horticole
italienne, qui aura lieu à Rome du 8 au 17 mai prochain. Un
Congrès d'horticulteurs italiens sera ouvert, au Capitole, le len-
demain de l'ouverture de l'Exposition; 2" les programmes des
Expositions d'Horticulture qui auront lieu en France : àCorbeil,
les H, 12 et 13 septembre 1886; à Evreux, du 26 au 30 mai
1886; à Limoges, du 29 mai au 7 juin 1886; à Orléans, du 2 au
14 juin 1886; au Raincy, les 8 et 9 août 1886; à Sedan, en juin
1886, à l'occasion du Concours régional agricole.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
1° Deux belles variétés de Figues à propager; par M. Glady
(Eug.).
2° Rapport sur un petit ouvrage ayant pour titre : Fsaai sur
le Chrysanthème; M. Chargueraud, Rapporteur.
La conclusion de ce Rapport, tendant au renvoi à la Commis-
sion des Récompenses, est mise aux voix et adoptée.
3° Inauguration des séances du Comité scientifique, le 11 fé-
vrier 1886; discours de M. Joseph Bouzigues, Président.
SÉANCE DU 22 AVRIL 1886 201
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions ;
Et la séance est levée à trois heures et demie.
SÉANCE DU 2^ AVRIL 1886
Présidence de M. Léon Say, Président de la Société.
La séance est ouverte vers deux heures et demie. Le registre
de présence a reçu les signatures de cent cinquante-neuf Mem-
bres titulaires et de dix-huit Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de seize Membres titulaires dont la présentation a
été faite dans la dernière séance et n'fl pas rencontré d'oppo-
sition. Il apprend ensuite à la Société que le Conseil d'Admi-
nistration a prononcé, dans sa séance de ce jour, l'admission
d'une Dame patronnesse. 11 annonce enfin que la Société vient
d'éprouver deux perles cruelles par le décès de M. Pétot
iPhilibert-Auguste), de Beaune, qui se livrait surtout à la cul-
ture des Orchidées, et qui, faisant partie de la Société depuis
l'année 1859^ était devenu Membre honoraire, à une date peu
éloignée, ainsi que par celui de M. Ansemant (Gharles-Désiré),
de Groissy, Membre titulaire depuis l'année 1877.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M. Chemin (Georges), maraîcher à Issy (Seine),
boulevard de la Gare, une botte de Carottes Grelot, venues d'un
semis quia été fait sur couche à la fin de décembre 1885, et une
botte de Navets qui ont été semés sur couche le 25 février der-
nier. Ces produits ont été jugés fort beaux par le Comité de
Culture potagère, sur la proposition duquel il est accordé à
M. Chemin une prime de 2'^ classe qu'il renonce à recevoir.
2° Par M. Bouzigues, rue de la Mare, à Neuilly-Plaisance
(Seine-et-Oise), deux Choux- fleur s Lenormand, selon sa note de
présentation, mais que le Comité de Culture potagère regarde
plutôt comme des Brocolis. M. Bouzigues dit, dans sa note de
202 PROCÈS-VERBAUX
présentation, que 25 de ces Choux ont été mis en place par lui
au mois de juillet dernier en même temps qu'une centaine
d'autres de différentes variétés. Parmi ceux-ci, la plupart ont
été bons à manger avant l'hiver et ceux qui étaient en retard
ont succombé au froid. Quant aux 25 autres, ils ont parfaite-
ment supporté les g.elées sans abri ; vers le 15 mars, ils ont com-
mencé à former leur pomme et on a pu en récolter dès le
10 avril.
3° Par M, Lefort (Edouard), Secrétaire-général de la Société
d'Horticulture de Meaux, des semis du Fraisier à gros fruit
nommé Général Chanzy, qui, en grande partie, présentent les
caractères de Fraisiers des Quatre-saisons. M. Lefort avait déjà
obtenu le même résultat dans des semis précédents. A la fin de la
récolte de 1885, il a pris les éléments d'une nouvelle expérience
sur deux Fraises venues du même pied, et une terrine déposée
sur le bureau, dans laquelle se trouvent de jeunes plantes en
grand nombre issues de ce nouveau semis, présente un mélange
de Fraisiers à grosses fraises et Quatre-saisons. Pareil mélange
n'est pas venu, dit-il , des semis duFraisier Marguerite (Lebreton),
mais bien de ceux du Fraisier Belle de Meaux.
4° Par M. Fauvel, jardinier chez M. Picot, à Taverny (Seine-
ct-Oise), deux Orchidées et une Aroïdée fleuries dont la pré-
sentation lui vaut une prime de 2* classe. Ce sont : un Cijmbi-
dium pendulum , nn Dendrobium cknjsotoxum et un Antlmrium
issu d'un semis de l'A. Scherzerianum.
5° Par M. Paul Leclerc, jardinier chez M. Finet, cà Argenteuil
(Seine-et-Oise), quatre Orchidées fleuries pour la présentation
desquelles il lui est accordé une prime de l" classe. Ces
plantes sont les suivantes : Cattleya Lawrencp.ana Reiciib. f.,
espèce sujette à de nombreuses variations, qui provient d'une
exploration récente de la montagne de Ro-raima, dans la
Guyane ; le sujet présenté a la fleur plus foncée qu'elle ne l'est
d'ordinaire; Aerides Ballantinianum Reiceb. t., espèce introduite
l'an dernier par M. Sander, très probablement de Mindanao. Le
sujet déposé sur le bureau est le premier qui ait fleuri en France ?
comme il est encore fort jeune, il ne donne pas une idée com-
plète de la plante bien développée, qu'on dit être abondam-
SÉANCE PL' 22 AVRIL 1886 203
ment florifère ; Masdevailia Shultleivorthii Reichb. f. , représenté
par une bonne variété ; l'espèce a été introduite de Colombie, à
la date de trois ou quatre années, par M. Shuttleworth, à
qui elle est dédiée ; Cypripedium mocroc/ulnm, hybride obtenu
chez MM. Veitch entre les C. niveum et Druriji.
6° Par M. Crépeaux (A.)^ horticulteur, rue Lacordaire, à
Paris, un pied fleuri A'Epiphyllum Russellianuin Gaertneri,
variété nouvelle, que le présentateur dit être abondamment
florifère. Les fleurs de cette plante ont une très longue durée ;
celles que porte le pied déposé sur le bureau existent depuis
quinze jours ; elles s épanouissent pendant le jour et se ferment
la nuit. Le Comité de Floriculture exprime son regret de ce que,
la présentation de cet Fpiphijllum ayant été faite hors concours,
il n'ait pas à proposer de récompense pour l'horticulteur à qui
elle est due.
7° Parle même, un pied en pot et abondamment pourvu de
fleurs colorées en blanc carné d'un Rhododendron issu d'an
semis du Rhododendron de l'Himalaya nommé Princesse Alice.
Ce semis est dû à M. Cavron, de Cherbourg. La variété qui en
est sortie a été apportée à Paris en 1880. Elle y a été cultivée
depuis cette époque, à l'air libre, en pleine terre de bruyère.
Elle a bien supporté les froids de nos hivers, à cela près que ses
boutons de fleurs n'ont pas résisté aux gelées. Quant au pied que
la Compagnie a sous les yeux, il a été relevé de la pleine terre
à l'automne dernier et tenu pendant l'hiver en serre froide où,
comme on le voit, ses fleurs se sont parfaitement développées.
Cette variété a une floraison abondante. Sur la proposition
du Comité d'Arboriculture d'ornement et forestière, une prime de
2° classe est accordée à M. Crépeaux.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-général-adjoint procède au dépouillement de
la correspondance qui comprend les pièces suivantes :
1° Par M. Amédée David, entrepreneur du filtrage des eaux
de Paris, etc., une lettre relative aux ravages considérables
qu'un insecte a faits dans son jardin. Cet hiver, M. Am. David
a fait disposer en potager, à Luzency, canton de la Ferté-sous-
204 PROCÈS-VERBAUX
Jouarre (Seine-et-Marne), un enclos de 26 ares qui lui avait
donné, l'année dernière, une très belle récolte d'Avoine, venue à
la suite d'un défrichement de Luzerne. 11 y a une quinzaine de
jours, son jardinier fut fort désagréablement surpris de ne plus
trouver le moindre vestige d'une plantation comprenant 275
pieds de Romaine qu'il avait repiqués à la date de quelques
jours et qu'il avait vus en très bon état, le matin même. Le
lendemain, les bordures de Fraisiers et d'Oseille eurent égale-
ment disparu. Puis ce furent successivement les Salsifis, les
Laitues, les Asperges, finalement les Poiriers et Vignes, surtout
en espalier, qui furent dévorés. L'auteur de cette destruction est
un insecte Goléoptère qui, écrit M. Am. David, a une certaine
ressemblance avec le Hanneton, mais qui est beaucoup plus
petit que celui-ci et grisâtre, qui vit sous terre et dans les anfrac-
tuosités des murs, surtout aux places éclairées par le soleil, et
qui se laisse saisir sans difficulté. Tandis qu'il abonde dans le
potager de M. Am. David, on ne le trouve point dans les
propriétés limitrophes. Pour le détruire, l'auteur de la lettre
a employé contre lui sans succès l'acide sulfureux, le lait de
chaux, le jus de tabac, l'huile de lin et l'essence de térébenthine.
Sur sa propriété on en détruit tous les jours des milliers; mais
comme on ne parvient pas, par ce moyen, à le faire disparaître, il
désirerait vivement connaître un mode de traitement, s'il en
existe, dont l'efletfùt plus prompt et assuré.
M. Margottin, père, dit (jue l'insecte dont il est question dans
la lettre de M. Am. David est fort connu. Il se trouve en général
dans les terres incultes et la culture de ces terres le fait dispa-
raître. Rien^ à sa connaissance, n'agit sur ce petit animal; mais
au bout d'un mois ou six semaines après qu'il a commencé ses
ravages, il disparaît de lui-même.
M. Girard (Maurice) regarde comme fort probable, d'après les
termes de la lettre qui vient d'être lue, que l'insecle dont il s'a-
git est VOtiorhynchus Ligustici, l'un des Charançons les plus
nuisibles, qui dévore indistinctement toutes les plantes. C'est
un insecte nocturne qui s'enterre. Le seul moyen connu de s'en
débarrasser consiste à lui faire la chasse. A Grignon, l'année
dernière, on Ta vu détruire entièrement un champ de Vesces.
SÉANCE DU 22 AVRIL 1886 205
A propos des moyens employés pour détruire les insectes,
M. P. Duchartre dit qu'il vient de lire dans V Illustriste Garten-
Zeitung de Vienne (Cahier de mars i886, p. 150) une indication
qu'il croit devoir communiquer à ses collègues. On sait que les
Groseilliers, tant à grappes qu'épineux ou à maquereau, sont
sujets à être dévorés en été par des Chenilles qui les dénudent
complètement. Un jardinier, chez qui ces arbustes étaient envahis
par ces insectes, après avoir employé sans succès contre ceux-ci
différentes substances, a essayé l'emploi d'une solution du sel
connu vulgairement sous le nom de salpêtre du Chili, qui est du
sulfate de soude. Il a fait dissoudre dans de l'eau chaude envi-
ron 17 décagrammes de ce sel et il a versé cette solution dans
20 litres d'eau. Il a aspergé ensuite ses Groseilliers avec ce
liquide. Deux opérations ont suffi pour faire périr toutes les Che-
nilles. Le même procédé a donné des résultats également avan-
tageux contre d'autres Chenilles, même contre les Pucerons.
M. P. Duchartre ajoute que l'un de nos collègues, qui est un
chimiste éminent, à qui il parlait des bons effets du salpêtre
du Chili, lui a exprimé son étonnement de ce qu'on n'avait pas
songé, en horticulture, à employer, pour la destruction des
insectes sur les végétaux, la solution de sulfure de carbone dont
l'action serait certainement efficace et dont l'application serait
aussi facile que peu coûteuse. Pour obtenir cette solution, il
suffit de mettre du sulfure de carbone au fond d'un grand vase
qu'on achève de remplir d'eau. On agile le tout. L'eau prend
tout le sulfure de carbone qu'elle est capable de dissoudre, et
l'excès de celte substance reste au fond du vase pour une nou-
velle solution. Le liquide qui a dissous une certaine proportion
de sulfure de carbone peut aisément être projeté sur les plantes
avec une seringue de jardinier ou tout autre appai'eil analogue.
Le sulfure de carbone ne coûtant aujourd'hui que 4 0 francs les
cent kilogrammes, les frais de ce traitement seraient évidem-
ment très faibles.
M. Truffant (Albert) dit que, ayant eu des Palmiers dont les
racines étaient chargées de Kermès qui leur nuisaient beau-
coup, il a essayé de détruire ces insectes au moyen du sulfure
de carbone employé non en solution, mais en nature. Les
206 PROCES-VERBAUX
plantes ainsi traitées ont péri. Il a recouru alors à la solution
du sulfocarbonate de potassium et il a détruit les Kermès sans
nuire aux plantes. Depuis cette expérience, il n'emploie plus
d'autre moyen et, en somme, il regarde la solution de sulfocar-
bonate de potassium comme un insecticide parfait.
M. Forney déclare que des substances assez diverses peuvent
être avantageusement employées comme insecticides. Ainsi le
silicate dépotasse, ou verre soluble, fortement étendu d'eau fait
périr les insectes parce que, en séchaut, il forme autour d'eux
une enveloppe ou croûte qui empêche l'accès de l'air. Sur les
Kermès les résultats que donne l'emploi de cette substance sont
très remarquables. La benzine ajoutée à l'eau en faible quantité
produit un excellent effet contre les Pucerons ordinaires; mais
l'action est très inégale sur le Puceron lanigère. Heureusement,
il est une substance qui agit sur celui-ci de la manière la plus
efficace : c'est le résidu épais que le pétrole laisse au fond des
tonneaux; or c'est une matière absolument sans valeur commer-
ciale. Appliquée avec un pinceau sur les arbres envahis par le
Puceron lanigère, cette matière les en débarrasse complètement
dans l'année même. Enfin quand il s'agit d'arbres à haute tige
attaqués par ce même Puceron, M. Forney conseille de mettre à
leur pied de la suie, pendant l'hiver. Comme, dit-il, l'insecte
s'enfonce en terre pour y passer la mauvaise saison, la suie
l'empêche de remonter sur les arbres à la fin de l'hiver et les
arbres en sont ainsi délivrés.
2° Une lettre de M. Hérault (A.), d'Angers, sur la greffe en
fente du Poirier pratiquée en septembre, à laquelle il trouve
divers avantages et qui cependant, d'après les informations qu'il
a reçues, n'est pratiquée nulle part. Dans une note imprimée
qui accompagne sa lettre on lit ce qui suit : « Lorsque l'on
« veut surgreffer le Poirier pour le transformer en une autre
« variété, ou bien lorsque, à la tin de l'été, les rameaux ou les
« sujets n'ont plus assez de sève pour permettre d'écussonner,
« dans ces divers cas, la greffe en fente, pratiquée à cette
« époque, réussit parfaitement. »
3° Une lettre dans laquelle M. J. Ricaud, Président de la
Société vigneronne de l'arrondissement de Beaune, appuie
SÉANCE DU 22 AVRIL 1886 207
l'idée que la solution de sulfate de cuivre dont on a aujourd'hui
constaté l'efficacité contre le Mildiou ou Peronospora viticola,
qui d'un autre côté détruit sur le grain de Blé les spores de la
Carie {Tilletia CariesTuL.), produirait également de bons effets
contre le Champignon qui détermine la maladie de la Pomme
de terre et qui a reçu des botanistes le nom de Peronospora
[Pfiylophthora Ae'QkKx) infestans. « Me basant^, écrit M. Ricaud,
« sur ce qui se fait pour la semence du Blé, je suis persuadé
« que les plants de Pommes de terre, plongés, au moment de
« leur mise en terre^ dans une solution de sulfate de cuivre,
« seraient débarrassés des germes de la Cryptogame et, comme
« conséquence, la plante en serait également garantie lors de
« son développement. Toutefois, de peur que la pousse des
« yeux ou bourgeons de la plante, c'est-à-dire ce qu'on appelle
« vulgairement sa germination, ne soit entravée par l'influence
« du sel de cuivre, j'engage les cultivateurs à faire des expé-
« riences avec des dosages différents (depuis 3 grammes jusqu'à
•;( 10 grammes de sulfate par litre d'eau). »
Comme pièce de la correspondance imprimée, M. Gh. Joly
offre à la Société, de la part du vénérable M. Marshall P. Wyl-
der, le compte rendu du Congrès horticole annuel qui a eu lieu
aux États-Unis, en 1885. Il annonce qu'il rendra compte dans
le Journal àe cet important travail. Egalement comme pièce de
la correspondance imprimée, M. le Secrétaire-général-adjoint
dépose sur le bureau une brochure intitulée : Le Verger. Conseils
sur la culture et la restauration des arbres à fruits à haute tige,
par M. l'abbé Lefèvre (gr. in-18 de 24 pages. Nancy, 1886).
Il est fait dépôt sur le bureau d'un Rapport sur un livre d' hor-
ticulture de M. Bazin: M. Cii. Chevallier, Rapporteur.
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions ;
Et la séance est levée à trois heures et demie.
208 NOMINATIONS
NOMINATIONS
SÉAXCE du 8 AVRIL 1886
MM.
\ . Barbot (Jules), horticulteur, rue du Chemiu de Fer, 56, à Ville-
momble (Seine, présenté par MM. Mies, Bricha et Michel.
2. Bethell (Georges), jardinier-chef du duc de Malborough, Bien-
heim. Palace Gardens, Woodstock (Angleterre), présenté par
MM. Bergman (E.) et Bergman (F.).
3. Brossier (Henri), spécialité d'écorce de liège pour l'horticulture,
boulevard de Strasbourg, 34, à Paris, présenté par MM. Ber-
gman (F.) et Bergman (E.).
4. Brousse, ingénieur-constructeur de la maison Charpentier et
Brousse, spécialité d'installation de potagers et fruitiers,
avenue de la Défense, 9, à Puteaux (Seine), présen'é par
MM. Moser et Christen (L.).
5. Charpentier, ingénieur-constructeur do la maison Charpentier et
Brousse, spécialité d'installation de potagers et fruitiers,
avenue de la Défense. 9, à Puteaux ('^"eine), présenté par
MM. Moser et Christen (L.).
6. Charpillon (Louis), propriétaire-agriculteur, rue Saiut-Louis-
en l'Ile, ."io, à Paris, présenté par MM. Josié de Lamariôres et
Huchez.
7. Colin, entrepreneur de menuiserie, faubourg Montmartre, 10, à
Paris, présenié par MM. Jolibois (R.) et Couturier aîné.
8. Dablin (Albert), distillateur, rue du Temple, 4 87, à Paris, pré-
senté par MM. Michelin et Baulot.
9. DçsEiNNE, quincaillier-armurier, spécialité d'outillage pour l'hor-
ticulture, rue de Paris, 19, à Courbevoie (Seine), présenté par
MM. Moser et Christen (L.).
10. Gérard-Triplet (Emile), artiste-peintre, impasse Compans, 2, à
Paris, présenté par MM. Bergman (E.) et Bergman (F.).
11. Hummel (Jean-Jacques-Alfred), propriétaire, administrateur de la
Caisse d'Épargne de Paris, rue du Plessis-Piquet, 8, à Fon-
tenay-aux-Roses (Seine), présenté par MM. Auguste (L.) et
Vauvel (L.).
12. Lellieux (Félix), horticulteur, rue Saint-Honoré, 2G7, à Paris,
présenté par MM. Bauer, Bouré et Guinlé.
SÉANCES DES 8 ET 22 AVKIL 1886 200
13, MoNiN (Pierr>-), de la maison Perrier et Moain, constructeur d'ap-
pareils de chauffage, rue Michel-Bizot, 164, à Paris, présent
par MM. Roy et Bleu.
H, SmoTEAu, rue de Tournon, 33, à Paris, présenté par MM. Joli-
bois (R.) et Bullier iTh.).
15. Testevcide, à Montgeron et boulevard Poissonnière, 21, à Paris,
présenté par MM. Rouiller (A.) et Rolland.
Séance du 22 avril 1886
MM.
1. Beaujouan (Joseph), jardinier-chef au château de Coubertia, par
Saint-Remy-les-Chevreuse (Seine-et-Oise), présenté par
MM. Boizard, Welker et Fichot.
2. Bourgeois (Jules), arboriculteur à Chambourcy (Seine-et-Oise),
présenté par MM. Lecointe(A.) et Bour^'eois (A.).
3. Bréchet, jardinier chez M. Groult, place du PetitVitry, à Vitry
(Seine), présenté par MM. Bleu (A.) et Verlot ;B.).
4. Caquet (François), ancien élève de l'École forestière, directeur de
la France agricole et forestière, au château de Fontaine, par
Cercy-la-Tour (Nièvre), présenté par MM. Forgeot et Chauré
(Lucien),
o. Galesloot (J.-P.-R.\ horticulteur, à Amsterdam (Hollande), pré-
senté par MM. Charles Verdier et Hardy.
6. Gérard (Albert), rue Drouot, 8, à Paris et à Nanteuil-le-Haudouin
(Oise), présenté par MM. Bleu (A.) et Verlot (B.).
7. GuiLLoux (Edmond), manufacture de tentes, toiles et bâches, rue
Bertin-Poiréc, 15, à Paris, présenté par MM. Couesse et Bleu (A.).
8. Latour (Edmond), jardinier chez M. Révillon, boulevard Richard-
Wallace, 9, à Neuilly-sur-Seine (Seine), présenté par MM. Poi-
ret-Delan et Bourin.
9. Martichon (Léopold) fils, horticulteur, route de Fréjus, à Cannes
(Alpes-Maritimes), présenté par MM. Forgeot et Truffaut (A.),
lu. Moreau (Alphonse), boulevard Saint-Jacques, 21, à Paris, présenté
par MM. Uelahogue-Moreau et Tainturier.
W . MouET, jardinier chez M. Mathieu Beaudet, route Nationale, 87,
àMontretout-Saint-Cloud (Seine-et-Oise), présenté par MM. Bleu
(A.)et Verlrjt (B.).
12. RiFFAUT, jardinier-chef de la Villa Donien, à Cannes (Alpes-Mari-
times) présenté par MM. Solignac(C.) et Verdier (Ch.).
44
210 NOTES ET MÉMOIRES
43. Saintier (Clément), jardinier-chef chez M. Poupinel, à Saint-
Arnoult (Seine-et-Oise), présenté par MM. Boizard, Welker et
Fichot.
14. Sellier (Eugène), jardinier-chef chez M. Munster, au château de
Chevincourt, par Saint-Remy-les-Chevreuse (Seine-et-Oise),
présenté par MM. Boizard, Welker et Fichot.
15. Thomassin (Jules), industriel, boulevard Poissonnière, 27, à Paris,
présenté par MM. Lebœuf (P.) et Hébrard (A.).
16. ViLLAiN (Henri), fabricant, rue Pastourelle, 30. à Paris, présenlé
par MM, Bleu (A.) et Chouvet.
Dami: Patronnesse
Madame Finet, rue de Miromesnil, \0\, k Paris, présentée pur
MM. Bleu (A.) et Thibaut.
NOTES ET MÉMOIRES
Deux belles variétés de Figues a propager (1);
PAR M. Glady (Eue).
Nil sub sole novum. — Si nous débutons par ces mots, c'est
que nous n'avons pas la prétention d'annoncer du nouveau à
nos collègues. Cependant nous tenons à leur signaler deux très
beaux fruits, déjà connus de quelques-uns sans doute, mais
encore assez rares, et qui ne sont pas propagés comme ils
méritent de l'être. Notre but est donc de les faire bien connaître,
parce qu'ils possèdent des qualités exceptionnelles qui doivent
les faire rechercher de tous les amateurs.
Ces deux superbes Figues, les plus remarquables de notre
riche collection, portent les noms de Figue Adam et Figue San
Pietro.
La Figue Adam est très ancienne, quoique peu connue; elle
nous est venue des frères Audibert, de Tarascon. C'était la plus
grosse Figue de leur nombreuse collection. Bien que nous la
(1) Déposa le S avril ISHfi.
i
DEUX FIGL'ES A PROPAGER 2H
possédions depuis plusieurs années, nous avons négligé à tort
de la multiplier, l'arbre qui la produit étant planté dans notre
propriété de l'Agenais, tandis que nos principales cultures
d'arbres fruitiers étaient dans nos propriétés de la Gironde.
C'est depuis que nous avons pris notre retraite sur notre pro-
priété de famille de l'Agenais, qu'il nous a été possible de bien
apprécier les mérites réels de la Figue Adam.
L'arbre est vigoureux et productif; les fruits viennent par
groupes échelonnés de six à huit, au bout de chaque branche ;
leur maturité arrive ici du 10 au 15 juillet. Cette Figue mûrirait
sans doute à Paris dans les premiers jours d'août ; elle suivrait
de près la Figue à trois récoltes, !a plus hâtive de toutes, la
Figue d'Argenteuil et la Figue Dauphine. Elle ressemble un peu,
pour la teinte grisâtre, à cette dernière. Elle est plus grosse et
plus renflée dans le milieu de son pourtour. Plusieurs de ses
fruits pèsent 150 grammes.
La chair de la Figue Adam est blanche, très ferme, assez
juteuse, très sucrée, excellente. L'arbre est bifère, mais rarement
on voit mûrir ici les fruits de la seconde saison ; la récolte de
juillet est assez abondante pour qu'on puisse se contenter de
ce premier produit.
La Figue San Pielro, originaire de la Dalmatie^ fut introduite
à Bordeaux par notre collègue M. Jaubert ; elle diffère totale-
ment de la Figue Adam,
Elle est énorme comme cette dernière, mais de forme plus
allongée, assez semblable à un Beurré Glairgeau. Sa teinte est
d'un gris vert violacé assez foncé ; sa chair est d'un rouge san-
guinolent, très juteuse, très sucrée, délicieuse.
La Figue San Pietro est franchement bifère; des fruits de la
seconde récolte ont été présentés par M. Bernède, de Bordeaux,
à la dernière session de la Société pomologique de France, tenue
à Bourg, où cette Figue très appréciée a été mise à l'étude par
cette Société.
M. Ferdinand Jamin, de Bourg-la-Reine, et M. Groux, de la
vallée d'Aulnay, à Sceaux, l'ont déjà propagée, de même qu'ils
ont mis en multiplication le remarquable Figuier Adam.
La Figue San Pietro a été présentée sous le nom impropre de
212 NOTES ET MEMOIRES
Figue Saint-Dominique, qui appartient à une autre Figue d'un
mérite très secondaire.
M. Jaubert, l'inlroducteur, nous fit rectifier le nom et nous
donna celui de San Piefro, qui accompagnait l'envoi qui lui fut
fait de cet arbre précieux.
Cette Figue lui fut aussi donnée sous le nom de Meclingea.
Celui de San Pietro doit être seul conservé. Ce fruit doit mûrir
en Dalmalie, à la Saint-Pierre, de là sans doute le nom de San
Pietro qui lui a été donné.
On sait que les boutures de Figuiers faites sous cloche, au
printemps et tout l'été, s'enracinent très facilement.
Nous engageons vivement les amateurs à multiplier ces deux
variétés qui nous paraissent à bon droit remarquables entre
toutes; leur beauté, leur bonté, leur précocité, doivent leur
valoir une place dans tous les jardins, dans tous les vergers.
Le vent de bise, l'œil, le bouton a feuilles et le bouton
A FLEURS DES PoiRIERS ET DES POMMIERS (i),
par M. Courtois (Jules).
Le vent de bise est un vent d'Est plus ou moins Nord, âpre, sec
et froid, dur à tous : végétaux, bêles et gens.
Moins violent que le mistral qui, soufflant du Nord-Ouest,
ravage la Provence, le vent de bise, dans une large région, est
aussi très malfaisant. On dit de lui: froid et sec comme bise, et
encore :
De la bise le rude vent
Suspend tous les travaux aux champs.
Nous écrivons ces lignes le 25 février 1886, sous l'impression
que nous cause ce vent, qui souffle depuis plus d'une quinzaine,
maintenant nuit et jour le thermomètre à plusieurs degrés au-
dessous de zéro.
Dans cette saison, les arbres fruitiers (nous pensons à eux par-
ticulièrement) n'ont rien encore à redouter du froid, s'il n'est
(1) Déposé le 14 mars 1886.
LE VENT DE BISE ET LES BOUTONS 213
excessif, et, nous occupant plus particulièrement encore des
Poiriers et des Pommiers, nous dirons que des écailles très artis-
tement imbriquées protègent leurs boutons à fleurs, leurs bou-
tons à feuilles, et leurs yeux.
Ces trois organes offrent ici un intérêt spécial parce qu'on ne
les rencontre bien distincts que sur les Poiriers et les Pommiers.
Sur la ^'igne, par exemple, il n"y a ni boutons à feuilles, ni bou-
tons à fleurs; on ne voit que des yeux, qui naturellement, chose
monstrueuse sur les Poiriers et les Pommiers, ainsi qu'il sera dit
ci-après, donnent dans l'année bois, feuilles, fleurs et fruits et
de plus des yeux nouveaux pour l'année d'après. C'est cet organe
unique quirend la taillede !a Vigne si simple. Elle se fait toujours
à deux yeux sur nos treilles; c'est la taille bigemme pratiquée
déjà du temps de Columelle (6U ans après J.-C). 11 l'appelle
putatio bigemmis (1).
Un autre intérêt s'attache auxdits trois organes ; ce sont les
seuls organes de végétation qui se montrent sur les Pommiers et
les Poiriers en hiver, les seuls dont aient à s'occuper le sécateur
et la serpette, à la taille en sec; c'est aussi sur eux trois que
repose le principe de la taille trigemme (2). Ils représentent les
trois phases d'élaboration de l'œil, quand il n'est pas sorti de la
voie delà fructification, depuis son germe primitif jusqu'à la
fleur, savoir :
{'"phase: l'œil à l'aisselle d'une feuille principale accompa-
gnée quelquefois, à sa droite et à sa gauche, d'une ou deux
feuilles secondaires; fin de la première année.
»- 2"« phase : le bouton au centre d'un bouquet de feuilles,
ouïes principales aussi, trois ou quatre formant une rosette; fin
de la deuxième année.
3'"'' phase : Le bouton, devenu plus gros, au centre d'un bou-
quet de feuilles, toutes principales également, cinq à sept for-
mant une rosette plus large; fin de la troisième année.
Quand unboulon a septfeuillesles jardiniersl'appellent un sept.
(I) Putatio d'où amputation en français.
(ï) Voir sur la Taille trigemme le Journal de la Société, année 1885,
février page M3, avril page 202, et juin page 347.
214 NOTES ET MÉMOIRES
Ce nombre est l'indice d'une élaboration achevée, d'une flo-
raison certaine, le printemps suivant de la quatrième année.
Telles sont les phases normales par lesquelles passe l'organe
primordial, l'oeil^ chez le Poirier et le Pommier, pour devenir
bouton à fleur, bien qu'il y ait à celte règle des exceptions nom-
breuses d'élaboralions plus rapides.
En effet, sur certaines variétés, des boutons à fleurs se mon-
trent souvent dès la deuxième année pour s'épanouir au prin-
temps de la troisième; on en voit même qui se forment dans le
cours de la première année, s'épanouissant au printemps de la
deuxième ; on signale encore des yeux généralement terminaux,
monstruosités végétales, accomplissant toutes les [ihases l'année
même de leur venue au monde et fleurissant vers l'automne.
Dans ces exceptions, c'est la nature, qu'on nous passe le mot,
qui a doublé les étapes; par contre, que de boutons privés
d'air et de soleil qui mettent un nombre inflni d'années à tourner
à fleurs, quand ils ne s'éteignent pas avant !
Mais les boutons à fleurs les mieux constitués sont générale-
ment ceux qui ont suivi la marche normale sus-indiquée. Ils
donnent de plus beaux bouquets de fleurs (1). Disons encore que
l'épanouissement des trois organes, qui se fait d'avril à mai, a
lieu dans l'ordre qui suit :
D'abord les boutons à fleurs, puis les boutons à feuilles, et
en dernier lieu les yeux. C'est cet ordre qui fait au printemps la
beauté des Poiriers et surtout des Pommiers en fleurs, la fleur se
montrant avant la feuille.
Protégés comme ils le sont, les dits trois organes, surtout
quand ils sont bien constitués, bravent la bise généralement jus-
qu'à la fin de mars. Mais il n'en est plus de même quand viennent
avril et mai ; la bise alors est à tous redoutablo, à cette époque
principalement, que la tradition a caractérisée par ces mots :
Lune rousse et personnifiée avec les noms de saints appelés les
trois saints de glace : saint Mamert, saint Pancrace et saint Ger-
vais, dont les fêtes tombent les H. 12|[et 13 mai, époque à
laquelle sévissent généralement et avec trop derégularité chaque
(1 ) Et aussi de plus beaux et de meilleurs fruits.
Sum. SIJK LE l'ALMIER DE STAULELI 215
année les gelées printanières. C'est par un vent de bise toujours
que ces dernières causent leurs dégâts.
En temps de bise, il n'est pas prudent de faire voyager les
arbres ni de les planter. Le hàle les saisit et les dessèche.
Le vent de bise est redouté aussi des animaux.
Le moineau, pour ne parler que de lui, quand ce vent souffle,
sort le moins qu'il peut, et, si le besoin de se nourrir le tire de
sa cachette, il va au plus vite chercher sa pâture et rentre chez
lui sans bruit, sans jacasser, lui si bavard !
Quant aux insectes, nos ennemis pour la plupart, ils sont
doués d'un instinct qui leur fournit le moyen de se protéger, soit
à l'état d'insecle parfait et parfaitement caché aussi, soit à celui
de chrysalide, de larve ou d'œuf. Aucun ne se montre tant que
souffle la bise.
Quand la bise fut venue,
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Point d'éclosion, point d'amour en temps de bise, laquelle
sévit, comme nulle part, sur le vaste plateau de laBeauce Ghar-
traine où, de Chartres à Pithiviers, rien ne l'arrête, pas le moin-
dre monticule.
Pour terminer, nous dirons avec l'école de Salerne ;
Vieillards, ne sortez pas en temps de bise.
Note sur le Palîuer de Staoueli ((),
par M. Ch. Joly.
Lorsque, le 14 juin 1830, les Français débarquèrent en Afrique,
à Sidi-Ferruch, à 25 kilomètres d'Alger, l'armée ennemie
était campée sur un plateau éloigné de 6 kilomètres et domi-
nant de 150 mètres les dunes voisines. Les chefs arabes avaient
planté leurs lentes près du Palmier séculaire dont il sera parlé
plus loin et autour duquel on devait fonder plus tard l'abbaye
(1) Déposée le 23 mars 1886,
216 NOTES ET MEMOIRES
de la Trappe. Ce fut près de là que fut livré, le 19 juin, le
combat qui commença celte série de luttes sanglantes qui nous
livra l'Alaérie.
àhlf .,
Treize ans après, un arrêté du 25 juillet 1843 concédait aux
TrappisteS;, à 17 kilomètres d'Alger, un terrain de 1.020 hec-
tares, couvert alors par des broussailles et par des Palmiers
nains. Les religieux, au nombre de quarante environ, bien que
NOTE SUR LE PALMIER DE STAOUELI 217
décimés par les lièvres, finirent par assainir le sol. Ils construi-
sirent une ferme et des ateliers de toute espèce. On défricha
profondément le terrain ; on fit des plantations d'arbres et de
vignes; on cultiva les céréales, en un mot on transforma le dé-
sert, au point qu'aujourd'hui rétablissement agricole de Staouëli
est l'un des plus beaux et des mieux cultivés de l'Algérie. Les
jardins seuls occupent une superficie de plus de 50 hectares
enclos de murs ; en dehors, o 0 hectares sont défrichés et ense-
mencés en céréales. Les cultures comprennent ensuite le Sorgho,
la Betterave et surtout la Vigne qui partout vient remplacer le
Palmier nain. Depuis vingt ans, on a boisé 40 hectares en essen-
ces forestières, surtout en Eucalyptus, qui déjà, à dix ans, me-
surent 1 m. 20 de circonférence. La deuxième culture la plus
importante à Staouëli est celle du Géranium rosat, dont les
feuilles donnent à la distillation une huile ayant une odeur qui
ressemble à l'essence de Rose véritable : à la Trappe, cette cul-
ture s'étend sur plus de 30 hectares.
L'abbaye proprement dite, dont la première pierre a été
posée par le maréchal Bugeaud, forme un rectangle de 50 mè-
tres de côté dont le milieu est occupé par un jardin entouré
d'un cloître à deux rangs d'arcades. Les visiteurs étrangers sont
admis avec la plus grande courtoisie à visiter l'établissement,
et^ dans le cabinet du Père abbé, on fait voir le bureau sur
lequel fut signé, en 1830, dans la villa Gouput, àEI-Biar, l'abdi-
cation de Hussein-Dey et la cession de l'Algérie à la France.
C'est dans l'intérieur de la cour du cloître que se trouve le
Palmier dont je donne ici le dessin. Il est composé de dix tiges
formant une espèce de gerbe, dont les branches s'élèvent à
'12 mètres environ; on suppose qu'il peut avoir, à l'heure
actuelle, une centaine d'années.
Le personnel de l'exploitation agricole de Staouëli se com-
pose de MO religieux trappistes, de 60 domestiques, de 70 con-
damnés militaires et de 150 à 180 travailleurs espagnols ou
défricheurs, qui reçoivent 110 francs à l'hectare mis en culture.
La Vigne est, à Staouëli, la culture la plus importante : les
plantations couvrent déjà 300 hectares et se continuent sans
cesse. Les plan'* qu'on cultive sont l'Espar ou Mourvédre de
"â'iS NOTES ET MÉMulHES
Pj-ovence, 1»^ Morastel, le Garignan et l'Aramon. Leur ennemi
principal est TAItise bleue que l'on recueille dans des enton-
noirs d'envii'on 60 centimètres de diamètre; on présente l'en-
tonnoir sous chaque cep et avec une baguette on frappe la
feuille et les sarments pour en faire tomber les insectes et les
brûler.
On sait qu'en Algérie l'étendue des terres affectées à la cul-
ture de la Vigne va sans cesse croissant : l'année dernière, la
récolte a passé un million d'hectolitres et dans peu de temps
elle sera doublée; aussi y a-t-il lieu de s'étonner qu'on n'ait pas
établi pour nos colons une école de viticulture, car c'est parla
que, dans un avenir peu éloigné, s'opérera la conquête véri-
table de l'Algérie.
L'excursion du couvent de la Trappe est l'une des plus inté-
ressantes à conseiller aux touristes qui ont le bonheur de s'in-
téresser à la culture du sol et de faire une visite à notre belle
colonie.
Des Hybrides (1),
par M. Carrière (E. -A.).
Au moment où tout le monde horticole, à propos de tout et
même de rien, comme l'on dit parfois, parle constamment
d'hybrides et à' hybridation, nous avons cru qu'un article sur ce
sujet présenterait un certain intérêt, d'abord par lui-même, c'est-
à-dire par l'examen des faits, ensuite par les discussions qu'il
pourrait provoquer, ce qui, nous en avons la conviction, aurait
un double avantage : de servir la science et la pratique. De là
l'explication, sinon la justification, du présent article.
La première question qui se présente ou plutôt qui s'impose
et qui, pour cette raison, peut être appelée préjudicielle, est
celle-ci : Qu est-ce qu'un hybride ?
Cette question, beaucoup plus complexe qu'on ne le suppose
généralement, bien que très importante, n'est cependant que
(I) .Note déposée le ï\ février IS8().
DES HYBRIDES 219
secondaire; elle se rattache à une autre, qui la précède même,
— celle de l'espèce dont elle est une conséquence. En effet, si
l'on demande à la science — et ici le cas l'exige — qu'est-ce
qu'un hybride? elle répond: c'est le produit de la fécondation
de deux espèces entre elles! Mais alors surgit une nouvelle diffi-
culté; celle-ci : qu est-ce qu'une espèce?
Tant que l'on a cru qu'il existait des types immuables et indé-
finiment permanents, avec tous leurs caractères, on avait là une
base en apparence stable, autorisant une définition absolue.
C'était donc une sorte d'étalon qui permettait le contrôle. C'est
à ce type, idéal plutôt que réel, qu'on avait donné la qualifica-
tion d'espèce. Mais aujourd'hui que l'on sait que tout est indéfî-
iiiment et continuellement niuable, l'espèce, ainsi qu'on l'avait
définie tombe, et avec elle les hybrides, du moins comme on les
comprenait. De plus encore, on avait admis comme règle que les
véritables hybrides devaient être stériles ou, dans le cas con-
traire, qu'ils devaient, dans un temps très court, disparaître en se
confondant avec les types dont ils étaient sortis. Théorique-
ment, ces faits étaient simples et clairs ;aussipartantdeces points
avait-on créé d'autres types secondaires et de diverses valeurs
que l'on avait même essayé de déterminer, cest-à-dire de fixer
la valeur. Ces sous-types étaient au nombre de deux : les races
et les variétés.
On admettait aussi que ces sous-types pouvaient se féconder
entre eux et donner naissance à des individus également fertiles.
Aujourd'hui, la pratique a démontré — et démontre tous les
jours — qu'il en est tout autrement; d'abord qu il n'y a pas de
types absolus, par conséquent plus d'espèces, telles du moins
qu'on les comprenait, que la stérilité est une exception due à
une imperfection d'organe et qu'au contraire tous les individus
tendent à produire des graines. Mieux même : que tous les in-
dividus tendent à se « fixer », c'est-à-dire à reproduire leurs
caractères, par conséquent à former des types, et cela indéfini-
ment. D'où il résulte que, dans un sens vrai, espèces et hybrides
ont disparu. Est-ce à dire que la science s'est affaiblie, qu'il
n'existe aucune base sérieuse et que l'étude des végétaux n'est
plus qu'un dédale sans ordre ni sans limite? Non, évidemment!
•220 .NOTES ET MÉMOIRES
A des règles, à des théories, en ont succédé d'autres conformes
aux faits et sanctionnés par la pratique. Aussi désormais,
science et pratique doivent-elles s'entendre sinon sur les mots,
du moins sur les choses.
Mais si la pratique a infirmé certaines théories scientifiques,
n'est-elle pas à son tour en train de se suicider en ce qui con-
cerne V hybride ? Le fait paraît, sinon certain, du moins probable.
En eTet, les jardiniers ne parlent plus que d'hybrides, en voient
partout, en créent à volonté. Mais ne s'abusent-ils pas et com-
prennent-ilsbien ce que c'est qu'un hybride? Quelles précautions
prennent la plupart des horticulteurs lorsqu'ils pratiquent ce
qu'ils appellent Vlujbridation? Se rendent-ils bien compte de
la nature des organes sexuels, du rôle qu'ilsjouent et des phéno-
mènes qui se produisent lorsqu'on les met en contact? On peut
en douter. A ce sujet, un examen au moins superficiel des cho-
ses nous parait nécessaire; nous allons le tenter.
Faisons d'abord remarquer qu'il n'y a jamais eu, qu'il n'y a
pas, ni qu'il n'y aura jamais deux choses identiques, et, d'une
autre part, que toutes les plantes naturellement (c'est-à-dire
sans fécondation artificielle) tendent à varier, sollicitées par deux
forces contraires : l'une qui, en raison de la force acquise, tend
à conserver, tandis que l'autre, subissant la grande loi de l'évo-
lution ascendante ou progressive, tend à la variation, à l'exten-
sion des anciens types et à la formation de nouveaux. C'est de
l'efTort incessant de ces deux forces antagonistes que résulte
l'harmonie, en constituant ce merveilleux enchaînement évolu-
tif et qui a fait dire au grand Linné : « Natura non fucit sal-
ins », qui, pourtant, est loin d'être absolu. Donc, dès l'instant
où sans l'intervention humaine toutes les plantes tendent à
varier, nous disons que, contrairement à ce qu'a dit le savant
suédois, la nature fait des sauts et parfois même de très grands
ce que démontrent :
1° Les diverses créations, végétaux ou animaux, qui présen-
tent de très grandes différences dues au milieu oîi on les observe,
et qui constituent les Faunes et les Flores si diverses qui exis-
tent;
2* Les nombreux équivalents qui se montrent journelle-
DES HYBRIDES 221
ment dans les cultures. En effet, combien, dans les semis, d'in-
dividus qui naissent avec des caractères que n'avaient pas leurs
parents et qui en sont même tellement différents qu'ils nécessi-
tent la formation de nouveaux genres?....
On le voit: si les individus varient sans qu'il y ait eu fécon-
dation entre leurs parents ou d'autres analogues et si, d'une
autre part, ainsi que cela est absolument vrai, il n'y a point
possibilité de limiter ni même de définir l'espèce, quelle sera la
base qui pourra permettre de définir Ihybride dont elle est
supposée descendre?
Tout ceci est donc obscur, arbitraire et se réduite une ques-
tion de foi, ce qui n'est pas de la science, au contraire! En
science, ce qu'il faut ce sont des faits, de sorte que toute question
opposée à ceux-ci ou qui lésa contre elle, est fausse.
Mais, d'une autre part, si la science est impuissante à définir
V hybride, eWe ne peut donc accuser la pratique d'abuser du mot
et de « patauger » dans ses dires.
Par exemple, que pourrait-on objecter au jardinier ouàThor-
ticulteur qui viendrait dire qu'il a obtenu un hybride de Chry-
santhème, de Rosier, de Dahlia, de Pivoine, de Zinnia, de Cala-
dium, etc., ou un hybride d'Épinard, de Chou, d'Oseille, de
Céleri^ de Laitue, de Chicorée, de Melon, de Haricot, de Pois, de
Carotte, etc. , ou un hybride de Chêne, de Peuplier, d'Orme, etc. ,
ou bien encore au fermier qui soutiendrait avoir obtenu un
hybride de Blé, de Seigle, de Luzerne, de Trèfle? Rien! assuré-
ment, de scientifique du moins. Tout ce que l'on pourrait faire,
c'est tout au plus d'émettre des doutes. Mais ici, encore, sur
quoi appuyer ceux-ci, sinon sur des hypothèses, ce qui n'est pas
suffisant, car lorsqu'il s'agit de science il faut des faits; ce qui,
toutefois, ne veut pas dire qu'il fautrejeter tontes les hypothèses,
mais au moins qu'on doit les considérer comme telles tant
qu'elles n'ont pas été sanctionnées par l'expérience.
De tout ceci, il ressort que le mot hybride n'a plus aujourd'hui,
même en science, de valeur précise : c'est une question d'opinion
ou d'appréciation purement personnelle. Mais, d'une autre part
encore, cène sont pas seulement les praticiens qui usent et abu-
sent, de ce mol hybride, el nous voyons des botanistes qui ayant
222 DES HYBRIDES
reçu du Brésil et du Mexique des échantillons secs^ c'est-à-
dire des cadavres, de Fougères, de Mélastomacées, de Bigno-
niacées, de Composées, etc., les étalent près l'un de l'autre, à la
queue leu leu, comme l'on dit, et alors, armés d'une loupe,
font des rapprochements et forment des groupes que, par
analogie et d'après leur sensum, ûs qna.\i{ien\. espèces, hybrides,
cariétés, et auxquels aussi ils donnent des noms. Mais, de plus,
il n'est pas rare de voir d'autres savants, également considérés
comme compétents, qui, étudiant les mêmes objets, les jugent
différemment. Où donc alors est la vérité?
Doit on, après ceci, s'étonner si des praticiens, presque tou-
jours étrangers aux sciences naturelles et parfois même complè-
tement illettrés, font un usage immodéré du mot hijbride, quand
des savants spéciaux, sérieux^ regardés comme compétents, s'en-
tendent si peu sur les mêmes objets, au point même d'émettre
des opinions tout à fait contraires ; certains regardent comme
hybrides ce que d'autres considèrent comme des espèces, ci vice
versa.
Comme résumé, que conclure sur hybride ? Doit-on abandon-
ner le mot? Non, certes. Il ne faut pas rejeter une chose par ce
fait qu'on a abusé du nom qui l'exprime; ce qu'il faut, c'est évi-
ter l'excès et surtout faire en sorte que l'appellation ait une
signification précise et justifiée par les faits, c'est-à-dire que la
plante nommée hybride, obtenue par une fécondation sérieuse,
présente des caractères vraiment distincts. Scientifiquement,
l'hybride devrait être un individu qui, issu de deux genres dif-
férents, posséderait d'une manière évidente des caractères
communs aux deux. Quant à la stérilité ou au fait de « retour »
sur lesquels on s'était basé autrefois comme devant caractériser
l'hybride, il faudrait les rejeter comme insuffisants puisque l'on
voit parfois dans un même semis, provenant de graines récol-
tées sur un seul individu, des sujets très fertiles, d'autres c|ui le
sont plus ou moins, enfin d'autres tout à fait stériles.
En ce qui concerne le « retour », on ne peut non plus rien
inférer puisque l'on voit souvent — on pourrait même dire tou-
jours — des prétendues espèces — c'est également le propre
des variétés — qui, après être restées un nombre plus ou moins
RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. LEDOUX 223
grand d'années sans varier pour ainsi dire, varient d'une manière
frappante et désordonnée, tandis qu'au contraire on voit appa-
raître des variétés singulières et des plus distinctes qui se pro-
duisent, et cela presque indéfiniment, avec une constance et une
persistance que l'on peut regarder comme relativement com-
plètes. On en a de fréquents exemples en horticulture: presque
tous nos légumes sont dans ce cas ; c'est au point que pour beau-
coup, on n'en connaît plus les types.
RAPPORTS
Rapport sur u.v mémoire de M. Désiré Ledoux, arboriculteur
A Blangy-le-Chateau(1 j.
MM. Chatenay (Abel) et Bertrand, Rapporteurs.
Messieurs,
Chargés de faire un Rapport sur la brochure publiée par
M. Ledoux, brochure traitant d'une nouvelle forme recom-
mandée par lui pour les arbres fruitiers en espaliers, nous nous
trouvons quelque peu embarrassés.
En effet, si nous ne voyons pas grand'chose à critiquer sur
les principes exposés dans ce travail ; nous n'y voyons pas non
plus beaucoup de louanges à décerner, car tout ce que dit
M. Ledoux a été dit et traité depuis longtemps dans bien des
ouvrages d'arboriculture.
Cette soi-disant nouvelle forme que M. Ledoux nomme « can-
délabre » à ramifications intérieures, n'est en réalité qu'une lé-
gère modification du candélabre à quati'e branches en U double,
forme que l'on voit journellement recommander et appliquer
par nombre de professeurs et de jardiniers.
Cette modification, encore excusable quand l'arbre doit être
formé sur six ou huit branches, n'a aucune raison d'être quand
l'arbre à former ne comporte que quatre branches. Or, comme
la forme en question est destinée principalement, dans l'esprit
(i) Déposé le 2.T février 188S.
224 RAPPORT
de son obtenteur, à garnir des murailles très élevées et bien sou-
vent coupées par des ouvertures rapprochées, il s'ensuit qu'on
ne peut guère lui donner une grande largeur et que quatre
branches forment le plus souvent sa charpente; du reste, avec
beaucoup de variétés de Poiriers, il serait impossible de lui don-
ner une charpente plus étendue. Nous ne reconnaissons donc
pas l'utilité de cette innovation qui rend certainement l'arbre
plus difficile à équilibrer dans sa jeunesse.
La forme en U double, dont les quatres branches, qui toutes
les quatres peuvent être qualifiées de branches mères, présen-
tant exactement la même courbure à leur point de jonction,
est par son mode de formation plus facile à équilibrer que la
forme de M. Ledoux, où nous voyons les deux branches exté-
rieures se continuer régulièrement dans leur courbe et leur
partie verticale, formant ainsi deux branches mères, tandis que
les deux branches intérieures prises sur les deux premières ne
constituent en somme qu'une sorti d'étage qui justifie bien le
nom de ramification intérieure, mais qui ne présente, à notre
avis, qu'une réelle infériorité, au point de vue delà formation
rationnelle de l'arbre.
Dans ses critiques sur la forme palmette, M. Ledoux ne nous
paraît pas toujours très juste. En efi^et, quand il dit que les
branches charpentières prennent forcément une direction hori-
zontale et que la sève contraint les prolongements à s'allonger
dans un sens horizontal^ au lieu du sens perpendiculaire, il se
trompe évidemment dans son appréciation, car ce mouvement
horizontal, ou plutôt oblique, n'est ni naturel, ni contraint par
la sève ; il est dû unitiuement au jardinier.
Que M. Ledoux laisse une palmette en formation abandonnée
à elle-même, il verra bien que les prolongements des branches
de côté tendront tout naturellement à prendre une direction
perpendiculaire. Nous n'avons pas du reste la prétention d'ap-
prendre ce fait à notre confrère, qui nous parait très bien con-
naître la conduite desarbres à fruits; nous entendons simplement
Uii montrer que quand on veut trop prouver on dépasse sou-
vent le but. La ferme en palmette restera toujours lune des
meilleures à employer pour les espaliers qui ne sont pas de
SUR UN MÉMOIRE DE M. LEDOUX 225
grande hauteur, et nous approuverons, avec M.Ledoux, les for-
mes verticales lorsqu'il s'agira de garnir des pignons de mai-
sons, des murailles d habitation ou d'exploitation agricole, etc.,
tout en formulant nos réserves sur son système de ramification
intérieure.
La forme verticale a bien, elle aussi, des inconvénients que
M. Ledoux ne signale pas, entr'autres la surveillance qu'il faut
continuellement exercer pour éviter que les branches ne s'em-
portent par le haut et ne se dénudent en même temps dans les
parties basses.
Du reste, avec les formes verticales, de même qu'avec les for-
mes obliques, le jardinier qui a le souci de ses arbres et qui
veut les conduire avec soin doit constamment lutter contre des
inconvénients qui, dans l'un comme dans l'autre cas, ont bien
leur importance.
Nous n'insisterons pas davantage. M. Ledoux s'adresse évi-
demment aune culture particulière, à laquelle la forme, tout en
ne constituant pas comme il le dit une perfection absolue, peut
rendre beaucoup de services.
Nous avons maintes fois parcouru les pays de Normandie où
l'on élève le plus d'arbres fruitiers le long des maisons et des
bâtiments agricoles^, et nous avons été à même de constater bien
souvent la négligence des cultivateurs qui prennent générale-
ment des branches sur un point quelconque de l'arbre afin de
remplir les vides, sans se soucier autrement des lois de l'équi-
libre.
En luttant contre la routine, en cherchant à vulgariser les
bons principes de taille, M. Ledoux a droit à nos encourage-
ments et nous concluons en demandant pour lui des remercie-
ments pour la communication de son intéressant travail.
13
226 RAPPORT
Rapport sur un petit ouvrage ayant pour titre : essai sur
LE Chrysanthème (1):
M. Giiargueraud, Rapporteur.
M. Ghys, pharmacien à Anzin (Nord), a adressé à la Société
un opuscule, dont il est l'auteur, sur lequel M. le Président a
bien voulu me charger de faire un Compte rendu.
Ce petit travail, intitulé : Essai swr le Chrysanthème, est divisé
en huit chapitres comprenant, ainsi que son sous-titre l'indique,
son histoire, sa classification, sa culture et une description des
400 plus belles variétés.
Le chapitre I donne des détails intéressants sur l'introduction
en France, il y a bientôt un siècle, du Chrysanthème de l'Inde.
Il y est relaté que les premières tentatives de culture ne se géné-
ralisèrent pas, et que la gloire des premiers succès revient
M. le capitaine Barnet et à son jardinier M. Pertuzès, qui, à
Toulouse, vers 1827, obtinrent par le semis des variétés dont le
mérite dépassa même leurs espérances.
Les principaux horticulteurs et amateurs qui, depuis cette
époque, ont le plus souvent contribué, soit par les soins de cul-
ture, semis, etc., ou par des importutions directes, à propager
ce beau genre de plantes y sont aussi mentionnés.
Le chapitre II rappelle que le Chrysanthème de l'Inde ap-
partient botaniquement au genre Pyrctkrum.
Le chapitre III_, classification, donne la description de cinq
types principaux autour desquels doivent se grouper toutes les
variétés de Chrysanthèmes. — Ces cinq groupes ou sections re-
posent sur des caractères distinclifs qui sont trop généraux,
trop variables selon les circonstances, pour permettre actuelle-
ment un classement facile de toutes les variétés intermédiaires
aujourd'hui cultivées.
Le chapitre IV, qui traite de la culture et multiplication,
donne des renseignements utiles sur un mode particulier de cul-
ture. Il ne faut pas oublier que l'auteur décrit surtout la cul-
{\) Déposé le 8 Avril 1886.
3
SUR UN 0PUSCLLI3 DE M. GllVS 227
ture du Chrysanthème dans le nord de la France, dans des con-
ditions spéciales et à un point de vue particulier, là où, comme
il est dit, la culture en vase est celle qui donne les meilleurs
résultats.
Le chapitre V, Engrais et Amendements, contient de nom-
breux renseignements intéressants sur la valeur nutritive et sur
l'action de plusieurs sortes d'engrais, leurs modes et époques
d'emploi. Le sulfate d'ammoniaque y est indiqué comme ayant
une action très favorable sur le grand développement que peu-
vent prendre les fleurs. Un exposé des nombreuses opérations
de taille et pincements qu'on peut faire subir à ces végétaux,
en vue d'obtenir de plus grandes fleurs, mieux constituées, ou
pour donner aux plantes une forme régulière ou particulière,
termine ce chapitre.
Le chapitre VI, Insectes nuisibles, renferme une descrip-
tion assez étendue des insectes qu'on rencontre le plus commu-
nément dans les jardins et qui peuvent nuire aux Chrysanthèmes.
Quelques insectes et animaux utiles y sont aussi signalés.
Le chapitre Vil fait connaître les soins utiles ou qu'il est favo-
rable de donner au moment de la floraison des Chrysanthèmes
cultivés selon les indications précédentes.
Enfin le chapitre VIII donne, classés dans cinq groupes princi-
paux, la nomenclature de quatre cents Chrysanthèmes choisis
parmi les plus belles variétés.
En résumé, ce petit travail est recommandable, car il fournit
des renseignements très intéressants sur l'historique du Chry-
santhème et donne des détails utiles sur un mode particulier
de sa culture.
Pour terminer, je dirai avec l'auteur : «...ce petit travail est
un premier jalon planté dans une voie oii il reste encore bien du
terrain à parcourir. » Mais j'ajoute que ce jalon est utile et bien
planté.
En conséquence, je demande la faveur de l'envoi de ce Rap-
port à la Commission des Récompenses.
2i8 RAPPORT
Compte rendu des travaux du Comité d'Arboriculture pendant
L ANNÉE 1885 (h;
pai- M. Michelin^ Secrétaire de ce Comité.
Messieurs,
L'article 31 du règlement du 16 novembre I88j impose à cha-
cun des Comités de notre Société l'obligation de présenter à
l'Assemblée des Sociétaires, dans l'une des séances du premier
trimestre, un Compte rendu de ses travaux accomplis pendant
l'année précédente. Cette disposition existait déjà dans l'ancien
règlement; aussi c'est pour la vingt-cinquième fois que je viens
résumer devant vous les procès-verbaux des séances de notre
Comité d'Arboriculture fruitière et de Pomologie.
J'ai peu de choses à vous dire sur l'Arboriculture proprement
dite ; je ne puis avancer que les questions relatives à la conduite
des arbres aient toutes été résolues; néanmoins, en fait, elles ont
peu occupé notre Comité, l'année dernière. Je serais porté à en
conclure que les membres nos collègues sont assez d'accord sur
le mode de taille préférable pour donner une boime direction
aux arbres et les mettre à fruit. Rien n'est absolu et exclusif
dans leur méthoJe; ils font généralement usage des procédés
connus comme les meilleurs; le but qu'ils poursuivent est d'en
faire un emploi judicieux, approprié aux circonstances, en don-
nant aux arbres des formes régulières et plaisant à l'œil, tout en
les mettant à fruit. Comme renseignement d'ensemble, je puis
dire qu'on est porté à abandonner les grandes formes difù-
ciles à obtenir et surtout à conserver intactes et qu'on se montre
plus enclin à en adopter de petites, au moyen desquelles on
couvre les murs plus promptement, on multiplie les variétés, et
on comble bien plus facilement les lacunes que produisent les
mécomptes de la culture.
Éviter l'effet nuisible des gelées printanières sur les Vignes est
un but vers lequel tendent les efforts des viticulteurs, et pour
l'atteindre autant que possible, M. Cirjean, de Conflans-Sainfe-
('I) Déposé le 11 mars 1886.
Il
SL'H LES TUAYAUX HU CUMIIK d'a UliuKlCl'LTL KK EN 1 8K5 221)
Honorine, oppose un retard de dix ou quinze jours à ses Chas-
selas en les badigeonnant ou les seringuant avec de l'eau de
chaux qu'il lance sur les murs, pour les treilles en espalier, et en
mouillant sur les deux faces celles en contre-espalier. Il pro-
cède à celte opération au moment où la Yigne pleure, après
avoir mis vingt litres de chaux en pierre dans soixante litres
d'eau froide qu'il verse en tournant le mélange avec un bâton.
Notre collègue emploie le liquide pendant qu'il a encore sa
chaleur, et, dans cet état, il peut être lancé avec la seringue.
Laissez-moi vous rappeler à celte occasion qu'à Montreuil,
pour combattre les parasites, on badigeonne les Pêchers avec
une bouillie composée de colle de peau, de soufre, de savon noir
et de chaux. M. Liasse, un membre du Comité, pour détruire le
Puceron lanigère, badigeonne ses arbres en hiver et jusqu'aux
racines avec des résidus ou fonds de tonneaux de pétrole, pro-
duit qui, dans ces conditions, s'achète à bas prix. Contre les
mêmes insectes, M. Charles Baltet et feu M. Croux nous ont indi-
qué qu'ils mettaient de la chaux en pierre au pied des jeunes
Pommiers avant l'hiver.
Ces divers procédés demandent à être expérimentés; je me
borne à vous en transmettre l'indication.
POMOLOGIE.
J'ai à m'étendre davantage sur les données pomologiques,
matière inépuisable, sujet d'études qui reste en permanence
soumis à l'attention du Comité. Dans le Rapport analytique qui
suit vont être cités tous les fruits dignes d'attention qui ont passé
sous les yeux du Comité, depuis le 'I"janvierjusqu 'au 31 décembre.
Le 8 janvier, des Poires de semis de M. Boisselot, portant le
11° 7, étaient qualifiées de bon fruit. M. Boisselot était déjà connu
pour la Poire Fortunée Boisselot, répandue dans la culture et
atteignant la fin de l'hiver.
Le 26 février, IsiVoive Beun^é Bizet était jugée bonne.
Le même jaur, une Poire Charles Cognée, semis de M. Baltet,
recevait la même note; elle a un goût amande fort agréable;
j'ajouterai avec un volume très satisfaisant. Le 26 mars, un autre
fruit de la même variété était bien juteux, fondant, sucré, bon.
230 KAPI'OUT
Le nièmejour, étaient appréciées favorablement : 1" une Poire
Bonne de Malines; 2° une Bergamotte Sannier, à la chair fine,
juteuse, fondante, agréablement parfumée ; enfin le 9 avril, on
retrouvait des mêmes Poires Bergamotte Sannier, bonnes et très
bonnes, et d'autres Charles Cognée d'un goût très fin, bien
juteuses.
Voilà de bons fruits appartenant franchement à l'hiver.
Dans les fruits tout à fait tardifs doit figurer la Poire Prévost,
dédiée par Van Monsau célèbre pomologiste rouennaisde ce nom.
On la supprime généralement à cause de son peu de valeur sous le
rapport du goût ; mais M. Baltet nous a fait observer qu'en par-
tie à cause de sa longue garde, on l'utilise beaucoup à Bordeaux
pour la confiserie qui s'y fabrique sur une grande échelle. En
revenant sur le mois de février, je rappellerai que M. Hédiard,
membre très compétent, nous faisait observer que les Oranges
de Blidah, ayant un goût très agréable et plus relevé que les
Mandarines, pouvaient être préférées à ces dernières, et nous fai-
sait consigner que la maturité normale des Oranges de Blidah
arrivait en mars et que celle des Mandarines prenait époque en
janvier.
Voici quelques appréciations qui ont pour date le.'^ avril 1 880.
Pomme Cox's Orange p/ppin, fruit de premier ordre ; trop
mûre, a perdu sa qualité ; doit se manger en janvier.
Adam'sPearmain sucrée, parfumée, agréable au goût, bonne.
Les deux Pommes Fraise de Hoffinger et Francalu passées en
maturité.
Pomme Friandise, bonne, et deux exemplaires de la Poire
Charles Cognée, citée plus haut, passée, trop mûre.
Pomme du Halder, beau fruit, ne paraissant qu'assez bon ; à
revoir.
Reinette marbrée. Reinette plate de Champagne, excès de matu-
rité.
Aucune remarque à faire sur les fruits, jusqu'au 23 juillet,
jour où M. Sellier, cultivateur à Bry-sur-Marne, a envoyé au
Comité des Prunes hâtives, violettes, appartenant à la localité de
Bry où elles sont cultivées avec avantage pourla vente du marché
et auxquelles le présentateur donne le nom de .ffo»ne rfc^ry.
SLR LES TRAVAUX DU COMITÉ d'aRBORICULTURE EN 1885 23 1
Le Comité, pour la seconde année, a pris intérêt à cette com-
munication, d'autant plus que cette Prune est bonne, précoce et
fertile, ce qui convient à la culture des champs.
Le 13 août, un bel apport de Pêches Précoce de Haie nous mon-
trait cette variété nouvelle comme d'un fort volume, d'un beau
coloris foncé répandu sur la surface et devant nous promettre
une des meilleures Pêches parmi celles de la première récolte :
elle demande à être éprouvée.
Le 27 août, l'attention s'est portée sur une belle Prune dite de
Fontbriant, variété rouge violette, de bonne seconde qualité, due
aux semis de M. Morel, de Lyon-Yaise (Rhône). Vers la fin d'août,
M. Jamin nous apportait des Poires portant le nom de Rousselet
Decaisne, plus grosses que les Rousselet ordinaires et très pro-
pres^ selon lui, à cause de leur apparence, pour la vente des mar-
chés. L'épreuve de ce fruit demande à être faite. Cette Poire est
le produit des semis de M. Decaisne ; on doit cependant con-
venir qu' elle est disposée à blétir. Un bon nombre de Pêches
précoces est en ce moment à l'étude ; il y aura un choix à faire ;
mais il est à noter qu'elles ont pour la plupart des tendances à
s'attacher au noyau.
Le 10 septembre, M. Alexis Lepère faisait déguster à ses col-
lègues une Pêche de semis qui leur a paru bonne. Elle est très
grosse et bien colorée. Puisse cette nouvelle venue valoir celle
que l'obtenteur a déjà livrée à la culture sous son nom, et qui,
après les épreuves voulues, a été, cette année, adoptée par la
Société pomologique de France.
Le 24 septembre, M. Lapierre nous apportait des exemplaires
de deux Poires peu connues, l'une du nom de Belle de William,
qui a paru grosse et bonne, et l'autre appelée William. Duchesse,
ayant aussi un fort volume, mais qui, à la dégustation, a été
jugée trop acidulée. Le 8 octobre, M. Jamin mettait sous les
yeux du Comité une Poire Général Totlehen, d'une grosseur
tellement exceptionnelle qu'on l'a qualifiée de monstrueuse.
Remarque à faire: le même arbre en avait produit de plus volu-
mineuses.
Le 22 octobre, les Poires Professeur Decauville et Calixte
Mignot étaient classées comme assez bonnes; Beurré bronzé
232 RAPPORT
comme bonne ; mais le Beurrr Fouqveray, portant le nom
d'un horticulteur qui l'a obtenu récemment, apparaissait
pour la première fois avec un bon volume et une qualité très
bonne. C'est un fruit à suivre. Encore le même jour était dégustée
une Poire Ballet père, souvent étudiée et généralement reconnue
variable. Cette fois, avec un très fort volume, ce qui est fré-
quent, le fruit n'était qu'assez bon.
M. Honnorali, de Toulon, qui, on le sait, s'applique avec un
zèle soutenu à propager en France la culture des Diospyros
Kaki du Japon, avait envoyé à la Société vingt-quatre fruits
d'une même variété, récoltés à Toulon, qui sont relativement
gros, d'une belle apparence et d'une bonne qualité. Des arbres,
envoyés par le même, ont été plantés auprès de Paris, et on
pourra bientôt juger jusqu'à quel degré de température ils peu-
vent vivre et fructifier. M. Honnorati, véritable spécialiste pro-
pagateur en matière de Kakis, considère qu'il a rendu service en
produisant une variété dont les fruits mûrs peuvent se couper
en tranches, tandis que la généralité des autres variétés dont la
pulpe forme marmelade ne peuvent se manger qu'à la cuillère.
Poursuivant le cours de ses recherches, M. Ilcdiard, le l^ no-
vembre, nous apportait de petites Goi/aves rouges de Chine,
rondes et grosses comme des cerises, cultivées à Blidah, par
M. Fontaine. Elles diffèrent de celles de la Martinique qui sont
plus grosses, jaunes et piriformes, et on les dit meilleures pour
les confitures.
Voici un nouveau fruit, goûté pour la première fois celte
année, le 12 novembre 1885, le Doyenné Boisselof, qui reparaît
encore avec la note très bon nullement discutée. C'est un véri-
table Doyenné d'automne, d'un goût agréablement relevé, qui
aura sa place parmi nos bons fruits précédant ceux d'hiver.
Le 26 novembre, une Poire de M. E. desNouhes,^oj/«/e quand
même, quoiqu'elle fût trop mûre, était déclarée bonne; et une
Poire variété Boltet père était goûtée bonne; enfin, le 10 dé-
cembre, on en disait autant de la Poire Président Drouard.
Le .24 décembre, les Pommes Sevarr et London pippin, pré-
sentées par MM. Baltet, étaient déterminées comme bonnes, ainsi
qu'une grosse Poire belge, du nom de Beurré de Naghin. Le
SUR LES TRAVAUX DL" COMITÉ d'aHBORICLLTLRK EN 1885 233
24 décembre dernier, M. Ballet, apportant nn huit ou Biospiji^os
costafa Kaki, récolté en espalier, à Troyes, sur un arbre prove-
nant de M. Honnorati, prouvait que cette espèce pouvait sortir
du cadre restreint du Midi. 11 est à propos de rappeler, à cet
égard, qu'il y a un an, MM. Chantrier frères, de Morlefontaine
(Oise), avaient aussi présenté des fruits de la même espèce venus à
maturité dans leur département; enfin le 15 janvier 1885,
M. Honnorati lui-même envoyait des arbres à confiera plusieurs
personnes et des fruits d'une dizaine de variétés de Kakis à
déguster. On ne peut vraiment faire plus pour propager un fruit.
Le même jour, une Poire Zom'se Vilmorin recevait la note de
bonne, et une Pomme Blenheim orange, devenue sèche, parais-
sait avoir dépassé la limite de la maturité.
Le 5 mars, se trouvaient sur le bureau quatre Poires envoyées
par M. Harraca qui, aujourd'hui, exploite les terrains de Pau
provenant de M. Tourasse. Deux issues du Doyenné d'Hiver,
très grosses, se gâtaient; deux autres, également belles, semis
du Beurré d'Hardenpont, auraient sans doute fait preuve de
qualité si elles avaient été cueillies plus tard. Une poire For-
tunée Boisselot, le 5 mars, a justifié sa bonne renommée et a
ainsi prouvé qu'elle est franchement tardive.
Un membre de la Société a voulu faire comparer aux membres
du Comité une Poire Royale Vendée, cueillie sur un arbre greffé
sur franc à une autre provenant d'un arbre greffe sur Coignas-
sier. — On ne sera pas étonné que l'avantage ait été pour la
Poire dont l'arbre avait pour sujet le Coignassier,
Le 19 mars, étaient à maturité deux Pommes de plein champ
et de longue garde, très communes dans l'Oise et portées en
abondance sur les marchés : la Pomme de Salé et la Pomme de
Cave; la première a paru bonne et la seconde assez bonne. On
ne peut contester qu'elles ne soient de longue conservation.
En revenant à nos procès-verbaux d'automne, je trouve, pour
le l^"" octobre : Poires Président Delbès, bonne;
William Duchesse, assez bonne ;
Madame Lye Baltet, bonne;
Sucrée de Montluçon, acidulée assez bonne;
Favorite Morel, bonne.
234 RAPPORT
Puis le 13 octobre :
Poire de semis Beurré Fouqueray, bonne et très bonne ;
Poires : Madame Henri Desportes, très bonne;
Charles Ernest, passable ;
Belle de Beaufort, trop mùre^ annonçant un bon fruit;
Henri de Bourbon, assez bonne;
Eugène Thiriot, bonne;
Puis, un peu plus tard, le 29 octobre, les Poires Madame
Chaudy et Duchesse bronzée, très bonnes.
Le 5 novembre, un peu plus avant en saison, Poires Madame
Chaudy, très bonne;
Président Delhes, bonne;
Prince Consort, bonne;
Nouvelle Fnlvie, bonne ;
Louise de Rogier, assez bonne.
Le 19 novembre, Madame Chaudy, bonne, et le 3 décembre,
Poire Auguste Droche bonne et, cette fois, très bonne la Poire
très variable Président Drovard.
Chacune de ces citations ne peut être prise isolément à la
lettre, le même fruit reparaissant à des dates diverses et avec
des notes différentes; en matière de jugements sur les fruits, il
faut se fixer sur les moyennes qui seules expriment la vérité.
.\PI'ORTS AU>: SÉANCES.
Les présentations aux séances ne sont [)as sorties du cercle
habituel et ont principalement prouvé qu'on entend bien la
culture dans notre région parisienne où on sait faire très beau,
mais à la condition de donner des soins bien raisonnes et assi-
dus. Rien de particulièrement remarquable et exigeant des
explications; on a vu les objets aux Assemblées de la Société ; je
me borne ici à rappeler que les apports ont valu aux auteurs,
pendant le courant de l'année, dix primes de '!'"'= classe, douze
de seconde, douze de 3* classe et au total 3i primes réparties
sur 23 séances.
COMMISSIONS.
Les Commissions de visites n'ont été demandées qu'en très
SLR LES TRAVAIX Dl COMITK DARBOlUCI'LTLliE EN 1883 23")
petit nombre : il y en a eu une pour les cultures de Pêchers de
M. Lepère et une autre appelée à rendre compte de celles de
Chasselas de M. Jourdain, à Maurecourt(Seine-et-Oise); les Rap-
ports ont été faits et déposés par MM. AbelChatenay et Michehn.
Quatre mastics à greffer diff'érents sont dans les mains de
membres qui sont charges de les expérimenter.
On ne peut, sur cet objet, avoir de solution qu'après un
temps assez. long.
Les Rapports seront réclamés après délais opportuns et aucune
lacune ne s'}' introduira.
Deux Rapports ont été demandés sur de petites brochures ou
traités : l'un est déposé, l'autre est en ce moment à l'élude.
COLLECTION DE FRUITS MOULÉS.
La collection de fruits moulés est malheureusement depuis
trop longtemps délaissée, l'éminent et habile artiste qui l'a pro-
duite n'ayant pu jusqu'ici être remplacé.
Ce que notre Société en possède est précieux et a été logé dans
des meubles spéciaux garnis de vitrines parfaitement combinées
pour la vue des visiteurs comme pour la conservation. Mon col-
lègue M. Charollois et moi nous comptons finir, pendant les
mois qui précéderont ceux d'été, l'étiquetage et la mise en ordre
qui nous restent à faire pour les Poires; puis nous rédigerons le
catalogue. Il serait bien à souhaiter que notre travail ne fût pas
arrêté à ce point; depuis que, il y a plusieurs années, nous
avons perdu notre sympathique collègue Buchetet, un fâcheux
arriéré s'est accumulé et nous aurions beaucoup de fruits à faire
reproduire. Il intéresse notre Société de trouver un artiste qui
prenne goût à cet art qui, au moyen de reproductions fidèles, peut
devenir un intéressant auxiliaire dans l'étude de plusieurs
sciences.
OBSERVATIONS GÉNÉRALES.
Votre Comité d'Arboriculture fruitière et de Pomoiogie est
nombreux, zélé; ses membres accomplissent leur tâche labo-
rieusement et avec un intérêt constant. La doctrine de ses
membres, en matière de taille et de conduite des arbres, tend
236 KAPPORT
particulièrement à ie généraliser et à s'uniformiser; elle profite
de la lumière répandue par les leçons des anciens maîtres
Hardy, Dubreuil, Charmeux,Lepère, Rivière..., et les études sub-
séquentes de ceux qui ont travaillé après eux.
D'un autre côté, la Pomologie est une mine inépuisable et qui
exige que ses représentants soient toujours sur la brèche, opé-
rant sur des éléments des plus variables, sur des fruits nouveaux,
obtenus de semis, d'introduction nouvelle de l'étranger, qu'il
faut sans cesse observer, déguster, comparer en clierchant à
distinguer les meilleurs parmi les bons. Le Comité, avec l'aide
de sa Commission spéciale de Pomologie, est toujours en me-
sure de déguster, les jeudis de chaque semaine, les fruits arrivés
à maturité.
Compte re.ndu du 27'' Conobès de la Société pomologiquf. de
Franck, ouvert a Bourg (Ainj, le 15 septembre 1885 (1);
M. Michelin, Rapporteur.
Messieurs,
Avec l'année 1885, nous devions voir la S/** session de la
Société pomologique de France, et ses assises devaient se tenir à
Bourg, chef-lieu du déparlement de l'Ain, ville placée dans un
centre rural où les cultures sont très variées, comme les sites de
natures très diverses qu'il renferme, tantôt des plus pittoresques,
tantôt en plaines unies, et en général accidenlé, boisé et bien
arrosé par des cours d'eau.
La ville de Bourg elle-même, d'une moyenne importance, ne
renfermant que 16,000 âmes environ, est avantageusement
placée au milieu de Lyon, Chambéry, Genève, Lons-le-Saunier
et Mâcon, et à des distances très modérées de ces villes, de la
dernière surtout; elle est un centre important pour le commerce
des grains, des bestiaux et surtout de ces volailies auxquelles
on donne le nom de la Bresse d'où elles sont expédiées en
grande quantité. Elle est la patrie de Vaugelas, Lalande,
Bichat, Joubert : on y a consacré le souvenir de ces deux der-
(l)Déposé le 27 février < 886.
SUR LA 27^ SESSION DU CONGKES POMULOtilQLE, EN 1885 237
niers, l'un savant, l'autre guerrier, par des monuments; Lépine,
célèbre horloger du siècle dernier, Brillât-Savarin, les docteurs
Récamier, Bonnet et autres savants et écrivains y sont nés. On
ne peut citer ces hommes célèbres dont Bourg fut la patrie, et
surtout quanti on prend la plume pour écrire sur un sujet hor-
ticole, sans citer, aussi, un savant moderne, qui nous a diriges
dans nos travaux pomologiques et a été enlevé à notre affec-
tueuse sympathie lorsqu'il avait fait beaucoup et avait encore
beaucoup à faire pour mettre sa science au profit de ses con-
temporains et de la postérité.
Alphonse Mas, né à Lyon, en 1817, se mariait à Bourg en 1843
et venait s'y établir. Préparé par l'étude de la botanique, par
celle des langues vivantes, l'anglais et l'allemand, apprises en
vue de faciliter ses recherches, il se livra à l'arboriculture frui-
tière avec autant d'application que de persévérance: et pour
avoir constamment les types des espèces et variétés fruitières
sous la main, il fit planter d'arbres fruitiers des jardins d'une
étendue sans pareille, dans lesquels il puisa tous les éléments
de ses travaux qui, pour les plus importants, ont produit Le
Verger, ouvrage du plus grand mérite en huit volumes ; la i*o-
mo/o^/e^renéra/e, publication en douze volumes, véritables monu-
ments de la science pomologique; enfin il travailla avec M. Pul-
liat au remarquable traité des Vignes cultivées dans le monde
entier, ouvrage connu sous le nom de Le Vignoble. M. .Mas ne
se borna pas à la rédaction de ces ouvrages précieux pour
l'élude; recherchant et indiquant les bons fruits, il voulut en
répandre la culture et fonda la Société d'Horticulture pratique
de l'Ain, celle-là même qui reçut cette année le Congrès pomo-
logique ; il organisa le jardin-école de cette Société et devint
Président de la Société pomologique de France qui, en 1872, lui
décernait la médaille destinée aux personnes qui ont rendu le
plus de services à la pomologie.
En 1875, lorsque la session eut lieu à Gand, Alphonse Mas
avait été l'objet des témoignages les plus accentués et les plus
flatteurs d'estime, de sympathie et dadmiration de la part des
Belges et des membres de l'administration de ce pays où l'hor-
ticulture est en lionneur. Je le quittai le dernier de ses collabo-
238 RAPl'OUT
râleurs; il se sentait fatigué et malade; il rentra au plus vile
dans ses foyers et, après quelques jours, il y rendait le dernier
soupir, laissant des regrets unanimes dans sa ville et dans tout
le monde horticole au milieu duquel il était une des sommités.
11 avait préparé dans son entier sa Pcnnologio. générale; il restait
plusieurs volumes à publier.
Bourg, autrement dit Bourg-en-Bresse, ancienne capitale de
la Bresse, jadis aux rois de Bourgogne, puis aux empereurs,
aux ducs de Savoie, cédée à la France en 1601, renferme peu
de monuments anciens. On y remarque seulement une grande
et belle église, cathédrale gothique à l'intérieur et du style de la
Kenaissance à l'extérieur et particulièrement dans la façade;
mais avant tout, dans un faubourg, l'église de Brou, qui dépen-
dait d'une ancienne abbaye dans les bâtiments de laquelle est
aujourd'hui un séminaire. L'église de Brou, monument histo-
rique de premier ordre, bâtie de 1506 à 1536 par Marguerite
d'Autriche, fut élevée à la mémoire de son époux, Philibert le
Beau, duc de Savoie. On peut y remarquer le portrait très orné,
le jubé gothique dentelé (jui semble enfermer le chœur et en
faire une sorte de chapelle, des boiseries d'une finesse de sculp-
ture admirable et trois mausolées dans le goût du gothique
lleuri de la Renaissance, ceux de Marguerite de Bourbon, de
Philibert le Beau et de Marguerite d'.Vutriche, son épouse.
Il était difficile de ne pas rappeler cet édifice qui attire un
grand nombre de voyageurs à Bourg pour y visiter la basilique
et particulièrement les trois tombeaux qu'elle contient, œuvres
d'art du premier mérite.
La Société d'Horticulture pratique de TAin, en conviant la
Société pomologiijue de France à tenir sa 27" session annuelle
à Bourg, évoquait le souvenir de cet homme qui avait été sym-
pathique à tous ceux qu'elle devait réunir et qui, sous sa
direction, s'étaient livrés aux mêmes études des fruits dont il
possédait la science à un si haut point : à Bourg, l'association
devait retrouver son Vice-Président actuel, M. de la Bastie qui,
dans sa propriété, se livre, avec un zèle à toute épreuve, aux
études qui avaient été si chères à M. Mas.
Or, la 27° session devait ouvrir ses assises le lo septembre et
SUR LA "11^ SliSSlON DU CONGRÈS PuMOLOGUJUt:, EN Ib85 23W
notre Société parisienne devait y être représentée par trois délé-
gués, MM. Jamin (Ferdinand), Lapieri-e et Michelin. Les séances
ont eu lieu , suivant le programme, au jardin de la Société d'Hor-
ticulture où avait été organisée une Exposition fruitière dont j'ai
rendu compte dans un Rapport inséré dans notre journal de
l'année 1885 et qui se trouve à la page 695. Des délégués étaient
venus des différentes contrées de la France.
La séance fut ouverte le 15 septembre, à deux heures et demie
de relevée, par M. Moyret, Président de la Société d'Horticulture
de l'Ain qui, au nom de ses collègues^, témoigna la satisfaction
qu'éprouvaient les concitoyens du regretté Alphonse Mas de
recevoir les représentants de la Société pomologique de France
qui avait encore à sa tète M. de la Bastie qui, par ses travaux,
marchait sur la voie tracée par le savant auteur du Verger, col-
laborateur du Vignoble et auteur de la Pomologie générale. Les
liens du passé et du présent devaient donner du prix à la
réunion projetée pour l'année 1885 et c'est en exprimant une
vive satisfaction que M. le Président souhaite la bienvenue aux
membres présents venus de loin pour se réunir aux membres de
la Société de l'Ain. Après une allocution empreinte de cordia-
lité, M. le Président invite l'assemblée à se constituer et à for-
mer son bureau.
MM. de la Bastie, Cusin, Reverchon, Desfarges, Guillot,
Joanon, Luizet, Treyve, Jamin, Michelin, membres du Conseil
d'Administration de la Société pomologique, montent au bureau ;
et MM. de la Bastie, comme Yice-Président et Cusin comme Secré-
taire-général, adressent des remerciements à M. le Président
Moyret pour la confraternelle hospitalité que la Société de Bourg
veut bien donner au Congrès de l'année courante et pour
les paroles bienveillantes avec lesquelles il a souhaité la
bienvenue aux hôtes de sa Société; puis, ces deux membres
expliquent le but à atteindre et la marche réglementaire à
suivre dans le cours de la session pour y arriver. On pi'océde
ensuite à l'élection du bureau pour la session et il est ainsi
composé :
Présidents d'honneur: M. iMoyret, Président de la Société
d'Horticulture pratique de lAin, et M. de la Bastie, Vice-
240 RAPPOKT
Président de la Société pomologique de France et Yice-Prési-
dent de la Société d'Horticulture pratique de l'Ain.
Président titulaire: M. Jamin (Ferdinand), délégué de la So-
ciété nationale de France et l'un de ses Yice-Présidents.
Vice-Pi'ésidents : MM. Luizet, Vice-Président de la Société
d'Horticulture du Rhône;
Hortolès, professeur d'Horticulture à Montpellier;
Jacquemet-Bonnefont, horticulteur à Annonay (Ardèche);
Velin, François, délégué de la Société d'Horticulture de Ge-
nève.
Secrétaire-général : M. Gusin, Secrétaire-général de la Société
d'Horticulture du Rhône.
Secrétaires : MVI. Henri Michelin, délégué de la Société natio-
nale d'Horticulture de France;
Joseph Daurel, Secrétaire-général de la Société d'Horticulture
de la Gironde;
Aynès, Vice-Président de la Société d'Horticulture pratique de
l'Ain;
Barrel, Secrétaire-général de la Société d'Horticulture pia-
tique de l'Ain.
M. Reverchon est réélu Trésorier; et M. Varenne est nommé
Trésorier-adjoint .
Sur l'invitation de M. le Président du Gonseil d'Administra-
tion, M. Jamin, élu Président titulaire, prend place au bureau ; il
y est suivi par les autres membres nouvellement élus. Ses pre-
mières paroles sont prononcées à l'adresse de M. Réveil, le vé-
nérable Président de l'Association pomologique, que son âge
avancé tient éloigné de ses réunions nomades et qui, de loin,
s'associe avec une si profonde sympathie et un si vif intérêt à
la réussite de ses travaux. M. Jamin a été touché de la bien-
veillante sympathie de ses collègues qui, depuis huit années,
veulent bien lui confier la mission de diriger leurs éludes : il
s'efforcera de les rendre efficaces. H est ému de se trouver dans
cette salle où semble présider le buste d'Alphonse Mas et à la
place que celui-ci a occupée avec tant de distinction. H fera
tous ses efforts pour se rendre digne du suffrage de ses col-
lègues et il comptera sur leur bienveillant et zélé concours pour
SUR LA 17" SESSION DU CONGRÈS l'OMOLOGIQUE, EN 1885 241
le seconder dans l'accomplissement de sa mission. M. le Pré-
sident invite l'assemblée à se prononcer sur l'ordre des travaux
qu'il importe de diviser, de manière à abréger autant que
possible le séjour des membres éloignes de leurs foyers ; à cet
effet, il propose d'adopter la marche suivie depuis nombre
d'années dans les Congrès de l'espèce, et qui consiste à tenir
deux séances de l'assemblée générale par jour, l'une dans la
matinée, l'autre dans l'après-midi; et à confier le soin des dégus-
tations à une Commission spéciale qui dressera des procès-
verbaux de ses séances et les communiquera à l'assemblée géné-
rale qui sera réunie après chaque séance de dégustation.
Les dégustations auront lieu à sept heures et demie du matin
et à deux heures après-midi, et les assemblées générales à neuf
heures du matin et à quatre heures de relevée. Il est bien en-
tendu que tous les membres du Congrès auront droit d'as^'ste^
aux séances de la Commission de dégustation. Cette Commis-
sion sera présidée par M. Treyve, de Trévoux(Ain); M. Lapierre,
délégué (le la Société nationale de France en sera le Vice-Prési-
dent et M. Michelin, délégué de la Société nationale d'Horticul-
ture de France, le Secrétaire.
Entrant ensuite dans les détails de l'organisation administra-
tive, M. le Président demande à l'assemblée d'élire les membres
de la vérification des comptes: elle sera composée de MM. Ber-
nède, de Bordeaux; de laBastie, de Bourg: Delaville, de Beau-
vais.
M. le Président termine en rappelant que, chaque année, la
Société décerne une médaille d'or à la personne qu'elle juge
avoir rendu le plus de services à la pomologie : il annonce que
le vote aura lieu le surlendemain et que les membres souscrip-
teurs de l'Association auront seuls le droit de prendre part au
vole, ainsi que deux délégués par chacune des Sociétés qui se
sont fait représenter au Congrès ; il annonce, en outre, que tous
les membres de la Société d'HorticiiIture, ainsi que toutes
les personnes compétentes et prenant intérêt à la pomologie^
du département et de la ville, sont invités instamment à s'asso-
cier aux travaux du Congrès.
L'ordre du jour est épuisé; les travaux commenceront le
16
2-42 H.U'PoRt
lendemain malin, conformément au programme qui vient
d'être arrêté, et la séance est levée à cinq heures.
Les procès-verbaux des dégustations vont être reproduits ci-
après in- extenso; on pense qu'ils offriront de l'intérêt pour les
personnes qui se livrent aux études pomologiques.
Première séance de dégustation., /e 16 septembre.
La séance est ouverte, à sept heures et demie du matin, par
M. Treyve, de Trévoux, Président de la Commission de dégusta-
tion; M. Michelin, Secrétaire, tient la plume. M. de la Bastie
présente les fruits dont la description va suivre :
1" Poire Graf Molke. Moyenne, jaune-citron, turbinée; pé-
doncule assez long, implanté sur le coté; qualité médiocre ; à
rejeter.
2° Poire semis n" 50. Moyenne, conique, jaune ; chair très fine,
juteuse, fondante, ayant des concrétions au centre, légèrement
acidulée, ayant une tendance à blétir; néanmoins bonne et à
revoir.
3° Poire Giram. Moyenne, conique, forme de l'Angleterre,
jaune verdâtre; pédoncule assez long, implanté droit sur la
pointe; œil moyen, peu enfoncé; chair assez fine, fondante^ ju-
teuse, moyennement sucrée, acidulée; qualité moyenne, à
maintenir à l'étude : fruit des Pyrénées.
4° Poire délicieuse de Grammont . Maturité septembre ; moyenne,
conique, jaune, légèrement calebassiforme ; pédoncule long;
chair mi-fine, un peu verdâtre, un peu ferme, moyenne-
ment sucrée; qualité peu caractérisée; à maintenir à l'étude.
5° Nectarine Bowden. Moyenne, jaune, partiellement colorée
de rouge, sillon peu prononcé; chair fine, bien juteuse, bien
sucrée, de très bon goût.
La maturité arrive fin d'août et commencement de septembre;
le volume se développe ; on proposera à l'assemblée générale
l'admission définitive.
6° Poire Bon Vicaire, obtenue par le frère Louis, pomologiste
distingué à Nantes, où il est directeur de l'établissement des
sourds et muets. Très grosse, forme de Belle Angevine, vert
SUR LA 27*= SESSION DU CONGRÈS POMOLOGIQUE, EN 1885 243
jaunâtre ; œil fermé et petit, peu enfoncé, dans une cavité plis-
sée et un peu bossuée ; pédicelle charnu, long et droit; chair
assez fine, juteuse, acidulée, légèrement amandée. Bonne. Cette
Poire peut être mise à l'étude avec recommandation. Un exem-
plaire ouvert est sans pépins ni loges.
Semis de M. Fougère n'^ 240. Poire grosse, ovoïde, allongée,
jaune verdâtre, colorée de rouge rouillé; beau fruit trop mùr ;
chair assezûne, fondante, sucrée, d'un parfum agréable ;àrevoir.
Semis du même n° 24. Assez grosse, forme de Doyenné d'hiver,
jaune coloré de rouge; pédoncule assez gros, court, charnu,
dans une petite cavité plissée; œil grand, ouvert, dans une ca-
vité assez profonde, très plissée; chair fine, sucrée, un peu gra-
nuleuse au centre, rappelant celle du Doyenné d'hiver , en ayant
un peu le goût et la forme; juteuse, très sucrée, parfumée, de
bon goût; bon fruit; à revoir.
Poire semis du même »i° 323. Moyenne, de couleur jaune un
peu foncé, turbinée, obtuse, un peu bossuée au sommet; œil
petit, fermé, enfoncé; pédoncule assez long; chair trop mûre,
goût trop prononcé d'acide formique; à rejeter.
Alhoise. Poire décrite dans l'ouvrage de M. Mas; moyenne,
pyriforme allongée, contractée au-dessous du milieu; peau
jaune doré, frappée de rouge vermillon d'un côté ; pédoncule
assez long; œil moyen, ouvert, presque à fleur; chair grosse,
parfumée; grosse et blétissant; fruit à rejeter.
Poire Bési de Montigny. Envoyée par M. Bouvan de Saint-
André, de Gorcy (Ain) ; maturité indiquée fin septembre ; grosseur
au-dessous de la moyenne; forme de Bergamotte; jaune ver-
dâtre; chair fine, juteuse, sucrée, musquée, très fondante, de
bon goût; très bonne. Fruit à mettre à l'étude. On dit l'arbre très
fertile. Observation qu'il y a plusieurs variétés du même nom.
C'est un ancien fruit dont on entend proposer la mise à l'étude.
Pèche de semis. Présentée par M. Bernède, de Bordeaux, et
obtenue par lui; grosse, ronde, jaune pâle marbré de rouge;
chair blanche, à peine teintée de rouge autour du noyau ; bien
juteuse, vineuse, sucrée, légèrement filandreuse; le noyau et la
peau se détachent bien ; bon fruit à revoir et qui paraîtra sous
le nom de Madame Bernède.
244 RAPPORT
Pêche de semis n° 27. Hq M. Treyve ; grosse, sphérique, régu-
lière^ sillon très creux d'un côté ; couleur jaune, en partie rouge
brun ; chair passable; à étudier et à revoir.
Pêche semis n" 1 de M. Rlchaux. Grosse, sphérique^ à robe
verte, à peine colorée de rouge. Noyau fendu ; chair verdâtre,
serrée, mauvaise.
Pêche 7i" 3, semis de M. Brun d'Fciilly. Grosse, sphérique,
séparée par le sillon en deux parties inégales ; assez colorée
et cependant qu'on déclare l'être souvent davantage; chair
blanche, verdâtre, juteuse, de qualité moyenne; à revoir.
La séance est levée à 9 heures.
Séance d2 l'assemblée générale du mercredi 16 septembre,
a neuf heures du matin
A neuf heures, le Congrès entre en assemblée générale sous la
présidence de M. Jamin ; M. Daurel, l'un des Secrétaires, lient In
plume. M. Michelin donne lecture du procès-verbal de la séance
de dégustations qui vient d'avoir lieu, et dont les propositions
n'ayant donné lieu à aucune observation sont adoptées. M. le
Président, après cette lecture, commence l'appel des fruits qui
sont à l'étude du Congrès et ont été portés sur le tableau pu-
blié à l'avance.
Abricols.
Abricot de Boubon. Misa l'étude en 1883; fruit pr'oposé par
M. Jacquemet-Bonnefont, d'Annonay, et signalé comme très
hâtif, mûrissant au commencement du mois de juillet. M. Hor-
tolès dit quil se répand dans les cultures du Midi, mais qu'il
n'est pas encore bien connu par ses fruits; il en demande le
maintien à l'étude. M. de la Bastie ne le considère pas comme
plus hâtif que beaucoup d'autres des mêmes pays méridionaux;
on objecte sa ressemblance avec les fruits de l'Abricot-Pêche.
M. Bernède fait observer que l'arbre n'a pas la feuille de ce
dernier et que la confusion n'est pas possible. Cet Abricot est
maintenu à l'étude.
Abricot du Chancelier. Maturité indiquée pour la rai-juillet:
semis de M. Luizet. On a une excellente opinion de ce fruit à
SUR LA 27" SESSION- DU CONGRÈS POMOLOGIQUE. EN 1885 245
Lyon ; l'arbre y pousse très bien et a un bel aspect. M. Luizet,
l'obtenteiir, reconnaissant que la culture n'en est pas assez
répandue, en propose le maintien à l'étude, qui est décidé par
l'assemblée, avec recommandation.
f cri ses.
Bigarreau noir d'Eculhj (Luizet obtenteur). Maturité au
milieu de juillet.
M. Luizet explique qu'il est bon, vineux, fertile, tardif. Il a
été jugé très bon à Lyon; mais M. Luizet reconnaît qu'il n'est
pas aussi répandu qu'il le mérite. M. Besson dit qu'il réussit
beaucoup à Marseille où il est dur et ne prenant pas les vers.
Les bons renseignements qu'on obtient et qu'on a déjà re-
cueillis sur ce fruit motivent son adoption définitive.
Guigne hâtive de Pontarnau. Semis de M. Jacquemet-Bonne-
font, d'Annonay; maturité au 15 mai; M. de laBastiela considère
comme la plus hâtive des Cerises et la loue beaucoup au point
de vue de sa qualité. On n'entend encore sur son compte que
MM. Jacquemet-Bonnefont et de la Bastie ; maintenue en atten-
dant (ju'elle soit plus répandue.
Coings.
Boiirgeaut. Proposé k l'étude en 1883 par M. Treyve qui, en-
core aujourd'hui, fait l'éloge de l'arbre et du fruit qui, comme je
l'ai dit dans mon Rapport de l'année dernière, est très odorant :
maintenu à l'étude.
Figues.
De la Dahnaiie. Bifère. M. Jamin en est très content et en
appuie le maintien à l'étude. Elle vient de San Pietro, en Dal-
matie, et a été introduite en France par M. Bernède; elle mûrit
fin juin et fin septembre et est la plus grosse des figues con-
nues dans nos cultures; maintenue.
Framboises,
FUI Basket. Mise à l'étude en 1879; n'est pas bifère et n'est
pas meilleure que d'autres, selon M. Jamin; sur ses observations
246 RAPPORT
comme sur la durée de sa mise à l'étude, on en décide la
radiation.
Noisettes.
Impériale de Trébizonde . Très beau fruit : maintenu à l'étude.
Noix.
Noix Lanfrey (Lanfrey). Proposée à l'élude en 1884 par
M. Treyve qui explique qu'elle a l'avantage de pousser tardi-
vement au printemps et d'éviter les gelées; maintenue à l'étude.
Noix Pinncesse (Martin). Coque tendre ; on la dit être à feuilles
laciniées. Doit être maintenue à l'étude sous le nom de Noix
Martin, celui de son obtenteur.
La séance est levée à onze heures.
Deuxième séance de la Commission de dégustation or mercredi
16 septembre
La séance est ouverte à deux heures de l'après-midi;
MM. Treyve et Lapierre la président; M. Michelin, Secrétaire_,
tient la plume.
M. de la Bastie présente deux variétés de Nectarines de
semis, marquées n" .2 et 7i" 2 bis, qui proviennent de noyaux de
la même variété.
Le fruit if 2 bis est assez petit, rond, bien coloré, de bonne
qualité; l'autre, «"?, plus gros, moins coloré, n'est pas mûr.
Présentation du même. Madeleine Paysanne. Moyenne, sphé-
rique, jaune pâle frappé de rouge sombre ; chair fine, fon-
dante, juteuse, sucrée, acidulée, assez parfumée; bonne.
Du même. Nectarine Albert Victor, de moyenne grosseur;
à revoir.
Du même. Prune tardive de Corny. Petite, dorée, bien colo-
rée, sucrée, assez juteuse. L'arbre donne un petit bois; grosseur
et aspect de la petite Mirabelle; à maintenir à l'étude.
Prune Reine-Claude Descardes. Moyenne, un peu oblongue,
jaune, peu juteuse; chair un peu ferme, très sucrée, peu agréa-
ble de saveur; médiocre.
SUR LA 27'' SESSION DU CuNdRÈS l'OMOLOCIQUE, EN 1885 !247
Prune Grand Duc. Assez grosse, oblongue, bleutée, adhérente
au noyau; mauvaise. Envoi de M. Chevrola, jardinier à Saint-
Cyr-sur-Rhône.
Raisin semis n" 10. Grappe grosse, un peu ailée; grain assez
gros, rond, manquant de sucre et de parfum ; médiocre. Du même.
Semis n° 8. Grain un peu ovoïde, moins gros que le précédent,
manquant de sucre et de goût acide ; médiocre. De M. Antoine
Besson, de Marseille.
Chasselas Buchelef. Déjà décrit, dégusté et mis à l'étude de-
puis plusieurs années. Grain gros, ovoïde, sucré ; à maintenir à
l'étude.
Raisin noir Glady. Du même ; grappe grosse, serrée ; grains
petits, belles grappes; ailes courtes ; sucré, juteux, un peu
musqué ; véritable Raisin de cuve, à supprimer de la nomencla-
ture des fruits de table.
Grosse Clairette. Du même ; Raisin blanc, moyen, oblong
ovoïde, à peau épaisse, juteux, sucré ; à supprimer de la liste des
fruits à l'élude; on ne croit pas qu'il doive mûrir ailleurs qu'à
Marseille où il ne mûrit qu'à la mi-septembre.
Muscat Reynier. Du même; blanc, moven, rond, sucré, mus-
qué j à maintenir à létude.
Raisin Boisselot (Roisselol, de Nantes). Culture de M. Besson ;
blanc, gros, rond, peau épaisse; bon ; à maintenir à l'étude.
Chasselas Jalabert. Présenté par M. de la Bastie qui l'a récolté ;
moins gros que le Chasselas et semblable en apparence; jus
aigre; échantillon manquant de maturité; à revoir et à maintenir
ù l'étude.
Muscat hâtif du Puy-de-Dôme. Présenté par la Société de
Bourg; sucré, légèrement musqué, peau fine, juteux; à main-
tenir à 1 "étude.
Par MM. Besson et Daurel, Emily ; Raisin hybride américain,
petit, violet, juteux, sucré, moyennement serré; résistant bien
au mildiou; à maintenir.
Allen s Hybrid. Raisin présenté par MM. Daurel et Piolat, de
Bordeaux; également par M. de la Bastie; blanc, rond, de gros-
seur moyenne, juteux, sucré, très légèrement musqué, à peau
tendre ; à maintenir à l'étude.
248 KAi'i'uui
Chasselas Tokai angevin. Provenant du jardin de l'Ain ; moyen
juteux, sucré, à peau tendre, cendré, rosé ; sorte de Chasselas;
très bon; à maintenir.
Le Commandeur. Semis de M. Besson; maturité fin d'août, à
Marseille; avait été primitivement nommé Saint-Loxds ; grosse
grappe; grain gros, légèrement ovoïde, doré, bien sucré, un peu
ferme; grappe fortement ailée ; très bon, à maintenir à l'étude
avec recommandation.
Duchesse. Raisin envoyé par M. Piolat; petit, verdâtre, à grains
ronds, serrés, tendres, juteux, sucrés ; hybride américain non
foxé, ti'ès fertile, ne coulant pas et très résistant au phylloxéra ;
bon; à mettre à l'étude.
Excelsior. Muscat de M. Piolat, de Bordeaux; assez beau Rai-
sin, de moyenne grosseur, verdâtre, américain, venu en France
depuis deux ans; n'est pas mûr; à revoir.
Waverlei/. Hybride américain importé d'Amérique, assez
gros, non foxé, également envoyé par M. Piolat; à revoir.
Secretary noir. On proposera la mise à l'étude.
Pizarro. Raisin noir de cuve.
Delaware. Recommandé par M. Laiiman et présenté par
M. Daurel ; moyen, violet, sucré, juteux, framboise ; ne sera pas
proposé pour l'étude.
Semis de M. Besson n° 4 1 à. Moyen, sucré, rond, violet, bon au
goût; n'est pas assez mûr, n'est pas dans le commerce; à revoir.
Semis du même n" 527 . Moyen, oblong, noir, non mûr; à
revoir.
Semis n" 524. Du mémo; noir, oblong, peau et pulpe fermes,
sucrés; assez bon ; à revoir.
Du même., rf 41 9. Blanc, moyen, ovoïde ; pulpe un peu ferme ;
Ion; à étudier et à revoir-
Noix. — Semis de la Noix bijou fait par M. Glady. Arbre à
végétation tardive, ayant fructifié après quatre ans de semis.
M. Jamin ne reconnaît rien de nouveau dans cette variété dont
il conteste la végétation tardive.
La séance est levée à quatre heures.
La séance générale est ouverte à quatre heures par M. Jamin,
Président.
SUR LA 27* SESSION DU CÛNllRÈS l'uMOLOGlQUE, EN 1885 249
M. Aynès, l'un des Secrétaires, tient la plume. M. Michelin lit
le procès-verbal de la séance de dégustation qui vient d'avoir
lieu; les propositions de la Commission sont adoptées.
M. le Président rappelle qu'il y a lieu de nommer une Com-
mission de revision de la pomologio, qui devra se réunir le soir,
à huit heures, au domicile de M. de la Bastie.
Les membres de cette Commission seront MM. Jamin, de la
Bastie, Lapierre, Luizet, Treyve, Varenne, Laurent, Guillot,
Besson et Bulan.
L'examen des fruits mis à l'étude est repris. Il est question en
premier lieu de la Pêche Alexis Lepère, dont trois exemplaires
sont parvenus pendant la séance. Le noyau est gros et très fîlan-
dreux. M. Hortolès croit qu'elle est plus 'sucrée dans son
pays. Les membres de Paris disent qu'elle est fort appréciée au
sein de leur Société ; M. Delaville en fait grand cas et en propose
l'adoption qui est prononcée à l'unanimité.
Pêche Albatros. Très grosse et très belle Pèche fouettée de
rose. M. Luizet dit qu'elle prend facilement le blanc; elle est
maintenue à l'étude. C'est un semis de Rivers et sa maturité
arrive en août.
Pêche Baltet {semis Baltet). Maturité au commencement d'oc-
tobre ; d'un bon coloris carmin sur fond blanc; qualité très va-
riable mais jamais transcendante; la tardiveté en fait le principal
mérite; maintenue à l'étude.
Ballonne de Brivazac (Bernèdei. Maturité fin de septembre, à
Bordeaux ; indiquée de bonne qualité ; a besoin d'être plus
connue; maintenue.
Comtesse Montijo (Gauthier). Beau et bon fruit parisien, mûris-
sant au commencement de septembre ; pas assez connu, main-
tenu.
Cumberland. Pêche classée à juste titre dans les précoces.
M. Treyve l'a dégustée le 28 juin, M. de la Bastie le 25 juin; à
Bordeaux, elle a été mangée le 15 juin; M. Simon place sa ma-
turité dans la première quinzaine de juillet; enfin M. de la Bas-
tie la considère comme une des meilleures parmi les hâtives;
elle est maintenue à l'étude pour qu'elle soit mieux observée
et mieux connue. On fait remarquer, à son occasion, que
250 27" SESSION DU congrès pomologiouk, kn 4885
l'adhérence au noyau est très fréquente pour les Pèches qui
ont le même caractère de précocité.
Daim. Maturité mi-août, M. de la Bastie la regarde comme la
meilleure de celles qu'il cultive. Son origine est inconnue, mais
on croit qu'elle vient de la Savoie; elle mûrit au plus fort de la
récolte des Pêches, au mois d'août; elle est grosse et rarement
attachée au noyau; elle est maintenue.
Docteur Hogg. Cette Pèche, dont on fixe la maturité à la fin
de juin, n'est pas hâtive comme on l'a dit, selon M. de la Bastie;
de son côté, M. Luizet l'a trouvée très jolie et très bonne, mais
mûrissant à la fin de juillet. Elle forme un bel arbre; elle est
maintenue.
Dotvning. Cette Pêche mûrit le 23 juin, à Bordeaux : elle est
bien notée et M. Hortolès en demande l'adoption qui est difi'érée
par ce motif que le fruit n'est pas assez connu; maintenue.
Early Alexander (Précoce Alexander). Plusieurs membres la
considèrent comme plus grosse que VAmsdcn, et plus hâtive;
dans l'Ain, on la juge ainsi. M. Daurel, au contraire, préfère
VAmsden, pour la qualité et pour le volume; en tout cas, elle
est bien connue, à l'étude depuis Tannée 1879 et généralement
appréciée; elle est définitivement adoptée.
Governor Garland. M. de la Bastie la juge comme très bonne,
très colorée, d'un bon volume et mûrissant à la fin de juin; au
contraire, à Lyon, sa maturité a été constatée le 25 juillet ; elle
doit être encore étudiée et est maintenue.
Honeywell. Elle semble réunir la précocité, le volume, la
qualité et est indiquée comme mûrissant au commencement de
juillet; elle est maintenue.
Michelin (Luizet). Maturité mi-septembre, réunissant la qua-
lité, le volume, le coloris et la fertilité de l'arbre; maintenue.
Musser. Maturité fin juin, classée parmi les précoces ; se colo-
rant bien ; maintenue.
Précoce de Harper et Précoce du Canada. Deux variétés hâtives
à étudier; maintenues.
Précoce Tillotson. Maturité fin juillet; très beau fruit cité
comme très bon.
Rouge de Mai. Pêche précoce, bien notée à Bordeaux.
PLANTES NOUVELLES OU RARES 251
Saunders, que M. de la Bastie juge comme la meilleure des
Pêches précoces américaines. Ces quatre variétés, mises à l'étude
récemment, ont besoin d'être répandues et étudiées; elles sont
maintenues.
Sea Eagle (Rivers). Gros et superbefruit, mais n'ayant aucune
supériorité en qualité, peu disposé à la coloration, mûrissant
un peu tard ; est supprimée comme n'étant pas assez méritante.
Walburton admirable. Elle est peu connue ; M. de la Bastie
lui trouve peu de qualités; elle est à étudier; maintenue.
Il est à noter que sa maturité est assez tardive, que son
aspect est très séduisant et que parfois elle est bien jugée sous
le rapport de la qualité.
Waterloo. Pêche précoce, maturité fin juin. Elle réussit à
Bourg en plein vent, et, en cet état, elle est disposée à adhérer au
noyau ; mais, en espalier, elle ne parait pas présenter ce carac-
tère d'une manière absolue; maintenue. C'est un très beau fruit.
Wilder. Autre Pêche précoce, indiquée comme mûrissant fin
juin, demandante être connue; maintenue. Fruit moyen, blanc
jaunâtre frappé et marbré de rouge vif; chair blanche, fine,
très juteuse.
La séance est levée à cinq heures.
(La fin au prochain numém)
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ETRANGERE
Plantes nouvelles ou rares décrites dans des
publications étrangères.
Gardeners' Chronicle
Kalanchoe carnea N.-E, Brown, Gard. Chron. du 6 mars 1886,
p. 298. — Kalanchoe couleur de chair. — Patrie incertaine. —
(Crassulacées).
L'origine de cette nouvelle plante est douteuse ; le docteur
Wallace la donne comme originaire du Népaul et M. Horseman
252 REVUK BIlîLIOGHAPIIfOrE ÉTRANGÈRE
croit qu'elle vient du Cap de Bonne-Espérance. Quoi qu'il
en soit à cet égard, M. N.-E. Brown la déclare très oroementale
et dit qu'elle l'emporte sous ce rapport sur toutes ses congénères
connues. Sa lige glabre, verte, faiblement quadrangulaire ,
porte des feuilles pétiolées, ovales, arrondies ou un peu tron-
quées à la base, obtuses au sommet, crénelées sur les bords à
crénelures inégales, glabres, vertes, lavées de brunâtre sur les
bords et au sommet, dont le limbe a de 0'",0S à O",!! de long,
sur 0™,03-0";06 de large. Ses fleurs sont réunies en une sorte de
corymbe serré, plan en des?us, large de 0™, 05-0", 07 ; leur co-
rolle est rose-rouge et elles ont une odeur agréable. Quand
cette plante vieillit, elle forme à la surface du sol une masse
solide de laquelle parlent, en janvier et février, des branches
florifères.
Cypripe<liuin Winnianniu (Hybr.). — Gard. Chron. du 20 mars
1886, p. 362. — Cypripède de Winn. — (Orchidées).
Nouvel hybride obtenu dans l'établissement de MM. Veitch.
Il est issu des Ci/pripedium vlllosum et Dru/f/i. Par son port, il
ressemble plus à ce dernier qu'au premier. D'après la descrip-
tion qu'en donne M. Reichenbach, sa feuille a de celle du C. vil-
losum la largeur, la marque foncée à la base et la verdure par-
ticulière foncée, presque glauque. Son pédoncule porte des poils
rouge sombre; l'ovaire est tout aussi velu que celui du C. villn-
sum, mais les poils n'en sont ni aussi longs ni aussi serrés. Dans
la fleur de cet hybride^ le sépale supérieur est oblong, aigu et
non large, de couleur jaune blanchâtre avec le centre pourpre
indien foncé; les sépales latéraux forment une pièce beaucoup
plus étroite et plus courte que le labelle, de couleur d'ocre très
claire. Les pétales sont presque semblables à ceux du 6". villusuin,
rougeùtres en dehors, jaunes en dedans, avec une ligne médiane
brune et de nombreux points bruns à la base. Le labelle est sem-
blable à celui du C. rillosum.
l*oljbotrya Lechleriana Metten. — Gard. Ch7'on. du 27 mars
1886, p. 394. — Polybotrye de Lechler. — Pérou. — (l-'ougères).
Belle Fougère introduite chez MM. Veitch parleur collecteur,
M. Davis. Lorsqu'ils l'ont présentée à la Société horticulturale
PLANTES NOUVELLES OU RARES 253
de Londres, elle leur a valu un certificat de 1'''' classe. M. T.
Moore, dans l'article qu'il lui consacre, dit qu'elle sera certaine-
ment très appréciée des amateurs de Fougères qui pourront lui
donner la place sufflsante sur une rocaille, à l'intérieur d'une
serre tempérée. Les frondes ou feuilles de cette plante ont un
pétiole commun épais, vert, canaliculé en dessus, arrondi et
purpurin en dessous, revêtu vers le bas d'un grand nombre
d'écaillés brunes, lancéolées, emmêlées; leur limbe est ample,
largement ovale dans son contour général, quatre fois penné,
à pennes longues d'environ 0™, 60, de texture délicate, les unes
stériles, les autres fertiles.
Les groupes de capsules, ou les sores, sont arrondis ou un peu
oblongs,au nombre de trois ou quatre de chaque côté du rachis
des pinnules fertiles. La plante est rampante; elle avaitété prise
d'abord pour le Cyathea multi fida, h'ien que son port ne fût guère
celui d'une Fougère arborescente.
Deutsche Garten-Zeitung.
Echinocactns Cirnsoni Hildmann, Deuts. Gart.-Zeit. du 20 jan-
vier 1886, p. 27, fig. 6. — Echinocacte de Gruson. — Mexique. —
(Cactées).
Plante grasse qui a été introduite en Allemagne, à l'automne
dernier, par M. Droege. La forme générale en est globuleuse, et
la couleur vert clair; elle est relevée d'environ quinze côtes
longitudinales, larges de 10-1^- millimètres, hautes de deux
centimètres, obtuses, que séparent des sillons en angle aigu au
fond. Chaque groupe de piquants en comprend 4 centraux,
dontS en haut longs de 3 centimètres et 1 en bas long de 5-6 cen-
timètres ; puis 1 0-12 radiaux, longs d'environ 3 centimètres, mais
plus faibles que ceux du centre, et parmi lesquels l'inférieur et
les supérieurs sont un peu plus courts que les latéraux. Toutes
ces épines sont de couleur d'ambre, annelées et presque transpa-
rentes dans l'intervalle des anneaux. Les fleurs et les fruits sont
encore inconnus. Aucune autre Cactée connue Jusqu'à ce jour ne
présente des piquants aussi élégamment colorés. Il paraît que
la floraison de cette espèce n'a lieu que sur les pieds très
forts.
254 RKVLE BIBLIOGKAI'HIQUE ÉTRANGÈRE
^aniperus commuais L. var. suecica MiLL. — Deuts. Garl.-Zeit.
du 27janv. 1886, p. 45, fig, 9 et 10. — Genévrier commun var. sué-
doise. — Scandinavie. — (Conifères-Cupressinées).
La variété du Genévrier commun dont il s'agit est remarqua-
ble par son port élancé et sa forme générale soit en fuseau, soit
en pyramide. M. Schûbeler en a fait connaître un individu en
fuseau, situé près de Christiania, qui, avec une hauteur de o", 16,
ne mesure en diamètre que Ô'", 13 à hauteur de poitrine, que
0'",78 dans sa partie la plus renflée. Quant à la forme en pyra-
mide, elle peut atteindre jusqu'à 12", 50 de hauteur. Le même
savant norvégien en a signalé un individu qui se trouveàLango,
près d'Holmestrand, sur le fiord de Christiania, dont les bran-
ches inférieures touchent le sol, occupant là une circonférence
dont le diamètre est de 3™, 13, et dont la hauteur totale est d'en-
viron sept mètres. Fuseaux et pyramides sont remarquablement
touffus et d'un bel effet.
Rose IVilIiam Francis Bennctt (Thé hybride). — DeutS.
Gart.-Zcit. du 3 février 1886, p. 54, avec plaoclie coloriée. — (Ro-
sacées . )
Hybride de Rose thé qui a été obtenu aux Etats-Unis par
M. Will.-Fr. Bennett, de Stapleford, à la suite d'un croisement
des Rosiers thé Président et Xavier Olibo. L'arbuste est de
vigueur moyenne, très rameux; son feuillage est d'un vert
intense; ses boutons de fleurs sont oblongs; ses fleurs sont d'un
rouge carmin vif, analogue à celui de la Rose Général Jacque-
minot, et elles sont produites en énorme quantité. C'est là, dit
l'article du journal allemand, incontestablement la plus belle
Rose rouge que l'on connaisse. Cultivé sous verre, ce Rosier
donne des fleurs à couper pendant toute l'année. Le mérite supé-
rieur de cette nouvelle Rose est tel qu'une des principales fleu-
ristes des Etats-Unis, M""* Evans, l'ayant vue chez M. Bennett,
amateur qui ne l'avait pas mise au commerce, lui en a acheté la
propriété au prix de 5,000 dollars ou 25,000 francs.
A ce propos, il n'est pas inutile de dire que M. Bennett est un
amateur distingué, qui s'occupe depuis quarante ans du croise-
ment des variétés de Rosiers, en vue d'obtenir de nouvelles
variétés, mais qui procède avec méthode et en raisonnant ses
PLANTES -NOUVELLES OU KARES 2oO
expériences, sans s'en remettre uniquement au hasard, comme
le font malheureusement, pour la plupart des plantes, un trop
grand nombre d'horticulteurs. « En 1870, écrit-il, j'ai visité les
» établissements des rosiéristes de Lyon; mais dans aucun je
» n'ai vu qu'il eût été fait le moindre progrès quant à la mé-
» thode scientifique à suivre pour les croisements à opérer en
» vue d'obtenir de nouvelles Roses. Jean Sisley s'est plaint à moi
» bien des fois de n'avoir pu décider les rosiéristes à s'engager
» dans cette voie. J'ai reconnu que les procédés suivis pour les
» semis consistent simplement à laisser tout aller de soi-même
» et à choisir ensuite ce qu'il peut y avoir de bon parmi les
» produits qu'a donnés la nature livrée à elle-même. »
M. Bennett a suivi une marche plus scientifique et plus métho-
dique, et il a ainsi obtenu des résultats très remarquables. Le
but qu'il s'est surtout proposé a été d'obtenir des Rosiers remon-
tants, à fleurs d'un blanc pur ou jaunes, ainsi que des Rosiers
thé rouge pourpre, très riches en couleur. 11 a déjà mis au com-
merce plusieurs Rosiers thé qui prouvent que ses efforts persé-
vérants ont été couronnés de succès. Pour ses croisements, il a
pris le plus souvent comme porte-graines les variétés alba rosea
et Président, tandis qu'il a opéré la fécondation avec le pollen
des Rosiers Louis Van Houlte, Victor Verdier, etc. On lui doit
déjà des variétés méritantes parmi lesquelles celle dont il est
question ici paraît occuper le premier rang.
Le Secrélaire-rcdacleiit'-gcni nf ,
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3,3
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ESE.
S. SSO.
N. NE.
>',
Cltirdo iirand malin, nuageux.
Clair de grand malin, nuageux.
Couv. le mal. el le soir, pluie con-
tinue l'après-raidi.
l'I. dans la a., brum. le mal., nuag.
Nuageux.
Couvert et pluv,, nuag. à partir de
2 heures de l'ap.-miîli.
Clair de granil malin, nuageux.
Couv., beaiip. de v., pi. abond. el
V. viol, dans l'aprrs-midi.
Couvert, quciq. cclaircics, forte gib.
l'ap.-midi, clair le soir.
Clair de gr. mat., nuag., pet. pi. le s
Pluie toute I:! nuit, nuageux, Icgcro
averse l'ap.-midi.
(Jouv. le m., nuag. l'ap.-m., cl. le s
Clair de gr. mat. et le soir, nuageux
dans la journée,
Couv., quelq. éclaircies. pet. pi. vers
midi et pi. plus abond. le soir.
Couv., pet. pi. mêlée de grêle dan.'-
ra()rés-midi, éclaircie le soir.
l'elilc pi. dans la n., couv. le mal.,
pet. pi. mêlée de grêle dans l'ap.-
midi, nuageux.
Nuageux.
Petite pluie dans la nuit, nuageux.
Nuageux, très petite pluie le soir.
Nuageux, orage cl pi. diluvienne mê-
lée d'un peu de grêle d. rap.-ra.(l)
Eégèr. brum. cl couv. le mat , nuag
rap.-niidi, clair le soir.
Couvert et léger, pluv. le matin, nua
geux l'apr.-midi, clair le soir.
Clair.
Nuageux le matin, clair.
■ lair.
Nuageux el orageux.
Nuagiux, très légère averse rap.-m-
Nuageux.
Peliie pluie dans la nnil, couvert ci
lég. pluv., pi. plus abond. le soir.
Pluie ctvenl dans la nuit et toute la
journée.
J
(1) La partie sud de Bourg-la-Reine et plu
souffert de la grêle, qui, dans ces paragc>,
violence.
sieurs localités voisines ont beaucoup
a élc plus abon'Ianle et d'unr graïuic
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1886;
Concours permanent.
Prix laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« sér., IV, 4882, p. 631
et 753.)
Concours annuels.
Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten-
tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2« série,
XI, 1877, p. 445.)
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentstemon.
AVIS
Le Conseil d'Administration, dans sa séance du 8 avril, a
décidé qu'il sera ouvert, à l'une des séances des mois de juillet,
août, septembre, octobre et novembre prochains, des concours
analogues à ceux qui ont eu lieu en 1885. Il en a déterminé
comme il suit les dates et les objets :
8 juillet: Roses coupées ; Œillets ; Amaryllis ; Delphinium. —
Fruits des Gucurbitacées.
26 août: Glaïeuls en fleurs coupées; Reines-Marguerites en
pots ou en fleurs coupées ; Phlox. — Fruits en général.
23 septembre : Régonias tubéreux en pots ; Dahlias en fleurs
coupées. — Fruits, notamment Pêches et Fraises tardives.
2! octobre : Asters. — Fruits. — Choux-fleurs.
25 novembre : Chrysanthèmes d'automne. (L'Exposition de
ces plantes, dans la salle des séances delà Société, durera qua-
tre jours.) Ce concours sera divisé delà manière suivante :
i° Plantes en pots.
La plus belle collection de plantes en pots.
Le plus beau lot formé des plus belles variétés les mieux cul-
tivées.
Les plus beaux spécimens en fortes plantes.
Série III. T. VIII. Cahier de Mai publié le 30 juin 1886. 17
25 JPROCÈS-VERBAUX.
2° Fleurs coupées.
Les variétés les plus méritantes obtenues de semis et n'ayant
pas été encore mises au commerce.
La plus belle collection en fleurs coupées avec rameau.
Le 27 janvier 1887, un concours aura lieu pour le Witloof,
ou Chicorée de Bruxelles, présenté en lots de 80 à 100 pieds,
avec racines.
-^«>^>ï:12^*>:*>-
PROCÈS-VEHBAUX
SÉANCE DU 13 MAI 1886
Prksidence Di; M. Hardy.
La séance est ouverte à deux heures et un quart. D'après les
signatures qu'a reçues le registre de présence, on y compte
cent trente-trois Membres titulaires et treize Membres hono-
raires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
A propos du procès-verbal, M. P. Duchartre demande et ob-
tient la parole.
On vient d'entendre, dit-il, la reproduction dans le procès-ver-
bal d'un passage d'une lettre écrite par M. Ricaud, Président de la
Société vigneronne de l'arrondissement de Beaune (Gôte-d'Or),
et relative à l'emploi du sulfate de cuivre fait en vue d'empêcher
la propagation de la maladie de la Pomme de terre. Se basant
sur ce que la solution de sulfate de cuivre, vulgairement nommé
iV. B. — La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs des
articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsabilité
des opinions qu'ils y expriment.
SÉANCK DU 13 MAI '1886. 'lo',)
couperose bleue, tue les corps reproducteurs ou spores des
Champignons parasites, que notamment en traitant avec cette
solution le blé de semence on préserve de la carie, produite par
le TUlelia Caries Tul. , les plan tes qui en proviendront, l'honorable
Président de la Société de Beaune présume qu'on tuerait de
même les spores du Peronospora [Phijtophtliora de Bary) Infas-
tans, en plongeant dans celle même solution les tubercules-
semence de la Pomme de terre avant d'en faire la plantation.
Mais, dit M.Duchartre,pour qu'il en fût ainsi, il faudrait qu'il pût
exister à la surface de ces tubercules des spores en étal de germer
du Champignon qui cause la maladie de la Pomme de lerre,
comme il existe fréquemment des spores de la Carie attachées à
la surface des grains de blé de semence. Or, les nombreuses
observations et expériences qui ont été faites jusqu'à ce jour
relativement à la maladie des Pommes de terre prouvent qu'il
ne peut en être ainsi. On se rendra compte de cette impossibilité
si l'on se rappelle comment s'opèrent la végétation et la repro-
duction du Champignon parasite, qui est la seule et unique cause
de celte maladie.
En effet, au moment où on plante les Pommes de terre, les
unes sont saines, les autres sont déjà atteintes par la maladie.
Celles-ci sont, dès ce moment, envahies par les filaments extrê-
mement déliés et rameux qui constituent la partie végétative;,
c'est-à-dire le mycélium du Champignon parasite ; seulement
ce mycélium y est en général peu développé encore. Après la
plantation, il prend une grande énergie végétative, s'étend,
et, dès que les yeux du tubercule se développent en pousses,
il se répand au milieu du tissu de ces pousses, marquant son
passage par l'altération et le brunissement de ce tissu. Il envahit
ainsi la tige et les feuilles. Bientôt, après qu'il a pris ce déve-
loppement, ses ramifications donnent naissance sur leur côté, et
perpendiculairement à leur propre direction, à de nouveaux
filaments qui sortent de la plante par l'ouverture que présente
chaque stomate. Ces nouveaux filaments, qui sont assez nom-
breux pour former par places, sur la tige et à la face inférieure
des feuilles, une sorte de velours, vont donner naissance aux
corps reproducteurs. Pour cela, chacun d'eux, ou bien se renfle
^>gO PKOCÉS-ALRBAUX.
immédiatement à son extrémité en une sorte de petite ampoule
ovoïde qui est l'un de ces corps^ ou beaucoup plus fréquemment
se ramifie en trois ou quatre branches dont chacune se renfle éga-
lement en une petite ampoule semblable. Chacune de ces am-
poules est un corps reproducteur, c'est-à-dire ce qu'on nomme
une conidie ou encore un sporange. Il peut même se former suc-
cessivement plus d'une conidie sur chaque branche. Ces c'onidies
ne tardent pas à se détacher et à tomber, en partie sur la surface
soit du même pied de Pomme de terre, soit de pieds difl"érents,
en partie aussi sur la terre du champ. Dans le premier cas,
elles infecteront directement la plante; dans le second cas, il
faudra que l'eau des pluies les entraîne à travers le sol jusqu'à
la surface des tubercules. Ceci est l'une des causes pour les-
quelles la maladie est incomparablement plus répandue et
plus funeste pendant les étés pluvieux que pendant les étés
secs. Une fois détachées, les conidies ont besoin d'humidité pour
continuer leur développement ; mais les rosées et la pluie leur
fournissent en général celle qui leur est nécessaire. Parfois,
mais ce fait est rare, elles germent immédiatement et produisent
un filament germinatif d'une extrême ténuité qui perce immé-
diatement l'épiderme de la plante sur laquelle la conidie était
arrive;e ou qui s'insinue par l'ouverture d'un stomate. L'infection
est alors directe ; mais dans l'immense majorité des cas, la
marche est plus compliquée. A l'intérieur de chaque conidie, il
se forme une dizaine de très petits corps qui ne tardent pas à
sortir par une ouverture produite à une extrémité de l'enve-
loppe commune. Une fois sortis, ces petits corps se montrent
chacun comme une très petite spore ovoïde, un peu aplatie d'un
côté où s'attachent deux filaments ou cils extrêmement grêles
et dirigés l'un en avant, l'autre en arrière. Ces cils sont les organes
moteurs grâce à l'agitation desquels ces petits corps nagent
dans l'eau qui les renferme. Ces spores motiles sont ce qu'on
nomme des zoospores. L'agitation de ces zoospores est de courte
durée. Au bout d'environ une demi-heure, elles s'arrêtent, se
fixent, perdent leurs deux cils moteurs, s'arrondissent et fina-
lement germent en produisant un filament germinatif très délié
qui, comme celui dont il vient d'être question, s'introduit dans
SÉANCE DU 13 MAI 1880. 261
l'herbe de la Pomme de terre ou dans un tubercule et y devient
le commencement d'un nouveau mycélium.
Ceci une fois connu, il est facile de reconnaître qu'il n'y a
nulle chance de rencontrer à la surface des tubercules qu'on va
planter des conidies encore vivantes et dès lors susceptibles de
germer. En effet, les observations et les expériences de M. de
Bary ont démontré avec toute la netteté désirable qu'elles ne
restent vivantes que pendant un court espace de temps, tout au
plus pendant quelques semaines. Quant aux zoospores, leur vita-
lité est encore bien moins durable. On voit donc que s'il restait
des conidies sur les tubercules à la fin de l'hiver, elles seraient
mortes depuis longtemps et par conséquent le traitement de ces
tubercules par le sulfate de cuivre serait absolument inutile.
D'un autre côté, le seul moyen connu grâce auquel le Peronos-
pora se conserve d'une année à l'autre résulte de ce qu'il existe
dans un grand nombre de tubercules, au moment de la récolte,
le germe du mal sous la forme d'un mycélium encore peu déve-
loppé. Si ces tubercules sont conservés dans un lieu sec, ce jeune
mycélium fait très peu de progrès pendant l'hiver, et on n'en
soupçonne pas même la présence que révéleraient seulement
des observations très attentives^ faites sous un fort grossisse-
ment du microscope; si, au contraire, le lieu de conservation est
humide, le mycélium, jusque-là inaperçu, fait des progrès rapi-
des et peut même causer la destruction des tubercules avant
l'époque de la plantation.
Mais n'existe-t-ii pas, chez le Peroaospora de la Pomme de
terre, d'autre moyen de reproduction, des spores durables
(Oospores), semblables à celles qui se produisent chez des para-
sites du même genre que celui-ci, qui puissent germer après
toute la durée de l'hiver? Un botaniste anglais, M. Worlhington
Smith, l'a prétendu ; mais ses assertions à ce sujet ont été con-
tredites et, ce semble victorieusement, par d'autres observa-
teurs entre lesquels il suffit de nommer MM. de Bary et
Sadebeck. D'ailleurs, en supposant que ces spores durables
existassentréellement, comme, dans les cas analogues, elles pren-
nent naissance à l'intérieur même de la plante nourricière et
non cà sa surface ainsi que le font les conidies, que dès lors elles
202 PROCES- VERBAUX.
ne pourraient être mises en liberté que par la désorganisation
des tissus de cette même plante, leur dissémination arriverait
trop tard pour leur permettre de parvenir aux tubercules et de
s'y attacher à l'époque de la récolte. Il n'y aurait donc rien à
espérer pour les détruire de l'action du sulfate de cuivre. Au
reste, ce n'est pas d'aujourd'hui que date l'idée de recourir à
cette substance pour combattre la maladie de la Pomme de terre ;
M. Frank, dans son Traité des maladies des plantes (1), dit for-
mellement (p. 403) : « Il est impossible de tuer directement le
« Champignon sans nuire en même temps à la plante de la
« Pomme de terre ; car ce parasite vivant à l'intérieur de celle-
« ci. toutes les substances qu'on emploie contre les germes du
« Champignon attachés à l'extérieur des plantes, ou contre les
« parasites épiphjtes ne donnent aucun résultat ; tels sont le
« sulfate de cuivre, la chaux, le soufre, etc. Quant à certaines
c( autres substances, comme le pétrole, qu'on a conseillé de
« projeter sur le sol après les avoir mélangées à du charbon et
« de la chaux, elles nuisent à la plante de la Pomme de terre.
Pour s'opposer à la diffusion de la maladie, il faut conserver
« les tubercules dans des locaux aussi secs que possible et
« choisir ensuite pour la plantation des expositi )ns et des sols
« également secs ou assainis par le drainage. » Il faut ajouter
qu'on diminue notablement les chances de dommage en cou-
pant et délruisanl par le feu les fanes de Pomme de terre dès
qu'on y voit les taches brunes qui prouvent qu'elles sont déjà
fortement envahies.
iM. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de seize nouveaux Membres titulaires dont la pré-
sentation a été faite dans la dernière séance et n'a rencontré
aucune opposition. — Il annonce ensuite que la Société a eu le
malheur de perdre deux de ses Membres titulaires, par suite du
décès de M. Audusson (Alphonse-Adolphe), et de son fils,
M. Audusson (Adolphe-Louis), deux horticulteurs bien connus
(1) D'' Frank : Die Krankheiten der Pfhmzen, in-8" de xv et 844 pag.,
87 fig. ; Breslau, 1881.
SÉANCE DU 13 MAI 1880. 263
d'Angers, que la mort a enlevés moins d'un mois l'un après
l'autre.
En raison de l'Exposition générale, tenue en ce moment même
aux Champs-Elysées, par la Société, une seule présentation a
été faite aujourd'hui. Elle consiste en six Concombi^es blancs de
Bonneuil, venus sur des pieds qui ont été semés le 15 février
dernier, repiqués le 1^'mars, rechanges le 15 du même mois,
enfin mis en place le 10 avril, ainsi qu'en quatre Concombres,
variété verte anglaise, qui sont le produit d'une culture analo-
gue. — Cette présentation est faite par M. Chemin, maraîcher,
boulevard de la Gare, à Issy (Seine). Une prime de 2® classe
étant accordée à cet habile horticulteur, il déclare renoncer à la
recevoir.
Après le vote sur cette présentation, M. le Secrétaire du
Comité d'Arboriculture fruitière apprend à la Compagnie
que M. Pasquier (Eugène) , jardinier chez M. Barré, à
Juilly (Seine-et-Marne), avait envoyé, jeudi dernier, à la
Société, une corbeille de Poires Doyenné d'hiver que ce
Comité a reconnues bien conservées, mais d'un volume qui n'avait
rien de bien remarquable. Le Comité est d'avis qu'il y aurait
lieu de décerner à M. Pasquier une prime de 2" classe, si toute-
fois la Compagnie voulait bien émettre un vote relativement à
des objets qu'elle n'a pas sous les yeux. Mais M. le Président
dit que le Bureau est d'avis qu'un pareil vote ne peut avoir
lieu sans connaissance de cause et que, par suite, il sera passé
outre.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la
correspondance qui comprend les pièces suivantes :
1° Une lettre dans laquelle M. Marceau (E.;, jardinier-fleu-
riste, rue Lesueur, 23, à Paris, rapporte une observation inté-
ressante. 11 cultive des plantes de la même espèce dans deux
serres éloignées l'une de l'autre seulement de deux ou trois
mètres et situées à la même exposition, mais dont l'une est
vitrée en verre blanc ordinaire, tandis que ^l'autre est vitrée en
verre bleu. Les plantes reçoivent de part et d'autre les mêmes
soins ; cependant, écrit M. Marceau, « elles viennent bien dans
« la serre à vitrage blanc, tandis que dans celle à vitrage bleu,
ÛC}'i rROr.ÈS-VERBAUX.
(( elles perdent leur force et finissent par périr. Doit-on, de-
<' mande l'auteur de la lettre, voir la cause de cette différence
<i dans la couleur bleue de l'un des vitrages? Réussissant bien
« avec le vitrage blanc, je suis porté à le croire. »
M. P. Duchartre fait observer que M. Marceau a parfaitement
raison d'attribuer la mauvaise végétation et finalement la mort
de ses plantes cultivées dans la serre vitrée en bleu à la couleur
de la lumière qu'elles reçoivent. On sait, dit-il, que l'un des
actes physiologiques les plus importants pour la végétation est
la décomposition de l'acide carbonique mélangé à l'air, laquelle
fournit aux plantes le carbone qui est la base principale de leur
constitution, et on sait aussi que cette décomposition est opéré
par les organes verts uniquement sous l'influence de la lumière.
Or, la lumière n'est pas simple, mais résulte de la réunion de
sept couleurs primitives qu'on voit, par exemple, dans l'arc-en-
ciel. Ces sept couleurs, ou lumières élémentaires, sont loin de
contribuer avec la même énergie à la décomposition de l'acide
carbonique et, par conséquent, d'influerégalement sur la végéta-
tion. Pour donner une bonne idée de la différence qui existe
entre elles sous ce rapport, il suffit de rapporter les chiffres
suivants empruntés à un physiologiste bien connu, M. Pfefler :
si le volume d'acide carbonique décomposé par une plante,
pendant un temps donné, à la lumière blanche, c'est-à-dire à la
réunion des sept lumières ou rayons élémentaires, est repré-
senté par 100, la quantité de ce gaz qui est décomposée pendant
le même temps et par la même plante sous l'action du rayon
jaune seul est de 46,1 ; celle que décomposent les rayons rouge
et orange réunis est de 32,1 ; celle dont la décomposition est
déterminée par le rayon vert n'est que de 15; et enfin les rayons
bleu, violet et indigo n'en décomposent tous ensemble que 7,6.
On voit donc que le rayon bleu, ou la lumière bleue, est
presque sans influence sur la décomposition de l'acide carboni-
que, par conséquent sur la végétation. Dès lors, comme dans
une serre vitrée en verre bleu, les plantes ne reçoivent à peu
près que de la lumière bleue, la végétation ne peut y être que
très faible, comme le prouve, après bien d'autres, l'observation
communiquée par M. ^Marceau.
sÉvvcE DU 13 MAI 1880. 205
2" Une lettre par laquelle M, Mulard, Secrétaire-général de la
Société d'Horticulture de la Charente, à Angoulème, annonce
que M. Couratin, l'un des membres de cette Société, vient d'ob-
tenir de semis un Cyclamen à fleurs doubles, colorées en beau
rouge violacé et portées sur un pédoncute très ferme. M. Mu-
lard pense que c'est la première fois qu'on a obtenu des fleurs
doubles de Crjclamen.
M. Trufl"aut (Albert) dit que des Cyclamens doubles ne sont
pas une nouveauté. On en a eu, l'an dernier, dans plusieurs
localités, notamment à Rouen. Lui-même en a eu aussi, à Ver-
sailles.
M. Bruant pense que maintenant, le type primitif du Cycla-
men de Perse ayant été ébranlé par la culture, on va voir des
fleurs doubles de cette plante se produire en divers endroits,
ainsi que cela est arrivé pour d'autres végétaux cultivés qu'on
a vus doubler en même temps, sans cause connue, dans un
assez grand nombre de jardins.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée, M. le Secré-
taire-général signale les suivantes : 1" l'annonce des Expositions
d'Horticulture qui auront lieu : àChaumont (Haute-Marne), du
26 au 29 juin prochain; à Amiens (Somme), du 18 au 21 juin;
à Bordeaux, du 29 mai au 15 juin; à Orléans, du 29 mai au
4 juin; 2" deux brochures de M. Charles de Bosschère, se ratta-
chant au Congrès d'Anvers, en 1885, et contenant la relation de
la visite faite par les membres de ce Congrès à l'établissement
de M. Pynaert van Geert et à celui de la Compagnie continen-
tale d'Horticulture, l'un et l'autre à Gand ; 3° un ouvrage de
M. Gaillardo.\, intitulé : Manuel du vigneron en Algérie et Tu-
nisie (gr. in-18 de xii et 184 pages; Paris, 1886).
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions ;
Et la séance est levée à trois heures.
266 PROCÈS-VERBAUX.
SÉANCE DU 27 MAI 1886
Présidence de M. Hardy.
La séance est ouverte à deux heures et un quart. D'après les
signatures qu'a reçues le registre de présence, on y compte
cent vingt-trois Membres titulaires et onze Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de trente-neuf nouveaux Membres titulaires dont la
présentation a été faite dans la dernière séance et n'a rencontré
aucune opposition.
Il exprime ensuite le regret d'avoir à annoncer le décès de
M. Fontaine (François-Gustave), qui était Membre titulaire de la
Société depuis l'année 1874.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1" Par M. Bonnel, amateur, propriétaire à Palaiseau (Seine-
et-Oise), cinq pieds de Fenouil d'Italie d'un développement re-
marquable et pour la présentation desquels, sur la proposition
du Comité de Culture potagère, il lui est accordé une prime de
deuxième classe à laquelle il déclare renoncer.
2" Par M. Terrier, jardinier chez M. Fournier, rue Saint-James,
à Neuiliy (Seine), un beau lot d'Orchidées fleuries qui lui vaut
une prime de deuxième classe. Les plantes comprises dans ce
lot sont les suivantes : Aerides FielJingii, Cupripedium Lawrcv-
ceanum, Lxlia purpurata, Odontoglossum citrosmum et verilla-
rium^ enfin le bel et peu commun Vatida teres.
3-' Par M. Delaville (Léon), grainier-fleuriste, quai de la Mé-
gisserie, quatre pots de Crassula jasminea. Pour cette présenta-
tion, il lui est accordé une prime de troisième classe. — M. Dela-
ville (L.) écrit que le Crassula jasminea est une charmante
petite plante dont les fleurs blanches, agréablement odorantes,
rappelant celles des Jasmins et des Bouvardia, seront très
bonnes pour la confection des bouquets. La floraison en est de
longue durée. Elle se multiplie sans difficulté de boutures et sans
SÉANCE DU 27 MAI 1886. 267
doute aussi de semis. Jusqu'à ce jour, elle n'a pas été utilisée
comme plante de marché.
4" Par M.Delahaye, marchand-grainier, quai de la Mégisserie,
un bouquet d'Ixia viridiflora.
5" Par M. Tabar, père^, horticulteur à Sarcelles (Seine-et-Oise),
un pied d'un Pelargon'nim zonale venu d'un semis fait par lui
en 1883, et qui présente un fait remarquable de dimorphisme. 11
constitue une variété à fleurs doubles d'un rouge feu vif, et ce-
pendant l'une de ses branches a dévelippé deux inflorescences
dans lesquelles les fleurs sont de couleur très claire, à peine
rosées et légèrement lignées de rouge. M. Tabar nomme cette
nouvelle variété Edouard Eugénie.
6° Par M. Sehwariz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux
(Seine), une corbeille de Reines-Marguerites en belle floraison et
de couleurs variées. Cette intéressante présentation étant faite
hors concours, le Comité de Floriculture adresse de vifs remer-
ciements à M. Schwartz.
7° Par M. Lavallée (Robert i, à Segrez, des rameaux fleuris de
divers arbustes pour la présentation desquels il lui est décerné
une prime de première classe^ sur la proposition du Comité
d'Arboriculture d'ornement et forestière. Les espèces qui compo-
sent ce lot sont les suiyanles : Fxochorda fCoi^olkoioi, espèce
nouvelle qui a été découverte, en 1878, par M. le général Korol-
kow, à qui elle est dédiée. Cultivé à Segrez, cet arbuste y a par-
faitement résisté, en pleine terre, aux froids des derniers hivers ;
il est donc bien rustique sous notre climat. Bosa chlorocarpa,
Rosier de la section des Pimpinellifolia, dont les fleurs sont
colorées en rose rouge tendre, parfois réticulées deblanc. Sijringa
villosa Decne, charmant Lilas venu de graines que feu M. Alph.
Lavallée tenait de la Société, et qui, paraît-il, avaient été
envoyées parle docteur Bretschneider. Syringa Josikœa, espèce
spontanée en Hongrie et dont la végétation est très énergique ;
elle est assez répandue dans les pépinières. Syringa Bmodi,
Lilas qui croit naturellement dans l'Himalaya; il a les feuilles
glauques, blanchâtres à leur face inférieure.
8° Par le Muséum d'Histoire naturelle, quatre rameaux fleu-
ris d'un Syringa Emodi à fleurs rosées. Une prime de 1" classe
268 PROCÏS-YERBAUX.
étant accordée pour cette présentation, M. Max. Cornu, profes-
seur de Culture au Muséum, qui représente ce grand établisse-
ment, déclare renoncer à la recevoir.
M. Max. Cornu donne quelques renseignements sur cet arbuste-
Le pied sur lequel ont été prises les quatre inflorescences dépo-
sées sur le bureau provient de graines qui avaient été envoyées
par M. le docteur Bretschneider, avec d'autres récoltées par lui
aux environs de Pékin et en diverses autres parties de la Chine.
Il appartient à une variété que M. Max. Cornu dédie à M. Brets-
chneider, et dont les inflorescences compactes sont fort belles,
mais malheureusement pourvues d'une odeur peu agréable. —
D'autres Lilas ont été aussi obtenus, au Muséum, de graines don-
nées par M. Bretschneider. Telle est une variété à fleurs parfai-
tement blanches du Syringa oblata ; tel est aussi le Syvlnga
;ji<Aescens Fhanchet, dont les fleurs sont agréablement odorantes
et dont les feuilles ont la nervure médiane velue.
M. Forney ne pense pas que le Lilas rose dont vient de parler
M. Max. Cornu doive provenir du nord de la Chine; il croit que
cet arbuste doit croître naturellement dans une contrée plus
chaude, et il base cette présomption sur ce que ses fleurs vien-
nent sur le bois de l'année ; or, dit-il, ce caractère est propre
aux Lilas des pays chauds, tandis que ceux des pays plus ou
moins froids fleurissent sur le bois d'un an.
M. le Président remet les primes aux perscmnes qui les ont
obtenues.
A la suite des présentations, M. Michelin montre ù la Compa-
gnie des spécimens de la Cerise Guigne de mai, variété dont il
fait l'éloge en disant qu'elle est très belle et bonne, et, de plus,
hâtive. En outre, l'arbre en est vigoureux et très productif. Les
spécimens qu'il en montre ont été récoltés sur un espalier, dans
le jardin de M. Bonnel, à Palaiseau.
M. Jamin fait observer que cette Cerise est mûre en ce moment
non seulement sur des espaliers, mais encore sur des arbres de
plein air et même à haute tige. H ajoute que cette variété est
ancienne, mais semblait être perdue. C'est M. Charollois qui, en
ayant trouvé un arbre dans son jardin, l'a multipliée et répan-
due.
SÉANCE DU 27 MAI 1886. 269
ÉgalemenL à la suite des présentations, M. le Président du
Comité de Floriculture dit que M. Gh. duPouey, membre de la
Société, a remis à ce Comité sept paquets de graines qui ont été
rapportées récemment de l'Inde par M. Victor Pujo, horticulteur
à Tarbes, et dont il désirerait que les plantes fussent cultivées
par des horticulteurs parisiens, M. Ch. du Pouey écrit que ces
graines sont celles de deux Légumineuses [Phaseolus radiatus et
Crotalaria verrucosa), de deux Lythrariées (Lagerstroemia indica
et Laivsonia alba), d'une Apocynée {Wrightia tinctoria), d'une
Combrétacée {Anogeissus laiifolia), enfin de l'arbre à gomme de
Madras ou Blue gum des Anglais. — Conformément au désir
exprimé par l'auteur de l'envoi, ces graines ont été remises à
divers horticulteurs.
M. le Secrétaire-général-adjoint procède a« dépouillement de
la correspondance qui comprend les pièces suivantes :
1° Une lettre par laquelle M. le Secrétaire perpétuel de la
Société nationale d'Agriculture avertit M. le Président que cette
Société ayant reçu de M. Gaetano Cantoni, directeur de l'École
supérieure d'Agriculture de Milan, une lettre qui lui semble de
nature à intéresser la Société nationale d'Horticulture, il lui
envoie une copie de ce document. La lettre de M. Cantoni est
relative à une nouvelle maladie du Mûrier qui attaque aussi les
Pêchers et qui sévit sur le territoire de plusieurs communes de
la vallée du Lambro, de manière à y causer de sérieux dom-
mages. Cette maladie avait été déjà observée en 1 884 et en 1 885 ;
mais c'est seulement cette année qu'elle a acquis une réelle gra-
vité. Elle s'est manifestée dès le milieu du mois de mars par un
duvet blanc qui a couvert presque complètement les rameaux
de deux ou trois ans et sous lequel on a reconnu l'existence d'un
insecte du groupe des Kermès, que M. Targioni-Tozzetti a
nommé Diaspis penfagona. Comme les rameaux des Mûriers qui
avaient été fortement taillés en 1885 sont restés parfaitement
sains, M. G. Cantoni conseille de tailler sévèrement les arbres
malades et de brûler les branches et rameaux enlevés par cette
taille.
A l'occasion de cette communication, M. Girard (Maurice) dit
que M. Baltel Ch.), de ïroyes, lui a envoyé dernièrement des
270 PROCES-VERBAUX.
spécimens d'un insecte qui nuit considérablement, cette année,
aux arbres fruiliers des environs de cette ville en dévorant les
anthères de leurs fleurs et empêchant ainsi la production des
fruits. Cet insecte est une Cétoine de grosseur mojenne, noire,
nommée par les entomologistes Cetonia sfictica, qui est com-
mune dans nos départements méridionaux où elle nuit beaucoup,
et par la même cause, aux récoltes fruitières, mais qui jusqu'à
présent s'était peu élevée vers le Nord. M. Ch. Ballet suppose
qu'il doit venir des jardins maraîchers voisins des cultures
d'arbres fruitiers et M. Girard (Maurice) dit que celle supposition
est parfaitement fondée, attendu que la larve de la Cétoine stic-
tique vit dans le terreau qui est employé en grande quantité pour
la culture maraîchère.
2Tne letlreaccompagnée de deux exemplaires d'un écrit que
vient de publier M. Vauvel, membre de la Société, sur la culture
de l'Asperge. L'auteur de ce travail, exprimant dans sa lettre le
désir qu'il soit soumis à l'examen de ses collègues, M. le Prési-
dent en confie l'appréciation au Comité de Culture potagère.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée^ M. le Secré-
taire-général-adjoint signale un mémoire italien du docteur
Nicolas Terracciano, intitulé : Production de racines advenlives
dans le creux d'un Cyprès et leur marche ascendante {Produ-
z'ione di radicl avventizle nel cavo di un Cipresso e loro cammiao
ascendente) ; m-ï° de o pages et 1 planche (extrait des Comptes
rendus de l'Académie R. des Scienc. physiq. et mathém. de
Naples, avril 1886).
M. Chargueraud entretient la Comp;ignie des expériences qu'il
vient de faire en vue de détruire les Vers blancs au moyen du
sulfate de carbone. Malheureusement ces expériences n'ont nul-
lement réussi ; ces larves n'ont ressenti en aucune manière l'ac-
tion de cette substance. Dans ses essais, M. Chargueraud a
employé 25 grammes de sulfure de carbone par mètre carré de
terrain et il a introduit ce liquide dans la profondeur du sol en
y ouvrant, au moyen d'un pieu, un trou dans lequel il l'a versé
et qu'il a ensuite bouché sans retard. Après cette opération, les
Fraisiers du carré soumis à ses expériences ont continué d'être
détruits commeauparavant.il a planté, au bout d'une quinzaine
SÉANCE DU 27 MAI 1886. 271
de jours, des salades au milieu des Fraisiers et, comme d'ordi-
naire, les Vers blancs se sontportés de préférence sur ces plantes.
Il a fait ensuite un essai encore plus direct dont les résultats ont
été tout aussi négatifs. Il a rempli de terre un grand baquet
formé de la moitié d'un tonneau et dans cette terre il a introduit
d'abord douze Vers blancs, ensuite 25 grammes de sulfate de
sulfure de carbone. Au bout de quinze jours, il a reconnu que
deux de ces larves s'étant échappées, les dix qui étaient restées
dans la terre étaient parfaitement vivantes. Il est donc démontré
par ces deux expériences que le sulfure de carbone ne fait pas
périr la larve du Hanneton.
M. Hardy confirme cette donnée en disant qu'une personne
de sa connaissance a vu cette larve vivre plusieurs jours dans
du sulfure de carbone.
M. Max. Cornu fait observer que le sulfure de carbone exerce
une action fort inégale selon l'état et la nature du sol dans
lequel on l'introduit. Si le sol est meuble, sec et chaud, les
vapeurs du sulfure le traversent sans difficulté et vont se répan-
dre au dehors. Il n'y a donc alors aucune action exercée par
celte substance sur les insectes souterrains. La même substance
agit, au contraire, quand la terre est moins perméable et modé-
rément humide, comme elle l'est en généial à la fin de l'au-
tomne. Il est à présumer que M. Ghargueraud a fait ses expé-
riences par un temps sec et sur une terre meuble. Il en aurait
été autrement si cet honorable collègue avait arrosé celte même
terre après y avoir introduit la matière insecticide; mais alors
il est probable que les plantes qu'il voulait sauver de l'at-
teinte des Vers blancs seraient mortes sous l'action de la subs-
tance employée, la dose de 25 grammes par mètre carré étant
trop forte. — A ce propos, M. 3lax. Cornu dit qu'il a obtenu
récemment de bons effets de l'emploi de la naphtaline contre
le Yer gris qui est une larve de Noctuelle, et qui détruit beau-
coup de plantes en les coupant au collet. Au moment de plan-
ter, il suffit de mettre une pincée de naphtaline en poudre au
fond du trou qui doit recevoir les racines des plantes, pour
n'avoir plus rien à craindre du Ver gris. Il semble permis de
penser que la même substance pourrait bien produire un effet
:272 PKOCÈS-VERBAUX.
analogue sur le Ver blanc (1). Seulement il ne faudrait pas
recourir à la naphtaline en vue de protéger des plantes alimen-
taires, car elle pourrait les imprégner de son odeur. Dans tous
les cas, il semble établi que, tout en agissant fortement sur les
insectes, cette matière ne nuit en rien aux végétaux.
M. Chargueraud reconnaît que, comme l'a présumé M. Cornu,
ses expériences ont été faites sur une terre sèche et meuble, par
un temps sec.
M"^ Chrétien est portée à croire que ces expériences auraient
donné un meilleur résultat si l'on y avait employé la solution
de sulfure de carbone au lieu de cette substance en nature.
M. Bonnel dit qu'il a déjà indiqué un moyen reconnu par lui
absolument certain pour se délivrer des Vers blancs. Ce moyen
consiste dans l'emploi du goudron de gaz, matière fort peu coû-
teuse, dont on met un litre dans une étendue de trois mètres
carrés de terre.
M. Forney a la parole et fait connaître à ses collègues un pro-
cédé aussi simple que commode et peu coûteux pour conserver
des fruits quand on n'a pas à sa disposition un fruitier qui
réunisse toutes les conditions désirables. Ce procédé consiste
simplement, après avoir posé les fruits sur des planches, dans
une pièce saine, à les recouvrir avec des feuilles de carton un peu
minces. Il a gardé ainsi pendant longtemps, dit-il, en bon état
des Pommes et des Poires, tandis que la conservation de fruits
analogues n'avait pas été entièrement satisfaisante même dans
des fruitiers. Un autre avantage du même procédé consiste
dans la facilité qu'il donne pour visiter les fruits sans les déran-
ger, et, par suite, pour exercer sui- eux une surveillance efficace.
Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents
suivants :
r Rapport sur l'établissement d'Horticulture de M. Poi-
(1) Il est bon de rappeler à ce propos que M. Hriot a fait, dans les
pépinières de Trianon, des expériences suivies, en vue de détruire ou
au moins d'éloigner les Vers blancs à l'aide de la naphtaline; ces
expériences ont toujours complètement échoué.
(Note de la Coinmission de liMadion.)
SÉANCK DU 13 MAI 1886. 27.'{
rier (Auguste), à Versailles; M. Cn. Delà ville, Rapporteur,
Les conclusions de ce Rapport, tendant au renvoi à la Com-
mission des Récompenses, sont mises aux voix et adoptées.
2" Noie sur la 20« session de la Société pomologique améri-
caine; par M. JoLY (Ch.'i.
'-{"Note sur les jus de fruits; par M, Offrion (Oscar).
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions;
Et la séance est levée à quatre heures moins un quart.
NOMINATIONS
SÉANCE DU 13 MM 188G
MM.
1. AuDiBERT (Jacques), horticulteur à la Crau (Var), présenté par
MM. Bleu (A.), Ballet (Ch.) et Verlol (B.).
2. Chanrion, marchand d'articles de jardin, rue St-Deni«!, ?, à Paris,
présenté par MM. Savoye et Duneuffour.
3. GuuxoT (Pierre) fils, rosiériste, Chemin des Pins, 27, à La Guillo-
tière-Lyon (Rhône), présenté par MM. Verdier (E.) et Ver-
dier (Ch.).
4. HoussEAUx (Jean-Baptistei, horticulteur, rue de Paris, 8S, à Vanves
(Seine), présenté par MM. Mouré (L.) et Lange.
:j. IsABETH (V.), jariiluier chez M. Froltio, au château de Courcelles,
par Presles (Seine-et-Oise), présenté par MM. Bleu (A.)
et Verlot (B.).
6. Larible, propriétaire à Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise), présenté
par MM. Hardy et Courlois (J.).
7. Leneveux (Jean-Louis), avenue de la Paix, 5, au Graiid-Monlrouge
(Seine), présenté par MM. Beurdeley et Despierres.
8. Lefoullon, avoué de l'-^ instance, Conseiller général de la Seine,
rue de Chabanais, 4, à Paris, présenté par MM. Auguste (L.)
et Alphand (A,].
0, LioNET, propriétaire, rue Thén''se,9, à Paris, présenté par MM. Cornu
et Codefroy-Leheuf.
18
27 '( NOMINATIONS,
10. Margottin (Charles),horticulteur,Gran(le-Rue,22,à Bourg-la-Reiiie
(Seine), présenté par MM. Margottin (J.), Joly et Delainarre.
11. MicHRL (Alfred), rue de Paris, 2», à Nogent-sui'Marne ^Seine), pré-
senté par MM. Bleu (A.) et Lusseaii .
12. Martin (G.), horticiiiteur à Vindecy, près Marsigny (Saône-et-
Ldire), présenté par MM. Carrière (A.) et Verlot (B.).
|.{. MoREAu (P.), graveur, avenue des Champs-Elysées, "26, à Paris,
présenté par MM. Bouré et Bleu (A ).
l'i.. Palau, ingénieur-constructeur, avenue du Maine, "i*, Paris, pré-
senté par MM. Ruffel et Bleu.
15 Poiré (Gabriel), fabricant de jardinières et cache-pots, rue Pierre-
Levée, 16, à Paris, présenté par MM. Chargueraud et Bleu (A.).
16. VissEAUx (Jules-Edouard), statues et ornements en terre cuite, rue
de la Roquette, 43, à Paris, présenté par MM. Bleu (A.) et Ver-
lot (B.l.
SKANCE DU 27 M\i 1886
i. Berné, jardinier-chef à l'École nationale d'Agriculture de Mont-
pellier (Hérault), présenté par MM. Baltet et Robinet.
2. Besana (Louis-Prosper), appareils de chauffage, nie de Provence,9| ,
à Paris, présenté par MM. Bleu et Verlot.
3. BoHN (Bernard), jardinicr-clief chez M. Delagnin, au château de
Thillay, par Gonesse (Seine-et-Oise), présenté par MM. Coulom-
bier et Hoibian.
4. Carré (Georges), ingénieur-constrncleur, rue Pierre-Charron, 16,
à Paris, présenté par MM. Lebœuf (H.) et Bergman (E.).
5. Carré (Jules), ingénieur-construcleur, quai d'Orsay, 127, à Paris,
présenté par MM. Lebœuf (H. j et Bergman (K.).
C. Carton (Emile), rue de Turenne, 11 4, à Paris, présenté par MM. De-
lahogue-Moreau, Chouverou.x et Bleu (A.).
7. Chauvin (P.), rue des Gravillicr-, 10. h Paris, présenté par MM. Le-
bœuf (P.), Ilébrard (A.) et Delaville (L.).
s. CoNARD (Auguste), maraîcher, rueSt-Lambert 14, à Paris, présenté
par MM. BressanJ et Lecaplain (J.).
0. Cottereau (François) (ils, maraîcher, rue Desnouettes, .'iO, à Paris,
présenté par MM. Bressand et Lecaplain (J.).
0 . Doré (Joseph),jardinier au château des Essarts.par Lassigny (Oise),
présenté g ar MM. Diicerf et Bleu (A,).
SRA.NCK nu 27 MAI 1886. 275
11. DuBiEF, rue Montmartre, 11, à Boulogne (Seine), présenté par
MM. Jolibois (R). et Lesserieur.
12. DucARfiE Pierre), rcsiaurant des Ambassadeurs, Champs-Elysées,
h Paris, présenté par MM. Bouzigues, Hiichez etColtin.
I r Dii'iwLGT (F.), entrepreneur de rochers, travaux en ciment, rue
Chevallier, 26, à l.evallois-Perret (Seine), présenté parMM.De-
laluisanl et Bleu
1 t DivAi. (Félix) fils, rue Paradis-Poissonnière, 43, à Paris, présenté
par MM. Lebœuf (P.), Hébrard (A.) et Delaville (L.).
1">. Ktuank (A.1, horticulteur, rue Derrière- la-Faïencerie, à Épioal,
(Vosges), présenté par MM. Bergnuu (E.) et Bergman (F.).
\>\. Frf.mo.nt. banquier, rue Bertin-Poirée, I i, à Paris, présenté par
MM. Bonnel et Renault.
17. Grangkr (Albert), boulevard Magenta, 8, à Paris, présenté par
MM. Granges (A.) et Bleu (A.).
18. Jacquart (Éliei, horticulteur à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine),
présenté par MM. Bleu et Verlot.
19. Lmriau (Eugène), arboriculteur, place de rHôtel-de-Ville, 3,àMon-
Ireuil-sous-Bois (Seine), présenté par MM. Lauriau ;V.) et Sa-
vart(S.).
20. Lf.ssf.rteur, rue Soufflot, 21, présenté par MM. Jolibois et Rullier.
21. LiGER, rue Buffon, 3, à Montreuil (Seine), présenté par MM. Lebœuf
(P ), Hébrard (A.) et Delaville (L.).
22. LoRoiE (Abel), avenue de lOpéra, 49, à Paris, présenté par
MM. .Jolibois et Hardy.
23. Massange de Loivreix, au château de Baillonville, par Marche
(Belgique), présenté par MM. Bergmann (E.) et Truffaut (A.).
24. Maguon, rue d'Auteuil, 8, à Auteuil-Paris, présenté par MM. Le-
bœuf, Hébrard (A.) et Delaville (A.).
2o. Mansion-Tessier, rue de Versailles, 19, à Bougival (Seine-et-Oise),
présente par MM. Lebœuf (P.), Hébrard (A.) et Delaville (A.).
2o. MArNOiRv iJ.-Hippolyte), député, à Luisant, près Chartres fEure-et-
Loir), présenté par MM. Léon Say et Bleu (A. j.
27. MoNvoisEN, entrepreneur de couverture et plomberie , rui^ La-
fayette, 147, à Paris, présenté par MM. Bergman (E.), Bergman (F.)
et Millot (E.).
28. MoTTiER, rue Guersant, 17, à Paris, présenté par MM. Lebœuf (P.),
Hébrard (A.) et Delaville (L.).
29. MouiLLEFER, professeuf à l'École nationale d'Agriculture de
276 NOTES ET MÉMOIRES.
Grignon, rue de Rennes, 149, à Paris, présenté par MM. Dy-
bowski et Bleu.
30. Panckroucke, rue François 1'"% à Paris, présenté par MM. Joly (Ch.)
et Bleu (A.).
.31. Perrault-Busigny (E.), architecte-paysagiste, rue Chèvre, 89, à
Angers (Maine-et-Loire), pré>enté par MM. Busigny et Oudin.
32. PiOLLET (Ernest), entrepreneur de plomberie et couverture, rue de
l'Aqueduc, 7, à Paris, présenté par MM. Bergman (E.), Bergman
(F.) et Millot (E.).
33. Poulenc (Gaston), fabricant de produits chimiques, rue St-Merri, 7,
à Paris, présenté par MM. Grange et Bleu (A.).
3i. Seeger (J.), représentant de la maison Sander, Albert Street, G,
St-Albans (Angleterre), présenté par MM. Bergman (E.) et
Bergman (F.).
35. ÏHiRioT, nie Amelot, 92, à Paris, présenté par MM. Lebeul" (P.), Hé-
brard (A.) et Delaville (L ).
36. Valdin (Robert-P'élix),propri<^taire à Nanterre iSein'>-et-Oise\ pré-
senté par MM. Vitry (D.) et Savart (E. .
37. Wagner (Martin), constructeur de chaufrages,rue de la Fosse-au-
Mai, 10, à Paris, présenté par MM. Bergman (E.) et Mouillet.
3S. Waharte (Léon), jardinier chez M. Meunier, au château de la Bre-
tonnerie, par Arpajon (Seine-et-Oisel, présenté par MM. Mo-
nain et Lévéque.
xNOTES ET MÉMOIRES
Note sur la vingtième session
de la société pomolooique américaine (1),
PAR M. Gu. Joly.
Depuis de longues années, je me suis fait un devoir de rendre
compte des travaux de la Société pomologique américaine, dont
la fondation remonte à 1848 et qui publie, depuis celte époque,
(1) Présentée le 27 mai 188(5.
SUR LA f'O^ SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE AMÉRICAINE. 277
un volumineux Rapport renfermant une foule de documents du
plus haut intérêt. Pendant longtemps, les États-Unis ont eu
recours aux pépinières belges et françaises pour leurs planta-
tions fruitières; aujourd'hui, les choses ont bien changé : les
semis et la production des fruits du pays se font sur une échelle
immense, comme on le verra plus loin; des variétés précieuses,
obtenues par nos rivaux, sont venues enrichir nos collections.
Les Ananas, les Citrons, les Oranges et les conserves du Mary-
land, de la Floride et de la Californie, s'expédient dans le
monde entier; les Vignes résistantes américaines sont aujour-
d'hui le salut de notre grande industrie viticole européenne et
il y a lieu de s'étonner qu'on n'ait pas pensé plus tôt à recourir
aux greffes qu'on pratique aujourd'hui surune si grande échelle,
quand ce procédé était employé depuis un temps immémorial
pour les arbres fruitiers.
De même que notre Société pomologique de France, qui tient
ses sessions tour à tour dans diverses parties de notre pays^ la
Société américaine, qui ne siège que tous les deux ans, désigne
chaque fois, pour le lieu de ses réunions, un des centres les plus
productifs de l'Union. La SO*" session, qui a eu lieu les 9, 10 et
il septembre dernier, s'est tenue à Grand Rapids, dans l'État
de Michigan qui est aujourd'hui très grand producteur de fruits :
sa récolte de Pommes seule monte à cinq millions de bushels.
Le Président est toujours notre vénérable collègue, M. Mars-
hall P. Wilder, de Boston, et le premier Vice-Président, M. Pa-
trick Barry, de la Maison EUwanger et Barry, de Rochester, qui
a l'une des plus importantes pépinières du pays. Cinquante-deux
États nomment, en outre, un Vice-Président. Le nombre actuel
des Membres est de 322. Avant l'ouverture de chaque session,
les Comités d'États envoient les programmes des sujets à traiter,
préparent des locaux spéciaux pour conserver et emmagasiner
les fruits à exposer, assurent des logements à des prix modérés
dans les hôtels et se font une règle d'éviter les discours, les
banquets et les excursions qui détournent du but principal de
la réunion.
A l'ouverture de la réunion, le 9 septembre, le Secrétaire de
la Société, M. W.-J. Beal, a lu le discours habituel de M. Mars-
278 NOTES ET MÉMOIRES.
hall P. Wilder absent. Cette fois, le vénérable Président a passé
en revue les bienfaits de la grande Société qu'il préside depuis
plus de 30 ans : son œuvre a consisté surtout à réunir et à
faire se connaître entre eux tous les producteurs d'un pays excep-
tionnel par son étendue, par la variété de son climat, de son
sol et de ses besoins. Elle a rejeté impitoyablement tous les
fruits de second ordre ; elle a substitué des noms simples et
compréhensibles à toutes les dénominations complexes et sou-
vent ridicules données par les présentateurs. C'est là un point
sur lequel M. Wilder a particulièrement attiré l'attention de ses
collègues et son but ne saurait trouver trop d'imitateurs. Kntin
la Société pomologique a, [)lus cjue jamais, encouragé les semis
pour adapter les fruits à chaque région, et elle a publié un (Ca-
talogue qui est un vrai modèle du ,yenre. On y voit non seule-
ment le nom, mais la grosseur, la forme, la couleur, la qualité,
l'usage, l'origine, l'époque de maturité de chaque fruit et sa
valeur réelle dans les diverses parties du pays.
Pour prouver l'intérêt que le Gouvernement des Etats-Unis
porte à la production fruitière, le Directeur de r.\griculture, le
Colonel Norman J. Colman est venu de Washington à Grand
Rapids pour assister aux débats du Congrès. Il est à désirer
qu'il en soit de même chez nous, où la production des vergers
et des jardins a une si grande importance.
Parmi les mémoires présentés pendant la session de 1885, il
faut citer les suivants :
Des Champignons nuisibles et de leurs efl'ets sur la vie des
plantes, par Ch.-S. Bessey, de Providence. Le Mildew de la
Vigne et ses remèdes, par le professeur C.-Y. Riley. Des règles à
adopter pour diriger les Sociétés d'Horticulture, par L.-B. Pierce,
de rOhio. De la nomenclature des fruits importés de Russie aux
États-Unis, par Ch. Gibb, de Québec. Des Raisins américains,
par G.-W. Campbell. De l'entomologie pratique, par A.-J. Cook.
Des moyens les plus sûrs pour obtenir une bonne statistique des
produits horticoles, par W.-J. Chamberlain. Du meilleur mode
d'emballage des fruits, par Parker Earle. Des meilleures va-
riétés pour les climats du Nord-Ouest, par J.-L. Budd. Des cau"
SLK LA :2U"- SEsSlU.V DE LA SOCIÉTÉ FUMULUGIOUt: A.MKKICALNE. i/U
ses qui produisent la diversité de la coloration des fruils, pai
J.-H. Bowen.
On croit généralement que les plantations d'arbres fruitiers
sont relativement récentes aux Etats-Unis; quelques faits prou-
vent le contraire et nous le verrons tout à l'heure, en parlant de
leurs vignobles. Je citerai ici un Poirier remarquable dit a En-
dicott Pear tree » (fig. 1), situé dans la ferme du Gouverneur En-
dicolt, à Danvers, Etat de Massachusetts. Son histoire, dont noi s
bu,. 1. — Vieux Poirier daus le Miissucluirielt?.
lisons les détails dans le « G.-M. Hovey's Magazine of llorticu-
ture; Boston, 1833 », prouverait que la ferme appartient à la
même famille depuis plus de deux siècles et demi et que l'arbre
en question est connu depuis 1632. Sa hauteur est d'environ six
mètres et la circonférence des branches est de 1 8 mètres. Le tronc
est presque entièrement creux. Il y a 35 ans, il est parti de?
racines deux drageons (juiont aujourd'hui trois à quatre mètres
de haut et qui portent les mêmes fruits que le pied mère.
280 NOTES ET MÉMOIRE^.
Le second arbre intéressant que j'ai à mentionner est un Pom-
mier dont les figures 2 et 3, faites d'après deux pliotographies,
donnent une idée exacte. Suivant le Rapport du Secrétaire du
Conseil de la Société d'Agriculture du Connecticut, en 1878,
l'arbre est situé sur la propriété de M. Delos Hotchkiss, dans le
Comté de Chester. Suivant l'opinion de la famille, l'arbre peut
N'iuiix J'iimmier dans le Comiecticul.
avoir -175 ans. Le tronc est de forme symétrique, presque rond
et en parfait état. Il a huit grosses branches, dont cinq donnent
des fruits une année; les trois autres branches ne produisent
que l'année suivante. La circonférence de l'arbre est de 4" 15 à
50 centimètres du sol; sa hauteur est de vingt mètres et la cir-
SUR LA 20* SESSION DE LA SOCIÉTÉ [POMOLOGIQUE AMÉRICAINE. 281
conférence totale des branches est de 33 mètres. Dans certaines
années, la récolte sur la moitié de l'arbre a été de 40 bushels.
FiG. 3. — Ti"onc tle Pommier du Connecticut.
L'élal actuel de ce remarquable Pommier fait espérer, qu'à
i8^ NOTKS ET MEMOIRES.
moins d'ouragans exceptionnels, il végétera longtemps encore.
Suivant son habitude, la Maison G.-W. Meade et C", de San
Francisco, a publié, le 10 février dernier, sa 11® Revue annuelle
de la récolte des fruits en Californie. En ne tenant compte que de
la production des Pommes, Poires, Pèches, Prunes, etc., séchi^es
soit au soleil, comme on le fait dans le Sud de l'Etat, soit au
moyen d'appareils spéciaux de dessiccation par la chaleur arti-
ficielle, la production auraitété, en 1885, de 13, 630, 000 livres,
ayant exigé environ cent dix millions de livres de fruits frais.
En outre de cela, on aurait expédié pour plus de 15 millions de
livres de fruits divers en Australie, puis à Denver, à Omaha et à
Chicago. On sait que les procédés de dessiccation artificielle ont
pour l'expoilalion une importance considérable. Dans une note
insérée au Journal, en ^1882, j'ai donné la description des prin-
cipaux appareils employés pour cet usage. La seule production
de Raisins secs en Californie s'est élevée, en l88.o,à près de
500. 000 boites de 20 livres, et aujourd'hui l'Allemagne a com-
pris quelles ressources son industrie arboricole peut retirer des
procédés américains. Un grand nombre d'établissements se sont
formés pour la dessiccation des fruits et les principaux appa-
reils usités chez nos voisins sont dt'crils dans l'ouvrage d'Otto
Laemmerhirt, publié en 1885, à Berlin.
Lorsqu'on s'occupe de la puniologie américaine, on s'aperçoit
bien vite que là, comme chez nous, comme en Australie et en
Algérie, la Vigne est destinée à jouer un rôle considérable dans
la richesse publique et dans Talimentation. J'ai déjà analysé,
dans une note publiée au Journal^ en janvier 1885, les deux
Rapports faits par M. Gh.-A. Wetmore, Vice-Président de la
Commission de Viticulture. Déjà, au xvf et au xv[i« siècle, lorsque
les Norwégiens abordèrent sur les côtes du Delaware et même
plus au Nord, on y avait observé des Vignes très vigoureuses
enlaçant des arbres. Du côté du Pacifique, quand les mission-
naires espagnols s'établirent sur les côtes, ils y plantèrent des
Vignes qui reçurent et qui conservèrent le nom de Vignes de la
Mission. Leur végétation était quelquefois exceptionnelle, et
dans le cahier du Journal pour septembre 1884, j'ai donne la
vue d'un pied remarquable existant à Montecito, près de Santa
SUR LA 20® SESSION [dE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE AMÉRICAINE. 283
Barbara. Nous n'avons en Europe, comme plantesremarquables,
que la Vigne de Hampton Court et surtout celle de Frogmore;
en revanche, quelques viticulteurs anglais produisent, dans les
Expositions, des grappes de dimensions et de poids dont nous
n'avons pas l'idée chez nous. Je donne ici, d'après le a. Garde-
Fic. 4. — Grappe de raisiu Gro.<-Giiill;uimc.
ners Chronicle » (fig. 4), !a vue d'une grappe de la variété Gros-
Guillaume, exposée, le 19 novembre dernier, à la Société royale
d'Horticulture d'Irlande, par M. Me Kenna, jardinier du Phœ-
nix Park, à Dublin. La grappe pesait 20 livres. J'en ai vu
'•2Hk NUÏES ET MÉMOIRES.
exposer de plus remarquables encore. Quant à la qualité du
fruit, elle laisse beaucoup à désirer.
Aux États-Unis, jusqu'au milieu du xix* siècle, on ne connais-
sait guère que les Gatawba, les Isabella et les Clinton, qu'on
cultivait comme donnant des Raisins de table. L'idée de plan-
ter des vignobles et de faire des vins à l'européenne est toute
récente; mais déjà, aujourd'hui, on compte plus de 250 variétés
de Vignes américaines et, si la culture ne réussit pas comme on
le désire dans les Etats de l'Est, cela tient à de brusques écarts
de température, à la fréquence du Black Roi, du Mildew, etc.
Au contraire, dans l'Italie de l'Amérique, c'est-à-dire dans la
Californie, le climat se prête admirablement à la culture de la
Vigne. Là, comme ailleurs, en Australie et en Algérie, on en
est aux tâtonnements, aux essais : on voit qu'il y a loin de l'art
de planter la Vigne, c'esl-à-dire de la Viticulture proprement
dite, à l'œnologie, c'est-à-dire à cet art si complexe du choix
des cépages, suivant les sols, de la fermentation, du soutirage,
etc., toutes choses que nos vignerons européens ne connaissent
qu'après une longue expérience. De nombreux essais d'introduc-
tion des cépages français et européens ont été faits en divers
États, mais n'ont pas réussi. L'un des viticulteurs les plus habi-
les de rOhio, M. G.-W. Campbell, a longtemps croisé nos
meilleures variétés avec des Vignes résistantes du pays et fina-
lement il y a renoncé. Il préfère aujourd'hui recourir à l'hybri-
dation des meilleures variétés américaines. Ce qui nuit beau-
coup déjà aux producteurs de vins, c'est la facilité avec laquelle,
là comme c'nez nous, on s'adonne aux falsifications et même à
la vente de produits indigènes dans des bouteilles et avec des
étiquettes françaises. C'est pour obvier, dans la mesure du pos-
sible, à ces fraudes, que dans la Chambre des représentants, à
la séance du 8 mars dernier, M. Wharton J. Green a proposé
une loi ou « spurions wine bill » pour arriver aux résultats
que se propose chez nous le Laboratoire municipal. De son côté.
le professeur E.-W. Hilgard, du Collège d'Agriculture, à l'Uni-
versité de Californie, publie des documents du plus haut intérêt
pour éclairer les viticulteurs du pays. Son remarquable Rap-
port prouve qu'il comprend admirablement les facteurs qui in-
SUR LA 20" SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE AMÉRICAINF.. llH')
fluent sur la quantité et la qualité du vin, c'est-à-dire la nature
des cépages, le climat, le terrain, rexposition et les engrais (1).
M. Hilgard passe successivement en revue tout ce qui concerne
les phénomènes de la fermentation, de la conservation et de la
sophistication des vins; il analyse tous les crus et les sols de
l'État; il étudie l'action du phylloxéra et les remèdes divers qu'on
a proposés pour le détruire. Là, cette grande industrie viticole
a une importance qui grandit tous les jours, puisque, dans la
quatrième Convention annuelle des viticulteurs, tenue à San
Francisco, du 15 au "20 mars dernier, le Président Haraszthy a
constaté que l'exportation des vins de Californie s'était élevée
de 1,031,507 gallons en 1875, à 4,256,224 gallons en 1885,
plus 263,840 gallons d'eau-de-vie. De son côté, M. Ch.-A. Wet-
more, dans une note qu'il a publiée à Washington, le 9 février
dernier, rappelle que l'importation des vins d'Europe est encore
de 5 millions de gallons, mais que la production des vignobles
californiens est maintenant de 30 millions de gallons. Il assure
qu'avant cinq ans, elle sera doublée. De plus, après de longs
voyages en Europe, il a constaté que la richesse publique, la
moralité et la force des populations croissent avec la prospérité
de l'industrie viticole : là- où elle fleurit disparaît presque com •
plètement livrognerie avec ses déplorables conséquences.
J'ai pensé qu'il serait intéressant pour nous, en Europe, d'a-
voir une idée de l'aspect général des vignobles californiens pour
les comparer aux nôtres. Dans ce but, mon ami, M. Ch.-A. Wet-
more m'a généreusement envoyé une série de photographies
faites par M. Faber, de San Francisco. J'en ai fait réduire un
certain nombre au format de notre Journal ; ces vues ne don-
nent qu'une idée imparfaite des localités, mais elles suffiront
cependant à ceux qui ne peuvent pas faire un long voyage pour
avoir un aperçu de la végétation du pays.
La figure 5 a pour but de montrer le mode de défrichement
de la forêt vierge, au moyen de la poudre, pour en faire un vi-
gnoble. On fait sauter les gros arbres, puis on brûle sur place
(1) « Report of the viticultural work », en I88i et <88o. Sacramento
State office, in-8'\ 1886.
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SLR LA âO° SESSION DE LA SOCIÉTÉ l'OMOLOGIQUE AMÉRICAINE. 289
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19
290
NOTES ET MEMOIRES.
SUR LA 20° SESSION DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE AMÉRICALNE. 291
tous les bois et broussailles. Sur le premier plan apparaissent
déjà les échalas et les boutures. La terre vaut de 1 0 à 50 dollars
l'acre, suivant la proximité d'un chemin de fer, et le coût du dé-
frichement est d'environ mille francs.
La figure 6 est une vue de la « Vi'tis californica » ou Vigne
de Californie, qu'on trouve en abondance sur presque tous les
ruisseaux de Californie et de l'Orégon. C'est la Vigne sauvage
avec toule sa luxuriante végétation.
Par la figure 7, on voit une plantation récemment faite dans
FiG, 10. — Un pied de vigne de la Mission.
le comté de Napa; elle va s'étendre sur tous les coteaux envi-
ronnants.
La figure 8 est un vignoble appartenant à la mission de San
José, fondée en 1797, dans le comté d'Alameda, parles moines
franciscains. La Vigne qu'on a introduite, il y a près d'un siècle,
portait le nom de « Vigne de la Mission .> ; aujourd'hui, on la
remplace partout par des variétés moins prolifiques, mais bien
supérieures comme qualité.
La figure 9 montre la merveilleuse végétation des greffes sur
292 NOTES ET MÉMOIRES.
des pieds de « Vitis californica » âgés de deux ans. Cette Yigne
est la propriété de M. Gh.-A. Wetmore, chef de la Commission
viticole de TÉtat.
La figure 40 est un spécimen moyen de la Vigne de la Mis-
sion; ce pied produit 75 livres de raisin par an et la corde qui
l'entoure sert à montrer sa croissance qui est de vingt et un pou-
ces de circonférence à dix pouces du sol; on plante ces Vignes à
2 mètres de distance.
FiG. 11. — Intérieur d'un pressoir californiou.
Enfin, la figure 1 1 montre une partie seulement de l'intérieur
d'un pressoir. Les paniers de raisin sont versés à droite sur une
table mouvante où des ouvriers enlèvent à la main les feuilles et
les raisins de mauvaise qualité : une toile sans fin porte la ven-
dange dans le haut où elle passe entre deux cylindres : un appa-
reil spécial sépare les rafles qui tombent dans une caisse, tandis
que le moût est pompé dans les cuves de fermentation.
^7® CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE. 29'i
Comme on le voit par les détails qui précèdent, la culture de
la Vigne préoccupe vivement l'attention de nos concurrents sur
les rives du Pacifique; ils savent s'inspirer de notre expérience
et de nos travaux. Le climat aidant, leur production prendra
bientôt un développement considérable. Ils ont aujourd'hui à
leur portée 50 millions de consommateurs; de notre côté, nous
avons près de nous une terre promise, l'Algérie, qui devrait de-
puis longtemps nous affranchir du tribut que nous payons à
l'Espagne et à l'Italie. Hàtons-nous d'y installer des écoles de
viticulture : ici, comme dans tant d'autres choses, nous allons
chercher bien loin des richesses, un sol, des productions et des
acheteurs que nous avons sous la main. Quand donc cessera-t-on
de laisser la proie pour l'ombre ?
RAPPORTS
Compte rendu du 27"= Congrès de la Société pomologique de
France, ouvert a Bourg (Ain), le 15 septembre 1885 (suite);
M. Michelin, Rapporteur.
SÉANCE de dégustations DU 17 SEPTEMBRE A SEPT HEURES ET
DEMIE DU MATIN
La séance est ouverte par M. Treyve, Président^ à sept heures
et demie du matin, et présidée alternativement par lui et par
M. Lapierre, Vice-Président. M. Michelin, Secrétaire, tient la
plume.
Pomme Peasgood non such (sans pareille de Peasgood). Très
grosse, sphérique, réguhère, aplatie; fond verdâtre, fortement
colorée d'un rouge éclatant; pédoncule court au fond d'une
^9i COMPTE RENDU
cavité profonde et régulière; œil moyen, ouvert dans une cavité
peu profonde, régulière.
Chair fine, blanche, juteuse, sucrée, bonne.
Fruit de 1 1 centimètres de diamètre, dont la maturité com-
mence fin septembre, dont l'arbre est très fertile et qu'il paraît
à propos d'adopter ; il y a lieu de le proposer.
Pomme Wilsliire Beauty. Maturité en octobre ; fi'uit gros, jaune
citron, élevé et aminci vers le sommet; chair blanche, fine,
s'annonçant bien. Pédoncule court, très enfoncé. Exemplaire
pas assez mûr pour être jugé définitivement; à revoir.
Calville jaune de Czxkor. Fruit de Hongrie, mûrissant en sep-
tembre et octobre.
Pomme moyenne, ronde, cylindrique, à fond jaune lavé de
rouge; pédoncule court, dans une cavité évasée; œil dans une
cavité plissée; chair médiocre.
Mathias Kœnig von Hungarn. Pomme grosse, ronde, un peu
élevée, amincie vers le sommet. Pédoncule mince, de moyenne
longueur, dans une cavité évasée, assez profonde ; onl mi-fermé,
dans une petite cavité plissée et peu enfoncée ; couleur striée et
marbrée de vermillon sur fond jaune verdâtre; chair blanche,
fine, bonne. On est porté à croire que cette variété, venue par
l'étranger, n'est autre qu'une pomme Grand Alexandre Al. de la
Bastie déclare que l'arbre est très productif.
Semis n° 22. De M. de la Bastie. Pomme petite, moyenne, un
peu élevée, à fond jaune, presque recouverte de rouge; pédon-
cule moyen; chair blanche, jaunâtre, sucrée, acidulée, parfu-
mée, assez bonne; à revoir.
Toutes les Pommes présentées depuis l'ouverture de la séance
l'ont été par M. de la Bastie et proviennent de ses récoltes.
Pomme Dean' s Codlin, apportée par M. Jamin, assez grosse,
jaune, à peau fine avec une très légère teinte de rouge; chair
serrée, blanche, pas assez mûre, quoique ce soit à peu près son
époque. Cette Pomme est confondue par erreur par André
Leroy avec la Cox's Pomona, avec laquelle elle n'a cependant
aucune analogie. Un échantillon de Cox's Pomona, appoi'té en
séance par M. Jamin, prouve le fait; à maintenir.
M. de la Bastie présente une Poire de la variété Beurré Dilly
DLi 27* CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGlQUE DE FRANCE. 295
Ce fruit est assez gros, conique, turbiné, vert, un peu coloré de
rouge brun; le pédoncule est assez long; l'œil est fort peu
enfoncé, ouvert; la chair est fine, fondante, juteuse, sucrée,
agréablement acidulée; c'est un bon fruit dont Tarbre est vigou-
reux et fertile. On demandera à l'assemblée la réintégration au
catalogue de ce fruit qui en a été rayé.
Comtesse Clara Fnjs. Poire présentée par le même, assez
grosse, conique, verdâtre; pédoncule moyen en grosseur et en
longueur, droit; œil dans une cavité assez large, à peine pro-
fonde; chair blanche, assez fine, bien juteuse, fondante, très
sucrée, de saveur amandée agréable. Bon fruit à présenter pour
la mise à l'étude.
Beurré Alexandre Lucas. Fruit gros, conique, jaune citron;
chair assez fine, fondante, juteuse, à goût plat et dont il ne
paraît pas à propos de demander la mise à l'étude. M. Michelin
fait des réserves; il a goûté ce fruit dans de bien meilleures
conditions et à une époque plus tardive même ; d'hiver.
Poire Comte de Chambord. Ce fruit est déjà adopté; la dégus-
tation confirme l'à-propos de cette mesure.
Poire abbé de Beaumont. Poire petite, turbinée, de qualité,
médiocre ; à ne pus présenter.
Poire semis n" 7 de M. Treyve, moyenne; forme de Doyenné
d'automne; très colorée de rouge ; chair mi-fine; fruit seulement
passable; qualité insuffisante.
Semis du même n° 79. Grosse, pyriforme, robe de la Duchesse
et forme du Beurré Clairgeau; chair un peu grosse; qualité
médiocre; à revoir.
Semis du même n° 20. Poire petite, un peu ovoïde, verte;
pédoncule gros; fruit petit, mais promettant et à revoir quand
il aura sa grosseur normale par la greffe.
Semis de M. Joanon n° 40 . Poire moyenne, de forme de Beurré
Six, un peu plus dorée; pédoncule un peu plus long et recourbé;
chair très fine, très sucrée, très juteuse, beurrée, parfumée,
délicate. Il appert qu'elle est produite par un semis du Beurré
superflu; il y aura lieu de la proposer pour l'étude aussitôt
qu'elle sera mise au commerce.
Une pêche de semis, n" / , de M. Albanel, est présentée par M. de
296 COMPTE RENDU
la Bastie. Elle est grosse, assez colorée; a mal mûri, mais s'an-
nonce assez bien, quoique l'exemplaire soit dans de mauvaises
conditions; à revoir.
La séance est levée à neuf heures du matin.
SÉANCE DE l'Assemblée générale du jeudi matin 1 7 septembre
La séance est ouverte par M. Jamîn, Président, à neuf heures,
au sortir de la séance de dégustations qui a précédé,
M. Michelin a la parole pour la lecture du procès-verbal de
la séance de dégustations qui vient d'avoir lieu. Les proposi-
tions de la Commission sont adoptées et notamment la réinté-
gration sur la liste des fruits à l'étude de la Poire Beurré Dilly.
Des observations sont échangées sur l'adhérence aux noyaux
des Pèches précoces et elles sont résolues dans ce sens : cette
disposition dans la conformation n'est pas absolue, tout en étant
fréquente; néanmoins, à l'égard de ce groupe de Pêches, on ne
peut la considérer comme un défaut, comme elle le serait pour
les autres Pêches de la pleine époque de maturité.
M. le Président continue l'examen des fruits du tableau.
Nectarine Advancc. Maturité mi-juillet et à cette occasion
M. de la Bastie déclare l'avoir dégustée cette année, le 20 dudit
mois.
Nectarine Boirden. Mûrissant au milieu de septembre et
même au commencement; fruit d'excellente qualité, connu,
apprécié, à chair fine, bien juteuse, bien sucrée, très bonne. Il
est à l'étude depuis longtemps; l'assemblée vote son adoption.
Incomparable. Fruit belge, très beau et très bon, qu'on dit
être la plus belle des Nectarines; maintenu à l'étude.
Prince de Galles (Prince of Wales, de Rivers). Maturité mi-sep-
tembre; de bonne qualité; gros fruit; maintenu.
Stcmwick Elruge (Elruge). Maturité fin d'août; de bonne qua-
lité ; maintenu.
Pavies.
Pavie Comme. Est meilleur que le Pavie Fau; la maturité en
I
DU 27= CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE. :297
est tardive ; le coloris est foncé et la chair est jaune ; appartient
surtout à la culture bordelaise; maintenu à l'étude.
Poires.
Poire Abbé Lefebre (Sannier). Jugée très bonne à Reauvais,
au dire de M. Delaville, qui la considère comme en voie de
grossir; maintenue.
Alexandrine Mas. Fruit moyen, extra-tardif mûrissantfin mars
et avril, dont la chair est fondante ei très bonne, et dont l'ar-
bre n'a qu'une vigueur moyenne: son adoption est votée.
Bergamotte Hérault (Hérault, d'Angers). MM. Hortolès, Daurel,
Michelin l'ont mangée très bonne ; indiquée par erreur comme
mûrissant en novembre et décembre ; elle se prolonge davan-
tage et jusqu'à janvier et février; maintenue et recommandée.
Beurré Amande (Sannier). MM. Delaville et Varenne la louent
beaucoup sous le rapport de la qualité ; M. Michelin la' connaît
aussi comme d'un goût très fin et agréable; elle mûrit en octo-
bre; maintenue.
Beurré de Naghin (Daras). Fin d'automne et hiver; bonne gros-
seur, qualité très satisfaisante; maintenue.
Beurré Henri Courcelle. Fruit petit de M. Sannier, dont M. de
la Bastie demande la radiation à cause de son faible volume.
M, Luizetl'a obtenue plus grosse; M. Varenne apprécie sa qua-
lité, mais la juge trop petite ; il est décidé qu'elle sera rayée.
Bon Chrétien Fi^édéric Baudry (Sannier). Fruit petit, fin d'au-
tomne; M. Varenne le dit assez bon; M de la Bastie lui re-
proche,outre son peu de volume, de ne pas être productif; radia-
tion décidée.
Charles Cognée. Semis de MM. Baltet; maturité en hiver; assez
grosse; arbre vigoureux et fertile ; couleur jaune verdàtre, gé-
néralement de bonne qualité ; a besoin de se répandre, mais peut
être recommandée pour l'hiver; maintenue.
Délices de Huy. Bien connue à Beauvais; fruit d'hiver, de pre-
mière qualité; maintenue.
Délicieuse de Grammont. Fruit d'août recommandé pour sa
qualité par MM. Delaville et de la Bastie. Maintenue.
298 '-17^ CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCK.
Doyenné Hérault (Hérault). Maturité novembre ; bonne qualité;
à éprouver; maintenue.
Edouard Collette (Collette). Fruit non tardif, ne se répandant
pas; mis à l'étude depuis cinq ans et non connu; serara3'é du
tableau.
Giram. Fruit moyen, hâtif, du commencement d'août, dans
les environs de Bagnères-de-Bigorre, qu'on dit bon et fertile,
mais qui ne se répand pas; maintenu.
Grosse figue de Jonghe (Jonghe). Novembre; fruit cultivé par
M. Lapierre qui dit l'arbre vigoureux et fertile et le fruit de
première qualité; maintenue.
Joyau de septembre (Hérault). La maturité est indiquée par
son nom; on est d'accord sur son excellente qualité; le volume
est moyen; a besoin d'être répandue; maintenue.
La France (Blanchet). Volume et forme variables ; qualité ré-
^utée première; est en irain de faire son chemin; maintenue.
Louise Bonne Saunier (Sannier). Petit fruit dont M. de la Bas-
tie demande la radiation pour son manque de volume; M. Va-
renne dit que c'est une des plus belles de l'obtenteur; la qua-
lité passe pour excellente. Des Membres proposeraient son
admission, et M. Lapierre et M. Jamin sont du nombre; en
résumé, la Poire est maintenue à l'étude.
Madame Chaudy (Chaiidy). Les avis sont partagés sur cette
Poire; on la dit très bonne et M. Michelin le déclare ainsi ; mais
on reproche à l'arbre de ne pas pousser.
Notaire Lepin. Beau et bon fruit de M. Rollet,de Villefranche,
de maturité se prolongeant en janvier et février.
11 a besoin d'être plus connu; maintenu.
Président Barrahé (Sannier). Novembre; fruit moyen, arbre
fertile; très bonne qualité du fruit; maintenu.
Professeur Delanille (Sannier). Automne; a besoin d'être étudié ;
maintenu.
Sannier père (Sannier). Fruit d'octobre; de très bonne qualité,
mais ayant trop peu de volume ; il est rayé pour ce motif, et
comme venant au moment où d'excellents et beaux fruits sont
en abondance.
Souvenir LJeschamps (Deschamps). Fruit originaire de Cuire-
pla.ntes nouvelles ou rakes. 299
les-Lyon; grosse et bonne Poire précoce, mûrissant en septem-
bre; a besoin d'être plus connue; maintenue.
Trésoriet^ Lesacher {Ssir)nier) . Maturité en octobre ; volume assez
gros, bonne qualité du fruit; maintenue.
Valflore de Fontenelle. Septembre; très grosse, arrondie, jaune
uniforme; chair fine, blanche, sucrée, bien juteuse, fondante, lé-
gèrement parfumée.
A étudier sur cette bonne recommandation; maintenue.
Vice-Président Decaye (Sannier). Maturité en octobre ; de bons
renseignements sous le rapport de la vigueur de l'arbre et de
la qualité du fruit, mais celui-ci n'est que de volume moyen et
ne se prolonge pas assez vers l'hiver; néanmoins, cette variété
est maintenue à l'étude.
La séance est levée à onze heures et demie.
[La fin au prochain cahier.)
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE
Plantes nouvelles ou rares décrites dans des
publications étrangères.
DEUTSCRE GARTËN-ZEITUNG
Pirns heterophylla Regel et Schmalh. — Beats. Gart.-Zeit. du
3 février 1 886, p. 55, fig. 1^2. — Poirier hétérophylle. — Turkestan.
— (Rosacées-Pomacées).
Le feuillage de ce Poirier ressemble aussi peu que possible à
celui de ses congénères. En effet, presque toutes ses feuilles ont
toute l'apparence de feuilles pennées, à folioles étroites et
dentées en scie, bien que, en réalité^ elles soient seulement pro-
fondément divisées des deux côtés, c'est-à-dire pinnatiséquées.
En outre, cà et là, particulièrement vers le sommet des ra-
meaux, on en voit quelques-unes qui sont ovales-lancéolées, ou
300 BEVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
simplement dentées sur les bords ou plus ou moins profondé-
ment et irrégulièrement lobées. Le fruit de cet arbre est absolu-
ment sem]3lable à une petite PoireBergamotte, dans l'intérieur de
laquelle on ne trouve généralement qu'un seul pépin bien déve-
loppé. Quand l'arbre vient de germer, ses premières feuilles
sontaus=i divisées que le seront celles qui leur succéderont, par-
ticularité digne de remai'que,ear on sait que généralement, dans
les plantes dont les feuilles sont fortement divisées, les premières
qui se montrent sont ou entièrement indivises ou peu lobées et
que celles qui apparaissent ensuite approchent de plus en plus,
quant à leur segmentation, de la forme définitive. — Ce singu-
lier Poirier a été découvert, en 1876, sur les hautes montagnes
du Turkestan oriental et il a été décrit pour la première fois, en
1877, par M. Regel(E.)dans les Acta horti petropolitatii ,\ ,{asc.'i,
p. 581. C'est une espèce éminemment ornementale, dit le
recueil allemand, qu'on multiplie aisément par la greffe sur
sauvageon de Poirier ordinaire. Elle est rustique.
BOTAMCAL MAGAZINE
Chameedorea Arenherjsriana Wendl. — Bot. Mag., pi. 6838. —
Chamaedorée d'Arenberg. — riuatemala. — i Palmiers).
Très élégant Palmier de taille peu élevée, dont la tige ou
stipe, dans l'individu décrit et figuré par le Botanical Magazine,
mesurait environ l'"70 de hauteur. Cette tige est marquée de
cicatrices annulaires, espacées de 0™0o et qui ont été laissées
chacune par la chute d'une feuille. Les feuilles, au nombre de
cinq ou six, sont longues de deux mètres ou même un peu plus,
pennées avec dix à quinze paires de pinnules ou folioles oblon-
gues-lancéolées, à large basesessile, rétrécies graduellement en
longue pointe à partir du milieu de leur longueur, plissées longi-
tudinalement, d'un beau vert en dessus, un peu pâles en des-
sous; leur pétiole arrondi surmonte une très longue gaine. Les
inflorescences ou spadices de ce Palmier sortent d'une longue
gaine verte que forment plusieurs spathes tubuleuses, emboîtées
l'une dans l'autre : les mâles, divisés en plusieurs ramifications
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 301
cylindriques^ retombantes, longues d'environO'^30, dont chacune
forme un épi verre, jaune, surmonté d'une pointe conique et
noirâtre; les femelles sont de moitié plus courts, plus ou moins
dressés, simples et un peu plus épais.
Fuchsia ampliata Be.MH. — Bot. Mag., pi. 6839. — Fuchsia
élargi. — Andes de l'Equateur. — (Onagrariées).
Belle espèce, qui, bien que décrite depuis longtemps, n'existe
vivante en Europe que depuis peu d'années, des graines en
ayant été envoyées au Jardin botanique de Kew par M. Jameson,
en '1877; elle a fleuri dans ce grand élablissement au mois de
juin 1885. C'est un arbuste glabre ou duvelé, qui ne dépasse pas
un mètre ou un mètre et demi de hauteur. On ue le trouve
spontané que sur les Andes de l'Equateur, près de Quito, sur les
montagnes à volcan dePichincha et Pilzhum, où il vient à l'alti-
tude de 3,000 à3, 900 mètres. Il est à présumer qu'il sera rustique
sous notre climat en raison des gnmdes hauteurs où il croît dans
son pays natal. Ses feuilles verticillées par trois et pétiolées sont
elliptiques-oblongues, aiguës aux deux extrémités, munies de
petites dents espacées, bordées et veinées de rouge, générale-
ment pendantes. Ses tleurs pendantes, pédonculées, viennent
isolément ou par deux ou trois à l'aisselle des feuilles supérieu-
res; elles sont longues de 0'"05-0"07 et colorées en beau rouge
écarlate, ainsi que le pédoncule et le rameau qui les portent; le
long tube de leur calice est notablement élargi dans sa moitié
supérieure et parfois assez brusquement; de là est venu le nom
donné à l'espèce; leurs pétales sont un peu plus courts que les
lobes du calice, de contour presque orbiculaire; ils ne sont pas
dépassés par les étamines.
Callypsiche aurantiaca Baker. — Bot. Mag., pi. 6841. — Cal-
lypsiche à fleurs jaune orangé. — Andes de rÉquateur. — (Amarylli-
dées) .
Plante remarquable par l'extrême allongement de ses étami-
nes et de son style qui ont près de trois fois la longueur du
périanthe de la fleur. Sa feuille et son port rappellent ceux d'un
^ucAans, tandis que sa fleur, d'un beau jaune orangé ressemble
302 REVUE BIBLIOGIUPHIQUE ËTKANGERK.
à celle d'un Bippeastrum. Elle a déjà montré plusieurs fois, en
Angleterre, ses fleurs qui viennent au mois de février, ses feuilles
ne poussant qu'au mois de juin après que la floraison est entiè-
rement terminée. Son oignon ovoïde est de grosseur moyenne.
Ses grandes feuilles pétiolées, ovales, presque arrondies, glabres,
sensiblement acuminées, sont parcourues dans leur longueur par
une forte côte et de nombreuses nervures arquées que relient
entre elles des veines transversales, de telle sorte que leur sur-
face ofl're l'apparence d'un réseau à mailles carrées. Ses fleurs
sont réunies au nombre de six à huit en ombelle, au sommet
d'une hampe hante d'environ 0'"30, creuse et marquée, d'après
la figure, d'un sillon spiral. Leur périanthe en entonnoir est long
de O^'OS. Elles sont inodores. Quant aux étaminesetau style, ils
sout pendants en dehors de la fleur, sur une longueur de près de
0"iO.
IVymphiea sfellata WiLLD, var. xaiiKibnriensis. — Bnt . Mag.,
pi 68 i3. — Nymphéa étoile var. du Zauzibar. — Afrique sud-est, à
Zanzibar. — (Nymphéacées).
Admirable plante aquatique dont la fleur n'est dépassée quel-
que peu en grandeur, dans son genre, que par celle du Nijmphxd
gigantea, espèce australienne dont les pétales ont une couleur
bleu pâle, tandis que les siens sont d'un magnifique bleu intense.
Elle a été introduite en Europe, en 4877, par le docteur Hilde-
brandt. Quand la plante est jeune, sa fleur a des dimensions plus
faibles ; mais elles grandissent à mesure que le pied prend force
et que son tubercule grossit. Cette fleur a une odeur délicieuse.
Dans les serres de Kew, où on en a obtenu la floraison dèsi'année
1883, ses fleurs s'ouvrent après-midi et se ferment à la nuit pour
se rouvrir le lendemain, et souvent elles se maintiennent hors
de l'eau une quinzaine de jours avant de s'enfoncer dans le
liquide dans la profondeur duquel doit mûrir le fruit qui leur
succède. Les feuilles de cette plante sont orbiculaires, sinuées-
crénelées sur les bords et mesurent 0™ 23 à 0'" 30 de diamètre.
Quant à SOS fleurs, elles ont 0'" I5-O"!20de largeur.
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 303
Aloe Baiiiesii Dyer. — Bot. Mag., pi. 6848. — Aloë de Baines.
— Natal et Cafrerie. — (Liliacées-Atoïnées).
Cette espèce est incontestablement, dit M. D. Hooker, la plus
belle (les cent cinquante que comprend le genre Aloës. Elle
forme un arbre qui atteint de douze à dix-huit mètres de hau-
teur, et dont le tronc peut avoir environ deux mètres de tour, à
un mètre du sol. Ce tronc se bifurque assez bas et se divise
ensuite en nombreuses branches dressées, couvertes d'un épi-
derme lisse et blanchâtre, dont chacune se termine par une
rosette de feuilles étalées, ensiformes, bordées de dents courtes
et épineuses. Ces feuilles ont de 0"'60 à 0'" 90 de longueur sur les
pieds jeunes et restent beaucoup plus courtes sur les arbres for-
més; larges de 0°" 05 à 0"'075àleur base, elles se rétrécissent
graduellement en pointe de là jusqu'au sommet. Du centre de
chaque rosette de feuilles part une grosse inllorescence compo-
sée de plusieurs grappes réunies en une masse ovoïde et
compacte, longue d'environ 0"'15, épaisse de 0"'08à0'"10, com-
prenant de nombreuses fleurs dans lesquelles le périanlhe rose
rouge, long de O'^OS, déforme ovoïde, n'est divisé que dans son
quart supérieur en six petits lobes verdûtres. Il existe un bel
individu de cette curieuse espèce dans le jardin botanique du
Gap. On la possède aussi au jardin botanique de Kew, mais elle
s'y développe très lentement.
Le Secret aire-rédacleur-gérant,
P. DUCHARTRE.
Paris. — ^Imprimerie Rougier et Cie, rue Cassette, 1,
304
MAI 1886
Obskkvations météorologiques faites par m. F. Jamin, a Bourg -la-Beiise,
PRÉS Paris (altitude : 63"" environ).
1
HAUTEDR
TEMPÉRATURE |
du baromètre.
VENTS
2
^— «»_>'
.«^— »v
- — »^ — —^
ÉTAT DD CIEL.
'<
dominants.
a
Minim.
Maxim.
Matin.
Soir.
i
0,4
lo,.3
764
V67
NE.
Légt nuageux le m.ilia, clair.
2
3/2
lo.3
709
769, L
NK.
Clair, léç;l nuasreux le soir.
3
(1)1.4
16,0
771
770,5
K. NK.
(jlair.
4
0,9
18.8
771.0
772
N. K.
Clair, légt nuageux le soir.
5
3,8
21, N
773
771
Ni-:.
I.égl bruneux lo malin, clair.
6
2, s
22,4
770, .H
768
N.
Clii--.
7
4,0
24 ',7
707,5
765,5
SK.
Nuageux.
8
4,0
28,4
764,0
762,5
SE.
Très nuageux de grand matin, clair
le soir.
9
5.3
29.1
70l,b
75')
SK.
L<^gt nuageux le matin, clair.
10
9,0
2.0,0
750
753
SK.
Nuageux, coups do lonncrrc cl un peu
de pluie entre 4 et 0 li. du soir
11
10,7
21,6
750
758
ONO. 0.
Ln peu de pluie dans la nuit, couveri
de grand malin, nuageux.
(i
11,1
22 4
755
750,3
SSS.
Pelile pluie darislan . nuageux, orag<
entre 9 el 10 li du soir.
13
12,^2
19,8
741,5
V46,0
KNE.
l'Iuic dans la nuit et dans la maliné(
et aussi de (i à 7 11. du soir.
14
7,0
19.0
746,5
7.50
S.
Nuag., pi. av. l'ap.-m., un p. de grcio
Ib
7,0
18.. ï
755, 5
763
0.
Nuageux, beaucoup de v. quel(|ueslég
av. l'ap.-m. et un p. degrôlc, cl. le s.
!6
i), .ï
l.S,7
700
T05, 5
S.
Nuageux. tr('S|)Ctile pi. clans l'ap.-m
17
10,2
19, i
704, 5
763
0. so.
Gouvei't, quelques bel les éclair, le soir.
18
"> "^
28,0
70!
760, 5
s. S(l.
Clair (le grand matin, nuageux.
(H
11,;;
27,2
761
760
s.
Nuageux
♦0
12,2
24! 8
"Ot.o
71/3,5
s. 0.
Nuageux, quelques guul. d'eau.
H
l-2!o
28,2
705
703,5
■NK.
Nuageux, liés légère aver-e dans l.i m.
i»
12,7
31,3
704
705
KO.
Nuageux, cl. daiisicniil. de la j., orage
lij 11. dus. suiv. d'une t'es 1. pluie
l'i
12,0
24.4
705, 5
703
0.
Nuageux cl orageux, un peu de pluie
dans la matinée.
24
11,0
19,3
763
702
SU.
Orage et pluie dans la matinée, nua-
geux et pluvieux, il lir le soir.
!5
10, j)
19,7
762
737,5
S.
Couvert, quelques rares éclaircies.
pluvieux l'ap.-!!)., quelques averses.
26
12,0
22,5
733,5
733,5
SSlî.
Pluie de grand matin, nuageux, orag(
de 10 il 11 h. du soir.
:7
12,8
l'd,2
7.55
758
SSO.
(Grande pluie presque toiile la nuit
nuageux et pluviaux le m., clair les.
J8
0,8
19,7
700
759,5
0. OSd.
Nuageux, plusieurs a\ erses dan;-
1 après-midi, dont une avec grêle.
'29
8,2
23,7
760
7C0, 5
SSK.
IMuiedans la nuit, nuageux.
:iO
8,9
27,2
760
760
SSH. Slî.
Nuageux.
31
12,0
29,' 2
760
7.^9,0
SE.
Clair de grand matin, nuayeux. orage
avec peu de pi. vers 3 h. de l'ap.-m.
(1) il a gelé dans les bas-fonds; quelques jeunes pousses de Vigne ont été alleinles
SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE
DE FRANCE
CONGRES
D'HORTICULTURE
DE PARIS, EN 1886
COMMISSION D'ORGANISATION DU CONGRÈS
Président. — M. Hardy, Premier Vice-Président de la Société.
Secrétaire. — M. Bergman fils.
Membres. — MM. Dybowski, Truffaut fils, Ch. Verdier.
INTRODUCTION
La Société nationale d'Horticulture de France, constamment
préoccupée de tout ce qui peut aider aux progrès de la science
et de la pratique horticoles, a organisé cette année un nou-
veau Congrès. Sa pensée a été accueillie avec faveur^ ainsi
qu'en témoigne le grand nombre d'adhérents qui ont répondu
à son appel.
H CONGRÈS DIIUKTICULTLRE DE l'ARIS, EN I88G.
La Commission d'Organisation a reçu de divers auteurs, sur
plusieurs des questions insérées au programme, des mémoires
préliminaires que la Société a fait imprimer et distribuer,
par avance, aux membres du Congrès. La discussion à laquelle
ces travaux ont donné lieu s'est trouvée ainsi facilitée. Les
séances du Congrès y ont gagné un intérêt soutenu.
Les Compagnies de chemins de fer français, ayant accordé à
tous les membres de la Société qui se rendraient au Congrès une
remise de 50 0/0 sur le prix des places, on a vu réunis à Paris,
au mois de mai, beaucoup d'horticulteurs et d'amateurs.
Les Congrès horticoles ont commencé -seulement en 1864, et
ils ont déjà rendu de grands services à l'Horticulture. En voici
la liste : 1864, Bruxelles; 1866, Londres; 1869, Saint-Péters-
bourg; 1874, Florence; 1876, Bruxelles; 1877, Amsterdam;
1878, Paris; 1880, Bruxelles; 1881, Anvers; 1883, Gand; 1885,
Paris; 1885, Anvers; 1886, Paris.
Le succès de celui de 1886, à Paris, ayant répondu à son
attente, la Société nationale d'Horticulture de France espère
pouvoir en organiser un régulièrement chaque année.
RÈGLEMENT
Article premier.
Un Congrès horticole, organisé parla Société nationale d'Hor-
ticulture de France, se tiendra pendant la durée de l'Exposition,
qui aura lieu du 11 au 16 mai 1886, dans l'Hôtel de la Société,
rue de Grenelle, 84.
Art. 2.
L'ouverture s'en fera le jeudi 13 mai, à trois heures de l'a-
près-midi.
Art. 3.
Le Bureau de la Soriétp dirigera les travaux et les se'ances
RÈGLEMENT. Ht
du Congrès. Il pourra, avec l'assentiment de TAssemblée, s'ad-
joindre des Membres honoraires.
Art. 4.
Le Bureau sera saisi de toutes les propositions, questions et
documents adressés au Congrès dont le programme ci-joint
comprend des questions d'horticulture, de commerce et d'indus-
trie horticoks.
Art. d.
11 peut être présenté au Congrès des questions autres que
celles du programme; les personnes qui désireraient les traiter
devront, par avance, en prévenir le Président.
Art. 6.
Les orateurs ne pourront occuper la tribune plus d'un quart
d'heure, à moins que l'Assemblée n'en décide autrement.
Art. 7.
Les dames seront admises aux séances et pourront prendre
part à la discussion.
Art. 8.
Les personnes qui ne pourraient assister aux séances, et
désireraient cependant que leur travail fût communiqué au
Congrès, devront l'adresser, franc de port, au Président de la
Société, rue de Grenelle, 8i.
Art. 9.
Toute discussion étrangère aux études poursuivies par la
Société est formellement interdite.
Art. 10.
La Commission d'Organisation recevra, avec reconnaissance,
les rapports sur les questions portées au programme que
voudraient lui adresser préalablement des membres du Congrès;
IV CONGRÈS b'nOKTKXLTLRE DK PARIS, E.\ 1886.
Ces rapports devront parvenir au siège de la Société avant
le l®"" mars, 1886 Ils seront imprimés, s'il y a lieu, et dis-
tribués par les soins de la Commission, avant la réunion du
Congrès.
Art. U.
Les travaux généraux du Congrès pourront être publiés par
les soins de la Société.
Art. 12.
Il ne sera perçu aucune cotisation.
Art. 13.
Une carte d'admission pour les séances du Congrès sera dé-
livrée gratuitement à tous les membres adhérents ne faisant
pas partie de la Société, Les Membres de la Société entreront
sur la présentation de leur carte de sociétaire.
Art. 11.
Tout cas non prévu par le présent règlement sera soumis au
Bureau qui statuera.
OliESTIO^IS PIIOPOSÉES
1° Examen des tarifs des Compagnies de chemins de fer, pour :
A, le transport des végétaux vivants ; B, le transport des
denrées horticoles.
»° De l'intervention des Consuls relativement aux conventions
phylloxériques. Leur signature est-elle indispensable pour
donner à un certificat une valeur officielle ? Le service des
douanes des différents pays peut-il refuser l'entrée des végé-
taux, lorsque le certificat d'origine porte seulement la signa-
ture du fonctionnaire chargé de délivrer ce certificat?
QUESTIONS PROPOSEES. V
3° Dans quelle mesure et dans quel sens conviendrait-il de
de'velopper l'enseignement de l'horticulture dans les écoles
primaires supérieures et dans les écoles d'agriculture ?
4" Quelle influence l'âge des graines a-t-elle sur la qualité et la
quantité des plantes qui proviennent de ces graines ?
5° Peut-on cultiver artificiellement les Champignons comestibles
autres que l'Agaric champêtre [Champignon de couche)^.
0° Quelles sont les causes du dessèchement sur les treilles de la
rafle des grappes des raisins de table ? Connait-on un moyen
de l'empêcher de se produire ?
î" Quelle est la cause qui donne naissance à la maladie connue
sous le nom de blanc des racines, dont les eff'ets se font par-
ticulièrement sentir sur le? racines du Pécher et, subsidiaire-
ment, sur celles des autres arbres fruitiers?
8° Du Mildiou [Peronospora viticola) et des moyens d'en pré-
server ou d'en guérir lesYignes dans les serres et les jardins.
9° Quels peuvent être les avantages du bouturage des arbres à
fruits à pépins. Moyens pratiques de réussite.
10° Quels sont les fruits les plus avantageux à faire en grande
culture pour l'approvisionnement des marchés?
11° Des moyens de mettre en bon état de rapport des terres de
médiocre qualité ou peu productives, par l'emploi d'arbres
ou d'arbrisseaux fruitiers dont les produits soient directement
utilisés dans l'alimentation.
1«° Influence des engrais chimiques en horticulture. Leur
emploi.
1 3° De la vaporisation des insecticides ; ses avantages et ses
inconvénients.
1 4° De l'emploi des engrais liquides dans la culture des plantes
en pots ou en caisses.
15° A quelle cause attribuer la grande diff'érence qui existe
VI CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EN 1886.
souvent dans la germination des graines et la croissance des
jeunes plants d'un même semis ?
1©° Quelle explication peut-on donner de la différence que l'on
remarque dans la végétation et la floraison des plantes
vivaces multipliées par le bouturage ou par la division des
pieds?
fî" Étude de l'emploi des matières qui peuvent entrer dans la
construction des couches. Leur' influence sur l'élévation et la
durée de la température qu'elles produisent.
18° Maladies du Pelarqonium zonale. Traitements à suivre.
lO^ Des moyens pratiques d'éviter la chute de la buée dans la
construction des serres.
^0° Faire ressortir comparativement les avantages ou les
inconvénients de l'emploi de la fonte, du fer, de l'acier et du
cuivre dans la construction des appareils de chauffage des
serres.
!8I" De l'emploi de la vapeur pour chaiilfer l'eau des Iherujo-
siphons.
!8!8^ Utilité en horticulture des instruments météorologiques
(baromètres, thermomètres, hygromètres). Leur mode sim-
plifié d'emploi.
«3*' Des perfectionnements apportés à l'hydraulique horticole
et de ceux dont elle peut être encore l'objet.
S4° Du rôle et de l'influence des difl'érentes sortes de terres
dans la culture des végétaux ligneux de plein air.
»5° Utilité et mode d'organisation d'une Exposition de Géogra- '
phie botanique.
LISTE DES ADHÉRENTS
AU
CONGRÈS HORTICOLE
de 1886
MM.
Albert, àEpinal (Vosges).
Alix, à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Anfroy, à Andilly (Seine-et-Oise).
Arbeaumont, à Vitry-le-François (Marne).
Arlet (Oscar), àEpernay (Marne).
Arnoult, à Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise).
AuBRY (F.), à Nantes (Loire- Inférieure).
AuDiBERT (J.), à la Grau (Var).
Aup^, à Cannes (Alpes-Maritimes).
Ausseur-Sertier, à Lieusaint (Seine-et-Marne).
Bach (Paul), à Chantilly (Oise).
Baltet (Ch.), à Troyes (Aube).
Balu, au château de Bagatelle, par Neuilly (Seine).
Barigny, à Meaux (Seine-et-Marne).
Baroux, rue de Lille, ], à Paris.
Barre, notaire, boulevard Haussmann, 32 bis, à Paris.
Barrois, au Mans (Sarthe).
Baudrier, boulevard Haussmann, 64, à Paris.
Bazin (Ch.), à Clermont (Oise).
Bazin (M"«), à la Flourie, par Saint-Servan (Ille-et- Vilaine).
Beaume, à Boulogne (Seine).
VIll CONGRÈS d'uuRÏICLLTURE DE PARIS, EN 1886.
MM.
Beaujouan, au château de Goubertin, à Saint-Remy-les-Che-
vreuse (Seine-el-Oisel.
Beauval (I.), à Méru (Oise).
Belgique horticole (la), à Liège (Belgique).
Bellair, à Gompiègne fOise).
Bellet (Em.), à Meudon (Seine-et-Oise).
Berger (Aug.), à Verrières-le-Buisson (Seine-et-Oise).
Bergman, père, à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne).
Bergman (Ernest), à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne).
Bërman.n (J.), à Vienne (Autriche).
Bernard, àEnghien (Seine-et-Oise).
Bertoault (J.), àVissous (Seine-et-Oise).
Berthier (F.), àAndelot (Haute-Marne).
iÎERTiiiER, à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire).
Berthier (A.), à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise).
Berthoule, ancien notaire, à Besse (Puy-de-Dômej.
Beddiin (F.), à Boulogne (Seine).
Bigot (Lucien), à Gouville, par Ablis (Seine-et-Oise).
Blain, à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise).
Bleu (Alf.), avenue d'Italie, 48, à Paris.
Boelle, à Brest (Finistère).
Boelle (M"^), à Brest (Finistère).
Boinet, à Abbeville (Sommey.
BoissiN (P.), rue de Bagnolet, lio, à Paris.
Boizard, rue de Londres, 3, à Paris.
BoLUT, à Ghaumont (Haute-Marne).
Bosschère(de), à Lierre (Belgique).
Boucher, avenue d'Italie, 164, à Paris.
Boulât, à ïroyes (Aube).
BouRÉ, passage Saint-Dominique, 18, à. Paris.
Bourin (Médéric), à Neuilly (Seine).
BouTARD (Ruel), à Mer (Loir-et-Gher),
Bouzigues, à Neuilly-Plaisance (Seine-et-Oise).
Bréchin, à Gheffes, par Tiercé (Maine-et-Loire).
Bkécy, rue Dutot, 19, à Paris.
BfiioLLAY-GoiFFON, à Orléans (Loirct).
LISTE DES ADHÉRENTS. 1
MM.
Bruant, à Poitiers (Vienne).
Bruneau, rue Chaptal, 30, à Paris.
Brunette, à Épernay (Marne).
BuYSSON (comte du), à Brou-Vernet (Allier).
BuLLiER, avenue de l'Observatoire, 29, à Paris.
Gahen, rue de Rivoli, 208, à Paris.
Gappe, au Vésinet(Seine-et-Oise).
Caquet, à Saint-Pierre-le-Moutier (Nièvre).
Cardeiliiac, rue du Louvre, 8, à Paris.
Oarlu, à Mantes (Seine-et-Oise).
Carpentier (E.), à Doullens (Somme).
Carrière (E.-A.), rue de Yincennes, 140, à Montreuil (Seine).
Cerris (de), rue Jacob, 26, à Paris.
Cazanove, à Avize (Marne).
Chappellier, boulevard Magenta, 8, à Paris.
Chana, à Bard-les-Époisses (Côle-d'Or).
CHANTRiER(Ad.), à Mortefontaine (Oise).
Chantrier (E.), à Mortefontaine (Oise).
Chapelle.
Chardine, commune de Neuvy (Orne).
Cuargueraud, à l'Ecole vétérinaire d'Alfort (Seine).
Charmeux, à Thomery (Seine-et-Marne).
CiiARPiLLON, rue Saint-Louis-en-l'Ile, 55, à Paris.
CaAssiN, rue de Bagnolet, 451, à Paris.
Chatel, à Fontenay-sous-Bois (Seine).
Chatenay (H.), à Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire).
Chatenaic (A.), rue Aubin, 1, à Vitry (Seine).
Chatenier, boulevard Port-Royal, 82, à Paris.
GiiAURÉ (Lucien), rue de Varenne, 13, à Paris.
Cholet, àDammartin (Seine-et-Marne) .
Chommet, au château de Moignaville, par Gironville (Seine-et-
Oise).
Chou, à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise).
Clapiers (marquis de), à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Clément, rue de Berlin, 29, à Paris.
Cluson, à Liège (Belgique).
X noxGRKS d'iiorïicl'ltl're de paris, en 188G.
MM.
Cochet (Pierre), à Suisnes, par Brie-Comte-Robert (Seine-et
Marne).
Cocnu, à Saint-Denis (Seine).
Cocu (Hédiard), à Mello (Oise).
CoLLEU, à Rennes (Ille-et- Vilaine).
GoNGY, à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne,.
Constant de Benoist, àFerrières, par Ailly-sur-Somme (Somme).
Coûtant, à Douai (Nord).
Coraux, à Montmorency (Seine-et-Oise).
Cornu (Max,), rue Cuvier, 27, à Paris.
Cottant, rue d'Ulm, '38, à Paris.
Goulombier père, rue Audigeois, 14, à Vitry (Seine).
CouLON, à Vire (Calvados),
Courtois, à Cliartres (Eure-et-Loir),
Cousin, à Gennevilliers (Seine).
Creiche, boulevard Montparnasse, 126, à Paris.
Crousse, à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Choux, à Sceaux (Seine).
Dallé, rue Pierre-Charron, 29, à Paris.
Damour, rue des Mathurins, 58, à Paris,
Dannet (Ch.), à Louviers (Eure),
Danzainvilliers, à Rennes (Ille-et-Vilaine),
Darcel, rue Bayard, 2, à Paris,
Dauphin (P,), à Montlhéry (Seine-et-Oise).
Dautrême, rue des Petits-Champs, 74, à Paris,
Dauvesse, à Orléans (Loiret).
Debray, rue des Ïrois-Bornes, 15, à Paris.
Debruan-Leroy, à Angers (iMaine-et-Loire).
Deffaut (Ch.), à Châlons-sur-Marne (Marne).
Delabarrière, à Aincourt (Seine-et-Oise).
Delaiiogue-Moreau, boulevard Flandrin, o, à Paris.
Delaire (i^ug.), à Orléans (Loiret),
Delamarre, cité Trévise, i , à Paris.
Delaunay, à Bernay (Eure).
Delavier, à Beauvais(Oise).
Delà ville, aine, à Beauvais (Oise).
LISTE DES ADnÉRENÏS. XI
MM.
Delà VILLE (L.), quai de la Mégisserie, 2, à Paris.
Delbruck, au Vallier, par Langoiran (Gironde).
Delcheyalerie, à Chaumes (Seine-et-Marne).
De Leau, à Douai (Nord).
Denis, à Angers \^Maine-et-Loire).
Desfossé (H.), à Orléans (Loiret).
Deshayes, à Soissons (Aisne).
Deshayes, quai d'Orsay, 99, à Paris.
Desportes, à Angers (Maine-et-Loire).
Devansaye (de la), au cliâteau de Fresne-Noyant (Maine-et-Loire).
Doré-Delente, à Dreux (Eure-et-Loir).
Doumet-Adanson, à Montpellier (Hérault).
Drea^ault, avenue de TObservatoire, 4, à Paris.
DucERF (Aug.), château de Francport, par Compiègne(Oise).
Duchartre (Pierre), rue de Grenelle, 84, à Paris.
Duchesne-Thoureau, aux Riceys (Aube).
Dl'Douy (Alf.), rue Notre-Dame-des-Victoires, 38, à Paris,
Dl'GOURd, à Fontainebleau (Seine-et-Marne).
DuGuÉ, à Dourdan (Seine-et-Oise).
Dumo.xd, à Saint-Illiers-le-Bois (Seine-et-Oise).
DuMONT, à Yilliers-Adam (Seine-et-Oise).
Duneuffour, à Asnières (Seine).
DuPANLouP, quai de la Mégisserie, 14, à Paris.
DuPRAT, à Bordeaux (Gironde).
Dupuy-Jamain, à Loches (Indre-et-Loire).
DuvAL, à Boulogne (Seine).
Dybowski, à l'École nationale d'Agriculture de Grignon (Seine-
et-Oise).
Épremesnil (comte d'), rue de Marignan, 15, à Paris.
Errard, rue de la Folie-Méricourt, 34, à Paris.
Etienne, à Épinal (Vosges).
Evrard, à Gaen (Calvados).
Farrouck, membre de la Société d'Horticulture de l'Hérault.
Faulcon de LA GoxDALiE, à Chàtellerault (Vienne).
Ferry (P.), à l'Isle-Adam (Seine-et-Oise).
Feys-Florent, à Mons (Hainaut, Belgique).
XII CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EN 1886.
MM.
FiciioT, au château de Breteuil, près Chevreuse (Seine-et-Oise).
Flandre, à Amiens (Somme).
FoNNÉ, à Reims (Marne).
FoRGEOT, quai de la Mégisserie, 8, à Paris.
FoRNEY, rue Washington, 26, à Paris.
FoucARD, à Orléans (Loiret).
Frangin, à Épinay-sur-Seine (Seine).
Gaillardon, à Fontenay-aux-Roses (Seine).
Galesloot, à Amsterdam (Hollande).
Gatineau, à Bucy-Sainte-Marguerile, par Soissons (Aisne).
Gérard, rue Drouot, 8, à Paris.
Gert (de; (Gabriel), à Annonay (Ardèche).
Gdersi, à Cadix (Espagne).
GiMER, à Triel (Seine-et-Oise).
Glady, à Bordeaux (Gironde).
Glatigny, rue Saint-Anne, 14, à Paris.
Godefroy-Lebeuf, à Argenteuil (Seine-et-Oise).
GoRiON, à Epinay (Seine).
GoT, à Vimoutiers (Orne).
GouGiBus, au château de Louije (Eure).
Graff (de), à Lisse, près Harlem (Hollande).
Gravereau, à Neauphle-le-Château (Seine-et-Oise).
Grenthe, à Pontoise (Seine-et-Oise).
Gueul (Z.), à ïracy-le-Yal.
GuiBOKEL, à Elbeuf (Seine-Inférieure).
GuiLLOT (Pierre), à la Guillotière, Lyon (Rhône).
Haciiet, à Saint-Quentin (Aisne).
Hadobé, Président de la Société d'Agriculture de l'arrondisse-
ment de Boulogne-sur-Mer.
Hamelin, à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne).
Hardy, rue du Potager, 4, à Versailles (Seine-et-Oise).
Hariot, rue de Buffon, 63, à Paris.
Harmant (abbé), à Haroué (Meurthe-et-Moselle).
Harraca, à Pau (Basses-Pyrénées).
Hébrard (L,), rue de Wattignies, 73, à Paris.
HÉBRARD (A.), à Fontenay-sous-Bois (Seine).
LISTE DliS ADHÉRENTS. Mil
MM.
Hédiard, place de la Madeleine, 21^ à Paris.
Hendel, àCompiègne (Oise).
Hénot, rue de Passy, 14, à Paris.
Henrionnet, au château d'Eurville (Haute-Marne).
Henry-Couanmer, à Bourg-des-Comptes (lUe-et- Vilaine).
Henry-Jacotot, à Dijon (Côte-d'Or).
Hermenot, à Angers (Maine-et-Loire).
Hervé, quai des Grands-Augustins, 55, à Paris.
Hic, à Argenteuil (Seine-et-Oise).
HoiBiAN, quai de la Mégisserie, 16, à Paris.
Hortensia-Robinet, à Toulouse (Haute-Garonne).
Houlet(E.), au château du Fay, par Andresy (Seine-et-Oise).
Huard, rue Ghauveau-Lagarde, 6, à Paris.
HucHEZ, rueMaubeuge, 17, à Paris.
Ibos, rue de Grenelle, 69, à Paris.
IsABETn(V.), au château de Gourcelles, par Presles (Seine-et-Oise).
Jabob-Makoy, à Liège (Belgique).
Jacquart, à Bain-de-Bretagne (IlIe-et-Vilaine).
Jacquier fils, à Montplaisir-Lyon(Rhône).
Jamet (H,), à Ghambourcy (Seine-et-Oise).
Jamin (F,), à Bourg-la-Reine (Seine).
Janssen, rue Gaston de Saint-Paul, 2, à Paris.
Jaquemet-Bonnefont, à Annonay (Ardèche).
Jarry, à la Butte, commune Saint-Hilaire Saint-Florent (Maine-
et-Loire).
Javelier-Laurin, à Gevrey-Ghambertin (Gôte-d'Or).
Jobert (A,), château de Vaux-le-Vicomte, près Melun (Seine-et-
Marne).
JoLiBois (R.), boulevard Saint-Michel, 64, à Paris.
Jollivet, à Saint-Prix (Seine-et-Oise),
JoLY(Gh.), rue Boissy-d'Anglas, 11, à Paris.
JosLÉ DE Lamazière, Tue Labruyère, 28, à Paris.
Jourdain, à Maurecourt, par Andresy (Seine-et-Oise).
Julien, à Maison-Laffîtte (Seine-et-Oise).
Jutant, à Châtellerault (Vienne).
Kbjeljan, à Namur (Belgique).
\IV CONGRÈS d'horticulture UE TARIS, EN 1886.
MM.
Krelage, à Harlem (Hollande).
Lafarge, à Issoire (Puy-de-Dôme).
Laforcade. avenue du Trocadéro, 161, à Paris.
Lajoye, à Caen (Calvados).
Laloy, à Rueil (Seine-et-Oise).
Lambin, à Soissons (^Aisne).
Lange, rue de Bourgogne, 30, k Paris.
Landry, rue de la Glacière, 92, à Paris.
Lapierre, rue de Fontenay, 1 1 , à Monlrouge (Seine).
Laruelle, à Gagny (Seine-et-Oise).
Latinois, à Fourqueux, près Saint-Gcrmain-en-Laye (Seine-et-
Oise).
Latouche, à Pontoise (Seine-et-Oise).
Laussédat, directeur du Conservatoire des Arts-et-Métiers, à
Paris.
Lavertu, à Alençon (Orne).
Leblond, à Montmorency (Seine-et-Oise).
Le Borgne, à Brest (Finistère).
Lebreton, à Saint-Lô (Manche).
Lebatteux, au Mans (Sarthe).
Lecardeur, boulevard Saint-Germain, 218, à Paris.
Legomte-Ramelot, à Nouzon (Ardennes).
Lefebvre, avenue Bosquet, 85, à Paris.
Lefèvre (Eugène), rue de Longchamps, 87, à Passy-Paris.
Lefort, à Meaux (Seine-et-Marne).
Le Gerriez, rue Thénard, 6, à Paris.
Lemaigre, àAurillac (Cantal).
Lemée (E.), à Alençon (Orne).
Lemeray, à Levallois-Perret (Seine).
Lemoine (Victor), à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Lemoine (C), à Angers (Maine-et-Loire).
Lemonier, rue d'Auteuil, 79, à Paris.
Lenormand, à Caen (Calvados).
Léon de saint-jean, à CoUonges-sur-Saône (Rhône).
Leroy (L.), à Angers (Maine-et-Loire).
Lesluin, à Montmacq (Oise).
LISTE DES ADHÉRENTS. XV
MM.
Lesueur, à Montmorency (Seine-et-Oise).
Levavasseur, à Falaise (Calvados).
Leveaux, à Fontainebleau (Seine-et-Marne).
LÉvÊQUE, rue du Liégat, 69, à Ivry (Seine).
Lhérault fils, à Argenteuil Seine-et-Oise)
Liasse, rue de l'Echiquier, 45, à Paris.
LiNDEN (L,), à Gand (Belgique).
Livonnière (comte de), à Orléans (Loiret). ■
LouvET, à Montmorency (Seine-et-Oise).
Loya, à Châtillon (Seine).
Ldbbers, à Bruxelles (Belgique).
LuQUET, rue de la Tour, 97, à Paris.
'LussEAU (H.), à Bourg-la-Reine (Seine).
Machet aîné, à Châlons-sur-Marne (Marne;.
Magnien (Ach.), à l'Ecole de Grignon (Seine-ei-Oisej.
Magny, à Coutances (Manche).
Malinvaud, rue l^inné, 8, à Paris.
Manceau, rue Bonaparte, 29, à Paris.
Mantin, au château d'Olainville, près Arpajon (Seine-et-Oise).
Marchand, à Poitiers (Vienne).
MARESCO,àSandweiler-les~Luxembourg (Grand Duché duLuxem-
bourg).
Marion, à Pontvallain (Sarthe).
Margottin, à Bourg-la-Reine (Seine).
Marmy (P.), à Grillaud-Nantes (Loire-Inférieure).
Martichon fils, à Cannes (Alpes-Maritimes).
Martin (Léon), à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise).
Martin, àVindecy, par Marsigny (Saône-et-Loire).
Massange DE LouvREix, au. château de Baillonville, Marche
(Belgique).
Masson, à Vernon (Eure).
Maufroy, à Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne).
Mauguin (M"^), à Asnières (Seine).
Max-Singer, à Tournay (Belgique).
Max-Singer (M""®), à Tournay (Belgique).
Mercier, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
XVI COXGRKS U'IIURTICULTURE DE TARIS, EN I88H.
MM.
Mercier, à Ballon (Sarthe).
Mercier, à Marseille (Bouches-da-Rhône).
Meresse, à Compiègne (Oise).
MÉRY, à Noailles (Oise).
Meunier, à Saint-Denis (Seine).
Meunier, à Màcon (Saône-et-Loire).
Méuret, au château du Clos, près Proisy (Aisne).
Mézard, rue du Four, 50, à Paris.
Michaux, à Asnières (Seine).
Miguel, rue de Reuilly, Mo, à Paris.
Michelin, rue de Clichy, '^l, à Paris.
Millet, à Bourg-la-Reine (Seine).
MoNTAGNAC, à Montpellier (Hérault),
Moracin (le baron de), rue des Pyramides, 9, à Paris.
MoRET, à Saint-Gloud (Seine-et-Oise).
Morlet (A.), à Avon (Seine-et-Marne).
MoRLET (G.)^ à Avon (Seine-et-Marne).
MouiLLEFERT, à l'École nationale de Grignon (Seine-et-Oise).
MouiLLET, à Marly-le-Roi (Seine-et-Oise).
MousEL, à Sandweiler-les-Luxembourg (Grand Duché du Luxem-
bourg).
MussAT, boulevard Saint-Germain, 11 , à Paris.
Neumann, à Compiègne (Oise).
Nicolas (E.), à Arc-en-Barrois (Haute-Marne).
NiEPRASCHK, H Cologne (Allemagne).
NivERT, rue de Cliaillot, 8, à Paris.
Noailles (comte de), boulevard Haussmann, 70, à Paris.
Normand, à Vincennes (Seine).
OssOYE, à Glermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Paillieux, rue du Faubourg-Poissonnière, 21 , à Paris.
Palmer, à Versailles (Seine-et-Oise).
Parisot (F.)^ à Fontenay-sous-Bois (Seine).
Parisot (E.), rue de Babylone, 36, à Paris.
Parrain, à Saint- Amand-en-Puisaye (Nièvre).
Pascaud, à Bourges (Cher).
Penicaud, rue Taitbout, 27, à Paris.
LISTE DES ADHÉRENTS. XVII
MM.
Perraudière (de 1a), à la Devansaye (Maine-et-Loire).
Perrot, à Étampes (Seine-et-Oise).
Pescheux, avenue de Breteui!, 68, à Paris.
Petit (Edouard), à la Ferlé-sous-Jouarre (Seine-el-Marne).
Petit-Bergonz, rue Saint-Honoré, 346, à Paris.
Petiville, a Saint-Sever (Calvados).
Picard (Lucien), à Fontenay-sous-Bois (Seine).
Piéton, à Évreux (Eure).
Plault, rue Demours, 19, à Paris.
Poiret-Delan, à Puteaux (Seine).
PoNTHus, à Lyon-Perrache (Rhône).
PouEY (du), rue Fromentin, 14, à Paris, Président de la Société
d'Horticulture de Soissons (Aisne).
Prillieijx (Ed.), rue Cambacérès, 14, à Paris.
Pynaert, à Gand (Belgique).
Quénat, rue de Pass\-, 2.3, à Paris.
Rabier, à l'Hay, par Bourg-la-Reine (Seine).
Raoul-Duyal, rue François I", 53;, à Paris.
Ravenf.l, à Falaise (Calvados).
Remilly (Eug.), à Créteil (Seine).
Remy, à Pontoise (Seine-et-Oise).
Remy, rue EIzévir, 16, à Paris.
Renier, rue Monceau, 61, à Paris.
Renou, parc Saint-Maur (Seine).
Reynal, à Plancheix (Dordogne).
Revue horticole, belge et étrangère, à Gand (Belgique.
RiCADA, à Versailles (Seine-et-Oise).
RiFFACD, à Cannes (Alpes-Maritimes).
RiGAULT (Ludovic), à la Queue-en-Brie (Seine-et-Oise).
PiiviÈRE, à Amiens (Somme).
Robert (Louis), à Melun (Seine-et-Marne).
Robert (Antonin), à Buy, par Saint-Pierre-Ie-Moutier.
R0BERT-R0SA.Y, à Sens (Yonne).
Robert, à Sarcelles (Seine-et-Oise).
ROBICHON fjls, à Orléans (Loiret).
RoBLiN, boulevard Magenta, 00, à Paris.
21
XVllI CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EN J886.
MM.
Rolland, boulevard Richard-Lenoir, 84, à Paris.
RossEL, à Cherbourg (Manche),
Rousseau (D''), à Joinville-le-Pont (Seine).
RozE, rue Claude-Bernard, 72, à Paris.
Sagnier (Henri), carrefour de la Croix-Rouge, 2, à Paris.
Salleron, à Soissons (Aisne).
Savoye, à Bois-Colombes (Seine-et-Oise).
Say (Léon), président de la Société nationale d'Horticulture de
France, rue Fresnel, 21 , à Paris.
Schryvf.r, à Eecclo-lez-Gand (Belgique).
SciiWALLER, à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Seeger, à Saint-Albans (Angleterre).
Ségogne (de), rue Madame, 62, à Paris.
Sellier (L.), à Troyes (Aube).
SemaIlNE agricole, m. Poubelle, rédacteur en chef, avenue de
l'Opéra, o, à Paris.
Simon (René), à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Simon (Léon), à Nancy (Meurthe-et-Moselle/.
Simon (Paul), à Saint-Germain-les-Arpajon (Seine-et-Oise).
SoLiGNAC, à Cannes (Alpes-Maritimes).
SouiLLARD, à Fontainebleau (Seine-et-Marne).
Stalder, à Engliien (Seine-et-Oise).
Steef, ù8re?t (Finistère).
SuBY, à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Tabkrnat, à Clamart (Seine).
Tainturier, rue de Constantinople, 2, à Paris.
ïalot, à Sedan (Ardennes).
Tavernier, avenue d'Italie, <56, à Paris.
Testard, à Rosny-sur-Seine (Seine-et-Oise).
Testevuide, boulevard Poissonnière, 21, à Paris.
THOLLON,à Oran (Algérie).
Thibaut (Emile), boulevard Poissonnière, 28, à Paris.
Thibaut, place de la Madeleine, 30, à Paris.
The Journal of Horticulture, Fleet street, Londres (Angleterre).
The Gardening illustrated wared, GuUiernie street strand, A
Londres (Angleterre).
LISTE DES ADHÉRENTS. XIX
MM.
The Président of the royal Hortigultural Society, South Ken-
sington, à Londres (Angleterre).
TueGarden, Soulhampton street strand, ;i Londres (Angleterre).
ïiiE Gardeners'Ghronicle, Wellington street strand, à Londre
(Angleterre).
ïnoMAs-DARRAS, boulevafd Sébastopol;, 4, à Paris.
Topart, rue de la Tour-Maubourg, 43, à Paris.
ToRCY- Vannier, à Melun (Seine-et-Marne).
Transon (Paul), à Orléans (Loiret).
Tréfoux, à Auxerre (Yonne).
Treyve, à Moulins (Allier).
Tricon, à Nogent-sur-Marne (Seine).
Truffaut (Alb.), à Versailles (Seine-et-Oise).
UsouiN,à Vanves (Seine).
Van DEN Heede, à Lille (Nord).
Van Geert fils, à Gand (Belgique).
Varenne, à Rouen (Seine-Inférieure).
Vauchelle, rue Cadet, 18, à Paris.
Vauvel, à Fleury-Meudon (Seine-et-Oise).
Vendeuvre (Ch. de), à Asnières (Seine).
Véraux, à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise .
Verdier (Gh.), route de Choisy, 11, à Ivry (Seine).
Verdier (Eugène), rue de Glisson, 37, à Paris.
Verdière (baron général de), au Mans (Sarthej.
Verdière (baronne dei, au Mans (Sarthe).
Vehlot (B.), rue Cuvier, 57, à Paris.
Vermand, rue de Rambouillet, 12, à Paris.
Vernière_, à Brioude (Haute-Loire).
Véron, au château d'Eu (Seine-Inférieure).
Verwaest, à Bourg-la-Reine (Seine).
Vidal, rue Richelieu, 103, à Paris.
Vielle, à Montigny-les-Gormeilles (Seine-et-Oise).
ViLARD, boulevard Malesherbes, 138, à Paris.
Vilmorin (M. de), rue de Solférino, 4, à Paris,
Vilmorin (H. de), boulevard Saint-Germain, 149, à Paris.
Violot, au château de Glairans, par Merrans (Saôiie-et-Loire).
XX CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EN 1886.
MM.
ViTRY (Désiré), à Montreuil (Seine).
YvERT, à Mareil-Marly (Seine-et-Oise).
Warenghien, à Douai (Nord).
WiLREM, à Luxembourg-Clausen (grand duclié du Luxembourg).
WioT, à Liège (Belgique).
VVoEiiRLiN, à Strasbourg (Alsace).
CONGBÈS D'HORTICULTURE
PROCES-YERBAUX DES SÉANCES DU CONGRÈS
SÉANCE DU JEUDI 13 MAI 1886
Pri^sidence de m, Hardy,
Preaiier Vice-Président de la Société.
Siègent au bureau : MM. Eug. Verdier, Vitry fils^ Vice-Pré-
sidents de la Société; Truffaut fils, Bleu, Secrétaire-général
de la Société; Ch. Verdier, Dybowski, Bergman (E.), membres
de la Commission d'organisation du Congrès.
La séance est ouverte à trois heures cinq minutes, en présence
de deux cent dix membres. M. le Président présente à l'Assem-
blée les excuses de M. Léon Say, Président de la Société, em-
pêché d'assister aux séances du Congrès ; il remercie les
personnes présentes de vouloir bien prendre part aux travaux
de ce Congrès qui fera certainement une œuvre utile.
11 est passé à la discussion de l'ordre du jour.
La première question proposée est ainsi conçue :
1" Examen des tarifs des Compagnies de chemins de fer,
pour: A, le transport des végétaux vivants; B, le transport des
denrées horticoles.
M. Henry Chatenay (de Doué-la-Fontaine), prend la parole
XXII CONGRÈS D'nORTlCULÏURE DE PARIS^ Ei\ 1886.
sur le paragraphe A et donne lecture d'une proposition qui .
conclut ainsi :
« Les Horticulteurs français, réunis en Congrès, dénoncent
aux autorités compétentes, le sort déplorable fait aux arbres vi-
vants par les Compagnies de chemins de fer, dans la classification
générale des marchandises. Ils demandent instamment que les arbres
soient classés en troisième série, comme tous les autres produits
du sol. ))
M. Baptiste Desportes, d'Angers, rappelle qu'il avait été con-
venu, au sein de l'Union commerciale, que l'on appuierait une
proposition faite par lui l'année dernière; elle est, dit-il, plus
simple que celle qui est présentée par M. Chatenay et consiste
à demander purement et simplement, sur toute l'étendue du
territoire français, la suppression de toute majoration. Il no
s'agit pas de réclamer des tarifs spéciaux, niais d'obtenir que
les arbres vivants soient placés à la première série jusqu'à
1.000 l<ilos; à la deuxième série, de 1.000 à 4.O0O kilos; enfin
de 4.000 kilos et au-dessus, à la troisième série.
On demanderait, en conséquence, au Gouvernement de ne pas
homologuer les nouveaux tarifs, qui sont une ruine pour
l'industrie horticole.
M. Chatenay combat la proposition de M. Desportes, qui
aurait pour effet de modifier toutes les conditions de transport
adoptées par les Compagnies de chemins de 1er. L'orateur se
féliciterait d'atteindre un pareil résultat; mais il est impos-
sible d'espérer l'obtenir. Il vaudrait donc mieux proposer
simplement, d'une manière générale, que les arbres soient
classés en troisième série; on tâcherait d'obtenir ensuite tous les
tarifs spéciaux que l'on pourrait.
M. Desportes répond qu'il ne sera pas moins difficile d'obtenir
un abaissement du tarif général que l'établissement de la clas-
sification qu'il propose et qui aurait l'avantage, si elle était
acceptée, de trancher la question des transports d'une manière
complète et définitive.
M. Bruant, de Poitiers, fait observer que le Syndicat des
PROCES-VERBAUX DES SEANCES DU CONGRES. XXIIl
horliciilteurs avait décidé de ne demander d'abord qu'une
chose très simple et ne pouvant donner lieu à aucune confusion
ni à aucune division, c'est-à-dire la suppression de la majo-
ration. 11 serait regrettable que, dès le début de la discussion,
les horticulteurs se missent en désaccord et que, le Syndicat
proposant une chose, le Congrès en proposât une autre.
On a déjà obtenu que la majoration ne fût pas appliquée sur
les réseaux d'Orléans et de l'Ouest; il serait sans doute assez
facile de se servir de ces précédents pour obtenir la même
faveur des autres Compagnies.
La proposition de M. Chatenay est excellente, mais peut-on
espérer la faire accepter? Dans le doute, il vaudrait peut-
être mieux se rallier à la proposition générale, et ne pas en-
trer dans le détail, au risque de nous diviser et d'aboutir à un
échec.
M. Chatenay répond que le Congrès est maître de ses délibé-
rations et n'a pas à se considérer comme lié par les décisions
du Syndicat. La Compagnie d'Orléans a bien accordé la sup-
pression de la majoration de 50 p. 100, mais cette mesure est
révocable à sa volonté. Quant à la Compagnie de l'Ouest, elle
n'accorde cette faveur que pour 1 .000 kilos ; on ne peut pas en
profiter pour d'autres poids. Dans ces conditions, il vaut mieux
que notre demande se maintienne dans les conditions des
tarifs généraux, car si nous réclamons la suppression de la
majoration, nous ne serons pas les seuls ; d'autres industries
feront la même réclamation et les Compagnies opposeront un
refus à tout le monde.
M. Jamin, de Bourg-la-Reine, dit que la majoration est une
iniquité. Si nous avons parfois, ajoute-t-il, des marchandises
encombrantes sous un faible poids, nous en avons souvent aussi
d'un poids énorme sous un petit volume. Notre réclamation est
donc juste et elle doit triompher.
M. A. Truffant, de Versailles, appuie les observations de
M. Jamin et demande, comme lui, la suppression de la majo-
ration sur toute l'étendue du réseau français.
M. le Président met aux voix les propositions de MM. Truf-
faut et Chatenay; ces propositions sont adoptées.
\xiv CONGRÈS d'horticulture de paris, ex 1886.
L'Assemblée est ensuite consultée sur la proposition de
M. Desporles.
M. Bergman, de Ferrières-en-Brie, rappelle que les vœux
émis l'année dernière n'ont pas abouti parce qu'ils étaient trop
larges ; le vœu de M. Desportes présente le même inconvénient
et il est à craindre qu'il ne reste également stérile. L'orateur
croit que les deux propositions qui viennent d'être adoptées
répondent aux besoins présents. Il faut d'abord obtenir la
suppression de la majoration ; on tâchera ensuite de faire da-
vantage.
M. Verdier, de Paris, appuie les observations de M. Bergman.
Après une courte discussion, à laquelle prennent part
MM. Ghatenay, Jamin, le Président et Bruant, la proposition de
M. Desportes est repoussée par le Congrès.
Sur le paragraphe B :
M. Hédiard, de Paris, demande que le poids des colis pos-
taux, limité actuellement à 5 kilos, soit porté à 10. Les tarifs
spéciaux ne sont accordés que pour les grandes quantités; cela
est anti-démocratique, car ce système constitue une faveur
accordée aux gros industriels au détriment des petits ; ceux-ci
peuvent bien s'adresser à des intermédiaires qui font des grou-
pements de petits colis; mais il faut alors payer une commission
qui réduit d'autant le bénétice.
Il faudrait également obtenir une réduction sur le tarif de
grande vitesse. Il y a des fruits qui ne peuvent pas rester
longtemps en route; or, les Compagnies de chemins de fer, qui
sont très commerçantes, ont soin de retarder les envois en
petite vitesse parce que, si le transport se faisait rapidement,
personne n'expédierait en grande vitesse. L'orateur entre, à ce
sujet, dans quelques détails en ce qui concerne les transports
d'Algérie en France.
M. Jacques Audibert, de La Crau, fait connaître au Congrès
que le canton de SoUies-Ponl a adressé au Ministre des Tra-
vaux publics une pétition demandant que les Compagnies ne
perçoivent sur les fruits et légumes expédiés aux marchés et
balles, en vertu des tarifs spéciaux, que la taxe sur le poids
PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DU CONGRÈS. XXV
brut, c'est-à-dire en majorant de I à 1 kilo et non de 50 à 100.
Il n'est pas juste, en efïel, si l'on envoie un colis de 51 kilos, de
payer pour 100 kilos.
M. Gaillardon, de Fontenay-aux-Roses, dit que la question
du poids des colis est une question nationale ; une amélioration
des tarifs sur ce point permettrait de lutter avantageusement
contre la concurrence de l'Espagne, et notamment de la ville
de Valence, qui fait de la culture horticole et maraîchère.
M. le Président met aux voix les conclusions du mémoire de
M. Hédiard, dont les cinq paragraphes sont adoptés.
M. le Président annonce qu'il vient de recevoir un travail
imprimé de M. Delaire, d'Orléans, relatif aux tarifs de chemins
de fer. Ce travail est beaucoup trop considérable pour que le
Congrès puisse en prendre connaissance.
M. Truffaut demande le renvoi au Syndicat, qui pourra s'en
inspirer pour ses délibéx'alions.
M. le Président fait observer que le Congrès ne peut pas se
dessaisir d'un travail qui lui est adressé. Il vaut mieux le
renvoyer à M. Delaire, en l'informant qu'il nous est arrivé
tardivement et lui proposer de l'adresser au Syndicat, si cela
lui convient.
L'ordre du jour appelle la discussion de la deuxième ques-
tion, ainsi conçue :
2° De l'intervention des Consuls relativement aux conven-
tions phylloxériques. Leur signature est-elle indispensable pour
donner à un certificat une valeur ofiîcielle ? Le service des
douanes des différents pays peut-il refuser l'entrée des végé-
taux, lorsque le certificat d'origine porte seulement la signature
du fonctionnaire chargé de délivrer ce certificat ?
M. Audibert (J.) de La Crau (Var), donne, à ce sujet, lecture
d'un écrit qui conclut en ces termes :
« Le Congrès des Horticulteurs de France émet le vœu :
« 1° Que les certificats d'origine soient supprimés pour les
végétaux autres que la Vigne;
« 2° Que les produits agricoles et horticoles venant de
l'étranger ne soient admis en France qu'aux mêmes condi-
tions auxquelles les nôtres sont admis dans ces mêmes contrées;
XXVI CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EN 188H.
(( 3° Que, par voie diplomatique, le Gouvernement français
prenne l'initiative de la proposition devant annuler la Conven-
tion de Berne en ce qui concerne les végétaux autres que la
Vigne. »
M. Doumet-Âdanson se rallie, au nom de la Société d'Horti-
culture et d'Histoire naturelle de l'Hérault, au vœu qui vient
d'être formulé par M, Audibert. Il y fait cependant une réserve.
Si l'on peut dire que le phj'lloxéra n'attaque que la Vigne, 1(
est peut-être moins exact d'affirmer que les autres végétaux
ne peuvent pas en opérer l'introduction.
L'orateur demande donc la suppression du paragraphe à ce
relatif.
M. Audihert répond que, si l'on se place à ce point de vue, il
faudra prohiber aussi les souliers des voyageurs qui viennent
des pays infeclés, parce qu'ils peuvent aussi importer le phyl-
loxéra.
M. le Président dit que la rédaction du paragraphe sera modi-
fiée de façon à donner satisfaction à M. Doumel-Adanson et à
M. Audibert.
Sous celte réserve, le r"" paragraphe du vœu, mis aux voix,
est adopté.
Le 2'^ paragraphe, modifié après un échange d'observations
entre MM. Jamin, Bruant, (laillardon et Magny, est également
adopté.
Sur le 3'' paragraphe :
M. de Bosschère, de Belgique, rappelle les délibérations qui
ont été prises par le Congrès d'Anvers. Ce Congrès a reconnu
l'impossibilité de réclamer l'abrogalion de la Convention de
Berne. Dès lors, on s'est dit qu'entre deux maux il valait mieux
choisir le moindre, et l'on a décidé d'oblenir l'unification des
certificats d'origine, avec la conviction que la Convention tom-
berait alors d'elle-même.
M. Doumet-Adanson fait remarquer que ce que l'on demande
en ce moment c'est la suppression de ces certificats; il est donc
inutile d'en demander l'unification puisqu'on désire les voir
disparaître.
PROCES-VERBALX DES SEANCES DU CONGRES. XXVII
Le Congrès de Paris est libre de prendre une décision con-
traire à celle qu'a prise le Congrès d'Anvers.
M. de Bosschère dit qu'il a voulu seulement faire ressortir la
contradiction.
Le 3* paragraphe du vœu de M. Audibert, mis aux voix, est
adopté.
L'ordre du jour appelle la discussion de la 3' question, ainsi
conçue :
3" Dans quelle mesure et dans quel sens conviendrait-il de
développer l'enseignement de l'horticulture dans les écoles pri-
maires supérieures et dans les écoles d'agriculture?
M. de Bosschère donne lecture d'un travail sur cette question.
Il insiste sur ce point que l'enseignement botanique et horti-
cole dans les écoles doit être élémentaire et essentiellement
intuitif. Il ne croit pas que cet enseignement puisse dégénérer
en un cours scientifique qui embrasserait, indirectement^, toutes
les connaissances humaines et deviendrait, en quelque sorte,
enc)'clopédique.
M. Doumet-Adanson présente quelques observations relatives
au classement des matières enseignées. Il désirerait que l'on
adoptât l'ordre suivant : 1° culture potagère ; 2° arboriculture
fruitière; 3° floriculture; i'* enfin, arboriculture forestière,
qui est une science tout à fait spéciale.
M. Bellair, de Compiègne, soutient le classement qu'il a pro-
posé dans son mémoire. Il insiste notamment sur ce point que
la culture forestière et d'ornement pourrait rendre de grands
services dans les terres pauvres ou médiocres; ce serait donc
une connaissance très utile pour les cultivateurs et les fermiers
qui, aujourd'hui, en arrivent quelquefois à refuser une exploi-
tation pour le seul prix de l'impôt.
M. Magny, de Goutances, dit que les Sociétés d'Horticulture
devraient encourager l'enseignement horticole en distribuant
des prix aux instituteurs qui s'attachent à cet enseignement et
à ceux de leurs élèves qui font preuve de zèle dans cette étude.
M. Lambin, de Soissons, prenant la parole au nom de M. Sal-
ieron, empêché, donne connaissance au Congrès de l'organisa-
tion de l'enseignement horticole dans le département de l'Aisne.
XXVIII CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EN 1886.
Des professeurs spéciaux parcourent les cantons et y font des
cours et conférences auxquels on convoque le plus de monde
possible et particulièrement les instituteurs accompagnés de
leurs élèves. Malheureusement tous n'y viennent pas, et Userait
à désirer qu'on pût les 5^ encourager ou même les y obliger
d'une manière quelconque.
M. Bazin, de Glerraont, donne quelques indications de mê me
nature au sujet du département de l'Oise. Il insiste sur la né-
cessité d'adjoindre à chaque école un jardin d'étude. Quant aux
instituteurs, on pourrait les obliger à assister aux conférences,
et, pour leur enlever tout prétexte d'abstention, les Conseils
municipaux feraient, de leurs fonds, un emploi utile en payant
pour eux la cotisation de Membre de la Société d'Horticulture.
M. Doumet-Adanson dit que si l'on donne un jardin aux insti-
tuteurs, il faudrait les déplacer moins souvent, parce qu'ils ne
s'y attachent pas.
M. II. Robinet, de Toulouse, demande que l'enseignement de
rH(jrliculture devienne obligatoire dans le programme des
Ecoles normales.
MM. Millet et Michelin appuient ce vœu.
M. de Bosschère, se référant à ce qu'il a dit précédemment,
rappelle comment les choses se passent en Belgique. Il expose
en détail comment est donné l'enseignement horticole aux pro-
fesseurs et aux élèves et passe en revue les programmes.
L'orateur appuie enfin et développe les conclusions du
mémoire qu'il a soumis au Congrès.
M, Charles Baltel, de Troyes, fait remarquer qu'en] même
temps que l'enseignement de l'Horticulture pénétrera de droit
dans nos Ecoles, nos Sociétés doivent être encouragées à propa-
ger, à vulgariser les notions pratiques de la culture des arbres,
des légumes et des fleurs. L'État, les assemblées départemen-
tales et municipales devraient leur accorder des subventions
basées sur l'importance de leurs sacrifices et de leurs efforts
dans cette voie.
Ici, en effet, ce n'est plus à l'enfant que les conseils s'adres-
sent, mais à une population faite, travailleuse, sachant en com-
prendre immédiatement tous les bienfaits.
PROCÈS-VERBAUX DES SÉA>'CES DU COXr.RÈS. XXIX
En signalant les cours nomades donnés dan? les campagnes
et les villes, il est impossible de ne pas remeixier l'École natio-
nale d'Horticulture de Versailles, son honorable Directeur et
son personne] enseignant des services qu'ils rendent en formant
une pépinière déjeunes professeurs chargés de répandre par-
tout autour d'eux les véritables principes de l'horticulture.
M. J. Courtois, de Chartres, donne des indications détaillées,
sur la manière dont l'enseignement horticole est donné dans
les Ecoles normales. 11 se plaint que les élèves s'intéressent peu
à cet enseignement qui, pour eux, n'a aucune importance au
point de vue de l'examen de sortie de l'école.
Après un échange d'observations entre divers membres, le
Congrès adopte le vœu que l'enseignement de l'Horticulture
soit désormais obligatoire dans les Écoles normales pour
l'obtention du brevet d'instituteur^, et adopte également les
conclusions du mémoire de M. de Bosschère.
Le Congrès s'ajourne à demain.
La séance est levée à cinq heures cinquante minutes.
SÉANCE DU VENDREDI 14 MAI 1886
Présidence de HI. Hardy.
Siègent au bureau : MM. Eug. Verdier, Vitry fils, Gh. Verdier,
Dybowski, Bergman.
La séance est ouverte à deux heures cinq minutes, en pré-
sence de 82 Membres.
M. Bergman, Secrétaire du Congrès, donne lecture du procès-
verbal de la précédente séance.
M. Cornu, de Paris, regrette de n'avoir pas assistée la séance
d'hier ; il aurait certainement combattu la proposition qui a été
adoptée par le Congrès, et qui tend à engager le Gouvernement
à prendre l'initiative de réclamer l'abrogation de la Convention
de Berne. Ce serait là, sans doute, une mesure très désirable;
mais il ne faut pas se dissimuler que ce vœu n'a, pour le moment
au moins, aucune chance de se réaliser.
Il est évident, ajoute l'orateur, que le meilleur moyen de
XXX CONGRÈS UlloKTlCLLTLRE DE PARIS, EN 1886.
triompher d'une difficullé n'est pas toujours de l'attaquer de
front. Lorsqu'on fait le siège d'une place forte, on ne lance pas,
à découvert, les bataillons contre les murailles; ce serait s'ex-
poser à des pertes inutiles. On prend alors un procédé moins
rapide, mais infiniment plus sur : on établit des parallèles, des
travaux d'approche, et l'on vient ainsi à bout de la résistance de
l'ennemi.
On peut comparer celte situation à la nôtre.
L'Espagne et l'Italie nous ont déjà fait des concessions plus
ou moins importantes. Le meilleur moyen de les encourager
dans cette voie et d'engager d'autres puissances à suivre leur
exemple, n'est pas de dénoncer brutalement la Convention.
Celle-ci doit tomber d'elle-même lorsque le temps aura démontré
à tous son peu d'efficacité.
Pour arriver à une abrogation régulière, il vaut beaucoup
mieux engager toutes les puissances à entrer dans cette Conven-
tion ; elles verront alors de près les difficultés d'application
qu'elle présente et se montreront moins disposées à la mainte-
nir.
Il vaut mieux, dit en terminant l'orateur, améliorer que ren-
verser. N'arrachez pas ; guérissez l
M. Doumet-Adanson déclare n'être pas de l'avis de M. Cornu.
11 ne trouve pas la comparaison juste : la Convention de Berne
n'est pas une place fortifiée, puisqu'on cherche précisément à la
fortifier, et qu'un grand nombre de puissances n'en font pas
partie. A quoi bon achever les travaux de défense, pour récla-
mer ensuite la destruction de l'ouvrage? Il est bien plus ration-
nel et plus simple, lorsqu'on trouve une chose mauvaise, de la
signaler comme telle et de la combattre, jusqu'à ce qu'elle dis-
paraisse. En ce qui concerne particulièrement les puissances
qui nous ont fait des concessions, l'orateur partage la manière
de voir de M. Cornu, car il a lui-même demandé hier la suppres-
sion des noms des pays qui étaient visés dans le vœu, et réclamé
une rédaction plus générale qui ne touche spécialement aucun
État.
M. Cornu répond que M. Doumet-Adanson oublie sans doute
que les puissances non signataires de la Convention de Berne se
PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DU CONGRÈS. XXXI
trouvent placées dans une situation d'infériorité vis-à-vis des
autres : on exige d'elles des certiticals d'origine. Si le précédent
orateur, ajoute M. Cornu, avait assisté aux séances de la Con-
vention de Berne, et s'il avait vu, comme nous, avec quelle
àpreté et quel soin jaloux certaines puissances défendent leur
horticulture, il n'espérerait certainement pas les voir renoncer
si facilement aux bénéfices de cette convention.
M. le Président, dit qu'il sera tenu compte au procès-verbal des
observations de M. Cornu.
Personne ne demandant la parole sur la rédaction du procès-
verbal, il est mis aux voix.
Le procès-verbal est adopté.
L'ordre du jour appelle la discussion de la question n*^ 4, ainsi
conçue :
4° Quelle influence l'âge des graines a-t-elle sur la qualité et
la quantité des plantes qui proviennent de ces graines ?
M. H. Vilmorin, de Paris, est d'avis que, toutes conditions
égales d'ailleurs, les graines âgées sont inférieures aux graines
fraîches.
Gela s'explique d'une façon très simple par ce fait que la
graine, une fois détachée de la plante qui la nourrissait, devient
un individu distinct, se nourrissant lui-même et ne pouvant, avec
le temps, que perdre de sa force, sans jamais pouvoir rien
gagner.
Il y a bien quelques espèces, comme la Mâche, la Pensée, dont
les semis paraissent donner les meilleurs résultats lorsqu'ils sont
opérés avec des graines plus anciennes que celles de la récolte
la plus récente ; mais ces mots « vieux et jeune )) n'ont ici qu'une
signification relative et il ne faudrait pas leur donner trop d'ex-
tension. Il est d'ailleurs probable que cette sécheresse, qui permet
de conserver en sacs certaines graines pendant un temps plus ou
moins long, n'est qu'une maturité apparente, qui ne coïncide
pas avec la maturité réelle. En règle générale, plus une graine
est jeune, plus elle donne de produits vigoureux. Une graine de
deux ans vaudra toujours mieux qu'une de trois, une de trois
ans qu'une de quatre... et ainsi de suite. Un professeur de Kœ-
nigsberg, qui a fait des éludes sur les graines de Betteraves, a
XXXII CONGRÈS d'horticulture DE PARTS, EN 1886,
constaté que les graines âgées étaient préférables comme qualité
de rendement ; il reconnaît cependant que les jeunes graines
sont celles qui lèvent le mieux et le plus régulièrement.
L'orateur entre dans quelques détails relativement à des études
faites chez lui, par M. Michel, sur les Balsamines et par lui-
même sur les Giroflées-quarantaines. Ce sont des expériences
délicates et difficiles à faire, parce qu'il faut toujours opérer
dans des conditions identiques; mais quant au résultat, il a
toujours été sensiblement le même : la difl'érence entre les
vieilles graines et les jeunes a été peu sensible ; les jeunes ont
seulement donné plus de doubles. La graine vieille, arrivée, en
quelque sorte, à la limite de sa force germinative, ne peut géné-
ralement donner que des fleurs simples.
Quelques horticulteurs vont jusqu à prétendre que l'emploi
des vieilles graines est préférable précisément parce que les
jeunes donnent des produits trop vigoureux, des plantes d'une
végétation trop exubérante. Mais il y a mille moyens de retarder
une végétation trop active, alors qu'il est bien difficile de
l'activer quand elle languit. Ce raisonnement ressemble à celui
d'un voyageur qui attellerait à sa voiture un vieux cheval de
peur qu'un cheval jeune et vigoureux ne vînt à s'emporter. Cet
inconvénient n'est, en somme, qu'un avantage et le remède
serait pire que le mal. Il vaut mieux se munir d'un bon mors et
d'une bonne bride.
M. Millet, de Bourg-la-Reine, confirme et appuie l'opinion qui
vient d'être émise par M. Vilmorin.
M. Jamin dit qu'il s'est livré à des expériences sur des graines
de Fraisier de deux et trois ans : la différence de rendement a
été à peu prés insignifiante, mais la germination a été plus lon-
gue pour les graines les plus anciennes. Quant à la vigueur du
plant, il est difficile de donner une indication, les semis étant
encore trop récents.
M. Millet fait observer que les Fraisiers semés au printemps
sont très difficiles à lever. 11 arrive parfois, sur plusieurs pan-
neaux^ que l'on n'en obtient pas un seul, à cause de l'ardeur du
soleil. Lorsqu'on sème le Fraisier en automne, il n'en est pas de
même; les conditions deviennent beaucoup plus avantageuses.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1886.
Concours "permanent.
Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
des Pupilles de la Seine. (V, le Journal, 3« sér., IV, 1882, p. 631
et 753.;
Concours anraieh
Médaille du Conseil d' Administration . Pour l'introduction ou l'obten-
tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2« série,
XI, 1877, p. 445.)
Médaille Veiller. Pour le plus beau lot de Pentstemon.
AVIS
Le Conseil d'Administration, dans sa séance du 8 avril, a
décidé qu'il sera ouvert, à l'une des séances des mois de juillet,
août, septembre, octobre et novembre prochains, des concours
analogues à ceux qui ont eu lieu en 1885. Il en a déterminé
comme il suit les dates et les objets :
26 août: Glaïeuls en fleurs coupées; Reines-Marguerites en
pots ou en fleurs coupées ; Phlox. — Fruits en général.
23 septembre : Bégonias tubéreux en pots ; Daîilias en fleur
coupées. — Fruits, notamment Pêches et Fraises tardives.
21 octobre : Asters. — Fruits. — Choux-fleurs.
2o novembre : Chrysanthèmes d'automne. (L' 'exposition de
ces plantes, dans la salle des séances delà Société, durera qua-
tre jours.) Ce concours sera divisé delà manière suivante :
1° Plantés en pots,
La plus belle collection de plantes en pots.
Le plus beau lot formé des plus belles variétés les mieux cul-
tivées.
Les plus beaux spécimens en fortes plantes.
Série m. T. VIII. Cahier de juin publié le 31 juiliel 1886. 2-2
306 PROCÈS-VERBAUX.
^° Fleurs coupées.
Les variétés les plus méritantes obtenues de semis et n'ayant
pas été encore mises au commerce.
La plus belle collection en fleurs coupées avec rameau.
Le 27 janvier 1887, un concours aura lieu pour le Witloof
ou Chicorée de Bruxelles, présenté en lots de 80 à 100 pieds,
avec racines.
-<«=<^;i:â=^c£<s^
PROCÈS-VERBAUX
SÉANCE DU 10 JUIN 1886
I'rf.sidence de m, Ilardy ET ENsiriE UE M. L«éoii Sa y.
La séance est ouverte à deux heures et demie. D'après le
registre de présence, on y compte cent vingt-six Membres titu-
laires et six Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame^ après un vote de la Compagnie,
l'admission de dix nouveaux membres titulaires dont la présen-
tation a été taile dans la dernière séance et n'a rencontré aucune
opposition. Il annonce ensuite que la Société vient d'éprouver
une perte cruelle par le décès de M. Mouquet, constructeur en
chaudronnerie, à Lille (Nord), qui était membre titulaire depuis
l'année 1870.
M. Trufîaut (Albert) a la parole et rappelle qu'au Congrès
horticole qui a été tenu sous les auspices de la Société nationale
d'Horticulture, au mois de mai dernier, il a été question des
tarifs imposés au commerce horticole par les Compagnies de
N. B. — La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'il? y expriment.
SÉANCE DU 10 JUIN 4886. 307
chemins de fer français et qu'on a surtout élevé des réclama-
tions contre la majoration de 50 p. 100 dont sont grevés les
transports de végétaux vivants. L'Union commerciale des Hor-
ticulteurs s'est occupée à son tour de ces questions et a arrêté la
formule de ses vœux tendant à une modification de l'état actuel
des choses. Le texte de ces vœux ayant été soumis à M. Léon
Say a été approuvé par lui, et l'honorable Président de la
Société nationale d'Horticulture a promis de faire tout ce qui
dépendrait de lui pour obtenir que satisfaction soit donnée
aux Horticulteurs. Aussi M. Truffant (Albert) adresse-t-il à
M. Léon Say de vifs remerciements auxquels la Compagnie
s'associe par ses applaudissements.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau.
1° Par M. Buisson, horticulteur à Courbevoie f Seine), six
Laitues appartenant à une variété qu'il croit nouvelle et qu'il
nomme Citron, mais dont la nouveauté n'est pas regardée par le
Comité de Culture potagère comme bien établie. D'après M. Buis-
son, cette Laitue peut être également cultivée l'hiver comme
l'été; elle est hâtive, lente à monter et se prête très bien à la
culture forcée. Le Comité demande qu'elle lui soit présentée de
nouveau au printemps prochain.
2° Par M. Mauban, amateur, propriétaire àSoizy-sous-Étiolles,
un très volumineux Champignon qui, écrit-il, a été trouvé par
son jardinier dans une bûche où avaient été plantées des
Tomates.
M. Mussat fait observer qu'il faut bien se garder de prendre
ce Champignon pour une monstruosité du Champignon de
couche ou Agaric chumpètre; c'est en effet un individu d'une
espèce qui a reçu des botanistes le nom de Bovista gigantea Nées
{Lycoperdon giganteumBxiLSca) et qui rentre dans la catégorie
des Champignons connus sous la dénomination vulgaire de
Vesse-loup. Il n'est pas comestible ou ne l'est qu'à lélat
jeune.
3" Par 11. Ruelle-Haliu, pépiniériste à Carlepont (Oise), des
Cei'ises dont l'arbre provient d'un semis de la Cerise anglaise
hâtive. Le Comité d'Arboriculture fruitière juge ce fruit assez
beau ; mais il déclare que les spécimens qui lui sont soumis sont
308 PROCÈS- VERBAUX.
incomplètement mûrs. Il demande dès lors à en recevoir qui
aient atteint leur maturité.
M. le représentant du Comité d'Arboriculture fruitière apprend
à la Compagnie qu'un lot de six Pêches est arrivé quand le
Comité avait terminé sa séance; ces fruits n'ont donc pu être
examinés et, par suite, il ne peut être fait de proposition de
récompense en faveur de la personne à qui est due celte remar-
quable présentation.
M. Boizard exprime l'avis que, puisque la Compagnie a ces
fruits sous les yeux, on pourrait lui soumettre une demande de
prime sur laquelle elle aurait à voter.
M. le Président déclare que l'on ne peut procéder comme le
propose M. Boizard, mais que le Comité sera libre de faire, s'il
le juge convenable, à la prochaine séance, une proposition de
récompense, attendu qu'il peut dès maintenant examiner les
Pêches qui ont été déposées sur le Bureau.
4° Par M. Leclerc (Paul), jardinier chez M. Finet, à ArgenleuiJ
(Seine-et-Oise), un lot d'Orchidées fleuries qui comprend un
Thunia Bensonise, un Odontoylossum luteo-purpureum Hystvix et
une belle variété de VOncidium crispum. Une prime de 1'" classe
est accordée pour cette présentation.
D'après la note dont M. Leclerc a accompagne ses Orchidées,
le Tkunia Bensoniic est une plante du Moulmein et de la Bir-
manie, dont l'introduction en Europe est due au colonel Beiison
à qui elle est dédiée. Les Tkunia sont des plantes demi épiphytes
et terrestres, qui, en culture, exigent un compost nourrissant, un
repos accentué ; puis, du mois de décembre à celui de juillet, pé-
riode pendant laquelle ils sont en végétation, de la chaleur etde
l'humidité. Après la floraison, on diminue les arrosements pour
les supprimer bientôt complètement, afin de permettre à la plante
d'aoûler ses iiseudo-bulbes. Quant à la variété Hystrlx de
VOdontoglossum luteo-purpin^eum, elle est, de même que le type
de son espèce, originaire de la Colombie. C'est une plante de
serre froide, très vigoureuse, qui offre cette particularité qu'elle
vient mieux en culture qu'à l'état spontané.
5° Par M. R. Jolibois, jardinier-chef au palais du Luxembourg,
deux beaux pieds fleuris des Cypripediuin Veitchianutn el super-
SÉANCE DU 10 JUIN 1886. 309
ciliare, pour la présentation desquels il lui est décerné une prime
de l""^ classe à laquelle il déclare renoncer.
6" Par M. Fauvel, jardinier chez M. Picot, à Taverny (Seine-
et-Oise), un lot nombreux d'Orchidées composé de deux pieds
fleuris et d'inflorescences coupées de quatorze espèces ou
variétés réunies en un fort et beau bouquet. Les deux pieds
fleuris sont un Cypripedium ciliolare et un Cattleya nouveau, à
fleur très odorante et d'un beau coloris, qui a été importé du
Brésil en 1883, en considération duquel il est accordé à M. Fauvel
une prime de 1'* classe. Quant aux espèces et variétés d'Or-
chidées que comprend le bouquet déposé sur le bureau, ce sont
les suivantes :Za?/m/)M;7?wrfl^a, Cattleya Mossise en deux variétés,
Anguloa Cloiresii, Trichopilia suavis gi-andiflora, Vanda suavis,
Oncidium divaricatum , un Gougora à fleurs vertes très odorantes,
importé du Brésil en 1882, enfln les Cypripedium Lawrencea-
num, longifolium, barbalum grandiflorum, Louùi, villosum et
Crossianum,
1° Par M. Duval (Léon), horticulteur à Versailles, rue de l'Er-
mitage, une nombreuse série d'Orchidées fleuries dont la pré-
sentation lui vaut une prime de l''" classe, avec félicitations de
la part du Comité compétent. Ces plantes sont les suivantes :
5 Cattleya Mos&ix et 1 C. Harrissoni, A Odontog lossum vexilla-
rium, 4 0. Alexandrie et 1 0. co7^datum, 2 Epidendrum vitelli-
num majus, 1 Masderallia ignea Massangeana et 1 M. Harryana
grandiflora, 1 Dendrobium thyrsiflorum, enfin les Cypripedium
Schlimii, ciliolare, Lairrenceanuyn, Dominyanum, Sicanianum et
Hookerœ.
Dans la lettre qu'il a jointe à ses plantes, M. Duval (Léon) fait
observer que toutes ces Orchidées sans exception proviennent
de ses cultures qui, au moment présent, ne comprennent pas
moins de dix à douze mille pieds de plantes de cette famille.
8° Par M. Bleu (Alf.), Secrétaire-général de la Société, trois
Orchidées remarquables à des points de vue difl"érents, pour la
présentation desquelles il luiestaccordé une prime de 1" classe, à
laquelle il déclare renoncer. La première est un Odontoglossum
vexillarium d'un développement exceptionnel, qui porte un très
grand nombre d'amples et belles fleurs ; la seconde est le
310 PROCÈS-VERBAUX.
Selenipedium caudatum représenté par deux pieds sur l'un des-
quels les deux pétales ont atteint 0°^,67 de longueur, tandis que
l'autre leur allongement a été tel que chacun ne mesure pas
sur moins de 0"\83; enfin la troisième est un hybride obtenu par
M. Bleu enU'elesCt/pjipedium barbaiumsuperhum et Vtitchianum,
dont la grande et belle fleur réunit des caractères des deux
parents.
9" Par M. Paillet, horticulteur à Chatenay,près Sceaux (Seine),
une nom.breuse collection de Pivoines herbacées en fleurs
coupées, pour la présentation de laquelle il obtient une prime
de !'■• classe.
10** Par M. Schwartz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux
(Seine), un bouquet de fleurs de Reines-Margueri tes et un autre
de fleurs de ^/???iiae/e/7a/js, les unes et les autres obtenues à contre-
saison et qu'il présente hors concours. Dans sa note d'envoi,
M. Schwartz dit qu'il se propose de continuer jusqu'au mois de
décembreetjanvier prochains lasérie de présentations deReines-
Marguerites fleuries qu'il a commencée l'hiver dernier. Quand il
aura ainsi démontré qu'il peut faire fleurir cette plante pendant
toute l'année, il fera connaître à la Société la marche qu'il suit
pour arriver à ce remarquable résultat. Il ajoute que celles
de ces plantes qu'il présente aujourd'hui en pleine fleur ont été
mises en pleine terre à la date d'un mois.
\\° Par iMM. Mercier, père et fils, horticulteurs-pépiniéristes à
Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), un lot de Roses de semis qui
malheureusement sont arrivées en assez mauvais état pour que
le Comité de Floriculture déclare ne pouvoir en apprécier le
mérite. Ces fleurs appartiennent à neuf sortes différentes.
12° Par M. Margottin, père, horticulteur à Bourg-la-Reine
(Seine), un bouquet de Rises d'une variété remontante obtenue
par lui, à laquelle il donne le nom de Gloire de Margottin.
Une Commission a été désignée pour aller examiner sur place
cette nouvelle variété et en faire l'objet d'un Rapport spécial.
13° Par M. Chargueraud, jardinier-chef à l'École vétérinaire
d'Alfort et l'un des Secrétaires de la Société, deux rameaux
fleuris du Chrysanthème « Deuil de Monsieur Thiers » qu'il pré-
sente afin de montrer que, avec des soins appropriés, on peut
SÉANCE DU 10 JUIN ISSt). -ili
retarder la floraison des Chrysanthèmes indiens et chinois au
point de la reporter de plusieurs mois en arrière de son époque
naturelle. On voit, en effet, sur ces rameaux, épanouies au mois
de juin 1886 des fleurs qui, dans la marche naturelle des choses,
se seraient montrées au mois d'octobre 1885.
'14° Par M. Cornu (Maxime), professeur au Muséum d'Histoire
naturelle, un petit pied en pot de Pelargonium zonale sur les
racines duquel se sont développés deux Orobanches en ce mo-
ment fleuris, c'est-à-dire deux plantes parasites dont la graine
a dû être apportée de loin par une voie qu'il est impossible de
déterminer.
15" Par M. Ruelle-Hallu, pépiniériste à Carlepont (Oise), plu-
sieurs rameaux de Frênes venus de semis qu'il a faits en 1884,
ainsi qu'un rameau d'un Bêtre panaché qui a été aussi obtenu
par lui à la suite d'un semis opéré en 188:2. — Sur la proposi-
tion du Comité d'Arboriculture ornementale et forestière, il est
accordé pour cette présentation une prime de 3* classe.
16° Par M. Bach, horticulteur à Chantilly (Oise), des feuilles
de Vigne vierge {Ampélopsis hederacea), dont les unes ont été
prises sur des pieds qui avaient été pinces, tandis que les autres
proviennent de pieds non soumis au pincement. Celles-ci sont
moins développées que les premières.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la cor-
respondance et donne lecture, pour ce motif, d'une lettre qui a
été adressée à M. le Président par M. Ceilière^ membre de la
Commission des Insecticides, au nom de cette Commission. <( La
Commission, écrit M. Cellière, croit de son devoir de relever une
« erreur commise, à la séance du 22 avril dernier (Voir le
« Journal, cahier d'avril 1886, p. 206), par l'honorable
« M. Fornej' disant : le Puceron lanigère s'enfonce en terre
« pour y passer la mauvaise saison. L'année dernière, M. Croux
« émettait une opinion semblable que nous dûmes relever en
« apportant, au mois de février suivant, des rameaux de Pom-
« mier qui recelaient, dans les anfractuosités de leur écorce,
« des œufs et des Pucerons lanigères. Donc cet insecte hiverne
;U2 ruocÈs-vERBAUx.
« sur les parties aériennes des arbres aussi bien que sur leurs
« parties souterraines et en terre. »
M. le Secrétaire-général signale, parmi les pièces de la cor-
respondance imprimée^ les annonces ou programmes de plu-
sieurs Expositions qui auront lieu, cette année, tant en France
qu'à Télranger. Pour la France ce sont les suivantes : i" Expo-
sition de fleurs, fruits et légumes à Alençon, du 6 au 40 octobre
4886; 2" Exposition de fleurs, fruits, raisins, légumes et des
objets d'art et d'industrie à l'usage de l'Horticulture et de la
"Viticulture, qui sera tenue à Lyon, Cours du Midi, par l'Associa-
tion horticole lyonnaise, du 9 au 1 3 septembre 1 886 ; 3" deuxième
Exposition de la Société d'Horticulture pratique de Monlrcuil-
sous-Bois, qui aura lieu à Montreuil-sous-Bois, sur la place de
la mairie et dans les écoles communales qui l'avoisinent, du
5 au 13 septembre 1886; 4° Exposition à Sceaux (Seine), qui
durera du 2o au 30 septembre 1886 ; 5" St** Exposition des pro-
duits de THorticulture ainsi que des arts et industries qui s'y
rattachent, devant être tenue à Toulouse, par la Société d'Hor-
ticulture de la Haute-Garonne, du 1o au 19 septembre 188H.
Pour l'étranger, la Société royale d'Horticulture de Londres
annonce qu'elle tiendra une Exposition générale à Liverpool,
du 29 juin au .') juillet 1886.
M. Dybowski entretient la Compagnie des expériences qu'il a
faites en vue de se débarrasser des Fourmis. Sans doute, diU-ii,
ces insectes ne nuisent pas aux plantes directement en en ron-
geant une partie quelconque pour s'en nourrir, puisqu'ils ne
sont pas herbivores; mais ils deviennent gênants dans les jardins
parce qu'ils en bouleversent la terre, et qu'en soulevant celle à
travers laquelle ils creusent leurs galeries, ils finissent souvent
par enterrer certaines plantes dont ils entravent ainsi la végéta-
tion et dont, d'ailleurs, ils amoindrissent ou annihilent même
l'effet ornemental. C'est surtout ce qui arrive pour les dessins de
mosaïculture, et c'est aussi parce que lui-même voyait dans son
jardin, un sujet de mosaïculture sérieusement endommagé par
la présence d'une fourmilière qu'il a tâché de se débarrasser de
ces insectes.
On a conseillé, dit M. Dybowski, différents procédés pour se
SÉANCE DU 10 -luix 1886. 313
débarrasser des Fourmis. Pour lui, ce qui lui a donné les meil-
leurs résultats, c'est une solution de sulfo-carbonate de potas-
sium au centième. Il étend un litre de cette solution dans l'eau
d'un arrosoir de dix litres et il verse ensuite ce liquide dans la
fourmilière. Si Teau n'a pas pénétré partout, il recommence
l'opération et il obtient alors sûrement l'effet désiré. Les
plantes voisines de la fourmilière ainsi traitée ne souffrent
nullement de l'action de la substance employée. Ce procédé
ne peut être employé dans les serres où les Fourmis sont
souvent fort incommodes; mais là on les détruit sans peine en
mettant dans un vase quelconque de l'eau sucrée additionnée
d'un peu de rhum ou de cognac. Les Fourmis vont s'y noj'er et
parfois en si grande quantité que leur masse finit par former
dans le vase une sorte de bouillie épaisse et presque solide.
Enfin quand les Fourmis suivent dans leurs pérégrinations une
ligne déterminée, comme cela arrive généralement, on les
détourne sans peine en traçant sur leur chemin des raies avec
du blanc d'Espagne, substance qui leur inspire, paraît-il, une
profonde répulsion. De là, quand on les voit se diriger vers un
arbre pour l'envahir, on peut sans peine les détourner en tra-
çant au bas du tronc une large bande circulaire avec du blanc
d'Espagne.
M. Jolibois dit à ce propos qu'il délivre sans peine ses plantes
des Fourmis au moyen de l'insecticide Fichet, qui est parfaite-
ment connu.
Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des docu-
ments suivants :
1° Rapport sur les cultures de M. Duval fLéon), à Versailles!
M.Hariot fPaul), Rapporteur, — Les conclusions de ce Rapport,
tendant au renvoi à la Commission des récompenses, sont mises
aux voix et adoptées.
2° Rapport sur une brochure de M. Vauvel, relative à la cul-
ture de l'Asperge; M. Bourdin, Rapporteur.
3° Note sur le Witloof, par M. Hébrard (Alexandre),
4° Limites des variétés en Horticulture; les Congrès pomolo-
giques, par M. Carrière (E.-A.).
814 PROCÈS-VERBAUX.
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions;
Et la séance est levée à quatre heures moins un quart.
SÉANCE DU 24 JUIN 1886
Présidence de M. nar«ly,
La séance est ouverte vers deux heures et demie devant
130 Membres titulaires et M Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
A propos du procès-verbal, M. Forney déclare que lorsqu'il a
parlé de Pucerons lanigères s'enfermant en terre pendant l'hive)',
il n'a pas voulu dire que ces insectes sans exception se compor-
tent de même; il ne nie pas qu'il n'en reste sur les arbres.
M. Girard (Maurice) dit qu'il ne faut pas trop généraliser à
cet égard. Quand l'hiver est doux, les Pucerons lanigères le
l)assent dans les anfractuosités de l'écorce des arbres; mais ils
s'enterrent pendant les hivers ligoureux.
M. Venteclaye, d'Argenteuil, voit une preuve de l'hivernage
des Pucerons lanigères sur le tronc et les branches des arbres
dans ce fait qu'il a délivré tous ses Pommiers de ces insectes en
les badigeonnant avec un mélange dont il indique de la manière
suivante la composition et le mode d'emploi. Pour obtenir un
kilogramme de ce mélange, il met dans un vase 150 grammes
de savon noir avec 300 grammes d'une solution de sulfate de fer
préparée à raison de 100 grammes de ce sel pour un litr-e d'eau.
Il chaulTe au bain-marie pour faire fondre le savon. Le tout
étant devenu bien liquide, il relire du feu et complète le mélange
en y ajoutant 300 grammes de jus de tabac à 15 degrés et
230 grammes de chaux à badigeon liquide. Cette chaux est des-
tinée à colorer les liquides, de sorte qu'on reconnaisse sans peine
les places qui en ont élé enduites. Après la taille d'hiver, il gratte
avec soin les vieilles écorces des arbres et les badigeonne ensuite
avec le liquide préparé comme il vient d'être dit. Il invite ses
SÉANCE DU 24 JUIN 1886. 315
collègues à venir s'assurer par eux-mêmes, en visitant son jar-
din situé boulevard Héloïse, 1 , à Argenteuil, que, grâce à ce
traitement, ses Pommiers, au nombre d'une centaine, sont
aujourd'hui complètement délivrés des Pucerons lanigères qui
les avaient envahis.
Egalement à propos d'Insectes nuisibles, M. Girard (Maurice)
dit que M. Vilmorin lui a communiqué une lettre de l'un de ses
clients qui lui apprend qu'un insecte inconnu de lui cause en ce
moment de grands dégâts dans ses cultures de Melons. Malheu-
reusement, les spécimens envoyés dans cette lettre sont arrivés,
par la poste, en trop mauvais état pour être sûrement recon-
naissables; aussi M. Girard (Araurice) désirerait-il en voir qui ne
fussent pas endommagés, pour être sûr de la détermination
qu'il en ferait. Toutefois il présume, dès ce moment, que l'insecte
dont il s'agit est une petite Punaise sauteuse, Hémiptère hété-
roptère du groupe des Gapsides^ appartenant au genre Astemma,
genre d'Insectes dont les mœurs sont très peu connues
et dont une espèce vit, dans les environs de Paris, sur la Mer-
curiale.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de sept nouveaux Membres titulaires qui ont été
présentés dans la dernière séance et contre lesquels il n'a pas
été fait opposition.
Les objets suivants ont été déposés sur le Bureau :
1" Par M. Coulombier, père, de Vitry-sur-Seine, deux Fraises
de la variété Lucas dont chacune sembie résulter de la soudure
de deux ou trois venues côie à côte sur le même pédoncule.
Le pied sur lequel se sont développées ces deux monstruosités
a présenté ce fait remarquable que toutes les Fraises qu'il a
produites offraient la même anomalie; de là M. Coulombier
présume que les filets qui en proviennent donneraient des pieds
dont les fruits auraient le méuie caractère. Comme le fait obser-
ver M. le Président du Comité de Culture potagère, l'expérience
peut seule montrer si cette idée est fondée.
2° Par M. Dallé;, horticulteur, rue Pierre-Charron, 28, à Paris,
quatre Orchidées fleuries, pour la présentation desquelles, sur
la proposition du Comité de Floriculture, il lui est accordé une
316 PROCÈS-VERBAUX.
prime de 3^ classe, qu'il l'enonce à recevoir. Ces plantes sont : le
Vanda suavis, VOdontoglossum citrosmum^V Epidendrum vitelli-
num et le S pathog lattis Augvstorum. Cette dernière Orchidée est,
selon la note de présentation, le premier pieel qui soit venu en
France d'une espèce tout récemment découverte dans les îles
de la Sonde, qui se recommande essentiellement parce que sa
floraison se prolonge, assure-t-on, pendant six mois, chaque
année. Le pied que la Compagnie en a sous les yeux est déjà
fleuri depuis deux mois et demi. Cette Orchidée est terrestre et
croît naturellement dans des localités ombragées et très humides.
Aussi faut-il la tenir dans une serre chaude humide.
3° Par M. Lusseau, archilecte-paysagisle, à Bourg-la-Reine
(Seine), un pied remarquablement fleuri d'une curieuse Orchidée,
VAcineta Humboldtii ., dont la bonne culture lui vaut une prime
de 2^ classe.
4° Par M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine, six pieds
fleuris d'une Tubéreuse double [PoUanthes tuberosa Lin.) de la
variété la Perle qu'il dit être préférable à la variété qui est
habituellement cultivée. — Il obtient une prime de 3' classe à
laquelle il déclare renoncer.
5" Par M. Dugourd, jardinier chez M. le comte de Circourt, à
Fontainebleau, une nombreuse série de fleurs coupées compre-
nant : une collection de 4"i variétés du Lychnis ckalcedonica;
une collection de 35 variétés de Viola cornuta; des fleurs de
Potentilles venues d'un semis de 1885; enfln une cinquantaine
de liges fleuries de tout autant de plantes vivaces parmi les-
quelles se trouvent plusieurs Orchidées indigènes, — Il reçoit
deux primes de 2<= classe, l'une pour sa collection de Zj/c/m?'s,
l'autre pour le reste de sa présentation.
6° Par MM. Vilmorin-Andrienx, quai de la Mégisserie, 4,
treize pieds en pots remarquablement fleuris de Phlox de Drum-
mond nain, représentant tout autant de variétés bien tranchées.
Cette présentation est faite hors concours et leur vaut de vifs
remerciements de la part du Comité de Floriculture.
La race naine du Phlox de Drummond a été obtenue à la date
d'une douzaine d'années. Elle est aujourd'hui parfaitement fixée.
Cultivée comme le type ordinaire de l'espèce, elle donne des
SÉANCE DU 24 JUIN 1886. 317
pieds abondamment fournis de ramifications dressées, qui se
couvrent de fleurs et qui n'ont que 0™20 environ de hauteur.
C'est pour la faire connaître et apprécier que MM. Vilmorin-
Andrieux en présentent aujourd'hui les pieds que la Compagnie
a sous les yeux (■!).
7- Par MM. Croux et fils, pépiniéristes, vallée d'Aulnay,
près Sceaux (Seine), trois branches fleuries de Magnolia macro-
phijlla, pour la présentation desquelles il leur est accordé une
prime de 2" classe qu'ils renoncent à recevoir.
Au nom du Comité d'Arboriculture ornementale et forestière,
M. Maurice de Vilmorin fait observer que le Magnolia macro-
(1) Avec ces treize pieds de Phlox Bnimmondii à fleurs simples,
MM. Vilmoria-Andrieux avaient apporté quelques tiges fleui'ies d'une
variété de la même espèce, à fleurs doubles, dont une m'a été obli-
geamment remise. En me remettant ce spécimeo, M. Maur. de Vilmorin
m'a fait observer que, bien qu'ayant les fleurs doubles, cette nou-
velle variété se multiplie de graines comme les variétés à fleurs
simples. Il y avait donc quelque intérêt à examiner de près ces fleurs,
afin de reconnaître pourquoi, en doublant, elles ne perdent pas la
faculté de produire de bonnes graines.
Il nVst pas inutile de rappeler, à ce propos, que les fleurs peuvent
devenir doubles de manières différentes, notamment : I» par la
transformation en pétales de la totalité ou d'une partie de leurs
étamines, plus rarement de leurs pistils, parfois en même temps
des étamines et des pistils qui peuvent même augmenter de
nombre tout en se pétalisant; 2" par la multiplication de leur corolle
dont il peut alors exister deux ou trois rangs, chaque rang offrant
souvent plus de pétales ou de lobes que dans l'état naturel.
Ces deux modes de duplicature coexistent d;ins le Plox de Drum-
mond double de MM. Vilmorin-Audrieux, surtout le second qui prend
à la transformation subie par la fleur de cette plante la part de
beaucoup la plus importante.
Dans toutes les fleurs que j'en ai disséquées, j'ai trouvé le calice et
le pistil cà l'état normal, organisés et développés comme ils le sont
dans la fleur simple. Il est donc tout naturel que le pistil, qui n'a subi
aucune altération dans sa manière d'être habituelle, produise de
bonnes graines, s'il est fécondé. Or, dans toutes ces fleurs, j'ai vu au
moins une étamine parfaitement conformée et abondamment pourvue
de pollen, d'où il suit que la fécondation du pistil doit s'effectuer
sans difficulté. L'une de ces fleurs offrait même cette particularité
318 PROCES- VERBAUX.
phylla, dont le nom est tiré des fortes proportions de ses
feuilles, est une espèce des États-Unis, qui remonte beaucoup
vers le Nord ; aussi est-il complètement rustique sous notre
climat. Pendant l'hiver de 1879-1880, dans l'établissement de
MM, Croux, il a supporté sans en souffrir des gelées, exception-
nelles pour nos pays, de — So"^ C. Il a besoin d'une terre pro-
fonde, riche et fraîche, un peu forte. 11 donne une très grande
fleur agréablement odorante au bout de chacun de ses rameaux.
C'est, en somme, un arbre magnifique qui n'est pas aussi
répandu qu'il mérite de l'être. Quelques personnes le confon-
dent avec le M. (Imbi^ella qui néanmoins en diffère par la
remarquable qu'elle avait sept étamines en parfait état, au lieu des cinq
que po-sède la fleur simple. Ailleurs il en existait quatre, trois ou
seulement une. Dans ces derniers cas, les étamines qui avaient subi
l'influence de la duplicature s'étaient changées ch;icunc en un petit
filet rougeàtre, sans anthère, et offrant un commencement à peine
appréciable de pétalisatioa. Kn somme, les cinq étamines étaient
généralement repn^sentées de manière ou d'autre dans la fleur
double. L'audroc(^e ou verticille d'étamines n'avait donc pas concouru
à la duplicature. Toutefois, il y a lieu de penser que l'action modifica-
trice de la culture continuant de s'fxercer sur cette variété, qui est
actuellement d'origine récente, celles d'entre les étamines qui sont
passées à Télat de filet sans anthère ei qui montrent de faibles indices
de pétalisation, acc^miueront plus nettement ce commi-ncemenl
de transformation et deviendront des pétales supplémeutaires.
Dans l'état actuel, c'est exclusivement, peut-on dire, de la corolle
que dépend la duplicature des fleurs du Phlox de Drummond. Dans
presque toutes c^s 11 urs, la corolle normale, tout in restant monopé-
tale et conseivant sa conformation naturelle, a augmenté le nombre
de ses lobes qui s'est élevé généralement à tiuit ou neuf. En outre, il
s'est produit plus intérieurement un sncond verticille corollin de cinq
ou six partiis; mais cotte seconde corolle diffère de celle en dedans
de laquelle elle est située en ce qu'elle est profondément et irrégu-
lièrement partagée en segments qui, au premier coup d'oeil, semblent
être tout autmtde pétales.
En somme, les fleurs du Phlox de Drummond sont à la fois doubles
par mnliiplication de la corolle et fertiles par suite de l'étal parfait
du pistil, ainsi que d'uu nombre d'étamines qui varie d'une fleur à
l'autre.
{TioP: du Secrétaire- Rédacteur.)
SÉANCE DU 24 JUIN 1886. 319
couleur verdàtre de sa fleur dont l'odeur est peu agréable.
M. Trufîaut, père, fait observer que si le M. macrophjlla est
peu répandu, cela lient à ce qu'il est difficile à multiplier et
délicat pendant les premières années.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
A la suite des présentations, M. Chargueraud met sous les
yeux de ses collègues des spécimens d'une Campanule qui lui
a ofl"ert un fait remarquable. C'est une plante spontanée dans
certaines parties de la France, notamment dans les environs de
Toulouse, qui a reçu le nom de Campanula persicifolia var.
aubpyrenaica, et dans laquelle le calice est velu, blanchâtre.
C'est des environs d6 Toulouse que des pieds en ont été rap-
portés, il y a une vingtaine d'années, et plantés sur une rocaille,
dans le jardin de l'École vétérinaire d'Alfort. La plante a bien
végété dans ces conditions ; elle s'est ressemée et de ses graines
sont venus succcssivementde nouveauxpieds constituant diverses
variétés, notamment une à fleurs blanches et d'autres dont la
corolle avait une teinte intermédiaire entre le type bleu et la
variété blanche. Il y en a eu aussi dont la fleur avait deux el
même trois corolles concentriques. Or, M. Chargueraud dit
qu'on n'a rien fait pour déterminer ces modifications du type
naturel. Il assure même qu'il n'existait pas non plus dans le
voisinage d'autres espèces de Campanules dont le pollen pût
venir opérer une hybridation. La modification du type a donc
été absolument spontanée, sans autre cause probable que la
nouveauté des conditions dans lesquelles la plante s'est trouvée
placée à Alfort. M. Chargueraud fait ressortir l'intérêt qu'il y
aurait à réunirdes faits analogues, s'il s'en présente, el à observer
attentivement les circonstances dans lesquelles ils se produi-
raient, afin d'arriver à déterminer, dant la limite du possible,
les causes auxquelles ils pourraient être dus.
Également à la suite des présentations, M. Michelin montre
à la Compagnie des imitations de fruits exécutées en marbre
par un artiste de Saint-Germain-en-Laye et donne à ce sujet
quelques renseignements. La Société possède, dit-il, une nom-
breuse collection de fruits modelés, dans lesquels la nature est
3:20 PROCÈS-VERBAUX.
imitée avec une telle perfection que, rux yeux de personnes non
averties, même de pomologues exercés, ils pourraient passer
facilement pour des produits naturels. Malheureusement l'ha-
bile artiste qui les a exécutés, feu notre collègue Buehetet,
est mort sans l'avoir terminée, si toutefois on peut dire qu'une
pareille collection soit jamais terminée, et aujourd'hui personne
à Paris ne s'occupe de ce genre spécial de modelage. Les
spécimens que la Compagnie a en ce moment sous les yeux sont
cependant un essai qui mérite des éloges ; mais il est à craindre
que le poids considérable de la matière avec laquelle sont faites
ces imitations ne crée un inconvénient sérieux pour une pareille
collection. Néanmoins, c'est là une tentative à laquelle on doit
applaudir et qu'on peut désirer voir se développer.
L'un de MM. les Secrétaires procède au dépouillement de la
correspondance qui comprend les pièces suivantes :
1° Deux lettres par lesquelles M. le Secrétaire-général et
M. Dybowski, Secrétaire, s'excusent de ne point assister à la
séance de ce jour, pour des motifs indépendants de leur
volonté.
2° Une lettre dans laquelle M. Oscar Ofl'rion, .Membre de la
Société, exprime l'idée qu'il y aurait utilité à instituer un
Comité de Dégustation pour les produits alimentaires de l'horti-
culture.
M. le Président dit que le Bureau s'est occupé de la ques-
tion soulevée par M. Offrioa et que l'avis auquel il s'est arrêté a
été que l'institution d'un Comité spécial de dégustation n'aurait
pas d'utilité réelle, puisque la mission qui devrait lui être confiée
appartient de droit au Comité de Culture potagère ou à celui
d'Arboriculture fruitière, selon qu'il s'agit de plunfes alimen-
taires ou de fruits.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée, M. le Secré-
taire signale les suivantes : 1° Une circulaire adressée par M. le
Ministre de l'Instruction publique aux Sociétés savantes en
même temps (ju'un questionnaire relatif au prix de tous les
objets de consommation courante dans les ménages i^^l'annonce
et le programme de l'Exposition d'Horticulture qui aura lieu à
Coulommiers (Seine-et-Marne), du 18 au 20 septembre prochain,
NOMINATIONS DU 10 Jl'IN 1886. 3"2J
à l'occasion du 25* anniversaire de la fondation de la Société
horticole qui a son siège dans cette ville, ainsi que le programme
de la liS'^ Exposition qui sera tenue à Anvers (Belgique), les 8, 9
et 10 août prochain, par la Société royale d'Horticulture et
d'Agriculture d'Anvers.
Il est donné lecture ou fait dépôt sur le Bureau des documents
suivants :
1° Rapport sur l'examen des Pupilles de la Seine, élèves-
jardiniers, à Yillepreux(Seine-8t-0ise), candidats au prix Laisné ;
iM. Michelin, Rapporteur.
^^ Compte rendu de l'Exposition ouverte à Yersailles le 2^ mai
1886; par M. Jamin (Ferdinand).
3° Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture qui a eu lieu
à Sedan, en juin 1886; par M. Cuargueraud.
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
lions ;
Et la séance est levée à quatre heures.
NOMINATIONS
Séance du 10 juin 188G
MM.
1. D'AuTREMONT (François), rue du Regard, i4, à Paris, présenté par
MM. Petit (A.) et Delamarre (E.).
2. Defresne (Joseph), pépiniériste, rue Audigeois, 34, à Vitry (Seine),
présenté par MM. Coulombier père et Bergman (E.i.
3. Fédit, propriétaire, quai de la Mégisserie, 6, à Paris, présenté par
MM. Forgeol et Hardy.
4. Gardikr (Léon), fleuriste, rue Elzévir, 16, à Paris, présenté par
MM. Bergman iF.) et Soligoac.
5. GuYENNET (François), horticulteur, route Stratégique, 41, au
Petit-Ivry (Seine), présenté par MM. Hébrard (L.) et Dela-
marre (E.).
23
32:2 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
6. Henrionnet (L.j, régisseur au château d'Eurville, à Eurville
(Haule-Marne), présenté par MM Bergman (E.) et Bergman (F.)
7. Kegeuan [Ferdinand), Secrétaire de la Société d'Horticulture de
Mainur, à Namur (Belgique), présenté par MM. Bergman (E.)
et Bergman (F,).
8. Macgï (Frédéric), avenue des Tilleuls, 4, à Villc-d'Avray (Seine-
et-Oise), présenté par MM. Parisot (E.), Fauvel et Marie.
9. VuxAiN (Modeste), marchand de couleurs, rue Vitruve, 17, à Cha-
roune, Paris, présenté par MM. Bergman (E.) et Bergman (F.),
10. WiLLEMAiN (Paul), fabricant, boulevard Montparnasse, 47, à Paris,
présente par MM. Jolibois et Delamarre (E.).
SÉANCE Di; 24 Jim
MM.
4. CoMBET-CoRDiER, horllcultcur, chemin Saint-Gervais, 19, à Lyon
(Rhône), présenté par MM. Truffaut père et Truffaut (Albert).
2. EsTiEu (Gabriel), boulevard de Caudéran, 20, à Bordeaux (Girondei.
présenté par MM. Bleu et Verlot.
3. Hermitte (César), horticulteur à Ollioules (Var), présenté par
MM. Delaville (Léon) et Hariot.
4. Kessler, ingénieur-chimiste à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme),
présenté par MM. Bleu et Ch;irgueraud.
5. Lion (Eugénie) (M""), fleuriste, boulevard de la Madeleine, 12, à
Paris, présentée par MM. Lévôque etBoizard.
6. pRÉCASTEL (Armand), jardinier-chef au château de Bagatelle, bois
de Boulogne, prèsNeuilly (Seine), présenté par MM. Uouletet
Lange.
7. RosA (Giuseppe), horticulteur, architecte de jardins, via Thesauro,
2, à Turin (Italie), présenté par MM. Bergman (E.) et Berg-
man (F.).
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
MOIS d'.wril, mai et juin 1880
Algérie agricole (V), Bulletin de la Colonisation, Agriculture, Viticul-
ture, Horticulture, Économie rurale, n"- 121, 122, 123, 12i, 125
et 126. Paris; in-4.
MOIS d'avril, mai et juin 1886. 32^
American Pomological Sociely, session of -1886 (Société pomologique
américaine, session de 1886). In-i^ de 171 et lui pag ; 1886.
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partement de la, Charente, mars, avril et mai i886. Angou-
lême; in-8.
Annales de la Société d'Émulation, Aqricvlture, Lettres et Arts de PAin.
janvier à juin inclusivement. Bourg; in-8.
Annales de la Société d'Horiicidture de r Allier, tome 8", 'n" 2, 2° tri-
mestre de 1885, Moulins; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Garonne, janvier et
féviier 1886, Toulouse; in-8.
Annaleg de la Société d'Horticulture de la Haute-Marne, n" 26, mar<
et avril 1886. Chaumont; in-8.
Annales de la Société d' Uorlizalture de Maine-et-Loire, 1885, .'J'^' et
4^ trimestres. Angers ; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture de Villemomble, années 1884-1885.
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2« série, a' 1, janvier, février, mars, avril et mai 1886. Mont-
pellier; in-8.
knnales de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube,
n°' 2, 3, 4 et 5. Troyes; in-8.
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Bon Cultivateur (Le), organe de la Sociélé centrale d'Agriculture
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Bulletin agricole de rarrondissemcnt de Douai, années 1883, 1884 et
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Bulletin agricole du Puy-de-Dôme, n"'' 2, 3, 4 et 5. Clermont-Fer-
rand; in-8,
Bulletin de la Société bota>iique de Trame, comptes rendus des séan-
ces, n^'^ I et 2 de 1886 et revue bibliographique A. Paris; in-8.
Bulletin de la Société centrale d'Agriculture et des Comices agricoles du
département de l Hérault, ']a.n\'ier, février et mars I086. Montpel-
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324 15ULLETIN P.IBLIOGKAI'IIIQUE.
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Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de ]Sancy, n"- 1 et 2,
janvier avril 1886. Nancy; in-8.
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Btdlelin de la Société d'Agriculture et d'Horticulture de l'arrondissement
de Pontoise, n° 97, 6-^ volume, Sfi*- année, 1«'- trimestre de 188(5.
Poiitoise ; in-8.
Bullelin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Poligny (Jura).
26« année, 1885, et 21" année, 1886, n'"' 1 el 2. Poligny ; in-8.
Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale ,
mai 18^6, n"'' 3, 4 et 5. Paris ; in-4.
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France, n'"* 7 à 12 inclusive-
ment, et comptes rendus de la session de 1886, 2'', 3«, 4-, 5«
et 6" fascicules. Paris ; in-8.
Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Sylvicullure de
l'arrondissement de Reims, n°* 15, 16 et 17. Reims; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture, de Botanique et d' Apiculture de
Beauvais, février, mars,, avril et mai 1886. Beauvais; in-8.
Bullelin de la Société d'Horticulture de Compiégne, n"* 13, 14, 15 et 16.
Compiègne; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Dôle, B*" et 4" trimestres
de 188o.Dôle; in-8.
Bulletin de la Société d^ Horticulture d'Épernay, avril, mai et juin
1886. Épernay; in-8.
Bullelin de la Société d'Horticulture de Fontenay-le-Comte (Vendée),
4'" trimcbtre de 188'f, 1«'', i", IV et 4^ trimestres de 18S5. Fon-
tenay-le-Comte; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Genève, 3« et 4* livraisons, m;ii
et juin 1886. Genève; in-8.
Bulletin de In Société d'Horticullure de la Côte-d'Or, n"" I et 2, janvier à
avril 18S(). Dijon; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Clermont
(Oise), tome VIII, n» 21 , mai et juin 1 886. Clermont ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Coidommiers.
26<' année, 1886. Coulommiers; iu-8.
Bulletin de la Société d'Horticullure de l'arrondissement de Sentis,
n"^ 16 et 17. Senlis; in-8.
Bidletindf, la Société d'IIorticuliure de la Sarthc, 1<"'' trimestre de 1886.
Le Mans; in-8.
Bullelin (le la Société d'Horticullure de Mdcon, année 1885. Màcon; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Picardie, tome X, janvier et
féviier1886. Amiens; in-8.
MOIS d'avril, mai et JL1.\ '188(5. '^'2T^
Bulletin de la Société d'Horlkulture et d' Acclimatation de a Dordoyne,
6" année, I887, n° 28. Périgueux;in-8.
Bulletin de la Sociélé d'Horticulture et de petite Culture de Soissons,
janvier, février, mars et avril 4 886. Soissons ; iu-8.
Bulletin de la Société d'HorticuUure et de Viticulture d'Eure-tt-L:ir,
n<" 16 et 17. Chartres; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture des Vosges, 3"^ tri-
mestre de 1883 et janvier-avril 1886. Épinal ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture pratique du Rhône, n"" 5 et 6.
Lyon ; iû-8.
Bulletin de la Société horticole du Loiret, n-^ 14, 4'= trimestre 1885 et
n° 1, 1<"' trimestre 1886. Orléans; in-8.
Bulletin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France,
année I880, n" M, année 1886, n°^ 1,2,4et5. Pari8;in-8.
Bulletin d^lnsectologie agricole. Journal de la Société d'Apiculture et
d'Insectologie, Entomologie appliquée, février à mai 1886.
Paris; in-8.
Bulletin, Documents officiels, Stitistique, Rapports, Comptes rendus de
missions en France et à l'étranger, o« année, 1886, Minis ère de
l'Agriculture. Paris ; in-8.
Bulletiti du Cercle horticole du Nord, 17« année, 1886, et n°^ 2, 3 et 4.
Lille ; in-8.
Bulletin du Comice agricole de l'arrondissement d'Amiens, n"^^ 342, 343.
344, 343,346,347 et 348, mai et juin 1886. Amiens; feuille in-4.
Bulletin du Comice agricole et de la Société de Viticulture, d'Horticulture
et d'Apiculture de Brioude, 18^ année 1886, n»'* 19 et 20.
Brioude ; in-8.
Bidletin du Syndicat des Horticidteurs de la région lyonnaise, n" I ,
1'''^ année, 18S6, janvier et mars. Lyon; in-8.
Bulletin-Jowmal de la Société centrale d'Agriculture, d'Horticulture et
d'Acclimatation des Alpes-Maritimes, n"^ 3, 4 et 5. Nice; in-8.
Bidletin-Journal de la Société d'Agriculture de l'Allier, n"* 3, 4 et 3.
Moulins; in-8.
Bulletin mensuel de la Sociélé agricole et horticole de l'arrondissement
de Ma7ites, n"» 80, 81, 82, et 83. Mantes; in-8.
Bulletin mensuel de la Société d' Horticulture de Chalon-sur-Saùric
(l'Horticulteur chalonnais); mai et juin 1:86. Chalon-sur-
Saône; in-8.
Bidletin mensuel de la Société nationale d'Acclimatation -de France,
no* 3, 4, 5 et 6. Paris in-8.
Rulletin officiel du Conseil départemental d'Agriculture et de toutes les
Associations agricoles de l'Isère, n""* 79 et 80. Grenoble ; in-8.
StÙ BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Bulletin semestriel de la Société d'Âgricullitre de Joigny^ 46* année, <889,
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1886, n»» 7, 8, 9, 10 et 12. Paris; in-8.
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Courrier de Vaugelas Le), année 1886, n" 3. Paris; in-8.
Deutsche Gurten-Zeitung (Gazette horticole allemande, bulletin heb-
domadaire peur les jardiniers et les amateurs de jardins, édité
par MM. le D'" L. Wittmack et W. Pehiu.ng, h"" U à 26 de 1886).
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Journal d'Horliculture et de Floriculturc, édité par M. B. Stein,
cahiers 8 à 12 de 1s«»), Beilin; gr. in-«,
Het nederlandiche TuinbouwUod (Gazette horticole néerlandaise ,
organe de la Société néerlandaise d'Horticulture et de Bota-
nique, no» 1 i à 26 de 1886). Groningue; iû-4.
lllujtration horticole {U), Revue mensuelle des serres et des jardins,
par M, J. LiNDEN, 3", 4«, o« et b" livraisons de 1886, Gand; in-8.
Journal d'Agriculture pratique et d'Éc momie rurale pour le Midi delà
France, publié par les Sociétés d'Agriculture de la Haute-
Garonne, de l'Ariège et du Tarn, février à mai 1886, Tou-
louse; in-S.
MOIS d'avril, mai et juin 18^6. 327
Journal de l' Agriculture, de la Ferme et des Maisons de campagne, de
la Zootecknie, de la Vilicullure, de C Horticulture, elc, par
M. Henry Sagnieu, n"^ 887 à 899 inclusivement. Paris; in-8.
Journal de la Société d'Horticulture de lu Basse-Alsace, année I8S0,
n" 3. Strasbourg; in-8.
Journal de la Société de Statistique de Paris, 27« année, IS86, n"' 4, 5
et 6. Paris ; in-8.
Journal de la Société régionale d'Horticulture du yord de la France,
n°^ 4, 3 et 6. Palais-Rameau, à Lille ; in-8.
Journal des Campagnes et Journal d'Agriculture progressive réunis, par
M. Maurice Malé, n°« 14 à 27 inclusivement. Paris; feuille in-4.
Journal des Roses, par MM. S. Cochet et Camille Bernardin, a°* 4
et 5. Pans; in-8.
Journal de vulgarisation de VHorlicidture, Recueil de jardinage pra-
tique, par M. L. Vauvel, n° 4, avril 188^. Paris; in-8.
Louis Van Houtte, prix courant des plantes de serre, n°- 217 et 218,
Gand ; in-8.
Lyon horticole, Revue d'Horticulture, par M. Viviak Morel, n"» 7.
8, 9, 10 et 1 1 de 1886. Lyon; in-8.
Maandblad van de Vereeniging ter bevorderiny van Tuin-cn Landbùinn
(Feuille hebdomadaire de la Société pour le perfectionnement
de l'Horticulture et de l'Agriculture, n° de mars-avril 4886).
Maastricht; in-S.
Maison de Campagne (La), Journal horticole et agricole illustré des
châteaux, des villas, etc., par M. L. de La Roque, n"* 8, 10, 1 1,
12 et 13, avril à juillet 1886. Paris; in-4.
Maitre Jacques, journal d'Agriculture publié par la Société centrale
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avril, mai 1886. Niort; in-8.
Manuel du vigneron en Algérie et Tunisie, par M. Gaillardo.v.
Paris; in-8.
Mémoires de la Société d Agriculture et des Arts du département de
Seine-et-Oise, année 188b. Versailles ;in-8.
Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers,
année 1885. Angers: in-8.
Monatsschrift des Gartenbauvereins zu Barmsladt (Bulletin mensuel de
la Société d'Horticulture de Darmstadt, n°' 4, 5 et 6 de 18861.
Darmstadt; in-8.
Moniteur des Syndicats agricoles {Le), '.'" année, n'"* 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
et 9. Paris; in-4.
Moniteur d'Horticulture (Le), organe des amateurs de jardins, par
M. Lucien Chauré, avril à juin 1886. Paris; in-8.
Musée [Le;, Bulletin de la Société d'Agriculture de l'arrondissement
328 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
de Clermont (Oise), 47« année, n«' 28 et 29, année 4886. Cler-
mont; in-8.
JSGUvelles de Paris (Les),n<" 4 4 à â6 inclusivement, avril à juin 4 886-
Paris; feuille in-2.
Orchidophile (L'), Journal des amateurs d'Orchidées, par M. Godefkoy-
Lebeuf, n"^ 59, 6i)et6l,6« année, 1886. Argenteuil; ia-8.
Petit Cultivateur (!'?), n"* 61 à 73 inclusivement, avril à juin 1886,
Paris ; feuille in-2.
Produzio7ie di radici avvetitizie nel cavo di un Ciprcsso (Production de
racines adventives dans le creux d'un Cyprès et leur marche
ascendante, par le 0'' Nicolas Terraccuno). Broch. in-4 de
5 pages et 1 planche.
Revue des Eaux et Forêts, Annales forestières. Économie forestière,
reboisement, etc., n»-* 7, 8, 9, 10 et 11 de 1886. Paris; in-8.
Revue horticole des Bourhes-du-Rhône, Journa.\ des travaux delà Société
d'Horticulture et de Botanique de Marseille, n"' 381, 382 et 383,
mars, avril et mai 1886. Marseille; in-8.
Revue horticole, Journal d'Horticulture pratique, par MM. E.-A. Carrh>re
et Ed. André, n"' 8 h 13 inclusivement, avril à juillet 1886.
Paris ; in-8,
Rivista agricola romana (Revue agricole romaine, publication men-
suelle dirigée par M. Aug. Pozzi, cahier de mai et juin 1886).
Rome; in-8.
Science pour tom {La), Revue hebdomadaire illustrée, n"' 4 4 à 27 in-
clusivement, avril à juillet 18-ï6. Paris; in-4.
Sempervirens, Gcilluslreerd Wcehhlad voor den Tuinbouw in Nederland
(Sempervirens, feuille hebdomadaire illustrée pour l'Horticulture
des Pays-Bas, n»^ 44 à 26 de 4 886), Amsterdam; feuille in4.
Société botanique (?e Lyon, Bulletin trimestriel n» 4, janvier-mars 1886.
Lyon; in-8.
Société d'Agriculture, d'Horticulture et d' Acclimatation du Var, la Pro-
vence agricole et horticole, n"^ i et 5, avril et mai 4 886. Tou-
lon ; in-8.
Société d' Encouragement pour l'Industrie nationale, séances du 26 mars,
9 avril, 4 4 et 28 mai, 4 4 juin 1880. Paris; in-8.
Société des Sciences et Arts agricoles et horticoles du Havre, 34" bulle-
tin, 4"" trimestre de 1885. Le Havre; in-8.
Société d'Horticulture de la Gironde (Nouvelles annales), janvier,
février et mars 4 886. Bordeaux; in-8.
Société d'Horticulture des Basses-Pyrénées, Bulletin trimestriel n° 3,
4" avril 4 886. Paris ; in-8.
Société nantaise d Horticulture, annales et résumé des travaux,
année 4 883, 4"= trimestre. Nantes ; in-8.
Souvenirs du Congrès d'A7ivers, visite des membres du Congrès inter-
I
MOIS d'avril, mai et juin 1886. 3:29
national de Botanique et d'Horticulture d'Anvers à l'établis-
sement de la Compagnie continentale d'Horticulture à Gand,
par M. Ch. de Bosschère. Gand ; in- 12.
Sud-Est (te), Journal agricole et horticole (7^ région agricole), avril,
mai et juiu 1886 . Grenoble ; in-8.
The americnn Florist (Le Fleuriste américain, journal semi-mensuel
pour le commerce, n»' 16 à 21 de 1886). Chicago et New-
York; in-4.
The Garclen, Woods and Forests (Le Jardin, les Bois et Forêts,
journal hebdomadaire illustré d'Horticulture et d'Arboricul-
ture, cahiers des 3, 10, 17, 24 avril, 1, 8, 15, 22 et 29 mai, 5,
12, 19,26juin, 3 juillet 1886). Londres; in-4.
The Gardeners' Chvonicle (La Chronique des'Jardiniers, fondée en 1841,
cahiers des 3, 10, 17, 24 avril, 8, 15, 22, 29 mai, 5, 12, 19, 26
juin, 3 juillet 18s6). Londres; in-4.
Viestnick Sadovodstva, Plodovodslva i Ogorodnitchestva (Le Messager de
l'Agriculture, de l'Arboriculture et de l'Horticulture, n^'^ 4 à
24 de 1886). Saint-Pétersbourg; in-8.
Vigneron champenois [Le), Viticulture, Agriculture^ Horticulture, Com-
merce et Industrie, n°^ 14 à 26 incl. Épernay; feuille in-2.
Wiener illustriste Garten-Zeitung (Gazette horticole illustrée de Vienne,
organe de la Société d'Horticulture de Vienne, n°** 4, 5 et 6 de
1886). Vienne; in-8.
Wochenblatt des landivirthschaftlichen Vereins im Gi'ossherzogthum Bnden
(Feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand-
Duché de Bade, n°' 12 à 2i de 18S6). Karlsruhe; in-4.
Zeitschrift des landivirthschaftlichen Vereins in Barjern (Bulletin de la
Société d'Horticulture de Bavière, cahiers de mars, avril et
mai 1886). Munich ; in-8.
NOTES ET MÉMOIRES
Note sur le Witloof (1),
par M. Hébrard (Alexandre).
Cette plante, nommée aussi Endive de Bruxelles, est une va-
riété de Chicorée sauvage à grosses racines qui semble provenir
de la variété à café ou de Magdebourg.
;i) Déposée le 10 juin 1886.
330 NOTES ET MÉMOIRES.
Ce qui la distingue surtout ce sont ses feuilles arrondies, ser-
réesetformantune pomme allonge'e en forme de cœur deRomaine
qui, blancliie par Téliolage, produit le li-gume connu sous le
nom de Witloof, lequel, très apprécié et d'un goût agréable, rap-
pelle un peu par sa saveur la Barbe de capucin avec moins
d'amertume. — Ce légume se mange cru en salade, mais le plus
généralement cuit au jus ou à la sauce blanche; il est aujour-
d'hui d'une grande consommation.
Ce légume fit son apparition en janvier 1875, et c'est M. Vil-
morin qui le présenta pour la première fois, à Paris, à notre
Société.
Depuis, il a fait son chemin, et s'il arrive souvent que des
efforts sont tentés inutilement pour faire entrer dans nos usages
des plantes potagères nouvelles, ce n'est pas le cas pour ce-
lui-ci. La consommation en augmente tous les jours, et pendant
l'hiver, on peut le voir à l'étalage de presque tous les marchands
de comestibles. Seulement il nous vient de Belgique ; la culture
en est presque nulle chez nous; seuls quelques amateurs la pra-
tiquent.
Cependant MM, les cultivateurs et maraîchers y trouveraient
de bons résultats; la vente en est aujourd'hui assurée. Ainsi je
vois, d'après une note parue dans la Revue horticole du 1" fé-
vrier 1884, note de notre collègue M.Berlhault, de Rungis, que,
pendant les quatre mois de l'hiver de 1883-Si, il serait venu aux
halles de Paris environ 1500 kilos par jour de ce produit, lequel,
vendu en moyenne 80 centimes le kilog., aurait produit une
somme de lii. 000 franc?, joli chiffre pour une nouveauté! Aussi,
devant ce résultat, il est permis de s'étonner que ce légume ne
soit pas cultivé davantage chez nous, surtout la culture en étant
très facile.
Voici à peu près le procédé le plus usité.
Il faut avant tout choisir bien franche la graine de cette
variété. On sème généralement en lignes, vers la fin de mai, jus-
qu'au 15 juin. Les lignes doivent être espacées de O'",lo à ()™,20,
en bonne terre bien fumée. Aussitôt que la plante a deux ou
trois feuilles, on devra éclaircir en ayant soin de supprimer de
préférence les pieds dont les feuilles tendent à s'étaler. On
NOTE SUR LE WITLOOF. 331
laisse entre les plantes environ O'^jOS à 0",10 d'espace afin de
faciliter le développement des racines. Pendant l'été, il faut sar-
cler, biner et donner quelques arrosages. Quand vient l'époque
de Féliolage, vers le mois d'octobre;, on prépare une tranchée de
O^jiO de profondeur sur O™,60 environ de largeur, et on a soin
que le fond en soit bien drainé; on arrache alors les plantes, on
coupe les feuilles à 0",0o environ du collet et les racines à O^j^O
de longueur. On place ensuite les racines debout dans la tran-
chée, en lignes espacées d'environ O^jOo ; on remplit les interval-
les des lignes avec de la terre fine ou criblée, mélangée d'un
peu de terreau. On remplit alors complètement la tranchée avec
de labonne terre ; on la couvre entièrement ensuite d'une couche
de fumier chaud, sur une hauteur d'environ 0™,50, selon la cha-
leur du fumier qui ne doit pas être inférieure à 20 degrés centi-
grades. On place sur cette couche, pendant les froids, pour forcer
la végétation, des coffres garnis de leurs châssis et on garantit
avec des paillassons. Si l'on veut échelonner la récolte, on ne
garnit la tranchée de fumier qu'au fur et à mesure des besoins.
Les maraîchers qui voudraient exploiter cette culture pour-
raient, je crois, faire cultiver les plantes en plaine et se faire
livrer les racines au moment de l'étiolage, ce que l'on faisait
autrefois lorsqu'on chauffait l'Oseille et ce que font aujourd'hui
les fabricants d'Asperges vertes.
Plusieurs ouvrages contiennent .sur ce sujet des renseigne-
ments très utiles et méritent d'être consultés; ce sont : L^'.s Plan-
tes potagères, de MM. Vilmorin; La Culture potagère, de M. Dy-
bowski, etsurtout Les nouveaux L'^gumes d'hiver, de xMM. Paillieux
et Bois, qui indiquent plusieurs procédés de culture employés en
Belgique.
En terminant, je rappellerai que la Société d'Horticulture de
France, voulant encourager chez nous la culture du Witloof,
ouvre pour ce légume un concours en janvier prochain.
33'i RAPPORT
RAPPORTS
Commission d'exambn des Pupilles de la Seine, élèves-jardiniers
A VlLLEl'UEUX (SEmE-ET-OISE) (I);
]\J. Michelin, Rapporteur.
La Commission nommée pour l'attribution du |)rix fondé par
notre collègue M. Laisné a été réunie le 7 juin 1886, à l'Ecole
d'Horticulture des Pupilles de la Seine, à Yillepreux (Seine-et-
Oise).
Les membres délégués par la Société nationale d'Horticulture
de France pour procéder à l'examen des jeunes apprentis-
jardiniers étaient : MM. Hardy, premier Vice-Président de
la Société^ Directeur de l'E-'ole nationale d'Horticulture do
Versailles; Curé, horliculteur, membre du Conseil général de la
Seine; Bonnel, Vice-Président du Comité d'Arboriculture de la
Société nationale d'Horticulture; Michelin, Secrétaire du même
Comité.
M. Laisné, le généreux donateur, membre de la Société, faisant
nécessairement partie de la Commission, était présent à la
réunion. M. Curé seul n'a pu y assister, étant en voyage en
Algérie; était présent aussi M. Philippar, Directeur de l'Ecole
d'Agriculture de Grignon.
Les élèves présentés à la Commission par M. Guillaume, Direc-
teur de l'Etablissement, comme aptes à subir l'examen, étaient
au nombre de trois, savoir :
Plisson (Omer),
Rousseau (Louis-Jules),
Antonio (Jean-Baptiste).
L'élève Antonio a été interrogé le premier et a dû répondre à
diverses questions portant sur la théorie et la pratique, sur les
éléments de la botanique, les engrais, la multiplication des
végétaux, la fécondation des fleurs, la conduite des Pêchers, etc.
(1) Déposé le 24 juin 18.Sti.
SUR l'examen des PLPILLES DE LA SEINE. 333
L'élève Rousseau (Louis) a été examiné le second et a dû
répondre sur l'influence de l'air dans la végétation, la culture
des Artichauts, celle des Asperges^ la taille du Poirier et
diverses autres questions de détail. Enfin l'élève Plisson, inter-
rogé le dernier, a été questionné sur la culture de la Vigne, celle
des Carottes et de quelques autres légumes, sur les engrais et les
composts, etc.
La Commission^ après avoir délibéré sur le mérite de chacun
des trois candidats, a placé au premier rang l'élève Antonio
(Jean-Baptiste), né le 7 septembre 1866, au Creuzot, orphelin de
père et de mère.
On doit dire que ce jeune homme, par sa bonne conduite, a
donné toute satisfaction au Directeur de l'établissement.
Le prix de cent francs lui sera décerné.
En ce qui touche les deux autres candidats, la Commission a
jugé que leur travail et leur bonne conduite pouvaient être pris
en considération, et M. Laisné, voulant les encourager à suivre
la bonne voie et à se perfectionner par le travail, a décidé qu'il
donnerait à chacun d'eux une somme de cinquante francs qui,
par ses soins, comme le montant du prix, serait placée à la
caisse d'Epargne. Leurs noms sont :
Plisson (Omer-Constanl), né le 8 septembre 1868, à Villema-
noche (Yonne), orphelin de père et de mère;
Rousseau (Louis-Jules), né à Paris le 1 i août 1870, orphe-
lin de père et de mère.
Dans un Rapport étendu remontant à l'année 1883, j'ai donné
des indications détaillées sur l'Ecole de Villepreux et on a pu
constater que cet utile établissement a excité l'intérêt de toutes
les personnes dévouées au soulagement du sort des pauvres
enfants orphelins et abandonnés; on a vu avec satisfaction
qu'un certain nombre d'entre eux étaient destinés à suivre la car-
rière horticole. Il importe que les jeunes gens que l'établisse-
ment élève apportent dans la culture des jardins non seulement
l'instruction pratique^ mais encore des notions théoriques qui
leur permettent de travailler d'une manière raisonnée et intelli-
gente; or, à ce point de vue, M. Laisné, le fondateur du prix,
dans sa sollicitude pour l'enseignement de la jeunesse, vient de
ly.ii RAPPORT
rédiger un programme vers l'exécution duquel il sera fort à
propos do diriger les éludes des jeunes apprentis-jardiniers; en
voici les (juestions :
• 1° Examen, sur le terrain, de l'emploi des outils de l'horticul-
ture.
2" Quel est le but de l'horticulture ?
3° et 4° Quels sont ses moyens matériels et intellectuels?
5" Qu'est-ce que l'engrais, quel est son but?
6" Qu'est-ce qu'uti compost ? Quelle est l'analyse du fumier?
7° Définition du baromètre, du thermomètre; leur historique,
leur utilité en horticulture..
S'' Quelle est la composition de l'air et son rôle dans la vie
végétale ?
9° Les feuilles; importance de leur rôle.
10° Qu'est-ce que la botanique? Quels sont ses rapports avec
l'horticulture? Définition d'une manière générale de la fleur et
du fruit.
11° Quel but l'Assistance publique s'est-elle proposé en re-
cueillant ses pupilles dans l'École bienfaisante de Viilepieux ?
Ce programme aura l'avantage de fixer l'attention des maîtres
et des élèves sur des points dont la connaissance est indispen-
sable pour fiiire une application intelligente des principes de
l'horticulture.
L'établissement lui-môme a reçu des améliorations qu'il est
du devoir de votre Rapporteur de vous faire connaître : l'acquisi-
tion d'une maison contigut* au domaine a permis d'y recevoir
vingt élèves de plus; il y en a soixante au lieu de quarante. On
va établir dans cette partie du b;Uiment un poulailler assez
important pour répondre aux besoins de la maison. Les soins à
donner aux volailles devront être un sujet d'études pour les
futurs jardiniers, et puis, dans une institution de la sorte, on
doit chercher par le rapport à couvrir les dépenses. On obtient
aussi un produit utile de la fabrication des paniers 5 l'usage des
hoiticLilteurs. C'est la source d'un profit pour l'établissement et
en môme temps un moyen d'occuper utilement les jardiniers
dans les moments de l'année où les intempéries rendent les cul-
tures impraticables: enfin, c'est une ressource dont ils peuvent
SUR l'examen des pupilles de la selne. .'i3o
être à même de tirer parti, dans quelques circonstances de
la vie.
L'enclos en culture contient trois hectares et demie, en partie
dune terre de vallée excellente ; il est bordé par un ruisseau ; 11
renferme une source et, en somme, des éléments faciles pour
l'arrosemenl. Les murs d'enceinte qui, il y a peu d'années, étaient
en ruine, sont en majeure partie refaits à neuf et couverts de
Poiriers et de Pêchers; seulement, il esta regretter qu'une partie
importante de ces murs formant séparation avec une propriété
voisine, ne soit pas mitoyenne. Il y a là notamment une ligne de
cent mètres devant laquelle sont plantés des Pêchers qui, n'étant
pas appliqués sur les murs, seront certainement dans des condi-
tions défavorables pour l'abondance et la beauté des récoltes.
Ce sera une cause réelle d'imperfection. Un avantage que je dois
signaler comme introduit récemment, c'est la résidence dans la
maison d'un jeune instituteur exclusivement attaché aux classes;
enfin une extension avec amélioration dans l'organisation de
l'école botanique, où un étiquetage complet et régulier facilitera
l'étude et en assurera les bases.
En résumé, l'Ecole, devenue plus importante, s'avance de
plus en plus sur la voie du progrès; on le doit à la sollicitude
et à l'intelligente activité de son Directeur, secondé par l'admi-
nistration éclairée et bienfaisante de l'Assistance publique. ,
Rapport sur un livre d'Horticulture de M. Bazix (1) ;
M. Chevallier (Charles), Rapporteur.
Messieurs,
Notre collègue, M. Bazin, professeur de la Société d'Horticul-
ture de Clermont (Oise), est l'auteur d'un petit livre sur l'Horti-
culture dont il a fait hommage à notre Compagnie. Une Commis-
sion composée de MM, Boucher, Charollois et Ch. Chevallier, a
été chargée d'examiner cet ouvrage et je viens vousrendre compte
de la mission qui nous a été confiée.
(1) Déposé le 22 avril 1886.
336 RAPPORT
M. Bazin n'est pas un théoricien, mais un praticien, un prati-
cien excellent et expérimenté; doué d'une élocution facile et
imagée, il est fort estimé dans l'arrondissement de Clermont où
ses cours et conférences sont assidûment suivis. Son livre est,
ainsi qu'il le dit lui-même, le résumé de ces cours et conférences
faits par lui depuis vingt-trois ans, au sein de la Société d'Horti-
culture de Clermont et dans ses diverses sections; aussi est-il
écrit sans prétention et dans le but de servir de mémento à ses
auditeurs, comme aussi de leur rappeler les bons principes de
l'horticulture et de les initier aux bonnes pratiques.
M. Bazin enseigne surtout l'arboriculture fruitière ; il encou-
rage avec raison la production des bons fruits. La première
partie de son livre est consacrée à la culture et à la taille des
arbres fruitiers; il traile ensuite la culture potagère et la flori-
culture, et donne à la fin divers renseignements sur les maladies
et les insectes nuisibles aux végétaux.
Nous allons examiner en détail les diverses parties de ce petit
ouvrage :
Au commencement se trouve un calendrier horticole donnant
succinctement les indications nécessaires sur les travaux à faire
aux jardins fruitiers, potagers et d'agrément;, pendant les divers
mois de l'année.
Vient ensuite la première partie consacrée à l'arboriculture
fruitière. On y trouve d'excellentes notions sur la création du
jardin fruitier; sur le choix et la plantation des arbres; sur les
différentes formes à leur donner; sur le choix des meilleures
Nariétés de F^oires et enfin l'exposition des bons principes de la
taille du Pommier, du Poirier, du Pêcher et de la Vigne.
M. Bazin, qui est un élève de Montreuil, préconise avec raison,
pour la taille du Pécher, le système de cette localité qui sera
toujours le meilleur, car il est basé sur de bonnes observations
et sur une longue pratique qui donne de superbes résultats. Il
nous paraît cependant trop rigoureux pour les petites formes
qui seules peuvent être admises dans les jardins de peu d'éten-
due et pour certaines variétés de fruits. En ce qui concerne la
plcintation, il vaut mieux la faire à l'entrée de l'hiver, c'est évi-
dent ; mais on n'est pas toujours maître d'agir ainsi. Nous croyons
SUR UN LIVRE d'iIORTICULTURE DE M. BAZIN. 337
qu'il vaul encore mieux planter au mois de février, si on n"a pas
pu planter avant, que de perdre une année.
Nous aurons aussi quelques observations à faire au sujet de la
taille du Poirier et du Pommier. M. Bazin recommande juste-
ment de diriger ces arbres par le pincement. Il dit (page 89) :
« La taille de la coursonne se fait à trois ou quatre yeux bien
«' constitués. » Puis il dit (page 94) : « Les branches coursonnes
« destinées à porter fruit ne doivent jamais être taillées, si les
(( opérations d'été ont été bien faites. » Il va là, il nous semble,
une contradiction, et nous ne sommes pas de l'avis de l'auteur
sur la dernière opinion qu'il a émise. Quand même les opéra-
tions d'été auraient été conduites avec le plus grand soin, il y
aura toujours une taille d'hiver à faire sur les branches à fruit
qu'il faut réduire à trois yeux ou trois boulons, si elles en ont
plus, et supprimer les têtes de saule résultant des pincements
réitérés sur certains rameaux.
M. Bazin recommande aussi de poser des auvents au-dessus
des espaliers ; nous sommes bien de son avis à cet égard ; mais où
nous n'en sommes plus c'est quand il dit de les placer dès le
mois de décembre; nous croyons qu'il y a inconvénient à les
poser si tôt; le bois mûrit encore pendant lliiver et si le haut
des arbres était ainsi constamment abrité, il y aurait là une cause
sensible de faiblesse. Il suffit de mettre les auvents dans la
seconde quinzaine de février, lorsque la taille est terminée.
Tiennent ensuite des indications sur la greffe et des instructions
précieuses sur la culture des Pommiers à cidre qui est fort
répandue dans la région.
Le choix des variétés de fruits à cultiver dans le jardin fruitier
ou potager est bienfait. En ce qui concerne les Poires, M. Bazin
conseille de planter dix variétés d'été, quinze d'automne et vingt
d'hiver. La proportion est bonne, mais le nombre des variétés
serait trop élevé pour un jardin moyen oii on pourrait le réduire
de moitié sans inconvénient.
La deuxième partie traite de la culture potagère. On y trouve
d'excellents renseignements sur le jardin potager, sur les assole-
ments et la culture des principales plantes cultivées en vue de
l'approvisionnement de la maison, de bons conseils sur la
24
338 RAPPORÏ
culture du Melon et du Fraisier. L'auteur recommande avec
raison le terreautage et le paillage, mais il ne dit pas que le ter-
reautage doit se faire au printemps tandis que le paillage ne
doit se faire que plus tard, quand la terre est bien ressuyée.
La troisième partie, un peu écourtée, traite de la floricuUure ,
du jardin fleuriste et des principales plantes de pleine terre.
La quatrième partie contient des articles divers, dont un sur
la multiplication des végétaux.
Enfin, la cinquième partie indique les diverses maladies des
végétaux et les insectes qui sont les plus nuisibles dans les jar-
dins ainsi que les moyens de les détruire.
En ce qui concerne le Blanc du Pécher, nous ferons remar-
quer à M. Bazin qu'il n'est pas tout à fait identique kVOidium
de la Vigne et qu'il paraît plutôt se rapprocher du Blanc du
Rosier; du reste, ce sont des Cryptogames qui peuvent tous être
détruits par le soufre en poudre. Il en est de même du Meunier
des Laitues [Peronospora ganglilfonnis) qui n'est pas identique
au Peronospora infestans lequel affecte particulièrement les
Solanées, Pomme de terre et Tomate.
Pour la destruction du Puceron lanigère, l'auteur conseille
des applications de goudron de houille. Nous avouons ne pas
être partisan de ce remède qui nous paraît dangereux pour les
arbres; nous préférons Talcool dénaturé que l'on peut se procu-
rer à bon marché et qui a l'immense avantage de ne causer
aucun préjudice ni à l'arbre, ni aux boutons à fruits, ni même
aux bourgeons herbacés. On peut l'appliquer en été comme en
hiver, au moyen d'un pinceau, sur toutes les parties blanches qui
révèlent la présence de l'insecte et le résultat est certain et im-
médiat.
M. Bazin n'a pas voulu faire un manuel, mais, ainsi que nous
l'avons dit en commençant, un mémento destiné surtout aux au-
diteurs de ses cours et leur rappelant les principales instructions
qui ont été données dans le jardin; certaines parties sont un peu
abrégées et un novice ne pourrait pas apprendre l'horticulture
rien qu'en lisant ce livre; mais les amateurs de jardins y trouve-
ront des renseignements précieux et qui émanent d'un véritable
praticien.
SUR LE 27* CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE. 389
Nous VOUS proposons, Messieurs, d'adresser des remerciements
à M. Bazin et d'autoriser l'impression du présent Rapport dans
le Journal de la Société.
Compte rendu du 1^7° Congrès de la Société po.mologique dé
France, ouvert a bourg (Ain), le 45 septembre 1885 (suite
et fin);
M. MicoELiN rapporteur.
Séance delà Commission des dégustations du jeudi 17 septembre,
après midi
La séance des dégustations est ouverte le même jour que la
précédente, à deux heures de l'après-midi, par M. Treyve, Prési-
dent; M. Michelin, Secrétaire, tient la plume.
An sujet du Coing Bourgeaut,une lettre envoyée par M. Simon,
de Metz, le met en première ligne, l'indiquant comme originaire
de l'Asie mineure.
On déguste la Pomme Calville du Roi, Citron d'hiver, et London
Pippin, très méritante, d'après M. Baltet, et qui serait, d'après
M. de la Bastie,un seul et même fruit dont le nom le plus ancien
serait celui de Citron d'hiver. Celte Pomme, à maturité, a la
chair d'une Calville; elle atteint le mois d'avril; elle convient
au marché.
M. Delaville en propose la mise à l'étude qui est adoptée, sous
réserve que la question de dénomination sera étudiée et jugée
ultérieurement.
Poire Thérèse, de M. de Mortillet; bonne moyenne grosseur,
ronde, déprimée, grise; chair tendre, jaune-saumon, parfumée,
un peu âpre. M.Besson en dit du bien; néanmoins on est d'avis
de ne pas la proposer pour l'étude.
La Poire Madame Antoine Lounier, de M. Saunier, n'est pas
jugée mériter la mise à l'étude.
Ls Poire Trésorier Lesacher, du même, de couleur grisâtre, est
a§sez grosse, coiiique, tronquée. L'œil est ouvert à fleur du
340 RAPPORT
fruit ; le pédicelle est mince, droit, dans une cavité un peu
accentuée.
La chair est fondante, bien parfumée et sucrée. La dégusta-
tion de la Commission confirme et justifie la mise à l'étude avec
recommandation.
Une dégustation de la poire Enfant Nantais est défavorable;
on propose la radiation du catalogue.
L'ordre du jour est épuisé ; la séance est levée à trois
heures.
LE MÊME JOUR, A QUATRE UEURES, SÉANCE GÉNÉKALE
Après la séance de dégustation qui précède, M. le Président
Jamin ouvre la séance générale du Congrès et donne la parole
à M. Michelin pour la lecture du procès-verbal de la Commis-
sion des dégustations dont les propositions reçoivent l'approba-
tion de l'assemblée.
Préalablement, M. Aynès, l'un des Secrétaires, avait lu le pro-
cès-verbal de la séance du matin qui avait été adopté.
Néanmoins, à l'occasion dudit procès-verbal, l'assemblée
revient sur sa décision du matin relative à la Poire Vice-Prési-
dent Decaye et décide qu'elle sera maintenue à l'élude. M. Va-
renne rappelle qu'il avait demandé l'adoption de la Poire Beurré
Amande du même ublenteur.
M. le Secrétaire de la séance annonce qu'il est arrivé à Bourg
un envoi de fruits fait par M. Léon Simon, de Metz, mais qu'on
ne peut en faire aucun usage attendu qu'il n'est accompagné
d'aucune note explicative.
Pommes.
M. le Président commence lexamen des Pommes inscrites sur
le programme de la 27"'' session comme étant à l'étude.
lidle d'Anqers. Fruit d'hiver qu'on croit être le même que la
Pomme Blenheim Pippin. Dans cet état d'incertitude, on décide
sa radiation du tableau.
Belle d'Avril. Pomme mûrissant en hiver; elle est maintenue
SUR LE :27* CONflRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE, ."{'il
à l'étude sous réserve de l'observation faite par M. Ballet que,
sous ce nom, on a présenté la Pomme Adam's Pconnain.
Belle et Bonne de Hmj. M. de la Bastie la dit peu tardive;
M. Baltet, au contraire, l'indique comme de longue garde, et
M. Joanon également ; elle est grosse, un peu colorée de car-
min; la chair en est juteuse, sucrée, acidulée, jugée bonne. Elle
est maintenue à l'étude.
Bonne Virginie. Maturité en automne ; depuis Pinscription en
1880 n'a été appuyée d'aucun renseignement et reste inconnue;
est rayée.
Cerina di Borna. Nouvellement mise à l'étude comme fruit
d'hiver; maintenue.
Dean s Codlin. A suivre encore, avec observation que c'est un
fruit d'automne et qu'il ne faut pas confondre avec la Pomme
Cox's Pomona; maintenue.
Djerbi Griffe. Fruit d'automne reçu d'Algérie par M. Luizet;
pas encore connu, à étudier; maintenue.
Duc de Devonshire. Mise à l'étude l'année dernière comme
fruit d'hiver; à étudier; maintenue et signalée à la Commission
des études, à Lyon.
Eternelle d'Allen. Nouvellement inscrite; maintenue avec
observation qu'elle est indiquée comme fruit d'hiver de bonne
qualité.
La Fameuse. Pomme mûrissant en octobre et novembre, pas-
sant pour la meilleure parmi celles qui appartiennent à cette
saison; maintenue.
Grosse Caisse. Fruit d'automne indiqué comme de qualité
moyenne et d'autre part trop peu connu; rayée.
Napoléon. Grosse Pomme d'hiver ayant une grande analogie
avec la Reinette de Canada; a la chair fine, tendre, parfumée,
très bonne; maintenue.
Pearmain de Claygate. Maintenue.
Professeur Lemoine . Maintenue.
Beinette d'Adenaw. Hiver; maintenue.
Beinetle de Brives. Hiver^ maintenue.
Beinette de Chenée. (Descarde). Hiver; maintenue.
Victor Trouillard. Hiver; maintenue.
RAPPORT
William Penn, Hiver; maintenue.
Ces sept variétés, mises à l'étude seulement en l'année 1884,
ne sont pas assez connues pour qu'on puisse statuer à leur
égard; elles sont recommandées pour l'étude.
Quant à la Sans pareille de Peasgood [Pcasgood non such), sa
grosseur, sa beauté et sa qualité, qui la classent très avantageu-
sement parmi les Pommes d'automne, motivent son adoption
qui est prononcée. Elle a été obtenue parM. Peasgood, de Stam-
ford (Angleterre). Elle dépasse en volume la Pomme Grand
Alexandre, l'égale au moins en qualité et a un aspect encore plus
attrayant.
Prunes.
Cfrosse Marange. Prune de couleur pourprée, violacée et à
chair jaune, grosse deux fois comme la Mirabelle, que M. Luizet
déclare comme étant de bonne qualité et mûrissant la première
chez lui où il la cultive depuis dix ans; maintenue.
Monsieur à fruit vert. Fruit liàtif, très répandu dans le Borde-
lais où il est apprécié pour sa qualité; maintenu.
Tardive de Cornu. Une sorte de Mirabelle tardive attribuée à
M. Victor Simon, de Gorny-sur-Mosellc; pelit fruit jaune, mûris-
sant à la fin d'août et dont la qualité a été fort appréciée à là
Commission de Lyon ; maintenue.
Raisins.
Pour les raisii»s, je n'ai qu'à me reporter aux explications que
j'ai données dans mon Rapport, aux pages 681 à 693 et 734 à
748 du Journal de notre Société pour l'année 1884.
Ceux qui sont maintenus à l'étude cette année sont les sui-
vants ;
Allen's Hijbrid. Blanc, mûrissant fin de septembre, non foxé,
goût délicat.
Bnisselot (Boisselot). Blanc, à gros grains.
Buchetet \Besson). Blanc, à gros grains.
Chasselas Jalabert. Originaire de l'Aube.
Chasselas Marvaud. Réputé bon à Angoulème ; mûrissant avant
le Fontainebleau.
SUR LE 27« CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE. 343
Chasselas Tokai Angevin. Maturité mi-septembre.
Emibj. Résistant bien au mildiou américain, non foxé.
Grosse Clairede {Uesson). Blanc, bien sucré, grains de moyenne
grosseur, oblongs.
Le Commandeur (Besson). S'annonçant d'excellente qualité.
Muscat hdtif du Puy-de-Dôme. Commencement de septembre;
on lui donnera le nom de précoce et non hâtif.
Muscat Reynïer. Fin de septembre (semis Besson); grains
blancs assez gros, bonne qualité.
Seul, le raisin noir Glady (Besson) est rayé comme étant un
raisin de cuve et non un raisin de table.
La séance est levée à six heures.
SÉANCE DE CLOTURE
La séance pour la clôture des opérations du Congrès est ouverte
le 18 septembre, à 9 heures du malin, par M. Jamin, Président.
Le procès-verbal de la séance de la veille est lu et adopté.
En outre des propositions de mise à l'étude faites par 1-a
Commission de dégustation et adoptées par l'assemblée générale^,
M. le Président met aux voix les propositions suivantes qui
sont votées par le Congrès :
Prune Belsiana. Petite Prune de qualité excellente, mûrissant
vers la fin de juillet.
Pêche tardive Béraud. Mûrissant en octobre et de bonne qua-
lité, gain de M. Béraud, jardinier à OuUins (Rhône).
Poire Beurré de Jonghe. De bonne grosseur et de bonne qua-
lité, mûrissant en novembre; à chair jaunâtre, très fine, bien
fondante, juteuse, sucrée, d'un parfum très agréable ; très
bonne.
Pomme Fenouillet long. Fruit moyen, ovoïde, allongé, gris,
mûrissant au commencement et dans le courant de l'hiver; fa-
vorablement appréciée par la Commission des études. Présentée
par M. Léon Simon, de Nancy.
Pomme Gloire de Fourjuemont. Présentée par le même ; fruit
gros, mûrissant au commencement de l'hiver.
Reinette Van Mons. Fruit moyen, arrondi, ovoïde, bossue au
3ii RAPJ'ORT
sommet; peau jaune, un peu saumonée à l'insolation; chair
jaune, fine, serrée, juteuse;, sucr(''e, parfumée comme les Rei-
nettes., très bonne. Cette bonne note justifie !a mise à l'étude;
elle paraît mûrir fin d'automne.
Sans pareille de Velford-Park. Maturité novembre à janvier;
origine anglaise récente ; grosseur moyenne ; jaune lavé de
carmin; chair blanche, fine, juteuse, bien sucrée, agréablement
parfumée, très bonne.
Fruits signalés par MM. Baltet, de Troyes et renvoyés à
l'examen de la Commission des études de Lyon :
Poire Délices de Oivelier;
— Pierre Joigneaux;
— Antoinette;
Pomme London Pippin ;
— Jacquin.
Cette dernière est citée comme un joli fruit de très longue
garde, atteignant le mois de mai et d'une chair blanche, juteuse,
sucrée, assez parfumée, bonne.
Une Pêche recommandée est mise à l'étude ; c'est la Pêche
Marie Talabot, fruit énorme, obtenu par M. Gougibus, jardi-
nier de feu M. Talabot, près de Limoges.
Tout ce qui concerne les fruits étant terminé, l'assemblée
entend la lecture du Rapport fait au nom delà Commission des
comptes et procède à la nomination des membres qui devront
faire partie du Conseil d'Administration, l'année prochaine, et
elle décide, sur la proposition des membres de ce Conseil qui
le représentent à Bourg, que le Congrès pour la SS** session qui
aura lieu en 1886 se réunira à Nantes.
M. le Président adresse les remerciements les plus chaleureux
à M. le Président de la Société d'Horticulture pratique de l'Ain
pour l'accueil cordial qui a été fait par les membres de cette
Société aux membres de la Société pomologique de France et du
concours empressé et efficace qu'ils ont donné au Congrès pour
l'accomplissement de ses travaux; il exprime la satisfaction qu'il
a éprouvée dans le cours de cette session, dont tous ceux qui y
ont pris part emporteront un souvenir bien agréable.
La séance est levée à onze heures.
SUR LE 27" CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANGE. ;>io
Dans ce compte rendu des travaux accomplis par le Congrès,
j'ai eu en vue d'initier autant que possible aux détails techni-
ques des opérations les personnes compétentes que l'éloigne-
ment a empêchées d'assister aux réunions; je crois, en agissant
ainsi, me conformer aux obligations que m'imposait ma tâche
de Rapporteur de la délégation.
Il reste un fait majeur, intéressant, dont j'ai encore à faire lo
récit ; je le ferai sous l'impression d'une vive émotion et d'une
satisfaction fondée sur des souvenirs qui me sont précieux à
bien des titres. On sait qu'il est dans les obligations réglemen-
taires que la Société pomologique de France s'est imposé de
donner chaque année une médaille d'or à la personne qu'elle
juge avoir rendu le plus de services à la Pomologie. Elle a déjà
décerné vingt médailles de l'espèce qui ont d'autant plus de
prix dans le monde horticole que le nombre des personnes qui
reçoivent cette récompense est forcément très restreint. Or, la
circonstance delà réunion del'année 1885 qui avait lieuàBoui ^
rappelait à la mémoire des membres appelés à voter le passé et
le présent, la vie du regretté M. Mas, qui avait été consacrée
à la pomologie, et les travaux utiles et éclairés de M. de la Bastie,
qui à son tour s'adonne aujourd'hui aux études pomologiques
pratiques qui ont été si chères à M. Alphonse Mas. M. de la Bas-
tie est Vice-Président de la Société d'Horticulture de l'Ain; il est
Yice-Président de la Société pomologique de France, à laquelle il
apporte sans cesse le produit des études qu'il fait avec une cons-
cience éclairée dans les importantes cultures fruitières qu'il entre-
tient dans son château de Belvey (Ain), cultures dont on a pu
juger l'intéressante composition par l'Exposition qu'il avait orga-
nisée dans la salle même du jardin de la Société dans laquelle
se tenaient les réunions du Congrès, autour du buste d'Alphonse
Mas qui semblait y présider encore. Ne pas quitter la ville de
Bourg sans y laisser dans les mains de son Vice-Président la
médaille annuelle comme témoignage d'esiime et de reconnais-
sance pour son dévouement à l'œuvre commune, c'était dans la
pensée de tous les membres de l'association. D'autre part, ceux-
ci étaient sous l'impression d'un sentiment analogue que leur
inspirait le souvenir de M. Mas et des œuvres qui lui swrvivront
346 27» CONGRÈS DE LA SOCIÉTÉ POMOLOGIQUE DE FRANCE
et dont sa mort prématurée eût fait perdre une partie impor-
tante à la science, si, par une louable et touchante sollicitude
pour la mémoire de son mari, M'"" Alphonse Mas, née Sirand,
sa veuve, n'avait voulu, à force de labeurs et de sacrifices pécu-
niaires, livrer à la publicité les derniers volumes de la Pomologie
générale que son mari avait laissés à l'état de notes manuscrites.
Aidée par le vénérable M. Girardot, un amateur éclairé et dé-
voué qui avait été l'ami de son mari, M"" Mas est parvenue victo-
rieusement au but et a doté l'horticulture d'un bel ouvrage qui
fait honneur à la Pomologie française. Une circonstance inatten-
due permit, au contentement de tous, l'accomplissenienl d'un
désir qui était unanime, celui d'offrir une médaille analogue à
M"® Mas. La Société de Bourg fit don à ses visiteurs d'une se-
conde médaille qui rendit possible la réalisation d'un vœu qui
était dans la pensée de tous. Le vote eut lieu dans ce sens pour
les deux récompenses honorifiques et une Commission fut aussi-
tôt nommée pour accompagner le Président qui fut chargé de
porter la médaille à M"'^ Mas. Je dois dire que tous les mem-
bres présents voulurent accompagner leur Président qui se char-
gea d'exprimer les sentiments de sympathie, de respect ot de
reconnaissance qui avaient inspiré le vote. M""^ Mas fut profon-
dément émue et touchée de cette démarche qui, en s'adressant à
elle, lui rappelait des souvenirs bien chers à son cœur et étaient
un nouvel hommage rendu aux utiles et remarquables travaux
de son mari faits sous ses yeux et sous l'inlluence de ses encou-
ragements.
Les manuscrits des ouvrages publiés par Alphonse Mas sont
soigneusement reliés en volumes et religieusement conservés
dans les vitrines qui garnissent la salle des séances, au jardin de
la Société d'Horticulture.
Avec d'autres de mes collègues, je ne manquai pas de faire un
pèlerinage dans ces immenses jardins dans lesquels Alphonse
Mas avait puisé les documents sur lesquels il appuyait ses livres
et qui constituaient la plus importante collection fruitière qui ait
jamais existé.
FORMATION DE l' AMIDON DANS LES FEUILLES DE LA VIGNE. 347
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE
ReCUERCUES sur LA FORMATION DE l'aMIDON DANS LES FEUILLES
DE LA ViGNK, par le D"" Jos. Gl'boni [Archives italiennes de
Biologie, VII, 1886).
L'existence de l'amidon ou fécule dans les feuilles a une
importance majeure pour le développement des végétaux et
de leurs fruits. L'amidon existe dans les feuilles en granules logés
à l'intérieur des grains verts qu'on nomme le vert des feuilles
ou la chlorophylle. C'est la chlorophylle qui donne naissance
à l'amidon pendant le jour, après quoi, pendant la nuit, la
substance de ce même amidon est modifiée, devient soluble,
et peut dés lors être transportée par la circulation dans les
autres parties du végétal pour leur fournir les éléments de
leur développement. Quelle forme prend l'amidon ainsi devenu
soluble et comment va-t-il des feuilles, au reste du végétal?
« D'après tout ce qu'ont appris les observations faites jusqu'à
« oe jour, il est à fort peu près certain, dit M. J. Sachs (1)
« que de l'amidon qui s'était produit dans les grains de chlo-
« rophylle des feuilles il se forme surtout du sucre qui passe
ft dans la tige et qui peut ensuite tantôt refaire de l'amidon,
« tantôt donner dans la plante de tout autres matières. » Ce
physiologiste a fait des expériences du plus haut intérêt qui
ont jeté du jour sur la question, et il a été suivi dans cette
voie par d'autres observateurs. Parmi ceux-ci_, M. Cuboni a pris
la Vigne pour sujet spécial de ses recherches et il en a rattaché
les résultats à la pratique de la culture. Nous croyons donc
qu'im résumé de son mémoire sur ce sujet ne porrra être que
bien accueilli par les lecteurs de ce Journal.
Le savant italien s'est d'abord attaché à déterminer l'époque
à laquelle la Vigne commence à produire de l'amidon dans
sa chlorophylle. Sur les pieds qu'il a examinés dans ce but, et
(1) Sachs (Julius) •.EinBeitrag zur kendntniss der Enxhrunrjsthatigkeil
der Blutter (Documents relatifs à la connaissance de l'actioû nutri-
tive des feuilles). Arbeit. d. bot. Instit. iu Wûrtburg, III, 1884.
;i48 lîEVUE BIBLIOGRAPIFIQUR I;TKANGEHE.
qui appartenaient aux vai'iétés nommées en Italie, Nebbiolo et
Spanna, le développement des bourgeons ayant commencé
dans les premiers jours d'avril et même à la fin de mars, le ré-
actif essentiel de l'amidon^ l'iode n'en révéla pas la moindre
trace pendant le premier mois de végétation. Ce n'est pas l'in-
suffisance de la chaleur qui empêche alors l'amidon de se for-
mer, car il ne s'en produit pas non plus dans les feuilles jeunes
des sarments qui poussent pendant l'été. Il conclut de là que
« durant les premiers mois de végétation, les feuilles n'élaborent
« pas d'amidon, et que les nouveaux sarments vivent comme
« des parasites aux dépens des matériaux nutritifs emmaga-
« sinés dans la plante pendant les années précédentes ».
Dès que les feuilles de Vigne ont commencé de produire de
l'amidon, elles continuent d'en former tant qu'elles sont encore
saines et vivantes, toujours, bien entendu, à la lumière. Ainsi
M. Guboni en a constaté la présence dans les feuilles d'un pied
de Frankenthal en -espalier, jusqu'au 9 novembre, et dans celles
du Vitis n'pana jusqu'au 14 novembre, bien que ce jour-là la
température n'ait pas dépassé 4- 8" C. «( Cette faculté, dit le
« savant italien, d'élaborer de l'amidon, même dans la saison
« avancée, mérite d'être connue des viticulteurs. Beaucoup d'en-
« tre eux pensent que, après la vendange, les feuilles de la
« Vigne n'ont plus aucune utilité pour la plante, et qu'il con-
te vient dès lors de les ramasser pour les donner au bétail. Les
« expériences démontrent, au contraire, qu'elleso ontinuent
« à élaborer de la matière organique jusque dans les mois
« d'octobre et de novembre. »
L'existence de l'amidon dans les feuilles est facile à constater;
pour cela, aussitôt qu'on les a détachées du sarment, on les
plonge pendant dix minutes dans de l'eau bouillante addi-
tionnée de quelques gouttes d'une solution concentrée de po-
tasse ; on les met ensuite dans de l'alcool absolu chauffé au
bain-marie, qui les décolore en un quart d'heure environ et leur
laisse une teinte blanc sale. On les immerge alors dans une so-
lution alcoolique d'iode. Si la feuille renferme de l'amidon,
elle noircit en prenant une teinte d'autant plus foncée qu'il y
est plus abondants; si^ au contraire, il n'y existe pas, la feuille
FORMATION DE L* AMIDON DANS LES FEUILLES DE LA VIGNE. 349
reste jaunâtre. On constate ainsi que l'amidon s'accumule dans
les feuilles adultes sous l'action des rayons solaires et en disparaît
pendant la nuit; aussi en sont-elles abondamment pourvues
dans l'après-midi, tandis qu'elles n'en offrent plus dans la ma-
tinée suivante^ avant que le soleil les ait frappées, Dans plus de
cent expériences, M. Cuboni a constaté ces faits avec une par-
faite concordance, pendant les mois de juin, juillet et août; mais
déjà en septembre^, et plus encore en octobre, il a vu que l'ami-
don ne disparaît pas complètement pendant la nuit et qu'il en
reste une certaine quantité vers la pointe de la feuille; alors la
transformation est incomplète par suite de l'abaissement noc-
turne de la température.
Les rayons solaires déterminent la formation de l'amidon dans
les feuilles de la Vigne si vite qu'il suffit d'une heure d'insolation
pour qu'il y devienne facile à déceler. Ainsi, le !2o juin, à
quatre heures du matin, M. Cuboni a détaché d'un pied de Pinot
la moitié d'une feuille dont l'autre moitié est restée sur la plante
avec le pétiole et la nervure médiane. Le traitement par l'iode
a prouvé que la moitié de feuille ainsi détachée était dépourvue
d'amidon. La moitié restée sur la plante, après avoir reçu le
soleil pendant une heure, a été traitée comme la première
par l'iode qui lui a donné une légère coloration brunâtre, mon-
trant ainsi que, pendant ce court espace de temps, il s'y était
formé de l'amidon. D'autres expériences ont établi qu'il suffit de
deux heures d'insolation pour que la même substance existe
dans les feuilles en proportion beaucoup plus forte et telle
qu'elles prennent, sous l'action de l'iode, une « coloration de la
« plus grande intensité ». Il faut ajouter que l'amidon ne se
produit pas en égale quantité dans toutes les feuilles d'un sar-
ment également exposées au soleil; il augmente graduellement
de celles du bas de la branche vers celles du milieu où il est
au maximum: il diminue de la vers les supérieures et fait
défaut dans les jeunes feuilles du bourgeon terminal.
Appliquant cette donnée^à la pratique de la culture, M. Cuboni
en déduit la conséquence suivante : « L'opération, qu'on îippelle
« taille verte ou écimage, conseillée par quelques-uns et com-
« battue par d'autres, trouve ici une raison scientifique
3oO REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
'( plausible. Il est évident, en efFet^ que les gourmands et les
« bourgeons terminaux n'étant pas aptes à produire de l'amidon,
« mais consommant au contraire cette substance aux dépens du
« sucre qui se rendrait à la grappe, il convient de les retrancher
« lorsqu'on voit qu'ils n'arriveront pas à devenir adultes et à
« assimiler des matériaux pour aider à la maturation du
« raisin. » D'un autre côté, « on sait que dans les régions très
« pluvieuses où les Vignes produisent plus de feuilles et de
« gourmands que dans les pays secs, on pratique l'efTeuillage
« ou l'épamprage des feuilles placées au-dessous de la grappe.
« Cet usage trouve, selon moi, sa justification, car les feuilles
« qu'on enlève sont précisément celles dans lesquelles l'élabo-
« ration de l'amidon est presque nulle. »
L'émigration de l'amidon produit dans la feuille a lieu non
seulement dans l'obscurité, mais encore, dans une certaine me-
sure, à la lumière. Il résulte de là que celui dont on reconnaît
la présence dans cet organe à l'aide de l'iode ne représente que
la portion de la quantité totale qui s'était formée en sus de celle
qui a émigré. Toutefois, la consommation de cette matière qui se
fait dans la feuille même est peu considérable, puisqu'il résulte
d'une expérience faite par M. Miiller-Thurgau que cent feuilles
de Vigne en emploient à peine, pour leur propre compte, trois
ou quatre grammes.
Une ([uestion intéressante consiste à savoir par quelle voie
émigré l'amidon transformé, pour passer des feuilles dans les-
quelles il s'est produit aux organes ù la nutrition desquels il doit
servir. M. Cuboni conclut de ses expériences que, contrairement
à ce qu'on admet, ce n'est point par le parenchyme que s'effectue
cette migration, mais par les éléments anatomiques de l'écorce
qu'on a nommés tubes cribreux ou vaisseaux criblés. « Une fois,
« dit-il, les vaisseaux criblés enlevés, la circulation des produits
« de transformation de l'amidon n'a plus lieu. » Il semble, d'ail-
leurs, ajoute-t-il, que <• cette transformation a lieu à mesure que
" les centres d'attraction (bourgeons, grappes, etc.) réclament
p. une nouvelle quantité d'amidon. Cola expliquerait aussi pour-
ce quoi dans une feuille..., l'amidon disparaît d'abord à la base
« et ensuite, peu à peu, au sommet ».
FORMATION DE L*AMIDON DANS LES FEUILLES DE LA VIGNE. 331
Une fois établie l'action des rayons solaires pour la formation
de l'amidon dans les feuilles, il restait à reconnaître l'influence
des jours couverts ou de l'ombre. De ses expériences M. Guboni
déduit, à cet égard, les conclusions suivantes : « 1° La quantité
« d'amidon élaborée par les feuilles dans les jours nuageux, ou
« par celles qui sont restées à l'ombre, est notablement infé-
« rieure à celle qu'on observe dans les feuilles exposées direc-
« tement aux rayons solaires ; 2° les différentes variétés de Vigne
«. ne montrent pas la même sensibilité à la lumière diffuse : tan-
« dis que dans les feuilles de quelques-unes, l'amidon trouvé
« dans les journées nuageuses est presque nul, ou même nul,
« dans telles autres variétés, au contraire, cette substance se
« trouve en quantité presque aussi grande que dans les feuilles
« exposées à la lumière solaire directe. » Ainsi les Vignes amé-
ricaines forment beaucoup d'amidon par les journées couvertes,
tandis que la production en est alors très faible ou parfois nulle
dans les Vignes européennes. La vigueur de végétation des
Vignes américaines peut trouver, au moins en bonne partie, son
explication.
M. Guboni a voulu enfin savoir comment se fait l'élaboration
de l'amidon dans des feuilles de Vigne malades exposées au
soleil. Ses observations lui ont appris des faits intéressants :
4° Les feuilles de Pinot légèrement chlorotiques, par suite de la
pourriture des racines du cep, n'ont pas formé d'amidon le
26 juillet, les 1*"" et 23 août; 2° des variétés envahies par le
mildiou en ont formé dans toute leur étendue, sauf aux places
où se montrait ce Champignon ; 3° des feuilles atteintes d'éri-
nose, c'est-à-dire présentant les boursouflures velues en-dessous
que cause un insecte, le Phytoplus Vids, ont produit de l'ami-
don même dans leurs parties boursouflées; 4" des feuilles de
Cabernet atteintes du Rougeau n'ont formé de l'amidon qu'en
raison inverse de leur coloration rouge.
Le Secrétaire-rédacteur-gérànt,
P. DUCHAUTRE.
352
JUIN 1886
Obseuvatcons météorologiques faites par m. F. Jamin, a Bourg-la-Reine,
PRÉS Paris (altitude : 63" environ).
1
HACTECR 1
ab
TEMPÉRATURE 1
lu baromètre, i
VENTS
^
^-^^.^
-''"^
- '" ^
— -
ÉTAT DD CIEL.
<
dominants.
a
Minim.
VlaxLm.
Vlatln.
Soir.
1
13, 8
29,7
To8, 0
760
s', so.
Pluie assez abond. dans la n., nuag
Cl orag., petite pi. v. 7 h. du soir.
2
12, G
29,4
760,5
760,5;
so.
Nuageux, deux oragos dans l'ap.-m.,
avec grande pluie, le second avec
grêle (1).
3
i-ÎJ
19,4
761.0
763
.NO. N.
Nuageux et brumeux le matin, couv.
4
14,1
18,0
762,5
762,5
KE.
Couvert, quelq. rares éclair, le tuai
5
11,8
15,8
761,5
7.59
N.
Couv, petite pluie continue à partir
de 3 heuies de l'ap.-niidi.
6
1-2,(1
1G,0
757, ,'i
757
N.
Pluie conl. très forte dans la nuit,
moindre dans la journée
7
12,5
48,0
756,0
737
X.
Pluie tonte la nuit et toute la journ.,
excepté un léger arrêt dans l'ap.-ra.
8
13,1
17,3
757,0
756, 5
SK. S.
Pluie toute la nuit et toute la matinée,
quelques éclHircios l'ap.-midi.
9
11,9
20.9
756
';56, 5
SK. S(l.
Pluvieux le malin, nuageux.
10
12,0
24,3
756,5
759
N.
Nuageux, légère jiluie le soir.
11
10,1
22.5
762
762,0
0.
Nuageux.
ri
13,9
21,0
760,5
758
S.
Plus. av. lem., quelq. éclaire, lap-.m.
(3
10,6
20, 3
758,5
762
SO.
Nuageux le matin avec fortes averses,
nuageux l'après-midi, clair le soir
14
6,2
23.9
764
764,5
^. 0.
CI. de gr. m., nuag., couv. le soir.
Ib
14,9
21,0
763, 5
766,5
NO.
Couv., pi. d. Iam.,éciair. d. laj. elles.
16
9,0
21,4
7t;6
763
NiNO.
Nuageux.
n
■^,3
19, 0
764
762,5
NO.
Couv .quelq. éclaire, à partir de midi.
t8
9,o
20,3
761
760
M). N.
Nuageux, plusieurs averses.
19
40,3
14,7
758
754
NO, 0. .N.
Nuageux, de grand matin, couv., pi.
presque toute l'ap.-midi et le soir.
!0
11,0
19,0
755
759
N.
Couv. le m., quelq. éclaire, orag. lap.-
midi plus. f. av., dont une av. gr.
21
11,3
23,3
761
763
N.
Couv. le malin, et le s., nuag. l'ap.-m.,
très légère averse le matin.
2?.
11,0
19,4
762
761,5
NO. N.
Couv. et légl bruni, le matin, quelques
élaircies l'après-midi.
23
12,0
18,0
761
760,5
0. OSO.
Petite pi. de gr. m., nuag., cl. le s.
24
13,0
24,0
763,5
764
SO.S.
Nuageux.
i5
11,1
28,3
763, 5
763
mo.
Légl nuageux.
26
13,9
24,4
763
763,0
NNO. 0.
Couv. lem. et les., nuag. et orage l'ap.-
midi.
Presque clair.
n
12,0
28,6
763,5
764,5
NO.
28
12,0
29,3
764,5
765,0
NO.
Nuag. le m., orag. t. l'ap.-m., orag.pl.
viol, et pi. diluvienne, par moments
mêlée de grêle, de 6 à 7 h. du s.
29
13,2
7,23
765,5
765
NO.
Nuageux, clnir le soir.
30
13,1
27,7
766,5
767
N. NNE.
Nuageux, clair le soir.
(1) Plusieurs localités au Sud de Bourg-la-Reine ont beaucoup souffert de la grêle.
PROCÈS-VERBAU.V DES SÉANCES DU CONORKS. X.WIll
M. Bellair, répondant à M. Vilmorin, dit que, si l'on sème de la
graine jeune de Chou cabus, elle a une telle vigueur que le Chou
monte sans pommer ; la vieille graine, moins forte, donne de bien
meilleurs résultats, précisément à cause de sa faiblesse relative.
M. Bazin estime qu'aucun des orateurs qui viennent de pren-:
dre parole n'a, en réalité, traité la question portée à l'ordre du
jour. En effet, on ne s'est occupé que des propriétés germina-
tives des graines, mais on n'a pas dit, en définitive, s'il y avait
un avantage pratique à employer les graines jeunes ou, au con-
traire, les graines âgées.
L'orateur ne partage pas l'avis de M. Vilmorin; il a constaté
de visu d'excellents résultats obtenus avec de vieilles graines. Il
est évident qu'il en est ainsi^ pour les Choux, par exemple, dont
on vient de parler. La vigueur même de la graine jeune occa-
sionne des pertes sensibles dans le rendement.
Pour les Balsamines, que M. Vilmorin a prises comme exem-
ple, l'orateur cite un fait qu'il croit très caractéiistique. Des
graines de Balsamine recueillies sur de très beaux pieds ont été
semées par lui, après avoir été conservées, par suite d'un oubli,
pendant douze années. Elles ont donné d'excellents résultats; la
plante n'était pas très développée, mais elle était bien fournie
et les fleurs étaient aussi belles que les premières. Les graines
jeunes, au contraire, ont donné des plantes hautes, vigoureuses,
mais à rameaux étendus, à fleurs simples et isolées. Divers
renseignements pris par M. Bazin auprès de praticiens expéri-
mentés ont confirmé l'exactitude et la fréquence du fait qu'il
signale; il est convaincu que la majorité des horticulteurs
praticiens ont pu faire souvent des constatations analogues.
M. Millet déclare qu'il a fait des observations toutes
contraires. Récemment, dit-il, j'ai planté des graines de Melon
qui m'avaient été données par M. Hardy. Ces graines étaient
jeunes; elles ont cependant donné d'excellents résultats. Toutes
ont levé; les plantes sont très belles et les fruits, au nombre de
200 environ, sont magnifiques. L'orateur a fait une observation
identique pour les Choux-fleurs : les pommes provenant de
graines jeunes ont atteint 36 centimètres de diamètre; c'est ],'i
un fait probant.
XXXIV CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EN 1886.
M. Vilmorin, répondant à M. Bazin, dit qu'il croit s'être
maintenu sur le terrain de la question posée. La quantité de la
production dépend de la vigueur de la graine : on a donc
avantage à employer la graine qui fournit le plus, c'est-à-dire
la jeune. Quant à la question de la montaison prématurée,
c'est là un phénomène encore mal connu. On suppose, pour
l'expliquer, que la germination a subi, par suite d'une cause
quelconque, un retard analogue à celui que l'hiver impose aux
plantes; elle reprend ensuite et la plante accomplirait ainsi,
en quelque sorte, le travail de deux années en une seule; de
bisannuelle qu'elle était, elle deviendrait, en fait, annuelle. Ce
n'est là qu'une explication hypothétique. Le fait reste
inexpliqué, au fond, et la question doit être considérée comme
restant ouverte; il n'est pas prouvé que l'âge de la graine ait
nnc influence quelconque dans ce cas.
L'orateur répèle que les expériences de comparaison sur les
graines sont très difticiles à faire et donnent souvent, en appa-
rence, des résultats contradictoires, parce que les conditions
d'expérimentation ont varié d'une épreuve à l'autre. Il faudrait
que les graines, le terrain, l'exposition, la température, la
saison restassent rigoureusement les mêmes et c'est là un
ensemble de conditions qu'on ne rencontre pas souvent; c'est
là, d'ailleurs, ce qui fait la difficulté pour résoudre la question
et pour la trancher définitivement dans un sens ou dans un
autre.
M. Bazin répète qu'il observe régulièrement depuis quinze
ans les faits qu'il a cités et que les expériences sont faites sur
plusieurs hectares de potager. Il est extraordinaire que les
mêmes résultats s'observent avec une telle constance, si le
principe est inexact. L'orateur cite à nouveau le cas des Balsa-
mines dont il a précédemment parlé. Il est d'ailleurs, comme
M. Vilmorin, d'avis que la discussion reste ouverte sur ce point.
M. Vilmorin revient, en quelques mots, sur la question de la
montaison prématurée, qui est fréquente pour la Betterave à
sucre et qui occasionne de grandes pertes. Il répète qu'il n'a
jamais été prouvé que ce phénomène se produisît par le fait
de l'emploi de graines jeunes.
PROCES-VERBAUX DES SEANCES DU CONGRES. XXXV
M. Ravenel, de Falaise, a observé que les plants de Chicorée
semés sous châssis montaient beaucoup plus vite lorsqu'ils
avaient levé au bord du châssis imparfaitement fermé; il y a là
un phénomène bizarre qui pourrait être attribué à raclion de
l'air.
M. le Président déclare qu'aucune décision ne pouvant être
prise, de l'avis général, la question restera portée au pro-
gramme du prochain Congrès (Assentiment). Il engage les
membres de la Société d'Horticulture à continuer leurs essais
pour tâcher d'arriver à élucider ce point.
L'ordre du jour appelle la discussion de la question n° 5,
ainsi conçue :
5" Peut-on cultiver artificiellement des Champignons comes-
tibles autres que l'Agaric champêtre [Champignon de couche)'^
M. Doumet-Adanson cite deux faits, l'un relatif au Bolet
comestible^ l'autre à l'Oronge et qui tendent à établir que l'on
peut, dans des conditions convenables d'exposition et de terrain,
cultiver artificiellement les Champignons comestibles, — ou au
moins certains d'entre eux autres que l'Agaric champêtre.
M. le Président dit qu'il sera tenu compte de l'observation de
M. Doumet-Adanson.
L'ordre du jour appelle la discussion de la question n° 6, ainsi
conçue :
Quelles sont les causes du dessèchement sur les treilles de
la rafle des grappes des Raisins de table? Connaît-on un moyeu
de l'empêcher de se produire?
M, Jamin constate qu'à ce mal il n'y a aucun moyen curatif
connu. Quant à la cause, il l'attribue à de brusques changements
atmosphériques, tels que le passage d'un temps très sec à un
temps humide.
M, le Président demande à l'orateur s'il entend parler du
Raisin de plein air ou du Raisin de serre.
M. Jamin répond qu'il parle de l'un et de l'autre. C'est tou-
jours, selon lui, la même cause qui agit, car, même en serre,
les racines de la Vigne sont toujours soumises aux mêmes
influences atmosphériques.
M. le Président fait observer que l'on est ai-rivé aujourd'hui à
XXXVI CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EX 1886.
donner aux racines comme au cep lui-même le degré d'humidité
que l'on Yeut et cependant le dessèchement de la rafle se
produit; la cause ne doit donc pas être celle qui vient d'être
indiquée
M. Jamin dit qu'il est bien difficile d'empêcher de courir les
racines de la Vigne, lesquelles s'étendent de plusieurs mètres
en une saison. M. le Président, ajoute-t-il, a-t-il remarqué si la
maladie se produisait moins dans les années de sécheresse?
M. le Président dit qu'il Ta observée peu en plein air, mais
beaucoup en serre. Il fait remarquer qu'il serait fort intéres-
sant d'étudier les causes de cette maladie et les remèdes
à lui opposer, car elle commence à exercer de sérieux ra-
vages sur la culture en serre qui bientôt ne sera plus rémunéra-
trice.
L'ordre du jour appelle la discussion de la 7* question, ainsi
conçue :
Quelle est la cause qui donne naissance à la maladie connue
sous le nom de Blanc des racines, dont les effets se font particu-
lièrement sentir sur les racines du Pécher, et subsidiairemenl
sur celles des autres arbres fruitiers?
M. Bazin cite un fait observé dans le jardin d'expériences de
la Société de Glermont. Il avait fallu refaire le sol de ce jardin
et le travail avait été mal exécuté. On avait abattu de gros
Guigniers sans prendre la précaution de retirer de terre leurs
racines qui étaient énormes. Au bout de trois ans, sur un péri-
mètre assez étendu, presque tous les arbres fruitiers plantés
avaient péri, atteints du Blanc des racines. L'orateur a étudié
cette situation et a constaté que le bois pourri en terre donne
naissance à un Cryptogame qui, après l'avoir recouvert, envahit
les racines des arbres voisins. On a dû, dans le jardin de Gler-
mont, faire un défoncement général du terrain et l'on y a enfoui
une certaine quantité de fleur de soufre. Je ne sais, ajoute l'ora-
teur, si ce moyen sera efficace; jusqu'à présent, les n(îuvelles
plantations paraissent prospérer, mais il pourrait bien se faire
que, d'ici à deux ou trois ans, elles subissent le sort des pre-
mières. Les fumiers humides, tels que le fumier de cheval, le
paillis, paraissent exercer la même action que le bois pourri; le
PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DU CONGRÈS. XXXVU
Blanc des racines prend l'arbre à ras de terre et gagne de !a
même manière. On doit donc éviter de les employer.
M. Jamin fait observer que cette cause ne doit pas être la
seule, car il y a des pays oii le Blanc des racines est endémique.
Dans le Sud-Ouest, il s'attache de préférence à certaines
essences. Dans ce pays, la greffe du Pêcher est difficile sur
Prunier et impossible sur Amandier. Il y a donc là une cause
particulière, aujourd'hui inexpliquée.
M. Vitry, de Montreuil, expose les faits observés sur les Pê-
chers, à Montreuil. Il rappelle que la culture du Pêcher existe
depuis plus de cinquante ans dans son exploitation ; que le sous-
sol ne contient, par conséquent, aucun corps étranger, bois ou
autre, et que cependant le Blanc des racines envahit tout, jus-
qu'aux Pivoines, On a essayé divers remèdes, entre autres la
poudre de charbon; les résultats ont été fort douteux. Quelques
horticulteurs déclarent s'en être bien trouvés; la plupart n'en
onl tiré aucun avantage. On a conseillé à l'orateur d'employer
des engrais chimiques ; il en a fait l'essai ; mais il ne peut
encore indiquer les résultats obtenus; il ne pourra guère se pro-
noncer à ce sujet que l'année prochaine.
M. Jamin demande à M. Vitry s'il a observé des différences
dans l'attaque du mal, suivant les variétés d'essences.
M. Vitry répond qu'on retire généralement plus d'avantages
delagreffe sur Prunier que de celle sur Amandier; cependant cela
n'a pas réussi également partout. Un moyen qui paraît donner
de bons résultats et qui est d'un emploi assez répandu, consiste
à planter derrière chaque Pêcher, un Poirier sur Goignassier.
Cet arbre parait être très rebelle à l'invasion du Blanc des
racines.
M. Verdier appuie les observations qui ont été présentées
par M. Bazin ; il a fait, de son côté, des observations ana-
logues.
M, H. Robinet dit qu'à Toulouse il est presque impossible dr
conserver aucun arbre de la famille des Rosacées; la Vigne même
périt par le Blanc des' racines.
M. Michelin, de Paris, dit que, il y a une douzaine d'années_, un
cultivateur obtenait d'assez bons résultats en dénudant les
xxxvm CONGRÈS d'horticulture de taris, en 1886.
racines et en les lavant à l'eau de chaux. Il indique ce
moyen sans en garantir l'efficacité.
M. Cornu se rallie à l'opinion émise par MM. Bazin et Verdier
et attribue, comme eux, en grande partie, le Blanc des racines
à la présence de matières organiques en décomposition dans le
sol. Il a observé le fait de Vignes conlaminées par le contact
d'un échalas pourri. La maladie commençait à s'étendre et avait
déjà envahi trois ceps quand le fait a été observé.
L'orateur attribue la maladie à la production non pas d'un
Cryptogame spécial, mais à celle de divers Champignons com-
muns qui, lorsque le substratum qui leur était fourni par les
parties mortes vient à faire défaut, se portent sur les parties
vivantes voisines.
M. Cornu fait observer qu'il n'y a pas que les végétaux en-
fouis qui se trouvent dans la terre. Les racines des arbres,
comme les feuilles, se détruisent et se renouvellent. A Montreuil,
où la culture se fait depuis un siècle, de nombreuses racines
mortes doivent se trouver dans le sol et ce so nt elles, sans doute
qui donnent naissance au Blanc des racines.
' En ce qui touche le remède, l'orateur croit qu'il faut s'adres-
ser à des produits plus actifs que le charbon. On obtiendrait
probablement de bons résultats à l'aide d'injections sulfureuses
dirigées sur les racines dénudées et pratiquées à l'époque où
l'arbre reste à l'état végétatif et où le Champignon est, au con-
traire, en pleine activité.
M. Solignac, de Cannes^ fait connaître que, dans le Midi, les
Rosiers sont ravagés par le Blanc des racines sur certains ter-
rains et non sur d'autres. L'orateur a fait, à ce sujet, des expé-
riences concluantes.
Il a observé également que des Rosiers étaient particulière-
ment atteints de la maladie dans un terrain où l'on a découvert
une grande quantité de Bruyères enfouies. Le terrain a été^
défonce et depuis lors la culture prospère. L'orateur est aussi
d'avis de n'employer aucun fumier humide, mais seulement des
engrais liquides. Depuis 5 ou 6 ans qu'il pratique cette méthode,
il s'en trouve très bien.
Après un court échange d'observations entre MM. Vitry et
PROCES-VERBAUX DES SEANCES DU CONGRES. XXXIX
Verdier, M. le Président engage MM. les membres du Congrès à
se conformer aux indications données par M. Cornu et déclare
que l'examen de cette question reste réservé.
L'crdre du jour appelle la discussion de la question n" 8,
ainsi conçue :
Du Mildiou [Peronospora viticolà) et des moyens d'en pré-
server ou d'en guérir les Vignes dans les serres et les jardins.
M. Dupgy-Jamain, de Loches, déclare avoir obtenu de très
brillants résultats par l'emploi du polysulfure de calcium.
L'ordre du jour appelle la discussion de la question n° 9,
ainsi conçue :
Quels peuvent être les avantages du bouturage des arbres à
fruits à pépins? Moyens pratiques de réussite.
M. Michelin dit que l'on a obtenu quelques échantillons
d'arbres bouturés, mais que ce système ne paraît conduire à
aucun résultat pratique; ceux mêmes qui l'ont employé n'indi-
quent pas l'avantage qu'on en peut tirer. La seule remarque
que l'on ait faite, c'est que ces arbres souffrent moins des
atteintes du froid; ils sont plus rustiques; mais le développe-
ment en est très lent et les fruits sont moins volumineux.
M. Deshayes, de Soissons, appuie l'opinion de M. Michelin et
déclare n'avoir jamais pu réussir par ce procédé.
MM. Bazin ;, Cornu, Jamin et Baltet échangent quelques obser-
vations au sujet d'un échantillon présenté au Congrès par
M. Michelin. La discussion est close.
L'ordre du jour appelle la discussion de la question n° 10,
ainsi conçue :
Quels sont les fruits les plus avantageux à faire en grande
culture pour l'approvisionnement des marchés?
M. Baltet donne lecture d'une note portant nomenclature d'un
certain nombre d'espèces recommandées.
M. de Bosschère rappelle que presque tous les Congrès ont
dressé des listes de cette nature, notamment le Congrès d'Anvers.
L'orateur estime que ces nomenclatures sont sans utilité, parce
qu'elles deviennent interminables et ne rendent plus aucun ser-
vice. Il vaudrait infiniment mieux, si l'on veut faire une œuvre
utile et pratique, réclamer la confection d'une carte
XL CONGRÈS d'uORTICULTURE DE PARIS, EN 1886.
pomologique indiquant aux horticulteurs et pépiniéristes quelles
sont, dans chaque région, les espèces ou variétés qui réussis-
sent le mieux.
L'orateur dépose sur le Bureau du Congrès le texte des trois
vœux formulés, à cet égard, par le Congrès d'Anvers, et qui sont
ainsi conçus :
1" Le Comité exécutif du Congrès se mettra en rapport avec
les spécialistes étrangers pour se communiquer les fruits les plus
recommandables de leurs localités respectives;
2° Il demandera des renseignements sur les variétés cultivées
dans les dificrents pays, sur les conditions qui sont le plus favo-
rables à leur développement et surtout sur la nature du sol qui
leur convient le mieux ;
3" La section de Culture fruitière émet le vœu que dés dé-
marches soient faites pour obtenir de toutes les nations euro-
))éennes l'autorisation d'expédier directement, en franchise de
douane, des spécimens de fruits aux Sociétés régulièrement cons-
tituées.
M. Ravenel fait observer (|ue, dans une môme lucalité, cer-
tains arbres réussissent à merveille sur un terrain déterminé et
dépérissent sur le terrain voisin. Comment tenir compte de tous
ces détails?
M. le Président répond qu'il sera facile à ceux qui fourniront
des renseignements d'indiquer ces diverses particularités.
Sur la proposition de M. le Président, le Congrès décide qu'il
tiendra demain sa dernière séance et, considérant que le temps
fait défaut pour épuiser le programme proposé, il déclare rete-
nues ci l'ordre du jour les questions M, 15, 17 et 'ii, et ajour-
nées à une prochaine session les questions 12, 13, 14, 18, 19, 20,
-21, 22,23 et 25.
L'ordre du jour appelle la discussion de la question n" M,
ainsi conçue :
Des moyens de mettre en bon état de rapport des terres de
médiocre qualité ou peu productives, par Teniploi d'arbres ou
d'arbrisseaux fruitiers dont les produits soient directement uti-
lisés dans l'alimentation.
M. Audibert dépose un mémoire sur ce sujet. 11 demande la
PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DU CONGRES. XLl
permission de n'en pas donner lecture à cause de sa longueur ;
ce travail sera imprimé et MM. les membres du Congrès en pren-
dront ainsi plus utilement connaissance.
La suite de la discussion est renvoyée à la prochaine séance
qui se tiendra demain, à 2 heures.
La séance est levée à 5 heures 5 minutes.
SÉ.VNCE DU 15 MAI 1886.
Présidence de M. Hardy.
Siègent au Bureau, MM. Bleu^ Charles Yerdier, Dybowski,
Bergman.
La séance est ouverte à :2 heures 10 minutes, en présence de
47 membres.
M. Bergman, Secrétaire du Congrès, donne lecture du procès-
verbal de la séance précédente.
Ce procès-verbal est mis aux voix et adopté.
L'ordre du jour appelle la discussion de la question n" 15,
ainsi conçue :
A quelle cause attribuer la grande différence qui existe
souvent dans la germination des graines et la croissance des
jeunes plantes d'un même semis?
M. Bleu a communiqué un mémoire sur cette question.
M. Mussat, Professeur à l'École d'Agriculture de Grignon,
estime que cette question est l'une des plus importantes qui
aient été proposées au Congrès ; mais c'est aussi, croit-il, l'une
des plus difficiles à résoudre, car il s'agit de rechercher les
causes d'un phénomène naturel et rien n'est plus malaisé.
Tout le monde, ayant lu le très intéressant mémoire de
M. Bleu, a pu prendre connaissance des expériences tout à fait
remarquables auxquelles il s'est livré, particulièrement sur le
premier point de la question, c'est-à-dire sur la façon dont se
comportent, pendant la germination, les graines provenant, non
seulement d'un même semis, mais aussi d'un même fruit. Il a vu
avec beaucoup de netteté que la facilité avec laquelle ces
XLII CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EN 1886.
graines de même origine peuvent germer tient à la façon dont
elles sont plus ou moins recouvertes par le milieu où on les place.
Cette observation est extrêmement importante, car elle déter-
mine le fait avec exactitude et elle démontre encore que le
fait est, ici, d'accord avec la théorie.
La graine est, comme chacun le sait, un être vivant. Tant
qu'on la conserve à l'état de graine, elle paraît être à l'état de
repos complet ; mais ce repos n'est pas aussi absolu qu'on pour-
rait le supposer et la preuve en estqu'elle consomme continuelle-
ment une certaine quantité d'un des gaz de l'atmosphère,
l'oxygène; donc elle respire.
Il paraît certain que, pour .qu'une graine conserve longtemps
la faculté de germer, il faut lui mesurer l'oxygène sans pourtant
l'en priver complètement, car il suffirait alors de la placer dans
le vide, et l'expérience a démontré que, dans ce cas, la faculté
germinative disparaît presque instantanément. C'est là un fait
curieux qui établit qu'il est nécessaire que la graine respire, et
que, si sa respiration est retardée, elle conserve plus longtemps
ses facultés actives. Ce phénomène est bien connu dans la prati-
que ; en en tire parti dans cette opération qui consiste à renfer-
mer certaines graines dans une couche plus ou moins épaisse de
sable ou de terre, opération à laquelle on a donné le nom de
stratification. On sait que l'on conserve ainsi pendant un temps
relativement long des graines qui, sans cela, perdraient rapide-
ment leur faculté germinative. Or, il n'est pas permis de douter
que ce ne soit la privation partielle d'oxygène qui prolonge
alors leur vie.
Mais si cette première partie de la question est très bien
éclairée par l'expérience, il n'en est pas et il ne pouvait pas en
être de même de la seconde. M. Bleu lui-même doit être de cet
avis. En effet, cette seconde partie se rapporte à des faits encore
bien peu connus. C'est moins pour essayer de porter quelque
lumière sur cette question que pour attirer l'attention du Con-
grès sur les expériences qui pourront être faites ultérieurement
à ce sujet que l'orateur a tenu à présenter quelques observa-
tions.
Cette deuxième partie de la question, dit-il, se formule
PROCES-VERBAUX DES SEANCES DU CONGRES. XLIII
ainsi : Gomment peut-on expliquer que des graines provenant,
par hypollièse, d'un même fruit — et dans la pensée de M. Bleu
il s'agissait vraisemblablement des Orchidées qu'il cultive si bien
— ces graines étant d'ailleurs placées dans des conditions identi-
ques, comment expliquer que les jeunes ne se comportent pas
de la même f.içon; que les uns soient très vigoureux; que les
autres, bien qu'ayant germé d'une façon normale, demeurent
chétifs pendant un temps plus ou moins long? M. Bleu a très bien
observé que, pour faire varier les conditions de développement
de la plante, il suffisait souvent de faire varier soit la quantité
d'oxygène, soit la quantité d'aliments solides ou liquides que l'on
fait parvenir aux racines. Cependant l'orateur estime que cette
question est extrêmement complexe. Il suffît d'observer ce qui se
passe dans l'élève des animaux et de faire la comparaison avec
ce qui se passe pour les plantes, pour s'apercevoir que les deux
situations se ressemblent beaucoup; car on remarque fréquem-
ment d'énormes différences entre les produits d'un même père
et d'une même mère. En effet, si nous observons tous les petits
d'une même portée, connaissant d'ailleurs parfaitement et indu-
bitablement les qualités du père et de la mère, nous voyons
que, parmi les petits, les uns sont très vigoureux, les autres
beaucoup moins. Il résulte de là la possibilité de faire le départ
entre le coefficient individuel, c'est-à-dire les propriétés inhé-
rentes à chaque individu, lequel coefficient joue certainement un
rôle de premier ordre dans le développement des êtres vivants, et
l'ensemble de propriétés qu'ils tiennent de leurs parents. Voilà
pour les animaux. En est-il de même pour les plantes? Il semble
que poser la question c'est la résoudre. En effet, étant donnée une
plante dont l'organe femelle renferme un grand nombre d'ovules,
nous savons très bien que, pour qu'ils deviennent des graines, il
faut que les grains de pollen arrivent sur l'organe femelle. Mais
pouvons-nous être exactement renseignés sur la provenance des
grains de pollen qui, dans beaucoup de plantes, arrivent par
centaines, par milliers, sur la partie efficiente de l'organe
femelle? — Assurément non, dans la plupart des cas, et c'est là
précisément ce qui fait la difficulté de trancher définitivement
la question. Comment, en eflet, pourrions-nous savoir si tous les
XLIV CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EN 1886.
grains du pollen qui vont agir proviennent d'une même étamine,
d'une même fleur, d'un même individu ? Si nous nous en tenons
simplement à ce qui se passe dans la nature, en dehors de toute
intervention de l'art horticole, nous ne pouvons avoir que des
renseignements presque nuls.
« C'est ici, je crois^ poursuit l'orateur, que se place cette ques-
tion si importante dans la culture des végétaux, qui a surtout
été mise à l'ordre du jour par l'illustre Darwin, c'est-à-dire le
rôle que joue dans la qualité des descendants le phénomène de
la fécondation croisée. Ge.tte fécondation croisée s'opère conti-
nuellement d'elle-même dans la nature; mais à quel signe pou-
vons-nous reconnaître les graines qui, dans un même fruit, sont
un produit de la fécondation croisée et celles qui proviennent
delà fécondation directe? Dans l'état actuel de la science, il
n'existe aucun moyen de faire une semblable distinction. Ce
moyen existant, nous nous trouverions, si la théorie de Darwin
est exacte, comme je le crois, en possession d'un admirable
procédé pour choisir celles des graines qui devront donner les
plus beaux individus; — malheureusement, je le répète, il n'en
est pas ainsi.
« Il est bien vrai que, dans certaines plantes particulières,
comme les Orchidées dont on a spécialement parlé, le phéno-
mène est plus simple. J'indiquerai très sommairement que cela
lient à la nature du pollen de ces plantes, que l'on peut, à peu
près à coup sûr, transporter tout d'un coup d'une fleur sur une
autre. On s'explique ainsi pourquoi l'hybridation est si facile à
pratiquer sur ces plantes alors qu'elle présente tant de difficultés
pour d'autres. Pour les Orchidées, comme pour les Asclépiadées
et quelques autres plantes, on est beaucoup plus maître de son
action. Si le fait que je constate est rigoureusement exact, c'est
sur les Orchidées et sur Les plantes qui possèdent, comme on le
dit, un pollen solide, que nous devons chercher la solution de la
question; il est toujours facile, en effet, dans ce cas, surtout
avec l'habileté de main de notre honorable collègue, de s'assurer
de la provenance réelle du pollen qui opère la fécondation.
« Si la fécondation réussissait toujours de cette manière, un
des côtés de la q uestion se trouverait éliminé et nous ne nous
PROCES-VERBAUX DES SÉANCES DU CONGRÈS. XLV
trouverions plus qu'en face de l'autre facteur, celui que j'ai
appelé le coefficient individuel. Mais comment agirons-nous avec
les plantes dont le pollen ne remplit pas les conditions dont il
s'agit? C'est là qu'est, je crois, la grande difficulté. 11 faudrait :
1° trouver le moyen de s'assurer que l'organe femelle sur lequel
on veut opérer n'a encore reçu aucun grain de pollen à notre
insu; cela n'est peut-être pas impossible, mais c'est actuelle-
ment fort difficile ; 2° il faudrait pouvoir s'assurer que, parmi les
innombrables grains de pollen que l'on prend sur une fleur pour
les transporter sur celle qui est mise en expérience, aucun n'est
d'une provenance différente des autres; ceci non plus n'est pas
facile. Quand il s'agira de féconder par hybridation, l'opération
sera encore assez aisément praticable parce qu'il n'y a pas deux
plantes, de celles sur lesquelles on peut la pratiquer, dont les
grains de pollen soient absolument pareils; on conçoit donc que
la distinction soit ici possible; mais pour les autres plantes^ tous
les grains de pollen d'une mémo fleur sont semblables et rien
ne peut indiquer si le vent ou les insectes n'ont pas apporté sur
la fleur femelle des grains de pollen étrangers, si bien que pour
les plantes à pollen pulvérulent, et ce sont malheureusement
les plus nombreuses, ce procédé est à peu près inapplicable.
Pourra- t-on le pratiquer régulièrement un jour?... Je le crois.
Mais si on veut atteindre ce résultat, il faudra se limiter dans les
expériences à un très petit nombre d'espèces, car ce serait un
mauvais moyen que de disséminer les observations sur plusieurs
objets à la fois. Dans ces conditions, il est possible de considérer
le problème comme soluble.
« Quant à moi, Messieurs, je ne puis malheureusement pas
apporter de solution, mais j'ai tâché de vous tracer le pro-
gramme des expériences qui pourront être tentées sur cette
importante et intéressante question » (Applaudissements).
M. Bleu, de Paris : « Je tiens à répondre quelques mots à
notre savant collaborateur, au sujet de la certitude que l'on
peut obtenir lorsqu'on opère sur les plantes à pollen solide. Il
n'y a guère qu'à l'air libre que l'expérience présente quelques
difficultés; encore peut-on en triompher, car elles sont plus
apparentes que réelles. Pour les Orchidées, que j'ai plus
XLVl CONGRÈS d'hORTICULTURE DE PARIS, EN 1886.
particulièrement étudiées, rien n'est plus facile que d'éviter tout
contact étranger ; il suffit de garantir la fleur femelle avec un
cornet de papier. On peut avoir ainsi une certitude absolue de
réussite. Lorsqu'il s'agit de Bégoniacées, l'opération se pratique
ainsi : on recouvre d'un cornet de papier la fleur mâle avant
que les anthères soient ouvertes. Celles-ci s'ouvrent en vingt-
quatre heures ; on recueille le pollen et on le porte sur la fleur
femelle qui a été elle-même garantie par le même moyen. Je
reconnais avec notre collègue qu'il y a d'énormes difficultés
pour les plantes à pollen pulvérulent. Mais pour les autres, je le
répète, on reconnaît -sans peine si le stigmate de la plante a été
ou non fécondé parce que la masse pollinique est grosse et
solide. »
M. le Président : « Nous prenons bonne note de ce qui vient
d'être dit et nous engageons ceux de nos collègues que cette
queslion intéresse, c'est-à-dire, presque tous, à faire le plus
d'expérientîcs possible et à nous en apporter les résultats. »
L'ordre du jour appelle la discussion de la question n" \7,
ainsi conçue :
Etude de l'emploi des matières qui peuvent entrer dans
la construction des couches. Leur influence sur l'élévation et la
durée de la température qu'elles produisent.
Personne ne demandant la parole, il est passé à la discussion
de la question n" 24, ainsi conçue :
Du rôle et de l'influence des difl"érentes sortes de terres dans
la culture des végétaux ligneux de plein air.
M. Chargueraud, d'Alfort, se référant aux termes de son
mémoire, répète qu'il a remarqué qu'en général on attribuait
trop d'importance à la composition minérale du sol quant à
son influence sur la végétation. La proportion de calcaire, de
silice n'exerce qu'une influence secondaire. Ce sont surtout
les propriétés hygrométriques du sol qu'il importe de connaître
ainsi que la quantité des matières organiques qu'il contient;
la composition minérale n'exerce qu'une action presque
nulle.
M. le Président annonce que l'ordre du jour est épuisé. Il
remercie, au nom du Bureau, les membres du Congrès qui ont
MEMOIRES PRÉSENTES. XLVIl
bien voulu assister à la première, à la deuxième et surtout à la
troisième séance, et déclare la session close.
M. de Bosschère (délégué de Belgique) croit être l'interprète
de toute l'assemblée en remerciant la Commission d'organisation
du Congrès, et principalement son dévoué Président. L'orateur
a surtout apprécié et admiré le tact avec lequel i'honorable
M. Hardy a dirigé les débats. Il propose aux membres présents
de lui voter des remerciements (Applaudissements unanimes).
M. le Président remercie les membres du Congrès de l'appro-
bation qu'ils viennent de donner aux paroles que M. de Bosschère
a prononcées en leur nom. Il assure l'assemblée de son dévoue-
ment aux intérêts de l'horticulture, et déclare qu'on le trouvera
toujours prêt à seconder de tout son zèle les œuvres aussi utiles
que celle qui vient d'être accomplie par le Congrès (Nouveaux
applaudissements).
Deux des membres de la Société d'Horticulture, ajoute M. le
Président, MM. Léon Simon et Cochet, ont pensé qu'il pourrait
être utile de créer une Société des Rosiéristes français.
La proposition n'a pu être discutée dans cette session; elle
figurera à l'ordre du jour de notre prochain Congrès ; mais je la
porte à votre connaissance parce qu'elle pourra, dès à présent,
faire son chemin.
La séance est levée à 3 heures.
MÉMOIRE PAH M. Chevalier (Ch.), sur la 6® question.
§ I. Quelles sont les causes du dessèchement sur les treilles de la
rafle des grappes des Raisins de table?
•
Cette espèce de maladie que les jardiniers appellent nuilure
ou nuile présente les caractères suivants : la rafle des grappes
de Raisin se dessèche; les grains ne prennent plus d'accroisse-
ment, se rident, restent verts et acides. La maladie qui frappe
principalement les Chasselas en espalier se manifeste générale-
ment un peu avant la maturité, lorsque les grains ont atteint
une grande partie de leur développement.
Cette affection n'est pas égale ; elle frappe plus ou moins, selon
XLVIII CONGRÈS d'iTORTICULTCRE DK l'ARIS^ EX 188(5.
l'année et selon les terrains. La grappe n'est jamais desséchée
en entier; le dessèchement est toujours partiel et se manifeste
sur un quart, la moitié et sur les trois quarts de la partie inté-
rieure de la rafle de la grappe. Quelquefois ce sont les ailerons
seulement qui sont atteints ou quelques grains isolés; dans ce
cas le dommage est insignifiant et disparait par leciselage. Cer-
taines années le dommage est énorme et peut atteindre la moi-
tié de la récolte d'une treille.
Pendant plusieurs années consécutives j'ai observé et signalé
à mes collègues du Comité d'Arboriculture cette maladie qui
m'a paru sévir à Versailles avec plus d'intensité que dans
d'autres localités ; sur les treilles du potager, elle apparaît à peu
près tous les ans, plus ou moins,
A Boulogne, où je possédais dans mon jardin un espalier de
Chasselas de 20 mètres de longueur, exposé au midi, je n'ai
observé cette maladie qu'une seule fois en six ans. En 1882, le
quart au moins de la récolte, qui était abondante, a été atteinte
par le dessèchement ; les années suivantes, il n'y a rien eu et
cependant aucune précaution particulière n'a été prise. A Ver-
sailles, au contraire, dans les deux jardins que j'ai cultivés, a
l'exposition de l'est et du sud-est, une certaine quantité de
grappes étaient toujours desséchées chaque année.
On a pensé que cette affection était peut-être occasionnée par
des végétaux parasites ; je ne le crois pas. J'ai observé la mala-
die avec attention ; j'ai examiné les rafles au microscope et
jamais je n'ai remarqué la trace d'un parasite quelconque; le
dessèchement de la ratle est semblable à celui qui se produit
lorsque la grappe est détachée de la treille.
Je serais plutôt disposé à attribuer la maladie à l'humidité du
sol et à l'humidité de l'air, à de brusques changements de
température et à des insolations. Lorsque plusieurs de ces cir-
constances sont réunies, le dessèchement est plus général et
plus intense ; il est plus faible lorsque c'est l'une d'elles seule-
ment qui agit.
Je pense que, dans ces circonstance, la sève n'étant pas suffi-
samment élaborée au moment où les grains ont le plus besoin
de nourriture, cette sève n'arrive pas en quantité suffisante jus-
MEMOIRES PRESENTES. XLIX
qu'à rextrémité des rafles et que le soleil frappant ensuite avec
foi'ce les dessèche facilement ; surtout si, à des journées sombres
et humides succèdent des journées cliaudes et claires, ce qui
arrive souvent au Jpois d'août, époque où la maladie apparaît
généralement. ^
El ce qui me confirmerait dans cette opinion, c'est que j'ai
remarqué aussi que les grappes moyennes, existant sur des sar-
ments faibles, étaient plus atteintes par le dessèchement que les
grappes fortes portées sur des sarments vigoureux.
Les Raisins en contre-espalier sont ordinairement moins afîec-
lés de cette maladie que ceux d'espalier. Est-ce parce qu'ils
sont plus aérés et moins chauffés par le soleil? C'est probable.
En résumé, cette aff"ection ou cette maladie n'apparaît pas
souvent dans les terrains secs et dans les années normales. Elle
existe presque toujours sur les treilles faibles, dans les terrains
frais et humides, et elle est plus ou moins intense selon que les
étés sont secs ou pluvieux.
i; II. Connaît-on le moyen d'empêcher la maladie de se pro-
duire ?
Si, comme je le crois, le dessèchement des rafles du Raisin
provient de l'humidicé du sol et de l'humidité de l'air , de l'une
de ces causes ou des deux causes réunies, il paraît difficile de
l'empêcher de se produire. Cependant des binages faits au
moment où le grain s'éclaircit peuvent remédier à l'humidité
du sol, et des auvents posés au-dessus de l'espalier, à la même
époque, peuvent atténuer les effets provenant de l'humidité de
l'air. Je crois aussi qu'il est utile de donner de la force à la
Vigne par des engrais appropriés et de provoquer ainsi l'af-
fluence de la sève jusqu'à Textrémité des grappes. D'un autre
côté, il ne faut pas pincer trop courts les sarments fruitiers, afin
de laisser suffisamment de feuilles pour l'élaboration de cette
sève qui est indispensable à l'accroissement des grains du Rai-
sin.
Les solutions que je donne ci-dessus ne sont peut-être pas
tout à faitr satisfaisantes ; du choc des idées jaiUit la lumière:
26
L CONGRÈS d'uORTICULTURE DE PARIS, EX 1886.
peut-être quelques-uns de mes collègues auront-ils trouvé mieux
et plus certain 1 Je le désire dans l'intérêt de la culture du Rai-
sin de table, qui est l'une des meilleures et des plus productives.
MÉMOIRE DE M. iMiLLET, DE Bourg-la-Reine, suf la 4" question
(Influence de Vàge des graines sur les plantes qui en provien-
droni).
La quatrième question e?t très ardue, sous divers rapports :
1° La récolte. des graines n'est jamais faite dans les mêmes
conditions ; dès lors, les expériences, quoique faites toutes par le
même homme et de la même manière, ne donnent pas des résul-
tats semblables ; les influences atmosphériques dirigent les opé-
rations dans des courants très différents. Qu'il me soit permis,
en conséquence, de communiquer les (pielques remarques pra-
tiques quejai pu faire relativement à l'influence qu'a l'âge sur
la germination des graines.
Pratiquement, je crois que les graines nouvelles sont et seront
toujours les meilleures. Dans les essais que j'ai faits, voici les
résultats que j'ai obtenus pour les Gucurbilacées, notamment
pour les Melons.
Première année, toutes les graines, sauf celles qui sont mal
constituées, germent el lèvent.
Deuxième année, l'âge de la graine commence à se faire sen-
tir; pourtant si les graines semées étaient bien choisies, elles
germeraient toutes ; ce n'est donc que la troisième année que
l'on constate véritablement l'influence de l'âge.
Là, plus de doute ; le temps a fait son œuvre : sur cent graines
confiées à la terre, les quatre cinquièmes seulement germent,
et, chose curieuse, soit hasard ou autre cause, la diminution des
germinations se proportionne aux années. Les graines semées la
quatrième année ne donnent plus que trois cinquièmes et celles
de cinq ans ne donnent plus que deux cinquièmes. La sixième
année, qui est généralement la dernière, ne donne que le cin-
quième et encore est-il bien variable.
Passé ce laps de temps, la germination n'est plus régulière.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS. Ll
J'ai semé des graines de Melons qui avaient jusqu'à dix années
de conservation. Mises tremper dans de l'eau tiède, sur des
couches bien chaudes, quelques-unes seulement lèvent et encore
les produits de cette germination ne viennent-ils que rachi-
tiques.
Pour d'autres plantes, par exemple pour les Rosacées, les
constatations sont plus difficiles, la germination est plus récal-
citrante. J'ai vu semer des Fraisiers quatre fois en huit jours,
donner les mêmes soins, employer les mêmes graines et avoir
des résultais fort inégaux. Il est certain cependant que les
graines de Fraisiers perdent leur faculté germinative plus vite que
celles des Melons. Dès la seconde année, les résultats sont déjà
moins favorables ; généralement les deux tiers des graines seu-
lement germent et encore pas toujours.
Pour les graines de trois ans, la germination se borne au tiers.
Nous ne semons des graines de cet âge que lorsque nous .man-
quons de celles d'un an ou deux. J'ai semé des graines qui
avaient jusqu'à six et huit années.
Ici, une question se pose tout naturellement entre les
familles des Gucurbitacées et des Rosacées. Pourquoi l'une perd-
elle sa vitalité plus vite que l'autre? Je vais y répondre^
grâce aux observations que j'ai faites sur les unes et les autres.
L'amande contenue dans la graine des premières est bien
moins grosse que dans les autres et, par contre, l'enveloppe en
est bien moins dure dans la plus petite. Que se passe-t-il alors ?
Le voici : si vous examinez à la loupe, avant de les semer, des
graines de Fraisiers de trois ans, vous voyez l'amande rétrécie
et n'emplissant plus la coque qui elle-même a durci par le
temps, et qui, dès lors, doit opposer une grande résistance au
germe qui veut se développer; en oulre, celui-ci, ayant perdu de
sa grosseur, n'emplit qu'avec peine la coque qui l'enveloppe et
meurt même avant d'avoir pu se faire jour au dehors.
Maintenant, contrairement à l'avis de beaucoup de personnes
qui disent préférer les plants venus de vieilles graines, je
crois que c'est là une erreur. J'ai entendu dire : les plants de
vieilles graines sont plus francs que ceux des nouvelles. A mon
point de vue, il n'en est rien. Car sur quoi fonder qu'une graine
LU CONGRÈS U'IIORTICLLTLHK DE l'ARIS, EN 188G.
qui sera restée trois ans dans le sac sera meilleure que celle
qui n'y aura séjourné qu'un an, puisque, au contraire, elle aura
perdu de ses qualités actives? Je sais qu'on me répondra que
c'est là ce qui la rend meilleure, parce qu'étant moins vigou-
reuse elle reproduira le type même de sa nature et sera plus
disposée à se mettre à fruit.
Eh bien, moi, je ne partage pas cette manière de voir; je crois
que plus sont vieilles les graines qu'on semé, moins on peut
espérer une bonne réussite.
Les plants sont moins vigoureuX;, ont moins de résistance
contre les maladies qui les accablent, tandis que le contraire
existe pour ceux que donnent de jeunes graines.
Je sais fort bien qu'avec cette grande vigueur de première
année, il y a toujours quelques sujets qui s'emportent et
perdent leur caractère primitif; mais ce n'est pas là une géné-
ralité et il est toujours plus facile de modérer une plante que
de la faire pousser quand elle ne le veut pas. Du reste, dans
quelques sortes seulement ces faits se produisent, tandis que
dans la pluralité des cas on est enchanté de la grande vigueur
des plantes et de leur beau développement, d'où je conclus
que l'âge est toujours pernicieux aux graines et tju'il est
bien préférable, lorsqu'on peut le faire, de semer des graines
de premièi*e ou deuxième année, au pis aller de troisième.
L'année passée, je devais déjà communiquer au Congrès des
observations faites sur l'âge des graines; une circonstance im-
prévue m'ayant empêché d'y prendre part, la question ne fut pas
traitée. Ce relard d'un an m'a permis de faire encore quelques
expériences. Ainsi, l'année dernière, au moment du Congrès, je
faisais semer trois châssis de graines de Fraisiers, dans l'un d'un
an, dans l'autre de deux et enfin dans le troisième de trois. Cette
expérience est venue confirmer ce que j'ai dit plus haut sur la
dureté de l'enveloppe des graines âgées.
J'eus la satisfaction de voir les graines d'un an lever très bien
dans la première quinzaine ; celles de deux ans levèrent partiel-
lement six semaines après.
Enfin pour celles de trois ans, un fait très caractéristique se
produisit.
MEMOIRES PRESENTES. LUI
Quoique arrosées convenablement et tenues à demi-ombre
comme celles qui avaient levé à côté, elles ne se décidèrent à
lever que vers le commencement d'octobre. Ainsi cette graine
avait la coque tellement dure qu'elle préserva lamande inté-
rieure et qu'elle lui conserva sa faculté germinative jusqu'au
moment où la grande humidité de l'automne fit pourrir l'enve-
loppe et facilita la sortie des germes.
Une expérience analogue fut faite dans un châssis de Melons
et donna les résultats suivants :
Graines d'un an, tout lève;
De deux ans, un peu moins de germinations;
De trois ans, un tiers en moins.
En plus, celles de deux ans levèrent dix heures après celles
d'un an; celles de trois ans, vingt-quatre heures après.
Le produit de la graine d'un an était bien plus vigoureux,
les cotylédons plus larges, d'un vert plus foncé. Sur les jeunes
pieds venus de graines de deux ans, on apercevait quelques rides
aux cotylédons et le vert en était moins foncé; enfin des graines
de trois ans étaient venues des plantules à feuilles séminales
très ridées et d'un vert pâle.
Je conclus que l'âge ne peut avoir qu'un effet funeste sur les
graines et sur les sujets qu'elles produisent; qu'il ne faut se ser-
v'r de graines vieilles que lorsqu'on manque de graines nou-
velles.
MÉMOIRE DE M. Gh. Baltet, DE Troyes, sur la 10^ question:
Quels sont les fruits les plus avantageux à faire en grande culture
pour l' approvisionnement des marchés?
Les fruits destinés à l'approvisionnement des marchés récla-
ment, pour le but à atteindre, certaines conditions que l'on ne
recherche pas toujours lorsqu'il s'agit de plantations fruitières
destinées à pourvoir exclusivement la table de l'exploitant.
Ces conditions sont particulières à la nature de l'arbre et à
LIV CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EN 1886.
la valeur du fruit, sans parler de l'installalion dont les néces-
sités jouent un rôle d'un autre ordre dans les résultats finan-
ciers de l'entreprise.
Pour les fruits de marché, il faut un arbre vigoureux, rus-
tique et d'une grande fertilité.
Le fruit lui-même se présentera convenablement à l'acheteur;
c'est-à-dire que, à première vue, il plaira assez pour que son
mérite ne soit pas discuté. Quelle que soit son utilisation,
l'approvisionnement des desserts, la fabrication de conserves
ou de certaines préparations économiques et même indus-
trielles, sa chair ne devra rien laisser à désirer.
Une maturation lente aura beaucoup plus de succès qu'une
maturité rapide. Ainsi, la Cerise Anglaise qui mûrit lentement,
\diPoire Duchesse, qui résiste deux mois à l'étalage du fruitier, ont
toujours preneur à la Halle.
Il est indispensable encore que le fruit de commerce soit
d'une nature telle qu'il puisse, sans inconvénient, supporter
lesfaligues des manipulations nécessitées par la récolte, l'embal-
lage, le transport et la mise en vente.
Un exemple à citer nous est fourni par la Pomme Baldwin,
qui est la plus recherchée en Améiique pour les exportations;
c'est un fruit riche en couleur, lent à se flétrir, lourd en poids
et tardif en maturité. Il faut voir, au port de Liverpool, aussitôt
le « barring » défutaillé, les négociants l'accaparer. La Pomme
a supporté bravement la mise en tonneau et la traversée.
Le choix des variétés est ici une condition importante du
succès. Une nomenclature restreinte à un petit nombre
d'espèces offre plus d'un avantage à l'exploitant : la récolte en
est plus prompte et la vente ne nécessite pas autant de va-et-
vient. C'est donc une simplification dans les frais du personnel
et du matériel accessoire.
Cependant il conviendra de tenir compte des milieux ou des
circonstances favorables à l'écoulement du produit. Telle
localité a la saison d'eaux, les foires et marchés, les fêles et
excursions, la moisson, la vendange, ou des exploitations
agricoles ou industi-ielles amen;int périodiquement une popu-
lation supplémentaire, toujours avide de trouver un fruit dans
MÉMOIRES PRÉSENTÉS. LV
sa consommation; ce sont là des circonstances qui garantissent
la vente des denrées alimentaires.
Tout en attribuant une majoration à la valeur des fruits
précoces qui arrivent bons premiers au marché et séduisent
lacquéreur, il importe également au planteur d'assurer
l'approvisionnement de l'alimentation publique en basant ses
opérations sur toutes les saisons de maturité des espèces frui-
tières.
Partant de ce principe, nous proposons la liste suivante
des meilleurs fruits de marché. Ils ont fait leurs preuves :
nous les inscrivons dans leur ordre de maturité.
Abricots.
Gros Saint-Jean. Hàtif, beau fruit.
Commun. Préféré pour les pâtes et marmelades.
Luizet, Variété docile aux exportations.
Royal. Beau fruit de dessert.
Pêche. Tardif, l'un des plus méritants.
Amanies.
Grosse commune. Coque dure.
A flots. Coque demi dure.
Princesse. Coque tendre.
Cerises.
Anglaise hâtive. Arbre de grande production; fruit mûris-
sant successivement.
Lemercier. Arbre trapu ; beau fruit rouge foncé.
Reine Horlense. Variété à greffer sur Mahaleb.
Montmorency. Bonne pour les conserves et les pâtisseries.
Sous-variétés à longue queue et à courte queue.
Belle de Châtenay\ Bon fruit tardif; situation saine.
Cerise franche. Très répandue pour l'alimentation des
ir arches. L'arbre se reproduit par semis et par drageons.
Griotte du Nord. Bonne pour ratafia; beau fruit tardif.
Bigarreau rose, Bigarreau rouge et Bigarreau noir. De grande
LVI CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EN 188G.
vigueui' et de grande production. Signalons entre autres : Le
B. Espéren 0X1 Napoléon pour les fruits roses, le ^. gt'os cœur
dans les fruits rouges, pourprés, et le B. Jaboulaij, hâtif et
noir.
Guigne pourpre hâtive ; Guigne précoce. Les plus précoces.
Guigne Beauté de l'Ohio. Fruit carré d'excellente qualité. (A
préserver des oiseaux qui en sont très friands.)
Chàtaigni'H.
Printanière. Ronde, précoce.
Grosse ordinaire. Divers types fertile?.
Grosse rouge. Fruit de bonne garde.
Marron de Lyon, du Luc, etc. Gros fruits.
(jroseiUes.
A grappe blanche. Blanche, hâtive, de Versailles.
A grappe rouge. La Versaillaise ; la Fertile.
Cassis à gros fruit noir.
Noisetles.
Ordinaire. Sous-variclés à pellicule blanche ou rouge.
Aveline. Sous-variétés à pellicule blanche ou rouge.
De Provence. Gros fruit arrondi.
Noix.
Belle ordinaire. Choisir de bons types.
Mayelte. Fruit de dessert, à coque demi dure.
Franquette. Fruit oblong ; végétation tardive; cultivée dans
l'Isère.
A coque tendre. Recherchée pour la table; l'ruit moyen.
Tardive de la Saint-Jean. Végétation tardive ; fruit ferme.
Pèches.
I. Pêches d'espalier.
Amsden. | Bonnes variétés très hâtives, pour espalier ei
Alexander. ( plein air.
MEMOIRES PRESENTES. LVIl
Précoce Rivers. Variété hâtive, de bonne grosseur, coloris fin.
Précoce de Haie. Fruit bien coloré, bon en plein vent.
Grosse Mignonne hâtive De bonne production; vente assurée.
Baron Dufour. Beau fruit coloré de peau et de chair.
Grosse Mignonne. Une des plus cultivées (plusieurs sous-
variétés).
Madeleine rouge. Bonne variété, arbre sujet au blanc (plu-
sieurs sous-variétés).
Belle Beausse. Bon fruit; arbre de bonne vigueur.
Reine des Vergers. Beau fruit coloré; robuste en plein vent.
Bonouvrier. Arbre robuste et productif; beau fruit.
Baltet. Bonne variété tardive ; arbre productif; chair fine,
non adhérente au noyau et se détachant bien de la peau.
//. Brugnons.
Violet hâtif. Bien productif.
Lord Napier. Beau et bon fruit, précoce.
Violet musqué. Tardif.
111. Pêches de plein vent.
A chair blanche. ) Choisir parmi les variétés locales les
A chair rouge. > plus fertiles et les plus robustes se rap-
A chair jaune. ) portant à ces trois types.
Poires,
l. Poires d'été.
Doyenné de Juillet. Joli petit fruit, meilleur que ses congé-
nères locaux ; de maturité préccce.
Citron des Carmes. Arbre vigoureux et généreux.
Epargne. Arbre productif, à rameaux retombants ; beaux
fruits à entrecueillir.
Favorite de Clapp. Gros fruit, beau de forme.
Docteur Jules Guyot. Arbre d'une grande fertilité; le fruit est
beau, fin ; il n'a pas le i:>arfum musqué de la variété suivante.
Beurré Giffard. Fruit fin, pour sol riche.
LVIll CONGRÈS d'horticulture DE PARIS, EN 1886.
William. Très beau et bon fruil, des plus répandus en France,
en Angleterre, en Amérique.
Beurré d'Amanlis. Arbre très vigoureux et produclir, a
rameaux arqués; le fruit mûrit assez lentement.
Madame Tregve. Arbre fécond ; fruit fondant, juteux, sucré.
Doyenné de Mérode. Bon gros fruil; arbre se tenant bien.
C'est une variété très cultivée dans les vergers.
Beurré Lebrun. Beau fruit allongé, à maturation lente.
II. Poires d'automne.
Beurré Hardy. Robuste et fertile; lui éviter les situations bat-
tues des grands vents.
Beurré superfin. Fruit succulent ; l'arbre préfère un dévelop-
pement libre.
Beurré d'Angleterre. Arbre très vigoureux, pyramidal, de
grande production; fruit à confire ou de consommation directe.
Louise bonne d'Avranches. Variété estimée sous tous les
rapports; le fruit, beau et bon, est de vente assurée.
De Tongre. Populaire en Belgique sous le nom de Dnvondeau.
Doyenné d'automne. Bon fruit: demande plutôt l'espalier ou
une situation abritée.
Duchesse d'Angoulême. L'une des plus avantageuses comme
grosseur et comme fertilité; maturation prolongée; vente cer-
taine, fruit de commerce et de consommation.
Beurré Glairgeau. Arbre- peu vigoureux, mais très fertile;
beau fruit plus méritant lorsqu'il est coloré.
Fondante du Parrisel. Arbre pyramidal; fruit ferme, fondant.
Beurré Bachelier. Arbre ramifié ; beau fruit craignant les
fatigues du transport.
Beurré Diel. Vigoureux et fertile; fruit intéressant par sa
beauté et sa maturation prolongée.
Charles-Ernest. Arbre d'un beau port, fructifiant bien; la
Poire est belle, bonne, lente à mûrir.
///. Poires d'hiver.
Curé. Bien que la qualité du fruit laisse parfois à désirer, il
est toujours recherché; l'arbre est vigoureux, très productif.
MEMOIRES PRESENTES. LIX
Beurré d'Hardenpont. Très bon fiuit qui réclame l'espalier
ou la forme en basse tige et la greffe sur Cognassier.
Passe-Golmar. Vigueur mojenne; très bon fruit sucré, crai-
gnant les situations battues du vent.
Nouvelle Fulvie. Rameaux arqués; fruit de bonne tenue.
^ Chaumontel. Arbre robuste; bon fruit en situation saine.
Passe-Crassane. Ai'bre de forme pjramidale; beau fruit, un
peu acidulé, mais fondant et de premier mérite.
Olivier de Serres. Vigueur contenue; bon fruit, plat comme
le précédent, moins gros, mais plus sucré.
Doyenné d'hiver. Très fertile; prospère mieux en espalier au
levant ou au midi, l'arbre étant greffé sur Cognassier ou sur-
greffé sur une variété vigoureuse; vente certaine.
Charles Cognée. Belle et bonne variété qui tend à se propager.
Larbre est vigoureux, productif en plein air ou en espalier.
Bergamote Espéren, Une des meilleures parmi les tardives;
si elle séduit moins l'acheteur qui en ignore les qualités, elle a
les sympathies du consommateur.
Nous avons vu en Normandie des Poiriers de Saint-Germain,
ûe Bon-Chrétien, de Crassane, en espalier, greffés sur Cognassier,
donner un beau produit lucratif, expédié à Paris, à Londres, à
Saint-Pétersbourg.
/ V. Poires à confire.
Blanquet, Petit fruit de couleur de cire; arbre de verger.
Rousselet de Reims. Petit fruit à goût musqué, agréable.
Ces deux fruits sont les plus recherchés pour la confiserie, le
séchage, la pâtisserie, les poires tapées.
V. Poires à cuire.
Cerleau d'automne. Très répandue dans l'Est et le Centre;
fruit propre au séchage, à la cuisson au vin blanc.
Messire Jean. Fruit roux, se manipulant bien, pour raisiné,
cuisson au four, etc.
Martin sec. Arbre robuste, fertile avec l'âge; fruit petit, pour
cuisson de Poires entières, confites ou tapeés_, pâtisseries, etc.
LX CONGRÈS D'ifORTICULTURE 1)K l'ARlS, EN 1886.
Galillac. Vigoureux et très fertile; grosse Poire pour la cuis-
son au four et sous la cendre ou au vin, et pour compote.
Ponwir's.
J. Pommes d'été . ,
Astrakan rouge. Une des plus hâtives, bien colorée.
Borowàtsky. Fruit strié, à chair acidulée, rafraîchissante,
lent à mûrir.
Transparente de Groncels. Arbre très vigoureux, résistant aux
grands froids comme celui des deux précédentes; beau fruit,
coloris de cire, très fin; bonne qualité.
Rambour d'été. Gros fruit strié; arbre fertile.
111. Pommes d'automne.
Gellini. Arbre robuste, fécond; beau fruit à deux fins.
Grand Alexandre. Gros fruit d'apparat coloré et strié de car-
min ; à cultiver plutôt en basse lige.
Grosse Reinette grise. Très fertile ; gros fruit, très bon cru et
cuit, se conservant jusqu'en hiver.
Calville Saint-Sauveur. Beau fruit côtelé et coloré; arbre à
cultiver de préférence en basse lige.
Belle-fleur rouge. Variété de grand rapport, populaire dans
plusieurs régions ; fruit coloré, bon cru et cuit.
Reine des Reinettes. Arbre d'un beau port, très fertile; joli
fruit strié et coloré, de bon goût.
///. Pommes d'hiver.
Belle-fleur jaune. Beau fruit côtelé, d'un goût fin.
Royale d'Angleterre. Arbre d'une grande fertilité pour plein
vent ; fruit un peu allongé, strié rose.
Reinette de Guzy. Répandue en Bourgogne sous le nom de
Reinette carrée. Arbre robuste ; fruit ferme.
Reinette du Canada. La plus cultivée en plein vent; une des
plus belles et des meilleures Pommes,
MKMtilRKS PKÉSENÏÉS. LXI
Reinette grise et Reinette dorée. Fruits de bonne conserva-
tion. Il existe sous ces deux nonris plusieurs bonnes variétt's.
Reinette Baumann. Arbre généreux ; beau fruit pourpré.
De Châtaignier. Très répandue dans les vergers; fruit strié
rouge, qui voyage facilement.
Reinette franche. Bon fruit moyen ; arbre délicat.
Calville blanc. Très beau, très bon fruit, de qualité supé-
rieure. L'arbre veut une situation abritée. Vente assurée.
Ai)i rose. Joli petit fiuit de dessert, préférable en basse lige.
Exige une situation où il puisse se colorer.
Reinette de Gaux. Arbre de verger; bon fruit légèrement strié,
de longue conservation.
Baldwin. Arbre généreux ; fruit coloré, ferme, da bonne
garde, d'un transport facile.
Pf unea.
I. Ptnmes de dessert.
Mirabelle précoce. Fruit petit, jaune ; une des plus hâtives.
Favorite hâtive de Rivers. Fruit petit ou moyen, violet,
recherché pour sa précocité.
Monsieur hàlif. Bon fruit pour pâtisserie et marmelade ;
arbre fertile ; fruit assez gros, violet, bleuâtre.
Des Béjonnières. Beau fruit jaune piqueté, excellent partout^
à tout emploi. Arbre robuste, fertile.
Reine-Claude. Variété la plus répandue sous tous les rapports.
Arbre de grande culture; vente du fruit assurée.
Reine-Claude diapiiane. Sorte de Reine-Claude au coloris
transparent, assez ferme.
Mirabelle petite. La plus recherchée par les confiseurs; arbre
ramifié, court, fertile; fruit petit, jaune, piqueté rouge.
Mirabelle grosse. Très répandue dans les déparlements de
l'Est; choisir les types fertiles.
Tardive musquée. Bonne variété tardive, fruit violet, de matu-
rité lente, bon à divers usages.
Goutte d'or de Coë. Bon gros fruit tardif, jaune d'or, à
entrecueillir (Bonne sous-variété à fruit violet).
LXII CONGRÈS D'HORTICULTURE DE PAHIS, lv\ 1886
//. Prunes à pruneaux.
C, Agen. Fruit rouge, 1res répandu dans le Sud-Ouest.
Sainte-Calherine. Fruit jaune, très répandu en Touraine.
Quetsches variées. Fruits violets, très répandus dans l'Est.
Ces trois variétés se prêtent au séchage, à la confection de
pâtisseries, de conserves, etc.
Raisins.
Précoce Malingre. Raisin blanc, dont il faut surveiller la ma-
turation, nnènie avec une pellicule verte.
Morillon hâtif. Raisin noir, connu sous les noms de Madeleine
Raisin de Juillet, Pineau précoce.
Madeleine royale. Raisin blanc ; cépa e vigoureux, convient
au climat nord-est.
Chasselas doré. Les plantations commerciales pourraient
s'arrêter à cette seule variété, étant données. sa rusticité, sa
fécondité, la bonne qualité de son fruit et la popularité dont
elle jouit à bon droit.
Chasselas rose et Chasselas violet. Variétés du précédent; leur
nom indique la couleur du grain.
Frankenthal. Beau Raisin à gros grains noirs, préféré à tout
autre pour la culture sous verre; de consommation et plutôt de
spéuclation.
Il n'est pas jusqu'aux cépages vinifères qui ne trouvent acqué-
reur à la criée, au détail ; nous les recommandons.
Dans les diverses essences, nous avons signalé les variétés
principales et négligé les fruits locaux. Ceux-ci donnent de
beaux résultats dans leur cantonnement; on adoptera les meil-
leures sortes toutes les fois qu'il sera possible de leur procurer
une situation analogue à celle de leur pays d'origine.
Un certain nombre de fruits locaux ont acquis une certaine
réputation (une réputation de province, comme on dirait à
Paris) et ont pour ainsi dire leur marque au marché.
Par exemple :
MEMOIRES l'KKSENTES. LXlll
Les Abricots Fin rosé, Rouge hàfif, Précoce de lioulbon, de la
Provence.
Les Cerises Belle de Sauvignij, de la Champagne septen-
trionale; à'Olivet, de l'Orléanais; la Guigne hâtive de Belle et le
Bigarreau de Mai, de l'extrême Sud-Est.
. Les Pêches de plein vent, Pavic, Madeleine, du Roussillon ;
la Niçarde, du comté de Nice; de Syrie, dans le Dauphiné; de
Beure, aux environs de Besançon; d'Oigniea, en Belgique;
Crawford et Oldmixon, des États-Unis.
La Prune de Brg, qui pullule sur les plateaux de Villiers-sur-
Marne et rapporte au pays .'50,000 francs des Halles centrales.
Les Poires Boutoc, du Bordelais; de Fosse ou de Vallée, de la
Brie et de la Champagne; de Publier, en Savoie; Vital, près
de Ponloise; Délices Cuvelier, en Belgique.
Les Poires d'économie Rouget (à confire), de la région
d'Étampes ; d'Etranglé (à sécher), en Suisse; de Fusée, en Nor-
mandie et dans leGâtinais ; Calouet, dans le Centre.
Parmi les variétés non locales, le Bon-chrétien d'hiver a
trouvé sa région dans le sud-ouest; la Royale d'hiver, dans le
sud-est; le Doyenné d'Alencon, dans le nord-ouest; la Mon-
sallard, de Bordeaux à Montpellier ; Marie Guisse et Bergamote
Hertrich dans le nord-est et l'est.
Les variétés de Pommes locales sont très nombreuses et d'un
acclimatement facile. Il faudra les adopter avec prudence et
profiter, si on le peut, de l'expérience d'autrui.
Nous n'avons pas à nous occuper des bénéfices de l'exploi-
tation, sans quoi nous aurions pu dire : Bornez-vous aux Prunes
de Reine- Claude Qi de Mirabelle, aux Poires de William et de
Duchesse (basse tige), aux Pommes de Reinette et de Calville, etc.
Il est à supposer que le programme du Congrès a des visées
plus larges et qu'il a eu pour but d'éclairer le cultivateur et de
pourvoir à l'alimentation générale.
Un dernier mot.
La vente du fruit se fait de diverses manières :
1° Sur l'arbre ou sur pied ; généralement la cueillette est à la
charge de l'acquéreur et le contrat passé au moment de la
LXIV CONGRÈS d'HORTICULTURE DE PARIS, EX 1880.
floraison de l'arbre, à l'amiable ou à l'enchère. Le paiement a
lieu au comptant ou à courte échéance.
2" A fruit cueilli :\a. récolte est faite par le vendeur et le
produit est livré en gros à des intermédiaires, ou eu détail direc-
tement au consommateur.
Il va de soi que les transactions seront rendues plus faciles
par le voisinage des marchés, des gares ou des ports d'embar-
quement.
La certitude et la facilité des débouchés ne tarderont pas à
provoquer la plantation de nombreux vergers. C'est ainsi que
des stations fruitières sérieuses se sont constituées et ont fait
la fortune de leurs propriétaires, tout en assurant à la consom-
mation publique un aliment abondant, agréable et hygiénique.
Enfin, il n'est pas hors de propos d'ajouter que la production
fruitière deviendra un chapitre important à ajouter aux
revenus de l'exploitation rurale; la famille du cultivateur y
étant directement intéressée, la population des campagnes ne
cherchera plus autant à déserter le champ de ses pères.
MÉMOïKE DE M. Cu. Baltet, DE Troyes, sur la onzième ques-
tion :
Des moyens de mettre en hon étal de rapport des terres de mé-
diocre (/ualité on peu productives par Vemploi d'arbres ou d'ar-
hrisseaux fruitiers dont les produits soient directement utilisés
dans V alimentât ion.
Les terres de médiocre qualité ou peu productives ne devront
être consacrées à l'arboriculture fruitière que si leur nature
même se prête à la végétation de quelque genre ou espèce à
fruits comestibles, ou si leur amélioration est facilement réali-
sable.
Par un tour de force, et surtout à l'aide d'une dépense d'ar-
gent considérable, on parviendrait sans doute à faire surgir une
oasis fruitière d'une plaine morte, inculte, d'une montagne inac-
cessible : mais la solution demandée doit plutôt viser une trans-
SOCIETE NATIONALE ET CENTRALE D'HORTICULTURE
DE FRANGE
EXPOSITION DES
Produits de l'Horticulture
SPÉCIALEMENT CONSACRÉE AUX
FRUITS, LÉGUMES & PLANTES FLEURIES
Ouverte du 23 au 26 octobre inclusivement
DANS LE PAVILLON DE LA VILLE DE PARIS
Aux Champs-Elysées
RÈGLEMENT (i)
§ 1". Objet et durée de V Exposition.
Art. I". — Conformément à la décision prise par le Conseil
d'Administration, dans sa séance du 22 juillet dernier, une Expo-
sition destinée à recevoir les Fruits, Légumes et Fleurs de la
saison, sera tenue dans le pavillon de la Ville, aux Cha.iips-
Élysées, à Paris, du 23 au 26 octobre.
Tous les horticulteurs et amateurs français et étrangers sont
invités à prendre à cette ïixposition la plus grande part possible
et à concourir pour les Récompenses qui seront décernées.
Les lots collectifs seront acceptés.
Seront admis à y figurer :
1° Les Fruits;
2° Les Légumes;
3° Les plantes fleuries de plein air et de serre et celles
à fruits d'ornement;
4° Les Plantes nouvelles de plein air ou de serre, fleu-
ries ou non;
5° Les bouquets et garnitures de fleurs naturelles.
(1) D'après une décision du Conseil d'Administration, tout membre
qui a été rayé des contrôles de la Société ne peut prendre part aux
Expositions.
Série IIL T. VIII. Cahier de juillet, publié le 31 août 1886. 27
334 EXPOSITION DES PRODUITS DE L HORTICULTURE.
§ 2. Réception, installation et enlèvement des Fruits, Légumes
et Plantes.
Art. 2. — Les horticulteurs ou amateurs qui voudront prendre
part à cette Exposition devront adresser, avant le samedi 9 oc-
tobre 1886, terme de rigueur, à M. le Président de la Société,
rue de Grenelle, 84, une demande d'admission accompagnée :
1" de la liste des objets qu'ils doivent présenter; 2° de l'indica-
tion de l'espace superficiel qu'ils peuvent occuper, et enfin,
3° de celle des concours auxquels ils désirent prendre part.
Art. 3. — Les fruits, légumes et plantes qui doivent figurer à
celte Exposition seront reçus les 20 et 21 octobre, de huit heures
du matin à cinq heures du soir.
Seules les fleurs coupées seront reçues le 23 au matin, et leur
groupement définitif devra être terminé à neuf heures.
Art. 4. — Les produits quels qu'ils soient ne seront admis à
l'Exposition que s'ils sont, avant le passage du Jury, lisiblement
et correctement étiquetés.
Art. 5. — Les Collections de fruits (Poires, Pommes, Rai-
sins, etc.), quelle que soit leur importance, ne pourront être
représentées par plus de trois à cinq échantillons de chaque
variété.
Art. 6. — Il est interdit aux Exposants de placer des pan-
cartes indiquant leurs noms et adresses avant que la décision du
Jury leur ait été communiquée par le Secrétariat de la Société.
Tout contrevenant serait, par ce fait, exclu du concours.
Art. 7. — L'enlèvement des produits exposés ne pourra se
faire que sous la .surveillance de la Commission de l'Exposition,
es 27 et 28 octobre, de neuf heures du matin à cinq heures du
soir; à partir de ce délai, la Commission se trouvera dans la
nécessité de les faire enlever.
§ 3. Commission d'organisation et de surveillance
de VExposition.
Art. 8. — La Commission d'organisation, nommée par le
Conseil d'Administration, conformément à l'art. 55 du Règlement
HÈGLEMEXT. .{oo
(Je la Société, et conslituée en Jury d'admission, est chargée
d'examiner préalablement tous les produits présentés.
Celte Commission a le droit de refuser les produits qui ne lui
paraîtraient pas dignes de figurer à l'Exposition, ou qui ne rem-
pliraient pas les conditions des concours.
Elle fixera, en les modifiant, si cela est nécessaire, les dimen-
sions de l'espace demandé.
Les Exposants seront tenus de se conformer à toutes les me-
sures d'ordre et d'installation qui leur seront indiquées par la
Commission.
Art. 9. — Le Secrétariat de la Société, assisté d'un nombre
suffisant de Commissaires nommés par le Conseil, sera chargé
de la surveillance de l'Exposition.
Art. iO. — La Société donnera tous ses soins aux objets
exposés; mais elle ne répond d'aucune perte ni d'aucun dégât
ne provenant pas de son fait.
Les Exposants seront personnellement responsables des acci-
dents qui pourraient arriver, par leur fait, dans l'enceinte de
l'Exposition.
§ 4. Jury.
Art. 11. — Le Jury sera composé d'horticulteurs et d'ama-
teurs. Le nombre des Jurés est fixé à quinze. Ils sont désignés par
le Conseil d'Administration, conformément à l'art. 58 du Règle-
ment. 11 pourra se diviser en trois sections :
La première jugera les collections de Fruits.
La seconde celles de Légumes.
La Iroisiènie celles de Plantes fleuries et jes Bouquets et gar-
nitures de fleurs naturelles.
Art. 12. —Les Membres du Jury ne pourront prendre part
aux opérations du Jury dans les sections dans lesquelles ils expo-
seront.
Art. 13. — Le Jury sera dirigé par le Président ou l'un des
Vice-Présidents de la Société.
Art. 14. — Les membres du Jury se réuniront le samedi
23 octobre, à neuf heures, au commissariat de l'Exposition. Ils
ne pourront pénétrer dans l'enceinte de l'Exposition sous
356 EXPOSITIO.X DES PRODUITS DE L HORTICULTURE.
quelque prétexte que ce soit, avant le moment ou ils entreront
en fonctions, introduits par le Président, le Secrétaire-général
de la Société et les membres de la Commission désignés à cet
effet.
Aucune personne étrangère à la Commission des Expositions
ne pourra pénétrer dans l'enceinte de l'Exposition, avant les
heures où elle sera ouverte au public.
Art. 15. — Le Secrétaire-général de la Société remplira près
du Jury, dans son ensemble, les fonctions de Secrétaire; il sera
assisté des Secrétaires de la Société qui le représenteront près
de chaque section, et de membres de la Commission d'organisa-
tion, qui seront seuls chargés de donner les renseignements dont
le Jury pourrait avoir besoin et de recueillir les observations que
les Exposants pourraient avoir à présenter.
Art. 16. — Après le jugement rendu par le Jury, il sera placé
au centre de chaque lot une pancarte indiquant la nature de la
récompense accordée. Les exposants seront tenus de maintenir
lesdites pancartes sur leurs lots, ainsi que leurs noms et adresses,
pendant toute la durée de l'Exposition (1).
Art. 17. — Tout exposant qui refuserait la récompense que
le Jury lui aurait accordée serait privé du droit de participer à
l'Exposition suivante.
§ 5. Des Récompenses.
Art. 18. — Les récompenses consisteront en médailles d'or,
de vermeil (grand et petit module), d'argent (gi-and et petit
module), de bronze et en mentions honorables.
L'attribution en sera laissée à la libre disposition du Jury q'ui
dans chaque concours pourra donner tel ordre de médailles
qu'il jugera nécessaire.
11 sera donné un diplôme avec les médailles aux Exposants
(1) Les pancartes annonçant la nature des récompenses accordées
seront à la disposition de MM, les Exposants, qui pourront les l'é-
clamer au bureau du Secrétariat (au siège de l'Exposition).
RÈGLEMENT. 357
qui en auront fait la demande à la Société au plus tard quinze
jours après la fermeture de l'Exposition.
Les médailles non réclamées une année après le jour de la
distribution des récompenses ne seront plus délivrées et appar-
tiendront de droit à la Société.
AnT. 49. — Des médailles seront mises à la disposition du Jury
pour récompenser les apports non prévus au programme et
ceux qui auront le plus contribué à l'ornementation de l'Exposi-
tion.
PROGRAMME DES CONCOURS
OBSERVATIONS GÉNÉRALES
Tout exposant, concourant comme amateur, ne peut égale-
ment concourir comme horticulteur.
Tout exposant ne peut concourir que pour un seul lot, dans
chaque concours.
La Société ouvre, à l'époque précitée, des concours pour les
spécialités suivantes ;
A. — Fruits.
1*"^ concours. Pour un ou plusieurs fruits non encore au com-
merce obtenus de semis par l'exposant.
Les prix seront décernés, s'il y a lieu, après l'examen du
Comité d'Arboriculture de la Société.
2^ concours. Pour la collection de fruits la plus complète et
la plus remarquable par la beauté et la qualité des échantillons
(trois fruits au moins de chaque variété et cinq au plus) (1).
3'' concours. Pour la plus belle collection de Poires soigneu-
sement étiquetées.
Nota. — Il ne sera reçu que trois échantillons de chaque
variété à fruits volumineux.
(i) Il ne sera reçu qu'une assiettée de chaque variété. Même obser-
vation pour les Pommes.
358 EXPdsrnuN des produits de l horticulture.
4« concours. Pour la plus belle collection de Poires, composée
de trente variétés nommées (il ne sera reçu que cinq échantil-
lons de chacune d'elles).
5" concours. Pour le plus beau lot de Poires composé de vingt
variétés nommées.
6® concours. Pour le plus beau lot de Poires formé de dix
variétés bien étiquetées.
7^ concours. Pour la plus belle collection de Pommes (trois
échantillons de chaque variété à fruits volumineux).
8'^ concours. Pour la plus belle collection de Pommes com-
posée de cinquante variétés nommées.
W" concours. Pour la plus belle collection de Pommes com-
posée d'au moins vingt variétés nommées (cinq échantillons de
chacune au plus).
10® concours. Pour le plus beau lot de Pommes formé de dix
variétés bien étiquetées.
11* concours. Pour la collection la plus belle et la plus correc-
tement étiquetée de fruits à cidre.
12"^ concours. Pour fruits conservés frais.
13" concours. Pour le plus beau lot de Pêches.
14® concours. Pour la plus belle collection de Prunes, Cerises
et autres fruits mous d'arrière-saison.
15® concours. Pour la plus belle collection de Raisins de table,
composéede vingt-cinq variétés nommées (il ne sera reçu qu'une
assiettée de chaque variété i.
16* concours. Pour le plus bel apport de Chasselas de Fontai-
nebleau, qui ne sera pas moindre de cinq kilogrammes.
17' concours. Pour la plus belle collection de Raisins de cuve.
18® concours. Pour le plus beau lot d'Ananas à maturité.
19" concours. Pour la collection la plus belle, la plus nom-
breuse et la plus correctement étiquetée des fruits à cidre.
20® concours. Pour les plus belles Corbeilles de fruits.
RÈGLEMENT. 359
21* concours. Pour la collection de fruits moulés la plus
remarquable présentée par l'auteur.
22' concours. Pour les fruits cultivés en Algérie et dans le
midi de la France.
23c concours. Pour les arbres fruitiers dressés (deux exem-
plaires de chaque genre et forme).
24^ concours. Pour les arbres fruitiers de Pépinière (deux
individus de chaque espèce et forme).
B. — Légumes.
25^ concours. Pour un ou plusieurs légumes nouveaux, obte-
nus de semis par l'exposant et jugés méritants,
26® concours. Pour un ou plusieurs légumes de semis d'intro-
duction nouvelle.
27* concours. Pour la plus belle et la plus nombreuse collec-
tion de Légumes.
28® concours. Pour le plus beau lot de Melons à maturité.
29* concours. Pour la collection la plus complète de Courges,
Pépons et Potirons alimentaires.
30' concours. Pour le plus beau lut d'Artichauts (quatre
exemplaires de chaque variété).
31^ concours. Pour la plus belle collection de Salades : Lai-
tues, Romaines, Chicorées, etc. (six exemplaires de chaque
variété).
32« concours. Pour la plus belle et la plus nombreuse collec-
tion de Choux alimentaires (quatre individus de chaque sorte).
33* concours. Pour le plus beau lot de Choux-fleurs composé
d'au moins quatre individus de chaque variété.
34" concours. Pour la collection la plus nombreuse et la
mieux étiquetée de Haricots présentés en graines mûres.
35^ concours. Pour la collection la plus complète et la plus
correctement étiquetée de Pommes de terre.
360 EXPOSITION DES PRODUITS DE L'uORTICULTURE.
36*' concours. Pour le plus beau loi de Fraises.
37^ concours. Pour les vingt meilleures variétés de Pommes de
terre à recommander à la petite culture.
38« concours. Pour le plus beau lot de Champignons.
C. — Plantes fleuries.
39*^ concours. Pour les plantes fleuries d'agrément introduites
en France par l'exposant.
40^ concours. Pour plusieurs plantes de serre, d'orangerie ou
de plein air, obtenues de semis par l'exposant et n'ayant pas
encore été livrées au commerce.
41« concours. Pour six plantes au moins, remarquables par
leur bonne culture et leur belle floraison.
4'2c concours. Pour une collection de plantes fleuries de serre
chaude.
43" concours. Pour une collection de plantes à feuillage, de
serre.
44° concours. Pour un lot d'Orchidées exotiques en fleur.
45* concours. Pour une collection de Gloxinias et autres Ges-
nériacées en fleur.
46° concours. Pour une collection de Bégonia en fleurs (lu-
béreux, acaules ou caulescenls).
47e concours. Pour la plus belle collection de Bouvardias
fleuris.
48° concours. Pour la plus belle collection de plantes fleuries
de serre tempérée.
49® concours. Pour la plus belle et la plus complète collection
de Fuchsias fleuris (25 variétés au moins, un spécimen de cha-
cune d'elles).
50° concours. Pour dix à quinze Fuchsias fleuris remarquables
par leur développement.
51' concours. Pour une collection de cinquante à soixante
RÈGLEMENT. 361
variétés de Pétunias à fleurs simples et doubles (un exemplaire
de chaque variété).
52® concours. Pour la plus belle collection de Pelargonium
zonale et inqulnans à fleurs simples (40 variétés fleuries au
moins, représentées chacune par un exemplaire).
53® concours. Pour la plus belle collection de Pelargonium in-
quinans et zonale à fleurs doubles (30 variétés au moins repré-
sentées chacune par un spécimen).
54" concours. Pour la plus belle collection de Verveines fleuries,
en pot (SS variétés au moins).
55® concours. Pour la plus belle collection de plantes vivaces
fleuries.
56® concours. Pour la plus belle collection de Glaïeuls variés,
en fleurs coupées et nommées.
37® concours. Pour la plus belle collection, en trente variétés
au plus, de Reines-marguerites fleuries, représentées chacune
par un spécimen.
58® concours. Pour une collection de Balsamines fleuries
(30 variétés au plus).
59® concours. Pour une collection de Pklox Drummondi
fleuris, en pot.
60® concours. Pour la plus belle et la plus nombreuse col-
lection de Dahlias grandiflores, en fleurs coupées (50 variétés au
moins nommées).
61® concours. Pour vingt Dahlias (variétés nouvelles non
encore au commerce).
62® concours. Pour la collection la plus méritante de Dahlias
lilliputiens (30 variétés au moins),
63® concours. Pour une collection de Dahlias fleuris cultivés
en pots (30 variétés au moins).
64® concours. Pour la belle collection de Dahlias à fleurs
simples.
362 EXPOSITIOM DES PRuDUlTS DE l'uOKTICULïURE.
65' concours. Pour le plus beau lot d'OEillets remontants
fleuris, cultivés en pots.
66° concours. Pour le plus beau pot de Cyclamens.
67° concours. Pour une collection de Pyrèthres de l'Inde et de
la Chine (Chrysanthèmes). Au moins vingt variétés.
68" concours. Pour le plus bel apport de Cannas fleuris, en
pots ou en paniers,
69" concours. Pour la plus belle collection, en pots ou en
fleurs coupées, de Zinnias à fleurs doubles.
70" concours. Pour la belle collection de Roses nommées, pré-
sentées en fleurs coupées.
7i^ concours. Pour la belle collection de Rosiers fleuris
nommés, cultivés en pots.
72° concours. Pour une ou plusieurs Roses de semis non encore
au commerce.
FLEURS COUPÉES.
73'" concours. Pour les plus beaux bouquets, les plus belles
garnitures de fleurs d'un salon, ornementations diverses en
fleurs naturelles, etc., etc.
Adopté en séance du Conseil, le 12 août 1886.
Le Secrétaire-général, Le Président de la Société,
A Bleu. L. Say.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1886.
Concours permanent.
Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« sér., IV, 1882, p. 631
et 753.)
Concours annuels.
Médaille du Conseil d' Administration . Pour l'introduction ou l'obten-
tion de plantes ornementales méritantes. (V. \e Journal, 2« série,
XI, 4877, p. 445.)
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentstemon .
AVIS
Le Conseil d'Administration, dans sa séance du 8 avril, a
décidé qu'il sera ouvert, à l'une des séances des mois de juillet,
août, septembre, octobre et novembre prochains, des concours
analogues à ceux qui ont eu lieu en 1885. Il en a déterminé
comme il suit les dates et les objets :
26 août : Glaïeuls en fleurs coupées ; Reines-Marguerites en
pots ou en fleurs coupées ; Phlox. — Fruits en général.
23 septembre : Bégonias tubéreux en pots ; Dahlias en fleurs
coupées. — Fruits, notamment Pèches et Fraises tardives.
21 octobre : Asters. — Fruits. — Choux-fleurs. '
25 novembre : Chrysanthèmes d'automne. (L'Exposition de
ces plantes, dans la salle des séances delà Société, durera qua-
tre jours.) Ce concours sera divisé de la manière suivante :
1° Plantes en pots.
La plus belle collection de plantes en pots.
Le plus beau lot formé des plus belles variétés les mieux cul-
tivées.
Les plus beaux spécimens en fortes plantes.
364 PROCÈS-VERBAUX.
2° Fleurs coupées.
Les variétés les plus méritantes obtenues de semis et n'ayant
pas été encore mises au commerce.
La plus belle collection en fleurs coupées avec rameau.
Le 27 janvier 1887, un concours aura lieu pour le Witloof
ou Chicorée de Bruxelles, présenté en lots de 80 à 100 pieds,
avec racines.
-<:i^^:*^œ^q^^Ck^
PROCÈS-VERBAUX
SÉANCE DU 8 JUILLET 1886
Présidence de M. Dard y.
La séance est ouverte vers deux heures et demie. D'après
le registre de présence, on y compte cent trente-sept Membres
titulaires et seize Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
A l'occasion du procès-verbal, M. Girard (Maurice) dit que,
depuis la dernière séance, il a reçu de M. de Vilmorin des
spécimens vivants de l'insecte dont il a été question à cette der-
nière séance et qui dévore les feuilles du Melon. C'est une
Punaise du genre Halticut Burmeis. [Astemma Amvot), qui se
nomme H. apterus Lm. Le meilleur moyen pour détruire, au
moins partiellement, ces insectes qui sont sauteurs et de très
petite taille, est, comme pour l'Altise de la Yigne, de glisser
sous les feuilles envahies par eux des poches en toile, en opé-
N. B. — La Commission de Rédaclion déclare laissai aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
SÉANCE DU 8 JUILLET 1886. 365
rant de grand matin, et de faire tomber dans ces poches, par
des secousses, les petites Punaises qui sont encore engourdies
par l'effet ^e la fraîcheur de la nuit.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de deux nouveaux Membres titulaires dont la pré-
sentation a été faite dans la dernière séance et n'a rencontré
aucune opposition.
Il annonce ensuite qu'il vient de lui être remis par M. Laisné
trois livrets de la caisse d'épargne que ce généreux collègue
donne aux élèves de l'établissement municipal de Villepreux
qui ont subi de la manière la plus satisfaisante l'examen horti-
cole en vue de l'obtention du prix fondé par lui. — La Compa-
gnie applaudit à ce nouvel acte de générosité de M. Laisné.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
i° Par M. Beraud, de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire),
des Fraises Quatre-Saisons qu'il donne comme deux variétés,
mais que le Comité de Culture potagère regarde comme sem-
blables entre elles. Elles sont du reste fort belles; aussi, sur
la demande de ce Comité, une prime de 2® classe est-elle accor-
dée à M. Beraud. — M. le Président du Comité de Culture
potagère dit que cette Fraise lui semble avoir une grande res-
semblance avec celle que feu R.-R. Gauthier avait présentée
à la Société, à la date de quelques années, sous le nom de Reine
des Quatre-Saisons.
2° Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, place
de la Madeleine, de petits Piments longs qu'il a reçus du Japon
et qu'il présente hors concours. — Il les offre à ceux de ses
collègues qui voudraient essayer la culture de cette variété.
3° Par M. Vitry, arboriculteur à Montreuil-sous-Bois (Seine),
deux Pèches de la variété Downing qu'il dit être plus hâtive
d'environ huit jours que les variétés regardées jusqu'à ce jour
comme les plus précoces, telles que l'Alexander et l'Amsden.
— Il reçoit pour cette présentation les remerciements du Co-
mité d'Arboriculture fruitière.
4" Par M. Lepère, arboriculteur à Montreuil-sous-Bois (Seine),
une corbeille de Pêches dont sept sont de la variété Alexander
et quinze de la variété Amsden's June. W lui est accordé pour
366 PROCÈS-VERBAUX.
cette présentation une prime de 2* classe à laquelle il déclare
renoncer.
5° Par M. Edouard Lefort, amateur à Meaux, 12 Pêches Ams-
den et 12 Pêches Alexander pour la présentation desquelles il
obtient une prime de 2* classe.
6° Par M. Maurice de Yilmorin, 14 Pêches Amsden. Ces fruits
jugés beaux lui valent une prime de 2« classe qu'il renonce à
recevoir.
7° Par M. Lardin (Arthur), arboriculteur à Montreuil-sous-
Bois (Seine), 8 Pêches Alexander et 8 Pêches Amsden, que le
Comité d'Arboriculture fruitière juge remarquables pour leur
beauté et leur vive coloration. Aussi ce Comité propose-t-il
d'accorder pour cette présentation une prime de 1" classe,
et sa proposition est adoptée par un vote spécial de la Com-
pagnie.
8" Par M, Dormier, boulevard Garibaldi, 49, à Paris, trois
Pommes dont la bonne conservation motive l'attribution d'une
prime de 3* classe.
9° Par M. Venleclaye, à Argenteuil (Seine-et-Oise), une cor-
beille de Pêches Amsden qu'il présente hors concours. Ces fruits
sont très remarquables par leur volume; malheureusement ils
ne sont pas encore complètement mûrs.
10° Par M. Hédiard, un fruit de Cacaotier qu'il a reçu des
Antilles et qu'il présente hors concours.
11" Par M. Paul Leclerc, jardinier chez M. Finet, à Argen-
teuil (Seine-el-Oise), six belles Orchidées fleuries pour la pré-
sentation desquelles il reçoit une prime de l""' classe. Ces
plantes sont les suivantes : 1° Ihryxpermum Berkeleyi, espèce
qui a été introduite, à la date de quelques années, par le colo-
nel Berkeley, à qui elle a été dédiée. Elle croît en épiphyle sur
les arbres, dans les îles Àndaman. Elle est très vigoureuse et
fleurit abondamment. M. Leclerc fait observer que l'individu
qu'il en présente aujourd'hui tire son principal intérêt de la
nouveauté de la plante dans les cultures françaises, et que les
pieds de cette espèce, une fois devenus forts, produisent à la fois
huit à dix grappes de fleurs atteignant de 30 à 35 centimètres
de longueur; 2" Oncidium Joneiiianumy es]^èce dont l'introduc-
SÉANCE DU 8 JUILLET 1886. 3(37
tion est récente et dont la première floraison en France a eu
lieu dans les serres de M™^ Fould, au Val, près Saint-Germain-
en-LayeiS" Oncidium curtum, très belle plante brésilienne qui
est encore peu connue; 4° Promensea stopelioides, petite Orchi-
dée brésilienne fort remarquable par la grandeur et le nombre
de ses fleurs. Elle est de serre tempérée froide; 5° Anguloa
Ruckeri sanguinea, plante fort rare, et par conséquent d'un prix
élevé, qui est originaire de la Colombie et pour la culture de
laquelle il suffît d'une serre froide; 6" Cattleya Gigas représen-
té par une fort jolie variété qui, en outre, a le mérite de fleu-
rir régulièrement; or le C. Gigas type était connu comme fleu-
ris?ant très difficilement dans les serres; mais il en a heureuse-
ment été importé des variétés, telles que celle que la Compagnie
a sous les yeux, dont la floraison est beaucoup plus facile à
obtenir.
12° Par M. Terrier, jardinier chez Al. le D' Fournier, rue Saint-
James, à Neuilly (Seine), un beau pied fort bien fleuri cVAe)-ides
Lobbi qui lui vaut une prime de '2* classe.
13" Par M. Jolibois, jardinier-chef au Palais du Luxembourg,
une magnifique potée de Cypripedium barbatum superbum où
l'on ne compte pas moins de quinze fleurs. Cette remarquable
Orchidée n'a pas été rempotée depuis l'année 1884. Elle est
cultivée dans une serre tempérée où la température est mainte-
nue, en hiver, à 10-12° C. Une prime de 2* classe étant décer-
née à M. Jolibois pour cette présentation, il renonce à la rece-
voir.
14° Par M. Dallé, horticulteur, rue Pierre-Charron, 29^ à
Paris, un Oncidium Lanceanum qui lui est venu directement
de la Guyane hollandaise, au mois de février dernier, et un
pied également fleuri de Cattleya Aclandix qu'il a reçu du Bré-
sil, au mois de novembre 1885. Une prime de 3e classe lui
étant accordée pour ces plantes, il renonce à la recevoir.
15° Par M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine (Seine), trois
tiges parfaitement fleuries du Glaïeul Lemoinei Lafayette qu'il
met sous les yeux de ses collègues pour leur prouver combien
est précoce la race de Glaïeuls hybrides obtenue par M. Le-
moine et appelée Lemoinei du nom de son obtenteur. Cette
368 PROCÈS-VERBAUX.
race est, dit M. Millet, notablement plus hâtive que la généra-
lité des variétés issues du Gladiolus ^««f/ay^ns/s parmi lesquelles
la seule qui soit fleurie dès ce moment est celle qui a été nom-
mée Couranii fuîgens, dont il a aussi apporté trois inflores-
cences. Cette présentation a été faite hors concours.
16° Par M. Godefroy-Lebeuf, horticulteur, route de Sannois,
à Argenteuil, des tiges fleuries de DeAphinium cardinale ou Pied
d'alouette à fleurs rouges, plante de pleine terre, originaire de
l'Amérique du Sud, qui, bien qu'ayant été introduite depuis
longtemps, n'existe que dans un petit nombre de jardins, mal-
gré son incontestable beauté. M. Godefroy-Lebeuf s'est pro-
posé, en faisant cette présentation hors concours, de faire
reconnaître à ses collègues le mérite de cette belle espèce.
17° Par M. Schwarlz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux
(Seine), des fleurs de Beines-Margue7-i(es et de Zinnias coupées
sur des pieds qui sont en pleine terre depuis deux mois. Cette
présentation hors concours rentre dans la série de celles que
le même jardinier fait à la Société depuis plusieurs mois et
qu'il se propose de continuer jusqu'à la fin de l'année.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
A la suite des présentations et h propos des Pèches qu'il a
déposées sur le bureau, M. Venleclaye entretient la Compa-
gnie d'observations faites par lui relativement à l'influence des
entailles sur le Pécher. Il rapporte que les Pêchers Amsden ne
vivant chez lui que deux ou trois ans, il a essayé de grefl"er
cette variété sur un pied de la variété Mignonne. La greffe
avait été prise sur un sujet souffreteux; néanmoins la pousse
qui en est venue s'est développée avec assez de vigueur. La
greffe avait été posée trop bas pour qu'il pût obtenir sur son
arbre le troisième étage qu'il désirait avoir. Il a pratiqué alors
une forte entaille, jusqu'à la moitié de l'épaisseur des branches,
aux deux étages qui existaient. Les branches entaillées ont
poussé fortement sans qu'il ait vu se produire de la gomme.
Dans une autre circonstance, en abaissant une branche de Pé-
cher, il l'avait fait éclater. 11 a relevé cette branche de manière
à rapprocher les deux faces de l'éclat ; elles se sont soudées,
J
SÉANCK DU 8 JUILLET 1886. 369
sans qu'il y ait eu production de gomme. Il croit donc pouvoir
rassurer les arboriculteurs touchant les fâcheux effets qu'ils re-
doutent pour les Pêchers de la pratique des entailles. Ces inci-
sions faites au mois de mars ne déterminent point, assure-t-il^
la maladie de la gomme, contrairement à ce qu'on pense en
général.
M. Venteclaye ajoute quelques détails aux indications qu'il a
données, dans la dernière séance, sur son procédé pour détruire
le Puceron lanigère. Depuis une quinzaine d'années, il a em-
ployé les divers moyens qui ont été indiqués comme efficaces
contre ce redoutable insecte; tous ont été plus ou moins infruc-
tueux, jusqu'à ce qu'il ait eu l'idée de recourir k la solution de
sulfate de fer pour en faire la base d'un mélange devant servir à
badigeonner les arbres. Il n'avait même obtenu aucun résultat
en employant le sulfate de cuivre et la chaux. Aujourd'hui seu-
lement il croit posséder une substance parfaitement efficace
dans le mélange dont il a donné la composition.
M. Aubrée dit que, pour lui, il n'applique aucune matière
particulière aux Pommiers qu'il veut délivrer des atteintes du
Puceron lanigère. Il unit dabord l'écorce de ces arbres avec la
serpette, après quoi il écrase les insectes à l'aide d'un chiffon.
M. Chargueraud , Secrétaire, fait connaître les résultats du
concours qui a eu lieu à cette séance et qui a eu pour objet
les Œillets, les Roses coupées, les Delphinium et les fruits des
Cucurbitacées. Le Jury chargé d'examiner et de juger les objets
présentés à ce concours était composé de MM. Margottin péie,
Malet et Millet, auprès de qui M. Chargueraud remplissait les
fonctions de Secrétaire.
1° Pour les OEillets^ le Jury a accordé : une médaille de ver-
meil à M. Hochard, horticulteur à Pierrefîtle iSeine);, qui avait
présenté une collection de 300 variétés représentées en partie
par des pieds en pots, en partie par des fleurs coupées; une
grande médaille d'argent à M. Régnier (Alexandre), horticul-
teur à Fontenay-sous-Bois (Seine), dont l'apport consistait en
fleurs coupées de 125 variétés; enfin une médaille de bronze à
M. Bourgeois (Aimable), de Chambourcy, qui avait apporté
une corbeille de fleurs coupées d'Œiilets de semis.
28
370 PROCÈS-VERBAUX.
r 2° Pour les Roses, il a été décerné une médaille d'argent à
jyjme veuve Ledéchaux, horticulteur à Villecresne (Seine-et-Oise),
pour une Rose Thé à fleur jaunâtre qu'elle a obtenue de semis.
Des remerciements sonf. adressés à MM. Mercier, père et fils, de
Chalon-sur-Saône, qui ont envoyé cinq sortes de Roses de
semis arrivées en mauvais état.
3° Pour les Delphinium, M. Welker, jardinier au château
de la Celle Saint-Cloud, avait apporté un bouquet de
variétés semi-doubles provenant d'un semis de 1884, qui lui a
valu une médaille de bronze,
4° En fait de fruits de Cucurbitacées, M. Chemin, maraîcher
àlssy (Seine), boulevard de la Gare, avait présenté un beau lot
comprenant 12 Melons Cantaloup fond blanc, 12 Concombres
Vert anglais et 12 Concombres Blanc demi-long, qui lui a valu
une grande médaille d'argent.
A côté des objets de ces concours, on voit exposées plusieurs
planches du Reichenbachia, magnifique ouvrage sur les Orchi
dées que publie, en Angleterre, M. Sander, de Saint-Albans, et
dont les figures sont très remarquables pour la beauté de leur
exécution, tandis que le texte descriptif qui les accompagne est
du au professeur Reichenbach, le botaniste qui, de nos jours,
connaît le mieux les plantes à l'histoire desquelles ce livre est
consacré.
Comme pièce de correspondance il est donné lecture d'une
lettre écrite par M. le Président de la Société d'Horticulture et
de Viticulture des Vosges. « A la séance du 10 juin, y est-il dit,
f< M. Colin, Vice-Président honoraire, a signalé le fait extraor-
« dinaire d'une rose fleurie sur un Rosier de roses de mai,
« sans avoir avec celles-ci aucune ressemblance, ni par le port,
« ni par la forme, ni par la nuance, ni par le feuillage. L'an
«( dernier, M. Colin avait constaté le même fait sur une simple
« pousse, presque à l'extrémité très chétive d'une branche
« mère, qui portait, à cette extrémité, une rose unique. Cette
« année, c'est une forte pousse de 0"*,65, provenant du milieu
« d'un vieux bois, et portant à son extrémité un bouquet de
« roses et de boutons. Une Commission nommée par notre
«Société a vérifié ce fait. M. Colin marquera la branche en
J
SÉANCE DU' 8 JUILLET lS8t). 371
« question afin d'observer ce qui pourra y survenir l'année
« prochaine. »
M, Joly (Cil.) a la parole et communique à la Compagnie les
observations qu'il a faites dans un tout récent voyage à Liver-
pool où il s'était rendu en qualité de Juré de l'Exposition inter-
nationale d'Horticulture tenue dans cette ville. Passant par
Londres, il y a vu la remarquable Exposition dans laquelle est
réuni tout ce qui concerne les nombreuses colonies de la Grande-
Bretagne, depuis leurs multiples produits présentés de manière
à en montrer l'histoire complète, jusqu'aux indigènes qu'on
voit là dans leur costume et se livrant à leurs travaux habi-
tuels. A Liverpool, l'Exposilion horticole avait pour siège
essentiel une immense tente qui couvrait une surface de plus de
3,000 mètres carrés, et qui, en raison de sa vaste étendue, était
assez sombre pour nuire un peu trop à l'effet des plantes et des
fleurs. En outre, les plantes simplement posées sur le sol dans
leur pot, étaient groupées en massifs qui mesuraient jusqu'à
15 mètres de diamètre et dans lesquels, par conséquent, la
plupart étaient soustraites par leur éloignement à un examen
tant soit peu spécial de la part des visiteurs. M. Joly (Ch.) pense
que cette manière d'exposer des végétaux n'est pas à recom-
mander. Cette réserve faite, il reconnaît qu'il y avait là de très
belles plantes, et il cite entre autres des Grotons qui n'avaient
pas moins de deux mètres de diamètre. Une différence à
signaler entre les Expositions anglaises et françaises, consiste
en ce que, en Angleterre, on donne, à titre de prix, de l'argent
comptant aux exposants de plantes et de ûeurs, tandis que les
exposants d'objets dépendant du matériel horticole reçoivent
des médailles qui peuvent être figurées sur leurs annonces.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants:
l" Compte rendu de l'Exposition tenue par la Société horti-
cole du Loiret, par M. Delà ville (Léon).
2° Compte rendu de l'Exposition horticole de Rouen, par
M. Rem Y père.
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions ;
Et la séance e.-t levée à quatre. heures moins un quart.
37^ l'UOCÈS-VEHBAUX.
SÉANCE DU 22 JUILLET 1886
['résidence dk m. Hardy.
La séance est ouverte vers deux heures et demie. D'après le
registre de présence, on y compte cent trente-trois Membres
titulaires et quinze Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président dit qu'il a la satisfaction de pouvoir donner à
la Compagnie une bonne nouvelle : M. Alfred Bleu, l'honorable
Secrétaire-général de la Société nationale d'Horticulture, vient
d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur. En conférant
celte haute distinction à notre excellent et dévoué collègue, le
Gouvernement a voulu accorder une légitime récompense à
l'habile horticulteur à qui nous devons un grand nombre de
brillantes acquisitions, notamment celle des Caladium qui ont
rendu son nom populaire dans le monde horticole; mais, d'un
autre côté, il a montré le vif intérêt qu'il porte à l'horticulture,
source féconJe de richesses pour notre pays. La Compagnie
accueille ces paroles de M. le Président par de chaleureux et
unanimes applaudissements.
M. Bleu, prenant à son tour la parole, remercie M. le Président
de ce qu'il a bien voulu dire de flatteur pour lui et ajoute qu'il
croit devoir attribuer la haute distinction qui vient de lui être
accordée surtout à la constante bienveillance avec laquelle la
Société a bien voulu accueillir ses travaux et rencourager_,en de
nombreuses circonstances, à suivre résolument la voie qu'il
s'était tracée.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de deux nouveaux Membres titulaires dont la pré-
sentation a été faite dans la dernière séance et n'a rencontré
aucune opposition.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M. Millet, horticulteur à Bourg --la-Reine (Seine), une
corbeille de Fi-aises qu'il qualifie de Quatre-saisons améliorée et
pour lesquelles il lui est accordé une prime de 2° classe, tant le
SÉANCE DU 22 JUILLET 1886. 373
Comité compétent les a reconnues uniformément belles. Or,
M. Millet apprend à la Compagnie que ces magnifiques fruits
sont venus sur des pieds cultivés en plein champ et qui n'ont
pas même été arrosés. Ces pieds sont vigoureux et produisent
beaucoup. Ils proviennent d'une sélection attentive et sont
renouvelés tous les deux ans par semis.
2^ Par M. Ferard, grainetier, rue de l'Arcade, 1.5, deux pieds
d'un Pois dont il désire apprendre le nom, qu'il dit être remar-
quablement productif et dans lequel le Comité de Culture pota-
gère a cru reconnaître le Pois à bouquets.
3° Par M. Chemin-, maraîcher, boulevard de la Gare, à Issy
(Seine), un lot comprenant six pieds de Chicorée V\ne rouennaise,
et douze Laitues appartenant en nombres égaux aux trois varié-
tés Merveille des quatre saisons. Rouge d'été et Laitue du ïroca-
déro. Une prime de 2" classe lui étant accordée pour cette pré-
sentation, M. Chemin renonce, comme d'habitude, à la rece-
voir.
4" Par M. Bouland, jardinier-maraîcher à Villejuif, des tuber-
cules de Pommes de terre appartenant aux variétés Rustique de
Villejuif, International Kidney, Early blanche. Quarantaine.
Une prime de 3® classe lui est accordée pour cette présentation.
5^ Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, place
de la Madeleine, un lot de Goinbo, fruit encore imparfaitement
développé de ïBiôiscus escxlentus et tvois pieds d\i Haricot Saimt-
ciboire qui proviennent d'une culture faite à Asnières (Seine).
M. Hédiard fait l'éloge du Gombo, aliment très estimé des
créoles et dont il a déjà entretenu la Société. 11 est d'avis que ce
mets mériterait d'entrer dans la consommation alimentaire.
Quant au Haricot Saint-ciboire, il dit la plante très productive et
sa gousse tendre et sans parchemin. Il assure que, au mois de
novembre dernier, on a compté 250 grains produits par un seul
pied.
6° Par M. Lepère, arboriculteur à Montreuil-sous-Bois (Seine),
un lot de 15 Pêches appartenant aux variétés Early Beatrix,
Early Rivers, Amsden, Alexander, Cumberland, Waterloo, ainsi
qu'une petite corbeille de Prunes-Pêches. Ces fruits sont jugés
beaux par le Comité d'Arboriculture fruitière, sur la proposition
374 PUOCÈS-VERBAUX.
duquel une prime de 2" classe est accordée à M. Lepère, qui
renonce à la recevoir.
7" Par M. Lardin (Arlhur), arboriculteur à Montreuil-sous-Bois
(Seine), un panier contenant douze Pêches Amsden et douze
Pêches Alexan ier, très beaux fruits pour la présentation des-
quels il reçoit une prime de 1" classe.
8° Par M. Margottin (Charles), fils, horticulteur à Bourg-la-
Reine (Seine), un lot de Pêches et de Brugnons de vingt-trois
variétés, que le Comité d'Arboriculture fruitière déclare être des
fruits magnifique>^pour la grosseur ainsi que pour le coloris, et
pour la présentation desquels il demande qu'il soit donné une
prime de l""" classe, en exprimant des regrets de ce que le règle-
ment ne lui permet pas de demander une récompense plus éle-
vée. — Celte demande est favorablement accueillie par la Com-
pagnie.
AI. Margollin, père, fait connaître la culture spéciale qui a
donné ces beaux fruits. Les arbres qui les ont produits sont tous
cultivés en pots. On les tient pendant l'hiver dans une serre non
chauffée, dans le seul but de leur fournir un abri. Dès que la
température s'est définitivement ndoucie, vers le 20 mai, on les
retire de la serre et on les transporte en plein jardin. Leurs
fruits sont alors en général de la grosseur d'une noisette. La
végétation des arbres ainsi traités est très satisfaisante, ils ne
sont jamais envahis par des insectes et les fruits qu'ils produisent
sont excellents, très beaux en outre, comme on le voit par les
spécimens déposés sur le bureau. Ces fruits ne sont donc pas
forcés^ mais simplement avancés. Cette culture ayant pris beau-
coup de développement et, par suite, les serres de son établisse-
ment étant devenues insuffisantes, M. Margottin place un certain
nombre de ces Pêchers devant un mur et les abrite au moyen
de châssis. Avec cette seconde disposition il obtient les mêmes
résultats qu'avec la première.
9" Par M. Max. Cornu, professeur de culture au Muséum d'His-
toire naturelle, un fruit (sj'ncarpe) du TorneU'i frac/?'ans Gutier.
iScindapsus pei-tusiis Kom.], i)Our la présentation duquel il lui
est adressé de vifs remerciements.
M. Cornu donne de vive voix des renseignements sur ce fruit.
SÉANCE DL' 22 JUILLET -1886. 375
Il fait d'abord remarquer cette singularité que le fruit du Tor-
nelia, qui est non seulement comestible, mais encore agréable et
très parfumé, soit produit par une plante de la famille des Aroï-
dées dont presque toutes les espèces sont acres ou même très
vénéneuses. Cette plante est aquatique, curieuse pour ses grandes
et belles feuilles, qui sont percées de grands Irons nettement
circonscrits. Ses fleurs sont blanches. Quant à sa fructification,
elle constitue une masse oblongue, épaisse d'environ sept ou
huit centimètres, longue d'environ quinze centimètres, qui est
la réunion d'un grand nombre de fruits serrés les uns contre les
autres et portés sur un gros axe central. Chacun de ces fruits
comprend une portion inférieure, blanchâtre, succulente, dans
laquelle on trouve rarement une graine, et d'une portion supé-
rieure, surmontant la première et constituant une sorte de disque
verdàtre, à contour hexagonal, non comestible. Ce fruit a une
saveur intermédiaire entre celles de l'ananas et du melon. Il est
bon de le manger un peu avant qu'il soit complètement mûr,
car à sa parfaite maturité il est trop sucré. Le Tornelia est assez
souvent cultivé dans les serres surtout à cause de son beau feuil-
lage. Il exige beaucoup de chaleur pour fructifier.
10" Par M. Cornu (Max.), au nom du Muséum d'Histoire natu-
relle, deux branches du Prunus Pissardi Carr., qui portent cha-
cune un fruit presque mûr. Sur la proposition du Comité d'Ar-
boriculture d'ornement, il est accordé, pour cette présentation,
une prime de V classe à laquelle M. Cornu (Max.) déclare
renoncer.
M. Maurice de Yilmorin fait observer que le Prunus Pissardi,
quoique introduit de Perse en France à une date peu éloignée,
s'est rapidement répandu, à titre d'espèce ornementale, à cause
de la beauté de son feuillage rouge. Maintenant qu'il commence
à donner du fruit, on pourra en faire des semis, et il y a lieu
d'espérer qu'on parviendra ainsi à en obtenir des variétés encore
plus méritantes que le type. Le fruit de cet arbre est une Prune
d'un rouge foncé, qui a la forme et la grosseur d'une Prune
de Reine-Claude ordinaire. La saveur en est assez agréable.
M. Jamin (Ferd.) dit, de son côté, que le Prunus Pissardi se
recommande parce que, à l'inverse de ce qui a lieu pour la
376 PROCÈS-VERBAUX.
généralité des arbres et arbustes à feuillage coloré, comme le
Hêtre pourpre, le Noisetier pourpre, etc., il accentue la colora-
tion de ses feuilles à mesure que la saison avance. L'examen des
fruits qu'il produit montre que cet arbre est un Prunier Mirobo-
lan à feuillage coloré.
11° Par M. Paul Leclerc, jardinier chez M. Finet, à Argenteuil
(Seine et-Oise), deux belles Orchidées ffeuries, savoir: 1° VAe-
rides crassifolivm, plante du Moulmein et de la Birmanie, repré-
senté par une variété d'un beau coloris, et 2" VOncidium crispum
splendidum, variété d'une grande beauté. — Une prime de
3® classe est accordée à M. P. Leclerc particulièrement pour son
Oncidium .
12° Par M. Dallé, horticulteur, rue Pierre-Charron, à Paris,
les quatre Orchidées suivantes : Masdevallia Harryana Denissoni,
de la Nouvelle-Grenade, PhaJxnopsis vio/acea, de l'île de Java,
Anguloa uniflora, du Pérou, Callleya Mendeli, du Brésil. Il
ol)lient, pour ce lot, une prime de 3® classe.
13° Par M. Piigault, jardinier chez M"'^ Bertrand, à La Queue-
en-Brie (Seine-el-Oise), un pied fleuri de Z^/.sa grandifloi'a^ Orchi-
dée terrestre de l'Afrique australe, et un bouquet de Heurs d'An-
thurium Scherzerianum. Il lui est donné une prime de 3* classe
pour son Disa et une prime de 1'" classe pour ses Anihurium.
M. Rigault dit, dans sa note de présentation, que son intention,
en apportant le Disa, a été de faire connaître combien il est facile
de cultiver cette belle plante et d'en obtenir une brillante llo-
raison. Il suffit pour cela de ne pas trop la chauiïer. La partie
la plus froide et la plus aérée d'une serre à Odontoglossum
lui convient très bien. Il faut, en outre, lui donner fort
peu d'eau en hiver, l'arroser, au contraire, abondamment dès
le printemps et pendant toute sa période végétative. Pendant
l'été, on doit la tenir dans la serre la plus froide et la plus aérée
qu'on ait à sa disposition. Elle se plaît dans la terre de Bruyère
fibreuse, concassée, mélangée de racines de Bruyère et à laquelle
on ajoute du sphagnum avec quelques morceaux de charbon de
bois. On rempote la plante immédiatement après sa floraison,
c'est-à-dire dans la première quinzaine du mois d'août, et le pot
qui doit la recevoir reçoit un épais drainage qui arrive jusque
SÉANCE DU 22 JUILLET 1886. 377
vers le milieu de sa hauteur. AI. Rigault dit que ce mode de
culture lui donne, depuis douze années, d'excellents résultats. —
Quant aux inflorescences &' Anlhurium Scherzerianum que M. Ri-
gault a déposées sur le bureau, le Comité de Floriculture a
remarqué l'ampleur extraordinaire et la diversité de coloris qui
distinguent leurs spathes. Toutes sont prises sur des plantes obte-
nues de semis.
14° Par M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine, des fleurs
coupées de sept variétés de Glaïeuls hâtifs, savoir : Arsinoë, An-
gèle, Crystal Palace, Enfants de Nancy [Lemoinei), Isoline,
Princesse de Galles, et Victoria.
15" Par MM. Yilmorin-Andrieux, horticulteurs-grainiers, quai
de la Mégisserie, une nombreuse série de fleurs coupées variées
et une collection de Capucines naines [Tropseolum] en pots. Les
fleurs coupées sont : une collection de 16 variétés de Phlox Drum-
mondi k grandes fleurs et de 6 variétés du même Phlox nain;
une collection de 13 variétés de Giroflées Quarantaine et Paii-
sienne; 5 variétés d'Immortelles ou Xeranthrmum annuum; une
boîte de Pétunias variés à très grandes fleurs, de la race super-
bissima; enfln un bouquet de Matricaire inodore [Matricaria ino-
dorn) double. — Sur la proposition du Comité de Floriculture, il
est accordé trois primes de S*' classe pour la collection de Capu-
cines, pour celle de Phlox de Drummond à grandes fleurs et
pour celle de Giroflées, ainsi qu'une prime de 3* classe pour la
série de fleurs de Pétunias; mais MM. Yilmorin-Andrieux re-
noncent à recevoir ces récompenses, leur but, en faisant la pré-
sentation du lot que la Compagnie a sous les j'eux, ayant été
seulement de faire connaître leurs plantes.
M. Michel, chef des cultures de MM. Vilmorin-Andrieux, dit
que les Phlox de Drummond nains ont été apportés pour
prouver que cette race est maintenant bien fixée, contrairement
à ce que paraissaient croire diverses personnes la première fois
qu'elles ont vu ces plantes. — La Matricaire inodore double doit
être traitée comme plante bisannuelle. Semée avant l'hiver, elle
fleurit de bonne heure. Elle est susceptible de prendre un tel
développement qu'on en voit des toufl'es atteindre un mètre de
diamètre. Elle fleurit très abondamment. Quant aux Immor-
378 PROCES-VERBAUX
telles {Xerantlinnun annuum), le point de départ pour elles a
été l'Immortelle de Belleville ou Immortelle ordinaire dont les
fleurs (capitu'es) sont violettes. La culture en a obtenu des va-
riétés formant des pieds plus compacts et donnant des tleiirs de
diverses nuances, depuis le blanc jusqu'au violet intense. Ce
sont des plantes très rustiques, qu'il est bon de semer en place,
en automne, de manière à n'avoir pas à leur faire subir un repi-
quage, attendu qu'elles se prêtent mal à cette opération, à cause
de leur racine pivotante.
IG" Par M. Schwartz, jardinier cliez M. Lemercier, à Bagnenx,
deux bouquets de Iiemes-Marguerite&. Ces fleurs viennent de
plantes qui ont été semées et élevées sous verre, sans rempotage,
puis mises en pleine terre, sans abri, au commencement du mois
de mai.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-général procède au dépouillement de la cor-
respondance, qui comprend les pièces suivantes :
\° Une lettre par laquelle M. Abel Myard, Vice-Président de
la Société d'Horticulture de Châlon-sur Saône, annonce l'envoi
d'une photographie qui représente une machine inventée par
lui et servant à monter les bouquets. Cette photographie est
accompagnée d'un numéro du journal Le Courrier de Saône-et-
Loire qui contient un article consacré à la description détaillée
de la Douquptu're de M. Myard.
2° Une lettre dans laquelle M. Tabar, père, horticulteur à Sar-
celles (Seine-Pt-Oise), rapporte avoir complètement délivré un
Pommier des atteintes des Pucerons lanigères qui l'avaient en-
vahi, en enduisant toutes les parties attaquées avec du goudron
de gaz appliqué au moyen d'une brosse. Depuis qu'il a employé
ce traitement, M. Tabar n'a plus vu un seul de ces insectes, et
l'arbre a acquis une telle vigueur qu'il a développé, cette année,
des rameaux de 0'",80 à 1 mètre.
3° Des demandes de délégués devant remplir les fonctions de
Jurés : 1° à l'Exposition que l'Association horticole lyonnaise
tiendra à Lyon du 9 au 13 septembre prochain;
2° A celle qui aura lieu à Neuilly-Plaisance, du 1"' au 9 août;
SÉANCES DES 8 ET 22 JUILLET 1886. * 379
3" A cellequi sera tenue à Montmorency, du 11 au 20 septembre
prochain.
La Société sera représentée à Lyon par M. Verdier (Eugène),
à Neuilly-Plaisance par M. Lepère.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée, M. le Secré-
taire-général signale une circulaire par laquelle M. le Ministre
de l'Instruction publique avertit que son attention a été ap-
pelée sur les inconvénients que présente la date des vacances
de Pâques pour la réunion annuelle des Sociétés savantes. Il est
disposé à y substituer les vacances de la Pentecôte; « mais, dit
la circulaire de M. le Ministre, avant de prendre une décision,
je tiens à connaître votre avis, et je vous serai obligé de me le
transmettre dans le plus bref délai possible. «
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions;
Et la séance est levée à quatre heures moins un quart.
=>&-=
NOMINATIONS
SÉANCE DU 8 JUILLET 1886
MM.
Darbour (Paul-Edouard), pépiniériste k Torcy-Sedan (Ârdennes),
présenté par MM. Cliargueraud et Lapierre.
FouRNiER (le docteur Alfred), professeur à la faculté de médecine,
rue Saiot-James, àNeuilly, et rue Volney, 1, à Paris, présenté par
MM. P. Duchartre et Bleu.
SÉANCE DU 22 JUILLET I88I)
MM.
Cazenave (Albert), avocat, anciea conseiller de préfecture, à Persan
par Auch (Gers), présenté par MM. Bleu et Chargueraud.
Garlin (Cyrille-François), horticulteur, boulevard de la Gare de
Grenelle, 22, à Issy (Seiue), présenté par iMM. Curé et N. Laurent.
380 . RAPPORT
RAPPORTS
Rapport sur ux livre de MM. Portes et Ruyssen (1);
M. Gaillardon, Rapporteur.
Messieurs,
J'ai l'honneur d'appeler votre attention sur le récent ouvrage
de MM. Portes et Ruyssen, Traitp de la Vigne et de sesproduitH.
Le premier volume (le seul paru) semble tout particulière-
ment intéresser la Société d'Horticulture : l'histoire de la Vigne,
depuis les temps les plus reculés et sous toutes les latitudes, y
est traitée magistralement ; puis l'ampélographie, la monogra-
phie de tous les cépages connus, leur synonymie ; enfin une
étude complète sur le climat, le terrain, les engrais et l'exposi-
tion. « Ce livre, dit M. Ghatin, dans une préface qui mérite
« d'être citée tout entière, est une œuvre considérable, n'ayant
;< laissé sans examen aucune des (|uestions importantes de la
« culture générale de la Vigne, (ju'il s'agisse de faits pratiques
'i ou d'applications de la science. »
Son but est nettement défini par les auteurs qui disent dans
l'introduction : c La Viticulture est, chez nous, une tête sans
« corps. Elle a des généraux, des généraux parfois illustres,
« et pas de soldats. C'est cette milice qu'il s'agit de constituer
" à bref délai et d'emprunter à la source même de notre vie
« nationale, à l'école primaire, en y faisant figurer renseignement
« viticole ailleurs que sur les programmes. »
Cette question ne peut vous laisser IndifTérenls; que dis-je,
elle vous passionnera lorsque vous aurez lu et constaté les
immenses progrès de l'Industrie viticole chez nos voisins.
En dehors des renseignements spéciaux sur la culture des
Raisins en serres, sur les phénomènes chimiques et phj'siques
de la maturation, vous serez heureux, Messieurs, de retrouver
dans ce livre l'expression du patriotisme le plus ardent, lavéri-
(1) Déposé le 2:i mars 1880.
SUR UN UUYUAGE DE M. VAUVEL. 381
table foi de l'apôtre qui veut convaincre et qui veut rendre la
France à la Vigne.
Je termine, Messieurs, mais je ne veux pas oublier de vous
dire que l'œuvre de MM. Portes et Ruyssen prouve les recher-
ches les plus étendues et les plus complètes sur la matière;
c'est une véritable encyclopédie et vous serez, charmés de re-
trouver à chaque page des citations de vos savants confrères :
les Carrière, les Duchartre, les Prillieux, les Cornu, etc.
C'est un hommage indirect, Messieurs, rendu à notre Société,
puisqu'il semble établi une fois de plus que personne ne peut
traiter ces questions d'horticulture, d'économie agricole, d'in-
térêt général, sans s'appuyer sur les travaux, nous pouvons
dire sur les découvertes scientifiques des membres les plus
autorisés et les plus compétents de la Société nationale d'Hor-
ticulture.
Rapport sur un ouvrage de m. Vauvel
RELATIF A LA CULTURE DE l'AsPERGE (1);
M. BouRDix, Rapporteur.
Messieurs,
Chargé par M. le Président d'examiner la brochure que vient
de publier M. Vauvel sur la culture de l'Asperge, j'en ai fait
une lecture attentive. J'ai reconnu que l'auteur était dans le
vrai et qu'il connaissait parfaitement la manière de cultiver
l'Asperge. Aussi donne-t-il d'excellents renseignements : l"sur
la nature du sol qui convient à cette culture;
2° Sur la manière de récolter la graine, de la semer et
d'élever le plant, de le planter, de le cultiver ensuite jusqu'à
la récolle, pour en recueillir finalement le produit, venu soit
naturellement, soit après culture forcée.
Je ne saurais donc trop recommander cette brochure, dont
la lecture peut être très utile aux personnes qui ne connais-
sent pas à fond la culture de l'Asperge.
(1) Déposé le 10 juin 1886.
ssî". rapport
Rapport de la Commission nommée pour visiter l'établissement
d'horticulture de m. Poirier (Auguste), rue de la Bonne-
Aventure, A Versailles (Seine-et-Oise) [\ ) ;
M. Delaville (Gh.), Rapporteur.
Sur la demande de M. Poirier, une Commission a été
nommée pour visiter ses cultures, et particulièrement sa très
belle et nombreuse collection de Pelargonium. Le 12 avril der-
nier, plusieurs membres ont été convoqués pour se rendre chez
M. Poirier, au nombre, je crois, de douze. Mais, à notre grand
regret, il n'y a eu de présents que MM.Forgeot, Hoibian (Jean),
Welker et Delaville (Charles).
En raison de notre faible nombre, nous avons prié M. Bertin
père de se joindre à nous, ce qu'il a bien voulu faire, à notre
grande satisfaction, et aussi de vouloir bien présider notre Com-
mission ; ces messieurs ont désigné votre serviteur pour en être
le Rapporteur.
M. Foucard s'est excusé par lettre de ne pouvoir, à son grand
regret, se rendre à l'invitation qui lui avait été adressée. Je
pense bien aussi que, si les autres membres ont fait défaut mal-
gré la convocation, ils ont eu pour cela des motifs bien réels,
car il serait fort regrettable de voir des collègues négliger par
simple indiflerence de se rendre aux convocations des Commis-
sions.
Comme je le dis plus haut, notre but principal était d'exami-
ner la grande et belle collection de Pelargonium que possède
M. Poirier et de constater la beauté de ces plantes ainsi que
leur excellente culture.
Dans la serre n° 1, qui est toute en fer, en forme de bâche
hollandaise, et longue de 15 mètres sur 3 mètres de largeur, se
trouvaient 4,000 plantes, dont environ loO fortes et déjà bien
fleui'ies.
Les variétés dominantes sont : Gloire Lyonnaise, Constance,
Jules Chrétien, Avalanche, blanc, Marie NicoUe, rouge vermil-
(1) Déposé le 27 mai 1886.
SUR l'Établissement de m. poirier. 383
Ion, Duchesse des Gars, blanc pur, Secrétaire Cusin, saumon,
variété extra-belle, d'une floraison très abondante jusqu'à la fin
de la saison, Marquise d'Harambure, Sirdik, à fleurs plus grêles
que dans le Constance, Mistress Parker^ à feuilles panachées de
blanc et à fleurs semi-doubles rose tendre, ainsi que d'autres
à fleurs doubles et simples, variées et bien choisies, toutes de
coloris bien brillant, donnant de fortes ombelles qui se tiennent
très bien sans le secours de tuteurs. Nous avons aussi remar-
qué les variétés Maxime Cornu, à fleurs d'un rose extra-beau,
Etincelle, d'un beau rouge, Majesté, d'un rose légèrement sau-
monné, fleurissant beaucoup, M. Strut, très belle plante, mais
toujours très difficile à la multiplication, car les tiges, tout en
fleurissant beaucoup, ne s'allongent pas,
La serre n° 2, semblable à la première comme construction
et dimensions, renfermait aussi des plantes du même genre.
Les serres n° 3 et 4 ont chacune 8 mètres de long sur
3 mètres de large; elles sont en fer et de forme hollandaise.
La serre n" 3 contenait 1,200 Pelargoniwn, qui, comme ceux
des précédentes, étaient des plantes de très bon choix.
La serre n° 4 renfermait des Pandanus, Palmiers et autres
plantes vertes, au nombre d'environ 1,200, très belles et de
bonne santé.
La serre n" 5, en bois et fer, de forme hollandaise, a 14 mètres
de long, 3 mètres de large. Elle était remplie de Rosiers nains
variés, en préparation pour la floraison. Tous ces Rosiers étaient
de très belle venue.
La serre n° 6, en bois et fer, a 1 4 mètres de long sur 3 mètres de
large. Il y avait environ 'i, 000 Pelargonium, toujours très beaux.
En outre des serres de ce premier jardin, on compte 200 châssis
avec coff'res, dont 150 garnis de Pelargonium. Nous avons recon-
nu, par l'examen de ces quantités considérables de Pelargonium,
que M. Poirier s'attache à ne cultiver, en fait de variétés anciennes
et nouvelles, que des plantes de bonne tenue, de floraison
abondante et durable; si je ne les signale pas en détail, c'est
qu'elles sont en partie connues et qu'elles ont déjà été mention-
nées.
Dans un autre jardin attenantaupremier, nous avons vu : 1° une
384 HAl'l'OHT
grande serre de I o"",oO de long, en bois et fer, remplie de Rosiers-
tige très variés, formant des têtes superbes; 2° une serre hollan-
daise, de 14 mètres de long, remplie de plantes en godet, au
nombre de 4,000 environ, pour les garnitures; 3° une autre serre
semblable où il y avait 600 Pelargoniwn en grosses plantes;
4° une serre spéciale pour le forçage des Rosiers, où il y avait
200 Rosiers-tige bien fournis; 5*^ deux autres serres de 15 mètres
de long, dont l'une en pente et l'autre hollandaise, remplies de
plantes diverses.
M. Poirier cultive,, avec son matériel très bien agencé, environ
30,000 plantes, savoir : ces Pelargoniuni, des Verveines très
variées, des Héliotropes, Agerdlum, et toutes les plantes indis-
pensables pour la garniture des jardins. Car, en outre de son
important établissement, il fait l'entreprise de jardins particu-
liers où il place la plus grande partie de ces marchandises.
Il possède aussi en très beaux sujets des arbres et arbustes
à feuilles persistantes et tombantes, en très grand nombre, tou-
jours préparés pour la transplantation à toutes les époques de
l'année^, voire même des Conifères en espèces et variétés d'un
bon choix et en forts sujets.
Il faut dire aussi que ses cultures s'étendent sur 12,000 mètres
de terrain divisé en quatre jardins. Toutes les parties de ces jar-
dins sont remplies de plantes propres à satisfaire à tous les be-
soins dans ses entreprises.
Comme détail particulier, qu'il nous soit permis de faire
connaître la prospérité de notre collègue.
M. Poirier (Auguste) débutait en 1867, dans des conditions très
restreintes, avec un petitjardin de 300 mètres et quatre châssis, et
encore ce jardin n'était-il pas sa propriété. Par son intelligence,
son travail assidu, il est parvenu à créer un établissement très
important, qui lui appartient en toute propriété. Sa digne épouse
a aussi, par une égale activité, largement contribué à sa prospé-
rité; car c'est avec plaisir que nous avons entendu ce chef de
famille faire lui-même l'éloge de son épouse, afin de bien nous
faire savoir que le mérite n'était pas à lui seul. En son
absence^ motivée par ses travaux de l'extérieur, c'est M"' Poirier
qui dirige et surveille tous les travaux de l'établissement.
SUR LES CULTURES DE M. DUVAL (LÉOn). 385
Nous constatons que là partout régnent l'ordie et la pro-
preté.
La Commission s'accorde à demander l'insertion de ce Rapport
dans l'un des plus prochains cahiers du Journal, ainsi que son
renvoi à la Commission des Récompenses, pour que Al. Poirier,
notre collègue, reçoive une récompense digne de son mérite et
de l'importance des bonnes cultures que nous avons été appelés
à visiter chez lui.
RaPI'ORT sur les CULTURES
DK M. Léon Duval, a Versailles (I) ;
M. Paul Hariot, Rapporteur.-
Messieurs,
Le Comité de FloricuUure de la Sociélé nationale d'Horti-
culture de France avait^ dans sa séance du 11 mars dernier, sur
la demande qui lui en avait élé faite, nommé une Commission
chargée de visiter les cultures de M. L. Duval, de Versailles.
Cette Commission, composée de MM. Savoye, Président ;Poiret-
Delan, Chenu, L. Delaville^ Parisot, Delamarre, Boizard, Ver-
dier (Rugène), Verdier (Charles). Leclerc (Paul), Chargueraud,
Renault, Jolibois, Bourin, Fontaine, Landry et Hariot, Secré-
taire-rapporteur, s'est réunie le 22 mars, à deux heures, au
lieu indiqué.
Les cultures de M. L. Duval avaient déjà fait précédemment
l'objet d'un Rapport de M. Foucard, à la suite d'une visite qui
avait eu lieu le 20 août 1883. Le Rapporteur insistait surtout
sur le genre d'installation adopté et dont M. Duval se trouvait
très satisfait au point de vue de l'économie et de la commo-
dité du travail ; il concluait en demandant à la Commission des
Récompenses une récompense des plus élevées pour « cet
« intelligent et infatigable horticulteur qui en est parfaitement
il. digne ».
Notre lâche se trouvait donc bien simplifiée ot nous nous
(i) Déposé le lOjum 1886.
2.)
386 RAPPORT
sommes surtout attachés aux Orchidées et aux Cyclamens qui
sont, dans l'établissement de M. Duval, l'objet de soins tout
spéciaux.
En -1883, M. Duval ne possédait encore que 40 ou 50 Orchidées;
mais, voyant avec quelle rapidité ces jolies plantes commen-
çaient à se répandre dans les serres des amateurs et l'engoue-
ment qu'on y attache de plus en plus, il songea à les cultiver
sur une grande échelle. L'achat direct aux importateurs d'abord
et l'importation directe ensuite, lui parurent les seuls moyens
véritablement pratiques qui lui permissent d'accroître ses col-
lections rapidement et à des prix rémunérateurs. Lors de notre
visite, deux serres étaient déjà consacrées aux Orchidées et,
pour l'automne prochain, notre zélé collègue nous annonçait
la construction de trois ou quatre autres serres semblables.
Le chiffre des Orchidées qui sont actuellement cultivées chez
M. L. Duval peut déjà être évalué à environ 5,000 pieds, sans
compter les Cypripedlwn dont la culture se fait surtout en vue
de la fleur coupée. Nous pouvons citer principalement les
Odontoglossum Alexandrie, au nombre de 1,800, parmi lesquels
près de 200 étaient en fleur lors du j)assage de la Commis-
sion ; les Lxlia piirpurala, 150 environ, de même que les
Oncidium Po.pilio, Lycasle Skinneri, Cattleya Mossix QiTrianse,
etc. Nous avons encore remarqué un nombre assez considé-
rable de Lxlia Perrinii, Oncidium crispum, dasytile et concohir
qui venaient d'arriver, provenant d'importation directe, la
première qui ait été elTectuée jusqu'à ce jour.
Le grand mérite de M. Duval nous paraît être de rechercher
surtout un mode de culture pratique, peu coûteux et pouvant
s'accorder avec les autres cultures marchandes. A cet effet, les
paniers de certaines Orchidées, des Cattleya par exemple, sont
accrochés au-dessus des Dracxna ou des autres plantes sou-
mises au forçage II y a là économie de place et de main-
d'œuvre, ce voisinage ne paraissant nuire en rien, et les plantes
ainsi traitées ne semblant pas s'en porter plus mal. Ce mode
de culture, joint à la quantité des exemplaires cultivés et, par
suite, la diminution notable qui s'ensuivra dans le prix de
vente, nous semble avoir réalisé un progrès sensible dans la
sua LES CULTl'RKS DE M. DUVAL (LÉON) . 387
culture des Orchidées en France et mérite de fixer l'attention
des amateurs de ces belles plantes.
M. L. Duval revenant sur ce sujel, au mois d'avril dernier,
dans une séance de la Société d'Acclimatation, présentait un
certain nombre d'Orchidées de serre froide qu'il avait pu
conserver pendant l'hiver par 3 ou 4 degrés seulement au-
dessus de zéro : ces mêmes plantes [0 lontoglossiwi Alexandrie ,
Cattleya Mossiœ, C. crispa, C. Gaskeliana, etc.), s'étaient par-
faitement accommodées d'un simple abri en plein air, pendant
l'été de l'année passée. Le point le plus important paraît être,
dans ce cas, de les soustraire aussi complètement que possible
à la sécheresse de l'air et à l'aridité de l'atmosphère qui sont
leurs plus dangereux ennemis.
Malheureusement la Commission n'a pu voir que les restes
delà floraison des Cyclamen; malgré cela, elle a pu se rendre
compte de l'espace qu'occupe leur culture, savoir: un côté deserre
de 25 mètres de longueur sur 1 mètre 10 de largeur. De plus
des tablettes suspendues dans d'autres serres, renferment
plus de 10,000 individus jeunes. Ces plantes proviennent de
semences recueillies dans rétablissement, sur des porte-graines
dont le type a été amélioré et choisi sous le nom de Cyclamen
persicum amélioré. Le semis a été l'ait au mois de septembre 1885;
les jeunes plantes ont été repiquées en godets, de 5 à 8, et seront
rempotées deux ou trois fois successivement jusqu'à l'époque de
la vente^ en septembre ou octobre 1886. Dans l'espace d'une
année au plus, on peut donc ainsi livrer au commerce des
Cyclamens ayant un diamètre de 15 à 25 centimètres et présen-
tant au minimum une vingtaine de boutons floraux.
Les modifications apportées par M. Duval à la culture des
Cyclamens lui permettent de donner des produits aussi beaux
que ceux des horticulteurs anglais, et^ ce qui est le point
essentiel, à bien meilleur marché!
La Commission nommée par la Société nationale d'Horticul-
ture ayant surtout pour but la visite des Orchidées et
des Cyclamens, nous ne nous arrêterons pas plus longtemps
sur les autres cultures qui, cependant, sont loin d'être
dépourvues d'intérêt : les Azalées, les Dracxna, les Palmiers,
388 RAPPORT SUR LES CULTURES DE M. DUVAL (lÉON).
les Broméliacées occupent quatre serres nouvellement cons-
truites.
Il n'est pas non plus inutile d'insisler sur la construction des
nouvelles serres bâties avec la plus stricte économie, où la
maçonnerie, si coûteuse d'habitude, a été simplifiée dans la
mesure du possible. Ces serres occupent une superficie de
600 mètres carrés, et sont combinées de telle sorte qu'elles
peuvent toujours servir comme serres chaudes ou serres froides
et, par suite, être adaptées à des cultures plus variées.
Le chaufTage également a été profondément modifié depuis
la visite de la première Commission. Le tirage des quatre chau-
dières employées se trouve augmenté maintenant par une
grande cheminée dont l'élévation totale estde 25 mètres 50 etdont
la section intérieure à la base est de 0 m.Sii de diamètre. A la
base de cette cheminée, un large carneau reçoit les tubesamenant
la fumée des chaudières. Cette disposition produit un tirage
des plus énergiques ot permet de brûler des charbons de qua-
lité inférieure. Une notable économie de combustible a pu être
ainsi réalisée. Nous donnerons ci-i(jinls quelques cliiflros comme
termes de comparaison : En 18(S3-18«Si, avec l'ancien chauf-
fage, pour une siqierficie vitrée de 2,oOO mètre?, il y avait une
dépense évaluée à 1,800 francs, à raison de douze wagons de
charbon à 40 francs les 1,000 kil. Kn 1884-1885, avec la grande
cheminée actuelle, pour 3,100 mètres superficiels dechaufle, on
peut déjà noter une é^^onomie de 300 francs (soit 4,500 francs
au lieu de 4,800 francs). En 1885-1886, l'économie réalisée est
encore plus sensible, plus de 1,000 francs (3,765 francs au lieu
de 4,800 francs), répartie sur 13 wagons de charbon dont 11 à
31 francs 5 ) et 2 du même combustible à 15 francs les 1 ,000 kil.,
pour l'alimentation de 5 chaudières plus une pour la multipli-
cation.
Nous croyons pouvoir conclure en disant que le but bien
défini de M. L. Duval a été, « en détruisant la légende qui
consistait à croire que les Orchidées sont difficiles à cultiver, »
de répandre en France le goût et la culture de ces végétaux;
puis, si nous envisageons les choses ds plus haut, de faire des
plantes aussi bien et mieux qu'à l'étranger, et, par la plus grande
EXPOSITION DE VERSAILLES. 389
économie apportée dans la production et le chauffage, de les
établir à des prix aussi peu élevés que dans les pays voisins.
L'horticulture française pourra ainsi arriver à ne plus être
tributaire des Anglais et, ce qui est bien légitime et digne
d'éloges, sans restriction aucune, contribuer à retenir l'or fran-
çais dans des mains françaises.
En conséquence, la Commission, à l'unanimité, demande
l'insertion du présent Rapport dans le Journal et son renvoi à
la Commission des Récompenses.
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS
Compte rendu de l'Exposition ouverte a Versailles le 22 mai
1886 (0,
par M. F. Jamln.
Messieurs,
Ayant eu l'honneur d'être désigné pour représenter la Société
nationale d'Horticulture de France à l'Exposition de Versailles,
le 22 mai, je viens vous rendre compte de ma mission.
De même que les précédentes, cette Exposition s'est tenue dans
le parc de Versailles, quinconce des Marronniers, et en grande
partie sous cette grande tente si appréciée des visiteurs, tente
qui couvre une superficie de plus de quinze cents mètres et
qui, en atténuant quelque peu l'intensité de la lumière, fait si
bien ressortir la beauté des feuillages et celle des fleurs. Les
soins de l'aménagement avaient été, comme toujours, confiés à
l'un de nos doyens en horticulture, M. Berlin père, et nous avons
eu le plaisir de le retrouver plus jeune et plus actif que jamais,
en dépit de ses quatre-vingt-sept ans.
Dire que les Expositions horticoles de Versailles sont toujours
charmantes, c'est répéter un thème bien connu; mais celle de
celte année a sans conteste dépassé les précédentes. Cet étal flo-
rissant provient de causes multiples : l'habileté des horticulteurs ;
(1) Déposé le 24 juin 1886.
390 COMPTE RENDU
le zèle des propriétaires- amateurs, qui sont nombreux dans la
région et qui ont l'excellent esprit de ne pas se désintéresser de
ces tournois pacifiques; les ressources financières; enfin, et
j'aurais dû comniencer par là, le dévouement absolu et les con-
naissances pratiques d'hommes q ui, comme MM. Hardy, Denevers,
Chevallier, V. Bart, Houlet et autres, sont à la tète de la Société
d'Horticulture du département de Seine-et-Oise.
Je ne puis non plus passer sous silence l'excellente organisa-
tion des Expositions d'Horticulture de cette localité; tout s'y fait
et y arrive à point nommé. Ainsi, celte fois encore, malgré l'im-
portance des lots, le Jury, qui avait commencé ses opérations à
dix heures du matin, les avait complètement terminées avant
trois heures de l'après-midi, moment fixé pour l'entrée du pu-
blic. Les résultats des délibérations une fois connus, les pancartes
indicatrices étaient immédiatement apposées sur les lots; le
lendemain matin, à la première heure, le catalogue complet de
l'Exposition sortait de la presse el, à partir de ce moment, il était
mis graïuitemenl à la disposition des visiteurs.
Gela dit, il me reste à rendre compte des objet exposés; mais
ici mon embarras est grand, car il faudrait pour ainsi dire tout
citer, ce qui allongerait infiniment ce F^apport. Prenant un
peu au hasard dans mes notes, je mentionnerai les splendides
Bégonias tubéreux de M. Robert, d'une culture parfaite et d'une
ampleur inusitée: nous avons mesuré des fleurs dont le dia-
mètre dépassait 14 centimètres; les Orchidées et les plantes de
serre de M. Duval et les végétaux analogues de M. A. TrufTaut.
Chez le premier de ces exposants, les amateurs s'arrêtaient
surtout aux plantes suivantes: Cattleya citrina, Sphœrogyyie iin-
pe7'ialis, Cyanophyllum magnifcum, Dendrobium f/iyt-si/Iorum,
Odontoglossum luteo-purpureum, — celui-ci présentant trois
hampes florales; — un Arpophyllumgiganteum captivait aussi les
regards par ses fleurs nombreuses et plus foncées en couleur qu'on
ne l'observe généralement dans celle espèce. Les Orchidées de
M. Truffant étaient extrêmement remarquables et la disposition
en était des plus heureuses; un magnifique pied de Cypripedium
Veitchianum ne présentait pas moins de deux douzaines de
DE l'exposition DE VERSAILLES. 391
fleurs. Comme hnute nouveauté, on remarquait aussi dans les
lots de cet exposant un sujet dWlocasia régime.
M. Lionnet, jardinier-chef de M. le baron Mallet, à Jouy-en-
Josas, présentait. cinq Bégonias inédits provenant de croisements
du B. Rev et probablement du B. subpeltata. Ces plantes ne por-
taient que des numéros, sauf une, dédiée à M. Arthur Mallet. De
l'avis de personnes compétentes, ces Bégonias seraient d'un
grand avenir et le point de départ d'une race tout à fait nou-
velle, susceptible de fournir de précieuses ressources pour la
pleine terre, pendant la belle saison.
Les lots de M. Moser étaient en quelque sorte innombrables :
Rhododendrons, Azalea de pleine terre et de serre, Araucaria,
Palmiers et autres plantes de serre. Conifères et arbustes à feuil-
lage persistant de pleine terre, etc. Dans les Rhododendrons nou-
vellement introduits on remarquait ; Baron Schrœder, Vauban,
Marchioness of Landsdoxvne, Kate Waterer, Marshall Brooks, et
dans les nouveautés obtenues par l'exposant même, M. A. Hardy
(rose glacé). Baronne Edmond de Rothschild (blanc à bords
roses), n° 2035 rose pâle très maculé, n° 5523 carmin à centre
plus clair, fleur énorme ; cette dernière variété nous a paru la
plus remarquable du lot. Dans les Araucaria, outre les espèces
Bildwillii et Cunninghamii, se trouvaient à peu près toutes les
formes de Vexcelsn. Dans les Palmiers, il convient de citer un
fort exemplaire de Chanuerops elegans, un Chamxrops excelsa en
pleine floraison et un très bel A7'eca sapida. Dans les arbustes à
feuillage persistant, nous devons appeler l'attention sur une des
espèces si peu nombreuses de Véroniques arborescentes : le
Veronica Traversii, dont l'exposant présentait un sujet déjà fait.
Cet arbuste n'est pas nouveau, cependant il est à peine connu;
le feuillage en est extrêmement gai ; la végétation est compacte,
régulière et assez rapide, enfin la rusticité très grande, puisque
l'espèce a presque partout résisté au terrible hiver de 1879-80.
M. Poirier présentait un très beau lot de Rosiers-tige fleuris,
deux autres de Rosiers à basse tige, et aussi des Pelargonium de
marché d'une culture soignée.
La maison Vilmorin-Andrieux et C" avait un massif important
et on ne peut mieux composé de plantes annuelles et vivaces
392 COMPTE RENDU
fleuries, toutes en état pnrfait; de belles Calcéolaires à fleur
double, de Calcéolaires hybriJes, etc.
M, Chrislen exhibait ses magnifiques Clématites à grande
fleur et aussi un gentillot de Rosiers nains de marché.
Parmi les nombreux amateurs, citons M. Girod avec un bel
apport de plantes de serre chaude, dans lequel on distinguait un
très fort exemplaire d' Ant/no-ium Hookeri.
L'art de la confection des bouquets montés était bien re-
présenté par divers apports, notamment par ceux de M"*^'
Dumand-Mondain et Duval. Le groupement des fleurs de
M"" Duval a été fort apprécié par les Dames patronnesses, qui
statutairement, et c'est justice, ont, pour ces objets, voix dé-
libérative avec les membres du Jury.
Le côté utile, nous voulons parler de la culture maraîchère,
n'avait pas non plus été oublié. On remarquait les beaux légumes
variés de ■M. Chemin et ceux de M. Meyer; les Melons nombreux
et tout à fait à point de M. Goii<in, les Poireaux fantastiques de
M. Rahourdin, les Asperges phénoménales de M. L. Lhérault,etc.
La Direction de la Ville de Paris avait reproduit sur le terrain
un modèle réduit de l'appropriation des eaux d'égout à la cul-
ture maraîchère «lans la plaine de Gennevilliers, plaine autrefois
stérile et aujourd'hui complètement transformée, grâce à ces
utiles et inlelligenls travaux.
Les industries se rattachant ii l'horliculture étaient assez lar-
gement représentées : serres, chaufl'uges, bancs de jardin,
bassins, tuyaux, poterie de jardinage, etc., etc., avaient trouve
place au dehors de la tente.
Voici, dans la partie horticole, quels ont été les })rinci[)aux
lauréats :
MM. MosER, horticulteur à Versailles (onze premiers prix, un
deuxième et un troisième). Grand Prix d'honneur de l'Exposition,
consistant en un vase de Sèvres donné par M. le Ministre de
l'Instruction publique et des Beaux-Arts.
A. Truffal't, horticulteur à Versailles (quatre premiers prix
et un deuxième). Prix d'honneur fondé par les Dames patron-
nesses, grande médaille d'or.
DE l'exposition DE VERSAILLES. 393
Poirier, horticulteur à Versailles (quatre premiers prix, deux
seconds et un troisième). Premier prix des Dames patronnesses,
médaille d'or.
LioNNET, jardinier-chef au château de Jouy-en-Josas (trois
premiers prix, quatre seconds et un troisième). Prix de M.
le Ministre de l'Agriculture, médaille d'or.
Vilmorin-Andrielx et C'% à Paris (trois premiers prix). Pre-
mier prix du Conseil général de Seine-et-Oise, médaille d'or.
CiiRiSTEN, horticulteur à Versailles (deux premiers prix). Prix
de M"'- Hein, Présidente des Dames patronnesses, médaille d'or.
Thomas, horticulteurà Versailles (un premier prix, un deuxième
et un troisième). Première médaille d'or de M"" la baronne
James de Rothschild, pour Coleusel plantes de marché.
CoGNEAU, jardinier chez iVI. Gavaroc, à Bièvres (deux premiers
prix et un troisième). Prix de la Compagnie des Chemins de fer de
l'Ouest, médaille d'or pour ^e^o/a'a>ftex et plan tes de serre chaude.
Meyer, jardinier chez M. Deslandes-Viney, au Chesnay (un
premier prix, deux seconds et un troisième). Prix de la ville de
Versailles, médaille d'or.
LÉox Duv'AL, horticulteur à Versailles. Prix Furtado, médaille
d'or.
Robert, horticulteur au Vésinet. Deuxième prix de iM"" la
baronne James de Rothschild, médaille d'or.
Laveau, jardinier chez M. Schacher, à Bellevue-sous-Meudon.
Deuxième prix du Conseil général de Seine-el-Oise, petite mé-
daille d'or pour des Caladium et autres plantes de serre chaude.
L. LnÉRAULT, horticulteur à Argenteuil. Deuxième prix des
Dames patronnesses, méJaille de vermeil.
Falaise, horticulteur à Billancourt. Prix de M""" Lusson, Dame
patronnesse, grande médaillé d'argent pour des lots de Pensées.
Dubois, jardinier chez M. Denevers, à Versailles. Premier prix
deM"^ Bellotde Busy, grande médaille d'argent pour Coleus.
GiROD, propriétaire à Sèvres. Objet d'art pour plantes de serre
chaude.
MmeDuvAL, à Versailles. Deuxième prix de M™ «Bellot de Busy,
médaille d'argent.
M™' DuMAND-MoNDAiN, médaille d'argent.
394 COMPTE RENDU DE l'exPOSITION DE VERSAILLES.
MM. Chemin, maraîcher à Issy. Premier prix, médaille d'ar-
gent.
Cousin, jardinier-chef de l'établissement du Gros-Orme, à Gen-
nevilliers. Premier prix, médaille d'argent.
Joseph Rigault, horticulteur, à Groslay. Premier prix pour
Pommes de terre.
Direction des travaux de la Ville de Paris, Premier prix.
Dans la partie industrielle, les principales récompenses ont
été réparties comme suit :
MM. MoNiER, Bassins et (lavaux divers en ciment, médaille de
vermeil.
Deniau, Produits en rustique, rappel de médaille de vermeil.
Neveu, Poterie de jardinage, premier prix, médaille d'argent.
Carré fils, Tonneaux d'arrosage et irrigation à air comprimé,
premier prix, médaille d'argent.
ViLLAiN, Meubles de jardin articulés, premier prix, médaille
d'argent.
Lamotte, Serre en fer, premier prix, médaille d'argent.
Chadapaux (Noël), Tuyaux en grès, premier prix, médaille
d'argent.
CoMBAZ, Plans de jardins el de rochers, médaille d'argent.
Moreau frères. Plantes photographiées et peintes, rappel de
premier prix.
Le soir, à l'hôtel des Réservoirs, un banquet réunissait les
membres du Bureau de la Société d'Horticulture deSeine-el-Oise,
nombre de membres ordinaires de celte Société et les Jurés.
Cette réunion pleine de cordialité ne s'est terminée que fort
avant dans la nuit.
Avant de terminer ce Compte rendu, je ne veux pas manquer
d'adresser mes plus vifs remerciements à Messieurs les organisa-
teurs de l'Exposition pour le gracieux accueil qu'ils ont bien
voulu faire à votre délégué, honneur qui, du reste, Messieurs,
rejaillit sur vous.
LES SOUDURES ET LEURS CONSÉQUENCES. 395
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE
Sur LES SOUDURES ET LEUR?; CONSÉQUENCES {Bevichte d. deuisc.
hotan. Gesellsc, 3*^ année, nov. 1885, p. xxxiv-xli, par M. Ed.
Strasburger.
Une question du plus haut intérêt pourThorticulture est celle
de savoir ([uelles sont les plantes qui, greffées l'une sur l'autre,
se soudent l'une à l'autre. En outre, à cette question se rattache
celle de l'influence que le greffon peut exercer sur le sujet et
réciproquement. Pour s'éclairer sous ces deux rapports le célèbre
professeur de Bonn, M. Ed. Strasburger, a fait des expériences
dont il a publié les résultats il y a quelques mois ; ces résultats
sont tels que nous croyons devoir les faire connaître aux lec-
teurs de ce Journal.
M. E. Strasburger a expérimenté sur des Solanées, et le plus
souvent il a employé comme sujet destiné à recevoir la grefle
la Pomme de terre Alpha. Les sujets ont consisté alors en bou-
tures faites avec des pousses vigoureuses ; ces boutures ont reçu
la greffe quand elles étaient déjà bien enracinées et poussaient
vigoureusement, sans avoir encore commencé de développer des
tubercules. Quant aux autres espèces qui ont aussi servi comme
sujets, elles avaient été obtenues de semis.
Les premières greffes ont été pratiquées, à la fin de mai, avec
des greffons de Dalura Stramonium^ D. arhorea, Physalis Alke-
kengi et Nicotiana Tabacum, sur la Pomme de terre ou Solanum
iuberosmn et, en sens inverse, avec le Solanum tuberosum sur le
Dalura Stramonivm. Toutes les greffes de. Dalura Slramonium
ont réussi sur la Pomme de terre; la soudure en a été complète
au bout de huit jours. La réussite a été satisfaisante, mais la sou-
dure s'est faite moins vite pour le Tabac sur la Pomme de terre :
75 greffes pour 100 ont repris.
La soudure a été très facile et très rapide dans toutes les expé-
riences faites avec le Physalis Alkekengi sur la Pomme de terre.
Un seul essai a été fait avec le Dalura arborea greffé sur le
même Solanum; la soudure a eu lieu, mais le greffon n'a eu
396 REVUE BIHLIOGRAPniQUE ÉTRANGÈRE.
qu'une faible végétation. Il en a été de même pour la Pomme de
terre greffée sur le Datura Stramonium.
La seconde série d'expériences, faite à la mi-juillet, a consisté
à greffer sur tige de Pomme de (erre V Hyoscyamm niger ou Jus-
quiame noire, la Belladone ou Alropa Bellalona^ le j'Sicotiana
rustica et le Pétunia hjbrida. Les grefïons de Jusquiame ont fai-
blement poussé et souienient dans la proportion de o p. 100, la
plupart des sujets étant morts. 10 p. 100 des greffes de Bella-
done ont réussi, et la soudure en a été aussi rapide <|ue bonne.
Il y a eu 75 réussites pour 100 avec le Nicotiani 7'uslica qui s'est
soudé rapidement. Au contraire, sur 10 greffes opérées avec le
Pétunia In/brida, une seule a réussi, ne donnant encore qu'une
plante très chétive.
Dans la troisième série d'expériences, qui a eu lieu au com-
mencement d'août, le Solanuni luherohum a été yrellV' sur Sola-
rium nigruin, Nicoliana i ustica, Alropa Betladona, Physatis Al/>e-
kengi et Hyoscyamus niger. La greffe a repris, dans la moitié des
cas, sur le Sulanum nig?'um, le Nicotiana rustica et le Physalis
Alhekenyi. Mais la saison était alors avancée, et M. Strasburger
présume que les réussites auraient été plus nombreuses au prin-
temps. Avec la Belladone et la Jusquiame, il n'y a eu ([u'un
dixième de réussites.
L'auteur rappclle(|ue depuis longtemps les jardiniers grellent
les Pétunias sur iMcoliana glauca, quand ils veulent en avoir des
pieds à haute lige.
Ces expériences donnent déjà ce résultat général que la greffe
est possible entre des genres difl'érimls d'une même famille. Or
ces genres ne pouvant pas s'hybrider l'un l'autre, on voit qu'il
n'y a pas concordance entre l'affinité sexuelle et la possibilité de
s'unir par la greffe.
Ces réussites de la greffe entre des genres différents de la
même famille ont donné l'idée d'essayer ce qui pourrait arriver
en greffant l'une sur l'autre des espèces de familles différentes.
Dans ce but, au milieu du mois d'août, a été pratiquée la
greffe du iSchizanthus Grahami, Scrofularinée chilienne, sur la
Pomme de terre. Bien que la saison fût alors assez avancée
pour rendre peu favorables les conditions de l'opération, la
LES SOUDURES ET LEURS CONSÉQUENCES. 397
soudure s'est faite dans les deux greffes qui ont été opérées;
seulement le greffon de Schizanthus a pris un faible dévelop-
pement. Or, jusqu'à ce jour, on ne possédait pas d'exemple
avéré de greffe pratiquée avec succès entre des espèces de fa-
milles différentes. Sans doute, des auteurs plus ou moins anciens
ont cité des cas de ce genre : mais A. P. de Candolle a prouvé
que leurs assertions à ce sujet ne reposaient que sur des erreurs.
Dans toutes ces greffes, le sujet n'a exercé aucune influence
appréciable sur les caractères de la plante venue du développe-
ment du greffon; celui-ci a poussé dans certains cas avec
vigueur, dans d'autres faiblement, mais toujours en conservant
parfaitement inaltérée sa conformation caractéristique. Il y
avait un très grand intérêt à reconnaître si l'inverse avait eu
lieu, c'esl-à-dire si le greffon avait influé sur le sujet; aussi
M. Strasburger s'est-il préoccupé de cette question. Yoici les
résultats de ses observations.
C'était la Pomme de terre qui avait servi de sujet pour la
plupart de ces greffes. Il y avait avant tout intérêt à voir si le
greffage avait détruit ou tout ou moins affaibli en elle la
faculté de développer des tubercules. C'est afin de supprimer
toute chance d'erreur ou de confusion qu'on n'a posé les greffes
que sur des boutures de cette plante déjà bien enracinées, mais
n'ayant pas encore produit le moindre tubercule ; en outre, on
n'a examiné à ce point de vue que les plantes greffées à la fin
de mai, parce qu'elles étaient les seules qui eussent eu tout le
temps nécessaire pour leur complet développement. Ces plantes
se trouvaient à l'air libre, dans une bonne terre de jardin.
Toutes celles qui furent greffées avec le Datura Stramonium,
le Phymlis ou le Tabac devinrent rapidement aussi fortes que
les pieds voisins des mêmes espèces qui n'avaient pas été greffés;
même la pousse des greffons de Dotura devint trois ou quatre
f lis plus épaisse que la tige du sujet sur lequel elle végétait.
Or, sous toutes ces greffes, le sujet de Pomme de terre déve-
loppa des tubercules qui furent même fort beaux sous le
Dalura dont le puissant feuillage leur fournissait une nourri-
ture abondante. Trois des pieds greffés avec cette espèce ayant
été pesés, le poids du plus fort s'est trouvé être de 1,050 gr.
398 REVUE lîlBLIOGRAPinQUE ÉTRANGÈRE.
et ses tubercules pesaient en tout ooO grammes. Il y en avait
(juatre gros dont le plus fort pesait foO grammes, deux petits
dont l'un pesait 15 grammes et trois très petits. Le poids du
sujet entier, abstraction faite de ses tubercules, était d'environ
20 grammes. Or, d'après le Directeur du champ d'expériences
de Poppelsdorf, la production moyenne en tubercules pour
chaque pied de Pomme de terre Alpha, en 1878 et 1880, avait
été de 600 grammes; le pied grelle en Datioa Stramonium avait
donc à fort peu près atteint cette moyenne. Le plus faible des
trois pieds a^ant eu un poids total de 900 grammes, ses tuber-
cules pesèrent, tous ensemble, 255 grammes.
Le plus fort des sujets de Pomme de terre Alpha grelfés en
Physalis Alkekengi donna 205 grammes de tubercules qui, au
moment de l'examen, n'avaient pas atteint leur complète
maturité. La forme des tubercules ainsi produits n'avait pas été
altérée par la greffe, non plus que la couleur de leur substance;
seulement plusieurs offraient des bosselures, qui sont moins fré-
quentessur les Pommes de terre Alpha venuesen culture ordinaire.
Toutefois, un fait très remarquable prouve que, dans ces
mêmes plantes, la greffe a exercé une influence appréciable sur
le sujet qui l'avait erçue. Le Datura Slramoiiiion renferme
un alcaloïde nommé atropine, qui n'existe pas dans la Pomme
de terre. D'après M. Gunther, cette atropine se trouve dans
toute la plante, et à raison de 0,076 pour 100 dans les feuilles,
de 0,018 pour 100 dans la lige, de 0,255 pour 100 dans les
graines, enfin de 0,024 pour 100 dans la racine. Or, une ana-
lyse des tubercules venus sur les pieds de Pomme de terre
greffes çn Datui'a a montré qu'ils renfermaient de l'atropine, en
quantité, il est vrai, très faible, puisqu'elle n'a été évaluée qu'à
quelques milligrammes dans 800 grammes de tubercules.
Une analyse exacte de tubercules de la Pomme de terre Alpha
venus dans les conditions normales et en l'absence de toute
grefï'e, a prouvé qu'ils ne renferment pas trace d'atropine ni
d'autre alcaloïde semblable.
La piésence de l'atropine dans les tubercules de la Pomme
de terre greffée en Datura Stramonium ne peut être due qu'au
transport de cette matière du greffon dans le sujet; elle prouve
LES SOUDURES ET LEURS CONSÉQUENCES. 399
donc qu'il y a eu une certaine action du premier sur le second.
M. Strasburger fait observer que ce fait donne par analogie
une explication plausible de l'infection de panachure qui a été
déterminée plusieurs fois par une greffe panachée sur le sujet
non panaché qui l'avait reçue. Il doit y avoir dans ce cas, du
greffon sur le sujet, transport d'une matière particulière qui
détruit la coloration verte de la chlorophylle et qui cause ainsi
la panachure.
Après l'opération inverse de la précédente, c'est-à-dire après
la pose d'un greffon de Pomme de terre sur un sujet de Datura
Stramonium, la matière de réserve produite parla végétation du
greffon, ne pouvant aller slaccumuler en forme de tubercules
produits par le sujet, s'est arrêtée en route et a rentlé certains
d'entre les bourgeons axillaires en tubercules aériens qui se sont
colorés superficiellement en brun-rouge, se sont gorgés de
fécule et ont pris finalement la grosseur d'une noix. Sur ces
tubercules, la feuille, à l'aisselle de laquelle se trouve chaque
œil et qui, en terre, ne dépasse pas les proportions d'une petite
écaille, s'est développée au point de ressembler à une foliole de
feuille ordinaire.
En terminant son mémoire. M, Strasburger rappelle que, dès
'1819, de Tschudy avaitréussi à greffer la Tomate sur la Pomme
de terre, surtout que, à Fromont, Fourquet, ayant opéré la
même greffe, a eu des plantes qui produisaient chacune, hors
de terre des fruits en bon état, en terre des tubercules dont la
quantité représentait une récolte normale. Réciproquement,
A. Dean et M. Maule, en Angleterre, ayant greffé la Pomme de
terre sur la Tomate, ont vu apparaître sur la tige de la pre-
mière des tubercules axillaires, comme dans l'expérience ci-
dessus rapportée de M. Strasburger, et comme on sait depuis
longtemps qu'il s'en forme sur les tiges de la même plante,
toutes les fois que la marche des sucs y est entravée par une
entaille, un écrasement ou une forte meurtrissure.
Le Secrétaire-rédactPMr-géranti
P. DUCHARTRE.
Paris. — Imprimerie Rougier et Cie, rue Cassette, 1.
400
JUILLET 1886
OjJSlillVATlO.NS MSTÉOROI.OGIQUES F.VITES PAR M. F. JaMIK, A BoURG-LA-Re INE,
PRÉS Paris (altitlde : 63" e.nviron).
1
HAUTKCR
TEMPÉRATURE 1
du baromètre.
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Cl. (le grand m., nuag., quelq. gouttes
de |)l. l'aiL-midi, clair le M)ir.
'
13,3
21,0
7i;0,3
:65
N.
IM.ass. abotul. dans la n., couv. et lég.
|.l. le m., qncU]. coups de tonnerre
et pi pres(]. tout le reste de la journ.
10
10,9
2i),4
707
707,5
N.
CI le m., nuag. l'au.-niidi. cl. le soir.
11
8,9
26,0
768
768
N. .NO.
.Nuageux, clair le soir.
1-2
11,8
29,3
707,5
703,5
Ml. 0. SSU.
.Nuageux.
13
16,0
24.0
76i
760,5
SO. S.
Couvert le inatin. et le s., éclaircies et
lég. averses l'a p. -midi.
14
14,4
22,4
735, 5
757,5
SO. G.
l'lui(! toute la matinée, couv., pois
- nuag., clair le soir.
\b
10,7
24,3
759, 5
760,5
0.
Claii- de gr. m., nuag., couv. le soir,
très petite pluie.
16
1 5, 0
24,0
759
763,5
0. N.
Pluie (le 5 à 7 li. du m., nuag., clair
le soir.
n
9,:
27,4
764,0
764,5
Clair de grand matin, nuageux.
IK
11,4
31,7
703
757,0
N. NNK.
Clair, nuiigeux le soir.
ty
<6,4
34,0
758
759
SK.
S.
Cl. le matin, nuag. l'après-midi ; grand
vent, éd. et pluie vers 9 li. du soir.
♦0
13,4
27, 4
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766,0
SE.
Clair de grand malin, nuageux
21
16,1
36. S
703
701,5
SE.
Nuageux.
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16, G
24,3
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SE.
Pluie le malin, nuageux.
fi
13,0
23,2
701,5
753
SSO. SSE.
Nuag. de gr.jii., coin., pi. de 3 à 7 h.
du soir.
U
16,0
24,0
754,5
758
0.
Pluvieux de grand malin, nuageux.
iS
1^,0
23, 4
757
754
0.
Couv. et pluvieux, quelq. éclaircies.
26
15,7
20,5
751,0
733
iSO. SO.
l'Iuio dans la nuit, couv. le malin,
nuag., quelq, lég. averses l'ap.-midi.
!7
13,9
22,3
755
701,5
0. N.
Couvert de gr. mal. et le soir, plus,
averses dans la journée.
iS
12,8
24, o
704,5
767,5
NO.
Nuageux, clair le soir.
-29
0,0
20,8
707
763
SO.
Clair, légt nuageux dans la journée.
:jo
9,9
31,3
700
755
SE.
Nuageux, quelques gouttes de pluie,
nombreux éclairs le soir.
31
lo,5
2V, 4
757
700
0-
Pluie abondante dans la nuit, petites
^
averses le matin, nuai^eu.x.
DOCUMENT OFFICIEL DE LA SOCIÉTÉ
RAPPORT DE LA COMMISSION CHARGÉE iVaPPRÉCIER LES DÉGÂTS
CAUSÉS PAR l'orage DU 23 AOUT 1886
MM. Michelin, J. Dybowski et Ern. Bergman, Rapporteurs.
ARBORICULTURE FRUITIERE
On lisait dans les journaux du 24 août :
« Un orage épouvantable a éclaté, hier lundi 23, à trois
« heures dix minutes, sur Paris.
f< Pendant près d'un quart d'heure, il est tombé sans discon-
« tinuer des grêlons gros comme des œufs de pigeon. La pluie a
« succédé à la grêle accompagnée par les éclats du tonnerre. »
Rien n'était plus vrai que cette nouvelle; le désastre qu'elle
annonçait avait atteint fatalement le territoire de Montreuil-
sous-Bois et autour, ceux de Saint-Mandé, Bagnolet, Bondy,
Pantin, Bobigny, Noisy-le-Sec, Romainville, lesLilas, etc.
Le jeudi 26, la Société nationale d'Horticulture de France
étant réunie pour sa séance de quinzaine, MM. Vitry fils et
Alexis Lepère, de Montreuil, proposèrent au bureau réuni de
nommer une Commission qui fût chargée de se rendre compte
de l'importance des dégâts causés par cet orage d'un caractère
qu'on déclarait tout exceptionnel.
Le Rapport de cette Commission, qui serait composée d'horti-
culteurs compétents, devait fixer l'opinion sur la nature du mal
et éclairer sur le soulagement qu'il convenait d'y apporter.
Cette Commission, nommée par M. le Président assisté du
Bureau, réunit neuf membres, savoir :
MM. Jamin, de Bourg-la-Reine, et Coulombier, de Vitry^ pépi-
niéristes, membres du Conseil d'Administration; Bonnel, Vice-
Président du Comité d'Arboriculture; ]Michelin_, Secrétaire de ce
Série III. T. VIII. Cahier d'août, publié le 30 septembre 1886. 30
40iJ RAITURT
Comité; Chargueraud, Bergman fils, Dybowski, tous trois Secré-
taires de la Société ; Curé, horticulteur, membre du Conseil d'Ad-
ministration; Hébrard (Alexandre), Vice-Président du Comité
des Cultures potagères et membre du Conseil d'Administra-
tion.
La Commission, ainsi composée, fut réunie à Montreuil le
28 août, à 9 heures et demie du matin, au domicile de M. Vitry
fils, l'un des Vice-Pn-sidents de la Société nationale d'Horticul-
ture de France, conjointement avec plusieurs cultivateurs du
pays qui fournirent des explications sur l'explosion de l'orage
et sur les dégâts occasionnés par la grêle.
En descendant du chemin de fer et en entrant dans Montreuil,
les membres de la Commission avaient élé péniblement impres-
sionnés par l'aspect des maisons dans plusieurs rues. Les vitres
brisées étaient en si grand nombre que, depuis six jours, on
n'avait pu en remplacer qu'une faible partie; on voyait sur les
murs écorchés des maisons les traces des grêlons qui les avaient
frappi's; des toits couverts en ardoises «Haient transpercés. On
expliqua t[ue l'orage s'était lormé par la rencontre de deux
gros nuages jaunes et noirs venant l'un du sud et l'autre du sud-
ouest ; que Saint-Mandé, Bagnolet et surtout Montreuil (Haient
les communes le plus fortement atteintes par la grêle; que la
partie de Vincennes avoisinant Montreuil, Homainville, Noisy-le-
Sec, quoique ayant r[r englobés dans le sinistre, ont eu relati-
vement moins de dommage; que le mal a été plus grand sur
une partie de Montreuil parce que, pendant dix minutes au
moins, au début de l'orage, des grêlons anguleux^ é-normes, y
sont tombés sans être mélangés avec de l'eau.
Ces renseignements préliminaires devaient éclairer la Com-
mission sur la marche qu'elle avait à suivre et qu'elle entreprit
après s'être dûment constituée en nommant M. Cur(' Président,
M. Jamin Vice-Président, MM, Michelin, Dybowski et Bergman
(Ern.), Secrétaires.
La Commission fut inforuK'e qu'une commission locale, orga-
nisée dans le pays, était en Irain de fonctionner et avait pour
charge de procéder aux estimations des pertes supportées par
chacun des cultivateurs sinistrés.
SUR LES EIFETS DE l'oRAGE DU 23 AOUT 1880. 403
Il coulait de source que les rôles des deux Commissions
étaienl bien distincts et ne pouvaient se confondre, et que celui
des représentants de la Société nationale d'Horticulture de
France consistait simplement à recueillir des renseignements
suv Its faits principaux, à en résumer le récit, et à déterminer
quelle était la nature du mal, son étendue, son importance, et
l'à-propos qu'il y aurait à accueillir les réclamations indivi-
duelles qui seraient appuyées par des constatations et des appré-
cialions locales régulières.
La culture de Montreuil a un caractère tout particulier qu'il
est bon, avant tout, de définir : elle a pour objet principal les
arbres fruitiers en espalier, et en première ligne les Pêchers et en-
suite les Poiriers, Pommiers de Calville, Cerisiers. Le territoire est
en grande partie couvert de murs chaperonnés, enduits de plâtre,
qu'on appelle cotières, sur lesquels les arbres sont étalés au
moyen du palissage à la loque. Avec ces murs on obtient faci-
lement des jardins clos dont les plates-bandes intérieures sont
employées pour la culture de fruits, de légumes, de fleurs à
bouquets pour la vente aux halles et marchés.
La Commission a visité dans le plus grand détail trois grandes
propriétés horticoles closes, sises sur difTérents points du terri-
toire, contenant toutes les sortes de cultures qui se pratiquent
dans le pays et qui devaient fournir des spécimens des dégâts
causés sur chaque espèce de végétaux.
Les exploitations visitées furent celles de MM . Doucet (Charles),
Vitry et Ltirdin, dans lesquelles se développent plusieurs
milliers de mètres de murs. Or l'aspect de ces divers clos était
semblable; ils sont atteints de la même manière : les murs
exposés à l'est et au nord sont épargnés; ceux regardant le
couchant et le midi sont frappés de telle sorte que les récoltes y
sont anéanties et que les arbres^ pour le plus grand nombre,
sont perdus. Au pied des murs, on voit une couche épaisse de
feuilles et de fruits. Si par hasard quelques fruits, quelques
Poires particulièrement ou quelques Pommes tiennent encore aux
arbres, elles sont meurtries, écorchées, informes, réduites à la
moitié, aux trois quarts, comme si elles avaient été entamées par
la dent de rongeurs affamés.
404 RAPPORT
Les branches frappées par ces grêlons coupants, anguleux, à
pointes, sont dénudées, sans feuilles ni fruits; les branches
coursonnes et fruitières sont pelées, arrachées, éclatées ; les
branches charpenlières ont l'écorce entamée, déchiquetée, enle-
vée par places, au point que le bois dur est apparent. Il est
avéré que le choc a duré pendant un quart d'heure; que le
sol était couvert d'une épaisse couche de glace; que les grê-
lons, gros, à facettes irrégulières, anguleuses, étaient meur-
triers pour les végétaux herbacés aussi bien que ligneux :
conséquence inévitable de leur forme irrégulière, ils devaient
tout hacher et leur poids leur avait donm'' une puissance
destructive telle que les clous servant au palissage étaient
arrachés en grand nombre et pendaient après les loques, de-
vant les murs; que des fragments de chaperons neufs en plâ-
tre étaient éclatés et projetés au pied des murs, dont, en raison
de l'impulsion que recevait la grêle, ils n'ont pu protéger les
arbres.
Tous les murs (exposés à l'ouest sont maltraités à l'unisson;
ceux au midi sont dans des conditions semblables, mais ne
sont peut-être pas aussi foncièrement endommagés que les pre-
miers.
Dans les champs, les Vignes sont privées de leurs feuilles,
es sarments sont écorchés;les grains de Raisin sont crevés,
coupés; on ne voit plus sur les ceps que des rafles meurtries.
Lorsque, l'hiver, les cultivateurs auront enlevé ces sarments
vestiges du sinistre, ils trouveront inévitablement les yeux de
taille altérés par le choc des grêlons.
Resterait-il sur quelques points des grappes de Raisin qui
auraient échappé au désastre, elles ne pourront pas mûrir,
les fonctions des ceps, dans cet état, ne pouvant plus se faire.
Les arbres fruitiers, dans la plaine, les Pruniers, Cerisiers,
Abricotiers, Pommiers, etc., n'ont ni feuilles ni fruits; ils ont
absolument le même aspect qu'au cœur de l'hiver. On ne peut
malheureusement douter de la destruction d'une masse de
branches à fruit et de boutons, espoir des récoltes prochai-
nes, qui se trouveront ajournées à une époque très éloignée.
Dans les champs, des Groseilliers, des Framboisiers ont aussi
SUR LES EFFETS DE r/oRAOE DU 23 AOUT 1886. 405
subi le sort de la Vigne. Il sera parlé dans une autre partie
de ce Rapport des végétaux potagers et de ceux qui sont
employés comme fourrages.
On a vu par les détails qui précèdent quels ont été, pour
l'anéantissement des récoltes de l'année, les effets de cet orage
dont, de mémoire de contemporains, on n'a pas vu l'analogue
dans le pays, où la tradition en fait remonter un du même
genre à Tannée déjà bien reculée de 1787.
Le présent, au point de vue des récoltes, est un désastre, il
n'y a pas à en douter; mais, pour des arboriculteurs, un mal de
cette nature a des conséquences qui doivent s'étendre à plu-
sieurs années. Beaucoup d'arbres fruitiers, encore en rapport,
sont purement et simplement à arracher et à remplacer.
Au prix d'achat s'ajoutera une perte de produits qui, selon
l'espèce des arbres, durera trois, quatre, cinq, six ans et plus.
Si la conservation des espaliers exposés au levant empêche la
ruine complète des arboriculteurs, la perte que le sinistre leur
inflige pèsera sur eux pendant longtemps.
Tout naturellement on cherchera à refaire des arbres, en
utilisant les éléments de végétation qu'ils conservent, en les
rabattant sur leurs parties saines. Sur la masse des arbres
atteints et notamment à l'exposition du midi où le mal est un
peu moins profond, il y en aura dont l'état moins désespéré
engagera les cultivateurs à les rétablir à l'aide de leurs propres
ressources. Parfois la réussite couronnera leurs efforts; mais
il ne faut pas se dissimuler que, dans ces essais, on sera fort
exposé à rencontrer des mécomptes. Dans beaucoup de cas,
le manque d'harmonie qui existera entre l'appareil souterrain
des arbres, resté intact, et la partie aérienne désorganisée et
peut-être enlevée, causera des désordres dans la végétation.
Dans les Pêchers on aura à craindre l'excès de sève et le mal
de la gomme; dans les Pommiers on subira les chancres, etc.
En résumé, aux yeux de la Commission, le mal actuel;, pour
l'arboriculture fruitière, s'étendra à plusieurs années, et ce
dommage inévitable doit être pris en grande considération
dans l'appréciation des pertes éprouvées par les arboriculteurs.
406 RAPPORT
CULTURE MARAICnHRE.
Les ravages causés par la grêle du 23 août, dans les jardins
maraîchers, sont considérables. Beaucoup de cultures sont com-
plètement détruites et, ce qui est plus grave encore, le matériel
horticole, consistant en cloches et châssis, esl, chez bien des
jardiniers, en partie détruit. Les maraîchers, tout comme les
arboriculteurs et les horliculteurs-flcurisles, ont besoin, pour se
relever des atteintes du terrible fléau qui s'est abattu sur eux,
d'être aidés par tous les moyens dont il est possible de disposer.
On a dit, Messieurs, que la perte éprouvée par les maraî-
chers est peu considérable, par la raison que, cette année, les
légumes se vendent mal. L'argument est spécieux, et précisé-
ment, si la grêle était survenue après une bonne récolte qui
aurait permis aux jardiniers de faire des réserves d'argent, ils
auraient pu en supporter les ravages plus aisément; mais,
venant alors qu'une vente mauvaise les avait déjà mis dans la
gêne, elle ruine, chez beaucoup d'entre eux, l'espoir d'un relè-
vement possible, si l'on ne leur vient en aide.
Quiconque connaît la culture maraîchère de Paris, faite avec
tant de précision et d'ordre, est fi'appé, en pénétrant dans un
marais, de l'état de délabrement que présente le jardin, et l;'i
où le regard du simple spectateur voit encoi'e dans les plantes
endommagées l'espoir d'une récolte future, l'œil exercé du
praticien sait voir toute l'étendue des ravages. Ces salades, ces
Céleris encore sur pied, ne se relèveront pas ; la grêle les a
atteints jusque dans le cœur. Les maraîchers n'ont qu'une seule
chose à faire, c'est de les arracher et de ressemer autre
chose. Tout cela se traduit par de nouveaux frais à supporter
et par de longs mois d'attente avant que quoi que ce soit ne
devienne vendable.
Pour ceux qui ont des économies ou seulement du crédit, la
Inerte est réparable ; mais là où elle devient immense et sans
issue, c'est chez les jeunes, chez ceux qui commencent, et
qui ont mis toutes leurs petites économies dans un matériel
désormais détruit.
SUR LES EFFETS DE L'ORAGE DU 23 AOUT 1886. 407
Beaucoup de plantes, d'ailleurs, ont été détruites, alors pré-
cisément que leur récolle allait commencer ou était dans son
plein; tels sont: les Melons, qui, fendus et déchirés, ne sont plus
bons à rien ; tels encore les Concombres, les Tomates, les Choux-
fleurs d'automne.
Quant à l'étendue de la perte du matériel, elle est consi-
dérable. Beaucoup de malheureux jardiniers ont \u leurs clo-
ches brisées; plus d'un en a perdu trois ou quatre mille, et c'est
par centaines de mille qu'il faut compter toutes celles qui ont
été cassées dans les nombreuses communes ravagées, car, rien
que pour celles de Vincenneg et de Montreuil, leur nombre
s'élève à 35,000. Quantité de châssis ont été également en-
dommagés, et là où ils étaient rangés en piles la casse des
verres s'est étendue souvent jusqu'au septième.
Si les pertes de légumes sont réparables simplement en
redoublant de zèle et d'activité, celles du matériel ne peuvent
l'être qu'à l'aide d'argent et, sans matériel de verre, plus d'un
maraîcher traversera difficilement la saison hivernale si l'on ne
lui vient en aide. Il importe donc que des secours soient
accordés à tous les malheureux sinistrés qui se trouvent dans la
gêne et qui voient chaque jour, avec l'hiver qui approche et le
matériel de culture qui fait défaut, leur situation devenir plus
précaire.
FLORICULTURE
Si l'arboriculture et la culture maraîchère ont beaucoup souf-
fert du la grêle du lundi 23 août, la floriculture, elle aussi, a fait
des pertes immenses. Moins de vingt-cinq minutes ont suffi pour
détruire le travail de bien des années.
Montreuil a été l'un des endroits les plus éprouvés. Les arbo-
riculteurs ont perdu non seulement une partie de leurs arbres,
mais aussi les plantes qu'ils cultivent entre leurs murs. Il est
nécessaire de dire qu'on cultive beaucoup de plantes à Montreuil
pour les marchés de Paris, surtout pour la fleur coupée. Les
principales culturesde plein air sont, entre autres : Mignardises,
408 RAPPORT
Hosiers par milliers, dont les variétés cultivées de préférence sont
le Général Jacqueminot, M"® Falcot, Souvenir de la Maln>aison,
Jules Margottin, La France, etc. Tous ces Rosiers sont nains et
francs de pieds. Puis viennent les Glaïeuls, les Lis, les Dahlias,
les blancs surtout qui servent pour les couronnes mortuaires,
puis^ pour finir, les Chrysanthèmes. Il y a quelques années, ces
carrés étaient surtout plantés en Vignes et Fraisiers ; on semble
abandonner maintenant cette culture pour celle des plantes à
fleurs. Dans tous les jardins de Montreuil et entre autres dans
ceux de MM. Vitry, Doucet et Lardin, toutes ces plantes étaient
hachées.
Dans l'établissement horticole de M. Ragonneau, célèbre pour
ses cultures de Gardénias, Camellias, Orangers, Anthuriums, etc.,
nous trouvons surtout des dégâts matériels : des milliers de car-
reaux sont brisés; les claies elles-mêmes sont brisées par places,
et n'ont pas empêché le désasire ; mais les plantes en général ont
peu souffert, à l'exception d'une certaine quantité de petits
Orangers qui étaient alors au dehors. Le haut des Camellias dans
une certaine serre a aussi souflerl.
Chez M. Léon Savard, qui cultive les Camellias, Gardénias,
Azalées, Bouvardias, etc., nous trouvons de plus grands dégâts
encore; en plus de la destruction du matériel, car il ne reste pas
une vitre sur les serres, les plantes sont très abîmées; les Gar-
dénias, Azalées et Bouvardias sont dans un état pitoyable.
Quoique très triste avoir, cela n'approche pas du désastre
inouï que nous trouvons chez M. Lavignon-Lapipe, cultivateur
de plantes pour le marché. Nous y voyons 16 serres hollandai-
ses m i-en terrées,, d'environ 20 mètres de long, sur lesquelles il ne
reste pas un seul carreau. Les plantes qui étaient dans ces serres,
Primevères à fleurs doubles, Pélargoniums, etc., sont détruites;
il n'y a plus rien à en tirer. La force de la grêle était telle qu'elle
a même cassé les pots. Des carrés de Bruyèn^s, de Fuchsias, etc.,
sont en un piteux état. Des paillassons neufs mis au dernier mo-
ment sont hachés. Les pieds mères de Ficus elastica sont dans un
état épouvantable Bref il ne reste pas une seule plante vendable,
tout est à refaire. Nous trouvons là une famille éplorée ; ils sont
tous dans la désolation, depuis les grands-parents jusqu'aux
SUR LES EFFETS DE l'oRAGE DU 23 AOUT 1886. 409
petits-enfants. C'est le travail de plusieurs années perdu; il faut
recommencer; et ce qu'il y a de déplorable, c'est qu'il ne reste
rien qu'on puisse vendre de suite pour faire de l'argent comptant
et parer au plus pressé. Les arboriculteurs ont encore leur récolte
sur les murs du levant, ce qui leur permettra de faire rentrer un
peu d'argent, tandis que, dans ce cas-ci, il n'y a rien, et ce qui
est plus triste, c'est que ce n'est pas le seul horticulteur qui soit
ainsi éprouvé; ils sont une certaine quantité, tant à Monlreuil
que dans les autres localités oîi la grêle s'est abattue.
Les autres jardins que nous traversons ou que nous voyons au
travers'des grilles sont tous dans un piteux état ; tout a été tou-
ché plus ou moins. On ne voit plus nulle part de cloches, et les
carreaux cassés étaient en verre demi-double, beaucoup même
en verre double 1
On nous rapporte que des chats, des lapins, des poules ont été
tués par les grêlons.
Pour nous résumer, la Commission est d'avis que les dégâts
causés par la grêle sont immenses et qu'il y a lieu de venir en
aide par tous les moyens possibles aux braves horticulteurs si
rudement éprouvés.
CONCLUSION
Le devoir de la Commission était de constater les efïels du
sinistre et d'étudier la nature. du mal pour en faire comprendre
l'étendue. Elle a rempli sa tâche, il appartient à la Société de
prendre telle mesure qu'elle jugera convenable dans une cir-
constance aussi grave.
En présence d'un tel fléau, les populations horticoles se sont
émues; sous la direction des administrations locales, elles ont
nommé des Commissions qui ont procédé à l'estimation des
pertes. Le relevé des chiffres estimatifs recueillis par les soins
de la Commission produit un total de neuf cent dix-huit mille
neuf cent soixante-quinze francs, pour les cultures maraîchères
seulement, dans les localités suivantes : Ghâtillon, Vincennes,
410 RAPPORT
Montrouge, Malakoff, Pantin, Bobigny, Monlreuil, Issy, Ba-
gneux, Arcueil, Saint-Mandé, Paris, Bel-Air.
Les pertes subies par les horticulteurs fleuristes seuls de
Monlreuil ont été estimées à la somme de deux cent quarante-
sept mille francs. On ne connaît pas encore le chiffre des
évaluations qui seront établies ultérieurement pour les cultures
arboricoles de Montreuil, chiffre qui sera considérable.
On voit par ce total que l'événement a été terrible pour une
partie notable de la région parisienne. Ce malheur atteint un
grand nombre de cultivateurs qui par leur labeur avaient
bien mi^rité de recueillir les produits de leurs r(''Coltes. Pour
beaucoup, la perte s'étendra sur plusieurs années; il ruinera
certaines familles; il apportera la gène au milieu de beaucoup
d'autres; il afflige ainsi toute une population laborieuse, inté-
ressante et digne à tous les titres qu'on lui vienne en aide.
D'après les renseignements que nous recueillons en dernière
heure, les estimations des pertes peuvent être établies de la
façon suivante :
Perles subies par les horticulteurs du département de la Seine.
Horticulteurs-fleuristes Fr. 2,500,000
— maraîchers 1,500,000
— arboriculteurs 1,500,000
Total Fr. 5,500,000
Nous signalons le mal dans son efl"royable immensité et nous
nous en remettons au Conseil pour rechercher quels seront les
moyens à mettre en œuvre afin de venir en aide aux horticul-
teurs.
AVIS IMPORTANT
Les résultats obtenus dans les Congrès horticoles de 1885 et
1880 ont déterminé le Conseil d'Administration à en tenir un troi-
sième, au siège de la Société, en 1887, pendant la durée de l'Ex-
position de printemps. La Commission d'organisation qui a
organisé et préparé celui de 1886 conserve ses pouvoirs pour
1887. Elle espère, cette fois encore, pouvoir obtenir de nos
grandes Compagnies de chemins de fer une réduction de prix
pour le voyagé à Paris des membres de la Société habitant les
départements qui viendront prendre part aux travaux du Con-
grès de 1887.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1886.
Concours •permanent.
Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3^ sér,, IV, 1882, p. 631
et 753.)
Concours annuels.
Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten-
tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2" série,
XL 4877, p. 445.)
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentstemon.
CONCOURS AUX SÉANCES
Le Conseil d'Administration, dans sa séance du 8 avril, a
décidé qu'il sera ouvert, à l'une des séances des mois de juillet,
août, septembre, octobre et novembre 1886, des concour sana-
logues à ceux qui avaient été ouverts en 1885.
Deux de ces concours ont déjà eu lieu ; il en reste encore trois
dont voici les dates et les objets :
412 PROCÈS-VERBAUX.
23 septembre : Bégonias tubéreux en pots ; Dahlias en fleurs
coupées. — Fruits, notamment Pêches et Fraises tardives.
21 octobre : Asters. — Fruits. — Giioux-fleurs.
25 novembre : Chrysanthèmes d'automne. (L'Exposition de
ces plantes, dans la salle des séances de la Société, durera qua-
tre jours.) Ce concours sera divisé delà manière suivante :
1° Plantes en pots.
La plus belle collection de plantes en pots.
Le plus beau lot formé des plus belles variétés le mieux cul-
tivées.
Les plus beaux spécimens en fortes plantes.
2° Fleurs coupées.
Les variétés les plus méritantes obtenues de semis et n'ayant
pas été encore mises au commerce.
La plus belle collection en fleurs coupées avec rameau.
Le 27 janvier 1887, un concours aura lieu pour le Witloof
ou Chicorée de Bruxelles, présenté en lots de 80 à 100 pieds,
avec racines.
(;i^Ç!t^jF<JbC*^
PROCÈS-VERBAUX
SÉANCE DU 12 AOUT 1886
Présidence de M. Cli. Joly.
La séance est ouverte vers deux heures et demie, devant cent
vingt-huit Membres titulaires et douze Membres honoraires.
Le procès- verbal de la dernière séance est lu et adopté.
iV. B. — La Commission de Rédaction déclare laisseï' aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
sÉ.VxVCE DU 1:2 AOUT 1886. 413
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de deux nouveaux Membres titulaires dont la pré-
sentation a été faite dans la dernière séance et n'a rencontré
aucune opposition. — 11 annonce que le Conseil d'Administra-
tion, dans sa séance de ce jour, a admis une nouvelle Dame pa-
tronnesse. — Enfin il informe ses collègues d'une perte cruelle
que la Société vient d'éprouver par le décès de M""® veuve Pain-
tendre. — A ce propos, il ajoute qu'il croit devoir signaler le décès
de deux amateurs très distingués qui, bien que leur nom ne
figurât pas sur les contrôles de la Société nationale d'Horticul-
ture, n'en étaient pas moins connus de tous ses Membres, en
raison des services qu'ils ont rendus à l'art des jardins. L'un est
M. Honnorati, de Toulon, l'un des représentants le plus honora-
hlement connus de l'horticulture méridionale, qui cultivait avec
un plein succès les Kakis [Diospyros Kaki) du Japon, depuis leur
importation par M. l'ingénieur Dupont, et qui a même envoyé
des fruits de ces arbres à nos Expositions et à nos séances.
L'autre est M. Bertrand, juge au tribunal de la Seine, qui, dans
sa propriété de La Queue-en-Brie, avait réuni de précieuses col-
lections de plantes de serre, surtout d'Orchidées. A la dernière
séance de la Société, M. Rigault, notre collègue, l'habile jardi-
nier à qui était confiée la culture de ces plantes, a déposé sur le
bureau, avec un pied remarquablement fleuri du Disa grandi-
flora, magnifique Orchidée terrestre de l'Afrique australe, des
spécimens de plusieurs belles variétés de VAnthurium Sckerze-
rianum qui ont pris naissance dans les serres de M. Bertrand,
sans qu'il soit intervenu de fécondation croisée dans leur pro-
duction. On ne saurait trop déplorer la perte que vient de faire
l'horticulture française dans la personne de cet amateur dis-
tingué, et en doit vivement désirer que ses précieuses collec-
tions ne cessent pas d'exister en même temps que lui.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
I^Par M. Chemin, jardinier-maraîcher, boulevard delà Gare,
à Issy (Seine), un lot de Tomates d'une grosseur exceptionnelle,
fruits d'une variété obtenue par lui, qu'il nomme Grosse lisse
améliorée. Une prime de T' classe lui étant accordée pour la
présentation de ce magnifique produit, il renonce à la recevoir.
414 PROCÈS-VERBAUX.
AI. le Président du Comité de Culture potagère dit que la culture
de cette sorte de Tomates exige un peu plus de soins que celle
des autres variétés, sans toutefois présenter des difficultés réelles.
Seulement on ne doit laisser sur chaque pied que trois ou quatre
bouquets de fleurs, en raison de la masse considérable de nour-
riture que ses énormes fruits exigent pour leur développement
qui est vraiment exceptionnel.
2° Par M. Cousin, horticulteur à Gennevilliers (Seine), dix
Melons des trois variétés Gros Cantaloup de Paris, Prescott à
fond blanc et Cantaloup fond vert à chair rouge, ainsi que deux
bottes de Carottes Demi-longue obtuse dans Tune, Courte de
Hollande dans l'autre. Les Melons sont jugés tous fort beaux et
les Carottes sont remarquées par le Comité compétent comme
étant d'une grosseur peu commune en même temps que courtes;
aussi une prime de l'* classe est-elle donnée à M. Cousin pour
la présentation qu'il en a faite.
M. le Président du Comité de Cullure potagère, après avoir
fait ressortir le mérite de ce lot, exprime des doutes sur la légi-
timité de la distinction du Melon à fond vert comme variété nou-
velle et dit avoir obtenu, à la date de quelques années, des
fruits semblables après avoir hybride le Melon fond blanc avec
le Melon gris.
3" Par M. Cauchin (Vincent), horticulteur-maraîcher à Mon-
magny (Seine-et-Oise),des Cornichons d'une, variété qu'il nomme
Vert petit de Paris, qu'il dit être nouvelle et obtenue par lui. Ce
qui distingue essentiellement cette variété, c'est qu'elle donne du
fruit à chaque nœud, comme on le voit sur les tiges fraîches que
la Compagnie a sous les yeux. — Conformément à la proposition
qui lui en est faite par le Comité de Culture potagère, la Com-
pagnie donne à M. Cauchin une prime de 3® classe.
4° Par MM. Forgeot et C"=, hortîculteurs-grainiers, quai de la
Mégisserie, six pieds du Céleri nain pommé, en forme de Scarole,
qui a été déjà primé par la Société et que, pour ce motif, ils pré-
sentent aujourd'hui hors concours. Cette remarquable variété a
été mise par eux au commerce au mois de janvier dernier. Les
pieds qu'ils en montrent en ce moment viennent d'un semis qui a
été fait sur couche, au mois de février dernier. Le plant né de ce
SÉANCE DU [J. AULT 1886. 415
semis a été repiqué sur couche, puis planté en pleine terre et
en place, au mois de mai dernier.
M. le Président du Comité de Culture potagère fait observer
que ce nouveau Céleri ne paraît pas constituer une variété en-
tièrement fixée, car dans les cultures qui en ont été faites par
diverses personnes il s'est trouvé souvent une quantité très no-
table de pieds qui n'en possédaient pas le caractère distinctif. Il
parle notamment d'un jardinier qui, sur deux cents pieds, n'en
a eu que 108 semblables au type de la variété.
M. Forgeol affirme que la race de ce Céleri est bien fixée;
seulement, comme il n'en était pas l'obtenteur, il a dû en acheter
la graine au cultivateur qui l'avait obtenue, et il craint que
cette semence ne lui ait pas été livrée rigoureusement pure. Il
en est résulté que les semis ont donné, en moyenne, 30 p. 100
de pieds s'écartant du type. Aujourd'hui cet inconvénient va
disparaître, car, cultivant lui-même lès porte-graines, il sup-
prime rigoureusement tous les pieds qui n'offrent pas dans toute
leur pureté les caractères de la nouvelle race.
5° Par M. Claude, jardinier chez M. Fayard, avenue Marigny,
à Fontenay-sous-Bois (Seine), des Fraises que le Comité de Cul-
ture potagère a jugées très belles; mais comme elles provien-
nent de plantes qui seront examinées par une Commission spé-
ciale, il n'y a pas lieu d'émettre aujourd'hui à leur égard un
avis définitif. La Commission qui est chargée de l'examen sur
place des Fraisiers de M. Fayard est composée de MM. Cauchin
(Vincent), Beurdeley, Cousin, Cottereau, Dybowski et Forgeot.
6" Par M. Dybowski, maître de conférences d'Horticulture à
l'Ecole d'Agriculture de Grignon, une botte de racines du
Maceron ou Smyrnium Olus-atrum Lin., Ombellifère indigène
dans nos départements méridionaux, mais qui aujourd'hui n'est
pas cultivée. Cette présentation est faite hors concours.
M. Dybowski donne de vive voix des renseignements intéres-
sants sur le Maceron et sur les qualités par lesquelles celte
plante se recommande. Il dépose, en outre, sur le bureau une
note, qui est renvoyée à la Commission de Rédaction, et dans
laquelle il a consigné les résultats de la culture qu'il en a faite,
il rappelle que le Smyrnium a compté autrefois parmi les espèces
416 PROCÈS- VERBAUX.
alimentaires habituellement cultivées, mais que, dans les temps
modernes, la culture en a été complètement abandonnée, sans
qu'on sache quelle a été la cause de cet abandon. La racine
qu'il développe, à l'état cultivé, ressemble, par ses dimensions
et son apparence, au Salsifis ou à la Scorsonère; elle est charnue,
farineuse et la cuisson en fait un mets délicat. En outre, ce
produit peut être obtenu pendant à peu près toute l'année, les
semis de la plante pouvant se succéder du printemps à l'au-
tomne. — M. Dybowski engage ses collègues à essayer la cul-
ture du Maceron, dont il met de la graine à leur disposition.
7" Par M. Margottin (Charles) fils, horticulteur à Bourg-la-
Reine (Seine), des Pèches appartenant à un grand nombre de
variétés, venues sur des arbres en pots qui ont été soumis au
mode de culture indiqué dans le cours de la dernière séance. Il
obtient, pour cette importante présentation, une prime de
i'" classe.
8" Par M. Lepère, arboriculteur à Montreuil-sous-Bois (Seine),
deux corbeilles de Pêches des variétés Grosse Mignonne hâtive.
Condor et Early Rivers. — Ces fruits sont reconnus très beaux
et motivent l'attribution d'une prime de 1" classe que M. Lepère
renonce à recevoir.
9' Par M. Girardin, horticulteur, rue Gaillon, à Argenteuil
(Seine-et-Oise), deux corbeilles de Figues des variétés Rouge et
Blanche d'Argenteuil, beaux fruits pour la présentation desquels
il obtient une prime de 2* classe.
10° Par M. R. Jolibois, jardinier-chef au Palais du Luxem-
bourg, des pieds fleuris du Sehnipedium Peatxeiel du Sel. rai^i-
cinurri. — Une prime de 3" classe lui étant décernée pour ces
deux belles Orchidées, il déclare renoncer à la recevoir.
11° Par M. Terrier, jardinier chez M. le docteur Fournier, rue
Saint-James, à Neuilly (Seine), un lot d'Orchidées fleuries, com-
prenant le Saccolabium Blumei ainsi que sa variété majus, le
Cattleya superba et VOdontoglossum Pkalainopsis. Ces belles
plantes lui valent une prime de l''® classe.
15° Par M. Dallé, horticulteur, rue Pierre-Charron, à Paris,
deux belles Orchidées fleuries, savoir : le Cattleya Sanderiana
GigaSfde la Colombie, et le Stanhopea eburnea {"!), da Vene-
SÉANCE DU 12 AOUT 1886. 417
zAïela, ainsi qu'une charmante Broméliacée, la Vriesea bellula,
dont les bractées sont mi-parties rouges et vertes. Une prime de
2® classe lui est accordée pour cette présentation.
M. Dallé fait observer que les fleurs du Cattleya Sonderianase
tachent au bout de fort peu de temps, si elles restent dans la
serre où la plante est cultivée. Aussitôt que la plante a ouvert
une fleur, il faut la transporter dans une pièce bien éclairée et
sèche, si l'on veut qu'elle conserve la pureté et la fraîcheur de
son coloris. L'individu fleuri qui se trouve en ce moment sous
les yeux de la Compagnie n'est resté en fleurs que pendant un
jour et une nuit dans la serre où il avait développé son inflores-
cence.
1.3° Par Al. Dupanloup, horticulteur-grainier, quai de la
Mégisserie, 14, à Paris, trois pieds d'un Phlox nain, à fleurs
blanches, qui est issu, en 1884, d'un semis fait, en 1883, de la
variété Louise Gaulin. La plante s'est montrée abondamment
florifère et a conservé parfaitement jusqu'à ce jour ses caractères.
Les trois pieds que la Compagnie en a sous les yeux sont des
boutures faites l'an dernier. Bien qu'ils aient été cultivés dans
une bonne terre, on voit qu'ils sont restés absolument nains. —
Une prime de ?.« classe étant décernée à M. Dupanloup
pour celte présentation, il déclare renoncer à la recevoir. Sur
sa demande, une Commission ira examiner son Phlox sur
place.
14" Par M. Tréfoux (Emile), horticulteur-paysagiste, rue de
Coulanges, àAuxerre (Yonne), une série de variétés de Glaïeuls
rustiques en fleurs coupées, qui lui valent une prime de 2'=classe.
Ces plantes ont été obtenues par lui à la suite d'un semis fait
en 1885. Elles ont passé l'hiver dernier en pleine terre, sans
abri, et n'ont nullement souffert du froid.
15° Par la maison Vilmorin-Andrieux, au nom de MM.Souil-
lard et Brunelet, horticulteurs à Fontainebleau (Seine-et-Marne),
une nombreuse série de fleurs coupées de Glaïeuls rentrant
dans les deux catégories des Glaïeuls à grandes fleurs et des
hybrides entre Gandavensis et rustiques Lemolnei. — Le Comité
de Floriculture propose d'accorder, pour cette brillante pré-
sentation, une prime de 1" classe qui, conformément cà son
31
418 l'KOCZS-VERBAUX.
règlement, s'apppliquera uniquement à celles des nouvelles
variétés qui ont été déjà nommées. Mise aux voix, cette propo-
sition est adoptée.
M. Maurice de Vilmorin a joint à ce lot des notes contenant
des renseignements instructifs sur les divers Glaïeuls dont il est
composé. En premier lieu, quant aux variétés à grandes fleurs,
il relève ce fait important que plusieurs d'entre celles de ces
variétés qui sont des gains récents sont fort remarquables pour
l'ampleur de leurs fleurs. Tandis que celles des variétés issues du
Gandavensis qui ont été obtenues, à l'origine, par M.Souchet, ne
dépassaient pas six à huit centimètres de largeur, certaines des
acquisilions récentes dues à MM. Souillard et Brunelet, telles
que l'Enchanteresse, Aurore, etc., en donnent de beaucoup
plus amples, qui mesurent souvent douze cenlimètics de dia-
mètre. En outre, depuis au moins deux années, certaines de
ces plantes, cultivées à Fontainebleau, montrent une tendance
prononcée à doubler leurs fleurs. C'est ainsi que la variété
Aurore présente fréquemment, dans son périanthe, jusqu'à dix
et douze segments. Parfois la pétalisation du filet des élamines
commence à s'accuser dans ces fleurs, ou bien le nombre des
étamines est augmenté et s'élève jusqu'à cinq ou six au lieu de
trois. Il est à présumer que des graines de ces plantes à fleurs
semi-doublesfécondées entre ellesviendrontdes pieds sur lesquels
la duplicature des fleurs sera plus avancée; mais M. Maurice de
Yilmorin est d'avis qu'il n'y a pas de mol if pour favoriser cette
modification, attendu que « les beaux effets de contraste ou
u d'harmonie de nuances seraient masqués par l'accumulation
« des pétales ». La duplicature ne serait désirable que pour les
fleurs unicolores ou de teintes à peu près uniformes. — Quant
aux plantes issues de fécondations croisées entre des variétés du
Gandavtnsis et les Glaïeuls rustiques, leur production a été
motivée par le désir d'obtenir soit de nouveaux coloris dans les
premières, soit des fleurs plus amples dans les derniers. Ces
résultats ont été déjà obtenus en partie par MM. Souillard et
Brunelet. M. Maurice de Vilmorin cite comme constituant une
amélioration notable parmi les Glaïeuls rustiques les variétés
nommées Pasteur et Contraste, Il mentionne même une plante
SÉANCE DU 12 AOUT 1S86. 410
dont la fleur présente de grandes macules d'un violet presque
bleu, se détachant nettement sur un fond général de couleur
crème. Cette curieuse nouveauté n'a pas été comprise dans le lot
déposé aujourd'hui sur le bureau parce qu'elle a été conservée
en vue de la production des graines qui serviront à la multi-
plier.
16° Par M. Vauvel, jardinier à Fleury-jMeudon (Seine-et-Oise),
une fleur coupée du Rosier William Bennett dont il a été beau-
coup parlé, dans ces derniers temps, aux Etats-Unis, peut-être
avec quelque exagération de son mérite réel, et dont l'histoire a
été rapportée dans le Journal, à une date récente (voyez le
Journal, cahier d'avril 1886, p. 2o4-). M. Vauvel reçoit, relative-
ment à cette présentation, les remerciements du Comité
d'Arboriculture d'ornement et forestière.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
Parmi les pièces de la correspondance, l'un de MM. les Secré-
taires signale l'annonce des Expositions horticoles qui auront
lieu : à Tournai (Belgique), les 15, 13, 14 et 15 septembre pro-
chain; à Rennes (Ille-et-Yilaine), les 9 et 10 octobre prochain; à
ïroyes, du 16 au 20 septembre prochain. Il mentionne aussi le
programme imprimé de la 28" session que la Société pomologi-
que de France doit tenir à Nantes (Loire -Inférieure), le 20
septembre prochain, sous les auspices de la Société nantaise
d'Horticulture.
Les documents suivants sont déposés sur le bureau :
1" Note sur le Maceron ou Smijrnium Olus-atrum Lm., par
M. Dybowski;
2° Compte rendu des travaux du Comité de Culture potagère,
en 1885, par M. Dybowski ;
3° Compte rendu de l'Exposition de Bordeaux, par M. Glady
(Eug.).
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
lions;
Et la séance est levée à quatre heures.
420 PROCÈS-VERBAUX.
SÉANCE DU 26 AOUT 1886 (1)
Présidence de M. Ilardy.
La séance est ouverte à deux heures et demie. D'après le
registre de présence, on y compte cent quarante-sept membres
titulaires et dix-huit membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de cinq nouveaux membres titulaires dont la pré-
sentation a été faite dans le dernière séance et n'a rencontré
aucune opposition.
11 annonce que, dans sa séance de ce jour, sur la demande
de M. Fremy, directeur du Muséum, le Bureau a délégué
MM. Eug. Verdier, Vitry, Ferd. Jamin, Carrière, Alb. Truffaut,
Ghargueraud, Bergman fils et Dybowski pour représenter la
Société à la fête qui aura lieu dans les nouvelles galeries du
Muséum, le 31 août, à deux heures précises, pour célébrer le
Centenaire de l'illustre M. Chevreul.
M. le Président annonce enfin avoir reçu de diverses Socié-
tés des demandes de délégués devant remplir les fonctions de
Jurés : 1" à l'Exposition qui doit avoii' lieu à Coulommiers, du
18 au 20 septembre ; M. Bergman fils est délégué; — 2" à celle
qui sera tenue à Lagny!(Seine-et-Marne) du 1 1 au 13 septembre :
M. Vitry fils est délégué; — 3'^ à celle qui aura lieu à Senlis, du
11 au 14 septembre : M. Chantrier est délégué; —de la Société
pomologique de France une délégation pour représenter notre
Société à la session qu'elle doit tenir à Nantes, le 20 septembre
prochain : MM. Jamin (Ferd.), Michelin et Lnpierre sont délé-
ggués du Cauprès ongrès et de l'Exposition qui aura lieu en
même temps.
M. Chargueraud, Secrétaire, procède au dépouillement de
la correspondance, qui comprend les pièces suivantes :
(1) Eu l'absence du Secrétaire-rédacteur, M. le Secrétaire-général-
adjoint, Verlot, a bien voulu rédiger ce procès-verbal
SÉANCE DU 26 AOUT 1886. 42<
1° Lettre de M. le Secrétaire-général s'excusant de ne pou-
voir assister à cette séance.
2° Lettre de M. Domage, au Pecq, demandant une Commis-
sion pour examiner sa collection de Reines-Marguerites.
MM. Schmidt, Cappe, Michel, Saunier et Sallier sont désignés.
3" Lettre collective par laquelle MM. Vitry fils et A. Lepère
prient M. le Président de vouloir bien nommer une délégation
de plusieurs membres pour constater l'importance des dégâts
occasionnés non seulement dans leurs jardins et pépinières,
mais encore dans les cultures avoisinantes, par le terrible
ouragan accompagné de forts grêlons, dont le poids dépassait
souvent 50 grammes^ qui a sévi le 23 août dernier. MM. Jamin
(Ferd)., Coulombier, Michelin, Bonnel, Bergman fils, Curé,
Hébrard (Alexandre), Dybowski et Chargueraud, sont désignés
pour faire partie de cette Commission qui devra fonctionner le
28 du même mois.
4° Une demande semblable signée de plusieurs habitants de
A^incennes, Monlreuil, etc. M. le Président dit que la même
Commission pourra visiter les cultures les plus atteintes, sous
la direction des signataires de la demande.
A C3 propos, M. Curé remercie la Société d'avoir pris cette
résolution; il ajoute que les dégâts sont immenses et ne pour-
raient être couverts par voie de souscriptions volontaires, quelle
que fût leur importance. L'honorable Conseiller général de la
Seine se propose d'appeler tout particulièrement l'attention du
Conseil général ainsi que celle du Parlement sur cette [rès
grave question. M. Curé ajoute que tous ses efforts tendront
à obtenir du gouvernement des prêts d'argent pour relever au
plus vite les malheureux cultivateurs dont les cultures ont été
complètement ravagées.
La Société applaudit à cette excellente pensée et forme des
vœux pour en assurer le succès le plus complet. M. le Président
ajoute que M, Curé peut compter sur le concours le plus
dévoué de la Société.
5° Lettre de M. le Secrétaire-général du Congrès natio-
nal viticole de Bordeaux annonçant l'envoi de 15 cartes
d'entrée au Congrès qui s'ouvrira à Bordeaux le 30 courant.
^f2 PROCÈS- VERBAUX
Conformément au désir exprimé par M. Vassillière, ces cartes
ont été remises aux membres du Bureau et du Conseil de la
Société.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1" Par M. Ch. Launay, horticulteur à Sceaux (Seine), un
Melon présenté sous le nom de Melon Pompon de Malaga. Dans
une note qui accompagne sa présentation, M. Launay dit que
celte variété a été reçue à la Société d'Horticulture de Genève
en 1881, et que, bien (|ue son fruit soit trop petit pour prendre
droit de cité dans la culture maraîchère^ il ne craint pas
de la recommander pour son grand rendement, son peu d'exi-
gence et surtout pour la bonne qualité de sa chair qui est très
sucrée. Des remerciements sont adressés à M. Launay. — M. Lai-
zier dit, à propos de cette présentation, que, 'dégusté par le
Comité, ce fruit a paru moins bon que certaines variétés dites
Melons de poche et notamment que celle qu'il cultive depuis
longtemps.
2° Par M. Hédiard, place de la Madeleine, 21, à Paris :
1" trois pieds de Chicorée améliorée ; 2° deux sortes de Morelles
sauvages dont il a reçu des graines de lile de la Réunion où
ces plantes sont culMvées sous le nom de Bi^ete. Ces Solanées
paraissent appartenir, l'une au Solanum nigy'um, l'autre à une
forme voisine de cette espèce; 3° une branche de Tomalc
épineuse de Chine provenant de graines qui lui ont été envoyées
par M. Paillieux. Cette Tomate n'est autre que le Solanum
shymhriifoliitm, sorte annuelle, vigoureuse, élégante par ses
grandes fleurs blanchâtres, auxquelles succèdent, après la
fécondation, des fruits oviformes, allongés, qui se colorent en
rouge orangé à la maturité ; enfin un /Vmen^ du Chili à fruits
rouges, très forts, et cultivé à Marseille, Des remerciements sont
adressés à M. Hédiard pour ces diverses présentations.
3" Par M. Berthault (Vincent), jardinier à Rungis, une
magnifique corbeille composée de Raisins Frankenthal et
Chasselas de Fontainebleau, pour laquelle le Comité demande
une prime de l""® classe. La Société vote cette prime.
4° Par M. Mainguet, à Fontenay-sous-Bois, une Prune de
semis ronde, violette, de moyenne grosseur, à chair verte,
SÉANCE DU 26 AOUT 1886. 423
juteuse et sucrée. Par ces diverses qualités, cette variété, qui
est renvoyée à l'élude, rappelle la Reine-Claude violette.
5° Par M. Gorioii-Toussaint, à Epinay-sur-Seine, une variété
de Prune assez grosse, ronde, à chair jaune, juteuse, peu sucrée
et même un peu acide et par conséquent de qualité médiocre,
malgré sa belle apparence.
6" Par M. Templier, Président du Comité d'Arboriculture
fruitière, au nom de MM. Fleury, au Vésinet, plusieurs Pèches
provenant d'un semis et qui se font remarquer par leur grosseur
et leur peau peu colorée. Cette variété, de l'avis du Comité, a
besoin, pour en connaître les réelles qualités, d'être greffée et
étudiée.
7" Par M. Harraca, pépiniériste à Pau, deux Poires de semis
que le Comité se propose d'étudier.
8" Par M"«' Chrétien, de Bagneux, de belles Cerises appar-
tenant à la variété Morello de Charmeux, 'pour lesquelles des
remerciements leur sont adressés.
9° Par M. Pernel, horticulteur à la Varenne, trois boîtes
contenant de magnifiques variétés de Zinnia elegans variés, à
ligules un peu ondulées et régulièrement superposées de façon
à former une fleur parfaitement pleine. Une prime de première
classe est demandée par le Comité et ensuite accordée par la
Compagnie.
iO" Par M. Terrier, jardinier chez M. le docteur Fournier,
rue Saint-James, à Neuilly, un exemplaire de culture irrépro-
chable de deux Nepenihes: N. mdyni/ica ei.N. compacta.
M. Terrier reçoit pour ce bel apport la prime de première classe
demandée par le Comité.
11° Par M. Régnier, horticulteur à Fontenay-sous-Bois, un
pied fleuri de deux remarquables Orchidées indo-chinoises,
introduites en France par le présentateur. Ce sont le Cypripe-
diwn Hegnieri, originaire du Cambodge, et le C. Godefroyi, de
Siam. La prime de première classe proposée est accordée.
M. Régnier présente en outre un Ricin dont les graines ont
été recueiUies au Cambodge et que caractérise la coloration
purpurine intense des tiges et des feuilles. Le Comité engage
vivement M. Régnier à représenter cette plante, qui paraît
424 PROCÈS-VERBAUX.
l'emporter de beaucoup sur le Ricinus sanguineus, clans de meil-
leures conditions de végétation.
12° Par M. E, Parisot, des plantes fleuries et des fleurs cou-
pée? de Ligeria [Gloxinia) de semis. Les fleurs, grandes et
variées, qui obtiennent une prime de troisième classe, pro-
viendraient, d'après le présentateur, d'un semis opéré le
1" mars 1886.
13° Par MM. Vilmorin-Andrieux et G'*', quai de la Mégisse-
rie, 4, à Paris, toute une exposition de plantes herbacées
d'ornement bien fleuries: 1° trois boîtes composées l'une de
fleurs coupées de Zinnia elegans à fleurs doubles appartenant
à la série de l'ancien type de l'espèce ; une autre d'ime nouvelle
race caractérisée par de très grandes fleurs pareillement très
doubles, et la troisième d'une race plus nouvelle encore^ que
les présentateurs désignent sous le nom de Zinnia elegans pom-
pon ou à petites fleurs. Ce qui faisait surtout le mérite de cet
apport, c'est que chacune de ces races était représentée par un
individu élevé en pot, ce qui permettait d'apprécier sûrement
les qualités réelles de chacune d'elles.
MiM. Vilmorin présentent encore quatre pots de Lobelia vi-
vaces variés, ayant beaucoup de traits communs de ressem-
blance avec la variété de /.oée/m /«/(/eus désignée sous le nom de
Queen Victoria, donllesfleurs oflrent un coloris différent; deux
pots de Reine-Margueiile pyramidale demi-naine rose, forme
nouvelle et très distincte; deux exemplaires également cultivés
en pots de chacune des variétés de Reines-Marguerites désignées
sous l'épithète de : Arlequin violet et Arlequin rouge. Enfin
deux pieds de Browallia erectc, nouveauté à fleurs plus grandes
et plus élégantes que le type, dont il difîère surtout par le
violet plus intense de sa corolle ; puis un Zinnia Haageana, a
capitules plus pleins que les variétés doubles du même type
obtenues jusqu'ici.
Pour ces divers apports, les présentateurs obtiennent quatre
primes, dont une de première classe pour les Zinnia doubles à
fleurs coupées qu'accompagnait un pied élevé en pot; une de
deuxième classe pour leurs Reines-Marguerites nouvelles; une
de deuxième classe pour les Lobôlias vivaces et une de même
SÉANCE DU 26 AOUT 1886. 425
valeur pour le nouveau Browallia. Selon leur habitude,
MM. Vilmorin-Andi-ieux et C'® renoncent à recevoir ces primes.
14° Par M. E. Véron et C'% à Donjean (Haute-Marne), trois
tuteurs en fer creux pour Rosiers. Une prime de troisième classe
est accordée à cette présentation, sur la demande du Comité des
Arts et industries. Une note explicative accompagnant cette
présentation indique le prix peu élevé de ces tuteurs et la ma-
nière de les utiliser.
M. Chargueraud fait connaître les résultats du concours qui
a eu lieu à cette séance et qui a eu poui- objet: les Glaïeuls en
fleurs coupées, les Reines-Marguerites en pots ou en fleurs
coupées, les Phlox et les fruits en général.
Le Juiy chargé d'examiner les apports a été divisé en deux
sections, l'une pour les fleurs, l'autre pour les fruits.
MM. Carrière, Eug. Verdier, Delaville (Léon) et Chargueraud,
Secrétaire, ont examiné les fleurs. Les fruits l'ont été par
MM. Bonnet, Jamin (Ferd.), Goulombier et Vallois; M. Dela-
marre (Eug.), Secrétaire.
Décisions du Jury [Fleurs] :
Grande médaille de vermeil à MM. Souillard et Brunelet, de
Fontainebleau, pour cinquante variétés de Glaïeuls et un lot de
semis de ces mêmes plantes.
Grande médaille de vermeil à M. Torcy-Vannier pour sa col-
lection de Glaïeuls qui ne se composait pas de moins de quatre-
vingts variétés nommées et de quatre semis.
Médaille de vermeil à M. Lecaron, quai de la Mégisserie, 20,
pour ses collections de Reines-Marguerites.
Médaille de bronze à M. Launay pour trente et une variétés
de Phlox paniculata. Enfln le Jury adresse ses félicitations à
M. Tréfoux, rue de Coulanges, 12, à Auxerre, pour sa collection
de Glaïeuls.
Décisions du Jury [Fruits):
Médaille de vermeil à M. Chevalliar (G.), à Montreuil, pour
huit variétés de Pêches et six variétés de Brugnons.
Médaille de vermeil à M. A. Lepère, à Montreuil, pour trois
variétés de Pêches et trois variétés de Pommes.
426 PROCÈS-VERBAUX.
Médaille de bronze à M. Bertrand, rue Saint-Jacques, 179,
pour onze variétés de Poires et six de Pommes.
Médaille d'argent à M. Schwartz, jardinier chez M. Lemercier,
à Bagneux (Seine), pour une corbeille de Pèches et de Raisins
noirs et blancs.
Mention honorable à M. Battut, rue Quincampoix, 18, à
Paris, pour six variétés de Pommes d'Auvergne et une variété
de Pêche.
Il est donné lecture ou fait dépôt sur le bureau des documents
suivants ;
1° Notes horticoles sur l'Allemagne du Sud et l'Autriche-
Ilongrie, par M. Bergman (Ernest);
'2° Compte rendu de l'Exposition tenue au Mans le 12 juin
dernier, par M. Giiatenay (Abel);
3° Compte rendu de l'Exposition tenue à Evreux lc26 mai 1 886,
par M. Chatenay (Abel) ;
4° Compte rendu de l'Exposition tenue à Amiens, le 17 juin
dernier, par M. Bach;
5" Compte rendu de l'Exposition tenue par la Société d'Hor-
ticulture de la Côte-d'Or, à Dijon, du Î9 mai au 6 juin dernier^
par M. B. Yerlot.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée l'un de
MM. les Secrétaires signale les documents suivants :
Règlement de l'Exposition horticole qui doit être tenue à
Vernon, du 8 au 13 septembre.
Programme de l'Exposition de fruits, légumes et fleurs d'au-
tomne qui aura lieu à Nantes, du 18 au 23 septembre 1&86,
pendant la session du Congrès pomologique de France.
Les Animaux de la France, par M. A. Bouvier, première
partie: Mammifères.
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions;
La séance est levée à quatre heures.
NOMINATIONS ' "^^27
NOMINATIONS
SÉANCE DC 12 AOUT 1886
MM.
1 . CouvREUx (E.), fabricant d'étiquettes, rue Saint-Merri, 40, à Paris,
présenté par MM. L. Delaviile et E. Delamarre.
2. Delavau (H,), industriel à Chàtellerault (Vienne), présenté par
MM. A. Bleu et B. Verlot.
Dame patronnesse
Madame V^« Boucicaut, Grande-Rue, 39, à Fontenay-aux-Roses,
(Seine), présentée par MM. Oudin, E. Bergman et Deseine.
SÉANCE DU 26 AOUT 1 88l)
MM.
1 . EuDox (Eugène), jardinier chez M. Larsenanl, avenue de Cein-
ture, 34, à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise), présenté par
MM.PIaut et Cliargueraud .
2. Heinemaxn (F. C). horticulteur à Erfurt (Allemagne), présenté
par MM. Delanoue, Godefroy-Lebeuf et Remy.
3. Jedlicha, jardinier-chef du baron Albert de Rothschild, Heugasse-
Wieden, 24, à Vienne (Autriche), présente par MM. E. Berg-
man et F. Bergman.
4. Prévost (Elle), entrepreneur de fumisterie, rue de Bezons, 6, à
Courbevoie (Seine), présenté par MM. Quénat et Bàlu (N.).
o. RouGÈREs-TuRLALOT, horticulteur à ^'eufchâteau (Vosges), présenté
par MM. Berthier et Bleu.
NOTES ET MÉMOIRES
Note sur le Maceron (1),
par M. Dybowsri.
Le Maceron {Smyrnium Olus-aà'um L.) est une plante de la
famille des Ombellifères dont l'emploi est loin d'élre nouveau.
(I) Déposée le 12 août 1886.
428 NOTES ET MÉMOIHES.
Suivant M. A. de Candolle, dont l'aatorité en pareille matière
ne saurait être un seul instant contestée, cette plante était au-
trefois un légume courant, Dioscoride dit que l'on en mangeait
la racine ou les feuilles, et Charlemagne ordonnait d'en semer
dans ses fermes. Puis, sans que Ton puisse savoir à quelle cause
il faut s'en prendre, le silence le plus absolu se fait sur le
compte du Maceron.
En 1880, un élève arménien de l'École nationale de Grignon
me fournit quelques graines de cette plante, me disant que chez
lui on en consommait surtout les feuilles sous forme de salade.
Je les semai, partie en pleine terre, partie sur couche. Les deux
cultures me donnèrent des plantes à feuilles d'un vert foncé,
mais possédant un goût qui me paraît trop prononcé pour que
jamais nos palais puissent s'y habituer. Par contre, la racine
charnue, fusiforme, que je livrai à la cuisson, me fournit un
légume agréable. Dès lors je tentai cette culture sur une plus
grande proportion. Malheureusement mes plantes montèrent
lentement à graine et ce n'est que l'année dernière que j'en pus
recoller une quantité suffisante pour fournir à tous mes essais.
Le semis en pleine terre me donna des racines qui, au bout
de trois mois, sont ce que je les montre aujourd'hui, c'est-à-dire
longues de 0 m. 25 environ et de la grosseur du doigt. La culture
est on ne peut plus simple ; elle ne réclame même pas d'arrosage.
Il suffit de semer les graines à la volée, pour récolter des racines
comestibles au bout d'un temps relativement court.
Il convient, pour les consommer, de faire cuire ces racines à
grande eau, puis de les faire frire. On obtient de la sorte un ali-
ment d'un goût agréable, très farineux. Ces racines sont en
efiet riches en fécule que l'examen microscopique montre comme
ressemblant assez, pour la forme, à celle du Manioc, en ce sens
que bon nombre de grains sont géminés et que la dimension est
en mo3enne de 30 millièmes de millimètre.
Ce légume me semble donc, par la simplicité de sa culture et
ses qualités organoleptiques et nutritives, devoir entrer à nou-
veau dans la liste des légumes cultivés dans nos potagers.
SUR L'ALLEMAGNE DU SUD ET l'aUTRICHE-HONGRIE. 429
Notes horticoles sur l'Allemagne du Sud et l'Autriche-
hongrie (i),
par M. Bergman (Ernest).
Le voyage de Paris à Vienne avec arrêts dans les principales
villes du parcours est l'un des plus intéressants que je connaisse.
Parti de Paris le soir, on se trouve le lendemain matin de
l'autre côté du Rhin, où tout a un aspect bien différent de celui
des environs de Paris (2).
Sur la droite de la voie ferrée on aperçoit les Alpes à peu de
distance, tandis que sur la gauche le pays est absolument plat.
La culture des champs paraît être la même que chez nous. Cet
aspect ne change guère que quand on quitte l'Autriche pour
entrer en Hongrie. Là on ne voit pas une seule voiture à deux
roues : toutes les voitures, charrettes, voitures de luxe, sont à
quatre roues et à deux chevaux. Bien souvent cependant on
n'attelle qu'un cheval, celui de gauchC;, et l'effet de cet attelage
est des plus curieux pour nous autres Français; il semble que
le charretier a perdu un de ses chevaux en route; même dans
cerlaines villes, les fiacres et les voitures bourgeoises sont attelés
de la sorte.
Pour la grande culture on se sert beaucoup des bœufs; les
paysans moins aisés se servent, eux, de vaches qu'ils attellent. 11
n'est pas rare de rencontrer un chariot attelé d'une vache et
d'un cheval.
La voie ferrée n'est pas partout protégée par une haie ; celte
haie n'existe que dans certains endroits, surtout là où la voie est
en contre-bas du terrain environnant, Dans le grand-duché de
(1) Déposées le ^6 août 1886.
(2) Je crois devoir prévenir le lecteur que les remarques et appré-
ciations contenues dans cette note s'appliquent essentiellement aux
pays et villes que j'ai traversés pour aller de Paris à Buda-Pest;
elles ne seraient peut-être pas les mêmes pour l'Allemagne du Nord,
le Sud de l'Autriche, etc. Le voyage a été fait fin juillet 1886.
430 NOTES ET MÉMOIRES.
Bade, beaucoup de ces haies sont faites en Epicéas qui bont tail-
lés comme on taillerait TÉpine. Dans d'autres endr-jits les tran-
chées des chemins de fer sont protégées par de grandes claies à
mailles serrées pour empêcher la neige de venir les combler.
L'Allemand en général travaille peu. Cela s'explique jusqu'à
un certain point; car, dans beaucoup de cas, il n'a guère qu'une
main de libre, la droite, occupé qu'il est à tenir sa longue pipe
obligatoire avec la gauche. Les femmes travaillent autant que
les hommes dans les champs. En Autriche, elles servent les
maçons et font ce que nous appelons à Paris le métier de gar-
çons-maçons ; il semble même assez étrange de voir ces femmes .
gâcher le mortier, porter les matériaux, monter et descendre
les échelles.
Les costumes ne diffèrent pas énormément des nôtres, si ce
n'est que, dans la classe ouvrière et la basse classe, les femmes
et les enfants surtout vont pieds nus, non seulement dans la
campagne, mais aussi en ville. Les femmes portent presque
toujours sur la tète ce (ju'ellesont à charrier.
Au point de vue horticole, les villes que j'ai visitées, sauf
Vienne, n'offrent rien d'extraordinaire. Une remarque qui peut
s'appliquer à toute l'Allemagne est celle-ci : l'hiver y est plus
rigoureux que chez nous et, par contre, l'été plus chaud. Par
exemple, en Autriche, pour conserver les Rosiers haute-tige, il
faut tous les ans les coucher et les cacher avec dos feuilles ou
autres matériaux de nature à les préserver de la gelée. Les
serres ont un double vitrage; on ne les couvre généralement pas
avec des paillassons, mais avec des planches. Ces planches, qui
servent aussi à ombrer en été, ne sont pas peintes; elles sont en
plus ou moins bon état et donnent aux serres et châssis un
aspect d'autant plus triste qu'ils sont généralement peints,
excepté en Autriche, d'une couleur brun foncé peu gaie à l'œil.
Les Rosiers sont tenus en grande estime et il y en a partout en
quantité.
La nourriture diffère peu de la nôtre. On }• boit plus de bière,
c'est vrai, mais on y boit aussi beaucoup de vin. Il faut autant
que possible s'en tenir aux vins du pays où l'on se trouve, car,
si on se lance dans les vins français, on les paye fort cher, pt
SUR L'ALLEMAGNE DU SUD ET l'aUTRICHE-HONGRIE. 431
quatre-vingt-dix fois sur cent ces vins n'ont jamais traversé
le Rhin. Il y a plusieurs villes, dans le nord de l'Allemagne
surtout, où se fabriquent des vins. Les vins fins de Hongrie sont
aussi falsifiés à un degré qui paraît incroyable. Il est impossible,
à Vienne par exemple, de se procurer du Tokay; j'entends du
vrai, car le mot se trouve sur toutes les cartes de cafés ou de
restaurants. Quelle est la décoction qui le remplace? je l'ignore.
On ne peut se le procurer authentique que chez le pharmacien
de la cour; et rien que l'idée que le vin vient de chez le phar-
macien vous ôte toute envie d'y goûter ; on craint d'y trouver
un arrière-goût d'officine.
Les Allemands ne laissent pas grossir leurs bestiaux et
volailles. On mange le bœuf quand il est encore à l'état de veau,
et même de très jeune veau. La viande n'a donc pas encore
acquis beaucoup de goût. La quantité des veaux qui sont consom-
més annuellement est incroyable. Le poulet aussi est mangé tout
jeune, gros comme deux pigeons à peine.
En Allemagne, règle générale, on mange trop souvent. Je
tiens cela de l'aveu même des Allemands; au lieu tle faire
comme chez nous deux bons repris, le déjeuner de onze heures à
midi et le diner de six à sept, on commence à manger quelque
chose à dix heures du matin, par conséquent peu de temps
après le premier déjeuner; puis encore dans l'après-midi,
quelque temps après le second déjeuner. Il y a même des per-
sonnes qui mangent encore quelque chose vers les dix ou onze
heures du soir. Je crois donc que sans grande exagération on
peut dire qu'on mange toutes les trois heures. Au point de vue
de la santé, c'est un régime déplorable ; l'estomac n'a pas le
temps de se reposer.
On ne trouve.pas dans l'Allemagne du Sud et en Autriche-
Hongrie de grands établissements d'horticulture comme ceux
quenoussommeshabitués à voir en France, en Belgique eten An-
gleterre. Les garçons-jardiniers sont généralement plus instruits
que chez nous; cela s'explique facilement parce que la moyenne
de l'instruction dans les écoles primaii-es est plus forte qu'en
France. A Vienne, les garçons-jardiniers sont payés de 17 ir. 50
à 27 fr. 50 par semaine. Les chefs de culture ont de 2o à 35 françi
Î.32 NOTES ET MEMOIRES.
de plus par mois. Ils sont logés el se nourrissent généralement
tous ensemble. Les ouvriers-manouvriers gagnent de 2 fr. 75
à 3 fr. 25 par jour ; les femmes, de 1 fr. 85 à 2 fr. 20. En Bohème,
les garçons-jardiniers gagnent de 55 à 75 francs par mois;
dans le Sud de l'Autriche, ils ne gagnent que 1 fr, 25 par jour,
et les jardiniers-chefs de 87 à 100 francs par mois, logés, bien
entendu. Dans les jardins privés, on travaille généralement dix
heures; chez les horticulteurs, les journées de travail sont de
douze heures.
Chose digne de remarque, je n'ai pas vu en Allemagne des
champs de Houblons soutenus par leurs grandes gaules, comme
on en voit en Alsace, surtout autour de Strasbourg.
Les Pommes de terre que j'ai mangées en Allemagne étaient
plutôt mauvaises que bonnes.
Baden-Baden, l'une des stations thermales les plus courues de
toute r.\llemagne, est aujourd'hui bien triste depuis que les
Français l'ont abandonnée. Elle est située sur l'Oos, petite
rivière ayant en été à peine deux mètres de large dans la tra-
versée de la ville, mais devenant très forte en hiver ou par les
grandes pluies. La ville est admirablement placée au fond
d'une vallée et entourée de montagnes. On ne saurait aller à
Bade sans monter au vieux château. L'ascension de la montagne
où il a été construit se fait d'une façon agréable, soit à pied, soit
en voiture. Du haut des ruines du château on a une vue admi-
rable sur la contrée environnante, et par un temps clair on
aperçoit la cathédrale de notre pauvre Strasbourg. Les arbres
qui garnissent les montagnes sont des Pins sylvestres, des Epi-
céas et des Chênes. La promenade principale de Bade est l'allée
de Lichtenlhal, avenue bordée de gros arbres, entre autres des
Chênes d'Amérique. Il y a de chaque côté de cette avenue des
jardins publics, puis plus en arrière des villas et propriétés
privées. Autour du casino sont des jardins assez bien tenus. Le
nouveau château, oîi habite le grand-duc de Bade, a d'assez
jolis jardins contenant une quantité énorme de Rosiers nains et
à haute tige. De la terrasse des jardins on a une très belle vue
sur toute la ville. Comme serres, rien à en dire.
Derrière le Trinkhalle, de l'autre côté de la ville, se trouve la
SUR L'ALLEMAGNE DU SUD ET l'aUTRICHE-HONGRIE. 433
chapelle grecque Stourdza, entourée d'un beau jardin. On peut
faire de Bade des excursions ravisssantes dans la Forêt Noire.
Carlsrohë, capitale du grand-duché de Bade, se trouve sur
un terrain plat. C'est une ville relativement nouvelle et quelque
peu triste. Elle est construite en éventail dont le château ducal
forme l'extrémité d'où partent toutes les principales rues. Devant
le château se trouve un grand jardin à la française, avec de
petits Orangers en caisse. Derrière le château un grand jardin
à l'anglaise, puis, derrière, une grande forêt de Pins et de
Sapins.
Attenant au château se trouve le Jardin botanique, qui ren-
ferme une certaine quantité de serres contenant de beaux Pal-
miers, des Orchidées, une serre pour la Victoria Regia, avec des
ISeiumbium speciosu7n, des Nymphxa hybrides, rouge, blanc,
violet. Appuyée le long du mur qui sépare le Jardin bota-
nique du jardin du château, se trouve une grande serre en fer,
dont on enlève les châssis pendant l'été. Cette construction toute
en fer est légère et gracieuse, et, garnie qu'elle est de quelques
plantes grimpantes annuelles, on la prendrait pour une véranda.
Dans cette serre nous voyons une cinquantaine d'Orangers
en pleine terre. Ces Orangers, plantés là depuis une trentaine
d'années, sont remarquables par leur beauté et par la verdure
intense de leurs feuilles. Ils contrastent favorablement avec leurs
pauvres voisins en caisses. Le fond de la terre est sableux. On les
arrose une fois par semaine avec de la bouse de vache délayée
dans de Teau. On a eu soin auparavant de leur faire à chacun
un bon bassin garni de fumier consommé. Dans cette même
serre se trouvent aussi quantité de beaux Palmiers de serre
froide. La collection de plantes alpines est très complète.
A côté de la gare on aperçoit le jardin de la ville, avec un
lac, des plantations fleuries, etc. C'est là que se réunit le monde,
le dimanche.
La direction de tous les jardins du Grand-Duc, tant à Carls-
ruhe qu'à Bade, Heidelberg, etc., est confiée à M. Pfîster,
ancien jardinier-chef d'un baron de Rothschild, de Francfort-
sur-Mein; de grandes améliorations ont été faites d'après ses
ordres.
32
434 NOTES ET MÉMOIRES.
Stuttgart, entouré de montagnes, est d'un aspect gai. Cette
ville contient quelques beaux jardins, cnlre au'.res et surtout le
Stadt-Garten qui est fort bien dessiné, avec des massifs de plantes
fleuries et de plantes tropicales. Le jardin est éclairé à la
lumière électrique et chaque soir un concert y attire et retient
les habitants de Stuttgart.
La placedu château est un magnifique square: il est ombragé
et contient des corbeilles bien fleuries.
Dans le jardin du château on trouve ([uelqties 1 elles serres
bien entretenues, garnies de plantes vigoureuses et saines, quoi-
qu'elles servent aux garnitures royales. La partie devant les
serres, tracée à la française et à l'anglaise, renferme beaucoup
de mosaïculture. Près de ce même jardin et y louchant se trouve
un parc orné de fontaines et de statues. Quand on J'a traversé,
on se rend par une belle avenue de Platanes à 13erg, où sur la
hauteur se trouve la « Villa », l'une des résidences d'été du roi.
Là le jardin est à la française, avec des vérandas et pergolèses
italiennes, une quantité de statues, et des parterres bien fleuris;
ce même jardin contient quelques serres.
Dans la même direction, à l'extrémité du Parc de Stuttgart,
coule le Neckar, non loin d'une autre résidence royale, la
(( Wilhelma », dont les jardins sont dans le vieux style français,
tandis que les bâtiments sont, eux, dans le style oriental qui
semble assez étonné de se trouver là. Les Ifs sont taillés en
quilles et des Épines en boules... Il y a aussi quantité de Magno-
lias et des pergolèses à l'italienne, garnies de plantes grim-
pantes. Quelques serres à Gamellias, à Stanhopea, à Palmiers et
à forcer la Vigne.
Nous avons visité avec plaisir l'établissement d'horticulture
deM.Wilhelm Pfitzer, le plus important du Wurtemberg. Nous
trouvons, dans son établissement de ville, toutes les nouveautés
françaises, entre autres dans les Monbi^etia^ Glaïeuls et Géra-
niums, puis nombre de nouveautés obtenues par M. Pfitzer lui-
même, des serres contenant des plantes de serre chaude, Pal-
miers et plantes de serre froide. Nous avons vu aussi l'une des
pépinières de la même maison, située à l'une des extrémités de
la ville, sur une colline d'où la vue embrasse la ville entière.
SUR L'ALLEMAGNE DU SUD ET l' AUTRICHE-HONGRIE. 435
Cette pépinière contient quantité de Conifères variées, entre
antres un énorme Abies Douglasii, des collections de Clemalis,
Rosiers, arbres fruitiers, etc.
Sur les collines environnant la ville, on cultive certaines»
Vignes dont on fait un petit vin blanc qui est très apprécié dans
le pays.
Munich, capitale de la Bavière, sur l'Isar, brille par la beaulé
de ses musées. Je ne saurais en dire autant de ses jardins publics
ou royaux. La ville est située sur une immense plaine plate, ce
qui fait que les environs sont monotones. Il semble y avoir un
manque général d'argent qui fait que les jardins devant les
musées et dans les promenades publiques sont réduits à leur
plus simple expression. Devant certains bâtiments ce ne sont
que des prairies, et dans d'autres on ne voit que de rares cor-
beilles de fleurs. A l'exception de quelques petits jardins privés
de riches brasseurs, il y a peu à voir pour un horticulteur.
Le Jardin botanique laisse énormément à désirer ; on sent
que là aussi il faut faire des économies. On y voit quelques
serres et l'inévitable Victoria regia qui se trouve dans tous les
jardins botaniques, ainsi que des ISymphœa variés, une grande
quantité à'Anthurium, surtout dans les plantes dites botaniques;
la collection de plantes alpines est très complète et bien arran-
gée.
Le jardin de la cour est un grand cari-é planté de Marronniers
et de Tilleuls en alignement; il est entouré de bâtiments et de
deux côtés se trouvent des arcades.
Le jardin anglais, grand parc de 240 hectares environ, vient
finir ou commencer près du jardin de la cour. Ainsi que son
nom l'indique, il est tracé à l'anglaise; il est traversé par plu-
sieurs rivières qui prennent leur eau dans l'Isar. Il confient un
grand lac; il est très toutTu et semble être plutôt une forêt qu'un
jardin, car on n'y voit pas une fleur.
Les jardins autour du Maximilianeum, de l'autre côté du pont
de l'Isar, mérite une visite, ainsi que les cimetières, qui sont très
bien entretenus de plantes et de fleurs.
Près de Munich se trouve le château de Nymphenburg, cons-
truction qui, avec ses dépendances, son grand parc, ses immenses
436 NOTES ET MÉMOIRES.
pièces d'eau, le tout à la Versailles, serait vraiment grandiose
si l'entretien et la tenue y répondaient.
Les arbres du parc sont magnifiques.
Dans l'un des plus beaux quartiers de Munich se trouve la
maison horticole de M. Buchner. Cet établissement était, il y a
quelques années, presque au milieu d'un champ ; mais on a
tellement construit à Munich que maintenant il est entouré de
maisons de tous les côtés. Il reste encore les bureaux, quelques
serres, et plusieurs carrés de plantes pour garnitures dont la
maison Buchner fait une de ses spécialités. Les grandes cultures
et les pépinières sont hors la ville.
On se plaint beaucoup à Munich du manque d'eau; elle y est
rare.
Vienne, capitale de l'Autriche-Hongrie, située sur la rive droite
du Danube et traversée en partie par la rivière Vienne d'où elle
a lire son nom, est l'une des plus belles villes, sinon la plus
plus belle ville d'Europe^ après Paris. Les Viennois sont les Pari-
siens de l'AUem.igne. Vienne contient de belles promenades,
des squares encore jeunes, de beaux parcs publics. Les nouveaux
boulevards, plantés d'arbres, avec contre-allée pour les piétons,
contre-allée pour les cavaliers, entourent la vieille ville. Ces
boulevards ont été établis sur remplacement des anciennes for-
tifications, transformées ainsi en promenades publiques. Mal-
heureusement les arbres d'alignement des boulevards, Ormes,
Tilleuls, Platanes, Sjxomores, sont loin de pousser avec toute
la vigueur qu'on serait en droit d'attendre d'eux ; c'est regret-
table. Les Viennois sont amateurs de fleurs, et les fleuristes, qui
ne m'ont pas paru fort nombreux, doivent y faire de bonnes
affaires. Ils tirent leurs fleurs forcées, Lilas, Roses, etc., de Paris;
plus lard ces dernières leur sont expédiées de Nice et de (^annes,
avec toutes les autres fleurs du littoral méditerranéen.
Quelques bouquetières se promènent en ville ei vendent,
comme à Paris, de petites boutonnières pour quelques centimes.
L'arrosage des rues se fait encore d'une façon bien primitive :
de grands tonneaux en bois sont placés sur des chariots à quatre
roues, et l'eau, au lieu de se répandre par un tuyau perforé,
adapté à l'extrémilé du tonneau, sort par un grand tuyau de cuir
SUR L'ALLEMAGNE DU SUD ET l'aUTRICUE-IIONGRIE. 437
muni d'une grande pomme, qu'un ouvrier tient au moyen d'une
courroie et balance de droite et de gauche. Les prises d'eau
dans les parcs et promenades sont peu nombreuses; on arrose
à la lance; mais les lujaux ne sont pas montés sur roues comme
en France; ils s'enroulent autour d'un rouleau à claire-voie que
deux hommes tirent ou poussent selon les besoins ; il faut de plus
un homme pour la lance; il y a donc trois ouvriers employés à
un travail que, chez nous, nous faisons mieux et plus vite avec
un seul homme. Je n'ai pas vu non plus sur les pelouses
un seul de nos systèmes de chemins de fer dits mitrailleuse.
La ville est très propre, mais ce qui la dépare quelque peu,
c'est la Vienne qui, en été, n'est qu'un ruisseau noir et infect. On
étudie depuis longtemps un projet qui serait de la couvrir dans
la traversée de la ville, comme le canal à Paris; ce serait un
grand bienfait au point de vue de l'hygiène.
Faisant face à l'un des boulevards se trouve le Palais Impé-
rial, le Hofbiirg, devant lequel s'étend une grande place plantée
de quelques arbres, et avec des gazons. Tournant le dos au
palais se trouve sur la droite le Volksgarten, jardin de la Nation.
Ce jardin est public. Il a été créé vers 1824, par l'empeieur
François F^ Les arbres y sont beaux, et dans les endroits les
moins ombragés nous voyons de beaux massifs de plantes
fleuries ainsi que des gazons bien verts.
Du côté opposé à ce jardin et lui faisant pour ainsi dire pen-
dant, se trouve le Hofgarten, jardin réservé de la cour; c'est là
que l'empereur se promène quand il ne veut pas sortir en ville.
Ce jardin diffère des autres, car on y voit quelques mouvements
de terre. Les arbres y sont beaux; mais il y a peu de corbeilles
de fleurs. La grande serre-orangerie, construite en 1818 et
adossée à un grand mur, n'a que 6 mètres de large avec 10 de
haut; elle est fort longue. Nous y voyons surtout des plantes de
la Nouvelle-Hollande, puis des v4rera, Seaforthia^ Dracœna, Bii-
lantium antarclicum, Araucaria Bidwilli et Cunninghami. Près de
V Augarten^ parc ouvert au public par Joseph II, en 1775, se
trouve en bordure sur le canal un nouveau jardin dépendant de
cel 'de la cour; c'est là que vont se trouver réunies les cultures
surtout les cultures en serres. On a adopté un plan général
i38 NOTES ET MÉMOIRES.
pour les serres : la première est déjà faite; la deuxième est
en construction, et, dès que celle-ci sera faite, on entreprendra
la troisième et dernière. Ces nouvelles serres, construites avec
toutes les améliorations connues, seront très utiles et rempla-
ceront avantageusement quelques vieilles serres devenues tout
à fait insuffisantes, car c'est de ce jardin que sortent toutes
les plantes pour la décoration des appartements de la cour,
ainsi que les fleurs pour vases, bouquets, etc. Les serres déjà
construites renferment de beaux spécimens de Palmiers, ainsi
qaedes An t /ni) ki77i, de beaux Di'acœna et Croton. Tous ces végé-
taux sont en bonne santé, malgré leurs fréquentes stations au
palais. Dans une des petites serres nous remarquons la collec-
tion de Broméliacées réunie par feu M. Antoine, le premier
broméliograpbe d'Allemagne. M. Antoine, ainsi que son nom
l'indique, descendait d'une famille française.
En face du nouvel hôtel de ville ou liathhaus se trouve un
grand square, orné de statues, bassins, etc. Les arbres y sont
forts et d'ici à quelques années on devra déjà en supprimer
quelques-uns. Autre square devant VEglise votive, et d'autres
encore en formation au devant et autour des nouveaux Musées.
Le Jardin du Belvédère se trouve devant et derrière le Palais-
Musée de ce nom. Ce jardin est à la française, avec des statues
et des fontaines, des Ifs taillés, etc. Dans une partie interdite
au public et qu'on ne visite pas sont les cultures , et dans
une autre encore la collection très complète des plantes des
Alpes autrichiennes.
Le Jardin botanique, situé non loin du Belvédère, est dessiné
en partie à l'anglaise. Il est bien tenu, mais le tout paraît
vieillot. Cela ne me surprend pas, puisqu'on m'a dit que, com-
mencé par Marie-Thérèse, vers 1777, il n'a guère été terminé
qu'en 1 841 , par Endlicher.
Le Stadfpark, ou Parc delà Ville, ne saurait être mieux com-
paré qu'au Parc Monceau de Paris. Il est relativement nouveau,
n'ayant été terminé, croyons-nous, que vers 1862. Il est situé
sur les deux rives de la Vienne; mais la partie située sur la
droite est plus petite, ne contient que des arbres d'aligne-
ment et est réservée aux enfants. Je dois dire que les rives
SUR l' ALLEMAGNE DU SUD ET LAUTRICHE-HONGRIE. 439
de la Vienne sont plantées de gros arbres, ce qui fait qu'heu-
reusement on ne la voit pas; on la sent quelquefois cepen-
dant. La partie entre la rivière et le boulevard du Parc est
fort belle : il y a là un lac, de petites rivières, des allées om-
breuses bien tracées, de belles plantations d'arbres verts et
arbustes. Autour du casino, où ont lieu les concerts, il y a une
petite partie arrangée à la française, avec une quantité de cor-
beilles de fleurs et de mosaïculture. C'est là le lieu de réunion,
pendant la saison, de l'élite de Vienne. De l'autre côté du boule-
vard, vis-à-vis du Parc, se trouvent l'Hôtel et le jardin delà
Société impériale et royale d'Horticulture d'Autriche, dont nous
parlerons plus tard.
Le Prater, la fameuse promenade de Vienne, qui a une renom-
mée universelle, se trouve au nord-est de la ville. La grande
ailée, qui part du Praterstern, a plus de 4 kilomètres de long. Le
milieu est réservé aux voitures , la contre-allée de droite aux
cavaliers, celle de gauche aux piétons; c'est de ce côté qu'on
voit les cafés et restaurants d'été. C'est aussi entre cette avenue
et le Danube qu'a eu lieu l'Exposition universelle de 1873. L'a-
venue est plantée de beaux Marronniers et à droite et à gauche
se trouvent des jardins genre du bois de Boulogne. Une partie a
été tracée par notre célèbre collègue, feu Barillet-Deschamps;
malheureusement, quoique fort jolie, elle perd beaucoup, n'étant
})as entretenue comme elle devrait l'être.
Comme jardins privés, il y a celui du prince de Lichtenstein,
dont le château contient un musée. Le parc n'est pas très grand;
il y a de beaux arbres, quelques pelouses, peu de fleurs, mais,
par contre, plusieurs serres chaudes bien garnies de plantes en
bonne santé.
Le jardin du prince de Schwartzenberg, ouvert au public ainsi
que le précédent, est plus grand et plus découvert. Sur le devant
du château on aune belle vue sur la ville. Nous y trouvons de
grandes serres-orangeries pour les Protéacées, etc., puis un cer-
tain nombre de belles serres de culture contenant de belles
plantes à'Anthv/riwyi, Palmiers, Fougères, plantes diverses, le
tout en bon état de santé.
[La suite au prochain cahier.)
440 RAPPORT
RAPPORTS
Rapport sur les travaux du Comité de Culture potagèue (1),
par M. J. Dybowski.
Messieurs,
L'année 1885 a été pour le Comité de Culture potagère tout
particulièrement fertile en présentations de tout genre. Pas
moins de 73 apports ont été faits, parmi lesquels 17 ont mérité
des primes de première classe, 10 des récompenses de second
ordre et 14 des primes de troisième classe.
Celui de nos collègues qui, cette année encore, a le plus con-
tribué par ses présentations à augmenter la liste des récom-
penses dont je viens de parler est M. G. Chemin, le jardinier-
maraîcher qui vous est bien connu. Huit primes lui ont été
accordées, dont six de première classe. C'est vous dire combien
les végétaux qu'il nous présente sont dignes à tous égards d'at-
tirer notre attention.
C'a été, dès la première séance de janvier, une botte d'Asperges
provenant de ses cultures forcées, si habilement conduites. Puis
des Carottes de primeurs, ainsi que des Concombres d'une
beauté remarquable; plus tard des Tomates, variété Grosse lisse,
dépassant en volume tout ce que nous avions vu jusqu'à ce jour,
puisque dix-huit de ces fruits ne pesaient pas moins de 8 k.700.
Enfin il convient de citer encore parmi ses apports ceux du
Céleri blanc doré que M. Chemin a obtenu chez lui et qu'il a
répandu dans la culture maraîchère parisienne, au point que
tous les jardiniers le cultivent désormais de préférence à tout
autre.
Les travaux de M. Chemin doivent donc nous intéresser au
premier chef, car c'est un producteur habile qui sait améliorer
les variétés de légumes et perfectionner les méthodes cultu-
rales. Aussi le Comité considère-t-il que la médaille que le
(1) Déposé le 12 août 1886.
J
SUR LES TRAVAUX DU COMITÉ DE CULTURE POTAGÈRE. 441
regretté M. Moynet a instituée dans le Comité pour celui de ses
membres qui ferait dans le courant de l'année les présentations
les plus nombreuses en même temps que les plus intéressantes
doit lui être accordée cette année encore. Cet avis du Comité a
été adopté à l'unanimité.
M. Vincent Berthault a, lui aussi, fait plusieurs présentations
importantes et il a également mis sous les yeuj: du Comité, dès
la première séance de janvier, une superbe botte d'Asperges qui
lui a valu uns prime de première classe. Cette présentation,
comme d'ailleurs toutes celles que fait ce jardinier habile, a
le grand mérite d'être produite dans un jardin de maison bour-
geoise, c'est-à-dire là où l'on ne dispose que de ressources et de
moyens relativement faibles, qu'il faut savoir compenser par une
activité de tous les instants et une vigilante attention.
M. Berthault est un novateur, aussi habile dans ses recherches
qu'heureux dans ses trouvailles. L'année dernière il nous décri-
vait une nouvelle méthode pour cultiver aisément le Crambé
maritime ; cette année il nous indique les moyens pratiques d'ob-
tenir des Tomates pendant tout le cours de l'année. Son système
consiste en une taille qui ne laisse sur chaque plant que la pre-
mière inflorescence. Il obtient par ce procédé des productions
hâtives et des fruits d'une remarquable beauté. Dès janvier il
nous présentait des fr.uits mûrs de Tomate.
Le total des primes recueillies par M. Berthault s'élève à six,
sur lesquelles trois sont de première classe.
D'ailleurs les bonnes traditions horticoles semblent être dans
la famille deM. Berthault, car son frère, M. Jean Berthault, jardi-
nier à Wissous, nous a montré, par deux présentations qui lui
ont valu deux primes de première classe, combien il excelle dans
la culture des Fraisiers pour primeur dont il obtient de fort
beaux fruits, dès le mois de janvier.
L'un de ceux, Messieurs, qui contribuent le plus largement à
l'intérêt que prennent nos séances est M. Hédiard, pour qui je
dois me contenter d'indiquer le nombre ôes présentations faites
et non celui des primes remportées, par la raison que notre
collègue, mù par une excessive modestie, nous fait toutes ses
présentations hors concours. Ce n'est pas cepandant qu'elles
442 RAPPORTS.
manquent d'intérêt, il s'en faut, et de beaucoup; tout au con-
traire, ces apports, qui consistent toujours en des lots de plantes
exotiques ou peu cultivées, ont l'immense avantage de nous
familiariser avec les produits de nos colonies et de nous faire
voir qu'il y a aussi quelque chose en dehors du cercle habituel
dans lequel nous vivons. Ces présentations doivent donc avoir
pour nous un attrait tout particulier, car il ne faut pas que nous
oubliions que, si notre Société a pour mission de récompenser
les cultures habilement conduites, il est aussi de son droit et
de son devoir de s'intéresser aux innovations apportées dans la
production de la France entière, tant continentale que colo-
niale.
Pour CCS raisons, les six présentations faites par M. Hédiard
ont pour nous une valeur très grande et nous ne saurions trop
le remercier de ses apports désintéressés.
M. Ozouf, jardinier-maraîcher, a mérité deux primes de
V'" classe par les lots de Navets venus en culture forcée, qu'il
nous a présentés en mars et en avril. Suivant la nouvelle méthode
apj)li(juée à la culture des Navets en primeurs, M. Ozouf sème
ces plantes dès le mois de janvier. 11 obtient de la sorte des
légumes qui trouvent un prix de faveur sur les marchés de
Paris. C'est une culture intéressante, car elle montre combien
est riche en innovations heureuses la culture maraîchère pari-
sienne.
Enfin, Messieurs, je vous rappellerai la présentation faite par
M- Forgeot, consistant en une variété nouvelle de Céleri. Cette
forme de Céleri a le pétiole des feuilles très court; par contre
le limbe est développé en des segments nombreux qui donnent
à ce légume l'aspect d'une salade Scarole. Bien que l'on soit
habitué à rechercher chez le Céleri le développement des côtes,
il est possible que cette variété nouvelle puisse entrer dans la
culture courante, et ajouter ainsi un légume de plus à la liste
de ceux que nous cultivons déjà.
Tous les autres lots, qui ont consisté en légumes extrêmement
variés, se répartissent entre quarante et un présentateurs divers.
Il faut voir, Messieurs, dans co nombre relativement considérable
de lots qui ont été soumis à votre examen, un heureux présage .
EXPOSITION DE SEDAN. 4-43
pour l'avenir, car il montre quelle est l'autorité, chaque jour
croissante, de notre Société, en même temps que l'état prospère,
dû à l'intelligente activité des producteurs, delà culture pota-
gère.
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS
Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture qui a eu lieu
A Sedan, en juin 1886(1),
Par M. A. Chargueraud.
Messieurs,
La Société centrale d'Horticulture des Ardennes, section de
Sedan, a organisé, à l'occasion du Concours régional agricole
qui s'est tenu à Sedan du 10 au 14 juin, une Exposition géné-
rale des produits de l'horticulture dont je vais vous rendre
compte, ayant eu l'honneur d'y être délégué comme Juré par
notre Société.
L'Exposition occupait un terrain très étendu et parfai-
tement situé. On avait créé un vaste jardin dans un espace
gazonné faisant suite au jardin botanique de la ville. Plu-
sieurs tentes abritaient les végétaux délicats, les fleurs coupées,
les bouquets, etc.; une galerie couverte formant clôture était
surtout occupée par les produits de la culture maraîchère et
quelques produits industriels.
Des massifs, des corbeilles, placés çà et là dans les pelouses,
étaient formés des présentations de plantes fleuries ou à feuil-
lage, et de plein air pour la saison.
Devant la lente principale on avait créé un très agréable
petit parterre, genre français.
En somme, je puis dire de cette Exposition qu'elle était assez
(1) Déposé le 24 juin 1886.
444 COMPTE RENDU
intéressante par les végétaux et produits horticoles qu'on y
remarquait, qu'elle était bien organisée dans ses détails et que la
disposition d'ensemble en était agréable.
Deux des plus beaux genres de plantes, les Rosiers et les Cala-
dium, étaient bien représentés.
Deux collection; de CaUullum étaient très belles, l'une surtout,
exposée par M. Dauvissat, chef-jardinier de M. G. Ghandon de
Briaille, à Epernay. Cette collection était surtout formée des va-
riétés à coloris clair et à feuilles translucides. La collection pré-
sentée par M. Moïse, horticulteur à Messempré, était au contraire
formée principalement de variétés à feuillage plus foncé, dans
les coloris vert, glauque et rouge. Getle dernière collection pré-
sentait une particularité instructive, c'est que certains Cala-
(Hum. étaient cultivés en terre comme habituellement et qu'une
trentaine d'autres, des mêmes variétés, étaient cultivés dans
du sphagnum pur.
Je n'ai pas constaté de difTérence notable dans la végétation
ou l'état entre les Caladium cultivés dans la terre et ceux qui
étaient cultivés dans le sphagnum. Toutefois, on peut considérer
comme un avantage la possibilité d'employer des pots de moin-
dre dimension lorsqu'on cultive les Caladium dans du sphag-
num.
Les Roses en fleurs coupées étaient bien représentées, dans de
nombreux apports. La plus belle collection appartenait à M. An-
toni Muller^ pépiniériste à Nancy. Je n'y ai pas vu de Roses
inédites, mais de très beaux spécimens des belles variétés sui-
vantes : dans les coloris foncés, Duc de Wellington, Empereur
du Maroc, Prince Camille de Rohan, M. Boncenne, Jean Lia-
baud; une variété à grandes fleurs, à pétales striés blanc, rose
et rouge, nommée Commandant Beaurepairc; deux belles Roses
très bien faites, Triomphe des Rosomanes et Madame Prosper
Laugier.
Plusieurs lots de plantes de serre contenaient d'assez forts
exemplaires en bon état de plantes vertes dites à feuillage. La
famille des Palmiers était représentée par des Latan a borbonica,
Areca sapida, A . Baueri, des Chamœrops, des Phœnix, etc. Quel-
ques Fougères arborescentes : Balunliuni anlarcl'uum, Cyathca
DE l'exposition DE SEDAN. 445
meduUaris, Alsophila excelsa. Des Cycas, de beaux At^aticaria
excelsa var. , des Pandanus utiln et P. Veitchii, des Dracsena,
des Anthurium, etc.
Un lot de BroméJiacées contenait de beaux exemplaires de Ni-
dularium splendens, N. spectabile, Billbergia Leopoldi, V7iesea
Glaziouana, etc.
Quelques Acanthacées à feuillage : les Fittonia argyroneura
et F. Pearcei parfaitement cultivés. Peu d'Orchidées, seulement
quelques pieds de Caltleya Mossix, et de Cypripedium Lawren-
ceanum.
Un amateur d'Orchidées indigènes exposait une douzaine de
beaux sujets de VOphrys aranifera.
Plusieurs lots de Coleus contenaient quelques variétés remar-
quables surtout par l'ampleur de leur feuillage.
Enfin pour terminer la partie floriculturale, je signalerai quel-
ques belles corbeilles formées de Bégonias tubéreux à fleurs
simples ou à fleurs doubles, des Pelargonium zonale-inquinans ,
des Verveines bien variées et à beaux coloris, des Fuchsias bien
cultivés, et surtout une belle corbeille d'OEillets Souvenir de la
Malmaison. Des fleurs coupées de Pensées, de Pyrethrum car-
neum, de Bégonias et une très belle collection de Pivoines her-
bacées étaient exposées par MM. Forgeot et G'*^, marchands-grai-
niers à Paris.
Les bouquets, les corbeilles et les ornementations diverses en
fleurs coupées étaient l'objet de nombreuses présentations et
témoignaient de beaucoup de goût de la part des exposants,
dans le groupement et l'arrangement des fleurs.
Les grands arbres d'ornement étaient représentés par deux
lots importants qui comprenaient de nombreuses variétés de Ro-
biyna, à' Acer, de Populus, de Pavia, de Quercus, etc., etc. Une
collection d'arbres dits pleureurs était surtout remarquable.
Malheureusement tous ces arbres, dépouillés de leurs feuilles,
rappelaient un peu trop l'hiver.
Une collection de rameaux d'arbustes d'ornement à feuillage
vert, panaché, découpé, etc., était présentée par M. Antoni
Muller, de Nancy. J'y ai vu un Rhamnus encore peu répandu
et qui paraît très ornemental; c'est le Rhamnus Emeritinus,
446 COMPTE RENDU
espèce à feuilles très larges, vertes, veloutées en dessous, arbuste
paraissant très vigoureux.
Plusieurs lots de Conifères contenaient de beaux exemplaires
de Pinus Strobiis, P. excelsa, P. austriaca, des AOies peclinata,
A. cephalonica, Thuya gigantea, Cupressus, etc.
Les arbres fruitiers paraissent être l'objet d'un commerce assez
étendu dans cette région, car ils étaient bien représentés comme
genres et variétés de fruits. Le bon état de ces arbres, la régu-
larité des diverses formes, hautes-tiges, basses-tiges, palmettes,
cordons, etc., témoignaient des soins dont ils avaient été l'objet
dans les pépinières.
Quelques Poires bien conservées pour l'époque de l'année
méritent d'être notées; ce sont : Duchesse d'hiver, Beurré Bre-
tonneau, Bon-chrétien d'hiver, Bézi mai, Bergamolte Espéren.
Dans la culture maraîchère, on remarquait quelques collec-
tions assez importantes de légumes de la saison. J'ai vu, sous le
nom d'Ail de Belgique, une plante généralement cultivée aux
environs de Sedan, et ressemblant au Poireau long d'hiver par
la partie extérieure, qui doit certainement être utilisée comme
Poireau, mais dont la base, renflée irrégulièrement, présente une
certaine analogie avec l'Ail ordinaire.
Je dois signaler tout spécialement une variété de Fraise des
Quatre saisons, nommé Baronne de Léocour ; cette variété vigou-
reuse est très productive; les fruits en sont très gros et très
bons. J'ai pu voir toute une planche de celte variété cultivée
chez l'obtenteur, M. Girardin, horticulteur à Bazeilles, près
Sedan, et elle m'a paru de tous points très recommandable.
Les arls et industries horticoles étaient peu représentés. 11 y
avait toutefois une belle série de beaux plans de parcs et jardins,
la plupart exécutés h Sedan ou dans les environs, à Reims, etc.,
exposés par M. Durand, architecte de jardins, à Reims.
Dans le concours ouvert pour l'instruction horticole, on
remarquait un herbier assez complet des plantes indigènes de
la région du Nord, exposé par M. Rasse, instituteur à Élincourt.
Telle a été, messieurs, dans son ensemble, l'Exposition des
produits de l'Horticulture qui a eu lieu à Sedan, à l'oççasion du
Concours régional,
DE l'exposition DE SEDAN. 447
Les principaux lauréats ont été M. Cresson, horticulteur à
Charlevilie, et M. Moïse, horticulteur à Messempré, qui, par
leurs nombreux apports, avaient le plus contribué au succès de
l'Exposition; puis M. Dauvissat, chef-jarJinier de M. G. Chandon
deBriailie, à Epernay, qui présentait une splendidc collection de
Caladium; M. Antoni Muller, pépiniériste à Nancy, particulière-
ment pour sa belle collection de Roses; M. Valentin, horticul-
teur à Fresnes en Woevre, pour ses arbres fruitiers; enfin
M. Edouard Gentil, horticulteur à Charlevilie, pour son beau lot
de Légumes.
Le Jury était composé de :
MM. Lemoine, délégué de la Société de Nancy;
Ballet (Ch.), délégué de la Société de l'Aube;
Dupont, professeur d'Agriculture de l'Aube;
Etienne, délégué de la Société des Vosges;
Boinette, délégué de la Société de Bar-le-Duc;
Guignon (A,), délégué de la Société d'Épernay;
Lefrançais, délégué de la Société de Meaux;
Lapie^ délégué de la Société de Soissons ;
Chargueraud, délégué ^e la Société nationale de France
En terminant. Messieurs, il me reste un agréable devoir à
remplir : c'est d'adresser ici mes plus sincères remerciements à
M. Lamour, baron de Léocour, Président, et à M. Péléraux,
Secrétaire de la Société d'Horticulture des Ardennes, pour l'ac-
cueil sympathique qu'ils ont fait à votre délégué,
A l'occasiofi du Concours régional agricole, dans l'enceinte
même où se tenait l'Exposition d'Horticulture, se trouvait une
Exposition des plus intéressantes, de laquelle je veux vous dire
quelques mots; c'était l'Exposition forestière : Exposition spé-
ciale de Sylviculture qui, avec l'horticulture et l'agriculture
réunies, complétait l'ensemble des produits de la culture du sol.
Cette Exposition, parfaitement organisée, était très instruc-
tive, et avait un intérêt tout particulier dans cette contrée, à
cause même de l'importante étendre du sol occupé par les
forêts dans cette région de la France.
On pouvait étudier, comparer les échantillons de bois des
448 COMPTE RENDU
principales essences cultivées ou végétant dans les forêts des
Ardennes. On y pouvait voir les produits très divers que l'on
tire de ces arbres: j'y ai vu du papier fait avec le bois de Tremble,
d'Abies, de Bouleau ; les principales applications industrielles
auxquelles chacun des arbres est plus particulièrement employé
dans le charronnage, l'ébénisterie, etc.
Les principaux animaux et insectes utiles ou nuisibles aux
arbres des forêts étaient représentés. On avait réuni, en plantes
vivantes, une collection assez nombreuse, formée de petites
plantes ligueuses ou herbacées qui croissent dans les bois : le
Viburyium Lantana, le Vaccinium Myrtillus^ le Gcnhla scoparia,
l'Arnica montana, la Digitale, de nombreuses espèces de Fou-
gères, des Mousses, des Champignons^ des Lichens, etc.
Je crois devoir signaler ici aux horticulteurs que cela peut
intéresser, que certaines parties humides de la forêt des Ardennes,
aux environs de Sedan, contiennent des Sphagnum en très grande
quantité.
Parmi les produits présentés dans la section agricole, je
signalerai une très intéressante collection de Saules, plus de
35 variétés. Le genre Sali.v est en effet l'objet d'une culture
toute spéciale dans ces contrées où l'on fabrique beaucoup de
vannerie. Sous le nom de Saule du Japon, j'y ai vu une variété
à rameaux longs, réguliers, et donnée comme ne se ramifiant
pas, ce qui, dans certains cas, peut lui donner une valeur parti-
culière.
Enfin, pour terminer, je veux citer quelques végétaux rares
ou remarquables que j'ai vus dans le Jardin botanique de la
ville (Jardin botanique qui ne contient en réalité, sous forme
d'école, que des végétaux ligneux, malheureusement pas toujours
étiquetés).
\iQ Cerasus duracina, variété microphjlla ou nicQtianxfolia,
remarquable por la grandeur de ses feuilles ;
Parmi beaucoup d'autres, une curieuse variété de Cratœgus à
feuilles de Ginkgo;
Le Fraxinus quadrangidaris, belle espèce américaine, à jeunes
rameaux ailés, le Fraxinus sambucifolia, et Fr. juglandi-
folia, également espèces d'Amérique ;
DE l'exposition d'orléans. 440
Les Gleditschia Bujoti et G. sinensis pendilla;
Un beau spécimen de Tilia mollis pendula, variété à feuilles
de Fougère, le Populus laurifolia, etc.
Enfin, je dois une mention toute spéciale à une Clématite, de
la section du païens, dont les fleurs blanches simples mesuraient
environ trenle-deux centimètres de diamètre. M. Lemoine, de
Nanc}', mon collègue Juré, pense que c'est une variété déjà
ancienne, obtenue par M. Carré, à Saint-Julien, et que l'on a
nommée Gloire de Saint-Julien.
Compte rendu de l Exposition de la Société noRTicoLE
DU Loiret (1),
Par M. Léon Pelaville.
Messieurs,
La Société horticole du Loiret inaugurait, le 29 mai dernier,
sa neuvième Exposition, dans la Salle des Fêtes, autrefois Halle
Saint-Louis. Délégué de la Société nationale d'Horticulture de
France, je viens vous rendre compte des travaux du inry.
Le Jury était composé de JVL\L Meuzy, de Troyes, Président;
L. Delaville, délégué de la Société de Paris; Dupré, d'Etampos;
Richer, de Meaux; Hablin, de Chartres; Chartier, de Montmo-
rency; Angrand, de Rouen; Libert, de Blois, Secrétaire.
Il est juste de rendre tout d'abord hommage à l'habile archi-
tecte-paysagiste, M. Lemesle fils, qui a su tirer très bon parti
de l'emplacement désigné pour ses corbeilles et ses massifs
admirablement combinés. Votre délégué a été heureux de
constater que la jeune Société horticole, composée en grande
partie de praticiens, ayant à sa tète des horticulteurs éminents,
ne fait que prospérer et tend de plus en plus à développer le
goût de l'horticulture dans un centre où chaque année on voit
surgir de nombreuses nouveautés.
(1) Déposé le 8 juillet 1880.
;;3
-450 COMPTE RENDU
Le Jury, ratifiant le bon goût des visiteurs, a tout particu-
lièrement admiré les Roses, cette reine des fleurs, cultivées par
milliers dans les établissements horticoles d'Orléans. Parmi
les six exposants, c'est M. Dubois-Soissons qui obtient la
palme. Son lot, composé de 436 variétés, est parfaitement
classé, ce qui est bien rare dans les Expositions. La valeur de
ce classement lui vaut les plus sincères félicitations du Jur}',
qui lui décerne le premier prix, médaille d'or de M. le Mi-
nistre de l'Agriculture. Cette classification devrait être de
rigueur dans les concours et aiderait certainement beaucoup les
visiteurs dans l'étude des collections : nous croyons utile de
la reproduire, avec l'indication des principales variétés qui
rentrent dans chacune des séries qui la composent :
r Thés: 123 Variétés: Niphetos, M»"« Marie Van Iloulle,
Rubens, Louise de Savoie, Perle des jardins, Étoile de Lyon,
Jean Pernet, etc.
2" Noisette et Thés sarmenteux : 40 variétés : Belle Lyonnaise,
Bouquet d'or, William Allen Ricliardson, Lamarque, M" Bé-
rard, etc.
3° Hybrides de Thés : 16 variétés : Camoëns, Pierre Guillot,
Lady Mary, etc.
4" lie Bourbon : M Variétés : Souvenir de la Malmaison,
Perle d'Angers, Émotion, etc.
H» Polyantka : 15 variétés : Cécile Bruisner, Anna de Mon-
travel, etc.
6° Mousseuses : 17 variétés: James Veitch, Blanche Moreau,
Deuil de Paul Fontaine, etc.
70 Provins panachés: 12 variétés: Perle des panachées.
Belle des jardins.
8° Capucines : 6 variétés : Persian Yellow, etc.
9° Pimprenelles : Harrissoni.
10° Hybrides de Noisette : 10 variétés : Coquette des blanches,
Baronne de Mainard, etc.
11° Hybrides : 180 variétés : Baronne de Rothschild, Mer-
veille de Lyon, Kron Prinz, Paul Neyron, etc.
Une médaille de vermeil grand module est aussi attribuée
à M. Vigneron fils, rosiériste à Olivet, qui expose 300 variétés.
«I
DE l'exi'Osition u'orléans. 451
Il serait superflu de faire ressortir ici la valeur de ce lot, sorti
d'un établissement qui a mis au commerce tant de variétés
nouvelles. MM. Robichon, Loyer et fils, d'Olivet, reçoivent une
médaille d'argent pour 20O variétés. M. Gallier Olivier, jar-
dinier chez M. Groissandeau, se voit décerner une récompense
semblable que lui valent les 150 variétés qu'il expose; enfin
M. Corbœuf, rosiériste, route d'Ivry, à Olivet, reçoit une
médaille de bronze pour 100 variétés de Roses, parmi les-
quelles figurent plusieurs nouveautés.
, Les Roses coupées ont donc lait merveille; mais il n'en
est plus de même pour les Rosiers en pots, qui n'étaient repré-
sentés que par un trop petit nombre de lots. Le seul lot exposé
appartenait à M. Dubois-Soissons, le lauréat de la médaille
d'or, qui s'est vu attribuer une médaille de vermeil grand
module.
Parmi les variétés de Rosiers-thés, nous avons remarqué avec
plaisir l'une des plus récentes nouveautés, la Rose William
FrancisBennelt, qu'on dit avoir été vendue récemment 5,000 dol-
lars ou 25,000 francs, et dont les journaux américains ont tant
parlé, en en faisant un éloge un peu exagéré, etc.
Mais il n'y a pas que des Roses, et bien d'autres lots méritent
encore l'attention, notamment les Pélargoniums de M. Foucard,
Président de la Société horticole du Loiret, admirables de
culture et de floraison, et parfaitement étiquetés. La médaille
d'or du Conseil général récompense dignement ce bel ensemble
floral. M. Bréchet, jardinier chez M. Grouet, à Vitry-sur-Seine,
nous fait voir une collection de Caladimn^ à' ane culture hors
ligne, et de superbes Bégonia Rex, qui lui valent la médaille d'or
offei'te par la ville d'Orléans et une autre médaille de vermeil.
Les Azalées et les plantes de serre chaude de M. Lecomte,
jardinier chez M. Renard Bime, à Orléans, valent à ce dernier
une médaille d'or offerte par les Dames Patronnesses et une
médaille de vermeil exceptionnelle de la Société.
D'autres médailles de vermeil sont décernées à MM. Robichon,
Loyer et fils, pour leurs cultures &'Azalea indica; Gouchault^
horticulteur, rue Basse-Mouillère, à Orléans, pour son Acer
colchicum rubrnm tricolor encore inédit ; Bernardin Stanislas,
452 COMPTE RENDU.
jardinier chez M. Fousset, à Olivet, pour ses Gloxinias et ses
Pelargonium à grandes fleurs ; Foucard, pour ses Pelargonium
zonale.
M"^ Degrigny, fleuriste, rue Bannier, à Orléans, est récom-
pensée, pour ses bouquets, corbeilles et parures, d'une médaille
de vermeil exceptionnelle des Dames patronnasses de la
Société.
Pourquoi ici, comme dans tant d'autres Expositions, y a-t-il un
si petit nombre de maraîchers? Deux lots seulement sont soumis
à notre appréciation : L'un, de M. Coûtant, maraîcher à Orléans
formé de légumes de saison, vaut une médaille d'or de la
Société à son exposant; l'autre, de M. Paireau, jardinier chez
M. Portalis, au château des Montées, est récompensé d'une
médaille de vermeil, ofl"erte par M. le Ministre de l'Agriculture.
Parmi les autres lauréats citons encore MM. Monteau,
Paireau, Galier, médailles d'argent; MM. Gatellier, Moullé,
Gons, Bénard, Foucard, médailles de bronze.
Les arts et industries se rattachant à l'horticulture sont auss
dignement représentés. Une grande médaille de vermeil est
attribuée à M. Maupu, dOrléans, pour ses pompes et manèges;
une médaille de vermeil à M. Mascré, d'Orléans, pour l'en-
semble de son exposition; des médailles d'argent à MM. Guillot-
Pelletier, Poggioli, Lemesle, Yillain et Gitton.
Quand les travaux du Jury ont été termines et pour clore
cette jolie fête horticole, un banquet réunit les organisateurs,
les membres du Jury et rélite de la Société orléanaise;
plusieurs toasts ont été portés ;i la prospérité de la jeune
Société horticole. Le Président du Jury, M. Meusy, a remercié
la Société horticole de l'accueil bienveillant qu'elle avait fait
aux Jurés. Il a surtout vanté l'Exposition de Roses, et dit
qu'il conserverait d'Orléans le meilleur souvenir. Nous sommes
heureux, en terminant, de nous associer à ces remerciements.
de l exposition de rouen. 453
Compte rendu de l'Exposition de Rouen, tenue du 12 au
16 JUIN 1886 {]),
Par M. Remy père.
Messieurs,
J'ai eu l'honneur d'être désigné par M. le Président pour
représenter la Société nationale d'Horticulture de France à
l'Exposition de la Société centrale de la Seine-Inférieure, qui
avait lieu à Rouen du 12 au 16 juin 1885, à l'occasion du cin-
quantenaire de son existence.
Le samedi 12, à neuf heures du matin, les membres du Jury,
cotivoqués par M. le Président Héron, se sont rendus à l'Hôtel de
Ville. Étaient présents : MM. Formigny de la Londe, Président
de la Société d'Horticulture de Caen ; Loutreul, Président de la
Société du centre de la Normandie; de la Chapelle, délégué
de la Société de Cherbourg; baron ConstantdeBenoist, Président
de la Société de Picardie; Boutard, Vice-Président delà Société
des sciences et arts horticoles du Havre; Fauquet, directeur du
Cercle pratique d'Horticulture du Havre; Guiborel, de la Société
d'Elbeuf; de Mail, de la Société d'Yvetot; Remy père, délégué
de la Société nationale d'Horticulture de France.
Le Jury s'est constitué immédiatement, en nommant votre
représentant comme Président du Jury, sans doute par déférence
pour notre Société; aussi, Messieurs, je m'empresse d'en reporter
sur vous tout l'honneur.
M. Legrand, Secrétaire de la Société de Rouen, remplissait les
fonctions de Secrétaire.
Ainsi constitué, le Jury, conduitpar un desGommissaires.a jeté
un coup d'œil rapide sur l'ensemble de l'Exposition et s'est
immédiatement mis à l'œuvre.
Disons d'abord que l'Exposition, qui avait lieu dans les vastes
jardins de l'Hôtel de Ville, mis gracieusement à la disposition de
la Société par la municipalité, offrait un coup d'œil ravissant.
Ce beau jardin , artistement dessiné , couvert d'arbres bien
espacés, avec ses pelouses vallonnées qui entourent l'église de
(1) Déposé le 8 juillet 1886.
454 COMPTE RENDU
Saint-Ouen, l'un des plus beaux monuments que possède la ville
de Rouen et dont elle est fière à juste titre, offrait de grands
avantages auîc organisateurs.
En entrant par la porte principale on se trouvait en face d'un
massif de mosaïculture, au milieu duquel on avait placé sur un
socle le buste du premier Président de la Société, M. Tougard. A
droite et à gauche étaient disposées symétriquement deux tentes-
abris pour recevoir les lots de Roses coupées, les Rosiers basse-
tige ou nains, parmi lesquels nous avons remarqué beaucoup
de nouveautés. On remarquait aussi des lots de Pelargoyiium
zonale, dePelargonlimi à grandes fleurs de semis, qui se rappro-
chent bien des anciens types, des Cactées, des Fuchsias, des
plantes médicinales, etc. Enfin ce qui était le plus admiré, c'était
plusieurs lots de Légumes, dont un principalement attirait l'at-
tention du Jury et des amateurs, lot complet, en légumes et
fruits légumiers forcés et de saison, parfaitement étiquetés^ et
tous en échantillons de choix. Le Jury n'a pas hésité à accorder
à l'exposant, M. Gande, horticulteur à Saint-Sever, une grande
médaille d'or de 250 fr. comme prix d'honneur.
Il y avait sous cette même tente, sous châssis fermé à clef,
quelques Roses de semis, dont une nous a paru très méritante,
et que l'heureux obtenleur, M. Gariou, doit mettre au commerce
en novembre 1887, sous le nom de M'°' Gustave Boutigny. Cette
Rose a été couronnée de la médaille d'or du département.
En traversant une galerie de plantes à feuilles persistantes,
telles que Evonymus, Laiirus nobilis et autres , nous arrivons
dans une serre où l'on trouve, à droite, une collection de Rosiers-
tiges en pots, qui nous ont paru bien fatigués et d'une mé-
diocre culture. Le Jury a cru cependant, en raison de la nom-
breuse colleclion, pouvoir accorder à l'exposant, M. Duboc,
horticulteur, rue Yerle, à Rouen, une médaille de vermeil.
A gauche, on pouvait admirer un très beau lot de planles
de serre à feuillage ornemental, dont la culture était irrépro-
chable et qui était formée de très beaux spécimens. Nous avons
remarqué dans ce lot plus particulièrement : un Phœnix cana-
riensis, un Cycas revoluta, un M/tapis flabdlifoi^mis , un superbe
Draccvna indivisa et d'autres belles plantes. Ce lot sortait des
DE l'exposition DE ROUEN. 455
serres de MM. Délivet, père et fils, horticulteurs à Saint-Sever,
et a remporté le prix d'honneur, vase de Sèvres offert par M. le
Président de la République.
Au fond d'une autre serre avait été construit pour la circons-
tance, par M. Conibaz, un rocher artistique avec vasques, cas-
cade et bassin garni déplantes aquatiques, qui a été récom-
pensé d'une médaille de vermeil par un Jury spécial.
C'est dans cette serre que nous voyons étalées avec grâce les
plantes des serres de la ville de Rouen, confiées aux soins de
l'habile directeur des serreset jardins delà ville, M. Warennes,
à qui le Jury a été heureux d'accorder le grand prix d'honneur
de la ville de Rouen, médaille d'or de 230 fr., avec les plus sin-
cères félicitations.
Dans ce lot, on remarquait deux magnifiques Cycas circi-
nalis^ un Alsophila australis, un Areca violacea, deux Theophrasta
imperialis, un Blechnum brasiliense et autres belles plantes ; une
collection de Bégonia Rex ; un beau lot de Caladium, très variés ;
un lot à'Anthutnum Scherzerianum ; un lot de Crotons, le tout
entouré de Caladium argyrites.
Venaient ensuite des lots secondaires qui cependant avaient
aussi leur mérile. Les plantes de serre de M. Lemaitre lui
ont valu une médaille de vermeil, et son joli lot de Bégonias
tubéreux a remporté une médaille d'or.
Un lot de Bégonias tubéreux, en collection, a également valu
à M. Mûrie une médaille d'or.
Mentionnons un lot de Coleus cultivés avec tige de 80 centi-
mètres à 1 mètre, formant de très belles têtes. Il a été accordé
pour ce lot à M. Gibert une médaille de vermeil.
En revenant sous la lente de droite, nous nous trouvons au
milieu de nombreuses collections de Roses coupées.
Nous citerons en première ligne le lot de M. James Boisson,
horticulteur à Caen, qui a remporté une médaille d'or. M.Duboc,
déjà cité, arrive cette fois avec une collection de choix en Roses
coupées, qui lui a valu aussi une médaille d'or.
Plusieurs autres lots ont été récompensés selon leur mérite.
Mentionnons tout particulièrement le lot de M. Derloche, insti-
tuteur à Boisguillaume, qui était très bien choisi, et qui lui a
io6 COMPTE RENDU
valu la grande médaille de vermeil offerte par Monseigneur
Thomas, archevêque de Rouen.
Notre cadre ne nous permettant pas de nous étendre plus
longtemps sur les récompenses accordées, nous nous bornerons
à vous dire que plus de 70 médailles d'or^ de vermeil, d'argent
et de bronze ont été distribuées.
L'industrie horticole ayant été examinée par un Jury spécial,
nous n'avions pas ù nous en occuper; cependant nous avons
été informés que les serres de M. Dergeron, de Paris, avaient
remporté la médaille d'or de M. le Ministre de l'Agriculture.
Celles de MM. Dreux et Lusseau ont été honorées chacune d'une
médaille de vermeil, gran 1 module.
Enfin le Jury, appréciant le soin tout particulier apporté à l'or-
ganisation de cette exhibition, a demandé au Conseil de vouloir
bien accorder une médaille de vermeil à M. Piedfort; c'était
une récompense bien méritée.
Notre lâche terminée, à six heures et demie du soir, on s'est
réuni, sur l'invitation de M. le Président, dans une grande salle
de l'Hùtel de Ville, pour prendre part au banquet offert à
MM. les Jurés et aux notiibilités civiles et mililaires. Au dessert,
plusieurs toasts ont été portés par M. le Président, M. le Préfet,
M. le général Dumont et M. le maire. J'ai dû. au nom de mes
collègues et du Jury, proposer de boire à la prospérité de la
Société d'Horticulture de Rouen, et en votre nom, Messieurs,
j'ai porté un toast à l'union de toutes les Sociétés d'Horticulture
de notre belle France.
Compte-rendu de lExposition d'Evuel'x (1),
Par M. Chatk.nay (.\bel).
Messieurs,
Désigné par notre Conseil d'Administration pour aller repré-
senter à l'Exposition horticole d'Evreux la Société nationale et
(1) Déposé le 26 août 1886.
DE l'exposition d'evreux. 457
centrale d'IlorliculUire de France, je me trouvais, le 26 mai der-
nier, au rendez-vous qui m'était assigné^ ainsi qu'à mes collè-
gues du Jury, tous délégnés par des Sociétés d'Horticulture
avoisinantes.
Evreux ne possédant pas de Société horticole, l'Exposition que
j'ai eu le plaisir de visiter était organisée par la Société libre
d'Agriculture de l'Eure, qui a pour Président M. Louis Passy,
Secrétaire perpétuel de la Société d'Agriculture de France.
Il résulte de ce fait une situation anormale à mon avis, car les
éléments ne manqueraient certainement pas à Evreux et dans les
environs pour constituer, sinon une Société d'Horticulture indé-
pendante, tout au moins, dans le sein de la Société d'Agriculture^
une section spéciale, pouvant s'occuper uniquement des intérêts
horticoles, organiser des Expositions, établir des cours, provo-
quer des expériences, etc. Une section de ce genre rendrait
certainement grand service à la Société d'Agriculture en retran-
chant de ses travaux l'élude de questions dépourvues le plus
souvent d'intérêt pour la plupart de ses membres, et donnerait
en même temps un essor fécond à la science, ainsi qu'au com-
merce horticole de la contrée.
Ce n'est évidemment là qu'un point de vue personnel que je
me permets d'exposer, et non une critique quelconque contre
la Société d'Agriculture.
Pendant les rapports que j'ai dû avoir, comme Pi'ésident du
Jur}', avec les membres de son Bureau, j'ai été à même de cons-
tater, chez la plupart, le plus grand dévouement aux intérêts
horticoles, et c'est avec plaisir que je signale ici la manière
affable et pleine d'entrain dont le Président, M. Louis Passy, a
su diriger, au grand contentement de tous, les travaux de
l'Exposition.
La Commission d'organisation, de son côté, était véritablement
privilégiée en possédant à sa tête le savant directeur du Jardin
des Plantes, M. Piéton, dont l'activité surprenante et la haute
compétence dans toutes les choses de l'horticulture ont été cer-
tainement les principaux moteurs du succès que l'Exposition a
obtenu.
Je suis certain d'être l'interprè'.e du Jury tout entier, ainsi que
458 COMPTE RENDU
des exposants, en renouvelant à M. Piéton mes compliments les
plus sincères pour la façon dont il a su tirer parti dea faibles
ressources dontil disposait.
L'emplacement, en effet, n'était pas trop propice à l'exhibition
des lots.
Renfermée dans le petit square du musée, jardin minuscule
ouvert aux habitants d'Evreux, les dimanches el jours de fête,
l'Exposition, grâce à son arrangement des plus pratiques, offrait
néanmoins un coup d'œil charmant.
La Commission d'organisation avait choisi, en dehors du
Jury, quatre délégués pour apprécier les apports industriels.
Aussi ne citerai-je que pour mémoire les serres de MM. Lusseau
et Bergerot, les appareils de ehaudage de M. Dafy, les pompes
et accessoires de M. Doucerain, ainsi que les pliants, tables et
sièges, d'un système nouveau qui m'a paru très ingénieux en
même temps que très élégant, présentés par notre collègue
M. Couette.
Je vais maintenant aborder le détail des différents concours
horticoles proprement dits, et comme à tout seigneur tout hon-
neur, je commerice par le lauréat du prix d'honneur offert par
le Président de la République, M. Lapcltey, horticulteur à
Evreux. Je signalerai en passant que M. Lapeltey a été aussi lau-
réat delà prime d'honneur offerte à l'horticulture par leMinislre
de l'Agricullure au Concours régional de l'Eure, qui se tenait à
la même époque.
Les divers lots fleuris exposés par M. Lapeltey emplissaient
une tente séparée el constituaient à eux seuls l'un des plus grands
allrails de l'Exposition. C'était d'abord une collection de Rosiers-
tiges et nains, superbes comme végétation et abondancede fleurs.
(iOmme culture, cette collection de Rosiers aurait figuré sans
désavantage à coté des lots que nous montrent, tous les ans, nos
grands spécialistes parisiens. L'étiquetage ne laissait rien à
désirer.
Ensuite venait un massif de Rhododendrons, en plantes
moyennes, mais couvertes de fleurs et dans les meilleures va-
riétés. Un certain nombre de ces plantes, Alarm, Frédéric Wa-
terer, Princess Mary of Cambridge, Comte de Gomer, Vesuvius,
DE l'exposition d'evreux. 459
Boule de neige, Prince Camille de Rohan, HéU'ne Waterer
ConcessLim, étaient tout simplement hors ligne comme floraison.
Un iieViiloi cVAzaîea -noUis et dWzalées d'Amérique, peut-être
un peu avancées en tloraison, faisait admirer ce beau genre à
peu près inconnu dans la région.
Un groupe de Clématites en quelques jolies variétés termi-
nait la série des genres fleuris.
M. Lapeltey exposait en outre une collection très étendue de
Conifères en exemplaires bien choisis et surtout bien étiquetés ;
un lot de Fougères depleinç terre composé de cinquante variétés
d'une franche vigueur, et enfin un petit lot de plantes à feuillage
persistant.
Un deuxième prix d'honneur, offert parla ville d'Evreux, était
décerné à M. Monchette, jardinier-chef au château d'Anet, pour
un fort beau lot de Caladium et un massif de plantes de serre.
Les Caladium de M. Monchette étaient véritablement d'une
grande richesse de coloris, et tous les visiteurs normands regar-
daient avec admiration ces belles plantes, inconnues à la plupart
d'entre eux, aux coloris si frais et si peu ordinaires, répandus à
profusion sur les feuilles et les nervures. Je citerai parmi les plus
belles plantes les variétés Clio, Jupiter, Paul Véronèse, bicolor
splendens, Comtesse de Gondeixa, Alfred Marne, mii'abile, qui ne
le cédaient en rien aux merveilles qu'a coutume de nous faire
contempler chaque année notre habile collègue M. Bleu.
Le massif de plantes de serre du même exposant était com-
posé pour la moitié d'une jolis collection de Fougères en très
beaux exemplaires, et, pour l'autre partie, d'une série de plantes
variées, parmi lesquelles de superbes Tillandsia, Maranla,
Vriesea, Curculigo, Asplenium, Anthurium, etc., attiraient tous
les regards. Un magnifique Clerodendron Tàompsoni, chargé de
ses jolies grappes de fleurs blanches et rouges, quelques Orchi-
dées, Lxh'a, Caftleya, Cyprt'pedivm, les seules que renfermât
l'Exposition, complétaient ce groupe hors ligne.
Des médailles d'or étaient ensuite accordées à MM. Lan-
néelle frères, horticulteurs à Gravigny; Loyson, horticulteur à
Dreux; Lenoir, à Pacy-sur-Eure ; Gentès, horticulteur à la Gué-
roulde: Rivière, jardinier à Beaumont-le-Roger ; Clemens,
■460 COMPTE RENDU
jardinier au château de Pinterville; Blondeau. jardinier chez
M. Waddington.
Je n'entreprendrai pas de détailler toutes les plantes exposées
par ces divers lauréats ; néanmoins je citerai, parmi les lots qui
m"ont le phis frappé :
Les magnifiques Crolons de M. Blondeau, une vingtaine de
variétés d'une culture parfaits, parmi lesquelles je note en pas-
sant : Bergmani, Andreanum, maximum. Baron James de Roth-
schild, HiLlianum, Baron Franck Seillière.
Les Pelargonium à grandes fleurs.de MM. Lannéelle font re-
gretter en les voyant l'abandon dans lequel on tient aujour-
d'hui ces jolies plantes d'une si belle tenue. Certaines sortes,
telles que Cy^ne, Le Printemps, Duke of Connaught, Marie
Mallet, Duchesse d'Isly, Perfection de Montplaisir, l'Incroyable,
Perfection, étalaient à l'envi les plus frais coloris q'je l'on puisse
imaginer.
Je ne passerai pas sous silence les autres lots exposés par
MM. Lannéelle qui tous témoignaient de la culture soignée dont
ils ont éti' l'objet. Un groupe de Rosiers nains peu variés, mais
très vigoureux et magnifiques défloraison: un lot de Gloxinias
fort bien cultives, plante bien rarement rencontri'e en aussi bel
état dans les Expositions de province, et enfin une très belle
collection de Pelnrgnnmm zonale à fleurs simples et doubles,
composée des meilleures sortes du commerce.
Les Caladium de M. Lenoir, sans toutefois égaler ceux de
M. Monchette, étaient très beaux néanmoins et composaient une
collection plus nombreuse ; ils formaient un magnifique gra-
din avec une collection très étendue de Coleus, en jeunes plan-
tes bien travaillées, du même exposant.
Une belle collection de Bégonias tubéreux à fleurs doubles,
obtenus de semis par M. Loyson^ et remarquables par l'am-
pleur des fleurs et la diversité des coloris; les Palmiers de
M. Clémens, les légumes de M. Rivière, enfin, les fruits forcés
de M. Gentès, Pèches, Cerises, Fraises, etc., constituaient tous
des lots de valeur, méritant bien les récompenses obtenues.
Bien d'autres apports pourraient, sans désavantage, trouver
place à la suite de cette liste. Je citerai notamment les Bego-
DE l'exposition d'evreux. 461
nia Rex et les Palmiers de M. Maui'ey, les plantes de serre de
M. Loyson, les plantes de serre chaude et les Colevs de M. Cle-
mens, les Azalea îndica de M. Hue, les Asperges de M. Renard,
les légumes variés envoyés par le jardinier de l'Asile de Na-
varre, qui accompagnait son exposition de superbes potées de
Tradescanlia vulgaris, d'une force extraordinaire, les plantes
de M. Dominique Riccio, etc.
Sur la pelouse d'entrée, on remarquait plusieurs plantes iso-
lées : un magnifique Chamserops excelsa, chargé de fleurs mâ-
les, appartenant à M. Maxime Buisson; plusieurs torts Arauca-
ria excelsa^ exposés par M. Lauclerc, horticulteur à Vernon ;
enfin, cinq ou six Cactées gigantesques, entre aulres des Cereus
variés ayant jusqu'à 3 et 4 mètres de hauteur, et un Opuntia
leucotricha, d'une force extraordinaire.
Plusieurs massifs de mosaïculture accompagnaient ces plan-
tes. L'un de ces massifs très réussi avait été exécuté par M. Nac-
fer, jardinier au Jardin des Plantes, et l'intelligent collabora-
teur de M. Piéton.
Quand j'aui'ai parlé des herbiers exposés par MM. Jourde et
Gautier, et des bouauets et garnitures péchant tous par le
manque de légèreté, que nous montraient plusieurs concur-
rents, j'aurai, je crois, fini de passer en revue tous les élé-
ments intéressants des concours.
En résumé, j'ai eu la satisfaction de visiter, à Evreux, une
Exposition très brillante, dont beaucoup de lois auraient pu,
a\ec avantage, figurer dans une réunion bien plus importante.
Tous les concurrents, sans exception, nous ont montré que
Ihorticulture est autant en progrès dans le département de
l'Eure que dans les contrées plus favorisées par le climat ou
par le goût des habitants.
D'autre part, la Commission d'organisation a su faire valoir
avec intelligence tous- les produits qui lui avaient été apportés
et, de son côté, a contribué pour une large part au succès de
cette Exposition.
Les exposants, de leur côté, n'ont pas eu à se plaindre, car,
outre de nombreuses médailles, un certain nombre de primes
462 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
en argent, de 25 et de BO francs, ont été distribuées pour les lots
les plus intéressants.
De plus, une disposition que j'ai déjà rencontrée dans plu-
sieurs Expositions de province, et dont je veux rendre compte
ici, venait encore en aide aux horticulteurs exposants, en
rémunérant une partie de leurs frais.
Je veux parler d'une loterie, composée de plantes achetées
par la Commission à chacun des exposants marchands, et à
laquelle était affectée la totalité des recettes, chaque entrée
payante donnant droit à un billet. Je sais bien que, malheureu-
sement, beaucoup de Sociétés, comptant sur celte recette des
entrées pour solder une partie de leurs trais, ne peuvent en
faire ainsi l'abandon aux exposants; mais il est évident que
l'assurance, pour ceux-ci, de la vente d'une partie de leurs
plantes, ne peut que les engager à venir concourir, tandis que
cette loterie pour ainsi dire gratuite doit attirer plus de visiteurs.
En terminant, j'adresse mes plus vifs remerciements pour
l'accueil qui nous a été fait à messieurs les membres de la
Société d'Agriculture de l'Eure et particulièrement à M. Louis
Passy, leur sympathique Président, à M. Piéton, que j'espère
bien voir un jour présider la section horticole dans cette même
Société, et aussi au D"" Régimbard, savant botaniste qui avait
été adjoint au Jury et qui a su nous piloter partout avec
autant de bienveillance que de savoir.
REVUE BIBLIOGHAPHIQUE ÉTHANGÈRE
PLANTES NOUVELLES OU RARES
DÉCRITES DANS DES PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES.
BOTANICAL MAGAZINE.
Rhododenilron JaTaniciim Benn. var. tubifiora. — Bot. Mug.,
pi. G850. — Rosage de Java, var>à long tube. — Sumatra cl Java. —
(Ericacces-Rhododendrées.)
Arbrisseau glabre, à feuilles verticillées par trois ou quatre,
ovales-lancéolées, brièvement pétiolées, marquées en dessous de
PLANTES NOUVELLES OL' RARES. 463
points glanduleux, dont les fleurs réunies par six à huit en om-
belles terminales sont colorées en orangé rouge pâle, rouges à la
gorge, et ont le tube marqué de dix sillons longitudinaux, long
d'environ 0"0i, tandis qu'il est sensiblement plus court dans le
type de l'espèce.
Ixora macrothyrsa Teysm et BiNN. — Bot. Mag., pi. 68o3. — Ixora
à gros thyrse. — Archipel malais. — (Rubiacées.)
Cet arbuste constitue la plus belle espèce du genre Ixora qui
cependant parmi celles, au nombre d'une centaine, qui le compo-
sent, en comprend plusieurs remarquables parle brillant coloris
et l'élégance de leurs fleurs. L'introduction en est due à
MM. Veitch. Il est glabre dans toutes ses parties; ses branches
raides portent de grandes feuilles longues de O'^SO et larges de
0™04, brièvement pétiolées, oblongues-lancéolées, (mdulées, et
se terminent par une énorme inflorescence mesurant environ
O^SO de diamètre, globuleuse, compacte, qui comprend un très
grand nombre de fleurs colorées en rouge vif, dont chacune a un
long tube grêle et cylindrique, surmonté d'un limbe très étalé,
large de O^Olo^ à quatre segments oblongs.
liayia g^landaloBa HooK. et Arn. — Bot. Mag., pi. 6806. — Layie
glanduleuse. — Ouest de l'Amérique du Nord. — (Composées.)
Plante annuelle, très rameuse et étalée, hérissée de poils sim-
ples, parmi lesquels il s'en trouve de glanduleux, plus courts
que les autres. En pleine terre, elle fleurit pendant l'été et donne
alors une grande quantité de capitules larges de O'^OS, dans
lesquels les demi-fleurons du rayon sont blancs, larges, ter-
minés par trois lobes obtus et les fleurons du disque sont
jaunes. M. A. Gray en a signalé une variété californienne dans
laquelle le rayon est rose-pourpre.
Le Secr(Haire.-rédacl.p.ur-gérant,
P. DUCHARÏRE.
l'arif. Iinpiimerie Hoiigier et Cie, rue Cassette, 1.
464
AOUT 1886
OCSEIIVATIO.NS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JaMIN , A BouRG-LA-ReINE,
PRÉS Paris (altitude : 63"° e.nviro>').
HAUTEUR
TEMPÉRATCRE
du baromètre.
VENTS
2
— ^""-^
' — "- — ■"■ "
ÉTAT DD CIEL.
'<
dominants.
Minim.
Maxim.
Matin.
Soir.
1
11,0
-24,1
TCO
75, S
S.
Nuageux, couvert et pluvieux à partir
fie 6 11. du soir.
2
13,3
23.0
755
761
0
Nuageux, quelques petites averses.
3
10,0
24,3
763
76i.5
SK. !■:.
Nuageux.
4
11,6
24.7
7(;3, 5
764,5
SE. K.
Nuageux.
5
11,1
2a, 3
755, 5
764
NK.
Bruuicux le matin, nuag. clair le soir
6
9,7
■28,6
764
763
so.
Nuageux.
7
17,1
28, ^
763,5
765,5
0. so.
Couvert le matin, nuageux.
8
12,6
31,4
766
764, 5
0. so.
Couvert (le grand matin, nuageux.
9
1 6. (t
33. 1
7.14
711,5
IN?iE.
Nuageux, clair le soir.
10
16,3
34, 7
754
759
SSE. E.
Nuageux, quelques gouttes de pluie le
matin, orage et grande pluie nic-
langéc de très grosse grèlo vers une
heure de l'après-midi [\^.
H
11,9
-25,0
76-2
764
O.N(».
Clair de grand matin, nuageux.
1-2
8,0
2o,3
764,5
/6'i,5
0.
Nuageux.
13
10,3
24,4
757,5
"55,5
so. 0.
Nuageux et pluvieux.
U
15,4
-23.6
756, 5
764.5
0.
l'Iuie presque continue le malin, nuag.
Ib
11,6
24,7 7i;6
765,5
0.
lirumcux le malin, nuageux l'après-
midi, clair le soir.
16
11,4
25, 8
764
762,5
0.
Nuageux, phiic tinc de 4 li. à 8 li. du
soir, couvert.
17
8,9
-20,0
762,5
763, 0
0. NO.
Nuageux el pluvieux.
(8
12,6
20,5
761
767
ONU.
Très nuageux.
IS
10.1
g.) et
•"1 '
768
763
0.
Clair de gr. malin, lég. br. puis nuag.
pluie ont. à partir de 5 li. du soir.
iC
13,3
24,3
765,5
765
NE.
['luie dans la nuit, couvert île grand
matin, nuageux, clair le soir.
21
14,0
26.7
764
761
NE.
Petite pluie dans la nuit, br. le ma-
lin, clair l'après-midi, nuag le soir.
);l
16,:
27,7
761
760, 5
NK.
Couvertellrg brum.de gr. malin, nuag.
rà
i;i,-2
•2t),7
760, 5
759, 5
NO. SO. NE.
Coiiverl le matin, nuag. oraj;e avec pluie
diluvienne olforlegrèleenlrc 3el4 h.
du soii 1 -'), pluv. le reste du jour.
24
13,9
29.6
758,5
760
SO.
Brumeux et nuag.,orag. l'après-midi.
25
16,0
26,6
761
765, 5
UNO.O.
Couvert le matin, nuageux l'après-midi.
-26
11,1
22,8
766,5
767, 5
iNO.
Couvert le malin, nuageux l'aprè-
midi. clair le soir. ,
27
12,3
25,4
76S
767
ONO. 0.
Nuageux, clair le soir. l
28
U,"
28,0
7C6
763,5
NO.
Brumeux de grand malin, clair.
'29
14,0
32 2
763. 5
763,5
NO. NE. S.
Clair.
30
13,8
33^3
763,5
764,5
SSO.
Clair le malin et le soir, lég. nuag.
l'aprcs-midi.
31
lo,0
3i,0
766
766, 5
SO. 0.
Clair le malin et le soir, lég. nuag.
l'apfès-midi.
[\) Quelques parlics de Bourg-la-Reiiic cl plusieurs communes environnantes ont
souffert de la grêle.
(2) La grêle, après avoir commencé à tomber à Sceaux et à Bourg-la-Reine,où elle a oo-'l
casionné relalivemenl peu de dcgAls, a été chassée par un fort vent du sud-ouest,
et s'est abattue sur les communes de Bagneux, Arcueil, Ivry (partie nord), l'est de
Paris, St-Mandé, Vincennes, .Monireuil, Rosny ; dans plusieurs de ces localités les pertes
ont élé incalculables: certains grêlons étaient de la grosseur d'œufs de poule.
CONGRÈS HORTICOLE DE 1887, A PARIS
Un Congrès horticole aura lieu à Paris, en 1887, pendant la
durée de l'Exposition de printemps. Les personnes qui désirent
y prendre part peuvent se faire inscrire dès maintenant. Celles
d'entre elles qui voudraient voir certaines (]ue5lions traitées
dans le sein du Congrès, sont priées d'en envoyer la formule à
la Commission d'organisation, rue de Grenelle, 84. La Société
espère pouvoir obtenir encore de nos grandes Compagnies de
chemins de fer une réduction de prix pour le voyage à Paris
des membres de la Société habitant les départements qui vien-
dront prendre part aux travaux du Congrès.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1886.
Concours permanent.
Prix Laisnè. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'HorticuIltire
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« sér., IV, 1882, p. CM
et 733.)
Concours annuels.
Médaille du Conseil d'Administration. Pour rintroduclion ou l'obten-
tion de plantes ornementales méritantes. (V. \e Journal, '2" série,
XI, 1877, p. 443.)
Médaille Pellicr. Pour le plus beau lot de Penlslcmon.
CONCOURS AUX SÉANCIÎS
Le Conseil d'Administration, dans sa séance du 8 avril, a
décidé qu'il sera ouvert, à l'une des séances des mois de juillet,
août, septembre, octobre et novembre 1886, des concours ana-
logues à ceux qui avaient été ouverts en 1885.
Quatre de ces concours ont déjà eu lieu ; il en reste encore un
dont voici la date et l'objet :
Série III. T. VllI. Cahier de septembre, publié le 31 ociobro 188G "4
466 PROCÈS-VERBAUX.
25 novembre : Chrysanthèmes d'automne. (L'Exposition de
ces plantes, dans la salle des séances de la Société, durera qua-
tre jours.) Ce concours sera divisé delà manière suivante :
/" Plantes en pots.
La plus belle collection de plantes en pots.
Le plus beau lot formé des plus belles variétés le mieux cul-
tivées.
Les plus beaux spécimens eu fortes plantes.
^° Fleurs coupées.
Les variétés les plus méritantes obtenues de semis et n'ayant
pas été encore mises au commerce.
La plus belle collection en fleurs coupées avec rameau.
Le 27 janvier 1887, un concours aura lieu pour le Witloof
ou Chicorée de Bruxelles, présenté en lots de 80 à 100 pieds,
avec racines.
a^ÇÏ^Ci^C!^^*^
PROCÈS-VEUBAUX
SÉANCE DU 0 SRI'TKMHRK 1886
Présidkisck oe m. cil. ïloly.
La séance est ouverte à deux heures et demie. D'après les si-
fjfnatures qu'a reçues le registre de présence, on y compte cent
trente-quatre Membres titulaires et dix Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de trois nouveaux Membres titulaires dont la présen-
iV. B. — La Commission de Rédaclion déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité de? opinions qu'ils y expriment.
SÉANCE DU 0 SEPTEMBRE 1886. 467
tation a été faite dans la dernière séance et n'a déterminé au-
cune opposition.
Il dit ensuite que la Société vient d'éprouver une perte qui
causera certainement de profonds et durables regrets. M"° la
Baronne James de Rothschild, qui était l'une de nos dames pa-
tronnesses depuis l'année 1852, est décédée dans sa quatre-vingt-
deuxième année, en son château de Boulogne-sur-Seine (Seine).
M""' de Rothschild avait toujours témoigné une réelle bienveil-
lance à notre Société, et c'est surtout grâce à elle que nous
avons vu à plusieurs de nos Expositions d'admirables lots de
plantes provenant des serres, soit de Boulogne, soit de Ferrières.
Elle avait un goût prononcé pour les plantes et leur culture;
aussi sa belle propriété de Boulogne-sur-Seine renfermait-elle
de précieuses collections. L'horticulture perd en elle une ama-
teur z-élée et une protectrice éclairée.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau.
1° Par M. Chemin, maraîcher à ïssy (Seine), boulevard de la
Gare, deux Piments récoltés sur des pieds venus de graines
d'origine américaine. Il tenait cette graine de M. Hédiard, qui,
de son côté, l'avait reçue directement des Antilles. Cette pré-
sentation, qui est faite hors concours, a pour objet de prouver
que cette sorte de Piment vient très bien sous le climat de
Paris.
2'^ Par M. Conard (Auguste), rue Saint-Lambert, 14, à Paris,
trois Radis noirs d'une beauté peu commune, qui proviennent
d'un semis fait le 8 mars dernier. Une. prime de troisième classe
lui étant accordée pour cette présentation, M. Conard déclare y
renoncer.
3° Par M. Duvillard, maraîcher, des Tomates cueillies sur des
pieds venus de graines qui lui avaient été données, à la date de
trois ou quatre ans, par M. Vavin. A l'origine de la culture qu'il
en a faite, le fruit des plantes issues de ces graines n'avait
qu'un faible volume; mais les soins donnés aux plantes ont
amené graduellement dans ce fruit un grossissement notable, et
aujourd'hui les proportions en sont très satisfaisantes. Une
prime de troisième classe est accordée à M. Duvillard pour cette
présentation.
468 PUOCÈS-VERDAUX.
4° Par M'""' Chrétien, propriétaires à Bagneux (Seine), une
assiettée de Haricots sabre etiine Courge diie Artichautde Jéru-
salem. Elles reçoivent, pourcelteprésenlalion, les remerciements
du Comité de Culture potagère.
5° Par M. Chevalier fils, arboriculteur à Monlreuil-sous-Bois
(Seine), un lot comprenant vingt-trois Pèches de quatre variétés
différentes. — Ces fruits sont jugés fort beaux par le Comité
d'Arboriculture fruitière, sur la proposition duquel une prime de
première classe est accordée à M. Chevalier fils.
6" Par M. Lepère, arboriculteur à Montreuil-sous-Bois (Seine),
un lot comprenant vingt-deux Pèches qui appartiennent à six
variétés différentes et six Brugnons ou Nectarines de 3 variétés.
— Tous ces fruits sont reconnus comme étant également beaux
par le Comité compétent, qui demande qu'une prime de
l'* classe soit donnée à M, Lepère. Celte proposition est adoptée
par la Compagnie, mais, comme d'habitude, M. Lepère renonce
à recevoir la récomp»^nse dont il a été reconnu digne.
Le lot présenté par M. Lepère comprenait, entre autres va-
riétés, dix fruits de celle qui a été obtenue par lui et qui porte
le nom de Pèche Alexis L"père, .M. le Secrétaire du Comité
d'Arboriculture dit que ce Comité a reconnu aujourd'hui, une
fois de plus, le mérite supérieur de ce gain dont les fruils
réunissent la beauté à la qualité.
7° Par M. Lardin, arboriculteur à Montrcuil-sous-Bois (Seine),
un lot de \'ï Pèches Alexis Lepère dont la beauté lui vaut une
prime de T"" classe.
8° Par M.Bertaut, cultivateur à Bosny-sous-Bois (Seine), une
corbeille de Pèches au nombre de 18 Blondeau et G Belle
Beausse. Ces fruits étant, comme les précédents, d'une rare
beauté, M. Bertaut reçoit une prime de l""* classe pour la présen-
tation qu'il en a faite.
9° Par M. Jamet, cultivateur à Chambourcy, 3 Pommes Grand
Alexandre et des Poires de 5 variétés, parmi lesquelles se
trouvent 12 Louise Bonne d'Avranches provenant de cinq lam-
bourdes que porte la même brindille, et pesant ensemble 2 ki-
log. 400 grammes. L'ensemble de ce lot vaut à M. Jamet une
prime de 2" classe.
I
SÉANCE DU î> SHI'TKMBRE 1886. 4GÎ)
10° Par M. Mainguet, propriétaire^ à Fontenaj -sous-Bois
(Seine^^ une assiettée d'une sorte de Prune de semis qu'il avait déjà
présentée, à la dernière séance, et que le Comité d'Arboriculture
fruitière déclare être recommandable à divers points de vue.
M. Mainguet offre des greffes de son arbre à ceux de ses col-
lègues qui voudront le cultiver.
\ \° Par M. Terrier, jardinier chez M. le docteur Fournier, j'ue
St-James, à Neuilly (Seine)^ un pied parfaitement fleuri d'un
belle Amaryllidée, VHijmenocallis amœna et deux forts pieds da
deux Nepentlies, pourvus d'urnes ou ascidies très bien déve-
loppées, savoir : N. Stewirtii et N. Wrigleyanu (?). Il lu est
accordé pour cette remarquable présentation une prime d
l'^'' classe.
12° Par M. R. Jolibois, jardinier-chef au Luxembourg, un
pied d\4î'chmea fulgens présentant cette particularité excep-
tionnelle que sa hampe, au lieu de se terminer directement par
une seule inflorescence, s'est ramifiée de manière à donner
quatre inflorescences à peu près également développées.
13° Par M. Régnier, horticulteur, avenue de Marigny, 44, à
Fontenay-sous-Bois (Seine), un pied d'un Ricin récemment inlroS
duit par lui du Cambodge, qui a la tige et les feuilles nette-
ment colorées en rouge-sang, et qu'il nomme Ricinus Regnieri.
Il lui est accordé une prime de 2*= classe pour la présentation de
cette nouveauté,
14° Par M. Savoye, horticulteur à Bois-Colombes (Seine), un
pied fleuri de Zijgop'italum Gauthieri qu'il met sous les yeux de
ses collègues pour leur montrer le résultat d'une expérience
faite par lui. Cette Orchidée avait déjà fleuri en janvier et fé-
vrier derniers. Elle est restée ensuite, pendant deux mois, sus-
pendue contre la fenêtre d'une chambre, dans laquelle la
température a été maintenue, pendant ce temps, à 20 degrés,
jour et nuit. Pour combattre l'influence de l'atmosphère sèche
de la chambre, on lui a donné trop d'eau, et quand M. Savoye
l'a retirée de là, ses racines étaient complètement pourries. Ayant
été soumise, à partir de ce moment, à un traitement plus conve-
nable pour elle, elle a commencé à reprendre; puis le 10 juillet
dernier, elle a été placée à l'air libre, entre un Peuplier et un
470 PROCÈS-VERBAUX.
Marronnier: elle est arrivée, dans cette situation, à l'état sous
lequel la Compagnie la voit en ce moment. Ce n'est pns sur celte
seule plante que M. Savoye a cherché à reconnaître expérimen-
talement l'influence de l'air libre; en efl^et, à la même époque,
il a placé dans la même situation huit autres espèces d'Orchidées,
savoir : les Odontoglosmm Alexandrœ, triumphans et Ptscatorei,
les Lycasle Skinneri et vei'airifolia, VEpidendrum odorutmn, les
Cypinpedium Harrisiunum et bar bat um. Au moment présent,
après un séjour de trois mois à l'air libre et à l'ombre, toutes
ces plantes sont en parfait état, et M. Savoye dit qu'elles^ sont
plus « corsées », ont les feuilles plus épaisses, moins longues et
plus larges que si elles étaient restées dans une serre ; même le
Cypripedium barbatum est fleuri depuis un mois.
15° Par M. Lemeray, horticulteur à Levallois-Perret (Seine),
ri.e Chevalier, IK», deux Roses portées sur le même rameau,
prolifères l'une et l'autre, qui appartient à la variété Boule de
neige (1).
16" Par M, Darbour (E.), pépiniériste à Torcy-Sedan (Ar-
dennesi, une botte de branches d'arbres qu'il envoie pour mon-
(1) Au point de vue purement ornemental ces deux Koses n'of-
fraient qu'un très médiocre intérêt; mais comme les particularités
qu'elles présentaient peuvent aider à expliquer l'organisation de la
Rose, je crois qu il ne sera pas inutile d'exposer ici le> principaux
résultats de l'examea que j'en ai fait.
On sait qu'an dessons du niveau d'où parlent les cinq pièces du ca-
lice, les pcuiles et les élaniines d'une Rose, il existe un renflement le
plus souvent ovoïde ou on poire renversée, qui surmonte le pédon-
cule, et qui, après la fécondation, dans une fleur simple ou du moins
non absolument pleine, grossit et, devenant charnu, forme finale-
ment le cynorhodon. Ce renllemenl est creux, ouvert dans le liant, et
dans le fond de sa cavité s'atlaclient des pistils plus ou moins nom-
breux dont les ovaires deviendront les petits fruits du Rosier. Qu'est-
ce qui constitue ce renflement? s'est-on demandé avec raison. Jus-
qu'à une époque peu éloignée, les botanistes, ne regardant peut-être
pas d'assez près, pensaient que c'était simplement la portion infé-
rieure du calice, formant tube et plus ou moins renflée. Mais celte
manière de voir rencontre une difficulté sérieuse qui finalement l'a
fait abandonner de nos jours.
SÉANCE DU î> SEPTEMBRE 1886. Ml
trer combien ont été considérables les dégâts causés par un
orage qui a ravagé ce pays, le 10 du mois d'août dernier. — .\ce
propos, il est donné lecture de la lettre dont M. Darbour a ac-
compagné son envoi et dans laquelle sont rapportés quelques-
uns des effets produits par cet orage : « L'ouragan du 10 août,
a y est-il dit, s'est fait sentir depuis Reims jusqu'à la frontière
« belge, sur une largeur de six à sept kilomètres, causant
(( d'autant plus de ravages qu'on se rapprochait davantage de
En effet, tous les organes des plantes, quelque variés qu'ils paraii-
sont, rentrent dans deux catégories : la première comprend la tige
et la racine avec leurs ramifications; la seconde se compose unique-
ment des feuilles sous toutes les formes et aspects qu'elles peu\cnt
prendre, depuis les feuilles proprement dites, jusqu'aux divers orga-
nes floraux qui ne sont pas autre chose que des feuilles plus ou
moins transformées. Les organes de la première catégorie, consti-
tuant la charpente du végétal et comme l'axe de la structure végé-
tale, sont habituellement réunis sous la dénomination commune d'axe
de la plante et les diverses parties de cet axe sous celle d'organes
axiles. Quant à ceux de la seconde catégorie, comme ils ont une im-
portance subordonnée et sont seulement surajoutés aux ()remiers, on
leur donne les quahfications gi^nérales d'appendices, organes appen-
diculaires, organes foliaires. Or l'observation de tous les jours nous
montre que les feuilles naissent uniquf meut de la tige ou de ses
ramifications, et qu'on ne voit jamais une feuille naître sur une autre
feuille; d'où l'on a posé ce principe général que l'axe seul peut pro-
duire les appendices ou organes foliaires.
Ceci posé, si le renflement placé sous une Rose était réellement le
tube du calice, il serait formé par la portion inférieure des cinq pièces
calicinales, qui sont tout autant d'appendices ou de feuilles modi-
fiées. Il ne pourrait donc produire d'autres appendices, comme les
pétales et les étamines; et cependant c'est au sommet de ce renfle-
ment, c'est-à-dire du prétendu tube calicinal que prennent naissance
les pétales et les étamines de la Rose. Nous verrions donc dans cette
fleur des appendices provenir d'autres appendices, ce qui est mani-
festement en contradiction avec le principe fondamental de l'organi-
sation végétale. Aussi a-t-on avec raison abandonné celte première
interprétation pour y substituer celle qui consiste à ne voir dans le
renflement creux de la Rose que la continuation du pédoncule, c'est-
à-dire d'une ramification de la tige, continuation qui s'e^t dilatée en
se creusant, comme elle le fait du reste ailleurs, par exemple dans la
il '2 I'ROCès-veubaux.
(- son cenlre. L;i, le spectacle était navrant : toitures enlevées
<. ou tout au moins hachées, pans de murs et pignons culbutés,
« récoltes battues, martelées et pi'esque entrées dans la terre,
« arbres, petits el gros, brisés ou écorcés. A Pont-Maugis, une
« trentaine de Peupliers du Canada, dont le tronc n'avait pas
« moins de deux mèires de tour, à deux mètres de sol, ont été cul-
« butés avec d'énormes mottes de terre et brisés à deux ou
« trois mètres de hauteur. AVendrène, Pont-Maugis etBazeilles,
c< on dit avoir pesé des grêlons de '^50 grammes. Chez moi,
.( à trois kilomètres de Pont-.Maugis, la moyenne de ceux que
figue, et qui, au niveau où se termine le godet ou la cupule formée
par elle, donne naissance aux feuilles plus ou moins transformées
qui constituent, les plus externes, les sépales du calice, celles du
second rang les pétales do. la corolle, celles du troisième rang les
ctamines. Ainsi disparaît toute la difficulté qu'on rencontre autre-
ment pour cxpli(]uer l'organisation d'une Rose.
En faveur de cette dernière manière de voir on a fait valoir des
arguments divers, tirés de faits plus ou moins nettement démonstra-
tifs. Les deux RosfS envoyées à !a Société par .M, Lemeray en fournis-
sent un qui ne le cède en v.deur à aucuQ de ceux qu'on a déjà invo-
ques. En effet, dans l'uce et l'autre dj ces fleurs la cupule formée
par le prolongement creux du pédoncule, après avoir produit à son
bord, successivement et de dehors en dedans, les sépales, les pétales
el les étamines, a donné naissance à de véritables boutons de Rose,
soutenus même chacun par un petit pédicule. Dans l'une des deux
Roses il n'y avait qu'un seul bouton ainsi produit; mais dans l'au-
tre on en trouvait tout un cercle qui en comprenait six. Quoique
defaibles dimensions, chacun de ces boutons éta'l une fleur complète
avec sou calice, sa corolle, ses étamines et ses pistils nés, tomme
dans une Rose normale, au fond d'une cupule axile. Des fleurs
ne peuvent naître que de l'axe végétal, par conséquent la cupule du
bord de laquelle sont prévenus ces boutons de fleurs, est bien une
formation axile et non le simple tube du calice.
Les deux Roses de M. l.emeray étaient doubles; les boutons de
fleurs qu'elles avaient produits l'étaient aussi, mais à un moindre
degré. Ceux que j'ai examinés en détail avaient, en dedans de leur
calice, une dizaine de pétales, une vingtaine d étamines bien con-
formées et plusieurs pistils atlacho's au fond d'une cupule plus ou
moins creuse.
(Noie du Seciitah'e-rc'lactvur.)
SÉANCli Dli î) SKPTKMHliK l!^8G. M?,
« j'ai pesés a été de deux grammes. L'orage a duré environ
« vingt minules, et a donné, pendant ce temps, 35 millimètres
« d'eau. »
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
L'un de MM. les Secrétaires procède au dépouillement de la
correspondance, qui comprend les pièces suivantes : -
1" Une lettre de M. le Secrétaire-général qui annonce être
dans l'impossibilité de se rendre à la séance de ce jour.
2° Une lettre de M. Léo d'Ounous, datée du château de Ver-
dais (Ariège), dans laquelle il est question de l'abondante récolte
de fruits qui se présente, cette année, dans le département de
l'Ariège, ensuite dun très fort Prunier Mirobolan qui existe sur
sa propriété, enfin de la riche végétation d'un Noyer à bouquets
situé dans le jardin fruitier de l'abbaye de Calers.
3° Une lettre, à laquelle sont joints des prospectus imprimés,
écrite par M. le docteur NichoUs, rue de Louvois, 5, à Paris, re-
lative à des appareils anliseptiques de son invention.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée, sont men-
tionnées les suivantes : l" Catalogue des plantes nouvelles de la
Compagnie continentale d'Horticultu7-e, ancienne firme J. Lin-
den, à Gand (Belgique;, n° 119, pour {886-1887; in-S" de
48 pages; ^° Pépinières de Bosiers de Ketten frères, rosiéristes
à Luxembourg, 18' année; Catalogue et prix-courant (Grand
in-18 avec figures, sans pagination). 3*' Descrizione di una nuova
sfjecie di iVamsso (Description d'une nouvelle espèce de Narcisse),
parM.N.TERRACa.ANo (Mémoire in 4 de 6 pages et Ipl., extrait des
Atli del R. Istituto d'incurnqiamento olle scienze naturali, econo-
miche e technôlogie/te). 4° Schrifltn der physikalisch-œkono-
mischen Gesellschaft su Kœniysberg i Écrits de la Société physico-
économique de Kœnigsberg, 26'' année, 1885; in-i de 63 p.,
2 pi.; Kœnigsberg, 1886).
M. Bergman (Ernest) signale à la Compagnie ce fait d'un
haut intérêt physiologique et horticole que, dans l'établissement
de M. Veitch, une fécondation croisée entre un Sophronitis et un
Cattleya intermedia, par conséquent, entre deux Orchidées de
genres notablement différents, qui a été opérée ii la date de
474 PROCÈS-VERBAUX.
quatre ou cinq ans, aréussi et a donné naissance à une plante
qui, ayant fleuri récemment, a montré les caractères d'un
Lxlia en miniature, à fleur mauve, brièvement pédonculée.
M. Reichenbach lui a donné le nom de LivUa Batemaniana.
M. Prillieux a la parole et résume de vive voix, une note (Voyez
plus loin, p. 50b-oMj et dans laquelle sont exposés les résultats
concluants obtenus par M. Ilicaud, de Beaune, dans une expé-
rience relative au traitement par la sulfate de cuivre de Poiriers
dont les fruits étaient habituellement atteints par la tavelure.
M. Ricaud, qui par hasard assiste à la séance, ajoute aux dé-
tails conteiuis dans la noie de M. Prillieux cette indication que
l'espalier sur lequel il a expérimenté avec succès se trouve à
l'exposition du couchant.
M. Venteclaye dit qu'il ne s'explique pas comment le sulfate
de cuivre projeté sur des Poiriers, au printemps, avant même
qu'ils aient développé leurs fleurs et leurs feuilles, peut empê-
cher l'invasion des fruits de ces arbres par le Champignon qui
est la cause de la tavelure. De même, pour le Mildiou de la Vi-
gne, il ne comprend pas comment, en aspergeant le dessus des
feuilles, on détruit la Moisissure parasite qui ne se montre qu'à
la face inférieure de ces organes.
M. Prillieux fait observer que, dans ces divers cas, on ne dé-
truit pas directement le parasite, mais on en empêche la multi-
plication et la propagation qui, sans l'action de la substance
préservatrice, se font avec une surprenante rapidité. Ainsi, pour
le Mildiou, le Champignon se trouve dans l'intérieur de la feuille
où il est à l'abri de l'action du sulfate de cuivre; mais c'est en
dehors de l'organe, au bout de filaments sortant par les stoma-
tes qu'il produit ses corps reproducteurs. Ceux-ci se développent
et germent avec une rapidité incroyable. Ainsi, qu'on frotte la
face inférieure d'une feuille envahie par le Mildiou assez éner-
giquement pour e:i enlever tous les filaments fructifères du pa-
rasite qui étaient déjà en saillie au dehors, puis qu'on pose cette
même face inférieure de la feuille sur une assiette où l'on aura
mis un peu d'eau, le lendemain on verra que les filaments fruc-
tifères faisant saillie seront tout aussi nombreux qu'ils l'avaient
été la veille. Or, chaque ampoule ou conidie portée par ces
SÉANCE DU î) SEPTEMBKK 1886. 475
innombrables filaments laisse bientôt sortir une dizaine de corps
reproducteiirsmotilesou zoospores, et chacune de celles-ci germe
dans une goutte de rosée en une demi-heure ou trois quarts
d'heure, introduisant alors dans le tissu de la plante sur laquelle
elle se trouve un filament germinatif d'une extrême finesse qui
est le commencement d'un nouveau parasite. C'est pendant la
nuit que se développent les filaments fructifères et c'est dès le
matin que germent les corps reproducteurs, à la condition qu'ils
se trouvent dans une goutte d'eau. Le sulfate de cuivre, même
en minime proportion, empêche la germination de ces corps et,
par suite, arrête la propagation du parasite.
Un Membre dit que son voisin, ayant Thabitude do poser au-
dessus de ses Vignes en espalier des planches-auvents larges
de 0°',40, préserve ainsi ses treilles du Mildiou, tandis qu'on a
reconnu, d'un autre côté, que des auvents larges seulement de
O'",1o ou 0^,\& n'empêchent pas l'invasion du parasite.
M. Ricaud rapporte cette observation faite en Bourgogne que
les pieds de Vigne situés sous un arbre échappent au Mildiou
par cette raison que, sous cet arbre, il ne se forme pas de rosée.
M. Curé rappelle que, contre la maladie du Meunier de la
Laitue, que cause le Perono^pora gangliiformis, on a employé
avec assez de succès l'acide azotique et le borax. Il pense que
c'est surtout le borax qui est efficace contre les Peronospora en
général. Ainsi on en a obtenu de bons effets contre le Mil-
diou en Algérie. Au reste, ajoiite-t-il, il y a une extrême impor-
tance à ce qu'on recherche les meilleurs moyens possibles pour
combattre les Champignons parasites, car ils causent chaque
jour de nouvelles maladies aux végétaux de nos cultures. C'est
ainsi que maintenant le Platane est envahi par une maladie
cryptogamique paraissant nouvelle, qui en tue et fait tomber les
feuilles de bonne heure. M. Curé a vu ce mal sévissant avecplus
ou moins d'intensité depuis Toulon jusqu'à Paris; mais c'est
surtout à Paris qu'il produit les effets les plus marqués. Or les
plantations de Platanes ont un tel développement dans notre
capitale qu'il serait vraiment déplorable de les voir envahies
sans espoir de guérison par une maladie qui, en détruisant leurs
feuilles presque au cœur de l'été, en ferait disparaître la beauté
476 PROCES-VERBAUX.
et l'utilité. Il y a donc un intérêt majeur à ce qu'on étudie avec
soin celte maladie pour arriver à la combattre avec chance de
succès.
M. Ghargueraud doune lecture du Compte rendu rédigé par
lui au nom de la délégation qui avait été chargée de représen-
ter la Société à la fête du centenaire de M. Chevreul. Ce
Compte rendu est conçu dans les termes suivants :
La Société nationale d'Horticulture de France, désireuse de
s'associera la célébration du centenaire de l'illustre M. Che-
vreul % délégué plusieurs de ses Membres pour la représenter
à la fête qui a eu lieu dans les nouvelles galeries du Muséum
d'Histoire naturelle de Paris, le 31 août 1886.
Les Membres présents qui ont constitué la délégation,
étaient M. Vilry, Vice-Président de la Société; M. Jamin (Fer-
dinand), M. Hergman, M. Dybowski, M. Chargueraud. M. Eug.
Yerdier était absent pour cause de maladie.
La délégation ainsi formée, admise à présenter les hom-
mages de la Société au vénérable monsieur Chevreul, M. Vi-
try a prononcé les paroles suivantes :
Cher et illustre maîlre,
La Société nationale d'Horticulture de France nous a délé-
gués pour vous présenter ses félicitations, à l'occasion de
votre centième année et vous prier d'accepter l'hommage de
son plus profond respect.
M. Chevreul a répondu :
Je suis profondément touché de la mar(|ue de sympathie
que veut bien me témoigner la Société nationale d'Horticulture
de France.
11 est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
1" Compte rendu des travaux du -Comité de Floriculture^ en
1885 ; par M. Delà ville (Ch.).
2" Rapport sur les cultures de MM. Dupanloup et C*", à
Sarcelles; M. Lequin Rapporteur. — Les conclusions de ce Rap-
SÉANCE DU :23 SEl'ÏEJIBKli 1880. 477
port tendant au renvoi à la Commission des Récompenses sont
mises aux. voix et adoptées.
3" Essai sur quelcjnes Vign'^s de la Chine découvertes par le
Père lazariste Armand David; par M. Carrière (E. A.).
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions ;
El la séance est levée à quatre heures.
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1886
Préside.nxe de m. Cil. Joly.
La séance est ouverte vers deux heures et demie.
Cent trente-quatre Membres titulaires et treize Membres hono-
raires ont signé le registre de présence.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de cinq nouveaux Membres titulaires dont la pré-
sentation a eu lieu dans la dernière séance et n'a pas rencontré
d'opposition.
Il annonce ensuite à la Compagnie deux décès qui certaine-
ment causeront à tous les Membres de la Société de vifs et du-
rables regrets. Ce sont ceux de M. le duc Decazes et de M. Mau-
rice Girard.
M. le duc Decazes, digne héritier d'un nom justement célèbre
dans le monde politique, a été Président de la Société depuis
1876 jusqu'à 1879. Pendant ces quatre années, il n'a cessé de
lui montrer autant de bienveillance que de dévouement. Il a
même pris à ses travaux une part aussi active que le lui permet-
taient les exigences de son existence politique. Aussi sa prési-
dence a-t-elle laissé parmi nous d'excellents souvenirs. — Quant
à M. Maurice Girard, c'était un savant distingué, docteur es scien-
ces naturelles, qui possédait des connaissances très variées,
mais qui s'occupait principalement d'entomologie. On lui doit
plusieurs ouvrages d'une valeur universellement reconnue et
47s PROCÈS-VERBAUX.
parmi lesquels il faut citer, en raison de son utilité spéciale
pour tous les cultivateurs, son Catalogue raisonné des animaux
utiles et nuisibles de la France, en deux fascicules qui forment
un volume de 408 pages (Paris, 1878). M. Maurice Girard était
assidu à nos séances, où fréquemment il prenait la parole pour
éclairer ses collègues sur le compte des animaux nuisibles dont
il était question. Notre Journal renferme aussi de nombreuses
notes dans lesquelles il a traité avec une parfaite compétence
des sujets analogues. Sa mort laisse parmi nous un vide qu'il
sera au moins difficile de remplir.
La parole est donnée à M. Curé qui fait connaître à ses col-
lègues l'état actuel des choses relativement à la réparation des
afl'reux dommages causés aux horticulteurs par l'orage du
23 août dernier. La Société avait nommé une Commission en la
chargeant de déterminer, dans les limites du possible, l'étendue
des pertes causées par cet orage, sur les communes les plus
éprouvées du département de la Seine. Cette Commission, dont
M. Curé est le Président, a fait à ce sujet un Rapport circonstan-
cié qui va paraître prochainement dans le Journal (V. le Journal,
cahier d'août 1886, p. 401 à 410). Maintenant, animée d'un vif
désir de porter remède, autant que cela dépendra d'elle, au mal
qui a été produit et de réparer des pertes qui souvent arrivent
jusqu'à une ruine complète, elle songe à se procurer des fonds.
Dans ce but, elle compte recourir à différents moyens dont
l'efficacité probable devra être discutée attentivement, tant par
elle que par le Conseil d'Administration de la Société. L'un de
ces moyens consistera certainement à solliciter le concours gé-
néreux de tous ceux qui, en France, s'occupent d'horticulture
ou s'y intéressent, à provoquer même des dons du grand public,
soit en ouvrant une souscription publique, soit en organisant
une grande fête. De son côl»', M. Curé, en sa qualité de Membre
du Conseil municipal de Paris et de conseiller général du dépar-
tement de la Seine, a été chargé de se mettre en rapport avec
M. le Ministre de l'Intérieur et de solliciter de lui l'attribution
d'une subvention de l'État. Le conseil municipal de la ville de
Paris a déjà voté un secours de 8,000 francs dont la répartition
va être faite immédiatement. La Commission fera tousses efforts
SÉANCE DU iJ3 SKl'TKMRRE 1886. 179
pour atteindre promptement le but qu'elle se propose; mais
malheureusement la constatation des dégâts causés par l'orage
du 23 août n'a pu être faite encore qu'approximativement, les
Commissionsinstituées dans chacune des communes sur lesquelles
le désastre s'est produit n'ayant pas encore terminé leurs rele-
vés, ni par conséquent déposé leurs rapports. Il y a lieu toute-
fois d'espérer que le retard éprouvé à cet égard ne sera pas de
longue durée et que par suite on sera bientôt fixé sur le chiffre
réel des pertes subies. La Commission spéciale dont M. Curé est
l'organe en ce moment ne manquera pas de tenir la Société au
courant de la marche de cette triste et importante affaire et de
solliciter son approbation pour les mesures qu'elle pourra pren-
dre.
M. le Président remercie M. Curé au sujet de sa communi-
cation.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
]° Par M. Bertaut, cultivateur à Rosny (Seine), trois lots de
produits potagers, savoir : un de Fenouil d'Italie, le second de
Cerfeuil bulbeux, le troisième de Mais sucré. — Pour l'en-
semble de cette présentation il lui est accordé une prime de
S" classe. — M. le i^résident du Comité de Culture potagère
dit que les détails de la culture du Fenouil d'Italie ont été
déjà indiqués à la Société, qu'ils ont même fourni à M. Hé-
brard (Alexandre) les éléments d'une note spéciale (voyez le
Journal, 1885, p. 404-40(3). Il n'y a donc pas lieu de les repro-
duire en ce moment. Toutefois il croit qu'il n'est pas inutile de
rappeler que les deux points essentiels pour réussir dans cette
culture sont de ne semer que de la graine bien pure, et de hâter
le plus possible le développement des plantes pour qu'elles
ne montent pas à fleurs, — Quant au Cerfeuil bulbeux, il fait
observer qu'il en a été souvent question devant la Société, sans
que la culture en soit devenue pour cela plus usuelle. 11 semble
même qu'elle ait perdu du terrain depuis quelques années,
car il est rare aujourd'hui qu'on voie figurer son produit à
nos séances. Cela tient, selon M. le Président du Comité, à ce
que cette culture offre des diftlcultés particulières; notam-
ment il arrive trop souvent qu'un insecte ro = ge les feuilles de
480 PKOCÉS-VERUAUX.
la plante qui dès lors ne pousse plus. Enfin, pour le Maïs
sucré, la variété qu'en présente en ce momeni M. Bertaut
possède des qualités qui ont déterminé cet habile cultivateur
à Tadopter de préférence à toute autre.
2" Par M"^* Chr(3tien, propriétaires à Bagneux (Seine), une
assiettée d'un Piment long dont elles avaient reçu la graine de
M. Ilédiard^et pour la présentation de laquelle le Comité com-
pétent leur adresse des remerciements.
3° Par M. Lecomle-Delphin, d'Argenteuil (Seine-et-Oise), un
Melon d'une variété qu'il donne comme améliort^e par lui, à
l'aide d'une culture continuée pendant une quinzaine d'années,
et qu'il se propose de mettre au commerce sous le nom de
Melon de pleine terre d'àrgenteuil. — M. le Président du
Comité de Culture potagère dit que le spécimen déposé sur le
bureau a été reconnu trop mûr, bien que, à l'extérieur, il n'of-
frît pas les caractères d'une complète maturité.
4" Par M. Beurdeley, propriétaire, rue des Plantes, à Mont-
rouge-Paris, un lot d'un Haricot que IVI. llédiard a mis à difTé-
rentes reprises sous les yeux de ses collègues comme consti-
tuant une variété nommée Haricot saint-ciboire, variété dont
l'honorable Membre a toujours fait grand éloge. Or, M. Beur-
deley, qui en tenait la graine de M. Hédiard, n'en a pas
conçu, après l'avoir cultivé, une opinion aussi favorable. Selon
lui, ce Haricot n'est pas meilleur que le Flageolet et il est
moins productif que celui-ci.
5" Par MM. Croux et fils, pépiniéristes à la Vallée d'Aulnay,
une assiettée de Primes Quetsche de Lélricourt. — L'avis du
Comité d'Arboriculture fruitière relativement à cette variété
est que son fruit, de forme ovoïde, un peu oblongue, est d'une
bonne grosseur, mais que, pour la qualilé, il est seulement
passable et qu'il serait principalement recommandable pour
la confection de pruneaux. La peau en est de couleur jaune
ambrée, et la chair également jaune n'en est que moyenne-
ment juteuse, tout en manquant un peu de sucre.
6° Quatre présentations de fruits avaient été faites par
MM. Lepère, de Montreuil-sous-Bois, Ledoux, de Nogent-sur-
Marne, Bertaut, de Bosny, et par M"''^ Chrétien; mais comme
SÉANCE DU 23 SEPTEMBRE 1886. 481
à cette même séance est ouvert un concours dans lequel ren-
trent les fruits, le Comité d'Arboriculture fruitière a proposé à
MM. les présentateurs, qui y ont consenti, de renvoyer à ce con-
cours les lots qu'ils avaient déposés sur le bureau. Les juge-
ments portés à cet égai'd seront donc mentionnés plus loin
dans l'énumération des décisions prises par le Jury spécial du
Concours.
1" Par M. Lange, horticulteur-fleuriste, rue de Bourgogne;,
une grande et belle Fougère, le Mkrolepia {Davallia) plnty-
phylla, pour la présentation de laquelle il lui est accordé une
prime de 3* classe. M. Lange recommande d'une manière
toute particulière cette belle plante à cause de la facilité de
sa culture qui n'exige que la serre froide et de la persistance
avec laquelle elle conserve son feuillage en parfait état lors-
qu'on l'emploie pour la garniture d'appartements. Cette Fou-
gère s'accommode à merveille d'un compost formé par por-
tions égales de terre franche, de terre de bruyère et de terreau.
8° Par M. Lecomte-Delphin, un Phlox qu'il a obtenu de
semis et qu'il nomme Mademoiselle L. Michelet.
9° Par MM. Croux et fils, des branches du Sophora japo-
nica Lin. [Styphnolobium japonicum Schott) et d'une autre
espèce du même genre qu'il nomme Sophora de Chine et qui
ressemble au Sophora violacea Carr., ainsi que des branches
du Juglans mandschurica Maxim, et du Noyer à grappes {Juglam
regia L. var. ramosa). Pour cette intéressante présentation il
est accordé une prime de l""*^ classe, sur la proposition du
Comité d'Arboriculture d'ornement et forestière. — Au nom
de ce Coniilé, M. Dorvaull dit que le Sophora de la Chine et
le Noyer à grappes n'avaient pas été encore mis sous les yeux
des membres de la Société. Il fait observer que les deux
Sophoras dont des spécimens se trouvent en ce moment sur
le bureau fleurissent à deux moments différents. La floraison
de celui du Japon a lieu de meilleure heure; quant au Sophora
de Chine, il se recommande par son beau feuillage.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
A l'occasion des présentations, M. Laizier dit qu'un Membre
35
482 PROCÈS- VERBAUX.
de la Société a envoyé des spécimens d'un insecte qui, en ce
moment, dévore les feuilles de l'Oseille au point de n'en lais-
ser le plus souvent que la côte. Cet insecte, qui est fort abon-
dant, est très difficile à détruire. On a employé pour s'en
délivrer des matières diverses et en général sans obtenir des
résultats satisfaisants, ou bien en tuant la plante en même
temps que son ennemi. Pour échapper à ce grave inconvé-
nient, M. Laizier a pris le parti de semer chaque année de
l'Oseille à une époque tardive, lorsque l'insecte est déjà mort.
M. Chargueraud, l'un des Secrétaires de la Société, fait con-
naître les résultats du concours qui a eu lieu pendant cette
séance. Ce concours avait pour objet : d'un côté, les Dahlias
en fleurs coupées et les Bégonias tubéreux en pois; d'un autre
côté, les fruits, notamment les Pêches et les Fraises tardives.
Le Jury chargé de l'examen des objets présentés au concours
était composé de MM. Carrière, Président, Bauer, Carrelet,
Chouvet (E.), Coulombier, Michel et Thibaut; il avait pour
Secrétaire M. Chargueraud. 11 a accordé :
1° Pour les Dahlias :
Une grande médaille de vermeil à M. Dubois (A), Grande
rue, à Argenteuil, dont la nombreuse collection comprenait
des variétés à fleurs doubles, tant à grandes qu'à petites fleurs,
et des vîiriétés à fleurs simples;
Deux médailles de vermeil, l'une à M. Falaise, rue Parnion-
tier, à NaRterre^, l'autre à M. Ghardine, jardinii-r, parmi les
semis dutpiel le Jury recommande la [)lante nommée [lar l'ob-
-tenieur Léon Say ;
Une grande médaille d'argent à M. Mézard, fils ;
Deux médailles d'argent, l'une à MM. Miot, père et fils,
l'autre à M. Torcy-Vannier, horticulteur à Melun, dont la
collection comprenait 140 variétés à grandes fleurs et 31 varié-
tés à petites fleurs.
2° Pour les Bégonias tubéreux, il a été accordé :
Une médaille d'or à M. Robert (A.), horticulteur, avenue
des Pages, au Vésinet;
Une médaille de vermeil à M. Couturier, horticulteur, rue
des Calèches, à Chatou.
SÉANCE DU ^H SKPTE.MBHK 1886. 'l83
Parmi les nombreuses variétés qui composaient le lot de
M. Robert, le Jury recommande celle qu'il a nommée Clé-
mence Denisart.
3° Pour les fruits, les récompenses accordées sont:
Une grande médaille de vermeil à M. Lepère, de Montreuil-
sous-Bois, doni le lot comprenait plusieurs sortes de Brugnons
et de Pèches ainsi que des Poires Doyenné rosé ou Saint-Michel;
Une médaille de vermeil à M. Chevalier, fils, de Montreuil-
sous-Bois, qui avait des Pêches variées ;
Une grande médaille d'argent à M. Bertaut, de Rosny, qui
avait apporté des Pêches de plusieurs variétés;
Enfin doux médailles d'argent, l'une à M. Ledoux, de
Nogent-sur-Marne, qui avait présenté des Pêches Belle-Impé-
riale, Chevreuse, Bourdine et Pêche du Lot ; l'autre à M. Bat-
tut, dont l'apport comprenait 18 variétés de Pommes et 9 varié-
tés de Poires.
M. le Secrétaire-géuéral-adjoint signale, comme pièce de
correspondance, une lettre de M. le professeur Guelfo (Cavanna,
Secrétaire de la Société entomologique italienne, qui annonce
comme devant s'ouvrir à Florence, le 16 octobre prochain, un
« Concours international d'appareils pour appliquer les remè-
des contre les Cryptogames et les Insectes nuisibles aux piaules
cultivées. » Au nom de la Commission organisatrice de ce con-
cours, l'auteur de la lettre invite à y prendre part les apicul-
teurs, les horticulteurs, en un mot tous ceux qui, ayant à lut-
ter fréquemment contre les Insectes nuisibles et les Cryptoga-
mes, ont dû rechercher les meilleurs moyens pour combattre
ces redoutables ennemis de toute culture. Bien que le règle-
ment du Concours ait fixé au 23 septembre le terme du temps
accordé pour les demandes d'Exposition, il avertit que la Com-
mission organisatrice, usant des pouvoirs qui lui ont été accor-
dés à cet effet, acceptera ces demandes jusqu'à la fin du mois
courant. — A cette lettre sont joints des programmes impri-
més du Concours, dans lequel il sera établi deux divisions,
l'une : En concours, l'autre : Hors concours. La première
division comprend deux classes relatives : la première, aux
«machines et appareils pour la préparation, le transport, 1^
/(84 NOMINATIONS.
distribution et l'application des substances anticrvptogamiques
et insecticides ; » la seconde aux « Instruments, machines et
appareils pour combattre à l'aide de moyens mécaniques et
physiques les Insectes et les Cryptogames. »
Il est fait dépôt sur le bureau du document suivant :
Compte rendu de l'Exposition de Neuilly-Plaisance (Seine-
et-Oisej ; par M. Lei>ère.
La séance est levée à trois heures et demie,
NOMINATIONS
SÉANCE nu 9 SEPTKMBUE 1886.
WM.
1. DoMAGE (Eugène), horlicultour, rue du Moulin, 7, au PccqiSeine-
et-Oise), présenté par MM. Vilmorin et Thiébaut.
"2. Enoammare (Raoul), négociant, boulevard Bonne-Nouvelle, 28,
à Paiis, et à la Borde, présenté par MM. Liasse et A. Billet.
3. Laroche (Docteur Em.), rue des llrsules, 8, à Angers (Maine-et-
Loire', présenté par MM. Bleu et A. Hardy.
SÉANCE Dv i'i septembre 1886.
MM.
1. Béroud (Théodore), percepteur, rue Valvein, 1, îiMonlreuil-sous-
Bois (Seine;, présenté par MM. D. Vitry et Charles Baltct.
2. roL'RREAL"(Alfred), Secrétaire de laSociété d'Ilorticulturede Cannes,
rue d'Antibes, 83, à Cannes (Alpes-Maritimes), présenté par
MM. Bergman (Ernest) et Bergman père.
3. Chantin (Auguste), horticulteur, avenue de Châtillon, 32, à Mont-
rouge (Seine), présenté par MM. Bergman (Ernest) et Bergman
père.
4. pESJARDiNS (Louis), entrepreneur de jardius, à Saint-Prix (Seine-
et-Oisel, présenté par MM. L. Landry el L. Renault.
'il. Passy (Louis), Secrétaire perpiHucl de la Société nationale d'Agri-
rulliire, rue de CJicliy, 4?), à Paiis. présenté par MM Léon Say,
Haidvi't Ch. Jolv.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
MOIS d'août, septembre et octobre 1886.
Algérie agricole, bulletin de la colonisation, Agriculture, Viticulture,
Horticulture, Économie rurale, I8« année, n°" 127 à 133 inclusi-
vement. Paris; ia-2.
Annales de la Société d'Agriculture du département de la Gironde,
41" année, f'' et 2<^ trimestres de |S8f). Bordeaux; in-8.
Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce du dé-
partement de la Charente, bulletin de juin \%S^, Angoulême ;
in 8.
Annales de la Société d'Émulation de VAin, Agriculture, Lettres et Arts,
juillet, août et septembre 1886. Bourg; in-8.
Annales de la Société d'Émulation du département des Vosges, aunée
■1886. Epinal; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Garoiine, mars, avril,
mai et juin 1 886. Toulouse ; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture de la Haute-Marne, mai et juin
1886, n" 27. Chaumont; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault,
n°* 2 et 3, mars, avril, mai et juin 1886, Montpellier; in-8.
A.nnales de la Société d'Horticulture, Histoire naturelle et Arts utiles
de Lyon, 5" série, tomes 6«, 7» et S«, années 1883, 1884 et 188o.
Lyon; in-8.
A.nnales de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube^
n"* 6, 7 et 8, juin, juillet et août 1886. Troyes; in-8.
Annales du Commerce extérieur, année 1886, 7% 8" et 9" fascicules.
Paris; in-4.
Annales et résumé des travaux de la Société nantaise d'Horticulture,
1" trimestre de 1886. Nantes; iu-8.
Apiculteur (/>'), Journal des cultivateurs d'abeilles, marchands de
miel et de cire, par M. H. Hamet, n°' 8 et 9, août et septembre
1886. Paris; in-8.
Boletim du Sociedale Broleriana (Bulletin de la Société Brotérienne,
rédigé par M. J.-*. He.nriques, IV, 1886, 2" fasc). Coïmbre;
in-8.
Bon Cultivateur (le), organe de la Société centrale d'Agriculture de
Meurthe-et-Moselle et des Comices de Nancy, de Lunéville et de
Toul, n^MB à 20 inclusivement. Nancy; in-4".
Bulletin agricole du Pu y -de-Do me, revue périodique, juin et juillet 1886,
a°^ 6 et 7. Clermont-Ferrand; in-8.
Bulletin de la Société botanique de France, tome 33^, comptes rendus
des séances, année 1886, n°' 3 et 4. Paris; in-8;
et Revue Bibliographique B et C. Paris; in-8.
486 BULLETIN BIBLlOGRArUlQUE.
BuUetin de la Société centrale d'Horticulture de JSancy, a" 3, mai et
juin 1886. Nancy; in-8.
BuUelin de la Société centrale cV Horticulture da département de la
Seine-Jnféi'ieure , 4 «'• cahier de 1886. Rouen; ia-8.
Bidleiin de la Société d'Agriculture et d'Horticulture de l'arrondissement
de Pontoise (Seine-et-Oise), n» 98, et 2'' trimestre de 1886.
Pontoise; ia-8.
BuUetin de la Société d'Encouragement pour Vlndustrie nationale,
85e année, n»* 6, 7 et 8, juin, juillet et août 1886. Paris; in-4.
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France, n"^ 13 à 18, année
1886. Paris; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture, d'Arboricidturc et de Viticulture 'lu
Dùubs, i"" trimestre de 188-3 et l'"" trimestre de 1886. Besançon;
in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture, de Botanique et d' Apiculture de
Beauvuis, année 1886, juin, juillet et août. Beau vais; in-8.
Bulletin de la Société d'Hortictdture de Cherbourg, 17« année, 1885.
Cherbourg; in-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture de Cholet et de V arrondissement
(Maine-et-Loire), année 188.'». Cholet; in-8.
Bulletin de la Société d'JIorticidture de Compiègnc, n" M, imUeUSSG.
Compiègne ; ia-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Gnièvc, 32" année, 5« livraison,
septembre 1886. Genève; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Clcrmont
(Oise), n°' 22 et 23, juillet-août, septembre et octobre 1886.
Clermont (Oise); in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de ï arrondi sseme7it de Coulommiers,
année 1886, juin. Coulommiers; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Meaux
(Seine-et -Marne), n" 2 et 3, 1886. Meaux; in-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Senlis, n<" 18
etl9, juin et juillet 1886. Senlis; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticidture de la Côte-d'Or, n" 3, mai et juin
1886. Dijon; in-8.
Bulletin de la Société d'HorticuUurc de la Sarthr, 2» trime?tre de
1886. Le Mans; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture rfe rO;"«e, l'"'' semestre de 1886.
Alençon; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture d'Épcrnay, juillet, août et sep-
tembre 1886. Épernay; in-8.
Bidletin de la Société d'Horticulture de Picardie, mars, avril, mai et
juin 1886. Amiens; in-8.
MOIS d'août, septembre et octobre 1886. 487
Bulletin de la Société d'Horticulture et de Petite Culliwe de Soissons,
mai, juin et juillet 1886. Soissons; in-8.
Bulletin de la Société d'Hortic^.dture et de Viticulture des Vosges, n" 55,
mai-juin 1886. Epinal, in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture d'Eure-et-Loir,
n°^ 18 et 19, juin et juillet 1886. Chartres ; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticidlure et de Viticulture du Cher, tome II,
n" 9. Bourges; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture pratique du Rhône, n"' 9 à 16, an-
née 1886. Lyon: in 8.
Bulletin de la Société de Viticulture et d'Horticulture d'Arbois (Jura),
9" année, 188o, et janvier, février, mars, avril, mai et juin 1886.
Arbois ; in-8.
Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Sylviculture de
l'arrondissement de Reims, août 1886, n° 18. Reims; in-8.
Bulletin de la Société industrielle et agricole d'Angers et du département
de Maine-et-Loire, l""" semestre de 1885. Angers; in-8.
Bulletin de la Société libre d'Emulation, du Commerce et de l'Industrie de
la Seine-Inférieure, exercice 1805 1886. Rouen; in-S.
Bulletin de la Société philomathique de Paris, n» 2, 1885-1886. Paris;
in-8 .
Bulletin de la Société pomologique de France, n" 8, année 1886, 3" série.
Lyon; in-8.
Bulletin de la Société régionale d'Horticulture de Vincennes, 2" trimes-
tre de 1886, n° 9. Vincennes; in-8.
Bidleiin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France,
compte rendu mensuel, n^^G et 7, année <886. Paris; in-8.
Bulletin d'Insectologie agricole, journal mensuel de la Société centrale
d'Apiciîlture et d'Insectologie, Entomologie appliquée, n"* 6, 7
et 8, juin, juillet et août 1886. Paris; in-8.
Bulletin, documents officiels, statistique, Rapports, comptes rendus de
missions en France et à l'étranger, o" année, n°^ 3 et 4, direction
de l'Agriculture. Paris; in-8.
Bulletin du Cercle horticole du Nord, n"* 5, 6 et 7, mai, juin, juillet
1886, Lille; in-8.
Bulletin du Comice agricÀe de l'arrondissement d'Amiens, 13^ année,
n"* 349 et 353. Amiens; feuille in-2.
Bulletin- Journal de la Société centrale d'Agriculture, d'Horticulture et
d'Acclimatation des Alpes -Maritimes, 26« année, n»^ 6 et 8, juin
et août 1886, Nice; in-8.
Bulletin mensuel de la Société agricole et horticole de l'arrondissement
de Mantes, n"* 84 et 85, août et septembre 1886. Mantes ;
in-8.
488 BULLETIN BlBLlOGBAPUiQUE.
Bullelùi mensuel de la Société nationale d'Acclimatation de France,
4e série, tome III, m^ 7, 8 et 9, juillet, août et septembre 1886,
33« année. Paris; in-8.
Bulletin officiel du Conseil départemental d'Agriculture et de toutes les
Associations agricoles de l'Isère, G" année, n°* 82, 84, 8o, juillet,
septembre, octobre 1886. Grenoble; in-8.
Bulletin trimestriel de la Société d'Horticullvre de Cannes et de l'arron-
dissement de Grasse, n» 1, juillet 1886. Cannes; in-8.
Bulletin trimestriel de la Société d'Horticulture de Limoges, 9" année,
n°2, avril, mai et juin 1886. Limoges: in-8.
buUetlino délia E. Societii toscana di Orlicullura (Bulletin de la Société
R. toscane d'Horticulture, cahiers de juin, juillet, août et sep-
tembre 1886). Florence; ia-8.
Chronique de la Société nationale d'Acclimatation de France, journal
d'annonces et de faits divers, du n" 13 au 19 inclusivement,
juillet à octobre 1 «86. Paris; in-8.
Chronique horticole, Journal de la Société d'Horticulture de l'Ain,
IS*' année, n"' 8, 9 et 10, août, septembre, octobre 1886. Bourg;
feuille in-4.
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'' Académie des Sciences,
tome 102, n» du 26 juin 18l'6, et du n° 1 au 13 inclusivement,
juillet à septembre 1886. Paris; in-i.
Correspondance Brisson, commerce, industrie, linances, n"- 18oau 193
inclusivement. Paris; feuille in-4.
Deutsche Gurtcn-Zeiiung (Gazelle horticole allemande, recueil hebdo-
madaire, éditée par.M.M. Wittmack et W. Plrrkng, n*"* 27 à 39 de
1886). Berlin; in-8.
Echo liorticole (L'), journal mensuel illustré des amateurs de jardins, par
iM. Jules Jarlot, n" 5, septembre 1886. Paris; iu-8.
Extrait des travaux de la Société centrale d'Agriculture du département
de la Seine-Inférieure, 210*^ cahier, [1" trimestre de 188G.
Rouen; in-8.
France agricole (La), Journal des syndicats agricoles, par M. Perciiic-
RON, n"* 27 à 29, 31 à 40. Paris; feuille in-4.
Gartenflora (Flore des jardins, journal de jardinage et de lloriculture
édité par M. B. Stein, n°" des 1 et 15 juillet, 1 et A'-i août, I et 15
septembre, 1 octobre 1886). Berlin; in-8.
Gedenkhlatl von dcr ersttn Frilhjars-Gartenbau-Awdellnng (En souve-
nir de la première Exposition printanière d'Horticnlture tenue
par la Société hongroise d'Horticulture de Budapest, brochure
publiée par M. le D'' FiAL0\VfKi\ Budapest, in-8 de 36 pa-
ges; 1886.
Uet nederlandsche Tuinbouwblad. (Feuille horticole des Pays-Bas,
MOIS d'août, septembre et octobre 1886. 489
organe de la société ûéerlandaise d'Horticulture et de Botani-
que, n"» 27 à 40 de 1 886). Groningue ; in-4.
Horticulteur Chalonnais (V), Bulletin mensuel de la Société d'Horticul-
ture de Chdlon-sur-Saône, juillet, août et septembre 1886. Cha-
lon-sur-Saône; in-8.
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n"* 7, 8 et 9, juillet, août et septembre 1886. Palais-Rameau, à
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490 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
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la Société d'Horticulture de Darmstadt, n"' de juillet, août,
septembre 1886). Darmstadt; in-8.
Moniteur d'Horticulture (Le)., organe des amateurs de jardins, par
M. Lucien Cii.vuri-:, 10 mai, 10 et 2o juillet, 10 et 2.") août, <0 et
2o septembre 1886. Paris; in-8.
Moniteur des Sijndicat^ agricoles {Lr), n"- 10 à li, 16 à 23. Paris,
in-4.
Nouvelles de Paris (Les), n°* 27 à -40 inclusivement, juillet à octobre
1886. Paris-, feuille in-4.
Orchidophile (L'}, Journal des amateurs d'Orchidées, par .M. (iOdkfroy-
Lebel'f, n" 62, 63, 6i, juillet, août et septembre 18S6. Argen-
teuil ; in-8.
Petit Cultivateur {Le), protection douanière, crédit à l'Agriculture, etc.,
n"^ 74 à 87 inclusivement, juillet à octobre 1886. Paris; feuille
in-2.
Provence agricole {La), bulletin mensuel do la Société d'Agriculture,
d'Horticulture et d'Acclimatation du Var, n»" 6, 7 el 8, juin, juil-
let et août -1886. Toulon; in-8.
Revue des Eaux et Forêts, Annales forestières, Économie forestière,
reboisement, elc, n""* 12 à 18 inclusivement, juillet à octobre
1886. Paris; iu-8.
Uevae horticole des Bouchcs-du-Rhônc, iourna.\ des travaux delà Société
d'Horticulture et de Botanique de Marseille, 32" année, n"' 384
et 383, juin et juillet 1886. Marseille; in-8.
Revue horticole. Journal d' Horticidlure praticiue^ par MM. E.-A. Caiuueue
et Ed. Andrk, ii"' 14 à 19 inclusivement, juillet à octobre 1886.
Paris ; in-8.
Science pour tous {La), Uevue hebdomadaire illustrée, 31'^ année, n"' 28
à 37 inclusivement, juillelà septembre 18^6. Paris; in-4.
Scmpervirens, Gcillustreerd Weekblad voor den Tuinbouw in Nederland
(Scmpervireus, feuille hebdomadaire illustrée pourl'Horticultuie
des Pays-Bas, n°' 27 à 32, 34 à 40 de 1886). Amsterdam ; feuille
in-4.
MOIS d'août, septembre kt octobre 1886. 491
Société d'Agriculture de l'Alliar, Bulletin- Journal, a'' 6, juin 1886. Mou-
lins; in-8.
Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Mcrtuac, publications du !«'' jan-
vier au 31 décembre 1885. Meaux; in-8.
Société d'Encouragement pour l'Indicstrie nationale, séances des 25 juin,
9 juillet et 23 juillet 1886. Paris; in-8.
Société d'Horticulture des Basses-Pyrénées, Bulletin trimestriel, n»* 4
et 5, juillet et octobre 1886. Pau ; in-8.
Société horticole et botanique de l'arrondissement de Meliin, 3« bulletin,
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Société progressive d Horticidtiire et de Botanique de la tille de Vernon,
statuts et règlement, année 1886. Vernon; in-8.
Swrf-jEs^ (Le), Journal agricole et horticole, 7« région agricole, juillet,
août et septembre 1886. Grenoble; ia-8.
The american Florist (Le Fleuriste américain, journal semi-mensuel
pour le commerce, vol. I, n°' 22 à 24, vol. Il, n°^ 25 à 27,
1886). Chicago et New- York; in-4.
The Garden, Woods and Forests (Le Jardin, les Bois et les Forêts,
journal hebdomadaire illustré d'Horticulture et d'Arboricul-
ture, no= des 10, 17, 24, 31 juillet, 7, 14, 21 et 28 août, 4, 11,
18, 25 septembre, et 2 octobre 1886). Londres; in-4.
The Gardeners' Chronicle (La Chronique des Jardiniers, fondée en 1841,
n<^^ des 10, 17,' 2i, 31 juillet, 7,14,21,28 août, 4, 11,18, 25sep-
tembre et 2 octobre 18^6). Londres; in-4.
Viestnick Sadovodstva, PlodovoJslva i Ogorodnitchestva (Le Messager de
l'Agriculture, de l'Arboriculture et de l'Horticulture, n^^ 25 à
37 de 1886). Saint-Pétersbourg; in-8.
Vigneron Champenois, Viticulture, Agriculture, Horticulture, Commerce
et Industrie, par M. Bonnedame, fils, n"** 27 à 39 inclusivement.
Épernay; feuille in-2.
Wochenblatt des landivirthschaftlichen Vereim im Grossherzogthum Baden
(Feuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand-
Duché de Bade, u»^ 25, 29 et 30 de 1886). Karlsruhe; in-4.
Zeitschrift des landwirfhschafttichen Verevis in Bayern (Bulletin de la
Société d'Horliculture de Bavière, cahiers de juin, juillet el
août 1886. Munich: in-8.
492 NOTES ET MÉMOIRES.
NOTES ET MÉMOIRES
Notes horticoles sur l'Allemagne du Sud et l'Autricue-
lltj.Nr.'uK U:(,'le et /in),
par M. lîi:uG.MAN (Ernesl).
Non loin de ce jardin se trouve celui du baron Albert de
Rothschild. Ce jardin fort restreint est bien tenu ; il contient
quelques serres remarquables par les belles plantes qu'on y
voit, surtout si l'on considère que toutes ces plantes servent aux
garnitures des appartements. Les serres, au nombre de quatre,
sont chauffées par plusieurs chaudières de notre collègue M. Le-
bœuf fPaul), de Paris, et on ne nous en a fait que des compli-
ments.
Dans le même quartier se trouve le jardin de ville du baron
Nathaniel de Rothschild. Celui-ci, quoique pas très étendu, est
sans contredit le plus beau des jardins privés de Vienne. La pro-
priété forme un quadrilatère entouré de rues des quatre côtés;
la partie supérieure est occupée par l'hôtel, qui est d'un ensem-
ble grandiose :1e jardin en descend par une pente douce. Les trois
autres côtés sont plantés en grands arbres qui empêchent les
voisins de plonger sur le jardin. Les allées_, les pelouses sont
bien tracées ; on y a ménagé des mouvements de terre gracieux
et qui donnent un cachet tout particulier au jardin ; les gazons,
malgré la sécheresse, sont bien verts. Il y a de grands arbres, de
beaux Conifères, des arbustes à feuilles tombantes et d'autres à
feuilles persistantes; des massifs fleuris jetés cà et là dans la
verdure donnent une note gaie. De Taulre côté de Tune des rues
se trouvent quelques serres où attendent les plantes destinées
aux appartements; ces dernières viennent toutes de Hohe War-
ihe, jardin situé hors delà ville, où se font les cultures. Puisque
nous en parlons, faisons-en la description de suite.
Ce jardin est situé dans l'un des faubourgs de Vienne, à Dœb-
ling; c'est l'installation la plus complète qui existe pour la
SUR l' ALLEMAGNE DU SUD ET l'aUTRICHE-HONGRIE. 493
culture et le forçage des plantes et fleurs destinées aux garni-
tures. Sur une colline, à 35 mètres au-dessus du niveau du Danube,
se trouve une jolie villa entourée d'un jardin anglais. De tout le
jardin on a une vue superbe sur le Danube, Vienne et les mon-
tagnes environnantes. D'un côté de ce jardin nous trouvons la
maison du jardinier chef, reliée aux serres. Ces dernières, au
nombre de 70, tant pour les plantes que pour les fruits, sont, je
n'ai pas besoin de le dire, très bien tenues. Les plantes y sont
fort belles. La culture des Orchidées y est poussée à la perfection;
un certain nombre de serres leur sont destinées. Nous y voyons
des serres à Phalœnopsis, avec spécimens hors ligne de Pha-
Ixnopsis Schilleriana, d'autres à Cattleya, à Odontnglossum, etc
Chaque famille a uneou plusieurs serres. On ne cherche pas à faire
une collection botanique, mais on veut avoir de bonnes plantes
très florifères, pour se servir des fleurs. Nous voyons ensuite des
serres entières de Crotons, puis d'autres de Caladium, d'Anthu-
liiim, de Coleus, où sont entre autres de fort beaux semis, des
Bouvardia, des Fougères, des plantes de la Nouvelle-Hollande,
une serre entière àWlocasia Sanderiana, une autre d'Alocasia
mao'orrhiza. La plupart des plantes de serre chaude, telles que
Ciolons, Dracxna, Anihiirium, Alocasia, Dieffenbachia, sont en
pleine terre, avec de la chaleur de fond. Elles démontrent par
leur vigueur et leur beauté combien cette culture leur convient.
Au nord du jardin, sur une partie de la colline disposée en ter-
rasses garnies d'abris munis de claies, se trouve la culture des
Orchidées en plein air pour l'été. Les plantes y poussent bien et
y acquièrent une force et une vigueur extraordinaires. En cas
de grande pluie ou d'ouragans, lelout est arrangé de façon qu'on
peut garantir les Orchidées avec des châssis vitrés. Nous y
voyons des Odontoglossum Alexandrx, vexillajnum (en fleur),
des Cnttleya., Oncidium, le Cœlogyne cnstata. J'ai rarement vu
dans une collection une végétation aussi luxuriante. Les plantes
ont l'air d'y pousser comme des Choux. Le chauffage des ser-
res se fait à l'eau chaude.
De l'autre côté d'une rue, nous trouvons encore de nom-
breuses serres à forcer, à multiplication, puis aussi les serres à
fruits. Pêchers, Vignes, Fraisiers, etc. Un beau jardin fruiti('r,
494 NOTES ET MÉMOIRES.
jîas très grand, coniient des arbres bien termes et garnis de
fruits. Dans ce même jardin se trouvent les hangars à terre, à
fnmier, etc., ainsi que la pompe à, vapeur qui alimente d'eau
tout l'établissement. Cette pompe tire son eau d'un puits où il
est facile au visiteur de se rendre, par un escalier en fer solide
léger qui descend jusqu'au niveau de l'eau.
Ce puits a 8 mètres de diamètre et 3o mètres de profondeur.
Au bas de ce même jardin se trouve le logement des garçons
jardiniers, au nombre d'une douzaine. C'est ce qui existe de
mieux en ce genre, et toutes les maisons bourgeoises devraient
prendre modèle sur celle-ci. Chaque garçon a, pour lui seul,
une chambre contenant un lit, une commode, un lavabo, une
grande armoire, unbureauetdeux chaises, le tout d'une propreté
remarquable. Une femme est chargée du soin des chambres,
tandis qu'une autre fait la cuisine. Cette installation se trouvant
à une certaine dislance de l'habitation du jardinier-chef y est
reliée par un téléphone. 11 serait à souhaiter que l'exemple
donné par M. le baron Nalhaniel de Rothschild fût suivi par un
grand nombre d'amateurs.
Les marnichers de Vinwe ont tous leurs cultures au sud de la
ville, vers l'extrémité du Prater, le long du Danube. Nous
avons parcouru ce quartier, qui ressemble, à s'y méprendre, à
celui de nos maraîchers parisiens du côté de Vaugirard, etc.
Les légumes qu'on y cultive sont les mêmes que chez nous. La
culture diffère donc peu de la nuire, si ce n'est pour l'arrosage.
Des puits sont creusés dans chaque jardin; l'eau y est très
haute, à peine à 2 mètres de terre; on la puise avec des seaux
qu'on fait monter et descendre à la main au moyen d'un long
balancier avec un contrepoids à l'extrémité opposée. Dans cer-
tains jardins, l'eau est montée par un manège que fait fonc-
tionner un cheval. L'arrosage ne se fait pas à l'arrosoir, mais
l'eau est amenée par des rigoles tout autour des carrés de lé-
gumes et jetée au moyen d'une piîlle spéciale. Ce système paraît
plus économique et peut bien être moins fatigant.
Dans ce même quartier se trouvent quelques petits horticul-
teurs qui font la plante molle pour les- garnitures de jardins et
les marchés. Nous y avons vu quelques serres qui sont généra-
SUR L'ALLEMAGNE DU SUD ET L'aUTRICIIE-HONGRIE. 495
iement à deux pentes ; la pente située au nord est en bois, et
pendant l'hiver elle est recouverte rVune couche de fumier,
qui est maintenu lui-même par un revêtement en terre destiné à
empêcher le fumier de s'en aller. Le chauffage est cà la fumée.
Les horticulteurs ne sont pas très nombreux.
La première maison de Vienne était la maison Abels ; elle
n'existe plus aujourd'hui ; elle est en vente. M. Veyringer, hor-
ticulteur au sud de Vienne, près de la gare du chemin de fer du
Sud^ est aujourd'hui, croyons nous, le premier. La culture des
Dracxna, Crotons, Fougères et Aroïdées est chez lui bien com-
prise; la maison commence aussi la culture des Orchidées. Le
chauffage est, là comme chez les autres horticulteurs, à la
fumée; le chauffage à l'eau chaude ne se rencontre guère que
chez des particuliers. On compte que la construction d'un four-
neau pour le chauffage à la fumée ne revient qu'à 7 fr. 50, puis
3 francs le mètre courant de tuyaux. Toutes les serres de cul-
ture sont enterrées.
Tout amateur doit une visite au vétéran des horticulteurs
viennois, M. Hooïbrenk, à Hietzing. Ce dernier, retiré des
affaires, ne fait plus des plantes que pour son amusement et
pour fournir en partie à son établissement de fleuriste de
Vienne, à l'Herrengasse. Nous voyons chez lui une collection
complète d'Aralias, puis des Crotons, des Dracœnas, des Aroï-
dées en quantité, des Palmiers, des Corludovica, et une quantité
de nouveautés en plantes de serre chaude, qui ne sont pas en-
core au commerce; une grande culture de Rosiers-tiges, grefïés
sur semis d'Eglantiers.
Pour correspondre de son établissement de ville avec Hiet-
zing, M. Hooïbrenk a plusieurs coujjles de pigeons voyageurs.
Le matin, les employés emportent un ou plusieurs couples de
pigeons, et si, dans la journée, ils ont besoin de fleurs ou de
plantes de la maison mère, on lâche un pigeon avec un message ;
quelques minutes après, ce dernier est rentré au colombier, et
la commission est faite. Les pigeons voyageurs vont donc
rendre des services à l'horticulture.
Les marchés aux fruits et légumes de Vienne sont loin d'avoir
l'intérêt de ceux de Paris. H y a dans la ville plusieurs de ces
49t» NOTES ET MÉMOIRES.
marchés ; ils se tiennent sur des places ou le long de grandes
rues. Il n'y a pas, comme en France, de? abris fixes ni même
volants. Chaque marchand ou marchande a sa place et s'y
installe à son gré. Nous voyons là une quantité de Pommes de
terre, Melons, Carottes, Choux, etc. Comme fruits, des Pêches,
des Pommes, des Prunes. Il y a aussi quelques étalages de
plantes, mais èi insignifiants qu'il vaut mieux ne pas en parler.
L'une des promenades les plus intéressantes à faire est celle
du nouveau Cimefirir contrai. Il est immense et tenu d'une
façon irréprochable. On ne se croirait pas au champ des morts,
mais plutôt dans un jardin d'agrément. De grandes allées om-
breuses le divisent en plusieurs carrés. A l'entrée principale,
entre la rue et les bâtiments d'administration, il y a un grand
jardin à la française qui ne forme qu'une masse de fleurs; les
gazons sont aussi bien verts. Ce jardin comporte un jardinier-
chef, une douzaine de jardiniers, puis un certain nombre d'ou-
vriers. Nous y voyons plusieurs serres et des châssis. Vraiment,
sous ce rapport, Paris est bien en retard sur toutes les princi-
pales villes du continent et aussi de l'Amérique.
Le Parc de Schœnhrunn a été assez souvent décrit pour qu'il
soit inutile d'y revenir bien au long; je me bornerai donc à rap-
peler qu'il a le style français. Je m'occuperai surtout de la grande
serre monumentale qui a é-té- achevée, il y a quelques années,
et il nous faut féliciter le jardinier-chef du succès qu'il a eu en
y transplantant d'aussi forts exemplaires, qui, tous, sontaujour-
d'bui en bonne santé et remarquables par leur beauté. Tout
autour de cette serre se trouve un joli jardin fleuri, orné de
fontaines. Cette nouvelle serre, tout en fer, a environ 100 mètres
de long sur 30 de large. Elle a trois dômes, un au centre, de
45 mètres de haut, et un à chaque extrémité, moins élevé. Le
tout rappelle quelque pou le grand jardin d'hiver de Kcw.
Le climat, ainsi que je l'ai déjà dit, oblige à avoir double
vitrage; sans cela on ne pourrait se préserver du froid. Cela
alourdit tant soit peu tout l'ensemble, qui cependant est fort
beau. La .'^erre est posée sur un mur de 1"',20 de haut, dans
lequel on a ménagé des prises d'air. La serre est divisée en trois
compartiments; celui d'entrée est à l'ouest. li renferme de
SUR l'aLLEMAGNE du sud et L'AUTRICnE-nONT.RIE. 4!l7
belles plantes de la Nouvelle-Hoiiande, de grands Araucaria
Baumannii et excelso, celui du centre surtout est remarquable;
puis des Dacrydium cupressinurn, Banksia Solandrt, marcescens,
de belles Fougères en arbre, telles que Balanlium Selloioianum
et antarcticum, Todea barbara, etc.
Celte division, se trouvant à l'endroit par où entrent les visi-
teurs, est toujours garnie de belles plautes en fleur.
Le compartiment central, au-dessous du grand dùme, contient
des Gycadées et d<.s Fougères en arbre. Au milieu se trouve
un gigantesque FJvistona sivensis de 30 mètres de haut. Parmi
les autres plantes je citerai : Sabal Blackburniana, nobilis, Rha-
pis Siroksak de 12 mètres de haut, Areca variés, Chamsedorea,
Chamxrops Palmetta et Pintckordia pacifica. Devant un banc,
et bienplacé pour être admiré, on fait un groupe des Orchidées^
Broméliacées et autres belles plantes, dès qu'elles sont en fleur.
J'y vois un Cypripedium caudatum avec des pétales de o3 cen-
timètres de long et un magnifique Tillandsia Linieni vera.
Dans le troisième compartiment se trouve la fameuse collec-
tion d'Aroidées de Schott, puis d'autres plantes sur troncs
d'arbres, telles (\ne, Philodendron., Pathos, S yngom'um, ainsi que
des plantes de serre chaude comme des Pandanus fmxatus a.vec
des feuilles de 3 mètres de long, des Brownea erecta, arhiza et
Xanthosoma Maximiliana.
Le chauffage de cette immense serre se fait à l'eau chaude;
cetfe eau est chauffée par de la vapeur qui vient d'une certaine
dislance. C'est une installation magnifique, très dispendieuse,
mais qui aurait pu être remplacée, croyons-nous, par de sim-
ples chaudières-thermosiphons. A 12 mètres du sol, le long
du vitrage court un tuyau de 4 centimètres pour chauffer l'air de
la partie supérieure de la serre.
En sortant, nous nous dirigeons vers les serres de travail, qui
fournissent les plantes nécessaires à l'ornementation de celle-ci.
Elles contiennent des plantes de tous les genres en général,
dont il serait trop long de donner la liste, et une collection d'Oi-
chidées.
SfHŒNBRUNx, le S^int-Cloud de Tienne, est d'un accès très
facile. On s'y rend par chemin de fer, omnibus ou tramway.
3G
498 NOTES ET MÉMOIRES.
C'est l'une des promenades favorites et les plus fréquentées des
Viennois. Du haut de la Gloriette, construite, en 1775, sur la
hauteur, derrière le palais, on a une belle vue sur Vienne et
les environs. Les jardins entre le palais et la Gloriette ne sont
pas assez garnis de fleurs; c'est trop maigre. Les arbres que
l'on y voit le plus sont des Tilleuls, Marronniers et Hêtres.
Laxenburg, résidence impériale, à peu de distance de Vienne^
est célèbre par son parc. Le château n'a rien de bien curieux,
mais le parc est extraordinaire surtout en spécimens de beaux
arbres. 11 serait parfait s'il y avait le moindre vallonnement;
mais c'est plat, plat et toujours plat. I^a salle des tournois est
entourée d'une belle plantation d'Epicéas, puis dans le parc,
encore des Chênes, Platanes, Peupliers, Pins d'une force extraor-
dinaire. Un grand lac, de nombreuses îles et cours d'eau, des
cascades, en font une promenade ravissante et intéressante en
même temps. Le parc est traversé par la Schwechal, rivière
dont l'eau est renommée pour faire de la bonne bière.
Au nord de Vienne, en traversant le faubourg de Dœbling, on
arrive, par un chemin de fer à engrenage que l'on prfnd à Nuss-
dorf, au haut du Kahlenberg. Le haut de cette montagne est à
270 mètres au-dessus du Danube ; le pied de la montagne est
couvert de vignobles; puis commencent les bois de Chênes et
autres essences; la ligne a environ 5 kilomètres. Du haut de
la terrasse on a une vue splendide sur Vienne et le Danube, sur
la rive gauche duquel on voit la plaine de la March absolu-
ment plate.
Une des plus jolies excursions des environs de Vienne con-
siste à se rendre à Mikdli.xg, soit par chemin de fer. soit en
voilure. On traverse un défilé rocheux, que le prince Jean de
Lichtenstein a fait planter de Pins noirs d'Autriche; à droite et
à gauche_, on y voit des ruines d'anciens châteaux. Sur la plus
haute des montagnes est le Husaren Tempel, construit en 1813.
On y jouit d'une vue magnifique sur Vienne et les environs. Je
ne connais pas de ville dont les environs soient aussi intéres-
àanls que ceux de Vienne. Dans les montagnes de Mœdiing, lin
trouve quantité de plantes intéressantes pour les botanistes.
Un membre actif de la Soci<Hé nationale d'Horticulture de
suK l'allemagnk du sud kt l'autricue-hongrie. 499
France, membre correspondant de celle d'Autriche, ne pouvait
passer à Vienne sans visiter le jardin et l'hôtel delà Société
d'Horliculture d'Autriche.
Cette Société, fondée en janvier 1837, sons la présidence du
baron Hiigel, le célèbre amateur autrichien, compte aujour-
d'hui 300 membres titulaiies et une centaine de membres
dhonneur ou correspondants. C'est, j'ai à peine besoin de le
dire, l'équivalent en Autriche-Hongrie de notre Société natio-
nale d'Horliculture de France ; c'est de plus l'une des Sociétés
les plus importantes de l'Allemagne, sinon la plus importante.
De 1837 à 4861, elle tint ses séances et ses Expositions dans
différents locaux qui lui furent prêtés. En 1881, l'Empereur
François-Joseph lui a donné le terrain où elle est actuellement.
Ce terrain magnifiquement situé est entouré de rues de trois
côtés; le quatrième formant fond est mitoyen avec le jardin du
prince de Saxe-Gobourg,
La Société, pour construire son hôtel ainsi que les magasins
situés en bordure sur les deux rues latérales, a dû emprunter,
en 1863, une assez forte somme, environ un million de francs,
(lu'elle rembourse par payements annuels de façon à ce que la
dette soit éteinte en 1898.
Son Journal, qui paraît régulièrement tous les mois, date de
l'année 18ij8. C'est plutôt un Journal horticole ordinaire qui
enregistre les actes de la Société comme accessoire, qu'un
Journal des travaux de la Société même. Il a pour rédacteurs
ordinaires les meilleurs écrivains non seulement de l'Autriche,
mais encore de toute l'Allemagne; il est, en résumé, fort inté-
ressant, et publie souvent des gravures noires ainsi que des
chromolithographies. Ce journal coûte annuellement 3,750 fr^
à la Société.
Les receltes totales de la Société ont été, pour l'année 1883,
de. Fr. 169.055
Les dépenses de 166. OIS
ce qui a laissé un solde de Fr. 3.040
dans la caisse.
Les cotisations des membres de la Société ne figurent dans
500 NOTES ET MÉMOIRES.
les recettes que pour la modique somme de 9,860 francs; le
reste provient de la location des magasins qui entourent le
jardin, ainsi que de la location des salles de la Société.
Le Bureau de la Société se compose de :
Un Président;
Deux Vice-Présidents :_
Un Secrétaire-général ;
Un Trésorier ;
Douze Conseillers ;
Puis un Secrétaire (payé) et plusieurs employés. Les cotisa-
tions des membres sont les suivantes :
Membres honoraires, ]'" classe 50 fr.
_ — 2« classe 37 fr. .'iO
— titulaires ^.5 fr.
L'École d'Horticulture a été clahlic, eu 180S, (>ar la Société
qui choisit les professeurs et dirige les études. Les cours vont du
commencement d'octobre à la lîn de février. Ils sont entièrement
gratuits. Us ont lieu le soir, pour permettre aux garçons jardi-
niers d'y assister, et ils sont de 18 heures par semaine. Les
différentes branches enseignées sont :
L'Horticulture en général ;
La Culture fruitière;
Le Dessin et l'art des jardins ;
Les Mathématiques ;
La Botanique et l'Entomologie;
L'Histoire naturelle (Botanique exceptée) ;
La Tenue des Livres;
La Langue allemande.
A la fin de la saison, les élèves subissent un examen et reçoi-
vent des certificats. selon leur mérite. Les premiers prix consis-
tent en bourses de voyage de 37.5 francs chacune pour aider et
permettre aux lauréats d'aller travailler et s'instruire en même
temps à l'étranger.
Le jardin de la Société, qui lui coûte annuellement environ
7,700 francs, est public, à l'exception des jours d'Exposition. Il
contient des serres froides et serres chaudes construites en
1868 et 1869. Le personnel est composé d'un chef-jardinier et
SUR L ALLEMAGNE DU SUD ET l'aUTKICUE-UuNGRIE. 501
de deux aides. Nous voyons dans le jardin, entre autres choses
dignes d'attention : une collection de Lierres en 80 variétés^ un
Eryngium panaché, puis de nombreuses plantes d'ornement;
dans les serres froides, des Palmiers, etc., et dans la serre
chaude, des plantes diverses à feuillage, mais surtout des
Aroïdées et une belle collection en spécimens petits mais vigou-
reux à'Anthurium. Nous avons surtout observé un curieux
dimorphisme d'un Anthurium cryitallinum, avec une feuille
panachée, de plusieurs couleurs très délicates, blanc crème et
rose saumoné. Ce fait est constant, car une jeune plante prove-
nant du pied mère donne exactement la même panachure.
Si l'on pouvait arriver à multiplier cette variété rapidement, ce
serait une jolie acquisition pour nos serres chaudes.
La façade de THôlel de la Société donne sur le boulevard du
Parc (Parkring), vis-à-vis du Stadt Park dont il a été parlé plus
haut, l'un des endroits les plus fréquentés par la haute société
de Vienne. On y accède par un porche couvert sous lequel
passent les voitures, ce qui permet, en cas de pluie, de descendre
de voiture sans être mouillé. Il contient plusieurs grandes
salles communiquant entre elles; au premier étage se trouvent
une salle spacieuse pour les réunions ainsi que des galeries qui
permettent, en temps d'Expositions, de joui)- tout à son aise
des produits exposés. L'hôtel n'a que la hauteur de deux
étages; en bas, se trouvent aussi plusieui-s petites salles pour
l'Ecole d'Horticulture. Pendant le* courant de l'année, ces
locaux sont loués pour des concerts, des bals, des ventes de
charité et des Expositions diverses. C'est là une bonne source de
revenus pour la Société.
Les bureaux de la Société sont au fond du jardin et tout à fait
indépendants de l'Hôtel. — Bref, cette Société a tout ce qu'il
faut pour marcher de l'avant et faire progresser la science hor-
ticole, ce dont elle s'acquitte de son mieux, il faut le dire.
Buda-Pest. — Le voyage de Vienne à Buda-Pest ne
demande que six heures d'express ; aussi n'ai-je pu résister à
la tentation d'aller y passer une journée. A environ une heure
de Vienne, on quitte IWutriche, à Bruck, où on passe la Lei-
iha qui forme la frontière hongroise. Le pays change alors
502 NOTES ET MÉMOIRES.
absolument d'aspect: de ce cùlé-ci de la rivière, on voit des
champs divisés comme dans les environs de Paris, tandis que, de
l'autre côté^ ce sont des plaines immenses, à perle de vue, sans
chemin, avec peu d'arbres, le tout en Blé; par-ci. par-là, quel-
ques champs de Betteraves, peu de Pommes de terre. Ce sont les
champs de Blé qui dominent; c'est là, du reste, la richesse de
la Hongrie. A. moitié chemin de Vienne à Buda-Pest la cam-
pagne change encore une fois d'aspect: le terrain, qui, jusque-
là était plat et en culture, commence à s'élever; puis vienrtenl
des collines, des montagnes, les unes arides, les autres cou-
vertes de ces Vignes qui donnent ces fameux vins de Hongrie si
renommés en Allemagne surtout; malheureusement, le phyl-
loxéra, là aussi, a fait de grands ravages. Le terrain général de
la Hongrie est composé d'une terre noire, très sableuse, d'une
grande fertilité et se travaillant bien.
H est impossible dans ces pays d'aller autrement (à la cam-
pagne s'entend) que pieds nus ou en grandes bottes ; s'il fait
sec, le sable vous entre dans les souliers ou dans les bottines ;
si, au contraire, il pleut, vous avez de la boue par-dessus les
chevilles. En été, les paysans et paysannes vont pieds nus, et, en
hiver, hommes et femmes portent des bottes.
L'arbre que l'on voit en plus grande quantité est l'Acacia;
c'est l'arbre national de la Hongrie; c'est, du reste, celui qui
pousse le mieux dans ce pays. Au moment de mon passage, fin
juillet, la récolte était coupée et rentrée, et déjà on commençait
à labourer. Le labour se fait vivement dans ces grandes plaines
exploit(''es par de riches fermiers ou propriétaires. J'ai compté
dans un môme champ jusqu'à 30 charrues atteb-es chacune de
deux bœufs; ces bœufs, de grandeur moyenne, sont d'un blanc
sale et ont d'énormes cornes. Hy a quelques prairie oii paissent
de nombreux troupeaux de bœufs et de chevaux, sans compter
les moutons, les oies et les porcs; ces derniers sont très estimés
en Allemagne. Le Maïs ou Blé de Turquie se cultive aussi
beaucoup; on sert mèrne le fruit à table, simplement cuit à
l'eau, et on le mange ainsi sans assaisonnement, si ce n'est un
peu de sel. J'ai eu la curiosité d'y goûter, mais je n'y ai rien
trouvé de bien succulent; peut-être n'élais-je pas encore assez
SUR L'ALLIiMAGNK DU SUl» ET l'aUTHICITE-HOXGRIE. o03
Hongrois pour apprécier ce nouveau mets. La nourriture, en
général, diffère peu de celle de Vienne; le pain est excellent,
ainsi que le vin et la bière. On mange beaucoup de veau et de
très jeunes poulets.
Les Hongrois, très fiers de leur nationalité, ont supprimé
partout les noms allemands; il y a quel(|ue3 années encore on
apprenait les deux langues dans les écoles; on me dit que cela
ne se fait plus aujourdbui. On ne retrouve dans cette langue
aucun mot provenant du français, de l'anglais ou de l'allemand.
J'ai demandé à mes amis hongrois qu'à la place de l'allemand
supprimé dans les écoles on y apprenne le français; j'ai bien
peur que mou vœu ne soit stérile, quoique cependant les Hon-
grois aiment mieux le français, qu'ils parlent du reste bien, que
l'allemand.
L'arrivée à Buda-Pest par la voie de Bruck, rive droite du
Danube, est grandiose : de très loin déjà on aperçoit, sur une
des nombreuses collines, la forteresse de Bude. On la contourne,
puis on traverse le Danube; la voie ferrée tourne autour de
Pest avant d'arriver à la gare centrale. Bude et Pest, séparées
par le Danube, ne font cependant administrativement qu'une
seule ville de 360,000 habitants.
Le Danube y est large de 400 mètres environ et est traversé
par trois ponts : celui du chemin de fer, où passent aussi les
piétons; puis le beau pont suspendu, à peu près au centre de
la ville, qui n'a que trois travées. Le troisième pont, plus haut
sur le fleuve, passe à l'extrémité de Pile Marguerite, à laquelle
il sera relié plus tard; il a été construit par une société fran-
çaise.
Quand on a traversé le pont suspendu, on trouve en face de
soi, à Bude, un long tunnel qui passe sous la colline où est
bâti le château royal avec ses dépendances ; ce tunnel raccour-
cit et adoucit énormément la route pour les personnes se ren-
dant de l'autre côté de Bude. Du chàleau qui, comme nous
venons de le dire, se trouve sur la hauteur, on a une vue
magnifique sur le Danube, traversé à chaque instant par de
petits vapeurs faisant le service de bacs entre les deux rives,
puis par de grands vapeurs le remontant ou le redescendant.
504 NOTES ET MÉMOIRES.
Au loin, du cùlé de l'île Marguerite, on aperçoit de nombreux
bateaux-moulins: puis de l'autre côté du fleuve s'allonge Pest,
qui est construit sur un terrain plat, et qui a plusieurs kilo-
mètres de quais. Du château, le terrain descend en pente
rapide jusqu'au bord du fleuve, dont il n'est séparé que par un
large quai; malgré ce désavantage, on a établi un jardin des
plus agréables au moyen de terrasses, d'escaliers, de vérandas
à l'italienne. Ce jardin est fort bien tenu; le gazon y est vert ;
les aibres encore jeunes y poussent vigoureusement, et des
massifs de fleurs viennent y ajouter une note gaie.
A Pest, nous trouvons un Jardin botanique contenant des
collections générales, puis quelques serres oiij'ai été agréable-
ment surpris de trouver des Anœctochilus Pelota poussant ivès
vigoureusement, puis de petits et grands Palmiers, des Anthu-
7'ium, des Rosiers hautes-tiges monstres de Rêve d'or grefl'és
sur Eglantier. J'y remarque aussi des Lanlanas à haute tige;
l'effet n'en est pas mauvais. Malheureusement ce jardin manijue
de bras et, quoique dune étendue de 16 h-ectares, on n'y
compte que huit ouvriers, dont trois jardiniers seulement. Le
budget en est trop restreint. Lors de mon passage il n'avait pas
plu à Pest depuis six semaines; c'est dire que tous les végé-
taux souffraient de cette sécheresse, aussi bien dans le Jardin
botanique que dans les squares ou jardins publics.
A l'extrémité opposée se trouve le parc de la Ville, genre du
Bois de Boulogne, en beaucoup plus petit, naturellement. On y
arrive du centre par une rue splendide, l'orgueil des Hongrois, la
rue Andrassy; elle est plantée d'arbres qui, malheureusement,
nepoussentpas avec toute la vigueur et la rapidité qu'on voudrait
leur voir; il en est du reste de même dans les autres rues. Celte
rue est bordée de fort belles maisons, et celles qui sont vers
l'entrée du parc sont entourées de jardins.
Le Parc lui-même est bien boisé, mais on voit qu'il souffre
de la sécheresse. A l'extrémité de ce parc se tint l'an passé
l'Exposition hongroise; quelques bîitiments en ont été conser-
vés. Les arbres plantés dans les parcs, rues et squares sont
surtout l'Acacia, le Sycomore, le Platane et l'Orme; on voit
aussi beaucoup de Tamarix.ll se répand sur toute la ville un
SUR LALLEMAGXE DU SUD ET LAUTRICIIE-IIONGHIE. 505
air sec qui, on le sent, arrête la végétation. Aussi quel chan-
gement quand, après avoir pris le bateau, ce dernier vous
mène, en remontant le DanuJje, à l'île Marguerite ! Cette île
appartient à l'archiduc Joseph, qui Ta convertie en un parc
ravissant. Son seul défaut est d'être trop plat; on n'y a pas
fait un seul mouvement de terre^ et pourtant cela l'aurait en-
core bien amélioré. Cette Jle contient des sources sulfureuses
pour lesquelles on a construit un établissement balnéaire. Tout
autour de l'établissement il y a un jardin français bien dessiné
et surtout bien planté en mosaïculture; les dessins n'en sont
pas ordinaires, mais fort ingénieux et agréables à la vue. On
trouve encore dans l'île deux hôtels, plusieurs villas, ainsi que
deux restaurants où se donne chaque jour un concert. C'est la
promenade favorite des habitants de Buda-Pest. Une machine
à vapeur pompe l'eau du Danube, et, par une canalisation com-
plète, cette eau est répartie dans toute l'ile; une escouade
importante d'ouvriers est occupée à arroser du malin au soir
les fleurs, les gazons, les arbustes, etc. Rien ici ne souffre de la
chaleur. Des femmes fauchent et découpent le gazon.
Outre les sources sulfureuses de l'île, on y en compte encore
plusieurs autres.
Le marché aux fruits et légumes se tient sur les quais. On y
voit quantité de Choux, de Carottes et de Pommes de terre,
de grands baquets contenant des Cornichons dans la saumure.
Ces Cornichons diffèrent des nôtres en ce sens qu'ils sont
énormes, gros comme des Aubergines. Les fruits sont des Pêches,
Abricots, Prunes, Pommes et Poires de plein vent, sans oublier
les Melons verts. Chaque marchand ou marchande est abrité
sous un parapluie assez grand pour protéger en même temps
la marchandise de la pluie ou du soleil.
Je ne veux pas terminer ces quelques notes sans remercier
ici tous les horticulteurs, jardiniers et amateurs, du gracieux
accueil qu'ils ont bien voulu me faire, de la facilité avec laquelle
ils m'ont permis de visiter leurs cultures, et de l'obligeance
avec laquelle ils m'ont fourni de nombreux renseignements.
Le lendemain de mon retour à Paris, je n'ai pu résister à la
tentation de revoir les jardins parisiens et je dois avouer que, si
500 NOTES ET MEMOIRES.
j'ai VU de belles choses dans les pays que j'ai traversés, j'en ai
retrouvé d'assez remarquables, à Paris, pour ne pas craindre de
dire que notre capitale ne le cède en rien aux autres villes. Je ne
veux pas dire par là que nous soyons parfaits; certes non;
car il y a bien des améliorations qui pourraient encore être
faites. Aussi, s'il m'était permis de formuler ici un vœu, ce
serait que la Ville de Paris continuât à entretenir ses jardins
comme par le passé et y consacrât même une plus forte somme
pour arriver aussi près que possible de la perfection ; il ne faut
pas nous endormir sur nos lauriers, car les autres nations font
tous les jours des progrès.
U.\ rtEMÈDE CONTRE LA TAVELURE DES PoiRES (I),
par M. Ed. Phillieux.
Chacun de nous n'a eu que trop souvent occasion de voir des
Poiriers, des Doyennés d'hiver et des Beurrés Saint-Michel, par
exemple, couverts de fruits petits, déformés, marbrés de noir et
fendus de nombreuses crevasses qui s'entre-croisent dans ditfé-
rentes directions et pénètrent profondément. Ces fruits tavelés
ont perdu toute valeur; beaucoup ne sont même pas man-
geables.
Les pertes occasionnées par la tavelure sont si grandes que
certaines variétés, qui en sont presque toujours atteintes, sont
abandonnées malgré leur excellente qualité.
On connaît bien la cause de la tavelure; on sait qu'elle est
produite par un Champignon microscopique, le Fusisporiitm
pyrinum, qui forme d'abord sur les fruits comme sur les feuilles
de petites taches noirâtres, à contours peu marqués. 11 pénètre
les couches superlicielles des Poires en voie de croissance et en
arrête le développement sans altérer la vitalité ni l'expansion
des parties profondes qui, en grossissant, font craquer l'extérieur
et produisent ainsi les crevasses.
(1) Déposé le «.) septembre 1886.
LX REMÈDK CONTKK LA TAVKLURK DES POIRES. 507
Un sait donc bien comment le mal est produit, mais jusqu'ici
on n'avait trouvé aucun moyen efficace de combattre le parasite
qui le cause et on se bornait à chercher, par le choix de l'ex-
position et l'emploi d'abris, à placer les arbres dans des condi-
tions peu favorables à la multiplication du parasite qui les
dévaste.
Il en était du Fusicludium du Poirier comme de beaucoup
d'autres Champignons dont on connaît les ravages sur les plantes
les plus utiles de nos cultures, les Céréales, les Pommes de terre,
les Vignes, sans savoir comment y reméJier.
Parmi les Champignons parasites le plus justement redoutés,
il en est un qui, assez récemment introduit d'Amérique en Europe,
a, depuis quelques années, causé de grands dégàls aux Vignes
dont il attaque les feuilles et les fruits : c'est le Pei-onospora de
la Vigne. Quand il se développe dans les feuilles, il les brûle,
les dessèche et les fait tomber, ne laissant sur les ceps que les
grappes qui ne peuvent mûrir. On donne à la maladie qu'il
cause ainsi le nom de Mildiou. Quand il attaque directement les
grains, il y produit une tache d'un brun livide où la chair s'al-
tère; de là la désorganisation gagne de proche en proche et
envahit le grain entier qui ne tarde pas à se détacher. On a
donné à ce Mildiou des grains le nom de Ilot brun.
Le Peronospora de la Vigne a causé dans les vignobles de
France des pertes énormes. On ne savait comment en arrêter
les ravages; la fleur de soufre, si efllcace pour détruire V Oïdium,
la chaux, le sulfate de fer recommandé contre la maladie de
l'anthracnose, rien ne produisaitd'elfet marqué contre le Mildiou,
quand une observation faite en Bourgogne par des vignerons
vint mettre sur la voie de la découverte d'un remède salutaire.
On remarqua aux environs de Beaune que là où on s'était servie
pour soutenir les Vignes d'échalas récemment trempés dans une
solution de sulfate de cuivre en vue de les préserver de la
pourriture, les feuilles étaient restées en partie vertes et
étaient beaucoup moins altérées par la maladie que celles des
Vignes du même cépage qui, dans le reste du champ, étaient
liées à de vieux échalas.
D'autre part, dans le Médoc, où l'on a depuis longtemps
508 NOTES ET MÉMOIRES.
l'habitude d'asperger les Vignes qui bordent les routes avec un
liquide contenant nn mélange de chaux et de sulfate de cuivre
pour écarter les maraudeurs, on fut frappé de la diiïérence
marquée qui apparaissait entre les Vignes du milieu des pièces
et celles du bord; quand les premières étaient entièrement
dépouillées de leurs feuilles par la maladie, celles du bord
avaient conservé leur feuillage éclaboussé de taches bleuâtres;
elles avaient été relativement préservées contre le Mildiou.
L'attention éveillée ainsi sur l'action des matières cuivreuses,
on fit des expériences nombreuses, répétées, qui établirent qu'en
réalité le sulfate de cuivre, et aussi les produits de la décompo-
sition de ce sel soit par la chaux, soit par l'ammoniaque, four-
nissent des moyens efficaces d'arrêter le développement du
Peronospora de la Vigne.
En constatant, l'an dernier, dans le Médoc, les bons effets du
traitement des Vignes par le mélange de chaux et de sulfate de
cuivre que l'on désigne sous le nom de bouillie bordelaise, j'ai,
dans le Kapport que j'adressai alors au Ministre de l'Agriculture
à ce sujet, exprimé l'espoir que ce remède pourrait être utile-
ment employé pour combattre des maladies para'-ilaires autres
que le Mildiou et en particulier la maladie des Tomates et celle
de la Pomme de terre, qui sont produites l'une et l'autre par
une sorte de Peronospora.
Les essais faits dans celte voie paraissent avoir eu un plein
succès, mais j'attendrai pour iei communiquer à la Société que
les résultats des expériences faites sur la Pomme de terre soient
complets et définitifs. Aujourd'hui je suis heureux d'annoncer
que ce n'est pas seulement sur des Peronospora que l'action du
cuivre se montre efficace, mais encore sur un Champignon de
nature fort différente, le Fusispoinum pyrinum, le parasite des
Poires tavelées.
Un viticulteur de grand mérite, M. Ricaud, Président de la
Société vigneronne de Beaune, possède dans cette ville un clos
de vigne admirablement tenu et qui est de toute part entouré de
murs couverts d'espaliers. Il y cultive beaucoup de Poiriers au
nombre desquels sont des Doyennés d'hiver qui tous sont gra-
vement ravagés par la tavelure depuis plusieurs années.
UN REMÈDE CONTRE LA TAVELURE DES POIRES. 309
M. Ricaud, qui a fait dans son clos des expériences fort intéres-
santes sur les remèdes contre le Mildiou, ne s'est pas borné à
traiter ses Vignes, il a aussi essayé les effets de la bouillie bor-
delaise sur ses Doyennés d'hiver tavelés et il a obtenu un succès
complet. J'ai vu les trois Poiriers qu'il a traités, non seulement
couverts d'un feuillage en pleine végétation et du plus beau vert,
mais encore portant des fruits lisses, gonflés et parfaitement
sains, tandis que les arbres non traités semblaient moins vigou-
reux et ne portaient, comme les années précédentes, que des
Poires malvenantes et crevassées. L'effet du traitement fait
dans de telles conditions m'a paru absolument certain. J'espère
qu'au printemps prochain beaucoup de nos confrères en feront
l'essai et qu'ils viendront dans un an se porter garants de l'effi-
cacité du remède.
Voici exactement le mélange qu'a employé M. Ricaud pom- le
traitement de ses Poiriers. lia fait dissoudre un kilogramme de
sulfate de cuivre dans douze litres d'eau; puis il y a ajouté un
lait de chaux contenant deux kilogrammes de chaux dans quatre
litres d'eau. On obtient ainsi un liquide trouble, d'une couleur
bleuâtre, un peu épais et qui contient les produits de la décom-
position du sulfate de cuivre par la chaux. Cette sorte de bouillie
très claire peut être répandue très simplement en petites gouttes
à l'aide d'un mince balai de bruyère, comme on a fait l'an der-
nier dans le Médoc. Depuis on a imaginé de nombreux appareils
à l'aide desquels on peut répartir d'une façon plus parfaite ce
liquide trouble et épais que l'on désigne sous le nom de bouillie
bordelaise. L'instrument employé par M. Ricaud était la pompe-
seringue Raveneau. En outre, au mélange de chaux et de sulfate
de cuivre, qui me paraît être la matière essentiellement efficace,
il ajoutait un demi-litre de jus de tabac. Le traitement a été
opéré le 31 mars, (le point me paraît avoir une importance
particulière et j'y dois insister, car, pour les Vignes, les traite-
ments faits de bonne heure ont seuls donné des résultats pleine-
ment satisfaisants.
Quand on mélange à une solution de sulfate de cuivre de la
chaux, comme on le fait dans la préparation de la bouillie bor-
delaise, on décompose le sulfate de cuivre et on obtient, avec
old NOTKS Ki; MÉMUIHHS.
du sulfate de chaux ou plâtre qui paraît sans action, de l'oxyde
de cuivre hydraté qui est fort peu soluble et ne risque pas d'être
entraîné par les pluies de la surface des feuilles sur lesquelles
il a été déposé à l'état d'extrême division. La très faible quantité
d'oxyde ou peut-être de carbonate de cuivre qui se dissout dans
l'eau de la plui<! ou de la rosée qui mouille la feuille suffit
pour empêcher que les spores du Peronoftpo>a y puissent ger-
mer et par suite qu'elles propagent la maladie du Mildiou.
Le traitement à la bouillie bordelaise, le seul tenté pour
combattre la tavelure, n'est pas le seul qui ait réussi à arrê-
ter la propagation du Mildiou sur les Vignes.
Le liquide trouble et un peu piîteux qui constitue la bouillie
bordelaise nest pas aussi facile à répandre qu'un liquide clair et
sans dépôt comme sont la simple dissolution de sulfate de cuivre
et l'eau céleste, qui ont été également employées avec succès
au traitement des Vignes où le Mildiou apparaît.
Pour le traitement par le sulfate de cuivre seul on a employé
des doses diverses : la proportion de .1 à 400 grammes par hec-
tolitre d'eau a donné de bons résultats.
Pour éviter (]ue la pluie n'entraîne de la surface des feuilles
le sulfate de cuivre (|ui est un sel soluble, M. Audoyneau, pro-
fesseur à l'école d'Agriculture de Montpellier, a proposé d'ajou-
ter à la solution, avant de l'employer, de l'ammoniaque qui
décompose le sulfate, en précipite d'abord l'oxyde de cuivre,
puis le dissout en produisant une belle li(iueur bleue que
les pharmaciens désignent sous le nom d'eau céleste. Elle est
absolument limpide et peut être employée avec n'importe quel
pulvérisateur. (Juand, à l'air, l'ammoniaque s'évapore, l'oxyde dé
cuivre se dépose sur la feuille et y adhère au moins aussi forte-
ment ({ue dans le traitement [)ar la bouillie bordelaise.
On a obtenu de très bons résultats de l'emploi de l'eau céleste
pour les Vignes dans le Bordelais aussi bien que dans le Beaujo-
lais oîi j'ai vu, près de Romanéche, une Vigne fort bien pré-
servée ainsi, dans une contrée qui avait été fortement atteinte
par le Mildiou.
Je pense que l'on pourra employer avec autant de succès l'eau
céleste que la bouillie bordelaise pour le traitement de la tave-
TKAVALV 111: C(JMlïÉ DK FLOHICILTUHK, KX IS8o. oH
lure des Poires. L'avantage qu'aurait l'eau céleste serait de pou-
voir être répandue d'une façon parfaitement régulière sans ap-
pareil particulier, à l'aide d'une simple seringue en cuivre. Je
veux cependant répéter en terminant que le seul traitement
dont j'aie constate les excellents résultats sur les Poiriers, le seul,
je crois, qui ait été jusqu'ici tenté avec succès contre la tave-
lure, a été fait avec le mélange dont j'ui donné exactement la
composition d'après la note que m'a remise M. Ricaud.
RAPPORTS
Compte rendu des travaux du Comité de Floricultuke,
PENDANT l'année 1885 (I j,
par M. Dei.aville (Ch.i.
Messieurs,
Comme je pense qu'il est encore de mon devoir de vous
rendre compte des travaux du Comité de Floriculture pour
l'année 1885, et de ne pas laisser à mon successeur une lâche
qui ne lui incombe pas, j'ai l'honneur de vous soumettre le
relevé de ce qui s'est fait en 1885 dans le sein de ce Comité.
Comme les années précédentes, les apports ont été très nom-
breux et variés.
Tous les travaux du Comité ont été signalés, comme toujours,
dans les procès-verbaux des séances de la Société. On a eu tou-
jours soin de joindre à l'indication des objets présentés les ren-
seignements contenus dans lesnotesdes présentateurs, ce qui en
a d'abord augmenté l'intérêt, et, en second lieu, a pu souvent
être profitable aux lecteurs de notre Journal.
Comme l'année dernière, les Orchidées nous sont venues en
abondance; il semble qu'enfin cette belle famille de végétaux
s'implante chez nous, et cela, gràceà la persévérance de quelques
horticulteurs distingués et d'amateurs de bon goût.
(1) Déposé le 9 septembre 1886.
5 12 RAPPORT
Les présentations de plantes d'ornement ont été faites par
55 membres de la Société. Il a été accordé, pendant l'année,
27 primes de première classe, 33 de deuxième classe, et 35 de
troisième classe. Je crois devoir donner les noms des présenta-
teurs qui ont ainsi pourvu notre Comité, avec l'indication des
plantes qu'ils ont déposées sur le bureau.
M. Alexandre (Louis)^ jardinier de M. Cuvellier, au pavé de
Sceaux, 6, à Bourg-la-Reine, nous a présenté des fleurs coupées
de trois variétés de Bégonias lubéreux doubles, de semis.
M. André (ÉdouarJi, rue Chaptal, 30, à Paris, un pied fleuri
de Crmum et un pied fleuri iVEupatoriutn grandi/îonim,
M. Bach, jardinier chez M. de Rothschild, une corbeille de
douze Deutzia gracilis.
M. Bleu, avenue d'Italie, 48, à Paris, Secrétaire-général de la
Société, a présenté une nombreuse série d'Orchidées fleuries,
ainsi qu'un Caféier chargé de fruits. Ces Orchidées sont les sui-
vantes: les Cattleya Schilleriana , C. Amalinna, C. aurea et C.
Adandix, un Odortloglossum Alexandrx et sa variété maculaturriy
0, hybride, 0. gloriosum^ des Pkalœnopsis Schi Ueriana et violacea,
un E pidendrum nocturnum, un Dendrohium crassinode, un Bur-
lingtonia fragrans, un Stanhopea oculata fJndleyana, en outre
un Caladium hybride.
M, Carnelle, horticulteur à Jouy-le-Comte, nous a montré
cinq Pelnrgonium de semis à flt;urs doubles.
M. Chantrier, jardinier au château Caradoc, à Bayonne (Basses-
Pyrénées), a envoyé des rameaux des Acacia ciiliriformis,
Inngifolia et dealbata; trois Coleus nouveaux auxquels il donne
les noms de Berthe Chantrier, Perle fine, et Peau indienne.
M. Cholet, amateur, à Dammartin (Seine-et-Marne), deux
Bégonia Rex nouveaux, de semis.
M. Crépeaux, horticulteur, rue Lacordaire, à Grenelle, des
fleurs de Camellias provenant de pieds fleuris à l'air libre, qui
sont plantés dans un jardin, le long d'un mur, au nord, ainsi
qu'un Caragnna sanguinea.
M. Dallé, horticulteur, rue de Javel, 168, à Paris, trois
Aroïdées, ^^avoir : Y Alocasia Putzeyana,V A. Vnn Hniiltei, et un
troisième qui paraît être nouveau, à grandes feuilles sagittées,
SLR LES TRAVAUX DU COMITE Dli FLORICULTURE, E.\ 1885. ol3
un Calamus Lindeni^ un Cocos insignis du Brésil, un Tillandsia
Pastuchoffiana, un Cattleya Aclandix,'\n Hsemanfkus Kalbreyeri,
un Gymnogramme schizophyllum, un Saccolabium illustre Re-
gnieri.
M. Delaville (Léon), marchand grainier, quai de la Mégis-
serie, 2, à Paris, un Beschornena multiflora, grande Amaryllidée,
un Chionanthus v'irginica^ des fleurs d'une Jacinthe qu'il nomme
Blanche hàlive de Fontainebleau, deux plantes fleuries du Me-
li'a floribunda, quatre plantes fleuries du C hxnoUoma kispidnm,
un Olearia Haastii, des rameaux du Liatris pyonostachya, des
fleurs du Monlbi'etia crocosmixflora, quatre plantes du Lobelia
iyphiidica.
M. Deschamps (Eugène), amateur, à Boulogne (Seine), deux
gros bouquets entièrement composés de fleurs cultivées en
pleine terre etàTair libre, saison d'hiver, sdivoiv : Jasminum nu-
diflorum, Calycanthe, Chèvrefeuille^ Rose de Noël, Anémone^
Hepalica triloba, Crocus, Garrya elliptica, Laurier-Tin. Cette
présentation est faite pour prouver que, sans serre et en hiver,
on peut avoir des fleurs pour l'ornementation des apparte-
ments. L'autre bouquet était composé de Camellias, Rhodora
canadensis, Andromède, Magnolia Yulan, Ribes sanguineum
et Violettes. M. Deschamps a aussi présenté un Lilas de Perse
à fleurs bleu et violet, des fleurs du Rosa microphylla^ de Lirio-
dendron tulipifera, un bouquet de Rose Noisette Desprez, un
Bégonia luclda^ une fleur de Justicia ôvata, un fort bouquet de
Chrysanthèmes à grandes fleurs très variées.
M. Dugourd, jardinier chez M. le comte de Circourt, à Fon-
tainebleau, une série nombreuse de fleurs coupées et de plantes
d'Helleborus de semis.
M. Dutitre , propriétaire à Montfort-l'Amaury , des fruits
ouverts d'une Pivoine à fleurs simples, pour en savoir le nom.
Cette plante est le Pseonia corallina.
M. Duval (Léon), rue de l'Ermitage, à Versailles, les Cypri.
pedium Laivrenceanum, purpuratum, Sedeni, Spicerianum, les
Cattleya Harrissoniana ei marginata, un Lselia Per7'inii el un
L. Pinelif un Oncidium Forbesii et un 0. Krameri; un Odon-
toglossum Alexandrse ; wn Zygopetalum Gauthieri; vn Masdevallia
37
MA RAPPORT
Davisi, un M. tovat^ensis; un Lycasle Sklnueri; un HouUetia
Brocidehurstiann ; des C>/clamen //osiruni en variétés dites
annéliorées ; une autre nombreuse série d'Orchidées, savoir:
Odontogrlossum Alexaiidrœ de diverses provenances, 0. Pesca-
iorei, 0. Rossi majus ^ 0. Cervantesii var. Vembreanum,
0. gloHosum, 0. Roezli album ; Oncidiam Cavendisliianum; Mil-
tonia cuneata ; Masdevallia Harryann, M . ignea, M. aiwantiaca ;
M. Shuttl&nvorthu; deux Z)/gnpetalum; [iïi Cwlogyne cristato:
trois Lycasle Skiniieri ; dix Phajus grandifolius ; les Cypri-
pedium Law7'enceanum, villosum, du Monlmein, purpuratum,
un C. superciliare, hybride des C. barba f uni et mperbum, l'un
des plus beaux du .irenre ; une série de Cyprlpedium de l'île
de Borni'o dont toutes les plantes offrent une différence entre
elles; en outre, plusieurs Cyclamen persicum.
M. Duval, du Muséum, au nom de M. Max. Cornu, une
branche fleurie du Cedrela sinensis,
M. Bergman, jardinier-chef chez iM. de Rothschild, au
château de Ferrières-en-Brie (Seine-et-Marne), une plante
fleurie du Vanda Sanderiana.
M. Fauvel, jardinier chez M. Picot, à Taverny, un Caltleya
ôo^o/ensî's fleuri, plante que M. Picot a reçue du Brésil, en 1881,
très belle variété qui fleurit en hiver; un Cypripediu?n insigne,
espèce bien connue, du Népaul, qui peut être cultivée en oran-
gerie; un Zygopelalum présenté sous le nom de /. Picoli,
plante introduite par M. Jules Picot. Le Comité de Floriculture
ne trouve pas de différence caractéristique qui le distingue du
Z. Machayi; une inflorescence d'un P/injus, qu'il présente
comme étant le P. Blumei Lindl., espèce de Java, que le Comité
regarde comme étant le P. gi-andifolius; une belle inflores-
cence du Criniwi amabile. M. Jolibois fait observer que cette
Amaryllidée est délaissée par les amateurs depuis quelques
années; un Zygopetalum crinitum; un Saccolahium giganteum ;
plusieurs variétés du Caltleya Triansei var. et une petite
plante reçue du Brésil en 1881, qui est présentée sans nom,
mais que plusieurs membres du Comité ont reconnue comme
étant le Bifrenaria aitrantiaca Lindl., espèce qui croît naturel-
lement au Brésil et dans la Guyane anglaise; un Angrecum ses*
SUR LKS TRAVAUX bV COMITK DK l'UGRlCUr/fURK, KX l<S8o. olo
quipedak ; un Cattleya labial a Percivaliana, un C. crhlatu;
un Vanda densiflora : un E/ndcndrum spec. ; un Orri'dhocephalu%
grandi foli us; un Ada auranllaca ; un Pilumna fvagvans ; un
Odontoglossum Roezli album, un ^. /?os5f' majas: enfin, un grand
nombre d'autres espèces et variétés d'Orchidées dont l'indica-
tion détaillée a été donnée dans les procès-verbaux des séances
pour lesquelles la présentation en a été faite. Enfin la longue
série des présentations dues à M. Fauvel comprend encore
YAntliuiium JJeckardi, une Broméliacée qui n'est autre qu'un
Pourretia reçu du Brésil en 1882, et deux autres Broméliacées
indéterminées, une belle Fougère brésilienne indéterminée et
étiquetée Asplenium species, et finalement des fleurs d'Œil-
lets appartenant à quarante trois variétés, dont trente et une
ont été obtenues de semis.
M. Forgeot, marchand grainier, quai de la Mégisseiie, divers
Narcisses fleuris.
M. Gagné, amateur, à Port-Marly, des fleurs d'un Dahlia de
semis qu'il nomme Marquise de Palavicini.
M. Godefroy-Lebeuf, horticulteur, route de Sannois, à Ar-
genteuil, une nombreuse série d'Orchidées qui sont les suivantes:
Phalxnopsis Sckilleriana, P. Stuarliona] Vanda Parishi, Mariot-
iiana; VAerides Emerici; le Dendrobium Bei-keleyi; le T'nrïx-
sper'hum Berkeley/; les Cypripedium vilb sum aureum, C. Boxait
ordinaire et sa variété superbum, C. vexillarimn, C. barbatum
et Fayrieanum. C. Dauthitri ei Hari-isianum ; VAerides Houl'eti;
]e Lx'ia Hnnabarina ; puis d'autres plantes en fleurs coupées,
qui sont VAlocasia Sanderiana, le Boronia megasHgnia, un Fri-
tillaria ruthenica, et V Aubrietia Leitchlinii.
M. Fichot (Ch.), jardinier-chef au château de Breteuil (Seine-
et-Oise), des fleurs de Bégonias tubéreux du type erecta, obtenus
de semis.
M. Cas (Vincent), horticulteur, rue Eugène-Delacroix, à
Passy, un Pryniium panaché, et un Camstruniebarneum.
M. Hochard, horticulteur à Pierrefitte (Seine , une série de
fleurs d'OËillets fantaisie et flamands.
M. Jacqueau (E.), marchand grainier, rue Saint-Martin, 2, à
Paris, un (Billet Malmaison à fleurs rose vif.
5ir» RAPrORT
M. Jacques Vigneron, horticulteur-rosiérisle à Orléans, trois
variétés de Roses obtenues par lui, dont l'une se nomme Mé-
lanie Vigneron,
M. Jolibois, jardinier-chef au Luxembourg, à Paris, un Bill-
bergid liakeri, des tiges fleuries de V Angreciiin sesquipedale, un
Cattleya labiala Pajrivaliana, une variété du Callleya Trianxi,
un Cœlogyne cristata, un Zygopctalum crinitiim, un Vandaden-
slflora, un Epidendrum species, un Ornifhocep/ialus grandifolhis,
un Cypripedirnn hybride, un C. IJarn'sianum et un Karatas
Legrelhe.
M. Landry, horticulteur, rue do la Glacière, 92, à Paris, une
forte toufTe d'Aspidistrn portant dos fruits très bien développés.
M. Launay (Ch.j, horticulteur à Sceaux (Seine), une série de
cinquante variétés de Primula Auricula.
M, Lesueur (Victor), jardinier chez M'"^ la baronne de Roth-
schild, à Boulogne (Seine), deux grandes corbeilles de Cœlogyne
cristata, un Dendrubium nobile et sa variété majus, un Groton
obtenu de semis auquel il donne le nom de George Lesueur, un
Phajus grandifoUus, un lileda Tanhei'vllliœ, une forte plante de
Medinillu magnifica.
M. Lequin, horticulteur à Glamart (Seine), des ileAirs de
Glaïeuls rustiques de semis, des fleurs d'un Bégonia nommé par
lui elegantissima compacta, des fleurs du Bégonia Rosamonde,
fleurs remarquablement doubles et amples, semis, et autres
fleurs doubles de Bégonias tubércux.
M. Leuret (Louisi, Route d'Orléans, 37, à Arcueil, une variété
de Bégonia Rex obtenue par lui et un pied fleuri do sa Calcéo-
laire à grandes fleurs jaunes, Souvenir d' Arcueil.
M. Levèque et fils, à Ivry (Seine), vingt-cinq potées d'Œillets
remontants parmi lesquels se trouve une Mignardise remon-
tante.
M. Loison, horticulteur, rue du Midi, à Vincennes (Seine), une
Orchidée fleurie qu'il nomme Calanthe fricolor,
M. More! el fils, des fleurs d'une Glématile dite François M orel.
M. Morin (Louis), jardinier chez M. Worth, à Suresnes, cinq
Oncidiuni tifjrinum, un Lablia autumnalis, un Odonloglossum
Jnsleoyi et un 0. crispum.
SUR LES TRAVAUX DU l'JOMlTI-: liK FLORICULTUHK. ol7
M. Mézard fils, fleuriste, rue du Four, à Paris, dr-s fleurs 'd"ua
Dahlia de semis qu'il nomme Marquise de PalavicAni.
M. Nilsson (0,), horticulteur-fleuriste^ rue Auber, à Paris, un
Oncidiwn tigrinum, un Cattleya Davisiana aurea, et un C. la-
hiala.
M. Parisot (E.), rue de Babylone, 36, à Paris, une boîte de
fleurs de Gloxinias^ semis très variés.
M. Millet, horticulteur à Bourg-la-Reine (Seine), dix bouquets
de Violettes appartenant à tout autant de Variétés.
M. Paillet, horticulteur à Châtenay (Seine), de nombreuses
séries de fleurs de Dahlias, simples et doubles, et des Dahlias
Lilliput.
M. Robert (Alexandre), rue des Pages, au Vésinet, un lot nom-
breux de Cyclamen ptrsicum très remarquables-, trois cadres de
fleurs coupées de Bégonias tubéreux, à fleurs jaunes^ de va-
riétés nouvelles, semis de l'année.
M. Rigault, jardinier chez M. Bertrand, à la Queue-en-Brie,
quatre Orchidées fleuries, un Cypripedium aelligerum, un Odon-
toglossum Alexandrœ^ un 0. Pe&catorei et un 0. Roszli, plus une
inflorescence à' Anthurium Andreanum.
M. Régnier, horticulteur, avenue Marigny, 44, à Fontenay-
sous-Bo.is, un Phalsenopsis Esmeralda, des fleurs coupées
d'OEillets flamands et fantaisie.
M. Robert Lavallée, à Segrez (Seine-et-Oise), une branche
fleurie d'Bamamelis japonica.
M. Savoye fils, horticulteur, chemin d'Asnières, 44, à Bois-Co-
lombes, une plante fleurie du Pitcairnia corallina, une inflo-
rescence d'Œcfimea distichantha, un Herrania palmata, un
Lapageria rosea, belle Liliacée grimpante, un L. alha, un Ca-
suarina de Sumatra, un Plumbago cœrulea.
M. Schwartz, jardinier chez M.Lamorlet,àBagneux, xxnPelar-
gonium inquinans à feuilles panachées et à fleurs doubles, de
semis.
M. Tabar père, horticulteur à Sarcelles (Seine-et-Oise), 60 va-
riétés de Pétunias à fleurs simples et à fleurs doubles, ainsi que
des fleurs de six Pelargonium zonale striés.
M. Terrier, jardinier chez M. Fournier, rue Saint-James, 28,
ois RAPPORTS.
à Neuilly (Seine', les Pkahenopsis Sluniiiana, P. Aniabilis,
P. Scliilleriana, P. Sandeviana.P. Luddemanniana; les Oncidiu.n
sarcodes, Orchidée du Brésil et du Pérou, 0. c/'ispum, 0. Caven-
dis /li a num, es^i' ce spontanée au Guatemala et au Mexique; un
Dendrobiwn d'introduction récente^ un D. >rassinode, le
D. thijrsifloritm et sa variété i^oseum, D. Davisionum, D. Patishi,
D. ihucropIniUum^ D. Pcusnniiv, D. Wardianum, D. dcnsiflo-
rwn et D.Giliherl'c; un Anguloa Cloiresii; un Angrecum c'itra-
tiim; les Cypriprdhan villosiim, C. fMirrenceanum, C. Spice-
rianum, C. //(lynaldianian; trois Caltleya Mossi.e, un C. gutlata
et un C. superba; un Pesralorea; un Ti idiopilia co:cinea et un
y. suavis alhd; V ' crides Fieldengii et V Ae. Lohhii : un Cypi'ipedùnn
Latcrcnceanum de Tile de Bornéo; les Odiutloglussum gloriositm,
0. hai^t'dabium et 0. grande; un Saccolabium ampuUaceum ; un
Masdrval/in Cliimcera vera; un Acineta Humbuldtii; un Slanhopea
tigrina et sa variété siiperbu; un Vanda hiculor; deux Zygope-
lalinn Machagi; enfin, outre ces Orchidées, un Frnuciscea.
M. Thibaut, horticulteur, rue de Houdan, à Sceaux (Seine),
un Bégonia socofrana,
M. Tréfoux (Emile), horticulteur, jardinier-paysagiste, à
Auxerre (Yonne), des lleurs de seize variétés de Glaïeuls rus-
tiques de semis,
iM. Truiïaut (Albert), horticulteur, rue des Chantiers, à Ver-
sailles, neuf plantes (ÏOdontoglossum en variétés et des fleurs de
Cyclarni'H persicum.
La miiison Vilmorin -Andrieux, marcbands-grainiers, quai de la
Mégisserie, à Paris, une c»lleclion de Cinéraires hybrides à
grandes fleurs, une collection de Mallhiola nnnua, des Delpki-
nium Ajacis niinvs, des Antirrhinum majus nanum, des Peiunia
supcrhùsima hy/unda, deux Jtnpafiens Sullani, une forte potée
d'Œillels de Chine [Dianlkm sinensis flore pleno), des fleurs
de Pétunias simples et doubles, une collection de 43 varié-
tés de Reine-Marguerite, et une collection de Zinnias, fleurs
coupées.
Le Fleuriste de la Ville de Paris, re|)résenté par M. Bauer, un
Cyprlped/uni hybride du nom de Barteti.
M"*^" Chrétien, un bouquet de fleurs d'une Violette pré-
KXPUSITKIN DK BuRDEAUX. 519
sentée sous le nom de A'iolette russe et qui est connue sous le
nom de Gzar.
]\l'io ]<^ortier (Marie), dame patronnesse de la Société, une série
de spécimens arliliciels de plantes spontanées fleuries, repro-
duites avec une parfaite fidélité : ces fleurs peuvent servir à
faire connaître la flore locale aux élèves des maisons d'instruc-
tion.
M"'*^ Emile, dame patronnesse de la Société, propriétaire à
Rayonne (Basses-Pyrénées), des branches fleuries d'Acacia deal-
bata, de Bruyères de pleine terre, et de Laurier-Tin.
31. Isembert (Alexandre), un beau pied fleuri de Dendrobium
Dalhousianum, plante rapportée de la Birmanie par M. Isem-
bert. Ses fleurs ont un parfum délicieux.
Tels ont été, Messieurs, les très nombreux et très variés apports
faits par nos collègues. Presque toujours les plantes présentées
ont été accompagnées de notes explicatives, ce qui, tout en
facilitant les travaux du Comité, avait aussi l'avantage de fournir
dcsj renseignements utiles pour les procès-verbaux des séances
de notre Société.
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS
Compte uenul de l'Exposition de Boudeaux (I),
par M. EuG. Glady.
La Société d'Horticulture de la Gironde avait fixé la date de
son Exposition au 29 mai pour durer jusqu'au lojuin.
La saison avait été bien choisie : c'était l'époque de la plus
belle floraison des Roses; aussi a-t-ou vu ces jolies fleurs bril-
ler là dans leur plus vif éclat.
L'Exposition a eu lieu sur une partie un peu ombragée do la
(1) Déposé le 12 août 18X6,
520 COMPTE RENDU
vaste esplanade des Quinconces. Elle occupait un espace de
15,000 mètres carrés, et de nombreux exposants, amateurs, jar-
diniers, industriels horticoles, avaient répondu à l'appel de la
Société.
Le Jury était composé de délégués de diverses Sociétés d'Hor-
liculture. C'étaient : MM. Hortolès, professeur d'Arboriculture à
Montpellier, qui a été acclamé Président du Jury;
Félix Sahut, Vice-Président de la Société d'Horticulture de
l'Hérault ;
Robinet, professeur d'Arboriculture à Toulouse;
Bernaix et Pernet père, rosiéristes à Lyon ;
G. Perdoux, horticulteur à Bergerac ;
Couratin, de la Société d'Horticulture d'Angoulème ;
Hermenot, directeur de la Compagnie continentale d'Horticul-
ture d'Angers ;
Labrador, jardinier en chef, délégué de la Société d'Horticul-
ture de la Dordogne ;
Marchand, horticulteur à Poitiers ;
Jules Menoreau, horticulteur à Nantes ;
P. Lefèvre, délégué de La Rochelle ;
Docteur Peujade, à Caylus (Tarn-et Garonne) ;
Vassillière, professeur d'Agriculture de la Gironde ;
Eug. Glady, de Bordeaux, délégué de la Société nationale
d'Horticulture de France, résidant aujourd'hui sur sa propriété
de l'Agenais.
H y avait en outre quatre membres du Jury de Bordeaux, com-
pétents pour juger les produits industriels: MM. Beliy, Ch. Des-
combes, Gineste, Souriau.
Trois membres de la Société des Agriculteurs de France
avaient été chargés par cette Société de distribuer des ré-
compenses particulières pour quelques lots d'un mérite excep-
tionnel. Ces trois membres étaient MM. le comte de Lavergne,
membre delà Société des Agriculteurs de France, Président de
la section du Sud-Ouest; de Sonneville, Président de la Société
d'Agriculture de la Gironde; Gonthier-Lalande^ propriétaire à
Castelnau-Médoc.
Paris, la cité modèle qui fait si grandement les choses, venait
DE l'exposition DE BORDEAUX. 521
de clore sa splendide Exposition internationale d'Horticulture ;
Bordeaux, qui, depuis plusieurs années, se bornait à de modestes
Expositions dans son local restreint de la rue du Palais-Gallien,
avait voulu aussi faire mieux que par le passé. M. Joseph Dau-
rel, ancien Secrétaire-général, nommé aux dernières élections
Président de la Société, après avoir rempli avec le plus louable
zèle les rudes et assujettissants labeurs du secrétariat, M.Daurel
maintenant à la tète de cette Société qu'il aimait tant, secondé
à son tour par un jeu ne et ardent Secrétaire-général, M. Alexandre
Vène, M. Daurel, disons- nous, avait proposé au Conseil d'Adminis-
tration de faire une grande Exposition sur la place des Quin-
conces. Le projet fut adopté à l'unanimité ; c'est cette Exposi-
tion qui vient d'avoir lieu ; elle a été en tous points admirable ;
le succès a été complet.
Nous ne décrirons pas les merveilles du jardin improvisé ;
nous devons nous borner simplement à donner la liste assez
longue des récompenses accordées, qui dira suffisamment
quelle était la richesse de cette remarquable Exposition.
Sans doute la citation des lauréats, dont les noms seront
inconnus à la plupart des lecteurs de notre Jouj^nal, aura
peu d'attrait pour eux ; nous devons néanmoins signaler ces
vainqueurs du concours dont les noms honorables resteront con-
signés dans ce Compte rendu.
Nous commençons par une branche intéressante de l'Horticul-
ture, les produits maraîchers, assez convenablement représen-
tée par treize exposants.
Un prix d'honneur, médaille d'or de la Société des Agricul-
teurs de France, a été décerné à M. Clément Remordet, jardinier
chez M. Guestier, à Floirac, pour sa superbe collection de
légumes variés.
M. Godefroy, jardinier chez M. le vicomte de Pontac, a obtenu
une médaille de vermeil pour de beaux légumes de primeur.
Une médaille d'argent a récompensé un joli lot de légumes de
primeur et de saison appartenant à M. Laporte, de Soulac-les-
Kains.
M. Dubreuil, de Villenave d'Ornon, avait exposé 150 variétés
de Pommes de terre qui lui ont valu une médaille de bronze
o22 COMPTE RENDU
grand module. — Des médailles d'argent ont été en outre accor-
dées à M. Jules Giraudeau, delà Brède, pour Fraisiers de grande
culture; à M.M. Frédéric Matrat, de Bordeaux, et Gazenave, de
Ghàteau-de-Salles, pour de très belles Asperges.
Passons des légumes aux. fleurs, et arrêtons-nous devant ces
longues plates-bandes garnies de Rosiers en pots, en pleine flo-
raison. Les apports de ces Rosiers avaient été très nombreux,
ceux des Roses coupées plus nombreux encore.
Citons en première ligne, parmi les premiers, le nom de
M. Ghanvry, dont le loi hors ligne a valu à cet exposant un grand
prix d'honneur d'ensemble, consistant en un objet d'art ofl'ert
par le Ministre de l'Agriculture. Ce lot comprenait des Roses de
semis et un nombre infini de Roses anciennes et nouvelles.
Venait ensuite l'un de nos amateurs le plus souvent couronnés,
M. Jules Bourquin, de Boideaux, présentant un magniflque lot
de Rosiers en pots et une nombreuse collection de Roses en
fleurs cou[)ées. G'est encore un prix d'honneur qui a été accordé
à M. Bourquin ; il a reçu une coupe ofl'erte par des membres de
la Société d'Horticulture de la Gironde.
M. Gustave Régis, amateur passionné de Roses, a reçu une
médaille d'argent pour ses Rosiers en pots et une médaille de
vermeil grand module pour ses Roses en fleurs coupées.
Des massifs ou plates-bandes considérables de Rosiers en pots
ont été primés dans l'ordre suivant : M. Durond, route du Médoc,
une médaille d'or; M. Huger, au Bouscat, une médaille d'or;
M. Justin Bachet.au Bouscat, une médaille de vermeil ; M, E.Fra-
din, à Floirac, et .M. Henri Monloux, à Bordeaux, chacun une
médaille d'argent grand module.
Pour les Roses coupées, aux plus jolies formes, aux plus ))ril-
lants coloris, c'était un étalage considérable des plus belles
variétés comprenant presque toutes les nouveautés.
Après M. Bourquin, dont nous avons signalé la prime d'hon-
neur, venait au premier rang le lot vraiment distingué d'un de
nos jeunes amateurs, passionné aussi pour les Roses, M. Dupoy,
de Bordeaux, dont l'ensemble formait une rare collection d'élite.
Ce joli lot a été primé d'une médaille d'or.
Le Jury a également accordé une médaille d'or- au très beau
m: L EXPOSITION DE BORDEAUX, 523
lot de M. L. Jussine, propriétaire à Bouillac. D'autres amateurs
ont eu leurs apports récompensés selon leur degré de mérite rela-
tif. M™*^ veuve Faucher a obtenu une médaille de vermeil ; M"" Té-
cheney et M. Gustave Cantenat chacun une médaille d'argent.
Parmi les horticulteurs ayant exposé des Roses en Heurs cou-
pées, nous citerons M. Elis Beauvilain, de Libourne, et MM. Chaa-
vry frères, de Bordeaux, ayant les uns et l'autre obtenu une mé-
daille d'or; M. Auguste Fau jeune, une médaille de vermeil;
MM. Chassac père, à Beautiran, et Raymond Fradin, de Floirac,
l'un et l'autre une médaille d'argentgrand module; M. William
Fau, de Bègles, une médaille d'argeAt second module.
A côté des Roses coupées venaient les élégants bouquets, les
ravissantes couronnes, les jolis surtouts de table composés par
les bouquetières en renom de la cité. Tout cela était si beau que
le Jury a dû hésiter quelques instants avant de se décider à
attribuer les récompenses selon le degré de mérite. Trois grands
prix ont été décernés : la médaille d'or à M""* Pagerie, la
médaille de vermeil des Dames patronnesses à M"^ Boyer, la
grande médaille d'argent à M™^ Ossard. Des mentions honorables
ont signalé les autres lots.
Il y avait dans ce grand concours de riches apports de plantes
de serre chaude.
Un amateur, M. Boufiton, de Bordeaux, a obtenu une mé-
daille d'argent pour une collection intéressante d'Aroidées.
Quatre horticulteurs de Bordeaux s'étaient particulièrement
distingués par leurs spendides collections de magnifiques
plantes diverses très bien cultivées.
M. Dupratfils, de Bordeaux, a reçu, comme prix d'honneur,
un objet d'art offert par le Ministre de l'Agriculture. M. Louis
Boyer a obtenu également comme prix d'honneur un objet
d'art offert par la Compagnie des Tramways de Bordeaux ;
M. Bernard a vu son magnifique lot couronné d'un prix d'hon-
neur consistant en une grande médaille d'or offerte par la Vdle
de Bordeaux, et M. Henri Montoux a obtenu la médaille de ver-
meil également offerte par la Ville de Bordeaux, pour ses
plantes ornementales, et une médaille d'argent pour un Cycas
revoluta fort beau.
5£4 COMPTE RENDl'
Le Jury a accordé une médaille d'argent à M. Jallet, du
Bouscat, pour des collections de Coleus de semis, (ï Antlmrium
et à' Araucaria imbricala de semis.
De nombreux massifs de plantes fleuries de pleine terre et
d'orangerie dt'coraient cet Eden enchanteur. Des lots de Coni-
fères et des collections de charmants arbustes étaient disséminés
avec beaucoup de goût au milieu de pelouses verdoyantes.
Parmi les lots de ces plantes variées, nous devons signaler
les massifs remarquables de Pelargonium Scarlet et élégant, de
Pétunias doubles, de Gloxinias, de Bégonias, etc., ayant le plus
contribué à l'ornementatioTi du jardin, tous massifs compo-
sés par M. le baron de La-Rue, auxquels on a attribuT' comme
prix d'ensemble une médaille d'or.
M. de La-Rue a dfjà obtenu un boisseau de médailles à de
nombreux concours; il a rer-u cette année la décoration du
Mérite agricole, digne récompense de son dévouement et de ses
grands sacrifices pour faire progresser l'horticulture.
M. ïrincoste, jardinier chez M. Pillet-Will^ au château Mar-
gaux, a reçu une médaille d'or pour ses Bi'gonias et une
médaille de bronze pour son massif de mosaïque. Le Jury a
accorde'' une médaille de vermeil à M. H. -S. Johnston, de Bor-
deaux, pour de belles collections de Cactus, de Calci'olaires
et de Pétunias doubles, et une médaille d'argent grand mo-
dule au lot de Pelargonium variés de M. John Lawson, de
Bordeaux.
Le Jury a de plus accordé une mi-daille d'argent à M. J. Cla-
veau, de Bouillac, pour son lot de Fuchsias; une m(''daille de
bronze à M. Lafontan, de Bordeaux, pour un remarquable
Ficus elastica; et une médaille d'argent grand module à
M. Roumillac, le grand cultivateur d'Agaves et deCacir-es, pour
sa belle et nombreuse collection de ces plantes.
Les massifs d'arbres verts et de Conifères, assez considérables,
ont été jugés dignes des récompenses suivantes: M. Auguste
Fau jeune, pépiniériste à Bordeaux, a obtenu un premier prix
d'honneur consistant en une grande médaille d'or de la ville de
Bordeaux.
M. William Fau, horticulteur à Bègles, près Bordeaux, a éga-
DE l'eM'USITION DE BORDEAUX. 523
lement reçu comme prix d'honneur une grande médaille d'or
de la ville de Bordeaux.
M. Mérigon, pépiniériste à Créon, a eu son beau lot de Coni-
fères et d'arbusles à feuilles persistantes couronné d'une mé-
daille d'or; et pour les mêmes genres de plantes, M. Pierre Fau
aine, de Bègles, a reçu une grande médaille d'argent donnée
par la Société des Agriculteurs deFrance. Cette Société a récom-
pensé le lot d'arbres fruitiers de pépinière de M. Auguste Fau
d'une médaille d'argent et celui de M. William Fau d'une mé-
daille de bronze. Elle a également accordé une médaille de
bronze à M. l'abbé Brossard, curé à Civrac, pour des Vignes gref-
fées d'après un nouveau s\'stème, en même temps que le Jury
lui accordait nne médaille d'argent.
M. Ribeau, horticulteur à Lormont, l'un des premiers propa-
gateurs des Vignes américaines résistantes au Phylloxéra pour
servir de porte-greffe à nos Vignes françaises, M. Ribeau a reçu
pour récompese de ses Vignes exposées, greffées avec un
système particulier de greffage, un grand prix d'honneur con-
sistant en deux coupes offertes par M. Daurel, Président de la
Société, et de plus une médaille d'argent donnée par la Société
des Agriculteurs de France.
Afin de ne pas prolonger ce Compte rendu déjà assez long,
nous passons sous silence les récompenses accordées aux pro-
duits industriels se rattachant à l'horticulture et à la viticulture.
Il a été accordé de ce chef 8 mtMailles de vermeil, 25 médailles
d'argent, 16 médailles de bronze et des mentions honorables.
Une médaille d'or a été décernée à M. Bernard Carrère_, à La
Souys, près Bordeaux, pour ses remarquables travaux de
rocaille.
Enfin la Société d'Horticulture de la Gironde a clos son Expo-
sition par un concours d'instruments et appareils propres à
combattre le Mildiou et l'Oïdium.
Quarante concurrents environ se sont mis sur les rangs et
ont fait agir leurs instruments en présence d'un Jury compétent.
Des médailles d'or, d'argent et de bronze ont récompensé les
instruments reconnus les meilleurs et les plus pratiques.
Bordeaux conservera longtemps le souvenir de l'heureuse
5:20 HEVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE.
réussite fie celte belle Exposition. C'était une délicieuse prome-
nade où d'innombrables visiteurs se sont donné rendez-vous
pendant quinze jours pour aller admirer les fleurs et entendre
des morceaux de musique.
BEVUE BIBLIOGKAPHIOUE ÉTRANGÈRE
PLANTES NOUVELLES OU RARES
nÉCRITES DANS DES PUBLICATIONS ERFANGÈRES.
HOTANICAL MAGAZINE.
Pog^onia piilcliella D. IlooK. — Bo<.Ma(/.,pl.68ol . — Pogonie gen-
tille. — lie de Hong-Kong. — (Orchidées.)
Orchidée de petites proportions et fort curieuse, qui a fleuri
pour la première fois dans le jardin botanique de Kew, au mois
d'avril 1885, tandis que ses feuilles ne se sont développées qu'au
mois de juin suivant. Elle a un tubercule de la grosseur d'une
noisette, arrondi, un peu oblique, blanc et marqué à sa surface
de trois ou quatre empreintes en zones brunâtres. Vers un bout
de ce tubercule naît une tige haute seulement de 0", 10-0"", 12,
assez grêle, de couleur pâle^ qui ne porte que trois ou quatre
gaines et qui se termine par deux fleurs larges d'environ 0"',04,
penchées, dont les sépales et pétales sont semblables entre eux,
jaune brunâtre avec trois bandes brunes sur chacun, linéaires-
lancéolés, pointus, de même longueur que le labelle trilobé qui
a sa portion centrale blanche et ses lobes roses. Les feuilles, au
nombre seulement d'une ou deux, très brièvement péliolées,
sont en cœur, larges et longues de 0"';05-0™, 07, parcourues par
une douzaine de nervures arquées à chacune desquelles corres-
pond un pli, colorées en dessus de bandes longitudinales arquées
vert brunâtre, qui alternent avec tout autant de bandes plus
claires et rougeàtres, parsemées de gros poils cristallins, bor-
dées de rouge, et roses en dessous.
PLANTES NOUVELLES OU KABEs. Oi2/
Lissocliihm Sandersoiiî Reichb. f. — Bot. Mag., pi. 6858. —
Lissoqiiile de SandersoQ. —Natal. — (Orchidées.)
Grande Orchidée terrestre, appartenantà un genredont on con-
naissait seulement peu d'espèces jusqu'à une date récente, et
que les découvertes de ces dernières années montrent comme
largement représenté dans l'Afrique tropicale. Au reste, ce
genre est au moins très voisin du genre Eulophia. Le Lissochilus
Sandersoni a fleuri, dans la serre à Palmiers du jardin de Kew,
pour la première fois, au mois de juin 1885. C'est une grande
et belle Orchidée terrestre. Elle développe en terre un gros
rhizome duquel parlent plusieurs grandes feuilles longuement
pétiolées, oblongues-lancéolées, aiguës au sommet, à nombreuses
nervures et plissées longitudinalement, qui atteignent ou dé-
passent même un mètre de longueur. Sa robuste hampe cylin-
drique mesure environ deux mètres de hauteur et se termine par
un épi long de 0"",30, de (leurs a?sez serrées, larges de 5-7 cen-
timètres, dont chacune est accompagnée d'une large bractée
concave, très coriace et verte avec les bords brunâtres. Dans
ces fleurs les sépales ovales-lancéolés, aigus, sont verts et rayés
longitudinalement de brun; les pétales sont beaucoup plus
grands, largement ovales-oblus, asymétriques, d'un blanc pur;
enfin le labelle trilobé a ses deux lobes latéraux relevés et verts,
tandis que le médian presque carré et tronqué est violet, rayé
de pourpre foncé, avec le disque jaunâtre et pourvu de 3 ou 5
lignes de longues papilles rapprochées en crête. A sa base ce
labelle se creuse en un gros éperon obtus. — Sous le même
nom de Lissochilus Sandersoni Harvey avait décrit une Orchidée
toute différente, qui est un Cymhidium.
Le Secrétaire-rédacte.ur-gérant^
P. DUCHARTRE.
Paris. Imprimerie Ronpier et Cie. rue Cassette, 1.
528
SEPTEMBRE 1886
OBSIillVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JaMIN, A B0URG-LA-Re1NE,
PRÉS Paris (altitude : 63°
^S?
HADTEDR
TEMPÉRATURE
du baromètre.
VENTS
C4
^-^i»_^-
-^~^
"" "^ ^
*TAT DD CIEL.
'<
dominants.
3
Minim.
Maxim.
Matin.
Soir.
1
lo,4
34,6
760
76 j
si:.
Lcgèroniont biiimcux de grand malin,
(luelqucs nuages l'après-midi.
2
13,8
30.2
764, 5
764
ESK. SO.
Clair le matin, oiagc et pluie légère-
ment mêlée de grêle dans l'après-
midi, second orage entre 9 heures el
demie et 10 heures du soir.
3
15,7
30, ;>
703
703. i.
SK. 0.
Légèrement nuageux, orageux le soir,
pluie vers 9 heures.
4
\'6,i
29.2
7(;:ï, 5
764
SO. N.
Nuageux.
5
ili,0
26," 6
703, 5
764
U.
Orage el |)luie de 6 à 7 licures du
matin, nuageux.
6
10, fl
20,6
765 765 1
S.
Clair le malin, nuageux.'
7
14,0
2o, 2
763,5
763
su.
Brumeux de grand" malin, éclaircies,
orage cl pluie à 5 h. du soir, couvert.
8
ii,l
26,4
702
704
iNE. SO.
Brumeux do grand malin, nuageux.
9
10,2
23,0
7.;5
764
OSO.
.Nuageux, clair le soir.
10
9,0
27,5
701
700
OSO.
Clair de grand malin, tiuageux.
M
U,2
23,3
762,5
765
0.
Couvert, 'petite pluie vers 10 h. du
matin, quelques éclaircios l'après-
midi.
1-2
9,8
20,0
765,5
765, 0
0. NO.
Clair de grand matin et le soir, nua-
geux dans la journée.
13
9,2
31.0
705, 5
70 i
si;.
Clair.
14
12,8
31,0
704, 5
705, 5
SE.
Clair, légèrement nuageux l'après-
midi.
(5
12,0
25, 1
70»;
708
N^. E.
Nuageux de gr. matin, cl, le soir, clair.
16
12,0
2Î, 1 769, 5
769
NE.
Orageux cl petite pluie de grand matin.
couvert, nuageux à partir de midi
n
8,0
22, 1
768
765
>E.
Clair.
(8
8,(!
24! 8
76 i
703
0. NO.
Clair.
19
8, a
24,8
7:i3
761
N.
Clair.
iO
11,9
23,0
7;>9,5
757
N.
Nuageux le malin, clair.
41
8,5
23.1
753, 5
752
NO. S. 0.
Nuageux, (|Uclquos .-iverscs.
2?,
9,8
20,9
751,5
7.54,5
SO. N.
Nuageux le matin, pluie l'après-midi
et" le soir.
23
•10,1
17, 1
708,0
700,5
N.
Couvert, quelques éclaircics.
24
6,2
18,4
763,5
704,5
N.
Nuageux.
2S
2,"
16,5
766
766
NO. SO.
Clair le malin, nuageux.
26
8,1
19,8
766,0
768
0.
Nuageux.
J7
8,3
2:>,0
708,5
760, 0
S.
Petite pluie dans la nuit, nuageux.
28
14,8
19,2
767
709
SO.
Couvert el pluvieux.
29
U^,H
22,9
768
706
SE.
Couvert el légl. pluvieux le matin,
nuageux l'après-midi, clair le soir.
30
8,2
27,0
764,5
762
S. SO.
Clair de grand malin, el, le soir.
nuageux.
DOCUMENTS OFFICIELS DE LA SOCIÉTÉ
Rapport sur les opérations de la tombola horticole, orc.a-
nisée au béxéfice des victimes de la grêle des 10 el'
23 AOUT 1886 (t);
Rapporteur : M. Lucien Chacré, Secrétaire de la Commission,
Dans sa séance du 4 octobre 1886, le Conseil d'Adminislra-
tion de la Sociélé nationale d'Horticulture de France, réuni
extraordinairement, décida, sur la proposition de MM. Albert
Truffant, Lucien Ghauré et de plusieurs membres, dans le but
d'augmenter la souscription ouverte en faveur des borticul-
teurs des environs de Paris victimes de la grêle des 10 et
23 août 1886 :
Qu'une tombola serait organisée;
Que l'exhibition des lots aurait lieu en même temps que ^on
Exposition d'automne^, au Pavillon de la Ville;
Que le tirage se ferait à l'issue de cette Exposition ;
Qu'on adresserait, en son nom, une demande de lots à tous les
Sociétaires;
Que le prix du billet serait fixé à oO centimes.
En même temps, le Conseil nommnit, pour faire partie de !a
Commission chargée d'organiser cette tombola, M. Vitiy fils,
arboriculteur à Mon treuil, Vice-Président de la Société, MM. Ernest
Bergman, de Ferrières, J. Dybowski, maître de conférences à
Grignon, Secrétaires de la Société, MM. Albert Truffant, horti-
culteur à Versailles, et Lucien Chauré, directeur du Moniteur
d'Horlicidfwe, à Paris, membres du Conseil, et leur remettait
pleins pouvoirs pour mener cette oeuvre à bien.
A l'issue de la séance, cette Commission se réunit et se consl'-
tua en nommant M. Vitry fils Président et M. Lucien Chauré Se-
crétaire-Trésorier; elle prit en même temps toutes les mesures
nécessaires pour arriver promptement, vu le peu de temps dont
on disposait, à une bonne réussite,
(1) Conformément k la décision de M. le Président, ce document
est publié sans retard et par anticipation sur sa date de présentation
(Il novembre 1886).
Série III. T. VIII. Cahier d'oclobro, publié le 30 r.ovembre 1880. 38
530 RAPPORT
Une demande d'autorisation adressée à M. le préfet de police
fut remise à M. Curé, Vice-Président du Conseil municipal de
Paris, qui se chargea d'en activer la signature.
Après plusieurs réunions successives, la Commission rédigea
lestermesde la lettre de demande, décida du modèle à adopter
pour les billets, fixa la date du tirage au '29octobre pour permet-
tre le classement des lots et la rentrée des billets invendus,
décida ensuite que les membres de la Commission feraient des
appels personnels en dehors des Sociétaires et elle chargea
son Secrétaire d'écrire à ce sujet aux membres du gouverne-
ment.
Le 14 octobre, M. le préfet de police ayant accordé l'autori-
sation nécessaire, les billets furent imprimés et mis aussitôt en
dépôt chez un grand nombre de marchands-grainiers et de
fleuristes.
Le 20 octobre, la Commission prenait possession du bureau
qui lui avait été réservé dans le pavillon de la Ville; elle com-
mençait la réception, l'enregistrement et le classement des lots
qui affluaient de toutes parts, et dont le nombre a été arrêté à
neuf cent quatre-vingt-dix-huit.
Parmi les principaux donateurs, nous citerons .M. le chef de
l'Etat, M. Develle, ministre de l'Agriculture, M. le président du
Conseil municipal, M. Alphand, ingénieur en chef de la Ville de
Paris, etc. (1).
Nous devons une mention particulière à la chambre syndicale
des horticulturs de Gand (Belgique), pour son envoi considé-
rable.
A l'appel qui lui a été fait en notre nom par M. Alb. Trufl'aut,
M. Van Geert, président, convoqua immédiatement les membres
de cette association et^ avec un enthousiasme indescriptible,
en moins de huit jjours, ils réunirent et nous adressèrent,
franco, un wagon complètement rempli de plantes d'une
grande valeur, nous donnant ainsi le plus bel exemple de la
solidarité horticole et de la véritable fraternité internationale.
(1) Pour la liste complète, se reporter au catalogue des lots,
SUR LES OPÉRATIONS DE LA TOMBOLA HORTICOLE. 531
Qu'ils en reçoivent, ici, nos plus chaleureux et sincères remer-
ciements.
Cet important appoint arrivant le jour de l'ouverture de
l'Exposition fit affluer les demandes de billets, qui s'enlevèrent
rapidement, grâce aussi au dévouement désintéressé de nos
aimables vendeuses, Mesdames Janssen de Gret, Thiéblemont, et
Lucien Ghauré,
Les 27 et 28, l'Exposition automnale étant terminée, les lots
furent reclassés et reformèrent une nouvelle Exposition, emplis-
sant presque le pavillon, qui fut accessible aux porteurs de
billets seulement.
Les opérations du tirage se sont accomplies très régulière-
ment le 29, de une heure à quatre heures et demie, en présence
d'un nombreux public titulaire de billets.
Ge tirage s'est fait au moyen d'une roue gracieusement
prêtée par M. Fichet, constructeur à Paris, dans laquelle ont été
déposés les numéros correspondant à ceux des billets vendus ;
les autres ont été retirés publiquement.
Chaque numéro sortant correspondait au numéro inscrit au
catalogue des lots, que votre Commission a cru devoir faire
imprimer pour que ses opérations, faites au grand jour, pussent
être contrôlées, et aussi comme témoignage de reconnaissance
envers ses généreux donateurs.
Au cours des opérations du tirage, il a été remis à M. Lucien
Ghauré, Secrétaire, une lettre annonçant l'envoi d'un vase en
porcelaine de Sèvres, offert par M. le Président de la Républi-
que; c'est ce qui expliquera aux personnes non présentes la
raison pour laquelle ce lot a été tiré le dernier.
Au fur et à mesure de leur appel, les numéros sortants ont été
inscrits par quatre Secrétaires, et les opérations générales ont
été à leur tour vérifiées et contrôlées. La liste officielle a été
arrêtée et portée au journal la Paix ^ qui a bien voulu se charger
gratuitement de son impression in extenso.
La remise des lots s'est correctement accomplie, les 30 et 31,
ainsi que le portaient les billets ; mais la Commission, voulant se
montrer très large envers les retardataires, a décidé que cette
délivrance se continuerait les I"', 2 et 3 novembre;, jusqu'au
532 RAPPORT SUR LES OPÉRATIONS DE LA TOMBOLA HORTICOLE.
moment fixé pour la vente des lots non réclamés ou généreuse
ment abandonnés par les gagnants; tout s'est parfaitement"passé
et aucune réclamation ne s'est produite.
Les 3 et 4 novembre, après un nouveau classement des lots
restants, la vente publique, annoncée et affichée, a eu lieu par
le ministère de M. Delahaye, commissaire-priseur ; elle s'est ac-
complie sans incident, et le 3 du même mois, à midi, nous
remettions, libre et complètement débarrassé, le pavillon de la
Ville, dont le délai d'occupation nous avait été gracieusement
prorogé par la municipalité.
Voici sommairement le résultat de cette opération, qui a
dépassé nos espérances, et qui, avec le produit de la vente des
billets et de celle des lots abandonnés, fournira une somme
d'environ huit mille francs qui viendra s'ajouter à la souscrip-
tion ouverte en faveur de nos malheureux sinistrés.
Votre Commission tient à vous remercier de n'avoir pas douté
de son dévouement à cette œuvre de charité qui nous tient au
cœur à tous. Si elle se montre satisfaite de ce résultat, elle
regrette aussi que le court délai qui lui était assigné ne lui ait
pas permis de faire davantage, car elle est convaincue, à la rapi-
dité avec laquelle s'enlevaient les billets pendant les derniers
jours, qu'ayant huit jours de plus, elle eût doublé son pro-
duit.
Nous voulons à notre tour adresser nos remerciements les plus
sincères à ceux qui ne nous ont pas marchandé leur dévouement
et leur concours, à nos généreux donateurs, à nos acheteurs et
vendeurs de billets, à la Presse, sur laquelle on peut toujours
compter lorsqu'il s'agit d'une bonne d^uvre à accomplir, à tous
nos collaborateurs, parmi lesquels nous citerons MM. Delamarre,
P. Lebceuf, Marsais, Mesnier, Tavernier, etc., sans oublier sur-
tout le dévoué Président de la Commission de l'Exposition,
M. Ch. Joly, qui, avec son obligeance habituelle, s'est mis entiè-
rement à notre disposition et nous a facilité notre lâche en nous
aplanissant bien des difficultés matérielles.
CONGRÈS UORTiœLR DE 1887, A PARIS
Le Congrès horticole de 1887 aura lieu, comme celui des
années précédentes, pendant la durée de l'Exposition de prin-
temps. Les personnes désireuses d'y prendre une part active ou
seulement d'assister aux séances peuvent se faire inscrire dès à
présent.
La Société a lieu d'espérer qu'elle obtiendra, cette année en-
core, une réduction importante sur le prix des billets des Mem-
bres de la Société qui se rendront des départements à Paris
pour le Congrès.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1886.
Concours permanent.
Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3^ sér., IV, 1882, p. 631
et 753.)
Concours annuels .
Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten-
tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2" série,
XI, 1877, p. 445.)
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Penlstemon.
CONCOURS AUX SÉANCES
Le 27 janvier 1887, un concours aura lieu pour le Witloof
ou Chicorée de Bruxelles, présenté en lots de 80 à 100 pieds,
avec racines.
oHi PROCÈS-VERBAUX.
PROCÉS-VERBAUX
SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1886.
Présidence de M. Cli. Joly.
La séance est ouverte à deux heures et demie. D'après le
registre de présence, on y compte cent trente-cinq Membres
titulaires et douze Membres honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
A propos du procès-verbal, M. Hédiard dit que, lorsqu'il a
parlé avec éloge à la Société du Haricot Saint-Ciboire, il n'est
pas allé jusqu'à dire qu'il était supérieur en mérite au Haricot
Flageolet. Il l'a donné comme très recommandable sous divers
rapports, sans établir de comparaison avec d'autres. D'ailleurs,
comme la même variété de plante ne réussit pas également
dans tous les terrains, il n'est pas impossible que le jugement,
médiocrement laudatif, qui a été porté, à la dernière séance,
sur ce Haricot fût basé sur les résultats d'une culture faite dans
un terrain moins favorable que celui (|ui a servi à ses propres
expériences.
M. le Président annonce que la Société a eu le malheur de
perdre l'un de ses Membres les plus zébîs et les plus compé-
tants en matière de culture des plantes surtout de serre,
M. Fauve], jardinier chez M. Picot, à Taverny. Tout le monde
se rappelle ici combien étaient fréijuentes et remarquables les
présentations que faisait cet habile cultivateur. Elles consis-
taient surtout en Orchidées et Broméliacées brésiliennes, et
ces plantes étaient d'ordinaire en si bon état qu'elles lui
valaient presque chaque fois une récompense. Il ajoutait ainsi
notablement à l'intérêt de nos séances. Il est à craindre que,
=ous ce rapport, son décès, qui causera de profonds regrets à
JV. B. — La Commission de Rédaction déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
SÉANCE DU li OCTOBRE 188G. 535
tous ses collègues, ne fasse naître parfois sur notre bureau
des lacunes sensibles.
M. le Président annonce que le Conseil d'Administration,
dans sa séance de ce jour, a inscrit parmi les Membres hono-
raires de la Société, sur leur demande adressée par écrit, ainsi
que l'exige le règlement, MM. Lecocq-Dumesnil, ancien Tréso-
rier de la Société, à laCliapelle-en-Serval (Oise), Lesueur, hor-
ticulteur à Rouen, et Opoix, fleuriste, rue Bellechasse, à Paris,
qui étaient Membres titulaires depuis vingt-cinq années révo-
lues.
Il fait connaître ensuite à la Compagnie l'état actuel de la
question relative aux secours qui pourront être donnés aux
horticulteurs du département de la Seine dont les cultures ont été
dévastées par les orages des 1 0 et 23 août dernier. On avait pensé,
pour se procurer des fonds, à l'organisation d'une grande fête,
ainsi qu'à un emprunt. Des difficultés de plusieurs sortes ont
mis dans l'impossibilité de prendre à cet égard une résolution
définitive; mais, dès ce jour, une souscription est ouverte et
M. le Président prie instamment d'y prendre part le plus géné-
reusement possible non seulement tous les Membres de la
Société, mais encore toutes les personnes que peut émouvoir
le cruel état auquel ont été réduits la plupart des sinistrés. En
outre, il a été organisé une tombola qui sera tirée peu après
la clôture de la prochaine Exposition. Des dons d'objets divers
ont été faits déjà, même avec une générosité exemplaire. Ainsi
des horticulteurs belges et, à leur tète, M. Van Geert, ont
annoncé l'envoi d'une quantité considérable de plantes et,
parmi nous, la maison Vilmorin-Andrieux a donné des graines
pour une somme de 500 francs. On a tout lieu d'espérer que
le nombre des lots à réunir sera considérable et que la tombola
donnera les bons résultats qu'on en attend. M. le Président
avertit que les billets, dont le prix a été fixé à cinquante cen-
times, sont, dès ce jour, déposés au bureau de l'agence, dans
l'hôtel de la Société, et qu'on en trouvera aussi à l'Exposition
horticole qui va avoir lieu du 23 au 26 de ce mois. Il invite ses
collègues à en prendre le plus grand nombre possible et, d'un
autre côté, en prenant part à la souscription ouverte, à concourir
S3G l'HOCÈS- VERBAUX.
eTicaccment au soulagement des nombreuses inforlunes qui
ont été causées par les désastres du mois d'août.
M. le Président du Comité de Culture potagère, qui est en
même temps Président de la Société de secours mutuels des
Jardiniers du département de la Seine, prend à son tour la
parole et dit que cette importante association ayant ouvert,
dans son sein, iine souscription en vue de venir en aide aux
victimes des orages du mois d'août, a réuni une somme de
plus de neuf mille francs qui est, dès ce jour^ disponible et
qui dès lors donnera les moyens de pourvoir aux besoins les
plus pressants.
La Compagnie applaudit chaleureusement à ces marques
éclalantes des Jouables sentiments de solidarité qui animent
lojte la grande famille des horticulteurs.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1" Par M"*" veuve Guiibert (Emilie), fondatrice d'un orphe-
linat horticole, à Mézières par Epône (Seine-et-Oise), un lot de
Tomates et un à' Artichauts. Ces produits, qui ont été récoltés
dan^ les cultures de son orphelinat, ont été reconnus par le
Comité de Culture potagère comme étant des i)lus remarqua-
bles ; aussi, sur la proposition de ce Comité, une prime de
!'■'' classe est-elle accordée pour la présentation qui en a été
faite.
2" Par M. Beurdelcy, propriétaire, rue des Plantes, à Mont-
rouge-Paris, un lot du Céleri-Scarole, dont il a été déjà parlé, en
diverses circonstances, à la Société, notamment par M. Forgeot
qui a mis au commerce cette nouvelle variéti';. Il a été dit, dans
la séance du 12 août dernier (Voyez le Journal, cahier
d'août 1886, p. 415), que la graine vendue jusqu'à ce jour
n'était pas pure. M. Bcurtieley en apporte aujourd'hui la
preuve, car parmi les pieds de Céleri déposés par lui sur le
bureau et qui proviennent du même paquet de graines, deux
appartiennent au Céleri ordinaire. Il importe donc avant tout
d'isoler les porte-graines de cette nouvelle variété.
3° Par M. le D' Rousseau, amateur, à Joinville-le-Pont (Seine),
un' lot de Courges d'Italie ou Coucourzelles jeunes et par consé-
quent dans l'état où il est bon de les préparer pour la table.
SÉANCE DU 14 OCTi)BHE 1886. o37
D'après les renseigneinouts communiqués par M. Rousseau,
la Coucourzelle, qui est fort estimée en Italie, surtout dans les
environs de Rome, et qui n'est que très rarement cultivée en
France, fournit un excellent aliment. Son fruit, cueilli à peu
près à moitié grosseur, peut être préparé de diverses manières,
cuit au jus, farci et gratiné, ou simplement frit comme les
Pommes de terre. Son goût rappelle un peu celui du fond de
l'Artichaut. La culture de la plante n'exige aucun soin parti-
culier, et, pour en obtenir un bon produit, il suffit d'en semer
de la graine bien franche.
4° Par M™*^ veuve Guilbert (Emilie), trois corbeilles de Pnhrs
Beurré Diel, Bézi de Chaumontel et Beurré d'Hardenpont,
beaux fruits pour la présentation desquels il lui est accordé
une prime de 2'' classe.
5° Par M. Jourdain père, cultivateur à Maurecourt (Seine-
et-Oise), deux assiettées de Poires Duchesse et une corbeille de
Raisins Chasselas, dont la présentation lui vaut une prime de
2^ classe, — M. le Secrétaire du Comité d'Arboriculture frui-
tière fait observer que les Raisins récoltés à Maurecourt, ainsi
qu'à Conflans-Sainte-Honorine, sont plus dorés que ceux qu'on
obtient à Thomery et à Fontainebleau. La raison en est, dit-il,
que, ces deux localités se trouvant près du confluent de l'Oise
et de la Seine, l'air y est fréquemment chargé de brouillards
dont l'humidité facilite la coloration de la peau quand le soleil
se montre ensuite.
6° Par M. Harraca, de Pau, une Poire de semis que le Comité
d'Arboriculture fruitière a reconnue très belle et bonne, mais
en se réservant toutefois <le l'examiner de nouveau avant de
porter à son sujet un jugement définitif.
7° Par M.Berthoule, des Fruits récoltés à une altitude assez
considérable pour que la maturité en ait été notablement retar-
dée. Les variétés en sont nombreuses et toutes sont de celles
qui sont déjà passées sous le climat de Paris,, tandis que les
spécimens qui les représentent dans ce lot se trouvent en bon
état pour être mangées. Ainsi parmi les Poires se trouvent le
Beurré d'Amanlis, la William, même la Poire de l'Assomption.
Il y a aussi des Pêches et deux Pommes. M. le Secrétaire du
538 PROCÈS-VERBAUX.
Comité d'Arboriculture fruitière annonce qu'il sera parlé de ces
fruits prochainement.
M. Ch. Joly dit à ce propos qu'il se fait en grand en ce
moment une expérience d'un haut intérêt relativement à la
plantation d'arbres fruitiers dans des contrées situées à des
latitudes avancées vers le nord. Il sera important, à différents
points de vue, d'en suivre la marche et d'en connaître les
résultats.
8° Par M. Terrier, jardinier chez M. le D"" Fournier, rue
Saint-James, à Neuilly (Seine), un pied fleuri d'une belle Orchi-
dée, le Saccolahhim Bhimei Lindl., qui est en parfait état de vé-
gétation et qui porte ([uatre magnifiques inllorescences partant
de la partie inférieure de sa tige. Or cette plaiite est arrivée à
cet état, étant tenue dans une serre chaude et humide, suspen-
due depuis neuf mois par un simple fil de fer, flottant librement
dans l'atmosphère de la serre et sans avoir le moindre contact
ni de terre ni de sphagnum. Une prime de 1"° classe est accor-
dée à M. Terrier pour cette intéressante présentation.
Comment cette Orchidée a-t-elle pu prendre un pareil déve-
loppement sans autre milieu am.biant que l'air humide d'une
serre à Vanda? X cette question l'examen du sujet lui-même
permet, ce semble, de faire une réponse précise. Les racines
de la plante, au nombre d'une douzaine, sont très développées.
Leur diamètre moyen est de cinq ou six millimètres et la plu-
part d'entre elles atteignent ou dépassent même un métré de
longueur. Dans ces conditions, la plante s'est nourrie aux
dépens de la substance de ces racines et de l'eau qui, se con-
densant à la surface de ces organes sous l'influence d'inévi-
tables variations de température, a été absorbée par eux. Aussi,
au moment présent, ces racines sont-elles, sauf à leur extré-
mité active, fortement et irrégulièrement cannelées, ridées, en
un mot vidées d'une grande partie de la substance qui aupara-
vant les rendait lisses à leur surface et turgescentes. Il est
donc arrivé pour ce Saccolabium quelque chose d'analogue à
ce qui a lieu pour les animaux hibernants pendant leur période
d'engourdissement : elle s'est nourrie, dans ses parties autres
que ses fortes racines, d'une grande portion de la substance de
SÉANCE DU 14 OCTOBRE ^886. 531)
celles-ci, en y ajoutant toutefois un supplément qui lui était
fourni par l'atmosphère de la serre et par les matières solubles
contenues dans les poussières qui pouvaient se déposer à la
surface des racines. On peut dire encore qu'elle s'est compor-
tée comme le font habituellement certains TiUandsia{T. del-
toidea, stiicta, etc.) que, dans certaines parties de l'Amérique
du Sud, on suspend par un fil au balcon des fenêtres et qui,
dans cette situation, végètent et fleurissent sans difficulté,
d'où leur est venu, dans ces pays, le nom vulgaire de Fleur de
l'air {fîor dcl aire).
9" Par M. Dethou, député, propriétaire à Cannes (x\lpes-
Maritimes), un rameau fleuri d'un Colletic, arbuste à branches
aplaties et épineuses, dont la fleur a une délicieuse odeur de
vanille, qui vient très bien dans les jardins du midi de la
France et qui presque certainement supporterait aussi la cul-
ture en pleine terre, dans nos départements de l'Ouest dont le
climat est doux.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrétaire-général-adjoint procède au dépouillement
de la correspondance, qui comprend les pièces suivantes :
1° Une lettre par laquelle M. Adolphe Dupont, Secrétaire de
la Société royale d'Horticulture de la province de Namur, an-
nonce l'envoi d'une brochure dont il est l'auteur et qui a pour
titre : Essai d'étude sur les Pucerons des arbres fruitiers et spé-
cialement sur le Puceron lanigère du Pommier, avec indication
des moyens propres à détruire ces insectes. (Broch. gr. in-18
de 32 pages. Namur; 1886.) M. Dupont dit, dans sa brochure,
que, après avoir essayé, sans le moindre succès, l'application des
nombreux traitements qui ont été conseillés pour combattre le
Puceron lanigère, une circonstance à peu près fortuite lui en a
révélé un dont il a obtenu les effets les plus satisfaisants et qu'il
regarde comme infaillible. Ce moyen consiste, après avoir, en
hiver, lavé à grande eau et brossé fortement les arbres envahis
par l'insecte, après en avoir en outre raclé à fond les nodosités
et les fentes, à les badigeonner soigneusement avec une solution
obtenue en mettant dans mille d'eau dix de sulfate de fer. Il est
540 PROCÈS-VERBAUX.
même bon de déchausser les arbres et de verser ensuite à leur
pied trois ou quatre litres de la même solution.
2" Une lettre dans laquelle M. L. Laselve, de Rueil, dit avoir
découvert un moyen « de détruire la végétation parasite qui
constitue la maladie de la Vigne ». Seulement il n'indique ni celle
des trop nombreuses maladies cryptogamiques de la Vigne
contre laquelle il croit avoir découvert un remède, ni la nature
de ce remède lui-même.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée M. le Secré-
taire-général-adjoint signale les suivantes : 1°Attîche donnant le
programme du quatrième Concours général et du Congrès pc-
mologique qui seront tenus, par l'Association pomologique de
l'Ouest, à Versailles, du 25 au 31 octobre courant, avec le con-
cours de l'Etat, des départements de Seine-et-Oise et delà Man-
che, de la ville de Versailles et du Comice d'encouragement à
l'Agriculture de Scine-et-Oise, ot avec la coopération de la
Sociélé d'Horticulture de 8eine-ot-Oise. 2° iVow.s ;>a/o/s ou vitl-
(inires des plantes de Ut Corrèze, par M. Gaston Godi.n ni<; Lf,i>i.\ay,
nu'moire quia obtenu, en 1884, le second prix dans le concoui's
ouvert par l'eu M. Alph. Lavallée (Broch. in-8 de 34 pages;
Auch;188()).
iM. Janiin (Fenl.) a la parole et donne de vive-voix un aperçu
de la marche et des travaux de la "28" session du Congrès pomo-
logi(]ue, qui a été tenue à Nantes, du 20 iiu 22 septembre der-
nier, par la Société pomologique de France. Les délégués de la
Société nationale d'Horticulture à ce Gongrèi étaient MM. Miche-
lin, Lapierre et Jamin (Ferd.). La session a été ouverte le
20 septembre, à deux heures, dans la salle des Beaux-Arts, par
\\\\ discours de M. le Préfet delà Loire-Inférieure qui a souhaité
la bienvenue à MM. les membres présents de la Société pomolo-
gique et à MM. les dr'légiK's, La Société nantaise d'Horticulture
était représentée à cette séance par son Président et plusieurs
autres membres de son Bureau. Il a été convenu que les séances
suivantes auraient lieu dans le local oi^i la Sociétc' nantaise venait
d'ouvrir son Exposition horticole, c'est-à-dire sur le cours
Saint-André. Comme aux sessions précédentes, il a été décidé
qu'il y aurait chaque jour deux séances générales précédées
SÉANCE DU 14 OCTOBRt: 1886. 5il
chacune d'une séance de dégustations tenue par une Commission
spéciale. Peu de fruits ont été adoptés par le Congrès, les nom-
breuses sessions qu'il a eues jusqu'à ce jour ayant eu pour
résultat l'examen et l'admission de la presque totalité des fruits
déjà répandus qui possèdent un mérite incontestable. Les admis-
sions de cette année ont porté sur les quatre variétés suivantes :
Figue San Pieti'o, de Dalmatie, fruit très gros et très bon, dont
l'arbre fort productif est bifère ;
Poire La France, beau et bon fruit, mûrissant d'octobre à
février ;
Poire Louise Bonne Sannier, qui était à l'étude depuis 1881
et qui n'a été admise qu'après un assez loig débat;
Pomme Dean s Codlin, Pomme d'automne, d'un beau
volume, de bonne qualité et de jolie apparence, qui était à l'étude
depuis 1882.
Quant aux fruits qui ont été définitivement rayés, ce sont:
l'Abricot Ze Chancelier \ les Pêches Albatros, Docteur LLogg,
Wcdburton admirable, ainsi que la Pèche Pavie Comme ; les
Poires Bési de Montigny, Délicieuse de Grammont, Doyenne
Hérault ; les Pommes Belle et bonne de Hug, Professeur L.emoine ;
les Raisins Buchetet, Chasselas Jalabert, Grosse Clairette.
D'autres sortes de fruits déjà inscrites au tableau ont été main-
tenues à l'étude, et, en outre, le Congrès en a mis à l'étude un
certain nombre parmi lesquels se trouvent notamment des
Poires de la localité, dont plusieurs ont une maturité tardive el
par cela même pounont augmenter nos ressources pour l'hiver
ainsi que des Raisins qui avaient été apportés de Bordeaux pa
M. Daurel. Ceux-ci paraissent provenir d'hybrides à la pro
duction desquels ont concouru lesYigues américaines, mais qu
n'ont que peu ou même point de saveur foxée et qui d'ailleurs,
assure-t-on, résistent au Phylloxéra comme au Mildiou.
La médaille que donne annuellement le Congrès a été attri-
buée, celte année, à M. Hortolès, professeur d'Arboriculture à
Montpellier. En outre, une autre médaille entièrement équiva-
lente à la première aux points de vue matériel et honorifique,
et qui avait été offerte par M. Reverchon, le vénérable Trésorier
de l'Association pomologique de France, a été décernée à
o42 PROCES-VERBAUX.
M. Bernède, pépiniériste très dislingué de Bordeaux. Enfin la So-
ciété nantaise d'Horlicultiire'ayant mis à ladisposilion du^Congrès
une médaille qu'elle désirait voir attribuer au pomologue qui,
dans cette partie de France, avait rendu le plus de services à
l'Arboriculture, le tioisième lauréat du Congrès a été le frère
Louis, directeur de l'établissement départemenlal des sourds-
muets, amateur aussi zélé (|u'inslruit en malière d'Arboriculture,
aimé et vénéré dans le pays, et à qui on doit des gains d'une
valeur reconnue.
La 28® session du Congrès pomologique a été close sans qu'on
ait déterminé la ville dans laquelle la ^29" aura lieu l'année pro-
chaine.
M, Jamin (Ferd.) entretient ensuite ses collègues de l'Exposi-
tion horticole qui a été tenue par la Société nantaise pendant
qu'avait lieu la session du Congrès pomologique. Des fruits s'y
trouvaient en grand nonibi e. Les Poires qu'on y voyait «Haient
généralement d'un beau volume et nommées exactement; par
contre, les Pommes étaient petites. La saison étant déjà avancée,
les Pèches y étaient peu abondantes, ainsi, du reste, que les
Raisins. Un Compte rendu circonstancié donnera une idée plus
complète de cette intéressante Exposition.
L'honorable collègue communique enfin à la Compagnie des
observations qu'il afaitespendantson voyage dansledépartement
de la Loire-Inférieure. En général, dit-il, les fruits qu'on voit à
Nantes et dans les environs de cette ville ont un beau volume.
C'est même de laque nous sont venues des variétés estimées, entre
autres le Beurré Glairgeau et la Poire de l'Assomption. M. Jainin
a vu l'arbre-mère de cette dernière variété cbez l'obtenteur,
M. Ruillé de Beauchamp, à la Goupilière près de Nantes. Or,
malgré cet état satisfaisant de Farboricullure fruitière dans le
pays, les fruits qu'on y voit sur les marchés et ceux qu'on y sert
sur la table des hôtels sont tout autre chose que beaux et
bons, fait regretlable qui tient probablement à ce qu'ils peuvent
avoir été récoltés sur les terrains bas de la vallée de la Loire,
Quant aux Vignes de la Loire-Inférieure, MM. les Délégués les
ont vues chargées de Raisins, mais malheureusement fortement
atteintes par le Mildiou, Toutes les fois qu'ils en ont trouvé
SÉANCE DU 14 OCTOURE 1886. 543
l'occasion, ils ont signalé le traitement par la bouillie borde-
laise dont les propriétaires n'avaient pas connaissance, et ils ont
conseillé de l'employer dorénavant. Au moment où ils ont
examiné ces Vignes, les ceps montraient un retour de végétation
et on voyait déjeunes pousses à l'extrémité de leurs sarments.
Une particularité digne de remarque, c'est que les Vignes plan-
tées dans les sables du littoral de l'Océan avaient beaucoup moins
souffert que les autres des atteintes du Mildiou. Cette demi-
immunité, jointe à celle bien reconnue que ces mêmes Vignes pos-
sèdent relativement au Phylloxéra, devrait amener à faire de
grandes plantations sur ce littoral. Sans doute le vin qu'on y
récolle n'est pas de première qualité; mais, dans Tétat actuel de
notre viculture, il constituerait un supplément de récolte d'au-
tant plus appréciable qu'il serait naturel.
M. le Président remercie M. Jamin de son intéressante et ins-
tructive communication.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
1"^ De l'éducation du bouton àfruitsur le Poirier, par M. l'abbé
Lefèvre, chanoine à Nancy.
2° Rapport sur les cultures de M. Domage, horticulteur au
Pecq; M. Michel, Rapporteur. — Les conclusions de ce Rapport
tendent au renvoi à la Commission des récompenses.
3° Rapport sur les Régonias tubéreux cultivés par M. A. Ro-
bert; M. A. CuARGUERAUD Rapporteur. — La Société en adopte
les conclusions qui tendent au renvoi à la Commission des ré-
compenses avec recommandation spéciale.
4" Rapport sur un appareil de chauffage de M. de Vendeuvre;
M. Chauré (Lucien) Rapporteur.
5° Compte rendu de l'Exposition de Coulommiers, par
M. Rergman (Ernest).
6° (jomple rendu de l'Exposition de Strasbourg, par M. Miguel,
7" Compte rendu de 1 Exposition de Troyes, par M. Hariot.
8° Compte rendu de l'Exposition de Lagny, par M. Vitry fils.
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions ;
Et la séance est levée à quatre heures moins un quart.
544 PROCÈS-VERBAUX.
SÉANCb: DU 28 OCTOBRE 1886,
Présidence de M. Ch. Joly.
La séance est ouverte à deux heures et demie. D'après le
nombre des signatures qu'a reçues le registre de présence, on y
compte cent vingt et un Membres titulaires et dix Membres
honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vole de la Compagnie,
l'admission de cinq nouveaux Membres titulaires dont la pré-
sentation a eu lieu dans la dernière séance et n'a pas soulevé
d'opposition.
Il informe la Compagnie d'une perte éminemment regrettable
que vient d'éprouver la Société par le décès de M. Monlenard,
de Juvisy-sur-Orge (Seine-et-Oise), qui était Membre titulaire
depuis l'année i8o9.
Il rend ensuite compte de l'élat actuel des choses relative-
ment aux secours à donner aux horticulteurs du département
de la Seine dont les cultures ont ét('' dévastées par les orages du
mois d'août dernier.Nonseuleirientlo Société a ouvert en leur faveur
une souscription qui, on croit pouvoir l'espérer, procurera sans
doute une somme importante, mais encore elle a orgjinisé une
tombola qui doit être tirée demain, 29 octobre. La Commission
chargée par h Conseil d'Administration d'organiser cette tom-
bola est composée deM. Vitry fils. Président, M.Chauré (Lucien)
Secrétaire, MM. Beigman (Ernest), Dybowski, TrulTaut (Albert).
Ces collègues ont rivalisé de /èle et d'activité dans l'accom-
plissement de la mission qui leur a été confiée. Ils ont
obtenu, pour composer les lots, des (Ions tellement nombreux
que, au moment présent, tous les produits qui avaient été
présentés à l'Exposition du 23 au 26 courant ayant été enlevés,
les tables disposées pour les recevoir, dans le grand pavillon de
la ville de Paris, en sont presque couvertes. On doit donc
de vifs remerciements tant aux organisateurs de la tombola
qu'aux donateurs dont la générosité a puissamment con-
SÉANCK DU 28 OCIOP.KE 1886. 545
tribué à la rendre producUve pour les malheureux sinistrés.
Des l)illets onl été placés en très grand riombre. Toutefois,
comme il en reste encore quelques-uns, M. le Président invite
à les prendre les Membres présents, dont plusieurs se rendent
immédiatement à son invitation. — M. le Président avertit
enfin que, après le tirage de la tombola, les lots gagnés qui
n'auraient pas été enievés au bout de quelques jours seront
l'objet d'une vente dont le produit sera joint aux fonds donnés
par la souscription.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M. Tabernat, jardinier chez M'"*" la duchesse de Galiéra,
à Clamart ^'Seine), un lot de Patates qui sont venues dans une
assise de O'^jâS de terreau posée sur un sol consistant. Ces
tubercules sont très beaux ; aussi une prime de 2« classe
est-elle accordée pour la présentation qui en est faite. —
M. le Président du Comité de Culture potagère dit à ce propos
qu'il désirerait voir la culture de la Patate beaucoup plus
répandue qu'elle ne l'est encore. Cette racine est un bon aliment
qui serait certainement fort apprécié s'il était plus connu. Seu-
lement la culture de la plante, sans être difficile, exige quel-
ques soins. Ainsi elle est assez sujette à s'emporter, ce qui nuit
à la production. Quand sa lige prend alors un trop grand
développement en longueur, il importe de la soutenir, car, si
elle se casse, la végétation et par suite les tubercules s'en res-
sentent fâcheusement.
2° Par M. Duvillard, jardinier-maraîcher, à Arcueil (Seine),
trois pieds de Céleri, dont un est le Céleri Chemin, tandis que
les deux autres appartiennent à une variété américaine qu'il
présente sous le nom de White Bloune. Cette variété se rappro-
che de celle dont on doit l'obtention à M. Chemin, tout en lui
restant inférieure à certains égards. M. Duvillard l'a mise sous
les yeux de ses collègues pour leur donner les moyens d'établir
une comparaison entre les deux. Cette présentation a été faite
hors concours.
3° Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, place
de la Madeleine, un lot de gros Piments doux, provenant d'Es-
pagne. M. Hédiard obtient, pour cette présentation, une prime
39
646 PROCÈS-VERBAUX.
de 2^ classe. Il fait remarquer que ces fruits ont un
volume exceptionnel, et il ajoute que la saveur en est parfaite-
ment douce, nullement piquante. En Espagne, où ils constituent
un aliment recherché et 1res usuel, on les prépare pour la
table de manières diverses, notamment cuits sur le gril après
qu'on en a enlevé la peau . La plante vient bien aussi en
Algérie.
4° Par M. Dethou, propriétaire dans l'Yonne et à Cannes
(Alpes-Maritimes), une tige de Chayotte ou Sechium editlr, Cucur-
bitacée dont il a été plusieurs fois question devant la Société, à
cause de son fruit. A Cannes, la plante est en fleurs en ce moment,
et son fruit atteindra sa maturité au mois de décembre. — A Paris,
au contraire, dit M. le Président du Comité de Culture potagère^
elle vient fort mal, par insuffisance de chaleur, au moins
à l'air libre. M, le Président du Comité en a lui-même essayé
la culture, sans en obtenir des résultats tant soit peu satis-
faisants.
5" Parle même, un lot d'Oranges Mandarines, deux Figues de
Barbarie ou fruits de YOpuntia Ficus indica Haw. et des Ar-
houses^ fruits de YArbutus Unedo L. Les plus remarquables de ces
fruits sont les Oranges Mandarines, parce qu'elles sont venues sur
(les arbres plantés en pleine terre, à Bleneau (Yonne), qu'on a
seulement le soin de couvrir de châssis pendantl'hivi'r. Dans ces
conditions, les Mandariniers, qui appartiennent à la variété
petite, végètent et fructifient très bien, à ce pomt qu'ils ont
donné, celte année, jusqu'à six cents fruits sur un seul pied.
Ces fruits ont bon goût; jnais ceux qui sont en ce moment
déposés sur le bureau ont la peau un peu sèche, parce qu'ils sont
conservés depuis le mois de mai, époque à laquelle ils auraient
dû être mangés. En outre, les arbres qui les produisent forment
un charmant massif toujours vert et portant presque constam-
ment soit des fleurs, soit des fruits qui en rehaussent l'effet
ornemental. Dans la même propriété, M. Dethou soumet à une
culture analogue des Agaves et diverses plantes grasses qui
prennent en pleine terre un grand développement et deviennent
très belles.
O"* Par M. Chineau, propriétaire à Chatou (Seine -et-Oise),
SÉANCE DU :28 ocTOBUE 1886. o47
cinq Pommes Grand Alexandre qui sont venues sur une seule
lambourde, à l'extrémilé d'une brindille.
7° Par M. Terrier, jardinier chez M. le docteur Fournier, rue
Saint-James, à Neuilly (Seine), un pied portant deux inflores-
cences du Cattleyaaurea, belle Orchidée qui a été introduite de
Colombie par l'établissement Linden, en 1872. — Il est accordé,
pour cette présentation, une prime de 2" classe,
8° Par M. Dethou, trois inflorescences d'une belle Zingibé-
racée indienne^ VHedychium flavum Roxb., et un rameau de Pat-
chouli [Pogostemon Patc/iouly Pellet.j, Labiée sous-frutescente,
bien connue pour son odeurqui en détermine l'emploi journalier.
Ces deux plantes sont cultivées en pleine terre, à Cannes, dans
le jardin de M. Dethou.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
Pour cette séance avait été ouvert un Concours ayant pour
objet, en fait de fleurs les Asters, en fait de légumes les Choux-
fleurs, et destiné en même temps aux fruits. Les objets qui
pouvaient y être présentés ayant été, on le conçoit sans peine,
envoyés à l'Exposition qui n'a été close qu'à un jour d'inter-
valle, le résultat en a été nul pour les Asters et les Choux-
fleurs. Les fruits seuls y ont été représentés par huit corbeilles
de magnifiques Raisins Chasselas qu'avait apportées M. Cra-
potte, de Conflans-Sainte-Honorine. Le Jury du Concours,
composé de MM. CharoUois et Coulombier, a accordé à M. Cra-
potte un rappel de la grande médaille de vermeil qu'il a obte-
nue pour ses Raisins^, à l'Exposition qui vient de finir.
M, Ch, Baltet, horticulteur-pépiniériste à Troyes (Aube),
annonce que la Société horticole, vigneronne et forestière qui a
son siège dans cette ville y tiendra une Exposition spéciale de
Chrysanthèmes, le li novembre prochain, et que le produit des
entrées sera donné par elle, à titre de secours, aux horticulteurs
sinisti'ésdu département de la Seine.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée sont signa-
lées les suivantes : 1° le Règlement et Programme d'une Expo-
sition générale que la Société d'Horticulture de Cannes et de
l'arrondissement de Grasse tiendra à Cannes, du 20 au 23
rSiS NOJUNAIlOiNS.
^ianvier 1887. — :2" L'annonce de la '135" l'exposition de Chrysan-
thèmes que la Société royale d'Horticulture et d'Agriculture de
Tournai (Belgique), ouvrira à Tournai, le dimanche 21 novembre
prochain et continuera le lendemain 22. Une particularité à
signaler dans cette Exposition, c'est que, porte le Programme,
« Il n'y aura pas de concours particulièrement établis, la Gom-
« mission administrative laissant à chacun la faculté de com-
« poser ses envois comme il l'entendra. « — 3" Un ouvrage de
M. Fréd, Burvenich, père, intitulé : La CuUure potagè?'ed'aima.~
teur, bourgeoise et commerciale, naturelle et forcée, mise à la
portée de tous (in-R" de vu et 361 pages, avec 2io fig. dans le
texte; 2^ édit. Gentbrugge-lez-Gand, Belgique, 1886). 4° Plu-
sieurs Catalogues et Prix-courants d'Horticulteurs tant étrangers
que français.
11 estfail dépôt sur le bureau des documents suivants :
1 " Note sur deux arbres géants en Portugal ; par M. Joly (Gh.).
2" Compte-rendu de l'Exposition de Senlis; par M. Ciian-
TIUEU (E.),
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions;
Et la séance est levée à trois heures et un quart.
NOMINATIONS
mUnt.i: Dr 28 iicrnBm: ISSO.
MM.
1. K.\(,/K\ (Henri), commissionnaire en fletn-s, place Daiipliine, 1 î, à
Paris, présent > par MM. F. Battut et J. Dyliowski.
2. Lix.KN RE [E.], fabricant de poteries de fantaisie, rue Titon, 19, à
Paris, présenté par .MM. L. Delaville et A. Hébrard,
•i. Lki.oir (Jules-Victor), rue Jacob, 1, à Paris, présenté par MM. E.
Bergman et F. Bergman.
4. Thomereau, architecte-paysagiste, rue de Nesle, 121, à lieims
CMarne), présenté par MM. K. Bergman et F. Bergman.
:>. Vallkrand (jeune), liorticulteur, rue du Chemin-Royal, 28, à Bois-
Colombes (Seine), présenté par MM. E. Bergman et F. Bergman.
SUK QUELQUES VIGNES DE LA CHINE. oW)
MEMBRKS IlONUKUKES
MM.
I. Ltcocy-DuMESML, à La Cliapello ea Serval (Oise).
:2. Li:siEUR, horticulteur, à Roueu.
3. Opuix, fleuriste, rue Relldiiasse, 33, à Paris.
NOTES ET MÉMOIRES
Essai sur quelques Vignes de la Chine, découvertes I'ar le Perb
Lazariste Armand David (i),
Par M. Carrière (E.-A.).
Il n'est probablement aucune plante exotique qui, dès son
apparition, ait présenté autant de difficulté pour sa détermina-
lion que les Vignes dont il va être question. En effet, à peine
introduites, on ne voit apparaître que contradictions à leur
sujet: autant d'opinions émises, autant de diversités.
Quelle est la cause de toutes ces dissidences? De ce premier
chef que, à part un seul découvreur, le lazariste Armand David,
tous les autres, missionnaires comme lui^ qui ont parlé de
ces Vignes étaient complètement étrangers aux connaissances
viticoles ou ampélographiques, et même à la botanique.
Comme, d'une autre part, ils étaient désireux de faire des dédi-
caces, ils ont attribué des noms aux formes qui leur ont paru
présenter quelque intérêt. De là, les qualificatifs Pagnucii,
Chtaisii, Helordi, etc.^ en l'honneur de grands dignitaires
apostoliques (2).
Disons toutefois que ceci nest pas une critique de notre pari,
(1) Déposé le 'J septembre 1886.
(2) ÎSous tenons à déclarer (jue ce que nous disons ici des mission-
naires n'est ni une critique ni delà malveillance de notre part; nous
sommes au contraire les premiers à reconnaître combien, en général,
ces personnes sont désireuses de se rendre utiles. Malheureusement,
la volonté ne suffit pas, et, en pareil cas, les plus grands efforts
peuvent être stériles s'ils ne sont unis à des connaissances spéciales
en histoire naturelle, ce qui est la règle dans l'éducation religieuse
oij la botanique, enti'e autres, n'est presque jamais enseignée.
550 NOTES ET MÉMOIRES.
et que le fait dont nous parlons ne nous paraît pas mauvais en
soi ; le mal vient surtout de ce que ces prétendues espèces
n'ayant pas été déterminées, tout se réduit à des noms qu'alors
on applique diversement, parfois même arbitrairement.
Une autre aggravation à cet état de clioses déjà fâcheux,
c'est que ces plantes ont été envoyées en graines et que, comme
toutes les Yignes, celles dont nous parlons, loin de se repro-
duire identiquement, donnent des variétés à l'infini; il en est
résulté qu'aujourd'hui, sous une même dénomination, très
fréquemment l'on trouve les choses les plus diverses.
Constatons pourtant une atténuation à ces inconvénients, c'est
que, dès le début;, nous nous trouvons en présence de deux
qualifications générales qui, bien qu'un peu vagues, établissent
déjà un certain ordre qui fait qu'elles doivent être conservées, et
cela, par cette autre raison qu'elles s'appliquent à deux per-
sonnes dont le nom est lié à l'introduction de ces Vignes, au
point d'en être inséparable.
Ce sont les qualificatifs Davidiana et Romanetiana. en sou-
venir : 1" du père Armand David, qui, le premier, a découvert
ces Yignes et appelé l'attention sur elles; 2" de M. Romanet du
Caillaud, à (|ui les premières graines ont été envoyées et qui,
par conséquent, se trouve être le véritable introducteur de ces
Vignes en France.
Dans ces conditions^ la première chose à faire, qui s'impose
même, c'est d'abord la différenciation générale, c'est-à-dire la
séparation de toutes ces Vignes en deux grands groupes:
Davidiana et Romanetiana; puis l'établissement d'un certain
nombre de sous-divisions en rapport avec les plantes de
manière à les faire entrer dans des sortes de cadres généraux
dont les caractères, esquissés à grands traits, indiqueront au
moins les principales lignes.
Mais, il faut bien le reconnaître, sous ce rapport, tout est à
faire, car, ainsi que nous l'avons déjà dit et que nous le démon-
trerons, il règne sur ces Vignes une grande confusion qui tend
même à augmenter.
Un fait qui, probablement aussi, a beaucoup contribué à
cette confusion, c'est le caractère épineux que l'on a attribué à
SUR UUELQUES VIGNES DE LA CHINE. 551
certaines de ces Vignes, caractère qui, jusqu'à ce jour, était
inconnu dans le groupe des véritables Vignes,- mais qui^ jusqu'à
présent, n'a pu être constaté, de sorte que ce caractère n'est
guère encore qu'une hypothèse.
En effet, l'homme qui, le premier, a fait connaître ce carac-
tère et qui, de tous, est celui qui devait le mieux connaître ces
végétaux, puisqu'il en est le découvreur^ est le missionnaire
Armand David qui, pourtant, n'a rien affirmé à ce sujet ; ce
qu'il en dit est, en effet, tellement vague que l'on n'en peut
rien conclure de certain. Nous ajoutons même que, d'après des
renseignements pris à « bonne source », c'est à peine si l'on
peut affirmer la spinosité. Ainsi, non seulement on n'a pu nous
dire où sont plr.cées les épines ni sur quelles parties — jeunes ou
vieilles — elles se développent, mais on n'a même pu, sinon
vaguement, nous en affirmer l'existence. M. Romnnet lui-
même, à qui nous avions fait part de nos doutes qu'il semble ne
pas être loin de partager, nous envoya de vieux tronçons de
cette Vigne sur lesquels un examen des plus attentifs et des
plus minutieux n'a pu nous faire découvrir même la plus
légère trace d'épines.
Malgré cette incertitude, un n'est pas en droit de nier ce carac-
tère de spinosité qui, du reste, est assez nettement indiqué dans
un passage d'une lettre que le Père David écrivait à M. Romanet
du Gaillaud, à la date du 17 avril 1880. Nous croyons devoir
reproduire ce passage :
. . . Comme je ne sache pas que d'autres naturalistes que moi
aient jamais pénétré dans les montagnes où j'ai découvert les Vitis
Davidii et Romunetii, et que, d'un autre côté, je doute que mes courtes in-
dications soient suffisantes pour bien déterminer ces deux espé':es,je pense
que vous, comme introducteur de ces plantes inédites encore, vous
avez le droit de les vulgariser par les noms sous lesquels vous les
avez déjà indiquées. Les règles connues de la nomenclature binaire
exigeront que l'espèce épineuse s'appelle Titis Davidii ou mieux Spi~
novitis Davidii, si les botanistes se déterminent à créer un sous-genre
pour cette très curieuse « Vigne à épines ».
Cette lettre est très précieuse, à différents points de vue.
Faisons d'abord remarquer que, si elle semble mettre hors de
352 SOTES KT aiÉMOlKliS.
doute la spinosité, elle a néanmoins le grand inconvénient de
ne rien préciser snr <c cette très curieuse Vigne à épines », de
n'indiquer ni la nature, ni l'importance de ces Vignes, non plus
que les parties sur lesquelles se trouvent les épines, en quoi
consistent celles-ci, ni quelles en sont la forme, la nature, les
dimensions; si elles sont ligneuses ou herbacées, etc., ce qui
laisse place à toutes les hypothèses. De plus, cette lettre
démontre encore que le Père David, lui-même, n'avait aucune
idée de l'extrême variabilité que présentent les Vignes, et qu'il
croyait réellement qu'il n'y avait là que deux espèces: Davidii
et Romanclii, ce qui, sous ce rapport, fait supposer qu'il n'a
porté sur ces végétaux qu'une médiocre attention; autrement,
il aurait, lui, botaniste, reconnu qu'il y avait là plusieurs
formes distinctes, ce que, du reste, a démontré l'introductiondes
graines. Ne l'ayant pas fait, la confusion, qui était forcée, devait
partir de là.
Mais, d'une autre part encore, cette lettre fait supposer ou
plutôt démontre que le Père David n'a dit (]ue fort peu de chose
de ces Vignes, ce qui, du reste, ressort nettement de ce passage
de sa lettre : — «.... Je douté que les courtes indications que
«j'en donne soient suffisantes pour déterminer ces deux espèces «^
et c'est alors qu'il charge M. Homanet du Caillaud, «comme in-
troducteur de ces Vignes inédites, » de faire ce travail.
Mais, alors, comment M. Romanet, qui est complètement
étranger à la viticulture et à la botanique, pourrait-il détermi-
ner et décrire ces Vignes? Voilà à quoi l'abbé Armand David
ne paraît pas avoir songé
On le voit donc, ici encore, on n'a rien de certain, et même,
au lieu de s'éclaircir, la question ne pouvait que s'embrouiller.
Aussi est-ce ici, croyons-nous, qu'il convient de placer une
lettre d'un botaniste de nos amis, que, dans l'intérêt de la vr-
rilé, nous avions prié de vouloir bien faire quelques démarches
auprès de M. l'abbé Armand David, qu'il connaît particulièie-
ment, pour, si c'était possible, avoir des renseignements sur la
Vigne épineuse. Voici sa réponse :
Mon cher ami,
Selon votr^! rlésir, je suis allé vo r l'alibc Armand David qui, comme
SL'K QUELQUES VIGNES DE I,A CHINE. Oo3
toujours, a été très aimable et d'une extrême complaisance. J'ai
causé avec lui de diverses choses, de son voyage en Chine, et tout
particulièrement delà Vigne épineuse qui yous intéresse spécialement
et à laquelle, je dois vous le dire, il m'a paru n'attacher qu'une impra*-
tance assez secondaire. Voici du reste, textuellement ce qu'il m'a
dit :
" Jai rencontré cette Vigne au nord de la province de Pékin,
« et j'ai été frappé de voir qu'elle était cultivée pour faire
« du vin, d'après ce que m'ont dit les indigènes. Ce qui m'a
« surpris, c'était de voir que les tiges ou gros rameaux étaient
« épineux.
« Je ne me suis pas préoccupé davantage de cette Vigne,
« pensant que j'aurais l'occasion de la revoir ailleurs, parce
« qu'elle était cultivée là en grande abondance. »
Changeant de localité, M. David «'« pas revu cette Vigne, et c'est
seulement sur ses indications que, plus tai'd, M. Romanet, je crois, a
fait faire des recherches dans la région indiquée, et d'où il s'est fait
expédier des graines.
Voilcà tout ce que je sais et M. Armand David ne sait rien de plus
sur la Vigne épineuse
Je crois même, d'après ce que j'ai pu voir, qu'on lui a fait dire
beaucoup plus qu'il n'a jamais dit sur cette question.
Cette lettre, dont nous n'exagérons pas l'importance, qui
povu'tant est assurément très grande, jette un nouveau jour sur
la question, que, sans la résoudre, elle tend cependant à éclaircir.
D'abord, elle démontre que, même le découvreur de ces
Vignes, M. l'abbé David, n'en a fait qu'une très légère étude,
ce que nous savions déjà — et, de plus, qu'il ne les a vues
quune fois, et qu'il n'en est même pas l'envoyeur. Nulle part,
en effet, il n'est dit que M. Armand David ait jamais envoyé
de graines de ces Vignes, dont, au reste, il n'a guère parlé
qu'incidemment, de sorte qu'une nouvelle hypothèse vient
s'ajouter à celles qui existent déjà ; c'est celle-ci:
Les graines envoyées à diverses reprises à M. Romanet
du Caillaud se rapportent-elles bien aux deux plantes dont a
parlé l'abbé David?
Mais, en admettant qu'il en ait été ainsi — ce qui n'est pas
OO* XOTKS ET KEM01Ri:S.
prouvé, — qui pourrait répondre qu'il n'y a pas eu erreur dans
renvoi? Ne pourrait-il se faire, en effet, qu'il y eût eu confu-
sion, d'abord dans la recherche des porte-graines, puis dans
l'étiquetage de ces graines? Le fait n'aurait rien qui pût sur-
prendre, surtout si l'on réfléchit que plusieurs envois de graines
ont été faits et même de localités diverses, toujours par des
personnes complètement étrangères aux connaissances vili-
coles, et qui, ayant agi d'après des indications qu'on leur avait
données, ont pu récolter des graines sur d'autres plantes que
celles dont avait parlé Tabbé Armand David?
Notons encore ces deux faits, rapportés par M. Romanet du
Caillaud et qui ont pu ajouter aux chances de confusion : que,
« tandis que le Spinovilis Daridii a été découvert par Tabbé
« David dans une vallée où il croit à .JjoOO mètres d'altitude,
« latitude 34" environ, longitude 100" environ, le Vitis lio-
« manct.ii a été trouvé à 40 lieues plus au sud, par 105" longitude
« Est, à une altitude d'environ 1,350 mètres. »
On doit comprendre que, dans des conditions si différentes et
à d'aussi grandes dislances, il doit y avoir des Vignes d'espèces
très différentes et qu'il est même douteux que des espèces sem-
blables s'y rencontrent, ce que, du reste, parait in(ii(|uerla lettre
suivante que, au sujet du Spinovilis Daridii, M. Romanel du
Caillaud a reçue et dont voici la reproduction :
« .... Monseigneur Pagnuci (c'est M. Romanet qui parle), qui
w se trouve dans la vallée du Layo-Yu, m'écrit qu'il a trouvé
« plusieurs variétés de cette Vigne, produisant des raisins noirs,
'< d'autres des raisins blancs, et que lorsque le fruit des pre-
« mières est arrivé à maturité, il est d'un noii" foncé cumnit;
« celui de la Ronce Les grains du Splnovitis sont de la
« grosseur de ceux de la Vigne d'Europe (1), née de graine.
« c'est-à-dire comme un fort grain de (îroseille (2) . Les
I) Qu'cnleud-on ici par « Vigne d'Kurope, née de giaiues»?
Notons d'abord qu'il n'existe aucune Vigne qui soit particulière à
l'Europe; ensuite, que toutes les variétés de Raisin ont des grains de
grosseurs et de formes diverses, surtout quand les plantes ont été
obtenues par graines.
(2) Ici encore, rien de précis, même pas d'à peu près; car de quelle
SUR QUELQUES VIGNES DE LA CHINE. 555
« grappes sont ordinairement à grains distants; mais il y en
« a aussi à grains serrés comme ceux des Vignes cultivées en
« Europe (1). La longueur des grappes est asse7> variable ; il
« est assez rare cependant que les plus grandes dépassent dix
« centimètres de longueur.»
Tout ce qu'on vient de lire montre de la manière la plus
formelle une absence complète de connaissances viiicoles chez
les narrateurs en question, et prouve qu'en réalité il est
impossible d'asseoir sur leurs dires aucune donnée sérieuse. Le
champ est donc large et la voie libre. Seule l'expérience a la
parole.
Mais, alors, quel parti prendre pour arriver à éclaircir cette
question des Vignes de la Chine? On n'a même pas le choix,
car, en serrant la question ainsi que la circonstance l'exige, l'on
reconnaît de suite qu'il n'y en a qu'un, celui-ci : — Constater
aussi exactement que possible quel est actuellement l'état des
choses; en d'autres termes, étudier attentivement sur le vif,
c'est-à-dire au point de vue pratique, les Vignes en question et,
d'après cet examen, formuler des règles et poser des bases géné-
rales, tout en réservant pour plus tard la question de précision
des formes, c'est-à-dire ajourner les descriptions et les déter-
minations des variétés : soit la spécialisation des plantes.
Ces quelques observations générales, que nous avons jugées
indispensables comme préliminaires, étant une fois faites, nous
croyons encore, avant d'aller plus loin et d'une manière géné-
rale, devoir indiquer les principaux caractères des Vignes qui
nous occupent.
Groseille veut-on parler? Sont-ce des Groseilles à maquereau ou drs
Groseilles à grappes? De plus, chez les unes comme chez les autres de
ces « Vignes d'Europe », outre les formes et les couleurs des Raisins
qui sont des plus variables, ne trouve-t-on pas des grosseurs très
différentes ; depuis 6à8 millimètres jusqu'à 2 centimètres et même
plus de diamètre?
(1) Cetie fois encore, l'auteur, M. Pagnuci, laisse également voir
qu'il est d'une ignorance complète en tout ce qui concerne la Vigne.
S'il en était autrement, il saurait que c'est par milliers que se
comptent les variétés de Vignes « cultivées en Europe », et que toutes
sont dissemblables.
00('> NOTES ET MÉMOIKKS.
Faisons d'abord remarquer qu'à part le groupe Romanetiana
— et encore? — il n'est pas dans toutes ces Vignes que nous
connaissons deux plantes qui soient identiques; que souvent
même elles présentent de telles différences que l'on est presque
en droit d'affirmer qu'il n'y a aucun caractère absolu sur lequel
on puisse s'appuyer, ce qui, pour le moment du moins, s'oppose
à toute individualisation ! En effet, il n'est pas rare de voir tous
les degrés possibles se montrer sur une même plante, par
exemple, en ce qui concerne les formes et le développement des
feuilles. Ainsi l'on trouve depuis la forme en cœur non ou à
peine lobéf , jusqu'à la forme très lobée et même franchement
digitée, et cela en passant par toutes les nuances intermédiaires.
Si l'on examine l'épiderme des jeunes parties : bourgeons,
pétioles, etc., on constate des faits analogues: du rouge au
blond pâle ou blanchâtre. Mais là où les variations sont le plus
remarquables et le plus importantes, c'est en ce qui concerne
la villosité; sous ce rapport, en effet, l'on trouve- depuis la
villosité plus ou moins hirsute, jusqu'à la pseudo-splnosUê. Kt
de plus on nMiiarquo que les variations ne sont pas moindres
en ce (lui concerne la couleur, la forme, la longueur, la gros-
seur et la railleur ainsi que la nature des poils : on en voit de
raides, de mous, de droits, de courbes, de très courts et dis-
tants, jusqu'à d'autres qui, plus ou moins longs et rapprochés,
cachent presque complètement les parties sur lesquelles ils se
trouvent qui alors sont hérissées-crépues.
Toutes ces diversités, en ce qui concerne la villosité hirsute,
se rencontrent non seulement sur les jeunes tiges, mais encore
«ur les pétioles, parfois même sur le limbe des feuilles, mais
alors en dessous. Quant aux formes et à la contexture du limbe
ou de ses divisions, on trouve également tous les degrés: depuis
le tissu mou, mince ou épais, doux au toucher, villeux-feutrf
et même lanugineux, jusqu'au tissu sec, coriace, dur ou scabre,
plus ou moins épais, fortement nervé, glabre, vert, glaucescent;
de plus, on constate que tous ces caractères sont susceptibles
de changen^ents très importants suivant l'Age des plantes, la
nature des organes, la position, etc.
rai=rns !o ■'e'" is crhs^rvpr, pp c<^ qui concerne la villosité ou
suit OLIiLUUKS VIGNES DE LA CHINE. ."ioT
même la tomentosité, que ces caractères, très variables, du
reste, se rencontrent presque toujours à différents degrés et
même qu'il est peu de variétés ou formes, qui, à un certain âge,
ne soient devenues villeuses et même feutrées dans les jeunes
bourgeons et feuilles, cela même lorsque toutes les autres par-
ties sont glabres.
Si au lieu des feuilles et des tiges on examine les vrilles, quant
à leur couleur, leur forme, leur disposition, etc., en un mot au
point de vue botanique, on constate des variations analogues,
de sorte que nulle part, ni en quoi que ce soit, on ne peut guère,
du moins quanL à présent, rien affirmer, sinon ces deux choses :
inconstance et variabilité.
Quant aux fleurs et aux fruits, que seront-ils? On ne peut le
dire non plus, puisque, à part de très rares exceptions, ces
Vignes n'ont encore ni fleuri ni fructifié (1). Toutefois, en ce qui
concerne la fructification, nous ferons observer que si, en nous
basant sur les caractères de la végétation et du faciès des plantes,
nous jugions comparativement et analogiquement, nous serions
presque en droit de douter de l'usage de ces Vignes au point de
vue économique, c"est-à-dire de la vinification. C'est_, du reste,
ce que semble démontrer la lettre suivante que vient de nous
adresser M. Romanet du Caillaud en réponse à une autre que
nous lui avions écrite afin d'obtenir divers renseignements sur
ces Vignes. Nous la reproduisons sans y rien changer (2) :
Le Caillaud, par Limoges, ce 12 juillet 1886.
Monsieur,
Sui'chargé d'occupatioos, je vous écris eu hâte pour vous donner
(1) Pour ces caractères, voir plus loin.
(2) Uelativemcnt à cette lettre, de même qu'tà toutes celles de ce
même auteur que nous aurons occasion de publier, nous croyons dès
maintenant devoir faire remarquer que les qualificatifs Davidii et Ro-
munetii dont se sert M. Romanet doivent être intervertis si l'on
veut qu'ils s'accordent avec les nôtres pour les mêmes plantes.
L'adoption de cette interversion que, du reste, nous avons déjà faite
ailleurs [u;, nous a paru nécessaire pour les multiples raisons que
nous ferons ressortir plus loin.
[a) Revue horticole, 1885, p. o.'i.
558 iNOTES ET MÉMOIRES.
les renseignements que vous avez bien voulu me demander sur les
Vilis Romcmetii, Davidii, Pagniicii, etc.
Monseigneur Pagnuci s'étant absenté de Lao-Yu, n'a pu m'envoyer
des branches de Vigne épineuse avec la graine cueillie sur la
branche même. Ce sera pour plus tard.
Des pieds de Vitis Davidii que j'ai ici, un a fleuri; la fleur paraît
hermaphrodite, car de petites grain» s sont en formation sur d'autres
grappes du même pied.
Le Bomanetii que j'ai ici, le Pagnucii que j'ai en Périgord, les
Romanctii el Pagnuci i, chez MM. les fils d'André Leroy, n'ont donné
que des (lews mâles.
Désirant nous renseigner aussi exactement que possible sur ce
fait afin de savoir comment et dans quelles conditions il s'est
produit, nous avons écrit à notre collègue M. Baptiste Desportes,
qui est toujours à la tête de l'élablissement de feu André Leroy
et qui, avec son obligeance habituelle, nous a répondu la lettre
que voici :
Angers, le 10 août 1886.
Mon cher collègue,
Je suis heureux de vous être agréable et de vous donner des rensei-
gnements bien complets sur les Vignes que nous possédons, prove-
nant de graines venues de la Chine et dues à l'obligeance de M. Ro-
nianet du Caillaud.
Du Vitis Rotyianclii j'ai planté le plus beau piod qui poussait avec
une vigueur exlraoniinaire. Dès la seconde année de plantation, il
m'a donné des grappes de fleurs très nombreuses, grandes et bien ra-
mifiées. Déjà je compt'ijs sur une abondante récolle de Raisins et
croyais avoir afl'airc à une espèce précieuse; mais à la défloraison, je
fui cruellement désappointé, en voyant que j'avais affaire à une espèce
chez laquelle l'organe femelle manquait; j'en ai envoyé une grappe à
M. Romanel du Caillaud, cette année, et aussi des boutures.
Les autres pieds venus après n'ont pas encore fleuri; ils poussent
également avec une très grande vigueur. Ils sont plantés dans le
jardin de l'Université catholique.
Tels sont les renseignements que je puis vous donner sur ces Vignes
de la Chine. Toutes ont les feuilles très larges, duveteuses on des-
sous ; les mérithalles grêles sont très distants. Je ne pense pas qu'elles
vaillent nos Vignes d'Kurope; elles ont plus de ressemblance avec
celles que nous avions reçues des côtes du Pacifique.
Veuillez, etc.
B. Desportes.
SUK QUBLOUSS VIGNES DE LA CHINE. 559
Voulant autant que possible ne rien laisser d'incomplet et
afin de bien préciser et de faire ressortir les caractères gé-
néraux des types, nous avons de nouveau écrit à notre collègue
M. Desportes pour lui faire observer que, dans sa lettre, il ne
s'était pas suffisamment étendu puisqu'il ne nous avait parié
que d'un pied de Vitis liomanelii et que nous désirions surtout
avoir son opinion sur le Vitis Davidii, qu'il possédait très pro-
bablement, et, de plus, que nous serions très désireux qu'il
voulût bien nous envoyer un échantillon de chacune de ces
deux espèces, de manière que nous pussions les comparer
d'abord entre elles, ensuite avec celles que nous cultivons, ainsi
qu'avec d'autres que nous nous étions fait envoyer de différents
endroits sous les mêmes noms. Voici d'abord la réponse de notre
collègue, que nous faisons suivre de quelques observations sur
les échantillons qu'il a eu l'obligeance de nous envoyer :
Angers, le 18 août 1886.
Mon cher Collègue,
Je m'empresse de vous répondre au sujet des Vignes de la Chine
reçues en pépins de M. Roraanet du Caillaud. Je vous adresse un
spécimen des deux espèces du premier envoi qui nous a été fait : l'un,
de la plus vigoureuse, à très grandes feuilles duv( teuses tt portant
encore ses grappes sans fruits II y a deux branches : l'une, la Homa-
neli>, est .très vigoureuse; l'autre, au contraire, délicate et très
petite, provient du Spinovitis Davidii. La première, qui a le bois
grêle, pousse avec une \igueur peu commune, et, bien que ti-ês flori-
bonde, ne donne pas de fruit. La seconde n'a pas donné de fleurs
jusqu'à ce jour,
.Mou opinion est que ces Vignes ne seront pas avantageuses comme
produits. Elles ressemblent à celles que j'ai rencontrées à l'état sau-
vage dans les forêts d'Amérique et qui ne donnaient que quelques
grappillons échelonnés à de grandes distances le long de la tige.
Outre ces deux espèces, nous en avons obtenu d'autres d'un second
envoi, sous le nom de Vitis Davidii. Je les ai plantées dans le jardin
de rUniversité catholique, sous la direction de l'abbé Hy, le savant
professeur d'Histoire naturelle. Elles ont un autre aspect ; .«6h< cou-
verles sur le. bois et les nervures des feuilles de nombreux aiguillons très
dévefippés; aucune d'elles n'a encore fleuri.
. Veuillez, etc.
B. Dksportes.
Dans les échantillons envoyés par M. Desportes, que nous
oGO .NoTKs i:t ME.M(»iin:s.
avons examint^s avec ?oin et comparés, nous avons reconnu, et
sous les mêmes noms, les deux types Romanetii et Davidii que
nous cultivons : le premier à feuilles argyrées-sétacées ou
so\euses; le deuxième à liges hispides et à feuilles cordiformes,
dentées ou spinulées sur les bords, qui est bien notre Vilis
[Spinovilis) Davidii. Quant à la petite espèce <( qui pousse peu
et paraît délicate », c'est un type singulier et tout à fait
distinct, dont nous avions déjà vu un pied ailleurs, provenant
également des graines introduites par M. Romanet, et qui ne
peut rentrer dans aucun groupe connu, bien qu'il nous ait paru
se lallacher à celui des Iloniancliana où nous l'avons placé et
dont il devra faire une sous-division. Ses feuilles entières,
cordiformes, très luisantes sur les deux faces, rappellent
assez exactement celles de certains Lierres. — Voir plus loin,
pour ce caractère.
Avant daborder ce que l'on pourrait nommer la « période
pratique », — bien qu'elle soit encore théorique et même un
peu hypolliélique, sur certains points, — nous croyons, dans
l'intérél du sujet et afin do réunir le plus de renseignements
possible, devoir encore leproduire différentes lettres que nous
a adressées M. Romanet du Caillaud, en les faisant î^uivre de
quelques observations que nous avons jugées nécessaires eu
égard aux plantes auxquelles elles se rapportent (l).
MoNSiEiR (-AURn:ni:,
J'ai riionneur de vous adresser des échantillons de feuilles ; 1* du
YiliH lintnanedi setnis de 1882) : — Tige rouge, hispide-, nervures
rouges cl liispides; vrilles rouges; 2<* de Spinovilis Davidii (semis de
1881; : — Bois noir et dont l'écorce se pèle au printemps en éclatant
tout d'une pièce; — Feuilles blanchâtres eu dessous, de formes va-
riables; écorcc couverlo, cpiand elle est verte, de fds lanugineux
comme des toiles d'araignée ou des « fils de la Vierge ». — Les épines
n'ont pas encore paru : paraîtront-elles? Les différences d'altitude, de
climat, di; terrain, etc., ne s'y opposeront-elles point?
En tout cas, ces Vignes sont le produit de graines appelées Seinina
(II. Voir relativement aux qualificatifs Davidii et Romaiielii, souvent
cités dans ces lettres, la note ci-dessus que nous avons écrite
(page •■■)."i7).
SUR DEUX ARBRES GÉANTS EN PORTUGAL. 561
Yifis S):inos3e quœ crescit in montibus Lao-Yu. C'est le Spinovltis dé-
couvert par M. l'abbé David, en 1872, sur le mont Lao-Yu, en
Chen-Si.
Le Vitis Pagnucii, semé en 1883, n'a pas réussi; la graine était
trop vieille; mais le semis fait en 1881 avec de la graine dite du Vitis
liomanetii a produit presque entièrement du Vitis Pagnucii vu qu'elle
avait été récoltée trop tardivement à Ho-Chen-Miao, alors qu'il n'y
avait presque plus de raisin dans cette localité et que des deux espèces
qui croissent à Ho-Chen-Miao, le Vitis Pagnucii est le plus tardif.
Je n'ai que deux pieds de Vitis Pagnucii de 1881, dont l'un, très fort,
est planté en Périgord; je vous en ai envoyé des boutures (1).
Il doit y avoir probablement une troisième espèce à feuilles
vernies (2); je ne l'ai pas; j'en ai eu un ou deux pieds qui ont gelé.
Veuillez, etc.
Fred. Romanet du Caillaud.
[La suite prochainement.)
Note sur deux arbres géants en Portugal (3),
par M. Ch. Joly.
Parmi les curiosités dignes de fixer l'attention des botanistes
et des voyageurs, il faut citer les arbres colosses que l'on trouve
dans certaines régions où Ton a su respecter Tœuvre de la
nature. Parmi ces colosses, je mentionnerai un Ghène-liège
(fig. 1) et un Châtaignier (fig. %) dont mon ami M. Duarte de
(1) Ces boutures, qui ont très bien repris et poussé, sont à feuilles
cordiformes ou plus ou moins lobées; les jeunes sont villeuses,
feutrées de même que l'extrémité des bourgeons. Elle rentre dans le
groupe Davidiana et fait partie de la section C. Variabius. — E.-A. C,
(2) L'espèce à (c feuilles vernies • dont parle M. Romanet est, en
effet, des plus curieuses. Elle paraît devoir être rare, car ce n'est que
très exceptionnellement que, dans les graines envoyées de la Chine,
on en rencontre quelques pieds. Il nous paraît probable qu'elle n'est
pas aussi frileuse que le donne à croire M. Romanet, puisque des
deux sujets que nous connaissons, Tun, qui est planté dans la banlieue
de Paris, à Aubervilliers, depuis cinq ans, n'a jamais souffert du
fioid, bien qu'on ne l'abrite pas soigneusement. — E.-A. C.
(3) Déposée le 28 octobre 1886.
40
)H-2
NÙTKS F.T MEMOIRKS.
SUR DELX ARBRES GÉANTS EN PORTUGAL, 563
Oliveîra, de Porto, a bien voulu m'envoyer les photographies.
On sait que le Chêne-liège [Quercus Suber L.) croît surtou,
dans le bassin méditerranéen. Il lui faut un climat sinon chadu
du moins peu exposé aux changements subits de température et
aux froids rigoureux.
Quand l'arbre est vierge, c'est-à-dire non encore exploité, il
peut facilement résister aux intempéries; mais, quand on lui a
retiré son écorce, le froid ou Texcessive chaleur lui seraient éga-
lement préjudiciables. On n'employait anciennement le liège
que pour les bouchons. Aujourd'hui on s'en sert pour faire des
cloisons, pour la chapellerie et la mécanique, on en fait des
cartes de visite, des étiquettes, des tapis, des ceintures de sau-
vetage, des bouées, etc., et les résidus sont broyés par des
machines spéciales pour servir à emballer les primeurs.
Notre Algérie possède, comme Tunis et le Maroc, de merveil-
leuses forêts de Chênes-liège ; après elle, on en trouve en Cata-
logne et en Andalousie; la France en a des forêts en Provence,
en Gascogne, dans les Landes et dans la Corse. En Portugal, on
en rencontre aussi de très étendues dans les provinces d'Extre-
madura, Alemtejo et Algarve : ce pays exporte en Angleterre
une quantité considérable de liège qui rentre en Portugal, sous
la forme de bouchons servant à expédier le fameux vin de Porto
si estimé chez nos voisins.
Le liège est aujourd'hui l'objet d'un commerce très important
en Portugal et, de jour en jour, sa valeur augmente : en 1867,
elle était de 0 fr. 15 le kilogr. ; elle est aujourd'hui de 0 fr. 25.
Dans les provinces d'Alemtejo et Algarve, on fait la récolte des
glands qui servent à nourrir les porcs dont la supériorité est
attribuée à cette alimentation.
C'est en Portugal qu'on voit le Chêne colosse, objet de celte
note. Il se trouve dans la piopriété de M. le vicomte de Robo-
redo, connue dans le pays sous le nom de Herdade de Torre.
à 500 mètres au nord de la chapelle de St Gonçalo, sur la
route de Palmella et à 15 kilomètres au sud de Lisbonne.
Il mesure 9 mètres de circonférence à un mètre du sol; il a
18 mètres de hauteur et sa tête a 20 mètres de diamètre.
Le peuple des environs a pour cet arbre une espèce de
5(i'(
NOTES ET MEMOIRES.
tKi^'. 2. Vu(> (rim C.liàtaifïnior grant on Porhigfil.
SUR LES BÉGONIAS Dli M. HUBERT. 563
vénération el le respecte comme les druides respectaient leurs
forêts. Aussi a-t-il encore une grande partie de sa première écorce
qui, dans certains points, dépasse 20 centimètres d'épaisseur.
L'extérieur du tronc n'offre aucune cavité : dans certaines
années, il fructifie èibondamment et il n'est pas rare de lui voir
produire 800 litres de glands.
M. Carlos Pimentel, savant sylviculteur portugais, croit que
ce Chêne est le doyen de ces forêts et qu'il doit avoir au moins
quatre siècles. Il y a dans les environs d'autres Chênes ayant
de 4 à 6 mètres de circonférence.
Le second arbre colosse (fîg. 2) est le Châtaignier d'Alcon-
go.sla, qui se trouve sur le versant nord de la montagne de
Guardunha, près de Fundào, à une altitude de 800 mètres. Là
existent des troncs d'un diamètre considérable; malheureuse-
ment on a coupé leurs branches pour en faire des bois de cons-
truction. L'arbre le plus colossal parmi eux est sur la route de
Fundào à Alcongosta. Depuis qu'on l'a recépé, il lui est sorti
une vingtaine de branches déjà énormes. Le tronc a 6 mètres
de hauteur et 14°', 50 de circonférence à un mètre [du sol. Une
ouverture placée au nord donne accès à une cavité de 3 mètres de
large à l'intérieur du tronc. Lorsqu'il avait toutes ses branches,
son diamètre était de 20 mètres et son ombre couvrait une
surface de loO mètres carrés.
RAPPORTS
Rapport sur les Bégonias tubéreux cultivés par M. .\.
Robert, horticulteur au Vésinet (1) ;
M. A. Chargueraud, rapporteur.
Messieurs,
La Commission nommée par M. le Président de la Soc'été,
sur la demande de j\1. A. Robert, pour visiter ses cuUures de
(1) Déposé le 14 octobre 1886. '
o66 RAPPORT
Bégonias tubéreux, s'est rendue Avenue des Pages, 52, au Vésinet,
le 29 septembre.
Les membres présents étaient MM. Gappe, Delamarre, Fou-
card, Yallerand, Welker, Chargneraud. M. Cappe fut nommé
Président et M. Chargueraud Rapporteur. Un de nos collègues de
la Société_, M. Lucien Chauré, avait bien voulu se joindre à nous.
MM. Lequin, Michel, Morin et Alexandre (L.), qui avaient été
désignés pour faire partie de cette Commission, se sont excusés
de ne pouvoir assister à sa réunion.
En entrant dans l'établissement de M. Robert, nous fûmes
tous véritablement émerveillés de la vue d'ensemble que pré-
sentait, on peut dire, ce champ de Heurs dans lequel, sur
une surface d'un demi-hectare, étaient groupées par nuances
les variétés de Bégonias que nous allions admirer en détail.
Le genre Bégonia en général, et particulièrement les Bégonias
tubéreux, qui étaient l'objet de notre visite, forment un groupe
de végétaux d'une valeur ornementale incontestée; mais à un
autre point de vue, ce genre de plante est un exemple frappant
de ce que peuvent, sur les végétaux cultivés, des hybridations
raisonnées et suivies et des soins de culture parfaitement
appropriés.
Sans vouloir refaire ici l'historique des Bégonias tubéreux
qui nous occupent, il nous paraît utile et intéressant de rap-
peler ce qu'étaient, il y a encore peu d'a'nnées, les premiers
Bégonias tubéreux introduits dans les cultures et desquels
procèdent les variétés aujourd'hui cultivées.
Il y a, en effet, seulement environ dix-huit ans, car c'est
vers 1867, que les premiers Bégonias tubéreux, originaires
d'Amérique, furent introduits en France.
Les premières espèces ou variétés, pour ne citer que les plus
connues, ont été mises au commerce sous les noms de Bégonia
liollviensis, qui était à fleurs rouges et à pétales étroits, de
/y. Veitchii, deB. rosxjlora, de B. FrœbcU duquel est sortie une
variété à fleurs blanchâtres, de B. Pearcei à fleurs jaunes,
petites, à pédoncule grêle. Ces espèces, qui excitèrent alors
l'admiration des horticulteurs et des amateurs, paraîtraient
aujourd'hui bien médiocres auprès de leurs descendantes.
SUR LES BÉGONIAS DE M. ROBERT. o(i7
Aujourd'hui en effet, grâce à l'habileté et aux soins de quel-
ques horticulteurs qui se sont plus particulièrement livrés à la
culture de ce genre de plantes, on possède des Bégonias tubé-
reux présentant la plus grande partie des qualités ornementales
que ces végétaux peuvent offrir, et qui manquaient plus ou
moins aux diverses espèces primitives, comme aspect général
de la plante, forme, coloris ou tenue des fleurs.
Il serait certainement bien difficile de déterminer exactement
la part d'influence qui revient à chacune des espèces ou va-
riétés primitives qui ont pu servir aux hybridations dans le
résultat aujourd'hui acquis, en dehors même des modifications
qui peuvent résulter de soins particuliers de culture. Cependant,
dans l'ensemble des caractères que présentent maintenant les
belles variétés cultivées spécialement par M. Robert^ on retrouve
l'aspect général de végétation des Bégonia Veitchil et rosœflora.
Notre collègue M. Robert, dont les cultures de Bégonias sont
bien connues et renommées, s'est adonné tout particulièrement,
dans la recherche du perfectionnement ornemental de ces
plantes, à obtenir et à réunir, par des hybridations et des sélec-
tions suivies, un ensemble de caractères qui constituent mainte-
nant un groupe distinct bien caractérisé, et connu sous le nom
de Bégonia erecia grandlflora, à cause de leur caractère orne-
mental essentiel qui est de présenter, sur des hampes bien
dressées au-dessus *des feuilles, formant touffe, de grandes
fleurs simples, se tenant bien sur de forts pédoncules. Les prin-
cipales variétés, parmi les plus belles et encore nouvelles, que
nous avons pu admirer réunies par milliers, groupées par colo-
ris, sont les suivantes :
Bégonia à fleur rouge pourpre foncé, les variétés à fleurs
roses et couleur chair, à grandes fleurs bien arrondies, et les
variétés à tons cuivrés et orangés.
Une variété toute nouvelle encore et qui mérite une mention
spéciale est la variété nommée Souvenir de M"* Robert, à fleurs
bien blanches, très grandes et se tenant bien.
Une variété également nouvelle et des plus recommandables
est celle à grandes fleurs jaune pur.
Grâce à l'obtention et à la fixation de ces coloris nouveaux,
o68 RAl'PUHT
on peut, rien qu'avec des variétés de ce genre de Bégonias tubé-
reux, composer des corbeilles aux nuances variées, produisant
le plus bel effet.
Parmi ces variétés à grandes fleurs simples régulières, nous
avons remarqué quelques spécimens présentant ce caractère
particulier d'avoir leurs trois pétales extérieurs frangés et légè-
rement ondulés. Il y aurait, croyons-nous, intérêt à perfec-
tionner et à fixer ce caractère qui pourrait être le point de
départ d'un type présentant un intérêt ornemental tout spécial.
M. Robert qui, depuis plusieurs années, s'était, presque exclu-
sivement on peut dire, allacbé à la culture et au perfectionne-
ment des variétés à fleurs simples de ce groupe de Bégonias
tubéreux [erecta), parce que ces variétés étaient celles qui pr<'-
sentaient mieux leurs fleurs, commence à cultiver et à fixer
une autre variété de ce même groupe, mais à fleurs doubles
et se tenant aussi bien que les variétés à fleurs simples.
Toutefois la Commission n'a pu juger suffisamment et sur
des échantillons assez nombreux tle la valeur réelle de cette
nouveauté. Parmi les variétés de Bégonias tubéreux ne rentrant
pas dans le groupe des erecla, c'est-à-dire parmi celles f]ui
présentent leurs fleurs dispersées sur une tige feuillée deve-
nant plus ou moins haute, votre Commission a pu admirer une
des plus jolies variétés connues, à lleur^ roses, doubles, très
grandes, obtenue par notre collègue et mise au commerce en
4885 sous le nom de Clémence Denisart. Une autre variété du
même genre, non encore au commerce, est aussi de tout pre-
mier mérite comme dimension de la fleur qui est double, très
bien faite et à centre jaunâtre.
Parmi les variétés déjà anciennes mais toujours des plus
jolies, nous signalerons \e Bégonia Mavliano gi'aciUs^ aux fleurs
simples d'un beau rose tendre et à odeur très agréable ; le
Bégonia atrorubra nana, variété très florifère, à lleurs simples,
d'un coloris pourpre très foncé. Cette variété, ainsi que son
nom l'indique, s'élève peu et convient, par conséquent, très
bien pour former des bordures.
M. Robert nous a signalé qu'il espérait obtenir une améliora-
tion notable par la culture de l'une des variétés bien connues,
SUR LES CULTURES DE M. DLl'ANLOUP. 509
nommée Victor Lemoine, qui, paraît-il, commence à devenir
tubéreuse.
Votre Commission, Messieurs, a été unanime pour reconnaître
les soins tout particulièrement favorables que notre collègue
apporte à la culture et à la multiplication des Bégonias : les
nombreuses et belles variétés déjà mises par lui au commerce,
celles qu'il continue d'obtenir, en sont du reste le meilleur té-
moignage. Ces cultures sont dans un état parfait au point de vue
de l'ordre, de la méthode et de la propreté. L'emplacement,
très favorable à ce genre de culture, qu'il a su choisir pour
installer son établissement, prouve qu'il connaît bien le tempé-
rament de ses plantes et, par conséquent, le milieu le plus
favorable à la culture des Bégonias tubéreux : un sol léger,
très humifère et à l'abri de l'action trop forte du soleil et des
grands vents sont des conditions générales de succès.
En terminant, nous signalerons, comme cultivés également en
grand par notre collègue, de très beaux Cyclamens à grandes
fleurs.
En résumé, Messieurs, votre Commission est heureuse de vous
faire connaître qu'elle est unanime pour vous demander d'au-
toriser l'insertion de ce Bapport dans le Journal de la Société,
et son renvoi à la Commission des récompenses, avec une recom-
mandation toute spéciale.
Rapport de la Commission chargée de visiter les cultures de
MM. DuPATsLOUP ET C''^ (successeurs de la maison Loise), quai
DE LA Mégisserie, n° 14, à Paris (1);
M. Lequin, Rapporteur.
A la suite d'une demande faite par M. Dupanloup et C'"^, la
Société d'Horticulture de France a décidé qu'une Commission
spéciale se rendrait à Sarcelles (Seine-et-Oise), le 16 août, afin
de visiter les cultures qui dépendent de l'établissement de cet
horticulteur. Cette Commission était composée de MM. Savoye,
(1) Déposé le 9 septembre 1886.
570 RAPPORT
Gentilhomme, Tabar fils, Robert, Fontaine et Lequin. A l'excep-
tion de M. Fontaine, qui s'est excusé par lettre, tous les membres
étaient présents. La Commission s'est constituée en nommant
pour Président M. Savoye et M, Lequin pour Rapporteur.
L'objet principal denotre visite était l'examen d'une collection
de Reines-Marguerites. L'établissement est situé rue de Garges,
à Sarcelles ; il occupe environ 2 hectares qui sont en parfait
état de culture et ne laissent rien à désirer comme tenue et tra-
vail pratique. Le matériel est composé d'une serre hollandaise
et d'environ loO châssis servant à la culture des semis de tleurs
annuelles au printemps, et à celle des Primevères et Cinéraires.
Toutes les plantes y sont cultivées au point de vue des graines.
S'il arrive parfois qu'une mauvaise plante se glisse dans les
cultures, immédiatement elle est enlevée et jetée en lieu sûr.
afin d'éviter de faire tort aux autres. Ce travail nous a paru
suivi très attentivement en vue d'arriver à un bon résultat
comme sélection et de donner aux amateurs de bonne marchan-
dise. Un carré est spécialement réservé à l'essai de toutes les
graines achetées par la Maison , afin de juger dans quelles pro-
portions se fait la levée de ces graines et d'établir des points de
comparaison pour les diflérentes provenances. Ce travail très
étendu demande beaucoup de soins et a été l'objet attentif de la
(Commission.
Une culture trèé intéressante en ce moment est celle de la
Reine-Marguerite, principal objectif de notre visite. La collection
de ces plantes est composée de cinq catégories représentées par
43 variétés. Nous vous citerons en première ligne la collection
de Reines-Marguerites pyramidales, à fleurs de Pivoine (race
Truffant), composée de 12 variétés. Les plus méritantes sont :
blanche de neige, rouge carminée, rouge sanguin foncé, violette
foncée,- rose, lignée blanc, bleu clair, bleu foncé, etc.. Ces
pyramidales sont très riches de coloris et forment de belles
pyramides.
Viennent ensuite les Pyramides couronnées, composées de
6 variétés. Vous savez, Messieurs, que ces plantes ne sont pas
toujours constantes ; cependant celles-ci nous ont paru réunir de
précieuses qualités comme franchise de couronne. Leurs coloris
SUR LES CULTURES DE M. DUPAXLOUP. 371
sont : bleu clair, brun violet, cramoisi, rouge lilas, rose et
violet; elles appartiennent presque toutes à la division des im-
briquées.
A la suite des pyramides viennent les demi-naines multiflores,
composées de 6 variétés, et les demi-naines à fleurs de Pivoine.
Dans les premières les coloris principaux sont • les blanches,
les cuivrées lisérées blanc, la rouge foncé carmin et la violette
pompon. Nous avons remarqué une variété mauve, très jolie,
formant des touffes d'un effet magnifique. Les demi-naines à
fleurs de Pivoine forment un ensemble de 6 variétés d'un bon
choix et à fleurs très pleines. Le blanc pur, le bleu foncé noir,
l'écarlate foncé luisant, l'acajou, le cramoisi, le ligné blanc, le
bleu clair sont les principaux coloris de cette section.
Nous terminerons cet examen par les variétés naines à fleurs
de Chrysanthème. 14 variétés constituent ce groupe impor-
tant. Les plus méritantes sont: la blanche mignonne, l'écarlate
feu, très bonne plante pour la culture des marchés, la rouge
brique cramoisi, carmin clair, bleu foncé, coloris chair très foncé,
violet, etc. Cette série, comme plante naine, est splendide.
Voilà, Messieurs, en quoi consiste cettejolie collection et nous
devons dire qu'en entrant dans l'établissement nous avons été
émerveillés à la vue d'une culture si importante. Environ 12,400
plantes forment un ensemble vraiment féerique, arrivé à un
parfait état de floraison.
En continuant notre visite, nous avons remarqué particulière
ment des Zinnias appartenant à la race naine représentée par
8 variétés en pleine floraison. Les coloris principaux sont : le
jaune d'or, l'écarlate vif, le blanc pur, le rouge pourpre, le
rouge vif, variété obtenue à Lyon, plante de premier mérite. Une
bordure de Zinnias striés nous a paru en bonne voie d'améliora-
tion, étant donné ce genre peu constant.
Deux carrés sont aussi affectés à la culture des Glaïeuls. Vous
savez tous_, Messieurs, que la maison Loise s'est occupée sérieu-
sement de cette plante, qui lui a valu plusieurs récompenses tant
en France qu'à l'étranger ; aussi les successeurs ont-ils tenu à
honneur de continuer la culture de cette brillante collection,
qui se compose d'environ 250 variétés où figurent les nouveautés
572 RAl'PUHT
de -1884 et 1885, suivies des anciennes variétés les plus marquan-
tes connues jusqu'ici. Il serait trop long d'énumérer les noms et
les diverses couleurs des plantes qui composent cette collection.
Nous avons fixé ensuite notre attention sur les Plilox Dvum-
mondii, parmi lesquels nous avons remarqué les variétés :
Grandiflora stellata splendens (de M. Benarv), celle dont le
coloris est nankin Isabelle, également nouveau ; le blanc pur; le
rouge vif, très recommandable.
Différentes races de Pensées sont aussi dans l'établissement
l'objet de soins constants, au point de vue de la semence. Les
races distinctes sont : les Pensées cuivrées de Bugnot, les cinq
macules à grandes fleurs, les Pensées striées et la Parisienne
Trimardeau. La Pensée jaune pur y est également représentée.
A'iennent ensuite 2 jolies planches de Verveines. Ce genre de
plantes a presque complètement disparu aujourd'hui des jar-
dins où il mériterait certainement d'être cultivé. Nous avons
retrouvé la blanche pure, la rouge cocciné, la rouge défiance,
celle à fleurs d'Auricule, qui, avec un groupe d'Italiennes, for-
ment l'ensemble de la collection.
Environ 12,000 Bégonias, plantés sur plates-bandes ou en
massifs, viennent se joindre à toutes ces cultures. Ils appartien-
nent presque tous au typeerec/a et on t des coloris variés.
Nous ne terminerons pas ce Rapport sans parler d'un nou-
veau Phlox blanc nain, qui a éié déjà présenté au Comité de
Floriculture et que la maison doit mettre au commerce l'an pro-
chain. Nous avons pu juger de sa beauté par son abondante
floraison et la tenue de ses fleurs. Il sera certainement bon pour
les marchés et d'un grand mérite comme plante naine.
Voilà, A'essieurs, les résultats de notre examen. Votre Com-
mission a pu constater qu'elle était là en présence d'hommes
dignes d'obtenir l'approbation de notre Société. Elle a donc
l'honneur de demander le renvoi de ce Rapport à la Com-
mission des Récompenses. Elle gardera le meilleur souvenir
de l'accueil qu'elle a reçu et de l'excellente impression qu'elle
a rapportée de la visite de ces cultures.
SUR UN APPAREIL DE r.llAUFFAGE. 573
Rapport sur un appareil de chauffage de M. Cn. de
YeNDEUVRE, a ASNIÈRES (1);
M. Chauré (Lucien), Rapporteur.
Messieurs,
Le 28 juillet 1884, un concours général pour les appareils de
chauflage des serres a été organisé par les soins de notre Société
et a pu donner des résultats comparatifs sur la valeur des ap-
pareils exposés, ainsi que permettre d'établir un classement
entre eux.
Parmi ceux-ci il s'en trouvait un présenté par M. Ch. de
Vendeuvre, constructeur, rue du Chalet,, 6, à Asnières (Seine),
qui n'a pu fonctionner par suite d'un défaut de construction
dont notre collègue a été victime; ce défaut résidait, non dans
le système, mais était imputable au fondeur de la chaudière;
aussi cet appareil a-t-ilété mis hors concours.
Après avoir fait refaire son appareil du même modèle, M. de
Vendeuvre vous a demandé la nomination d'une Commission
chargée de l'expérimenter dans ses ateliers, non comparative-
ment avec d'autres, puisque le concours est clos, mais seul et
sur les mêmes bases permettant d'établir un parallèle et de
comparer avec les résultats acquis relativement aux appareils
ayant concouru.
Pour faire partie de cette Commission vous avez bien voulu
désigner MM. L.Lebœuf, Eon, Lucien Chauré, Blanquier, Ponce,
Mouillet, Hanoteau, Martre père, Mirande, Debray, et la date
de la réunion a été fixée au 4 juin 1886, à une heure, chez le
constructeur.
Aux jour, lieu et heure fixés, se sont trouvés réunis MM. Eon,
Lucien Chauré, Blanquier, Debray, Mouillet, Mirande, Ponce, à
qui s'étaient adjoints MM. Garden et Cordonnier.
M. Martre s'était excusé.
Après avoir nommé M. Eon comme Président et M. Lucien
(1) Déposé \e 14 octobre 1886.
574 RAPPORT
Cbauré comme Rapporteur, la Commission a commencé ses
expériences.
L'appareil, qui était établi en plein air, est composé d'une
chaudière verticale à foyer intérieur avec grilles inclinées en
forme de V, d'un réservoir à combustible placé au-dessus de la
grille du fond, que Ton remplit de coke ou de gailletles de
houille non collante, « ce qui permet, d'après le constructeur,
d'assurer une combustion à feu clair flambant, qui sp continue
régulièrement jusqu'à épuisement du combustible non emmaga-
siné. »
Cette chaudière est en tôle rivée, de 40 millimètres d'épais-
seur pour les parties exposées à l'action directe du feu et de
8 millimètres pour la calande ; elle a pour surface de chaufTe
directe fournie par :
1" Le foyer et le carneau dans lequel se dégagent les gaz de
la combustion et une partie du réservoir 6", 42
2" 27tubesFieldde l'",'20 de long sur 54 millimètres
de diamètre intérieur 5", 50
3" Surface indirecte fournie par la calande 6'", 40
Soit 18'",32
Cette chaudière, contenant 360 litres d'eau, était éloignée du
réservoir de 12"", 40 et reliée au départ par trois rangs de tuyaux
en fonte de 0'",08 de diamètre, soit SS^jGO.et au retour par deux
rangs, soit 29-", 40, au total 68'", cubant 340 litres
Le réservoir découvert, en tôle, rectangulaire
à coins arrondis, mesurait intérieurement 2"", 05
sur l'",48 et était rempli à environ 2 mètres de
hauteur : soit 6,060
Chaudière 360
Total 6,760 litres
Le feu fut allumé à deux heures et, à l'aide de différents ins-
truments de précision obligeamment mis à la disposition de la
Commission par son Président, M. Eon, nous avons pu cons-
tater les résultats suivants:
SUR UN APPAREIL DH CHAUFFAGE.
AUumé
Température
Température
Température
Température
à 2 h.
extérieure.
audépart.
à la rentrée.
au réservoir.
2 h.
16» 1 2
19"
i~o
18-^
3 h.
oo
18 1/2
39
4 h.
52
39 1/2
44 1/2
4 h. 1/2
00
35 i 2
46 1 2
5 h.
17° 12
63
42
58
5 h. i '2
79
47 1 2
66
6 h.
89 1/2
55
75
6 h. 12
93 1 2
64
84
7 h.
170 12
96
73
89
Le combustible apporté était composé de 6 kilos de bois et
de 150 kilos de charbon de terre ; il a été retiré après l'expé-
rience 30 kilos de charbon sur la grille.
Entre trois et quatre heures, il a été constaté qu'un arrêt avait
eu lieu dans le chauffage. Cet arrêt provenait du défaut de sur-
veillance du chauffeur qui avait mis du charbon trop gros, l'avait
laissé se serrer dans le réservoir de charge, ce qui, en somme,
n'avait pas rendu définitifs et concluants les résultats obtenus,
mais avait permis néanmoins de constater la bonne fabrication
et le bon fonctionnement de cet appareil qui a donné au réser-
voir 7]° d'écart en cinq heures (moins l'arrêt).
Avant de conclure définitivement, votre Commission, ayant
appris du constructeur qu'une Commission nommée par une
autre Société devait expérimenter le même appareil quelques
jours après, a désiré être convoquée pour en suivre les opéra-
tions et contrôler les siennes.
Le 17 juillet suivant, elle s'est rendue au même endroit, à
deux heures, et là elle a appris de la bouche de M. de Vendeuvre
que quelques membres de la Commission nommée par la
Société d'Horticulture de Seine-et-Oise s'étaient présentés le
matin et avaient déclaré s'en rapporter aux expériences qui
seraient faites en leur absence.
Force a donc été à votre Commission^ composée celle deuxième
576 COMPTE RENDU
fois de MM. Lebœuf, Eon, Lucien Chauré, à qui s'élaiciU ad)oinl.s
MM. Lonry et Bauer, de reprendre pour leur compte ces nou-
velles expériences.
Le réservoir, qui n'était rempli qu'à l'",60, contenait 4,850 lit.
Les tuyaux de départ et de retour 700
Soit 5,550 lit.
Les résultats qui ont été relevés sont les suivants :
Allumé
Température
Tem)3ératiu-e
Température
Température
à 2 h. 10.
extérieure.
au départ.
au réservoir.
à la rentrée.
■2 11. \0
230
25"
21» 1/2
21"
;j 11. K»
■2:\^ i/-2
oo«
45" 1/2
20 1 i
4 11. 10
2;;
80"
77
ti
;; II. i;;
100»
90 1/2
70 1 2
5 h. :{()
101"
08
84
Lo combustible brûlé pendant cette nouvelle expérience a élé
100 kilos de coke n" 0.
Le prix de cet appareil est de 2,000 francs.
Tels sont, Messieurs, les résultats obtenus dans ces deux
expériences qui ont pleinement satisfait votre Commission. Elle
vient vous demander l'adoption de son Rapport et son insertion
au Journal de la Société.
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS
Compte rendu de l'Exposition tenue par la Société d'Horti-
culture DE LA CoTE-d'Or, a DiJON, DU 29 MAI AU 0 JUIN 1 88C (1),
par M. B. Verlot.
Messieurs,
A l'occasion du Concours agricole de Dijon, la Société
d'Horticulture delà Côte-d'Or a tenu, du 29 mai au 6 juin der-
(1) Déposé le 26 août 1880.
DE L liXI'USlTlU.N iJi: UUUN. O//
nier, une Exposition annexée à ce Concours. Celte Exposition
occupait la vaste surface demi-lunaire située à l'entrée du Parc,
pendant que le Concours s'ouvrait dans la large avenue de cette
promenade si chère aux Dijonnais et dont il dépassait de beau-
coup la moitié de la longueur.
La disposition et l'exécution de l'Exposition horticole étaient
dues à M. Frasnoy, architecte -paysagiste à Dijon, qui avait su
tirer un excellent parti de l'emplacement.
Ici comme presque à toutes les Expositions tenues dans les
centres culturaux un peu importants, des abris protégeaient les
plantes les plus délicates, tandis que les rustiques étaient dis-
posées dans des massifs de formes diverses {| n'entourait un
gazon naissant. Enfin, à la base d'un rocher artificiel fait avec
beaucoup de goût, une rivière à contours nombreux, délimités
par des rocailles provenant sans doute des montagnes avoisi-
nantes, complétait cet ensemble qui permettait de disposer
convenablement les plantes, de quelque nature qu'elles fussent;
aussi^ malgré une pluie diluvienne qui n'a cessé de tomber
pendant son installation, cette fioralie était des plus réussies
en même temps que des plus remarquables parle nombre et la
beauté des produits accumulés, ce qui ne peut surprendre d'ail-
leurs dans un pays dont la réputation horticole n'est plus à
faire.
A une époque déjà bien éloignée, trop éloignée même, il
nous a été donné d'assister à quelques-unes des Expositions
horticoles dijonnaises; et si les souvenirs qui nous en sont resté.s
ont le tort de nous faire sentir trop vivement les progrès de l'âge,
ilsontcela de consolant qu'ils nous font voir le chemin parcouru
et les progrès accomplis. Nous nous rappelons entre autres, il y
a une quarantaine d'années, avoir visité une de ces floralies.
Elle était tenue dans l'une des salles de l'Hôtel de Ville, et les
plantes fleuries qui en formaient presque la totalité étaient
disposées sur quelques gradins dont le peu d'étendue serait un
objet de surprise pour nos contemporains. Eh bien, consé-
quence d'une évolution qui ne s'est, pour ainsi dire^, jamais
ralentie dans ce pays où les amateurs sont nombreux, les
habitants passionnés pour les fleurs et les horticulteurs sagaces
41
578 COMPTE RENDU
et intelligents, on peut dire sans exagération que la quantité
des produits culturaux que les quatre sections du Jury avaient
à juger cette année était dix et vingt fois plus importante
qu'à cette époque.
Le Jury s'est réuni le 29 mai, à une heure de l'après-midi, au
siège de l'Exposition. Voici sa composition:
!'■'= Section. — Culture maraîchère.
MM. Guillaume, Président de la Société horticole de Dôle;
fticaut, Président de la Société viticole ds Beaune;
Verjut, horticulteur à Dôle.
2" Section. — Ahhoriculture.
MM. Ghauvelot, délégué de la Société horticole du Doubs ;
Cochet ( Scipionj, rosiéi'iste à Suisnes;
Pcrrier, horticulteur à Sennecey-le-Grand;
Moyret, Président de la Société d'Horticulture de l'Ain;
Vaucher, délégué de la Société horticole de Genève;
'i'' Section. — FLOKICULTUItE.
MM. Crousse, Vice-Président de la Société d'Horticulture de
Nancy ;
Gaulain, délégué de l'Association horticole lyonnaise;
Moser, horticulteur ù Versailles;
Bolut (Charles), Secrétaire-général et délégué de la
Société d'Horticulture de la Haute-Marne;
Verlot (B.), délégué de la Société nationale d'Horticul-
ture de France;
•4^ Section. — Industries horticoles.
MM. Chafïotte, délégué de la Société d'Horticulture de la
Côte-d'Or;
Weber, jardinier en chef de la Ville de Dijon.
ME L i:.\l'(»SITHi\ \>\-. I»I.)(»N. o7i)
Atessieurs, nous n'avons pas l'intention de donner ici une
énumération, même superficielle, des nombreuses collections
qui ont figuré à cette Exposition ; nous nous contenterons de
rappeler les principales, pour vous montrer que presque tous
les produits de l'horticulture de plein air et de serre, d'utilité
et d'agrément étaient représentés.
Parmi les Légumes réunis en lots d'ensemble ou présentés en
spécimens plus ou moins nombreux de même espèce, se fai-
saient remarquer par leur variété et leur belle venue d'abord
l'importante collection de la Société d'Horticulture de Dôle qui
réunissait à peu près toutes les plantes potagères de la saison:
puis venaient celles de MM. Perrot, jardinier au Castel de
Dijon, et Gounod, jardinier chez M. Jobard, propriétaire à
Dijon; enfin nous ne saurions passer sous silence les beaux
Choux-fleurs de M. Lochot, maraîcher à Dijon, les Asperges de
M. Terra ud-Nicol le, à Valenciennes-les-Ruffey, celles de M. Re-
mondet, de Sassenay (Saône-et-Loire), et enfin les Pommes de
terre de M. Terraud-Nicolle.
Les arbres fruitiers formés en pépinière, de l'âge de un à
quatre ans, témoignaient d'une parfaite connaissance dans l'art
de l'arboriculture fruitière. Les arbres fruitiers sont^ du reste,
très répandus en Bourgogne, où on en cultive un grand nombre
de variétés. 11 ne faut pas oublier qu'un cours de taille est faitau
jardin botanique de Dijon par M. Weber, jardinier en chef de
la Ville, qui n'a qu'à se louer de l'exactitude et du désir d'ap-
prendre de ses auditeurs. Trois horticulteurs dijonnais ont pris
part aux Concours affectés à ces arbres : MM. Viennot, Ramo-
nol et Loisier, tous bien connus dans cette branche du jardi-
nage d'utilité.
Les collections générales de Conifères présentées par MM. Loi-
sier, Viennot, Henry-Jacotot fds et Paul Olivier étaient formées
des principales espèces et variétés les plus généralement répan-
dues, souvent remarquables par leur développement et parfois
aussi par leur rareté.
Quant aux arbres et arbustes non résineux et à feuillage
persistant, nous rappellerons que ceux de MM. Viennot, Loi-
sier et Henry-Jacotot fils étaient très variés, ce qui prouve la
580 CU.MI'TE RENDU
généralité de l'emploi de ces plantes dans les jardins de Dijon
et de ses environs.
Les lots d'ensemble de plantes de serre, au nombre de six,
étaient composés d'individus généralement bien cultivés, ap-
partenant à de nombreuses espèces fleurissantes ou à feuillage
décoratif. Nous citerons surtout ceux de MM. Stelfen-Blonde,
Henr^'-Jacotot fils et de M"'= Hubert-Pingeon et fils. Dans cette
dernière collection on remarquait plusieurs Palmiers et entre
autres l» C hamœdorea Emesti Augusti, T hrinax parviflora, Phœ-
nicophorhim Sechellarum^ Corypha australis, Kentia Balmoreana
et Forsleiiana, plusieurs Sabal, P/iœnix, etc.; les trois Figuiers
les plus cultivés pour orner les appartements : Ficus rubùjinosa,
elastica et Chaut ieri. A ces plantes venaient s'ajouter des
Fougères, Aroïdées, Crotons, Dracénas, Broméliacées, etc. On
y remarquait aussi quelques espèces anciennement introduites,
telles que //oya cnrnosn b\en fleuri, Adamia versicolor eXClethrn
avhorea, ces deux derniers à peu près disparus de nos cultures;
puis un petit nombre de plantes d'introduction assez récente ;
Asparagus plumoms, par exemple.
La collection similaire de M. Slefl"en-Bionde ne comprenait
pas moins de :if)0 sortes distinctes, empruntées aussi aux familles
les plus diverses. On remarquait entre autres plusieurs Arecs:
Areca lutescens (fort exeniplaire), A. Bauei^i, sapida et Ver-
schaffelli ; les Araucaria \Eutassa) Cunuinghami, Coolci, excelsa et
quelques variétés de ce dernier; plusieurs Draaena, notamment
un fort individu de D. Younghi ; puis des Fougères : Adianlum
Farleyense, Cyalhea meduUaris, Cibotium Princeps. Parmi les
plantes fleuries composant ce même lot, on s'arrêtait volontiers
devant un Anthvrium Scherzerianum d'une dimension excep-
tionnelle et qui ne portait pas moins de 40 inflorescences. La
collection de M. Henry-Jacotot fils a été, elle aussi, fort appré-
ciée aussi bien pour la variété des plantes qui la composaient,
que pour leur bon état de végétation et de présentation.
Les plantes nouvelles de serre ou de plein air obtenues de
semis par l'exposant n'étaient pas nombreuses; nous n'avons
même rencontré, présentée sous cette rubrique par M. StefTen-
Blonde, qu'une variété de Pelargonium à grandes fleurs, avant
UE L KXl'USITKi.N UK DIJO.V. 581
quelque analogie avec la variété désignée sous le nom de Madame
Thibaut, dont elle ne paraît être qu'une imitation : ses fleurs
sont grandes, presque dépourvues de stries et d'un blanc à peu
près pur. Cette plante vigoureuse et trapue porte le nom de
P. Madame Stefl'en-Blonde.
Les Coleus ont toujours été cultivés avec passion à Dijon ; c'est
surtout à Lyon, au fleuriste du ParcdelaTête-d'Or, que sont nées
la grande généralité des variétés les plus élégantes de ces Labiées
dont les types spécifiques sont vraisemblablement au nombre
de deux, les C. Verschaffelli et B/umei. Parmi les variétés nou-
velles que présentait M. Henry-Jacotot fils, cinq se faisaient
remarquer par le vif éclat de leur feuillage diversement coloré.
Gesvariétés portaient les noms suivants: Ville de Dijon, M. Pas-
teur, Amiral Courbet, M. Chevreul et M. de Lesseps.
Les Fougères, au nombre de oO sortes distinctes, qu'exposait
M. Henry-Jacotot lils, formaient une réunion aussi complète
que possible des principales espèces des régions tempérées des
deux mondes, les plus répandues dans les cultures pour leurs
frondes de peipétuelle verdure. On y voyait aussi des variétés
monstrueuses ou prolifères de plusieurs espèces, monstruosités
qu'il est facile de propager par semis, si on a soin de ne récol-
ter les spores que sur les parties déformées.
Parmi les monocotylédones présentées par le même exposant,
il faut rappeler les Broméliacées (environ 50 espèces ou va-
riétés); les Orchidées, dont 18 fleuries appartenaient aux genres
Cypripedium, Masdevallia, Odontoglossum^ Cattleya, Lielia,
Dendrobium, Epidendrum et Brassavola.
Les plantes de serre à feuillage diversement panaché, coloré,
maculé, strié ou picturé présentées par M. Henry-Jacotot fils
formaient une collection remarquable dans laquelle on rencon-
trait plusieurs Acalypha : A. marginata et obovala, les Pellionia
Davxana et pulchra, Gynura aurantiaca, Peperomia arggrœa,
un grand nombre d'Aroïdées autres que le Caladium bicolo?' et
ses innombrables variétés, des Marantées non moins nom-
breuses, etc. Au total, ce lot était formé de 70 plantes dis-
tinctes.
Les Caladium de M. Stefîen-Blonde, au nombre de 70 variétés.
582 COMPTE RENDU
ses Bégonias rliizomateux à feuillage décoratif formaient de
beaux groupes composés en général de belles et bonnes variétés.
La culture des Bégonias ne laissait pour ainsi dire rien à désirer
et les feuilles de ces plantes ne présentaient aucune altération.
Les Cactées et autres plantes grasses cactiformes, telles que
Aloe, Euphorh'ta, Agave, etc., présentées par M. Henry-Jacotot
fils, attestaient une fois de plus que ces plantes sont toujours
fort recherchées dans la capitale de la Bourgogne. Il existe du
reste une collection importante de ces plantes au jardin bota-
nique de Dijon.
Les Pelargonium inrjuinnns et zonale à Heurs simples et dou-
bles de M. Steffen-Blondé, dont il était présenté 90 variétés
dans chaque série, étaient généralement bien fleuris et rigou-
reusement étiquetés. Ces réunions formaient un heureux exem-
ple' du parti que l'horticulture peut tirer de ces plantes émi-
nemment décoratives. Un peu inférieures aux précédentes, les
plantes de même nature présentées par M. Henry-Jacotot fils
attestaient une fois de plus le grand emploi (|u'on fait de ces
Géraniacées dans presque tous les jardins.
Signalons encore les Cinéraires fleuries de M. Perret, les Cal-
céolaires de M. Henry-Jaeolot fils, les Pétunias de MM. StefTen
et Henry, les Verveines et les Rhododendrons du même et les
Fuchsias de M. StefFen-Blonde.
Soit qu'ils fussent présentés sous la rubrique de lots d'en-
semble ou par collections en nombre limité ou encore en fleurs
coupées, les Kosiers fleuris formaient un assemblage des plus
remarquables. MM. Viennot et Loisier en avaient d'importantes
collections; puis venait celle de M. Henry-Jacotot fils. Dans le
concours aflecté à 25 variétés de Rosiers fleuris les plus méri-
tants, comme aussi dans celui des Roses coupées, c'est encore
M. Viennot qui a été proclamé vainqueur de cette lutte paci-
fique.
Les plantes herbacées d'ornement de plein air laissaient un
peu à désirer; toutefois il faut rappeler les Pensées fleuries de
M. Perret, les Fougères et les Yuccas de M. Henry-Jacotot fils,
et surtout du môme une collection de plantes vivaces, d'ama-
teurs, la plupart inrligènes et qui, quoique peu important?
DK l'exposition DE DIJON. 583
quant au nombre des espèces qui la composaient, n'en offrait
pas moins un grand intérêt. Nous y avons vu entre autres, dans
un parfait état de floraison, les Orchis militarns, simia et lad-
folia, Gymnadenia conopsea,Aceras anthropophora, Loroglossum
hircinwn et Aigritella sucœeolens, Lilium Martagon, Saxifraga
Stella? is et muscoides, Erinus alpinus, Leontopodium alpinum,
Aster alpinus, Veronica Lyallii et enfin le Primula obconica qui
est sans contredit l'une des espèces les plus curieuses de ce
genre si cher aux botanistes et aux amateurs de plantes de
rocailles.
L'une des parties de l'Exposition qui ont été le plus visitées
était celle où on avait groupé les bouquets montés, coiff'ures de
bal, surtouts et garnitures de table, etc. Toutes ces fleurs étaient
réunies avec un goût exquis, de sorte que la légèreté et la grâce
le disputaient à l'élégance et à la variété. Le classement de ces
produits, chose vraiment difficile à faire, a été le suivant. Prix
d'honneur spécial à M"^ Henry-Jacotot fils; médaille de vermeil
grand module ofTerte par M. Carnot, Ministre des Finances, à
M™^ Steffen-BIonde. Deux médailles de vermeil de même format
ont été également attribuées, l'une à M"'** Paul Olivier, l'autre à
^jme Hubert-Pingeon.
Au total, Messieurs, lExposition de Dijon prouvait bien une
fois de plus, par les nombreux produits qui y ont figuré, com-
bien l'horticulture est en honneur dans cette belle partie de
notre territoire.
Il nous reste à vous indiquer les principaux lauréats de cette
grande et remarquable manifestation. Le Prix d'honneur, eon~
sistant en deux vases de la manufacture de Sèvres offerts par
M. le Président de la République, a été attribué à M. Henry-
Jacotot fils, qui prenait part à 28 concours.
Le deuxième Prix d'honneur, consistant en une médaille d'or
de M. le Ministre de l'Agriculture, a été dévolu à M. Viennot, de
Dijon. M. Viennot a également reçu, pour ses splendides collec-
tions de Rosiers^ un objet d'art offert par M. le Président de la
Commission d'organisation.
M. Stefîen-Blonde a obtenu le troisième prix d'honneur,
médaille d'or offerte par la Ville de Dijon, pour l'ensemble de
58 i COMPTE RENDU
son exposition. Cet exposant avait pris part à douze concours.
Deux lots importants, l'un de Conifères, l'autre de Rosiers,
valent chacun à leur présentateur, M. Loisier, une médaille
d'or.
Un diplôme d'honneur est décerné à la Société d'Horticulture
de Dole pour son importante collection de Légumes, et enfin
une médaille d'or à AI. Perrot, pour son lot d'ensemble de plantes
potagères.
Nous n'avons pas besoin de dire, Messieurs, que votre délégué
a été parfaitement accueilli par MM. les membres du Bureau de
la Société d'Horticulture de la Gôte-d'Or, Qu'il nous soit permis
de les remercier el de leur en témoigner toute notre gratitude.
Compte hendu
DE l'Exposition de la Société d'Horticultuhe de Picardie,
TENUE LE 17 JUIN 1886 (1),
p;ir M. IVvGii.
Messieurs.
L'une des plus anciennes Sociétés d'Horticulture de France
et non la moins bien organisée, celle de Picardie, qui, possédant
des membres tout dévoués à cette saine cause horticole, ayant
à sa tête un Président, sinon horticulteur, du n^.oins tout à fait
digne d'elle, et dont en passant nous sommes heureux de saluer
la nomination à la Légion d'Honneur, a pour résultat de faire
ressentir ses bons efl'ets autour d'elle. Un voyaj;eur débarquant
à Amiens, et se faisant piloter comme j'ai eu la bonne chance
de l'être par mon hôte gracieux, sera frappé du bon goût et
de la bonne tenue des squares de cette ville.
De petits jardins font une très longue promenade paysagiste,
tracée latéralement au chemin de fer qui traverse à cet endroit
une partie de la ville, et produisant l'agréable efTet de cacher
à la vue le continuel va-et-vient des trains. Une généreuse
dame, madame Holoie, possédant un terrain immense situé
(1) Déposé le 10 juin 18.S().
DE l'exposith».n 1)"aMIE.\S. 080
au nord de la ville, en fit don à celte dernière, à la condition
d'en faire des jardins et promenades publiques. Si la donatrice
revenait aujourd'hui, elle aurait l'agréable plaisir de voir que
ces promenades ont conservé son nom {La ffotoie).
Kn sortant de la ville, la plus grande étendue de ce terrain
entouré d'une rivière {La Selle) surélevée, que retient un
talus, est tracée de grandes lignes droites, boulevards plantés
de magnifiques arbres, la plupart séculaires, entourant de
grandes pelouses encaissées, dont deux, les plus grandes,
peuvent à volonté, et cela au moyen de vannes, être inondées
et former des lacs sur lesquels se donnent des fêtes nautiques
pendant l'été et qui servent au patinage pendant l'hiver.
Ce sont là des promenades bien comprises, car, outre les
fêtes foraines et les jeux de toutes sortes des grands, les
enfants peuvent franchement s'adonner à leurs joyeux ébats,
sans craindre, sur ces pelouses rustiques, la poursuite des
gardiens comme dans la plupart des squares.
Que les horticulteurs ne s'effrayent pas, car ce n'est là que
le cùté des plaisirs bruyants; en effet, sur la droite, de l'autre
côté de la rivière, en contre-bas, est ménagée une partie très
grande encore de ce terrain, dessinée en parc paysager et
rafraîchie par des cascades et par une rivière gracieusement
contournée qui la traverse. Là ont leur part les gens tranquilles
et les amateurs, ce qui n'empêche pas d'y faire passer les
enfants après leurs courses effrénées de l'autre côté.
Avais-je raison de le dire? le goût horticole s'y fait sçntir;
mais ici, comme dans la plupart des autres villes, les planta-
tions, arboricoles surtout, n'ont pas encore atteint le cachet
parisien. Est-ce l'effet de la différence proportionnelle des
budgets? je le crois; mais, en somme, Amiens ne reste pas en
arrière, bien au contraire.
La Société d'Horticulture de Picardie donnait, le 17 juin
dernier, une Exposition de produits horticoles; j'eus l'honneur
d'y être délégué par la Société nationale d'Horticulture de
Finance comme Juré et j'ai eu le plaisir d'y constater un
progrès toujours croissant de cet art.
Je dois mentionner, par ordre des plus hautes récompenses.
586 COMPTE RENDU
d'abord M. Dewin, horticulteur à Amiens, qui a obtenu une
médaille d'or et nombre d'autres pour tout un établisse-
ment horticole qu'il a eu l'énorme courage d'apporter. Dans
ses lots on a pu remarquer de beaux groupes de Palmiers
parmi lesquels les Pritchardia macrnrri'zha, Phœnicophorium
Sechellarum, Areca sapida, A. Vo'scha/felti^ A. Bauei-i, Ceroxy-
lon m'veum, etc., Dans un lot de Fougères un magnifique
Lomaria falcata, un Nephrolepis Duffii, un Crjathea medullaris,
C. dealhala, un très joli Todea supcrba, etc.; d'autres lots
fort jolis de Broméliacées, de Crotons, de Dracœnas, de Cala-
dium, etc.
Ensuite .M. Einile Roussel, jardinier chez M. Régniez, à
Boves, a obtenu une médaille d'or pour ses beaux apports de
plantes dont la culture était irréprochable. Toute une collec-
tion de Caladium parvenue au maximum de la beauté des
coloris que ces plantes ont dans leur premier développe-
ment; un joli lot d'Orchidées comprenant des Vanda sunvis
d'une iloraison splendide; des IVepenthes parmi lesquels un bel
exemplaire du bicalcarata.
M. Rivière, pépiniériste à Amiens, obtient une médaille de
vermeil grand module pour plusieurs lots de Palmiers et de
plantes diverses, et la même récompense pour une belle expo-
sition de Conifères.
M. Pautret, jardinier chez M"*^ la comtesse de La Roche-
foucauld, obtient également une médaille de vermeil pour ses
apports de plantes diverses.
M. Tabourel, horticulteur à Amiens, et M. Mille fds, horti-
culteur, obtiennent des médailles d'argent pour plantes di-
verses; ainsi que M. Hector Marquet, jardinier à Hébécourt.
Les Roses coupées étaient également bien représentées.
M. le D"" Poiteau, amateur à Albert, qui obtient une médaille
de vermeil grand module, avait le plus bel apport; venait
ensuite, avec la même récompense, M. Tabourel, déjà cité. Une
médaille de vermeil petit module est offerte à M. Boutigny, de
Rouen, et une médaille d'argent petit module à M. Pautret,
déjà nommé.
M. Etienne Snlonion. de Thomerv, obtient une médaille d'or
DE L'eXPOSITIUN DAAIIENS. oHl
pour ses Raisins, Pêches et Pommes sur pieds en pots. Sem-
blable récompense est donnée à M. Studler, jardinier du
Sacré-Cœur, pour un très beau lot de légumes et fruits, le
tout en nombreuses variétés. M. Breton père, à Amiens, obtient
une médaille de vermeil grand module, pour une collection
de Cerises fraîches et surtout pour ses fruits conservés, entre
autre Remette de Rogues, Calville d'Angleterre, C. des Femmes,
Reinette de Doué, R. d'Automne^ Belle-Angevine, Mignonne
d'hiver, Verdure d'hiver, etc.; et en Poires, les variétés : Tar-
dive de Toulouse, Bon-Chrétien d'hiver, Duchesse de Bordeaux,
Golmar des Invalides, Gatillac, Duchesse de Mouchy, etc.
Une autre médaille de vermeil grand module est offerte à
M. Pautret, déjà nommé, pour sa collection de fruits et légumes.
M. Andrieux (Isaïe) a une médaille de vermeil pour ses
fruits et légumes.
Ont obtenu, pour leurs fruits et légumes, une médaille
d'argent grand module : MM. Damade (Alexis), hortillon, cà
Ami(îns; Roussel-Delarue, maraîcher à Renancourt; Hector
Marquet, jardinier à Hébécourt; Sibut aîné, à Amiens, etc.
Des fruits parfaitement imités et présentés par M. Lebrun,
à Amiens, lui ont valu également une médaille d'argent grand
module. Notons en passant un magnifique herbier d'Algues
marines qui obtient une médaille d'argent grand module,
présenté par M. de Franciosi, Président de la Société centrale
d'Horticulture du Nord de la France, à Lille.
M. A. Vicaire, rocailleur à Paris, s'était distingué dans la
construction d'un rocher et d'une rivière anglaise très réussie.
Eufin les constructions et outillages horticoles étaient lar-
gement représentés à cette Exposition.
En somme, de celte visite à Amiens il nous est resté
les meilleurs souvenirs ainsi que ceux d'une gracieuse hospita-
lité.
588 cs.mi'tk hemh
Compte rendu de l'Exposition tenue au MaiNS, le 1 2 juin 1886 ; ! ,
par M. Chatenay (Abel).
Messieurs,
Désigné pour aller représenter notre Société, comme membre
du Jury de l'Exposition du Mans, je me trouvais au rendez-vous
le samedi, 12 juin, en compagnie de
MM. Henry Couannier, Vice-Président de la Société d'Horti-
culture d'Ille-et-Vilaïne ;
Lebatteux, représentant la Société d'Horticulture de
Caen et du Calvados;
Lemesle, architecte-paysagiste, délégué de la Société
horticole du Loiret;
Lapeltey, horticulteur, délégué de la Société d'Agricul-
ture de l'Eure;
Rabouin, délégué de la Société d'Horticulture de Maine-
et-Loire;
Sanson, garde général, représentant la Socit'-tf.^ centrale
d'Horticulture de la Seine-Inférieure;
et Vigneron, rosiériste, délégué de la Société d'Horti-
culture d'Orléans et du Loiret.
Tous mes collègues du Jury étant présents, il fut procédé
à la formation du Bureau, et, d'aprèsune habitude généralement
observf'e dans les Expositions de province, noire délégué fut
chargi' de présider le Jury, qui entra immédiatement en
fonctions.
L'Exposition placée à l'entrée du magnifique Jardin des
Plantes de la ville du Mans, était très coquettement disposée;
aussi les plus vives félicitations ont-elles été adressées à
M. Dupuy, architecte-paysagiste, qui avait été chargé de cette
partie de l'organisation. Un diplôme d'honneur lui élait ac-
cordé, en même temps qu'à M. Ragot, jardinier chez M""^ la mar-
quise de Nicolaï, au château de Montfort, pour l'ensemble des
apports magnifiques que celui-ci présentait hors concours.
Les concurrents étaient divisés en deux séries, horticulteurs
(1) Déposé If 20 aoiU 1886.
DE LEXI'OSITIUN DL MA.N:!;. 58ît
et jardiniers d'amateurs; ces derniers étaient peu nombreux,
mais ils se signalaient par des lots exceptionnels.
Le lauréat de la médaille d'or, dans cette division, M. Del-
hommeau, jardinier à Savigné-l'Evêque, chez M. Paignard,
exposait une nombreuse série d'arbres fruitiers forcés, avec
fruits à parfaite maturité : Raisins, Pèches, Poires, Figues, etc.,
témoignaient à l'envi de la culture bien entendue dont ils avaient
été l'objet. J'ai remarqué, parmi les Pêchers, une variété éti-
quetée à tort Pourprée hâtive, dont je n'ai pu reconnaître la
véritable dénomination.
La Pèche très belle, quoique peu colorée, était mamelonnée
au moins autant que la variété Téton de Vénus, avec laquelle,
du reste, elle n'avait aucun autre point de ressemblance. Cette
sorte n'est-elle qu'une ancienne variété, ou bien un fruit de
semis qui n'aurait pas été répandu? c'est ce que j'ignore. Dans
tous les cas, c'est une variété se prêtant bien au forçage.
M. Chaplin, jardinier chez M"° Haentjens, au château de la
Perrine, avait aussi apporté un beau lot d'arbres fiuitiers forcés
égalant à peu près le premier et pour lequel le Jury a regretté
de n'avoir pas d'autre haute récompense à sa disposition.
M. Chaplin a obtenu une grande médaille de vermeil.
Une pareille récompense était décernée à M. Masson, jardinier
chez M. le comte du Luart, au château de La Pierre, pour l'en-
semble de ses légumes de primeur et ses fruits forcés.
Les exposants horticulteurs étaient naturellement plus nom-
breux, et d'assez jolis massifs fleuris renfermaient les plantes de
toutes sortes qu'ils présentaient aux concours.
J'adresserai ici en passant une légère critique à la Société,
qui, d'après son programme, n'acceptait pour exposants que les
horticulteurs domiciliés dans le déparlement do la Sarthe.
Pourquoi une disposition exclusive? Les villes et les châteaux
limitrophes n'ont-ils pas des relations plus ou moins suivies
avec le département de la Sarthe? Les Expositions sont faites
principalement pour étendre les relations commerciales et non
pour les resserrer.
M. Ballon, horticulteur au Mans, obtenait une médaille dor
pour un beau ^rroupe de Fougère? arborescentes et herbacée?.
590 COMPTE RENDU
M. Ballon avail aussi oiiié avec beaucoup de goùl,à l'aide de
Fougères et de plantes variées, une porte rustique, très intelli-
gemment construite par M. Salmon.
Le même exposant obtenait encore diverses autres récom-
penses, pour ses plantes de serre, Dracénas, et plantes de
marché.
Des grandes médailles de vermeil étaient décernées à M. Jau-
neau pour une importante collection de Roses en fleurs coupées,
et à M, Davaze, pour un fort beau lot de Bégonia Rex, en
plantes superbes.
MM. Jauneau et Davaze exposaient en même temps chacun
un massif de Rosiers à haute tige fleuris, qui leur valaient, à
M. Jauneau une grande médaille d'argent, et une médaille
d'argent à M. Davaze; quelques erreurs d'étiquetage s'étaient
glissées dans le lot de ce dernier.
Les titulaires de médailles de vermeil étaient :
MM. Martin, qui avait expos»' de beaux Ptlargonium à
grandes fleurs.
Deschamps, par ses plantes de serre;
bouvet, pour son beau massif de Géraniums à feuilles
panachées;
Jamin-Borderon, pour une nombreuse collection de
plantes grasses; — et Salmon, pour ses Pelar'gonium
peltatum et ses Œillets.
Je citerai encore, parmi les lots remarquables de plantes
fleuries : la jolie collection de plantes vivaces de 31. Jamin qui
complétait ses apports par une série de plantes aquatiques; les
Génmiums, Fuchsias et plantes de marché de M. Deschamps;
les plantes de serre de M. Fontaine; les Fuchsias de M. Ru-
dolphe ; les plantes de marché de M. Nicolle; les Pelargonium
à feuilles de Lierre de M. Pichon-Leroy; enfin bien d'autres
petits groupes, ajoutant pour leur part à l'éclat de l'Exposition.
Une partie véritablement bien remplie, c'était la série de
concours relatifs aux bouquets et garnitures. Les cinq
concurrents avait réalisé des merveilles degràce et de légèreté,
les uns dans leurs bouquets, les autres dans leurs couronnes,
DE l'kXI'OSITION DU MANS. 39 1
surtouts' croix et garnitures. Aussi le Jury acccorclait-il à
M. Jamiri-Borderon une grande médaille de vermeil, à
MM. Fontaine, Moulin et Deschamps, pour chacun une médaille
de vermeil, et une médaille d'argent à M. Pichon-Leroy.
J'ai rarement vu un ensemble de fleurs montées avec autant
de goùl.
M. Pichon-Leroy, pour plusieurs lots importants de fleurs
coupées, recevait une grande médaille d'argent.
Quelques exposants industriels obtenaient également des ré-
compenses : M. Drouet pour ses poteries ; M. Lhommeau pour
ses kiosques et treillages ; M. Chollet pour ses cribles et
volière; enfin M. Payot, pour ses étiquettes.
Des remerciements ont été adresssés à M. Avice, pépiniériste au
Mans et Président de la Commission des horticulteurs, qui avait
contribué pour sa part à l'ornementation du jardin en apportant,
hors concours, de magnifiques Palmiers.
Le Jury adressait aussi ses plus sincères félicitations à M. le
commandant Foucault, Trésorier de la Société, pour ses
tableaux de feuillages si délicatement groupés et d'un tel fini
quel'onnepeul vraiment s'imaginer, lorsqu'on ignore le pro-
cédé, que l'on est en présence d'un travail fait à la main. M. le
commandant Foucault dispose les objets qu'il veut repro-
duire sur une feuille de papier, et les fixe à l'aide de nom-
breuses épingles. Puis il répand dans tous les interstices des
feuilles ou fleurs une poussière de diverses nuances qui détaille
en blanc les contours des dessins à exécuter. A première vue, ce
travail paraît facile; mais il demande réellement une grande
sûreté de main et une profonde qualité d'observation.
Deux de ces tableaux, l'un représentant un bouquet de bran-
ches de Conifères, et l'autre des feuilles de Fougères variées,
présentaient à l'œil un effet merveilleux, et l'on ne saurait assez
louer le goût ainsi que la patience qu'il a fallu à M. le com-
mandant Foucault pour mener à bien l'exécution de ses ta-
bleaux.
M. Ragot, jardinier en chef de la Société d'Horticulture, rece-
vait également les félicitations du Jury, pour l'entretien et la
décoration des jardins de la Société.
'ÔUi COMl'Tt; Rli.NDL'
A ce sujet, quelques mots d'explication me semblent ici néces-
saires.
La Société d'Horticulture de la Sarthe a accepté, moyennant
une subvention qui me parait peu élevée, l'entretien d'un magni-
lique parc que possède la ville du Mans. Or, ce parc^qui contient
environ six hectares de terrain, dont un hectare en jardin frui-
tier et potager, est certainement l'un des plus jolis qu'on puisse
voir.
Une partie à l'entrée est disposée en jardin français. Des
plates-bandes très bien entretenues contiennent une fort belle
collection de Rosiers qui, tous soigneusement étiquetés, en per-
mettent l'étude aux visiteurs, ce qui, pour un jardin public, est
un joli résultat. Des collections de plantes annuelles et vivaces
sont également répandues dans les plates-bandes.
Au bout de la partie française commence le parc proprement
dit, offrant, par ses multiples accidents de terrain, les aspects les
plus divers elles plus inatlendas ; des arbres superbes, de nom-
breux massifs et futaies sont jetés partout, et dans chaque mas-
sif, formé d'une collection quelconque de plantes vivaces ou
ligneuses, l'étiquetage apparaît partout bien en vue du public.
Malheureusement la modicité de l'allocation que reçoit la
Société ne lui permet pas d'entretenir les gazons dont elle lire
parti en les fauchant et en en vendant le produits. Comme l'eau
court partout, sous forme de lac, rivière, ruisseaux, etc., ces
gazons poussent avec une vigueur extraordinaire et, à l'époque
àlaquelle j'ai eu le plaisir de visiter le parc en détail, ces grandes
herbes détruisaient l'efTet de la plupart des plantes isolées.
La partie fruitière, très bien dirigée, renferme une assez grande
collection de Poiriers, Pommiers, Pêchers, etc., élevés sous diver-
ses formes et servant aux cours de taille pratiqués par la Société.
Somme toute, c'est une véritable bonne fortune pour la So-
ciété d'Horticulture de la Sarthe que l'abandon qui lui a été fait
par la Ville de ces magnifiques jardins ; mais que de soins assidus
et aussi que d'attention pour l'équilibre du budget a coûtés cet
entretien au Président de la Société, M. le colonel Folie, ama-
teur distingué et d'une compétence absolue, qui a consacré tout
son temps et mis sa haute intelligence au service de la Société 1
DE l"EX1»0S1T10N DU MANS. 593
Aussi faut-il voir combien le digne Président est aimé de tous ses
collègues et de ses jardiniers.
Je ne terminerai pas ce Compte rendu sans parler d'une visite
que j'ai eu le plaisir de faire aux serres de M. Lebatteux.
Je crois qu'il est assez rare de rencontrer dans un même en-
droit une aussi importante collection de forts exemplaires
d'Orchidées.
Dans une serre de 15 mètres de long sur 6 de large et 4 m. 50
de hauteur, sont suspendus environ cent cinquante paniers des-
quels sort une forêt de racines. Les principaux genres culti-
vés par M. Lebatteux sont les Aerides, Vanda et Saccolabium,
la plupart en sujets âgés de vingt à vingt-cinq ans. Beaucoup
de ces plantes ont été estimées de deux à trois mille francs
chacune.
Parmi les plus remarquables sont : de grands Aerides dont
l'un entre autres, A. odoratum superbum, lorme une pyramide
compacte, de 2 m. 50 de hauteur, possédant trente-cinq rejets et
plus de cinq cents feuilles ;
Les Ae. Schraderi macalosum, Fieldingi et crispum, tous
très forts et bien portants;
Des Vanda suavis (var, Rollisoni) de trois mètres de hauteur,
des V. Veilchii, suavis, de Caen, et variétés très jolies;
Un V. tricolor planilabins, haut de 2 m. 50, avec cinq rejets
et une centaine de feuilles; une grande quantité de Saccolabium
guttalum (vrai) et gutlatum splendens, dont beaucoup sont cou-
verts d'inflorescences; enfin quantité de multiplications de tous
ces genres.
Une partie de ces plantes avaient été endommagées sérieuse-
ment, il y a deux ans, par la fumée d'un incendie ; mais les voici
à peu près toutes rétablies, et il est très curieux d'observer dans
les parties qui s'étaient dénudées les rejets qui se montrent ou
qui déjà se sont développés.
La perte qu'était menacé de subii- M. Lebatteux était considé-
rable ; mais encore un au ou deux et il n'y paraiti'a plus.
M. Lebatteux a mis à nous guider parmi ses plantes la plus
grande complaisance et je lui en renouvelle ici tous nos remer-
ciements.
42
5U4 CUMI'Tli RENDU
Le banquel tradilionnei réunissait le soir, avec les autorités
municipales, les principaux membres de la Société ainsi que les
exposants et les membres du Jury, et de chaleureux applaudis-
sements ont accueilli le discours ému et plein de cordialité qu'a
prononcé à celte occasion le Piésident, M. le colonel Folie.
Notre lâche était terminée et nous quittions avec regret la
ville du Mans, emportant le souvenir du bon accueil qui nous
avait été réservé.
CoMI'TE HL.NDU Dli L"E.VlOSITiON UE NeUILLY-PlAISANCE
* (Seink-£t-Uise1 (I),
par M. Ai.KXis Lepère.
Messieuhs,
M. Bouzigues, notre collègue, dont le zèle ne se ralentit
jamais quand il s'agit de la propagation de rilorlicullure, s'est
multiplié alin de composer une Exposition générale des produits
(le rilorticulture à Neuilly-Plaisance (Seine-et Oise) où il est
propriétaire.
L'endroit ne pouvait être mieux choisi : il est charmant, et,
chaque année, sa belle situation appelle de nouveaux proprié-
taires qui, tout en construisant leur maison de campagne, n'ou-
blient pas d'y annexer un jardin plus ou moins grand qu'ils
cultivent avec la frénésie d'un néophyte.
Celte rivalité ne pouvait manquer de produire ses fruits;
aussi M. Bouzigues a-t-il pu rencontrer tous les éléments d'une
I^xposition réussie.
Il a été du reste aidé dans sa tâche par M. Fuuquet, ancien
allaché au Ministère de l'Agriculture, maire de la commune et
I*résident fondateur de la Société d'Horticulture du pays.
Désigné par vous pour vous représenter comme délégué, j'eus
l'honneur, grâce à mon titre de membre de notre Société, d'être
nommé Président du Jury, et je viens, Messieurs, en quelques
mots, vous rendre compte de ma mission.
;l) Déposi- le 23 septembre I88C,
1
DI-: LEXPOSITIÛN DE NEUILLY-PLAISANCE. 595
Voici la composition du Jury :
Président : M. Alexis Lepère, délégué de l Société nationale
d'Horticulture de France.
Vice-Président : M. Gtirétien, Yice-Président de la Société
d'Horticulture du Raincy.
Secrétaire : M. Chauré (Lucien), directeur du iV/o^/^ei/r d'Hor-
ticultwe.
Secrétaire-adjoint .'M. Janssen Je (jret; directeur du Petit
Cultivateur.
M. Robert, délégué de la Société de Nogent-sur-Marne.
M. Conslant-Benoist, délégué de la Société de Vincennes.
M. Paul Bourgeois, délégué de la Société de Pontoise.
M. Richard Perrot, délégué de la Société d'Étarnpes.
M. Georges Delplaee, délégué de la Société de Gorbeil.
L'Exposition était placée sous une tente élégamment décorée,
à laquelle on parvenait par un jardin improvisé du plus char-
mant eflet.
En pénétrant sous la tente l'œil était attiré par !a division
des produits rangés avec beaucoup dégoût.
L'Exposition se divisait en deux parties bien distinctes :
1" l'Exposition des fleurs; 2" celle des légumes.
J'ai remarqué des lois fort bien composés aussi bien en plantes
de serre chaude qu'en plantes de serre tempérée et de pleine
terre.
Je citerai en première ligne l'ensemble des plantes admira-
blement cultivées de M. Pertuis, jardinier de M. Weil, qui a
enlevé, sans conteste, le prix d'honneur.
Une première médaille d'argent, offerte par le Ministre de
l'Agriculture (qui a accordé deux médailles à cette Exposition),
a été aussi facilement gagnée par MM. Robert et Lagoutte, de
'Nogent-sur-Marne, pour leur lot splendide de plantes de serre.
Parmi les différents lots nous avons eu à admirer des groupes
composés de façon à produii^e le meilleur effet par l'opposition
de couleur de leurs fleurs ou de leur feuillage en Caladium,
Glociiniri, Coletis, Bégonia, Pelargonium zonale, etc., pour
596 COMPTE RENDU
lesquels les exposants ont reçu des médailles d'or et de vermeil.
Nous croyons devoir les citer :
M. Nicot, de Nogent-sur-Marne, médaille d'or.
M. Gros, au parc du Ferreux, médaille d'or.
M. Troussu, de Nogent-sur-Marne, médaille d'or.
M. Forgeot et C", médaille de vermeil.
M. Alexandre Vannesson, médaille de vermeil.
M. Poulain, jardinier-chef au château d'Avron, médaille de
vermeil.
En outre, M. Leblanc, pour son plan de jardin, médaille de
vermeil.
M. Blanquier, pour système de chauffage, médaille de ver-
meil.
Venaient ensuite de nombreux exposants qui, soit pour des
plantes diverses ou des légumes, soit pour des bouquets montés,
ouvrages en fleurs, des outils de jardinage, poteries,
pompes d'arrosage, plans de jardins, etc., etc., obtenaient des
médailles d'argent de grand et petit module ou des médailles de
bronze.
Disons qu'il y avait abondance de médailles et que tout
exposant a dû recevoir la sienne.
Passons maintenant à l'Exposition des légumes qui a eu, ou
|)eut le dire, une importance réelle. La tâche du Jury est de-
venue parfois difficile en présence de ces magnifiques produits
rivalisant de fraîcheur, de maturité et de qualité.
Il est impossible de faire mieux et, dans des Expositions
beaucoup plus importantes que celle-ci, nous n'avons pas tou-
jours rencontré la même égalité dans les produits de premier
choix.
Nous ne pouvons résister au désir de signaler les collections
de M. Troussu, jardinier de M. Durenne, à Nogent-sur-Marne,
qui a remporté le 2® prix d'honneur, et de M. Dagneau, jardinier
de M'"® Smith, à Nogent-sur-Marne, qui, du reste, est habitué au
succès et qui a bien mérité la médaille de vermeil qui lui a été
accordée.
M. Ledoux, cultivateur à Nogent-sur-Marne, avait exposée un
superbe Pomme de terre de semis.
DE l'exposition DE COULOMMIERS. 597
Le Jury décida qu'une Commission spéciale devait être nom-
mée pour se rendre chez M. Ledoux, afin de faire un examen
plus approfondi de la Pomme de terre présentée.
Cette Commission a fonctionné et a déclaré que, vu l'abon-
dante production, la beauté et la qualité de cette nouvelle Pom-
me de terre, une médaille de vermeil grand module serait ac-
cordée à M. Ledoux.
Le Jury a examiné avec intérêt une collection de greffes et
un herbier présentés par M. Gauthier, instituteur à Saint-Aignan-
des-Grès (Loiret), lesquels lui servent pour les études scolaires
de ses élèves. Le Jury, prenant en grande considération le bien
que ces études peuvent produire dans les campagnes et désireux
de voir cette application se développer chez les instituteurs sur
une large échelle, lui a décerné la seconde médaille offerte par
le Ministre de l'Agriculture. Puisse cette récompense l'encou-
ragera continuer ses efforts!
Le soir, un banquet réunissait de nombreux membres de la
Société et le Jury.' La cordialité la plus grande a régné à ce re-
pas ; plusieurs toasts ont été portés; notre Société n'a point été
oubliée et votre membre délégué en a remercié en votre nom.
Avant de se sép arer, les membres du Jur}-, voulant reconnaître
le concours dévoué de M. Bouzigues pour les soins qu'il a don-
nés à l'organisation de l'Exposition, lui ont décerné une médaille
d'or, distinction sans doute bien méritée, puisqu'elle a été cou-
verte par les applaudissements réitérés de l'assemblée.
Compte rendu de l'Exposition de Coulommiers,
DU 20 SEPTEiMBRE 1886 (1),
Par M. Bergman (Ernest).
La Société d'Horticulture de Coulommiers a célébré avec
éclat ses noces d'argent. Voici déjà vingt-cinq ans que cette
Société existe et prospère. On ne sera pas surpris de sa
(1) Déposé le 14 octobre 1886.
598 COMPTE RENDU
prospérité quand on saura que, depuis sa fondation . elle a comme
Secrétaires MM. Camille Bernardin et Delaraarre, ce dernier,
infatigable et dévoué organisateur des Expositions horticoles.
Aussi le Jury, voulant reconnaître d'une façon toute spéciale ce
dévouement de vingt-cinq ans à la Société, a décerné à chacun
de ces deux messieurs un diplôme d'honneur. Cette décision a
été accueillie, lors de la distribution des récompenses, par les
plus chaleureux, applaudissements.
La Société d'Agriculture de Rozoy, Comice de Goulommier.s,
avait, à l'occasion des noces d'argent de sajeune sœur de l'Hor-
ticulture, organisé sur l'une des promenades de la ville, près de
l'Exposition des (leurs, un Concours agricole qui a contribué au
succès général. Nous devons dire aussi que la municipalité de
Coulommiers avait tenu à prendre sa part de cette fête, en orga-
nisant concerts, retraite aux flambeaux, feu d'artifice, bals, etc.
Bref, on peut dire que Coulommiers entier a pris sa part à. cette
manifestation tout horticole.
Le Jury était composé de : MM, Bergman (Ernest), votre
délégué, nommé Président du Jury;
Ghauré, délégué d'Orléans, Secrétaire;
Domage, délégué de Saint-Germain ;
Forgeot, délégué deVincennes;
Laruelle, délégué du Raincy ;
Lemoine, délégué d'Epernay ;
Loisel, délégué de Meaux ;
Plaisant, délégué de Melun et Fontainebleau ;
Reine, délégué de Corbeil ;
Robert, délégué de Neuilly-sur-Seine;
Vitry, Vice-Président de la Société nationale d'Horticulture
de France;
Hamet, apiculteur à Paris;
Rousseau, apiculteur à Noisiel.
Un grand nombre de médailles offertes par des membres de
la Société, Daines Patronnesses et autres, étaient à la disposition
du Jury.
L'Exposition était installée sous une grande tente arrangée
avec beaucoup de goût. Une tente plus petite, divisée en deux.
I>K L KXPOSITIOX DE COULOMMIERS. OÎMJ
contenait, d'un côté les fruits, de l'autre l'agriculture. Et da;;s
le jardin autour de ces tentes se trouvaient les Conifères, les
arbres fruitiers formés, etc.
Le nombre des exposants étant d'une soixantaine, le cadrr
du Journal ne me permet pas de les citer tous avec les récom-
penses obtenues: ceux dont je ne parlerai pas voudront bien
m'excuser.
Le Grand Prix d'honneur a été acccordé à M. Scipion Cochet,
horticulteur rosiériste de Grisy-Suisnes, qui avait apporté plu-
sieurs lots remarquables, des plantes de serre chaude, des Bromé-
liacées, des Palmiers, en forts exemplaires, des arbres fruitiers
formés^ puis une collection nombreuse de Roses en fleurs
coupées.
Une médaille d'or à M. Ausseur-Sertier, pépiniériste à Lieii-
saint, pour ses lots de CiOnifères, d'arbustes à feuilles persis-
tantes et d'arbres fruitiers formés, en nombreux spéchnens.
Médaille d'or aussi à M. Plaisant, arboriculteur à Voisins, et
à M. Torcy-Vannier, horticulteur à Melun, pour ses légumes, ses
Glaïeuls et Dahlias en fleurs coupées, ses Haricots, Pois et
Pommes de terre.
Nous remarquons aussi les couronnes, bouquets en fleurs
naturelles de M"« Glotilde Ménard, de Melun, ceux de M">« Ni-
vert, de La Ferté-sous-Jouarre, de M. Schindler à Rebais,
Les fruits étaient très beaux, bien présentés et surtout avec
un bon étiquetage, ce qui est beaucoup, car malheureusement,
dans certaines Expositions, l'étiquetage est très défectueux.
M. G. Chevalier, arboriculteur de Montreuil, avait apporté
un collection de Pêches et entre autres un semis, nommé Camille
Bernardin, provenant d'une fécondation entre la Belle Beauco
et la Belle Impériale. L'arbre en est, parait-il, très vigoureux,
les fleurs moyennes, les fruits abondants, gros et très colorés,
mûrissant fin septembre. Le Jury en a trouvé la chair fondante,
juteuse et enfin très bonne. Cette nouveauté doit être mise au
commerce au mois de novembre de cette année.
Parmi les autres lots, voici M. Chausson avec de beaux fruits
et des Roses coupées; M. Vallet-Pincon, pépiniériste à Mont-
brieux, avec de nombreux fruits, arbres fruitiers et arbustes;
600 COMPTE RENDU
M. Paupardin, jardinier-chef chez M. Josseau, le Président de
la Société, avec un lot de plantes de serre chaude, de nombreux
légumes, de beaux fruits et des Géraniums.
M. Chemin, d'Issy, et M. Cousin, de Gennevilliers, avaient
chacun de beaux lots de légumes variés.
M. Blonde), propriétaire à Farementiers, belle collection de
fruits; M. Dagneau, légumes variés et Pommes de terre.
M. Paillet, horticulteur-pépiniériste à Chàtenay, belle collec-
tion de Pommes de terre et très beaux Dahlias en fleurs
coupées.
M. Delaplace, à Pommeuse, belle collection de fruits.
M. Robert, horticulteur au Vésinet, nous montrait de magni-
fiques fleurs coupées de ses Bégonias tubéreux, surtout sa belle
nouveauté rose double, Clémence Denisard.
Nous retrouvons aussi les belles fleurs de Zinnias doubles de
M. Pernel, horticulteur à La Varenne-Saint-Hilaire.
Notre collègue le D' H. Rousseau, de Joinville-le-Ponl^ avait
apporté son herbier scolaire. Cet herbier, arrangé avec le plus
grand soin, a été très remarqué par le Jury, qui a décerné à
M. Rousseau une médaille de vermeil.
L'Exposition apicole était très remarquable. Les apports sui-
vants ont surtout été remarqués : eeux de l'abbé Bédé, curé de
Mouroux; M. Grémy,à laHoussayo ; l'abbé Fournier, à Machanet;
l'abbé Délépine, à Boussy.
Parmi les autres lauréats, nous citerons encore MM. Anfroy,
d'Andilly, claies cl paillassons; Purson, coutellier à Goulom-
miers; Wagner, chaudronnier à Nogent-sur-Marne ; Debray, à
Paris, pompes; M'"" Boullerot, de Paris, fleurs et fruits imités;
M. Clerc, adjudant au 131" de ligne à Coulommiers, volière de
jardin d'hiver; M. Serpin^ à Paris, engrais; puis aussi les her-
biers de M. Gauthier, à Saint-Aignan-Faugé,à Marolles.
Dans la partie horticole nous voyons encore les lots de M, Ni-
vert, horticulteur à La Ferté-sous-Jouarre; ceux de M. Lécuyer,
jardinier à Aulnoy ; Camus, jardinier du collège de Coulommiers ;
Tissier, rosiérisle à Soignolles; Decourtie à Coulommiers;
V"^*" Place, à Paris; Tourel, à la Bretonnière; BouUant, de Ville-
juif, belle collection de Pommes de terre; Y'* Céchet, de Brie,
DE l"eXPOSITION DE TROYES. 601
Roses coupées; Batlut, à Paris, collection de Poires et Pommes
d'Auvergne, etc.
L'Exposition de Coulommiers a été un succès sur toute la
ligne, grâce à l'activité des organisateurs. Qu'il nous soit permis
ici de les féliciter et de les remercier du gracieux accueil qu'ils
ont fait aux membres du Jury. M. Josseau, Président de la
Société; M. Mie, Vice-Président et maire de Coulommiers;
MM. Bernardin et Delamarre et d'autres encore se sont mis à la
disposition du Jury avec une bonne grâce parfaite et ont bien
voulu nous traiter en vieux amis.
Compte rendu de L'ExposixiON tenue par la Société horticole
DE l'Aube (1),
par M. Paul Hariot.
Messieurs,
Délégué par le Conseil de la Société nationale d'Horticulture
à l'Exposition de Troyes, je viens vous rendre compte du man-
dat qui m'était confié.
Le 16 septembre, la Société horticole, vigneronne et fores-
tière de l'Aube inauguiait sa dixième Exposition générale. Elle
n'avait pas oublié que les forêts et les vins sont, pour le dépar-
tement de l'Aube, une source importante de revenus ; aussi
avait-elle convié les sylviculteurs et les viticulteurs à venir tenir
compagnie aux producteurs de fleurs et de fruits.
Trente-neuf jurés avaient répondu à son appel, des diff'érents
points de la région. Ce sont : MM. Chevallier, de Versailles;
Oscar Arlet, d'Epernay; Hémon, au ministère de l'Agriculture;
Nolotte, de la Côte-d'Or; Mancier, de Nogent-sur Seine; Bernon,
de Melun; Louis Cailletet, de Dijon; Etienne, des Vosges;
Lagneaux, de Dammartin; Viard, de la Haute-Marne; Lecaron,
de Corbeil; L. Hariot, de l'Aube ; P. Hariot, de Paris; Gayeux,
de TAube; Saillard, de l'Aube; Beaugrand, Collot-Chambellant,
Démarche, Depontaillier, Det, D"" Finot, Housseau, Lucot,
(1) Déposé le 14 octobre 1886.
602 COMl'TE-RENDr
Marot, Robert-Baltet. de l'Aube ; Barbier, d'Orléans ; de la
Boullaye, de Troyes; Gustave Iluot, Rousseau, de l'Aube;
Marcel Dupont, professeur d'Agriculture du département de
l'Aube ;Guerrapain, de l'Aube ; Berrard, Bertrand, de Gossigny,
de l'Aube; Béroud, de Montreuil; Cottel, Levistre, Forlier,
Lavocat, Mony, maire de Troyes.
Le Jury s'est réuni à huit heures du matin, dans une des
salles de Thôtel de la Préfecture, et a nommé Président général
M. L. Gailletet, membre de l'Institut (Académie des sciences),
Secrétaire-général M. P. Ilariot.
Les produits exposi's étaient répartis entre six sections :
produits maraîchers; fruits et cidres; floriculturc; enseignement,
apiculture; vins, eaux-de-vie; sylviculture et pépinières, parfai-
tement installés dans un charmant et coquet jardin, dû au bon
goût d'nn architecte-paysagiste de Troyes, M. Meusy, et dont
la vue a surpris agréablement les membres du Jury.
La Société horticole de l'Aube avait tenu à encourager les
exposants et n'avait reculé devant aucun sacrifice pour attein-
dre ce but. Des prix spéciaux (objets d'art, médailles d'hon-
neur) au nombre de dix-neuf avaient été offerts par M. le Prési-
dent de la République, le Ministre de l'Agriculture, les Dames
palronnesses, les administrations locales, etc.
Parmi les lots qui nous ont le plus intéressé nous avons
remarqué, dans la floriculture, celui de M. Sellier, de Troyes,
qui avait apporté de beaux et bons spécimens de plantes de
serres : Arada, Cycas neo-caledonica, Drocosna, Dieffenbachia,
Palmiers [Kentia, Caryota , Rhapis), Sciadocalyx Liiciani,
Adiantum dolabriforrriL', Plevi's (ric)lo)\ Guzmannia, Vriesea
splend':ns et hieroglyphica, Potkos aurea, Fitlonia Pearcei,
Asparagus pliimosus, etc. Ce bel apport lui vaut l'objet d'art
de M. le Président de la République.
M"" Sellier et M"" Royer reçoivent également un premier
prix et un objet d'art offert par les Dames patronnesses pour
leurs bouquets, dont la confection ne laisse place à aucune
critique.
A M. Henri Fraye,, l'habile chef des cultures du château de
Ponl-?iir-Seine, est attribué un autre objet d'art des Dames
DE L EXPOSITION DK TROYES. OO'i
patronnesseSjpourl'ensemble de ses lots de fruits et de Roses. Une
médaille de vermeil, offerte par M. le Préfet de l'Aube, est
décernée à ua lot résultant d'une exposition collective d'antia-
teui's troyens.
Les fruits sont brillamment représentés par la collection de
Poires de M.M. Baltet frères, dont l'éloge n'est plus à faire, ou
plutôt a été fait partout. Nous citerons, dans leur lot présenté
bors concours, parmi les variétés nouvelles ou remarquables :
les Poires Marguerite Marillat, Céleste de Guasco, Marie-Louise
d'Uccle, Charles Cognée, Charles Ernest, Triomphe de Vienne,
Abbé Fetel, Beurré Lebrun, Madame Treyve, etc. Les Pèches
de M. G. Chevallier, de Montreuil, et les Raisins de M. Salomon,
avaient comme toujours le don d'attirer et d'émerveiller les visi-
teurs ; deux objets d'art ont été la récompense de ces superbes
apports.
Trop souvent, dans les Expositions de province, les produits
utiles se trouvent sacrifiés à ceux qui flattent l'œil; iln'en est
pas ainsi à Troyes, où les légumes cultivés dans les vastes
marais qui entourent la ville sont dignement représentés,
depuis les Champignons de couche et les Aubergines, tes
Céleris-Raves, les Cardons, jusqu'aux Pommes de terre de
grande culture et de production maraîchère. M. Rible et
M. Philippe, de Saint-André, obtiennent, le premier la médaille
d'honneur de la ville de Troyes, l'autre une médaille de ver-
meil grand module offerte par le Conseil général. Uu rappel de
médaille de vermeil est accordé, avec toute justice, à M. Boul-
lat-Millard, de Troyes, pour ses châssis-couches qui se sont rapi-
dement répandus et dont l'usage paraît devoir se généraliser
dans la culture.
Les lots d'arbres destinés à la plantation des forêts et des
vergers ne sont pas moins intéressants : la maison Baltet frères
tient encore le premier rang, toujours hors concours. M. Carré
de Saint-Julien reçoit une médaille d'or du Ministre de l'Agri-
culture ; M. Coster^une médaille d'or du Conseil général et un
diplôme d'honneur.
Dans le département de TAude, les plantations d'arbres verts
ont pris dans ces dernières années et tendent à acquérir chaque
604 COMPTE-RENDU
jour une importance de premier ordre. Les friches arides de la
Champagne /30Mt7/eMsc ont perdu leur aspect désolé et se sont
pour ainsi dire transfigurées. Une circonstance funeste, le rude
hiver de 1879-1880, a donné une dure leçon aux cultivateurs
de cette région et les a fixés sur le choix des essences résineuses
qu'ils doivent planter. Les espaces considérables remplis par
le Pin Laricio ont été annihilés par la gelée, tandis que les
Pins sylvestre et noir d'Autriche ont partout résisté. Cette
action si différente de la température sur les Pins Laricio et
d'Autriche peut jusqu'à un certain point servir de critérium
botanique touchant la spécificité de ces deux arbres : si le der-
nier n'est qu'une variété du Laricio, comme beaucoup de bota-
nistes sont enclins à le croire, ce serait tout au moins une forme
beaucoup plus robuste et rustique, capable de résister aux
rigueurs de nos climats. Ces réflexions nous étaient suggérées
par la vue de plants d'arbres verts, exposés dans le but de
montrer leur croissance aux différents âges et leur vigueur de
développement. Des Ironcs, des billes de bois, indiquent encore
mieux les proportions que peuvent prendre les arbres forestiers
sur le sol champenois et le parti avantageux que l'industrie peut
en tirer.
Les plantations fruitières, faites au point de vue de la pro-
duction du cidre, des eaux-de-vie, augmentent chaque jour
dans le département de l'Aube, particulièrement sur les affleu-
rements tertiaires de la contrée d'Othe et les sables verts des
environs de Troj'es. Nous avons goûté des cidres excellents
et capables de rivaliser avec les plus estimés. C'est encore là
une application de l'art horticole que la Société de l'Aube a
pris à tâche d'encourager, à cette époque surtout où les mala-
dies si nombreuses de la Vigne ne peuvent qu'amoindrir les
vignobles de la Champagne méridionale.
L'industrie n'avait pas voulu non plus rester en arrière des
autres branches de l'horticulture : des objets d'art, des prix
d'honneur, des médailles d'or, sont venus récompenser M. Mai-
son, de Riceys, pour ses grilles qui sont de véritables œuvres de
serrurerie d'art; M. Lambert, de Bar-sur-Aube; M. Mannequin,
de Troyes, pour ses presses; M. le Prince de Lucinge, pour ses
DE l'exposition DE TROYES. (iOo
meubles fabriqués avec Jes bois exotiques provenant de son
parc de Sainle-AIaure, etc.
Les lots étaient nombreux aussi dans la section de l'enseigne-
ment : les instituteurs du département de l'Aube semblent
avoir pris au sérieux les devoirs que leur imposent les nou-
veaux programmes d'enseignement. Quelques-uns d'entre eux
avaient répondu à l'appel de la Société par des herbiers intéres-
sants, des registres d'observations météorologiques rédigés
avec intelligence.
L'herbier local de M. Guyot, instituteur à Troyes, nous a
révélé en son auteur un véritable botaniste dans toute l'ac-
ception du mol ; c'est décidément le premier recueil sérieux
qu'il nous ait été permis de voir dans une Exposition; aussi
le Jury était-il heureux, en lui adressant ses félicitations, de lui
accorder sa première récompense disponible, une médaille de
vermeil du Ministre de l'AgricuKure. M. Gamichon, instituteur
à Villacerf, reçoit une médaille d'argent du Ministre et M. H.
Chaillot une médaille de vermeil grand module pour l'ensemble
de ses lots (animaux utiles ou nuisibles à l'agriculture, herbier,
etc.) La même section comprenait encore les produits de l'api-
culture. Sans insister sur leur valeur, sans prendre parti pour
ou contre entre les fixistes et les mobilistes, il nous suffira de
dire que les miels exposés étaient de belle et bonne qualité.
Il serait certainement superflu d'énumérer les autres récom-
penses décernées; nous nous sommes borné aux principales.
Nous croyons être l'interprèie du Jury tout entier, en disant
que l'Exposition de la Société horticole de l'Aube a produit
a meilleure impression, que son organisation était de tous
points réussie et que les prix décernés l'ont été à bon escient.
Mais il n'est point de fêtes (surtout celles des fleurs) qui ne
se terminent par un banquet : aussi le soir, comme accompa-
gnement des toasts de rigueur, les membres du Jury avaient-
ils le plaisir de déguster les nombreux vins exposés. Les pro-
duits du Pinot des Brieys, le cépage qui donne les grands vins
delà côte, ont mérité tous les suffrages ; il n'est pas jusqu'au
Gamay {l'infâme Gamay des ducs de Bourgogne!) qui ne se
soit bien tenu. C'est à une heure fort avancée que nous
000 iiEVL'E BIBLIOGRAPIIIOUE ÉTRANGÈRE.
qiiillions nos excellents collègues de Troyes à qui nous sommes
heureux d'adresser tous nos remerciements pour la courtoisie
et l'urbanité qu'ils n'ont cessé de témoigner, et particulière-
ment M. le Président Ch. Baltes, le Secrétaire-général Barotte
et M. Rothier;, le sympatique Commissaire général chargé de
l'organisation.
La dixième Exposition de Troyes marquera dans les fastes
de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube, à
qui s'impose le devoir d'aller continuellement de l'avant,
de chercher partout et encore le progrès, d'implanter les
nouvelles idées horticoles dans la vieille cité champenoise qui
s'honore toujours de sa devise : Passavant li meillor (avant
tout le meilleur!.
UEVUE BIBLIOGHAIMIIQUE ÉTHA.NGÈRE
PLANTES NOUVELLES OU RARES
ItÉCRITES DANS DES PUBLICATIONS ETRANGi^:RES.
BoTANiCAL Magazine
llliyucliaiithiis loiig-illoru^ 1). Hook., Bot. Mag., pi. 0861. —
Hliynchanlhe à longue fleur. — Asie niéridionale, Burma. — (Scita-
minées.)
Sous le nom de Rliynthaothus M. D. Hooker crée un genre
nouveau pour une plantequi aétédonnéeauJardin botanique de
Kew parMiM. Low, les horticulteursbien connus deClapton, qui
malheureusement ne possédaient aucune donnée ni sur la loca-
lité précise où elle a été trouvée, ni sur celui qui l'a découverte.
Elle a fleuri en serre, à Kew, au mois de juillet 1885. La végé-
lation de cette plante est assez remarquable. Elle renfle la
base de sa tige en un tubercule ovoïde, presque globuleux, vert,
charnu, mesurant 0'°,03 ou un peu plus de diamètre, posé sur
le sol, de dessous lequel partent de grosses racines simples,
étalées, toutes hérissées, sauf vers leur extrt'milé, de longs poils
PLANTES NOUVELLES OU KAKES ()()7
noirâtres. Ce même tubercule donne naissance latéralement et
sur i^a partie inférieure à la tige de l'année suivante. La plante
entière est haute d'environ 0",50. Sa tige droite et simple porte
une douzaine de feuilles distiques, oblongues-lancéolées, acu-
minées, longues de 0™, 15-0'", 20, et elle se termine par une
grappe de cinq ou six fleurs accompagnées chacune de deux
longues bractées hyalinea, orangé-rouge pâle. La corolle tubu-
leuse de ces fleurs est renflée un peu au-dessus de son milieu,
longue de O'", 05, jaune avec ses trois lobes verts; elle est lon-
guement dépassée par l'étamine unique dont le filet, considé-
rablement élargi dans sa moitié inférieure, forme là comme une
coque de bateau dont l'avant seiait longuement prolongé pour
porter à son extrémité l'anthère linéaire, à deux loges. C'est là
le principal caractère du nouveau genre.
Aloe heteracantha Baker. — Bot. Mag., pi. 68C3. — Alocs
hétéracanthe. — Patrie? — (Liliacées.)
L'histoire de cet Aloès est très obscure. Il a existé longtemps
dans le Jardin botanique de Kew sans y fleurir et sans qu'on
sût exaclement d'où il y était venu; on présumait seulement
qu'il y avait été apporté par M. Cooper, du Jardin des Plantes
de Paris. Il y a fleuri enfin au mois de juin 1885, dans une serre
tempérée-chaude. Sa tige très courte et simple porte de 15 à 30
feuilles en touffe serrée, longues de 0'",30, lancéolées, rétrécies
graduellement dans presque toute leur longueur^ jusqu'au sommet
qui est pointu, faiblement canaliculées en dessus, souvent
marquées de quelques macules irrégulières et blanchâtres, pour-
vues aux bords de piquants espacés, inégaux, deltoïdes et courts.
Dans l'individu décrit et figuré, la tige florifère entière avait
un mètre de haut, et, vers son milieu, elle se divisait en trois
branches, dontchacune portait une longue grappe de fleurs cylin-
driques, longues d'environ 0™,03, à tube très court et à longs
segments dont les trois externes étaient d'un beau rouge^ tandis
que les trois internes étaient blanchâtres, avec une ligne médiane
rouge. Au-dessous de sa trifurcation, la tige était très forte et
relevée de deux angles opposés.
Le Secrétaire-7'édacleur-gérant,
P. DucnARTRE.
Paris, — IjnDrimcrie G. Rougier et Cie, rue Cassette. 1.
608
OCTOBRE 1886
OBSlillVATlONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JaMIN , A BoURG-LA-BeINE,
PRÈS Paris (altitude : 63°')
HADTEDR
TEMPÉRATURE
du baromètre.
VENTS
■J>
-*^~^
' — ^ — ^-"^ ~
ÉFAT OD CIEL.
'<
dominants.
a
Minim.
Maxim.
Malin.
Soir.
1
8,3
■27,8
758,0
754, 5
S.
Clair le matin, nuageu.\.
2
1-2,^2
22.1
760, n
764
E.
Fctiio pluie dans la nuit, nuiigeux.
3
12,5
21 '.U
763, 0
762. j;
SSK.
Nuageux.
4
11,4
28.3
762, o
760, 0
SSK.
.Xuageiix, clair le soir.
5
11,3
27,3
759,5
75-<,5
E. S.
Clair le m., nuageux l'ap. -raidi, couverl
le soir, pluie à partir de 9 heures.
6
1-2, 1
21,6
760
760,5
S. SE.
Pluie asseza boudante dans !a nuit, nua-
geux, petite pluie vers 10 h du m.
7
!l,o
19,9
7o8,5
759
S. SE.
Pluie assez forte la nuit, et le matin,
q. q. averses et éclaire, d. h journ.
8
10,1
18,9
7o9, 5
761
SE.
Nombreuses averses, q. q. éclaircics.
9
10.-2
18,8
761 75«,5
0. S.
.Nuageux, pluie à partir de 9 li. soir.
10
'.», 9
16,7
760,0
762
0. so.
Nuai^cMx, pclilc aversed. lam., cl. le s.
'1
8,8
18.6
761,5
765
SO.
Pluie à la nuit, averse entre midi et 1 h.
\i
8,0
17,9
762,5
750
S.
Légl brumeux de gr;\nd m., quel(|ucs
éclaic. pi. continue deoà91i.dus.
13
11,1
16,0
750
753
su.
Grand vent cl pluie dans la nuit, nua.
le m. orage et rort( saversesde m. i)
une 11., couv. cns. av. q. q. éd. (1).
14
8,0
16,3
756, 5
758,5
N.
Couvert le m., orage et Icmpôtc avec 1.
pi. et grêle vers m.1|2; nombreuses
a- erses et éiaircics ensuite (2)
15
7,0
17,0
751 , 5
747, 5
M).
Pluie dans la nuit et une partie de la
matinée, forl.aver. l'ap. -m., éd. 'le s.
16
7,4
13, b
737, 5
73 1 , :;
s.
Pluie et vent presque toute la nuil.
couvert, pi. cont. a pari, de 11 du m.
17
8,9
13,8 738, .ï
7î2
SO.
Pluicassez fine le matin, couvert, éclair-
cics, pelite averse le soir.
18
i;,i
16,9
744, 5
748,0
E.
Pluie dans la nuil, couverl et légl plu-
vieux le matin, beau l'après-midi.
19
4,2
19,3
7b0
751
E.
Brouillard le malin, nuag.ux.
*0
6,3
1o,0
752,5
758,5
SSE.
Couverl, plusieurs avtrses.
21
4,5
la, 3
760, 5
763
S(i.
Pluie (lan^la nuit, couveit nuag. ens.
(ortesavers. v. 5 h. cl pluie. le soir.
)Ç)
3,2
19,4
764,5
762
SSII.
Petite pluie d.ms la nuit, nuageux.
ri
o,8
13,5
761,5
761
SE.
Nuageux, un peu de pluie.
>A
6,0
16,5
762,5
764
E.
Nuiigeux le matin , couverl l'après
midi, pluiede 9 li2 à 10 1]2 dusoir.
!5
6,7
12,1
764
763
E.NE.
Couvert, plusieuis averses l'apr.-midi.
26
7,3
9,6
760
756,5
N.E.
Couvert, légl pluvieux le malin.
J7
7,9
17,6
756
"59
SE.
Couvert, clair !e soir.
28
4,4
13,9
762
764, 5
E.
Brum. dcgd mat., c.q. q. éd. cl. le s.
'29
4,4
lo,9
769,5 772
Sfc.
Iluie dans" la nuil, couvert, cl. le soir.
30
7,1
17,7
772
767
N.
Brouillard le matin, n. l'ap. m. cl. les.
31
0, '
12,9
769
766
NE.
Brouil.ini. le m. moind.d. la j., pi. les.
il) Pendant l'orago le thermomètre esl descendu à 8", 2.
(2! Pcndaul l'orale le tlicrmomèlrc est descendu h 5", 2.
CONGRÈS HORTICOLE DE 1887, A PARIS
Le Congrès horticole de 1887 aura lieu, comme celui des
années précédentes, pendant la durée de l'Exposition de prin-
temps. Les personnes désireuses d'y prendre une part active ou
seulement d'assister aux séances peuvent se faire inscrire dès à
présent.
La Société a lieu d'espérer qu'elle obtiendra, cette année en-
core, une réduction importante sur le prix des billets pour les
Membres de la Société qui se rendront des départements à
Paiis afin d'assister au Congrès.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1386.
Concours permanent.
Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'É-cole d'HorticulUire
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3« sér., IV, 1882, p. G>l
et 753.)
Concours annuels.
Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten-
tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2« série,
XI, 1877, p. 445.)
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentstemon.
CONCOURS AUX SÉANCES
Le 27 janvier 1887, un concours aura lieu pour le Witloof
ou Chicorée de Bruxelles, présenté en lots de 80 à 100 pieds,
avec racines.
-t:*<^ït:F<«b<s^
Série III. T. YlII. Cahier de novembre, publié le 31 décembre 1886. 43
010 PROCÈS-VERBAUX.
PROCÈS-VERBAUX
SÉAN.CE DU 11 NOVEMBRE 1886.
pRÉsiDEKCE DE M. Léou Say, Président de la Société.
La séance est ouverte à deux heures et demie, devant cent
soixante-sept Membres titulaires cl seize Membres bonoraires,
ainsi que le constate le registre de présence.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président proclame, après un vote de la Compagnie,
l'admission de cinq nouveaux Membres titulaires qui ont été
présentés à la dernière séance^ et contre qui aucune opposition
n'a été formulée.
11 annonce ensuite que, dans sa séance de ce jour, le Conseil
d'Administration a inscrit sur la liste des Membres honoraires
MM. Chappellier et Gatereau qui, faisant partie de la Société
depuis vingt-cinq années révolues, avaient demandé par écrit,
comme l'exige le Règlement, à passer à l'honorariat.
M. le Président rappelle à ses collègues que la prochaine
séance, qui aura lieu à la date normale du 'ili de ce mois, sera
générale et aura pour objet la distribution des Récompenses
décernées par la Société à la suite de ses deux Expositions de
cette année, ainsi que pour longs et bons services ou après
Rapport émanant de Commissaires spéciaux.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1° Par M. Girardin (E.), horticulteur, rue Gaillon, à Argen-
teuil (Seine-et-Oise), un tubercule d'Igname de Chine [Dioscorea
Batatas Decne^, d'une parfaite régularité et d'un développement
remarquable, car il ne pèse pas moins de 2 kilog. 700, ainsi que
A". B. — La Commission de Rédacliou déclare iaisseï' aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des opinions qu'ils y expriment.
SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1886. 611
des tubercules de la même plante venus dans l'année, de bul-
billes plantées au printemps. — 11 lui est accordé, pour cette
présentation, une prime de '2.'^ classe.
M. le Président du Comité de culture potagère fait observer
que les tubercules de l'Igname de Chine qui, comme tout le
monde le sait, ont la forme d'une longue massue enfoncée dans
le sol, ne gardent une parfaite régularité et ne prennent tout
leur développement que dans une terre profonde, meuble et sans
pierres. Il rappelle ce qu'il a déjà eu occasion de dire, à propos
de présentations analogues, qu'un tubercule de cette plante n'est
jamais que le produit de la végétation d'une année, attendu que
ce tubercule qu'on récolte à l'automne a commencé de se former
au printemps précédent et a pris sa croissance en grande partie
aux dépens de celui qu'on avait planté pour obtenir un nouveau
pied. Il ajoute que le produit de la culture de l'Igname est
puissamment influencé par la durée de la végétation annuelle
de la plante et que, par suite, il est plus fort pour un pied pro-
venant d'un tubercule non replanté, parce que celui-ci entre plus
tôt en végétation. Enfin, il dit que, quant aux bulbilles qui
fournissent le moyen le plus commode de multiplication de
l'Igname de Chine, il est avantageux de les planter sur couche.
2° Par M. Hédiard, négociant en comestibles exotiques, place
de la Jladeleine, à Paris, un Chou caraïbe qu'il a reçu de la
Martinique, rhizome tubéreux provenant d'une Aroidée qui peut
être soit le Colocasia esculenta Schott {Caladium esculentum
Vent.), soit et plus probablement le Colocasia macrorrhiza
Schott [Arum macrorrhizum L.), les tubercules de ces deux
plantes, ainsi même que ceux du Xanthosoma sagittifolium
Schott, recevant, aux Antilles, le même nom vulgaire de Chou
caraïôe. Une prime de 3'= classe étant accordée^pour cette présen-
tation, M. Hédiard renonce à la recevoir.
Cet honorable collègue fait remarquer à la Compagnie la
configuration de cette production qui consiste en un gros tuber-
cule central, ovoïde et tronqué à sa partie supérieure, de la base
et autour duquel part un cercle de tubercules plus petits. Le
Chou caraïbe se prépare, dit-il, pour la table de différentes
manières : tantôt on le fait cuire à l'eau pour l'accommoder
612 PROCÈS-VERBAUX.
ensuite comme des pommes de tei're; tantôt aussi on le râpe et
en y ajoutant un peu de farine et des cpir.es on en fait une pâte
à frire.
3» Par M. Jandriot père, jardinier à Ghagny (Saone-et-Loire),
une Poire de semis et encore sans nom, que le Comité d'Arbo-
riculture fruitière déclare être très belle, fort grosse et de bonne
qualité. Toutefois le Comité désire la revoir; mais, dès cet ins-
tant, il croit devoir la recommander.
4° Par M. Max. Cornu, professeur de culture au Muséum
d'Histoire naturelle, quatre petites /^m??ies, remarquables par
leur légèreté et parce que non seulement leur peau, mais encore
leur chair, est rayée de rouge-carmin. Ces fruits ont été récoltés
sur un arbre vieux et dépérissant qui probablement provenait
d'un semis.
5° Par M. Uuval (Léon), horticulteur, rue de l'Ermitage, à
Versailles, une nombreuse série d'Orchidées et Broméliacées
fleuries, pour la présentation de laquelle il lui est accordé une
prime de \"^ classe. Les Orchidées que comprend le bel
apport de cet horticulteur sont d'abord neuf pieds de Cypripe-
dium généralement hybrides, savoir : Cypripedium callurum,
C. Chantini, C. Crossianum, C . Ilarrisianum, C. Leeamim, C.
Sedeni, C. Spicerianum, C . Swanlonum et C. Veifchii; en second
lieu, douze pieds appartenant aux sept espèces suivantes :
Cœlogyne ocellala, Lxlta marginata et L. PetrinI, Odo7bloglos~
sum Alexandre et 0. Biclonietise, Oncidium Papilio majm et 0.
tigrinum. Quant aux Broméliacées, ce sont les Vriesen Krameri
et Duvali.
M. Duval (Léon) donne de vive voix des renseignements ins-
tructifs sur deux de ses plantes. Le Vriesea Krameri porte le
nom de M. Kramer, jardinier chef chez un célèbre amateur
allemand, le sénateur Jenisch, à Flottbeck, près de Hambourg.
Des trois pieds qu'en avait apportés en Europe le frère de
M. Kramer, deux sont restés dans la collection de M. Jenisch;
le troisième est celui que la Compagnie a maintenant sous les
yeux ; celui-ci est donc le seul qui existe aujourd'hui en France.
H y a trois ans que M. L. Duval l'avait présenté, à une séance
de la Société, sous la seule désignation de Vriesea species ; mais
J
SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1886. 613
depuis celle époque, la plante a été nommée et décrite sous le
nom de Vriesea Krameri, par Ed. Morren, le [célèbre botaniste
belge qui a été récemment enlevé à la science. Celte espèce
nouvelle ressemble au Vriesea psltlacina; mais tandis que les
bractées de celui-ci sont par parties jaunes et rouges, celles du
V. Krameri sont entièrement rouges. La nouvelle plante paraît
d'ailleurs devoir être de plus fortes proportions que la première:
seulement, le seul exemplaire qu'en possède M. L. Duval n'a
pas encore pris tout son développement. La floraison de cette
Broméliacée est fort longue et dure environ deux mois. — Rela-
tivement au Lîelia Perrini, M. L. Duval dit que la présentation
faite aujourd'hui par lui de deux pieds bien fleuris de cette belle
Orchidée brésilienne a pour objet de montrer combien la culture
en est facile. En efl'et, ces plantes ont été importées de leur
pays natal et sont arrivées à Versailles à la fin du mois de mai
dernier. On les a placées alors dans une serre tempérée et légè-
rement ombragée, et on ne leur a donné d'abord que peu d'hu-
midité. Une fois l'été arrivé, on les a mouillées davantage ; en-
fin, au milieu du mois d'août, on les a mises à l'air libre sous
l'abri qui, dans l'établissement, est destiné particulièrement à
des Fougères. Elles sont restées dans cette dernière situation
jusqu'à la fin du mois de septembre. On voit combien ce trai-
tement des plus simples les a disposées à une belle floraison,
M. L. Duval recommande de traiter de cette manière diverses
Orchidées dont on a intérêt à retarder la floraison qui, sans
cela, aurait lieu à une époque où elle offrirait moins d'intérêt, les
fleurs, en général, étant alors communes.
6" Par M. Fichot, jardinier au château de Breteuil (Seine-et-
Oise), une boîte de fleurs coupées de Chrysanthèmes, appartenant
à quinze variétés non nommées, qui lui vaut une prime de
3® classe.
7" Par M. Laplace, jardinier chez M'"" Claudon, à Cliâtillon,
un volumineux bouquet formé des fleurs de quarante-deux va-
riétés de Chrysanthèmes japonais. Anémones et Pompons.
8" Par M^"^ veuve Emilie Guibert, à Mézières (Seine-et-Oise),
dix pieds à'Ageratum de semis et un bouquei de fleurs de ces
mêmes plantes.
614 PROCÈS- VERBAUX.
9"" Par M. E. Legendre, rue Titon, 79, à Paris, des pots en
terre cuite destinés spécialement à la culture des Orchidées. —
Le Comité de Floriculture, les ayant examinés, déclare trouver
bonne l'idée qui en a dirigé la confection; mais, se plaçant au
point de vue de la fabrication, il demande qu'ils soient soumis
à l'examen du Comité des Arts et Industries.
10'^ Par M. Bigot, à Quincy, près Brunoy (Seine-et-Oise), un
râteau disposé de manière à pouvoir être nettoyé promptement.
Le Comité des Arts et Industries en confie l'examen et l'expéri-
mentation à une Commission spéciale.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
M. le Secrélaire-général-adjoint procède au dépouillement de
la correspondance, qui comprend les pièces suivantes :
1" Une lettre par laquelle M. Gappe (Emile), horticulteur au
Vésinet (Seine-et-Oise), demande qu'une Commission soit char-
gée d'aller examiner ses plantes de serre. M. le Président fait
droit immédiatement à celte demande.
2° Une lettre de M. Th. Villard, Conseiller municipal du
XYll" arrondissement de Paris, qui annonce l'envoi, fait au nom
de la Chambre syndicale des ouvriers jardiniers, de dix exem-
plaires des Rapports rédigés par les boursiers du département
de la Seine, à la suite de leur séjour à Londres, qui a duré
depuis le mois de juillet 1885 jusqu'au mois d'avril 1886.
3" Une lettre de M. Gagnaire, horticulteur à Bergerac, qui
fait hommage à la Société d'une brochure dont il est l'auteur et
dont le titre est : V Alcool des arbustes et arbi^es fruitiei's. Cette
brochure a pour objet d'inviter les propriétaires, en vue d'amoin-
drir les effets de la crise agricole^ « à distiller «ans exception
« tous les fruits des arbres fruitiers qui se perdent annuelle-
« ment au jardin, au vignoble comme à la ferme, faute d'un
« débouché suffisant, pour les convertir en un alcool bien supé-
« rieur en finesse comme en qualité aux alcools de Topinam-
« bour, de Pomme de terre et de Betterave ».
Parmi les pièces de la correspondance imprimée, M. le Secré-
taire-général-adjoint signale la suivante : La tcmfjérature des
arbres et les ejfets du grand hiver de 1879-1880, l'i Grignon, par
SÉANCE UU 11 NOVEMBRE 1886. 615
M. MouiLLEFER (extrait des Annales agronomiques, XII, p. 353-
386).
M. TriifTaut (Albert) donne lecture d'une note rédigée par lui
et dans laquelle il expose ses idées sur le rôle que devrait jouer
l'Horticulture dans l'Exposition internationale de 1889, sur la
part qui devrait lui être faite dans le vaste espace destiné à
cette exhibition des produits de toutes les industries, enfin sur
la répartition la plus convenable des végétaux exposés et de
leurs produits. Cette note se termine par l'expression d'un vœu
qui devrait être soumis au Gouvernement, après qu'il aurait
obtenu l'assentiment de la Société nationale d'Horticulture de
France. — Ce vœu est renvoyé par M. le Président à l'examen du
Bureau.
M. Vitry fils, Président de la Commission organisatrice de la
tombola, donne lecture du Rapport sur la marche et les résul-
tats de cette entreprise qui était destinée à fournir un supplé-
ment de secours aux horticulteurs du département de la Seine
dont les cultures ont éprouvé les terribles effets de l'orage du
23 août dernier. Il résulte de ce Rapport, qui trouvera sa place
dans le Journal de la Société, que la tombola a parfaitement
réussi; que les dons y ont afflué en quantité presque inespérée,
et que la somme réalisée par le placement des billets à 0 fr. 50
s'élève à 8,000 francs environ, y compris ce qui a été produit
par la vente des lots non réclamés. Cette somme sera jointe à
celle qu'aura donnée la souscription ouverte par la Société.
M. le Président adresse de vifs remerciements aux Membres
de la Commission de la tombola et plus particulièrement à leur
Président, M. Vitry fils, pour le zèle et le dévouement que tous
ont montrés en cette circonstance.
M. Ghargueraud signale à la Compagnie une observation in-
téressante que lui ont fournie ses expériences sur les Chrysan-
thèmes d'automne. Il a prouvé par des communications anté-
rieures et par des présentations qu'il a faites à diverses séances,
que, grâce à certains procédés de culture, on peut retarder la
floraison de ces plantes de l'automne, qui en est l'époque nor-
male, jusqu'au printemps suivant. Pour compléter ses expérien-
ces à ce sujet, il a voulu voir si, de même qu'on peut retarder
()1() PROr.ÈS-VKRHAUX.
fortement cette floraison, on pourrait l'avancer également. Dans
ce but, des pieds des mêmes Ciirysanthèmes, qui n'avaient pas
subi de pincement, ont été rentrés par lui de telle sorte que leur
mise en végétation au printemps fût ainsi notablement avancée.
Ces plantes ayant été mises ensuite en pleine terre le 15 juin, il
y avait lieu de s'attendre à ce que leur floraison fût avancée
comme l'avait été leur végétation. Il n'en a rien été et leurs
fleurs ne se sont montrées qu'à l'époque normale. Il est ainsi
démontré qu'on peut reculer mais non avancer la floraison des
Clirysanthèmes d'automne. Cette observation est intéressante au
point de vue cullural, mais plus encore au point de vue physio-
logique. Il est admis en eff'et, et des faits nombreux viennent à
l'appui de cette idée, que chaque plante fleurit et fructifie après
avoir reçu, dans le cours de sa période végétative annuelle, une
quantité de chaleur exprimée par une somme de degrés de tem-
pérature déterminée pour chaque espèce. Or il est évidentqu'un
Chrysanthème qui, ayant été tenu plus ou moins chaudement
pendant l'hiver, est entré en végi-tation de bonne heure et n'a
fleuri néanmoins qu'en automne, a reçu beaucoup plus de cha-
leur, pendant sa période végétative ainsi allongée, que celui qui,
étant resté à l'air libre, a commencé de végéter notablement
plus lard, et qui cependant a fleuri en même temps que le pre-
mier. Il semblerait donc d'après cela que les Chrysanthèmes
d'automne échappent à la loi des sommes de température néces-
saires pour amener la lloraison et la fructification. C'est ce dont
il serait bon de s'assurer par de nouvelles expériences.
M. le Président avertit la Compagnie que, conformément à
l'annonce qui ligure depuis plusieurs mois en tête du Journal,
il y aura, à la prochaine séance, un concours spécial pour les
Chrysanthèmes d'automne, et que les plantes présentées à ce
concours resteront exposées, dans la salle des séances, pendant
les trois jours suivants. Il prie donc ses collègues, cette même
séance devant avoir essentiellement pour oltjtt la distribution
des récompenses, de venir de bonne heure pour voir les plantes
exposées sans être amenés à troubler pour cela la séance solen-
nelle.
M. Michelin entretient ses collègues du Congrès quia été tenu,
SKANCE DU 25 NOVEMBRE 1886. 617
la semaine dernière, à Versailles, par l'Association pomologique
de l'Ouest, Celte réunion avait pour objet l'étude des fruits à
cidre et la recherche des meilleures méthodes à mettre en pra-
tique pour donner à la boisson dont ils fournissent les éléments
toutes les qualités qu'elle est susceptible d'avoir. Ainsi, dans
l'état actuel des choses, le cidre est peu transportable et de fai-
ble conservation, surtout à cause de la quantité insuffisante de
tannin qu'il renferme. Aussi, au lieu de ne faire voyager que
du cidre préparé dans les régions où les procédés de sa fabri-
cation sont connus de longue date, Iransporte-t-on au loin de
grandes quantités de Pommes pour en obtenir du cidre dans des
départements où on est peu au courant de la marche à suivre
pour le bien fabriquer. A la date d'une vingtaine d'années, la
Société d'Horticulture de Rouen avait pris l'initiative de grandes
réunions où l'on s'occupait sérieusement de l'étude des fruits à
cidre, du classement de leurs variétés et de la détermination des
qualités ou des défauts que chacune d'elles devait donner à la
boisson dans la confection de laquelle elle entrait. Aujourd'hui
le cadre a été élargi et c'est la grande Association pomologique
de l'Ouest présidée par M. Lechartier, chimiste bien connu, qui
continue l'œuvre entreprise par la Société rouennaise. Trois
Congrès avaient été déjà tenus par elle, à Rennes, à Rouen et
au Mans. Le quatrième vient d'avoir lieu à Yersailles, et il n'a
pas été moins fécond en résultats utiles que ceux qui l'avaient
précédé. Ces résultats seront exposés dans le Compte rendu que
voudra bien en donner M. Michelin, l'historien habituel parmi
nous de ces importantes réunions.
La séance est levée à trois heures et demie.
SEANCE GÉNÉRALE DU 23 NOVEMBRE 1886.
Présidenck dk m. I.coii Say, Président de l.v Société.
Le 2o novembre 1886, à une heure et demie de relevée, la
Société nationale d'Horticulture de France se réunit en assemblée
618 PROCès-VERBAUX.
générale, dans la grande salle de son hôtel décorée en vue
de la cérémonie qui va avoir lieu et, en outre, embellie par une
riche Exposition de Chrysanthèmes qui ont été présentés au con-
cours ouvert à cette séance. Le but de la réunion est de distri-
buer les récompenses qui ont été décernées à la suite des deux
Expositions tenues cette année, ainsi qu'à des jardiniers pour
leurs longs services, à diverses personnes dont les travaux ont
été l'objet de Rapports favorables, ou qui ont pris part aux con-
cours ouverts à difl'érentes séances des années 1885 et 1886.
L'assemblée est très nombreuse : on y compte en elTet Hll Mem-
bres de la Société, dont 2S(> sont titulaires et 285 honoraires, et
de plus de nombreux inviti-s, particulièrement des Dames, hono-
rent la réunion de leur présence. Enfin la musique, qui sait tou-
jours ajouter l'agrément à l'éclat des fêtes, n'a pas été oublii'C,
et un bon orchestre dirigé par M. Deransart doit exécuter plu-
sieurs morceaux choisis, à des moments indiqués par le pro-
gramme de la séance.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président prend la parole et, dans une improvisation
vivement applaudie par l'assembh'e, dit qu'il no se propose pas
de faire aujourd'hui un discours, mais qu'il veut seulement faire
ressortir en quelques mots la haute importance des services que
rend journellement la Société nationale à l'Horticulture fran-
çaise et par cela même à notre pays pour qui l'horticulture est
une soui'ce féconde non seulement de jouissances et d'agrément,
mais encore de produits variés qui constituent les éléments d'un
commerce considérable.
Cette Société est un centre d'impulsion dont l'action se fait
sentir au loin, comme le prouvent les communications qui lui
arrivent de divers côtés et les envois de produits horticoles qui
lui sont faits à ses séances ou pour ses Expositions. Celles-ci
particulièrement ont pris depuis quelques années un développe-
ment remarquable et aujourd'hui elles sont parvenues à un
degré de richesse et de beauté qu'on n'aurait pas osé espérer à
une date assez peu éloignée. C'est ce que va démontrer une fois
de plus la séance qui commence, car le nombre élevé des
médailles qui vont être distribuées îi la suite des deux Exposi-
SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1886. 619
lions de celte année esl l'expression en quelque sorte mathé-
matique à la fois de l'empressement avec lequel ont pris part à
ces Expositions nos principaux, horticulteurs et de la haute
valeur des objets qu'ils y ont envoyés. La voie est aujourd'hui
largement tracée; il n'est pas douteux qu'elle ne soit suivie
désormais avec une ardeur de jour en jour plus grande. En tout
cas, ce n'est pas la Société nationale d'Horticulture qui mar-
chandera jamais les encouragements à ceux qui y sont
engagés.
M. P. Duchartre donne lecture du procès-verbal des séances
tenues par la Commission des Récompenses, les 26 et 28 octobre
dernier, dans lesquelles cette Commission a déterminé les récom-
penses qu'il y avait lieu d'accorder tant à des jardiniers dont
les bons services dans la même maison ont une durée d'au moins
trente années, qu'à diverses personnes qui pour des livres, des
cultures, des appareils ou des instruments destinés à l'horticul-
ture, avaient obtenu des Rapports favorables. A l'appel de son
nom, chacun de ces lauréats vient recevoir des mains de
M. le Président la récompense dont il a été reconnu digne et
dont l'attribution proposéed'abord parla Commission des Récom-
penses a été sanctionnée par l'approbation du Conseil d'Admi-
nistration,
M. P. Duchartre lit ensuite un Préambule aux Comptes
rendus des deux Expositions qui ont été tenues cette année, l'une
du II au 16 mai, l'autre du 23 au 26 octobre. Les Comptes
rendus eux-mêmes, forcément trop étendus pour pouvoir être
lus en public, sont réservés pour la publication dans le Journal.
M. E. Delamarre, l'un des Secrétaires de la Société, donne
ensuite lecture de la liste des Récompenses qui ont été accordées
à la suite des deux Expositions de l'année. Les lauréats étant
très nombreux, le Conseil d'Administration a décidé que ceux
d'entre eux qui seraient appelés à venir recevoir des mains de
M. le Président le prix qu'ils ont obtenu seraient seulement
ceux qui doivent recevoir un prix d'honneur ou une médaille
d'or, et que les autres pourraient réclamer les médailles qui
leur ont été attribuées immédiatement après la levée de la
séance. Il est en effet procédé conformément à cette décision, qui
620 procès-vi:rkaux.
a été inspirée par la crainte que, si l'on agissait autrement, la
séance ne devint d'une longueur excessive.
Entîn il est tait appel des lauréats des concours qui ont eu lieu
à plusieurs séances des années 1885 et 1886, y compris celui
quia été jugé aujourd'hui même et qui a motivé la brillante
Exposition de Chrysanllièmes ou Pyrèthres de la Chine et de
l'Inde qui orne en ce moment la grande salle où se tient la
séance.
Dans ce dernier concours, un Jury composé de MM. Henri
de Vilmorin Président, Arnouid-Baltard, Bauer, Goûtant, Kéte-
leêr et Chargueraud, Membres, Boizard Secrétaire, a décerné
les récompenses suivantes :
Médaille d'or à MM. Levêque et fils, rue du Liégat, à Ivry-
sur-Seine (Seine), pour un lot considt'rable' qui com|)rend de
'AhO à 400 variétés représentées par des pieds cultivés en pots, et
le même nombre de variétés en tleuis coupées.
Grande médaille de vermeil à M°'® Darlu (Ed.), au château de
Grand-Vaux, par Savigny-sur-Orge (Seine-et-Oise), dont l'apport
consiste en 150 variétés en pots.
Médaillesde vermeil : à M. iJupanloup, quai de la Mégisserie,
pour 340 variétés en fleurs coupées; à M. Forgeot, quai de la
Mégisserie, 8, pour environ 200 variftés, en lleui's coupées ; à
M. Margottin père, à Bourg-la-Reine (Seine), pour 2o0 variétés
en fleurs coupées.
Grandes mr-dailles d'argent : à M. Chantrier, jardinier à
Bayonne (Basses-Pyrénéesj, pour 290 variétés en fleurs coupées;
à M. Delaville (Léon), quai de la Mégisserie, pour 200 Variétés
en fleurs coupt'es; à M. Lemoine, de Ghàlons-sur-Marne (Marne),
pour '220 variétés en (leurs coupées.
Médailles d'argent : à M. Degressy, à Ghàlon-sur-Sùone
(Sâone-et-Loire), pour environ 400 variétés en fleurs coupées ;
à M. Hoïbian, quai de la Mégisserie^ 16, pour 300 variétés en
fleurs coupées ; à MM. Mercier, père et fils, à Ghalon-sur-Sâone
(Sàone-et-Loire), pour 300 variétés en fleurs coupées ; à M. de
Reydellet, à Valence (Drôme), pour 100 variétés nouvelles en
fleurs coupées; à M. Valette, rue Picpus, 42, à Paris, pour la
culture de ses plantes en pots.
NOMINATIONS. ()21
Médaille de bronze à M, Deschamps, à Boulogne (Seine),
pour un bouquet de fleurs coupées.
Des remerciements sont adressés par le Jury à M. Hamelin
(Aug.), à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), qui a envoyé des
fleurs coupées de 100 variétés.
La séance est levée à quatre heures et demie.
NOMINATIONS
SEANCE DU 11 NOVEMBlîE 1886.
MM.
1. BiKssY (Joseph), horticulteur, rue Saint-Gervais, 19, à Lyon
(Rhône), présenté par MM. Truffant père et Truffaut (Alb.).
2. Caklier, propriétaire, à Conflans-Sainte-Honorine (Seiue-et-Oise),
présenté par MM. Crapotte et E. Delamarre.
3. LoKENZA (Ed.), propriétaire, villa Molitor, à Auteuil-Paris, pré-
senté par MM. L. Chauré et J. Dybowski.
4. Maillard, négociant, à Sartrouville (Seine-et-Oise), pi'ésenlé par
MM. Crapotte et E. Delamarre.
5. Vincent (Pierre), chef de culture chez M. le comte de Germiny,
au château de Gouville, par Monville (Seine-Inférieure), pré-
senté |iar MM. F. Jamin et V. Lesueur.
622 PROCES-VERBAL
DOCUMENTS RELATIFS A LA DISTRIBUTION
DES RÉCOMPENSES
COMMISSION DES RECOMPENSES.
séances des 26 et 28 octobre 1886.
Procès-verbal.
La Commission des Récompenses s'est réunie, le 20 octobre
1886, pour statuer sur les demandes de récompenses qui lui
avaient été renvoyées. Elle a eu ensuite une courte séance
supplémentaire le 28 octobre, afin de régler définitivement un
petit nombre de points sur lesquels, par insuffisance momen-
tanée de renseignements, elle n'avait pu arrêter complètement
ses résolutions dans sapremière réunion. Ont assisté à ces deux
séances MM. Trufi"aut père. Président, Bleu, Secrétaire-général,
Chouveroux, Trésorier, Goulombier, Verdier (Cli.), Savoye, Pré-
sident du Comité de Floriculture, Lebœuf (Paul), délégué du
Comité des Arts et Industries, Duchartre (P.), Secrétaire-rédac-
teur faisant fonctions de Secrétaire, conformément à l'article
36 du Règlement, Après un examen attentif des différentes
questions qui lui étaient soumises, la Commission a pris les
décisions suivantes qui, pour devenir définitives, devront être
approuvées par le Conseil d'Administration.
1° Récompenses accordées pour bons et longs services.
1. M. Lecœur (Félix), actuellement membre de la Société
nationale d'Horticulture de France, est entré comme jardinier,
le 17 juillet 1815, à l'âge de dix-huit ans, dans la maison des
Dames de Sainle-Glotikle, rue de Reuilly, 101, à Paris. Il y
travaille encore en la tnème qualité et il n"a cessé de se faire
remarquer par son aptitude ainsi que par l'exactitude avec
laquelle il a rempli ses devoirs professionnels. C'est ce qu'atteste
DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES 623
le certificat en bonne forme qui lui a été délivré par Madame
la Supérieure générale de la congrégation de Sainte- Clotilde.
M. Lecœur comptant aujourd'hui plus de 40 années de bons
services a droit à une médaille de vermeil.
2. M. Yillemain (Philibert) est entré, le 8 janvier 1855, en
qualité de jardinier, au service du père de M'"^ veuve Breton,
Dame patronnesse de la Société. A la mort de son maître, qui
est survenue en 1862, il est resté dans la maison et, porte le
certificat en bonne et due forme qui lui a été délivré par M"'°
veuve Breton, il s'est dévoué à la famille « avec une abnéga-
tion au delà de tout éloge ». Les trente années révolues de bons
services dans la même maison que compte aujourd'hui M. Ville-
main lui donnent droit à une médaille d'argent.
3. M. Dujour (Louis-Etienne-Tiburce), né le 6 juin 1816, est
entré, le l*'"' août 18ol, comme jardinier, chez M""' Alliot, pro-
piiétaire à Migneaux près Poissy (Seine-et-Oise). A la mort de
cette dame, survenue en 1877, il a continué de diriger, comme
jardinier-chef, les jardins et le parc qui sont devenus alors la
propriété de M. Bailly (Ant.), membre de l'Institut, gendre de
M"'" Alliot. Cet honorable collègue atteste, dans le certificat en
bonne et due forme qu'il lui a délivré, qu'il a eu constamment à
se louer du service de ce bon travailleur. M. Dujour comptant
ainsi, au moment présent, trente-cinq années de bons services
dans la même maison, la Commission des Récompenses ne peut
que constater les droits qu'il possède à une médaille d'argent.
4. M. Reyt (Pierre) est entré, à l'âge de 16 ans, au mois d'avril
1846, en qualité d'ouvrier, dans l'établissement du prédécesseur
de M. Martre (P.), fabricant d'appareils de chauffage et de réser-
voirs pour l'horliculture, rue du Jura, 15, à Paris. Il n'a pas
quitté cet établissement lorsqu'il est passé entre les mains de M.
Martre. Cet honorable collègue a délivré à son employé un certi
ficat en bonne forme et très élogieux, dans lequel on lit que 31,
Reyt est très connu et très estimé d'un grand nombre d'amateurs
et d'horticulteurs chez qui ont été posés par lui des appareils de
chautFage. M. Reyt travaille donc depuis 40 années révolues
dans un établissement en rapport direct avec la pratique hor-
ticole ; seulement ce chiffre de ses bons services doit être réduit
624 l'ROCÈS-VEKBAL
à 38 années, attendu que, d'après son règlement, la Commission
des Récompenses ne compte le service effectif qu'à partir de
l'âge de 18 ans, et que M. Reyt n'avait que 1G ans lorsqu'il est
entré chez le prédécesseur de M. Martre. Dans ces conditions, il
a droit à une médaille d'argent.
2° Récompenses accordées à la suite de Rapports.
Parmi les Rapports dont la Société réunie en séance ordinaire
a prononcé le renvoi à la Commission des Récompenses, deux
avaient pour objet des ouvrages qui, sur la demande de leurs
auteurs, avaient été soumis à un examen attentif de la part de
Commissaires désignés à cet etlet.
1. L'un de ces Rapports, dû à M. Hébrard (Alexandre), est
relatif au Traité de la Culture potagère (jui a été publié ré-
cemment par notre collègue M. J. DybowsUi. Pour faire appré-
cier le mérite de ce livre, il suffit de rappeler la phrase dans
laquelle M. le Rapporteur, juge parfaitement compétent en
matière de Culture potagère, résume l'opinion qu'il s'en est
formée. « Ce traité, y est-il dit, qui forme un fort volume de
« près de 500 pages d'impression ornées de nombreuses
« figures noires intercalées dans le texte, écrit dans un style
« clair et précis, et par cela même facile à consulter, doit
(« trouver sa place parmi les ouvrages horticoles les plus re-
« commandables. » La Commission ne pouvait que s'incliner
devant un jugement si favorable; aussi accoi-de-t-elle à M. Dy-
bowski une grande médaille d'argent.
2. Le second Rapport porte sur un petit ouvrage ayant
pour titre : « Fssai sur le Chri/santhème », qui a pour auteur
M, Ghys, pharmacien à Anzin (Nord). Le Rapporteur, M. Ghar-
gueraud, y exprime son jugement par la phrase suivante :
« Pour terminer, je dirai avec l'auteur :...Ce petit travail est un
« premier jalon planté dans une voie où il reste encore bien du
<( terrain à parcourir. Mais j'ajoute que ce jalon est utile et bien
« planté. » Se réglant d'après cette appréciation, la Commission
des Récompenses accorde à M. Ghys une Mention honorable.
Plusieurs Rapports favorables ont été faits, dans le cours de
cette année, par des Commissions spéciales, sur des cultures les
unes fruitières, les autres ornementales ou d'agrément.
DE LA COMMTSSIO.X DES RECOMPENSES 625
3. Au nom d'une Commission de trois Membres désignés par
le Conseil d'Administration, M. Cliatenay (Abel) a rédigé un
Rapport des plus élogieux « Sur les arbres dirigés par M. Alexis
Lepère, à Montreuil. » Ce document met en pleine lumière non
seulement la perfection avec laquelle M. Alexis Lepère fils,
digne héritier d'un nom justement célèbre, cultive et dirige les
arbres que comprennent ses importantes cultures, mais encore
le mérite supérieur et aujourd'hui universellement reconnu de
deux nouvelles variétés, le Pécher Alexis Lepère dont le fruit a
été admis par le Congrès pomologique de France, et le Pêcher
Goulombier, qui proviennent de semis faits par lui.Tenantcompte
à la fois de ces deux ordres de mérite et plus encore du second
que du premier, la Commission des Récompences décerne à
M. Alexis Lepère une médaille d'or.
4. Les cultures étendues de Chasselas et secondairement de
Poiriers que possède et dirige, presque sans secours étranger,
M. Jourdain, à Maurecourt (Seine-et-Oise), ont fourni la matière
d'un Rapport spécial h M. Michelin, qui a été, en cette circons-
tance, l'organe d'une Commission de quatre membres. Ces cul-
tures, y est-il dit, se font en vue de la vente journalière à la
Halle, jusqu'à extinction de la récolte. Les produits en sont
beaux; seulement leur étendue même ne permet pas au per-
sonnel dévoué mais peu nombreux qui s'en occupe de donner
aux arbres les soins minutieux qui leur sont prodigués par ceux
qui tiennent à n'obtenir que des fruits d'élite. La Commission
des Récompenses croit entrer dans l'esprit du Rapport en accor-
dant à M.,Jourdain une médaille d'argent.
5. Un habile viticulteur de Mareil, près Saint-Germain-en-
Laye, M. Yvert, ayant demandé qu'une Commission fût chargée
d'examiner ses Vignes, l'un des Commissaires nommés, M.
Templier, a fait un Rapport favorable à ce sujet. Mais l'hono-
rable Rapporteur a fait justement observer que M. Yvert ne
s'est occupé que des perfectionnements à introduire dans la
production des Raisins de cuve et dans la fabrication du vin qui,
l'une et l'autre, sont en dehors du domaine de l'Horticulture.
« Les efforts persévérants de M. Yvert et les résultats qu'il a
« obtenus méritent, dit-il, une récompense; mais est-ce à notre
44
626 PROCÈS-VERBAL
« Société qu'il convenait de la demander? » La Commission a
pensé comme M. le Rapporteur et elle a été d'avis qu'il ne lui
appartenait pas d'attribuer une récompense pour des travaux
qui rentrent évidemment dans le domaine de l'Agriculture.
6. Un horticulteur distingué, M. Duval (Léon), a créé^ dans
ces dernières années, à Versailles, rue de l'Ermitage, un grand
etbelétablissement dans lequel il entretient avec un plein succès
des cultures aussi importantes (|ue variées. Déjà en 1883, un
Rapport circonstancié et très élogieux avait été fait à la Société
sur cet établissement (Voyez le Journal, 1884, p. 619-624), et
avait valu à M. Léon Duval une médaille d'or. Cette année, une
nouvelle demande de visite ayant été adressée par lui à notre
Société, une nouvelle Commission, dont M. Hariot a été l'oi'gane,
a été chargée de constater les améliorations introduites dans le
même établissement et l'extension qu'y ont reçue certaines
branches de culture. Le Rapport qui a été déposé à la suite
de cetle nouvelle visite a signalé la construction de nouvelles
serres, des modifications heureuses apportées an chauffage,
ainsi qu'un grand développement apporté à la culture des
Orchidées et des Cyclamens. En raison de ces améliorations, la
Commission des Récompenses est d'avis que M. Duval (Léon)
doit avoir l'honneur dun rappel de la médaille d'or qu'il a reçue
de la Société en 1884.
7. L'un des hommes qui ont le plus conlribui; parmi nous,
dans ces dernières années, à perfectionner les Bégonias tubéreux
est certainement notre collègue M. Robert (A.), horliculteur au
Vésinet. Chez lui ces plantes sont arrivées à un degré de beauté
qu'on n'aurait même pas osé espérer à une date tant soit peu
éloignée. Aussi de nombreux Rapports faits successivement à
notre Société sur ses cultures de ces plantes lui ont-elles déjà
valu de hautes récompenses, tandis que, pour de magniQ(jues
lots qu'il en a présentés à nos concours, il a reçu des médailles
de l'ordre le plus élevé. Ainsi, en 1885, la Commission des
Récompenses lui a décerné une médaille de vermeil, et tout
récemment il a reçu une grande médaille de vermeil pour
le lot présenté par lui à l'Exposition qui vient d'avoii* lieu;
enfin dans le concours qui a été ouvert à la séance du 23
DE LA COMMISSIOX DES RÉCOMPE.XSES (>27
septembre dernier il a obtenu une médaille d'or. Cette année, la
Commission des Récompenses a été encore saisie de deux
Rapports sur ces mêmes cultures, l'un dû à M. Delaville (Ch.)
et déposé dans la séance du 2i septembre 1883, l'autre rédigé
par M. Chargueraud et présenté par lui à la séance du 14
octobre courant. La Commission, reconnaissant que M. Robert
sait se maintenir, dans ses cultures, au niveau élevé où il a déjà
trouvé tant et de si brillants succès, lui accorde l'honneur d'un
rappel de la médaille d'or qui lui a été décernée le 23 septembre
dernier.
8. Un autre horticulteur dont les cultures dignes de grands
éloges ont déjà fourni la matière de plusieurs Rapports est
M. Poirier (Auguste), rue de la Bonne-Aventure, à Versailles.
Ce sont particulièrement les Pelargonium zonale qu'il cultive
avec une prédilection marquée et pour lesquels, à toutes les
Expositions soit de Paris, soit de Versailles, il obtient de grands
succès, à ce point que la seule Exposition internationale du
mois de mai 1883 lui a valu, pour ces plantes, une grande
médaille d'argent et une grande médaille de vermeil. C'est
aussi pour examiner sur place sa riche collection de ces
mêmes plantes que, à la suite d'une demande faite par lui, une
Commission, dont M. Delaville (Ch.) a été l'organe, s'est rendue
dans son établissement au mois d'avril dernier. Le Rapport de
cette Commission ayant été très favorable et la Société en a3^ant
prononcé le renvoi à la Commission des Récompenses, celle-ci
accorde à M. Poirier un rappel de la grande médaille de ver-
meil qu'il a reçue l'an dernier pour ses Pelargonium zonale.
9. A la séance du 2i juin dernier, M. Lequin a déposé un
Rapport favorable sur les cultures que possède, à Sarcelles,
M. Dupanloup, marchand-grainier à Paris, et qui lui fournis-
sent en grande partie les objets de son commerce, La plante
qui domine dans ces cultures est la Reine-Marguerite et c'est
aussi sur la collection de Reines-Marguerites cultivée par M. Du-
panloup que porte principalement le Rapport de M, Lequin;
mais il y est encore question des Phlox de Drummond, des
Pensées et des Bégonias. « Votre Commission, y est-il dit à
titre de résultat de l'examen qui en a été fait par MM. les
(;2S PKOCÈS-VRRBAL
Commissaires, «* a pu constater que, dans ces cultures, elle était
« en présence d'hommes dévoués au travail et dignes d'obtenir
« l'approbation de notre Société. » La Commission des Récom-
penses croit traduire exactement le jugement formulé dans cette
conclusion en accordant à M. Dupanloup une médaille d'ar-
gent.
Parmi les appareils et instruments destinés à la pratique
horticole qui ont été examinés par des Commissions spéciales,
deux ont été, cette année, l'objet de Rapports que la Société a
renvoyés à la Commission des Récompenses.
11, Une chaudière en tôle d'acier, à plateaux tubulaires et à
doubles fonds, imaginée et construite par M. PaulLebœuf, a été
pour M. Debray, organe d'une Commission de dix Membres,
l'objet d'un lîapport très favorable. Mis en expérience sous les
yeux de MM. les Commissaires, après un examen attentif des
détails de sa construction, cet appareil a été jugé favorablement
par eux comme se recommandant à la fois par une façon moins
coûteuse, par une plus grande facilité de remplacement des
tubes, par une mise en ébuUition plus rapide. Reconnaissant
l'importance de ces perfectionnements apportés par M, Paul
LeJKi'uf cà la construction des appareils de chauffage pour serres,
la (Commission des Récompenses accorde à cet habile construc-
teur une grande médaille d'argent.
12. M. Aubrj- a adapté aux sécateurs construis par lui un
ressort facile à ren)placer cl dont la disposition affranchit cet
instrument de certains inconvénients qu'il présentait auparavant.
C'est ce que relève le Rapport de M. Delaville (Gh.), qui toute-
fois ne dissimule pas (|u'il reste encore quelque chose à faire à
cet égard. Une médaille de bronze est accordée à M. Aubry.
3° Souvenirs QfTerts pour services rendus à la Société.
L'organisation des Expositions que tient annuellement notre
Société est une œuvre longue et ardue qui ne peut être accom-
plie que grâce au concours de plusieurs personnes spécialement
compétentes et mues par un dévouement sans réserve. Cette
année, les nombreuses difficultés qu'offre habituellement cette
organisation ont été aggravées encore par deux circonstances ;
d'un côté, il a été tenu deux Expositions au lieu d'une seule et,
DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES (i^iU
d'un autre côté, en même temps qu'une Exposition d'automne
il a été organisé une grande tombola destinée à fournir un
supplément de secours aux victimes des deux terribles orages
du mois d'août dernier. Pour ces deux Expositions, la Société a
été heureuse d'obtenir, avant tout, le concours dévoué de
M. Ch. Joly, Président de la Commission d'Organisation, dont
le zèle infatigable et le goût parfait ont présidé à tous les
détails de l'agencement, et celui de M. le Trésorier Ghouve-
roux, qui a été sans cesse sur la brèche, payant de sa personne
au point d'oublier même une fatigue qui compromettait sa
santé ; elle a dû beaucoup aussi à la colloboration incessante de
MM. Chargueraud et Delamarre qu'une expérience déjà longue
a rendus spécialement compétents en pareille matière, ainsi
qu'au concours actif de cinq autres Membres de la même Com-
mission, MM. Hébrard (Alexandre), Delaville (Léon), Coulom-
bier, Savoye père, Boizard et Tavernier. Quant à la tombola,
pour laquelle les difficultés principales consistaient dans les
démarches à faire de tous côtés en vue de provoquer des dons
en nombre considérable et de placer une quantité de billets
aussi grande que possible^ les cinq membres de la Commission
spéciale ont en général rivalisé d'activité, et des résultats ines-
pérés ont été dus aux efforts intelligents de MM. Truffaut (Alb. )
et Vitry fils, à qui MM. Chauré (Lucien), Dybowski et Bergman
(Ern.) ont donné le plus utile concours.- Sans doute de pareils
services ne peuvent être reconnus que par une profonde grati-
tude; toutefois il convient que cette gratitude s'affirme exté-
rieurement par un témoignage visible; aussi la Commission des
Récompenses prie-t-elle le Conseil d'Administration de vouloir
bien offrir, à ce titre et au nom de notre Société tout entière, à
MM. Joly (Ch.) et Chouveroux deux objets d'art, à MxM. Char-
gueraud et Delamarre deux grandes médailles d'or, àMM. Truf-
fant (Alb.) et Vitry fils deux grandes médailles de vermeil, à
MM. Chauré (Lucien), Dybowski et Bergman (Ern.), trois mé-
dailles de vermeil.
Le Conseil d'Administration, dans sa séance du II novembre
courant, en approuvant les résolutions de la Commission des
630 COUP d'œil
Récompenses, les a rendues définitives. Toutefois, à cette même
séance, M. le Président de la Commission des Expositions a
dit qu'ayant déjà reçu antérieurement des témoignages visibles
de la gratitude de la Société pour des services analogues à ceux
qu'il lui a rendus encore cette année, il renonçait à en recevoir
un nouveau dans l'objet d'nrt qui venait de lui être offert ; de
leur c<*)té, MM. les Membres de la Commission de la Tombola
ont déclaré unanimement que cette Tombola étant une œuvre
de charité, la satisfaction de l'avoir menée à bien et d'avoir pu
venir ainsi en aide aux malheureux sinistrés était pour eux
une récompense précieuse et la seule qu'ils crussent pouvoir
accepter.
Coup d'ceil sur les deux Expositions tknues, en 1886, i'au la
Société nationale d'HoRTicuLTURE de France.
par M. P. Duciiaijtre.
Mesdames et Messieurs,
Une loi de la nature humaine veut qu'un déploiement excep-
tionnel d'activité et d'énergie appelle en général après lui une
période de repos ayant 'pour effet de rétablir l'état normal des
forces et en quelque sorte leur équilibre. Mais si cela est vrai
pour les individus qui agissent isolément, il n'en est plus de
même pour ceux qui s'associent et qui unissent leurs efforts
en vue d'atteindre un but commun. C'est ce que la Société na-
tionale d'Horticulture de France a bien prouvé dans le cours de
ces deux dernières années. En 1885, elle avait tenu avec un
succès éclatant uiie Exposition internationale pour l'organisation
de laquelle il semblait qu'elle eût employé sans réserve ses plus
puissants moyens d'action et ses ressources de tout ordre;
néanmoins l'année 1886, loin d'avoir été consacrée par elle à
réparer ses forces qu'on aurait pu croire épuisées, l'a vue au
contraire non seulement continuer ses efforts, mais encore
les multiplier et en accroître l'énergie. C'est ain&i qu'elle a pu
SUR LES DEUX EXPOSITIONS DE 1886 631
tenir, celte année, non plus une, comme d'habitude, mais deux
grandes Expositions qui ont réalisé, dépassé même, à certains
égards, les espérances. Ce sont ces deux exhibitions horticoles
dont je dois dépeindre rapidement l'ensemble et que des Comp-
tes rendus spéciaux décriront ensuite dans tous leurs détails.
La première et la plus importante de cfs Expositions tenues
en 1886 a eu lieu au mois de mai, à l'époque des fleurs ; aussi
les tleurs lui donnaient-elles son principal attrait. Quant à la
seconde, elle a été tardive, reculée même jusqu'à la fin d'octo-
bre, soit parce qu'on devait y voir réunis surtout les produits
directement utiles de l'horticulture, je veux dire les fruits et
les légumes, soit par l'effet d'une circonstance qu'il n'est pas
hors de propos de signaler ici.
On croirait, au premier abord, que, dans la vaste étendue
de Paris, avec ses places, ses promenades, ses jardins publics,
il doit être facile de trouver non pas un, mais, au besoin, plu-
sieurs emplacements convenables pour une Exposition horti-
cole aussi étendue que le sont devenues graduellement celles
qu'organise notre Société ; et pourtant il n'eu est rien. Même,
jusqu'à une date récente., la première et la plus sérieuse des
difficultés qu'on ait toujours eu à lever, lorsqu'il s'est agi d'or-
ganiser Tune de ces grandes assises horticoles, a consisté dans la
découverte d'un lieu sur lequel pussent être présentés dans des
conditions favorables les nombreux produits qui devaient y
figurer. En 1882 seulement a commencé une ère nouvelle. La
Ville de Paris ayant alors transporté aux Champs-Elysées le vaste
pavillon qu'elle avait fait élever auparavant sur le Ghamp-de-
Mars, pour l'Exposition internationale de 1878, l'Administration
municipale, toujours disposée à favoriser ce qui peut aider à
l'accroissement de notre richesse nationale, a bien voulu auto-
riser notre Société à installer une grande Exposition dans cet
édifice et sur les terrains qui l'entourent. Depuis cette époque,
sa bienveillance ne s'est pas démentie, et, cette année encore,
c'est par deux fois successivement que nous avons obtenu d'elle
cette utile autorisation. Toutefois les avantages qu'offre ce
beau local pour des exhibitions de toute nature ont été si
promptement appréciés par tout le monde que celles-ci n'ont
632 COUP d'œil
pas fardé à s'y succéder presque sans interruption. De là
est résultée la nécessité de régler la date de l'ouverture de nos
Expositions d'après le moment auquel doit devenir libre le lieu
destiné à les recevoir, ou même de modifier plus ou moins tar-
divement celle qui avait d'abord été choisie et annoncée. Ainsi,
cette anni'c, le programme de l'Exposition printanière eu avait
fixé au 4 du mois de mai l'ouverture qui cependant a dCi être
retardée d'une semaine, et, quant <à l'Exposition d'automne, le
retard forcé qu'elle a subi a été plus grand encore. On conçoit
sans peine que les plantes qui doivent être mises sous les yeux
du public étant préparées de longue main de manière à attein-
dre leur plus haut degré de développement ou l'apogée de leur
floraison à un moment déterminé, de pareils changements de
date survenant tardivement puissent parfois compromettre des
résultats péniblement obtenus.
C'est du H au 16 mai qu'a eu lieu la grande Exposition prinla-
nière de cette année. Le plan en avait été tracé dans un pro-
gramme dont la publication avait été faite dès le commence-
ment du mois de novembre, afin de ménager aux horticulteurs
qui se proposaient d'y prendre part tout le temps nécessaire
pour la préparation de leurs plantes. En vue de rendre plus
facile l'accès de cette Exposition, les rédacteurs de ce pro-
gramme y avaient multiplié les concours de manière non seu-
lement à y comprendre toutes les catégories de plantes qui
pouvaient atteindre leur plus grande beaut»' à cette époque de
l'année, mais encore à permettre, dans chacune des principa-
les catégories, la formation de lots d'importances inégales. Le
nombre de ces concours avait été ainsi élevé à 280. En outre,
l'Exposition étant générale, une large place y était réservée
pcMirles objets de natures très diverses que fournissent à l'art
des jardins les industries et les arts en rapport plus ou moins
direct avec l'horticulture ; seulement ces derniers objets n'é-
taient point rattachés à des concours déterminés.
L'appel ainsi adressé a été entendu : les lots exposés ont été
nombreux et bien composés ; les produits industriels et artisti-
ques ont ofTert une grande variété et ont parfaitement garni le
large espace qui leur avait été réservé. En somme, on a compté
SUR LES DEUX EXPOSITIONS DE 1886 633
122 exposants pour la partie purement horticole de l'Exposi-
tion et 186 pour sa partie industrielle.
Pour compléter ce relevé statistique, il est bon d'y faire en-
trer celui des concours pour lesquels les lots présentés ont offert
un UA mérite qu'ils ont amené le Jury à décerner dans chacun
une ou plusieurs récompenses. Par cela même que les concours
proposés avaient été multipliés le plus possible, il fallait s'at-
tendre à ce qu'un assez grand nombre d'entre eux restassent sans
résultat, et cela pour deux causes différentes. D'abord, ainsi
qu'il arrive presque toujours en pareil cas, certaines d'entre les
nombreuses catégories de plantes auxquelles le programme
avait fait appel pouvaient ne pas offrir, au moment convenable,
des éléments suffisants pour la composition de lots dignes
d'être exposés ; en second lieu, dans les cas, et ils étaient nom-
breux, où plusieurs concours avaient été proposés pour la même
catégorie de plantes, les exposants devaient naturellement
tendre vers le but le plus élevé, et négliger par cela même de
s'arrêter à des niveaux relativement inférieurs. C'est ainsi, par
exemple, que pour les seuls Rosier?, le programme n'établissait
pas moins de onze concours ; qu'il en ouvrait quatre pour les
Pelargoninm à grandes fleurs et de fantaisie, cinq pour les
Pelnrgonium zonale, huit pour les Orchidées exotiques, quatre
pour les Broiuéliacées, trois pour les Azalées de l'Inde, etc.
Dans presque tous ces cas, les exposants ont pris part au con-
cours le plus large en présentant la collection la plus nom-
breuse qu'aient pu leur fournir leurs cultures, et dès lors ils
ont négWgé les concours qui n'exigeaient qu'un nombre plus ou
moins limité de spécimens. En somme, et pour ces motifs, les
concours pour lesquels des récompenses ont été accordées soit
à un, soit à plusieurs exposants, ont été, à l'Exposition du mois
de mai. au nombre de 88.
Quant aux récompenses elles-mêmes, le chiffre total en est
beaucoup plus considérabble: il s'élève à 217, parmi lesquelles
• celles d'un ordre élevé, médailles d'or et de vermeil, forment
près de la moitié du total, et attestent ainsi de la manière la plus
nette le caractère marqué d'importance et de beauté qui distin-
guait la généralité des objets exposés. Ce total remarquable
634 COUP d'ceil
comprend 16 prix d'honneur, représenfés par de grandes
médailles d'or et par un beau vase de Sèvres dû à la généreuse
bienveillance de M. le Ministre de l'instruction publique, 34 mé-
dailles d'or, 44 médailles de vermeil divisées par moitiés en
celles de grand et de petit module, 46 médailles d'argent,
50 médailles d'argent de 0'",050 et 27 médailles de bronze.
Je crois devoir maintenant jeter un coup d'œil sur l'ensemble
de cette brillante Exposition et en rappeler l'arrangement gé-
néral. Un problème s'était posé dès l'abord à la Commission
organisatrice, et plus particulièrement au Président de la Com-
mission, M. Gh. Joly, qui, avec un dévouement au-dessus de
tout éloge, après avoir tracé un plan inspiré par sa parfaite
compétence en pareille matière, en avait ensuite suivi et dirigé
la réalisation dans tous ses détails. La masse des végétaux an-
noncés comme devant composer la section iiorticole était évi-
demment trop considérable pour que, malgré son étendue, le
grand pavillon de la Ville pût la contenir tout entière. Il avait
donc fallu créer des annexes pour y disposer ceux de ces végé-
taux fpii,bien que plus ou moins rustiques, à cause surtout de la
délicatesse de leurs tleurs, ne pouvaient guère être laissi's à
l'air libre, sans abri, et qui cependant n'auraient pu trouver dans
rédifice municipal la protection qui leur était nécessaire. Ces
annexes ont consisté principalement dans une très vaste tente
rectangulaire, dressée à quelque distance du pavillon, et qu'une
galerie intermédiaire, également formée d'une tente^ reliait à
celui-ci. En outre, un jardin avait été créé aux aboids et tout
autour du grand pavillon pour recevoir les arbres et arbustes
rustiques, ainsi que plusieurs catégories de plantes herbacées
pour lesquelles on n'avait pas à redouter les Intempéries encore
possibles sinon probables à cette époque de l'année. Quant aux
nombreux produits des arts et industries horticoles, ils avaient
trouvé un espace parfaitement propre à les recevoir, soit autour
de l'Exposition hurlicole proprement dite, soit et principale-
ment dans un grand triangle spécialement réservé pour eux et
comprenant tout le terrain situé entre le pavillon de la Ville et
le Cours de la Reine qui en limitait l'un des côtés. Quelques-
unes des serres construites sur ce terrain à titre d'objets expo-
SUR LES DEUX EXPOSITIONS DE 1886 635
ses avaient été aussi utilisées comme abris pour des collections
de plantes particulièrement délicates. Enfin les galeries cou-
vertes qui occupent une grande partie des deux faces latérales
du pavillon avaient reçu, Tune des groupes de plantes fleuries,
l'autre, une portion des produits de la culture potagère, dont le
reste, qui en formait la plus grande partie, était rangé tout à
côté, mais extérieurement.
L'agencement général de l'Exposition était des plus heureux,
et l'effet en était vraiment brillant. En entrant, le visiteur se
trouvait dans un charmant jardin découvert, qui constituait la
première section de ce grand ensemble. Là se montraient des
massifs d'arbres et arbustes à feuillage persistant, ainsi que de
beaux groupes de Rhododendron fleuris, de Chrysanthèmes fru-
tescents, etc., et, le long des allées ou sur les gazons, des spéci-
mens isolés d'espèces diverses, entre autres de grands Lauriers,
de forls Evonymus et un pied remarquable de l'étrange Xan
thorrhxa hastilis d'Australie. On passait de là dans le grand pa-
villon de la Ville dont l'intérieur était devenu un parterre cou-
vert, où les fleurs les plus variées, réunies par groupes_, se
détachaient gracieusement sur la verdure des pelouses. Là, non
loin de vraies montagnes de Rhododendron bien fleuris, s'éta-
laient des masses éblouissantes d'Azalées de l'Inde ou rustiques;
des groupes nombreux de ravissants Gloxinias soutenaient sans
désavantage le voisinage, dangereux cependant, de tapis de
Bégonias tubéreux et de Cinéraires; plusieurs admirables séries
d'Orchidées exotiques attiraient les regards parla diversité des
coloris et des formes de leurs fleurs; des lots considérables de
plantes à feuilles vivement et diversement colorées, Caladium
etCrotons, rivalisaient presque d'éclat avec les fleurs; et l'effet
de toutes ces merveilles végétales était encore rehaussé par le
bel encadrement que formaient à leur ensemble de riches col-
lections de plantes de serre variées presque à l'infini d'aspect
et.de proportions. Quand du pavillon on passait dans la grande
tente par une galerie garnie de plantes fleuries, le spectacle
changeait sans perdre de sa beauté. Ici les Rosiers dominaient
et se faisaient remarquer par la richesse de leur floraison:
mais à côté d'eux brillaient presque tout autant de vastes
636 cour n'(*:iL
corbeilles et plates-bandes d'espèces herbacées rustiques, char-
gées d'une profusion de fleurs. Puis c'étaient des groupes de
Pelargonium^ de Pétunias, de Calcéolaires, de Pensées, de Reines-
Marguerites déjà fleuries longtemps avant l'époque normale,
de nombreuses séries de fleurs de Pivoines, etc. Ici, en outre, l'u-
tile était joint à l'agréable, et après avoir admiré tant de fleurs^
on s'arrêfaitvolontiers devant de très beaux fruits, les uns récoltés
à l'automne préei'dent et habilement conservés, les autres en-
core attachés à l'arbre qui les avait produits de très bonne
heure, grâce à une culture forcée. Enlin un jardin de plein air,
créé en dehors du pavillon et des deux tentes, complétait ce bel
ensemble et attirait l'attention des visiteurs par de grands et
beaux massifs de Conifères, d'arbres et arbustes à feuillage per-
sistant ou panaché, ainsi que par des groupes et plates-bandes
de plantes plus humbles mais fleuries.
On le voit donc, l'Exposition du mois de mai était aussi com-
plète et aussi belle qu'elle pût l'être à cette époque de l'année.
Même, quoique essentiellement française, elle avait reçu de
Belgique deux envois d'un haut intérêt, l'un par la nouveauté,
l'autre par la rare beauté des plantes qui les composaient. Dans
de pareilles conditions et en outre favorisée par le temps, elle
devait réussir auprès du public amateur ; aussi ce succès ne lui
a-t-il pas manqué. Le nombre des visiteurs qu'elle a reçus a été
l'un des plus considérables qu'on ait relevés dans le cours de ces
dernières années, et en somme la Société nationale d'Horticul-
ture de France a pu se flatter d'avoir ajouté une page hono-
rable à son histoire.
La seconde Exposition de l'année, qui a eu lieu au canir de
l'automne, du ^3 au 26 octobre dernier, ne pouvait, en raison
de l'époque à laquelle elle a été ouverte, aspirer à un succès aussi
éclatant. Sous un climat septentrional comme celui de Paris, la
végétation touche alors à sa fin annuelle; les jardins ont déjà
perdu leurs plus belles et plus brillantes parures; mais, par
compensation, les produits directement utiles y remplacent
ceux qui, pour la plupart, avaient comme mérite essentiel leur
beauté. Aux fleurs ont succédé les fruits, et si à ceux-ci on joint
les précieux aliments que fournit encore alors la culture pola-
SUR LES riEUX EXPOSITIONS DE 188fi 037
gère, on a sinon la totalité, au moins la grande majorité des
produits de l'horticulture qu'il est possible de réunir dans une
Exposition tardive. Toutefois cet intérêt majeur d'utilité n'est
pas absolument le seul qui justifie de pareilles exhibitions, car
les plantes qui peuvent y figurer au point de vue ornemental,
quoique peu nombreuses en espèces, n'en méritent pas moins
d'y paraître en raison de la beauté de leurs fleurs et du nombre
considérable des variétés qu'elles offrent en général. En somme,
on peut dire que toute Exposition d'automne repose en premier
lieu sur les fruits, en second lieu sur les légumes, en troisième
lieu seulement sur les fleurs. Aussi en annonçant la sienne et en
en traçant le programme, notre Société s'était-elle réglée d'après
cette gradation bien reconnue.
Les fruits et les légumes étant peu encombrants de leur nature
et les plantes fleuries ou les fleurs coupées ne pouvant occuper
qu'une surface peu étendue, l'Exposition du 23 au 26 octobre der-
nier a été nécessairement, malgré sa richesse réelle, circonscrite
dans un cadre beaucoup plus restreint que celui delaprécédente.
A part quatre groupes d'arbres et arbustes qui se trouvaient aux
abords de la grande porte, elle a été renfermée tout entière dans
le pavillon de la ville de Paris, D'un autre côté, il faut bien
convenir que, malgré leur immense intérêt, de nombreuses
collections de fruits posés sur des assiettes, ou de légumes aux
formes médiocrement élégantes et aux coloris peu brillants, ne
produisent, en somme, qu'un effet ornemental peu saisissant.
Mais que des fleurs interviennent et s'y mélangent, l'effetgénéral
en est aussitôt notablement amélioré. C'est ce que nous avons
vu au mois d'octobre dernier. De l'entrée de la grande salle qui
comprenait toute l'Exposition, on jouissait d'un coup d'œilchar-
mant ; c'était en eflet vers cette entrée qu'avaient été placés en
majeure partie les lots de fleurs les plus brillants, disposés ingé-
nieusement en six grandes planches qui rayonnaient à partir d'un
massif central circulaire composé de Pelargoniuin zonale variés.
Ce parterre tout fleuri avait un cadre qui en rehaussait encore
l'efTet et que formaient, à droite et à gauche, deux grands massifs
de Chrysanthèmes d'automne rattachés l'un à l'autre par des
groupes d'Alisiers [Cratœgus Lalandiï) ornés de leurs fruits rouge
638 COUP d'œil
corail et de plantes de serre. La portion moyenne de la salle
était occupée par l'Exposition fruitière qui garnissait quatre
longues séries de tables ; mais dans son axe on avait eu soin
d'en placer une cinquième garnie de fleurs, et en outre ces séries
étaient coupées chacune en deux moitiés que séparaientun grand
massif central composé d'QEillets bien fleuris et deux très forts
groupes de plantes de serre variées. Enfin la portion élargie
de la salle, qui forme comme une nef terminale, symétrique à
celle de l'entrée, était occupée par l'Exposition potagère enca-
drée elle-même avec les plantes et objets divers on"erts en don
pour la tombola qu'organisait alors la Société en faveur des
horliculteurs du département victimes des orages du mois d'août.
Ainsi, comme on le voit, l'organisation de cette Exposition
avait été conçue et dirigée par M. le Président de la Commission
organisatrice de telle sorte que partout les fleurs et les plantes
s'y montraient autour des produits moins brillants de leur
nature, ou leur formaient un charmant entourage. L'effet d'en-
semble était ainsi devenu très gracieux et surpassait certaine-
ment en élégance celui que produisent en général les grandes
Expositions fruitières.
Quant à la richesse réelle de cette Exposition automnale,
l'expression exacte en est donnée par le nombre des récompenses
qu'elle a values aux personnes qui y ont pris part. Ce nombre a
été de 94 médailles et 2 mentions honorables, total élevé, dans
lequel la section fruitière entre à elle seule pour 41 , c'est-à-dire
près de la moitié, et dans lequel aussi les médailles d'or et de
vermeil atteignent le chiffre de 38.
Mesdames et Messieurs, dans l'esquisse que je viens de tracer
j'ai tâché de donner une idée de ce qu'ont été les deux Exposi-
tions tenues en 1886 par la Société nationale d'Horticulture de
France ; mais ce n'est point par un simple coup d'œil ainsi jeté
sur leur ensemble, c'est seulement par un exposé circonstancié
de leurs détails que peut être apprécit'c l'importance réelle de
pareilles exhibitions dans lesquelles se trouvent rassemblés en
quantités considérables des objets aussi divers de nature que
d'intérêt. D'ailleurs cet exposé constitue un chapitre essentiel
dans l'histoire de notre Association. Malheureusement, par cela
SUR LES nEUX EXPOSITIONS DE 1886 039
même qu'il doit être circonstancié, il prend des proportions telles
qu'il ne pourrait être lu publiquement sans que la patience de
l'auditoire condamné à l'enlendi^e fût soumise à une épreuve
par trop cruelle. Il sera donc aujourd'hui passé sous silence ;
mais il trouvera sa place naturelle dans notre Journal, k la suite
des pages précédentes qui en forment simplement l'introduction.
^••j^--^
Compte rendu de l'Exposition générale tenue
DU M AU 16 MAI 1886,
PAR LA Société nationale d'Horticulture de France;
partie horticole,
par M. P. DucriARTRE.
Messieurs,
Dans tous les Comptes rendus de nos Expositions que j'ai eu
mission de rédiger jusqu'à ce jour, une marche méthodique
m'était tracée par le Programme publié d'avance et auquel
s'étaient conformées, d'un côté la Commission organisatrice, d'un
autre côté les différentes sections du invy. Cette année, pour la
grande Exposition tenue au mois de mai, les choses Oiit été tout
autres : la Commission chargée du classement des lots par con-
cours et les sections du Jury qui avaient à juger ces lots, ont
laissé de côté quelques-unes des divisions générales adoptées dans
le programme et y en ont substitué de nouvelles qui en diffèrent
sensiblement. Ainsi le programme rapportait tous les objets qui
pouvaient être exposés aux cinq grandes catégories suivantes :
r Plantes; 2° Arboriculture et fruits; 3" Culture maraîchère;
4" Instruction horticole; 5'^ Arts et industries horticoles. La pre-
mière de ces grandes catégories y subissait ensuite huit subdivi-
sions : A. Plantes nouvelles; B. Belle culture; C. Culture spé-
ciale; D. Plantes deserre; E. Concours entre amateurs ; F. Plantes
de pleine terru; (i. Fleurs coupées; H. Bouquets et garnitures
d'appartements. La division adoptée pour la répartition des
objets exposés et par suite dans la liste officielle des récom-
penses, sur laquelle doit nécessairement être basé ce Compte
640 COMPTE RENDU
rendu, ofïre relativement à ce classement trois différences
notables : 1*^ la première des cinq catégories du programme
qui comprenait sous le seul lilre de Plantes tous les végétaux à
exposer, abstraction faite de leurs produits alimentaires, a été
partagée en deux renfermant, l'une les Plantes de serre, l'autre
les Plantes de pleine terre; 2" la subdivision E du programme
formée pour les concours entre amateurs a été supprimée;
3° dans chacune des deux catégories pour Plantes de serre et
pour Plantes de pleine terre on a établi des subdivisions corres-
pondantes sous les qualifications de Plantes nouvelles, Belle cul-
ture, Plantes en collections. La première de ces deux catégories
a conservé en plus la subdivision établie pour la Culture spé-
ciale en vue des marchés. Le classement ainsi modifié et rendu
par cela même plus méthodique, est celui auquel sera subor-
donné ce Compte rendu.
5< 1. PLANTES DIî: SKRRE.
A. Plantes nouvelles.
La ligue de démarcation entre les plantes qui exigent l'abri
d'une serre chaude et celles auxquelles suffit la protection que
peut offrir une serre tempérée ou même une orangerie étant très
difficile à tracer, l'inconvénient qui peut résulter de ce fait pour
un classement l'égulier a été évité cette fois parla réunion en
une même catégorie de toutes les espèces qui ne supportent pas
la culture en plein air, pendant toute l'année, sous le climat
parisien. C'est dans la catégorie des plantes de serre ainsi com-
pi'ise que rentrent en grande majorité les végétaux d'agrément
dont des importations enrichissent tous les jours nos jardins.
Aussi le Programme avail-il ouvert pour ces Plnnl es nouvelles
onze concours pour quatre desquels l'Exposition avait reçu des
apports importants.
L'objet du premier de ces concours (4" concours^ était « une
« ou plusieurs plantes à feuillage ornemental introduites le plus
« récemment en Europe. » Parmi les concurrents qui y ont pris
part, deux ont obtenu des récompenses de degrés inégaux ; ce
sont: M. Linden (L.), l'horticulteur bien connu de Gand (Bel-
gique), et MM. Chantrier, frères, horticulteurs à Mortefontaine
DE l'exposition DE MAI 1886 641
(Oise). L'envoi de .M. Linden avait un haut intérêt, les vingt
espèces (ju'il comprenait étant encore toutes inédites, origi-
naires des Gomores, de la Nouvelle-Guinée, de Bornéo, des
Gélèbes, etc., et toutes introduites en Europe cette année même,
sauf deux dont l'introduction ne remonte pas plus loin que
l'année 1885. C'étaient surloui àesAro\dées,Alocasia( A. Lindeni,
A. Augusfiana, A. nigrescens, A . marmorata, A. iinperialis)el Co-
locasia [C. Devansayana), des Pandanus [P. Kcrchovei, Aiigus-
torum, ffardyanus, rubro-spica), un Palmier sarmenteux(^Cfl/a-
mus ferrugineus ) , deux Fougères [Sagenia mamillosa Tu. Moore,
IJtobrochia undula(a) et quelques Dicotylédones (Ciz/ajîzV/, Ap/ie-
IcDidra, Dianihcra, etc.). Il a été donné à M. L. Linden une grande
médaille d'or, à titre de prix d'honneur. — Quant à MM. Chan-
trier, frères, leur lot, qui se composait de cinq Aroïdées, savoir :
trois .4/oc(m« (A. Rpginx, A. Putzeysi, A. Sanderiana) et deux
Dieffenbackia[D. Reginx, D.Jenmanii] leur a valu une médaille
d'argent.
« Une ou plusieurs plantes à feuillage ornemental introduites
directement en France », telle était la formule du 6" concours
dans lequel M. Ghantin, horticulteur, route de Chàtillon, à
Paris, a obtenu une médaille d'or. Le lot de tous points remar-
quable qu'exposait cet horticulteur comprenait, en spécimens
d'une rare beauté, une Broméliacée, le Vriesea Pastuchof/îana,
deux Fougères^, Ggmnogramme schizophylla var. gloriosa, Daval-
lia fijiensis var. plumosa, et une Aroïdée brésilienne étiquetée
Antkuriam Antonii. L'introduction de cette dernière plante, qui
se distingue par les très fortes proportions de ses feuilles, s'est
faite dans des conditions singulières et accidentelles. Elle s'est
trouvée dans une forte touffe de Lxlia purpurata que M. Ghan-
tin a reçue du Brésil, en 1884. Lorsque cette touffe est arrivée
d'Amérique, VAnthurium n'avait pas de feuilles et rien ne faisait
soupçonner son existence en compagnie de l'Orchidée. G'est
seulement au bout de quelques mois que l'Aroïdée a commencé
de se montrer en développant des feuilles qui, au moment pré-
sent, sont déjà très grandes. Il est même à peu près certain que
ce beau feuillage prendra plus d'ampleur encore, quand le pied
qui le produit sera devenu complètement adulte.
642 COMPTE RENDU
Les importations de plantes exotiques enrichissent journel-
lement nos collections de types nouveaux ; mais ceux-ci appar-
tiennent généralement à des espèces distinctes, rarement à de
simples variétés naturelles. La production des variétés qui
jouent un si grand rôle dans nos jardins résulte presque toujours
des efforts intelligents de l'horticulteur qui, à la suite de ses
semis fréquemment précédés d'hybridations, voit apparaître
dans ses cultures des formes nouvelles généralement d'autant
plus belles que le nombre en devient plus considérable. Sur Ips
quatre concours établis dans le programme pour ces gains issus
de semis, deux avaient pour objet ceux qui n'ont pas encore été
mis au commercé ; les deux autres admettaient des plantes déjà
mises au commerce, mais n'ayant pas encore valu de récom-
pense, dans une Exposition quelconque, à leurs obtenleurs. Ces
deux derniers n'ont pas donné lieu à des présentations qui aient
été jugées dignes de récompense. Il en a été autrement pour les
deux premiers, dont l'un surtout, le huitième, a donné de remar-
quables résultats. M. Alf. Bleu, notre honorable Secrétaire-gé-
néral, y avait présenté un nombre considérable de charmantes
plantes que sa rare habileté culturale lui a permis de créer,
dans ces derniers temps, et qui ne peuvent manquer d'être fort
recherchées dès qu'elles seront mises au commerce. C'étaient
d'abord, dans une petite serre, de nombreuses variétés de ces
gracieuses Mélastomacées à feuilles parseméesde macules claires,
semblables à des perles, que comprennent les genres Sonerila et
Berfolonia. Les unes sont déjà nommées et connues : Jicrfolonia
Van Houllei, B. Hrubijana; les autres, en plus grand nombre,
ne portent encore que des numéros et offrent des feuilles perlées
de blanc sur fond vert ou perlées de rouge, ou même ornées à la
fois de perles et de lignes colorées. Des Bégonia à feuilles élé-
gamment colorées se trouvaient aussi dans la même serre. Exté-
rieurement et atteignant de plus fortes dimensions, se mon-
traient un bel Anthur'unn qualifié de parisiense, dont la spathe
est rose et le spadice jaune vif, surtout plusieurs Caladium qui
viennent s'ajouter à la longue série de merveilles du même
genre que l'horticulture doit à M. Alf. Bleu. Tels sont :
Gaspar Crayer, à feuilles rouge-brun veinées de vert; n° 2, à
J
DE l'exposition DE MAI 1886 643
grandes feuilles blanches veinées de vert; n° 4, à grandes
feuilles rouge clair nervées de rouge vif; n"5, de petites pro-
portions et tout rouge ; n" 11, à feuilles translucides, colorées en
rose vif; n° 20, dont les feuilles sont nervées de rouge sur fond
blanc et mélangées d'un peu de vert, surtout aux bords, etc. Ce
magnifique opporta valu à M, Alf. Bleu une grande médaille
d'or donnée à la Société par M. le Préfet de la Seine, à titre
de prix d'honneur. Pour ce même concours M. Boutmans,
jardinier-chef au jardin botanique de Lille (Nord), avait envoyé
un joli choix de Sonerila eiBertolonia, pour lequel il lui a été
accordé une médaille d'argent.
Quant au 9" concours, formé pour une ou plusieurs plantes à
feuillage ornemental obtenues de semis et encore inédites, il a
valu à l'Exposition quatre belles Aroïdées {Anthwium Fduardi,
h.Mortfontanense,A, Chantrieri, A.Andreanum à grande fleur);
un Phyllanthus [Ph. Chantrieri) et une Fougère {Scolopendrium
Vallesii), pour lesquels MM. Chantrier frères ont obtenu une
médaille d'argent.
Ces Aroïdées m'amènent naturellement à parler de celles que
M. de la Devansaye, l'amateur bien connu d'Angers, avait bien
voulu mettre à l'Exposition. M. de la Devansaye ayant consenti
à faire partie du Jury, ses plantes étaient par cela même exposées
hors concours. C'étaient de charmantes variétés obtenues par
lui de r Anthurium Scherzerianum, parmi lesquelles, à en juger
par le relevé qu'a publié récemmentM.E.Bergman(/oi<r/?., 1886,
p. 83-96), certaines sont déjà connues [Anthurium andegavense,
A. Rofhschildianum), taudis que les deux autres seraient encore
inédiles; celles-ci sont : V Anthurium Scherzerianum pallescens,
dont la spathe est d'un blanc crème uniforme eiVA.Sch. Devan-
sayanum rotundifolium, dont la spathe blanche est pointillée
de rouge vif.
B. Belle Culture.
L'un des butsqueseproposent essenliellement les horticulteurs
est d'amener les plantes au plus beau développement ou à la
floraison la plus abondante dont elles soient susceptibles. C'est
pour les soutenir dans les efforts qu'ils font en vue d'atteindre
644 COMPTE RENDU
ce but que les programmes des Expositions horticoles ouvrent
généralement des concours spéciaux pour les spécimens les plus
remarquables par leur riche végétation ou par leur belle florai-
son. Celui de l'Exposition de mai en avait proposé sept (12^ conc.
à 18" conc.) Or les nombreux apports qui ont été faits en vue
de la catégorie « Belle Culture », quoique étant généralement
composés de plantes plus ou moins nombreuses, ont été tous
rattachés, sur la liste officielle, à un seul de ces concours, le
treizième, dont l'objet réel est indiqué dans les termes sui-
vants : « Une plante à feuillage ornemental que sa bonne cul-
ture aura fait arriver le plus près de son maximum de déve-
loppement. » Dans ce concours ainsi envisagt' on ne compte pas
moins de sept lauréats. A leur tète a été classé M. Chantin, à qui a
été décernée une médaille d'or pour un Calakidozamia Mac-Leayi
également exceptionel aux points de vue du développement et
de la rareté. Cette splendide Cycadée paraît être encore unique
dans l'horticulture européenne. En outre, on ignore quelle en
est la patrie; enfin elle se recommande non seulement par sa
beauté, mais encore par sa rusticité qui est assez prononcée
pour que, pendant le lugubre hiver de 1870, elle se soit parfaite-
ment portée dans une serre si incomplètement chauffée par
manque de combustible que la température y est souvent des-
cendue à zéro.
A un rang sensiblement moins élevé s'est placé M. Dallé, hor-
ticulteur, rue Pierre-Charron, à Paris, quia reçu une médaille
de vermeil, pour un lot comprenant des Bruyères, un beau TU
landsia Lindeni, un Gardénia grandiflora., un Hoteia palmatifolia
rosea, etc. Deux grandes médailles d'argent ont été ensuite décer-
nées à M. Villard (Th.), pour un bel exemplaire de Xanthor-
rhiea hasfilis envoyé par lui d'IIyères (Var), et à M. Saison-Lier-
val, horticulteur, rue de Rouvray, parc de Neuilly (Seine), pour
un lot dans lequel se trouvait surtout un très beau Latanier.
Enfin M. Moussard, horticulteur à Passy-Paris, a obtenu une
médaille d'argent poui" un Cocos, et deux médailles de bronze
ont été données pour des lots moins importants, à M. Fletcher,
jardinier chez M, le comte de Jaucourt, à Presles (Seine-et-
Marne), et à M. Simon, horticulteur à Saint-Ouen (Seine).
DE l'exposition DE MAI 1886 645
C. CULTUHE SPÉCIALE.
En vue d'encourager les horticulteurs qui s'occupent plus ou
moins spécialement de la culture de plantes destinées à appro-
visionner les marchés aux fleurs, les rédacteurs du programme
} avaient établi trois concours (19« à 21^) destinés à ces plantes
et réunis sous la rubrique : Culture spéciale. Ici encore la liste
officielle semble s'être un peu écartée de ce premier classement
qui avait distingué les plantes marchandes fleuries ( 19'' conc.)
des plantes marchandes à feuillage (20*= conc), car elle fait ren-
trer tous les lots présentés, quelle qu'en fût la composition, dans
le 20*^ concours dont l'objet est exprimé dans les termes suivants :
" La plus belle collection de plantes marchandes à feuillage. »
Quoi qu'il en soit à cet égard, ce concours a été brillant, puis-
qu'il a fait attribuer par le Jury deux médailles d'or à MM. Duval
(Léon; et Truffaut (Alb.j, l'un et l'autre horticulteurs à Ver-
sailles, et une grande médaille de vermeil à M. Landry,
horticulteur, rue de la Glacière, à Paris.
Le lot de M. L. Duval comprenait des Aroïdées, notamment
Anthurium Andreanum et Schiller ianum, plusieurs Orchidées
fleuries, entre autres le Cattleyn citrina, ÏOdontoglossum vexil-
(m'ium, VOncidium concolor, etc., des Crotons et des Palmiers;
dans celui de M. Truffant (Alb.) se trouvaient surtout des Aroï-
dées telles que les Anthurium metallicurn, Warocqueanurn, crys-
tallinum, Scherze?'ianum, le Philodendron Daguense, etc., puis
des Crotons, des Palmiers formant comme le fond du massif, etc.;
enfin celui de M. Landry consistait principalement en Palmiers,
comme Kentia Lindeni, K. Balmoreana^ K. Canterburyana,
Phcjcnix Leonensis, Pritch'irdia ; on y voyait en outre le Cycas
Thercaissi, plusieurs Drocxna, deux Anthurium Scherzeria-
num, etc.
D. Plantes en collections.
Sous cette qualification gér.érale rentrent, dans la liste offi-
cielle, tous les concours, et on en a vu le nombre, qui avaient été
ouverts en dehors des trois catégories précédentes, pour les
végétaux de toute sorte qui, sous notre climat, exigent un al'ri
646 COMPTE RENDU
quelconque pendant l'hiver. Ceux d'entre ces concours qui ont
antiené le Jury à décerner des récompenses ont été au nombre
de 34, et en outre^ 4 lots méritants, qui ne rentraient pas dans
les cas prévus par le programme^ ont été ad.nis à litre de Con-
cours imprévus.
Le plan de l'Exposition, tel qu'il avait été tracé dans le pro-
gramme, admettait six concours (22* à 27*^) sans désignation de
famille ni de genre, trois pour les plantes de serre chaude pré-
sentées en collections de 60, de 30 ou de lo seulement, les trois
autres pour les plantes de serre tempérée formant également
des lots de 60, de 30 ou de 15. Cette distinction en plantes
de serre chaude et de serre tempérée parait avoir été aban-
donnée dans l'application et, en somme, les prix les plus
élevés ont été donnés pour de grandes collections où, avec une
majorité formée d'espèces de serre chaude, il s'en trouvait cer-
taines auxquelles suffit l'abri d'une serre tempérée. Ces collec-
tions, au nombre de deux, étaient considérables et très variées
de composition. M. Savoye fils, horticulteur à Bois-Golonibes
(Seine), et M. Dallé, à qui elles appartenaient, ont reçu chacun
une grande médaille d'honneur en or.
La collection de M. Savoye fils ofl'rait comme base quantité
de grands et beaux Palmiers, tels que Ceroxijlon niveum, Ken-
tia Forsteriana, Chamserops excelsa, Latanier, etc. ; on y voyait
ensuite plusieurs Âroïdées, comme Alocasia Sanderiana et
A. T/iihatiti, Anlhiirium carueum, des Broméliacées, notamment
un beau Tillandsia tessellata, un Strelitzia Reginx fleuri, de§
Himantophijllum, des Draaena, des Maranta, des Fougères,
puis des Gycadées, un Casuarina sumalranu, des Grotons, un
beau Medinilla magnifica en (leurs. (Juant à celle de M. Dallé,
elle comprenait surtout de nombreux et forts Palmiers, entre
autres Phœnix senegalensis et tennis, Pri/chardia niacroearpa,
WaUichia cargotoides, Cocos Bonneli, Channerops stauracantha,
Licuala grandis, etc., avec des Dracxna, des Aroïdées [Alocasia
Tkihanfi ' Antkurinm crgstallinmn, A. Waroc(pieanum], quel-
ques Orchidées fleuries, des Broméliacées [Tillandsia tesscllata,
T. fenestralis) ; puis des Gycadées, surtout Zanùoi tonquinensis,
des Grotons, etc.
DE l'exposition DE MAI 1886 647
Outre ces deux grandes colleclions, deux autres moins nom-
breuses ont été rattachées, l'une de 30 plantes, présentée par
M. Fletcher, au 23° concours, l'autre de 15 plantes, exposée
parM. Saison-Lierval, au 24^ concours. Le premier de ces expo-
sants a obtenu une médaille d'or, tandis qu'une grande médaille
d'argent a été donnée au second. Les plantes de M. Fletcher
étaient, pour environ une moitié, de forts exemplaires d'Aroï-
dées [Anthurium ferrierense^ A. Andreanum, A. crijstaUhium ;
Dieffenbachia Bowmanni), du charmant Asparagus plumosus
major, d'une Broméliacée, le Vriesea Hillegeriana, d'un Phry-
nuim, etc., et pour l'autre moitié, des espèces de faibles pro-
portions: celles de M. Saison-Lierval consistaient en Draacna,
notamment D. auslralis panaché, en Grotons et en plantes va-
riées telles que Pandanus ornatus, Ravenea Hildebrandli, djcas
revohua, etc.
Une sorte de transition entre ces concours généraux et ceux
de spécialités était formé par le 28% ouvert pour « la plus belle
« collection de plantes de serre à feuillage coloré, panaché ,
« maculé, etc., autres que Bégonia, Caladium, Grotons, Dra-
« cxna et Maranta. » Pour celui-ci le lauréat a été M. Terrier,
jardinier chez M. le D'' Fournier, rue Saint-James, à Neuill}', à
qui a été décernée une médaille d'or. L'apport de cet exposant
formait un grand et beau groupe, dans lequel figuraient d'a-
bord une série de charmantes pelites espèces à feuillage varié
de couleurs diverses, Bertolonia, Sonerila, Aphelandra, Leea
amabilis, 'firaptophgllum Mortoni, etc., remplissant une serre
spéciale, puis des plantes de plus fortes proportions et d'es-
pèces fort diverses telles, entre autres, que plusieurs Anthu-
rium [A. regale, A. Dechardi, A. cryslallinum, A. Waroc-
queanum, etc.), les Dieffenhachia rnemoria Corli et Bausei,
VAlocasia Thibauti, des Cypripedium, le Sanchezia nobilis, le
Cissus discolorj le Costus elegans, le Centrosolenia bullata, etc.
La longue série des concours destinés aux plantes d'une
famille, d'un genre ou tout au plus dune catégorie limitée
commençait par ceux, au nombre de huit (2'^" à 36'), qui avaient
été proposés pour les Orchidées exotiques fleuries ; ces belles
plantes ont figuré à l'Exposition en nombre et dans des
048 CUMPTE Ri:.NDU
conditions capables de satisfaire les plus exigeants^ et on peut
dire qu'elles en ontété l'un des principaux attraits. Outre qu'elles
entraient en proportion plus ou moins forte dans certaines des
collections de plantes de serre variées, elles composaient à elles
seules quatre grands lots tellement impoitants qu'ils ont valu à
leurs exposants deux prix d'honneur et deux médailles d'or.
Ces lots ont été rattachés aux deux concours 29° et 33", qui, il
faut bien le dire, étaient formulés de manière à ne pas différer
en réalité l'un de l'autre. Pour le ^9" concours, le Jury a décerné
deux médailles d'or à M. Chantin et à M. Alfred Bleu, tandis
que, pour le 33'', il a donné deux prix d'honneur à M. Truflaut
(Alb.) et à M. Massange de Louvrex, amateur bien connu, au
château de Baillonville, par iMarche (Belgique).
Les Orchid<'es de M. Chantin étaient nombreuses et fort
belles. Ainsi on y voyait, à côté d'un Aeridcs japonicum, un
Ac. Fk'lding'i, dont l'inflorescence mesurait 0'",50 de longueur,
et, avec un beau Dcndrohiiun Pirrardi un D. (hi/rsif!orum qui
ne portait pas moins de 10 inflorescences, puis des Odontoglos-
sum très variés (0. Alexandrie, 0. vexillariiim, 0. Hijstric,
0. Pescatorei, etc.), VUt'opedium Lindcni, les Onàdiuin Joiic-
sianum, cucullalum, concolor, le Vanda Denisoniana, des /V/as-
devallia, des Lxlia, plusieurs Cypripediuui {C. Roezli, C. su-
perciliare, C. ciliolare, C. villomm), etc. — Celui de M. Bleu
comprenait surtout des Cattleya remarquablement fleuris,
notamment plusieurs C. Mossiiv et le C. Mcndcii avec le
C. Aclandix; mais il s'y trouvait aussi VOdonfoglossion Alexan-
dre type et sa variété maciilalum^ les PhaLvnopsis grandiflora
et Stuariana, le Maulcvallia Hamjana, VOncid'tum Papilio, le
Colax jugostis, etc. — La collection exposée par M. Truffant
(Alb.) était considérable et formée de beaux exemplaires. Les
genres qui y comptaient les plus nombreux représentants
étaient d'abord celui des Odontoglossum {0. gloriosum, 0. Iriuni-
phans, 0. Uro-Skinneri, 0. vexillariuin, 0. tnacuhilum, 0. Pes-
catorei, 0. Andersonia)}um,0. Ce.rvantesi), puis ceux des Cattlega
{C. Skinneri, C. Aclandiœ, C. citrina, C . Mossix), des Mas-
devallia {M. ignca, M . Harryann, M. Shuftletoortkii, M. Massan-
geana), des Ci/pripedium {C. Sedeni, C. Dayanam, C. rilin/nre,
DE l'exposition DE MAI 1886 049
C. barhatum), des Vanda, Fpidendrum, le Scuticaria Steelii,e\.c.
Enfin le lot de M. Massange se faisait rennarquer surtout par la
splondide floraison de ses Caftkya Mossiœ et Mendeli, par la
force des touffes de ses Masdevallla [M. Lindeni, M. Veitchii,
M. Armini, M. macroura, plante très curieuse par le prolonge-
ment de son périanthe en queues longues d'environ O^Joj, et
par la beauté de ses fy/J?7)je(/à<w (r. Druryi, C. Lawrencea-
num, C. superbuni, C. ciliolare, C. villosum), etc.
Les Gloxinias {/Jgeria) formaient les éléments de deux groupes
considérables dans chacun desquels on ne comptait pas moins
de cent pieds et qui par cela même rentraient dans le 39" con-
cours. Dire que les plantes de l'un de ces groupes sortaient des
serres de M. Yallerand, horticulteur à Bois-Colombes (Seine), le
créateur d'une foule d'admirables variétés de ces plantes, c'est
déjà donner une bonne idée de la rare beauté de leurs fleurs,
toutes dressées, toutes d'une ampleur remarquable, offrant les
coloris les plus brillants et les plus variés; c'est en même temps
expliquer pourquoi l'exposant de ce beau lot a reçu une mé-
daille d'or. Le second groupe appartenait à M. Couturier (Emile),
horticulteur à Chatou; les fleurs en étaient belles aussi et de
coloris variés, mais un peu moins brillants. Une médaille de
vermeil a été décernée à M. Couturier (E.).
Les Broméliacées qui, dans ces dernières années, ont pris une
large place dans les collections, avaient donné lieu à l'établis-
sement de 4 concours (43'' à 46"), dont l'un, le 44% a amené à
l'Exposition un lot de vingt espèces que le Jury a jugé assez
favorablement pour accorder à l'exposant, M. ïrufifaut (Alb.),
une médaille d'or. Parmi ces plantcîs, dont plusieurs étaient en
fleurs, on peut citer, à cause de leur beauté^ les Nidulan'wn
(N. fulgens, N. Innocenta, N. Acanthocrater), les Vriesea ( V. hie-
roglyphica, V. tessellata, V. psittacina), les Tillandsia {T. Lin-
deni vera, T. zonalis, T. Zalinï), VEncliolirion Saundersii, etc.
Ce n'étaient pas là, à beaucoup près, toutes les Broméliacées
qui figuraient à l'Exposition, car plusieurs se trouvaient aussi,
comme on l'a vu, comprises dans tous les grands lots déplantes
de serre mêlées, et, en outre, M. Jolibois^ jardinier-chef au
Luxembourg, avait exposé la riche collection qu'il en cultive
650 COMPTE RENbU
dans les serres de ce palais. Dans celte collection, pour laquelle
un diplôme d'honneur a été délivré à l'Exposant, on voyait en
grand nombre des espèces remarquables par leur beauté ou par
leur rareté. Je citerai, entre autres, le très beau Vriesea Gla-
ziouvana, le curieux Billbergia Saundersii de teinte "générale
rougeàtre et maculé de blanc, le B. rhodocyanca purpurea et le
B, Leopoldi, V Huhenbevgia enjlhrostanhys avec ses jolies fleurs
rouge carmin, W^chmca s/9cc<a^j7eA' orné de sa grande panicule
rouge et VyE. Luddemanni également fleuri, un beau pied de
Tillandsia tessellata, le Cryplanthus bullaUis, le Caraguala mu-
saica, le Nididarium Acanlhocrater, et on pourrait en citer beau-
coup d'autres.
L'une des catégories de plantes qui, depuis leur introduction
en Europe, ont été le plus variées et embellies par l'art con-
sommé des horticulteurs, c'est celle des Bégonias tubéreux, et
on peut même dire des Bégonias sans distinction, considérés
dans diverses sections de ce grand genre. Aussi le programme
avait-il fait une large place aux Bégonias en général, puisqu'il
avait ouvert pour eux six concours distincts (47'=. à o2*). Des
deux divisions qu'on établit d'ordinaire parmi ces végétaux,
tubéreux et rhizomaleux, la première seule a fourni les élé-
ments d'un lot spécial; plusieurs espèces appartenant ;i la
seconde avaient seulement été comprises dans les grandes col-
lections de plantes de eerre, sans qu'aucun exposant en eût ap-
porté une colloction distincte. Ce lot de Bégonias tubéreux était
exposé par M. Robert (Alexandre), horticulteur au Yésinet, à
qui ses succès dans la culture et l'amélioration de ces végétaux
ont fait une haute réputation de tous points justifiée. Les Bégo-
nias tubéreux de M. Robert (A.) semblaient un immense bou-
quet de fleurs également remarquables pour leur bonne tenue
et pour la diversité de leurs couleurs qui allaient du blanc pur
en passant par le jaune et l'orangé jusqu'au rouge le plus vif et
le plus intense. Quant à l'ampleur de ces fleurs,- elle était telle
que plusieurs atteignaient ou dépassaient O'",i0 de diamètre, et
les autres approchaient de ces dimensions, même quand leur
couleur était blanche ou jaune. Le Jury a décerné une médaille
d'or pour ce magnifique apport qui avait été rattaché au 47^ con-
DE l'exposition DE MAI 1886 651
cours proposé ponr « la plus belle collection de Bégonias liibé-
reux, à fleurs simples, nommés ».
Dans rornementation des serres, les végétaux grimpants
jouent un rôle utile en fournissant le moyen de changer en gra-
cieux motifs de décoration les pilitrs et les murs de fond qui,
sans eux, produisent un effet peu élégant. Un concours (47°)
ayant été proposé en vue de ces végétaux, M. Savoye fils y a
présenté un lot bien composé, qui lui a valu une médaille de
vermeil et dans lequel, avec les élégants Lapageria, Cisstis dis-
color, Bougainvillea glabra, Dioscorea illmtrata, se trouvaient
des Hoya, le Ficus repens radicans qui garnit si bien les murs,
un Lygodiitm, Fougère peu commune dans les collections, etc.
On a déjà vu, dans ce qui précède, qu'un grand nombre
d'Aroïuées figuraient à l'Exposition, soit comme plantes d'in-
troduction ou de semis, soit dans les collections générales de
plantes de serre ; néanmoins ces Monocotylédones, souvent si
belles par leur feuillage, quelquefois aussi par leur inflores-
cence, méritaient de devenir l'objet d'un appel spécial. Aussi le
programme avait-il établi à leur sujet six concours (54^ à 59"),
dont les trois premiers pour toutes les espèces de celte famille,
abstraction faite des Caladiwn, selon qu'elles formeraient des
lots de 50, 25 ou 10, les trois derniers pour les Caladium qui
pouvaient être présentés soit en quantité illimitée, soit au
nombre de 40 ou de 25. Parmi ces concours trois ont été bril-
lamment remplis : pour le 55", qui exigeait une collection de
25 Aroïdées autres que des Caladium, M. Ghantin avait formé
un groupe de plantes bien choisies qui lui ont valu une mé-
daille d'or. On y voyait une nombreuse série d\A)ithurium
[A. longispadix, A. Waroccjueanum, A, acaule, A. havanense,
A. Bookeri, A. petropolitense, A. L'mdigi), des Alocuùa[A. Thi-
hautiy A. zehrina, A. macrorrhiza variegata), le Schismntoglottis
Hobekiii, plusieurs Philodendron^ etc. Quant aux Caladium,
M. Bleu en avait exposé une riche collection pour le 57® con-
cours qui permettait d'en présenter un nombre non déterminé,
et, d'un autre côté, M. Isabeth, jardinier chez M""" Frottin, à
Prestes (Seine-et-Oise) et M. Torcy- Vannier, marchand-grai-
nier, à Melun, en avaient envoyé deux lots composés chacun de
652 COMPTE RKNbU
40 plante?, et qui rentraient par conséquent dans les conditions
du 58*^^ concours. Il a été décerné une médaille d'or à M. Bleu,
une médaille de vermeil à M. Isabeth, une grande médaille d'ar-
gent à M. Torcy-Yannier. — Tout a été dit sur la merveilleuse
beauté et sur la variété sans égale des Caladium obtenus par
M. Bleu ; tout le monde sait aussi que notre honorable Se-
crétaire-général a su faire sortir ces admirables variétés des
types naturels récemment introduits en Europe, et alors non
modifiés encore ; il n'y a donc pas à revenir ici sur ce sujet;
mais il importe de faire observer que toutes ses plantes joi-
gnaient à leurs autres mérites un beau développement et une
vigueur qui étonnent dans des végétaux chez lesquels la ma-
tière verte devient souvent rare et semble parfois manquer. Les
collections de MM. Isabeth etTorcy-Vannier comprenaient prin-
cipalement des variétés à fond vert, panachées de blanc et à
nervures rouges.
MM. Ghantrier frères se sont fait une grande et légitiTrie répu-
tation par le nombre et la beauté des variétés qu'ils ont obte-
nues dans les genres Groton [Codi;eum) et Dracxna. 11 était
donc naturel d'espérer que l'Exposition recevrait d'eux de belles
collections de ces plantes. Get espoir n'a pas été déçu. A leurs
variétés déjà répandues dans les jardins, la nombreuse série de
Crotons ((u'ils ont exposée en joignait plusieurs récemment
obtenues par eux, comme Dallieri, Edmond Fournier, Marquise
de l'Aigle, etc., et même quelques-unes assez nouvelles pour
n'avoir pas encore reçu de nom. Ces plantes ont été tellement
appréciées par le Jury qu'il a décerné à MM. Clmnirier une
grande médaille en or de la Société, à titre de prix d'honneur.
Quant au lot de Dracxna des mêmes horticulteurs, bien qu'il ait
été rattaché au 66' concours qui n'exigeait que vingt de ces
plantes, il en comprenait une trentaine, dont la grande majo-
rité sont déjà bien connues et recherchées iiour leur beauté,
mais dont quelques-unes aussi sont de production toute récente
et n'étaient désignées que par des numéros. Son mérite supé-
rieur a motivé l'attribution par le Jury d'une médaille d'or.
Ge Compte rendu a signalé déjà bien des prix obtenus par
M. Chantin à l'Exposition du mois de mai, et cependant l'ordre
DE l'exposition DE MAI 188(» ihYA
des concours amène à en étendre la liste di'jà longue en y en
ajoutant quatre nouveaux, tous de premier ordre, c'est-à-dire
consistant en médailles d'or, dont même un, basé sur un im-
mense et magnifique apport de Palmiers, a été élevé au rang
de grand prix d'honneur représenté par un objet d'art que la
Société devait à la bienveillance de M. le Ministre de l'instruc-
tion publique. Les autres se rapportaient à deux des lots de
Fougères, tant arborescentes qu'herbacées, le troisième à une
collection de Gycadées.
Les Fougères arborescentes de M. Chantin étaient presque
sans exception des exemplaires déjà parvenus à des dimen-
tions exceptionnelles. Pour en donner une idée, il suffît de citer
un Cibotium anlarctlcum et un Alsophila excelsa, d'environ
4 mètres, un Cyathea medullarh de 2 mètres, et un C. Burkei à
peu près des mêmes proportions, un très hel Augiopteris eveeta,
et d'ajouter que les autres espèces étaient peu inférieures à
celles-là. Quant aux Fougères herbacées, elles étaient nom-
breuses, belles et bien choisies. Je citerai notamment le Todea
superOa, les Lomaria Patevsoni et fluviaiilis, le Davallia le-
nuifolia, les Gleiclieiiia rupeslris et dichotoma, les Pteris argyrxa
et cretica, le Cyrtomium falcatum, de nombreux Adianfurn,
Asplenium, Polypodium, etc.
La collection de Palmiers exposés par M. Chantin était vrai-
ment hors ligne pour la force et la beauté des nombreux exem-
plaires qui la composaient. Ne pouvant les signaler tous, je me
bornerai à mentionner ceux que leurs fortes proportions fai-
saient d'abord remarquer, tels que les Areca sapida, lulea et
Baueri, ÏAstrocaryum mexicanum, le Ceroxylon nlveum, le
Chamxdorea Martiana, les Cocos Bonneti, australis, flexuosa,
Mikaniana, les Corypha australis, Gebanga et Bertinî, le Kentia
Forsteriana, le Maximiliana regia, un Phœnix dactylifera dont la
caisse n'était guère plus large que la base de son stipe, Ph.
canariensis et un Phœnix spec, de l'Inde, les Pritchardia
pacifica et pericalorum, le Ptychosperma Alexandrse, les Rliapis
flabelliformis et Sierotsik, le Sabal umbraculifera, les Tlirinax
argentea et gracilis, le Wallicliia caryotoides.
Enfin le lot de Gycadées du même horticulteur comprenait,
654 COMPTE RENDU
en beaux individus, plusieurs Cycas, notamment C. circinalis,
C. revoluta^ C. sinmensis, les Zamia horrida, Lehmanni et Leh-
manni cyanea, Van Geerti, etc., le Dioon edule, etc.
Avec les grands lots dont il vient d'être question, se termine,
pour la division des plantes de serre, la catégorie des végétaux
désignés fréquemment sous la dénomination générale de végé-
taux de haut ornement ; avec eux aussi finit, dans cette division,
sur la liste officielle, la série des récompenses de l'ordre le plus
élevé, des médailles d'or. Les plantes très diverses qui rentrent
encore dans la même division n'exigent plus, à peu d'excep-
tions près, que la serre tempérée, et se recommandent en général
par l'abondance et la beautt' de leurs fleurs; néanmoins la cul-
ture en étant ou moins encombrante ou moins difficile, les prix
qu'elles motivent, dans les Expositions, sont presque tous d'un
degré moins élevé. A l'Exposition du mois de mai, des lots nom-
breux cependant et presque tous d'une importance incontestable
avaient été fournis par un assez petit nombre d'horticulteurs
qui, ayant pris part chacun à divers concours, ont obtenu des
succès plus ou moins nombreux. Je crois donc pouvoir, en vue
d'abréger, rattacher au nom de chacun de ces lauréats l'indica-
tion des divers apports qui leur ont valu ces succès.
iM. Simon, qui a fait des plantes grasses sa principale spécia-
lil<', en avait présenté à trois concours dift'érents des collections
importantes pour lesquelles il lui a été décerné des prix d'un
ordre élevé : une médaille de vermeil, au 8^)'' concours, pour
celle d'Euphorbes charnues, une grande médaille de vermeil, au
86* concours, pour celle qui ne comprenait pas moins de cent
Cactées; enfin une médaille d'argent, au 126® concours, pour un
lot d'Aloès. Ces plantes étaient bien choisies, toutes en parfait
état, plusieurs fleuries, et un grand nombre constituaient des
exemplaires d'une force remarquable.
La maison A'ilmorin-Andrieux, marchands-grainiers, quai de
la Mégisserie, avait exposé quatre fort belles collections de ces
plantes essentiellement florifères, pour la culture desquelles ils
peuvent avoir des émules, mais n'ont pas d'i'gaux. Us ont ob-
tenu deux grandes médailles de vermeil pour leurs magnifiques
Çalcéolaires herbacées, toutes en plantes vigoureuses, tassées
DE l'exposition DE MAI 1880 655
et bien faites, à grandes fleurs très variées et bien maculées,
qu'ils avaient présentées en deux collections, l'une de 80 pour
le 88" concours, l'autre de 50 pour le 89' concours. Il leur a été
décerné ensuite une grande médaille d'argent, dans le 92" con-
cours, pour un beau lot de Cinéraires doubles et une médaille
d'argent pour un autre lot composé des mêmes plantes à fleurs
(capitules) simples, d'une ampleur et d'une richesse de teinte
peu communes.
Ce n'étaient pas là les seuls lots de Calcéolaires qu'on vît à
l'Exposition ; en efl'et, MM. Dupanloup et C- en avaient présenté,
au 88* concours, une grande collection de 80 plantes qui rivali-
saient à fort peu près, pour la bonne culture et la belle floraison,
avec celles de MM. Vilmorin-Andrieux, et pour laquelle il leur a
été accordé une médaille de vermeil ; d'un autre côté, M. Leuret,
horticulteur, route d'Orléans, à Arcueil (Seine), en avait exposé
un lot nombreux, formé de pieds un peu élancés, appartenant à
des hybrides de la Galcéolaire rugueuse, croisée avec des Calcéo-
laires herbacées, qui lui a valu une grande médaille d'argent.
Deux horticulteurs du même nom, M. L. Foucard, d'Orléans,
et M. A. Foucard,, de Chalou, ont pris part, le premier au
94^ concours relatif aux Pelargonium grandiflores, pour lequel
un lot de 25 plantes bien fleuries lui a valu une grande médaille
d'argent, le second aux concours 99 et 101 relatifs aux Pelar-
gonium zonaleel inquinans. Dans le 99® concours, M. A. Foucard
a reçu une médaille de bronze pour cinquante de ces plantes à
fleurs simples, tandis que d;ms le 101^, il a obtenu une grande
médaille de bronze pour quinze variétés à fleurs doubles. Mais le
plus heureux lauréat dans les concours pour les derniers de ces
Pelargonium a été M. Poirier, horticulteur à Versailles, qui s'en
est fait une spécialité féconde pour lui en succès. Ses apports
consistaient, pour le 98'^ concours, en une belle collection de
cent variétés à fleurs simples, bien choisies, en fort bon état de
végétation et de floraison ; pour le lOT concours, en une série
de cinquante variétés à fleurs doubles, représentées par des
exemplaires au moins aussi remarquables. En outre, un troi-
sième lot qui ne rentrait pas exactement dans les conditions des
concours ouverts a été admis dans la catégorie élastique dei
056 COMPTE RENDU
concours impréous. Les prix qui lui ont été décernées sont trois
grandes médailles d'argent. Ajoutons que pour ces mêmes Pelar-
gonium zonale-inqiilnmis, plus connus sous le nom vulgaire et
impropre de Géraniums, M. Moussart avait mis à l'Exposition
un lot de cent variétés à feuilles panachées qui lui a valu une
médaille d'argent.
Un envoi assez inattendu est venu remplir un vide qui, sans
lui, serait resté parmi les concours proposés. Le programme
avait en eflet établi un concours spécial i111'^)pour u le plus
beau lot d'Himaniophyllum ou Clivia variés, en fleurs », Quel-
ques pieds fleuris de ces élégantes Amaryllidées figurent bien
annuellement dans les lots de plantes de serre mélangées; mais
je ne crois pas qu'on ait eu encore à couronner l'exposant d'un
lot qui en fût exclusivement formé. M. Neubert, horticulteur à
Hambourg, a ouvert avec succès, cette fois, cette voie encore
non frayée. Ses plantes ont été jugées assez méritantes pour
qu'il lui ait été accordé par leJury une grande médaille d'argent.
M. Truffant (Alb.) a été le seul exposant couronm'' pour des
Azalées de l'Inde : il a obtenu une grande médaille de vermeil.
Le degré élevé de cette récompense dit nettement quelle était la
beauté de ses plantes qui, conformément aux conditions du
115* concours, étaient au nombre d'une trentaine, toutes fortes,
abondamment fleuries et appartenant aux variétés le plus jus-
tement recherchéeâ. On peut citer parmi les plus belles Apollon,
Cocarde, Comtesse Eugénie de Kerchove, dont les fleurs en
majorité blanches striées de rouge-pourpre sont mélangées
d'autres uniformément colorées du même rouge, Flan Ires^ Jean
Verwaene, Jocvijniia, Mademoiselle Marie Van Houtle, dont les
fleurs blanches sont entremêlées de rouges. Princesse Louise, etc.
On pourrait allonger beaucoup la liste ou même la donner
tout entière.
Pour compléter la longue série des prix accordés par le Jury
pour des lots rapportés à la catégorie des plantes de serre, il ne
reste plus à y ajouter que deux grandes médailles d'argent
obtenues dans le 124" concours, par M. Chantin, pour une col-
lection di' Agave, en bonnes espèces et beaux exemplaires, dont
on avait fait, à l'air libre, la ceinture d'un fort massif de végé-
A
UL l'e.vpusitio.n Dt; MAI 1886 657
taux ligneux rustiques, et, dans le 129^ concours, parM.Poiret-
Delan, jardinier chez M. Leduc, à Puteaux, pour un groupe de
Phormiurn, dont les variétés à feuilles uniformément vertes
étaient mélangées d'autres à feuilles panachées.
Le programme avait établi le 107" concouis pour « la plus
belle collection de Pétunias en variétés nommées, fleuris, sim-
ples ou doubles ». C'est cependant à titre de concours imprévus
que, pour des raisons certainement décisives, ont figuré à l'Ex-
position deux lots de ces plantes, toutes à fleurs doubles, qui
avaient été présentés par M.Bucheton, jardinier chez M'^^V* Su-
rivet, à Bagneux (Seine), et par M. Schwartz, jardinier chez
M. Lemercier, également à Bagneux. Il a été accordé une mé-
daille d'argent au premier de ces exposants, une médaille de
bronze au second. En outre, M. Schwartz avait fait admettre au
même titre un joli lot de Reines-Marguerites naines, en pleine
floraison dès cette époque encore peu avancée de l'année, et pour
lequel cette circonstance remarquable lui a valu une grande
médaille d'argent. Il n'est pas inutile de rappeler à ce propos
que, par une méthode de culture dont il garde encore le secret,
cet habile jardinier parvient à faire fleurir de très bonne heure
et même dès les mois dhiver la Reine-Marguerite qui est, de sa
nature, tardive et qui, pour ce motif, ne figurait pas au pro-
gramme de l'Exposition du mois de mai.
5< 2. PLANTES DE PLEINE TERRE.
On a vu plus haut que le programme de l'Exposition du mois
de mai avait terminé la liste des concours établis en vue des
plantes de serre par une division E. intitulée : Concours entre
amateurs, qui ne comprenait pas moins de 22 concours. A
l'Exposition même, et par suite dans la liste officielle des récom-
penses, cette division a été supprimée; seulement comme il
serait résulté de ce fait une interruption et une lacune dans la
série des concours, on a évité cet inconvénient en modifiant le
classement qui avait été d'abord adopté et en subdivisant la ca-
tégorie primitivement indivise des Plantes de pleine terre en
trois sections correspondantes à celles qui avaient été formées
pour les plantes de serre : Plantes nouvel/es , Belle culture,
46
658 COMPTE RENDU
Plantes en collections. Les concours créés dans les deux premières
de ces sections ont comblé la lacune qui aurait existé sans celte
modification apportée au plan primitif.
F. Plantes nouvelles.
Les plantes nouvelles qui ont figuré à l'Exposition ont, à une
exception près, oHert un intérêt secondaire. Aussi parmi les
quatre exposants à qui on les devait, trois n'ont-ils obtenu que
des mentions honombles. Ce sont MM. Ch.Hiiber et C% d'Hyères
(Var)^ dont les plantes les plus intéressantes étaient un Lavalera
arborea variegata et un Maïs panaché, rapportés à deux concours
différents (134" et 142"), et M. Moser, horticulteur à Versailles,
qui avait exposé un Rhododendron nouveau. Le Jury a placé à
un niveau beaucoup plus haut les Lilas à fleurs doubles qu'avait
envoyés M. V"^ Lemoine, horticulteur à Nancy, notamment sa
variété Président Tirévy, dont les fleurs et les inflorescences ont
un développement exceptionnel; il a été donné à cet exposant
une grande médaille de vermeil.
G. Belle cultuiie.
Les apports rentrant dans cette section n'uut pas été nom-
breux. Ceux que le Jury a particulièrement remarqués avaient
été exposés par M. Saison-Lierval et par M. Crochot, horticul-
teur-pépiniériste à A.snières|(Seinc), qui ont reçu l'un et l'autre
une médaille d'argent. Le premier de ces lauréats avait, dans le
jardin d'entrée, dcuxbeaux Lauriers {Laurus nolnlis L.) en caisse,
dont la lige assez haute portait une tôte compacte et régulière-
ment ovoïde ; le second montrait un groupe de végétaux ligneux
qui avaient été cultivés à l'eau d'égout et qui se distinguaient
par leur air de vigueur. C'étaient quelques Conifères (T/iu/a,
Séquoia), des Fusains, des Troènes de fortes proportions, des
Lauriers du Caucase et un Magnolia de 5 mètres,
L Plantes en collections.
Dans la longue série des végétaux rustiques sous notre climat
trois groupes priment tous les autres en raison du rôle majeur
qu'ils jouent dans les plantations et, par une conséquence
DE L EXPOSITION DE MAI 1886 (3o9
naturelle, dans les Expositions; ce sont : P les arbres et arbus-
tes ornementaux par leur feuillage soit permanent, soit tom-
bant; 2° les Rhododendron avec leurs proches voisins les Aza-
lées de plein air et les Kalmia: "è" les Rosiers. La prééminence
qui leur appartient de fait leur avait été conservée dans le pro-
gramme qui avait consacré à leur ensemble 34 concours dont
17 se rapportaient au premier, 6 au second, 11 au troisième.
Plusieurs de ces concours devaient rester sans résultat pour les
causes que j'ai déjà signalées; néanmoins le nombre en a été
moindre qu'on n'était en droit de le présumer et, en somme,
14 ont été remplis d'une manière assez satisfaisante pour amener
le Jury à décerner des récompenses d'un ordre généralement
élevé, parmi lesquelles on ne compte pas moins de quatre prix
d'honneur.
Pour le premier groupe, les Conifères étaient représentées
par un très fort massif exposé par M. Defresne (Honoré), pépi-
niériste à Vilry (Seine), à qui a été donnée une grande médaille
d'or de la Société, à titre de prix d'honneur décerné au nom du
maréchal Vaillant, l'un de nos anciens Présidents. Les Conifères
qui formaient ce massif étaient en beaux spécimens et choisies
d-e façon à bien représenter ce grand groupe de Gymnospermes.
C'étaient, entre autres, de nombreux Aôi>s [A. Albertiana, A.
ClambrasUiana. A. Nordmannicma, A. nobilis, A. Alcokiana, A.
Meniiesii^ etc.), le Thuia Vervxnana, le Pùius exceha et autres
de ses congénères, les Tnuiopsis dolahrata et T. boreulis glauca,
les Chamcecyparis plumosa albo-pincta et Ch. obtnsa aurta, divers
Ciipressus{C. Corneijcma, C. Law&oiiiana variegata, C. Turneri),
le Podocarpus coreana^ le Fitzroya patagonica, le Biota Ziicca-
riniana, des Juniperus, Cephalotnxus, livtinospora, etc., etc. Cet
apport considérable remplissait les conditions du loo'" con-
cours qui apj)elait « la plus belle collection de cent Conifères.»
Le même horticulteur a obtenu encore une médaille d'or,
dans le 166*^ concours, pour « la plus belle collection d'arbres
ou arbustes à feuillage persistant, vert ou panaché. « Ce bel
apport était le digne pendant du précédent par le nombre élevé
des espèces et la belle végétation des exemplaires. On y voyait
notamment de nombreux lier [I, IJchienthalit ^ I. Lefevrii,
660 COMPTK RENDU
/. eîeganfissima, I. maa^ocarpa), des Aucuba variés, plusieurs Fu-
sains {Evonymus radicans, E . joponicus avec var.), Troènes
{Ligustrum californicum, L. japonicum, etc.), les Berbe7'is steno-
phylla et Neuberiii, le PkylUrea Vilmoreana, VOlea ilicifolia, le
Buxus Hendfordii, etc., etc.
En limitant à 50 le nombre des arbres et arbustes à feuillage
persistant, vert ou panaché, on avait créé le 167* concours dans
lequel M. Rothberg^ pépiniériste à Gennevilliers (Seine), a obtenu
une médaille d'argent pour un lot composé aussi cV/lex, (ïE~
vonypms, de Ligustrum, de Buis^ d' Aucuba, etc.
Sous la qualification d'arbres et arbustes à feuillage décoratif,
les rédacteurs du programme avaient désigné, paraît-il, pour
le 168*^ concours, les végétaux à feuilles colorées ou panachées,
devant être présentés au nombre de 5o, car c'est pour un groupe
de Hêtres pourpres, d'Erables rouges, de Ntgundo pana-
chés, etc., entouré d'une bordure A'Evonymus radicans pana-
ché, que MM. Groux et fils, pépiniéristes, vallée d'Auliiay près
Sceaux (Seine), reçoivent une médaille d'argent.
La tribu des Ericacées-Rhododendrées a été représentée^ à
l'Exposition du mois de mai, par de très beaux apports de lilio-
dodendrnn, d'Azalées rustiques et de Kalmias. Ici les principaux
exposants ont été M. Moser, horticulteur à Versailles et M. Croux,
qui se sont trouvés face à face dans deux concours^ le 178*
formé pour des lots de 80 Rhododendron et le 181® ouvert
pour (' la plus belle collection àWzali.a pontica et mollis fleuris.
Dans ces deux circonstances, le premier l'a emporté sur le se-
cond, mais seulement d'un degré, dans l'ordre des récom-
penses. Les Rhododendron de l'un et l'autre formaient deux
énormes massifs couverts de fleurs, dans chacun desquels on
trouvait les variétés le plus justement recherchées, et dont le
centre était formé de pieds très forts. Donnant la préférence au
lot de M. Moser, d'après des inégalités que sa parfaite compé-
tence lui permettait seule d'apprécier, le Jury a mis au premier
rang cet horticulteur, a qui il a décerné une grande médaille
d'or, prix d'honneur de la Société, au seconil rang M. Groux,
qui reçoit une médaille d'or.
C'est encore M. Muser qui l'a emporté dans le concours 181';
DE l'kXPOSITION DK MAI 1886 661
mais s'il lui a été décerné une médaille d'-ir, M. Croiix a obtenu
une grande médaille de vermeil.
Réduits à 50 pieds les lots de Rhododendron devenaient l'objet
du 79^ concours. (]elui qu'avait mis à l'Exposition M. Dofresne
(H.) satisfaisait à ^cette condition et lui a valu une médaille de
vermeil. Ces arbustes étaient généralement beaux; mais la
floraison de plusieurs était encore peu avancée, le 11 mai.
Quant aux Kalmias, qui devaient être présentés au nombre
de 30 pieds fleuris, représentant trois espèces, M. Moser en avait
présenté un lot dont les éléments étaient fournis ?urtout par le
Kalmia latifolia et pour lequel il lui a été accordé une médaille
d'argent.
Une Exposition tenue au milieu du mois de mai devait natu-
rellement emprunter l'un de ses principaux attraits aux Roses,
la fleur essentiellement française. L'attente générale à cet égard
n'a pas été déçue : les Rosiers fleuris ont abondé soiis la grande
tente des Champs-Elysées transformée surtout par ces arbustes
en un riche parterre. Deux rosiéristes, M. Ch. Verdier, et M. Lé-
vêque, l'un et Tautre horticulteurs à Ivry (Seine), se sont en
quelque sorte partagé les prix les pluselevés, tandis que M. Roth-
berg, les suivant à quelque distance, obtenait, de son côté,
plusieurs récompenses d'ordres divers. Les trois concurrents se
sont trouvés en présence dans le concours le plus important, le
187®, qui exigeait 200 Rosiers à haute tige, fleuris. Il est inutile
d'insister sur le mérite supérieur des deux énormes lots qui ont
été classés premiers ex xquo et qu'y avaient présentés M. Ch.
Verdier et M. Lévêque. Ce mérite est suffisamment exprimé
par ce fait qu'ils ont valu à chacun des deux concurrents un
prix d'honneur, celui du premier grande médaille d'or donnée
par M. le Ministre de l'Agriculture, celui du second médaille
équivalente, généreusement offerte à la Société par MAL Vil-
morin-Andrieux. Quant à M. Rothberg, le Jury a jugé son ap-
port à ce concours assez remarquable pour qu'il lui ait décerné
une grande médaille de vermeil.
Les Rosiers à haute tige fleuris avaient fourni matière à trois
concours qui en exigeaient, le premier (188^ conc.) cent, le se-
cond (189° conc.) cinquante, le troisième (190® conc.) cinquante
(jG2 compte rendu
aussi, mais de la catégorie des Rosiers-ïlié. Pour le premier
des trois, M. Lévèque s'est présenté seul avec une collection d'une
rare beauté, qui lui a vala une médaille d'or; il a occupé le
premier rang dans le second pour lequel il reçoit une grande
médaille de vermeil, tandis que M. Rothberg obtient une mé-
daille d'argent; enfin il cède le premier rang à M. Gli. Verdier,
dans le troisième concours qui vaut une médaille de vermeil à
M. Rolliberg,
Le concours qui exigeait 200 Rosiers à haute lige appelait un
pendant pour ces mêmes arbust.s maintenus à basse tige. Ce
pendant logique (49P conc.) n'a fait d('>faut ni dans le pro-
gramme, ni à l'Exposition. C'est encore M. Lévèque qui en a été
le principal lauréat et dont la splendide collection a conquis une
médaille d'or. M. Rolhberg l'a suivi à quel(|ue distance et a
obtenu une grande médaille d'argent.
Enfin la longue et brillante série des concours ouverts en vue
des Rosiers fleuris se terminait par le 194"' qui appelait « la plus
belle collection de 75 Rosiers The, à basse tige et fleuris ». Pour
celui-ci, c'est iM. Gh. Verdier qui rentre en lice et vi( nt se placer
au premier rang, récompensé d'une grande médaille de vermeil,
tandis que. après lui, M. liolhberg obtient une grande médaille
d'argent.
Tant et de si importantes collections de Hosiers auraient dû,
ensemble, épui?er les ressources de l'étal)lisscment de M. Lévè-
que; mais son propriétaire a tenu à prouver que les richesses
en sont inépuisables et, dans ce but^ il a enrichi encore l'Kxpo-
silion de deux grandes collections, l'une composée de Rosiers-
lige, l'autre forn^ée de Rosiers-Thé, qui ont été admises à litre
de concours imprévus, et qui lui ont valu deux autres médailles
d'or.
C'est également à titre de concours imprévu qu'on a vu un
charmant groupe de Rosiers sarmenteux, élevés en fuseaux ou
colonnes do "2 mètres elpius de hauteur, pour lequel M. Chris-
ten, horticulteur à Versailles, a obtenu une grande médaille de
vermeil.
Les Clématites sont des Renonculacées sarmenteuses que la
culture, des hybridations heureuses, comme celle qui a été
DE l"eXP0S1T10X DE MAI 1886 663
opérée en Angleterre par M. Jackman, surtout des importations
principalement japonaises ont considérablement multipliées et
embellies dans le cours de ces dernières années. Le programme
avait ouvert pour elles le 186" concours qui en appelait une
collection sans limite de nombre. Deu.x: horticulteurs qui se
livrent avec une prédilection marquée à la culture de ces belles
plantes, M. Boucher (G. j, pépiniériste, avenue d'Italie, à Paris,
et M. Ghisten, en avaient exposé deux beaux groupes en pieds
généralement bien fleuris. Dans celui de M. Boucher les fleurs
étant de teintes variées et plus abondantes, cet horticulteur a
été classé premier. Il lui a été décerné une grande médaille de
vermeil, et M. Ghristen a obtenu une médaille de vermeil.
Tous les végétaux de plein air dont il vient d'être question
sont ligneux^ soit arbres, soit arbustes; il ne reste plus, pour
compléter l'examen des concours établis pour des plantes rusti-
ques, qu'à jeter un coup d'œil sur ceux qui ont amené à l'Expo-
sition des collections plus ou moins remarquables d'espèces
herbacées fleuries. La série en était assez longue dans le pro-
gramme primitif, mais elle a été notablement réduite à l'Expo-
sition et, en réalité, les lots qui y ont été présentés n'ont donné
lieu à des attributions de récompenses que dans cinq concours
qui se subdivisent en trois spéciaux et deux généraux.
Le premier des concours spéciaux (208'' conc.) avait amené à
l'Exposition un lot d'Auricules [Priinula Auricula L.) présenté
par M. Picquenot, horticulteur à Marly-le-Roi (Seine-et-Oise).
Pour ces plantes, qui étaient assez variées, il a été accordé une
médaille d'argent. Pour le second f2ll'' conc), M. Dupanloup
avait présenté un groupe de 50 pieds en pots du Réséda pyra-
midal amélioré. Ges plantes d'un beau développement lui valent
une grande médaille d'argent. Enlin le troisième (212^ conc.)
avait pour objet les Pensées réunies en lots de cent plantes va-
riées. Trois lots de mérites inégaux y avaient été présentés :
celui qu'exposait M. Falaise aîné, horticulteur ^ Billancourt
(Seine), a été classé au premier rang. Les fleurs en étaient va-
riées et on y remarquait surtout plusieurs pieds d'une variété
dont la corolle est toute colorée en violet, foncé sur les trois pé-
tales inférieurs, moins intense sur les deux supérieurs. L'exposant
664 COMPTK RENDU
a t)J3tenu une grande niedai'le d'argent. Une médaille d'argent a
été donnée à M. A. Dnplat, marchand-grainier, rue Tronchet,
dont l'apport consistait en Pensées à grandes macules; enfin
une médaille de bronze a été accordée à M. Trimardeau fils,
horticulteur à Gentilly (Seine\ dont les plantes, remarquables
parla largeur des fleurs, appartenaient essentiellement à la
variété nommée La Parisienne. En outre, l'Exposition avait
reçu, à titre de concours imprévu, de M. Dupanloup, un lot de
Pensées réunies par groupes dont chacun appartenait à une
variété fixée. Une médaille d'argent a été attribuée pour cette
présentation. Enfin un autre concours imprévu a valu à M. A.
Lecaron, marchand-grainier, quai de la Mégisserie, une grande
médaille d'argent, pour un lot de Capucines variées.
Les deux concours généraux ont donné de très beaux résul-
tats. L'un des deux (216" conc.) avait pour objet « la plus belle
collection de plantes annuelles et bisannuelles fleuries ». Il a
déterminé deux présentations d'une grande importance par
MM. Vilmorin-Andrieux et par M. A. Lecaron. L'autre {'217"=
conc.) avait été proposé pour " la plus belle disposition d'un
massif ou d'une corbeille de plantes fleuries, annuelles et vivaces.
Les deux mêmes exposants y ont pris part, mais avec des succès
inverses : dans le concours relatif aux plantes annuelles et bisan-
nuelles fleuries, MM. Vilmorin-Andrieux, cUssés premiers, ont
obtenu une médaille d'or qui a été élevée au rang de prix d'hon-
neur de la Société, tandis qu'une grande médaille de vermeil
était accordée à M. Lecaron. Au conti-aire, dans le concours
pour la disposition d'un ma-^sif de plantes tant annuelles que
vivaces, c'est M. A. Lecaron qui a occupé le premier rang et
qui a été jugé digne d'une médaille d'or, MM. Vilmorin-An-
drieux recevant de leur côté, une grande médaille de vermeil.
L'apport de plantes annuelles et bisannuelles fleuries qu'on
devait à MM. Vilmorin-Andrieux était à la fois considérable et
splendide; U formait deux grands massifs symétriques, entière-
ment couverts de fleurs. On y voyait ces gracieuses merveilles
végétales dans la culture desquelles ils excellent et qui, pour la
plupart, comptent aujourd'hui de nombreuses variétés : Mimu-
lus, Phlox de Drummond, Verveines, Lobélies, CoUinain, Rho-
DE l'exposition DE MAI 188() 66o
dantlie, J'orenia, Girollées et bien d'aulres que je ne puis songer
à indiquer, La plupart de ces plantes se trouvaient aussi dans
le grand lot de M. Lecaron, mais moins abondamment chargées
de fleurs. Enfin plusieurs de ces plantes mélangées d'espèces
herbacées- vivaces revenaient encore dans les deux grands lots
présentés au 217° concours pour lequel le goût et l'art avecles-
quels les plantes avaient été disposées devenaient des condi-
tions de succès encore plus importantes que le choix même des
éléments employés.
K. FLEUkS COUPÉES.
Le programme de l'Exposition n'avait pas réservé une bien
large place aux fleurs coupées: il n'avait en eiïet établi pour
elles que six concours (^28" à 233''). Cette part a été moins
large encore par le fait à l'Exposition, car deux concours
seulement sur les six ont donné des résultats satisfaisants. Les
Pivoines qui étaient l'objet de l'un des deux (229® conc.) avaient
fourni à M. Ch. Verdier et à M. L. Paillet la matière de deux
lots nombreux qui ont valu à chacun d'eux une grande médaille
d'argent. Quant au 232® concours qui appelait « la plus belle
collection déplantes bulbeuses diverses », il avait été pris dans
le sens le plus large par M. Delahaye, marchand-grainier, quai
de la Mégisserie, qui y avait présenté les fleurs d'un grand
nombre d'espèces soit bulbeuses_, soit tubéreuses, soit même à
rhizome plus ou moins épaissi. Ainsi on voyait dans sa collec-
tion, àcôlé de Tulipesdragonneset autres, de Narcisses, d'Aspho-
dèles, du Camassia esculenfa, etc., une nombreuse série de
Renoncules et d'Anémones, des Iris, la Saxifrage granulée, le
Phalangium ramoswn, etc. M. Delahaye a obtenu pour cet
apport une grande médaille de vermeil,
L, Bouquets et garnitures d'appartements.
L'art d'employer les fleurs à la confection de bouquets, ou à
l'ornementation des tables et des appartements sort du domaine
de l'horticulture pour devenir une industrie collatérale assujet-
tie avant tout aux lois du goût. Aussi dans les Expositions
horticoles, où les produits de cette industrie occupent toujours
660 COMPTE RENDU
une place importante, l'appréciation de ces produits échappe-
t-elle d'ordinaire au Jury général dont la mission s'arrête aux
limites de la culture. Le goût étant essentiellement une qualité
féminine, un appel est adressé à nos aimables Dames palron-
nesses dont plusieurs veulent bien, avec une obligeance pour
laquelle on ne saurait leur savoir trop gré, constituer un Jury
spécial sous la présidence d'un membre de la Société délégué
par le Conseil d'Administration.
Au mois de mai dernier, cette partie de l'Exposition a été
particulièrement riche et brillante. Sur sept concours que le
programme y avait afTectés, un seul est resté sans résultat, et
celui-là semblait rentrer plus naturellement dans le domaine
de la culture, puisqu'il avait pour objet des décorations
effectuées non avec de simples fleurs coupées, mais avec des
plantes cultivées dans de la mousse. Les lots présentés aux six
concours l'ont été par trois concurrents. Quant aux jugements
qui ont été rendus sur les objets présentés et qui sont nettemeni
formulés par les degrés des récompenses accordées, il n'est pas
facile de les mettre tous en harmonie avec les usages de notre
Société relativement à la subordination relative dos prix. Ainsi
la plus haute récompense accordée est la médaille d'or qu'a
obtenue M. Bories, fleuriste, boulevard Saint-Germain, dans le
236" concours, pour « la plus belle ornementation en fleurs de
motifs ou sujets divers »; toutefois un prix d honneur, grande
médaille d'or ofl'erte par la Société nu nom du D' Andry, a été
donné, pour « le plus beau lot de bouquets variés », dans le 237°
concours, à M"'" E. Lion, fleuriste, boulevard de la Madeleine,
à qui la liste ofticiclle attribue, dans ce même concours, une
médaille de vermeil. En remplaçant par ce prix d'honneur les
difl"érentes médailles obtenues par M"* Lion, le Jury des Dames
patronnessesa .'nanifesté hautement la satisfaction que lui cau-
sait l'ensemble des présentations faites par cette dame. Dans ce
même concours, M. G. Debrie, fleuriste, rue de la Ghaussée-d'An-
tin, a obtenu une médaille de bronze. M'"^ E. Lion a été, en outre,
placée au se:ond rang et a obtenu deux médailles d'argent,
4" dans le 235'' concours qui avait pour objets la plus belle gar-
niture d'un surtout de table », et dans lequel M. Bories, classé
DE i/eXPOSIïIO.N DE MAI 188fi 667
premier, a eu pour récompense une médaille de vermeil, tandis
qu'une médaille de bronze était donnée à M. Debrie ; 2" dans le
^3H^ concours, pour« les plus belles garnitures de jardinières et
de suspensions d'appartement, bûches rustiques, etc. », dans
lequel M. G. Debrie est passé au premier rang, ayant pour prix
une médaille de vermeil, tandis que M. Bories descendait au
troisième rang et se voyait attribuer une médaille de bronze, ré-
compense égale à celle qui était donnée au même exposant dans
le 280" concours, « pour la plus belle garniture de Heurs d'un
salon. » Cette énumération sera complète quand j'aurai ajouté
qu'un concours, le 239% avait été proposé pour « le plus beau
groupement de fleurs dans des vases ou objets d'art, et que les
lauréats en ont été M. Bories, recevant une médaille d'argent, et
M. G. Debrie_, récompensé avec une médaille de bronze.
§ 3. ABBORICULTURE ET FRUITS.
Au mois de mai les fruits sont rares; ceux de l'automne pré-
cédent ont, en très majeure partie, fourni à la consommation
pendant l'hiver, et, quant à ceux d'été, ils ne sont encore
représentés que par des fleurs épanouies ou à peine nouées.
Toutefois l'art de l'arboriculteur sait conserver les uns bien
au delà des limites de leur maturité normale, et avancer de
plusieurs mois la formation ainsi que le développement des
autres. Enfin la facilité et la rapidité avec lesquelles s'effectuent
aujourd'hui nos relations avec les pays plus chauds que le nôtre
nous permettent d'emprunter à ceux-ci une partie de leurs
productions fruitières. Il résulte de là que même une Exposition
printanière peut offrir trois catégories de fruits: I" les fruits
forcés, 2" les fruits conservés ; 3'^ les fruits exotiques. C'est à
ces trois catégories que se rapportaient les concours 241% 243'^ et
Siv*^, qui ont été bien remplis.
Dans le 241'' concours, M. Margottin père, l'horticulteur bien
connu de Bourg-la-Reine, a obtenu une médaille d'or pour un
apport considérable de jeunes arbres, Cerisiers, Abricotiers,
Pêchers, cultivés en pots et portant de fort beaux fruits déjà
mûrs. Avec sa loyauté habituelle, ce vétéran de l'horticulture
déclarait que la culture forcée à laquelle ces arbres avaient été
668 COMPTE RENDU
soumis avec un plein succès avait été dirigée surtout par son
second fils, M. Charles Margottin.
Les concurrents avaient été plus nombreux pour le 245^
concours qui était relatif aux fruits conservés frais. Le Jury
spécial pour cette section a décerné une grande médaille de
vermeil à M. E. Salomon, le digne représentant de la viticulture
perfectionnée de Thomery ; une grande médaille d'argent à
M. Bertrand, propriétaire, rue Saint-Jacques, et une médaille
d'argent à M. Battut. M. Salomon exposait des Chasselas et des
Frankenlhal conservés avec l'habileté dont on voit les remarqua-
bles effets à toutes nos Expositions. 11 en avait formé des pyra-
mides réellement appétissantes, et il y avait joint un Pêcher
cultivé en pot qui ne portait pas moins de onze fruits à peu près
mûrs. C'étaient des Pommes et des Poires de trente-trois
variétés qu'avait exposées M. Bertrand, tandis que les Pom-
mes prédominaient dans l'apport de M. Battut.
On a compté également trois concurrents pour le 247'^concours
qui portait sur les fruits exoti(|ues: le lot le plus important
qu'eut reçu d'eux l'Exposition était celui de M. Place, rue
Saint-Antoine, à qui il a valu une grande médaille d'argent. Il
était composé de fruits variés, surtout d'Oranges et de Citrons,
mais aussi de Cocos, de Bananes, de Grenades, de Caroubes, de
Litchis, d'Ananas, etc., en beaux spécimens. On retrouvait, à
peu de différences près, les mêmes fruits dans le lot de .M. A.
Michel, rue de Sèze, qui a obtenu une médaille d'argent, et
dans celui de M. Hédiard, place de la Madeleine; mais les
spécimens en ont été jugés moins beaux par le Jury.
La section Arboriculture et fruits n'était destinée, dans le pro-
gramme_, qu'aux fruits et aux arbres fruitiers; néanmoins un
lot de 8 forts ^uon//mws cultivés en caisse et dressés en belles
pyramides, qu'avait apporté M. Roussel, avenue du Maine, y a
été rattaché et a valu à cet exposant une médaille d'argent.
§ 4. CULTURE maraîchère.
Stimulée par la certitude d'avoir toujours d'excellents débou-
chés pour ses produits, la culture maraîchère, à Paris et dans
sa banlieue, a pris un grand développement et atteint une per-
I
DE l'exposition DE MAI 1886 669
fection peu commune. L'Exposition du mois de mai a montré
sous le jour le plus favorable les légumes qu'elle sait obtenir ;
mais elle nous a prouvé aussi que ses procédés perfectionnés se
répandent, car de départements plus ou moins éloignés elle a
reçu des lots assez beaux pour rivaliser avec les analogues
qu'avait fournis la culture parisienne.
Le plus important et le seul général d'entre les concours qui
avaient été établis pour cette brancbe éminemment utile de
l'horticulture était le 255*, qui avait pour objet « le plus beau
lot d'ensemble de Légumes et Salades forcés ou de la saison ».
Les lots dont il a déterminé la présentation étaient remarqua-
blement composés et tellement considérables qu'à eux seuls ils
auraient composé une belle Exposition légumière. Le plus
important de ces lots était une œuvre collective et avait été
fourni par la Société de secours mutuels des Jardiniers du
département de la Seine. C'est dire qu'à lui seul il montrait, en
spécimens choisis, toutes les sortes de produits que sait obtenir,
dans les meilleures conditions possibles, la culture maraîchère du
département. Ne pouvant énumérer les légumes très divers qu'il
comprenait, je me bornerai à dire qu'on y voyait depuis des
Salades variées, des Cardons, des Choux pommés, des Oignons,
de la Scorsonère, des Radis, des Carottes, jusqu'à de fort belles
Asperges, 12 très beaux Choux-tleurs, un châssis à Melons, une
meule à Champignons, des pieds de Tomates, etc. Il a été
accordé pour ce magnifique a(Dport une médaille d'honneur de
la Société. — M. Cousin, iiorticulteur à Gennevilliers (Seine)
avait exposé aussi une collection de produits maraîchers assez
considérable et assez belle pour que le Jury lui ait décerné une
médaille d'or. On y voyait notamment^ outre des Salades
variées, et des Radis, des Carottes, des Asperges, des Choux-
fleurs, etc., des pieds de Pois en fleurs, de Haricots avec des
gousses et des pieds de Tomates portant déjà des fruits mûrs,
des Fraisiers en fruits, 6 Melons, des Concombres, etc. — Enfin
M. Elle Jacquart, propriétaire à Bain-de-Bretagne (llle-et-
Vilaine), avait envoyé une collection nombreuse aussi et variée,
pour laquelle il lui a été décerné une médaille d'argent.
Le concours pour les Asperges (258° conc.) a été brillant. A la
(HO COMPTE RENDU
tète des quatre concurrents couronnés s'est placé M. L. Lhé-
rault, d'Argenteuil, dont le lot comprenait six bottes d'Asperges
vraiment merveilleuses de grosseur et de beauté. Il a obtenu une
médaille d'honneur de la Société. Après lui ont été classés au
même rang et ont reçu chacun une grande médaille d'argent
M. E. Girardin, d'Argenteuil, qui à ses bottes de belles Asperges
avait joint des pieds entiers, et M. Battut. Enfin, une grande
médaille de bronze a été donnée à M. Jacquel-Rifflet, qui avait
envoyé de Bou (Loiret) cinq boites d'Asperges belles encore,
mais notablement inférieures aux précédentes. Quelques autres
présentations faites pour le même concours n'ont donné lieu à
aucune attribution de récompense.
Pour le 259* concours, les conditions avaient été détermi-
nées par l'époque de l'Exposition; il devait y être présenté
une « collection de Pommes de terre à châssis, plantes entières,
tiges et tubercules adhérents », Les lauréats ont été M. Chom-
met, jardinier au château de Moignanville (Seine-et-Oise;, à qui
a été accordée une médaille de vermeil, et qui a élé suivi de
pi'ès par M. J. Kigault, cultivateur à Groslay, dont la récom-
pense a été une grande médaille d'argent. La collection exposée
par M. Chommet était nombreuse, variée, et portait les marques
d'une bonne culture; celle de M. J. Rigault avait une composi-
tion assez spéciale : avec des pieds de Pommes de terre satisfai-
sant aux exigences du programme, on y voyait des tubercules
sur assiettes api)artenant à un grand nombre de variétés,
notamment de celle qu'il a obtenue et qui porte son nom, et
même des semis.
De beaux Clioux-lleurs se trouvaient compiis dans les lots
généraux présentés pour le 255® concours ; néanmoins un con-
cours spécial (264" conc.) avait été établi pour ce produit dont
il exigeait quatre spécimens dans chaque variété exposée. Le
résultat en a été médiocre, puisqu'il n'a valu qu'une médaille
d'argent à M. 0. Arlct, jardinier chez M. Ghandon deBriaille, à
Epernay (Marne), le seul concurrent que le Jury ait jugé digne
de récompense.
Il en a été tout autrement pour le 268'" concours, dont l'objet
était « la plus belle collection de Salades. » En ellel MM. Vil-
DE l'exposition DE MAI 1886 671
morin-Andrieux, qui en ont été les seuls lauréats, récompensés
avec une grande médaille de vermeil, y avaient présenté uno
collection dans laquelle se trouvaient représentées en beaux
spécimens toutes les bonnes variétés qui ont leur place marquée
dans les jardins potagers.
Il existait, au programme, quatre concours relatifs aux Frai-
siers et à leurs fruits. Le plus important en raison de l'étendue
des lots qu'il exigeait était le 269°, dans lequel le prix était
offert pour « la plus belle collection de Fraisiers en pots, avec
fruits à maturité. » Le lauréat, dans celui-ci, a été M. L. Lhérault,
à qui a été décernée une grande médaille de vermeil. Sa col-
lection était nombreuse, ses plantes en bon état de végétation
et de fructification, et il y avait joint des corbeilles de Fraises
cueillies, appartenant aux variétés Docteur Morère, Général
Chanzy et Marguerite.
Le dernier concours proposé pour les produits des plantes
qui sont l'objet de notre culture potagère était le 274", relatif
aux Champignons de couche; M. À. Duvillard, horticulteur à
Arcueil (Seine), avait apporté trois meules en activité de pro-
duction et du Blanc qui lui ont valu une médaille d'argent.
Mais en outre on avait cru, en rédigeant le programme, devoir
y réserver une place pour les légumes exotiques qui, aujour-
d'hui, grâce à la facilité des transports, arrivent en assez grande
abondance à Paris et y sont surtout recherchés par les étrangers
originaires de pays chauds. Le 275*^ concours ouvert pour cet
objet n'a pas donné les résultats qu'on aurait été en droit d'en
attendre; aussi les deux concurrents qui y ont pris part ont-ils
obtenu seulement, M. Hédiard , une médaille d'argent,
M. A. Michel, une médaille de bronze. Ce qu'on remarquait le
plus dans le lot de M. Hédiard, c'étaient de beaux tubercules de
cinq sortes d'Ignames et de volumineuses bulbilles du Dioscorea
hulbifera.
§ 5. INSTRUCTION HORTICOLE.
C'est une idée heureuse et dont la mise en pratique a été déjà
féconde que celle qui aujourd'hui réserve une place dans les
Expositions horticoles à tout ce qui peut favoriser la diffusion
672 COMPTE HKNDU
des connaissances essentielles ou tont au moins utiles aux hor-
ticulteurs. Les plus importantes de ces connaissances, en dehors
de la pure et simple pratique, sont certainement, en premier
lieu, celle des plantes avec leurs produits, en second lieu, celle
des animaux utiles, s'il en est de tels, ou nuisibles dans les jar-
dins. Or le meilleur moyen d'apprendre à connaître les plantes
et les animaux, c"est de les voir en naliire et à l'état vivant, ce
qui n'est possible qu'au prix de longues et nombreuses re-
cherches faites à certaines époques de J année. Gomment faire
disparaître cet inconvénient sérieux? Uniquement en msttant
sous les yeux de ceux qu'on se propose d'instruire des collec-
tions dans lesquelles les sujets d'étude soient conservés assez
parfaitement pour rester bien reconnaissables. Pour les ani-
maux, la grande majorité de ceux qui intéressent l'horticulteur
étant des Insectes munis d'une enveloppe suffisamment consis-
tante et durable pour se conserver très longtemps sans altéra-
tion, les collections en sont des plus faciles à faire, et il est
même peu d'enfants qui ne se donnent cet agréable passe-temps.
Quant à certains Insectes et à d'autres animaux qui sont entiè-
rement mous, les liqueurs conservatrices et divers procédés mis
journellement en pratique par les naturalistes permettent le
plus souvent d'en obtenir une conservation plus ou moins par-
faite. Lorsqu'il s'agit de plantes, il seuible que toute difhculté
doive aisément disparaître, la dessiccation opérée avec quelque
précaution entre des feuilles de papier buvard et sous des pres-
sions graduées fournissant un moyen à la portée de tout le
monde d'en former des collections appelées herbiers. Ces her-
biers ont un prix inestimable pour les botanistes exercés; mais
il faut se garder de croire qu'ils offrent les mêmes avantages
pour l'instruction de simples élèves. D'abord la manière dont
les échantillons à préparer ont été placés et étalés entre les
feuilles de papier buvard peut en altérer complètement l'aspect
naturel, le port caractéristique; on peut presque dire que, sous
ce rapport, rien n'est nuisible comme le désir trop naturel aux
débutants d'étaler toutes les parties des plantes de la manière
la plus agréable à l'œil. D'un autre côté, la connaissance des
plantes reposant principalement, .non sur leur apparence extc-
ul; l" exposition de mai IHÎ^G 673
rieure qui peut amener souvent les confusions les plus étranges,
mais sur les particularités de leur organisation dont les plus
essentielles se trouvent dans la fleur et le fruit, il faut, pour
tirer un bon parti d'un herbier, savoir dégager et mettre à nu
sans les détruire les parties les plus délicates de celte tleur ou de
ce fruit, et cela sur des échanlillons desséchés et trop fréquem-
ment écrasés. Les botanistes y parviennent à la suite d'une pra-
tique un peu longue à acquérir ; mais on ne peut exiger pareille
habileté des élèves, ni même de la plupart des maîtres chargés
de cet enseignement dans la généralité des écoles.
C'est pour cela qu'après avoir applaudi à la formation d'her-
biers scolaires qui, dans le 276° concours, a valu une médaille
de vermeil à M. C. Moreau, de Courtenay (Loiret), une grande
médaille d'argent à M. le D' Rousseau, de Joinviile-le-Pont, une
grande médaille de bronze à M. Sosson, instituteur, rue de
Tanves, à Paris, je n'hésile pas à adresser de vives félicitations
à M"'^ Marie Portier, l'une de nos Dames patronnesses, qui a eu
l'heureuse idée de faire tourner au profit de l'instruction bota-
nique son habileté consommée pour la fabrication des fleurs
artificielles, qui a su reproduire avec une parfaite fidélité plu-
sieurs types appartenant à nos principales familles de plantes,
et qui a fourni ainsi aux maîtres un moyen commode de mon-
trer, en tout temps et à l'école même, les détails minutieux
d'organisations florales que les élèves n'auraient pu bien voir
que dans la nature et à certains moments. Au reste, ces félici-
tations sont justifiées par la médaille d'or qu'une section du
Jury parfaitement compétente en cette matière a décernée à
M"« Marie Portier.
Paute des objets eux-mêmes ou de leur imitation artificielle,
de bonnes figures rsndent de grands services à l'enseignement;
aussi un concours spécial (278" concours) avait-il été établi pour
les « collections de planches ou dessins pouvant servir à l'ensei-
gnement horticole. «MM. A. et L. Moreau, photographes, fau-
l>ourg Saint-Jacques, y ont présenté leurs photographies en
grandeur naturelle, qui, étant ensuite coloriées avec soin,
deviennent des reproductions d'une parfaite fidélité. Le Jury leur
a décerné une grande médaille d'argent, tandis qu'il a donn ;
47
674 COMPTE RENDU
une médaille de bronze à M™'^ la baronne de Pages, amateur,
pour ses « Souvenirs des champs de bataille de 1870-1871,
autour de Pai'is. »
Enfin quand j'aurai indiqué les résultats du 277' concours
relatif à une « collection d'histoire naturelle pouvant servir à
l'enseignement horticole, » concours dans lequel ont été
décernées une grande médaille de vermeil à M. Ramé, rue
Berlioz, à Paris, pour ses cadres de Papillons et autres insectes,
ainsi que pour son herbier médicinal, une grande médaille
d'argent à M. Sosson et une médaille d'argent à M. G. Moreau,
pour leurs collections, j'aurai terminé une énumération qui
m'était imposée, et qui m'a forcé de donner à ce Compte rendu
de l'Exposition du mois de mai dernier (partie horticole) une
longueur peut-être démesurée que je suis le premier k regretter,
mais qu'il m'était impossible d'éviter.
Compte rendu de l'Exposition tenue par la Société nationale
I o'HûRTICUiTURE, DU H AU 16 MAI 1886
{Partie relative aux Arts et Industries horticoles)
par M. G. Soiiier.
L'Exposition des Arts et Industries horticoles de 1886 peut à
juste titre être considérée comme la digne rivale de celles qui
l'ont précédée.
Quoique seulement nationale, elle comptait 18o exposants ;
or, celle de 1885 qui, comme on se le rappelle, était interna-
tionale, en avait 100.
Nous tenons, tout d'abord, à adresser nos félicitations à la
Commission d'Organisation pour le zèle qu'elle a déployé et
pour la manière intelligente dont elle a acct)mpli sa délicate
mission. Certes, elle n'aura pas échappé aux critiques, c'est dans
son rôle ; il n'est pas possible de s'adresser à tant d'intérêts di-
vers sans en froisser quelques-uns. Mais, quant à nous, dont le
premier devoir est l'impartialité, nous n'avons qu'à constater le
succès qu'elle a obtenu.
Avant d'entrer dans la description des produits exposés, nous
DE l'exposition DE MAI 1886 6*75
tenons à expliquer la manière dont nous avons fait notre
Compte rendu.
Nous avons suivi la classification indiquée au programme.
Le nombre des sections industrielles est de trois, correspon
dant aux n°* 8, 9 et 1 0 du classement général.
En tète de chaque section, nous indiquons les exposants ré-
compensés.
De ceux-là nous n'avons rien à dire; la distinction que le Jury
leur a accordée les signale suffisamment à l'attention du public.
Nous avons songé que notre rcMe était, au contraire, d'indi-
quer les améliorations ou nouveautés non primées. MM. les Juré
ont, en efTet, un temps matériel insuffisant pour pouvoir exami-
ner à fond des produits nombreux et variés. Nous, au contraire,
qui pouvions consacrer à ce travail toute la durée de l'Exposi-
tion, il nous était plus facile de combler les lacunes. C'est ce que
nous avons essayé de faire.
A ce sujet, pour faciliter la tâche de MM. les Jurés et éviter
des désillusions aux industriels, nous ne voyons qu'un moyen,
c'est celui indiqué parM.Dormoisdans son Rapport publié dans
la Revue hoj^ticole (16 juillet 1885) ; nous citons le passage dans
son entier. « Nous émettons l'avis qu'il serait peut-être bon que
« ceux de ces produits, dont la valeur ne peut être réellement
« appréciée qu'à la suite de longues expériences, ne fussent
« récompensés que si les exposants avaient fait constater^ dans
(( l'année, par une Commission spéciale de la Société, les avan-
ce tages de leurs inventions et perfectionnements. »
La compétence de l'auteur, en pareille matière, ne peut être
mise en doute. M. Dormois indique là le mal et le remède, nous
ne pouvons que nous ranger à son avis.
r« SECTION (8"). —Serres. — Châssis. — Chauffages. -
Vitreries. — Claies. — Paniers à Orchidées. — Paillassons. —
Vajwrisateurs divers.
Jurés : MM. Izambert, père, Landry (Louis), Laurent etTresca.
1''® Sous- Sec lion. — Serres en fer.
MM. Ferry : Rappel de médaille d'or.
Izambert : Médaille d'or pour serres et châssis.
676 COMPTE RENDU
Lusseau : Médaille de vermeil pour sa serre à multiplica-
tion.
Grenthe: Médaille d'argent pour ses .serres démontables.
Leblond : Médaille de bronze pour sa serre à Vignes.
Boissin : Médaille de bronze.
2'^ Sous-Section. — Se)'resen bois.
M. Cochu : Grande médaille d'argent.
Châssis.
MM. Velard : Grande médaille d'argent.
Carpenlier : Médaille d'argent.
Desenne: Médaille de bronze pour coffres démontables.
Chauffages.
MM. Lebœuf (Paul) : Médaille d'or.
Martre : Médaille de vermeil.
Lusseau : Grande médaile d'argent.
Perrier et Monin : Médaille d'argent.
Vitrerie.
MM. Polito, frères : Médaille d'argent.
Claies.
MM. Lebœuf, frères : Rappel de médaille de vermeil.
Marchai : Médaille d'argent.
Paniei's à Orchi'/ées.
M. Mansion-ïessier : Médaille de bronze.
Paillassons.
M. Dorléans : Mention honorable.
Vaporisateurs de nicotine.
M. Martre: Grande médaille d'ari^ent. '^^
Serres. — Nous retrouvons parmi les autres exposants la
construction soignée et pratique des maisons Bçrgerot, Slœckei
DE l'kxposition de mai 1886 677
etOzanne; il n'y a plus à signaler leur fabrication que le public
connaît et apprécie.
Parmi les jeunes constructeurs, M. Paul Moutier, de Sainl-
Germain, exposait une serre de construction élégante et légère,
et MM. Beuzelin etC'% de Paris, avaient, pour la leur, une fer-
meture de châssis simple et solide.
Châssis. — M. Mansion-Tessier, de Bougival, présentait des
châssis de couche d'un modèle nouveau. Les cadres d'un seul
morceau coudés aux angles sont assurément une garantie de
sécurité et évitent le gauchissement. Tous les tenons et goujons
sont soudes avec cuivre et, quoique le poids de ces châssis suit
supérieur il celui des modèles employés journellement (l-o kilos)
le prix coûtant est sensiblement le même.
Chauffages. — Pour les chauffages, nous retrouvons les anciens
habitués de nos Expositions avec leurs appareils toujours inté-
ressants pour les amateurs. La place nous ferait défaut pour
énumérer tous les avantages de leurs produits. Nous ne pouvons
donc que donner les noms des industriels :
MM. Berger et Barillot, Blanquier, Dafy, Grodet, Lambert,
Lecœur, Mouillet, Wagner, Zani, Besson et C", Ricada, Hu-
bert.
Vitrerie. — Comme vitrerie, celle de M, Murât, sur les serres
de MM. Paul Moutier, Le Blond, Ozanne, Beuzelin et G'" et Le
Tellier, nous a paru soignée et intelligemment faite.
Claies. — M. Pillon, d'Issy, présentait un nouveau modèle de
claies en bois bi'ûlé avec chaînes galvanisées pouvant servir de
paillassons et d'un prix relativement bon marché.
II« SECTION (9«).— Pompes. — Arrosage.— Outils de Jardin.—
Porte- fruits. — Ameuhletnenfs. — Ornementations de jardin. —
Kiosques en bois. — Coutellerie.
Jurés : MM. Borel, père, Dormois et Millet.
Pampp.s.
MM. Beau me : Grande médaille de vermeil.
Palace : Grande médaille d'argent.
Suireau et Collet : Grande médaille d'argent.
678 COMPTE RENDU
Meyer : Médaille d'argent.
Deliray: Médaille d'argent.
Lefevre-Reynier ; Médaille d'argent.
Tellier : Médaille de bronze.
Broquet: Médaille de bronze.
Arrosage.
MM. Carré, fils : Grande médaille d'argent,
Sohy : Médaille d'argent.
Mansion-Tessier : Médaille de bronze.
Villain et Gitlon : Médaille de bronze.
Ouf ils de jardin.
MM. Desenne : Grande médaille d'argent.
Pelletier: Médaille d'argent.
Porte-fniits.
MM. Barbou : Médaille d'argent.
Jollivet : Médaille d'argent.
Ameublements.
MM. Couette : grande médaille d'argent.
Lichtenfelder : Grande médaille d'argent.
Guilloux: Médaille d'argent.
Ornementations de\ jardin.
MM. Thiriot : Médaille de vermeil.
Gérard-Triplet: Médaille de bronze.
Riosf/ues en bois.
MM. Groseil fils : Médaille d'argent.
Simard : Médaille de bronze.
Coutellerie.
MM. Aubry: Grande médaille d'argent.
Hardivillé : Médaille d'argent.
Pompes. — Dans cette section, M. Durozoi, de Paris, présen-
tait un bélier-pompe. Ce bélier peut marcher au moyen d'une
DE l'exposition DE MAI 1886 679
chute d'eau chargée, une eau filtrée ou tout autre liquide, sans
qu'il y ait mélange. 11 agit par aspiration et refoulement com.me
une pompe à piston. Il tient donc lieu à la fois de bélier et de
pompe. Cet appareil peut se construire sur de puissantes pro-
portions.
Outils de jardin. — Les tondeuses Williams, semblables à
celles qui ont été exposées les années précédentes, offraient,
comme amélioration, d'être sensiblement diminuées de prix.
M. Papaut, de Taverny, avait des brouettes multiples se
démontant entièrement, des binettes en acier avec dents d'un
côté, des râteaux avec lames, des civières démontables, des
diables pour bois et pour caisses, le tout d'une très bonne fa-
brication.
M. Eckendœrfer présentait un appareil, VExpédifice, per-
mettant d'émousser facilement les arbres et de les badigeonner
sans avoir recours à une échelle.
Ameublements. — MM. Villain et Gitton exposaient une nou-
veauté : une table et deux bancs pour six personnes contenus en
un paquet avec courroie, d'une longueur de 1 mètre sur 25 cen-
timètres de hauteur et pesant 10 kilos.
Ornementations de jardin. — Nous avons remarqué le nouveau
modèle de contre-espalier de MM. Charpentier ei Brousse. Des
fourches fixées à la partie supérieure des poteaux d'extrémités
et intermédiaires, portent un tube garni de deux toiles. Au
moyen d'un treuil on déroule ces deux toiles à la fois. Lorsque
la saison des gelées est passée, on enlève le tube portant ces
toiles et on range le tout pour l'année suivante. Des jambes de
force placées de chaque côté des montants empêchent tout
ballant.
Coutellerie. — Dans cette section, le sécateur sans fermoir et
à deux tranchants de M. Delaunay est un heureux perfectionne-
ment. Il fonctionne d'une seule main au moyen d'un coulisseau
à bouton,
La pince à ongler, de M, Larivière, évite l'emploi de la ser-
pette et permet de faire le travail très rapidement.
A signaler aussi le sécateur de M. Pradines avec plaque d'acier
sur le croissant pour éviter qu'il ne se morde. Une mollette
(J8() COMPTE RliNDU
permet daugmenter la tension du ressort à boud n sans le dé-
monter.
3® SECTION (10";. — Construclions rustiques. — Grilles en fer.
— Grillages. — Kiosques en fer. — Poterie usuelle. — Poterie
d'nrt. — Optiquo. — Caisses el bacs.
Jurés : MM. H. Aubert, Cellière et Hanoleaii.
Constructions rustiques.
MM. Dubos et C'*- : Médaille d'or.
Deniau: Médaille de vermeil.
Chassin : Rappel de médaille de vermeil.
Duffaugt : Grande médaille d'argent.
Dimiilieii : Médaille d'argent.
Grilles en fer.
MM. Leblund : (îiande médaille d'argent.
Stœckel : Grande médaille d'argent.
Lichlenfelder : Médaille d'argent.
Dreux: Sb-daille d'argent.
Grillages.
MM. Sobier : Médaille de vermeil.
Beuzelin : médaille d'argeni.
Kiosques en fer,
MM. Dreux: (jiamle médaille d'argent.
O/.anne : Médaille d'argent.
Poterie usuelle.
MM. Wiriot: Rappel de médaille de vermeil.
Legendre : Médaille d'argent.
Neveu : Médaille d'ai'gent.
Rivière : Médaille de bronze.
Poterie d'art.
MM. Visseaux : Médaille de vermeil.
Sergent: Rappel de grande médaille d'argent.
1)K LKM'OSITION DK MAI 18811 '»8I
Optique.
MM. Eon : Rappel de grande médaille d'argent
Dreux : Médaille de bronze.
Caisses et bacs.
Pour les bacs en bois
M"c Loyre : Rappel de médaille de vermeil.
MM. Javelier-Laurin : Médaille de vermeil.
Deshaies: Grande médaille d'argent.
Figus : Grande médaille d'argent.
de Laluisant : Médaille d'argent.
Pour les bacs en fonte :
MM. Lajourdie et Nicolas: Médaille de vermeil.
Grilles en fer. — Dans la section des grilles, l'assortiment de
celles que présentait M. Emile Cartier était intéressant tant au
point de vue de la fabrication qu'à celui des prix. M. Le Tellier
exposait des grilles économiques en fer à T et traverses en cor-
nières, d'un bon marché oxcessiteu égard à la solidité.
MM Milinaire, frères, sont certes des constructeurs devant les
produits desquels on s'arrête avec plaisir. Leur grande grille
d'entrée avec ses bas côtés, a obtenu les suffrages des connais-
seurs. C'est un travail intéressant, élégant et bien compris.
Kiosques enfer. — M. Michelin exposait un kiosque imitation
de rustique, très gracieux.
Poterie d'art. — Dans la polei'ii; d'art, MM. Paris et C'^ expo-
saient leur modèle de tôle émaillée toujours très curieux et d'un
cachet tout à fait artistique.
Caisses et bacs. — Les bacs de M. Javelier-Laurin, de Gevrey-
Chambertin, offi-ent l'avantage de permettre de dépoter facile-
ment les plantes. Ils sont garnis d'un fond mobile avec liges en
fer. Ce fond s'enlève au moven de deux brancards.
A signaler aussi les cuvettes d'arrosage mobiles sans fond,
pour arroser des plantes isolées, de M. Duneuffour.
Imprévus. — Dans la classe des imprévus, non portés à la
classification générale, nous avons remarqué le déchenilleur
682 COMPTE RENDU
brûleur de M. Chapuis. C'est une lampe qu'on allume au milieu
d'un récipient contenant de l'eau de savon. Les chenilles, mous-
tiques et autres parasites attirés le soir par la lumière tombent
dans cette eau.
Il en est de même du larvicide de M. Laborie, qui brûle des
gaz infectant les insectes qui se trouvent sur les arbres ou les
plantes; l'emploi en est facile et ces gaz sont inoffensifs pour
les plantes.
Conclusion.
Comme conclusion, nous ne pouvons que constater les succès
toujours croissants de nos Expositions et nous souhaitons qu'il
en soit toujours ainsi.
Compte rendu de l'Exposition tenue du 23 au 2G octobhe 1886
fsECTiON des Plantes et Fleurs},
par M. P. nuciivKTiu-.,
L'Exposition que la Société nationale d'Horticulture de France
a tenue dans le grand pavillon de la ville de Paris, aux Champs-
Elysées, du 23 au 26 octobre 1886, avait un caractère essentiel
que lui imprimait nécessairement l'époque de l'année à laquelle
elle avait lieu ; elle était principalement consacrée aux fruits
avec les arbres qui les produisent, ainsi qu'aux produits de la
culture potagère. Les plantes et les fleurs n'y intervenaient que
secondairement et en quantité qui paraîtra peu considérable,
surtout si on la compare avec celle qu'on avait vue dans le même
local, au mois de mai précédent. Aussi n'ayant cette fois à m'oc-
cuper ici que de cette partie ornementale de l'Exposition d'oc-
tobre, pourrai -je en renfermer le Compte rendu entre des bor-
nes étroites.
Le programme général de cette Exposition avait été publié
dans le cahier pour juillet 1886 de notre Journal. Il ouvrait
73 concours rapportés à trois sections : A. Fruits et arbres frui-
tiers rattachés à 24 concours; B. Légumes rentrant dans 14 con-
cours ; C. Plantes et fleurs, formant l'objet de 35 concours.
DE l'exposition d'octobre 1886 683
Dans le nombre de ces derniers, 1 3 ont été assez bien remplis pour
déterminer l'attribution de récompenses; en outre, six présenta-
tations faites en dehors de toute condition fixée d'avance ont
été acceptées à titre de Concours imprévus et ont accru d'un
nombre égal la liste des médailles accordées. Les 13 concours
dont il va être question ici seront rangés comme d'habitude sous
le numéro d'ordre qui leur avait été assigné par le programme
et qu'ils conservent sur la liste officielle des récompenses dé-
cernées.
Les deux premiers avaient pour objet les plantes nouvelles,
tant introduites en France par l'exposant qu'obtenues par lui
de semis. Au premier des deux (39" concours) M. A. Régnier,
horticulteur à Fontenay-sous-Bois (Seine), avait présenté un Ri-
cin qu'il nomme R. sanguin, qui justifie cette dénomination par
la vive coloration rouge-sang de toutes ses parties^ et qu'il a
importé de la Cochinchine. Cette plante intéressante lui a valu
une médaille d'argent. Quant au second de ces deux concours
(40"^ concours), il avait déterminé différents apports. MM. Lille
(Léonard) et Benay, marchands-grainiers, quai Saint-Antoine, à
Lyon, avaient envoyé, en fleurs coupées, plusieurs variétés du
Dahlia gracilis obtenues par eux de semis et caractérisées parce
que les ligules ou demi -fleurons de leurs capitules simples sont
panachées, rayées ou pointillées de couleurs intenses sur fond
clair. C'est là une nouvelle race de Dahlias simples qui offre un
intérêt réel; aussi le Jury a-t-il accordé à MM. Lille et Benay
une médaille de vermeil. — M. A. Robert, horticulteur au Vési-
net (Seine-el-Oise), avait exposé plusieurs Bégonias tubéreux
obtenus par lui de semis, de la race appelée erecfa, tous remar-
quables par l'ampleur de leurs fleurs, quelle qu'en soit la cou-
leur. Ces belles plantes, pour lesquelles il a obtenu une médaille
de vermeil, étaient en pieds vivants; mais en outre, à titre de con-
cours imprévu, le même horticulteur avait aussi à l'Exposition
deux cadres de fleurs coupées de Bégonias tubéreux de semis,
garnissant deux cadres, dans l'un desquels elles étaient simples,
principalement rouges et jaunes, tandis que dans l'autre elles
étaient très doubles, surtout roses et rouge clair. Pour ce second
lot il lui a été accordé une grande médaille d'argent. — Enfin à
f)84 COMPTE RKNDU
ce même concours se rapportaient plusieurs Dahlias à grandes
fleurs et venus de semis, pour la présentation desquels il a été
accordé à M. E. Mézard fils, fleuriste, rue du Four, une médaille
d'argent.
Il semble qu'on peut rattacher à ce 40® concours deux inté-
ressants apports que l'Exposition devait à M, Godefroj^-Lebeuf,
horticulteur, route de Sannois, à Argenteuil (Seine-et-Oise). Le
plus remarquable des deux consistait en une grande Aroïdée
étiquetée Alocasla Pardana qui provient d'une hybridation opé-
rée entre les Alocasia lliibauli et Putzci/si. Cette plante a de
grandes feuilles ovales-sagittées, peltées, dont la verdure foncée
fait ressortir le vert clair des nervures et des veines. Une grande
médaille de vermeil a été accordée pour cette présentation. Le
second apport du même horticulteur comprenait trois nouveaux
Bégonias dont l'un a surtout fixé l'attention du Jury, car c'est à
celui-ci que la liste officielle rattache la médaille d'argent dé-
cernée à M. Godefroy-Lebeuf. (-e Bégonia, nommé Arthur Malet,
a les feuilles colorées en rouge-violet. Avec cette plante il s'en
trouvait une autre nommée Bégonia Pluton, dont les feuilles
sont d'un vert-brun foncé presque noir, et une troisième, le
Bégonia D'' Alorère, très élégante par ses feuilles d'un vert foncé
sur lequel tranchent de nombreux points lilancs.
Les plantes de serre sont de toute saison; aussi en a-t-on vu
figurer à l'Exposition d'octohi-e deux fortes collections présen-
tées pour le ï'.i" concours, par M. Dallé, horticulteur, rue
Charron, et par M. E. Cappe, horticulteur au Vésinet (Seine-
et-Oise). Une médaille d'or a été donnée à chacun de ces
exposants. — Dans la collection de M. Dallé l'attention se
portait d'abord sur plusieurs jolis pieds de 7Ve/)en//igs pourvus
de leurs urnes i \cpen(/ies Donnania, N. Sfewardi, iV. Lmvren-
reaiin, .V. paradisia, I\. superôa, .V. Outtamiana). On y remar-
quait ensuite de beaux Palmiers, surtout un fort Cocos insignis,
un Pliœnir rupicola, un /Jcitala grandis, un Colamus Jj'ndctii,
de nombreux Dvacsena {D. amalnlls, D. Baueri, D. cannxfolia,
D Lindeni, D. Massangeana, D. siricfa, D. (erminalis, etc.),
ï Alocasia Van HouUei, des Pandanus (P. imperialis, P. utilis,
P. Vcitchh), des Broméliacées, des Fougères, etc. Outre cette im-
DE l'exposition DoiyruBKE 1886 685
perlante collection M. Dallé avait bien voulu, en vue d'orner
TExposition, former, aux deux côtés de l'entrée de la salle, deux
beaux massifs symétriques de végétaux de serre à feuillage,
Palmiers, Dracsena, Phormiion, Fougères, etc. Le Jury et la
Société lui adressent à ce sujet de très vifs remerciements. Le
lot de M. Cappe avait une composition assez dissemblable. Il
s'y trouvait, comme Palmiers, le Lioistono rolundifolia et le
Kenlia lialmoreana, plusieurs Broméliacées telles que un fort Til-
landsia li'.sseUata avec ses congénères 7'. Zahit't tleuri, et T. hieio-
ghjphlca, VEncJiolirion roseum et 1'^". Saundcrsii, des Canistnun,
etc.; de nombreuses espèces àWrulia, à.Q?> Grotons, VAnthu-
rium Andreaniun, des Orchidées, des Fougères, etc.
Les plantes fleuries qui ont le plus contribué à l'ornementa-
tion de l'Exposition sont certainement les Bégonias tubéreux
qui formaient l'objet spécial du 46'^ concours. Ces plantes char-
gées de leurs grandes et belles fleurs dans lesquelles on voyait
tous les coloris, depuis le blanc pur jusqu'au rouge-pourpre in-
tense, en passant par le jaune et les intermédiaires, garnissaient,
presque à l'entrée du grand pavillon de la Ville, quatre des pla-
teS'bandes qui rayonnaient autour d'un grand massif central de
Pelargonium zonale. Elles étaient toutes d'une grande beauté,
toutefois avec une inégalité suffisante pour que le Jury ait pu
établir un classement même entre les deux premières collections
qui dépassaient notablement le niveau de la troisième. Les ré-
compenses accordées par lui ont été : une médaille d'or à
M. Valleraud jeune, horticulteur à Bois-Colombes, qui du pre-
mier coup, si je ne me trompe, s'est placé au premier rang-
dans ce genre de concours; une grande médaille de vermeil à
M. Ro]3ert (A.), qui, au contraire, est habitué de longue date aux
succès dans la culture et la production de ces plantes; enfin
une médaille d'argent à M. Couturier, horticulteur à Chatou.
Une série de branches fleuries, représentant 33 variétés de
Fuchsias, avait été présentée au ï^è" concours par M. C;in us,
jardinier à Coulommiers, qui, pour cet apiiuit, a l'hunueur
d'une menlion lionoralile.
L'un des liorticulteui-s qui, parmi nous, se sont livi-és le
plus spécialement et avec li; plus de succès à la culture des
686 COMPTE RENDU
nombreuses variétés des Pclargoniam zonale et inquinans est
M. A. Poirier, rue de la Bonne-Aventure, à Versailles. Ses plantes
figurent toujours de la manière la plus honorable à nos Exposi-
tions; celle du mois d'octobre dernier en avait reçu de lui un
lot considérable qui garnissait le gr^nd massif circulaire vers
l'entrée et l'une des six plates-bandes dirigées en rayons par-
tant de ce massif. Les nombreuses variétés comprises dans ce
lot et parmi lesquelles se trouvaient à peu près toutes celles
qu'on estime aujourd'hui étaient, les unes à fleurs simples, les
autres à fleurs doubles. Les premières, beaucoup plus nom-
breuses, se rapportaient au 5i® concours, dans lequel cet expo-
sant a obtenu une médaille d'or; les dernières rentraient dans
le 53^ concours. La récompense accordée pour celles-ci a été
une médaille d'argent.
Les Dahlias occupent toujours une large place dans les Expo-
sitions d'automne. Ils n'ont pas manqué à celle du mois d'octobre
dernier dans laquelle ils ont formé les éléments de nombreux
apports, tous, il est presque inutile de le dire, composés de fleurs
coupées. Les trois concours auxquels se rattachaient ces apports
avaient pour objet, l'un (60'' conc.) les collections aussi nom-
breuses que possible de variétés grandiflores, un autre (62® conc),
les collections de variétés à petites fleurs dites Dahlias lillipu-
tiens, le troisième (61" conc.) des lots formés de « 20 variétés
nouvelles, non encore au commerce. >> Il n'y a ou dans ce dernier
concours qu'un seul lauréat, M. Torcy-Vannier, horticulteur à
j\telun, qui a obtenu une médaille d'argent pour des fleurs de
variétés nouvelles de Dahlias à grandes fleurs et Lilliputiens,
occupant les premiers trois cadres, les derniers un cadre. Dans
chacun des deux autres concours on a compté quatre lauréats.
Dans le 60% relatif aux fleurs coupées de Dahlias grandiflores,
M. Mézard (ils a reçu une médaille d'or pour une très belle série
de capitules qui occupaient un granJ cadre; M. A. Falaise, hor-
ticulteur à Nanterre (Seine), a eu une grande médaille de ver-
meil pour une série à peu près aussi nombreuse, mais dont les
fleurs, quoique fort belles, ont été jugées un peu inférieures aux
précédentes; M. L. Paillet, horticulteur, vallée d'Aulnay, près
de Sceaux (Seine), a obtenu une médaille de vermeil pour trois
DE L EXPOSITION d'octobke 1886 687
cadres ou caisses de fleurs représentant plus de cent variétés;
enfin il a été décerné une grande médaille d'argent à M. Forgeot,
marchand-giainier, quai de la Mégisserie, pour un lot de fleurs
d'environ cent variétés. Le haut degré de toutes ces récompen-
ses témoigne assez de l'importance majeure des lots qui avaient
été présentés à ce concours. Les résultais ont été sensiblement
inférieurs, et cela se conçoit sans peine, pour le 63"^ concours, qui
avait pour objet les Dahlias à petits capitules dits lilliputiens.
Il a été donné en effet : une grande médaille d'argent à
M. Mézard fils, dont l'apport se composait d'un assez grand
nombre de fleurs portées sur leurs pédoncules, auxquelles étaient
jointes quelques variétés simples; une médaille d'argent à
M. Dubois, à Argenteuil Seine-et-Oise), qui exposait un grand
cadre de fleurs coupées appartenant à des variétés toutes nom-
mées; une médaille de bronze à M. L. Paillet dont le lot com-
prenait les fleurs de 86 variétés nommées; enfin il a été accordé
une mention honorable à M. Forgeot qui montrait les fleurs de
40 variétés.
Le temps n'est pas fort éloigné où l'Œillet était essentielle-
ment une fleur d'été ; mais depuis que l'art horticole a su créer
la race des CEillets remontants, la portion de l'année pendant
laquelle on peut jouir de la floraison de cette plante est devenue
beaucoup plus longue, puisqu'elle peut même s'étendre à l'hi-
ver, sous des abris. C'est ainsi que M. Lévèque, horticulteur à
Vilry, a pu mettre à l'Exposition de la fin d'octobre un fort
massif d'CEillets fleuris, qui occupait le centre de la salle, et
pour lequel il lui a été justement décerné une médaille d'or
dans le 65° concours.
Le même horticulteur a conquis, en outre, dans le 67^ con-
cours, une grande médaille de vermeil, pour une belle collection
de Chrysanthèmes ou Pyrèthres de l'Inde et de la Chine, qu'il
avait gracieusement bordée d'CËillets fleuris. Les fleurs de ces
plantes étaient très diverses de couleur, bien que les tons jaune
à orangé, ou plus ou moins violacés, y fussent en prédominance.
On y voyait aussi une remarquable nouveauté de 1885, variété
nommée Monsieur Léoéque, à capitules très larges, diffus, violets,
formés de fleurettes tuyautées.
688 COMPTE RENDU
Le pendant de ce beau groupe était formé, de l'autre côté de
la salle, par un grand massif des mêmes sortes de plantes, qui
avait été fourni par l'établissement de Saint-Nicolas d'igny, au-
quel il a valu une médaille d'argent, dans la catégorie des con-
cours imprévus. Les pieds fort nombieux de Chrysanthèmes
qui composaient ce massif n'appartenaient qu'à trois variétés,
même surtout h deux dont l'une, à fleurs d'un blanc pur, en
constituait toute la masse centrale, tandis que l'autre, à fleurs
jaune d'or, formait à cette masse fleurie une élégante bordure.
Un est toujours heureux de voir des Roses et le plaisir qu'on
éprouve à leur vue s'accroit encore aux époques de l'année oii
elles deviennent rares. C'est ce plaisir redoublé que M. Rothberg
avait voidu procurer aux visiteurs de l'Exposition d'octobre, en
y plarant un lot de cent vingt-cinq variétés de ces fleurs tenant
à leurs branches qui étaient piquées dans de la mousse. Ce lot,
pr(!senté pour le 70" concours, a déterminé le Jury à décernera
cet horticulteur une grande médaille d'argent.
Pour terminer cette description succincte de la partie florale
de l'Exposition doclobre, il ne me reste (ju'à mentionner deux
apports qui ont été admis à y figurer à titre de concours i.mpré-
vus. L'un, pour lequel AL Delahaye, marchand-grainier, quai
de la Mégisserie, a obtenu une médaille d'argent, formait un
grand groupe de Choux frisés d'ornement qui, disposés au pied
et autour d'un Palmier, produisaient un charmant effet; quant
à l'autre, il consistait en un assez grand nombre de Pensées
cultivées en pots, médiocrement variées, pour lesquelles il a été
accordé une médaille de bronze à M. Lebossé, horticulteur à
Passy-Paris.
Si l'on ajoute aux plantes et fleurs dont il a été question dans
ce Compte rendu, un fort groupe d'espèces diverses en fleurs
que MM. Vilmorin-Andrieux avaient obligeamment fourni pour
garnir l'une des six plates-bandes rayonnantes dont il a été
parlé plus haut, on aura, avec quelques apports trop peu im-
portants pour avoir été primés, l'ensemble des objets rentrant
dans le domaine de la Floriculture qui avaient trouvé place dans
le grand pavillon de la "Ville de Paris. Mais les abords de cet
édifice ne pouvaient rester nus comme ils le sont par eux-mêmes ;
DE LEXPOSITIOX DOCTOBRE 188ti 089
il? avaient donc été dr-corés au moyen de végétaux ligneux à
feuillage persistant que la Société devait à la parfaite obligeance
de quelques-uns de ses membres les plus distingués. Pour cela,
M. L. Paillet avait non seulement composé un massif de Coni-
fères variées qui en réunissait une vinglaine d'espèces, mais
encore il avait formé un joli groupe àWraucaria imbricala.
MM. Bruneau et Jost, pépiniénistes à. Bourg-la- Reine, avaient
donné un pendant au massif de Conifères de M. L. Paillet.
Enfin, MM. Croux et fils, pépiniéristes, vallée d'Aulnay, près
Sceaux (Seine), avaient fourni un massif réunissant à des Coni-
fères plusieurs espèces feuillues, entre autres deux Prunus
Pissardi à feuilles parfaitement rouges , un beau Magnolia
Galissoniensis et un Citrus trifoliata chargé de fruits. A ces
obligeants collègues, ainsi qu'à M. Dallé et à MM. Vilmorin-
Andrieux, le Jury d'abord et après lui la Société nationale
d'Horticulture de France adressent leurs félicitations et de sin-
cères remerciements.
Compte rendo de l'exposition tenue du '^3 au 26 octobre 1886
(Section des fruits et arbres fruitiers),
par M. Ghatenay (Abel).
Messieurs,
L'Exposition fruitière dont je vais essayer de vous donner le
Compte rendu le plus fidèle, se présentait cette année dans les
conditions les plus défavorables sous différents rapports, et sa
léussite était considérée comme très problématique, par ceux-
là mêmes à qui la pratique de ces réunions annuelles a donné
l'habitude d'en pouvoir juger à l'avance et presque à coup sûr
le résultat.
L'époque assez tardive de l'ouverture était considérée comme
un obstacle très sérieux. En effet, vers la fin d'octobre les froids
sont quelquefois assez intenses, et il n'est pas rare de voir à
cette époque des gelées de trois ou quatre degrés, qui, dans la
vaste nef du Pavillon de la Ville de Paris, auraient certainement
48
690 COMPTE RENDU
pu avarier une partie des produits exposés. Mais le Pavil-
lon n'étant libre qu'à ce moment, il était impossible de faire
mieux. De plus les horticulteurs-pépiniéristes, qui sont les
principaux exposants de fruits, entrent alors dans le plein de
leurs travaux et il était à craindre que ceux sur lesquels on
était en droit de compter ne s'abstinssent, une Exposition de ce
genre demandant, de la part des personnes qui veulent y parti-
ciper, beaucoup de temps et de dérangements. Enfin l'Expo-
sition fruitière qui avait lieu à Versailles quelques jours après,
à l'occasion du Congrès pomologique qui se tenait cette année
dans cette ville, pouvait attirer à elle un certain nombre de
nos exposants.
Aucun de ces inconvénients ne s'est heureusement produit.
Le temps s'est montré fort clément; les arboriculteurs ont mis
beaucoup d'empressement à nous apporter leurs produits, et
les fruits eux-mêmes ont profité de ce retard pour augmenter
leur volume et se montrer aux visiteurs dans toute leur beauté.
Aussi la réussite a-t-elle été complète et la Commission d'Or-
ganisation a-t-elle été forcée de restreindre les emplacements
que lui demandaient de nombreux exposants.
Les fruits ainsi que les arbres fruitiers sont d'un aspect peu
gai, et au point de vue de l'ensemble décoratif il est assez diffi-
cile d'en tirer un parti avantageux. Néanmoins la disposition
adoptée par les organisateurs était très remarquée et surtout
très pratique. Chaque visiteur pouvait suivre les collections
qui étaient toutes bien en vue et prendre ?es notes à l'aise, de
larges allées circulant entre les tables qui portaient les fruits,
et les plates-bandes qui recevaient les arbres fruitiers. De jolis
lots de fleurs pour lesquels des concours étaient ouverts,
égayaient la monoionie de ces longues lignes de tables, et
faisaient valoir les fruits leurs voisins, qu'elles animaient de
leurs vives couleurs.
En somme, les prédictions décourageantes qui n'avaient pas
manqué de se produire, ne se sont pas réalisées, et l'E.xposition
fruitière de 1886 comptera pour un succès de plus m l'actif de
la Société nationale d'Horticulture.
La partie de cette Exposition dont je viens aujourd'hui ren-
DE L EXPOSITION d'octobre 188() 691
dre compte, comprend deux groupes bien distincts et dont je
vous entretiendrai séparément : les fruits et les arbres fruitiers.
Je commence donc par les fruits et, en suivant l'ordi-e des
concours, je citerai en premier lieu la belle collection de Poi-
res et de Pommes exposée par M. Croux, collection qui lui a
valu une médaille d'or. Les Poires étaient au nombre de 350 va-
riétés; 175 variétés de Pommes et 25 de Raisins complétaient ce
lot, important autant par le nombre des variétés présentées que
par la beauté des fruits. L'étiquetage de tous ces fruits était
très soigné et mentionnait, pour chaque sorte, la qualité, l'épo-
que de maturité et de nombreuses observations concernant la
rusticité des arbres, leur fécondité, etc..
Cet exemple n'est malheureusement pas suivi par beaucoup
d'exposants, dont la plupart se contentent de mettre tout sim-
plement le nom de la variété sur chaque sorte de fruits.
Les Expositions sont surtout faites en vue du public amateur,
qui s'y rend afln de se renseigner par lui-même, d'examiner, de
comparer, de faire un choix enfin. Dans les fruits un choix
judicieux, quand on n'est pas connaisseur, n'est pas facile à
faire ; aussi, bien des visiteurs prennent les noms des variétés
qui leur ont semblé de bonne grosseur, bien faites, bien colo-
rées; ils demanderont sans plus ample informé ces sortes au
pépiniériste qui naturellement les enverra. Or il se trouvera,
dans la suite, qu'on aura mis en plein vent des variétés ne
réussissant qu'en espalier, que la plupart mûriront à la même
époque, qu'un certain nombre seront des fruits de bonne appa-
rence, mais uniquement bons à cuire, que les uns ne seront pas
fertiles et que les autres ne pousseront pas; enfin on reconnaîtra
une foule d'inconvénients qu'un étiquetage sérieusement fait
aurait permis d'éviter. J'insiste beaucoup sur ce point, qui, à
mon avis, présente énormément d'importance.
M. Croux avait séparé, dans son lot, les fruils adoptés par le
Congrès, de ceux qui sont encore à l'étude. Ainsi, sur ses 350 va
riétés de Poires, il y en avait 75 adoptées par le Congrès et
40 Pommes sur '175. La proportion est à remarquer, car beau-
coup d'entre les fruils à l'étude sont d'anciennes variétés, et
il y aurait peut-être là une légère critifjue à adresser à nos
Gi):2 COMPTE RENDU
arboriculteuis, qui conservent dans leurs collections des fruits
dont le seul mérite est de faire nombre, mais qui en revanche
embarrassent fortement les amateurs ayant un choix à faire.
MM. Bruneau et Jost, nouveaux venus dans nos Expositions,
débutaient brillamment celte année, en remportant une mé-
daille d'or pour leur collection de Poires et Pommes composée
d'environ 550 variétés, collection de beaux fruits comprenant
les meilleures sortes.
Le deuxième concours était rempli par M. Jourdain, de
iMaurecourt, qui, comme à son habitude, nous faisait voir des
fiuits d'une grosseur peu commune, particulièrement dans
les variétés Belle Angevine, Duchesse et Doyenné d'hiver; en
outre, des Chasselas dorés, superbes. Le tout lui :i valu une mé-
daille de vermeil.
MM. Rolhberg, Krazeuski et Arlet obtenaient aussi des ré-
compenses dans ce concoure, avec leurs collections, toutes im-
portantes.
Une nomenclature du genre de celle que j'ai entreprise est
forcément peu variée, car tous les exposants de fruits méritent
les mêmes compliments et je crains que mon modeste Compte
rendu ne paraisse bien aride par suite des répétitions nom-
breuses que je serai obligé de faire dans chacun des concours.
Je ne pense donc pas qu'il soit nécessaire de suivre le pro-
gramme ligne par ligne. Nous avons tous admiré les belles cor-
beilles de Poires et de Pommes présentées par MM. Leroux, De-
souches. Collas, Jamet, (>rapotte, Krazeuski, Oudin, Boucher.
Arlet, Ballut, ainsi que les collections nombreuses des mêmes
fruits que l'Élnhlissement Saint-Nicolas d'Igny, MM. Boucher,
Laurent, Bertrand, Leforl, Isabeth, Lemoine, Bourgeois. Le-
conite, nous montraient et qui, corbeilles et collections, ont
toutes, à différents titres, valu une récompense à chacun de
leurs présentateurs.
MM. Baltel frères, de Troyes, nos infatigables collègues,
avaient envoyé un lot fort intéressant comprenant une tren-
taine d'assiettées de Poires de semis, provenant de leurs cul-
tures et aussi, je crois, de celles du regretté M. Tourasse, de
Pau. Ces fruits, parmi lesquels un certain nombre sont le résul-
I
DE l'exposition d'octobre 1886 6!J3
tat d'hybridations entre les variétés japonaises et les nôtres,
n'ont naturellement pu être appréciées par le Jury, mais ont
été renvoyées à l'examen de notre Comité d'Arboriculture qui
dégustera chaque sorte au fur et à mesure de sa matuiil(3, et
fera connaître ultérieurement son opinion.
Il y avait dans ce lot des spécimens de belle apparence, et il
esta espérer que la dégustation fera connaître de bonnes qua-
lités, chez la plupart d'entre eux.
Néanmoins nous ne saurions trop engager nos collègues du
Comité à être sévères dans leurs appréciations, afin de n'encou-
rager la mise au commerce que de variétés réellement recom-
mandables à tous les points de vue. ^
MM. Baltet recevaient en outre les félicitations du Jury, pour
un lot de fruits nouveaux ou peu connus qu'ils avaient exposé
hors concours.
Les fruits à noyau étaient, comme nous devions nous y
attendre, pi u nombreux ; mais les deux corbeilles de Pèches
exposées par MM. Vitry fils et Chevallier (Gustave) étaient
réellement hors de pair.
M. Vilry présentait, hors concours, vingt-cinq Pêches Sahvay,
d'une grosseur et d'une beauté peu communes, provenant
toutes d'un même arbre; l'un de ces fruits mesurait plus de
30 centimètres de circonférence.
Voici donc la maturité des bonnes Pêches, grâce à la variété
Salway, que nous montraient nos deux collègues de Montreuil,
reculée, autant qu'elle est avancée par les variétés Amsden,
Alexander et autres, dont les pomologues anglais et américains
nous ont dotés depuis quelque temps.
La culture des Pêches est sans contredit, entre toutes les bian-
ches de l'arboriculture fruitière, celle qui a fait le plus de pro-
grès depuis dix ans. On récolle maintenant ce fruit si estimé,
sous le climat de Paris, et cela sans interruption, depuis le
commencement de juillet jusqu'à la fin d'octobre, alors que
il y a une quinzaine d'années à peine, la saison des Pêches ne
durait que deux mois.
Les Ananas exposés par les spécialistes bien connus MM.
694 COMPTE RENDU
Crémont frères, de Sarcelles, partageaient avec les Pèches la
curiosité et l'envie du public.
Est-il en effet quelque chose de plus beau que ce fruit doré,
J'un port si magistral et qui, quoique aujourd'hui à la portée
de toutes les bourses, bénéficie encore de la curiosité qu'éveille
l'éloignement de sa patrie. Les spécimens exposés par MM. Gré-
mont, plantes et fruils, étaient magnifiques, et une médaille d'or
récompensait ajuste titre chacun de ces deux horticulteurs.
J'arrive maintenant aux Raisins, dont trois des cultivateurs
les plus autorisés nous avaient envoyé des lots splendides.
Que dire des Chasselas de M. Grapotte, si appétissants, si
dorés et si peu semblables à ceux que nous récoltons tous dans
nos jardins qu'on les supposerait artificiels?
Et les Raisins de M. Salomon, qui no les a admirés et enviés,
ces beaux Chasselas de Thomery si renommés, et cette nom-
breuse série de Raisins de table, tous plus beaux les uns que
les autres?
M. Salomon en exposait 3o0 variétés, dont l'étiquetage extrè-
sivemcnt soigné mentionnait la qualité, la maturité, l'origine
et les synonymes.
M. Lhérault, le renommé viticulteur d'Argenteuil, avait de
son côti'; envoyé une collection également très importante et
comprenant plus de quatre cents variétés, dont un certain nom-
bre de Raisins de cuve, et une quarantaine de sortes améri-
caines. Celle dernière fraction, composée des variétés dont se
servent aujourd'hui nos malheureux départements phylloxérés,
pour la reconstitution de leurs vignobles, intéressait fortement
les visiteurs.
Les fruits exotiques étaient, comme d'habitude, présentés en
grand nombre, i)arMM. llédiard et Place.
Un petit lot de Prunes d'Enté, exposé par M. Imbert, de
Villenouve-sar-Lot, nous faisait voir un échantillon d'une cul-
ture dont les produits se chilfrent par millions chaque année,
dans ce pays.
Je dois encore signaler, en passant, un apport de fruits mou-
lés, composé d'une vingtaine de sortes diverses, assez bien re-
DE l'exposition d'ogtobre 1886 695
produites par M. Landsman, et qui a valu à son présentateur
une médaille d'argent.
Des fruits je passe maintenant aux arbres fruitiers, dont un
certain nombre de lots étaient exposés.
MM. Bruneau et Jost ont incontestablement poussé l'art de
former les arbres jusqu'aux dernières limites, et l'on cherche-
rait vainement, dans ceux qu'ils avaient apportés, une irrégula-
rité, un défaut quelconque.
Leurs pyramides parfaitement équilibrées, leurs fuseaux
garnis depuis Je bas jusqu'au sommet sans qu'on y pût trouver
un vide, leurs arbres à haute tige formés en vases réguliers
et leurs palmettes superbes de végétation, nous montraient le
parti que peuvent tirer des arbres fruitiers les praticiens éclairés
comme ces messieurs. En outre, le traitement de la branche à
fruit très bien observé, dénotait le soin apporté pour amener ces
arbres au plus haut degré de perfection.
Un lot de jeunes arbres de pépinière, très vigoureux et dans
toutes les essences fruitières, complétait cet apport important.
M. Groux avait aussi exposé un lot complet d'arbres formés,
très bien faits et d'une grande vigueur; des cordons horizontaux,
verticaux, formes en V, des fuseaux admirables, des pyramides
ayant depuis deux jusqu'à huit couronnes de branches, des
palmettes irréprochables comme régularité, enfin des arbres à
haute tige parfaits de forme, composaient un ensemble remar-
quable.
M. Groux nous montrait aussi une collection de Pommiers à
cidre, composée d'une soixantaine de variétés, choisies parmi
les meilleures sortes^ des fruits locaux les plus répandus, et, par
une heureuse inspiration, il avait placé au pied de chacun de
ces arbres une assiettée de leurs fruits.
Beaucoup d'autres arbres fruitiers en plus jeunes exemplaires
exposés par MM. Paillet, Rothberg, Morlet, Krazeusky, ache-
vaient de donner aux visiteurs un aperçu des pépinières dont
les environs de Paris, par un travail incessant et progressif,
ont monopolisé, pour ainsi dire, la culture perfectionnée.
Voilà, Messieurs, reproduit aussi fidèlement qu'il m'a été
possible de le faire, le bilan de votre Exposition automnale.
696 COMPTE RENDU
L'importance des lots présentés justifie bien la nécessité de
cette Exposition, moins brillante naturellement que celle du
mois de mai, mais assurément aussi utile.
Compte rendu de l'Exposition tenue du 23 au 20 octobre 1886
[Produits de la culture maraîchère)
Par M. Hkbrard (Alexandre).
Malgré l'époque tardive de cette Exposition, les produits
maraîchers y étaient représentés d'une façon complète pour la
saison. Ils étaient disposés au fond du pavillon, sur un empla-
cement trop restreint, car il a fallu réduire pour quelques
exposants la place qu'ils avaient demandée. Ces produits exposés
avec goût sur les plates-bandes et tables préparées pour les
recevoir attiraient les regards des nombreux visiteurs.
Le concours le plus important de cette section était celui qui
portait le n" 27 dans le programme. Il était proposé pour «la
plus belle et la plus nombreuse collection de li'gumes». Deux
premiers prix ex a'quo, médaille d'or, furent décernés à M. Jean
Hoïbian, marchand-grainier à Paris, et à M. Elle Jacquart,
amateur à Bain-de-Bretagne (lUe-et-Vilaine).
M. Hoïbian exposait un lot de produits divers et 1res remar-
quables, nombreux en variétés: Choux-fleurs de Paris, Choux
pommés, Navets, Oignons, "Carottes, Artichauts, Aubergines,
Tomates dont une améliorée. Salades, Laitues, Scaroles, Céleris,
Mâches, Chicorée Witloof en bonne culture et presque préparée
pour être soumise au forçage, Courges, Potirons, Concombres
en variétés diverses. Nous avons àsignalerdansceloldeuxCéleris:
l'un est une variété américaine à feuilles panachées, se rappro-
chant beaucoup du Céleri doré Chemin; il parait tendre et,
comme ce dernier, il pourrait se passer de l'étiolage ; l'autre est
un Céleri à feuilles découpées très finement, ce qui lui fait
donner le nom de Céleri à feuilles de Fenouil ; il est à grosses
côtes et d'un vert très foncé; il est tiré du Céleri vert tardif,
variété ancienne, qui tend à disparaître. Il y avait aussi une
DE L EXPOSiTiux d'octobre 18<S6 607
Mâche améliorée à feuilles très larges, tirée de la variété maraî-
chère à feuille ronde ; elle est appelée la Mâche Boisseau, du
nom de son obtenteur. Parmi les Courges, la Garabacette, qui
est de très bonne qualité, est inconnue dans le commerce ; elle
est confondue souvent avec la variété Goutord du Ganada.
M. Elle Jacquart avait un lot considérable, comprenant plus
de 300 sortes ou variétés de légumes bien choisis, dénotant une
très bonne culture, savoir : 60 variétés de Salades : Laitues,
Romaines, Chicorées, Céleris, etc. ; en légumes, 35 variétés de
Choux pommés. 36 de Radis, 18 de Carottes, des Oignons, des
Poireaux, des Cardes Poirées, plus 160 variétés de Pommes de
terre qui n'ont pu être exposées complètement faute de place.
Dans ce lot considérable il se trouvait bien des nouveautés ;
nous ne signalerons qu'une Laitue appelée Martial, qui paraît
rustique pour la culture d'été.
Un seul jardinier de maison bourgeoise figurait à ce concours
avec un grand lot d'ensemble; c'était M. Dagne;iu, jardinier chez
M"^ Schmit, à Nogent-sur-Marne^ qui a obtenu une grande
médaille de vermeil. Son lot comprenait également, avec des
Salades, des lé.^umes en variétés diverses, comme Oignons, Ca-
rottes, Betteraves variées, Igname-Patate, Haricots dont une
variété à signaler est appelée Haricol-Rondier ; elle est à grains
rouge panaché, venant par Ton 8 à la gousse; la planleeslnaine.
à pied court, ramassée. Cette variété parait être locale et n'est
pas répandue dans le commerce.
Une grande médaille de vermeil a été également décernée à
l'établissement Saint-Nicolas d'Igny pour un lot de légumes
nombreux et remarquables pour leur beauté. Les Choux pommés
en nombreuses variétés étaient surtout d'un fort volume; les
Oignons, les Carottes, les Navets étaient variés ; les Artichauts,
les Cai'dons étaient volumineux.
M. Torcy- Vannier, marchand-grainier à Melun.a obetnu dans
ce même concours une médaille d'argent pour une collection de
légumes très variés : Tomates, Courges, Potirons, etc. Il y avait
là un lot de Piments très intéressant ; nous en avons remarqué
plusieurs et entre autres un portantle nom de Princesse de Galles,
très joli, d'un beau jaune d'or, en forme de toupie.
698 COMPTE RENDU
Le concours suivant était ouvert pour le plus beau lot de
Melons k maturité. M. Arlet, d'Epernay, avait exposé un lot de
petits Melons dont la plante grimpante est, dit-on, très cultivée
dans l'est de la France ; le fruit ressemble assez à la variété
petit Prescott à châssis et serait, paraît-il, [^d'une culture très
facile.
Lapins belle collection de Courges, Potirons, etc., a valu une
médaille d'argent à l'établissement Saint-Nicolas d'Igny, ainsi
qu'une médaille de bronze à M. Dagnean.
M, Poitdevin, deBonneil, a obtenu une médaille d'argent pour
un lot de Pastèques d'un fort volume, lesquelles étaient pré-
sentées comme ayant été cultivées en pleine terre. Sous notre
climat il est rare d'obtenir de si beaux produits.
Le concours pour les plus beaux Choux-fleurs était repré-
senté par quatre exposants : en première ligne venait M. Jo-
seph Rigault, de Groslay, qui a obtenu une grande médaille
d'argent pour un lot composé de Choux- fleurs, variété Le-
maitre, en très bonne culture. Puis venait M. Forgeot, de Paris,
à qui a été décernée une médaille d'argent pour un lot composé
des cinq variétés suivantes :
1° Chou-fleur de Chàlons, hâtif, nouveauté, à pied très
court, à pomme assez grosse, à grain blanc, très serré; il est
recommandé pour la culture maraîchère.
Variété Lenormand à pied court.
Variété Lemaitre demi-dur.
Variété de Paris dur.
Variétés anciennes et cultivées de préférence par les maraî-
chers de Paris. Le Chou -fleur demi-dur de Chambourcy est une
sous-variété du Chou-tleur Lemaître, l'une des plus résistantes à
la gelée et la plus employée en grande culture, surtout à Cham-
bourc
M. Bourgeois, de Chambourcy, exposait un lot de la variété
de Chambourcy; mais son lot, placé deux jours trop tôt, était
trop avancé lors du passage du Jury. Cependant, ces produits
étant méritants; une médaille d'argent lui a été accordée.
M. Jamet, pour son lot, a obtenu une médaille de bronze.
Pour la collection la plus nombreuse et la mieux étiquetée
DE l'expositiox d'octûbre 1886 699
de Haricots, présentés en graines mûres, le concours proposé
a eu également plusieurs concurrents.
MM. Forgeot et C'® exposaient non pas une 'nombreuse col-
lection, mais quelques variétés avec leurs tiges et rames, ce qui
permettait d'apprécier le produit de chacune d'elles. Nous avons
remarqué dans le nombre plusieurs variétés données comme
nouveautés.
Ainsi le Haricot Flageolet Beurre à rames sans parchemin, à
cosses jaunes, paraît très productif;
Le Haricot beurre Trinité, à cosses jaunâtres, tachetées de
rouge sang, sans parchemin;
Le Haricot incomparable_, à grain blanc très petit, très pro-
ductif;
Le Haricot merveille de Yincennes, Beurre nain, sans par-
chemin, à grain chamois foncé. — Une médaille d'argent a été
accordée pour ce lot.
M. Torcy-Yannier a obtenu également une médaille d'argent
pour une collection nombreuse de ce légume expulsée en graines
mûres et parfaitement étiquetées.
M. ElieJacjuart exposait également une petite collection de
Haricots pour laquelle il a obtenu une médaille de bronze.
Le concours suivant avait trait à la collection la plus com-
plète et le plus correctement étiquetée de Pommes de terre.
Celle de M. Joseph Rigault, de Groslay^ était composée de 135
variétés en fort beaux exemplaires, qui dénotaient une culture
soignée. Plusieurs attiraient l'attention, notamment la variété
Joseph Rigault, ainsi qu'une nouveauté étiquetée Souvenir de
Parmentier, donnée comme étant issue des variétés Marjolin-
Tétard, et à feuilles d'Ortie. La chair en est jaune ; elle est
demi-hâtive. Une grande médaille de vermeil a été décernée
pour ce lot important.
MM. Forgeot et C'° figuraient également dans ce concours
avec une collection nombreuse. Nous avons à signaler les
variétés suivantes, à cultiver en grande culture : Early rose
hâtive, de qualité moyenne; Flocon de neige, demi-hâtive;
Institut de Beauvais, tardive, variété récente, de moyenne qualité ;
Eléphant blanc, tardive; Magnum Bonum, tardive, réputée
700 COMPTE RENDU DE LEXPOSITIU.N d'oCTOBRE 1886
comme résistant à la maladie spéciale. Une médaille de vermeil
a été accordée pour ce lot.
Une grande médaille d'argent a été donnée à M. Torcy-Van-
nier, ainsi qu'une médaille d'argent à l'élablissement de Saint-
Nicobis d'Igny, qui tous deux figuraient également dans ce
concours.
Dans le 36" concours, pour les vingt meilleures variétés de
Pommes de terre à recommander pour la petite culture :
M. J.Rigault, de Groslay, obtient une grande médaille d'argent.
Nous avons à signaler dans ce lot, comme nouveautés, les
variétés suivantes : Une nommée Pasteur, issue de la variété à
feuilles d'Ortie, à chair jaune, se tenant bien à la cuisson,
rougissant un peu à l'air, hâtive; à recommander poui- la
culture d'amateur;
De Lesseps, issue des variétés Vitelolte et Ronde violette
hâtive, à chair jaune, de couleur violette, produisant plus que
la Vitelotte ;
Chevreul, sœui" de la précédente, de couleur plus claire, à
chair plus blanche, et plus tardive.
Figuraient également dans ce loi des semis parmi lesquels
l'exposant a l'espérance de trouver des variétés nouvelles
méritantes.
Dans ce même concours, M. Korgeot obtient une médaille
d'argent. Nous avons remarqué dans son lot les variétés le
plus employées dans les cultures d'amateur: la.VIarjolin liàlive,
qui est la plus cultivée en culture forcée sous châssis; la feuille
d'Orlie, un peu moins hâtive que la précédente; la Belle de
Fontenay, hâtive; la Belle de Vincennes, demi-hàlive, de bonne
qualité, très productive ;
Ainsi qu'un groupe de variétés étrangères qui paraissent très
méritantes.
Le même exposant donnait comme nouveautés deux variétés
d'Oignons: le Rose pâle, hàlif, de Niort^ pouvant être semé en
août pour être récolté en juin ou juillet de l'année suivante;
le jaune brun de Saint-Laurent, mûrissant en août;
Ainsi qu'un lot d'un Céleri portant le nom de Céleri-Scarole,
variété très distincte, attendu que ses feuilles sont dépourvues
EXPOSITION DE MAI 1886 701
de pétiole, ce qui lui donne la forme d'une Scarole, en touffes
compactes et très basses. On peut le faire blanchir sans le
butter, en le couvrant simplement de litière.
Un seul lot de Fraises figurait à l'Exposition: il appartenait à
M. L. Lhérault, d'Argenteuil, à qui une médaille d'argent a
été décernée.
M. Paillet, de Ghàtenay, exposait une collection de Pommes
de terre d'introduction nouvelle, variétés anglaises et améri-
caines, lesquelles paraissent méritantes.
M. Duval avait exposé une variété de Pomme de terre dite du
Cacique. Elle provient de l'Amérique du Sud; elle est vivace,
croît à l'état spontané, d'après ce qu'en dit l'exposant, dans
des régions froides où la neige séjourne pendant six mois de
l'année et où elle endure jusqu'à 7 à 8 degrés de gelée. M. Ûuval
a été invité à présenter ce produit au Comité compétent de la
Société, afin qu'il soit examiné et soumis à des expériences de
culture.
EXPOSITION GÉNÉRALE DE MAI 1886.
Objet d'art de la nianufacture de Sèvres, offert par
.M. LE Ministre de l'Instruction publique.
Médailles offertes par
M. le Ministre de l'Agriculture,
M. le Préfet de la Seine,
Les Dames patronnesses,
M. le Maréchal Vaillant,
M. le D^ Andry,
M. de Vilmorin,
M"e Breton,
M"« Buignet.
702 EXPOSITION DE MAI 1886
ORDRE DU JURY
Le 11 mai 1886, à 9 heures du matin.
Jurés
Dix sections.
Horticulture
Première section
(du concours 1 à 81 inclusivement).
MM. De La Devansaye, Angers.
Solignac, Cannes.
Sallier père, château du Val.
Wood, Rouen.
Gaulain, Lyon.
Deuxième section
(de 82 à 133 inclusivement).
MM. Bolut, Chaumont.
Jadoul, Lille.
Laruelle, Amiens.
Van den lieede, Lille.
J. Leroy.
Troisième section
(de 134 à 185 inclusivement et de ^41 ù "230 inclusivement).
MM. Carrière, Montreuil.
Jamin (Ferdinand), Bourg-la-Reine.
Leroy (Louis), Angers.
Delaville père, Beauvais.
Kételeér, Sceaux.
Grousse, Nancy.
COMPOSITION DU JURY 703
Quatrième section
(de 186 à 233 inclusivement).
MM. Cochet (Scipion), Suisnes.
Guillot fils, Lyon.
Gautreau père, Brie.
Desfossés (Henri), Orléans.
Varenne, Rouen.
Hoïbian, Paris.
Cinquième sertion
(de 234 à 240 inclusivement).
M. Bergman père.
Les Dames patronnesses.
Sixième section
(de 251 à 275 inclusivement).
MM. Laizier, Clichy.
Noblet, Saint-Mandé.
Bourgaut père, Puteaux.
Hébrard (Laurent), Paris.
Septième section
(de 276 à 280).
MM. Mussat, Grignon.
Gappe, Vésinet.
Cornu (Maxime), Paris.
Industrie
Huitième section
MM. Izambert père, Paris.
Landry (Louis), Paris.
Laurent, Paris.
Tresca, Paris.
lOi LISTE DES RÉCOMPENSES
Neuvième section
MM. Borel père, Paris.
Dormois, Paris.
Millet, Bourg-la- Reine.
Dixième section
MM. Aubert (H.), Paris.
Cellière, Paris.
Hanoleau, Paris.
Le Jur}' était dirigé par M. Hardy, premier Vice-Président,
et M. Bleu, Secrétaire général.
EXPOSITION DE MAI 1886
Liste des récompenses accordées par les Jukys
l'RIX d'iIUN.NEUR
Grand prix d'honneur : Objet d'art de la manufacture de
Sèvres, offert par M. le Ministre de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts, à M. Anl. Ghantin, horticulteur, route de Ghatil-
lon, 32, à Paris, pour ses Palmiers.
Prix d honneur : Médaille de M. le Ministre de l'Agriculture,
à M. Allt. Truffant, horticulteur, rue des Chantiers. 40, à Ver-
sailles, pour sa collection d'Orchidées,
Prix d'honneur : Médaille de M. le Préfet de la Seine, à M. Alf.
Bleu, Avenue d'Italie, 48, à Paris, pour ses semis de Bertolonias,
Sonerilas,. Galadiums et Anthuriums.
Prix d'honneur : Médaille de la Société, à M. Dallé, rue
Pierre-Charron, 29, à Paris, pour ses plantes variées de serre.
Prix d'honneur : Médaille de la Société, à M. Savoye fils, hor-
ticulteur, rue Victor-Hugo, à Bois-Colombes (Seine), pour ses
plantes variées de serre.
Prix d'honneur: Médaille de la Société, à MM. Ghantrier frères,
POUR l'exposition de mai 4 880 705
horticulteurs, à Mortefontaine (Oise), pour leur collection de
Grotons.
Prix d'honneur : Médaille de la Société, à M. Massange de
Louvrex, au château de Baillonville, par Marche (Belgique), pour
sa collection de Cattleyas variés.
Prix d'honneur: Médaille de la Société, à M. Linden^ horticul-
teur, à Gand (Belgique), pour ses plantes d'introduction nou-
velle.
Prix d'honneur : Médaille offerte au nom du Maréchal Vaillant,
ancien Président de la Société, à M. Defresne (H.), pépiniériste,
à Vitry (Seine), pour ses Conifères, 100 variétés.
Pi-ix d'honneur : Médaille de la Société, à M. Moser, horticul-
teur, rue Saint-Symphorien, 1, à Versailles, pour ses Rhododen-
drons, 80 variétés.
Prix d'honneur : Médaille de M. le Ministre de l'Agriculture, à
M. Gh. Verdier, horticulteur, i 1 , route de Ghoisy, à Ivry (Seine),
pour ses Rosiers, 200 variétés tiges.
Prix d'honneur : Médaille de MM. Vilmorin-Andrieux et G'%
à M. Lévèque, rue du Liégat, 69, à Ivry (Seine), pour ses Rosiers,
200 variétés tiges.
Prix d'honnmr : Médaille de la Société à MM. Vilmorin-
Andrieux et G'", quai de la Mégisserie, 4, à Paris, pour leurs
plantes herbacées d'ornement.
Prix d'honneur : Médaille offerte au nom du D"" Andry, ancien
Secrétaire-général de la Société, à M™^ E. Lion, fleuriste, bou-
levard de la Madeleine, 19, Paris, pour ses bouquets.
PiHX d'honneur : Médaille de la Société, à l'Association de
secours mutuels des Jardiniers de la Seine.
Prix d'honneur .- Médaille de la Société, à M. Louis Lhérault,
horticulteur, rue des Ouches, 29, à Argenteuil (Seine-et-Oise),
pour ses Asperges.
Diplôme d'honneur : à M. JoliboiS;, jardinier en chef du Luxem-
bourg, pour sa collection de Broméliacées.
Vives félicitations à la Ville de Paris (la Muette), pour ses
Plantes d'ornement.
49
706 LISTE DES RÉCOMPENSES
PLANTES DE SERRES
A. — Plantes nouvelles.
4° concours. — Une ou plusieurs plantes à feuillage ornemen-
tal introduites le plus récemment en Europe.
MM. Chantrier frères, déjà nommés, médaille dLargent.
6® concours. — Une ou plusieurs plantes à feuillage ornemen-
tal introduites directement en France.
M. Ant. Chantin, médaille dV*?-, déjà nommé.
8" concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries, ligneuses
ou herbacées, obtenues de semis par l'exposant et non encore
dans le commerce.
M. Boutmans, chef du jardin botanique de la ville de Lille
(Nord), (Bertolonia et Sonerila), Médaille d'argent.
9" concours. — Une ou plusieurs plantes à feuillage orne-
mental, ligneuses ou herbacées, obtenues de semis par l'expo-
sant et non encore dans le commei'ce
MM. Chantrier frères, déjà nommés, médaille d'argent.
B. — Belle culture.
IS"" concours. — Une plante à feuillage ornemental que sa
bonne culture aura fait arriver le plus près de son maximum
de développement.
M. Ant. Chantin, déjà nommé, médaille d'or.
M. Dallé, déjà nommé, médaille de vemneil.
M. Villard (Th.), boulevard Malesherbes, 138, à Paris, grande
médaille d'argent.
14* concours. — Trois plantes les plus remarquables par leur
forme et leur développement.
M. Saison-Lierval, horticulteur, rue de Rouvray, 5, parc de
Neuilly (Seine), grande médaille d'argent.
POUR l'exposition de mai 1886 707
M. Moussart, horticulteur, rue Spontini, 28, à Paris, médaille
A' argent.
M. Fletcher, jardinier chez M. le marquis de Jaucourt, à
Presles, par Tournan (Seine-et-Marne), médaille de bronze.
M. Simon, horticulteur, rue Lafontaine, à Saint-Ouen (Seine),
médaille de bronze.
G, — Culture spéciale.
20^ concours. — La plus belle collection de plantes mar-
chandes à feuillage.
M. Duval, horticulteur, rue de l'Ermitage, 8, à Versailles
(Seine-et-Oise), médaille d'or.
M. Alb. Truffaut, déjà nommé, médaille à'or.
iM. Landry, horticulteur, rue de la Glacière, 92, à Paris, grande
médaille de vermeil.
D. — Plantes en collections.
23® concours. — La plus belle collection de trente plantes de
serre chaude.
M. Fletcher, déjà nommé, médaille d'or.
24^ concours. — La plus belle collection de quinze plantes de
serre chaude.
M. Saison-Lierval, déjà nommé, grande médaille d'argent.
28° concours. — La plus belle collection de plantes de serre,
à feuillage coloré, panaché, maculé, etc., autres que Bégonia,
Galadium, Grotons, Dracaena etMaranta.
M. Terrier, jardinier chez M. le docteur Fournier, rue Saint-
James, 28, à Neuilly (Seine), médaille d'or.
âQ*" concours. — La plus belle collection d'Orchidées exotiques
en fleurs.
M. Ant. Chantin, déjà nommé, médaille d'or.
M. Alfr. Bleu, déjà nommé, médaille d'or.
708 LISTE DES RÉCOMPENSES
39* concours. - Le plus beau lot de cent tiloxinias (Ligeria)
variés.
M. J. Vallerand, horticulteur, rue de la Procession, 29, à
Bois-Colombes (Seine), médaille d'or.
M. E. Couturier, horticulteur, rue des Calèches, 22, àChatou,
(Seine-et-Oise), médaille de vermeil.
4i® concours. — La plus belle collection de vingt Broméliacées,
fleuries ou non fleuries.
M. Alb. Trufl'aut, déjà nommé, médaille d'or.
47* concours. — La plus belle collection de Bégonias tubé-
reux à fleurs simples, nommés.
M. Alex. Robert, horticulteur, avenue des Pages^ 52, au Vési-
net (Seine-et-Oise), médaille d'or.
53° concours. — La plus belle collection de plantes grimpantes
deserre, en fleurs ou non.
M. Savoye fils, déjà nommé, médaille de vermeil.
55* concours. — La plus belle collection de vingt-cmq Aroïdées,
à l'exception des Caladium.
M. Ant. Chantin, déjà nommé, médaille d'or.
57^ concours. — La plus belle collection de Caladium.
M. Alf. Bleu, déjà nommé, médaille d'or.
58" concours. — La plus belle collection de quarante Cala-
dium.
M. Ïorcy-Vannier, horticulteur-grainier, à Melun (Seine-et-
Marne), grande médaille d'aryent.
M. Isabeth, jardinier, chez M"® Frottin, au château de
Courcelles-Presles (Seine-et-Oise), médaille de vermeil.
66* concours. — La plus belle collection de vingt Dracœna.
M. Chanlrier frères, déjà nommés, médaille d'or.
67* concours. — La plus belle collection de Fougères arbores-
centes.
POUR l'exposition de mai 1886 709
M. Ant. Chanlin, déjà nommé, médaille d'or.
69" concours. — La plus belle collection de Fougères herba-
cées de serre.
M. Ant. Chantin, déjà nommé, médaille d'or.
77*= concours. — La plus belle collection de Gycadées.
M. AnL Chantin, déjà nommé, médaille d'or.
8o« concours. — La plus belle collection d'Euphorbes cacti-
formes.
M. Gh. Simon, déjà nommé, médaille de vermeil.
86" concours. — La plus belle collection de cent Cactées
fleuries ou non fleuries.
M. Ch. Simon, déjà nommé, grande médaille de vermeil.
88*= concours. — Le plus beau lot de quatre-vingts Galcéolaires
herbacées variées.
MM. Vilmorin-Andrieux et C% déjà nommés, grande médaille
de vermeil.
xMM. Dupanloup et C®, horticulteurs-grainiers, quai de la
Mégisserie, 14, à Paris, médaille de vermeil.
89® concours. — Le plus beau lot de cinquante Calcéolaires
herbacées variées.
MM. Vilmorin-Andrieux et C, déjà nommés, grande médaille
de vermeil.
90* concours. — Le plus beau lot de Calceolaria rugosa
hybrides.
M. Leuret, horticulteur, route d'Orléans, 37, à Arcueil (Seine),
grande médaille d'argent.
91'= concours. — La plus belle collection de Cinéraires simple.-.
MM. Vilmorin-Andrieux elC% déjà nommés, médaille d'argent.
92® concours. — Le plus beau lot de Cinéraires doubles va-
riées.
710 LISTE DES RÉCOMPENSES
MM. Vilmorin-Andrieux et C®, déjà nommés, grande médaille
d'argent.
94^ concours. — La plus belle collection de vingt-cinq Pelar-
gonium à grandes fleurs.
M. L. Foucard, d'Orléans, horticulteur, route d'Olivet, 63, à
Orléans (Loiret), grande médaille d'argent.
98° concours. — La plus belle collection de cent Pelargo-
nium zonale et inquinans à fleurs simples.
M. A. Poirier, horticulteur, rue de la Bonne-Aventure, 10, à
Versailles, grande médaille (i'a7'gent.
99'^ concours. — La plus belle collection de cinquante Pelar-
gonium zonale et inquinans à fleurs simples.
M. A. Foucard, horticulteur, rue de Brimond, 6, à Ghatou
(Seine-et-Oise), médaille de bronze.
100® concours. — La plus belle collection de cinquante Pelar-
gonium zonale et inquinans à fleurs doubles.
M. Poirier, déjà nommé, grande médaille d'at'gent.
10P concours. -- La plus belle collection de quinze Pelargo-
nium zonale et inquinans à fleurs doubles.
M. Foucard, déjà nommé, médaille de bronze.
102° concours. — Le plus beau lot de cent Pelargonium
zonale et inquinans â feuilles panachées.
M. Moussart, déjà nommé, médaille d'argent.
111® concours. — Le plus beau lot de Glivia variés en fleurs.
M. Neubertj horticulteur à Hambourg, grande médaille d'ar-
gent.
115® concours. — La plus belle collection de trente Azalées
de l'Inde.
M. A. Truffaut^ déjà nommé, grande médaille de vermeil.
124® concours. — La plus belle collection d'Agaves.
M. Ghantin, déjà nommé, grande médaille d'argent.
POUR l'exposition de mai 1886 711
125* concours. — La plus belle collection d'Aloe.
M. Ch. Simon, déjà nommé, grande médaille d'argent.
129'' concours. — Le plus beau lot de Phormium variés.
M. Poiret-Delan, jardinier chez M. Leduc, quai National, 49,
à Puleaux (Seine), grande médaille d'argent.
Concours imprévus.
Pelargonium variés:
M. Poirier, déjà nommé, grande médaille d'argent.
Pétunias doubles :
M. Bucheton, jardinier chez M™° Surivet, rue de Paris, 6, à
Bagneux (Seine), médaille d'argent.
M. Schwartz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux (Seine),
médaille de bronze.
Reines-Marguerites:
M. Schwartz, déjà nommé, grande médtvWe d'ar g eiit,
PLANTES DE PLELXE TERRE
F. — Plantes nouvelles.
134® concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries, intro-
duites le plus récemment en Europe.
MM. Charles Huber et G**, horticulteurs à Hyères-les-Pal-
miers (Var), mention honorable.
141'^ concours. — Une ou plusieurs plantes fleuries, ligneuses
ou herbacées, obtenues de semis par l'exposant et non encore
dans le commerce.
M. V. Lemoine, horticulteur à Nancy (Lilas), grande médaille
de vermeil.
M. Moser, déjà nommé, mention honorable,
142" concours. — Une ou plusieurs plantes à feuillage orne-
mental, ligneuses ou herbacées, obtenues de semis par l'expo-
sant et non encore dans le commerce.
M. Ch. Huber et C*^, déjà nommé, mention honorable.
71:2 LISTE DES RÉCOMl'EXSES
G. — Belle culture,
146^ concours. — Une plante à feuillage ornemental que la
bonne culture aura fait arriver le plus près de son maximum
de développement.
M. Saison-Lierval, déjà nommé, médaille d'argent.
148^ concours. — Le plus beau lot de vingt plantes à feuillage
ornemental, remarquables par leur développement.
M. Grochot, pépiniériste, place Voltaire, 6, à Asnières (Seine),
médaille d'argent.
166" concours. — La plus belle collection d'arbres ou
arbustes h feuillage persistant, vert ou panaché.
M. H. Defresne, déjà nommé, médaille d'or.
167" concours. — La plus belle collection de cinquante
arbres ou arbustes à feuillage persistant, vert ou panaché.
M. Rothberg, horliculteur, rue Saint-Denis, 2, àGennevilliers,
(Seine), grande médaille d'argent.
168" concours. — Le plus beau lut de vingt-cinq arbres ou
arbustes à feuillage décoratif.
iMM. Croux et fils, pépiniéristes, vallée d'Aulnay, près Sceaux
(Seine), médaille d'argent.
178" concours. — La plus belle collection de quatre-vingts
Rhododendrons.
MM. Croux et fils, déjà nommés, médaille d'or.
179* concours. — La plus belle collection de cinquante
Rhododendrons.
M. H. Defresne, déjà nommé, médaille de vermeil.
181" concours. — La plus belle collection d'Azalées ponti-
ques et mollis fleuries.
M. Moser, déjà nommé, médaille d'or.
M. Croux, déjà nommé,' grande médaille de vermeil.
POUR l'exposition de mai 1886 713
183" concours. — Le plus beau groupe de Kalmias fleuris:
trente plantes en trois variétés,
M. Moser, déjà nommé, médaille d'argent.
186'' concours. — La plus belle collection de Clématites
fleuries.
M. G. Boucher, pépiniériste, avenue d'Italie, 164, à Paris,
grande médaille de vermeil.
M. L. Christen, horticulteur, rue Saint-Jules, 6, à Versailles,
médaille de vermeil.
I87« concourts. — La plus belle collection de deux cents
Rosiers haute tige, en fleurs.
M. A. Rothberg;, déjà nommé, grande médaille de vermeil.
188* concours. — La plus belle collection de cent Rosiers
haute tige, en fleurs.
MM. Lévèque et fils, déjà nommés, médaille d'or.
189' concours. — La plus belle collection de cinquante
Rosiers haute tige, en fleurs.
MM. Lévèque et fils, déjà nommés, grande médaille de
vermeil.
M. A. Rothberg, déjà nommé, médaille d'ar^ew^
190* concours. — La plus belle collection de cinquante Rosiers-
thés haute tige, en fleurs.
M. Charles Verdier, déjà nommé, médaille d'or.
M. A. Rothberg, déjà nommé, médaille de vermeil.
19F concours. — La plus belle collection de deux cents
Rosiers basse tige, greffés ou francs de pied, en fleurs.
MM. Lévèque et fils, déjà nommés, médaille d'or.
M. A. Rothberg, déjà nommé, grande médaille d'argent.
194»^ concours. — La plus belle collection de soixante-quinze
Rosiers-thés, basse tige, en fleurs.
M. Ch. Verdier, déjà nommé, grande médaille de vermeil.
714 LISTE DES RÉCOMPENSES
M. A. Rothberg, déjà nommé, grande médaille A'argent.
208° concours. — Le plus beau lot d'Auricules variées.
M. Piquenot, horticulteur, à Marly-le-Roi (Seine-et-Oise),
médaille d'argent.
2H'' concours. — Le plus beau lot de Résédas (cinquante
pots).
MM, Dupanloup et C", déjà nomme, grande médaille d'ar-
gent.
212^ concours. — Le plus beau lot de Pensées, en cent
plantes variées.
M. Falaise aîné, horticulteur, rue du Yieux-Pont de Sè-
vres, 129, à Billancourt (Seine), grande médaille d'argent.
M. H. Duplat, marchand grainier, rue Tronchet, 23, à Paris,
médaille d'argent.
M. Trimardeau fils, horticulteur, route de Fontainebleau,-
115, à Gentilly (Seine), médaille de bronze.
21 6" concours. -- La plus belle collection de plantes annuelles
et bisannuelles fleuries.
MM. Vilniorin-Andrieux et C", déjà nommés, médaille d'or.
M. A. Lecaron, horticulteur-grainier_, quai de la Mégisse-
rie, 20, à Paris, grande médaille de vermeil.
217" concours. — La plus belle disposition d'un massif ou
d'une corbeille de plantes fleuries, annuelles et vivaces.
M. Lecaron, déjà nommé, médaille d'or.
MM. Vilmorin-Andrieux et C'", déjà nommés, grande médaille
de vermeil.
K. — Fleurs coupées.
229"= concours. — La plus belle collection de Pivoines :
M. Gh. Verdier, déjà nommé, grande médaille d'argent.
M. L. Paillet, pépiniériste, à Ghâtenay-les-Sceaux (Seine),
grande médaille d'argent.
POUR l'exposition de mai 1886 715
232'^ concours. — La plus belle collection de plantes bul-
beuses diverses,
M. Delahaye, marchand grainier, quai de la Mégisserie, 18,
à Paris, grande médaille de vermeil.
Concours imprévus.
Médaille d'or, à MM. Lévêque et fds (Rosiers tiges), déjà
nommés.
Médaille d'or, à MM. Lévêque et fils (Rosiers-thés), déjà
nommés.
Grande médaille d'argent, à M. A. Lecaron (Capucines), déjà
nommé.
Médaille d'argent, à MM. Dupanloup et G'" (Pensées), déjà
nommés.
Grande médaille de vermeil, à M. L. Christen (Rosiers grim-
pants), déjà nommé.
L. — Bouquets et garnitures d'appartements.
234'' concours. — La plus belle garniture de fleurs d'un
salon.
M. G. Debrie, fleuriste , rue de la Ghaussée-d'Antin, 52, à
Paris, médaille de bronze.
235" concours. — La plus belle garniture d'un surtout de
table (milieu et deux bouts).
M. Bories, fleuriste, boulevard Saint-Germain, 177, à Paris,
médaille de vermeil.
M™'' E. Lion, déjà nommée, médaille d'argent.
M. Debrie, déjà nommé, médaille de bronze.
236" concours. — La plus belle ornementation en fleurs de
motifs ou sujets divers.
M. Bories, déjà nommé, médaille d'or.
237" concours. — Le plus beau lot de bouquets variés.
M"'^ E. Lion, déjà nommée, médaille de vermeil.
M. G. Debrie, déjà nommé, médaille de bronze.
716 LISTE DES RÉCOMPENSES
5l38« concours. — Les plus belles garnitures de jardinières et
de suspensions d'appartement, bûches rustiques ornées de
plantes à feuillage, etc.
M. G. Debrie^ déjà nommé, médaille de vermeil.
M'°* E. Lion, déjà nommée, médaille d'af^gent.
M. Bories, déjà nommé, médaille de bronze.
239° concours. — Le plus beau groupement de tleurs dans
des vases ou objets d'art.
M. Bories, déjà nommé, médaille d'argent.
M, G. Debrie, déjà nommé, médaille de bronze.
3° Arboriculture et fruits.
241* concours. — Le plus beau lot d'arbres et arbustes frui-
tiers forcés, en pots, portant leuis fruits.
M.Margottin,père, Grande-Rue, 22, à Bourg-la-Reine (Seine),
médaille d'or.
215'' concours. — Le plus beau lot de fruits comestibles con-
servés frais.
M. E. Salomon, viticulteur à Thomery (Seine-et-Marne),
grande médaille de vermeil.
M. Bertrand, rue Saint-Jacques, 179, à Paris, grande médaille
d'argent.
M.BaltutF., rueQuincampoix, 18, àParis, médaille d'ar^/en^.
247" concours. — La plus belle collection de fruits exotiques.
Madame veuve Place, rue Saint-Antoine, 145, à Paris, grande
médaille d'argent.
M. Michel (A.), rue de Sèze, 16^ à Paris, médaille d'argent.
M. Hédiard, place de la Madeleine, 21, à Paris, médaille de
bronze .
Concours imprévu.
Médaille d'argent à M. Roussel, avenue du Maine, 76, à Paris,
(FuFains).
POUR l'exposition de mai 1886 717
Culture maraîchère.
255' concours. — Le plus beau lot d'ensemble de Légumes et
Salades forcés de la saison.
M. Cousin, Etablissement du Gros-Orme, route d'Asnières, à
Gennevilliers (Seine), médaille d'o/\
M. Élie Jacquart, propriétaire, route de Nantes, à Bain-de-
Bretagne (Jlle-et-Vilaine), médaille d'argent,
258° concours. — Les quatre plus belles bottes d'Asperges.
M. E. Girardin, rue Gaillon, 3, à Argenteuil (Selne-et-Oise),
grande médaille de vermeil.
M. Battut(déjà nommé), grande médaille de vermeil.
M. Jacquet-Rifflet, àBou (Loiret), grande médaille de bronze.
25ije concours. — La plus belle collection de Pommes de terre
à châssis, plantes entières, tiges et tubercules adhérents.
M. Chommet, chez M. le baron Limnander, au château de
Moignanville, par Gironville (Seine-et-Oise), médaille de ver-
meil.
M. J. Rigault, cultivateur à Groslay, par Montmorency,
(Seine-et-Oise), grande médaille &' argent.
264^ concours. — Les plus beaux Choux-fleurs (au moins
quatre spécimens de chaque variété).
M. 0. Arlet, jardinier chez M. Paul Chandon de Briailles, à
Épernay (Marne), médaille à'argent.
268® concours. — La plus belle collection de Salades.
MM. Vilmorin-Andrieux et C* (déjà nommés), grande médaille
de vermeil.
269® concours. — La plus belle collation de Fraisiers en pots,
avec fruits à maturité.
M. L. Lhérault, déjà nommé, grande médaille de vermeil.
274* concours. — Le plus beau lot de Champignons, avec
mode de culture.
718 LISTE DES RÉCOMPENSES
M. A. Davillard, rue Berthollel, 2o, à Arcueil (Seine),
médaille d'argent.
275'' concours. — La plus belle collection de Légumes exo-
tiques.
M. HédiarJ, déjà nommé, médaille d'argent.
M. A. Michel, déjà nommé, médaille de bronze.
Instruction horticole.
276" concours. — Herbiers.
M. G. Moreau, à Courtenay (Loiret), médaille de vermeil.
M. H. Rousseau, rue de Paris, 68, à Joinville-le-Pont,
(Seine), grande médaille d'argent.
M. Sosson, instituteur, rue de Vanves, 146, à Paris, grande
médaille de bronze.
277® concours. — Collection ^d'histoire naturelle pouvant
servir à l'enseignement horticole.
M. A. Ramé, rue Berlioz, 19, à Paris, grande médaille de
vermeil.
M. Sosson déjà nommé, grande médaille d'argent.
M. C. Moreau, déjà nommé, médaille d'argent.
278" concours. — Collection de planches ou dessins pouvant
servir à l'enseignement horticole.
MM. A. et L. Moreau, photographes, rue du Faubourg Saint-
Jacques, 22, à Paris, grande médaille d'argent.
M'"° la baronne de Pages, place de la Madeleine, 30, à Paris,
médaille de bronze.
279° Concours. — Collection de plantes artificielles pouvant
servira l'enseignement.
M"" Marie Portier, boulevard Poissonnière, 20, à Paris, mé-
daille d'or.
POUR l'exposition de mai 1886 719
ARTS ET INDUSTRIES HORTICOLES.
PREMIÈRE SECTION
Serres .
1''^ sous-section : Serres en fer,
MM. Ferry (Paul), rue de Pontoise, 65, à l'Isle-Adam (Seine-
et-Oise). Rappel de médaille d'o/\
M. Izambert, boulevard Diderot, 89, à Paris, médaille d'or,
pour serres et châssis.
M. Lusseau-Pascal, Grande-Rue, 57, à Bourg-la-Reine (Seine),
médaille de uerme«7, pour sa serre à multiplication.
M. Grenthe, à Pontoise (Seine-et-Oise), médaille d'argent^
pour sa serre démontable.
M. Leblond,rue le Laboureur, à Montmorency (Seine-et-Oise),
médaille de bronze, pour sa serre à Vigne.
M. Boissin, rue de Bagnolet, 115, à Paris, médaille de bronze.
2o sous-section : Serres en bois.
M. Cocliu (E.), rue d'Aubervilliers, 19, à Saint-Denis (Seine),
médaille à'argent.
Châssis .
M. Velard, rue des Pyrénées, 75, à Paris, grande médaille
A'' argent.
M. Carpentier, à DouUens (Somme), et rue de Turbigo, 16,
à Paris, médaille ôi' argent.
M. Desenne, rue de Paris, 19, àCourbevoie (Seine), médaille
de bronze, pour coffres démontables.
Chauffages.
M. Lebœuf (Paul), rue Vésale, 7, à Paris, médaille d'or.
M. Martre, rue du Jura, 15, à Paris, médaille de vermeil.
M. Lusseau, déjà nommé, grande médaille d'argent.
MM. Ferrier et Monin, rue Michel-Bizot, 164, à Paris, médaille
d'aî^gent.
7^0 LISTE DES RÉCOMPENSES
Vi()'ene.
MM. Polito frères, rue Saint-Dominique, 141, à Paris, mé-
daille d'argent.
Claies.
MM. Lebœuf, rue Vésale, à Paris, rappel de médaille de ver-
meil.
M. Marchai, rue de Bagnolet, 89, à Paris, médaille d'argent.
Paniers à Orchidées.
M. Mansion-Tessier, rue de Versailles, 19, à Bougival (Seine-
et-Oise), médaille de bronze.
Paillassons.
M. Dorléans, rue de Landy, 13, à (Clichy (Seine), mention
honorable.
Vaporisateurs de nicotine.
M. Martre, déjà nommé, grande médaille d'argent.
Deuxième Section du Jury de l'Industrie horticole.
Pompes.
M. Beaume, avenue de la Reine, 66, à Boulogne-sur-Seine,
grande médaille de vermeil.
MM. Palau et G'^ avenue du Maine, 57, à Paris, grande mé-
daille d'argent.
MM. Suireau et Collet, rue Neuve-Popincourt, 11, à Paris,
grande médaille d'argent.
M. Meyer, rue d'Aboukir, 117, à Paris, médaille d'argent.
M. Debray,rue des Trois-Bornes,15, àParis, méddAWed' argent.
M. Lefèvre-Reynier, rue de Grussol, 24, à Paris, médaille
d'argent.
M. Tellier (Charles), rue Félicien-David, 20, à Paris, médaille
d'argent.
M. Broquet, rue Oberkampf, 121, à Paris, médaille de bronze.
Arrosage.
MM. Carré et fils, quai d'Orsay, 127, à Paris, grande médaille
d'argent.
POUR l'e.\i>osition de mai 188G 7iJl
M. Sohy, rue Lebrun, 17, à Paris, médaille d'argent.
M. Mansion-ïessier, déjà nommé, médaille de bronze.
MM. Villain et Gitton, route d'OIivet, 46, à Orléans (Loiret;,
médaille de bronze.
Outils de jardin.
M. Desenne, déjà nommé, grande médaille d'argent.
M. Pelletier, rue Paul-Lelong, 17, à Paris, médaille d'argent.
Porte-Fruits.
M. Barbou, fils, rue Montmartre, 52, à Paris, médaille d'ar-
gent.
M. Jolllvet, à Saint-Prix (Seine-et-Oise), médaille d'argent.
Ameublements.
M. Couette, rue de Montreuil, 119, à Paris, grande médaille
d'ai'gerit.
M. Lichtenfelder, avenue de la Grande-Armée, 45, à Paris,
grande médaille d'argent.
M. Guilloux, rue Bertin-Poirée, 15, à Paris, médaille d'argent.
Ornementation de jardins.
M. ïhiriot, rue Amelot, 92, à Paris, médaille de vermeil.
M. Gérard-ïriplet, impasse Compans, 2, à Paris, médaille de
bronze.
Kiosques en bois.
M. Groseil lils, avenue d'Orléans, 97, à Paris, médaille d'argent.
M. Simard, avenue Mélanie, 4 bis, à Bellevue (Seine-et-Oise),
médaille de bronze.
Coutellcî'ie.
M. Aubry, rue Vieiile-du-ïemple, 131, à Paris, grande mé-
daille d'argent.
M. Hardivillé, à Chambly (Oise), médaille d'argent.
Troisième skction du Jury de l'Industrie horticole.
Constructions rustiques.
M. Dubùi et C't, rue de Mirume?nil, 92, à Paris, médaille d'or.
SO
722 LISTE DES RÉCOMPENSES
M. Deniau, rue ïhiers, 57, à Billancourt (Seine), médaille de
vermeil.
M. Chassin, rue de Bagnolet, 151 , à Paris, rappel de médaille
de vermeil.
M. Duffaugt, rue Chevallier, 26, h Levallois-Perret, grande
médaille û' argent.
M, Dumilieu, avenue Yiclor-Hugo, 127, à Paris, médaille d'ar-
gent.
Grilles en fer.
M. Leblond, déjà nommé, grande médaille d'argent.
M. Stœckel, frères, rue du Buisson Saint-Louis, 17, à Paris,
grande médaille d'argent.
M. Lichtenfelder, déjà noinmé, médaille d'argent.
M. Dreux, ru« de Paris, 106, à Presles, près Beaumont (Oise),
médaille d'argent.
Grillages.
M. Sohier, rue Lafayette, 121, à Paris, médaille de vermeil.
M, fieuzelin et G''% rue de Chàteaudun, 17, à Paris, médaille
d'argent.
Kiosques en fer,
M. Dreux, déjà nommé, grande médaille d'argent.
M. Ozanne, rue Marqfoy, 1 1 , à Paris, médaille d'argent.
Poterie usuelle.
M. Wiriot, boulevard Saint-Jacques, 29, à Paris, rappel de
médaille de vermeil.
M. Legendre, rueTiton, 19, à Paris, médaille d'argent.
I M. Neveu, rue Voie-Petite, 11, à Vanves (Seine), médaille
d'argent,
M. Rivière, rue de la Roquette, 36, à Paris, mi-daillc de bronze^
Poterie d'art.
M. Visseaux, rue de la Roquette, 43, à, Paris, médaille de ver-
meil.
M. Sergent, avenue d'Orléans, 106, à Paris, rappel de grande
médaille d'argent.
POUR LEXPOSITIUN DOCTOliHE 188() 723
Optique.
M. Eon, rue des Boulangers, 13;, à Paris, rappel de grande
médaille d'argent.
M. Dreux, d('jà nommé, mi'daille de bronze.
Caisses et Bacs.
Pour les Bacs en bois :
M"^ Loyrc, rue de la Pompe, 18, à Paris, rappel de médaille
de Dermeii.
M. Javelier Laurin, à Gevrey-Chamberlin (Gôle-d'Or), mé-
dail'e^-e vermeil.
M. Deshaies, rue Michel-Bizot, 120, à Paris, médaille d'ar^en^.
M. Figus, rue de Charonne, 121 , à Paris, grande médaille
d'argent.
M. de LaUiisant, rue Yernier, 21, à Paris, médaille d'argent.
Pour les Bacs en fonle :
MM. Lajourdie et Nicolas, boulevard Richard-Lenoir, 89,
à Paris, médaille de vermeil.
EXPOSITION DU 23 AU 26 OCTOBRE 1886.
Opérations du Jury.
Le samedi 23 octobre 1886, à 9 heures du matin, le Jury
nommé par le Conseil d'Administration de la Sociéti' pour exa-
miner les objets exposés, s'est réuni au local de l'Exposition.
Il était composé : pour la 1'® section : arboriculture et fruits,
de :
MM. Baltet (Ch.), de Troyes.
Carrière, de Montreuii.
CharoUois, de Paris.
Jamin (Ferdinand), de Bourg-la-Reine.
Rouland, de Versailles.
Et Simon, de Nancy.
724 LISTE DES KÉCÛMl'ENSES
Pour la 2° section : Culture maraîchère :
MM. Bougaut lîls, de Puteaux.
Curé, de Paris.
Dupuis, jardinier à Stors.
Et Millet (A.), de Bourg-la-Reine.
Pour la 3'' section : Plantes et Heurs ;
MM. Thibaut, de Sceaux.
Truffant père, de Versaille.s.
Et Yerdier (Ch.), dlvry.
MM. Coulombier et Delamarre accompagnaient MM. les Jurés
de la V section;
M. A. llébrard, ceux de la i% et MM. Savoye et Verlot, ceux
de la 3' section.
M. Hardy, premier Vice-Président de la Société, dirigeait le
Jur\' comme Président;
Et M. A. Bleu, Secrétaire-général, remplissait les fonctions de
Secrétaire,suivant les articles 58 et 59 du règlement de la Société.
Après avoir examiné les lots exposés,
Le Jury a attribué les récompenses suivantes :
1''^ Secïio.n.
Fruits et Arbres.
l" concours. — Pour un ou plusieurs fruits non encore au
Oitmmcrce, obtenus de semis par l'Exposant.
Le Jury adresse des félicitations à MM. Ballet frères, pépi-
niéristes à Troyes (Aube), pour leur apport de fruits de semis
et pour la beauté des échantillons présentés.
Cet apport est renvoyé, d'après le Règlement, à lexamen du
Comité d'Arboriculture de la Société.
2° concours. — Pour la collection de Iruits la jjIus complète
et la plus remarquable par la beauté et la qualité des échan-
tillons.
POUR L'EXPOSrTION DOCTOBRR 188(> 725
Grande médaille d'o?% à >f. Groiix et fils, |ié|iini(''ri.ste:^, vnlle'e
d'Aulnay, près Sceaux (Seine).
Grande médaille de vermeil, à MM, Bruneau et Jost, pépinié-
ristes 4 Bourg-la-Reine (Seine).
Médaille de vermeil, à M. Jourdain, cultivateur à Maurecourt,
par Andresy (Seine-et-Oise).
Grande médaille d'or^ren^ à M. A. Rothberg, pépiniériste, rue
Saint-Denis, 2, à Gennevilliers (Seine).
Grande médaille à'argent,k}\. Kraseuski, pépiniériste à Mont-
lignon (Seine-et-Oise).
Grande médaille d'argent, à M. Oscar Arlet, jardinier-chef
chez M. Chandon de Briailles, à Epernay (Marne).
3® concours. — Pour la plus belle collection de Poires soi-
gneusement étiquetées.
Grande médaille de vermeil, à l'Établissement de Saint-Ni-
colas, à Igny (Seine-et-Oise).
Grande médaille àe vermeil, à M. G. Boucher, pépiniériste,
avenue d'Italie, 164, à Paris.
Médaille d'argent, à M. G. Lemoine, à Angers (Maine-et-Loire).
4® concours. — Pour la plus belle collection de Poires com-
posée de 30 variétés nommées.
Grande médaille de vermeil, à M. H. Jamet, cultivateur à
Chambourcy (Seine-et-Oise).
Médaille de vermeil, à M. H. Laurent, horticulteur à Charle-
ville (Ardennes).
Médaille de vermeil, à M. F. Battut, négociant, rue Quim-
campoix, 18, à Paris.
Médaille de vermeil, à ^f. Bertrand, négociant, rue Saint-
Jacques, 178, à Paris.
Grande médaille d'argent, à M. E. Lefort, Secrétaire-général
de la Société d'Horticulture de Meaux (Seine-et-Marne).
5® concours. — Pour le plus beau lot de Poires composé de
20 variétés nommées.
Grande médaille d'argent, à M. V. Isabeth, jardinier, chez
^jme pi-ottin, au château de Gourcelles-Presles fSeine-et-OiseV
72() LISTE DES RÉCOMPENSES
(irande médaille d'ar^e//V, à M. A. Bourgeois, ciiltivaleur à
Cliambourcy f^Seine-et-Oise .
6® concours. — Pour le plus beau lot de Poires formé de
10 variétés bien étiquetées.
(jirande médaille d'fir<^e/jA, à M, Gh. Dannet, propriétaire, bou-
levard de l'Ouest, H Louviers (Eure).
Grande médaille d'argent, à M. A. Oudin, entrepreneur, bou-
levard Ricliard-Lenoir, 29, à Paris.
Médaille (Vargen/, à M. Lecomte fils, horticulteur à Nouzon
(Ardennes).
13" concours. — Pour le plus beau loi de Pèches,
Médaille d'argent, à M. (î. Chevalier fils, rue Pépin, 10, à Mon-
Ireuil (Seine).
15'' concours. — IN»ur la plus belle collection de Raisins de
table.
17" cimcours. — Pour hi plus lielle collection de Raisins de
cuve.
Grande médaille dur, à .M. K. Salomon, propriétaire-viticid-
leur à Tiiomei'v (Seine-et-Marne).
Médaille d'tn\ à M. L. Lliérault, agriculteur et horlii idteur,
rue des Ouches, 29, à Ar/^entcuil iSeine-et-Oise),
I()^ concours. — Pour le plus Nel apport de Chasselas de
Fontainebleau.
Grande médaill»^ de rcrineU, à M. Crapotte, arl)oriculteur,
route de Pontoise, 51, à Conflans-Sainte-Honorine (Seine-ef-
Oise).
18® concours. •- Pour le plus beau lot d'Ananas à maturité.
Médaille d'or, à M. Gn-monl aîné, horticulteur, rue des Noyers,
à Sarcelles fSeine-et-Oisej.
Médaille d'or, à M. Grémont jeune, horticulteur, Grande-
rue de Paris, M, à Sarcelles (Seine-et-Oisej.
20'' concours. — Pour les plus belles corbeilles de fruits.
Médaille de vermeil, k M. Ch. Leroux, négociant, rue Mont-
martre, 7, à Paris.
POUR l'exposïtion d'o€torrb 1886 7â7
Grande médaille d'argent, à M.Desouches, cultivateur à Gros-
lay, près Montmorency (Seine-et-Oisej.
Médaille à'argenl. à M. Collas, cultivateur, rue Centrale, 19, à
Argenteuil (Seine-et-Oise).
21® concours. — Pour les fruits cultivés en Algérie et dans le
Midi de la France.
Grande médaille à' argent, à M, Hédiard, place de la Made-
leine, 21, à Paris.
Grande médaille d'argent, à M'"'' veuve Place^ rue Saint-An fj
toine, 145, à Paris.
22® concours. — Pour la collection de fruits moulés- la plus
remarquable, présentée par l'auteur.
Médaille d'aj'^e^^t à M. Landsmann» marbrier, rue d'Alger, G,
à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise).
23" concours. — Pour les arbres fruitiers dress.és.
Grande médaille d'or, à MM. Bruneau et Jost, déjà nommés.
Médaille d*or, à M. Groux et fils, 'déjà nommés.
Médaille d'argent, à M. L. Paillet, pépiniériste à Châtenay-les-
Sceaux (Seine).
24'^ concours. — Pour les arbres fruitiers de pépinière.
Grande médaille d'argent, à MM. Bruneau et Jost, déjànommés.
Médaille d'argent, à M. L. Paillet, déjà nommé.
Médaille d'argent, à M. A. Rotbberg, déjà nommé.
Médaille de bronze, à M. G. Morlet, horticulteur- pépiniériste à
Avon (Seine-et-Marne).
Concours imprévus.
Cratapgus, grande médaille d'argent, à M. L. Paillet, déjà
nommé.
Cratffgus, médaille d'argent, à M. G. Boucher, déjà nommé.
Arbres et fruits à cidre, médaille de vermeil, à M. Groux et fils,
déjà nommés.
Le Jury adresse de vives félicitations à M. Vitry (Désiré), de
.Montreuil, pour sa très-remarquable corbeille de Pêches (va-
riété Salwayj .
728 listr des récompenses
2* Section
Légumes.
25® concours. — Pour un ou plusieurs Légumes nouveaux,
obtenus de seuiis par l'exposant.
^ Médaille de hronze, à M. J. Rigault, cultivateur à Groslay,
(Seine-et-Oise), semis de Pommes de terre.
^ 26*' concours. — Pour un ou plusieurs Légumes de semis, d'in-
troduction nouvelle.
Médaille de éro/?3e, à M. L. Pailiet, déjà nommé. Introduction
de Pommes de terre.
27« concours. — Poiirlaplus belle et la plus nombreuse col-
lection de Légumes.
Médaille d'or, à M. J. Hoïbian, grainier, quai de la Mégis-
serie, 10, à Paris,
Médaille dV/?-, à M. Elio .lacquart, à Bain-de-Bretagne (Ille-et-
Yilaine).
Grande médaille de vermeil^ à M. Gli. Dagneau, jardinifr chez
M'"" Smith, à Nogent-sur-Marne (Seine).
Grande médaille de vermeil, k l'Elablissemenl de Saint-Nicolas,
déjà nommé.
Médaille de vermeil, à M. Torcy-Vannier, horticulteur, place
Saint-Jean, à Melun (Seine-et-Marne).
29* concours. — Pour la collection la plus complète de
Courges, Pépons et Potirons alimentaires.
Médaille d'arf/enf, à l'établissement de Saint-Nicolas, déjà
nommé.
Médaille de hi'onze, à M. Gh. Dagneau. déjà nommé.
33* concours. — Pour le plus beau lot de Choux-fleurs.
Grande médaille d'arf/ent, à M. J. Rigault, déjà nommé.
Médaille d^irgenf, à M. Forgeot et C'% horticulteur-grainier,
quai de la Mégisserie, 6, à Paris.
Médaille d'argent, à M. A. Bourgeois, déjà nommé.
Médaille de l/ronze, à M. H. Jamet, déjà nommé.
POUR l'exposition d'ociobre 1880 729
34* concour?. — Pour la collection la plus nombreuse et la
mieux étiquetée de Haricots présentés en graines mûres.
Médaille d'ar^en^ à M. Forgeot et C'", déjà nommé.
Médaille d'argent, à M. Torcy-Vannier, déjà nommé.l
Médaille de bronze, à M. E. Jacquart, déjà nommé.
So*" concours. — Pour la collection la plus complète et la plus
correctement étiquetée de Pommes de terre.
Grande médaille de vermeil, à M. J. Rigault, déjà nommé.
Médaille de vermeil^ à M. Forgeot et C'", déjà nommé.
Grande médaille d.''argent, à M. Torcy-Vannier, déjà nommé.
Médaille d'argent, à rétablissement de Saint-Nicolas, déjà
nommé.
36^ concours. — Pour les 20 meilleures variétés de Pommes de
terre à recommander à la petite culture.
Grande médaille d'argent, à M. J. Rigault, déjà nommé.
Médaille d'^argent, à M. Forgeot et G'% déjà nommé.
37® concours. — Pour le plus beau lot de Fraises.
Médaille d'argent, à M. L. Lhérault, déjà nommé.
Concours imprévus.
Pastèques: médaille de bronze, à M. E. Poitevin, à Bonneuil-
sur-Marne.
Potirons : médaille d'argent, à M. Delhommeau, jardinier chez
M. Paignard, au Rocher, par Savigné-l'Évêque (Sarthe).
3""® Section.
Plantes et fleurs.
39« concours. — Pour les plantes fleuries d'agrément intro-
duites en France par l'Exposant.
Médaille d'argent, à M. A. Régnier, horticulteur, avenue de
Marigny, 44, à Fontenay-sous-Bois (Seine) : Ricin sanguin.
40' concours. — Pour plusieurs plantes de serre, d'orangerie
ou de plein air, obtenues de semis par l'Exposant.
730 LISTF, DES RÉCOMPENSES.
Médaille de vermeil, àMM. Léonard Lille et Beney, quai Saint-
Antoine, 36, à Lyon (Rhône), Dahlias simples striés.
Médaille de vermeil, à M. Robert (A.), horticulteur, avenue
des Pages, o3, au Vésinet (Seine-et-Oise). Bégonias lubéreux.
Médaille d'argent, à M. E. Mézard fils, fleuriste, rue du
Four^ 50, à Paris.
Dahlias grandiflores.
i3* concours. — Pour une collection de plantes à feuillage de
serre.
Médailled'o?-, à M. L. Dallé, horticulleiir, rue Pierre-Char-
ron, 29, à Paris.
Médaille d'or, à M. E. Cappe, horticulteur, au Vésinet (Seine^
et-Oise).
46* concours. — Pour une collection en fleurs de Bégonias
lubéreux, acaules ou caulescents.
Médaille d'or à M. Vallerand jeune, horticulteur, rue du Che-
min-Royal, à Bois-Colombes (Seine).
Grande médaille de vermeil, à M. A. Robert, déjà nommé.
Grande médaille d'argent, à M. E, Couturier, horticulteur,
rue des Calèches, 22, à Cbalou (Seine-et-Oise).
49* concours. — Pour la plus belle collection de Fuchsias.
Mention honorable, à M. Camus, jardinier, au collège de
Coulommiers (Seine-et-Marne).
32° concours. — Pour la plus belle collection de Pélargoniums
zonale et inquinans à fleurs doubles.
Médaille d'argent, à M. A. Poirier, di'jà nommé.
60" concours. - Pour la plus belle et la plus nombreuse collec-
tion de Dahlias grandiflores, en fleurs coupées.
Médaille d'or, àM. E. Mézard fils, dt'jà nommé.
Grande médaille de vermeil, à M. A. Falaise, horticulteur, rue
Parmentier, 8, à Nanterre, (Seine).
Médaille de vermeil, à M. L. Paille!, déjà nammé.
Grande médaille d'argent; à M. Forgeot et C'*, déjà nommé.
POUR l'exposition d'octobre 1886 ^.'îf
61'' concours. — Pour vingt Dahlias, variétés nouvelles, non
encore au commerce.
Médaille d'argent, à M. Torcy-Yannier, déjà nommé.
62" concours, — Pour la collection la plus méritante de Dahlias
lilliputiens.
Grande médaille d'argent, à M. Mézard fils, déjà nommé.
Médaille d'argent, à M. Dubois (A.), amateur, Grande-Rue, 39,
à Argenteuil (Seine-et-Oise).
Médaille de bronze, à M. L. Paillet, déjà nommé.
Mention honorable, à M. Forgeot et C/, déjà nonamé.
65* concours. — Pour le plus beau lot d'CEillets remontants
fleuris, cultivés en pots.
Médaille d'or, à M. Levé que et fils, horticulteur, rue du
Liégat, 69, àivry (Seine).
67^ concours — Pour une collection de Pyrèthres de l'Inde et
de la Chine (Chrysanthèmes).
Grande médaille de vermeil, à M. Lévêque et fils, déjà nommés.
70* concours. — Pour ime collection de Roses nommées, pré-
sentées en fleurs coupées.
Grande médaille 'd'rtr^e»^ à M. A. Rothberg, déjà nommé.
Concours imprévus
AlocasiaPucciana :
Gninde médaille de vermeil, à M. Godefroy-Lebœuf, horticH>-
teur, route de Sannois, 26, à Argenieuil (Seine-et-Oise.
Bégonia Arthur Malet :
Médaille d'argent, à M. Godefroy-Lebceuf, déjà nommé.
Bégonias tubéreux variés en fleurs coupées :
Grande médaille d'ar^e/«^ à M. Robert, déjà nommé.
Massif de Chrysanthèmes en 3 variétés :
Médaille d'argent, à l'Etablissemeût de Saint-Nicolas, dè')B
nommé.
Choux frisés d'ornement :
732 REVDE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE,
Médaille d'ar(9'e»/, à M. Delaliaye, grainier, quai de la Mégis-
serie, 18, à Paris.
Pensées en pots :
Médaille de bronze^ à M. Y. Lebossé, horticulteur, rue Mi-
gnard, 7, à Passy-Paris.
Le Jury adresse de vives félicitations à M. L. Dallé, pour son
apport de plantes de serre à feuillage, et à MM. Bruneau et Jost,
Groux et fils et L. Paillet pour leurs apports de Conifères et
plantes à teuilles persistantes, ayant contribué à l'ornementation
de l'entrée de l'Exposition, et des remerciements à MM.Vilmorin-
Andrieux et G" pour leur apport de plantes fleuries.
REVUE BIBLIOGHAPHIQUE ÉTHANGÈRE
PLANTES NOUVELLES OU RARES
DÉCRITES DA\S DES PUHLICATIONS ÉTRANGÈRES.
OARTENFLORA
Rliododenilrun Mmiriiowi Tkaltv. — Gartenf.,n°du l^'juill. 1886,
p. 377, pi. 1226, lig. 2. — Rosage de Sniirnow. — Caucase. — (Eri-
cacées — Rhododendrées).
D'après M. Smirnow, à qui elle a été dédiée, cette espèce
nouvelle de Rhododendron croît dans la région caucasique, à
Artwin près de Baloum, où elle est mélangée au ////. ponticnni
L. et au lih. Ungerni Trautv. Elle se rapproche beaucoup du
Rh. caucasicum L., mais tandis que le tronc de celui-ci ne
dépasse pas 0™, 33-0™, 66 de hauteur, celui du Rh. Smirnoivi
dépasse fortement ces proportions; en outre, les branches et
les pétioles du premier sont glabres, tandis que, chez le
second, ils sont revêtus de flocons de poils cotonneux et blancs J
enfin la couleur de la fleur diffère dans l'un et l'autre. Le
Rh. Smirnowi est un grand arbrisseau, à grandes feuilles
coriaces, oblongues, assez obtuses au sommet el rétrécies en
coin dans le bas, persistantes; à fleurs en corymbes ombelles,
colorées en beau pourpre carmin, longues d'environ O"\03,
PLANTES NOUVELLES OU HAKES 733
dans lesquelles le calice est très petit et la corolle, campanulée
mais rétrécie dans le bas, forme cinq lobes obtus. Dans les
inflorescences de cette espèce l'axe central ou rachis est très
court.
Rhododeudron Uiigernî Trautv. — Gar<en/Z., a" du l""' juill.1886,
p. 378, pi. 1226, fig. 1 . — Rosage de Ungern. — Caucase. — (Eri-
cacées — Rhododendrées).
C'est encore à Artwin, près de Batoum, que cette espèce
nouvelle a été découverte par le baron Ungern-Sternberg à
qui M. Trautvetter l'a dédiée; elle y était mélangée à la pré-
cédente, sous le couvert du Picea orientalis Boiss. C'est encore
un grand arbrisseau et même un arbre, puisque son tronc
atteint deux mètres à deux mètres et demi de hauteur. Ses
grandes feuilles coriaces, persistantes, terminées en pointe au
sommet et rétrécies en coin dans le bas, sont glabres en dessus,
mais cotonneuses en dessous; elles mesurent 0™^17 de longueur
sur environ 0",07 de largeur. Ses fleurs, blanches en dedans,
rougeàtres en dehors, sont disposées en corymbes ombelles ter-
minaux et ont chacune un pédicule fortement duveté; leur
corolle campanulée, longue d'environ 0™,03, forme cinq grands
lobes arrondis et obtus; leurs dix étamines inégales entre elles
ont le filet fortement duveté dans sa portion moyenne, mais
glabre à la base et au sommet.
Des graines des deux beaux arbrisseaux dont il vient d'être ques-
tion ont été distribuées par le Jardin botanique de Saint-Péters-
bourg. Ce jardin les avait reçues du baron Ungern-Sternberg
et du prince Massalsky qui les avaient récoltées sur place.
Echiiiocactus senilîs Philippi, Gartenf., n° du l^r septembre
1886, p. 485, pi. 1230 A. — Echinocacte perruque. — Chili. — (Cac-
tées) .
Cette plante grasse croît au Chili, à l'est de Ovalle, et est
connue des habitants du pays sous le nom espagnol de Viejecito
ou petit vieux. M. Philippi qui l'a observée sur place ne l'a
jamais vue fructifier et comme, d'un autre côté, elle ne donne
pas de pousses latérales, ce botaniste se demande comment elle
peut se multiplier. C'est une espèce bien caractérisée, tandis
734 REVUE BIBLlOURAPHUJlJli: •ETKAWGEKE
que ses congénère? sont souvent très difficiles à distinguer l'une
de l'autre. Dans son plus fort développement, la plante forme
«n cylindre haut de ^l'^.OS, épais de O'",0o-0'",06. Ce cylindre est
relevé de 16-'I8 côtes que séparent de profonds sillons; chaque
côte est pourvue de mamelons espacés d'environ 0"\0I et, au
lieu de porter des piquants, comme d'ordinaire, elle est
chargée de soies raides, arquées, longues de 0", 025-0™, 03,
dont la couleur d'abord gris clair devient finalement noire. Les
fleurs sortent au nombre d'une ou deux au sommet de la plante
et mesurent 0"',04 de longueur. Leurs nombreux pétales étroits
et pointus sont colorés en rose clair et se rejettent en dehors, au
moins les extérieurs, quand la fleur est complètement éj^anouie.
Le tube de ces fleurs est cylindrique, long de O^jO^o.
Ivi.s Uosi'iilMichîaiia F{Kr.EL. — Gnrtiiif., n" du lojuil. 1886,
p. 409, pi. 1227. — Iris de Roseubach. — Asie centrale. — (Iridées).
Cet Tris, dédié au général russe qui est actuellement gouver-
neur du Turkeslan, a été découvert par M Albert Regel, dans
le khanat de Baldchuan. Là il arrive sur les montagnes à l'al-
titude de 2,000 mètres et néanmoins, quand on l'a cultivé en
pleine terre, dans le Jardin botanique de Saint-Pétersbourg, il
a succombé au\ fortes gelées de l'hiver. 11 a au contraire sup-
porté le climat de Baden-Baden, che/. M. Max Loichtiin, et celui
de l'Angleterre chez M. Forster. Dans ces deux cas, il a fleuri au
printemps. C'est, dit M. Ed. Regel, la plus belle espèce du
sous-genre Xiph'wn, et en outre, le port de la plante fleurie,
ainsi que la répartition des couleurs dans sa fleur lui donnent
un aspect tout particulier. Sous le premier rapport, la plante
est curieuse parce que, de sa bulbe ovoïde, couverte de tuniques
minces, déchirées -dans le haut, mais non en réseau, et qui
tombent ensuite, s'élève sur une très courte tige une (leur
remarquable par la longueur de son ovaire grêle, surtout du
tube de son périanthe et de son style. Le tout mesure environ
0™,'iO de longueur. Une demi-douzaine de feuilles accompagnent
et entourent une grande partie de cette longueur, les inférieures
réduites à l'état de gaines vertes, les supérieures montrant un
limbe ployé en gouttière, mais assez courtes, à l'époque de la
PLANTES NOLVELLES OV RARES. 735
floraison, pour laisser le périanlhe de la fleur et les branches
pétaloïdes de son style entièrement à découvert. Quant au
coloris de sa Heur, les pieds importés de cet Iris représentent
deux variétés : l'une à fond bleu, variété ccerulea, l'autre à fond
violacé, xàriéié viola ceci. Dans l'une et l'autre, les trois sépales
oblongs-obovales, échancrés, sont étalés horizontalement, tandis
que les trois pétales, deux fois plus longs, en ruban assez large
et dilaté supérieurement, sont relevés en direction oblique,
avec le tiers supérieur rabattu. La variété bleue offre, sur les
pétales et sur les lames stylaires, une ligne médiane d'un bel
orangé et la portion terminale colorée en violet très foncé ; ces
deux colorations se retrouvent un peu moins tranchées sur
l'autre variété qui a tout le reste de la tleur violet-rougeàtre
clair. Ces fleurs sont de grandeur moyenne pour le genre. —
En culture, M. Re^el conseille d'arracher l'oignon de cet Iris
après la floraison et quand la plante commeiKie à sécher; de le
mettre alors dans du sable à un endroit sec, abrité de la pluie ;
puis de le planter, tard en automne, en pleine terre et de lui
donner une couverture de feuilles ou de fumier pendant les
grands froids.
Saxifrag-a ^tracheyi D. HooK etlnoMs., var. alba.- G ar ten f., nn-
raéro du 1" août 1886, p. 433, pi. 1228. — Saxifrage de Stracliey,
variété à fleurs blanches. — Afghanistan. — (Saxifragacées).
Le Snxifraga Stracheyi, de la section Bergenia, a les pétales
roses et étalés^ tandie que sa variété, dont il s'agit ici, les a
blancs et dressés. Cette variété a été envoyée au Jardin bota-
nique de Saint-Pétersbourg par M. Max LeichtHn, de Baden-
Boden,
Le Secrétaire-rédacleuT-gérant,
P. DUCHARTRE.
Paris, — Ijnprim-erie G. Rnugier et CiB, tvk Carss^ette, 1.
736
NOVEMBRE 1886
OBSlillVATIO.NS METEOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JaMI>, A BoURG-LA-ReINE
PRÉS Paris (altitldi: : 63")
^"^
1
HACTECR
"'
TEMPÉRATLRE 1
du baromètre.
VENTS
^
- -^—^
-^-^
' — ~-^
■^ ~
ÉTAT DD ClBl..
'<
dominants.
3
Mmim.
Maxim.
Malio.
Soir.
1
4,7
16,4
T6b, o
7156, 5
SSE.
Brouillard le matin, nuageux.
2
10,3
17.0
767,.=)
769
S.
Pl.lema(.,iiuag.,avers.dansrapr.-ni.
3
3,0
13,8
769, o
761;
S.
Pluie dans la nuit, nuageux.
4
7.3
13. n
701,0
762
0.
Pluie presque toute la nuit et la ma-
tinée jusqu'à 10 h., nuageux.
5
2,7
10,0
758, o
744
SSE. Mî.
Couvert, pluie continue de 1 li. à 8 li.
6
du soir.
0,1
11,3
747
748
S. 0.
-Nuageux, cUir le soir.
7
0,"
13,1
7o0,5
756
S.
Nuageux.
8
1,3
10,0
7.'>6
754
N.
Nuageux, clair le soir.
9
1.7
9,7
748
747
SE.
Nuageux le malin, pluvieux.
10
4,9
10.0
744
747
S. E.
Nuageux, pluie à partir de 10 li. du s.
11
4,9
12.5
751
754, 5
S.
Pluie dans la nuit, nuageux, clair le s.
\i
(», 9
10,9
754
■/52,5
S.
Pluie dans la nuit, couvert, (pielques
laros éclaircies.
13
7,0
11.2
75i
752. 5
s.
Petite pluie dans la nuil, couvert.
14
7, 4
13,3
754
755
s. 0.
Nuageux le niatin, couvert et pluvieux
le reste de la journée.
Ib
8,3
I9,S
755
754
s.
Nuageux et légt pluvieux.
16
7,3
11,6
756
758
so.
Nu.igcux et pluvieux.
n
■1,3
10,6
757,5
757
8.
Nuageux le matin, très pluv. l'apr.-m.,
grand vent prescjuc toute la journée.
(8
3,9
i0,.S
762
7()6
SO. NO.
Nuageux, un peu de pluie, presque
clair le soir.
)î.>
— 1.9
12,3
768
771
S. NNE.
Clair.
iO
— 1,3
9,3
771,5
772
N.
Couvert, éclaire, dans le milieu do la
journée, brouillard intense apr. le
coucher du soleil.
il
IS3
11,0
771,5
770
.NO.
L.égt brumeux le matin, nuageux.
jj)
4,2
9,7
771
772,5
NE.
Nuageux, clair le soir.
i3
O.b
6,7
773,5
775
NNE.
Couvert.
24
1,3
6,3
778,5
777
NNE. ENE.
Couvert.
!5
0,2
8,2
775
773
ENE.
Couvert,
26
6, G
8,7
773
772
NE.
Couvert.
J7
6,7
8,7
772
772,5
NE. E.
Couvert.
28
4,9
7,0
771,5
770
E. NE.
Couvert.
29
3,9
7,4
766
758,5
0. S.
Quelques rares éclaire, le mat., pluie
fine et vent, de 2 à 5 h. du soir.
:}0
2,3
:î,7
757
7.')6, 5
NE.
Nuageux le matin, pluvieux l'apr.-ni.
grêle vers 3 h., clair le soir.
CONGRÈS HORTICOLE DE 1887, A PARIS
Le Congrès horticole de 1887 aura lieu, comme celui des
années précédentes, pendant la durée de l'Exposition de prin-
temps. Les personnes désireuses d'y prendre une part active ou
seulement d'assister aux séances peuvent se faire inscrire dès à
présent.
La Société a lieu d'espérer qu'elle obtiendra, cette année en-
core, une réduction importante sur le prix des billets pour les
Membres de la Société qui se rendront des départements à
Paris afin d'assister au Congrès.
CONCOURS OUVERTS DEVANT LA SOCIÉTÉ, EN 1886,
Concours permanent.
Prix Laisné. Pour l'élève le plus méritant de l'École d'Horticulture
des Pupilles de la Seine. (V. le Journal, 3" sér., IV, 1882, p. 631
et 753.)
Concours annuels.
Médaille du Conseil d'Administration. Pour l'introduction ou l'obten-
tion de plantes ornementales méritantes. (V. le Journal, 2^ série,
XL 1877, p. 445.)
Médaille Pellier. Pour le plus beau lot de Pentslemon.
CONCOURS AUX SÉANCES
Le 27 janvier 1887, un concours aura lieu pour le Witloof
ou Chicorée de Bruxelles, présenté en lots de 80 à 100 pieds,
avec racines.
-<;*=<»?ç^=<5?cï^
Série IIL T. VIII, Cahier de décembre, publié le 31 janvier 1887. 31
738 PROCÈS-VERBAUX.
PROCÈS-VERBAUX
SÉANCE DU î) DÉCEMBRE 1886.
Présidence de M. llainlv.
La séance est ouverte à deux heures et demie. Le registre de
"présence constate que les Membres qui y assistent sont au
nombre de cent quarante-cinq titulaires et neuf honoraires.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président apprend à la Société la perte douloureuse
qu'elle vient d'éprouver par le décès de M°"* Iweins d'Hennin,
Dame patronnesse, qui lui avait été toujours dévouée et qui était
une amateur éclairée d'horticulture. — 11 signale ensuite le
décès de deux personnes étrangères à la Société qui, à des titres
difl'érents, avaient rendu des services signales à l'art horticole.
L'une est M. Constantin Bernard, Directeur au Ministère de
l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics en Belgique,
à qui sa haute position avait permis, en diverses circonstances,
d'être utile tant à l'horticulture qu'aux horticulteurs non seule-
ment belges mais même français, et qui a succombé à une
courte maladie, à 45 ans, par conséquent dans la force de l'âge;
l'autre est M. Van Geert père, horticulteur bien connu de fîand
(Belgique), dont le nom n'est heureusement pas perdu pour
l'horticulture, le digne héritier de ce nom marchant avec le
plus grand succès sur les traces de son père.
Les objets suivants ont été déposés sur le bureau :
1" Par M. llédiard, négociant en comestibles exotiques, place
de la Madeleine, des Chayottes ou fruits du Sechium edule (Gu-
curbitacée), récoltées en Algérie, [l donne de vive voix sur cette
plante et sur son fruit des renseignements analogues à ceux
iT. jB. — La Commission de Rédacliou déclare laisser aux auteurs
des articles admis par elle à l'insertion dans le Journal la responsa-
bilité des oijinions qu'ils y expriment.
SÉAXCE DU 9 DÉCEMBRE 1886. 739
qui ont été déjà communiqués à la Compagnie, dans des
séances antérieures, soit par lui, soit par d'autres Membres
(Voyez notamment le Journal^ 1886, p. 27 et 546).
2" Par M. Noël, propriétaire, une Truffée qui a été trouvée
dans son parc de Pontillaull, par Laqueue-en-Brie.
M. Ern. Bergman apprend à la Compagnie que celte Truffe a
été trouvée à une faible profondeur, avec plusieurs autres, au
pied de deux gros Tilleuls, dans une terre forte, recouverte par
une forte couche d'iiumus et de feuilles mortes. Dans le même
terrain on avait déjà trouvé des Truffes en l8Si et 1885. C'est
donc là, dans le département de Seine- et-Oise, une nouvelle
station pour ce Champignon qui, comme on le sait, existe aussi
diins les environs d'Etampes, assez abondamment pour fournir,
depuis quelques années, la matière d'une certaine exploi-
tation.
3° Par M. Ledoux père, arboriculteur à Nogent-sur-Marne
(Seine), deux corbeilles contenant 20 Poires d'Hardenpont, que
le Comité d'Arboriculture fruitière déclare être des fruits très
lins, très gros, dénotant une fort bonne culture^ et pour la pré-
sentation desquels il propose d'accorder une prime de 2" classe,
proposition qui est adoptée parla Compagnie.
Cette présentation, ainsi que les trois suivantes, avait été faite
à la séance du 25 novembre dernier oîi il n'avait pu en être
question, cette séance ayant été consacrée à la distribution des
récompenses décernées à la suite des Expositions de cette année.
4° Par M. Garnaud, de la part et au nom de M™® veuve Hono-
rati, de Toulon (Var), deux exemplaires de Kaki de la variété
Hardy qui a été obtenue de semis par M. Honorati^ et qui se
distingue des fruits produits par les autres variétés du />io5/9î/ro.^"
Kaki parce que, lorsqu'il est mûr, on peut le couper par tran-
ches, tandis que tous ceux que l'on connaissait jusqu'à présent
sont amenés par la maturation à un état de mollesse tel que
leur substance ressemble à de la confiture et se mange à la
cuiller. Malgré cette différence de consistance, le fruit du Kaki
Hardj-est aussi bon que les autres. La plupart des exemplaires
qu'on en a eus ne renfermaient pas de noyaux.
5" Par M. Jamin (Ferd.), pépiniériste à Bourg-la-Reine (Seine),
740 PHOCES-VERBAUX.
sept spécimens d'une variété de Kaki récoltés sur un arbre qui
lui avait été donné, en 1878, par les Commissaires japonais, à
l'Exposition internationale de cette année. Cet arbre est cultivé
par lui en espalier et il a seulement la précaution de le garnir
au pied, en hiver, avec du fumier ou mieux a\ec des feuilles.
Dans ces conditions on voit qu'il fructifie et mûrit ses fruits
qui sont bons el renferment peu de noyaux. C'est là, dit M. le
Secrétaire du Comité, la première fructification de Kaki qui ait
été obtenue sous le climat de Paris.
6° Par M""'. veuve Guilbert (Emilie), à Mézières par Epone
(Seine-et-Oise), des plants de Vigne enracinés, de deux ans, des
sarments de Vigne qui mesurent 2™36 de long, enfin des feuilles
de Lilas et de Pommiers. Tous ces spécimens ont été fournis
par des pieds qui avaient été traités en seringagesou autrement
avec l'engrais qu'elle fabrique et auquel elle donne le nom de
Régénérateur Guilbert. — L'avis exprimé à ce sujet par le
Comité d'Arboriculture fruitière est que ces plants, sarments et
feuilles dénotent une « très belle végétation, d'un caractère ex-
» ceptionnel », et qu'il y a lieu de féliciter M™" Guilbert sur les
résultats qu'elle obtient à l'aide de son engrais.
7" Par M. Jourdain, cultivateur à iMaurecourt (Seine-et-Oise),
douze Pommes de Calville blanc, beaux fruits obtenus à l'aide
d'une bonne culture, pour lesquels il lui est accordé une prime
de 2" classe.
8" Par M. Pichot, jardinier au château de Breteuil (Seine-et-
Oise), huit Poires Doyenné du Comice, fruits bien conservés,
d'une variété très recommandable, pour laquelle la maturité
arrive ordinairement en novembre, mais peut s'étendre jusqu'en
décembre et même parfois jusqu'en janvier. M. Pichot obtient
une prime de 3*^^ classe.
9<* Par M. Hédiard, deux Coings de la Chine (Cydoniasinensis
Thouin) et des Goyaves [Psidium) de la même provenance. —
M. le Secrétaire du Comité d'Arboriculture fruitière dit que ce
Comité a trouvé ces Coings fort beaux, plus aromatiques et plus
fins de goût que les Coings ordinaires. Quant aux Goyaves, elles
constituent un bon fruit, qui, additionné de sucre, rappelle la
Fraise par sa saveur.
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1886. 741
10° Par la maison André Leroy, d'Angers, des fruits du
Diospy7-os Mazeli, qui ont une belle apparence, mais qui mal-
heureusement ne sont point comestibles, leur chair ayant
l'amertume prononcée qui, dans les vrais Kaiiis, appartient ex-
clusivement à la peau.
11° Par M. Lepèro, arboriculteur àMontreuil-sous-Bois (Seine),
des pougses tardives produites par des arbres qui avaient beau-
coup souffert des grêles du mois d'août dernier. Ces pousses ou
regains se sont produites, après ces grêles, sur des Pommiers et
même sur des Pêchers. Elles ont fleuri, noué même des fruits et
l'une de celles de Pêcher porte une Pêche qui a atteint le
volume d'une grosse noisette.
12" Par M. Nillson, fleuriste, rue Auber, à Paris, trois Orchi-
dées remarquablement fleuries, savoir : LœliaSfelznerianaREiCE.
f., L. elegans Reich. f. var. alba, l'un et l'autre du Brésil, et
Cypripedium Chantini, Il obtient une prime de 2'' classe.
Cette présentation, ainsi que les trois suivantes, avait été faite
à la dernière séance.
IS'' Par M. Terrier, jardinier chez M. le docteur Fournier, rue
Saint-James, à Neuilly (Seine), Dendrobimn thyrsi(lorum, So-
phronitis militaris, Cypripedium Spicerianiim et Oncidium Papi-
lio Eclihartii. Il lui est accordé, pour cette importante présen-
tation, une prime de \'"' classe.
Relativement au Cypripedium Spicerianum compris dans ce
lot et qui par conséquent, bien qu'ayant été soumis à l'examen
du Comité de Floriculture, n'avait pu être mis sous les yeux de
la Société pendant la séance de distribution des récompenses,
M. Terrier rapporte des observations qui semblent prouver que
c'est là une variété particulière, remarquable parce que ses
liges portent deux fleurs au lieu d'une seule. En effet, en 1884,
le même pied développa une seule tige quifut biflore; en 1885,
le pied devenu plus fort donna deux liges dont chacune portait
deux fleurs ; enfin, cette année, le même pied a produit trois
tiges sur chacune desquelles sont venues deux fleurs.
14° Par M. Eberlé, horticulteur, avenue de Saint-Ouen, à Pa-
ris, un lot de 35 pieds bien fleuris àeCyclamenperùcum qui pro-
viennent d'un semis fait au mois de septembre 1885, et pour la
742 PROCÈS-VERBAUX.
présentation desquels il lui est décerné une prime de 2* classe..
15" Par M. Schwartz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux
(Seine), une corbeille de Reines-Marguei'ites naines parfaitement
fleuries. Cette présentation faite hors concours est la continua-
tion de celles qu'il a faites à presque toutes les séances, depuis
le 11 mars 1886, afin de prouver que, grâce à une méthode de
culture imaginée par lui, il peut obtenir la fforaison de la
Reine-Marguerite à toutes les époques de l'année.
16° Pour la séance de ce jour, il est pré-enté : par M. Terrier,
les trois Orchidées suivantes : Zygopetalwn Mackrtyi, Calanthe
Veitchii et Phalxnopsh amabilis. Cette dernière plante porte
une magnifique inflorescence, et c'est surtout à elle que s'ap-
plique la prime de 2® classe qui est accordée à M. Terrier.
17" Par M. Duval (Léon), horticulteur, rue de l'Ermitage, à
Versailles, un Tillandsia Lindeni vera et un lot nombreux de
Cyclamen pei'sïcunt dit amélioré, (]ui lui vaut une prime de
1''*' classe. Relativement à ces belles plantes, RI. L. Duval com-
munique à ses collègues les renseignements suivants :
Le Tillandsia Lindeni, qui a été importé du Brésil par M. Lin-
don, il 3- a près d'une vingtaine d'années, est une Broméliacée
d'une grande vigueur et en même temps fort belle par sa grande
inflorescence serrée et aplatie, composée de grandes bractées
distiques, colorées en rose-rouge, d'entre lesquelles sortent
successivement des fleurs bleues. Celles-ci sont de courle durée,
mais les bractées durent, au contraire, longtemps. Malheureu-
sement on n'avait pu jusqu'à présent obienir de bonnes graines
de cette plante. M. Duval a essayé d'en féconder les fleurs avec
le pollen d'un Vriesea et il a pu obtenir ainsi de quoi faire
un semis ; mais il ne sait encore ce que seront les plantes qui
en proviendront, si ce seront des h3'brides de Tillandsia et do
Vriesea, ou si, la fécondation croisée n'ayant pas réussi, les
graines qui sont venues reproduiront le Tillandsia Lindeni. —
Quant aux Cyclamen que la Compagnie a maintenant sous les
yeux, ils appartiennent à une race que M. Duval a obtenue par
' des sélections poursuivies depuis cinq ou six années, sur des
plantes dont il avait tiré la semence de diflerents côtés. \\ s'était
proposé de créer une race à grandes fleurs off'rant de beaux colo-
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1886. 7W
ris ; il croit être parvenu au but vers lequel il tendait ; aussi quali-
fie-t-il d'améliorée la racedont il montre de nombreux spécimens.
Tous ceux-ci sont des pieds âgés d'environ quinze mois, puis-
que le semis en a été fait au mois de septembre 1883. La difïe-
rence de force entre les pieds se relie à la grosseur des graines
qui les ont donnés. En effet, les grosses graines germant bien
avant les petites, les pieds qui en proviennent ont naturelle-
ment l'avance sur les autres. Les Cyclamens présentés par M. L.
Duval sont tous cultivés pour la graine, et ils sont tenus dans
des pots relativement petits, en serre très chaude. Ces diverses
circonstances nuisent à leur aspect général, et on ne doit point
les comparer à des plantes d'Exposition qui sont traitées tout
diff'éremment, en vue seulement de leur donner une belle appa-
rence; mais en les présentant, M. L. Duval s'est proposé sur-
tout de faire apprécier la fermeté des pédoncules et la vivacité
de coloris qui distingue les fleurs de la race améliorée.
18° Par M. Truffant (Alb.), horticulteur, rue des Chantiers, à
Versailles, deux pieds de Cyclamen persicum, dont l'un, très
fort^ porte une grande quantité de belles fleurs d'un blanc pur
qui ont fait donner par cet horticulteur à cette variété obtenue
par lui le nom de La Pureté, tandis que l'autre est^ au contraire,
peu développé et ne porte qu'une fleur, mais double. Une prime
de 2^' classe est donnée pour cette présentation.
M, Truffant (Alb.) dit que, depuis quelques années, il s'est
attaché à semer des graines de Cyclamens appartenant à des
types bien distincts par les coloris de leurs fleurs qui s'échelon-
naient dans la série des teintes depuis le rouge jusqu'au blanc.
Sur les plantes provenant de ces semis la corolle était rarement
d'un blanc pur. Or c'est précisément la pureté de la couleur
blanche par laquelle se distingue la fleur dans la variété qu'il a
finalement obtenue et dont un spécimen d'une force exception-
nelle se trouve en ce moment sous les yeux de la Compagnie.
Cette variété est, en outre, remarquable par la vigueur des
plantes qui lui appartiennent, vigueur qui est telle qu'une année
ou quinze mois au plus suffisent pour qu'elles arrivent à un
très fort développement. Déjà, au moment présent, elle donne
par le semis environ 80 pour 100 de pieds dont les fleurs sont
7i4 l'ROCÈS-VERBAUX.
parfaitement blanches; en continuant à opérer par sélections
attentives, il n'est pas douteux qu'on n'arrive à une fixité égale
à celle de certaines variétés de la même espèce qui se repro-
duisent exactement par graines. — Quant au Cyclamen à fleur
doublequ'il montre aujourd'hui à ses collègues, M.Truffaut(Alb.)
dit que la semence lui en a été donnée par un amateur très
distingué d'horticulture, M. Schlumberger, de Rouen. Les fleurs
de cette variété ont généralement 8 ou 10 lobes à la corolle et la
plupart sont d'un blanc rosé, quelquefois maculé; leur forme
est aussi gracieuse que celle des variétés simples, et elles sont
portées sur des pédoncules fermes et assez courts, se dégageant
bien de la toufl'e dun beau feuillage. M. Truffant (Alb.) ne pense
pas que les Cyclamens à fleurs doubles soient destinés <à rem-
placer ceux dont la fleur est simple; mais il est convaincu qu'ils
figureront avantageusement à côté de ceux-ci.
19" Par M. Millet, horticulteur à Bourg-Ia-Reine (Seine), des
pieds de deux nouvelles variétés de Violettes obtenues par lui
de semis et qu'il nomme, l'une Souvenir de Millet père, l'autre
Gloire de Bourg-la-Heine. Il y a joint un bouquet de fleurs de
la première de ces Violettes. 11 obtient pour cette présentation
une prime de S*" classe; mais le Comité de Floriculture demande
à revoir ces plantes au mois de février, et à être mis à même de
les comparer alors avec d'autres variétés.
M. Millet fait connaître l'origine de ses deux sortes de Vio-
lettes. La variété Souvenir de Millet père provient d'un semis de
la Violette Sansprez; elle n'est mise au commerce que cette
année même. Quant à la Violette Gloire de Bourg-la-Reine, elle
provient d'un semis de la variété dite Sans-pareille, qui elle-
même est issue de la Violette Czar. Elle a été mi.se au commerce
l'année dernière. La première de ces variétés a sa principale
floraison en automne et au printemps, tandis que l'autre fleu-
rit abondamment en hiver, sous châssis, à froid. La fleur en
est grande et s'ouvre bien.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
Parmi les pièces de la correspondance imprimée, M. le Secré-
taire général signale les suivantes : 1'' Annuaire statistique de
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1880. 743
la France, publié par le Ministère du Commerce et de l'Indus-
trie; 9'' annre, 1886 {\ vol. gr. in-8 de \xx et 718 pages. Paris;
Imprimerie nationale). — S" Dreiundsechzigster lahres-Berichl
der Schlesischen Gesellschaft fur vaterlaendische Cultur ^63" Rap-
port annuel de la Société Silésienne pour la culture intellectuelle
du pays. 1 vol. in-8 de xlvi et 444 pag., avec un cahier com-
plémentaire de 30 pag. et 3 plane; Breslau; 1886). 3" Acta
Horti pe.tropolitani (Actes du Jardin botanique de Saint-Péters-
bourg. Tome IX, fasc. 2.) Saint-Pétersbourg; 1886. — 4° Pro-
ceedings of the Boston Society ofNatural History (Actes delà So-
ciété d'Histoire naturelle de Boston, XXIII, "S"' partie, de mars
1884 à févr. 1886; 8°, p. 145-272; Boston, 1886). — 5» Memoirs
of the Boston Society oflS'aturnl History (Mémoires de la Société
d'Histoire naturelle de Boston, vol. III, numéros 12 et 43; in-4°;
Boston, 1886).
M. Venteclaye demande la parole et, l'ayant obtenue, dit que
dans le dernier cahier du Journal (cahier d'octobre 1886, p. 539)
on lit l'exposé d'un procédé indiqué par M. Adolphe Dupont, Se-
crétaire de la Société royale d'Horticulture de la province deNa-
mur, comme très efficace pour la destruction du Puceron lani-
gère au moyen d'une solution de sulfate de fer. Or lui-même, à
la séance du 24 juin dernier, a rapporté les résultats décisifs
qu'il a obtenus au moyen de la même solution qui lui a permis
de débarrasser sesPommiers du redoutable Puceron. Seulement,
au lieu d'employer uniquement la solution de sulfate de fer,
M. Venteclaye en fait la partie fondamentale d'un mélange dans
lequel entrent aussi du savon noir et de la chaux. En raison de
la publication qu'il en a faite. M. Venteclaye pense avoir, pour
la découverte de l'emploi du sulfate de fer, la priorité sur
M. Adolphe Dupont.
M. le Président informe la Compagnie de ce fait que la Société
horticole, vigneronne et forestière de Troyes ayant tenu récem-
ment une Exposition de Chrysanthèmes qui a très bien réussi,
le produit des entrées a été généreusement versé à la souscrip-
tion ouverte en faveur des horticulteurs du département de la
Seine qui ont été victimes des terribles orages du mois d'août
dernier. — D'un autre côté, la Société d'Horticulture de Seine-
7^6 PROCÈS-VERBAUX.
et-Oise ayant ouvert, dans son sein, une souscription pour venir
au secours des mêmes sinistrés, le produit, qui s'est élevé à la
somme de 575 francs, vient d'être versé aujourd'hui même à la
caisse de la souscription ouverte par la Société nationale d'Hor-
ticulture de France.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
1" Compte rendu de l'Exposition tenue par la Société centrale
d'Horticulture d'ille-et- Vilaine, par M. Michelin.
2° Compte rendu de l'Exposition d'AIençon, par M. A.
Louesse;
3° Compte rendu de l'Exposition deVernon, par M. Delà ville
(Léon).
4" Compte rendu de l'Exposition de Lyon, par M. Verdier
(Eug.), fils aîné.
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions sur lesquelles, dit M. le Président, il sera statué à la pre-
mière séance du mois de janvier 1887;
Et la séance est levée ù quatre heures moins un quart.
SEANCE GÉNÉRALE DU 23 DÉCEMBRE 1886.
PrkïîIdk.nck dk m. Cil. «loly.
Le 23 décembre 1886, à deux heures de relevée, la Société
nationale d'Horticulture de France se réunit en assemblée géné-
rale, conformément à l'article 14 des statuts, en vue, après
avoir vaqué à ses travaux habituels, de procéder aux élections
nécessaires pour effectuer le renouvellement partiel du Bureau
et du Conseil d'Administration, ainsi que le renouvellement
total de la Commission de contrôle, qui sont prescrits par les
statuts.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Immédiatement après cette lecture, M. le Président avertit
qu'il va être procédé sans retard et en même temps aux divers
SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1886. 7*7
scrutins nécessaires pour les élections à faire dans cette séance.
Or, la Société doit élire aujourd'hui deux Vice-Présidents, deux Se-
crétaires, cinq Membres du Conseil d'Administration dont quatre
sont arrivés au terme de leur mandat, tandis que le o^ devra-
remplacer JI. Savoye, père, qui a résigné ses fonctions de Con-
seiller pour pouvoir remplir plus exactement celles de Président
du Comité de Floriculture; enfin les cinq Membres qui compo-
sent la Commission de Contrôle pour l'année 1887. 11 y a donc
lieu de procéder simultanément à quatre scrutins pour l'élection
des Vice-Présidents^ des Secrétaires, des Conseillers et des
Membres de la Commission de Contrôle. Quatre urnes sont dé-
posées sur le bureau, sous la garde de quatre scrutateurs qui
ont été désignés par le Conseil d'Administration. Les Membres
qui ont signé la feuille de présence voudront bien venir
déposer leurs bulletins dans ces urnes, après que l'un de MM. les
Secrétaires aura pris noie du nom de chacun d'eux au moment
où il viendra voter. Une foàs les scrutins fermés, les urnes
seront emportées par MM. les Scrutateurs dans les salles où
devront être-faits les dépouillements des votes. Ces opérations
exigeant un long espace de temps, pendant qu'elles auront lieu
il sera procédé aux différents travaux auxquels se livre la So-
ciété dans ses séances ordinaires. Ensuite, à mesure que seront
connus les résultats des scrutins, ils seront annoncés à la
Compagnie;
La marche qui a été ainsi tracée par M. le Président est exac-
tement suivie. MM. les Membres viennent successivemen et dans
un ordre parfait déposer leurs bulletins de vote dans les quatre
urnes destinées à les recevoir, et, quand les scrutins ont été
déclarés clos, le dépouillement de chacun de ceux-ci est confié à
un scrutateur aidé de deux assesseurs. Après quoi, pendant que
s'opèrent ces dépouillements, il est procédé d'abord à l'indication
des objets qui ont été déposés sur le bureau. Or il a été
déposé :
4° Par M. Chemin, maraîcher, boulevard de la gare de Gre-
nelle, à Issy (Seine), une botte d\isperges violettes, venues en
culture forcée et que le Comité de Culture potagère déclare être
de la plus grande beauté. Aussi, sur sa proposition, une prime
748 PROCÈS-VERBAUX.
del" classe esl-elle accordée à M. Ghemin qui, selon son habi-
tude, renonce à la recevoir.
2" Par M. Reinié, d'Argenleuil, deux corbeilles de tubercules
qu'il donne comme appartenant à VOxalis crenata, plante amé-
ricaine, et dont il dit avoir reçu les premiers tubercules-semences
du ïonkin, à la date de quatre ans. Ces tubercules-semences
étaient très petits; mais les replantations qu'il a faites d'année
en année ont amené dans les produits une augmentation de vo-
lume progressive, et aujourd'hui la grosseur en est devenue très
satisfaisante. Il est accordé, pour cette présentation, une prime
de 2® classe. — M. Reinié fait observer que les tubercules de sa
plante doivent être mis en terre peu profondément, et que la
récolte ne doit en être faite que vers le 15 décembre. Les feuilles
de cette plante peuvent être mangées en salade. — Il offre de
ces tubercules à ceux de ses collègues qui voudraient en essayer
la culture.
3° Par .M. Ïarbouriech-Nadal, propriétaire à Yillers-sur-Mer
(Calvados), huit Poires Doyenné d'hiver qui sont reconnues
belles par le Comité d'Arboriculture fruitière, sur la prdposition
duquel il est accordé une prime de 3'' classe.
1^ Par M. Jourdain, cultivateur à Maurecourt (Scine-et-Oise)
une corbeille de Pommes Reinette du Canada que le Comité
d'Arboriculture fruitière déclare être de beaul: fruits, d'un beau
volume. Ce Comité propose d'accorder à M. Jourdain une prime
de 2"^ classe et sa proposition est adoptée par la Compagnie.
5° Par M. Schwartz, jardinier chez M. Lemercier, à Bagneux
(Seine), une corbeille de lieinos-Marguerites en (leurs. Celte inté-
ressante présentation, qui est faite hors concours, termine la
série de celles par lesquelles M. Schwartz a tenu à montrer que,
grâce au procédé de culture imaginé par lui, on peut avoir des
Reines-Marguerites fleuries à toutes les époques de l'année.
Maintenant (juc la démonstration de la bonté de son pro-
cédé de culture est complète, M. Schwartz en a exposé les
détails dans une note qu'il a soumise au Comité de Floricullure.
Ce Comité, après en avoir pris connaissance, la dépose sur le
bureau en exprimant, par écrit, le désir qu'elle soit prochaine-
ment insérée au Journal et ensuite renvovée à la Commission
SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1886. 749
des Récompenses, avec avis favorable de sa part. Ce jugement
a été rendu par le Comité, à l'unanimité de ses Membres
présents.
6° Par M. Grosdidier, rue du Fouarre, 10, des Sacs à raisins
dont l'examen est confié, dans le sein du Comité des Arts et
Industries horticoles, à une Commission composée de MM. Borel,
Debray, Eon et Hanoteau.
M. le Président remet les primes aux personnes qui les ont
obtenues.
Il est fait dépôt sur le bureau des documents suivants :
1" Rapport sur l'ouvrage de M. Lacaille intitulé : Culture du
Pommier, des herbages et de leurs clôtures; plantation et ébran-
chage des arbres à haute futaie ; Rapporteur M. Henry (L.). —
Les conclusions de ce Rapport tendant au renvoi à la Commis-
sion des Récompenses sont adoptées par la Compagnie.
2° Rapport sur l'établissementd'horticulturede M. Cappe (E.),
M. Chargueraud, Rapporteur.
3" Compte rendudel'ExpositiondeNanteSjparM. jAMiNiFerd.).
¥ Compte rendu du Congrès pomologic[ue pour l'étude de
fruits de table, session de Nantes, par M. Michelin.
L'un de MM. les Secrétaires annonce de nouvelles présenta-
tions; après quoi, le dépouillement des scrutins n'étant pas
encore terminé, la séance est suspendue.
La séance est reprise à quatre heures, les résultats des scru-
tins étant alors connus. Ces résultats sont les suivants :
Pour l'élection de deux Yice-Présidents, le nombre des votants
étant de 191, la majorité absolue était de 96. Elle a été obtenue
seulement par M. Vilmorin (Henri de], qui a obtenu 168 voix.
Après lui, 94 voix ont été données à M. Jolibois, ol à M. Mussat,
41 à M. Jamin (Ferd.), et on a compté 8 voix perdues ou bul-
letins nuls.
M. le Président proclame M. Henri de Yilmorin élu Vice-Pré-
sident de la Société nationale d'Horticulture pour les années
1887 et 1888.
Dans le scrutin pour l'élection de deux Secrétaires on compte
193 votants, ce qui porte la majorité absolue à 97. Cette majorité
est obtenue et fortement dépassée par M. Delamarre qui a
750 PKOCÈS-VERliAUX.
187 voix et par M. Lebœuf(Paul) qui en réunit 183. Après eux,
sept Membres obtiennent, au maximum, quatre voix. MM. De-
lamarre et Lebœuf (Paul) sont proclamés par M. le Président
élus Secrétaires de la Société nationale d'Horticulture de France,
pour les années 1887 et 1888.
Pour l'élection de cinq Membres du Conseil d'Administration,
on compte 191 votants. La majorité absolue, qui se trouve ainsi
être de 96, est acquise à MM. TrufTaut, père, avec 186 voix,
Chargueraud avec 183 voix, Bei'gman (Ern.) avec 173 voix,
Joly (Cb.) avec 166 voix et Tavernier avec 119 voix. MM. Truf-
fant, père, Cbargueraud, Bergman (Ern.), Joly (Ch.) et Taver-
nier sont proclamés Membres du Conseil d'Administration pour
quatre années. Après eux, il a été donné 48 voix à M. Hébrard
(Laurent), 35 voix M. Dormois, et des nombres beaucoup plus
faibles à divers Membres.
On compte 187 bulletins dans l'urne affectée au scrutin pour
l'éleclion des cinq Membres de la Commission de Contrôle. La
majorité absolue, qui est de 94, est obtenue par MM. Laisné,
Meignen, Mauban, Pallain et Sylvestre de Sacy qui obtiennent,
le premier 18o voix, les quatre autres 183 voix chacun. Ces
Me.ssieurs sont proclamés par M. .'e Président comme composant
la Commission de Contrôle pour l'année 1887.
Le scrutin pour l'élection de deux Vice-Présidents n'ayaiil
donné la majorité absolue qu'à un candidat, et, d'un autre
côté, M. Delamarre, qui avait à remplir encore pendant trois
années les fonctions de Conseiller, ayant été nommé Secrétaire,
ce qui lui donne do droit entrée au Conseil d'Administration, il
doit être procédé à deux nouveaux tours de scrutin, d'une part
pour l'élection d'un second Vice-Président, d'autre part pour
le choix d'un Membre du Conseil d'Administration devant rem-
placer M. Delamarre comme Conseiller. Ces deux scrutins ont
lieu immédiatement et donnent les résultats suivants :
143 Membres prennent part à celui qui a pour objet l'éleclion
d'un second Vice-Président, et dès lors la majorité absolue est
de 72. M. Jolibois, sur qui se portent 86 suflVages, obtient cette
majorité, et M. le Président le proclame élu Vice Président pour
les années 1S87 et 1888. On trouve, en outre, dans l'urne,
SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1886. 751
43 bulletins au nom de M. Jarnin (Ferd.), 13 à celui de M. Mussat
el 1 à celui de M. Thibaut.
Les votants sont au nombre de 139 dans le scrutin pour
l'élection d'un Conseiller. La majorité est ainsi de 70. Elle est
obtenue par M. Hébrard (Laurent; sur qui se portent 85 voix et
qui est dès lors élu. Il y a ensuite 25 voix données à M. Forgeot.
17 à M. Dormois, 5 à M. Bouzigues, 3 à trois autres personnes
et i'urne renferme 4 bulletins blancs.
En raison des élections qui viennent d'être faites et de celles
qui remontent à une date antérieure, le Bureau et le Conseil
d'Administration seront composés, en 1887, de la manière
suivante :
Bureau :
Président MM. Léon Say.
Premier vice-Président . Hardy.
Vice-Préddents . Verdieh lEug.), VrrRY tils,
YlLMORLN [\\. de), JuLlBOIS.
Secrétaire-général .... Bleu (Alfred).
Secrctaire-(jénéral-ad joint. Verlot (B.).
Secrétaires Dybowski, Lepère,Delamarre,
Lebœuf (Paul).
Trésorier Ghouveroux.
Trésorier-adjoint Huard.
Bibliothécaire (jLAtigxy.
Bibliothécaire-adjoint . . Hariot (Paul).
Conseil d'Admlmst ration.
MM. Delaville (Léon). .
Cornu (Maxime).
Lapierre ....
Verdier (Ch.) . .
Carrière(E.-A) .
CU.\TENAY (Abel)
Thibaut ....
T RU F FAUT 'Alb.j
PuU! une annéi.
Pour deux années.
752 bulletin bibliographique.
Curé
HËBRARD(LaLirenlj. .
Jamin (Ferd.) . . .
Tavermer
Bergman' (Ernesl . .
Chargueraud ....
JOLY (Ch.)
Truffaut père . . .
Pour trois années.
Poui- quatre années.
La séance est levée à quatre heures et demie.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
MOIS DE NOVKMBRE ET DÉCEMBRE 1886, JANVIER 1887.
Algérie agricole, bulletin de la colonisation, Agriculture, Viticulture,
Horticulture, Économie rurale, n"^ 134 à 139 inclus. Paris;
in-4o.
Almanachde l'Ain, pour 1887, Annuaire de la Société d'Horticulture,
23« année. Bourg; in-12.
A ivmles de la Société <l' Agriculture du déparlement de la Gironde, il'' an.,
1886, Bordeaux; in-8.
Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce du
département de la Charente, juillet, août, septembre, octobre et
novembre 1886. Angoulême; in-8.
Annales de la Société d'Horticidture de la Haute-Marne, iv" 28 et 29,
juillet à décembre 1886. Chaumont; in-S".
A7Viales de la Société d" Horticulture de l'Allier, n° 3, 3'' et 4"= trimes-
tres, 4 885. Moulins; in-8.
Annales de la Société d'Horticulture de Maine-et-Loire, 1'='' et 3« trimes-
tres, 1886. Angers; in-8o.
Annales de la Sociité d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault,
n°^ 4, juillet et aoùl 1886. Montpellier; in-8''.
innales de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Auhe^
n°' 9-10 et M, an. 1886. Troyes; in-8°.
MOIS DK NOVEMBRE, DÉCEMBRE '1886, JANVIER 1887. 733
Annales du Commerce extérieur^ au. 188^, lO'^', -11" el I2<^ fascicules.
Paris; in-4°.
Annual Report of Ihe Board of Régents of Ihe Sinilhsonian Institution
(Rapport annuel du Conseil des Directeurs de l'Institution
Smithsonienne pour l'année 1884). Washington, 1885 ; in-8 de
XXXV et 904 pages.
Apiculteur (/>'), Journal des cultivateurs d'abeilles, marchands de
miel et de cire, n"' 11 et 12, an. 18S6. Paris; in-S°.
Archivas do Museu nacional do Rio Janeiro (Archives du Musée natio-
nal de Rio de Janeiro, vol. VI). ln-4 de 554 pag., 15 plan.; Rio
de Janeiro, 1885.
Bericht der Koenig. Lehranstalt fur Ohst- und Weinbau (Rapport sur l'E-
cole R. d'Arboriculture et de Viticulture de Geisenheim s.
Rhin, pour l'année 1885-86). in-8 de 78 pages. VViesbaden;
1886.
Bo7i Cidtivateur (Le), organe de la Société centrale d'Agriculture de
Meurthe-et-Moselle, n°* 21 k 26 inclusivement. Nancy; in-4o.
Bulletin de la Société Aidunoise d'Horlicidture, 2« semestre de 1885 et
1<='' semestre 1886, Autun; in-8.
Bulletin de la Société botanique de France, Comptes rendus des
séances. N" 5, Revue bibliographique D, 1886, et table du tome
32S an. 1885. Paris; in-8.
Bidletin de la Société centrale d'Horticulture de JSancy, n"' 4 et 5
juillet à octobre 1886. Nancy; iû-8.
Bulletin de la Société centrale cV Horticulture da département de la
Seine-Inférieure , 2^ et 3^ cahiers de 1886. Rouen; in-8.
Bulletin de la Société d'Agriculture et d'Horticulture de l'arrondissement
de Pantoise (Seine-et-Oise), n" 99, 6e volume, 3<^ trimestre, 18S6,
Pontoise ; in-8.
Bulletin de la Société d' Agriculture, Sciences et Arts de Poligny (Jura),
n"^ 4 à 9 inclusivement. Poligny; in-8.
Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale,
n"9-l0 et 11, 8o«an.,1886. Paris; in-4°.
Bulletin de la Société des Agriculteurs de France, o°* 19 à 24 inclus.
Paris ; in-8.
Bulletin de la Société de Viticulture et d'Horticulture d' Artois (Jura),
10= an., 1886, n» 3. Arbois; in-8.
Bulletin de la Société de Viticulture, Horticulture et Sylviculture de
V arrondissement de Reims, 1" volume, n°^19 et 20, an. 1886.
Reims; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture, d' Arhuricidture et de Viticulture du
Doubs, 2"= trimestre de 1886. Besançon; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture, de Botanique et d'Apiculture de
52
734 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
Beauvais, an. 1886, septembre, octobre, novembre et décembre.
Beauvais; in-8.
Bulletm de la Société iVITorticulture de Compiègm, n"* 18 et 19, octo-
bre et novembre 1886. Compiègne; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture d'Épcrnay, octobre', novembre et
décembre 1886. Epernay; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture dp. Genève, 32" an., 1886, 6" livrai-
son. Genève; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de la Côtc-d'Or, n""- 4 et 5, juillet
à octobre 1886. Dijon; ia-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de V arrondissement de Cl er mont
(Oise^ n" 24, novembre-décembre 1^86. Clermont; in-8.
Brdletin de la Société d'Horticulture de farrondisiemeni de Cotdommiers.
n"^ 66 et 67, an.18s6. Conlommiers; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Meaix
(Seine-et-Marne), n"»4, 5 et 6, 48" an., 1886.Meaux; in-8.
Bulletin delà Société d'Horticulture de V arrondissement de Srnlis, n"' 20,
21, 2â et Î3. Senlis; in-8.
Bulletin de la Société d'Horlienlture de Picardie, juillet, août, sep-
tembre et octobre 1886. Amiens; in-8.
Bulletin de la Société d' Hoiicul'Mre de lu Sarthe, 4" trimestre, i886.
Le Mans; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture de Saift(-Germnin-en-Layc,Z'> livrai-
son, janvier k juin 1886. Sainl-Germain-en-baye; in-8.
Bxdletin de la Société rér/ionale d'Horticulture de Vincennes, .3'" trimes-
tre de it^SG, n» 10. Vincennes; in-8.
Bulletin delà Société d'HorticiUture d'Orléans et du Loiret, n"" 1, 2 et 3,
1", 2"^ et 3'' trimestres de 1886. Orléans; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture du canton de D'xmmartin (Seine-et-
Marne), n" 5,1"'" semestre de 1886. Dammartin; in-8.
BulleHin de la Société d' H ortvulture et de pcite Cidture de Soissons,
août, septembre et octobre 1886. Soissons; in-8.
Bulletin de la Société d'Horticulture et de Viticulture des Vosges, n°' 56
et 57, juillet à octobre 1886. Epinal; in-8.
Bxdletin de la Société d'Horticidture et de Viticulture d'Eure-et-Loir,
ï\°^ 20, 21, 22 et 23, an. 1886. Chartres; in-8.
Bulletin de la Société d'Horlicxdlurc pratique du Bhône, n"" 17 à 22
inclus, an. 1886. Lyon; in-8.
Bxdletin de la Société horticole du Loiret, î'- trimestre, 1886. Orléans;
iii-8.
Bulletin de la Société libre d'Emxdation, dxi Commerce et de l'Industrie de
la Seine-Inférieure, exercices 18R!) et 1886. Rouen; in-8.
Bulletin de la Société philomathique de Paris, a° 3, 1885-1886. Paris;
n-8.
I
MOIS DE NOVEMBRE, DÉCEMBRE 1886, JANVIER 1887. 755
Bulletin de la Société Tourangelle d'HortiimlUirc, n"' 2 et 3, 2« et S'' tri-
mestres de 1886. Tours; in -8.
Bulletin dlnsectologie agricole, journal mensuel de la Société centrale
d'Apiculture et d'Insectologie, Entomologie appliquée, 1 1" an.,
n»^ 9 et 10, an. -1886. Paris; in-8.
Bulletin, documents officiels, statistique, rapports, comptes rendus des
missions en France et à l'étranger, 5° année, n» 5, direction de
l'Agriculture, n° 6, direction des Forêts. Paris; in-8.
Bulletin du Cercle horticole du Nord, n°^ 8,9,10 et 1 1 , août à novem-
bre 1886. Lille; in-8.
Bulletin du Comice agricjle de V arrondissement d'Amiens, n°^ 3o4 au
359 inclusivement, octobre à décembre 1886. Amiens; feuille
in-2.
Bulhtin mensuel de la Société agricole et horticole de f arrondissement
de Mantes^ n^^ 86, 87, 88 et 89. Mantes; in-8.
Bulletin mensuel de la Société nationale d'Acclimatation de France,
nos 4Qj,| et \2, an. 1886. Paris; in-8.
Bulletin trimestriel de la Sociité d'Horticulture de Limoges, 9<^ an.,
1886, n» 3. Limoges; iQ-8.
Bidletin trimestriel du Comice agricole de l'arrondissement de Taries,
n° 2,an. 1886. Tarbes;in-8.
Bullettino délia B. Società toscana di Orticultura (Bulletin de la Société
R. toscane d'Horticulture, cahiers d'octobre, novembre, décem-
bre 1886). Florence; in-8.
Chronique de la Société nationale d'Acclimatation de France, n'"' 20,
21, 22 et 2!3. Paris; in-8.
Chronique horticole, Journal de la Société d'Horticulture de l'Ain,
n^MI, lii et 13. Bourg; feuille in-4.
Comptes rendus hehdoinadaires des séances de C Académie des Sciences,
n"* U à 26 inclusivement, et table des matières du tome 103,
octobre k décembre 1886. Paris; in-4.
Correspondance Brisson, n°^ 195, 196, 197, 198, 199, 200 et 203; feuille
in-2; Paris.
lier praktische Gartenfreund (L'amateur pratique de Jardinage, bulletin
hebdomadaire illustré pour les amateurs d'Horticulture, f^an-
née 1886, n° 1). Berlin; feuille in-4.
Deutsche Garten-Zeitung (Gazette horticole allemande, journal hebdo-
madaire, n"^ 40, 42 à 52 de 1886). Berlin; in-8.
E/ei;ettr(L'), journal hebdomadaire illustré de Zootechnie, d'Acclima-
tation, de Chasse, etc., n° 95. Vincennes (Seine); iu-4.
France agricole {La), Journal des syndicats agricoles, nos 41 à 52 inclu-
sivement, octobre à décembre 1886. Paris ; in-4.
Gartenftora (Flore des jardins, journal d'Horticulture et de Botanique
756 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
édité par M. B. Stein, cahiers 20 à 24 de 1886, ] de 1887).
Berlin; in-8.
Bel nederlandsche Tuinboinoblad (Feuille horticole néerlandaise, organe
de la Société néerlandaise d'Horticulture et de Botanique, n°^ 41
cà 52 de 1886, < et 2 de 1887). Feuille in-4.
Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar, par M. Alfred
Graîsdidier, 28*= volume, Histoire naturelle des plantes par
M. H. Baii.lo]N',14'' fascicule. Paris; in-4.
Horticulteur Chalonnais (X'), Bulletin mensuel de la Société d'Horticul-
ture de Chalon-sur-Saône, octobre, novembre et décembre 1886.
Chalon-sur-Saône; in-8.
Uhntration horticole [L'), remic mensuelle des sen-es et des jardins, 10°,
11^^ et 12'' livraisons, an. 1886. Gand ; in-8.
Journal d'Agriculture pratique et d'Économie rurale pour le Midi de la
France, publié par les Sociétés de la Haute-Garonne, de l'A-
riège et du Tarn, septembre, octobre et novembre 1886. Tou-
louse; in-8.
Journal de l'Agriculture, de la Ferme et des Maisons de campagne, de
la Zootechnie, de la Viticulture, de l'Horticulture, etc., par
M. Henrv Sagmer, n"' 913 à 926 inclusivement. Paris; in-8.
Journal de la Société de Statistique de Paris, n"'lO, 11 et 12, 27" an.,
1886. Paris ; in-4.
Journal de la Société régionale d'Horticulture du Nord de la France,
n»' 10, 11 et 12, an. 1886. Lille; in-8.
Journal des Campagnes et Journal d'Agriculture progressive réunis, 31°
an., 1880, n<" i\ à 52 inclusivement. Paris; in-4.
Jourriol des Roses, publication mensuelle spéciale, par MM. S. Cochet
et Camille Bernardin, n°* 11 et 12, an. 1886. Paris: in-8.
Journal de vulgarisation de l'Horticulture, Recueil de jardinage pra-
tique, par M. L. Vauvel, n» m, novembre'1886. Paris; in-8.
J^yon-horticole, Revue bimensuelle d'Horticulture, par M. Viviard-
MoRF.L, n"* 19 à 24 inclus. Lyon; in-8.
Muandblad van de Vcreeniging ter bevordering van Tuin- en Landbouiv
(Bulletin mensuel de la Société pour le perfectionnement
de l'Horticulture et de l'Agriculture dans le duché du Lim-
bourg.n"* de septembre, octobre, novembre 1886). Maëstricht;
in-8.
Maison de Campagne [Lu), Journal horticole et agricole illustré des
châteaux, des villas, etc., par M. L. de La Roque, n^** 20 à 24
inclus. Paris; in-4.
Maître Jacques, journal d'Agriculture publié par la Société centrale
d'Agriculture du département des Deux-Sèvres, à Niort, août et
septembre 1886. Niort ; in-8.
Mémoires de la Société académique des Sciences, Arts, Belles-Lettres,
MOIS DE NOVEMBRE, DÉCEMBRE 1886, JANVIER 1887. 757
Agriculture et Indmtrie de Saint-Quentin, ^9^ SiO., 1883, tome VI.
Saint-Quentin; in-8.
Monatschrift des Gartenbauvcreins zu Darmstadt (Bulletin mensuel de
la Société d'Horticulture de Darmstadt, n<" d'octobre, novem-
bre, décembre '1886, janvier 1887). Darmstadt; in-8.
Moniteur des Syndicats agricoles (Le), l'-^ an., 1886, n°* \ et dun°24
au 37 inclusivement. Paris; in-4.
Moniteur d'Horticulture (Le), organe des amateurs de jardins, par
M. Lucien Chauré, octobre, novembre et décembre 1886. Paris;
in-8,
Myoporinous plants of Australia (Myoporinées d'Australie, descriptions
et illustrations par le Baron Ferd. von Muller, II, figures litho-
graphiées). Melbourne; 1886; in-4, 74 planch.
JSouvelles de Paris (Les), Finance, Politique, Commerce et Industrie,
no' 41 à 52 inclusivement. Paris; feuille in-2.
Orchidophile (L'}, Journal des amateurs d'Orchidées, par M. A. Gode-
froy-Lebeuf, à Argenteuil, n"^ 63 à 68 inclusivement. Argen-
teuil ; in-8 .
Petit Ctdtivateur (Le), protection douanière, crédit à l'Agriculture, etc.,
n°^ 83 à 99 inclusivement. Paris ; feuille in-2.
Proceedings ofthe american Academy of Arts and Sciences (Actes de l'A-
cadémie américaine des Arts et Sciences, nouv. série, XIII,
2e partie). Boston, 1886; in-8.
Report of the Commissioner of Agriculture (Rapport du Commissaire de
l'Agriculture; 1885). Washington, 1885; in-8 de 640 pages.
Revue des Eaux et Forêts, Annales forestières, Économie forestière,
reboisement, etc., n"^ 19 à 24 inclusivement, Paris; in-8.
Revue horticole des Bouches-du-Rhône, Journal des travaux de la Société
d'Horticulture et de Botanique de Marseille, n"' 387 et 389,
Marseille; in-8.
Revue horticole, Journal d'Horticulture pratique^ par MM. E.-A. Carrière
et Ed. André, n°' 20 à 24 inclusivement, octobre, novembre et
décembre 4886. Paris ; in-8.
Sempervirens, Geillustreerd Weekblad voor den Tuinbouiv in Nederland
(Sempervirens, feuille hebdomadaire illustrée pourl'Horticultuie
des Pays-Bas, n»^ 41 à 52 de 1886, 1 de 1887). Amsterdam ; feuille
gr. in-4.
Société centrale d'AgricuUare, d'Horticulture et d'Acclimatation des Alpes-
Maritimes, Bulletin-journal mensuel, n"' 9, 10 et 11, septembre,
octobre et 'novembre 18S6. Nice; in-8.
Société centrale d' Agriculture du déparlement de la Seine-Inférieure,
(Extrait des travaux). 21 1« cahier, V' et SHrimestres de 1886,
Rouen ; in-8.
758 BULLliTIN bII5LloGKAl'lUÙUIi.
Société d'Agriculture de l'Allier, Bulletin- Journal de la Société), n'^ 8,
9, 1^ M et 12,-'1h86, août à décembre 4»86. Moulins; in-8.
Société d'Agriculture, d'HorUculture et d'Acclimatation du Var, La Pro
vence agricole et horticole, bulletin mensuel, n»* 9, 10 et -11,
septeiTibre, octobre et novembre 1886. Toulon; in-8.
Société d'Agriculture du département du Cher, n»* 2 et 3. Bourges;
in-8 .
Société d'Encouragumcnl pour l'Industrie nationale, séances des 12 octo-
bre, :26 novembre et 10 décembre <886. Paris-, io-8.
Société des Sciences et Arts agricoles et horticoles du Havre, 35e et 36^'
bulletins, 2eet3e trimestres de 1886. Havre; in-8.
Société d'Horticidture, d'Agriculture et de Botanique de Montmorency,
Bulletin des travaux de la Société, an. 1886, 3« trimestre.
Montmorency; in- 8.
Société d'Horticulture des Basses-Pyrénées, Bulletin trimestriel, n" 5,
octobre 1886. Pau ; in-8.
Société d'Horticulture et d'Arboriculture des Deux-Sèvres, 31° et 3^'î'^an.,
1884-1885. Niort; in-8.
Société Nantaise d'Horticulture (Annales et résumé des travaux), 2° et
3" trimestres de 1886. Nantes; in-8.
Société nationale d'Agriculture de France (Bulletin des séances),
Compte rendu mensuel, n° 8, août Î886.
Société nationale d'Agriculture de France, notice biograpbique sur
Alphonse Lavallée, Trésorier perpétuel de la Société nationale
d'Agriculture, par M. Henri I.évéque de Vu.moiu.n, 18S6. Paris;
in-8.
Swd-Es^ (Le), Journal agricole et horticole, 7« région agricole, octobre
et novembre 1886. Grenoble; in-8.
The american Florist (Le Fleuriste américain, n»' 28, 29, 30, 32,33).
Chicago et New-York; in-4.
The Garden, Woods and Forests (Le Jardin, les Bois et les Forêts,
journal hebdomadaire illustré d'Horticulture et d'Arboricul-
ture, n»* des 9, 16,23,30 octobre, 6,13, 20, 27 novembre, 4,11,
18, 25 décembre 1886,1 et 8 janvier 1887). Londres; in-4.
The Garde7iei's' Chronicle (La Chronique des Jardiniers, fondée en 1841,
n*« des 9, 16, 23,30 octobre, f, 13, 20, 27 novembre, 4, 11, 18,
25 décembre 18S6, 1 et 8 janvier 1887). Londres; in-4.
The Report o/ //(C Primula Co/i/t'''c«ce (Rapport sur la confi-reuce i-ela-
tive aux Primevères, à South Kensington, les 20 et 21 avril1886,
et sur la nomenclature des Orchidées, à Liverpool, le 30 juin
1886). Londres; in-8.
Transactions of the Massachussets HorticuUural Sonety (Transactions de
la Société d'Horticulture du Massachussets, pour 1886, 1'"= par-
tie). Boston, in-8 de 226 pages; 1886.
ESSAI SUK Dis VIGNES DE CHINE. 7^9
Ueber kmstkrische Verwendung der PPanzcn (Sur l'emploi aiiislique
des plantes, par le professeur Coux (Ferd.), Broch. in-8 de 10
pages; Breslau.
Viestiiick Sadovodstva, Plodovodsioa i Oyorodnitchestva (Messager de
l'Agriculture, de l'Arboriculture et de l'Horticulture, n»^ 38 à
ol de 1886). Saint-Pétersbourg; ia-8.
Vigneron Champenois (Lft), Viticulture, Agriculture, Horticulture, Com-
merce et Industrie, n°^ 40 à 52 inclusiveraeat, l-'i" année, 1 886.
Éperna.y; feuille in-2.
Wiener illustriste Gartcn-Zcitung [Gâzelie horticole illustrée de Vienne,
n"* 7 à 12 de 1850). Vienne; in-8.
Wochenblutt des landwirthschaftlichcn Vereim im Grrossherzogthum Baden
iFeuille hebdomadaire de la Société d'Agriculture du Grand-
Duché de Bade, n^^ 43, 46, 49 et 30 de 1886!. Karlsruhe; in-4.
Zeitschrift des landwirthschaf'tlichen Vereins in Baijern (Bulletin de la
Société d'Horticulture de Bavière, cahiers de septembre, octobre
et novembre 1880;. Munich; in-8.
NOTES ET MEMOIRES
Essai slk quelques Vignes de la Guine découvertes pah
LE Pèke lazahiste ARMAND David (Suite et fin),
Par M. Carrière (E.-A.l.
Faisons, l'elativement à cette lettre, observer que l'échantil-
lon que nous a envoyé M. Romanet sous le nom de Vitis Dcwidii,
est cequenouscultivonsconime Vilis Romanelii, nom sous lequel
cette espèce nous est également venue de diverses sources,
notamment de M. B. Desportes (établissement A. Leroy, à
Angers) et de M. Salomon, de Thomery, et dont le dessous des
feuilles (qui sont parfois plus ou moins lobées) est argenté-
métallique, villeux_, argyré-brillant, tandis que ce qu'il nous
adressait sous le nom de Romanetii est ce que nous cultivons
sous le nom de Davidii et que nous avions également reçu sous
cette même dénomination de MM. Desportes, Salomon, ainsi
que de M. le baron de Cambourg. Ses feuilles cordiformes,
760 NOTES ET MÉMOIRES.
dentées, sont villeuses, ferrugineuses en dessous, caractère
qu'ont aussi les jeunes pousses.
Rappelons aussi ce que dit M. Romanet : que « des graines
du Vitis Romanetii lui ont donné, presque toutes, du V. Pugnucii,
ce qui démontre ou qu'il y avait eu mauvais étiquetage, confu-
sion de graines, ou encore combien celles-ci sont susceptibles
de donner des choses différentes.
Un fait qui semble justifier la réserve que nous recomman-
dons, c'est le doute que M. Romanet lui-même émet chaque fois
qu'il parle du nombre d'espèces chinoises, et qu'ici il exprime
en parlant d'une « troisième espèce )^ qui existerait dans le
No-Chen-Miao.
Ce fait d'une extrême variabilité, dont parle M. Romanet,
des graines de Vitis MomanetU est-il dû, ainsi que M. Romanet
semble le croire, à ce que les graines étaient récoltées trop
tardivement? » Certainement non! il provient, ce que nous
ne saurions trop répéter, d'abord de la mauvaise détermination
de :es Yignes et de leur inconstance dans la reproduction de
leurs caractères, ce qui, une fois de plus, démontre l'impossi-
bilité absolue, quant à présent du moins, d'en préciser môme
les caractères généraux, sinon relativement.
Le 18 août 1886, M, Romanet du Caillaud nous adressait une
autre lettre dont voici la reproduction :
Le Caillaud, par Limoges.
Monsieur,
Le Yitis Davidii a, comme jo l'espérais, produit des grappes, mais
sur un seul sujet, en Limousin. En Périgord, trois ou quatre pieds
avaient des fleurs, au printemps; mais je ne sais si les fruits sont
formés.
Les fruits du pied que j'ai ici sont répartis sur deux branches :
quatre grappes assez bien fournies sur une branche qui est à I m. 75
environ du sol ; trois grappes qui n'ont que quelques grains, les au-
tres ayant avorté, sur une autre branche qui esta plus de 3 mètres,
il y a des raisins; les grains ont plus de 9 millimètres de diamètre.
Si rien ne vient déranger la végétation, j'espère que ces fruits par-
viendront à maturité; quand il en sera temps, à l'automne, je vous
ferai connaître le résultat.
Le Vitis Romanetii a une végétation de plus en plus vigoureuse ; à
KSSAI SUR DES VIGXES DE CHIINE. 761
la mi -juillet dernier, une jjousse de l'année avait environ 5 mètres.
Malheureusement la grêle en a détruit les extrémités. Peut-être, en
attendant que par la science on ait obtenu des sujets hermaphio-
dites, pourra-t-on utiliser cette espèce comme porte-greffe. Elle
prend facilement de bouture et pousse des racines puissantes.
Cette lettre nous apprend plusieurs choses intéressantes, deux
surtout : 1° ]a fructification du Vitis Dividii Romanet ; 2" que ses
grains sont relativement assez gros, puisque, le 18 août, ils
avaient déjà 9 millimètres de diamètre, et de plus, que la
polygamie se montre fréquemment dans ces Vignes, fait regret-
table assurément, mais que nous croyons bon de constater.
Dans une autre lettre qu'il nous adressait en réponse à
diverses questions que nous lui avions adressées, M. Romanet
du Caillaud, tout en complétant certains renseignements qu'il
nous avait précédemment transmis, nous donne de nouveaux
détails qui, au point de vue qui nous occupe, ont une grande
importance, ce qui nous engage à reproduire sa lettre. La
voici :
Le Caillaud, par Limoges, le 28 août 18s6.
Monsieur,
11 y a treize jours, pour répondre à différentes questions que vous
m'aviez posées dans votre lettre du 20, je vous ai adressé des feuilles
et deux branchettes, 1° du Spinovitis (sans épines) -Dauî'ii* Romanet,
qui a fructifié cette année; 2° du Vitis Romanetii Roman. {Vitis Da-
vidii Carr.), à écorcc hispide. Ce sujet a produit des fleurs mâles en
très grande quaatité. Des bourgeons qui avaient repoussé ont produit
des fleurs. Sa végétation est arcliivigoureuse.
Le VUis Vagnucii, dont je vous ai envojé des boutures (I; a fleurit
mâle en Périgord.
Le y. D((D(da(RoMAN.), qui fructifie en ce moment, paraît, par suite
de pincement et de la suppression du bourgeon maître, quej'ai opérée,
vouloir se mettre à une seconde floraison (2). Si cette propriété se
confirmait, ce serait précieux pour la viticulture de la latitude de 1 Al-
gérie. Au reste, j'ai lu dans le livre de M. Rey, sur « les Colonies
(1) Voir, relativement à ces boutures, la note ci-dessus, page 561.
E. A. C.
(2) Ce fait de refloraison n'est pas rare; on le voit fréquemment se
produire sur nos treilles, cela quelles que soient les variétés. Dans
certaines années même, les fruits de cette seconde récolte mûrissent
762 NOTES ET MÉMOIRES.
fraiiques, en Syrie, au moyen âge » que, du temps des croisades, en
Syrie, par suite d'uue taille spéciale, dont il ne donne pas les détails,
on faisait produire à la Vigne trois récoltes par an.
Je ne puis, n'étant pas botaniste, ni même viliculteur, niiî pro-
noncer en rien sur la classification de ces Vignes du Chen-Si. Je n'ai
été qu'un introducteur, qui a cru avoir le droit de donner des ooms à
des espèces ou variétés qui, en Chine, avaient des caractères tran-
chés. La propagation de ces Vignes, par graines, a dû donner nais-
sances à de nombreuses variétés par hybridation.
Cependant je dois dire que le semis de Vilis Ronnuictii fait avec de
la graine reçue en 1882, a des caractères fixe-i : — Feuilles larges,
vert foncé, duvetées, rouges en dessous et sur les nervures, écorce
hùpid€{\} à soies rouges; vigueur considérable, surtout dans les ter-
rains granitiques.
La feuille du y<7t6' P(/(//«<t77 est allongée, avec ou sans lobes; les
lobes sont en nombre très variable; la tige a parlois, quand elle est
tendre, un léger duvet d'hispidatiou qui indique sa parenté avec le
Vitis Roinanelii.
Les Duvidii du semis de 1883 me paraissent appartenir à deux
variétés: Tune ressemblant au semis île 1881 : — Feuilles variables, à
dessous blanchâtre, à écorce s'enlevant par longues bandes (chan-
geant de peau comme un serpeut); l'autre à feuilles plus trauspa-
rentes et d'un verj plus foncé.
Le Vilis C/daisii — Mo-Noo-Pon-Tao — m'a donné, comme feuilles,
des sujets fixes. J'ai une dizaine de pieds dont quelques-uns pour-
raient fournir des boutures.
De cette lettre, qui est précieuse et que pour cette raison nous
avons reproduite intégralement, il résulte: !" que le Vitis
Davidii -à. {ruclidé ; 2" que le pied de Vitis Rotnanetii, qui a
fleuri, n'a donné que des fleurs mâles ; 3" que le Vitis Parpiucii,
qui a également fleuri, n'a, lui non plus, donné que des fleurs
mâles.
Mais connue d'uue autre part nous savons qu'il y a une con-
tradiction, c'est-à-dire une interversion dans les noms et, par
conséquent, que les Vitis Davidiii\Q}\. Romanet sont les mêmes
que MM. Desporles (maison A. Leroy, à Angers), Salomon à
parfaitement. Il est, du reste, très commun sur les Vignes dioïques
ou polygames, sur les pieds mâles surtout. Il est môme nor-
mal sur une Vigne japonaise hermaphrodite, le Yuma-boutot. —
(Voir Rmue horticole 4880, p. i\0.) E. A. C.
HSSAl SUH DES VIGNES 1>K CHINE. 763
Thomery, ainsi que nous, cultivons sous le qualificatif Roma-
netii, que, par cette même raison, son Ro'nanetii est notre
DavicUi, que son V . Pagnucii n'a donné non plus que des fleurs
unisexuées, il semble résulter que, au point de vue de la répar-
tition des sexes, ces Vignes poui'ront, comme les sortes amé-
ricaines, présenter de très grandes diversités, fait que nous
avons déjà constaté, et qui, en mettant en doute leur utilité
économique, ajoute encore aux difficultés de leur détermination
spécifique.
Quant à la reproduction fixe indiquée par M. Homanet. si
elle s'est montrée pour certaines variétés, c'est certainement
une très rare exception; nous avons constaté le contraire dan»
les divers semis que nous avons faits de ces espèces, ce qui, du
reste, est conforme à ce qui se produit sur à peu près toutes les
Vignes.
La propriété remontante du Vitis Davidii dont parle M. Ro-
manet, pourrait bien être une confirmation de l'opinion que
nous avons hasardée: que ces Vignes chinoises, au point de
vue de la répartition des sexes surtout, ont beaucoup de simili-
tude avec les Vignes américaines, ce qui, certes, ne serait pas
une recommandation en leur faveur.
Avant de clore cette série de renseignements généraux, tant
sur l'ensemble des caractères de ces Vignes que sur leur valeur
au point de vue de l'intérêt économique qu'elles pourront pré-
senter, nous croyons devoir encore, sur ce sujet, citer une
lettre de M. Romanet du Caiilaud, et cela d'autant plus qu'elle
a rapport à un pied Ae Viii Davidii Roman. (F. liomanetii
Carr.). Voici cette lettre :
Le Caiilaud, par Limoges, ce 27 septembre 1886.
Monsieur,
.l'ai l'honneur de répondre à votre lettre du -'5 courant et à votre
précédente qui me demandait des Raisins du Spinovitis on Vitis Da-
vidii. Je n'ai, à la première, répondu que par l'envoi d'une carte,
attendu qu'à ce moment ces Raisins n'étaient et ne sont pas encore
mûrs. J'ai même grande crainte qu'ils ne mûrissent pas ici ; en Chine
même, où le soleil est plus chaud qu'ici, ils ne mûrissent guère que
vers la fin d'octobre ou au commencement de novembre. Je vous en
envoie quelques grains : c'est du verjus.
764 NOTES ET MÉMOIRES.
Je n'ai ici qu'un seul pied de Vigne ayant fructifié ; en Périgord, les
fleurs du Davidii n'ont pas produit. Cette espèce ne pourra donc être
rémunératrice que dans un climat plus chaud que celui du Limou-
sin, par exemple dans l'Hérault ou en Algérie.
Veuillez, etc.
ROMANET DU CaII.LAUD.
Le Raisin dont parle M. Romanet et dont il nous a envoyé
un échantillon, était en, effet, loin d'être mûr, le 27 septembre,
époque où il nous en faisait l'envoi; mais, pourtant, il n'en fau-
drait pas conclure que celte sorte n'aura aucun intérêt pour
notre pays, car ce qui nous paraît à peu près certain, c'est qu'elle
comprend dessous-variétés qui, comme telles, auront des pro-
priétés et des qualités particulières. Comme preuve nous pou-
vons déjà en citer une, obtenue par M. Démars, à Aubervilliers
(Seine), en 1879, et qui, plantée chez un de ses amis, M. Tri-
coche, dans son jardin, également à Aubervilliers, portait des
fruits passablement mûrs le 4 octobre 1886, qui certes, n'est
pas une année favorable à la maturation des Raisins. En voici
les caractères :
C'est une sorte de Pineau noir, à grappes petites. Grains très
légèrement ovales ou subsphériques. Peau résistante, d'un
beau noir, se pruinant à la maturité. Pépins peu nombreux,
courtement obovales, parfois presque sphériques. Jus acidulé,
assez sucré, paraissant vineux.
Quant à la plante, qui est soumise à une taille courte et au
pincement, ses feuilles fortement pétiolées sont presque uniformé-
ment arrondies, légèrement enroulées, à peine lobées; le limbe
est épais, argyré métallique en dessus. Celte plante rentre dans
notre type Homanetii et se place en tète du groupe Roma.ne-
TIANA.
Un fait qui vient à l'appui de ce que nous disons de la plura-
lité des formes dans le groupe Momanetiana, qui pourtant pa-
raît assez homogène, du moins quant à la végétation et à l'as-
pect général des plantes, c'est ce fait d'un pied de Vitis Rvma-
ne^uqui, planté chez notre collègue, .M. B. Desportes, à Angers,
n'a, jusqu'ici, produil que des fleurs mâles qui, sur un sarment,
se succèdent au fur et à mesure de son élongation. Ce fait, que
ESSAI SUR DES VIGNES DE CHINE. 765
nous avions déjà vu se produire sur d'autres pieds, vient, une
fois de plus, démontrer combien il est difficile de déterminer
les Alignes ciiinoises dont nous parlons. Nous avons vu le même
phénomène d'uniformité sexuelle se montrer chez M. Salomon,
à Thomery, sur un pied de Viiis Davidii. Toutes les fleurs
étaient mâles.
De tout ce qui précède est-on en droit de conclure que Ton ne
peut ni ne doit chercher <à établir aucun ordre dans les Vignes
dont nous parlons, et que pour poser quelques bases, il faut en
attendre une complète fructification? Non, certes, au contraire,
car ce serait même faire fausse route, et non seulement reculer
et déplacer la question, mais en ajourner la solution en y ajou-
tant même des complications.
Ce qu'il faut donc, dès aujourd'hui, c'est, après avoir étudié
pratiquement ces Vignes, établir des catégories d'après leurs
caractères généraux d'aspect et de végétation, de manière à
constituer des sortes de cadres dans lesquels viendront d'abord
se ranger les formes analogues, puis, plus tard, étudier les su-
jets compris dans ces sortes de séries et alors, en précisant les
caractères particuliers, individualiser les plantes, c'est-à-dire
les déterminer, en les qualifiant et en leur donnant des noms
spéciaux.
Il va sans dire, nous le répétons, que, dans ces circonstances
et comme groupes principaux, devront avant tout autre figurer
les noms de M. Armand David et de M. Romanet du Caillaud;
de là les groupes Davidiana et Romayietiani.
Mais, alors, comment, au milieu de tant d'opinions diverses,
parfois même contradictoires, qui ont été émises, devra-t-on pro-
céder afin de tout concilier, c'est-à-dire de faire concorder les
dires sans blesser les personnes, ni compromettre la science par
un jugement prématuré? De cette façon : — Exposer les choses
d'une manière générale et laisser parler les faits de sorte que
même des erreurs ne puissent être qu'à peine préjudiciables, et
que plus tard il n'y ait guère que des interversions à faire ou
des changements de noms à opérer, ce qui n'aurait que de légers
inconvénients.
Toutefois, recherchant, avant tout, la vérité et cela avec le
766 NOTES ET MÉMOIRES.
désir bien arrêté de servir la science et la pratique, et en nous
appuyant sur celle-ci, nous devons, après avoir examiné et dis-
cuté les faits, poser cette question préjudicielle que nous sou-
melton^s à tous les gens, même à ceux qui sont étrangers aux
sciences, mais qui cependant n'acceptent les choses et les dires
qu'autant que, s'appuyant sur la logique, ils sont conformes aux
faits et ne sont pas en contradiction avec la raison et le bon
sens.
Ceci entendu, nous disons : — Il existe deux séries de plantes
ligneuses volubles, possédant des caractères organiques ana-
logues, mais dont l'une est dite inerme, tandis que l'autre, au
contraire, est indiquée comme éphieuse. On n'est pas d'accord,
pour leur différenciation, sur les caractère» delà spinosité et cela
parce qu'au lieu d'avoir de véritables épines dures et ligneuses,
les plantes d'une série n'ont que des aiguillons ou des poils
raides, tandis que celles de l'autre série sont complètement
inermes. Gela étant, quelle est de ces deux séries celle qui doit
être considérée comme épineuse? Avec la logique et le bon sens
et d'accord avec les faits, nous disons que ce sont les plantes
qui ont des épines ou des organes analogues, cela quels qu'ils
soient, qui devront être covsidrrées comme Èvi^EVSE-i, ainsi, du
reste, que nous l'avons déjà indiqué dans tm autre journal l'I).
D'où nous concluons que les véritables Spinovitis ou Vilis
Davîdii sont les sortes qui présentent des organes foliacés (tiges
et feuilles) hispides-spinescents et, au contraire, que le nom de
Vilis Romanetil devra être réservé à la série des plantes sur les-
quelles on ne voit jamais appaïaître aucun de ces organes plus
ou moins hispidules.
Maintenant que, au point de vue pratique, c'est-à-dire de la
végétation, nous avons, autant que cela nous a été popsii)Ie,
cherché à différencier ces Vignes et à en faire ressortir les carac-
tères généraux, nous allons essayer de groupei- certaines for-
mes générales de manière à faciliter le placement de leurs prin-
cipales sortes.
Mais avant d'entreprendre cet esmi de classification dont
(1) Revue horticole, ISSG, p. 55.
ESSAI SUR DES VIGNES DE CHINE. 767
nous i^arlon?, nous croyons devoir encore faire une observation
qui, pour nous du moins, est très importante : c'est que tontes
ces Vignes chinoises sont excessivement polymorphes, et cela
d'autant plus qu'elles sont jeunes et obtenues par graines, ce
qui en augmente encore (a variabilité. Aussi n'y aurait-il rien
d'étonnant à ce que le travail auquel nous nous livrons ne dût
plu? tard subir quelques modifications, surtout en ce qui con-
cerne les divisions que nous allons éta! lir.
D'une autre part, nous devons également faire remarquer
que nos descriptions ont été faites d'après des plantes poussant
à l'état de liberté et, dans ce cas, que les caractères sont généra-
lement différents de ceux qu'elles présentent à l'état domestiqué,
c'est-à-dire lorsque les plantes sont soumises à la taille et au
pincement. Ainsi, comme exemple, nous pouvons citer la sorte
typique du i;roupe Rumanetii Carr. qui, taillée court et pincée,
donne des feuilles plus courtes, beaucoup plus arrondies et
comme cucullées, tandis que, chez cette même espèce abandon-
née à elle-même, les feuilles, alors plus variables, sont aussi
plus lobées, surtout sur les jeunes pousses et tout particulière-
ment sur les faux-bourgeons ou entre-nœuds. Ajoutons qu'a-
lors, aussi, elles sont beaucoup plus villeuses.
Section I. DAVIDIANA, A: vera : hirsutes-spinescentes.
Tiges et pétioles villeux-hispides par des poils raides, variant
du vert blond au rouge foncé et même brunâtre. Feuilles géné-
ralement très grandes, cordiformes, légèrement lobées, acutan-
gles, dentées, les plus jeunes ordinairement villeuses-soyeuses
et comme feutrées en-dessous. Pétioles velus-hispides comme
les tiges. Vrilles très longues, ramifiées, se contournant et
devenant prenantes. Plantes très robustes, d'une vigueur exces-
sive.
B. HÉTÉROPHYLLES OU Pseudo-Davidiana .
Tiges vigoureuses, fortes, à écorce plus ou moins colorée,
généralement luisante et glabre, portant plus rarement, et
768 NOTES ET MÉMOIRES.
exceptionnellement, des poils distants, courts, droits. Feuilles
très variables sur le même pied: les unes cordiformes, anguleuses,
lobées, parfois subdigitées ou présentant même toutes les divi-
sions, depuis les bi- ou trilobées jusqu'à la forme complètement
digitée-palmée, rappelant alors les feuilles de Cissus ou d'Am-
pélopsis. Vrilles puissantes, souvent colorées. Plantes d'une
très grande vigueur.
Bien que généralement très distincte, celte sous-division se
relie néanmoins parfois à la précédente par des caractères inter-
médiaires, d'où le qualificatif Pseudo-Davidiana.
G. VARIABILIS.
■Plantes très polymorphes, à lige généralement grêle, à
écorce glabre, souvent villeuse, parfois môme tomenteuse,
feutrée sur les jeunes pousses, non hirsute-spinescente. Feuil-
les variables, petites ou à peine moyennes, les inférieures cor-
diformes, les suivantes plus ou moins lobi'cs, souvent même
digitées et présentant tous les degrés de division possibles.
Vrilles ténues. — Plantes très ramifiées, buissonnantes, à tiges
grêles. ^
Sectiou II. ROMANETIANA : argyrées-séricées ou furfuracées.
Tiges non hirsutes-spinescentes, blanchâtres par une lanu-
ginosité pelucheuse, arachnoïde, très abondante surtout sur les
jeunes parties où elle est fortement tomenteuse; écorce glau-
cescente, parfois légèrement rosée, se détachant du bois qui
alors est légèrement noirâtre. Rameaux fortement aplatis sur
l'un des côtés. Feuilles épaisses, largement arrondies, cordi-
formes, parfois acutangles, mais alors à angles peu nombreux,
placés vers les parties supérieures de la feuille ; plus rarement
bi- ou trilobées, quelquefois mèmesub-hastées, à lobes ari'ondis
ou échancrés, d'un vert blond ou cendré, non lisses et comme
réticulées à la face supérieure_, portant à la face inférieure un
tomentum feutré très abondant, qui disparaît successivement
par sa transformation en une partie brillante, argentée métal-
ESSAI SUR DES VIGNES UE CHINE. 769
lique, parfois plus ou moins rare, ferrugineux suivant les
variétés, l'âge ou le développement des sujets (1).
B. RÉNIFORMES SUBORBICULAIRES.
Tiges allongées, presque filiformes, à écorce vert blond ou for-
tement colorée, glabre ou villeuse et même tomenteuse^ feutrée
sur les jeunes pousses. Ramilles longues et excessivement
ténues. Vrilles filiformes ou capillaires, vertes ou colorées
comme Técorce. Feuilles longuement pétiolées, à pétiole her-
bacé, grêle, parfois légèrement canaliculé; limbe assez régu-
lièrement réniforme ou orbiculaire, plus rarement légèrement
lobé, mince, parfois convexe {cochleata); les plus jeunes tomen-
teuses-feutrées, brillant en dessous, à contour denté-crénelé,
largement et profondément échancré, arrondi à la base à l'in-
sertion du pétiole.
Ce type, que provisoirement nous rattachons, comme sous-
section, au groupe Romanetiana, est des plus curieux et aussi
des plus distincts; nous ne l'avons jamais vu ailleurs que chez
nous. D'où vient-il? Quelle est son origine ? C'est ce que nous
ne pouvons dire. Ce que pourtant nous pouvons assurer, c'est
qu'il provient de la Chine et qu'il s'est trouvé dans les graines
que nous avions reçues et semées sous le nom de Romanetii.
Nous en possédons deux formes à peu près semblables, quant
aux caractères ds végétation, c'est-à-dire par le port et le faciès
général, mais différentes entre elles: l'une ai'écorce d'un rouge
sang, et ses feuilles, plus minces et plus coriaces, sont glabres
et luisantes en dessous; tandis que l'autre a les feuilles plus
molles, plus villeuses et plus douces, et aussi un peu plus
(1) En général, on considère ce type comme unique, c'est à-diie
comme ne comprenant qu'une seule espèce. C'est un Icrt, assuré-
ment, car déjà nous avons pu en constater au moins trois, tant par la
nat\ire et la forme des feuilles que par la répartition des sexes. Sous
ce dernier rapport, nous en avons remarqué deux très différentes,
l'une à fleurs dioïques mâles, l'autre à fleurs hermaphrodites. Ce que
quelques-uns nomment Bavidii^ est ce que nous désignons par
Romanetii.
o3
770 NOTES ET MÉMOIRES.
grandes, et, de plus, semblant avoir une tendance à se lober,
surtout sur les jeunes parties.
C. LUCIDA-IIEDEKACEA.
Tiges excessivement grêles, presque filiformes, souvent rou-
geàtres. Bourgeons et pétioles lanugineux-pelucheux. Feuilles
petites, cordiformes, ovales, allongées, entières ou à peine
denticulées, coriaces, glabres et luisantes sur les deux faces.
Pétiole long, grêle, rosé, très sensiblement lanugineux, pelucheux
ou furfuracê. Vrilles ténues, xjrdinaireinent rosées.
Rien de plus curieux que celte forme qui, bien que très difï'é-
rente de toutes les Vignes que nous connaissons, nous a paru se
rattacher au groupe Romaneliana par son caractère lanugineux-
pelucheux. La plante est délicate, à végétation lente; sesrameaux,
très Icnus comme ceux de certaines Clématites, portent des
feuilles qui lappellent assez celles de certains Lierres. Par son
aspect général, celle forme a ciuclque rapport avec VArislolochia
s-'-ïiipervirens, non au point de vue organique, l»ien entendu.
Bien que nous ne puissions rien dire du tempérament de ces
singulier tvpe, nous croyons cependant qu'il sera bon de prendre
quelques précautions pour la conservation des plantes, et de
leur donner un sol léger et consistant. Quant à la rusticité,
nous ne pouvons non plus rien affirmer, quoique pourtant elle
paraisse être à peu près certaine, puisque, môme aux environs
de Paris, à Aubervilliers, un pied planté en pleine terr(%à l'air
libre, le long d'un mur au levant, a passé les cinq derniers
hivers sanssouflVir, cela sans jamais avoir été abrité. Néanmoins,
à cause de la délicatesse des parties, nous conseillons de l'abri-
ter un peu pendant l'hiver, ou même d'en conserver en pots afin
de pouvoir les rentrer pendant la saison des grands froids.
Conclusion. — 11 va sans dire que nous n'avons pas la pré-
tention d'avoir fait une classification scientifique; notre but,
nous ne saurions trop le répéter, est, par suite de l'examen pra-
tique de ces Vignes, dé Jjt'éparet" dès maintenant dés ifiâtériaux
il l'aide desquels, plus tard, on puisse, sur ce sujet, enti'eprendre
ua travail sérieux, basé sur des caraclèrea de elabililé qui n'exU'
SUR L ÉTABLISSEMENT DE M. F. CAITE. 771
leiil pas aujourd'hui. C'est également alois que l'on pourra
préciser et qualifier ces Vignes, c'est-à-dire les individualiser en
leur donnant des noms.
Du reste, nous avons la certilude qu'aujourd'hui, en l'absence
de caractères véritablement fixes et bien définis, et d'après la
confusion qui existe pour ces Vignes, tout travail scientifique
serait au moins prématuré, peut-être même nuisible au point de
vue scientifique; aussi, à vrai dire, le présent écrit n'est-il qu'une
sorte d'essai ou d'étude préparatoire.
Nous nous arrêtons à cette sorte de considérations générales ;
aller au delà poarle moment, même au point de vue purement
pratique, serait dépasser les limites de la prudence.
Mais si, au double point de vue économique et scientifique, il
convient de ne rien dire de plus sur ces Vignes, il en est autre-
ment à celui de leur intérêt purement horticole ornemental.
Sous ce rapport, nous pouvons être aftirmatif et dire qu'un
grand nombre de ces végétaux pourront, même avec avantage,
être employés comme plantes grimpantes pour couvrir des
tonnelles ou cacher des murs, ainsi qu'on le fait, par exemple,
des Vignes vierges, des Ampélopsis, Aristoloches, etc.
Quant à la question purement économique, c'est-à-dire au
point de vue de la production du Raisin, elle doit être réservée :
seule l'expérience pourra la résoudre. C'est donc au temps à
prononcer.
RAPPORTS
Rapport sur l'établissement d'horticulture de M. E. Cappe (I);
M. Chargueraud, Rapporteur.
Messieurs,
Sur la demande de M. E. Cappe, horticulteur, dessinateur
de jardins au Vésinet, une Commission a été nommée pour
visiter son établissement.
1) Déposé le 2^ décembre 1880,
772 RAPPORT
Le dimanche ^21 novembre 1886, MM. Gh. Verdier, Verlot,
Chauré etChargueraud se sont trouvés réunis chez M. Gappe;
plusieurs autres de nos collègues désignés pour faire partie de
cette Commission, n'aj'ant pu s'y rendre, s'étaient excusés.
M. Verdier (Ch.) a été nommé Président et M. Ghargueraud,
Rapporteur.
Notre collègue M. Cappe s'est fixé au Vésinet, il y a vingt-neuf
ans; c'est dire qu'il a été l'un des premiers hajjitants, et comme
dessinateur de jardins, l'un des organisateurs de ce pays.
Aujourd'nui, l'établissement de M. Gappe comprend une
demi-douzaine de serres dans lesquelles il cultive un assez
grand nombre de plantes diverses, mais spécialement des Bro-
méliacées, des Palmiers, des Aroidées, des Orchidées, des Fou-
gères. Nous avons trouvé toutes ces serres bien tenues et les
plantes en très bon état.
Votre Commission a surtout remarqué, parmi de nombreux
genres d'Orchidées, de beaux exemplaires des belles variétés de
Cattleya, Lxlia, Oncldium, Odontoglossum, Lycaslc, etc., etc.;
parmi une trentaine d'espèces ou variétés de Masdevallia, les
M. Parlatoreana, M. ignea^ M. Troclnjlus montraient leurs
belles et curieuses fleurs
De très beaux Vanda Iricolor et suavis, des Saccolaùium, les
Aerides Godfroyx, Ae. Sandenanum, Ae. B allant ijnianum.
Le beau genre Cypripedàun était représenté par environ
60 espèces ou variétés appartenant aux diflerents groupes.
Nous avons remarqué, parmi les espèces encore peu répandues,
les Cypripedium Regm'cri, C. Tonkinense, C. selligerum majus,
C. niveum. Les plus belles variétés en tleurs étaient les Cypri-
pedium Spiceinanum, C. Chanlini, C. venustum, C. paj^dinum,
C. Dauthieri, C. Hartwegianum, C. callomm, etc., etc.
Parmi les nombreuses Aroidées, de très beaux Authw ium car-
wci/m à longues et larges spathes rose \\Ï\Y Anthuriiim Chan-
trieri à spathe blanche ; un beau spécimen d'Aloeasia Sande-
riana, etc., etc. ; de beaux Crotons, parmi les variélés nouvelles
à feuilles si diverses de forme et de coloris.
Les Broméliacées sont magnifiquement représentées et for-
ment une collection de près de 150 espèces ou variétés. Les
SUR L ÉTABLISSEMENT DE M. E. CAPPE. 773
espèces plus particulièrement commerciales, telles que Vriesea
splendens, ^chmen fulgens, Nidularium, Gtizmannia, etc., sont
cultivées en grand nombre.
•Une plante qui a tout particulièrement attiré notre attention
est une très belle et vigoureuse Broméliacée à feuilles larges,
longues, d'un vert clair, zébrées, marbrées de vert plus foncé.
M. Cappe a bien voulu nous faire l'historique de cette plante; je
le transcris ici :
Cette Broméliacée et plusieurs autres également remarqua-
bles par leur feuillage furent introduites, en 1865, par
M. Labouriau qui les rapportait du Brésil. Trois de ces plantes
furent portées par M. Cappe à M. Brongniart, professeur de
Botanique au Muséum, afin de les faire déterminer. M. Bron-
gniart leur donna les noms de Guzmannia fragrans, G. grandis
et 6r. maculata.
Ces trois Broméliacées ont figuré sous ces noms à l'Exposition
universelle de 1867, puis ont été mises au commerce sous ces
noms. Plus tard un jardinier à qui M. Cappe avait remis une de
ces plantes l'envoya à M. Morren sous le nom (ïyEchmea Sallieri.
M.Morren, qui s'occupait tout particulièrement de la détermi-
nation des Broméliacées, ayant vu fleurir cette plante, reconnut
qu'elle n'appartenait pas au genre JEchmea et lui donna le
nom de Canistrum Sallieri.
Il y a peu de temps, cette même Broméliacée a été présentée
à notre Société comme espèce non encore déterminée.
11 y a donc lieu, pensons-nous, de proposer d'adopter le
nom qui parait avoir le plus de droit et de raison d'être.
Le nom de Guzmannia ne devant pas être maintenu, il y a
lieu de conserver le nom de Canistrum, mais d'appeler cette
plante Camstrwn Labourisei, en mémoire de la personne à qui
revient l'honneur d'avoir introduit cette belle plante en France.
Nous avons admiré un magnifique Billbergia Cappei, espèce
vigoureuse, à beau feuillage, donnant de très longs épis com-
posés, à hampe rouge, munie de larges et longues bractées de
nuance plus claire. Les fleurs sont longues : les trois divisions
extérieures du périanthe rose tendre avec une légère macule
bleue au sommet; les trois divisions internes du périanthe sont
774 RAPPORT SUR L'ÉTAULISSEMt.NT DK JI. K. CAPPE.
d'un bleu violacé foncé, sur lequel le jnune orange des anthè-
res se détache très bien et produit le plus gracieux effet.
De grands et beaux spécimens d'une Broméliacée à feuilles
é[y\Tieuses, \e Dislicant/ms hasHatcj'alh ; {\e beaux Vrlesea bra-
chystachjs, etc., etc.
Parmi les Broméliacées épiphytes, nous avons vu des Cryp-
tanthiis zonalus^ qui;, cultivés sur bûches, paraissaient retrouver
là leur emplacement naturel de végétation.
Enfin, nous devons mentionner aussi quelques Fougères
culiivées sur j)Ianches, — mode de culture recommandable,
déc."it par M. Verlot dans un Rapport fait en 1808^ sur cet éta-
blissement.
En résumé. Messieurs, voire Commission a él^ heureuse d'a-
dresser ses plus vives félicitations à M, E. Gappe pour la bonne
organisation qu'il a su établir dans ses cultures. — Chaque
serre ne contient que des végétaux exigeant des soins et une
culture analogues, organisation et disposition qu'on ne rencon-
tre malheureusement pas toujours, bien qu'étant cependant
indispensable.
Nous avons été heureux d'adresser aui-si nos félicitations à
M. Cappe fils, pour l'ardeur et rinlelligence avec lesquelles il
participe à l'exécution des soins de culture donnés à ces plan-
tes, à leur multiplication, etc.
Kn conséquence, Messieurs, si vous voulez bien associer vos
félicitations aux nùtres, nous vous proi)osons d'accorder à ce
llapi)ort la faveur de son insertion dans le Journal de la Société.
<î?^>-C^,-^!*5!Sï:Ç^>-=:^
EXPOSITION DE SEiNLIS.
COMPTES RENDUS D'EXPOSITIONS
CuMI'TE RENDU DE l'ExpO.SITION DE SeNLIS (I),
par M. CiiAMRiER (El.
Messieurs.
Ls Conseil d'Administration m'a fait l'Iionneiir de me délé-
guer pour représenter la Sociélé nationale d'Horticulture de
France, à l'Exposition de Senlis, le II août dernier.
Je dois vous rendre compte du mandat que j'ai reçu, et je
viens m'acquiter de cette obligation.
L'Exposition se trouvait dans le jardin d'expériences de la
Société, à proximité des promenades de la ville, près de grands
et beaux arbres^ et sous une vaste tente abritant les végétaux
les plus délicats. L'ensemble en était parfait, garni avec goût :
il était facile de \oir au premier aspect que la culture des plan-
tes de serre à feuillage est en honneur auprès des amateurs de la
localité.
Trois groupes de plantes diverses en mélange, de serre chaude
et tempérée, d'une superbe végétation, formaient un ensemble
tout à fait décoratif.
Des massifs variés composés de plantes diverses ou bien consa-
crés à une seule et même famille, offraient aux visiteui's un
coup d'œil charmant.
Au premier rang brillaient les Dracxna, Anthw-ium, Crotons,
Caladhnn, etc., par la richesse de leur feuillage, pqur lesqu( ls
la nature semble avoir emprunté toutes les nuances connues.
Los Bégonias tubéreux étaient saisissants par l'éclat de leur colo-
ris et l'ampleur des fleurs; les Pétunias simples et doubles
étaient aussi parfaitement réussis.
Les légumes et les fruits tenaient aussi l'une des premières
places. Huit lots importants, composés de remarquables produits,
(1) Déposé le 28 octobre 188G.
776 COMPTE RENDU
attiraient tous les regards. Ces collections, intéressantes par
le nombre des variétés exposées et par les beaux résultats obte-
nus, faisaient le plus grand honneur aux exposants.
Du reste, ce n'est pas d'hier que date la renommée si justement
acquise des légumistes de Senlis.
Il y avait aussi de jolis bouquets, des fleurs coupées très fraî-
ches, Reines-Marguerites, Zinnias, etc.
Il ne manquait que la belle et nombreuse collection de
Dahliasnouveaux.de notre collègue et heureux semeur, M. Lecocq-
Dumesnil.
Le Jury, après avoir examini'; attentivement chaque lot, a pris
les décisions suivantes :
Le prix d'honneur, objet d'art, offert par M. Martin, député de
l'Oise, a été accordé à M. BorJier, horticulteur à Senlis, pour l'en-
semble de ses lois, se composant d'un superbe massif de Palmiers,
parmi lesquels nous avons remarqué de jolis Kenlia, un lot de
Conifères de pleine terre très choisis, des Gesncria, des arbres
fruitiers et des bouquets très légers, etc.
I*"'" Grand prix, médaille d'or grand module offerte par la Ville
de Senlis à M. Guinand Jardinier chez M. Guérard, à Senlis. Cet
exposant avait un lot hors ligne de plantes à feuillage très
variées, surtout si l'on lient compte du peu de matériel dont cet
habile praticien dispose. Citons en passant ses forts Anthurium
rnjstallinum, cultivés en petits pots, des Crotons d'une grande
vigueur bien caractérisés et très variés; la riche végétation de
ses superbes Caladium du Brésil ; enfin ses Bégonias tuWéreux
d'une force extraordinaire pour des sujets d'un an.
2» Grand prix, médaille d'or grand module offerte par
M. Thirion, Vice-Président de la Sociéié, à M. Lozet, horticul-
teur à Senlis, pour un lot de Palmiers bien cultivés, des meil-
leures variétés et en outre pour un massif de Coleus extra, des
Bégonias tubcreux, des Pétunias simples et doubles très variés
et bien fleuris, d'une culture très soignée.
Grand prix médaille d"or grand module à M. Pecquet, jardi-
nier-chef à rhôpital de Senlis, qui exposait un lot de légumes
variés, de la plus grande beauté et un immense lot de super-
bes fruits très variés, dans les meilleures variétés de Poires
connue-.
DE L EXPOSITION DE SENLIS. ///
Une médaille d'Or petit module, offerte par M. Moquet, Con-
seiller général, a été donnée à M, Gorenflot, jardinier chez
M. Fremendity, à Senlis, pour un joli lot de légumes très varjés,
et une collection de Pelnrgonium zonale en pots, le tout d'une
bonne culture.
Une grande médaille de vermeil grand module, offerte par le
Chemin de fer du Nord, a été décernée à M. Barbou, pépinié-
riste à Dammartin, qui avait exposé une nombreuse collection
de Pommes de terre, très remarquable, un lot de fruits, des
arbres fruitiers, et des fleurs coupés.
Une médaille de vermeil grand module offerte par M.Dupuis,
Conseiller général, est échue à M. Preinveille, pépiniériste à
Saint-Just-en-Ghaussée, pour de beaux fruits, des arbres fruitiers,
des fleurs coupées.
D'autres médailles de vermeil grand module ont été données,
l'une à M. Duronsoy, jardinier à Senlis, pour un magnifique lot
de légumes ;
Une autre, offerte par M. Léon (Chevreau, député, à M. Bar-
bier, maraîcher à Senlis, pour un lot de légumes très remar-
quables ;
Une troisième, offerte par M. Roblin, conseiller d'arrondisse-
ment, à M. Enfer, jardinier chez M. Frémont, àLiancourt, pour
un lot de fruits superbes, très variés, et présentés avec goût;
Une quatrième, offerte par M. de Chatenay, député, à M, Bri-
meur, jardinier chez M™^ Corbin, à Mortefontaine, pour 120 va-
riétés de fruits d'un très beau volume.
Deux médailles de vermeil 1^ classe ont été accordées, l'une,
offerte par M. le duc de Mouchy, député, à M. Adi-ien Mélage,
pépiniériste à Louvre, pour des arbres fruitiers bien dirigés;
La seconde, offerte p;ir M. Guérard, amateur à Senlis, à
M. Vaudier, jardinier- chef à Chàalis, pour des Bégonias tubé-
reux très méritants par leur coloris et le vaste développement
de leurs fleurs.
Cinq médailles d'argent, 1"^ classe, ont été attribuées: la pre-
mière à M. Sylvain Berger, jardinier chez M. le baron de Saint-
Didier, à Chantilly, pour de jolis lots de Colera et de Reines M; r-
guerites d'une grande vigueur ;
778 COMl'ïE RENDU
La seconde, ofTerle par M. Robert de L'Aigle, député, à
M. Budin, horticulteur à Senlis_, pour un groupe de Gloxinias,
et des plantes variées de serre, d'une excellente culture :
La troisième à M. Jazé fils, horticulteur à Senlis, pour des
arbres fruitiers et des fruits :
La quatrième, offerte par M. Lecocq-Dumesnil, à M. Girodot,
jardinier à Senlis, pour un lot de légumes d'une culture soignée;
La cinquième à M. Salot, jardinier, pour des Bégonia Rex
très forts, et bien caractérisés.
Une médaille d'argent de 2'' classe a été donnée à M. Pecquet
(Edouard), jardinier chez M. Gromard, à Liancourt, pour Coleiis,
fleurs coupi'es variées, etc.
M. Sarrazin, capitaine en retraite, à Senlis, a reçu une médaille
de vermeil grand module pour un herbier modèle, bien classé,
et supérieurement bien conservé ; et une médaille de vermeil,
2'' classe, a été donnée à AI. Leuiller, instituteur à Duvy, pour
son intéressant herbier, qui était ti es remarquable, tandis qu'une
médaille d'argent grand module était accordée à M. le docteur
Rousseau, à Joinville-le-1'onl, pour un herbier très soigné.
Pour objets rentrant dans le domaine des industries appli-
quées à l'horticulture, trois médailles d'argent, 2® classe, ont été
accordées, l'une à W. Dallancourt, à Borat, qui avait exposé une
Ratissoire ; une aulre à M. Fournier, à St-Leu-Tavern)% dont
l'apport consistait en Paillassons et Claies ; la troisième à
M. Nigron, qui avait construit un Rocher rustique bien réussi.
Des Expositions faites jusqu'à ce jour à Senlis nulle n'a été
aussi lleurie, aussi belle que celle-ci ; aucune n'a été plus intéres-
sante, et n'a servi h faiie constater plus sûrement les progrès que
ne cesse de faire lu culture horticole de Senlis et de ses envi-
rons; mais ces succès sont dus surtout aux horticulteurs de la
ville et des environs qui rivalisent de zèle et d'empressement
pour concourir ? la l'ichesse et à l'embellissement des Expo-
sitions.
Je connais les cultures des qiie'ques amateurs de la région ; ils
iint de belles collections de plantes qu'ils savent parfaitement
bien cultiver. J'ai regretté que des motifs que je ne connais pas
les aient engagés à en priver l'Exposition.
DE l'exi'OSitki.n de stuasbourg. 770
Chaque sociétaire, loin de déserter et d'abandonner sa Société,
devrait être heiirenx de participer à sa splendeur par tous les
moyens qu'il a à sa disposition.
Je termine ce Compte rendu en remerciant MM. Vernois, Pré-
sident, Thirion et Broclion, Vice-Présidents; Macret, Secrétaire
général, et tous les fliembres de la Société, pour l'accueil bien-
veillant dont j'ai été l'objet.
Je crois de mon devoir de remercier aussi MM. les Conseillers
généraux et d'arrondissement, ainsi que M. le Maire de Seniis,
qui, par leur présence au banquet, ont rehaussé celte belle
fête de famille.
Compte rexpl^ ns l'Exposition de Strasbol'Ri;(I).
Par M. MiciiKf..
Messieurs,
La Société d'Horliculture de la basse Alsace avait organisé
une Exposition générale d'Horticulture à Strasbourg, le M sep-
tembre et jours suivants. Ayant eu l'honneur d'y être délégué
par notre Société comme Juré, je viens vous rendre compte de
ma mission.
Le Jury s'est réuni le 10 septembre; votre délégué avait
l'honneur de le présider.
Les vastes locaux de l'ancienne halle au blé avaient été trans-
formés pour la circonstance: des pelouses, massifs, à contours
combinés avec discernement permettaient d'étudier les collec-
tions les plus nombreuses et les plus variées dans leurs moin-
dres détails. Un rocher avec cascade, garni de plantes à rocailles
et alpestres, avec bassin garni de plantes aquatiques, des
plantes isolées en forts exemplaires répartis çà et là sur les
pelouses et entre les massifs, avec la distribution habilement
combinée des collections de plantes fleuries et à feuillage
bariolé et varié, produisaient le meilleur effet de eonstraste,
(1) Déposé le 14 octobre 1886.
780 COMPTE RENDL'
combinaison heureuse qui fait le plus grand honneur à MM. les
organisateurs et en particulier à M. Hodel qui avait exécuté
le travail.
Deux vastes salles étaient attenantes dans lesquelles étaient
exposées les collections de fruits, légume?, ileurii coupées et
bouquets; l'industrie horticole occupait le pourtour.
L'exposition de M. Max Weick fils, horticulteur à Strasbourg,
tenait la première place pour l'ensemble des concours dans les
divers genres de plantes comme beauté de produits et nombre
de collections. Parmi les plantes rares je citerai : Vriesea
feneslruUs, à zébrures jaunes; Pavonia intcrmedia, arbuste de
serre à fleurs rouges ; Abutilon Thompsoni à fleurs doubles. Un
remarquable lot de plantes de serre en fort beaux sujets était
principalement remarqué et contenait de très beaux exemplaires
de : Latania borbonica, Cycas revolula, Pandanus tililis. Dans
la collection de Dracicna, je citerai en première ligne : Gol~
dieana, Léopold Leclerc, le Progrès, Hendenonia. En outre,
un joli lot de Cyclamens à grande fleur, bien fleuris; des lots de
Bégonia Jîex, et de Bégonias lubéreux, des Pelargonium, des
Glaïeuls rustiques, des Cannas florifères, etc., etc., contenaient
les meilleurs gains obtenus jusqu'à ce jour, et démontraient que
cet habile horticulteur suit pas à pas le progrès de l'horticul-
ture; aussi le Jury a-l-il été unanime pour lui accorder le
1"'' prix d'honneur.
Le 2""" prix d'honneur a été accordé à M. Hodel, horticul-
teur à llolzheim près Strasbourg, pour ses splendides collec-
tions deConifères, d'arbres et arbustes à feuilles soit persistantes,
soit tombantes, ses arbres fruitiers et ses fruits. Comme exem-
plaires rares et encore peu répandus, je citerai, dans sa collec-
tion de Conifères : Cupressus Lawsoniana^ C. robusta argentea,
C. fiUformiî et C. alba elegans; Retinospora piiimosa argentea,
R. ptiimosa filifonnis pendule et R. Lyco/iodioides, Thuya orien-
lalis aj^gentea; parmi ses plantes à feuillage persistant : Evony-
mus latifolius variegatus albus, Ligustrum trlcolor, etc., etc.
Les arbres fruitiers étaient représentés par toute la série et
gamme d'une pépinière fruitière, et une collection de fruits
varies terminait les intéressantes présentations de M. Hodel
DE L EXPOSITION DE STRASBOURG. 781
qui excelle pour le choix des sujets et la façon de les présenler.
M. Martin Muller fils, horticulteur à Strasbourg, obtient le
3me pj^ix d'honneur pour sa magnifique présentation de bou-
quets, corbeilles et guirlandes; le bon goût, la finesse artistique
dans la confection ainsi que dans la conception le placent au
premier rang.
Des médailles d'or grand module sont ensuite accordées h
M. Martin Muller frère, horticulteur à Strasbourg, pour sa
collection de Conifères en fort beaux sujets dont je citerai :
Cryptomeria Lobbii, Ahies Aiïgelmaniana et lasiocarpa, Taxiis
hibernica, etc., et pour sa collection d'arbres fruitiers formés;
A M. Kuntz, l'habile jardinier en chef de l'orangerie de Stras-
bourg, qui avait fortement contribué à l'ornementation de
l'Exposition par ses apports aussi variés que beaux, comprenant
entre autres, de fort beaux exemplaires de Latania borbonica,
d'Alsophila australis, de Dasylirion yraminifolium, de Kenlin
Bahnaniana, etc. ;
A M, Georges Oberîé, pour ses divers lots de Coléus, Bégonias
et mosaiculture.
Des médailles d'or ont été décernées à MM. Westermeyer
pour ses collections de Géraniums et d'OEillets remontants;
Bunert, pour ses plantes de serre et ses Roses coupées;
Preiss Tripmacker, pour ses bouquets;
Nollé, pour ses fruits et ses fleurs coupées;
Beinert, pour ses Cyclamens et fruits;
Wettlin, pour ses Bégonia Rex et tubéreux;
Th. Surkoff, pour ses plantes de serre et fruits ;
Gross, pour sa collection de légumes;
Winterhalter, pour son magnifique rocher, etc., etc.
Cette splendide fête horticole a pleinement réussi; les efl"orts
de son zélé Président, M. Wœrling, et de son infatigable Secré-
taire, M. Wagner, y ont fortement contribué. Permettez-moi,
'Messieurs, d'adresser ici mes sincères remerciments aux membres
de la Société d'Horliculture de la basse Alsace et en particulier
à MM. Wœrling et Wagner pour l'accueil .sympathique et bien-
veillant qu'ils ont fait à votre délégué.
78:2 coMi'Tt: keinju'
Compte rlndu de l'Exposition tenue a Lagnv, le 11 septembre
1886, PAR LA Société d'Horticulture de l'arrondissement
DE Meaux (1),
Par M. ViTRY lils.
Messieurs,
L'Exposilion organisée à Lagny, par la Société d'Horticulture
de l'arrontiissement de Meaux, a été, celle année, très inté-
ressante. Chargé de représenter la Société nationale d'Horticul-
Uire de France, je viens vous en rendre compte.
Les membres du Jury, convoqués pour le samedi 1 1 septembre
dernier, se réunissaient à onze heures, à l'hùtel de Ville de
Lagny et étaient reçus par l'honorable Président de la Société,
le baron d'Avène. Le Jury était composé en grande partie de
membres délégués deplusieurs Sociétés 4'HorlicuUure : c'étaient
MM. Moreau-Lambin, de la Société d'Epernay; Ernest Ballet,
de la Société de ïroyes; Paul (>ollard, de la Société du Raincy ;
Clément CoUard, de la Société de Dammartin ; Bézy, de la So-
ciété de Melun-Fontainebleau ; Vauvel, professeur d'Arbori-
culture; A. Hébrard, membre de la Société nationale d'Horti-
cullure de France; et enfin votre délégué.
A une heure, le Jury se rendait au local de l'Exposition, et,
afin d'activer le travail, se divisait en trois sections : la 1''', Flo-
riculture; la 2"', Arboriculture et fruits; la '.i", Culture maraî-
chère et industries horticoles. J'ai dû à l'honneur de représenter
la Société nationale celui d'être nommé Président du Jury. Notre
collègue M. E. Delamarre a rempli les fonctions de Secrétaire.
M. Barre, Président de la Société d'Horticulture de Dammartin,
venu pour visiter l'Exposition, a bien voulu, sur les instances de
M. le baron d'Avène, s'adjoindre au Jury, qui a commencé aus-
sitôt ses opérations.
A quatre heures, le travail était terminé et les Présidents de
sections se réunissaient pour rattribulion des prix dhunneur.
Avant de vous donner connaissance des principaux lauréats,
un mot sur l'aspect général de l'Exposition. La municipalité de
; l) JJyposi'i lu H (JCluJjrù i8«li,
DK l'kXI'OSITIO.X DE LAG.NY. 783
Lago}' avait mis gracieusement à Ja disposition de la Société
d'Horticulture de l'arrondissement de Meaux une magnifique
place bordée d'une double rangée d'arbres qu'on nomme
« Place d'Armes », et sur laquelle était dressée une tente spa-
cieuse, appartenant à la Société. En entrant dans cette tente on
était agréablement surpris : un jardin à l'anglaise avait étéartis-
tement dessiné et la fraîcheur des plantes exposées, Caladium,
Bégonia, Géraniums, Bouvardia^ plantes de serres à feuillage
ornemental, etc., etc , formant de très beaux massifs, produi-
sait le meilleur eliet.
De chaque côté de latente se trouvait une galerie couverte,
garnie de tables, où étaient exposés les fleurs coupées et les
fruits. Lagaleriedu fond contenait de magnifiques lotsde légumes
variés. En dehors de la lente, à l'entrée, se trouvaient deux
beaux massifs d'arbres verts, et, sur le côté gauche, une plate-
bande contenait les arbres fruitiers. Enfin sur le côté droit était
l'Exposition industrielle des objets se rattachant particulière-
ment à l'horticulture.
Le Jury a adressé ses félicitations aux membres de la Commis-
sion d'organisation et principalement à M. Pichon, Co.nmissaire
général^ horticulteur àLagny, lequel, assisté de M.Delaporte, ar-
chitecte, adjoint au maire de Lagny, a disposé avec beaucoup
de goût les produits variés des exposants. Lui-même avait, du
reste, contribué, pour une large part, par ses apports à la gar-
niture des massifs.
Au nombre des principaux lauréats figurent : M. Goujon, jar-
dinier chez M. Lemenil, au bois de Ghigny, qui a obtenu le
prix d'honneur du Ministre de l'Agriculture, une médaille d'or,
pour un lot de Caladium du Brésil, 90 variétés; un lot de Bégo-
nias à feuillage variés^ 80 variétés; un lot de Pelargonium zonale,
à fleurs doubles, 60 variétés.
Prix d'honneur, médaille d'or offerte par les Dames patron-
nesses, à M. Wliir, jardinier chez iM"'' Ménier, à Noisiel, pour un
lot de Caladium, 50 variétés, un lot de plantes de serres tempé-
rée et chaude, un lot à' Achymenes et de Gloxinias, deux Vanda
tricolor (Orchidées).
?m d'honneur, médaille d'or o^erU par M. Foucher de
784 EXPOSITION DE LAGNY.
CareiJ^ à M. Hanriau, pépiniériste à Meaux, pour un lot de Coni-
fères, 82 variétés, un lot d'arbustes à feuilles persistantes,
202 variétés de fruits, fleurs coupées, arbres fruitiers, etc., etc.
Prix d'honneur, médaille d'or ofl'erte par M. de Rothschild, à
M. Cousin, chef de culture au gros Orme, à Gennevilliers, pour
un lot d'ensemble de légumes variés.
Prix d'honneur, médaille d'or oft'erte par M"^'^ V" Ménier, de
Noisiel, à M. Delaplace, jardinier chez M. Dethomas, à Montigny,
pour un lot de plantes de serre à feuillage ornemental et un lot
d'Ananas.
Médaille d'or oflerte par M. Prévet, député, à M. Edouard
Lefort, pour un lot de Wlj variétés de fruits, Pommes de terre
grefl'ées, Melons d'amateurs, Fraises, etc. etc.
Médaille d'or ofi'erte par M. Dethomas, Conseiller général,
à M. Robert, jardinier chez M™" Y"^^ Pasquier, à Meaux, pour
78 variétés de fruits, 75 variétés de Roses coupées.
Médaille d'or offerte par M . le baron d'Avène, Président de la'
Société, à M. Evrat, jardinier chez M. Journet, à Lagny, pour
3 lots de fleurs en pots, Achiinenes, Bégonia flcx, Caladium,
\ lot de légumes.
Médaille d'or oflerte par M. Barigny, Vice-Président de ia So-
ciété, à M. Galineau, horticulteur à Lagny, pour un lot de Coni-
fères, 62 variétés, un lot d'arbustes, 25 variétés, un lot de fruits,
93 variétés, un lot d'arbres fruitiers.
Médaille d'or offerte par la ville de Lagny, à M. Armandies,
fabricant de pompes, à Lagny.
La grande médaille d'honneur en argent, offerte par M. le
Préfet de Seine-et-Marne, a éh' décerm-e à M. Pichon, horticul-
teur à Lagny, pour un lot de Boiwardia, un lot de Pelargonium
zonale, un lot d'ensemble de plantes variés, un lot de Ficus
elaslica, 140 variétés de Roses coupées, 27 variétés d'Allhœa en
ffeurs coupées.
En terminant, Messieurs, permettez-moi de vous dire que le
meilleur accueil a été réservé à votre délégué et aux membres
du Jury et que j'ai cru devoir remercier, au nom de la Société
nationale, le sympathique et dévoué Président de la Société,
M. le baron d'Avène, notre collègue et ancien Vice-Prési-
PLANTES NOUVELLES OU RARES. 785
dent, ainsi que les membres de la Commission d'organisation.
Le soir, à 7 heures, un banquet était offert aux membres du
Jury et réunissait une partie des exposants et des membres de la
Société d'Horticulture de Meaux. Il était présidé par M. le baron
d'Avène ayant à sa droite M. Quillard, maire de Lagny. Plu-
sieurs toasts ont été portés, par le Président au Jury, par M. le
maire de Lagny à l'Horticulture, par M. Barigny, Vice -Prési-
dent, à la municipalité de Lagny, aux Dames patronnesses, enfin
par votre délégué à la Société d'Horticulture de Meaux, à son
zélé Président qui remplit ces fonctions depuis trente-quatre ans.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ÉTRANGÈRE
plantes nouvelles ou rares
décrites dans des publications étrangères.
Gartenflora
Calophaca ê'rantlîflora Regi-l, Gartenf., 15 sept. 1886, p. 517,
pi. 1231. — Calophaque à grandes fleurs. — Asie centrale. — (Légu-
mineuses -Papillonacées) .
Très bel arbuste qui croit naturellement dans le bassin de
l'Amou-Daria, le long de l'Aksu et dans les provinces de Ruleb
et Darwas; là, il s'élève sur les montagnes de 1,|-{00 à 2,000 mè-
tres d'altitude; aussi M. Regel pense-t-il qu'il sera parfaitement
rustique en Allemagne ; il le sera donc à plus foi te raison en
France. U a été découvert par M. Regel (Alb.), fils, qui en a
envoyé des graines au Jardin botanique de Saint-Pétersbourg.
Celui de ses deux congénères dont il se rapproche le plus est le
Calophaca loolgarica Fiscn., dont il se distingue néanmoins sans
peine. Le C. gixmdiflora est un arbrisseau rameux, dont les
rameaux sont revêtus des bases de feuilles qui ont persisté Ses
feuilles pennées, ramassées au bout des rameaux, à l!î}-13 paires
de folioles ovales, presque sessiles et surmontées chacune d'une
petite pointe, sont terminées par une foliole impaire.* Chaque
54
786 REVUE UIBLIUUKAI'UKJUE ÉTKANGÉKE.
branche porte plusieurs grappes lâches de fleurs colorées en
beau jaune d'or et longues d'au moins O'"02o, dans lesquelles
l'étendard, large et obovale, surpasse quelque peu les ailes et
la carène. A chaque fleur succède une gousse longue de
O^OS, dans laquelle les graines avortent, sauf une ou deux.
Les feuilles et les pétioles sont duvetés; les pédoncules, les
pédicelles et le calice le sont aussi, mais à leur duvet étalé se
mêlent des soies plus raidos qui portent chacune une glande et
qui sont au moins deja\ fois plus longues que dans les autres
espèces du même genre.
Orixa japoiiiea Tiiuînb. — Gcwtenf., ]" octobre 1886, p. u41,
pi. M'ai. — Orixe du Japon. — Japon. — (Rutacées?)
Arbrisseau qui croît naturellement dans les parties méridio-
nales et moyennes du Japon, sur les montagnes boisées, et qui
existe depuis plusieurs années dans quelques jardins botani-
ques, notamment dans celui de Berlin, mais qui, étant dioïque,
parait n'être encore représenté en Europe que par des pieds
mâles. 11 est surtout intéressant pai'tla forte odeur aromatique
iju'exhalent ses feuilles et ses fleurs qui, au reste, sont insigni-
fiantes. Celte odeur aromatique fait dire à M. Eichler, dans
l'article qu'il lui consacre, qu'il y aurait intérêt à cultiver cette
espèce qui pourrait bien, pour ce motif, avoir des propriétés
médicinales analogues à celles des PUocarpus, dont le genre
Orixa n'est pas très éloigné, et qui fournissent aujourd'hui à la
médecine un médicament précieux. VOrixa japonica Tiiunb.
porte le nom de Celastrus Orixa dans la Flore du Japon de
Siebold et Zuccarini.
DECEMBRE 1886
787
OjJilillVA TIO.NS MlirÉOROLOGIQUES FAITES PAR M. F. JaMIN , A BoURG LA-ReiNE
PRÉS Paris fALTiTioE : 6]'°)
1
HAUTEUR
.^
TEMPÉRATURE 1
du baromètre.
VE.NTS
ij
^^^^.y
-«"■"^
-^ "
ÉTAT DU CIEL,
<
3
dominants.
Minim.
Maxim.
Matin.
Soir.
1
— <', 9
7,6
760
760,3
m:. X.
Ghiif, Icgl nung. à parlirdc 10 h. dus.
"2
— 1,4
3.9
766, 3
VGO, 3
0 IN.
1^1. il. lan. et d. la mat., miag. raji.-m.,
c'o.ir le soir.
3
— 4,8
3.0
762,3
763, 3
N. K. S.
Nuageux le matin, couvert.
4
— 4,6
- 1,1
703, 5
738, ii
N. S. >\
Clair d. la niiit.niing. leni.,couv. neigt
abondante de 5 à 8 h.
b
— 3, 1
3.3
762
766,3
N.O.
Nuag lemat.el les. cl. d. le mil.d 1 jour
6
— 4. 9
9,7
764
739, 3
0. S. so.
Couvert, potile pluie ver-; 10 h. du s.
7
3, S
10,0
731,5
757
SO. U. K.
Pluie tonte la nuit cl pi'. I ou te la ni.Tl.av.
(t grêle d. rn[).-n)., éclaircies, pies-
que clair le soir.
8
1,8
8,0
742
733
SO.
Pluie Itc la u. et pr.ltc lajoui iice.diluv.
p. niom.av.gr. ventsouf. en lempèle,
clair et rclalivciiient caliue le soir.
9
•2,1
7,3
733, 3
741
SO.
Nuageux et Icgt pluvicu.x.
10
0,4
7.7
745
734,3
>0.
Nuageux, nu peu 'le pluie, cl. le soir
M
- 1,9
7,8
734.0
747
SE. S.
Pet. |d. dans la nuit , c :uv |jl. gr. v. le s.
\i
7,8
13,0
730, o
7o6, 0
. 0.
(.r.v. tte lan. .nuag., pet. |d. d. l'ap.-m..
clair le soir.
13
4,9
8,8
737,3
733
SE.
Nuag. le mat., couv., pi. cont. 3 ,'i8 h. s.
14
7,0
1-2 ■>
732,0
733
SO.
Couv. et légl pluvieux, pi. abouti, le s.
Ib
6,4
9,4
738 ■
730
OSO.
Pluicpresq. tlela n.ctdegr. mat. nuag.
plusieurs averses.
16
3,6
7,3
748
743, 3
W.^JE.
Couv. .pluvieux à partir d.4 li. ap.-ni
n
— 0,3
0,8
73^,3
730
S. 0.
Légt brumeux le mat., couv., pi. ab les
18
V)) 1,1
(2)9,3
732
737
M). TiE.
Couv., pluie Ir. froide, de midi à 4 h.
19
— 1,0
-2,2
"37
733, 5
S. E.
Couv.gr. mat. ,neigi' cont. à p.irt. ICh.m
20
2^0
3,1
737
761
N. NO.
Couv., qq ccl. l'ap -m. un peu e neige
vers 10 11. du soir.
21
— 2,8
2,2
T67
770,3
NO. N.
Gr.ventdeN.-O, dans la nuit, clair.
2?.
-- 8,0
(3) 2, 1
768
735,3
SE.
Couv.gr. m., légtnuag.,couv.denouv.
à pa: l.de4 li. s. grésil, ii;!ig. et pluie
23
l-,3
6,9
733, 0
7C0,5
S.
Nuaget'x, clair le soir.
24
— 1.0
2.8
737,5
733
S.
Couv. et Icgt brum. (d. en ire 3 et 0 h. s.
!5
0,7
7,3
762
762,3
SE. 0.
r.lair le malin, uuagei>x.
26
- 1,0
4,1
763
746
SE. 0.
Cniiv.,pl. et grand venta parlirde8 li.s.
27
1,"
6,2
747,0
764
0. NO.
Pluicetgr. v.souf. en t mp lie la nuit,
cou vert, qq. éclaire les l'ap -m. cl. le s.
28
0,8
7,7
763
738,3
0.
l'iuiepr. lie la nuit, couv. cl pluv., qq.
éclaircies l'a près-midi.
20
2, 2
7, ■>
739
762
0.
Clair le matin, nuag. jjluicab. le soir.
■i9
0^4
7,3
763, ^
771,5
N.
PI. une partie de la nuit, légt brumeux
de grand malin, nuageux.
il
— 0,9
2,8
772
771
NNE.
Nuageux, clair le scir.
(1) Température observée l'après-midi.
(2) Température ob ervéc le malin.
(3} Température observée dans la soirée
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE TOME VIII (1886) DE LA 3" SÉRIE
DU JOURNAL
DE LA SOCIÉTI' NATIONALK IVIIORTICILTLHK Dl- KUANCF
N. B. Diins celle lablo, les litres d'arliclcs, noms de plantes et d'aulcurs qui
appartiennent à la section du Journal inlilulce Revue bibliographique étran-
gère, sont précédés d'un astérisque (*) ; les noms d'aulcurs sont en petites
CAPITALES, tandis que les noms latins de plantes et les titres d'ouvrages sont
en italiques.
* Adùmtum elegans .... 190
Age des graines; son in-
fluence sur les plantes en
provenant; M. Thierry. . xrvii
Age des graines; son in-
fluence sur le? plantes ;
M. Millet i
* AloeBainesii 303
* Aloe heteracanllia 607
Alphand et Ernouf ; Rapport
sur leur Art des jardins;
M. JoLY (Ch.) iO
Anthurium connus ; relevé
monographique, M. Berg-
man (Ern,) 83
Arbres géants en Portugal;
M. JoLY (Ch.) 561
Association poinologiqne de
VOucsl; Rapport sur son
troisième Congrès; M. Mi-
CHELl.N 1 02
Pages.
Aui)i\v ; Rapport sur son séca-
teur; M. Delavii.le(C1i.). . 100
Aldibert (J.). — Plantation
d'espèces fruitières en
terres médiocres, dans le
Midi Lxxiv
Avis, 5, 65, 128, lî!), i93, 4H
Bach. — Compte rendu de
l'Exposition d'Amiens. . . 584
B\i;rET (Ch.). — Fruits avan-
tageux en grande culture .'lui
Baltet (Ch.). — Plantation
d'arbres fruitiers en terres
médiocres. ....... lxiv
Bazin; Rapport sur un livre
de lui-, M Chevallier (Ch.). 333
Bégonia Ameliœ (Note sur le) ;
M. P. DUCHARTRE . . . .153
Bergman (Ern.). — Compte
rendu de l'Exposition de
CouloinmitM's 597
TABLK Dl" VOLUMK l'OUR 1886.
Bergman (Ern.), Michelin,
Dybowski, — Rapport sur
les effets de l'orage du
22 août 1886 401
Bergman (Ern.l. — Notes
horticoles sur rAllemagne
du Sud et l'Âutriche-Hon-
grie 4-Î9, 102
Bergman (Ern.). —Relevé mo-
nographique des Anthii-
rium connus 83
Berthier. —Visite au jardin
du séminaire de Nancy. . 169
Bertrand et Chatenay (Abel).
— Rapport sur un mémoi-
re de M, Ledoux (Désiré). 223
* Billbergia Bakeri Straus-
siana 62
* Billbergia Glazioviana . . 63
Birot. — Emploi des Engrais
chimiques en horticulture
Lxxxvm
Bois du Phytolacca dioica,
f^note ,' M. P. Duchartre. ?8
Boizard. — Manière de dé-
truire les Cloportes dans
les serres 96
* Botanical Magazine. . . .
300, 462, 526, 606
BouRDiN. — Rapport sur un
livre de M. Vauvel . . . .381
Bulletin bibliographique, 14o
322, 485, 752
BuvssoN (Comte du). — Utilité
des instruments météorolo-
giques en Horticulture, c.xxvi
* Callypsiche aurantiaca . . 301
* Calophaca grandiflom. . . 785
Cappe. — Rapport sur son
789
PAGES
établissement; M.Chargue-
RAl'D 77 1
Carrière (E.-A.). — Des Hy-
brides 218
Carrière (E.-A.). — Essai sur
quelques Vignes de la
Chine 549
* Chamœcyparis Laivsoniana
Bosenthallii 6 2
* Chamœdorea Arenbergiana. 300
Champignons ; quels sont
ceux qu'on peut cultiver?
M. RozE cm
Chantrier (E.). — Compte
rendu de l'Exposition de
Senlis 775
Charguerauu.— Compte ren-
du de l'Exposition de Ver-
sailles, en 1883 54
Chargueraud. —Compte ren-
du de l'Exposition de Sedan 443
Chargcebaud. — Groupement
méthodique des Chrysan-
thèmes de rinde 35
Chargueraud. —Rapport sur
les Bégonias tubéreux de
M Robert (A.) 165
Chargueraud. — Rapport sur
YEssai sur le Chrysanthème 226
Chargueraud..— Rapport sur
l'établis, de M. Cappe (E). 771
Chargueraud. — Rôle et in-
fluence des terres sur les
végétaux ligneux en plein
air cxxxv
Cn.vTENAY (Abel). — Compte
rendu de l'Exposition
d'Evreux. 456
Chatenay (Abel). — Compte
700
TABLE DU VOLUME l'OUU 1886.
rendu de l'Exposition du
Mans 588
Chate.nay (Abel). — «lomple
rendu de l'Exposilion, par
la Société, en octobre 1886;
partie fruitière 689
CirATESAY (Abel) et Bi:hti\am).
— Rapport sur un mémoire
de M. Ledoux (Désiré) . . 32.J
Chaire (Lucien). — Compte
rendu de l'Exposition de
Wassy M 'i
CiiAURK (Lucien). — Rapport
sur la Tombola 529
Chaui'.é (Lucien). — Rapport
sur un cbaufTage de M. de
Veiideuvrc "^l'i
(!iii;vAi.i.iKit (Cil). — Dessèche-
ment de la rafle des Raisins xi.vn
Ciii-VAi.LiKu (Cdi.). —Rapport
sur un livre de M. Razin. .'J'5'i
Chrysauthèmesdcrindc ; leur
gi'oupement mctliodii[uc ;
M. ClIARf.UfclUl I) o"i
Cloportes-, manière de les dé-
truire dans les serres;
M. BOIZARD 90
* Cn'lngiinc stclhu'is 122
Comitéd'Arboriculturc ; Com-
pte rendu di' ses travaux,
en ISsîJ; M. MiciiKUN . . 228
Comité de Culture potagère;
Compte rendu de ses tra-
vaux, en ISS"; M. Dyuonvski. iiO
Comité de l'ioriculture; Co:ii-
pte rendu de ses travaux, en
1885; M. Dki.avu.lk (Cli.). 511
Comité des Arts et Industries
borticoles: Comple n^idu
l'ACRS.
de ses travaux, en 1885;
M. Leboelf (Henri). . . .180
Commission des Récom-
penses; procès-verbal de ses'
séances des 26 et iS octobre
1S8f) 6 2
Compte rendu de TExposition
d'Amiens; M. Bach. . . . 584
Compte rendu de l'Exposition
de Bordeaux; M. Ci.ady. . 519
Compte rendu de l'Exposilion
de Coulommiers. M. Iîerg-
MAis iErn.). . 597
Compte rendu de l'Exposition
de Dijon; M. Veulot [\).]. 576
Compte rendu de l'Exposition
de Lagny ; M. Yitry.. . . 78 i
Compte rendu de l'Exposition
deNcuilly-Plaisance; M.Lk-
l'ÉRE. . ■ 59 i
Comple rendu de l'Exposition
de Ncuilly (Seine); M. De-
LAMAIUU: 118
Compte rendu de l'Exposition
d'Evreux;M.Cn\TKNAY(.\bel) t G
Compte rendu de l'iuposition
d'Orléans;M.DEEAViLi.E(L.). 449
Compte rendu de l'Exposition
de Rouen-, M. Remv, père. 45 {
Compte rendu de l'Exposition
de Sedan; M. Cnviir.iERAi i>. 4l.'{
Compte rendu de l'Exposition
de Sentis ; M. CllA^TRlEn (E.) 77 '.
Compte rendu de l'Exposition
de Strasbourg; M. Miuiei,. 779
Compte rendu de l'Exposition
deïroycs; M. ILvRiOT ([\iuli 601
Compte rendu de l'Exposition
de Versailles, en iss.-i:
TABLE DU VOLUME POUR 1886.
Pahks
M. ClI.VRGUERAUD 54
Compte rendu de l'Exposition
. de Versailles, en 18^6; M.
Jamlx (Ferd ) 389
Compte rendu de l'Exposition
de Wassy ; M. Ciiaurk (Luc.) 1 14
Compte rendu de l'Exposition
du Mans; M. Chates.vy ,ÂbeI) -'iSS
Compte rendu de l'Exposition,
par la Société, en mai 1 886;
partie horticole; M. P. Du-
CUARTRE. . . 639
Compte rendu deTExposition,
par la Société, en mai 1886;
partie industrielle; M, So-
hier(G.) 674
Compte rendu de l'Exposition,
par la Société, en octobre
1886, partie florale; M. P.
DuCftARTRE 682
Compte rendu de l'Exposition,
par la Société, en octobre
1886; partie fruitière;
M. Chatenay (Abel). . . , 6>2
Compte rendu de l'Exposition,
par la Société, en octobre
1886; partie potagère;
M. HÉBRARD (Alex.). ... 696
Compte rendu des travaux de
la Société, en 1 885 ; M P.
DUCHARTRE 6
Compterendu des travaux du
Comité d'Arboriculture, en
1885; M. Michelin .... 228
Compte rendu des travaux du
Comité de Culture potagère,
en 1885; M. Dyrowski . . 4iO
Compte rendu des travaux du
Comité de Floriculture. en
791
Pages
1885; M.DELAViLLE(Ch). .511
Compte rendu des travaux du
Comité des Arts et indus-
tries horticob's, e;i 1885;
M. LEiiOEi'i- (Henri). . . .180
Concours aux séances, 130,
193, 257, 305, 363, 411,
465, 533, t09, 737
Concours devant la Société,
en 1885, 5, 65, 128, 257,
305, 363, 411, 46 i, 533,
609, 737
Congrès horticole de 1887,
avis. . . . 465, 533, 609, 737
Congrès horticole de 1886 :
Introductioa i
Congrès horticole de 1886 :
Liste des adhérents. . . . vu
Congrès horticole de 1886 ;
Procès-verbaux :
Séance du 13 mai 18S6. . xxi
— du 14 mai 1886. . xxix
— du 15 mai 1886. . xli
Congrès horticole de 1886 :
Questions proposées . . . iv
Congrès horticole de 1886 :
Règlement ii
Couches; matières pour leur
construction ; M. Dybowski cxxi
Coup d'oeil sur les Exposi-
tions de mai et octobre
1886; M P. DuCHARTRE. . 630
Courtois (Jules) — Le vent
de bise, l'ceil, les boutons
des Poiriers et Pommiers. 212
* CuBOXi. ~ Formation de
l'Amidon dans les feuilles
de la Vigne 347
* Cypripedium Germinyanum 100
792
TABLE DU VOLUME POUR <886.
P ACES
* Cypripedium Leeanum su-
perbiim 126
* Cypripedium Thibautianum 125
* Cypripedium Winnianiim . 252
Delamarre. —(Compte rendu
de l'Exposition de Neuilly
(Seine) 118
Delaville (Ch.). — Compte
rendu des travaux du Co-
mité de Floriculture, en
1885 .511
Delaville (Cil.). —Rapport
sur l'établissement de
M. Poirier 382
Delaville (Ch.). — Rapport
sur un sécateur de M. Au-
bry 100
Delaville (Léon). — Compte
rendu de l'Exposition d'Or-
léans -^40
* Dendrobium Strati(^es . . . 191
Dessèchement de la rafle des
Raisins; M. Chevallier (Ch IXLvn
Destruction des Cloportes
dans les serres; M. RoizAiio 90
* Dniische Garten-ZeitHng,ry:i, 299
Deux belles variétés de Figues
à propager; M. Glady. . .210
Documents relatifs à la dis-
tribution des récompenses 622
DUCHARTRE (P.). — BoiS du
Phytolacca dioica. .... 228
DucHARTRE (P.). — Compte
rendu de l'Exposition, par
la Société en mai 1886;
partie horticole 630
DuCHARTRE (P.). — Complc
rendu de l'Exposition, par
la Société, en octobre 1886;
Pages
partie florale 6^2
DUCHARTBE (P.). — ComptC
rendu des travaux de la
Société, en 18S5. .... 6
Dicuartre(P.), —Coup d'œil
sur Ies2 Expositionslcnues
par la Société en 1886 . . f.30
DuciiARTRE (P.). — Note sur
\e Bégonia Ameliw . . . .153
DuciiARTRE (P.). — Rapport
sur \a. Flore, pittoresque de
lu France 172
DucHARTRi- (P.). — Sur une
Rose prolifère (note). . . 470
Dupanloup; Rapport sur ses
cultures; M. LfQuiN. . . . 569
Duval [L.); Rapport sur ses
cultures; M. Hariot (P.), 385
Dybowski. — Compte rendu
des travaux du Comité de
Culture potagère, en 1885. 440
Dyhowski, MiciiELiiv, Ber(;-
MAN (Ern.). — Rapport
sur les effets de l'orage du
2 î août 1886 401
Dybowski. — Note sur le Ma-
ccron 427
* Kchinocactus denudaluf: in-
terinediux 61
* Kchinocactus Grusoni. . . 25 J
* Kchinocactus senilis . . . . 733
Emploide la vapeur au chauf-
fage des serres ; M . dé "Ven-
DEUVRE xcv
Engrais chimiques en horti-
culture; M. BiROT . . LXXXVIII
Engrais liquides pour les
plantes en pots ou en cais-
ses; M, Van den Heede. cxvi
TABLE DU VOLUME POUR 18^6.
Pagrs
Ernouf et Alphand: Rapport
sur leur Art des jardins;
M.JoLY(Ch.) 40
Essiii sur le Chrysanthcme
(Rapport sur 1'); M. CifAR-
GUERAUD. . , 22(i
Essai sur quelques Vignes de
la Chine;M.CARRiÉRE(E . -A . )
549, 739
* Eiicomis zambesiaca. . . , 123
Examen des Pupilles de la
Seine (Rapport sur l'i ;
M. Michelin 332
Exposition d'Amiens; Compte
rendu: M. Bach o84
Exposition de Bordeaux ;
Compte rendu; M. Glady. 519
Exposition de Couloramiers;
Compte rendu; M. Berg-
man (Ern.) 597
Exposition de Dijon; Compte
rendu; M. Verlot (B ; . . 576
Exposition de Lagny ; Compte
rendu ; M. Vitry 782
Exposition de Neuilly-Plai-
sance; Compte rendu;
M. Lepère 594
Exposition de Neuilly (Seine);
Compte rendu; M. Dela-
MARRE 118
Exposition de Rouen; Compte
rendu ; M. Remy père. . . 453
Exposition de Sedan; Compte
rendu; M. Chargueraud. . 443
Exposition de Senlis; Compte
rendu; M. Chantrier (E.). 775
Exposition de Strasbourg ;
Compte rendu ; M. Michel. 779
Exposition de Troyes ; Compte
793
Pages
rendu-, M. IIariot (Paul). . 6C'I
Exposition de Versailles, en
1885; Compte rondu ;
M. Chargueraud 54
Exposition de Versailles eu
1886; Compte rendu; M. Ja-
MiN (Ferd.) 389
Exposition d"Evreux ; Compte
rendu ; M. Chatenay (Aberi. 4S6
Exposition de Wassy ; Compte
rendu ; M. Chaurjé (Lucien). 1 1 4
Exposition d'octobre 1886:
Programme 353
Exposition d'Orléans; Compte
rendu ;M. Delaville (Léon) 449
Exposition du Mans ; Compte
reudu; M. Chatenay (Abel) 588
Exposition, par la Société, en
mai 1886; grands prix don-
nés à la Société ..... "JOI
Exposition, par la Société, en
mai 1886; liste des récom-
penses accordées 704
Exposition, par la Société, en
mai 1886; partie horticole;
Compte rendu; M. P. Du-
CHARTRK 6i9
Exposition, par la Société, en
mai 1886, partie indus-
trielle; Compte rendu;
M. SoHiER (G.) 674
Expositions tenues par la So-
ciété en mai et octobre 18S6;
(Coup d'oeil sur les); M. P.
DUCHARTRE 630
Exposition, par la Société,
en octobre 1886; liste des
récompenses accordées. . 7?3
Exposition, par la Société, en
im
TAP.LE DU VOLLl
Pages
octobre 1 886; partie florale;
Compte rendu; M P. Di-
CHARTRK . , ''>82
Exposition, par la Société, en
octobre 1886; partie frui-
tière; Compte rendu;.M. Cii.v-
TF.NAY (Abel) 6S9
Exposition, par la Société, en
octobre 1886; partie pota-
gère; Compte rendu; M. Hk-
BRARD (Alex.) 090
Figues; deux variétés à pro-
pager; M. CiLADY 21(1
Flore populaire des Vosges;
M. Haillant. . . Suppl. 193
Flore pi(lorcs(iue de lu France
(Rapport sur la) ; M. P. Du-
CHARTRE \~i2
* Formation de l'Amidon dans
le^ reuilles de la Vigne:
M. CinoM. . 317
Fruits avantageux en grande
culture; M. Baltet (Ch.) . lui
* Fuchsia ampliala 301
CAn,LAiu)o.\. — Rapport sur
un livre de MM. Portes et
Rnyssen 3S0
* Gardcnerfy' Cfiynniflc. 1:>2, 190
* Gartcnjlora. . . 63, '732, T.S.'i
* Garleu-Zeilang 01
G LAD Y. - Compte rendu de
l'Exposition de Rordeaux. .') 9
Gladv. — Deux belles variétés
de Figues à propager. . . 2'0
(joninphlehitnncandiccps. , 191
Grands prix donnés à la So-
ciété 701
Groupement méthodique des
ME POUR 1886.
Pages
Chrysant'ièmes de l'Inde:
M. ClIARGUKRAlD 35
Raillant. — Flore populaire
des Vosges. . . . Suppl. 193
HARioT(Paul;. — Compte ren-
du de l'Exposition de
Troyes 001
IIariot (Paul). — Rapport sur
le ^ cultures de M. Duval(L.). 385
Harraca. — Panachure ou al-
binisme du Laurier-Cerise. 97
Héurard (Alex.). — Compte
rendu de l'Exposition, par
la Société, en octobre 1 886 ;
partie potagère 696
Héurvud (Alexandre). — Note
sur le Witloof 329
* Hybridation des Orchidées;
M. H.-J. Vi.iTCii 18 i
Hybrides (Des) ; M. Cuuuèrk
(E.-A.) 2is
Influence de l'âge des graines
sur les plantes en prove-
nant ; M. Mn.LKT l
InfUicuce de l'âge des graines
sur les plantes en prove-
nant; M. TniERiiY. . . . xcvn
Instruments météorologiques;
leur utilité enllorlicultine;
M. le comte du Blysson cxxvi
* /;■/•>• Rosenbachiana . . . . 734
* I.fora macrolhijrsa . . . . 463
Jamin (Férd.). — Compte ren-
du de l'Exposition de Ver-
sailles, en 1886 389
M. Jamin (Fcrd.'i. — Observa-
tions météorologiques.
— janvier 1886, ... 64
- février 1886. , . .128
TAIÎLE DU VOLUME POUR 1886.
Pages.
795
Pages.
M. Ja.min (Ferd.). — Observa-
tions météorologiques.
— mars 1886 192
— avril 18S6 2o«
— mai t8S6 304
— juiti 1886 352
— juillet 1886. . . 400
— août 1886 . . . . 46i
— septembre 1886 . 528
— octobre 1886. . . . 60S
— novembre 18 '6. . , "736
— décembre 1886. . . 787
Jardin du séminiiire de Nan-
cy; M. Berlhier 169
JoLV (Ch.). — Psote sur deux
arbres géants en Portugal. 561
JoLY (Ch.i. — Note sur la 50'^
session de la Société pomo-
logique américaine. . . . 276
JoLv (Ch.). — Note sur le Pal-
mier de Staouéli 215
JoLY (Ch). — Rappoi't sur
VArldes j'irdins de MM. le
baron Ernouf et Alpliand. 40
Joi.Y (Ch.). ■ — n apport sur le
Thanatophore de M. Martre. 1 76
Jourdain; Rapport sur ses
Poiriers et Chasselas ; M. Mi-
chelin 51
* Junipenis commums suecica . 254
Jury de l'Exposition de mai
18S6, tenue parla Société. 702
Jury de l'Exposition d'octobre
1886, tenue par la Société. 723
* Kalanchoe carneii . . . .251
* Lselia porphyrUis 1 2 i
Laurior-Cerise; sa panaclnire
ou albinisme; M. Harkaca. 97
* Lai/iit fjlandulosa 463
Leboeuf (Henri). — Compte
rendu des travaux du Co-
mité des Arts et Industries
horticoles, en 1885. . . . 180
Ledoux (Désiré) ; Rapport sur
un mémoire de lui; MM.
CiiATENAY , Abel) et Bertraxd 223
LtpÈRE. — Compte rendu de
l'Exposition de iNeuilly-Plai-
sance. 59 i
Lkquin. — Rapport sur les cul-
tures de M. Dupanloup. . 569
Le veut de bise, l'œil, les bou-
tons des Poiriers et Pom-
miers; M. Courtois (Jules). 212
* Lissochilus Saundersoni . . 527
Liste des Récompenses pour
l'Exposition de mai 1886. 704
Liste des Récompenses pour
l'Exposition d'octobre 1886. 724
Maceron (Note sur le)-, M. Dy-
BOVVSKI . 427
Martre ; Rapport sur son Tha-
natophore: M. Joly (Ch.\ . 176
Matières pour la construction
des couches; M. Dybowski. cxxi
Michel. — Compte rendu de
l'Exposition de Strasbourg. 779
Michelin. — Compte rendu
des travaux du Comité d'Ar-
boriculture, en 1885. . . 228
Michelin, Dybdwsici, Bergman
lErn.). — Rapport sur les
eiïets de l'orage du 23 août
18 6 401
Michelin. — Rapport sur le
2*" Congrès de la Société
pomologique de France. 236,2'.';i
Michelin. — Rapport sur les
796
TABLE nu VOLUME POUR 1886.
Pages
Ol
Poiriers et les Chasselas de
M. Jourdain
Michelin. — Rapport sur le 3"
Congrès de l'Association po-
mologique de l'Ouest. . . 102
Michelin. — Rapport sur
l'examen des Pupilles de la
Seine 332
* Microstylis bella 12-^
Mildiou (Ppro?i05pôrrt viticolu] ;
traitements préventifs et
curalifs;M. Prillieux (li;d.\ cvii
Millet. — Influence de l'âge
des graines sur les plantes
611 provenant
* yeiine ManseUi
Nominations :
Séance du 4 4 janvier \ 886 .
— du 28 janvier 18S6.
— des II et 25 février
«886
— des II et 2"i mars
1886
— du 8 avril I8S6. . ,
— du 22 avril 1886 .
— du 13 mai 1886 ,
— du 27 mai 1886. .
— dulOjuin 1836. . .
— du 24 juin 1886. .
— des 8 et 22 juillet 1886.
37!)
— des 12 et 26 août
— 1886 427
— des 9 et 23 septem-
bre 1886 484
— .du 28 octobre 1886. 548
— du M novembre 1886 62!
Notes horticoles sur l'Allema-
irne du Sud et l'Autriche-
I.
12:i
32
3',
I ti
208
209
i73
274
321
322
Pasks
Hongrie ; M. Beugman (Ern.).
429, 402
Note sur deux arbres géants
en Portugal; M. Joly (Ch.). 561
Note sur la 20« session de la
Société pomologique amé-
ricaine; M. Jolv (Ch.). . . 276
Note sur le Maceron; M. Dy-
BOWsKi 427
Note sur le Palmier de
Staouéli; M. .Ioly (Ch.). . 215
Note sur le Witloof;M. Hé-
BRAiiD ^Alexandre). . . . 319
Note sur un Bégonia nouveau
[Beyonia Amelicc): M. P.
Dl'Cii.vrtre 1îj3
* Nympham stellata zaïK-ilni-
rk'tisis
Observations métcorologi
ques; M. J.».min (Ferd.) :
— janvier 1886. , .
— février 1886 . . .
— mars 1886 , . .
— avril 1886. . . .
— mai 1886 . . .
— juin 1886. . . .
— juillet 1886 . . .
— août 1886 464
— septembre 1886 . . u''8
— octobre 1886 . . 608
— novembre 1886 . . '36
— décembre 1886 . . 787
Orage du 23 août 1886; Rap-
port sur ses effets; MM. Mi-
chelin, DvBOwsKi, Berg.m.vn
(Ern.) 401
* Orchidées; leur hybrida-
tion; M. H.-J. Veitch. . . 183
* Orira japonica 786
302
64
128
192
256
304
3ô2
400
TABLE IJU VOLUME POUR 1886.
^97
P.VGliS
Palmier de Slaouéli (Note sur
le); M. JoLY (Ch.) 213
Panachure ou albinisme du
Laurier-Cerise; M. Hauraca 97
Phlox Drummondii à fleurs
doubles (note); M. P. Du-
CHARTRE 317
* Firus heterophylla . . . . 299
Plantation d'espèces fruitières
en terres médiocres, dans
le Midi; M. Audibert (J.). lxxiv
Plantation d'arbres fruitiers
en terres médiocres ; M. Bal-
TET (Cil.) LXIV
Plantes en pots ou en caisses ;
engrais liquides à employer
dans leur culture; M. Van
DEN HeEDE CXVI
*■ Plantes nouvelles ou rares.
61, 122, i 90, 251, 299, 462,
526, 606, 783
* Pogonia pukhella 326
Poirier ; Rapport sur son éta-
blissement; M. Del A VILLE
(Ch.) 382
* Polybotrys Lechleriana. .. 252
* Polypodium macroiirum. . 126
Portes et Ruyssen; Rapport
sur leur livre; M. Gaillar-
DON 380
Prillieux (Ed.). — Du Mildiou
{Peronospora vUicola); trai-
tements préventifs et cura-
tifs cvu
Prillieux (E.). — Un remède
contre la Tavelure des Poi-
res 506
* Primula Reedi 127
Pages
Procès-verbal de la Commis-
sion des Récompenses. . .
Procès verbaux :
Séance du 14 janvier 1886.
— du 28 janvier 1886. .
— du 11 février 1886. .
— du 25 février 1886 .
— du 1 1 mars 1886
— du 23 mars 1886
— du 8 avril 1886.
— du 22 avril 1886
— du 13 mai 1886.
— du27mai1886.
— du 10 juin 1886
— du 24 juin 18^6
— du 8 juillet 1886
— du 22 juillet 1886
~ du 12 août 1886
— du 26 août 1886
— du 9 septembre 1886. 466
~ du -23 septembre 1886. 477
— du 14 octobre 1886.
— du 28 octobre . . .
— du 11 novembre 1886
— du 25 novembre 1886
— du 9 décembre 1886
— du 23 décembre 1886
Prcgramnie de l'Exposition
d'octobre 1886 353
Quels Champignons peut-on
cultiver? M. Roze cm
Raisins; dessèchement de
leur rafle; M. Chev.allier
(Ch.) XLVii
Rapport sur la Flore pittores-
que de la France ; M. P. Du-
CHARTRE Ii2
* Rhododendron Ungernl . . 733
Rapport sur VArt des jardins
622
20
26
66
73
131
138
194
201
258
266
306
314
364
372
412
420
534
544
610
617
738
746
'98
TABLE DU VuLL'
de Mi\J. Ernouf et Alphand;
M. JoLY(Ch.)
Rapport sur la Tombola;
M. Chauré (Lucien). . . .
Rapport sur les Bégonias tu-
béreux de M. A. Robert;
M. CllARGLERALD
Rapport sur les cultures de
M. Dupanloup; M. Lkqvin.
Rapport sur les cultures de
M. Duval(L.);M- Hariot. .
Rapport sur les ciTets de l'o-
rage du 2} août 1886; MM.
Michelin, Dvucw la, LJehg-
MAN(Eru.)
Rapport sur les Poiriers et
Chasselas de M. Jourilaiii;
M.MiCUELIN
Rapport sur Vl-^ssui sur le
Chnjsanlhi'iitc ; M. (^iAiGci.-
UALD
Rapport sur rétablissement
de M. Cappe (E.); M. (Jiiau-
GUERALD
Rapport sur l'établissement
de M. Poirier; M. Dei.v-
VILLE (Cil.)
Rapport sur le Thanatophore
deM. Martrc;M.Joi.Y(Cli.t.
Rapport sur le 3° Congrès de
l'Association pomologique
del'Ouest; M. Michelin. . .
Rapport sur le 27'' Coiigrès de
la Société pomologique de
France; M. Michelin. '236,
Rapport sur l'examen des Pu-
pilles de la Seine : M. Miche-
lin
Rapport sur uu chauffage de
W6
g()9
38;i
401
51
3^2
K6
102
33 i
Mii l'oun ItSHCi.
Pages
M. de Vendeuvre; M. Chauré
(Lucien) 573
Rapport sur un livre de MM.
Portes et Ruyssen; M. Gail-
LARDON , 380
Rapport sur un livre de M. Ba-
zin; M. Chevallier (Ch.). . 33o
Rapport sur un livre de M. Vau-
vel ; M. BoLRDiN 381
Rapport sur un mémoire de
M. Lc'Ioux (Désiré); MM.
CiivTENAY (Abel) et Ber-
trand 2 23
Rapport sur Sécateur de M.
Aubry; M. Delaville (Ch.). ICO
Récompenses; Documents re-
latifs à leur distribution. 622
Récompenses (i iste des) ac-
cordées pour l'Exposilic^nde
mai 1886 704
Récompenses (Liste des) ac-
cordées pour l'Exposition
d'octobre 1885 721
Relevé monographique des
.l«///»r/»m connus; M. Berg-
man (Ern.) 83
Remède contre la Tavelure
des Poires; .M. Prillieux
(Ed ) 506
Re.my père. — Compte rendu
de l'Exposition de Rouen. 4o3
•Revue bibliographique
étrangère. 61, 422, ^83,
2.3 1, 299, 3i7, 395, 462,
526, 606 732, 785
* liluidoilendrvii jnvanicum
lubifloritm 462
* Rlwilodendi'uii Sminioivi. . 732
* Rododendron Ungurni. . . 733
TABLE DU VOLU
Paoks
* Rhynchanthus hintjiflurus . 606
Robert (A.); rapport sur ses
Bégonias tubéreux;M.
Chakgueraud 365
Rôle des divers métaux dans
les appareils decliauflage;
M. de Vi::ndel'vre xciv
Rôle et influence des terres
sur les végétaux ligneux de
pleiiiair ; M. Cuargueraud. cxxxv
Rose prolifère (Note); M. P.
DUCIIARTRE 4"0
* Rose William Francis Bea-
nett . ioi
RozE. — Quels sont les Cham-
pignons qu'onpeut cultiver? cm
* Siu-ifraga Strachcyl aWa. . 7Î3
Sécateur de M. Aubr\ ; Rap-
port; M. Delaville (Ch.;. 100
Société ; Compte rendu de ses
travaux en 1883; M. P. Dl-
chartre 6
Société; coup d'oeil sur ses
deux Expositions de 1886;
M. P. Dlcuartre 630
Société pomologique améri-
caine ; sa ^O'' session ; M. Jo-
LV (Cil.) 276
Société pomologique de
France; Rapport sur son 27"
Congrès; M. Michelin. 236, 293
SoiiiER G.). — Compte rendu
de l'Exposition, par la So-
ciété, en mai 1886 ; Compte
rendu 674
■ Soudures et leurs consé-
quences; M. Stra^bcrger. 39o
* SpalhogloUb Awjustorum. 1Î3
* Stephanandra incisa. . . 61
ME l'iiUH I.SHt3.
Pages
* Strasburger. — Sur les
soudures et leurs consé-
quences 393
Table des pièces relatives au
Congrès de 1886 clui
Tavelure des Poires; remède ;
M. PRiLLiEUx(Ed.) 506
Terres ; leurs rôle et intlueuce
sur les végétaux ligneux de
plein air ;M. Cuargueraud. cxxxv
TiuERRv. — Influence de l'âge
des graines sur les plantes
en provenant xcvn
Tombola (Rapport sur la;;
M. CiiAURÈ (Lucien). . . . 329
Traitements préventifs et cura-
tifs du Mildiou [Peronospom
vilicola};}!. Prillieux (Ed '. cvu
Utilité des Instruments mé-
téorologiques en Horticul-
ture; M. le comte du Blys-
SON cxxvi
Van den Helde. — Emploi
des engrais liquides pour
les plantes en pots ou en
caisses cxvr
Vauvel; Rapport sur un livre
de lui; M. Bourdin. . . . S8I
Vendeuvre (de). — Emploi de
la vapeur au chauffage des
serres xcv
Vendeuvre (de) ; Rapport sur
un chauffage de lui; M.
Chaire (Lucien) 373
VfNDEUvRE (de). — Rôle des
divers métaux dans les ap-
pareils de chauffage. . . xciv
Verlot (B.). — Compte rendu
de l'Exposition de Dijon. . 576
<suo
TABLE DU VOLUME POUK 1886.
Pages
* Veitch (H.-J.)- — Hybrida-
liou des Orchidées. . . .183
*■ Vigne; formation de FAmi-
don dans ses feuilles; M.
CUBOM 3 »7
Vignes de la Chine (Essai snr
Pages
quelques); M. Carrif.re(E-A) 549
759
ViTRV. — Compte rendu de
l'Exposition de Lagny. . . 782
Willoof (Note sur le); M. Hii-
BRARD (Alexandre) 329
Le Secrétaire-rédacteui'-gérant,
P. DUCUARTRE.
Paris — Imprimerie de G. Roccier et C'*, rue Cassette, 1.
m
FLORE
POPULAIRE
DES VOSGES
FLORE
POPULAIRE
DES VOSGES
PAR
N. RAILLANT
Avoué, Jucteur en Droit.
Ouvrage couronné du premier prix (Médaille d'or unique)
du conconrs de la Société nationale et centrale d'Horticulture
de France. [St^anee du 22 mai 1883)
et publié dans le journal de cette Société.
--:Î>Ï>:Ï3^^*>^>-
PAIUS
SOCIÉTÉ NATIONALE ET CENTRALE D HORTICULTURE DE FRANCE
84, RUE DE GRE.XELLE. 84
ÉPINAL
CHEZ l'auteur, rue DU QUARTIER, 12.
FLORE POPULAIRE DES VOSGES
ou
Rfxueil des noms patois et vulgaires des plantes des Vosges,
CULTIVÉES et spontanées (GENRES, ESPÈCES, FRUITS, ETC. ETC.),
RANGÉS DANS l'oRDRE SYSTÉMATIQUE ET MIS EN REGARD DES NOMS
SCIENTIFIQUES FRANÇAIS ET LATINS, ACCOMPAGNÉS DES STATIONS
OU LOCALITÉS CLASSÉES ALPHABÉTIQUEMENT SOUS CRAQUE ARTI-
CLE, AVEC DES OBSERVATIONS PHILOLOGIQUES, BOTANIQUES^ AGRI-
COLES, HORTICOLES ET ÉCONOMIQUES (1).
par M. .\. Haillant, d'Épiaal (Vosges).
« Recueillir les noms populaires trop dédaignés, afin de
fournir le moyen d'établir un jour une concordance précise
entre les langues usuelles et le langage scientifique. »
De Gandolle.
'< Les noms locaux d'engins, de plan/es, d'animaux sont bons
« à enregistrer. «
(LiTTRÉ, Préface du Supplément au Dinlonnaire de la langue
française, p. 3.)
(( Combien de découvertes les patois, ces conservateurs de
(!) N. B. Ce mémoire a obtenu le prix du concours ouvert devant
la Société nationale d'Horticulture par feu M. Alphonse Lava.lée
(Voyez le Rapport sur ce concours, par M. .Irsène Darmesteter, dans
le Journal, cahier de juillet 1885, p. 408-415).
2
« la tradition, ménagent-ils à la science, nnais aussi combien
" est-il temps de les interroger? »
(Fr. Bonnardot, iJociDiient en palais lorrain, Li Grief, elc, in
Homania, 1872, p. 3-39.)
AVANT-PROPOS.
La Société nationale el centrale d'Horticulture de France et
tous les patoisants français se féliciteront toujours de la géné-
reuse initiative de M. Lavallée, l'honorable Président de la
Société.
Les éludes patoises sont en grand honneur dans notre pays
depuis quelques années, et les encouragements des Corps
savants de France viennent heureusement les féconder. L'uti-
lité, la nécessité même de ces études n'est donc plus à dé-
montrer.
Aussi nous bornerons-nous, dans ce court Avant-proi)os, à
indiquer la façon dont nous avons compris le Programme de la
Société et les moyens employés pour mettre à exécution notre
projet.
Nous énumérerons ensuite les desificrata que nos trop rares
loisirs, et surtout le défaut de préparation pour une étude si
intéressante et si vaste, ne nous ont pas permis de réaliser.
Comment nous avons compris le Programme de la Société,
La nomenclature populaire des plantes, et la concordance
des noms patois ou vulgaires avec la nomenclature scientifique
nous ont paru être l'objet principal du concours.
Au fond, ce programme contient deux études distinctes, mais
qui se corroborent l'une l'autre et se donnent un mutuel appui :
d'une part, en effet, le recueil pur et simple des noms patois ou
vulgaires, même accompagnés des noms français, ne serait
qu'un amas de matériaux presque incohérent, et en quelque
sorte inutilisable, même au point de vue purement philolo-
gique, d'autri^ Ijarl. l'ériumération mê)ne scientifiquedes pl.inio^
— 3 -
spontanées ou cultivées d'une région ne donnerait en définitive
que la Flore de cette région, ou même un aperçu général de la
culture des plantes dans ce pays. Mais la concordance de ce
langage populaire avec le langage scientifique vient heureuse-
ment relier et féconder ces deux parties bien distinctes, et cons-
tituer un travail original, non différent à la vérité des deux
précédents, mais qui en est comme la résultante et comme la
synthèse.
Cette dernière étude suppose donc la connaissance exacte :
1" Du langage populaire de la région dans laquelle on veut
opérer; 2° la connaissance de la culture et de la flore de cette
même région. Telles sont, à notre avis, les bases préliminaires et
essentielles de l'étude proposée au concours.
Ces deux élémerits trouvés, il n'y aurait plus qu'à les fondre
et à les réunir dans un ensemble harmonieux.
Mais malheureusement notre région, c'est-à-dire le départe-
ment des Vosges (que nous avons pris pour objet de nos re-
cherches), manque de ces premiers documents, préparés du
moins en vue du travail proposé parla Société.
A la vérité, nous avons bien, pour la première branche, des
dictionnaires ou glossaires de quelques localités vosgiennes. Un
premier (dans l'ordre chronologique), rédigé par le vénérable
Oberlin (1), est malheureusement trop peu étendu, et on verra
dans la suite de notre esquisse les trop rares emprunts que
nous avons pu lui faire. Un autre a été rédigé par le respectable
curé de Saint-Nabord, M. l'abbé Pétin (2), en 1842. Malheureu-
sement, outre que ce travail ne s'étend point à toute la région
des Vosges, il a été fait par son auteur dans le but de « faciliter
l'étude du français par le moyen du patois » et l'auteur dit
« qu'il eût été inutile d'y faire figurer les mots patois qui n'ont
dans le françai.s aucun terme correspondant, ni même aucune
(I) Easai mr le patois lorrain des environs du Comté du Ban de
la Roche. Strasbourg, Stein, 1773; in-12, 287 p.
(•2) Dictionnaire patois- français, Nancy, Thomas, 1843, in- 16 carré
\vin-31(i p.
expression équivalente ». Enfin un troisième, rédigé en 18ô9 (1),
fait partie d'un recueil plus général, et, bien qu'il soit restreint
à deux ou trois localités vosgiennes, il rentre jusqu'à un certain
point dans le programme de la Société, en ce sens qu'il com-
prend la nomenclature populaire et la nomenclature scientifique,
avec leur concordance.
Mais, comme je l'ai dit, il ne relate que l'idiome d'une vallée
des Vosges et ne s'étend point à toute la région comprise dans
les limites du département de ce nom.
Enfin un travail philologique de premier ordre nous offrait
de précieuses ressources. L<>)> Palois lorrains publiés par
M. Adam (2) nous ont donné la nomenclature populaire d'un
grand nombre de plantes, dont les noms figuraient avec d'autres
aussi usuels dans le questionnaire envoyé aux correspondants.
Mais cette cnumération est évidemment très incomplète et
surtout arbitraire |on n'en saurait faire un reproche à l'auteur),
puisqu'elle se bornait à des mots usuels, et que d'autre part
elle ne compren(i aucune concordance avec la nomenclature
scientifique. Cette étude est surtout philologique.
Ce n'est pas ici que nous devons apprécier les caractères
généraux du patois ou parler populaire vosgien, et faire pres-
sentir à la Commission ce qu'elle pourra trouver dans les
recliendies que nous avons essayées. L'élément populaire et
l'élément scientifique ne se sont pas plus fondus dans le langage
usuel de nos campagnards qu'ailleurs, et, à ce propos, nous
nous permettons de rapporter ces quelques lignes de l'auteur
du Dictiowitiire patois- français : «... Le patois n'étant guère
parlé que par des villageois ignorant les sciences et les arts,
renferme les mots qui se rapportent aux travaux agricoles ou
(1) Cutali'tgui' (les phintrs... nisriilaires (.spontanées) dans les rallrps
de Cleurie et de la Moselotte,^.l3 à 115 et Calitl<i{iue des plantes phuné-
ragammes cultivCes ou subspontnnêes... p. llfi à 135, dans La Vallée de
Cleurie, par X. ïhiriat. Mirecourt et Paris: ntitulipii. in-lK, vi-45S p.
avec une carte.
(2) Nancy, Grosjeau-Maupiii. Paris, Maisoniuiive, In.sI. in-S", lu
459 pages avec une carte .
manuels, aux différentes professions exercées à la campagne
par l'ouvrier et l'artisan ; mais on ne doit pas s'attendre à y
trouver cette nomenclature de mots techniques ou scientifiques
qui forment plus de la moitié d'un dictionnaire français »
(Pétin; Préface de l'ouvrage cité p. 3. Nancy, Thomas, 1842).
Nous nous permettons d'ajouter que si le lang.-ige populaire
manque dune certaine catégorie de termes et d'expressions, en
revanche il est bien plus riche sous d'autres rapports : il a des
vocables qui lui sont propres, que l'auteur du Dictionnaire a
appelés « à peu près intraduisibles ». Ils n'ont pas en effet leur
équivalent exact dans le français, qui ne les connaît pas; ils
exigent habituellement une périphrase pour exprimer leur signi-
fication complète, leurs diverses acceptions ou leurs nuances.
Ils se traduisent néanmoins parfois littéralement en français
populaire local. Nous trouverons ainsi, dans la suite de ces
recherches, des noms de fruits ou de graines qui n'existent pas
en français ; Hnouse, graine de lin; cocrosse, cône de Sapin, de
Pin; grenolte, graine du Sorbier, etc..
Pour la seconde branche, nous sommes plus heureux. Dès
'1845, le savant D'" Jean-Baptiste Mougeot faisait paraître un
Tableau de la végétation spontanée de nos Yosges 1), dans
lequel il a intercalé ceux des noms patois ou populaires qui lui
ont paru les plus remarquables. Cette nomenclature s'étend
même aux Champignons, comme on le verra dans la suite. Mais
cet estimable naturaliste n'a pas donné — et à dessein — les
plantes cultivées, ni même celles de la grande culture. Cette der-
nière lacune fut comblée par le regretté M. Godron (2), notre
premier guide dans nos herborisations, mais alors sans nomen-
clature populaire; au surplus, les recherches du botaniste nan-
ti) Considérations gém-ndes sur la végétation spontanée du départe-
ment des Vosges. Epinal, Gley, 4 843, gr. in-S", 336 p. Extrait de la
Statistique du département des Vosges, par H. Lepage et Ch\rtox,
!•'■ vol., p. 463 à 516. Dans notre travail, nous renvoyons à ces deux
ouvrages : la pagination la plus faible correspond au tirage à part.
{'^'j Flore de Lorraine. Nancy, Grosjean; Paris, Baillère; 'i" édit., 1861,
2 v.in-18. La 3" édit. était sous presse quand nous écrivions ces lignes.
— 6 —
céen se sont élendues à toute la Lorraine. Enlin M. le docteur
Berljer publia, en 1876, un Catalogue des Plantes vasculaires des
Vosges (1), contenant ses nombreuses découvertes et celles de
ses compatriotes. Toutefois, ce recueil ne comprend pas les
plantes cellulaires, ni celles de la grande culture ; mais, en re-
vanche, il donne quelques noms vulgaires qu'on peut considérer
comme étant du pays, car un très grand nombre ne se trouvent
ni dans nos dictionnaires (même Littré) ni dans nos Flores
françaises.
Nous devons entin mentionner la Florr d'Alsace (2j de Kirs-
chleger, que nous regrettons de n'avoir pu utiliser que lorsque
les deux tiers de notre travail étaient déjà mis au net. La plu-
part des ■ noms vulgaires recueillis par ce botaniste érudit
peuvent s'appliquer à nos Vosges ; mais comme ils ne sont ac-
compagnés d'aucune localité, nous les avons placés en tète de
la liste alphabétique des stations philologiques énumérées sous
chaque article.
Voici quelles dispositions nous primes alors j)Our réaliser le
programme de la Société dans toute l'étendue de notre dépar-
tement.
Et ceci nous amène tout naturellement à la seconde partie de
cet Avant-propos.
Mngcns eniplogi's //oui' nieltri' n être ut ion Ir prugnnnine de In
Société, tel (jue nous l'avons compris.
Nous avons utilisé les documents imprimés que nous venons
d'esquisser et cherché à étendre, au moyen d'une enquête, nos
recherches philologiques, botaniques, agricoles et horticoles
atout le département. Telles sont les deux principales sources
de nos investigations.
Nous avons demandé à nos compatriotes aide et appui, et
(1) Dans les Annales de la Société d'Émululion des Vosges, tome XV,
2« cahier, Epinal, Collot; Paris, Goin, 4876, p. 83 à 342 (c'est à ce
tirage que se rapporte notre pagination).
(2) 3 vol. in-18, Strasbourg, l'auteur ; Paris, Masson, ISJiMS.-iS.
pour faciliter leur tâche et la nuire nous avons joint à notre
demande les instructions générales que nous allons transcrire :
car elles sont comme le résumé de notre projet en ce qui con-
cerne la nomenclature populaire.
« Instructions générales pour les noms patois des plantes des
Vosges.
« Ces instructions sont nécessaires afin de parvenir à donner
l'unité et la cohésion à un travail d'ensemble.
« Le travail proposé étant un recueil de noms patois et vul-
gaires ne doit pas comprendre ; 1" les noms qui ne diffèrent pas
complètement du français ; ^^ les dénominations patoises qui ne
seraient pas des noms patois dans la bonne acception du mot,
ou ne seraient que la traduction faite en quelque sorte*, dessein
d'un nom français ou d'un nom vulgaire.
« Mais on doit i-ecueilîir non seulement les noms des plantes
(espèces, tout au moins les genres), mais encore : 1" les variétés
et sous-variétés ayant des noms patois, ce qui se présente sur-
tout pour les plantes cultivées (la plupart sont dues à la pro-
venance ou origine, la précocité, la couleur, etc.) ; 2" les noms
patois des graines ou fruits ayant des noms différents de la
plante qui les porte (faine, gland, pomme, poire, graine de lin,
etc., etc.) ; 3° les synonymes patois ou désignations multiples de
la même plante.
« Il sera bon de placer à côté du nom patois les initiales
constatant les différences de genre ou de nombre des noms pa-
tois d'avec les noms français (m., f., s., pi.).
« Une liste préparatoire n'est qu'un cadre général qui peut
être agrandi ou restreint selon la culture ou la flore et la capa-
cité du patoisant. Elle n'est bonne tout au plus que pour être
consultée comme aide-mémoire.
(^ Il est de la plus haute importance de donner ce qui peut
attirer Tattention et ce qui, sans sortir du cadre d'une étude sur
les noms patois des plantes des Vosges, s'y rattache cependant
par un côté quelconque. C'est en ceci surtout que les connais-
sances spéciales du patoisant et son talent lui seront du plus
grand secours et permettront d'attendre de lui une œuvre ori-
ginale. »
Celte enquête, nous sommes heureux de le dire, a été très
féconde et nous ne pouvons que renouveler ici nos remercie-
ments les plus sincères à tous ceux de nos compatriotes qui ont
bien voulu répondre à notre appel. On pourra juger de la va-
leur des documents ({u'ils ont eu la gracieuseté de nous faire
tenir et de leur nombre, par la liste suivante. Plusieurs de nos
correspondants s'étaient déjà exercés dans les études patoises
lors de l'enquête ouverte par l'Académie de Stanislas de Nancy,
dont les résultats ont été coordonnés et publiés par M. Adam
sous ce titre : Les Patois lorrains (Voy. p. 4).
Aouze. — M. Garnier, directeur des Ecoles primaires à Epi-
nal:
Bainvnie-aux-Saules. — M. leD' Liégeois, membre de la So-
ciété d'Emulation des Vosges, lauréat de l'Académie de .Méde-
cine, etc., etc.
Ban de La Hoche. — M. Grovisier, professeur en retraite
(d'après le D' Oberlin et ses observations personnelles).
Bertrimoutier. — D"" (ieorgeon,
La Bresse. — M. l'abbé Hingre, ancien correspondant de
l'Académie de Stanislas ; a étudii- à fond le patois de La Bresse,
son pays natal.
Brouvelieur(3S. — D'' Matliieu, de Fraize.
Bru. — M. Oudot, instituteur.
Bruyères. — D'' Mathieu,
Bruyères. — D'' Mougeot fils, membre de la Société d'Emula-
tion des Vosges, membre de l'Académie de Stanislas, collabo-
rateur de la /{eviic 7)ii/n)li)ijifjai' dirigée par M. Roumeguère.
M. Mougeot nous a envoyé un grand nombre de noms vulgaires
de Ghani[)ignons, et a bien voulu revoir notre manuscrit sur
cette partie difficile.
Bulgnéville. — M. Renault, officier d'académie, membre de la
Société d'Emulation des Vosges, horticulteur et pépiniériste.
Gel les. — M. Etienne, propriétaire et cultivateur.
Gharmes-sur-Moselle. — D"" Ghevreuse, membre de la Société
d'Emulation, lauréat de plusieurs Sociétés savantes.
Gharmes-sur-Moselle. — M. Perrin, instiluteur.
Chalel. — M. (^ionus, propriétnirti et c:ilti\;ileiir.
— y —
Cornimont. — M. Clément (Jean), auteur de plusieurs ouvrages
sur les Vosges ; membre de Fancienne association Vogéso-Rhé-
nane.
Cleurie. — M""' Babel, née Justine Houberdon, propriétaire
et cultivatrice.
Crébimont (St-Etienne). — M. Drouot, instituteur.
La Croix-aux-Mines. — M.Perrin, instituteur.
Dombasle-en-Xaintois. — M. Pierron, instituteur en retraite,
lauréat de l'Académie.
Dombrot-sur-Vair. — M. Conraud, propriétaire et cultivateur.
Domèvre-sous-Montfort. — M.Aubry, instituteur.
Dounoux. — M. (Louis-Jules), propriétaire et cultivateur.
Eloyes. — M. Bouchy, instituteur, lauréat de la Société de
Géographie de l'Est.
Epinal. — M. Lapicque, vétérinaire, amateur fort connais-
seur des Champignons dont il prépare une description avec pho-
tographies.
Fontenoy-le-Chàteau. — M. Dechambenoit, membre de la
Société d'Emulation.
La !Forge. — M"'- Babel, née Justine Houberdon, propriétaire
et cultivatrice.
Fraize. — M. le D'" Georgeon.
Gendreville. — M. Chapellier. botaniste, membre de la Société
d'Emulation et de l'Académie de Stanislas, a concouru à la pu-
blication du Catalogue des piaules vasculaires des Vosges par
M. Berher.
Gérardmer. — M. Méline, instituteur et botaniste, membre de
la Société d'Emulation; collaborateur de La Feuille des jeuneï
naturalisi es .
Gerbamont. — M. Pierrat, naturaliste, membre de la Société
d'Histoire naturelle de Colmar, membre de l'ancienne associa-
tion Vogéso-Rhénane.
Gerbépal. — M. Cuny, pharmacien.
Girecourt-les-Yiéville. — M. Blandin, cultivateur.
Grandvillers. — M. Houot, instituteur.
Hadol. — Plusieurs parents et alliés, cultivateurs.
La Croix-aux-Mines. — M. Perrin, instituteur.
— 10 —
La Neuveville-sous-Chàtenois. — M. Morlot, propriétaire.
La Neuveville-sous-Montfort. — M. Babelot, propriétaire.
Lemmecourt. — M. Cliapeliier (ci-dessus rappelé) : voir Geii-
dreville.
Mazeley. — M. dalland, instituteur.
Médonville. — M. Perrin, instituteur.
Ménil-en-Xaintois. — M. Marchai, insliluteur et M. Drouin»,
cultivateur.
Moreloiaison. — M. Morlot, pro[)riétaire et cultivateur.
Morlagne. — M. Lenioine, instituteur.
Moussey. — M. Lung (Albert), membre (ie la Société d'Emula-
lion des Vosges, membre du Conseil général des Vosges.
Moyenmoutier. — M. Perrin, instituteur.
Ofîroicourt. — M. Durand, professeur àrEcole supérieure de
Nancy.
Padou.x. — D'^ Gosserat, membre de la Société d'Emulation
des Vosges.
Provenchères. — .M. JMathis, instituteur.
Raon-aux-Bois. — André (M"" Eugénie), cultivatrice.
Haon-lEtape. — D"" UaouU, membre de la Société d'Emula-
tion des Vosges et de la Société Philomathique vosgienne, ancien
aide-préparateur d'histoire naturelle à la Faculté de Paris, col-
laborateur de la lîceuc h.orlicok.
Ilomont. — M. Adam, botaniste et propriétaire-cultivateur.
Rouceux. — M. Edme, membre de la Société d'Emulation et
de l'Académie de Stanislas,
Saaies. — M. Georges, instituteur.
Saint-Dié (et environs). — M. Bardy, pharmacien. Président de
la Société Philomathique vosgienne .
M. Ferry (René), docteur en droit et en médecine, membre
de la Société Philomathique vosgienne, collaborateur de la Revue
inyrokKjique de M. Roumeguère ; a bien voulu revoir aussi mon
manuscrit sur les Champignons.
Saint-Etienne. — M, Troyon, instituteur.
Sanchey. — M. Demangel^ instituteur.
Saulxures-sur-Moselotte. — M. Clément (Jean, ci-dessus rap-
pelé : C.ornivnont^ .
__ 11 ._
' Saulxiires-sur-JMoselottc. — M. Méline, (ci-dessus rappelé :
Gérardmer).
Le Syndicat et Le Tholy. — M"'" Babel, née Justine Houberdoii,
propriétaire et cultivatrice.
Totainville. — M. Lemoine, cultivateur.
Trampot. — M. Chicanaux, instituteur.
Tranqueville. — M. Lemoine, instituteur.
Trémonzey. —M. Chapellier (ci-dessus rappelé i.
Uriménil. — Plusieurs parents et amis, cultivateurs.
Vagney. — M. Perrin(Sulpice), membre de la Société d'Emu-
lation des Vosges, botaniste, propriétaire et cultivateur, ancien
correspondant de Billot [centuries), Vice-Président de l'ancienne
association Vogéso-Rhénane.
Val-d'Ajol. — M. Durand (Charles), professeur (ci-dessus rap-
pelé).
Valfroic«urt. — M. Grandemange, avoué à Epinal.
Ventron. — M. Valroff, propriétaire et cultivateur.
Vexaincourt. — M. Lorrain, instituteur.
Ville-sur-Iilon. — D'' Leclerc (Lucien), membre de la Société
d'Emulation, associé correspondant de la Société des Antiquaires
de France, auteur de Y Histoire delà médecine arabe .
Vrécourt. — M. Bourguignon, propi'iétaire et cultivateur.
Wisembach. — M. Lorrain, instituteur (I '.
Assurément, l'enquête eût pu porter sur un plus grand nombre
de communes: mais nous avons préféré la qualité à la quantité.
On sait du reste que les patois, s'ils sont propres à chaque loca-
lité, ne différent pas sensiblement d'une localité à l'autre. D'un
autre côté, nous avons craint d'épuiser l'obligeance de nos
correspondants ; et enfin nous ne disposions que de peu de
loisirs.
La disposition matérielle de ces documents manuscrits en
fera connaître le nombre ; ils ne sont en général suivis d&ns le
corps de chaque article d'aucun nom piitronymiquQ, tandis
qu'au contraire nous avons eu soin d'indiquer le nom des
(1) Au manuscrit de M. Haillaut était jointe une carte sur iaqui'llc
ont (Hé soulij'nées les localités où s'est faite J'cnquèle.
—•12 —
auteurs d'ouvrages imprimés que nous avons mis à contribution.
Les noms patois ou vulgaires donnés par ces derniers auteurs
ont été tous recueillis, à raison de l'autoi'ité et de la confiance
qu'ils inspirent, puis intercalés dans notre rédaction à leur place
respective.
Ici se place tout naturellement un aperçu sur \q plan de noire
travail.
Usant de la faculté accordée par les conditions du concours,
nous nous sommes borné au département des Vosges. Nous
avons espéré laisser ainsi à notre étude une certaine unité topo-
graphique et philologique, craignant à juste titre ([u'une explo-
ration trop étendue ne dépassât à la fois nos forces et nos loisirs,
et n'exposât nos recherches à perdre en exactitude ce qu'elles
paraîtraient gagner en étendue. Nous nous sommes rappelé ce
précepte d'un de nos maîtres : <( Ouatid les personnes qui s'oc-
<• cupent des patois comprendront-elles qu'en cettte étude la
<« plus extrême précision est de rigueur elque cette précision
« est d'autant plus difficile îi obtenir ([u"on étend davantage le
« champ de ses recherches? » {ChriinK/w de la Hu.mania, 187o, p.
159). On verra du reste que, même dans ces limites, notre
champ d'investigation présentait des recherches variées, inté-
ressantes même; qu'il rentrait, croyons nous, dans les condi-
tions du programme et que, malgré nos efforts, nous ne pouvons
nous flatter de l'avoir défriché complètement.
En ellet, notre département, considéré au point de vue du sol,
présente trois groupes principaux, qui sont : le groupe de la
montagne ou granitique, l'intermédiaire ou arénacé et celui
de la plaine ou calcaire. Ajoùtons-y les influences d'altitude et
de climat, et nous aurons des productions extrêmement variées.
Enfin au point de vue philologique, notre territoire a été divisé
par M. Adnm en deux grandes zones : les, patois de la région
orientale ou de la montagne, et ceux de la région occidentale
ou de la^jlaine. Une ligne secondaire, à peu près perpendicu-
laire à la précédente, « isole au sud la région limitrophe de
l'idiome franc-comtois et rejette vers cette contrée » un certain
nombre de localités de nos Vosges qui semblent appartenir à ce
dialecte.
— ];] -
La moisson paraît donc devoir être aussi variée que riche, et
la Commission appréciera si la récolte s'est faite dans de bonnes
conditions.
Les matériaux reçus de nos correspondants étaient dépouillés,
contrôlés, complétés et discutés même avec leurs auteurs,
au fur et à mesure qu'ils nous arrivaient,- et classés sous
un article réservé à chaque genre, espèce, variété, fruit^ etc.
Ils ont été ensuite distribués dans Tordre systématique, d'a-
près la Flore de Lorraine de Godroii (2* édition ; la 3'^ a paru
dans le cours de notre travail) ; la nomenclature scientifique de
cet ouvrage a été prise pour base. Les synonjmes latins, les
noms scientifiques français suivent ensuite; puis viennent quel-
ques noms vulgaires généraux.
Nous avons placé en tête de la nomenclature populaire les
noms qui s'étendent à tout le département ou dont la localité
n'a pu être précisée. Les noms patois et populaires, précédés de
la localité où ils sont en usage, viennent ensuite dans l'ordre al-
phabétique de leur station philologique.
Chaque article comprend le genre; il est ensuite subdivisé, s'il
y a lieu, en types (espèces botaniques), puis en variétés et sous-
variétés, fruits et graines, toutes les fois que ces derniers noms
sont différents de ceux du type. Nous avons même ajouté ce que
l'on pourrait appeler des hybrides philologiques, qui ne sont
autre chose que des mélanges de graines ou fruits différents :
méteil,orge et blé, etc.
Pour ce remaniement et ce classement, nous avons élagué
considérablement dans les matériaux manuscrits et nous ne
nous sommes pas attaché à reproduire plusieurs fois les formes
multiples, mais identiques des noms de la même plante ou
variété. C'est ce qui expliquera la rareté relative des dénomina-
tions très usuelles cependant d'une plante fort connue (Consul-
ter, par exemple, le peu de noms patois inscrits sous le nom de
Blé, TrUicura salivum). A vrai dire, nous n'avions pas à faire la
statistique de la nomenclature patoise ou populaire de chaque
localité vosgienne, mais plutôt à recueillir les noms patois ou
populaires d'une plante. Or, ce nom une fois recueilli, par exem-
ple, à Bru, devait disparr>tre dans noire classement, s'il se
— 14 —
représentait identiquement à Bruyères, Bulguéville, Celles et dans
les autres stations qui suivent dans l'ordre alphabétique.
Les localités ont été classées alphabétiquement sous chaque
article afin de faciliter les recherches ; et ce travail purement
matériel a demandé un certain temps, notamment pour les
variétés cultivées dont les noms usuels sont fort nombreux et
fort divers.
Chaque article est accompagné des observations philologi-
ques, botaniques, agricoles, horticoles el économicjues qu'il
comporte.
C'est ainsi, par exemple, que nous avons noté, pour la parlie
philologique, la prononciation figurée, (]uand c'était utile, la
traduction littérale ou signification primitive, l'origine et l'él}-
mologie qui ont pu être déterminées, la concordance avec le
français^ avec le langage populaire ou d'autres patois de la
France, les différences de genre et de nombre; en un mol, toutes
les particularités grammaticales ou dialectologiques dignes
d'intérêt.
Nous avons fait précéder notre étude d'une aperçu phonétique
sommaire.
Enfin M. leD"" Berher pour les plantes vasculaires, et MM. les
D" iMougeot et Ferry pour les Champignons ont bien voulu revoir
notre manuscrit et nous tenons à les remercier de nouveau pour
l'extrême bienveillance qu'ilsn'ont cessé de nous témoigner.
DESIDFH.\TA
Cette esquisse est loin d'être aussi soignée que nous l'aurions
désiré. Nous nous sommes déjà expliqué sur les niotii's, qui
sont le manque de temps et surtout de préparation.
Ainsi nous aurions désiré pouvoir faire l'enquête nous-même.
Nous aurions eu le double avantage : P d'entendre de vive voix
les vocables de nos patois vosgiens et d'en iranscrire exacte-
ment la prononciation;
i" De déterminer d'après réchanlillon même le nom patois
— 15 —
de ]a plante que nous aurions pu, du moins dans les ca> dou-
teux, rattacher plus sfirement au nom scientifique.
Cette dernière remarque est surtout importante pour les
Champignons, et il nous est resté bien des doutes que nous
espérons éclaircir plus tard.
Nous avons suppléé de nous-mêmc autant que possible au
défaut d'enquête sur place. Plusieurs correspondants ont pro-
fité de leur voyage dans notre lieu de séjour pour venir consul-
ternotre herbier et nous donner de vive voix quelques explica-
tions ; nous avons pu toutefois nous rendre à Ghâtel et dans
d'autres localités limitrophes, et recueillir ainsi de vive voix
la nomenclature populaire que nous avons soigneusement notée
séance tenante.
Enfin nous avons pu recueillir sur le marché de notre ville
quelques noms de variétés de fruits (Pommes, Poires, etc.).
Malheureusement, ce moyen d'investigation a été moins fécond
en bons résultats que nous ne Tespérions. Cette sorte d'enquête
faite sur les marchés des autres localités importantes aurait pu
être fort fructueuse; car on a Téchantillon sous les yeux, et il
est en outre facile de préciser la localité où le nom vulgaire est
en usage; mais nous avons craint encore de fatiguer la complai-
sance de nos correspondants.
Les Sociétés horticoles et agricoles (Sociétés d'Horticulture.
Comices agricoles) auraient pu être pressées davaotage peut-
être; mais, ainsi que cela arrive habituellement, le travail
attendu d'elles n'eût point été probablement un travail collec-
tif; ces Sociétés auraient prié un ou plusieurs de leurs membres
de faire le travail, et l'intervention dune Société ou d'une Com-
mission n'eût été, à notre avis, utile ou même nécessaire que
pour résoudre les cas douteux ou, par exemple, pour rappro-
cher les noms populaires des variétés des noms français connus
des horticulteurs. Pour obtenir ce dernier résultat, il eût fallu
d'abord réunir une collection de fruits de chacune des localités,
les munir d'une étiquette double portant à la fois le nom popu-
laire et celui do la localité, puis les présenter à la réunion^ et
enfin discuter les dénominations douteuses.
Le temps surtout nous a manqué. Il nous a paru aussi qu'il
— W) —
eût été de la plus haute utilité de donner plusieurs tables,
principalement celle des noms scientifiques latins (en souli-
gnant leurs synonymes) classés par genres, celle des noms
français, celle des noms vulgaires et enfin celle des noms patois.
Enfin, et comme couronnement de l'œuvre, ces matériaux une
fois réunis et classés auraient pu faire l'objet d'une étude géné-
rale philologique, ou botanique^ ou horticole, ou même écono-
mique,.
Quoi qu'il en soit, nous présentons néanmoins avec confiance
cette esquisse telle que nous avons pu la rédiger, en exprimant
toutefois nos plus sincères regrets de n'avoir pu la rendre plus
digne de l'attention des membres de la Commission chargée de
l'examiner et de l'apprécier.
APERÇU PHONÉTIQUE SOMMAIRE
Nous ne nous occuperons que des sons propres aux patois
Yosgiens et des particularités remarquables qui diffèrent du
français ou sont inconnues dans noire langue nationale.
I. Voyelles
0 ouvert est noté o. Il est très fréquent et donne un son
intermédiaire entre Va et Vo français : ÔUnUte, oseille, Soyotte
[Carex ampullacea); damas domas (prune); PieddOl,)iiorit\ Pied
d'alouette; il est analogue à l'o français dans vieillot.
h'6 fermé ordinaire est noté 6: ie mol yôdo/ (Lychnis G/thar/o)
offre l'exemple de ces deux sons.
Vô fermé long est surmonté de l'accent circonflexe : ô. Ce
dernier est parfois ouvert Piôme, Pivoine; hô))K\ homme; fume,
femme; mais il est plus généralement fermé : %«, ôihe,Or^fi.
Pour ne pas compliquer la graphie, nous n'avons pas adopté de
signe distinctif. ■
Ua toujours, comme en français, le son u. Il est bi-cfou lonjj.
Ce dernier est noté t/.
Voyelles composées et diphionf/ues simples
Ai =r è français ou é, selon qu'il est ouvert ou fermé ; noire
notation ne distingue les deux que par l'accent (grave ou aigu)
sur l'i : ai ouvert; ai fermé.
Eu et ou se prononcent comme en français.
Vi préposé originaire ou né d'un mouillement simple ou
métamorphique est une source abondante de diphtongues sim-
ples : ùiè, Blé; hiarhe, Herbe; piarhkin, Persil; tiaire, Eclaire;
Kio, Tilleul; pokiesse, Nerprun Bourdaine; (/euc/iotte, Campanule
à feuilles rondes : Fiou, fleur (de farine) ; /lo, fleur (ordinaire).
Dans certaines localités il forme avec Te final un son particu-
lier qui tient le milieu entre l"'' muet proprement dit français
qui ne se prononce pas da.nsâme, lampe, et l'autre e muet dans
le, me, le. se. Il est plus fort que le premier et moins fort que
le second, et se mouille toujours : />'omé/e, Tremble [Populus
Trcmula) ; motad'të, Moutarde ; boiahaitië, Scorzonère humble ;
sombië, Moutarde des champs; pofiê-rosaïe, Alchimille commune ;
sçiilafië, Laitue cultivée. Nos correspondants l'ont nolé ie,ieu, ië'.
Il est facile à reconnaître : il est toujours final et précédé d'une
dentale; on pourrait l'appeler quasi-muet. M. Gilliéron, Patois
de la commune de Vionnaz, le note é.
Yi, inconnu du français, se prononce en une seule émission de
voix. Il donne pour Vi l'analogue du français ia, ie, io pour l'a,
Te, Vo : roijie (pron. rù-yi), rave; fayîne, faine (pron. fè-yî-n') ;
say'l, Sureau (à Celles); ôiji, entendre.
Le double ii trématé s'en rapproche sans doute dans les
formes parhkiin, parsiin, Persil, données par M. Adam, p. 353 et
356, et latiiron, Laiteron (à Romont). Un son analogue pour la
voyelle u se rencontre assez fréquemment ; c'est iju : seyu.
Sureau ; rôyu, rave.
Ou préposé à la façon de ïi est aussi une source fréquente de
diphtongues (Nous avons pu très souvent le noter o. Ex. :
wodcke, Pervenche; prononcez oud-cli); coèche, coidie, pron^
Aouè-ch' ; foéve fouéfe, Fè\e ; aiivoène, Avoine. Il se rencontre
devant toutes les voyelles et même devantcertaines diphtongues,
chwau, ckouau, cheval.
Flouk populaire uks Vosgks 2
— 18 —
Ouo. ouau sont généralement Jongs et fermés; on trouve
aussi ïouô ouvert.
Diphfnngves mêiiillées
Le mouillement se fait au moyen deVy suivi d'un e muet peu
sensible : ùkiuc bouyo», Molène bouillon-blanc, pron. bou-yonet
non hou-lion , comme en français; rrilii''ye, Cerisier, pron. .s'/v'-
liè-y 1 etc.
Il affecte presque tous les sons vocaliques, sauf cependant Yi
pur, dont je n'ai pas encore Irouvé d'exemples.
/)i/)/ifii)iyurs rf'sonnantrs ou nlxiyatUes
Ces sons vocaliques sont une particularité des plus intéres-
santes du patois vosgien. « Elles se prononcent dans le haut du
« palais, la bouche arrondie, en émettant vivement le son pour
« le laisser s'éteindre insensiblement, le tout en une seule émis-
« sion de voix : o... ou. .. eu... e. » Pour le représenter, on lesou-
lignera en le surmontant d'un accent circonflexe : hôs, bois ;
laurier, Laurier; clin, Chou.
I\osa/es
Les nasales simples sont les mêmes qu'en français. Mais
notre langue nationale n'a pas les nasales patoises simples//*,
un, ni la composée yin prononcées à la patoise. La première se
rapproche le mieux de Ving anglais dans siny, spring, morning,
hlessing. L'allemand Lcssiug s'en rapprocherait également, si on
ne faisait pas entendre la gutturo-nasale finale. Cette nasale est
en patois pour 1'? pur ce que les autres nasales sont pour Vn, Vo
en français. Nous la notons lu souligm'' : piarhlnu, Persil, rmin.
Cumin, spini/iœ, Aubépine; hodmde coUm, Knautie (litt, bouton
de gilet). A vrai dire, cette notation spéciale est plutôt embar-
rassante et inutile, tous les in se prononçant comme il est dit ci-
dessus et non ein comme en français. La nasale un est aussi
inconnue du français : hrïin, brun, ne se prononco pas hreun;de
— 19 —
même ai jàn. à jeun; rA') prilnfanœr, GhîJ printanier. Enfin la
nasale composée yia ne se rencontre pas non plus dans notre
langue. « Elle se prononce comme Vin ci-dessus avec le choc
(( d'un y (semi-voyelle) précédant. Elle donne pour le son i le
« correspondant du français ian, ion avec les nasales an, on. Elle
« se rencontre fréquemment avec les dentales, la semi-voyelle
«> y ; I rai/in, ira.in ; jn tvoi/ins, nous voyions» (1j.
Semi-voyelle
W. Le ic correspond au son ou du français suivi d'une autre
voyelle, le tout prononcé d'une seule émission de voix : icàc/œ,
Pervenche; ivoètine, mauvaises herbes (litt. saleté); paille dé
c/itvau (pron. chouô), Renoncule bulbeuse, Hanunculus Ijulbosus,
L. (Litt. patle-de-cheval).
Consonnes
Les consonnes emjiloyées dans notre notation sonnent comme
en français. H aspirée : olhotle, OèeiWe; grihel le griholte (litt.
grisette) variété de Pomme de terre.
Mais nous avons à noter tout particulièrement la gutturale
proprement dite HH, hk. C'est de l'allemand eh, croyons-nous,
qu'elle se rapproche le plus : ick, naeh. Elle sort du gosier
comme le j espagnol (M. l'abbé Hingrela note.x'(â); Oberlin, cA).
Elle est initiale, médiale ou finale :
n) Hliopécu, Cynorrhodon ; hhpéné^ Aubépine ; liJdopé, Sorbier
des oiseleurs ; AAarfw/î, Chardon; h/inauve, Genévrier.
h) Pehhotte de choud, Populage des marais; sohhlai/e, Xnémone
Sylvie ; piéh/ii, Pêcher ; bleuhhé, Prunier sauvage (P. insititia) :
juanhhoye, Viorne mancienne ; pélikèlé, Pissenlit officinal ; jeu-
lihère « Jeuxére » (variété de Pomme de terre) ; lohhotles, Laiche
(genre). Un exemple curieux : h/whhlaile, Anémone sylvie. pré-
sente à la fois Yhh initiale et V/ik médiale.
c jBouohhe dé curé, dé prèle, Bourse à pasteur; ç'rihhe, cerise ;
dolmeuhhes et domeuhhes, cerises aigres^ bîlilie, bise (Champignon) .
(1) Phonétique d'un putnis rosgien : par M. Haillant;
(2) Maintenant kli.
- 20 —
C et G sont durs devant les vocaliques, sauf devant ceti et leurs
composés, où ils sonnent à la française, comme dans ceci.
La chuintante j est toujours douce.
K est toujours dur: clK'krion, Chèvrefeuille noir; h/taupcki,
Eglantier commun ; hourrlkhie, variété de Pomme de terre (dis-
parue). Cette lettre nous est d'un grand secours pour exprimer
le son guttural dur devant Te, Vi et simplifier l'orthographe
française obligée de recourir à plusieurs lettres: (jue, (/ni.
Les autres particularités que nous avons pu omettre seront
notées dans le cours de ce travail.
ELTn(»ME
L'euphonie s'oppose à ce que deux syllabes muettes se suivent
immédiatement. Pour appli(|uer cette loi, le substantif (ou les au-
tres mots) subissent une modification curieuse, en suite de
laquelle la syllabe primitivement muette reparaît : la> gnclc
(le Genêt); ène génélc, un Genêt; /a* blosse, la Prune; cne bclosse
lai çrililic, (}na rénhltc ; hii k'nvttlc, la pomme; ènc krinolte, une
pomme. Le français a quelque chose d'analogue : la revanche se
prononce la r'vimche, mais on dira et prononcera une revanche
et non une r'vanche.
Si le mot qui subit cette transformation commence par un /■
ou un /, ces liquides seront précédées d'un cqui donnera un corps
au son vocali(iue, et ce mot prend alors une syllabe de plus : due
rneo'ic, Orpin reprise et dckolte d'cnuxii ; de même pour rae-
chnoyée, Gnavelle annuelle ; Cpr. Uriménil : Idi rnouesse, la
cicatrice; i:ne érnoucase; lui liiKuir/ir^ la mèche (de lampe); àic
dmmichc.
AUTRES OUVRAGES CITÉS
GiLLET r;r Magne. — Nouvelle Flurc franvaisi;. Paris, Garnier,
18*53, in-18, XXVIII - 620 pages.
Grimahd. — La plante, botanique sim[)lifiée. Paris, llelzel,
1865, 2 vol. in-'l8. C'est la pagination du 2* vol. qui est indiipiée
dans les renvois.
— 21 —
Millet- RoiiiXEï (M™°J. — Maison rustique des dames, H° édition,
Paris, librairie de la Maison rustique, 2 vol., 1879.
DoiSY. — Flore delà Meuse, 2 vol. in- 18, I83-).
HoLANDRE. — Nouvelle flore de la Moselle, 2" édition ; 2 vol.
in-18, 1842.
Mnnoires de la Sociélé royale des Sciences, Lettres et Arts de
Nancij (actuellement l'Académie de Stanislas).
SoYER-WiLLEMET, — Observotionssur quelques plantes de France,
sniviesdu Gataloguedes plantes vasculaires desenvirons dcNancy^
in-8", 1828.
WiLLE.MET. — ■ Plujtofjivrphie encli/clopéd/que ou Flore de l'an-
cienne Lorraine: 3 vol. in-S". 1805.
PRINCIPALES ABREVIATIONS.
cf. cpr.
confer, comparez.
/".
féminin.
fém.
—
h. y'^
his verbis (à ces mots).
h. v°.
hoc verbo (à ce mot).
litt.
liLléralement, proprement.
Le.
loco citalo (à l'endroit indiqué).
lac. cit.
—
m.
masculin.
masc.
—
p.
pluriel.
plur.
—
pron.
prononcez. .
s.
singulier.
sing.
—
sign.
signifie — signification.
yu
verbis (aux mots).
V.
verbo (au mol).
Vosg.
Vosgien.
vulg.
vulgaire, populaire, parler local
vx-fr.
vieux français.
_ 22 —
Renonculacées
'1 Clcinatis L.
C. Vitallia L., SjJ.. 766. Clématite des haies. Vulg. : Vigne
blanche, herbe aux gueux, cheveux de la Vierge, traîneau, ber-
ceau de la Vierge. Vosg. vulg. : herbe aux gueux (D'' Mougeot,
p. 1 35-31 o) ; Vigne blanche, herbe aux gueux (D'' Berher, p. 95);
liane (Kirschleger, 1, p. 7). Aouze : ln)s fumant, bois fumant;
Bainville : />o.s /"wwîf ; Gendreville : //y/// rfe r^?'/? (laisse, corde,
trait de chien); Lemmecourt : viorérp; OfTroicourt : hos fuma;
Totainville : hûs fumant; Tranqueville: rirll/c; Valfroicourt:
hns fumant : Virecourt (Meurthe) : trait d'c/n'n.
Thalictrum L.
Th. flarum L., 6p., 770. Pigamon jaune. Vosg. vulg. : Rue
des prés D' Mougeot. p. 1o5-31o ; Rhubarbe des pauvres, Rue
des prés iKirschleger, 1, p. Il ; D' Berher, p. 96).
Anémone L.
A. Pulsalilla L., Sp., 7."i9. Anémone Pulsatille. Vosg. vulg. :
Coqrielourde (D"" Mougeot^ p. 155-315 et D' Berher. p. 96);
Herbe au vent, coucou. Lemmecourt : coxicliot.
A. nemorosa L., Sp., 762. Anémone sylvie ; vulg. Sylvie
blanche (D"" Bej-her, p. 97 1; tleur aux cocus. Bainville : jean-
nette: Ban de la Roche: bih's de cheuve ; La Bresse: khohhlaue
et /ourfelaue ; Brouvelieures : soj^/<'/y(?; Gleurie : sofinlai/e {Thi-
riat, p. 73); Cornimont: hhohhlauye ; La Forge : so/ihlaie ; Gé-
rardmer : sohhlaye ; Gerbamont : fuurjelae ; Le Tholy: so/ihlaie
(Thirial, p. 394) ; Vagney : fntrfe/aije.
A. Hepatica L., .S7;., 758. Hepatica irUoha Vill., Dauph., \,
p. 336. Anémone Hépatique ; vulg. : Hépatique noble (D"" Ber-
her, p. 97).
AdonU L.
A. sesdvalis L., Sp., 11\. Adonide d'été; vulg. : brunette,
rougeotte^ (D' Mougeot, 155-315 et D"" Berher, p. 97] ; rougeole
(Kirschleger, i, p. 12). Ménil en X.: rouyeotte, car la graine
rougit le pain; Moyenmoutier : lai brunette.
— 23 —
A. autumnaUs h. Adonis hortensis Hcssenot) Adonide d'au-
tomne. Vosg. vulg. : brunette, rougeotte (Mougeot, 155 3loj.
Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : goutte de sang 'Thiriat, p. 116 ;
Kirschleger, \ , p. 12).
Myosurus Dill.
M. minimus L., Sp., 407, Ratoncule naine. Vosg. vulg.:
queue de sou-ris iD'' Mougeot, p. -156-316 ; D' Berlier, p. 98).
Ranuncvlus L.
Genre ; Vexaincourt : boton d'or, bouton d'or,
R. aquatilis L., Sp., 781. Renoncule aquatique. Vosg. vulg. :
grenouillette D'' Berher, p. 98).
R. sreleratus, L., Sp., 776. Renoncule scélérate. Vosg. vulg.:
herbe sardonique (D'' Mougeot, p. 156-316 ; D"" Berher, p. 100).
Bainville aux Saules : bassin.
R. aconitifolius L., Sp., 776. Renoncule à feuilles d'Aconit.
Ban de la Roclie : di potas, masc. plur, ; La Bresse : grôfe ;
Cleurie: ^ro/7ei Thiriat, p. 73) ; La Forge, Gérardmer et Vagney :
groffe. « Fréquemment cultivé dans les jardins [en Alsace] (à
fleurs doubles^ sous le nom de Bouton d'argent. >; (Kirschleger,
1, p. 16.1
R. platanifolius L., Mant., 79: R., aconitifolius Hol., FI.
Moselle, éd. 1, p. 15. Renoncule à feuilles de Platane. Gérard-
mer, Vagney: groffe.
R. li-nxjva L., Sj)., 773. Renoncule langue; vulg.: grande
douve (D'' Berher, p. 99).
B. Flammula L,, Sp., 11 i. Renoncule flammette; Vosg.
vulg. : flammette, douve (Kirschleger, 1, p. 17) ; petite douve
(D'' Berher, p. 99 . Cleurie: tire-g->tte et herbe, d'Kersé i^lhiriat,
p. 73) ; Vagney: tire-gotte.
R. aurùomus L., Sp., 775. Renoncule tête d'or ; Vosg vulg. :
tête d'or (D'' Mougeot, p. 156-316 .
R. acris L., Sp., 779. Renoncule acre : vulg. bouton d'or,
clair bassin (Grimard, p. 104. Bainville: colon; Ban delà
Roche: popié; Bulgnéville : bassinots, masc. plur. ; Cleurie:
boton d'or (Thiriat, p. 73) ; Eloyes: boton d'or; Moussey : por-
pier ; Rouceux ; baissinot ; Vague}' : Jaune bouquat.
— 24 —
R. repens h., ë>p., 779. Renoncule rampante; Vosg. vulg. :
pied de poule (D"^ Berher, p. 100). Eloyes : boton cVov ; Lemme-
court : pciirpie ; Mortagne: poi-pie; Totainville : pourpie ; Tran-
queville: porpier.
R. bulbosus L., Sp., 779, Renoncule bulbeuse; Vosg. vulg. :
pied de coq iKirschleger, 1, p. 18;; bassinet, pied de corbiii
(D' Berher, p. lOOj. Cleurie : boton d'or (Thiriat, p. 73); Pa-
doux : p'houtottes de chevaux; Raon aux Bois : pntle dé chwau
(lèvre de cheval); Uriménil : pa'itte dé chwau (patte de cheval) ;
Vagney : /f«/«c bouquat.
R. arvensis L., Sp., 750. Renoncule des champs; vulg. :
chausse-trapc des blés ; MédonviUe : chinot, litt. petit chien ;
Romont : çuoue dé r'nàd, queue de renard.
Ficaria Dill.
F. ranunculoides .Mue.nch_, Meth., 215 ; R. Ficaria L., Sp., 774.
Ficaire Renoncule ; Vulg. brenoulerie, bilionnée (Grimard , p. 1 05) ;
herbe aux liémorrhoïdes (Littré, v" Ficaire); Vosg. vulg. : petite
éclaire (D'' Berher, p. 101). Ban de la Roche: pids d'polain
(pluriel, litt. pieds de poulainj; Moussey: pied de p<dain ; Ro-
mont: rondlollc (litt. rondelette) et nom vulgaire 7'ondc/eite ;
Vexaincourt: pieu de polain; Wisembach ; pi.ni d'polain.
Callha L.
C. polustris L., Sp., 784. Populage des marais : vulg. : Souci
des marais (D' Berher, p. 101). Ban de la Roche: di pihhele ;
La Bresse : chevalon, chevanon et paile dé c/icvau ; Chatel :
p'' h/io( te dé ch'vaii ipissail de cheval); Cleurie: pette dé cJivau
(Thiriat, p. 74); Eloyes: paitte dé cli'vau ; La Forge et Le
Tholy ; j9/e rfe èAeiYru; Gérardiner : chvolonde, fém.; Gerbamont:
patte de rV/eyrtM; MédonviUe: baissinot ; Mén'd en X : culoniba ;
Moussey: péhhotte dé chouà ; La Neuveville sous Ch. ; bassinot ;
liomoni : poi/i/iolfr dé c/iecau; Vagney: patte dé chevau; Ville
sur L : boton d'or.
Trollius L.
T. eiiropœus L.. Sp., 782. Trolle d'Europe ; vulg. : boule d'or
(D'" Berher, p. 101). Gerbamont: bolun d'or.
- 25 —
Hdkhorus L.
Genre: La Bresse: ///^ornr- ; Chalcl : hellébore ; Covvàmoni:
liborne; Tranqueville : harbe de quiècre (herbe de couleuvre].
H. fœtidus L., Sp., 784. Hellébore fétide; vulg. : pied de
griffon iKirschleger, 1, p. 2o;D^Berher, p. 101). Lemmecourt:
pain de couhivre, pain de couleuvre.
ff. viridls L., Sp., 78 i. Hellébore vert. Ban de la Roche :
liwrne, Chnshoum ce dernier, corruption de l'allemand Christ-
bainn; littér. arbre du Ghristj ; La Forge et Le Tholy : liborne.
H. nigerh., Hellébore noir ; Vulg. : rose d'hiver; Vosg. vulg.:
rose de Noël (Kirschleger, 1, p. 25) (cultivé). Gerbamont :
lébore ; YsLgney : liborne.
Nigella L.
N. arvensis L., Sp., 753. Nigelle des champs. Charmes :
noëlle ; Girecourt les V. : naiêle ; Médonville : noêlle; Ménil en X. :
nopl.
N. Damascena L. Nigelle deDamas fcultivéj ; vulg. : barbiche,
araignée, barbe de capucin, cheveux de Vénus (Littré, v° Bar-
biche, n° 2). Uriménil: /)rt(7/e dé fi lé r e {Viii. patte d'araignée).
TV. sativa L., Nigelle cultivée (cultivé); vulg.: toute épice
(Gillet et Magne, p. 12); Cumin cornu (Littré, v" Cumin), Ni-
gelle, poivrette, toute épice, patte d'araignée, araignée
nielle. Cumin noir, faux Cumin, Nigelle de Crète (Littré, v"
Nigelle 1") ; Vosg. vulg. : Cumin noir (Kirschleger^ 1, p. 26).
Vexaincourt : lo jolet, litt. petit coq, jeune coq.
Aquilegia L.
A. vulgaris L., Sp., 759. Ancolie commune. Bainville aux
Saules : cûchotte; Ban de la Roche: meaetchattes ; Lemmecourt:
tionche, litt. cloche ; Tranqueville : poule ; Vagney : dos de loup.,
litt. dents de loup.
Delphinium L.
D. ConsolidaL., Sp., 748. Dauphinelle consoude; vulg.: pied
d'alouette des champs, Consoude royale (D'' Berher, p. 102).
Bainville aux S. : pie d'olvotte, pied d'alouette : La Bresse : pie
d'alwate ; Offroicourt : pie d'olouetfe ; Romont : piedd'ailouotte ;
— -26 —
Cleurie, Syndicat et Saint-Amé: pied rfV///oua//e(Thiriat, p. 11())
D. AjacIsL. (d'après Grenier et Godron, FI. de France, p. 46
et 47, ce serait plutôt le D. orientale Gay qui serait cultivé dans
nos jardins sous le nom de Pied d'alouette) ; Dauphinelle pied
d'alouette (Littré, v" Fleur, n" 19). La Bresse: pié d'alirate ;
Cleurie, Syndicat et Saint-Amé -.pied d'nllouale (ïhiriat, p. 116);
Domèvre-sur-M.; pie d'olvotfe; Fraize: pi d'àilouatle ; Girecourt
les V. : pi d'alouatte ; Médonville : pi d'ailnuette.
Aconit ion L.
A. lycoctonum L., S})., 750. Aconit tue-loup ; Vosg. vulg. : tue-
loup (D'' Mougeot, p. 157 .
A. Napelliisih., Sp., 751. Aconit Napel ; vulg. : Aconit bleu,
char de Vénus (Berlier. p. 103). Ban de la Hoche : sahots ; Cleurie,
Saint-Amé et Syndicat: solad' heu d'préte (Thiriat^ p. 116)
(sic!) ; La Forge et le Tholy: sole dl,eïe d'préte, lilt. souliers de
cuir de prêtre ; Gerbamont: sabot ; Vagney: sabot de prête.
Acliea L.
A. spicata L., Sp.^ 722. Actée en épi. ; vulg. : Herbe de Snint-
Christophe (D' Berher, p. 103). Gerbamont : hiarhede S'-C/iris-
lophe; Vagney : hiarhe dé S'-C/iristophe.
Pœonia L.
P. officinalis DC, Pivoine officinale; vulg. Herbe de Mallet,
herbe sainte-rose, Pivoine femelle, pione, péone. Bainville :
piùne; Ban de la Roche : courras; Bertrimoulier : piomme; La
Bresse : pione; Brouvelieures : piùne; Chatel : piône; Cleurie,
Syndicat et S'-Amé : piône (Thiriat, p. 116); Gornimont : pione;
La Forge : piône ; Gerbamont : pionne; Mazeley : piôle (curieux
changement de la liquide latine n); Médonville : pionne; Mor-
tagne : piône; Moussey : pionne; Le Tholy : piône; Totainville :
pinne; Tranqueville : />/or///',' (assourdissement de la tonique);
Uriinénil : y>/ome (changement de la liquide n comme à Bertri-
moulier).
Etym. : Littré donne Normand pione et piannie; M. Adam,
pione à Lay-Saint-Ghristophe; on trouve le vieux français
pyonc.
— 27 -
Berberidées
Berberis L.
B. vulgaris L., Sp., 472. Vinetlier commun. Vulg. Epine-vi-
nette, Crépinière (Littré, hoc v"). Bainville aux S. ; harbelin;
Bru : nàre picque ; Charmes : barbdeire; Gliatel : berbdin; Lem-
mecourt : berbelin; Moyenmoutier : couonne de ckieu/fe, litt.
corne de chèvre (ce n'est pas le Chèvre-feuille/ ; La Neuveville
-sur M. : berèelin; Romonl : barbeline; Ville sur I. : barbeUn.
Nymi'uéacées.
Nymphxa Neck.
N. alba L., Sp., 729. Nénuphar blanc. Vosgien vulg. : Lis
d'étang (Kirschleger,!, p. 31 ; CBerher p. 10.3). Vosg. vulg. : lis
d'étang (D'^Mougeot, p. lo7-317). Vulg. : blanc d'eau (Littré, h,
v°i. Charmes : gomé; Fontenoy le Ch. : ruontre ; Padoux : toc-
c/itons; Raon aux Bois : tulipe d'ètung: Trémonzey : rcse des
f-tangs; Uriménil : rose d'èlang, 6 résonnant; Ville sur lUon :
rase d'étang.
N. lutea SiBTH. et S'si., Prodr. FI. grxc, 1, p, 361; Nym-
phiea lutea L., Sp.^ 729. Nuphar jaune. Vulg. : jaunet d'eau
(Littré, v° Jaunet, n" 2); plateau, baratte (Grim., p. 146). Bain-
ville aux Saules : solive, midi; Bru : morêhe : Raon aux Bois :
tulipe d'étang ; Romoni : trocheux de rupt, littér. tranchoir de
ruisseau, allusion à la ressemblance de sa feuille avec un petit
plateau de bois tourné, dont nos campagnards se servaient
autrefois en guise d'assiette pour découper la viande à table. A
Hadolet dans les environs, cet objet s'appelait trôcheuye.
Nuphar Sm.
X. pumila Sm., Engl. Bot., 2292; N. vogesiaca Huss., C^.. 32!
i\. Spcnneriana Gaud. Nuphar. nain. Vosg. vulg. : pied de
poulet (D' Mougeot, p. 157-317; D"" Berher, 104). Environs de
Remiremont : Tulipe d'étang.
Papavéracées
Papaver L,
Genre : Châtel : povô ; Fontenoy : pava.- Morelmaison ;
- 28 —
chanolte : Padoux :p\unaau; Raon l'Etape : ,7''oA'. y o/^^ et quel-
quefois kikirijac, litt, poulet, couleur delà crête des coqs et
allusion à leur chant ; Saales : chenàttc et sacège chenatle ; To-
tainvilleetTranqueville ; chanotle: Vagney : 'pavôt (Pétin p. 208).
P. sointiiferum L., Sp., 726. Pavot somnifère. Cleurie, St-Amé
et Syndicat: pavau (Thiriat, p. M 6), cultivé et souvent subspon-
lané, ditGodron, I, p. 3o.
P. sedgerum DC, F/., fr., 'ô, p. 585; P. horteme Huss., Chard.,
p. 39; fiodr., FI. lorr .. éd. I, 1, p. 36. Pavot porte-soie.
Cleurie, Syndicat et Sainl-Amé : parau (Thiriat, p. HG);
Raon aux Bois et Uriménil : pavùt. La culture en grand de cette
plante, dont on tirait de lliuile, diminue sensiblement dans
notre rayon depuis quelques années.
P. lihxas L., Sp., 726. Pavot Coquelicot, Vulg. : Rose de
loup, ponceau Crim., 147); coprose (Littré, h. v"). Ban de
la Roche : chunaUe; Bru : fiame dé feu, litt. tlamme de feu. Ces
sortes de pléonasmes sont fréquentes; Charmes : mauhon hreuléye,
litt. maison brûlée, allusion, comme dans la précédente déno-
mination, à la couleur rouge des pétales; Cleurie, Syndicat et
S'-Amé : pavau (Thiriat, p. 1 16, qui indique comme cultivée ou
subspontanée la variété à fleurs doubles); (îirecourt les V. :
mùlion breulai/e; Padoux: pamaan dl champs; Romont : mô/ian
brculele; Saales :coque/iJa, onomatopée qui rappelle le français
coquelicot.
P. dubiwn L., Sp., 726. Pavot douteux. Romont : môhon
breuleie.
P. Argemone L., .S/)., 725. Pavot Argémone. Vulg. vosg. : Pa-
vot à massue (Berh., p. 105). Romont: môhou breuleie; Va-
gney : pavot que des piquants (Pétin, p. 208), litt. Pavot qui a
des poils. Cet auteur aurait dû écrire, croyons-nous, pavot quai
des piquants.
C helidonium L.
Ch. mojus L., Sp., 723. Grande Chélidoine. Vulg. : felouque,
herbe aux verrues, yape, jagouasse (Grimard, p. 1 49) ; herbe
aux boucs (Littré, v° herbe, 4", col. 2); herbe à l'éclairé et
— 29 —
herbe de l'hirondelle (Liltré, ibid.). Ban de la Roche : dchotie
de klére; dchotte de jdnisse; La Bresse : eliaire et Herbe dé
jaunisse; Cleurie : (laire (ïhiriat, p. 74); La Forge et Le
Tholy : tlaire; Gerbamont : lierre; Saint-Etienne : tiaire ; Va-
gney : e'ièrc.
FUMARIACÉES.
Covi/dalis DC.
Genre : Corydale; Vagney : finneliârre.
Fumaria L.
/". o//«t7««//s L. .Sy>., 984. Fumeterre officinale. Viilg. : (iel
de terre (Littré, v" fiel, 5"). Bainville au.\ S. : finelcrrc; Tran-
queville : femeterre: Vagney : fumeliàrre.
Crucifères.
Raphanus L.
R. salivus L., Sp., 935. Kadis cultivé. Autigny : rcië (Adam,
p. 366); Badménil : révonette (id.); La Baffe : réis (id.j; Bru :
ravonnettc; Celles : ravouette,- Chàtel-s.-M. : ravonette; Char-
mois rOrg. : roije (Adam, p. 36-5); Gircourt-s -M. : radisse
(id.); Deycimont : reïei (id.);' Gérardmer : rèies; Girecourt-
les-V. : 7rn/i (id.); Grandvillers : n^ie,- Haillainville : roi
(Adam, p. 365); Houécourt : rcye (id.;; Luvigny : reïe (id.); Ma-
concourt : rr//ye(id.) ; Mazeley : royi lid.i ; Médonville : sainorQ;
Mortagne : reie ^id.«; .Moyenmoutier : reîïe (Adam, p. 365; ;
Moussey : 7'ote; La Neuveville-s.-M. : ro'i ; Ortoncourt : roois
(Adam, p.36oj ;Provenchères : raoyu (id.); Ramonchamp : redis
(id.); Rehaupal : rèi (id.); Rouceux : reil; Rouges-Eaux :
rayfe (Adam, p. 365); Sainte-Barbe : rèie id.); Saint- Vallier :
rai : Totainville : ro'ie: Tranqueville : reil; Uriménil : rôij'ie,
pron. ro-yï; Ventron : ràli fAdam, p. 365;.
a). Radicula D.G., Sijsl., 2, p. 663. Radis. Vulg. : petites
raves, petit radis rose. Bertrinioulicr : reconelfe : Girecourt les
V. : ray'i ; Mazeley ; ravanets, masc. pluriel; Médonville: ravo-
— 30 —
ne//e;Ménil en Xaintois : rnle: Padoux : rets: Saint-Élienne :
ratisse; Saint-A'allier : rat (Adam, p. 45 1; Uriménil : royïes,
p'iifes royles et quelquefois rouou/j^^fes, féminin pluriel.
b). Niger D.C., 1. c. Radis d'automne. Viilg.: Radis noir, yros
Radis noir, Raifort des Parisiens. Littré donne « Raifort cultivé,
espèce dont la racine est connue sous le nom de Radis noir ».
Bainville-aux-Saules : roi' ; Chatel : reie ; Ménil enX. : rave.
R. Raphanistrinn L. Sp.,*d%\; liaphamslrinn «/7't'/r9r'. Wallk.,
.S'c/«ec?.,336; Radis lavenette. Vulg. : Radis sauvage. Ban de la
Roche : saredge raetis: Cleurie : ri'voJe\irhe (Thiriat, p. 74); La
Forge : saiirège reie: Gérardmer : stmvaige régie; La.Neu\e\ille-
s.- M. : ravcnèie; Raon-aux-Bois : raiv'lcuchc ; Romonl : rèii •
Saint-Etienne : rèv louche; Le Tholy isauvège reie.
Sinapis L.
•S. nrve)is/s L.,Sp., 933. Moutarde des champs. Vulg. : joKe
(Grimard, p. 160). Vosg. vulg. : iiKniInrclc des r/iamps (D"" Mou-
geot, p. '161-321). Brouvelieures : riinfardr; Bru : ■genolc; Ghà-
tel : s'né ; Charmes: sané; Fraize : tf/ntardr ; Lemmecourt :
sinvre ; Mazeley : soné; La Neuvevillc-s.-Ch. : sonihic; La Neu-
veville-s.-M. : moulddieu ; O^TOÏconvi : h) soNiùieu ; Sanchey :
sonné; Uriménil : s'né; Vagney : motàdc.
S. alha. L., Sp., 934. Moutarde blanche; Vulg. : herbe au
beurre. Bainville-a.-S. : inotadir; Domèvre-s.-M. : nioladieu
bianchc; Morelmaison : moulatie ; Padoux : inotartc ; Sanchey :
malade; Uriménil : aïolàdi', i/m/à/r: Vagney : mnlt'idc.
Brassica L.
B. o/rracea L., Sp., 932. Chou potager. Bainvillc-a.-S. : rhô;
Ban"de-Ia-Roche : djoNe et dc/minix (Oberlin, p. 169 et 197);
rafjDKs, jeune plant de chou (id., p. 97); Châtel : rhô: Cleurie,
Sainl-Amé et Syndicat : jntte (Thiriat, p. 117); Cornimont:
djiiHr ! Fraize: Irhù; Gerbéjjal : djotey replant, <"a/y'n/,; Médon-
ville : rhovc ; Morelmaison : chao ; la Neuveville-s.-M. : rhau ;
Padoux : jolies; Provenchères : chô; Saint-Amé : cauquc de
jolie ; trognon de chou (Thiriat, p. 437 j; Saulxures : rabmi,]Q\xxve
— 31 —
chou; jottc, vieux chou ; ch<}, chou branchu ; Trampot : chaux-;
Uriménil : chô, à résonnant; pris dans son ensemble, jotle :
j'oa cflai hàllc Jotte, nous avons une belle récolte de Choux;
trognon de chou : coque di- jotle ; Vagney : cItA et jotte (Pétin,
p. 35 et 163j; iHcdcjoltc : Chou pommé (Pétin, p. 163); vogue
de jotte (Pétin, p. 164j; rogue et roque (Thiriat, p. 437), trognon
de chou (id. ib., p. 164); Ventron : djotte ; Vrécourt : chove.
Nous faisons de nouveau remarquer que jotte, du moins à Uri-
ménil et dans les environs, a une signification collective. Cette
dénomination s'applique, par exemple, à une plantation, une ré-
colte ou à une préparation pour la choucroute. Ainsi, une femme
venant visiter le jardin de sa voisine dira : Vos oz d'iai moût halle
jotte, vous avez de bier^ beaux Choux. On dira aussi : moénez
ène woéture de jotte ai Pinau, conduisez une voiture de choux à
Epinal. Ce nom étant partitif n'a pas de pluriel. Le chou dési-
gné individuellement se dit chô ou tête dé jotte.
Variétés. Yar. capitata, Chou pommé ou Chou cabus. La
Bresse : cabou; Châtel : cohou; Fontenoy-le-Ch. : caibus; Gérard-
mer : jotte, et le plant jeune, avant d'être repiqué, côhou; Ma-
zeley : caibou; Saales : calbeu; Uriménil : cobou; Vagney : ca-
bous (Pétin, p. 42).
Chou printanier. Uriménil : prûntanier;
Chou d'hiver. Saales : chô; Uriménil : chô d'hiver;
Chou de Milan. Uriménil : chô d'Milan; Yagney : chô de Milan
(Pétin, p. 55) ;
Chou frisé. Saulxures : tchô; Uriménil : chô frihé; Vexain-
court : chô frisé, et chô frisé wf/r (noir); chou blanc, Fontenoy :
ckôx biancs; Uriménil ; chô bianc et jotte d'Olsace, chou d'Al-
sace; chou rouge, Fontenoy : chôrôge, rôge pommelé (pom-
melé) ;
Chou de Bruxelles : Uriménil : chô d'Briiséles.
Chou-fleur : Chàtel : chou-fieur; Padoux • jottes fleuries. Mais
la variété de Choux de beaucoup la plus connue et la plus
répandue dans nos campagnes est celle qui est connue sous le
nom de chô d'Ignèye, Chou d'Igney. Elle doit son nom à ce
village situé à 12kil. au nord-ouest et en aval d'Epinal, oùil est
cultivé en grand. Les qualités de ce produit sont dues à la
composition toute particulière du sol, qui est, comme celui
d'Archettes, un terrain d'alluvion siliceuse. (Voyez à l'art. Bras-
sicaNapus, le na'vé d'Ochotles.
B. asperijolia Lam., Dict., 1, p. 746; B. Râpa Kocii, Deutsch
FL, 4, p. 709; Chou rave. Fontenoy-le-Ch. : chô raive; Uri-
mônil : roy'ie;
a) Oleifera DC, Proir., 1, "214. Navette. La Bresse : naivate;
Brouvelieures : nèvotte : Brn : gi^éne {lill. graine; nous verrons
plus bas qu'on dit de même grain pour froment): Charmes :
névatie; Chatel : naivotte: Fraize : nèvatte ; Grandvillcrs : nève-
lotie; Mazeley : mvatte; Médonville : nevlatle; Morelmaison :
naivotte; La Neuveville s. Cii. et LaNeuveville s. M. : nhvotle;
Saales : noivelattcs : Trampot et Tranqueville : navottc; Uri-
ménil : naivotte; Vagney : naiuattr (Pétin, p. 493); Venlron :
naivatte; Vrécourt : nèvatte.
b.) Escidenta Godr. Gren., FI. fr., I , p. 77 : Brassica Râpa L.,
Sp., 931. Rave (proprement dite). Bru : rûyic ; Charmes : ray ;
Chatel : rèyie; Raon-aux-Bois : raivleuche ; Saales : rau'i; Sainl-
Vallier : rai (Adam); Uriménil : rùyic, grosse rùyie; Ville : royi.
— Exemple du changement du d en y, déjà remarqué par
M. Adam.
B. Napiish.y Sp., 1)31. Chou Navet (type); Godron l'appelle
ainsi : car ce que Ton appelle vulgairement Navet est la variété
comestible, var. esculenta DC.du type botanique (l'autre étant la
var. oleifera, appelée vulgairement Colza). L'espèce botanique
étant pour ainsi dire inconnue des campagnards, il s'ensuit que
nous n'avons pu en recueillir les noms patois. Toutefois M, Thi-
riat, dans sa Vallée de Cleurie, p. H6, donne nèvé et il semble
que c'est bien au type qu'il l'applique, car, arrivé à la variété
comestible, il ne donne pas de nom patois. Y a-l-il là une
simple interposition de l'imprimeur? M. l'abbé Pétin, p. 55,
donne aussi chô sanvaige, Colza; mais n'oublions pas que le but
de cet estimable auteur est d'enseigner le français aux paysans
au moyen de leur patois, en sorte que ce nom paraît plutôt être
la traduction et l'explication patoise d'un terme français qu'un
vrai nom patois créé par le génie populaire et usité jour-
nellement : quoiqu'il en soit, nous passons immédiatement
— 33 ~
aux variétés, qui seules [nous paraissent avoir des noms patois.
a) Oleifera DC, Syst., 2, p. 591. Bru : colza eicoloza; Gire-
court les V. : colzac; La Neuveville s. M. : co/srf; Uriménil : colza;
Vagney : chô sauvaige (Pétin, p. 53) (Voyez cependant ce que
nous disons plus haut de cette expression) ; Vexaincourt : nev-
lottes, fém. pluriel; Wissembach : névHatles. — Doubs ; conza.
b) E&culenta D.C.,1. c. Navet. La Bresse : naivè; Bulgnéville :
nèvé; Gircourt-s.-M. : wèye (Adam, p. 391); Fontenoy-le-Ghâteau :
7'êve; Gérardmer nèveil; Gerbépal : nèvé; Grandvillers : nêvé;
Moussey : névet; La Neuveville-s.-Ch. : nèvé; Padoux : nèvet;
Trampot -.navais; Vagney : naivé (Pétin, p. 193); Ville s. I. .-
nèvé ; Vrécourt : 7iévé.
Observation. A La Bresse, la graine ou semence du Navet
s'appelle naivate.
La variété la plus répandue dans notre rayon est sans contre-
dit celle qui est connue sous le nom de naivé d'Ochottes, Navet
d'Archettes. Elle porte le nom de ce village situé à 12 kil. au
sud -ouest et en amont d'Epinal, où elle est cultivée en grand.
Les qualités de ce précieux produit tiennent à la composition
toute particulière du sol qui est un terrain d'alluvion siliceuse.
Un hybride du B. Napus et du B. olej^acea porte, comme on
sait, le nom de Ghou-navet; Châtel : chou-naivé; Vagney : chô
naivé (Pétin, p. 55) « chou-navel ».
Variété. Rutabaga, Bt-assica campestri$,Napo Brassica DC.,
dit aussi vulgairement Ghou de Suède, Chou de Laponie, Navet
de Suède. Charmes : chô-nèvé et rudetapaca, curieuse défor-
mation; Domèvre-s.-M. : cho-névèt; Mazeley : tabaga; La Neuve-
ville-s.-M. : tabaga; Saulxures-s.-M. : tchô-neivé ; pour Vagney,
M. l'abbé Pétin donne cho-naivé, rutabaga, p. 55.
B. nigra KocH, Deutsch. FI., 4, p. 713; Sinapis nigra L., Sp.,
933; Moutarde noire. Vulg. Sénevé ordinaire. Vosg. vulg.: Mou-
tarde commune (D"" Mougeot, p. 1 61-321 ); Moutarde noire; Sénevé
ordinaire (Kirschleger, 1, p. 57). La Bi'esse : môtade ; Bru :
motâde nare; Gliàtel : motdte; Domèvre-s.-M. : motâdieu; Médon-
ville : moutaditu nôre; Raon-aux-Bois : métàte ; Uriménil : neire
motâde.
FlORI-: l'OPLXAlHE DKS VosGES. 3
— 34 —
Diplotaxis DC.
D. tenuifoUa DC, Syst., 2, p. 268; Sisymbrhim temiifolium,
L., Sp., 917. Diplotaxe à feuilles menues. Vosgien vulg. :
Roquette sauvage (D"^ Berher, p. 107).
Cheirant/ius R. Brown.
Ch. Cheiri L., Sp.^ 924. Giroflée violier, Vosgien vulg. : bâton
d'or (D'" Mougeot, 158-3'18); Giroflée jaune, Ravenelle, bâton
d'or (D"" Berher, p. lOSi. autres : Yioline, Violier jaune, Giroflée
jaune, Giroflée des murailles, rameau d'or (Gillet et Magne^
p. 28); jalousie carafée (Grimard, p. 152). Bru : gironflcille ;
Charmes : gironflèye; Chùtel : Gironflée ;G\e\ivie, St.-Amé et
Syndicat : jaune violet (ïhiriat, p. 1 17); Epinal : jaunes-violets :
masc. plur.; Gérardmer : jaune violi; Gerbépal : /ai/ne m'o/e/,
Médonville : giroflàye; Morlagne : yironflée; Padoux : giron-
jléeyc : Totainville : gironflaie; Uriménil : gironflée; Vagney :
gironfléc (Petin, p. 135).
Eryshnwn L.
Genre : Vagney : saucége Kcrson.
E.cheiranthoides, L., Sp., 923. Vélar Giroflée, Vosg. vulg, :
Fausse Giroflée, Giroflée des champs (D'' Berher, p. 108 .
Barbarea R. Brown.
li. vulgaris R. Brown, Kew., éd. 2, t. 4, p. 109; Erysimvm
Barbarea L., FI. suec, éd. 2, p. 233. Barbarée commune. Vosg.
vulg. : herbe de Sainte Barbe (Kirschleger, 1, p. 48; 1)'' Berher,
p. 108) ; Bainville aux Saules : rondlotte.
Sisymbi'ium L.
Genre : Vagney : sauvaige Kerson.
S. officinale Scoi'., Cam., 2, p. "^Q; Erysimum officinale L.,
Si)., 922. Sisymbre officinal. Vosgien vulg. : la Torlelle (Kirsch-
leger, i, p. 53); vélar, herbe du chantre (D"" Berher, p. 109 ,
Moyenmoutier : hieppe di ckanlre.
S. Sophia L., Sp., 922. Sisymbre sagest-e, Vosgien vulg. :
Herbe de Sainte-Sophie. Romont :sneide.
S. Alliaria Scop., Cam., 2, p. 26; Erysimum Alliaria L., ^7^..
— 35 —
922 ; Allioria officinalis D.C, Syst., 2_, p. 488. Sisymbre Alliaire
Ban de la Roche : dchottede cnache.
Nasturlium R, Brown.
N. officinale R. Brown, Hort. Kew., 2' édit., t. 4, p. 119;
Sisymbrium Nasturlium L., Sp., 916. Cresson officinal. Vulg. :
Cresson d'eau, Cresson de ruisseau, santé du corps; Vosgien
vulg. : Cresson d'eau ou de fontaine (Kirschleger, 1 , p. 46); Crei-
son de fontaine (D"" Berher, p. 109). Bainville aux Saules : cre-
chon; Chatel : keurson. Le nom de Keurson d'jodîe à Bru paraît
bien devoir se rapporter à cette espèce ; car mon correspondant
donne Kp.urson piquant au Lepidium sativum L., Cresson alénois
(ou des jardins); Domèvre-s,-M., Lemmecourt et Mazeley : cre-
ckon; Romont : keurson .- Totainville et Tranqueville : crechon;
on dit aussi à Totainville crec/<e/o?«, qui paraît un diminutif;
M. l'abbé Pétin donne, p. 73, cresson, cresson, eicuerhon, cresson,
p. 75, pour Vagney; Vexaincourt : Keurson de fontaine; Ville-s.-
lllon : creuchon.
Cardamine L.
Genre ; Yagney : Kerson ; Celles : creusson.
C.pratensis L.^Sp., 195. Cardamine des Prés. Vulg. : Cresson
des prés, Cresson élégant, Cressonnette, bec à l'oiseau (Gillet et
Magne, p. 32; Yilmorin, Catalogue, 1S82, p. 123: D'' Berher.
p. 111). Bru : cœurso7i dé prêt; Cleurie, St-Amé et Syndicat :
savvaige Querson (Thiriat, p. 75); La Forge et Le Tholy : sau-
vaige cœurson; Médonville : crechon sauvaige; Moyenmoutier :
cœurson doux; Offroicourt : lo pingvé; Romont : pain d'ouhé;
Saulxures : Kerson das pras ; Uriménil : ci^ohhon cVprès.
C.amara L., ^79., 915. Cardamine amère. Vosgienvulg. : Cres-
son amer (Kirschleger, 1, p. 45; D'' Berher, p. IMj. Bertrimou-
lier : Ke?^son; La Bresse : Kerson; Bru : Queui^son sauvaige; Cleurie,
St-Amé et Syndicat : Quérson d' fontaine (Thiriat, p. 75); Celles
et Dounoux : creusson; Fontenoy le Ch. :c7-eisson; La Forge et
Le Tholy : cœurson d' fontaine; Gérardmer : Kerson d'fontai?ie;
Gerbamont et Mortagne : Keurson; Mazeley : crehhon; Moussey :
Keurson sauvaige; Raon l'Et. : Keurson ; Saales : Keurson; Uri-
ménil : crohhon et crohhon d'' rupt (de ruisseau^; A Vagney,
— 36 —
M. l'abbé Pétin donne, p. 73, cresson, cresson, p. 75, cuerhon
cresson et enfin, p. 73, « cresson dé pras » Gardamine. Nous
croyons devoir les rapporter tous au C amara L., plutôt qu'au
C.pratensis L., bien que ce dernier soit aussi commun; mais il
n'est pas comestible et nous paraît par conséquent moins connu
des paysans. Nous croyons qu'il ne faut donc pas prendre à la
lettre la dénomination cresson dé pras et la traduire littérale-
ment par le français Cresson des prés pour la rattacher à l'es-
pèce botanique C. pratensis L. ; Vexaincourt : Keurson sauvaige.
De temps à autre, mais au printemps seulement, on trouve sur le
marché d'Epinal quelques paniers de C. amara apportés par nos
campagnards de la vallée du Coney i Uriménil et Uzemain).
C. sylvatica Link, inHoFFM., Phyl. Blntt., t. I, p. 50; C. hir-
suta b., Si/lvestris Oodr., FI. lorr., éd. I, P. 1, p, 59. Gar-
damine des bois. Moyenmoulier : Keurson, Cresson des bois.
Alyssnm L.
A. calycinuinh , Sp.,dOH. Alysson calicinal. Vosgien vulg. :
corbeille dorée sauvage (Kirchleger, I, p. 62); corbeille dorée
fD' Berher, p. 112). Cette plante ne doit pas être confondue
avec l'A. saxo ti le, ou Alysse jaune, connu sous le nom de cor-
beille d'or (on appelle corbeille d'argent TAlysse maritime {A.
maritimum DC).
lioripa Scop.
/{. nasiurtioides Spacii, Vég. phanerog.,^,Y>- '60(3;Sisi/m/jruim
palustre Leyss., FI. liai., 679; Nasturtium palustre DC, Syst.
2, p. 191 ; Godr., FI. lorr., éd. 1, t. I, p. 6"2, Roripe faux Cresson.
Vosgien vulg. : Cresson ou Roquette des marais D"" Berher,
p. 110).
Camelina Crantz.
C. fœtida Pries, Nov. Mant., 3, p. 70; C. dentala Godr., Fi.
lorr.,éé. 1, t. 'I,p. 68. Camélinefétide(ou dentée). Romont:camrt-
mie. (Nous verrons tout à l'heure qu'à Uriménil camamie est
donné à la graine du C saliva.)
C. saliva Pries, Nov. Mant., 3, p. 72; Myagriura sativum L.
Caméline cultivée. Bru : cauniéline:Y)Qmèvre-s.-M. : caimémine;
Tranrjueville et Totainvillc : cainomine; Uriménil : camamye; ce
nom y est donné plus particulièrement à la graine de cette
plante qui autrefois était très cultivée pour en tirer de l'huile,
Teesdalia R. Brown.
T. nudicaulis R. Brown, Hort. Keic, éd. 2, t. 4, p. 83;
T. IberisH.Çi., Syst., 2, p. 39:2; Iberis nudicaulis L., Sp., 903.
Téesd alieàtige nue. Vosg. vulg. : petit Gressoh printanier (D""
Berher^ p. 1 15). Gleurie -.chion d'ouhé (Thiriat, p. 75), litt. fiente,
chiure d'oiseau).
Thlaspi DiLLEN.
Th. arvense h., Sp., 901. Tahouret des champs. Vosg. vulg. :
Tabouret monnoière (Berher, p. 115). Ban de la Roche : Keurson
de champ et dchotte de sang ;
Th. perfoliatum L., Sp., 902. Tabouret perfolié. Vosg. vulg. :
mousselet (D"" Berher, p. 115. — Littré ne donne pas ce nom).
Th. alpestre L., Sp., 903, Tabouret alpestre. Gérardmer : fio
de S'-Joseph : Saulxures : bouquat d^ saint Joseph.
Th.Bursa-pastoris L.^ Sp., 903; Capsella Bursa-pastoris DC.
Tabouret bourse à pasLeur. Gleurie : crosse dé fusil (Thiriat,
p. 75), allusion à la forme triangulaire de ses silicules; Eloyes :
crosse dé fusil; Rouceux : bon pasteur ; Uriménil : bouohhe dé
curé; Vagney : bouohhe clé prête.
Lepidium L.
L. sativwn L., Sp., 899. Passerage cultivé. Vulg. : Cresson
alénois, Cresson des jardins, Nasitor, Cresson cultivé. Ban de la
Roche : Keurson dé djadine; Bru : Keurson piquant et Keurson
de jodïn;J)omè\Te s.M. : crechon; Gérardmer: Kerson d'moè;
Mortagne : Keurson; Totainville : crechon; Uriménil : crohhon
d'moè; Vexaincourt : Keurson de jodin.
L. ruderale L., Sp., 900. Passerage des décombres. Vosg.
vulg. : petit Passerage 'D"" Berher, p. 80); Cresson des routes
(Kirschleger, 1, p. 69).
L. campestre R. Brown, Hort. Keic, éd. 2, t. 4, p. 88;
Thlaspi campestre L., Sp., 902. Passerage des champs. Vos^.
vulg. : bourse de Judas (D"" Berher, p. H6j.
— 'AH —
Senebiera Pers.
5. Coronopus Poir., Dict., t. 7, p. 76; Cochlearia Coronopus
L., Sp., 904. Senebière corne de cerf. Vosgien vulg. : pied de
corneille fD'' Berher, p. 116). Châtel : couone de cerf; Raon
aux Bois : paitte decrô (litt. patte de corbeau), pailtedé counôye
(patte de corneille); Uriménil : paitte dé crô flilt. patte de cor-
beau.)
GiSTINÉES
Helionthemum \) . C.
H. vulgnrc Gaertn., Fruct., I, p. 371 ; Cistus Helianthcmum
L., Sp., 744, Hélianthème commun. Vosg. vulg. : fleur du so-
leil (Kirschleger, 1, p. 75; Berher, p. 117); Ghàtel ; menotte di
bon Dieu (litt. petite main).
ViOLARIÉES
Viola TouRN.
Genre : Ban de la Roche : violai te; Bru : vieulette ; Ghàtel :
uîeM/o^/e; Domèvre s. M. : violette; Fontenoy le Gh. : vioulotte;
Fraize : violatte; Longuet : vieulette; Médonville : violette; La
Neuveville s. Gh. : violoile; Padoux : vieulette; Romont : vi'eu-
lotte (toutes les espèces).
V. odorataL., Sp., 1324. Violette odorante (Violette propre-
ment dite, Littré, h. v", n° ?). Blainville a. S. : vieulette; Brou-
velieures : violette quai di gôt (litt. violette qui a du goût);
Gleurie : violette que di go; l'auteur aurait dû écrire : quai. Du
reste, je soupçonne fort celte forme, ainsi que celle de Brouve-
lieures, d'être une traduction patoise de l'idée exprimée par le
nom français Violette odorante. Rouceux : violette.
V. sylvatica Pries, FI. hall., p. 64; Violette des bois. Vosgien
vulg. : Violette des bois (D"" Berher, p. 118). Gleurie : violette
sauvège (Thiriat, p. 76); La Forge et Le Tholy : sauvaige violette;
Uriménil : violette sauvaige.
V. canina L., Sp., <324; Violette de chien. Violette des
chiens. Lemmecourt : violette sauvaige,
V. lutea Sm., Brit., 1, p, 248; V. calcarata Willm., Phyt.,
1069, non L.; V. elegans Kirschl., Mém. de la Soc. de Strasb.
— 31) —
Violette jaune. Vosgien vulg. : Pensée des Vosges (Kirschleg., 1,
p. 86, Pensée élégante (Berher, p. 119)); La Forge et le Tholy :
sauvaige pensée.
V. tricolor L., Sp., I3S6, Violette tricolore. Vosg, vulg. : Pen-
sée sauvage (D"" Berher, p. 116); la Var. arvensis est appelée
par Kirschleger : Pensée sauvage, herbe ou fleur de la Trinité;
Jacée tricolore; la Var. hortensis, Pensée des jardins (I, p. 85).
Les variétés cultivées s'appellent vulgairement dans nos Vosges
pensées; Bertrinioutier : violettes; Médonville : pensaïe; Totain-
ville : pensaîUe ; Uriménil : pensée.
RÉSÉDACÉES
Reseda L.
Genre : La Bresse : resseda; Chatel : résida: Fontenoy: 7'esida;
Moyenmoutier : residan (curieuse nasalisation); Padoux : résida;
Saint-Etienne : rossédo ; Saulxures : résséda; Raon-aux-Bois :
résida; Uriménil : résida.
R. luteola L., Sp., 643. Réséda Gaude. Vosg. vulg. : herbe à
jaunir. Uriménil : resida sauvaige.
R. Phgtewnah.,Sp., 645; Réséda Raponcule. Vosgien vulg. :
petit réséda (D"" Berher, p. 119).
R.odorata L., Réséda odorant. Vulg. : herbe d'amour. Cul-
tivé. Cleurie, S'-Amé et Syndicat: rèsséda (Thiriat, p. 118);
Gerbamont : resséda; Uriménil : résida, celui-ci y étant beau-
coup plus connu et répandu que le R. luteola. Toutefois, si Ton
veut préciser, on dit résida d'moè, réséda de jardin.
R. suffruticosa L. : Réséda blanc. Cleurie, S'-Amé et Syndi-
cat : resséda (Thiriat, p. 118). II est à noter que l'auteur n'ac-
centue pas le premier e comme plus haut. Les deux prononcia-
tions sont sans doute usitées; du reste^ Gerbamont donne res-
séda.
Droséracées
Di'osera L.
1). rotundifolia L., Sp., 402. Rossolis à feuilles rondes. Ban
de la Roche : cougi ; (jévasànvQv : torleysse; Gerbamont : poaute-
rosae, litt. porte-rosée.
— 40 —
Parnassia L.
P. palustris L., Sp., 391. Parnassie des marais. |Vulg. : Hé-
patique blanche. Vagney : chaipé de caipucin., litt. chapeau de
capucin.
Pyrolacées
Pyrola Tourn.
P. rotundifolia L., Sp.^ 567. Pyrole à feuilles rondes. Ban
de la Roche : Nierenkroute, pourry.
POLYGALÉES
Polygala L.
P. vulgaris L., Sp., 986; Polygala commun. Vosgien vulg. :
herbe à lai^D-- Mougeot, 162-322;; D^ Berher, p. 120). Ban de la
Roche; dchotte de chnadrelle; Vagney : hiarbo de lacé (herbe ài
lait).
SiLÉNÉES
Dianthus L.
Genre : La Bresse : mirargole, euya (margole, œillet); Dom-
pierre : oliotte ; Gerbamont; tuia; Médonville : e'iet; Mor-
tagne ; mignotise; Saulxures sur M. : œuïa ; Tot'ainville; œillol ;
Uriménil : moi^gôte (plus rare cependant qnœuyet, euyet);
Vagney : œillaf et moargoKe.
D. Arineria L., Sp., 586. OEillet velu. Cleurie, Saint-Amé et
Syndicat : haut bouquet (Thiriat, p. 120); La Forge et le Tholy :
haut hoquet.
D. superhus L., Sp.. 589. Œillet superbe. Vulg. : Mignar-
dise des prés (Littré, h. y°, n" 4;. La Bresse : megnoterie ;
Cleurie, Syndicat et Saint-Amé : mïgnoterie {Thinul, p. 118);
Gérardmer : mignoterie ; Gerbamont : mignotterie.
D. deltoïdes L., Sp., 586. OEillet deltoïde. Cleurie : roge
mig)iote?'ie {Thiriait, p. 76).
D. Caryophyllus L., OEillet des fleuristes. Vulg. : OEillet
girofle, grenadin, OEillet proprement dit (cultivé). Cleurie,
Syndicat et Saint-Amé ï«oar,9o//e (Thiriat, p. 118) et mouargotte
(ibid.,p. 441 j; Gerbamont : moargotte, eMÏa;Raon-aux-Bois: ma/'-
— 41 —
gotte ; Le Tlioly : morgotte (Thiriat, p. â-il); Uriménil : œuyet.
-\
Silène L.
Genre : Ménil en Xaintois : pétards.
S. inflata Sm., FI. brit., 467; Cucubalus Behen L.., Sf., 591.
Vosg. vulg. : behen blanc, carnillet (Kirschleger, 1, p. 114] ;
behen blanc (Berher, p. 121). Ban de la Roche : doe Hôrtlatte
Kirschleger, 1,p. 114), Herdlatte (Crovisier); Gleurie, Syndicat
et Saint-Amé; Keuchotte dé berbis (Thiriat,, p. 77, lilt. clochette
de brebis) ; La Forge et le Tholy : cûchotte dé berbis (même
signification, le groupe cl. n'a pas produit le mouillement
métamorphique ci-desi?us); Gérardmer : sovonette; Romont :
potard, allusion à la petite détonation que les enfants tirent de
son calyce vésiculeux; Saint-Etienne: demoèselle {[ili. demoi-
selle) ; Uriménil : tieuchoite dé bei^bis; Vagney : tieiichatte dé
berbis. tieuchotte dé berbis.
S. gallica L., Sp., 595. Siléné de France. Vosgien vulg. :
cornillet (D"^ Berher, p. 121).
S. nutans L., Sp., 596. Siléné penché. Ban de la Roche :
savaidje erminié.
S. pralensis Godr. et Gren., FI. de France, \, p. â16,
Lychnis vespertina SiBxn., FI. oxon., p. 146; Siléné des prés.
Vosgien vulgaire : compagnon blanc (D"" Berher, p. 122).
5. diurna Godr. et Gren., Flore de Finance, 1, p. 217; Lychnis
diurna. Siléné de jour. Saulxures : bec de hhliae, litt. bec de poule.
Viscaria Rohl.
V. purpurea Wimm., FI. von Scklesien, p. 67; Lychnis Viscaria
L., Sp., 623. Viscarie purpurine. Vosg. vulg. : attrape-mouches
(D"" Berher, p. 122).
Lychnis L.
L. Githago Lam., Dict.., 3, p. 643; Agrostemma Githago L.,
Sp., 626. Lychnide Nielle. Vosgien vulg. : nielle des blés
(D"" Berher, p. 123). Ban de la Roche : savaidje nayelle ;Cha.ie\ :
godât, litt. godet, allusion à la forme du calyce renflé après
la floraison; Cleurie : goda (Thiriat, p. 77); La Forge : godot;
Gerbamont : godât; Mazeley : godots, masc. plur. ; Mortagne :
— 42 —
godot; La Neuveville sur M. : noéle; Offroicourt : noelle; Raon-
l'Etape : noële et noêle; Romonl : noélle et noïelle; Saales :
jalé, litt. petit coq; Le Tholy : godot; Totainville : noëlle;
Tranqueville : noïelle; Uriménil : godots; masc. plur. ; Vagney :
b'sé dé raitfes (p. 40), litt. pois de rats, godats; Ville s. l. :
vaulùt ; à Uriménil, vaulot signifie Vcflet, domestique; com-
parez pour la même idée le français vulg. compagnon, donné à
des espèces voisines. Wissembach : djaux, masc. plur., litt.,
coqs.
L. Flos ciindi L., Sp., 625. Lychnide fleur de coucou. Vosg.
vulg.: lamprette, Œillet des prés (Kirschleger, I, p. 118;
D"" Berher, p. 123). Ghatel : coucou; Haon-aux-Bois : boquet
d'coucou: Romont : corcorojô^ allusion au cri du coq ou à sa
crête ; Uriménil : coucou.
L. co)'onaria Lam. Lychnide coronaire. Vosgien vulg. : coque-
lourde (Kirschleger, 1, p. 118; ïhiriat, p. 118). Cleurie, Saint-
Amé et Syndicat : bé colas (Thiriat, ibid.), litt. beau Nicolas; La
Forge et Le Tholy : bé colas aussi.
Alsinées.
Sagina L. et Alsina Vahl.
Ces deux genres portent à Vagney le nom de sennevère.
Spergula Bartl.
Genre : Charmes : spergoute; Vagney : petit mirguet (Pétin,
p. 185), litt. petit muguet; sennevère.
S. arvensis L., Sp.., 633. Spargoule des champs. Ban de
la Roche : roechnoyée ; La Bresse : scnevere; Cleurie : genoyéie
(Thiriat, p. 77); La Forge : henoûre; Gérardmer : hhnoïe,
fém.; Gerbamont : senecére; Raon-l'Etape : genoïe; genoyée
et genouilli; Le Tholy : henoûre; Vagney : sennevère.
Arenaria L.
A. serpijllifolia L., Sp., 606; A. sphœrocarpa Ten! Syll.,
p. 219; Sabline à feuilles de serpoilet. Vosgien populaire:
serpoliette (D"" Berher, p. 126).
— 43 —
Stellaria L.
St. Holostea L., Sp., 603; Stellaire holostée. Vosg. popul. :
langue d'oiseau (D"" Berher, p. 126;.
St. média Vill., Dauph., 3, p. 615; Larbrea média Godr,
Mém. Acad. Nancy, '\%h^\, p. 106. Stellaire moyenne. Vosgien
populaire : Morgeline, Mouron des oiseaux (Kirschleger, 1,
p. 103; D"" Berher, p. 126). La Bresse : mouron; Charmes:
moron; Cleurie : marron (Thiriat, p, 77); La Forge : meuron;
Gérardmer : meuron; Grandvillers et Médonville : meuron;
Raon-FFlape : môron; Le Tholy : meuron; Uriménil : môron
{ô résonnant).
Malachium Pries
M. aquaticurn Fries, FI. hall., p. 77; Stellaria pentagyna
Gaud., Helv., 3, p. 179; Cerastium aquaticurn L., Sp., 629.
Malachie aquatique. Ban de la Roche .• moron, savaidge chô.
Cerastium L.
Genre : Fia d'aloucUes, litt. fleur d'alouette.
C. vulgatum Wahinb., Suec, 289. Géraiste commune.
Vosgien popul. : Mouron d'alouette (Berher, p. 128); Raon aux
Bois et Uriménil : môron d'olouottes (d résonnant).
C. tomentosum L. Géraiste tomenieuse (cultivée). Gérardmer :
orgentine, litt. argentine.
LiNÉES
Linum L.
L. usitatissimum L., Sp., 397. Lin cultivé. La Bresse : li;
Bru : lie; Ghatel : Un; Gornimont li, semence linouse; Crébimont
(Saint-Etienne) : Une; Fontenoy : lien; fruit Ugniouse; Gé-
rardmer : lin; une variété plus forte lin d'Alsace; le fruit
s'appelle chôbosses et la graine linovse; Gerbépal : lin; graine :
linouze; Grandvillers : lim; Ménil en X. : graine, lenouse; La
Neuveville s. M. : Inouse; Padoux : lin; Provenchères : lin,
graine : lineuse; Raon aux B. : lin; Saales : graine, lineuse;
Saulxures : linouse, graine; Le Tholy : capsule granifére chobosse
(M. Adam, p. 240); Uriménil : lin, graine, linouze et linoûsse;
Ventron : b', graine : Unouze; Vexaincourt : lin, graine :
Inoûse, s. f. ; \Yisseinbach : Un et filet, fruit : lineuse; rappelons
que la nasale la est propre au patois, et n'existe pas en
français.
TlLIACÉES
Tilia L.
Genre : Ban sur Meurthe : te (Adam, p. 375); Chatel : tieu
et tio; Fraize : Kia; Gerbamont : tia; Luvigny et Vexaincourt :
Kin, Kiot (Adam, ibid.); Médonville : tlot; Ménil en X. : tia;
Mortagne : tieul; Moussey : Kiot; Padoux : tio; Provenchères :
Kiot; Ramonchamp et Saint-Baslemont : tio et tillot (Adam,
ibid.); Raon-i'Etape : hliio, forme curieuse par sa gutturale;
Komont : tlùot; Rouceux : tio; Saint-Biaise La Roche : tiyeu
(Adam, ibid.); Totainville : /2o/; ïranqueville : ////o/; Ventron :
^io ; Vexaincourt : Kio; Ville: tyot; Vissembach : Kià. Ces
formes sont intéressantes au point de vue du mouillemenl
simple dans tio, tia, etc., et du mouillement métamorphique
dans Kio, Kia, etc.
T. sylvestris Desk., Hort. Paris., p. <o2, Tilleul à petites
feuilles. Charmes : tiou: Lemmecourt : tlot saiivaige ;\}r\vciém\ :
tio (pron. en une seule émission de voix). Se trouve dans
les bois des Vosges de tous les terrains. Il est planté sur les
promenades et au cours d'Lpinal. De là la dénomination que
nos campagnards donnent à cette promenade de notre chef-
lieu : d'zo.t les tiôs, litt. sous les Tilleuls. Comparez VUnte}' den
Linden de Berlin.
T. intermedia DC., Pt'od., 1, p. 152. Tilleul intermédiaire.
Lemmecourt : tlot.
T. platyphylla Scop., Carn., 641. Tilleul ô grandes feuilles,
Cleurie : tia (Thiriat, p. 78); Gérardmer : tiô; Lemmecourt:
tiot; Vagney : tià.
Malvacées
Malva L.
Genre : Romont : freumaigeon.
M. Alcea L., Sp., 971. Mauve alcée. Vosgien pop. : Herbe
de Saint-Siméon (D"" Berher, p. 131) .
— 45 —
M. sylvestris L., Sp., 960; Mauve sauvage. Cleurie : haut
fremègea iThiriat, p. 78); La Forge ; haut fremaigé; Gerbépal :
/"remè/'o; Saint-Etienne : haut fromaigeot; Le Tholy : haut'
fremaigé.
Nous croyons pouvoir rattacher au M. sylveltris les formes
suivantes recueillies par M. Adam p. 346 1 et qu'il donne
comme étant la traduction du mot français « mauve ». La
BafTe : maufe\ Chatel : mauffe; Docelles : guimaufe; Haillain-
ville : fremègeon; Hergugney : fremhgeat ; Mandray : frometjé:
Sanchey : f?'emégeof; et Vagney : fromégeat.
M. rotundifolia L., Sp., 969; M. vulgaris Fries, Nov., 219.
Mauve à feuilles arrondies. Vosgien popul. : petite mauve,
fromageon (Kirschleger, 1, p. 122). Mauve commune, fromageon
(D"" Berher, p. 131); comparez une autre forme populaire « fro-
magère » donnée par Grimard, p. 130, l'''^ édit.j. Bainville a.
S. : f reine jot^ La Bresse : fermwôgeon et feiirmivageon ; Brouve-
lieures : freumefjon; Bru : framageon et fremaigeon ; Bulgné-
ville : fromageot; Charmes : froinégea; Chatel s. M. : fromègeon;
Cleurie : fremègea (Thiriat, p. 78); Domèvre s. M. : freméjo:
Fontenoy le Ch. : fromégeot: La Forge : fi^emegé ; Fraize : fre-
metgé et fermetgé; Gérardmer : frémègeye; Gerbépal : fremèjb ;
Médonville : fremègeot; Mortagne : fremègeon; Moussey : fre-
maijon; La Neuveville s. Gh. : fromèjo: Offroicourt : fromageo:
Padoux : fréméjon; Raon-l'Etape : freumaigeon; Saint-Etienne :
fromègeo; Saulxures : fermedgé; Le Tholy : fremèg°; Totain-
ville : fremègeot; Tranqueville : froumageot : Vagney : feur-
maigeat (Pétin, IlSj et feurmègeâ; Val d'Ajol : fromaigeon;
Vexaincourt : fremaigeon ; Ville s. lUon : fremègeot. Cpr.
Remilly (Moselle) fromjô [pron. jon] ; Comtois, /^-orna^eo/^, mauve.
Ces noms sont tirés sans doute de la forme des fruits qui res-
semblent à de très petits fromages. La même idée se reti'ouve
dans le flamand Kaasjerkuid.
Althsea L,
A. officinaiis L,, Sp., 966. Guimauve officinale. Vosg.
vulg. : Guimauve ordinaire (Kirschleger, 1, p. 123). Bulgnéville
giiimaude; Celles-s.-P. : guimoffe; Chatel : guimaufe; Cleurie.
— 46 —
Saint-Amé et Syndicat : cjtiwiau (Thiriat, p. 119) ; Eloyes : gu-
mauve; La Forge : guimau; Rouceux : gimnauche; Saulxures-
-s.-M. : guimau; Uriménil : guimaûfe; Vagney : gumau.
A. rosea Gav,, Diss., 2, t. 29. Rose trémière (cuUivé). Cleurie,
Saint-Amé et Syndicat : haute-rose (Tliiriat, p. 119); Mortagne :
quenaidlle dai Vierge, litt. quenouille de la Vierge; La Neuve-
ville-s.-M : haute-rose; Offroicourt : mire rose; Saulxures-s.-M. :
haute rose, rose d'Espagne; Uriménil: rose dô pape (rose du
pape) ; Val d'Ajol : rose papale.
GÉRANIACÉES
Géranium L'Hérit.
Genre : Géranium cultivé. Eloyes : géromnium ; Girecourt :
géromnium; Mazeley : géromniome; Uriménil : géranium (pron.
géraniôme).
G. Rohertianum L.,Sp., 9oo. Géranion herbe à Robert. Vosg.
popuL : herbe à Robert (Berher, p. 133). Bainville aux Saules :
fiârante ; Ban de la Roche : dchotte de couesse; Glenrie : parhhin
d^pouhhé, herhe flairante (Thiriat, p. 78), litt. persil de pour-
ceau, herbe puante; Eloyes : parhhin d'ponhhé; La Forge :
couesse; Gérardmer : caisse, fém.; Le Tholy : couesse; Vagney :
hiarhedo bourhà, litt. herbe de bouc, allusion à la forte odeur
qu'exhalent et l'animal et la plante.
Observ. Fidrant est le participe présent du verbe fiàrè, puer,
que nous rattachons au latin fragrare. Dans quelques com-
munes, ce verbe n'a pas cette signification péjorative et il si-
gnifie purement et simplement sentir, répandre une odeur. Ce
doit être le même mot que le fr. flairer, fleurer.
G. columOinum L., Sp., 956. Géranion colombin. Vosg. pop. :
pied de pigeon (D'' Berher, p. 132).
G. sanguineum L., Sp., 958. Géranion sanguin. Ban de la
Roche : dchotte de sang.
Erodium L'Hérit.
E. cicutarium L'Hérit. in Ait., Hort. Kew., éd. 1, t. 2,
p. 414; Géranium cicutarium L., Sp., 951. Erodion cicutaiu.
Vosgien pop. : bec de cigogne (D' Berher, p. 133).
— 47 —
E. moschatum L. Erodion musqué. Cultivé. Gleurie, Syndicat
et Saint-Amé : geromnium sapin (Thiriat, p. 119).
'Pelargonium.
P. odoraiissimum Ait. Géranion odorant. Gleurie, Syndicat et
Saint-Amé : geromnium pommier (Thiriat, p. 119).
P. zonale Willd. Géranium. Gleurie, Saint-Amé et Syndicat :
g&romnium (Tiiiriat, ibid.).
Hypéricinées.
Hypericum L.
Genre, ou plutôt toutes les espèces à Romont s'appellent
mille-trous.
H. pulchrum L., Sp., 1106. Millepertuis élégant. Gleurie :
milletroiis (Thiriat, p. 79). C'est bien à VH. pulchrum et non à
V H perfoi^atwn que cet auteur applique cette dénomination.
H. perforatum h., Sp., MOi. Millepertuis perforé. Bainville
a. S. : har/je de mille pettieus ; Ban de la Roche : dchotie de
reyesses; La Bresse : Herbe de mille pètus ; Ghatel: mille potieus.
Fontenoy : mille petius; Gérardmer : ynille trous; Mortagne :
elliabe ; Saales : mille pouateus; Trémonzey : mille potieus;
Uriménil : mille pèf eus. Gpr. levx fr. />er/Mis.LesFourgs (Jura) :
patu; Ban de la Roche : pouateu; Ventron : pètu.
Bals AMINÉES.
Impatiens L.
/. Noli-tangere L., Sp., 1329. Impatiente n'y touchez pas.
Vosg. pop. : herbe impatiente, Balsamine jaune. Ban de la
Roche : dcliotte de saterelle; Raon aux Bois : hailsami sauvaige.
I. balsamina L. Impatiente balsamine (cultivée). Ghatel: bail-
sami; Gleurie, Saint-Amé et Syndicat : bellesamie (Thiriat,
p. 119); Fontenoy le Gh. : beljamine; LaNeuveville-s.-M. : helsa-
mine; Médonville : behèmlne; Uriménil : bailsami.
Tropéolées.
Tropxolum L.
T. majui L. Capucine à larges feuilles. Vulg. : Cresson d'Inde
(Gillet et Magne, p. 75). Chatel : caipucine; Fontenoy : caipit-
cine ; Uriménil : caipucine, et grante caipucine.
T. minus L. Capucine à petites feuilles. Vulg. : fleur sanguine
(Littré, v" fleur, n° 19).
RUTACÉES.
Ruta TouRN .
R. g7'aveolens L. Rue odorante. Cleurie, Saint-Amé et Syn-
picat r rMe(Thiriat, p. 119).
OXALIDÉES.
Oxalis L.
0. Acetosolla L., Sp.^ 620. Oxalide Alléluia. Vosg.pop. : petite
Oseille, Oseille des bûcherons, alléluia, pain de coucou (D"" Ber-
her, p. 135-136). Ban de la Roche : pain de coucou; Chatel :
ailhotte d'ouhé, litt. Oseille d'oiseau; Charmes: swgel ; comp-dve-i
le franc, surelle; Cleurie : pain de coucou (Thirial, p. 79); Gé-
rardmer : pain de coucou; Lemmecourt : ougelotte de livide, litt.
petite Oseille de lièvre; Mcnit-en-X. : ougelotte de loup; Médon-
ville : ojelotte de illivre (11. mouillées, oseille de lièvre); Raon a.
B. : olhotte de boqugon (os. de bûcheron, boquillon); Tranque-
ville : ougelotte d'ougé elpain d'ongé; Uriménil -.pnin cVcoucou;
Vagney : oseye commune (Pélin, p. 201); Yille-s.-lllon : ougi
d'crù; oseille de corbeau.
Canv^llia L.
C.japonicaL. Camellia du Japon. Bru : camilia (cultiv(3) ; Uri-
ménil : camélia.
ClTRACÉES.
Citrus L.
C. Aurantiuni Risso. Citronnier Oranger. Bru : orangeille;
Gha-lel : oranger, fieur d'oranger (fleur d'Oranger); Fontenoy :
orangeil.
ACÉRINÉES.
Acer L.
Genre : Bru : eràbe; Romont : erhauïe.
A. platanoides L., Sp., 1496. Erable plane. "Vosg. pop : Plane
— 49 -
ouPJaine (Kirschleger, 1, p. 143; D'Berher, p. 13o). Gbamrnetro
piennayé ; Lemrnecourt : plaine; Offroicourt : plaine; Saulxures :
piaine aihié (mon correspondant le tire de l'allemand Ahorn) ;
Vagney : piaine (Pétin, p. 215); Val d'Ajol : piaine, féminin;
Ventron : piaine.
A. Pseudoplatanus L., Sp., 149o. Erable sycomore (Littré dit
« Faux-platane, nom vulgaire de l'Erable faux platane, dit à
tort Érable sycomore »]. Yosgien popul. : Je Plaine (D>' Mougeot,
p. 166-326); grand Érable, sycomore, faux-platane (Kirschle-
ger, I, p. 143); Érable faux platane (D'' Berher, p. 135). Gleu-
rie : piaine (Thiriat, p. 79); Gérardmer : piaine eipiaune; Ger-
bamont : /jiam?«e ; Moyenmoutier : pianne; Offroicourt : /)iafne;
Uriménil et environs : plané. Cet arbre n'y est pas vivant ; mais
il est connu des ouvriers mécaniciens et autres; Vagney : faux-
piaine (Pétin, p. 214) et piainée.
A.campes(reIj.,Sp.,\id7 . Erable commun. Vosg. vulg. : petit
Ërable, VAuzeraule (Kirschleger, 1 ,p. 143; D"" Berher, p. 135); Aze-
raille, H. Fliche (Manuel de Botaniq. forestière, p. 250. Nancy,
1873). Ban de la R. : piaine, limée; Bru : erhauye ; Gornimont :
piaine et variété : piaine aidé ; Dombrol-s.-V. : rejauye ; Domèvre-
s.-M. : r'jauille; Girecourt les V. : r'/ioie; Lemmecourt : erabe
rejauille; Mazeley : olhoie (celte commune a un lieu dit « des-
sous lailezail » (sic), Cadastre, section B) ; Offroicourt: rgeole;
Sanche}^ : olhoie; Saulxures : piaine; ïotainville : rjauille;
ïranqueville : rjauille; Ventron : piaine, èyé; Ville : rjoi/e.
Cpr. le nom d' Azerailles donné ^ une commune de la Meurthe.
Ampélidées.
Vitis L.
V. vinifera L., Sp., 293. Vigne porLe-vin. Les citations em-
pruntées à M. Adam sont tirées de la page 379. Bainville a. S. :
vaigne; Ba.n-s.-M. : vinieu (Adam); La Bresse: vein; Brouve-
lieures : ving; Bru : véne; Celles : vinie et veingne ; Chatel :
véne ; Chatel et Saint-Vallier : vênne, vaine, vêne elvéne (Adam) ;
Charmes : vein et vègne ; Cleurle : vegne (Thiriat, p. M9j; Dey-
cimont : vain (Adam); Domèvre-s.-.>L : vègne; Fontenoy le Ch. :
Flore populaire des Vosges 4
— 50 —
vetgne; La Forge : ivn; Fraize : vei et vetv/e; Gerbépal : vin ;
Gerbamont : vengne ; Hennezel et Vagney : vetgne, végne et
vêgne; Morelmaison : vaigne; Mortagne : vein ; Moyentnoutier :
vinie (Adam) et vlnieu, raisin, i^aisi; La N'euveville-s.-Gli. : vin;
Padoux : veigne ;Pro\enchères : veinieu{A.dsLm), vinyeeireioin;
Raon l'Étape : veine; Rouceux : vin; Saales, veinie (Adam) et
veine; Saint-Vallier : vène (Adam). Voy. aussi Gliatel et Saint-
Yallier ci-dessus; Le TJioly : vein (Adam); Totainvilie : vègne;
Uriménii : veine. Dans cette commune et son rayon, la Vigne
n'est cultivée qu'en treille. On a essayé toutefois la culture en
pleine terre à Charmois l'Orgueilleux, mais sans succès. La cul-
ture en grand ne commence qu'à une vingtaine de kilomètres
vers le nord de cette commune et à une trentaine vers l'ouest et le
sud-oue?t. Vagney : veine (Pétin, p. 296); hrancedr vigne, sarment
(ibid., p. 37); ValTroicourt : veigne ; Vexaincourt : veinh'œ (Adam)
et veinie.
Variétés. Fontenoy : bianc, blanc; norrc, noir, norre précôl,
noir précoce; Uriménii : raisin neir, raisin noir; Vagney: raisin
bianc, mélier; gros raisin bianc, gouet.
V. quingnefnlia Lam. ; Cissiis f/uinquefoiia PuRSU. Vigne
vierge. Bainville : vaigne virge; Bru : vé ne-vierge ; Ghdilel : vêne-
vierge.
HlPPOCASTANÉES
yE seul us L.
jE. Hippocastanum L., Sp., 488. Marronnier d'Inde. Natura-
lisé dans notre région; planté*sur les promenades d'Epinal.
Charmes : maironnier; Fontenoy : wrt;ro/ï«c?7; LaNeuveville-s.-
M. : marronèïe et le fruit mdron; Tranqueville : mârouneil ; Uri-
ménii : mâronnèye.
Empêtrées.
Empetrum Tourn.
E. nigrum L., Sp., 1430. Camarine à fruits noirs. Vosg. pop.:
raisin de corneille (D"" Berher, p. 269).
GÉLASTRINÉES.
Evomjmus Tourx.
E. europxusL., Sp., 286, var. a Fusain d'Europe. Vosg. po-
— 51 —
pul, : bonnet carré, bonnet de prêtre (Berher, 136 . Bainville :
calotte de curé (ca.\oiie); BroUvelieures : bonot de prête (bonnet
de prêtre); Bru : fresion, et bonnot d'évêque; Ghatel : bounot
d'prete; Gleurie : bouna d'prcte (Thiriat, p. 79); Domèvre-s.-M. :
fresion; Fontenoy : viorneiûcl) ; La Forge : honot d'préte; Gerba-
mont : banal de prête ;hemmeco\xv\. : bounot de prête; Mazeley :
rezion; Offroicourt : chaipê de prête (chapeau); Romont : bos
fusil, bois fusil (comp. bois de fusi dans l'Aube); Le Tholy :
bonot d'prête; Tranqueville : bou de querê, bois de curé; A^agney :
bounât de prête; Vexaincourt : bounot de prête; Ville-s.-I. : bos
couarè (bois carré); (même nom dans l'Aube.)
Rhamnées .
Rkamnus L.
R. cathartica L., Sp., 279. Nerprun purgatif. Vosg. popul. :
épine de cerf (D'' Berher, p. 136]. Bainville a. S. : fraision; Ro-
mont : bieuk èpingue, bourquêpine (cpr. Aube, broque-épine des
Étangs).
R. Frangula L., Sp., 280. Nerprun bourdaine. Vosg. vulsr. :
Bourdaine ou bourgaine (Kirschleger, I, p. 156). Bru : nâraunê,
litt. Aune noir; Gharmes : norebôs, litt. bois noir; Ghatel : beur-
daine; Gleurie : nerre sausse (Thiriat, p. 80); Gérardmer : nerrc
sausse; Moyenmoutier : lo potri; La Neuveville-s.-M. : nor bos ;
Raonl'Et. : pokiesse ; Romont: beurdaine : Saulxures : nerre
esseulé; Le Tholy: 7iare sauce, litt. noir Saule; sauce est fémi-
nin en patois. Uriménil : neire sauce ; nous préférons le c aux
deux ss à cause de cette lettre dans l'accusatif salicem; Ville-s.-
I. : nor bos.
Papillon ACÉES.
Ulex L.
CI. europaeus Sm., FI. brit., p. 756. Ajonc d'Europe. Gleurie :
fjenète è piquants (Thiriat, p. 80), litt. Genêt à pointes; j'aurais
écrit ai au lieu de è.
Sarothamnus Wimm.
S. scoparius Wimm., FI. von Schles., 278; Spartium scopa-
rium L., Sp., 996. Genêt à balais, Vosg. vulg. : le Grand Genêt à
balais (Kirschleg.. I, p. 165). Brouvelieures, genéte: Charmes :
genettre et gcnèlr, curieuse épenthèse de IV dans la première
forme. Nous rencontrerons aussi cette r épenthétique dans le nom
patois à Fontenoy-le-Gliâteau, et dans le cadastre à Ghatel
Comparez les formes françaises ^e»es^;'flfc et gencstrollc qui pré-
sentent aussi ce phénomène. Chatel : g'nrte ; Gleurie : genéte
(Thiriat, p. 80); l)omèvre-s-M. : genéte; Fontenoy : genêlre;
Fraize : genéte.- Gérardmer : hhnêtc ; Gerbépal ighenéte; V/i est
aspirée, comme du reste nous le retrouTcrons à Lusse et àPro-
venchères, pour cette plante, et plus loin pour les formes patoi-
ses du Genévrier hnnuve, hnéve ; Lusse : henéte [kàaim., p. "259^ ;
Mazeley : genéde (curieux adoucissementi de la dentale finale) ;
Moussey : genéte ; ha. l^ieu.Yeviile : genéte; OfTroicourt : genaitc,
masculin; Provenchères : henete; llaon l'Etape : gênâtes, genei-
tes; Saales ; genéte; Saulxures : genéte; Uriménil : généle et
7'»é/c; Vagney : genéte; Val d'Ajol : genéte; Ventron : linéte \
Vexaincourt : gnéte, Vissembach : hhétes, fém. plur., gutturale
proprement dite. Comme parler populaire nous trouvons à
Ghatel le lieu dit « le bas des genettres » dans le cadastre, sec-
tion E.
Genhta L.
G. sagiltalis L., N/y., 998. Genêt à tiges ailées. Vosgien po-
pul. : génistelle (D'" Mougeot, p. 167-327: et Kirschleger qui
donne aussi, 1, p. 166, Genêt des Bruyères) ; D'' Berner, p. 137) .
Ban de la R. : jalaer/ic ; Gerhsimonl : t/iudon; (îerardmer : po~
dion : Saulxures : todon; Tendon : todnn.
G.pilosah., Sp., 999. Genêt velu. Vosgien popul. : genestrolte
(Kirschleger, 1. p. 167) ; genestrole D''Berher, p. 138) Cleurie :
/ocfon (Thiriat, p. 80 ; La Forge et le Tholy : todon ; Gerbamont :
petite genéte.
G. tinctoria L.^Sp., 998. Genêt des teinturiers. Bainville aux
S. : ^^'»r/<V/^'; Gerbamont : rondtnudon; Tranqueville : genéte.
Sparlhnii L.
S. juneeum L. Genêt d'Espagne ou jonc d'Espagne (Kirschleg.,
l, p. 166), cultivé.
— 53 —
Cytisus L. ,
C. Laburmim L., Sp., 1041. Cytise faux Ébénier (cultivé et
spont.). Vosgien popul. : pluie d'or, aubour (D'' Berher, p. 138.)
Lupinus TouRN.
Genre (cultiyé) : Gérardmer : café, masc. sing.
L. speciosus RoRT. et L. mutabilis Sw., eiL. hirsu/us. Cleurie,
Syndicat et St-Amé : généte d' Espagne (Thunat, p. 120;.
Ononis L.
Genre : Mazeley : tondon ; Romont : airrète-Oieu.
0. Natrix L., Sp., 1008. Bugrane gluante. Vosg.popul. : bu-
grane jaune (D"" Berher, p. 1.38^.
0. campestris Koch. et Ziz, Cat. pi. palat.,1il\ C spinosa
Wallr., Sched., p. 379; Bugrane champêtre. Vosg. vulg. ;
arrête-bœuf épineux (C Berher, p. 138). Ban de la B. : tèdon,
tedot, tenon ; Mortagne : rà-bue ; ïranqueville : todoiv
0. procurrens 'SVxLLR. , Sched. ..SSi; O.arvensis WiiZ}.i.,P/nj(.,
8-53 ; 0. repens. Bugrane rampante. Bertrimoutier : fédon : Brou-
velieures : airrête-bues ; Fraize : jolosie ; Girecourt les Viev. :
tendon ; Maize\ey : ^o^mo/î ; Médonville : todon; Moyenmoutier :
tindon; OfTroicourt : tondon; Saales : findon,- Ville-s-I. ; ton-
don .
iVedicago L.
M. LupuUnah., Sp., 1097; Meliloius LupulinaliEsy., Obs.
pi. d'Angers, p. 166. Vosg. pop. : minette (D"" Berher, p. 139j.
Bra : nilnon ; Chatel '.minette; Mazeley : patrèle; Romont:
o/<of^e (la plante, signification primitive inconnue) ; «ii/ief^e ; la
graine .
M. satica L., Sp., 1096. Luzerne cultivée. Chatel: lizerne ;
Padoux et Raon-aux-Bois://:;e/-/ie; Uriménil : lizerne et quelque-
fois luzerne.
Melilotiis TouRN.
.V. officinalis Lxii., Die t., 4, p. 63; M. diffusa DC, F/, fr.,
o., p. 664. Melilot officinal. Ménil-en-X. : mousse d'uivouène
(mousse d'avoine); Offroicourt : mousse.
— 54 —
•Trifolium L.
Genre : Bertrimoulier : sainfouo, litt. sainfoin; La Bresse :
tj^abe ; Chatel : treff'e-, Crébimont (Saint-Etienne) : trèhe; Pa-
doux : t^eff; Uriménil : U'èffe-, Vexaincourt : treffe, masc, et
t7'aupe fémin,; la tête du trèfle se dit pierrots, pluriel masc,
littér. moineaux (formation analogue à celle de « têtes d'alouet-
tes » donnée à la Centaure jacée, recueillie par Grimard, p. 384) ;
Wissembach : trabe,iém.
T. arvense L., Sp., 1083. Vosg. : vulg. pied de lièvre (D'Mou-
geot, p. 168-328); patte ou pied de lièvre (Kirschleger, I.p. 176)
patte de lièvre, (D'' Berher, 141) (cpr. pied de lièvre, donné par
Grimard, p. 18i) : Raon l'Etape : minon et quelquefois les enfants
minoii.
T. incarnation L., Sp., iOS^. Trèfle incarnat (cultivé en grand
depuis quelques années seulement à Uriménil et dans les envi-
rons, mais depuis longtemps dans les terrains calcairesi. Vosg.
popul. : trèfle farouche (D'' Berher, p. MO). Charmes : trèfe
incarlate ,• Dounoux : trèfe d'Afrique; Uriménil : rouge trèfe,
T.pratenseL., Sp., 1082: Trèfle des pré?. Ban de la Hoche :
trahie ; Cleurie : irè/fe i^Thiriat, p. 80); Gérardmer ; trèfe, et roge
tossereu ; Saulxures : trabe.
T. rubeyis L. Sp. 1081. Trèfle rougeàtrc. Vosg. pop. : grand
trèfle (D^ Mougeot, p. 168-328; D'' Berher, p. 140).
T. repens. L., Sp., 1080. Trèfle rampant. Vosg. pop. : triolet
(D"- Berher, p. 142). Charmes : rmM/}e et /raye ; Cleurie : bian
treffe (Thiriat, p. 80) ; Gérardmer : bianc tossereu; La Neuvcville
s. Ch. : treyotte; Mazeley : traupe ; Médonville : treiotte: Ménil
en X. : treyotte-, Moussey : raige ; Raon l'Etape : traupe, trôpe.
T. elegans S.vvi! liot. etrusc, 4, p. 42; T. hybridum Willm.
Phyt., 904, non L. Trèfle élégant. Raon l'Etape : traupe, trôpe.
T. aureum Poll., FI. palat.,^, p. 344; 7\ a^ran'i/m Sciireb.
ap. Sturm, FL germ., 16; Godr., FI. lorr., éd. 1, t. I, p. 165
non L. Trèfle doré. Vosgien popul. : minette dorée (D'' Berher,
p. 142.)
T. ngrarium L., Sp., 1087 ; T. procimhcns Sm., FI. brit., 792;
GoDR., FI. lorr., éd. 1, t. I, p. 165 non L. Trèfle des champs.
— 55 —
Vosg. pop. : Trèfle des campagnes, Trèfle jaune des prés (Ber-
her,p. 142).
Lotus h.
Genre : Ville-s-Illon : hoc d'ougelot, lilt. bec d'oiseau.
L. corniculatm L., Sp., 1092. Lotier corniculé. Vosg. vulg. :
Trèfle cornu (D^ Mougeot, p, 168-328; D'"Berh., p. 143); Ban de
la Roche : ménattes lilt. menottes, petites mains, dont il est un
diminutif; trahe de dchtvd, litt. Trèfle de cheval, lersae-, Romont :
menotte di bon Dieu.
Astragalus L.
A. glycijphyllos L., Sp., 1067; Astragale réglisse. Vosg.
vulg. : Réglisse sauvage, (D'' Berher, p. 143); Charmes : ergo-
lisse ; Ghatel : ergôlisse sauvaiche; Médonville : ergaulisse; Ro-
mont : malmaison, ainsi appelé par les anciens ; ce nom se perd
aujourd'hui; Ville -sur-IUon : fausse-brigoHssc.
Glycyrrhiza Tourn.
G. glabra L. Glycyrrhize glabre. Vulg. Réglisse (Littré, \°.
Glycyrrhize) ; cultivé. Uriménil : orgôlisse (d résonnant) ; Bul-
gnéville : ergaulisse (cultivé dans les jardins); Domèvre-s-M. :
brigauli&se ; Fraize : ergôlisse ; Gerbamont : brigolisse : Tranque-
ville : argôlisse-, Totainville : brigolisse.
Gpr. Vx-fr. reco/ice ; Berry et Genève : arguelisse ; picard:
régoliche, ringoUche, ringolisse; wallon : rekouliis: Les Fourgs:
r'côlissou; Lay Saint Remy : argôlisse et Landremont : orga-
lisse.
Colutea L.
C. arborescens L., Sp., 1045. Baguenaudier arbrisseau. La
Neuveville : saume.
Robinia DC.
R. Pseudo-acacia L., Sp., 1043. Robinier, faux-acacia. Do-
mèvre s. M. : agacia; Raon aux B., Rouceux et Uriménil, de
même.
Phaseolus L.
Genre : Bainville aux S. : fouêvc; Chatel : liairicot (sans aspi-
rer Th); Dompierre : féfe ; La Neuveville s. M. : fouéve; Padoux :
— 56 —
fève; Uriménil ; fouéfe : l'é accentué très long et très fermé;
Ville : fouêffe.
P. vulgarisL,, Sp., 1016. Haricot commun. Vosg. vulg. : Ha-
ricots à ramer (Kirschleg. , I. p. 202). Cleurie : foève dé remme
(Thiriat, p. 120) ; La Forge : fève va imanfe ; Géraràmev : fève de
Borne. Uue variété appelée bovrbandje à gousse grande, rude,
graine grande, blanche ou marbrée; uneautre dite coco, àgousse
moyenne, assez lisse, fruit court, arrondi, ordinairement à
grandes taches de couleurs vives. Enfin la variété appelée saôre,
à gousse allongée et courbée, aplatie, fruit ordinairement blanc.
D'autres variétés ne sont pas nommées. Le fruit ainsi que celui
des pois s'appelle folton ; Mazeley : fèves, fém. plur. ; Raon
l'Et. : fôffe ; Saulxures ; foivedè rèmc ; Le Tholy: fève raimante;
Uriménil ; fouéfe, et pour préciser foéfe de rahne; Vagney :
foueive de remmes (Pétin, p. 126); Ventron ; fouève de rame, et
de rome.
Variétés. J'ai adopté plusieurs divisions. La première compre-
nant les fèves à écosser,et celles à cosse tendre ne m'a pas donné
de nom patois. On pourrait peut-être toutefois entendre à Uri-
ménil la dénomination fouéfe ai-z' ècofficr ou foéfc ai dècoffier [V]
pour la première branche de celte division; la seconde exige
un« périphrase.
Une autre division basée sur l'époque de maturité, leur cou-
leur ou leur vigueur, comprend à Fontenoy le Château le haricot
blanc, blanc, lejaune, lecoco eiXetruandon paresseux. Saulxures :
tôyatte {WHAdiXo) : lombàde, sabre. Les autres variétés peu nom-
breuses sont désignées par la couleur de la graine.
A Ventron, les espèces les plus rustiques et qui parviennent
à cette altitude (550 à 600 m.) à mûrir leurs semences s'appel-
lent mossouses.
P. nanus L. Haricot nain. La Forge : fèvolte; Cleurie : fèvalle
lïhiriat, p. 120); La Forge et le Tholy : fèvotte ; Gérardmer •
baisse-fève; Gerbépal : fève de rome (sic!); Uriménil : fév' rôles ;
yenivon: coiuities et féveroUes ;Sa.u\xures : fèvatte.
(1) Les deux verbes ècoffier, dccofficr tiennent au subst. ùcoloffe,
cosse. Cpr. hcnlofe, Ventron : ehcalof'e; Belfoil : écoff'es et les formes
allemandes Schale, Schcffe.
- 57 —
Vicia L.
Genre : La Bresse : Bcsé-de-raite, litt. pois de rat ; Chatel :
vosceré et pois le loup ; Gérardmer : b'seyed'raite; Romont: vos-
ceré; Vagney : hsé.
V. angustifolia Rote, Tcnt. FI. germ., I, p. 310 ; V.pobjmor-
pha GoDR., FI. lorr., éd, I, t. 1, p. 179. Vesce à folioles étroites.
Cornimont : bsé de raittes.
V. saliva L., Sp., 1037; Vesce cultivée. Cultivée en grand dans
le rayon d'Uriménil depuis quelques jinnées. Bainville aux S. :
yosse; Bertrimoutier : vasce ; 'Bru : voscére et vôsceré; Celles :
voscée; Charmes : vascé: Dompierre : vosceré; Eloyes : lentille
et nen^//fe; Fonteuoy le Ch. : vosce; Grandvillers : vosceré; Mé-
donville : vosce; La Neuveville s. Ch. : vosces; Tranqueviile :
lossereil; Uriménil : vosces, fém. plur. ; Ville : vosce. Obs. Gri-
mard, p. 193, donne « voice »; Gillet et Magne, p. 1 14 « bisaille,
pesette » ; Littré « barbote »■ h. v° et v° Vesce. Une variété du
V. saliva di été appelée integri-stipulata par Godron, dès sa pre-
mière édition; elle est cultivée en Lorraine sous le nom de
«Vesce dliiver». Hussenot dans ses Chardons nancélens, p. 98,
l'avait appelée Vicia remrevillensis. M. Thiriat, p. 121, lui donne
le nom patois de nentille pour Cleurie, Saint-Amé et le Syndi-
cat ; mais j'ai tout lieu de croire que c'est à l'espèce et non à
cette variété que se rattachent les deux formes d'Eloyes, len-
tille et nentille, rapportées plus haut.
V. Faba L., Sp., 1039. Vesce fève. La Bresse /?t'eye (pron.
fouêve) ; Bru: fol ton e,\ févot te ; OAidiiel : féverôle ; Charmes:
grosses fèves- Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : grosse foéve (Thi-
riat, p. 121); Dompierre : féfe ; La Forge : grosse fève; Gérard-
mer: grosse fève et fève dé marais; Gerbépal : fève; Mazeley :
fèves ; Mortagne et Totainville : fèvotte et fèverole; La Neuville
s. M. : fouéve de marais; Padoux : fève de marais; Saulxures :
grosse foive; Le Tholy : grosse fève; Uriménil : fouéve dé loup,
et plus rarement fouéve dé marais; Vagney : foueive de marais
(Pétin, p. 1261; Ventron : grosses fouèves.
Var. minor. Connue sous le nom de « Féverolle de Lorraine »
(notamment V/lmorin, Catal.y 1882, p. 90). La Bresse : fèvate;
— 58 —
Charmes : févattes; Ménil en X. : févotte-, Vagney : feivatte et
petite foueive (Pétin_, p. 117 et 126).
Cracca Riv.
Genre : bsé d' redites à Vagney.
C majo?* Frank., SpecuL, p. Il ; Vicia Cracca L., Sp., 1035.
Cracca à grandes fleurs. Cleurie : pesé d'rette. (Thiriat, p. 81.
Cet auteur applique aussi cette dénomination au C. ndnor).
C. minor Riv., Tetr. irr., tab. 63, f. 2 ; Ervmn hirsutum L.,
Sp., 1039. Ci-acca à petites fleurs. Vosgien popul. : Vesceron,
Ers velu (D'" Berher, p. 145). Cleurie : péséde rette[l\\\y\dii, p. 81).
Ermim L.
E. teti^aspermum L., Sp., 1039. Ers tétrasperme, et E. gracile
DC, Cat. hort. Monsp., 109. Ers grêle. Gérardmer : b'seil
d'raitte; Mazeley : lin Irosé; Romont : intj'éhé ou iw t7'€hé.
Lens ïouRN.
L. esculenta Moench, Met/i., p. 131; Ervum Lena L., Sp.,
1039. Lentille cultivée. Bainville : netthhje; Bru : miesse; Celles :
lintée; Charmes : 7ièlc's; Chatel : nenté et nenti; Cornimont : nei-
teye et neilaie; Dombrot s. V. : nclèuye; Domèvre s. M. : netteil;
Dompierre : nhtèyc ; Girecourt : nctéï ; Grandvillers : nètéye :
Mazeley : ninteye ; Môdonvillc : nolaye ;. Mortagne : nèti'e ;
Moyenmouiier : lintée; La Neuville s. M. : néteille; Lemme-
court : nonteil; Padoux: nditaies; Rouceux ; néteil^ Saales : lai-
tèïe; Totain ville : néteille; Tranqueville : nentille; Sanchey :
nintés, plur. ; Uriménil : nentiye ; Ville : nette; Vrécourt : non-
teilles.
Pisum L.
P. sativum L., Sp.. 1026. Pois cultivé. Bainville a. S. : poués,
Ban de la Roche : pesé; bieussi. dis pesés, ôter les pois de la paille
lorsqu'elle est arrachée; peusat, paille de pois (Oberlin, p. 175
et 245); La Bresse: besé; Brouvelieures : pesé: Bru : péseille;
Chatel : poé; Cleurie, Syndicat et Saint-Amé : pézé; Fontenoy le
Ch. : poë; Fraize : pesé; Gérardmer : bseilgolou; Gerbépal : pesé;
Grandvillers : pesé; Lemmecourt : pouô ; Médonville : pho, h
— 59 —
aspirée; Mortagne : pesé; La Neuveville s. M. : pouè; Padoux :
pezei; Provenchères : pezé; Rouceux : poue-, Saales : pesé; Saul-
xiires : bzé; Tranqueville : poue; Uriménil : pesé, paille de pois,
pés'let; Vagney : bzé (Thiriat, p. 121); bsé , et champ de pois
b'sére (Pétin, p. 40 et 41); Vrécourt : pous.
Variétés : Fontenoy le Ch. : poè mienge-tout, pois mange-tout;
Vagney : b'sé golou, pois goulu (Pétin, p. 40) ; Saulxures : bsé
golou, bsé chopa (tige rameuse et fertile au sommet. A Uriménil
chùpôt signifie toupet. Ventron : besés goloiis, besés de sope (pois
de soupe)^ couots pesés (pois courts, pois chichesj ; Saulxures :
bsé.
P. arvense L., Sp., 1027. Pois des champs. Vosg. vulg. : Pois
carrés (Kirschleger^ I, p. 201). Gérardmer : bseil (Vchamp; Uri-
ménil : pesé sauvaige, et quelquefois aussi pesé d'raittes; Va-
gney : /;2é (Thiriat, p. 121) ; Saulxures : bsé d' sope.
Lathyrus L.
Genre : Gérardmer : b'seil d'railte ; Vagney : sauvaige bsé.
L.pratensis L., Sp., 1033. Ban de la Roche : grosses mèriattes
do bon Dieu.
L. taberosush., Sp.., 1033. Gesse tubéreuse. Vosg. popul. :
le macnson (D' Mougeot, p. 169-329); glands de terre, macuson,
anotte (Kirschleger, I, p. 192); macuson et glands de terre (Ber-
her, p. 146). Bru : mauquehons ; Lemmecourt : mecjon; Mazeley :
maquehhon ; Médonville : maiqueujon ; Menil en X. : mocjon;
Olîroicourt : mocujon ; Romont : 7nauquehon, \sl racine seule-
ment; Rouceux : meucjon ; Ville s. S, : mèquejon.
Obs. M. Braconnot [Annales de chimie et de physique^ tome VIII,
p. 241) donne le nom vulgaire de macjon, mais sans préciser de
localité. Littré donne macusson.
L. sativus L., Sp., 4 030. Gesse cultivée. Vosg. vulg. : lentille
d'Espagne (Berher, p. 146).
L. vernus Wimm., FI. von Schles., 166. Orobus vernus L.,
Sp., 1028. Gesse printanière. Ban de la Roche : pesés d'ouheue.
Je doute que cette plante dénommée ainsi en patois comme
traduction du nom français « Orobe printanier » se rencontre
dans cette localité. Outre qu'elle est rare, elle n'a été jusqu'à ce
— 60 —
jour signalée dans nos Vosges que dans le bois du calcaire ju-
rassique.
L. Tïiacrorhizus Wimm., FI. von Schies., 166; Orobus tuberosus
L., Sp., 1028. Gleurie : pesé drette ddpras (Thiriat, p. 81), litt.
pois de rats des prés ; La Forge et le Tholy : pesé d'rettes des
près.
L. odoratus L. Gesse odorante (Cuit.). La Bresse : besé de sei-
gneur; Charmes : madehon ; Cleurie, Saint-'\mé et Syndicat :
pezé dCseiyneur ; Cornimont : bzé golou ; Gérardmer : Pois
d'seigneur; Gerbamont : besé de senteur; Uriménil : pesé d'sen-
teûr.
Ornithopus Desv.
0. perpusillusL., Sp., 1049. Ornithope délicat. Vosg. popul. :
petit pied d'oiseau (D' Berher, p. 147).
Hippocrepis L.
H. comosa h., Sp., 1050. Hippocrépide en ombelle. Vosg.
popul. : fer à cheval (D'' Berher, p. 147). -
Onobrychis ïourn.
0. saliva Lam. FL /)■., 2,p. 0.'i2; IJcdysarum Onobrychis L.,Sp.,
1059. Esparcette cultivée ou Sainfoin. Charmes : sainjoè; Gha-
tel : siufoin et sinfoé (prononcez ïn); ïrampot : sainfoi; Uri-
ménil : sain for. Liltré donne le nom vulg. defenasse (hoc v").
Amygdalées
Persica Tourn.
P. vulyaris Mill., Di'ct., 3, p. 46o; Amygdalus Persica L., Sp..,
676. Pêcher commun. Ban s. Meurthe : pohhi (Adam, p. 355);
Celles: pechieu ; Charmes : pècheye; Chatel -.péché; Domèvre
9. M. : pêcheil; Fraize : piéchi; Girecourt les V. : péchèye; Mé-
donville : péchaye; Mortagne : pîchi; La Neuveville s. M.: pé-
chèie; Provenchères : piehki (Adam, p. 34), piéhhi et piéhi;
Moyenmoutier : péchi; Totainville : pécheille; Wissembach :
piéhhi. Fruit : Charmes : pèche; Chatel: pèche; Fontenoy : jtrè-
che; La Neuveville : pèche; Provenchères : piéhe; Saales : piéhhe:
Vexaincourt : peuche; Wissembach : jyiéhhes, fém. plur.
— 61 —
Prunus L.
P. spinosa L., Sp., 681. Prunier épineux. Vosgien popul. :
la Ponelle (D"" Mougeot, p. 170-330); Prunellier, épine noire
(D"" Berher, p. 148). Autres noms popul. ou vulg. : buisson noir
(Grim., p, 220); en Normand : beloce (fruit), (Littré): caveron,
Littré, h. y") ; cénéle (fruit, Littré, v" Genelle ; c'est aussi le nom
du fruit du Houx); normand, chenelle; bourguignon : cinelie.
Bainville aux S. : nôre èpingue; Ban de la R. : noe?' hhpinde
Brouvelieures : pruni; Bru : nâre pinque et poneille; Bulgnéville
épine nore; Celles : prinele, sic! Charmes : épine nôre; Ghatel
norepincque; Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : bhntié (Thiriat,
p. 81); Gornimont : guerhate: Eloyes : bhoth; Fraize : chandrelle
el pingues nâres; Gérardmer : bhotti ; Gerbamont : behoth^: Ger-
bépal : spine; Médonvilie : epenne nôre: La Neuveville s. M. :
nore épine; OfTroicourt : nore épine; Padoux : nare pinque ; Raon
l'Etape: na?'e pinque; saint-Etienne : bltottèye; Saulxures s.
M. : xhpetché (pron. hh.); et hhpéné; Tranqueville : pûneleil;
Uriménil : blôcège [hlo-sè-y') sauvaige, litt. Prunier sauvage. Le
Prunier sauvage proprement dit Prunus insititi'ah., Sp., 680,
n'est pas connu à Uriménil; Vagney : behottier; Vexaincourt :
pincque; Wissembach ipingue.
Fruit : Attigny : pénelle (Adam, p. 363); Ban de la Roche :
pounelle (Oberlin, p. 249) et khadrelles; Bréchainville : peu-
nelle et penelle (Adam, p. 363); Bru : ponelle; Bulgnéville : peu-
nele ; Charmes : pénelle et penelle ; Ghatel : ponéle ; Gornimont :
behotte;\)onv^ÏQTTe : pounéle; Fontenoy : pernelle; La Forge :
H hotte; Fraize : chaudrelles] Gérardmer : bhotte ; Gerbamont :
behotte; Gerbépal : ponélé; Hallainville (Voy. RehaupaH; Hen-
nezel : p7'enèlle ; Médonw'ûle : p'nelle ; Menil en X. : penelle;
Moussey : pounêle; Provenchères : hhaodréle (Adam, p. 34 et
364); Rehaupal et Haillainville : pounelle, ponéle; Romont :
ponéle; Rouceux : pw»e//e ; Saales : hhadrèle; Saint-Biaise La
Roche: hhadrelle (Adam, p. 364); Saulxures s. M. : behotte; Le
Tholy : bleuce (Adam, p. 364) et b' hotte ; Uriménil : pénéle; Raon
a. B. : pénéle; Vagney : b' hotte; Ventron : behotte; Vexaincourt :
pounéle; Ville : peunêle; Wissembach : hhàdrelles, fém. plur.
— 62 —
P. insitUia L., Sp., 680. Prunier sauvage. Cleurie, SAéma-int
et Syndicat : bleuhhé (Thiriat, p. 12^). Cet auteur place cette
plante dans son catalogue des plantes cultivées ou subsponta-
nées en y rattachant la mirabelle, la reine-claude, le damas,
le perdrigon. Vagney : béhotliev.
Variétés : mirabelle A. arbre: Bru : miraheleye eXmirabileye;
Mazeley : mirabèlèye; Rouceux : mirabilé ; Totainville : mira-
bleil; Tranqueville : mirableil; Uriménil : mirâblèye.
B. FRUIT : Charmes : m/raiibelle; Chatel : mirabelle; Domèvre
s. M. : mirabelle; Padoux : mirebelle; Raon l'Et. : mirabèle: Uri-
ménil : mirâbéle.
Fruits globuleux autres que la mirabelle. Voici les autres
« races » indiquées par Kirschleger, I, p. 213 et 214, avec les
noms vulgaires : a. Avenaria Tabern. Pruneaulier sauvage; b.
Juliana, pruneau de St. -Julien et de Montreuil ; c. Turotronsis ,
l'runierde Tours, grand Damas rouge, Perdrigon rouge; d. Clau-
diana, reine-Claude; e. Cerea, mirabelle (rappelée ci-dessus}-
Cornimont : domas, synonyme de Reine-Claude; Fonteaoy
renne-C lande, iril dr- bue (litt. œil de bœuf) ; Gérardmcr : domas,
sorte de mirabelle d'un rouge mêlé de jaune, assez petite et
savoureuse (rattachée au P. domesllca par mon correspondant
de Gérardmer); Gérardmer (suite) /)m«e ofc poheil, variété assez
grosse; 7'aisin, variété plus petite et plus savoureuse; raisin
bianc, variété petite, sans couleur; Lemmecourt : domas; Maze-
ley : demas; Saulxures : domas.- Trampot : palrigône^ perdrigon ;
Uriménil : domas. Cette variété y est à fruit rouge. Le«fruit
brun s'appelle rt'ini'-glaude; il y est moins commun; Ventron :
domas, gross(?s belankhes.
P. domcslica L., Sp., 680. Prunier cultivé. Voici trois « races »
à noms vulgaires français donnés par M. Kirschleger, I, p. 214-
215 : Damascena L., Prune de Damas ;Auber(iana Seringe, Prune
Dame-Aubert; Catharinea Seringe, œuf de perdrix. Ahéville :
bleusseye (Adam, p. 364); Attigny : blocheye (id.): Autigny la
Tour : blosseil [id); La Baffe : koicheie (id.): Bainville aux Saules ;
couetchaye; Ban de la Roche : qiioetchrri, et roitchéri (Oberlin,
p. 252); Ban s.-Meurthe : prini (Adam, p. 364); (Bertrichamps :
coichi); Brouvelieures : pruneye; Bru : pruncille, jjrnncyi'; Bul-
~ 63 —
gnéville : hlosseil; Celles : kouéchieu (Adam, p, 364); Charmes :
prunèye et bleussèye; Charmoîs devant Bruyères : koichi (Adam,
ibid.); Chatel •.prune, coéchié; Cleurie, Saint-Amé et Syndicat :
bleuhhé, co/cAe (Thiriat, p. 121); Docelles: Aoèc/»' (Adam, ibid,),
Domèvre-s.-M. : bleusseil; Eloyes : blohhè, prunéë, Fontenoy :
bhmcheil; La Forge : bleci; Fraize : pruni eiponni: Gérardmer :
prini; Gerbépal : prieni (Adam, p. 364) ; Girecourt les V. :
blèceye et bleuceye; Haillainville : blossé (Adam, ibid.); Lemme-
court : beloeheil et beloecheil; Médonville : prenaye et blhôchaye;
Mortagne : pruni, coichi; Moyenmoutier : pruni' La NeuveviUe
s. -M. : bleussèie: Ménil en Xaintois : preneye (Adam, p. 364);
Provenchères : pouni (ibid.); Ramonchamp : blauché (ibid.):
Raon aux Bois : blohhèyo; Raon l'Etape : coiché; Rouceux :
blosseille; Saales : qwêché; Sanclie}^ : koichaie (Adam); Saint-
Biaise la Roche : Koitchi (Adam); Saint- Vallier : koichée (Adam);
Sainte-Barbe : prunée (Adam) ; Saulxures : pruni et bleuxhé (hh),
Le Tholy : blemsi (Adam) et bleci: Totainville : coicheilie; Tram-
pot : bloucheil (Adam), et bloûclieil; Tranqueville : coicheilie;
Uriménil : blossèye (prononcez blo-sè-y') et coèchèye (pr. couè-
chè-y'); Vagney : bélohhé (Adam, p. 426) et couaché (Pétin,
p. 68); Les Vallois : peuné (Adam); Ventron : bleuhhé; Vexain-
court : kouécheux (Adam), et guècheu et blosseu ;YiU.e-s.-l[lon :
bleussèye; Vomécourt : priinèe (Adam) ; Vouxey : kouetcheil
(Adam); Wissembach : pouni.
Observ. N'ayant pas encore trouvé Tétymologie du substantif
■ blossèye et nous trouvant par conséquent privé de guide pour
l'orthographe par ss ou c, nous avons adopté la graphie de nos
prédécesseurs dans leurs ouvrages imprimés^ et de nos corres-
pondants dans leurs manuscrits.
Fruit : Ban de la Roche : rjuoetcheet coitche (Oberlin, p. 252);
Bulgnéville ."ô/osse; Charmes s. -M. : bleusse; Gornimont -.blanche;
Dombrot-s.-Vair : bêlasse; Domèvre s.-M. : bleusse; Fontenoy :
blanche; Gérardmer : blohhe, mirabelle assez grosse, rouge,
noirâtre; noyau détaché de la pulpe; La Neuveville-s.-Ch. :
belosse; La NeuveviUe s.-M. : bleusse; Padoux : keutche et
bleusse; Provenchères :pounelle; Raon-s,-P. : ^/osse; Saales :
pounéle et pruneau, qicèche; Saint-Amé: blauhhe (Thiriat, p. 419);
— 64 —
Saulxures : hlauxhe (pron. hh.); Le Tholy : hleusse (Thiriat,
p. 419); Trampot : bloûche; Uriménil : hlosse et bêlasse; (lai
blosse, ènebélosse); Vagney : conacho, (Pétin, p. 68); Ventron :
blauhhe; Ville-s.-I. : beleusse: Wissembacli : pounelles (pluriel).
Col'che. a) Arbre. Nous avons déjà rencontré plusieurs fois le
nom de cet arbre, employé dans plusieurs villages concurrem-
ment avec les dénominations patoises correspondant au français
Prunier. Mais ailleurs la coèche est soigneusement distinguée,
comme arbre, comme fruit et même comme eau-de-vie. Littré
écrit quetsche, quetsche-wasser ei qvetscliier. Il en fait une variété
du Prunus imititia. Mais comme les fruits de ce dernier sont
globuleux et que, selon la remarque de Koch rapportée par
Godron, 2^ éd.,I, p. 214, les variétés de cette espèce ont aussi le
fruit globuleux, nous ne pouvons le rapportera cette espèce;
car le nom de coèche cbe/. nous, du moins à Uriménil et dans
son rayon, est donné (à tort ou à raison) à la prune à fruit oblong.
C'est ce motif qui nous l'a fait rattacher au P.clouicsdcn.ÇAvàYme?,:
quoèchèije: Chatel : coéchir: La Forge : coirhi : Le Tholy : coichi :
Uriménil : coèchèi/c.
Fruit : Charmes : quourtchc: Domè\re-s.-M. : couèlchc; Fon-
tcnoy : couetche; (lérardmer : rrchnllc, prune petite, noirâtre,
un peu allongée, ovoïde, chair adhérente au noyau, et coiche,
pruneproprementdite; Ventron : pouatches,r/uer laites ; Saulxures :
coiche : var. haut-fays; Prunier non greffé, queurhhatte.
P. Armeniaca L., Sp., 679. Abricotier. Bru : abricoteille :
Celles : abricolieu; Charmes : abricoteye; Chalel : aibricolé;
et le fruit aibricot: Domèvre : abricoteil : La Neuveville-s.-M. :
(ifjrlcotèie: Médonville : abricotaije : Totainville : abricoteille:
Uriménil ; aii{»?'ico/(^'ye (prononcez è-bri-co-tè-y'j ; lehinUaibricot .
Harement cultivé dans ce rayon, mais connu dans cette com-
mune et aux environs.
P. Avium L., Sp., 680; Cerasus aviwn DC, Fl.fr.,k^ p. 482.
Vosg. popul. : Merisier noir ou rouge (Kirschleger,I,p. 210jpour
la var. syloestris-. Merisier sauvage (D' Berher, p. 1 48). Baigné-
ville : cerer/eit de 6'Js;Bru : ceinheille des ohés; Cleurie, Saint-
Amé et Syndicat : céréhé, cér^'A?' (Thiriat, p. 81) elceréhé (p. 121 .
ibid.); Domèvre s. M. : ç'régeil sauvaige : Eloyes : céréhèe; La
— 63 —
Forge : çrehi: Moussey : parant bôs (liU. bois odorant) ; Rou-
ceux : séurgé: Saulxures : cerh/ic: Le Tholy : c'réhi; Tranque-
ville : cirgeil de bô%; Uriménil : qrihhjje sW'Vaige, ç'rihàye des
bôs; Vagney : sanvaige cerhé et le fi-uit, céréhe dé bôs (Pétin,
p. 48).
Variétés du Merisier cultivées à Fonlenoy-le-Gh. et à Trémon-
zey. Fontenoy : Journées (tirant leur nom de leur petitesse et du
temps qu'il faut pour en cueillir un panier (chermotte); cro-
quanJes [higarveaux blancs jaunâtres); Toinon Poirot, du nom de
celui qui l'a cultivée le premier, très rusti(jue; a résisté à la gelée
de 1879-80 ; cerisier de Saint Mansuy ou deli Toussaint (aigres,
à longue queue). Trémonzey : a) jVIerisii;s noires; noires-bassets;
guignes noires; noirei amh'es; romaires ; hauts-châteaux : noires
grand'fjueues; bigarreaux noirs ; noires sauvages on noir cl les. b)
Merises rouges; gui;/iîes rouges: bigarreaux, déda: rouges amè-
res : rouges grand' queue ; journées : rouges aauvages ou fromen'
telles (sous-variété follettts); bigarreaux blmcs jaunâtres. Powr
plus de détails, on consultera avec fruit l'excellente Monographie
de M. Chapellier : Recherches sur la culture du Merisier et la
['Imbrication du kirsch dans les Annales de la Société d'Emulation
(/es Fosses, Tome Vil, 2= cahier, 18o0. Epinal, Gley, 1831 (p. 2'2o
à 294).
P. Cerasus L.,Sp., 679. Cerisier commun (cultivé). Atligny :
cei'ége (Adam, 31); Autigny : cnirgèye (id.^ 30); La Baffe : cerih-
heïe [Kùa^m, 33j; Bainville a. S. :cerèjage ; Bréchainville : cir~
geil (Adam, p. 30); Bru : ceriheille ; Bulgnéville : cerégèye
(Adam, p. 30); 'Quli : cirgeil (Adam, p. 309); Celles : ceulheu
(Adam, p. 309) et ç'iehé (Adam, p. 30j ; Champdray : çWéhi
Adam, p. 32); La Chapelle (Corcieux) : eVe/^ï(Adam, p. 32); Cha-
tel : céréhé (Adam, 34 et 309) et ç'réhè; Cleurie, Syndicat et
Saint-Amé : céi'éliéel cérétii (Thiriat, p. 81 ) ; Deycimont : ç'yeuhi
(Adam, p. 33) ; Docelles : ce/7'A<?(?;Domba sle dev. Darney : ceré-
^ei7(Adam, p. 31); Domèvres-s.-M. : crêjeil; Dompaire : ceraige
fAd., p. 31) ; Dounoux : créhèye: Eloyes : cêrrhè: La Forge ,
nigue çréhi, litt. Cerisier aigre; Fraize : cerhi; Gelvécourt :
fVé9e(Adam, p. 31); Gerbépal : cereyehi (Adam, p. 33); Gigney :
çrihé; Girecourt-les-V. : ceréhèye; Hennezcl : çrége (Adam,
Flore populaire des Vosges. 5
— m —
p. 31); Houécourt : cenrr/éye (Adam, p. 30); Lemmecourt :
céregeil: Lignéville : ceréche (Adiim, p. 31); Maconeourt : co-aye-
che (Adam, p. 30); Mandray : çrelii (Adam, p. 309); Médon-
ville : crejaye; Ménil-en-X. : cerège i^Adam, p. 30^; Morlagne :
çrehi: Morelmaison : ceraijeie ; Mo\ex\n'\owl\ov : cerei(hi{\da.m,
p. 309) elçleuhi : La Neuveville-s.-M. : ç'réyèie (Adam, p. 31);
Pargny : cirége (Adam, p. 30); Ranionchamp : cérjé (Adam,
p. 31) ; Raon a. B. : ç'réhèye; Rebaupal : çrtihh (Adam, p. 32)
ei çrèki iAdam,p. 309); Roville-a.-Ch. icerheye {Adam, p.3i);
Rouges-Eaux : çlehhi (Adam, p. 309); Saales : cexirhé (Adam,
p. 309) ; Saint-Baslemont : cerrg-' (Adam, p. 31); Saint-Remy-
aux-B. : c'rôhéye (Adam, p. 3i); Saulxures-s.-M. : cerin (Adam,
p. '.:% et rerhé : Thiaville : ç^rplii (Adam, p. 35); Le Tholy :
ç^rehe et rrohi ; Tolainville : ceiirgeil; ïrampot ; circîge [Xàsim,
p. 30); Ui'iménil : r'rl/ièyc; Vagney : cn-/tc{ Adam,]). 3:2 et 309);
Ventron : cr/-hô {Adam, p. 32); Vexaincourt : cenl/ieu : Yille-s.-
\. : C7'ejéy'';\[lle\ : cerégnje (Adam, p, 3'); Vouxey ; ceiirgeil
(Adam, p. 309) ; cerêje {A'^&m, p. 30); Wissembach : ceurhi.
Fruit. Ahéville : cerèhho. (Adam, p. 37); Auligny : cereiegc
Adam, 309); Badménil a. B. : cerège (Adam, 309,; Ban de la
Roche:ff;/?VA''s(Oberlin,p. ■ S \)ch = hh, Bans.-}»]. : r'rchhe {Adam,
33); Bru : ci'rihe; Bull : r'vi/ic fAdam, 3i); Celles : ceulhtu ;
Champdray : ç'rihe (Adam, 308); La Chapelle : ccrèhc (Adam,
308); Charmes : cereiche.- Charmois-d.-B. : ç'rihe (Adam, 33) et
ç'reich (Adam, 308); Chalel : rrchhe: Dombrot-s.-V. : ceroigc:
Domèvre-s.-M. : ccrégc; Dompierre : çrihh{Adam, p. 33 et 308);
Fontenoy : celcge et guinnc; celège à La Pipée, section de celte
commune; Frizon : ceré/ihe (Adam, p. 37); Gerbépal : ccreyehe
(Adam, p. 308) et ccreghc; Grandvillers : ccrihhc (Adam, 33);
Haillainville : cerche (Adam, p. 34); llennezel : ç'rèjc (Adam,
p. 309) ; Luvigny : çlécli (Adam, p. 35) ; Mandray : ccrihe (Adam,
p. 33); Marainville : ç'rehhr ^\dani, p. 37); Morelmaison : ce-
raige; Moyenmoulier : celèhe (Adam, p. 34 et 308); aiclèhe; La
Neuveville-s.-Chàlen. : cerège; LaNeuveville-s.-M. : ç'/r^^;Orton-
court : cerihhe (Adam, p. 3i) et cericke (id,, p. 308); Padoujc :
cerihyes; Provenchères: cerihe (Adam, 34) et ceuri/ie,; Raon-l'Et. :
ç'rihe, Vh rude presque comme le hh; Rougcs-liaux : cerihhe
— 07 —
(Adam, 33) : Rugney : œrlhhe (Adam, 37j; Saales : cerikhe
(Adam, p. 34 et 308) et cerilie; Saint-Baslemont : ceréje (Adam,
p. 309); Saint-Biaise : çlihhe (Adam, p. 34); Saint-Pierremonl :
ç'réhe (Adam, p. 3i-); Saii)t-Vallier : ccréhc (Adam, p. 37);
Sainte-Barbe : cerëMe (Adam, p. 34); Le Tholy : ç'rèhe (Adam,
p. 308); Trampot : cirêge; Uriménil : çrlhhe et cérihhe : lai
ç'rîhhe ; ène cérihhe; Vagney : côréhe (Pétin, p. 481 ; Les Vallois :
ceréhhe (Adam, p. 34) et cerèheu (id., p. 308); Yentron : cen'hc:
Vexaincourt : ç7eMe(Adam, 308) et çléhhe; Vienville : ç'relihd
{Adam, p, 33); Ville-s.-I. : ç'rége; Vittel : cerôrje (Adam, p. 309);
Vomécoiirt : çrihe (Adam, p. 34) ; Wissembach: cérihhe eiçrlhhe.
Variétés : Biilgnéville : iioirielles, cerises noires et fromen-
telles, cerises rouges; Chatel : bigarriau, bigarreau, grosse rouge
et noire tardive; guimpe blanche, hâtive; Cleurie, Saint-Amé et
Syndicat : guine (Thiriut, p. 121); Gérardmer ; nore sreihhe,
roge sreihhe et variétés: cluracina: snhhi oppè, sreihhe oppàye;
\gir. vulgaris: aiguë sreihhe ; ^loyem-noutiev : aiguë selèhe; Va-
gney: céréhe douce, Saulxures : guine et amerelle; Guigne, céréhc
aiguë, aigriette, aigriotte (Pétin, p. AS),etsauvcge céréhe, agriotte,
ibid. (Liltré ne donne pas agriotte) et céréhe ferme, griotte
(Pétin, ib.); Ventron : rouges, blanches ei amrelles ; Vexain-
court : gon ouâs, masc. plur., aigres (litt. guines aigres) ; Wis-
sembach : dolmeuhhes, et domeuhhes cerises aigres. Nous avons
rattaché au P. avium les C. cluracina (Bigarreau) et C . JuUanu
(guignes) que Koch considère comme variétés à gros fruits de
l'espèce de nos bois (Voir Godron, I, p. 215). M. Kirschleger, I,
p. 211, donne pour la var. cluracina les noms vulg. de Bigar-
reautier, et pour la var. Juliana, Guignier, Heaumier.
Voici les différentes « Races » [Prunus avium) que donne
M. Kirschleger, I, p. 212-213, avec leurs noms vulgaires :
a) Chamiccerasus Plinius et Taberx., /c. 988, C.pumila C.
B. ; Map., p. 64, Cerisier nain;
b) Austera Ehrhardt; C. caproniana var. griot ta Ser. ; Griot -
lier noir, griotte noire, ou à Veau-de-vie.
c) Amarella Spenner ; C. acida Tabern., /c. 985; C.acida
EuRH, ; C. capron. gobeta Seringe, Griotte rouge ou Gobet; ce-
rise aigre (Saulxures : amerelle).
~ 68 —
d) Aproniana Plinius, Schubler, etc., C. Pliniana Tabern.,
le. 985; Cerise de Montmorencij , Guindoux de Paris',
e) Semperflorens'EtWK^., Beifr., 7, 132; C. racemosa Chabr.,
Se, 15, Cerisier de la Toussaint;
f) Polijgijna, rerises à (rockets ou en bouquets;
g) Flore pleno ; C. mxdtiflora ïab., le., 983, Griottier à fleurs
doubles.
P. PadusL., Sp., 677 ; Cerasus Padus DC, FI. fr., 4, p. 480.
Vosg. pop. : quinquina des Vosges, fiarant /yo (D^ Mougeot, p.
170-330) (lilt.bois puant); putiet (Kirschl., I, p. 209) ; Merisier
à grappes, quinquina des Vosges (D'Berlier, p. 148). Bainville-
aux-S. : potayc, mirguet; Ban de la 11. : fiarant bas; Cliatel ;
poté ; Gleurie, Sainl-Amé et Syndicat : /jcu/e (Tliiriat, p. 81);
Eloye.s : pcutè ; Epinal : pelé et peleil ; La Forge : petè; Gérard-
mer : péti ; Gerbamont : peutê; Moyenmoutier : fiarrant
bas; Raon-l'Elape : fiarant bos, à cause de l'odeur de
l'écorce fraîciie (note du D"" Raoull) ; lloniont: petit et pétée',
Saint-Etienne : peteyc ; Saulxures : peuté;he Thoiy : pelé;
Vagney : peuté, (Pétin, p. 214, qui ajoute comme traduction
française bois puant, Anagi/ris) ; Yillc-s. -l., poteije.
P. Mahaleb L., Sp., 678; Cerasus Mahaleb AIill., Dict., n° 4.
Cerisier de Sainte-Lucie. Vosg. pop. : bois de Sainte-Lucie
(D'"Berher, p. 148); quénotl'Kirschleger, I, p. 210). Lemmecourt;
cerégeil de fonime, lilt. Cci'isier de femme, et raisin de fomme.
Rosacées.
Spirœa L.
Sp. Ulmariah., Sp., ;102. Spirée ornière. Vosg. pop. : Ul-
maire ou Ormière (Kirschl., I, p. 216); ornière, reine des prés
(D' Herher, p. 149). Ban de la Roche : Dcliotte de viouchatte;
litt. herbe des abeilles; Gérardmer : reine des prés; et baurbede
chîve ; Gerbamont : couone de cheuve, litt. corne de chèvre ; Mé-
donviile : khône de bique, h aspirée ; Romonl : reine des prés ;
Saulxures : couône dé cheuve; Vagney : couône dé cheuve.
Sp. Arunciis L., Sp., 702. Spirée barbe de chèvre. La Bresse:
(wône dé cheuve et barbe dé cheuve ; Vagney : barbe dé caipucin .
— 69 —
Obs. La variété à fleurs roses qui est cultivée n'a pas de nom
patois ni populaire.
Geum L.
G. rivale L., Sp., 717. Benoîte des ruisseaux. Ban de la Roche:
d'ckotte de sang ou guie.i cliotte (herbe de cœur), Oberlin, in
Kirschl., I, p. 227.
Potentilla L.
P. Tormenlilla SihTii., Oxon., p. 162; Tormentilla erecta L,
iS/?.,7!6; Potentille tormentille.Cleurie^ Saint-Amé et Syndicat:
herbe sainte-Ketline (Thiriat, p. 82); La Forge et Le Tholy : ho-
quet d' sainte Caithline, lilt. bouquet de Sainte-Gatlierine : Gérard-
mer: herbe de sainte Kaitrlne; Saint-Etienne : harhe d'sainte Ca-
thrine.
P. reptam L., Sp., 714. Potentille rampante. Vosg. vulg. :
quintefeuille (Kirschleger, I, p. 231). Ban de la Roche : dchotle
de mono do diale, herbe de mort du diable.
P. Anseriyia L., Sp.,'l\0. Potentille ansérine. Vosgien pop.:
patte d'oie (D"" Berher p. loi). Ghatel : paitte d'ôye, litt. patte
d'oie ; Médonville : hàrbe aux hôijes (2^ h aspirée).
Comarum L.
C. palust7'e L., Sp., 718; Potentilla Comarum Scop., Carn., T,
p. 359. Gomaret des marais. Vosg. vulg. : Quintefeuille rouge
des marais (Kirsch., I, p. 237) ; quintefeuille des macais (D'
Berher, p. loi). Vagney : hiàrbede foin leû.
Fragari'i L.
F. vesia L., Sp., 709. Fraisier comestible. CeWes : fraisieu ;
Gharmes : frése; Chatel : fraisse, frésse; Domévre-sous-M. :
/"rései/ ; Fontenoy : frais°il ; Mortagne : frési; Moyenmoutier :
freselielïe ka'd frése ; La Neuve ville-sous-M : fraisèie ; Padoux :
fraysse ; Raon-aux-B, : fraisièye,- Raon-l'Et. : freisse ; Saales :
frâsier et fruit frâse ; Saint-Etienne : fraiseye; Totainville :
fréseille; Trampot, le fruib : fràge; Tranqueville : frèsie ; Va-
gney : fraisié (Pétin, p. 128).
F. co//ma Ehru., Beit.,1, P. 26. Fraisier des collines. Vosg.
pop. : craquelin (D"- Berher, p. 152), Lemmecourt : mèthielot.
— 70 —
F. magna Tiiuill., FI. par., 254 ; F. elafier Eumi.,Beit., p. 23.
Vosg. pop. : caperonnier (D'' Berher, p. 152). C'est à cette
espèce que je crois pouvoir rattacher Yagney « grosse fraise
capiton » et « fraise de (ai grosse espeice capron » donné par
M. l'abbé Pétin, p. 1:>7.
Je ne connais pas de dénominations particulières pour les
Fraisiers cultivés dans les jardins {Fr. /torlaisïs, scrtiperflorens,
etc.)
Bu bus L.
R. cœsius h., Fi suce, éd. 2, p. 172; UC ! FI. fr., 4, p. 471.
Ronce bleuâtie. Bainville : ronchc ; Ban de la Roche : chpinde
moule; Bru: ronhe ; Celles : ronlie ; Charmes ; rotihe; Chatel :
ronhhe; Cleurie, Saint-Amé et Syndicat: ronhhe (ïhiriat, p. 82),
qui applique celte dénomination aux li. glandulosus Bell.,
R. Schleicheri Weiu. et Nles, R. hirlus Weiu. et Nées, R. niii-
dus Weiu. et Nées, mais pas au R. frucicosus L. Cet auteur ne
cite du reste que ces cinq espèces, sauf toutefois le R. idscus
L. auquel il applique la dénomination paloise de framboisié.
Fontenoy : eronche el mourcil ; Gérardmer : run/i/ie ; Alédon-
ville : mouraye ; Morlagne : ronxhe (xh = hli); Moussey : pinc-
que; Moyenmoutier : ronhe (k aspirée) ; Padoux : haute ronche;
Raon-aux-B. : ronhhe; Raon-l'El. : l'onhhe; Komont : r(,nhe, tous
les Hubus; Saales : moule: Saint-Etienne : mo?>?'es, plur. maso. ;
Tranqneville : ronche; Urim<''nil: ronhhe; \e\aincouvl :pincquei
de moules ; Yille-s.-I. : ronche.
Fruit: Charmes: moule ;Yonienoy:ni(n(re,sing.c\.nioures, plur.,
usités aux deux genres ; Gérardmer : moure ; Médonville : moure;
Raoïi-l'Etapp: moule; Romonl: moul ; Uriménil : moule : Ville-s.-
lUon: mole. Les fruits sont reclierchés non seulement par les en-
fants mais aussi par nos ménagères qui, dans les années d'abon-
dance, en font des confitures, notamment dans le canton de
Xertigny. On en voit fréquemment sur le marché d'Bpinal.
R. idxusL., FI. suec, p. 446. Ronce Framboisier. Charmes :
framboisège; Chatel: framboéhé; Cleurie^ Syndicat et Saint-Amé:
framboisié {Thinsil, p. 82); Cornimont: ambré; Domèvre s.-M. :
flambouéseil ; Dompaire : frambouése ; Fonlenoy-le-Ch. : ambre;
La Forge : frambouési : Fraize : penem; Gérardmer : ambri,
— 71 —
masc. sing, ; Gerbépal: emô/i (framboise des bois), Girecourt-les-
V. : flamboése : Médonville : mourai/e ; Mortagne : framboèsi ;
Moyeninoulier : framboisi ; La Neuveville-s.-M : flambouèsèie ;
Padoux : /7am6oise ,• Provenchères : pemnvj ; Raon-a.-B. : fram-
boesièye : Raon-l'Etape : framboése ; Saaies : pemmelé ; Saulxu-
res ; ambre : Le Tholy : frambouési ; Tolainville : framboiseil ;
Tranqueville : framboiseil ; Uriménil : frarnboèsèije : Ville-s.-I. :
framboéze ; Wissembach : pcmmi.
Fruits : Charmes : framboèses.- Cornimont : amire : Fontenoy:
ambre: Fraize : pemine ; Gérardmer : ambre, fém. ; Gerbépal :
p/n^/j (framboise de? bois); Girécourt les-V. : flamboése; Moyen-
moulier : framboaise ; La Neuveville-s.-M. : flambouése ; Padoux:
flamboise ; Provenchères : pemme ; Raon-l'Etape: framboése;
SaaÀes : pemme : Saulxures : ambre; Uriménil : framboése, fram-
boésse ; Ville-s,-I. : frambouéze ; Wissembach : pemmes, fém.
pluriel.
Hosa L.
Genre : Offroicourt : graltle-cul{^vè-V-kn), masc ; Romont: ro-
sieux, tous les Rosa, el le fruit cul d'chin biol (lilt. cul de chien
blet) ; Rouceux : roseil; Val d'Ajol : las <jraitle-cul, masc. plur,
R.caninah., Sp.,10^. Rosier de chien (Eglantier commun).
Vosg. pop, : gratte-cul (Dr Mougeot, p 17^-332 ; D^ Berher, p.
157). Bainville : graitte-cul.'W va sans dire que 17 n'est mise ici
que pour conformité avec la langue française, et qu'elle ne se
prononce pas davantage); Bru : chaupaicu ; Chatel : ediantine,
curieux mouillement métamorphique du groupe 7/ (d'églantine);
Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : r/rede-cul, gargantiau {'Hhiv'ml,
p. 82) ; Gérardmer : khaupèki ; Houécourt : « coubiot >> (Adam,
p. 242) , en le rapprochant de la forme de Romont cul d'chin
biot ne trouve-t-on pas que la signification littérale doit être la
même : cul blet? S'il en est ainsi ou aurait dû écrire « cou
biot; )) Lemmecourt : roseil: IMortagne : rosue ; Moussey : hd
pécu ; Moyenmoutier ; pingue de chanpécu; La Neuveville-s.-M. :
rosi ; Saint-Etienne : graitte-cul, gargantiaa; Crébimont, S°" de
cette G»': das behottes ; Le Tholy : gargantiau ; Totainville : ro-
seil sauvaige; Tranqueville: eragnan; Uriménil: graitie-cul,
presque toujours employé au pluriel ; Yagney : graitte-cul ;
— 7-2 —
Vexaincourt : hhâpequi. et lo graic-ki ; Wissembach : hliapécu.
Fruit: Gerbépal: hhopécu; Leniinecourt: graitte-cul\ Moyen-
moiitier : chaupécu; Raon-rRt. : graic-qui; Saales : hât-paicu :
Saulxures : graip-cul; Le Tholy : gralt/C'Cul ; Vagney : graitte
eul\ Ville-s.-I. : cul d'chin ; Wissembach : pouerres de hliapécu
(poires).
Variétés cultivées. Par opposition au Rosier sauvage, ou les
désigne sous le nom de roses clé moè, roses de jardin, à Uriménil ;
on y connait plusieurs variétés qui n'ont pas de nom particulier,
la rose blanche se dit : blanche vôse; Le Rosier, rosier; Bain-
ville : rosi ; Brouvelieures : rosue ; Ghatel : rosé ; Fontenoy : rou-
seil; Fraize: rosie et rhôsié ; Gérardmer : reusie, rosie; Gerbépal:
roses: 7-euzes; Médonville : rhôsié; La Neuveville-s.-Ch. : rôzeille
La Neuveville-s.-M, : rosi ; Padoux : rosien; Raon-l'Etape : rosieu.
R.ruhigi)wsaL.^Ma)it.,%, p. 56i. Rosier rouillé. Vosg. popul.:
le gai'ganlua (D' Mougeot, p. 173-333) ; Kg anlier odorant, gar-
gantua (D' Berher, p. 15S). 11 ne serait pas impossible que quel-
ques-unes des dénominations patoises </a?'(ya/i/mM^ rapportées ci-
dessus^ appartiennent réellement à cette espèce, du moins origi-
nairement et n'aient ensuite passé au R. canina. Nous en excep-
tons toutefois les formes de Gleurie etilu Tholy, vu l'autorité de
M. Thirial et de.M™° Babel (née Justine Uoiibeidon).
li. serpens iSyn. : R. arvensis L. Fil. ; R. rrpi-ns ScoP. et fi. syl-
vestris Hermann). (cultivé). Le Tholyet La Forge : hianc reusue
WiBELlitt. blanc Rosier.
R. cenlifolia L. (cultivé). La Rose à cent feuilles, bien que cul-
tivée à La Forge et au Tholy, n'y a pas d'autre dénomination
que celle de reusue, qui est générique. M. Kirschleger, I, p. 244,
donne Reine des fleurs, Gartenrose.
Sanguisorbées.
Agrimonia Tourn.
A. Eupatoriu77iL., Sp., ms. AigremoineEupatoire.Ménil-en-
X. ; gremouène, exemple d'aphérèse.
Alchemilla Tourn.
A. vulgarisL.,Sp., 168. Alchimille commune. Vosg. popul. :
— ::\ =-.
pied-de-lion commun. Ban de la Roche : dcholte de rosaie, litt.
herbe à rosée et chaepa de rosaie, litt. chapeau de rosée ; La
Bresse : picote-rosaiie, litt. porle-rosée; Brouvelieurcs : poute-ro-
saie ; Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : poaaute rosaie {Th.\na.i, p.
83); La Forge : pote-rosaïe ; Gérardmer : pôtieu-rosâyé [ieu presque
muet( : Gerbamont : pote-rosae ; Le Tholy: pote-rosaie; Vagney :
pouôte-roscbje.
A. arvensis Scop., Carn., 1, p. 115 ; Apkanes arvensis L., Sp.,
179. Alchimille des champs. Vo?g. vulg. : perce-pierre (D"" Ber-
her, p. 16!) .
POMACÉES.
Cratwgus L.
C. oxyacanthaL., Sp., 683. Aubépine épineuse. Vosg. vulg. :
Épine blanche (D'" Berher, p. 161). Ahéville : aubrèpine (Adam,
p. 44 et 500); Badménil-a.-B. : plgm (Adam, p. 300); La Baffe :
auvrepine (xAdam, p. 300) ; Bainville-a.-S : blanche épinque et
mabre épinque ; Ban de la Roche: bianche chpindre (ch. = hh.) :
Ban-s.-M. : spinque (Adam, p. 300); Bru : aubepîque ; Bulgné-
ville : aubépenne ; Chandray: spingue ; Gharnies : épine bianche
et ejjèche, buisson d'Aubépine. C'est aussi un lieu dit de cette
commune, figurant au cadastre, section E ; Chatel : obrepinque
(Adam, p. 300); Circourt-s.-M. : aubépenne (Adam, 300) ; Cleu-
rie, Saint-Amé et Synd. : augrèpine [ThxTidii, p. 83) ; Deycimont:
bianche spinque (Adam, 300) ; Domèvre-s.-iM. ; bianche épène ;
Fontenoy : mabrepeine ; La Forge : augrèpine ; Fraize : pingues
biantches; Gelvécourt: vovre épinque (Adam, p. 300); Gérardmer;
augrèpine; Gerbamont: hhpéné : Girecourt-les-V. : aubrèpine;
Grandvillers : spinque (Adam, 300) ; Hadol : augrèpine ; Her-
gugney : èbre-èpine (Adam, p. 300) ; Houécourt : obé-
penne (Adam, 300) ; Luvigny : abrepique, (id., p. 300) ; Maze-
ley : aubépène (Adam, p. 300) ; Médonville : épenne bianche ;
Mortagne : auvrepine; Moyenmoutier ; pinguede pouore de bon
Dieu ; La Neuveville-s.-Gh. : épène ; La Neuveville-s.-M. : Han-
che épine ; Offroicourt : bianche épine ; Padoux : bianche pincque;
Provenchères : /Joueure do bon Dieu ; Raon-a,-B. : augrèpine]
Raon-l'Etapc : abre-pincque ; Romont : aubrepingue et bianche
piiigue ; Rouceux : abiéj^ene ; Ro ville : vouor d'eppir.que (Adam,
p. 300) ; Saales : dbrepeingue; Sanchey : èpinque (Adam, p. 300)
et vauvve èpingue \ Saint-Biaise la R. : hlipîne (Adam, p. 34 ;
Saulxures : hhpéfché; Le Tholy : augrépine (Adam, p. 300) et
augrèpine ; Tolainville : blanche épine ; Tranqueville : blanche
épine ; Uriménil : ivôgrèpine (pron. ouô-giè-pî-n') ; Vagiiey: au-
hi^eipine (Pélin, p. 21) et hhèpiné ; Ventron : ab?'epine (Adam, p.
44 et 300); Vexaincourl: abrepinque (Adam, p. 300j et abrepinc-
qtie, féminin ; Ville : vovre èpinque ; Vomccourt : pingue (Adam,
p. 300);
Fruit. Bru: poche; Charmes: pache, épache, epèche;Yon[enoy :
poichotte ; Hadol: poéredo bon Dieu ; llouéville : /j//>ie//e(Adam,
p. 300) ; Mandray : pounelle , Ménil-en-X. : pochotte ; Mortagne:
poche; ^loyenmouliev : pou)-re el pouore do bon Dieu; LaNeuve-
ville-s.-Ch. : poche et époche ; La Neuveville s. -M. pouèchotte ;
Rouceux : pochade; Tolainville -.pochotte; Tranqueville : poche
et apoche; Uriménil : cénélc; Cpr. Yonne, cinailllev et fr. cinelle.
(A Vagney : cenelle estle nom français vulgaire du fruit du Houx).
Ilex aquifollum (Vo)'. cet article); Vexaincourt : pouorre do bon
Dieu ; Vienville : ponelle.
Obs. Les formes ponelle, punelle, pounelle, etc., correspondent
au français prunelle dont elles paraissent avoir emprunté le
nom.
Charmes, S°" E de son Cadastre, donne « Les Epèches », buis-
sons d'aubépine. C'est d'autant plus intéressant à signaler,
que ^L Cocheris, dans son Ouvrage sur les .\oms de lieu,
ne cite aucun nom tiré de cet arbuste.
C. }7ionogynaJACQ., Fi. ausi}'., tab. 292, f. 1 ; C. oxyacantha B.
monostyla GooR., PL lorr., éà. I.t. I, p. 226. Aubépine à un
seul style. La Forge et Le Tholy : augrèpine ; Offroicourt ; blan-
che épine; Raon-l'Et. : blanche plnque; Romont : blanche pingue
et le fruit poche ; Val d'Ajol : blanche épine.
Le6\ pyracantha Pkrs., bien que cultivé dans nos régions, n'a
pas donné de dénomination particulière.
Mes pi lus L,
M. germanicaL.,Sp., 684. Néflier d'Allemagne. Bru: houobie
il) —
et le huit kouobe ; Domèvre-s.-M, : cul de chin\ Totainville et
Tranqueville : cul d'ckin.
Cydonia Toijrn.
C. vulgnris Pers., Syn,,2, p. 40; Pyrus Cydonia L. Sp , 687.
Cognassier commun. Godron, 2° éd., I, p. 2»ii, dit que le Co-
gnassier cultivé en Lorraine est une race distincte de la plante
sauvage. Dans la plante cultivée le fruit est pyriforme, tandis
que la plante sauvage a le fruit globuleux. Gillet et Magne indi-
quent, p. 129, la variété maliformis, à fruit rond. Est-ce la
même que celte dernière ?Quoi qu'il en soit, je place sous cet ar-
ticle la forme de Domèvre-s.-M, queugne.
Pyi'us L.
f*. communis L., Sp., 686. Poirier commun. Attigny (voy.
Houécouit); Bainville : poéraye; (Berlrichamps : poirri ;) 'Qvq-
chainville : pouéreil (Adam, 359); Biouvelieures : pourie; Bru :
pouoreye ei pouoreille; Bulgnéville : pouéreil; Celli s : pouoj'eu;
Charmes : poérèije; Cliatel : poérèye: Cleurie, Saint-Amé et
Syndicat : poerc; Deycimont : poueri (Adam, 359); Dompaire :
pouoreye; Fontenoy : poëreil; La Forge : poùri; Fraize : poûri
et poiri; Gérardmer : poùri; Gerbamont : poiré; Gerbépal :
poûri; Girecourt-les-V. : pouéréye; Houécourt, Marainville et
Attigny: pouéréye, pouéréïe, poéreye et poéreil (Adam, 2o9);
Lemmecourt ; poéreil; Longuet : poeraïe (Adam, 359); Luvigny :
pouoreu (Adam, 3o9); Maconcourt : poiroye fid.); Mandray :
perril ,id;; Marainville (Voy. Houécourij; Médonville ipouéraye;
Morelmaison : poere'ie; Mortagne : poùri; Moyenmoutier :
pouorri (Adam, 3o9); La Neuveville-s.-M. : pouére'ie; Proven-
cliéres ; /?o«ear? (Adam, 350) et pcueri ; Rambervillers : poéré;
Kanionchamp : poiré (Adam, p. 359); Raon-a.-B. : poérèye; Rou-
ceux : poérei; Saalcs : poueré (Adam, 3o9); Sanchey : pouéraïe
(Adam, id.); Saint-Yallier : poirée (id.); Sainte-Barbe : pouo-
ree(id); Le Tholy : poùri (Adam, 359j ; /?o«n (Thiriat, p. 122)
et /îo/iri; Totainville :/)oèrei7;Trampot : pouéreil; Tranqueville :
poéreil; Uriménil : poéreye (pron. poué-rè-y'); Yagney : poirée
(Adam, 359j ei pouéré (Pétin, p. 2.^4j; Valfroicourt : poérei : Les
-- 7C) —
Vallois : jioeré: (Adam, p. 3o9) ; Ventron ; pouéré: Vexaincourt :
pouôreu: Vomécourt : pouorèe {Adam , 359;,- Wissembach : poiri.
Fruit : Ban de la R. : pourre: chnitses quartiers de pomme,
de poire, etc., de l'allemand Schnitzo (Oberlin, p. 184): Charmes:
poueire, poivre et pocre: petite poire des clîamps, poiratte:
Chatel : poére et pouore: Cornimont : pouére: Eloyes : poirèë:
Fontenoy : poére: Gerbépal : pouerre, pouere fAdam, p. 350), et
poure: Hennezel : pouêrre (Adam, p. 359) Hergugney : poère
(Adam, p. 359); Morelmaison : poère: Moyenmoulier : pourre:
La Neuveville-s .Cil. : poére; Li Neuveville-s.-M. : pourre: Pro-
venchères : poeure: Ramonchamp : poère (Adam, p, 359); Raon-
i'Et. : pouorre: Saales : poueure: Le ïholy : poure (Adam,
p. 359;; Trampot : pouére; petite poire, pouérotte; Uriménii :
poére (pron. poué-r') et petite poire des champs poérotle
Vagney : pouére (Adam, p. 426 et Pctin, p. 224); Ventron
pouére; Vexaincourt : pouôrre; Ville-s.-lllon : pouére; VS^issem-
bach : pouerre.
Variétés. Chatel : boé et boèn chrétien, Saint-Germain: roulé,
poure de rond ; Cleurie, Saint-Amé, Syndicat : Saint-Marin, Fa-
neuse, rousselet, prévode, fjrande- queue, grefesse, fil d'or, seu-
relky etc., tous à haut vent. Il y a quelques espaliers ; ce sont des
Beurré, Saint-Germain, doi/enné, A n r/éliq ue çrUiùal, p. 122-123);
Coinimont : rosaroulet,, el Saint-Jartpies dit aussi héc-d'oie : Do-
mèvre-s.-M.: houèqueurtin (bon-chrétieo); Dounoux : pisse-ma-
dajue : Fontenoy: calloué : courte-(/uoue (courte-queue i; Ilosselot
(rousselet); rond : roulet : sucrè-vert : Gérardmer : pcliotte, IVuit
un peu allongé, doublement conique, blettissant très vite, jau-
nâtre à la maturité, chair tine, saveur passable ;preureate (sans
doute la « Prévode » de Cleurie), tVuit arrondi, pédoncule un
peu plus allongé, chair graveleuse; peau grisâtre; hso, variété
généralement nommée Saint-Marin, roulet, fruit petite arrondi,
dur, se conservant assez longtemps ; vorheil, fruit assez gros,
allongé, conique, d'un beau jaune, un peu courbé, chair sèche;
poure de foè, Saint-Germain d'hiver (espalier) ; Hadol : poére d*i
rond, Saint-Marié, pisse-madame ; Uriménii : seucrc (litt. sucré)
poére dé France : Saint-Mairie, Saint-Marin; quelques arbres à
haute tige, de variétés nouvelles, ont été plantés, mais ne sont
pas encore dénommés; Ve^aincourt : prevotfe, fouorre de fied :
Saulxures: l '^ Roulet; .2" Pervôle; 3° coérienne ; 4°f'naude ; ô^rosslle
ou rosse et nève ; 6° grand'coiue ; 7° bsa ; 8" poére de fia (de
fer) ; 9" pemme-poére .
/*.J/rt/t<sDC.,/*roc?.2, p. 635. Pommier doucin.Vo3g.vulg. :Pom
mier sauvage (D"" Berher, p. 162). Ahéville : voy. Alarainville ;
La Bafl'e, voy. Ilouécourl; Bainville : quemotaye ; Ban de la Ro-
che : cmâ et mali (ObcMiin, p. 187 et 231 j ; Ban-s.-M. ; nvli (Adam
p. 362); Brechaiuville tt Pargny : pemcil et peitmeil (Adam,
p. 361); Brouvelieurcs ; kmo(i:Bi-i\ ; cmoleille ei sauvagieille pour
le sauvageon ; Bulgnéville : peume'd, et peunu ^'eil pour le sau-
vageon ; Celles ; quemoteu et cmoteu : Charmes ; cmatèye : Char-
mois-l'Org., voy Houécouri; Chalel : cmoté : Cleurie, Saiiit-Amé
et Syndicat : ;jem?«e(Th!riat, p. 123); Docelles, voy. Le Tholy:
Dombasle devant D., Voy. Lignéville ; Dompierre: kmotèye :
Eioyes : ponimèe : La Forge : kmod : Fraize : mali ; Gerbamont ;
pemmé : Gerbépal : kmoti : Girecourt les-V. : cmatèye ; Grandvil-
1ers, voy. Lignéville ; Houécourt, Vaubexj', Charmois l'Orgueil-
leux, La Baffe : kemoteie, k'mofeie, kemottèye el k'motleil (Adam,
p. 361); Lemmecourt : pemeil : Lignéville, Saint-Baslemont,
Dombasle devant D. et Grandvillers : pommeil, pommeiye et
pomèïe (Adam, p. 361); Longuet : pom,aïe (Adam, p. 3G1); Luvi-
gny et Vexaincourt;/vewo^^eu, k' mot teu {Adam ^ id.) ; Maconcourt ;
p'7tiottaye[A.da.m, id.); Marainville, Rugney et Ahéville ; Aewa-
iéye, kematteil, kemateie, kmalèye (Adam, id.); Médonville : pe-
mnye; Morelmaison : quemottdie el yjewo/^ai'e: Mortagne icmotti
et sauvaigi (sauvageon) ; Moyenmoutier : quemoti et sauvaige,
subst. masc. pour le sauvageon. Voyez aussi Le Tholy; La Neu-
veville-s.-Ch. :pemotaye:La Neuveville-s.-Montfort : kmottèie :
Pargny, voy. Brechainviile;Provencbère3: moli ; Ramonchamp
po)nmé (.\dam, p. 361 j; Raon-a.-B. pomèye. ■ Uouceux: pemotei;
Rugney, voy. Marainville ; Saules et Sainte-Barbe : kemotlé,
k'molé : (Adam, p. 361) el malé : Saint-Baslemont, voy. Ligné-
ville ; Saint-Blaise-la-Roche : kmati (Adam, p. 361); Sainte-
Barbe, voy. Saaies; Sanchey : k'motiale (Adam, p. 361) ; Le
Tholy : kmoti iThiriat, p. 123); Le Thol}-, Moyenmoutier, Do-
celles : A-emo^/, k'moti (Adam, p. 361); Totainville ; cmotteili
— 78 —
Trampot : peumeil : Tranqueviile : pn^tfeîl : Uriménil ; cmottèt/e,
et saiwaigeon, sauvageon ; Vagney ; pemmê (Pélin, p. 210) ; Val-
froicourl: cmotlè eicmoitei : VaubexV;, voy. Houécourl, Ventron ;
peumé (Adam, p. 361), elpemé: Vexaincourt ; qmnleu et mo-
leu : V03\ aussi Luvigny; Viltel : pemeye (Adam, p.36i); Vomé-
court : kmolre (Adam, 361) ; Vouxey ; /*'wo^e«7 (Adam^ p. 361);
Wissembach ; mali.
Observations. On a pu voir que je rattache ici le sauvageon,
parce que c'est à cette espèce que M. le D' Berher applique la
dénominalion vulgaire de Pommier sauvage. De plus la plupart
des arbres auxquels nos campagnards ont donné des noms vul-
naires ou patoissont des arbres à haut vent, et Godron^ I, p. 265,
nous enseigne que c'estpréoiséinent celte espèce qui fournit les
sujets sur lesquels on greffe les variiHés de Pommier que l'on
élève en plein vent ; car les quenouilles et les espaliers sonl
greffés sur le P. acevba.
Fruit: Ban de la Roche: cnià el dis chni/ses, quartiers de pom-
mes, de poires, etc.del'allemand .Sc^«i72t>(0berlin.p. 187); Bru:
cmotte et la pomme sauvage sauvaigo ; Buignéville iprumotle;
Champdray : /iv^m''»//c'(,\dam,p. 360) ; La Chapelle :y//>/o//f'(Adam,
p. 45); Charmes : keumalfe, kmaltc ; Charmois devant 15r. : ke-
wo//f(Adam,p.360j;ChaleI: /,wo//r;Cleurie: M. Thiriat ne donne
pas de noms pour le type, mais nous en trouverons pour les va-
riétés; Cornimont :/)cw»?e; Docelles :Arwo//c; (Adam, p. 45) ;
Fraize : kmalte de mali: Lignéville : pi'mé (Adam. p. 360) ; Man-
dray : k'matlcdemali ; Morel maison : quemolle, pemotic ; Moyen-
moutier : sauvaige, la pomme sauvage; La Neuveville-s.-Ch. :
pemotte ; LsL Neuveville-s.-M. kinnllo; Padoux : rjucmoKc; Pro-
venchères : quemu ; Raon sr-P. : kmofc, kinol ; llouceux : pe-
moltc; Saales : kono, k'mo (Adam, p. 360) et kmd; Saint-Blaise-
la-R. : k'ma; Sainte-Barbe ; krmolte (Adam, p. ;-,60); Le Tholy :
^'mc//e (Adam, p. 45 et 360); Trampot: peumme el prumotle
petite pomme; Uriménil : cmôle, kmole et kémole (lai kmole,
ènekémote, la pomme, une pomme); Vagney : o'/no//e (Pelin, p.
58) elpemme (Pélin, p, 210) ; Ventron : pomme ; Vexaincourt :
kmol, subst. masculin; Viltel : pat me (Adam, p. 360); Vissem-
bach : rjmâ, masculin.
— 79 —
Variétés de pommes. Chatel : reinette, r. fjrihhe, r. ai côtes,
molin « moulin r, sèvréle «. sevrière » (pas dans Littré); Cleurie :
Ronda, moté, Richard^ Courbelle, chaniselle, Saint-Gautliiei\
nancière, Moulin, pomme d'A, cheminée, allemande, toujours
prête, reinette à côtes, R. pomme-poire, Rougeole, etc.. hemotr
est la Reinette blanche; la cheminée, l?^ Calville d'hiver, le Richard
est le Rambourg. Nous n'avons pu nons procurer les détermina
tions de la plupart de nos variétés de fruits, dont plusieurs son!
inconnues des arboriculteurs. i^Thiriat, p. 123). Cornimont : ro-
geatte (lilt. rougeotte) ; quart-podue (litt. quart pendue). Est-ce
une corr. de Capendu ou tout autre nom? pemme-poëre; tanre.
fenaude, ancrée ;Dommartin-a.-B. : tenre-rougiotte (litt. tendre-
rougeotte) ; Foatenoy : pommeil d'ognon « Pommier d'ognon »,
Saint Gorge « Saint-George » ; motet « motet », herlien «Berlin » :
melion « moulin », reinette vicn « reinette vin », reinette grige « r.
grise n, pomme poère p. p.^ ramboura rambour » ; Fcmlenay r/jfl^î.-
Gérardmer : rosotte, fruit rouge arrondi , chair un peu farineuse
un peu acide ; nèz d'ché, fruit moyen, allongé en tronc de cône ;
blanchâtre, peu savoureux, un peu acide ; rènette grise et blan-
che ou à côtes; cheminaille, calville d'hiver ; Saint-Gauthire, fruit
assez petit, arrondi, chair sucrée, savoureuse, non acide ; Iiaut-
coignot, coing, fruit très gros, tacheté de rouge, chair savou-
reuse , un peu acide ; Gugney-a.-A. : bon moulin (pron. moulin
comme en français, même en patois) ;]\aiC\o\:rôyiïe,tétede'chu'au;
ce n'est pas la même qu'à Uriménil ; à Hadol elle est d'un gris
verdàtre et affecte assez la forme d'un cône tronqué (ou d'où pain de
sucre coupé.); Saulxures: haut di coé, rondatsem''tére[cdiW\\\eà'h.\-
ver)^ motte, teute, mieulatte, rénatte, hargotrasse (les pépins se dé-
tachent dans leur alvéole, et on les entend remuer en secouant
le fruit ; à Uriménil hôrgôtè signifie remuer, secouer et sôrgôf
secousse ; ce nom vient-il Ae]kl) piquant-cul. Uriménil: rei-
nette, rcimbour, motet, tête dé chwau; Ventron : reinettes, tentes,
carpodus, biantches, tenres, vouades (vertes) ; Yexaincourt : dou-
cerons, renettes.
P. acerba D C., Prodr., 2, p. 635. Pommier paradis, Vosgien
vulg. : Paradis (D"" Mougeot, p. 173-333), paradis^ aigrin
(D'^ Berher, p. 162). Buignéville : pouèroteil ; Chatel : pairadis :
— 80 —
Cleurie : saiivège (Thiriat, p. 83) ; La Forge et Le Tholy :
sauvègi; Gérardmer : sauvègi, masc. et fruit : sauvaige fém. et
kmotte de voiyi; Padoux ; etolan, sauvègeon; Saulxures-s.-M.
pétchatte, poire sauvage ; l'arbre pairaidis et sauvège ;Yagney:
sauvage pouéré (Pétin, p. 224).
Sorbus L.
5. ^r/a Crantz, Austr., p. 46; P(/ru.y Ar/a Eunn., Bei(r.,i, p.
20. Sorbier Allouchier. Vosg. vuig. : l'Allouchier (D' Mougeot,
p. 173-333j; Alisier ou Allouchier, Drouillier (Rirschleger, 1, p.
235) ; Alisier blanc, Drouillier (D'^Berher, p. 162). Ban de la R. :
ailié ; Cleurie: a//7t' (Thiriat, p. 83); Dombrol-s.-V. : oleuche et
oleuchegc ; La Forge :ailiè'ie ; Gérardmer : alie'il ; Gerbanionl :
ailier ; Gerbépal ; alèï et fruit, alrv: Girecourl-les-V. : olexhegc;
Lemmecourt : oleckeH, fruit oleuches, pluriel; Mazeley : allié ;
iVlédon ville : ulechage, fruit oleche ; Moussey : allier; La Neuve-
ville-s.-M. : aulchèie; fruit aulcurhe; Saint-Etienne :ollicye ;
Vagoey : allier; Venlron : ailié; Ville-s.-Iilon : olec/iége.
S. lorj/iinalis Ghantz, Austr., p. So ; Pgrus lorminalis, Beilr.,
G. p. 92. Sorbier Alisier. Vosg. vulg. : Poires d'angoisse (Kirs-
chleger, I, p. 257), Alisier Iranchant ou des bois^ lorminal,
aigretier (U"" Berlier, p. 163); Liltrc donne Alouchier, Alisier
(v" Aloucliier) et blanc-aune (h. \°). Chatel : olhège ; Houécourt,
fruit : ô lèche (Adam, p. 296); Lemmecourt : è/f'^e*/ et fruits
èleuches; Ménil-en-X. : aideuchège ; Offroicourt : oloc/mie; Ro-
monl : allié; Rouceux : anleitchei el fruit aulruche; Vagney : alié
(Adam, p. 296); Le Tholy : olie (Adam, p. 296); Vittel, fruit
àleche (Adam, p. 296).
5. nucuparia L., .9/3., 683 ; Pyrus aucuparia G-ertn., Fruct., 2,
p. 45. Sorbier des oiseleurs. Pélin donne Arbousier, (p. 18);
Liltré, avrelon (h. v") ; on sait que le mot « arbois » désigne
aussi vulgairement le Cytise des Alpes. Voy. Bâillon, Dict. de
bol., p. '246. Ahéville : sorbèie (Adam^ p. 372); Auligny : chor-
hêye (id., p. 3 ') ; Bainville : arhois, graine de grives; Ban de la
Roche : ahry, abrée; Bru : chauille; Charmes : sorbeye; Chatel :
khorbé, et fruit /iAo/'ie (féminin) ; Cleuiùe : f/rio?s (Thiriat, p. 83);
Gorminont : arbouas; Dombasle devant Darney : so?'i<?î7(Adam,
— «I —
p. 37'2j; Dombi'oi-s.-V. : tlwarhc; Dointivre-s.-M. : chourbeil:
Fonlenoy : fruit, grenotte, litt. petite graine; Gérardmer : erbè:
Gerbépal : airbé. fruit : graine d'a-rbr.- Girecourt-Ies V. : hhor-
bèye (Adam, p. 3' et 372), et xhorbege ; Haillainville : hhiop<''
(Adam, p. 34]; Hennezel : sorbdye{Kàaim, p. 372); Hcrgugney :
sorbie (Adam, p. 372); Houécourt : chourbegti (^Ad;im, p. 30 el
372); Médonville : s/wrbage; Moussey : ablr; La Neuveville-s.-
M. : chuurbéie, et fruit : chourbe; J\Iénil-en-X. : bas (bois) de gri-
ves; Pargn)' : chourbeye (Adam, p, 30), et cheurbeye 'Adam, p.
373) ; Raon-l'Etape : ùlier, ablir et ablieu; Romont : arbois ei
graine d'arbois; Saint-Baslemont : sorbi (Adam, p. 372); Saint-
Rem3'-aux-Bois : fruit, honoppc : Tolainville : chourbeil; Tran -
queville : chourbeil; Uriménil : arbois, graine cVarbois; Vagney :
arbouas (Pétin, p. 18) et arboa (Adam, p. 373); Ventron :
arboua (Adam, p. 373) ; Viltel : chourbaye (Adam, p. 34); Vou-
xey : chourbeil.
S. domestica L., Sp., ^Si- ; Pyrus Sorbus G.ertn ., Fruct., 2,
p. 45. Sorbier domestique. Vosg. vulg. : Cormier (D"" Mougeot,
p. 173-333; D^ Berher, p. 162). Ménil en X. : sorbeye ; Offroi-
court : chourbaie; Romont : hiopé [h aspiré) et fruit, hiope.
Aronia Fers . •
A rolandifoUa Përs., iSyn., 2, p. 39; Mespilus Amelanchier
L., Sp., 685. Aronie à feuilles rondes. Vagney : poêre devoichè.
Onagrariées.
Epilobium L.
Genre : Saint-Etienne : couone de chieoe. sans doute VF. obscu-
rum (le suivant) ; Vagney : A/è de vaiche.
F. obscurum èciiREB., Spic. Fl. lips.,p. 147; F. ainbiguum
Pries! Summ. Scand., p. 177. Epilobe obscur. Cleurie : dou-
çatte de fontaine (Thiriat, p. 84), litt. doucette (mâche) de fon-
taine; La Forge, Saint-Etienne, Le ïholy et Uriménil : douçotte
dé fontaine; Gérardmer : douçotte de fontaine ; Saulxures : sau-
vaige douçatte.
E.montanum L., 5*79., 494. Epilobe de Montagne. Ban de la
Roche : douçatte de haies, lilt. doucette des haies.
Flork populaire des Vosges. 6
E. angustifoUwn L., Sp., 493; E. spicafum Lm. Epilobe à
feuilles étroites. Vosgien vulg. : herbe ou laurier de Saint-
Antoine. Ban de la R. idchoUe de ponô ; Gérardmer : phône :
Gerbamont : hiarbe de Saint Antenne.
Œnothera L.
Œ. biennîs L.,Sp., 492. Onagre bisannuelle. Vosg. vulg. :
herbe aux ânes ^Berher, p. 165).
CiRCÉACÉES.
Circiea Tourn.
C. lutetiann \j. , Sp. 12, Circce parisienne. Vosg. vulg. : herbe
des magiciennes ou aux sorciers (Kirsch., I, 272), herbe de Saint-
Etienne, herbe à la sorcière (D' Berher, p. 166.). Vagney : hiarbe
didialle (herhe du diable).
Fuchsai Plum.
(Cultivé) Bru : fruchsia ; ^ISiZeXay : fritc/mia; Uriménil : fluchsia.
Thapéacées.
Trnpa L.
T, natans L., Sp., 175. Macre flottante. Vosg. vulg. : Châtaigne
d'eau, tribule aquatique (D"" Berher, p. 167j.Littré donne échar-
bot (h. v°) ; Belfort: trufl'e d'eau, noix d'eau, corniole, tribule
d'eau, saligot (D'' Gourbis).
Myriophyllkacées.
Mijrlophijllum Vaill.
M. spicatum L.^Sp., 1410. Myriophylle képi. Vosg. vulg.
plumet d'eau (D"" Berher, p. 167 et D' Mougeot, p. 335); volant
d'eau (D' Mougeot, ibid).
PORTUL.ACÉRS.
Porfulaca TouRN,
P. oleracea h., Sp., 638. Pourpier cultivé. Le parler populaire
vosgien ne connaît guère que la variété cultivée. Bertrimou-
tier : porpier; Charmes : porpi; Girecourt-les-V. : por-
— 83 —
pie; Médonville : pourp'i ; Ménil-en-X. : porpie; Wissembach :
peupier.
Montia L.
M. rivularis Gmel., FI, bad., I, p. 302. Montie des ruisseaux.
Vosg. vulg. : petit Pourpier aquatique (Berher, p. 170). B;iii
de la Roche : moron (mouron); Gleurie; môron de fontaine; La
Forge et Le Tiioly : meuron d' fontaine; Gérardmer : meuron
d' fontaine ; Saint-Etienne : moron d' fontaine. « Dans quelques
vallées des Vosges, par exemple au Ban de la Boche, on se sert
de la Montie comme plante acétaire, sous le nom de Moro [Mou-
ron des oiseaux) » (Kirschleger, I, p. 278).
Paronychiées.
lllecebrum Tourn.
/. verticiUatum L.,^/>.,280. lUecèbre verticillé. Vosg. vulg. :
paoarine (D"" Mougeot, p. 336 et D"" Berher, p. 170). Littré ne
donne pas ce noni.
Scleranthus L.
S. annuus L., Sp., 580. Gnavelle annuelle. Ban de la Roche :
rxcknoyée; Gleurie : sénevére (Thiiiat, p. 85); Gerbamont :
baisse sennevére; Raon-l'Etape : genoie, genoijie et genouilH;
Saint-Etienne : sennevère,
Crassulacées.
Sedum L.
<S'. Rhodiola DG.^ PL grass., tab. 143; Rhodiola rosea L.,
Sp., I i65. Orpin à odeur de rose. Vosg. vulg. : rhodiole (D'
Mougeot, p. 336 et D"" Berher, p. 171).
S. Telephium L., Sp., 616; S. purpiirascens Kocu, Sgn., cd.
2, p. 284. Orpin reprise. Vosg. vulg. : Grasset, fève épai-.-c
(Kirsch., I, p. 284); Joubarbe des vignes, grasset (D'' Berher,
p. 171); reprise (D"" Mougeot, p. 336). Cette plante indiquée par
le D"" Mougeot, en 1843, n'a pas encore été retrouvée. 11 me pa-
rait donc difficile d'admettre sans réserve les noms patois sui-
vants, bien qu'ils m'aient été donnés par des correspondanls
très sérieux. Peut-être ont-ils confondu le S. Telephium do
— 84 —
Linné avec celui de Willemel. Ban de la Roche : grœsse dchotte
cVernoai, die rneoïe, herbe à la cicatrice (à Uriménil, cicatrice
se dit /-'nouesse, litt. renouer); Gerbamonl : hiavbe de chairpaite
(h. de charpentier); Lemmecourt : harbe de coupcsse; Romont :
hiepe de coupessc.
S. Fabaria Koch, Sijn., é I. I, p. :2o8; S. Tetephiwn Willm.,
Phyt., 516. Orpin fève. Gleurie : jatte de loup (Thiiiat, p. 85);
Gérardmer : jotte de conoil; Gerbamont : hiarbe de copesse :
Romont : hiepe de copesse; Vagney : Jotte dé loup. (Voir l'obser-
vation à l'article précédent.)
5. ac)'e L., Sp., 619. Orpin acre. Vosg. vuig. : poivre des mu-
railles (D' Berher, p. 172), Orpin brûlant (Kirschleger, 1 p. 285).
Ban de la Roche : bierbe de dchieuvc ; La Bresse : pain d'ouhé,
lilt. pain d'oiseau; vulg. perce-mousse; Gleurie : mossc dé bou-
quet, serfeu d'bon Dieu (Thiiial, p. 85) (litt. mousse de bouquet,
Cerfeuil du Bon Dieu); Eloyes : çorfeudi bon Dieu; Gérardmer :
herbe de baurbe; Lemmecourt : pain d'ouyé; Mazeley : pain
d'ougé; Romont : trii/ue-inadame ; Rouceux : pain d'ougé ;
Saulxures : jotte d'ouhé.
S. reflexum L., Sp., 61. Orpin réfléchi. Vosg. vuig. : pain
d'oiseau (D' Berher, p. 173 et D' Mougeol, p. 337); trique ma-
dame (D'Berher, 1. cit.) Gleurie : barbe de Jupiter (Thiriat, p. 58).
6'. album L., Sp., 619; Orpin ù fleurs blanches. Vo«g. vulg. :
trique blanche (l)"" Mougeot, p. 336); Orpin des toits (D"" Berher,
p. 172). Moyenmoutier : lai barbe de ehieujfe.
Sempervivuin L.
•S. tectorum L., Sp., 66i. Joubarbe des toits; vulg. : grande
Joubarbe [Littré , v" Joubarbe) ; Ai'tichaut des toils (id., v"
Artichaut); barbe de Jupiter i id , v' barbe, ii" Si. Bainville :
artichaut. Dans cette même localité la dénomination d'ognon de
H que nous retrouverons à Ui'iménil est appliquée au Lis blanc:
Ban de la Roche; rnoaic domestique ; La Bresse did-de-chème-
née, litt. Glaïeul de cheminée; Herbe de copesse, litt. heibe aux
coupures; graxe (x = hh) d'araille, graisse d'oreille; Bru : hiébe
de chemneille; Ghalel : artichou sauvaigc; Gleurie : diai d'chem-
naie (Thiriat, p. 85) ; Eloyes : dia d'chemnage; La Forge : hèbc
— 85 -
de touet, lilt. herbe de toit; Gérardmer : lierbede toil : Gerbépal :
diai de chemnaie; Lemmecourt : artichaut; Montagne : Kiki
tiejau, allusion aux fleurs rosées de cette plante, à l'instar de
la crête du coq ; Romont : artichoux; Saulxuies ; rnéouail; Le
Tholy : hebe do fouôf; Uriménil : ogrion de lis: Vagney : diai de
chemnièhe;
Cactées.
Cereus Haw.
Cereus serpentimis Lag. Serpentine. Cultivé en pot. Uriménil :
Serpentine, fém
Epiphyllum Pfeiff.
E. speciosum Haw. Cactus à fle irs roses. Cleurie, Saint-.\mé
et Syndicat : coptus (Thiriat, p. 12i); La Forge et Le Tholy :
captus; Uriménil : plante grasse.
Mesembryanthémées.
Mesembrijanthemum L.
M. fulgidum Hort. Ficoïde éclatant. Vulg. : Ficoïde à fleurs
aurore (Thiriat, p. 124). Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : doigts
de demoiselle (Thiriat, p. 124).
Grossulariées.
Ribes L.
Genre : .V Romont, tous les Ribcs sont appelés greuslé et le
fruit greuséle.
R. Grossularia L., Sp., 291. Groseiller épineux ou à maque-
reau. Littré nous enseigne que Ton considère aujourd'hui le R.
Uva crispa comme le type dont le Groseillier à maquereau, R.
Grossularia, n'est que la variété. (AI. Mougeot, p. 337, donne le
R. Uva crispa commetype botanique). Bainville-a. -S.: greselaye;
Brouvelieures : grohelege; Celles : grozieu ; Charmes \groselcge;
Chalel : gréselege ; Cleurie : groslé (Thiriat, p. 85, ; Domèvre :
greuzleil; Fontenoy : greseleil ; La Forge : greseli; Fraize :
gr?'ese/i/ Gerbamont : groseli ; Gerbépal : groselie ; Mortagne :
grezeli ; Moyenmoutier : greuseli; ^\ onssey ; gresly ; l'roven-
chères : groseli; Saales : gresier, grezeli ; Totainville : grezeleil;
— 86 —
Trampol : gueurseleil : 'J'ranqueville: grouzcle.il ; Uriniénil: gré-
selèye; Yagney : groselé et grosié (Pélin, p. 141); Yentron :
groselé ; Vexaincourt : groseleu.
Fruit. Charmes : grosdle ; Chatel : grésèle ; Gérardmer; gre~
selle roge, hiànche ; Gerbamont : g rose lie ; Gerbépal : grosèle ;
La Neuveville-s.-M. : ///'(^sè/e ,• Provenchères -.g roselle ; Ssiales :
groséle, et raisuié, petite groseille (sans doute littéralement rai-
sinet, diminutif de raisin, que nous retrouverons plusbas comme
nom de groseille); Saulxurcs : une variété s'appelle [^rose//e
///o.sso»se, gr. moussue ; Trampot : gueurselc; Uriménil : gréséle ;
Vagney : groseie; groseie rogc. [groseille rouge], gadelle^ rlbette
(Petin, p. 141) ; et roge groselle ; Ventron : groselle ; Vexain-
court : gre)isèle, raisins hiancs, raisins ronges. Ce sont leurs vi-
gnes à eux ! Ville-s.-I. : greuzéle.
R. nigruniL., 5/;. ,291. Groseiller noir, ou Cassis (D"" Mougeot,
p. 337, donne le nom vulg. de « cassis >). Gérardmer: norre gré-
sèlle ; Gerbépal : nâr raisin; Moyenmoutier : raisi de hoc, lilt.
raisins de bouc ; Romont : hoc, bouc ; Vagney : ncire groselle;
Vexaincourt : raisins de hoc. A Uriménil le cassis cultivé se pro-
nonce c^as/s (kâ -ci), à Chatel caissis; La Forge et Le Tlioly :
nai'C g'cscli.
R. alpinum L.fSp. 291. Groseiller des Alpes. Lemmecourt :
grouzciUcs gingclles.
R. riibrum L., Sp., 290. Groseiller rouge cultivé, Groseiller
commun, Groseiller àgrappes,caslillier, gadellier(Littré, v° Gro-
seiller). Cleurie^Saint-Amé et Syndicat: grozlé (Thiriat, p. 124);
La Forge : greseli; Gérardmer : p'tite roge grcselle; Gerbépal,
fruit : raisin ; Le Tholy : greseli ; Uriménil : grcslège ; et pour
préciser gréslège de nwè ,• le fruit : grcscle ; Vagney : gi-osellc ; va-
riétéàfruitsblancs : àUriménil, ^/o«c^^s <7/r'ir7ps(fruitseulement).
R. peinewnikZQ., MiscelL, 2, p. 36. Groseiller des rochers.
Gérardmer: grcsli, et fruit gréseUe dé mon (ni ne, VM. groseille
de montagne.
Saxifkagées.
C hrysosplenium Tourn.
Genre : Ban de la R.: reine de fontaine; Saulxures : œil dé ho
(litt. œil de crapaud).
— 87 —
Ch.alternifoUum L., Sp., 569. Dorine à feuilles altemes, Vulg. :
Saxifrage dorée, Cresson doré ou de Salzbourg (D"" Berher,
p. 175).
Ombellifères.
Oauciis L.
I). CarofaL., .S/a, 348. Gaiolte commune. La Bresse : cdrate ;
Charmes : cairotlc : Cleurie, Saiiil-Amé et Syndicat: caraW:
(Thiriat, p. I 2.dj ; Saales : camito ; Vagney : càratte. Celte plante
(est cultivée dans toutes nos Yosges. On sait que c'est la var.
saliva DC, Prodr., t. 4, p. 21 1. La Carotte sauvage ou type bo-
tanique n'est pas inconnue de nos paysans ; ils l'appellent ca-
rotte sauvaige, du moins à Uriménil et dans les environs : mais
le mot carotte s'applique à la variété cultivée. Elle est pour nos
campagnards le type.
Variété. On connaît laicarotte blanche des Vosges^ (Catalogue Vil-
morin, 1882, p. 19.) Je ne lui connais pas de dénomination par-
ticulière. Toutefois pour préciser on dirait blanche carotte, à
Uriménil. A Fontenoy on connaît, outre la blanche, blanche, la
rôge, rouge, et le collet voède, collet vert.
Orlaya Hoffm.
0. grandlflora Hoffm., Unib., 1, p. 58; Caucalls grandiflora
L., Sp., 346. Orlaye à grandes fleurs. Vosgien vulg. : giroville
hérissonnée (D' Mougeot, p. 340 et D'^ Berher, p. 176).
Cauccdls Hoffm.
C. daucoldes L., Sp.. 346 ; C. leptophylla Dois., Fl.Meuse^ p.
264 non L. Vosg. vulg. : fausse Carotte (D^ Mougeot, p. 340 et
D' Berher, p. 17").
TorlUs Hoffm.
T. Anthrlscus G.ekt.\., Fruc, 1, p. 83. Torilis des haies. Vosg.
vulg. : Persil sauvage D' Mougeot, p. 340 etD'' Berher, p. 177).
Cor'.andrum L.
C. satlvam L., Sp., 367. Coriandre cultivée. Moyenmoutier :
courlante. fém. ; Vexaincourt : courlande, masculin.
— 88 —
Ange il ca Hoffm.
A.sijlv esfris L.,Sp., 361. Angélique sauvage. Cleurie : pet Une
Thiriat, p. 86). YAoyes: pedinr; Hadol : peudine ; Saint-Amé :
Chalmc (Thiriat, p. 422; ; Saint-Etienne: pedinc ; Vagney « an-
gélique sauvaige, appios, pied de bouc » (Pétin, p. 17).
Cultivée. Angelica ar change lica, Angélique, grande Angélique.
C'est sans doute celle que M. Vilmorin appelle Angélique offici-
nale {Catalogue, 1882., p. 71). Ban de la R. : danie kraife;
Vagney : angélirj)ie dé jaidin (Pétin. 17).
Levisticum Kocn.
L. of^cinale Kogh. Angelica Levisticum DC. .• Ligiisticum Le-
visticum L. Cultivé, Livèche officinale. Vulg. : Ache des mon-
tagnes (Gillet et Magne, p. 162;. (cultivé). Ban de la R. -Jobstock;
La Forge et Le Tholy : contrepoison ; Cleurie, Saint-Amé
et Syndicat : contrepoison (Thiriat, p. 1:25) ; Gérardmer : con-
trepoison ; Saint-Etienne : contrepoèson.
Selininn L.
5. carvifolia L., Sp., S'JO. Sélin à feuilles de Carvi. M.
Mougeot, p. 339, et M. Berher donnent Carvifolia. Ban de la R. :
makiini, contraction de Mattenkùmmel , lilt. Cumin des prés.
En Alsace Mattenkùmmel est donné auCarnm Carvi (^Voy. Kirs-
chleger,I,p.317j.Jecrois rattacher à celte espèce : Vagney « sau-
vaige céleri ache, hélinum donné par Pétin, p. 37(Liltré ne donne
pas bélinum).
Peucedanum Kocn.
P.palustj'eMoESCW, JA'/A., 8:2; Thgsselinum palustre Hoff.\i.,
Umb., 1, p. 13i. Peucédane des ruisseaux. Vo«g. vulg. : Persil
laiteux (D' Mougeot, p. 339 et D' Berher, p. 179).
P. Ost7'uthiwn Koca, UmbelL, p, Qo; Imperatoria Oslru'.hiuni
L., Sp., 371. Peucédane Oilruthium. Vulg. : Benjoin de pays
(Gillet et Magne, p. 164). Vosg. vulg. : l'Impératoire (D"" Mougeot
p. 339) ; magistrance (D"" Berher, p. 179;. La Bresse : angélique ;
Saulxures : angeliqae ; Vagney : angélique ; M. Perrin me fait
très justement observer que ce nom est donné à tort à cette
plante.
8U —
Pastlnara L.
P. sativn h., Sj)., o7C. Vo?g. vulg. : paslenade. Yar. cultivée
dénommée par Kirschleger, I, p. 327 : Panais long et blanc or-
dinaire ; girole (Berher p. 179). Bertrimoutier : pelnèye ; Bul-
gnéville : pâtoiaire ; Charmes : pettm'n'c ; Cleurie : petline, pet-
nie (Thiriat, p. '1?5) ; Domèvre-s.-M. ; pelnère: Eloyes : pehne ,
Fontenoy : peinai: LaFor^^e : pet nie ; Gérardmer : pelnie ; Ger-
bamont pettUne; Grandvillers : petnie : Lemmecourt : patenére ;
Mazeley : peitejiérea :}ilédonv\\\^} : pàtnére; Ménil-en-X. : peVnére;
Morelmaison :painé ; Morlagne : /3e//c>?/e.- La Neuveville-s.-Ch.;
pânére; La Neuveville-s.-M. : petnere; Romont : petnie (d'après
M. Adam qui me donne « petnie sauvaige, panais sauvage ». A
quoi rattacher ce dernier? Est-ce à VAnthriscus sylvestris ?
Rouceux : patenairc; Saaies : pèteneie ;Le Tlioly petnie; To-
tainville : pettnèrc; Trampot : patenére ; Tranqueville : pâte-
nèie (à Uriménil le patois paitnaye désigne rAnthriscus sijlves-
ti'is. Voir cet article.)
Heraclewn L.
H. Sphondylium L., Sp.. 558. Berce brancursine. Vulg. :
branc-ursine, paslenade ; Grimard, p. 250); berce, branche-ursine
bâtarde, fausse branche ursine, acanthe d'Allemagne (Littré.v"
Berce) ; Ban de la Ptoche : bechleugim ( cli =: hh) et coiioné ; La
Bresse: chdlme ; paipli ne de vèyè (litt. des veillées, allu>^ion à
l'époque de floraison ou plutôt de fruclificalion): semoceau de
véyè(litt. semenceau;; Ghaltil : pèlné ei-pétnére; Cleurie: chalmé;
(Thiriat, p. 86): La Forge : chohné ; Gérardmer : cAo/we<7; Ger-
bamont : chalmé; LemmecourL : grande patenére ; Mortagne :
peltenie sauvaige ; Moyenmoulier :/)«^/2i«'; La Neuveville s.-Ch.:
percin; Offroicourt : petnéres; Raon-l'Elape : topon ; Rouceux :
patenaire; Saint-Amé : chalmé [Thmal, p. 42:2i ; Saint-Ktienne:
petfni; Saulxures : smoceau ; Le Thol}' : cholmé ; Tianqueville :
pâtenère sauvaige ; Vagney -.petteline des pras (des prés), chalmé,'
Val d'Ajol : petnaies (pluriel); A'exaincourt : petteunid (mascu-
lin) ; Wissembach : petteunid. Dans lès exemples cités, chalmé
correspond au français chalumeau^ dont il a la facture.
— 'JO —
Anethum Tourn.
A. (fraveolens L., Anelh odorant. ; anc. franc, anois, xiv''
siècle (in Littré, supplément, v" Anelh). C]eune,Saint-Amé et
Syndicat : nhm (Thiriat, p. 125) Gérardnier: aitm.
Meuni Tourn.
M. uthaïuantkuru Jaco., Austr., i, p. 2 ; Athamanta Meum
L., -S'//., 553 ; Meum athamanle. Vosg. vulg. : baudremoine (D
Mougeot, p, 339 et D' Berhei', p. i80),badremone (Kirschl., I, p.
324). Ban de la R. : badcnnone ; La Bresse : baidrmwône, baiile-
ivone ; Cleurie : baudoine, baudremoine (Tiiiriat, p. 86); La
Forge et Le Tlioly : baudoène ; Gérardmer : (jaiidrànène et bau-
doènc; Gerbamont : baudemoiionnc ; Moyenmoulier: hadremoine;
Raon-l'Etape : gâdremoine ; Syndicat de Saiiit-Amé : baudre-
moine (Thiriat, lieux dits ms) ; le Cadastre S"" B. a un lieu dit
« hadremoine » : un pré où cette plante pousse abondamment.
Silnus Bkssrr,
S.prntensis Bess. ap. IIok.m. et Sciillt., (), p. 36; Peuccduivnii
Silaus L., .S'^., 354; Silaus des prés (0' Mougeot, p. 339 et
D"" Berher, p. 180, disent Silave des prés. M. Berher donne aussi
Fenouil des chevaux); Grimard, p. 2i9 : Persil bâtard, Cumin des
prés. Cornimont : triaque; OlFrjicourt et Val d'Ajol .• cmi (cumin).
^esi'li L.
5. montanumh., Sp., 372. Séséli de montagne. Ban de la R. :
(/lattes couonés.
Fœniculum IIoff.m.
F. vulgarc Ctx.kï'S., Fruct . , I lOo, lab. 23 ; Anethum Fœniculum
L., -S"/?., 337. Fenouil commun. Bainville-a.-S. : releuge; Ban de
la R. : aenat; Chalel-s.-M. : ainis; Hadol : nnô; Raon-a.-B. :
aine; Romont : ainot; Saulxures-s.-M. : aina ; Uriménil; ainè
— On s'en sert pour aromatiser les saucisses.
^Ethusa L.
yE. Ci/napium L., Sp., 367. Ethuse petite Ciguë. Vosg. vulg. :
Ethuse à leuilles de persil (Berher, p. \8\); petite Ciguë, Ciguë des
— îtl —
chiens, Ache des chiens (:irschl., I.p. 326;. Ban de la Roche : sa-
vaedge piarchin{ck=:hh] ; Gleurie : sauvège parhhl nÇïhiv'iSil, p. 86);
La Forge et Le Tholy : sauva'ige parrhin: Raon-1'Etape : sdvaige
persi; Vagney : snuvaigeparhhin. Tous ces noms signifient litté-
ralement Persil sauvage.
Œnanthc L.
Œ.fistulosa L., Sp., 365. OEnanlhe fistuleuse. Vosg. vulg.
Rue ou Chervi des eaux (D'' Berher, p. 181, et Kirschleger, L
p. 320.J
CE. l'hellandriwn Lam., FI. /'/■., p. iSi; Phellandriwn aquati-
cumL., Sp., 566. OEnanthe phellandrie. Vosgien : fenouil d'eau
(D'-Berher, p. 181).
Bupleurum L.
B. falcatum L.. Sp., 341. Buplèvre en faulx. Vosg. vulg. :
oreille de lièvre (D"" Berher, p. 182).
B. rotundifoUum L., Sp., 340. Buplèvre à feuilles rondes.
Vosg. vulg. : perce-feuille (D'' Berher, p. 182, et Kirschleger,
I, p. 311).
Berula Koch.
B. angustifoUa KocH, Deutsche FI. , p. iS3; Sium angustifo-
liumL., Sp., 1672. Bérule à feuilles étroites. Vosg. vulg. : Persil
des ruisseaux, Ache aquatique (D'^ Berher, p. 182). Romont :
fevéle dé rupt.
Pimpinella L.
P. Saxifmga L., Sp., 372. Boucage saxifrage. Vosg. vulg. :
petit Boucage, Saxifrage blanche (D' Berher, p. 183); Pimpre-
nelle blanche iKirsch., I p. 319). Bnn de la Roche : savaldge
pimpernelle ; La Bresse : houque; Bru : pavsi de hoc; Ghatel :
pimprénéle et plus fréquemment pimpeurneUe ; Vagney : l'abbé
Pétin, p. 17, donne « ongélique saiivrn'ge, appios, pied de bouc ».
P. Anisit77i L. Anis. Cette plante est connue pour ses graines.
Cornimont : a«?s;Uriménil : ainis; Vagney : anis (Pétin, p. 17);
Ventron : aina.
Buniwn L.
B. Carvi Bieb.,/7. tauric.-cauc, 1, p. 21 1 ; Carum CarviL., Sp.,
— {)-2 -
378; Biinium Carvi. Garvi officinal. Vosg. viilg. : Cumin des
prés (D'' Berfier, p. 183); Anis des Vosges (Gillet et Magne,
p. 171). La Bresse : ketni; Bru : kmîe, et peftnic; Celles : kemi;
Chatel : kmin ; Gleurie : kmin (Thiiiat, p. 86 ; Cornimont : comi;
Fraize : /.?/«'; Gérard mer : kmin; Gerbamont : kmi ; Médonville :
kmin: Moussey : cumi; iMoyenmoulier : kemi; La Neuvevillc-s.-
Ch. : kemin; La Neuville-s.-M. :Âw/«; Romont : kemin ; Saales :
kmi; Uriménil : kmin; y est connue sans y être toutefois spon-
tanée ni cultivée; Vagney : c'mi des prâs (Pélin, p. o8) ; Vcxaih-
couit : k7ni; Ville-s.I. : kmin.
Obs. Les graines sont employées pour parfumer et aromati-
ser les fromages fabriqués dans nos montagnes et si connus sous
le nom de Gérâmes.
B. Bulbocastanum L , Sp., 319; Carum hul/jnrnsUnmm Kocn,
Umb., p. 121 ; Bunium noix de terre. Vosg. vulg. : châtaigne de
terre iD'' Berher, p. 183).
ALqopodium L.
yE. Podagraria L., Sp., 379. Egopode des gouUeux. Vosg.
vulg. : podagraire, herbe de Saint-Gérard, pied de chèvre
(Berher, p. 183).
Helosciadium Kocii.
H. nodiflorum Kocii, Umhell., p. 125; Sinm nodiflovum L., Sp.. ^
361. Helosciadie nodiftore. Vosg. vulg. : petite Berle (D"" Berher,
p. 183).
Ped'oselin inn HoFt M .
P. sativum Hoffm., IJmhi'U., |. p. 78; Apimn Petroselinnm L..
Sp., 379. Persil cultivé. L-i Bade: parhhiin (Adauj, p. 355);
Ban-s.-M. -.pouahlii {.KAdim, 33;; La Bresse : pnrxi {x=:hli'^\làvon-
velieures : parhin; Bru : parsin et pavsle; Bruyères : parhhin;
Châtel : parsin; Cleurie, Sainl-Amé et Syndicat : parhhin (Thi-
riat, p. 125j; Deycimont, pttrhhln (Adam, p. 33); Docelles :
parhhin (Adam, p. 33); Dompierre : parsuin, sic! (Adam, p. 353);
et parsin; Fraize : piarchin ; Gérardmer : parhhin; Gerbcpal :
parhhin; Grand villers : parsiin (.\.dam, 353) ; Médonville . persin;
Mortagne : parsin; Padoux : parsin; Provenchères : piarhhin;
Raon-a.-B. : parhhin; Rouges-Eaux : parhi; Saales : piarhhein;
— 93 —
Saint-Blaise-la-R. : piar h h'-: (\da.m, 353); Sainte -Barbe : /^t'ar-
hin (Adam, p. 353 1; Saulxures : parexhi {xh=: hh.)\ Le Tholy :
pai'hhin {.\da.m, p. 356); Tram))ot : peursin; ïianqueville : per-
sin; Uriménil : persi;Yagney : par/ihi (Adam, p. 3o6j et parhin
(Pétin, 205' ; Veniron : parrhlti : Vexaincourt : persin ; Wissem-
bach :piarlihin.
Apium HoFFM.
A. graveolens L.,Sp., 379. Ache odorante. Vulg. : Aclie des
marais, éprault (G. et M., 173); Ij'pe botanique indiqué comme
très rare en Lorraine. M. Berher ne le cite pas dans nos Vosges.
Le peuple ne connaît que la variété connue et cultivée sous le
nom de Céleri. Gelles-s-P. : chéléri: Charmes : chéléri ; Fonte-
noy : celleri: Mortagne .• céleri : Saaies : /joueiine liiarbe pour la
feuille, et cheleri ; (céleri); Totainvilleet Tranqueville : cheleri;
Uriménil: céleri el célri; Vagney : ce7m (Pétin, p. 47) ; Wissem-
bach : /ey^/je (féminin).
Cicuta L.
C. virosa L., Sp., 368. Ciguë vireuse ou aquatique (D' Ber-
her, p. 18ij. Un de nos correspondants nous donne pour
Vagney : sauvai ge parhin, quoique cette plante n'existe pas dans
cette localité.
Anthriscus Hoffm.
A. sylveslris IIoffm., Urnbell., p. 38; Cluerophyllum sylvestre
L., Sp.^ 369. Anlhrisque sauvage. Vosg. vulg. : Cerfeuil sauvage
(Kirschleger^ I, p. 337j. Bru : cerfeu sauvaige ; Gérardmer : sau-
vaige parhhin ; Gerbamonl : çorfeu sauvaige; OfTroicourt : persin ;
Tranqueville : cerfeu sauvaige ;\]v'\mém\: paifnaye ; s.masc. C'est
bien cette plante qui m'a été montrée par plusieurs personnes
d'Uriménil qui la dénommaient ainsi. Elle }' est fort commune.
Ce vocable du langage populaire aura sans doute été formé d'une
façon analogue aux mots français, soit panais, soitpastenade.On
sait que ce dernier mot est l'ancien nom du Panais. Il peut donc
fort bien être contemporain de la forme paloise. Au reste ce
nom aura pu être transporté d une Ombellifère à l'autre. Nous
avons pu déjà constater quelques exemples de ces expressions
qu'on pourrait qualifier d'erratiques. On observe de même pour
- 94 —
les animaux ce passage du nom d'une espèce à l'autre. Ainsi
lamproie, qui vient du latin /aMj^jfV/Y/^ murène : le nom, nous dit
Littré, v" Lamproie, ayant passé d'un poisson à l'autre.
A. CerefoUum Hoffm., Uinbell.. p. 38; Scandlx Cerefolium
L.,Sp., 368; Chxrophylliim sativuni DG. Anlhrisque Cerfeuil.
Vulg. : Cerfeuil commum, Cerfeuil proprement dit. Bertrimou-
tier : cerfeu ; La Bresse : cor feu; Bru : cerfieu; Ghatel : cerfeu;
Gleurie, Saint-Amé et Syndicat : cerfeu (Thirial, p. 125); Ger-
bépal : cerfeu: Hergugney : ce?/ (Adam, p. 47) ; Houécourt :
cerfouil (Adam, p. 308) ; Longuet : ror/eïue (Adam, 308) ; Morta-
gne : cerfeu: La Neiiveville-s-AL : cerf; Provenchères : cer-
feu; Raon-TEtape : cerfeu; Rouceux : çourfeuil; Saales : cerfeu;
Saint-Yallier : cerf (Adam, 47); Saulxures : çorfeu; Uriménil :
çorfeuyc{^vox\. sor-feu-y'); Vagney : cerfeui/e (Pétin, p. 48) et
çorfeu; Yalfroicourt : cerf; Ventron : çorfeu (Adam, p. 308).
A. vulgca is l^EHS., Si/n., I , p. '.MO ; Scandix Authriscus L., Sp.,
368. Antlirisque commun. Vulg. : Persil d'âne, Cerfeuil hérissé
(D'-Berher, p. 184).
Chxrophyllum L.
Ch. hirsulum L., Sp., 37 L Cerfeuil velu. La Bresse : sw ;
Gleurie : ^ro^e (Thiriat, p. 86); Gérardmer : groffe (Thiriat,
lieux dits ms.) Qi sauvaiqc parhhin (Méline, ms.) ; Saint-Amé :
f^a/m^/ (Tiiirial, p. 42-2).
Mip'rhis Scoi*.
M. odoratu Scop., Carn., p. 207. Myrrhide odorante. Vulg. :
Cerfeuil anisé ou musqué (Berher, p. 185) ; Gerbamonl : gros,
parhin, litt. gros Cerfeuil.
Conium L.
C. maculatum L., S])., 349. Grande ciguë. Ghatel .• céijuë.
Hydrocotyle Tourn.
H. vuhjarisL., 6yj., 338. Hydrocotyle commun. Vosg. vulg. :
écuelle d'eau, nombril aquatique (D"^ Berher, p. 183 et Kirsch-
leger, I, p. 303).
Hryngium L.
E. campestre L., Sp., 337. Panicaut des champs. Vulg. :
— i>;j —
Chardon roulant, pique à l'âne, Chardon à cent têtes ; Chardon
Roland (Grimard, 236). Dans le Midi, en Italie et en Espagne :
épine de scorpion, épine à scorpion (Littré, v" Epine, n" 1);
Panicaut ordinaire, Chardon à cent tètes (Littré. V Chardon,
n" 2).
Sanicula TuURX.
6\ earopccah., Sp., 339. Sanicle d'Europe. Ban de la Roche :
saniclt; ; La Bresse : sa'm'tquc; Gérardmer : sente : Gerbamont :
sainique; Rebeuville : s'nique; Romont :sénique; Ville :snique.
Hédéracées.
Hedera Tourn.
H. Hdix L., Sp., "292. Lierre grimpant: Vosg. vulg. : le
Rampe (D'" Mougeot, p. 181 -3 il). Bainville-s-S. : rompe; Cha-
tel : Uare; Cleurie : rample (Thiriat, p. 87); Domèvre-s-M. :
/«are ; Eloj'es : ram/^/t',- Fontenoy-le-Ch. : Zmn'e ,• Fraize : rèchise;
Gérardmer : rf//ny5/e;Grandvillers : rampe de mohon (de maison);
Lemmecourt : Uare; Médonville : Havre; Moussey : rampe; La
Neuveville s-M. : rampard; Padoux : trimpe dibos ; Raon-a-
B. : rample; Raon-l'Etape : rampe ; Rouceux : liarre; Urimé-
ril : rampe (masculini. Cpr. Domgermain, rempâ.
Cornus Tourn.
Genre : La Neuville-s.-M. : coùniellèie et le fruit counielle.
C. sanguinea L., Sp., 171. Cornouiller sanguin. Tulg. : Cor-
nouiller femelle, bois sanguin, bois panais (Grimard, p. 260) .
Yosg. : bois puant (Berher, p. 187) ; Bois dur, Cornouiller san-
guin (Kirschleger, I, p. 34-2). Ban de la Roche : fissaine; Lemme-
court : bôs puant ; Olîroicourt : couônes de chive.
C. MasL., Sp., 171 . Cornouiller mâle. Vulg. : fuselier (Gri-
mard, 260) ; Vosg. : coruier (D'Berher, p. 186 et KirschI . , I, p. 342).
Drombrot-s.-V. fruit : côgnielle ; Lemmecourt : côgneleil et
fruit : cognelles; Rouceux : counielle ; Tranqueville : cot/gneil.
LORANTHACÉES
Viscum. TouRM.
V. albumh., Sp., 1451. Gui blanc. Vulg. : gillon (Littré, h.
— yC) —
v°), Guide clirne (Litlré, h. v"). Ban de laUoclie; ouïche; Broii-
velieures : vohhe ; Bru : vôhe; Cleurie : voac (Thiriat, p. 87) ;
Gornimont : vouac ; Eloyes : vooc; La Forge et Le Tholy : voc ;
Fraize : brè ; Gérardmer : vok beu ; Gerbamont : voac ei voaque;
Lemmecourt : glu, Médonville: pain de bique \ Morlagne : voxhe
(lilt. vert); Romont: breutoi; SauLvures : vouac; Vagney :uo2ar;
Val-d'Ajol : vac d'ogrèpine ; Ville : gu.
Obs. Notre correspondant de Romont nous indique que breutot
n'est pas sans analogie avecle français « brouter » ; dansceile lo-
calité il estquelqaefois très commun sur les Sapins, et on le cueille
pour le faire brouter parles chèvres. Cette interprétation peut
être corroborée par la forme de Fraize : brè, et de Médonville :
pain de bique.
Caprifoliackes.
Sambucus Tolr.n.
Genre : Bainville : sehu ; Brouvelieures : segeu ; Bru : snjeu ;
Bulgnéville : seugnon ; Celles : sagi ; Charmes : seihu, seugnon ;
Domèvre s. -M. : segîion ; Dumpaire : séu; Fontenoy : seuion;
Fraize : sago el sageu ; Médonville : seugnon ; Ménil-en-X. : sei-
gnon ; Mortagne : segeu et segu ; Moyenmoutier : soicu ; La
Neuvcville-s.-Ch. : fégnon; Padoux : saieii : Rouceux ; sugnon,
Saales : saiHe et saine ; fleur : fieu de saiice ; Saulxures : sent-
che ; Tranqueville : seugnon; Uriménil : saivu (pron. sè-vu) ;Ven-
tron : seuge ; Vexaincourt : séi, et g?-aines de séi (fruil) ; Ville-s.-
lllon : sèvu; Wissenibach : saieu.
S. Ebulus l.,Sp., 385. Sureau Yèble. Vulg. : gèble. yolles(G i-
mard, p. '.i(îd] Ban de la Roche: îles (plurielj;Bru : saieu tâhe,
litt. Sureau vert, allusion à la tige heibacée de cette plante ;
Bulgnéville : ys, pluriel ; Lemmecourt : gs ; Mazeley : ys ; La
Neuveviile-s.-Cli. : ys: La Neuveville-s.-M. : g ; OlïVoicourt : gs;
pluriel ; Romont ; y.
S. nigi'a L.,Sp., 385. Sureau noir. Ban de la It. : saiu ; Chatel :
sèà: Cleurie :.S(?_yeu (Thiriat, p. 87); Eloyes: soyou; Gerbamont:
seu, seuche ; Gerbépal : scieu ; Lemmecourt: seugnon; Raon
l'Etape : sageu, sohieu; Romont : séii ; Saint-Etienne : soiou ;
Saulxures : ner seuiche ; Le Tholy : sèiûe (Thiriat, p. 449) el iè-
yeu ; Vagiiey : seu (Thiriat, p. 47).
— 1)7 —
S. racemosa L., S//., 386. Sureau à grappes. Bru: soi/eu ; Cleu-
rie : bian sèycu (Thirial, p. 87); Eloyes : ùianc soyeu ; La Forge
et Le Tholy : i'oge sèyeu ; Gérard mer : roge seyé ; Gerbamont :
seu et seuche 7'oge ; Saulxures : }'oye seutche ; Uriménil : saivu,
plus rarement saiii.
Viburnum L.
Genre : Vulg. : Cheveux de la Vierge (Littré, v" Cheveux, 2");
Ville s.-Il!on : mansôgne.
V. Lau/ana L.. Sp., 384. Viorne mancienne. Vosg. vulg. :
mancienne (D' Beiher, p. 188). Ban de la Hoche : clnncouyon ;
Bulgnéville : mansinne ; Châtel : manhhôyp ; Lemmecourt :
tnancine; Offroicourt : mancine ; Hebeuville : mancine; Romont ;
inanhoë elbianchr cnrc ililt. blanc Coudrier, à raison de la blan-
cheur de son écorce).
V. 0/julus L..Sp.,SHï. Viorne Obier, souvent cullivô. Vulg.:
Sureau des marais (llriinard, 361;. Vosg. vulg. : boule de neige
iD'Mougeot.p. 182 ct342; Sureau d'eau.Obier D' Berher,p. 188).
Bru: boule de nôge, houle de neige; Cieurie : fraision ('Jhiriat,
p. 87); Cornimont : fralzlon ; Domèvre-s.-M. : bih fuma ; Gérard-
mer : fraisian ; Gerbamont : fraislon; Lemmecourt '.fausse man-
cine ; Médonville -.bonle de noge ; Roiiceiix : bou/e de nogt ; Uri-
ménil : boule dé nôge. connu sans être cultivé; Vexaincourt :
ablée ; W^issembach : crbet ; ne devrait-on pas écrire airbès par
rapprochement avec le fr. arbois ?
Lonicera L.
Genre : Ban de la Roche : bos de ckmellesfch=^/ihj; Brouvelieu-
res : (osse-lièce ; Grandvillers : rampe de bos ; Menil-en-X. : bos
de bigue; Movlagne : ra?«^x' ; Saulxures-s. -M. : tasse-liéve. Ohs. :
En patois niverna's, broute-biquctle (E. ^OEL, La oie de<i fleurs;
Hetzel, s. d. [1881], p. 192j. Grimard, p. 362, donne au=si ce
nom populaire, mais sans désigner la région, et il l'applique au
L. Pericly menton.
L. Caprifolium L., Sp., 246. Chèvrefeuille des jardins. Lemme-
court: chivi'e feuille.
L. Periclymenum L., Sp., 247. Chèvrefeuille des bois. Ban de
la R.: heindche el heudcke ; Gerbamont: lasse-liève ; Saulxures:
Flore l'oi'LLAnu: dks Voïge.'?. T
— 98 —
ta^ise-lii've ; èt-^lienne : losse-liéve; Le Tholy : tusse-live ;\aigney:
tasse li'éve (Tliirial, p. 87) et tnsse-Uève.
L. Xylosteum L , Sp., '248. Chèvrefeuille des buissons. Vosg.
vulg. : Camérisier des buissons (D'' Berher, p. 188). Lemme-
court ; bhs bianc : Offroicourt : chivefenille.
L. nif/ra L., Sp., 247. Chèvrefeuille noir. Vosg. vulg.: Camé-
risier noir (D"" Berher, p. 188j. Gérardmer: chékéion et chikéion.
RUBI.\CÉES.
Galhim L.
Genre : Brouvelieures : 7-ossion; La Forge et Le Tholy : j^osiion ;
Moyenmoutier : 7'cuiUe (masc, litt. rouille) ; Vadoux : pet-nant,
allusion aux propriétés des plantes appartenant à ce genre, qui
feraient cailler le lait [prendre, en patois joenre, participe pré-
sent pernant].
G. Cruciata Scop., Carn., I., p. 100; Valanlla cntciula L.,
Sp. 149 L Gaillet croiselte. Vulg. Croisette velue (Grimard, 365) ;
grateron (Liltré, h. v"). Ban de la Roche : savah/e re'ic.
G. verum Ij., Sp., loo. Gaillet jaune. Vosg. vulg. : Gaillet jaune,
Caillelait (Kirschleg., I, p. 355). La Bresse .• rossion, Gerbamont :
rossion ; Vagney : 7'ossillon.
G. si/lvalicum L., Sp., 155. Gaillet des bois. Cleurie : i-ossion
(Thiriat, p. 87). Cet auteur applique aussi cette dénomination
aux G. Mollugo, G. syloestre et G. saxalile i^nous nous disnen-
sons de la reproduire).
G. Mollugo L., Sp., 155. Gaillet mollugine. Gérardmer: rossion.
G. saxatileL., FI. suec, éd. 2, p. 463. Gaillet des rochers. La
Bresse: hianc-mouron ; Gerbanionl : bùinc-mviiron.
G. Aparine L., Sp., 157. Gaillet gratteron. Vulg. : herbe à la
punaise (Grimard, p. 367); Grateron rièble (Littré, V" Gaillet; ;
Glouteron (Litti-é, h. v'^). Vosgien vulg. : gratteron (D'' Berhei-,
p. 190). La Bresse : frèmln, bassiou, bussemain ; Cleurie : têchant
(Thiriat, p. 88), litt. sans doute attachant, par aphérèse ; La
Forge et Le Tholy: aittaichant ; Gérardmer ; rèle ; Gerbamont :
fremmain; Ofîroicourt; reuillo ; Mazeley : aipaitans, niasc. plur. ;
aipailè h. Uriménil et dans les environs signifie coller, attacher^
— 99 —
empaler. On sait que celle plante s'accroche aux doigt.<.
Saulxures : franimain.
(x. Iricorne Witiierl\g, Biit., éd. 2, p, 153. Gaillet à trois cor-
nes. Roinont : reuil (rouille).
Asperula L.
Genre : Vagney : hiaibe di vin, hiarbe pou fàra di vin.
A. cynanchica L., Sp., 151. Aspérule à resquinancie. Vulg. :
Herbe à l'esquinancie (Littré, v" Herbe, n° 4, col. 2 et Kirschle-
ger, I, p. 350).
.4. odoruta L., Sp., 150. Aspérule odorante. Vulg. : petit
Muguet, reine des bois (Grimard, p. 364); grateron (Littré, h.
Y"j. Vosgien ; Hépatique étoilée (D' Berher, p. 191;, reine des
bois (Kirschleg., I, p. 349). Ban de la Roche : 7-eine di bas; Mous-
sey ; )'eine di bas ; Romont : reine des bois.
Valkrianées.
Valeriana L.
V. officinalis L., Sp., 45, Valériane officinale. Vosg. vulg. :
herbe aux chats (Kirschleger, I, p. 361). La Bresse: Herbe de
Saint-Bivaxtié [St-Basiien] ; Charmes : herbe aux chailtes.
Saulxures : hiarbe de Sainl-Boahtié ;
V. Phu L., Sp., 45. Valériane. Phu. Ban de la R. : dchotte de
côpure ; La Forge et Le Tholy : hébe de keupesse.
V. dioica L., Sp., 44. Valériane dioïque. Bainville-a.- S. :
Imrbe de chailtes: Ban de la R.: tonne marie; Moyenmoutiei" :
l'hiepe di chailtes.
Valei'ianella Tourn.
V. oUtoria Mœnch., Melh., 493. Valérianelle potagère. Vulg. :
clairette (Littré , h. v") ; Vosg, vulg. : salade de chanoin.-
(Kirschleger, I, p. 364) ; rnàclie blanchette, bourselle, doucclU'
(Berher, p. 492;. La Bresse: douce at e ; Charmes; douçaU -,
Q\Qn\ÏQ;douçatle de moo (Thiriat, p. 88) ; Grandvillers :douço((r ;
Uriménil ; douçotte ; Vagney : douceatte (Pétin, p. 93j.
DlI'SACÉES.
Bifsacus Tourn.
Genre :Chatel: chodiun (\ïl[. Chardon).
— 100 —
D. syivestris Mill., Dict., 2. Cardère sauvage. Vulg. cabare
des oiseaux (Grimard, p. 377). Vosg. vulg. : grande verge de
pasteur (Kirschleger, I, p. 367 . Lemrnecourt ; pei'gnot ; Offroi-
court -.peignot ; Roniont : pêne de lovp (peigne de loup) ; Totain-
ville : pègne; Tranqueville : prgne.
l). Full(jnu7n'\\iLLD., Sp., I, p. 513. Cardère à foulon. Vulg.:
Chardon à bonnetier (Grimard, 377) ; Yosg. vulg. : Chardon à
foulon ou à bonnetier, cabaret des oiseaux, cuve,lavoir ou Lèvre
de Vénus (Kirschleg., I, p. 368. Ménil-en-X. -.peignes.
D. pilosiis L., Sp., 141 ; Cephalaria pl/osa Gren. et Godh., Fi.
de Franc, 2, p. 69. Cardère velue. Vosg. vulg. : verge à pasteur
(Berher, 193) ; petite verge à pasteur (Kirschleger, I, p. 368).
Knaulia Coult.
Genre : Moycnmoulier : botnn d'' collin, litt. boulon de gilet;
Oiîroicourt; oraie de brebis [ovaxWc).
K. arvensis Coult., Dips., p. 29 (1823); K. commimis Godb.,
FI. lorr., i, p. 322. Knaiitie des champs. Vulg. : langue de
vache, oreille d'âne (Gillet et Magne, 19?); Gerbainont : Sainl-
Gérau; [lomont, : longue dé brrhis; Lemrnecourt : poltes, fém.
|)lur.
Scahiosa L.
Genre : La Bresse : lèle de clumn; Offroicourt : oraiede brebis;
Ilebeuville : pnlte; Saint-Klienne : tète d'ouhé (tête d'oiseau).
S.succisa I-., Sp. \i>. Scabicuse succise. Vosg. vulg. : mors
du diable, herbe de saint Joseph (Berher, p. 194). Romotft :
longue dé berbis, litt. langue de brebis.
SVNANTllÉRÉES.
Eupaloriuin L.
E. carinabinum L., Sp., 1173. Euputoire à feuilles de Chanvre.
Vosg. vulg. : Chanvre d'eau, chanvrin, herbe de sainte Cuné-
4onde (Berher, p. 19i); herbe de sainte Cunigonde (Kirschleger,
I, p. 463).
Adenostgles Cass.
A. alb fri.ns Rciiu., FI. cxcurs., p. 278; Cacalia albifrons L. fil.,
SuppL, 353;. 4. Petasiles Bl. et Fing. Adenostyle blanchâtre.
— iOl —
Vosg. vulg. : Pied de cheval des forèls (Kirschleger, 1, p. 464).
Gleurie : chapeau de loup (Thiriat, p. 89) ; La Forge et Le Tholy :
chaipé (Tloup: Gérardmer : ckèpeil dloup ; Vagney : chaipé de
loup.
Petasites Touiun.
P. of/îcinalis Moencu., Metii., 558; Tussilago Petasites L., Sp.,
121o. Pétasite officinal. Vosg. vulg. : grand Tussilage, chapeau
de bœuf, chapelière, herbe aux teigneux, chapeau de bœuf
{D'"iMougeot,p. 184-344); herbe aux teigneux, chapelière, contre-
peste (Kirschleger, I, p. 465). On ne m'a envoyé que le nom
patois du Ban de la Roche : chepa de bôo . ^\. Thiriat, p. 89, ne
donne rien. Cette plante, sans être rare, comme le dit cet auteur,
est assez commune.
P. albus G.ERTN., Fruct.., % p. 406; Tussilago alba et frlgida
WuxM., Phyt., 1003. Pétasite blanc. Gérardmer : chèpeil dloup ;
Saulxures : ballauhhe, fém.
Tussilago L.
T. Farjara L., Sp., 1 214. Tussilage pas-d'àne : Vulg. : pas-de-
poulain (Grimard, 401); Vosg. vulg,: pas d'àne (D"" Mougeot,
p. 184; Kirschleger, I, page 464; D'" Berher, p. 195; Gillet et
Magne, 234; Littré, v° Pas, n° 25). Bainville-a.-S. : pais d'âne;
Ban de la R. : /tous d' saint Antane, fleurs de saint Antoine;
Charmes: tocon; Girecourt-les-V. : taquon; Lemmecourt : pais
d\ine et tocon; Ménil-en-X. : taquons; La Neuveville-s.-Ch. :
tocons, pluriel; Ofîroicourt : tocon; Rouceux : pais-d'âne; Uri-
ménil et yiWe.: tocon. Ce nom se rapproche du français vulg.
taconnet, dont il paraît le thème.
Solidago L,
S. Virga aurea L., Sp., 1235. Solidage verge d'or; Bru :
vouoge d'or.
Aster Nées.
A. amellusL., Sp., 1226. Aster amellus, œil du Christ (Berher,
p. 196).
A . chinensis L. ; Callistephus chinensis Cassini. Reine-margue-
rite (cultivée). Vulg. : marguerite-reine, marguerite d'Espagne.
— 102 —
lladol et Uriménil : marguerite, grande marguérUe d'autône;
Saint-Amé et S3'ndicat : marguerite d^automne (Thiriat, p. 126).
On sait que le genre Aster est voisin du genre Bellis, et nous
verrons que le H. perennls s'appelle en patois ^j'/Z/e marguerite,
Bellis L.
B. pcrennis L., Sp., 1:248. Pâquerette vivace. Vulg. Petite
Marguerite (D-- Mougeot, p. 184-344; D' Berher, p. IOG-187;. La
Bresse : mwarguite, œilla (oîillet) ; Bru : pauquerette; Cliatel :
marguerite ; Gleurie : petite marguerite (Thiriat, p. 1 26); La Forge
et LeTholy : bianche marguei'ite ; ^\oyQX\moxxi\%T : petiote margue-
rite ; Oiïroicourt : marguerites, pluriel; Rouceux : marguerite :
Saales : Saint-Chan (litt. St-Jean); ce renforcement existe aussi
dans le pays messin : on connaît Clian Neurlin, poème patois.
Uriménil : p'iitc marguerite , p'tit Saint-Jean.
Dvronicum \i.
D. Pardalianc/ies AVilld , .S'/>., 3, p. 2113. Doronic morl-aux-
panthères. Vosg. vulg. : Doronic à racine de scorpion, grand
Doronic (Berher, p. 197'.
Arnica L.
A montana L,, Sp., 12.")o. Arnica des montagnes. Vulg. tabac
de montagne (G. et M., 230); tabac des montagnes (Grim., 415),
bijtoine de montagne (Littré,h.v°). Vosg. vulg. : Arnique, arnica;
Bétoine ou Plantain ou Tabac des Vosges, panacée des chutes,
Doronic d'Allemagne (Kirschleger, I, p. 472). Tabac de capucin,
Tabac des Vosges, panacée des chutes (D"" Berher, p. 197). Ban
de La Roche : savaidge tuubac; La Bresse : tabaque dé caipucliè;
Brouvelieures : ernica, toboque de caipucin; Bru : toboc dé caipu-
cliié; Gleurie: ernica; tabaque dé kèpucin (Thiriat, p. 89 1 ;
Fraize : sauvaige tabaque; Gérardmer : fiô d'hhnùhhc; Moyen-
moutier : arnica; Moussey : savaidge toboc.
Senecio L.
Genre : La Bresse : sèmecon; Brouvelieures : semçon; Bru :
sèmeçon; Ghatel : seumeçon; Fontenoy : sonneçon; Fraize : se7nço ;
Lemmecourt : séneçon; Mortagne : sèmeçon; Padoux : semmeçon ;
— 103 --
La Neuveville-s.-M. : séneçon; ïotainville : seneço» ; Tranque-
ville : senmeçon.
S. vulgaris L., Sp., 1516. Séneçon commun ou des oiseaux.
Ban de La H.: someco; Gérardmer: sèmeson ; Gerbamont: semçon
Raon-l'Et. ; séneçon {ïe delà 1"" syllabe muel); Romont : sémcon.
S. Jacohxa L., Sp., 1219. Séneçon Jacobée ; vulg.: herbe de
saint Jacques (Littré, v° herbe, n° i, col. 3) ; Vosgien : herbe ou
fleur de saint Jacques (Berher, p. 198). Ban de La Roche:
savaidge rue.
S. sm'racenicKs L., Sp., 12:21; 6'. Fachsïi, Gmel., Bad., 3,
p. 444.; Séneçon sarrasin. (Kirschleger, I,p. 477, donne Consoude
des Sarrasins). Ban de La Roche : dchotte di; ckeuve.
S. Jacquinianus RceB., FI, exe, p. 245. Séneçon de Jacquia.
Gerbamont : verge d'or.
Artemisia L.
A. Absinthhnn L., Sp., 1188. Armoise absinthe. Vulg. :
Armoise amère iGill. et M., 227) ; aluine herbe sainte (Grimard,
391) ; absinthe majeure (D"" Berher, p. 199) ; Wermulh (Kirs-
chleger, 1, p. 4901. Ban delà R.: voiierrneute [OherWn, p. 269) et
vermetle ; La Bresse: maubron, et plus rarement fwô; Bru:
aubsine; Gleurie, Saint-Amé et Syndicat: /bwau (Thiriat;,p. 126);
Cornimont : maubris; Fraize : epsinthe ; Médonville: epsinthe ;
Moyenmoutier : absife; ^adoux : ah'moize; St-Etienne: fouau ;
UriméniI,connueseulement comme boisson, f«'ôs?»^Ae(pron. ein);
Vagney : foau.
A. vidgarish., Sp., 1188; Armoise commune. Vulg. herbe
Saint-Jean ; herbe à cent goûts (Grimard, 391), couronne de
Saint-Jean (Gill. et M., 227), Herbe de Saint-Jean (Litt., v"
Herbe, n" 4, col, 3K Bainvilie-a.-S. : a^rmoèse; Ban delaR.:
wormette ; Bulgnéville : maubouè ; Gliatel : grante ormoése ;
OfTroicourt : ormoise ; Romont : armoèse; Vagney: fia de Saint-
Jean (Pélin, p. 122).
A. Dracunculus L. Estragon. Moyenmoutier: estrégon ; Mov-
lagne et ïranqueville : esirogon; Uriménil : estrogon.
Tanacetum Les s.
T. vulgare L., Sp., 1148. Tanaisie commune. Vulg. herbe aux
— 104 —
vers (Gill. el M., 228, et Litiré, v" herbe, i", col. 3). Vosgien:
barboUne (D.' Berher, p. 199). La Bresse: lierbe-de-coque ; Bru :
borbotine.
Leucanlhemum Tourn.
L. vulgare Lam. , FI. fr., 2, p. 1 37 ; ClinjsaïUhcnuim Leucanthe-
rnum L., Sp., 1251. Leucanlhème commun. Vulg.: grand œil de
bœuf (Gill. el M., 22o); Chrysanthème des prés (Litiré, v"herbe,
4, col., 3); Vosg.vulg. : Saint-Jean (D'Mougeot, 185-345 ;) grande
pâquerette (Kirsch., I, p. i93j ; grande marguerite des prés,
Saint-Jean (D' Berher, p. 200,etD']Mougeot, p. 185^; œil-de-bœuf
(D"^ Berher, ibid.j. Cleurie: bouquet dcSaiut-Jean (Th riat, p. 90) :
Dounoux : marguerife, Saiiit-Jcuu ; Gérardmer : fio de Saint-C han ;
Gerbamont : bouqua dr Suinl-Jmn ; Uriménil: Sainl-Jean.
Chnjsanlheinuui Touhn.
Ch. srgi'fum L., Sp., 1254. Chrysanthème des moissons. Vosg.
vulg. : Orllour, marguerite dorée (D*^ Mougeot, p. 185 et D""
Berher, p. 200). Moussey : movguerile.
Malricnrin L.
Genre :Gerbamonl: boarbo/ine ; Médon\\\\e : chrysanthème;
Moussey: movguerite ; Offroicourt : marguerites, pluriel; Val
d'Ajol : inargurrifi s.
M. Chai/Kimillii L., Sp., 1256. Matricaire Camomille. Ghatel :
ioinomge; Cleurie: crtwo//«7/e(Thiriat, p. 90j; Padoux: camomille;
Uriménil : caïuamge sauvaige.
M. Parthenium L. Matricaire pyrèthre ; cultivée et (juelquefois
subsponlanée. Ban de La Roche: petites couades de beurre, el
dchotte de rie; La Bresse: barbotine ; Cleurie: boarbotinc
(Thiiiat, p. 126); Cornimont: grofj'e; Uriménil : c/ysa/j^/iè/if,
fém ; Vagney : boirbotine.
Anthémis L.
Genre : Brouvelieures : camomille ; Offroicourt : marguerites ;
Uaon-lEl. : brûle- feu, marguerites; Yal-d'Ajol : marguerites.
A. arvcusis L., Sp., 1261 ; Chamxmelum arvcnse Au.., Ped , 1 ,
p. 186. Anlhémide des champs. Vulg.: œil de vache (Gillet et M.,
— 105 —
223) ; Vosgien vulg. : camomille fausse des champs (D"" Berher,
p. 201, fit Kirschl., I, p. 496).
A. Cotula L., Sp. 1261 ; Chamsemelum Cotula All., Ped., I,
p. 186 ; Anthémide fétide. Vosg. vulg, : Camomille des chiens
(D' Berher, p. 201) ; Camomille puante (Kirschl., I, p. -i96y,
Romont : emeréle.
A. grand)p)ra Ram.;, Anthémide à grandes fleurs ; cultivée.
Cleurie, Saint- Amé et S\'ndicat : marguerite d'hiver ^Thirial, p.
126) ; Uriménil: margw'rile d'hiver:
Tagt'li.-x TouRX.
T. erecta L. Tagète dressée. Vulg. : fleur des morts, grand
Œillet d'Inde (Littré, v" Œillet, 2, n^^ 3, col. .3,); (cultivé).
La Forge et Le Tholy : passe-velours.
T. patula L. Tagète étalée. Vulg. : petit Œillet d'Inde. Cleu-
rie^ Saint-Amé_, Sjndicat: j.usse-velours (Thiriat, p. 126;; La
Forge et Le T\io\y. pasi,e-vclours.
Achtllea L.
A. Mi/lefoliumL., Sp., 1267; Achillée Mille-feuilles. Vulg.:
herbe du cocher Littré, v" Herbe, 4, col. 2;. Vosgien: herbe aux
charpentiers iD"' Berher, p. 201. La Bresse: Herbe de mille- feuilles;
Bvo\i\e\'iexMes : herbe de copresse; Ban dii la Roche; tonnelle;
dchotte de cherpeté eldchotte desayatte; Chaiel: mille fouyottes ;
Cleurie : herbe d'millc feuilles, herbe d'copesse (Thiriat, p. 90);
Mazeley : hdbe ai cent feuyes ; Médonville : harbe de mille feuilles;
Moyenmoutier : mille- feu, masculin; Offroicourt; mille- feuille ;
Saales: mille-fouille; Le Tholy et La Forge; keurné et mille-
feuilles ; Tranqueville : harbe de dindon ; Val-d'Ajol : nulle- feuille .
A.PtarmicaL.,Sp., 1266. Achillée sternulaloire. Vosg. vulg.;
herbe à éternuer (D"" Mougeot, p. 18o; D"" Berher, 281); estragon
sauvage (D"" Berher, l.c); ptarmique, estragon, herbe à éternuer
(Kirschl., I, p. 499). Ban de La R. : savaidge cicile; Bru : hièbe
aitonnoué; Chatel: hièpeai tonoé; Fontenoy : saignie; Uriménil :
estragon sauvaige.
Bidens L.
B. iripartita L., Sp. 1167; Bident triparti. Vulg.: Bident
- 100 —
Irifr.liolé (D'"Moiigeot, p. 185 ; Vosg. vulg. : tête cornue, Chanvre
aquatique (D'' Berher, p. 201-202). Romont; pormed', litt. par-
mentier, tailleur, allusion aux arêtes des akènes qui s'accro-
chent aux habits.
Ht'Hanthus L.
H.annuus L. Hélianthe annuel.; vulg. : soleil, tourne-soleil
'cultivé). Vosg. vulg. : Girasol (Kirschl., I, p. 502). Charmes :
ournant-soleil; Chatel: /0!//vîe-so/; La Neuveville.s.-M. : toûrn~
selô ; Uriménil ; (onnié-s'lo.
If. tuhcrosus L. Hélianthe tubéreux ; vulg. : Topinambour
Littré , v" Hélianthe); poire de terre (Grimard , p. 387);
.\rtichaut d'hiver (Littré, v" Artichaut) ; (cultivé;. Bulgnéville:
poulcrro, subst. fém, ; La Bresse : toupi; Charmes; poère de
ii)re ; Chatel : poère de Hère ; Grandvillers : pomme poére ;
.Vlazeley : pouère de tare ; Ménil-en-X. ; poiu're de tare ;
Saulxures-s.-M. : pouère dé tiare.
Corcisar/la Mkhat.
C. lleleniinn yimxi, FL par., 1" éd., 1, p. 261 : hiula Hek-
niumL., Sp., 1236. Corvisarlie Année. Vulg.: Aunée (Littré);
aromate germanique; œil-de-cheval (Gillet et Magne, p. 217) ;
Vosg. : Aunée, campana (D"" Mougeot, p. 184, D' Berher,
p. 202] . Ban de La Roche : hâte gensine; Cleurie, Saint-Anié et
Syndicat: rr;////>fl//a (Tliiriat, p. l'27) ; Vagney : campana.
Inula L.
/. Conijza DC, Pmdr., "y, p. 464; Comjza sgitarrosa L., Sp.,
1205 ; Inule conyze. Vulg.: grande conyze. Vosg. vulg. : Conyze
rude (D"" Mougeot, p. 185, 345); grande herbe aux puces
fKirschleg., I, p. 483;) herbe aux punaises (D' Berher, p. 202) .
Cleurie : aunée (Thiriat, p. 90!.
/. Hclenium L. (Cultivée). Vosg. vulg, : Aulnée (Kirschleger, I,
p. 480). Ban de La il.: ffàte-Gensinc (Kirschleg., loc. cit.).
Pulicaria Gj:rt.\.
P. vulgaris G.ert.x., Fruct., 2, p. 461 ; Inula Pulicaria L., 5/;.,
1238; Pulicaire commune. Vosg. vulg.: herbe aux puces, petite
Conyze (D' Berher, p. 203) .
— 107 —
P. dijscnlcnca Gjîrtx., Friirl., 2, p. 461; Jiuda di/sentcrica
L., Sp., 1237. Pulicaire dysentérique. Viilg. : herbe de saint
Roch(Littré, 1. c.)
GnapliaVium Don.
G. idi(/()WSHm L., Sp., 1200. Gnaphale des lieux fangeux.
Vuig. : pcrlière des lieux fangeux (D"" Mougeot, p. 186). Ban de
La Roche : savaidge roinari ; Gornimont ; minons.
G. sijlvaticwn L., Sp., 1200. Gnaphale ou perlière des bois.
Vagne}' : pailte dé chailic.
Anienno.ria R. Browx.
A. dioica G.ertx., Frucf., 2, p. 410. tab. 167, f. 3; Gnapha-
Ihtm diokvm L., Sp., 1199. Antennaire dioïque. Vulg. : le pied
de chat (D^ Mougeot, p. 1S6 et D^ Berher, p. 203) ; herbe blan-
che, œil de chien fOill. etMag.. p. 219); herbe pied de chat (Lit-
tré, V" herbe, 4, n" 3j. Ban de la R. : pied de chaette ; La Bresse :
paite-de-chaiti' ; Brouvelieures : pi de chetle ; Cleurie : pelte dé
clieite (Thiriat, p. 90); Fraize : pi de tchaitte : Gérardmer: pie
d'chaittr •,Gerhépa\: pie de tchct; Moussey: pied de chatte ;Moyen~
mouliev: pié de chetle ; Uriménil : pailte dé chaitte ,- Vagney: 7ni-
non el paifte de chaitfc (Pétin, p. 18.5 et 50).
Fi logo ÏOLRN.
F. (jeri/ianica L., Sp., 1311. Gotonnière d'Allemagne. Vosg.
vulg. : herbe à colon (D' Mougeot, p. 186-346).
Calendula Neck.
C. off'irimdish. Souci ofl'icinal (cultivé); vulg. : Souci desjar-
dins, fleur du soleil, fleur de tous les mois (Littré, v" fleur, 19).
Bru: motte de jodie ; Médonville: marguerite de m ko ; Saulxures-
s.-M. : rorhion (dim. de corbeille, dont il serait le masculin « cor-
beillon ») ; Uriménil : souci, souci d'moè.
Carduinecc.
Nous voici arrivé à la tribu des Garduinées, dans laquelle
M. Godron et M. Berher comprennent les genres Onopor-
don Vaill., Cirsiurn ïourn., et Carduus G.ertn. J'y aurais
— 108 —
ajouté le genre Sihjham, mai» je n'ai pas liouve de nom vulgaire
du Chardon Marie, car le langage populaire ne distingue même
plus les genres. Il réunit toute cette tribu ou à peu près du
moins) sous le nom de chardon. (Juelques patois, notamment ce-
luide Lemmecourt,y comprennent même le genre Carlina. ^ous
allons en donner les noms vulgaires et patois en reprenant tou-
tefois la classificalion en genres et en espèces quand nous en
trouverons la rare occasion.
Tribu : Bertrimoutier : Ichadon : La Bresse : c/utdon; Biouve-
lieures : chardon ; Bruyères: rhodon ; Celles: chodon ; Charmes:
c/tarf/o» ! Fonlenoy : r/<u(//o//; Fraize: Ichado «sic»I Girecourt-les-
\ .: ehadhjn [Xéam, 381); Lemmecourt : rhrdion, rhcidiun ; [y
compris le genre Carlina Tourn; Ma/.eley : rhodion ; Médon-
ville : chaidion; Moussey : chodon; Aloyenmoutier : chodon; La
Neuveville-s.-Ch. : chàdion; La Neuveville-s.-M. : chodion; Raon-
TEt. : chodon ; llomont : chodion : Sanchey : hhodion ; Saulxu-
res : tchadon ; Tranciueville : chùdion ; Uriménil : chodon ; A'^a-
gney : chndon (Pétin, p. '.8) ;(i\, (ùnaie, échardc (ibid., p. iO);
Vaubexy : hhndion (Adam, p. 2ii el kchadion (id, p. 10) ; Ville
s.- \. : chodion.
Oiio/tordon Vau.l.
0. Acanlhiani L., Sji., W'.'iS. Onoporde Acanthe. Vulg. ; pet
d'âne (D"" Mougeot. p. <87 et D' Berher, p. 205); Chardon aux
ânes, épine blanche, ailichaut sauvage ^D'' Berher, I.c).
Charmes : arlichauf sunvai'jc.
Cir'iinni TouuN.
C. lanreolatai/i Scni'., Carn., 2, p. I JO: Cardans luncqolatus
L., Sjj., \ 149; Cirse lancéolé. (.U. (îodron écrit Circe (passim),
M. Berher et M. MouiJieot Cirse. Littré ne donne ni l'un ni
l'autre). Ménil-en-X. : chodion bosa ; Romont : chodion d'âne.
C. palastre Scop., Carn., 2, p. 128; Cardua.s /julashis L., Sp.
1151. Cirse des marais. Vulg. bâton du diable (Grim., 380).
Cleurie : c/irtrfon rfd/?rrts (Thiriat, p. 91); Gérardmer : chodon.
C. okraccwa Scop., Carn., 2, p. 124 ; Carduus oleraccus\iLL.,
Dauph., 3, p. 21; Cirse comestible. Vulg. : Chardon des prés
— 109 —
(D' Berher, p. 205;. Offroicourt : herbe .so/a?/e;Romonl : grcynot
d' poithé , litt. groin de cochon (pourceau).
C. acaulr All., Pnl., 1, p. 1o3 ; Carduus acaidis L., Sp.,
1156. Cirse acaule. Vulg. : Chardon nain, petite Carline rouge
(D' Berher, p. 206;.
C. arvensc Scop., Carn., 'i, p. 126; Carduus arvensis Lam.,
DicL, 1, p. 706. Cirse des champs. Cleurie : chodon dâ champs
(Tliiriat^ p. 91'; La Forge et Le Tholy ; chadon d'pinin pays
(delà plaine, litt. dup/a/n pays ; cpr. le franc, plain-chant);
Vagne\' : c/iâdon des champs.
Cijnara L.
C. Scoli/mus L. Artichaut (cultivé). Brouvelieures : airlichaul;
Fonlenoy : artichaut: Frai/.e : artichaut: et variétés a/"/j>Aaw<
voéde, arlich. vert; artichaut violet, art. violet; Girecourt la-V. :
arlichou: Raon-s.- P. : artichaut ; Uriménil : artichaut (peu cul-
tivé).
Carduus G.ertx.
Genre : Bainville-a.-S. : chodion': Offroicourt : chaidion.
Ccntaurea L,
Genre : Chatel : ci/itaurée; Fontenoy : cotitaurée; Padoux :
rintaurée ; Roniont : tcfe d'ouhc.
C.Jacea h., Sp., 1293. Centaurée Jacée. Vulg. : maillons,
têtes d'alouettes (Grimard, 384); chevalon (Vilmorin, Catal.
1882, p. 91); Vosg. vulg. : jacée des prés (Kirschl., I, p. 448).
Chatel : tête d'ouhc; Moyenmoulier : boton de jupon; La Neu-
veville-s.-Ch.: tête d'ojelot; RaiOn-ÏEiape : têtes de Louis-Ma-
jou. Celui (jui a fourni ce renseignement à mon correspondant,
M. le D' Raoult, n"a pu indiquer l'origine de ce nom patois. Il
existait, il y a longtemps, un Louis Majou, fort inoffensif et sans
ennemis, qu'on croit né à Raon.
C. nigra h., Sp., 1288. Centaurée noire. Gérardmer : tête de
prête.
C. montana L., Sp., 1289. Centaurée de montagne. Yulg. ;
grand Bluet (D'' Berher, p. 208) ; grand bleuet (D-- Mougeot,
p. -187); spontané dans les l.autes Vosges : cultivé dans les
— 110 —
jardins de la plaine. Ban de la Roche : acra'ie dé cheuve\ Bru :
bleuietle de montaigne ; Uriménil : giand hhiel et hlinjel (blu-iè).
C. Cijanus L., Sp., 1289; Centaurée bleuet. Vulg. : baibeau,
aubifoio, casse-lunettes (Grimard, p. 381); Centaurée bleue
(Littré, V aubifoini. Ce dernier auteur donne aussi aubiton, et
le normand aiibouffin, blavelle, blavéole (Littré, h'* v'"; il
écrit bluet et bleuet). Vosg. vulg. : bluet ordinaire, casse-lu-
nettes (Kirschleger, 1, p. 451). Ban de la Roche : bialch boquel
{^ch = /i/i\ ; Bru : bleaieltc dé bié; Domèvre-s.-M. ; bbni; uirecourt
les-V. : bleuclfe; Ménil-en-X. : bleuet te; Moussey : biai boquel ; Of-
froicourt : bleuet; Padoux: godot; Rouceux : ^A,'«/'.V/f';SauIxures :
biô /Tolainville et Mortagne : bleuietle ; Tranqueville : bleuctte ;
Uriménil : bluet et blthjet ; Yexaincourt : hlietôle (lilt. étoile ;
epr. Centaurée étoilée, C . Calcitrapa, ci-dessous).
C. Calcitrapa L., Sp. 1287. Centaurée chausse- trape. Vulg. :
Chardon doré (Littré, h. v", n" 2) ; Chardon étoile (Gill. et M.,
210); chausse-trape laineuse 'Littré, h. v"i: Centaurée étoilée ;
(D'Berher, p. 208 .
Kenti'ophylUua Nkck.
A', lunutuin DC. et Duitv, /Jnt. ijalL, 293; Cartluimus lanatus
L., Sp.^ 1193. Centrophylle laineux. Vulg.; Chardon béni
(Grimard, p. l'85); quenouillette laineuse (U"" Mougeot, p. 187 et
D'- Berher p. 208).
Curlinu TouuN .
Genre : Lenimecourt : cheidiou, chèdion.
Lujipd ToUltN.
Genre : La Bresse : permuté; Brouvclieures : perinàleye:
Charmes : attrape; (^évAYémev ; tècliant, masc. ; Médonville :
baidane : Ménil-en-X. : renards ; Morelmaison : permetted ;
Moyenmoutier : chalpé de bieu (lilt, chapeau de bœuf); La
Neuveville-s.-Ch. : rend (renard) ; OfTroicourt : le renord; Pa-
doux : bairdaine; Roinont : pormeté\ Sanchey : porrnote;/es;
Tranqueville : buuton de souldat; Uriménil : pormotèyes, plur.
mascul.; Yagney : permette (Pétin, p. i{\)Qi permcttei.
L. minor DC, FI. fr., 4, p. 77; Bardane à petites têtes, petit
- m —
glouteron (D' Berher, p. 209). Gerhamoiii : painetté ; Lomme-
court : peignot.
L. major (joertn., Fruci ., :2, p. 379. Bardane à grosses lètes.
Vulg. : Glouteran, Grateron (Liltré, h. v'"); grande Bardane
(Kirschleger, I, p. 456). Ban de la Roche : pouameté, poarmeté;
Cleurie : permeté (Thiriat, p. 91 j ; La Forge et Le Tholy : per-
metèië; Lemmecourt : peignot ; Vexaincourt : pormenteu.
Cichorium L.
C. Inlijbus L.^ Sp.. H42. Chicorée sauvage. Domèvre-s.-M.
chicouraîlle; Gerbamont : chicourée; Saales : dent de cheine; Mor-
tagne : chicouraîlle: Totainville : chicordille; ïranqueville : chi-
corâille ; A'agney : saucaige chicorée (Pélin, p. oo). J'ignore si
la var. sativum G. B. est cultivée dans nos Vosges.
Cultivé C. Endivia L, Vulg, : Scarole, Escarole (Littré, v"
Escarole). Les dénominations recueillies ne paraissent pas net-
tement distinguer les variétés crispa, Endive ou Escarole cré-
pue et frisée, et ïanguslifolia, Scariole ou Escarole. Charmes :
chirorèye; Chatel : endife; Fontenoy-le-Ch. : endive frigie. {avi-
sée); Morelmaison : chicouraï ; La Neuveville-s.-Gh. : chicoa-
roge. Variétés : Chatel : escarole, scarole ; Uriménil : p'iite en-
dive {\ar. angustifolia \ frihâge, frisée, crépue.
Arnoseris Gûerïn.
A. rninima G.ERr., Fruct., 2, p. 3oo; Hgoseris ntinimah., Sp.,
1138. Arnoseris fluette : vulg. petite dormeuse (D'' Mougeot,
p. 188etD'Berher, p. 210).
Lampsana L.
L. communis L., Sp., 1141. Lampsane commime. Vulg. :
gras de mouton (Grimard, p. 402); Herbe aux mamelles (Littré,
\° Herbe, 4, col. 2 et Berher, p. 210). Ban de la Roche : graese
geline ; Romont : grasse geline.
Hgpochicris L.
H. radicata h., Sp., 1140. Porcelle enracinée. La Forge et
Le Tholy : sauvaige pehhèlèie , lilt. sauvage Pissenlit; Gérard-
mer : sauvaige pot d'chévau ; Gerbamont : chicourée sauvaige ;
— 112 —
Raon-l'Et_, : crepiou. On fait quelquefois entrer cette plante dans
la nourriture des cochons. Romont : tante dé prête (tante de
prêtre).
Leontodon L.
Genre: Vagney : péhhelé sauvaige.
L. proteiformis Vill., Dauph., 3, p. 87. Liondent prolée
fGodr., I, p. 449), protéiformc (D' Mougeot, 189), protée
1)' Berher , p. 2H). Gérardmer : crépion, niasc. siug.
Scorzonera L.
Se. humUis L., Sp., \\\z. Scorzonère humble. Vosg. vulg. :
bombarde (D'' Berbor, p. i\±, \)' Mougeot, 189 l Littré ne
donne pas bomltarde. Bulgnéville : boucot ; Bru : bombdbc de
môsicii; Charmes : boinbatc et bombaitii': Dombrot-s.-V. :
bouco; Médonville : cscorsonèrc ; Ménil-en-X. : brira; Padoux ;
bombade; Raon-a.-B. : bolibo; Romont : bombate; Saint-Etienne :
licrossonèrc ; Uriménil : chàbricà, rbà d'chirfe , bomhndr.
(Cultivé) 5^. blspaiiicn L. Scorzonère d'Espagne. Vulg. : noir
Salsifis, Salsifis d'Espagne. Chalel : scorsonère; Domèvre-s.-M. :
seorsenèle: Mazeley : corsunèle; Padoux : eorsonelle; Tranque-
ville : escorsionnrre ; Urinicnil ; eohonéic.
Tr(iQopo(jon L.
T. pratemis I.., Sp., \ I09. Salsifis des prés. Vulg. : barbe de
bouc; tarliboulote (Griinurd, p. 406); normand sercifi (Littré,
v" Salsifis); Vosg. vulg. : cercifis, barbe de bouc (Kirschl., I,
p. 430). Bainville-a.-S. : comboitliclot ; Bulgnéville : boucot;
Lemmncourt : boxitenique ; Médonville : boideniqiic ; Offroicourt :
boHca; Romont : boinbatc; Tianqueville : boue; Totainville :
bricd; Ville-s.-I. : c/ià d'cli//fe.
(Cultivé) 7\ porrifoUum L. cultivé sous le nom de Salsifis,
Salsifis blanc, ou commun de l'Académie. Salsifis blanc (Littré;
(jrimard, p. i06); Baiberon (l.illré, h. v°). Vosg. vulg. : Sal-
sifis rouge ou blanc (Kirsclileger, I, p. 431 j. Bru : bombàde
blanche; La Neuveville-s.-M. : boca.
Taraxacum Juss.
T. officinale Wigg., Prim. FI. Jloh., p. 50; Leontodon
Tnraxaeutii L., Sj).^ 1!22. Pissenlit oniciiial. V'ulg. : Pissenlit
commun, dent de lion (Liltré, v" Dent, n" 13 . Ban de la Roche :
kenucs, el pic/nHé ich = /ih, ; Berlrinioutier : dont de Ic/icu; La
Bresse : chirourr et pexe è lée ; Brouvelieures : pi;he c Icije; Bru :
dot d'c/tic; Ghalei : dot d'ilâu; Cleurie : pr/i/iHè et c/iicoré;
Docelles : dot-de-rhie (Adam, p. 3l2j,- Domèvre-s.-M, : pinichon-
leil\ Fontenoy : chlendol el pec/n' on /e>'/; La Forge : pchhelèïe ;
Fraize : po/i/iélei; Gérardmer : pot d'c/iécau; Gerbamont :
pehhelé et chicourée; Gerbépal : pohhèley; Girecourt-Ies-V. :
pissaulil ; Grandvillfrs : pissaiifit et dot d'chiln; Lemmecourt :
pec/œ on leil; Alédonviile : prnc/if un kil; Ménil-en-X. : c/il-
coraïe; Mortagne : dot d'chin; Moussey : dont de c/iicn: Moyen-
moutier : dont de chien; La Neuvevilie-s.-Ch. : c/fle-dot; La
NeuveuilIe-s.-M. : pec/ionlèie; Padoux : dot d'chin; llaon-a.-B. :
dot d'chié; Uaon-l'Et. : pissolef ; Bouceux : pissaulit; Rouge--
Eaux : pohhè-knje (^Adam, 312, bien que cet auteur le mette
sous la rubrique « Chiendent »); Roville : dot de chié; Saales :
penche è lèi/e; Sanchey : dont dé chic (Adam^, p. 312) et donts de
chiè; SauLxurcj : tchiconré de jjrùa; ïolainville : chicouraille;
Tranqueville : picholeil; Uriménil : dot-cC chié ; Yagney : pehhe/r
(Pélin, 109) el péhhèlé; Yexaincourt : pissaulits, plur. et dont
de chien; Wissembach : dont d'chiin.
Lac tue a L.
L. aatica L., Sp., 1 1 18. Laitue cultivée. Bru : Idtne ; Chatel :
.suldle, Idtne; Fonlenoy-le-Ch. : 6o/(/f//t^; Girecourl-les-Y. : //t??'-
batte ; Morelmaison : sni/atié ; La Neuvevillc-s.-Ch. : sailatië ;
La Neuvevilie-5.-M. : solatié; Haon-a.-B. : soldte ; Raon-l'Et. :
salait ié ; Tolainville : sidatié ; ïj-auqueville : sailatié; Uri-
ménil : soldde et solafe ; Ventron ; solade d'ère ; Vrécourt : sai-
lade.
Les variétés cultivées sont pour la plupart innommées ou
leurs noms vulgaires ou patois difl'èrent peu du français. A Fon-
tenoy cependant, on a une solaide lait ne.
L. ScarioluL., Sp., LilO. Laitue scariole. Nuus ne rappelons
celte espèce que pour mémoire, et pour quun ne la coniunde
pas avec la variété d'Endive qui porle aussi le nom de Scarole,
Kr.oRh: POPULAIRE Di:s Vosoe?-. i\
— lit —
plante potagère rappelée ci-dessus à Tarticle Ciclwrium. Nous
n'avons receuilli aucun nom patois de la Laitue scariole.
L. maraUs Mey., C/tOn-. Hanov., i3\ ; Prouiullics muralis L.,
Sp., 1121. Laitue des murailles. Vulg. pendrille des murailles
(D' Mougeot, p. 189 et D' Berher, p. 214).
L. perennisL., Sp., < 420. Laitue vivace. Lemmecourt : prin-
Ire.
L. virosaL. Laitue vireusc. Vulg.: Laitue pavot. Mon corres-
pondant de Bainville-a.-S. me donne lausson ; mais ce nom
patois doit s'appliquer à quelque autre plante : sans doute, à l'un
(les Sonchus, le L. virusti n'étant signalé dans nos Vosges ni par
M. le D"" Mougeot, ni par M. Berher, même dans ses Supplé-
tucnla.
SoncJius L.
Genre : Bertrimoutier: laidro»: Bru : nadnni; Celles: latron ;
Lemmecourt : laron ; Médonville : laçon ; Ménil-en-X. : lauron ;
Moussey : /(///'û»;Moyenmoutier : laluroii ; La Neuveville-s.-M. :
lançon ; OITroicourt : lausson ; Saales : latinni ; Tolainville :
lûluron ; Tranqueville : laiceron : Vagney : salade dé vaiche ;
Vexaincourt : laiton ; Ville : son(pic; Wissembach : lailiron.
S. oleraccus L., Sp., 1M6, excl. var. g et d. Lailron des
cultures. Bru : làtiron et nàtiron; Raon-l'Et. : lailron, laluron
et lalron . « Ces mots s'emploient aussi quelquefois dans un sens
plus général pour désigner diverses plantes dont il sort un latex
d'apparence laiteuse. »(Nole du D' Ruoult.); Romont: lalhiiron.
S. asper Vill., Dauph., 3, p. 158. Lailron épineux. La Forge
et Le Tlioly : làcian; Romont : lalhiiron;
S. arvensis L., Sp., 1116. Laitron des champs. ; Romont :
lalhiiron ; Virccourl (Meurtlie^ : lûlron.
Crépis L.
C. biennis L., Sp., 1136. Crépide bisannelle. Vulg. : Chicorée
jaune des prés ;D'' Berher, p. 212 ; Kirschl., I, 406).
Hieruciuvi L.
H. Pilosella h., Sp., 1125; Monmer! Ess. monog., p. H.
Pries! Synib., p. 2 el Herb. norm., fasc, 6, n" 4. Epervière pilo-
— 115 —
selle. Vulg. : Véluetle; Pilosellc (GUI. et M., 246); Oreille de
souris (D"" Berher, p. 216). Ban de la R. : aeraits de raette; La
Bresse: araille-dé-rcdle ; St-Etienne : orôye-dé-railte- Sauixures:
arail de rette.
H. Auricula L., Sp., 1126 ; Monnier I Ess. Monog., p. 21 :
FriesI St/inb., p. 14 et /lerb. nonn., fasc. 6, n" 6 et fasc. 11.
n° 14; H. lactucella \^ALLR.,Sched., p. 408. Epervière auri-
culée. Vulg. : oreille de rat ; Piloselle glabre; petite Laitue
(Û'' Berher, p. 217j.
H. murorum L., 6'^., 1 128 (ex parte); Pries! Symb. ad. hisi .
Hierac.y p. 108, et Htrb. norm., fasc. 2, n" 7. Epervière des mu-
railles. Cleurie : feuille mossouse, feuille dé copesse (ïh[vïaX,]}.'dï) .
Ambrosiacées.
Xanthium ïourn.
X. sirumarium L., Sp. 1400. Lampourde glouteron. Vulg. :
glouteron (Litlré, h. v")
Campanulacées.
Campanula L.
Genre : Ban de là R. : biaichdaya {ck = hh) ; Bertrinioutier :
kieachotte ; Brouvelieures : kieuchalle de bi^ebis; Charmes :
cuchulte : Médonville : tiochotte; Morlagne : kituchotle ; Moycn-
moulier : kieuchulte : Raon-l'Et. ; kieuckottes, fém. pluriel ;
Sanchey : tieuchottes, plur. ; Sauixures ; lieuichatte ; Vagney :
tieuchalle ; Ville : cûcholte.
C.rotundifolia L., Sp., 232. Campanule à feuilles arrondies.
Vosg. vulg ; clochette (D^Mougeot, p. 192) ; et clochette com-
mune (D' Berher, p. 221j. La Bresse : tieuchuite de berbis ; Ghatel ;
tieuchotle ; Cleurie : tieuchalle de berbis (Thiriat, p. 92j : La
Forge et Le Tholy : cûcholte; Gérardnier : kieuchutie; Uriménil :
tieucholte dé berbis.
Ûbserv. Il est resté dans cet article peu de noms patois pour
cette plante très commune, parce que la plupart ont dû èlic
rapportés au genre, vu le peu de précision que j'ai pu obtenir
et les doutes que je n'ai pu éclaircir suffisamment.
C. Tracheliuiu L., Sp., 235. Campanule gantelée. Vulg. :
— 116 —
gaiilelée, gantelet, gantilier (Littré, \" Gantelée). Vosg. vulg. :
Gant de noire Dame (D"' Mougeol, p. 192 et D' Berher, p. 221 j.
Baiuville-a.-S : cùchotte.
C. HapunculusL ,Sp., 232. Campanule raiponce. Vosg. vulg. :
Raiponce (D' Mougeol, p. 192). Médonville : rénepow^e.
C. persicifoUa L., .S'/j., 232. Campanule à feuilles de Pêcher.
Vosg. vulg. : grande cljcliette des bois (U' Berher, p. 222 ;
Kirsch léger, I, p. 37 o),
C. glotnerata L., Sp., 2Jo. Campanule agglomérée. Vosg.
vulg. : ganteline (D' Mougeol, 192 et D' Berher, 220).
{Cn\[.i\ée)C.pyra/nidaHs, Campanule pyramidale (M^e Mille!,
Maison rustique des daines, p. 270j. Vosg. vulg., notamment à
Epinal : pyramide.
Phyteuma L.
P. spicatum L., Sp., 2i2. Raiponce en épi. Vulg. : cheveux
d'évéque {Litl., V cheveux, 2'). Ban de la Roche : raepons;
Chatel :ié^once; Epinal : eûboyol; Lemmecourt : raiponce;
Médonville : réaeponce ; Uriménil : aaboi'yot (Kiàbouè-y^) et
yrèbeuyot ; Vexaincourl : (èlcs de crûs de corbeaux) ; Xertigny et
Dounoux : grèbeusse.
Clcuruiïacées.
liryonia L,
D.dioica J.vcq., Auslr., lab. 199; li . alba Willm., Phyl.,
i172! non L. Bryone diuique. Vulg ; vigne blanche, couleuvre-^
(Gill. et Magne, p. 133); rave de serpent et navet du diable
(Grimard, 3o6y; Vigne blanche. Vigne vierge (Littré, v" Cou-
leuvrée). Vosg. vulg. : navet galant (D"" Mougeol, p. 175-335 et
D"" Berher, p. 109); Herbe des femmes baltues (Kirschleger, I,
p. 384 « quia sugillalioncs luire discutere dicilur » llcrmann in
Kirschl., loc. cit.). Ban de la R. : s'j vaid'je naevé ;]iroiiveïieuves :
naivé golanl ; Chale.l : naivé 7o/a/j/;Cleuric,St-Amé et Syndical:
nevé galant (ïhiriat, p. 93); Géiardnier : mucège nèveil ; Ger-
bépal : sauvège nevé ; Lemmecourt: nèoé lnitida : Tianqusville :
nèvé galant ;
Monioi'dica L.
M. Eluteùion L. Moniordique piquant, giclef. Vulg : Con-
— H7 -
combre sauva^!,e (LiUré, v" Elaléiine). C'est sans doute cette
plante que M. l'abbé Pétin appelle, page 38, « savvaige co-
comè?r, élalère ». Ni Godron ni M. Berher ne mentionnenC cette
plante. Si elle est connue à Vagney,ce ne peut être que comme
plante cultivée, on tout au moins pour sa racine ou son fruit.
Cucurbita L.
C. Pepo DC. Citrouille. Berlrimoutier : cohonnc; La Bresse :
cahole ; Bru : côkouonne ; Buignéville : cayone, fém. ; Charmes :
cahônp; Ghatel : cnhôle et c-ihouonne : Cleurie, St-Âmé et Syn-
dicat : cahôle (Thirial, p. 123); Cornimont : cahote; Domèvre-
s.-M. : kaione : Y onieuoy : goniUe, et gouille voède, citrouille
verte; La Forge : coheule; Gerbamont : cahole; Grnndvillers : cahole;
Lemmecourt : caihoime; Mazeley : cahoule ; Médonville :cayône
Mortagne : cohôle ; Moyenmoutier : cohhïogne : Baon-l'Etape :
cahounes, plur. ; Bebaupal : coheule (Adam, p. 240); Saules :
cdhonne ; Saulxures : cahôle ; St-Amé : cahote (Adam, p. 237);
Sanchey : cahôle; Le Tboly : coheule ^Thiriat, 123); To-
tainville : caihône\ Tranqueville : caioûne; Uriménil : cohôle
i^pron. cô-hô-l'; h. aspir., ô résonnant); Vagney : cahole (Pétin,
p. 42) ; Ventron : cahote ; Vexaincourt : cohouanne ; Ville :
keyôte.
Cucumls L.
C. sativus L. Cucumère cultivé. Vulg. : cornichon, con-
combre (Gillet et Magne, p. 133). Charmes : cornichon; Fon-
tenoy : cocomtjre; Padoux : cocomhc; Uriménil : cornichon,
désignant : 1° le concombre proprement dit; 2° le petit concombre
destiné à être confit; Vagney : cocomtjre et cornichon; Vexain^
court : cocombre et cornichon.
C. Melo L. Cucumère Melon; Melon proprement dit. Chatel :
m' ton, melon; Daunoux : m' ton; Grandvillers : cornichon
d'Afrique; Padoux : melon; Uriménil : m'ion, meulon. M. Kir-
schleger indique les variétés suivantes qui ont des noms vul-
gaires : reticulafus J. B. et T., Melon sucrin de Tours, Melon
des Carmes; saccharinus Tabern., AV., 856, Melon de Malte,
Melon sucré (I, p. 38.5).
— IIS —
Vacciniiîes
Voccinium L.
V. ulir/inosiim L., Sp., 499. Airelle veinée. Vosg. vulg. :
Airelle des tourbières 'D"" Mougeot, p. 192 et D' Berlier, 222);
grande Myrtille (ri"" Berher, /. r.); grandes brimbelles des
marais iKirschleger, I, p. 387.;. La Forge et Le Tholy : dniiue
hliiP; Gcrardmer : donc b/oue; Gerbannont : hlun de soterâ, dé
poii/if'; Saint-Etienne : fjrrzfl/e dr frno; Vagney : blvée d'âne.
V. Mi/rtillus L., Sp., 498. Airelle Myrtille. Vulg. : Raisin
des bois, Myrtille, Airelle (G. et M., p. 256); gueule noire (pour
le fruil) parce qu'il noircit les lèvres quand on le mange
'Littré, \° Gueule, o"). Vosg. vulg. : brimbelle D"" Mougeot,
p. l92-3.'i2 et H'' Berher, p. 222); brimbelles (Kirschleger, I,
p. .386). Ban de la H. : savnidge brebli ; Cleurie : bluyé (Thiriat,
p. 419); Cornimont : blur'n'r: La Forge: blouï; Gérardmer :
hlou'i ; Gerbépal : brrhli ; Moyenmoutier : hrhnbeli ; Saint-Amé :
bluyé; Le Tboly : blouï (iM"*" Babel, ms.) et bloui (Thiriat,
p. 419); Uriménil : blnèije et bluyèye (bluiè-y'); Vagney : hluee;
et bhirié. (Pétin, p. 31), et blurié (Thiriat, 419).
Friit. Ban de la R. : brebclles, fém. plur. et brimbelles, bre-
belles et tnyrfil [sic] Oberlin, p. 179); Brouvelieures : bloue;
Bruyères : bine et brinibe/lr; Bulgnéville : binées, non. spon-
tanée, mais fruit connu;; Ghalel : briinbfdcs, l'arbuste n'a pas
de nom dans cette localité: Cleurie, Saint-Amé et Syndicat :
b!ue (Thiriat, p. 93); Cornimont: blnes; Fonlenoy : blues;
Fraize : brebelles et brèbélle; Gérardmer : bloue; Gerbépal :
blov.c; Jlénil-en-X. : brimbelle (non spontanée, mais fruit connu);
Moyenmoutier: brimbèle; OtTroicourt : brimbéles (non spontanée,
mais fruit connu); Padoux : blues; Raon-l'Etapc : brimbale;
Romont ; bloue et biimbrlle; Saint-Amé : bélue (vers Auterive)
(Thiriat, p. 419); Saales : brèbélle; Le Tholy: bloui, bine
(Adam, p. 223); Uriménil : blues, et franc, vulg. : brimbelle,
quelquefois brumbelles (prononc. uut comme le franc, un;
Vagney : blue 'Pétin, p. 31); Val d'Ajol : blues et Vexaincourt :
brimbèle. M. Jouve, Coup d'œil sur les patoisvosgicns, p. 31, dit
t
— 119 —
« bluc Airelle; hlùric, Myrtille, brimhelle viennent de blau-
heere ».
V. Vilh-idrea L., Sp., [."300. Airelle ponctuée. Vulg. : Myrtille
rouge fD'' Bèrher. p. 223^. Ban de la R. : consiiies rouges; Cleurie,
Saint-Amé et Syndicat : bis (Vmontèf/np, sauvège bis (Thirlat,
p. 93), lilt. bujs de montagne, buis sauvage; la Forge et Le
Tlîoly : sauvaigc bis; Gérard mei' : sauvaige bis, et le fruit, gré-
selle dé cK'vau 'l?lt. groseille de cheval); fierbamont : sauvaige
groséle ; Saint-Etienne : bis sauvaige; Vagney : sauvaige bis.
Oxgcoceus Tourx.
0. palusf/'is Pers., Sgn., I, p. 419; Vaccinium Oxycoccos L.,
Sp., 500. Canneberge des marais. Ban de la R. : celiches d'euvié,
cerises d'? Clcuiie, Saint-Amé et Syndicat : groselle dé feue
(Thirlat, p. 93) ; La Forge et Le Tholy : groselle de feine; Gerba-
mont : petite groselle de faine; Saint-Benoît : groseilles de faine;
Saint-Etienne : Mue d'àne; Sainte-Barbe : groseilles de faine;
Vagney : bréle de marais l'abbé Pélin, p. 38, v" brére, litt.
bruyère).
Observation. A Uriménil fcine est un nom commun signi-
fiant lieu tourbeux, humide, frais, et se dit principalement
d'un bois dans ces conditions. C'est, croyons-nous, le même mot
que Fagne auquel Lidré donne la même étymologiequ'à/fl»^'^;
gothique fani, génitif fanjis. Voir du reste notre Dictionnaire
phonétique et éfymol.
Ericixées.
Calluna Salisb.
C. vulgaris Saltsb. in Linn. Trans., 6, p. 3i7; Erica vtd-
garis L., Sp.^ 501. Callune commune. Vosg. vulg.: Bruyère
commune D'' Berher, p. 223); la bruyère (D"^ Mougeot, p. 19.3).
Ban de la R. : berrouère '^Kirschleger, I, p. 307] ; Brouvelieures :
brouine: Bru : brouinc; Bruyères : brou'il; Celles : brouére;
Domèvre-s.-M. : bruère ; Dompierre : brouine; Fontenoy :
hruërre; La Forge et Le Tholy : brouïre ; Fraize : brouil et
brouïre; Gérardmer : blouire; Gerbamont : brére; Girecourt-
les-V. : brouine; Médonville : bruere ; Mortagne : brouïne;
— \U) —
Mou?sey : hroiii''fC; iMoyenmoulier : brouvonèrr; Padoux :
hroiiyine ; Provenclièrej5; hourioiin' : Raon-a.-B. : brin/érr;
llaon-l'Etape : hrouhhïc et brovhhino; Raon s. Plaine : broiière;
Homont : brouinne; Saales : beurroiiirr ; Sainl-Amé : brviére
(Thiriat, p. 03 : Sanchey : broianp, Saulxures : béroin're, blouirc
cl brrih'p; Tendon : brouinc; Le Tholy : brourrc (Thiriat, p. 93);
Uriménil : hruén' et brïiyévc, pron. ce dernier brii-ié-r');
Vagney : brére et bréle (Pétin, p. 38); cet aufeur donne aussi
bréle pou fore das ba/nis, dos ponnoures, brusc, et Liltré traduit
brusc : <• nom vulgaire d'une espèce de bruyère. M. Pétin
donne aussi, p. 41, bmi/ér^ et brin/rrc ; enfin M. Thiriat, p. 93.
donne bréle: Vexaincourl : brourrc; Wissembach : bmidrn.
Primulackks.
Prii/ndn L.
Genre : La Bresse : vltinixso-dç-courou; Moyenmontier : lai eu-
f/uote {\ill. cocotte, petite poule); Raon-l'Et. : concon ; Romont :
rovcou blavr i blanc: Wissembach : djnlrs, plur. ntasc, lilt.
petits coqs à Uriménil /'>/'' signifie petit coq').
P. of/î'.inn/is Jac.q., Mise, I. p. 159: P. vrris a of/îcinalis L.,
•S'/)., 107. Primevère officinale. Vulg. : coqucluchons (Grimard,
p. 267); Vosg. vulg. : fleur du coucou D'' Alougeot, p. 19i);
fleur de coucou '^D'' Berher, p. 226). Ban de la R. : coipiattes
d'AlIcmafinp: Bertrimoutier : rowco?/; Médonville : coucou; Of-
froicourt : courov ; Vagney: chausse de coî/rojy ; Val-d'Ajol :
coucou.
P. c/olior 3\r.Q.. Mise, I. p. l'iS; P. vcris b. clafior L., Sp.,
204, Primevère élevée. Gleurie, Saint-Amé et Synd. : chausse dé
loup (Thiriat, p. 94) ; le même auteur, p. 127, Liste des plantes
cultivées ou subspontanées, donne chausse dé coucou; Corni-
mont : chaussa fe de coucou .* La Forge et Le Tholy : chaussate dé
coucou ; Gérardmer : chaussoUe dé coucou; Médonville « sainte
plaie » (sic); Moussey : coquelijacques; Ville: coucou do loup.
(litt. du loup.).
P. Auricula (cultivée). Primevère auricule. Vulg. : oreille
d'ours (Grim,, p. 267 ; M"^ Millet, p. 291 ; Vilmorin, Cat. 1882,
— HI —
p. 11-2); double cloche f.ittré, v" double, 18"). Je n'ai pu re-
cueillir de nom?; patois ni populaires des Vosges.
fjfiilmricliin L.
L. imlgarh L., Sj).. ^00. Lysimaque commune. Vulg. : grande
Lysimaque; herbe aux corneilles ((1. et M., 324 : chasse-bosse :
perce-bo.-se iW Berher, p. 22'^. Ban de la R. : rndttle.
L Nummularia L., Sp., 2\\. Lysimaque nummulaire. Vulg.:
herbe anx écus ^G. et M.. 324); Vosg. vulg. : herbe aux écus
(D"" Mougeot, p. 194-334;; monnoyère D"" Berher, p. 227. Ban de
la H. : dchotte donnvlfilc : Romont : liôvr « nom donné en patois
à une maladie de la peau des cochons et dont on prétend les
guérir en les lavant avec une décoction de cette plante. » (Ncte
de M. Adam.) Tièvr = le franc, rlavelre. Voir notre Diction-
naire.
L. nemorum L., Sp., 211. Lysimaque des bois. Gérardmer :
Kièvp, subs. masc.
Anagallis L.
A. phœnicea L.\m. Mouron rouge ou mâle. Brouvelieures :
môvon: Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : môron c fiou roiign
(Thiriat, p. 94); cet auteur n'a pas suivi la subdivision qui a
donné VA. cœridea elVA.phœnicPo : s'il l'avait adoptée, ce n'est,
selon toute probabilité, qu'à ce dernier qu'il aurait appliqué
cette dénominalion patoise qui signifie Mouron à fleur rouge;
La Forge et Le Tholy : ror/e meuron ; Fraize : woro.'Raon-
l'Etape : Kiévé. « I^e Kiévé est une maladie qui atteint les pour-
ceaux et que l'on traite parla décoction de celte plante. » (Note
du D' Raoull). Le Tholy : roge meuron ; Vagney : moron d'ou/ié.
Hottonia L.
H. palustris L. , Sp., 208. Hottonie des marais. Vulg.: plumeau
d'eau (Grimard, p. "268): Vosg. vulg. : La plume d'eau (D'
Mougeot, p. 193 et D"" Berher, p. 226) ; giroflée d'eau '^D'" Berher,
p. 226].
Aquifoltacées.
Ilcx L.
/. Aquifolium L., Sp., 18!. Houx commun. Vulg. corsier,
— -122 —
écouja (Grim., 275). To«g. vulg. : Houx épineux (Kirschleger,
I, p. 1o5). Ban de la Roche : Nonsscnit (Kirschleg., /. c); Bul-
gnéville hoiissoi ; Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : /mm^sa (Thi-
riat, p. 94); Fontenoy : hoitssof; Fraize : Inissaf; Gendreville :
houssof; Gerbépal : /intissot ; Lemmecourt : laurier piquant;
OfTroicourl : hou.r; Padoiix : hmissof et hoiisselof ; Raon-a.-B.,
Raon TEt. : hoiissof: Saales : /loussnt ; Uriménil : houssol;
Vagney : hon^snl Tétin, p, loi), et fruil, graine de houssat
" rrncllr )) ; Val-d'Ajol : hoiiftsof /Yenlron : //ôj^s.sa; Vexaincourt :
hoiisserof ; Wissembach : /nissat. Nos paysans font d'excellents
manches de fouet avec les jeunes tiges de cet arbuste. — J'ai
vu, il y a quelques années, au Pransieux, hameau de Raon-aux-
Bois, un bouquel d'une demi-douzaine de Houx arborescents,
de 4 à o mètres de hauteur. Cpr. « Housseras », nom de com-
mune vopgienne.
Oléacées.
Ligusfvum L.
L. vvlfjare L., .S'y?., 10. Troène commun. Vulg. : bois noir
(Grimard, p. 27i) ; frésillon (Lillré, hoc v" ; D"- Berher, p. 228
et l)"" Mongeot, p. 19i). Charmes : frésillon ; Domèvre-s.-M. :
pQleil ; Lemmecourt : hoôs trninnnl ;')\ém\-ex)-\. : fresion ; Ofîvoi-
court : frnisi/lon ; Romont : frcsion : Tolainville : hoii^-de-hiquo;
Ville-s.-I. : frenaion.
Fraxiniis L.
F. rxcplsior L., Sp.. l'iOO. Frêne élevé. Bainville-a.-S. ;
fràne; Bulgnéville : frnne; Cleurie, Saint-Amé etSynd. : frône:
Moyenmoutier iframir; Offroicourt : fràne; Raon- a.-B. : fràne ;
Uriménil : fràne; Vagney : frànne: Vul-d'Ajol : frane.
Fr. Ornvs L. ; Ornns europa'o P. Frêne orne (cultivé). Vulg. :
Orne à manne, Frêne fleuri Tiill. et M., p. 263). Saales : mona-
ehotte: Vagney : snuvaige frànr (Pétin, p. 128).
JAlac ïouRN.
A. vulgarisLu. Syringa L. Lilas commun (cultivé). Bainville-
a.-S. : mirgnet; Chatel : mirgml ; Cleurie, Saint-Amé et Syndi-
cat : mirgupt (Thiriat, p. 128); Fontenoy : muguet; Gérardmer :
— 123 —
mivf/ lie t ; La. Neuveville-s.-Gli. : miryuol; Offroicourt : mirgiiet ;
Raon-a.-B. : mirguet; Rouceux : mirgiiet ; Y ngr.ey : lilas (Pétin.
p. 170).
Apocy.nées.
Vincn L.
V. minor \j., Sp., 304. Pervenclie à petites fleurs. Vulg. ;
petite Pervenche, violette de serpent (Grimard, 280) ; Herbe à la
capucine fLittré, v" Herbe, i», col. 2). La Baffe : voiiahhe{\àhm,
p. 9 et 47 ; Ban de la R. : nuœtche; La Bresse : wauche; Charmes ;
vèche ; Gleurie, Saint-Amé et Syndicat : voitaiiclie {Thiviai, p. 94);
Deycimont : hèbe des gens mourants (Adam, p. 356) ; Docelles :
vouahhe (Adam, p. 33) ; La Forge : vauche: Gerbamont : vounii-
che ; Hergugney : vache (Adam, p. 47 et 356 j; Lemmecourt : voi-
fAe;Mazeley : peiivinc/ie et ouoge ; Mortagne : vonâche ; Mous-
sey : vouenche; Ramonchamp : pervhitrhe (Adam, p. 356);
Raon-a-B. : icoàrhe; Raon-I'Et. : voincfic ; Romont : vaache; San-
chey : voache ; Saulxures : voiiautche et voiautche ; Le Tholy :
vôge (Adam, p. 3.56 et Thiriat, p. 394); roo//^(Thiriat, p. 94);
vauche : Tranqueville : vamhe ; \]nvî\éw\\ : ii'oàrhi' {"^ron. ouâ-
ch) ; on décore le cercueil des enfants avec les rameaux et les
fleurs de cette plante. fComparez Deycimont : hôbe des gens
mourants, ci-dessus); Vagney : rowf«/c//e (.\dam, p. 47 et 356);
Ville : roî<encA^; Vauxey : vonge (Adam, p. 47 et 356).
V. major L. Grande Pervenche (cultivée). Chalel : pevrven-
che; Gerbamont : î;o?7fluo/«e.- Uriménil : iràc/ie dé moè, grande
wâche.
Nerium L.
TV. Oleander L. Nérion ou Nérier à feuilles de Laurier (cul-
tivé). Vulg.: Laurier-rose. Uriménil : laurier-rôse (au eto ré?on-
nants).
AsCLÉPIADliES.
Vincetoxicum Mœxcn.
V. officinale Moench, Met h., 317 ; Cynanchum Vincetoxicum
R. Broiun in Wern. Soc, p. 47; Asclepias Vincetoxicum L., Sp..
316. Dompte-venin officinal. Vosg. vulg. : herbe de Saint-Lau-
rent (D' Berher, p. 228).
— I2'i -
riKNTIANKE?.
(ii')ffitinn L.
Genre : La Bresse : gcnlialne ; Moussey : grniîeni'o ; Vagney :
ijentiainne iyéWn, p. I3i).
G. lulea L., 57?.,329. Gentiane jaune. Vulg. grande Gentiane
(D' Berher, p. '^29). Gerhamont: çiendennc; Gerbépal : d'jen-
rène.
G. pncumonanllii' L., Sp., 330. Gentiane des marais. Vosg.
\ulg. : Pulmonaire des marais (D"" Berher, p. '230); Gentiane
Heur du vent ^D' Mougeot, p. 195;.
Cicendio Ad.\ns.
C. filiformis Delarbre, FI. d'Aiiv., 1, p. 29, Gicendie fili-
lorme. Vosg. vulg. : petite belle (D' Berher, p. 329).
Enjthiwa Rir.n.
E. ccntaurium Pers., Syn., 1, p. 283. Erythrée petite Centau-
rée. Vulg. : herbe à la fièvre, genlianelle fG. et M., 265) ; fiel de
terre (Littré, h. v')- ^loyenmoy\[\ev :!' h i^ppr de cru ( rrus.
Metij/avlhcs L.
M. trifolinln L.,Sp., S08; Ményanthe trcde d'eau. Vosg. vulg :
favotte (D"" Berher, p. '230); le Trèfle d'eau iD"" Mougeot, p. 195);
La Bresse : trabe d'ouvc ; Gerbamont : tre/fed'auve.
POLÉMOMACÉES
J'/lln.r
P.panicidata L., Phhtx paniculè. Gleurie^ St-Amé et Syndi-
cat : mirguet d'moa (Thiriat, p. 128).
P. candidaPERS. Phlux blanc. Gleurie, St-Amc et Syndicat .
gironflée (Thiriat, p. 128;; Uriménil : gironfli'c, bianckc giron fiée.
Polemonium L.
P.cœruleum L. Polémoine blanche. Saint-Amé : Gironfléc
(Thiriat, p. 431).
— \-2o —
C(inv(ii,vilacél;s.
Conriilcnhta \j.
Genre. Charmes: <^ya, leya ; (jhalel: leu; Girecourt-les-V. : hr.
Grandvillers : ifunpn ; Mazelcy : liot .- Médonville : l'gneux ;
Ménil-cn-X. : (nia; La. Neuveville-s.-M. : /nù ; OnVoicourt : li-
gneul ; Raon-rEt. : (jodots; Yexaincûiirl: hiancs ijodals- Ville-s.-
I.: Inù ; Wissembach : godât, (litt. godet).
Csepiinii L. ,Sp., '1]8. Liseron des haies. Vulg. : grand Liseron
manchelle de la Vierge (GilleL et Magne, p. 270). Bainvilie-a.-S. :
lenù; Ban de la R. : blanche kietc/iade, dcheunihhe de prête [litL
blanche clochette, chemise de {.rétrej ; ïotainville : grand
Vgnue.
C. arvensis L.,Sp., 210. Liseron des champs. Vulg. : petit Lise-
ron, vrillet (Gillet et M., 270j; lisel, vrillée (Grimard, p. 285):
Lemmecourt: k'gnî(;}ila.zeley : liât; Tolainville : l'gnue et Tran-
queville : Ugnue.
(Cultivé). C. tricolor. Liseron tricolore. Vulg. : helle-de-jour
(Litt., h. V") ; liset bleu (id) . Bru : rampe tricolô et belle-dé-jô;
Chatel : Uherûn jMorlagne : ligneid ; ïotainville: Vgnue ; Tran-
queville : Ugnue.
Clscutacées
Cuscuta ToLUN.
Genre : Vulg. : barbe de moine, cheveux de Vénus, rache (Gil-
letetM., 272); crémaillère (Littré h. v"). Bru : rége; Gérard-
mer : rège, féminin : Girecourl-les-V. : filet d'éine ; LaNeuveville-
s.-.M. cî<5Ci<ss«ï; Ro mont : crècA'.' ; ïrau(|ueville : cuscusse.
C. europîca L., Sp., (excl. var B.) C. major DC, FI. fr., 3.
p. 644. Cuscute d'Europe. Vulg.: cheveux de Vénus, cheveux dh
diable, raisin barbu (D"" Berher, p. 231); Cuscute à grande-
fleurs (D'' Mougeot, p. 193). Cleurie, St-Amé et Syndicat: règ ■
(ïhiriat, p. 94;
C. Epitkgnnun L., Sgst.^ éd. Murr., p. li •; C. rntnorYiC., Fi.
/>., 2, p. 644. Cuscute du Thym. Vulg. : petite Cuscute iD"" Berliei •
p. 231 j. Gerhamonl : filet d'oulié litt. filet d'oiseau).
C. denbiflora SoY. - Willem., Mém. Soc. linn. de Paris, t. ],
— 126 —
26 (1822) et t. IV, p. 280 : C. Epilinum Weihe. ap. Boenning.»
FL. monast., p. 75 (1824j; Cuscute à fleurs serrées. Gerbaoïont:
BuRRAGINÉES.
liornujo ToUKN.
B. officinalis L., Sp,, 197. Bourrache officinale. Charmes :
fjourèc/ie ; Médonville : huurralrhe ; Saales : bourrèclie.
Si/niphij(um L.
S. of/k'imilc L., Sp., l9o ; .S', luberosum Dois., FI. Meuse,
p. 172 ! non L.i Consoude oilicinale. Vulg. : Herbe du cardinal
(Littré,v" Herbe, 4"; col. 2) ; herbe aux coupures! Littré, v» Herbe,
4», col. 2j; grande Consoude (D'Berher, p. 232 ; et D"" Mougeol,
p. 196). Ban de la R. ; ijrœse raicinc ; Cleurie, St-Amé et Synd. :
ijrasse rùcine [Th'iiiiil, p. 95); Eloyes: gnisse raicine; llerba-
luont : f/rossc raicinc ; Le Tholy et La Forge : grasse raicine.
Aiu/iKsa L.
A. aroensis BiVM., FI. tttnr.-caw., \, p. 123; Lgcopsis arvensin
L., Sp., 199. Bugiossedt^s champs. Vulg. : face de loup, grippe
des champs (d. et M., p. 275). Lleurie, St-Amé et Syndicat:
r'bou (Thiriat, p. 95,i; Eloyes: r'//iiu ; La Forge et Le Tholy :
r'fjou ; Vexaincourt : r'bou. <Jrig. r'bolte, remettre, '« rebouter ».
Lilhospermum TouRN.
L. arvense L.. Sp., 190. (îréniil des champs. Vulg. : (le fruit)
graine perlée (Litlré, v" Graine, 2"j.
L. officinulr. L.. Sp., 189. Grémil officinal. Vulg. : herbe
aux perles (D"" Berher, p. 233 et Littré, v" Grémil); et (fruit>
graines perlées (Littré, v" Herbe, k, col. 3). Lemmecourt : thé,,
barbe de (hé.
Echiuni TouKN.
E. vulgare L., Sp., 200. Vipérine commune, Vulg. : herbe
aux vipères (G. et ftl., 277; Lillré, v° Herbe, n" 4, col. 3);
Buglosse sauvage (D'" Berher, p. 22J). Ban de la K. : dchoite de-
cbboo; La Bresse : rbou ; Cornimont : rebout: Gérardmer i
— 127 —
rbou, masc. ; Gerbamonl : r'boii; Hadol : r'bou. Oiig. Voir Au-
chusa.
Obs. Nos campagnards se servent de la tige et des feuilles
froissées pour faire sortir les épines qui ont pu les blesser.
Puhnonaria TouhN.
P. of/icinalis L., Sp., 19i. Pulmonaire officinale. Vulg. :
herbe- cœur (Littré, v" Herbe, 4, col. 2); herbe au lait de
Notre-Dame (Liltré, l. c); herbe aux poumons (Littré, ibid.,
col. 3). Bainville-a.-S. : coucou de loup; Ban de la R. : coque-
/zeA«; Romont : coucou rouge; (s'applique aussi au P. tuberosa).
Myosotis L.
Genre : Romont : œuv d'colon: yeux de colon.
M. pahistris Wituering, Brit., 2, p. 225. Scorpione des
marais. Vosg. vulg. : la myosolide, et oreille de souris (D"" Mou-
geot, p. 196). Ban de la R. : m'iosotte annuelle (Littré ne donne
pas ce nom, ni Gillet et Magne); et yeux d'cha'ttle; La Bresse :
œil de bo; Charmes : miotds; Gleurie, Saint-Amé et Syndicat :
œil dé bo (Thiriat, p. 95;; Gérardmer : ell d'bo; Gerbamont :
euyc de bo, Girecourt-les-Y. : mioti; Moyenmoutier ; miottise;
Saales : myotise; Vexaincourt : œux de bô (pluriel).
M. intennedia LiNK., Enu)n. Hort. BeroL, 1. p. 164. Scor-
pione intermédiaire. Vulg. : oreille de souris (D^'Bei'her, p. 235>
Echinospermum Swartz.
E. LappuJa Lehm., Aspevif.^ 121 ; Myosotis Lappula L.,
S/}., 189. Echinosperme lappule. Vosg. vulg. : la Grippe
[b' Mougeot, p. 196 et D' Berlier, p. 235;
Cynoylossuni L.
C. officinale L., Sp., 192. Gynoglosse officinal. Vulg. : lan-
gue de chien (D'Berher, p. 235).
Heliotropium L.
H. europaeum L., Sp., 187. Héliotrope d'Europe. Vulg. : herbe
de Saint-Fiacre (Grimard, 295); Herbe aux verrues (Grimard,
ibid.; Littré, v" Herbe, 4, col. 3).
SOLANÉES.
Solanu/n L.
i\ iJnlccunaru L., 6'//., 206. Morelle douoe-amcre. Vulg.
Morelle grimpante, Vigne de Judée ((j. et .M., 280). Buinville-a.-
S. : briganlisse de ru; Bulgnéville : f/as mdr/iant, allusion à l'ha-
bitude des enfants d'en niùcher les liges (Mote de M. Renault);
Charmes : ergolissi; et tinjolissi; sma-algr .- Uombrot-s.-V. : récau-
Uque; Leniinecourt : bonbon de crapaud: Ménil-en-X. : brigo-
lisse saucaùje; Homoiil : bos màckanl : Yille-s.-l. : brigolisse de
ru, lilt. de ruisseau.
6'. nigruni L., Sj)., 236. Morelle noire. Vulg. herbe des magi-
ciens, crève-chien, inourette, raisin de loup i^Lîill. et M., p. 280i.
(fleurie, Sainl-Arné et Syndical : nen'e inorelle (Thiriat, p. 95} ;
Saint-Elienne : uerre morelle; A'agney : neii-e morelle.
S. tuberosum L., Sj)., 265. Morelle tubéreuse. Vulg. : pomme
de terre, painientière, [)atate. Ahéville : l\fm(i de tare (Adam,
p. 361;; Badménil : h"mo( de llrre lAdani, p. 360); La Balle :
K'mèlkirre (Adam, .361]; Bainville : Kfmo de larre ; Ban de la
Roche: cniù de (ferre (Uberliii, p. 1S7,; le même auteur donne
p. 'I75« bieussi dlcmdsd' lierre, ùter les racines d'après les pom-
mes de terre quand on les arrache » ; Ban-s.-iM : K'inolCd' lierre
(Adam, 36 1 ) ; La Bresse : loupi; Brouveiieures : h'motte de tiarrc ;
Bru : A'moliérre et Kmoùére; Bulgnéville : jieumes de larre;
Ghampdray : Ki-monlére (Adam, 361); Charmes : Keumatle de
/»'/•/>',■ Char mois devant Uruyèies : Kcmo de //Vôv '.\.dam, 360;;
(^hatel : Kmol dé dire; Cleurie, Saint-Ami' et Syndicat : loupi
(Thiriat, p. 129); Deycimont : A"mo d<- //'v/r (Adam, 360); Uo-
celles : h'emol de tiare (Adam, 360; ; Domèvre-«.-M. : p'molle de
larre; Domi)aiie : A'imille dé liare ;^.Vdam,360) et K'moréliure ;
Fonlenoy : A'èmolle; La Forge : A'mo de lerre et loupi; Frai/e :
Knuilte de lierre et h'maliarre ; Gérardmer : K'mo-dé-lére; Ger-
bépal : A'mol-de-terre ; Girecourt-ies-V. : K'mai de tare (Adam,
p. 361); (jrandvillcrs : A'mo dr lian-; Ihîigugney : A't'///^ dr
terre (Adam, p. 361 j; Huuécourl : Aemol de dire (Adam, 360; :
Lignéville : pème de lare (Adam, p. 360j ; howgxxQi : po)m':iiarc
(Adam, [). 36 /i ; Maconcourt : />'//*«j//'' (/'' lare 'Adam, 360 :
— 121) —
Mandra\^ : IC malle de tiare (Ada;n, 361) ; Marainville : K'ina de
têerre (Adam, 36I);Mazelcy : ICmot de tare (Adam, 360), et
Kmotte de tare; Médonviile : K'mo de tare-, Montagne : K mole-
tiare; Moussey : Kemotte de terre; Moyenmoiitier : K'motière
La Neuveville-?.-M. : Kmo de tara (Adam, 361), et Kemoticre; La
Neuveville-s.-Ch. : pemo detarre; Padoux : Kemat deliere; Pro-
venchèrijs : Kmâoliare (Adam, 361) et Kemoliarc; Rambervil-
1ers : Kmol dé lierre et Kmul de tiare ; Raon-a.-B. : pomme de
tiare Raon-s -P. : A'md de lierre ; Rou- ceux : trèfe, Rouges-
Eaux : Kemotte de tiare (Adam, 360); Rugney : K'mo de tarre
(Adam, 361); Saaies: /u«fl-f/a/'e; Saint-Baslemont : ?rè/e(Adam
361) ; Saint-Biaise, la Roche : K'matiarre (Adam, 3ol); Sainte
Barbe: K'mo dé lierre (Adam, 4 2); Sanchey : Kmotte d' tare
(Adam,3G1); Le Tholy : K'mo dé terre (Adam, 360); toupi (Id.
361); K'mo de tére (Id. 420); Kmo dé terre (Thiriat, p. 129);
K'mo dé terre et toupi ; Tutainvil'.o : Kmotte dé tiare ; Trampot :
peumme de terre; Tranqueviile: tre/fe ; Uriménil : K'mo-ré-làre ;
écrasées en purée, paipai; Vagney ipommede tiarre (Adam, 360) :
Valfroicourt : Kmo dé tiare; Les Vallois : Kemot detière (Adam,
360); Ventron : Kemattc; Vexaincourt : ^wo^mre; cuites en
robes de chambre in holihe; écrasées en purée, pata, subst.
masc. ; Ville-s.-I : Keumotte de tare; Vitlel : paime de tare
(Adam. p. 360); Vouxey -.pemo de /are(Adam, 360) ; Vrécourt :
pommes de tarre; Wissembach : hmatiâres, fém. pluriel.
Avant de passer aux variétés, nous allons donner quelques
noms patois du fruit proprement dit, du fruit botanique. Urimé-
nil : hôlottes (ô résonnant), bôloltes dé Kmo-ré-tdre, litt. bou-
lettes. Les enfants les recueillent pour les Ipncerauloin à Taide
d'une baguelle très flexible, à l'exlrémilé de laquelle ils les
fixent. Wissembach : Kieu-chattes, fém. plur., et Kmattes.
Variétés. La Pommede terre deJeuxey dlle jeuh/iére, «jeuxère, »
s'appelle en français vulgaire la Vosgienne à peu près partout.
Elle est de beaucoup la plus connue et !a plus répandue. Ses
qualités tenaient (car elle a beaucoup dégénéré) à la composition
du sol du village de Jeuxey, dont elle était originaire.
B:iins : lai comtoése, litt. comtoise, originaire de Franche-
Comté, rouge grisâtre; La Chapelle-anx Bois : eucliére,']euxère.
Fl iRK POITLAIRK DKS Vo^GES. 9
— 130 —
Ch.ilo! : chodion, Chardon; ^W/ic^/e, grisctte, hâtive rouge; Glea-
lio, Saint-Amé el Syndicat : jcuxère, parisienne ou blanche douce,
Chardon, Saint-Jean ou quarante-jours, hermifrasse ou dure à
cuire, et grisede (Thirial, p. 129); Fontenoy : bigourri, petite,
grise blancliâlre; Fontenoy-le-Cli. : bianche {h\-<xx\Q,\\Q) , enchères,
joiixères; chardonne, chardon, rôge américaine ; chassard (-^îarly
dit chussard) ; bec de caine (bec de cane) ; Gérardmer : 1 " Ancienne,
ronge arrondie, assez régub'ére, très farineuse, mais peu pro-
ductive ; 2" Parisienne, blanche, arrondie, peu régulière, fari-
neuse, peu succulente, assez précoce ; 3" Grihhotte, gris-rose,
(nrineuse, petite, arrondie, précoce; 4° Haxite-bianche, jaune,
grosse, peu farineuse mais ferme, tardive et productive ; 5° Boné ,
rouge, allongée, aqueuse, produciive, tardive; 6° Hormitrosse:
dure à cuire, quarante-jours; 7" Violette ou bleue, forme des
<i Anciennes », moins savoureuse, d'un rouge violet. On com-
mence aussi à cultiver les variétés iurly rose, et peut-être Chtir-
don, sous un nom qui varie d'une ferme à la ferme voisine (Note
de 31. C. Méline, instituteur et botaniste.) ; Saulxures : Jeuhheif,
chinolle, dure à cuire, pcrigôle, Zurich , rembàhj, bleuss' (bleue);
Hadol : ;nn/7c-ros<?, corruption d'Early rose; Urimcnii : ym^^^'?'e,
jeuxère ; aivançâyes, hâtives, précoces (litt. avancées), grih/ies,
grises; rovge, périgôle, fèrigôle, Périgourdine? C'est, au dire
des personnes les plus âgées que nous avons consultées, la plus
ancienne dans notre localité, Pôrmôtére, parmentiùre; ce nom,
qui est générique en français, vulgaire désigne une vaiiété à Uri-
mcnil ; Ventron : francs, gravis, isnem, fjrosses bianlches,
diuces biantehes, fairines, farineuses, b'eues et bleuses, jeuxeij;
Vexaincourt : jeusé (Jeuxey) fied; grisbon, bêle, mananne,
inékn:muie, quairnnte jôs, gangveriitte.
Avant de clore cette trop courte nomenclature des variétés
ayant un nom patois ou vulgaire, saluons d'uo dernier mot
d'adieu les variétés disparues. On cultivait à Hadol lui hourri-
ktne (signification littérale inconnue), grosse, ei laigrihotte{[\U.
griselte) printanière, grosse et rose.
L.ps udo-Capsicum L. Cerisier d'hiver. (Cultivé). Vulg. : Ceri-
sier d'amour. Gleurie, Saint Amé et Syndicat : cerisier d'amour
(Thiriat, p. ^29) : Eloyes : céréhé d'àmnur.
I
— 131 —
S. Lycopersicum. Tomate. (GulLivé). Tulg. : pomme d'ùmour
(Pélin, p. '210). Vagney : joemme d'amour (Pétin. ]. cit.).
PhysaVs L.
P. Alhehen'ji L., Sp., 202. Goqiieret alkékenge. Vulg : herbe à
cloques, purge?, médecines (Grimard, p. 299) ; alkékenge jaune
douce, Goqueret comestible Vilmorin [Catal'iyue, 18S2, p. H);
Alkekengère, coquerelle (Littré, v" AIkokenge). A'agney : vonahlœ
neuliatte (Pétin, p 19o.), litt. noisette verte. Il n'est évidem-
ment connu dans cette localité qu'à l'état de culture.
Atropa L.
A. BellarlonaL., S/)., 260. .Urope Belladone. Vulg. : bouton
noir (Gillet et Magne, 28-2). Herbe empoisonnée (Littré, y"
Herbe, n" 4, col. 2.). Dan de la Hoche : heindche d'chvâ.
Nicotiana L.
N. Tahacum L., aS/).,258. Nicotiane tabac. Vulg. : herbe à,
l'ambassadeur: herbe à la reine (Littré, v" herbe, 4°, col, 2);
herbe au grand prieur (Littré, ibid., col. 3j; herbe àla reine
herbe sacrée (id). Chalel : loboc; Gharmes : taibai; CieuviQ^
St-Amé et Syndicat: tabaine (Thiriat, p. 129!, Médonville :
iaibal; La. Neuveville-s. C!i : (a'bal; Le Tholy : tobauque (Thi-
riat, p. 129); Uriménil : lnb(jc. Cuit ve en grand dans le dépar-
tement des Vosges, surtout depuis la guerre.
Daf.ura L.
D. Stramonium L., Sp., 255. Datura stramoine. Vulg. : herbe
aux sorciers (Grimard, 305 ; herbe du diable (Gillet et Magne,
284); endormie commune, pomme épineuse. Littré donne Stra-
mone (v° Datura); herbe du diable (v° Herbe, n° 4, col. 2),
herhedes magiciens (id.); herbeauxsorcières(id., col. 3), herbeà
la îaue(id.). Vosg. vu/g. : po;nm3 épineuse iD"" Berher, p. 236).
Ban de la Roche : bôo de larges foyattes, litt. bois (herbe) à
larges feuilles; OfTroicourt : hei^be dé fian, herbe de la taupe (à
Uriménil, taupe se dit fian aussi).
Hyoscyamus L.
H. n'iger L., Sp., 457. Jusquiame noire. Vulg. : herbe de
— 132 —
chevaux, hanebane (Grimard, 304); fève à cochon (Liltré,
v" fève, 4°); Herbe caniculaire (Littré, v" Frve, 4") ; Herbe cani-
culaire (Liltré, v" Herbe, 4", col. 2);
Verbascées.
Verbnscum Tourn.
V.Thopsus \j.,Fl. suec, p. 69; V. Schrader iMey., CM. /lanov.,
p. 326; Molène Bouillon blanc, Yulg. : Cierge de Notre-Dame,
blanc de mai (Grimard, 30S). Yo?g. vulg. : bouillon blanc <D'"
Mougeot, p. 197-3o7), blanc bouillon (D' Berher, p. 237). Ban
de la Roche: hiancs dayas (litt. blancs doigliers); La Bresse :
hianc-bouillon; Cleurie, St-Amé et Syndicat : bian bouyon (Thi-
riat, p. 96); Lemmecourt et Moussey : bouillon bianc; Uri-
ménil : bianc bovym et 99. quelquefois aussi bouyon bianc.
V. nigrum L., S p., 2o3. Molène noire. Vosg. vulg : bouillon
noir (Berher, p. 237).
V. Blatlaria L., Sp., 25 L Molène blattaire. Vulg. : herbe aux
mites (Littré, v° Herbe, n" 4, col. 2; et D^ Berher, p. 238).
SCROPUULARINÉES.
Scrophularia Tourn.
5. nodosa L., Sp., 863. Scrophulaire noueuse. Vulg. : herbe
au fi (on sait que le fi est une sorte d'affection cutanée qui vient
aux bœufs) et grande Scrophulaire (Grimard, p. 31.5); herbe de
St-Félix (Littré, v" Herbe, 4, col. 3). Vosg. vulg. : herbe au
siège (D' Berher, p. 238). La Bresse : mourclc, nère mourèle ;
Chalel : m'réle ; Gérartlmer : mnrclc ; Gerbamont : neirc mourclle.
Difjitalis Tourn.
Genre : Ménil-en-X. : palagan ; Saulxures sur-M. : daudeliévc.
B. purpvrea L., Sp., 866. Digitale pourprée: Vulg. : gueule
de loup, gants de bergère, cloches, pclard?, toquots (Grimard,
p. 316) ; doigtier, gantelée, doigt de Notre-Dame (Littré, \° Di-
gitale). Vosg. vulg. : la gantelée, la chausse de loup. (D"" Mou-
geot, p. 198-358). Ban de lu R. : dayatles, plur. ; Berlri-
mouticr : daya de loup; La Bresse : dau de lirve, dé de lié-
— i;w —
vre; Brouvelieures : doyot de loup ; Selles : daijot ; Gleurie,
Sl-Amé el Syndical : caquelijau (Thiriat, p. 96i ; Eloyes : co-
queUgeô ; Fontenoy : pota (lilt. pétard;; La Forge : caclijau;
Fraize : dau de loup; Gérardmer : spen'vaiche ; Gevha.mont : dau
d'iiéve; Gerbépal : dau de loup (doigt); Médon ville : doïau;
Mortagne : chausse de loup ; Moyenmoutier : damot de loup; Raon-
l'Etape : doyàde loup; Raon-sur-P. : doyà ;^omo\\\ : doiiotdloup
(gant) ; Saaies : data; Sanchey : doïot ; Saulxures : dô d'iiéve;
LeTholy: racUjau;Viv\mém\:fjants,'^\\xv\e\ ;Vagney : dosdeliéve:
Val-d'Ajol : las gants, pluriel.
G ratio la L.
G. officinalis L., Sp., 24. Graliole officinale. Vulg. : faux Séné
(Grimard. p 313) ; petite Digitale (Littré., V Herbe, 4, col. 3).
Mimulus L.
M. rivularis Nl'tt. (Cultivé.) Vulg. : Pensée d'Chine, Pensée
d'Afrique (Thiriat, p. -130).
Antirrhinum L.
A. Oront'nim L., Sp., 860. Muflier rubicond. Yosg. vulg. :
mufle de veau sauvage (D"" Berher, p. 238; ;
A.majus L., Sp., 8o9, excl., var. a. Vulg. : gueule de loup,
mufle de veau (Grimard, p. 317) ; muflier des jardins, mufle de
veau f.Littré, v° Gueule, n° oj. Vosg. vulg. : gueule de lion, grand
mufle de veau (D"" Berher. p, 239). Bru : souauge.
Linaria TouRN.
Genre: La Bresse: Iderbe de St-Romari; Bru: lie sauvaige
[YiH,. lin sauvage).
L. vulgaris Mill., Dict., n" \ .; Antirrhinum Linaria L., Sp.,
858. Linaire commune. Gévixvàmex: : guèle [ûc] dé lion ; Gerba-
mont : sauvaige romari; St. -Etienne : remoërg ; Saulxures: sau-
vaige lin ; Vagney : sauvaige lin.
L. E latine Mill., Dict., n" 16; Antirrhinum Elatine L., Sp.,
821. Linaire élatine. Vulg. : velvote vraie; M. Berher, 239, donne
velvote.
— 134 —
L. spuria Mill., Dict., n° 15; Antirrhinum spurium L., Sp.,
851. Linaire bâtarde. Vulg.: fausse velvole (Grimard, p. 319
et Berher, p. 539).
L. 7)11 nu r Desf., A(l., II. p. i-Q; Antirrhiinim minusL., Sp.,
852. Linaire pelite. Vulg. muflier nain (D' Berlier, p. 240).
Veronica L.
Genre : Ban de !a R. : dchotle de royattes; St-Elienne : vivoni-
que ; Uriinônil : vlronique.
V. Anagallis L., Sp., -16. Véronique mouron. Vulg.: pclil mou-
ron d'eau (f)' Berher, p. 241).
F. BeccabunfjaL., Sp., 17. VéroniqueBeccabonga; Vulg.: cres-
sonnière, Salade dechouelle iGillet etMagne, p. 287); cresson de
cheval (Grimard, 312); Vosg.: grand Mouron d'eau (D'' Berher,
p. 241 j. Moyen moulior: grosse hieppe : Romont : pied d'euïon
(pied d'oison); Villc-s.-Illon: saussoite.
V. Chamxdrysh., Sp., 17. Véronique pelit-chène.Vulg.: herbe
de la couaille, « nom en Bretagne des extrémités d'un étang qui
restent à sec pendant la saison des eaux basses ». (Liltré, v"
Couaille et v° Herbe, 4, col. 2); Vulg. vosg.: Véronique chênelte
ou petit chêne, Véroniijue femelle (D"" Berher, p. 240).
V. of/icinalls L., Sp., 14. Véronique officinale. Vulg.: Véro-
ni(|ue commune (M""" xMillet, p. 298); Véronique mâle (Litlré,
Vvo Véronique) ; thé d'Europe (D'' Berher, p. 241).
V. arvensis L., Sp., \S. Véronique des champs. Gleurie,
St-Amé et Syndicat: saaque, voitine (Thiriat, p. 97). Cet auteur
ajoute : « Les ménagères désignent sous le nom de saaque ou
sâque toutes les mauvaises herbes qu'on extrait des champs et
des jardins ou moyen du sarcloir. Le mol voitine est im synonyme;
il signifie saleté ». St. -Etienne: sdque; Uriménil: sdk.
Euplirasia Toukn.
Genre: Ville-s.-I.: ôphrèsse.
E. of/icinalis L., Sj^., 841. Soy.-Will., Mân. de l'Acad. de
Nancy, '183J-18M, p. 25. Euphraise officinale. Vulg.: casse-
lunette (D'- Mou.^eot, p. 199-359; D'' Berher, p. 243). Cleurie,
St-Amc et Syndicat; casse-luneffe (Thiriat, (). 97); Ban de la II. :
— 135 —
dchotte pou lo ma di oeux,Y\{i. herbe pour le mal des yeux;
Gérardmer: casse-linetlc; St. -Etienne, casse-minette et casse-
lunette.
E . nemorosa Soy.-Will., /. c , p. 27. Cleurie, St-Amé et Syn-
dicat: casse-lunette (Thiriat, p. 9").
Bhinanthus L.
Genre: Gérardmer: /o////c; Mazeley: tétrèlle; MOnilen-X. :
sonnette, grelot, tietrelle; Saulxures : tettie ;
R. mlnor Edrh., Dcit., 6, p. 'H 4; li. glaber Soy.-AVill., Ca' .,
p. 107. Vulg.: cocrêle (Grimard, p. 3iil); Vosg. vulg. : crrlu-
dc-coq, cocrète des prés, iottelie (D"" Berher, p. 245), lolldii:
(D' Mougeot, p. 199-359). Buli^néville: léterelle, s. fém.; La
Bresse: tèirie; Cleurie, St-Amé elSyndicat: tétrie dd pra{T[n\iti[,
p. 97); Gerbamont : tettie ou teptie ; Lemmecourt : thiétrclle; Le
Tholy et La Forge : totrie dé pre.
H. major EïiRa., Beitr., 6, p. 144. Rhinanthe à grandes (leurs.
Cleurie, St-Amé et Syndicat: tétrie dd grains (Thiriat, p. 97);
Eloyes: tétrie das grains; la Forge et Le Tholy: totrie; Gerba-
mont: tettie ou teptie ; OfTroicourt: tietrelle (var. hirsutus); Raon
l'Etape: toterîle ; Romoni: tèieréle.
Pedicularis L.
Genre: Ban de la R.: taterelle; INÎoussey : taterelle et lolterelle.
P palustris L., Sp., 845. Pédiculaire des marais. Vosg. vulg.:
herbe aux 'poux (D'' Mougeot, p. 199-359; D"^ Berher, p. 24;')).
P. sglvalica L., Sp., 815. Pédiculaire des bois. La Bresse :
gregnade pouhhé [l'di. groin de porc); Cleurie, St-Amé et Syndi-
cat : Oro d'poukhé (Thiriat, p. 97) ; cet auteur dit, p. 4 i, (jue
ce no in signifie fumier de pourceau. La Forge etLcTho'y:
gregna d'pohhé ; Gerbamont: grégna de pouhé ; Uiiméni!: gré-
gnot d' pou II hé.
Melampyrum Tourn.
Genre : La Bresse : tétrie; Bru: quoue de rend; OfTroicourt:
rougeole, chécon ; Ville : rougeolte.
M. arvense L., Sp., 842. Mélampyre des champs. Vulg.: rou-
geroUe, queue de loup (Grimard, 323); que-ie de renard (Liltté,
— 136 —
v" Renard, p. 160(3, col. 3, n" 7). Vosg. : rougeole et blé de
vache (D" Berher, p. 2i"S). Bulgnéville : roivjeole; Ghatel : rou-
geolte; Cleurie, Sl.-Amé el Syndicat: roge ^'7yvc (Thirial, p. 87);
Eloyes: rouge tetvic; Romonl : freumotoiiole, probablement parce
qu'elle vimt dans les moissons de froment ^noto de M. Adam,
botaniste); Tranqueville : chacû.
M. pra'ense L., Sp., 843; M. vulgalum Hol., FI. de la Moselle,
528. Mélampyre des prés. Vidg. : Millet des bois (D'' Berher,
p. 246). Lemmccûurt : Jim-be debkjue.
OROB.^NClIÉtS.
Orobanche L.
0. Rapiayi TnuiLL., FI. par., 317. Orobanche rave. Cleurie,
Sle-Amé et Syndicat : voayerasse (Thirial, p. 1)7 .
P/ic/i/nva C. A. Micviiii
Ph. /(D/iosa C A. Mi:y., Fn. cauc, -lOi; Orobanche rmnosa L.,
Sp., 882. Phélipéc rameuse. Vosg. vulg : Orobanche du Chanvre,
Hanfwûrger, Hanfspargel (Kirsc)dcg., FL, d'Als., I, [>. 607-60S);
La Forge et Le Tholy : voycrosse.
I AIJIÉES.
Me ni ha L.
Genre : Ban Je la R. : motte; Raon-l'Etape et Saales : molle.
M. rotundifoli (]j., Sp., 805. Menthe à feuilles rondes. Yulg. :
Menthe crépue, baume sauvage l)lanc (Kirschlcger, 1, p. 619 et
Berher, 247).
M. virilisL., 5^., 804; Menthe à feuilles vertes. Gerbépal :
tnole.
M. aqualua L., Sp., 80o. Menthe aquatique. Vulg. : Menthe
rouge (Kirschlcger, I, p. 621 ; D' Berher, p. 248). Vagney :
haute ch iconse.
M. arvensis L., Sp., 806. Menthe des champs. La Bresse :
vhacouille: Cleurie, St-Amé et Syndicat: mole (Thiriat, p. 98);
Gérardmer : coche dé champ ; Gerbamnnt : chacou.<;e, chacoue ;
Moyenmoutier : ?no^<?; Romonl : 7)Wlhc ; S.iulxurcs : ichacouil;
Urimcnil : mole; Vagney : chaci/use (Thiriat, p. 98).
- 137 —
M. Pulcghim L., Sp., 807. Menthe Pouillot. Vulg. : herbe do
St-Laurenl (Gill. et M., 306); Vosg. vulg. : Pouliot. poley (Kir-
schleger, I, G 22).
Lycopus L.
L. ciiropct'Ki L., Sp., 30. Lycope d'Europe. Vulg. : Chanvre
d'eau, lance du Christ (Gill. et M., 307_i; Vosg. vulg. : Marrube
aquatique, pied de loup (Kirschleger, J, p. 623; D'' Berner,
p. 249).
Origanum L,
0. vulgare L., Sp., 824. Origan commun. Vulg. : Marjolaine
sauvage (G. et M., 308). Vosg. vulg. : Oiigan sauvage (Kirsch-
leger, I, p. 632). Ban de la R. : swaidge marrljolaine, dclwtle de
bÎLs ; Lemmecourt : marj olaine ; 'SIqxxW en X. : aragan.
Mujorana Tourn.
iVajorana vulgaris T. Origan marjolaine (cultivé). Uriménil :
Mirjolaine.
Thymus Benth.
Genre : La Baffe : poliot (Adam, 371) ; La Bresse r/io/eew/Bru:
hlèbedélépie; Charmes : thyme ; Tiomp'ievre : serfolet (Adam, 371) ;
Fonlenoy-le Ch : seurioUe sauvaige; Haillainville : ièpe de puce
(Adam, 373). Luvigny, voy Sanchey; Mandray : ;:/e//re//e (Adam,
375); Moyenmoutier : ieppc de freml( Xâam, 37!) (litt. herbe de
fourmi); Provenchèrey : pouèvrcle (Adam, 371); Kamonchanip :
tl (Adam, 373); Rugney : serponette (Adam, 371) ; Sanchey ,
Vagney et Luvigny : po/îcue, polieu (Adam, 371); Saulxurcs :
hhpolieu (x\dam, 371) ; Le Tholy : spolieue (Adam, 37!) ; Vagney,
voy. Sanchey ; Venlron : ^50w/îeu (Adam, 371).
Th. Serpyllum L., FI. Suce, 208, et Sp., 825. Thym Serpol-
let. (iha; mes : tliymc.
Th. Chamxdrys Friiîs^ Noc, 197. Thym petit Chêne. Vuîg. :
Serpolet. Ban de la R. : pilorê ; Bertrichamps : serpcuUn; La
Bresse : 79o//eii; Cleurie, St-Amé et Syndicat : polieu (Thiriat,
p. 98) ; Fonlenoy-le-Cli. : seuriolle sauvaige; La Forge et Le
Tholy : spolieuie; Fraize : sauvaige pev relie ; Gérai'dmer : polieil;
Moussey : serpelot; Moyenmoutier : lliieppe de //-cni; Uriménil :
polieuye sauvaige.
— 138 —
Th. vu/garis (CuUivé). Thym, ordinaire. Charmes : thyme;
Fraize : pèvrelle ; Gerbamont : polieii; Médonville : sentibon;
Uriménil ; 7Jo//ee<(/e; Wissembaoh : peirclle.
Satureia L.
S. hoflensis L., Sp., 795. Sarriette des jardins. Bainvilie :
sarrioile; Ban de la R. : chmack, franche //60«/;e;Bcrtrimou-
tier ; pèvrelle ; La Bresse : pourèle, sariate; Charmes : sariate ;
Chatel : sàrrioite; Cleurie, St-.\mc et Syndicat : sariate (Tliiriat,
p. 130); Gornimont : pourellc; Lemniecourl : sauriette; Mcdon-
ville : soriolte; La Neiiveville-sur-.M. : sâriotte; Raon-l'Et. :
.9flr/o^/e;llouceux : sarriotle; Saul.Kines-siir-M. : sarialte; Uri-
mi'iiil : sar/o//e; Venlroii •.pourellc. « Ingrédient aromatique des
boudins. » Kirschleg., I, p. 634.
Calainhilha MuiiNCii.
C. ClinopodiumBEsrn. in DC, Prodr., 12, p. 2 3; Melissa
Clinopodium BeiNTU , Lab., 3S9; Clinopodium viilgare L., Sp.,
281. Vosg. vulg. : Calaminthe, .Menthe des montagnes (Kir-
schicger, I, p. 631), grand Oiigan des haies, Basilic sauvage
(D' Berhcr, p. 250).
Melissa L.
;)/. of/icinalis L., Sp., 827. Mélisse officinale. Vosg. vulg. :
Mélisse vraie (Kirschlcger, I, p. 6 JO). Moyenmoutier : l'hieppe
de citron. (Allusion à son odeur de citron très prononcée).
Salvia L.
Genre : Gerbamont : saurge ; Moussey : sdge\ Ville-s.-I. : sô-
chc.
S. of/îcinalis L. Sauge officinale. Vosg. vulg. : grande Sauge
des jardins (Kirschlcger, I, p. 6'27-628) (cultivé). Cleurie, Sl-Amé.
Syndicat : sar^/e (Thii iat, p. 130).
^S\ Sclarea L., Sp., 38. Sauge sclarée. Vulg. : Orvale, herbe
aux plaies, toute-saine. Lillré donne : (v" Herbe, n" 4, col. 3)
herbe de St-Jean. Vosg. vulg. : Orvale toute-bonne (Kirschlcger,
I, p. 627 ; D' Berhcr, p. 250). La Bresse : saurge.
S. prafensis L., Sp., 35. Sauge des prés. Vosg. vulg. : Sauge
— 139 —
sauvage (Kirschleger, I, p. 626V La Bresse : saitrge ; la Forge et
Le Tholy : sarge; Raon-l'Et. : sarge ; Vîigncy : sorge.
Rosmarinus L.
R. of'/icinalis L. Romarin officinal (cullivé). Ban de la R. : ro-
mœri.
lYepeta L.
N. CalariaL., Sp., 796. Népéla chataire (Littré dit : Nepela
cataire). Yulg. : cataire, chataire (Littré, \° Herbe, 4, col. 2).
Vosg. viilg. : heibe aux chats (Kirschleger, I^ p. 634 ; D'^ Ber-
her, p. Sol et D^" Mougeot, 202-362).
Glechoma L.
G. hederacea L., Sp , 807. Gléoomc Lierre-terrestre. Vulg. :
chamécisse (Littré, h. v°) ; Herbe St-Jean (Crimard, 338) ;
Herbe de la St-Jean, terrêle, rondelette (Littré, v^Glécome) ;
Lierre- terrestre (Lif-ré, v" Herbe, 4, col. 3). Vosg. vulg. : Ter-
rate ''Kirschleger, I, p. 635) ; terrète lierrée (D'^Berher, p. 2oi).
Ban de la H. : dchotle de letche et goundelreb ; La Bresse: nal-
hoii ; Brouvelieures : rehheiUe ,' 'iiu]gné\'i\le : rondelotte ;CA\d.[.('À:
lidre tèrèsse ,' Cleuiie, Saint-Amé el Syndical: aulhon (Thiriat,
p. 98) ; la Forge ( l Le Tholy : olhon ; Frai/.e : li et rècJnle ; Gé-
rardmer : olhon eX herbe d^olhon; Gerbépal : rehheuUe ; Ménil-en
X. : liare teresse ; Murtagne : laxhe, féminin ; Moussey : lâche ;
Moyenmoulier : lakhe ; Padoux : Ho ; Raon-l'Etape : lâhh et
quelquefois herbe thérèse ; Romont: lahe ; St-Anié : aulhou (sic! !
(Adam, p. 229 : ce doit être une faute d'impression, pour aul-
hon), et aulhon (Tioiriat, p. 417); St-E'ienne: olhon ; Totainville:
lierre 7 hérèza; Vaguey : aulhon.
Larnium L.
L. album L.. Sp., 809. Lamier blanc. Vulg. : fantôme (G:im.,
340) ; Vulg. vosg. : Ortie naorte blanche' (Kirchleger, I, p. 640j;
Ortie blanche (D"" Berher, p. 2o1). La Bresse: blanche eude ;
Cleurie,Sl-Améet Syndicat: blanche eu^ie (Thiriat, p. 98) ;EIoyes:
blanche choquant ; la Forge et Le Tholy : blanche choquesse ;
Gérardmer: blanche chohesse ;Lemmecoin'l : chocan blanc ;},lé-n\\-
en-X. : chodlon blanc ; Mortagne : thohesse blanche ; Moyenmor.-
— 40
lier: Manche choquesse ; Romont: choqure 6/anc^e; Tranqueville:
seçon; Uriménil : biauc choquant ; Vexaincourt : blanche olie.
L. maculatum L., 6'77.,809. Lamler tacheté. Romont : choqure
rouge et suçon.
L. purpui'cum L., Sp., 809. Lamier pourpre. Vosg. vulg. :
mauvaise herbe des champs, Orliemorle (Kirschleger, I. p. G41),
Orlie rouge (D"" Mougeot, p. 102-362; D"" Berher, p. 251). Ban de
la R. : savaidge outeie ; Tranqueville: seçon ; Vagney: rogc eulic;
Uriménil : rouge choquant.
L. Galeobdolon Gr.otz, Auslr., p. ?6"2 ; Gakobdolon luteuni
HuDS.. Angl., 2o8. Lamier Galeobdolon. Vosg. vulg. : Ortie
jaune (Kirschleger, 1, p. 642). Gérardmer : jaune chokcssc ; Tran-
queville : seçon ; Uriménil : jaune choquant.
Galcoj)sis L.
G.angustifolia EiiRH., Ilerb., 137 ; G. Ladanum\iLL., Dauph.,
2, p. 286. Galéope à feuilles étroites. Vosg. vulg. : chambreule,
cherbe, crapaudine des champs (D"" Berher, p. 252); Litlré ne
donne pas les deux premiers noms.
Obs. I. Chambreule et Crapaudine des champs sont aussi
donnés par M. Berher comme noms vulgaires du G. arcalica Jor-
dan*. Voir ci-dessous cette planle n'est pas cilée par Goilron).
II- M. Berher donne aussi Crapaudine comme nom vulgaire du
Slachgs annuaL., Sp., 813. Kpiaire annuelle.
G. arvalica Jordan; Galéope champêtre. Vosg. vulg.: cham-
breule, crapaudine des champs (D' Berher, p. 252) ; Crapaudine
des champs (D'' Mougeot, p. 202-362).
G. Telrahit L., Sp., 810 ; G. versicolor Dois., FI. Meuse, p. 540,
non Cl'rt. Vulg. : Ortie royale, cramois (Grimard, p. 341) ; Chan-
vre bâtard (Litlré,^ v" Galéopsis); Chanvre vérelle (l'abbé Hingre,
ms ). Vosg. vulg. : chanvrin,Galéopse piquant, Chanvre sauvage,
Ortie royale (ces deux derniers Kirschleger, I, p. 639; D'' Ber-
her, p. 253). La Bresse : chainevallc; Cleurie, St-Amé et Syndi-
cal: chennevale, chainve vérelle (Thiriat, p. 98j, chennevalle,
subst. fém., abréviation du nom vulgaire du Galéopsis: chanvre.
vérelle (Thiriat, p. 423j ; La Forge et Le Tholy : cheneverelle ;
Gérardmer : chenvérelle; Gerbamont : chennevolle ; Raon-l'Et. :
— 141 —
savége chimpe ; ^i-E\.\enne : chennvôlle; IJviménW: chaîme saii-
vaige, féminin ; Vagney : chainve sauvaige (Pélin, p. 49).
Stachys L.
St. sylvalica L., Sp., 811. Epiaire des bois. Vulg. : grande
Epiaire (Grimard, 343). Vosg. vulg. : Grande Epiaire des bois
(Kirschlegor, I, p. 643-644); Ortie puante (D"" Berher, p^ 2o3).
Ban de la R. : moulins, plur. ; Gérardmer : 7wge chokesse.
S(. palustris L., Sp., 811. Epiaire des marais. Vulg. : Ortie
morte (Grimard, p. 3i3). Romont : mothe\ (sic), confondu, nous
dit notre correspondant, avec le Ment/m arvensis, à cause de sa
pullulation dans les cultures par ses grosses racines traçantes.
St. annua h.,Sp., 813. Epiaire annuelle. Vosg. vulg. : cra-
paudine (D"" Berher, p. 233).
Detonica L,
Genre, : Mazeley : bélouane.
D. officinalis L., Sp , 8\0 ; Stachys Belom'ca ^entr., Lab.,
p. 532. Bétoine officinale. Ban de la R. : broune icourtin, dchntte
de sang, herbe de cœu7\
Ballota L.
B. fœlida L.-^m., Dlct., II, p. 281 ; B. nigra Godr., FI. lorr.,
i'" éd., t. 2, p. 194, non L., FI. suec. Ballote fétide. V.ilg. :
Marrube puant (Littré, v° Ballole); Vosg. vulg.; Ballote ou
Marrube noir (Kirschleger, I, p. 646 ; Berher, p. 234.)
Melittls L.
M. nielissopJiyllum L., Sp., 832. Mélittc à feuilles de Mélisse.
Vulg. : Mélisse de montagne, mélisière, herbe sacrée (D"" Ber-
her, p. 234).
Scutellaria L.
5*. galericulata L., Sp.^ 833. Scutellaire toque. Vosg. vulg. :
tertianaire toque (Kirschleger, I, 637; ; terlianaire D"" Berher,
p. 234).
S.mlnorh., Sp., 835. ScuteUaire naine. Vosg. Vulg. : petite
toque (D' Berher, p. 253).
— J42 —
Brunelia Tourn.
B. vnlgaris L., Sp., 837. Brunelle commune. Ban de In R. :
lierheaufer; Médonville : brunotte.
Ajiiga L.
.1. reptans L., Sp., 78o. Bugle rampanle. Vulg. : herbe de
St-Laurent (Liltré, li. V); Yosg. vulg. : Consolide moyenne
(Kirschleger, I, p. 623). Cleurie, St-Amé et Syndicat : herbe de
Sfiint-Joseph, herbe d- charpentier ; La Forge et Le Tholy : hbbe
de chairpeleie ;}\Qàony\\\'à : diodot ; Saulxures : hiarbe detcherpbté^
Viigney : h àrbe de chairpèlei.
A. Chamxpitys Sciiueb., Unilab., p. 24; Teucrium Cha-
iiurpitys L., S/)., 787. Bugle faux-pin. Vosg. vulg. : Ivelle (Kirs-
chleger, I, p. 624 ei D'' Berher, p. 256),
Teucrinm L.
T. Chomxdrys, L., S/^., 790. Germandrée petil-chône. Vulg. :
Germandréo oKicinale, petit chêne des boutiques, chênette
(Lillrc, h. v"). Vosg. vulg. : petit chêne (D"" Mougeot, p. 203-
363).
7'. Scorodonia L., S/>., 789. Scorodoma heteromalla Moencii,
Me/h., 384. G''rmandrce Scorodonie. Yosg. vulg. : Sauge dos
montagnes ou des bois (Kirschleger, 1, p. 624). La Forge et 1 e
Tholy : sa:waige sarge; Gérardmer : sauvalge socge.
Verbenacées.
Verbena L.
F. officinaUs L., S/>., 29. Verveine officinale. Ban de Li II. :
dchotte de fié, ou rf'a/Y7<''ers;Bainville-a-S. : vorouavie ; VAvec.onv\-
les-V. ivervcle; Médonville : vervéne: Mortagnn elTotaiiivilIc :
vovéne; Romonl : vervéle.
Plantaginéi:^.
Planlago L.
Genre : Herbe aux blessures (Liltré, v° Herbe, 4", col 2). Ban
de la R. : d'halte de cherpeté, lé pianfin; La Bresse : pitintni :
~ 443 ~
Brouvolieures : //ta/i/am ; Bulgncville : pianlin; Celles: haut
piania/; Charmes ; hiut-pinntai ; Charmois l'Org. : bian êinafp
(Adam, p. 357); Chatel : piantin; Fraize : plantai; Lemmecourt :
pianlin; Mazeley: bianc plantai; Mortagne : blanc plantai;
Moyanmoulier : ronrf/)^a?^^a^;LaNeuveviile-s-M. : pianlai;'Pvo~
venchères : hâo-pianteu (Adam, p. 3o7); Ramonchamp : piantin .
(Adam, p. 357); Rehaupal : /jian pia?</é (Adam, id) ; Romont :
ha 'tpiantet; Rouges-Eaux : pianté (Adam^ id.) ; Saales : ho plan'è
(Adam, id), el hà pinn'cu; St-Eliemie : bi/mc pianlet ; Sanchey :
bianc plantet; le Choly : pl'Vitè (Adam, id) ; Tolainville : haut
piantè; Tranqueville : hautpiantè;'yâgney : lonplanta; (Adam,
id), et /îwn/e (rond) P6tin (215), ai couaune de cld [Vélin, p. 69),
litt. corne de cerf; Vexaincourt: hâ-piantet (Adam, id) et rond
plantet; Ville-s-I. : bianc piant:t; Vouxey : pain d'ogé (Adam,
id) (litt. pain d'oiseau).
P. major L., Sp., 163, Plantain à grandes feuilles. Bainville-
a-S : blanc plantet; Chatel : piantin; Gérardmer : bianc piantè;
Gerbamonf : rond piantet ; Gerhé^Rl : plantet; Ménil-en-X : haut
piantè; Moussey : hd pianteu et rond pianteu ; Offroicourt : haut-
piantaln; Padoux .: haut piantè; Raon-a-B. : piantè; Saulxures :
rond pùin'é; \]v'].mén\{ : haut plantain; Vagney : rond planté;
Val d'Ajol : rond planta;
P. Intsrmedia Gilib., FL d'Europe, t, I, p. '125. Plantain
intermédiaire. \[i\g. : langue d'oiseau, plantain blanc (Gillet et
Magne, p. 330); Langue d'agneau (Grimard, p. 273) ; Raon-a-
B. : bianc plantai; Uriménil : longue dé berbis, litt. langue de
brebis.
P. média L., Sp., 163. Plantain moyen. Vo^g. vulg. : langue
d'agneau (D"" Berhsr, p. 2o7).
P. lanceolata L., Sp., 164. Plantain lancéolé. Vulg. : Herbe
aux cinq ctulures (Liltré,v'' herbe, 4°, col. 2, etBerher,p. 257) ;
boiine-femme, herbe à cinq côtes, oreille de lièvre (Gillet et
Magne, p. 331. Cleurie, St-Amé et Syndicat : langue de berbis
Thiriat, p. 99) ; La Forge et Le Tholy : longue dé berbis; Gérard-
mer : haut-piantè, herbe d^cherpéteil; Menil-en-X : blanc plan-
tai; Moyenmoutier : haut piantè ; Saint-Etienne : longue de berbis;
Saulxures : hiarbe de tcherpèté; Vngney : haut plantet.
— 144 —
AîlAR.VNTACÉES.
Amarnntus L.
Genre : Bru : aùnarante ; Vagney : quoue dei'enâd.
A. Blitum L., Sp., 1405. Amarante blite. Vulg. : Blette sau-
vage (D' Berlier, p. 258).
Ci\\l\\ées. A. caudalus. Amarante à queue. Vulg. : cornette, dis-
cipline de sœur, discipline de religieuse (M'"'' Millet, p. 266).
Bertrimoutier: A"o26'e'ie rnd; Cleurie, St-Amé et Syndicat : quouie
de r'nd (Thiriat, p. 131); Gerbamont : quouye de réna\ Médon-
ville : quoue d^i rend ; Mortagne : quoue de 7 end; Uriinénil : quoue
(/e;-'«a(/; Vexai ncou ri : quoue de rnd.
A. cristatus. Amarante crête de coq. Saules :jaheulerée;\]vi-
ménii : cj'ùtedé geau;
A. ^n'co^r. Amarante tricolore. Vulg. : fleurde jalousie, jalou-
sie (Littré, v" Fleur, 19", et v° Jalousie, p. 168).
Polycnemum L.
P.arvense L., S/?., 50. Polycnème des champs. Vulg. : Cam-
phrée sauvage (D"" Berher, p. 258).
Salsolacées.
Chenopodium L.
Genre: la Bresse : fu'crcle; Gérardmer : fvèrouse ; Raon-
l'Etape : savège croye, saveige err^-ye; Saint-Etienne : foérolle;
S!-Amé : foérèlle (Thiriat, p. 429).
Ch. polyspermum L., Sp., 3-21. Ansérine polysperme. Vosg.
vulg. : Blute sauvage (Kirschicger, II, p. 13). Cleurie, St-Amé
et Syndicat : foérèlle Thiriat. p. 99) ; La Forge et Le Tholy :
fonérelle et fou 'rouse; Ilomont : arrauie sauvège; Vagney : ffié-
relle.
Ch. murale L., Sp., 318. Ansérine des murs. Vulg. : palte-
d'oie des murs (D'' Berher. p. 260).
Ch. urbimim b. inler.nediu7n}^0GQ, Syn., éd. 1, p. 605,- C. iu-
terniedium Merf. et Kocn, Deutschl. ^/., p. 297. Ansérine des
villages. Bru : pnittc d'ouoille (litt. pa'te d'oie).
Ch. leiospermum DC, FI. fr., 3, p. 392. Ansérine à graines
— 145 —
lisses. Ban de la R. : savedye ai raie ; Gleurie, Syndicat et Saint-
Amé: foérelle (Thiriat, p. 99) ; La Forge et Le Tlioiy : fouérclle
ou fouérouse : Romont: arroie sauvége ; Vagney : foiérelle.
Blitum MoQ.
B. Bonus-Henricus Rchb., FL èœcurs., p. 582 ; Chenopodium
Bonus-Henricus, L. Sp., 818. Blite Bon-Henri; Vosg. vulg. :
herbe du bon Henri, toute bonne, fipinard sauvage (Kirsch lé-
ger, II, p. 10;; Ansérine sagittée (D"" Berher, p. 260). Ban de
la R. : sûvaiclge pinoche ; Uriménil : èjnnard sauvo.ige.
D. virgalum L., Sp.^ 7. Blite effilée. Vulg. Épinard fraise
(Kirschleger, II, p. 1i ; D' Berher, p. 260). Saales: menngueu.
A triplex TouRN.
A. patula L., Sp.^ 1494. Arroche étalée. Charmes: enraye.
A. hortensis L., Sp., 14;,'3. Arroche des jardins. Vulg. : arrose,
rouble, bonne-dame (Grimai d, p. 420) ; belle dame (Littré,
v° Arroche) ; arroche épinard, follette (Gillet et M., 334). Tosg.
vulg. : bonne-dame, arauye (D"" Mougeot, p. 205-363). La Bresse :
ooraige ; Bru: arauille ; Ghatel : anrôye ; Gharmes : envoyé;
Gleurie^ Saint-Amé et Syndicat : auvrège èpineuche (Thiriat,
p. 131) ; Gerbamont: auvrcge : Médonville : erijiolte ; Mortagne :
éroille : Romont: ai^rauie ; Saulxures: hotcha; Tranqueville:
arauille ; Uriménil : orrôye dé vioè ; Vagney : hocha.
Var. rubra ; Uriménil : rouge orrôye.
Bêla ToURN.
B. vulgaris L. Bette commune 1. Var. rapacea Kocii. Bette-
rave, vulg. disette. Vosg. vulg. : Bette-Rave rouge ; Bette-Rave
jaune (Kirschleger, II, p. 13). .\ttigny : biotte (Adam, p. 303) ;
La Bresse : mainego ; Brouvelieures : betterave ;'Qv\i : luette;
Bruyères : disette et Isetle ; Ghatel: belterdfe; Dounoux : bet-
terâfe (la rouge et alimentaire de l'hommel ; lisette (la jaune et
la blanche du bétail ; Gérardmer : lisette; Padoux : rei ; Uri-
ménil : betlerâfe, lisette.
2. Var. Cycla L., Syst., 195. Poirée, carde blanche (Gillet et
Magne, p. 336i ; Vosg. vulg. : bette blanche, porée (Kirschle-
ger, 11, p. 13) ; blette (Thiriat, p. 131). Gleurie, Saint-Amé et
Floke I'Opllaîre des Vo.-ge.^. 10
— 146 —
Syndicat: mennegô (Thiriat, p. 131); Gorniniont: menngô ;
Gérardmer : menn^gueu ; Médonville: hiolte ; Venir on : menngo ;
Vexaincourt: mengoû (mascuL). Autres dénominations: Fon-
tenoy : 7'épères (rouges), diselles i jaunes) ; Saales : turlipse, bet-
terave à fourrage ; Wisembach : men§ueu, masc.
Spinacia L.
Genre: Mortagne : épineuche; La Neuveville-s.-M.: épinoche ;
Totainville et Tranqueville : épinoche.
S. inej'inis Moe.ncu ; ^. oleracea L. (pro parte); S. glabra
MiLL. Epinard inerme. Vulg.: Epinard de Hollande, Epinard
sans cornes (Gillet et Magne, p. 334). Vcsg. vulg. : Kpinard sans
épines (Kirschleger, II, p. 9) ; Chatel: pinoche ; Saales: pinoc/ie;
Sanchey : pineucke, féminin.
5. spinosa Moencu. ; 6\ olo'acea L. (pro parle). Vosg. vulg.:
Epinard commun à graine épineuse [Kirschleger, II p, 9). La
Bresse : épineuche et heucha (lilt. haché) ; lladol : Ivmchot ; llaon-
aux-B. : houchoi: St-Elienne : houchon.
POLYGONÉES.
Rumex L.
Genre: Moussey: jambon; R(jmunl: ourgelolle; Uriménil :
olhoUe sauvaige; Vagney : pettelhie.
!i. obtusifolius L., Sp., 478. Patience à feuilles obtuses.
Vosg. vulg. : patience sauvage(Kirschleger, II, p. 20). Cleuric, Syn-
dical et St. -Ame : puupline (Thiriat, p. 100) ; La Forge et Le
Tholy : po/;/<»e /GérarJmcr : /lerbe de porpclu'e celle espèce et
les autres de la section L(ipa(/iaCa\npd., Monogr, lab. i, f. "2. et
S); Raon-ÏEl. : pederine, peudrine ;Romonl: peudhu'rne et el-
holte dés bas ; Saulxures : petlîne.
^. c/îs/)Ms L., iSy?., 476. Patience crépue. Ban de la Roche:
pedrine ; Offroicourt : oiihelaUede pouô (porc) ; Romont : peud-
hiiene, elhotte de bos ; Val d'Ajol : ou/te/atte de pouô.
Cultivée (très rare spontanée) : It. Patienlia L., Sp., 476.
Vulg. : Patience dosjarJins, Oseille epinard (Kirschleger, II,
p. 22-23; D^ Berher, p. 262 1; Patience des moines (Gillet et
Magne, p. 340 et 341). La Bresse : paipline-dé-pâre (litt. je crois,
147 —
panais de parelle) ; Bulgiiéville : péreire ; Charmes ; ulliate de
bo ; Dombrot-s.-V. : pererve ; IIql&qX : peudîne ; Lcmmecourt:
pèreire ; Médonville: hojelotté de crapaud ; Ménil-v n-X. : péi'ére
(litt. parelle); Moyeamoutier : alhotte de boc (sic ',; lloniont ;
pcud/iiiene, elliotle de bos ; Saales : peuiranne; Sanchcy: pedine
et olhotle dé bo ; Uriménil : olhotte dé moè et plus souvent
olhoUe.
R. sanyuineush., Sp., 479. Patience sanguine. Vulg : Heibe
sanguine (Littré, v° Herbe, 4, col. 3) ;
R. scatatus L., Sp., 480. Patience à écussons. ^'ulg.: petite
vinette (Gillet et Magne, p. 340). Une sous-espèce ou variété g
hortensis (major et roi undifolia) est cii\ii\ée dans quelques po-
tagers en Alsace. On l'appelle oseille ronde desjard ;is nous dit
Kirscldeger, II, p. 24.
li. acefosa L.,Sp.,i:8\. Patience oseille. Vulg. : suicUe, surette,
vinetle (Gillet et Magne, p. 339) ; Herbe aigrelette (Liltré, v"
Herbe, 4, col. 2; oseille sauvage ou des prés(KirschIeger, II, p.
24 ; Berher, p. 262). Bainville : ougelotte de bava ; litt. oseille de
«bavard» (nom patois du chabot commun, CottusGobioh.).'Qixn
de la R.: savadges aechballes ; Bertrichamps: elhotte ; Bertri-
moutier : orJtôlatte: La Bresse : neuhaide ; Brouvelieures olholle ;
Bulgnéville: augelutte; Celles: alholte ; Charmes : ogelutle;Ch-à.-
tel -.elhotte; Cleurie, S.-Amé et Syndicat: alhate i^Thiriat,
p. 100 et p. 'I3i); Cornimnnt : neugeoUe et neuhtlate ; Uomèvre-
s.-M. : oi'f lotte; Fonlenoy: jove ;La Forge et Le ïholy: olhote ;
Fraize: alhote; Gendreville: egollie (11. mouillées) el éyolle;
Gérardmer: ey^/sio» (et les autres espèces de la section Acctosx
Campd., Monogr., tab. 2, f. 3, 6 et 7); variété cultivée: olliotie ;
Gerbamont: lihlate ; Grandvillers : o//io/^e /Houécourt: ojelotle
(Adam, p. 3-dI); Lemmecourt: oegelotte ; IsléàoïwïWe'. hojelotle ;
Ménil-Sn-X. : ougelotte ; Mortagne : olhotte; Monssey: pédvine ;
La Neuveville-s.-Ch. : ogelotte; La Neuveville-s.-M. : lijotte ;
Padoux : oUehotte; Kaon-l'Et. : elhotte; Romont : elhotte;
Saulxures : neuhhçitte ; Tolainville et Tranqueville : oujelutte ;
Trampot: o?)^e/o//e; Uriménil : olhotte et olhotte dé moè; Va-
gney : oseye Pétin, p. 201); Vexaincourl : fl//<o/^^; Ville-s.-S. :
ouji:'; Vittel : lijotte ; Wissembach : arholatle.
— 118 —
Jl. AceloscllaL., Sp., 481. Patience petite oseille. Vulg. .'Oseille
des brebis, vinette (Gillet et Magne, 339; ; Vosg. vulg. : petite
Oseille des champs. Gerbamont : petite hhlatle ; Moussey: cd-
hotte; Romont : elhotte ; Saales : elhnite; La Forge et Le Tholy :
olhnle ; Urinnénil : olholte sauvaigc, alholte dé berbis et ptite
olhotte.
Poh/'jonum L.
Genre: Vidg. : granette (Littré, h° v"). Médonville : hnrbe de
S. Antoènne ; Moyenmoutier: lai sausinesse ;\\omonl; saussoltc;
(les feuilles ressemblent à des feuilles de saule qui en patois se
dit sausse, sauce) ; Vagney : petit rampe (litt. petit lierre).
P. Bistorta L., Sp., ol6. Henouée Bislorte. Vulg. : serpentère
(Gillet et M. .3il), grande o.-eille iLiltré v" Bistorte). Bainville-s.-
S. : e/"no(( (///e ,* Ban de la \{. : findrelles, plui-iei ; La Bresse :
laiitreille ; Cleurie , S.-Anié et Syndicat : lantrelle (Thiriat,
p. 100) ; La Forge et Le Tholy : lantrelle; Gérardmer : antrellc ;
Gerbamont: lanterèye el lantrelle; Gcrbcpal : belle-daime, belle-
dame ; S. -Etienne: Imlerelle.
P. anipliibiinn L., Sp. ol7. Henouée amphibie. Vosg. vulg. :
Persicairc aquatique pour la var. a^ natans vel /laitans Kmscii
LEGi:u, II, p. 21 . La Bresse : Ken-lompie, cette espèce et toutes
les Persicaires (note de M. l'abbé Hingre) ; Gleiirie, Sainl-Améct
Syndical: Kca-lawjue et toutes les espèces de cette tribu (Thi-
riat, p. 1O0) ; voir ma note, ai'ticle P<d. Persivaria.
P. lapât hifoliuni L , Sp. '.iil. Henouée à feuilles de Patience.
La Bresse et autres communes, comme ci-dessus nrt. P. amplii-
biUDt.
P. Persicaria L., Sp ^ 1)18, var. a. Henouée Persicairc. Vosg.
vulg. : Persicairc ordinaire (Kirschleger, IL, p. 28). Ban de la
H. : sascnesse ; La Bresse : Kea-lunrjue (cette espèce et toutes les
Persicaires) ; note de M. Hingre. Or on sait que la section
Persicaria Tolun., Inst., '6\9, comprend le P. amphibinmh \
P. lapathifoinun ; P. Persicaria L. ; P. mite et P. IJijdropiper.
Cleurie , Saint-Amé et Syndicat: Keulaugue , cette espèce et
toutes celles de la tribu des Persicaires (Thiriat, p. 100); La
Forge et Le 'Iholy : Ki'n-longue ; Gérardmer : Kcil-longiœ, cette
— liîl —
espèce et d'autres (note de M. C. Méline) ; Gerbamont: Ken-
la. ugue ; Saint-Etienne : Keu-lon (litt. cuit-Jangue).
P. mile SciiRANK, Baiev. FL, 1, p. 668. Renouée douce.
Gérardmer : herbe d'Saint-Anfoène, cette espèce et d'autres (noie
de M. G. Méline).
P. Hi/dropiper L., Sp., 517. Renouée Poivre d'eau. Yulg. :
Piment d'eau, curage, Persicaire brûlante (Gillet et Magne,
p. 842), Herbe de Saint-Innocent (Littré, v" Herbe, 4", col. 3; ;
Vosg. vulg. : poivre d'eau (Kirschleger, 2, p. 29). La Bresse :
Ken-longue et toutes les Persicaires ; Cleurie, Saint-Aîné et Syn-
dicat : Ken-lmigve (Tiiiriat, p. lOOj. Voir l'art. Pobjgonnm Persi-
caria.
P. aviculare L., Sp., .'il 9. Renouée des oiseaux. Vulg. : herbe
à cochon (Littré, V Herbe, 4, col. 2). Herbe à panaris (Gill. et
M., 342) ; Vosg. vulg. : traînasse (D"" Mougeot, p. *:;06-366) ;
Renouée cenlinode (K-rschleger, 2^ p. 30); traînasse, centinode
(D' Berher, p. 263). Ban de la R. : dcliotte d'oyatte ; Bertrimou-
\Xe\: : eoiirhe ;'Lb. Bresse: taquiaf e-dé-pouxe ; Ghav rei : treine ;
Chatel : sair'zin des ouhés, litt. sarrazin des oiseaux ; Cleurie,
Saint-Amé etSynJ. : (rainasse, lierhe d'pouhé (Thiriat, p. 100);
Médonville : mille nœuds et trainesse ; Romont: hieppe dé
pouhhé ; S&inl-Èlienne : harOe de pouhé ; Saulxures : saussalte.
P. Convolvulus L., Sp., 322. Renouée liseron. Vulg. : vrillée
bâtarde (Littré/, Vosg. vulg. : Liseron noir ^Kirschleger, 2,
p. 31 ; D"" Berher, p. 264). Ban de la R. : rampe, ina?c. sing. ;
Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : rample ; La Forge et Le ïhuly :
rampe ; (jéraiômev. : rarnpo, masc. sing.; '^■à\.\Wiv:es: sauvai ge
fèce.
P. Fagopgrum L., Sp., 522. Renouée sarrazin. Vulg. : blé
noir (Gillet et Magne, 343) ; blé de Barbarie (Kirschleger, 2,
p. 31). La culture en grand ne se fait plus guère dans nos
Vosges que pour la nourriture des volailles. L'homme mange
maintenant des beignets de farine de grain (blé, conseiglej qui
remplacent ceux de sarrazin, d( slinés autrefois notamment à
former la base principale de la victuaille des cendrillons. Bertri-
moutier : sèrezin : Bru: serrèsie ; Celles: sorzin ; Charmes:
sèrèzin ; Chatel : serzin ; lleurie, Saint-Amé et Syndicat : grihe
— 150 —
(ïliiiiat, p. 13!) ; Dompierre : sèrèzin ; Eloyes : grilie el sèrezin ;
Fontenoy : g^'ig^^ ; Fraize : sarzi ; Gerbépal : sarzin; Girecourt les
V. : sèrèzin ; Mazeley : serrèzin ; Médonville : sèrèzin ; Moussey
sorzi ; Moyenmoutier : sorzin ; La Neuveville sur M. : serrèzin
Padoux : sérezin ; Raon a. B. : grihhc, féminin ; Raon sur P.
sorzin ; SauHwï es: gréze ; Tendon: grilie; français populaire
local grichc, au cadaslre, section A « les hogs des griches » ;
Totainville etTranqneville : s.èrèzin', Uréménil sairzin ; Vagncy :
grihe iPélin, p. 1 iO) ; Venlron : lai gréze (n'y est pas cultivé) ;
Vexaincourt : sorzin.
Rheinn L.
Genre : Sainl-Eiienne : Rhubarbe « luhnrhe » (Troyon). C'est
généralemont le U. Rihes qui est cultivé dans nos jardins pour
ses pétioles et ses côtes médianes, dont on fait des confitures,
des tartes, etc.
Daphnoïdées.
Daphne L.
D. Mezerewn L., Sp., o09. Daphné bois-gentiI_, mezeron, bois
gentil (Gillel et Magne, 3ii) ; bois joli, garou (Liltré, v" Bois,
n" 15, ; lauréole femelle, garou des bois (Littré, \° Daphné);
Garouctte (Litlié, h. v°) ; garoutte (Littré, h. v) ; Vosg. vulg. :
bois gentil (D'" Mougeot, p, 206-366) ; Bois gentil, mézéréon
(Kirschlcger, 2, p. 33 et D"" Bcrhcr, p. 264) qui donne aussi
joli bois. Ban de la R. : joli bôo ; Chaicl : joli bois; Cleurie,
Saint-.\mé et S.: joli bô (Thiriat , p. 100); La Forge et
Le Tholy : joli beu ; Gérardmer : joli bois ; Gerbamont : joli bos ;
Mousscy : joli bas; Saulxures sur M.: dzoli bas; Uriménil :
joli bôs ; (les deux ô résonnants); Vagney : joli bos (Pétin,
p. 33j el genti bôs (Pétin, p. 134).
Sfellera L.
.S. Passerina L., Sp., 512. Stellaire Passerine. Vulg. : langue
de moineau (Kirschleger, II, p. 34; D"" Berher, p. 264).
Lauracées.
Lcnirus Tourn.
/.. nobilis L. Laurier noble. Vulg. : Laurier sauce. Laurier h
— 151 —
jambon, Laurier commun (Grimard, p. 440). Cultivée. Bainville
a. S. : Inurî; Brouvelieures : lorie; Celles : laurieu ; Ch'diel : lau-
riè; Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : lorié (Thiriat, p. 131) ; Do-
mèvre s. M. : laiiri; Fontenoy le Ch. : laurie; La Forge et Le
Tholy : Jauri ; Fraize ; lauri ; Gerbépal : louri ; Médonville :
/our^ ;Ménil en X. : louri ; La Neuveville s. M. : lauri; Padoux :
laurii) ; Rouceux : lauri; Saales : fouyatte d'aurier; Le Tholy :
lori (Thiriat, p. 131 1; Uriménil : laurier (au résonnant).
Aristolochiées.
Aristolnchia TouRX.
A. ChnnafifisL.jSp., 1363. Aristoloche clématite. Vosg. vulg. :
Aristoloche des vignes (D*" Mougeot, p. 206-366) ; Sai'asine
(Kirschleger, 2., p. 39); sarrasine (D'' Berher, p, 265).
Asaru)n Tourx.
A. europœum L., .S'y?,, 633 Asaret d'Europe. Vulg. : cabaret,
rondelle, oreillette (Çillet et Magne, p. 318); Oreille d'homme
(Littré, v" Asaret; D'- Berher, p. 265; Kirschleger, 2, p. 41).
Cleurie, Saint-Amé et Syndicat: cabaret (Thiriat, p. 100); Gé-
rard mer ; cohoret. .
EUPIIORBIACÉES.
Euphorbia L.
L. helioscopia L., Sp., 658. Euphorbe réveil-matin. Vosg.
vulg. : réveil-matin (Kirschleger, 2, p. 42). Bainville a. S. : rè-
vauille-mettin ; Bru raivoille-mêtiè ; Chatel revôije-maitin; Mé-
dunville : rèvoueille mètin ; Ménil en X- : réveille-mètin; Mor-
lagne : rèvoïl-metin ; Raon a. B. : rèwôye-maitin ; Raon l'Et :
rérôye-métin, et parfois laturou, à cause du latex blanc qui en
sort quand on le casse; Uriménil : 7'èirôije-maifin {w = ou :
rè-ouô-y' mè-tin) ; Ville : rèvo>/e-mètin.
F.platyphijlla L.,Sp.,QC}). Euphorbe à feuilles planes. Vosg.
vulg. : Tithymale des moissons (D"" Berher, p. 266).
E.palustris L., Sp., 662. Euphorbe des marais. Vosg. vulg. :
grand Tithymale des marais (Kirschleger, 2, p. 44); grande ésule
(D'- Berher, p. 267).
— 152 —
E. amyrjdaloides L., Sp., 663. Euphorbe Amandier. Vosg.
vulg. : Euphorbe des bois (D"" Berher, p. 267'. Ban de la 11. :
dchotte de loup; Vagney : cogue-lovain.
E . Cyparlssias L., Sp.^ 661. Euphorbe C\'près. Yulg, : petite
Esule. Vosg. vulg. : Titliymale commun (Kirschleger, 2, p. 45;
D"" Berher p. 267, qui donne aussi cyparissel. Ban de la II. :
dchotte de loup ; Saulxures : lacé dbo (litt., lait de crapaud).
E. Peplus L., Sp., 653 ; Euphorbe péplus. Vosg. vulg. :
Esule ronde (Kirschleger, 2, p. 47 et D'' Berher ; p. 267). Ban de
la Roche : dcholte de loup.
E. exiQua L., Sp., 654. Euphorbe fluette. Vosg. vulg. : pe-
tite Esule; petit Titbymaie des champs (Kirschleger, 2, p. 47
et D"" Berher, p. 267, qui ajoute petite Euphorbe.
E. Lathyris L., Sp., 655. Euphorbe Epurge. Vosg. vulg. :
graine de trisse (D"" Mougeot, p. 207-367) ; graines d'Epurge
(Kirschleger, 2, p. 48). Ban de la R. : dchotte de purge; Bru :
gréne dé trisse; Cleurie, Saint-.\mé et Syndicat : graine dé tinsse !
(Thiriat, p. 100); Ménil : grains de purge; Morlagne : graine
dé trisse; Urimf'nil : graines dé //v'ssc ; Vexaincourt : graine de
trisse, be'ie lai chisse. {Trisse, à Uriménil, est un verbe actif et
neutre à la fois, signifiant jaillir, et «éclabousser).
Mercurialis ïoukn.
M. nnnua L., Sp., 1465. Mercuriale annuelle. Vulg. : vignette,
sambarge, cagarelle (Gillet et Magne p. 354); foirelle (Grimard,
p. 448); foirolle (Littré, h. v"), Vosg. vulg. : la foireuse
(D"" Mougeot, p. 207-367); Mercuriale, Voircuse (sic! in Kirsch-
leger 2, p. 50 ; foireuse (D"" Berher, p. 268). Bainville : fouérouse
La Bresse : f irèrèle (pr. foue-rè-r) ; Bru : /(?V'/>i^ ai vomir (litt.,
herbe à [faire] vomir); Charmes : foérouse; Chatel : foeroûse ;
Lemmecourt : /b^VoMse; Offroicourt : herbe foucrou?e ;Romoni :
foéreuse; Rouceux : foirouse; Tranqueville : herbe foérosse ; \Jri-
ménil: foeroûse (foué-roû-s'i, fém; Val-d'Ajol : lai trisse ; Ville :
foui'rouse.
/{I ri DUS !,.
/i. communis !.. Ricin commun, vulc. : P;ilm;i-Christi: mains
— i:i3 —
du Christ : (fleurie, Saint-Amé et Syndicat : riccin (Thiriat,
p. 131).
^UIÎ/sTOLRN.
B. sempervirensL.^ Sp.,\39i. Buis toujours vert. Vulg. : bois
bénit Liltréj. Bainville a. S. : b&u ; Ban sur M. : Vreus (Adam,
p. 44 ; Brouvelieures : bis et joli bas; Charmes : be; Chatel : bw'
Cleurie, Saint-Amé et Syndicat: bi (Thiriat, p. 132) ; Fontenoy :
bnuis: La Forge et Le Tholy : bis ; Fraize : pampie ei joli bos ;
Médonville : èeie?<; Ménil-en-X. : be: LaNeuveville s. -M. : be ;
La Neuvevilie s. Ch. : be ; Padoux : bis ; Raon a. B. : bis ; Rou-
ceux : pnpi ; Rugney et Lignéville : bea, be (Adam, p. 307) ;
Saaies : bis ; Tranqueville : beuil; Uriménil : bis, et plus rarement
Zi?//s; Vexaincourt : joli bas ; Ville-s I. : beu; Wissembach: breii.
MORAGÉES.
Morus TouRX.
-)/. albah. Mûrier 'cultivé). Fontenoy-le-Ch.: moitreil.
HlPPURlDÉES.
Hippuris L.
H. vulgarisL., Sp., G. Pesse commune. Yosg. vulg.: queue
de cheval (D"" Mougeot, p. 175, 335), pinastelle, pesse commune,
queue de cheval (D' Berher^ p. 167).
Callitriciiinèes.
Calli triche L.
Genre : Vagney : seingnons,
C. verna Kutzixg, in Linnxa, t. 7, p. 174. Callitriqne prin-
tanière. Vosg. vulg. : étoile d'eau. Raon a. B.: ètéle d'eaufe;
Uriménil: élôle d'eaufe.
Ganxabinées.
Cannabis TouRN.
C. saliva L., Sp.^ 1437. Chanvre cultivé. Ban de la R.:
le déchême ou dchaime (Oberlin,p.196); Bertrimoutier : tchembe ;
Brouvelieures : chimpo : Bru : c/u'mpe et chimbe ,' Bvuyères (Yal
— 154 —
de Champ, près Bru3'ères) :lè chaimbe (Adam, p. 417) ; Charmes :
chègne ; Chatel: chêne ; Gircourt-s.-M. : graine : chenevou (Adam,
p. 390) ; Cleurie : chainve et les petites tiges des deux genres :
froppe (Thiriat, p. 131-132); Dombrot-s.-V., graine : chenevouet;
Dounoiix; chanfe et cliaime; Eloyes; chainve ; Fonlenoy : cheinve
et le fruit chenevè ; chanvre nu : r/?e»eyf »///<? ; La Forge et Le
ïholy : chainve; Fraize : fchimhe ; Gérardmer, pied mâle:
fméle, et pied femelle : wr//*'/ Gerbamont: c/w'ni'c/Gerbépal :
trhimpc et graine : tchncvè; Girecourl les V. : chcigne; Ilaillain-
ville: le chêne, féminin (Adam, p. 10:2); Lemmecourt: chinve ;
Mandray : le chêmhe (Adam, p. 102); Mazeley: chêne; Médon-
ville:f/m?/?yc,'iMorelmaison:c/</«re;Mortagne: r/?r//m/9(?; .Moussey:
f/^a/»;:); Moj^enmoulier : rhîmbe cl \a gra'\ne chcnevef ; La Nftuve-
ville-p.-.M. : cliahne ; Padoux : chaîne ; Provcnchères : chemme, et
graine: chénevet ; Raon-a.-B.: chainfe ; Raon l'Et. : chhnpe ; Ro-
mont: chêne et graine: chennevet ; Uouceux : chinve et graine :
c henemoce ;Ssia.\es: chaitne et graine : chainevef ; Si. -Amé: froppe
s. m., pieds de chanvre mâle ou femelle qui restent courts et
chétifs dans la chenevière et qu'on receuilie à part après l'arra-
chage du chanvre mâle. Cette besogne se nomme froppela,-è a.u
Tholy (Thiriat, p 430); Saint-Etienne : chinfe; Crébimont :
même comnuine) chinipc et graine : chènevcf ;Sanchcy : chemê
et graine : ch<''nois; Sauixures : trhainve ; Totainville : chainfe:
Trampot : chinve ci. gvaine : chenevone ;Tvai\qi}cy\\\c : chambre;
Uriménil : chaîme, fém. et graine : chénoês (chc-nouè) chanvre-nu :
chénn'veuye ; \agney : chainve [Péiin, p. 49) elpoué de chainve,
reparon ; champ de chainve, courtil, chenevière ; chenneveu, che-
nevotte, et chennevouas, chenevis (Pétin, p. 5i); Ventron :
f chainve et graine : fchainoua: Vexaincourt : chaimpe et graine :
cheunvé; Wisembach : (champe, fém. sing. et fr. tchainvet.
Pied femelle. Liltré dit, v" Jumeler, dont la signification est
arracher le chanvre mâle d;ms les Ueux-Sèvres : « arracher le
chanvre femelle parce que les paysans se trompant appellent
chanvre mâle celui qui porte les graines el femelle le vrai mâle,
qui est stérile à leurs yeux ». Kirschleger, 2, p. 56, nous dit :
« les pieds mâles sont connus en Alsace sous le nom de Femel
ou Fimel (Fœmella); anciennement on le prenait pour les pieds
— loo
femelles. Les pieds séminifères sont appelés « Hanf ». La Bresse :
chai)ive ;G\eurie, Saint-Amé et Syndicat : mâle (ïhiiiat, p. 131-
132); Cérardmer : mâle; La Neuveville-s.-Ch. : chinve; Raon-
s.-P. : chempe ; Romont : pied mâle, feméle et pied femelle,
mâle ; Saint-Amé : mâle (Thiriat, p. 433) ; Sanchey : 7nâle; Uri-
ménil : mâle. 11 est singulier que le langage populaire interver-
tisse ainsi les rôles, et appelle mâle le pied porte-graine. C'est
une des nombreuses bizarreries de nos idiomes. Littré en a,
croyons-nous, donné la véritable explication.
Humulus L.
H. Lupulas L., Sp., 1457. Houblon grimpant. Yulg. : Hou-
blon vulgaire, Hcublon à la bière, Vigne du nord (Gill. et M.,
360). Bainviile : houhion ; Ban delà R. : houhlo ;^vvi : houblon;
Chatel : hohion; Girecourt les V. : hebion; Padonx : houhion;
Rambervillers : houbion ;^^on l'Et. : houblon ; Saulxures-s.-M. :
houblon.
Urtîcées.
fJrtIca TnuRX,
Genre : Bainville-a.-S. : chodion; Bertrimoutier : outeilles,
plur. ; La Bresse : eufle; Brou\elieures : choquesse ; Bru : chô-
guesse et choquesse; Charmes : chadioiis, plur. ; Cornimont :
œulies ; Fontenoy : euthie: P>aize : chaque et ouféijes, plur.;
Gendreville : ethie; Gérardmer : choquesse; Gerbamont : eutle;
Girecourt les Y. : chadion; Lemmecouit : choquant ; Mortagne :
choquesse; Moussey : outeule; Moyenmoutier : choquesse, fém.;
La Neuveville-s.-Ch. : cfioque ;hci Ncuveville-s.-M. : chodion ;
OiTroicourt : chaidion; Kaon-a.-B. : choquant; Rehaupal : cho-
quesse (Adam, p. 3o4i ; Romont: choqwe, choquesse; Saales :
outeije ; Saiûxiives : eu^/e; Totainville : c^o^uan^/Tranqueville :
choque; Vagney : eutle {PéVm, p. 110); Val-d'Ajol: eutchies ;
Vexaincourt : ôtie, et choquesse; Vilie-s.-I. : chodion ; Wiscm-
bach : outèles, plur. Le verbe patois choqué signifie brûler.
U. urenslj., Sp., 1 J96, Ortie brûlante. Yulg. : Ortie grièche,
petite Ortie (Kirschleger, 2, p. oi et D-" Berher, p. 269) Gerbé-
pal : hhoquesse [hhoque, je brûle) ; Rouceux r choque; Raon
— loG —
l'Et. : choquesse; Uriménil : choquants, masc. plur. ; Yagney :
chouquant (VéWn, p. 55) et eutie que pique (p. HO, ibid.).
U. d'wica L , Sp., 1396. Ortie droïque. A'ulg. : grande Ortie.
(Kirschleger, 2, p. 5i et D' Berher, p. -269). Ban de la R. :
oufeies ; Cleurie, Saint Amé et Syndicat : eulie, chauquesse (Thi-
riat, p. 102); Raon l'Et. : c/ioquesse ;'ljvimém\ : choquants, masc.
plur. ; Vagney : eutk.
Parirlaria TouR.\.
P. r}'ccta}i\F.RT. et Kocii, Deulschl. FL, I, p. %lo); P. offici-
nalis L., Vulg. : casse-pierre (Littré, v" Pariétaire); Vosg. vulg. :
herbe de saint Pierre (D' Berher, p. '269); Sanct-Peterskraut
(Kirschleger, 2, p. 5o).
Ulmacées.
llnuis \j.
U.campestrisL., Sp., 327. Orme champêtre ou Orme rouge,
Vulg. : Orme pyramidal, Ormeau (Gillet et Magne, p. 357). Ses
fruits vulgairement appelés /)«/« de hanneton sont mangés par
les enfants (Gillet et Magne, ibid.). Charmes : onnée ; Fraize :
sovaige core (litt.. Coudrier sauvage), et snuvaige coure (même
signiticalion); Rouceux : ourmt'; Tutainville : ovmeil; ïranque-
ville : ourme; Vagney : orme (Pétin, p. 201). Cet arbre est fré-
quemment planté sur nos promenades et au bord des routes.
f. inontana Syi., Engl. liot., p.27, tab. 1887 Orme de mon-
tagne ou Orme blanc. Gérard mer : snuvaige queurre (cette espèce
oX d'autres).
JUGLANDÉES.
Juglans L.
,/. regiu L,Sp., 1415, Noyercommun. AhéviWe : nouvouè'ie
(Adam, p. 351); Bainville : »r;i»Art//i?/Brechainville : noeil {Adam,
p. 351;; Brouvelieures : nenhi et ncujaoli ; Bru : neuhlege et
nehleillc ; Bulgnéville : nejolcil; Celles : neuhieu ; Charmes :
neugège ; Chdivmoh devant Bruyères, Voy. Vienville; Charmois
l'Orgueilleux : negeleye (Adam, p. 350) ; Chatel : neuhelè et nen-
jelè; Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : neujlé (ïhiriat, p. 132);
Docelles : negeli (Adam, p. 350) ; Domèvre-s.-M. : neujauleil ;
Fonlenoy : no'ic; La Forge et Le Tholy : nehli ; Fraizc : noui ;
Gelvécourt : ntlj'lèïe {A.dam, p. 350 ; Gérardmer : nahhli; Gerbé-
pal : «ey'a// (Adam, p. 350), et neudjali (Cuny ms.) ; Gigney :
neuh'lè; Girecourt les Yiév. : nouèye; Grand villers : neuiflèye
(Adam, p. 350j; Hennezel : noiieiyc {Adam, p. 351); Houécourt :
nejoleije (Adam, 350) : Lemmecourt : nejuleil ; Longuet : neuf'
laie (Adam, p. 350 1; Maconcourt : «ey>/rtyc (Adam, p. 350;; Ma-
rainville : nouèeije (Adam, p. 351); Mazelay : /i?//e/eye (Adam,
350j ; et nejeleye (Galand ms.) ; Médonville : nejolaye; Ménil-en-
X. : neijeoleye; Mortagne : nejùli; Moyenmoutier : neu/ihl,
(Adam, p. 350) ; La Neuveville-s.-Ch. : nejôijaie ; La Neuveville-
s.-M. : nouèie : Padoux : nejelâye; Proveiichères : nvoui lAdam,
p. 351), et >?o«y;Ramonchamp : neucli'lé (Adam, p. 350); Raon
l'Et. : neuhi ; Rehaupal : neulihi (Adam, p. 350); Romont :
neuhlé ; Rouges Eaux, Voy. Yienville; Saales : neuhier (Adam,
p. 350), noué et neuchié; Saint-Biaise la R. : neuhhté (Adam,
p. 3o0) ; Sanchey : negelaïe (Adam, p. 350), et nejeleye; Saulxu-
res : neuhelé; Le Tholy : nehhli (Adam, p. 350); neuhli (Thiriat,
p. 132); Totainville : nejôleiUe ; Tranquevilie : noueil; Urimé-
nil : neuflèye, pr. neu-j'-lè-y'; Vaifney : neuj'lè (Adam, p. 350)
et neugelé (Pétin, p. 194); Yalfroicourt : neuj'lè ; Les Vallois
neuhhlé (Adam, p. 350 ; Vaubexy ; noueille (Adam, p. 35!)
^ Gn\.Yon '. neuhhelê (Adam, p. 350) et neuhhelé ; Vexaincourt
noueu (Adam, p. 351j ; Yienville, Cliarmois dev'. Bruy. et les
Rouges-Eaux : nejauli, ne/o/< (Adam, p.350i ; Yomécourt : neuh-
/è(2 Adam, p. 350) ; Wisembach : nouï.
Fruit. Ban de la Roche : nnirhe (Oberlin, p. 239) ( ch-hh.);
Ban-s.-Meurtlie : tieuh (Adam^p,33'; B{i]gné\ilïe: nejauilles, plur.;
Charmes : neujaule et neuyes; Chatel : neujaule et neuhhe; Gir-
court-s.-M. : nuiljôle (Adam, p 350); Fontenoy : echolon (doit
avoir la même origine que le fr. écale ; cpr. le berrich. échoie,
même signif., et l'ail. Schale, écaille]; Gérardmer : nejole; Ger-
bépal : ne/'a/e( Adam, p. 350, eineudjàle; Maconcourt: nr'u^e(Adam,
p. 350); Mazeley : iiehôle (Adam, p. 350 ; iMoyenmoutier : neuhhe;
La Neuveviile-s.-M. : nejaule; Padoux : nejaule; Provenchères :
neuhhe (Adam, p. 34) et neuhe; Ramonchamp : neutjôle (Adam,
p. 350); Raon-a.-B. : neuhhe; Raon l'El. : neuhhe; Romont :
— lo8 —
neulic; Saales : naihe; Saint-Biaise la R. : neuhhe (Adam. p. 27);
Sanchey : neugeôle; Saulxures : neuhelé; Vagney : neugeaule
(Pélin, p, 194); heco/fe de neugeaule, hrou, co.'iue : neux et
hecnffe de neux (Pétin, p. 195); Vagney, Le Tholy et Lignéville :
neujaulle el nfjôle (Adam, p. 350); Valfroicourt : neujôle; Ya-n-
bex}^ : neuhjaule (Adam, p. _350j; Ycnlron : neudjaule ; {S.dsim,
p. 359); Vexaincourt : neuhhe ;YaiUxey : nejoîlle (Adam, p 350);
Wisernbach : neuhhe.
CUI'ULIFÈRES.
Quercus Tourn.
Q. sessiliflora Sm., FI., hrit. 3, p. 1026. Chêne à fleurs ses-
siles. Yosg. vulg. : Chêne sessile ou à trochels, Durolin (Kirsch-
leger, 2, p. 80); chêne à trochets^, Durolin (D'' Berher, p. îiTO);
autres noms vulg. : roure, durelin (Grimard, p. 453); gariès,
Chêne rouvre, Chêne (Littré. v^ gariès). Les noms patois vos-
giens sont peu variés. (Il n'en sera pas de même du fruit.). En
voici quelques-uns pourtant. Ban de la R. : dchâne (Oberlin,
p. 195); Fraize : /cAe;?c;Gerbcpai : tchêne ;LQ\\\mQcom'i: charnc:
La Neuveville s. -M. : chàne; Provenchères : chêne; Raon a. B. :
chiine ; Saulxures : (chane; Uriménil : chàne, et le jeune chêne
piançan, le petit chêne chdné ; Valfroicourt : chàne ; Venlron :
Ichànc; Wisomlach : (chiine.
Fruit. La Baffe : oguiond (^Adaui, p. 48 et 331); lîrechainvillc :
(idiand (Adam, p. 331); Bi u : ('rf/a»c?; Charmes : aidicuid; Chatcl :
aidiandaiègumid; Fontenoy; hcidiatid; Gerhc^al : guiand (Adam,
p. 331) ; Lusse : èguiand (Adam, p. 331); Moyenmouticr :
èguiand (Adam, p. 331, donne eiguiand); La Neuveville-s.-Ch. :
cdiand; La Ncuveville-s.-M. : cdiand; Provenchères : èguiand;
Saales : rguiond (Sic! Adam, p. 331) el egguland; Le Tholy :
èguiard ki\'à\x\, p. 331); Trampot : adiand; Vagney : egu'vnd
(Adam, p, 48); alguiand (Pélin, p. 8); écorce du gland : hecafe
d'ctiguiand (ibid^; Wisernbach : guiand.
Q. pedunculala EuRn., Arb., n" 77. Chêne pédoncule. Vulg.:
gravelin, châgne, Chêne blanc (Grimard, p. 454); Vosg. vulg. :
Chêne-Roure ou à grappes (Kirschleger, 2, p. 80); Chêne à
grappes. Chêne rouvre (D'" Berher, p. 270). Gerbamont ; channc;
Cleurie. Saint-.Amé, Syndicat : chàne (Tliiriat, p. 102).
— 139 —
Appendice : jeune Chêne, chêneau; Ghatel : piamjon; Moyen-
moutier : chané ; Raon a. B. : jj lançon ; \]nmém\ : piançon et
quelquefois chdné; Vagney : jenne chdne (Pétin, p. 50).
Corijlus TouRN.
C. Avellana L., Sp.^ 1417. Coudrier noisetier. Yuig. : cou-
drette et le fruit caurelte dans les Ardennes (Litlré^ v" Goudretle).
Autigny : neuejoteil (Adam, 30); Bainville : conrmlh; cette com-
mune a un lieu dit : « Corot o.Ban de la Roche : couôre e:
trotchy savaidje couôre (Oberlin, p. 191); et coudre troutchij:
Brechainville : neugeotleil {\ù.,'è(i)\ Brouvelieures : corre; Ern •
corère et nehotètje, côrrcre, nehoteille; Bulgnéviile : nejotaye
(Adam, p. 30); nejotteil; Celles :eoUeure (Adam, p. 349) ei colère;
La Chapelle et Thiaville : nehattier (Adam, p. 35); Charmes :
courèije et nehalèije; Charmois l'Org. : nekotleye (Adam, p. 349);
Chalel : neukotle (Adam, p. 34 et 349); conrére; coudrier des
jardins, neu/io/té; Circourts.-M. : neujofeil {A.dam,p. 30j;Cleurie:
côrre (Thiriat, 102 et 132); var. sativa Bauh. gentie côrre (Thi-
riat p 132); Deycimont : ncholll (Adam, 33), et neuhotti (Adam,
p. 349); Docelles : nehoti (Adam, 33); Domèvre s:-M. : conrcùUe;
Eloyes : côrre; Fontenoy le Ch. : courée. Le cadastre S°" D
donne « la corée ».La Forge et Le Tholy : Keure; Fraize : coui'e
et core; Gelvécourt : neujotéije (Adam, p. 349; Gérardmer t
queurre; Gerbamont : core; Gerbépal ; cœur; Girecourt les V. :
neuhaleye; Haillainville : nehotlé (Adam, 349j; Hergugney :
macleye (Adam, 350); Houécourt : neujoteil {A-dann^ p. 349); Lem-
mecourt : nejoteil; Longuet : coraïe (Adam, p. 349); Luvigav :
corère (Adam, p. 349); Maconcourt '.nejotaye (Adam, 349j; Man-
dray : couaurc (id.); Mazeley : neholeye Çid.), et cou raie; Médon-
viile : nejotaye^ côraye; Morlagne : ct>rr(?; Moussey .* côore;
Moyenmoutier : corre, fém.; Section E : « passe-corre » et
« champ de la corre »; LaNeuveville-s.-Ch. : nejoteille; La Neu-
veville-s.-M. : néjottèië; Pargny ; neujoteil (Adam, p. 30)"; Ra^
moncbamp : cd/'e; corre (Adam, p. 349); Raon a. B. : côrèye;
Raon l'Étape : caurce ou corée; lieu dit : « La censé du Kœur » ;
Romont : corère; Rouceux : neuiljoté; Saales : core; Saint-Amé ;
fleurs mâles ché (Thiriat, p. 423); Saint-Etienne : côre\ Sanchey :
— 100 —
nehotaie (Adam, p. 33 et 349), et c6raie;]&\xne brin coupé pour
cAfl/7»a^ne(panieroblong'! : carre- Saulxures : côre;Le. Syndicat a
un lieu dit : S°" C : « au Corot »; Le Tlioly : coeurc (Adam,
p. 349); Totainville : courallle; Trampot : coûdreil; ïranque-
ville : nejoteil; Uriménil : côrâye (ô résonnant), fém. singul.;
Vagney : corre; Valfroicourt : neujo/fè; Yenlron : ncuhjolteil
Adam, p, 349); Ventron : orre ; Vexaincourt : corrèrc, fem.;
Ville : neuj(il(fh/e; \\4seml)ach : courre.
Fruit : Ban de la R. : nruhalles (Oberlin, p. 239 ; Ban-s.-M. :
IV uh (Adam, p. 33); Bulgnéville : ncjolte; Ghampdray : ncuheuHc;
Charmes : yieuhatte; Gharmois devant Bruy. : ncholte (Adam,
p. 33); Dombrol-3.-Y. : najotte ; Domèvre-s.-M. : ncujolle; Dom-
paire : nef lotie (Adam, p. 31) et ntocoites (Adam, p. 271); Fon-
lenoy : neugeotle; Fri/.on : nehhotle (Adam, p. 37 ; Gérardmer :
7}è;/ehhe (Adam, p. 381) et nei/khe (Méline, ms); Gerbamont : neu
et neuhotlc; Gerbépal : neuhotc; Hadol : àueline, variété à fruit
rouge; Houécourt : neijeode (Adam, p. 30i; Landeville : neii-
rjeotte (Adam, p. 30); Lignéville : nejottc (Adam, p. 31); Macon-
courl : nejolle (Adam p. 30i; Ménil en X. : najevlle (Adam, p. 30;
Moyenmoulier : neuhhot.tc; La Neuveville-s.-Gh. : nejotto; Or-
toncourt : neuhooHe; (Adam, p. 34); Padoux : nehoUes; Ramon-
cliamp : nenjoite 'Adam, p. 3!j; Rehaupal : neuholle (Adam,
p. 32); Les Rouges-Eaux : nehiiolte (Adam, p. 33;; Saint-Basle-
mont : nejniie (Adam, p. 31); Saint-Biaise la R. : )ieuhhc [Mifim,
p. 27); Saulxures : ueu; Le ïholy : neholc lAdam, p. ;{2); Tram-
pot : neûgeolle (Adam, p. 30); Uriménil : ncuholcs (type) et
cacasses, terme enfantin. Variétés : mocotte, fruit allongé, oblong
moins rond que celui du type ou celle des bois, assez grosse et
dure à casser : Vagney : neuhalle (Adam, 32) et aveline : grosse
neuhalle (Pétin, p. 194); cacatle (Pélin, p. 42); Valfroicourt :
neujotte; Les Vallois : nehiiotle lAdam, p. 34 j; Vaubexy : neu
jhulte (Adam, p. 37); Ventron : neu; Vittel : negeotte (Adam,
p. 31); Vouxey : nejotte (Adam, 30); Wisembach : neuhutte.
En Alsace on connaît la noisette blanche, la grande aveline ou
noisette à gros fruits, C. sntiva fructu rotundo maxhno; l'ave-
line oblongue rouge, C. 'saliva frurtu (,hb>ngn rubente Kirs-
chleger, 2, p. 82).
— 161 —
Carphms L.
C. Belulus L., Sp-, 1416. Charme commun. Yosg. viilg. :
charmille (D-" Mougeot, p. 208-36^; Kirschleger, 2, p. 8o;
D'" Berher, p. 270). Ban de la B. : e/tairme, dchairmine ; Chàtel :
chairmine; Gleurie, Saint-Amé et Syndicat : cherm'me (Thiriat,
p. 102); Fontenoy : charmeille; Fraize : tchermeline ; Lemmc-
court '.'charmaille et charmille; Moussey, La Neuville-s.-M.,
OfTroicoLirt, Baon-a.-B., Rouceux, Vagnoy et Ville-s.-Illon (et
d'autres encore) : chairmine; Provenchères : chermeline ; Raon-
l'Etape : chermlne; Saales : chermeulin; Saulxures : tchermine;
Trampot : charmée; Uriménil : chairmine; Vexaincourt : charme
blanc, c hermine ; charme jaunâtre, chermeline (ni M. Berher ni
M. Godron ne donnent de variétés); Wisembach : rhermeline.
Fagus Tourn.
F. syhalica h., Sp., 1416. Hêtre des Forêts. Vulg. : fayard
(Gill. et M., p. 364); fau ((Jttré, h. v^j; fou, vieux nom (Littré,
h. v"), fouteau (Littré, h, v°) ; fayard (Littré, h. v°). Ban de
la R. : bouocha fau (Oberlin,p. 177); Bulgnéville : féitte ; Gha-
tel : héle; Gleurie, Saint-Amé et Syndicat : h/He; (Thiriat,
p. 102). Dompaire : fégniesse ; Fontenoy : foyard ; La Forge à
son cadastre <( fail lard » hêtre; Fraize : bouchon (ch = hh) ;
Gérardmer : bohhon, masc; Gerbépal : bohhon et petit hêtre :
bohhté; cette commune a un lieu dit « boucheté » Cadastre Sec-
tion A, qui signifie lieu couvert de Hêtres. Laval : fainesse et
faignesse; Moussey : hetro; La Neuveville-s.-M. : fèïsse; Offroi-
court : hèt)'e, fém. ; Vvovenchèves : bouhon; Rouceux: foiène;
Saales : bouhhon; ïrampot : féisse; Uriménil : hé(e, fém., plus
rarement /byà, mascul.; Ventron : héte; Wisembach : bouhhon.
Fruit : Bulgnéville : faine; Charmes ; féïne; Ghatel ; féne;
Circourt-s.-M. : fouéïenne (Adam, p. 1,324); Dompierre : fayine
(Adam, p. 324); Fontenoy : feyne ; Gérardmer : fayine; Hail-
lainville : fayenne[S.à-àvc\, p. 324): iMénil-en-X. : feyine; La Neu-
veville-s.-M. : fèine: Provenchères : faïine; Raon-rELape :
fphine; Rouceux : foiène ; Saales : fayieine ; Le Tholy : fèïne
(Adam, p, 381); Trampot^: féénne; Uriménil : fayine {pron. fè-
yî-n'); Venlron : faiine; Vexaincourt ; fpïne; Wisembach :
Fl.ORE l'oPlLAIRi: DK.S VOSGKS H
— 162 —
frim. La lécolte a lieu en octobre: on en fait d'excellente
huile de ménage dite liuile de faîne.
Castanca TouiiN.
C.vulrjaris Lam., Dict.,\\,\). 708; Fagns CastaneaL., Sp.,
1416. Châtaigner commun. Bru : c/iaitegnieillv;DomèyTe-s.-M. :
marron de Châtaignier lui-même et non le fruit) ; Fontenoy .
maronneil; Moyenmoutier : quettinijier; Saales : haiteigier et le
fruit kaiteinge ; Vexaincourt : chètainie fém. ; Wisembach :
catainge.
Obs. Littré (v" Hérisson) nous apprend que l'enveloppe épi-
neuse de la clialaignc s'appelle /irrinsoii.
Salici.nées.
Sali.r TouRN.
Genre : Altigny : saucege[\(iam, p. 370) : Bainville isnvce; Ban
de la II. : sace, hachelles ; Brechainville : sousse sic! (Adam, 370);
Celles : sàce, sace (Adam^ 370); Chatel sauce: Fontenay : susse;
Moussey : suce; La Neuvevillo-s.-M. : sauce; Offroicouit : sc/ure,
fém.; Padoux : sauce; Provenchères : soce; Ramonchamp,
Moyenmoutier et Saint-Baslemont : sausse et sauce (Adam, p.
370) ; Raon-l'Elape : sàsse; Saales : sosse (Adam, p. 370) et sace;
Saint-Biaise la II. : sdlc; Lé Tholy : sausse (iM"'^ Houberdon in
Thiriat^ p. 394); Totainville, Tranqueville et Morlagne : sauce,
sauçotfe; Uriménil : sauce el lieu dit « La Sausse »; Val d'Ajol :
sauces, plur. ; Vexaincourt : sàfc fém.
Les fleurs du Saule s'appellent à LdL Bvc?sc niinon (ce mot y
désigne aussi la houpe du jonc et toutes ks aigrettes); àUrimi--
nil minon elcholon (litt., petit chat).
S. fragilis h., Sp., 14^3. Saule fragile. Cleurie, Saint-Amé
et Syndicat : sausse (Thiriat, p. 102). Ce Saule est planté au
bord des prairies et des ruisseaux, et coupé en lèlarti.
S. albaL., Sp., 1449. Saule blanc. Uriménil : hianche sauce.
Var. B. Vitt'Uhia Ser., Ess., p. 83. Vexaincouit : sâce, fém.
Je suppose que cette dénomination de S(Àce, traduite en français
par saule jaune, s'applique ù cette variété : peut-être aussi au
S. viminaJis (Voy. Godron, H, p. Sii et suiv.).
— 163 —
S. amrjgdalina L.,Sp., 1443. Saule amandier. Vosg. viilg. :
OsiurbuUain (D"" Berher, p. 271).
S. purpurea L., Sp., 1442. Saule purpurin. Cleurie, Saint-
Amé et Synd. : roge sausse (Thiriat, p. 13'2); La Forgp et Le
Thol}' : l'ûge sausse; Uriménil : 7'oàge sauce (cultivé aussi en
oseraies).
S. viminalis L., Sp., 1448. Saule des vanniers. Vulg. : Osier
blanc, Saule à longues feuilles (Gillet et M., 368) ; Vosg. vulg :
Osier (Kirschleger, 2, p. 67), Osier des vanniers (D"" Berher ,
p. 271. Charmes : saussatte; Ménil en X : osére ; Romoni :
cjuoec de renad, litt. queue du renard; Uriménil -.jaune sauce;
Vexaincourt : sàce, saule jaune?
S. Caprea L., Sp., 1448. Saule marceau, vulg. : Saule mar-
sault (Littré, v° Marsaut), Ypréau (Littré, h. v"). Guâtel-s.-M. :
paume-pie, exclusivement pour les Rameaux, lorsqu'il est en
fleurs ; Cleurie, St.-Amé et Syndicat : poaurme (Thiriat, p. 102);
La Forge etLeTholy: paume; Raon-a.-B.: paurme ; Romont :
haute-sauce ; Saule élancé, saule à faire des perches à houblon ;
St-Etienne : pouorme ; Saulxures : pouaurme ; Uriménil •.paume;
fém. sing. ; on porte à la procession du dimanche des Ra-
meaux les rameaux fleuris de ce saule. De là aussi la dénomina-
tion de Pâques-Paume, et de Pâques fleuries (fleuiies); Vagney,
pouaurme (Pétin, p. 223).
S. cinereaL., Sp., 1449. Saule cendré. Cleurie, St.-Amé et
Syndit'.at ; grihe sausse (Thiriat, p. 102) ; La Forge et Le Tholy:
grihe sauce ; Romont : sauce baitate (saule bâtard) ; Si-Etienne :
gri/ihe sauce.
L. aurilah., Sp., 1446. Saule à oreillettes. Vulg. petit mar-
ceau oreille (Kirschleger, 2, p. 71; D'' Berher, p. 272. Romont:
sauce baitate (saule bâtard).
Le S. pendulaFmES, Nor. Mant. prim., p. 43. [S. Russeliana
Sm , Fl.Brit., 3. p. 1043) souvent cultivé en oseraies, et le 5.
babglonica, vulg. Saule pleureur, n'ont pas de noms particuliers.
Populus TOURN.
Genre: AuVigny : popii (Adam, p. 356): Bainville : peplin;
Ban-s.-M. : peuplie (Adam, id.) ; Brouvelieures : popli : Bruyères
— 164 —
Mortagne : pcupli; Celles: pcupUeu (Adam, 356) ; Charmes:
porpe ; Chate) : peupiée ; Circourt-s.-M. : peûpicil (Adam, p.
356) ; Dombasle-devant-D. : peuplin (Adam, id.) ; Dompierre :
pèplier (Adam, id.) ; Fraize : peiipli ei peupler ; Gerbépal : peu-
7;/«;Girecourt-les-V. : porpe; l.ignéville :;;ei/;j/e//(Adam,p. 356i ;
Longuet: peuplé (Adam, ibid.) ; Marainville : porpe ; Médonville:
peplaye ; Ménil-en-X : peupicye ;^Adam, ib.); Mortagne : peupli;
La Neuveville-s.-M. : poplil (Adam, id.) et poplu ; Provenchè-
res ; pépier: Raon-1'Etape : pcuplleu : Rouceux : popiei; Saales;
poupié ; S'.-Blaise-la-R. : peupler (Adam, p. 356); Sancliey :
pépier (Adam, id.); Le Tholy :pepli (Adam, id.) ; Tulainvillc :
peupler ; XJrimén'û: peupler (pron. peu-pié) ; Vagney: peupllé
(Adam, p. 356) ; Les Vallois : pépié (Adam, id) ; Vexaincourt :
peupleu (Adam, id.) el peup'ieu; Viltel: poplu (Adam, id.).
Vouxey : pouplell (Adam, id.).
P. Iremula L., Sp^ l'iôl. Peuplier Tremble. Ban de la R. :
iermolé, drmolé et drmolie; Charmes: trempe; Cleurie, St-Anié:
et Syndical; //va/Z^/c' (ïhiriat, p. 102); Domèvre-s.-M. : trompe;
Dommartin-a.-B. : trompe \Y\oyes: troml/le;Ldi Forge etLe Tholy :
trembe ; Fraize: tramolé ; Gerhsimonl: t)'aufje ; Gerbépal: tro-
»<o«/(''.-Girecourt-les-V. : trempe; Lommecourt: tremble; Mazelay :
trompe : Médonville : trobleu; LaNcuveville-s.-Ch. : trombieu ; La
Neuveville-s.-M.: trombieu; Offroicourt: trombe; Ruon-a.-B.:
trompe; Raon-rEla[)e : trompe; Romonl : trompe .• Sauixure?:
trombe; Tranquevillc '.trobieu; Uriménil: froutbi'el f rompe, [Aus
rarement trem.be; Vagney: trôbe ; Vcntron, tromble.
P. nigra L., Sp., 1464. Peuplier noir. Vosg. vuig, : léard,
liardier, peuplier franc ou noir (Kirschlegcr, 2, p. 75); Peuplier
franc, léard, liardier (D"" Bcrher, p. '272), Lemmecourt :79o/)A77.
P. alba,L., Sp., 1463. Peuplier blanc. Vulg. : Peuplier de Hol-
lande, grisaille [G. et M., 370), blanc de Hollande (Liltré, v° Blanc,
n^ 13^ p. 354. col. d); Ypréau (Liltré, h. v» el Kirschleger, 2,
p. 74). Uriménil: blanc peupler ; souvent planté et naturalisé.
P. dilatata Ait., Kew., éd. \ , p. 804 ; P. pijrfunidalis^ G. ; /*.
fastlglata D. La Forge et Le Tholy : pejjli (planlé).
Le Peuplier d'Amérique, P. mollnlfera Ait., et Io 7^ vlrgl-
nliina Dksf.. quoique plantés, n'ont pas de noms parliculicr.s.
— IGo —
Platanacéks.
Plat anus L.
Genre (Platane cultivé : Wisembach : piâne.
P. vulgaris Spach. Platane commun. Brouvelieures : jildne ;
CeWes: piéne ; Charmes : plaine : Domèvre-s.-M. : piâne ; Fraizc :
piane elpianne; Lemmecourt : plane et pléne ; Saales : pidne ;
Sanchey : plaine: Vagney : piaine (Pétin, p. 125.) ; Ventron :
piaine; Vexaincourl: piéne.
Betulinées.
Betida Tour.n.
B. alba L., Sp., 1393. Bouleau blanc. C'est le plus commun
sur notre grès vo^gien et notre grès bigarré. Le langage vulgaire
ne le distingue pas du D . pubescens Eurh., Beitr., 6, p. 98, assez
commun sur le granit. Ban de la R. : hôlatte, fém. (Oberlin, p.
176) ; Ban-s.-M. : bolatte (Adam, p. 303] ; Brouvelieures : bôloUe;
Bra : bôlotte ; Bruyères: bôla, bôlotte; Celles: bolotle ; fém. ;
Charmes : />ot/7e; Chatel : boulé (Adam^ p. 304], hould masc,
et ^ou/e fém. ; Cleurie, St-Amé et Syndicat: hrjulé (Thiriat, p.
103) ; Cornimont: bolé ; Deycimont bôle (Adam, p. 30^); Fon-
tenoy : boulël; La Forge et Le Tholy: boulé et beule; Fraize :
bôlatie; Gérardmer: le cadastre section A donne « aux Belles ^>\
Gerbamont : bolé ; Gerbépal : bolau; le cadastre section C donne
« la Beùle » ; Girecourt-les-V. : boulèye (Adam, p. 304) et bou-
leye ; xMandray: boonlatte (Adam, p. 304-305) ; Mortagne: bôle\
Moussey : bolotte ; Ofîroicourt : boule, masc. ; Provenchères :
bolâotle {k^àSim, p. 304j; Raon-a.-B. : boulée; Raon-l'Et. : bôlotte,
fém.; Raon-s.-P. : bolatte; Saales: bolatte; St-Amé: fleurs
mâles , ché (Thiriat, p. -423); Sanchey : boulé (Adam, p. 304) et
boulé ; Saulxures : bolé; Le Tholy : boule (Thiriat, p. 103); To-
lainville : bôs de boule ; Tranqueville: boulé; Uriménil ; boulée,
masc; le cadastre donne section G « le Boulet ;> lieu planté de
Bouleaux, en patois lo boulet, et aux sections A etB « les Bou-
les » et « laBoulée », en patois éz boules, aux bouleaux ; Vagney :
6oM/é(Adam, p. 304), bôléel boulé (Pétin, pages 32 et 35) boulé ;
Val d'Ajol : boule, masc; Ventron: bolé {Xdam, p. 30i) ;Vexain-
- 166 —
court: bôlotte (Adam, iJ.) et bôloilc, îém.\ Vienville : bculc
(A'iam, ici.); ^'ille : bolèye ; Wisembach ; bolafte, féin.
Alnus TouRN.
Genre : Charmes : aunèye ; Chutel : aune; Domèvre-s.-M. :
aunaille ;G\recouv[-]es-\. : aunaye; Mazeley ; aulne; Médonville :
aulnaye ; Moussey : aulnéc; Moyenmoutier : àné3 ; La Neuveville-
s.-M. : aunaïe; Raon-l'Et. : ànet ; Urimcnil : aunée, masc. ;
Vagney : aune {Pél'in, p. 22) ; Vexaincourt : finre ; Ville : aunàye;
Wisembach : aunée.
A. (jlut'mosa G.ertn., Frunt., 2, lab. 90. Aulne gliitineux.
Vulg. : verne, vergne (Gill. et M., 372); Yosg. valg. : l'aunée
(D' Mougeot, p. 209-369); Aulne commun, Anée (Kirschleger,
2, p. 8^j. La plupart des dénominations paloises données au
genre s'appliquent à cette espèce, commune dans tous les terrains
de nos Vosges. Ban de la Roche : anée; Gleurie, Sl-Amé et Syn-
dicat : aune (Thiriat, p. 103); Fontenoy : veine; Offroicourt :
anée ;
Abiétinées.
Pinus L.
Genre : Bulgnéville : se pin ; Chalel : saipin ; Gleurie, Sl-Amé
et Syndicat : ché^ cônes de Sapin, de Pin (Thiriat, p. 42 î); Fon-
tenoy : fcpien ; et cône : covrosse ; Fraize : sep ; Moyenmoutier :
sèpené et cône : coquotte; St-Amé : ché, cône de Sapin^ de Pin
(Adam, p. 239) ; La Neuveville-s.-M. : sèpin; Uriniônil : saipin et
le cône covrosse, lilt. couveuse; Ventron : tchc, cône.
A Moyenmoulier une sapinière se dit sépenère.
P. sylvest7'is L., Sp., 14-18. Pin sylvestre. Vosg. vulg. : Pin
d'Ecosse, de Russie (Kirschlcger, 2, p. 91), pinasse (D' Bcrher,
p. 273). Désigné par l'Administration forestière, à son exposition
du concours régional de 1881, sous le nom de « Pin sylvestre ».
C'est de beaucoup le plus commun dans notre région d'Épinal et
de Xertigny. Depuis une quinzaine d'années la commune d'Uri-
ménil en a fait des semis dans tous ses terrains vagues. Brouve-
lieures : pinesse; Bru : pinesse et le fruit cocotte ; Chatel : pinesse;
Gleurie, St-Amé et Syndicat: pin; Eloyes : pin; Fraize : pinesse;
Gerbépal : pinesse; Mortagne : pinesse; Moussey : pinesse ; Offroi-
— 167 —
court :pin ; Provenchères : pinesae; Raon-s.-P. : pinesses, plur. ;
Raon-l'El. : pin aise et une pinasse; Uriménil : saipin; c'est le
seul qui croisse dans cette localité: il a pris le nom générique ;
Vagney : fiée; (Pétin, p. 12lj et jnn [id., p. 217); pinasse et
pinaisse {id., p. 217); Val d'Ajol et Ventron ; pin; Vexaincourt :
finesse, fém. et coquotte, fénn.
P. PiceaL., Sp., 1450 ; Abiespectinnla DC, FI. fr., 3, p. 275.
Sapin commun. Vulg. : Avet, Sapin argenté commun iLittré,
v" Avet), vrai Sapin (Littré, v'^ Avet); désigné par l'Administra-
tion forestière des Vosges, à son exposition forestière, sous le
nom de Sapin des Vosges. Bru : saipie et le fruit, cocotte; Gleurie,
St-Amé et Syndicat ; sèpin (Tliiriat, p. 103); Eloyes : sèpin ;
Gerbépal : sèp pour les grands et sèpnè et pené pour les
petits : Mortagne ; sèpin et sèpe ; Moyenmoutier : sèpi; Offroi-
court ; se pin ; Provenchères : seppe ; Raon l'Et. : sépin;
Saulxures : sep; Le Tholy : sèpin (Adam, p. 422Jj ; Uri-
ménil : franc saipin, saipin d' mont aine ; n'y croit pas, mais
connu des constructeurs; utilisé pour tuyaux de fontaine. Je
n'en connais vivant dans le canton de Xertigny qu'un petit coin
aux Cillieux, C'"^ de Hadol. Vagney : saipin ; Val d'Ajol : ièpin ;
Ventron : sèpe; Vexaincourt : yèpin, ouihhe et coquotte ; Wisem-
bach : nar sep (noir Sapin). C'est sur cet arbre, le Sapin propre-
ment dit; que se développe le Champignon que nous retrouve-
rons plus lard [/^cidium elalinum) sous le nom de pàneure de
sotré.
P. Abies L., Sp., 1421 ; Abies excelsa L\m., FI. fr., p. 202.
Epicéacommun. Désigné par l'Administration sous cemêmenom.
Littré nous donne fie, nom suisse de l'Epicéa (Supplément) ;
M. Broillard, Revue des Deux Mondes du 15 avril 1876, p. 915,
donne fuve. Littré les lire de l'allemand Fichte, Épicéa, par
corruption. Noms vulg. : Picea; pece, serente. Sapin de Norvège,
faux Sapin (Littré, v° Pesse); Vosg. vulg. : la Fie (D' Mougeot,
p. 209, 369): Pesse (Kirschleger, 2, p. 94 et D^ Berher, p. 274).
Cleurie, St-Amé et Syndicat : pinesse! (Thiriat, p. 103). Nous
en trouverons du reste plus bas quelques autres exemples;
Eloyes : pinesse l et épicia; Gérardmer : fie et le fruit ché ; le
Cadastre S°" A donne « Les Fies »; Gerbépal : sèp les grands, et
— 1G8 —
sèpnè les petits ; Méiiil-en-X. : fie : Mortagne : rpicia: Moussey :
(jenli shfji; Offroicoiirt : se pin ; Rouceux : sèpin ; Saales : sep ;
Saulxures : fiée; Le Syndicat donne au Cadastre S*^" E « La
Fiée » et S"" F : « LeTrès de la pinne », la jachère de l'Épicéa ;
Uriménil : cpicia et èpicia, ce dernier plus fréquent ; Vagney :
fiéhe ; Yal d'Ajol : pinesse f Yentron : fie'ie ; Vexaincoiirt : rjenii
sep et coquotte ; Wisembach : genti sep.
Sa résine est connue sous le nom de Galipot, de poix-résine
(Voir Kirschleger, /. c).
P. Larix L., Sp.. Ii20: Ahirs Lari.v L\m., Illusir., 1, p. 78o.
Mélèze d'Europe. Cliatel : méh-se ; Gerbépal : sèp (les grands),
sèpnè (les petits); Moyonmoutier : meiU'se; Raon-a.-lL : Ini
mélésc, fera. ; Uriménil : mélè, masc. (non cultivé, mais connu).
Sa résine est connue sous le nom de Térébenthine de Venise
(Kirschleger, 2, p. 97).
P. marilima DC. Pin maritime. Vulg. : Pin de Hordeaux, des
Landes sauvage, grand Pin, Pin pinastre. Vagney : fiée (Pétin,
p. 120) ; j)in saui'aige, pinasse et pinnisse (id., p. 217). Bien que
M. l'abbé Pétin rattache ces dénominations patoises au nom
français pinastre, je doute fort que cette espèce soit connue
dans nos Vosges et par conséquent y soit dénommée. Ni
M. Godron, ni M. Berher ne la donnent, ni dans leurs ouvrages,
ni dans leurs suppléments. Il est probable que M. Pélin aura
assimilé les deux noms français pinasse et pinastre et en aura
fait des synonymes.
P. St7-ohiisL. Pin Weymoulh. Désigné par l'Administration sous
le nom de Pinus Bromiis. 11 est cultivé depuis plusieurs années
par les particuliers et l'Administration des ForOts. Uriménil :
weymouth (pron, vé-moul') elivèi/mouth (pron. vè-y'-mout'j.
P.pumilio Hjenke ; Pin mugho ; Vulg. : créin. suffis dans le
Jura (Kirschleger, 2, p. 92), reproduites par M. Berher, p. 273.
M. Godron n'indiquait pas cette espèce que M. Berher a insérée
dans son Catalogue fp. 273). M. Kirschleger la donnait en
Alsace, dès 1857.
T/niya Tourn.
Th. orientalis L.,Sp., 1422. Thuya d'Orient (cultivé). Cleurie,
— 11)1) -
Sainl-Amé et Syndical: Bruyère d'Espuync (Thiriat, p. 132) ;
La Forge et Le Tholy : brox'irc d'Espagne.
Th. occiden(aiisL.,Sp.^ 1422. Thuya d'Occident. Vosg. vulg. :
arbre de vie, Lebensbaum (Kirschleger, 2, p. 99).
Glpressinées.
Juniperus L.
/. communis L., Sp., 1470. Genévrier commun. Bainville :
genauve ; Brouvelieures : hnaupe ; Bru : genàvrler et le fruit
gendvre ; Celles : genave ; Gtiarmes : geniauvre ; Chatel : j'nôfe ;
Gleurie, St-Amé et Syndical : genève (Thiriat, p. 1 03) ; Dounoux :
g'niéfe ; Eloyes : genève ; La Forge : henauve ; Fraize : j'naube ( t
genauve ; Gérardmer : /ihnauve ; Gerbamont : genève; Gerbépal :
g/inauve ; Lemm.ecourt : genèvre ; Mazeley : genove; Médonville :
fnhàvre ; Mortagne : genàvre ; Moussey : genarr ; Moyenmoutier :
genave ;hdi Neuveville-s.-Ch. : genàvre; La Neuveville-s.-M. :
fnôve et genièvre ; le Cadastre donne « haie des genèves » :
Off'roicourt : genôve ; Raon- a. -B. : g' nôfe ; Raon-l'El. : gendf;
Romont : genouoie ; Rouceux : genàvre; Saaies : gniarbe (curieuse
métalhèse de Vr); St-Etienne : fnéve; Sanchey : genauve;
Saulxures : henève elg'néve; Le Tholy : hnauve [Thirial, p. 103) ;
Tranqueville : genàvre ; Uriménil : g'nàfe et le fruit graine dé
g'nàfe; Yagney : genève; Yal-d'Ajol : genève; Vexaincourt :
gnave ; Ville: genàfe; Wissembach : gnaube. Dans tous les
exemples ci-dessus, le g se prononce y, alors même qu'il serait
suivi dune consonne. L'e de la première syllabe est très muet ;
souvent même il est omis et n'est même pas remplacé par
l'apostrophe.
J. Sabina L. Genévrier sabine (cultivé). Bainville-a.-S. :
saibine : Chatel : sa/bine ; Gerbamont : sabine ; OfTroicourt : haufe
bruyère ; Val d'Ajol : haute bruyère.
Taxinées.
Taxas Tourx.
T. baccata L., Sp., 'U72. It à baies. Cornimont: ich; Gerba-
mont : ihe.
— 170 —
MONOGOTYLÉDONES.
Alismacées.
Alismn L,
A. Plantago L., Sp., 486. Fluteau, Plantain d'eau. V'ulg. :
pain de grenouille (Gillet et M., p. 378). Vosg. vulg. : planta-
giné (D'' Berher, p. 274). Uriménil : piantain d^caufc.
BUTOMÉES.
Butomm L.
B. umbcllalas L., Sp., 532. Butome en ombelle. Yosg. vulg. :
Jonc fleuri (D'' Berher, p. 275).
COLCIIICACÉES.
Colchicwn TouRX.
C. auhimnale L., Sp., 485. Colchique d'automne. Vulg. :
dame-nue, veillolte (Gillet et Magne, p. 380); cul tout nu
(Littré, v" cul, n" 19); Vosg. vulg. : Les Voiiosses (D"" Mougeot,
p. 215-375) ; faux-safran des prés, tue-chien, veilleuse, cul-tout-
nu (Kirschleger, 2., p. 191); qui donne aussi Nackte Hure;
veilleuse, voirosse, safran bâtard, tue-chien (D"" Berher, p. 275-
276). Bainville : covcrosse (lilt. couveuse); Ban de la B. :
covrasse ; Bertrimoutier : veilleuse; La Bresse : fiou louriau {{\euv
veilleuse), lonrierasse, woerasse; Brouvelieures : vo'ioi^osse; Bru :
toue-chîn ; Celles : voyej'osse ; Charmes : rrvaui/e-médn Sic !
Chatel : voyrosse; Cornimont : lonrierasse; Domèvre-s.-M. :
voueillerosse ; Fraize : tclunidalle [Vill. chandelle, lampe); Gérard-
mer : fio dloures; Gerbamont: voèrasse ; Lemmecourt: voeil-
lolle, et le fruit panse de valehe; JMazciey : covrosse et ouarjerossc,
Médonville : voyotle ; Ménil-en-X. : voijerosse et coverosse;}\ov-
tagne : voierosse; Moussey : vouoirosse ; Moyenmoutier : vouô-
rosse; La Neuveville-s.-Ch. : voyotte; La Neuveville-s.-M. ;
voiièyerosse ; Olîroicourt: voillerosses, pluriel; Padoux : voyî-
rosses; Baon-l'Et. : voyeuses, fém. plur. et en français vulg.
veilleuses ; Raon-s.-P. : oyrosse; Homont : vaiche, et le fruit voi-
rosse (veilleuse) ; Saales : vouayerâsse et le fruit cache ; St-Amé :
havbe cV S^''- Cal lier Ine ; Sanche}'- : voirosse et vaiche ; Saulxiires :
lourierasse ; Totainville : voyouse ; Tranqueville : goïolte ;
Vagney : uoycrflsse; Vexaincourt : ouoïerosse ; Ville-s.-I. : voye-
rosse.
Veratruin L.
V. Lobelianum Berxhard in Trommsdorf Journ. , t. 16,
p. 206; Varaire de Lobel. Vosg. vulg. : Hellébore blanc
(D'-Berher, p. 276).
LiLIAGÉES.
Fritillaria L.
F. imperîalis L., S p., 435. Frilillaire impériale. Vulg. : cou"
roiine impériale, herbe aux sonnettes (Gillet et Magne, p. 384).
Littré, v° Herbe, n" 4, col. 3, donne aussi ce dernier nom.
Chatel : corône ; Uriménil : courône, (ieuc/iottes, grandes tieu-
choltes (litt. clochettes, grandes clochettes).
Liiium L.
Genre : Charmes : ognon de lis ; Domèvre : ognon des lis ; Gire-
court-les-V. : ègnon de lis ; Ménil-en-X. ; ognon de lis ; Morlagne :
âli; Moyenmoutier : guia; Moussey : ognon des lis; Tranqueville :
//s; Yagney: Zys (Pétin, p. 174).
L. Marlagon L._, Sp., 43o. Lismarlagon. Vosg. vulg. : marla-
gon, asphodèle (Kirschleger, 2, p. 171). Ban de la Roche:
savnidge aignons de lys; Bru : lisse rosse.
L. candidumL. Lis blanc. Vulg. : Lis commun (Gill. et M.,
p. 38i) (cultivé). Bainville-a.-S. : ognon des lis.
L. croceum Cuaix ap. Vill., Dauph., I, p. 322 (cultivé).
Gleurie, St-Amé et Syndicat : ognon d'aili (Thiriat, p. 133;;
Eloyes : ognon d'aili (Thiriat, p. 138) ; Eloyes : ognon d'aili ; La
Foi'gc et Le Tholy : ègnon des lis; St-Eticnne: ognon des lis.
Adenoscilla Grex. et Godr.
A. bifolia Grex. et Gûdr., FI. de France, t. 3, p. 187; Scilla
hifolia L., Sp., 443. Adénoscille à deux feuilles: Vosg. vulg.:
Ornithogale double-feuille (D'' Berher, p. :276).
— 172 —
Muscari Tourn.
M. comosum Mill., Dicf., n" 2. Muscari à toupet. Vulg. :
ognon de serpent (Grimard, p. 47 o) ; Vosg. vulg.: vaciet
D'-Berher, p. 279).
M. negleclum (jlss., Syn., 1, p. il I \ M. racemosum Godr.,
FI. lort'., éd. 1 , t. 3^ p. 68, non Mill. ; Jli/acinfhus racemosus L.
Muscari négligé. Vulg. : Muscari on grappes (Littré, v" Muscari,
2""^ ; Vosg. vulg. : Ail de chien iKirschleger, 2, p. 189) ; Ail des
chiens D"" Berher, p. 278).
Allhon L.
A. Viclorlalis L , Sp., 424. .\il Victoriale. Ban de la R. : nieuf
d'chemuches i'2° ch = lih).
A. ursinum L., Sp., 441. Ail des ours. Vulg.: Ail des bois
(Kirschleger, 2, p. 176; D-" Berher, p. 278). Ban de la R :
savaidges nos ; Gérardmer : sauvaige ai/;Gerbamont : aia.
A. Schœnoprasum !>., Sp., 432. Ail civetle. Vosg. vulg. :
Ciboule, Civette (Kirschleger, 2, p. 182). .Vouze : chibôle ; Ber-
trimoulier: civotfc ; La Bresse: brate, civole et pourate ; Bru;
li/joulolte; Charmes: cil/oulettcs et civalfe; Chalel : ciboulofte;
Cleurie, St-Amé cl S3'ndicat : braUe (Thiriat, p. 133); Gerba-
mont: broflc cl 6/'a//e; Médonville : (/(^o^/o/Zt' ; Provenchères :
civoKe ;S\.-A.mé : pourate, nom donné quelquefois à la Cibou-
lette civetle (Thirial, p. 144) ; Le ïlioly : brode (Thiriat, p. 133);
Uriménil : brotlcs, fém. plur. el plus rarement ciboulettes.
A. okracewn L , Sp., 429. Ail des lieux cultivés. Chatel : au
des fous ; Lemmecourt: aulx de loup ; Raon-a.-B. : harbe d'au;
Uriménil : au d'champs.
A. vineale L., Sp., 428. Ail des vignes. Ménil-en-X. :
hayotte.
Les espèces suivantes sont cultivées.
A. Porrum L. Ail Poireau. La BafTe : pouré (Adam, p. 359);
Bainville : poirotte ; Brouvelieures : pouriau; Bru: poriau ;
Bruyères : poriau ; Bulgnéville : pourotfe, fém. ; Celles ipourria;
Charmes : poralte : Chalel : porotte ; Cleurie, St-Amé et Syndi-
cat: y^oroca;? (Thirial, p. 1)3) ; Domèvrc-s.-M. : porotte ; Eioyes :
poureau ; Fontcnoy : pourcau ; La Forge : poriau ; Girecourt-les-
— 173 —
Y. : poy^atie ; Mazeley : porottes, plur. ; Médonville : poiirotte ;
Ménil-en-X. : porotte ; Morlagne : porriau ; Moyenmoutier :
pouriau (Adam, p. 359) ; La Neuvevilles.-Ch. : pourotc ; La
Neuveville-s.-M. : pourotte] Padoux : pourôtes ; Pargny-s.-M.^
Circourt-s.-M., Hennezel : /jowro, pourot {kdcim, 359); Proven-
chères : pouriaû (Adam, p. 359); Ramonchamp : poureau
(Adam, p. 359) ; Raon-rEt. ipourin ; Saales : pourià ; Saulxures :
poureau ; Le Tholy : poriau (Adam, p. 359) ; Tolainville :poro//^;
ïranqueville : pourotle ; Uriménil: pouriau; A^'enlron : poureau ;
Vexaincourt : pourids, plur. ; Vouxey : pouret (Adam, p. 359) ;
Wisembach : pourattes, fém. plur.
A. sativum L. Ail cultivé. Vulg. : Ail blanc, Ail commun
(Vilmorin, Calai. 1882, p. II). Aouze : o (pron. o comme dans
vieillot); La Bresse: ailla; Gelles-s. P.: à; Ghatel : aux, plur.;
Cleurie, Saint-Amé et Syndicat: aux (Thiriat, p. '133j; celte
forme doit être plurielle, l'auteur y ayant ajouté un x) ; Gerbé-
pal : aux, toujours au pluriel ; Padoux : aulte; Provenchères :
au; Piaon-a.-B. : au; Uriménil : aux^ plur., au, sing. moins
usité; Vexaincourt : âas.
A. CepaL. Ail Ognon; Ognon proprement dit. Vosg. vulg. :
grand Ognon rouge (Kirschleger, 2, p. 182). Ban-s.-M.:èo
(Adam^ p. 352); La Bresse: oignon; Bru : egnon, Charmes:
aignon; Ghatel: ègnon; Gleurie, Saint-Amé et Syndicat: ègnon
(Thiriat, p. 133); Dompierre : ègnon; La Forge et Le Tholy :
è^noH; Fraize : eio et etijon; Gerbépal : èïon; Maconcùurt :
î<7?îon (Adam, p. 352j; Mandray : èon (Adam, id.); Mazeley :
eugnons, plu..; Mo\'enmoutier : égnon (Adam, id) ; Padoux:
enion; Provenchères : èïon (Adam, id) et ayiion; Ramonchamp :
ègnon [kàîam, p. 352); Raon l'Et : ainions, plur. ; Saales : aiyon;
Saulxures: aignon; Tranpot : ougnon; Totainville : ègnon;
Tranqueville : egnon; Vaguey : ongnion (Pétin, p. 199) et
aignon; Vexaincourt ; eugnon et egnon (Adam, id.), et eugnions,
plur.; Vienville: agon (Adam, id.); Wisembach : ayion.
A. fistulosum L. Ail ciboule, Ciboule proprement dite. Vosg.
vulg. : Ognon d'Espagne, ou oblong (Kirschleger, 2, p. 182i.
Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : civatte (Thiriat, p. 1 33) ; Saales :
civaltp.
— 174 —
A. ascalonicum L., Ail Échalolte; Échalolte proprement dite.
Bvn : ccholot ; Chaimes : éclialalte; Cliatel : i?c/io/ô//e; Cleurie,
Saint-Amé et Syndicat : echalatte (Thiriat, p. 133); Dompierre:
r'c/io/o;Gerbamont : échalate ; ^lazeley : cchnlaie; LaNeuveville-
s.-Ch. ; èc/?o/o; La Keuveville s. -M. : ecliolottc ; Patloux : echo-
lotte; Provenchères : écholotle; Raon l'Et. : écliolotte; Saales :
echalatte; ïranqueville : cchalot ; Uriménil : ècholotte; Vagney:
èchalatle {A^ddim, p. 319); Vouxey : échèlotte (Adam, p. 319); et
échalote (Pétin, p. 951.
Ornithogalum L.
0. S'ilp/nireum Roem. et Sciiultks, Si/st., 7 p. 519. Orniilio-
gale couleur de soufre, Vosg. vulg. : Sulfuriii (D"' iMougeot,
p. 215-375). Ban de la R. : dchoKc de chcvrô.
0. uinbellalwn L., Sp., 441 . Ornithogale en ombelle. Vulg. :
belle d'onze heures, Jacinthe du Pérou (Littré, v" Relie d'on/.e
heures); fleur d'onze heures (Lillré, h. v°) ; Vosg. vulg. : dame
d'onze heures (Thiriat, p. 133).
Gagea S.\lisb.
G. arccnsis Sciiultes, "S'ys^ , 7, p. 574; Ornithogatuni tn'inbnum
Dois., FI. de la Meuse, p. 318, non L. Gagée des champs. Vosg.
vulg. : Rocanibole jaune iD' Berher, p. 277).
ASPARAGINÉES.
Asparagus L.
A. of/t'cinalisL., Sj)., 448, Asperge offlcinale. Chatel : ausper-
che; Morlagne : csperge; Moyennioutier : esperge; Padou.v : as-
/jf?rf//e/ Uriménil ; àsperche.
Polggonatum Desf.
P. multiflorum x\ll., Ped., 1, p. 131 ; Convallarta multiflora
L., 6/;., 432. Polygonatum multiflore. Vosgien vulg. : sceau de
Salomon (Kirschleger,2,p. 167).Gleurie, Saint-AméetSyndicat :
mirguet rf'çwé//eye (Thiriat, p. 104; litt. herbe de couleuvre); Gé-
rardmer : sang d'Salomon, curieuse corruption; Saint-Eiieune :
harbe d'colieuve (herbe de couleuvre).
— 175 —
Convallaria L,
C . maialis L., Sp., 441 .Muguet de mai.VuIg. : Muguet des Pari-
siens. Vosg. vulg. : Lis de la vallée, Muguet (Kirschleger, 2, p.
166 et D'' Berher, p. 280). Ran de la R. : mieurcjuet de cou-
liouve ; Bru : mirguet de maille ; Celles : mirguet; Chatel : mir-
guet; Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : bian mirguet (Thiriat,
p. 104); Fonlenoy : wz/^ue/; Moussey : mieiw^'^e^/Ofrroicourt :
mirguet dé bos ; Padoux : mirguet; Rouceux : mirguet ; Tolain-
ville et Tranqueville : mirguet de bas; Uriménil : bianc mirguet;
Vagney : mirguet (Pélin, p. 185).
Maianthemum Wigg.
M. bifolium DC, FI. fr., 3 p. 177; Convallaria bifolia L.,
Sp., 452. Maian thème à deux feuilles. Vulg. Muguet des
bois.
Paris L.
P. quadrifolia h., Sp., 527. Parisette à quatre feuilles. Vulg. ;
étrangle-loup (Gillet et M., p. 392); herbe à Paris, raisin de
renard, parisette (Littré, v" Herbe, i, col. 3). Ban de la R. : nar
botton ; La. Bresse: Herbe de crcu ; Bi'a : tragne-loup ; Cleurie,
Saint-Amé et Syndicat: blue d'bo (Thiriat, p. 104); Vagney;
blue dé remld. (litl. brimbelle de renardj.
Ruscus L.
R. acaleatus L., Sp., 1474. Fragon piquant. Vulg. : épine de
rat (Grimard, p. 484); Houx-frelon, petit-Houx, housson, Fragon
piquant (Littré, v° Frelon, 2 et Houx, 2). Vosg. Vulg.: Fragon,
Houx frelon (Kirschleger, 2, p. 168), petit Houx (b'" Berher,
p. 281). H importerait de rechercher avec soin les noms vul-
gaires de cette plante, l'origine de fragon n'étant pas certaine
dans Littré. Je n'en ai pas trouvé dans nos Vosges. Il est vrai
que cette plante y est rare.
JOXCÉES.
Juncus L.
J . conglomeratus L., Sp., 4G4. Junc aggloméré. Vulg. : Jonc
— 176 —
ordinaire (Kirschleger, 2, p. 194; D"" Berher, p. 295); c'esl de
beaucoup le plus commun dans notre région. Viennent ensuite
le Jonc des crapauds, J. bufoniu& L.; le Jonc épars, J. effusus L.
(Vulg. : Jonc à mèche) ; le Jonc à fruits brillants, </. lamprocarpus
Ehrh. et le Jonc des bois, J. sylviikus Reich. Ban de la R. :
djoimncs ; Celles : jouon ; Gleurie : jon, sic ! (Thiriat, p. 104) ;
Fraize: (//'one; Moyenmoutier : /oi<on ; Rouceux : dia; Vexain-
court : jouoncs;
J . effusus L., Sp., 464. Jonc épars. Vosg. vulg. : Jonc des
jardiniei's (Kirschleger, i, p. 195), Jonc à mèche (D'" BerherV .\
Uriménll ei aux environs on tresse avec la moelle de ce Jonc
de petites couronnes que l'on fait bénir pendant l'octave de la
Fête-Dieu.
J. squarrosus L., Sp., 465. Jonc rude. Gerbamont: bratte dé
diale (litt., ciboulette du diable).
J. hufonius L , Sp., 466. Jonc des crapauds. Vosg. vulg. :
Jonc crapaudine (Kirschleger, 2, p. 190; b"" Berher, p. 297).
Luzula DG.
Genre : La Bresse : brùmatc
L. vernalisDG., FL fr., :i, p. 160. Luzule printanière. Ban
de la R. : dchavion ; Vagney : brunùtte.
L. campestris DG., FL fr., 3, p. 161. Luzule champêtre. Ban
de la H.: brunes vaeiches; Gleurie, Saint-Amé et Syndicat:
brunelle (Thiriat, p. 105); La Forge et Le Tholy: bvunotte ;
Gérardmer : brunottc; Gerbamont: brunotle.
DiOSCORKES.
Ta mus L.
T. commuais L., Sp., 1458. Tamier commun. Vulg.: gante-
leé (Littré, h. v') ; herbe aux femmes battues (Littré, v" Herbe,
n° 4, col. 2). Vosg. vulg.: sceau Notre-Dame, racine vierge
(D' Berher, p. ->81).
ORCIjmÉRS.
Orchis L.
Genre: Ban de la R. : djases de co-aCOu; Charmes : covrosses.
— I / ( —
pkir. : La Forge cl Le Tholy : annede'ic; iilt. larme de Dieu
(curieuse aphérèse) ; Lemmecourl : Saint-Diaude (Iilt., Saint-
Claude) ; Yagney: loQue de serpent.
0. fusca iACQ., FI. austr., 4, Orcliis brun. Yosg. vulg.r
grand Orchis militaire (Kirschleger, 2, p. 127; D'" Derhor,
p. 287).
0. Morlo L., Sp., 1333, Orchis bouffon. Yosg. vulg. : couillon
de ciiien (Kirschleger, 2^ p. 130).
0. globosah., Sp., 1332. Orchis globuleux. MoyenmouLier :
diausse de prèle (Iilt., bas de prêtre).
0. mascula L., Sp., 1333. Orchis mâle. Yosg. vulg.: granJ
couillon mâle (Kirschleger, 2, p. 131). La Bresse: larme-de-Dèe
(Iilt., larme de Dieu) : Gerbamont ; larme de Dé.
0. rnaculala L.. Sp., 1335. Orchis maculé. Saulxures-sur-M,:
poi<A/<e (Iilt. cochon ,
Loroylos&um L. G. Hicu.
L. hircinum Rick., Orch. europ., p. 32; Orchis hircina
SwARTZ, Act. holm , 1800, p. 207; Satyrium hirclnum L., Sp.,
1337. Loroglosse bouquin. Yosg. vulg.: Le Bouquin ^D"" Mou-
geot, 213-373). Salyrion puant (D'' Berher, p. 28o).
Acer as R. Broy>".\.
A. anthropop/iora R. Brow.x, Hort. Keiv., éd. 2, § o, p. fg| ;
Ophnjs anlhropopliora h., S p., 1343. Acôras iiomme pendu.
Yosg. vulg.: porte-homme pautine D'" Berher, p. 286). Littré
ne donne pas ce dernier nom.
Op/tri/s L.
0. aracliuiccs Reicuard , FI. mœno-francof., t. 2, p. 89.
Ophrys frelon. Yosg. vulg. : Ophrys araignée-bourdon (Kirsch-
leger, 2, p. 13o) ; bourdon (D^ Berher, p. 289).
Listera R. Browx.
L. ovata R. Browx, Hort. Keic, éd. 2, § .5, p. 201. Ophrys
ovalah., Sp., 1350. Lisière à feuilles ovales. Yosg. vulf. :
double feuille (Kirschleger, 2, p. 153; D"" Berher, p. 284). Ban
delà R. ; mieurgiiels.
n.OKE popiLAir.i; des yix-gï-.o. 12
— 178 —
A.MARYLLIDÉES.
Lcuccium L.
L. vernum L., Sp., ili. Nivéole printanièie. Viilg. : Perce-
neige (Liltré) ; Vosg. vulg. : perce-neige (D"^ Mougeot, p. 214-
374 ; Kirsclileger, y, p. 160; et D^- Berher, p. 282). La Bresse :
Sainê~Jeusè//he ; ciiatel : perce-nôche el perce-neic/ie ; Gerba-
mont : Saint- Jeuseph ; Moussey : cacolte ; Vagney: ùouqua
(bouquet, fleur; de S uinf- Joseph.
Galanthus L.
G. nivalis L, Galanlhine d"hivep; Vulg. : galant d'hiver,
cloche d'hiver, Perce-neige (Gill. et M., p. 399); Nivéole vioHer
huileux, viùlier d'hiver (Littré, v" Galanthe). Vosg, vulg. :
Perce-neige^ Nivéole, Clochette d'hiver (Kirschleger, 2, p. 150).
Ban de la U. : savaige giiiadincffc; Chatel : perce-néche.
A'arcissiis L.
Genre : Grandvillers : dia;\i[\e : jànoUe (lilt. jeannette).
A'. Pseudo- Navcissm L., Sp., 414. Narcisse faux-Narcisse.
Vulg. : paquelte, Jeannette, fleur de coucou gallois (Grimard,
p. 489j ; coucou, coucou des prés; faux-Narcisse, lîeur de cou-
cou, Narcisse des bois, Narcisse des prés, porillon, porion,
a'iault ou a'io, chaudron, godet, bonhomme, Narcisse sauvage
et trompette de Méduse (Littré, v'' Narcisse, 1"); Vosg. vulg. :
le marteau (D'' Mougeot, 214-374); marteau (D-- Berher, p. 282);
Jura : Narcisse jaune des prés, a'iault; Montbéliard : cuhcre
(Kirschleger, 2, p. IGl). La Bresse : mailc; Glcurie, Saint-Amé
et Syndicat: moèlc (Thiriat, p. 106); La Forge et Le Tholy :
moté; Gérardmer : motieil; Gerbamont : mailc; Lemmccourt,
diaudinctte ; llouceux : giiia.udinelle ; Uriménil : diaudinefle
sauvaige.
N. poetirm\j., Sp., 414. Narcisse des poètes. Vulg. : herbe à
la Vierge (Gill- et M., 400) Vosg. vulg. : jeannette (Kirschleger,
2, p. 162; D'' Berher, p. 283). La Bresse : diaudinète; Gliatel :
diaudiiifitle ; CXeniie, Saint-Amé et Syndicat : diaudinettc (Thiriat,
p. 106); La Forge et Le Tholy : diaudinetle; Gérardmer : guiau-
dinelle; Raon-l'Et. : giàdinctte ; Vagney: diaudinetle.
- 179 —
Iridées.
Iris L,
Genre : La Bresse : diê (^lai, Glaieul); Eloyes : did; Gerba-
mûnt : diai; Moyenmoulier : guia; Sanchey : dia; Saulxures :
diai; Vagney : diè. Yonne « glayau, glayay, subs. masc,
Glaïeul, sorte d'Iris aquatique (Villiers Saint-Benoit) » Joissier.
/. Pseudo-Acorus L., Sp., 56. Irisfaux-Acore. Yulg. : Iris des
marais, Iris jaune (GiJl. et M., 396): Glaïeul des marais (Littré,
vo Iris, 4). Vosg. vulg. : flembe d'eau (D'' Mougeot, p. 214-374):
Lis ou Iris jaune des marais (Kirscbleger, 2, p. 154); Iris jaune
des marais, flambe d'eau (D- Berher, p. 281). Bainville-a.-S. :
did; Lemmecourt : dia; Médonville : dia; Moussey : giadinette
et giasinette; Romont : dia.
I. germanica L., Sp., oo. Iris d'Allemagne, Vulg. : Iris des
jardins (Littré, v° Iris, 4). Vosg. vulg. : Iris d'Allemagne, ou
Flambé (Kirscbleger, 2, p. 153); spontané, mais sur le versant
oriental des Vosges; M. Berher ne le donne pas. En outre cul-
tivé. Bainville : diâ; Ban de la R. : gida, Kia; La Bresse : diê;
Bru : diale dé moue; Ghatel ; ègnondé lis; Gleurie, Saint-Amé et
Synd. : diai (Thiriat, p. 133); Syndical S"° D donne « au diay »
L'Iris germanique est cultivé dans cette localité dans tous les
jardins de paysans comme spécifique contre certaines maladies
du bétail. — Etymologiquement les formes dia, diai, die, guia,
kia et analogues paraissent se rattacher au même radical que
Gladiohis. Il y a dans guidQiKia un curieux exemple de mouil-
lement métamorphique du groupe gl. Voir nos Lieux dits^ p. 23.
Gladiolus TouRX.
G. comiiiunis L., Sp., oO. Glayeul commun. Cultivé. Vosg.
vulg. : victoriale ronde (Kirscbleger, 2, p. 157). Mazelay : diâ;
Mortagne : guid; Uriménil : glayeuye.
Hydrocuaridées.
IIyd7-ocharis L.
H. Mor sus-rame \j., Sp., 1466. Hydrochuris Morène. Vosg.
vulg. : grenouillette (D"" Mougeot, 210-370), mors de grenouille,
grenouillette (D"" Berher. p. 289).
— 180 —
POTAMÉES.
Polamogeton Tourn.
(jcnre : Vagney : saùjiion.
P. pusillus L., Sp., 18i. Polamot fluet. Yo.-g. vulg. : petit
épi d'eau (D"" Berlier, p. 292).
Aroidées.
A)inn L.
A. vmculalain L.. Sp., 1370. Gouet maculé. Vulg. : Gouet
commun (Litlré, v" Chou, n^ 2); Chou poivré (id), claiijot (id);
Vosg. vulg. : jjied do veau (D'' Mougeot, 212-372 ; D"" Berher,
p. 293). Ban de la R. : Keu'ie de prèle; Clcurie, Saint-Amé et
Syndicat : pied de vé (Thiriat, p. 106); Gérardnier : pie de veil;
Lcmmecourt : chicolin ;'Slcm\-c\\-\. : /"(.'.se (lit t. fuseau) ; Moyen-
moutier : genli Ou, luasc. ; Roinont : chouaux, plur. (litt. che-
vaux).
Jlichardia Kuintii.
J{. lethiopica Scuoït. Calla d'Ethiopie. Vulg. : Arum. Cleurie,
Saint-Amé et Syndicat : covnel d'amour (Thiriat, p. 134).
Oronïiacées.
Acorus L.
A. Calamus, L., Sp., 462. Acore odorant. Vosg. vulg. : calu-
mut{D'" Mougeot, 212-372). Ban de la R. : calmés; La Bresse :
caliiinssc; Gcrbamont : calutussr.
Tvi'IIACÉliS.
Tijpha Tour.n.
T. lalifoliaL,, Sp., 1377. Vulg. : Roseau des étangs Gillet et
Magne, p. 417); Herbe au bedeau, massue dcau, canne de
jonc, quenouilles (Grimard, p. 500;. Vosg. Vulg. : masse d'eau
(D"" Mougeot, 211-371 1, grande massette d'eau, roseau de la
Passion, chandelle (Kirschleger, 2, p. 213j; grande massette,
masse d'eau, roseau de la Passion, poule (D"" Berlier, p. 294).
(yharmes : péli; Chalcl : léli: Gerbamont : saingnou ; Ménil-en-
X. :poule-lilis; OïïroiQO\x\[ : le^dias, plur.
— 181 —
Sparganhun Tourn.
Genre : Offroicourt : les dkis, plur.
S. ramosum Huns., FI. augl., 401. Ruban rameux. Vulg. : Ru-
banier, ruban d'eau (Liltré, his v'!), Vosg. vulg. : Ruban d'eau
(D'' Moiigeot, 211-371;, Rubanier rameux (Kirschleger, '2, p.
416; D"" Berher, p. 29'j). La Bresse : jonc de mère; Vagney :
jonc-dc-tonnélinr .
Cypéracées^
Cijperus L.
C. esculenfus L. Souchet comestible. Cultivé. Bainville-a.-S. :
mèquejon.
Eriophorum L.
Genre : Gérardmer : minon, lantène dé ho ; Moussey : uiva'irje
coton; Vagney : minons.
E. lalifolium Hôppe, Tasc/ienh., p. 108 ; E. polijstachion
h. L.,Stiec., 17. Linaigretle à larges feuilles. Vosg. vulg. : Linai-
grelte, herbe à coton (Kirschleger, 2, p. 237 ; D"" Berher, p. 299).
E. ongnstifolhnn Kcfni, Tent.,\, p. ^k\ E . pohjstachion L.
Linaigrelte à feuilles étroites, Gerbamont : minon ; Saint-
Etienne : minon; Le Tlioly et La Forge : minon d' fcdne.
E. vaginatum L., Sp., 76. Linaigrette engainée. Ban de la
R. : dc/iattots, plur. ; Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : minon ;
Gerbamont : minon.
Scirpus L.
Genre : Gérardmer : sogoftc ; Yagney : sàyaite.
S. lacustris L., Sp., 72. Scirpe des lacs. Vulg. : jonquine
(Gillet et Magne, p. 426); Jonc des tonneliers, Jonc des chaisiers
(Grimard. p. 510); Vosg. vulg. : grand Jonc (Berher, 300).
Car ex L.
Genre : Ban de la R. : sagatte ; Brouvelieures : sagotle : Bru :
h'ilte ; Buignéville : gliia, s'applique notamment aux Curer pa-
liidosa et riparia ; Ghatel : lohhe et lohhotte ; Gérardmer :
sogotle, surtout aux Carex à feuilles tranchante»; Gerbamont:
segatte ; Lemmecourt : lauclie; Mazeley : locholtes; La Neuve-
ville-s.-Gh. : lôclic: 0 (Troi cou rt : /orAc'5 ; Romont : lohhotte;
— 182 —
Uriménil : lohhes ; Vagney : saijaite ; Val d'Ajol : lâche; Ville :
loche. Les cadastres des communes suivantes donnent les lieux
dits : Bain ville B. « Les loches », Médonville « Les lèches », Gi-
recourt les V. D. « grande lachère », Dombrot-s.-V. A. : « Le
haut lachère ».
C . puUcaris L., Sp. 1380. Garex puce. Gleurie, Saint-Àmé et
Syndical : squatte, sègauffc. et sèi/fl//e Thiriat, p. 107). Cet au-
teur ajoute en note : « On désigne dans nos patois sous le nom
de s(}ijalle, séijaKe, ségautte toutes les Laiches et Graminées qui
sont dures et rudes. Scyatlo signifie petite scie «. La Forge et
Le Tlioly : soyoUe ; Saint-Etienne : laichc-puce, lohhottc.
C. bn'zoides L., Sp., 1381. Garex Brize. Vosg. vulg. : varec
terrestre, herbe à matelas, crin végétal (Kirschleger, 2, p. 2.50
et Berher, p. 302, qui ne donne pas : herbe à matelas).
C. glauca Scop., Cavn., 2, p. 223. Garex glauque. Vulg. :
langue de pie (Grimard, p. -509).
C.ampullacea Good., Tran^.of IJnn. Soc, 2, p. 207. Carexam-
poulé. La Bresse : scgafc, et aussi à toutes les Laiches ; Urimé-
nil : sogolte; s'applique aussi dans cette localité et aux environs
au C. vesicaria L.
C. paludosa Goon., Trans. of Linn. Soc, 2, p, 202. Garex des
marais. Vosg. vulg. : draiche (D' Mougeot, p. 219-379); draîche
(D-- Berher, p. 307)
Graminkrs.
Généralités. Le langage populaire comprend l'ensemble des
Graminées sous plusieurs termes génériques, dont les princi-
paux sont horhc, foin, fennsse. Nous allons donner les dénomi-
nations patoises. La Bresse : Uerhe, exemple d'agglutination ;
Brouvelieures : fenesse ; Celles : hieppe-, Charmes : bonnes herbes
Chalel : hièpe ; Gleurie, Saint-Amé «t [Syndicat. « Dans le patois
du pays, dit M. Thiriat, p. 109 en note, on désigne toutes les
plantes de prairies sous le nom de fouo ; fo n SiU Tholy (foin).
Les Graminées sont nommées fîeuràie. Les Holcus, Kœleria,
Avena se disent rog^e fieurâie, haute fieuràie. Les Deschampsia ,
fieuraie d'arpent , et le reste des Graminées des prairies a le
nom de nerrc fieurâie (noir foin en fleurs) » ; Fraize : fenesse,
hiarbe; Gérardmer, fruit des diverses Graminées : fîra'il; Ger-
— 183 —
bamont : fieurae {o£=-aî] ; Mortagne : elUa')e; La Neuveville-s.-
Gh. : hnrbe; Provenchères : liarbe; Raon-l'Etape : fenei'se, Manche
fenesse et nôre fenesse ; Graminées des bois très hautes : lohhottes,
entre antres le Molinia cœnika; herbe : hieppe; Saales : hiarbe;
Saint-Amé : fieuràie, Graminées en fleur, fleur de foin, semence
de foin (Thiriat, p. 429); Le Tholy :fueraie^ Graminées en fleur^,
fleur de foin, semence de foin (Thiriat, p. 429); herbe: ébe
(M'"" Houberdon in Thiriat, p. 394); Totainville : harbe : Tran-
queville : harbe ; Uriménil : liâbcel plus fréquemment hâpe, foé
(foin), fieûr (cpr. forin, nom. vulg. de l'Agrostide slolonifère'î ;
fieuràye. Note : fîeuraye signifie aussi linceuil, grosse toile dans
lequel on porte le menu foin et le regain ; Yagney : hiarbe,
fouo, fieurâie, fleur de foin, herbe en fleur (Pétin, p. 120),
hiarbe (id., p. '1501; Yexaincourt : hieppe, et fine herbe : fenesse;
Wisembach : A/^/èe; Zincourt : hiàpe.
Gazon se dit, au Ban de la Roche, voison (Oberlin, p. 268); à
Yexaincourt : guézon.
Zea L..
Z. Mais L. Zéa Maïs. Yulg. : B!é d'Inde, Blé d'Espagne, Blé
de Turquie, troquet (Grimard, p. 516); garouil dans l'Angou-
mois (Liltré, h. v"). Graine de Turquie (Littré^ v" graine,
n*^ 2) ; (cultivé). Charmes : mahy; Chatel : bié à' Rome; Gleurie,
Saint-Amé et Syndicat: biè d'/7owe (Thiriat, p. 134); Gerba-
mont : bVe de Romms] La Neuveville-sur-M. : biè dJTurquie;
Uriménil '.lie (ïRômé, bib d 7\irq nie ; Yagney : biei de Rome
(Pélin, p. 29) ; Yexaincourt : bied d'Rome.
Leersia Soland
L.oryzoides Soland. ap. Swartz, FL Ind. occ., 1,p. 132; Pha-
laris oryzoides \j., Sp., 81. Léersie à fleurs de Riz. Yosg. vulg. :
Riz bâtard (D^ Berher, p. 308).
Baldinyera FI. dcr Weit.
B. cùloraia FL der Wett., t. 1, p. 96; Phalaris arundinacea
L., Sp., 80. Baldingère colorée. Yulg. Roseau ruban [ïy Berher,
p. 308). Spontanée et cultivée (la var.^j/c/rt). Gleurie^ St-Amé et
Syndicat : riban d amour (Thiriat, p. 134, litt. ruban d'amour) ;
La Forge et Le Tholy : riban d'amour; Gérardmer: sôyôtte de vierge.
— 184 —
Ant'oxanlhnm L.
A. odoratum L., Sp., 40. Flouve odorante . Ban de la R. :
/t'?i(?6'S(;;Gerbamont el Saales : fenessr.
Phleum L.
P. pratensch., Sp., 79. Fléole des prés. Viilu'. Marselle, ïimo-
thée (riillet et Magne, 446), fléau (L"ttré, h, v", n" Ili.Grand-
villers : réglât (corruption de ray-grass) ; Ménil-en-X. : fpionn
de lo (queue de loir) ; Uomonl : fia lié (lilt. fléau) fley orne (flè-
yô:n') ; Vagncy : sa lu foin.
Alopecurus L.
Genre : Saulxures : penn'i-, masc.
A. ar/reslis Ïj. Sp., 89. Vulpin dos champs. Yu'g. : Chiendent
queue de i-enard (Littré, \° Chiendent). Romont : quouc d'ioiio,
lilt. queue de loir.
A. gonicidahisL., Sj)., 89. Vulpin genouillé. Ban de la R. ;
savaidge jïnra.
Se/aria Scop.
•S. vh-idis Pal. dkBeauv. , Agrosf. , 51 , ; Panicum viride L., Sp.,
83. Sétaria vert. Cleurie, St-Amé et Syndicat : sénevére (Thi-
riat, p. 109).
S. i/alica P\L. DE Beauv., loc. cit.; S. ifalica L., Sp., 82.
Sétaive d'Italie. Yulg. : Millot d'ilali.', paiiouii (Gill. et M., 448).
Vosg. vulg. : Millet, Panic des oiseaux, Millet d'Inde ou d'Italie
(Kirschleger, 2 p. 290). Cultivé. Cleurie, St-Amé et Syndicat:
pucu ; Eloyes : qnn'it ; La Forge et Le Tholy : pnf^u ; Uriménil .
viièces d'ouhé (lilt., Milh-t d'oiseau).
Paniriim L.
P. miUaceum h. Panic Millet, Vulg. ; Millet Blé des Canaries
Litlré, v" Alpisli') ; blé i!e Ganarie (Vilmorin, Calai. 1882, p.
7G) ; graine de Ganarie, Millet long. (Vilmorin, ibid) ; blé d'oi-
seau (Littré, \° blé, n" i) ; petit Millot (Littré, v" Millet) ; graine
d'oiseau (Vilmorin, ibid., p. 70 ; graine de Ganarie (Littré,
v" Graine, n" 2). Vosg. vulg. : Millet ordinaiie (Kirsehlcger, p.
201. La culture en grand de cette plante pour la iKtui'riture de
l'homme tend à disparaître dans notre rayon. On ne la cultivait
guère pour fourrage. Kir>chleger, /. c. dit .-[ue lo Millet ne
— 18o —
sert plus qu'à la nourriture de la volaille. Charmes ; patn d'ou-
kcs ; Gha!el:miè (monosyllabe^ elle h^u'd mièces, fém. plur. ;
Cleurie, St-Amé et Syndicat: mè, iniesse (Thiriat, p. 134) ; Eloyes :
7nè, miesse; Gérardmer : miesse; MoyenmouHer : miessc, et
peneu une variété ; Padoux : bié d'canaris ; Saales : miesse ; St-
Amé: miesse, paille de millet (Thiriat, p. 440), pékt, ple(, millet
mondé (Thiriat, p. 443) ; St-Etienne (Crébimont) : ttiief ; Sl-
l^tienne : iuri eipneii; Saulxures ; mé et plet quand il est pré-
paré ; Totainville et Tranqueville : biè d'canaris; Vagney : mil-
liot, Millet (Pétin, p. 184) et mieisse, paille de Millet (ibid) ; Ven-
Iron : pkt, masc , connu quoique non cultivé ; Yexaincourt:/>»eu.
P. sanguinale L., Sp. 84. Panic sanguin. Yulg. Vosg. : san-
guinelle iD'' Mougeot, p. 220-380 et D"" Berher, p. 311).
Cynodon Rien.
C. Dactylon Pers., Syn., \, p. 8o ; Panicon Daclylon L., !<p.,
8o ; Chiendent dactyle. Vosg. vulg. : Chiendent digité; pied de
poule (Kirschleger, 2, p. 298;.
Andropogonlj.
A. Ischxmum L., Sp., 1483. Barbon pied de poule. Vosg.
vulg. : Barbon velu D'' Berher, p. 311).
Phragmites Trin.
P. communis Trin., Fund. agrosf., p. 134 ; Arundo l'hragmites
L., Sp,, 12). Roseau commun. Vulg. : Roseau (Grim., p. 529;.
Bainville-a.-S. ; rosé.panottes ; Chatel : rosot ; Dounoux : rosot ;
Fontenoy : rouseil ; Gerbamont : nunitn; Lt Neuveville-s.-Ch. :
/■osé; La Neuveviile-s -M. : 7'osé; Moyenmoutier : soiofte, fém, ;
Oiïroicourt : 7vsé ; Rouceux : rosp ; Uriméuil : rôsof (ro'-zo) ; Saul-
xures : mnnt et diai.
Agvostis L.
Genre : St-Amé ; ficuraie d'orpent (Thiriat, p. 429; et narre
fncsse, fém. sing.
A. alba Schrad., FI. germ., 1, p. i09 ; Agroslide blanche.
Vosg. vulg : foin blanc (D"" Mougeot^ p. 221-381 ; D"' lierher, p.
312). Romont : hieppe traînante, herbe traînante.
A. Spica-venti L., Sp., 91. Agrostide jouet du vent. Vosg.
— 185 —
vulg. : épi du vent (D' Moiigeol, p. 321-381). La Bresse:
gaiiyon; Gleurie, Saint-Amé et Syndicat : gauyon (ïhiriat,
p. 109) ; Eloyes : gauyon; La Forge et Le Tholy : gauyon; (hé-
rardmer : gôyon; Gerbamont : gauyon.
MiJium L.
M. effusum L., Sp., 90. Millet étalé. Vosg. vulg. : milletot
(D^Mougeot, p. 220-380; D'Berher, p. 313». Uomèvre-s.-M. :
meuiot (je pense que cette dénomination s'applique plutôt au
Panicum mUiaceum) ; Yille-s.-L : m'io.
Aira L.
Genre : S.iint-Amé : fieura'ie d'orpent (Thiriat, p. 429).
Beschampsia P. Beauv.
/). pe.ruom Gms.,Spic. FI. /{uni. et liith., t. 2, p. io7; Airn
ficxuosa L., Sp., 86. Deschatnpsie flexueuse. Vosg. vulg. :
Canche des montagnes (Kirschleger, ?, p. 316). Gleurie, Sainl-
Ainé et Syndicat : y>0'' (/V///^- (Thiriat, p. 110); La Forge et Le
Tholy : poue d'c/iuin (Thiriat, p. lIOl ; Gérardmer : pon d'r/ir;
Vagney : poé d'cht) {ThWisil, p. 110).
.1 ccna L.
Genre : (spontanée) Cleuiie^ Saint-Amé et syndicat : rogc
/teu7'âie, haute /îeuràie (Tliiriat, p. 109, note).
.4. saliva L., Sp., 118. Avoine cultivée. Vulg. : civade dans
quelques cantons (Littré, h. v"). Ban do la B. : avouonne (Ober-
lin, p. I7ii ; Ban-s.-M. : auowne (Adam, p. 301) : Brouvelieures :
ovouene; Bulgnéville: èwoine; Bult : ovoéne (.Vdam, p. SOI); Cel-
les : ouonne {Adam, 301, et ovooune; Charmes : aivoîne; Cha-
tol : ovouhie (Adam, p. 301) et ovoéne; Gleurie, Saint-Amé et Syn-
dicat : aivoonne {'ïhiv'iaii, p. 134) ; Deycimont : ovouonne [Adam,
p. 301); Docelles : nvoune (Adam, p. 301); Domèvre s.-M. :
ovouêne ; Fontenoy : evoïenne, evoiène bianche en reppea, avoine
blanche en rappes, en pyramides, èvoiènr noire, avoine noire;
La Forge: ovaune ; Frahc: avoue; Gerbamont: aicoonne; Ger-
bépal : èvôue{.\dam,ii. 301)et flydn<?; Girecourt-les-V. : avouéne;
Grandvillers : oyoû??e ; Hergugney : avoaine (Adam, p. 30!);
Longuet : cvoène (Adam, p. 301): Médonville : rimvrnr; Morel-
— 187 —
ma\%ox\ '. aivoenne ; Mortagne : ovonne ; Moussey : avounc ; La
Neuveville-s.-Ch. •.èvownne, et evouène blanche, avoine blanche,
èvouène nôre, avoine noire; La Neuveville-s,-M. : eouène ; (}v\.on-
court : ovouène (Adam, p. 392) ; Padoiix : rtuo/îc;Provenchères :
ovoine ; Rambervillers : owoéne ; Ramonchamp : aivoène (Adam,
p. 301); Raon-l'Et. : ovoine, ovouonne, oioonne; Raon-s. -Plaine :
ooine (Adam, p. 301) ; Rouceux : evoine; Saaies : novenne ;Sa.u\-
xures : aivouaunne ; LeTholy : ovaune (Adam, p. oOl et 386) et
aivône (Thiriat, p. 134) ; Totainville : èvouènne ; Trampot :
avonainne; Tranqueviile : nvoéne ; Yagney : èvoonne (Adam,
p. 301), aivo2(0)ine (PéVm, p. 15); Uriménil : aiwanie fè-ouè-n'j;
Les Yallois : ovouène (Adam, p, 301); Venlron : èvouoaiine
(Adam, p. 301) ; Vexaincourt : o/ihouonne [Adam, p. 3\)\),oi(ônne ;
avoine moulue, moli, barbe pousse d'âvoine, pé te d'oononne ;
Yi'écourl : ^yoî/e««e;Wisembach : «oiV»»^ ; Xertigny (Razey) :
râpe, épi de l'avoine (Adam, p. 280).
Variétés: aristata, Avoine à arêtes; mutica, sans arête; alba,
blanclie; nlgra,no\ve.
A. orientalis Schreb., Spicil., 52. Avoine orientale, cultivée
depuis quelque temps dans notre région. Je n'ai pas encore re-
cueilli de noms vulgaires, ni patois.
A. falua L., Sp., 118. Avoine follette. Yulg. : Avoine folle
(Littré, v° Haveron); averon (Grimard, p. 526^; avèneron (Lit-
tré), Haveron (Littré). Yosg. vulg. : coquioule (D"" Mougeot,
p. 222-382); Avoine follette ou sauvage, folle Avoine, coquioule
(D"" Beiher, p. 314). Bau de la R. : savaidge avouône ; La Bresse :
oiirone; Chalel : fôle oivoène; Ménil en X. : vole evouène; Ya-
gney : oivouonne sauvaige{¥éi\n, p. 15).
Arrhenatherum P. Beauv.
A. elatius Mert. et Koch, Deutschl. FL, 1, p. 54G ; Avena ela-
ti'j?' L., Sp., i 17 ; Arrhenatherum avenaceum P. B. Arrhénathère
élevée. Yulg. : Fromental (Grimard, p. 525). Yosg. vulg. : Ray-
grass français (D"" Berher, p. 315). Cleurie, Saint-Amé et Syn-
dicat : h'nrbe d'aulx, herbe d'ail ; les racines sont noueuses et
ont des tubercules ressemblant assez à des gousses d'ail. La va-
riété tuberculeuse est ÏA . bulbosa Willd. (Thiriat, p. 1 1 0 et note)
— 188 —
Eloyes : l'harbe d'aulx; Raon-a.-B. : 7^aye-grds ; Romoni : fenesse;
la variété bulbosn fst appelée chaipelot (chapelet) des aulx ; Uri-
ménil : rayr/râs.
Tvisetum Pers.
T. flacesccns P. deBEALV., Agrost., p. 88, lab. 18, f. 1 ; T.
pratense Pers., Syn.^ \, p. 97; Acena flavescens L., Sp., 118.
Trisète jaunâtre. Vosg. vulg. : avenetle (D' Mougeot, p. i22-
232), Avoine jaunàtr<\ .\venette (D'' Berhcr, p. 315).
Holcus L.
Genre : Cleiirie, Saint-Amé et Syndical : roye fieurâie (Thi-
riat, p. 109 en note) et haute fieurâie; Vagney : fenesse.
H. lanntus L., 5jo., 1485. Houlque laineuse. Vulg. : foin
blanc, foin de mouton (Grimard, p. 52'ij. La Forge et Le Tholy :
/"»i?SAe;Gérardmer : raye fnessc; La Neuveville-s.-Ch. : hnrbo de
bas, herbe de bois; Homont : fenesse.
If. mollis L., ^7;., 1485. Houlque nioll;?. La Bresse : couche;
Cleurie, Sainl-Amé et Syndicat; couche: La Forge et Le Tholy :
couche; Gérard mur : 7'oge fnesse.
Kœlerxa Pers.
Genre : Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : raye fieurâie, haute
fieurâie (Thiriat, p. 109 en note).
Glyceriu R. Bronvn.
G. fluitans R. Brown., Prodr. FI. nor. JIull., 1, p. 179; Fes-
iuca fluitans L., .S';)., 111. Glycérie flotlanlc. Vulg. : Chiendent
aquatique (Liltré, v" Chiendent); Herbe à la manne (Littré,
v° Herbe, 4, col. 2); Manne de Pologne (ibid,, 1. cit.). Vosg.
vulg. : manne de Prusse (D'' Berher, p. 317); graines à manne
(pour les caryopses) (Kirschleger, 2, p. 330).
6^. spectabilis Mert. et Kocii, Deutschl. FL, 1, p. 586; Pou
aquatica L , Sp , 98. Glycérie élevée. Raon-IIi^l. : guia, ghia
(g. dur.; 1';^ ne se prononce pas).
Poa L.
P. annua L., Sp , 99. Paturin annuel. Charmes : pèturon, ot
français vulg. : paitemn (que Littré ne donne pas); Cleurie,
Sa'ut-.Amé et Syndicat : prtxire dé geline (Thiriat, p. ilO); La
— !89 —
Forge el Le ïholy : pelure de k' Une; Gérardmer : herbe de hhline;
Saint-Etienne : pelure de f Une; Vagney : pèle d'ouhé.
P. Iriviaîis L., Sp., 93. Paturin commun. La Neuveville-s.-
Ch. : herbe Iraînesse, litt. lierbe traînante.
Briza L.
B. média L., Sp., 103. Brize moyenne. Vulg. : tremblette,
gramen tremblant (Gillet et Magne, p. 461). Vosg. vulg. :
Amourette (Kirschleger, 2, p. 332; D"" Berher, p. 318). Bru :
grulol; Chatel : Iromoulol; La Forge et Le ïholy : tromoulèïe;
Gérardmer : p'tces de prêle; Médonville : bige trobianle; Romont :
Iromoulol; Saint-Amé, Cleurie et Syndicat : r'muon (Thiriat,
p. 111); Saint-Etienne: Iromoulo; Saulxures : Iremblanl,
masc. ; Tranqueville : Iromoulol, Iromoulolle e[ amourclle; Vr'i-
ménil : aimourellc. A Uriménil grulè-= trembler de froid.
Me lien L.
M. nulansL., Sp., 98. Mélique penchée. VilIe-s.-L : Iremblans.
Dactglis L.
D. glonœrala L., Sp., 105. Dactyle aggloméré. Vosg. vulg. ;
gramen peletonné (Kirschleger, 2, p. 333).
Molinia Sciirank.
M. cH'rulea Moencr, Melh., 183; Aira cxrulea L., Sp., 95.
Molinie bleue. Raon l'Etape : lohholles, fém. plur. et en général
les Graminées très hautes qui viennent sous bois; Romont :
nouorre lohholle (petite Laiche noire).
Cyno&urus L.
C. cri;(alus L., Sp., 105. Cynosure à crête. Vulg. : cretelle
(Lillré;, h. v°). Vosg. vulg. : cretelle (D"" Berher, p. 320).
Vulpia Gmel.
V. Pseudo-Mguros [Fesluca] Soy.-Will., Obs., p. 130! Vulpie
fausse queue de rat. Vosg. vulg. : fausse queue de rat (D"" Mou-
geot, p. 224-384).
V. sciuroides Gmel., Bad., 1, p. 8. Vulpie queue d'écureuil.
Vosg. vulg. : queue d'écureuil (D' Mougeot, p. 224-384).
Fesluca L.
Genre : Moussey : fnesse.
190 —
F. ovina L., FI. suec.^ éd. 2, p. 30. Fétuquedes brebis. Vulg. :
poil de chien (Gill. et M., 466); coquioule (Littré, h. v°). Vosg.
vulg. : petit foin (D^ Mougeot, p. 223-383; D^ Berher, p. 320).
F. dmnuscula L., S p., 108. Fétuque dure. Vosg, vulg. : feu-
gerolle (D^ Mougeot, p. 223-283; D-- Berher, p. 321). Raon-
l'Etape : po d' chien, litt. poil de chien.
Bromus L.
B. sterilis L., 6';;., 113. Brome stérile. Cleurie, Saint-Amé et
Syndicat: droge (Thiriat. p. 111); La Forge et Le Tholy :
dreugp.\ Ménil-eu-X. : vouai gc.
Serra falcus Parlât.
S. secalinus Godr., FI. hrr., éd. f , t. 3, p. 182; Bromus seca-
linus L., Sp.y 112. Serrafalcus seigle. Vulg.: seiglin (Gill. et M.,
p. 468). Vosg. vulg. : droue (D' Berher, p. 322j. Bande la-R :
droge; La Bresse : droe; Cleurie, Saint-Amé et Syndicat : droge
(Thiriat. p. 111); La Forge et Le Tholy : dreiige; Gerbamont :
droe; Gerbamont : drège; Romont : droge; Saint-Etienne : drangc.
Hordcum L.
//. vulgarc L., Nyj., 12o. Orge commune. Bertrimoutier :
hôdje; Brouvelieures : ouôge; Bru : ouoge; Bulgnéville : orge;
Celles : ouoche; Cbarmcs : ohr; Chatul : ouoge; variété ouoge de
mage, orge de mai; Fraize : outge; Gérardmer : âge de vogïn;
Gerbépal : ogc, odge; Gireccnrt-les-V. : ohr; Grandvillers :
onôche; Médonville : hôrge; Mortagne : ouôge; Moyenmoutier :
ouoche; La Neuveville-s.-Gh, : ôrgc; La Neuve ville-?. -M. : orge;
Padoux : ouôge; Raon-l'Etape : ouoche; Romont : ouoge; Rou-
ceux : ourge; Saales : âge; Saint-Vallier : oche (Adam, p. 385);
Totainville : orge; Trampot : oàrge; Tranqueville : ourge; Uri-
ménil : ôche, inasc. cultivée en grand; on y cultive aussi l'Orge
à six rangs, H. hexastichonL., Sp., 12o et l'Orge distique,/^, dis-
f/rhum L.. Sp., 12o. Une variété est appelée aux environs
(notamment à Epinalj ôche dé brasserie ou quoue d'pouhhon
(queue de poisson j; Ventron : odje; Vexaincourt ouoche; Vré-
court : ourge; Wisembach : ôfge, fém.
Outre les variétés indiquées ci-dessus, nous avons aussi re-
cueilli à Ventron : oge de fa tops (orge tardive); oge de fieu tops
— 191 —
(orge du printemps); âge feurmof/ni (orge fiomenlal). Litlré rap-
porte le Fromental à l'Avoine, pas à l'Orge), oge de barbe ou
bianc ôge.
H. hexastichon L., Sp.^ 125. Orge à six rangs. Vulg. : Escour-
geon Orge d'automne ou d'hiver (Littré) ; sucrion (Gillet et
Magne_, p. -472), Orge carrée (Littré, v° Orge). Cet auteur donne
scorion, Ducange xiv® s. ; Ardennais sofo/'on; Namur. socovran ;
Hainaut, soucorlon, soucn'on; novm.. , sugrégeon jÉpesiuU'e : Liég.
soucrion; Orge nu ; bas-lat. scario (v° Escourgeon). Voir aussi cet
auteur, v^ Soucrillon. Vosg. vulg. : deux variétés dont l'une à
épi allongé, l'autre à épi court (Kirschleger, 2, p. 3o0). Eloyes :
ôgedevoyé; Gérardmer : ôge dé noveil tops [An \)V\ï\{em])i) \ Saul-
xures : oge ai kheil coures.
H. disticinim L., Sp., 125. Orge distique. Vulg. : Orge à deux
rangs, poumoule^ baillarge, pamelle (G. et M., p. 472), pau-
melle (Littré, v" Orge). Vosg. vulg.: Orge d'été (à deux ranjgs^,
(Kirschleger, 2, p. 351). Gleurie, Saint-Amé et Syndicat : auge
coiiie d'alande, Orge queue d'hirondelle (Thiriat, p. 134); Eloyes:
ôge cjuoue d'holande; Gérardmer: quoue dliolande; Saulxures :
couïe d'holande.
H. murimmi L., Sp., 126. Orge queue de rat. Vulg. : Orge
des murs (Gillet et Magne, p. 472); Vosg. vulg. : Orge sauvage.
Uriménil : ôche sauvaige.
H. secalinum Schreb,^ SpiciL, 148; //. nodusum Godr.^ FI.
lorr., éd. 1 1, 3. p. 197. Orge Seigle.Tulg. : Orge des prés (Gillet et
Magne, p. 472) ; Vosg. vulg. : « Orge noueux » (Berher, p. 323).
II. cœlestelj. Orge céleste cultivé. Vosg. vulg.: Orge nue,
Orge-riz, Orge de Jérusalem (Kirschleger, 2, p. 350). Gleurie,
Saint-Anié et Syndicat : auge freumo-t-auge (Thiriat, p. 134);
Gérardmer : fremot-ôge [\\\.[., froment-orge ou orge-froment).
Ehjmus L.
E. europxus L., Mant., p. 35; Hordeum cgUndricum Mlrr.,
Prodr. FI. gœtt., p. 43. Elyme d'Europe. Vosg. vulg. : Orge
cylindrique (D"" Berher, p. 323).
Secale L.
S. cerealè L., Sp., 124. Seigle cultivé. Bande la Roche : sdle
— i'ô-2 —
(Oberlin, p. 9G et 238); La Bresse : saule; Brouvelieures : sdle ;
Bru : sdle; Bulgnéville : saule; Chalel : sole, saule; Gleurlc,
Saint-Arné et Syndicat : sêle (Thiriat, p. 134 qui ajoute plusieurs
variétés dont une de printemps) [Trémois); Dompaire : sdle ;
Fontenoy : sùlle ; Fraize : ijrè\\\i[. grain nous verrons plus bas
le nom même de Blé donné au Seigle); Gérardmer : sdle, biè et
grè; la lige ou paille s'appelle slrè; une variété du printemps
tremzau (litt. Iremsal); Gerbamont : biè; var. printanière, Ivem-
sau (le Blé s'y appelle feurmot); Gerbépal ; biè; mon correspon-
dant dans une observation ad hoc fait remarquer que le nom de
Blé est bien donné à celte céréale. Le Blé à Gerbépal s'appelle
frejiiot; Morlagne : sdle; Moyenmoulier : sdle et var. print.
tremsau; La Neuveville-s.-Cli. : .so/(î.- Padoux : sr/a/e ; Proven-
clières : biè; Rambervillers : souol; Raon a. B. : sè/e;llaons.
P. : sdle; Romont : souole ; Saulxures : sè/c/Uriménil: soie; var.
print., tremzau (pron, Irèm.-zô); Ventron : sèle ; var. print.
tremsau, sèle de Pâques (seigle de mars); Yexaincourt : sadle ;
var. print., (revmsd;yvQcou\'{ : 5a?//e ; Wisembach : biè, var.
Ireumsau.
Tritivum P. Bk.vlv.
T. vul<jare\\LL., Dauph., 2, p. \'ù.i. Froment commun. Han
de la Roclie : f'rminit (Oberlin, p. 217) ; Bouzemont : bié iCii.vu-
T0.\, Vosges piitoresq. et hisloriq. p. 274); biè (Jouve, Chansmi
en patois vosgien in Annales Société d'émulation des VosgeSjiSl'ô,
p. 371); La Bresse : feurmot, biè ; variétés : biè de Pdqucs (blé du
printemps), trèmesau'Xvtvnoh); Bru : bié pur; Celles : freumont ;
Cbarmes : biè; Dompaire : tramois ("petit blé du printemps
Adam, p. 289). Liltré ne donne pas tramois; mais seulement
trémois; Fraize : grè; Gérardmer : frémô; Gerbamont : feurmot ;
Gerbépal : fremol ; Morlagne : //e/z/o/,- Moyenmoulier : fretnonf ;
La Neuveville-s.-Ch. : i^/è r/e ?/<ar6-, blé de printemps; Proven-
chères : feurmont; Raon-a.-B. : /"/'e^îo^; Raon-s.-P. : frémont ;
Saales : feurmont , el rèteument ; Saint-Etienne (à Crébimonl) :
/"rewayTotainville : /^/è; Trampot : biée; Tranqueville : biè; Uri-
ménil : biè; var. print.. biè d'mars, Vagnty : feurmot (Pélin,
p. 119); Ventron: feurmot (n'y est pas cultivé); Yexaincourt:
freumont ; variétés : freumont de contre fleu, blé de printemps ;
— lî»3 —
freumont de ouè'in, blé d'aulonioe ; /iou, fleur de farine ; Wisem-
bach : freumont ; variétés : feurmont d'fieu tomps, blé de prin-
temps; f. d'ouèïn, blé d'automne.
Conseille : ce mélange comprend dans nos Vosges le Blé (Fro-
ment) et le Seigle, pas le Seigle et l'Avoine. Voici quelques
noms: Celles: montonge ; Ghalel : consé; Fontenoy : mochot ;
Tolainville : consaule ; La Neuveville-s.-Ch : consé; Uriménil:
consé. Ces deux dernières formations ne paraissent pas avoir la
régularité de la forme de Totainville consaule, puisqu'on dit
saule à Uriménil; mais le langage populaire et même le langage
académique se soucient peu parfois de la logique ; Vagney :
concé (Pétin, p. 61) et consé (id., p. 64).
Nous verrons plus tard que le Blé attaqué par la corie et la
nielle se dit, à Uriménil, chobionquè (littér. charbonné) ; à Fon-
tenoy : biè norre, blé noir. Voir Champignons, article Uredo.
T. Spelta L.Epeautre, grand Épeautre. Cornimont : spiau.
Agropyrum P. Beauv.
A. repens Pal. de Beauv., Agrost., 102; Braconotia officina-
rum GûDR., FI. lorr., éd. 1, t. 3, p. 192; Triticum repens h.
Vosg. Vulg. Chiendent officinal (Berlier, p. 324). La Baffe -.trène
(Adam, p. 312); Bainville : chindot; Ban de la R. : bouarasse
(cpr. Saales : haue russe) ; Bertrimoutier : hodge (à Médonville le
nom français vulgaire est orge rampante) ;Brou\eVieui'es: dot de
chîe; Bru: tvdge ou vache (à Uriménil ivâche (pron. ouâche) si-
gnifie pervenche) ; Bruyères: dot de ché ; Buignéville : cheudot;
Charmes: chindat et l'hesse; Chatel : dot d'chin; Docelles : dot-
de-chie (Adam, p. 312) ; Fraize : dent de ichin ; Gfrbépal : cou-
che; Girecourt les V. : cAmrfa/Grandvillers : dot-de-chin (Adam,
p. 312); Luvigny : volasieppe (Adam, p. 312) ; Mazeley : couche,
fém.; Médonville: chindot et français vulg. orge rampante (à
Bertrimoutier cette plante s'appelle hodge); Mortagne: couche;
Moyenmoutier : trainante-ieppe (Adam, p. 312j; La Neuveville-
s.-M. : chindo; Raon l'pjl. : bôlàs hieppe, vôlâs'hieppe; Romont :
liéhesse; Les Rouges-Eaux : pohé-laye (Adam, p. 3 12) (Dans
cette orthographe il est difficile de reconnaître l'élymologie :
pohe-ai-lège, litt. pisse-au-lit) ; Roville : do(-de-chié {AdAm, id.);
Flork POPILAIRE DES VOSGFS 13
— 19i —
Saules : baueiYisse {cpr. Ban delà R. : fouarosse); Sanchcy : dont
d'chié (Adam, p. 312); Saulxures: couches; Le Tlioly: couche
(Adam, p. 312) ; Totainville : chidot; Ville-s.-I. : couêche;
Loliuin h.
Genre: Girecourt les V.: frmnentôle et rougeatte; Grandvil-
1ers: rêie; Saales : droge; Saimt-Elienne : c/iobion ; Yagney :
foi(x-feurmo(. \osg. vulg, froment al, raygras (Pélin, p. 119);
Vexaincourt; reintresé; Yille-s.-I. : drôye;
L.perenne L.,Sp., 122. Ivraie vivace. Vosg. vulg. : Raigrass,
(D' Mougeol, p . 224-384) ; ray-grass des Anglais (D' Berher, p. 324) .
L. italicuiH Alex. Braun., FI. od. Bot. Zeit., 1834, p. 241 ;
L. Boucheanum Kl'ntu, Gram., 2, p. 220. Ivraie d'Italie. Vosg.
vulg. : Ray-grass. d'Italie (D*" Berher, p. 324).
L. temulentwn L., Sp., 122. Ivraie enivrante. Vosg. vulg. :
herbe d'ivrogne, Zizanie (Kirschleger, 2, p. 360; D' Bex'her,
p. 325). Bulgnéville : ivoirge, fém.; Lemmecourt: voirge et
vouarge; Romont : vaage.
IS' ardus L.
A', stricta L., Sp., 77. Nard roide. Vulg. en Laponie : cheveux
de Lapon (Grimard, 533); dans les Alpes, Poil de chien (id.,
p. 533); épi celtique (Littré, v* Epi, 5°). La Bresse: pwé de
c/ie//Chatel :pou d'chin; Cleurie, Saint-Amé et Syndicat: bratte
dé diale (Thiriat, p. 112); Gérardmer : bleu pou d'chié; Maze-
lay : pouède chié; St-Etienne : brotte de diàbe; Le Tholy et La
Forge : brotte dé diale; Uriménil : poé d'chié; Vagney : poé
dé ché.
CRYPTOGAMES.
Fougères.
Famille. Ici le groupement par genres ne suffit même plus;
on esta l'étroit : il faut grouper par familles. La Bresse : falère,
mossefalère; Brouvelieures : /W/aj/ure; Bru : falayure; Chatel :
fougère; Cleurie, St-Amé et Syndicat « fougère, excepté le
Pteris aquilina qui reçoit le nom de falère » (Thiriat, p. 112,
note). Il faut joindre deux autres exceptions: sauvage rigolisse,
nom patois du Polypodium vulgare, et capulaire, nom patois de
V Asplpmnm Trirhomanes. donnés [)ar iM. Thiriat liii-mème.
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pages 112 et 113;Fontenoy le Gh. : fougerre ; Grandvillers :
/b/u?'e; Lem m ecourt : fougère; Mortagne : follure; Moussey :
felleyure; Moyenmoulier : foleihère; La Neuveville-s.-M. : fou-
gère; Provenchères : falayeure; Raon l'Etape : foleyure; Saales :
falayure; Si-Amé ; fiairau, Fougères brûlées à l'étouffée pour en
recueillir les cendres (Adam, p. 252 j ; Saulxures : falére; Total n-
ville : /bu^eVe; Uriménil: fougère; Vagney : fallere (Pétin,
p. 115); Wisembach : fallèïure.
Ophioglossum L.
0. vulgaium L., Sp., 1518. Ophioglosse commune. Vulg. ;
Herbe aux cent miracles (Littré, v" Herbe, 4, col. 2) ; Herbe
sans coutures (Littré, l. cit., col. 3); Vosg. vulg. : langue de
serpent (Kirschleger, 2, p. 400; D^ Berher, p. 326).
Botrychium Swartz.
B. lunaria Sw., Syn., 171 ; Osmunda Lunaria L., Sp., 1159;
Botriche en croissant, Ban de la R. : longue de couUeuve, litt.
langue de couleuvre.
Osmunda L.
0. regalis L., Sp., 1521. Osmonde royale. Vulg. : Fougère
fleurie, Fougère des eaux (Gillet et Magne, p. 478) ; Vosg. vulg.:
Fougère royale (D' Berher, p. 326).
Celerack Bauh.
C. officinarum'^KV,^., Pinax, 334; Asplenium Ceterach L.,
5/)., 1538. Ceterach officinal. Vosg. vulg.: herbe dorée
(D'' Mougeot, p. 226-386) ; dorade, doradille, scolopendre vrai,
(Kirschleger, 2, p. 383 1.
Polypodium L.
Genre: Vagney: mosse falére.
P. vulgare L., Sp., 1544. Polypode commun. Vosg. vulg. :
Réglisse sauvage (D' Mougeot, p. 227-387; D' Berher, p. 327).
Ban de la R. : doux bôo, racine douce (H. Oberlin, in Kirschle-
ger, 2, p. 384) ; La Bres>e : rigolisse de roche; sauvaige rigolisse ;
Cleurie, Saint-Amé et Syndicat: sauvège rigolisse (Thiriat,
p. 112) ; La Forge et Le Tholy : sauvaige rigœulisse; Gérardmer :
sauvaige rigœulisse: Gerbamonl: rigolisse de roche ; Uriménil:
orgôlisse sauvaige (2^ ô résonnant).
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Polystichum Rotii.
P. Filix-mas Roth, Tent. FI. germ., 3, p. 82; Aspidium Filix-
mas Sw., Syn., p. bo ; Poly podium Filix-mas L., Sp., 1551.
Polystic Fougère mâle. Cleurie, Sainl-Amé, Syndicat: fougère
mâle (Thiriat, p. 113); Gérardmer : fougère mâle ; Offroicourt :
fougère; Val d'Ajol : fougère.
P. spinulosum DC, FI. fr., 2, p. 561 ; Aspidium dilatatum
WAELE^iB., FI. lapp., p. 283. Polystic. spinuleux. Vulg. : Fou-
gère épineuse (D*^ Berher, p. 329).
Asplenium L.
Genre : La Bresse : capillaire; Bru : fougère ou folayure ; Ger-
bamont : mosse follére ; Moussey: do capillaire.
A. Filix femina Bero. in Schrad, Neu. Journ., 5, part. 2,
p. 27; Aihyrium Filix femina Rotii, Tent. FI. germ., 3, p. 68.
Doradille Fougère femelle. Ban de la Roche: môte fiavaère ;
Gérardmer: fougère f'melle ; Saulxures : mosse falère.
A. Adiantum-nigrum L., Sp., 1541. Doradille noire. Vosg.
vulg. : Capillaire noir (D"" Berher, p. 330). Chatel : scaipulaire ;
Gerbépal : scapulaire.
A. Ruta-muraria L., Sp., 1541. Doradille des murs. Vulg.:
sauve-vie, Rue des murs (D"^ Berher, p. 330). Ban de la R. :
capillaire ;Ko\x\o\\\,'. hieppe dis chancres, herbe aux chancres;
les femmes la lient au cou des enfants atteints de la maladie
qu'elles appellent le chancre (le muguet) (note de M. Adam,
botaniste).
A. septentrionale Sw., 5y«., p. 75; Acrostichum septentrio-
nale L., Sp., p. 152i. Doradille septentrionale. La Forge et
Le Tholy : hébe dé chancre; Saulxures : capulaire femelle.
A. Trichomanes L., Sp., 1540. Doradille Polytric. Vosg.
vulg. : Capillaire ordinaire (D"" Berher, p. 329). Ban de la R. :
savaige fiaevère ; Cleurie, Saint-Amé et Syndicat: capulaire
(Thiriat^ p. 113); La Forge et Le Tholy: capillaire; Gérard-
mer : capulaire; Lemmecourt : scapulaire; Saulxures: capulaire
mâle.
Scolopendrium Sm.
S. officinainim Sv>'., Syn., ^'è \ Asplenium Scolopendrium L.,
— 197 —
Sp., 1537. Scolopendre officinale. Vulg. : herbe à la rate (Lit-
tré, v° Herbe, 4, col. 3). Vosg. vulg. : langue de cerf (D"- Mou-
geot, p. 226-286 ; D'"Berher, p. 330). Lemmecourt : Scolopende.
Pteris L.
P. aquilina L., Sp., io53. Piéride aquiline. Vosg. vulg.:
Fougère impériale (D"" Berher, p. 331). On sait que la tige
coupée de biais offre la figure d'un doub e aigle. Ban de la
R. : fiaevère; Bru : fougère et foleyure ; La Forge et Le Tholy :
foilure; Gérardmer: folire, féminin singul.; Gerbamont: falére;
Gerbépal S°" A: « Le rein de la falure. » Raon-a.-B.: 'fougère;
Saint-Amé, Gleurie et Syndicat: falére (Thiriat, p i 13) ; Saint-
Amé S"" A : « Les falières » ; Tendon S"" B : « La falure ». Urimé-
nil: fougère. Cette dénomination générale comprend l'ensemble
des genres et des espèces de la famille des Fougères ; toute-
fois elle s'applique aussi tout spéc alement à la Ptéride aquiline ;
Vagney: falére.
Adiantum L.
.4. Capillus-Venerls L., Sp,, 1588, Capillaire de Montpellier.
Moyenmoutier : le scapulaire. Cette plante ne peut pas être
connue dans cette localité comme type botanique. N'y a-t-il
pas eu confusion avec V Asplenium Trichomanes?
Strutlùopteris Willd.
5. germanica Willd., Sp., 288. Slruthioptère d'Allemagne.
Vosg. vulg.: Fougère à plume d'autruche. Cette belle Fougère,
naturalisée dans les Vosges, près de Bruyères, par M. le D"" Mou-
geot père se plante peu à peu dans les jardins de la campagne.
Elle n'a pas encore, à ma connaissance du moins, de nom
vulgaire spécial. Klrschleger donne toutefois (2, p. 387) Fou-
gère à plume d'autruche (allem. Strau.-s-Farrn).
Lycopodiacées.
Lycopodium L.
Genre : Vagney : jalouserie.
L. annolinum L., Sp., 1566. Lycopodeà feuilles de Genévrier.
Vosg. vulg.: patte-de-loup annuelle (D' Berher, p. 333). La
Bresse ijaloserie.
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L. Chamxcyparissus Alex. Braun, ap. Doell, Reinische FI..,
p. 36. Lycopode Cyprès nain. Vosg.vulg. : Cyprèsnain(D'Berher,
p. 334).
L. clavatumh., Sp., 1564. Lycopode en massue. Vulg. : herbe
aux massues (Littré, v" Herbe, n° 4, col. 2). Vosg. vulg.: jalou-
sie (D' Mougeot, p. 228-388; Kirschleger, 2, p. 372), patte de
loup, jalousie (D"' Berher, p.334).Gleurie, Saint Amé et Syndicat :
jalousie (Thiriat, p. 1 13); Cornimont : j'a/ascn'e; Gérardmer :
jôloserie; Gerha^monl : jalouseîie ; Moyenmoulier; la jalousie.
Equisétacées.
Equisclum L.
Genre: La Bresse: quoiœ dr chaitle ; Gerbamont : quoue dé
chaitic (queue de chat).
E. arvense L., Sp., 1516. Prèle des champs. Vosg. vulg.:
queue de chat fD"' Mougeot, p. 225-385); queue de cheval ou de
renard (Kirschleger, 2, p. 376). Ban de la R.: quoue d'chaette;
Bertrimoutier: howe de tchaitte ; Bru : quoue dé ckevau, quoue
dé chailte; Chatel -.prèle ; La Forge et Le Tholy : quoue d'chaitlc ;
Médon ville : quoue de chailte ; Monssey : queue de chatte ; La Neu-
veville-s.-M.: quoue d'ohaitte; Raon i'Et.: quoue de chailte; Saales:
caMéc^e7e; Total n ville: quoue de chaitte; Tranqueviilc: queue de
chevau ; Uriménil : quoue d' chaitte ; Vagney: quoue dé chuitte.
E. syhnticumh., Sp., 1516. Pcêle des bois. La Forge et Le
Tholy : quoue d'chailte ; Gérardmer : quoue d'chaitte.
E. palustre L.,Sp.,i^iQ. Prêle des marais. Gérardmer: chôffe-
line.
E. hyemale L.. S/?., 1517. Prèle d'hiver. La Forge et Le Tholy )
rdpelle, ou scurotte.
Gharacées.
Famille : Vagney: ?néré.
Chara. Au.
Ch. fœtida Al. Braun. Gharagne fétide. Vulg.: herbe à écurer
Littré, v Herbe, n» 4, col. 2). Vosg. vulg.: lustre ou girandole
d'eau (D^ Mougeot, p. 228-388, et D' Berher, p. 334).
_ m) _
CRYPTOGAMES GELLULAIRFS
MUSCINÉES.
C'est à celle classe (qui comprend les Mousses, les Sphaignes
et les Hépatiques) que se rapportent, sauf exception, les noms
patois ou vulgaires que nous allons donner. La Bresse, Brouve-
lieures, Bru, Chatel, Fraize etMortagne : mosse; Mou ssey: masse;
La Neuville-s.-Ch.: mouche', Padoux : mosse di ids(dubois);
Saales : mosse; Le Tho\y : mosse ; (M"'^ Houberdon in Thiriat,
p. 394); Tolainville : mousse; Tranqueville : mouche; Uriménil:
mousse.
Mousses proprement dites.
Mnium L.
Mnie. Genre: Vosg. vulg.: mniok (D' Mougeot père, p. 234-
394).
Polytrichwn L.
P. commune L.^Spec. pl.;BryoL eur., p. 425: Stii'p., n" 415.
Polytric commun. Vosg. vulg.: perce-mousse (D"" Mougeot, p.
234-39 4). La Bresse : bec-d'oe (litt. bec d'oie).
PoQonatum Brid.
P. aloidesVxL. Beauv., Bryol. eur., p. 415; Polytrichum
aloides Hedw., Stirp., n" 129. Pogonate. Ban de la R : roge mosse,
spitz-mosse (pron. chpitz); fidchaute [on pidchaute) mosse.
Phascum Schreb.
Phasque. Genre: Vosg. vulg.: argiletle (D'' Mougeot, père,
p. 245-405).
Sphaignes
Sphagnum Dill.
Sphaigne. Genre: Vosg. vulg.: tourbette{D'" Mougeot, p. 229-
389. La Bresse : bianche-mosse{Yûi. blanche-mousse) ; Val d'Ajol ;
faine.
S. acutifolium Ehrh., Crypt. exslcc, v.° 72; ^. capillifolium
Hedw., Spec. Musc; Stirp., n" il. Sphaigne à feuilles aiguës.
Ban de laR.: roge mosse de boifeu, fa do bheu.
— -200
Lichens.
Famille : Charmes : musse; Saint-Etienne : branche mosse ;Uri-
ménil: bianche mousse, blanche mousse dé roche.
Usnea Hoffm.
U. barbata Ach. Usnée barbue. Vosg. vulg..- barbe des arbres.
Mousse barbue (D''Mougeot, pcro, p. 254-414).
Cladonia Hoffm.
C. rangiferina Hoffm, Ban de la Roche : bianche mosse.
ALGUES.
Confervacées.
Conferva Ag.
(jonferve. Genre: Charmes: limon; Gerbépal : limon; Pa-
doux : mosse (celte dénomination s'applique aussi à toutes les
Algues d'eau douce (note du D' Cosserat); Saint Etienne : sène ;
Uriménil : sèime.
Peut-on rapprocher de ces derniers : Les Fmirgà : sf^(Vjr»e, tour-
bière, Tissot, qui cite lev.-lr. saigne, marais, qu'il tire du latin
stagnum ?
C. 7nvularis L.; C. buUosa L. Conferve huileuse. Fervale des
ruisseaux. M. le D' Chevreuse, de Charmes, a publié, en 1866
(Mirecourt, Humbert ; Paris, Goelz), une brochure sur cette
plante et ses applications variées à la médecine. Cet ouvrage et
l'emploi de cette plante lui ont valu un grand nombre de
récompenses décernées par diverses Sociétés.
ULVACÈliS.
illva Lamx.
U. intestinalis L. Ulve intestinale. Vosg. vulg. : boyau de
chat (D' Mougeot, père, p. 281-441).
Rhizococcum
R. cre/9i7ans Desmaz. ; Ulva granulosa.Yosg. sulg. : beurre de
terre (D^ Mougeot, 281-441).
-201
Classe III. — CHAMPIGNONS.
La haute récompense dont la Société nationale d'Horticulture
de France a bien voulu honorer la Flore populaire des Vosges nous
a engagé à réviser les parties faibles de ce travail. La section
mycologique a été remaniée presque complètement. La nomen-
clature et la classification ont été empruntées à nos très obli-
geants collègues, MM. Quélet, Mougeot, Ferrv, Forquignon
et Raoult, membres fondateurs de la Société mycologique de
France, qui viennent de publier dans le l'^'" Bulletin de celte
association une Liste générale des Champignons qu'ils ont obser-
vés dans les Vosges. (Épinal, Collot, mai 1885.) Ce manuscrit
remanié a été revu soigneusement par M. Mougeot et M. Forqui-
gnon qui l'ont enrichi de précieuses notes. En outre, de nom-
breux et nouveaux documents recueillis depuis l'envoi du ma-
nuscrit primitif au concours (décen)bre 1883) jusqu'au moment
de l'impression de ces lignes 'Janvier 1886), viennent combler de
regrettables lacunes. Nous les devons à MM. Kuhn (Rupti,
Mougeot (Bruyères), Raoult (Raou l'Etape) que nous remercions
de nouveau bien sincèrement.
Épinal. janvier 1886.
N. H.
exosporés.
Agaricinés.
Agaricus L.
Amanita Pers.
A. aesarea Scop. ; Agaricus aurantiacus Bull.; .4. aesareus
All., fi. Ped. Amanite des Césars^ Agaric orangé. Les Romains
l'appelaient Fungorum Bolelus princeps. Y a\g. Oronge, Amanite
orangée, Champignon doré, Oronge franche, Oronge vraie^
nourriture des dieux. Agaric des Césars, -dorade jaune d'œuf,
cadran. Vosgien -.jaseran (D"" Mougeot, p. 442 et Soc. mycolog.,
Bulletin, I, p. 9). Bru : choheran, rô (roi) des Champignons;
Chatel, Charmes, env. d'Épinal (bois de la Woëvre) : jaseran;
— 202 -
Fonlenoy : chèseran, sajeran ; Mazela}' : jozeran ; MéHonville :
bounnot (bonnet) d'évêqve, jaseran; Rannbervillers : chocheran et
ckn?'an; Romonl: chor an ; Y agney : j as on, jaseran (Pétin, p. 162)
(on sait que cet auteur, ayant eu pour but « de faciliter
l'étude du français parle moyen du patois » aura pu fort bien
ajouter à l'idiome deVagney, commune dont il était originaire,
quelques expressions n'appai tenant pas en réalité à cette
localité, mais recueillies ailleurs. Les méthodes dialectologiques
étaient loin d'être aussi précises et aussi rigoureuses que de nos
jours. Par contre, l'auteur n'y a pas fait» figurer les mots patois
qui n'ont dans le français aucun terme correspondant, ni même
aucune expression équivalente >>) ; Ville s. I. : jozeran. — C'est
plutôt une espèce de <' la plaine » que de la montagne où je ne
l'ai pas rencontrée; elle croît aux environs de Rambervillers;
on l'a trouvée aussi dans la forêt de Tanières entre Cheniménil
et La Baffe (D' Mougeot, fils). M. Lapicque en a récolté de gros
paniers dans la forèlde Woovre (muschelkalk) en 1870. M. Aylies
l'a trouvée, en septembre dernier, dans le petit vallon d'Olima,
près d'Épinal (diluvium argileux).
A. muscoria L. Cooke, t. I. Agaric moucheté. Vulg. : fausse
Oronge, Champignon rouge. Vosg. : fausse Oronge (Mougeot,
p. 283, 433). Bru : bolâ d'tnohe faux chochei'an ; Épinal : iuc-
/«0f<rA^ ; Fontenoy : bolot, crove-moeche, faux-serjan (le vrai
jaseran y est nommé cficseran et sajeran); Mazelay : faux-
joseran et faux-jozeron ; Raon l'Et. : sdsseron, chavipignon
d' mouche ; Romont : bola d'moehhe, champignon d'moehhe ;
Saint-Dié : champignon de mouches, champignon pour les mou-
ches. A Vexaincourt, le Champignon que mon correspondant
appelle le faux Agaric et en patois sâceron doit être la fausse
Oronge. MM. Wunsche et de Lanessan donnent « faux-jaseran
Amanita muscaria L.; Agai'icus 7nuscarius L. ». Ce Champignon
est très vénéneux. Peut être confondu avec VA. cœsarea. Il pro-
duit à petite dose la folie passagère (D' Mougeot, fils), et cause
la mort s'il est pris en quantité (Quélet, Qualités utiles et nuisibles
des Champignons. Bordeaux, Gounouilhou).
A. panthcrina F. Sch.ef., t. 79. Vosg. vulg. : fausse golmotte
(D' Mougeot, fils) ; env. de Saint-Dié : fausse golmele. Très véné-
— 203 —
neux aussi. La chair, à la cassure, reste blanclie, tandis que
celle du rubescens (ci-dessous) vient toujours, dans le stipe sur-
tout, rose ou rougeâtre, vineuse ; caractère important.
A. rubescens P. Cooke, t. 10. Amanite rougeâtre. Vosg. vulg. :
golmotte (D"" Mougeot, fils). Èpinai : corme lie des bois; env. de
Saint-Dié : kumvlle, curmelle^el fausse coulemelle, cormelle des
bois aussi. — Comestible.
A. spissa F. Gooke, t. 69. Oronge perlée. — Mangée par
quelques personnes (D"" Mougeot, fils) ; mais le Bulletin de la
Soc. mycol. déclare ce Champignon suspect.
Lei'iota Fr.
L. procera Scop. ; Agnricus colubrimus Bull. ; Amahita procira
Scop. Lépiote élancée. Agaric couleuvre. Vulg. : grisette cou-
leuvrée, grande coulemelle (Gill. et M., p. 504); coulmotte
(Littré, v" Coulemelle); coulmelle (Littré, h. v°); colombette,
grisotte (Roumeguère, Revue mycolog.). Vosgien : la cormelle
(D"" Mougeot, p. 283, 443). C'est la vraie cormelle, appelée aussi
la cormelle des champs pour la distinguer de Vexcoriata qui
vient dans les pâturages des montagnes des Vosges; « gour-
melie colemelle » ''Thiriat, p. 214; Ballet. Soc. philomath.
Vosg., 1884); on la distingue aussi de cette façon de la cormelle
des bois (ci-dessus). Elle se trouve abondamment à Uriménil et a
Hadol, dans les champs de pommes de terre, et sous les genêts
fréquentés parle bétail. Bru: cormelle; Epinal : cormelle; elle
y vient sur le bord des bois, dans les défrichements; je l'ai
trouvée sur la roule du fort de La Mouche (Pins S3dvestres);
Gerbamont : courme/Ze ; Mazelay : gormelle; Moussey : quiche,
allusion à la « quiche » ou galette lorraine. Le mot quiche est
le mot Kiche du patois alsacien, qui adoucit ainsi Vu de Kuche,
gâteau : il dit de même fîss pour fûss, siss pour sûss, etc. :
Raon l'El. : kiche aussi; Rupt : gourmelle; env. de Saint-Dié :
curmelle, keurmelle, cormelle, quiche; Saint-Etienne : ^or/we//e;
Uriménil : gorméle (l'e accentué long et très fermé), équivalent
de cormelle par adoucissement assez fréquent de la gutturale
initiale, et allongement de la syllabe finale; Vagney : courmelle
(Pétin, p. 70); Val d'Ajol : gourmelle; Ventron : courmelle.
— 204 —
A Vexaincourt, lai KeumeCe, dont le nom cadre bien comme
facture avec ces diverses dénominations, m'est donné comme
une variété de « l'Agaric comestible » (Voir ci-dessous l'art.
Psalliola canipestrîs). On remarquera la correspondance des
deux liquides l et r: cou/melle, cormelle. Je n'ai trouvé dans les
imprimés aucune origine de ce mot; mais il ne serait pas éton-
nant qu'il se rattache au diminutif coltimella, petit colonne et
ne soit ainsi une allusion au stipe élancé de ce Champignon.
Meusien, gouillemotte, curieux mouillement.
L. excoriata Sch.ef, et Fr. Lépiote excoriée. Vulg. ; coule-
melle des prés. Bru : cormelle de près (il est douteux que ce
Champignon se rencontre dans cette localité) ; Romont : cormél ;
Sainl-Dié : quiche ; montagnes des Vosges : gourmelle, colmelle
(Thiriat, op. cit.)
Les L. gracilentn Krombh. et A. wnstoïdea Fr., sont également
des couletn elles ; le L. cristata Alb. et Schw. et L. clypeolaria
Bull., portent le nom de petite coulemelle.
Arniilloria Fr.
A. mellea Waiil. ; .Af/aricns pohjniyces Pers. Armillaire cou-
leur de miel. Vulg. : Tète de Méduse (D"" Mougeot, p. 284, 444),
parce qu'il vient cespiteux à la base des souches; comestible peu
estimé; mange par les forestiers et bûcherons des montagnes
(D' Mougeot, tils). Suspect, a causé des vomissements [Bulle!.
Suc. mycul.,p. 73j. Romont : chanelle, du pat. châne, chêne, cAâni,
petit chêne, allusion à son habitat, et à l'essence prédominante
dans la forêt de ce village.
Trickolowa Fr.
T. porlentosum Fr. Tricholoma, Agaric de mauvais présage.
Agaric d'automne. Vosg. vulg. : perce-mousse, petit-gris [Bullet.
Soc. mycol , p. 14). Saint-Dié : pousse-mousse, perce-mousse, petit-
gris, gris souris, allusion à la couleur grise de son chapeau. On
en fait une grande consommation dans cette ville à la fin de
l'automne (R. Ferry). On l'appelle quelquefois à Saint-Dié aussi
mousseron des pins, allusion à son habitat sous les Pins sylvestres.
Bruyères, Épinal et Remiremont l'appellent aussi petit gris.
— 205 —
pousse-mousse et perce-mousse. Abonde sous les Pins et les Epicéas
de 30 à 40 ans. Remirennont et vallée de la Haute-Moselle :
bise verte ; Rupt : bisi-, bise d'automne ; Dounoux, Hadol, Raon-a.-
B., Uriménil : vert doyen; Épinal : bise des sapins, bise d'hiver et
quelquefois bise ardoisée ; Saint-Laurent : champignon d'bruére
(des bruyères); se vend sur le marché de Remiremont depuis
1885; à Épinal, pour la première fois aussi pendant l'automne
dernier, en fort grande quantité, provenant des bois d'Arches,
Archettes^ Dounoux, Épinal, Saint-Laurent et même Uriménil. A
Raon-aux-Bois, depuis une vingtaine d'années, on le conserve
assaisonné en choucroute. C'est M. Poivre, inspecteur des forêts,
qui l'a fait connaître à Épinal, il y a une dizaine d'années, à ses
gardes et à quelques amis.
T. tein^eum Sch.eff., t. 64. Saint-Dié : Souris et gris souris.
Connu dans cette ville depuis 1863. C'est M. Poivre aussi qui
l'y a fait connaître (D' Raoull). Se vend au marché à La Rochelle
[Dullet., I, p. 15).
T. alhellumYR. ; Ag. albellus BC., pallidum &ces.ff., t. 50.
Agaric mousseron, mousseron blanc. Vosgien : le mousse}'on, en
patois misseron (D"" Mougeot, p. 444) ; [Misseron est aussi la déno-
mination de l'A^. canipestris. V. Mougeot, p. 289, 4i9); le mous-
seron blanc (D'' Mougeot fils, et Bullet. Soc. myc, p. 16). Du
Cange, v° Massa, donne o mousserons » ; La Neuveville-s.-Ch. :
chauchuron ; R.ouceux : moucheron.
T. (jambosum Fr.; T. GeorgiiL. Agaric à gros pied. Vosg.
vulg. : mousseron jaune (Quélet, J. V., p. 84, 1869j. Il vient
sous les sapins, et le premier dans les prés. Bruyèreis ; mousseron
jaune. Le nom de mousseron, comme celui de quiche, se donne à
des espèces de genres différents. Nous avons constaté le même
phénomène chez les phanérogames,
Clitocybe Fr.
CA. odora Bull., t. 556; Ag. oiorus Bull. Clitocybe odorante.
Vulg. : bise verte. Bru : bihhe vohhe; Charmes : bise verte; Épi-
nal : bise de curé (1) : ce Champignon est en effet très délicat,
très fin. C'est d'après le Bullet. de la Soc. myc, p. 18, un comes-
(1) Ce nom est peut-être donné au Russula virescens.
— 206 —
tible trop parfumé. On l'oppose ainsi à la bise violette appelée
vulgairement bise de cochon (Lapicque) Fontenoy : vra hijotte
(vraie bise); Romont ; bihhe vohhe ; Uriménil : bihe wohhe. Allu-
sions à son chapeau verdâlre.
Pleurotus Fr.
P. ostreatiis Jaco. ; Fr., Sv. Svamp., t. 46; Agaricm dimidia-
^wsBuLL. Agaric en conque. Vulg. : oreille de nouret,noiret. Vosg. :
Poule de bois, couvrosse (D'" Mougeot, p. ^86, 446); tous ces
noms s'appliquent aussi au Poly^orus frondoms Fr., qui cepen-
dant est d'une autre division (voir ci-dessous la section des
Polypores. Le mot couvrosse signifie litt., couvtvse dans nos patois
vosgiens : le suffixe ro>se désignant l'agent au féminin, et il cor-
respond au franc, euse. Nous avons de même couserosse, coutu-
rière (lit. couseuse), danserosse, danseuse (Epinal a encore « la
pierre danserosse » rocher sur lequel on allait danser à la fête
des brandons [fehhnottes). Liltré, croyons-nous, a donc mal
transcrit ce mot, car il dit : v° couvrose : « ce mot, d'origine
d'ailleurs inconnue, parait tenir à couperose 2 », C'est un des
nombreux exemples de la nécessité de l'éuide des patois et
idiomes populaires pour bien approfondir celle de la langue
française. Bru : geline dé bas, covrosse; La Croix : grosses quiches;
Romont : covrosse.
Psalliota Fr.
Ps. arvensïs Scn.EFF.; Agaricus edulis Bull. Agaric comes-
tible. Vulg. : potiron, boule de neige, potiron blanc, champi-
gnon des bruyères. Bru : champignon de près (le nom de « poti-
ron des prés > appliqué au Ps. arvensis fait concevoir des doutes,
car je ne le trouve ici [h Sainl-Dié] que dans nos bois (R. Ferry);
Moyenmoutier, Raon-l'E. et Saint-Dié ; champignon de pré
fD' Raoult).
Ps. campestris L. ; Ag. campestris L. ; Agaric comestible.
Agaric de couche, rougetle. Vosg. : potiron, misseron, saus«iron
(D' Mougeot, p. 289, 449, et Soc. myool., 1" BuUet. p. 39). Mon-
tagnes des Vosges : pratelte, saossiron, saussuron (ïhiriat, op. cit.,
p. 214). On trouve dans Littré, v" Potiron, « Berry potron^ pot}-
— ^207 —
ron champignon, poumon citrouille; dans le langage populaire
potwon, potiron. Origine inconnue. Le sens propre paraît être
Champignon et n'avoir passé au potiron que par assimilation.
Ménage prétend que Avicenne nomme ce Champignon aphotie
et demande si /jo/tVo?î n'en vient pas. Scheleryvoit un dérivé de
pâture, paturon, se trouvant pour /jo^uron o\i poth-on ». Malgré
la haute autorité qui s'attache aux ouvrages de M. Scheler, nous
ne pouvons trouver exacte l'assimilation de potiron à pâture,
bien que les lois dé la phonétique paraissent ne pas s'y opposer.
Ne doit-on pas voir dans la formation àQ potiron une allusion au
chapeau convexe de ce Champignon qui le fait ressembler plus
on moins à un pot? En matière d'allusions, le peuple, qui se
forme à lui-même son propre langage, est souvent fort ingénieux
à tirer parti de ses observations. Du reste on sait que le suffixe
-on indique généralement le diminutif. Comparez en effet les
français dnon, garçon, guidon, jauniron, laj'ron, mousseron,
oison, etc. Les textes anciens ou locaux conduiraient sans doute
sur la voie. On doit pouvoir en trouver d'antérieurs au xvu'' siècle,
et les Glossaires provinciaux en contiennent certainement. (Les
noms de misseron et de saussiron sont donnés à plusieurs espèces;.
Bru : saussuron; Épinal : champigyion de prés; Fontenoy : saus-
siron ; Gerbamont : saussuron ; Moussey : saceron ; Romont :
champignon et champignon de prés; Rupt : saussuron ; Saint-Dié :
mousseron; Uriménil : saussiron; Vagney : champignon qui
vieil dans laimosse (Pétin, p. 50) ; Ventron : saussuron; Vexain-
court : mouton et quiche. Une variété s'y nomme lai Keumelle
(litt. cormellej. Le « blanc de champignon » des jardiniers est
produit par cette espèce. — Quant au mot saussuron et à ses
variantes saussiron, sdcerouy etc., il nous paraît se rattacher au
latin salicem, saule, qui se dit dans nos patois sausse (sauce) et
dans le langage local il a la même formation : le village de
Sausse-Mesnil, près Cherbourg ; Saulce, Yonne ; Saulces-C ham-
penoises, Ardennes; Le Saulçois, Jura; La Saulsotte, Aube. On
peutdonc fort raisonnablement trouver dans cette formation une
allusion à l'habitat de ce Champignon, et il n'est pas inutile de
se rappeler que le Saule est un genre voisin du Peuplier, et
asseï abondant dans les bois et pâturages des Vosges. Toutefois
— -208 —
M. Forquignoa nous dit qu'on ne remarque pas que le Ps. cani-
pestrit L. vienne de prétérence sous les saules, et se demande si
saussiron ne viendrait pas du vx.-fr. sausse = sauce. — Le Ps.
C'iwpestris, avec ses nombreuses varié'és, blanches, des prés, des
bois, des jardins, a été confondu avec l'Amanite bulbeuse de Per-
soon [phoUoides de Fries) , qui est 1res vénéneuse (Roume-
guère, Revue mycologiq.). Faire bien attention à la volve.
Coprinus Pers.
Genre, et en général les Champignons de fumier Kickeron à
Raon-l'Etape. Kickeron est comme facture un diminutif de
/(iche.
Hygrojjhorus.
H. jn/'^meMs Bull., t. 188; Ag. virgineus Jacq. ; A. ericeus
Bull. Agaric virginal. Vosg. vulg. : petite oreille, mousseron
(D"" Mougeot, p. 'i92, 452. Ces noms vulgaires donnés dans la
Statistique s'appliquent également à VHygropho7'us p7'atensis et
niveus, qui sont aussi recherchés comme comestibles, D"" Mou-
geot fils) quiche. Bru : mousserieux, guiche (adoucissement peu
rare) ; Uritnénil : misseron.
Lactarius Fr.
L. torminosus Sco-EFT. ; Ag. necator Bull. Agaric meurtrier.
Vulg. : le mouton, allusion à la marge « barbue, laineuse,
blanche » (Qiiélet, J. V. 1872, p. 194). Al. Wunsche donne,
p. 510 : mouton zone. Fontenoy : lo pied de mouton, grous
borlot (il est douteux que la première dénomination soit exacte,
car c'est le bord du chapeau et non le pied, qui est laineux. —
Vénéneux dans les Vosges : Soc. mycoL, p. 54.
L. pipcratus Scop. ; Ag. acris Bull. Agaric poivré. Vosg. :
vache blanche (D'' Mcugeot, p. "293, 453), le poivré, la vache
blanche, l'auburonfl). Soc. mxjcol. p. 56, el Littré, v° Vache, n"
(I) A Raoa-l'Etape, biron s'applique sans doute aux mêmes Cham-
pignons qu' « auburoii » dont il parait une variante: u lorrain, dans
la gamme phonétique, va parfois jusqu'à 1'/; l'aphérèse est fréquente
aussi. Daus la mf^me localité, le nom de ifnirtc est aussi donné à un
'209 —
14). Souvent confondu sous le nom de vache blanche (auburon)
avec le L. vellereus Fr. qui en est très voisin, et également co-
mestible. Les lamelles sont plus espacées,et prennent une teinte
à reflet verdâtre, tandis que celles du /jiperaïj/s restent blanches.
Le vellereus est plus gros, et son chapeau forme à la lin un en-
tonnoir énorme. Epinal : auburon. Ce mot tient sans doute à
fl/éws blanc, et serait une allusion à la blancheur du chapeau,
ou de sa «chair blanche comme du lait » (Quélet, J, V., 1872,
p. 198). Gpr. avbier d'albarius, aubépine d'alba Spina. La ter-
minaison est din)inutive, cpr. les exemples ci-dessus. Fontenoy :
vaiche blanche, auburon^ regain, royé (patois de regain, à Urimé-
nil: rouoyé) sarremeit ^Mazelay : vaickes blanches et misseron ; Ro-
mont : vaiche blanche, bianche vaiche ; Ssiini-Dïé : quiche; Uriménil :
auburon, vaiche (vache) ; on y donne aussi le nom de vaicKs au
Lactaire délicieux. Aux environs de Saint-Dié, Raon-1'Ktape
Moyenmoutier, le vellereus et le piperatus sont confondus
sous le nom de vaches blanches. On a assuré au D'' Raoult, il y a
longtemps, que quelques personnes en mangaient à Senones;
mais il n'en a jamais vu manger à Saint-Dié, Raon ou Moyen-
moutier.
L. deliciosus L. Lactaire délicieux. Vosgien : vache rouge
(D' Mougeot, p. 293, 453) à raison delà chair du chapeau et du
lait qui est peu abondant et rouge orangé; il se tache de vert,
ce qui le fait facilement reconnaître, et il est rayé (D"" Mougeot
fils). On donne aussi le nom de vache rouge kVAg. acris B. et à
VAg. subdulcis B. Uriménil : rouge vaiche ; Bru : vaiche rosse ;
Epinal : le bœuf; Fontenoy : vaiche rage, biœu roge (bœuf rouge) ;
Romont: vaiche ; Saint-Dié: quiche ; Raon-l'Et., Moyenmoutier:
au^Mro/z. On le connaissait quelque peu à Saint-Dié sous le nom de
« champignon du garde » vers 1863, parce qu'un garde en man-
geait ; mais bien peu de personnes suivaient cet exemple
(D-- Raoult).
L. volemus Fr. ;A^. loctiflaus aur eus Vers. Lactaire doré
Champignon que notre obligeant correspondant, M. le D"" Raoult,
pourra sans doute rapprocher de l'espèce scientifique dans la saison
favorable.
Flore des Vosges 14
- 210 —
(D' Mougeot, p. 293, 453). Vulg. : Vache (Littré, h. v», n» 14),
vachotte, lactaire orangé (Roumeguère, Revue mycoL). Vosg.
vulg. : vache jaune. On sait qu'il est ainsi appelé à cause de son
chapeau charnu, couleur jaune d'or fauve ; mais son lait
est blanc, très abondant, et il est comestible, tandis que le lait
doré, Lad. thejogalus, est suspect (D"^ Mougeot fils); on le mange
même cru. Epinal : vache.
liussula Pers.
Genre très nombreux, dont les espèces sont connues sous le
nom de bi^es dans les Vosges. La saveur douce ou acre est un
moyen de distinguer les comestibles des vénéneuses, qui sont
nombreuses. Les comestibles ù l'état jeune sont parfois appelés
bisottes k\]r'\mém\, à Uaon-lEtape uiuottes (A aspirée),
R.delica Fr. Confondue à Raon -l'Etape et à Moyenmoutier
avec les Lnctarius piperatus et vellereus, auxquels elle ressem-
ble, quoique n'ayant pas de lait; on lui donnait donc par erreur
le nom de vache blanche (D"" Raoult).
R. virescens Pers. Vosgien : bise verte [Soc. mycoL, p. 60);
souvent confondue avec Vieruginea Fr. dont les jeunes sujets
en sortant de terre sont connus à Uzemain sous le nom àcpotots,
parce qu'ils ressemblent à de petits pots renversés (D"" Mougeot
jQls, et Soc. mycol., p. 61). C'est une allusion à la convexité ini-
tiale du chapeau (Voir M. Quélet, W" Suppl., p. 11). Potot est,
quant à la forme, un diminutif, sans en avoir toujours la signifi-
cation ; ainsi in potot d'mié un pot de miel, m potot d'Iàcéy.\n pot
de lait. Mais ici il en a à la fois et la forme et la signification.
Moyenmoutier : verdette ; Rupt : bise verte.
R. alutacea Fr.; Ag. alutaccusVERS. Russule changeante. Sou-
vent confondue avec sanguinea, emeticaei fragilis, dont les lames
restent blanches, tandis que celles de Valutacea prennent une
teinte chamois (D Mougeot fils). Vulg. : bise rouge de Boret.
Bru: bîche rosse', Fontenoy: èi^eo//e rop'e; Mazelay: bihhe rouhe ;
Romont : bihe rouge et bihhe rougCy où du reste il est peu
(1) Sous le nom de bists, dans les Vosges, on comprend également
des espèces appartenant à presque tous les genres de Fungi{\y^ Mou-
çeot fils).
— ill —
connu, bien qu'il vienne presque partout dans les Vosges.
M. le D"" Mougeot père donne, p. 294-454, à l'art. Agi. alutaceus
Pers., la var. b griseiisPEns. vulg. : « bise grise de Boret » et la
Soc. mycoL, p. 62 : .< la bise grise »
/?. lepida Fr. Bon comestible, saveur de noisette à l'état cru.
Connu dans le midi et le centreMe la France sous le nom de « cul
rouge ». Peut être confondu avec R. sanguinea, appelé rou-
geotte et R. rubra connu dans la vallée de la Meuse sous le nom
défausse fraise; saveur très acre. (Roumeguère, Rev. mycol.)
Canthorellm Adans.
C. cibarius Fr. ; Ag. Cantharellus L. Chanterelle alimen-
taire. Vulg. : chanterelle, galinasse, manne terrestre, che-
vrette, oreille de lièvre, girolle, escargoule, escarille, gérille.
Vosg. '.le jaunira (D' Mougeot père, p. 29o, 455); la jan-
nirelle [Soc. mycol. , p. 63). Charmes-s.-M. , Mazelay, Saint-
Etienne ; jaum'ré; Cheniménil : jautrelle ; Epinal : jauterelle
el jaunù'é ;Fon[enoy :jaute7'e lie et jaunh^on ; La Croix-a.-M. : 7-eu-
blie et jauniré ; Mazelay : jautrelle eljauniré; Moussey : janiron ;
Raon-l'Etape : jàniron ; Saint-Dié : jauniron; Uriménil : jau-
trelle fém.et plus rarement /««/«'re masc. ; Ventron: djaunii'on;
Vexaincourt ; jaunirons masc. plur. Jauniré et ses variantes
sont un diminutif du thème « jaune » et rappellent ainsi la cou-
leur «jaune d'œuf pâle » (Quélet, /. V., 1872, p. 215) du cha-
peau et delachair.Littré donne «jaunotte,s. f., espèce de Cham-
pignon du genre Agaric >> dont la formation tient à la même idée.
Il donne aussi, v" Chanterelle, le subst. « jaunelet ». Quant au
moi jauterelle et ses congénères, ils nous semblent se rattacher
au latin Cantharellus^ diminutif (fictif ou réel) de caniharus coupe,
vase, ou du franc, chanterelle par adoucissement de la chuin-
tante initiale et l'assourdissement de la vocale originaire.
Marasmiiis Fr.
M. OreadesFR. ; Ag. lortilisBC. Marasme des nymphes. Vulg.:
faux mousseron, le mousseron des Alpes. Vosg. : faux mousse-
ron f Soc. mycol., p. 64) et mousseron d'automne (D' Mougeot fils).
Bru: faux tricusserieux ■ Rowoni : misseron ; S\.-T)ié : mousse'-
212
i-on, misseron, champignon des talus (D"" Raoult). Ce Champignon
se vend desséché sur nos marchés. « Comestible parfumé, très
bon quand il est jeune » {Soc. mycol., p. 65.) — Il croît pêle-mêle
avec \eM. wrens Fr.; Bull., t. 528, très vénéneux, à saveur acre
et dont le pied ne se lord pas.
M. alliaceus Fr. Marasme alliacé. Vosg. : Agaric alliacé aux
Vosges (D' Mougeot, p. 294, 459). Il vient dans les Hautes- Vos-
ges, sur les feuilles pourrissant ; le stipe est long, l'odeur alliacée
est persistante, même après la dessication. On peut s'en servir
en guise de condiment (D' Mougeot fils).
POLYPORÉS
Boletus DiLL.
Genre. Uriménil : borlot. Ce mot y désigne d'une façon
générale tout mauvais Champignon ; Val-d'Ajol: b>rleu. Dans
ces deux formes, on remarquera la curieuse épenthèse de
Yr. Vagnoy : holat (Pétin, p. 32).
B. edulis Bli.l. ; Ag. edulis, Catal. de Vilmoj'in, 1882, p. 21 ;
Bolet comestible. Lorrain, ccpe, polonais (D"" Mougeot. p.
296-456), nommé ccpe à raison de son pédoncule renflé à la
base comme un ognon cepa. La dénomination de polonais
est lorraine. Ce nom est donné en souvenir de Stanislas,
duc de Lorraine, qui tenait sa cour à Lunéville (Soc. mycoL,
p. 128, note 2). Bruyères : hola, le bola; Epinal : tonton, bon
bola, polonais (M. Lapicque pense que ce nom lui vient de ce
que ce sont les Polonais qui l'ont indiqué les premiers;
Fraize : polonais; Gerbamont : savssuron ; Médonville : polo-
nais, gros pîd à cause de son <* stipe obèse » (Quélet, J. F.,
p. 258); Rupl : gros pied] Moussey, Romont, Vexaincourt :
polonais ; Dounoux et Uriménil: tonton.
B. xreus Bull. Bolet bronzé. Vosg. vulg. : ceps franc à télé
noire, gendarme noir (D' Mougeot, p. 297, 497). Fontenoy le
Gh. : auburon nor (bizarre rapprochement ! auburon signifiant
litt. [petit] champignon blanc); Romont : polonais. Il est quel-
quefois regardé comme une var. de ïedulis, mais c'est » le
plus délicat des Bolets » (Quélet, Aperçu, p. 10) ; vient surtout
sur les collines jurassiques.
— 213 —
B. luridus Scileff. ; B. rubeolarius Pers. Bolet couleur de
peau, Bolet sanguin. Bruyères: Vignose de loup (D"" Mougeot
fils), sans doute par allusion à ses pores rougeétres. Liltré
donne « Vînous, s. m,, Champignon découche ». Cette dernière
dénomination doit venir du Midi.
B. cyanescens Bull. Bolet bleuissant. La chair devient subi-
tement bleue à la cassure; mais beaucoup d'autres espèces,
même comestibles, prennent cette teinte. Le véritable cyonescen^
n'est pas connu spécifiquement du vulgaire. Tous les bolas qui
bleuissent sont généralement rejetés (D^ Mougeot fils). Epinal :
mauvais bola. Ce nom est donné aussi à tous les autres Bolets
qui changent de couleur quand on les brise.
Fisiulina Blll.
F. hepaiica Scq.eff. ; Boletus hepaticus Blll., t. 74; Fr., Sver.
t. 25. Vosgien : langue ou foie û?e ^««/(D"" Mougeot, p. 297-457)
parce que ce Champignon est « en forme de langue ou de foie »
(Quélet, Jura Vosges, p. 290) ; glu de chêne (D'' Mougeot fils),
car cette espèce rare croît toujours sur les troncs d'arbres, sur-
tout sur les souches de chêne ; la langue de bœuf [Soc. mijcol.,
p. 71). Comestible recherché mais « à peine mangeable quand
il est cuit, passable à l'état cru, accommodé en salade [Bullec,
ibid.). Cette salade est « plus originale que succulente » (Qué-
let, Aperçu..., p. 11). Romorit : grouotte, bien qu'il ne vienne
pas dans cette localité ; toutefois il y est connu. Housseias et
Saint-Benoît disent aussi grouotte.
Holyporus Micti.
Genre. Ville s. L : pid de mouton.
On a beaucoup utilisé jadis [dans la partie montagneuse des
Vosges] les Champignons de la tribu des Polypores, dits champi-
gnons amadouvitrs. Nous citerons comme donnant un bon ama-
dou le Fomes fomerdariuî qui croît sur le Hêtre, le Fornes ad-
vena ['^J ou le Fomcs applanatus Fries. Les fabricants d'amadou
utilisaient pour leur industrie ces trois espèces de préférence à
toute autre, mais tiraient parti d'autres espèces moins volumi-
neuses, moins combustibles, et confondaient tous les Champi-
— 214 —
gnons amadouviers soiià le nom de Bola d'èmadou à Saulxures,
Bolau d'iohhe à Gérardmer. Le mrjcehum de ces Champignons,
qui parfois s'étend en JongUL'S bandes dans les gerçures des
arbres morts, se nomme Lohhe ou Lahhe partout, tandis que
l'amadou fabriqué a seul ce nom à Gérardmer. (Tiiiriat, op.
cit., p. 214-215). Cet auteur ne parle pas de Yigniarius, indiqué
comme servant à faire de l'amadou par les auteurs de la Liste,
p. 74. L'Administration forestière a exposé à Epinal, en 1881
dans son chalet, un grand nombre d'objets, supports, chapeaux,
casquettes, fabriqués aux environs de Gérardmer avec des Poly-
pores. 11 est peu de forestiers ayant habité ces hautes Vosges,
qui ne se fassent un plaisir de rapporter quelque spécimen de
leur séjour dans ce pays industrieux.
P. kubsquammosus Fr., Sve}\, t. 53 = leuconelas Fr., t. 179.
Saint-Dié : monte-gueule {Soc. mycoL, p. 71),
P. umbeJlatus Fries. M. Mougeot a reçu de M. Huin, percep-
teur, ce Champignon connu et mangé à Neufchâteau, sous le
nom de clianal. La Slatisllq. des Vosg., I, p. 458, l'indique sur
le lias, dans les boi^, et M. Quélet, J. V., le dit délicieux. Il est
peu probable que la dénomination de clianal se rattache à l'al-
lem. Eic/thase. Il est connu aussi dans « la plaine » sous les
noms de /"rajse de veau, ventre de vache.
Trouvé aux environs de Neufchâteau dans un fourré de
chênes, à Rollainville et dans la forêt de Saint-Gobain et Coucy.
On le retrouve tous les ans à la même place. Vendu sur les
marchés de Vienne sous le nom d'Eichhase, rappelé ci-dessus
(D"" Mougeot fils).
P. Pes Caprœ Pers. Pied de chèvre. Vosg. : pied de mouton
noir (sic! Mougeot, p. 298, 458); la grouotte (Mougeot fils);
cette dénomination est aussi donnée par M. Quélet, J. V., p. 272,
sans doute à cause de la couleur brune du chapeau. Du reste il
a de l'analogie avec le foie, désigné en patois du pays sous le
nom de grouotte noire (le poumon est appelé grouotte blanche],
« C'est xMougeot qui a fait connaître celte espèce à Persoon »
(Quélet, ibid., note). LeBullef. Soc. mycol. fait observer, p. 72,
que «t le pied P mouton noir dans les Vosges est YHydnum iui-
bricatum ».
— 215 —
P. igniarius Fr. Bull., t. 454. Bolet amadouvier. Vulg. :
agaric des chirurgiens, agaric du chêne, Epinal : amadou^
amadou du hêtre, amadou du sapin ; Ventron : bola de hêle (hê-
tre) ; Ville : bolôt.
P. frondosus Schrad.; B. frondosus Sch^ff. Polypore en
bouquet. Vulg. : coquille en bouquet. Vosg. : poule de bois (D""
Mougeot, p. 298, 458). Epinal : gelinotte, poule de bois.
Merulius Fr.
M. destruens Pers.; M. lacrymans Fr, Mérule dévastateur.
Ventron : bola, litt. bolet; Vexaincourt de même. Toutefois il
peut se faire que l'on comprenne aussi sous cette dénomination
de bola le Poly parus destructor Fr., Bolet destructeur. Je n'ai
pas vu d'échantillons.
Ordre 3, Hydnés
IJgdnum L.
Genre. Fraize, Médonville : pîd de mouton, litt. pied de mou-
ton.
H. Erinaceus Fers. Hydne hérisson. Vu1g. : Hérisson, Vosg, :
Houppe des arbres (D"' Mougeot, p. 301, 461).
H. imbricatum L.; Fk.. Scer., t. 33. Hydne imbriqué. Vulg. :
pied de mouton brun. Le i"" Bullet. ie la Soc. mycol., p. 78,
donne « chevrette de Suisse ». Vosg, env, de Bruyères : pied de
mouton noir [ibid. p. 72); grande chevrette, pied de mouton à poil
de chevreuil (D"^ Mougeot fils), allusion à ses aiguillons couleur
de poil de chevreuil ; Epinal : pied de biche : Fontenoy : pied de
mouton bru ; La Croix. : pid de mouton.
H. repandum L. ; Fr., Sver., t. 15 ; Scb.eff., 318, et var, ru-
fescens Pers, Vosg. : le pied de mouton blanc, barbe de vache (D""
Mougeot, p. 300, 460 et Soc. mycol , p. 78). Epinal : pied de
mouton ; Yonieaoy : pied de mouton blanc, à cause du chapeau et
du stipe blanchâtre; Etival,La Croix aux Mines '.pid de mouton;
Raon-l'Etape : civoune (corne) de mouton; Saint-Dié : pied de
mouton ; Saint-Laurent : jauniré sic ! allusion à sa couleur par-
fois ocracée et qui le rapproche du^auniVe proprement dit, qui
est jaune d'oeuf pâle; Uxegney : pied d'moufori. C'est le Brou-
quichon des paysans des Landes, dérivant du gascon Broc épine
— 210 —
(D' Mougeot fils). M. Roumeguère, Glossaire mycol., p. 5, donne
aussi à Toulouse : « Brouquichon ».
Ordre 4. Télephorés.
Cratenllus Fr.
C. cornucopioides Pers. Gratérelle en forme de corne d'abon-
dance. Vulg. : la trompette desnwrts [Bullet., p. 81).
C. clavatus Fr. Gratérelle eu massue. St-Dié : bonntl d'évêqup..
On lô vend couramment sur les marchés de cette ville (R. Ferry)
où il se mange depuis très longtemps. On le trouve à La Bure
sur le grès rouge, au mois de juin, quand il est pluvieu.K. Très
rare et inconnu à Raon-lEtape et à Moyenmoutier (D"" Raoult).
n se rencontre aussi à Bruyères (D*^ Mougeot fils). Le Bullet. de
la Soc. mycol. rappelle aussi, p. 81, cette dénomination, qui
est une allusion au chapeau en toupie tronquée. Comestible
assez fÎD.
Ordre 5. Clavariés.
Sparassîs Fr.
Sp. crispa Fr., Sver., t. 17. Désigné sous le nom de menotte
plate, à raison de ses rameaux aplatis, formés de deux lames.
Croît au pied des Sapins en énormes touffes. Bon comestible.
(D' Mougeot fils).
Clavaria L.
Genre, Raon-l'Et. : menottes (plur., e non accentué); Romont,
Vexaincourt : menottes; Ville-s.-L : mexinottes. Toulouse : ma-
netos (Roumeg., Gloss. myc, p. 31).
C. gn'sea Pers.; (\ cinerea Vill. ; C rugosa Bull. Glavaire
grise. Vosg. : menotte grise fD'" Mougeot, p. 20 i, 464).
C. tlava Scri.EFF.; Fr., Sver., t. 26 ; Scii.f.ff., t. 17o. Clavaire
jaune. C'est la plus estimée comme comestible, la menotte vraie
{Bullet, Soc. mycol., p. 86); délicieux (Quélet, J. V., p. 308).
Les Clavaires, quoique regardées comme comestibles, sont indi-
gestes, et quelquefois dangereuses ; le mieux est de s'en abstenir
{Bullet., ibid.). Vosgien : menotte (D"" Mougeot, p. 203, 483).
Uriménil : jaune menotte à cause de la couleur jaune de ses ra-
meaux. Toutes les Clavaires, me dit M. Mougeot, sont difficiles
- ^217 —
à distingner par le vulgaire, et on peut à la rigueur dire que
toutes ces dénominations pat(;ises ou populaires s'appliquent
plus ou moins dislinctivement à toutes les espèces qui portent le
nom de menottes blanches, grises, aunes.
C. coralloides Fr., Sver,, t. 92. Clavaire coralloïde. Vulg. :
barbe de bouc, tripelle, barbe de chèvre, chevaline, chevaline,
balai, buisson, mainotte. Vosg. : menotte jaune, barbe de chèvre
(D*" Mougeot, p. 308, 463). Bru : babe de chieurre (barbe de chè-
vre); Moussey : boire de chieure ; St-Dié : ménate. M. Houme-
guère, op. et Inc. cit., dit : « On a cru voir des petites mains
dans les rameaux cylindriques et divisés du Champignon. »
C. cinerea Bull., t. 354. Clavaire cendrée. Vosg. : menotte
cendrée (D"" Mougeot, p. 303, 463), Fontenoy : menotte"; Ro-
mont : menotte grihe ; St-Dié : menatte ; Uriménil : menotte^
ménolie grilihe.
Calocera Fr.
C. uwcosa Fr,, Sch., t. 174; Q., t. 21. Clavaire visqueuse.
Vosg. : Menotte visqueuse. Moussey: li menotte; Env. de St-Dié:
ménate (Bardy). Ce Calocera n'a jamais été regardé comme co-
mestible. (D'' Mougeot fils).
Ordre 6. Trémelltnés
Hirneola
H. Auricula Judx L.; A. sambucinaMAm.; Exidia Auricula
JudxFR.. Vosg. : l'oreille de Juda (D' Mougeot, p. 305, 465),
allusion à sa coupe flexueuse, à son chapeau ridé, plissé, à sa
couleur rouge brun en dedans. Propriétés purgatives (D'' Mou-
geot fils).
3* ordre. Cupijlés
1" Fam. TuBÉRACÉs
Elaphomyces N. ab. E.
E. granulatus Pries. ; Lycoperdon cervinum L. Lycoperdon
des cerfs. Vosg. : vremot (D"" Mougeot, p. 335, 495). La Croix :
sauvêge quemoliare (Pomme de terre sauvage) /Moussey :vermot',
Raon-l'Et. : vermot (pron. veurmot). Ce mot est quelquefois
employé pour désigner le Scleroderma verrucosum qui croît à la
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surface de la terre, tandis que VElaplwmyces est caché dans le
sol. A Bertrichamps, commune de Meurthe-et-Mozelle, distante
de 3 à 4 kilomètres seulement, VFlaphomyces n'est pas connu,
et c'est le Scleroderma qui est appelé vermot (D' Haoult).
2" Fam. Helvellés
Morchella Dill.
M. conica Pers. Morille conique. Saint-Dié : wonV/epoîn^uc,
allusion à la naître ovale, lancéolée, signalée par M. Quélet,
J.-V., p. 388.
M.deliciosaY?.. Morille délicieuse. Saint-Dié : morille pointue.
Très voisin du conica, dit M. Quélel, ibid., et encore plus sapide.
M. esculénta Pers. ; Phallus esculentus L. Morille comestible.
Vulg. : la Morille. Moussey : rnourion ; Saint-Dié : mnrile sic !
(Bardy) et morille ronde (R. Ferry); Vagney : champignon neir
(Pétin, p. 50). Odeur et saveur agréables (Quélet, ibidA.
Helvella L.
H. esculénta Pers. Morille noire du printemps. Vosgien no-
tamment dans la colline des Rouges-Eaux : mour/caurfe (D"^ Mou-
geot, p. 110 et 312). Bru : Morille de l'ohlii/ieu, lilt. du prin-
temps (Voir à notre Dictionnaire phonétiq. et éti/m. le mot
HHifieu) ; Moussey : mourion ; Saint-Dié : morile (Bardy) et fausse
morille (R. Ferry). M. Uuélet dit : recherché et assez fin ; cause
cependant des empoisonnements suivis de mori {Aperçu... p. 14);
mais il a toujours paru indigeste à M. Forquignon à cause de
sa consistance cartilagineuse ; ce mycologue n'a jamais cons-
taté de véritables symptômes d'empoisonnement {ibid., note). —
Vient notamment dans les sapinières (des Vosges). Les récol-
teurs de champignons, aux Rouges-Eaux, vendent indifférem-
ment la forme esculénta et M. pâtura Pers.^ qui croît à la même
époque, et n'est qu'une variété de ïesculenta (D' Mougeot fils,
ms.).
H. infula Sch^ff. ; H. uslula. Morille noire d'automne. Bru :
morille de voie (de veillée, en patois d'Uriménil woyé, prononcé
ouo-iéy, Bruyères : mouricaude (D"" Mougeot fils); Saint-Dié : morile
(Bardy) et morille d'automne (R. Ferry). Plus rare que ïesculenta.
— 219 ~
Environs de Saint-Dié, mais rare (Ferry); dans les forêts de
sapins sur le bord des chemins (D"" Mougeot fils) ; dolomie, col de
Noirmont (Forquignon).
3' Fam. Peziza.cés
Peziza Dill.
P. corona^a Bull. Pezize couronnée, Saint-Dié : poiot. M. Ferry
l'a vu vendre dans cette ville quelquefois. Le nom de potot
lui vient de sa ressemblance avec une coupe, quand il a un cer-
tain â^e. M. Quélet,/. F., p. 394, dit ce Champignon succulent,
bien que son odeur soit nauséeuse,
Gastéromycètes
Lycoperdacés
Bovista Fr.
Genre. Epinal : vesse de loup; Raon-l'Et. : Lycoperdon en
général et genres voisins veusse de loup ; Saint-Dié, Vexaincourt,
Ville : veusse de loup.
B. plumbea Fr.; Lxjcoperdon ardosiaceum Bull.; Globaria
plumbacea Quel. Vesse de loup ardoisée. Fontenoy : potle de
loup; La Croix : vesse de loup; Mazelay : veusse de loup ; Moussey :
vosse de loup ; env. de Saint-Dié : i''eusse de loup ; Romont : vesse
de loup ; Uriménil : vesse dé loup; Ventron : vosse de loup.
PÉRISPORIACÉS
Erysiphe Hedw.
E. pannosa Wallr.; Eurotium Rosarum Grev. Vosg. : blanc
du Rosier (D' Mougeot, p. 334, 494).
Urédikés
^cidium
jE. elalinum Alb. et Scnw. ; Peridermium elatinum Tul.
Bruyères : paneur de sotré (D"" Mougeot, p. 342, 402), litt. balai
de sorcier. Le forestier donne aussi ce nom à ce Champignon.
On sait que les Allemands ont la même désignation : Hexenbe-
sen ; ils disent aussi Krebsgeschwûkte.
— 220 —
Uredo.
U. Caries De; U. sitophila Ditt. (]arie. Uriménil : chorbon
(charbon); notre patois possède Tadjectif chobionqm litt. char-
bonné : grain chobionquè, biè chobionqitè grain, blé attaqué par
le charbon (on le confond avec le suivant : la nielle). Epinal :
charbon de blé ; Mazelay : mouhheron litt. « misseron » cham-
pignon ; Romont : bié nouor, blé noir, gras bié, blé gras ; il y
est aussi confondu avec la nielle ; quand il est moins avancé et
n'est pas encore en poussière on dit tnisseron ; cfr. Mazelay ci-
dessus.
U. segetwn De; Pehs. Vulg. : nielle charbucle. Vosg. : la
nielle, charbon (D' Mougeot, p. 336, 496). Bru : charbon, les go-
dots, piur., litt. godet, sans doute par allusion aux capsules du
Lychnis Githago qui. à Lriménil et dans quelques localités voi-
sines, ont donné ce nom à la plante ; Gerbaniont : chabon ;
Mazelay : godots; Romont, Uriménil et quelques autres loca-
lités ne distinguent pas cetUrediné de VU. Caries.
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